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SUR LES EMOZOAIRES DE I/OEfL CHEZ L'HOaiME
quot;'#9632;ET LES AEflMAUS,
PAR LE Dr A. NÜMAN,
DIRECTEVR IT PROFESSEUR A L'^COLE VKTtRIN.VIRP. OUTRECHT,
Traduil du Jlollandais, PAR S. VERHEYEN.
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Des entozoaires d'especes differentes se renconlrent dans plu-sieurs parties du corps animal; les visccres membraneux, tels que l'estomac et les inlestlns, les tissus des organes, les vais-seaux sanguins (1) ct quelques liquides secretes , leur servent d'asile. Ces etres parasites qui vivent aux depens de l'economie animale, s'y döveloppent spontanement sous l'influence de cer-taines modifications vitales; leur presence determine, sinon tou-jours, du moins fort souvent, des phenomenes morbides. Quel-quefois, ces hotes etrangers logent dans le globe oculaire.
On connait depuis longtemps un grand nombre d'entozoaires, ainsi que les parties qu'ils habitent et les desordres qu'ils pro-voquent; ce n'est cependant qu'ä des observations successives et ä des recherches recentes que nous devons la connaissance d'especes nouvelles, habitant des organes oü Ton n'en avait pas encore decouvert. Ainsi, ces observations nous apprennent
(1) Voyez sur les entozoaires du cceur et des vaisseaux sanguins du marsouin et d'autres animaux, le mfimoin; du professeur W. Vrofik, dans Rvdrnaen tot de natnnrkundige wefcntchappen, 1^ parlie, pages 77
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qu'il slaquo; devcloppe des entozoaircs noa-seulemcnt dans les ycux de quelques grands maraniifcres et dans ceux de Fhomme , mais encore dans 1c globe oculairedes oiseaux, des amphibies, et sur-tout dans l'organe visuel des poissons.
Le docteur Alexandre Von Nordmann (1) professeur de Zoologie et de bolanique au lycee Richelieu, ä Odessa, a' enrlchi cette parlie de I'liistoirc naturelle, de decouvertes neuves et Impor-tantes. II assure que dejä soixante et dix especes differentes de vers oculaires lui sont eonnues; la perche seule, lui en fournit cinq. Tous les entozoaircs de Toeil appartiennent, suivant lui, ä la famille des nemaloides, des cystiques et des trematodes. 11 enumere trente et une especes de poissons quil examina, dout plusieurs en grand nombre, et, presque toujours, il rencontra des vers dans leurs ycux; ils se trouvaient dans rhumeur vitree, le cristallin, ou bien entre ce dernier corps et sa capsule, entre les lamelles de la cornce, de l'iris, dans la glande choroidale, entre la cornee opaque et la rötine, dans l'hutneur aqueuse , en un mot, dans tous les tissus et les humeurs de l'oeil.
Von Nordmann trouva plusieurs especes de filaires dans recil de rhomrae {fihria oculi humani), de la gelinotte et de l'egrefin (filaria crassimcnla); un ascaride dans l'oeil d'une grenouille {ascaris oculi ranw); l'oxygure {oxyhuris velocissima), dans l'oeil de la perche et le cysticerque dans celui du cochon ; il cite en outre divers autres helminthes, tels que le diplostomum volvens et clavatum, le distomum annuligerum et l'holostomum brevicau-datum, qui tons prehnent naissance dans les yeux de la perche, et Yholostomum cutkoladamp;ns ceux de la carpe. II rencontra sou-vent, en grande quantite, dans les yeux des poissons qui furent l'objet de ses recherches, des vers de la famille des trematodes (2).
(1)nbsp; Microyraphische Beiträge zur Naturgeschichte der wirbellosen Tiiiere. Berlin, 1832.
(2)nbsp; Von Nordmann, t. a. p. s. 5.
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Guscheidt trouva egalement des fllaires dans le cristallin d'ua individu äge de 61 ans, qu'Ammon (1) avait opere de la cata-lade. Les memes observateurs virent encore enlre la capsule et le cristallin d'un enfant de cinq ans, qui presentait une cata-racte congenialeraquo; U11 ver du genre distoma {distoma oculi hu-mani). Le docteur Sömmering (2) conununiqua en 1829 au con-gres des naluralistesä Heidelberg, l'observalion d'un cysticerque du volume d'une lentille , extrait vivant par la keratotomie, de l'oeil d'une fille de 18 ans. Scott veut rapporler ä une espece nouvclle, un cysticerque extrait de la chanxbre anterieure de l'oeil d'une fille ; cependant, d'apres Von Siebold et Leuckart, il ne serait autre que le cysticercus cellulosce ($), Tel est le petit nombre de faits qui constatent jusqu'ä present, l'existence du cysticerque dans l'ajil de I'liomme. Suivant le professeur J. Van-derhoeven (4), il est plus frequent dans roeil du cochon ; c'est ce que confirme Von Nordmann qui, sur dix-luiit ycux de cochon qu'il dissequa, le trouva dans quatre ; un ceil en conlenail une assez grande quantite; ilselaient renfermes non-sculemenl dans leglobe, maisencore dans le tissu cellulaire qui l'enveloppe, et jusque dans les muscles qui le font mouvoir; tous apparlenaient au cysticerque ladrique. II est connu que ces entozoaires pren-
(1)nbsp; J, \V. Arnold, Lehrbuch der pathologischen Physiologie , Tb. II s. 744 et 745. Comparez pour ces entozoaires , docteur A. Von Ammen , Klinische Darstellung der Krankheiten des menschlichen duyes. Berlin, 1858, s. 37. Fig. XXIII, XXIV, XXV.
(2)nbsp; Isis de Oken, 1830, s. 717; Von Nordmamraquo;, l. a. p. s. 8.
(3J Docteur C. Th. Von Siebold, Bericht über die Leistungen im Gebiet der Helminthologie, während des Jahres 1838, dans Archio für Naturgeschichte, van doctor Ar. Fr. Aug. Wiegmann, 5ter Jahrgang, Stcr Uefl. Berlin, 1839, s. 167. On y rapporle aussi des exemples de la presence du cysticerque ladrique cliez l'homme, entre la conjonetive et la comie ; on l'enleva par une simple ouverture faite ä la conjonctivn. On eile encore un cas de ce genre, dans les Medicinische Jahrbücher den Kaiserl Könighl. Oeslerreichisclien States, B. XVII Neue Folgquot; , H. Ill, s 300.
(4) Jfandbosk der dierhnude. 1). I. bl. 115.
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ucnt naissance dans le lissu cellulaire de presque toules les parlies du corps du pore domestique, et que leur presence consli-tue une affection generalement designee sous le nom de ladrerie {gortigheid}. On a cm que la ladrerie n'etait propre qu'au cochon domestique et que le pore sauvage en etait exempt (1); on s'est m6me appuye sur ce fait, pour prouver que les germes n'etaient pas'preexistants, et que les helminthes ne pouvaient passer des parents aux descendants; des observations ulterieures'ont de-montre que le cysticercus celbdosw on Yhydatis finna se rencontre , quoique rarement,chezle cochon sauvage (2); il s'en suit que la conclusion a laquelle nous venons de faire allusion, n'est pas exacte. Le cysticerque ladrique apparticnt aussi a I'espece hu-maine. Nivet (3) rapporte des exemples de sa presence dans le cerveau et dans d'autres organes.
Plusieurs observations consignees depuis quelques annees dans les ecrits des naturalist es, des medecins et des veteri-naires, prouvent que le cheval, l'äne, le mulct et le gros betail sent egalement sujets aux helminthes oculaires. Michaelis (i),
(1)nbsp; Blumenbacb, ffandboek der natuurlyke Historie, traduit par Bennel ct Olivier. Leyden, 1802, bl. 592.
(2)nbsp; Burdach, Die Physiologie als Erfahrungswissenschaft, Tb, 1, s. 24.
(3)nbsp; Observations de cystieerques ladriques, dans YEncyclographie des Sciences pterficafes. Bruxellcs, janvier, 1840.
{i) Magazin für theoretische and praktische Thierheilkunde und thierärzliche Polizei, von doctor S. J. Teuffei, B. I. H. 3. s. 287. Karlsruhe, 1815. II est dit ä la page 289, que Spigelius cM par Bonnet, fait mention d'un ver st'jniirnait dans rhumeur vitr^e de l'oeil d'un cheval, sans aueun autre detail ; on n'indique pas mÄme la partie des ouvrages de ces autenrs, oü le fait a Hi puis6. J'ai consult les Berits de Bonnet et de Spigelius, mais je ne l'ai pas dicouvert; ä la fin du cinquifeme chapilre du deuxiäme livre, Spigelius parle de vers qu'il trouva dans les vaisseaux sanguins, surtout dans la veine porte, il n'y est nulleraent question des entozoaires de l'oeil. II est namp;inmoins possible que ces auteurs en traitent, mais je n'ai pu repasser litl^ralement leurs volumineux ecrils. Medici-nische-Pialclische Bibliolheck, B. I!, s. 241.
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Sick (1), Laubender (2), Will (3), Hopkinson (4), Morgan (S), Twining (6), Kennedy (7), Atkhinson (8j, Greve, Kandier (9) et Busch (10) ont rapporte des exemples d'entozoaires decouverls dans l'oeil du cheval; Bourgard (11) en a trouve dans l'oeil du
(1)nbsp; C. A. Rudolphi, Entosoorum Synopsis. Berolini, 1819, page 213; J. Fr. M. Olfers, de vegetativis et animaiis Corporibus, in corpore ani-malo reperiundis, Disserlalio, Pars I, cum tabulis senis. Gottiiigaj, 1815, pag. 54; Medicinische Jahrbücher des K. K. Oestenreichischen States. Wien, 1813. B. 2. 2. St. s. 174-178.
(2)nbsp; Teuffel, t. a. pi.
(3)nbsp; Teuffel, t. a. pi. Le genre, IVspfece auxquels appartientle ver (14-crit par Will, et dont ce journal donne une figure, nc sont pas bien d6ler-minis. D'apris sa grandeur naturelle, il appartiendrait au genre Pilaria ; cependant, si Ton en juge par le dessin pris au microscope , il ressemble beaucoup ä un petit serpent, ou plutol ä une anguille, il est pourvu d'une espßce de nageoire ä la töte, au dos et ä la queue. Je laisse indöcis, si la planche qui rcpriseute cet entozoaire, est bien fiddle.
(4)nbsp; Transactions of the American philosoph. Society,\o\. II; account of a worm in a horses eye.
(5)nbsp; M6me ouvrage : of a living Snake'in a living horses eye. Voyez aussi Rudolph!, Entozoorum sive vermium intesiinalium Historia na-tuialis, vol. I, pag. 134et 348.
(6)nbsp; Recueil de Medecine velerinaire el comparee. Paris, 1828, p. 379.
(7)nbsp; Philos. Transactions of Edinb., vol. IX, p. 107; Bullelindes Sciences nalurelles, 1826, Nraquo; 2, p. 122; Notice sur un ver non decrit {Ascaris pellueida) trouve dans les yeux des chevaux dans I'Inde; Bydragen tot de nafuurkundige welenschappen, D. I, bl. 127 ; Asiatic 7oMrlaquo;a/, 1825, p. 202 ; Journal de Medecine velerinaire et comparee, 1826, p. 167.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;.
(8)nbsp; London medical and physical Journal, aoüt, 1820.
(9)nbsp; S. Von Tenneker, Zeitung für die Pferdezucht, Pferdehennlniss, Rossarznei und Reitkunst, B, II, H. 2, XIII. S. Vo\p.,Magasin für das Neueste aus der Naturgeschichte und Physik, B. V. st. 3. s. 164. B. A Greve, Erfahrungen und Beobachtungen über die krankhcilen der ffausthiere in Vergleich mit den krankheilen der Menschen. Oldenburg, 1818, B. S. s. 173.
(10)nbsp; Magazin für die gesammte Thierheilkunde, herausgegeben von doctorE. F. Gurlt und doctor C. 11. Hertwig. Beilin, 1833. Th. I. s. 28.
(11)nbsp; Recueil de Mödocino velerinaire, torn. I, p. 119; Bulleti(i des Sciences raquo;laquo;Wicofelaquo;, tom. VÜI, p. 120.; Annalcs d'Agricullure fran-caise, 2laquo; s6rie, torn. LX.p. 304.
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luulct; Rodet (1) cite des faits plus ancicns qui onl ete observes en France, en Portugal el en Espagne; lane n'en est pas exempt (2). Deguilleme (3), Santin (4), Roche-Lubln (5) et Chai-gnaud (6) ont public des observations sur la presence de vers dans les yeux du boeuf.
Quoique les descriptions donnees par ces observateurs , ne pcrmettent pas d'etablir avec certitude, si tous ces entozoaires appartiennent au meme genre et ä la meine espece, tous parais-sent cependant etre de la famille des nemaloides, et le filaire papilleux {Filaria papillosa, Rud., Filaria equi, Gmelin, Gordius equinus, Abilgaard) doit etre considere comme le plus commun chez les animaux domestiques. II reste cependant douteux, d'apres la description que donne Twining, d'un ver decouvert par lui dans I'oeil d'un cheval aux Indes, s'il doit etre rapporte a la möme espece. Le parasyte de I'oeil du cheval aux Indes, n'aurait pas encore etc decrit, suivant Kennedy , qui lui donnc le nom d'^scuris pcllucida; cet Lelminthe vit dans rhiimeur aqueuse, il estconnu au Bengale, sous la denomination de Sanp ou serpent de I'oeil du cheval. On pretend encore avoir rencontre dans les yeux du cheval, outre le filaire papilleux, le petit strongle arme {Strongylus urmatus minor); landis que Rudol-
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(1)nbsp; Recueil de Medecine viterinaire, torn. VIII, p. 287 ;-Scb. Franc, de Mendo Tiigozo, dans Eist, e Memor. da Acadein. R. das Sciencius da lisboa, torn. V, Part. I, p. 60. Comparez liulktin des Sciences medi-ca/es, janv. 1829, p. 31; Franc. Gornia Carero, dans Insliluliones de Albeitaria. Madrid, 1755.
(2)nbsp; Grevc, Erfahrungen u. s. w. s. 175.
(3)nbsp; Memoires el obsercalious sur la medecine el la Chirurgie vele-rinaires. Lyon, 1810, torn. II, p. 425.
(4)nbsp; Recueil de Medecine telerinaire, 1836, p. 297.
(5)nbsp; Recueil de Medicine relerinaire, 1836. p. 279.
(6)nbsp; Journal pratique de Medecine telciinaire, 1827, p. 522.
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phi (1) pense que I'cntozoaire trouve par Laubcnder a Viennc , dans I'hupilal de l'Institut veterinaire militaire, doit etre re-gardö comme appartenant au genre strongle , et nullement au genre filaire. Greve rapporte aussi que le ver qu'il decouvrit dans l'humeur aqueuse, et qui executait derriere la cornee transparente, des mouvements a la 1n.1ni.urc des serpents, avait une ressemblance parfaitc avec le petit strongle anevrismatique dn cheval.
Le ver, vu par Deguillöme dans I'ceil d'un boeuf, fut considere comme un ascaris vermicularis, auquel on ne pouvait distinguer ni töte, ni queue (2).nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; v
Cehii que trouva Santin ä Dourgne, departement du Tarn, en France , dans les yeux des b6tes k cornes, est regarde par . lui, comme etant le meme que I'entozoaire dont Bosc a donne une figure et une description dans le journal de physique de 1819 , et qui y est appele Thelazie de Rhodes, du nom du veterinaire qui, le premier, I'a fait connaitre.
Desmarest (3) remarque qu'il est douteux que le ver auquel Rhodes a donne le nom de Thelazie, sollte meme que celui de-crit et figure par Bosc; en effet, quoiqu'ayant beaucoup de rapport avec le filarta papillosa, il avait ete trouve sur le globe oculaire, au-dessous de la paupiere superieure d'un boeuf; il est done probable qu'il appartient au filaria lacrymalis qui vit dans les conduits excreteurs des larmes, et que Ton rencontre quel-quefois entre l'oeil et les paupieres. Ce cas se presente , dit Gurlt (4), lorsque le ver sort des conduits excreteurs ou qu'il en
(1)nbsp;Bemerkungen aus dem Gebiet der Naturgeschichte, Medicin und Thierheilkunde, auf eine Reise durch ein Theilion Deutschland, Holland und Frankreich. Berjin, 1804, Th. I. s. 14; Teuffei, p. 9, 288.
(2)nbsp;Gohier , t. a. pl.
(ö) RecueU,tic., tome iv, p. 581.
(4) Lehrbuch der palholigischen Jnatomie der Ifaussatir/cihiere. Berlin, 1831, th. l.s. 337.
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est chasse par les lames ; il ajoute Pavoir rencontre presque chaque hiver dans ses_ dissections. Depuis , Busch a extrait avec succös par la keratotomie, im entozoaire de la chambre ante-rieare de l'oeil d'un cheval; il a ete reconnu par Gurlt, pour 6tre la femelle du filaire lacrymal, qu'auparavant 11 n'avait trouve que dans les canaux excreteurs de la glande lacry-male (1).
Probablement que ce filaire lacrymal est le mamp;ne que celui qui a ete rencontre par Guyot, Blot, et, avant eux, par Bajon et Mangin , dans l'oeil humain, entre la cornee opaque et la con-jonctive, surlout chez des negresses (2).
D'apres ce qui precede, on pent admettre que des helminthes de plus d'une espece et de differents genres, prennent nais-sance dans les yeux de nos grands animaux domestiques, et rien ne nous empeche de croire qn'on en decouvrira encore un plus grand nombre qui, jusqu'a ce jour, ont echappe a I'obser-vation.
Ordinairement, il n'y a dans I'ajil qu'un ver unique; il arrive cependant qu'il s'en trouve plusieurs, et, le plus souvent, ils ne logent que dans un seul ceil. Roche Lubin rapporte le cas d'un bceuf, chez lequel la keratolomie donna issue a sept vers enlaces les uns dans les autres. Dans le fait communique par Bourgard, la meme operation provoqua chez une mule, la sortie de deux filaires : Fun avait la longueur de 30 millimetres, l'autre, de 12; plus de vingt jours apres, il extraya encore de la mamp;ne maniere , un filaire de la longueur de 16 millimetres.
Le veterinaire Chaignaud decrit une ophthalmie particulierc
(1)nbsp;Gurlt und Hertwig, Magazin, t. a. pi.
(2)nbsp;Froriep's Neue Notizen, B. vni. s. 229. Ueber toiirmer, welche sich unter der, den vorderen T/teil des menschligen Auges bedec kenden sMeimhautauPiaUen.CompaTez'Wiegmana,Archiv fürNaturgeschichle. Berlin, 1839. S. 138; Gescheidt, Die Entozoen des Auges, s. 3.
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ä laquellc le gros betail est frequemment expose en France , et qtfil appelle ophthabnie vermineuse. II assure que depuis sa sortie de l'ecole d'Alforl, en 1803, il observa plus de cent ein-quante fois, cetle espece particultere d'ophthalmie, qu'il l'a toujours traitee avec succes, lorsquelessujets lui etaient präsentes ä temps, que plusieurs autres veterinaires ont souvent vu avec lui, les parasites de l'oeil. Cette maladie se developpe con-stamment, suivant Chaignaud, du commencement du mois de juin, jusque dans lecourant du mois de novembre; il ne la vit Jamals aux autres epoques de l'annee, quoiqu'il puisse arriver qu'on en apenjoive les germes en d'autres Saisons, mais ceux-ci alors n'aequierent aueun developpement. II pense qu'une constitution atmospheriqUe cbaude, est une condition necessaire ä l'existence de ces hötes etrangers.
Au debut, un ceil ou lesdeux yeux sont enflammes; ce dernier cas est plus rare. Les yeux sont larmoyants , les paupieres tumefiees, la conjonetive est plus ou moins pblogosee, suivant l'irritabilite de l'animal; la cornee transparente est legerement terne. Ces phenomönes peuvent souvent induire en erreur le jeune praticien, et lui faire prendre l'effet pour la cause; Chaignaud se trompa plus d'une fois, au commencement de sa pratique. Croyant avoir ä combattre une ophthalmic ordinaire, il employa les saignees, les emollients et les calmants ; mais il s'aper^ut que sous Tinfluence de ce traitement, l'etat du sujet, loin de s'ameliorer, s'exasperait. II examina alors l'oeil avec plus d'atten tion, et il vit, ä son grand etonnement, nager dans l'humeur aqueuse, un petit ver de la grosseur d'un cheveu et de la longueur d'environ un pouce.
Quand l'animal est place de maniere que les rayons lumineux tombent dans l'oeil, on aper^oit au fond de la chambre ant6-rieure, un ou deux corpuscules d'une couleur päle rougeätre, du volume d'une petite lentille ou d'un pois : ce sont les enve-
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ioppes ou les, gerne* des vers qui doivent se d^velopper plus tard. Chaignaud vit, en clfet, qu'apres trois , quatre et iu6me dijf jours, les vers abandonnaient leur enveloppe, et qu'ils en-trajent en mouvement; 24 ou 36 heures suffisent pour leuf de-veloppement complet. 11s sie meuvcnt alors sans interruption, de has en haut, en avant de l'iris, parfois ils tpuchent cette membrane, ce qui donne lieu a un 16ger mouvement de töte de la part de l'animal, comme s'il etait attaint d'une maniere inat lenduL'. Du reste, ces entozoaires sent ordinairement solitaires, rarement on les voit au nombre de deux , Chaignaud croit qu'ils appartiennent ä ce genre de vers que Chabert, dans son Traite, des maladies verminpuses , appelle crinons.
€e court expose auquel on ponrrait pent-dire ajouter un plus grand nombre d'observations qui ne me sont pas connues ou que je n'ai pas annotees , suffira pour admettre que la presence des •entozoaires oculaires chez nos grands quadrupedes domesliques, n'est pas aussi rare que le manque de faits anterieurs ou leur petit nombre le donnerait ä supposer.
Nous croyons que lorsque Fattention sera dirigee vers cet objet, nos connaissances sur cette partie de l'helmintologie s'a* grandiront, et que la pathologic de l'oeil acquerera un plus haut degre de perfection; on doit en premier lieu, s'occuper ä re-cueillir des faits.
La plupart des observations que nous avons mentionnees, ont ete faites dans les contrees chaudes, sous les Tropiques, dans le midi de l'Europe , en France, en Espagne et en Portugal. 11 parait done que les vers de l'oeil y surviennent plus fre-quemment que dans d'autres regions , ä moins que Ton n'ad-mette qu'ailleurs, ce phenomene a echappe a I'observation. Ce-pendanl les climats dii nord n'en sont pas exceptes, comme le prouvent lescas recueillis en Allemagne, et un exemple recent qui s'est presente dans notre pays, et dont nous rendrons compte.
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Pour ecarter les heliMinlhes dö Fdeil i on praliquti ordiiiaire-ment une ouverture ä la cornöe traösparehte^ceile operation laquo;st tantöt couronnee d'Un succes coniiplet, tantöt eile eist moins ieureuse.il arriyeque les animaux, äprfesläsortie des paräsiles, festent prives de la vue , soll pätTopacite de lä cörh6e träns-parehtOj soit par toute adtre alteration de l'organ'e visüel.
Le fetablissement total öu pärtiel de la vüe depend ou de l'operation, ou des damp;brdres ique le ver a determines iahs röeil, desordres proportionnes ä son s^joiir plus öu inoins long. Dans le plus grand nombre de cas, il y a inflammation, et 11 n'est pas etönnant que rirritätioh continuelle qu'exercent ces höties Strangers sur une partie aussi delicate, rie donhe lieu ä des plieno-menes morbides.
Une question sesoiitöve ici : l'existence d'entozoaires dans le globe de l'oeil, doit-elle 6tre consideree comine le resultat d'une alteration patholögique preexistante de cet organe, et qui en favorise le developpement; ou bien, sont-ils la condition-, l'ori-gine des phenomenos morbides que Ton observe? Si nous exa-mihons ce qui se passe dans d'autres parties du corps, leur presence est presque toujours accornpagnee d'un etat morbide parliculier ou d'une d^generescence des üssusoüils sejournent. Ainsi, les conduits biliaires sent dilates, Spaissis, desorganisös, reconverts interieurement d'une couche calcaire, lorsqüe le fole des bötes ä comes et des moutons renferme des douves (distbimhepaticutn et lariceolatum),
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Dans le tournis , le coenure cerebral determine l'absonplion öu le famollissement d'une partie de la masse encSphalique.
Le strongle anevrismätique se rencontre souvent dans les arteres cceliaque. et splenique des chevaux et des änes j il est sür-toüt frequent chez ces derhiers. Dans l'hiver de 1836 ä 1887, ce strongle fut trouve en plus ou moins grande quantitc par M. Schoubart, prosecteurä l'ficole veterinaire, chez uncdizaine
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d'änes tantjeunesque vieux, destines aux dissections. Lesvais-seaux dans lesquels 11 sdjourne, sont toujours dans un 6tat de desorganlsatlon tres-avance. Onyremarque des dilatations anö-vrismatlques, les parols sont fortement epalssies, comme ossi-fiees; tandls que les vasa vasorum ont acquis un plus grand developpement et deviennent trös-visibles. Interieurement, les vaisseaux renferment un plus ou moins grand nombre de strangles enveloppes dansune matiere noiratre-sanguinolente, res-semblant ä une substance medullaire.
Sommering, Gescbeidt, Von Nordmann (1) et Ainraon obser-v^rent qu'une alteration de la vue precedait le developpement des entozoaires de l'ceil humain. II parait cependant que ces desordres precurseurs n'ont pas toujours etc vus. Dans les communications de M. W. Yrolik sur les helminthes qu'il trouva dans les divisions des veines et des arteres pulmonaires , dans le coeur et la trachee-artere du marsouin, il n'csl fait aucune mention de l'etat palhologique de ces organes ; les vaisseaux sanguins n'offraient aucunchangement anormal. Von Nordmann garde egalement le silence sur l'alteration des yeux des pois-sons, qui conteoaientdes entozoaires; la frequence de ces Stres parasites chez ceux qui furent l'objet de ses recbercbes, semble-rait indiquer que les vers peuvent vivre dans des yeux qui, en apparence, ont conserve toute leur integrite. Des observations
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(1) Nous ajouterons auxfaits d6}k c'Ms, que Von Nordmann dicouvrit dans un cristallin opaque extrait par le professeur Juncken, de l'ceil d'une femme dgie, un filaire vivant, de la longueur de 5 i/a lignes; il itait ren-termi dans la capsule. Le cristallin d'un autre ceil humain, luioffrit buit trämatodes microscopiques apparteuant au genre monostome. Ces parasites logeaient dans les couches supfrieures, ils avaient la longueur d'un dixiöme de ligne, ils enlraient lentement en mouvement, lorsqu'ils amp;3ient ploughs dans de I'eau chaude j l'examen du cristallin eut lieu imm^diate-meiit apris I'opiration. Dans ces deux cas, les cataracles n'dtaient pas complftemenl formies, le cristallin Hail encore mou, il n'avait pas enti*-rement perdu sa fiansparence.
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de guörisons completes d'ophthalmies vermineuses chez le che-val, le mutetet le bceuf, apres l'extraction des vers, nous portent ä conclure que ccux-ci devaient 6tre consid6res comme la cause des phenoiueues morbides qui se manifestaient; s'il en avail ete autrement, et que ces entozoaires eussent ete la consequence d'une affection primitive de l'oeil, Tophthalmie ne se serait pas dissipee, en enlevant seulement l'effet. Nous ne chercherons pas ä resoudre la question qui consiste ä savoir, si les entozoaires doivent etre consideres comme cause ou comme effet de l'elat pathologique seit organique, seit dynamique des tissus oü ils se trouvent. Quoiqu'il cnsoit, il est certain que des corps etran-gers vivants, sejournant dans l'oeil, doivent par leurs mouve-ments continuels, provoquer et eutretenir une irritation permanente qui, ä la longue, altere la structure et les fonctions de cet organe, surtout lorsqu'ils s'y multiplient. Quant ä la veritable cause du developpement des entozoaires en general, nous croyons qu'une disposition de l'organisme preside ä leur generation, qu'une modification parliculiere de la vie, soit du corps entier, soit seulement des parties oü les vers prennent naissance, est indispensable, et que les helminthes ne peuvent nullement etre consideres comme appartenant ä l'etat anormal des ani-niaux qui leur offrent un sejour et une existence ; encore moins, peuton les mettre sur la meine ligne que d'autres ötres organises, tels que les spermatozoaires, et les regarder comme parties necessaires, integrantes de certains solides ou liquides.
Une circonstance digne de remarque, c'est que quelques entozoaires entrainent ä leur suite , des changements organiques plus ou moins prononces dans les tissus oü ils vivent; dejänons avons fait cette observation pour le distoma hepaticum et (aneeo-fatum du foie , le potycephalus cerebralis du cerveau, le stroti-gyhts armatus anevrismaticus des vaisseaux sanguins ; tandis quo plusieurs especes d'ascaridcs, de tocnia et autres sejournent
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fort long temps dans te tube gastro-intestinal, sails que la structure de cette partic subisse des alterations örganiqües de mdme nature ; la production de ces entozoäires devra done ötre attribute a unc cause dynamique anormale, agissant d'üne maniero iinmediale.
Nous avons dit precedemment que la methode curative qui donsiste ä extraire les helminthes de l'ajil, par lä kerätotömie qtte Ton pratique absolument comme si Tön -voulait operer la cataracte, a parfois reussi, mais qu'elle n'a pas toujours eu le succes desire. Ces resultatshe peuvent nous surprendre, ils dependent non-seulement de l'adresse de l'operateur, mais encore de plusieurs circonstances accessoires, telles- sont: les mouve-ments insolites auxquels se livrent les animaux pendant et äpres Top^ration , le frottement de la parlie operee contre les corps envirohnants, frottemerits qu'il n'est pas toujours possible d'em-p^cher; ces causes rendent la reussi te de l'operation beaucoup plus incertainechez les animaux que chez rhomme(l). Le doc-teur Will la pratiqua deux fois, avec un succes complet, sur le m6me deil d'un cheyal; ilne resta surla cornee qu'une cicatrice qui n'apporta aucun obstacle ä l'intiegrite de la vision. Bourgärd reussit egalement ä l'executer ä deux reprises diiferentes sur I'ceil d'une mule; cet animal perdit la vue pen de temps apr6s la secondeoperation, sans qu'il se manifeslät par la suite, de nouveaux phenomenes morbides. Apres l'operation faite par Roche-Lubiri, il resta uhe large taie qui intercepta les rayons lumineux.
Cbaignaud blame ce mode de detruire les vers,il entraine
(1) Notre coltfgue el ami Brogniez possamp;le un instrument et ün appa-reit dont it est linventeur; lour emploi fait disparaltre tons les obstacles ilont l'auteur de ce meinoive se plaint.
Voir la 6raquo; livraison de sa Chirurgie vitirinaire.
{Note du traducteur).
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souvep^ la perle lt;le l'ceil ou de la vue; ilcooseille, aucontraire, (Temployer dps vermifuges en cpllyre, ils aglssenl sur les parasites par absorplion, et les tuent. II assure s'ötre seryi ayec succes de la teinture alcoolique d'alotis. ,Cette melhode curative est, suivanl lui, beaucoup plus certaine el remplit mieux le but qu'onsepropose, soil que les enlozoaires aient acquisleur entier deyelpppement, soil qu'ils existeAt encore ä I'etat de gerate. Dans le dernier cas, on previent la naissance de nou-ve£raquo;ux yers; dans le premier, on les tue.
Lprsque Ton a reconnu le caractöre de Fophlhalmie, on fait usage de ce collyre, de la maniero suivanle t On prend un melange de parties egales de teinture draloes et d'eau de pompe ou de source, on en verse la dose d'une cuilleree ä cafe sur le globe de l'ceil; lanimal serre iinmediatement les paupieres , et fait mouvoir I'oeil dans toutes les directions. On continue ä lotionner les paupieres avec le menu; liquide, trois ou qualre fois dans le ccmrant de la journee , pendant trois ou quatre jours consecutifs, ou jusqu'ä ce que le ver reste prive de mouvement. II est rare qu'U ne perisse pas avant ce temps; parfois, des le premier jour, il tombe immobile au fond de la chambrc ante-rieure de l'ceil. Les vers et leurs germes disparaissent ensuite par absorption , et ce n'est qu'alors que l'ceil reprend son etat naturel. On accelere la guerison , en calmant rinflammation de l'organe irrite par le collyre, au moyen de lotions emollientes faites avec une decoction de feuilles de guimauve', ä laquelle on ajoule quelques gouttes d'acelate de plomb liquide. Chaignaud assure que ce traitement est toujours couronne de succes, quand la maladie n'est pas arrivee ä une periode trop avancee, mais, s'il y a desorganisation , toute tentative de guerison de-vienl inutile : lapupille commence par se dilater, le cristallin prend une teinte jaunätre, legere d'abord, puis il pen! sa transparence , enlln la terminaison est une cecite complete.
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Je cföis devoir ajouler k ce qui pröc^de, I'observalion d'un en-tozoaire nouveau, extrait de l'oeild'un cheval, par M. Vanselten, v6t6rinaire a Onderdendam, provincis de Groningue.
Le cheval qui fait le sujet de cette observation , 6täit une jument ägee de trois ans, de race indigene, appartenant ä la veüve R. P. Elema k Godlinze.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ,
Depuis un certain temps, cet animal, quoique jouissant d'une bonne alimentation, restait maigre et chetif, le moindre travail lui etait ä charge; deux jours avant la visite du v6t6rinaire, qui cut lieu le 19 avril 18S8 , on remarqua que Foeil droit etait souffrant; ä l'examen de cet organe, il trouva une tumefaction des paupieres , une injection tres-forte de la conjonctive et une grande sensibilite pour les rayons lumineux. La cornee transparente avait perdu sa lucidite, au point qu'il devenait impossible de s'assurerdu veritable elat de l'interieurde I'oeil; on voyait un corps etranger dans la chambre anterieure, mais I'opacite de la cornee ne permettait pas de le distinguer. L'ceil malade paraiSsait avoir tolalement perdu la faculte de percevoir les ob^ jets ; a Vecurie, le cheval ecartait encore les paupieres, le globe alors presentait un aspect d'un rouge intense , phenomene qui trouve probablement son explication dans une modification de la refraction; les paupieres se serraient aussitöt que I'animal etait expose au grand jour.
On calma d'abord Finflammation par des lotions eniollientes de decoction de graines de Un; elles eurent pour effet d'augmen-ter I'opacite de la cornee transparente. On y ajouta du sulfate de zinc, a la dose d'un scrupule sur douze onces de liquide , et Ton persista encore pendant quelques jours avec ce collyre.
Laphlegmasie de I'oeil ne diminuaitpas ; neanmoins, le 16 mai, la cornee avait recouvrd sa transparence, et les humours s'e-taient si bien eclaircies qu'il devenait facile de s'assurer de l'e-lal reel de la partie malade. Vanselten soup^onnait I'exisJence
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(Tun ver dans la chambra anterieure de l'oeil, et, aprös un exa-men attentif, il deinenra convaincu qu'il ne s'etait pas trompe.
L'enLozoaire se presentait sous forme d'un corps ayant un reflet argente , dela longueur d'environ un centimetre et de la grosseur d'une paille. De temps ä autre, il changeait de place; ses mpuvementsdevenaienttres-prononces et s'apercevaient dis-tinctement, lorsqu'on ecartait les paupieres, et qu'on exposait l'oeil aux rayons solaires ; le parasite paraissait y amp;re- tres-sen-sible. Ordinairemcnt, il se maintenait au fond de la chambre anterieure. Du reste, il y avait une forte dilatation de la pupille, les grains de suie ainsi que le cristallin ne se voyaient pas d'une maniere distincte ; le passage de l'obscurite ä la lumiere, aug-mentait Fintensite de la couleur rouge de l'oeil.
II etait clairement demontre que l'inflammation de l'oeil re-connaissait pour cause la presence d'un entozoaire, et qu'il n'y avait aucune guerison ä esperer avant que de Tavoir ecarle ; on continua neanmoins les lotions avec une infusion dc feuilles de guimauve et de jusquiame. Awant'de se resoudre a quelque chose, Vansetlen appela en consultation le docteur E. Wichers de Middelstum ; le r6sultat de leur conference fut qu'il fallait exlraire le ver par la keratotomie, chercher sousl'inflüence d'un traitenient favorable ä retablirla partie et la vue.
L'operation eut lieu le SO mai, de la maniere suivante : le cheval, ayant ele abattu et maintenu par des entraves, les paupieres et le corps clignotant furent ecartes et fixes par des speculum, le globe oculaire le fut par une prcssion exercee au moyen de l'indicateur de la main gauche. Arme du keralotome ordinaire, Vansetten fit une incision transversale ä la partie in-ftrieure de la cornee transparente, l'humeur aqueuse s^echappa a l'instant meme de la chambre anterieure, et eile entralna le parasite. Celui-ci se contracla a sa sortie et adhera aux herds des levres de la plaie ; il serait renfre dans l'oeil, si Toperateur
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ne l'eut immediatemcnt saisi avee des pinceset enleve. L'opil fut ensuite lave, et recouvert d'un bandage , afin d'emp^cher tout contact avec fes corps etrangers et la lumiere ; on pla^a Fanimal dans une ecurie obscure; pendant les huit premiers jours , on ne fit usage que de lotions d'eau froide, pour prevenir le deve-loppement d'une inflammation consecutive.
Le 8 juin , le cheval commcneait ä_ecarter les paupieres, I'in-flammation etait presqu'entierement calmee, et la plaie de la cornee, cicalrisee. II y avait un leger epanchement sanguin dans la chambre anterieure, que Ton attribua k ce que I'iris, pendant Foperation , avait ete touche. On continua ä bassiner I'cEil avec un collyre compose d'une infusion de fleurs d'arnica, de sommites de menthe et de deux scrupules de sulfate de zinc, surtrente onces de liquide.
Le 26 juin, le cheval fut rendu a son proprietaire , I'oeil etait entierement retabli, sauf I'epanchement sanguin qui n'etait pas tout a fait resorbe, et la cicatrice de la cornee qui etait encore visible. Ces dernieres traces de l'operation disparurent si bien, qu'ä un examen superficiel on ne pouvait distinguer celui des deux yeux qui I'avait subie ; mais, en voyant les choses de plus pres, il n'etait pas difficile de s'apercevoir que I'oeil devait avoir eprouve des alterations determinees probablement par la longue presence du ver : la pupille etait constamment dilatee , comme on I'observe dans I'amaurose.
Ce resultat heureux confirme de nouveau que la keratotomie peut etre appliquee, avec espoir de succes , ä l'extraclion des entozoaires oculaires ; mais il faut aussi que Ton ait reconnu a temps le caraclere de la maladie, et que Ton ait precede a l'operation avant que les desordres de I'oeil ne soient trop considerables.
Vansetten croit que la keratotomie pourrait etre indiquee dans les cas oü I'humeur aqueuse est trouble et alteree, oii il se
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Irouve dans la chambre anterieure de l'oeil, des cpanchements de maliere plaslique qui, apres la disparilion de fiftflamma-' tion, resisteiit ä toils les resolillife, et mettent obstacle aux foncliöns de l'ceil.
Cette observation me parältdoubletoeht interessante i d'abord, c'est la premiere de l'espece qui ait ete faite dans noire pays; ensuite, l'entozoaire diff^re entiörement de ceux qui ont ^t^ de-critsparles auteurs que nous avons cites. Les symptonics aussi paraissent ne pas etre tout ä fait les inömes que cuux indiques par d'autres observäteurs ; nulle part, iln'est fait mention de la rougeur intense que presentait le globe oculaire , tandis que le döperissement del'animäl Sous Tinfluence d'une bonne alimentation,, demontre combien un effet local peut reagir sur I'econo-mie en generak
Vansetten -ai'ayant adresse l'entozoaire qu'il recueillit, pour faire partie de la collection d'helminthes du cabinet de l'ecole, j'en ai fait prendre Un dessin qui laquo;St joint an present memoirc. Le ver suspendu dans I'alcool, s'est rdtr^ci et ride, peut-6tre a-t-il change quelque peu de forme ; j'ai du me contenler de donner de sa forme exterieure, uöe figure äussi exacte que possible.
La longueur de cet 6nto2oaire est de 13 millimetres. Son epaisseur est d'environ deUx millimetres; le corps est arrondi, deprinie de distance 4 distance, ce qui lui donrte une forme arlicul£e, semblable k celle du toenia, oü k une larve d'insecte. On ne peut cependant songer ä le prendrö pour uhe larve, car si dejä il est difficile d'expliquer d'une maniere satisfaisante, la generation d'un etre parasite dans uhe cavite close commc I'oeil, on comprendra encore moins, comment cet organe pour-rait donuer acces a Toeuf on a la larve d'un insecle; d'ailleurs, la presence d'oeufs dans 1c corps meine de l'helnünthe est en contradicliun avec celte opinion. Les arllculalions du ver son I
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au nombre de neuf, les superieures sont un peu plus longues et plus larges que les inferieures, le corps va done en diminuant; l'extr^mite införieure ou la queue est obtuse, legerement tuber-culeuse. A la troisieme articulation , en partant de la tele, yers la face abdominale, on decouvre un appendice tubifonnc qui doit, sans aucun doule, 6tre considere comme l'ovaire externe; cet organe pend egalement ä l'exterieur chez plusieurs ento-zoaires, entreautres, chez le strongyhts filaria(i).Ceüe supposition s'est confirmee plus tard; I'appendice ayant etc percee au moyen d'une aiguille, il s'en echappa un liquide qui, recueilli sur un verre, et examine au microscope par mon honorable ami le professeur Schröder Vander Kolk , nous a demon-lr6 la presence d'une grande quantile d'ocufs; ils avaient la longueur de r^ et l'epaisseur de -^^ k ^^ de pouce anglais. La t6te du ver est obtuse, infundibuliforme, I'infundi-bulum est parseme d'une infinite de petits points cornes, d'une couleur brune, et, dans son milieu, se trouve un sucoir. Du reste, la peau de cet £tre est inegale, plissee ou ridee, ce qui, commc nous I'avons observe, est peut-etre du ä l'action de l'alcool. .
Ne faisant pas une etude particuliere de rhelminthologie, je dois laisser a de plus verses que moi dans cette brauche de la Zoologie, le soin d'assigner ä cet elre nouveau, une place et une denomination dans la classe des entozoaires. Du reste, je ne me rappelle pas en avoir vu une description, et encore moins une figure; mais il me parait qu'il se rapproche beaucoup du genre laquo;lonostoma, et qu'il pourrait provisoirement porter le nom de monostoma settenii.
Explication de h planche.
Fig. 1. Longueur et grosseur naturelle de l'entozoairc. Fig. 2. Face dorsale vue au microscope.
(1) Gllllt, pi. vi, fig. 9.
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Fig. 8. Face abdominale vuo au microscope. A la troisiemlaquo; articulation, l'appendice tubiforme a.
Fig. A. Appendice considerablement grossi.
Fig. 5. Les deux derniöres articulations avec l'extremite infe-rieure ou la queue, fortemenl grossies.
Fig. 6. L'extremite superieure ou la lete considerablement grossie.
L'auteur du memoire dont nous venous de donner la traduc-tion, fait mention, en passant, du fdaria kcrymalis , lorsqu'il discute l'espece k laquelle doit ötre rapporte un ver trouve entre la paupiere et le globe oculaire d'un boeuf; du reste, il s'esl enlierement borne dans sou travail aux entozoaires de l'in-terieur de l'oeil. En reunissant des observations isolees , en y ajoutant une observation nouvelle et en les accompagnant d'une critique sage et moderee, le professeur Numan a fait faire un pas remarquable a la pathologic de l'oeil; il emet le voeu que Ton continue k recueillir des faits , afin de completer celte par-tie interessante des maladies oculaires.
Dans le Magazin ßr die gesummte Thier heilkmde\onJir Gurlt und Dr Herlwig, pour I'annee 1839 , pages 242 et suiv., nous trouvons un cas qui se raltacbe aux entozoaires de l'oeil, et qui est d'autant plus interessant, quo, suivanl la remarque de Gurlt, il est peul-etre unique dans son espece; il s'agit d'une ophthalmie occasionnee par le fdariu lacrymalis, observee et de-crite par Kliem, velerinaire a Posen.
Le 16 decembre 1837, un officier lui confia son cheval alteiut d'une inflammation a l'oeil gauche. D'apres les renseignements qu'il obtint, le 6 du mamp;ne mois , jour oü debuta la maladie, l'oeil elait larmoyant et Tanimal tenait les paupieres fortement serrees; en les ecartant, on avait apercu sur la cornee transparente, vers Tangle temporal, une tache rouge dc la grandeur
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d'une piece de 25 centimes. 11 y avail peu de chaleur et de tu-iii6faclion, la cause de 1'affeclion 6tait presumee dtfe Un coup de cravache.
L'oeil avail ete lave avec de l'eau froide, On y avail ajoute une petite dose d'acetale de plomb liquide, Ton avail aussi pratique line saignee. Xe 8deg; jour , on examina Toeil de nouveau, el Ton trouva que la rougeur etait remplacee par une lache blanche d'une etendue une fois aussi grande ; on employa, sans succes, Tonguent de precipile rouge.
A la premiere visile du veterinaire, l'oeil malade etail ferme, il y avail leger-epiphora , chaleur un peu augmenlee, tuniefoc-lion insignifianle des paupieres, toute la Cornee presentail une couleur blanche bleuälre; vers Tangle nasal, eile avail conserve quelque transparence; a la place oü Ion avail retnarqu6 la premiere tache il n'y avail aucune lesion , el Ton ne pouvail de-couvrir dans l'oeil, la moindre trace d'un corps etranger. L'ani-mal avail ile abattu, pour le soumcltre a cet examen ; on etail done en droit de croire qu'on ne s'etait pas Irompe.
On prescrivit une diete severe, les laxatifs, un selon a la joue, el deux fois par jour, on fit sur l'oeil une onction d'huile d'olives. Apres huit jours , il y avail amelioration , I'animal etail moins sensible ä la himiere , el la cornee commencail a s'eclaircir, surtout vers I'angle interne. On toucha l'oeil deux fois par jour avec deux grains de sublime corrosif dissous dans un gros de t ein tu re d'opium, du resle , on continua äadministrer qnelques doses de laxatifs. II y eul amelioration , cl le S Janvier, plus de la moitie de la cornee avail recouvre sa transparence; vers Tangle externe , il existail encore une opacite presque transparente ; la sensibilite pour la lumiercne se manifestait plus que hois del'ecurie.
Le 6 Janvier, Toeil se presentail de nouveau entierement ferme , pen tumclte, tres - larmoyant. et, en employant la force
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pour ticarler les paupiercs, on voyait la cornee devenue opaque dans toute son ctenduc; on n'apercevait aucune trace de lesion externe. Voulant s'assurer s'il y avail un dorps etranger dans I'ceil, on abattit de nouveau 1 animal, on maintint les pau-pieres par des speculum. laquo; Mes recherches ayant dure environ dix minutes sans que j'eusse rien döcouvert, je sentis ä la con-jonctive de la paupiere superieure, pres de Tangle externe de I'ceil, le mouvement d'un ver {filaria lacrymalis).
L'ayant saisi avec des pinces , il en suivit un second de la m6me grandeur, qui paraissait adherer au premier, mais qui retomba sur I'ceil; lorsque je les eus ecartes et tpie je n'en vis plus ä la place oü ils sejournaient, j'en decouvris encore trois sous le corps clignotant; je ne pus en prendre qu'un, les deux autres furent entraines par les larmes et tomberent dans la li-tiere- Malgre mes recherches, je n'en trouvai plus.raquo;
Toutes ces manipulations avaient singulierement augmente l'inflammation de FoeJl, et, malgre les moyens employes, la cornee transparente etait devenue entierement blanche, au bout de deux jours. L'animal ayant ele repris par son proprietaire., ne fut plus soumis a aucun traitement.
Une demi-annee apres, il eut occasion de revoir ce cheval; il etait borgne, mais il n'avait plus eprouve d'acces.
Celte observation renferme encore une particularite digne de remarque; I'auteur avail employe localement le sublime corro-sif dissous dans la leinture d'opium, sans ponvoir detruire les entozoaires avec lesquels ce topique venait en contact immediat. Dans ce melange, le deuto-chlorure de mercure passe k Fetal de proto-chlorure, or, ce dernier compose est encore un anthelmin-tique assez puissant, pour provoquer la mort des vers qu'il louche ; ä moins qu'il ne soil impuissant, comme le fail serable le prouver, centre le filaria lacrymalis.
Quelle confiance alors devons-nous avoir dans la methodo
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curative de Chaignaud qut preconi.se un vermifuge bien moins actif, vermifuge qui doit agir par absorption sur une espöce d'entozoaire appartenant au mamp;ne genre, le filaria papillosa ?
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