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MATIERE MEDICARE
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THERAPEÜTIQUE ET DE PHARMAGIE VETERINA1RES
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CORBEU. — TIT. KT STER. DE CRETE Fllgt;
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NOl VEAU TRAITE
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MATIERE MEDICALE
l)E
THERAPEUTIQUE ET DE PHARMAC1E
VETERINAIRES
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1deg; d'ln ABnir.£ de toxicoi.ogie v£l£niNAinE
2deg; DE NOTIONS SLR LA PHARMACIE LEGALE vtTiniNAHi E
3quot; D'lX FOl'.MUI.A HIE r.AISOSNß, MAGISTRAL ET OFFICINAL
4deg; D'UX MEMORIAL GENERAL DE TIILR AI'EL tiqie
PAR M. F. TABOCRIN
Trofesscur dc physiquCj chimie, toxicolofjii:. matiere mädicale et pfaarmacio
a TEcoie vfjterlnaii-e de; Lyon,
Mcnihrfi Utulaire de la Socii5t6 d'agricuiture, d'histoire naturelle et des arts utilos de I yon,
Membrc correspondant de la Socicte ecatrale de mädecine veterinaire,
de la Society de pliannacie de Paris^ dc la Societe vetöriuaire itc Lot-et-Gaiünne, etc.
TROISIEME EDITION, REVUE, GORRIGEE ET AUGMENTEE avec ßgures intercalces dans le tegt;Lte
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En niant la nialadie, Broussais avail niü le medicament.
TllOLSSEAU Ct PlUOUX.
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TOME PREMIER
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PARIS
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P. ASSELIN, SUGCESSEUR DE BEGIIET JEUNE ET LABE
LIBRAIRE DE LA FACULTE DE MEDEC.INE
Place de rficole-de-Medecine
1875
RIJKSUNIVERSITEITTE UTRECHT
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2671 577 5
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PREFACE
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Pour un ouvrage exclusivement vöt^rinaire, imetroisiime edition est une chose rare ; aussi celle de notre traitk
DE MATIERE MEDICALE ET DE TIIERAI'EUTIQUE VETERINAIRES,
que nous offrons aujourd'hui ä nos confreres, sera-t-elle, selon loute probability, la derniere qui sortira de nos mains. C'ötait une raison de plus pour soumettre uotre livre ä un rigoureux et dernier examen.
Nous avons done revu avee le plus grand soin rhistoire pharmacologique et therapeutique de chaquemödicament, et nous l'avons ensuite complöt^e paries conquetes que la science a ramp;dis6es depuis notre derniere ödition. 11 en est results souvent le remaniementpresque completde l'ötude des plus importants et l'amamp;ioration de celle des autres. Enfin, nous avons ajoutö l'histoire des medicaments nou-veaux, du reste peu nombreux, qui out 616 introduits dans la tli6rapeutique \6t6rinaire depuis quelques anne6s.
Le plan g6n6ral de notre livre, bon on mauvais, a 6U'\ conserve tel qu'il 6tait dans les deux premieres editions, car, du moment que nos confreres avaient fait bon accueil ;i notre ouvrage, malgrö ses imperfections, c'ötait en quelque sorte un devoir pour nous de le conserver avec son plan primitif.
Mais, si nous n'avons pas cru devoir modifier 1'ouvrage
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PREFACE.
dans son ensemble, nous nous somnies attache h ramelio-rer dans les details et surtout ä completer l'etude de chaque medicament par les donnt-es les plus r^centes et les plus utiles pour la pratique. Aussi avons-nous puisö ä loutes les sources capables de nous aider ä maintenir notre ccuvre au niveau de la science et de la reudre de plus en plus digue de la faveur dont nos confreres out Men voulu I'lionorer. Nous leur livrons avec confiance cetfe derniere (klition, et nous esperons qu'ils raccueilleront avec la meme bienveillance que ses ainees.
Enfin, puisque, par suite des circoustances, nous somnies devenu I'lnstoi-ien de cette partie importante de notre art, c'^tait un devoir pour nous de faire tous nos efforts pour laisser le moins imparfait possible notre tkaite de matiere
ilEDlCALE ET DE TllERAl'Eül'lQUE VETERIiN'AIRES. Si llOUS ll'a-
vons pas rempli notre tuclie avec tout le talent desirable, nous I'avons fait du moius avec conscience et avec la plus entiere impartialitö.
Nousne voulons pas terminer cette courte preface sans adresser ä notre excellent t'diteur, M. Asselin, nos sinceres remerciments pour les soins qu'il a mis a faire ex6cuter cette nouvelle edition de notre livre.
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F. TABOURIN.
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NOUVEAU TRAITE
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M ATIERE MEDIC ALE
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THERAPEUTIQUE ET DE PHARMAGIE
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VETERIN4IRES
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mTRODUCTlON
Lorsqu'un animal est atteint d'une maladie grave, d'une pneu-monie, par exemple, on etnploie, pour le ramener a. la sant6, divers moyens qu'on appelle des agents therapeutiqües. Les uns sent fournis par la Chirurgie: comme une ou plusieurs saignöes, des setons; les autres par lapharmacie: tels qu'un breuvage 6m^tis6, un 61ectuaire adoucissant, un v6sicatoire sous la poitrine; enfin, quelques-uns par Vhygiene: comma une habitation chaude, des cou-vertures de laine sur la peau, des boissons tiödes, etc. La science qui traite de ces divers agents, de ces matieres de la mSdecine, portait autrefois le nom de matiere medicale ; aujourd'hui eile constitue la therapeutique generale.
Ge qu'on appelle maintenant matiere medicale ou pharmacolo-gie (1), n'est done plus que la partie de la therapeutique g6n6rale qui s'occupe des agents pharmaceutiques ou medicaments.
L'objet de cette science est de faire connaitre les caractferes na-turels des medicaments, leur composition chimique, les rögles
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(i) De fäpiiaxov,medicament; ,'et XoYo;,discours. Taboorin, 3e edition.
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INTRODUCTION.
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tTapres lesquelles ils doivent 6tre preparös, mölanges et adminis-tr^s, ainsi que les elfets qu'ils detcrtninenl lorsqu'ils sont mis en rapport avec r6conomie animale saine ou malade.
Son but est de faire connaitre la nature des mödicaments, leur action sur l'organisme, et d'apprendre au praticien h en faire un emploi raisonne dans le trailement des maladies des animaux dorn estiques.
La matiere medicale est d'une importance trös-grande ; c'est eile qui fournitau praticien, lorsque le siege el la nature du mal sonl determines, les principaux moyens de resoudro ce difficile pro-Mfeme de son art: Une maladie etant donnee, trouver le moyen de la guertr si eile est curable, de la pallier si eile est incurable, ou de la prevenir si eile menace de se developper.
h'etendue de cette science est considerable, seulemenl eile est assez mal döterminöe ; les autcurs prösentcnt, ä cet 6gard, les plus grandes divergences. Cela lienl ä la maniere dont on a envisage l'dtude des medicaments. Cette etude est tres-coinplexe et se divise en deux parties dislinctes : Tuiie qui considere le medicament comme une substance naturelle ou un produit chimique et en etat da repos ; I'autre qui I'envisage dans ses rapports avec Torganisme sain ou malade, et, consfiquemment, en etat A'actwite {\). II est des ouvrages qui traitent exclusivement des medicaments sous le premier point de vue : c'est ce qu'on nomme des traitös de phar-tnacie, ä'histoire naturelle des medicaments, d'histoire des drogues simples, etc.; d'autres, au contraire, 6tudient les medicaments plus particulierement sous le rapport des effets qu'ils developpcnt dans 1'economie animale et des ressources qu'ils offrent au praticien dans le traitement des maladies; ces ouvrages sont appel(?s Mutiere medicale, Pliarmacologie, Therapeutique, etc. A l'exemple de la plupart des auteurs modernes, qui voient des inconvenients ;\ scinder ainsi l'histoire des medicaments, nous donnerons ä la mature medicale ou pliarmacologie, son acception la plus large, et la considOrerons comme une science qui comprend dans son do-maine l'ctude des agents pharmaceutiques dans tout ce qui peut inleresser le v6t6rinaire.
Gonsideree relativement h sa nature, la matiere medicale doit etre classee parmi les sciences A'application, et prendre place entre la pathologie et la therapeutique, auxquelles ellesert de lien naturel.
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(l)DejäLinneo avait fait cetto romarque et distinguait dans chaquo mödicament ce qu'il appello la propriute, la force, vis, del quot;usage, usus. (Rabuteau.)
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INTRODUCTION.
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La pharmacologie, dans l'etude complete des medicaments est tributaire de plusieurs branches de Tart do guörir. Pour la con-naissance du medicament en lui-mSme, eile emprunte ses donnees principales i\ l'histoire naturelle, ä la chimie et ä la pharmacie • dans l'etude des effets des medicaments sur Teconomie saine ou malade, eile s'appuie surtout sur les notions fournies par I'anato-mie, la physiologie et la patbologie. 11 Importe d'examiner rapide-ment chacun des rapports de la matiöre medicale avec les autres sciences que nous venons d'^numerer.
Les diverses parties de l'histoire naturelle, telles que la Zoologie, la hotanique et la mineralogie, fournisscnt ;\ la pharmacolon-ie bicn que dans une proportion trcs-difforcntc, les renseignements les plus pröcieux sur les caraetöres individuels des medicaments ainsi que sur les alterations, 16s melanges, les fajsiflcations, etc., qu'ils peuvent subir dans le commerce.
La chimie est incontestablement, de' toutes les sciences prdjpara-toires de la mödecine, celle qui fournit les donnees les plus eten-dues, les plus pröcises et les plus utiles sur les medicaments. Non-seulement eile en fait connaitre lanalurechimique et les caracteres les plus importants, mais encore eile trace les regies d'apres les-quelles les remedes doivent 6tre conservös, prepares et associes cntre eux ; enlin eile 6claire le praticien sur la plupart des ph6no-menes qui rösultent du contact de ces agents avec rorganisme animal. laquo;La chimie, disent MM. Trousseau et Pidoux (I), a su d^-gager des medicaments leurs priacipes vöritablement m6dicamen-teux; et, en decouvrant les conditions chimiques de l'action des remedes, non-seulement dans leurs rapports entre eux, mais dans leurs rapports tres-curieux avec; les tissus et les liquides organi-ques, ellc nous prepare une autie pharmacologie. raquo; Les previsions de ces savants auteurs se röalisent de plus en plus chaque jour par suite des progrös de toutes les sciences.
!.amp; pharmacie enseigne au pharmacologiste les proeödös employes pour r6colier, conserver et approprier ä l'usage mödical les substances medicamenteuses.
En nous faisant connaitre la disposition des systcmes et des appa-reils organiques, la nature des tissus et des surfaces du corps, l'a-mtomienoxjiS sert dc guide dans l*administration des medicaments, el, de plus, eile nous eclaire souvent sur le developpement et la nature de leurs effets.
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(1) Traiti de thirapeutique et de matiere medicale. Introduction, p. c, i' edit.
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4nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; INTRODUCTION.
Si la chimie nous est indispensable pour la connaissance de la nature intime des medicaments, \amp;physiologie ne nous est pasmoin; n^cessaire pour penölrer celle des effets qu'ils produisent chez le.* animaux ä l'etat normal. Gelte science, en effet, en nous apprenant le mecanisme, le rhylhme et la nature des differentes fonctions de l'öconomie, nous fournit la seule base un peu certaine sur laquelle nous puissions asseoirla tMorie de l'action des medicaments.
Enfin, la pathologie, en d^voilant le siöge et la nature des maladies, permet, jusqu'i un certain point, au pharmacologiste de sai-sir la liaison qui pent exister entre les effets physiologiques et les effets thörapeutiques des m6dicaments, et, en outre, de formuler les principales indications de leur emploi.
D'apres les considerations qui pi6cedent, il est aise de prevoir que la matiamp;re mcdicale ne doit pas 6lre egalement complete et positive dans toutes ses parlies. En effet, la connaissance des medicaments en eux-memes etant basee sur les principes fournis par les sciences positives, telles que l'histoire naturelle et la chimie, est dejä tres-salisfaisante et se perfectionne rapidement ; tandis que celle qui est relative ä l'aciion dcveloppee dans Torganisme par les medicaments participe forcement du vague et de l'incer-titude des donn6es physiologiques ou pathologiques sur lesquellcs eile repose encore. Malgr6 les enprunts qu'elle fait aux diverses autres sciences, la matifere mcdicale n'en conslitue pas moins une brauche parfaitement distincle dela medecine, ayantson domaine, sa methode et ses doctrines comma toutes les autres parties de l'art de guörir.
Le pharmacologiste, de meme que Thygiöniste, admet dans I'en-semble de ses etudes Irois points principaux : ideg;\esujet, qui pent etre I'animal sain, mais le plus souvent l'animal malade; 2deg; les agents, qui sont les medicaments ; 3deg; Vaction des agents sur le su-jet ou les effets des medicaments sur i'organisme. De plus, ce qui lui est special, il s'occupe de l'application qu'on pent faire des effets de chaque medicament au Irailement des maladies. Nous revien-drons bientot sur ces divers points.
L'histoire complete d'un medicament se divise naturellement en deux parlies : la partie pharmacostatique, qui traite du remede inactif ou ä l'elat statique; et la partie pharmacodynamique, qui s'occupe du m6dicament en aclivil6 dans I'^conomie animale ou a I'^tat dynamique. Ghacune de ces parties se subdivise ellemamp;me en deux aulres, comme cela est indiquß par le tableau suivant :
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INTRODUCTION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;g
1deg; La phannacographie (1), comprenant l'etat naturel des mödicatnents, leurs vari(5t^s commerciales, leurs caracteres individuels et leur composition chimique : c'est ce qu'on appelle aujourd'lmi Vhistoire naturelle me'-ilicate.
2quot; La pharmacotechnie (2), ou pharmacie, qui s'occupe de la rtcolte, de la consei'vation, de la prtSparation et de l'association des medicaments entre eux.
3quot; La pharmacodyttamie (:!), dont l'objet est de faire connaitre l'admi-nistration, les doses et les effets pliysiologiques des medicaments. C'est Ji quoi devrait se r(5duire l'objet de la phurmacologie proprement dite, d'aprts quelques auteurs.
4quot; Enfin, la pharmacoihirayie (4), qui se borne ä l'gtude des effets cura-tifs des remfedes, et qui fornmlc, d'apres la connaissance de ces effets, les indications de leur emploi dans le traitement des maladies. C'est l'objet de ce qu'on appelle encore la t/icra/ieutique me'dicale.
Get ordre sera rigoureusement suivi dans la description des medicaments les plus importants.
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DIVISION DE L'OUVRAGE
Le traile de matiere medicals, de thdrapeutique et de pharmacie comprend trois parties principales que nous etudierons dans I'ordre suivant:
1deg; La rnARMACOLOGiE Generale, consacröe ä l'ötude des medicaments en g^n^ral et de leurs eüits sur Feconomie animale saine ou malade. G'est la partie phihsophique, dogmatique ou theorique de cette science.
2deg; La pnARMACOLOGiE speciaie, qui comprend la connaissance individuelle des medicaments, läurs eflets spöeiaux sur les animaux sains ou malades, et les indications qui en reclament l'usage. C'est la partie la plus elendue et la plus importante de l'ouvrage; eile est essentiellement fondöe sur Fexp^rience et l'observation.
3deg; La pharmacie theorique et pratique, ä laquelle se raltachent le formulaire et quelques documents places en appendice.
4deg; Enfm, et comme complement, la toxicologie, qui s'occupe des poisons au double point de vue de la tb^rapeutique et de la medecine I6gale v6t6rinaires.
(1)nbsp; De fäpfiaxov, medicament, et ypayciv, dtoMre. (Lesson.)
(2)nbsp;De 9äp(i.axov, medicament, et tiyvr\, art. (Golfln.)
(3)nbsp;De ^apiiaxov, medicament, et Süvoiii;, force. (Golfin.)
(4)nbsp;De yäpfiaxov, medicament, et OepoHteca, guerison. (Jaumes.)
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LIVRE PREMIER
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PHARMACOLOaiE GENERALE
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CI1AP1TRE PREMIER
DES MEDICAMENTS EN GENERAL
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On donne Ig nom Ac medicament ä toutc substance non assimilable el dou6c d'uno activite propre qui la rend capable de modifier l'organisme et, par suite, d'exercer sur le cours des maladies une influence salutaire.
Les fluides imponderables, lelsque le calorique, la lumiere et Ve-lectricite, qui sonl souvent des agsnts thdrapeutiques puissants. ne peuvent etre consideres comme les medicaments, puisqu'ils ne sont pas malcriels.
Tout medicament, en effel, est |orm6 par une substance materielle et pesante ; en outre, en raiapn de sa constitution physique ou chimique, il ne saurait faire nartie permanente du sang ä la dose oü il est employe; enfin, par siite dcractivitc dont il est dou6, i! pent modifier maf.eriellemenl ou fmctionnellemcnt 1'cconomie ani-male saine ou malade.
Les mots remede et medicament, qa'on cmploie souvent Tun pour I'autre, ne sont pas rigoureusement synonymes. Le premier terme, plus general, s'applique ä tons les agents thcrapeutiques, quelle que soit leur origine ou leur nature, qu'on met en usage pour reme-clierhnn etat malatlif quelconqae ; le moi medicament, d'une ac-ception plus restrcinte, n'est employe quo pour designer les agents curatifs tü'es de la pliannacie. C'est pourquoi Ton ditparfois que, centre une maladiesans remede, on emploic encore des medicaments.
Les aliments donts'occupe I'uYGiJiNE, les medicaments qu'etudie la enARMACOLOGiE, et les poisons qui Torment le sujet de la toxicologii; sont, le plus souvent, des maticres qui, soit par leur nature chimique, solt par leur action sur I'organisms, soit entin par leur destination, sont essenliellement diflerentcs. Ccpendant il est des cas
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DES MEDICAMENTS EN G^NliRAL.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;7
oü les differences qui les söparent tendent k s'effacer, et oh les lignes de demarcation qu'on a cherchö ä ötablir entre ces trois ordres d'agents disparaissent tout k fait. II importe done de faire connaitre sur quelles bases reposent ces distinctions.
1deg; Aliment. — Les aliments, d'aprös M. Cl. Bernard (1), sont toutes les substances qui se trouvent dans un etat physique ou chi-mique toi, qu'ellcs peuvent faire partie normale du sang et satis-faire aux besoins de la nutrition. — On peut ajouter, avec Bur-dach (2), que les aliments sont mfft^emzte par rapport ü Forganisme et ne I'attaquent pas chimiquement, c'est-;\-dire qu'ils sont neutres pour la plupart, et que, quand ils possödent des qualites acides ou alcalines, alles no sont jamais assez prononcees pour changer la reaction naturelle des liquides du corps.
II est des matiercs alimentaires qui peuvent et're introduites di-rectement dans le sang et remplir leur role au sein de l'öconomie sans aulre preparation qu'une simple dissolution dans l'eau ; telles sont, par example, la dextrine, le glucose, la lacline, le hit, etc.; mais ce sont \k des exceptions. En general, pour qu'une substance ali-mentaire puisse s'incorporer au sang et servir aux besoins de Forganisme, il faut qu'elle subisse dsns l'appareil de la digestion une preparation particuliöre qui ame.ie sa separation en deux parties distinctcs: I'e.vcrement et le nütiijient (Corvisart). Le premier est rejete du corps par I'anus, tandisque le second, absorbe sur la surface del'mtestin, k la foispar lesradicules des chyliföres et par les racines de la veinc portc, est bieilot mule au sang qu'il enrichit de mat6riaux nouveaux.
Quoi qu'il en soil, le nntrimenlou la portion alibile des aliments, une fois arrivö dans le sang, y remplit un role qui varie selon sa nature chimique. S'il n'est pas azotö (aliments amylaccs, sucres, gras, etc.), il est en grande partie brulc dans I'acte complcxe de la nutrition etsert ä entrctenir la chaleur animate [aliments respira-toires). Si, au contraire, le nujriment est azotö (aliments albumi-noidcs), il est assimile aux organcs pour servir, soit äleur accrois-sement, soit äleur cntretien journalier, selon l'ägc des animaux {aliments plastiques). Enfin, apris un sejour plus ou moins prolonge dans I'organisme, les aliments sont rcjetes au debors par les diffe-rentes voies d'excrction ou d'exhalation, sous diverses formes, mais
(1)nbsp; Lecons sur les effds des substances toxiques et medicamentemes, p. 41.
(2)nbsp; Traile de physioloqie, t. IX, p. 3-iü.
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8nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;DES MEDICAMENTS EN GfiN^RAL.
aprfes avoir subi une transformation si complete qu'il n'est pas possible de les reconnaitre dans las liquides exerts.
2deg; MeÄicamcnt. — Le medicament, que nous avons döfmi et ca-racterisö pr6c6demment, dilföre le plus souvent, d'une fagon tran-ch6e, de l'aliment, soit par sa composition, soil par son action sur Torganisme.
La composition chimique du medicament est, dans la majority des cas, tres-61oignee de celle des solides et des liquides qui constituent Je corps des animaux, et si, parfois, il renferme des princi-pes analogues, tels que le fer, le chlorure de sodium, etc., ils sonten tropforte proportion pour les besoinsde röconomie ou se trouvent dans un tel etatde concentration qu'ilsne sauraient jouer dans les fluides animaux un role purement physiologique. Ce sent souvent de simples produits chimiques, ou, quand ils ont une origine orga-nique, ils contiennent fr6quemment un prineipe special d'une grande activit6 chimique ou dynamique.
Introduits dans le tube digestJquot;, les medicaments y satisfont rare-ment aux besoins naturels de cei appareil, la faim et la soif; le plus souvent ils sont absorb6s sans aueune modification et dans la totality de leur substance ; il serait dorn impossible, dans la majority des cas, de distinguer ici un excremmt et un dynament (I) ou principe aclif, comme cela a lieu si nettenent pour l'aliment. — Parvenus dans le sang, les medicaments, loin de satisfaire aux besoins ordi-naires de l'economie animale, d'enrichir le fluide nutritif, modifient souvent la composition du sang, et, en arrivant aux clivers elements anatomiques, ils y suscitent differents changements materiels ou fonctionnels d'oü derive ce qu'on appelle leurs effets. Enfin, apräs un sejour plus ou moins long dans I'organisme, les medicaments sont eiimines par les diven organes secretoires ou par les surfaces exhalantes, en conservant, le plus souvent, leurs caraetöres propres, ce qui permet d'accuser leur presence dans les produits de secretion ou d'exhalation ä l'aide des reactifs.
Ces caraetöres dilierentiels n'ont pourtant rien d'absolu, car on trouve dans certaines categories de medicaments, celle des emollients, des toniques analeptiques, par exemple, des substances qui peuvent jouer, selon les circonstances ou le mode d'emploi, tan-tot le role d'aliment, tantot celui de medicament. G'est ce qu'on peut Awdamp;T Aes medicaments alimentaires ou des aliments medica-menteux,
(1) De Suvajit:, force.
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PHARMACOGRAPHIE GENERALE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 9
3deg; PoUon. — On donne en g6n6ral le nom de poison ä toute ma-ti^re non assimilable et dou6e d'une activity assez grande pour comproraettre la vie lorsqu'elle a p6n6tr6 dans l'organisme, m6me en petite quantity. — II n'y a pas dans la nature de poison absolu, c*est-ä-dire de substance pourvue d'une puissance ou poss6dant des qualit6s malfaisantes telles, qu'elle puisse produire la mort in-d^pendamment de toute quantity ponderable. Les virus eux-m6mes, quoique jouissant souvent de propri^tes redoutables, ne d^velop-pent cependant pas leurs diets funestes en toute circonstance, et exigent toujours, pour produire leur action propre, qu'une certaine quantity, quelque minime qu'elle soit, pdnetre dans Tintimitö de Torganisme.
Le poison n'a, le plus souvent, aucune analogic de composition chimique avec Taliment, tandis qu'il en präsente une trös-grande avee le medicament, duquel il ne difföre souvent en aucune fagon sous ce rapport. — Dans l'organisme, le poison, doue fröquemment d'une activity chimique ou dynamique considerable, produit des d6sordres mat^riels ou fonctionuels qui peuvent determiner la mort si la dose ing^r^e a 6t6 un pen notable. — Le medicament et le poison ne different Tun de l'autre, au fond, que par leur degr6 d'activit6; aussi peut-on faire an poison d'un medicament en exa-g^rant la dose, et reciproquement, on pent transformer un poison en m6dicament en attenuant sufflsamment la quanlite adminis-tr^e ; on admet m6me, d'une maniere generale, que c'est dans la classe des poisons qu'on trou\e ce qu'on appelle des medicaments heroiques.
Si les differences que nous venons d'indiquer entre Taliment, le medicament et le poison, n'ont rien d'absolu et souffrent quelques exceptions dans la medecinede I'homme, elles sont encore moins tranchees dans celle des aninaux, oü il arrive parfois qu'un aliment pour une espöce devient un medicament ou m6me un poison pour une espöce differente. Du reste, chez tons les animaux, l'aliment de la meilleure quaiite et le mftiicament le plus inoflensif peuvent de-#9632;venir des substances danger;uses quand ils sont adminislres en trop grande quantite, en occasionnant des troubles plus ou moins graves dans I'appareil digestif.
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sect; ], —Pbarmacograpbie generale.
I' Orlglne. — Les medicaments sont fournispar les trois rogues de la nature, tandis que les aliments sont tires principalement des
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PHAIUIACOGRAPHIK GICNERALE.
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deux regnes organiques. Le regne minöral fournit las medicaments les plus energiques pour les animaux, parce qu'ils sont les plus eloi-gnes par leur nature cliirnique des principes de l'organisme. C'esl du regne vegetal qu'on retire les plus nombreux, et il en est plu-sieurs qui ne le cedent guere en Energie ä ceux qui ont £t6 em-pruntds aux minsect;raux. Enlin, le v^terinaire ne tire qu'un trös-petit nombre de medicaments du rögne animal.
2deg; Caractfepcs physiaues. — Les medicaments sont le plus sou-vent solides ou liquides; ceux qui sont gazeux sont plus rarement employes ä cause de la dil'Iiculte de les appliquer et de limiter con-venablement leur action ; les voies respiratoires et la peau sont les seules parlies qui en recjoivent Faction. La couleur des medicaments est tres-variable ; eile est souvent nulle et n'a pas, en general, d'au-tre importance que celle de servir de caractere distinclif entre les medicaments, Cepcndant on a remarquö une couleur dominante dans les medicaments d'une meme classe, commc le rouge ou le jaune pour les toniques. h'odeur est rarement nulle; quand eile est tres-prononede, eile indiquc en general les propricles principales des medicaments; e'est ainsi que ceux qui ont une odeur aroma-tique sont excitants; que ceux qui ont une odeur felide sont anli-spasmodiques, etc. Gependanl il convicnt de dire qu'on observe de frequentes exceptions ä. ces regies tits-generales. Quant ä la saveur, eile est subordonnce ä la solubilite des medicaments; mais lors-qu'elle cxisle, eile est en general agnificalive : ainsi la saveur amere indiquc des propricles toniques ou purgatives; celle qui est sucrec, des proprietes cmollicnles; la saveur chaude el aromatique, des qualiles excitantes; la saveur äc?c, des vertus irritantes, etc.
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3deg; Proprietes et composition chimiiiuc. — La nature chimique des medicaments varie ä l'inflni. Lesmineraux peuvent etre des corps simples, lels quo le soufrc, 1c eklare, Vtode, le brome, \cfcr, le mercure, elc.; ou des corps plus ou moias composes, parmi lesqueis se trouvcnl des acides, des oxydes, des sels halotdes ou hinaires, des sets ampliides ou ternaires, elc. Les medicaments tires des deux regnes organiques doivenl leurs propricles dominantes ä des principes ou produits immedials donl la nature csl Ires-variable : ce sont des acides, des alcaloides, du sucre, de la qomme, de Yamidon, une huüe grasse, une essence, une resine, des extmctifs divers, elc.
Parmi les propricles chimiques des medicaments, il en esl deux surtout qui doivenl fixer raltention du präicien : la solubilite et
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Vactivite clumique. La solubilite dans I'eau ou les divers liquides organiques est en effet une des propriötes les plus importantes des mödicaments, puisque c'est eile qui decide de rabsorption de ces agents et du developpemenl de leurs cffets. Nous demon-trerons plus lard que rien ne penetre dans rintimite de Torganisme que sous forme liquide ou gazeuse; or, la premiere forme, la plus importanle, no pent evidemmenl appartenir qu'aux medicaments solubles. Quantäraffmito des medicaments pour les principes du corps animal, eile joue souvent un role trös-important dans le d(5ve-loppement de l'aclion de ces agents. C'est sur la tendance plus ou moins prononcee qu'ont les medicaments ä contractor des alliances cbimiques avec les parties qu'ils touchent qu'est basee, en effet, dans la plupart des cas, leur action sur reconomie animale.
sect; 3. — Pfaarmacoteclmie g^cucrale.
La pharraacoteclmie comprcnd l'^tude de la recolte, de la conservation, de la preparation et de l'association des medicaments; ces clivers points seronl exnraines avec tous les details qu'ils com-portent dans la partie de Fouvragc consacrcc ä la pharmacie th6o-rique et pratique. Pour le moment, nous devons nous borner, sur cessujetsimporlanls, ;\ quelquesi^rincipes gendraux indispensables ä l'öLude de la pharmacologie gererale.
Les medicaments, tels qu'ils sc trouvent dans le commerce, portent le nom de drogues simples. Quel que soit leur 6tat do puretc et de conservation, ils sent rarement dans les conditions voulues pour leur emploi immediat en mcckcine. Le plus souvent il est ndces-saire qu'ils soient sonmis ä uneserie de manipulations melhodiqucs dont I'cnsemble constitue I'artdu pharmacien. Ces operations consistent gcn6ralement ä debarrssser les medicaments bruts de leurs parties all6r6es ou inuliles, ä :es 6purer, ä en augmenter raclivite en meltant en evidence leurs principes actifs, ä leur coramuniquer les formes les plus favorablesa leur administration et au developpemenl de leur action, h les asocier entre eux de maniere ä obtenir des cffets plus forts ou plus fmbles, une aclion mixte, etc.
On distingue en pharmacie des mödicaments simples el des m6di-caments composes. Les premiers, encore appclcs fo'M^s ou drogues, sont les medicaments tels qu'ils sont fournis par la nature ou tels qu'on leslrouve dans le commerce de la droguerie, quelle que soit du reste la complication dc leur composition chimique. Les seconds sont ceux qui resultent de rassociation m6thodique d'un plus ou
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moins grand nombre de medicaments simples par la main du phar-macien. D'aprfes ces principes, le quinquina est un medicament simple, malgre le nombre considerable de ses principes constituants, tan-dis que la teinture de cette ^corce, relativement moins compliqude, est consid^ree comme un medicament compose, par la raison qu'elle conlient deux substances distinctes: du quinquina et de Valcool.
Les medicaments composes sont distinguds en magistraux et ofß-cinaux. Les premiers, formes d'apres les formules fournies par le praticien, varient au gre de celui-ci et selon les exigences des cas; tandis que les seconds, qui doivent 6tre prepares d'avance et se trouver toujours prfits dans les offlcines des pharmaciens, sont composes d'une maniere uniforme pour chacun d'eux et selon des formules constantes.
Dans un medicament compose, magistral ou officinal, on distingue par des noms particuliers les divers corps qui entrent dans sa composition. Ainsi la substance la plus active porte le nom de base; celle qu'ony ajoute pour augmenler son activite s'appelle auxiliaire ou adjuvant; celle qui doit modersr l'energie de la base se nomme correctif; les liquides employes pour dissoudre les principes actifs regoivent le nom de vehicules ou nenstrues ; le corps souvent inerte qui sert ä donner la forme convaiable au medicament compose s'appelle un excipient; enfin, le nom d'intermede est reserve ä un principe qui doit servir a faciliter la suspension ou la division de la base et de son auxiliaire dans un veiiicule oü ils ne sont pas solubles. Des explications plus etendues et phs precises seront donnees dans le Tratte de pharmacie sur la significition de ces expressions.
La preparation des medicaments slaquo; fait par une serie d'operalions eiementaires qui peuvent Mre mecariques (pulverisation), physiques (extraction et clarification), physico-thimiques (fusion, sublimation, dissolution), ou purement chimiques {comh\na.\son, decomposition simple ou double decomposition, substitution, etc.).
II resulte, de ce qui precede, que les substances medicinalesavant d'arriver ä leur but final, 1'emploi tljerapeutique, presentent plu-sieurs etats successifs. D'abord matifires brutes ou drogues simples dans le commerce, elles passent ensuile entre les mains du pharma-cien qui les transforme en medicament proprement dits ; 6tudiees ensuite dans leurs effets sur I'economie animale par le pharmacolo-giste, elles sont enfin mises en usage par le therapeutiste dans le traitement des maladies, et c'est alors seulement qu'elles meritent le nom de remedes ou d'agents curatifs.
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GHAPITRE II
DE LA PHARMACODYNAMIE EN GENERAL.
Cette partie importante de la pharmacologie gönerale comprend trois points principaux : Vadministration des medicaments; les moyens de propagation de leurs effets dans l'6conomie animale, et enfin les effets qu'ils d6terminent chez les animaux sains. II est utile d'examiner söparement et avec soin ces trois sujets diflerents.
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sect; 1. — Administration des medicaments on medicamentatlon.
Lorsque le praticien a reconnu l'^tat de puret6 des m6dicaments, qu'il a d^cidö sous quelle forme ils seront administr^s, il lui reste un troisieme point trös-important ä determiner, savoir : sur quelle surface du corps il convient de les deposer pour que leur absorption soit plus rapide et plus süre et le döveloppement de leurs effets plus certain.
h'administration des medicaments, on ce qu'on appelle encore la medicamentation, comprend done l'etude des surfaces oü Ton depose les medicaments pour assurer leur absorption et le developpement de leurs effets, ainsi que celle des moyens et des procedes mis en usage pour alteindre ce doublebut.
Quand on administre un meäicament, on se propose le plus sou-vent de faire penötrer ses molicules, soit dans l'intimite des tissus [medications locales), soit dam le torrent circulatoire {medications generates); et, dans Tun et l'attre cas, pour arriver plus facilement ä son but, le praticien doit toujours se pr^occuper de trois points essentiels : la nature des surfaces m6dicamenl6es, la forme des medicaments, et les procedes d'application de ces agents sur les surfaces choisies.
Les lieux d'application des medicaments sont de deux espöees principales : les lieux de necessite et les lieux lt;£election.
Les premiers, qui se presantent principalement dans les medications locales, sont indiqnes soit par le siege ou la nature des maladies, soit par la nature spedale des effets des medicaments. Ainsi les maladies toutes locales, telles que les plaies, les phlegmons, les tumeurs, les contusions, etc., exigent necessairement l'application des remedes sur le point mßme oü siege le mal; tandis
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que,dans le cas de syncope, d'asphyxioj'application des stimulants energiques est d'eleclion sur la pituifaire, puisque les licns sympa-thiques de celte membrane permetlent, lorsqu'on l'irrile, de rcveil-ler les puissances inspiralrices momenlanement paralysees. Lorsqae les medicaments ont une action bien circonscrite et bien nette, le lieu de leur application est presquo toujours de necessite : c'est ainsi que les sternutatoires et les sialagogues sont nöcessairement appliques sur la piluitaire et la buccale ; que le plus souvent aussi on administre les vomitifs et les purgatils dans 1c tube digestif, etc.
Les lieux d'election sont ceux qui sont ;\ la libre disposition du praticien et sur lesquels, par consequent, il peut faire un choix rai-sonne. Ils sont moins nombreux que ceux de n6cessit6, et chacun d'euxpresente, selon les cas, des avantages et des inconvenients que nous aurons ä, examiner.
Les surfaces d'election sur lesquelles on peut döposer les medicaments pour les faire absorber sont de deux ordres : les surfaces naturelles, comprenant les membranes tegumentaires, la peau et les muqueuses, et les surfaces accidentelles, qui sont le tissu cellulaire sous-cutan6, les solutions de contimile et l'interieur des veines.
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I. — SURFACES NATURELLES.
(mkmeiiahes t£gi:iesta.ires.)
Ces membranes, qui envcloppent b corps de toutes parts, sont au nombre de deux : une externe, la pem, et une interne, la nmqueuse. Elles sont disposöes de teile sorte que ?ien de materiel ne peut entrer dans l'inliraite du corps ou en sortir ums traverser l'une ou l'autre de ces membranes. Aussi est-ce primipalement sur cllcs que sont deposes les medicaments, soit dans lesmcdications locales, seit dans les medications generales. Ce choix es\ fond6 sur les raisons anato-miques et physiologiques suivantes:
1deg; Cos membranes sont fort ötendu^s et toujours libres par une de leurs surfaces, \'exle}'ne ou excentrime pour la peau, et Vinteme ou concentrique pour la muqueuse; I
2deg; Leur tissu estepais, spongieux et tres-riebe en vaisseaux et en nerfs, ce qui lui permet ä la fois de sujporter le contact de medicaments energiques, de s'en emparer par absorption et d'en sentirl'action locale ou impressionnelle ;
3deg; La surface libre de ces membranes est plus ou moins sensible et souvent liee par les sympathies ou le pouvoir röflexe avec les appareils organiques les plus importants;
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4deg; Enfin les functions secretoires dont elles sont le siege etablis-sent, entre ces membranes et les organes secretoires, une solidarite fonctionnelle dont il faut tenir compte dans le traitement des maladies et dans la theorie des effets des medicaments.
1deg; Membrane tegumentaire externe ou peau.
La peau, en raison de sa position, de son ötendue, de larichesse de son tissu, de ses rapports sympathiques et fonctionnels, est une surface d'une grande importance pour ['administration des medicaments. Elle peut supporter impunement et pendant longtemps le contact des medicaments les plus energiques; l'etendue de sa surface libre donne la facilite de faire varier ä volonte lespoints d'ap-plication; enfin, sa faculty absorbante, pen energique dans les cir-constances ordinaiies, permet neanmoins une introduction lente et graduelle des molecules mödicamenteuses dans le torrent circula-toire.
Quand on applique un mödicament sur la peau, on peut se proposer Tun ou l'autre des trois buts suivauts:
1deg; Kem^dier h une affection locale, cutanee ou sous-cutanee;
2deg; Determiner une revulsion plus ou moins energique;
3deg; Enfin provoquer une absorplion generale par ce qu'on appelle des frictions penetrantes. C'est surtout sous ce dernier point de vue qua nous envisageons ici la queäion.
L'application des medicamenls sur la peau est locale ou generale ; dans le premier cas eile est le plus souvent de necessite; dans le second, au contraire, eile est ;oujours Selection. Elle se pratique par deux methodes distinctcs quo Ton appelle, Tune melhode lalra-leptiqueeiVa\iive.mc,l\\oAe, Encbrmique. Nous aliens les examiner successivement.
[ a. Methode iatralebtique ou latralepsie (1).
(Methoic epidcrmiquc.)
Elle consiste dans l'application des medicaments sur la surface de ' la peau intacte, c'est-ä-dire munie de son 6piderme et de ses appendices pileux. Cette m^thode, qui est la plus naturelle et la plus ancienne, convient tres-bien dans les medications locales, mais eile est moins avantageuse dans ies medications generales, parce qu'elle
(1) De iaxptxii, medecine, et iwi^stv, frotter.
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ne pennet qu'une pönelration lente et incomplete des medicaments dans le sang, surtout chez las animaux.
Absorption cutance. — Cette absorption est g6n6ralement trös-lente sur la peauentiere, möme chez rhomme; chez les animaux, eile Test encore davantage en raison de l'^paisseur de l'^piderme, de la matifere s6bac6e qui l'imprögne, des poils abondants et touffus qui larecouvrent, des depots salinsque la transpiration y abandonne et qu'on n'enlamp;ve qu'imparfaitement par les soins hygi6niques. Cependant ces obstacles ne metlent pas un empöchement absolu ä l'absorption cutanee, dont raclivit6 varie, du reste, dans les divers animaux domestiques. Ainsi, par exemple, eile est trös-active chez le moulon, dont la peau fine, douce, est recouverte par une toison abondante qui la prive du contact de l'air, quil'etiole et l'entretient constamment dans un 6tat de moiteur et de mollesse favorable ä la penetration des medicaments; lapeau du porc, au contraire, qui est sfeche, dure, et dont les fonctions perspiratoires sont trös-obscures, ne se pr6te que fort peu a l'absorption ; les autres animaux se placent, sous ce rapport, entre ces deux extremes, h peu prfes dans l'ordre suivant : carnivores, mminants, solipedes.
Les experiences de Lebkuechmr (1); celles plus precises de M. Colin (2), et quelques-unes qui nous sont propres,- demontrent que les substances actives, deposees sur la peau des animaux, penö-trent lentement et en petite quantite dans l'organisme, par l'absorption, mais enfin qu'elles y paniennent puisqu'elles sont accu-sees par leurs effets speciaux et pai leur presence dans les fluides exhales ou secretes. — Du reste, l'observationjournaliere le de-monlre de la fagon la plus evidente; c'est ainsi que les frictions cutanees de pommade mercurielle produisent la salivation; les applications de belladone dilatent la jupille; celles de l'emetique et des ellebores font vomir, etc., etc.
La question si importante de l'absorption cutanee, quoique tres-obscure encore sur beaucoup de poin.s, est pourtant mieux connue et permet une interpretation plus pröcise de Faction des medicaments deposes sur la peau. Ainsi on sait aujourd'hui, d'une fagon cer-taine, que la difQculte et la lenteur de l'absorption des remödes par le tegument tiennent surtout ä la presence de Vepiderme, espöce de vernis protecteur destine ä isoler le corps du monde ext6rieur, et ä
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(1)nbsp; Archives generales de midecine, 1825, t. VH.
(2)nbsp; Physiologie comparee des animaux domestiques, 2e edit., t. suiv.
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II, p. 119 et
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la matiere sebacee de la peau, sorte de substance grasse qui empöche le contact imm^diat de beaucoup de corps et rend difficile l'imbi-bition de l'eau ä Iravers la membrane cutan6e. De l'ensemble des faits recueillis et des experiences institutes pour r6soudre ce difficile problöme, on pent tirer les conclusions suivantes :
1deg; La peau, organe complömenlaire de respiration, absorbe faci-lement les gaz, los vapeurs et les corps volatils ä frold, tels que le camphre, relher, l'ammoniaque, les composes d'iode, ceux de mercure, etc.;
2deg; Elle absorbe encore, quoiquc plus lentement, les corps gras et les preparations pharmaceutiques en dissolution dans l'alcool, dans les alcalis, les savons, etc.;
3deg; Enfln, la peau n'admet que tres-difficilement, et en trfes-faible quantity les matiferes en dissolution dans l'eau.
Quoi qu'il en soit, dans l'^tude de l'iatralepsie il y a plusieurs points ä considerer, tels que la rögion ä choisir, la forme du medicament ä mettre en usage, le manuel de l'application, les avantages et les inconv6nients de ce mode de mcdicamentation, etc. Cet ordre sera ögalement suivi ä regarddesautresproc6d6s d'administration.
1deg; Point laquo;l'application. — Quand le lieu d'application n'est pas de nöcessite, il faut cboisir les regions oü la peau est mince, souple, sensible, garnie d'un 6piderme peu epais et recouverte de poils peu abondants, comme ä la face interne des membres, aux aines, aux ars, aux organes gönitaux, au pourtour des ouvertures naturelles, etc. Ce choix raisonnö permet d'obtenir de bons rösultats et d'arriver promptement au but qu'on se propose, l'absorption des remedes.
2deg; Forme raquo;lu m6iUt-amcnt. — Les medicaments s'appliquent sur la peau entifere sous forme solide, liquide ou gazeuse, selon les cas; mais cn toute circonstance il faut chercher ;\ les diviser le plus possible pour en rendre l'absorption plus facile. Les solutions aqueuses ouspiritueuses, alcalines, les onguents, lespommades, les c6rats, etc., sont les formes des mödicaments les plus usitöes pour pratiquer cette mötbode.
3deg; Manuel. — L'application soit limitee soit etendue des medicaments par iatralepsie doit se faire avec beaucoup de soin. Dans le premier cas on rase les poils de la par tie qui doit 6tre m6dicamen-tee; on ramollit l'epiderme par des lotions emollientes ou un cata-Tabourin, 3c Edition.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 2
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plasme de meme nature; on amincit cette couche inerte par des frictions r6p6t6cs, etc. Quand l'application est trös-6tendue, on net-toie la peau au moyen de lavages savonneux r6p6t6s jusqu'ä ce qu'elle soit parfaitement nette. Les surfaces une fois prdparees et söches, oa les recouvre avecla preparation pharmaceutique quidoit y 6tre etendue au moyen de frictions prolongöes dans le double but de diviser encore le medicament et d'exfolier ou d'amincir l'öpi-derme. L'approche d'un corps chaud du point medicaments facilite beaucoup la penetration de l'agentth^rapeutique.
4deg; A-vantages et incon^enientB. — L'iatralepsie präsente de grands avantages dans les medications locales, en ce qu'elle n'occa-sionne pas de tares notables sur la peau et qu'elle permet de conti-nuer l'usage des medicaments actifs pendant longtemps sur la meme surface. Dans les medications g6n6rales, les avantages de cette mdthode sont beaucoup moindres, parce que, l'absorption se faisant tres-lentement, les molecules mödicamenteuses ne penetrent que peu ä peu, en petite quantite ä la fois, et exigent consequem-ment un temps tres-long pour determiner des effets marques ; eile a done le grave inconvenient d'exiger un traitement tres-prolonge pour donner des resultats satisfaisants, vice capital pour la mede-cine des animaux, dans laquelle il faut guerir vite et le plus econo-miquement possible. Aussi les veterinairesont-ilsrarement recours ä ce mode de mMicamentation el seulement lorsque les medicaments sont tres-actifs; quand on se propose de determiner un efl'et revulsif ou derivatif; quand les autres voies d'inlroduction ne sont pas en etat de les recevoir, etc.
b. Methode Endermique ou Endermie (1).
Celte metbode consiste, ainsi que I'indique son nom, ä deposer les medicaments sur la peau depouillee de son epiderme. Elle est en general avantageuse parce que la peau denud6e absorbe rapide-ment les matieres mises en contact avec eile ä la maniöre d'uue muqueuse. II est mtaie prudent de surveiller attentivement les resultats quand les medicaments employes sont trfes-actifs, comme e'est le cas le plus ordinaire, alin de se meltre en garde contre des effets exageres. Cette metbode olfre ä considererles points sui-vants :
(1) Do ev, dans, ct 3£p[ia, dcrme, peau.
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1deg; i-ü-u d'application. —#9632; Si le point d'application du remede n'est pas indique par le siöge de la maladie, on choisira de preference les parties du corps oü la peau est fine, souple, vasculaire, oü les ganglions lymphatiques et le tissu cellulaire sont abon-dants, etc. II Importe aussi de tenir compte des tares qui peuvent r6suller de Toperation et qui deprecieraient ranimal malade ; on pr6ferera done les points les plus caches du corps, ä moins d'indi-cations spöciales.
2deg; Vaiiiri- et formes tin remede. — Les formes solide et liquide des medicaments conviennent seules dans la methode endermique; sous le premier 6tat, les medicaments doiventßtre reduits en pou-dre aussi impalpable qua possible; sous le deuxieme, ils seroat dis-sous dans une petite quanlite de leur meilleur dissolvant. Les substances insolubles dans l'eau et dans les liquides alcalins ne doivent pas etre administrees par ce procedc, car les surfaces denudees de la peau ne secretent que des humeuis de nature alcaline; or, tout medicament insoluble qui exigerait, pour se dissoudre, un principe acide, ne saurait penetrerpar endermie, puisqu'il ne rencontrerait pas sur la peau depouillee de son epiderme les conditions chimiques nöcessaires ä sa dissolution, et, parlant, ä son absorption; tel serait, par exemple, lo sulfate de quinine et bon nombre d'alcaloides non combines aux acides.
3deg; jUanael opepatoire. — Le manuel de l'administration des medicaments par la methode endermique se compose de deux temps distincts : l'enlevement de l'epiderme et l'application du remede.
On detache gcneralement l'epiderme du derme au moyen d'une application v^sicante ; il se forme entre oes deux couches de la peau une sörosite purulente qui peu ä peu les desunit dans une 6tendue plus ou moins grande; dans les cas urgents on peut se ser-vir aussi de l'eau bouillante ou du fer chauffc au rouge pour de-nuder la peau. Quoi qu'il en soit, quand Tepiderme est enlevö, le derme mis ä na est rouge, gonfle, tres-douloureux ; il faut se hater de le mettre h l'abri du contact de l'air et moderer un peu linilam-mation au moyen d'applications emollienles avant d'appliquer le medicament, car I'ohservation demontre que les surfaces vivement phlogos6es n'absorbent que trfes-lentement les matieres mises en contact avec elles.
Une fois l'epiderme enlev6 et la surface du derme convenablc-ment pröparee, l'application du medicament ne presente aucune
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difflcuU6 s6rieuse. S'il est sous forme liquide, on verse la preparation sur le v^sicatoire par petites portions ;\ la fois et on l'etend ä mesure avec la pulpe des doigts; si le m6dicament est en poudre, on le prend par pelites pincöes et on le repand trös-uniform^ment sur la surface d6nudee; enfin, dans Tun comme dans I'autre cas, on recouvre le lout avcc un bandage approprie aim de soustraire la surface medicamentee an contact de l'air,
4deg; Agt;-antagc8. — Les avantages de la melhode endermique sont de plusieurs sortes : d'abord eile perraet de faire passer clans le sang, avec assez de rapiditö, des principes mödicamenteux tres-actifs et de suppleer ainsi aux autres voies d'introduction qui ne sont pas toujours libres ou propices aux effets qu'on veut obtenir. On peut par cette voie administrer des medicaments trös-actifs et d'un prix eleve, parce qu'il n'en fuut qu'une tres-faible dose, benefice qu'on n'aurait pas sur la plupart des autres surfaces; les medicaments ainsi adminislres conservent toule leur activile et leurs qualites propres : les vomilifs font vomir, les purgatifs purgent, etc.; avantages que ne presentent pas toujours les voies gastro-intesti-nales elles-m6mes. Enfin, dans certaines affections locales, nevral-gies ou paralysies, par exemple, la metliode endermique permet de faire agir directement le medicament sur le point malade.
5deg; Incomrenicuts. — Les inconvenients de Fendermie sont les suivants : eile est douloureuse ; la preparation de la surface est lon-gue; Fapplication des medicaments ne peut s'y repeter qu'un petit nombre de fois ä cause de sa tendance ä, une cicatrisation rapide; eile expose h tarer les animaux; eile peut donner lieu a des empoi-sonnements imprcvus par suite d'une trop grande activite d'absor-ption de la surface dcnudee, etc. Pour toutcs cos considerations, cette methode est assez raremcnl mise en usage par les veterinaires, au moins dans les medications generates.
3deg; Membrane tdgumentaire interne ou muqueuse.
La muqueuse, ou membrane tegumentaire interne, tapisse tons les appareils organiques qui communiquent avec le monde exte-rieur, c'esl-ä-dire qui regoivent du dohors ou qui y rejettent des matiöres solides, liquides ou gazeuses. L'etendue de cette membrane est tres-considerable ; eile surpasse un peu celle de la peau cliez les carnivores et presente une etendue au moins double chez
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les herbivores, d'apres les recherches de M. Colin. Quant i\ son organisation, eile est aussi riche que celle de la peau et l'^tat de sa surface libre est beaueoup plus favorable ä l'absorplion que celle du tegument externe.
Le derme de la muqueuse est ^pais, spongieux, d'un tissu moins serre que celui de la peau; les vaisseaux et les nerfs qui s'y distri-buent sont nombreux; l'öpithölium qui le recouvre est nul ou peu 6pais, les appendices pileux n'y existent p;is et se trouvent rcmplaraquo; c6s par quelques papilles et de nombreuses villositös gcnöralcment peu ölevees; toutes ces circonstances sont done favorables ;\ la fa-culte absorbante de la surface libre de la muqueuse, facultö qui est encore augmentöe par l'ötat de mollessc enlretenue par les diverses secretions qui y ont leur siege ou y versent leurs prodaits. La muqueuse a, en outre, des rapports sympalhiqucs et fonclionnels trös-ötendus avec la plupart des appareils du corps et notamment avec la peau, ce qui assure encore rextension des effets des m6cadiments deposes ä sa surface.
La muqueuse tapissant divers appareils organiques ne forme pas un tout continu comme la peau; eile constitue plusieurs portions distinetes qui ont neanmoins entre elles des points de communication plus ou moins ctcnclus. Toutes les parties de la muqueuse n'ont pas la mOme texture et nc sont pas, par consöqucnt, egalement propres a recevoir et h absorber les medicaments; aussi en est-il qui reQoivent les substances deslinces ä produire une action generale, et d'autrcs seulement les remedes qui doivent agir surles appareils qu'elles tapissent. Les premieres sont celles du tube digestif et de l'apparcil respiratoire,et les secondes les muqueuses g6nito-urinaire, oculaire et auriculaire. Nous allons les examiner successivement et dans l'ordre de leur enumeration.
a. Muqueuse gastru-intestinale.
Tapissant l'appareil qui regoit du dehors les prineipaux matdriaux de l'entretien de la vie, les aliments et les boissons, la muqueuse gastro-intestinale devait naturellement recevoir aussi, dans la majo-rite des cas, les medicaments qui sent les agents essentiels du röta-blissement de la sante alterce par les maladies. Chez les animaux comme chez rhomme, le tube digestif est done la voie la plus naturelle de la mödicamentation et celle ä laquelle on a du nöcessaire-ment songer tout d'abord dös l'originc de la medecine.
La muqueuse gastro-intestinale se divise assez naturellement en
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deux parlies dislinctes, selon la nature des nerfs qu'elles recjoivent. La premiörej qui s'ctend depuis la bouche jusqu'au pylore, est en communication direcle avec les centres nerveux par les nerfs encö-phaliques ou rachidiens gui s'y distribuent; aussi est-elle sensible et peut-elle accuser au corveau Faction immödiate ou impressionnelle des medicaments, surtout par Tintermediaire des nerfs pneumogas-triques, qui sent de nature mixte. La seconde, qui commence ä rorifice pylorique de l'estomac et se termine ä l'anus, tapisse le canal intestinal dans toute sa longueur et ne revolt que des nerfs ganglionnaires; c'est pourquoi eile n'est sensible et ne pergoit les effets du contact des medicaments que vers l'anus, oü les filets nerveux de la vie animale apparaissent de nouveau.
Dans l'administration des medicaments par les voies digestives, on s'adresse tantot ä une portion, tantöt ä l'autre de la muqueuse qui les tapisse, mais beaueoup plus frequemment äla partie sensible ou gastrique qu'ä la partie insensible ou intestinale. II est done essentiel d'examiner separement ces deux modes d'administration, qui sont totalement differents l'un de l'autre.
1. Portion anterieure ou sensible de la muqueuse gastro-intestinalo.
C'est dans cette partie du tube digestif qu'on introduit le plus habituellement les agents pharmaceuüques qui doivent developper des effets generaux dans l'economie animale. Cela s'explique k la fois par les functions naturelles de l'estomac, par la faculte qu'on a d'y introduire les mödicaments, et par les qualites anatomiques et physiologiques de la muqueuse qui tapisse ce viscere. Cette membrane est, en effet, fine, vasculaire et depourvue d'6pithelium dans une partie de son dtendue ; de plus, eile est sensible et liee par des rapports fonctionnels et sympathiqnes avec les prineipaux appa-reils du corps; enfin, les secretions dont eile est le si6ge sont sou-vent des auxiliaires utiles pour la dissolution et l'absorption des medicaments.
La muqueuse sensible des voies gaslro-intestinales ne präsente, du reste, dans les divers animaux domestiques, ni la m6me 6ten-due, ni la mßme disposition, ni surtout les mömes propri6t6s. Ainsi, trös-vasculaire, trös-sensible et depourvue d'6pithelium dans sa portion gastrique, chez les carnivores et les omnivores, eile est plus grossifere dlt;5jä dans les solipedes et recouverte d'epiderme dans la plus grande partie de son etendue ; enfin, chez les ruminants, eile est tres-6paisse, peu sensible, garnie d'un fort 6pith61ium et de
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papilles souvent dures et cornöes, dans la bouche et las trois premiers estomacs; ce n'est que dans la caillette qu'elle se depouille de cette 6paisse couche insensible et qu'elle acquiert les qualites de l'estomac du chien, du chat, du porc et de la moiliö pylorique de celui du cheval.
Aiiaorption ^astro-tntentinale. — Grace aux nombreuses re-cherches experimentales de M. Colin, la question de l'absorption des aliments, des medicaments et des poisons, tant dans l'estomac que dans les diverses sections de rintestin,estparfaitement elucidöe et peut 6tre rösumöe en quelqucs lignes.
L'eslomac des animaux qui peuvont vomir, tels que le chien, ie chat et le porc, absorbe activemenl les diverses matieres qui lui sont adressöes plus ou moins directement; chez les solipedes, au contraire, rabsorption est completement nulle dans Festomac, ainsi que l'ont constate par de nombreuses exp6riencesMM.Boule\' et Colin; enfin, chez les ruminants l'absorption, insignifiante dans les trois premiers estomacs, apparail dans la caillette, mais se montre beaucoup moins active que dans l'estomac des carnivores et des omnivores.
L'intestin, dans les diverses sections, absorbe avec une grande activitd toutes les matiöres dissoutes et präsente h peu pres le mßrne degre d'intensitö chez tous les animaux oü son role est semblable. M. Colin, en injectant directement dans l'intestin gröle, dans le ccecum et le colon, diverses substances, et surtout l'extrait alcoo-lique de noix vomique, dont les effets sur l'organisme sont si prompts et si nets, a pu constater que sur tous ces points du tube intestinal la muqueuse absorbait avec- une rapidite et une activity fort remarquables. Quanta la route que prendraienl les aliments, les m6dicaments et les poisons pour parvenir dans le sang, le m6me physiologiste a parfaitement dcmontr^ qu'elle 6tait double, c'est-ä-dire ä la fois celle des veines mesara'iques et ceile des lympha-tiques chyliföres (1).
Dans l'administration des mödicaments par les voies gastriques, on se propose en röalite de les faire absorber dans l'intestin oü ils arrivent bientöt aprfes avoir traverse rapidement la partie stoma-cale du tube digestif. Dans cette möthode il est plusieurs points importants äconsidörer : tels sontla forme des preparations phar-maceutiques, les divers modes d'ingestion, les precautions ä prendre
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(1) Recueil de nM. vctevin., 1863, p. 519, et Traite de physiologie, 2deg; edit., p. 91 äi 108.
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avant et aprfes l'introduction des remödes, enfin les avanlages et les inconv^nients de ce mode de medicamentation.
iquot; Forme laquo;leg remeiles. — Les medicaments introdnils dans l'es-tomac sont solides on liyuides; les gaz et les vapeurs ne sauraicnt y parvenir;\ cause de la mollesse des parois de l'oesophage qui ferment la lumifere de ce canal. Quand ils sont solides, ils peuvenl etre tres-consistants comme les bols et las pilules, on mous et päteux comme dans les clectuaires, les mastigadours, etc. Les preparations liquides forment des boissonsmedicinales, si les animaux les prcnnent d'eux-mömes, ou des breuvages si Ton est forcd de les leur adminislrer de vive force.
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2deg; Ingestion. — L'administration des m6dicaments sous leurs diverses formes n'est pas egalcmcnt facile chez les divers animaux, et i'on n'emploie pas, pour les faire parvenir dans l'estomac, les mßmes procedös ni les mtoies moyens. Cependant nous supposerons pour le moment que les divers modes d'ingcstion sont connus du lecteur, afin de ne pas rompre l'encliainement des diverses parties de ce sujet, et nous renverrons l'ctudc pratique de l'adminislration des medicaments au Fonnulaire, et notamment aux articles Bols, Pilules et Breuvages.
3deg; Precautions neecssaires. — Avant d'administrcr des medicaments actifs par l'estomac, il importe de s'assurer, autant que possible, de Tintegritc de l'appareil digestif, afin de ne pas aggraver son etat et mettre obstacle ä la continuation de ses fonetions im-portantes. II faut aussi, quand il n'y a pas urgence, soumettre les animaux ä la diete ou administrer les remedes avant le repas du matin, pour ne pas les enfouir dans une masse alimentaire capable de les älterer chimiquement, et par cons6quent de mcllre obstacle au developpement de leurs effets ou d'en cbanger la nature; cependant dans quelques cas il peut etre avantagoux de donner les medicaments avant ou pendant le repas, comme cela se remarque pour les toniques, les ferrugineux, etc. Enfin, apramp;s que les agents pbar-maceutiques sont parvenus dans l'estomac, ilfauts'abstenir, peudant un temps plus ou moins long et pour les mfimes raisons, de donner aux animaux des aliments et m6me des boissons; celles-ci peuvent aussi alterer certains medicaments, et danstous les cas, en etendant ou en affaiblissant les liquides gastro-inteslinaux qui servent sou-vent de dissolvants, elles en diminuent r^nergie d'unc maniere
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fächeuse. Cependant, quand les medicaments sont adtninistres ä l'etat solide, un liquide appropri6 ä leur nature peut souvent 6tre trfes-utile pour les pousser dans l'intestin gröle, y faciliter leur dissolution et leur passage dans le sang.
4deg; Avantages. — Les avantages de la medicamentation par les voies digestives directes sont nombreux. D'abord c'est la voie la plus naturelle et la plus commode en ce que les animaux prennent souvent d'eux-mömes les medicaments qu'on leur prcscnte, surtout quand on peut les mölanger ä leurs aliments ou i leursboissons; leur absorption et leur transport dans le sang sont beaucoup micux assures par cette surface que par toute autre; le döveloppement de leurs effets g6n6raux est souvent aussi rapide et plus certain; beaucoup de medicaments insolubles dans l'eau trouvent däns l'estomac et les intestinsles principes nöcessaires ;\ leur dissolution; dans les maladies de l'apparcil digestif, l'action des remcdes est directc et immediate; enfin, les doses des medicaments ont surtout ete deter-minöes pour cette voie d'introduclion.
5deg; Bult;raquo;nvlaquo;-iiiraquo;'iitsect;. — Les inconv6nients de ce mode d'adminis-tration sont les suivants : les medicaments, en sc meiangeant aux aliments contenus dans l'estomac et les intestins, sont exposes ä etre denatures cbimiquement; ils peuvent aussi etre profondement älteres par les divers liquides secretoires qui sont vers6s saus cesse sur la muqueuse des voies gastro-intestinalcs; ceux qui sont trop aclifs peuvent agir defavorablement sur le tube digestif, on aggraver les maladies, prolonger la convalescence en alterant la digestion. Enfin, 11 faut de grandes doses de remödes par cette voie, ce qui empeche d'employer ceux qui sont trcs-chers, comme les alcaloides vegetaux et leurs sels, par exemple.
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2. Portion posterieure on insensible de la muqueuse gastro-intestinalo.
Cette partie de la muqueuse du tube digestif comprenantsurtout le rectum et le colon flottant presente peu de sensibilite, parce qu'elle ne reQoit que des nerfs ganglionnaires, excepte vcrs I'anus, oü se distribuent quelques filets sensitifs. 11 en resulte qu'on peut mettre en contact avec cette membrane, d'un tissu plus grossier et garnie d'un epithelium plus epais, des medicaments trös-actifs qu'on besiterait ä adresser ä Testomac. Cependant il ne faudrait pas exa-gererles doses, sous pretexte que cette portion du tube digestif est
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peu sensible; il vaut möme mieux, par prudence, rester en dessous des doses flxöes pour las voies directes; car si la sensibility est moindre quo dans la partie ant^rieure, en revanche la faculty absorbante paraity 6tre plus energique, au dire de M. Demarquay. L'observa-tion d^montre, en effet, que c'est principalement dans les gros intestins que Tabsorption des boissons s'effectue, attendu que les aliments contenus dans lecoecum et le gros colon sont toujours trfes-liqnides, tandis qu'ils arrivent completoment solides dans le colon flottant etle rectum, lorsque les fonclions digestives sontregulieres.
L'usage de cetle voie de mödicamentation n'est pas trcs-fröquent en medecine v6terinaire, oh on lui pr6före presque toujours les voies directes; on ne s'en sert done que dans des cas exceptionnels, au moins pour determiner une medication g^nörale, et seulement lorsque les autres surfaces ne sent pas lib res ou qu'on a 6puis6 les ressources qu'elles peuvent fournir. On y a recours aussi quand les medicaments qu'on emploie döterminent des effets locaux un peu energiques et qu'on craint d'alterer la muqueuse gastrique; lorsqu'ils ont une odeur ou une saveur qui repugne beaucoup aux animaux et qu'il est indispensable de les donner ä l'^tat liquide. Enftn, chez les animaux ruminants, cette surface est peut-6tre pr6f6rable aux voies directes, qui sont si compliquees et qui donnent si rarement de bons resultats. Cependant c'est plus particulierement dans les maladies des gros intestins et des organes genito-urinaires qu'on emploie ce mode d'administration, ou bien quand il s'agit de pro-voquer une revulsion sur les parties post^rieures de l'intestin, comme dans les affections graves de la töte, de la moelle 6piniöre, de l'es-tomac, de la gorge, etc.
Nousavons ä examiner, danscemode d'administration, les points qui suivent :
1deg; Forme des renrädes. — C'est h peu pres exclusivement sous la forme liquide que les medicaments sont administres par le rectum; il Importe done qu'ils soient dissous avec soin et dans un liquide appropriö h. leur nature. On peut cependant, pour les grands herbivores, porter avec la main, dans le rectum, les medicaments mous, tels que les pommades, les cerats, les extraits, etc. Les suppositoires sont des preparations solides qui sont appropri6es pour cette voie. (Voyez le Formulaire.}
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2deg; Manuel. — Les medicaments sont administres par le rectum ä l'aide d'une seringue, ä la manifere des lavements ordinaires; sen-
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lement la quantity de liquide n'est que le quart ou le tiers des lavements expulsifs, et il doit 6lre poussö trfes-doucement dans l'in-testin afln de ne pas determiner de contractions peristaltiques et, par suite, l'expulsion du remöde. (Voyez Lavements medicamen-
TEUX.)
3deg; Prccantions. — Avant d'introduire le lavement medicamen-leux dans le rectum, il cst indispensable de debarrasser cc canal des excrements qui s'y accumulent; dans ce but on admiuistre des lavements d'eau tiamp;de aux petits animaux et aux ruminants, et chez les solipedes, avant d'employer ce moyen, on retire avec la main le contenu du rectum et de la fin du colon flottant. II peut elre utile aussi de provoquer l'expulsion des urines par une pression douce et gradu^e sur la vessie. Pendant le sejour du medicament dans la parlie postörieure du canal intestinal et le developpement de ses eß'ets, on mettra les animaux ä une diele severe d'aliments et de boissons, et on les tiendra dans un repos complet pour que les mouvements de la locomotion ne provoquent pas Taction expulsive des intestins et des parois abdominales, etc.
4deg; Avantages et inconvenients. — Les avantages de ce mode de mödicamentation sont de präsenter une ressource precieuse aux praticiens lorsque les voies directes ne sonl pas libres ou sont alte-rees; de permettrel'emploi de remfedes energiques sans offenser les voies digestives; de varier les prescriptions et le mode d'adminis-tration des medicaments; de produire une revulsion puissante sur les gros intestins; de constituer une ressource pröcieuse dans le traitement des organes contenus dans la region pelvienne de 1'abdomen, etc. Ses inconvenients sont de ne pas donner une medication bien reguliere, rabsorption pouvant varier beaueoup ä l'insu du praticien; d'oecasionner pour cette raison des effets exagörös et inquietants ; d'exiger la presence de l'homme de l'art pour l'admi-nistration des medicaments et l'observation de leurs effets; d'ßtre nuisible parlois aux femelies pleines, etc.
b. Mugueuse des voies- respiratoires (Atmiati-ie).
Cette membrane, trSs-etendue et en communication directe avec ia muqueuse des voles digestives et celle des yeux, commence aux ouvertures des narines etsetermine avec les divisions des branches. Elle est trös-fine, trfes-vasculaire, fort perm6able et d'une sensibilite
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variable selon les regions qu'elle parcourt; ainsi, trös-sensible dans les narines et au larynx, eile Test fort peu dans le trajet de la trachee, et le redevient davantage dans les bronches. G'est surtout dans ce point de son etendue que la muqueuse respiratoire prösehte une grande permeabilile, puisque c'est ä sa surface qu'est absorbe l'air qui sert ä. la respiration, et que sont exhales la vapeur d'eau et l'acide carbonique qui resultent de rbömatose. Aussi la faculte absorbante de la muqueuse bronebique est-ellc tres-grande et tient-elle le premier rang, sous ce rapport, parmi les surfaces libres du corps.
ü'apres M. Colin, l'activile exceptionnellc et l'excessive rapidite do l'absorption dans les bronebes et les vesicules pulmonaires tien-nent ä quatre causes principales : 1deg; ü l'etendue immense de la muqueuse; 2deg; ä la minceur de cette membrane, dont les vaisseaux capillaires sont tres-superüeiels; 3deg; ä la grande finesse do son öpilhe-lium; 4deg; enfln, au mouvernent d'inspiralion qui appelle d'un seul coup les gaz, les yapeurs et les liquides ä absorber dans l'ensemble des ramifications bronebiques et de leurs vesicules terminales (1).
Lorsqu'on inlroduit des medicaments dans les voies respiratoires, c'est le plus ordinairement pour remedieraux maladies do cet ap-pareil; cependantil estdes cas oül'on se sert aussi de cette surface absorbante pour determiner une medication generate.
Ce mode de medicamentation präsente ä considerer, commc les precedents, la forme desmedicamenls, les procedes employes pour les administrer, les avantages et les inconvenients de cette me-thodCs etc.
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1deg; Forme. — Les medicaments employes dans les voies respiratoires peuvent etre solides, liquides ou yazeux. Sous la premiere forme, la plus rarement usiLee, les remödes sont reduils en poudre impalpable et insuflles dans les narines, le pharynx, le larynx, la trach6e et les bronches, pour remedieraux affections de ces parties et bien plus rarement pour modifier leconomie en general. Les pr6parations liquides sont ä peu pres exclusivement employees dans les cavites nasales et le pharynx; cependant Gobier (2) a in-jeete dans les bronches des liquides medicamenteux, seit dans un but experimental, soit dans un but therapeutique. Plus tard, Lelong (3) a injeete dans les bronches des chevaux morveux une so-
(1)nbsp; Truiti de Physiologie, V öeiit., t. II, p. 10S.
(2)nbsp; Gohier, ilim. sur la mid. et la Chirurg, veler., t. Dt, p. •419 a 452.
(3)nbsp; Lelong, Recueil de med. viler., 1820, p. 3quot;quot;, et 1830, p. 221,
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lulion legere d'hypochlorite de sou de pour modifier lern- 6tat maladif. Essay6 dans le mörne sens par plusieurs autres praticiens, ce mode d'administration des mödicaments est ä peu pres tomb6 dans l'oubli, malgrö les rösultats encourageants que Delafond (1) aurait obtenus dans ses experiences. Enfin. c'est principalement sous la forme gazeuse que les mcdicamenls sont employds dans les voies respiratoires, soil dans les medications locales, soil dans les m6dlcations gen6rales. On emploie parfois des gaz, mais le plus souvent ce sont des vapeurs produites par des medicaments volatils, des substances aqueuses; assez souvent aussi ce sont des produits volatils pyrog6nes qu'on obtient en brülant des substances appro-prides sur un rechaud dispose convenablement sous le nez des animaux malades, etc.
2deg; Manuel. — Les precedes employes pour introduire les medicaments dans les voies respiratoires varienl selon leur etat. Quand ils sont sous forme de poudre, on les insuffle dans le nez ä l'aide d'un tube de verre, de bois ou de carton, ou encore h l'aide d'un soufflet ä main. On peut aussi se servir d'un petit sac de tolle qu'on lie autour du nez de l'animal, car l'entree et la sortie de l'air pendant la respiration, les ebrouements du malade, font voltiger la poudre medicamenteuse, qui no tarde pas ä 6tre entrainee dans les voies respiratoires par la colonne d'air inspire. (Voyez le Formu-laire, art. Sterkutatoire.) L'introduction des poudres dans le pharynx et le larynx se fait au moyen d'un tube, soil par le nez, soil par labouche; cnfin, dans la trachee et les bronches, I'msufflation s'effcctue ä l'aide d'une ouverlure artificielle (tracheotomie.) L'in-jection des liquides dans les voies respiratoires a lieu de plusieurs manieres : dans les cavites nasales, oü eile est la plus usitee, on se sert principalement de la seringue on du tube-siphon de M. Hey (2); dans la trachee et les bronches on injecte lo liquide avec une seringue on un entonnoir, apres avoir pratique la tracheotomie, ou plus simplement en perforant la trachee ä l'aide d'une canule en forme de troquart rond ou plat. Enfm, quand les medicaments sont ä l'etat de gaz ou de vapeurs, on les dirige, par des moycns appro-pries, i\ l'entree des narines, et l'air inspire les entraine ensuite na-turellement dans toute l'eiendue de 1'appareil respiratoire. Les fumigations se font ä l'air libre ou par des moyens spedaux, tels que
(1)nbsp; Delafond, Traitede thirap. gine'r., 1.1, p. 92 et 93. •
(2)nbsp;A. Rey, Journal de mid. vittr, de Lyon, 1851, p. 231.
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la couverture, le conduit fumigatoire, etc. (Voy. le Formulaire, arl. Fumigation.) Gependant,pour radministration de l'^ther, du chloro-lorme et des autres moyens anesthösiques, on peut faire usage d'appareils spöeiaux. (Voy. Medication anesthesique.)
3deg; Avantaslaquo;-laquo; et incon-renients. — Les avantages de ce mode de medicamentation sont trös-grands et bien evidents pour le traile-ment des maladies des voies respiratoires et des autres organes de la poitrine ; il peut aussi etre trös-avantageux dans la syncope et l'asphyxie. Le sommeil anestliesique s'oblient egalement en dirigeant les agents stupöfiants dans cette voie. Quant aux medications gönerales oblenues par ce moyen, ellesne paraissent presenter aucun caractöre special, si ce n'est beaucoup de rapidite et une plus grande Energie dans le developpement des effets des medicaments; aussi en fait-on trop rarement usage en mddecine v6te-rinaire ä ce point de vue, surtout cbez les ruminants oü eile rendrait de grands services. Les inconvenients de cette methode sont surtout d'etre d'uue execution assez difficile, d'exiger desappareils speciaux qu'on n'apas toujours ä sa disposition, d'exposer ä altdrer les voies si delicates et si importantes de la respiration, d'obtenir des effets exagöres, des accidents mortels, de ne pouvoir etre mise en usage que par rhomme de l'art, etc.
c. Muqueuses ginito-winaire, oculaire et auriculaire,
Ces surfaces muqueuses, quoique douees d'une faculte d'absor-ption notable, ne sont jamais mises äprofit dans les medications generates parce qu'i l'exception de la muqueuse genito-urinaire de la femelle, elles n'ont pas assez d'6tendue pour absorber une quanlite de molecules m6dicinales suflisante, dans la majority des cas, pour agir sur tonte reconomie. C'est done ä peu pros exclusivement dans les maladies speciales des appareils qu'elles tapissent, que ces muqueuses reejoivent l'application directe des mödicaments. Ainsi la muqueuse des voies genito-urinaires et celle de roreille reQoivent des medicaments liquides qu'on y introduit ä l'aide d'une seringue : ce sont des injections; sav la muqueuse gcnitale des femelies, et sur celle de l'oreille, on peut aussi etendre les preparations molles; enfin, surla conjonetive, on fait l'application des medicaments solides, mous, liquides et meme gazeux; on les appelle alors des col-lyres. (Voy. ces mots dans le Formulaire.)
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II. — SURFACES ACC1DENTELLES. 1deg; Tissu cellulaire sous-cutane.
(lIETUODE HVPODEUHIQLE OU SOt S-DEKMIQL'B.)
Gette metbode d'administration,que nous avons soumiseä l'expe-rience et ä une etude attentive (1), consiste k inlroduire les medicaments dans une poche ou godet pratiquö dans le tissu cellulaire sous-cutane ä 1'aide d'une aiguille ä seton ou de tout autre moven. Elle präsente h considörer les points suivants :
1deg; Lien laquo;relection. — On doit choisir les regions du corps oü le tissu cellulaire est lache et abundant, comme au poitrail, ä l'enco-lure, sur la region coslale, etc. Les intervalles des cotes nous parais-sent le lieu le plus avantageux. Quant aux lieux de necessity, ils sent indiqu^s par le siöge du mal local auquel on veut rem6dier.
2deg; llannel operatoire. — On enfonce une aiguille ä s6ton sous la peau,et, quand on est parvenu ä la profondeurvoulue, on divise le tissu cellulaire, ou, ce qui vaut mieux, on le dilacfere avec le talon de l'aiguille de maniere ä pratiquer une poche sous-cutan6e d'une capacity süffisante pour contenir la preparation qu'on veut faire absorber. Ce premier temps de l'opöration accompli, il ne reste plus qu'h y inlroduire le medicament, lequel doit etre sous forme liquide; dans ce but, on dilate l'ouverture du godet avec le talon de raiguille et Ton y verse la solution mödicamenteuse; puis on la ferme avec une ou deux epingles, comme dans une saignee ou, ce qui est preferable, ä l'aide de deux points de suture. On a propos6 de faire usage pour ces injections d'une seringue munie d'un troquart aplati, comme celle employee par Pravaz; mais cette substitution ne peut 6tre recommandee que pour les pe-lits animaux ou pour les regions tres-delicates des animaux des grandes especes, et surtout pour remödier ä une maladie locale, teile qu'une n^vralgie ou une paralysie ; mais, pour produire une medication genörale, ce mode d'administration serait insuffisant, sauf pourtant quand les medicaments ont une grande puissance, comme les sels des alcaloides vögetaux, par exemple.
Absorption du tissu cellulaire. — II rösulte des recherches de
(1) Journal de mid. vitir. de Lyon, ]85quot;2, p. -iSO.
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32nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;DE IA PHARMACODYNAMIE EN G^NfiRAL.
M. Colin et de celles qui nous sont propres, que l'absorption dans le tissu conjonctif se fait avec une rapiditö ötonnante. Ainsi, dans ses experiences, M. Colin a vu divers principes, et surtout le ferro-cyanure de potassium et l'iodure potassique, apparaitre dans les mines quclques minutes aprfes leur injection sous la peau; et, dans nos cssais avec le chlorure de strychnine, nous avons vu souvent les effets se manifester au bout de cinq minutes et les animaux suc-comber en quinze h vingt minutes. Cette rapiditö d'absorption du tissu conjonctif lient principalement ü sa grande perm6abilit6 en tons sens, ä la s6cr6tion de la s6rosit6 destinde ä humecter ses 616mcnts, au reseau vasculaire et lymphatique qui s'6tale dans ses mailies, et qui est si bien disposö pour absorber les maliöres qu'on lui prdsente (1).
3quot; ATantagcs. — Les avantages de ce proc6dö sont assez nom-breux: il remplace l'ingestion stomacale cbez les solipedes quand les voies digestives ne sont pas libres ou sont alt6r6es, et 11 pourrait 6tre subslitu(5, dans les circonstances ordinaires, au procMö usit6 pour les ruminants, cbez lesquels on n'est jamais sür de faire par-venir le medicament dans le veritable estomac. De plus, par cette methode, les medicaments agissent rapidement, avec leurs pro-prietds ordinaires et avec une Energie trois ou quatre fois plus grande que par les voies gastro-intestinales, ainsi que nous l'avons constate dans nos essais avec les sels de strychnine (voy.iVbMP vomi-que); circonstance qui permet de röduire d'autant les quantit6s administrees et de faire usage de mddicaments d'une grande puissance, niais d'un prix trop 61ev6 pour les autres voies d'absorption. D'un autre cöte, les m6dicaments ne sont pas älteres chi-miquement dans le tissu cellulaire et produisent leurs effets sans alteration; en outre, on peut en renouveler radminislration au-tant qu'on le veut, sans crainte de produire de tares visibles, ce qu'on ne peut obtenir par Tinjection dans les veines. Enfln, il est possible de prövenir tout empoisonnement en vidant le godet, en lavant et caut6risant la surface des que les effets du medicament se sont manifestes avec une certaine energie, avantage trfes-grand qu'on ne rencontre pas dans les autres modes de medica-mentation.
En resume, on peut dire que les avantages de cette methode sont la rapidite de l'action, l'intensite des effets, reconomie du medica-
(1) Traiti de Physiologie, T edit., t. II, p. 131.
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ment, la certitude de l'action, la facility de l'administration du medicament, et la possibilite d'6viter tout accident.
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4deg; incoiiYcnients. — Ils sont pen nombreux et peu graves ; voici les principaux : les m6dicaments irritants ne peuvent sect;tre administrcs par ce moyen, parcequ'ils determinent une inflammation locale intense, des abces, des decollements de la peau, etc.; il est vrai cxu'on peut les 6tendre de maniere ä modörer de beau-coup ces eü'ets locaux. Pendant les chaleurs de l'el^ ou lorsque les animaux ont 1c sang alter6, ilpeut se former des tumeurs sanguines, un commencement de gangröne, accidents locaux auxquels il est toujours possible de remedier lorsqu'ils sont prisi temps. Enfin, ce procede exige la presence constante de l'homme de l'art pendant toute la dur6e des effets des remedes, ce qui est souvent un embarras.
2deg; Solutions de continuity.
Les diverses solutions de continuity r^centes ou anciennes, telles que les plaies, les ulceres, les üstules, etc., peuvent aussi recevoir les medicaments et les faire parvenir dans le sang par absorption; Dependant ce moyen n'estusite en raedecinevtiterinaire que pour des mddications purement locales. Aussi nous abstiendrons-nous d'en parier plus longuemeut, d'autant plus qu'il en sera question ü, l'oc-casion de {'absorption des medicaments.
3deg; Interieur des veines.
L'expcrience ayant demontre que la plupart des m6dicaments ne determinent des elfeLs gencraux dans I'economie animale que quand leurs molecules sont parvenues dans le sang, il semblerait assez naturcl, pour arriver plus vile et plus sörement h ce r6sultat, de les injecter directement dans les vaisseaux. II en aurait sans doute cteainsi depuis longtemps si cette mölbode bardie n'^taitpas environnee de si grands et si nombreux dangers; aussi n'a-t-elle pris naissance que vers le milieu du dix-septiöme siecle et ä la suite des experiences sur la transfusion du sang, dont eile a 6prouv6 toutes les vicissitudes ct partag^ le sort peu brillant.
nistoriquc. — Les premiers essais d'introduction directe des medicaments dans le sang datent de 1663 et furent tentös sur des chiens par Cbristophe Wrey, professeur ä l'universite d'Oxford.
Tabouiun, 3deg; edition.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;3
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Fabricius, de Dantzig, parait 6Lre le premier medecin qui ait ose l'aire la n^enie experience sur I'Lomme en i677, et, dit-on, ä plu-sieurs reprises et avec succös. Neanmoins il ne parait pas avoir eu par la suite beaucoup d'imitateurs. De nos jours, Magendie et Orlila ont fait de nombreuses experiences de ce genre sur les animaux, soit pour connaitre les effets des poisons et des medicaments, soit pour etudier certains pli6nomenes physiologiques; le premier de ces expe-rimentateurs a meme injecte de l'eau tiöde dans les veines d'un liomme alteint d'hydrophobie, mais sans succes. Aujourd'liui cette metbode de medicamentation, tres-dangereuse cbez rhommc, parait 6tre entierement abandonnee par les medecins.
Domingo Roya, hippiatre espagnol instruit, qui ecrivait vers 1734, parait etre le premier veterinaire qui ait injects les medicaments directement dans le sang des animaux dans un but therapeutique. II introduisit de Tammoniaque tr6s-etendue d'eau dans les veines des chevaux morveux dans l'espoir de les guerir. En 1779, Chabert renouvela la tentative de Roya, et plusieurs fois, dit-on, avec suc-cfes. Viborg et Hering, parmi les veterinaires modernes, ont ete les plus grands partisans de ce mode d'adminislration des medicaments et seraient meme parvenus ä un assez baut degre d'babilete dans le manuel de l'opöration pour en faire usage sans crainte dans les cas ordinaires de la pratique. Depuis le commencement de ce siö-cle, Gohier, Henon, Dupuy, Prevost, Renault, la plupart des pro-fesseurs qui se sont succede clans les ecoles veterinaires, ct meme un grand nombre de veterinaires civils et militaires, on fait usage de Vinfusion des medicaments dans les veines, soit dans un but experimental, soit dans un but tb6rapeuLique, et avec des rcsultals divers (i).
Pour injecler un medicament dans les veines, on doit sc preoc-cuper des points suivants :
1deg; iiedicamenis. — En general, on n'administre par les veines que des medicaments tres-actifs et d'un prix eleve, les alcaloides et leurs sels; aussi doit-on etre d'autant plus sür de la dose A admi-nistrer que le medicament agit ici directement et par touto sa masse, et que la moindre erreur pent entrainer les consequences les plus graves. II faut connaitre aussi tres-exactement Faction chi-inique des agents pharmaceuliques qu'on introduit dans les veines,
(1) Co mode de mtUicamentation n'a 6t6 et n'est encore usite quo chez les grands animaux et plus specialement chez les iolipedes.
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pour ne pas s'exposer ä älterer le sang et surtout ä ne pas determiner la formation de caillots ou coagulums qui, en obstruantles vais-seaux, peuvent amener une mort iminödialc, Gomme on ne pent injecter qua des medicaments solubles, il est essentiel de les dis-soudre avec soin dans leur meilleur dissolvant pourvu que celui-ci ne coagule pas le sang; I'eau, qui n'altamp;re pas ce liquide, est le vehi-culo qu'il faut choisirde preference. La quantity de liquide ne doit Jamals depasser un dcini-lilre et sa temperature doit elre voisine de celle du sang.
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2deg; Operation. — Lc manuel de l'operation est assez simple; ccpendant il comporte certaines regies et reclame une execution aussi prompte que possible. C'est ä peu pres exclusivement ä la veine jugulaire qu'on adresse les medicaments : sa position super-flcielle, son calibre considerable, son long trajet, le cours descendant de la colonne sanguine qu'elle conlient lorsque les animaux sont debout, etc:, sont autant de circonstances favorables qui expliquent la preference qu'on lui accorde pour cette operation delicate. Celle-ci s'execute de deux maniöres, selon qu'on emploie, pour injecter les medicaments, une seringue ou un entonnoir. Dans le premier cas on met la veine h d^couvert dans une etendue d'en-viron 0m,10; on passe deux ligatures en dessous, et quand on a serr6 celle qui est du cole de la töte, on ouvrc le vaisseau, on y pousse doucement la preparation avec la seringue, et puis on ferme la ligature interieure. Ce precede, qui permet de ne pas laisser per-dre la plus petite partie du medicament, ne convient övidemment que pour faire des experiences et nullement dans la pratique. Lors-qu'on emploie un entonnoir ou un tube conique de fer-blanc, tel que celui qui est en usage h l'ecole de Lyon (voy. Foivnulaire, art. Injections), on ouvre simplement la jugulaire comme dans une saignee ordinaire, en prenant les precautions les plus minutieuses pour conserver un parallelisme parfait entre l'ouverture de la peau et celle de la veine; pcut-etre pourrait-on ici employer la corde avec avantage. On introduit ensuite avec precaution le bout de instrument dans la veine, et, quand on s'est assure qu'il nquot;a pas fail fausse route, on verse peu ä peu le liquide raedicamenteux et Ton facilite son arriv6e dans le sang en pressant de haut en has sur le trajet de la veine, au-dessous de Touverture, de maniöre ä pousser la colonne sanguine vers le cumr et ä produire du vide dans le vaisseau. II arrive souvent que, lorsqu'on introduit le tube ou I'enton-noir dans la veine, le sang en obstrue immddiatement I'orilice; il faut
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done avoir une petite baguette de bois pour chasser le caillot avant de verser le medicament; on fera bien atffesi de s'en servir pendant toute Toperation pour pr6venir de nouvelles obstructions de l'orifice de l'instrument, et faciliter l'entröe de la preparation dans le vais-seau. Enfin, quand l'injection est termin6e et le tube retir6, onferme la saignee avec une epingle comme ä l'ordinaire.
Depuis quelques annces les iddes des medecins et des v6t6rinai-res se sent un peu moclifi6es h l'egard de rinjection des medicaments dans les veines. D'abord, au lieu de s'adresser aux veines voisincs de la poitrine, on prdfere opörer sur les veines des mem-' bres; de cette fagon le medicament a mieux le temps de se m61an-ger ü la masse du sang et on a moins a craindre son action trop violente ou trop brusque sur le coeur. Enfin, Topöration se reduit h une simple injection sous-cutan6e ä l'aide de la seringue de Pravaz raunie d'un troquart plat ou rond pour perforer les parois veineuses. Ainsi simplifide, cette petite operation est de celles qu'on pent pratiquer sans crainte dans la pratique ordinaire, chez tons les animaux, lorsque les circonstances I'exigent.
3deg; Precautions. — Avant d'introduire les medicaments dans le sang, il est une precaution essentielle ä prendre pour la reussite et la netlete de l'operation; malbeureusement eile n:a pas toujours 6te observde et a du, par consequent, occasionner plus d'une erreur dans l'apprcciation exacte des effets des mddicaments. Cette precaution consiste ä retirer du systöme circulatoire une quantite de sang äquivalente, en volume, h la preparation mMicinale qu'on doit injecter. Si ce soin n'est pas observe, il pent resulter de l'intro-duction brusque d'un liquide dans le sang une tension momenta-n6e dans les vaisseaux, et par suite, des troubles graves de la circulation et de la respiration, qu'on pourrait fausseraent attribuer ä l'action des mddicaments injectes; e'est vraisemblablement ce qui a du arriver souvent, et ä leur insu, aux expdrimentateurs qui n'ont pas observ6 la precaution que nous venons de recommander. Aprös l'operation on traite la plaie de la veine comme une saignee ordinaire ; on tient les animaux k la diete et au repos, ä moins que les effets ne se manifestent pas assez vite : alors un leger exercice de quelques minutes suffit pour provoquer le developpement de l'action des remfedes, si la dose a ete süffisante.
4deg; A-rantages. — Les avantages de cette methode sont assez nombreux : eile permet de faire usage de medicaments d'un prix
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trös-61eve, parce qu'il n'en faut qu'une Ires-petite quantite; eile donne la facilite d'obtenir, dans les cas presses, des effets imme-diäts et energiques, comma dans le vortige, le tötanos, la syncope, etc.; les effets des mödicaments apparaissent plus nets, plus naturels et dögages de tons les accidents chimiques ou physiologi-ques qui les precedent et les accompagnent souvent par les autres voies; le praticien trouve li une ressource pr6cieuse quand les autres surfaces ontetö essayöes sans succes, etc.
5deg; Inconvcnients. — Ses inconvenients sont graves et de plu-sieurs genres. D'abord, quand on injecte les medicaments dans la jugulaire, on est exposö ä voir survenir plusieurs accidents, tels que le thrombus, la pblcbite, rintroduclion de Fair dans le coeur, des abces graves clans la gouttiere de la veine, si le medicament s'estglisse dans le tlssucellulaire, etc.; il survient souvent, malgrö les precautions les plus minutieuses, des troubles graves, insolites, de la circulation et do la respiration, que le praticien n'a pu pre-voir et contre lesquels il est souvent desarme. Enlin, c'est toujours une chose grave que d'ouvrir le systöme circulatoire et d'y intro-duire une matiere etrangere ä l'organisme, etc.
6deg; Conclusion. — Pour toutes ces raisons, ce mode de m^dica-mentation est peu employe et restera longtemps encore dans le do-maine de l'experimentalion; il ne sera sans deute jamais, entre les mains des praticiens, qu'un pis-allcr auqnol ils n'auronl recours que dans les cas desesperes et pour lesquels il est permis de tout tenter. Cependant, simplifiee comme nous l'avons indiqu6 precddemment, cette m6dicamentation est plus accessible et pent etre employee sans crainte clans toutes les maladies un peu graves.
sect; 2. — Des moyens dc propagation dca medicaments et de lenrs elTets dans I'cconomie unimale.
Quand on applique un medicament sur une surface vivantc, on assiste en quelque sorte au d6veloppcment de son action directe et Ton peut souvent en saisir le mecanisme; de meme, lorsqu'on introduit un agent pharmaceutique dans le torrent circulatoire, on comprend aisement le developpement de ses effets sur plusieurs points de I'cconomie animate, parce que, ses molecules etantdirec-tement m61ang6cs au sang, ce fluide les met en contact avec tous les organes que, par sa nature, il est susceptible de modiQer. Mais
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quand onintroduit un medicament dans le tube digestif, par excmple, et qu'indöpcndammcnt de son action locale sur cet appareil, il produil des effets divers sur le cceur, les poumons, le cerveau, las reins, etc., I'action n'est plus directc, immediate, et il Importe de savoir par quels inoyens Torganisme 6tend ainsi les effets des medicaments loin de la surface oü ils ont 6te deposes.
Ces inoyens sont de deux espöees : les moyens de transmission materielle, et les moyens de propagation dynamique. Les premiers, qui transportentau loin les molecules meines des medicaments, et qui ont pour instruments la permeabilite des tissus et les vaisseaux capillaires, sont {'imbibition et \'absorption ; les seconds, qui ne pro-duisent qu'une sorte d'extension des effets locaux etimpressionnels des medicaments, et qui ont pour agent le systcme nerveux, com-prennent surtout la perception, Yaction reßcxe, la reßexion sympa-thique, etc. Nous allons passer en revue tres-rapidement ces moyens de propagation des mödicaments et de leurs effets dans rorganisme.
1deg; Propagation des medicaments par imbibition.
Ce mode d'extension des effets locaux des medicaments est un des plus simples, des plus nalurels, et correspond ä ce qu'oh appc-lait autrefois la transmission des effets des remödes par la contigmte des tissus et des organes. G'est en quelque sorte rabsorplion reduite ä son premier temps; si cette derniere cst le moyen essentiel qu'emploie reconomie pour faire parvenir les molecules medica-menteuses dans les fluides nutritifs et aux organes, et, par consequent, de produire des medications generales, I'imbibilion est le moyen que I'organisme met en usage pour 6tendre et rendre plus completes les medications locales. Voyons sur quels fails et sur quels principes repose la question.
Les organes situös profondement dans les cavites splanchniquos, ccux qui sont reconverts par les membranes tegumentaires et par plusieurs couches d'autres tissus, no peuvent etre medicamentes di-rectement, et les molecules medicamenteuses, avant d'agirsur eux, doivent nteessairement traverser d'autres tissus. G'est ainsi que, quand uneglande, un ganglion lymphatique, un engorgement, etc., regoivenl I'action d'un topique, ce n'est jamais qu'i\ travers la peau et le tissu cellulaire sous-cutanö. Lorsqu'on applique un cata-plasme sous le ventre dans le cas d'enterite aigue, un sachet 6mol-lient sur les lombes d'un cheval atteint de n6phrite; quand on donne un lavement adoucissant lors de l'cxistence d'une cystite,
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d'une mötrite aigu6, etc.; on compte ^videmtnent sur les b6n6üces de la propagation des effets locaux des medicaments par la conti-guit6 des organes.
Comment s'opfere cette extension des effets des m6dicaments au delä de leur point d'application ? II serait difficile de röpondre ca-tegoriquement ä cette question; cependant, on pent dire, comrae chose tramp;s-vraisemblable, que la circulation et Tinfluence nerveuse ne jouent ici qu'un role trös-secondaire, et que le principal appar-tient evidemment ä un phcnomene physique, h. Yimbibition. Cela est la consequence de la permeabiliie naturelle et bien connue de tons les tissus vivants ä l'egard des liquides et des gaz mis en contact avec eux, et des phönonienes de capillarity et ä'endosmose qu'on observe si frdjquemment dans l'economie animale (1).
La penetration graduelle des molecules mödicamenteuses, de proche en proche, jusqu'aux organes et aux tissus les plus profon-dement siluös, ne rösulte pas seulement de l'observation journaliöre des effets des medicaments employes comme topiques, mais encore des experiences nombreuses faites sur les animaux par les hommes les plus competents. Tout s'accorde aussi pour d^montrer que cette p6netration se fait par une imbibition successive depuisles couches de tissu les plus superflcielles jusqu'aux plus profondes.
II r6sulle, eneffet, des experiences deFIändrin (2), de Fodere (3), Magendie (4), Lebküchner (5), etc., que diffcrentes substances, dö-posees sur la peau ou les muqueuses, injectees dans les sereuses splanchniques, etc., penelrcntrapidement dans les organes envi-ronnants, dans les tissus sous-jacents, oü leur presence est facile-ment devoiiee par des reactifs caracteristiques. Ges experiences ont ete faites principalement avec des sels de plomb, d'antimoine, de fer, le cyanoferrure de potassium, l'encre, etc., dont les reactions sont indiquees par des nuances tranchees. I.es mßmes experimen-tateurs ont vu l'empoisonnement se declarer par le simple depot de teinture de noix vomique ;\ la surface des vaisseaux, ou lors-qu'elle etait emprisonnee enlre deux ligatures dans une anse d'in-lestin, dans une veine, etc. ; nouvellc preuve de la grande permea-bilite des tissus pour les substances qui sont mises en contact avec eux.
(1)nbsp; Yoy. Cours de physiologis, par Eerard, t. II, p. 675 et 6quot;8.
(2)nbsp; JournalgMral de medecine, 1791 et 1792.
(3)nbsp; Archives ginirales de medecine, 18'.'?, t. II, p. 60. [\) Journid de physiologic, t. I, p. ;!. (5) Arcluvos generales de midecine, 1835, t. VII, p 439.
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Ainsi, quand un medicament est appliquö sur une parlie ext6-rieure du corps, entiöre ou dönudee, indöpendammcnt des effets imm^diats et locaux qu'il determine sur les points qu'il touche, il pönötre peu h peu h travers les porositös ou les interstices naturels des tissus, se mele avec les liquides qui les imprcgnent, les penötre de proche en proche par imbibition, et arrive ainsi parfois h. de grandes profondeurs. Seulement, comme les tissus sont pourvus de vaisseaux capillaires plus ou moins abondants, les molecules m6di-camenteuses passent peu h peu par absorption dans les fluides nu-tritifs, de teile sorte que la quantite qui se trouve dans les tissus est en raison inverse de la distance au point d'application et du temps qui s'est ecoule depuis la medicamentation.
2deg; Propagation des effets des medicaments par absorption.
On designe, sous le nom A'absorption, une action pbysico-vitale par laquelle les tissus de l'organisme s'approprient, en lolalitö ou en partie, les matieres mises en contact avec eux. pour en trans-mettre ensuite leproduit dans le torrent circulatoire par I'inlerme-diaire du reseau capillaire veineux et lymphatique.
Cette fonction, tres-6lendue ettres-g^nerale, estchargcedu röle le plus important dans la nutrition; e'est eile qui regle l'entree et la sortie des mat^riaux qui doivent faire ou qui ont d6jü fait partie de l'economie animale. Aussi s'exerce-t-elle dans tons les tissus et notamment sur les surfaces qui sont en communication directe avec le monde ext6rieur.
Le role que I'absorption remplit dans le devcloppcment dc I'ac-tion gen^rale des medicaments parait 5tre aussi important que celui qu'elle joue dans la vie nutritive des ötres organises. La tlieo-rie, aussi bien que l'experience et l'observation, s'accordent, en effet, pour demontrer que I'absorption est le principal moyen qu'emploie l'organisme pour transmettre les mödicaments, loin des points oü ils ont ete d6pos6s, et pour faciliter le developpement de leurs effets dynamiques.
Quelques auteurs, se basant principalement sur les effets tres-rapides de certains mödicaments, seraient disposes encore ;\ attri-buer leur propagation dans r^conomie animale au Systeme ner-veux. Cependant cette opinion perd tous les jours de ses partisans, surtout depuis que le docteur Blacke a pos6 les principes suivants, deduits rigoureusement de ses experiences faites sur les animaux avec les sels de baryte et de strychnine, ä savoir:
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laquo; 1deg; Qu'il existe toujours un rapport direct entre le temps que met un poison ü agir etla rapidit6 de la circulation;
laquo; 2deg; Que, chez les animaux sur lesquels on a oper6, il s'6coule toujours, entre l'introduction du poison dans le systöme vasculaire et les symptömes, un intervalle süffisant pour que le sang, altere par ce poison, panicnne aux capillaires du tissu sur lequel il exerce son action d616t6re (i). raquo;
La rapiditö de la circulation est cn effet trcs-grande dans les animaux supörieurs, et bien süffisante pour expliquer les effets les plus prompts des medicaments administres ä l'interieur ou deposes sur des surfaces trfes-absorbantes. Les experiences de M. le doctcur Hering, professeur ä l'ecole veterinaire de Stuttgard, ont d6montr6 que, chez le cheval, le sangne met guöre qu'une demi-minutepour faire le tour de la grande circulation, c'est-ä-dire pour passer ä travers les organes et revenir au coeur, son point de döpart. 11 en r6sulte qu'une substance medicamenteusc ou toxique, absorbde et melangee au sang, peut arriver aux organes les plus 61oignes du centre circulatoire en moins de trente secondes, et agir sur l'orga-nisme tout entier dans un laps de temps moindre qu'une demi-minute (2).
Quoi qu'il ensoit, l'absorption ötant consid6r6e main tenant comme le moyen principal dont se sert l'economie animate pour generaliser faction des medicaments, nous devons examiner avec soin les diverses circonstances qui peuvcntinüuer sur sarapiditc et ses resul-tats d^fmitifs; de ce nombre sont principalement la permeabilite des tissus, la solubility des medicaments et le degrc de tension de l'appareil circulatoire.
1deg; Permi-abilite des tissus. — II n'est pas indifferent, comme nous l'avons dejä d^montre, de döposer les medicaments sur toutes les surfaces normales du corps, car, toutes choses egales d'ailleurs, elles ne sont pas ögalement permeables aux medicaments et ne les absorbent pas avec la möme rapidite. Gas diverses surfaces peu-vent 6tre classees, d'aprös leur ordre de permeabilite, ainsi qu'il suit : membrane bronchique, sereuses splanchniques, membranes mu-queuses, peau denudee et peau intacte.
Quant aux surfaces accidentelles, elles peuvent Stre rangces dans l'ordre suivant: Interieur des veines, tissu cellulaire sous-culane, et
(1)nbsp; Edinburgh medical and surgical journal, octobre 1841.
(2)nbsp;Journal des progres des sciences midicales, 182S, t. X, p. 20.
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solutions de continuite. On salt peu de chose sur ces derniöres; seu-lement on pent poser en principe, qu'elles absorbent d'autant mieux qu'ellcs sont plus rapprochöes du centre de la circulation, que leur inflammalion et leur suppuration sont plus r6guliöres, que les tissus sous-jacents sont plus sains, etc.
2deg; SoiuMIlte deraquo; medicaments. — On croyait autrefois que les vaisseaux absorbants commenQaient ä la surface libre des membranes tegumentaires par des ouverturcs böantes, des porositös, et que les medicaments insolubles pouvaient 6lre absorbes lorsqu'ils etaient reduits en poudre impalpable. Anjourd'hui on n'admet plus cette manlöre de voir, et Ton pose en principe : que les corps liquides et gazeux seuls, peuvent etre absorbes et parvenir dans le torrent de la circulation; mais que les corps solides, quelle que seit leur tenuite, ne sauraienty arriver, parce qu'ils ne peuvent sepreter ä Vimbibition qui precede et commence taute absorption (J).
Aucune substance, disent MM. Mialhe et Pressat, ne pent entrer dans reconomie ou en sortir sans 6tre dans un 6tat de dissolution qui lui donne la faculty de mouiller, imbiber, traverser les membranes et arriver jusqu'ä la profondeur des tissus, pour y 6tre, seien sa destination definitive, assimilöe, detruite, brülee, pour con-courir ä la formation des organes, ou sc perdre dans leurs excretions. C'est lä une loi g6n6rale qui n'admet pas d'exccptions (2).
D'apres ces considerations, on doit admettre comme principe essentiel de pharmacologie : que les medicaments solubles dans l'eau et dans les liquides de l'orgamsme sont les seuls qui soient susceptibles de develnpper des effets dynamiqms, et que ceux quisont insolubles clans ces velucules doivent etre consideres comme inertes, au moinsen tantque mklicamenls generaux.
On peut done, sous le rapport de leur absorption, distinguer les mödicaments en deux categories: ceux qui sont solubles et absorba-bles sans I'intervention d'un principe chimique, et ceux qui sont insolubles et qui ne peuvent passer dans la circulation sans avoir ete prealablement modifies chimiquement.
A- medicaments solubles. — Ces medicaments 6tant solubles dans l'cau et les liquides du corps, ils sont absorbables immediale-ment ct sans rnodification chimique necessaire. Appliques sur les
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(1)nbsp; Voy. BOrard, Cours de physiolur/ie, t. II, p. 'T2.
(2)nbsp; Comples rendus de FAcademic des sciences, I85I,t. XXXIir, p. 450.
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surfaces absorbantes, ils imbibent aussitöt les tissns et penetrenl peu ä peu dans les fluides nutritifs. Les medicaments de cette categoric sont fort nombreux et reprösentes par groupes chimiques dans le tableau suivant:
/ Oxj-dos................................. Potasse, soude, animoniaque,
(nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;•nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;baryte, strontime, cliaux.
Acides.................................. Mineraux et organiqiies en
ti'üs-grande majorite, lors-qu'ils sont etenchis d'eau.
Bases.............. Potasse, soude, ammoniaque,
et na assez grand nombro
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Scls .
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do sols terreux et metalli-ques.
Acides............ Acrtatos et azotates neutres.
Neutres non azott5es. Sucres, dextrine, gommes et
mucilages. Nentres azotöos .... Albumine, caseine, lägumino, amandine, gelatine, clion-drine. v Alcooliques......... Alcool et liqueurs alcooliques.
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Jlatieros organiques.
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La solubilitc de ces medicaments n'est pas la seulc condition d.e leur absorption, il faut encore que la densile de leur solution ne soit pas superieure ä celie de lapartie liquide du sang on plasma, autrement ils ne sauraient etre que difficilement absorbes. En effet, pour que l'absorption s'efl'ectue, il laut qu'un mouvement d'endos-mose s'ötablissc de la solution medicamenteuse au sang. Or, si cette solution est trop concentree, non-seulement eile ne sera pas en-trainöe vers le sang, mais encore eile pourra determiner un mouvement ä'exosmose du sang ii la surface oü eile a etc deposöe (1).
B. Blc-iiicamcnts insolubios. — Dans cette categoric, dgalement tres-nombreuse, se trouvent compris tons les corps simples ou composes, mindraux ou organiques, qui no sont pas solubles dans l'eau ni dans les liquides de l'^conomie, et qui ont besoin d'etre modifies d'une maniöre chimique avanl de pouvoir se dissoudre dans ces vehicules.
La necessity de l'intervention d'un prineipe chimique pour l'absorption de cette classe de medicaments estnouvelle dans la science pharmaceutique et n'est pas encore admise par tons les auteurs. Cependant M. Mialhe, ä qui la maticre medicale doit d6jä plusieurs
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(l) J. Liebig, Chimie appliq. u la physiol. tegtt. et ä l'agric, p. 403 ot 494.
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DE LA PHARMACODYNAMIE EN GENERAL.
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decouvertes importantes et une foule d'idees ingönieuses sur l'etude chimique des medicaments, pose en principe, qa'un medicament insoluble, pour avoir une action generale sur I'economie, doit devenir so-luble par suite de reactions chimiques operees au sein de l'orga-nisme (1). •
Get auteur, auquel nous emprunteronsmaintenantla plupart des donnees qui vont suivre, divise les medicaments insolubles en trois categories: 1deg; ceux qui exigent, pour se dissoudre, unprincipe acide, tel qu'il se trouvedans le sue gastrique, par exemple; Üdeg; ceux qui demandent un principe alcalin ou des liquides ä reaction alcaline, lels que la salive, la bile, le sue pancreatique, le sucenterique, etc.; 3deg; enfin les medicaments solubles dans un eomposö salin ou chlo-rure, tels que le sei marin, le chlorure de potassium, etc., qu'on rencontre dans la plupart des liquides animaux. Nous aliens repre-senter ces trois categories de medicaments clans un seul tableau pour plus de brievete, puis nous le ferons suivre des preceptes de phar-macodynamie applicables ä chaque cal'egorie.
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1deg; Medicaments devenant solubles dans les acides...........
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a.nbsp; Tons les metaux, moins ceux do la
sixiemo section.
b.nbsp; Oxydes metalliqucs insolubles. C. Alcaloides vegctaux.
laquo;. Metalloides solides: soufre^ phos-plioi-o, iode, arsenic.
b.nbsp; Acides mineraux et vegetaux inso-
lubles.
c.nbsp; Oxydes-acides.
lt;/. Iluiles grasses, ramp;sines, gommes-re-sines, extractifs resineux.
Oxydes et sels de plomb, de mercure. d'argent, d'or et de platine.
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II!
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Medicaments devonant solubles dans les alcalis...........
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C3
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3deg; Medicaments devenant solubles I dans les chlorures ulcalins.. i
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D'apres ce tableau, il est aise de determiner les conditions n^ces-saires ä l'absorption des divers medicaments insolubles et de poser les rögles de leur administration. Nous allons les indiqucr pour chacune des trois categories.
1deg; Les medicaments qui exigent un dissolvant acide pour 6tre absorbes trouvent la condition essentielle de leur absorption dans l'estomac, oü est secrete sans cesse, et surtout pendant le repas, un liquide acide appele sue gastrique, destine ä la dissolution des aliments. Aussi, quand on administre les medicaments de cette cate-
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(1) Mialhe, Traile de l'arl de formuler, 1S45, p. xvn.
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DES MO YENS DE PROPAGATION DES MEDICAMENTS. 45
gone, doit-on 6viterde les associerä desalcalis, et surtout defaire suivre leur ingestion de boissons abondantes qui auraient Tincon-v6ment d'ötendre le sue gastrique et de diminuer ses qualitös aeides. Elles auraient aussi pour effet d'accölörer le passage des mödica-ments dans le tube intestinal oü ils ne trouveraient plus les conditions nöcessaires ä leur dissolution ; celte recommandation est surtout essentielle pour les solipödes dont l'estomac est trfes-exigu. Enfin, pour mieux assurer la dissolution et l'absorption de ces medicaments, on pourrait dans certains cas y melanger des prineipes , aeides, ou donner apres leur administration des boissons acidulees.
2deg; Les substances de la deuxieme catögorie, exigeant un prineipe alcalin pour leur dissolution et leur passage dans le sang, rencon-trent principalement leurs dissolvanls, soit dans le petit intestin oü arrivent deux liquides ä reaction alcaline, la bile et le sue pancrea-tique, soit dans les gros intestins qui produisent une grande quantity de liquide riebe en sels alcalins. De lä le pröeepte d'associer ces medicaments aux alcalis, de les administrer sous forme liquide pour qu'ils arrivent plus promptement dans les intestins, ou bien de donner apres leur ingestion des boissons plulot alcalines qu'a-eides, pour les pousser de l'estomac dans le tube intestinal oü doit s'op6rer leur absorption/
3deg; Enfin, les dissolvants des mödicaments de la troisifeme cat6go-rie se trouvent dans tous les liquides organiques, et notamment dans ceux du tube digestif, oü les aliments apportent toujours une certaine quantity de chlorures alcalins. Toutefois, leur quantite 6tant toujours trfes-bornee, meme dans le tube intestinal, il est es-sentiel, ou d'ajouter des eblorures alcalins aux medicaments qu'on administre, ou de ne donner de ces derniers que des doses tres-fractionnöes, de manicre qu'elles puissent se dissoudre entiörement.
De la connaissance des circonstances qui pr6cödent, il resulte ce prineipe trop pen eonnu des praticiens, ä savoir: qu'un medicament insoluble administre dans le tube digestif n'agit pas en raison directe de la quantity ingerce, mais seulement en proportion de la quantite dissoute et absorb6e; et, en outre, comme consequence n6cessaire, qu'il n'y a aueun avantage ä forcer les doses pour augmenter les effets; et möme, qu'en agissant ainsi, on s'expose ä determiner dans les intestins des döpöts qui peuvent en obstruer le cours (ex. : fer, magnesie), ou donner lieu ä des empoisonnements, si une cause fortuite vient ä en determiner la dissolution (ex.: preparations mereurielles insolubles).
Un autre precepte pharmacologique pent se döduire encore de la
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DE LA PHABMA.CODTNAMIE EN GENERAL.
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connaissance des conditions de solubilitö et d'absorption des medicaments insolubles: c'est qu'au lieu d'associer, au hasard et sans regies determinöes, les divers medicaments, comme on le remar-que dans les formules ordinaires ou empiriques, on peut les unir d'aprfes les prineipes poses et imaginer des formules appelees ra-tionnelles par M. Mialhe, et dans lesquelles 1c medicament principal estassocie au prineipe chimique qui peut lo mieux assurer sa dissolution et son passage dans le sang.
3deg; Etat du sjstemc circulatoire. — Las experiences de Magen-die (1) ont demontre de la maniöre la plus övidente que la rapidile de Tabsorption depend essentiellement de l'etat de tension des vaisseaux et de la quantitc des fluides en circulation : la tension est-elle forte, l'absorption est leute; est-elle faible, eile est rapide. Aussi peut-on, en quelque sorte, accclerer ou ralentir ä volonte celte function en emplissant ou desemplissant le Systeme circula-toire. Ainsi, injeete-t-on de l'eau dans les veines pour aecroitre la tension des vaisseaux, on ralentit Tabsorption; pratique-t-on, au contraire, une saignee depletive, pour diminuer la masse des fluides et la tension vasculaire, on accelere singulierement Tentree des medicaments dans le sang. Le meme physiologiste a egalement re-marque que l'absorption est plus active quand les animaux sonl ä jeun que quand ils ont mang^, quand ils ont le sang peu riebe que quand ils sont plelboriques, etc., et par les mömes raisons. L'ex-perience demontre aussi que Tabsorption est plus rapide durant Texercice que pendant le repos, ce qui s'explique par la rapidite que la locomotion imprime au mouvement circulatoire des fluides nutritifs.
3deg; Transmission sensitive suivie de perception.
Quand un medicament plus ou moins actif agit sur une surface sensible, il produit une impression sur les nerfs de cette surface qui la transmettenl bientöt aux centres nerveux, comme cela se re-marque dans les sensations ordinaires. laquo; Une impression, dit Longet, agissant sur un organe pourvu de nerfs de la vie animate est transmise aux centres nerveux, tantöt directement ä l'encepbale par les nerfs sensitils eräniens, tantöt indirectement par rentremise
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11) Miimoire sur le micanisme de l'absorplion [Journal de pliysiolfffie, t. 1, 1821, p.'j)-
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de la modle öpiniere et des racines sensitives des nerfs spinaux; eile va s'ölaborer dans la region eneephalique oü reside le sensorium commune, s'y transforme en sensation, et, par consequent, arrive ä la connaissance du corps de l'animal qui pe'ut rfiagir par des mou-vements volontaires (1).raquo;
Lorsque la sensation pergue par le cerveau est tres-forte, eile re-tentit dans toute l'öconomie, qui se trouve ainsi remontee pour un instant au niveau de la vie des centres nerveux. Cette espece de reflexion ou amp;'irradiation de la sensation pergue s'opcre nöcessairc-ment par les nerfs moteurs et se traduit en mouvements generaux ou partiels du corps, puisque les nerfs sensitifs sont inhabiles ä transmettre le courant nerveux du centre ä la circonference.
L'action d'un breuvage stimulant dans l'estomac donne uneimage fidele des plienomenes nerveux preeödemment ^nonces : ainsi, impression sur la muqueuse gastrique, transmission par les pneumo-gastriques, qui sont des nerfs mixtes, ä la moelle et de celle-ci au cerveau, perception dans cet organe, et enfln reflexion par la moelle epinierc aux divers appareils organiques au moyen des nerfs moteurs, qui y excitent des mouvements d'autant plus energiqucs quo la sensation pergue a cte plus forte.
Onpourrait citer aussi, conmie un exemple remarquable de cettc transmission, Taclion violente que ressence de trieben thine exerce sur la peau et qui rctentit si fortemcnl dans 1'organisme, indepen-damment de toule absorption.
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4deg; Transmission avec ou sans perception et action reflexe.
Dans la plupart des cas, l'impression sur le Systeme nerveux nc fait que commencer Faction des medicaments; bienlot ces agents, saisis par l'absorption et melangds au sang, vont agir non-seule-meut sur les centres nerveux, mais encore sur tout I'organisme, ou ils dcveloppent directement des eft'ets variables selon leur nature.
Dans d'autres circonstances, et selon le lieu d'application du medicament, l'impression qu'il produit cst transmise par les nerfs sensitifs, soit directement k l'enccphale, soit ä la moelle epiniöre, et cette impression occasionne, sans se transformer nöccssairement en sensation, une excitation immMiatement reflechie sur les nerfs moteurs, d'oü des mouvements dils reflexes h la production des-quels la volontö ne prend aucune part (Longet) (2). D'apres M. Colin,
(1)nbsp; Longet, Physiolvrjic du syslime nerveux, t. II, p. 101.
(2)nbsp; Lo: laquo;7., t. I, p. 101.
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DE LA PHARAIACODYNAMIE EN GENERAL.
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I'actioii r6flcxe comprend dans son ensemble plusieurs 616ments, savoir : d0 l'impression locale produite sur le nerf sensitif; 2deg; la transmission de l'action impressionnelle k la moelle 6piniöre; 3deg; la r6action de cette moelle; 4deg; enfin la Iransmission aux parties pär les nerfs moteurs de Texcitation provoquöe par ce centre nerveux. En outre, ce physiologiste distingue les actions reflexes de la vie animale et de celles de la vie organique, des actions reflexes mixtes, etc. (1). Voici quelques exemples d'action r6flexe : un medicament slernutatoire determine une action rellexe sur les nerfs respiratoires, d'oü rdsultent la toux, l'eternument; il en est de m6me d'un corps etranger ou d'un medicament irritant qui, en penetrant dans les voies respiratoires, detcrminent une toux brusque et violcnte ; de Förnetique qui, introduit dans l'estomac, pro-\oque bienlöt la contraction des muscles qui concourent au vomis-sement; du corps etranger qui, agissant sur la conjonetive, determine le rapprochement rapide et involontaire des paupieres, etc.
Toutes les actions reflexes de la moelle öpiniere ne se traduisent pas au dchors par des mouvements involontaires; alles peuvent con-sister aussi dans une acceleration d'une fonetion quelconque, d'une action secrctoire,par exemple. Ainsi, quand on excite la muqueuse buccale avec du vinaigre, on voit la salive al'fluer dans la bouche; dans ce cas, l'impression penjue par le nerf lingual remonte vers l'enccphale, est reflöchie par la corde du tympan sur la glande dont on voit s'ecouler la salive. On s'assure que les choses se passent bien ainsi en faisant la conlre-epreuve, c'est-ä-dire en coupant le nerf et mettant ensuite du vinaigre dans la gueule de l'animal: on n'obtient plus rien [Cl. Bernard (2)]..On pourrait rapporter ögale-ment au möme genre de phenomenes, l'augmenlation de la secretion biliaire et celle du sue pancreatique sous rinfluence d'un pur-galif oud'un stimulant qui p6netrc dans I'lntestin. Celle qu'un corps irritant exerce sur le bout du canal de l'urethre et qui provoque remission de Furine momentanement suspendue. — G'est i des actions de ce genre quo les anciens pharmacologistes donnaient le nom de transmission des eüets des medicaments par continuity de tissus et d'organes.
5deg; Transmission aveo ou sans perception et reflexion sympathique.
Quand une impression quelconque reijue par une partie et trans-
(1)nbsp; Loc. cit., t. I, p. 140.
(2)nbsp; Lecons sur les liquides de Voryanisme, t. I, p. 326.
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mise aux centres nerveux reagit, par une sorte de solidarit6 entre les organes, sur une partie trös-distante de la premiere, sans qua las points intermödiaires y participent, on dit qu'il y a Sympathie entre ces parties ainsi impressionnöes ä Toccasion I'une de l'autre. Ces actions sympathiques peuvent consister en des mouvements simultanes comme dans Yaction reßexe, ou en des ph^nomönes de sensibility, de nutrition, de s6cr6tion, etc. Longtemps attributes ä des anastomoses nerveuses, ä l'action du systöme ganglionnaire, les sympathies sent expliquöes ainsi par M. Longet (1): laquo; L'organe qui est le point de depart de la Sympathie, 6prouvant une impression, celle-ci est transmise ä rencöphale ou ä la moelle, qui la r6-fl^chissent sur un organe ou un groupe d'organes, et parfois sur toute l'öconomie. raquo; Les sympathies ne sont pas sous l'influence de la volont6, et le plus souvent au contraire elles ont lieu d'une ma-niere irresistible et automalique.
Les examples les plus ramarquables des reflexions sjrmpathiques se voiant sur les muqueuses qui tapissent toute l'etendue d'un ap-pareil ou qui communiquant les unes avec les autres. C'est ainsi qu'un medicament 6molliant ou stimulant qui agit localement sur le pharynx fait senür imm6diateinent son action sur toute l'etendue des bronches, bien qu'il na penetre pas dans las voies respiratoires. De möma, un sternutatoire, independammant des mouvements reüaxas qu'il provoqua, fait couler las larmas an agissant sur les voies iacrymalcspar continuil6 de tissus, comme on disait naguere, et excite aussi la söcr^tion du mucus bronchique. On pent en dire aulant d'un mödicament Emollient ou aulre qui, introduit dans le rectum, 1c vagiu ou l'urethre, etend ses elfets, par la rdflexion sym-pathique, au gros intesLin, ä, la matrice et i\ la vassie; de la bel-ladone qui dilate la pupille des doux yeux bien qu'appliqucc sur un seul, etc.
6deg; Transmission par le systfeme ganglionnaire.
Ce Systeme nerveux special, dit de la vie organique, jouit des mömes proprietes sensitives et matrices que le systöme nerveux de la vie animale, dont il ne parait 6tre qu'une döpendance; seule-ment elles sont latentes, pau energiques, et non appreciables dans les circonslances ordinaires. II ast tres-possible aussi qu'il existe dans ce systfeme des actions reflexes, sympathiques, mais on ne peut
(1) Loc. cit., t. II, p. 124.
Tabourin, 3c Edition.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;4
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DE LA PHARMACODYNAM1E EN GENERAL.
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les dßmontrer expßriuientalement. Aussi rintervenlion du nerf tri-splanchnique dans la propagation des effels des mödicamenls, bien que trcs-probable, ne saurait 6tre admise comme certaine dans l'ötat actuel de la science^ malgre le röle important que lui atlribue le docteur Giacomini ü cet 6gard (1).
Nöanmoins les d6couvertes de Gl. Bernard (2) sur riiifluence que ce Systeme exerce surla circulation capillaire, la calorification, les secrötions, etc.; et les recherches fort nombreuses de M. Colin (3) sur la sensibilit6 et la motricitö de ce Systeme nerveux sp6-cial, ne permettent pas, cependant, de rejeter toute Intervention du Systeme ganglionnaire dans Taction g(5n6rale des medicaments.
Tels sont les divers moyens ä l'aide desquels rcconomie animale distribue dans toutes ses parlies, solides ou liquides, soit les parti-cules materielles des mddicamenls, soit les effels locaux qu'ils ont d^terminds sur les points on ils ont 6te primitivement deposes. Nous' les avons 6tudi6s söparcment les uns des aulres, et en quelque sorte d'une maniere abslraite; mais la vdritö est qu'ils s'exercent souvent en meme temps, et qu'ils se completent los uns les untres pour assurer d'une maniere plus complete l'action generalo des medicaments.
sect;3. — Des clfcts lies metlicamciits eraquo; s^eneral.
On designe sous le nom ä'effefs des medicaments l'ensemble des modiricalions soit materielles, soil fonctionnelles que ces agents d6-terminent dans Fcconomie animale, saino ou malade.
Les modifications materielles ou organiques, dßlerminces par les medicaments, sont attributes ä Vaciivitc qui leur est propre, et qui parait dependre cssonliellcment do leur nature cbimiquc.
Les modifications fonclionnclles ou dynamiques, provoquöes souvent par les pröccdenles, dent elles sonl la consequence, sont con-sidördes comme le produit des forces propres de l'organisme et notamment de la facultö reagi'ssante des tissus et des organes contre l'action modificatrice des medicaments.
Dans l'effet entier d'un mödicament on peut done dislinguer deux parties d'une nature differente, quoique solidaires : uno mate-
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(1)nbsp; Giacomini, Traitd philosophigue et expirimental de 7natiere mülicale et de thirapeutique. Prolegümfencs.
(2)nbsp; Leeons sur la Physiologie et In pathologie du Systeme nerveux, t. 11, p. 495 et suiv.
(3)nbsp; Trailä dephyiioloyie, 2deg; edit., t. I, p. 189.
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DES EFFETS DES MEDICAMENTS EN GENERAL.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; öl
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rielle, consistant dans la modificalion de la substance organique, li- ' quide ou solide; et l'autre dynamique, se traduisant par des modifications fonctionnelles, qui sont l'expressiön visible des effets des medicaments. .
Parmi ces effets, il en est qui sc döveloppent peu de temps apres l'administration des medicaments et qui reQOivent pour cette raison le nom amp; effets immidiats ou primilifs; on les appelle encore physio-logiques, parce qu'on peut les obtenir sur les sujets sains comme sur ceux qui sont malades. D'autres effets^ au contraire, ne se pro-duisent qu'apres le döveloppement des effets primitifs, desquels ils semblcnt deriver : on les nomme, ä cause de cette circonstance, effets secowcfaw'es, consecutifs ou mediats; ils prcnnent aussi les noms d'effets curatifs ou therapeutigues quand ils se produisent sur un animal malade, parce qu'on leur attribue une inlluence favorable sur le cours des maladies.
Ces distinctions, bien que rationnellcs et gcndralement admises, ne doivent pas 6tre prises dans un sens trop absolu, mais seulement comme la division tlicorique de deux genres de phenomenes dis-tincls par leur nature et l'epoque de leur manifestation, et qui doivent etre ctudies scparcmenl, bion que souvent confondus dans l'cconomie animale. II n'existepas en effet de lignedc demarcation bien tranchöe entre ces deux genres d'effets; car ceux que Ton appelle primitifs ne cessent pas juste au moment on commencent les effets secondaires, comme aussi ces derniers n'altendent pas, pour sc manifester, que les premiers aient termind leur cours. Le plus souvent, au contraire, ces deux ordres d'effets s'entre-croisent. se superposent, et, loin d'ötre successifs, comme on l'admet thdo-riquement, ils se dcveloppent et aecomplissent simultancment leur carriere, au moins pendant la pdriode moyenno de leur durde.
Les effets pbysiologiques seront examines immddialement parce qu'ils ressortent du domaine de la pbarmacodynamie gdndrale; quant aux effets tbdrapeutiques, qui appartiennenl k la pharmaco-thdrapie, ils seront dtudics ultdricurement.
I. — DES EFFETS PIIYSIOLOGIQUES.
Ces effets, qu'on appelle aussi primitifs, immidiats, sont done ceux qui se manifestent peu de temps apres l'administration des mddicaments, et qui se developpent egalement sur des sujets sains et sur des sujets atleinls de maladie.
On divise les effets primitifs en deux catdgories, selon leur mdea-
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52nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; DE LA PHARMACODYNAMIE EN GENERAL.
nisme et l'ötendue de leur action ; les uns sont appel6s locaux et les autres geniraux. 11 convient de les studier successivement.
1deg; Des effets primitifs locaux.
Ün donne ce nom aux eßets qui se döveloppent sur les points cir-conscrits oü Ton depose les medicaments. Its se produisent plus particulierement sur la peau, les muqueuses et souvent aussi sur les solutions de continuity. Leur action a lieu de dehors en dedans, ce qui les differencie des effets genöraux localises, qui ont lieu de dedans en dehors, c'est-ä-dire du sang aux organes.
Ces effets, gen6ralement simples et faciles ä saisir. dependent directement des qualites physiques et chimiques des medicaments. On les distingue cn effets mecam'ques, effets physiques, effets chimiques et effets physiologiques, qu'il importe d'envisager separement.
a.nbsp; Effets mecaniiiiu-s. — Trös-simples dans leur mecanisme, ces effets dependent essentiellement de la materiality ou de la forme des medicaments et de faction plus ou moins excitante que leur contact exerce sur les tissus sensibles oü on les döposc. C'est ainsi qu'une poudre inerte, employee comme collvre sec, irrite toujours la surface delicate de la conjonetive; qu'insufflee sur la pituitaire, eile determine un effet sternutatoire; que du charbon de bois, du verre pile, des plombs de chusse, ing^rös dans le tube digestif, y determinent parf'ois une purgation, etc. C'est aussi par une action purement mecanique que le mercure melallique, trös-pesant, de-truirait l'invagination intestinale chez I'liomme, en exergant une traction sur la partie inferieure de l'intestin, etc.
b.nbsp; Effets physiques. — Tout aussi simples que les pröc^dents, les effets physiques peuvent s'expliquer par les qualitös thermome-triques, hygromötriques et chimiques des medicaments. Par exem-ple, l'eau froide ou chaude produit des effets locaux particuliers qui sont independants de sa nature ; l'agaric et la pluparl des pou-dres söchesarretentlcs hömorrhagiescapillaires, parce que ces corps sont tres-poreux et trfes-hygroscopiques, et qu'en s'imbibant de sang ils forment des caillols qui obstruent les vaisseaux ouverls; enfln, les liquides volatils, tels quo l'öther, le chloroforme, Talcool, l'am-moniaque liquide, etc., döterminent sur les parties oü ils ont 6t6 deposes une action rßfrigerante, independamment de leurs effets sp^ciaux, parce qu'en s'övaporant aux döpens de la chaleur du corps, ils produisent un refroidissement plus ou moins intense.
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DES EFFETS DES MEDICAMENTS EN GENERAL.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;IV.i
c.nbsp; nbsp;Eii'ets chimiqnvg. — Ce sont, de tous les effets locaux, les plus frequents et les plus importants; ils sont egalement les plus simples et les plus faciles ä interpreter. Ils dependent övidemment des qualites chimiques des medicaments et s'expliquent par la com-binaison d'un ou plusieurs de leurs prineipes avec les 61ements pro-tamp;ques ou g61atineux des tissus animaux et des liquides abondants qu'ils renferment. II resulte de celle combinaison des cbangements dans l'aspect des tissus, et souvent leur desorganisation plus ou moins complete, comme on le remarque a. l'egard des astringents, äescaustiques, des irritants, etc., ainsi quo nous l'expliquerons plus tard.
d.nbsp; Effets physiologiaucs. — On reunit sous celtc denomination tous les effets locaux des medicaments qui nc peuvent s'expliquer par les lois physiques ou chimiques, et qui paraisseut agir sur les propri6tes vitales des tissus plutut que sur leur matierc Constituante. Ilsmodifient done les functions locales des parties sans alterer leur organisation. Les uns out une action en quelque sorte negative et diminuent l'energie des organes; tels sont les emollients, les anodins, les narcotiques. etc.; lesautres produisent des effets positifs, etexal-tent les proprietes des tissus, comme on lo remarque a l'egard des stimulants, des toniques, des astringents, etc.
2deg; Des effets primitifs g6neraux.
On appelle ainsi les effets physiologiques qui se font sentir dans l'ensemble de l'organisme ou qui cn affecteut les prineipaux appa-reils.
Ils proviennent parfois des effets locaux qui ont retenti dans l'e-conomie animale par l'intermediaire du Systeme nerveux ; mais ils ne se developpent le plus ordinairement qu'apres l'absorption des medicaments, l'introduction de leurs molecules dans le sang et leur distribution dans la trame organique par la circulation capil-laire.
II ne sufflt pas, effeclivement, pour qu'un medicament provoque des effets g^neraux, qu'il seit absorbe et melange aux Quides nutri-tifs; il taut encore qu'il arrive dans le sang arteriel, et parlant, dans le systöme capillaire; car, en le supposant absorb^ seulement dans I'intestin, il peut 6(re arr6te au passage par le foie et expulsö avec la bile, ou, s'il est volatil, exhal6 par les bronches en traver-sant le poumon.
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54nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; DE LA PIIARMiVCODYNAMlE EN GENERAL.
Une fois mclangees au sang arteriel, les molecules des medicaments arrivent fatalement i\ tous les organes, puisque les capillai-res regoivent 1c fluidc nutritif par la force impulsive du coeur. Les lissus en admettent plus ou moins, et proportionnellement h leur degre de vascularilc, mais aucune partie du corps ne peut echap-per aux atteintes d'un medicament, introduit dans le sang, lo plasma de ce fluide nutritif baignant toutes les parties solides du corps. Les medicaments, comme les aliments, parviennent done, par I'in-termediairc du sang, jusqu'ä la derniere fibre, jusqu'ä la plus petite cellule de l'organisme.
D'apris ce qui precede, il semblerait que tout medicament in-corpore au sang devrait faire sentir son action sur toutes les parties du corps indistinctement; e'est en effet ce qu'on remarque pourun assez grand nombre de ces agents, tels que les emollients, les tempe-rants, les astringents, les toniques, les stimulants, les alterants, etc. Mais il en est d'autres qui paraissent agir plus spdcialement sur certains organes on sur quelques appareils organiques sculemcnt. C'est ce qu'on remarque pour les narcotiques et les excitateurs, qui agissent particuliamp;remcnt sur le systöme nerveux; pour les vomitifs et les purgatifs, qui font sentir leur action sur Testomac et les in-testins; les sudorifiques, dont les effets se developpent particuliere-ment sur la peau; les diuretiques, qui modifient la fonction des reins, etc., etc.
On ne saurait, dans l'dtat actuel de la science, expliquer cette action speciale de certains medicaments sur quelques parties du corps ä l'exclusion de toutes les autres. Cette action circonscrite tient-elle ä la nature chimiquc des medicaments et ä des combinai-sons momentances qu'ils pourraient con tractor avec les elements des organes, comme semblent le croire aujourd'hui certains au-teurs? ou bien la propriete qu'ont certains organes de sentir et de reagir contre les molecules agressives d'un medicament determine, d6pend-elle de la nature des filets nerveux qui se distribuent dans les tissus de ccs organes? L'etat de la science ne permet pas de rien afflrmer sur ces points.
Quoi qu'il en soit, cette tendance qu'ont certains medicaments h agir sur une partie circonscrite du corps est tres-pr6cieuse et doit fixer particuliörement l'attention du pharmacologiste et du lh6ra-peutiste, car eile devient tres-importante dans le traitement de certaines maladies. II est rare, en effet, qu'une affection inleresse l'6conomie tout entiere; le plus souvent eile est circonscrite, soit ä un organe, soit a un appareil fonctionnel. Dans ce cas, il est de
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toute övidence que les medicaments ä action circonscrite sont d'un emploi plus avantageux et plus certain que ceux dont les ef-fets s'^tendent indistinctement ä toutes les parties du corps. — 11 est done important de savoir trouver ces espamp;ces de speeißques d'or-ganes h. defaut des speeifiques d'aetion.
Dans 1c döveloppoment des effets locaux, les propri6t6s physiques et chimiques des medicaments ont une part large, directe et Evidente; cn est-il de mSme pour la production des effets g^n^raux, qu'ils soient mat6riels ou dj'namiques? II serait impossible de le dire actucllement. Nous allons exposer, du reste, ce que la science possöde d'un peupositif sur ce sujet obscur.
En ()uoi consistent les effets primitifs et generaux des medicaments.
Airisi que nous l'avons dlabli au commencement de ce chapitre, les effets primitifs des medicamenls consistent dans des modifications materielles et fonctionnelles de l'economie animate. Les pre-miöres ont lieu sur la substance du corps, qu'elle soit solide ou liquide, et lessecondes, sur les forces qui lui sont propres.
Dans les effets locaux, les modifications materielles sont repr6-sentöes par les effets möcaniques, physiques et chimiques, et les modifications fonctionnelles par les cfl'ets dits physiologiques. Dans les effets generaux, il Importe de voir si on peut etablir une pareille distinction et sur quoi doivent porter les deux genres de modifications de l'organistne dont il s'agit.
Lamatiere du corps, sur laquelle ont lieu les modifications materielles ou organiques, se presente sous deux ötats prineipaux : eile est solide dans les organes qui constituent la partie fixe du corps et dans laquelle se produisent la plupart des phenomenes vitaux ; eile prösente l'etat liquide dans les humeurs nutritives et s6cr6t6es, qui forment la plus grande masse des animaux et qui donnent lieu aux diverses mdtamorphoses materielles dont l'6conomie animale est le siege. Ce sont done ces deux genres de parties que les medicaments modiflent materiellement, soit s6parement, soit simulta-nöment.
Quant aux modifications fonctionnelles ou dynamiques, elles se manifestent sur les proprietes vitales des tissus, sur l'activite du systöme nerveux, et surle rhythme des functions.
Quelques auteurs admettent encore que ces manifestations fonctionnelles peuvent se produire ind6pendamment de tout change-ment materiel dans l'organisme; cependant la tendance actuelle
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desesprits, c'est d'admetlre queles modifications fonctionncllesdö-rivent toujonrs des-modifications materielles des fluides ou des tis-suSjet que, quand on ne las observe pas, c'est que les moyens employes pour les decouvrir sont insuffisants. Nous reviendrons plus loin sur ce sujet.
Les effets matcriels des medicaments sur Torganisme ölantles plus simples et les plus connus, c'est par leur examen que nous aliens commencer l'etude des effets genöraux et primitifs.
II. — MODIFICATIONS MATERIELLES DU CORPS.
Les liquides organiques diöerent peti chimiquement des solides, auxquels ils fournissent tous leurs elements d'organisation. D'un autre cötö, comme ils forment la partie la plus abondante, la plus mobile et la plus malleable du corps, il convient d'examiner d'a-bord les modifications qu'ils ßprouvenlde lapart des medicaments, et cela avec d'autant plus de raison, que celles des solides en d^ri-vent plus ou moins directement.
1deg; Modifications materielles des liquides.
Les humeurs du corps se divisent en deux categories: les hu-meurs nutritives et les humeurs secretees. Les premieres compren-nent le chyle, la lymphe et le sang; les secondes, beaueoup plus nombreuses, se subdivisent en recrcmentitiellcs, exeremento-recre-mentitielles et excrementiticllcs. Tels sont, par exemple : laserosite, la synovie, la salive, le sue gastrique, la bile, le sue pancreatique, le liquide enterique, la sueur, Vurine, etc.
Les uns sont ä reaction alcaline, comme les fluides nutritifs et tous les liquides söcretös ou exhales qui sont röcrementitiels; les autres ont une reaction aeido, tels que le sue gastrique, la sueur et l'urine des carnivores, et, en general, celle de tous les animaux en 6tat de jeüne.
Les liquides nutritifs se ramp;umant, enquelque sorte, dansle fluide sanguin, nous nous bornerons ä etudier les modifications materielles dans ce liquide essentiel de r^conomie.
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a. Action des medicaments sur le sang.
Le sang, liquide nutritif par excellence, regoit par les diverses absorptions les mat6riaux nouveaux qui doivent faire partie du
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corps, et abandonne aux diverses söcr^lions les matteres qui sont usöes par le jeu de la vie, ou celles plusnombreuses qui ne sont pas assimilables et qui doivent simplement traverser l'öconomie, comme cela a lieu pour la plupart des medicaments.
Les nombreux 616ments qui constituent le sang, et qu'on peut di-viser en organiques, mineraux et mixtes, sont combines entre eux dans certaines proportions normales, et maintenus dans une sorte d'6quilibre par les forces de la vie. Pendant les maladies et durant certaines medications, ces proportions sont sonvent cbangees et möme les elements organisables du sangpeuvent 6tre plus ou moins profondöment modifies.
Examine ä l'aide du microscope, dans les parties transparentes des animaux i sang froid ou a. sang cbaud, ce fluide parait forme de deux parties tout ä fait dislinctes: une partie liquide, incolore, transparente, remplissant entiörement les vaisseaux dans lesquels eile semble immobile : c'est le plasma ou liqueur du sang {liquor san-guinis); et une partie rouge, solide, divisee en une infinite de cor-puscules microscopiques, nageant dans la portion liquide au milieu de laquelle ils se meuvent avec une grande rapidite, comme du sable fin en suspension dans un cours d'eau : ce sont les globules sunguins {corpuscula sanguinis). La premiere portion est formee ä'eau, de seh, de matteres extractives, A'albumine, de caseine et de fihrine en dissolution ; la seconde renferme la matiere coloranle du sang, ou hematosine, combinee ä des malieres proteiques albumi-nmses ou ßbrineuses. Teile est la constitution du sang considöre dans les vaisseaux eux-memes.
Hetirö du Systeme circulatoire, le sang ne tarde pas ä sc söparer nettement en deux parties qui ne correspondent pas entierement ä celles qu'on remarque dans l'exameu microscopiquo de ce Iluide : une partie liquide, d'un jaune verdätre, salee et albumineuse, ren-fermant tons les prineipes du plasma du sang, moins la fibrine, c'est le serum; et une portion solide, plus dense, occupant le fond du vase, d'un rouge brunätre, et contenant les globules sanguins, la fihrine et une certaine quantite de sörum, c'est le caitlot. Teile est l'analyse spontan6e du fluide sanguin.
Dans l'etude de l'action des medicaments sur le sang, on a sur-tout, jusqu'ä present, examine le liquide ä ce dernier point de vue. Tantöt on a fait coaguler le sang aprSs l'avoir modilie dans le corps animal par les medicaments, pour appreder les changements qui se sont operes dans la proportion et les qualites de ses elements con-stitutifs; parfois mfirae on a eu recours ä l'analyse chimique pour
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obtenir plus de certitude dans les resultats; tantöt, au contraire, on a fail agir les divers m6dicaments sur los 61ements du sang, en de-hors du corps, en s'en servant comme de simples riactifs, afin de döcouvrir leur action chimique sur ses principes organisables, et prevoir ainsi, jusqu'ä un certain point, leur action sur I'economie animale.
Ces deux methodes ont cliacune leurs avanlages etleurs inconvfi-nients qu'il est facile de saisir; elles ont rendu des services a la science, et, h ce titre, elles doivent 6tre conserv^es parce qu'elles sont simples et ä la portöe de la plupart des expörimentateurs. Cependant elles pourraient etre Cütfiplfitees par une mdthode mixte, qui consisterait h. modißer le sang ä l'aide des m6dicaments admi-nistrcs comme ä l'ordinaire et k l'examiner ensuite au moyen du microscope dans les vaisscaux memes oü 11 circule, soit chez les animaux a sangfroid, soit dans les parties transparentes desanimaux h sang chaud. Par ce prorede on etudierait en quelque sorte les m6dications sur nature, et l'on öviterait pout-etre ainsi quelques-unes des errcurs qu'entraine forcement remploi de la methode chimique.
Bicn que les experimentatenrs n'aient pas encore dirigc leurs investigations dans ce sens, nous allons systcmatiser, h ce point de vue, les faits quo posscde la science, et en faire ressortir immedia-tementles consequences les plus importantes.
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a, Effcls des medicaments sur le plasmsi dn sans'. — La partie liquide du sang tel qu'il est contenu dans les vaisseaux forme environ les /mit dixiemes du poids total de ce fluide nutritif. Elle est formce par deux genres do principes mineraux, de Veau et des seh; par trois principes organiques et organisables, Yalbumine, la fibrine et la caseine; et enfin, par des maticres mixtes tres-accessoires, comme des savons, des substances extractives, colorantes, grasses, etc.,clorjt nous ne tiendrons que tres-peu de compte dans les considerations qui vont suivre.
L'ecnt constitue pres des neuf dixiemes en poids du plasma du sang; ellc forme done la base de cettc humeur essentielle, ainsi que de toules celles du corps. Sa proportion varie souvent sous I'in-fluenco des medicaments. 11 en est qui l'augmentent d'une maniöre directe: tels sont, par exemple, les emollients et les temperants, medicaments toujours trös-aqueux et qui introduisent dans le sang une grandc quantity d'eau quand leur usage est un pen prolong^ ; d'autres qui l'augmentent d'une manifere indirecte, en diminuant la
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proportion des 616ments solides du sang, comme les alterants, par exemple. Par contre, il existe des medicaments qui peuvent dimi-nuer la proportion d'oau du plasma sanguin; lels sont la plupart des evacuants qui, en determinant des secretions extraordinaires, attö-nucnt cette proportion dune maniere absolue; les tom'ques qui abaissent relativement la quanlite de l'eau, en augmentant les prin-cipes solides et organisables du sang, en le rendant plus epais, plus coagulable, etc.
Lesse/s contenus dansla liqueur du sang sont incontestablement, de tous les principes qui cntrent dans sa constitution, ceux qui eprou-vent les cbangements de proportion les plus etendus. La plupart des sels alcalins, et mßme les sels mötalliques solubles dans l'economie animalc, viennent s'ajouter aux Clements salins du sang, au moins momentanement, i\ mesure que l'absorption les introduit dans le torrent circulaloire. Les medicaments Evacuants, par contre, et no-tamment les diuretiques, par les excretions extraordinaires qu'ils provoquent, appauvrissent nöcessairement le serum du sang des principes salins qu'il renferme.
II ne faudrait pas croire, ncanmoins, que les sels du sang, bien qu'accessoires dans la constitution de ce fluide, pussent, impun6-ment pour la vie, varier de proportion, car, comme le fait observer Cerard : laquo; II existe un certain degre de saturation, ou plutöt de concentration des parties composantes du sang par les sels, au delä et en de(jä duquel la constitution de ce liquide s'altere. üne certaine proportion d'alcali est necessaire pour I'entretien de la fluiditö du sang; une quantitc plus considerable pent determiner un etat de diffluence morbide (1).raquo;
Des trois Clements organisables du plasma du sang : albwnine, fibrine, caseine, nous ne tiendrons comple que des deux premiers dans les cbangements produils par les medicaments sur l'itat du fluide nutritif, car le troisieme est peu connu dans son role physio-logique et n'a pas encore ete etudie sous le rapport pbarmacolo-gique.
L'albimine et la /?Ä;7laquo;e, dissoutes dans le liquide alcalin qui con-slitue la base du sörum sanguin, communiquent au plasma la viscosity et laplasticite qui lui sont particulieres et qui le rendent propre ä la fois ä fournir les elements nutritifs des organes etä rester isole jusqu'ä un certain point dans le systems circulatoire, meme dans les capillaires les plus tönus. Leurs proportions et leurs qualiles
(1) Berard, Cows de physiologie, t. III, p. 131.
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plasliques peuvenl 6lre modiflccs jilus ou moins profondcment par certains medicaments employes pendant un temps determine, ainsi qn'il sera etabli par les considerations suivantes.
La proportion des elements proteiques du sang pent 6tre aug-ment^e d'une maniere plus ou moins directe par quelques classes de medicaments. Ainsi, par cxemple, les toniques unalepliqms favo-riscnt direclement la formation des principes organisables du sang en enrichissant ce (luide; landis quo la plupait des alterants, en at-taquant ä la fois les liquideset les solides du corps, mettent obstacle ä la creation de l'albumine et de la flbrine du sang, ainsi qu'ä leur assimilation par les organes.
Les qualitös plastiques do ces deux elements organiques sont fa-cilement modiQecs par les medicaments, qui peuvent, sous ce rapport, etrc distingucs en deux catdgories opposees: ceux qui augmen-tent ces qualites et ceux qui les dimtnuent. Les premiers sont appelds coayulants ou plasfifiants; les seconds, ßuidißants ou desobstruants.
1deg; Les medicaments coagulants se subdivisent eux-m6mes en deux categories: ceux qu'on appelle coagulants immediats, et ceux qui reQoivent le nom de coagulants mediats. Les premiers determinent leurs effets plastifiants sur les Elements proteiques du sangüimesure qu'ils arrivent dans le torrent circulaloire; les seconds, doues de proprietös moins energiqucs, ne produisent leurs effets qu'ä la longuc et quand ils se sont, en quelquc sorte, accumnles dans le lluide nutritif. G'est parmi les premiers quo se trouvent la plupart des toniques, des astringents et des causliques; mais e'est surtout dans laseconde categorie qu'on rencontre les veritables hemostatiques. Le tableau suivant indique somraairement les principaux de ces medicaments :
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Coagulants immediats.
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1 2quot;
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MiitaHuidcs: chloro, iodc, brome, soufro, etc.
Acidcs minüraux concentres.
Oxydes et sets metalliques : zinc, fer, etain, plomb, bismuth, cuivre, antimoine, argent, or, platine.
Composes organiques : tannin, alcool, creosote, aclde phenique, etc.
Composes inorguniques : alun, sulfats de zinc, acides mineraux alcoolises.
Composes organiques: alcool faible et liqueurs alcooliques, seigle ergote, sabine, etc.
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Coagulants mediats.
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2deg; Les medicaments fluidi/tants sont aussi distingu6s en imme-
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diats et mediats, selon qu'ils döterminent leur action rapidement ou ä la longue. Ils onl tous pour caractäre essentiel de diminuer la plasticite du sang, d'entraver la force de formation et le mouve-ment nutritif d'assimilation, et de determiner des effets alterants ou debilitants directs. Le tableau qui suit indique les plus impor-tants :
. 'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; / 1deg; Alealis : potasse, soude, ammoniaque, etc.
„, .,.„,. .,. ivnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2quot; Se/s alcatins, quel qu'en soitle genre.
riuichfiants iramödiats.... #9632; , , .,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; , .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;, , .
I 3deg; Acides arsemeux, arsomque, pliosphonquc
tnhydrat(5.
/ 4deg; Acides minönuix et organiques dilußs.
r. ...„nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ... ,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;I 5quot; Sels des m^taux qui exigent des chlonircs
Fluidifiants mediats......'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; , ,.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ,. 7nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; , ,
]nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;alcahns pour se dissoudre : plomb, mer-
cure, argent, or.
Independamment des medicaments qui tendent ä augmenter ou h diminuer les qualitßs plasliques du sang, il en est qui semblent en quelque sorte attaquer ses propri6tegt; vitales, qui tendent ä amener la dissociation de ses Clements, tels sont les arsenicaux et les mer-curiaux, par exemple, par leur emploi prolongö; d'un autre c6t6, il en exisle qui arrßtent plus ou moins compl6teinent la tendance du sangä se decomposer : tels sont les toniques amers, les aromati-ques, etc. Malheureusement, ce cötö si important de l'aclion des remedes est h peine ebauchö, et nous ne pouvons que l'indiquer simplement.
Ö. Eifcts laquo;leg medicaments sur les globules sanguins. — Ces
petits corps microscopiques, ces 616ments figures du sang, formös d'une pclile ampoule remplie par la maliöre colorante du sang et par des substances proteiques encore inddterminees, se prösentent sous l'apparence de disques circulaires aplatis, concaves au centre, sur les deux faces, et renflcs ä la circonförence, nageant librement au milieu du plasma du sang dans lequel ils se maintiennent intacts tant que celui-ci conserve ses qualitös normales. Ils forment environ la dixifeme partie en poids du sang, proportion qui varie, du reste, selon les animaux.
Le röle physiologique des globules sanguins n'est pas encore net-tement determine; ce que possöde la science ä cet ögard est ä peu pres purement conjectural. D'aprös Liebig, ces petits corpuscules, qu'il appelle porteurs d'oxygene, ä cause du röle qu'il leur assigne, seraienl charges de distribuer, dans tous les points de röconomie oü penfetre le sang, le prineipe comburant qui doit mettre en jeu les
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combustions nutritives chargecs de rentreticn de la vie (1). M. Dumas pose, ü l'egard des globules sanguins, les principes suivants : 1deg; la conversion du sang veineux en sang arl6riel ne peut s'accom-plir que quand les globules sont intacts; 2quot; toutes les substances qui dissolvent les globules empechent la matiere colorante du sang de rougir au contact de l'air (2).
L'ötude de l'aclion des medicaments sur les globules sanguins est ä peine ebauchde, et encore les rares fails de cette nature que pos-sede la science ont-ils une valeur plutöt chimique que pharmacolo-gique. En effet, les substances qui ont etc essayees etaient employees en dehors du corps et bien plus comme rcactifs clümiques que comme medicaments. Pour arriver ä quelque r6sultat pratique, il faudrait employer les medicaments ä dose ordinaire, pendant im temps convenable, et examiner ensuite avec soin les globules, seit dans les capillaires sanguins, soit immediatement apres leur sortie des Araisseaux. Priv6 de documents puises ä cette source, nous nous contenterons d'inscrire ici les fails les plus imporlants decouverts par les cliimistcs ct les micrographes.
D'apres la composition chimique des globules sanguins, on serait porte ä considerer Taction des medicaments sur ces corpuscules comme devant etre analogue h. cello que ces agents excrcent sur les 61ements protciques du plasma du sang. Cepcndant, bien quo cela soit vrai d'une manifero gcnerale, la structure parliculiere des globules et l'espece de vilalite dont ils sont doucs introduisent h. cet egard quelques clifTerenccs.
MM. Bonnet et Key (3) ont imagine un proc6de simple pour etu-dier l'action des medicaments sur la flbrine et les globules; il est fondö sur le principe suivant : le sang melange ä l'cau sueröe et depose sur un liltre so sdpare en deux parties, les (jlobuks qui restent sur le ültre, et le plasma qui passe ä travers ses pores. D'apres ce fait invariable, si Ton ajoute au melange de sang et d'eau sucr6e une substance quelconque, ou le plienomene n'est que change ou il est alterö; dans le premier cas, la substance ajout6e n'agit point sur les globules; dans le second cas, au contrairc, eile les attaque, et une partie passe h travers le liltre avec le plasma du sang.
Nous allons rösumer dans le tableau suivant les fails principaux acquis h la science h l'dgard de l'action que les medicaments exer-cent sur la flbrine et les globules :
(1) Liebig, Chimie appliq. ä la phys, ardmale et ä la pathologie.
(?) Dumas, Comptes rendus de l'Acadimie des sciences, t. XII, p. 900.
(3) Bonnet et Rey, Journal de nie'd. väerin. de Lyon, 184quot;, p. 83 et suiv.
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,„,,,,. .. i ou • ,.lt;nbsp; nbsp;Sucre, emollients, narco-
1deg; Medicaments sans action sur la flbnne et \nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; . .
, , , lnbsp; nbsp; nbsp; tiquos, excitateurs et
les globules.........................../nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; , , ., , ..
(nbsp; nbsp; nbsp; alcaloides vegetaux.
no laquo;laquo;jij- , j- i ^ v i r • , ci #9632; (nbsp; nbsp;Alealis, sels h reaction
2deg; Medicaments dissolvant h la fois la fibrino 1nbsp; nbsp;#9632; , ,.
, , , {nbsp; nbsp; nbsp; alcalme, sels ammonia-
et les globules.........................(nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;., ,., ,
1nbsp; nbsp; nbsp; caux, acmes dimes.
3deg; Medicaments dissolvant les globules, inais ( Eau, etliei', alcool etendu,
non la fibrino..........................^ sulfure de carbone.
,,,,,.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;.,-,,.,/gt;,•nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; •nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ( Sels neutres de potasse,
4quot; Medicaments dissolvant la librme, mais non \ ,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; , ,
, , , .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;/de soudo, de cliaux et
les globules...........................I ,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;'
= \nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;(de magnesia.
On peut ajouter aux considerations pr6c6dentes, d'apres M. Milne Edwards (1), laquo; que raffinitö des matieres salines du serum, d'une part, et des substances organiques constitutives des globules, d'auLre p;irt, pour l'eau, donne une explication facile de beaueoup de ph6nomcnes observes par les micrographes, lorsqu'ils etudient l'action des divers reactifs sur le sang. Ainsi, indepen-damment des alterations produites dans les globules sanguins par la combinaison chitnique de certains sels avec les prineipes iinm6-diats dont ils se composent, on observe quo ces corps sc contrac-tent et se il6tnssent pour ainsi dire quand la proportion des sels dissous dans le sörum d6passe cerlaines limites; qu'ils se gonflent et deviennent turgides lorsque la quantity des substances dissoutes dans ce liquide diminue notablement par rapport ä l'eau qui leur sert de vöhicule; enfin que la presence de quelques autrcs substances en proportion döterminee, tend ü maintenir les globules dans leur 6tat normal. C'est qu'en effet, lorsque les sels du serum ne trouvenl pas dans le liquide la proportion d'eau voulue, ils en enlfevent aux globules; tandis que, dans le cas contraire, c:est-ä-dire quand la quantit6 d'eau qui les tient en dissolution döpasse cette limite, c'est la substance organique contenue dans les globules qui leur en enlcve, et qui se gonfle par suite de cette absorption. II y a done dans le sang une sorte d'öquilibre instable qui se rompt cha-que fois que les matieres solides du sörum deviennent, ä raison de leur nature ou de leur quantite, plus avides d'eau, ou bicn qu'elles retiennent cette substance avec moins de force que dans I'amp;at normal ; el la consequence de ces changements est tantot la sortie d'une portion de l'eau contenue dans les globules, d'autres fois I'entr^e d'une quantit6 surabondanle dans l'interieur de ces corpus-cules. Les matiöres qui tendent ä conserver les globules intacts,
(1) Legons sur la physiologic et Vanatomie companies de Vhomme et des ani-maux, t. I, p. 19G et 197.
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sont au conlraire celles dont l'affinite pour l'eau n'est pas assez grande pour en prendre aux globules, et donl la presence dans le s6rum tend ü empöcher ce liquide de passer dans la substance des globules et ä rendre permanent le degrö de concentration qui lui est ordinaire, b
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h. Action des midicaments sur /es liquides secretes.
De tons les elements maleriels du corps, ce sont les liquides secretes qui recjoivent des medicaments les modifications les plus rapides et les plus profondes, ce qui s'explique par la tendance naturelle qu'a l'organisme ä se döbarrasser, par les voies d'excrdtion et d'exhalation, desprincipes non assimilables, accidentellementintro-duits dansle torrent circulatoire. II existe meme une classe spöciale de medicaments qui agissent plus particulierement sur les appareils secretoires de l'öconomie, et que, pour cette raison, on nomme des evacuants.
Les liquides excretes peuvent 6tre modifies quanfitativement et qualitativcment. Leur quanlite est assez rarement diminuee dans l'ötat physiologique, mais eile pent l'etre lorsqu'elle a el6 accrue par une affection morbide; le plus souvcnt eile est augmentee, comxne on le remarque dans les medications 6vacuantes. Ces fluides peuvent etre modilies dans leurs qualites physiques ou chimiques: les premieres, telles que la couleur, l'odeur, la saveur, la densite, la vis-cosite, la limpidilö, etc., resolvent parfois des changements trös-grands; les secondes, comme Tacidilö, l'alcalinite, la neutrality, la coagulabilitö, la projiortion des ölemenls mineraux ou organi-ques, etc., sont souvent profondement cbaugees.
II semblerait de prime abord que les modificalions materielles des liquides exerdtös doivent etre d'une faible importance, puisque la plupart de ces produits sont destines ä etre rejetös au dehors du corps comme inutilcs; cependanl il n'en est pas ainsi et par plu-sieurs raisons : la premiere, c'est que les changements dans la quanlite ou les qualitös de ces liquides sont le plus souvent con-secutifs ä ceux qui sont survenus dans les liquides nutritifs; la deuxiöme, c'est que ces changements peuvent etre utiles, soit ä la s6cr6Lion elle-memc, soit au reste du corps; la troisieme, enfln, c'est que les liquides modifiös chimiquement peuvent modifier ä leur tour les reservoirs et les canaux d'excrdtion, etc.
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2deg; Modifications matärielles des solides.
Les changements mat6riels que les medicaments apportent dans la constitution des solides ne sauraient sect;tre appreci^s par l'exa-men des fibres et des cellules 61ementaires des lissus, qui sont inaccessibles h. nos sens; le microscope lui-möme ne fournirait sans doute aucune donnöe certaine, puisqu'on ne pourrait en faire usage que sur le cadavre. On est done forc6 de s'en tenir, ä cet 6gard, aux changements appr^ciables ä la vue et au toucher que peuvent offrir les divers systömes organiques.
Les modifications matörielles des solides sont locales ou generales. Les premieres sont celles qui ont lieu de dehors en dedans par Faction des medicaments employös en topiques, comme les emollients, les astringents, les irritants, les caustiques, les fondants, etc. Les secondes, beaueoup moins faciles ä obtenir, se produisent en quelque sorte de dedans en dehors, par Faction mol^culaire que les medicaments absorb^s exercent d'abord sur les fluides nutritifs, et ensuite sur les divers solides du corps, comme on l'observe ä l'egard des emollients, des astringents, des toniques, des alterants, etc. Les modifications locales peuvent 6tre produites rapidement et ont lieu des solides aux liquides; les changements göndraux, au con-traire, sont lenls ä obtenir et proeödent toujours des liquides aux solides.
Tous les tissus du corps ne sont pas egalement faciles ä modifier, surtout par la voie interieure. En general, ce sont les plus vasculaires qui reQoivent le plus facilement et le plus rapidement Faction des medicaments, comme, par exemple, les membranes t6gumentaires, la peau et les muqueuses, les glandes, les muscles, les visceres parenehymateux, etc.; tandis que leraquo; solides pauvres en vaisseaux sanguins, tels que les sereuses, les cartilages, les tendons, les ligaments, etc., n'eprouvent qu'ä la longue des changements presque toujours legers et incomplets. En outre, on constate que certains medicaments, apres avoir 6te absorbds et möies au sang, modifient certains organes de preference ä d'aulres : e'est ainsi que les composes d'iode, de bröme, de mercure, etc., agissent surtout sur les glandes, les ganglions lymphatiques, les viseöres, etc. ; que ceux de soufre, d'anlimoine, d'arsenic, etc., modifient particulierement les muqueuses, la peau, etc. Cette tendance naturelle, chose digne de remarque, est encore plus marquee quand les organes sont älteres que quand ils sont sains ; en-
Tabourin, 3* udition.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;S
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fin, on rend I'aclion localisöe plus cerlaine encore quand on pent, par des applications locales, modifier l'organe malade et faciliter Faction de l'agent modificateur melange au sang.
Dans l'dtat de sante, les modifications materielles des solides sont toujours trfes-lentes ä obtenir et ti'ös-incompl6tes,parce que les or-ganes doues de toule leur Energie naturelle resistent, en quel-que sorte, h. l'agent modificateur apporte par le sang, et dölermi-nent peu ä peu son expulsion hors de röconomie. Ce n'est done qu'ä la longue, et par une espece d'intoxication, que Torganisme se laisse subjuguer par cet agent Stranger et entamer par ses molecules actives. D'un aulre c6t6, les lissus sains, quand rnöme ils ont 616 modifl6s profondement, conserventleur aspect exlerieur, et les changements qu'ils ont 6prouves ne deviennent un peu appre-ciab'.es que sur le cadavre. Dans I'etat palhologique, au contraire, les solides, outre qu'ils sont plus accessibles aux effets des medicaments, laissent apercevoir d'autant plus ais6ment les modifications qu'ils ont subies,queles alterations dont ils sont le si6ge les rendent presque toujours tres-saillantes.
Sans entrer pour le moment dans des details trop minutieux, qui trouveront plus naturellement leur place ä l'occasion des mödica-tions emolliente, astringente, tonique, camtique, alterante, etc., nous dirons que les medicaments peuvent augmenter ou diminuer la consislance des lissus, leur tonicile, leur tension, leur coulew, leur elasticite, etc., sans compter leurs proprietes vitales, comme la sensibüite et la conlractilite, dont les modifications vont etre examinees.
3deg; Modifications fonctlonneilos de Torganisme.
Les modifications fonctionnelles, encore appelees vitales, dyna-miques, sont cclles qui se produisent sur les proprietes vitales des tissus, sur les forces de l'organisme, et qui se traduisent au dehors par des changements plus ou moins prononces dans le rhythme
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fonctionnel.
Les proprietes vitales des lissus, la sensibüite et la conlractilite, sur lesquellesporte principalement et primitivement I'aclion dynamique des medicaments, quoique tres-inegalement reparlies dans les di-vörs systfemes d'organes, existent cependant dans tous, ä peu d'ex-ceplions pros.
Les forces qui existent dans l'organisme et qui meltent tout en
mouvement, solides et liquides, sont divisees, par les vitalistes, en
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radicates et agissantes. Les premiäres, qui existaient dejä dans Toeuf d'oü därive chaque 6tre vivanl, ont une intensite determinöe dans chaque animal, mais variable de Tun ä l'autre. Les secondes, resultant de la propre activity de l'organisme, naissent sous l'influence röciproque des liquides, des solides et du Systeme nerveux, et peuvent präsenter une intensite trös-difierente selon les circon-stances. Aussi est-ce surlout sur les forces agissantes que les medicaments peuvent avoir prise.
Les medicaments, en möme temps qu'ils agissent sur les parties materielles du corps, agissent done aussi forcement sur les pro-priötös et les forces de l'organisme. Cette action se traduit aux yeux de l'observateur, sur i'animal sain comme sur celui qui est affect6 de maladie, par des changements particuliers dans le rhylhme et l'activite des fonetions.
L'öcole vitaliste admet que les medicaments peuvent modifier les forces de l'organisme independamment de la matiere du corps. L'öcole organicienne pose en prineipe, au contraire, la nöcessitö absolue d'une modification materielle pröalable des tissus. Nous in-clinons vers cette derniöre doctrine. 11 est difficile, en eflet, d'ad-mettre que ces agents puissent avoir prise sur des Mres immateriels, tels que les forces, qui ne sont rien en dehors de la mattere, leur support indispensable. Toute modification dynamique suppose done un changement materiel dans les organes; seulement ce change-mentpeut etre tel qull echappe compl6temenlänotre investigation.
Les actes de la vie s'executent dans l'^tat physiologique, d'aprös un mode particulier, ä peu pres invariable pour chaeun d'eux, et caraetörisant ce qu'on appelle l'etat normal de 1'economic vi-vante. Dans l'etat morbide, le mode ordinaire ou le rhythme des fonetions est altere plus ou moins profondement et en divers sens. Enfin, les medicaments peuvent introduire ^galement de graves perturbations dans l'exercice des fonetions, et ce sont precisöment ces changements dans la regularite des actes de la vie, qui constituent et qui caract6risent les effets dynamiques des agents pharma-ceutiques.
Dans les modifications que les medicaments apportent ä l'exercice de la plupart des fonetions, nous ne pouvons appr6cier que l'element quantite ; quant ä l'^lement qualite, il nous 6chappe sou-vent et il en sera sans doute longtemps ainsi. Aussi, quoique les medicaments soient fort nombreux, leur action est-elle peu vartee et se traduit-elle le plus souvent en une augmentation ou en une diminution de l'activite fonctionnelle.
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Bien que toutes les fonctions de l'organisme, mamp;me les plus obscures, puissent 6tre modifiees par l'action des medicaments, ce sont toujours les plus importantes et les plus imm6diatement utiles ä l'existence qui en reQoivent les premieres et les plus graves at-teintes, comme on le remarque ä l'ögard de la circulation, de la respiration, de la caloriQcalion, des s^crölions, de l'innerva-tion, etc. Ces diverses fonctions, par cela möme qu'elles ont uns marche reguliere et qu'elles sont soumises ä un rhythme rigoureux dans l'ötat de sanl6, sont trös-propres ä deceler aux yeux du pra-ticien les modifications qu'elles ont subies de la part des m6dica-ments.
La nature des medicaments a beaucoup d'influence aussi sur la nettet6 et l'intensite des effets dynamiques observes. Ainsi il en est qui ont une action materielle presque nulle, et qui, nfenmoins, determinent les modifications fonclionnelles les plus inlenses : c'est ce qu'on remarque ü l'egard des narcotiques, des tetaniques, des antispasmodiques, des anesthesiques, etc. D'autres, tout en agissant sur les facultes du corps, modifient plus ou moins fortement la matiere qui le constitue : tels sont les excitants, qui agissent prin-cipalement sur la sensibilite; les toniques et les astringents, doot faction se porte sur la contractilite des tissus, etc. Enfin, il existe des medicaments qui modifient röconomie matöriellement et fort peu dynamiquement : tels sont, par exemple, les alterants, la plupart des evacuants, etc.
Les changements apport^s dans le rhythme des fonctions par l'action des medicaments peuvent sect;tre plus ou moins profonds et plus ou moins durables, selon l'energie de ces agents, la dose qui a ete administr^e, la durde de leur usage, etc. Ils peuvent s'etendre a, toutes ä la fois ou seulement ä une ou plusieurs d'entre elles, aux plus apparentes comme aux plus obscures, aux plus importantes comme aux plus accessoires, etc. Sous ce rapport la puissance accordee ä l'homme de l'art est inflnie, mais eile est trfes-li-mitöe quand il s'agit de transformer ces effets primitifs en effets thörapeuliques.
III. -----THEORIE DES EFFETS GENERAUX ET I'RIMITIFS DES MEDICAMENTS.
Apramp;s avoir fait connaitre les modifications materielles et dynamiques produites dans l'organisme par les medicaments, nous de-vons examiner le mecanisme de ces effets. Cette question, difficile et trös-obscure, a preoctupe les esprits ä toutes les epoques ; mais
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comme le flambeau de rexp6rimentation est ici d'un faible secours, on n'est arriv6 qu'ä des r6suUats bien minimes, et ce que pos-ahde la science ä cet egard est ä jjeu prös entiamp;retnent bypolhö-tique. Aussi serons-nous trös-bref sur ce sujet.
Dans le developpement de l'action des medicaments, 11 y a deux corps ou deux forces en presence: l'agent pharmaceutique et l'or-ganisme animal. On a done du chercher dans Tun et dans I'autre la cause, la raison des effets observes, et si les observateurs ont eu souvent un tort, e'est d'avoir voulu la trouver exclusivement ou dans le medicament ou dans le corps animal. Les theories qu'ils ont fimises h cet egard ont du raste emprunte leur physionomie aux doctrines mecaniques, physiques, chimiques ou vitalistes qui etaient en vigueur au moment oü ces theories ont vu le jour.
Aujourd'hui les auteurs sont g6neralement d'accord pour attri-buer le developpement des effets primilifs et generaux, soit ä la-force active dont les medicaments sont doues, seit ä la force reagis-sante de l'economieanimale, soit enfin ä l'une et ä I'autre puissance. II convient de les examiner isolement,
4deg; Force active des medicaments. — A l'Öpoque OU florissaient les theories mecaniques et physiques, on attribuail les vertus des m6dicaments ä la forme parliculiere de leurs molecules; ainsi ceux qui ont une action douce, ömolliente, presenteraient des molecules rondes, spheriques ; ceux qui sont acüfs et plus on moins irritants, les auraient anguleuses, pointues, en forme de com, etc. II est inutile de faire ressorlir le caraetöre pueril de ces hypotheses.
Les humoristes et les partisans des theories chimiques ont tou-jours rapport6, comme de nos jours, mais avec moins de certitude, l'aclivitö des medicaments aux principes predominants qui existent dans leur substance. Les anciens admettaient dans les remedes deux series de principes, les principes fixes et les principes volatils ; les premiers 6taient acides, alcalins, sulfureux, terreux; et les seconds, essentiels, etheres, etc. En comparant cette theorie avec celle qui tend h. pr^dominer aujourd'hui, on remarque de singuliferes analogies de langage; mais en est-il de mßme pour le fond ? On ne saurait I'admettre; car les principes fixes et volatils des anciens 6taient purement hypolh^tiques, tandis que l'existence des principes actifs des medicaments, si nombreux et si varies, demontree par la chimie moderne, repose sur la plus rigoureuse experience.
Les anciens m^decins, partisans des doctrines metaphysiques et vitalistes, admettaient dans les medicaments l'existence d'une espece
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de force virtuelle, immaterielle, comparable au magnötisme qui im-prögne les aimants, et dont les remödes ne seraient que le simple receptacle. Ils fondaient leurs iddes sur ce fait: que chaque mödi-cament possöde une force toujours identique quant ä ses qualitös, mais variable en Energie selon quelques circonstances particuliferes, comme la pröparalion, la dose, etc. Aussi les nombreuses manipulations auxquelles on soumettait autrefois les drogues dans l'an-cienne pharmacie, avaient-elles pour but de d^velopper la force qui leur est propre, d'augmenter, d'affaiblir, de mitiger son energie par des melanges appropri6s.
Ces idees, qui semblent si loin de nous et qui ne reposent sur rien de posilif, ne sont cependant pas encore entiferement bannies du langage ni du domaine de ia mödecine. Une secte m^dicale toute moderne, celle des homoeopalhes, les admet encore et en fait la base de son systöme, sans tenir aucun compte des propri6tes pbysiques ou cbimiques des medicaments, dont les vertus m6dicinales seraient ä peu prfes independanles de la quantity materielle. Quelques partisans outres du vitalisme ne sont pas lrös-61oign6s non plus d'ad-mettre les vertus occultes des medicaments; cependant, grace aux progres rapides des sciences exactes, leur nombre devient de moins en moins grand.
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2deg; Force reagissante de l'organismc. — On a chercb6 pendant longtemps, d'une fagon ä peu pres exclusive, l'origine des effets des medicaments dans ces agents eux-m6mes ; ce n'est qu'ä dater de la naissance de la physiologic solidisle, c'est-ü-dire depuis Haller, qu'on a fait enlrer en ligne de compte la part qui revient ä l'orga-nisme dans le developpement de ces effets. C'est avec raison, car lorsque, par le contact de deux corps bruts, il se produit un ph6-nomöne physique ou chimique, il est rare qu'on puisse l'attribuer exclusivement ä Tun ou k I'autre de ces corps; le plus souvent l'action est reciproque, et chaque corpsy participe, sinon ögalement, au moins proportionnellement ä Tactivitö physique ou chimique dont il est douo. A plus forte raison doit-il en 6tre de m6me dans celui de deux corps doues d'activites speciales, comme le medicament et le corps animal. Si le premier, en vertu de ses proprietes particulieres, tend ä modifier le second, celui-ci, par la sensibilite et la contraclilite dont il jouit, doit tendre ä s'y souslraire en executant une serie de mouvements determines, qui accusei ont l'action du medicament et serviront precisement k la caracteriser.
La vie, a dit Brown, s'entretient par les stimulants tanl externes
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qu'internes. C'est dans ce but que chaque appareil organique est dou6 d'une sensibilit6 sp^ciale qui lui permet de recevoir sans dou-leur le contact de ses agents naturels. C'est ainsi que le tube digestif reQoit les aliments; l'appareil respiratoire, l'air atmosphörique; les organes des sens, des agents sp^ciaux variables pour chacun d'eux; tons les organes, le sang arterial convenablement hematos^, etc., sans qu'il en rösulte d'autre ph^nomöne que l'entretien de 1'activite fonclionnelle normale. Mais que des agents non habituels soient introduils dans ces divers appareils, ces derniers ne tarderont pas h r^agir centre des agents au contact desquels ils ne sont pas habitues, et dont I'action ne s'harmonise pas avec leur propre sensibi-lite. Tel est le principe fundamental de pharmacodynamie profess6 dans la physiologie solidiste.
L'action des agents mödicamenteux est g6n6ralement plus sect;ner-gique que celle des stimulants ordinaires de la vie, et Ton dit alors qu'elle esl positive, comme on le remarque pour les astringents, les toniques, les stimulants, les irritants, etc. Cependant, eile pent etre plus faible, ainsi qu'on l'observe ä l'egard des emollients, qui p6ne-trent, imbibent et relächent les tissus, diminuent leur sensibility, leur force tonique, etc.; cette action est appelöe negative.
MÄcanisrae intime des effets genßraux et pritnitifs.
En etudiant l'action locale des medicaments, il est possible de d6couvrir, jusqu'ä un certain point, le procedö intime ä l'aide du-quel ces agents agissent sur les parlies ävec lesquelles ils out 6te mis en contact; de lä les effets mecaniques, physiques, chimiques et physiologiques, que nous avons signales. II s'agit de savoir mainte-nant s'il est possible de p6n6trer aussi le mecanisme intime des effets göneraux des remödes et d'y 6tablir les categories que nous venons d'indiquer. Les difficultös du problöme sont ici beaucoup plus grandes que dans le cas precedent, parce que I'observateur, privö des renseignements fournis par les sens, en est r^duit ä la simple induction, et peut, par consequent, facilement tomber dans I'erreur.
Lorsque les molecules des m6dicaments sont mölang^es au sang et qu'elles sont prdsentees aux organes en m6me temps que ce fluide nutritif, on peut se demander par quel m6canisme ces molecules etrangöres produisent une perturbation momentan6e dans les phö-nomönes intimes de la vie. Agissent-elles mecaniquement, physi-quement, chimiquement ou physiologiquement, comme les m6di-
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caments employes en topiques? C'est ce qu'il importe d'exaniiner.
L'action mecaniqne des medicaments m61ang6s au sang esl peu probable, parce qu'une, action de ce genre est en quelque sorte incompatible avec la circulation et la plupart des fonctions. Cepen-dant M. Mialhe n'hamp;ite pas h. attribuer les effets des sels solubles de chaux, de strontiane, de baryte, d'antimoine, etc., ä la precipitation h I'etat insoluble ou peu soluble dans le sang, des oxydes de ces sels, lesquels contractent alnsi des alliances qui s'opposent ä leur solubilitd et amfenent des troubles graves dans la circulation. C'est une hypothese ingenieuse, mais ce n'est qu'une hypolhese (1).
Les medicaments qui agissent d'une manräre physique sent trös-rares; il est hors de deute cependant que leur temperature peut avoir do I'influence sur leurs effets gen6raux, mais il est egalement prouvö que cette circonstance est souvent sans importance. La vo-latilite des rernfedes doit (Hre, par contre, prise en serieuse consideration, car eile peut fröquemment modifier I'action d'un medicament et determiner des effets accidenlels. Quand on introduit de Tether, du chloroforme, de l'acide cyanhydrique, et d'autres liquides tres-volatils, dans le torrent cireulatoire, il faut pr^voir que, en raison de la temperature du sang, ils se r6duiront, en vapeur dans le coeur, et pourront amener le developpement d'effets insolites qui reste-raient inexplicables si Ton ne tenait pas compte de cette propriele physique des agents mis en usage. II est necessaire d'en tenir compte aussi quand on les introduit dans le tube digestif, surlout lorsque ce canal est enflamme ou distendu par les gaz, sinon on s'expose a determiner des effets fäcbeux.
Les effets chimiques produits par les medicaments sont incon-testablement les plus nombreux et les plus importants; il est certain que, quand ils seront mieux connus, le mecanisme de Faction de ces agents deviendra plus facile ä interpreter. Cette proposition, en apparence hasardee, peut cependant Sire appuyee de considerations d'une grande valeur; ainsi, I'experience demontre, Aquot; que les medicaments formes des m6mes elements ou dans les m^mes proportions determinant sur l'economie des effetraquo; semblables; 2deg; que ceux dont les proprietes chimiques sont analogues produi-sent des effets du m6me ordre, comme on le voit pour la plupart des acides, pour les alcalis^ les sels de m6me base, etc.; 3deg; que ceux qui presentent des proprietes et des caraetöres dissemblables agissent aussi differemment sur l'economie animale; 4deg; enfin, que dans
(1) Mialhe, TraiU de l'art de formuler, p. 30).
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la plupart des sels Taclion physiologique est proportionnelle ä la quantity de la base (Stuart Cooper).
Nous allons essayer de resumer, le plus briövement et le plus clai-rement qu'il nous sera possible, les idees ömises par divers chimis-tes sur ce point obscur, et surtout celles de Liebig, qui nous ont paru les plus vraisemblables (1).
Le sang, d'aprös le chimiste allemand, possede deux qualites essentielles: une propriete nutritive et une propriety combwante. La premifere, encore appel^e plastique, d'assimilation, est particuliere-ment marquee dans le plasma ou liqueur du sang; c'est en vertu de cette quality que ce fluide nulritif cfede aux organes les 616ments proteiques dont ils ont besoin pour r^parer leurs pertes ou suffire ä leur accroissement. Dans ce but, cette liqueur, parvenue dans l'inti-. mite des tissus, transsude ä travers les parois tres-döliees des capil-laires sanguins et y verse molecule ä molecule les mat6riaux n^ces-sairesaux nutritions, aux söcrötions, etc. (2). La vertu comburante ou desassimilatrice du sang parait resider spöcialement dans les globules, qu'on appelle, ä cause de cet usage, \es porteui-s d'oxygene; il distribue ä l'aide de ces petils corpuscules le principe comburant nöcessaire aux metamorphoses organiques qui accompagnent la nutrition, les secretions, les mouvements, etc.
D'aprfes ces donnöes, il est facile de comprendre que les medicaments peuvent agir d'abord sur les deux proprietes essentielles du sang, et modifier ainsi profondement les actes de la vie. Geux qui changeront les qualites plastiques de la liqueur du sang, comme nous l'avons dömontre precedemment, entraveront les actes les plus intimes de la via; tels sont la plupart des sels mötalliques et des sels alcalins; tandis que ceux qui se combinent avec i'oxygöne des globules mettent obstacle aux metamorphoses organiques, comme on le remarque pour les essences, le camphre, les huiles pyrogenees, les sels alcalins ä acide organique, etc.
Tons les medicaments ne paraissent pas exercer une action chi-mique sur le sang et les organes; il en est qui mettent plus particu-lierement en jeu les proprietes et les forces vitales, et qui exercent une action purement dynamique sur l'economie. Leurs effets pro-viendraient alors, d'aprös Liebig, de ce qu'ils entreraient momenta-nement dans le tourbillon organique et modifieraient aussi passagö-rement les actes de la vie qui resultent de Faction du sang arteriel sur les tissus du corps.
(1)nbsp; Traiti de chimie appl. ä la phys. animate et ä la path.
(2)nbsp; BÄclard, Anatomie generate, 3e 6dit.,art. Sang, Capillaires, Giandes, etc.
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Les progrös de la physiologic et surtout les recherches de Cl. Bernard sur les conditions de vie et d'indöpendance des elements anatomiques qui constituent les tissus et les organes des animaux supßrieurs, permettent de comprendre et d'expliquer mieux que par le pass6 les actions mödicamenteuses. — Posons d'abord les principes.
Chez les animaux supörieurs la vie de chaque individu est la somme ou la rdsultanle d'une multitude de vies appartenant en propre aux divers Clements anatomiques de Torganisme, ä peu pros comme la vie d'une ruche est le resultat de l'activitö de cha-cune des abeilles qui composent l'essaim. Dans l'organisalion d'un vegetal ou d'un animal, chaque 616ment, chaque cellule, chaque fibre a sa vie propre, indöpendante, et reclame, pour vivre ou s'ac-croitre, des conditions physiques et chimiques spöciales qu'elle trouve dans l'ensemble de l'organisme; ces conditions viennent-elles ä changer par suite de circonstances diverses : hygieniques, pathologiques, pharmacologiques, il en resulte une perturbation plus ou moins grave, d'abord dans les divers elements histologi-ques, et ensuile, de proche en proche, dans l'ensemble de l'organisme .
Dans les animaux d'un ordre 61ev(5 les elements anatomiques, tels que le nerveux, le musculaire, le glandulaire, Tosseux, le con-jonclif, par example, sont sans cesse plonges dans un milieu qui leur fournit ä la fois la chaleur, rhumidit6, l'air et les matieres ndcessaires ä leur accroissement et ä leur entretien journalier; ce milieu, c'est \amp;sang. Chacun de ces Clements histologiques, seien la nature chimique de sa substance, selon son mode d'activite, selon ses functions intimes, absorbe dans ce milieu commun, et par une sorte d^affinite elective, les matöriaux nöcessaires ä sa vie propre : la cellule nerveuse prendra surtout de l'albumine, la fibre musculaire de la fibrine, la cellule adipeuse des corps gras, etc. II se passe ici un phönomene analogue ä celui qu'on remarque ä l'egard de diverses plantes dont les racines sont plongtes dans le mßme sol: l'une abjorbera de la potasse, l'autre de la soude, une troisifeme prendra de la chaux, une autre des phosphates, une derniöre r6cla-mera surtout des matieres azot6es, etc. Enfin, on peut dire, d'une mantere gdn^rale, qu'un 6lre vivant, grand ou petit, simple ou composd, exige, dans son ensemble comme dans ses Clements con-stitutifs, des conditions physiques et chimiques sp6ciales hors des-quelles il n'y a pour lui que perturbation, maladie et destruction.
Le plasma sanguin n'est pas seulement le milieu normal, nöces-
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saire, des dl^ments anatomiques des tissus, des cellules fixes, c'est aussi le milieu indispensable des globules rouges, des hematics, espamp;ces de cellules libres, errantes, qui jouent dans la vie des ani-maux supörieurs un role si considerable. II y a sans cesse et par reciprocity, enlre ces organiles et le plasma, un ^change de prin-cipes divers, par osmose et exosmose, qui parait 6tre une condition essentielle de la vie nutritive. La cellule libre et close qui constitue le globule sanguin, appelle constamment ä eile, et par osmose, de l'eau, des matieres azotees, des sels, des gaz, et abandonne au plasma, par r6ciprocit6 et par exosmose, des matiferes sans doute mieux 61abor6es et probablement de l'oxygene, que la liqueur du sang distribue ensuite ä tous les organes. Dans le poumon, I'echange gazeux, pour ne parier que de celui-ci, se fait de dehors en dedans, du plasma aux globules, et l'oxygene de l'air vient remplacer I'acide carbonique des globules veineux; dans le Systeme capillaire general, I'echange a lieu du dedans au dehors, des globules au plasma, lequel cfede I'acide carbonique de la nutrition en echange de l'oxygene que les organites sanguins apportent pour assurer les mutations moleculaires, les combustions organiques, d'oü depend la vie de l'ensemble de l'organisme. Pour que le plasma soit dans les conditions indispensables ä la vie des globules et des autres elements anatomiques du corps animal, il faut qu'il presente certaines qua-lites physiques et chimiques hors desquelles la vie des cellules libres du sang et des cellules fixes des organes devient impossible ainsi que nousl'avonsexpliqu6precedemment d'aprfesM. Milne-Edwards. On comprend qu'il suffise de changer les conditions et le sens des mouvements d'osmose et d'exosmose qui ont lieu entre le plasma et les cellules pour amener dans l'organisme une perturbation plus ou moins grave d'abord, et ensuite la mort.
Ces donnees 6tant posöes, il est facile, sinon d'expliquer, au moins de comprendre l'action des medicaments et des poisons. — Lorsque ces agents sont absorbes et melanges au sang, ils peuvent d'abord, par leursqualites physiques ou chimiques, agir sur le sang lui-meme et modifier les conditions de I'echange continuel qui a lieu entre le plasma et les globules et reciproquement, ainsi que nous I'avons dejä 6tabli. De plus, on comprend aisement que, ces nouvelles molecules etant en dissolution dans le sang, le plasma en arrivant aux organes, en imbibant leurs elements histologiques, doit agir d'une faQon insolite, extraordinaire, et provoquer des perturbations plus ou moins profondes, seien une foule de circonstances. Le plasma se distribuant sans cesse et ä tous les organes proportionnel-
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lement ä leur activit6 fonctionnelle, il semblerait, de prime abord, que tous les organes recevant les molecules mddicamenteuses sans exception, ils devraient 6tre aussi et sans pröfercnce plusoumoins influences par ces agents perturbaleurs. L'experience demontre que, si cette action g6n6rale se remarque pour un assez grand nom-bre de medicaments, en revanche il en est beaucoup qui ne pro-duisent qu'une action circonscrite ä certains organes ou h quelques appareils. A quoi tient cette action locale? II serait difficile de le dire, et, si on voulait essayer une explication, il faudraiten puiser les raisons et dans la nature des organes elemeutaires et dans celle des medicaments.
A l'egard des organes, il n'est pas plus extraordinaire de les volr attirer ä eux, par une sorle d'afflnite elective, basöe sans doute sur Tosmose et la diffusibilite des corps, des mödicaments donnes, que de les voir s'assimiler plutöt certains principes que certains aulres. Sans vouloir pousser trop loin ces explicalions un peu abstraites, nous pouvons avancer, sans trop de temerity, que la preference que lemoignent certains 616ments anatomiques pour les aliments et les medicaments tient surtout ä la nature chimique du principe imme-diatquiles constitue, aleur mode d'activite, et peut-6tre aussi k la nature des filets nerveux qui les animent. 11 parait raisonnable de penser, en effet, qu'un medicament etant donn^, ses effets pourront 6tre differents selon qu'ilagira sur un element anatomiqueä base d'albumine, de fibrineou de geline, etc.
En ce qui concerne les medicaments, il est plus facile encore de comprendre la part que leurs qualitds physiques ou chimiques doi-venl avoir dans le developpement des actions medicamenteuses primitives. — Et comme ce point est fondamental dans I'etude ge-nerale des medicaments, nousallons entrer ä cet egard dans quelques developpements.
Parmi les proprietes physiques des m6dicaments qui peuvent avoir de l'influence sur le developpement de leurs effets, il faut surtout noter leur solubility leur pouvoir di/fvsif, et leur chaleur speci/ique. L'influence de la solubilite est facile ä comprendre; loute action medicamenteuse generale 6tant precedee d'une absorption, il est clairque, touteschoses Egales d'ailleurs, un medicament agira d'autant plus promptement et d'autant plus 6nergiquement. qu'il sera plus soluble. C'est ainsi que I'acide ars^nieux, trös-ientement soluble dans I'eau, est 15 fois plus actif lorsqu'il est donne en dissolution que quand il est administr6 en poudre. Le pouvoir diffusif ou osmotique, c'est-ä-dire la facilite plus ou moins grande qu'ont
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les corps solubles ä se mölanger entre eux et de traverser Tendosmo-mfetre, peut avoir une certaine influence, sinon surl'intensit^ de leurs effets, au moins sur la rapidit6 de leur d6veloppement. M. B6clard pose en prineipe que le pouvoir osmogöne des corps est proportion-nel ä leur chaleur specifique; mais ce prineipe, vrai d'une maniöre gamp;i^rale, peut fitre moditiö par plusieurs circonstances et surtout par la nature de la membrane de separation. Enfin, la capacite calo-rifique des corps jouerait, k un autre point de vue, un röle considerable dans I'action m6dicamenteuse ou toxique qu'ils exercent sur I'organisme, d'apres le docteur Rabuteau (1). Selon cet auteur, I'action des medicaments et des poisons, surtout ceux de nature m6tallique, serait en raison inverse de leur chaleur spedß que, ou, ce qui revient au mßme, en raison directe de leur poids atomique. Cetle loi importante souffre encore quelques exceptions, surtout pour les m^talloides; mais cela peut tenir, d'un cöte, ä ce que I'action m6di-camenteuse ou toxique de certains corps a ^te incomplötement etudi^e, et, de rautre,ä ce que la chaleur specifique oule poids atomique n'ont pas 6t6 determines encore avec une exactitude süffisante . Quoi qu'il en soit, pour mettre le lecteur k meme de faire les comparaisons qui decoulent de la loi prec6dente, nous allons donner le tableau de la chaleur specifique et du poids atomique des corps simples, metallo'ides et metaux, qui fournissent des medicaments et des poisons.
1quot; METALLOIDES.
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C. S.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;P. A.
lode............... 0,051 = 127
Brome.............. 0,084= 80
Arsenic............. 0,081= 75
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C.S. P.A.
Soufic.............. 0,177= 32
Phosphore.......... 0,202= 31
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2deg; METAUX.
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Bismuth............nbsp; nbsp; 0,030 = 210
Mercure............nbsp; nbsp; 0,032 = 200
Antimoino..........nbsp; nbsp; 0.052 = 122
Argent.............nbsp; nbsp; 0,057 = 108
Cuivre..............nbsp; nbsp; 0,095= C4
Zinc................nbsp; nbsp; 0,090 = 05
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Fer................nbsp; nbsp; 0,114 =nbsp; nbsp; 56
Manganese..........nbsp; nbsp; 0,122=nbsp; nbsp; 55
Potassium...........nbsp; nbsp; 0,165=nbsp; nbsp; 39
Aluminium.........nbsp; nbsp; 0,214=nbsp; nbsp; 28
Magnesium.........nbsp; nbsp; 0,250 =nbsp; nbsp; 24
Sodium.............nbsp; nbsp; 0,293=nbsp; nbsp; 23
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En suppofaut, du reste, que cette loi soit exacte pour cette double cat6gorie de corps simples, il peut se faire que les alliances qu'ils contractent entre eux introduisent ä cet egard des modiSca-tions plus ou moins profondes. G'est ce que Tavenir deddera.
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(1) KUmenU de thirapeutiqiie et de pharmacologie, p. 16.
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Les propriet6s chimiques des mödicaments et des poisons ont aussi une large part dans raction qu'ils exercent sur l'^conomie animale. Parmi ces propriöt^s nous sign'alerons surtout Vacidite, l'alcaliniteetl'dneulralite, comme devant avoir unegrande influence sur le developpement des actions medicamenteuses ou toxiques des divers produits chimiques. II est certain, tout au moins, que tous les corps qui ont une reaction acide ou alcaline ont entre eux, in-dependamment de leur action individuelle, une certaine analogie relativement ä leurs effets göneraux dans Torganisme, soit sur les fluides, soit sur les solides, selon la nature chimique des principes immediats qui constituent ces liquides et ces solides organiques. On comprend ögalement que les corps qui sont neutrcs, et qui ne modifient pas la reaction naturelle des liquides du corps, doivent avoir une action plus lente et plus douce, et qu'ils peuvent, plus aisömentetsansdommage, sejourner dans reconomie animale. En-fin Yactivüe chimique des corps simples ou composes, ou leur tendance plus ou moins grande ä contracter des combinaisons chimiques avec les principes immediats des tissus et des fluides nutritifs, doit aussi avoir une grande influence sur leur action ä l'egard de l'or-ganisme, comme cela est facile ä comprendre, independamment, bien entendu, de la nature intrinsöque de chaque corps, laquelle decide surtout des actions spöciales des divers medicaments.
L'action de certains medicaments, et on pent dire que ce sont les plus actifs, parait independante des reactions chimiques qu'ils peuvent presenter; tels sont les alcaMdes vögetaux et leurs sels. Ces agents, d'une action si puissante et si redoutable pour I'economie animale, n'ont jamais que des reactions et des affinites chimiques asseztiedes. A quoi tient done leur action dynamique si puissante sur I'innervation? D'apres Liebig, il faudrait I'attribuer simplement ä leur nature chimique, qui lesrapprocherait de celle de la matiere nerveuse; ceux qui sont azotes, dit-il, sont plus actifs que ceux qui ne lesont pas; et si leur action n'est pas proportionnelle ü la quan-tite d'azote, eile parait etre en raison inverse de celle del'oxygamp;ne. Enfin, fait observer le chimiste allemand, on ne peut comprendre l'action des alcaloides sur le Systeme nerveux qu'en admettant qu'ils se fixent momentan^ment sur re'.6ment anatomique de ce Systeme, sur la cellule nerveuse; ce qui le prouve, e'est qu'au bout d'un certain temps l'action cesse par suiteraquo; de l'elimination du principe aclif, et que, pour renouveler cette action, il faut administrer une nouvelle dose, etc.
Depuis quelques ann6es on s'occupe beaucoup des actions m6di-
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camentcuses primitives ou elementares. De m6me qu'on s'applique ä pamp;i6trer le m6canisme des actions physiologiques 61ementaires con-sider6es dans les divers 616ments hislologiques, de möme on cher-che a döcouvrir le mystöre qui enveloppe encore l'action intime ties medicaments et des poisons sur las principes de l'organisme. On s'est applique surtout ä determiner le point precis du corps sur lequel chaque medicament porte plus particuliörement son action. En cherchant dans ce sens, les experimentaleurs ont d6ja fait plus d'une d^couverte ulile et, en y perseverant,ils introduironl en pharmacologie et en therapeulique une ncltet6 et une precision qui ont trop longtemps fait defaut. Pour se rendre compte des de-couvertes faites et ä faire dans celle voie, nous allons considerer les actions m6dicamenteuses primitives success!vement surle sang, le Systeme nerveux et les divers tissus, qui fonnent le trepied de l'or-ganisation.
Dans le sang, ainsi que nous l'avons dejä etabli, les medicaments peuventagir sur le plasma ou sur \csglobules, diminuer ou raquo;ugmenter la plaslicile du premier, augmenter ou diminuer le nombre des seconds. De plus, le plasma sanguin etant le milieu normal des cellules elementaires des tissus, comme il est celui des cellules libres du sang, des globules rouges ou hemalies, on comprend que la plus legöre modification physique ou chimique du plasma puisse jeter la perturbation dans la vie de toutes ces cellules; il sufiit, par exem-ple, d'un simple changement dans les proprietes osmiques de ce liquide pour d6ranger momentanementla vie nutritive des elements bistologiques, comme il suffit d'une modification du milieu oü vit habituellement une plante ou un animal pour bouleverser ses conditions normales d'existence et jeler la perturbation dans ses prin-cipales fonctions.
En ce qui concerne le Systeme nerveux, dont l'action est prfipon-derante dans tons les phenomenes de la vie, qu'ils soient normaux ou pathologiques, on s'est attache avec soin a d^couvrir le point precis des centres d'innervation ou des divers filets nerveux sur lequel agissent les mödicaments et les poisons. C'est ainsi qu'on a decouvert que le curare agit sur la plaque terminale des nerfs mo-teurs; la strychnine sur les deux cordons de la moelle; la veratrine sur la fibre contractile des muscles, etc.
Sur les tissus, raclion elemenlaire des medicaments varie selon la nature chimique des principes immediats qui les constituent, selonleurs fonctions, la nature des filets nerveux qui les animent, etc. Dans celle direction on est parvenu ä d6couvrir certaines particu-
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larites d'un grand int6r6t scientiQque et pratique, el que nous nous appliquerons ä faire connaitre chaque fois que Toccasion s'en pr6-sentera.
D'aprfes les considerations que nous venons de d6velopper, il semblerait que dans la production des effets g6n6raux des medicaments, tout serait m6canique, physique ou chimique, et que Faction dite physiologique ne serait qu'une exception. Gependant au fond il n'en est rien, car les theories physiques ou chimiques n'expli-quentquelesphönomfenestransitoires, et, en definitive, il reste tou-jours ä connaitre le m6canisme de Faction intime des molecules m6dicamenteuses sur celles des corps vivants: or, dans les actions mol6culaires quelles qu'elles soient, on est force de se contenter d'un mot ou d'une hypolhese. Ici, il est plus sage de dire que Faction est vitale, et de s'en tcnir ä ce grand principe de l'öcole soli-diste, ä savoir: que les divers appareils organiques ont 6te cr66s pour recevoir leurs agents naturels ou hygieniques, et que, quand il survient un principe Stranger au libre exercice des fonctions, les organes se r6voltent et se coalisent pour lutter centre Fennemi commun. On pent ajouter, de plus, qu'en supposant que, du c6t6 des molecules mödicamenteuses Faction soit mecanique, physique ou chimique, de la part des tissus la reaction esttoujours et nöces-sairement vitale. Cette explication ne vaut sans doule pas mieux qu'une autre, mais nous Fadoptons comme la plus simple et la plus vraisemblable.
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CHAPITRE 111
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On dösignait autrefois, sous le nom de mödication, le mode de traitement ou la m^thode therapeutique qu'on mettait en usage pour guörir une maladie donnöe. Mais depuis le commencement de ce siecle, et notamment depuis les travaux de Barbier sur la phar-macologie, cette expression sert ü designer l'ensemble des effets primitifs qu'on developpe dans Fdconomie animale ä Faide des medicaments possödant des proprietes analogues, dans le but d'apporter
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des changements avantageux au cours d'une maladie däjä exislanle, ou de prev^nir le d^veloppement d'une affection pröte ä se manifester. De lä les expressions de m6dications tonique, alterante, as-tringente, etc.
L*id6e la plus simple et la plus philosophique qu'on puisse se faire de la medication, c'est de la considerer comme one sorte de maladie artißcielle, dont les medicaments seraient la cause d^termi-nante ou directe, et qui presenterait, comme les affections patho-logiques, ses symptömes distincts, son diagnostic et son pronostic, ses periodes et ses terminaisons, ses lesions et son traitement. On a propose de l'appeler pharmacopalhie (1); c'est aussi sous ce point de vue que nous allons la considerer.
Consid^ree relativement h son 6tenduc, la medication pent 6tre locale, generale, localisee ou elective.
Elle est appelee locale, topique, chirurgicale ou de pansement, quand eile ne d6passe pas sensiblement le point circonscrit du corps oü le medicament a 6te depos6, comme on leremarque quand on applique un cataplastne sur un phlegmon, une pommade sur une glande tum6fi6e, un caustique sur une plaie ou un ulcere, etc. Dans ces divers cas, les medicaments pönetrent de dehors en dedans, par simple imbibition le plus souvent, et leurs effets s'etendent ensuite peu ä peu aux tissus sous-jacents au point medicaments.
La medication regoit le nom äegenfrale, de dynamique, lorsqu'elle s'ctend au plus grand nombre des grandes fonctions de l'economie animale ou quand eile embrasse les fonctions les plus importantes, teller que la respiration, la circulation, I'innervation, etc. II faut, pour que les medications de ce genre se d6veloppent, que les effets des medicaments aient el6 etendus au loin par l'intermediaire du sang ou des nerfs; exemples : medications excitante, tonique, astrin-gente, etc.
Enfln, la medication est dite localisee ou elective, lorsque les medicaments, en passant par le sang, viennent, en quelque sorte, con-centrer et epuiser leur action sur un organe ou un appareil, en agissant de dedans en dehors, contrairement ä ce qui a lieu dans la medication locale, oü ils agissent de dehors en dedans. C'est ainsi que la digitale agit sur le cceur, I'emetique sur I'estomac, I'opium sur le cerveau, etc., quelle que soit la voie d'inlroduction de ces medicaments dans l'economie animale. II est rare cependant que ces medications soient purement locales; le plus souvent, au con-
(1) Do ^ipfjuxxov, mödicament, et waDo;, maladie.
Tabourin, 3c (idition.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;6
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traire, les medicaments qui les d^terminenl impressionnent plus ou moins, en passant, les autres appareils organiques; circonstance fächeuse, car rexperience a dömontrö que l'action curative des re-mödes ä affinity Elective est d'autant plus certaine qu'elle a 6td plus franchement localisee.
Eu 6gard h la rapidite de sa marche et ä l'intensitö des effets pro-duits, la medication peut affecler la forme aigue ou la forme chro-niqne. C'estainsi, par exemple, que la medication e;mVanlt;e präsente toujours le type aigu, tandis que la medication alterante s'offre ha-bituellernent sous le type chronique.
Le diagnostic de la medication n'est pas toujours facile ä etablir, m6me qnand les symptömes ou les effets qui la caracl6risent sont trös-apparents, parce que les medicaments d'une msect;me classe ont souvent une tres-grande analogic d'action, et on n'observe entre cux que des nuances si fugitives que l'oeil le plus exerc6 ne saurait les saisir. Cependant c'est un des points capitaux de la pharmaco-logie, que de decouvrir les divers signes pathognomoniques ä l'aide desquels on pourrait diagnostiquer nettement la medication deter-minee par chacun des medicaments les plus importanls; malheu-reusement l'etat de la science ne permet pas touj ours d'arriver ä un pareil resultat, alors möme que les effets auraient ete exageres jus-qu'ä l'intoxicalion.
Le pronostic est presque toujours facile ä porter, quand on con-nait la nature de la cause ou le remede, et la dose qui en a ete ad-ministree; mais si ces renseignements essentials font defaut, le jugement sera incertain comme le diagnostic sur lequel il repose.
Nous ne dirons rien des symptömes (modifications dynamiques), ni des lesions (modifications materielles) qui accompagnent les medications, parce que nous retrouverons ces phenomönes en etudiant les periodes de la maladie medicamenteuse. Quant au traitement, il est necessairement tres-variable, et, du raste, il est toujours inutile quand la dose n'est pas toxique.
Les periodes que parcourent les medications sont au nombre de trois, que Ton compare ä celles des maladies virulentes: ce sont \'incubation, Vevolution et Velimination. II Importe de les examiner separement.
1deg; Incubation. — Cet.te periode s'etend depuis l'administration des medicaments jusqu'au moment oü les effets qu'ils doivent pro-duire commencent h se manifester. Elle presente une duree trös-variable selon la nature des medicaments, leur dose, la surface ab-
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sorbante oü ils ont 6t6 döpos^s, l'amp;at particulier du sujet, etc. En g^ndral, quand les agents pharmaceutiques doivent porter leur action sur les propri6tes vitales des tissus, telles quela sensibility et la contractility, sur le systfeme nerveux, et d6terminer des modifications dynamiques, la pöriode d'incubation est touj ours trös-courte, comme on Fobserve ä l'ögard des excitants, des naixotiques, des Utaniques, etc.; lorsque, au contraire, ils doivent agir sur les parties materielles du corps et determiner des modifications orga-niques, ainsi qu'on I'observe pour les astringents, les toniques, les alterants, les evacmnts, etc., celte p6riode est beaucoup plus pro-longte.
G'est pendant I'incubation que les medicaments se rfipandent mat^riellement et dynamiquement dans I'organisme ; que la force active dont ils sont douis commence b. entrer en lutte centre les forces propres du corps, et que ce dernier prepare ses moyens de resistance. Aussi cette p^riode s'6coule-t-elle en silence et sans qu'il soitpossible de saisir, le plus ordinairement, les phenomfenes occul-tes, mol^culaires, qui s'accomplissent auseinde I'economie animale.
2deg; Evolution. — Pendant cette p6riode les effets des mödica-ments, qui sont les symplömes de la medication, naissent, se döve-loppent et disparaissent. Elle präsente done une longueur tres-va-riable selon les medicaments ingeres, la quantite administree, l'6tat du corps, les appareils influences, etc. Les effets qui se presentent pendant la duree de cette periode sonilocaux, generaux ou localises; ils sont, quant ä leur importance, distingues en principaux et accessoires, selon qu'ils constituent essentiellement ou accessoire-ment les medications. Ils sont le plus souvent apparents dans les medications importantes, physiologiques; cependant ils peuvent 6tre plus ou moins caches et observables seulement par I'action curative qu'ils produisent, comme on le remarque pour les alterants et les toniques pris a petite dose, et pour les medicaments dits spe-cißques. On peut dire, d'une maniere generale, que celte p6riode dure d'autant moins que les effets obtenus sont plus essentiellement dynamiques et d'autant plus qu'ils sont plus materiels. G'est, du reste, le temps de la medication le plus important ä considerer, car e'est celui pendant lequel I'observateur peut etudier Faction du re-mfede et juger si eile est assez energique pour I'effet therapeutique qu'on veut obtenir, si eile est reguliere, s'il ne s'y m61e aucun phe-nomöne accidentel, si eile ne depasse pas le degr6 d'^nergie compatible avec le maintien de la vie, etc.
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3deg; Elimination. — Les medicaments ne sdjournent pas ind^fini-ment dans l'economie animale; lorsqu'ils ont accompli leur oeuvre, ils sont rejetös au dehors comma d6sormais inutiles par les surfaces d'exhalation et par les appareils excrdteurs. Le temps pendant lequel l'organisme se ddbarrasse des molecules m^dicamenteuses - qui ont termini leur oeuvre, s'appelle p^riode ä'elimination de la medication. — Elle präsente ä Studier successivement les medicaments qui sont 61imin6s en nature, ceux qui sont transformes dans l'economie animale, les voies d'elimination, et enfin la duree de cette pöriode d'epuration.
a.nbsp; Elimination en nature. — Les medicaments de nature fran-chement minerale, tels que Yeau, les sels alcalins et metalliques, les oxydes et les acides, ne font que traverser l'organisme et sont bientöt expulsös en nature et en totalite; il en est de m6m,e de certaines substances organiques, telles que les essences, les resines, les ma-tieres colorantes, les alcalo'ides et leurs sels, etc.
b.nbsp; Elimination apres metamorphose. — Les metamorphoses que les medicaments eprouvent dans l'economie animale peuvent se rapporter ä trois types principaux : Voxydation, la reduction et la decomposition.
Les medicaments qui subissent le phenomene de l'oxydation el de la combustion sont d'abord les sulfures, sulütes et hyposulfites alcalins et terreux, qui se transforment cn Sulfates; les sels alcalins ä acides organiques, tels que les tartrates, les citrates, les laclales, les acetates, qui sont biüies dans l'organisme et transformes en carbonates ; il en est de mSme des. alcooliques, des corps gras, du sucre, etc.
Parmi ceux qui subissent la reduction, il faut compter les hypo-chlorites qui sont changes en chlorures, les bromates et les iodates, qui deviennent des bromures et des iodures; les ferricyanures transformes en ferrocyanures; les persels de fer qui tombent au minimum d'oxydalion, etc.
Enfin, au nombre des medicaments qui eprouvent une decomposition plus ou moins complete, on peut cileries chlorures de calcium, de baryum, de magnesium, qui, par double decomposition avec le phosphate de soude du sang, donnent des chlorures solubles et des phosphates plus ou moins insolubles; l'iodure de fer, qui se transforme en iodure alcalin, qui passe dans les urines, et en oxyde de fer, qui est rejete avec les excrements; le nitrate d'ar-
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gent, chang6 d'abord en chlorure, qui se dedouble ä son tour en chlorure de sodium rejele par les urines, et en oxyde d'argent qui reste longtemps dans le foie, etc.
c.nbsp; Votes d'elimination. — On pent les distinguer en surfaces exha-lantes, comme les bronches et la peau, et en organes secreteurs, tels que les reins, les glandes salivaires, les mamelles, le foie, les fol-licules muqueux, etc. — Les premieres donnent surtout passage aux gaz et aux matieres volatiles, comme I'acide sulfhydrique, les essences, Tether, Talcool, I'eau, le camphre, Tacide cyanhydri-que, etc. Les reins donnent surtout issue aux sels alcalins et metalliques; les mamelles, aux matiferes colorantes, odorantes, ameres, etc.; le foie et les follicules de la muqueuse intestinale, aux matieres purgatives, telles que Taloös, la rhubarbe, le sene, le croton-tiglium, etc.
d.nbsp;Duree de ^elimination. — II est des substances qui ne font quo traverser l'organisme et qui, au bout de tres-peu de temps, se font jour par les surfaces exbalantes ou les organes secreteurs, comme I'eau, I'alcool, I'eLher, I'acide acetique, etc. ; d'autres, tels que les sels alcalins, par exemple, qui apparaissent promptement dans les urines, exigentpourtant plusieurs jours pour s'6chapper du corps; enSn, les sels metalliques sent encore plus lents ä sortir des solides et des liquides de l'organisme.
Du reste, il est demontre aujourd'hui que tous les m6dicaments, m6me les plus önergiquos, ne sont pas entierement expulses du corps au bout d'un long espace de temps, et que souvent ils ont une tendance naturelle, quand ils sont donnes trop longtemps ou ä trop fortes doses, ä. s'aecumuler et ä stagner dans certains organes glandulcux et parenehymateux, tels que le foie, les reins, la rate, les poumons, etc. 11 rösulte, en effet, des experiences de MM. Danger et Flandin, que les composes d'antimoine et de cuivre s'accu-mulent de preference dans le foie et la rate; que ceux de plomb se retrouvenl dans ces deux organes et, de plus, dans les poumons et les reins (1). Enfln, il est demontrö depuis fort longtemps, par une foule d'observalions et d'exp6riences, que les composes de mercure •et la matiöre colorante de la garance ont une grande propension h se deposer dans le systöme osseux de l'homme et desanimaux.
Lepraticien doit se rappeler constamment ces deux fails resultant de l'observation clinique, s'il veut 6viter des accidents, savoir;
(1) Comptes rendus de l'Acadilmie des sciences, 15 avril 1844.
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1deg; que les m6dicamenls sortent plus lentement du corps qu'ils n'y enlrent; 2deg; que ces agents peuvent s'accumuler soil dans les voies gaslro-inteslinales, soil dans certains organes, et par consequent donner lieu ä des accidents toxiques sous l'inüuence de quelques circonslances faciles a pievoir.
Le premier fait indique la necessit6 de ne pas administrer trop promptement un mödicament susceptible d'agir chimiquement sur celui qu'on avait prec^demment employö pour ne pas donner lieu ä la formation, au sein de l'^conomie, d'un compose plus actif que ses composants. Ainsi, par exemple, M. le docteur Rodet et la plupart des m6decins syphiliographes, ont remarquö des accidents plus ou moins graves quand on fait succeder trop rapidement I'u-sage de l'iode h. celui des mercuriaux. Cela parait lenir ä ce qu'il se forme alors dans le sang du biiodure de mercure, qui est beau-coup plus actif que la plupart des mercuriaux et que l'iodure de potassium (1).
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CUAPITRE IV
DE la piiarmacothErapiü:.
sect; 1. —#9632; Des elfeta tiierapeutiqucs.
On designe, sous le nom d'effets therapeuliques ou curatifs des medicaments, I'action favorable que ces agents exercent sur Tissue des maladies auxquelles on les oppose.
11s sent encore designes sous les denominations d'effets secondai-res, consecutifs, mediais, parce qu'ils suivent plus ou moins rapidement les effelspinmiti'/s, desquelsils paraisscnt deriver.
La qualification d'effets therapeuliques ou curatifs est bas^e sur la nature de ces effets, tandis que celles d'effets secondaires, mediats, consecutifs se rapportent plutöt ä I'^poque oü ces effets se mani-festent; ces expressions ne sontdonc pas synonymes. Du reste, les effets secondaires peuvent 6tre physiologiques comme lesprimitifs et, par consequent, se manifester sur des sujets sains; tandis que les effets therapeuliques, cela est de toute Evidence, ne peuvent se pro-duire que sur des animaux malades, puisqu'ils ne se traduisent ä nos
(I) A. Rodet, Essai sur'les accidents qui peuvent risulter de Femploi de l'iodure de potassium. Paris, 1847.
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yeuxque par l'influence heureuse qu'ils ont exercße surle cours des maladies.
Les effets cons6cutifs des medicaments, en dehors de l'etat pa-thologique, ne sont pas faciles ä constater sur les animaux. Pour les mddicaments dont l'action est gön^rale, comma celles des stimulants, des toniques, des alterants, etc., les effets secondaires sont trös-obscurs et ne prösentent aucune ligne de demarcation avec les effets primitifs; dans les effets des m6dicamenls ä action locale, comme les refrigerants, les astringents, les caustiques, les purga-tifs, etc., la distinction est plus nette et plus facile ä faire, car les effets secondaires consistent principalemenl en une reaction centre Vaction primitive des medicaments et sont, par consequent, de nature oppos6e ä celle des effets primitifs.
Les effets curatifs des medicaments sont au contraire trfes-faciles ä saisir, soit dans les mödicalions locales, soit dans les medications g6nerales, car ils se traduisent nettement aux yeux du praticien par Tamelioration ou meme la disparition des symptömes des etats morbides auxquels on avait oppose ces medicaments; les effets thörapeutiques sont done, en general, plus nets, plus visibles qua les effels secondaires.
Gependant il arrive parfois que les trois genres d'effets se recon-naissant et se suceödent d'une fagon tres-tranchea; nous citerons comme exemple les diverses phases de Faction d'un causlique : 1deg; combinaison chimique, formation da I'aschara, effet primitif; 2deg; inflammation consecutive, eflet secondaire ; 3deg; cicatrisation da la surface cautörisee, efjet therapeutique.
Enfin, il est des medicaments, dits sperifiques (febrifuges, vermifuges, antipediculaires, etc.), qui napresententpas d'effets primitiis etconsecutifs bien sensibles, mais dont les effets curatifs, par centre, sont le plus souvent trös-appreciables.
Ainsi que nous l'avons dejä dit au commencement du chapitre III, at que nous venous dele constater da nouveau, iln'est pastoujours possible d'etablir une ligne da demarcation tranchee entre les effets primitifs et les effets consecutifs, curatifs ou non, des medicaments ; car ces deux ordres de phenomfenes sesuccfedent sans interruption, et ce n'est que par pure abstraction qu'on a etabli une division dans les phases d'une action evidemment continue. Eclairons catte proposition par un exemple : on administre un medicament diure-lique pour combattra une hydropisie; au bout d'un temps plus ou moinslong, il s'etablit une diurese abondante ; voilä Vo/fetprimitif; puis, en vertu da la solidarite qui existe entre les diverses fonctions
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de l'economie animale, les absorptions deviennenl plus actives afin de restituer au sang les parties söreuses que lui enlöve la secretion urinaire; de 1;\, la resorption du liquide epanch^ qui constitue l'hy-dropisie, effet secondaire, lequel devient ici curatif puisque la mala-die disparait par l'absorption du liquide 6pancli6. Ces deux effets ne sont pas entiörement successifs, comme on pourrait le supposer, mais bien simultanös, car si la resorption de röpanchemenl, effet curatif, n'a lieu qu'aprös l'etablissement de la diur^se, effet primi-tif, ce dernier ne cesse pas aussitöt que commence le premier; l'ex-pörience deraontre, au contraire, qu'une fois etablis, ces deux phc-nomenes continuent leur oeuvre sans s'exclure jusqu'ä la gu^rison complete de la maladie.
Parallele entre les effets primitifs et les effets secondaires des medicaments.
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Les differences assez nombreuses qui existent entre ces deux or-dres d'cffets sont surtout relatives a leur origtne, ä Vepoque de leur döveloppement, ä la Constance de leur apparition, ä leur complication, ä leur nature, etc.
1deg; Les effets primilifs ont leur origihe certaine dans la modification Ae\diSubitance organique que les medicaments produisent dans l'ensemble de l'ecnomie; tandis que les effets secondaires parais-sentderiverdirectement des effets immedials dontilsne sont qu'une continuation. Les effets primitifs sont done la cause predisposante et meme d6terminante des effets curatifs des medicaments; cepen-dant ils n'en paraissent pas toujours etre la cause necessaire, indispensable, puisqu'on voit les medicaments dits speeißques determiner des effets tberapeutiques trös-6vidents sans etre precedes d'une action physiologique bien marquee.
2deg; L'epoque du developpement des effets primitifs des medicaments est, en g6n6ral, assez rapprochee de celle de leur administration, surtout quand ils sont donnes dans de bonnes conditions. Par contra, les effets consecutifs et curatifs se montrent, en general, tardivement et parfois mßme plusieuis jours apres la cessation des effets immedials, comme onle voit, par exemple, pour les alterants et les evacuants. Cependant ils peuvent aussi suivre immedia-tementles effets physiologiques, comme on le remarque pour les excitants, les narcotüjues, etc.
3deg; Les effets primitifs sont assez constants dans leur manifestation et dans leur nature, sinon dans leur intensite; l'homme de l'art a done la faculty de les dövelopper en quelque sorte h volont6; mais
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il n'en est pas de ni6me pour les effets curatifs, qui font souvent defaut malgrö les efforts du praticien. Ainsi, par exemple, rien n'est plus facile que de determiner la purgation, la diuröse, le nar-cotisme, etc., et cependantces effets restent souvent infructueux pour la gudrison des maladies auxquelles on les oppose; ils ne se transforment done pas toujours en effets curatifs, parce que cet evenementestlie äplusieurs circonstances dependantes du sujet et qui sont souvent difficiles a apprecier. Teile est la cause principale de l'incerlitude de l'art de gu6rir. Cependant il faut reconnaitre qu'ä mesure que la science du diagnostic fait des progrös, les effets curatifs des medicaments s'obtiennent plus facilement et avec plus de certitude.
4deg; L'action physiologique des medicaments est, en general, assez simple et facile ä prevoir; si eile s'accompagne parfois d'effets ac-cessoires ou accidentels, il est toujours possible de saisir Faction principale, essentielle. L'action curative des remedes est rarement aussi simple et aussi nette; souvent un effet primitif tres-simple determine des effets therapeutiques complexes; e'est ainsi que la purgation, action primitive Ires-simple, peut determiner des effets curatifs plus ou moins compliqaös, tels que la revulsion, la depletion, la spoliation, la substitution, etc,
5deg; Les effets physiologiques des medicaments sont ä peu pros les mömesdans chaque groupe, danschaqueclasse, et ces effets constituent v^ritablement leurs caraelöres communs ou g^neraux; e'est ainsi que les stimulants, les astringents, les caustiques, les purga-tifs, etc., offrentla plus grande analogic sous le rapport de leurs effets imm^diats; tandis que chaque medicament de ces categories a, en quelque sorte.une manieretoule speciale d'agir sur 1'organisme dans le cas de maladie et produit des effets particuliers ou indivi-duels. Les effets physiologiques sont done communs aux medicaments d'une möme classe, tandis que les effets therapeutiques sont plus speciaux et donnent ä chaque medicament une physionomie et une valeur speciales dans la pratique.
sect; 2. — .llt'caiiimiie des effets therapeutiques.
Aprfes avoir defini les effets therapeutiques et avoir etabli les differences principales qui les distinguent des effets primitifs, il nous reste ä rechercher le m6canisme par lequel ils parviennent ä modifier ou ä 6teindre les maladies.
Ce möcanisme, nous devons commencer par le declarer, est le
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plus souvent inconnu, et ce que possamp;de la science sur ce sujet obs-cur est souvent conjectural. D'un autre cotö. ce möcanisme ne sau-raitötre uniforme et depend des medicaments qui agissent et de la nature des maladies qui en reQoivent l'influence.
Les cas oü l'action curative des medicaments est le plus simple et le plus facile ä interpreter sont ceux oü les effets primitifs devien-nent eux-mömes des effets curatifs, C'est ce qui arrive, par exem-ple, quand la maladie peut c^der ä une action mecanique, physique, chimique, et möme physiologique. Citons quelques exemples.
La conjonclive, la surface d'une plaie, sont blafardes, mollasses, manquenl de ton; on les recouvre d'une poudre inerte qui provoque une legere irritation et qui les releve de leur ötat d'alonie ; voilä une action purement möcanique qui devient therapeutiqne.
Une surface vient de recevoir le contact d'un corps chaud et se trouve impregnee d'une trop grande quantite de calorique; il y a brülure legere; on arrose cette surface avec de l'eau froide ou avec un liquide volatil pour enlever l'exces de chaleur accidentellement accumule dans la parlie et pr6venir ainsi les suites de la brülure; ici c'est un effet pbysique qui est devenu directement tberapeutique. Les aeidules et les refrigerants agissent par une action presque semblable sur les congestions et les inflammations locales etsuper-ficielles.
Les effets primitifs de nature cbimique sont ceux qui deviennent le plus frequemment et le plus facilemcnt tberapeutiques. Les antidotes dans les empoisonnements peuvent etre consideres comme le type de ce genre d'effels; l'usage des alcalis et des hypocblorites dans la tympanite gastrique ou inteslinale est aussi base sur une action cbimique; il en est de meme de l'administralion de la ma-gn^sie dans la diarrhee des jeunes animaux k la mamelle; de celle des bicarbonales alcalins contre les calculs de la vessie ä base d'a-cide urique, ou contre le diabete par exces d'acidite des bumeurs animates, etc.
II arrive trös-souvent aussi que les effets dits pbysiologiques sont directement curatifs; ainsi les stimulants qui font disparailre une courbature par arret de transpiration; les laxatifs qui detruisent une constipation; les tetcrniques qui guerissent une paralysie; les narcotiques qui combattent efficacement une vive douleur, etc., sont autant de medicaments dont les effets primitifs et les effets tberapeutiques sont les m6mes et se confondent entiörement les uns avec les autres.
A la verity les divers cas que nous venons de citer sont plutöt des
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accidents que de v6ritables maladies dans l'acception rigoureuse du mot, car il Importe de faire ä cet 4gard une distinction trfes-utiJe au point de vue thdrapeulique. 11 exisle des maladies appel6es naturelles, physiologiques, qui consistent dans un simple derangement fonclionnel, une sorte de rupture de l'equilibre organique, mais sans que rien d'^tranger au corps se soil introduit dans les Guides et les solides de l'economie animale ; la tendance naturelle de ces maladies est de disparaitre d'elles-m6mes et spontan^ment au bout d'un temps plus ou moins long; lelles sont, par exemple, la plupart des maladies inflammatoires ou phlegmasies internes ou externes. Par contre, il se produit des maladies dites morbides, a fond jioso-logique, caraclerisees par rintroduction au sein de l'organisme de principes 6trangers, et dans lesquelles le derangement fonctionnel est tres-accessoire; les principes introduits dans l'economie peu-vent 6tre un virus, un venin, un effluve, un miasme, un poison, un parasite quelconque, v^götal ou animal, etc. Dans ces divers cas, la guerison spontan6e est rare, et il faut presque toujours l'inter-vention de l'art pour en triompber, et encore ses ressources sont-elles souvent insufflsantes.
A l'ögard des maladies naturelles il est possible d'instiluer un traitement raisonne et de mettre en usage les medicaments dits rationnels; c'est ainsi que, quand il y a irritation, on fait usage des adoucissants, quand il y a debilite on emploie les excitants, lors-qu'il y a douleur on use des calmants ou narcotiques, etc. Mais contre les maladies ä fond nosologique, on ne peul faire usage que d'un traitement empirique ; ici, en effet, il s'agit moins de corriger ralt^ralion fonclionnelle que de detiuire le principe stranger qui a p6n6tr6 dans l'intimite de l'organisme ; on se sert pour cela de remedes appeles speciftques, et dont I'aclion, souvent impossible ä interpreter, se constate surtout par le r6sultat obtenu. C'est ainsi qu'on emploie le sulfate de quinine contre les lievres intermittentes, le soufre et les pyrogenes contre les affections de la peau, le mer-cure et l'iode contre la syphilis, le sublime corrosif contre la plupart des parasites vegetaux et animaux, etc., etc.
11 serait oiseux de vouloir hasarder ici des theories sur le meca-nisme de I'aclion curative des medicaments, puisque celle-ci est de sa nature essentiellement variable selon les remedes employes, la maladie ä combattre, etc. Du reste, la maniere d'interpreter cette action variera n6cessairement, pour chaque praticien, selon qu'il sera hwnoriste, solidiste, vitaliste, homoeopathe, ou bien qu'il sera partisan des theories physiques, chimiques, physiologiques, pour
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expliquer les ph6nomfenes de la vie. Quelques exemples feront comprendre les nombreuses dissidences qui existent sous ce rapport entre les medecins.
Ainsi les Immoristes, qui placent le si6ge principal des maladies dans les liquides du corps, admeltent aussi que les medicaments agissent plus parliculierement sur les humeurs altörees. Pour les uns, comme Hippocrate, par exemple, les maladies ^tant dues ä l'introduction d'une mauere morbilique dans les fluides, l'action des remfedes consiste tantot ä neutraliser ou ä detruire celte ma-tifere, tantot ä provoquer son expulsion du corps. Pour d'autres humoristes, qu'on a appel^s chimiatres, les maladies sent dues ä une alteration chimique des humeurs; par consequent les medicaments doivent corriger ces alterations par une veritable neutralisation : les acides devant corriger Texcös d'alcalinit6, et les alcalis l'acidite exagöree. Enün, pour une autre categoric d'humoristes, qu'on nommait iatromecanicicns, les maladies seraient occasionnees par I'epaississement ou la lluiditö exageres des liquides organiques; done les medicaments sent destines ä les delayer dans le premier cas et ä les epaissir dans le second, etc.
Les solidistes, attiibuant le derangement de la santö ä l'etat de tension ou de relächement de la fibre organique, expliquent l'action th6rapeutique des medicaments par un m6canisme aussi simple: les uns reläclient les tissus, diminuent l'activit6 organique et con-viennent, par consequent, pour remedier aux maladies par tension, qu'on appelle, selon le Systeme, sthmiques, hyperstheniques, irrita-tives, inflammatoires, etc. ; ces mödicaments sont les debilitanls, hy-posthenisants, conlre-stimulanls, etc. ; les autres, augmentant la tonicite des tissus et l'encrgie gen6rale de l'economie, sont propres ä combattre les maladies par relächement, qu'on nomme encore astheniques, atoniques, debilitanies, etc.; ces medicaments sont les toniques, les stimulants, les hypersthenisants, etc.
Les vilalistes, pour lesquels les maladies ne sont que des alterations de la force vitale, pensent que l'action des medicaments est aussi entiörement dynamique; eile doit, selon eux, consister ä relever celte force si eile est affaiblie, a la diminuersi eile est exaltee, ä la modifier si eile est alteree dans sa nature, etc.
Enfin, les homaopathes, qui ferment une secte bien distincte de vitalistes, ont une maniere toute spedale d'interpreter l'action curative des medicaments; its croient que ces agents ont des vertus speciaies, individuelles, et completement independantes de leurs propriet6s physiques et chimiques; en outre, qu'ils ne parviennent
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h guerir les maladies qu'en en developpant de toutes semblables dans Torganisme ; enfin que ces dernieres se substituent aux premieres^ et qu'elles s'6teignent d'elles-mömes quand on cesse I'admi-nislralion des mödicaments.
Ea presence de ces divergences d'opinion, on doit hesiter dans I'adoption d'unethfiorie deslin6e ä rendre comple des effets curalifs des medicaments; le plus sage, dans l'ötat actuel de la science, est de n'en admettre aucune exclusivement et de se con-tenter d'emprunter ä chacune d'elles quelques donnees qui puissent s'appliquer aux phönomönes qu'on observe.
' L'action curative, si eile n'est pas susceptible d'6tre expiiquee dans son m^canisme le plus intime, pent 6tre rapport^e ä certains types bien connus et sur la valeur desquels tout le monde est d'ac-cord ; les principaux sont la resolution, la revulsion, la perturbation, la derivation ou spoliation, la substitution, l'action specifique, etc. II sera question de ces divers modes de curation dans l'etude des differentes classes de medicaments.
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CHAPITRE V
DES C1RCOINSTANCES PRINCIPALES QUI PliUVENT FAIRE VARIER LES EFFETS DFS MEDICAMENTS.
Lorsque nous avons examine les effets des m6dicaments sur röconomie animate, nous I'avons fait d'une maniere generale et en laisant abstraction des particularites nombreuses relatives aux re-medes comme aux sujets, et qui peuvent en modifier la qualite et la quantitd. Nous avons 6t6 force d'admetlre une sorte de moyenne dans l'etat des medicaments et de l'organisme, afin de pouvoir plus aisement nous livrer aux considerations generales que comporte ce point important de la pbannacologie; mais comme ces particularites jouent un grand role dans le developpement des effets de ces agents et dans la guörison des maladies, il est temps de les Studier ä leur tour et de tirer de cette etude des enseignemenls utiles ä la pratique.
Le but qu'on se propose en thörapeutique 6tant de determiner les conditions dans lesquelles il faut se placer pour obtenir cons-tamment les monies effets d'un medicament donn6, le problöme ne
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94 CIRCONSTANCES QUI FONT VARIER l'ACTION DES MED.
serait pas difficile h r^soudre si, d'une part, le medicament 6tait toujours pur et identique avec lui-mßme, et, d'autre part, si le su-jet sur lequel 11 doit agir se trouvait constamment danraquo; les mömes conditions -vitales et hygi^niques; mais il est loin d'en 6tre ainsi, carles deux corps qui doivent 6tre mis en presence peuvent se trouver dans les conditions les plus vari6es. C'est ce qu'il Importe d'examiner.
Les circonstances qui peuvent faire varier Faction des remödes se divisent en trois categories distinctes : 1deg; celles qui concernent les medicaments ; 2deg; celles qui sont relatives aux sufets; 3deg; et jenfin, celles qui sont ind6pendantes des prdc^dentes, et qu'on peut ap-peler exterieures.
sect; 1. —Circonstances relatives aux medicaments.
Les medicaments employes ä modifier I'^conomie animale dans le cas de maladie sont fort nombreux, et cette circonstance suffirait seule pour expliquer les difficultes inhärentes k l'etude de ces agents si d'autres causes ne venaient encore compliquer cette 6tude.
En ne considerant, pour plus de simplicitö, qu'un seul medicament, on voit que ses effets peuvent varier en intensite et möme en nature selon son degre de purete, son mode de preparation et d'as-sociation, sa forme, et surtout la dose ü laquelle il est administre. Nous allons examiner successivement ces diverses circonstances.
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a. Purete (lex medicaments.
Quand 1'experience ou robservation ont fait connaitre les effets sp^ciaux d'un medicament sur röconornie saine ou malade, on ne peut compter sur ses effets habituels qu'autant que ce medicament sera ä l'etat de purete, c'est-ä-dire done de ses qualiies physiques, chimiquesou dynamiquesnaturelles; cette condition est de rigueur. Si Ton emploie un medicament impur ou altere, on ne pourra pas esperer d'obtenir ses effets normaux, puisqu'il sera different substantiellement de ce qu'il est dans les circonstances ordinaires; c'est done comme si Ton eraployait un autre medicament ou le mSme m61ange ä des matieres ayant des propriet^s differentes.
Les medicaments mineraux peuvent 6tre, pour la plupart, obte-nus dans un grand 6tat de purete, puisque les principes qui les constituent sont unis en proportions fixes, invariables, et que les procedes employes äles preparer sont parfaitement determines; lors-
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CIRCONSTANCES RELATIVES AUX MEDICAMENTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 95
qu'ils sont impurs, ils ne peuvent I'amp;tre que par une mauvaise fabrication, par une conservation vicieuse, on par une adulteration vo-lontaire; or, ces causes d'impuret^ peuvent 6tre facilement evitees. 11 n'en est pas de msect;me pouries medicaments d'origine organique, dont la composition est beaucoup plus variable, plus instable, et les causes d'alteration plus nombreuses et plus 6nergiques; aussi est-il toujours difficile de les obtenir purs et identiques avec eux-msect;mes. Ainsi, par exemple, les medicaments v^g^taux, si fr^quem-ment employes en m^decine vet6rinaire, peuvent varier infiniment d'dnergie selon Tage des plantes qui les out fournis, le climat et le sol oü ellesont v6get6, la maniöre dont elles ont 6t6 röcoltees et conservöes, etc. Et si ä ces diverses circonstances on ajoute les nombreuses fraudes du commerce de la droguerie, on comprendra combien il est difficile de faire usage de medicaments identiques lorsqu'ils sortent des plantes. De lä la tendance naturelle qu'ont les medecins et les vetörinaires ä. s'adresser de preference aux alca-loides vögetaux, principes qui sont invariables dans leur composition et dans leurs effets, comme les matiferes minörales.
Le -vetörinaire veillera done avec soin ä ce que tous les medicaments employes au traitement des malades qui lui sont confles soient le plus purs possible, et surtout qu'ils ne soient pas denatures par une mauvaise preparation, par la vetuste, par une conservation vicieuse, la fermentation, la moisissure, ou par le melange de matieres inertes, etc.; il devra y veiller avec d'autant plus de sollicitude, quand il prendra ses medicaments dans le commerce, que les droguistes ont une grande propension ä vendre pourle traitement des animaux domestiques les substances alterees ou de mauvaise qualite, et jugees impropres ä etre employees chez 1'homme.
b. Preparation, association et forme des medicaments.
Ces trois circonstances peuvent avoir sur le developpement des effets des medicaments une influence beaucoup plus considerable qu'on ne serait porte a le supposer de prime abord; mais cela tient ä ce que ce sont elles qui deddent souvent des actions chimiques qui precedent, accompagnent et suivent si frequemment I'action de ces agents. II importe de le demontrer.
La pi-eparation des medicaments a toujours pour but de deve-lopper et de mettre h. nu leurs principes actifs. Elle est parfois trös-simple, comme cela se remarque h regard des medicaments mine-raux, qu'il suflit souvent de pulveriser ou de dissoudre pour les
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96 CIRCONSTANCES QUI FONT VARIER LECTION DES MED.
rendre aples h dövelopper leiirs effets. D'autres fois eile est assez compliquöe, ainsi que cela sera demontrö plus tard, surtout ä regard des remödes organiques. C'est principalement pour ces der-niers que le procedö de preparation peut avoir la plus grande influence ; leur composilion chimique 6tant toujours plus ou nioins compliquce, il sufflt quelquefois de varier I'agent dissolvant pour obtenir des remedes d'une nature entiferement differente. Done, un medicament tir6 du regne vdg^tal peut 6tre trfes-variable dans ses effets selon qu'il est trait6 par decoction, infusion, maceration, lixi-viation, etc.; et selon aussi qu'on emploiera, pour I'attaquer, I'eau. ralcool. Tether, le vin, levinaigre, les essences, les corps gras, etc.
h'association des medicaments entre eux a pour objet le plus or-dinairement d'augmenter, de diminuer ou de changer les vertus des agents les plus actifs du melange. Cela a lieu de plusieurs ma-nieres: ou bien les propridtes s'ajoutent les unes aux autres, ou bien quelques-unes se neutralisent reciproquement; ou encore elles agis-sent parallelement, en quelque sorte, et donnent lieu ä un effet compose; ou enfin, le melange s'accompagne de cbangements chimiques immediats ou qui se produisent seulement dans Teco-nomie animale, et qui changent la nature du remede.
La forme sous laquelle les medicaments sont administrds peut avoir la plus grande influence sur la promptitude, l'energie, et jus-qu'ä un certain point, sur la nature de leurs effets. Bien qu'elle puisse etre solide, molk, liquide ou gazeuse, cette forme est peu variee en medecine veterinaire, et la forme liquide, ä de tres-rares exceptions prfes, est celle qui assure le mieux le developpement complet et regulier des effets des medicaments; certains d'entre eux, I'acide arsenieux, I'emetiquc, par exemple, sont infiniment plus actifs ä l'etat liquide qu'ä l'etat solide; ce serait le contraire pour l'iode, les cantbarides et la plupart des remedes irritants.
c. Di'* dosen des medicaments.
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On ddsigne, sous le nom de dose d'un medicament, la quantite en poids ou en volume qu'il convient d'administrer ä un animal malade, soil en une seule masse, soit en plusieurs parties, dans un temps donne. Quand la dose est administree en une seule fois, on dit qu'elle est donnee entiere ow. donnee d'emblee; lorsqu'au contraire ello est divisee en plusieurs portions, administrees ä des intervalles de temps determines, on dit que la dose est fractionnee ou brisee. Dans le premier cas, on se preoccupe seulement de la
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CIRCONSTANCES RELATIVES AUX MEDICAMENTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;97
quantite du remäde et dans le second on tient compte du temps pendant lequel eile doit 6tre administr6e.
La posologie ou la determination de la dose des mödicaments est la partie la plus importante de l'histoire des agents pharmaceuti-ques. Elle constitue le fondement le plus certain de la matifere m6-dicale et de la tMrapeutique ; eile est ä ces deux sciences ce qu'est la th6orie des Equivalents ä la chimie. Les doses sont, en effet, les nombres proportionnels ä l'aide desquels on pent comparer entre eux les medicaments.
La determination experimentale de la dose des medicaments nJest pas seulement le seul moyen d'assurer le developpement regulier de leurs effets, c'est aussi celui de prevenir les accidents qui pour-raient resulter de l'emploi des remedes tres-actifs. L'action de ces agents therapeutiques ne varie pas seulement en quantite selon la dose administree, mais eile pent varier aussi en qualite : c'est ainsi que I'emetique pent 6lre vomitif, purgatifet contre-stimulant, selon la dose qui en a ete ingEree; que les sels alcalins sont diuretiques k petite dose et purgatifs ä dose eievee ; que les alcooliques stimu-lent quand on les donne en petite quantite, et slupeiient lors-qu'on les administre ä forte dose, etc.
Ce sont surtout les effets locaux des medicaments qui sont modifies par le changement de dose; c'est ainsi que les acides mineraux sont caustiques, astringents ou tempamp;ants sur les tissus oü on les applique, selon qu'ils sont concentres, etendus ou dilues. Les mßmes modifications s'observent ä l'egard de beaucoup d'autres medicaments employes comme topiques, tels que les irritants, les caustiques, les astringents, etc.
Les medicaments peuvent ötre administres ä grandes, moyennes, petites et tres-petites doses, et produire ainsi les effets les plus varies et recevoir les applications les plus utiles et les plus etendues. Les grandes doses, qu'on appelle encore contre-stimulantes, du nom de la doctrine professee par Rasori, el perturbatrices, jugula-trices, ä cause de leur emploi pour changer ou arr6terbrusquement le cours de certaines maladies, ne doivent 6tre employees qu'excep-tionnellement, dans les cas desesperes et oü il est permis de tout tenter pour sauver la vie du malade. Dans les circonstances ordi-naires on doit s'en abstenir avec soin, parce que des doses eievees de medicaments peuvent modifier profondement l'organisme et compromettre ä la fois le traitement des maladies et la vie des malades.
Les petites doses, qu'on nomme aussi doses alterantes, fraction-Tabocrin, 3e edition.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;7
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98 CIRCONSTANCES QU1 FONT VARIER L ACTION DES Utü.
wees, brisees, sont celles qu'on doit adopter pour les mödicaments trfes-actifs ou dont I'usage doit 6tre longtemps continue, comme cela a lieu dans le traitement des affections chroniques rebelles. A petite dose, les medicaments sont plus facilement absorb^s, ils ar-riventpeu ä peu, chaquejour, dans les fluides nutritifs, s'y m61ent exactement, en modifient la nature et peuvent devenir ainsi, sans derangement fonctionnel appreciable, les agents occultes des modifications les plus profondes du corps et les plus favorables au re-tablissement de la sant6. G'est surtout alors que les remedes modifient les forces intimes, radicales de l'organisme.
Les tres-petites doses, appelees homceopathiques, infinitesimales, qu'emploient les partisans du Systeme d'Habnemann, sont sans action appreciable sur les animaux ; il n'y a done pas ä en tenir compte dans la pratique ordinaire.
Enfin, les doses moyennes, qui reQoivent la qualification de doses rationnelles, sont celles qu'on emploie dans la majorite des cas et sur les sujets de force ordinaire. Elles servent de terme de com-paraisonpour les doses qu'on peut appeler exceptionnelles, et qui ne r^sultent pas, comme les doses moyennes, d'une demonstration experimentale rigoureuse ou d'une observation clinique journa-lifere.
Independamment des doses medicinales que nous venons d'etudier, il faut aussi tenir compte, dans Thistoire complete d'un medicament, de sa dose toxique. On designe ainsi la quantite d'un medicament qui, etant introduite d'emblee ou dans un temps donne, dans un organisme quelconque, surpasse sa force de resistance et determine la mort ou des accidents plus ou moins graves. Les medicaments deviennent alors des poisons. La force de resistance des animaux aux poisons depend-elle du poids de leur corps, du deve-loppement de leur Systeme nerveux, de l'etat de vacuite ou de plenitude du tube digestif? 11 serait difficile de le dire exactement, ces trois circonstances pouvant y contribuer dans une certaine mesure; cependant Cl. Bernard (1) attribue principalement le degre de resistance des animaux ä Faction des substances toxiques ä la proportion relative du sang qu'ils contiennent. Les matiöres actives etant absorbees et meiangees au sang avant d'agir, il est clair que plus la proportion de ce liquide sera grande par rapport aux orga-nes, plus les molecules toxiques seront etendues et noyees dans le vehicule. Voilä pourquoi les petits animaux, plus riches en sang,
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(l) Lccons sur les effets des substances toxiques et mädicamenteuses, p. 335.
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CIRCONSTANCES RELATIVES AUX MEDICAMENTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;99
comparativement, que ceux de grande taille, rösistent beaucoup mieux ä l'action des poisons; c'est par la m6me raison que les ani-maux qui ont pris leur repas et dont le sang s'est enrichi de tons les produits de la digestion, offrent une plus grande resistance ä Taction exageröe des medicaments que ceux qui sont ä jeun.
L'etat acluel de la science permet de poser ä cet egard un prin-cipe general qui a son importance. De möme qu'il faut une quan-tite donnöe de matiöre alimentaire pour entretenir en sant6 et en activity un poids determine de matiere vivante, 100 kilogrammes, par exemple, de rnöme aussi il faut une quantity determin^e de medicamentoudepoison,touteschoses 6galesd'ailleurs, pour medi-camenter ou empoisonner un m6me poids de corps vivant. C'est done sur le poids des animaux que doivent reposer les doses des medicaments et des poisons.
En general, plus un mMicatnent est 61oign6 par sa nature chi-mique de celle du corps animal, plus il rentre dans la categoric des poisons, et plus le praticien doit 6tre circonspect sur la dose qu'il administre, dans la crainte d'outrepasser le but et de nuire au malade. II est möme prudent, quand une longue experience n'a pas exactement fix6 la dose d'un medicament trös-actif, de ne pas de-buter par la dose medicinale ordinaire et de commencer par des quantites moindres, qu'on appelle doses d'essai, doses d'exploration. En procedant ainsi, on evite souvent des accidents fächeux qu'une susceptibilite exageree, une idiosyncrasie, une constitution toutes speciales peuvent faire naitre.
La repetition des doses, dans I'adminislration d'un medicament, est un point important ä considerer. Elle doit 6tre plus ou moins eioignee ou rapprocbee, selon la nature des remedes, les effets qu'on veut obtenir, les appareils influences, etc. Lorsque les medicaments sont excitants, volatils, que leur action se porte sur le Systeme nerveux, sur les proprietes vitales des tissus, en un mot, quand ils mettent en jeu les forces de l'organisme, il faut repeter frequem-ment les doses si Ton veut obtenir un effet continu, ä cause de l'action passagöre de ces agents. Quand, aucontraire, les medicaments doivent modifier mat6riellement les solides et les fluides du corps, il convient de ne pas trop rapprocher les doses pour ne pas porter une atteinte grave ä l'organisation.
Du reste, la question de temps doit entrer en ligne de compte dans l'administration des medicaments tout aussi bien que celle de quantite; car tel medicament qui, administrö ä teile dose et ä des intervalles de temps determines, ne produira que des effets salu-
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100 C1RCONSTANCES QUI FONT VARIER L*ACTION DES M^D.
taires, pourra, a doses plus rapprochöes, 6gales ou m6me plus fai-bles que les pr6c6dentes, determiner des effets toxiques.
D'autres inconvenienls plus ou moins graves peuvent r^sulter d'une repetilion trop rapprochöe des doses; tels sont, par exemple, Yaccumulation des effets et leur entre-croisement. Le premier inconvenient amene un effet exag6r6; il se montre toutes les fois qu'on administre une deuxieme dose avant l'dpuisement complet des effets de la premiere ; alors ce qui reste de celle-ci s'ajoute ä Faction de celle-lä et pent donner un total plus clev6 qu'il n'est n^cessaire au, traitement de la maladie. Ainsi, par exemple, si l'effet de la deuxiöme dose est 20 et qu'il reste la moitiö de la premiere, on obtiendra une action totale de 30 qui pourra outrepasser le but, et nuire soit au traitement do lamaladie, soil äl'organismedu malade. Letrop grand rapprochement des doses peutproduire encore ce que nous avons appel6 un entre-croisement d'effets de nature differente, et, par suite, entrainer la neutralisation de quelques-uns d'entre eux. II pent arriver, par exemple, que les effets primilifs do la deuxiöme dose se d6veloppent au moment möme oü les effets curatifs de la premiere dose doivent se montrer; de lä un melange pouvant amener des changements fücheux dans la nature et I'intensit6 de ces deux ordres d'effets.
sect; 3. — Clrconstances relatives am sajets.
Quand on doit administrer un medicament ä un animal malade, 11 y a plusieurs circonstances dont il faut se preoccuper, parce qu'elles peuvent exercer une grande influence sur les effets qu'on se propose d'obtenir. Ces circonstances, toutes relatives au sujet, sont assez nombreuses; elles comprennent Vespkce du sujet, son age, son sexe, sa constitution, son temperament, son idiosyncrasie, et enfln la maladie dont il est atteint. Examinons successivement, et dans leur ordre d'enumeration, ces diverses circonstances.
a. Influence de l'espece des sujefs,
L'etude des effets des medicaments sur les individus d'une seule espöee est dejä un probietne trös-complique, mais il Test infiniment plus quand il s'agit d'etudier ces elfets sur plusieurs especes zoolo-giques, comme cela a lieu dans la medecine des animaux domesti-ques. Le veterinaire, en effet, ne doit pas, comme le medecin, borner l'etude des medicaments ä une seule espSce, il doit l'etendre ä une dizaine d'animaux quadrupödes ti-es-differents par leur organisa-
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CIRCONSTANCES RELATIVES AUX SUJETS.
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tion et leur regime alimentaire. Ces diverses circonstances rendent done, comparativement, l'etude de la matiöre m^dicale vet^rinaire plus compliquee et plus difficile que celle de l'homme.
Consider6s relativement ä l'action que les medicaments peuvent exercer sureux, les sujets des diverses espfeces pr^sentent des differences relativement au poids du corps, ä la conformation du tube digestif, au regime alimentaire, ä la -proportion relative du sang, au developpement du Systeme nerveux, etc.
a. Sous le rapport du poids du corps, les animaux peuvent 6tre ranges dans l'ordre suivant, et leurs poids relatifs exprim^s par les chiffres du tableau ci-dessous :
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Boeuf............... 5
Clieval.............. 4
Mulet............... 3
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Ane................ 2
Pore................ 1
Chevre.............. 2/3
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Mouton.............. 1/2
Chien.............. l/.i
Chat................ 1/4
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II est Evident que cet ordre n'a rien d'absolu puisqu'on remarque souvent dans une seule espece les memes differences que dans les individus d'especes diverses, le climat, la race, le regime, la destination, etc., 6tablissant ä cet egard la plus grande diversity parmi les animaux domestiques.
b. La conformation et le degr^ d'importance du tube digestif varient beaucoup selon que les animaux sont herbivores ou carnivores. Chez les premiers, le tube digestif a une dtendue si considerable, que la muqueuse qui le tapisse est plus de deux fois aussi grande que la peau. Dans les herbivores monogaslriques {solipedes), I'esto-mac est tres-exigu et le tube intestinal tres-developpe; chez les animaux polygastriques {ruminants), la partie stomacale et la partie inteslinale sont h pen prfes d'6gale etendue. Dans les carnivores (chien et chat), le tube digestif est pen developpe et la muqueuse qui le tapisse a moins de surface que la peau. Enfin, chez les omni-vores (/jo^c), l'appareil de la digestion prdsente une etendue moyenne, et la partie intestinale predomine sensiblement sur la portion gas-trique.
A ces differences organiques ddjä si sensibles on pourrait join-dre des differences fonctionnelles et möme chimiques. C'est ainsi, par exemple, que les carnivores et les omnivores jouissent de la fa-culte de vomir et que les herbivores en sont depourvus. On pent noter aussi que le sue gastrique des herbivores est plus actif que celui des carnivores, car il pent dissoudre les aliments veg^taux el animaux, tandis que celui des carnivores ne peut pas toujours alta-quer les substances v^getales. Ce qui se remarque pour le sue gas-
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102 CIRCONSTANCES QUI FONT VARIER L ACTION DES M^D.
trique existe sans doute aussi pour les autres liquides gastro-intes-tinaux, mais malheureusemenl la science est encore ä faire sur ce point.
c.nbsp; Le regime alimentaire des animaux introduit de grandes differences dans leur susceptibility ä regard des medicaments; c'est ainsi que les herbivores sont en g6n6ral beaucoup moins sensibles ä l'action des medicaments v6g6taux qu'ä celle des remödes tires du r^gne mineral, difference qui n'existe pas h l'egard des carnivores. Du reste, on observe des differences tellement tranchees, sous ce rapport, entre les animaux des diverses espöces, que ce qui est aliment on inoffensif pour Tun peut devenir medicament et mfeme poison pour I'autre. Ainsi, par exemple, les euphorbes et l'if sont ven6neux pour les solipedes et trös-peu pour les ruminants; les narcotiques agissent puissamment sur les carnivores et faiblement sur les herbivores et les omnivores; il en est de möme pour les composes d'arsenic et d'antimoine.
d.nbsp; Lorsqu'on compare les divers animaux relativement ä la proportion et ä la qualite de leur fluide nutritif, on trouve entre eux des differences notables et qui peuvent avoir de rinfluence sur les effets des medicaments. Si Ton etablit le rapport du poids du corps et de celui du sang contenu dans les vaisseaux, on arrive, pour les diverses especes domesliques, aux chiifres approximatifs suivants:
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SOLIPEDES.
Clieval...........)
Mulet............ 1/18
Ane.............)
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RDMIN'ANTS.
Cocuf.............j
Chevre...........' 1/.8
Mouton...........)
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OMNIVORES ET CAHNIVORES.
Pore............ 1/26laquo;
Chien............ ]/i8e
Chat............. 1/34deg;
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Ces rapports, du reste, ne peuvent jamaisötre qu'approximatifs, car, independamment du mode d'experimentalion et des diverses circonstances qui peuvent intervenir, le contenant et le contenu, le solide et le liquide, ne sont pas tellement distincts dans I'organisme, qu'il ne puisse y avoir des variations imprevues donnees par I'he-morrhagie qui determine la mort (1).
On peut exprimer ces rapports autrement, et, au lieu de les rap-porterau poids total du corps, les etablir relativement au kilogramme de poids vivant. C'est ce qu'a fait M. Colin, auquel nous emprun-tons les donnees principales du tableau suivant:
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(1) Voy. Burdach, Physiologie, t. VI, p. 119 et suiv.; Delafond, TMrapeutigue generate, t. I,p. 161 et suiv.; et surtout Colin, Physiutogie compare, 2' ^dit , t, II, p. 515 k 524.
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raquo; I-quot;
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CIRCONSTANCES RELATIVES AUX SUJETS
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Cheval............. 54P35
Boeuf.............. 33 ,42
Mouton............. 41 ,70
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Pore............... SIS'.OO
Chien.............. 57 ,01
Chat............... 30 ,07
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Quant aux quality du sang dans les divers animaux domestiques, il en est d'appr6ciables par les r^actifs et d'äutres qui s'y soustraient entiörement. Ces derniöres comprennent surtout I'odeur, la plasticity, et ces quality intimes, organiques, vitales, qu'on ne pent saisir que par les effets produits sur les tissus dans l'exercice des fonctions. Les qualit6s du sang qui peuvent 6tre d6voil6cs par I'a-nalyse sont relatives aux proportions des^l^ments sanguins. Ainsi, ce fluide nutritif est plus aqueux dans les herbivores que chez les carnivores; les globules sont plus abondants chez ces derniers que dans les premiers; e'est le contraire pour la librine, qui prdsente chez le pore notamment une predominance remarquable; enfin, les mat^riaux inorganiques ou salins, qui ont vraisemblablement une grande influence sur les effets gön^raux des m6dicaments, piesen-tent sans doute aussi de grandes differences; mais, comme elles n'ont pas ete not^es avec assez de sein pour permettre d'en tirer quel-ques inductions certaines h cet egard, nous nous bornerons a en 1'aire entrevoir I'importance.
Au surplus, ce qui dfimontre de la fagon la plus nette que le sang n'est pas identique dans les divers animaux, ce sont les experiences de transfusion, qui font voir que le sang d'une espece donnee est un veritable poison pour un animal d'une espfece diff^rente.
e. Enfin, le d6veloppement et Tactivitö du Systeme nerveux dans les diff6rents animaux domesliques presentent des differences enormes qui doivent n6cessairement se traduire par des variations cor-respondantes dans Taction des medicaments, non-seulement sur ce systöme, mais encore sur la plupart de ceux qui sont sous sa depen-dance plus oumoins immediate. Les animaux domestiques peuvent se classer, sousle rapport de l'activite et de la puissance nerveuse, dans l'ordre suivant: carnivores, chat et chien; solipedes, äne, cheval et mulct; ruminants, chevre, beeuf, mouton; omnivores, porc; rongeurs, lapin.
Grace aux recherches nombreuses et interessantes de M. Colin (1), il nous est facile d'etablir le rapport en poids de Taxe cerebro-spi-nal au poids g6neral du corps chez les divers animaux domestiques.
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(1) Colin, Physiologie comparte des animaux, 2quot; edit., t. I, p. 2C2 i 269.
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Tableaux.
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104 CIRCONSTANCES QUI FONT VARIER INACTION DES M^D.
TABLEAU DES KAPPORTS DU POIDS DE l'aXE CfinfiHRO-SPINAL AVEC LE POIDS G^NJiRAL
DU CORPS.
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Chat................. 1,700
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Cheval..............nbsp; nbsp; nbsp;1,415
Mulet...............nbsp; nbsp; nbsp;1,244
Bceuf................nbsp; nbsp; 1,483
Mouton..............nbsp; nbsp; 1,156
Chfevre..............nbsp; nbsp; nbsp;1,218
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Chien...............nbsp; nbsp; 1,160
Pore................nbsp; nbsp; 1,278
Lapin...............nbsp; nbsp; 1,222
Ane.................nbsp; nbsp; 1,256
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TABLEAU DES RAPPORTS DU POIDS DE L'eKCEPHALE AU POIDS Glbs'ERAL DU CORPS.
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Chat ... Chien .. Lapin.. Mouton.
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1nbsp; nbsp;: 100
1nbsp; nbsp;: 235
1nbsp; nbsp;: 295
1nbsp; nbsp;: 317
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Ane..., Pore... Cheval . ßoeuf..
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1 : 332 1 : 369 1 : 593 1 : 682
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TABLEAU DES RAPPORTS DK l'eNCIiPHALE A CHAQUE KILOGRAMME DE POIDS V1VANT,
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Chat..............nbsp; nbsp; 116',37
Chien.............nbsp; nbsp; nbsp; 4 ,80
Lapin..............nbsp; nbsp; nbsp; 3 ,31
Mouton..............nbsp; nbsp; nbsp; 3 ,00
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Ane ...
Pore .., Cheval. Boeuf..
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2sF 1 ,90 1 ,68 1 ,47
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II est extr6inement difficile d'etablir des rapports rigoureux en-tre les diverses espöees domestiques, relativement aux doses des medicaments qu'il convient de leur administrer, parce que ces rapports varient en quelque sorte selon les divers remödes. Cependant il est utile pour la pratique d'etablir ces rapports comme des moyennes propres ä 6viter des ecarts de doses trop considerables, et, par consequent, dangereux. C'est pourquoi 11 nous aparu utile de reproduire ici le tableau des doses relatives aux espfeces, 6tabli par M. Hertwig dans son excellent traits de Pharmacologie pratique (1), en le developpant un peu plus que nel'a fait eel auteur.
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Boeufs..................... 1
Chevanx..................nbsp; nbsp; 4/5es
Mulets...................nbsp; nbsp; 2/3
Anes......................nbsp; nbsp; 1/2
Pores, moutons, chevres....nbsp; nbsp; 1/3
Chiens et singes...........nbsp; nbsp; 1/12quot;
Chats et lapins............nbsp; nbsp; 1/24
Volailles...................nbsp; nbsp; 1/30
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partie
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32
26
21
16
11
2,50 1,25 1
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On pourrait dresser un tableau plus simple et peut-sect;tre plus commode pour la pratique, en distinguant les animaux en grands, moyens et petits, comme il est indiqu6 ci-dessous :
(1) H. Uertwig, Pharmacol, prat, ü l'usage des vitirinaxres, p. 75, sect; 96.
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CIRCONSTANCES RELATIVES AUX SUJETS.
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105
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b. Influence de l'äge des sujets.
LJäge des animaux n'influe pas seulement sur le volume du corps et sur l'aclivitö des diverses fonctions. mais encore sur la proportion relative des liquides et des solides, sur las qualitös vitales et organiques destissus,sur laprödominance del'appareilnerveux, etc. II sera facile d'en juger par l'^tude que nous allons faire des diverses periodes de la vie consideröes relativement aux efi'ets des medicaments.
a. Dans le premier age, qui commence ä la naissance et unit ä trois ans environ pour le cheval, ä deux ans pour le boeuf, ä un an pour le mouton et le porc, et ä six mois pour le chien et le chat, le volume du corps, d'abord peu considerable, s'aecroit rapidement et arrive ä son maximum de developpement vers la fln de cette Periode. Dans les premiers temps de la vie, le corps n'est pas entiöre-ment form6: les liquides prddominent consid^rablement sur les solides, qui n'oflrent eux-memes que des fibres molles et peu r6sis-tantes; le systöme nerveux, relativement tres-d6velopp6, communique beaucoup d'activit6 et de sensibilite aux organes; certains appareils ne sont pas d'abord completement developpds, comme ceux de la digestion, de la generation, etc. Ce qui caracterise sur-tout cette epoque de l'existence, au point de vue fonctionnel at organique, e'est Tactivitö extreme de ce qu'on a appel6 la force de formation, la force plastique, etc., et dont le caractere essential est de faire tourner toutes les rassources de Torganisation vers un seul but, qui est Vaccroissement du corps.
Les medicaments qu'on administre pendant cette p6riode de la vie agissent rapidement et avec Energie. La delicatesse des solides et la predominance des liquides permettent une absorption rapide de ces agents, et expliquent les modifications materielles et vitales qu'ils peuventsi facilement subir. L'exces de sensibilite des organes et l'activite de la force plastique rendant compte des grands effets des excitants, des narcotiques, des toniquas, etc., ä cet age. Les alterants doiventetredonnes avec prudence auxjeunesanimaux pour ne pas arrSter le mouvemant actif d'assimilation et pour ne pas alterer radicalement las solides et les liquides si deiicats du corps.
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106 CIRCONSTANCES QU1 FONT VARIER l'aCTION DES M^D.
b.nbsp; Pendant l'äge adulte, alors que le corps est enli6rementform6 et qu'il a acquis tout le volume qu'il doit avoir, les trois rouages essentials de la vie, les organes, le sang et le Systeme nerveux, sont dans une juste proportion et se pondferent mutuellement. A cet äge les tissus jouissent de toules leurs propri^tös organiques et vitales, et l'ensemble de l'organisme possfede les forces qui le mettent ä m6me de lutter avec avantage contre toutes les causes qui tendent ä en troubler l'harmonie. Aussi estrce ä cette öpoque de la vie que l'^conomie triomphe le plus facilement des maladies et tire des medicaments les meilleurs effets. C'est done pendant cette p^riode qu'il convient d'6tudier les eflels des remödes sur les animaux sains et sur les malades.
c.nbsp; Enfin, ä mesure que les animaux avancent en äge et que la vieillesse arrive, des changements nombreux et importants survien-nent dans Torganisme: les fluides diminuent de quantite et perdent leurs qualites plastiques; les materiaux inorganiques qu'ils renfer-ment tendent h predominer en eux, ainsi que dans les parties solides du corps; les fibres des tissus perdent de leur souplesse et de leur sensibility et sont peu aptes ä percevoir l'action des agents stimulants; les fonetions organiques, moins actives, fournissent des produits mal 61abor6s et qui ne peuvent reparer qu'incompletement les pertes incessantes du corps; enfin, le Systeme nerveux, perdant de son activity et de sa preponderance, tient sous une döpendance moins immediate et moins 6troite les divers actes de l'^conomie. Aussi, pendant la vieillesse, les remedes n'agissent-ils qu'avec len-teur et incompletement, et, pour obtenir des effels moyens, doit-on recourir aux plus 6nergiques et employer le maximum des doses fixees pour chaque espece. Ce sent surtout les medicaments destines ä agir sur l'appareil nerveux et les proprietes vitales des tissus, qui 6chouent souvent; quant ä ceux qui doivent modilier mat6-riellement l'economie, ils produisent plus sürement leurs effets, mais toujours avec lenteur et sous l'influence seulement de doses elev6es et soutenues.
La dose qu'il convient de donner aux differents äges ne saurait 6tre fix6e d'une maniöre certaine, parce qu'une foule de causes peuvent la faire varier; cependant il est bon d'etablir, pour cbaque grande dpoque de la vie, des doses moyennes capables de mettre le praticien ä l'abri de trop graves erreurs. C'est ä ce point de vue qu'il faut envisager les cbiffres qui vont suivre.
Bourgelat pose en prineipe g6n6ral, que la dose des remMes des-tinöe au cheval de trois ans sera les deux tiers de celle du cheval
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CiRCONSTANCES RELATIVES AUX SUJETS.
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107
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adulte; la moitie pour le poulain de deux ans, et un tiers seulement pour celui d'une ann6e.
M. Hertwig donne le tableau suivant des doses qui convien. nent aux diverses espöces et aux difförents äges. Nous le reprodui-sons en le r6duisant ä ses parties essentielles (1).
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Boeufs de 2 i 4 ans.......... 1
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—nbsp; nbsp; de C mois ä 1 an......nbsp; nbsp; 1/i
—nbsp; nbsp; de -3 iC mois.........nbsp; nbsp; 1/8C
—nbsp; nbsp; de I i 3 mois.........nbsp; nbsp; l/10e
Solipedes de 3 ä G ans....... 1
—nbsp; nbsp; de 18 mois ä 3 ans___nbsp; nbsp; 1/2
—nbsp; nbsp; de 9 ii 18 mois.........nbsp; nbsp; 1/i
—nbsp; nbsp; de 5 ä 9 mois.........nbsp; nbsp; 1/8deg;
—nbsp; nbsp; de 1 ii 5 mois.........nbsp; nbsp; I/IG0
Moutons de 18 mois ä 3 ans.. 1
—nbsp; nbsp; de 9 ä 18 mois........nbsp; nbsp; 1/2
—nbsp; nbsp; de 5 i 9 mois.........nbsp; nbsp; 1/4
—nbsp; nbsp; de 3 ä 5 mois.........nbsp; nbsp; l/S0
—nbsp; nbsp; de 1 i 3 mois.........nbsp; nbsp; I/IG0
Cliiens de 6 mois h 1 an..... 1
—nbsp; nbsp; de 3 ä C mois.........nbsp; nbsp; 1/2
—nbsp; nbsp; de 1 1/2 ä 3 mois.......nbsp; nbsp; 1/4
—nbsp; nbsp; de 20 ä 45 jours.......nbsp; nbsp; l/Sraquo;
—nbsp; nbsp; de 10 ä. 20 jours.......nbsp; nbsp; I/IGC
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c. Influence du sexe des sujets.
Les differences sexuelles sont beaucoup moins prononcöes et bien moins importantes dans les diverses especes d'animaux domes-tiques qua dans celle de rhomme ; de plus, ces differences tendent ä f'effacer encore sous l'influence de la mutilation qu'on fait subir aux individus males dans la plupart des especes, et qui rapproche leur constitution de celle des femelles. Dans les solipedes et les carnivores, les differences entre les individus de sexe different sont tramp;s-peu marquees, m6me quand les males sont entiers; ainsi le cheval, le chien et le chat ne different pas notablement de la ju-ment, de la chienne et de la chatte sous le rapport de la force et de la constitution ; chez les ruminants et le pore, au contraire, ces diff6rences sont notables, comme on le voit en comparant le tau-reau, le bouc, le holier et le verrat, ä la vache, ä la chevre, ä la hrebis et ä la truie.
(1) Hertwig, loe. eil., p. 78, sect; 97.
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108 CIRCONSTANCES QU1 FONT VARIER l'äCTION DES M^D.
En general on pent dire que chez les males il y a predominance des solides et des appareils destines aux fonctions de relation, et notamment des os et des muscles; ils ont une sensibility modöröe et une grande force de resistance aux influences extörieures. Chez les femelles, au contraire, les fluides sont plus abondants et plus aqueux, les solides plus mous et plus delicats, la sensibility estplus grande, le Systeme nerveux plus actif, et les tissus blancs sont pro-' dominants, ainsi que la force de formation. Aussileur organisation r6agit-elle plus promptement, mais plus faiblement que celle des males centre l'influence des stimulants externes.
Si les differences entre individus de sexes divers disparaissent en grande partie quand on compare entre eux les mäles chätr6s et les femelles qui n'ont pas encore porte ou qui ne sont pas pleines, en revanche elles deviennent tres-evidentes quand on met en parallöle le male entier avec la femelle en chaleur, en etat de gestation on de lactation. Dans ces 6tats sp^ciaux, lies ä son sexe, la femelle präsente un appareil nouveau qui, desormais en activite, doit avoir de rinfluence sur les effets des medicaments comme sui' les actes ordinaires de la vie. Un ordre special de mMicaments, les uterins, peuvent alors agir sur la matrice ; un grand nombre de substances se font jour par la s6cr6tion lactee et peuvent modifier la quantite et les qualites du produit; enfin, le pralicien ne doit pas oublier non plus que la plupart des 6vacuanls diminuent la production du kit en vertu de la loi de balancement fonclionnel qui relie tous les organes et les appareils secrcteurs.
Lorsque les differences sexuelles sont notables, les doses des medicaments pour les femelles doivent 6tre moindres d'wn tiers que celles destinies aux males entiers.
d. Influence de la constitution, du temperament et de l'idiosyncrasie des su/'ets.
Ces trois etats intimes et spöciaux de l'^conomie animate öta-blissent entre les individus d'une meme espfece des differences sou-vent assez notables pour influer manifestement sur leur etat de sante et de maladie, ainsi que sur les effets des medicaments. On doit done en tenir soigneusement compte dans I'emploi experimental ou therapeutique de ces agents.
La constitution est cette espece d'etat d'equilibre plus ou moins parfait entre la partie dynamique et la partie materielle du corps, en vertu duquel reconomie resiste avec une energie variable centre Tinfluence des agents exterieurs. Dans une bonne constitution, les
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CIRCONSTANCES RELATIVES AUX SUJETS.
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solides, les liquides et le systöme nerveux sont dans un dtat reci-proque de ponderation qui assure I'exercice normal des'fonctions, la marche naturelle des maladies et, jusqu'ä un certain point, le döveloppement regulier des effets des m6dicaments. Lorsque la constitution est mauvaise, faible on forte, il en rösulte, sous ces diff6rents rapports, des effets divers.
Les temperaments, qui proviennent de la predominance materielle et fonctionnelle d'un appareil ou d'un Systeme d'organes de l'öco-nomie animale, impriment, quand ils sont tres-prononc^s, une marche sp6ciale aux actes de la vie, aux maladies, ainsi qu'au de-veloppement des effets des medicaments. 11 faut done y avoir egard dans l'emploi de ces agents thörapeutiques et agir diffcremment selon que le temperament du sujet est sanguin, nerveux ou lympha-tique. Dans le premier cas, les doses doivent etre moyennes, parce que le pouvoir de reaction de l'economie animale est prompt et energique; dans le deuxiöme cas, elles serontpeMes, en raison du grand developpement de la sensibilite generale et de la susceptibi-lite organique ; enfin, quand le temperament est lymphatique, les doses doivent 6tre grandes, attendu que la sensibilite est obtuse, que les tissus sont mous, les fluides abondants et aqueux, la force de reaction peu prononcee et lente ä se developper, etc.
Par le mot idiosyncrasie, on dösigne cette espöee de qualite in-time, seeröte, occulte, le plus souvent inexplicable, en vertu de la-quelle certains sujets sont predisposes h. certaines affections ou res-sentent d'une maniere speciale l'action des medicaments. On altribue cette disposition particulifere de l'organisme, tantot aux solides, tantöt aux fluides, parfois aux forces du corps, d'autres fois ä la preponderance trop energique d'un organe important, etc. Enfin, d'aprfes M. Mialhe, il faudrait attribuer rinfluence de l'idio-syncrasie sur les effets des medicaments ä la predominance chimique dans le tube digestif, soit des acides, soil des alcalis, soit enfin des chlorures alcalins, predominance qui favoriserait trop l'action de certains remödes et entraverait d'une maniere insolite celle de quelques autres, en sorte qu'on n'obtiendrait que des effets exa-geres ou nuls. C'est lä sans doute une idee ingenieuse, qui pent par la suite prendre de I'importance, mais qui, dans I'etat actuelde la science, ne pent 6tre accueillie que comme une simple hypo-thfese que rien ne justifle pour le moment, au moins ä regard des animaux domestiques (1).
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(1) Mialhe, loc. cit., p. 171.
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110 CIRCONSTANCES QUI FONT TARIER l'aGTION DES MAD.
Dzvnstous les cas, lorsqu'on emploiepour la premiöre fois surun sujet un medicament 6nergique, il importe de tenir compte des trois circonstances que nous venons de mentionner, et surtout de Tidiosyncrasie; mais comme il est impossible de l'appröcier de prime abord, ilest indispensable, avant d'arriver äl'usage des doses moyennes, d'employer des doses d'essai ou d'exploration afln d'6viter des effets exag6r6s ou toxiques.
e. Influence de la maludie des svjets.
Lorsque I'economie est atteinte d'une affection ayant unecertaine gravity, eile ne ressent plus les effets des medicaments, au moins dans les points malades, comme dans I'amp;at physiologique. Ces effets sont ou plus önergiques, ou plus faibles, ou d6natures. Les consid6rations suivantes rendront compte de ces changements.
Les maladies modi6ent a la fois ou separßment les solides, les liquides et le systöme nerveux de l'organisme. Les solides sont plus mous ou plus denses, plus colores ou plus pales, plus sensibles ou moins irritables, etc. Les liquides, plus mobiles dans leur constitution, et partant plus susceptibles d'^prouver des changements dans leur 6tat physiologique, peuvent 6tre modifies par les maladies dans leur etat physique on chimique, ainsi que dans leurs pro-prietes organiques ou vitales. Enfin, le systöme nerveux peut augmenter ou diminuer d'activit^, et la force qui lui est sp^ciale eprouve des modiflcations profondes dans son degrö d'önergie et dans sa nature intime.
II est facile de comprendre, d'aprfes ce qui precede, que les agents pharmaceutiques mis ainsi en rapport avec l'organisme modifi6 par la maladie, doivent agir, qualitalivement et quantitativement, d'une autre maniere que dans l'ötat de sant6. II est egalement rationnel d'admettre, que c'est seulement dans l'ötat pathologique du corps qu'on peut utiliser les propriöt^s sp6cißques, morbiflques de certains m6dicaments, puisque c'est alors qu'elles rencontrent le germe morbide qu'elles doivent neutraliser, tandis que dans 1'etat normal ces proprietes occultes tournent leur activitö destructive centre I'economie elle-m6me.
La facult6 qu'acquiert I'economie, sous l'influence de la maladie, de supporter les medicaments dont les effets sont opposes aux symptömes de l'affection, ä des doses superieures ä celles de l'ötat de sant6, et que les Italiens appellent tolerance, n'est pas une supposition gratuite; eile repose sur les dorniges les plus rigoureuses
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de l'observation. Ainsi on peut adminislrer, dans les affections pu-rement sthamp;iiques et asth^niques, de grandes quantit6s de m6dica-ments döbilitanls et excitants; dans les maladies tres-douloureuses, rorganisme peut supporter impun6ment d'6normes doses de medicaments narcotiques; dans les paralysies, lanoixvomiquepeut Mre portöe ä des doses qui seraient sürement mortelles dans I'^tat normal; il en est de m6me pour d'autres genres d'affections et pour d'autres classes de medicaments. D'oü il faut conclure que la dose therapeutique des medicaments est souvent bien differente de la dose pharmacologique.
Dansbeaucoup d'affections chroniques et speciQques, les mede-cins ont constate une tolerance d'un autre genre; c'estune espece de besoin, A'appetit, si Ton peut dire, qu'eprouvele corps pour les medicaments indiques par la nature du mal, et qui cesse aussitöt que le germe morbide a ete detruit. C'est ainsi que dans la syphilis, les maladies cutanees anciennes, les fievres intermittentes, etc., le mercure, I'iode, les preparations sulfureuses, le sulfate de quinine, etc., sent toieres avec une facilite extreme tant que I'indica-tion de leur usage existe ; mais aussitöt que la maladie a ete en quelque sorle neutralisee par son specifique, ces remedes ä vertus energiques dirigeant contre I'organisme leur action malfaisante, celui-ci se revolte et desormais ils ne peuvent y penetrer sans pro-duire les plus grands troubles. C'est lä un fait d'observalion que sans deute beaucoup de praticiens veterinaires ont pu remarquer sur les animaux pour d'autres afl'ections et d'autres medicaments que ceux que nous venons d'indiquer.
Le #9632;veterinaire comme le medecin, lorsqu'il fait usage d'un medicament dans le cas de maladie, ne doit pas prendre seulement en consideration la nature et le siege de celle-ci, mais encore la periode oü eile est parvenue; car il n'est pas indifferent d'employer tel ou tel remöde ä une epoque donnee d'une maladie ou un seul remede ä toutes les phases. II est pour cela un moment favorable, souvent difficile ä saisir et träs-fugitif, qu'on appelle occasion ou opportunile therapeutique, et qu'on peut deiinir ainsi: Le moment le plus favorable pour remplir les indications fournies par une maladie ou pour mettre en usage un medicament indique.
Sans entrer ici dans de longs details sur I'opportunite therapeutique, dont l'histoire appartienl surtout ä la therapeutique gene-rale, nous allons indiquer quelques regies essentielles ä observer sur ce point important de l'art de guedr.
L'opportunite therapeutique peut se baser sur les causes de la
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112 CIRCONSTANCES QUI FONT VAR1ER L ACTION DES MED.
maladie, sur sa nature, sur quelques-uns de ses symptömes les plus saillants, sur sa marche plus ou moins rapide, sur ses terminai-sons, etc. La difficult^ la plus grande est de saisir le moment et de l'utiliser. Quelquefois rapide et fugitive, tout est perdu si Top-portunit6 n'est pas saisie ä temps, comme dans les empoisonne-ments, la fievre charbonneuse, I'ent^rorrhagie, les plaies virulentes, ou venimeuses, etc. D'autres fois, moins urgente, eile laisse plus de loisir au praticien, comme dans la plupart des phlegmasies, des maladies chroniques, etc. Dans beaucoup de maladies Eruptives, ropportunitö se montre au moment oü I'economie lutle avec energie contre le virus et tend h. le pousser au debors; c'est alors que I'art vient au secours de la nature impuissante.
Lorsque la peau a 6t6 refroidie par un air froid ou par la pluie, et que cet etat de malaise et de fiamp;vre, qu'on appelle courbature, precede le developpement d'une maladie locale, le moment le plus favorable pour arreter les dösordres morbides est celui qui precede imm6diatement le developpement du mouvement febrile; alors un breuvage chaud et stimulant pent tout sauver, plus tard il perdrait tout. Dans les affections pulrides avec oppression des forces, un excitant diffusible peut reveiller l'energie vitale ; mais il ne faut ni trop se häter ni trop attendre, de crainte de manquer le moment opportun. Les rövulsifs conviennent parfaitement au d6but des phlegmasies ou ä leur declin, mais ils sont contre-indiqu^s pendant la pöriode d'etat. Les dörivatifs produisent surtout de tres-bons ef-fets vers la fin des maladies internes pour faciliter la r6sorption des produits inflammatoires 6panch6s, etc.
sect; 3. — Circonstances exterieurea.
Ces circonstances, peu nombreuses et imparfaitement 6tudi6es, comprennent certaines particularit^s de l'emploi des medicaments et l'influence de divers agents hygieniques capables de modifier 1'6-conomie animale. Les plus importantes de ces circonstances sont Yhabitude, les climats, les saisons, le regime, etc. Nous allons les examiner rapidement et dans cet ordre.
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a. Influence de Vhabitude.
L'exp6rience a d6montr6 que, pour beaucoup de medicaments, un usage prolong^ et continu amöne peu ä peu un affaiblissement gradu6 dans leurs effets, alors m6me qu'on a le soin d'en augmenter
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CIKCCKSSTAA-CES EXTamp;UEÜRES.
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progressivement la dose. On dit alors que Teconomie s'y est habi-tuee, qu'il y a habitude. Cette diminution dans l'energie des efl'eLs des remedes ne lient pas ä la diminution de la force active de ces agents therapeuliques, qui reste necessairement constanle, mais bien ä la force reagissante de l'cconomie qui s'afl'aiblit h. niesure que le coritact agressif des medicaments se prolonge et se repete. La stimulation trop forte on trop prolongoe usant pen ä peu la sensibilite des organes, I'economie pent s'habituer gradueüement ä Faction des agents les plus actifs, et meme aux poisons les plus redoutables.
11 imports cependant de faire remarquer que I'organisme ne s'ha-bitue pas ä tons les effcls des medicaments, et qu'il en existe un grand nombre pour lesquels il se montre constamment refractaire, comme par exemple ceux qui dependent des proprietes physiques ou chimiques des remedes, et que nous avons appeles effels mate* rieh. Ainsi, par exemple, les irritants, les astringents, les toniques, les alterants, etc., qui dcterminent des changements notables dans la maticre meme du corps, produisent toujours et necessairement leurs effels rnalgrc I'habitude. Mais il n'en est pas de meme pour ceux dont Faclion est purement dynamique, comme les temperants, les excitants, les narcoliques, les antispasmodiques, les tetani-ques, etc. Ceux-ci agissant sur les proprietes vitales des tissus, notamment sur la sensibilile, et determinant des effels fonction-nels, on comprend plus aisement qu'un usage prolongc doit afiai-blir peu a peu la force de reaction qui est le point de depart du ddveloppement de leurs effels. L'babitude ne saurait diminuer non plus l'absorplion materielle des medicaments et le transport de leurs molecules dans le sang; mais eile peut affaiblir la transmission de leurs efl'ets par l'intermediaire du Systeme ner-veux, etc.
Dans l'inflnence de I'habitude sur l'actiou des medicaments, il ne faut pas considerer seulement la diminution de la sensibilite et de la force reagissante du Systeme nerveux, il faut tenir compte aussi de la tendance qu'a I'organisme a se debarrasser par les diverses voies d'excretion ou d'exhalalion, des molecules medicamenteuses qu'amene I'absorption dans les fluides nutrilifs. 11 arrive done bientöt un moment oü il sort de Tcconomie autant de maticre active qu'il en entre par les surfaces absorbantes; d'oü il resulte que la quantitö absorböe et en circulation dans le sang reste bientöt stationnaire et ne tarde pas ä decroitre aussitöt qu'on diminue les doses ou qu'on cesse l'administratlon du medicament.
Tabouiun, 3c üdition. — I.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 8
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114 C1RG0NSTANCES Qül TONT VA1UEU l'aCTION DES MED.
D'aprfes 1c docteur Giacomini (I), il faudrait disLinguer dcux genres d'effetsrosultant de l'habitude, selonque les doses du mödi-cament longlemps employ^ sont tres-rapprochöes ou lres-6loign6es les unes des aulres. Dans le premier cas, dit-il, les effets du medicament sont contlnus, et rcconomic Unit par rester insensible ä cette action uniforme et incessante ; dans le dcuxiemo cas, au eontraire, les effets elant successes, reconomie, dejä excilee par les doses an-törieures, se montre d'autitnt plus sensible ä celles qui suivent. Cette theorie ne nous semble pas trös-rigoureuse.
II resultc de ces considerations ce pröcepte important de phar-macologie : quo quand un medicament doit ctre employe pendant un certain laps de temps et que son action est cssentiellement dy-namique, il faut en suspendre de temps en temps I'adininistration, le remplacer par ses succedanes, en varier le mode de preparation, la forme, l'administration, et cnfin en augmenter graducllement la dose pour maintenir ses effcts au degre d'dnergie necessaire an but qu'on se propose d'atteindre.
b. Influence du climat.
Le climat inline sur les effets des medicaments de deux manieres differentes : en modiliant Tactivitc de ccs agents ct en donnant aux animaux un temperament et une constitution determinös. Les differences dans faction des remedesintroduiles par cette circonstance extcricure sont surtout tres-marquees quand on compare des cli-mats extremes, ceux qui sont ehauds avee ceux qui sont froids, par excmple.
Dans les climats ehauds, les medicaments provenant des vogö-laux presentent une grande activity parce que les principes qni les constituent sont tres-abondants et trös-actifs. D'nn autre cöte, les animaux out en general une constitution seche, dans laquelle les solides et le Systeme nerveux predominent sur les liquides riches en principes organisables. Le Systeme nerveux, la peau et l'appareil digestif, sont les organes qui dominent fonctionnellement. Aussi les narcotiqucs, les .sudorificjues et les purgatifs reussisscnt-ils beau-coup mieux dans le Midi que dans le Nord, mais ils y sont rarement indiqucs. Les maladies y sont pen tenaccs, marcbent rapidement et n'ont pas autant de tendance h passer ä l'etat chronique et ;\ determiner des alterations organiques. L'action des remedes est plus
(I) Giacomini, he. cit., p. 89. lre col.
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CIRCO.NSTA.XCES EXTlilUEURES.
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prompte, et, lorsqu'ils sont blen indiques, plus gönöralement favorable k la gndrison des maladies. Enfin il est convenable, dans ces climats, d'user avec beaucoup de prudence des medicaments excitants et de ne les employer qu'ä faible dose.
Dans les climats froids, surtout quand ils sont en outre humides, les animaux ont les tissus mous, abreuvös dc fluides aqueux, les systemes cellulaire et lymphatique prcdominent, le Systeme ner-veux est peu aclif, les functions de relation ont moins d'activitc que celles de nutrition, etc.; il taut dans ces contr6es employer des re-medes energiques et k liautes doses, d'autant plus que ceux qu'on emprunte aux plantes ont pcu d'energie; que I'^conomie reagit avec mollesse; que les maladies sont tenaces et tendent k la chro-nicite; que les circonslances atmospheriques vont a. l'encontre des cll'ets dc beaucoup do medicaments, comme de ceux des sudori-flques, des purgatil's, des stimulants, etc.
laquo; Le veterinaire, dit Bourgelat (1), refl^chira sur les rösultats ordinaires de la difference des climats, et s'il oidonne pour des animaux tissus de fibres grossieres, pen elastiques, et en qui les liqueurs n'ont pas unc ccrtainc fluiditc, des remedes actifs, il en recommande de temperes eu egardä ceuxdont les fibres sont natu-rellement plus tendues et plus susceptibles d'irritation. raquo;
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c. Influence de la saison.
Les changementssi remarquables qui surviennent dans le regno vegetal, selon lessaisons, se produisent cgalementdans les animaux, quoique d'une maniere moins manifeste. Neanmoins on ne saurait nier qu'au printemps et en 6t6 la vie ne soit difKrente qu'en au-tomne et en Liver. Dans ces deux dernieres saisons, la vie est peu intense, concentröe, nutritive; la sensibilite estemoussce, la peau peu active, le cours des lluidcs pen precipito, etc. Aussi doit-on employer alors de preference les medicaments actifs, les doses elev6es, en prolonger l'emploi, et no compter quesurles revulsifs et les purgatifs les plus energiques. Dans les deux premiferes saisons de l'annee, an contraire, la vie est exuberante, exterieure; les fluides se portent avec force ä la peau, oü se pa-se le phdnomene important de la mue; la sensibilite est plus grande, aussi les medicaments agissent-ils alors avec plus d'energie, et faut-il en user avec quelque prudence. Cast k celte epoque qu'il convient d'entre-
(I) Bourgelat, Maliere midicale raisonnie.
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116nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;C.LASSIFICATKKN DES MEDICAMEMTS.
preadre le Iraitement des maladies anciennes et rebelles, car alors on a plus de chances de succes en raison de l'activite gönerale des fonc lions.
d. Influence du rerjime.
Le regime des animaux est peu varie et incapable par consequent d'influcr d'une fagon notable sur Tintensite et la qualile des effets produits paries medicaments; cependant, en neconsiderant queles herbivores, on congoil que les principes chimiques que les remedes rencontrenl dans le tdbe digestif doivent Tarier selon quo ces animaux mangent de l'herbe fraiclie, du fein, des racines ou des tuber-cules, des grains, etc. On connalt rinlluence que le tannin des aliments contcnus dans I'apparcil intestinal pent avoir sur les effets de quelques medicaments, tels que remetique,lc sublimd corrosif, I'acide arsenieux, etc. Les condiments quo Ton donne aux animaux doivent etre pris aussi en consideration puisqu'ils pcuvent influer considerablement sur I'absorption do certains medicaments; les plus employessontle selmarin, le sulfate desoude, le vinaigre, etc.; et, d'apres cette indication, il est facile de calculer les effets chimiques qui peuvent en resulter avec les mcrcuriaux, lesantimo-niaux, les arsenicaux, et la plupart des sels metalliques introduits d:ins le tube digestif. Ces questions imporlantes ayant cte ä peine entrevues en medecine vetcrinaire, nous ne pouvons que les men-tionner en passant.
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CHAHTHE VI
CLASSIFICATION DES MEDICAMENTS.
La malicre medicale, comme toutes les sciences qni comprennent dans leur domaine un grand nombre de corps, reclame le secours d'un arrangement methodique des obiets qu'elle embrasse, afln de rendrc son etude moins diflicile et plus profitable en aidant la memoire. C'est surtout pour I'enselgnemcnt do cette science que rulilil6 d'une bonne classilication se fait sentir; lorsqu'elle repose sur de bonnes bases, eile permet de grouper les medicaments selon leurs analogies de nature et d'action; en outre, eile donne la facility d'embrasser chaque groupe de medicaments d'un seul
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CLASSIFICATION DES MEDICAMENTS.
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coup d'oeil, de les lier enlre eux par des genöralites, et, en ßvitant des repetitions, de rendre ainsi leur histoire plus simple et plus brfeve.
La classification des mödicaments a beaucoup varie selon les epo-ques et peut reposer sur des bases tres-divorses. Les uns ont adoptö l'ordre alphabetique, et, par consequent, ont arrange les mols et declasse les choses; les autres, prenant en consideration ['aspect physique des medicaments, les ont distingues eu solides, pulvern-lents, mous, liquides, gazeux,[etc., arrangement grossier, convenable tout au plus pour les rayons d'une offleine. Les auteurs modernes, mieuxinspires, ont eUbli leurs classifications surla nature des medicaments et sur les eflbts qu'ilsdeterminent dansl'economieanimale saine ou malade,
Lorsqu'on s'oecupe d'une classification des agents de la matiere medicale, on s'apergoit bientot qu'clle ne peut reposer que sur deux bases principales: 1deg; sur les caracteres propres, intrimeques, des medicaments, c'est-ä-dire sur leurs proprictes naturelles et sur leur composition chimique ; 2deg; et sur leurs caracteresex^wsA^wes, c'est-ä-dire sur les ell'ets qu'ils produisent dans l'organisme ä l'etat phy-siologique ou pathologique. Les classilications qui reposent sur la premiere base, et qu'on peut appeler pharmacographiques, se trouvent principalemenl dans les ouvrages de p/tarmacie, ä'/iistoire miurelle medicale, etc. ; cclles qui reposent sur les eß'ets des medicaments, et que l'on nomme pharmacodynarniques, phnrmaco-therapiques, sont employees dans les traites de matiere medicale, de therapeutique medicale, etc.
Une des plus grandes difflcultcs que Ton rencontre dans l'etablis-sement d'une classiücation pliarmacologique, c'est ce qu'on peut appeler, en empruntant le langage de Thisloire naturelle, la subordination des caracteres des medicaments. Quels sont ceux de ces caracteres qui meritent d'etre places en premiere ligne, et d'etre considcres comme essmtiels on dominateurs? Sonl-ce les caracteres naturels, chimiques, pharmacologiquesou therapeutiques? Etune fois ce choix etabli, dansquel ordre doit-on les classer dans la classification? En un mot, quels doivent ölreles caracteres pWmaz'm, secondaires, tertiaires, quaternaires? On comprend que l'embarras du choix est grand et que la solution du probleme doit varier selon le point de vue oü Ton se place. Dans untraite de pharmacie ou d'his-toire naturelle medicale, les caracteres naturels et la composition chimique doivent tenirincontestablemcntle premierrang et dominer ceux qui sont fournis par l'action des medicaments sur rcconomie
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118nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; CLASSIFICATION DES MEDICAMENTS.
iinimale; dans les ouvrages de pharmacologie et de therapeutique medicale, o'est le contrairequi doitexister, et les caracteres fournis par l'action des agents pharmaceuüques sur I'orgnnisme doivent 6lre places avant ceux qui sont tires de l'origme et de la nature chimique des medicaments.
En admettant que e'est faction des remedes qui doit fournirles caracteres primaires d'une classification pharmacologique, il reste encore une granclc difficult^ ä resoudre; e'est de savoirqui occupera la premiere ligne des elfets physiologitjnes on des eiiuls l/wrapeu-tiques. II exisle des raisons tres-valables pour soutenir 1'une ou I'autre solution, en sorle qu'on est naturellement fort cmbarrasse pour faire un clioix. Les effets physiologiques sont plus simples, plus certains et plus constants, eti ces divers titres ils sembleraient plus convenables pour clablir les caracteres primaires de la classi-llcation que les efifets Iherapeutiques. C'est en elfet ce qu'ont admis la plupaii des pharmacologistes de ce siede, et surtout ceux de l'öcole de Broussais, dependant les effets curatifs, quoique plus variables que les effets immcdials et moins bicn connus, obliennent souvent la preference sur ces derniers ä cause de leur plus grande importance. En sorle que, d'apres la nature de I'ouvrage que nous publions, nous croyons devoir subordonner les caracteres des medicaments dans i'ordre suivant : prijiaihes, e/fcts therapcutlques; secondaires, effets [jhysiolofjiques ; iKRTiAi'B.'Ei, composition chimique; QUATERNAinES, caracteres naturels. Get ordre sera suivi autant que possible dans l'etude de chaque medicament, et on nquot;y dcrogera que quand il y aura avanlage evident ä le faire.
C'est ä peu pres sur ces bases qu'est etablie la classification systematique qui va suivre. Nous nous soinmes attache dans cet arrangement ä conserver los groupes principaux de medicaments consacres en quelque sorte par I'expcrience; en outre, il nous a paru ulile dc les disposer les uns ä la suite des aulres par categories antagonisles, de teile facon qu'il y ait contraste frappant dans leurs caracteres et que ceux-ci deviennent ainsi plus saillants et plus faciles aretenir. Du reste, nous n'ajoutonsqu'une importance assezsecon-daire ä line classification pharmacologique, quelle qu'elle soit; le point essentiel pour s'entendre c'est qu'il y en ait une.
Enfin, avant de donner le tableau des medicaments ranges d'apres I'ordre que nous avons adopte, nous croyons devoir faire re-marquer que la tendance actuclle parait Stre de baser les classifications des agents pharmaceutiques sur les actions elcmeutaires ou primitives mieux connues des medicaments. C'est ainsi que le
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CLASSIFICATION DES MEDICAMENTS.
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docteur Rabuteau (1) a cru pouvoir les distinguer en modificateurs de la nulrition, de l'innervalion, de la locomotion, des secretions, etc. Peut-6tre pourrait-on cgalcmcnt les diviser en trois categories, comme nous I'avons fait pour les poisons, selon qu'ils agissent sur les oryanes, sur le sang et sur le Systeme nerveux; les trois rouagcs essenliels de l'organismc, olc.
CLASSIFICATION SYSTliMATIQUE Dl£3 MKDICAMKNTS.
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1deg; ANTIl'IILOdlSTIQl.ES. .
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Emollients.
Temperants.
Astringents.
Irritants.
Stimulants.
Narcotiqaes.
I^xcitateuvs.
Analeptiques.
Amers.
iN'evi'ostUeniquos.
Alcalins.
Mei'ciiriaux.
Arsenicaux.
lodnres.
Bi'omurfis.
Clilorui'es.
Vomitifs.
Pni'gatifs.
Sudoriflques.
IMuretiques.
Utiirins.
Vermifuges.
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#9632;,gt;•• l\FLAMMATOII'.l'.ä . .
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:jquot; Ni:vno-uY.N.vMioUHS ,
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-1quot; TONIQOBS .
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' Alterants.
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Uquot; EVACUANTS.
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(1) Eliiments de thirap. et de pharmacologie, p. 34,35, 36.
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LIVRE DEUXIEME
PHARMACOLOGIE SPECIALE
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DE L'EAU, CONSIDfiRfiE COMME MEDICAMENT GENERAL.
Avant d'entreprendre l'etudc spcciale de chacun des nombreux agents de la maliere rnedicale, il est utile d'examiner une substance qui entre dans la composition d'un grand nombre de medicaments, qui sert ä en preparcr cjuelques-uns et h les adminislrer presque tous. Cette matiere si irnportante, et en quelque sorte universelle, e'est Veau, qui ne conlribue pas seulement au developpe-ment des e^fets de beancoup d'agents pharmaceutiques, mais encore qui serait susceptible, dans l'opinion de quelques homines speciaux, de les remplacer pour la plupart avec avantage, taut sous le rapport de reconomie que sous celui de I'eflicacitc du remöde.
L'eau jouit, en cfl'et, des proprictes les plus variees, selon qu'elle est solide, liquide ou gazeuse; ou bion que, sous la forme liquide, eile est froide, fraiche, liede, chaude ou bouillante; selon son mode d'administration, la dose quieu est ingerce, la duree de son emploi; selon qu'elle est employöe a rintcricur ou ä l'exte-rieur, etc.; en sorte qu'avec un peu de bonne volonte, on pourrait decouvrir en eile la plupart des proprictes essentielles appartenant aux divers groupes de medicaments;
Ce n'est done pas sans raison que nous lui avons donne le titre de medicament general, qu'elle merite tout aussi bien que la qualification de grand dissolvant de la nature dont I'avaient gratifiee les anciens philosophes. Ceci, du reste, ressorlira nettement, nous I'es-perons du moins, des details qui vont suivre toucbant I'dtude phar-macologique et thcrapeutiquo de l'eau.
Partie pliarmacostatique.
Piiapmacograpiiie. — L'eau est un corps binaire essentiellement neutre, formö d'un volume d'oxygene et de deux volumes d'hy-
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DE LEAU.
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drogfene, ou en poids, de 8 du premier et de 1 du second. La for-mule de sa composition est reprösentee par HO.
C'est im liquide träs-limpide ä l'etat de purete, incolore, ino-dore, sans saveur et d'une densite moj'enne entreles corps lesplus lourds et les plus legers, auxquels eile sert de terme de compa-raison.
L'eau presente sa densite maximum ;\ 4deg; c. A 0deg; eile se congele en abandonnant une grande quanlile de chaleur. Au-dessus de 4deg; eile se dilate jusqu'ä 100deg;, oü eile se reduit en vapeur. Pour passer de l'etat solide ä l'etat liquide, l'eau exige une quantite de ca-lorique qui serait capable d'elever de zero ä. 80deg; c. le m6me poids d'eau liquide. Enfln, en passant ä l'etat de vapeur, eile acquiert un volume 1700 fois plus considerable qu'ä l'etat liquide, et aban-donne en so condensant une proportion de calorique teile qu'elle pourrait porter de zero ä 100deg;,5 fois 1/2 son poids d'eau ordinaire. Ces diverses parlicularites relatives a la capacite calorifique de ce liquide sont utiles h connaitre pour lo pharmacologiste quand il fait usage de l'eau sous ses divers 6tats et ä diverses temperatures. Comme vchicule du chaud et du froid, l'eau est, en effet, la substance la plus avantageuse dont on puisse faire usage sous tous les rapports, et surtout i cause de sa capacite pour la cbaleur, qui depasse de beaucoup celle de tous les corps connus.
Parmi les proprictes chimiqucs de l'eau, la plus importante h con-siderer relativement ä. la pharmacologie, e'est sa faculte dissolvante. Elle s'exercc sur un grand nombre de corps simples ou composes, solides, liquides ou gazeux, inorganiques et organiques. Pour les gaz, cetle faculte croit comme Fabaisscment de la temperature et l'augmentalion de la pression; pour tous les autres corps, eile aug-mente avec la temperature et la pression, a. quelques exceptions pres.
L'eau que Ton trouve dans la nature est rarement h. l'etat de purete ; 1c plus ordinairement eile renferme trois ordres de corps ötrangers ä sa composition : 1deg; des gaz, qui sont ceux de l'air, e'est-i\-dire de l'oxygöne, de l'azote et de l'acide carbonique, mais dans des proportions differentes de celles de Tatmosphere; 2deg; des prin-cipes salins ä aeides divers, et dont les bases les plus ordinaires sont la potasse, la soude, la chaux, la magnesic, Falumme, et, toutäfait exceptionnellement, des oxydes melalliques; 3deg; et cnfin, divers prineipes organiques de nature vegetale ou animale. Tous ces corps (Strangers ä la nature.de l'eau sont accuses par des reactifs speciaux que nous n'avons pas ä faire connaitre ici.
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I n.
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122nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PHARMAC0L0G1E SPECIALS.
Pour que l'eau puisse servir ä I'usage medical, il faut qu'elle ne renferme pas unc proportion trop forte de ces matiöres ötrangöres, et notamment des principes salins qui sont les plus ordinaires, les gaz n'etant Jamals trop abondants, et les principes organiques ne s'y rencontrant en quantity notable que trös-rarement. On recon-nait en general que l'eau n'est pas trop cliargee de sels aux carac-leres suivants : eile est limpide et sans saveur marqude ; eile ne se trouble passensiblement par röbnllition; ello dissout bien 1c savon sans former de grumeaux; eile cuit les legumes sans les dureir, et enfln, ello ne blanchitpas trop abondamment par son melange avec l'extrait de Saturne. Lorsqu'elle presente ces caracteres, on dit que l'eau est bonne, douce, potable; quand, au contraire, eile en presente d'opposcs, eile est appelce crue, seleniteuse, etc.
Diverses operations do pliarmacie et l'administration de quelques medicaments exigent absolument I'emploi d'unc eau chimiquement pure, de l'eau distilMe. Pour I'obteiiir sous cet ctat, on se sort ordi-nairement de la distillation ä l'aide d'une cornue ou d'un alambic; mais comme les v6terinaires sont rarement pourvus des ustensiles ndcessaires ä une pareille operation, ils pourront y suppleer en re-cueillant de la glace ou de la neige degagees d'impurctes, et en les faisant fondre dans des vases en gres ou en verre, parfailement propres. A defaut de glace ou de neige, on pourrait rccueillir l'eau pluviale qui tombc apres une averse abondante ou apres plusieurs jours d'une pluie continue. La premiere eau tombee serait chargöe des impuretes de l'air et ne pourrait convenir comme eau distillee. EUe s'altere du reste facilcmcnt.
I'artie pharmacodynamique.
1deg; Slc-dicamentation. — Nous n'avons pas ici i\ nous preoccuper des quantites adininiströes ou des doses, puisque I'cau peut se donner en loute proportion, taut i rinterieur qu'ä l'exterieur, sans qu'il en resulte un dommage sensible pour I'economio animale. Ccpendant, si la close est indifferente, il n'en est pas de möme de la dur^e de l'application du liquide, car l'experience d6montre que l'eau adminislröe pendant un temps prolonge ä rinterieur, peut porter une atteinte grave aux forces radicales de 1 economic en dis-solvant le sang, ainsi que nous le demontrerons bientöt.
L'eau s'emploie tant ä. rexterieur qu'ä rinterieur, sous ses divers elats et a diifercntes temperatures. Dans le premier cas, eile est misc en contact avec la peau, les tissus divisös et les muqueuses vi-
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DE L EAÜ.
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sibles; dans le second, eile est introduite dans le tube digestif ou injectee dans las veines. 11 Importe d'examiner ces divers cas.
1deg; Exterieur. A l'exterieur du corps, l'eau s'applique par despro-ccdes qai varient selon quelle est solide, liquide ou gazeuse; de plus, lorsqu'elle est liquide, son clat le plus ordinaire, le mode d'appli-cation varie seien qu'elle est f'roide, deck, chuude ou bouillante; il sera done plus profitable d'6tudier les divers modes de medicamen-taüon relalifs ä l'eau, aux paragraphes qui se rapportent ä l'etudc de ce liquide considere relativementä ses divers etats pbysiques et aux differenlos temperatures de son 6lat liquide.
2deg; Interieur. A rintcrieur, on ne fail guere usage que de l'eau i\ l'etat liquide et ä une temperature qui n'exccde Jamals 50deg; environ; eependant, dans- les voies respiratoires et sur les muqueuses appa-renles, on peutaussi l'employer ä l'etat de vapeur.
Dans le Lube digestif, oü eile est le plus souvent administree, l'eau sert ä former des öoissons, des breuvages, des gargarismes, des lave-, merits, etc., mais eile esl rarement employee ä. l'etat de purete. Dans les veines, oü eile peut etre injeetöe en quantile plus ou moins grande sans danger, l'eau est inlroduite par le procedo connu, pure ou chargee d'une pelite quanlite de medicament.
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EflTcts pbysiologiqnes de l'eau.
Les effets de l'eau doivenl etre dislingues, comme ceux de tous les medicaments, en effels locaux et efl'els generaux, selon qu'ils se manifestent sur les surfaces meines oü ce liquide a ete applique, ou qu'ils se produisent dans l'ensemble de l'organisme et lorsque l'eau a ete absorbee et melangee au saug. Les premiers se subdivisent en effets locaux externes et en effets locaux internes, selon qu'ils se de-veloppcnt sur la peau, les muqueuses apparentes ou les solutions de continuitc, ou bien qu'ils apparaissent dans le tube digestif lui-in6mc. Ils varient d'inlensitc et meme de nature, seien l'etat physique on la temperature de l'eau, et ils seront ctudies plus fruetueu-sement ä propos de ces divers etats du liquide qui nous oecupe.
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KFFETS GENERAUX.
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Nous considerons comme effets generaux de l'eau ceux qui se dcveloppent quand ce liquide a penetre dans le torrent circulatoire et qu'il s'est m61angc au sang. Ils paraissent etre jusqu'i un certain point independanls de la lempörature de l'eau, attendu que pen-
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PHARMACOLOGIE SPECIALE.
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dantTabsorplion, ce liquide se met, sous ce rapport, en harmonie avec le resle de röconomie, et doit, dans la plupart des cas, arriver dans le sang avec la m6me quantit6 de caloiique. Cependant, ce principe n'est pas absolu, car on observe quc I'eau froide porte aux urines, tandis quo celle qui est chaude provoque la transpiration cutanee, ce qui parait indiquer que dans le premier cas I'eau ab-sorbe de la chaleur du corps, diminue sa temperature et determine dircctement ou sympathiquement un effet sedatif favorable ü l'dla-blissement de la diurese, et que, dans le second cas, le liquide in-gere augmente la chaleur animale, porte le sang du centre ä la cir-conference et determine la diaphorese.
Les effets generaux de I'eau les plus importants et les plus constants sont ceux qu'elle produit sur le sang; les uns sont physiques et les autres chimiques. Les premiers consistent d'abord en une augmentation absolue de la masse du fluide sanguin, d'ou r6-sultent une tension momentanee des vaisseaux, une sorte de ple-thore aiiificielle, et ensuite un cliangement dans la proportion relative des elements du liquide nutritif, le serum devenant predominant parsuite de l'addition d'une forte proportion d'eau. II resulte de ce dernier changementune diminution rapide desqualitösplasli-ques du sang, ce liquide devenant plus fluide, plus tenu, plus couiant; il est moins nutrilif, moins excitant pour les organes: aussi la plupart des fonetions perdent-ellcs bientöt de leur activity.
Les effets cliimiques de l'eau sur le sang ne sont pas immediats, car l'economie se debarrasse par ses divers emonetoires et notam-ment par les reins et la peau, de la proportion d'eau qui excede ses besoins; mais si la medication aqueuse est continuee avec perseverance, les organes söcreteurs s'epuisant bientöt dans cette aclivitc incessante, les acquisitions d'eau surpassent progressive-ment les pertes, et il arrive un moment oü ce liquide s'aecumule outre mesure dans le sang et tourne son aclivitc dissoivante contre les 616ments essenticls do ce fluide nutritif, et notamment contre les globules. Ces petits corps microscopiques, qui semblent jouir d'une vie ind6pendanlc, sont peu ä peu altaques par l'eau surabon. dante du serum; celle-ci penetre par endosmose ä travers leur en-veloppe, la distend en la rendant spherique, dissout l'bematosine qui est entrainee au dcliors par un mouvement d'exosmose on par la rupture de la membrane des globules; desormais l'economie est dans l'etat qu'on appelle anemique,'hydroe/nique oucachcciique. Alors on observe la decoloration et l'osdematie des muqueuses, des cpan-chements s^reux et indolents, des oedömes dans les parties declives,
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de l'eau.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 125
un abattemenl general, et bientöt la mort, si Ton ne fait pas cesser protnptement la cause du mal, et si Ton ne remedie pas ä cet etat grave par un traitement appropric, c'est-ä-dire tonique et excitant tout a la fois.
Lorsqu'on injccte Tc-au directement dans le-torrent circulatoire, on observe la plupart des phenomenes quo nous Tenons d'indiquer. Ainsi Dupuy (I) ayant injccle dans la jugulaire d'un cheval depuis Sjusqu'ä 18 litres d'eau observa les symptömes suivants : acceleration de la circulation et de la respiration, gonflement des vais-seaux, coliques legeres, urines abondantes, etc. Ces legers accidents disparurent rapidement sous rinfluence des saignees, ce qui prouve qu'ilsötaientdus ä une plethora accidentelle, ä la tension des vaisseaux. Quand on injecte dans les veines du cheval de 8 ä 10 litres d'eau pure, k la temperature ordinaire, dit M. II. Boulcy (2), le premier effet de l'introduction est un trouble general, une prostration des forces, un aecablement qui pout aller jusqu'ä la defail-lance; puis le premier effet produit, la peau se couvre do sueur, les reins entrenten activitö, et parla grande quantile de fluide aqueux qu'iis expulsent du corps, I'equilibre ne tarde pas a s'ctablir dans les proportions respectives des elements du sang. M. Rey (3) a pu injector pendant quatre jours consecutifs l'eau ä la dose de 200 grammes dans les veines d'un cheval, sans desordres notables de rcconomie animale. Enfin, quand on injecte dans les veines d'un chien, une quantite d'eau, a la temperature du sang, dont la masse egale le tiers du poids du corps, I'animal n'en meurt pas, et on remarque, chose assez inattendue, que la plupart des secretions sont suspendues. Le sang recueilli est plus riebe en serum et ne se coagule pas. Une plus grande quantite d'eau determine des convulsions et la mort (4).
Ces diverses experiences demontrent parfaitement les effets physiques de l'eau sur la circulation, mais elles n'ont pas ete conti-nu^es assez longtemps pour devoiler son action dissolvante sur les globules du sang. II est probable que ce liquide injecte dans de notables proportions, et administre pendant plusieurs scmaines amenerait I'etat hydrocmique du sang, comme nous I'avons indique et qu'on le remarque, du reste, dans les maladies cachecliques
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(1)nbsp; Journ. pratique, 182quot;, p. 8 ct 9.
(2)nbsp; Rectceil, 1843, p. 86.
(3)nbsp;Journ. de miide:: viUrin. de Lyon, 1847, p. 31.
(4)nbsp;Cl. Bornard, Legons sur les liquides de t'orgimiime, t. I, p. 32.
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I2()nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;J'UARMACOLOGIE SPECIAL!-:.
donl la cause ordinaire est un exces d'eau dans les aliments ou dans Fair atmosphcrique.
DES EFFETS ET DES INDICATIONS TIIltRArEOTIOUES DE l'EAU,
#9632;1deg; Effets therapcutiqucs. — Les effets curalifs de l'eau derivcnt direcLcment et sans transformation de ses efl'ets physiologiques; pour les ellels locaux, tant externes qu'internes, cela est de toulc evidence, paisqu'ils sont d'ordre physique, comme nous le damp;Don-trerons bientöt. Pour les efl'ets göneraux, plus variös dans leur nature, et qui sont, en effet, delaj'ants et övacuants primilivement et alterants ü. la longue ou consecutivement, leur transformation en efi'els Iherapeutiques est moins simple et gcneralement peu con-nue cn incclecine vcterinaire. Ce liquide, dit Fahre (I), de Geneve, indcpcndamment de ses efl'ets salutaires dans 1c lube digestif maquot; lade, irrile, est destine a. remplacer dans le sang l'eau övacuee, dans l'elat normal, par les diverses voies d'excrction, et t\ l'cLat morbide, üiremedier ä lercthisme general, h equilibrer les forces, ä s'opposer ä la predominance du Systeme bilieux, en rendant le sang plus aqueux, etc. En traversant sans cesse le torrent circu-latoire et les divers appareils d'excretion, l'eau peut produire des elfels divers et nolamment une action depuraLlve des plus energi-ques. Hn'est guere probable, disent MM. Trousseau etPidoux (2), que le passage d'une immense quanLilc d'eau ä travers l'appareil circulatoire et lous les organes secreteurs, soil chose indifferente ä reconomie et no puisso modifier profondement certains etats morbides comme la goutle, le rhumalisme, les dartres invele-rees, etc. Nous reviendrons, du reste, sur ce point important, ä propos de l'emploi medicinal de l'eau ou de Vhjjdrotherapic (jene-rale.
2quot; Indications tlicrapcutiqiips. — Les indications tlierapeuli-ques ,le l'eau sont de deux especes : les unes derivent directemem des eifets locaux de ce liquide et s'nlilisent principalement dans des accidents simples et de nature toute physique; il en sera question surtout ä propos de l'ötudc pharmacologique de l'eau sous ses divers 6tats et ä diverses temperatures; les autres se tirent des efl'ets generaux de ce liquide sur Torganisme et s'appli-
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(1)nbsp; VUerinaire campcignard, p. 214 et 215.
(2)nbsp; Traiti de mat. med. et de thirap., t. II, p. 680, 4e edit.
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\)E h EALquot;.
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quent plus parliculierement aux maladies generales qui atteignent les animaux; il en sera question surtout a propos de Yhydrotherapie medicinale.
Toulefois, comme depuis quelques annees I'emploi llierapeutiqne de I'eau lend ä prendre une grande extension dans la medecine velerinaire, nous sylemaliserons, en quelque sorte, I'emploi de ce liquide sous deux cliefs prineipaux, Vhydrotlierapie clururgicale et Vhydrotherapie medicinale.
Eludions prealablcment los effets de I'eau sous ses trois etats physiques, solide, liquide el gazeux.
I. — eau a l'etat SOLIDE (GLAlCü:, neige). 1deg; Administration, 2deg; effets et 3deg; indications,
1deg; La glace ou la neige peuvent eLre appliquces directement sur les parties malades ä l'aide d'etoupes et do pieces de tolle, ou mieux en introduisant ces matteres dans des vessies et en appli-quant unc ou plusieurs do ces pochos sur la region malade. A d6faut dJeau congelee, qui est rare ot chore on cte loin des grands centres do population , on pent employer dos melanges refrigerants qu'on renferme egalemont dans des vessies; uu des plus simples, des plus efiicacos et des moins dispendieux est le sui-vant :
Prenez : Sulfate do somlo................ 8 parties.
Acide chloi'liydriquo.................... 5 —
Faitos dissoudro le sol dans 1'acide.
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A rintcrieur, oü eile est du resto raroment usite, la glace s'em-ploie solide ou sous forme d'eau glacee.
2deg; Quand on applique de la glace ou de la neige sur une partie de la peau, il en resulto une sensation de froid qui relentit bientot dans toute reconomie et qui determine des frissons, un tremblement general si I'application est large, do iongue duree, ou si le sujet est jeune, sensible, etc. Sous rinllucnco de cette premiere impression, les capillaires sanguins se resserrent, le sang est rcfoulo dans les gros vaisseaux, et la partie sur laquelle a lieu I'application se decolore rapidement, blanchit, pordsa chaleur, diminue de volume, etc. Si le topique froid est maintenu pendant peu de temps sur la peau, il se produit bientot sur le point refroidi une vive reaction : le sang revient avec force dans les capillaires, la peau rou-
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git, se gonllo et presenle au contact de la main une sensation de chaleur brulante.
Mais si, au lieu d'6tre momentan6e, I'application refrig6rante est prolongee pendant un certain temps, on ne tarde pas a remarquer les phenomcnes suivants : la sensibilite de la paitie s'emousse d'a-bord, puls s'öteint; la chaleur locale baisse rapidcment; la circulation capillaire se ralentit, puis s'arrcte; les parois des vaisseaux se resserrent, 1c serum qui adhfere äleur face interne s'epaissit, et bientot, d'aprcs les experiences de Poiseuille, les globules ne peu-vent plus circuler et restent immobiles au milieu de la liqueur du sang a demi coagulöe par la basse temperature du topique. Enfin, si le froid a cte assez intense ou assez prolonge pour frapper de congelation et do mort les parties oü il a cte applique, on pout pra-tiquer des incisions profondes sur ces dernieres sans qu'il en re-sulte d'hcmorrhagie, ainsi que Hunter s'en est assure en congelant les oreilles de plusieurs lapinsetenles amputantensuite.
Si le froid, au lieu d'fitre applique sur un point circonscrit du corps, agissait sur toute la surface de la peau, il pourrait au bout d'un certain temps amener la mort en refoulant 1c sang dans les visccres, en y determinant des congestions, des hemorrhagies, en abaissant la temperature du corps ä un degre incompatible avec les fonctions vitales, etc.
Introduiteen petite quantite clans I'estomac, I'eaii congelce est parfaitement supportee, eile accelcre meine la digestion en provo-quant sur la muqucuse gastrique une reaction sanguine qui eleve la tempörature de ce visccre et augmente la quantite de sue gastrique qu'il secrete. Donnce ;\ trop forte dose ou pendant trop longtemps, la glace ou la neige est tres-nuisible ä la sante des herbivores. laquo;L'in-gestion de la neige dans les estomacs des moutons est loujours d'un mauvais effet, dit Girard pere (1); eile determine le deperissement des animaux et les predispose ä la cachexie. raquo; M. Causse (2) a observe Sgalement que l'eau des abreuvoirs ou Ton a casse la glace pour faire boire les animaux pendant l'hiver est tres-nuisible ü leur sante; eile determine parfois une mort rapide en amenant une congestion subite du cerveau ou de la rate; d'autres fois, une fin plus lenteen occasionnant uneent6rite,unehemorrhagieintestinale, etc. Le cilebre Chirurgien Larrey (3) a constate, pendant la desastrcuse
(1)nbsp; Becueil, 1833, notes dos pages 67 et C8.
(2)nbsp; Journ. pratique, 1831, p. 49.
(,3) Dictioimaire de medecine en 30 vol., art. Eau.
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de l'eau.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 129
retraite de Moscou, que les homines et leschevaux qui, presses par la faim, mangeaient de la neige ne tardaient pas ä succomber. Pour conserver leurs montures, les cavaliers etalent obliges de faire fon-dre la neige pour les abreuver.
Enfln, M. Reboul (1) a public une observation fort remarquable d'angine gangr^neuse survenue sur toute une famille de juments et de poulains, par suite de l'ingestioa k Tabreuvoir d'une grande quantity d'eau glacöe, affection si grave qu'elle a entrainö la mort de la plupart de ces animaux.
Si I'estomac, en raison de ses fonctions, peut recevoir impun6-ment les corps les pi us varies relalivement ä leur temperature, il n'en cst pas de möme des intesüns, qui ne regoivent les aliments qu'a-pr^s qu'ils ont ^t6 elabor6s par l'estomac et qu'ils en ont acquis la temperature. Aussi, quand l'eau glacee est prise en quantity teile qu'elle ne peut pas s'ecbaufier avant d'arriver dans le tube intestinal, il en resulte toujours pour ce conduit des dösordres plus ou moins graves, tels que la diarrhee, l'enterite etsurtout les tranches rouges, ou entirorrhagie. Enfln, si l'aniinal reste en repos et qu'il se produise un refroidissement tres-marque, la transpiration cuta-nee s'arräte completement, et diverses alterations graves, notam-ment une anasarque generale, peuvent en 6tre le resultat plus ou moins immediat.
3deg; La glace et la neige ne s'emploient guere en medecine veteri-naire qu'ä. la surface du corps, et encore assez rarement, car, quand l'eau ä l'6tat solide est commune, les maladies qui en reclament l'emploi, comme celles des-centres ncrveux, par exemple, sont rares; tandis que pendant l'ctö, oü elles se montrent souvent, le mödicament est rare et dispendieux. A l'interieur, on emploie peu fr^quemment la glace; cependant nous indiquerons les cas oü eile pourrait se montier utile.
Exterieur. — L'eau congelee ou les melanges refrigerants qui en tiennent lieu, peuvent 6tre employes avec avantage dans les maladies des centres nerveux, telles quele verlige essentiel, la mönin-gite, la congestion du cerveau ou de lamoelle epiniere, en applications continues sur la töte et Töpine dorsale. II en est de möme de certaines hämorrhagies capillaires oü Ton ne peut faire usage des moyens m^caniques fournis par la Chirurgie, comme on le remar-que pour celles du nez, de la bouche, de la gorge, des bronches, du
(1) Recueil de mcd.viterin., 1862, p. 1045.
Tabobrin, 3e Edition. — 1.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 9
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rectum, de la matrice, du fourreau, etc. Quelques congestions externes, comma celles qui frappent les mamelles, les testicules, le sabot du cheval ou les onglons das autres animaux, etc., sont bien #9632;vita resolues par Tap plication raisonn6e da la glace. Enfin, certains accidents chirurgicaux, tels qua las bernies etranglöes, l'arthrite suraigue, les an6vrismes; las tumeurs sanguines, las fortes eccby-nioses, les brüluras graves, etc., sont modifiöes avantageusement par l'application del'eau congelöe. Dans les bernies 6trangl^es, no-tamment, la glace präsente plusieurs avantages : alle refoula las liquides, condense les gaz, calme las douleurs si vives da cat accident, previent le dövaloppement de la p6ritonite, etc.
Dans ces derniars temps, quelques travaux importants ont et6 publics sur l'emploi de la glaca an cbirurgi-e \6terinaira. Nous cita-rons en premiere ligne les observations da M. Bourrel (1), relatives ä das plaies arliculaires interessant le bas des membres oü, en rai-son de la structure des regions, les tissus nc peuvent se gonfler li-brement et sont le si6ge da douleurs locales extrSmement vives, d'oü une fievre gcnerale si intense qu'elle pout compromettre I'exis-tenca des malades ; la glace appliqu6e, dans ce cas, avec perseverance, a triomphe des douleurs locales, ainsi que da la fievre, et a produit une gutirison radicale. M. Lafosse (2) recommande forte-ment les applications glac6es sur les articulations atteintasd'arlhrite aigue at grave; ellas sont plus efficaces et plus commodes que les irrigations d'eau froide. Le docteur Scbnee (3), de Sainl-Pclers-bourg, indique l'emploi de la glace dans la rdduction de la matrice; la main qui rcfoule la corne harniöa applique un morceaa da glace sur les parties qui diminuent ainsi de volume; c'est aussi un nioyen de calmer les contractions excessives de l'uterus. Enfin, M. Jessen (4) dit qu'il a quelquefois obtenu une anestMsie locale par des frictions avec la neige continuees pendant une demi-heure: il a pu ainsi pratiquer des operations graves sans douleur, memo sur des chevaux trös-sensibles.
Interieur. — L'usage inl6rieur de la glace a amp;tamp; h pen pros nul jusqu'ä present en medecine vctdrinaire; cependant, en jugeantpar analogic de ce qui se pratique dans l'autre mödecine, ilserait possible qu'on en retirät das avantages dans quelques affections de
(1)nbsp;Journ. des vitir. du Midi, 1850, p. 17; et 1857, p. 275.
(2)nbsp; Tratte de pathol. vetirin., t. II, p. 602 et suiv.
(3)nbsp; Wochenschrift, 1856, p. 127.
(4)nbsp; Dorpafscke Klinik, 1862, p. 92.
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DE LEAU.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;131
Tappareil digestif, telles que certaines nevroses de l'eslomac, no-tammentle pica, la boulimie, la faim-valle, le tic, les appötits depraves, etc.; la gastrite suraiguc apres l'empoisonnement par des matieres acres, les vomissements opiniätres des carnivores et des omnivores, la tympanite des ruminants, et certaines maladies de l'appareil nerveux, comme le vertige, le tetanos, la chor6e, l'öpi-lepsieaigue, etc., pourraient 6tre aussi modifi6es par l'eau glac^e et congelöe.
D'apres MM. Trousseau et Pidoux(t), les ingestions d'eau glac^e conviennent moins dans les maladies par exces de sensibilite que dans celles qui s'accompagnent d'une chaleur exageree {eruptions graues) et d'une contractility outrce {tetanos, crampes). Nous pen-sons, en outre, que ces moyens sont mieux iiidiquöspour les affections des organes qui sont en communication directe avec les centres nerveux, I'estomac, par exemple, que pour celles des visceres qui ne reQoivent que des nerfs de la vie vegetative, comme cela a lieu pour les intestins, et qui n'ont pas, par consequent, assez de force de reaction pour supporter ce traitement önergique.
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II. — EAU A L'ETAT DE VAPEOR.
1deg; Administration, 2deg; effets et 3deg; indications.
1deg; L'eau en vapeur s'emploie sur la peau et dans les voies respi-ratoires. Pourl'amener h cetetat, onse sert des moyens ordinaires, c'est-ä-dire d'un vase quelconque dans lequel on porte l'eau ä l'c-bullition en I'installant sur un foyer de chaleur. Gependant, comme ce procöde est incommode et souvent dangercux, on peut le rem-placer par le suivant qui est simple, exempt de danger, et qui donne de bons rösultats: on concasse de la chaux vive en fragments de la grosseur d'une noix; on les place dansun vase au-dcssous de la partie qui doit recevoir l'action de la vapeur, et on les arrose avec la moitiö de leur poids d'eau; le melange s'echauffe, et bien-töt la vapeur s'en d6gage avec abondance et k une temperature assez eievee; on doit se mettre en garde contrc les brülures qu'elle pourrait produire. Enfln, quand on peut avoir ä sa disposition un generateur de vapeur comme ceux qui sont en usage dans I'indus-trie, l'emploi de l'eau 5.1'etat gazeux devient Ires-facile, surtout sur la peau; seulement il faut avoir le soin de recouvrir la surface
(1) TraiM de thirap. et de ?nat. mild., 8e edition, t. II, p. 927.
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avec un tissu de laine pour pr6venir les brülures si la vapeur est fournie par une chaudifere ä haute pression.
2deg; Les effets d6terminlt;5s par la vapeur aqueuse varient selon la temperature qu'elle präsente; si eile est peu chaude, eile produil, tant sur la peau que dans les voies respiraloires, des effets emollients semblables ä ceux que determine Veau tiede; mais si eile est plus ou moins chaude, eile pourra produire des effets stimulants, rub^fiants et m6me caustiques selon sa temperature. Quoi qu'il en solt, la vapeur aqueuse, en frappant sur une surface, y produit une excitation prononcöe par suite de la grande quantite de calo-rique qu'elle abandonne en se condensant; il en r6suUe comme consequences immddiates, une plus grande activite de la circulation capillaire, la rougeur de la partie, une augmentation notable dans les s6crelions ou les exhalations des surfaces, leur detente si elles sont frappöes d'inflammation, et meme, h. la longue, une diminution de la sensibility locale, normale ou palhologique.
Enfin, si la temperature de la vapeur est elev^e, si son application est etendue ä une large surface el son emploi un peu prolonge, il peut en r^sulter une reaction g6n6rale, avec flevre, port du sang h la tete, etc., comme on le remarque dans l'emploi des bains de vapeur generaux.
3deg; La.vapeur aqueuse ne s'emploie qu'ä rcxlerieur ou dans les voies respiraloires, parce qu'il est impossible de l'introduire dans les autres appareils organiques. Sur la peau, eile est souvent mise en usage pour provoquer ou faciliter la transpiration, pour ra-mener le sang et la chaleur ä la surface du corps dans les refroidis-sements brusques du tegument externe, etc. Dans la peritonite, I'enterite aigue, la pleuresie, elc, les vapours aqueuses dirig6es pendant un certain temps sous le ventre et la poilrine peuvent etre d'un grand secours pour enrayer le cours du mal. Les bains de vapeur, dans une etuve, dans une öcurie de pelite dimension, dans une enveloppe de tolle goudronnee, etc., seraient d'une grande uti-lite contre les affeclions de la peau, les maladies de la poilrine, la gourme, elc. Le velerinaire militaire Maurel(l) dil avoir employe avec quelque succes les bains de vapeur contre la morve chronique du cbeval; il y ajoulait parfois, il est vrai, des fumigations aroma-tiques el m6me mercurielles. M. Petit, v6l6rinaire ä la Guillotiere (2), a fait une heureuse application de la vapeur d'eau contre un rbu-
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(1)nbsp;Compie rendu de Ficole viterinaire de Lyon, 1827, p. 37.
(2)nbsp; Communication orale.
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de l'eau.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;133
matisme de l'articulation coxo-f6morale d'un cheval, qui avait r6-sist6 msect;me ä la cauterisation napolitaine. La region malade fut prot6g6e par une couverture de laine, et la vapeur, fournie par la chaudifere d'une machine de manufacture, fut dirig6e ä plusieurs reprises contre l'articulalion atteinte. Enfin, la vapeur aqueuse est d'un emploi vulgaire contre les affections des voies respiratoires ; qu'elles aientleur si^ge dans le nez, le larynx ou les bronches, elles sonttoujours amendees ä leur p^riode aigue par cesimple moyen, qui convient surlout pour combattre le coryza, l'angine et la bron-chite. On recommande gönöralement dans ce cas, afln d'augmenter les vertus ömollientes de la vapeur d'eau, de la dögager de decoctions mucilagineuses, comme celles fournies par la mauve, la gui-mauve, la graine de lin, celles de foin, de son, de bl6, etc., quoi-que Futilite de cette addition ne soil pas rigoureusement d6montr6e.
III. — EAU A L'liTAT LIQUIDE.
Les effets de l'eau üi l'etat liquide varient selon la temperature de ce corps. Ainsi de z6ro ä 20deg;, eile est dite froide ou fraiche (eile est froide de 0deg; ä 10deg; et fraiche de 10deg; ä 20deg;). De 20deg; ä 40deg;, eile est tiede; de 40deg; ä 80deg;, eile est chaude; et enfin, de 80deg; ä 100deg;, eile est appelee eau bouillante. Ses effets locaux et gönöraux variant beau-coup selon les divers degres de l'echelle thermom6trique, nous allons l'etudier selon sa temperature, en commengant par le haut de röchclle, par l'eau bouillante.
A. — EAU BOUILLANTE.
1deg; Administration, 3deg; effets et 3deg; indications.
1deg; L'eau bouillante ötant fort active et produisant sur les tissus qu'elle touche les m6mes effets que les agents caustiques, il est trös-important de limiter l'etendue de son action; aussi ne l'emploie-l-on que trös-rarement en nature surla peau; on pröföre y plonger un corps hon conducteur du calorique qu'on applique ensuite sur les tissus lorsqu'il a acquis la temperature de l'eau. Le marteau en fer, que Mathias Mayor, le c61öbre Chirurgien suisse, a rendu clas-sique, remplit assez bien le but sous ce rapport. II resulte de quel-ques experiences de M. Gourdon (1), qu'un marteau ou un cau-
(I) Elements de Chirurgie veUHmire, t. I, p. 757.
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134nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PIIARJIACOLOGIE SPECIALE.
tore nummulaire appropri6s et trempes dans I'eau bouillante pendant sept h huit minutes, produisent des effets qui varient salon la duree de 1'application sur la peau et le degrd de finesse de celle-ci. Ces effets consistent en une vesication ou en une eschari-fication superficielle. Quand il est necessaire d'agir sur une large surface, comme dansle cas de syncope, d'asphyxie, de congestion ou d'hömorrhagies intcrieures, on pent se servir d'une 6ponge ou de linges fixes au bout d'un baton, d'un gros pinceau do crins, etc. M. Adenot (1) pr6fere employer la seringue ä lavements el repan-dre le liquide bouillant sur la peau en pluie line, produisant do nombreuses brülures clroites et superficielles, qui determinent une revulsion puissante ct instanlanee, sans laisser de tares per-sistantes.
2deg; Les effets de I'eau bouillante sur la peau sont essentiellement irritants, mais varient d'intensile et de nature selon sa temperature, la duree de son contact et le degre de finesse de la peau. Lors-qu'elle est ä lo0 ou 20deg; au-dessous de son point d'ebullition, eile ne produit que la vesication, c'esl.-a-dlre h peu pros les effets d'une brülure du deuxicme degrö; mais si eile est en pleine cbullilion ; si son contact sur la peau est un peu persistant (une demi-minute), comme avec le marleau Mayor, par exemple, il peut en resulter une eschariflcation plus ou moins profonde, surtout si la peau est fine et souple, comme le demonlrcnt les essais de M. Gourdon.
3deg; L'eau bouillanle ne s'emploie en veterinaire que comme un moyen prompt et önergique de revulsion. C'est ainsi que Colmann,. d'apres Delabere-Blaine (2), recommande de verser ce liquide bouillant sur les paturons des chevaux atteints de vertigo essenliel. Plus röcemment, M. Adenot (3) a employe la pluie d'eau bouillante sur la peau du cbeval atteint d'enterile suraigue, d'entcrorrhagie, avec un plein succes; il s'est egalement bien trouvö dece puissant moyen de revulsion dans le cas de vertigo essenliel et d'anbemalosie ou coups do chalour cbez les chevaux. M. Pouch (4) s'est souvent servi do l'eau bouillante comme moyen rövulsif chez Fespcce bovine dans le cas do maladies de la poilrine. II employait une simple pelle ä feu qu'il plongeait pendant 5 ä 6 minutes dans l'eau bouillante. Appliquee ensuite sur les paroisde la poilrine ras6es deleurs polls, eile produisait une cauterisation plus ou moins profonde du t^gu-
(1)nbsp; Jown. de mid. vitir. de Lyon, 18C0, p. 301.
(2)nbsp; Notions fondamentales de tart vMrinaire,t.JB., p. 147.
(3)nbsp; Jown. vetir. de Lyon, 18G0, p. 393. (i) fsote communirfuee.
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BE LEAU.
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ment selon la dur6e de l'application; c'est un moyen rdvulsif prompt, 6nergique et trös-6conomique. Enfln, Chabert conseillait, dit Delaguette (l), de cauteriser les chancres de l'oreille chez le chien avec des cautferes d'etain chauffes dans I'eau bouillante.
B. — EAU C1IAUDE. 1deg; Administration, 2deg; effets et 3deg; indications.
1deg; Si la temperature de I'eau chaude est comprise entre 40 et 60deg;, eile pout (Hre mise impnnement en contact avec la peau sur laquelle eile ne determine que les effets des ruböfiants ; aussi peut-on I'em-ployer en bains locaux. en lotions, en affusions et en applications diverses; mais si sa temperature se trouve comprise entre 60 et 80deg;, elie est deja trop active et ne pourrait etreappliquöe sans danger sur une large surface de la peau; aussi ne s'en sert-on que rarement, si ce n'est h la manifere de I'eau bouillante.
2deg; L'effet immödiat de I'eau chaude est de produire sur les surfaces oü on l'applique un resserrement des capillaires qui amfene la ddcoloration de la partie; mais cet effet est tramp;s-fugitif et se trouve bientot remplacö par une vive reaction qui ramene le sang dans le point medicamente, comme I'indiquentla rougeur, la cha-lour et le gonlleraent de la peau. Une application prolongöe d'une eau un peu chaude peut entrainer les mfimes effets primitifs et con-söcutifs que les rubeßants.
Ingeree dans le tube digestif I'eau moderöment chaude agit d'a-bord comme un stimulant 6nergique, mais cet effet est de courte duröe, et si un principe aromatique ne vient pas le continuer, un effet debilitant en est bientot la consequence. Aussi I'eau chaude dans les voies digestives ne sert-elle que comme v^hicule des breu-vages de diverses natures.
3deg; A rext^rieur, I'eau chaude s'cmploie en bains prolongös pour faire avorter le javart cutan6 ainsi que le phlegmon sous-apon6vrotique ou panaris, si douloureux chez le cheval, et si dan-gereux par la flövre violente qu'il ddtermine. Les affusions d'eau chaude sont 6galement indiqu6es sur I'abdomen entoure d'une cou-verture de laine, dans le cas de tympanite intestinale chez les soli-pedes, de p^ritonite, d'entörite suraigue, de nephrite, de cys-tite, etc.
(1) Delabfere-Blaine, Pathologie canine, 1828, p. 87.
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M. Gierer (1), v6t6rinaire allemand, et beaucoup d'autres prati-ciens, traitentle tetanos par des lotions continues d'eau chaude., aid6es par la vapeur aqueuse.
G. — EAU TIEDE. 1deg; Administration, 3deg; effets et 3deg; indications.
1deg; L'eau tifede s'administre tant ä l'extörieur qu'ä rint6rieur du corps sous les formes les plus varies. G'est ainsi qu'on en use en bains locaux et g^neraux, en affusions, en douches, en applications diverses, ä l'exlirieur du corps, et ä l'interieur en breuvages, en lavements, en injections, etc.
2deg; Appliquöe pendant un certain temps sur la peau, l'eau tiamp;de y produit des effets essentiellement relächants ; eile s'introduit par imbibition physique dans le tissu de cetLe membrane, gonfle l'öpi-derme, le rend plus epais et plus 6lendu qu'ä l'etat normal, d'ou rcsultent des rides, des plis, comme si la peau 6tait maeöree et avait perdu toute dlasticitö. Aprfes la dessiccation du point medica-mente l'öpiderme se detache souvent par plaques furfuracees en entrainant avec lui les polls qui le traversent. Cette action cmol-liente de l'eau tiede, qui est assez puissante pour aU6rer la texture de la peau, ne se borne pas, du reste, ä la superficie du corps, eile s'ötend de proche en proche aux tissus sous-jacents, et fait sentir son influence m6me aux organes contenus dans les cavit^s splanch-niques.
Dans le tube digestif l'eau tiöde produit des effets d6bililants comme ä l'extörieur; eile reläche l'estomac et les intestins et en-trave leurs fonetions. De plus, chez les animaux carnivores et om-nivores, eile cause des nausces et dötermine parfois le vomissement. L'eau tiöde est done une boisson debilitanle dont il ne faut pas abuser chez les animaux,
3deg; L'eau tiede s'emp'loie assez souvent ä l'exterieur, mais rare-ment a. l'intörieur.
A l'exlörieur, l'eau tiede est äla fois l'emollient le plus 6nergique et le plus 6conomique, sinon le plus efficace, dont on puisse faire usage; aussi son emploi est-il vulgaire dans les inflammations franches qui Interessent les parties superficielles du corps, telles que la peau, les membres, les pieds, les yeux, les oreilles, le penis,
(1) Journal ve'Ur. de Lyon, 18G1, p. 147.
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les testicules, les mamelles, etc. L'usage de l'eau liäde comme moyen de propret6 est indispensable dans le traitement des solutions de continuitö, des operations graves, des maladies cuta-n€es, etc. Enfin, dans un grand nombre d'affections des viscöres, les applications d'eau tiamp;de ou de cataplasmes dont l'action est 'Inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;analogue, sur les parois des cavit^s qui renferment les organes ma-
lades, sont d'une grande ulilitö. D'aprös M. Zundel, les bains de sidge avec l'eau tibde sont un des meilleurs moyens d'obtenir l'ac-couchement chez les chiennes dont les pelits paraissent morts {note communiquee). C'est un moyen, du reste, g^neralement employ^.
A l'int^rieur l'eau üöde pure est rarement usitde, si ce n'est pour faire vomir le chien ou le pore dans le cas d'empoisonne-ment, surtout lorsqu'on n'a pas d'autres vomitifs ä sa disposition. Elle forme le vehicule obligä des boissons, des breuvages et des lavements emollients qu'on donne aux animaux atteints de phleg-masies viscörales francbes pour calmer la soif et la fiövre, diminuer röröthisme g6n6ral, delayer le sang, etc. Enfin, en'injections sur les muqueuses apparentes, dans les fistules, les clapiers, etc., l'eau tiede, chargee de divers principes, est d'un usage journalier en Chirurgie v^t^rinaire.
D. — EAU FROIDE OU FRAICQE,
1deg; Administration, 2deg; effets et 3deg; indications.
L'eau pent 6tre consid6r6e comme froide de zero ä 10deg;, et comme fraiche, de 10 ä 20deg;; cependant ceci n'est pas absolu et dopend de la temperature de l'air ambiant. Ainsi, teile eau qui parait froide en et6 serait ä peine fraiclie en liiver, et r6ciproqiiement. Quoi qu'il en soit, comme l'eau froide ou fraiche est d'un emploi trös-6tendu dans la thdrapeulique v6t6rinaire, nous aliens en trailer avec detail.
1deg; Administration.
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L'eau h la temperature ordinaire s'emploie h Text^rieur sous les formes les plus vari6es, telles que celles de bains, de lotions, de /b-mentations, A'affusiom, amp;'irrigations, de douches. A'injections, etc.
a. Bains. 11s peuvent 6tre locaux ou generaux et se donner ä l'eau courante ou ä l'eau stagnante.
Les bains gönöraux administr^s dans un but thörapeutique, ne s'emploient gufere que pour les pelits animaux; chez les grands on
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138nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PIIARMAC0L0G1E SPECiALE.
ne donne que des bains hygiöniques; mais dans lamclhode lij'dro-lh6rapique, comme nous le verrons plus tard, on en fait un assez fnkjucnt usage, surtout pendant la belle saison. Les bains locaux sont, au contraire, d'un usage ordinaire chez tous les animaux. Les membres, et surlout la rögion du pied, sont les parlies du corps qu'on baigne le plus souvent; les autres parlies dispos6es en appendices, telles que la queue, les oreilles, les tnamelles, les tes-licules, le p6nis, etc., sont bien plus raretnenl soumises ä l'action du bain.
Les bains de pied ou pediluves a I'eau courante, que Ton emploie si frequemment chez les solipedes, se donnent dans les cours d'eau, ruisseaux ou riviöres, qui so trouvent ä la porlee du malade.
Le bain ä I'eau stagnante se donne ordinairement dans un seau ou tout aulre vase en bois ou en pierre el assez solide pour servir h eel usage. Lorsque I'affection qui reclame l'emploi du bain Interesse lepied ou les regions inferieures du membre, un seau ordinaire peut suffire; mais quand elles siegent au genou ou au jarret, il faut un vase special prescntant une plus grande profondeur. Quand il est possible d'ctablir un courant d'eau dans le vase qui sert de bain, l'application de I'eau est toujours plus efflcace que quand on ne peut pas la renouveler. Si on a ä sa disposition un röservoir pen profond, unc mare, un 6tang, une öcluse de mou-lin, etc., on peut s'en servir avec avantage pour administrer un bain local aux diverses regions des membres. Enfin, si ces diverses res-sources font döfaut, on peut y supplier en döpavant l'öcurie si son sol est arglleux, et en y repandant de I'eau, ou encore en usant de cataplasmes de terre glaise.
b.nbsp;Lotions. Ce mode d'application dc I'eau froicle, trcs-simple et trösfrequent, consiste ä imprcgner de ce liquide un corps tomen-teux tel qu'une eponge, une masse d'etoupes ou de linges, et ä trapper doucement la parlie malade de maniöre h exprimer I'eau du corps poreux qui la conlient. Ce genre d'administration de I'eau a lieu dans les affections legöres de la peau, telles que l'ßrytböme, le frayement aux ars, les eruptions benignes, etc., ainsi que dans les congestions de la conjonctive, les piqüres des insectes, le thrombus, dansle pansement des plaies accidentelles oucellesqui resul-tent des grandes operations, etc.
c.nbsp; Fomentations. Les fomentations ou applications consistent ä de-poser sur une region du corps un corps poreux imbibe d'eau froide et qu'on maintient dans une humidity constante. Les maliferes to-menteuses qu'on emploie pour cet usage sont les eponges, les 6tou-
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pes, le linge, un bandage matelasse, etc., qu'on fixe sur la region ä fomenter par des liens appropries, et, aulant que possible, souples et elastiques. Les fomentations sont bien superieures en efficacitö aux simples lotions ; ce sont de veritables bains locaux qu'on pro-longe k volontö et qui causent peu d'embarras, leur emploi 6tant des plus faciles; quand la partie est garnie d'une forte couche de matiöres poreuses, il est tr6s-ais6 d'y entretenir une humidite et une fraicheur continuelles.
d.nbsp;Affusions. Les affusions consistent dans une nappe d'eau qu'on verse d'une faible hauteur sur la region malade. Elles ne sont generelles que pour les petits animaux; pour les grands, les affusions sont toujours locales. Pour les mettre en usage, on pent se servir des premiers vases venus, tels qu'un seau, un pot amp; eau, etc. Ce-pendant 11 est un ustensile que Ton trouve partout et qui präsente pour cet usage des qualites speciales: e'est l'arrosoir du jardinier. En passant ä travers la pomme de ce vase, I'eau se divise en une mullitude de pelits jets qui so r^pandent uniformöment sur la region malade.
e.nbsp; Irrigations. Ce mode d'application de I'eau froide consiste h. faire arriver, sur une partie du corps, un courant continu d'eau qui la baigne sans la frapper. Si l'irrigation est continuöe sans interruption nuit et jour, et durant un certain temps, eile est dite continue; e'est le cas le plus ordinaire. Lorsqu'on la suspend do temps en temps, eile estappelee discontinue ou intermittente; e'est le cas le moins frequent.
Pour pratiquer une irrigation continue il faut avoir ä sa disposition une assez grande quanlite d'eau placte sur un point 61eve. Le reservoir le plus öconomique qu'on puisse trouver dans la pratique ordinaire est un tonneau ou une cuve en bois qu'on installe ü une certaine hauteur sur des pieux enfoncös dans la lerre ou sur un öchafaudage approprie; un grenier situö au-dessus du logement des animaux est ögalement commode pour une installation de ce genre. Quant au conduit destine ä porter I'eau sur la region malade, le plus simple et le plus cconomique aujourd'hui est un tube en caoutchouc vulcanise, qu'on fixe ä la partie inferieure du reservoir par une de ses extremites, tandis que l'autre, reslöe libre, sert ä donner ecouletnent au liquide qui doit baigner la surface malade. En serrant avec un lien roriflce de ce tube, on laisse sortir un jet plus ou moins fort, selon le besoin.
Un ancien vötörinaire militaire, M. Joseph-Hippolyte Martin, attache ä la Gompagnie du chemin de fer de Paris-Lyon et la Medi-
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terrande, a imaginö un appareil irrigateur pour les chevaux, qui est ä la fois simple et ingenieux; il a bien voulu nous autoriser a le re-
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produire dans le dessin ci-dessous et nous en donner lui-m6me la description. La voici tir6e des notes de M. Martin.
Get appareil se compose de deux parties distinctes : naeprinei-pak et une accessoire.
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DE l'eAU.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;141
La premiöre comprend d'abord un tambour ou reservoir en cui-vre, l,delOcentimfetres de hauteur et de 18 de diametre, perc6 ä sa circonference de cinq trous munis de tubes ä robinets,2, 3, et dont Irois seulement sont visibles dans la figure ; le tube impair, plac6 en avant, 2, est destin6 ä amencr dans le tambour I'eau d'un reservoir situö ä une certaine hauteur; les autres tubes, 3, sont garnis da boyaux en caoutchouc deslinds ä conduire I'eau sur les points malades; enfin, de chaque cöfe du tambour existent des anneaux, 4, qui servent ä le fixer sur la sellette dont il va 6tre question.
Le tambour ou reservoir de cuivre est place sur une plancbette, S, qui est flx6e elle-mStne sur un surfaix, 6, convenablement rem-bourree pour ne pas Messer la colonne dorsale. Le reservoir doit etre immobile autant que possible, et pour cela le surfaix est muni de courroies qui passent dans les anneaux, 4, dont le tambour est garni de chaque c6l6.
La partie accessoire de l'appareil comprend d'abord une crou-piere, 1, elunpoiirail, 8, encuir, destin6s ä consolider le surfaix et la plancbette; sur les trois courroies de la croupiöre et sur celle du poitrail se trouvent des anneaux ou gaines en cuir dans lesquels doi-vent passer les tubes irrigateurs en caoutchouc vulcanisö, H; ceux-ci, ä leur extr6mil6 libre, sont garnis d'un tube en cuivre pour maintenir leur ouverture b6ante, 10; enfin, quand I'irrigationa lieu sur une region desmembres, cequi est le cas le plusbabituel, on fixe au-dessus du point malade une sorte de bourrelet ou de guetre destin6e ä repandre I'eau uniformement sur la partie lesfie ; cette guötre doit etre en tissu de laine comme une genouillere et bordee de laniöres de cuir, de facjon que le bord sup^rieur, un pen plus grand, fasse godet; I'inKrieur doit 6tre perc6 de trous pour l'öcoulement de I'eau.
Tel est l'appareil deM. Martin; il pent servir pour un seul sujet-et au besoin pour plusieurs ä la fois. II est clair qu'ainsi confec-tionn6, il convient surtout pour les grandes infirmerles vdtöri-naires ; mais, dans la pratique ordinaire, il peut 6tre simplifiö et improvisd avec des ustensiles que Ton trouve partout.
f. Douches. On donne le nom de douches ä un courant d'eau anim6 d'une grande vitesse et qui vient frapper avec plus ou mo ins de force sur la partie oü on le dirige. Selon la direction du jet liquide on distingue les douches en descendantes, laterales et ascendantes, Quand la veine liquide est entiöre, la douche est dite en colonne; quand eile est divisee, on I'appelle douche en pluie, etc.
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Les ustensiles ä l'aide desquels on peut administrer des douches chez les animaux sont au nombre de trois principaux, qua nous allons successivernent faire connaitre.
Le plus ancien, le plus simple, raais non le plus commode, est la grosse seringue de cheval. Elle peut bien rarement remplir le but qu'on se propose d'atteihdre.
Le second moyen ä mettre en usage est le röservoir ä eau et le tube en caoutchouc vulcanise dont nous avons parlö h propos des irrigations. La souplesse du conduit permet de donner des douches dans toules les directions possibles.
Enfin, M. Ch. Bernard (1), vet^rinaire militaire et professeur de marechalerie ä l'öcole de cavalerie de Saumur,
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pröconise, pour administrer les douches aux animaux, une pompe qui est une imitation de la fontaine de compression qu'on trouve dans les cabinets de physique. Elle se compose d'un reservoir de -40 litres de capacity environ, A; d'un corps de pompe B, et de son piston, C, flxös sur un tube plus volumincux, D, contenant de l'air pour rendre le jet continu; et enßn, d'un tube, E, plus fin, plongeant dans le reservoir, et se terminant au dehors par un ajutage tres-prolonge, F (Voy. la figure ci-contre). Sur I'ajutage on peut fixer du reste, un tube en caoutchouc pour diriger la douche dans tons les sens possibles. Cette pompe, tres-simple et
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tres-ing6nieuse, peut etre remplac^e dans la
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Fig. 2.
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pratique civile par une pompe de jardinier qu'on rencontre aujourd'hui dans beaucoup de fermes bien te-nues, ou encore par une petite pompe a incendie.
g. Injections. — On donne ce nom ä un jet liquide que Ton in-troduit ä l'aide d'une seringue ou de tout autre moyen appropriö, dans une cavitö naturelle ou accidentelle. Les injections out lieu le plus ordinairementsur les muqueuses apparentes, telles que celles de la bouche, du nez, de l'oreille, du rectum, du vagin, de l'urö-tre, du fourreau, etc. On s'en sert 6galement dans les trajets flstu-leux, lesclapiers, les kystes, etc.; cependant il est rare qu'on em-ploie de l'eau simple sur ces diverses surfaces, si ce n'est comme
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(1) De VhydrotMrdpie en viUrinaire {Recueil de mimoires et cfobserv, sur la medec. et Vhyg. vMrinaires militaires, t. XI, p. 813).
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DE L EAU.
moyen d^tersif; mais pour remplir une indication thdrapeutique on la charge de divers principes mödicamenteux.
Tels sont les principaux moyens d'appliquer l'eau fraiche ä la surface du corps; quant h ceux qu'on emploie pour la faire p^nö-trer ä l'intörieur, ils sont simples et pen nombreux; on ne donne guöre l'eau froide qu'en boüsons el en lavements; ce n'est que toutä fait exceptionnellement qu'on l'injecte dans les veines.
2deg; Effets.
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Appliquöe sur la peau, l'eau froide ou fraiche y produit les mömes eßets que la glace, ä l'intensitö pros. Ainsi, eile dölermine une sensation de froid qui retentit dans toute röconomie, puis resserre les capillaires sanguins, döcolore et engourdit les parties, augmente la tonicitö des tissus, mais eile ne va jamais, quelque prolongöe que soit son application, jusqu'ä arreter la circulation capillaire, ä 116-trir les tissus, ä determiner leur congölalion, etc. La reaction qui est provoquee par l'application de l'eau froide est aussi moins yive, moins puissante que celle de la glace, et ne s'aecompagne pas de cette chaleur äcre, brülante, de cette turgescence des parties qu'on remarque alors et qui indique plutöt une congeslion qu'une reaction physiologique naturelle.
L'eau froide, introduite dans l'estomac en quantity mod6ree, y determine une sensation genörale de fraicheur, etanche la soif, ra-fraichit les voies digestives, delaye les aliments, augmente la s6cr6-tion du sue gastrique, etc. A mesure qu'ellepönötre dans l'intestin, eile facilitele cours des matieresalimentaires, provoque l'excretion de la bile et du fluide pancreatique, favorise l'absorption intesti-nale, hüte la cl6f6cation. Mais si la quantilö ing6r6e est trop con-sid6rable ou sa temperature trop basse, l'eau froide peut devenir trfes-nuisible : eile produit alors, dit Favre (i), de Genöve, un sentiment de froid int6rieur qui retentit dans tout l'organisme; l'animal ^prouve un saisissement genöral, des frissons surviennent, puis l'ar-ret de la transpiration, l'enterorrhagie, des difficult6s d'uriner, des affections de poitrine, le tötanos chez le mouton, et sans deute aussi chez d'autres animaux. Enfm, d'aprös M. Reynal (2), l'eau trös-froide, en saisissant les inteslins d'une maniöre brusque par sa basse temperature, provoque des mouvements dösordonnes dans la
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(1)nbsp; Le vttirinaire campagnard, p. 217.
(2)nbsp; Recucil de mid. viterinaire, 1851, p. 91 et 93.
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144nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; PHARMACOLOGIE SPECIALE.
masse intestinale; ä mesure qu'elle avance dans le conduit alimen-taire, les parois des inteslins se contractent vivement, d'oü peu-vent rösulter des dtranglements, des volvulus; et, en m6me temps, la muqueuse deviant le siege d'une congestion vive qui peut aller jusqu'ä l'hemorrhagie.
3deg; Indications thfirapeutiques.
L'eau ä la temperature ordinaire regoit, dans la m6decine des ani-maux, des applications de plus en plus nombreuses et importantes. Elles se divisent en deux categories : les applications externes ou cMrurgicaks, et les applicalions internes ou medicinales. Nous trai-terons d'abord des premiferes sous le titre A'hydrotMrapie chirurgi-cale, et des secorides, sous celui A'hydrotherapie medidnale. Nous allons y proc^der en consacrant ä chacune d'elles un espace en rapport avec son importance pratique.
I.— HYDROrnEBAPIE CniRUUGICALE.
(HYDRIATBIE, HMROCIimUIlGlE.)
Ilistorique. — L'emploi externe ou cbirurgical de l'eau, est aussi vieux que la medecine. Hippocrate, Cclse et Galien employaient dejü l'eau froide conlre quelques maladies ou accidents externes, comine les plaies, les contusions, les fractures, les h6morrhagies, les luxations, etc. Les Arabesl'ont cgalement employee, notamment llhazfes, qui prescrivait de couvrir las brülures recentes avec des compresses imbib6es d'eau glacee. Au quinzicme siccle l'eau froide est employee comme une sorte depanacee centre Louies les maladies externes, en Italie, d'abord par des personnes elrangeres ä l'art, et plus tard par les veritables chirurgiens. Au siöcle suivant l'eau froide est preconis6c par des medecins et chirurgiens de grand mo-rite, tels que Marlel, Laurent Joubert, Doublet, Ambroise Pare, Fallope, etc. Durant le siecle dernier, l'eau froide, sous diverses formes, fut employee contre la plupart des maladies chirurgicales de l'homme par divers chirurgiens, comme Frederic Hoffmann, Jean Hahn, compatriote de Priessnitz, Theden son 61eve, Lombart, m6-decin frangais, etc. Mais c'est surtout au commencement du siöcle acluel, pendant les grandes guerres de l'epoque, que l'eau froide fut largement employ6e, sous forme d.'irrigations continues, par le cclebre Chirurgien frangais Percy, contre la plupart des accidents si
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nombreux, si divers et si redoutables des champs de bataille. Percy avail une teile confiance dans ce moyen, qu'il aurait abandonn6 la Chirurgie des arm6es, dit-il, si on lui eüt interdit l'usage de l'eau. Malgr6 cet exemple si remarquable de l'emploi chirurgical de l'eau froide, et ä part quelques chirurgiens qui restörent fidfeles ä cette pratique, l'usage de l'eau dans le pansement des accidents externes tomba dans un oubli profond, et ce n'est que depuis la döcouverte de la veritable hydroth6rapie par Vincent Priessnitz, dont nous ferons bientöt connaitre l'histoire, que l'emploi chirurgical de l'eau, sous les formes las plus vari6es, a 6t6 döünitivement restaur6 dans la mfi-decine et la Chirurgie de l'homme, d'oü, selon toute probability, clle ne disparaitra plus.
Chez les animaux domestiques, l'emploi de l'eau fraiche ä la surface du corps est sans doute fort ancien aussi, car l'eau est le premier moyen qu'on trouve sous sa main pour panser les accidents exterieurs qui survienncnt aux animaux comme aux hommes. Un fait certain, c'est que les 6crits des maröchaux et des 6cuyers, ces premiers mddecins des animaux, mentionnent frequemment l'emploi du pödiluve froid contrc les accidents si nombreux, si varies et si frequents qui surviennent au bas des membres des animaux et nolamment des chevaux. Le bain froid ä l'eau couranle, est un moyen hygienique employe de temps immemorial, et danstous les pays, pour remedierä la fatigue des membres des chevaux soumisä de rudes travaux, pour reprimer un commencement de fourbure, de gonflement des articulations, etc., etc. Ce moyen hygienique si simple, si öconomique et si efficace, s'est peu ü peu transform^ en un moyen lh6rapeutique presque toujours h6roique, quand il est bien employe, centre les accidents du pied et du bas des membres, tels que la fourbure, Tagravöe, les piqürcs et brülures des pieds, l'entorse du beulet, les distensions et les gonflements des articulations, etc., etc.
Cependant il convient de dire que ce moyen, malgr6 ses avan-tages, n'6tait pas employ^ par tous les praticiens et n'avait pas d6pass6 ce cercle 6troit; mais gräce aux travaux de MM. Durieus-sart (1), en Belgique, et Gourdon (2), en France, l'emploi chirurgical de l'eau froide dans la m6decine des animaux a pris une extension non moins grande que dans celle de l'homme. Depuis cette 6poque cette pratique s'est g6n6ralis6e et eile oecupe aujour-d'hui en Chirurgie v6t6rinaire le premier rang, sous tous les rap-
(1)nbsp; Journ. agrieol et vitir, de Belgique, 1843, p. 403 et suiv.
(2)nbsp; Journ. vitir. de Lyon, 1815, p. 393 et 489; 1847, p. 182 et 217.
Tabodmn, 3' Edition. — I.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 10
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ports, parmi les moyens que nous possedons pour rem6dier aux accidents et aux maladies externes des animaux domestiques. Les infirmeries des 6coles, cellos des regiments, celles des grandes administrations de voitures publiques, celles debeaucoup de v6t6rinai-resdes grandesvilles,etc., possfedent'aujourd'huiune sorts d'arsenal hydrolherapique ä l'aide duquel il est facile, comme nous le ferons voir, d'employer I'eau froide sous les formes les plus varifies, sur toutes les regions du corps et contre la plupart des accidents chi-rurgicaux qui en röclament l'usage. C'est pourquoi nous allons traitor riiydrothörapie chirurgicale avec quelque etendue.
Comme on a essayö, avec plus ou moins de succös, l'application de i'eau froide ou fraiche ä la plupart des maladies chirurgicales, nous indiquerons d'abord d'aprös quels principes et quelles rögles on doit user de l'hydrotherapie externe ou locale ; nous dresserons ensuiLe le tableau systömatique des affections tributaires de l'em-ploi de I'eau froide; et enfin, dans un dernier paragrapbe, nous indiquerons les faits principaux sur lesquels les indications de l'by-drotherapie chirurgicale reposent.
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1deg; PRINCIPES GKXKBAUX DE L IIYDROTIIERAPIE CHIRURGICALE.
Avant de faire connaitre les rfegles qui doivent guider le praticien dans l'emploi de I'eau froide, il convient dc poser et de develop-quot;perles principes generaux sur lesquels repose cette medication im-portante.
L'inllammation est Telement principal de toutes les maladies, tant externes qu'internes; eile pent etre aigue ou chronique. — Dans le premier cas, eile r6pare souvent elle-m6me les desordres mate-riels qu'elle a causes, surtout lorsqu'elle est modöree et qu'elle suit röguliörement son cours. Quand eile est chronique, eile est le plus souvent impuissante ä reparer le mal qu'elle a produit, etil faut, pour 1'en rendre capable, la ranimer ou la rajeunir. De cesconsi-dörations gönörales nous tirons les principes suivants qui peuvent se rösumer en quelques axiomcs ;
a.nbsp; L'inflammation est une arme ä deux tranchants ;
b.nbsp; Moderee, eile pent reparer les desordres qu'elle a produits ;
c.nbsp; Exageree, clle peut aggraver ces desordres ;
d.nbsp; Le froid est le principal moyen de moderer Uinflammation;
e.nbsp; La chaleur est un des moyens d'augmenter l'inflammation ;
f.nbsp; En physiologie comme en mecanique, la reaction est egale ä l'action.
11 resulte de ces principes genöraux que, par l'emploi raisonnö
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du froid et de la chaleur, le praticien peut k volont6 diminuer ou augmenter le degr6 d'intensil6 de rinflammation, soit direclement, soit par voie de reaction. Or, c'est precisement en se servant de l'eau sous ses difförents 6tats physiques ou h diverses temperatures, que le v6t6rinaire comme le mcdecin trouve un moyen simple, facile et öconomique d'employer la chaleur et le froid; c'est ce que nousavons demontrö enöludiant les divers modes d'applicaüon de ce liquide sur le corps des animaux.
Parmi les nombreuses affections ou lesions ext6rieures des animaux domestiques qui peuvent r6clamer l'emploi de l'eau froide, il en est qui sont accompagnöes d'une inflammation aigue et exa-g6r6e, d'autres qui sont, au contraire, le resultat d'une inflammation passöe h l'ötat chronique. Dans ces deux cas, le mode d'appli-cation de ce liquide est essentiellement different. Dans le cas d'inllammation aigue et exagöröe, on emploie la methode hydro-therapique qu'on peut appelcr antiphlogiatique ; dans le cas d'in-flammation chronique, on met en usage la m6thode resoiutive ou fondante. Dans ces deux circonstances, les rfegles de l'application de l'eau etant tout ä fait oppos^es comme les 6tats morbides contre lesquels on les dirige, il Importe de les etudier avec soin et succes-sivement.
Sletiiode antiplilo^istiqnc. — Dans l'emploi de cette möthode, on a pour but essentiel de maintenir I'inflammation dans un degre d'intensitö assez modörö pour qu'elie puisse r^parer les lesionsma-terielles qu'elie accompagne. Quand eile est naturellement peu intense, comme dans une plaie simple, par exemple, il n'y a rien ä faire, et tons les soins du praticien doivent consister dans le main-tien de la propretö et d'une temp6rature uniforme et peu elevee. Dansle cas, au contraire, oü I'inflammation est violente, ou menace de le devenir, comme dans les plaies accompagnees de grands d61abrements, dans les contusions graves, les arthrites suraigugs, la fourbure, etc., tonte l'attention du praticien doit se concentrer sur ce point fondamental: maintenir la partie malade ä une basse temperature en la baignant constamment, par un procödö quelcon-que, d'eau froide ou fraiche, selon les cas. Ici, il faut eviter avec le plus grand soin la reaction qui suit l'application momenlanöe de tout corps röfrigörant, ou lamodörer de fagonäen 6viterles hearts. Gepeudant, il faudrait öviter d'exagörer ce pr(5cepte, car, comme le fait observer Tanchou (1), le froid est l'image de la mort, et l'on com-
(1) Du froid et de ses applications dans les maladies. Paris, 1824.
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prend qu'en maintenant une parlie malade trop longtemps et sans interruption dans un milieu ä Lasse temperature, on puisse flnir par fitouffer en eile tout acte vital, et, par consöquent, entraver Faction r^paratrice de rinflatnmation, empöcher la suppuration qui doit amener la cicatrisation de la solution de continuity, etc., si c'est une plaie, par exemple. Dans un sujet de cetle nature, le tact du praticien doit supplier ä l'insuffisance forcöe de tous les pr6cep-tes 6crUs; cependant essayons de les bien fixer par un exemple : supposons qu'un homtne ait une main ou un pied 6cras6s; autre-fois, pour empöcher le d^veloppement presque inevitable de la gangramp;ne, on amputait la partie 16s6e ; aujourd'hui, grace ä Tem-ploi raisonn6 de l'eau froide, on supprime les effets exag6r6s de rinflammation, et on lui laisse seulement le degre d'intensit6 n6-cessaire pour qu'elle soil simplement r^paratrice.
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Methode resolutive on fondante. — Cette methode, entierement differentc de la prdcedente, est destinde ä röveiller ou rajeunir I'in-(lammalion chronique qui accompagne certaines lesions materielles de la surface du corps. Si la m6thode antiphlogistique a pour base ['action directe quo le froid exerce sur 1'inflammation exag6r6e, en revanche, la melliode qui nous occupe est fondee sur la reaction que ce froid provoquo dans les parlies sur lesquelles on I'applique. Toutes choscs egales d'ailleurs, la r6action est proportionnelle ä la basse temperature de l'eau employde, ä la force avec laquelle ellc a frappö la partie malade et ä la dur6e de son application. D'autres circonstances peuvent aussi influer sur l'energie de la r6action, comme la force du sujet, la nature de la region m6dicament6c, la tempörature de l'air ambiant, etc.
Dans la majoritö des cas, pour determiner une reaction capable de ranimcr rinflammation chronique dans une turaeur, un engorgement indolent, etc., il suffit d'interromprc de temps en temps les applications d'eau froide sur la partie malade; cependant lorsq'ue les lesions destissus sont anciennes, celte methode est insuffisante; alors on a recours a deux moyens compiementaires qui sont fort simples. Ainsi, on peul faire alterner les applications chaudes avec lesfroides, et de celte faQonprovoquer plus sürement une reaction energique. Un autre moyen, egalement usite dans cette meihode, consiste ü garnir la r6gion avec des corps poreux imbibes d'eau froide et ä recouvrir le tout avec plusieurs doubles de tissus de laine sees et mauvais conducteurs de la chaleur. Sous I'influence dc cet enveloppement humide, la region s'cchaulfe progressivement et
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d49
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bientöt se couvre d'une transpiration abondante; alors l'öbranle-ment est donn6, et desormais les douches froides, alternant avec ces sueurs locales, determinent dans les tissus une action fondante älaquelle peu de lösions resistent, assure-t-on.
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2deg; TABLEAU DES MALADIES ET I.amp;IOXS EXTERNES QÜI HECLAMKNT L'EMPLOI de l'hydrothkrapie CUIRLRGICAI.E.
Par arracliement. Par armes k feu.
Plaies...............lt; Par morsurcs.
Contuses.
Granuleuscs ou d'ete. / ficrasements. 1 Coups de pied. Contusions..........lt; Embarrure.
Sor.lTIOKS DE COMI- Jnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1 ^ i ..
cnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; I Lnchevctrure.
\ Excoriations.
,,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; f Ruptures de tendons et de
Ruptures...........! r
t muscles.
BiüUues.............. Brülures ä divers degrös.
ülc^res............... Ulceres non speeifiques.
\ Fractures............. Comminutivos ou compliqueos
Epistaxis.
Hemorrhagies de la boache.
Des mutjueuses......lt; — du pharynx.
,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; , — du rectum.
2deg; HEMonniHGiES....../nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;.
\ — du vagin.
_ .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;i Hemorrliagic spontanee.
De )a pean..........'
l — traumatique.
„ .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;i Ecclivmoses.
Sanguines........... _. * ,
'. Thrombus.
t n . •nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ( Phlegmons.
Inllamraatoircs......; ,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;,.
•.quot; TüMEÜRS ET EXGORflE- Inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;(nbsp; nbsp;JaVaitS CUtaneS et telldlquot;eraquo;X-
MENTS............ lt;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; tnbsp; nbsp;OEdemes chromques.
De la peau...........)nbsp; nbsp;Capelet et Sponge.
(nbsp; nbsp;Varices.
_nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; . Periostite.
Osseusos............! _nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;,
l Exostoses recentes.
Deplacements.........Luxations (aprfes reduction |.
Efforts................ Entorses et distensions.
Lesions de continuite.. Plaies synoviales.
4deg; Maladies des articü- ) Svnovites...........| MoleUes-
lations...........\nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; . l Vessigons.
/ Suraiguo.
Arthrites............lt; Chronique.
( Rhumatismale. JmmobilittS............ Ankylose incomplete.
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PHARMACOLOGIE SPEC1ALE.
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fibranlemcnt.
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fitonnement du sabot.
Decollements.
Bidlures.
Pi(|üres.
Bleimos.
Clous do rue.
Seimes douloureuses.
Fourburc aiguß.
—nbsp; nbsp; nbsp; chronique. AgravC'e des onglons. Fourchctte ecbauffee. Hernles simples.
—nbsp; nbsp; nbsp; etranglees. du rectum.
du vagin. dc Tuterus. Ophtlialniies diverses. Orcliite franclie. JIammite.
Catarrbe des cornes. ficbauboulure. Ecüüma simple, firysipele.
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5quot; Affections des pieds
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Lesions de continuitt!. lt;
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am-1
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Congestions ot infl mations...
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6deg; Deplacements et i\en-versej1ents........
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Deplacements ,
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Renversemcnts ,
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7deg; Congestions et inflammations EXTERNES ...............
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Des yeux......
Des testicules ... Des mamellcs...
Des cornes.....
Bulleuses......
Eczematouses .. ßrysipelateuscs
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8deg; Malad, de la peal- ..
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Prurigineusos......... Demangeaisons.
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Gales. Teignes. Herpes.
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Venimeuses Mecaniques .
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Piqüres d'insectes.
firytbemc.
Myositc traumatiquo.
Rliumatisme musculaire.
Atonic musculaire.
Atrophie des muscles.
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9deg; Maladies des muscles ..............
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Inflammatoires......j
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Lesions.
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3deg; FAITS PRATIQUES DANS LESQÜEI.S T.'HYDIIOTHEHAPIE CIHRURGICALE A ETE EMPLOYEE AVEC SDCCES.
1deg; Solutions laquo;ic continuitc. — Dans les lesions physiques des tissus comprises sous la denomination pr^ceiienle, lorsque les de-sordres ne sont pas graves, la nature fait seule tous les frais de la reparation; mais quand les lesions sont tres-6tendues ou accompa-gndes de d^labrements des tissus, comme dans la plupart des plaies compliquees, des contusions, des brülures, des ruptures, desfractures comminutives, etc., il Importe de maintenir rinflammation dans une juste mesure, au moyen de l'application möthodique de l'eau froide. M. Ch. Bernard (1) a public un grand nombre de fails prou-
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(1) Bernard, Mimoire cite, p. 829 et suiv.
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HYDROTHERAPIE CHIRURGICALE.
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vant l'efficacitö de ce mode de traitement contre les plaies contuses, les plaies par armes ä, feu, les plaies 6tendues, les coups de pied, les contusions diverses, lesembarrures, etc., etc. Dans un mömoire trös-int6ressant sur les plaies par armes h feu, M. Kopp(l), v6t6ri-naire militaire, fait ressortir tous les services que l'emploi raisonnd de l'eau rend dans le traitement des plaies de ce genre. De son cötö, M. Quin (-2) a dgaletnent dötnontre que, dans les plaies granuleuses ou plaies d'ete, les irrigations d'eau froide sont aussi tres-utiles pour amener la cicatrisation. Enfin, M. Chambert (3), v6t6rinaire ä Montpellier, nous a assurö qu'il n'employait pas d'autre topique que l'eau froide sur les contusions avec broiement de tissus, sur les plaies contuses, ä lambeaux, par arrachement, etc., qu'on remarque si souvent sur les chevaux de trait, L'usage de l'eau froide est rationnel egalement dans les brülures, les excoriations de la peau, les ulcörations, les ruptures des tendons et des muscles, etc.
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2deg; iitiuorriiajjies. — Lo froid, en resscrrant le calibre des vais-seaux capillaires, est le meilleur des hemostatiques; aussi, dans toutes les hömorrhagies qui n'interessent pas les gros vaisseaux, comme celles qui se declarent spontanfiment ou par une cause quelconque sur la peau et les muqueuscs apparentes, l'application de l'eau froide est le premier moyen qu'on met en usage, et il est souvent süffisant. Les hemorrhagies traumatiques qui se manifes-tent ä. la suite des operations chirurgicales, quand elles ne sont pas trös-graves, sont aussi facilement arretces par faction r6frigcrante de l'eau froide. II serait inutile de citer des faits ä l'appui de cette indication, tellement eile est simple etvulgaire.
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3deg; TmiKurs et engrorgements. — Lorsque ces lösions sont r6-laquo;entes, comme le thrombus, les phlegmons, les javarts cutanös et tendineux, etc., l'eau doit otre appliquöe d'une maniöre continue; lorsque, au contraire, ces accidents sont anciens, comme roedeme chronique, le capelet, les variccs, la perioslite, les exos-toses, etc., on doit en interrompre möthodiquement l'application, de maniere ä determiner une reaction ^nergique, car ici c'est la reaction qui gu6rit et non l'aclion directe de l'eau froide. M. Ch. Bernard, dans son memoire sur I'liydroth^rapie vet6rinaire, cite plusieurs exemples de lesions r^centesou anciennes, comprises
(1)nbsp; Journ. de mid. veter. militaire, t. I, p. quot;0.
(2)nbsp; Ibid., t. 11, p. 165.
(3)nbsp; Communication orale.
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152nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; PHARMACOLOGIE SPfiCIALE.
dans ce paragraphe, qui ont c6d6 ä Temploi ralionnel de l'eau froide.
4deg; MaladieB articulaires. — Les accidents articulaires sont peut-6tre de toutes les 16sions extörieures celles qu'on attaque le plus frequeniment et avec le plus de succfes, au moyen de l'eau' froide ; ici encore, on utilise tantöt raction, tantöt la reaction determines par ce liquide refrigerant, selon la nature des maladies. Ainsi,^dans les plaies articulaires penetrantes, on utilise faction du bain ou des irrigations d'eau froide; c'est ce qu'ont fait en sem-blable circonstance MM. Arnal (1), Bernard (2), Barreau (3), et sans doute beaucoup d'autres avec eux. Dans ces arthrites aigues et suraigues, I'application continue de l'eau froide est egalement indi-quee. C'est ainsi que I'a compris M. H. Bouley (4), qui est parvenu ä triompher d'une arlbrite suppurative tres-grave de l'articulalion de l'os de la couronne avec l'os du pied, survenue ä la suite de l'ope-ration du javart, en employant 1'irrigalion continue d'eau froide, pendant neuf fois vingt-quatreheures sans interruption. Le succcs fut complet. M. Emile Thierry (5) assure avoir traits avec succes I'arthrite rotulienne, assez frequente dans l'espöce bovine, par les douches d'eau froide, appliqufies deux fois par jour. C'est egalement sous cette forme qu'on emploie l'eau froide dans les distensions des articulations, dans les entorses, dans les luxations aprcs que les parties ont ete remises en place, etc. Mais dans les accidents anciens, tels que les vessigons et les molettes, dans I'arthrite chronique, dans celle surtout qui est entachee du vice rhumatismal, dans I'ankylose incomplete, etc., c'est la reaction provoquee par faction refrigcrante de l'eau qui est surtout mise en oeuvre; parfois mSme on emploie la sudation locale provoquee par l'eau chaude ou la vapeur, ou par 1'enveloppement humide. C'est par cette derniere methode que proeöde M. Rei-nert (6), veterinaire ä Athenes, dans les boiteries de l'epaule, qu'elles soient le resultat d'un ecart ou d'un rhumatisme. Pour cela il confectionne un coussin en toile rempli de rognures d'e-ponges, qu'il humecte d'eau froide si I'accident est recent, et d'eau
(1)nbsp;Joum, des voter, du Midi, ISäs p. 57.
(2)nbsp;Memoire cite, p. 839 et 850.
(3)nbsp;Joum. de mid. vilir. mild., t. I, p. IS.
(4)nbsp;Recucil de mid. viter., 1853, p. 823.
(5)nbsp; Ibid., 18C6, p. ilO.
(6)nbsp;Clinique viterinaire, 18C'2, p. 447.
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tiöde s'il est ancien ; on interpose enlre ce coussin et la partie malade, des linges pli6s en plusieurs doubles, et le tout est reconvert d'une converture de laine fix^e au devant du poitrail; I'appa-pareil est maintenu humide et laiss6 en place de huit ä quinze jours. Sous son influence, la partie devient d'abord chaude et moite; puis une forte transpiration se declare, et enün une tumefaction plus ou moins forte se manifeste, comme sous l'influence des irritants, et d6termine comme eux une resorption des produits 6panches.
5deg; Affections des pieds.— C'est dans cette categoric de maladies, on peutle dire en toute assurance, que triomphe avec 6clat rhydrothörapie chirurgicale ; il est peu de lesions du pied, en effet, quine soient amendöes ou guöries par l'emploi raisonnö du pödi-luve froid. Cela est de toute evidence pour les accidents les plus ordinaires et les plus connus du pied, tels que retonnement du sabot, son döcollement partiel, les brülures et piqüres de la sole, les bleimes, l'agravee du boeuf et du einen, et surtout la fourbure aigue ä son d6but. Mais une lesion frequente et souvent tres-grave du pied, le clou de rue penetrant, est arretee dans ses suites les plus fächeuses et quelquefois meme entiferementguerie par le bain de pied froid suffisatnment prolong^. Aussi M.H. Bouley (I) recom-mande-t-il les applications d'eau froide longtemps continuees, au debut de l'accident, et MM. Bernard et Drack (2) rapportent-ils des exemples remarquables de guerison de clous de rue penetranls par Temploi persevörant des bains i'roids. Le dernier praticien aug-mente l'action de ces topiques par I'addition dans le pödiluve de sei marin ou desulfate d'ammoniaque. Enfin, M. Andre (3), vetö-rinaire beige, insiste de nouveau sur les grands avantages que procure l'emploi de l'eau froide dans le trailement de la plupart des maladies et des lesions du pied chez les solipfedes, lorsqu'on a pra-tiquö, du reste, toutes les operations que comporfe l'etat des parties Iamp;ä6es.
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6deg; Deplacements et rcn-TcrBcmentsect;. — Parmi les deplacements des organes internes qui peuvent reclamer l'emploi de l'eau froide, il faut surtout menlionner les hernies intestinales, et notamment celles qui se compliquent d'ötranglement; c'est un fait generale-
(1)nbsp; Nouv. Diel, de mid. et de chir. viter., t. IV, p. 60.
(2)nbsp; Mimoires et observ. de med. veter. milil., t. VI, p. 178.
(3)nbsp; Annates viler, beiges, 1868, p; 155.
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ment reconnu et admis par les praticiens. Ici les douches froides agissenl sur la tumeur ä la maniere de la glace, ainsi qu'il a ötö explique prcc6demment, page 121. M. Stef (1), vötörinaire mili-taire, a demontr6 que dans le cas de hernie inguinale, par exemple, les douches et les lavements d'eau froide employes avant le taxis, rendaient beaucoup plus faciles et plus efficaces les manoeuvres du Chirurgien.
Dans le cas de renversement du rectum, du vagin, et surtout de la matrice, le volume souvent considerable que prend Torgane d6-place, qui pend au dehors de l'orifice qui lui a livr6 passage, est parfois un obstacle insurmontable h son replacement dans sa position naturelle. Or, un moyen excellent de le reduire ä son volume normal, c'est de l'immerger pendant un certain temps dans un vase contenant de l'eau froide. C'est ainsi que procöde et conseille d'agir M. Meyer (2), vetörinaire ä Zurich.
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7deg; Cong^csUons et inflanimations externes. — Les maladies dont il s'agit frappent les muqueuses apparentes ou des organes qui font saillie au dehors, tels que les teslicules et les marnelles. Les inflammations superßciclles ou profondes de l'oeil sent traitöes avec avantage par les lotions persöverantes d'eau froide, qui calment ä la fois le gonflement des paupicres et la douleur. M. Ch. Bernard (3) ci(c plusieurs cas d'ophthalmies plus ou moins graves gueries par ce simple moyen. L'inflammation des marnelles et möme celle des testicules, toujours plus tenacc et plus grave, cede fröquemment ä l'emploi continu des applications d'eau froide. Enfin, M. Cruzel (-4) assure que, dans le cas de catarrhe des cornes chez les grands ruminants, on fait avec profit des aspersions d'eau froide sur la lete, le front et au pourtour de la base des cornes.
8deg; Maladies cutanees. — Los affections superficielles et 16-gferes de la peau peuvent aussi etre attaquöes avec avantage au moyen de l'eau froide. Tanchou a pos6 en principe : que le froid est Vantidote nalurel de Verysipele. M. Ch. Bernard estime egalcment que l'eau froide, employee avec möthode, est utile centre l'eczöma simple, le prurit opiniätre, l'^rytheme par cause mecanique, etc.
(1)nbsp; Journ. de mid. vitir. milit, t. I, p. 25quot;
(2)nbsp; Journ. vetir. de Lyon, 1803, p. 180.
(3)nbsp; Mimoire eiii, p. 850 et suiv.
(4)nbsp; Nouv. Diel, de ned. el de c/iir. vitir., t. Ill, p. 292.
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9deg; Ilaladies des nmsties. — Les muscles peuvent 6tre frappös d'inflammation traumatique, comme on le remarque parfois sur les sujets qui onl ete assujettis par des liens durant Texöcution des grandes operations. Le rhumatisme musculaire est encore une affection qu'on remarque parfois sur les animaux, surtout autour des grandes articulations des membres entourees par defortes masses musculaires, comme celles de la cuisse et de l'öpaule. Dans ces deux cas, les douches d'eau froide, interrompues mdtliodique-ment, sont un des moyens de gucrison les plus sürement ellicaces. II en est de meme dans le cas d'atonie et d'atrophie musculaires qu'on remarque si souvent dans la region de la croupe et de l'c-paule, ä la suite des tongues maladies du pied qui out n6cessite Timmobilitd complete du membre pendant un certain temps. Ici, la reaction, pour elre efficace, devant etre tramp;s-6nergique, il est parfois utile de faire alterner les douches chaudes avec les douches froides, d'employer l'enveloppement humide pour provoquer une sudation locale en mSme temps que la reaction, etc.
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II. — HYDROTUKRAPIE MEDICINALE. SYlCONTans : llydrothdrapcutiquo, hydropathic, hydrosudopathie, hydrosudothdrapic, etc.
On designe sous ces diverses denominations l'emploi raisonnc et systcmatique de l'eau froide dans le traitement des maladies internes; quant aux maladies externes, elles sont du ressort de l'hydro-th^rapie cbirurgicale dont il a ete question precedemment.
Ilistoriquc. — I/eau, ä diverses temperatures, a jou6 de tout temps, et souvent ä l'insu du mödecin ou du vcterinaire, un role plus ou moins important dans le traitement des maladies internes, sous forme de boissons, de tisanes, de lavements, de bains, etc. Mais son emploi ä l'^tat de purete, et comme remede principal dans la curation des maladies qui ont leur siege dans les organes int^rieurs, est de date recente. A la veritc, on trouve bien de loin en loin, ä toutes les öpoques historiques de la medecine, et chcz tons les peu-ples, quelques tentatives isolöes pour etendre l'emploi therapeuti-que de l'eau; mais il est juste de dire que ces tentatives, en dehors du domaine purement chirurgical, sont restöes ä pen pros infruc-tueuses jusqu'aux applications si imporlantes et si originales de Priessnitz sur ce sujet. Neanmoins nous croyons devoir donner une idöe rapide des travaux anterieurs aux recherches du paysan autri-
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156nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PHARMACOLOGIE SPECIALE.
chien sur l'emploi de l'eau dans le traitement des maladies internes.
L'emploi de l'eau dans le traitement des maladies internes parait non moins ancien que son usage en Chirurgie. Hippocrate veut que Ton fasse boire de l'eau aux f6bricitants. Plus tard Gelse et Galien prescrivirent ce liquide dans une foule de maladies internesgt; soit comme moyen prophylactique, seit comine remede curatif. II en fut de mßme pourbeaucoup de medecins grecs, remains etarabes durant les sifecles suivants. Cependant pour trouver des notions un peu precises sur l'emploi raisonnö de l'eau comme moyen de traitement des maladies internes, il faut arriver ;\ des temps beau-coup plus rapprocWs de 1'epoque actuelle. Afin d'en donner une idee, nous allons passer en revue les principales tenlatives qui out cte faites par les medecins modernes ä. diflerentes 6poques et en divers pays, sans nousastreindre, toutefois, h un ordre chronologi-que rigoureux. II nous parait möme plus simple, pour atteindre noire but, de faire connaitre la part que les diverses contrtes de l'Europe ont prise dans I'etude therapeutique de l'eau avant les travaux systömatiques et surtout empiriques de Priessnitz sur l'hydrothßrapie.
Vers la fin du dix-septieme siöcle, l'emploi medical de l'eau prit en Angleterre une large extension par les efforts et les ecrits de Floyer. Un grand nombre de ses confreres et de ses compatriotes suivirent bienlöt son exemple. De ce nombre il faut citer d'abord Hancock, pasteur protestant, qui fut grand partisan de l'eau froide ä l'inlörieur contre la pluparl des pyrexies graves; puis viennent Wright et Jackson qui prescrivirent les affusions d'eau froide, le premier contre la fiövre putride, et le second contre la fiövre jaune. Mais e'est surtout Currie, mödecin ä Liverpool, qui posa d'une facjon toute scientiflque les veritables principes de l'hydrothßrapie rationnelle, et quand on lit les ecrits de ce c61ebre praticien on est tout etonnö d'y trouver la plupait des regies de l'hydrothßrapie actuelle. II est vraiment etonnant que Gurrie ne soit pas de-venu le crßateur et le propagaleur de la methode de traitement des maladies internes par l'eau, plutot que Priessnitz, simple empirique depourvu de toute connaissance medicalc. Pour comprendre cette particularity etrange, il faut se rappeler que, en principe, les vcrit6s utiles s'ßtablissenl difficilement dans le monde et surtout en mede-cine, etque jamais une nouvelle methode thßrapeutique, quelle que soit sa valeur, ne devient populaire si eile n'est entourße de mys-tere ä sa naissance et si eile n'est soutenue et propagße par le charlatanisme.
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HYDROTHfiUAPIE MEDICINALE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1 57
Quoi qu'il en soil, voici en quelques mots les principes pos^s par Currie.
Dans lespyrexies et les phlegmasies^e Symptome qui pr^occupait surtout ce grand praticien, c'etait l'exces de calorique qui accom-pagne lemouvement febrile; les affusions d'eaufroide surlapeau lui paraissent done le moyen le plus simple et le plus efficace pour 6tein-dre cet excös de chaleur morbide, ainsi qu'il I'a d6montr6 le Iher-mometre a la main. Independamment de cet effet tout physique des affusions d'eau froide, Currie pense qu'il s'y ajoute l'effet möcani-que produit par le choc subit et instantanö de l'eau sur la surface du corps, d'ou.r^sultent bientot la cessation du spasme du Systeme nerveux et la d6tcnte gönörale de Torganisrae et le retour de la peau ä ses fonctions naturelles, comme I'indiquent les sueurs abondantes et critiques qui ne tardent pas h survenir.
Currie a traitö par cette methode, non-seulement les pyrexies les plus graves, m6me celles qui s'accompagnent d'öruptions ä la peau, mais encore beaucoup de phlegmasies franches, aigues on chroniques. Aux affusions d'eau froide il ajoutail souvent 1'inges-lion plus on moins abondante d'eau fraiche ä rinlörieur, exacte-menl comme dans I'hydrotherapie actuelle.
Plus tard rAllemagne intervint h son tour dans l'ötude th^ra-peutique de l'eau. Ce fut d'abord I'illustre Frederic Hoffmann, qui fit de l'ingestion de l'eau froide a l'interieur une sorte de panache universelle. L'eau, dit-il, convient ä tons les äges, ä toutes les constitutions, ä tous les temps ; son usage satisfait ä toutes les indications, tant pour la conservation de la sant6 que pour la gucrison des maladies. La m6thode fut adoptee avec enthousiasme par bon nombre de m6decins ses compatriotes, et surtout par les fröres Habm, mßdecins de la Silösie prussienne, contree voisine de celle oh naquit plus tard, par une coincidence etrange, la veritable hydro-thörapie. Ils se servirent avec succes de l'eau contre des 6pidemies graves, telles que la peste, le typhus, etc.
De l'Espagne, oü l'emploi therapeutique de l'eau est de tradition imm^moriale, il passa en Italic par les soins d'un meine sicilien, Fra Bernardo. 11 gu6rissait toutes les maladies par l'eau froide ; il en faisait boire ä ses malades de 12 ä 16 litres par jour; il I'employait, en outre, en lavements, en fomentations, et faisait parfois frotter le corps avec de la glace. Cette pratique un pen singuliöre fut adoptee d'abord par un mödecin napolitain appel6 Crescenzo, et par deux charlatans devenus fameux, Todano et Sanchez. Plus tard cette methode tomba entre des mains plus dignes et plus 6clair6es, et
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parmi les mMecins Italiens qui s'adonnferent avec zöle et avec succcs ;\ rhydrothdrapie, il convient de citer surtout, Cirollo, pro-fesscur ä Naples, et Giannini, mödecin ä Milan.
Mais nul pays d'Europe ne trouva des partisans plus nombreux et plus convaincus qu'en France. Vers le milieu du dix-septieme siöcle, Hecquet pr^conisa Femploi do 1'eau dans le traitement de la plupart des maladies; toute sa therapeutique consistait ä saigner ses malades et ä les gorger d'eau, ä la manifere du docteur San-grado, dont il fournit, dit-on, le modöle i\ Lesage. Aprcs lui vint Geoffroy, qui soutint ü peu pres les memes doctrines. Mais ils furent bienlot depassös Tun et l'autre par Pomme, qui poussa l'emploi de l'eau jusqu'ä l'extravagance. Selon lui le plus grand nombre des maladies seraient dues h 1'eretliisme nerveux, ä une sorte de ra-cornissement des nerfs. Partant de ce principe, il s'attacliait h hu-mecter profondement l'öconomie, et pour y parvenir plussürement, il la donnait en boisson, en lavement, et surtout tenait ses malhcu-reux malades plongös dans le bain froid, non-seulement pendant plusieursheures, mais parfois des journöes entiöres. Cette pratique, malgrö sa tömerite, eut souvent un plein succös, particuliörement dans les maladies spasmodiques ou convulsives, tolles que rhyst6-rie, la chorda, l'öpilepsie, le t6tanos, etc.
Malgr6 quelques autres tentatives faites en vue de generaliser Femploi therapeutique de l'eau, notamment en Russie, enPologne et en gönöral dans les pays qu'habite la race slave, chez laquelle I'usage hygienique et therapeutique de l'eau a de tout temps ete populaire, on est forc6 de convenir qu'il faut arriver ä Priessnitz pour voir I'usage de l'eau dans le traitement des maladies internes accepte ddfinitivement comme mdthode rationnelle et s'ötablir dans le monde enlier, oü son regne est dösormais assurö. Le moment est venu de tracer ä grands traits l'histoire du veritable createur de l'hydrotherapie.
Vers l'ann^e 1826, un paysan de la Sil6sie autrichienne, Vincent Priessnitz, aubergiste ä Grsefenberg, qui exergait^ dit-on, la mode-cine des animaux ä titre d'empirique, partageant les idees de ses compatriotes sur les vertus de l'eau froide, et frappö, du reste, des sucefes constants qu'obtenait son pöre par l'application de l'eau fraiche sur les accidents chirurgicaux qui survenaient aux membres et aux pieds des chevaux employes aux travaux des champs, resolut d'entreprendre la guörison des maladies les plus rebelles par le seul secours de l'eau froide, employee ä. Text^rieur et ä l'inlörieur du corps avec insistance.
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IIYDROTHKRAPIE MfiDICINALE.
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II parait qu'il traita d'abord ses propres maladies (1), eelles de ses parents, de ses amis, ainsi que eelles des animaux du voisinage. Puds, s'enhardissant ü mesure qu'il acquörait plus d'experience, il se transporta bientöt de village en village en donnant des soins t\ la fois aux hommes et aux animaux. 11 s'acquit rapidemont une grande reputation pour le traitement de certaines lesions exUirieu-res, telles que foulures, ento7-ses, bridures, fractures, etc., et fut appel6 ä de grandes distances de sa demeure soit comme m^decin, seit comme veterinaire. Jusque-lü la möthode de Priessnitz ne dif-fcrait pas sensiblement de celle de la m^decine ordinaire; mais plus tard, il complöta son systeme en provoquant des sueursabondantes, en baignant la peau couverte de sueur avec de l'eau froide, en fai-santingörer i\ l'interieur des quantit6s croissantes d'eau fraiche, etc. Dans cette nouvelle direction, le paysan autricbien acquit une c61ebrite plus grande encore, ä lei point, dit le docteur Fleury, que les mMecins et les v6terinaires, auxquels il faisait une concurrence ruineuse, le d6noncerent comme exergant ill6galement la m6decine, et que l'autorite fut obligöe d'intervenir.
Enfln, les succös de Priessnitz continuant toujours malgr^ les persecutions de plusieurs genres dont il fut I'objet, le gouvernement autrichien lui accorda, en 1830, l'autorisation de recevoir et de trailer les malades par sa möthode dans un Etablissement appro-prie qu'il avail cre6 dans ce but, el qui ne tarda pas ä arriver a un haut degr6 de prospcrild. Depuis celte Epoque, I'hydrolherapie s'est repandue en Europe et en Amerique, oü eile compte mainle-nant un grand nombre d'etablissements sp6ciaux g^neralement prosperes.
Dans la medecine des animaux, I'hydrotherapie medicinale n'a joue jusqu'i ce jour qu'un role pen important dans le traitement des maladies internes, el, selon loule probabilite, il en sera encore longlemps ainsi el peut-6tre toujours. 11 y a de cela plusieurs rai-sons. La premiere, c'esl que celle espöee d'hydrotherapie est un pen compliqu6e et d'une application assez difficile dans la pratique ordinaire, ä moins de laröduire ä de simples affusions d'eau fraiche
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(1) Voici ce qu'on raconte i ce sujet: Frappu ä la tete d'un coup de pied de che-val, il tomba, sa voiture lui passa sur le corps et lui fractura deux cotes. Los chi-rurgiens du pays portferent un pronostic fächeux; mais Priessnitz n'en tint pas compte, et sans ßcouter lours conseils, il resolut de se traiter ä sa manifere. Des compresses d'eau froide et quelques moyens trfcs-simples amenferont une gußrison rapide qui fit grand bruit dans le pays. Des malades du voisinage d'abord, puis de contreos plus uloignees, vinrent demander conseil au cabaretier de Grsefenberg.
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sur le corps, comme cela se pratique sur les chevaux de course, soit pendant Tentrainement, soit aprfes chaque 6preuve : ce n'est done que dans les infirmeries des dcoles, des regiments, des grandes administrations, des clienteles v6t6rinaires des grandes villes, etc., qu'on peut avoir h sa disposition l'arsenal d'ustensiles nöcessaires ä l'application complete et möthodique de l'hydrothörapie mödici-nale. Un autre obstacle ä Tapplication usuelle de cette methode curative, e'est le tegument velu des animaux qui ne permet pas faci-lement de sicher la surface du corps, soit aprfes les douches, soit aprös la reaction; h. la v6rit6, la pratique de plus en plus rcpandue de la tonte chez les chevaux communs, attönue sensiblement cet inconvönient, au moins pour les solipedes. Enfln, I'lmlrothorapie m^dicinale, qui est pour I'autre m6decine une si pröcieuse res-source dans le traitement des maladies du systöme nerveux et dans celui de ces maladies internes, chroniques, avec alteration des vis-ceres, et qu'on appelle maladies organiques, ne trouve en m6decine v6t6rinaire que de rares applications, car ces affections sont beau-coup moins communes chez les animaux que dans I'espfece hu-maine, et cela pour une raison bien simple : e'est qu'en vöterinaire, la question economique domine toujours la question therapeuti-que; en sorte qu'on n'entreprend le traitement d'une maladle grave qu'autant que le succös est ä peu pres certain et que les frais qu'il entrainera ne depasseront pas la valeur vönale de l'animal une fois gueri. Voilä pourquoi les maladies graves du Systeme nerveux et les affections organiques, ces tributaires ordinaires de Thydrotherapie mödicinale, sont ä peu pros inconnues chez les animaux domesti-ques.
Nous venons de voir pr6c6demment que I'hydrotherapie chirur-gicale est döjii d'un emploi usuel en v6t6rinaire et qu'elle tend ä se g6n6raliscr dans le traitement des maladies externes des animaux etsurtout des accidents chirurgicaux auxquels ils sont si exposes. Aussi un grand nombre de praticiens ont dejä utilisö ce puissant moyen thörapeutique, et les documents qui le constatent surabon-dent. II n'en est malheureusement pas de meme pour I'hydrothd-rapic mödicinale, dont peu de vöterinaires se sont encore servi, et sur laquelle ils n'ont presque rien 6crit. M. Ch. Bernard, vdterinaire militaire et professeur de maröchalerie ä l'Ecole de cavalerie de Saumur,est le seulvötörinaire qui ail6tudi6 avec soin etdöcritavec methode ce moyen th6rapeutique; son m6moire, que nous avons menlionn6 döjä plusieurs fois, et quelques notes inödites qu'il a bien voulu nous confler, nous ont cte d'un grand secours pour la
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redaction de cet article dans la seconde Edition de notre ouvrage ; nous en reproduisons dans celle-ci les principales donnees et nous y ajoutons, en outre, tous les documents arrives depuis cette öpo-que ä notre connaissance.
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A. DES MOYENS PRINCIl'AUX USITliS EN HYDHOTHfiHAPIE MEDICINALE.
Les moyens principaux usites en hydrothörapie, en laissant de cöle le regime et l'exercice, qui sont purement hygieniques et com-plementaires,se reduisent, endöfinitive, aus troissuivants: iTin/jes-tion de l'eau froide dans le lube digestif; 2deg; la sudation provoquee sur la peau; 3deg; et entin. Vapplication de l'eau fcoide sur le tegument externe. On peut meine dire que, de ces trois moyens, le dernier seul est essentiel, et que les deux premiers, de plus en plus delaiss^s par les medecins hydropathes, peuvent sans inconvenient etre abandonnös par les veterinaires, puisqu'ils ne sont pas indispensables au traitement et qu'ils compliquent sans necessite l'emploi de rhydrothörapie sur les animaux. Neanmoins, comme ces deux moyens accessoires peuvent 6tre utilises dans certaines circon-slances exceptionnelles, nous allons en dire quelques mots avant d'examiner avec le soin qu'elle mörite l'application de l'eau froide sur la peau.
1deg; Ingestion tie l'eau froide. — Dans la medecine de Thomme ce moyen est d'une application facile, parce que les malades, guides par leur raison, se pretont volontiers i tout ce que leur demande le medecin; mais dansla medecine des animaux il n'en est plus de meme. Comment faire avaler, en effet, ä un cheval ou ä un boeuf, de l'eau au delü de ses besoins nalurels? Les moyens de contrainte comme ceux qu'on met en usage pour l'administration des breu-vages, par exemple, sont completement inapplicables ici ä cause de l'enorme quantity d'eau ä adminislrer pour oblenir des effßls sensibles ; l'injection du liquide dans le rectum avec la seringue, ä plusieurs reprises, dans le courant de la journ^e, est deji un moyen plus simple, et qui pent, dans certains cas, comme nous le verrons bientöt, trouver son emploi, mais qui, en these generale, est encore d'un us;ige incommode dans la pratique ordinaire. II vaut done mieux amener les animaux ä prendre eux-m6mes l'excös de liquide qu'on veut faire p6n6trer dans le tube digestif et les fluides nutritifs; on y parvient par divers artifices. Le plus simple, qui est d^jä fr^-quemmenl employ^ dans la pratique, consiste ä blanchir l'eau Taboumn, 3c edition. — I,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;11
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froide avec du son ou de la farine, ainsi que ce!a a lieu dans ce qu'on appelle le regime blanc, le barbotage, si usite dans les infir-meries v6t6rinaires; le second, 6galement tres-facile h. mettre en usage, se rdduit ä saler les aliments des malades de fagon h provo-quer la soif et h sollieiter ainsi les animauxä ing^rer d'eux-mömes une grande quantitö de boisson; enfin, le troisiöme, facile aussi ä mettre en pratique lorsque la saison le permet, consiste i donner aux animaux hahituellement soumis au regime sec, de l'herbe fraiche, des racines crues, des tubercules divis^s, etc., tons aliments tres-aqueux qui introduisent clans le tube digestif, et par suite dans les fluides du corps, une grande quantity d'eau. Nous considererons tout ä Theure, h la fin de cette etude, le regime du verl comme un moj'en complemenlaire de l'hydrothörapie.
Cette introduction dans le tube digestif d'une quantitsect; d'eau qui excede les besoins normaux de l'öconomie, est trfes-utile sous plu-sieurs rapports. D'abord, en raison de sa fraicheur et de sa faculte dissolvante, eile determine souvent dans les voies digestives les effets les plus favorables ä la curation des maladies de cet appareil et des glandes qui en font partie, notamment du foie, du pancreas, etc. En outre, en penetrant dans le sang, eile ölend en quelque sorte ses elements, rend ce liquide plus coulant et moins excitant, ce qui est avantageux dans les atfections plethoriques; de plus, en s'cchappant de l'organisme par les organes söcreteurs ou par les surfaces exha-lantes, cet exces d'eau peut rem6dier aux alterations de ces clivers organes, laver les reservoirs ou les conduits d'excr6tion, etc. Enfin, par centre, ce moyen doit fitre rejete quand I'economie est debi-lit^e, quand le sang est pauvre en globules, qu'il y a anemie ou hydrohemie, etc.
2deg; Dc la suiiation. — Independamment des medicaments sudori-figues, dont il sera question plus tard, et de Yexercice, dont nous di-rons quelques mots tout ä l'heure, on compte un assez grand nom-bre de moyens propres h determiner la sueur ou transpiration sensible, chez les grands herbivores. L'agent principal, essentiel, de la sudation, e'est la chaleur, qu'elle vienne du dehors ou qu'elle seit le rösultat des fonctions de l'organisme. De lä deux espfeces de sudation : par action et par reaction.
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a. Sudation par action. — Les moyens de provoquer directement la sudation consistent tons dans r616vation de la temperature du milieu qui entoure le malade. Le plus simple est rapplication de
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couvertures de laine, amples et nombreuses, froides ou chaudes, sur le corps de Tanimal de maniere ä ce qu'il soit compl6tement enveloppö de la töte aux pieds. Cos tissus, mauvais conducteurs du calorique, empöchent la ddperdition de la chaleur propre du corps; celle-ci, en s'accumulant sur la peau, en 6Iöve peu ä peu la temp6-rature de fagon ä y provoquer une transpiration plus ou moins abondante. On obtient ce rösultat encore plus facilement si on di-rige de la vapeur d'eau sous las couvertures; si on installe un r6-chaudsous leventre du malade, etc. Dans une ßtuve chaude, seche ou remplie de vapeur aqueuse, et assez spacieuse pour admettre un ou plusieurs chevaux, on pourrait ais6ment provoquer une suda-tion copieuse ; mais malheureusement, ce moyen est d'une application difficile ou impossible dans la pratique ordinaire. Enfin, lorsque I'animal est dans un etat qui permet un exercice un peu violent, quelques minutes d'exercice ä failure du trot sufflsent pour amener une sueur plus ou moins prononc^e.
b. Sudation par reaction. — L'expörience demontre que quand la peau a reQu une impression plus ou moins vive de froid, et qu'on la met dans les conditions necessaires pour produire une reaction pro-portionnelle, eile s'echauffe pen ä peu, rougit et ne tarde pas a se couvrir de sueur. Chez rhomme, dent la peau est nue et trös-sen-siblo, on obtient aisöment la sudation par reaction au moyen de ce qu'on appelle Venveloppement humide. 11 consiste ä recouvrir le corps nu avec un drap ou une couverlure trempte dans l'eau froide et tor-due, et ä mettre par-dessus plusieurs couvertures pour provoquer la reaction; au bout d'un temps variable, cette röaetion se declare et bientöt la peau se couvre de sueur. Ge moyen, mis en usage par plusieurs vöterinaires Strangers, comme nous le verrons bientot, ne donne de bons rösullats, d'apresM. Ch. Bernard, qu'autant que les polls ont 6t6 enleves par le tondage; dans les circonstances or-dinaires le corps mouille n'est pas en contact assez intime avec la peau et l'impression n'est ni assez rapide ni assez vive pour provoquer une reaction capable d'amener la sueur. On peut en dire autant des applications de l'eau froide avec des Sponges ou par affusion. Le principal moyen de döterminer une reaction süffisante et d'amener la sudation, e'est l'application de l'eau au moyen de douches dnergiques. Cependant quand on a pris la precaution d'exercer prdalablement le malade de maniöre ä amener la chaleur ä la peau, de larges affusions d'eau trös-froide ou un bain ä Teau courante. sont capables de provoquer une forte reaction, comme on
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le remnrque pour les chevaux de course. Toutefois, pour appliquer les douches aux chevaux, on procede ainsi qu'il suit, d'aprös M. Bernard (1) :
Le jet liquide donn6 par la pompe ä douches, par la pompe des jardiniers, ou mieux par une pompe ü incendie, est diiige d'abord sur ies membres, de has en haut, puis sur la töte, et enfin sur le resle du corps ; il doit arriver perpendiculairement aux surfaces frappces et autant que possible h rehrousse-poil, de maniöre h agir directement sur la peau ; il convient aussi d'insisler sur les regions depourvues de polls, comme le pcrinee, le fourreau, les teslicules, les mamelles, etc., oü la sueur se produit le plus aisement el oü eile se derange aussi, par la meme raison, avec le plus de facility. Pour doucher un cheval il faut environ cinq h six minutes et une quantite d'eau qui varie de deux ä trois cents litres. L'operation une foistermince, on opere aussi vite quVnle peut le desscchement de la peau. Pour cela on commence par passer ä la surface du corps un coutcau de chaleur; puis le cheval elant rentrö ;\ I'ecurie, on procfede ä un rapide et fort bouchonnemcnt. Enfin, il faut recou-vrir le corps de tissus mauvais conducteurs do maniere h pro-voquer une prompte et vigoureuse reaction. Pour arriver plus sürement ;\ ce rcsultat, on emploie d:abord trois couvertures de laine chauffees ü 30 ou 33 degres, qui doivent recouvrir presqne completernent l'encolureet le Ironc et y etre elroitement appliquces; puis par-dessus ces premieres couvertures ajustees au corps, on ajoute quatre ou cinq couvertures froides ou chaudes, selon la saison, et qui sont assez amples pour descendre jus-qu'an sol et enfermer ainsi le malade dans une sorte d'etuve. J'ai vu des chevaux ainsi trailes, dit M. Ch. Bernard, donl la suda-tion ctait si abondunte, que la sueur ruisselait sur les sabots et mouillait les couvertures comme si on les eut trempees dans un liquide. La möme operation apu ötre repctee plusieurs fois sur le meme sujet avec un egal succes; on a remarquc chez I'homme, en eßet, que la sudalion une fois etablie devient de plus en plus facile ä oblenir sur la menie personne.
Bien que M. Bernard estime que la sudalion n'est pas indispensable au succes du traitement hydrotherapique, et que beaucoup de medecins autorlses en la matiöre pensent de meme sur ce sujet, il nous parait difficile de ne pas admeltre que, dans certains cas, cette grande et rapide evacuation humorale ne puisse 6tre d'une
(1) Note communiquee.
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puissante influence therapeulique, commc, par exemple, dans la bronchite chronique, le catarrhe nasal simulant la morve, la peri-tonite, la pleurösie chronique avec 6panchenient thoracique, le telanos. rimmobilile, le farcin chronique, les maladies anciennes de la peau, etc., etc.
3deg; Application tie l'eau froitlc sur la peau. — Lorsque la nia-ladie est grave ou ancienne ct que le traitement hydrothcrapique doit fetre d'une certaine dur6e, il est indispensable de tondre aussi ras que possible les malades, ä moins qu'ils no soient de race Irks-distinguöe ; il est necessaire aussi de netioyer la surface de la peau au moycn de deux ou trois savonnades lifedes; ensuite on precede graduellement ä Tapplication de l'eau froide, d abord avec Tcponge, puis avec la seringue, et enßn avec la pompe, en suivant de lous points les prcceptes que nous avons preeödemment indiques ä propos do la sudalion par reaction.
L'eau peut avoir une temperature variable, mais en general eile doit 6tre inferieure ä 13deg; c.; l'application dure de 5 ä lo minutes, selonlasaison, la temperature du liquide, le temperament et la ma-ladie du sujet, etc. On doit cssuycr rapidement 1c malade et, si son etat le permet, le faire trotter pendant 5 ä 6 minutes; cet exercice un pen violent a pour effet d'assurer la reaction en precipilant la circulation, en accelerant la respiration, en poussant le sang üi la peau. etc. On rentro ensuite le malade ä. l'ecui'ie et on le bou-chonnc vigoureusement; si e'est en hiver ou si Fair est froid ou humide, quelle que soit la saison, onrecouvre la peau de couvcrtures pendant un certain temps et jnsqu'ä cc que la reaction apparaisse.
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Si^ncraquo; dc la reaction. — La röaction se manifeste plus ou moins rapidement selon les sujets, scion la temperature de l'eau, celle de Fair ambiant, etc.; quelquefois eile apparait au bout de dix minutes et avant meme que les douches soient terminces; d'autres fois ellc est plus lente ä se produire et no se monlre avec evidence qu'au bout d'une demi-heure. Cc phenomene important est annonce par les signes suivants : la peau devient cliaude, et sur les chevaux ä robe claire et qui out 6t6 tondus, on remarque m6me qu'elle rougit sensiblement; une 16g6re diaphorese apparait et s'evapore rapidement; les muqueuses deviennent plus colorees; le pouls est plus forme et plus regulier; la respiration plus ample et plus profonde; le sujet est gai, ses mouvements sont plus faciles, plus önergiques et plus souples; la soif et l'appötit se manifestent
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avec energie, les digestions sont plus rapides et plus completes, etc. (Ch. Bernard).
Lorsque la reaction est facile et Tranche sur un sujet, on pent r6p6ter plusieurs fois l'applicalion de l'eau froide sur la surface du corps par le precede que nous venous de decrire; cependant ä moins d'indications sp^ciales et trfes-urgentcs, il est rarement utile et il pourrait m6me parfois etre desavantageux de faire plus de deux applications dans la müme journee, Tune le matin et l'au-tre le soir.
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Eflets des applications d'eau froide. — Ccs effels doivent (Hre distingues en directs et indirects; les premiers sent produits par I'ac-tion directe et impressionnelle du froid sur la surface sensible de la peau, et les seconds par la reaction qui en est la suite n^cessaire. fitudions successivement ces deux ordres d'effets.
L'aclion de l'eau froide sur la peau est immediate et d'autant plus energique que la temperature du liquide est plus Lasse. Elle se fait sentir d'abord surcette membrane et la modifle sous le rapport de la vascularisation, de la sensibilitc cl do la temperature, cornme il a ete dit ä propos des effots locaux dc la glace et de Veau froide, pages 127 et 141. L'impression vivement senlie est trans-mise aux centres nerveux qu'elle modifle piofondemcnt, comme on le remarque par les frissons lögers du debut des douches, la dou-leur plus ou moins vive que ressentent les sujels et qu'ils indiquent par des mouvements involontaires, etc. Dc plus le sang, vigoureu-sement refoule de la circonfcrence au centre, se portc sur les or-ganes Interieurs dans lesquels il augmcnle I'aclivite fonctionnelle d'abord, et determinerail möme des desordres graves si la reaction ne venait retablir l'equilibre et la reguliere distribution des rcssour-ces du corps dans tons les appareils. L'action et la reaction deter-ininees par l'eau froide sur la peau, provoquent done dans I'or-ganisme une serie d'oscillations du sang et de l'influx nerveux comparables h celles que determine dans un vase plcin d'eau un ebranlement rapide de ses parois. Lorsque l'equilibre est retabli dans les elements matcriels et dynamiques du corps, surtout dans le cas de maladie, le plus souvent la sanle est revenue ou 1'affection en voie de guerison,
Les effets indirects provoques par l'application de l'eau froide sur la peau et qui derivent de la reaction, sont assez complexes. II faut noter en premiere ligne un afllux sanguin energique ä la surface du corps el qui est accuse par la rougeur de la peau et par une
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calorification plus ölevde; et comme consequences de ce premier effet, l'exaltation des facultös secrütoires et exhalantes du tegument, sa part plus active dans la depuration du sang, sa sensibility plus exquise, etc. Ges cliangements survenus dans la vitalite de la peau ne restent pas localises ä cetle membrane, ils s'ötendent bien-t6t aux s^cr^lions excrementitielles, au mouvement de decomposition nutritif, i la rögulifere distribution des forces dans I'orga-nisme, etc. II est facile de comprendre, d'apres cet expose, de quelle ressource therapeutique cet ebranlement organique souvent repots pout Stre dans le traitement d'un grand nombre d'affections. L'eco-nomie animalc a, en effet, une tendance naturelle h revenir ä son rhythme normal lorsqu'elle s'cn est accidentellement ecartee, et il sul'fit souvent d'une influence legere pour lui faire reprendre la voie naturelle qu'elle avait momentancment perdue.
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B. TABLEAU DES PMXCU'ALES MALADIES INIEBNES QC'o.\ PEUT TRAITEH AVEC SUCCE3 PAR l-'lIYDROTHEBAPIE.
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1quot; Pneümatoses.....
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Emphysiime. Müteonsation. Tympanite intestinale. I'oiisscj ordinaire. Broncbite chroaique. Enturite suraiguö. Peritonite. Arachnoidite. Apoplexie cerebrale.
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2deg; PllI.EOlASlES . . . .
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3deg; Congestions................I — palmonaire.
{ — 'de la moelle, / Culi(iucs d'insolaüuii.
— viisicales. I TtHanos essentiel. I — traumatique. ] Immobility.
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4quot; j\'£vr,osus.
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Choree.
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Epilepsie. Tics ncrveux.
Vomissements spasmodiqucs. Paraljsics. Palpitations. Anhematosie. Anemie.
5quot; Maladies do sang............{ Anasarque.
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6deg; Maladies des lymphatiques. j _.
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fTcction typhoide. ievre cliarbonneuse. orve douteuse.
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Farcin clnonique.
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H^MORnilAGIES INTERNES.
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Knteporrhagie.
llematurie.
Meti'on'hagie.
Hemoptysie.
Maigreur.
Obesity.
Lymphatismo.
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8deg; LliSICWS DE JiUTKlTlON.
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C. FAITS PI1ATIQUES DANS LESQUELS I-'lIYDROTHERAPIE ilfiDICINAI.E A Et£ EMPLOYEE
AVEC SÖCCES.
L'usage hydrolbcrapique de l'eau dans le traitement des maladies internes etant de date röcente en medecine völerinaire et par consequent encore pen repandu parmi les praticiens, nous ne pourrons citer, en l'aveur de cette nouvelle methode ihcrapeulique, qu'un nombre tres-restrcint de fails probants; ncanmoins ceux que nous aliens brievemenl faire connaitre nous paraissenl sufflsants pour encourager les vctörinaires ä entrer rösolüment dans cctlc voie, lorsque les circonstances leur paraitront favorables.
{quot;.Pncnmatoscs. — G'cst ccrtaincment centre ces maladies on plulol ces accidents internes, que l'application de l'eau froide sur la peau est le plus anciennement ct le plus souvent usilce; dans beaucoup de localites on reduit le volume de la panse metenrisec en faisanl do larges affusions d'eau froide avec Tarrosoir du jardi-nier sur le c6t6 gauche de l'abdomen. II en est de meme, d'apres les essais de M. Cb. Bernard, contre les coliqucs venleuses ct certaines varietös de pousse, etc.
2deg; iMiicg-innsics. — Les affusions d'eau froide sur la tete sent d'un eniploi vulgaire, chacun le salt, dans le cas de verlige essentiel on abdominal du cheval, dans I'arachnotdite, elc.
M. Ueguilhem (1), dans un cas de verlige cbez la vacbe, amputa une des cornes et injecta h plusieurs reprises de l'eau froide dans les sinus fronlaux, el cela avec succes.
Les applications dc couvertures imbibecs d'eau froide sur 1c venire soul indiquees dans le cas d'entcrile ou de coliques. MM. Sipp ct Albrecht (2), völerinaires allemands, ont employ^ ce moyen avec succes, le premier sur un poulain atlcint d'cntöritc suraigue qui avail rösislc aux autres moyens de Irailement, el le second, dans
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(II Jl/m. de la Sociite de I.ol-et-Garonne, 1847, p. 77.
(2) Comptes rendtis des vitir. praticiens de la Prttsse, t. VII, p, 178.
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toutes les coliques caracterisees par le defaut de contractilile de la membrane charnue inlestinale. M. Ch. Bernard s'estbien trouve du traitement liydrolherapirjue contre la bronchile chronique du che-val, ainsi que conlre ce qua Ton appello encore la gastro-enterite chronique.
3deg; Congestions. — L'impression vive produite par l'eau froide sur tout le corps et surlout la röaction qui a lieu sur le tegument, est un moycn de perturbation utile contre les congestions des prin-cipaux organes internes.
Dans le cas de congestion ou d'apoplexie pulmonaire survenue par un temps chaud ou par suite d'un travail fatigaut, cbez le boeuf, le premier raoyen h employer, c'est de l'aire sur le corps de l'animal, des ablutions d'eau froide subites et abondantes, principalement sur la region du thorax, en avanl sur le poitrail, sur les cotes, en insistant sur ce moyen, meme l'animal 6tant en sueur (Cruzel) (I).
4deg; Xotposcs. — C'est dans cette classe de maladies obscures et tenaccs, aussi bien cbez les animaux que chcz l'homme, que l'hydro-thcrapie trouve son application la plus frequente et la plus ration-nelle. II y alongtemps que Rodet, Chassagne et Natte (2), anciens vöterinaires militaires, ont constate en Espagne qu'une variele de coliquc nerveusc causeo par 1'insolalion, ccdait parfaitement ü l'in-fluence d'un bain d'eau froide. M. Saucour (3) a egalement vu que certaines coliques vesicalcs, communes en Al'rique, et qu'il croit dues ;\ une retention d'urine, s'apaisaient souvcnt sous rinfluence d'ablulions d'eau fraicbe sur le corps ou de bains de riviere. Le t6tanos a 6t6 plusieurs fois dcjü attaqud par l'eau froide ; c'est ainsi queM. Magnus ('(), vcterinaire prussien, a gueri au moyen dc l'enveloppement humide deux chevaux atteinls de tctanos; le traitement ne dura quo quclques jours. D'un autre cote, M. Theve-nart (5), en meme temps qu'il adminislrait des breuvages et des lavements üi base d'essencc de terebenthine contre un cas dc tctanos, donnait aussi des boissons et des lavements d'eau tres-froide, ce qui parait avoir conttibue au succes du traitement. L'immobi-lit6 pent ceder parfois au traitement bydrothörapiquc, comme le
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(1)nbsp; Traiti pratique de? maladies de Vespiee 6017'laquo;raquo;, p, 20quot;2.
(2)nbsp; Rccueil rfe mt'rf. ve'tdi:, 182C, p. G28.
(3)nbsp; Mdm. et ohserv. de mid. et d'hyg. viter. milit., t. V[, p. 234.
(4)nbsp; Mittheil Pr., 5deg; annte, p. 172.
(5)nbsp; Journ. vetir. de Lyon, 185G, p. 490.
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d^montre un fait publie par M. Ch. Bernard (1). La choree et l'öpi-lepsie, surtout chez le chien, oü ces maladies sont communes, ont 6te plusieurs fois trait^es avec succes par l'emploi raisonne de l'eau froide. M. Belle (2) a public plusieurs observations de guerison rapide de la choröe, suite de la maladie des chiens, ä l'aide de bains froids repeles selon le besoin; ils furent d'abord dögourdis et courts, puis tout a fait froids et prolongös pendant 5 ä 6 minutes; les ani-maux etaient sechös avec soin et enveloppes dans une couverture jusqu'äceque la reaction eütlieu. De son c6t6,M. Maury (3) a guöri trois chiens attaints d'epilepsie sur sept traites avec des bains froids. M. Spinola (4), de Berlin, a traits avec succes une bemiplegie chez un cheval, survenue k la suite d'une fislule h la jugulaire; enfln M. Bernard juge le traitement hydrolherapique ulile centre certai-nes varietes de tics.
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5deg; Jiaiadics du sang. — Parmi les maladies qui Interessent plus particulierement le fluide sanguin et qu'on peut trailer avec succös au moyen do rhydrotberapie, nous citerons d'abord Vanhematosie, sorte d'asphyxie commenQante qu'on remarque pendant la saison chaude chez tous les animaux, et parLiculicreiucnt sur les chevaux qui sont dits alors ;jm de chaleur. D'apres M. II. Bouley (o), on doit faire des affusions d'eau froide, ä larges ondecs, d'abord sur la tete, puis sur toute la surface du corps, pendant 3 ä 4 minutes; ensuite on seche lapeau au moyen du couteau de chaleur et du bouchon-nement, comme il a etc dit precedemment. L'emploi des douches froides est encore indiqne, d'apres M. Gh. Bernard, dans le cas d'ancmie, d'anasarque, et surtout dans cet ctat encore si obscur qu'on appelle affection ou lievre typhoido du cheval. M. Festal (Philippe) (6), dans un cas de lievre charbonneuse ou mieux petechiale, chez le pore, a pu employer avec succes les bains et les douches d'eau froide. M. Zundel (7), dans un cas a peu pros sem-blable, s'est egalemcnt bien trouve des douches et des bains froids.
Plus recemment, M. Barry (8), volerinaire it Paris, sur le conseil
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(1)nbsp; Journ. des vMr. milit., t. II, p. 24.
(2)nbsp; Cliniqiieve'ter.,l8i\, p. 13.
(3)nbsp; Journ. des vetir. du Midi, 1850, p. 5G0.
(4)nbsp; Recucilde mid. vetir., 1850, p. 935.
(5)nbsp; Ibid., 1S41, p. 211; et Nouv. Diction., t. Ill, p. 434. (C; Journ. desveter. du Midi, 1845, p. 224.
(7)nbsp; Journ. itemed, veter. de Lyon, 18GI, p. 440.
(8)nbsp; Bulletin de la SocieU centrale demed. vetir., 1871, p.
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HYDROTHERAPIE MEDIC1NALE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 171
de M. Bouley, a employ6 avec beaucoup de succfes le traitement hydrothörapique contre la üövre typhoide du cheval. Voici le mode suivi dans cetle medication.
Le sujet malade amen6 dans la cour, on lui verse sur le corps et las jambes, quatre ä cinq seaux d'eau froide, qui l'inondent instan-tanement; puis deux aides, Tun ä droite, l'autre h gauche, raclent la peau avec un couteau de chaleur ; ensuite, on essuie l'animal avec des linges et des eponges, et enfln on le couvre de plusieurs couvertures sous la premiere desquelles on a place une couche de paille, et il est rentre ä l'ecurie.
Cette op6ration ne doit durer que quelques minutes pour per-mettre ä la reaction de se produire, et surtout pour (sect;viter les ef-l'ets fächeux d'un refroidissement.
Peu de temps aprös la douche, la temperature s'clcve ä la peau et une transpiration plus ou moins abondaute s'etablit sur toute la surface cutanee. L'hydrotherapie doit etre renouvelee deux fois par jour, le malin et le soir.
G0 llalaiiics des lympiiatiqucs. — D'apres M. Charles Bernard, on userait avec avantage de rhydroth6rapie chez les chevaux qu'on appelle douteux ou suspects de morve, et chez ceux qui sont at-teinls de farcin chronique. II a public quelques fails qui demontrent rcfficacite de Thydrolherapie conlre cetle dernicre aüeclion (1).
7deg; Ucmorrhagivs internes. — Les affusions et les doucbes d'eau froide sur la peau, et surtout sur les parois de la cavile conlenant l'organe qui est le siege de rccoulemenl sanguin, sont des moyens puissanls pour arröler l'hemorrhagie, et qui sont consacres depuis longlemps dans l'unc et l'autre mcdecine. Dans renterorrhagie on ajoute les lavements d'eau froide, et dans la metrorrhagie, les injections du meme liquide.
8deg; l^esions de nutrition. — Les chevaux qui sont trop gras par disposition naturelle ou par suite des conditions hygieniques dans lesquelles ils vivent, et par opposition, ceux qui sont maigres, qui se nourrissent mal, qui ont la peau söche, les polls longs et ter-nes, etc., se trouvent Wen du traitement hydrotherapique, d'aprös M. Ch. Bernard. 11 en serait de möme, suivant le meme praticien, chez ceux qui ont le tempdrament lymphatique exag6r6, qui sont
(t) liecueil de mid. ve'te'r., 1801, p. 20.
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niARMACOLOGIE SPECIALE.
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mous, qui transpirent au moindre exercice, qui sont vidards, etc. Tels sont les fails pratiques arrives ä notre connaissance et qui viennent temoigner des bons effets du trailement hydrotlidrapique. Sans doute ils sont insuffisants pour convaincre tous les praticiens, et surtout pour fixer la science sur ce point important de th6ra-peulique ; mais quelque incomplets et peu nombreux qu'ils soient, ils constituent de precieux jalons pour guider ceux qui voudront s'ennraeer dans cette nouvelle voie.
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Du regime du vert considere comme une variöte de traitement hydrotherapique.
Parmi les grands herbivores domestiques, il en est qui, comme lessolipcdes, par exemple, surtout lorsqu'ils sont soumis ä derudes travaux, sent aslreints au regime des aliments sees pendant toutc rannte; nous citerons ä eel egard les chevaux de l'armee, ceux des etablissements induslriels, ceux qui sont employes aux voitures publiques, au roulige, etc. Mais les chevaux consacres aux Ira-vaux agricoles el tous les animaux des especes bovine et oviue, ne sont soumis au regime sec que pendant la froide saison et re^oivent des aliments frais durant tout le temps que la lerre est couverle d'herbe.
La substitution du regime frais au regime sec, qui est pour les herbivores un retour momentane aux lois de la nature, lorsqu'elle est prescrite dans un moment opportun el praliquee avec discer-nement, exerce souventsur la sanle des grands animaux I'influencc la plus heureuse. Pour en ctre pleinement convaincu on n'a qu'ä comparer Telal deplorable des belcs bovines, par exemple, ä la fin d'un long hivernage, avec celui qu'elles prcsenlent qaelqaes se-maines apres qu'elles onl subi rinfluence bienfaisante du rögime du veil.
Pour bien comprendre Faction de ce regime sur l'organisme des animaux herbivores, surtout au point de vuc dc rhydrotMrapie, il faut so rappeler que I'herbe fraichc contient, en moyenne, environ les quatre cinquiemes on pres de 80 pour 100 d'humidile ou d'eau. Elle renferme, en outre, des acides vegetaux ou des sursels, qui lui communiquent des proprieles acidules d'abord, puis laxatives, ä la longue; enfin, eile contient de plus les principes aroma-liques et alibiles qu'on trouve dans le foin ou l'heibe söche. Or, comme on sail qu'un cheval, et ä plus forte raison un boeuf, qui est soumis au rögime du vert, consomme journellement environ
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HYDROTHERAPIE MEDICINALE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;J 73
50 kilogrammes d'herbe fraiche, il fait forc^ment passer dans le lube digestif, et par suite dans les fluidcs nutritifs, prfes de 40 kilogrammes d'eau qui ne tardent pas ä se faire jour par les organes s6cr6teurs on les surfaces exhalantes, aprfes avoir traverse tons les organes, ce qui ne pent evidemment raster sans influence sur les fonctions, et consöquemment sur les maladies existantes.
Pendant le rögime du vert on romarque, en effet, des modifications fonclionnelles assez notables cbez la plupart des animaux et surtout cbez les chevaux. oü elles ontete plus particuliamp;rement ob-servees et ctudides. Ainsi pendant les premiers jours les digestions sont laborieuses, accompagnees de meteorisation, de borborygmes, de vents, etc.; les urines sont abondantes; la peau seche, les polls ternes, les produits de la secretion sebac6e tres-abondants, etc.; de plus, les dents sont agacees, I'appetit diminue pendant quelques jours; mais bientot une diarrhee abondantc, une sorte de crise in-testinale se declare, et desormais tout rentre clans I'ordre : les organes secreteurs, maintenant largement ouverts, rejettent hors de l'economie I'excedant d'eau introduitc dans le corps par l'usage de l'herbe fraiche; le tube digestif se resserre peu ä pen, les excrements reprennent leur consistance normale, le ventre s'arrondit, les chairs deviennentplus rebondies et plus fermes, la peau s'assou-plit, les polls se lustrent, etc., etc. A dater de ce moment, I'in-fluence du regime vert est terminec en tant que moyen hydrotbc-rapique, et ne compto desormais que comme moyen alimentaire et reconstituant des plus energiques.
Indications An vert. — Considere commcmoyen therapeutique, le vert est indique dans un assez grand nombre de maladies ou d'accidents des divers appareils organiques. Nous citerons en premiere ligne les maladies du tube digestif, telles que la gastrite chronique, l'embarras de l'estomac et des intestins, les pelotes, calculs et entozoaircs du canal intestinal, la constipation habituelle, les engorgements du foie et de la rate, la jaunisse, etc. Viennent ensuite certaines affeclions des voles respiraloires, comme la pousse recente, la bronchite et la pneumonic chroniques, pourvu qu'elles soient exemptes du vice catarrhal ou gourmeux. Certaines maladies de l'appareil urinaire peuvent etre ögalement modifi(5es avantageu-sement par l'usage du vert, surtout les affections calculeuses qu'on remarque assez souvent chez le boeuf de travail. Quelques maladies cutanees, telles que la gale, les dartres, les d^mangeaisons, la mue incomplete ou tardive, etc., sont modifi^es heureusement et par-
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PHARMACOLOGIE SPfiCIALE.
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fois gurries par le regime du vert. II faut en dire autant de beau-coup d'accidents du sabot et des articulations du bas des membres, surtout lorsque le vert est donn6 en liberty.
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Contre-indications. — Les maladies dans lesquelles le vert est plus nuisible qu'utile, Interessent particuliferement le systamp;me lym-phatique; nous citerons comme tellesla morve, le farcin, les eaux aux jambes, le crapaud, etc. Les affections du sang, qu'elles soient an6miques, hydroh^miques ou typho^miques, excluent le plus sou-vent le regime du vert.
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SECTION PREMIERE
DES MEDICAMENTS ANTIPIILOGISTIQUES.
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On designe par cette denomination geniale, tons les m6dica-ments qui ont la propri^te de combattre directemont les phenome-nes de rinflammalion.
11s se composent des emollients, des temperants et des astringents.
L'inflammation, encore appel^e phlogose, phlegmasie, constitue le fond, la base de la grande majorite des maladies, soil externes, soit internes. Elle consiste d'abord dans la stase du sang dans les capil-laires de la parlie malade, puis dans l'exsudation ä travers les pa-rois des vaisseaux du plasma du sang, et enfin, exceptionnellement, dans la transsudation de ce fluide nutritif lui-m6me, au sein de la trame des organes, lorsque rinflamraation est trfes-intense. Cette sortie d'une parlie du sang ou de tous ses Elements, hors des vaisseaux qui doivent le contenir, entraine diverses consöquences plus ou moins graves que Ton appelle terminaisom de rinflamraation et qu'ilne nous appartient pas d'6tudierici.
Lorsque I'lnflammation a son siege ä la surface du corps, eile est g6n6ralement accompagnee de quatre ph6nom6nes sp6ciaux qu'on appelle ses, symptdmespathognomoniques : ce sont la douleur, larou-gem\ la chalcur et la tumeui\ Mais quand la phlegmasie est Interieure, la plupart de ces signes font d^faut et sont remplacesparun ph6nomöne general qu'on däsigne sous lenom de fievre de reaction, fievre symptomatique, fievre sympathique, etc. Elle est caracteris6e par l'accel^ration de la circulation, par l'elevation de la temperature propre du corps, l'excitation genörale, la rougeur des mu-queuses apparentes, une soif vive, la perte de l'appetit, I'^tat chaud et päteux de la bouche, la suppression de la plupart des söcrö-tions, etc. Les inflammations locales et externes peuvent aussi determiner une fiövre de röaction plus ou raoins intense, lorsqu'elles sont graves, qu'elles Interessent des tissus trös-scnsibles ou qu'elles affectent des sujets irritables; cependant on ne remarque ce phö-nomöne qu'exceptionnellement dans ces circonstances chez la plupart des animaux domestiques.
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MEDICAMENTS ANTIPHLOGISTIQUES.
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Les trois classes d'agents anliphlogistiques agissent sur les pM-nomönes locaux ou gön^raux de rinflammation, mais avec une 6nergie dilTerente sur chacun d'eux. Cast ainsi que les Emollients ont surtout la faculty de combatlre la douleur, d'agir aussi sur la rougeur et la chaleur, et trös-peu sur la lumeur; las temp6rants agissent principalement sur la rougeur, la chaleur et la flövre de reaction, tandis que les aslringenls portent surtout leur action sur la lumeur, en resserrant les tissus et en refoulant le sang dans les gros vaisseaux. Enfln, on emploie souvent et successivement ces trois cspöces de medicaments dans l'ordre indiquö, pour amener la resolution de rinflammation.
L'inflammalion, lorsqu'elle präsente un peu de gravity, interesse bientot les trois parties essentielles de l'organisme, c'est-ä-dire les solides, les liquides et le Systeme nerveux. Les astringents agissent plus particulicrement sur les solides ; les temperants ou acidules, sur les liquides nutrilifs, quils tendent ä mainlenir dans leur 6tat normal de fluidile; et, entin, les emollients portent leur action ä la fois sur les tissus, les nerfs et le sang, pour diminuer leur activity ou leurs propriötes nutritives, ainsi que nous allons I'examiner ac-tuellement.
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CHAP1TRE PREMIER
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MEDICAMEiNTS EMOLLIENTS.
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Synosymie ; Döbilitaiil?, adoucissaiits, relücliants, atoniques, etc.
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ult;-(in it ion. — Les medicaments Emollients sont des agents anliphlogistiques qui exercent sur les tissus une action alonique, qui diminuent les qualitös plastiques des liquides nutritifset qui ralen-tissent laclivile de la plupart des fonctions.
Ces medicaments exercent sur I'economie une action qu'on a qualifiee de negative, parce qu'elle est moins intense que celle des agents qui slimulent normalement l'organisme. On a admis long-temps que cette action n'etait, en quelque sorte, qu'vulirecte et n'amenait la debilitc du corps qu'en se substituant aux stimulants naturels ou en preservant I'economie de leur action. Cette doctrine, qui appartient au broussaisisme, est evidernment erronEe ; les
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DES MEDICAMENTS EMOLLIENTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;177
emollients, comme tous les autres medicaments, ont leur action propre, et cette action, qui est essenliellement atonique, est aussi directe que peut l'öLre celle des excitants, des irritants, des toni-ques, etc.
Origrine. — Les öraollients sont tir6s ä pen prfes exclusivement du rögneorganique; le regne mineral nJen fournit qu'un seul, I'eau. II est vrai que ce liquide, lorsqu'ilest liöde, forme en quclque sorte I'^mollient par excellence, ct qu'il pourrait au besoin reraplacer tous les autres. On peut avancer aussi, sans cxageration, que I'eau joue toujours le principal role dans faction des 6mollients, et que tres-souvent ceux-ci ne sont que des especes de corps spongieux destines ä la contenir et ä facililer son contact avec les organes. Cependant, il est une categorie de ces medicaments, les corps gras, qui possödent los vertus ömollientes independamment de I'eau.
€aractürcs g^neraux. — Ces medicaments sont solides ou liquides, et, en g6n6ral, depourvus de couleur et d'odeur tranchee ; leur saveur, qui est toujours douce, varie selon leur nature chimi-quc. Quant ä ccllo-ci, eile differe selon Torigine des emollients ; genöralcment olle est assez simple ct se rapproche beaucoup de celle des aliments. Nous la ferons connaitre plus tard et pour cha-cun d'eux en particulier.
Pharmacotcclinie. — Les preparations qu'on fait subiranx emollients avant de les employer sont tres-simples. Quelques-uns sont employes dans l'etat oü ils se presentenl dans le commerce : tels sont les gommes, le sucre, I'amidon, les corps gras, etc. La plu-part sont trailes par infusion, maceration, decoction, etc., dans I'eau, de maniere ä former diverses preparations liquides destinees ä l'usage externe ou interne. II arrive souvent aussi qu'on les asso-cie entre eux ou qu'on y melange d'aulres mödicamentspour obte-nir des effets mixtes.
sicaicaincntation. — Les preparations emollientes s'emploient tant ä l'exterieur qu'ä l'interieur, sous les formes les plus variees. Dans le tube digestif, on les administre en boissons, breuvages, eiec-tuaires, lavements, etc., et tres-souvent aussi on les donne avec les aliments ordinaires, parce qu'en raison de leur saveur douce, elles sont prises par les animaux sans aucune difficulte. A l'exterieur, on les emploie sous forme d'injections, de bains, de lotions, d'em-brocations, de fomentations, de cataplasmes, etc.
Taboukin, 3laquo; edition. — I.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 12
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178nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS ANTIPHLOGISTIQUES.
Quelle que soil la voie par laquelle on administre les 6mollients, on doit se rappeler qu'ils n'agissent bien que quand ilssont tiedes; froids ou tres-cliauds, ils ont souvent une action diff6rente.
I'liarmacodynamie. — Les effcts des emollients seront distin-gues en physiologiques et en therapeutiques, et les premiers divises en locaux et en generaux.
a.nbsp;Efl'ets locaux externes. — Appliques sur la peau intacte, sous forme de topiques mous ou liquides, les emollients lapamp;ielrent par imbibition, lagonflent, la relächent et l'etiolent en quelquesorte; eile devientplus souple, plus douce au toucher; I'epiderme semble devenu plus öpais et plus 6tendu qu'i I'etat normal ; la circulation capillaire s'y ralentit ; la peau devient päle, froide, et perd une grande partie de sa sensibilite generale et tactile, et surtout de son elasticite naturelle. C'est done la une action atonique, s'il en fut. Sur les muqueuses et sur les tissus d6nud6s, les effets des emollients sont a la fois plus prompts et plus cnergiques. Les ömollients comptent parmi les medicaments dont I'action locale ou topiquc est plus importante que Faction generale.
b.nbsp; Effets locaux internes. — Dans le tube digestif, les emollients se comportent d'abord comme des aliments de facile digestion ; mais, s'ilssont adminislresa forte dose ou pendant quelque temps, ils ne sont plus digeres qu'en partie ou difflcilement, et des lors leur action relächante ne tarde pas ä se faire sentir. Ils calment la soif, diminuent l'appötit, ralenlisseut la digestion, favorisent pri-milivement les fonctions des intestins en delayant les matiöres qui y sont contenues et en facilitent la marche; mais ü lalongue, ils relächent trop le conduit alimentaire, comme toutes les matieres tres-aqueuses ou grasses, et ddterminent bientöt la diarrh^e en agissant comme des laxatifs. Ces medicaments developpent done dans le tube digestif I'action atonique que nous avons remarquec sur la peau et sur les autres tissus.
c.nbsp; Effets generaux. — Pour bien comprendre les effets generaux des emollients, il est essentiel de dislinguer leur action materielle sur le sang et les modifications dynamiques qu'ils provoquent con-s^cutivement dans la plupart des fonctions. C'est ce que nous aliens faire.
Les medicaments emollients, consid6r6s relativement ä leur na-
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DES MEDICAMENTS EMOLLIENTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;i79
ture chimique, doivent eLre regardes comme des aliments aqueux etpeu nutrltifs. En effet, ä l'exception de ceux qul sont tires du regne animal, tels que I'albumine, la gelatine, le lait, etc., et qui sont surtout Emollients par leur action locale, tons ces medicaments ne renferment pas ou ne contiennent que peu d'azote, et rentrentdans la classe des aliments respiratoires de Liebig, c'est-ä-dire de ceux qui sont brüles dans l'organisme pour entretenir la chaleur animate, mais qui sont impropres i nourrir le corps, comme le dömontrent les experiences de Magendie, et qui ne font que le traverser, ea quelque sorte, en se dönatarant. D'apres ces principes, on comprend que si Ton donne pendant quelque temps ä un animal, comme nourriture exclusive, des medicaments emollients, le sang devra n6cessairement s'appauvrir puisqu'il ne se formera plus de principes organisables, et que ceux qu'il contenaitprimitivementdevront diminuer peu ä peu sous l'influence des besoins incessants de l'eco-nomie. Ce resultat arrive d'autant plus vite et avec d'autant plus de certitude, que presque toujours, pendant la medication ömolliente, on soumet les animaux i une diete plus ou moins s6vöre et qui prive encore les üuides nutrilifs de nouveaux materiaux r^parateurs. L'emploi des Emollients equivaut done h une diete veritable, puisqu'il rösulte des experiences du vetärinaire anglais, Robert Read(l), que les substances non azotEes (emollients) tendent ä augmenter la proportion du serum, tandis que lesmatieres azotees (analepliques) 616vent peu ä peu la proportion du caillot.
Un fait capital domine done la medication emolliente, e'est I'ap-pauvrissement progressif du sang. Les medicaments adoucissants n'agissent pas sur le fluide nutritif par action directe, et en alta-quantscs principes organisables par une sorte d'action chimique, comme le font tons les alterants, par exemple, mais ils I'appau-vrissent indirectement en ne lui fournissant pas les 616ments n6-cessaires ä la constitution de son caillot. Cependant ceux qui sont trös-aqueux, en augmentant rapidement la proportion du serum, peuvent attaquer ä la iongue les globules sanguins par la grande proportion d'eau qu'ils renferment (Voy. Eau).
En resume, on pent dire que les emollients longtemps employes, mSme sur des animaux sains, ont pour effet constant d'augmenter la proportion du serum du sang, de diminuer celle des globules et de I'albumine, de diminuer aussi la viscosite de ce fluide, de le rendre plus coulant, moins excitant, moins nutritif, moins coagu-
(1) The Veterinarian, 1849, et Recueit de mod. voter., I8G0.
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MEDICAMENTS AiSTIPHLOGISTIQUES.
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lable, en un mot, d'amener Vital anemique ou hydro6mique, si Ton insiste trop longlemps sur leur usage.
De ce fait, bion constate, l'attenuation des quality plastiques du sang sous I'influence de la medication emollienle, ddcoulent, comme consequences necessaires, les diverses modifications fonctionnelles quc nous allons examiner.
En regie gendrale, on pcut dire que les medicaments 6mollients diminuent I'aclivite fonctionnelle, parce quo tons les organes, ainsi que les centres nerveux, ne reQoivent qu'un sang söreux et pen stimulant. La circulation et la respiration se ralentissent; le pouls de-vientlent et mou; l'air expirö est moins chaud et plus humide; la chaleur animale est moins elev6e et plus regulierement röpartie dans 1'organisme; les fonctions de relation sont moins actives et moins energiques; le corps s'amaigrit, les animaux deviennent faibles, les muqueuses pales, les membres s'engorgent, etc. ; et enfin les signes de Felat anemique et hvdroßmique ne tardent pas ä apparaitre si Ton continue inconsiderement l'usage de ces medicaments.
Nous avons dit tout a I'heure que la medication emolliente en-trainait toujours apres eile le ralentissemcnt des fonctions; il en est quclques-unes cependant qui font exception ;\ celte regie gone-rale : ce sont les diverses secretions et exhalations. Toutes ces fonctions, en effet, sous rinlluence de l'etat sereux du sang, et surtout par suite do Finlroduction d'une grande quantite d'eau dans la circulation, redoublent d'activite pour expulser, par les diverses voies d'cxcrelion et de perspiration, l'exces de principes aqueux accidenLellement introduits dans Torganisme, et pour maintenir le sang au degre de viscositö neccssaire ;\ l'exercice regulier des fonctions. Nous verronsbientot de quelle importance est col excös de seerölions dans le traitement des phlegmasies tant internes qu'ex-ternes.
VharmacotUcrapic. — Ce paragraphe comprendra l'dtude des effets et des indications therapeutiques des 6moIlients.
Les ell'ets therapeutiques des emollients derivent directement et sans aucune transformation des elfets immetliats, et se divisent comme ceux-ci en locaux et generaux.
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a. Effets locaux externes. — Ces medicaments, d4pos6s sur une surface gonflöe par I'inflammation, chaude, douloureuse, ou sur la peau rugueuse, söche, crevass^e; sur une plaie trop vivement
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irrit^e, etc., ne tardent pas ä faire sentir leurs effels salutaires. Penetrant pen h peu entre les fibres des tissus, ils les relächent, les ramollissent, diminuent l'excös de leur tension, moderent la con-.tractilite des capillaires, delerminent une sorle de detente dans la partie enüammöe en la preservant du contact plus on moins irritant de l'air, et en agissant sans doute sur les nerfs vaso-moteurs. II r6-sulte de ces elfets la diminution de la douleur d'abord, puis de la chaleur et de la rougeur ; quant ä latumeur, eile est plus rarement modifiee par les adoucissants, qui produisent sur eile des cue Is tres-variables. Quelquefois, en diminuant l'eretliisme du point enllam-m6, ils amenent ce qu'on appelle la resolution de la tumeur, c/est-ä-dire la resorption des produits epanches et leur retour dans les vaisseaux; d'autresfois, au contraire, surtout quand on insiste trop sur l'usage des topiques emollients, il se developpe sous leur in-iluence un travail de desorganisalion dans lequel les elements du sang, inflltres dans les tissus enilammes, se transforment en pus ; e'est ce qu'ou appelle la suppuration. Gelte terminaison est fre-quente dans les inflammations du tissu cellulaire, dites phlegmo-neuses.
b.nbsp;Efivts locauv internes. — Administres ü I'interieur, les emollients exercent sur I'appareil digestif rinfluence la plus heureuse; ils diminuent la soif, calment la chaleur Interieure, liumectent restomac ct les inlestins, remplacent le mucus par leur viscosite quand il n'est pas assez abundant, augmentent la proportion des liquides intestinaux, delayent les matieres qui peuvent y etre accu-mulees, facilitent le cours du ventre surtout quand ils sent de nature grasse, detendent la muqueuse, diminuent la conlraclilite souvent exageree de la tunique musculeuscou membrane charnuc, etc.iNlais pour obtenir ces divers effets, il est essenliel de donner les emollients en grande quantity et de les administrer sans cesse, soit par la bouche, soit par 1'anus, car les premieres doses sont diger6es comme des aliments ordinaires, et ce n'est que par suite d'un em-ploi persevcrant de ces medicaments que le tube digestif pent en ressentir raction bienfaisante.
c.nbsp; Efi'ets jv.'-ik'tjihx. — Les cflets debilitants des emollients sur toute 1'cconomie sont beaucoup plus marques dans l'etat morbide que dans l'etat pbysiologique. C'est surtout quand une iievre de reaction intense existe que les elfets salutaires de ces medicaments se montrent nettement. Ils diminuent l'activite de la circulation,
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182nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS ANTIPHLOGISTIQÜES.
rendent le pouls plus lent et plus souple, calment la respiration, apaisent la toux ou la font disparaitre, retablissent les secretions et les exhalations supprimees par rinflamtnation, etc. Uneffet general tres-important des Emollients pendant les phlegmasies graves, c'est de combattre les eilets funestes de la fiövre sur le sang. On ad-met genöralement que, sous l'influence du mouvement febrile, le sang devientplus 6pais, plus coagulable par suite de l'augmentation de la proportion de fibrine; sa circulation est alors difficile, surtout dans les parties enflammöes, et augmente ainsi la gravite du mal. Les emollients, soit par la grande quantite d'eau qu'ils introduisent dans le sang, soit par suite de leurs qualiles peu nutritives, de leur nature grasse, tendent ä rendre le sang plus lluide, moins excitant, et luttent ainsi directement contre les effets de la fiamp;vre.
Un autre eöet trös-important de la medication emolliente, c'est le retablissement des fonctions s6cr6toires ou perspiratoiresmomenta-nement suspendues par rinflammation. En effet,on remarque tou-jours, au debut des phlegmasies, que les rnuqueuses, les s6reuses, la peau, les organes secreteurs, ont perdu la faculte de secreter ou d'exhaler les liquides qui doiventlubriflerleur surface; aussiresulte-t-il de cet 6tat, de la tension, de la chaleur, de la douleur... dans les parties enflammöes. Les emollients, en rendant le sang plus aqueux, en mettant I'economie dans la necessite de se debarrasser, par les diverses surfaces secretantes ou exhalantes, de l'exces d'eau qu'ils introduisent dans le torrent de la circulation, bumectent peu h peu ces surfaces, les detendent et procurent bientöt un soulage-ment marque. Leur action sur les voies respiratoires, sur la peau, sur I'appareil g6nito-urinaiie, etc., est surtout des plus remar-quables: ils calment la toux, la rendent grasse et moins doulou-reuse, facilitent rexpecloration, diminuent la chaleur et la seche-resse de Fair expire, retablissent la transpiration, font cesser la secheresse et l'aridite de la peau, lui donnent de la souplesse et de la moileur, font couler les urines, les rendent aqueuses et abon-dantes, etc.
Indications. — Les indications des Emollients sent tres-nom-breuses et se rapportent surtout aux inflammations franches, tant internes qu'externes. Ge sont principalement les phlegmasies du tube digestif, de I'appareil respiratoire et des voies gEnito-urinaires qui en röclament souvent 1'usage sous diverses formes. Certaines congestions, quelques hemorrhagies actives, les affections ner-veuses aigues, les maladies Eruptives, le rhumatisme suraigu, un
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cerlain nombre de maladies chroniques, la suppression de quelques-unes des s6cr6tions d6puratoires, la nature acre ouirritante de leurs produits, etc., demandent aussi l'emploi de la medication eraol-liente pendant un temps variable, selon les circonstances. Quant aux accidents inflammatoires qü'on peut remarquer ä la surface du corps, sur la peau, les muqueuses apparentes, les tissus denudes, les glandes, etc., ils sont tres-nombreux et tres-divers; la plu-part exigent egalement l'usage des emollients, ainsi que nous au-rons le soin de le faire voir en etudiant chacun de ces agents.
Contrc-indicaiions. — L'usage des Emollients aqueux est contre-indique dans toules les maladies asth6niques, dans la debilite par une cause quelconque, dans Tötat anemique et hydrohemique du sang, la cacbexic des ruminants, la ladrerie du pore, les affections lymphaliques, Tinfeclion vcrmineuse, pendant la convalescence, chez les animaux ages, chez ceux dont le temperament lympha-tique est tres-marque, etc. Les Emollients gras, au contraire, sont utiles dans plusieurs de ces affections.
TABLEAU CniMIQl'K FF PHARMACOLOSIQUE DES MEDICAMENTS EMOLLIENTS.
1quot; Amijlaccs............. Amidon, dextrine, riz,oi'ge, mais,
avoine. We, seigle.
2deg; Sucres............... Sucre, cassonade, melasse, glu-
vtoKTAux Inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;cose, miel, lactine,reglisse, bet-
onnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;lt;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;terave, carotte, etc.
:von azotes. J Zdeg; Gommeux........... Gommes arabique, du Senegal,
adragante, du pays.
iquot; Mudlagineux......... Graine de lin, guimauve, mauve,
motene, etc.
, Xquot; Aliumimnx.......... OEufs, sang.
* 1deg; Ge'/atineux........... Colle, tissus blancs.
i 3quot; Fibrineux........... Gluten, cliah-, sanraquo;.
azotes. \ , „ #9632;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; , .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; . , .
\ i'Caseevx.............. Lau et petit-lait.
i
lquot; Saponifiables......... Uuiles grasses, beurres, graisses, suits. 2quot; Non saponifiables..... Blanc de baleine, cire. 3deg; Produit de la snponifi-calion.............. Glycerine.
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sect; 1. — Kmollients nou azotes.
I. — AMYLACES.
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Dans cetle catEgorie d'Emollients se trouvent compris : 1'amidon ou fecule, qui sert de type, la dextrine, qui n'en est. qu'une modi-
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MEDICAMENTS ANT1PHL0GISTIQUES.
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licalion, et la plupart des graines des cereales, qui renferment lou-tes une forte proportion d'arnidon. Nous allons les passer en revue dans l'ordre de leur Enumeration.
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1deg; Ami don (a my 1 urn).
SYTfONTtUE : Fdcule amyliicee, feculo, empuis.
Pharmacolosfie. — L'amidon extrait des cereales se trouve dans le commerce sous forme de pondre, d'aiginlks prismatiques, de masses irriguliere*, pen volumineuses. 11 est blanc, inodore, insi-pide, et pese 1,53 lorsqu'il a cte desscchö. Reduit en poudre, l'amidon ressemble ä de la farine, seulemont il est un peu rude au toucher, et, quand on le froisse entre les doigts, il fait entendre un bruit sec analogue ü celui d'une etoH'e de soie. Examine au microscope, il parait forme de grains irregulierement sphcriques, dont le diamclro varie seien les Yegetaux qui I'ont fourni. L'amidon extrait de la pomme de terre, et qu'on appelle plus parliculierement fe-cule, est toujours enpoudro et presente ü l'examen microscopique des grains volumineux et arrondis.
L'amidon est insoluble dans I'eau froide ; I'eau chaude le gonlle etletransforme en une maliere epaisse, mucilagineuse et collante qu'on appelle em^o?laquo;. Etendu et delaye dans beaucoup d'eau, I'em-pois forme Yeau d'arnidon. L'alcool, l'eHier, les essences et les corps gras ne dissolvent pas l'amidon.
Soumis ä la torrefaction, ou traite par les acides ou la diastase, l'amidon devient soluble dans I'eau., en se transformant successi-vement en dextrine et en glucose.
Le reactif caracteristique de l'amidon est I'iode, qui le colore toujours en bleu, qu'il seit cruou cuit.
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Faisiiit-atious. — L'amidon du commerce renferme normale-ment 12 0/0 d'humiditö, el 2 0/0 environ de cendres aprcs I'incine-ration; il pent etre charge d'une plus giande quantite d'eau et renfermer en outre des substances minerales. Gelles qu'on y ajoute le plus souvent sont le carbonate et le sulfate de chaux {craie et pläire).Oa devoile le premier par les acides, qui font effervescence, et le second en incinerant l'amidon et en traitunt les cendres par I'eau distillee chaude; le nitrate de baryte indiquera la presence de l'acide sulfurique, et I'oxalate d'ammoniaque celle de la chaux.
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Pharmacotechnie. — L'atnidon s'emploie quelquefois en pou-dre sur les parties enflammees ; le plus souvent on le delaye dans 12 ä 13 pp. d'eau froide, et onTemploie cru en breuvages ou en lavements ; quand on I'emploie cuit, on doit doubler ou tripler la quantite d'eau pour que la preparation ne soit pas trop epaisse. On en fait aussi des cataplasmes pour les parties delicates, et alors on se sert de pröference de la fecule de pommes de terre. Enfin, cuit ou cru, I'amidon est employe ä la confection de bandages conten-til's dans le cas de fracture ; on le melange souvent et on le gäche avec le plätre au moyen de l'eau de maniere ä former une päte epaisse. An lieu d'employer de Teau simple, si on se servait d'eau chargee d'alun ou decolle-forte, on obtiendraitun appareil beau-coup plus resistant.
Administration. — Les doses d'amidon ä l'interieur sont de 64 gr. ä 123 gr. pour les grands herbivores, de 16 ä 32 pour les petits ruminants et le pore, et de 8 i 16 gr. chez le chien, plusieurs fois par jour selon le besoin.
Emploi therapeutiqne. — II est assez restreint en mödecine ve-terinaire; cependant on en fait usage ü. l'exterieur et ä l'intö-rieur.
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1deg; Exterieur. — On recouvre parfois les parties frappees d'ery-theme et d'erysipele avec de la poudre d'amidon, afin de les preserver du contact irritant del'air et de moderer lachaleur cuisante dont elles sont le siege. Ce moyen est preferable aux corps gras, qui rancissent promptement sur les parties enflammees, et aux cataplasmes, qui mouillent la surface irritee sans necessite. La fecule de pommes de terre delayee dans une decoction de teles de pavot consLitue des topiques trös-adoucissanls pour les yeux, les oreilles, les mamelles, les testicules, etc. Melange au plätre, ä parties egales, et gäch6 avec de l'eau, I'amidon constitue un bandage contentif qui a ete pröconise par M. Lafargue (I), et dont M. Deynaud (2) s'est servi avec succes dans un cas de fracture du canon posterieur chez une mule ; M. Vidal (3) s'est servi de l'empois chez le cheval.
2deg; Interieur. — L'amidon se donne en breuvages et en lavements, cru ou cuit, contre les affections intestinales aecompagnees
(1)nbsp; Journ. des vitev. du Midi, 18i0, p. 128.
(2)nbsp; Mim. de la Soc. viler, de Lol-el-Garonne, 1846, p. 59.
(3)nbsp; Journ. de med. vMr. de Lyon, 1852, p. 306.
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de diarrh6e; il jouit veritableme-nt contre celte supers6cr6tion en-t6rique d'une efficacite remarquable, qu'on atlribue, sans preuves, soil a une action lögerement adoucissante, soit k une action astrin-gentefaible. On y ajoute assez souvent, pour plus de sürete, soit la decoction de tStes de pavot, soit le laudanum. Pendant la convalescence, a la suite des phlegmasies gastro-intestinales, des affections des voies respiratoires, apres le pissement de sang, etc., les bois-sons amidonndes sent d'une grande utilite pour rafraicbir le tube digestif et faciliter ses fonctions.
M. Adenot, v6t6rinaire ä Montchanin, prefere les boissons aux lavements dans le cas de diarrhöe, surtoul chez les grands animaux ; il donneSOOgr. d'amidoncru en suspension dans S ü 6 litres d'eau pendant trois jours, ce qui suffit genöralement pour arr6ter 1*6-coulement intestinal {Note communiquee).
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2deg; Dextrine.
Synontmib : Gomme d'amiduu.
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Pharmncograpbic. — La dextrine cst de 1'amidon qu'on a rendu soluble dans I'eau froide par une legere torrefaction ou par I'ac-tion de la diastase ou des acides. Elle est sous forme d'une poudre seche, un pen jaunätrc comme la farine de maus, d'une odeur et d'une saveur qui rappellent un peu cellcs de la farine des graines legumineuses. Tres-soluble dans I'eau froide ou cbaude, ainsi que dans l'alcool dtendu, eile est insoluble dansTalcool absolu, I'etber, les essences et les corps gras; eile se distingue de Tamidon en ce qu'elle ne se colorepas en bleu par faction de l'iode, et de la poudre de gomme, dont ellerappelleplusieurscaracteres, en ce qu'elle se transforme rapidement, sous l'influence des acides, en glucose, tandis que I'autre se change en acide raucique dans les meines cir-constances.
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Pharmacotechnie. — La dextrine, 6tant soluble dans I'eau et l'alcool etendu, peut elre employee ä l'interieur comme ä l'extö-rieur. Elle peut entrer dans la confection des breuvages, des lavements, des bolset des elecluaires Emollients ou autres. En outre, eile est tres-utile pour 6mulsionner les huiles grasses, les essences et la terebenthine, en remplacement des gommes (Zundel). A l'extö-rieur, on en fait usage, d'apres le conseil de Darcet, comme moyen agglutinatif et contentif dans le cas de fracture, de luxation, etc.
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L'usage a en quelque sorte consacr6 la formule suivante propos^e par Yelpeau:
Dextrine................... 100 grammes.
Eau-de-vie camphreo .laquo;..... 00 —
Eau cliaudc................ 40 —
Dissolvez la dextrine dans l'eau chaude, et ajoutez-y peu h peu, en remnant sans cesse, I'eau-de-vie camphree ; trempez ensuite, dansle melange sirupeuxqui en resulte, les dtoupes et les bandes qui doivent servir a maintenir 1'os fracture. En sechant, I'appareil devient trös-solide et on pent I'enlever facilement en I'humectant d'eau chaude, ce qui constitue un a-vanlagc sur les autres moyens analogues.
Emploi 4iierapcutilt;iue. — Independamment de rapplicalion chirurgicale importante que nous venons de faire connaitre, la dextrine pourrait rendre d'autres services ä la niödecine vetörinaire. Pour l'usage interne, eile serait susceptible de remplacer la gomme dans la confection de la plupart des preparations adoucissanles dans lesquelles celle-ci peut enlrer : son prix peu elevö et ses qua-lites 6mollientesla rendent tres-propre äcette substitution.
M. Zundel, vetcrinaireä Strasbourg, I'emploie contro ladiarrhee des divers animaux et la (rouve preferable ü l'amidon. II la substi-tue aussi journellement aux gommes dans lesboissons adoucissanles et bechiques {Note commumquee).
3deg; Grains des c6r6ales.
Les graines des graminces cereales, soumises h la mouture, for-ment une poudre blanche appelce farine, dont les usages alimen-taires et ra6dicinaux ontune grande importance. Ces graines ren-ferment deux ordres de principes 6galeinent neutres. les uns won azotes, commc l'amidon, la dextrine, le sucre, la cellulose, les ma-tieres grasses, etc.; et les autres azotes, tels que I'albumine, la fibrine, la casöine et la glutine, dont l'enscmble constitue un corps collant et 61astique, appel6 gluten. Les graines cereales renfer-ment en outre de l'eau et quelques sets alcalins et terreux. A fin d'eviter, dans la description spöciale de chacun de ces grains, des r6p6tilions et des longueurs inuliles, nous allons resumer dans un tableau general et comparatif la composition chimique des c6r6ales.
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MEDICAMENTS ANTIPIIL0G1ST1QUES.
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COM POSITION CHIM1QUE DKS GRAINS DES CliRlvAI.liS.
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Piiarmucutcchnic. — On pent se servir des grains des cereales en tiers ou reduits en farinc ; il suflit de delayer celle-ci dans I'eau pour obtenir, selon les proportions du melange, des cataplasmes, des boissons, des breuvages, des lavements, des bains, etc. Lors-qu'on fait usage des grains, on doit les faire bouillir dans I'eau jus-qu'i ce qu'ils soient ramollis et qu'ils aient cede an vehicule lous leurs principes solubles ; on obtient par ce moyen une decoction amylacee et mucilagineuse renfermant une certaine quanlite d'a-midon, de la dextrine, du sucre, de la glutine, etc. En general, quand on veut obtenir des decoctions bicn adoucissantes, il fant se servir de preference des grains depouilles de leur enveloppe li-gneuse et glumacee, comme on le volt pour le riz, I'orge monde, le gruau d'avoine, etc. En les soumettant ä la germination, on augmentebeaucoup la proportion des principes solubles des grains, et surtoutcelle de la dextrine et du sucre (Voy. Orge).
Emploi thcrapeudque. — La decoction des grains entiers ou moulus des cereales peut etre employee a I'exterieur, sous diverses formes, centre les accidents de l'infiammation externe; ä l'inte-rieur, on en fait un usage frequent en boissons, breuvages et lavements, contre les affections inflammatoires du tube digestif, des voies respiratoires, de Tappareil genito-urinaire, etc. Dans la diar-rh6e, M. Hering estime autant la farine des ccröales que l'amidon. Ce qu'on appelle regime blanc, bai'hotage, et qui consiste surtout dans l'usage des farineux, veritables medicaments alimentaires, s'emploie trcs-frequemment en medecine vet^rinaire, soil pendant la convalescence, comme un moyen complementaire de trai-tement, soil avant le developpement des maladies epizootiques
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ou enzootiques de nature inflammatoire, comme remede prophjiac-tique.
a. Itiz.
Pharmacographic. — Grain de VOn/za sativali., plante grami-nöe, originaire de Finde et de la Cliine et qui est maintenant cul-tivee dans un grand nombre de contrees du globe. Tel qu'on le trouve dans le commerce, le riz est depouillö de ses enveloppes et m6me de son tegument propre. On en connait deux varietes principales : celui de la Caroline, qui est blanc, un peu transparent, allong6, anguleux, sans odeur et d'une saveur farineuse fran-che ; c'est le plus estimö; et celui du Pühnont, qui est jaunätre, opaque, arrondi, d'une odeur faible, speciale, et d'une saveur un peu äpre (Guibourt).
Piiarmacotecimie. — Le grain de riz est employö entier; on le soumet h one decoction prolongee dans l'eau afin d'en obtenir une solution amvlac6e et mucilagineuse qu'on emploie en boissons ou en lavements. La dose de riz est de 16 ä 32 grammes par chaque litre d'eau.
Emploi im-dicinal. — Donn^e par la bouche ou par I'anus, la decoction do ce grain, appelee vulgairement eau de riz, est frequem-ment employee pour combattre la diarrhee et la dyssenterie chez le chien et le chat, plus raremcnt chez le pore; chez les herbivores, on no pent en faire usage que sur ceux qui sont tres-jeunes ou de race pr^cieuse. Cependant eile pent etre de quelque utilile dans les superpurgations des solipedes, ainsi que l'avait dejü remarque de la liöre-Blaine (1). On augmenle les vertus anlidyssenteriques de l'eau de riz, si l'on y ajoute de la decoction de totes de pavot, du laudanum, de Fextrait gommeux d'opium, etc.
b. Mais.
Pliarmacographie. — Le maus, appele vulgairement ble de Tur-quie, est le grain du Zea ma'is L., qui est eultive dans la plupart des contrees de la terre. II offre plusieurs vari6t6s, distinguees surtout par la couleur, en jaune, blanche, rouge, violette, etc. Ces grains sont irröguliferement arrondis, gros comme des pois, tres-durs et immödiatement attaches ä un 6pi volumineux.
(I) Notions fond, de t'art vüir., t. III, p. 181.
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190nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICAMENTS ANTiniLOGISTIQUES.
Le ma'is pr6sente avec le riz une certaine analogic chimique, ainsi qu'on peut le voir par l'inspection du tableau, et pourrait lui 6tre subslituö avec dconomie dans les contrees oü il est cultive. Cependant il est assez rarement employ^ en m^decine sous' ce rapport, quoiqu'il soit bien digne de l'ötre ä cause de sa richesse en corps gras, ainsi que I'indique le tableau pröcMent. Lapoudre de ce grain, connue vulgairementsous le nom de farine jaune, consti-tue d'excellents cataplasmes emollients qui peuvent remplacer ceux de graine de lin. Cette farine peut 6tre donnee aux animaux comme un excellent analeptique.
c. Orge.
Pharmaco^raphie. — Grain amp;amp;\'Hoi'deum vulgäre L., qu'on croit originaire de la Russie et qui est cultive dans la plupart des contrees du globe. Ce grain se rencontre dans le commerce sous les formes suivantes, sans cornpter la farine :
1deg; Entier {orge en paille). II est forme de deux parlies : une jau-nätre, ligneuse, rude au toucher, c'est I'enveloppe ; I'autre, blanche et farineuse, c'esl Tamande.
2deg; Monde . Sous cet etat, I'orge a cte depouille de la plus grande partie de son enveloppe ligneuse, mais il conserve sa forme al-longde.
3deg; Perle. Sous cette forme, I'orge a et6 entierement debarrasse de son enveloppe, et de plus, le grain a et6 arrondi par 1c jeu d'une meule.
4deg; Geume etTORREFiE {malt, dreche). Dans cetdtat, qu'on prepare artificiellement dans les brasseries, I'orge a 6t6 soumis ä la germination, et quand le germe a acquis i pen pres la longueur du grain, on I'a torr61i6 legerement pour arröter les progres de la nouvelle pousse. Ainsi prepare, I'orge est beaucoup plus riche ensucreque dans les circonstances ordinaires. En outre, il contientde la diastase qui n'existaitpasavantla germination.
Composition chimique. — Cette composition, qui se trouve in-diquee par le tableau, est remarquable par l'excös d'amidon et de cellulose, et par la proportion moyenne des malleres azotees. De plus, le parenchyme du grain est si fortement uni ä l'amidon, que quelques chimistes ont admis dans celte c^reale un principe parli-culier qu'ils ont appele hordeine, et qui ne parait 6tre qu'un melange de ligneux et de fecule.
PharmacotechniB. — Quand on se sert de I'orge pour obtenir
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des preparations emollientes, on peut avoir h sa disposition la farine. Je grain monde ouperlö, et enfin le grain entier. Lorsqu'on emploie la farine, I'operalion est simple et se reduit ä delayer cette poudre dans Teau froide, liede ou chaude, selon I'indication; quand on met en usage l'orge monde ou perlö, tout se reduit ä faire bouillir, jnsqu'ä ramollissement complet, le grain dans I'eau, exac-tement comme pour le riz ; mais quand on doit se servir de l'orge en paille, on prescrit de le soumettre ä une premiere ebullition et de rejeter la premiöre eau chargee, dit-on, des principes resineux et extractifs de l'enveloppe, qui sont acres ; puis d'y ajouler une nouvelle quantity de liquide, qui devienl dös lors le vehicule defl-nitif. Cette pröcaution, qui est consideröe par Soubeiran comme tres-peu necessaire dans la medecine de l'homme, doit etre regard^e, d'apres cela, comme ä pen pres oiseuse dans celle des animaux. Enfin, quand on desire que la decoction soit tres-chargee et possöde quelques proprietes nutritives, on doit 6craser le grain dans un mortier apres son ramollissement dans l'eau et le soumettre ensuite ä une ebullition prolongee.
Les quantitös d'orge jugees nöcessaires pour confectionner des boissons emollientes el rafraichissantes pour les herbivores sont d'environ 1/2 kilogr. de farine pour un seau d'eau ; 32 grammes d'orge monde ou perle pour deux litres de vehicule, et environ un litre d'orge en paille pour 15 litres d'eau ordinaire, qu'on fait re-duire plus ou moins, selon les cas.
La decoction d'orge ne sert pas seulement ä faire des boissons adoucissantes et temperantes auxquelles on ajoute du nitre, de l'oxymel simple, du sulfate de soude, etc.; mais on en confectionne aussi des lavements, des lotions, des bains, etc., qui jouissent des memes proprietes. Enfin, la farine d'orge pent servir au besoin äla preparation d'excellents calaplasmes adoucissants et maturatifs.
Emploi thcrapcutique. — L'orge est d'un emploi tres-frcquent comme moyen curatif, prophylactique ct complementaire, dans la plupart des phlegmasies du tube digestif, des voies respiratoires, de l'appareil genito-urinaire, etc. M. Adenot emploie avantageuse-ment la tisane d'orge chez les femelles nourrices dont le lait trop riche ou acre fait perir les petits. On en prescrit 10 ä 12 litres par jour aux vaches et la moitie aux truies. Chez ces dernieres, ilya avanlage ä ajouter ä la tisane un peu de petit-lait; on voit souvent des goreis trös-malades revenir ä la sant6 par cette simple medication {Note communiquee).
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lt;/. Avoine.
iMiarmacoffpaphie. — Ce grain, qui estfourni par VAvena saliva L., qu'on cullive t\peu pros paiiout en Europe, est formfi de deux parties : d'une enveloppe ligneuse, mince, noirätre, renfermant, dit-on, une malifere rösinoide et un principe aromatique rappclant celui do la vanille, et d'une amande farineuse qui, s6par6e de l'en-veloppe, conslitue ce qu'on appelle le gruau d'avoine.
Piiarmacotccimie. — L'avoine entiere soumise ä la decoction fournit une boisson emolliente et diuretique qui est peu usitee en mödecine velerinaire. Le grain d'avoine ramolli sert parfois h faire des cataplasmes pour les lombes. Le gruau, employ^ ä la dose d'une once environ par litre d'cau, constilue une excellente tisane emolliente et nutritive a laquelle on peut ajouter, seien le besoin, du miel, du lait, etc. Elle convienl surtout pour les pctits ani-maux.
Emploi medicinal. — Delafond (1) recommande beaucoup la decoction de gruau d'avoine pour les jeunes animaux atleints d'irri-talions intestinales, de diarrhees, etc. Cette excellente boisson, que les animaux prennentfacilement, et quiconviendrait trcs-bien apres les eruptions pustuleuses du mouton, du pore et du chien, est d'un grand secours dnrant la convalescence des animaux jeunes de race precieuse. Si le prix im peu eleve du gruau d'avoine n'y mettait pas obstacle, cette tisane serait sans doule d'un usage plus frequent en medecine velerinaire.
e. ßle.
Pharmacograpblc, — Cette precieuse cer6ale, connue de tout le monde, et produite par le Trüicum sativum L., fournit ä. ja medecine velerinaire la forme, le son et \amp;pain.
1deg; Faring. La farine de ble, trop chere pour 6tre, d'un emploi frequent dans la medecine velerinaire, forme des boissons dmol-lientes et tres-nutritives quand on la delaye dans I'eau. La grande proportion de gluten qu'elle renferme donne ä la päte qu'on fait en la p(5trissant avec un peu d'eau liöde, des propri6t6s agglutina-tives trfes-prononc6es, qui out 6t6 le sujet de quelques applications en Chirurgie. M. Lapoussöe jeune (:2) conscille comme bandage con-
(1)nbsp; Traiti (le iherapeutique genirale, t. I, p. 292.
(2)nbsp; Mem. de la Soc. vete'r. du Lot-et-Garonne, 1840, p. G3.
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tentif dans le cas de fracture un melange de farine de froment et de blanc d'oeuf d61ay6 dans du vinaigre. De plus, d'aprfes des ren-seignements qui nous ont ele fournis par notre condisciple et ami #9632;Vallon(l),v6t6rinaireprincipal,dont la science et l'armöe deplorent la perte pr^matur^e, il parait que les Arabes confectionnent avec de la farine de ble un bandage contentif pour les fractures des mem-bres des animaux, qui offre beaucoup de soliditö. Ils delayent la farine dans l'eau de maniere ä en faire une boulllie claire, y trem-pent un morceau d'ötoffe de laine dont ils entourent le membre fracture et recouvrent le tout avec de la päte öpaisse. Get appareil simple et grossier, qu'on trouve partout ä sa disposition, devient dur et resistant une fois qu'il esl bien sec.
2deg; Son. Ce produit de la moulure et du blulage du ble porte les noms de gros son, de petit son et de recoups, selon la proportion de farine et de parlies perispermiques qui le constituent. Longtemps considöre comme une matiere ligneuse et inerte, le son parait etre, au conlraire, aussi riebe que le ble enlier en principes utiles. II rfisulte, en eilet, des recberches de Millon. corroborecs par des analyses plus recentes de MM. Peligot et Payen, que ce produit renferme un grand nombre de principes solubles, ainsi qu'on pent s'en convaincreparl'inspection du tableau chimique des cereales.
Le son, traite par decoction et passe dans un linge avec expression, fournit un liquide amidonne, sucre et mucilagincux, tres-doux au toucher, qui est d'un emploi tres-frequent en boissons, breuvages, lavements, lotions, bains, etc., dans la plupart des accidents inllammatoires tant internes qu'externes. Delaye dans Feau chaude, soit seul, soit melange ä d'autres substances emollientes, tolles que la farine de lin, 1c miel, les corps gras, etc., le son con-stitue de bons cataplasmes, aussi efflcaces qu'economiques. Enfin, cuit et fortement exprime on torrefic legerement. et, dans Tun et l'autre cas, applique sur les lombes sous forme de sachet, le son peut etre d'une grande utilitö dans un certain nombre de circon-stances, chez les grands herbivores surtout.
3deg; Pain. D'apres Proust et Vogel, le pain est composö de sucre, d'amidon intact ou torröfie, de gluten, d'acides acetique et carbo-nique, de carbonate d'ammoniaque et des maliöres salines conte-nues dans le bl6.
Le pain macörö dans l'eau froide ou delayö dans celle qui est chaude ou tiöde, constitue Veau panee, boisson 6molliente et nutri-
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(I) Note communiquee.
Taboubin, 3deg; C'dition. — I.
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live qui convient parfaitement conlre les affections intestinales, et pendant la convalescence des jeunes animaux des diverses espöees. Guit dans l'eau ou le lait et reduit en päte epaisse, il forme d'excel-lents cataplasmes, qui ont cependant l'inconvönient de s'aigrirtres-vite. Enfin, associ6 h la corne de cerf calcinee, h. la gomme, au sucre et h. quelques aromates, le pain constitue la fameuse decoction blanche de Sydenham, depuis si longtemps consacree par I'usage dans la m6decine de l'homme centre la diarrhee et la dys-senterie. La formule suivante, qui n'en est qu'une legere modification, peuten tenir lieu pour les animaux :
Cendres d'os de niminants........ l(j grammes.
Mie do pain blanc................ 48 —
Gomme ou dextrine............. 16 —
Cassonade....................... 32 —
Tete de pavot.................... 1 —
Eau commune....................nbsp; nbsp; q. s.
Triturez ensemble la poudre d'os, la mie de pain et la tete de pavot; faites bouillir le melange dans deux litres d'eau; passez dans un linge avec expression ct reduisez d'un tiers, puis dissolvez-y la gomme et le sucre.
f. Seiglo.
Gelte cereale, fournie par le Secale cereale L., pent 6tre conside-rce sons lous les rapports comme 1c succodane du ble. Gependant eile renferme moins de gluten, mais plus d'albumine, ce qui expli-que l'ötat humide et visqueux du pain qui en resultc. Le seigle fournil, comme le froment, ä la medecine des animaux, la farine., le son el le pain; mais il est tres-rarement employe sous ce rapport, soil ä rinterieur, soil u rextcrieur.
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II.
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EJI0LL1ESTS SUCRES.
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Les emollients sucres comprennent des matieres form^es entie-remenl de sucre, telles quo le sucre cristallisable, la cassonade, la melasse, le glucose, la lactine, le miel, et d'autres qui nen con-tiennent qu'une certaine proportion, comme la rdglisse, la belle-rave, la carotte el la plupart des racines charnues. Nous allons les examiner dans cet ordre.
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a. Sucre cristallisable (Succhurum). Svsosymie : Sucre ordinaire, Sucre de canne, dc bctterave, elc.
Piiarmacograpiiie. — II est solide, cristallisö en prismes rhom-boidaux, trös-blanc, inodore, d'une saveur douce toute speciale, et d'une densile de d,60. Chauffö, il fond d'abord et perd de son eau ; ä 180 degrös, il fournit un produit transparent appele sucre d'orge; ä 220 degr6s, il se transforme en caramel; enfin, ä une temperature plus 61evee, il se d^eompose entiamp;rement. Le sucre est soluble dans le tiers de son poids d'eau froide et dans 1'eau cbaude en toute proportion. L'eau saturöe de sucre ä chaud et ä une cer-taine temperature forme un liquide lt;5pais, visqueux, collant, appele sirop, et qui laisse deposer parfois des cristaux de sucre hydrate, auquel on donne le nom de sucre candi. Incompletement soluble dans I'eau-de-vie, le sucre estlaquo;ntiereinent insoluble dans I'alcool absolu et l'ether, qui le precipitent Tun et l'autre de sa dissolution aqueuse concentree. Les acides, les ferments et un grand nombre de sels acides, surtout ä l'aide de la chaleur, transforment le sucre ordinaire en glucose. Enfin, la fermentation le decompose en alcool et en acide carbonique, ce qui constitue le caractere vraiment chi-mique de ce corps ternaire.
Phurmacotechnie. — Le sucre blanc, dissous dans l'eau et cuit d'aprös certaines regies, constitue le sirop de sucre ou strop simple, d'un emploi frequent clans la m^decine humaine, mais tres-rare dans celle des animaux ä cause de l'elevation du prix de cette preparation. Cependant on peut en faire usage avec profit pour ies animaux des petites especes et pour ceux des grandes especes qui sont tres-jeunes ou de race distinguee ; le sirop sert surtout ä edul-corer les boissons emollientes. Reduit en poudre, seul ou m61ang6 ä des sels melalliques, le sucre est employe ä faire quelques col. lyres sees, d'une certaine utilite contre les taches de la cornee Iransparente.
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Etfet* et emploi. — Applique sur les muqueuses ou les tissus denudes, ä l'etat de poudre, le sucre produit une excitation legere, due sans doute h l'etat anguleux de ses particules et ä son hygro-s^opicite. Sur les plaies blafardes et ä pus sereux, sur les ulcdra-tions de l'oeil, il est d'une utilite incontestable. M. Zundel s'est servi avec avantage du sucre sur les brülures occasionnöes par la
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chaux, i\ cause de la propriötd qu'il possöde de se combiner ä cetle base terreuse. Un chien qui avail aval6 de la chaux vive fut sauve par remploi du sucre. {Note communiquee.)
Introduit dans les voies digestives, le sucre se comporle comme un mödicament 6mollient et comme un aliment de facile digestion. Donn6 en petite quantity, il est facilement dig6r6, chang6 en glucose et bientot absorb^. Administre en quantite un peu forte, et surtout continuö pendant quelques jours, il derange la digestion intestinale, determine la diarrbee d'abord, puis la purgation, apres avoir provoquö une soif vive. D'apres les experiences de Viborg(l), les poules sont purgees par 32 ä 43 grammes de sucre, et les mou-tons par 200 grammes; cbez ces derniers, la purgation se montra neuf beures aprös radministration du remede, et dura trois jours. Essaye sur le pore et le chien, le sucre ne d6termina aucun effet purgatif. Pour les grands herbivores, la question reste indecise. Quelques v6t6rinaires allemands pr^tendent que le sirop simple melange ä l'eau salee est un bon laxatif pour les animaux de l'es-pece bovine ; mais les essais de Viborg n'ont pas confirme cette croyance. Enfin, le m6me experimentateur a pu constaler que le sucre donne pendant plusieurs jours aux chevaux, ä la dose do 1 quot;'^oOO chaque matin, determine bientöt le degoüt, la purgation et un grand amaigrissement des sujets. Un point sur lequel tons les auteurs sont d'accord, e'est que le sucre, pass6 dans la circulation, provoque promptement une evacuation urinaire tres-co-picuse, ce qui en fait conseilier I'usage par quelques mödecins contre l'hydroplsie des grandes s6reuses. En medecine veterinaire, le prix 61eve de cette substance en restreint beaucoup I'usage; il convient parliculiörement contre les phlegmasies des voies respira-toires, parce qu'il calme la toux, la rend grasse et facilite I'expec-loration.
h. Cassonade ou sucre brut.
La cassonade est le sucre brut de canne qu'on expedie en Europe pour le soumettre au raffinage. Elle est sous forme d'une poudre grossiere ou de petits fragments, de couleur roussätre plus ou moins marqude, d'une odeur particuliere, lres-16gere, et d'une savour sucree moins douce et moins franche que celle du sucre purifie. La cassonade presente, du reste, toutes les propri6tes de ce dernier; eile pourrait meme remplacer le sucre en mede-
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(1) Hertwig, Pharmucoloyie pratiijue, p. l(v!.
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cine veterinaire pour 6dulcorer les boissons emolKentes, car son prix est relalivement moins 61ev6; cependant on en fait rare-ment usage.
c. M(51asse.
La melasse est un produit secondaire de la fabrication du sucre ot provient, en partie, de l'alteration de ce principe immediat des vegctaux; eile est sous forme d'un sirop epais, d'un rouge-brun foncc, d'une odeur de caramel, d'une saveur sucree mölee d'amer-tume et d'äcrete. La melasse para-it formee de sucre cristallisable, de glucose, d'une maliöre colorante brune (caramel), d'un principe mucoso-sucre, d'acide acelique et d'acetates; ces derniers prin-cipes sont surtout abondanls quand eile a vieilli.
La melasse serl ä edulcorer les boissons emollientes et les breu-vages, ä la maniere du miel, qu'elle peut remplacer avec avantage sous le rapport de l'^conomie. Donnee en grande quantile ou pendant longtemps, eile determine la purgation, comme toutes les matieres sucrees alterees ou acidules. Cependant on en fait usage apres les affections internes, rechauffement, les Eruptions cula-n^es, etc., surtout chez les chevaux poussifs, en la melangeant a de la paillc Iiachee.
'/. Sucre inci-istallisable. Synonymik : Sucre dc feculc, glucose, clc.
Pharmacographie. — A l'etat de purete, le sucre incristallisa-ble est solide, en potiles masses mamelonnees, comme les choux-fleurs, et d'une saveur sucree qui est deux fois plus faible que cello du sucre ordinaire ä poids egal. Tel qu:il est prepare dans I'in-dustric, par faction de la diastase ou des acides etendus sur la fe-cule de pommes de terre, le glucose est sous la forme d'un sirop epais ou d'une masse päteuse, transparente, de couleur blanche ou jaunütre, inodore, de saveur sucree faible, et collant foilement aux doigts comme la t^rebenthine, dont il offre un pen I'aspect. Cettc vari6t6 de sucre reduit les sels melalliques avec une grande facility, et merite la preference sur le sucre ordinaire dans le cas d'empoisonnement par les sels de cuivre, de plomb, de mercure, d'argent, etc.
Usages. — Le sirop de fecule ou glucose 6tant d'un prix moins eleve que le miel, pourrait lui 6tre substitue avec Economic pour l'6dulcoration des boissons et des breuvages Emollients; mais ä cause
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de ses propri6t6s adh^sives trfes-marqu6es, il convfent moins pour la confection des bols et des 61ectuaires. Enfin, il peut 6tre substitue au sirop ordinaire dans la preparation de quelques sirops composes employes en m6decine v^rinaire. Pour l'usage externe, on pour-rait I'utiliser comme moyen adhesif, clans le cas de fracture, en le melangeant t\ la farine, ü la terebenthine ordinaire, etc.
e. Sucre de lait. Synonvmie: Lactiue^ lactose.
Cette variete de sucre, d'une nature et d'une composition spe-ciales, esl un des Elements du lait, auquel il communique la saveur douce et sucree qui lui est propre.
Preparalion. — On utilise pour cette preparation le petit-lail porvenant de la fabrication du fromage de Gruyere ; aussi se fait-elle principalement en Suissc. On evapore le serum du lait en con-sistance sirupeuse et on Fabandonne au repos dans un endroil frais; il se depose des cristaux de sucre de lait qu'on purifie par des cris-tallisations repetees et des decolorations au noir animal.
Caractcros. — La lactose cristallise sous forme de prismes ä quatre pans termines par des pyramides quadrangulaires ; les cristaux sont incolores, durs, croquant sous la dent, et d'une densite de 1,34. Le sucre de lait est sans odeur et d'une saveur douce, pen sucree. 11 se dissout dans 6 parties d'eau froide et 2 parties d'eau bouillante ; il est insoluble dans l'alcool et Tether. En presence de la caseine, dans une liqueur alcaline, la lactine se change en acide lactique.
VropriötcH et usages. — Le sucre de lait estä la fois adoucissanl et analeptique et convient pour les tres-jeunes auimaux. Les ho-moeopatheslemploient comme I'excipient unique dc leurs globules specifiques. 11 pourrait 6tre utilisö au meme litre que les autres sucres, mais son prix est trop eleve.
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f. Miel {Mel).
Pharmacograpiiic. — Le miel est une matiere sucree aromati-que d^posee par les abeilles {Apis mellißco), dans les alveoles de leurs ruches comme une reserve alimenlaire pour lasaison froide. On ne sait pas encore au juste si les abeilles trouvent le miel tout
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form6 dans les ncctaires des fleurs ou elles vont butiner, ou si ces insectes le produisent par une secretion parliculiere, en elaborant dans un appareil special les mat!ores qu'elles empruntent aux plantes. Un fait bien d^montre, c'est qua le miel, par son odeur, sa sa\'eur, et jusqu'ä un certain point par ses propri6l6.s, rappelle loujours son origine, et que, si les principes recueillis dans leslleurs sent modifiös par les organes des abeilles, cette modification doit ülre fort 16gere.
Rt-colte. — La recolte du miel a lieu au milieu de l'automne, alors que les ruches sont remplics par la reserve alimentaire que les abeilles, dans leur pr6voyancc, ont rassemblee pour I'liiver. I'our cela, on fait passer ces insectes, par divers moyens, dans une ruche vide, et, pendant leur absence, on enlcve de leur ancienne tlemeure les rayons de cire dont les alveoles sont remplies de miel. Pour s6parer ce dernier produit, on depose le miel brut sur des claies en osier, au soleil ou dans une etuve, et Ton recueille dans des vases bien propres l'espece de sirop qui s'en öcoule goutte ä gouttc; c'est le miel de quality supcrieure appele miel blanc ou üierge. Ce qui reste encore dans les rayons de cire en est scpare au moyen de la pression, et quelquefois meme de la chaleur; le produit qui en rösulte forme ce qu'on appelle le miel Jaune, miel commun, miel du pays, qui renferme plusieurs impuretcs.
Caracieres gönüraux. — Le miel de bonne quaüte est solide ou mou, Jamals liquide ; sa couleur est d'un blanc plus ou moins pur, ou cfun jaune plus ou moins fence; son aspect est grenu, il est onctueuxau toucher elcollant commeun sirop; son odeur est spe-ciale et en g6n(5ral aromatique; sa saveur est sucr6e ct agrcable. Soumis h l'aclion de la chaleur, le miel pur fond et devient plus lluidc. Soluble clans I'eau froide ou chaude, ainsi que dans I'alcool faible, le miel est insoluble dans I'alcool absolu, I'ethcr, les essences et les corps gras. Expose ä Fair, ils'allere faciloment, entre en fermentation et acquiert bienlot une saveur aigre due ä la presence de l'acide acelique.
Varietes commcrcialvs. — On distingue plusieurs variötds de miel; la plus estimee, mais la moins repandue, est celle qui pro-vient des iles de la Mediterranee, et dont le miel de Mahon forme un des meilleurs echantilions. Le Portugal et la Provence fournis-sent aussi un miel tres-aromatique, grenu et jaune clair; viennent
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ensuite les miels de Narbonne et du Gutimis, qui sontl'un et l'aulre solides, grenus, blancs; seulement le premier est tres-aromatique, tandis que le second ne Test pas ou ne Test quo fort peu; il vient aussi du Chili un miel analogue k celui du Gätinais, sans aronie; il est blanc et opaque; enlin se presente le miel commun ou miel du pays, qui est jaune et plus ou moins fluide, et dont la variete la moins es-timee est celle qui vient de la Bretagne. En medecine veterinaire, on ne fait usage que du miel commun, ä cause de son bas prix.
Compogition chimique. — Le miel renferme trois especes de sucre : du sucre cristallisable, du sucre mamelonne ou glucose, et du sucre liquide ou sucre de fruit; il contient, en outre, une ma-tiere sucrce analogue ä la mannite, de la cire, un acide libre, un principe aromaliquc, une matiere coloranle, etc.
Alterations et falsifications. — Si le miel n'a pas6t6 conserve dans des vases bien dos et deposes clans des liuux fi'ais, il no tarde pasä fermenter et ä subir des modilications piofondes dans sa nature et ses proprietes. II brunit, deviant liquide, mousseux, acide et acquiert bientöt une saveur aigre tres-marquee.
Independamment de ses alterations sponlances, le miel est sou-vent impur par suite des nombreuses fraudes dont il est l'objet. Les corps qu'on y melange de preference sont l'amidon, la farine des c6reales, celle des legumineuses, la pulpe de chätaigne, la dextrine, le sirop de fecule on glucose, etc. La presence de loutes ces substances se reconnait ü ce caraclere : que le miel pur se li quefie sous l'influence de la cbaleur, tandis que, lorsqu'il est impur il prend plus de consistance si on le chauffe. L'eau froide en separe plusieurs matteres, l'amidon entre autres, que la teinture d'iode caracterise en le colorant en bleu. La dextrine et le glucose, qu'on prepare souvent avec l'acide sulfurique, se reconnaissent au moyen du nitrate de baryte, qui ne precipile pas sensiblement la dissolution aqueuse du miel pur.
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Piiurmacotechnie. — Les preparations dans lesquelles entre le miel sont dislinguees en internes et externes. Parmi les premieres, il en est dans lesquelles ce medicament, est partie essentielle, comme dans le sirop de miel, Vhydromel, Voxymel simple, les oxymels composes, les mellites ou 7niels composes, dont nous ferons connaitre les for-mules k mesure que l'occasion s'en presentera. 11 en est d'autres, au contraire, et celles-ci sont magislrales, dans lesquelles le miel
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n'est qu'un adjuvant ou un correctif plus ou moins important, conime on le remarque dans les tisanes, boissons, breuvages, lavements, 61ectuaires et bols divers, dont il fait presque toujours partie. Dans les preparations externes oü le miel entre pour une proportion plus ou moins grande, nous pouvons citer I'onguent digestif, Tonguent de pied, les oxymellites de cuivre et autres, divers cataplasmes maturatifs et adoucissants, etc.
ll^dicamentation.— Quand on emploie le miel ä I'interieur, la dose peut varier depuis 64 grammes jusqu'ä 250 grammes et plus, pour les grands herbivores, plusieurs fois par jour ; de 16 ä 64 grammes pour les petits ruminants et le pore ; et de 8 ä 16 grammes pour les carnivores.
IMinrmacadj'naniie. — Le miel applique sur les parlies enflam-m6es est trfes-onctueux, trtis-doux et tres-adoucissant; neanmoins, sur les engorgements il exerce une action resolutive, et sur les solutions de continuile une action excitnnte et cicatrisante marquee. Introduit dans les voies digestives, il est adoucissant et nulrilif ii pelites doses; mais si on I'administrc en quantites un peu fortes, il agit comme un veritable laxatif. En general, dans le cas de phleg-masies internes, il est tres-calmant el facilile la secretion du mucus ; ses verlus Mcbiques el expectorantessont connues de touslespra-ticiens.
Pharmacotherapie. — L'usage du miel est journalier en me-decine veterinaire; onl'emploie ä la fois ä I'interieur et ä l'exterieur.
1deg; Interieur. — 11 remplace, pour les animaux malades, le sucre dont le prix est trop eleve ; il sert principalement ä edulcorer les boissons el les tisanes 6mollientes. C'est surtout centre les affections aigues des voies respiratoires, telles que I'angine, la bron-cbite, la pneumonic el la pleuresic, la gourme, etc., que le miel est d'une grande ulilite pour calmer la Loux, en diminuer la se-cheresse, faciliter rexpectoration, etc. Vitel (I) recommande, au contraire, de s'en abslenir dans les inflammations gastro-intesli-nales accompagnees de tension et de douleur du ventre, parce qu'il augmente les souffrances, dil-il, sans doute ü cause de ses verlus laxatives. Cependant Girard pamp;re (2) assure que le miel, ä la dose
(1)nbsp; Midecine viUrinaire, t. Ill, p. 57.
(2)nbsp; Comptes rendus de Ce'ccle d'Alforl, 1815, p. II.
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202nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICAMENTS ANT1PHLOGIST1QUES.
de 300 grammes dans un litre de vin chaud, fait cesser les coliques des chevaux comme par enchantement; il est vrai que la nature de ces coliques n'a pas 6t6 specifiee.
2quot; Exterieur. — DJapres ce que rapporte M. Pretot (1), les an-ciens hippiälres employaient souvent le miel en topiques sur les parties douloureuses ou phiogosees ; c'est un Wger sedatif; son application, ajoute ce praticien, est facile en raison de ses pro-priet^s agglutinatives et n'exige pas d'appareil contenlif, ce qui est souvent d'un trcs-grand avantage; de plus, il ne präsente pas, comme les emollients mucilagineux, par excmple, I'inconvenient d'amener ä la longue des engorgements froids et tenaces; il est pröcieux pour les mamelles engorg6es et douloureuses ; il reussit Wen aussi a calmer les douleurs et l'engorgement produits par les piqüres des insectes, etc. Melange au son, ä la farine, au savon vert ou ä. la lerebenlhine, c'est un excellent topique pour les plaies blafardes, pour les crevasses, les furoncles, les contusions, les inflammations superflcielles de la peau, des muqueuses, de TceII, etc., d'apres ce que nous ont assure MM. Schaack, Chambert, Euer, etc. C'est, du reste, un moyen que nous avons vu souvent appliquer a la clinique de l'Ecole duns des cas analogues. Falke (2), velerinaire allcmand, en fiiit grand cas pour le traitement des ophthalmies. Entin, d'apres Yallon, les Arabes recouvrent presque loujours de miel les points oü ils ont applique le feu. Bourgelal(3)recommande avec raison d'etre sobre de topiques de cette nature pendant la saison chaude, parce que le miel attire alors une grande quantile de mouches, qui tourmentent sans cesse les malades.
g. Reglisse [Glycyrrhiza glabra L.).
Cette belle jjlanle legumineuse, qui croit principalement dans le midi de l'Europe, et parliculieiemcut en Espagne, fournit ü la dro-gucriesa racine ou tige souterraine.
Pharmacograpliie. — La racine de reglisse est longue, cylindri-que, ligneuse, de la grosseur du doigt, brune en dehors, jaune en dedans, d'une odeur particuliere et d'une saveur sucr6e, avec un
(1)nbsp; Clinique vUerinaire, 18-14, p. 519.
(2)nbsp; Pharmacologie, compendium du ve'te'r. praticien, p. 1C8.
(3)nbsp; Maliere midicalc, t. II, p. 243.
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arriere-goüt acre. Lorsqu'elle est fraiche, cette racine est ä peu
pres lisse ä la surface, tandis qu'elle est rid6e longitudinalement
quand eile est söche et vieille. II
faut la choisir d'une belle couleur
jaune, celle qui est rousse 6tant
1c plus sou vent alteree par suitenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; V ^.sMtäWli^
d'une mauvaise conservation ou
par vetuste.
Composition chimiquc. — Elle
est composöe, d'apres llobiquet, d'un principe sucre, non fermen-tescible, appeld glycyrrhizine, d'al-bumine, d'amidon, d'asparagine, il'un principe oleo-resineux, de ligneux et de sets.
Vharmacotcclinic. — Ell pliar-macie, on connait trois produils de la röglisse : la racine entiere, la poudre et Vextrait ou jus mir de reglisse. La racine, coupce parnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;pj g
fragments de la longueur du pouce
et trailcc par maceration, infusion ou decoction, fournit des bois-sons adoucissantes etbechiques d'un emploi frequent dans les affections des voies respiratoircs. La maceration et I'infusion sonl, pre-ferables a la d6coction, parce que I'cau bouillante dissout le principe oleo-resineux, qui est ücre et amer, ce qui diminue les qualites emollientes de la preparation. La poudre, qui est d'un usage si fr6-quenl en medecine veterinaire pour la confection des bols et des ölecLuaires adoucissants et becbiqucs, est parfois falsifiee avec la sciurc de bois rcsineux, tels que 1c gayac, le sassafras, le buis, etc. La fraude se reconnait en trailant la poudre par I'alcool ordinaire ; si la poudre est pure, la teinture obtenue ne pr^cipilera pas par 1'eau, tandis qu'elle se troublera s'il y a des parcelles de bois su-doriliques. Enfin, I'extrait ou jus de reglisse, quoique son prix soit peueleve,est trcs-rarement employö en mödecine v6lerinaire.
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Emploi. — La reglisse, en 61ectuaire ou en breuvage, s'emploie chez les grands animaux ü la dose de 64 ä 125 grammes, princi-palement contre les maladies de l'appareil respiratoire; chcz les
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petits ruminants et le pore, la dose se r6duit ä 16 ou 32 grammes et ä cells de 4 ä 8 grammes chez les carnivores. Bourgelat et Yitet prescrivent la d6coclion de reglisse en breuvage et en lotions centre les dartres, la gale et meme le farcin ; mais e'est un moyen qui mörite peu de conflance et qu'on pent remplacer par d'autres remedes plus efficaces.
h. Betterave [Beta vulgaris L.).
Cette plante, de la famille des Chenopodces, connue de tout le monde, est maintenant eultivee dans toute I'Europe, soit comme plante potagöre, soit comme racine-fourrage, soit enfin comme plante industrielle pour la fabrication du sucre. Sa racine, tres-volumineuse, blanche, jaune, rouge ou marbree, contient beau-coup d'eau, du sucre, de la pectine, de la cellulose, des sels, etc. Coupee en morceaux et traitee par decoction, eile fournit un liquide trös-sucre et tres-emollient, qui peut remplacer la plupart des tisanes ödulcorees, dans les affections des voies respiraloires, du tube digestif, de l'appareil genito-urinaire, etc., surtout quand ces affections attaquent un grand nombre d'animaux ä la fois, comme dans les enzooties et les epizooties, et qu'il devient indispensable de faire unc medecine economique. Reduiteen pulpe et soumise ä la pression, la betterave crue fournit un liquide tres-sucre qui, 6vapor6 convenablement, devient öpais, gölatineux et peut remplacer le miel pour edulcorer les boissons.
i. Carotte {Dauern carota L.).
Cette plante potagere, de la famille des Ombelliföres, fournit ä la tberapeutique sa racine, simple, conique, blanche ou jaune et plus rarement rouge. Elle renferme, comme celle de la betterave, beaucoup d'eau, du sucre, une forte proportion de pectine, une matiere colorante, un principe aromatique, de la cellulose, des sels, etc. R6duite en pulpe et comprimee, ou cuite et exprimee, la racine de carotte fournit. un liquide trcs-adoucissant, qui, evapore avec soin, donne une sorte de sirop gelatineux tres-sucre, pouvant aussi remplacer economiquement le miel dans plusieurs circonstances. La tisane de carottes est cmolliente, bechique, diu-rötique, et convient particuliörement dans les affections de la poi-trine, du ventre et des voies urinaires. Tout le monde connait son efficacit6 comme moyen hygienique, employee crue, aprös les
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longues maladies internes suivies de döperissement, chez tons les herbivores, et notamment chez les solipödes. II est reconnu ega-lement qu'elle augmente notablement la secretion laiteuse chez la vache. La pulpe de carotte, cuite ou crue, sert aussi ä faire des cataplasmes adoucissants et resolutifs, qu'on suppose capahles de modifier les plaies et les tumeurs de mauvaise nature.
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i. Autres racinos sucreos.
harave{Brassica rapah.), le navet {Brassica napus L.), le panais {Pastinaca sativa L.), le topinambour {Helianthm tuherosus L.), etc., soumis ä la cuisson, fournissent aussi des liquides Sucres et emollients qui constituent des tisanes bechiques et adoucissantes tres-economiques.
III. ---- EMOLLIENTS GOMMEUX.
Ce groupe d'ömollients est pen nombreux et ne comprend que les difförentes espöces de gommes. Aprös avoir fait connaitre les caractöres gen^raux et spöciaux de ces corps, leur nature chi-mique, nous les ötudierons ensemble sous le rapport pharmaceu-tique et th^rapeutique.
Des gommes.
Fiiarmapoj^rapiiie. — On designe sous le nom de gommes des principes vcgelaux neulres, non azotes, fournis par des plantes le-gumineuses et rosacees, et qui se dissolvent plus ou moins com-pl6tement dans 1'eau en la rendant mucilagineuse. Par leur composition chimique, les gommes se rapprochent do Yamidon et du sucre, mais alles different du premier en ce qu'elles se transforment en acide mucique an lieu de donner de i'acide oxalique sous I'in-fluence de I'acide azotique et de la chaleur, et du second, en ce qu'elles ne peuvent fermenter.
Caract^res generaax. — Les gommes sont solides, tranparentes et incristallisables; elles sont incolores quand elles sont pures, et genöralement depourvues d'odeur et de saveur. Insolubles dans 1'alcool, Tether, les essences et les corps gras, les gommes sont plus ou moins solubles dans I'eau froide ou chaude, qu'elles rendent 6paisse, visqueuse et collante aux doigts.
OiviHiun.—Les gommes se divisent, sous le rapport de la solu-
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Mile, en trois series distinctes : 4deg; Gommes solubles. Elles se dissolvent clans I'eau froide, la rendent mucilagineuse sans troubler sa transparence, etontpour principe immediat Varabine. Ex. : gommes Arabique et du Senegal. 2deg; Gommes insolubles. Elles ne se dissolvent ni dans I'eau froide ni dans I'eau chaude ; mais elles s'y gonflent considerablement et prennent I'aspect d'un mucilage epais ; elles sont h base d'adragantine. Teiles sont les gommes Adragante et de Bassora. 3deg; Gommes mi-solubles. Elles se dissolvent en parlie dans I'eau froide, et presque entierement dans celle qui est bouillante ; elles renferment principalement de la cerasine. Ex. : la gomme du pays.
a. Gommes solubles.
Elles sont au nombre de deux principales, la gomme arabique et celle du Senegal; elles sont de meine nature.
1deg; Cionime arabique (G. blanche, G. turdque). —Autrefois appor-lee de l'Arabie, d'oü lui vient son nom, eile arrive ä Marseille par la voie du Caire ; on en fait un triage mölhodique base en general surle degre de blancheur, qui est un signe de puretö ; cette varicle de gomme est la plus chere ct la plus eslimee pour I'usagc medical. Elle est fournie par divers arbrisseaux epineux du genre Acacia, de la famille des Legumineuses, qui croissent spontanement dans les contrees les plus cbaudes de TAfriquc et de l'Asie, et notamment, d'aprfes Guibourt, par VAcacia vera L. Veritable sue propre de ces plantes et rassemblce dans des reservoirs sous-epi-dermiques, la gomme se fail jour par les fissures nalurelles de l'ecorce et se fige bicnlöt ä la surface de l'cpiderme, auquel ellc adhere avec force. Teile qu'on la rencontre dans le commerce, la gomme arabique veritable est en pelits fragments irreguliers, an-guleu.x. durs, ;\ cassure vitreuse ou cristalline, demi-transparents, incolorcs, inodores, d'une saveur fade et un pen sucree et d'une densite de 1,46 ä 1,57. Dure, söche, peu hygromelrique, la gomme arabique se pulverise aisement et se reduit enune poudre blanche, douce an toucher et entierement soluble dans I'eau. Elle est formee en grande parlie d'arabine ; cependant eile renferme normalement 21 p. 100 d'humiditö, et laisse apres l'incinöration 3 p. 100 de cendres.
Falsifications. — On mölange souvent ä la gomme arabique entifere de la gomme du Senegal, dite de Galam, et meme des
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fragments peu colorös de gomme du pays ; mais ces fraudes sont peu graves comparativement ä celles qu'on pratique sur la poudre. Les corps qu'on y mölange le plus souvent sont Vamidon, la dextrine et la craie. La premiere et la dcrniere de ces trois substances sont faciles ä d^voiler, parce qu'elles sont insolubles dans l'eau, qui s'empare de la gomme et les laisse döposer; la teinture d'iode fait reconnaitre l'amidon en le colorant en bleu, et les acides indi-quent la craie en provoquant une vive effervescence. La dextrine est plus difficile ä reconnaitre, parce qu'elle est soluble dans l'eau froide comme la gomme elle-m6me ; cependant la solution gom-meuse pure ne se colorant pas par la teinture d'iode et prenant, au contraire, une teinte vineuse dans la dissolution de dextrine, il est possible de s'apercevoir d'un melange frauduleux par ce dernier moyen si la proportion de gomme d'amidon est un peu forte.
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2deg; laquo;omme laquo;in Sent-gal (fi. rousse, G. rouge). — Cette variete de gomme, tres-voisine par sa nature de la precedente, ä laqueile eile ressemble un pen, serait fournie, d'apres Guibourt, par 1'A-cacia verek, A. vera, A. seijol, A. Adansonii, etc., qui tons croissent spontanöment au Senegal, d'oü la gomme tire son nom. Elienous arrive par Saint-Louis et est debarquee ä Bordeaux oü eile est triee en cspöces qui varient par la nuance et le volume des fragments. Elle est en morceaux irregulicrement arrondis, d'une gros-seur qui varie depuis celle d'une noisette jusqu'ä celle d'un oeuf de pigeon et plus, rides ä la surface, d'une couleurrouge ou roussätre, transparenls, inodores, mais d'une saveur un peu sucree et d'une densite do 1,36 ;\ 1,63. Contrairement ;\ la gomme arabique, la gomme du Senegal est ductile et tenace et ne pent etre reduite en poudre m6me aprfes une dessiccation complete; eile renferme ha-bituellement 27 p. 100 d'humiditc et se dissout dans l'eau sans rcsidu. La solution rougit le tournesol et prccipite Toxalate d'am-moniaque, ce que ne fait pas celle de gomme arabique pure. Le commerce en distingue aiijourd'hui deux sous-varietes : celle du l'nsdu fleuve ou du Senegal, qui est en morceaux arrondis, plus ou moins volumineux et loujours colores en rouge ou en jaune ; ct camp;Ws Am haut du fleuve ou de Galam, qui est en fragments angu-leux, brises, tramp;s-brillanls, ce qui la difförencie de celle d'Arabie, h laqueile eile ressemble, mais dont les fragments sont plus petits, plus sees et plus lernes.
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i. Gommes insolubles.
Elles sont aussi au nombre de deux : la gomme Adragante et celle de Bassora, qui sont presque identiques.
1deg; Comme adragante {G. vermiculaire). —Elle exsude ä travers l'epiderme de YAstragalus verm Oliv., arbris?eau qui croit spon-tancment dans I'Asie Mineure, la Perse et l'Armenie. Elle est sous forme de petits filets ou de lanieres contournöes comme du vermied, on en plaques plus ou moins öpaisses, irrögulieres, opaques et d'une teinte un pen jaunätre; quand eile est seche, ses fragments sont durs, cassants et d'aspect corne. Incolore oujaunälre, inodore, d'une saveur mueilagineuse et amylaeöe, la gomme adragante est insoluble dans I'eau, soit froide, soit chaude ; mais eile absorbe une grande quantity de ce liquide, devient demi-transparente et prend I'aspect d'un mucilage epais. Selon les proportions du m61ange, la gomme adragante forme avec I'eau un mucilage filant, ou une masse epaisse comme de l'empois. En general, il sufflt de i2 p. 100 de cette gomme pour rendre I'eau tres-muciiagineuse, tandis qu'il faudrait ä cc liquide son poids des gommes solubles pour arriver aumeme point.
Aujourd'hui on separe cette gomme en deux vari6t6s : 1deg; celle en lanieres vermiculecs, qui se ferait jour par des fissures naturelles; -1deg; celle amp;n plaques, qui sortirait par des incisions artiflcielles (Gui-bourt). En general, on donne la prdference ä cette derniere, qui fournit un mucilage plus epais, plus transparent, plus lie, et qui parait, en outre, contenir moins d'amidon.
D'aprcsBucholz et la plupart des chimistes, la gomme adragante serait formce d'adragantine en grandepartie et d'une petite proportion d'arabine. Guibourt n'est pas de cet avis; il pense que cette gomme ne contient pas de principe soluble el qu'elle est entiere-ment formee d'adragantine, d'amidon et de cellulose.
2deg; Gomme laquo;le Ilassora {Gummi torredonense). — Cette varidtö de gomme insoluble, qu'on attribue au Mimosa sassa, ressemble par la forme de ses fragments ä la precödeute; seulement eile est beau-coup plus blanche et plus transparente ; du reste, eile se gonlle dans I'eau et devient mucilagineuse comme la gomme adragante, avec laquelle on la melange sans doute, car eile est peu röpandue dans le commerce et rarement employee en medecine.
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c. Gommes mi-solubles,
Elles ne renferment qu'une seule variötö dite gomme du pays.
Gomme du payraquo; {G. nostras, G. de cerisier). —La gomme du pays, qui est trös-commune, d^coule de la plupart des arbres du genre /gt;rM;nlt;sdeLinn6, ^t notammentdu cerisier, du merisier, duprunier, de l'abricotier, etc. Elle suinte spontan6ment en automne par les crevasses del'^corce du tronc et des branches de ces arbres, surtout quandils sont vieux. D'abord liquide et incolore, eile ne tarde pas ä durcir et ä se colorer en se dess6chant ä l'air. Teile qu'on la trouve dans le commerce, cette gomme est en gros fragments irre-guliers, agglutin6s les uns aux autres, luisants, demi-transparents, rouges, collants aux doigts, reconverts d'itnpuretes et adbörents ä des fragments d'ecorce. Mise en contact avec l'eau, eile s'y gonfle comme la gomme adragante, et ne se dissout jamais qu'incomple-tement, möme aprös une Ebullition prolong^e.
Pbarmacotechnie ties gommes. — Sous le rapport pharmaceu-tiquc, les gommes peuvent 6tre considöröes comme des W2e'6?('ca!?wen^ ou comme des excipients. Sous le premier rapport, elles s'emploient toujours en solution plus ou moins concentröe dans 1'eau, le lait ou d'autres liquides emollients, et s'administrent en boissons, breuvages, lavements, injections, collyres, etc. Gomme excipient ou intermöde, on se sertdu mucilage epais de la gomme adragante ou de celui de la gomme du pays, pour confectionner des bols et des pilules, et de la solution des gommes d'Arabie et du S6n6gal, pour diviser dans l'eau des huiles grasses, des essences, des r^sines ou des gommes-r6sines, du camphre, etc. II est fä-cbeus que le prix 61ev6 de ces substances en restreigne autant I'usage p,n pharmacie v6t6rinaire, oü elles rendraient de grands services,
Effets et usages. — Les gommes constituent des medicaments emollients par excellence; dans le tube digestif elles sont aussi 16-görement alimentaires. D6pos6es sur les surfaces enflamm^es, elles en calment rapidement la tension, la rougeur, la s6cheresse, la sen-sibilite, et procurent promptement une detente salutaire. Dans les inflammations trös-aigues des muqueuses, elles sont surtout utiles pour lubrifier les surfaces, remplacer le mucus supprimö par une vive phlogose, et s'interposer en quelque sorte entre le tissu ma-
Taboubin, 3deg; edition. — I.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 14
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MEDICAMENTS ANTIPFILOGISTIQUES.
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lade et les maliöres internes ou externes qui doivent se mettre en contact avec lui. Enfln, en p6n6trant en nature dans le sang, elles le rendent momentanöment plus doux, moins excitant pour les organes, calment la flövre, modörent la circulation, font couler les urines, etc.
A rint6rieiir, les boissons gomm6es conviennent particulierement chez les animaux jeunes ou des petites especes, dans la diarrhöe et la dyssenterie suraigufi, la superpurgalion, les empoisonnements irritants, les phlegmasies tres-vives du tube digestif, etc.; et, dans ces differents cas, ony ajoute presque toujours les opiac6s, la bel-ladone, etc. Les affections suraigues des voies respiratoires, avec toux quinteuse, seche, douloureuse, la gourme spasmodique de Ghabert, la pleurdsie, la laryngite, apres l'entröe de gaz irritants dans les bronches, etc., reclament aussi l'emploi des tisanes gom-m^es; il en eslde meme pour les phlegmasies violentes des organes gdnilo-urinaires. Malheureusement, dans ces differents cas, I'indi-cation doit c6der devant la question d'öconomie et Ton est souvent force de remplacer les gommes par les Emollients mucila-gineux qui sont d'un prix moins elevE.
A I'exterieur, on emploie bienrarement les gommes; cependant la dissolution concentröe de gomme arabique est quclquefois intro-duite entre les paupieres pour calmer uneconjonclivite tres-dou-loureuse, pour envelopper et entrainer au dehors des corps Strangers inlroduits dans les yeux ; on I'injocte aussi dans I'oreille enflammee du chien, melangöeau laitchaud, äla creme, etc. Enfin, on melange la poudre de gomme arabique aux sels astringents, h la colophanc, au tannin, etc., pour arreter les hemorrhagies capil-laires, I'epistaxis, etc.
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IV.
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EMOLLIENTS MUCILAGINEUX.
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Les Emollients de cette categoric comprennent, indEpendamment du mucilage, q\n en forme la base, diverses graines, racines, feuilles, fleurs, etc., plus ou moins riches en principes gommeux et muci-lagineux. Nous allons les passeren revue.
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a. Mucilage {Mucilago).
Pharmacographie. — Le mucilage est un principe neutre non azot6, special aux vEgetaux, et se rapprochant beaucoup, par sa nature chimique et ses proprietes, des gommes, dont nous venous
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DES MEDICAMENTS EMOLLIENTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;211
de faire l'histoire. 11 possfede m6me le caractöre chimique essentiel de ces derniers corps, puisqu'il se transforms, comma les gommes, en acide mucique sous I'influence de la chaleur et de l'acide azo-tique. II existe en trös-grande quantity dans la graine de lin, les semences des cucurbitacßes, les pepins d'un grand nombre de fruits charnus, etc.; on le trouve 6galement dans les mauves, les gui-mauves, la bourrache, la consoude, le bouillon-blanc, elc. Le mucilage des graines et des pepins est presque' toujours pur, tandis que celui des tiges et des racines est souvent mölangö avec de l'ami-don et bleuit par l'iode.
Caractvrcs. — Prepar6 par maceration, infusion, ou decoction des parties mucilagineuses des plantes dans l'eau, le mucilage se präsente avec les caractöres suivanls : il esl liquide, incolore, ino-dore, insipide, soluble dans l'eau, qu'il rend 6paisse, visqueuse, filante comme la gomme; seulementil jouit de faibles proprietös adhesives. Insoluble dans l'alcool et Telher, quileprecipitent de sa dissolution aqueuse, le mucilage emulsionne dans l'eau les huiles grasses, les essences, les r6sines, etc. Depouille de la grande quan-tit6 d'eau qu'il renferme et dessöche avec sein, le mucilage se pre-senle sous la forme de plaques roussätres, cassantes, faciles ä pulvöriser, d'une odeur fade particuliöre, et se gonflant conside-rablement dans l'eau avant de s'y dissoudre. II renferme une forte proportion de sels alcalins etterreux, ce qui explique en partie ses vertus diuretiques.
Pharmacotechnie. — Pr6par6 comme il sera dit ä l'occasion de la graine de lin, le mucilage forme la base d'une foule de preparations emollientes destinies soit ä l'usage interne, soit k l'usage externe, telles que boissons, breuvages, lavements, injections, fomentations, bains locaux, etc. Une solution mucilagineuse peut servir ä emulsionner les corps gras, rösineux et analogues, comme une dissolution gommeuse. Ellessrt äconfeclionnerdescataplasmes trfes-6conomiques, en ddlayant du son, despoudres vegitales, etc. Enfin,cctte solution peut entrer aussi dans la confection de certains collyres adoucissants.
Effietg ct emplois. — De tons les emollients, les mucilagineux sont incontestablement ceux qui sont le plus franchement adoucissants et relächants, soit ä l'extörieur, soil ä l'interieur. Ils p6namp;-trent facilement dans les tissus, les dilatent, diminuent leur tension
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212nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS ANTIPHLOGISTIQUES.
et leur sensibility, calment la chaleur at I'erethisme dont ils peu-vent 6tre le si^ge, etc. Introduits dans le tube digestif, ils sont dif-flcilement dig6r6s, surtout si la solution est un peu concentröe, et ils ne tardent pas ä relächer les intestins au point de determiner une action laxative des plus prononcöes. Passö dans le sang et melange aux fluides nutritifs, le mucilage n'est alt6r6 par la respiration que quand il n'est qu'en petite quantite; dans le cas contraire, il circule en quelque sorte en nature dans 1c fluide sanguin, le rend adoucissant pour les organes, et enfin s'6chappe de l'economie par les voies urinaires, dont il est I'adoucissant par excellence, ainsi que nous Texpliquerons en parlant des Diuretiques mucilagineux.
Dans les inflammations aigues et suraigues, tant externes qu'internes, les Emollients mucilagineux sont d'un emploi aussi avanta-geux qu'öconomique. G'est plus particulierement dans les pbleg-masies de la poitrine, du lube digestif et des voies gönito-urinaires qu'on en fait usage; l'angine et la bronchite aigues, la gastriteet l'enterite suraiguös, les empoisonnements par les matieres acres et irritantes, le dess6chement des matieres alimentaires dans le feuillet et Tobstruction du canal intestinal, la presence des calculs, des egagropiles et des b6zoards, la nephrite, la cystite, J'uretrite et la vaginite aigues, le pissement de sang inflammatoire, sont les principales affections ou accidents qui rcclamment l'emploi des mucilagineux. M. Guthmann (l)n'emploic pas d'autre moyen que le mucilage dans le cas d'engouemenl du feuillet chez les grands ruminants. II en donne !20 ä2o litres par jour, et parvient ainsi ä delayer les aliments, A I'exterieur, les cas qui en reclament Tapplication sont aussi nombreux et tres-varies, et se devinent d'eux-memes d'aprös les propriötes de ces medicaments.
b. Do la graine de lin [Linum usitatisnnmm \j.),
iMiarmaco^raphic. — Cette graine d'une plante textile tres-connue, i'ormant la base d'un genre {Linum) et d'une famille (Lina-cees), presente les caracteres suivants : eile est petite, ovale, com-primee, lisse et luisante, de couleur puce, inodore ct d'une saveur mucilagineuse. Les graines de lin sont formees d'un episperme mince, membraneux, tres-riche en mucilage, representant le cin-quieme du poids de chaque graine, et d'une amande blanche, huileuse et formant les quatre cinquicmes environ de la masse des graines.
fl) Wochenschrift, 18G4, p. 216.
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mmmm
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DES MEDICAMENTS EMOLLIENTS.
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- Composition chimique. — D'apres les nombreuses recherches
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des chimisles, la graine de lin renferme les principes suivants : 1deg; da mucilage, contenu principalement dans l'öpisperme, et formant environ 15 h. 16 p. 100 de la masse totale de la graine; 2deg; une /mile grasse, siccative, renferm6e dans l'amande et dont la proportion serait de 34 ä 36 p. 100 du poids de la graine entifere; 3deg; un principe oleo-resineux, dont la quantite n'est pas bien connue encore, et qui serait la cause de l'odeur et de la saveur sp6ciales du medicament; 4deg; divers principes solubles ou in-solubles dans I'eau, dont le poids serait de 30 p. 100 environ; 5deg; enfin, des sels terreux ou alcalins formant 5 ä 6 p. 100 de cendres
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apres rincin^ration de la graine de lin.
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Fig. 4.
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La graine de lin fournit ä la th^rapeutique quatre produits utiles : du mucilage, de la farine, de l'huile et un tourteau ou rösidu.
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1deg; Mucilage. — Le mucilage de la graine de lin s'obtient par infusion ou par decoction dans I'eau ordinaire; dans le premier cas, il faut environ 10 grammes de graines pour rendre un litre d'eau mucilagineuse; dans le second cas, il n'en faut plus que la moilie. Dans Tune ou I'autrc circonstance, on doit passer la preparation dans un linge et exprimer avec soin, afin d'enlever tout le mucilage et de le söparer du residu de la graine. Ainsi prepare, ce produit rec;oit les diverses applications que nous avons indi-quees ä l'article Mucilage.
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2deg; Farine tie lin. — La poudre ou farine de graine de lin est d'un jaune brunätre en masse et prdsente de nombreuses parcelles rou-geätres provenant du tögument de la gaine ; eile est grasse et douce au toucher, se pelotonne quand on la comprime dans les mains, et tache comme unehuile le papier dans lequel on Tenveloppe. Son poids est de 470 grammes par litre. Elle est principalement employee h. la confection d'excellents cataplasmes emollients, dans lesquels entrent environ 1 partie de farine et 3 parties d'eau. De-lay6e en petite quantite dans I'eau tiöde et passee ä travers un linge fin, la farine de lin fournit un liquide blanc, mucilagineux et emul-
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214nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICAMENTS ANTIPHLOGISTIQUES.
sionnö, qui peut recevoir de nombreuses applications tant ä Tinte-rieur qu'i l'extörieur. Pour 6tre emolliente, la farine de lin doit 6tre r6cente, car l'experience d^montre qu'au bout d'un certain temps, eile devient acide aux papiers reactifs, par suite de la fermentation qu'elle eprouve et qui transforme son huile neutre en acides gras et en glycerine (Pelouze).
3deg; Huile de lin. — Voyez Emollients gras, article Huiles vegi-tales siccatives,
4deg; Tourteanx de lin. — Ces r6sidus de la fabrication de l'buile de lin peuvent remplacer economiquement la farine-pourla1 confection des cataplasmes Emollients, surtoutdans le nord de la France, oü cette matiere est commune et ä bas prix. Ils renferment, d'apr6s M. Meurein (1), les principes suivants : eau, 14; huile grasse, 6; mucilage, 34; rösidu insoluble, 56.
c. Semences mucilagineuses et 6mulsivos.
1deg; Semences ou pepins de coin;; {Ptrus Cydoniah.).
2deg; Pepins des diTers fruits des Rosacecs {Pommes, poires, etc.).
3deg; Semences des Cucurbitacees (Cowrie, melons, etc.).
4deg; Graines de trigonellc ou fenu-gpec {T. foenum-grWCUm L.).
5deg; Ccraines de cliairvrc ou cheneTis {CannablS sativa L.).
6deg; Graines de payot {Papaver somniferum L.).
7deg; laquo;raines de psylliuiu ou Iierbe aux puces {Plantago psyl-lium L.).
d. Guimauve {Althcea offidnalis L.).
Pharmaco^raphie. — La guimauve officinale, belle plante de la famille des Malvacees, est cultivee dans plusieurs contrdes de la France, parliculierement dans le Midi, ä cause des produits qu'elle fournit ä la droguerie, et qui sont : la racine, les feuilles et les fleurs.
{\] Journal de pharmacie el de cJänue,t. W,p. 103.
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1deg; Racine de guimame. — Gelte racine, qui est la partie la plus importante de la plante pour la mödecine veterinaire, est longue, fusiforme, de la grosseur du pouce, en moyenne, blanche en dehors, jaunätre en dedans, fi-breuse, amylacöe, d'une odeur faible et d'une saveur mucila-gineuse un peu sucr^e. On doit la choisir blanche, saine, bien sechs, peu fibreuse et exempte du goüt de moisi; on la conservera ä l'abri de l'humiditö, car eile s'altfere facilement. Pulvörisöe, eile forme une poudre gros-siöre, d'un blanc jaunätre, d'une odeur et d'une saveur specia-ies, plus marquees que dans la racine non divisöe.
/M'
Falsifications. — La racino t'MllPquot; //nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;'(^
entiöre de guimauve est souvent remplacee par celle de la mauve a.\c6e{Malua alceah.), dite gui-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Fig. 5.
mauve de Nimes ; mais cette
substitution n'offre aucun inconvenient grave. La poudre est quel-quefois mölangöe de crale, fraude grossiamp;re qu'il est facile de de-voiler ä l'aide des acides, qui d^terminent alors une vive effervescence.
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Composition chimique. — D'aprfes les recherches d'un grand nombre de chimistes, la racine de guimauve contient les principes suivants : mucilage, gomme, amidon, albumine, asparagine (al-theine?), sucre, matiöres azotee, colorante et grasse, et sels alcalins.
Empioi. — Trait^e par decoction, ä la dose de 16 ä 32 grammes par litre d'eau, la racine de guimauve entiere fournit un liquide mucilagineux et amylac6 qui, edulcore avec du miel on de la mö-lasse, conslitue des boissons et des breuvages tres-adoucissants, qui conviennent dans toutes les phlegmasies internes, et particu-liörement centre celles des voies respiratoires quand elles sont ä l'ötat aigu. Biduite en poudre, cette racine forme la base d'61ec-
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216nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICAMENTS ANTIPHLOGISTIQUES.
tuaires, de pilules et de bols emollients, d'une grande utilite dans ces monies affections ; eile entre aussi dans la plupart des preparations de ce genre ä litre d'excipient. La decoction de racine de guimauve sert aussi ä la confection des collyres adoucissants, des gargarismes, des lavements, des injections, etc.; on en ferait ega-lement usage ä titre de lotions, de fomentations, de bains lo-caux, etc., s'il n'ötait pas aussi facile de remplacer cette preparation par un grand nombre d'autres plus 6conomiques et tout aussi efficaces.
2deg; Feuiileg de guimauve. —Elles sont petioltes, ä trois ou qua-tre lobes peu marqu6s, tomenteuses sur les deux faces, blanchätres, molles et douces au toucher. Elles renl'erment une grande quantity de mucilage, et cuites dans I'eau, elles fournissent par leur pulpe d'excellents cataplasmes Emollients, et, par le sue qu'on en retire, des lavements, des injections, des bains, etc. Cependant elles sont peu usit6es en m^decine veterinaire, et remplac^es par celles de mauve qui sont beaucoup plus communes.
3deg; Fieurs de gnimauve. — Elles ont un calice ä neuf divisions exterieures, et une corolle k cinq petales d'une teinte blanc ros6 et d'une odeur faible et agr^able. Tres-emploj'^es en infusion chez I'liomme, comme Emollientes et pectorales, ces lleurs sont peu usi-lees pour les animaux, ä cause de leur prix. Cependant elles peu-vent 6tre utiles dans la medecine des petits et des jeunes sujets.
e. Mauve {Malm sylvestn'sh.}.
Pharmacographie. — La mauve sauvage, ainsi que toutes les espöees du m6me genre, sont des plantes trfes-communes dans les champs, les jardins, le long des murs, des haies, dans les decom-bres, etc. Toutes ces plantes, et surtout la premiöre, fournissent ä la medecine leurs feoiUes et leurs fleurs, et, au besoin, leurs raci-nes, qui sont egalement Emollientes, et pourraient tenir lieu de celles de la guimauve, si elles etaient plus developp6es.
1deg; Feuiiicsde mauTe. — Elles sont longuement pötiol^es, arron-dies, 6chancrtes en coeur ä leur base, d6coupees en cinq ou sept lobes pen profonds, et munies de polls sur les nervures. Ces feuilles sont trfes-riches en mucilage etpartant trfes-emollientes. Cuites dans l'eau, les feuilles de mauve fournissent deux produits : 1deg; un liquide
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verdätre, doux et mucilagineux, qu'on emploie trös-souvent en lavements, injections, bains, lotions et fomentations, soit sur les muqueuses appa-rentes, soit sur la peau ; 2deg; et une pulpe verte qui, employee seule ou avec d'autres matieres emollientes, constitue des caLa-plasmesadoucissantsetmaturatifsd'un usage tout ä fait vulgaire.
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2deg; I'lciirN de mauve. — Elles sent d'un rose päle, rayöes de rouge plus fonce, port6es en un certain nombre k l'aisselle des feuilles ou sur des pödoncules m6gaux. Ces fleurs changent de couleur en söchant, et devien-nent bleues; cette derniöre nuance dispa-raitparfoissous l'influence de 1'humidite ou de la lumiöre. ßmollientes et pectorales, les fleurs do mauve sont d'un emploi frequent
en mödecine humaine; dans la mödecine vöterinaire, elles ne peu-vent convenir que pour les pelits animaux de quelque valeur.
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f. Autres planlos mucilagineuses.
1deg; Hourrache {Borrago officinalis L.). — On fait usage des feuilles et des fleurs en infusion; elles sont emollienles, pectorales, su-doriflques et diuröliques. Leur emploi est indique dans les aflec-tions de la poitrine et clans les eruptions cutanees difliciles.
2. Bouillon-Iilanc ou Molene ( Verbascum thapsus L.). — Parties employees : feuilles et fleurs. Elles sont emollientes et antispasmo-diques. Elles conviennent dans les mßmes cas que la mauve et la guimauve.
3deg; Cirande consoude (Symphytum consolida). — Partie usitöe : la racine. Traitee par decoction, eile fournit un liquide emollient et un pen astringent. Elle convient dans la diarrMe, la dyssenterie, et la plupart des hemorrhagies internes asth^niques, notamment dans le pissement de sang; eile est peu employöe. Cependant M. Adenot estime, d'aprfes son experience personnelle, que la d6-coction de grande consoude est le remede le plus heroique dont on puisse faire usage contre la diarrhöe souvent opiniätre des rumi-
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nanls. 11 la combine avec l'usage journalier de l'eau ferrce. {Note communiquee.)
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4deg; Flguier de Barbaric (Cac^laquo;s opunttah., Nopal^es). —Cette plante grasse, appelee vulgairement raquette, est, dit-on, originaire d'Amerique; eile s'est naturalisöe dans le midi de l'Europe, en Espagne, en Portugal, en Italie, et surtout en Afrique, oü eile ac-quiert de grandes dimensions. Ses feuilles, öpaisses, charnues, armies de piquants, et tres-grandes, renferment, entre les deux lames qui constituent leur enveloppe exterieure, une pulpe verte, friable, qui est tres-riche en mucilage. Une de ces feuilles fendue en deux selon sa longueur, et appliqu^e par la face divisee sur une partie enllammee, remplace trös-avantageusement un calaplasme Emollient. Hachöes et bouillies dans l'eau, ces feuilles deviennent trös-mucilagineuses, et fournissent un liquide tramp;s-adoucissant, qui remplace, dans les infirmeries vötörinaires des regiments d'Afri-
que, la plupart des emollients ordinaires. On en fait des breu-vages, des lavements, des injections, des bains, etc.; et la pulpe, cuite, forme aussi d'excel-lents cataplasmes. Cette plante constitue done dans nos possessions algeriennes, une res-source precieuse pour la me-decine veterinaire, ainsi que Vallon a bien voulu nous I'ap-prendre dans une note dötail-16e, dont un extrait a ete pu-bli6 par le Journal de medecine veterinaire de Lyon (annee 1852, p. 210).
5deg; Liichoii d'lslande {Cetraria zslandirah.). — Le Lichen d'ls-lande peu employe en France, en medecine v^törinairCjinais as-Fig. 7.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; sez fr^quemment en Angleterre
et en Allemagne, merite de figurer ä la suite des medicaments mucilagineux ä cause de son action sur I'economie, bien que la nature de ses principes constituants le
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rapproche un peu des Emollients amylacös. — II contient, en efi'et, unamidonparüculieraccompagne d'un principe amer (celrarine ou acide c6trarique), ainsi que de la gomme, dusucre, des sels cal-caires, etc. Pour Tadministrer, on le traite par dteoction aprös lui avoir fait subir plusieurs lavages ä l'eau tiede, si on desire enlever le principe amer, ce qui est rarement ulile pour les animaux. On obtient ainsi un liquide 6pais, comme mucilagineux, qui se prend en gelee en se refroidissant lorsqu'il est suffisamment concentre. Cette decoction forme la base de boissons ^mollientes et pectorales qui conviennent chez tous les animaux, dans le cas de diarrhee, de dyssenterie, d'affections catarrhales des bronches, telles quelabron-chite chronique, la gourme, la maladie des chiens, etc. M, Weiss (1) conseille de l'unir au sei ammoniac centre les affections des bronches, etM. Hering (2) aux cyanures, contre la maladie des chiens.
sect; 2. — Emollients azotes.
I. — ALBUM1NEUX.
Les mödicaments albumineux appartiennent, en quelque sorte, ;Vla fois aux v^götaux et aux animaux; la farine des graines c6-röales, les pommes de terre, etc., peuvent fournir des liquides albumineux; dans les animaux, on trouve de l'albumine dans toutes les parties liquides; seulement eile est en plus grande quantite dans le sang que partout ailleurs. NEanmoins, on n'emploie pres-que jamais, en medecine \'6terinaire, que celle qu'on retire des ueufs; l'histoire de l'albumine se trouve done naturellement liee i\ celle de ces produits des oiseaux domestiques.
Des aufs des oiseaux de hasse-cour.
Les osufs de tous les oiseaux de basse-cour, comme ceux de la poule, de la cane, de l'oie, de la dinde, etc., peuvent servir egale-ment ä l'usage mMical; cependant on n'emploie guöre que les oeufs de poule, parce que ce sont les plus communs, les moins chers, et qu'on les rencontre partout et en toute saison.
On reconnait dans l'oeuf, au point de vue de la pharmacie, trois parties distinetes: le blanc, le jaune et la coquillc. Chacune de ces parties a des usages spteiaux que nous devons faire connaitre; nean-
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(1)nbsp; Notions de pharmacologic vitir. (en allemand)
(2)nbsp; Patlu spiciale et therap. väler. (en allemand).
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moins nous croyons devoir faire remarquer, avant de proceder ä cette 6tude speciale, que les oeufs sont quelquefois employes en-tiers dans le cas de diarrh6e et de dyssenterie des veaux; dans ce but, on les ecrase dans un vase, y compris la coquille, et on les fait avaler au jeune nourrisson. Hazard pere conseillait d'y ajouter du vin rouge un peu astringent.
a. Albumine ou blanc d'oeuf [Albumen).
Pharmaco^raphie. — C'est un liquide visqueux, un peu verdä-tre, transparent, inodore, insipide, plus dense que l'eau et mous-sant beaucoup par I'agitation en emprisonnanl de l'air. Soumise ä une douce cbuleur, incapable de la coaguler, I'aUmmine se dessö-che, forme des plaques translucides, jaundtres, vitreuses, et conserve sa solubilite dans l'eau. Mais ä une temperature sup^rieure ä 70 degr6s centigrades, Talbumine se coagule entierement, forme une masse blanche, 61astique, completement insoluble dans l'eau. L'albumine liquide ou dessechde est tres-soluble dans l'eau, mais eile est pröcipitöe de sa dissolution aqueuse par un grand nombre de corps, tels que I'alcool, lather, les essenc'es, la plupart des aci-des mindraux ou organiques concentres, tons les sels mötalli-ques, etc. Par centre, les alcalis caustiques et les carbonates alca-lins dissolvent l'albumine, meme lorsqu'elle a (5te coagul^e par la chaleur ou les acides. Les acides ac^tique, cblorhydrique, phos-phorique hydrate, tres-etendus d'eau, exercent aussi une action lluidiliante sur l'albumine. On devra tenir compte de ces reactions dans les alliances pharmaceutiques de l'albumine.
CompogUion ciiimique. — Le blanc consütue environ les deux tiers de la masse de l'oeuf; il est forme d'une dissolution aqueuse d'albumine renferm6e dans une membrane Ires-mince analogue ä celle de l'humeur vilree de l'oeil. II est compose de 83 parties d'eau, de 12 d'albumine, de 2,7 de matiere muqueuse, et de 0,3 de soude libre ou de soufre et de matieres salines (1).
Empioi. — Le blanc d'oeuf s'emploie tant ä rint^rieur qu'i I'exterieur. Examinons les deux cas.
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-1deg; Interieur. — II se donne toujours en dissolution aqueuse, avec laquelle on fait desbreuvages et des lavements. Pour le mettre sous
(t) Forbes Royle, 4 manual of materia med. an therap., p, 059. London, 1847.
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cette forme, il faut le ctepouiller de sa membrane d'enveloppe. Dans ce but, on prend de deux ä quatre blancs d'oeufs pour cha-que litre, et on les bat avec une petite quanlilö dJun liquide liöde, eau ou lait; cela fait, on passe dans un linge avec expression et Ton ajoute lerestedu v6hicule. Gatte dissolution albumineuse, edulco-r6e d'une petite quantite de miel, est trfes-adoucissante et convient parliculiferement contre les phlegmasies du tube digestif, des voies respiratoires, de l'appareil genito-urinaire. Dans un cas de vive irritation de l'estomac chez un chien, M. Zundel est parvenu ä sus-tenter le malade et möme ;\ le guerir, en lui administrant du blanc d'oeuf battu avec du bouillon froid, etc. On la donne froide, en breuvage et en lavement, contre la diarrhee et la dyssenterie. Con-cenlröe, eile convient dans le cas d'empoisonnement par les sels metalliques, et specialement par les sels mercuriels; seulementil faut eviter d'exagerer la dose d'eau albumineuse, parce que l'expe-rience a d6montr6 qu'elle dissolvait le coagulum primitivement form 6.
2deg; Exterieur. — A l'extörieur, le blanc d'oeuf sert ä la fois comme Emollient, defensif et moyen de contention dans le cas de fracture. .Sous le premier rapport, on en fait usage en solution aqueuse con-centree sur les brülures, l'erysipöle, les eruptions culanees, etc. Dans ces derniers cas, il se dessöcbe sur la peau et forme une sorte de vernis protecteur qui facilite la cicatrisation en moderant les phenomenes inflammatoires. Comme moyen defensif, on I'emploie sur les entorses et les distensions, sur le thrombus recent, etc., batlu avec de l'alun, de I'alcool camphre, etc Quand le blanc d'oeuf doit entrer dans l'appareil contentif d'une fracture, on le bat avec de l'extrait de Salnrne {etoupade de Moschati), ou avec de l'alun, et Ton trempe les pifeces de l'appareil avant de les appliquer. M. Rossi-gnol (1) conseille d'ajouter de l'amidon au melange d'albumine et d'alun, afin de lerendre plus öpais et plus agglulinatif.
Enfin, dans les cauterisations exag^rees par les sels mötalliques, l'application de l'albumine sur les parties cauteris6es est utile. 11 en est de mamp;me sur les brülures par les acides; dans ce cas, on la bat avec de la magnesie calcinee. (Zundel, note communiquee.)
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b. Jaune d'oeuf (Vitellus).
Composition chimique. — Le jaune forme environ le tiers de la
(1) Journ. de mid. vitir. de Lyon, I84G, p. 135.
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^#9632;^#9632;i
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222nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS ANTIPHLOGISTIQUES,
masse du contenu de l'oeuf et pese 16 grammes enmo5renne. Sa composition chimique est tres-complexe; il renferme, d'aprfes M. Go-bley, les principes suivants : alburnine spöciale appelee vitelline, 16 parties; huile particuliero, 21 parties ; matiöre visqueuse, 10 parties; eau, 50 parties; enfin de la cholestörine, de Tosmazörne, des matieres colorantes jaune et rouge, des traces d'acide lactique et les sels de 1'cconomie animale. II ne faut pas oublier, en outre, que le jaune d'oeuf contient une forte proportion de phosphore et de soulre, et que M. Chatin y a derniörement signal^ l'existence de l'iode.
Emploi. — Les jaunes d'osufs s'emploient tant ä l'intörieur qu'a l'extörieur, ce qu'il Importe d'examiner.
1deg; Interieur. — Le jaune d'cEuf dissous dans I'eau tiede forme ce qu'on appelle vulgairement un lait de poule, preparation adou-cissanlc el pectorale d'un usage tres-frequent chez I'homme dans le cas de rhume, de bronchite aigue, etc. Onpourrait en faire usage aussi pour les petits animaux ou ceux qui sont jeunes, car deux jaunes d'ceufs suffisentpour un litre de vehicule; au lieu d'eau simple, on pent employer une infusion emolliente, diaphor6tique, etc., et 6dulcorer avec du miel comme h I'ordinaire. Cependant, quand on en fait usage centre la diarrMe et la dyssenterie, oü eile jouil d'une certaine efficacite, cette preparation doit etre donnee pure et sans addition de principe sucr(5. Enfin, dissous dans l'huile et 6mulsionn6 avec une petite quantite d'eau, le jaune d'oeuf est 6mi-nemment adoucissant et convient dans les inflammations violentes des entrailles, les empoisonnements irritants, etc.
La dissolution de jaune d'oeuf dans l'eau est l'intermöde le plus frequemment employe en medecine veterinaire pour I'adminis-tration ä l'intörieur du camphre, des resines, des baumes, de la t6rebenthine, des corps gras, des essences, du soufre, du phos-pbore, etc.
2deg; Exterieur. — On fait rarement usage du jaune d'oeuf ä l'extö-rieur dans son etat de purete; cependant quand il est frais, il pent ctre elendu avec avantage sur des parties exterieures, dölicates, frappees d'une vive inflammation. Melange ä la t6r6benthine et h l'huile d'olive, il constilue J'onguent digestif simple. Dissous dans une huile grasse, il forme un liniment tres-adoucissant; le meilleur moyen de faire un bäume de soufre bien lie consiste d'abord h
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incorporer de la fleur de soufre en petite quantite avec du jaune d'oeuf et ä y ajouter par petites portions, en broyant sans cesse une huile siccative quelconque. Enfln, Vfiuile (Twufs, si vanlee contre les gerQures du mamelon, et qui s'obtient en soumettant ä la pres-sion et ä une chaleur modöröe des jaunes d'oeufs cuits, n'est plus employee en mödecine v6t6rinaire ä cause de son prix, qui est träs-61ev6.
c. Coquilles d'oeufs.
La coquille des oeufs est formte, d'apres Proust: de carbonate de chaux, 97 parties; sous-phosphate calcaire, 1 partie; matiöre animale, 2 parties. Vauquelin y a signal, en outre, du soufre et du phosphate de magnösie.
Cette mattere terreuse, 6cras6e et administree ä l'intörieur, cal-cin6e ou non, pourrait servir comme antiacide; mais la magn6sie ou son carbonate lui sont prdferables. Cependant, on en fait usage avec succfes contre la diarrhee des jeunes animaux h. la mamelle.
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II. — GELATINEUX.
Pliarmacograpiiie. —Les Emollients g61atineux, qui sont abase de gelatine et de ckondrine, sont peu nombreux; ils comprennent seulement les diverses especes de gelatines dessechees ou coltes, qu'on trouve dans le commerce, et les dissolutions gelatineuses qu'on obticnt en soumettant ä une cuisson prolongee les tissus blancs des animaux, et notamment, ä cause de leur peu de valeur, les tetes et les pieds de moutou, les pieds de veau, les entrailles de moulon, de volailles, etc. Toutes ces matieres sont dun usage peu Mquent en medccine veterinaire; aussi, sans entrer dans leur description sp6ciale, nous nous bornerons ä faire connailre les ca-racteres genöraux de la gelatine, et h indiquer ses effets et ses rares applications en m6decine et en Chirurgie.
Caractercs dc la gelatine. — Dessech6e et teile qu'elle se trouve dans le commerce, la gelatine cst sous forme de plaques plus ou moins epaisses, incolore, inodore, insipide, transparente, dure, flexible et plus dense que l'eau. Soumise ä l'action d'une chaleur m6-nag6e, eile se dessöche entierement et devient cassante. Mise en contact avec l'eau, eile s'y gonfle considörablement, mais ne se dissout pas; dans l'eau bouillante, eile se dissout ä la tongue, et par le refroidissement eile se prend en gelee quand meme ello ne
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224nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMEMTS ANTIPHLOGISTIQUES.
formerait que ,1a centifeme partie du melange. La dissolution aqueuse de gelatine est pr6cipitee par Talcool, Tether, les essences, le tannin, le sulfate de zinc, le subllm6 corrosif, les nitrates de mercure, le chlore, etc. 11 faut done 6viter d'y m61anger ces corps, ä moins d'indications sp6ciales.
Effets et empioi. — Les dissolutions g61atineuses, appliquöes lo-calement sous forme de bains, de lotions, d'injections, etc., sur des parties enflarnmees, agissent comme des emollients trös-adou-cissants. A l'intörieur, dans le tube digestif, les bouillons g61atineux, surtout quand ils ne sont pas trop concentres, sont trös-adoucis-sants, relächants etlegerement nulritifs; donnes trop longtemps ou k forle dose, ils d^terminent bientot la diarrhee et un effet laxatif trfes-marquö, surtout chez les herbivores. Absorböe et mölöe au sang, la gelatine nourrit peu, se dötruit rapidement, passe dans les urines ä mesure qu'elle se transforme, modere l'activite organi-que, d6tend le Systeme nerveux, tempöre la chaleur g6n6rale, r^tablit les säerötions diminuees, etc.
A l'interieur, les solutions gelatineuses conviennent surtout dans les inflammations gastro-inteslinales; elles fonteesser les coliques, diminuent le tenesme rectal, temperent la chaleur Interieure, fa-cilitent les Evacuations, etc. C'est particulierement aprös les lon-gues maladies du tube digestif, des voies respiraloires, de l'appareil genito-urinaire, apres les hemorrhagies, les suppurations prolon-gees, les eruptions cutanöes, etc., que les medicaments gelatineux sont indiques comme Emollients et comme moyens doucement ali-biles, surtout chez les petits animaux oü leur empioi est facile et peu dispendieux. On les administre aussi en lavements dans la diarrhee et la dyssenterie aigues avec avantage.
A l'exterienr, les dissolutions de gelatine conviennent parfaite-ment en bains contre les affections graves du pied, avec dessEche-ment de la corne ou accompagnEes de fractures, de Assures, etc. En lotions, on peut aussi les employer sur la peau galeuse ou dar-treuse, surtout quand eile est söche, dure, crevassäe, etc. Enfln, la dissolution de colle forte peut servir ä la confection de bandages contentifs tres-solides pour les fractures. M. Hertwig en recom-mandel'usage dans le cas de fracture des comes chez les ruminants. Plus recemment, M. Maury (1), vEterinaire ä Montpellier, a em-ployE avec succamp;s la colle forte preparEe ä la maniöre des menui-
(1) Recueil de mid. veUr., 1873, p. 217.
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siers, contre les fractures, ä titre de bandage contentif. II recom-mande de ne pas appliquer directement la colle sur la peau, dans la crainte d'irriter le tegument.
III.nbsp; nbsp;— FIBRINEUX.
Pharmaco^raphie. — Dans cette catögorie d'emollients, nous trouvons 1c gluten des cöreales, la chair musculaire et le sang. Les deux premieres substances ne reQoivent aucune application comme Emollient, bien que le gluten frais, appliquö localement, puisse produire les effets d'un cataplasme; on les utilise plutöt comme moyens analeptiques. Quant au sang, il pent recevoir quel-ques applications utiles. Donne chaud et en bain, il pent 6tre tres-avantageux dans les maladies graves du pied chez le cheval; melange ü de la chaux vive röduite en poudre fine et tamisee, le sang forme un mastic trös-tcnace qui a ete conseille par M. Gau-tier (1), de Serignan, dans le cas de fracture, et qui a et6 adopte par plusieurs praticiens.
IV.nbsp; nbsp;— CASEEUX.
Les emollients ä base de caseine sont peu nombreux; ils com-prennent le casium ou fromage frais, qui n'est pas usitc, et le lait on scs divers produils, qui sont d'un emploi a'ssez frequent. Ils comprennent le lait entier, la creme et le petit-lait. Nous allons les examiner brievement.
n. Du Lait {Lac).
Piiarmacographic. — Ce produit de secretion des glandes mam-maires, destine ä servir de premiere nourriture aux jeunes ani-maux mammiferes, est un liquide blanc, epais, opalin, d'unc odeur legere, fugace, speciale ä chaque espece, dune saveur particuliere, douce et sucr6e, et legerement plus dense que I'eau : 1,032 en moyenne. Expose k Fair, il se söpare d'abord en crime et lait; puis cette derniere partie s'acidifle et se subdivise ä son tour en deux parties : le caseum ou caille, et le serum ou petit-laff. Soumis a I'ac-lion dc la chaleur, le lait ne se coagule pas, mais il se couvre d'une pellicule mince, formee de casöum, et qui se renouvelle ä mesure
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(I)Pradal, Maladies du pore, p. 25; ct Roche-Lubin, Manuel de l'elevew de letes älaine, etc., p. 170.
Tabourin, Slaquo; Edition, — I.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 15
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226nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS ANTIPHL0GIST1QUES.
qu'on l'cnlöve. Le lait se mamp;Ie i I'eau en toute proportion; par centre, I'alcool, I'dther, les acides, beaucoup de sets m6talliques, toutes les solutions v6g6tales astringentes, le coagulent imm6dia-tement; il faut done öviter d'y mölanger ces ditferents corps. En-fin, les alcalis et les carbonates alcalins s'opposent, au contraire, ä la coagulation du lait et dissolvent m6me le coagulum forme.
Composition chimiaue. — D'aprfesles recberches tramp;s-nombreuses des cbimistes, la composition du lait peul se r^sumer de cette ma-niere : Comme base de ce liquide, une dissolution aqueuse d'albu-mine tenant en dissolution une matiere sucree particulifere (lactine) et les sels alcalins et terreux de l'economie animate; et dans cette solution complexe sont contenues en general, sous forme de globules, deux matieres principales, essentielles du lait : la caseine, base du fromage, et une matiere grasse, formant la cr6me d'abord, puis le beurre ensuile.
Pharmacodynamie. — Applique sur des parties enflammees, tiede ou cbaud, le lait determine des effets adoucissants tres-mar-ques. Introduit dans le tube digestif, il se montre ä la fois emollient, dölayant et nutritif. Sous l'influence de l'aciditö du sue gas-trique, il se separe en deux parties : une liquide, le serum, qui est immediatement absorbe et melange au sang, qu'il renJ doux et aqueux; et une solide, \ccaseum, qui est digere, c'esträ-dire dissous, transforme et assimile comme principe organisable. Ge n'est done que quand on donne le lait en grande quantite ou melange ä I'eau, qu'il echappe en partie h la force digestive et qu'il exerce sur les intestins une action relächante et laxative. Cbez les animaux adultes l'usage continu du lait pendant quelques jours, h doses un pen fortes, determine presque toujours la diarrbee. Quant ä ses effets g6neraux, I'experience d6montre qu'ils consistent toujours dans le ralentissement du mouvement du sang, la moderation de la chaleur generate du corps, l'augmentation des diverses secretions, et notamment de celle de l'urine, etc. Dans I'^tat maladif, il calme la fi6vre, la toux, la soif, diminuc I'eretbisme general, reläche les tissus trop tendus, tempere les qualit6s excitantes du sang, modere l'activite du Systeme nerveux, etc.; enfin, pendant la convalescence, il releve peu ä peu les forces par sa facile digestion et ses quaiitds nutritives tres-marqu6es.
rhapmacotherapic. — Le lait s'emploie ä Yinterieur et ä Vex-terieur.
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Interieur. — Le lait est d'un emploi frequent dans la mädecine des jeunes et des petits animaux; et si, dans celle des grands herbivores, on n'en fait pas plus Mquemment usage, c'est parce que son prix, quoique modique, est encore trop 61eve relativement ä la valeur de beaucoup d'animaux, en raison de la grande quantity qu'il en faudrait pour obtenir des effets sensibles. Son emploi est indiqu6 dans diverses affeclions des voies respiraloires, telles que la toux shche, frequente, convulsive, notamment chez les chiens, la gourme tres-maligne, les angines intenses, etc.; dans quelques-unes de celles de l'appareil gastro-intestinal, comme dans I'in-digestion des ruminants compliquee d'irritation de la panse, on Ghabert (1) recommande beaucoup ce liquide ä la dose d'un litre, r^pet^e plusieurs fois par jour. Melangö ä l'eau, ä parties Egales, {hydroyale), le lait administrö tiöde produit souvent de bons effets dans l'enterite dyssentörique duboeuf, d'aprös Lafore (2). Quand on doit faire usage du lait dans les affections diarrbeiques de l'intestin, il est convenable, pour prevenir ses effets relächants, de l'unir ä de l'amidon, ä du jaune d'oeuf, ä du laudanum ou ä la decoction de tsect;les de pavot, et de l'administrer ä la fois en breuvages et en lavements. Les autres affections du tube digestif qui r6clament l'emploi du lait, sont principalement les empoisonnements par les matieres äcres et irritantes, la superpurgation determinee par les drastiques, etc. On en recommande aussi l'usage centre la cystite suraigue, le pissement de sang trfes-douloureux, les pblegmasies du reste des voies genito-urinaires; il est 6galement utile apres les affections cutanßes varioleuses qui ont 6puis6 le corps, comme cela se remar-que chez le chien, le pore, le mouton; on le donne aussi avec profit contre la danse de Saint-Guy ; enfin, on l'a recommand6 dans ces derniers temps contre l'hydropisie ascite chez Fbomme, ce qui pourrait trouver son application chez le chien.
Un vöterinaire dg Paris, M. Barry (3), a employd avec beaucoup d'avantage le lait entier comme medicament et aliment analeptique chez les chevaux atteints d'affection typhoide. II 6tait pris directe-ment ou donne en breuvage avec la seringue. 11 faut en cesser l'usage aussitöt que les excrements se ramollissent.
En medecine v^rinaire, on ne fait jamais usage que du lait de vache; cependant en Afriquraquo; on emploie celui de la chamelle, qui lui ressemble beaucoup. Nous devons dire, ä titre de simple docu-
(1)nbsp; Instructions vdlamp;inaires, t. III, p. 225.
(2)nbsp; ilalad. part, aux grands ruminants, p. 496.
(3)nbsp; Bulletin de la Sociite centrale viter., t. V, 1871, p. 172.
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228nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS ANTIPHLOGISTIQÜES.
ment, que le lait de vache tient le milieu, par ses qualit6s nutritives, entre ceux de jument et d'änesse, qui sont les plus aqueux, et ceux de brebis et de chevre, qui sont les plus caseeux.
Exterieur. — L'emploi du lait est assez frequent h rext(5rieur, soit seul, soit associe ä divers autres principes Emollients, teis que les farineux, la gomme, le mucilage, le jaune d'oeuf, I'huile, etc. Chaud ou tifede, le lait est employe en injections, lotions, bains locaux, fomentations, etc., sur diverses parties dölicates du corps frapp^es d'une vive inflammation, telles que le nez, I'ceil, I'oreille, les mamelles, les testicules, etc. On s'en sert pour delayer des ca-taplasmes qui sont tres-adoucissants, mais qui ont I'inconvenient de s'aigrir promptement, comme Lafosse (1) I'avait d6ja remar-que. Get hippiatre recommande de laver avec du lait les mem-bres des clievaux atteints d'eaux aux jambes aigues, afin, dit-il, d'adoucir I'liumeur qui occasionne les crevasses, ce qui est ici prendre reflet pour la cause.
i. Creme (Cremor).
Pharmaco^rapliie. — Gelte matiere grasse du lait, qui se ras-semble ä la surface de ce liquide dans les vingt-quatre heures qui suivent sa sortie de la mamelle, est mi-solide, d'un blanc jaunä-tre, onctueuse et douche au toucher, d'une odeur agreable et d'une saveur douce et sucröe. Elle est composöe de matiere grasse, de caseum et de serum, qu'on isole dans la fabrication du beurre.
Usages. -^ La creme, comme tons les corps gras, mais plus qu'aucun d'eux, est adoucissanle et calmante, et trös-propre ä mo-d6rer les inflammations locales; cependant eile presente I'inconvenient de rancir tres-vite, ce qui oblige h ne la laisser que pöu de temps sur les surfaces et de la renouveler fr^quemment. Nean-moins on en fait usage dans les yeux, les oreilles, sur les parties du corps qui sont excori^es, frappees d'erysipöle, sur le mamelon, quand 11 est le si^ge de crevasses, d'inflammation vive, etc. Pour augmenter encore les proprietös adoucissantes de la creme, on y associe parfois des. extraits narcotiques, de l'amidon, du jaune d'oeuf, de I'huile douce, etc. A I'interieur, on ne pent I'employer, a cause de son prix, que pour les petits animaux; du resle, on peut
(1) Dictionnaire d'hippiatrique, t. II, p. 7 et 34.
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ais^ment la remplacer, pour cet usage, par d'autres matiamp;res grasses tout aussi efficaces et plus 6conomiques.
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c. Petit-lait (Serum).
Pharmacographie. — Ce rdsidu de la fabrication du fromage, qui forme environ les neuf dixiemes du volume du lait, est un liquide limpide, d'un jaune verdälre, inodore, de saveur douce et sucree, s'il est recent, et plus ou moins aigre, s'il est ancien. II est compose d'une grande quantity d'eau, qui tient en dissolution de l'albumine, du casöum, du sucre de lait, des acides butyrique et lactique, et une petite quantity de sels alcalins etterreux. On peut I'obtenir extemporanöment, en traitant le lait chaud par le vinaigre (environ une ouilleree par litre), fdtrant ensuite dans un tissu de laine et renfermant dans un vase bouchant bien et tenu frais.
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Effets. — Le petit-lait agitlocalement comme le lait, mais dans le tube digestif il a une action differente. II est plus emollient, plus relächant, plus delayant et moins nutritif que le lait entier. Son action laxative, qui se döveloppe cbez tons les animaux lorsqu'il ost administre ä grande dose, apparait beaucoup plus faciiement cbez la chevre et le mouton que cbez le chien, le pore et les grands herbivores. Cet effet, assez remarquable, avait ete observe par Vitet (I), et se trouve conlirme par M. Hertwig (2). Nous trouvons aussi dans ce dernier auteur, que, d'apres les expöriences de Vi-borg, le petit-lait, surtout quand il est aigre, et administre d'em-blee ä grandes doses aux chevaux, produit de la tristesse, des trem. blements generaux, le herissement des polls, des coliques, le gon-flement du ventre, le pouls dur, I'expulsion fröquente d'excre-ments ramollis, et enfin, chez quelques sujets, une pneumonie mortelle an bout de vingt-quatre h quarante-huit heures, ce qui nous parait un effet bien grave pour une substance aussi innocente. A la verite, le petit-lait agit, quand il est aigre, comme un veritable acide ; de plus, s'il s'est putrsect;fie, il peut determiner des affections de nature septique. Quoi qu'ilensoit, le petit-lait naturel,une fois absorb^, se melange au sang, augmente ses parties aqueuses, tempörc lachaleur animate, fait couler les urines, diminue l'öre-thisme et la flövre, etc.
(1)nbsp; Midecine vilirimire, t. Ill, p. 44.
(2)nbsp; Pharmade pratique, p. 131.
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Empioi. — Le petit-lait convient dans les insect;mes cas que le lait entier, et peut reraplacer ce liquide avec avantage, tant sous le rapport de son efflcacit6 comme Emollient, que sous celui de l'öcono-mie, car c'est un produit sans valeur dans les carapagnes et qu'on rencontre en abondance dans toutes les fermes. II peut servir de laxatif pour les petits ruminants, et il est extrömement pr^cieux pour faire prendre les medicaments aux pores, qui sont trfes-avides de ce liquide. Pr6par6 depuis quelques jours, le petit-lait devient aigre et peut servir comme remöde temperant. (Voyez cette classe de medicaments.)
sect; 3. — KmoIUciitN Kra8.
Pharmacograpliie. — Les corps gras sont des principes neutres, non azotes, communs aux plantes et aux animaux, remarquables par l'cxcfes de carbone et d'hydrogöne qu'ils renferment, par leur insolubility dans l'eau et par leur grande combustibilitö.
Longtemps consider^s comme des principes imm6diats, les corps gras ont 6t6 decomposes en 1813 par M. Chevreul, qui ademontre qu'ils sont formes de Stearine, de margarine et A'oleine, melangees en diverses proportions. Ces principes, verilablement immediats, sont des espfeces de composes salins quise dedoublent,sousrinflüence des alcalis et de l'eau, en aeides gras particuliers (s/e'an'^we, marga-rique et oleique), et en un prineipe basique, unique, appelö glycerine. fiiementairement, les corps gras sont formes seulement d'oxygöne, d'hydrogene et de carbone.
Etat naturel. — Les corps gras sont renfermes, tant dans les vegetaux que chez les animaux, dans des cellules speciales, d'oü on les extrait par des moyens en general trös-simples et qui seront in-diques ä l'occasion de chaeun de ces corps.
Caracteres generaux. — Ils sont solides, mous ou liquides; ieur couleur, leur odeur et leur saveur varient dans chaeun d'eux, mais leur densite est toujours inferieure ä cellede l'eau. Ils sont doux et onetueux au toucher, rendent glissants les corps sur lesquels on les a etendus, et communiquent une transparence incomplete aux corps dans les porosites desquels ils ont penetre, comme on le remarque pour le papier, les etoffes, qu'ils tachent profonde-ment. Soumis ä 1'action de la chaleur, ils entrent en fusion de 30 ä 60 degres centigrades environ; ils bouillent, en general, entre 200 ä 300 degres centigrades, et ne tardent pas ä se decomposer.
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L'eau ne dissout aucun corps gras, ni ä chaud ni ä froid; lors-qu'elle est rendue 6paisse par un mucilage ou une gomme, eile peut les lenir en suspension dans un Irfes-grand 6tat de division et former des liqueurs blanches et opalines appel^es emulsions. Par contre, les essences, l'ölher, l'alcool, l'esprit de bois, les huiles pyrog6n6es, dissolvent la plupart des corps gras, soit ä chaud, soit ä froid; de plus, les corps gras liquides dissolvent facilement ceux qui sont mous ou solides.
Exposes ä l'air, les corps gras absorbent de l'oxygene, s'oxydent, deviennent acides, odorants et irritants : on dit alors qu'ils sont ranees; il faut les rejeter comme remedes 6mollienls. Les acides les denaturent en söparant leurs principes constituants ; les alcalis, en presence de l'eau, les transforment en sat'onlaquo;; les metaux oxy-dables s'alterent an contact des corps gras; enün, ces derniers corps peuvent dissoudre plus ou moins facilement du soufre, du phosphore, del'iode^u brome,desresines, des gommes-resines,eic.
Pharmacotccimie. — Les corps gras destines h I'usage medical doivent 6tre soigneusement purifies des matieres ^trangeres qu'ils peuvent contenir, conserves dans des vases bien dos ct deposes dans un lieu frais. On les emploie souvent dans leur etat de purete, tant a l'interieur qu'ä rexlerieur; cependant, pour I'usage interne, on les unit fr6quemment aux mucilagineux, aux gommeux, pour les emulsionner; dans ce but, on les melange d'abord dans un roortier avec les intermödes, et Ton y ajoute ensuite peu ü peu de l'eau chaude, en remuant constamment, jusqu'ä ce que le melange soit bien bomogfeneet d'un blanc de lait. Pour I'usage externe, les corps gras sont souvent transformös en liniments, pommades, cwats, on-guents, et topiques divers.
ilcdicamentation. — A l'intörieur, on donne les corps gras, purs ou emulsionn^s, en breuvage ou en lavements. A l'extö-rieur, les modes d'application sont plus varies: on en fait des injections sur les muqueuses apparentes, des onclions, des embrocations, des cataplasmes sur la peau et sur les solutions de conti-tinuit6.
Pharmacodynamie. — Appliques sur la peau, les corps gras pe-nfetrent peu ä peu dans son tissu et lui donnent de la souplesse. Ils relächent et ramollissent l'öpiderme, diminuent la chaleur, la tension, la rigidity et mfeme la sensibility du derme dans le cas din-
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llammation. C'est surtout quand la surface de la peau est söche, rude au toucher, crevassee, d6pourvue de polls, que les effets Emollients des corps gras sont rapides et salutaires. A cöte de ces avanla-ges, ces corps presentent un inconvenient grave : c'est qu'ils rancis-sent promptement sur les points oü on les applique, perdent leurs proprielis adoucissantes, deviennent meme irritants, et causent la depilation. Aussi Lafosse (1) s'eleve-t-il avec force centre I'u-sage externe des corps gras, qui, dit-il, bouchent les pores de la peau, arretent la transpiration, causent de l'irritation locale, augmentent rinflammation et provoquent bientöt la suppuration.
Donnes ä I'lnterieur, ces corps delerminentdes effets qui varient selon la dose ä laquelle ils sont administres. En petite quanlite, ils sont digeres, absorbes, brüles dans Torganisme ou deposes dans le tissu adipeux; les experiences de M. Cl. Bernard (2) demontrent, en effet, que les corps gras sont decomposes, emulsionnes dans le petit intestin par le sue pancreatique, absorbös par les chyliföres et portes dans le sang oü ils recjoivent diverses destinations. Ingeres en quanlite un peu forte ou d'une maniere suivie, les corps gras echappent en partie ä la digestion, causent du degoüt, provoquent le vomissement chez les carnivores, et la purgation dans tons les animaux au bout d'un certain temps. Quant aux effets generaux qu'ils determinent une fois qu'ils sont parvenus dans le sang, ils sont variables selon les circonstaaces. A petite dose, ils se corn-portent comme des aliments purement respiratoires, puisqu'il resulte des experiences de Magendie, que les chiens nourris exclu-sivement de corps gras sont tous niorts du trentifeme au trente-sixieme jour de ce regime. A grandes doses, ces corps s'accumu-lent dans les organes parenchymateux et determinent une serie do desordres que nous allons examiner.
II resulte d'experiences faites en Belgique par MM. Burgraeve, Gluge et Thicrnesse (3), que l'usage prolonge des corps gras ä l'in-terieur conduit aux r6sultats suivants:
laquo; Les huiles grasses, quelle que soit la voie par laquelle on les administre, ont une tendance naturelle a se döposer dans le foie, les poumons et les reins.
laquo; Dans ces organes, elles se deposent de deux manures difieren-tes : elles s'epanchent dans les parenchymes, en transsudant ä tra-
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(1)nbsp; Dictionnaire dhippiatvique, art. £sioi,lients.
(2)nbsp; Amales de chimie et de physique, 3quot; serie, t. XXV, p. 474.
(3)nbsp; Journ. vitir. el agr. de Belgique, 1844, p. 317.
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vers les capillaires sanguins, ou elles aboulissent par les m6mes voies dans les cellules biliaires, dans les v^sicules pulmonaires el dans les canaux uriniföres.
laquo; Les animaux survivent longlemps ä l'inlroduction de ces hui-les dans le sang par une veine, m6me quand on ramp;töre rinjeclion, en prenant la precaution de n'en administrer qu'une petite quantity ä la fois; alors l'huile disparait du sang et successivement des poumons, du foie et des reins.
laquo; Les effets des huiles, administr6es ä l'interieur par la bouche, varient beaucoup suivant la dose plus ou moins forte que Ton en donne ä la fois, et le laps de temps pendant lequel les animaux en prennent.
8 Lorsqu'on augmente la dose tons les jours, les animaux per-dent I'appetit, maigrissent, toussent, eprouvent beaucoup de dys-pnee, et pr6sentent enfin tons les symplömes d'une violente pneu-monie, ä laquelle les chiens succombent dans I'espace d'environ un mois, et les lapins beaucoup plus tot.
laquo; Les lesions trouvees aux autopsies sont, en effet, Thepalisa-lion totale ou partielle des poumons, l'accumulation d'un Iluide graisseux dans le parenchyme de ces organes, et, en outre, un depot de la meme matiere grasse dans le foie, les reins et le sang.
laquo; L'h6palisation des poumons est toujours, quant h I'etendue, en rapport avec la quantite d'huile introduite dans l'6conomie par les voies digestives,
laquo; Lorsqu'une buile grasse est administree en petite quantite et pendant un court laps de temps, eile diparait insensiblement du sang el des organes oü eile s'etait (ixee.
laquo; Les animaux auxquels on en fait prendre ä dose minime el egale, tons les jours, conlinuent ä jouir d'une trös-bonne sante.
laquo; Les huiles grasses provoquentles mämes modifications organi-ques, notamment la pneumonie graisseuse, chez les animaux herbivores que chez les carnivores.
o Quand on fait usage des huiles grasses h titre de medicament, il est necessaire d'exercer les muscles ainsi que les poumons, et de ne pas les administrer h trop haute dose ou pendant trop long-temps, comme on le fait tres-souvent pour les huiles a vertus spe-ciales, comme celles de morue, de raie, etc.
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I'harmacotherapie. — On emploie tres-souvent les corps gras ä Texlerieur, mais assez rarement h l'interieur. Nous allons nean-moins examiner les deux cas.
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1deg; Exterieur. — Les cas qui röclamenl l'emploi extörieur des corps gras sont assez nombreux et assez varies; ils peuvent se grouper sous les qualre chefs suivants :
a.nbsp; Affections cutanees et epizoaires, comme l'örythöme provenant du frottement aux ars ou aux aines ; Törysipfele, les gerQures et les crevasses, la d^pilation accidentelle, la gale et les dartres seches, les eruptions graves pendant la periode d'ömption et de dessicca-tion, les aphthes, la secheresse du sabot du cheval, etc. Les corps gras sont d'une grande utility pour conserver l'integritö des sabots, en entretenant la souplesse de la come, en provenant I'evaporation de son humidite naturelle, etc. Les chevaux de halage ont besoin d'onctions grasses sur les pieds.
b.nbsp;Solutions de continuite, telles que les brülures, le feu applique trop fort, les plaies sfeches, delicates et douloureuses, celles qui sont voisines de la corne du pied, desouvertures naturelles, etc.
c.nbsp; Pklegmasies externes. De ce nombre sont: la conjonctivitesur-aigue, I'otite douloureuse, la vaginile, l'ur6trite, la rectite, la ba-lanite, la mammite aigue, le phlegmon sous-cutan6, le javart simple ou furoncle du has des membres, etc.
d.nbsp; Contractions et tensions anormales, comme on le remarque dans le tetanos general ou partiel, les roideurs articulaires, tendineuses etmusculaires, le phimosis et leparaphimosis, les hernies, etc.
2deg; Interieur. — On emploic principalement les corps gras dans les affections du tube digestif, comme dans la gastrite et l'enterite qui succedent ä l'ingestion de matiöres acres et irritantes; dans les affections vermineuses; dans le cas d'introduction de corps etrangers dans l'cesophage; lors de l'existence dUine constipation opiniätre, de pelotes stercorales, de b6zoards, d'ögagropiles, de dessöchement des aliments dans le rumen ou le feuillet, apres la reduction des hernies pour faciliter le cours des matieres, etc. Dans le cas d'empoisonnemeht, chez les animaux herbivores, quine peuvent vomir, l'emploi des corps gras est avantageux pour entra-ver I'absorption intestinale. M. Peter Broughton (1), veterinaire anglais, prescrit les corps gras dans la tympanite des ruminants, pour lubrifier l'oesophage et desobstruer les orifices du rumen ; il fait choix pour cela du lard bouilli dans I'eau, mais 6videmment les huiles grasses seraient bien prelerables pour remplir cettc indication. On fait sect;galement usage des corps gras purs ou 6inulsionnes,
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dans le cas d'angine, de trachamp;te et debronchite trös-aigußs, accom-
pagn^es d'une toux courte, sfeche et douloureuse. L'addition d'un
peu d'huile grasse aux 61ectuaires adoucissants ou de toute autre
preparation analogue, est toujours une chose avantageuse dans le
traitement des affections aigues des voies respiratoires (Zundel).En-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ,
fin, dans quelques affections des voies g^nito-urinaires, avec diffl-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; i
cult6 dans l'expulsion des urines, l'usage int^rieur des corps grasnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; (
pent rendre quelques services. Seulement, quand on fait usage des
corps gras ä l'intörieur, il est prudent de ne pas les employer trop
longtemps, ou en trop grande quantite, afin d'6viter le d6veloppe-
ment d'unepneumonie graisseuse, comme M. Jansen (1), v6t6rinairenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; |
prussien, en a observö des exemples. L'usage trop continu des
tourteaux d'huiles, surtout chez les animaux qui font peu d'exer-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; '
cice, comme les vaches laUiöres et les animaux i I'engrais, pent
conduire au m6me resultat fdcheux.
Division. — Ainsi qu'il a 6t6 dit dans le tableau general des emollients, les corps gras se divisent naturellement en deux series : les corps gras saponifiables et les corps gras non saponifiables. Les premiers comprennent les huiles, les beurres, lesgraisses et lessuifs; et les seconds renferment seulement le blanc de baieine et la cire.
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A. — CORPS GRAS SAPONIFIABLES.
I. — DES HUILES GRASSES.
Synoisymie: Huiles iixcs, huiles douccs, etc.
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Pharmaco^raphie. — On d6signe sous le nom d'huiles grasses, des corps gras d'origine v6getale ou animate, qui sont liquides ä la temperature ordinaire de l'air. Elles contiennent, comme principes imm^diats, de l'olöine et de la margarine,, et, par exception seulement, de la stdarine.
Dans les veg6laux, on trouve principalement les huiles dans les graines, les amandes et le p6ricarpe de certains fruits, d'oü on les extrait par des proc6d6s möcaniques trös-simples. Les huiles ani-males ne sont que des especes do graisses trfes-fluides, comme l'huile de pied de boeuf et celle de quelques poissons, tels que la morue, la raie, etc.
(i) Magasin,\8Gi,p.no.
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Caracti-rea generaux. — Les huiles sont fluides k la tempöra-ture ordinaire, incolores quand elles sont pures, et plus ou moins colorees en jaune ambre quand elles sont impures, ce qui est le cas le plus frequent; leur odeur est en general faible, mais speciale pour chacune d'elles ; leur saveur est douce quand elles sontrecen-tes, et plus ou moins acre lorsqu'elles ont ranci; leur density est toujours införieure h celle de l'eau. Les propri6t6s physico-chimi-ques et chimiques des huiles sont les monies que celles des corps gras en general. Exposees ä l'air, elles ne se comportent pas toutes de la mSme maniere; il en est qjii, en absorbant de l'oxygöne, se resinifient et se dessöchent: on les appelle siccatives; d'autres qui,' dans las mötnes circonstances, s'epaississent tout en restant grasses : on peut les appeler huiles onctueuses.
Division. — Les huiles grasses se divisent en deux classes : les huiles animales et les huiles vegetales. Parlous d'abord des derniöres comme ötant les plus nombreuses et les plus importantes.
1deg; Huiles grasses vegetales.
Les huiles fixes retirees des plantes se distinguent en onctueuses et siccatives, comme nous venons de le dire. Les premieres con-viennent pour l'usage inlerne et externe, tandis que les secondes ne s'emploient guöre qu'ä Fexterieur.
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A. Huiles onctueuses,
Ces huiles, quand elles sont exposees ä l'air, absorbent de 1'oxy-gene, se colorent, deviennent 6paisses, mais restent toujours onctueuses, comme le demontre la propriete qu'elles conservent de tacher le papier et de le rendre transparent. Dans cette categoric se trouvent les huiles d'olive, d'amandes douces, de sesame, d'arachide, de noisette, de fuine, de colza, de navette, etc.
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a. Huile d'olive.
#9632;raquo;harmacograpiiic. — De toutes les substances grasses d'origine v^g^tale, I'huile d'olive est incontestablement la plus utile, tant sous le rapport de l'alimpntation que sous celui de l'industrie et de la medecine. On la retire par des proc6des trös-simples du fruit de l'olivier {Olea europcea L.), arbre de la famille des Jasmin^es qu'on
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cultive dans les contrees meridionales de l'Europe, ainsi qu'en Afrique. Le commerce präsente plusieurs vari^tds d'huile d'olive que nous allons briövement faire connaitre.
1deg; Halle vierge, superfine, de premiere presslon. — On la prepare en soumettant ä la pression et h froid, les olives bien mures et r6duites en päte par une meule. Elle est verdätre, d'une odeur agröable et d'une saveur qui rappelle celle du fruit. Elle ne se fige que difficilement. Le prix en est tfös-elevö; on la fabrique princi-palement h Aix en Provence, h Nice et en Italie. Ces dernieres sent souvent jaunes et sans goüt de fruit.
2deg; Hnile ordinairlt;gt;, fine, tie deuxifeme pression.—Elle s'obtient en pressant les olives rMuites en pulpe, h chaud, ou en reprenant le marc de la pröeödente par l'eau et la chaleur. Elle est jaune ou incolore, pen odorante et d'une saveur douce ; eile se fige tramp;s-faci-lementquand la temperature est au-dessous de z6ro. C'est la variety la plus rtpandue dans le commerce.
3deg; Ifuilc Iainpanlt;e, d'enfer ou de recensc. — Elle se retire par une troisieme expression du marc d'olives, et dans des ateliers sp^-ciaux appeiös recenses, d'oü lui vient une de ses denominations. Elle ne se trouve pas dans le commerce, parce qu'elle est employee sur les lieux h. la fabrication du savon.
4deg; Huile tournanteou fcrmentec. —Cette vari^te, trfes-impure, s'obtient du marc d'olives qui a subi la fermentation. Elle est ver-dütre et chargöe de mucilage. Onl'emploie ä l'öclairage.
Carat tires generaux. — En general l'huile d'olive de bonne qualite est d'un jaune lögerement verdätre, tres-fluide, onctueuse, Iransparente, d'une odeur agreable, d'une saveur douce, d'une densitc de 0,917 environ, marquant S80,40 k I'alcoomfetre centesimal de amp;ay-Lussac, et pesant 917 grammes par litre. Chauffee, ellc boutä. 320 degr6s; refroidie, eile se fige ä 2 ou 3 degres au-dessous de z^ro. Contrairement aux autres corps gras, eile conduit trös-peu le fluide 61ectrique, ce qui donne le moyen de reconnaitre son adulteration. C'est sur cette donnöe qu'est fonde le diagometre de Rousseau, espece de multiplicateur employ^ dansle commerce des huiles d'olives, pour en reconnaitre la puret6.
Falsifications. — Le prix de l'huile d'olive etant supörieur ä celui de la plupart des corps gras, le commerce exerce ä regard de
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cette matifere les adulterations les plus vari^es. On y ajoute surtout les huiles grasses incolores, inodores et sans saveur trancWe, comme celles A'ceillette, de faine, 6'arackide, de sesame, etc. On y dissout aussi, dit-on, de la graisse de volaille pour la faire flger plus facilement, etc.
Le moyenleplus simple de reconnaitre les falsifications de ITiuile d'olive consiste ä en mettre une petite quantit6 dans une fiole et ä agiter vivementde maniöreä determiner la formation de bulles d'air. Si I'huile est pure, les bulles disparaissent peu ä peu dös qu'oncesse I'agitation; mais si Ton y a melangö de I'huile d'oeillette, ce qui constilue la fraude la plus commune, les bulles persistent pendant longtemps a cause de la viscosite de I'huile ajout6e.
Un autre moyen assez simple de reconnaitre la purete de I'huile d'olive, consiste ä la trailer par le douziöme de son poids de nitrate de mercure recemment prepare, et ä agiter vivement pendant deux heures environ; si I'huile est pure, le mölange sera enliörement fige au bout de vingt-quatre heures; mais si eile est falsifiee, I'huile ajoutöe par fraude restera liquide. Ce precede, propose par Poutet, de Marseille, est tres-rigoureux.
Usages. — L'huile d'olive est, de tons les corps gras,le plus sou-vent employe ä l'interieur chez les animaux; ä i'exterieur, on s'en sert aussi de preference pour les liniments, les cerats, les huiles medicinaies, etc.; mais pour les preparations onctueusesou onguen-tacees non adoucissantes, on peut la remplacer economiquement par des corps plus communs.
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h. Huiles d'amandes douces.
Caractcres. — Cette huile douce, qui s'extrait par expression tre des plaques d'etain plongees prealablein3at dans I'eau bDiiil-lanle, des fruits mondes deVAmygdalus communis L., de la famille des Rosacees, est limpide, d'un jaune ambre, inodore, d'une saveur douce et agreable, d'une densite de 0,918, marquant 580,23 ä l'alcoomötre centesimal de Gay-Lussac, et pesant 918 grammes par litre. Trös-soluble dans Tether, cette huile est peu soluble dans l'alcool. Exposee ä l'air, eile rancit facilement et doit ßtre conser-vee dans des vases bien clos. Les amandes ameres et les noyaux des rosacees fournissent une huile identique, pourvu que ces amandes diverses soient fraiches et sfeches.
Falsificationlaquo;. — On y ajoute souvent de I'huile tiree des aman-
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des amamp;res; cette fraude se reconnait surtout h I'odeur. On y melange egalement de I'huile d'oeillette, qu'on d^voile aussi en I'agi-tant dans une flole comme poui- I'huile d'olive; il se forme alors des bulles persistanles, qu'on ne remarque pas dans I'huile d'amandes pure.
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Usages. — C'est inconteslablement I'huile la plus douce, la plus relächante et celle qui convient le mieux pour I'usage interne; malheureusement son prix elev6 en restreint I'emploi, en medecine v6tMnaire, aux animaux des petites especes, ä ceux qui sont trös-jeunes ou qui appartiennent ä des races trfes-distinguees.
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c.nbsp; Huile d'arachide.
Caractferes. — Gelte huile s'extrait par pression des graines d'une plante legumineuse, YAracfas hypogea L., qui parait origi-naire du nouveau monde, mais qu'on cullive aujourd'hui dans beau-coup de contröes du globe et particuliferement en Afrique. Cette
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huile est blanche, douce, 6paisse, d'une density de 0,917 etpesant 917 gr. par litre comme I'huile d'olive. L'huile d'arachide se soli-
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difie comme rhuile d'olive et forme un magma d'aspect cireux
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plus long ä fondre que celui de la premiere.
Usages. — L'huile d'arachide presentant les monies qualites essentielles que l'huile d'olive et etant d'un prix moins 61ev6, eile pourrait aisement y etre substituee par les preparations pharma-ceutiques qui ont pour excipient ou vehicule l'huile d'olive; eile est preferable sous ce rapport ä l'huile d'oeillette, qui est siccative. Les veterinaires militaires sont tenus d'employer l'huile d'arachide ä la place de l'huile d'olive.
d.nbsp; Huile de sesame.
Caractta-es. — Huile non siccative obtenue par pression ä froid ou ä chaud des graines du Sesamum indicum ü. C, plante oleagineuse de la famille des S6sami6es, originaire des Indes orientales, et cul-tivee depuis longtemps dans le Levant, ainsi qu'en Egypte, en Algeria, etc. — Cette huile est d'un jaune dor6, inodore, d'une sa-veur un peu piquante, rappelant celle de l'huile de champ;nevis. Elle a une density de 0,923 et pöse, par consequent, 923 gr. par litre.
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240nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MKD1CAME]\TTS antiphlogistiques.
Elle se fige ä — 5deg; en une masse d'un blanc jannätre, translucide, graisseuse et rappelant le beure de palme.
Usages. — L'huile de sesame ctant comestible, pent remplir la tplupart des indications externes et internes des huiles grasses. Elle remplace l'huile d'olive dans la pharmacopöe suisse.
e. Huilo do noisettes.
faractercs. — Cespetils fruits, fournis par le Corylus avellanaL., rßduits en pulpe apres qu'ils ont 6te mond6s et soumis h la pres-sion, donnent une huile tres-douce, inodore, incolore, d'une den-site de 0,924, marquant 530,2o i l'alcoomctre, et pcsant 924 grammes par litre. Elle pent remplacer parfaitement I'lmile d'amandes douces.
/'. Huile (ie faine.
Caract^res. — L'amande du fruit du hötre [Farjus sylvatica, L.) fournit une huile douce, inodore, de couleur jaunätre, de savour agreable, d'une density de 0,922, marquant 56 degres h l'alcoomö-tre, et pesant 922 grammes par litre. Elle pent remplacer aussi, quand eile est pure, l'huile d'amandes douces.
g. Huiles des graines des plantes cracifk-cs.
Les huilos grasses qu'on extrait des graines de plusieurs plantes cruciferes, telles que la navette {Brassica napus oleifera L.), le colza (Ä. campeslris olet'fevah.),\e cudu-navet (5. napo-bi'assica L.), la moutarde blanche ou noire {Sinapü alba on nigra L.), etc., ex-halent toutes une odeur spöciale, uneodeur de chou; leur couleur est d'un jaune verdätre et leur saveur plus ou moins acre et d6s-agreable. Elles ne conviennent pas pour I'usage interne ; maispour I'emploi ext^rieur, elles peuvent. parfaitement remplacer des huiles plus douces dont le prlx est beaucoup plus cleve.
B. Ihtiles siccntivei.
Les huiles siccatives sont celles qui, en absorbant l'oxygene de Fair, s'^paississent promptement, se dessechent, perdent leur ca-ractere onctueux et gras, et se transforment en une sorte de pro-lt;luit rösineux. Les plus importantes de ces huiles sont surlout celles d'ceillette, de lin, de noix et de chenevis.
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a. Huile d'oeillette.
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Caractvres. — Cette huile importante s'obtient en soumetlant h la pression les graines pelites et nombreuses des totes de pavot {Pa-paver somniferum L.), apres les avoir r6duites en poudre k l'aide de meules ou de cylindres de fönte. Elle est d'un jaune pale, tramp;s-limpide, inodore et d'une saveur douce et agr^able ; sa densite est de 0,924 ; eile marque 53deg;, 23 ä l'alcoomötre, et pamp;se 924 grammes par litre. Elle avait d'abord et6 considdr^e comme malfaisante et jouissant des proprietös narcotiques du pavot; mais I'exp^rience a bientöt demontr6 que cette croyance 6tait döpourvue de tout fon-dement. Aujourd'bui eile remplace souvenl pour I'usage alimen-taire et medicinal, I'buile d'olive elle-m6me. Pour la m^decine des animaux, eile peut tenir lieu de la plupart des huiles grasses, tant pour I'interieur que pour I'exterieur.
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b. Huile de lin.
Caractereraquo;. — Cette huile siccative, extraite ä chaud des graines de lin, est verdätre, epaisse, d'une odeur pen marquee et d'une saveur speciale, desagreable; sa densite est de 0,933; eile marque SO degres h. l'alcoometre, et pese 933 grammes par litre. Elle est trös-siccative ä l'air, surlout lorsqu'elle a ele clariüöe et bouillie avec des oxydes ou des sels de plomb.
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Usages. — L'huile de lin passe pour jouir de propriötös purgatives marquees, chez les grands ruminants surtout. Recommand6e par les agriculteurs romains, au dire de Vicq-d'Azyr (1), contre le typhus contagieux des betes bovines, cette buile a 6le employte avec succfes dans la m6me maladie par ce celöbre medecin. Vantee ;\ I'exterieur par Solleysel (2), contre les crevasses profondes et croü-teuses du paturon du cbeval, l'huile de lin a 6t6 mise en usage, dans le mtime cas, avec avantage, par Delafond (3), en la m61an-geant ä l'eau-de-vie ou au vinaigre. On emploie souvent ä l'Ecole d'Alfort, contre les eaux aux jambes i\ I'etat aigu, un topique form6 de parties 6gales d'huile de lin, d'alcool et de craie melanges et battus ensemble. Elle parait convenir dans la preparation des
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(1)nbsp; Moyens eUratifi et pre'servaiifs, etc., p. 213 et suiv.
(2)nbsp; Parfait Mardchal, p. 774 et 526.
(3)nbsp; Therap. gcniSrale, t. I, p. 293.
Tabouiiin, 3deg; Edition. — I.
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242nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS ANTIPHLOGISTIQÜES.
topiques antipsoriques, car eile se dessfeche rapidement sur la peau et forme une espöce de vernis protecteur qui häte et assure la gu6-rison des maladies cutanöes. Elle est trfes-efflcace contre les chancres de 'oreille du chien. D'apres M. Cruzel (1) l'huile de lin est le meilleur topique dont on puisse faire usage contre les maladies de la peau du boeuf. Dans le cas de gale, on nettoie au savon vert les regions atteintes et on y pratique deux onctions d'huile de lin et on termine par un dernier lavage au savon. La peau reprend toute sa souplesse et S3 recouvre bientöt de polls. Cette huile est aussi d'un elfet infaillible contre les eclozoaires et general et specialement contre les poux.
c. Huile de noix.
Caracteres. — Retiree par simple expression des amandes de la noix, fruit du Juglans regia L., cette huile bien pr6par6c est jaunc, d'une odeur spdiciale, d'une saveur douce, agr6able, rappelant celle de l'amande de la noix ; sa densitc est de 0,926 ; eile marque 54deg;,40 ä l'alcoomfetre, et pese 926 grammes par litre. Elle est, comme la precedente, tres-siccative, ce qui la rend precieuse aussi pour I'u-sage externe, surtout dans le traitement des maladies de la peau.
d. Huile do chenevis.
Caractereo. — Extraite par expression de la graine du Cannabis sativa L., reduite en poudre et chaufl'öe, l'buile de chenevis est d'un jaune verdätre quand eile est recente, et jaune quand eile a vieilli; son odeur est d6sagr6able, sa saveur assez douce ; eile est 6paisse et mucilagineuse; eile offre une densite de 0,Ü28, marque 54 degres ä l'alcoomötre, et pese 928 grammes par litre. Elle jouit de proprietes siccatives tres-marquöes et peut remplacer les deux prec6dentespourrusage externe. Elle est m6me superieure i l'huile de lin pour combattre les chancres de roreille des chiens. Donnöe ä l'interieur, eile est, dit-on, purgative pour le boeuf, surtout quand eile est recente. M. Adenot s'en est servi sous ce rapport avec avan-tage, ainsi, du raste, que des autres huiles grasses qui sont pour lui les meilleurs purgatifs des ruminants.
2deg; Huiles grasses animates. a. Huile dc pied de bcenf. — On donne ce nom ä une graisse
(1) Traitii pratique des maladies de Vespece bovine, p. 477 et 501.
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DES MEDICAMENTS EMOLLIENTS.
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liquide qu'on recueille h la surface de l'eau dans laquelle on a fait bouillir des pieds de bosuf d6pouill6s de leurs onglous. Elle est liquide^ inodore, de saveur fade, d'uue couleur jaunälre, ne se fl-geant que difflcilement, mfime pendant les grands froids, etc. Elle est trösadoucissante; mais on ne saurait en faire usage dans les cir-constances ordinaires, h cause de son prix qui est trös-61eve.
6. Iluilesdepoissons.— On donne vulgairement ce nom aux huiles de poisson proprement dites, comme celles de foie de morue, de raie, et ä celle de baleine, employee par les corroyeurs. Nous parlerons des deux premieres ä propos des alterants iodes, et des ru-beßants. (Voy. ces classes de mödicamcnts.)
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DES BEURRES.
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On donne vulgairement cette denomination g6n6rale ä toules les matieres grasses v6g6tales ou animales qui ressemblent plus ou moins au beurre extrait du lait, c'est-ä-dire qui sonL molles jusqu'ä 2G degr^s et qui entrent en fusion de 30 ä 36 degrös centigrades. Nous commencerons par le beurre ordinaire qui sert de type ü cette classe de corps.
o. Beurre animal [Dutiji-um).
Caraetäres.— Le beurre, qu'on prepare surtout avec la creme du lait de vache, est mou, onctueux, d'une couleur blanc jau-nätre, d'une odeur faible, spdciale, d'une saveur douce, agreable, rappelant celle des noisettes. Soumis ä l'action de la chaleur, le beurre fond k 36 degr^s, se söpare du cas6am qui 1 aceompagnc, devienl jaune, odorant, granuleux, et prend 1c nom de beurre fondit. Expos6 h I'air, il s'altfere facilement, devient ranee par suite du cas6um qu'il renferme et qui joue le role do ferment.
Falsifications. — Aux environs des grandes villes, on falsiQe le beurre en y melangeant des sels calcaires, de la farine, des fecules; on le colore en jaune avec du jus de carotte, du safran, etc. Ces fraudes, qui sont tres-faciles ä reconnaitre sont rares dans les pe-tites villes et inconnues dans les campagnes.
Compositionschimiques.— Le beurre contient les principes sui-vants : Stearine, oleine, butyrine, acide butyrique, principe aroma-tique, cas6um, sucre de lait et tons les Elements salins du sdrum
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MEDICAMENTS ANTIPHLOGISTIQUES.
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du lait. En outre, celui qui a ranci renferme une petite quantity d'acides caprique et caproigne, qui lui donnent son odeur repous-sante. Pour pr^venir cette alteration, on le fond, on le sale et on le conserve dans des vases bien clos et tenus dans des lieux frais.
i suffc-s. — Le beurre s'emploie, soit ä l'intfirieur, soit ä l'exte-rieur, et, dans Tun et l'autre cas, il est adoucissant et relächant. D^posö ä la surface du corps, il rancit trös-rapideinent, ce qui est un inconvenient grave; cependant on s'en sert b. la place de l'axonge pour la preparation des pommades extemporanees; il ne vaudrait rien pour celles qui doivent 6lre conservees, h moins qu'il n'ait ete fondu d'avance. II est utile dans les maladies' des yeux pour calmer I'inflammation.
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b. Beurres vegetaux.
a.nbsp; laquo;eurre de cacao. — Cette huile concrete, fournie par les se-mences du Cacaoyer [Tlieobroma cacao), est solide, en tabletles aplaties, d'un blanc jaunatre, d'une odeur et d'une saveur de cho-colat, et d'une densitö de 0,91. Soumis h Taction de la chaleur, le beurre de cacao entre en fusion de 34 ä 35 degres, et ne s'altere que lentement Ji Fair quand il est pur. Son prix 61eve en restreint I'usage en medecine veterinaire h la confection des suppositoires destines aux jcunes animaux ou i\ ceux qui appartiennent aux pe-lites especes.
b.nbsp;Beurre ou huile de muscadc. — Le beurre ou bäume de mus-cade est fourni par le fruit du Mmcadier {Myristica moschata). 11 est sous forme de pains plus ou moins volumineux , d'un jaune pale, d'une consistance assez ferme, d'aspect grcnu, d'une odeur agrea-ble et d'une saveur excitante. Tres-employee autrefois en hippia-trique, pour faire des frictions excitantes et resolutives, cette huile concrete Test rarement aujourd'hui, du moins en France.
c.nbsp;Ileurre ou huile de palme. — Cette matiere grasse, tres-re-panduedans le commerce et d'un prix peu cleve, est fournie prin-cipalementpar le palmier qui croit en Guinec et au Senegal, VElais guianensis. Elle est solide, grenue, d'une couleur orangöe, d'une odeur d'iris, d'une saveur un peu e'xcitanle, et fond ä 29 degres centigrades. L'buile de palme pourrait remplacer les corps gras ordinaires dans la confection des onguents et des lopiques non emollients, car eile se conserve facilement.
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DES MEDICAMENTS EMOLLIENTS.
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(1. Beurre ou huile de laurier. — Ce Corps gras s'obtient en sonmettant ä l'action de l'eau, d'une chaleur 16g6re et de la pres-sion, les bales du Laurier sauce {Lawus nobilis L.), aprfes les avoir ecras6es. Gette huile est solide, grenue, verte~, d'une saveur un pen excitante, d'une o'deur aromatique, plus 16gamp;re que l'eau et fusible ä la chaleur de la main. Elle est rarement pure el souvent m^langee d'axonge. Employ6e en onctions sur les arliculations, les tendons, les glandes tumöfiöes de l'auge, eile est adoucissante et r6solutive. D'aprös M. Adenot, c'est un des ramp;olutifs les plus pr6-cieux; il apu, par un emploi prolonge de cette huile, guörir des boiteries de l'^paule et du boulet sans tare, ce qui est precieux sur-tout pour les chevaux de luxe. {Note communiquee.)
Son emploi est assez frequent sous forme de pommade de laurier, dont voici la formule, d'apres Lebas :
Huilo do laurier pure.................. 4 parties.
Axonge............................... 3 —
Suif.................................. 2 —
Faites fondre h une douce chaleur et passez dans un linge clair.
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III.
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DES GRAISSES.
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Pharmaco^rapMe. — On appelle graisses des corps gras d'origine animale, mous a, la temperature ordinaire et fusibles ä celle du sang des rnammiföres. Elles sent renfermces dans les cellules closes d'un tissu special, qui, en raison de ses usages, porte le nom de tissu adipeux. On separe les graisses de leur tissu enveloppant par la division et la fusion. Elles sont d'autant plus molies et moins colordes, que les animaux qui les fournissent sont plus jeunes, et qu'elles sont plus r^cemment pr6par6es; leur odeur rappelle en general leur origine.
Usages. — Les graisses les plus pures sont trös-emollientes et trös-relächantes; quand elles ont ranci, elles deviennent matura-tives. On n'en fait pas usage ä l'interieur, mais leur emploi externe est trös-fr6quent; on lesemploie seulesouü litre d'excipients pour les pommades, quelques ongueats, divers topiques, etc.
Les graisses les plus employees en mödeciue vöterinaire sont d'a-bord I'axonge, puis accessoirement la graisse de cheval, celle de volaille, la moelle de boeuf, etc.
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n. Axonge (Axongia), Svnoxvmie : Saiudoux, graisse de pore, ete.
Preparation.— La graisse s'accumule principalement, chez le pore, dans l^piploon et dans le reste du pöritoine; pour la pr^pa-rer, on coupe en menus morceaux la panne du pore, on la lave ä l'eau chaude pour enlever le sang et la s6rosite; on la fond ä une douce chaleur, on passe le produit dans unlinge fin, et on le conserve dans des vases de grfes bien clos et deposes dans un lieu frais.
Caractercs. — L'axonge recente est molle, tres-blanche, d'une odeur faible, particuliere, d'une saveur fade et d'une density de 0,94. Soumise ä Faction de la chaleur, eile fond entre 25 et 30 de-gr6s centigrades; peu soluble dans l'alcool, eile se dissout bien dans l'elber, les huiles et les essences. Exposee k I'air, l'axonge attire l'oxygöne, jaunit, devient ranee et rougit le tournesol; si eile a etc conservöe dans la membrane peritoneale, eile rancit et prend le nom de vieux oing; alors eile cesse d'ötre adoucissante et devient malurative.
FalslflcaiionB.—On melange souvent du sei de cuisine ä l'axonge pour augmenter son poids en donnant la facility d'y incorporer de l'eau. Cette fraude se reconnait ä ce qu'en malaxant Taxonge dans un mortier avec une spatule, des gouttelelles d'eau suintent bientöt h la surface, ce qui n'a pas lieu dans les circonstances ordinaires. La saveur de l'axonge et l'aclion du nilrate d'argent sur l'eau de ces goutteletles pcrmettent facilement de reconnaitre cette fraude. Une autre falsification trös-frequenle consiste ä y melanger des graisses de qualite inferieure, que Ton recueille a la surface des eaux dans lesquelles on fait cuire les entrailles ou de la viande de pore, et qui portent le nom coWeciil Aamp; flambard. L'axonge ainsi alltiree est grisatre, molle, humide, et d'un goüt sale trcs-prononc6.
Usages. — Le saindoux est une matiöre grasse trös-relächante, qu'on emploie i peu pros exclusivement ä l'extörieur du corps, surtout lorsque la peau est sfeche, crevassfie, depil^e; lorsque la corneestdure et cassante; sur les plaies sfeches et douloureuses; sur les javarts cutanes pour Mter la chute du bourbillon; sur le phlegmon, I'erysipele, lesvesicatoires trfes-douloureux, les eschares
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sfeches, etc. Enfin c'est I'excipient ordinaire des poramades et des onguents.
A Fintörieur, l'axonge a et6 administröe ä la dose de S00 grammes, m61ee ä un litre de crfeme et 12 litres de lessive 16gsect;re de cendres de bois, contre l'obstruclion du feuillet, par Lecoq (1), de Bayeux, avec quelques succes. On I'introduit aussi avec la mainnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ^
dans le rectum des grands herbivores lorsde constipation opiniätre,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; #9632;
et dans le vagin des femelles lorsque la poche des eaux s'est rompue trop tot, etc.
A. Autres graisses animales.
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La graisse de ckevat, la moelle de bwuf, les graisses des oies, des canards, etc., peuvent 6tre employees^ surtout üi l'extörieur, pour remplacer l'axonge. La moelle de boeuf peut servir ä faire des sup-positoires ä la place du beurre de cacao.
IV. — DES SUIFS.
Les suifs sent des matures grasses d'origine animale, et remar-quablespar leur consistance et leur point de fusion elev6. Ils sont fournis par les animaux ruminants, tels que le boeuf, le mouton et la cMvre. On les rencontre particulierement dans la cavitö abdominale, autour des reins, dans l'6piploon, etc. On les prepare par simple fusion.
Caract.rcs. •— Le suif fondu est solide, plus consistant chez les petits ruminants que chez le boeuf; blanc, s'il est recent, un pen jaunütre s'il est ancien, d'une odeur et d'une saveur dösagreables et toutes speciales, fusible ä 38 degres, et trfes-peu soluble dans I'al-cool, m6me bouillant.
Composition chimique. — Le suif est forme aux trois quartspar de la st6arine, et pour le reste, par de l'olamp;ne ; le suif des petits ruminants, et surtout celui du bouc, renferment une petite quantity d'hircine, sorte d'ohüne volatile qui leur communique I'odeur sp^ciale qu'ils possedent.
Falsifications. — On melange au suif des graisses de quality inf6-rieure, qui augmentent sa fusibilite et diminuent sa consistance. On y incorpore aussi, pendant qu'ilest en fusion, de lapulpedepomme
(1) Mem. de la Soc. vete'r. du Calvados et de la Manche, 1830, p. 141.
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de terre, desfecules, des sels calcaires, etc. Le moyen le plus simple de reconnaitre ces dernteres fraudes, c'est de trailer une petite quantity du suif suspect par Tether chaud, qui ne dissoudra que le corps gras et laissera les corps Strangers qui se d6poseront dans le vase.
UHages. — Le suif s'emploie exclusivement ä l'extörieur. II est employö ä litre d'assouplissant sur la come dure et seche, sur la peau crevassee et douloureuse, etc. Comme r6solutif, il estindique *ur les cors, les durillons, les tumeurs induces du collier, etc. On le melange souvent pour cet usage ä Talcool, au savon, etc. A litre de maturatif, il peut rendre quelques services dans les abcesä parois ^paisses et dures, etc. Enfin, il entre dans la composiüon des on-guenls, des pommades et des topiques divers qui exigent une cer-taine consislance; et, de plus, on en garnit la rainure des cassaux destines ä la castration.
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B. — CORPS GRAS NON SAPONIFIABLES.
I. — BLANC DE BALEINE. SraoNtMiE: Sperma ccti, cdtine, adipocire.
Extraction. — Gelte maliere grasse speciale se trouve renfermee dans les sinus de la tele des cachalots, et spöcialetnent du Physeter macrocephalm. Elle y existe k I'etat Uuide, en dissolution dans une huile grasse, de laquelle on la separe par le refroidissement et la pression.
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Caractereg. — Le blanc de baieine est solide, en masses amorphes, feuilletees, form6es d'ecailles ou lames minces, nacrees, brillantes, translucides, tres-fragiles, grasses au toucher, d'une odeur de poisson, d'une saveur huileuse et d'une densitö de 0,943. Fusible k 45 degrös centigrades, le blanc de baieine est trös-soluble ä chaud dans l'alcool, l'ether, les huiles et les essences. II est form6 de cetine, d'huile grasse etd'un principe colorant. 11 n'est pas sapo-nifiable.
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Falsiflcationa. — On y melange surtout de la cire vierge et du suif. La premiöre le rend moins cassant, plus opaque et moins la-melleux; de plus, sa dissolution 6ther6e, qui est transparente, de-
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vient laiteuse par la presence de la cire. Le suif se reconnait surtout ä I'odeur, et ä son peu de solubility dans I'alcool.
i raquo;ages. — Lesperma ceti est adoucissant et böchique; ä ce titre il pent 6tre employ^ dans les affections aigußs et douloureuses des voies respiratoires et du tube digestif; pour cela on le dissout dans une huile grasse et on le met en suspension dans une eau mucilagi-neuse. II est maintenant ä peu pros abandonnö parce qu'il est d'un prix eleve.
II, — de la cire (Cera).
Pharmacog^raphic. — La cire est la matiere avec laquelle les abeilles construisent lesalveoles oü elles logent leurslarves, etdans lesquelles elles dfiposent leur provision de miel pour la mauvaise saison. On la soumet ä la fusion et h la pression pour en separer le miel et les impuretes. Le commerce en presente deux varietes: la cirejaune ou brute, et la cire blanche on vierge.
1deg; Cirejaune. — G'est la cire naturelle, teile qu'elleest fournie par la fusion des rayons de miel. Elle est solide, d'un jaune fonce, d'une odeur speciale, aromatique, rappelant celle du miel, d'une saveurpeu marquee et d'une densit6 de 0,972. Son point de fusion estä 64 degres centigrades.
2deg; Cire Tierge. — C'est la cire blanchie par le chlore ou par Faction prolongee du soleil et de la ros^e. Elle est solide, blanche, en pelites plaques rondes, inodore, insipide et fondant ä 68 degres centigrades. Elle est dure, cassanle, ä surface grenue, trös-soluble dans I'alcool et l'ether, ä chaud, ainsi que dans les corps gras, les huiles volatileset surtout l'essence de töröbenthine. Chauffee vive-ment apres sa fusion, la cire pent prendre feu ä l'air et brüler avec une flamme brillante.
Composition oiiiiniuuu. — La cire est formte de deux principes essentiels, la ccrine, qui en forme les deux tiers, et la myricine, qui constitue I'autre tiers. La cire jaune renferme en quire un principe aromatique et une matiere colorante. L'une et I'autre ne peuvent 6tre entiörement saponiflees.
Falsifications, — Dans la cire jaune on introduit des resines, des fccules, des matteres terreuses, du soufre, etc. On ajoute k la cire vierge, du suif, de l'acide stearique et de la cire vegetate.
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Les matiöres rdsineuses sont devoilöes ä l'aide de l'alcool, qui les dissout ä froid et n'attaque pas la cire. En ajoutant de l'eau ä Tesprit-de-vin qui a servi ä l'operation, on precipite la r6sine, dont I'odeur se reconnait facilement sur les charbons ardents.
Les autres maliöres inlroduites dans la cire jaune sont reconnues au moyen de l'essence de tßröbenthine, qui dissout ä chaud la cire et n'attaque pas les substances 6trangeres, qui se d^posent.
Lorsque la cire a 6t6 falsifiee au moyen du suif, eile devient ductile, onctueuse, plus fusible, plus odorante, etc. En outre, eile tache le papier comme un corps gras, ce que ne fait pas la cire pure.
L'adultöration avec I'acide stearique se reconnait en faisant bouillir une petite quantit6 de la cire suspecte dans de l'eau de chaux; si eile est pure, l'eau dechaux ne se troublera passensible-ment; mais si eile renferme de la stdarine, le vöhicule deviendra laiteux par suite de la formation d'un savon calcaire et aura perdu ses proprietes alcalines.
Enfin la falsification par la cire v6g6tale est tres-difficile h re-connaitre. Elle est, du raste, peu grave.
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Pharmacotechnie. — La cire ne s'emploie que träs-rarement ä l'interieur; s'ily avait indication de le faire, ii faudrait la dissoudre dans une buile grasse et emulsionner le melange par les proc^des connus. A I'ext^rieur, on en use, au contraire, tres-frequemment. surtout ä l'etat de cerat simple ou compost; en outre, elle entre dans la composition de plusieurs onguents et de quelques pommades pourleur donner des proprietes speciales et de la consistance.
Cerat simple.
P. Cire jaune..................... 125 grammes.
Huilc d'olives.................. 375 —
Faites fondre la cire dans l'huile ä une douce temperature, verscz dans un mortier et triturez jusqu'ä refroidissement complet du melange.
Indications. — La cire s'emploie h peu pres exclusivement ä l'exterieur; autrefois on en avait conseille I'usage dans quelques affections gastro-intestinales, sous forme d'emulsion, mais onparait y avoir genöralement renoncö, mSme chez I'homme. A I'exWirieur, eile est trös-adoucissante en m6me temps qu'enveloppante; on emploie surtout le c6rat simple et plus rarement les carats composes.
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III. ---- DE LA GLYCERIXU.
Sinohimie: Principe doux des huilcs (Scheele).
iMiarmacog^raphie. —La glycerine, decouverte dans les huiles grasses par Scheele, en 1779, est un principe basique qui constiLuc avec les acides gras les principes immediatsdes corps grasneutres, tels que la Stearine, la margarine et Voleine.
Origines. — Lorsqu'on traite les corps gras par les alcalis, la chaux surtout, par les acides raineraux concentres ou par la va-peur surchauffee, la glycerine est separöe des acides stearique, margarique et oleique avec lesquels eile est naturellement unie, et se dissout clans I'eau qui sert de milieu plus ou moins actif ä ces reactions. On enleve les impuretes qui peuvent exisler dans le melange et on evapore jusqu'ä consistance sirupeuse pour separer la glycerine de I'eau. Celle qui est fournie par la decomposition des corps gras au moyen de la vapeur d'eau surchauffee est la plus pure et celle qui convient le mieux pour l'usage de la mödecine. On la blanchit par le noir animal et la distillation ä basse pression.
Caracteres. — La glycerine est un liquide öpais, sirupeux, in-cristallisable, incolore, inodore, de saveur sucr6e, d'une densite de 1,280 ü 15deg; et marquant 28deg; au pese-sirop de Baum6. Elle est soluble dans I'eau etl'alcool, mais non dans l'ether. Ella dissout h son tour plusieurs oxydes mötalliques et quelques sels deliquescents; c'est un excellent dissolvant de l'acide arsönieux.
Impuretes. — La glycerine qui provient de la saponiflcation des corps gras par la chaux est rarement pure; eile renferme souvent de cette base et parfois des oxydes metalliques; on reconnail la premiere en versant une partie de glycerine dans un melange de cent parties d'alcool et d'une partie d'acide sulfurique; s'il existe de la chaux, eile se d6pose aussitöt; les oxydes se reconnaissent au moyen du sulfhydrate d'amrnoniaque. On ajoute parfois du sirop de glucose 5, la glycerine pour lui donner de la consistance et en augmenter frauduleusement le poids; il suffit, pourle reconnaitre, de faire bouillir la glycerine suspecte avec une solution de potasse; si eile renferme du sucre, eile brunira bientöt, et restera incolore si eile est pure. — Enfin, si la glycerine a 6te blanchie au moyen
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du chlore, on le reconnaitra en la traitant, aprfes I'avoir 6tendue d'eau distillöe, par le nitrate d'argent, qui donnera un pr6cipit6 abondant.
Pharmacotecimie. — La glyc6rine constitue pour la pharmacie un excipient nouveau, qui est trös-pröcieux en ce qu'il tient le milieu, en quelque sorte, entre l'eau et l'alcool; il se melange avec une 6gale facility aux preparations aqueuses et alcooliques, et s'incorpore sans difficult^ aux corps gras. Aussi la glycerine forme-t-elle la base de nombreuses preparations pharmaceutiques connues sous diverses denominations, selon leur nature. Void celles qui peuyent sect;tre utilesdans la medecine des animaux.
Glycerat simple.
P. Glycerine....................... IG grammes.
Amidon........................ 20 —
Huile d'amandes douces......... S —
Melangez dans un niortici1. Peut reraplacer avec avantage le cerat simple. Glycerat de goudron.
P. Goudron de bois............... 100 grammes.
Glycerine....................... 30 —
Chauffez au bain-marie et ajoutez de 1'amidon pour donner la consistance vou-lue, si c'est necessaire. Centre les maladies de la peau.
Glycerine creosotee.
P. Glycerine....................... :?2 grammes.
Cröosote........................ 15 gouttes.
Melangez exactement a froid. Contre les ulceros et les caries. Glycerine pheniquee.
Glycerine.......................... 32 grammes.
Acide plienique.................... i —
F. s. a. Tres-efficace contre la gale sarcoptique (Zundel). Glycerine iodee.
P. Glycerine......................... 2 parties.
lode............................. 1 __
lodure de potassium .............. 1 —
Faites dissondre l'iodure et l'iode dans la glycerine. Contre les ulcerations diverses, le goitre, etc.
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Glycerine laudam'see.
P. Glycerine...................... 100 grammes.
Laudanum de Sydonham.......nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;5 —
Faites dissoudre. Contra les crevasses et les plaies douloureuses, les d(5inan-geaisons cutanees, etc. On peut remplacer le laudanum par les extraits de bella-dpne, dejusquiame, etc.
Glycerine satumee (Zundel).
Glycerine............................. 2 parties.
Extrait de Saturne.................... 1 —
Melez exactement. Gercures, excoriations de la peau, plaies contuses, etc. Pommade de glycerine.
Glycerine........,.................. 32 grammes.
Amidon pulverise.................. q, g.
I F. s. a. Une pommade qu'on appliquera sur la peau irritee, gercee, etc.
Pharmacofi^namie. — Jusqu'ä ce jour, m6me dans la medecine de rhomme, oü eile est largement employee depuis quelqnes an-nees, la glycerine n'a pas depasse le domaine de la Chirurgie et n'a ele appliquee encore que sur la peau et les muqueuses acces-sibles.
Appliquee sur la peau, la glycerine, qui est un corps remarqua-blement onctueux et de plus fortement hygroscopique, penetre et s'imbibe aisement dans le tissu du derme qu'ellc assouplit, ainsi que la plupart des tissus organiques, mieux memc que les corps gras, dont eile a tous les avantages sans en presenter les inconve-nients. En raison de son action hygrometrique energique, la glycerine est d'une application tres-utile dans le cas oü la peau est seche et crevassee, lorsque la secretion sebacee parait languir, lorsque les bulbes des crins paraissent älteres, quand la corne du sabot est seche et fendillee, etc., parce qu'elle entretient sur tous ces points une humidite constante qui en assure la souplesse. Les muqueuses apparentes, irritees ou inflammees, regoivent egale-ment de l'application de la glycerine une action des plus bienfai-santes.
indications. — Les indications de la glycerine employee pure ou associee ä divers medicaments, sont assez nombreuses; nous allons les indiquer brievement.
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En premiere ligne il faut placer les irritations ou inflammations llt;5göres de la surface de la pean, telles que l'erythöme, le fraye-ment aux ars, les excoriations produites par un decubitus pro-longc, l'enchevötrure, les brulures superflcielles, les v6sicatoires trfes-douloureux et surtout ceux que nöcessite la melhode ender-mique pour l'administralion des medicaments un peu irritants, etc. En associantun peu d'extrait de Saturne ä la glycerine, on aug-mente son efßcacite contre les ecorchures, les plaies contuses, les gergures du mamelon, etc. (Zundel, note communiquee.)
Un second groupe de maladies qui reclament remploi de la gly-c6rine, sont surtout les affections cutanees, comme les gergures ou crevasses, les dömangeaisons de la criniere et de la queue, la gale avec sdcheresse de la peay, les dartres furfurac^es, I'erysipele simple, la periode aigue des eaux aux jambes, la periode de des-quamalion de la clavelee et des autres maladies eruptives de la peau. Dans ces diverses circonstances, on associe le plus souvent les medicaments antipsoriques ä la glycerine. G'est un des meil-leurs agents conservateurs de la sonplesse de la corne du sabot.
Unchirurgien distingud de Paris, M. Demarquay, qui apubli^ sur ce sujet un ouvrage interessant, recommande cbaudemenl remploi de la glycerine dans le pansement des plaies suppurantes. D'apres ses recherches personnelles, la glycerine aurait 1'avanlage de mod6-rer l'inflammation, de tenir la plaie propre et ros^e ; tie maintenir ses bords humides etsouples; de contenir la suppuration et le bourgeonnement dans de justes limites, etc. Enfin on a reconnu, de plus, que le nouveau topique avait des propriel6s detersives et antiputrides qui le rendraient precieux dans le pansement des ul-cerations, des plaies fctides et ichoreuses, gangreneuses, etc. Un vetörinaire militaire, M. Quin (1), a public plusieurs observations de plaies granuleuses ou plaies d'6te, qui avaient resist6 au traite-ment hydrotherapique, et qui ont cede aux applications de glycerine simple. Cette substance etait etendue sur les plaies ä l'aide d'un pinceau.
Un autre mödecin de la capitale, M. Foucher (2), preconise la glycerine, soit comme rcmede principal, soit comme v^hicule des collyres, dans le traitement des maladies superflcielles de l'oeil el des paupieres. Lorsque les maladies sont legamp;res, comme la simple conjohclivite, l'irritation des paupieres, etc., l'applicalion de la
(1)nbsp; Journ. de mid. vctcr. milit., t. II, p. 1G(I.
(2)nbsp; Anmmire de M. Boucliai'dat, 18G1, p. 270.
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DES MEDICAMENTS TEMPERANTS.
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glyc6rine seule sufflt; mais quand elles sont plus graves, on y ajoute divers agents antiophthalmiques, tels que le borax, l'alun, le sulfate de zinc, celui de cuivre, le nitrate d'argent, le calomel, le camphre, le tannin, etc. Elle maintient l'humiditö ä la surface de l'oeil, assouplit le bord des paupiöres, le nelloie des secretions mucoso-purulentes qui s'y concretent et l'irritent, etc.
Dans les maladies de l'oreille, comme l'otite et Totorrhee, si fr^quentes et si tenaces chez le chien, la glycerine pure ou charg^e de divers principes actifs , est ^galement d'un emploi avantageux dans cette circonstance.
Enfin, dans ces derniers temps, on a present les lavements de glycerine chez I'homme dans le cas de dyssenterie, ce qui pent trouver une utile application chez les animaux. De plus M. Zundel croit l'usage de la glycerine ä l'int^rieur tres-utile comme vermifuge; il a observe quelques cas, chez le chien, qui le portent ä admetlre les vertus anthelmintiques de celte substance. Nousajou-terons, en terminant, que dans le cas d'accouchement sec, c'est-ä-dire lorsque la poche des eaux s'est rompue pr^maturement, les injections de glycerine dans le vagin sont indiquees.
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CHAP1TRE II
DES MEDICAM EMS TEMPERAiMS.
Swonvmh: : Acidulcs, rafraichissaDts, etc.
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Considerations g;laquo;nlaquo;raIes- — On d^signe sous le nom de tempe-rants, une classe de medicaments antiphlogistiques qui ont pour effetsde moddrer l'activite de la circulation et de la respiration, el d'abaissörla temperature du corps.
Ces mödicaments occupent une place importante dans la medication anliphlogistique, parce qu'ils combatlent plus directement que tons les autres agents pbarmaceutiques les phenomenes locaux etgöneraux de l'inflammation. Localernent, ils font disparaitre ra-pidement la rougeur, la chaleur, et jusqu'ä un certain point aussi la tumeur et la douleur. Dynamiquement, ils moderent d'abord, puis 6teignent compl^tement la flevre de r6action, si eile n'est pas liee ä une affection locale trop grave. Ge sont done de vöritables antifebriles, des a^amp;a.Ksantiptjretiques puissants.
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256nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS ANTIPHLOGISTIQÜES.
On les appelle assez commun^ment acidules, ä cause de leur nature chimique; on leur donne la denomination de rafraichissmts, ä raison de la diminulion de temperature qu'ils delerminent; ils reQoivent aussi les noms de defemifs, refrigerants, par suite des ef-fets locaux qu'ils produisent; enfln, les Italiens leur donnenl la qualification d'hyposthem'sants vasculo-cardiaques , en consideration de leur action depressive sur I'appareil circulatoire sanguin.
Origlne. — Les temperants sont fournis par les trois rfegnes de la nature ; ie rägne mineral donne les acides sulfurique , chlorhy-drique, nitrique, carbonique, borique, phosphorique, etc. Le regno vegetal fournit les acides acetique, oxalique, tartrique, citriquc, malique, ainsi que des sels avec excfes d'acide, des plantes acidules, etc.; enfln, le rögne animal donne I'acide lactique, ainsi que le petit-lait aigre, le lait de beurre acide, etc., qui contiennent une notable quantite de ce dernier acide.
Caracteres. — Les acidules sont solides ou liquides, tres-rare-ment gazeux; ils sont pen odorants, mais possedent tous une sa-veur aigre ou acide trfes-marquee. Tres-solubles dans I'eau, I'alcool et rether, ils se melent aisement aux liquides organiques et sont facilement absorbes. Leur nature chimique est toujours simple : ils sont formes par un acide, un sursel ou par une partie vegetale ou animale renfermant Tun ou l'autre de ces deux principes.
Pbarmacotechnie. — Les preparations qu'on fait subir aux medicaments temperanls sont toujours trös-simples; les acides concentres, qui sont caustiques ou astringents, doivent 6tre etendus de 300 ou 1,000 ibis leur poids d'cau pour 6tre administres ü Tin-terieur; de plus ou modere parfois leurs qualites irritantes avec I'alcoold'abord, on les dulciße, comme on disait autrefois, avant de les etendre d'eau. Ces diverses operations, toujours tres-simples, doivent se faire a froid et dans des vases qui ne puissent Stre atta-ques par les acides. Les sursels sont dissous dans I'eau en quantite süffisante pour communiquer k ce vehicule des qualites legerement acides. Enfln, les plantes acides sont le plus souvent traitees par decoction pour en retirer les principes actifs; cependant il arrive parfois qu'on les ecrase dans un mortier et qu'on adrainistre le sue obtenu par pression dans un linge ou autrement.
On ne donne pas toujours les acidules ä l'etat de purete; il arrive souvent qu'on les associe aux emollients mucilagineux, gommeux,
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sucr6s, ftjculenls, pour en moderer raclivitö, ou bien encore, aux toniques amers, pour leur communiquer des proprietes speciales.
Hedlcamentation. — On adminislre les temperanls h l'interieur sous forme de boissons, de breuvages et de lavements; en outre, l'acide acöllque est introduit parfois dans les voies respiratoires ä l'etat de vapeurs. A l'exterieur, on en fait des bains, des lotions, des applications diverses, et surlout des injections sur les muqueu-ses apparentes, dans les trajets üstuleux, les kystes, etc.
Pharmacodynamie. — Les effets primitifs ou physiologiques des acidules doivent 6tre distinguös en ^ocaux et en gönöraux, et les premiers subdivis6s en externes et internes.
1deg; Effets locaux externes. — Appliques sur la peau ou sur les muqueuses apparentes, les temperants produisent nne sensation de fraicheur, irritent 16gerement les surfaces, augmentent leurs secretions naturelles, mais refoulent le sang dans les gros vaisseauX) blanchissent les parties qu'ils touchent, en diminuent le volume, et, a la longue, les crispent et amenent une sorte d'engourdisse^ ment comme les liquides froids. Ces effels immediats sont de courte dur6e et sont bientöt suivis d'une vive reaction si Ton n'insiste pas sur l'emploi de ces medicaments; d'oö l'indication de persister dans leur usage local quand on veut combattre une congestion ou une inflammation de cause externe.
2deg; Effets locaux internes. — Introduits dans le tube digestif sous forme de boisson oude breuvage, les medicaments tempörants produisent les effets suivants chez les animaux sains : ils rafraichissent la bouche, font couler la salive et le mucus buccal, etanchent la soif, stimulent l'estomac, acc6Ierent la digestion et ameliorent les pro-duits qui en r6sultent, en augmentant la quantity et les qualites dissolvantes du sue gastrique. Arrives dans les intestins, les acidules accroissent toutes les secretions qui aboutissent dans, ce conduit, ramollissent les matieres excrementitielles, stimulent la muqueuse el la tunique charnue, accelerent le mouvement peristaltique, activent l'absorption intestinale, bätent la defecation, etc. Enfin, quand on insiste trop longtemps sur leur usage, ou qu'on les admi-nistre trop concentres ou ä doses 61evees, ils deviennent nuisibles ä la fonction digestive; ils agacentles dents et empechent la mastication; ils irritent l'estomac et les intestins en dissolvant I'epithelium
Tauoüiuis 3*= edition. — I.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 17
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de leur muqueuse, diminuent l'appeüt, causent des coliques chez les solipfedes, la diarrhöe chez tous ]es animaux, amönent la päleur des muqueuses et la debility.
3deg; Effets gen^raux ou dynamiqueg. — Lorsque les medicaments acidules sont parvenus dans le sang par l'absorption, ils d6terminent des eifets sur ce liquide et des changements remar-quables sur le rhythme des fonctions vegetatives, notamment sur la circulation, la respiration, la calorification, la nutrition et les secretions, etc.
Les acides pen concentres ou etendus d'eau coagulent le sang pour la plupart, et agissent sur ce fluide nutritif h la maniere des astringents et des toniques ; mais quand ils sont tres-6tendns ou dt'lucs, leur action est toute differente : ils dissolvent les elements organi-sables du sang, comme les alt6rants, et rendent peu h. peu ce fluide plus t^nu, plus liquide, plus fonce en couleur et, par suite, moins excitant et moins nutritif.
Sous l'influence de ces medicaments, la circulation perd de son activite, les battements du coeur sont plus rares et moins energi-ques ; le pouls devient petit, conccnlrö et lent; la respiration est moinspressee ; l'air expire est moins cliaud et plus humide; la cha-leur animale baisse visiblement et les changements qu'elle subit peuvent 6tre accuses par le thermometre sur la peau et les muqueuses apparentes ; la nutrition est arretöe; les secretions de la peau sont diminuees, et, par contra, cellos des reins et dos diverses muqueuses sont augmentees, etc. Toutefois, sur les animaux sains, ces effets sont peu marques et plusieurs d'entre eux font complele-mentd6faut.
Employestroplongtempssurlcs sujets sains,lesacidulesattaquent les dents, alterent la digestion, causent de la diarrhöe, de la toux, racornissent les organes digestifs, lesparenehymes et les ganglions, dissolvent le sang, rendent acides la plupart des liquides s6cretes, causent un amaigrissement general, amfenent une debilitö pro-fonde, etc.; souvent meme ils determinent l'inflammation des voies respiratoires, occasionnent despneumonicslobulaires, etc. A Tautopsie des animaux morls ä la suite de Tabus des medicaments tempörants, on trouve le cocur et les muscles decolorös, le tube digestif resserre, racorni, ses membranes amincies, le sang peu abondant et diffluent, etc.
L'arr6t de lafonetion nutritive, sous l'influence des acidules, peut s'expliquer assez bien par cette consideration chimique enseignee
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par M. Chevreul, k savoir : Que le sei alcalin que renfermc le sang, le phosphate de soude, est indispensable ü la modification mollt;5cu-laire des elements organisables de ce fluide nutritif par l'oxygöne de l'air. Or,lesmedicaments temperants, enneutralisantce sei basique, detruisent la condition essentielle des mutations chimiques de la respiration, entravent l'hematose, et, cons^cutivement, empfichent la mise en ceuvre des matcriaux assimilables du sang, arrötent le mouvement de composition de la fonction nutritive; d'oü resul-tent d'abord le ralentissement de la circulation et de la respiration, 1'abaissement de la chaleur animale, et, par la suite, I'amaigrisse-ment progressif du corps, le marasme, etc.
Pharmacotherapilaquo;. — L'histoire pharmacotMrapique des acl-dules comprend l'etude de leurs cfl'ets et de leurs indications thera-peutiques.
1deg; Eft'ets therapeatianes. — Les effets tMrapoutiques des temperants sont de meme nature que leurs effets physiologiques; seuletnent ils sont plus rapides et plus prononces, et entrainent apres eux des consequences beaucoup plus variees.
Appliques localement sur les parties enflammöes, sur les tissus denudes, etc., les acidules determinent des effets instantan^s; ils blanchissent les surfaces, refoulent le sang, calment la chaleur, di-minuent la lumelaction, dissipent la rougeur si eile est apparente. Leurs effets dans le tube digestif ne sont ni moins prompts ni moins nets: ils nettoient la membrane buccale, dissipent l'empätement de la langne, diminuent la rougeur et la chaleur de cette cavitö, dans le cas de fievre. calment la soif et l'ardeur Interieure qui tour-mentent les animaux, relevent l'appetit, rötablissent le cours du ventreetdes urines, etc. Parvenus dans le sang, les acidules dissipent rapidement les signes de la fievre de reaction ou en diminuent I'intensite ; la circulation et la respiration se ralentissent; la chaleur febrile diminue; l'air expire devient plus humide et moins chaud; la peau perd de sa secheresse et de sa haute temperature; les urines coulent plus claires et plus abondantes; l'örethisme general se modfere; l'activite morbide du Systeme nerveux se tempere, etc.
II est des cas, cependant, ou les medicaments temperants ne calment pas la fievre et oü ils l'exagerent möme : e'est lorsqu'elle est li6e ä une affection des voies respiratoires. L'experience demontre que, dans cette circonstance, ces medicaments augmententla toux,
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260nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS ANTIPHLOGISTIQÜES.
la rendent plus frequente, plus sbche et plus douloureuse, arrötenl l'expectoration, aggravent la difficult^ de la respiration, etc. Ges fächeux eilets, qui disparaissent en partie lorsque les affections sont chroniques, proviennent de ce que les m6dicaments acidules sont portes par le sang, en nature, dans les poumons, de ce qu'ils en-travent l'hömatose, et enfin de ce qu'ils tendent en partie ä s^-chapper par la voie des bronches.
2deg; Indications thcrapeutiqucs. — Les medicaments temperanls s'emploient tant ä l'interieur qu'ä l'exterieur, et dans des cas assez varies, que nous aliens faire connaitre.
a. Interieur. — A l'interieur, on fait usage des medicaments acidules, soit comme moyens prophylactiques, soit comme remedes curatifs, dans les diverses affections suivantes :
4deg; Maladies du tube disestif. — Les maladies du tube digestif dans lesquelles l'usage des tempöranls peutötre utile, sont fortnom-breuses; on compte surtout les suivantes : perte d'appötit, soif ardente avec s6cheresse et empätement de la bouche; irritation legere de l'eslomac; engouement de la panse et du feuillet; constipation, pelotes stercorales; diarrhöe bilicuse; fievre muqueuse avec teinte icterique des yeux; empoisonnements par les matiöres acres et corrosives; affection aphtheuse; vers intestinaux, etc.
2deg; CongeBtions ct inflammations. — Les acidules sont des pre-servatifs des congestions et inflammations, soit superficielles, soit profondes, telles que celles des inteslins, des poumons, de la moellc 6piniere, du sabot, etc., qui surviennent pendant la saison chaude, on ä la suite de courses vioientes, de travaux excessifs, etc. Ils sont particuliörement indiqucs contre la fiövre de reaction.
3deg; Fiux muaueux, h6morrhagies, etc. — Ges medicaments peu-vent etre utiles aussi contre les ecoulements muqueux des divers appareils, surtout quand ils acquierent un caractere putride; on pent en dire autant des hemorrhagiesinternes, notamment de celles des reins, du nez, etc.
4deg; Maladies pntrides. — Dans toutes les maladies caracterisees par la tendance du sangä subir la decomposition putride, Tusage interne et continu des acidules est d'une grande utilite. On pent ci-
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ter, comme reclamant particuliferement cette m6dication, le typhus contagieux, le charbon, l'angine et la pneumonie gangr^neuses, le scorbut du chien accompagnedejaumsse,laclavel4e conüuente^tc. Leur emploi ne convient pas ögalement ä toutes les periodes de ces affections : ils sont mieux indiqußs pendant l'etat que vers le commencement ou ä la fin de ces maladies. Dans celles qui siegent sur l'appareil respiratoire et qui sont k l'etat chronique, on fait surtout usage des acidules sous forme de vapeur.
b. Exterieur. — Les acidules s'emploient u rext6rieur sous les formes les plus variees, contre un grand nombre d'accidents le-gers, tels que l'^rytbfeme, l'^rysipfele superficiel, le froissement de la peau par les harnais, les piqüres des insectes, les contusions, les entorses, etc. On en fait usage aussi contre les congestions ou in-ilammations locales qui si^gent aux organes genitaux, aux pieds, ä la peau, etc. Plusieurs eruptions cutanöes, comme I'echauboulure, les papules, la gale et les dartres tres-prurigineuses, etc., peu-vent 6lre amendtes par les applications temp^rantes. Enfln, les aphthes disparaissent peu ä pen sous l'influence des lotions acidules.
Contre-indicationg. — II faut eviter de faire usage des acidules dans les maladies de l'appareil digestif qui s'accompagnent de beaucoup de secheresse et d'irritabilite; ils sont peu favorables aussi dans la plupart des inflammations des voies urinaires, de l'appareil respiratoire et dans presque toutes les affections nerveuses. Enfin, on övitera de les employer dans toutes les maladies chroni-ques accompagnöes d'une grande debilite du corps,
g 1. — Temperanti mineraox.
n. Acides minamp;'aux usuels (acidus Sulfurique, Clilorhydrique ot Nitriqiie).
Ges acides, d'un emploi usuel en industrie, dans le commerce et en m6decine, seront 6tudi6s sous le rapport de leurs caractferes individuels dans la classe des caustiques, dont ils font partie h l'etat de concentration. Pour le moment, nous ne les considdrerons que comme des acidules ou acides dilu6s.
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Pharmacotechnie. — On 6tend les acides mineräux usuels au moyen de l'eau ou de l'alcool. Voici les formules les plus usitdes :
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262nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS ANTIPHLOGISTIQUES.
1deg; Solution aqueuse.
P. Acidlaquo; sulfavique, chlorliydriiiue ou uitnijue. 5 ii 10 grammos, Euu ordinaire.......,...................... 1000 —
Mcttez I'eau dans un vase de verre ou de porcelaine, et ajoutez-y peu ä peu I'acide en agitant constamment pour opörer lo melange.
Si Ton operait en sens inverse, c'esl-a-dire en versant I'eau sur les acides, il pourrait en resulter quelques inconvenients, sur-tout avec i'acide suifurique. En tous cas, on a le soin d'ödulcorer la solution acideavanl de Tadministrer en boisson ou en breuvage. Enfin, pour I'acide suli'urique on emploiera la plus petile quantite indiquee dans la formule.
2deg; Solution alcoolique.
P. Acide suifurique, chlorhydriquc ou azotiquo.......... 1 partie.
Alcool Si 85 degrös cent^siraaux..................... 3 —
Mettez I'alcool dans un vase et ajoutoz-y peu fi peu les acklcs, en agitant sans cesse jusqu'ä melange complet.
Les acides ainsi affaiblis portaient autrefois le nom general d'a-cides dulcifies; en outre, chacun d'eux recevait une denomination sp6ciale : e'est ainsi que le melange d'alcool et d'acide suifurique s'appelait eau du Raüel; celui de I'acide clilorhydrique, esprit de sei dulciße; ei enlin celui de I'acide azotique, esprit de nitre dukifie. Ces noms ont ete conserves.
3deg; Solution aqueuse des acides dulcifies.
P. Uu dos acides alcoolises.................... 10 ii 20 grammes.
Eau ordinairee............................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; IÜO0 —
Hälangez, agitez, edulcoi-ez et donnez on boisson ou on brouvage.
Pharmacotbamp;rapie. — On pent employer soit ä rinterieur, seit ä l'exterieur, les diverses solutions des acides mineraux usuels, ;\ peu pres indiff6remmenl, lorsque les acidules sont indiques. Ce-pendant, on emploie de preference la limonade suifurique ou mi-nerale dans les affections du tube digestif, dans les alterations du sang, les hemorrhagies internes, les eruptions confluentes, I'em-poison'nement saturnin, etc. On donne, au contraire, la preference ä la solution d'acide chlorhydrique dans les maladies aphtheuses, couenneuses, grangreneuses du tube digestif; dans les indigestions
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chroniques, les maladies osseuses, les tubercules et les calculs de nature calcaire, etc. Elle est trfes-employee par les veterinaires alle-mands, qui la trouvent bien supericure ä l'ammoniaque centre loutes les espöces d'indigestions. M. Zundel s'en est servi avec succös centre l'indigestion simple du cheval produite par le son ou le mauvais fourrage. La dose etait de 3 grammes d'acide par litre d'eau. Enfin, la limonadc nitrique ou oxygenee doit 6tre preferee dans le pissement de sang, les hydropisies, le scorbut, les maladies du foie, la jaunisse surtout, les scrofules, les engorgements glanduleux ou parenchymateux, etc. D'apres M. Zundel, les veterinaires allemands emploieraient souvent cet acide contre le mal de tete de contagion. Melange ä Talcool et etendu d'eau (30 ä 40 grammes par litre), il a 6te d'une grande utilite contre la iievre aphtheuse entre ses mains et celles de M. Mandel. {Note com-muniquee.)
h. Autres Acidcs minäraux.
a. Acide Carbonique. — L'acide carbonique gazeux se dissout avec facilite dans l'eau, qui en absorbe son volume ä la temperature et a la pression ordinaires de l'atmosphöre. Cette dissolution, connue sous le nom öJeau guzeuse artißcielle, est incolore, inodore, d'une saveur aigrelette, rougissant la teinture de tournesol, precipitant l'eau de chaux, et moussant vivement ä l'air lorsque la dissolution du gaz a etö accompagnee d'une forte pression, comme cela a lieu d'ordinaire. On trouve dans plusieurs contr6es de la France des sources d'eau gazeuse acidule, pure ou chargöe de quelques sels alcalins.
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Usages. — L'eau gazeuse naturelle ou artificielle, donnöe en boisson ou en breuvage, est un stimulant l^ger de l'appareil digestif et une sorte d'auxiliaire du sue gastrique, dont eile augmente les facultes dissolvantes. G'est un moyen peu dispendieux aujour-d'hui et qui pent trouver quelques applications utiles dans les alfections du tube digestif accompagnees d'irritation du foie, de leinte icterique, de supersccrelion muqueuse, etc. Ticq d'Azyr (1) conseille l'usage de l'acide carbonique, seit ä l'etat de gaz, en I'in-sufflant dans le rectum avec une vessie, soit en dissolution dans l'eau sous forme de boisson; ä dcfaut de cette derniere preparation, il present d'administrer divers carbonates en poudre et de faire boire par-dessus de l'eau acidulee par l'acide sulfurique.
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(1) Moyens curatif's et priiservalifs, etc., p. 471 et 'ül.
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264nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS ANT1PHL0G1STIQUES.
C'est ainsi qu'on procamp;de dans le cas de vomissements opiniätres chez le chien. Dans ce cas, les acides citrique et tartrique con-viennent mieux que les acides min6raux.
b. Acide Borique. — 11 est solide, en petites ecailles nacr^es, inodore, de saveur lögörement acide, soluble dans l'eau et dans I'aleool; quand il a 6te fondu, il presenle un aspect vitreux. Em-ploy6 autrefois centre quelques phlegmasies internes accompa-gn^es de flövre, de phenomönes nerveux, etc., sous le nom de sei se'rfaft/de Homberg, l'acide borique est inusit6 aujourd'hui. On ne s'en sert plus que dans la preparation de la creme de tartre soluble ou tartro-borate de potasse.
c. Acide Phosphorique hydrate. — Get acide se prepare trfes-ecoftomiquement en pr6cipitant par une dissolution d'aeide oxa-liquela solution sirupeuse de biphosphate de chaux, et concentrant ensuite la partie claire jusqu'ä ce qu'elle ait acquis l'aspect d'un sirop. On le dissout ensuite dans l'eau et on l'administre en breu-vage aux grands animaux, ä la dose de 100 grammes, representant environ 30 grammes d'aeide ä l'ötat vitreux; chez les pelits animaux, la dose doit 6tre proportionnelle. Nous avons employ6 cette dissolution acide contre la p^ripneumonie contagieuse du gros b6tail avec une apparence de succös; les animaux nJont pas suc-combe ä la maladia, mais leurs poumons ont conserve leurs alterations primitives (1). On a conseillö Tusage interne de cet acide, d'aprös des vues purement th^oriques, contre la phlbisie tubercu-leuse, les. affections osseuses, les scrofules, etc., et les r^sultats ont et6 trop variables pour permeltre de formuler une opinion pratique ä cet 6gard. Cependant on s'aecorde gönöralement k lui reconnaitre quelque effleacitö contre les caries osseuses ou cartila-gineuses, lorsqu'il est appliqu^ en topique. G'est un moyen ä essayer dans la medecine des animaux. Dans le cas d'affeclions typhoi'des, le vetörinaire allemand Schottin lui donne la preference sur les autres acides.
sect;2. — Temp^rants veg^tanx.
a. Acide Acetique ^tendu ou Vinaigre.
Pharmacographie. — Le vinaigre de vin, qui est le plus em-ploy^, est rouge,-jaune ou blanc; c'est un liquide transparent lors-
(l) Journal de miil. viUr. ile Lyon, 1851, p. .r)0G.
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qu'il est pur, d'une odeur piquante, agitable, d'une saveur aigre plus ou moins prononcee selon sa force, d'une density variant de 1,018 ä 1,020 et marquant 20,50 ä 20,75 ä l'areomötre de Baum6, Volatil, s'affaiblissant au contact de l'air, le vinaigre doit 6tre con-servo dans des vases bien clos. II est soluble dans l'eau, l'alcool, l'öther et la plupart des essences ; 11 dissout ä son tour un grand nombre de matiöres veg6tales et animales.
Compoaition. — Le vinaigre d'Orleans, qui est le plus estim6 et le plus usitö en pharmacie, contient les principes suivants : eau, acide acetique, alcool, matieres colorantes et extractives, bitartrate de polasse, tartrate de chaux, sulfate de potasse et chlorwe de potassium.
Alterations et falsiflcatlonü. —Le vinaigre peut s'ßt.re affaibli
par son söjour dans des vases mal boucWs; on peut aussi y avoir ajoul6 de l'eau pour en augmenter le volume ; ces deux alterations ne peuvent se reconnaitre que par la gustation. Ge liquide, par suite de son s6jour dans des vases m^lalliques, peut avoir dissous du cuivre, du zinc, du plomb et mßme de l'aröcnic. La presence de ces agents toxiques peut se reconnaitre ä l'aide de leurs röaetifs caractöristiques. On cherche ä augmenter l'acidit^ du vinaigre en y ajoutant les acides sulfurique, chlorhydrique, nitrique, tartrique, oxalique, etc.; mais ces fraudes sont rares et ne sont pas faciles ä i'econnaitre ä cause de la presence naturelle des sels de mßme genre que ces acides dans le vinaigre. L'action mordante de ce liquide sur la buccale est augment6e ä l'aide de certaines matiöres v6g6-lales ä saveur acre, telles que la moutarde, la pyrethre, le poivre long, le piment, etc. Gelte petite falsilication n'a pas de bien graves inconv6nients. Enlin, on cherche ä augmenter la density et le poids du vinaigre avec certains sels, comme Vacetate et le sulfate de soude, le chlorure de calcium, Y acetate et le sulfate de chaux, le sei marin, etc. Pour reconnaitre les adulterations de ce genre, on 6vapore ä siccite le vinaigre suspect et Ton reprend le rösidu par l'eau pure et les r6actifs appropriös pour d6voiler les matteres ajout6es frau-duleusement.
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Pharmacotechnie.—Le vinaigre est employ^ en pharmacie pour la confection des vinaigres medicinaux, des oxymels et oxymellites, etc. Consid6re comme medicament, il est rarement employö ä 1*6-tat naturel, surtout ä rintdrieur; le plus souvent on tempere son
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266nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS ANTIPHLOGISTIQUES.
activili au moyen de l'eau, de resprit-de-vin, du miel, etc. Voici les formulesles plus usitöes :
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1deg; Oxycrat.
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P. Vinaigre fort......................... 1 partie.
Eau commune........................ 10 —
M^langez.
2deg; OxymeI simple,
P. Bon vinaigre......................... 1 partie.
Miel ordinaire........................ 2 —
Delayez le miel dans le vinaigre; faites cuire ii feu manage en consistancc de sirop, et passez dans un linge clair.
II est employ6 h. la dose de 100 ä 200 grammes par litre d'eau ou de döcoction ämolliente pour faire des boissons ou des breuvages acidules et böchiques.
3deg; Vinaigre alcoolise,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;*
P. Vinaigre de vin...................... 1 partie.
Eau-de-vie ordinaire.................. 1 —
Mamp;angez et dissolvez dans süffisante quantity d'eau, taut pour 1'usage interne que pour I'usage laquo;xterne.
TPaHoiogie. — La quantite de vinaigre, h I'etat d'oxycrat, qui peut 6tre administree aux divers animaux, est indiqu^e par 1c tableau suivant:
1deg; Grands ruminants........nbsp; nbsp; 500 änbsp; 1000 grammes.
2deg; Solipfedes................nbsp; nbsp; 250nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;500 —
3deg; Petits ruminants et pores.nbsp; nbsp; nbsp; 32nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;100 —
#9632;4deg; Carnivores................ 8nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;IG —
Ges doses peuvent 6lre, selon les exigences des cas, r6p6t6es plusieurs fois dans le courant d'une möme journöe.
Effets et usages. — Applique sur la peau, le vinaigre pur y determine les effets des rubefiants; ces effets sont encore plus marques quand on a elev6 la temperature de ce liquide. Sur les tissus dönud^s ou sur les muqueuses, le vinaigre produit une irritation assez vive, mais passagöre; cependant quand on I'introduit dans
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DES MEDICAMENTS TEMPfiRANTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;267
les voies digestives ä l'elal de puret^, il irrite vivement la mu-queuse intestinale, cause des coliques graves aux solipödes et peut occasionner une enteritemortelle; les grands ruminants paraissent etre inüniment moins. sensibles h son action. Köduit en vapeur, il peut stimuler la peau et exciter les voies respiratoires trop forte-ment; aussi a-t-on la precaution de le melanger ä de la vapeur d'eau. Enfln, etendu d'eau, le vinaigre agit ä la maniöre des aci-des min6raux dilues; seulement il est un peu moins Irritant, et Ton a remarque qu'il augmentait ä la fois la sueur et les urines, ce qu'on n'observe pas pour les autres acides.
Les usages du vinaigre sont fort nombreux et trfes-importants; c'est presque le seul temperant usite en m6decine v6t6rinaire. On en fait usage ä l'interieur et ä rext6rieur.
1deg; VSaage interne. — A l'ctat de purete, on emploie rarement le vinaigre h Tinterieur, en breuvage, ä moins que ce ne soit pour remplir unröle chimique, comme dans le cas d'empoisonneruent par un alcali, par exemple. Cependant un assez grand nombre d'auteurs en conseillent l'usage contre la rage d6clar6e; et, bien que ce moyen ait toujours 6choue dans les tentatives qui en ont cte faites, il n'en compte pas moins encore un certain nombre de partisans. Le vinaigre etendu d'eau convient dans la plupart des maladies que nous avons indiquees en parlant des medicaments acidules en general. De plus, on le recommande specialement dans l'indigestion chronique des grands ruminants aecompagnee d'en-combrement alimentaire dans la panse et le feuillet, de mötöori-salion intermittente, etc.; on le croit utile aussi dans l'empoison-nement par les narcotiques vögetaux, dans la superpurgation produite par les drastiques resineux, etc. Dans les diverses vari6t6s d'alt6rations putrides du sang, le vinaigre 6tendu est d'une grande utilite,surtout quand on y melange de l'alcool, des teintures amö-res, etc. 11 est d'une efficacite reconnue contre I'aft'ection pl^thori-que des moutons, qu'on appelle maladie rouge, et qui est caracteris6e par un excös de proportion des matöriaux solides du sang; chez les animaux pris de chaleur ou menaeös de congestion pulmo-naire, de fourbure, etc. Enfln, on fait parfois usage de l'oxymel simple, dans les maladies chroniques des voies respiratoires, comme bechique incisif.
2deg; Usages externes. — Ges usages sont divers et trös-multiplies. A r6tat de purete, on emploie le vinaigre fort pour panser cer-
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MKDICAMENTS ANTIPHLOGISTIQUKS,
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tains ulceres atoniques, pour röveiller la sensibilit6 dans le cas de syncope et d'asphyxie, en I'injectant dans le nez, le rectum, etc.; froid ou chaud, on Temploie en frictions revulsives sur le bas des membres dans le cas d'ent6rorrhagie et autres affections graves du tube digestif, des centres nerveux, etc.; ou bien ä litre de r6so-lutif pour les engorgements aigus ou chroniques, de nature agt;d6-mateuse des extremites ou de l'abdomen. Enfin, le vinaigre pur ost employ^ pour faire cuire le son, la graine de foin, I'avoine, etc., dont on fait des sachets excitants pour les lombes; pour d61ayer la suie oula terreglaise destinees ä confectionner des cataplastnesdö-fensifs dans le cas de fourbure, d'agravee, de contusions de la sole, • et d'engorgement laiteux des mamelles.Melangö h de l'eau-de-vie et du sei marin, il constitue un excellent topique pour les contusions, les entorses, les a^demes, etc.; si Ton ajoute au melange de la rue des jardins, del'absinthe, ecrasöes et röduites en pulpe, on lui communique des vertus antisepliques d'apres Vitet (1). Le simple melange de vinaigre et d'eau-de-vie est un topique excellent contrc les brülures, d'aprfes M. Cazin (2). Melange h la craie pulverisöe, le vinaigre forme une bouillie fluide, mousseuse, qu'on applique avec succös sur les oüdemes, les tumeurs sanguines, le thrombus, etc. A l'etat d'oxycrat, c'est un döfensif vulgaire dans le cas de fourbure, de contusion, d'erosions et de d^mangeaisons de la peau, d'e-chauboulure, de distensions articulaires, d'hemorrhagies capillai-res, d'oedemes, d'aphthes, etc. On l'administre aussi en lavements dans le cas de constipation opiniätre, et en injections sur les mu-queuses oü siegent des ecoulements purulents, etc. Enfin, le vinaigre röduit en vapeurs peut faire avorter l'orchite et la mammite, et s'emploie fröquemment dans les affections gangr^neuses des voies respiratoires, etc. Employe en fumigations dans le nez lors de coryza commencjant, il s'est montre utile (Zundel).
6. Acido Oxaliquo.
Caracteres. — 11 est solide, en cristaux prismatiques termines par des sommets diedres, incolore, inodore, d'une saveur tres-acide el d'une densite de d,30. II est solubleii la fois dans I'alcoolet dans I'eau; cette derniere en dissout 1/8 ä froid, et son poids lorsqu'elle est bouillante. Chauff6 a Hoquot;, il se decompose en acide carbonique et en oxyde de carbone.
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(1)nbsp; Midecine vitirinaire, p. 80.
(2)nbsp; Trnite des plmiies midicinnles indigenes, p. .100.
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DKS MEDICAMKNTS TEMPERAJNXS.
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Bliamp;iiicamentation. — Get acide s'administre en solution legere sous forme de boisson ou de breuvage. La dose est de 30 centigrammes a un gramme pour les carnivores; de 2 ä 3 grammes pour les petits ruminants et le pore, et de 4 ä 8 grammes pour les grands herbivores.
Effets. — Concentr6, cet acide est un caustique fluidifiant des plus energiques; introduit dans Testomac, il I'irrite vivementd'a-bord, et ne tarde pas h perforer ses membranes (Orfila). Les meil-leurs antidotes k lui opposer sont l'eau de chaux et la magnesie calcinee. Etendu d'eau, cet acide est rapidement absorbc ; il agit d'abord comme les acides min^raux dilues, puis il porte son action spteiale sur le Systeme nerveux, qu'il slup6fie. G'est un seda-tif tres-energique de la circulation el de la respiration.
Usages. — Ils sont les memes que ceux des autres acidules; de plus, il est indique aussi dans les phlegmasies avec un grand excös de flevre et de pbönomfenes nerveux. Nousl'avons essaye une seule fois sur un chien atteint de la rage ; le sujet resta dans la stupeur el le sommeil pendant plusieurs heures, mais sa maladic n'en fut pasmodiflöe.
On emploie aussi les matieres suivantes comme renfermant de l'acide oxalique.
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1deg; Oxalate de potasse {sei d'oseüle)* — Ge sei, qui est un melange de bioxalate et de quadroxalate de potasse, est solide, en parallelipipedes trfes-courts, inodore, incolore, d'une saveur acide, piquanle, et peu soluble dans l'eau. II est temperant et un peu astringent, mais peu employe.
2deg; Oseille {Rumcx acetosa L.). — Gette plante polygonee, vivace et dio'ique, qui croit spontanement dans les prairies, est cultivöe dans les jardins pour les usages Culinaires. Ce sont les feuilles qui sont usitöes. Elles renferment un sue acide abondant qui contient les prineipes suivants: eau, bioxalate et quadroxalate de potasse, acide lartrique, mucilage, Keule, chlorophylle, etc.
Pharmacotechnie. — On hache les feuilles d'oscille et Ton en exprime le sue, qui est tres-aeide et s'administre h litre de rafrai-chissant en dissolution dans l'eau. Le plus souvenl, cependant, on prefere faire bouillir l'oseille, et, lorsqu'elle est cuite, on la soumet
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270nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS AMT1PHLOGISTIQÜES.
ä la pression; on obtient ainsi deux produits: le sue, qui est un peu laxatif, et la pulpe, qui constitue d'excellents cataplasmes temp6-rants et maturatifs.
Indications. — La decoction de feuilles d'oseille, qu'on appelle vulgairement bouillon aux herbes, est tempörante et relächante; eile est indiquee dans les maladies du tube digestif qui s'accompagnent de teinte ict^rique des muqueuses et d'engorgement du foie; e'est unbon contre-poison des narcotico-acres; eile peut 6tre employee comme un moyen auxiliaire dans la purgation laxative, surtout chez les petits animaux. La pulpe est employöe en cataplasmes r6solu-tifs dans le cas de mammite, d'orchite, etc.
Succedanea. — A defaut de l'oseille des jardins, on peut employer Yoseille des pres, la patience {liumex patientia L.), Valleluia {Oxalis acetosella L.).
c. Acide Tartrique.
Caracteres. — II est solide, en prismes hexaödriques h sommets triangulaires, ou en tables, incolore, inodore, d'une saveur acide et agreable, et d'une density de 1,75. II est soluble a la la fois dans l'eau et dans l'alcool. Chauffe, il subit diverses transformations chimiques, selon la tempörature, et se decompose au rouge-brun.
linage)*. — L'acide tartrique est un acidule tres-agreable d'un emploi frequent en medecine humaine, mais rare dans celle des animaux, oü on lui prefere la eröme de tartre, d'un prix moins dlev6. A la dose de 2 ä 3 grammes, il communique une acidile süffisante ä un litre d'eau. On pourrait en faire usage dans la medecine des petits animaux.
d. Bitartrato de potasso (Crfemß de tartre pou soluble}.
Caracteres. — II est solide, en prismes rhomboidaux ä base oblique, incolore,transparent, inodore, dur, inalterable ä l'air, et d'une saveur faiblement acide. Insoluble dans l'alcool, ce sei est trfes-peu soluble dans l'eau; froide, eile n'en dissout que 1/60deg;, et chaudc, d/7c environ.
Usages. — A doses 61evees, ce sei est puryatif, ainsi que nous le ferons connaitre plus tard; mais, üpetites doses, e'estun temperant agreable qu'on emploic rarementü cause de son peu de solubility.
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Gependant, Delafond (1) le prescrit h la dose de iO h iö grammes dans deux ou trois litres d'eau miellöe. II le vante surlout contre la fiamp;vre aphtheuse des ruminants, la jaunisse du chien, etc. Gellö, dans sa Pathologie bovine, recommande ce medicament dans la gas-tro-enWrite, l'entörite et la diarrhöe du boeuf. M. Moreau jeune (2) a employö la creme de tartre unie au sei de nitre, en breuvage, avec succes, contre l'entörite couenneuse des ruminants. Gependant on lui pröfere g^neralement la preparation suivante :
e. Tartro-borate de potasse (Cröme de tartre soluble).
Preparation. — On obtient cette combinaison importante en chauffant, dans 24 parties d'eau, un melange de 4 parties de bitar-trate de potasse et une partie d'acide borique cristallis6, le tout fine-ment pulveris6; quand la solution est parfaite, on övapore en con-sistance de miel, on desseche entiöretnent ä l'etuve et Ton pulverise.
Caractöres. — La crfeme de tartre soluble est sous forme de pou-dre blanche, inodore, trfes-acide et soluble dans 2 parties d'eau ä la temperature ordinaire. Elle est souvent melangöe de bitartrate de potasse flnement pulv6ris6, ce qui se reconnait au peu de solubility du sei dans l'eau froide.
Indications. — A doses elevees, la eröme de tartre soluble est laxative; en petite quantite, e'est un excellent temperant, qu'on emploie principalement dans la fiövre bilieuse, la jaunisse, rent^rite chronique, ou celle qui est couenneuse, les aphthes, les hydropisies, les affections cutan^es, etc. M. Garreau (3) s'enest servi avec avan-tage contre I'enterite diarrhamp;que des poulains, seule ou avec un peu de laudanum; la dose 6tait de 60 ä 75 grammes en breuvage dans l'espace de douze ä quinze heures. M. Deneubourg (4) I'em-ploie, unie aux toniques, contre l'entöro-peritonite des vacbes frai-ches v616es, äg6es ou iaibles, etc. La dose quotidienne pour les grands animaux est de 50 ä 100 grammes dans leurs boissons ordi-naires.
/quot;. Acides Citrique et Malique.
Ces deux acides, ä l'etat de puret^, sont d'un prix trop 61ev6 pour 6tre employes en mödecine veterinaire; mais ils entrent dans la
(1)nbsp; Therapeuliqite gamp;iirale, t. I, p. 315 et 3IC.
(2)nbsp; Hecueil de mid. vetir., 18i:i, p. 233.
(3)nbsp; Recueil de möd. vüir., 18iC, p. 94 et 95.
(4)nbsp; Repcit. veter. beige, 18SI, p. 329.
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272nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEUlCAMliiNTS A.NTll'HLOGlSTlQüliS.
composition d'un grand nombre de fruits acides dont 1'emploi est aussi frequent chez 1'homme qu'il est rare chez les animaux; tels sont les oranges, les citrons, les grenades, les groseilles, les pommes, etc. Cependant, dans les contr6es oü ces fruits sont abondants et ä bas prix, comme le Midi pour les premiers, et le Nord pour les der-niers, leur usage est possible, surtout chez les animaux jeunes ou ceux des petites especes. Vitet (1) recommande le sue de pomme reinette cuile comme un excellent temperant pour les grands animaux donne en breuvage aprfes sa dissolution dans I'eau. Les pommes, qu'on peut employer dans plusieurs pays, et surtout en Nor-mandie et en Bretagne, constituent un moyen temperant.
sect; 3. — Tempi-rants animaux. a. Acide Lactique.
Caracteres. — Get acide ne se trouvepasseulement dans le petit-lait aigri, mais encore dans la plupart des decoctions v6getales qui ont fermente; en outre, il fait partie de plusieurs liquides animaux, et notamment du sue gastrique, d'apres la plupart des auteurs. A l'etat de purete, il se präsente le plus souvent sous forme d'un sirop incolore, inodorej d'une saveur tres^acide, pesant 1,22, etsedissol-vant ä, la fois dans l'eau, l'acool et Tether. Seul, I'acide lactique est rarement employ6 ä tilie de tempörant; n^anmoins, comme il exerce sur le phosphate calcaire unc action dissolvante trös-6nergi-que, on I'a conseille contre les calculs vesicaux de cette nature. Plusieurs de ses composes salins, et notamment le lactate de fer, sont, au contraire, d'un emploi frequent en mödecine humaine; de plus, le petit-lait acide et le lait de beurre, qui en contiennent tou-jours une quanlite nolablej sont souvent employes en medecine v6t6rinaire. Nous allons en dire quelques mots.
b. Petit-lait aigri.
Le serum du lait, dont nous avons parle (page 229), lorsqu'il a ete expos6 ä Fair etquil a aigri, renferme une certaine quantite d'acide lactique qui lui communique des propri6t6s templt;5rantes et de-layantes, d'autant plus uliles que ce liquide est recherch6 par la plupart des animaux, qui le prennent d'eux-m6mes, surtout le pore etle mouton; cette circonslance est d'autant plus heureuse, que ces
(1) Med. veter., t. Hi, p. il.
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derniers animaux vivanl en troupeaux et elant plus ou moins nom-breux, l'administration des medicaments, de vive force, est toujours difficile etpeu profitable. C'est une boisson qui convientä tous les animaux au d6clin des maladies inflarnmaloires, et ä ceux de petite taille, pour moderer la fiövre qui accompagnc les Eruptions graves, telles quo la variole chez les chiens et le porc, la clavelee cbez le mouton, etc.
c. Lait de beurre.
C'est le residu qui rests dans la baratte aprfes qu'on a pr(5par6 le beurre; on y ajoute souvent aussi l'eau dans laquelle on a lav6 ce produit de la creme. C'est un liquide blanc, plus ou moins epais, d'une odeur acide et butyreuse ä la fois, d'une saveur aigrelette tres-prononcce, plus dense que l'eau et se dissolvant dans ce liquide en toute proportion. Le lait de beurre renferme les principes sui-vants: eau, casdum, beurre, lactine, acides acetique, lactique et butyrique, sels calcaires et alcalins. II peut remplacer le pe-petit-lait ou 6lre employe concurremment avec lui. Dans le centre de la France, les m^nageres le donnentä boire aux jeunes gorets atteints de variole, pour calmer la fievre et moderer l'eruption, et cela avec succös.
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GHAPITRE 111
DES ASTRINGENTS.
Stsokthih : Styptiques^ röpercussifs, dessiccatifs, ddfensifs, etc.
#9632;raquo;.'#9632;li nUicm. — On donne le nom A'astringents b. une classe de medicaments qui ont pour effets constants: de condenser les tissus en resserrant leurs fibres, d'augmenter la coagulability des liquides nutritifs, et de diminuer les secretions et exhalations naturelles ou accidentelles.
Ces divers effets, qui ont tous leur origine dans une action chi-mique coagulante, se produisent egalement sur les tissus et les or-ganes sains, ainsi que sur ceux qui sont malades, mais en g6n6ral ils sont plus rapides et plus nets dans ces derniers.
Consider6s relativement aux autres agents pharmaceutiques, les Tabouhim, 3laquo; ddition. — I.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1laquo;
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274nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS ANTIPIILOGISTIQUES.
m6dicaments astringents presentent quelques points de ressem-blance avec les caustignes el les toniques.
11s rcssemblent aux caustiques en ce qu'ils tendent, comjne ces derniers, ä se combiner avec les elements proteiques des solides et des liquides organiques, et ä en detruire peu ä peu la vitalitö. Ces deux classes de medicaments ne dißerent done que par le degre d'ae-livitc qui leur est propre : les caustiques mortifient presque instan-tanement les tissus, tandis que les astringents ne döterminent cet effet que tres-lenlement on incompl6tement. II existe done une graduation d'activile qui mfene des uns aux autres sans solution de continuity; c'est ainsi que l'alun ealcind et les acetates de cuivre scmblent former le Irait d'union de ces deux categories de mödi-caments.
Cepcndant, au point de vue pratique, il y a une difference tres-grande entre ces deux ordres de m6dicamenls : les astringents proprement dits ne font qa'amoindrir momentanÄment la vilalite propre des tissus, tandis que les caustiques la detruisent radica-lement et defmilivement dans les points touches.
Les analogies qui existent entre les astringents et les toniques sont si grandes et si nombreuses, que plusieurs auteurs ont cm devoir les reunir sous un meme titre. Cependant, malgrö toutes les similitudes qui peuvent exister entre ces deux catögories de re-medes, nous croyons qu'il est peu rationnel de les confondre, car ils different entre eux sous trop de rapports, ainsi que nous aliens le voir, pour ctre enticrement confondus dans une m6me classe.
Si les astringents, comme les toniques, resserrent les fibres des tissus et augmentent bt plasticitö des liquides nutritifs, ils ne pro-duisent pas ces effets de la meme maniere : les astringents deter-minent leur action instantanöment et de dehors en dedans, tandis quo les toniques n'amenent ce rdsultat que lenlement, de dedans en debors, en quelque sorte, par intussusception, apres s'etre m6-langcs et combines au sang. Les astringents augmentent bien la coagnlabilite, la plasticity du sang, en rapprochant ses ölements organisables, mais ils n'augmentent pas dans la möme proportion ses qualites nutritives et vitales, comme le font les toniques. Enfin, ces derniers mddicamenls sont essentiellement favorables ä l'assi-milation et peuvent etre continues longtemps sans dommage pour l'economie animate, tandis quo les astringents entravent bientöt la nutrition, et, si Ton insiste Irop forlement sur leur usage, ils arre-tent cette fonetion et finissent par determiner le marasme et la mort.
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Du reste, une de leurs propri6t6s naturelles, la saveur, aurait du pröserver les auteurs de cette confusion, car les vrais toniques sont amers et les vöritables astringents sont styptiqices.
Ori^ine et composition. — Les mödicaments astringents sont tir^s des mineraux et des Y6g6taux. Les premiers fournissent plu-laquo;ieurs acides önergiques, le borate de soude, la cliaux et quelques-unsde sessels, plusieurs sels mötalliques üi base d'alumine, d'oxyde de zinc, de fer, de plomb, de cuivre, etc. Les vögßtaux astringents sont nombreux et disperses dans plusieurs families; les parties v6-getales douees d'astringence sont assez nombreuses; on y compte des racines, des öcorces, des feuilles,quelques fruits, un petit nom-bre de fleurs, etc. Toutes ces parties sont rapprochöes par leur nature cliimique : elles renferment pour la plupart des tannins, de l'aeide gallique, un principe r6sineux ou diverses autres matieres moins importantes.
Enfin, il existe une troisieme cal6gorie de ces medicaments, les astringents pi/rogenes, qui sont fournis par la distillation seche ou la combustion incomplete de certaines matieres organiques ou mi-n6rales.
Caracti-res^eiivraux:. — Les astringents sont solides ou liquides; il sont incolores ou colores, mais presque toujours inodores; leur saveur est caraetöristique : eile est Ipre, styptique et dcsagreable au goüt. Ils sont gcneralement solubles dans l'eau, Talcool, l'ether et les acides etendus; ils no le sont pas, par contre, clans les essences et dans les corps gras, sauf les astringents pyrogenös. Les astringents sont fixes et ne s'altörent quo quand on les chauffe ü une temperature superioure ä celle de Feau bouillante.
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Pharmacotechnie. — Les preparations pharmaceutiques des astringents sont en general trcs-simples. Ceux qui sont tirös du regne mineral sont rednits en poudre ou dissous dans l'eau; ce n'est qu'exceptionnellement qu'on les incorpore aux corps gras. Les styptiques vögötaux sont aussi parfois rMuits en poudre et em-ploy6s sous cette forme, mais le plus souvent ils sont traites par decoction prolongee avec l'eau, et rarement avecles liqueurs alcoo-liques, sauf le vin rouge.
Les associations qu'on fait subir aux astringents sont assez nombreuses : d'abord on les melange entre eux, les minöraux avec les vegetaux, ou ceux d'une meme origine les uns avec les autres.
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276nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS ANTIPHLOGISTIQUES.
Parmi les medicaments dejä eLudies, on y associe frequemment les Emollients et les temp^rants, soit pour en amoindrir raction, seit pour leur communiquer des propriötös speciales; et, parmi ceux qui vont suivre, nous verrons plus tard qu'on les unit aux excitants, aux caustiques, et surtout aux toniques.
Mi-dicamentaiioii. — Les astringents s'emploient M'extirieurbi
ä Yinterieur. Dans le premier cas, on en fait des solutions diverses qu'on emploie sous forme de lotions, de bains, A'applications diverses ; ou bien on les röduit en poudre et on les applique directe-ment ou aprös les avoir incorporös dans l'axonge ou le cörat. A I'lnterieur, on les administre rarement en electuaire ä cause de la saveur desagreable de ces medicaments; la forme de hol ou de pilule est peu usitöe ögalement; celles ^'injections et de breuvage sont les plus employees; seulement, dans cctle derniere circonstance, il faut redoubler de precautions, car M. H. Bouley(l) ad^montrfe que radminislration des breuvages astringents laquo;ütait difficile et exposait ä des accidents, parce qu'en raison de la difficult^ de la deglutition, le liquide fait aisement fausse route et pdinetre dans les voies respiratoires. Enfin, quand on dösire que les medicaments pönetrent dans le sang et determinent des effets gencraux, il est essenliel de ne les administrer qu'ä tres-petite dose pour ne pas en empficher I'absorption.
Pharmacodynamie. — Les effets des astringents se divisent en locaux et en generaux, et les premiersse subdiviscnt en externes et en internes.
1deg; Effets locaux exfernes. — Appliques sur la peau, les mu-queuses ou les solutions de conlinuite, les astringents devcloppent leurs effets presque immediatement : ils resserrent les fibres des tissus, les rapprochent, les condensent, cllacent les interstices or-ganiques, reduisent le calibre des capillaires et des canaux, refou-lenl le sang dans les gros vaisseaux, determinent la päleur des üssus, diminuent la chaleur d'abord, puis la sensibilitö; effets d'ou resul-tent de l'engourdissement, de la difficulte dans les mouvements de la parlie, la diminution du volume des organes, et la cessation des exhalations et des secretions naturelles ou morbides, etc.
Les effets immediats des astringents sont de courte durte si
(1) Recueit de mid, vsfamp;., 184G, p. 391 ct 392.
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rapplication n'est pas unpeu prolong^e; ils sont bientöl suivis d'une vive reaction consistant principalement dans le retour brusque du sang dans les capillaires sanguins de la partie, qui devient rouge, gonflöe, chaude, sensible, et dont les söcrötions diverses se riiveil-lent avec activity, etc. Gelte particularity indique la necessitö ab-solue d'insister longtemps sur rapplication des astringents, surtout lorsqu'on les emploie h litre de d6fensifs contre une congestion ou une inflammation locales de cause externe.
Toutefois, il faut se garder d'exagerer ce pröcepte et de pro-longer outre mesure l'usage de ces medicaments sur un m6me point, car l'expdrience demontre qu'on s'expose alors ä depasser le but et ä determiner une vöritable mortification des tissus. Les parties qui sont soumises an contact prolonge des astringents deviennent pen äpeu dures, 6paisses, päles, froides, insensibles, et bientöt impropres äremplir leurs fonctions les plus obscures; elles onl 6t6 en quelque sorte tannees. Ces effets exagerös des astringents ont un point de depart entiörement chimique;les acides, les sels mdtalliques, le tannin, etc., qui composent ces medicaments, ont une grande tendance h se combiner avec les principes prol6iquesdes solides et des liquides organiques, ä les dösorganiser et ä y eteindre pen ä peu les ph6nom6nes de la vie. Gelte combi-naison s'effectue d'autant plus facilemenl que, le premier effet des astringents etant de chasser le sang des parlies oü on les applique, et par consequent d'y arreter la nutrition, la calorification, la sensibility, etc., la resistance vitale des lissusadiminueetne peuls'op-poser que faiblement ä l'action chimique de ces agents pharma-ceutiques.
2deg; Kiivts locaux internes. — Introduits dans le lube digestif, les astringents y provoquent des phönomenes semblables h ceux qu'on remarque ä l'exterieur du corps. Dans la bouche, ils pro-duisent une action styptique des plus marquees : ils arrötent la secrölion du mucus et de la salive, dessöchent la muqueuse buc-cale, la decolorent el la crispenl, resserrent vivement le pharynx et l'oesophage, el rendent la deglutition tres-laborieuse. Arrives dans I'estomac, ces medicaments y developpenl des effels divers : d'abord,ils slimulent ce viscere, precipitent la digestion, augmen-tent Tappetit, etc. ; mais bientöt surviennent des phenomenes opposes : le degoüt apparait, la soif devient vive, les carnivores el le pore vomissent, chez les herbivores la digestion est lente et difficile, soil parce que le sue gastrique ne se secrete plus en
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278nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS ANTIPHL0GIST1QUES.
quanlile suffisanle, soil parce que reslomac racorni et revenu sur lui-m6rne ne jouit plus de son energie naturelle, etc. Dans le tube intestinal, les monies efl'ets se produisent: le mucus et le liquide enterique ne sont plus secretes en aussi grande quantity, non plus que la bile et le sue pancreatique; les tuniques de l'intestin re-viennent sur elles-memes ct diminuent le calibre de ce conduit; la marche des aliments est lente, la consistance des excrements aug-mentee, les d6fecations retarddes, etc. Quand on insiste trop long-temps sur I'usage interne des astringents, ils arrelent enlierement la fonction digestive, irrilent le tube digestif, frappent d'inerlie le canal intestinal, determinent d'abord une constipation opiniätre, puis l'arröt des matieres locales, et peuvent determiner la mort si Ton ne remedie pas bientöt ä ces fächeux etl'ets par les boissons mucilagineuses, les laxalil's, les purgatifs salins, etc.
3deg; Effets si-mcraux. — Les effets gcneraux des astringents se developpcnt toujours avec lenteur ä. cause des difflcultes que rencontre leur absorption dans les intestins; ces difficultes sont d'au-lant plus grandes que ces medicaments ont etc ingcrcs ä plus forte dose, d'oü l'indication de ne les administier qu'en petite quantite ä la fois quand on veut qu'ils arrivent dans le sang. En pre-nant toutcs les precautions voulues, on ne doit jamais compter sur Fabsorption complete, enliere, des astringents, parce qu'une forte proportion se combine avec les liquides et les aliments qui sont conlenus dans le tube digestif, et doit elre rejetee avec les excrements. Cc n'est done que la portion non denaturöe qui passe dans le sang et determine les elfets gcneraux qui sont propres üi ces medicaments.
Ces elfets gcneraux ou dynamiques, qu'on observe surtout tres-netlement sur les animaux atteints d'afl'ections atoniques et ane-miques, se font remarquer sur les solides et les liquides du corps, ainsi que sur les principales fonctions vegetatives, comme nous allons le demontrer.
A mesure que les molecules des astringents passent dans le sang, elles se mölent intimement ä ce fluide et agissent sur ses elements organisables comme sur les solides organiques, c'est-ä-dire qu'elles les rapprochent, les condensent et leur communiquent plus de to-nicite : la librine est plus contractile, I'albumine plus coagulable, l'enveloppe des globules plus r6sistante, etc. 11 en r^sulte, comme consequence necessaire, que le sang devient plus 6pais, plus vis-queux, plus rouge, plus coagulable, sans pourtant acqu6rir propor-
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tionnellement les qualites nutritives. Ainsi modifie, il est port6 aux organes encore charge des principes astringents ; ceux-ci agis-sent alors sur les fibres des tissus, les rapprochent, en augmen-tent la cohesion, la density, la contractilite; les parenchymes, les glandes, les membranes, le Systeme lymphalique, le tissu cel-lulaire, etc., sont les parties du corps oü les effets des astringents se raontrent le plus rapidement et avec le plus de nettetö. Enfin, quand les molecules astringentes melees au sang ont ainsi par-couru toute l'^conomie et modifi6, chetnin faisant, les liquides et les solides, ellcs sont expuls^es par les diverses voies d'excretion, et surtout par les urines, oü il est souvent possible d'en devoiler la presence ä l'aide de rcactifs appropri6s.
Les modifications fonctionnelles que dcterminent les astringents sont pen marquees, parce que leur action se passe silencieusement au sein de l'organisme, et ne commence ä devenir apparente que lorsqu'elle est dejä trop forte. Cependant, quand l'usage de ces medicaments est bien indique, on remarque au bout de quelques jours que le pouls est plus lent et plus developpe, la respiration plus ample et moins pressee, la chaleur plus elevee, la transpiration cutanee moindre, la nutrition plus active, les liquides excretes moins abondants, mais mieux 6Iaborcs; Texcr^lion urinaire est un peu plus abondante, parce qu'elle doit supplier en partie aux autres secretions et servir de voie d'eliminalion aux principes astringents.
Au debut de la medication, les astringents sont done favorables aux fonclions d'assimilation en donnant du ton aux organes et en rendant aux liquides nutrilifs leurs quallies plasliques; mais ces effels avantageux ne sont que momentanes et ne tardent pas ä changer de caraclere quand on insiste trop sur l'usage des m6di-caments qui les produisent. Ils agissent d'abord sur le mouvement dc decomposition, qu'ils enrayent en diminuant les diverses secretions, puis ils arrelent ä son tour le mouvement de composition, en donnant trop de fixite aux fibres des tissus et aux molecules du sang ; le mouvement molcculaire, qui doit se faire des liquides aux solides et de ceux-ci aux liquides, se ralentit done dans le prineipe, puis diminue, puls enfin s'arrele complctement. Aussil'experience apprend-elle que, quand on abuse des astringents par un emploi trop prolonge, non-seulement la digestion devient presque nulle, mais encore les mouvements du coeur sont petits, le pouls concentre et miserable, la respiration lente, la chaleur animate faible, la peau sfeche et rude, les muqueuses päles, les secretions suspen-
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dues; ensuitela maigreurapparait,puislemarasme etenfin lamort.
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11 faut done se garder d'abuser de l'usage interne de ces mödica-
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ments puissants.
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Pharmacotlicrapie. — Les indications des astringents sent fort nombreuses et dependent, les unes des effets locaux, les autres des effets gdneraux de ces medicaments. Nous aliens les 6tudier dans cet ordre.
1deg; Indications locales. — Elles se divisent en plusieurs categories. Les unes concernent des congestions et des inflammations de causes externes; d'autres, des supersecretions muqueuses, suites d'intlammations chroniques ; un grand nombre d'acci-dents locaux ou de lesions chirurgicales , enfin un petit nombre de maladies gastro-intestinales. Etudions ces divers groupes d'affec-tions.
a. Congestions et inflammations externes. — Lorsque CCS affections sont pen ßtendues et ne dependent pas d'une cause interne, comme on le remarque souvent dans la fourbure, l'agravöe du beeuf et du chien, la mammite de la vache, l'arlhrite aigue des jeu-nes animaux, les synovites arliculaircs et tendineuses, la conjonc-livite, certaines angines, les aphthes, etc., l'application raisonnee et persöverante des astringents peut les faire aisement avorter. laquo; Le debut des congestions, des fluxions et des phlegtnasies, disent MM. Trousseau et Pidoux (1), est signalepar un grand et prompt döveloppement du Systeme capillaire de la partie. Le sang aborde ses vaisseaux plus abondamment, plus rapidement; il en agrandit le calibre et en pönetre un grand nombre qui, auparavant, refu-saient de l'admettre. Una circulation nouvelle et plus riebe semble se creer et s'etendre. II est tout naturel de chereher alors ä con-tre-balancer cette force d'expansion en röduisant ä leur volume normal les vaisseaux dilates, en forQant ceux dont la turgescence a permis le passage au sang, pour le contact et la circulation duquel ils ne sont pas destines, ä. reprendre leur sensibilile et leur calibre physiologiques; en s'opposant, en un mot, ä l'excös imminent de vascularitö, au sejour prolong^ du sang dans les parties fluxionn6es, ä la Stimulation insolite dont il est raliment, et aux 16sions et de-sorganisations dont ils sent les effets. Gelte attente peut 6tre heu-
(1) Traiti de therapeut, gen. et de mat. mdd., 1.1, p. 145, i' edit.
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reusement remplie par l'applicalion des toniques astringents qui, en rendant aux vaisseaux leur ton et en expulsant les liquides qui y affluent, sont capables d'amener une delitescence favorable et d'empöcher rinflammation et ses suites en en dissipant les premiers actes, avant qu'ils se soient flx^s d'une maniere ina-movible. raquo;
b.nbsp; nbsp;Phle^masies clironiqaesect; et flux muqucux. — Lorsqu'une inflammation a son siegesur une surface muqueuse,eile determine toujours ces deux effets necessaires : laxite et boursouflement du tissu de la membrane, et supers6cr6tion muqueuse ou purulenlc. Les astringents sont merveilleusement appropries pour dissiper ces deux eflets de rinflammation chronique, lorsque ces effets ne sont pas li^s, toutefois, ä, im vice interne, constitulionnel, 5. un virus, ou bien encore ä une lesion organique, comme on l'observe dans la conjonctivite, l'otite, larbinite, la vaginite, l'ar^trhite, la cystite, labalanite, etc., devenues chroniques. On pent en dire autant de cerlaines supersecrötions qui s'etablissent ä la peau, comme les eaux aux jambes, les crevasses, la fourchette pourrie, la limace, le pi6tin, les dartres, certaines plaies et certains ulcöres, etc. Cepen-dant nousdevons faire observer que, quand ces diverses secretions existent depuis longtemps, on ne doit point les supprimer brus-quement et sans avoir pris la precaution de les remplacer par une evacuation momentanöe et equivalente, teile que celle fournie par un s6ton, une purgation, une diurese, etc.
c.nbsp; Accidents chirurgicaux. — Les diverses affections chirurgi-cales par cause violente ec accidentelle exigent presque toujours, ä leur debut, l'usage des astringents pour prövenir un afflux sanguin trop considerable, des epancbements de sang et de serosite trop elendus, la desorganisation des tissus, etc. De ce nombre sont les contusions provenant de coups, de chutes, de heurts; les entorses et efforts divers des articulations, des tendons et de leurs gaines; les ecchymosos,les tumours sanguines, les varices et les anovrysmes au debut; les tumours molles, les infiltrations, les oedemes, les hernies; les hemorrhagies traumatiques, les brülures, les plaies bour-soufl6es et ä pus sereux, les organes renverses apres qu'on a dissipe rinflammation, etc.
d.nbsp; Affections ^agtro-intestinales. — Les maladies chroniques de l'estomac et des intestins qui redament l'emploi des astringents
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sont : l'inappetence opiniälre, l'indigestion chronique avec ballon-nement, l'entörite chronique, la diarrhee sereuse, le ramollissement du foio, le llux immod6re de la bile chez les ruminants, le typhus h. son declin, elc.
2deg; Indications generaU-s. — Les maladies qui r^clament les ef-fets generaux des astringents, c'est-ü-dire leur passage dans le sang, sont inllniment moins nombreuses que les pröcedentes. Nous ne trou-vons gucre en mödecine vcterinaire, comme röclamant röellement cette medication, que les h^morrhagies passives des reins,de laves-sie, de la pituitaire, des bronches, etc.; les hydropisies atoniques, et particuliörement celles qui sont liees k l'etat cachectique du sang, comme on le remarque dans la pourriture des ruminants, la maladie rouge de Sologne, Tanemie des divers animaux, etc.; enfm, ils peuvent etre utiles aussi, unis aux stimulants g6n6raux, aux antiputrides, aux toniques amers, dans les affections si nombreuses et si variecs des animaux,qui sont caraclerisees par l'etat de decomposition du sang etqu'on appelle septiques ou charbonneuses.
Conipc-iiMiicaiions. — A rextcrieur, on s'abstiendra de faire usage des astringents quand on aura t\ craindre une repercussion sur un organe faible ou dejä malade ; lorsque les tissus seront in-dur6s ou prcsenteront des alterations speciliques graves, etc. A I'interieur, on evitera soigneusement de les employer dans les inflammations et congestions actives, liees ä un 6tat plethorique du Systeme circulatoire, k une fievre vive, ä un etat nerveux marque, etc. Les affections do la poitrine, memo chroniques, ne supportent pas facilement Tusago un peu prolonge de ces medicaments.
DIVISION ET CLASSIFICATIOiN DES ASTRIXGEiNTS.
Les medicaments astringents se divisent nettement en mineraux et vegelaux, et chacune de ces sections se subdivise en diverses categories distinctes.
1deg; Mineraux. Ils sont arides, alcalins et salins,
a. Acides. — Les acides mineraux etendus d'eau ou dulcifies par I'alcool, notammentles -dciics sulfurique, nitrique et chlorhydrique.
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b.nbsp; Alcalins. — La chaux Meinte, et, au besoin, la barytc et la strontiane.
c.nbsp; Saiins. — Les sels doues de propri6tes astringentes sont fort nombreux; on y trouve des sels alcalins ou alcalino-lerreux, comme le borate de soude et Vacetate de chaux; des sels terreux, comme les divers aluns; et un grand nombre de sels metalliqucs, tels que les Sulfates de zinc et de fer, le perchlorure de fer, le tartrate de potasse et de fer, les acetates de plomb, ceux de cuivre, etc.
2deg; V6g6taux.
Ils sont tres-nombreux et se divisent en deux categories distinc-tes: ce sont les tanniques et les pyrogenes.
a.nbsp;Tanniques. — 11s comprennent l'acide tannique et des ma-tieres qui en renferment beaucoup, telles que le cachou, la gomme kino, \c, sang-drag on et la noix de galle, par exemple; des ecorces, telles que celles du diene et de la plupart des arbres et arbrisseaux ordi-naires; des racines, comme celles de ratanhia, de bistorte, de tor-mentille, de benoite, de fraisier, de consoude, etc.; des feuilles, comme celles de noyer, de diene, de ronce, de plantin, etc.; des fleurs, telles que celles du rosier, du genßt ü balai, du grenadier, etc.; enfln, desfntits, comme les bales d'airelle.le gland du cbßne, le brou de noix, etc.
b.nbsp; Vjro^cnes. — 11s comprennent la creosote, le goudron de bois, Vhuile de cade, la side de cheminee, la benzine, l'acide phenirjue, le goudron de houille et le charbon de bois.
Nous aliens examiner les astringents ä peu pros dans cet ordre.
sect; 1. — Astringents miueranx. 1deg; Acides.
Les acides min6raux ordinaires, tels que l'acide sulfurique,l'a.cide azotique et l'acide cldorhydrique, constituent d'excellents astringents lorsqu'on leur a enlev6 leurs propriötes caustiques et destructives. Dans ce but, on emploie Veau, Valcool ou les bases. Quand on em-ploie l'eau, on ditqu'ils sont etendus; lorsqu'on a fait usage de l'al-cool, ils sont dulcifies, comme on le voit dans l'eau de Rabel; enfin,
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si on les affaiblit avec les bases alcalines ou autres, ils sont neutralises; seulement, pour qu'lls conservent des quality astringentes, 11 convient de ne pas les neutraliser entiörement et de les employer ä l'etat de sels acides.
On en fait usage ä l'extörieur contre les congestions, les inflammations locales et un assez grand nombre d'accidents chirurgicaux. A rintörieur, on les emploie surtout contre les h6morrhagies passives, les hydropisies, les alterations du sang, etc. (Voy. Medication temperante.)
Certains acides v^g^taux, tels que Yacetique, le malique, le tartri-que, etc., jouissent bien aussi de vertus astringentes lorsqu'ils sont convenablement atfaiblis; mais leur prix 61ev6 en restreint I'usage en m6decine veterinaire ; on les emploie plutöt comme acidules.
2deg; Alcalins. De la Chaux (Oxyde de calcium).
Pharmacographic. — La chaux se präsente sous deux etats : an-hydre et hydratee.
1deg; Cbaux anb^dre ou -raquo;iTe. — Elle esten masses amorphes, gri-sätre ou jaunätre, inodore, d'une saveur acre et alcaline, et pesant 2,3. Mise en rapport avec l'eau, eile s'^chauffe vivement, se fendille, se boursoufle, augmente beaucoup de volume et se r^duit en pou-dre blanche ou grise. Exposee ä l'air, la chaux vive attire ä la lois l'humidite et l'acide carbonique, se delile et tombe en poussiöre. L'eau froide ou chaude n'en dissout que la 750deg; partie de son poids environ.
2deg; Cbaux hydratee ou eteinte. — Elle est en poudre blanche, grise ou jaunätre, söche ou päteuse, selon la proportion d'eau qu'elle contient, inodore et d'une saveur un pen plus faible que la pr6cedente. Gelle qui s'est dölit^e par son exposition ä l'air ren-ferme, outre l'hydrate de chaux, une proportion de carbonate cal-caire d'aulant plus considerable, qu'elle est reside plus longtemps en contact avec l'atmosphöre. Elle ne convient pas pour I'usage medical ä cause de son peu de solubility.
Pharmacoteclmte. — On fait rarement usage de la chaux vive en mödecine v6t6rinaire; cependant eile sert ä confectionner cer-
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taines preparations caustiques avec la potasse et les composes arse-nicaux que nous ferons connaitre plus tard. La chaux eteinte forme la base de quelques medicaments composes destin6s ä l'usage externe et interne; les plus usilös sont les suivants :
a.nbsp; Liniment calcaire.
P. Eau de chaux................... 250 grammes.
Halle d'olive.................... 32 —
Mettez les doux liquides dans un flacon et agitez jusqu'i ce que le savonule soit formß.
Employ^ contre les brülures.
b.nbsp; Poudre detersive.
P. Cliaus eteinte en poudre fine......... 1 partie.
Cbarbon de bois pulverise............ 2 —
Melangez et conservez ü l'abri de l'air.
Centre le farcin, les eaux aux jambes, les crevasses, le crapaud, la fourchette pourrie, les plaics gangreneuses, etc.; on pent y ajou-ter du camphre, du quinquina, de l'ecorce de chöne, etc.
c.nbsp;Lait de chaux.
P. Chaux eteinte................... 100 grammes.
Eau ordinaire.................. I litre.
Delayez, conservez dans un vase, et remuez avant de vous en servir.
Centre les trajets fistuleux, l'otorrhee, les plaies de mauvaise nature, etc.
d.nbsp; Eau de chaux.
P. Chaux recemment eteinte ........ 25 grammes. '
Eau commune.................... 1 litre.
Dölayez, passez au filtre ou decantez et conservez ä. l'abri de l'air.
On distinguait autrefois l'eau de chaux en premiere, seconde et troisieme, auxquelles on supposait une activile difKrenle dans cha-eune d'elles; mais cela n'est fonde que pour la premiere, qui contient toujoursun peu de carbonate de potasse fourni parle combustible qui a servi ä la calcination de la chaux; la seconde et la troisiöme sont tout ä fait identiques.
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L'eau de chaux ne contient gufere qn'un gramme et demide chaux par litre, ce qui equivaut ä environ 3 centigrammes par once de ce liquide. Si des indications parliculiöres exigeaient I'usage d'une eau plus chargte de chaux, on pourrait ou administrer un lait cal-caire tres-16ger, ou sucrer l'cau avant de la meltre en contact avec la chaux, ce qui lui donnerait la facult6 de dissoudre une plus forte proportion de cet oxyde.
Posologic, — On n'emploie guere ä I'intMeur que l'eau de chaux; les doses sont indiquees par le tableau suivant:
lraquo; Grands ruminants do.....nbsp; nbsp; 1 ä, 5 litres.
2deg; Sollpfedes...............nbsp; nbsp; 1 4 —
3quot; Petits ruminants ct pores.nbsp; nbsp; 1/4 1 —
4deg; Cliiens..................nbsp; nbsp; 3 centilitres ü 1 decilitre.
On pent r6p6ter au besoin celte dose deux fois par jour, en me-langeant l'eau de chaux aux aliments ou aux boissons des animaux malades.
Pliarmacodynamie. — Les effcts dc la chaUX SOUt dislingUÖS
en exteimes, internes et generaux.
a. Effets externes. — La chaux steinte, et teile qu'elle est em-ployde dans la confection du mortier, produit sur la peau des animaux une brüluro plus ou moitis grave selon la duree du conLact. Eileprovoque d'abord la tumöfaction de la peau, le soulevement de l'epiderme, et occasionne uno vive douleur; la brülure est 16-göre si le contact ne s'est pas prolongö au delä de quelques teures; dans le cas contraire, on observe rescharificalion plus ou moins complete de la peau et mßme des parties sous-jacentes. Ces brülu-res se remarquent souvent sur les regions inferieures des membres chez les chevaux employes aux travaux de construction (1). La chaux vive, pulv6ris6e et melangee ä parties egales avec le goudron de bois et appliquee sur la peau, la tumefle au bout de vingt-quatre lieures, produit des phlyctönes et un peu de suppuration; puis bienlöt la peau se durcit, perd sa sensibility, meurt et forme une eschare dure et sechc qui Interesse toute l'^paisseur du derme,d'a-pres nos propres essais, Sur les solutions de continuity, la chaux vive agil comme un caustique önergique, mais eile n'est guere em-
(1) Journ, de mid. vä. de Lyon, 1861, p. 253.
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ployfie que m61ang6e h. la potasse dans la preparation appelee pou-dre de Vienne. Le lait calcaire et l'eau de chaux agissent sur les mu-queuses et les plaies comme des astringents lagers.
b.nbsp; #9632;••.in-fs internes. — Ingdr^e dans le tube digestif, la chaux, m6me vive, est loin d'ßtre aussi caustique que le feraient supposer ses effels exterieurs, ce qui provicnt evidemment de sa neutralisation partielle par le sue gastrique et par I'acido carbonique conte-nus dans le tube digestif. Ccpendant clle n'est pas enlicrement inoffensive, puisque Orfila a fait mourir un chien en lui donnant d'abord G grammes, puis 12 grammes de chaux vive ; letube digestif 6taitenflamm6 dans divers points de son ötendue, mais trop legöre-ment pour expliquer la morl du sujet. Viborg (1) donna i un cheval, sur ses fourrages, d'abord 04 grammes de chaux chaque matin pendant quinze jours, puis 123 grammes pendant un mois environ, sans observer de ph6nomenes notables, h I'exeeplion d'une surex-citation 16gc;re du tube digestif. Mais M. Hertwig, qui a r6p6t6 l'experience de Viborg sur plus de vingt chevaux, a trouvö ä la chaux plus d'activitd : eile irrite la beuche, produit de la salivation et du d6goüt; beaucoup de sujets refusent de la prendre d'eux-m6-mes; enfin, aprfes l'emploi de ce medicament pendant trois ä qua-tre semaines, il a vu mourir plusieurs chevaux, dont la fin 6tait pr6c6dee d'une respiration trcs-laborieuse, d'engorgemonts oed6-maleux, de beaucoup de faiblesse et de la plupart des phenomenes de la fievre putride, ce qui evidemment indique Faction dissolvante de la chaux sur le sang, comme cela a lieu pourtous les alcalis.
c.nbsp;Kfl'cts gfcueraux. — Les ellcts que d6veloppe la chaux lors-qu'elle est absorbee et mdlangee au sang sont encore pcu connus; on sait seulement que ses effets primitils consistent h accelerer la söcretion urinaire, h empöcher le d^pöt de l'acide urique et des urales dans l'urine des carnivores, et, par conlre, ä diminuer toutes les autres secretions naturelles ou accidentelles, ä la maniere des autres astringents. Mais si Ton insiste trop sur son usage, eile agit alors comme les autres alcalis et determine les effets consfcu-tifs suivants : la dissolution du sang, I'action fondante sur les pa-renchymes et les ganglions, le systamp;me lymphatiqueet les glandes, les muqueuses et la peau, la diminution du mouvement d'assimila-tion, etc.
(1) Hertwig, Pharmacologie pratique, p, 589.
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#9632;m*
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Indications therapeutiiiues. — Elles seront distingu^es en externes et internes.
1deg; iniiications externes. — A l'etat de poudre, melangee au chaibon, äl'^corce de chcne, etc., eile est utile, comme nousl'a-vons dcjü dit, contra les ulceres de mauvaise nature et les plaies gangreneuses; seule ou unie üi d'autrcs astringents, ä la tereben-Ihine, eile conslitue un bon dessiccatif pour les plaies blafardes, les vieux ulceres, les dartres, la limace, le pietin, etc. Pour celte der-niörc aflcclion, un agriculteur distinguö, Malingiö (1), a donnö l'excellent conseil de faire marcher les moutons boiteux dans un laitde chaux epais contenu dans des caisses ou des fosses plac6cs ä l'entrco de la bergerie, et qu'ils doivent necessairement traverser en entrant et en sortant. Ce moyen simple est, dit-on, tres-efficace; ccpendant c'est ä la condition que Taffcction sera ä son debut ou qu'onaura mis rulceration ä nu par une operation; car si la mala-die est grave et l'onglon en partie döcollü, il est clair que ce moyen reslera sans cffet. L'eau de chaux est employee en injections dans le nez, Forcille, le vagin, etc., lorsque la nmqueuse dc ces conduits est le siege d'une secretion mucoso-purulente, comme dans lecoryza chronique, rotorrhec, la vaginite chronique, lanon-d61i-vrance, etc.; eile est egalement utile dans les trajets fistuleux, les clapiers des grands abces, etc. Le vdterinaire allemand Eichbaum(2) aaussi conseillö la chaux comme dessiccatif du crapaud; il em-ploie Teau de chaux, et fait Egalement une päte avec le kit cal-caire et la poudre de tan, qu'il applique sur la partie. M. lo profes-seur Lafosse (3) a employe avec succes l'eau de chaux centre plu-sieurs osteosarcomes, pour neutraliser le principe acide qui, dans cette affection, parait dissoudre les sels calcaires des os et entrete-nir le mal. Enfln, d'aprfes des renseignements fournis par Yallon, la poudre de chaux eteinte est frequemment employee dans les regiments d'Afrique, sur les'plaies blafardes des chevaux qui ont cte blesses par les harnais ou aulrement. C'est ä la fois un agent excitant et protecteur par la croüte solide qu'il forme sur les solutions de continuite.
2deg; Indications internes. — L'eau de chaux convient comme anti-acide dans la diarrhee des veaux; eile est ögalement utile centre la diarrhee atonique des chevaux vidards. Apres les indiges-
(1)nbsp; Journ. des viUr, du Midi, 18i2, p. 1849.
(2)nbsp; Journ. vüir. et agric. de Belgujue, 1847, p. 34.
(3)nbsp; Jow-n. des voter, du MuH, 1849, p. 430.
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lions chez tous les animaux, l'eau de chaux serait d'un usage avantageux, d'aprös M. Ghambert (1), sans doute pour stimuler le tube digestif et neutraliser l'exces d'aciditö du sue gaslrique. Dans la tympanite des gros intestins du cheval, 1'eau ou le lait de chaux sont des absorbants gazeux plus convenables que Tam-moniaque ou les hypochlorites alcalins, parce qu'ils ne peuvent irriter le tube digestif comme ces derniers. A d^faut d'am-moniaque, dit Chabert (2), on peut employer l'eau de chaux centre I'indigestion simple des ruminants. On la donne ä la dose d'un litre au gros bötail et ü celle de 2 decilitres au mouton et ä la chevre. L'eau de chaux a 616 donn^e en boisson ä des poules atteintes d'affeclion vermineuse pour döbarrasser les intestins d'une grande quantity de mucus, provoqu6 par la presence des larves(3). EnQn, M. Rychner, veterinaire allemand, donne l'eau de chaux de preference h. tout autre alcalin aux vaches atteintes de pica (4).
Une maladie centre laquelle l'eau de chaux a 616 prdconis^e de-puislongtemps et ä diverses reprises avec des resultats variables, c'estla morve. Conseille d'abord par Lafosse (5), par Bourgelat(6), Chabert (7), Drouard (8), Volpy (9), etc., ce medicament a, dit-on, procure quelqucs gu6risons durables. On l'emploieäla fois en bois-sons et en injections dans les cavilös nasales. Gependant Vitet (10) ne le croit pas capable de gu6rir la morve; ilaugmente la quantity du jetage, dit-il, donne au pus demeilleures qualitös, soulage mo-mentanement, mais ne guerit pas.
D'apres M. Zundel, lorsque I'hematurie est lice ä un 6tat anömi-que, le moyen ä la fois le moins dispendieux et le plus efflcace est l'emploi de l'eau de chaux rendue plus alcaline par laddilion de sucre, ce qui augmente la proportion d'oxyde calcaire dissous. {Note communiquce.)
Enfin, le veterinaire allemand Fechter (11) conseille l'usage in-
(1)nbsp; Communication orale.
(2)nbsp; Inst, velir., t. Ill, p. 210.
(3)nbsp; Dr Baronio, List, vitir., t. IV, p. 217.
(4)nbsp;Bnljarich, p. 487.
(5)nbsp; Diet, d'hypp., t. II, p. 109. (G) hist, viter., t. II, p. 400.
(7)nbsp; Mem. sur la morve, p. 40.
(8)nbsp; Compte rendu de Lyon, 1811.
(9)nbsp; Äbrigi de mid. vetir., p. 83.
(10)nbsp; Med. viler., t. Ill, p. 223.
(11)nbsp; Journ. vete'r. et gr. de Belgique, 1848, p. 145.
Tabourin, 3laquo; edition. — 1.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;19
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terne de la chaux, dans le cas de fracture, pour acc616rer et con-solider la formation du cal.
3deg; Salins.
A. Alcalins.
Borate de soude (Borax).
Caracteres. — Sei incolore, inodore, de saveur douceätre et alcaline, et cristallisß en prismes ou en octaödres. Chauffö, il perd 47 p. 100 de son poids et fond en une maliöre d'un d'aspect vi-treux. II se dissout dans 12 parties d'eau froide et dans 2 parties d'eau chaude.
Usages. — II n'est guöre employ^ qu'ä l'extdrieur. II est usit6 en gargarisme et en collutoirc contre I'angine couenneuse, le bour-souflementdes gencives, les aphthes, le muguet desagneaux, quel-ques affections cutan6es avec un grand prurit, etc. Cependant quelques v6t6rinaires allemands s'en servent parfois ä l'interieur comme diur6tique. C'est ainsi que M. Trespe (1) emploie Feau borat^e contre une affection particuliere des bötes bovines sou-mises au regime des residus de la fabrication du sucre de belte-rave. M. Schamaclier (2) en use surtout comme alcalin et utörin ä la fois contre la non-delivrance chez la vache. 11 le donne ä la dose de 60 grammes par jour avec du sulfate de soude et parfois aussi avec un pen de sabine.
Acetate de chaux.
Caract^res. — II est solide, blanc, en aiguilles satin6es, hygro-m^triques, d'une saveur acre et salöe, trös-soluble dans l'eau et 1'al-cool. Celui qu'on obtient en grand dans les fabriques d'acide pyro-ligneux est amorphe, grisätre, lerreux el impregne de produits goudronneux.
On pent pnüparer öconomiquement ce sei pour l'usage de la me-decine des animaux, en traitant la craie par le vinaigre ou I'acide pyroligneux jusqu'ä ce qu'il ne se dSgage plus d'acide carbo-nique. Usages. — Dclafond (3) vante beaucoup l'usage de ce sei en disci) Magazin, 1SC4, p. 343.
(2)nbsp; Comptes rendus allemands, 1804, p. 11.
(3)nbsp; TraM de thirapeut. ginir., 1.1, p. 356
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solution contra le catarrhe nasal chronique, les eaux aux jambes, les crevasses, les oedömes, les engorgements des testicules et des mamelles, etc. II pourrait 6tre employ^ avec avantage, ä V'mU-rieur, contre la diarrhöe, le pisscment de sang, etc.
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'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; B. Terreux,
De l'Alun (Sulfate d'alumine et dc potasse).
Pharmacograiiiiic. — On connait dans la pharmacic deux espe-ces d'aluns : Tallin cristailis6 et l'alun calcine.
1deg; Alun crisect;tallis6. — II est solide, en cristaux oclaedriques ou cubiques renfermant 43 p. 100 d'eau de cristallisation; ces cristaux sont transparents, un pen efflorescents ä l'air, inodores, d'une sa-veur d'abord douceätre, puis siyplique et d'une densite de 1,70. Chauffö ä 92deg;, l'alunfond dans son eaudecristallisationet se prend par le refroidissement en une masse transparente qu'on appelait aulrefois ahm de rocke. Soumis ä une tempörature plus ölev^e, 11 se boursoufle considörablement, perd enticrement son eau, devient anhydre et constitue Yalan calcine'; enfin, b. une chaleur rouge, il se decompose en partie. L'eau froide dissout le quinzieme de son poids d'alun cristallisß, et l'eau chaude les trois quarts environ de sa masse.
2deg; .*imi calcine ou brüle. — Get alun differe des precedents en ce qu'il est prive d'eau de cristallisation et d'une partie de l'acide sulfurique, surtoul quand on a trop cliauffe, ce qui le constitue par-tiellement ä l'ötat de sous-sulfate ou de sei basique. II se presente sous Taspect de masses amorphes boursouflees, poreuscs, tres-legöres, tramp;s-friables, inodores et d'une saveur un peu caustique. L'alun calcinö n'est qu'incompletement soluble dans l'eau ä cause de l'excfes d'alumine qu'il renferme.
IMiarmacotecliiiie. —L'alun cristallisfi se r6duit en poudie et se dissout dans l'eau distill^e ; l'alun calcine ne s'emploie qu'en pou-dre. Les dissolutions d'alun cristallisö, destinöes ä faire des injections astringentes, se composent babituellement de S, 10 hlo grammes de sei par litre d'eau. La poudre s'emploie äfaire des insufflations dans le nez, la bouche, la gorge, etc. ; quand on la met en usage sous forme de collyre, on I'associe au sulfate de zinc, au sucre, au camphre, au sei ammoniac. Elle sert aussi ä faire l'etoupade de
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Moscati (Voy. Albumine), si employee sur les contusions, les entor-ses, les fractures, etc.
Suiistances iucompatibles. — II ne faut pas m61anger h I'alun les malieres suivantes qui le decomposent: potasse, soude, ammo-niaque, et leurs carbonates; la chaux, la magnösie, les sels de plomb, les substances lannantes, etc.
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lledicamentation. —En general, pour I'usage interne de ce sei, il vaut mieux repeter les doses que de les donner trop fortes, chez tons les animaux.
L'alun se donne en breuvage et en lavement ä. I'interieur, trfes-rarement en clecLuaire. A rexterieur, on en fait usage en poudre et en injections dans les trajets fistulcux et sur les nmqueuscs apparentes.
Posoiogic.— L'alun calcine ne s'emploie pas ä l'intörieur; l'alun cristallise, qui est d'un usage peu frequent, doit se donner aux
doses suivantes :
1deg; Grands ruminants............nbsp; nbsp; 8ii 16 grammes.
2quot; SolipMes....................nbsp; nbsp; 6 12 —
3deg; Petits ruminants et pores.....nbsp; nbsp; 2 4 —
V Chiens et chats...............nbsp; nbsp; 0,50 2 —
I'liarmacodjnamie. — Les effets de l'alun sont locaux et g6n6-raux, et les premiers se disLinguent en externes et internes.
Effets locaux externes. — Sur la pcau, l'alun cristallisö et möme celui qui a et6 calcine, ne produisent que des effets peu marquös; a. la longue cependant ils Tirritent en crispant sontissu; l'alun calcine melange au goudron et applique sur la peau, soulöve 1'^pi-derme et produit de la doulcur et de la suppuration, d'apres nos propres experiences. Mais, appliques sur les muqueuses et les solutions de continuite, ccs deux sels agissent avec Energie, quoique avec une intensite inegale. L'alun cristallis6 tendsurtout h. diminuer d'abord, puis ä suppiimer entierement les secretions naturelles ou morbides qui ont leur siege sur les surfaces oü on I'applique. Cette proprielö de l'alun tiendrait, d'apres M. Mialhe (1), äce que ce sei auraitla propriete dese combiner ä l'albumine des liquides s6cret6s
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(1) Treated? /'art tie formulcr, p. OC.
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et de former un coagulutn insoluble qui entraverait la sortie des produits d'excr^tion. Mais comme, d'aprös le möme chimisle, ce precipit6 est soluble dans un excfes d'alun, il faut se garder d'61ever trop la dose de ce sei, comme on le fait souvent dans l'espörance d'en augmenter Faction, car alors on va contre le but qu'on se propose, et, passß une cerlaine dose, l'alun cesse d'ötre astringent pour devenir detersif. L'alun calcine, beaucoup plus aclif que le precedent, non-seulement resserre les surfaces et arröte leurs söcretions, niais encore il dötruit les tissus en les eschariflant legerement si l'application en est un peu prolong6e ; cet effet est surtout tres-6vi-dent sur les solutions de continuite anciennes avec bourgeonne-ment molasse et exag6r6. Enfin, d'aprfes Orlila, l'alun calcine, in-troduit sousla peau, determine la mortification complete des tissus qu'il touche.
Effets locanx internes. — Administre ä petites doses souvent r6-p(5t6es, l'alun cristallis6 agit ä la maniere des autres astringents, c'est-ä-dire qu'il excite d'abord l'appötit et acccülöre la digestion ; mais bientöt il determine des effets opposes en irritant les voies gastro-intestinales, reduisant leur calibre, diminuant les diverses secretions qui y existent, etc. Cependant, quand il est donnö ä la dose de 100 ä 1:20 grammes ä la fois, il cesse d'etre astringent, de-vient detersif et provoque la purgation. II rösulte des experiences d'Orfila (1), qu'ä la dose de 30 ä 60 grammes, l'alun ne determine d'autres effets, chez les chiens, que des dejections alvines bätees et des vomissemenls, si les voies sont restees libres; dans le cas, au contraire, oil Ton a lie I'cBsophage, la mort s'ensuit et Ton trouve ä l'autopsie la muqueuse gaslro-intestinale enflammee, le mucus coaguie, les tuniques racornies et dures, etc.
Effets generaux. — Lorsque les molecules d'alun sont parve-nues dans le sang, elles exercent sur ce liquide, sur les organes et sur les fonctions, les effets ordinaires des astringents, c'est-ä-dire qu'elles ralentissent la circulation et restreignent la plupart des secretions, notamment celles de la sueur, des urines et du lait. On a remarque aussi que ce sei appauvrissait le sang, entravait la nutrition et ne tardait pas ä amener la maigreur d'abord, puis le ma-rasme. C'est sans doute ce qui a fait dire ä l'hippiätre Lafosse (2) que Tabus de l'usage de l'alun, ä l'interieur, pent rendre les cbe-vaux pblhisiques.
(1)nbsp; Toxicologie, t. I, p. 292 et suiv., 4laquo; i!dit.
(2)nbsp; Diclionnaire d'lnppiatrique, t. I, art. Alkn.
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Pharmacotherapie. — Les indications de l'emploi de l'alun, tant crislallisö que calcin6, sont assez nombreuscs. Elles se divisent na-turellement en externes et internes.
I. Indications externes. — Les deux especes d'alun s'emploient frdquemment en medecine v6l6rinaire pour remddier, soit ä de simples accidents chirurgicaux, soit h des affections dont le siege reside sur la peau ou sur les muqueuses voisines du tegument externe. Nous allons grouper ces divers accidents paihologiques de manicre ä rendre leur 6num6ration moins sterile.
I ei.'inorriiiisilaquo;-raquo;. — 11 est certaines muqueuses qui sont sou-vent le siege d'un ecoulement asthönique ou sthenique de sang; telles sont, par exemplc, la pituitaire {epistaxis) et quelquefois la muqueuse genito-urinaire; celles de la bouclie et du pharynx ä la suite des piqüres de sangsues; et enfin, dans toutes les parlies du corps, il peut y avoir hemonhagie par suite de blessures, d'opöra-tions, etc. {hemorrhagies capülaircs). Dans ces diverses circonstan-ces, l'alun cristallise s'emploie en solution ou en poudre; dans ce dernier cas, on y melange souvent de la colophane pulverisöe, de l'agaric, du charbon de bois en poudre. Enfin, Vitet (2) conseille d'inlroduire un petit cone d'alun dans les vaisseaux ouverts, alin d'arreter plus sürement I'ecoulement sanguin.
2deg; Violences extt'-ricures. — Dans les cas d'entorse, de contusion, de foulure par la seile ou le collier, d'efforts articulaires avec boursouflement des membranes synoviales, dans la nerf-ferure, les plaies articulaires pönötrantes, etc., l'alun en solution concentree, et surtout batlu avec le blanc d'eeuf ou melangö ä l'argile, est d'nne grande efficacitö quand il est employö d6s le principe. M. De-lorme (1) a insists sur l'emploi de ce melange uni ä la compression, centre l'entorse et la luxation du boulct clicz les solipödes.
Voici, d'apres cet habile pralicien, comment on doit proceder ä celte application : On prend G blaues d'oeufs et 32 grammes d'alun calcine rMuit en poudre, on bat bien le melange et on en imprfegne des plumasseaux ou des compresses qu'on dispose en long tout autour de l'articulation malade; puls, ä l'aide d'une bände de teile ou de flanelle de 2 metres de longueur et de 6 centimetres de lar-geur, on exerce une compression bien 6gale autour du boulet. L'ap-parcil doit rester en place huit jours et le sujet etre tenu tout le temps
(1)nbsp; Mid. vitir., t. III, p. 218.
(2)nbsp; Journ. de mid, veto: de Lyon, 1853, p. 49.
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dans un repos complet, Au bout de ce laps de temps, dans las cas ordinaires, la guörison est complete; dans les cas graves, et sur-tout aprfes la luxation, il est prudent de renouveler rapplication. M. Kopp, v6t6rinaire militaire, a employ^ ce moyen avec un plein succös (1). M. Zundel emploie l'alun cristallisö et s'en trouve tout aussi bien. {Note communiquee.)
üne autre application trös-importante de l'alun est celle qu'en a faite M. Lafontaine (2) dans les appareils contentifs des fractures chez les animaux. Dans ce but, on fait bouillir un litre d'alcool faible avec 500 grammes d'alun cristallise jusqu'ä ce que le melange ait acquis une consistance sirupeuse; puis on trempe dans cette preparation des 6toupes dont onentoure le point fracture; on place ensuite les attelles comme a l'ordinaire, et on termine le panse-ment en recouvrant le tout avec une bände impregnee d'un melange chaud de resine et de poix noire. Get appareil est d'une extreme solidite et m6rite de passer dans la pratique de tous les vöterinaires.
3deg; Solutions ancicnnes. — Dans les solutions de continuit6 an-ciennes avec bourgeonnement mollasse et exuberant, avec pus sö-reux ou trop abondant, l'alun en poudre, et particulierement l'alun calcine, est d'une grande utilite, notamment dans lesvieilles plaies et les ulceres, les flstules articulaires, les caries, les crevasses, les eaux aux jambes, le crapaud, etc. M. F. Lecoq (3) a employ^ dans le temps, avec beaucoup de succös, l'alun calcine sur l'ouverture des plaies pen6trantes articulaires, pour arreter I'^coulement syno-vial, en coagulant l'albumine de la synovie dans la flstule m6me. Une compression gradu6e avec soin venait en aide au topique coagulant.
4deg; Flux muqnenx ou purulent. — La plupart des muqueuses voisines de la peau sont sujetles, ä la suite de l'inflammation, ä 6tre le siege d'une secretion mucoso-purulente plus ou moins opiniätre, qui ne cede generalement qu'aux astringents les plus önergiques, L'alun en solution plus ou moins concentric est employ^ en injections dans les cavitös nasales lors de catarrhe chronique, dans l'oreille quand il existe une otorrhee purulente et fetide, dans les voies genito-urinaires quand elles sont le si6ge de vaginite ou d'u-
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(1)nbsp; Joum. des vätir. du Midi, 1862, p. 414.
(2)nbsp; ßecuei/ de mcd.vHei:, 1855, p. 9; ibid., 1800, p. 172, (3)/6!rf., 1833, p. 416.
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r6trite chroniques, dans la Louche si un ptyalisme opiniMre existe; dans les fistules, les clapiers, si la suppuration est trop abondante, de mauvaise quallt6 ou de trop longue duree, etc.
Squot; Inflammations diverges. — II existe piusieurs inflammations locales des muqueuses externes qui cedent facilement ä l'applica-tion rationnelle de Falun, qu'elles soient aigues ou chroniques; de ce nombre sont principalement les diverses espöces A'anyine, la conjonctivite, le coryza, les apftihes,elc, Le traitement des varietes d'angine (chronique, folliculeuse, couenneuse ou croupale, gan-gr^neuse, etc.), au moyen de l'alun, d'abord preconise par Bre-tonneau et Trousseau en m6decine humaine, et bientot adopte par la plupart des medecins, n'a pas tard6 ü passer dans celle des ani-maux et i y 6tre appliquö avec avantage. Ge sont d'abord Bernard (l) et Roche-Lubin( 2) qui en font I'application sur le cheval et sur d'autres animaux, et ce remöde si simple a 6te bientot uni-versellement admis dans la pratique. Dans ces divers cas, on em-ploie surtout l'alun en poudre, qu'on insufQe soit par la bouche, soit par le nez, dans l'arriöre-gorge ; la forme de gargarisme et de collutoire est moins souvent employee; mais celle de nouet ou de mastigadour est commode et avantageuse, d'aprös M. Saint-Cyr. Ce ra6dicament parait agir comme un veritable sp6ciflque, car il procure presque toujours une prompte guörison.
On fait usage de l'alun dans le cas de conjonctivite chronique, principalement quand cette affection se complique de taches sur la cornöe, de boursouflement de la muqueuse, de disposition vari-queuse de ses vaisseaux, de ch6mosis, de pterygion, etc. On I'associe alors au Sucre, au sulfate do zinc, au sei ammoniac, etc., et on Femploie surtout en collyre sec, en poudre.
Le coryza aigu pent sect;tre arret6 brusquement dans sa marche au moyen d'injections alumineuses. M. Rey (3), qui a essaye et prd-conis6 ce moyen simple, injecte dans le nez ä piusieurs reprises, ä. l'aide de son tube-siphon, une dissolution de 13 grammes d'alun dans un litre d'eau. Quelques jours de ce traitement suffisent en g6n6ral pour gu6rir un coryza.
Dans le cas de stomatite simple ou mercurielle, avec mollesse et boursouflement des gencives, la poudre d'alun appliqu6e piusieurs fois par jour avec la pulpe du doigt sur les gencives malades,
(1)nbsp; Jiecueil de mid. vitir., 18 !5, p. 72.
(2)nbsp; Ibid., 1836, p. 503; et Manuel de l'eleveur des b4tes ä laine, p. 193.
(3)nbsp;Journ. de mid. vetir, de Lyon, 1850, p. 478.
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les raffermit bientöt et fait disparaitre l'affection au bout de deux ou trois jours.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;(Saint-Cyr, Note communiquee.)
amp; McnnTsomenis. — Dans le cas de renversement du rect-um, du vagin et de l'uterus, il peut 6trc utile de laver ces organes avec une solution liöde d'alun pour les degorger et leur donner du ton. Sous rinllucnce d'un bain de celte nature, l'organe renvers^ se ra-petisse, reprend son volume normal et peut 6tre plus aisöment remis en place. Bourgelat (!) et Vitet (2) recommandent l'alun sous forme de suppositoire pour prövenir une nouvelle chute du rectum en resserrant l'anus.
II. Indications internes. — L'usage interne de l'alun est inßni-ment moins frdquent et moins important que l'usage externe; ce-pendant on utilise ses proprietös astringentes locales dans quelques maladies du tube digestif, notamment dans la perversion du goüt et de l'app^tit, la diarrli6e söreuse et la dyssenterie chronique; dans ces cas,il convient de l'unir aux opiacös. De la Bere-Blaine (3) recommande d'employerl'aiun dans la diarrhee opiniätre du boeuf, a la dose de 32 grammes dans 2 litres de petit-lait, en deux fois, matin et soir. On le vante beaucoup aussi contre I'infection saturnine ou colique de plomb, chez I'liomme; il aurait sans doute la rahme efflcacitö chez lesanimaux, dans des cas analogues.
Comme astringent g^n^ral, c'est-ä-dire apres son absorption, l'alun est encore susceptible de quelques applications utiles : c'est ainsi qu'on en conseille l'usage contre la pourriture du mouton, le pissement de sang asthönique des divers animaux, le diabete et l'al-buminurie, I'incontinence d'urine, la secretion d'un lait trop s6-reux ou bleu, les alterations septiques du sang, etc. L'expörience a detnontrö, dit Viborg (4), que ce medicament donnlt;5 en boisson au malade, ä la dose de 8 grammes dissous dans I'eau, chaquejour, constitue un remöde avantageus contre les affections scorbutiques et anömiques du pore.
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(1)nbsp; Mattere midkale, t. II, p. 3ää.
(2)nbsp;A/erf. vitir., t. Ill, p. 248.
(3)nbsp;Nutes fond, de l'urt vitdr., t. Ill, p. 23quot;
(4)nbsp; Traile du pore, p. 89.
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MEDICAMENTS ANTIPHLOGISTIQUES.
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SELS METALLIQUES.
1deg; Sulfate de zinc.
SvxosvjiiE : Couperose blanche, Vitriol blane, etc.
Phanuacog^rapiiie. — Sei blanc, en petites aiguilles prismati-ques, inodore, d'une saveur tres-stj^ptique, efflorescent a I'air. Chauffe, le sulfate de zinc se dessöche et perd 43 pour 100 de son poids, reprösentant son eau de cristallisation; calcinö, il laisse echapper une partie de son acide et devient basique. Insoluble dans l'alcool et l'ötber, ce sei se dissout dans deux parties et demie d'eau froide et dans son poids d'eau chaude.
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Pharmacotechnic. — En pharmacie, on pulverise, on dissout dans l'eau et Ton associe de dilierentes manieres le sulfate de zinc, en vue de ses diverses applications externes. 11 fait partie de plu-sieurs preparations officinales, telles que l'eau d'Alibour, la poudre de Knopp, la mixture de Villate, etc. ; il entre aussi dans la composition d'un grand nombre de collyres sees ou liquides, de collu-toires ou gargarismes, etc. Ses dissolutions aqueuses se composent en gön^ral de 3, 10 ä lo grammes par litre d'eau de riviere.
Substances incompatiblcs. — Les alcalis et leurs carbonates, la chaux, la magnösie, les astringents amp; base de tannin, le lau, etc.
aieiUcamentatian. — Le sulfate de zinc ne s'emploie guere ä rintörieur que comme vomitif; on I'administre alors, en breuvage, aux animaux qui peuvent vomir, depuis 30 centigrammes jusqu'ä 2 grammes et plus. A I'exterieur, on I'emploie en injections sur les muqueuses apparentes, les trajets fistuleux, et en applications variables sur les solutions de continuite, les crevasses, etc.
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Pharmacodynamie. — Les effets du sulfate de zinc doivent 6tre distingu6s, comme ceux de l'alun, en effets externes, effets internes et effets generaux.
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a. Effets externes. — Appliqu6 sur les tissus sains ou all6r6s, le sulfate de zinc y determine des eflets analogues mais plus 6nergi-ques que ceux de l'alun ; comme ce dernier, il exerce une action
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coagulante sur les surfaces et sur les produits secretes. M. Mialhe (1) admet que, comme l'alun, il peut dissoudre 1c coagulum primitive-ment form6 lorsqu'on l'emploie an exces, et qu'il exerce alors une action consecutive qui serait damp;tersive. Nous avons quelques rai-sons de douter de l'exactitude de cette assertion, comme nous le verrons plus loin.
b.nbsp; Eflfcts internes. — II resulle de quelques experiences que nous avons faites sur les solipedes, que les effets du sulfate de zinc sur le tube digestif sont essentiellement dilferents suivant les doses qui ont 6t6 administrees. Ainsi, donne ä petites doses, c'est-;\-dire de 4 ä 8 grammes dissous dans un litre d'eau, le sulfate de zinc se com-porte purement et slmplement comme un astringent fort: il deco-lore et dessöche la bouche, augmente l'appetit et la seif, produit la constipation et durcit les excrements, etc. Mais, administr6 ä doses moj'ennes, de 10 ä 20 grammes par exemple, ses effets sont en-tiärement differents : la deglutition du breuvage est laborieuse, la bouche devient seche et pateuse, l'appdtit est diminue et la soif augmentee, la defecation est rare, difficile, et les excrements sont g^neralement durs et coiffes; on remarque souvent des coliques; le ventre diminue de volume et se relöve; il y a parfois des bäille-ments suivis de nausees et de violents efforts de vomisseraents; alors il y a de la salivation, de l'abattement, du boquet, des öruetations et quelquefois rejet par les narines de matieres liquides venant de l'estomac. Enfln, ä doses ölevöes et toxiques, comprises entre 30 et 40 grammes, les effets sont les mSmes que les pr6cödents, mais plus intenses et plus rapides, comme nous le verrons tout ä l'heure.
c,nbsp; Effets generanx. — Lorsque le sulfate de zinc est donn6 ä petite dose et qu'il n'offense pas sensiblement le tube digestif, ses effets göneraux sont essentiellement contro-stimulants et sont ca-ract6ris6s par le ralentissement notable de la circulation et de la respiration, la päleur des muqueuses, l'augmentation de la St5cr6-tion urinaire, etc. De plus, il augmente rapidement les qualites plas-tiques du sang. — Mais, aussitöt que les doses sont assez elev6es pour troubler la digestion, les effets sont tout ä fait differents : un mouvement febrile se declare bientot; seulement, dös que lessignes du vomissement apparaissent, les fonetions circulatoire et respira-
(1) Mialhe, TraM de Part de formuler, p. 135.
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300nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICAMENTS ANT1PHLOGISTIQUES.
toire se ralentissent, le pouls s'efface, la t6te s'appesantit, I'animal est triste, il perd de sa sensibilite el de son intelligence, etc.
d. Effeia toxiquea. — Un animal en proie aux effets toxiques du sulfate de zinc presents les symptömes suivants : il salive abon-damment, manifeste des douleurs de ventre et fait de violents efforts de vomissement; bientöt il devient triste, abattu, sa töte porte au fond de la mangeoire ; lapupille est dilatöe et la sensibility g6ne-rale et celle des sens sont notablement diminuöes; ensuite des trem-blements musculaires apparaissent, les forces diminuent, les mem-bres s'affaiblissent, la chaleur baisse, lanus resteböant, les animaux tombent et ne tardent pas ä mourir paralyses du train post^rieur.
a^'sioiis. —La bouche, le pharynx et 1'cesophage sont sains; I'es-tomac est irrite et le cardia dilate; l'intestin gröle presente des ecchymoses et l'^pithelium se detache facilement de la muqueuse; les gros intestins sont les plus offenses. Tout le tube digestif est r6-duit dans son calibre, et 1'on trouve, dans une notable portion de son etendue, une espece de fausse membrane fibrineuse pen adhe-rente. Le cceur a perdu de son volume et sa membrane interne est ecchymosöe. Les organes parenchymateux et glanduleux sont plus consistants qu'ä Tordinaire.
Antidotes. — Le lait, le blanc d'oeuf et les eaux sulfureuses, sont les contre-poisons ä meltre en usage.
Pbarmacotherapie. — Le sulfate de zinc s'emploie fr6quem-ment ä l'exterieur, mais trös-rarement k I'int^rieur.
iquot; Exterieur. — On en fait usage dans les mömes circonstances que I'alun; il est employ^ comme astringent, comme dessiccatif et comme antiputride.
a. Astringent. — Comme astringent, le sulfate de zinc revolt d'assez nombreuses applications: c'est d'ahord Yageni anti-ophtfial-mique le plus pröcieux de la matiere mßdicale apres le nitrate d'ar-gent; c'est un fait reconnu depuis longtemps dans les deux m6de-cines et consacrö par tons les praticiens. On I'emploie en poudre et en solution, seul ou associe ä divers autres remödes, centre les taies de la corn^e, la conjonctivite chronique et les nombreux accidents qu'elle peut entrainer ä sa suite. Apres les affections oculaires #9632;yiennent les 6coulements des muqueuses, tels que le catarrhs na-
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sal, l'otorrhöe, la vaginite chronique, etc., qui cfedent göndrale-ment bien aux injections de sulfate de zinc. II pent aussi rendre service dans le traitement des congestions et inflammations locales, telles que la fourbure, le coryza aigu, etc. Cette derniöre uffeclion cöde avec une grande facilile h l'injection d'une dissolution de ce sei dans l'eau ä la dose de 5 ä 15 grammes par litre de v6hicule; quand le coryza est chronique, la dose doit etre doublöe ou mßme quadruplee pour la meme quantite de liquide. Ge fait pratique, si bien ötabli par M. Rey (1), regoit une application journaliörc ä la clinique de l'Ecole de Lyon. Les autres cas, assez disparates, qui exigent l'usage du sulfate de zinc, sont l'angine et les aphthes, ä la place de l'alua ou combine avec lui, l'otorrhee chez tons Ics ani-maux, ainsi qu'on le pratique ü l'Ecole de Lyon avec des avanlages variables selon les cas, etc.
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b.nbsp; Dessiccatif. — A tilre d'agent dessiccalif, le sulfate de zinc est fr6quemment employ6 sur les vieilles plaies, les ulcferes, les crevasses, les eaux aux jambes, les dartres humides, les caries, les fistules, etc. Bracy-Clarck (2) employait une solution de 4 grammes de ce sei dans 32 grammes d'eau pour modifier la fourchelte, dans le cas d'öchauffement, de pourri|ure de sa lacune mediane, de cra-paud commengant, etc.
c.nbsp; Antiputride. — Le sulfate de zinc jouit de propri6tes anti-putrides non Equivoques, puisqu'il assure la conservation des ma-liöres animales; uni ä l'alun et au camphre, il pourrait done 6tre ulilement applique sur les plaies gangreneuses felides, de mauvais caractere, etc., soit en poudre, soit en solution, suivant les cas.
2deg; Interieur. — Quand on administre le sulfate de zinc ä l'inle-rieur, e'est moins pour utiliser ses propri6t6s astringentes ou an-lispasmodiques, que pour mettre ä profit ses vertus vomitives, qui sont tres-energiques. Nous lisons dans la Mattere medicale de Bour-gelat (3) le paragraphe suivant qui se rapjiorte ä ce sujet: laquo; On le donne aux pores et aux chiens qu'on veut faire vomir, surtout clans la maladie catarrhale de ces derniers, el dans la danse de Saint-Wit qui lui succede souvent. raquo; Nous ajouterons que, chez I'homme, on recommande principalcment le sulfate de zinc comma vomitif, dans le cas d'empoisonnement par les substances narcoti-
{\)Journ. de mid. veler. de Lyon, 1850, p. i'T,
(2)nbsp; Recueil de mid. vitir., 1826, p. 543.
(3)nbsp; Loc. cit.,t. 11, p. 3C1.
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302nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS ANTIPIILOGISTIQUES.
ques. II peut recevoir quelques applications, sous ce rapport, chez les animaux, ne füt-ce que dans Tempoisonnement si frequent des chiens par la noix vomique. Enfin, comme il est moins irritant quo Tömötique, il serait peut-6tre preferable ä ce dernier dans Tembarras gastrique du pore et du chien, dans le cas de vomisse-ments spasmodiques do ce carnivore, etc.
Succedancs. — On pourrait remplacer.le sulfate de zinc par Vace-tate ou Yoxyde du meme metal; mais il n'y aurait aucun avantage sous le rapport tMrapeutique et, de plus, il y aurait desavantage au point de vue economique, puisque ces deux dernicres substances coulent plus cber que le sulfate zincique. Cependant rac6tate de zinc a ete conscille ä rinl^rieur contre la diarrbee rebelle, par MM. Marcus et SteinbofT (1), vetörinaires allemands. La dose est de quot;2 grammes, repclee quatre fois par jour pour les grands animaux, el de \ gramme pour le moulon. Quant ä l'oxyde, il en sera question ä propos des antispasmodiques.
2deg; Protosulfate de fer.
Synonymie : Couperose Yerte, Vitriol vert, etc.
iMiarmacographic. — Ce sei est en gros crislaux rbomboidaux. d'un beau vert d'6meraude, un peu oereux ä la surface, renfer-mant 45 p. 100 d'eau de cristallisation, d'une saveur äpre, trös-as-tringente, d'une densitd de 1,80 quand il est cristallis^, et de 2,60 lorsqu'il est anbydre. Exposö ä l'air, il s'effleurit et se couvre d'une poussiere de coulear de rouille; ebauffe, ce sei fond d'abord dans son eau de cristallisation, puis se desseche entiamp;rement et devient blanc; enfin, calcinö au rouge dans un crcuset, il se decompose, perd son aeide ct se transforme en peroxyde de fer anbydre. Insoluble dans l'alcool et l'öther, le protosulfate de fer se dissout dans la moiti6 de son poids d'eau chaude et dans le double de son poids d'eau froide.
riianuui of .clinic. — Les preparations du sulfate de fer ü titre d'astringent sont simples et peu nombrcuscs; on I'emploie en pou-dre, seul ou melange ä d'autres astringents, ou en solution dans I eau ä. la dose de 32 ä 64 grammes par litre de vöbicule., selon Tin-dication. Yelpeau a conseillc de l'employer en pommade contre r6rysipele; en voici la formule :
(1) Recueil de me'd. ve'tcr., 1849, p. 404. (Extrait d'un Journal vdtör. allemand.)
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P. Protosulfatc de fer pulverisü...... 8 grammes.
Axonge.......................... 32 —
Incorporez h froid.
Suiistances incompatibics. — II faut dviter de m^langer dans les pröparations liquides, au sulfate de fer, les matiöres suivantes, qui le d^composent: les composes de chaux, de barjte, dc plomb, d'argent, de mercure, etc., qui forment, avec l'acide sulfurique, des composes insolubles; les oxydes des deux premieres sections, qui pr^-cipitent I'oxyde defer; les phosphates et berates qui formeraient des sels de fer insolubles; les savons, les maliferes Y6g(5tales char-goes de tannin, etc.
JllötUcamcntation. — A Tintörieur, le sulfate de fer se donne en brouvage ou en electuaire; les doses, ä litre d'astringent, sont les suivantes :
1deg; Grands ruminants............nbsp; nbsp; 8 ä IG grammes.
2deg;Solipedes....................nbsp; nbsp; C 12 —
3quot; Petits ruminants et pores___..nbsp; nbsp; 2 4 —
4deg; Chicns ct chats...............nbsp; nbsp; 0,50 2 —
A Textorieur, on en fait usage en lotions, bains, frictions, applications defensives, en cataplasmes avec la terre glaise, la suie de chemin^e, le vinaigre, etc.
Pharmacodj-uamie. — Appliqu6 sur la peau, les muqueuses ou les solutions de continuite, le sulfate de fer agit h la manifere des astringents les plus energiques, mais il ne prdsente aucune particu-larite bien notable. Introduit dans le tissu cellulaire sous-cutan6 des chiens, 11 cesse d'etre simplement astringent, il devient irritant; il dlt;5veloppe une violente inflammation locale, et les animaux meurent au boul de vingt h trenteheures en prösentant ä l'autopsic une irritation gastro-inteslinale plus ou moins vive.
Introduit dans les voies digestives, ä la dose de 8 grammes chez le chien, ou injects dans les veines ä celle de 1 ä 2 grammes, ilprovo-que le vomissement chez ces animaux et ne tarde pas ä les faire p6-rir aprfes avoir determin6 un abattement gdn^ral. Tiborg (1) a fait dans le temps quelques exp6riences pour ^clairer I'action locale at interne de ce sei chez les solipedes. Administr^ d'abord ä un cheval de vingt ans, ä la dose de 123 grammes, il ne d^termina
(1) A/males de l'agric. fvanc,, t. XL1V, p. 184.
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304nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS ANTIPHLOGISTIQUES.
aucun effet sensible; la niöme quantitö, donnöe trois jours plus tard, resta sans action apparente; seulement, le sujet ayant 6t6 sa-criflö, on trouva la muqueuse gastro-intestinale rouge et 6paissie. Un autre cheval, äg6 de dix-huit ans, regut en une seule dose environ 200 grammes du mßme sei en solution; au bout de dix minutes le pouls devint petit et le sujet rejeta par le vomissemcnt des matiöres muqueuses verdälres, mölees d'aliments, qui sortirent par les na-rines; puls le sujet tomba dans I'abattement, cut la löte basse, re-garda souvent son ventre, et expulsa, apramp;s six heures, une grande quantited'urine et des excrements ä l'etat naturel. Le professeur Gohier (1), dans le but de s'assurer si le sulfate de fer donnö ä haute dose jouit de proprietes vomitives reelles chez les solipedes, en administra 330 grammes a un cheval, 200 grammes ä un üne et 100 grammes ä un poulain de six mois; aucun d'eux ne vomit ni n'urina, mais il y eut quelques nausees. Le lendemain, les trois su-jets moururent et, ä 1'autopsie, on trouva les intestins gangrenes. Enfin, M. Herlwig(2) n'a jamais observe de vomissement dans ses exp6riences avec le sulfate ferreux, et attribue celui qui a 6L6 oblenu par Viborg ä des causes toutes speciales, resides inconnues. II pa-rait ddmontrö aujourd'hui que ce mödicament, surlout chez les animaux, determine d'abord la diarrhöe en irritant I'intestin quand la dose est un pen forte, et que ce n'est que consecutivemenl qu'il constipe.
Lorsque le prosulfate de fer a pass6 dans le sang, il produit, sur ce liquide nutrilif et sur les organes, les effets complexes des astringents et des toniques analepliques, ce qui le rend pröcieux dans certaines affections caracterisöes ä la fois par l'etat anömique du sang et par la grande mollesse des lissus, comme on le remarque danslapourriluredes rumimants, Thematurie aslhßnique, les hydro-pisies, etc. Les molecules du sulfate de fer sortent de l'dconomie animate par les voies urinaires, ainsi que Font demonlreGmelin el Tiedemann, et qu'il est facile de le conslater en traitunt les urines par les rdaclifs approprids.
Pharmacotheraitic. — Le sulfate ferreux, considdrd comme astringent, s'emploie ä la fois ä Texterieur et ä l'inlörieur.
10 Exterieur. — A la surface du corps, le sulfate de fer s'applique comme defensif et comme dessiccatif.
(1)nbsp; Compte rendu tie l'Ecole de Lyon, annöe 1811.
(2)nbsp; Pharmixcolorjie pratique, p. ^88.
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a.nbsp; n^fensif. — Une des applications les plus anciennes, les plus connues et les plus utiles de ce medicament comma d6fensif, e'est son emploi en bains ou en cataplasmes contra la fourbure des so-lipfedes; il est egalement utile, au m6me litre, centre I'etonnement du sabot, l'aggravde du boeuf et du cbien, ia sole battue, foul6e ou brulee, les efforts articulaires röcents, etc. Lecoq (d), de Bayeux, prescrit ce sei en solution ou en cataplasme sur la mamelle des vaches pour en arrsect;ter I'lnflammation commengante. Enfin, em-ploy6 chez I'homme, par Telpeau, en solution ou en pommade, pour faire avorter l'örysipfele simple, ce sei a (üte ögalement mis en usage par Festal Philippe (2) sur les animaux, centre les diverses formes de cette maladie, ainsi que contre les eaux aux jambes du cheval au d6but.
b.nbsp; raquo;cssiccatif.— Comme dessiccatif, ce sei est employ^, de mgme que les autres astringents, contre les vieilles plaies, les ulcöres, les crevasses, le pietin, la limace, etc. Employe avec persöv^rance sur les plaies avec perte de substance, il efface presque entiörement la trace du mal enfrongantlapeau et en tannant, enquelque sorte, la cicatrice (Chambert) (3). M. Rey 1c conseille pour durcir la peau de l'appui du collier chez les chevaux blancs, qui se blessent si facilement par la pression de ce harnais. M. C. A. Bernard, v^ri-naire militaire, a pr6conis6 les bains de sulfate de fer (100 grammes pour 23 litres d'eau) contre le crapaud au debut. On enl^ve la come decoll^e sans faire saigner; on donne des p^diluves froids, pour rö-duire le volume de la fourchette et diminuer la sensibility, puis on emploie les bains astringents (4).
2deg; Interieur. — En raison de ses doubles propriötös toniques et astringentes,le sulfate de fer estassez fr6quemment employ^ ä l'in-terieur. On le met en usage d'abord contre diverses affections gas-tro-intestinales, telles que l'indigestion chronique des ruminants, la diarrh^e atonique, les phlegmasies de l'estomac et des intestins pass6es h. I'^tat chronique, les entozoaires, etc. Taiche (5) I'a em-ploy6 avec profit, ä la dose de 24 ä 32 grammes par jour, dans une decoction de gentiane, contre une cachexie vermineuse des grands ruminants. Hamont (6) l'a administr6 en breuvage ä la dose de 8 ä
(1)nbsp; Recueil de med. väler., 1835, p. 571.
(2)nbsp;Journ. des vMr, du Midi, 1842, p. 361.
(3)nbsp; Communication orale.
(4)nbsp; Mtm. et observ. de mid. viter, milit., t. XIII, p. 393.
(5)nbsp; Recueil de mid. v4Ur,, 1834, p. 297. (6 Ibid., 1839, p. 110.
TABOURm. 3laquo; (Sdition. — I.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 2 0
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306nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MliDICAMENTS ANTIPHLOGISTIQÜES.
12 grammes chaque jour, contre le ramollissement du foie, chez les chevaux cgypücns.
Lcs maladies generales contre lesquelles on emploie le sulfate de l'er ä litre d'astringent tonique, sont d'abord la cachexie aqueuse des ruminants, soit comme remöde curatif, seit comme moyen prophylaclique; viennent ensuite les hydropisies astheniques, I'lie-maturie atonique, le diabete, etc. De plus, Turner a beaucoup vanle l'einploi du sulfate de fer contre le farcin du cheval; on le donne ä petites doses dans les boissons ordinaires. EuQn, M. Haub-ner, de Dresde, et M. Gluchmann, preconisent le sulfate de fer contre I'avortement 6pizootique qu'on remarque chez les vaches. La dose est de o ü 10 grammes par jour, renouvelee au besoin, dans les boissons ordinaires.
Dcpuis un certain nombre d'annees, on a oppose avec des avan-tages marques ce moyen therapeutique ä une maladie redoutable des grands ruminants, la peripneuuionie contagieuse. Preconise d'abord par le vöterinaire allemand Redemacker, ä ce qu'on assure, ce remede a el6 employlaquo; ensuite, en Prusse, par M. Koenig, ä la dose de 32 grammes par jour dans la premiere pöriode, et ä cellc de 72 grammes dans la seconde, en deux portions (I). De la Prusse, ce moyen est pass6 en Belgique et enfin en Franco, oü il a produit des resultals variables; cependant il a paru assez avantageux pour que le gouvernement beige ait cru devoir en prescrire I'emploi d'une maniere officielle aux vöterinaires de l'administralion (2). D'apres M. Faby (3), vctdrinaire beige, ce moyen employe ü temps guerit la pöripneumonie cinq fois sur sept; mais la plupart des praticiens n'ont pas et6 aussi lieureux que ce veterinaire. M. le professeur Lafosse (4) a present ce remede chez les sujets maigres et anemi-ques ä la dose de 12 ä20 grammes par jour, en deux fois; son usage etait continue pendant six i huit jours et suspendu aussilöt que la constipation se montrait; les resultats ont ete pen avantageux. Enfin, essaye ä l'Ecole de Lyon sur quelques sujets, il a amende Tetat general du corps, mais son action sur le cours de la maladie n'a pas ete tres-evidente.
Cependant, plus recemment, un agriculteur de la Lorraine, M. A. Turck, a public dans les journaux d'agricullure larelalion de I'emploi avantageux qu'il a fait chez lui ou chez ses voisins de ce
(1)nbsp; Report, de mid. vetdr. beige, 1851, p. 258.
(2)nbsp; Mamp;me journal, 1851, p. 32.
(3)nbsp; Ibid., 1851, p. 281.
(4)nbsp; Journ. det viller, du Midi, 1851, p. 8.
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DES ASTRINGENTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;307
sei, soit comtne moyen preventif, soit comme moyen curatif de la pöripneumonie du gros bötail. Un vetcrinaire, M. Charles, et un agriculteur, M. Demesmay, ont fait, de concert, un usage ßgalement favorable de ce mödicament sur un troupeau de vaches soumises ä l'engraissement et frappees de la peripneumonie contagieuse (1). G'est done un point sufUsamment d6montr6 pour engager les pra-ticiens h avoir recours ä ce moyen, le cas 6ch6ant. Un autre agriculteur, M. F. Jacquemart (2), a 6galement fait voir que la couperose verte, aid6e d'une alimentation convenable, etait un excellent moyen de gudrir la pourriture du mouton, m6me confirmee. II donne ce medicament, desseche au feu, ä la dose de 1 gramme pour chaque tfete, mele aux aliments solides, et k dose double s'il contient encore son eau de cristallisation. On en met ä peu pros autant dans les boissons. II est bon d'y ajouter du sei marin. Enfin, M. Garreau (3) donne aussi avec succös le sulfate de fer dans le cas d'an^mie epizootique des agneaux : 11 retablit l'appötit, arrete la diarrhöe et donne bientöt aux jeunes malades, dit cet habile prati-cien, toutes les apparences de la santö.
3deg; Perchlorure de fer.
Syxoxthie : Ses^uichlorurc de fer, Muriate de fer, Clilorhvdratc de peroryde de fer, etc.
Pharmacograpliie. — II peut 6tre solide ou liquide.
a.nbsp;Solide. — Le perchlorure de fer solide est anhydre on hydrate. Sous le premier 6tat, 11 est en ecailles ou lamelies violac6es, tres-hygroscopiques; il est soluble ä la fois dans l'eau, l'alcool et l'etlier; ce dernier est son meilleur dissolvant, et l'enleve ä la solution aqueuse. Hydrate, le perchlorure de fer forme une masse päteuse ou cristal-line, tres-deliquescente. Sous cet etat, il est peu usitö.
b.nbsp; liiquide. — Le perchlorure de fer liquide, qui se trouve au-jourd'hui le plus habituellement dans le commerce de la drogue-rie, est un liquide sirupeux, marquant 30deg; au pese-sel de Baume, d'une couleur rouge-brun, d'une odeur chlorte, et d'une saveur äpre et astringente. II peut 6tre aeide, basique ou neub'e; c'est ce dernier qui doit ötre prefere. Ce liquide contient alors ä peu pres le tiers de son poids de perchlorure de fer solide.
(1)nbsp; Voy. liecueilde mid. väei:, 1860, p. 6*3.
(2)nbsp; Journ. des vdte'r. du Midi, I8C3, p. 121, 170 et 174.
(3)nbsp; Recueil de med. viter., 1851, p. 941.
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308nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICAMENTS ANTIPHLOGISTIQUES.
Incompatibiiitt's. — II faut 6viter de möler au perchlorure de fer des matieres tannantes, qui formeraient de l'encre ; des cyanu-res et ferrocyanures, qui donneraient naissance ä du bleu de Prusse ; enfin il ne faut pas l'employer avec les gommes, 1c mucilage et l'albumine, parce qu'il pr6cipite ces substances.
Pharmacotccimic. — On prepare le perchlorure de fer par trois proc6d6s prineipaux : 1deg; en attaquantla limaille de fer par l'eau regale, 6vaporant doucement jusqu'ä siccitö et reprenant par l'eau; 2deg; en dissolvanl Vhematite (peroxyde de fer hydratö) par l'acide chlo-rhydrique et en opörant comme dans le premier proeödö ; 3deg; en oxydant le protochlorure de fer par l'acide azotique ou le chlore. Ce dernier precede est le meilleur. Le perchlorure de fer forme la base de plusieurs prßparations magistrales et officinales. Les premieres comprennent les breuvages et les injections ; les breuvages se font avec de l'eau miellöe et du perchlorure de fer en quantitc variable selon l'indication ; seulement il faut öviler de les preparer longtemps ä l'avance, parce que les matieres sucrees le ramenent ä la longueä l'ötat de protochlorure de fer. Les injections ont pour vehicule l'eau distillee ou une decoction legere de guimauve. Par-mi les preparations officinales, nous signalerons les suivantes :
1deg; Pommadc de perclilorure de fer.
P. Perchlovure ferrique.............. 4 grammes.
Axonge.......................... 32 —
Incorporez ä froid.
2deg; Solatlonsect; titrees de perchlorure de fer.
Perchlorure ä SOquot; B.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Eau dislilliie.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Titrc.
20 grammes.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;5 grammes.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 25deg; B.
20 —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 10 —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 20
20 —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 20 —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 15
20 —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;'40 —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 10 (Codex.)
3deg; Edqueurs antiTimlentes du docteur Rodet.
a. Liqueur non caustique.
P. Eau distillee..................... 32 grammes.
Perchlorure i 30quot;................ IG —
Acide citrique.................. 5 —
Acide chlorhydrique.............. 5 —
Faites dissoudre l'acide citrique dans l'eau, et ajoutez successivement le per-#9632;hlorure et l'acide clilorliydrique.
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DES ASTRINGENTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 309
b. Liqueur camtique.
P. Eau distillüe..................... 32 grammes.
Pcrchlorure..................... IG —
Acide chlorhydrique.............. 8 —
Ajoatez ä l'eau successiveraent le perchlorure ot I'acide chloi-liydrique.
Ges liqueurs ont 616 pr6conis6es par M. le docteur Rodet pour neutraliser la plupart des virus et des venins chez l'homme et chez les animaux. Nous y reviendrons ä la fin de cet article.
Medicamentation. — Le perchlorure de fer a 6t6 plus particu-lierement employ^ jusqu'ici en vetörinaire, ä Texlerieur du corps ; on s'en sert en lotions, en injections et en applications diverses, aqueuses ou grasses. Pour I'usage interne, on le donne surtout en breuvages et parfois en boissons, lorsque la quantite administr^e est pen considerable. Quant aux doses, elles n'ont pas encore 6tö döterminöes rigoureusement; nous les 6valuons approximative-ment, pour les divers animaux, aux quantites suivantes :
Grands ruminants............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;8 änbsp; IG grammos.
Solipedes....................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;6nbsp; nbsp; nbsp; 12 —
Petits ruminants et pores.....nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;4 —
Carnivores................'...nbsp; nbsp; nbsp;0,25nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;0,50 —
Ces doses peuvent 6tre fractionnöes ou repetees selon le besoin. 11 est preferable de donner ce sei en boissons etendu dans une gran-de quantite d'eau miellee ou sucree.
Pharmacod^namie. — Les effets du perchlorure de fer seront distingu^s en externes, internes et generaux.
a. Effets externes. — Sur la peau intacte, le perchlorure de fer, rnSme concentr6, ne produit pas d'effet bien marqu6 ; cependant il condense Tepiderme, le resserre, le tanne en quelque sorte et le rend impermeable. Mais, sur le derme d6nud6, sur les muqueuses, et surtout sur les solutions de continuity, il en est tout autrement. Ainsi, d'aprfes les recherches de M. le docteur Salleron (I), lorsqu'il est applique sur une plaie suppurante, il y determine imm^diate-ment une action coagulante si ^nergique, que le coagulum formö ressemble ä une fausse membrane ou ä une eschare, ce qui a fait
(1) Mdmoire sur remploi du perchlorure de fer contrela pourriture d'hopital et l'infection purulente.
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310nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICAMENTS ANTIPHLOG1STIQUES.
croire ä une action caustique qui n'existe pas, puisque jamais il n'y a perte de substance, h. moins qu'il ne marque 43deg; B., car alors il de-vient escharotique. line produit pas immödiatement de douleur lorsqu'on I'applique, parce qua le perchlorure de fer n'est pas une substance irritante ; mais, an bout de quelques heures, et par suite de l'aclion dösorganisatrice par coagulation qu'il exerce sur la membrane pyog6nique, il provoque une douleur assez vive, quoi-que peu persistante. De plus, il determine, sur toutes les surfaces oil on I'applique, une action attractive, une sorts de mouvement d'exosmose, que Ton a comparöeä celle que produisent les öpispas-tiques, quoiqu'elle soit bien differente par sa nature et son meca-nisme, et qui a pour effet de faire affluer ä l'exterieur la serositö contenue dans les vaisseaux ou extravas6e dans les tissus malades, ce qui ne tarde pas ä les d^gorger et ä exercer sur eux une action condensante des plus remarquables. L'action du perchlorure de fer difffere done totalement, par son möcanisme, de celle des autres astringents, bien que le rösultat döfmitif soit identique. Enfin, on a constate de plus que ce remede exerce ü la fois une action kemo-statique,antipyogenique et antiputride sur toutes les surfaces oü on le depose, ce qui le rend trfes-pr^cieux dans le pansement de beau-coup de solutions de continuity.
b.nbsp;Effets internes. — L'action du perchlorure de fer sur le tube digestif est encore peu connue chez les divers animaux domesti-ques; mais on pent admettre, par analogic de ce qui se passe chez I'hotnme, qu'a petite dose il fortifie 1'estomac, resserre les intes-lins, colore les excrements en noir verdätre et ne tarde pas ä determiner la constipation. Gela r6sulte, du reste, de quelques essais que nous avons fails sur le cheval. Nous avons constate, de plus, qu'ä la dose de 30 grammes, il cause du dögoüt, et que l'eau dans laquelle il est en dissolution est d^glutie avec difflculle.
c.nbsp; Effets generaux. — Ce medicament, une fois parvenu dans le sang, parait agir ä la fois comme les ferrugineux et les astringents les plus ^nergiques. En outre, il determine, au moins chez I'homme, une action sedative sur la circulation, et, chose remarquable, tout en ralentissant le cours du sang, il donne de la force au pouls. On a constate egalement que son usage restituait au sang, en Ires-peu de temps, ses qualitös plastiques lorsque ce fluide nutritif les a per-dues par une cause quelconque. Aussi le perchlorure de fer est-il consid6r6 aujourd'hui non-seulement comme Fhemostatique in-
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lerne ou g6n6ral le plus efficace, mais encore comme l'agent h6-moplastique le plus puissant et le plus rapide. Cette double pro-priete a 6t6 constat^e, non-seulement chez rhomme, oü eile est admise sans contestation, mais encore chez les animaux, et surtout chez les ruminants. Enfln, il possfcde des proprietös antiseptiques 6galement bien stabiles.
Pharmacotherapie. — Pendant pres de la moitiö du siöcle dernier (de 1725 ä 1780), le perchlorure de fer a joui d'une grande vogue sous les noms de teinture nervine de Bestuchef, de gouttes d'or du general Lamotte, etc. G'etait une simple dissolution de ce sei dans l'etber ou la liqueur d'Hoffmann, et qui, souvent, s'est vendue au poids de Tor. Depuis la fin du siöcle dernier jusqu'en 1832, epo-que oü le docteur Pravaz pöre, de Lyon, le pröconisa comme moyen de coaguler le sang dans les anevrismes, le perchlorure de fer tomba dans un oubli si complet, qu'il avait disparu de la plupart des ouvrages de pharmacic et de thörapeutique. Sans avoir recon-quis son ancienne vogue, ce mödicament a repris de nouveau une importance qui va sans cesse croissant dans l'une et dans l'autre mMecine.
Les indications thörapeuüques que le perchlorure de fer est capable de remplir sent fort nombreuses et doivent 6tre divisöes en externes et internes.
A. Indications externes. — Ces indications, qui sont, dans la mddecine des animaux, au moins pour le moment, les plus nombreuses et les plus importantes, peuvent se grouper sous les titres suivants :
1deg; Astringent coagrnlant. — Comme coagulant ^nergique de la plupart des prineipes proteiques de l'organisme, le perchlorure de fer, en dehors de son role d'agent h6mostatique puissant, est susceptible de recevoir des applications nombreuses et importantes. Nous citerons en premiere ligne, comme röclamant l'action coagu-lante de ce m6dicament, les plaies synoviales, tendineuses ou arti-culaires. La Chirurgie vötörinaire possöde d6jä un certain nombre de faits qui demontrent l'efficacitö de ce moyen. Ainsi M. Coleman Drag, v6t6rinaire anglais, en a usö dans deux cas de plaies arlicu-laires avec succes ; M. Leblanc fils (1) dit ä ce sujetquele perchlorure de fer r^ussit bien quand les plaies sont röcentes, mais qu'il
(1) Recueü de mid. viiir,, 1858, p. 268.
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312nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS ANTIPIIL0GIST1QUES.
est moins cfficace lorsqu'elles sonL anciennes. MM. Causse et Marly (i) onl publiö un fait qui prouve que ce remöde est encore trös-utile, meme quand la solution est d'ancienne date. Enfin, le dernier de ces praticiens (2) s'est m6me servi avec avantage du per-chlomre de fer pour clore unc flstule du canal de Stenon, suite de l'extraction d'un calcul salivaire. Depuis, M. Favereau a employ^ avec succ^s la solution de perchlorure de fer sur lesplaies synovia-les des gaincs et des articulations, m6me aprös que I'onguent egyp-tiac etait reste sans effet. Les injections de perchlorure de fer ont et6 preconis6es contre les ecoulements des muqueuses apparentes, con-tre la stomatite aphlheuse, la diphlherite, lecronp, etc., pour arr6-terle travail plastique et racornir les fausses membranes. M. Zun-del se sort du perchlorure de fer concentrö sur les polypes du vagin on du nez chez le chien, avec succes ; ce liquide, applique sur la tumeuräl'aide d'un pinceau, diminue pen h peu son volume et rend, au bout de peu de jours, sa resection facile et sans danger {Note communiquee). Peut-ötre pourrait-on s'en servir avec le meme avantage sur le champignon du cordon tesLiculaire chez le cheval.
2deg; BfemoBtatiquc. — Le perchlorure de fer etant un des agents coagulants du sang les plus puissants, on devine de quel secours il pent 6tre dans le traitement des hemorrhagies externes et internes. Parmi les premieres, nous citerons toutes les hemorrhagies trau-matiques en nappe, comme celles qu'on remarque h l'anus apres I'extirpation d'une tumeur, celles du fourreau, des mamelles, des testicules aprös les operations, eto.; nous voyons journellement employer ce moyen ä la clinique de l'Ecole dans des cas analogues et toujours avec succös. Dans le cas d'epistaxis, dans les hemorrhagies de la bouche par la saignde du palais, Fevulsion d'une dent ou toute autre cause; dans celles du pharynx par la piqüre des sangsues, etc., les injections avec le perchlorure de fer sont d'une efflcacite certaino. M. J. Canvet (3) a publi6 le cas fort re-marquable d'une hömorrhagie tres-grave dc la region parotidienne survenue ä la suite de la chute d'une tumeur de nature charbon-neuse, ayant resists aux moyens connus, et qui ceda facilement a l'application du perchlorure de fer. Enfin nous ajouterons que, depuis les recherches de Pravaz, les chirurgiens traitent mainte-nant les anövrismes, les varices et les tumeurs erectiles par les in-
{l)Journ. de mad. ve'ter. milit.,t. I, p. 86.
(2) Ibid., p. 270.
(8) Jown, des veter. du Midi, 1362, p. 238.
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jections ou les applications du liquide qui nous occupe. Les v6t6ri-naires peuvent trouver roccasion d'en faire one pareille application dans des cas analogues, rares du reste chez les animaux. Dans la phlebite suppuralive avec lidniorrhagie, les injections de perchlorure de fer sonl tres-eflicaces d'aprös M. Favereau.
3deg; Antiputride. — Le perchlorure de fer est non-seulement un coagulant parfait, raais encore un agent antiputride et antipyogc-nique trös-önergique; aussi joue-t-il dans le traitement de solutions de continuitö graves un röle aujourd'hui pröpondcrant. C'est ce qui fait que, dans les plaies blafardes, ichoreuses; dans les plaies charbonneuses et gangreneuses; dans les ulceraüons morveuses, farcincuses, carcinomateuses, etc., on ne saurait faire usage d'un meilleur topique. Les medecins l'ont adopte dans le pansement des plaies compliquees, dans la pourriture d'höpital, allection ex-trßmement grave, et qui rcsisle souvent aux topiques les plus puis-sants.
M. Favereau (1), v6t6rinaire ä Versailles, dont nous venons de parier, dans un mömoire sur le perchlorure de fer couronne par la Societe centrale de m6decine vetcrinaire, signale, parmi les applications externes de co medicament, son emploi tres-avantageux dans le cas de fistules, abees ou clapiers rdsultant du ramollisse-ment des tumeurs mölaniques qu'on remarque autour de l'anus et des organes genitaux des chevaux ä pelage clair. Les injections de perchlorure de fer, d'abord faibles, puis de plus en plus concentröes, triomphent au bout de quelques semaines de ces lesions generale-ment tenaces et parfois incurables.
4deg; Antipsoriiine. — Le perchlorure de fer parait destind ü pren-dre ögalement, dans le traitement des affections de la peau, une place importante. Ainsi AI. Laurent, vöterinaire h Forbach (2), ä limitation de ce qui se pratique chez l'homme depuis quelques annöes, s'est servi avec succes du perchlorure de fer pour trailer les maladies de la peau, toujours si opiniätres chez le chien, et no-tamment les dartres rongeanteset humides. M. lMegnin(3), vetcrinaire militaire, dit s'6tre servi du mßme moyen dans des cas analogues avec un succös complet. Ge praticien est all6 plus loin : il a attaqu6, avec un ögal avantage, au moyen du perchlorure de fer,
(lj Bulletin de la Sociile centrale, 1872, p. 25 et suiv. Rapport de M. Weber.
(2)nbsp; Recueil de me'd. vetir., 18CI, p. 359.
(3)nbsp; Jouni. de med, veUr. milit., t. HI, p. 73.
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314nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICAMENTS ANTIPHLOGISTIQUES.
deux des formes les plus graves des maladies de la peau des soli-pcdes, les eaux auxjambes et le crapaud{i). Bien que les fails publies par M. M6gnin soient encore trop peu nombreux pour nous fixer sur la valeur de ce nouveau traitement des affections cutan6es, ils sent cependant de nature ä engager les praticiens h. faire de nou-velles tentatives dans ce sens. II y aurait int^ret ä essayer 6galement de ce modificateur puissant centre le pietin du mouton, I'ulcere interdigitö du bueuf, les vieilles crevasses du paturon du cheval, etc. Enfin, M. Mögnin a constatö que ce medicament dötruisait tres-ra-pidement les parasites de la peau. A l'egard du crapaud, I'efficacite du perchlorure est afflrmee par les uns, comme M. Salavert (2), qui s'en est servi avec succös contre le crapaud recent, et contestee par M. Favereau, qui I'a employe dans plusieurs cas sans succes. Ce praticien le rejette 6galement comme inefflcace dans le traitement des eaux aux jambes.
5deg; AntiTirulcnt. — II rdsulte des experiences de M. le docteur Rodet (3) que le perchlorure de fer, additionne d'un acide, comme on le voit dans ses liqueurs antivirulentes, neutralise parfaitement le virus syphilitique quatre ä six heures apr6s rinoculation; il neutralise 6galement le vaccin d'une maniöre complete. De ce que le perchlorure de fer neutralise aisement deux virus d'une grande activity, peut-on admettre a priori qu'il neutralisera loujours et en toute circonstance un virus quelconque? Evidemment non. Aussi M. le docteur Rodet a-t-il entrepris ä l'Ecole veterinaire de Lyon, de concert avec son fröre, Directeur de cet ctablissement, des experiences sur Faction que les liqueurs antivirulentes peuvent avoir sur le virus de la rage et sur celui de la morve. Bien que les experiences entreprises, ainsi que quelques faits observes dans sa pratique par M. le docteur Rodet, paraissent favorables ä la solution du problfeme, cela ne saurait sufflre encore pour motiver sur ce point important de prophylaxie des conclusions definitives.
Chez les animaux, oü Ton tient rarement compte de la douleur, la cauterisation par le fer rouge sera toujours le pr6servatif ä prefö-rer pour la neutralisation des virus, toutes les fois que I'opSration sera praticable. Mais, comme le fait remarquer avec raison M. Rodet, ces deux moyens ne s'excluent pas. D'abord, dans le cas de
(1)nbsp; Journ. de medecine v6ter. milit., t. Ill, p. 77.
(2)nbsp; Clinique vitir., 1868, p. 43G.
(3)nbsp; Extrait du Compte rendu du service c/tirurgical de I'AniiquaiUe. Broch. iM-8quot;, Lyon, 1855.
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rage, la morsure virulente peut Mre profonde, sinueuse et, par consequent, difficile ä atteindre dans tous ses points avec le cau-tere actuel; de plus, h c6t6 de la plaie principale, il peut se trou-ver des Erosions de l'epiderme qui cchappent ä la vue et qui peu-vent devenlr le point de depart de l'invasion du mal. Aprös la cauterisation d'une plaie ou d'une morsure virulente, sur les hommes comme sur les animaux, il sera done toujours prudent d'appliquer sur la region caut6ris6e des compresses imbibees d'une des liqueurs preventives de M. Rodet, et de les laisser en place pendant plusieurs heures. Les medecins at les veterinaires, si souvent exposes ä des inoculations accidentelles de toutes sortes, feraient done sagement d'avoir constamment k leur disposition un flacon contenant la liqueur pröservatrice non causlique de M. Rodet; eile servirait ä. la fois et pour eux et pour leurs malades.
Ind^pendamment de leur action antivirulenle, les liqueurs pre-servatrices du docteur Rodet peuvent egalement neutraliser les ve-nins. Pour les venins des reptiles, l'experience reste ä faire; mais pour ceux des insectes venimeux, abeilles, gufepes, frelons, etc., la preuve en a 616 faile par M. Rodet. Peut-6tre que les piqüres si re-doutables, pendant l'ete, des mouches carnassiöres et qui devien-nent si commun6ment, aussi bien pour les animaux que pour I'homme, le point de depart de la pustule maligne, pourraient etre Egalement neutralisees dans leurs elfets funestes par l'emploi de ce moyen. Enfin, et comme conclusion, nous estimons que le flacon d'alcali qu'on trouve parfois dans les fermes et dans la gibeeiöre du chasseur, devrait etre, desormais, remplace par un flacon de la liqueur antivirulente non caustique de M. le docteur Rodet.
B. Indications internes. — Quoique moins nombreuses et moins importantes que les indications chirurgicales, les indications internes ou m6dicinales meritent une etude attentive, car elles se mul-tiplient chaque jour davantage. Elles peuvent se grouper sous les chefs suivants :
1deg; Astringent. —Les boissons, breuvages ou eiectuaires ä base de perchlorure de fer, conviennent parfaitement dans les flux intesti-naux, diarrhee et dyssenterie, les hemorrhagies intestinales, et sur-tout dans l'enterite couenneuse du boeuf, pour arreter le travail plaslique de la muqueuse. Du reste, dans toutes les affections couenneuses ou croupales, les boissons au chlorure ferrique sont indiquees, car on en a maintes fois constate I'efficacite dans Tespfece humaine.
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316nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS ANT1PHL0GISTIQUES.
2deg; llvmostatiquc interne ou general. — Les hemoirhagies internes, qui peuvent reclamer l'usage du perchlorure de fer chez les animaux, sonl peu nornbreuses; nous citerons renterorrhagie chez le cheval, I'hemoptysie, la pourpre hemorrhagique et surtout I'he-maturie, si commune chez les grands ruminants. Les annales de la science vöterinaire possedent dejä quelques fails qui demontrent.la puissance du perchlorure de fer dans des cas de ce genre. G'est d'abord M. Coulom (1) qui a guöri, malgrö un traitement pan ra-lionnel an debut, un boeuf alteint d'une pourpre hdmorrhagique trös-grave, qui s'est mßnie compliqu^e d'hematurie vers la fln, en cmployanl le perchlorure de fer pendant quelques jours seulement. M. Stievenart (2), veterinaire beige, a egalement triomphe tres-ra-pidement d'une h6maluric chez une vache, par l'usage de ce remede puissant, et M. Favereau chez le chien.
3deg; foniaue et hemoplastique. — A titre de reconstituant du sang, le perchlorure de fer n'esl pas moins pr6cieux que sous les autres rapports. Quoique ce point de l'histoire de ce medicament reste ä faire dans la medecine des animaux, nous estimons, d'apramp;s les resultats obtenus chez l'homme, que l'usage interne du perchlorure de fer ne pent qu'etre trös-utile dans le traitement de l'anömie, do la cachexie des ruminants, du mal de töte de contagion du cheval, de la fievre p6t6chiale du porc, et peut-6tre möme des affections typho'ides et gangreneuses de tous les animaux. M. Saint-Cyr a quelquefois employe le perchlorure de fer chez les chiens convalescents de la maladie du jeune äge, pour remedier h. l'ötat an6-mique oü i!s se trouvent si souvent, et s'est g6n6ralement bien trouv6 de son usage. {Note communiquee.)
4deg; Antiputride. — Si, par son action locale, le perchlorure de fer est antiseptique, nous estimons qu'il doit jouir des memes qua-lites lorsqu'il a 6t6 absorbs et qu'il a p6n6tr6 dans le sang. A ce tilre 11 convient dans la fiövre typhoide du cheval, dans les affections charbonneuses de tous les animaux, dans le mal de töte de contagion du cheval ou anasarque, dans la üövre pelechiale cu rouget du pore, dans la cachexie des grands et des petils ruminants, etc.
(1)nbsp;Journ. des vüir. du Midi, 1862, p. 498.
(2)nbsp; Annales väer, beiges, 1863, p. 142.
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SUCCEDANES DU PERCDLOEURE DE FEH.
1deg; Sulfate de peroxyde de fer.— Ce sei peut 6tre solide, mais le plus ordinairement il est ä I'ötat liquide, comme leperchlorure. 11 marque 43deg; ä l'areoinetre de Baum^; sa couleur est d'un rouge brun fence, son odeur est Mgörement nitreuse, et sa saveur est aeide et astringente. II se prepare en oxydant le protosulfate de fer au moyen de l'acide azotique (1).
11 r6sulte des recherches de M. Monsel, que le persulfate de fer jouirait ä peu prfes des mömes propriötös que le perchlorure. Pour I'action coagulante sur le sang, et partant, pour sa vertu hemosta-tique, le fait est certain; mais pour ses effets antiputrides sur les solutions de continuity; pour son action hemoplastique, etc., la demonstration reste ä faire, et il nous parait prudent, jusqu'ä plus ample information, de s'en tenir au perchlorure de fer.
2deg; titrate de peroxyde de fer. — On obtient ce sei en traitant le carbonate ou Thydrate de sesquioxyde de fer par l'acide nitrique, ou encore, en dissolvant le fer dans l'acide nitrique moyennement concentre, II est Ires-soluble dans l'eau et l'alcool, tres-deliquescent et fort astringent. II est employe, en Angleterre, dans la me-decine de l'homme, contre les diarrh6es rebelles, I'enterorrhagie passive, la flövre typhoide, l'anömie, etc. M. Vigneux (2) I'a mis en usage chez les animaux dans le cas d'aphthes, sous forme de gar-garismes et d'applications directes. Malgr6 ces exemples, on doit preferer le perchlorure de fer, dont le prix est beaucoup moins eleve.
3deg; Acetate de peroxyde de fer. — II s'obtient en dissolvant 1'hy-drate de sesquioxyde de fer dans l'acide pyroligneux, ou par la double decomposition d'un acetate terreux avec le persulfate de fer. C'est un liquide d'une teinte foncee, presque noire, d'odeur d'acide ac6tique, d'une saveur un peu astringente et se dissolvant aisement dans l'eau et l'alcool. Son prix eleve doit lui faire preferer le perchlorure de fer.
(1)nbsp; Ce sei, qui constitue le mordant des teinturiers en noir sur la sole, se fa-brique it Lyon par milliers de kilogrammes chaque jour; aussi son prix est-il extrSmement modique et ne döpasse pas 10 ä 15 fr. les 100 kilogr. Le perchlorure, prepare en grand,, ne reviendrait pas i un prix plus 61ev6.
(2)nbsp; Mem. de la Societe viter. du Calvados et de la Manche, 1844.
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318nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS ANTIPHLOGISTIQUES.
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40Tartrate de protoxyde de far et de potasse.
Preparation. — On fait bouillir, dans 50 parties d'eau, 5 parties de creme de tartre et 2 parties de limaille de fer jusqu'a ce que la liqueur ne soil plus acide; on flltre ensuite et on 6vapore tres-dou-cement.
Caractfrreraquo;. — Ce sei est solide, de teinte verdätre, cristallise ou en poudre, d'une saveur amere et styptique, et soluble h la fois dans l'eau, Talcool et le vin. II forme la base des preparations sui-vantes :
a.nbsp;Boules de Mars ou de Nancy.— La formule de cetle ancienne preparation varie selon les auteurs; en g6n6ral, eile consiste dans le melange dune dissolution du sei pr6cedent avec une infusion tres-cbargce de plantes vuln6raires, qu'on 6vapore en consistance d'ex-Irait, etauquel on ajoute, pour lui donner plus de liant el de du-rct6, un peu de gomme et de la poudre de racine de tormentille. On fait ensuite, avec cette päte epaisse, des bols du poids de 40 ä 50 grammes, qu'on arrondit dans les mains irnprögnees d'huile, afin d'empecher la surface des boules de se gercer. Les boules de Nancy, convenablemcnt prcparees, prcsentent les caracteressuivants : elles sont ovoides, de la grosseur d'un oeuf de pigeon, unies h leur surface, luisanles, noirätres, et solubles ä la'fois dans l'eau, Talcool et levin. A l'intörieur, elles se donnent comme toniques ct astringen-tes; h I'ext^rieur, elles s'emploient ä litre de defensif, dans le cas de cdntusion, d'entorse, de plaies, de crevasses, etc. Elles sontra-. rement usilees.
b.nbsp; Boules de Molsheim. —Ce sont lesprecödenles auxquelles on a ajoutö de la terebenlhine ou d'aulres matieres rösineuses.
c.nbsp; Yin chalybe.
P. Tartrate do for et de potasse...... 32 grammes.
Vin blanc....................... 1 litre.
Dissolvez ä froid.
d.nbsp; Teinture de Mars.
P. Tartrate de potasse et do fer...... 32 grammes.
Alcool........................... 500 —
Dissolvez ä froid.
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DES ASTRINGENTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 319
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5deg; Acetates de plomb.
II existe plusieurs acetates plombiques; mais deux seulement sont employes en mödecine vetörinaire : l'acetale neutre et le sous-acetate ou acetate tribasique.
a. Acetate neutre tie plomb. Synonvmie : Sei ou Sucre de Saturnc.
Pharmacogpraphie. — Ce sei, qu'on prepare par I'union directe de I'acide ac^tique avec la litharge, est sous forme de cristaux pris-matiques, ä quatre faces, termines par des sommets diedres et renfermant 13 pour 100 d'eau de cristallisation. Incolore, inodore, il präsente une saveur sucr6e d'abord, puts dp re et Ires-styptique. Expos6 ä I'air, il s'eflleurit et se transforrae partiellemenl en carbonate en perdant de I'acide ac6tique; chauffö, il fond a 60deg; et perd son eau; calcinö, il se döcompose enticrement et laisse un re-sidu de plomb. L'eau froide en dissout le tiers de son poids, I'eau chaude la moiti^ environ, et l'alcool un huitiamp;me seulement. La dissolution aqueuse, surtouta chaud, dissout une forte proportion de litharge, et forme un sei de plomb plus basique.
b. Sous acetate, ou Acetate tribasique de plomb. Synonymie: Extrait dc Saturnc, etc.
Preparation. — II pent se preparer par Tun des deux procedös suivants :
1deg; En faisant bouillir 1 partie de litharge, 3 parlies d'ac6tate neutre de plomb, dans 9 parties d'eau de riviöre, et concentrant ensuite la dissolution jusqu'ä ce qu'elle marque 30deg; au pese-sels de Baumö.
2deg; En dissolvant ä chaud 10 parties de litharge dans 100 parties de hon vinaigre, et evaporant lentement jusqu'ä ce que le melange marque de 28 a 30deg; Baum6.
Caractferea. — L'acötate tribasique de plomb peut fetre solide, blanc, en aiguilles d61ieeset confuses, et presenter ä peu pros I'as-pect du pröc6dent; mais, tel qu'on le trouve dans les officines, il est habituellement liquide, un peu visqueux, blanc ou jaunätre, d'une odeur sp^ciale, d'une saveur sucr6e d'abord, puis tres-styp-
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tique.Expos6 h I'air, il s'altfere rapidement en absorbant I'acide car-bonique; il se dissout dans I'eau pure avec facilit6 et s'y dMouble en acetate neutre et ac6tate sex-basique; il est insoluble dans I'al-cool qui trouble sa dissolution aqueuse.
Reactifs. —L'ac^late deplomb basique est trfes-peu stable et est decompos6 par la plupart des acides et des bases, ainsi que par las corps halogenes, notamment par les chloroides, le soufre, etc. Quand on le melange k I'eau ordinaire, il donne un pröcipitö blanc d'autant plus abondant qu'elle est plus chargöe de carbonates, de sulfates, de chlorures, etc., alcalins ou terreux. Enfin, il precipite un grand nombre deprincipes organiques, tels que la gomme, l'a-midon, Talbumine, la gelatine, le tannin, l'extractif des plantes,etc.
Siuiistances incompatibles. — La plupart des acides; les alcalis et leurs carbonates; les sulfures, iodures, chlorures et bromures solubles; la chaux et la magnesie; les berates, phosphates et Sulfates solubles; les savons, les matieres tanniques, l'opium, le lait, les matieres protöiques, etc.
Pharmacoteciinic. — Les acetates plombiques etant trfes-rare-ment employes i l'int6rieur, ne donnent lieu ä aueune preparation sp6ciale pour ce mode d'administration; mais il n'en est pas de m6me pour l'extörieur du corps, oü leur application est trös-fr6-quente et sous des formes -variees. Voici les principales :
1deg; Eau blanche.
P. Extrait de Saturne, de...... IG ä 32 grammes.
Eau commune............... 1 litre.
2deg; Eau de Goulard, ou Eau vegeto-minerale.
P. Extrait de. Saturne..........nbsp; nbsp; IG grammes.
Eau-de-vie..................nbsp; nbsp; G4 —
Eau ordinaire...............nbsp; nbsp; nbsp; 1 litre.
Mllez.
3deg; Cerat saturne.
P. Extrait de Saturne......... 4 grammes.
Gerat simple................ 32 —
Incorporez k froid et preparez seulement au moment de s'en servir, car il durcit promptement.
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Medicamentatian. — A l'extörieur, oü Ton fait surtout usage de l'extrait de Saturne, on emploie sa solution aqueuse en bains, lotions, injections, applications diverses, etc. A l'interieur, oü 1'on donne principalement l'acötate neutre de plomb, on Tadrainistre presque toujours en breuvages et aux doses suivantes :
1deg; Grands herbivores........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ik 8 grammes.
2o Petits ruminants et pores. 0,25nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1 —
3deg; Carnivores............... 0,05 0,25 —
iMiarmacodj namie. — Les effets des ac6tates de plomb, qui sent tout ä fait semblables, ä Tintensitö pros, se distinguent en locaux et generaux, et les premiers en externes et internes.
a. Effets locaux externes. — L'exlrait de Saturne et l'acötate neutre de plomb agissent sur les tissus mous ä la maniere des au-tres astringents, mais avee des caraetöres parliculiers. IIs out peu d'action sur la peauintacte; cependant, quand oninsiste trop long-temps sur lour usage, cette membrane subit diverses alterations. 11 Insulte de nos propres recherches, que, quand on applique sur le tögument de l'acetate neutre de plomb incorpor^, k parlies 6ga-les, au goudron de bois, il determine au bout de quelques jours une vösication qui est pröcedee d'une sorte d'intumescence du derme. Le premier jour de l'application, on n'observe rien de parti-culier; le lendemain la peau devient dure sans 6tre sensible ; mais le troisifeme jour, la region m6dicamenlee est devenue chaude, dou-loureuse, et, par la pression, on fait sourdre h la surface un pus gri-sätre, qui parait s'6tre forme entre le derme et I'epidertne; cette sorte de vesication est plus apparente les jours suivants, car I'^pi-derme soulev6 forme de veritables v^sicules; mais eile est de courte duree; bientot la douleur tombe, la suppuration s'arrete et l'^pi-derme ne tarde pas k se detacher en entrainant les polls. Sur les surfaces d^nudöes, l'acetate neutre de plomb produit une eschari-fication Evidente, et nous connaissons des v6terinaires qui le r^pan-dent sous forme de poudre sur les plaies trop bourgeonneuses, sur les cerises des blessures de la sole, pour les r^primer. Enfin, quand les tissus oü on les applique sont frappes d'inflammation ou de congestion, les sels de plomb, et surtout le sous-ac6tate en solution, resserrent les capillaires, refoulent le sang, diminuent la tumeur et la chaleur locales, et modörent d'une maniere notable la sensibility €xag6r6e de la partie malade. Ces astringents ont done, plus que Tabourin, 'ic Edition. — I.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 21
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lout autre, la vertu d'amoindrir Tactivitö vitale des lissus, surtout lorsqu'elle est exaltee par 1'inflammation.
b. Effets locanx internes. — 11s varient de nature et d'intensite, selon qua les sels de plomb ont etö ing6r6s ä grandes ou ä petites doses. Nous nous occuperons du premier cas dJabord, le second devant naturellement se presenter ä l'occasion des effets gen6raux de ces medicaments. Administresi doses elevees, les sels de plomb provoquent le vomissement chez les carnivores et les omnivores, irritent le tube digestif chez tousles animaux, coagulent le mucus intestinal, rötröcissent le calibre de l'intestin, retardent le cours des matiöres fecales, amcnenl la constipation, arretent l'app^tit et la digestion, et ne tardent pas h. d^velopper des coliques intenses, comme tons les autres sels irritants.
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c. Effets generaux. — Les composes de plomb, quand ils s'in-troduisent pen ä peu et pendant longtemps dans l'intimile de 1'or-ganisme, soit par le tube gastro-intestinal, soit par 1'appareil respi-ratoire, soit par une voie accidentelle d'absorption, determinent une infection gen^rale, un veritable empoisonnement. qui porte chez rhomme le nom de colique saturnine, de colique des peintres, i\ cause du Symptome le plus saillant et le plus constant de cette intoxication. Les animaux qui ingörent accidentellement des preparations de plomb. ceux qui habitent ou qui travaillent dans les fa-briques oü Ton prepare en grand les sels de ce metal pour les be-soins de l'industrie, etc., sont exposes comme I'liomme ä contrac-ter cette affection redoutable. Nous allons indiquer brievement, d'apres les documents que nous avons trouv^s epars qüi et li dans divers ouvrages, les signes les plus evidents de cet empoisonnement g6n6ral (1).
Le Symptome qu'on observe le premier est, comme chez rhomme, une colique sourde et persistante, accompagn6e de t^nesme et de defecations rares et difficiles; le ventre est relev6, douloureux ä la pression; le corps est maigre et indique une grande faiblesse; les mouvements sont lents et difficiles, la marche chancelante; les membres roides, surtout vers les grandes articulations, etc. La circulation est lente, le pouls petit, concentr6 et parfois intermittent; la respiration est ralentie aussi et quelquefois difficile.
(I) Voy. Orfila, Toxicol., t. I, p. 658 et suiv., Recueil, 1827, p. 1G2; Trousseau et Pidoux, Traiti de thirap. et de mat, mid., 6e edit., t. I, p. 141, et Journ. de mod. veUr. de Lyon, 1851, p. 157.
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Bretonneau a to des chevaux dans une fabrique de minium, ä. Tours, 6tre attaints de cornage par suite de faction du compost de plomb sur les nerfs du larynx, et cot accident cesser par I'ope-ration de la trachöotomie. La chaleur animale a notablement dimi-nu6, surtout ä la surface du corps, aux membres et sur les diverses parties placöes en appendice; les muqueuses sont pales et la plupart des secretions sont diminuees ou meme entierement supprimees.
Les appareils de la vie organique ne sont pas les seuls alleints par les composes saturnins ; ceux qui sont charges de la vie do relation ont aussi leur part : on remarque d'abord que les yeux sont caves et fixes, la pupille dilatee; la töte esl basse et parfois portee en avantou de c6t6 ; des mouvements spasmodiques d'abord, puis des convulsions, se montrent dans diverses regions musculaires; le train post6rieur s'affaiblit peu ä peu, puis se paralyse entierement, surtout cbez les carnivores; lasensibilite generate s'emousse de plus en plus h mesure que Ton avance vers le terme fatal, eta entierement disparu avant que la mort survienne ; enfin, celle-ci arrive sans convulsions etau milieu du calmc le pluscomplet.
L.vsian8. — Les lesions qu'on rencontre h l'ouverture des cada-vres n'ont rien de bien caraetöristique; cependant on trouve constam-ment le tube digestif revenu et rasserable sur lui-m6me, les membranes racornies et la muqueuse tapissee par une forte couche de mucus coagule el tres-adherent. Les matieres fecales sont dures et noires. Le coeur esl generalemenl moins volumineux qu'ä l'etat normal. Les centres nerveux portent presque toujours des traces de congestion sanguine. Enfin, des recherches chimiques, conduites avec soin, peuvent faire decouvrir le plomb dans les organes pa-renchymateuxde Tabdomen et dans les urines; e'est par cette vole que les composes de ce metal paraissent sortir de reconomie.
Tels sont les symptömes et les lesions qu'on remarque dansle eas d'empoisonnement salurnin lent ou chronique, qui est cbez les animaux com me cbez rhomme cclui qu'on observe le plus sou-vent ; mais quand I'ingestion subite d'unc certaine quantity de composes de plomb provoque une intoxication rapide, les signes de l'empoisonnement sont un peu differents, comme l'a observ6 der-nierement M. Emile Thierry, veterinaire h Ervy (1). Voici le fait:
Une g^nisse avale une masse de mastic au minium de la grosseur d'un ceuf de poule; ce mastic, destine aux joints d'une machine ä
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(1) Recueilde mid.viUr., 1871, p. 20a.
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vapeur, est composö de parties egales de minium, de ceruse, d'ocre eld'huüe de lin cuite. Au bout de trois jours, malgr6 de l'eau albu-mineuse et lasolution de sulfate de soude, donnees en grande quan-lite, les symptömes de rintoxicalion aigue se montrerent avec une grande inlensite ; voici les principaux :
L'appetit et la rumination cesserent d'abord; les excrements sent rares et sees; la bouche est chaude et d'une s^cheresse remar-quable; la langue est pile et le bourrelet gingival de la mächoire sup6rieure est marbre et plombe; des grincements de dents se ma-nil'eslent egalcmcnt; la respiration est courte et plaintive; le pouls est vite et concentre, et Tariere tres-tendue; les conjonclives sont injectöes et les yeux enfonces dans les orbites; la peau est secbe, les polls ternes, etc. Du cote des organcs de relation, on remarque de l'agitation et des plainles d'abord, puis des tremblements generaux, des convulsions violentes survenanl par acccs: roeil est hagard et etincelant, la tete est agitee et poussee en avant comme dans le ver-tige ; l'equilibre devient de plus en plus difficile, et l'animal tombe pour ne plus se relever.
A l'autopsie, faite un peu ä la bäte, on constate surtout la teinte plombee de la muqueuse du tube digestif, Tetat noiret I'aspect me-tallique des matieres alimentaires, des petechies dans le coeur, etc.
M. Burskool (1), vöterinaire bollandais, a observe I'empoisonne-ment saturnin sur cent betes bovines aliment6es par des r^sidus de distillerie distribues aux animaux dans des vases en bois peinls au minium; sur ce nombre 2G moururent. L'autopsie ne r^vela au-cune particularite nouvelle.
Enfin, il parait demontre que les carnivores sont encore plus sensibles ä Faction des composes plombiques que les animaux herbivores, car il suffit, dit-on, qu'un chien ou un cbat sejourne dans un appartement fraichement peint ä. la c6ruse pour qu'il soil pris de convulsions plus ou moins violentes et ne tarde pas a succom-ber.
Antidotes. — Plusieurs moyens ont 6te preconises pour arr6ter les ravages de l'empoisonnement saturnin; mais laplupart echouent quant ils sont employes tardivement. Ceux qu'on met en usage le plus souvent et avec le plus de succös, sont l'acide sulfurique 6tendu d'eau et les sulfates alcalins ou terreux, qui ont la propri6t6 de decomposer les sels de plomb et de les transformer en sulfate
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(1) Annales vitir. beiges, 1869, p. 263.
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plombique, sei ä peu prfes complötement insoluble. On a proposß aussi les boissons 16görement sulfureuses, les sulfures et iodures al-calins ä trös-petites doses, le sulfure de fer hydratö, les purgatifs drastiques, etc.; mais ces moyens sont moins employes qua les pre cMents et comptent un petit nombre de partisans.
pharmacotiierapie. — Les acetates de plomb sont presque ex-clusivement employes ä l'extörieur en mödecine v^terinaire ; cepen-dant comme on a fait quelques applications utiles du sucre de Saturne ä Tintörieur, surtout chez l'homme, il Importe d'en dire quelques mots.
1deg; Indications internes. — L'acdtate neutre, et möme l'ac^tate tribasique de plomb, plus actif que le premier, peuvent 6tre employes impunement ä l'interieur, meme chez Thomme, pourvu qu'on ne les administre pas trop long temps et ä doses trop elevees. Neanmoins nous devons faire observer, d'aprfes M. Hertwig, que les ruminants et les carnivores sont plus sensibles ä l'action des sels de plomb que les solipfedes et leporc, et que ces animaux doi-vent etre surveilles avec soin pendant l'usage de ces remedes, afln de prevenir tout accident un peu grave.
L'affection contre laquelle on donne le plus souvent le sucre de Saturne, c'est la diarrhöe rebelle avec ulc6ration de Vintestin, surtout des glandes de Brunner et de Peyer. Lafore (1) conseille l'em-ploi de ce sei dans le cas d'ent6rite couenneuse, aprfes l'expulsion des fausses membranes, afln d'arröter le travail plastique de l'intes-tin. II l'a donnö ä un bceuf ä la dose de 24 grammes dans 8 litres d'eau froide. Viborg (2) assure qu'on pent le donner avec avantage contre la ladrerie du pore, tons les trois jours, en alternant son usage avec le sei marin et la moutarde. 11 a 6te essaye aussi, mais sans succes, par quelques v^t^rinaires allemands, contre la morve et le farcin, au dire de M. Hertwig. En m6decine humaine, on en fait usage contre quelques hemorrhagies passives graves, contre la bronchite chronique, les anevrismes du coeur, la sueur atonique, certaines maladies nerveuses oplniätres. Enfin, dans ces demieres ann6es,les v6terinaires allemands paraissent avoir faitun assez frequent usage de Tacfitate neutre de plomb dans le traitement de plu-sieurs maladies internes. Nous allons faire connaitre en quelques mots ces nouvelles applications internes du sucre de Saturne. D'a-
(1)nbsp;Malad. parlic. aux grands ruminants, p. 492.
(2)nbsp; Traits da pore, etc., p. 8G.
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bord MM. Bukardt et Rabe (i) ont donnö ce sei ä l'intörieur ä la dose de 2 grammes r^p6t6e quatre fois par jour, associd ä ropium, contre la pneumonie suraigue du cheval, et celaavec succfes. M. Schumacher rcmploie plutöt dans la pneumonie latente et surtout dans les toux quinteuses, oü il donne de bons r6sultats. M. Markus (2) l'associe ä la digitale (8 grammes de chaque substance en vingt-quatre heures), contre la cardile et quelques autres affections du Systeme circulatoire. Divers autres pathologistes s'en sont servis dans des cas assez varies; tels sont M. Spinola, qui le donne m616 au camphre contre la nöphrite purulente ; M. Ryckhner, qui s'en sert avec avantage contre I'liematurie ; M. Hecmeyer qui lerecom-mande, combine äla jusquiame, contre le diabete, etc., etc.
2deg; Intiications externes. — Si Ton emploie exclusivement l'a-cötate neutre de plomb ä l'interieur, en revanche l'extrait cle Saturne est h peu pres seul usite ä l'exterieur. C'est un astringent tres-puiss;mt, et dont l'usage est si frequent dans la pratique, qu'il csten quelque sorte devenu vulgaire. 11 est employ^ comme defensif, astringent, dessiccatif et antipsorique.
a.nbsp; Defensif. — Sous ce rapport, on en fait usage contre la plu-part des congestions et des inflammations locales de causes externes, comme la fourbure du cheval, l'aggravee du boeuf et du chien, la mammite de la vache, l'orchite du cheval, les piqüres des in-sectes, les contusions, les efforts articulaires, les brülures diverses, etc.
b.nbsp; Astringent. — A ce titre, il est employö pour arreter les ^coulements muqueux de la piluitaire, de l'oreille, des yeux, du vagin, du fourreau et de Turcthre, etc. Cependant, comme anti-ophthalmique, on doit lui prefcrer le sulfate de zinc etl'alun, car il a I'inconv^nient de boucher les conduits hygrophthalmiques, les points lacrymaux, d'irriter trop longtemps la conjonctive, etc.
c.nbsp; Dessiccatif. — Comme tons les sels astringents, l'extrait de Saturne est employe sous diverses formes pour dessecher les vieilles plaies, les ulceres, les crevasses, les eaux aux jambes, le pietin, la limace, les aphthes, etc.
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(1)nbsp; Le Veterimire, iourn. allem., I8C2, p. 9; CUnique, I8G2, p. 447.
(2)nbsp;Journ. hebd. de mid. vitir. en Allem., 1857, p. 141. — Ibid.
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d. iHntipsorlque. — On emploie les diverses preparations satur-nees centre les dartres humides, les gales tres-prurigineuses, etc. M. de Gasparin (I) a constate leur utility contre la gale si opiniätre du moulon, et Rainard (2) a employ^ avec succös l'extrait de Saturne, additionnö de quelques gouttes d'acide azotique, contre les dartres humides du chien, qu'on observe au scrotum, aux lövres, etc.
c. Autres composes astringents de plomb.
1deg; liithar^e {Protoxyde de plomb fondu). — Elle entre dans quelques preparations destinies ä l'usage externe, telles que le diachylum, le diapalme, Vonguent de la mere, etc., trfes-souvent employees chez l'homme et assez rarement chez les animaux. En pharmacic vötörinaire, la litharge sert ä faire les acdtates de plomb, et entre dans quelques formules qui seront indiquöes au Formulaire.
2deg; Minium {Plombate d'oxyde de plomb). — II fait partie de l'em-plätre de Nuremberg, des trochisques composes de bichlorure de mercure et de quelques autres preparations emplastiques qui seront indiquees plus tard.
3deg; Ceruse {Carbonate de plomb). — Elle constitue la base de l'on-guent blanc de Rhazamp;s, et entre dans la composition de quelques topiques astringents.
6deg; Acetates de cuivre.
Pharmacographic. — On connait plusieurs acetates de cuivre; deux seulement sent employes en medecine : ce sont Vacelate neutre et l'acetate bibasique, dont nous aliens faire connaitre les prineipaux caraetöres.
1deg; Acetate neutre de cuivre {Verdet cristallise, Cristaux de Venus). — Ge sei, qui se prepare en traitant le vert-de-gris par le vinaigre, est solide, cristallis6 en prismes rhomboidaux d'un vert bleuätre fonce, d'une saveur styptique et metallique trös-desa-gröable. Expos6 h l'air, il s'effleuril; chauff6, il perd son eau, se dessäche et devient blanc; calcin6, il se decompose entiörement. Trös-peu soluble dans l'alcool, il se dissout dans cinq fois son poids d'eau chaude et dans une plus grande quantity d'eau froide.
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(1)nbsp; Malad, contag. des bdtes ä laine, p. 189.
(2)nbsp; Compte rendu de Vicole de Lyon, 1821, p. 18 et 19.
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2deg; Acetate bibasique de cniTre {Vert-de-gris). — Ce COmpOSÖ
complexe, form6 par un melange d'ac6tate sesquibasique bleuätre, et d'acötate bibasique verdätre, se prepare en grand dans le midi de la France, en mettant des lames de vieux cuivre en contact avec du marc de raisin aigri. Tel qu'on le rencontre dans le commerce, 11 est en masses sphöriques ou en poudre, d'un vert bleuätre päle, inodore, d'une saveur trös-styptique, inalt6rable h. I'air at facilement decomposable par l'action du feu. Insoluble dans I'alcool, le vert-de-gris se d^double quand on le met en contact avec I'eau: il se forme de l'acötate neutre, qui se dissout, et de l'a-c6tate tribasique qui, etant Insoluble, se pröcipite sous forme de poudre verte.
Pharmacotechnie. — Les acetates de cuivre, n'etant que tres-rarement employes ä I'lnt^rieur, ne donnent lieu qu'ä un petit nombre de preparations, toutes destinies ä l'usage externe. Les plus imporlantes sont les suivantes :
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1deg; Onguent Egyptiacou Oxymellite de cuivre.
P. Vert-de-gris.................... 500 grammes.
Vinaigre........................ 500 —
Miel............................ IflOU —
Melez et mettez dans une terrine d'une capacite triple du volume du melange, ear il y a un boursouflement considerable, et faites cuire en remnant sans cesse, jusqu'ä ce que la preparation ait pris une belle couleur rouge de cuivre et acquis une consistance onguentacöe.
La couleur rouge de cette preparation est due a la reduction de l'acamp;ate en sous-oxyde de cuivre par le sucre du miel. Employ^ trfes-fr^quemment comme dessiccatif et I6ger escharotique.
D'apres M. Schaack (1), I'onguent 6gyptiac pent se preparer ä froid, en abandonnant le melange ä la fermentation. Ce pralicien habile propose, dans ce but, la formule suivante :
P. Verdet pulverise................. 60 grammes.
Vinaigre....................... 15 —
Miel............................ 15 —
Mölangez intimement les trois substances et laissez fermenter. (1) Note communiqu^e.
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2deg; Pommade dessiceative de Rodier (1).
P. Sous-acätate de cuivre............ 32 grammes.
Axonge......................... 128 —
Miel............................ q. s.
Incorporez ä froid. Centre les crevasses, les eaux aux jambes, etc.
3deg; Ongueni vert.
P. Vert-de-gris....................... 'i parties.
Onguent basilicum.................. 16 —
Melangez exaetement ä froid.
Dessiccatif contro les ulcferes, les crevasses s^ches, etc.
4deg; Pate caustique de Gasparin.
P. Vert-de-gris..................... 100 grammes.
Vinaigre........................ q. s.
Faites une päte ßpaisse, que vous appliquerez sur l'ulcfere du pietin.
5deg; Solution dessiceative.
P. Acetate neutre de cuivre......... Gi grammes.
Eau ordinaire.................... 1 litre.
Dissolvez ii froid, et employez en injections, bains, applications diverses, etc.
Ges deux sels entrent, en outre, dans plusieurs autres preparations utiles qui se trouveront dans le Formulaire.
Pharmacodjrnainie. — Les effets des aedtates de cuivre sont locaux et genöraux. Les premiers seuls nous occuperont pour le moment; quant aux effets göneraux, l'etude en sera renvoy^e ä I'Mstoire du sulfate de cuivre, oü eile sera mieux places qu'ici.
Effets locaux. — Les denx ac6tates de cuivre agissent a peu prfes de la möine maniöre, mais avec une in6gale intensity; ils for-ment le chainon qui unit les astringents avec les caustiques, car ils participent ä la fois des proprietes de ces deux sortjes d'agents. En effet, quand on les emploie ä dose legere, pendant un temps trös-court, et sur des lissus peu delicats, ils agissent ä la maniöre des astringents les plus önergiques; mais si on les applique sur des tissus mous, sur des surfaces dönudees, pendant longtemps ou ä
(1) Recueil de mid. vctir., 1833, p. 377.
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forle dose, ils ddsorganisent les parties qu'ils touchent et les morti-flenl comme des caustiques cath6r6tiques 16gers. Or, comme en m^decine vet^rinaire on emploie ces agents ä titre de dessiccatifs plutöt qua comme caustiques, nous avons cru devoir les ranger parmi les astringents.
Appliques sur la peau intacte, ces medicaments I'attaquent diffl-cilement; cependant, ä la longue, ils la dessamp;chent, la rendent dure et crevass6e. Sur les muqueuses fines, sur les tissus denudes, sous la peau, ces sels agissent avec force, coagulent les fluides en se combinant avec I'albumine qui en forme la base, mortilient les solides aprfes les avoir resserr6s et condenses ä un haut degrö. Aussi repriment-ils avec puissance les bourgeons charnus des solutions de continuity, el dessechent-ils rapidement toutes les surfaces qui sont le si6ge d'une s6cr6tion morbide. Les acetates de cuivre so nt pen susceptibles d'ßtre absorbös et de donner lieu h I'ernpoison-nement; on en usera cependant avec une certaine reserve. 11 r6-sulte des recherches de M. Ziindel (1), que le sous-ac6tate de cuivre est moins actif que l'acetate neutre, et que le vert-de-gris n'agitle plus souvent que par l'acetate soluble qui prend naissance par I'in-tervention de l'eau, des liquides animaux, de l'alcool, des principes sucr^s du miel, des corps gras, etc.; en outre, que les acetates cupriques, bien que coagulants plus 6nergiques que le sulfate, ne produisent qu'un coagulum mou et moins bien circonscrit; k quantity 6gale, ils agissent done plus profond6ment que le sulfate : voilä pourquoi la liqueur de Villate, qui contient une forte proportion d'ac^tate soluble de cuivre, est si efficace, employ6e en injections, contre les caries osseuses, cartilagineuses ou ligamen-teuses, les fistules, les clapiers, etc.
Introduits dans le tube digestif, les acetates cupriques agissent diversement, selonla quantity qui en a 6te ing(5ree; h petite dose, ils sont inoffensifs et döterminent les effets ordinaires des astringents salins; seulement il est prudent de nepas trop insister sur leur usage par cette voie, parce que, 6tant absorbs en partie, ils pouraient, ä la longue, determiner un empoisonnement mortel. A dose 61ev6e, ils produisent les memes effets que la plupart des poisons irritants, c'est-ä-dire qu'ils provoquent le vomissement chez les carnivores et les omnivores, la purgation chez tons les animaux, des coliques intenses, le ballonnement du ventre, une agitation violente, une fiamp;vre ardente, etc. Puis, quand les mol6-
(1) Journ. de mid. ve'ter. de Lyon, 1860, p. 187.
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cules ont p6n6tr6 dans le sang, il survient un effet södatif, le ralen-tissement de la circulation, la difflcult6 de respirer, le refroi-dissement des extr6mit6s, quelques dösordres nerveux, une grande faiblesse, etc. II rösulte des experiences de Dupuy (1), qu'ä la dose de 64 grammes, le vert-de-gris est mortel pour le cheval; et de celles d'Orflla (2), qu'ä celle de 60 centigrammes ä 1 gramme il fait pdrir les chiens.
Pharmacotherapie. — Les acötates de cuivre sont rarement employes ä l'int^rieur; cependant de la Bere-BIaine (3) dit que l'on s'est bien trouv6 de l'usage du vert-de-gris contra le farcin du cheval: la dose est de 2 ä 4 grammes, trois fois par jour; la nour-riture doit 6tre substantielle. Tiborg (4) le recommande aussi centre la ladrerie du porc; la dose est de 4 grammes tous les trois jours, en alternant son usage avec celui du sei marin et de la mou-tarde. M. Klever (ö), professeur k l'öcole de Dorpat, confirme cette assertion de Viborg. II dit qu'on doit debuter par la dose de 30 centigrammes pour l'ölever progressivement k celle de 4 grammes. Mais c'est surtout k I'exterieur que ces sels, et notamment le sous-ac6tate, sont d'un usage trfes-frequent. On s'en sert prineipa-lement k titre de dessiccatif contra les vieilles plaies, les ulcöres farcineux, les eaux aux jambes, les crevasses avec suppuration, la crapaudine, la fourchette pourrie, le crapaud, le piölin, la li-mace, etc. M. Schaack nous a assurß que ces m6dicaments exer-Qaient sur le tissu villeux de la fourchette, dans le cas de crapaud, une action vraiment speeifique, qu'ils favorisaient d'une manifere remarquable la regönöration de la corne dans toutes les parties du sabot, et qu'il y avait presque toujours un avantage marquö k en faire usage dans la plupart des lesions un peu anciennes du pied, etc. C'est, du reste, une pratique vulgaire ä. I'Ecole de Lyon.
Dans ces derniferes annöes l'attenlion des vötörinaires a de nou-veau et6 appelöe sur I'emploi thörapeutique de ces medicaments. Deux preparations pharmaceuliques k base de sous-acetate de cuivre ont surtout amp;6 pr6conis6es centre certaines affections chi-rurgicales des animaux : ce sont Vonguent egyptiac ordinaire et
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(1) Journ. pratique, 1830, p. 369. (2} Toxicologie, t. J, p. 916et suiv.
(3)nbsp;Notes fond, de l'art vitir., t. HI, p. 225.
(4)nbsp; Tratte du porc, etc., p. 86. (ö) Pharmacopee veUr., p. 96.
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Yonguent egyptlac de M. Schaack. Nous allons r6sumer brifevement ce qui a et6 public sur ces deux preparations importantes.
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i.quot; Ongnent eg^jptiac ordinaire. — Cette vieille preparation, depuis les hippiatres jusqu'änos jours, est toujours restee entre les mains des praticiens et a ete employee de lout temps pour mener ä cicatrisation les plaies languissantes, les ulcörations, les crevasses, les accidents divers du pied, chez les differents animaux, etc. II y a environ quarante ans, l'onguent ^gyptiac ötait tres-largement employe h. la clinique de l'Ecole de Lyon, par Rainard, dans le traitement des plaies synoviales et donnait en g^n^ral de bons r^sultats; mais peu ä peu, sous l'influence de la doctrine de Brous-sais, qui envahit ä cette 6poque l'enseignement et la pratique v6t6-rinaires, cet agent, qualifi6 d'incendiaire, fut, comme tant d'autres, completement abandonn6 pour coder la place aux remedes 6mollients.
II est possible qu'il soit reste le moyen principal de traitement des plaies articulaires pour un certain nombre de praticiens. Cepen-dant il convient de dire qu'il 6tait tombe, sous ce rapport, dans un oubli presque complet, lorsqu'en 1857, M. B. Verrier, veterinaire ä Provins, appela de nouveau rattention du monde veterinaire sur l'emploi de l'^gyptiac dans le traitement des lesions traumatiques des articulations. Dans ce but, il adressa h la Sociöte centrale de medecine veterinaire un memoire qui devint le sujet d'un rapport dötaille et circonstancie de la part de M. Benjamin, veterinaire h Paris, et membre de la Societe (1). 11 r^sulte de ce rapport, que le traitement preconise par M. Verrier contre les plaies synoviales articulaires se divise en deux temps : dans le premier, on calme les symptömes locaux et generaux de l'inflammation par les moyens an-tiphlogistiques connus; dans le deuxieme, on porte j usque sur I'ori-fice interne de la fistule, apres avoir opere le d^bridement si cela est necessaire, de l'onguent egyptiac avec sa consistance ordinaire ou aprfes I'avoir d6Iaye dans du vin, si Ton doit s'en servir en injections ; on renouvelle les applications plusieurs fois par jour et jus-qu'ä ce que les douleurs locales aient c6de ä l'influence du topiquc.
D'apres M. Verrier et son rapporteur, M. Benjamin, qui I'a sou-mis ä l'experimentation, l'onguent 6gyptiac appliquö sur les plaies p6n6trantes des articulations et des gaines lendineuses produirait les effets salutaires suivants :
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(1) Recueil de me'd. veUr., 1858, p. 1012.
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1deg; II calme presque instantan^ment les douleurs du malade;
2deg; II dimiaue trös-protnptetnenl l'^coulement synovial;
3deg; II provoque une rapide cicatrisation de la s6reuse articulaire 16s6e;
4deg; Enfin, 11 ne laisse aucune g6ne dans I'articulation malade aprfes la cicatrisation.
II est r6sult6 de la discussion qui a 6t6 ultörieurement engag^enbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;'
au sein de la Soci6t6 sur le rapport de M. Benjamin et sur les faits qu'il a lui-mßme recueillis, discussion k laquelle ont surtout pris part M. Riquetet M. H. Bouley (1), que Temploi de Tonguent 6gyp-tiac, dans le traitement des plaies penetrantes des articulations, est, en effet, göneralement avantageux, mais qu'il n'est pas infail-lible, comme l'avait, du reste, reconnu M. Verrier lui-mßme.
Depuis celte ^poque, independamment des faits de gu6rison observes par MM. Verrier, Benjamin, Riquet et H. Bouley, au moyen de I'^gyptiac, un assez grand nombre de v6t6rinaires civils ou mili-taires ont public des observations qui viennent d6montrer que le traitement preconise par M. Verrier se montre efficace dans la grande majorite des cas. Nous cilerons surtout, d'aprös l'ordre chronologique, les fails favorables publies par MM. Mottet (2), Verrier (3), George fils (4), Robert (5), Royer (G), Houssin (7) et Benjamin (8); auxquels on pourrait ajouter quelques autres faits analogues recueillis ä la cllnique de l'Ecole de Lyon et un certain nombre d'observations nouvelles publiees par M. Salle (9).
Par centre, et comme pour faire ombre au tableau, independamment des faits d'insuccös publics par M. Verrier lui-meme et par M. H. Bouley, plusieurs vet^rlnaires milllaires, MM. Bautet (10), Lenck et Poncet (11), onl fait connaitre d'autres faits oü l'emploi de l'onguent egyptiac est demeure infruetueux. De plus, un de mes anciens condisciples, M. Chevalier, ancien vet^rinaire distingue de l'arm^e d'Afrique, aujourd'hui en retraite, n'a jamais employ^ 1*6-gyptiac avec succes en Algörie, contre les plaies articulaires. (Note communiquee.)
Enfin, M. Camille Leblanc (12), apramp;s avoir employ6 le nouveau
(1)nbsp; Recueil de mid. viiir., 1860, p. 214.
(2)nbsp; Ibid., p. 261. (3) Ibid., p. 420. (4) Ibid., p. 743.
(5)nbsp; Journ, de me'd. viter. de Lyon, I860, p. 358.
(6)nbsp; Clinique vetä:, 1861, p. 224.
(7)nbsp; Recueil de med. vetir., 1862, p. 97.
(8)nbsp; Ibid., 1802, p. 181. (9) Ibid., 1860, p. 472. (10) Ibid., 1863, p. 187.
(11)nbsp;Journ. de me'd. veUr. milit., t, V, p. 641 et suiv.
(12)nbsp; CUnique väer., 186?, p. 334.
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traitement dans un assez grand nombre de cas, resume ainsi la discussion ouverle depuis quelques annöes sur l'emploi de l'ögyptiac centre les plaies synoviales :
1deg; Get onguent rdussit parfaitement dans le traitement de la plu-part des plaies synoviales des gaines tendineuses ;
2deg;- Ge topique, dans le traitement des plaies synoviales des articulations, quoique d'une efflcacite Evidente dans beaucoup de cas, ne röussit pas, ä beaucoup pros, aussi bien que dans les lesions des synoviales tendineuses.
L'efficacite que possede I'onguent egyptiac pour clore les ouver-tures accidentelles des synoviales tendineuses a amenö M. Verrier ä l'utiliser dans le traitement des gonflements de ces membranes, tels que les molettes et les vessigons, au moyen de la ponction. Pour cela, ce praticien ouvre largement ces poches synoviales, donne 6coulement a leur contenu s'il est liquide, ou l'extrait s'il est solide, et traite ensuite la plaie qui resulte de l'opöration par des applications reit6r6es d'egypliac, comme s'il s'agissait d'une plaie ac-cidentelle. L'operation rcussit tres-bien, en pen de temps, et ne laisse aucune trace. G'est un precede h etudier et ä comparer aux injections iodöes, afln de savoir ä quelle mdthode on doit accorder la pröference dans un cas donne.
2deg; Onguent egyptiac tic HI. Schaack. (1). — Get habile et honorable praticien pr6pare I'onguent Egyptiac, qu'il emploie dans le traitement du crapaud, par simple melange ä froid du vert-de-gris, du miel et du vinaigre, dans les proportions indiquees precedemment, et abandonne le tout ä la fermentation; ce mouvement moleculaire n'est pas m6me nöcessaire, et M. Schaack estime autant celui qui vient d'etre prepare que celui qui a ferments pendant plusieurs se-maines. Quoi qu'il en soit, pour trailer le crapaud au moyen de celte preparation, il faut commencer par enlever avec precaution et sans faire saigner, toutes les portions de corne decollees, de ma-niere ä mettre bien i nu toutes les parties du tissu veloutö du pied qui sont alterees, — On nettoie les surfaces avec soin, on applique I'onguent, on panse ä sec, et enfm, on fixe un fer h plaque ou ä eclisses. laquo; Ge topique, dit M. Schaak, provoque le resserrement du tissu malade et, sans endommager sa structure, se combine aux ma-tieres sero-albumineuses qui surabondent, forme une espece d'es-chare de peu d'epaisseur, dont le dccollement s'effectue d'abord au bout de vingt-quatre heures, puis au bout d'un temps plus long, au
(1) Journ. de mid. veiir. de Lyon, I8ÖG, p. 529.
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fur et ä mesure que les pansements sont ramp;terös et que le mal di-minue. Enfln, aprös vingt-cinq ou trente jours de traitement, le tissu reticulaire se trouve retabli; il secrete de la corne. Souvent la nature de cette mauere laisse h deslrer; mais, en continuant les soins, eile prend bientöt tous les caracteres d'une bonne corne. n Vers la fln de la eure, 11 peut 6tre utile, pour donner plus de consis-tance ä la fourchette, de recouvrir la surface avec un melange de verdet, de miel, de goudron et de suie de cheminee.
Au moyen de ce traitement tres-simple, par des pansements bien graducs et bien raisonnes, M. Schaack n'a pas rencontre de cra-paud qui se soit montre rebelle au topique qu'il preconise; il a eu parfois des reeidives, dit-il, mais le m6me mode de pansement, re-pris avec soin et persövßrance, a toujours triomphe du mal. M. Schaack assure, et il est digne d'etre cru sur parole, qu'il possöde dans sa clientöle des chevaux qui ont 6t6 gu^ris du crapaud, par celte möthode, depuis plusieurs annees, et dont le pied est aussi sain et aussi beau que s'il n'avait Jamals ete allere par cette grave maladie. Notre honorable confrere est revenu plus recemment sur ce sujet et a fait connaitre de nouveaux falls qui ne laissent aueun doute sur l'efücacitö du topiquequ'il preconise(l). Enfln,M. Peach a employe plusieurs fois avec succös le moyen pr6conis6 par M. Schaak. {Note communiquee.)
sect; 3. — Astringents vegetanx.
I. ---- ASTRINGENTS TANNIQUES.
a. Acide tannique (Tannin).
Pharmacogrraphic. — On designe, sous le nom d'aeide tannique oude tannin, un prineipe immediat acide des vegötaux, qui a pour caraetöres essentiels de pröeipiter la gelatine et de colorer les per-sels de fer en noir ou en vert. II est extremement röpandu dans le rfegne vegetal, et se trouve toujours en quantile plus ou moins forte dans toutes les plantes ligneuses, et concentre plus particuliöre-ment dans r6corce, la racine, les feuilles, quelques fleurs, certains fruits, etc.
Preparation. — Pour l'obtenir amp; l'ötat de puret6, on suit en g6n6ral le precede de Pelouze; 11 consiste ä öpuiser dans un appa-reil de döplacement de la poudre de noix de galle avec de Tether
(I) Journ. vitir. de Lyon, 1869, p. 207.
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MEDICAMENTS ANTIPHLOGISTIQUES.
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melange h une certaine quantity d'eau. En 6vaporant h Tetuve ou au soleil la teinture 6th6r6e, on obtient du tannin pur.
Caracteres. — II est solide, amorphe, en öcailles un peu jaunä-tres, spongieuses, inodores et d'une saveur äpre, trös-styptique. Cbauffö, il se transforme en acide pyrogallique; calcine ä l'air, il prend feu et brüle presque sans r6sidu. Peu soluble dans I'alcool et lather purs, il se dissout mieux dans ces v6hicules bydrat^s, ainsi qua dans I'eau. La solution aqueuse exposee h. I'air s'altere promp-tement; eile se couvre de moisissures, il se d^gage de l'acide carbo-nique, et le tannin se transforme entierement en acide gallique et en glucose.
Reactions. — La solution d'acide tannique produit, dans une dissolution de gelatine, un pr6cipite abondant, caseiforme, grisä-tre, 61astique et imputrescible, qui constitue la base des peaux tan-noes ou cuirs; la solution des persels de fer est coloree ou en mir bleuätre (noix de galle, öcorce de chßne, les plantes rosacees), ou en vert (cachou, kino, quinquina, caf6, orme, marronnier, bouleau, les labiles ligneuses, etc.), ou en gris (ratanhia, armoise et absinthe, camomille et matricaires, etc.). Ind^pendamment de ces reactions caractßristiques, le tannin decompose les carbonates alcalins et un grand nombre de sels metalliques; il decompose ögalement les sels ä alcaloides organiques (sels de quinine, morphine, strychnine, etc.); il prccipite tons les liquides animaux renfermant de l'albumine, de la fibrine, de la cas6ine, etc.; il coagule 6galement l'empois, les principes exlractifs des plantes, etc. II faudra done ^viter de l'associer a la plupart de ces composes inorganiques ou organiques.
Pharmacotechnie. — L'acide tannique pent s'employer en solution dans I'eau ou I'alcool affaibli pour faire des breuvages, des collyres, des injections, des gargarismes, etc.; on peut egalement I'administrer en bols, en pilules ou en 61ectuaires, selon les animaux; enfln, en l'incorporant ä l'axonge ou au c^rat, on en fait une pommade qui peut avoir son utility comme topique dessiccatif. Le tannin entre dans la composition de quelques preparations anti-psoriques,
iHcdieamentation. — Si Ton ne trouvait pas le prix de l'acide tannique pur trop 61eve pour I'usage interne, nous estimons qu'on
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pourrait en donner sans inconvenient de 5, 10 k 15 grammes ä la fois aux grands herbivores; de 2 a -4 grammes aux petits ruminants et aux pores; et de 10 ä 23 centigrammes aux chiens et aux chats. Ge n'est, du reste, que pour des animaux d'un prix elev6 qu'on peut faire usage de ce medicament.
Effets. — Les effets locaux et g6n6raux que le tannin developpe dans röconomie animals sont les memes que ceux de tous les astringents vögötaux dent il forme la base; ses propriötes chimiques font en quelque sorte deviner ä Tavance la nature de ces effets, et comme ils nesont, du reste, que ceux de l'^corce de ch6ne exage-res, nous renverrons ä l'article consacre ä ce medicament usuel pour leur 6tude sp^ciale.
Indications. — L'acide tannique s'emploie chez I'homme it Tin-tdrieur et h I'exterieur ; en medecine vöterinaire son usage n'a pas encore d^passö le domaine chirurgical. Nous aliens done nous bor-ner ä renumöration des maladies centre lesquelles on I'oppose chez I'homme, et des accidents chirurgicaux des animaux pour lesquels on le met en usage.
llaladies internes. — Les maladies internes centre lesquelles le tannin est susceptible d'agir sont d'abord la diarrhee atonique, les hemorrhagics passives, lessupersecretions diverses, surtont cel-les des muqueuses, les alterations septiques du sang, etc. On lui a reconnu, de plus, des vertus vermifuges et antiperiodiques. On I'a vante aussi comme un excellent anlidole centre I'empoisonnement par les sels metalliques, les narcotiques encephaliques. les narco-tico-äeres tir6s des Solanöes, etc.
maladies externes. — On I'a employe en insufflation dans le nez centre I'epistaxis, centre les taches de la cornee et les inflammations de la conjonctive, en injections centre les divers ccoule-ments muqueux, les affections aphtheuses, couenneuses de la bou-che et de l'arriere-gorge, etc. En medecine veterinaire, MM. Causse (l)et Fischer (2) en ont fait usage avec profit centre lesplaies articulaires avec ecoulement synevial; le premier I'a employe en poudre ou en teinture, ef le second en päte, sur l'ouverture de la capsule articulaire, lors de l'operation du javart cartilagineux. Di-
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(1)nbsp; Journ. des vitir. du Midi, 184G, p. 70 et 109.
(2)nbsp; Journ. vitir. agric. de Belgique, 1846, p. 2C9.
Taboüiiin, 3e Edition. ~— I.
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338nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDJCA.MENTS ANTIPHLOGISTIQUES.
vers auleurs allernands diseut s'en 6tre servi avec avantage centre les plaies arllculaires. M. Ziindel, dans un cas de thrombus surve-nu ä la suite de la piqüre de la carotide, a employ^ avec un plein succes la solution alcoolique de tannin aidöe de la compression. {Note communiquee.) Apres la chute du rectum, du vagin et de la matrice, les injections au tannin, lorsque las organes ont etö remis en place, ne peuvent qu'ßtre tres-utiles.
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b. Acide gallique.
Piiarniacoj^raphie. —L'acide gallique a trois origines distinctes : 1deg; il existe naturellement dans quelques parties veg6tales, et sur-tout dans les feuilles; 2deg; il se produit lorsqu'on fait fermenter la decoction de noix de galle; 3deg; enfin, il peut ramp;ulter de Faction des acides mineraux sur l'acide tannique.
Caracterelaquo;. — A l'etat de purete, l'acide gallique est en petites aiguilles incolores, satinees, inalterables ä l'air, sans odeur, mais d'une saveur acide et astringente. 11 eprouve par l'aclion de la cha-leur diverses'transformations. L'eau et I'alcool le dissolvent aise-ment, mais 1'ether ne le dissout qu'en petite quantity. II noircit, comme l'acide tannique, au contact des sels de fer au maximum d'oxydation ; mais ilendiffere, en ce qu'ilne precipitepas la gelatine.
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i.ir.-ts et usages. — On a reconnu que l'acide gallique possede les vertus aslringentes et toniques du tannin, quoique ä un degre moindre, et qu'il convient dans les m6mes cas que ce dernier. De plus, comme son action astringente sur les muqueuses est moins prononcee que celle de l'acide tannique, il est plus facile-ment absorbe, passe rapidemenl dans le sang, et, par consequent, convient mieux, comme hemostatique interne, que le tannin. Aussi beaucoup de medecins lui accordent-ils aujourd'hiii, sous ce rapport, la preference, notamment dans les hamp;norrhagies de l'es-tomac, des intestins, des reins, desbronches, etc., etc. II convient egalement dans les affections diarrheiques des intestins, les maladies diphtöritiques de la gorge, etc., etc.
c. Cachou (Terre du Japon).
Pharmacographle. — Le cachou est un extrait tannique fourni par diverses plantes exotiques appartenant ä la famille des Legumi-neuses (genres Acam et Areca), et notamment par YAcacia catechu qui croit dans l'Indoustan, Cette matiöre, qui contient environ
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les 9/10 de son poids de tannin, le raste 6tant Jbrm6 de matteres extractives, de mucilage et d'impuretes, präsente deux vari6t6s commerciales : le cachou jaune ou de Batavia, et le cachou brun ou de Calcutta. L'un et Tautresont formes, bien qua dans des proportions differentes, de deux tannins parüculiers : l'acide cachoutanni-que et la catechine ou acide catechucique, qu'on isole aisement au moyen de l'eau froide, qui dissout le premier et n'attaque pas le second. Reduit en poudre, le cachou est d'un brun rougeätre, d'une odeur aromatique faible, d'une saveur amöre et astringente suivie d'un arriere-goüt sucre. Soumis ä l'action des dissolvants et des röactifs, le cachou se comporle comme du tannin pur.
Kmpioi. — On fait surlout usage du cachou ä l'interieur dans le cas de diarrhee et de dyssenterie atonique, d'hömaturie asthenique, de diabfete, etc., parce qu'il est trös-astringent sans 6tre irritant, qualite precieuse qui le recommande aux praticiens, d'autant plus que son prix est aujourd'hui trös-pou ölevö (1). On peut le donner en breuvage ou en electuaire, depuis 16 grammes jusqu'ä 96 grammes et plus pour les grands herbivores; de 8 ä 16 grammes pour les petits ruminants et le porc; et de 4 ä 8 grammes pour les carnivores. Lafosse pöre (2) le recommande contre la diarrhee, uni aux stomachiques et aux cordiaux. Voici ce qu'en dit Vitet (3) : laquo; Le cachou l'emporte sur le quinquina dans les diarrhees avec Evacuation abondante de matiöre fluide; il est d'un grand secours pour diminuer et arröter les hemorrhagies internes ou externes; pour augmenter l'appelit de l'animal, vous pouvez le prescrire en breuvage au boeuf et au cheval, depuis 1/2 once jusqu'ä 2 onces : il se dissout dans l'eau comme dans le vin; on peut l'edulcorer avec le miel, si Tindicalion le requiert. raquo; Nous connaissons des agriculteurs qui se servent du cachou comme condiment dans la derniere p6riode de l'engraissement chez le boeuf.
d. Gomme-Kino.
Vharmacographie. — Espfece d'extrait astringent plus ou moins analogue au cachou, et retire du Nauclea Gambier de la famille des
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(1)nbsp; Le cachou, qui forme, avec les persels de fer, la base de la teinture en noir sur la sole, se consomme par millions de kilogrammes par an sur la place de Lyon. Son prix vario de 60 h 70 fr. les 100 kilogr.
(2)nbsp; Diet, d'hipp., art. Diakiuiee.
(3)nbsp; Med. vitir., t. Ill, p. 242.
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Rubiacees, qui croit aux Indes. II conlient une forte proportion de tannin, et forme une mullitude de varietös commerciales impar-faitement delerminees. Reduit en poudre, le kino est d'un rouge foncö, d'une odeur 16gerement bitumineuse, d'une saveur amfere et astringente sans arriere-goüt sucre, ce qui le difförencie du ca-chou. II se dissout dans l'eau et l'alcool, surtout ä chaud, et leur communique une teinte rouge. II jouit des m6mes vertus que le cachou, seulement il est moins employ^, parce que le prix en est
trös-61ev6.
e. Sang-dragon.
Pharmacographie. — Sue concret, r6sineiix et astringent, qu'on retire de plusieurs arbres, et notamment du Calamus draco (Pal-miers) et du Draccena draco (Asparagindes), qui croissent dans les conlr6es tropicales. II constitue plusieurs vari6tes commerciales qui se distinguent lesunes des autres par leur forme, la nature de leur enveloppe, etc. R6duit en poudre, le sang-dragon est d'un beau rouge de sang, inodore, insipide et brülant ;\ l'air avec une odeur balsamique. Insoluble dans I'eau, ce principe se dissout bien dans l'alcool, Tether, les huiles, auxquelsil communique une belle cou-leur rouge. Astringent et diurötique, le sang-dragon est inusite ä l'inlörieur; mais il entre dans les formules de plusieurs preparations destinies ä l'usage externe, comma les poudres de Rousselot, de Come, de Dubois, etc.
/quot;. Noix de galle.
Pharittacosrapliie. — On ddsigne sous le nom de Noix de galle une production morbide qui se döveloppe sur les rameaux d'un petit
cMne rabougri de l'Orient (Quercus in-
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fectoria Oliv.), sous Tinfluence de la piqnre d'un insecte {Cynips on Diplo-lepis gallce tinctorm). Au moment de la ponte, le cynips femelle, k l'aide de sa tariere, perce le tissu tendre des nou-veaux bourgeons de I'arbrisseau et y depose ses ceufs. La piqüre produite par l'insecte, le germe deposö et la presence
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d'un liquide corrosif verse par I'aiguil-
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Fig. 8.
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lon du cynips, toutes ces causes r6u-
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nies döterminent sur le point piqu6 une sorte de mouvement fluxionnaire et la production d'une excrois-sance dont le volume augraente jusqu'ä ce que I'oeuf qu'elle ren-
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ferme ait parcouru toutes ses pdriodes de developpement et soit arrive h. l'etat d'insecte parfait. Celui-ci sort alors de la galle en praliquant une ouverlure roncle, d'un diametre süffisant pour son passage.
Caractercs gröneraux. — Les noix de galle sont arrondies et pr6-sentent le volume d'une grosse noisette ou d'une petite noix; leur surface, qui est d'un gris bleuätre, est li(5riss6e de tubercules ou de cr6les plus ou moins prononcöes et irregulierement dislribuees; leur tissu est dur, compacte, fragile ä l'action du maiteau, etsetn-ble rayonner du centre a la circonlerence de la galle; leur odeur est h peu pres nulle, mais leur saveur est amere, astringente et de-sagreable.
Varietes commcreialcs. — 11 existe dans le commerce au moins cinq ou six vari6les de noix de galle; cependant nous ne decrirons que los deux suivanles, parce que ce sont les plus repandues et les plus utiles.
1deg; Galle noire ou vcrte, Galle laquo;!• Alep. — Cette variety, qui est la plus estimee, est recollee avant l'entier developpement et la sortie de l'insecte. Elle est petite, ronde, dure, pesanle, d'une teinte fon-cee et depöurvue du trou de sortie de l'insecte. G'est la plus riebe en tannin, la plus cheie et la plus recherebee pour la medecine et l'industrie.
2deg; Galle blanche, Galle pereee. —Ricoltöe seulement aprfes le depart de l'insecte, eile est en grande parlie epuisee de ses prineipes actifs. Elle est plus volumineuse que la precedente; d'une forme allongöe, blanchätre, legere, peu compacte et perforce dJun pertuis cylindrique par oü s'est echappc le cynips. Elle est rarement ven-due separement; on la melange ü la precedente en proportions variables.
Composition chtmique .— Elle est tres-complexe. Les noix de galle, d'aprös Davy, Berzelius et Guibourt, renfermeraient les prineipes suivants : aeides tannique, gallique et ellagique (environ 68 pour 100); de la gomme, de l'amidon, du ligneux, une essence, une maliöre extractive brune, du sucre et divers sels ä base de potasse-et de chaux.
Pharmacotcchnie. — La preparation la plus employee est la poudre, qui sert ä faire des bols, des electuaires et des pilules pour
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I'usage interne; des collyres, des cataplasmes, une pommade et diverses autres preparations topiques destinees ä l'emploi externe. La noix de galle concass6e est employee ä faire une decoction qui constitue la base de breuvages, gargarismes, lavements, injections, lotions et bains, doues de vertus astringentes tres-6nergiques. II faut 6viter de mölanger la noix de galle avec les matiöres qui sont incompatibles avec le tannin.
Empioi. — La noix de galle s'emploie peu ä l'intörieur, si ce n'est parfois en lavement et en injection; cependant eile pourrait parfai-tement remplacer le tannin en duublant ou triplant la dose selon le besoin; ses indications sont, du resle, les memes que pour Fecorce de chöne. A l'exterieur, en I'emploie sous diverses formes pour fairs cesser les öcoulements purulents des muqueuses apparentes, pour dessöcher les plaies anciennes et les ulcamp;res, les crevasses, etc. Lafosse (1) recommande l'emploi de la decoction de noix de galle melangee au vinaigre ou ä la solution de sulfale de fer pour tarir la s6cr6tion fötide des eaux aux jambes.
g. ficorce de CIiGno (Quercus robuv L.).
r ••iiarinacosraiihie. — Prise sur le tronc des vieux chsect;nes, cette ecorce est öpaisse, raboteuse, noirätre, crevassee et couverte de lichens, ä l'exterieur; sa face interne est rougeatre. Recoltce sur le tronc et les branches des jeunes arbres, ello est presque lisse, recouverte en dehors d'un epiderme luisant d'une teinte grise bleuätre ; en dedans, sa couleur est d'un fauve clair. L'ecorce de chßne präsente une faible odeur toute speciale, et une saveur äpre etamere, dösagröable au goüt.
Composition eiiimique. — D'apres l'analyse de Braconnot, l'ö-corce de chene serait formee d'acides lannique, gallique et pecti-que, de mucilage, de ligneux et de quelques sels ä base de potasse, dechaux et de magn6sie.
Pharmacotechnie. — La plupart des preparations officinales ou magislrales de l'ecorce de chöne ont pour point de depart la pou-dre, qui prend le nom de tan quand eile est grossiere, et qui reQoit celui de flew de tan, lorsqu'elle a ete passee au tamis fin; enfin on la nomme quinquina francais, lorsqu'on la melange h parties 6gales
(1) Diet, d'hipp., t, II, p. 7.
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avec la poudre de gentiane et la fleur de camomille pulverisöe. Pour l'usage interne, on traite la poudre de tan par infusion ou decoction, de maniöre ä faire des breuvages et des lavements ; ä l'ex-terieur, on se sert des mernes preparations pour faire des lotions, des bains et des injections ; mdlangöe ä un peu de farine de graine de lin, h. de la suie de cheminec, et ddlayee avec du vinaigre ou une solution d'un sei astringent, la poudre d'ecorce de chöne con-stilue d'excellents topiques astringents et dessiccatifs; pour les ren-dre antiputrides, il suffirait d'y ajouter de l'alcool camphre, de l'essence de törebenlhine, du chlorure de chaux, de soude, etc.
Posologie. — Pour l'usage interne, la dose doitßtre de 16 ä 64 grammes chez les grands herbivores ; de 4 ä. 8 grammes chez les pelits ruminants et le porc, et de 1 ä 4 grammes chez les carnivores ; ces doses peuvent 6lre rdpötees plusieurs fois par jour, selon le besoin. Pour l'usage externe, la dose est de 16 a 32 grammes par litre d'eau, en infusion ou decoction, pour faire des injections, des lotions, des bains, etc.
iMiarmacodynamie. — L'6corce de champ;ne agit localement avec une tres-grande Energie ; sur la peau intacte, son effet est lent; mais sur les muqueuses et les surfaces dönudöes, eile fletrit et de-colore les tissus, les durcit et pent h la longue les mortifier. Dans lotube digestif, seseffets astringents se developpcntpromptement; eile fortifie d'abord l'estomac et les intestins; mais si la close est elevöe ou l'usage prolonge, eile arrete la digestion, provoque une constipation opiniätre, retrccitle canal intestinal, en epaissit etra-cornit les membranes, comme cela resulte des experiences de G ohier (1).
Absorb6s et mamp;angds au sang, les principes actifs de I^corce de chfene exercent sur ce iluide une action astringente et antiputride lellement prononcee, que Gobier a vu, sur des cbevaux qui avaient pris de grandes quantites de ce medicament, le sang, devenu plus rouge et plus consistant qu'ä l'etat naturel, se coaguler rapide-ment et se conserver, sans aucune decomposition putride, pendant deux mois entiers. L'acide tannique, qui est ici le principe actif, n'a pu 6tre d6couvert dans le sang, mais il a etc facilement devoil6 dans les urines. L'aclion astringente et antiputride du tan passe facilement des liquides aux solides, et Ton remarque aussi
(I) Mem. sur la mid. et la ehir. viUr., t. 1, p. 412 et 413; et Campte renda de CKcole de Lyon, 1811.
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que, sous son inlluence, la plupart des secretions naturelles et ac-cidentelles sont considerablement restreintes.
Pharmacotht-rapie.—Les indications de l'ecoi'ce de chöne so divisent naturellement en externes et en internes.
1deg; imiicaUons externes.— A I'exterieur, on emploie recorce de ebene comme astringent, dessiccatif et antiputride.
a. Astringent----Independamment des indications g6n6rales
des astringents qu'elle pent remplir, la poudre de tan reQoit des applications speciales. Ainsi, lo veterinaire Lamy('l), deChalamont, Fa employee en decoction aiguisee d'esseuce de tcrebenlhine centre les larges aidemes du venire ; le vdterinaire Mazure (2) a injecte avec avantage, dans le vagin et l'uterus, la decoction d'ecorce de ebene pour prevenir cbez une vacbe le renversement de la ma-trice, qui s'ötait dejä repute plusieurs fois : les contractions expul-sives cesserent promptement sous l'inlluence de ce topique ; il est probable que ce moyen aurait aussi du succes pour prevenir le re-tour du renversement du rectum, pour retarder le renouvellement d'une hernie bien reduite, etc. M. Buer (3) nous a assure que les bains prolonges de decoction froide do tan etaient trös-effleaces contre les distensions articulaires recentes, et surtout dans les de-collements, meme tres-6tendus, du sabot. Pour notre compte, nous avons rarement vu des engorgements non specifiques des membres resister aux bains d'ecorce de chene. Enfin, les bains de decoction de tan peuvent 6tre tres-utiles aux chevaux qui, comme ceux du balage, restent longtemps les pieds plonges dans I'eau. La jusee ou eau des tanneurs est souveraine, dit M. Blind, contre la dartre , du dos chm le chien.
h. Dessiccatif. — Solide ou en solution, l'ecorce de cMnecon-vient pour dessecber les vieilles plaies, les ulceres, les crevasses, les eaux aux jambes, etc.; la decoction seule ou melangee aux solutions metalliques aslringentes est d'une graöde efflcacit^ pour tarir les ecoulements purulents des muqueuses apparentes. Fa-vre (4), de Geneve, conseille d'y melanger de l'infusion de fleur de
(1)nbsp; Comple remlu de l'Ecole de Lyon, 1824, p. 23.
(2)nbsp; Jouni.vitii: etagric.de Belgique, 18i8, p. 81.
(3)nbsp; Communication oi-ale.
(4)nbsp; Le ve'tiir. campugnard, p. 13.
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sureau et de s'en servir pour laver et baigner les ulcamp;res apbtheux du pied chez les grands ruminants.
c. Antiputride. — Comme antiputride, la poudre de tan est d'une grande Energie; on y associe souvent alors du camphre, du charbon de bois, du quinquina, de l'essence de tercbentbine, des hypocblorites, etc. Elle convient contre les plaies gangreneuses, charbonneuses, fötides, farcineases, morveuses, etc. Un medecin, M. Crusell (I), a conseille de pauser toutes les solutions de conti-nuite de mauvaise nature avec de la charpie trempee dans une decoction d'^corce de ebene et sechee ensuile; ce moyen pourrait 6tre employe, pour des pansements analogues, cbez les animaux.
2deg; Indicadons internes. — Elles sont moins nombreuses que les preeödentes, mais elles ont aussi leur importance. On emploie la decoction d'ecorce de cböne, soit en breuvage, soit en lavement, contre la diarrbee et la dyssenterie ebroniques; alors on y associe du vin rouge, du laudanum, de l'amidon, etc. Dans les affections putrides, Gobier (2) en a fait usage en l'unissant ü, la poudre de gentiane; dans le cas de pourriture chez le moulon, il y associait les baies degenievre et la melaitaux provendes. M, Didry (3), dans la cacbexie des grands ruminants, a cm devoir addilionner cbaque breuvage d'ecorce de cbßne de 12 ä IG grammes d'essence de tere-benlhine. Favre (4), de Geneve, l'einployait en lavements froids contre I'bematurie atonique des ruminants; les m6decins la met-tent ü profit contre l'epistaxis et y ajoutent une solution legöre d'alun. En jugeant par analogic, nous pensons que l'ecorce de ebene doit etre utile contre les hemorrhagies passives, les affections ver-mineuses, les maladies lymphaliques, comme le farcin, la ladrerie, les scrofules, etc. M. Hering estime que la decoction d'ecorce de ebene est un bon antidote des alcalo'ides vegelaux.
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'Succedanes de l'ecorce de chene.
Les ccorces de la plupart de nos arbres indigenes, et notarament du Marronnier d'Inde, du Clmtaignier, du Frene, du Hetre, du Bou-leau, du Charme, de YAune, etc., jouissent des memes propriötes
(1)nbsp; Compte rendu hebdom. des iiicmces de l'Äcademie des sciences, 185i, t. XXXI, p. 61..
(2)nbsp; Loc. eil., note de la page 414.
(3)nbsp; Rectieildenied, vetiv., 1832, p. 144.
(4)nbsp; Hematurie des feuilles, et Recueil, p. 415.
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quel'ecorce de chßne; et, comma elles sont pour la plupart infini-ment moins önergiques, elles conviendraient parfois mieux pour 1 'usage interne.
h. Racine de Ratanliia.
Pharmacographie. — Gelte racine, qui provient d'un sous-ar-brisseau du Perou, le Krameria triundra, de la famille des Polyga-lees, est en moyenne de la grosseur du doigt, longue, fibreuse, et compos^e de deux parties inögalement actives: tie Vecorce, qui est d'un rouge fonc6 et d'une saveur tres-styptique, sans amertume, c'est la partie qui possfede le plus d'aclivite; etAacoeur, entiere-ment ligneux et peu actif, qui offre une couleur rouge päle el jau-nätre.
Composition ciiimique. — D'apres M. Vogel, la racine de ra-lanhia contientles principes suivanls : acidcs tannique et krameri-que, extractif, raaliere muqueuse, gomme, fecule, ligneux, sets alcalins et terreux.
Preparation et administration. — On fait surtout usage de cette racine en decoction, en extrait, en teinlure et en sirop, chez I'homme. En medecine veterinaire, oü son emploi est peu repandu, les trois premiferes formes seulement sont utiles. Ce medicament s'emploie particulierement ä I'exlerieur; si cependant I'indication de son usage interne se presentait, on devrait l'administrer h peu pros aux mömes doses que la noix de galle, el le donner surtout en breuvage.
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Emploi. — La racine de ratanhia etant un des astringents veg6-tauxlesplus energiques, on enfaitun fnüquentusagc chezl'homme; mais son prix un peu 61eve n'a pas permis jusqu'a present aux ve-t6rinaires de s'en servir souvent; aujourd'hui son prix est tres-mo-d6r6. En medecine humaine, on administre ce medicament contre les maladies atoniques du tube digestif, el surtout contre les h6-morrhagies passives el les ßcoulements muqueux opiniätres. Dans ce dernier cas, on en fait usage k I'interieur el en applications locales. II parait jouir aussi d'une efficacilö remarquable contre les fissures des ouvertufes naturelles, comma celles da l'anus, du ma-melon, de la peau, etc. En medecine v6l,erinaire, Jacob (I) quot;en a
(1) Recueit de mid. vitir., 1850, p. 197 et 198.
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fait usage avec succfes en lavement, aprös la chute du rectum, pour pr^venir le retour de l'accident. U. Leblanc (1) a employ^ avec avantage l'extrait de ratanhia centre une h6maturie chronique et intermittente chez le cheval. La dose ölait de 30 grammes dans un litre d'eau pour chaque breuvage, et pouvait 6lre renouvelee le soir.
Rncines iudiyenes astnugentes.
II existe un assez grand nombre de planles indigenes dont la ra-cine jouit de proprietes astringentes plus ou moins prononcees; cependantelles sont peu employees en medecine velörinaire, parce qu'elles ne sont pas assez abondanles, et qu'en raison de la grande quantite exigee pour chaque dose, leur prix deviant relativement tres-61ev6; nous nous bornerons done ä une simple önumeration des plusimporlantes.
Dans la famille des Rosacees, nous trouvons les plantes suivantes : la Tormentille {Tormentilla erectah.),!^ ßenoitc {Geum itröanumL.), VAigremoine (Agrimonia eupatoria L.), la Potentille (Putenlilla anse-rina L.), le Fraisieri {Fraguria vesca L.), etc. Dans celle des Poly-gon6es, nous signalerons la Historie [Polygonum bistorta, L.); dans celle des Borraginees, la. grande Consoude {Symp/tytuni ofßcinale L.), et dans celle des Rubiacees, la Garance {Rubia tinctorium L.).
i. Feuilles do Noyep {Juglans regia).
Pharmacographie. — Les feuilles du noyer sont alternes, arti-culöes, ordinairement composees de sept äneuf folioles ovales, en-tieres et, en general, d'un grand developpcment; elles sont extrö-mement ameres et exhalent, surloul quand on les froisse entre les doigts, une odeur forte, un peu balsamique, mais toute spöciale. La composition chimique est la mbinQ que celle an brou de mix, qua nousferons connaitre plus loin.
Pharmacotechnie. — On fait aujourd'hui en mödecine humaine, oü ces feuilles sont d'un emploi frequent, un assez grand nombre de preparations destindes, soit k I'usage interne, soit ä l'emploi exterieur; la plus importante est l'extrait, pares qu'il pent rempla-cer toutes les autres : on en fait des tisanes, des injections, des lotions, une pommade, une teinture, etc. Les feuilles traitees par infusion ou decoction, par divers v^hicules, peuvent au besoin te-nir lieu de l'extrait.
(I) Clinigue vilir., 1843, p. 200.
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Proprieles et uaageH. — Depuis quelques ann6es, grace aux re-cherehes du docteuc Negiier (I), les feuilles de noyer ont pris, dans la therapeutique humaine, une haute importance. C'est actuelle-ment le sp6cilique le plus vant6 des scrofules, puisqu'il procure, difo-n, la guerison complete des trm quarts des malades atteints ä divers degres. On fait usage de ce medicament ä l'intörieur et t\ l'exterieur, sous les formes les plus variees et avecune grande perseverance. 11 est ä peu pres certain que ce remede aurait le m6me succfes chez les animaux, oü les aflections scrofuleuses ne sont pas rares; et, selon toute probabilite, il aurait aussi quelque eflicacite contre la plupart des maladies lymphaliques, telles que le farcin, la morve, la ladrerie du pore, les aü'ections inveterees de la peau, les engorgements giandulaires, etc. Ce remede serait d'autantplus digne d'etre essaye, qu'il se trouve presque partout ü la disposition du praticien et ne coüte absolument rien.
Depuis un certain nombre d'annees I'emploi therapeutique des feuilles de noyer, enmedecine veterinaire, a pris une certaine importance. Plusieurs v6lerinaiies allemands, et particulierement M. Mat-thoei (2), onl bcaucoup vante la decoction de ces feuilles contre le calarrhc nasal, la gourme maligne, la morve non conlirmee, etc. M. Fischer (3), äleur example,s'enestservi dans les mßmes maladies et avee avantage. Cette decoction s'emploie en boisson ou en breu-vage, en injections dans le nez ; on enarroselesfourrages, I'avoine, le son, etc.; M. Wernar (4) a employe egalement, avec succes, le m6me moyen contre les affections cachectiques. Enfin,M. Ade-not (o) a public quelques fails qui demontrent de lamaniere la plus Evidente que les feuilles de noyer constituent le specifique tant cherche de la pourriturc du moulou. 11 donne ce medicament en decoction addilionnee de sei marin, et pour que les animaux pren-nent plus facilement d'eux-mömes cette boisson d'une extreme amertume, il laut, autant que possible, les priver d'eau durant la journee. Letraitement doit durer de un ä deux mois selon la gra-vite de l'affection.
Si l'on devait faire usage des preparations de feuilles de noyer ä l'interieur chez les femelles laiticres, on devrait tenir compte de
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(1)nbsp; Archives gen. de ined., 1841.
(2)nbsp; Comptes renchts des Iravaux des voter, prussiens, 1853 ii 1860; et Comptes rendus de Munich, 18G2, p. 24.
(3)nbsp; Anmdes veto: beiges. 185G, p. 230.
(4)nbsp; Comptes rendus des travaux des viiter. prussiens, 1837.
(5)nbsp; Journ. de med. vetir. de Lyon, 1803, p. 112.
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l'observation du docteur Brown (1), de Thoun, canton de Berne, quiprotend que la söcrötion lactee s'arr6te chez les vaches auxquelles on donne ces feuilles, et que dans les fermes de la Suisse on a le 'soin de les 6ter de la iitifere pour eviter cet inconvönienl. En revanche, cette observation pent conduire k faire rapplication de ce moyen lorsqu'il s'agit de tarir le lait chez certaines femelles qui out perdu leurs petits, comme la jument, la truie, la chienne et la chatte, dont le produit n'a aucune utility. M. Adenot n'admet pas cette propriöte.
On a cru reconnaitre aussi que les feuilles de noyer jouigsaient de propriötös toniques, vermifuges, anti-ict6riques, antiseptiques, antipsoriques, etc., et paraissent meme recevoir, sous ces divers rapports, quelques applications uliles; mais, en general, elles ont une importance bien moins grande que dans les cas que nous ve-nons d'indiquer.
A I'exterieur, les feuilles de noyer sont surtout employees contre les ectozoaireset comme agent dessiccalif. Sous le premier rapport tout le monde connait l'emploi vulgaire de la decoction de ces feuilles pour preserver les animaux de l'atteinte des mouches pendant la belle saison, pour detruire les poux et les puces, pour faire disparattre les vers des plaies, des parlies opörees, etc. A titre de dötersif et de dessiccatif, Vitet (2) vante ce remede contre les ulcöres fötides, h. parois mollcs, ä pus verdütre et sanieux, etc.; il pretend aussi que l'extrait de feuilles de noyer employe pur ou dissous dans I'eau-de-vie est souvent preferable ä l'onguent suppu-ratif, etc. Enfin, on a pr6conis6 le sue des feuilles fraiches de noyer contre la pustule maligne, mais e'estun moyen insuffisant. II faut preferer la cauterisation.
j. Autres feuilles indigfenes astringentes.
Nous indiquerons comme feuilles indigenes astringentes celles du Chene {Quercus robur L.), de la Ronce (Rubus fruticosus L.), du Plantain {Plantago major L.), de VAune, du Frene, du Peuplier, de la Vigne, etc.
k. Fleurs astringentes.
1deg; Roses dc Provins. — Ces jolies fleurs, connues de tout le monde, doiventötre r6colt6es ul'^tatde boutons, afln qu'elles soient plus astringentes; on en separe les s6pales du calice, et on les fait
(1)nbsp;Midico-botanic. Society of ion^on, Janvier 1831.
(2)nbsp;Mid. vm\, t. III, p. 21quot; et 218.
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MEDICAMENTS ANT1PHLOG1STIQUES.
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söcher ä l'etuve ou au soleil. Elles renferment, d'aprös Cartier, des acides tannique et gallique, une essence, une maliöre colorante, une substance grasse, de l'albumine et des sels. On prepare par infusion, avec ces fleurs, une eau aromatique et astringente, qu'on' emploie principalement h la confection des collyres liquides, oü eile est d'une utllit6 r6elle,
2deg; Fleurs de grenadier {Balaustes), — Les fleurs de grenadier, qui sont composees d'un calice epais et charnu et de petales minces, Ghiffonnes, d'une belle teinte rouge, jouissent de propri6t6s astringentes trfes-marquees. Traitees par infusion, elles constituent des breuvages, des injections et des collyres assez actifs pour m6-riter d'etre employes chez les animaux. Ce medicament peut 6tre parfois une ressource precieuse pour les v6terinaires du midi de l'Europc, oü le grenadier croitabondamment.
3deg; Genet ä baiai {Genista scoparia h.). — Les belles fleurs jaunes et les nouvelles pousses du genSt vulgaire ont une saveur äpre et amere et jouissent de vertus astringentes non equivoques. Aussi Tessier (I) et Flandrin (2) rccommandent-ils d'en faire usage contre la pourriturc des moutons.
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FRUITS ASTRINGENTS.
Airelle myrtille {Vaccinium tnyrtillus).
Pharmacographie. — L'airelle est un petit arbrisseau de la hauteur du buis, qui croit dans les bois montueux, et dont les bales, de lagrosseur d'un petit pois, sont d'abord bleues, puis violettes et enfm noires. Elles ont une saveur aigrelette et astringente.
Composition. — Ces bales contiennent les acides tannique, malique et citrique, une matiöre colorante bleue, du Sucre et de la mannite.
Pharmacoteciinie. — Quand elles sent fraiches, on peut en faire un rob et un sirop comme avec les bales de nerprun; on les des-söche au soleil ou au four et, quand elles sont seches, on les traite par decoction avec I'eau ou mieux avec le vin. On les donne en breuvage, plus rarement en lavement.
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(1)nbsp; Inst. sw les mirinos, p. 265.
(2)nbsp; List, viter., t. 1, p. 328.
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Posoiogie.—Aux grands animaux les bales d'airelle se donnent ä la dose de 64 ä 96 grammes; aux pelits ruminants et aux pores de 16 il32, et aux carnivores de 8 ä 46 grammes.
Effets et usages. — Ces baies d'airelle sont h la fois acidules et astringentes; aussi sont-elles depuis longtemps employees chez rhomme comme remede domeslique contre la diarrhee. De plus, on en fait une boisson pour tenir lieu de vin dans les pays pauvres.
Chez les animaux elles font sentir leur action astringente sur I'intestinet sur les reins; M. Hertwig (1) estime qu'elles sont sou-vent plus utiles que des astringents plus forts dans la diarrhee cbronique, la dyssenterie, le pissementde sang asthönique, etc. Depuis, M. Jahn (2), veterinaire allemand, est revenu sur ce sujet et vante parliculierement la decoction vineuse d'airelle contre les flux intestinaux si graves et si tenaces des veaux. Elle aurait sans doule la m6me efficacite chez les autres jeunes animaux. C'est un moyen ä essayer.
Autres fruits astringents.
i0 Cilands de theue. — Ils sont composes, d'aprös Lcewig, d'a-cide tannique, d'extractif amer, de resine, d'huile grasse, de gonime, d'amidon, de ligneux et de sels. La torrefaction augmen-terait. d'apres Davy, les propriötes astringentes de ces fruits; 11 pa-rait certain aussi qu'elle leur communique des proprietös toniques, vermifuges, et jusqu'i un certain point antiseptiques. On les donne avec les aliments, ou bien en clectuaire ou en breuvas;e.
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2deg; Brou de noix. — Ge pöricarpe charnu est compose, selon M. Braconnot, d'acides tannique, gallique, malique, citrique, d'une matiere resineuse, de chlorophylle, d'amidon, de ligneux, etc. 11 s'emploie surtout en decoction ou en extrait. Lafosse pamp;re le re-commande pour faire perir les poux du cheval (3), et M. Buer (4) nous a assure qu'il etait trös-efficace pour arrfiter les ecoulements de l'urelhre ou du prepuce chez le chien.
3deg; Enveloppe de la grenade [Malicorium). — M6mes propri6l6s et mßmes usages que les fleurs du grenadier.
(1)nbsp; Vharmucologie pratique, p. 226.
(2)nbsp; Repertorium, 186quot;, p. 350, ou Journ. de Lyon, 1868, p. i3.
(3)nbsp; Diet, d'hi/ip., t. II, p. 25i.
(4)nbsp; Communication orale.
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II. — ASTRINGENTS PYROGENES. 10 Pyrog6n6s veg6taux.
a. Creosote ou Kr^osote.
Preparation. — On distille le goudron de hois jusqu'ä. ce que le i'esidu ait une consistance poisseuse. On rectifle le produit liquide oblenu et on recueille apart la partie qui est plus lourde que I'eau; on la traite par la potasse caustique, on chauffe et on neutralise par I'acide sulfurique etendu ; on recommence cette op6ration jusqu'ä ce que la creosote se dissolve dans la potasse sans laisser de matiere huileuse. Enfln on la dessüche et on la rectifle une derniere fois.
Pharmacograpliie. — La creosote est un liquide ollt;5agineux, gras au toucher, incolore, transparent, d'une odeur penötrante et desagreable de suie, d'une saveur amere, acre el caustique, d'une density de 1,037, et marquant 8 ü 9deg; au pese-acide de Baum6. Soumise h Faction de la chaleur, eile bout h 203 degres, donne des vapeurs irritantes pour les yeux, prend feu h l'air et brüle avec une flamme trfes-fuligineuse. La creosote se dissout dans 80 parties d'eau, en toute proportion dans l'alcool, l'ether et les essences, ainsi que dans I'acide ac^tique, le sulfure de carbone, etc.; eile dissout ä son tour le phosphore, I'iode, le soulre, les corps gras, les r6sines, le camphre, les principes colorants, etc. Cette substance coagule immödiatemet l'albumine, le sang et tous les liquides ani-maux; aussi empfiche-t-elle la putrefaction des matieres organi-ques, arrete les fermentations, etc.
La creosote n'est pas une substance parfaitement definie et tou-joursidentique. Elle paraitformöe d'un acide special, I'acide creoso-lique, d'unautre acide qui accompagneegalement I'acide ph6nique, I'acide cresylique, et d'un hydro-carbure encore indetermine.
Pharmacoteciinic. — Les preparations pharmaceutiques a base de creosote employees en mödecine vetörinaire sont peu nombreu-ses; cependant nous ferons connaitre les suivantes:
1deg; Eau de creosote.
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P. Creosote pure....................... 1 partie.
Eau distillöe........................ 80 —
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Dissülvez.
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DES ASTRINGENTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 353
2deg; Teinture de creosote.
P. Creosote pure....................... 1 partie.
Alcool rectifif!....................... 16 —
Dissolvez.
3deg; Teinture composee de creosote.
P. Creosote.........................i ^ , ,
Teinture d'iode..................1 Part'es ^les-
fitendez ce liquide des deux tiers de son poids d'eau avant de Tinjecter. Remede puissant contre les caries (1).
4deg; Liniment de creosote.
P. Creosote........................ 2 parties.
Essence de tßrebenthlne fil luiile d'olive, de chaque............. 4 —
Mettez les trois substances dans une fiole et agitez vivement. 5deg; Pommade de creosote.
P. Creosote....................... 8 grammes.
Axonge........................ 32 —
Incorporez.
Posoiogie. — Les doses de cröosote poui- les divers animaux sont, d'apres M. Herlwig, celles representöes par le tableau sui-
vant:
1deg; Grands herbivores.........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2 ä 8 grammes.
2quot; Petits ruminants et pores...nbsp; nbsp; nbsp;0,50 2 —
uquot; Chiens....................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;5 50 centigr.
Ces doses peuvent etre r^petees deux ou trois fois par jour.
Pbarmacodynamie. — Appliquee pure sur la peau, la creosote y determine une brülure 16gere ; sur les muqueuses apparentes et sur les tissus denudes, cette substance blanchit subitement les surfaces comme le nitrate d'argent ou le beurre d'antimoine, et agil äla manifere des caustiques coagulants; eile cause peu de douleur et occasionne meme un sentiment d'engourdissement. Elendue d'eau ou d'alcool, eile perd ses propriety escharoliques et devient un astringent energique. Donnee pure ä l'interieur, la creosote d6ter-
(1) Dutreil, Mim. el obs. de mid. vilir, milit., t. IX, p. 663.
Taboürin, 3deg; edition. — I.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 23
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MEDICAMENTS ANTIPHLOGTSTIQUES.
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mine bientöl une irritation gasfro-intestinale promptement mor-telle. Quant aux effets göneraux de cette matiöre, ils sent peu connus chez les animaux; on salt seulemenl qu'elle modöre la plu-part des söerötions et surtout celle du mucus, qu'elle augmente la consistance des tissus, la plasticitö des liquides, qu'elle corrige les tendances putrides du sang, etc.
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iMianiiaeotiu'rapie. — A l'extörieur du corps, la creosote pure ou 6tendue d'eau et d'alcool est employee par les v^terinaires anglais et allemands contre la fourchette pourrie, le crapaud, le cancer, les caries osseuses, cartilagineuses, tendineuses ou liga-menteuses, les chancres de l'oreille des chiens, les ulcöres mor-veux et farcineux, les plaies sj'noviales, les fistules, les ccoulements muqueux, etc. (Morton et Hertwig.) En France, eile est plus rare-ment employee sous ces divers rapports; cependant M. Schaack nous a dit l'avoir essayee et lui avoir reconnu des proprietes cica-trisantes non Equivoques. M. Hue (I) a preconisö la creosote comme une sorte de panacee contre les solutions de conlinuite. II cite un certain nombre de faits qui sont favorableraquo; ä son opinion. M. Bassi (2), veterinaire Italien, a public quelques cas de fls-tule salivaire qui out cede ;\ l'emploi de la teinture de creosote, Les v6terinaires allemands Krause et Gerlach (3) ont surtout vivement recommande la creosote contre le crapaud du cheval, dont eile serait un veritable specifique. M. Hehrs (4) I'a employee en injections contre la blennorrhee de la jument avec succcs. Lapommade et le liniment de creosote sont efficaces centre les aö'ections cuta-n^es. MM. Hervey et Zangger (3) emploient dans ce cas I'eau ou la pommade de creosote; cette derniere preparation est surtout effi-cace contre la gale si rebelle de la t6te des chats. Quand on y ajoute de l'oxyde de zinc, cette pommade devient souveraine contre l'herpes tonsurant des bfetes bovines, d'apres les mömes pra-ticiens. Dans le cas de gale chez le bceuf, dit M. Cruzel (6), la peau etant prdalablement nettoyee, on applique la creosote en teinture 6tendue d'eau (creosote, d p.; alcool, 10 p.; eau, 2S p.). Cependant on lui puffere gfineralement le goudron et l'huile de cade qui
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(1)nbsp; Becueil de mid. vitir., 18G-3, p. 2TG.
(2)nbsp; Giornale di veterinaiia, 1800, mars.
(3)nbsp; Journ. viter. et agric. de Bclgique, 1842, p. 20G et 20quot;.
(4)nbsp; Ibid., 1842, p. 542 et 54-3.
(5)nbsp; CUnique vitir., 18G.', p. 542 et 54-3.
(ü) TroUe pratique des maladies fie Fespice bovine, p. 47(1.
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coütent moins eher et qui sont presque aussi efficaces. M. Zündel a reconnu ä la creosote la propri6t6 d'assouplir la come, ce qni la rend precieuse dans le traitement des seimes par le proc^de d'amincis-sement, danscelui de la bleime sfeche, etc. {Note communiquee.)
A l'int^rieur, on a rarement employö la crdosole chez les ani-niaux; cependant eile est anthelrainthique et anlidyssenterique; eile est, de plus, antiputride, anlicatarrhale et hemostatirjue. Elle a 6te employee ä ce dernier point de vue par M. Levrat (1), contre une hematurie asth6nique chez le cheval; il faisait usage d'une eau creosotee legere (une partie sur 120 parties d'eau) donnee en breuvage; la dose quotidienne de cette preparation a Yarie de 6't ä 480 grammes. Aujourd'hui, en raison de ses propri^les insecticides et de ses qualites antiputrides, on a de la tendance ä employer la creosote contre les affections septiques en general et specialement contre la fievre typholde de l'homme et des animaux.
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h. Du Goudron vegetal {Pix lujuida). Sysonymie: Goudron de Xorvege, des Landes, etc.
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Pharmaco^raphie. — Le goudron employe en medecine {goudron de bois), resulte de la distillation, ä feu ^touffe, des pins et des sapins 6puis6s par des incisions, de la teröbenthinc qu'ils renfer-raaient, et reduits en fragments plus ou moins volumineux, C'est un produit brun noirätre, de la consistance de la löröbenthine, d'as-pect grumeleux, tenace, collant, d'une odeur empyreumatique forte et persistante, et d'une saveur amöre el acre. Soumis i la distillation, le goudron fournit un produit liquide tres-complexe appele huile de goudron, dont il sera question tout ä l'heure, etc. Trfes-incompletement soluble dans l'eauje goudron se dissout bien dans l'alcool, l'ether, les essences, les corps gras, etc. II est combustible et presenle une reaction aeide.
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Composition cblmlque. — Elle est extrgmement complexe et mücessairement variable selon les matiöres qui ont serviä produire le goudron et les conditions dans lesquelles s'est opör^e la distillation. En r^sumant les travaux des chimistes sur le goudron de bois, et en nous en tenant aux substances les plus importantes qui y ont 6t6 signal6es, nous arrivons au tableau suivant :
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(1) Rccueil deviid. veler., 1825, p. ?3'.
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MEDICAMENTS ANTIPHL0GIST1QUES.
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PIUNCIPES DU goudhon de hois.
1deg; Matiferes neutres : eau, acetone, alcool mi5tliyli(|uo.
2quot; Matiferes ulcalines : ammoniaque et miSthyl-ammoiiiaquos.
3deg; Matures acides : acides acetique, cresylique, creosote, acides
oxyphenique, propionique, etc. 4deg; Matiferes hydi-ocarbonies : essence de tßrebentliino, benzine,
toluidine, xylidine, paraffine, naphtaline, ramp;ines ct essences
pyrogenies, etc. 5deg; Matifere bitumineuse: brai sec ou poix noire.
Huile ou essence de goudron.
Lorsqu'on soumet le goudron de bois a la distillalion, il passe d'abord de l'eau charg^e d'acide acetique, puis utiesorte d'essence pyrogenöe qui surnage en partie l'eau et en partle se precipite au fond du vase. II y a done dans le goudron de bois. comme dans celui de la houille, une huile legere et une huüc bürde: la premiere est formee surtoutd'ac^tone, d'alcool methylique, d'essenees diverses, de benzine, etc.; la seconde contient principalement la creosote et las acides pyrogenös du goudron; e'est done la partie la plus active des produits distilles du goudron de bois. Pour I'usage medical on pent se servir du melange des deux huiles ou les employer separement; dans ce cas, pour la medecine des animaux, il faut pr^ferer 1'huile lourde, parce que, en raison de sa richesse en creosote, eile est beaucoup plus active que l'huile legere.
M. Peraire, en soumeltant I'buile brute de goudron h une distillation fractionnee, a obtenu trois produils differenls auxquels il a donn6 des noms speciaux. Le plus volatil, qui distille ä 70deg;, est appele Itesinone; celui qui passe de 80deg; ä 150deg;, est nomrne Resineone; et enfln, le produitplus fixe qui s'echappe ä 250deg;, a regu lenom de Resineine. Ges distinctions, pr^cieuses au point de vue chimique, n'ont qu'une importance trös-secondaire en matiere m6dicale.
Caracti-res. — L'huile brute de goudron est un liquide jaunätre, ä reaction acide, rappelant par son odeur el sa saveur le produit d'oü eile provient; sa densite est d'environ 1;20, d'apres nos essais, et son point d'öbullition tres-varlable. Insoluble dans l'eau ou peu soluble dans ce liquide, eile se dissout, au contraire, aisöment dans I'alcool, lather, les essences, les corps gras, etc.
Au point de vue pharmaceutique eile donne lieu aux m6mes preparations que le goudron, la creosote et la benzine.
Pharmacotechnie. — Le goudron s'emploie le plus souvent ä
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l'ötat de purelö, tant h. l'intörieur qu'ä l'exterieur, en medecine v6-törinaire; en outre, il sertsouvent d'excipient pour la confection de divers topiques anlipsoriques ; enfin, il forme la base de quelques preparations internes ou externes. Nous ne mentionnerons que les Irois suivantes.
1deg; Eau degoudron.
P. Goudron....................... 100 grammes.
Eau ordinaire.................. 1 litre.
Laissez en contact pendant quatre h cinq jours et decantez.
Cette eau est brunätre, acide, et präsente du reste l'odeur et la saveur du goudron. S'il y avait ulilite i le faire, on pourrait neu-Iraliser l'acidite de l'eau de goudron par le bicarbonate de soude.
2deg; Pommade de goudron.
P. Goudron.......... ............. 8 grammes.
Axonge......................... 32 —
Incorporez.
Pour donner plus d'activitö ä cette pröparjition antipsorique, on y ajoute parfois du savon vert, de la potasse, de la pommade mer-curielle ou citrine, dusoufre, des cantharides, deThellebore noir ou blanc, du sulfure d'antimoine, etc. De plus, pour rendre son emploi plus commode, on y ajoute parfois de la glyc6rine.
3deg; Topique caustique.
P. Gondron...................... 100 grammes.
Sublime corrosif............... GO —
Acide arsamp;iieux ............... 30 —
Incorporez i chaud ou ä froid, selon la consistance du goudron.
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Ce melange est supericur ä l'onguent vesicaloire, au topique de Oirard, et h. la pommade de biiodure de mercure, contre les engorgements glanduleux ou autres, au dire de Vallon. Depuis long-temps, dit-il, nous faisons usage de ce topique contre les engorgements farcineux des membres du cheval, m6me tramp;s-6tendus, ef nous en avons oblenu de tres-bons rösultats. {Memoire sur le Droma-daire, p. 266.)
Blodicamentation. — Le goudron se donne en 61ectuaire ou en bol dans le tube digestif; on I'administre aussi sous forme d'eau de
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338nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS ANT1PHL0GISTIQUES.
goudron, soil en boisson, en melangeant cette preparation ä l'eau que boivent les animaux, soil en breuvages, en la coupant avec d'autres preparations v^g^tales ou min6rales concourant au m6ine but. La formule la plus convcnable pour les bols de goudron esl la suivanle, d'apres nos experiences: goudron et sulfate de soude, parties egales, poudre de gentiane, qui sert pour donner ä la preparation la consislance voulue. Dans les voies respiratoires on fait des fumigations avec le goudron, et sur les muqueuses apparentes des injections avec l'eau de goudron seule ou m^langee h. d'autres medicaments. A I'exterieur, son application n'offre rien de parlicu-lier. Les doses qui conviennent aux divers animaux sont les sui-vantes:
1deg; Grands herbivores................... 10 ä 32 gr.
2deg; Petits ruminants et pores........... 4 8 —
3quot; Chiens............................. 2 4 —
Pharmacodynamle. — Appliquö sur la peau intacte, le goudron esttrös-peu irritant; il paraitagir comme un astringent assez ener-gique; sur les muqueuses et les solutions de continuity, il tend h diminuer, puis ä tarir entierement les söerötions qui y existent. Dans le tube digestif, l'aclion du goudron est d'abord favorable ä la digestion, surlout l'eau goudronn^e, qui augmente notablemenl l'appetit; mais bientöt, par suite de faction astringente du goudron, les secretions diminuent, les intestins se resserrent et une constipation opiniätre survient. Aussi pour pr6venir cet effet, con-vient-il d'y associer du sulfate de soude. Enfin, par ses eß'ets gene-raux, le goudron se place naturellement entre la creosote et la t6rebenthine; il se rapproche de la premiere par son action astringente et antiseptique, et de la seconde par ses effets stimulants sur le Systeme sanguin, son effet diur^tique prononce, et son action an-ticatarrhale des plus manifestes, etc. Cette double affmite assigne au goudron une place determinöe et le rend propre k repondre, mieux que tout autre remede, ä certaines indications.
Phanuacotherapie. — Le goudron est un des medicaments les plus employes en medecine veterinaire, surtout ä I'exterieur; ce-pendant il reQoit ä l'inierieur quelques applications utiles que nous devons mentionner brievement, avant d'etudier avec le soin qu'elles meritent celles qu'il regoit si souvent ä la surface du corps.
1deg; Usagre interne. — 11 est certaines affections du tube digestif
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dans lesquelles on peul employer avec avantage les preparations de goudron; de ce nombre sont l'inappelence, la d6bilile gastro-intestinale, les indigestions chroniques, la dyssenterie, les vers in-teslinaux, etc. Parmi les maladies g6n6rales, il en est deux ordres qui peuvent r^clamer l'usage du goudron : dans le premier, se trou-vent les maladies hydro6miques ou typho6miques, comme la pour-riture, les hydropisies, l'hematurie asthenique, les affections pu-trides et gangreneuses, etc.; dans le second, on compte toutes les supersecretions muqueuses ou flux mucoso-purulents, tels que ceux des voies g6nito-urinaires et de l'appareil respiratoire. A l'egard des maladies des voies de la respiration, comme la bronchite ancienne. les toux grasses opiniätres, les jelages chroniques, la gourme et mßme la morve non confirmöe, etc., on met le goudron en usage par deux voies : par le tube digestif et par les voies respiratoires clles-mömes. Dans ce cas, on reduit le goudron en vapeurs, seit en y plongeant un fer chaud, soit en le projetant sur des charbons ardents, soit enfln en le chauffant dans un vase ; afln de rendre les vapeurs moins irritantes, il convient de neutraliser avec le carbonate de soude I'acide pyroligneux conlenu dans le goudron. Dans le cas de morve commencjante ou de catanhe nasal, on pent 6gale-ment employer avec avantage les injections d'eau de goudron.
Dans ces derniers temps, un vet^rinaire militaire, M. Roturier (1), a preconise les breuvages et les lavements au goudron, centre I'af-fection typho'ide suite de la gourme ou des maladies de poitrine chez les chevaux de remonte. II a publie, k l'appui de son opinion, un certain nombre de faits qui semblent tres-encourageants.
M. W. Delius (2), de Grosztreben, a employe avec un pleinsuccfes le goudron v6g6tal, contre Tavortement contagieux qui sevissait de-puis deux ans dans ses etables. Le goudron etait donn6 deux fois par semäine ä. chaque vache ä la dose de deux cuillerees k bouche pendant cinq mois. Le succes fut complet et durable.
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2deg; Applications exterieures. — A l'extörieur du corps, on em-ploie l'eau de goudron ou ce produit lui-meme, pur ou en pom-made.
h'eau de goudron s'emploie principalement en injections sur les muqueuses apparentes, notamment celle du nez dans les jetages chroniques, celle de l'oreille dans le cas d'otorrhee, et celle des
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(1)nbsp; Mdm. et obs. de mid. viler, milit., t. XII, p. 340; et t. XIII, p. 392.
(2)nbsp; Neue landwirthshaftliche Zeitung, 1872, 9cHeft.
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360nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS ANTIPHLOGISTIQUES.
voies g6nito-urinaires quand il existe une urethrite ou une vaginite chroniques, etc. On en a reconnu l'utilitö dans les trajets fistuleux, les clapiers 6teudus, les decollements de la peau, ainsi que sur les plaies anciennes, les ulcferes, les crevasses, les eaux aux jambes, etc.
La goudron pur ou m61ang6 ä divers ingredients regoit en Chirurgie v6tdrinaire des applications aussi nombreuses que variees; nous allons faire connaitre les principales.
En premiere ligne il faut citer les affections du pied comme r6-clamant bien souvent l'usage du goudron de bois. D6jä de la Bere-Blaine (1) I'employait melange au tiers de son poids d'acide sulfu-rique centre la fourchette pourrie et le crapaud; le melange s'ap-pliquait. chaud ou froid selon la gravity des cas. Bracy-Clarck (2), de son c6t6, a insists sur l'emploi de ce medicament dans les mömes affections; le goudron 6tait appliqu6 sur la fourchette avec un pin-ceau et renouvelö selon le besoin. Ce simple topique, dit cet habile et savant praticien, suffit pour arrfeter la secretion morbide de la face infei-ieure du pied et pour faciliter la croissance d'une come de bonne nature. Depuis, MM. Bouley et Reynal (3), Prang6 (4) et Isnard (S), sont revenus sur ce sujet at ont confirm^ par leurs propres observations les remarques si judicieuses du v6terinaire anglais. D'aprfes M. Ziindel (6), les v^terinaires militaires danois em-ploient comme onguent de pied un melange ä parties dgales de goudron et de graisse; pour son compte personnel, ce v6t6rinaire ajoute au melange un centiöme de cröosole lorsque la corne est cas-sante et les talons trop serr^s, afln d'assouplir la matiöre corn6e. Enfin, suivant M. Bernard (7), les meilleurs onguents de pied sont ä base de goudron; ils n'ont d'inconv6nient que leur odeur forte et desagr^able. Dans le cas d'encastelure, de talons serrös, de fourchette söcbe ou bien atrophi6e et ulcöröe, de sabot sec, de corne cassante, de bourrelet malade et secr6tantune mauvaise corne, etc., ce v^rinaire emploie avec succös le goudron m61ang6 au cin-quifeme de son poids d'onguent v^sicatoire.
Le goudron est aussi un bon topique pour la plupart des solutions de continuity. M. üelorme(8), emploie beaucoup le goudron sur les
(1)nbsp; Notions fond, de l'art vitir., t. HI, p. 424.
(2)nbsp;Recueil de med. viler., 1826, p. 544.
(3)nbsp; Ma., J851,p. 24.
(4)nbsp; Ibid., 1855, p. 48.
(5)nbsp; Journ. de mid. veUr. de Lyon, 1853, p. 212.
(6)nbsp; Note communiquee.
(7)nbsp; Note communiqu^e.
(8)nbsp; Clinique vitär,, 18G7, p. 50.
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plaies en general el en particulier sur celles du pied. II le m61ange avec autant d'essence de t6r6benthine et le quart de glycerine.
La plupart des maladies de la peau, telles que la gale, les dartres, les crevasses, les eaux aux jambes et msect;me le farcin, camp;dent facilement ä l'usage du goudron pur ou m^langö ä des matteres acres ou caustiques. Le melange de goudron et de savon vert, et au besoin de pommade mercurielle, d'essence de I6r6benthlne ou de cantharides, disent MM. Gillet et Goux (1), vetörinaires princi-paux, est un des meilleurs agents Insecticides et antipsoriques qu'on puisse employer chez le chcval; il expose moins que les autres moyens ä des eruptions accidentelles ou ä des complications externes ou internes. D'aprfes M. Zündel (2), on emploie beaucoup en Allemagne, et avec unsuccfes constant, le goudron m61ang6 ä de la potasse caustique et ä de l'urine de ruminants; la solution qui en resulte est mise paries v6t6rinaires d'outre-Rhin sur le mßme rang que le bain arsenical de Teisser, ce qui est sans doute aller un peu loin.
D'aprcs M. Schaack (3), le farcin resiste rarement ä l'action com-bin6e du cautere actuel et du goudron. On commence par cautö-riser les ulc6rations farcineuses avec le fer rouge, puis on applique du goudron bouillant; on recommence plusieurs fois cette double cautörisation selon la gravite des cas. Les plus rebelles, d'aprös cet honorable praticien, r6sistent rarement ä plus de quatre applications.
Le goudron est la panache chirurgicale des Arabes. Independam-ment des affections cutan6es de tous les animaux, qu'ils traitent in-variablement par ce produit pyrogöne, ils en recouvrent les cordes farcineuses, les articulations forc^es, les tendons distendus, les plaies anciennes ou röcentes, les ulcöres fetides, couverts de vermine, les surfaces cauterisöes, etc. C'est 6galement entre leurs mains un moyen agglutinatif ou contentif. Appliqu6 sur les plaies, dit Vallon (4), le goudron a le triple avantage de mod^rer le bour-geonnement, de preserver leur surface du contact de l'air et de les garantir de la vermine.
Emploi thSrapeutique de l'huile de goudron. Cette huile pyrog6n6e, qui n'a encore regu en mödecine humaine
(1)nbsp; Mim. et observ. de mäd. vtlir. milit., t. VII, p. 632 et 633.
(2)nbsp; Note communiquöe.
(3)nbsp; Journ. de mäd. vete'r. de Lyon, 1854, p. 422.
(4)nbsp; Memoire sur le Dromadaire, p. 265.
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que de rares applications, etait inconnue dans la pharmacie v6te-rinaire jusque dans ces dernieres annöes. Un veterinaire d'Elbeuf, M. F^lizet (1), dans un m6moire presente ä la Societe cenlrale de medecine veterinaire et couronne par eile, a fait connaitre un certain nombre d'applications externes et internes de cette essence lactice, chez les divers anitnauxdomestiques. M. Felizetparait avoir fait surtout usage de l'huile lourde du goudron qui se produit pendant la fabrication de l'acide pyroligneux par la distillation söche des essences non resineuses de bois de nos foröls; eile n'est pas identique avec celle que fournit le goudron de Norvege ou des Landes, produit par la distillation des sapins et des pins ou bois resineux; cependant comme les deux huiles ont pour principe aclif la creosote, il ne pent y avoir de differences essentielles dans leur action sur Torganisme.
Quoi qu'il en soit, voici les principales applications externes de l'huile de goudron realisees par M. Fclizet.
Exterieur. — Cetle huile a etc surtout appliquee sur les maladies cutanees plus ou moins parasitaires, telles que la gale ordinaire des divers animaux, le rouvieux ou gale de la region de ladiniere, les peignes ou mal d'äne, les eaux aux jambes, le crapaud, les crevasses dupaturon, les divers genres de dartres, etc. Cetle huile a egalement et6 essayöe avec succes centre les chancres si tenaces de Toreille des chiens, ainsi que contre l'otorrhee si rebelle de ces carnivores. Enfln, l'huile de goudron associee ä l'essence de terebenthine, h Tammoniaqueouädes teintures irritantes, s'est egalement montree utile en frictions ramp;t^rßes contre les divers gonflemenls articulaires et synoviaux chez ie cheval.
Interieur. — M. Fclizet n'a encore employe l'huile de goudron i rintörieur que contre la maladie des chiens et la cachexie des ruminants. En principe, eile convient dans les memes cas que la creosote, qui en forme la base.
/ Grands animaux..... 30 ä CO grammes.
Doses. lt; Moyens animaux..... 4 8 —
IPetits animaux...... 0,50 2 —
c. De l'Huile de cade. Syxosymie . Huile pyrogönöe de gcn^vrier.
Pharmacographie. — L'huile de cade est un produit pyrog6n6 qu on obtient en distillant ä sec les d6bris du tronc et des racines
(I) Bulletin de la Soeliti centrals vMrimire, 1872, p. 17. (Rapport de M. Weber.)
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du Genevrier oxycedre {Juniperus oxycedrus L.), qui croit dans le midi de la France et cn Espagne. C'est un corps huileux, trfes-6pais, d'unbrunnoirätre, d'une odeurpyrogönöe analogue ä celle du gou-dron et d'une saveur amere et trös-äcre. A peine soluble dans l'eau, l'huile de cade est soluble dans l'alcool, l'ether, les essences, las corp^ gras, etc. Elle präsente sensiblement la m6me composition chimique que le goudron.
Eflfets et emploi. — L'huile de cade s'emploie assez rarement h. l'intörieur en breuvage ou en bols; ä l'exterieur, on l'applique pure le plus souvent; cependant, comme eile est un peu irritante, on l'adoucit parfois en y mölangeant des huiles ou des graisses; comme aussi on augmente dans certains cas son aclivilö en y ajoutant des huiles essentielles, notamment celles de lavande et de tär^benthine. Deux praticiens habiles, MM. Schaack et Gh. Bernard, associent l'huile de cade au soüfre et ä l'essence de terebenthine; il en sera question plus tard. (V. Soufre.) Son action sur la peau et les mu-queuses saines est peu notable, quoique legferement irritante; sur les tissus dönudös, eile agit plus fortement, les resserre, diminue les sdcretions dont ils sont le siöge, etc. A l'interieur, ses effets ont et6 peu etudies encore; on sait seulement qu'elle agit ä la maniere de l'huile empyreumatique, mais avec infiniment moins d'energie, comme il sera dömontre plus laid. (V. Vermifuges.)
A l'interieur, l'huile de cade peut remplir les mömes indications que le goudron; cependant eile est peu usitöe, si ce n'est comme vermifuge; il est vrai que M. Chabanneau (i) l'a employee avec suc-cös contre l'öpilepsie aigue et probablement vermineuse du cheval, ä la dose de 30 grammes en breuvage dans une infusion de tillenl; mais un fait isole n'est pas süffisant pour etablir son efflcacite contre une maladie aussi grave.
A l'extörieur, cette huile pyrogenee est employee depuis long-temps contre les diverses affections cutanees des dilförents animaux. Chez les solipedes, eile reussit tres-bien, ainsi que chez le mouton, oü eile est d'un emploi vulgaire dans le midi de la France; seulement, eile a le grave inconvenient de salir pour longtemps la toison des b6tes galeuses et de repandre une mauvaise odeur; quand il existe des dartres rongeantes, des ulcerations cutanees, feu Saint-Cyr (2) conseillait d'y mölanger environ le seizieme de son poids
(1)nbsp; Journ. prat., 1827, p. 326.
(2)nbsp; Compte rendu de l'ecole de Lyon, 182?, p. 53.
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d'acide sulfurique. Isnard (1) a public plusieurs fails qui demontrent l'efflcacitö de l'huile de cade contre la gale si rebelle du chien. 11 faisait prdcöder et suivre son application de lavages savonneux.
M. Cruzel (2) a fait plusieurs applications utiles de l'huile de cade chez le boeuf; nous aliens faire connaitre les plus importantes, Chauffee ä 40 degrös, l'huile de cade appliqu^e sur la peau garnie de verrues peu 61ev6es, produit une vösication 6nergique suivie de la chute d'une eschare qui entraine les verrues avec l'epiderme. Employee ;\ cette temperature sur la peau galeuse, fendillöe et exco-ri^e du bceuf, cette huile produit une sorte de cauterisation qui assure la prompte guörison de la maladie. Cette huile est ögalement tres-efficace dans le traitement des dartres du bceuf, quelle qu'en soit la variety ; seulement 11 faut l'employer avec precaution et sur une petite surface ä la fois, car son application est douloureuse.
D'aprfes des renseignements qui nous ont ete fournis parM. Cham-bert, ce vetörinaire emploie avec beaucoup de succfes l'huile de cade dans la fourmilifere suite de la fourbure; 11 la melange pröalable-ment ä Tessence de terebenthine, coule le liquidö dans les anfrac-tuosites, y met le feu et panse ä sec lorsque la temp6rature s'est ölevee au degrd convenable.
D'apres M. Maury (3), ögalement v^terinaire ä Montpellier, l'em-ploi de l'huile de cade dans le traitement de la fourmiliöre serait trsect;s-r6pandu dans le midi de la France, surtout entre les mains des marechaux et desempiriques, quineconnaissentpasd'autremoyen. M. Maury s'en est servi lui-m6me frequemment el toujours avec succamp;s ; il emploie l'huile pure et ne renflamme pas. 11 a employ^ ce pyrogene avec les m6mes avantages dans la plupart des accidents et des lesions du sabot des solipedes; illui a reussi d'une fagon inesp6r6e surtout contre les seimes, quels que soient leur si6ge et leur degrö de gravity ou d'ancienneie. Si le tissu keraphylleux n'est pas altere, au-cuneoperation n'est n6cessaire et on se borne ä introduirel'huile de cade avec un pinceau dans la fente; si les animaux doivent travailler, une ligature ou une agrafe peuvent 6tre utiles; enfln, dans le cas de keraphyllocöle, il faut enlever la tumeur corn6e commeä l'ordi-naire et panser avec l'huile de cade simple. Le grand avantage de cet agent pyrogen^ parail 6tre d'assouplir la corne et de provoquer sa pousse reguliere.
(1)nbsp; Jown. de mid. vetir. de Lyon, 1854, p. 387.
(2)nbsp; Traitii pratique des maladies de l'espece bovine, p. 468, 477 et 486.
(3)nbsp; Recueil de me'd. viter., 1872, p. 40, et Juurn. de med. vit4r, milit., t. IX, p. 438.
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Depuis la publication de M. Maury, plusieurs v6t6rinaires mili-taires ont essayö l'huile de cade dans le traitement de la seime. G'est d'abord M. Blaise (1), qui a public la relation de cas qui avaient r6sist6 ä toüs les autres moyens connus et oü ce mode de traitement a reussi. De plus, ce vöterinaire l'a employee avec succes contre une piqüre du sabot, un cas de fourchette pourrie et deux cas d'eaux aux jambes. M. Renaux (2) s'est servi, dans un grand uom-bre de cas de seimes ä divers degres de gravite, de l'buile de cade, et toujours avec succös; lorsque la seime est ancienne et profonde, ce veterinaire amincit les bords de la fenle, applique le pyrogene et met quelques tours de bände; dans les seimes legeres, il fait donner un coup de rape et passe l'huile de cade sur la fente avec un pin-ceau. M. Rousseau (3) a essayö egalement l'huile de cade dans le traitement dela seime et aobtenu unbonresultatquatrefois sur cinq cas trails ainsi. Enfin M. Barrier (4), moins heureux que ses confreres, n'a rien obtenu de l'emploi de l'huile de cade dans le traitement des seimes, sans donner aucun fait k l'appui de son dire; de plus, comme ce v6lerinaire conteste meme Taction assouplissante de ce produit pyrogen6, il est ä craindre qu'il n'ait employe la fausse huile de cade provenant de la distillation du goudron de hois.
d. Da la Suie [Fulirjo).
Pbarmacograpiiie. — La suie provenant de la combustion du hois, la seule qui doive 6tre employee en m^decine, est une matiöre pulvörulente, 16göre, d'un noirluisant, d'une odeur pyrog^nde sp6-ciale, d6sagr6able, et d'une saveur amfere et astringente. Elle cede ä l'eau, ä l'alcool, ä Tether, aux essences et aux corps gras, la plus grande partie de ses principes actifs. Elle contient du charbon tres-divisö et des cendres, de l'acide pyroligneux combin6 en partie ä la potasse et ä Tammoniaque, des rösines et des essences pyroge-nees, de la creosote, de Tabsoline ou principe amer analogue ä l'ulmine, etc.
Meiiicamiutaiion. — La suie s'emploie ä l'interieur etä l'exte-rieur. Dans le premier cas, on la donne en decoction (200 grammes par litre d'eau) coupee avec du lait ou avec des infusions ou d6coc-
(1)nbsp; Journ. demed. viler, mil,, t. XI, p. quot;13.
(2)nbsp; Ibidem, t. X, p. 328.
(3)nbsp; Ibidem, t. X, p. 333.
(4)nbsp; Ibidem, t. XI, p. 177.
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tions de plantes amöres; on I'administre aussi en electuaire ou en hol, apres l'avoir tamisee et melangöe au miel en proportion con-venable. A I'extfirieur, on Temploie en poudre, en decoction et en pommade. Cetle derniamp;rc se prepare en melangeant la suie tamisee avec de l'axonge, du miel, du savon vert, etc. Les doses de suie pour les divers animaux sont les suivantes :
^Grands herbivores.......... 64 ä 128 grammes.
2quot; Petits ruminants et pores... IG 32 — 3deg; Chiens..................... 8 10 —
Ces doses peuvent 6tre röpetöes au besoin deux fois par jour.
Pharmacodynamie. — Sur la peau et les muqueuses, I'action de la suie est purement astringente; sur les solutions de continuite, eile est a la fois dessiccative et antiseptique. Donn6e ä Tinterieur, la suie parait etre h. la fois astringente, vermifuge, un peu excitante et fortement antiputride; Vitet (1) pretend meme qu'elle est sudo-riflque, surtout lorsqu'elie est mßlee au campbre et aux alcooli-ques; mais cette proprietc ne nous parait pas bien demontree.
Pharmacotlierapic. — La suie est assez rarement employee ä l'intörieur; cependant quelques praticiens s'en servent pour sti-muler I'appetit, pour faire cesser la diarrhea et la dyssenterie; et Yicq d'Azyr (2) parait möme l'avoir employee avec profit contre le typhus du gros b6tail, etc. Mais e'est principalement comme vermifuge, donn6e en breuvage et en lavement, que la decoction de suie est d'un emploi frequent et avantageux, surtout chez les herbivores; Yitet la prescrivait en hol ou en Electuaire combin6e avec l'aloös; et Favre (3), de Geneve, l'unissait ä la gentiane, et la faisait prendre, selon les cas, melangee ä l'avoine ou au son, ou en Electuaire, en breuvage, etc. Pendant les affections putrides et gangre-neuses, la suie peut rendre quelques services dans la pratique, en la donnant ä l'interieur comme antiputride.
M. Raynaud (4), vEtErinaire ä Gaillac, recommande, comme un remfede souverain contre la pourrilure du mouton, la suie de che-minee; la dose varie, selon la taille des animaux, d'une h trois cuil-lerEes ä bouche, mElangee ä du son ou ü de la farine.
(1)nbsp; A/erf. vHir.,t. Ill, p. 183.
(2)nbsp; Moyens curatif's, etc.
(3)nbsp; VeUrinaire campagnnrd, p. 470.
(4)nbsp; Journ. des vetor. du Midi, 1860, p. 320.
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A l'exterieur, la suie de cheminee est d'un emploi vulgaire en mMecine v6t6rinaire; la decoction et la pommade sont utiles dans le traitement des maladies cutan^es; la teinture, la solution aqueuse et la suie taims6e conviennent pour dcss^cher les plaies trop sup-purantes, pour nettoyer celles qui sont couvertes de vermine, etc.; mamp;angee au miel ou an c6rat, la suie est un des meilleurs topiques qua Ton puisse employer sur les crevasses, les eaux aux jambes, la limace, les aphthes, les dartres humides, etc. D'apres le docteur Debreyne (i), la solution aqueuse de suie est d'un emploi tres-avan-tagenx contre les plaies cancereuses. L'usage le plus frequent de la suie est son application en cataplasmes defensifs et astringents sur les pieds fourbus, ^branläs, sur les contusions, les piqüres d'insec-les, etc. ; pour cet emploi, on la d61aye dans le vinaigre, les acides mineraux etendus, la solution d'alun, de sulfate de zinc ou de fer, l'extrait de Saturne, la decoction d'ecorce de champ;ne, etc.
Enfin, dans ces derniers temps, un veterinaire militaire, M. Martin (2), a employe la suie dans le Iraitement. du crapaud avec beau-coup de succes. II I'applique en nature sur la surface bien netloyee ct recouvre la couche de suie d'une ^toupade seche. Sur sept cas de crapaud traites ainsi, aucun n'a resiste. C'est encourageant.
e. Cliarbon de bois.
Pharmacotecimie. — Le cliarbon de bois employe en medecine doit 6tre bien cuit, trfes-sec et reduit en poudre aussi impalpable que possible. Ou I'emploie en nature seul ou mölangö au camphre, au quinquina, au tan, etc. Incorporö k I'axonge, il constitue une pommade antipsorique tres-efflcace, d'apres M. Buer (3); en voici la formule :
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P. Cliarbon de bois finement pulverise.
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parties figales.
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Axonge.
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Incorporez h froid. Contre la gale de tous les animaux et celle du chien en par-tlculier.
Emploi thamp;rapeutique. — Le cliarbon de bois pulv^ris^ ne s'em-ploie qu'ä l'exterieur du corps; on en utilise les proprietes absor-bantes et dösinfectantes pour amener la cicatrisation des solutions de continuity.rebelies, donnant des secretions de mauvaise nature
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(1)nbsp; Journ. dephurm. et dec/dm., 1851, t. XIX, p.
(2)nbsp; Journ. de me'd. veter. milit., t. I, p. 94.
(3)nbsp; Note conimuniqu^e.
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et d'une odeur infecte. Appliqu^e sur ces surfaces suppurantes, la poudre de charbon absorbe d'abord les produits morbides liquides et gazeux, et fait cesser, aprfes quelques pansements, toute mau-vaise odeur; de plus, ses particules anguleuses et dures excitant lögörement la surface, repriment le bourgeonnement, donnent bientöt de la fei'mete aux tissus et une teinte ros6e k la solution de continuity. Ce topique precieux convient surtout, dit M. Gh. Bernard (1), pour les plaies sanieuses, languissantes, ulcöreuses ou gan-greneuses; sur les crevasses, les eaux aux jambes, les dartres humides, les ulcerations farcineuses, etc., etc.
A I'intcrieur le charbon de bois n'est pas employe chez les ani-maux, mais chez I'homme on s'enserl comme absorbantdcs gaz de l'estomac et desintestins. On donne pour cet usage la preference au charbon provenant des bois legers, ü celui du tilleul surtout. On vient de proposer le charbon animal comme antidote du phosphore.
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2deg; Pyrog^nes mineraux.
a. Benzine.
Svxosvjhe : Hjdrure dc Phamp;iylc, Phene, Benzene, Benzol, ;elc.
Pharmacographie. — La benzine a deux origines distinctes : une origine purement chimique, n'en donnant qu'une quantite in-signifiante, qui reste clans les laboratoires; at une origine industrielle, qui fournit toute la benzine employee dans l'industrie et en medecine.
G'est par la distillation du goudron de houille provenant de la fabrication du gaz d'eclairage, qu'on retire, en effet, toute la benzine du commerce. Une premiere distillation fournit un liquide trfes-complexe qu'on d^signe sous le nom d'huile brute de houille, laquelle, par une distillation methodique, se s6pare en une huile legere et en une huile lourde. G'est de la premiere qu'on retire la benzine par une distillation au bain-marie; quant ä la seconde, eile fournit des benzines de basse qualite et de l'acide pheniqiie.
Dans le commerce, on trouve plusieurs varictes de benzines : 1deg; Gelles dont le point d'ebullition est compris eutre 80deg; et 100deg;; ce sont les plus recherchees pour la fabrication de l'aniline et pour le d6graissage des üssus de sole; 2deg; celles qui bouillent au-dessous de 80deg; et qu'on appelle particulierement benzol, boghead, etc., et qui sont ulilis6es principalernent pour le dögraissage des gants; 3deg; en-
(I) Mim. et obs. de mid, veUr. milit., t. IX, p. C17 ; et Note communiqu^e.
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fln, les benzines lourdes employees au degraissage des objels en laine, ont un point d'^bullition compris enlre 120deg; et 150deg;. Celles-ci sont trös-complexes et renferment des carbures homologues, lels que la toluidine, la cwnidine, etc., plus l'acide phenique, etc.
Caractäres de la benzine. — La veritable benzine est un liquide limpide, volatil, r6fractant fortement la lumiere, incolore, d'une odeur vive et penetrante, loute speciale, d'une saveur äcre et amere et d'une densile de 0,83 ä 13deg;. Elle entre en ebullition vers 85deg; cent., et s'evapore entiörement et sans laisser ni residu ni odeur lors-qu'olle est bien pure; soumise ä l'action d'unfroid un pen intense, eile se solidifie en grande parlie sous forme de lamelles cristal-lines. Elle est fort peu soluble dans l'eau ä laquelle eile communique cependant son odeur; en revanche eile se dissout faciletnent dans les alcools, les ethers, les essences, les builes grasses, etc. Elle exerce une action dissolvante sur le soufre, le phosphore, Tiode et le brome, parmi les maticres min6rales; et sur les corps gras, la cire, le camphre, certaines resines, les hydrocarbures solides, etc., parmi les matieres organiques. Les acides minöraux, etsurtout l'acide azotique, lui font subir une foule de transformations que nous n'a-vons pas h examiner ici.
Pharmacotccimie. — La benzine s'emploie le plus souvent ä l'etat de purete; cependant pour l'usage interne on pent avoir in-töriH ä l'ömulsionner, et alors on se sert d'un jaune d'oeuf, d'une gomme ou du savon; on la melange aussi üi une huile grasse et particuliörement ä celle de ricin quand on s'en sert ä titre d'anthel-minthique. A l'exterieur, on l'associe aussi aux corps gras, aux essences, au savon vert, etc.
Pommade de benzine.
P. Benzine pure................... GI grammes.
Axonge........................ 250 —
Incorporez ä fi'oid.
Pendant l'etö, on pourrait employer la cire ou le c6rat simple comme excipient. Elle est employee contre les ectozoaires et les maladies cutanöes.
Uedicamentation. — La benzine s'emploie frequemment ä l'ex-t6rieur du corps, mais assez rarement ä rint^rieur; daus Tun et
Tabourin, 3raquo; edition. — Iraquo;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;24
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370nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS ANTIPHLOGISTIQÜES.
I'autre cas, on s'en sert ä l'ötat de puret6 ou associee ü diverses substances, comma il a ete dit pröc6clemment. Les doses pour les divers animaux sont les suivantes :
Grands herbivores..............nbsp; nbsp; 64 it 96 grammes.
Petits ruminants...............nbsp; nbsp; 16 32 —
Pores.........................nbsp; nbsp; 1Ü 20 —
Chiens ot chats...............nbsp; nbsp; nbsp; G 12 —
Cos doses peuvent 6tre röpelces deux fois dans la m6me journee, s'il csl necessaire.
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IMiarmacoilynamie
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Les effcls de la benzine seront disiingues
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en locaux externes, locaux internes el generaux.
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ElTcts locaux cxtemes. — Appliquec ou vcrs^e simplement sur la peau de riiommc, la benzine s'övapore rapidement sans laisser de trace et sans causer de douleur; aussi un grand nombre de per-sonnes manicnt-elles sans danger la benzine employee au degrais-sage et k la fabrication de l'aniliue et de ses couleurs. En est-il de meine pour les animaux? M. Ileynal (1) I'assure; mais ccla no pa-rait pas constant; en efl'et, M. Key (2) a reconnu que la benzine produit cbez certains sujets une irritation assez vive, mais passa-gere, de la surface de la peau; enfin, M. Gillibert (3), vctorinaire militaire, a constate que les frictions de benzine sur la peau des chevaux galeux determinent une irritation comparable ä celle pro-duite par l'essence de terebenthine, et parfois meme beaucoup plus profonde et plus durable. Ces resultats divers dependent de plusieurs circonstances. telles quo I'ctat pathologique de la peau, la sensibility des sujets et surtout la nature de la benzine; celle dont le point d'ebullilion esl elevc, et e'est la plus repandue dans le commerce, contient de l'acide plienique si eile n'a pas ete puri-fiee avec soin, et, par consequent, eile est plus ou moins irritante. II est constate, du reste,par les essais de MM. Gillibert, Megnin, etc., que les frictions de benzine reiterees sur les memes points, irritent d'abord le tegument, puis la peau se plisse, se flctrit, se lanne. a la surface, et bientot une exfoliation ^pidermiquc abondante etpro-longee lermine cette action. Chez le einen, d'aprös M. Ziindel (4),
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(1)nbsp; Recueil de nicd. vete'r., 3854, p. 257.
(2)nbsp; Ibid., 1861, p. 449.
(3)nbsp; Journ. de med. viter. milit., t. Ill, p. 210.
(4)nbsp; Note communiquamp;9.
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la benzine est encore plus irrilanle que chez le cheval; il est de fait que des frictions 6tendues, repetees deux fois sur la pcau cl!un chien alteint d'une gale tres-grave, out determine sa mort au bout de deux jours (I); mais c'est lä,6videnament,un resultat cxccption-nel. Cependant il est prudent d'en tcnir compte, surtout si la peau est alterte, d'autant plus quo Defays a assure quo la benzine appli-quee sur la peau des cbats les fait pcrir promptement. On ne salt encore rien des effets de la benzine sur la peau des autres animaux. Sur les plaies et sur les muqneuses apparentes, la benzine, quoi-que restant encore irritante, Test, relativement, moins quo sur la peau, ce qui la rapproche encore, sous cc rapport, do l'essence de tcröbcntliine.
r.iiviH locaux internes. — Inlroduite dans les voies digestives, la benzine excite la muqueuse buccale, provoquela salivation et rou-git Fintericur de la bouche; assez souvent eile irrite fortemontla pcau des levres. Lorsqu eile est pure, ell'c est dcglutie avec diffl-culte et s'introduit aisement dans les voies respiratoires; il faut done en surveiller avec soin radministration. Arrivee dans I'esto-inac ct les intestins, la benzine nc produii aucnn ed'et special, et eomme les autres astringents, ello determine une constipation assez opiniätre; les crottins ne tardent pas ä devenir petits, durs, lisses et h prendre une teinte foncee. Clicz le chien, la benzine ne parait pas provoqucr le vomissement.
F.flTeis generaux. — Les effets gcneraux de la benzine sur les animaux sont encore imparfaitement connus; cependant MM. Reynal et Hey ont fait quelques experiences qui ont dej;\ jete un certain jour sur ce sujet. Ainsi,il est reconnuque, quand la benzine est par-venue dans le sang, soit par I'inlestin, soit par les bronches, eile cause une excitation gencrale qui varie de caractcre scion la quan-tite mölangee aux lluides nutritifs. Donnee ä doses modcrees, comme celles fixöes au tableau posologique, celte substance pro-duit un leger mouvement febrile de courte duree, parce qu'en raison de sa volalilite, la benzine s'ecliappe rapidement par les surfaces exhalantes et surtout par les bronches; I'air expire ne tarde pas, en eilet, i prendre une forte odeur de benzine. Mais si on donne ce liquide k doses plus dlev^es, si on double, par exemple, les quanlites indiquöes precedemment, I'cmotion fonctionnelle est
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(I) Van Exemp, Ann. viler, beiges, 18C3, p. 3i7.
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beaucoup plus prononcfie : le pouls est plein et accelere, la respiration est pressce et laborieuse, les flancs battent tumullueusement, las yeux sont bagards, les conjonctives fortement injectöes, etc.; en un mot, on dirait quJil y a un commencement d'asphyxie.Enfin, si les doses sont encore plus 61ev6es, on constate, indepcndam-ment des desordres survenus dans les fonctions de nutrition, une atteinte assez grave portee au systöme nerveux et qui est indiquee par des trcmblements musculaires, des convulsions, la perte de la sensibilite, le coma, etc., etc., commenousle verrons lou t ä l'heure ä propos des efl'els toxiques de la benzine.
Un eilet general de la benzine, assez inattendu, et qui a cte con-stale sur plusicurs sujets par M. Roy (1), e'est rinflucnce Lrcs-favo-rable qu'elle parait exercer sur I'assimilation; on a pu reconnaitrc pendant la vie et ü l'autopsie des aniinaux, que I'emploi un peu pro-longö de cette substance facilitait le developpement tie la graisse. On a remarqu6 aussi que la benzine, comme l'essence de tcreben-tbine, augmentait nolalflement la secretion urinairc, et M. Gilli-berl (2) a nieme constate que rurinc acqucrait sous son iniluenco une lagere odeur de violette.
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EiTets toxiques. — La dose toxique de benzine parait 6tre comprise, d'aprös les experiences de M. Rey, entre 700 et 8O0 grammes pour le cheval; pour le chicn, la question reste indecise, M. Reynal estimant cette dose ä 23 grammes, et M. Ray ä plus de ISO grammes; il est probable, qu'ici encore, la qualite de la benzine a exercö une grande influence sur les resultats obtenus par les experimentateurs. Pour les autres animaux, la dose toxique est encore inconnue.
Quoi qu'il en soit, lorsqu'on administre ä un cheval une dose toxique de benzine, soit environ un litre, on observe d'abord une violente agitation de la circulation et surtout de la respiration; puis la sensibility generate diminue, la stupeur survient, Tanimal tient la tete dans la mangeoire, les yeux sont fixes, le regard he-bete; les raembres sont glac6s; l'air expir6 est froid et sent fortement la benzine; si on cherche ü faire marcher le sujet, il vacille sur ses membres, butte ä chaque pas et perd aisßment l'öquilibre ; on remarque quelques tremblements musculaires au grasset, mais jamais de contractions titaniques. Enfin, les animaux s'affaiblis-sent de plus en plus, perdent la chaleur et la sensibilite, et expirenl
(1)nbsp; Recueil de mid. vilir., 18G1, p. 456 et 457.
(2)nbsp; Journal de mid. viler, milit., t. Ill, p. 212.
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en general au bout de deux jours. A I'autopsie on ne decouvre au-cune lesion caracterislique; la muqueuse intestinale est plutöl pale qu'enflammee.
Chez le chien, les signes de rintoxication par la benzine sont un peu differents; independamment de racceleralion des fonctions preposees ä rhömatose, il y a horripilation, agitation musculaire, mouvements spasmodiques des mächoires, salivation abondante; le regard est fixe el la pupille dilatee, l'animal se livre h des mouvements d^sordonnes, tourne sur lui-meme et perd completement rinteliigence. II tombc ensuite dans une grande prostration ct meurt.
Indications therapcutiques. — La benzine possöde des pro-prietös speeiales que ses effels sur les animaux superieurs ne sau-raient faire soupQonner. Ainsi, quoique peu active sur le cheval et le chien, eile est exlrömement veneneuse pour les animaux infe-rieurs et parliculierement pour ceux qui vivent en parasites sur la peau des animaux domestiques. Du reste, nous distinguerons, comme d'babitude, les indications de ce medicament, en externes et internes.
a. Indications externes. — Les recherches de M. Milne Edwards (1), puis celles de M. Ileynal, ont demontr6 que la benzine est un des insecticides les plus puissants et les plus rapides ; toute-fois, eile parait impuissante ä d6truire les oeufs ou germes de ces eLres Interieurs. Gelte substance est done naturellement indiquee contre tons les parasites de la peau, tels que les puces, les poux des quot;divers animaux, les ixodes, les ricins, les tiques, les acares de la gale, etc. La phlbiriase du cheval produite par la cohabitation avec les oiseaux de basse-cour, el si bien d^crile par M. H. Bouley, reclame naturellement l'emploi de la benzine qui produit dans ce cas des effels certains. L'usage de la benzine comme insecticide a son indication naturelle dans le traitement de la gale des divers, animaux, puisque celte maladie a pour cause un insecte. Cetle indication a 6te reraplie par plusieurs praliciens, et M. Gillibert (2) nous apprend que M. Lambert et lui ont employ^ ce moyen tant en France qu'en Afrique, avec le plus grand succes, sur un certain nombre de chevaux galeux. Lorsque la gale est locale, on coupe les polls el on nettoie exactement la surface ; quand eile est genörale,
(1)nbsp; Bulletin de la Sociiti impiriale et centrale d'agriculture, 1853.
(2)nbsp;Journ. de med. velir. milit., t. Ill, p. 213 ct suiv.
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on se contenle de faire un ou plusieurs lavages savonneux de nia-niöre ä enlever touLes les impuietds du tegument; puis, lorsque la peau est Lien nette et bien seche, on la frictionne avec la benzine pure ou en pommade, e£ on leitere les applications selon le besoin, D'apres M. M6gnin (1), en raison de l'action irritante assez forte que la benzine produit sur la peau des chevaux lins, surtout lors-qu'on reilöre les applications sur le m6me point, estime que ce medicament doit 6lre rejete dutraitement de la gale des solipfcdes. Cette conclusion nous semble trop absolue ; il vaudrait mieux atl6-nuer les qualiles irritantes de la benzine au moyen d'un corps gras ou de la glycerine.
b. Iiidicaiions internes. — L'action si eneryique de la benzine sur les cctozoaires devait porter nalurellement les praticiens ;i en faire l'essai centre les entozoaires. M. Reynal, M. Malthieu etM. Rev ont constate, elfectivement, que la benzine possöde des vertus an-tlielminthiques non equivoques; M. Ziindel nous assure qu'il a fait la meme observation, surtout cbez le cbien. M. Rey a publie plusieurs faits qui demonlrent les proprietcs vermifuges de cette substance, soit chez le cheval, contre les larves d'oestres et l'ascaride lombricoide, soit chez le chien, contre les diverses varietes de te-nia ; Defays (2), de l'Ecole de Bruxelies, a egalcment constate les vertus tenifuges de la benzine chez les chiens. Copendant, nous de-vons dire que M. Aubrion (3) conteste ä la benzine ses proprietcs vermifuges; il I'a employee plusieurs fois chez des chevaux atteints d'aflection vermineuse bien constatee sans le moindre succes, tan-dis que le protochlorure de mercure procurait aisement I'expulsion des parasites de l'intestin.
Independamment de son emploi a I'intdrieur comme vermifuge, M. Rey (4) s'en est egalcment servi avec avantage contre la gaslro-enldrile chronique du cheval; eile a fait revenir l'appdtit et ramend l'embonpoint. Elle serait vraisemblablement utile egalcment contre la diarrhee et la dyssenterie, puisqu'elle determine si facilement la constipation. Cependant M. Ziindel la croit utile comme I'es-sence de terebenthine dans les coliquesstercorales. C'esta I'expe-rience seule ä fixer ces points encore incerlains.
(1)nbsp; Recudl de mM. veter., 1872, p. 631.
(2)nbsp; Annul es veter. beiges, 1863, p. 4i\'.).
(3)nbsp; Recudl de med. vetir., 18C2, p. 4Sd.
(4)nbsp; Ibid., 18GI, p. 462.
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SUCCEDANES DE LA BENZINE.
1quot; Du petrole (huile de pierre).
Syxoxymie : Bitumc liquide^ ^aphte, Huile de gabian, etc.
Pharmacographie. — Le pötrole est un bitume liquide qu'on trouve au sein de la terre dans diverses contröes de l'ancien continent, mais qui est particulieiement abondant en Amerique, d'oü le commerce le retire k peu pres exclusivement. On l'obtient en forant des puits et en y installant des pompes comme dans los salines de sei gemme.
Caract^res. — Le pötrole brut est sous forme d'une huile plus ou moins ^paisse, d'une teinte brun verdätre, d'une odeur bitu-mineuse et d6sagr6able; sa densile est comprise entre 0,78 et 0,92.
Soumis ä la distillation, le pötrole brut fournit entre 43deg; et 70deg; une huile Ughre, trös-inflammable, et qu'on appelle ether ou essence de pdtrole, et dont la densile est de 0,63; de 73deg; ä 130deg;, il passe une huile plus dense, pesant 0,70 h 0,74, qu'on nomme naphte ouessence minerale;Ae, 150 ü 280deg;, il distille une huile plus lourde encore, d'une density de 0,78 ä 0,81, et appelce phosgene ou huile lampante, ä cause de son principal usage ; en poussant la temperature jus-qu'a 400deg;, il s^chappe une huile lourde tres-riche en parafüne et pesant de 0,83 ä 0,90; enfmil reste dans la cornue un depot char-bonneux.
Les huiles legeres du pötrole sont employees dans le degraissage etcomme dissolvantes; I'huile lampante sert äreclairage,etcomrae e'est la plus r^pandue, e'est aussi celie qui convient 1c mieux pour l'usage de la mddeclne vetörinaire; enlin, I'huile lourde, la parafflne une foissöparee, est employee comme combustible.
Pharmacotechnilaquo; et mödicamentaiion. — Le p6trole ne s'em-ploie gufere qu'ä l'ext^rieur du corps, soit pur, soit associe ä des corps gras, ä de l'alcool ou ä des essences v^gamp;ales; ä l'inlerieur, oü il est peu usit6, le pötrole pent se donner en nature ou mieux 6mulsionn6 äTaide de la gomme ou du jaune d'oeuf. — Les doses sont ä peu prfes celle de la benzine.
Effets et usagelaquo;. — Le pötrole etant un medicament ä peu pres exclusivement externe, ses effets sur la peau sont mieux connus que ceux qu'il produit ä l'interieur. Sur le t6gumenl le petrole se
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comporte sensiblement comme l'essence de t6r6benthine; son em-ploi en simples applications produit une faible action, landis quo les frictions, reitcrces sur les mömes points, provoquent non-seu-lemcnt une forte irritation de la peau, mais de plus, elles amenent l'intumescence du tissu cellulaire sous-cutane h. la maniöre des sinapismes. Enfin, comme effet consecutif de cette irritation cu-tan6e, on remarque, d'apres M. Megnin (1), une secretion epider-mique extrömement abondante, trcs-adhörente ä la peau sur laquelle eile forme une sorte de cuirasse et qui ne se d^tache que fort lentement. M. Hugot (2) accuse, en outre, le petrole de provoquer la chute des polls. A rinterieur les effets de l'huile de petrole doiventse rapprocher de ceux de la benzine. Ses vertus an-thelminthiques sont au moins g^neralement roconnues.
L'emploi clu p6trolc dans le traitement des affections de la peau chez I'liomme et les divers animaux domestiques, parait remonter ä la plus haute antiquite. II resulte en effet d'un travail de M. Four-nel (3), sur l'emploi, chez les anciens, de l'huile de petrole dans le traitement de la gale, que ce moyen etait vulgaire en Italic et en Afrlque du temps de la domination romaine. Ainsi d'apres Yitruve, les Africains plongeaient les animaux galeux dans une fontaine des environs de Carthage dont les eaux ctaient chargees de petrole. Pline parle de la fontaine bitumineuse d'Agrigente comme susceptible de guerir la gale de l'homine et des animaux. Ge remfede est resle dans les usages des peuples de l'Asie, de l'Afrique, etc., en un motdanstouteslescontreesoule petiole et lenaphtesont communs.
Toutefois ce medicament etait lombe dans un oubli complet jusque dans ces dernieres annees, on I'usage si röpandu du petrole comme moyen d'eclairage a de nouveau appele l'attention des therapeutisles sur son etnploi dans le traitement des affections cu-tanees de l'homme et des animaux domestiques. Les medecins ont constate d'abord que le petrole etait un excellent antipsorique et un antipddiculaire efficace dans 1'espece humaine. Plusieurs veteri-naires font employe avec succes contre la gale et la vermine chez le cheval surtout. M. Blaise (4) a public la relation interessante de vingt chevaux d'arlillerie atteints de gale recente et qui ont ete promptement gueris ; un lavage au savon vert avait precede I'ap-plicalion de l'huile de petrole. Par contre MM. Hugot et Megnin, ü
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(1) Recmilde mid. veter., 187?, p. 442.
(•gt;) Journ. de mi'i. vetir. milit., t. VIII, p. 390.
(-3) Comptes rsmlm de CAcademie des sciences, t. IX, 1839.
(4) Journ. de me'd. vitir. milit., t. IX, p. 115.
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cause de son action irritanle sur la peau du cheval, rejettent I'em-ploi du petrole dans le traitement de la gale ancienne des solipedes. D'aprfes M. Zündel l'emploi du pötrole dans le traitement des maladies de la peau des animaux serait lout ä fait vulgaire enAllemagne. {Note communiquee.)
A I'int^rieur le p6trole n'a gufere 6t6 prficonise que comme vermifuge et spöcialement contre le t6nia, encore cet usage est pen frequent. M. Jausen (1) pr^conise pourlant l'huile de p6trole contre la fievre charbonneuse du cheval. II la present ä la dose d'une cuil-leree ;\ Louche, toutes les deux heures, emulsionnee dans de l'eau conlenant du jaune d'oeuf. 11 parait agir ainsi sur le Systeme ner-veux comme stimulant et antispasmodique.
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2deg; Huile de schiste.
Par la distillation des schistes bitumineux on obtient un liquide tres-complexe, qu'une rectification m6nag6e separe en une huile de schiste legere et en huile de schiste lourde. La premifere, traitce successivement par I'acide sulfurique, la soude caustique et l'eau, puis redistillee, constitue un liquide limpide, incolore, d'une o'deur speciale, d'une densite de 0,714 et houillant comme la benzine vers 83deg; cent. La seconde, rectifiee plusieurs fois, constitue un liquide jaumUre dont le point d'ebullition, du reste variable, est compris entre 130 et 200deg; cent. L'huile de schiste legöre peut rem-placer la benzine dans la plupart de ses applications; de plus, M. Adenot, qui I'a employee, estimo qu'elle peut tenir lieu aussi de l'huile de cade dans le traitement des afiections cutanfes. Quant ä l'huile lourde de schiste, eile parait etre plus irritante et se rap-procher, sous quelques rapports, de I'acide phdnique. Ce qui a et6 dit ä propos du petrole s'applique en grande partie au schiste.
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3deg; Huile de naphte.
Le naphte est, comme le petrole, un bitume liquide, mais beau-coup plus volatil. On en trouve des sources en Italie et surtout sur les bords de la mer Caspienne. A I'etat brut, e'est un liquide tres-inflammable, d'un jaune clair et d'une densite de 0,84. Rectifie avec sein, cet hydrocarbure devient limpide et incolore, presente une odeur agreable, bout ä 83deg; cent., et ne peseplus que 0,76. L'huile de naphte et celle de petrole ötaient employees autrefois dans
(l) Mitllieilmgsn, 18G7, Berlin.
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Thippiatrie contre les blessures, seules ou m61ang6es ä divers ingredients ; elles ötaient vantees non-seulement contre les solutions de continuite, mais encore contre les affections de la peau, les ecto-zoaiies, etc., ä l'exterieur du corps, et ä l'intörieur elles 6taient prescrites contre les vers intestinaux. Le naphte est le succedan6 le plus parfait du petiole.
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b. Acide phönique. SysoNYMiE ; Hydrate ite Phdnyle, Pht^uol, Acide carbolique, etc,
Pharmaco^raphie. — L'acide phenique, comme la benzine, a deux origines : une origine chimique et une origine industrielle; nous ne parlerons que de celte dernifere.
Les huiles lourdes de houille, dont le point d'ebullition est com-pris entre 150 et 200deg;, sont les plus riches en acide phenique, bien que celles qui bouillent de 130 ä loO0 en renferment souvent une quantit6 notable. Pour separer cet acide, on neutralise les huiles denses de houille par un exces d'alcali causlique, polasse ou soude; le d^pot cristallin qui se forme est separ6 par d6cantation, dissous dans I'eau chaude et traite par l'acide chlorhydrique ou l'acide sul-furique etendu. Le liquide qui en resulte est rectifie et on recueille ce qui passe entre 183 et 193deg; cent.
Caractamp;res. — L'acide phenique pent 6tre brut ou cristallise : dans le premier cas, c'est im liquide brunätre, epais et ne differant pas sensiblement par son aspect et son odeur de l'huile lourde de goudron, d'oü on le retire; dans le second cas, an contraire, il est solide; quand il est bien pur, il pent se presenter sous forme de fines aiguilles cristallines parfaitement blanches ou legerement rosees; son odeur est penetrante et rappelle celle de la creosote; sa saveurest fortementcaustiqueetsadensite egale 1,063.IIest fusible ä 33deg;cent., trös-volatil et bout entre 187 et 188deg; cent. II est tres-inflammable. Trös-peu soluble dans I'eau, qui n'en dissout qu'un vingtieme de son poids, l'acide phenique est, par contre, ties-soluble dans I'alcool, Tether, les essences, la glycerine, les corps gras liquides, l'acide acetique, etc. II ne decompose pas les carbonates et ne neutralise que trfes-incompletement les bases alcalines.
La solution aqueuse coagule netlement l'albumine et le sang. Les acides min6raux lui font subir diverses transformations trös-intdressantes, surtout l'acide azotique, qui le change en acide pi-crique. Celui qui est brut ou impur conlient une certaine proportion d'acide cnsylique, son horaologue.
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Pharmacoteciinie.— Qn peut faire avec l'acide phenique des preparations correspondantes ä celle de la creosote, et möme quelques-unes de spöciales; nous allons indiquer les unes et les autres.
1deg; £au pheniquee.
P. Acide phenique....................... 5 grammes.
Eau.................................. 1 litre.
Faites dissoudre h froid.
2deg; Teinture d'acide p/wmgue.
P. Acide phenique cristallise.......... 1 partie.
AIcool........................... IG —
Dissolvez. Employee i. rextei-iour ä I'etat pur; pour I'usago interne on I'etend d'une certalne quantite d'eau.
3deg; Liniment d'acide phenique.
P. Acide phenique.................. 2 parties.
Essence de terebenthine et huile d'olives, de chaque............... -i —
Melez et agitez dans uno fiole. Employe surtout a I'exterieur.
4deg; Pommade d'acide phenique.
P. Acide phöniquo................ 4 grammes.
Axonge....................... 32 —
Incorporez. Employee comme antipsoriquo.
3deg; Poudre desinfectante.
P. Plätre finement pulv^risß..... 1 kilogramme.
Acide phenique.............. 10 grammes.
M61ez exactement dans un mortier.
Blcdicamentation. — L'acide phenique peut s'employer a I'exterieur et a l'interieur du corps. Dans le premier cas, on peut en user äl'ötatde puretö, en solution aqueuse, en teinture, en liniment, en pommade, selon les cas qui en r6clament I'usage. A l'interieur, on peut I'administrer par le tube digestif ou par les voies respiratoires. Par la premiere voie, on donne l'acide phenique en boisson, en breuvage ou en lavement, en le faisant dissoudre dans une assez grande quantite d'eau pour lui enlever toute odeur ou toute saveur trop prononcde. II y a souvent avantage ä faire dissoudre d'abord l'acide ph6nique dans I'alcool ou l'acide acölique avant de l'etendrc
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380nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS ANT1PHLOGISTIQUES.
d'eau; la dissolution est ainsi plus parfaite. Pour le faire pen^trer dans les bronches, on mot I'eau pheniquee dans uno casserole en terre qu'on installe sur un r^chaud portatif; quand le liquide est en pleine ebullition, on dirige les vapours aqneuses chargees d'acide phenique dans les voics respiratoires, ä l'aide d'un conduit en toile. On pent aussi faire des fumigalions libres en volatilisant de l'acide phenique sur un rechaud dans les logements des animaux.
Dans certaincs maladies ä marche rapide on foudroyante, telles que le typhus, la Qevre charbonneuse, les diverses varietds de char-hon, etc., il faul imprcgner le plus rapidement possible les solides et les liquides du corps des molecules d'acide phenique aiin d'arröter brusquement le mouvement de decomposition septique qui semble constituerle fonds de ces affections redoutables. Si I'administration du medicament par le tube digestif et les bronchos no parait pas suflisante on assez rapide, on pout avoir recours ä d'autres moyens. Cost ce qu'a propose le docteur Declat (1). Co m6decin consoille la methodo sous-cutanee cu bypodermique. II emploie une sorte do seringue Pravaz pour faire parvenir la solution pheniquee sous la peau. L'acido phenique etant irritant, möme en solution legere, il present de le neutraliser par le gaz ammoniac, mais ce precede est peu pratique pour la medocine des animaux; il vaut mieux ctendre l'acide phenique dans une solution legere de carbonate de soude. Du reste dans les cas qui reclament l'usage do ce m6dica-ment sous cette forme, le sang est dans un 6tat tel qu'il est difficile d'eviter des accidents sous-cutanes, tols que bemorrhagies, tumours, etc.
Enfin, s'il y avail peril imminent, on pourrait avoir recours k I'injcclion veineuse; mais en raison des proprietcs coagulantos energiques de l'acide phenique sur 1c sang, e'estun precede dange-reux. Cependant ä l'Ecole de Toulouse (2), on a pu injector 50 centigrammes d'acide phenique dans la jugulaire d'une genisse de 2 ans, sans accidents. C'est un procedö qu'on devra toujours employer avec une extreme prudence.
Les doses d'acide phenique administrö par les voies digestives peuvent etre les suivantes, chez les divers animaux :
Grands herbivores.......... 8 änbsp; 1Cnbsp; grammes.
Petits ruminants............ 4nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;G __
Omnivores................. 2nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;4 __
Carnivores.................nbsp; nbsp;0,50nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1 —
(1)nbsp; Recueil de me'd. ViUr., 1871, p. 413.
(2)nbsp; Joum. des leler. du Midi, 18CC, p. I.
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Pliarmacodynamie. — Nous distinguerons les effets de l'acide ph^nique en externes, internes et generaux.
a. r.iivts locaux externes. — L'acide ph6nique, comme la creosote, avec laquelle il presente une si grande analogie, est caustique pour tous les lissus qu'il louche. Applique sur la peau du cheval, in-corpore dans son poids d'axonge, ainsi qu'il resulle de nos essais, l'acide phenique attaque rapidement cette membrane. Le premier effet qu'on observe est un durcissement rcmarquable du derme et beaueoup de douleur; ensuite, au bout de deux jours. l'epiderme est soulevc par de nombreuses vösicules pleines d'un pus blanc et de bonne nature; la douleur persistc chez certains sujets pendant 5 ä 6 jours; puis, peu ä peu tout rentre dans l'ordre, comme pour une v6sication ordinaire. Nous n'avons pas eu Toccasion d'appliquer l'acide phenique sur la peau des autres animaux.
II r^sulte des recherches de M. Delsol (1), qui a public un me-moire excellent sur l'acide phenique, que ce pyrogene employe pur et par simple application sur la peau de tous les animaux do-mestiques, blanchit d'abord l'epiderme, qui se crispe et se fendille; puis au bout de dix minutes le derme se congestionne et se tumefie sur les points touches comme clans l'emploi des rubefiants; enfin, une eschare legere se forme d'abord el puis tombe au bout de quinze a vingt jemrs en entrainant les polls; mais bienlöt l'epiderme se regenere et les polls poussent, et toute trace d'application irritante disparait. M. Decroix(2), dans le but de d^truire des poux et leurs lenles sur un cheval, ayant employ^ une eau pheniquee sursaturee contenant 100 grammes de cet acide par litre d'eau,ce qui repr6sente le double de ce que le liquide pent dissoudre, ob-serva des accidents generaux graves, qu'il attribue i une asphyxie cutanee, et, de plus, des accidents locaux tres-remarquables. La peau s'epaissit et perdit sa souplesse; des tumefactions aplaties, dures, cedemateuses, apparurent aux ars, h la face interne des cuisses et aux flänes. Ces accidents indiquent qu'on doit 6tre prudent dans l'emploi de l'acide phenique sur la peau.
Appliqu6 sur les solutions de continuite et les muqueuses appa-rentes, l'acide phenique pur agit comme un 16ger caustique cathe-r6tique et ressemble beaucoup, sous se rapport, au nitrate d'argent. M. Ziindel ne croit pas que l'acide phenique puisse produire une veritable eschare, et ce qu'on a pris pour teile, serait simplcment
(1) Recueil de mid. vtiler., 1872, p. 583; (J) Ibid., 1873, p. 219.
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un coagulum forme par ce pyrogönö et qui reprendrait sa souplesse par la volalilisalion du caustique. L'opinionde M. Ziindel peutßtre vraie pour une seule application d'acide pWinique, mais. quand on la r^itere, 11 se forme une eschare veritable.
b.nbsp; Eflfcts loiauv internes. — Adminisli'^e ä Tinterieur, I'eau pheniquee faible, qui a une odeur de goudron de Iiouille assez pro-noncee, est d'abord prise avec repugnance, mais bienlöt les ani-maux s'y habituent et la boivent ensuite sans difficultö. Elle stimule assez fortement le tube digestif, car sous son influence les animaux prennent de l'appetit el les digestions s'opcrent plus rapidement que de coutume; on constate aussi que les excrements deviennent de plus en plus consistants. II est probable que, si on insistait sur son usage ou si on elevait inconsidercment les doses, I'eau pheniquee finirait par determiner la constipation d'abord, puis une irritation gastro-intestinale. Lorsqu'on donne I'aeide pbenique en bieuvagc,il produit souvent do la salivation par suite do I'irritation de la muqueuse buccale.
c.nbsp; Effetraquo; generaux. — Quoi qu'il en soit, I'exp^rience demontre que I'aeide pbenique est rapidement absorbe et passe facilement dans le sang. Ce qui est certain, e'est que, quelques minutes apres l'administration de ce medicament, on remarque sa presence dans I'air expire, qui prend une odeur de goudron des plus marquees. Une des premieres voies par lesquelles I'aeide pbenique se fait jour, e'est done la membrane des broncbes. II se montre aussi dans les produits d'exbalation de la peau et dans ceux des reins, car il determine une action diurclique des plus prononcecs.
Dans les quelques essais que nous avons faits de I'aeide pbenique ä Tinterieur, les effets les plus saillants que nous ayons remarqucs sont surtout un mouvement febrile assez intense, mais de courte duree, comme toutes les fois qu'une maticre volatile pfinetre dans le sang; une elimination prompte de ce produit par les broncbes et surtout par les voies urinaires; les urines ne tardent pas, en effet, ;\ couler avec abondance, ü prendre une odeur d'acide pbenique et ä revetir une teinte brunütre tres-foncee. Nous avons pu porter la dose d'acide pbenique cbez le cbeval jnsqu'ä -40 grammes, sans inconvenient pour le tube digestif el pour le reste de r6conomie; seulement, quand la dose est aussi elevec, les animaux prennent I'eau pheniquee avec repugnance. Nous croyons qu'il est prudent de ne pas de passer la dose de 32 grammes pour les grands animaux dans les 24 heures, en deux doses.
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Independamment des effets que nous venons de relater d'aprfes nos propres experiences, nous devons signaler ögalement l'action do I'acide phenique sur le Systeme neneux. Lorsqiron ne le donne qn'en petite quantite ä la fois, ä la dose de 5 grammes, par exemple, son action ä cet 6gard se borne ä produire des contractions persis-tantes dans les grosses masses musculaires, telles que celles du coude, du grasset, de la croupe, etc., comme I'a observe et ddcrit M.Condaminc(l). Mais quand I'acide phenique estdonnöä plus forte dose, comme celle de 20 grammes d'emblöe aux grands herbivores, et ü celle de 3 ä 4 grammes chez les chiens, il en rösulte un ebranlement general du Systeme neiveux qui ne manque pas de gravity. Les animanx sont d'abord comme stupefies, aneantis; puis des tremblements musculaires seproduisent d'abord, ainsi que des se-cousses tetaniques ressemblant ä celles produites par la noix vomi-que; ensuite les animaux ont des mouvements involontaires comme dans la choree, et peu ä peu le train de derriere s'affaiblit el flualemcnt les animaux tombent et ne se relevent quo quelques henrcs plus tard. Les nerfs moteurs semblent 6tre les plus fortcment atteints par I'acide phenique.
M, Lemaltre ^2;, veterinairo ä Etampes, a decrit avec soin la plu-part de ces effets.
D'apres Husemann (3), il faul 0sr,35 pour empoisonncr I kilogr. de poids vivant chez le lapin, et O3r,lo seulement chez le chat. Seien le meme auteur, le sucrale de chauxserait le meilleur antidote de I'acide phenique.
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Pbarmacotherapie. — Nous avons h examiner, sous ce litre et successivement, les effets et les indications therapeutiques de I'acide phenique.
Effefs therapeutiques. — Independamment de son action caus-lique, qui se produit sur les sujets sains comme sur ceux qui sont malades, I'acide phenique determine des effets speciaux qui ne se manifestent qu'en cas d'indications; tels sont, par exemple, les effets antiseptique, antivirulent, anlipedkulaire et antipsorique, que tout le monde lui reconnait et qui ne deviennent övidents que par son emploi sur les malades etsurtout par application locale. Ses ef-
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(1)nbsp; Recueä de mim. et d'observ. de mid. et d'liygime ve'tir. nnlit.,t. XVIIf, p. 361.
(2)nbsp; Remeilde med. vcte'r., 18G9, p. 764 et suiv.
(3)nbsp; Pharmac. Zeitschr. für Bussland, t. X, p. 609.
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fetsthörapeutiquesinternes etgöneraux, quoiquemoins biendtudies, sont pour la plupart asscz bien etablis, comme par exemple son action anthelminthique, son action an(idia7'rheique,son action antipu-tride on antifermenlescible, son action antihemorrhagique on he-mostatique,etc. Quelquesmedecins,surtoutledocteur Declat, admet-tent 6galement que I'acide phenique possede des vertus antifebriles et antiperiodiques, mais elles sont encore problematiques, surtout en ce qui concerne les animaux.
Indications iherapeutiques. — Ccs indications depuis quelques annces ont etc constatecs et etablies en si grand nombre, qu'elles comprennent une grande partie de la medecine externe on chirur-gicale et bon nombre de maladies internes ou göncrales. M. le doc-teur Lemaire (1), qui dans un ouvrage special, a traite de I'acide plicnique d'une fagon dctaillee et en a fait connaitre les principales applications therapeuliques et hygieniques, a eu une large part ä la propagation dece medicament puissant dansl'une et l'autre medecine. Les veterinaires qui paraisscnt 6tre entr6s les premiers dans cette voie, sont MM. Condamine (2) et Delsol (3), le veteri-naireanglais Dougall (4), puis viennent MM. Quivogne et Ziindel, qui nous avaient communique les rcsullats de leurs reclierches pour la seconde ödition de cet ouvrage. Enfin depuis quelques annees les travaux et les rechercbes sur les eüets et les applications de cet agent se sont beaucoup multiplies. Nous allons en donncr le resume succinct.
Les indications therapeuliques de I'acide phenique se divisent en externes et internes, auxquelles il convient d'ajouter les indications hygieniques.
1deg; indications externes.—Cesindications, fortnombreuses, peu-vent 6tre groupies sous les divers litres suivants : Solutions de con-tinuite, affections et lesions du pied, maladies psoriques et pediculaires, maladies eruptives, ecoulements muqueux, etc. Nous allons examiner ces indications dans cet ordre.
a. Solutions de continuite. — Lorsqueles plaies sont 6tendues et
(1)nbsp; Nouvelles applications de Vacide pliinique en mklecine et en cldrurgie. 1 vol. itl-Squot;, 1865.
(2)nbsp; Recueit de me'm. et d'observ. de me'd. et d'hyg. vitir. milit., t. XVIII, p. £61.
(3)nbsp; Recueit de mM. vetir., 1872, p. 583.
(4)nbsp; Ibid., 1866, p. 307; et tin Veterinarian, 18C4.
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plus ou moins irröguliöres, comme celles qui soat produites par con-tusionou arrachement;celles quisont sinueuses, profondes, avcc des abcös ou des caries, comme on le remarque au garrot, ä la nuque, oü la cicatrisation est loujours longue et difficile, et Ton n y arrive jamais que par l'emploi de modificateurs plus ou moins önergiques, tels que les astringents puissants ou les caustiques 16gers. A ce double titre, I'acide ph^nique m6rite souvent la preference, d'autant plus que ses propriöt^s antiseptiques trouvent ici frequemment une utile application. Parmi les v^terinaires, fort nombreux, qui out employe I'acide pMnique, nous citerons d'abord M. Gondamine, qui s'en est servi avec succes centre les plaies de mauvaise nature et ä pus infect; le veterinaire anglais Dougall, qui l'a appliquö avec avantage sur les plaies et les ulceres; M. Delsol, qui a traits le mal de garrot avec des injections d'eau ph6niquee dans les fislules et reconvert la plaie avec la poudre desinfectante ä base d'acide phenique; il s'en est servi egalement avec un plein succös sur les plaies du genou, celles de l'embarrure, etc., ainsi que sur les piqüres des insectes venimeux. MM. Zündel et Quivogne le vantent dans toutes les solutions de continuite et spöcialement contre les caries osseuses, carlilagineuses et ligamenteuses. Le premier le conseille, de plus, uni ä la glycerine, contre les brülures legeres. Enfin, dans les morsures virulentes et venimeuses, I'acide phenique employe comme caustique est d'un emploi rationnel el avantageux.
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b. Affiections et leitions dn pieA. — Chez les diversanimaux domes-tiques,le pied et la region inferieure des membres sontlesi^ge d'af-fections et de 16sions nombreuses, qui reclament toujours l'emploi des astringents et des caustiques dans leurtraitement rationnel. L'a-cide phenique, convenablement manie, pent doncjouer un grand role dans la gu6rison de ces accidents locaux. Chez les solipedes, on compte surtout le crapaud et ses diminutifs, la fourchette pourrie et la crapaudine; les eaux aux jarnbes et les crevasses du paturon ; lesjavarts tendineux et cartilagineux; le clou de rue penetrant, la bleime suppuree,les atteintes etc.; dans l'espöce bovine, I'ulcere in-terdigit6 ou limace, l'ulcöre aphtheux, les plaies contuses produites par le soc de la charrue, etc; enfin, chez le mouton, le pietin et ses complications.
M. Guerrapain (1) s'est occup6 du traitement du crapaud par I'a-
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(1) Recueilde mid. veiir., 18G5, p. 109. Taboükin, 3quot; edition. — I.
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cide ph6nique; il a fait connailre la guerison d'un cas grave qui avait r^sistö ä l'emploi du perchlorure de fer; la fourcholte etait cauterisee avec l'acide phönique pur et la surface pansee au gou-dron de houille. Le m6me moyen s'est monlre efflcace contre les eaux aux jambes. M. Ziindel n'a pas toujours reussi contre le cra-paud avec l'acide phenique; par contre, il s'en est servi avec avantage contre les plaies contuses da bourrelet provenant d'at-teintes et toujours si difficiles ä guörir.
Le clou de rue penetrant code en general k l'emploi des lotions froides astringentes et ä l'usage des caustiques. Dans un cas grave oil I'expansion tendineuse avait 6t6 frappee de gangrene, M. Palat (1), veterinaire militaire distinguö, a reussi h conjurer les accidents septiques ä l'aide de l'acide phenique dissous dans I'al-cool. C'etait un emploi tres-rationnel de ce caustique antisep-tique.
L'emploi de l'acide phenique contre le javart cartilaglneux est 6galement indiqu6 k cause de son action avantageuse contre toutes les caries, et sans doute plusieurs praliciens en ont fait I'essai. M. Lapötre vient de faire connailre un cas grave de javart qui avait resiste aux injections de la liqueur de Vilatte et qui a c6d6 aux injections d'acide phenique (2).
C. Slaladies psoriqucs et pediculairea. — L'emploi de l'acide ph6nique contre la plupart des maladies de la peau et contre les ectozoaires qui vivent ä sa surface, parait aussi tres-rationnel d'apres ses effets connus. Nous aliens faire connaitre les princi-pales applications dont il a ete I'objel sous ce rapport.
M. Bourrel, au dire du docleur Lemaire, s'est servi avec succös de l'acide phenique contre la gale du cheval et du chien ; M. Guer-rapain dit avoir employ^ le meme medicament contre la gale rouge si tenace de ce dernier animal. M. Quivogne est un partisan decide de l'acide phenique ä litre d'antipsorique; il Ta employe avec un pleiu succös contre les dartres du chien, et a reussi k faire disparaitre sur deux chevaux une gale ancienne qui avait resiste k tousles autres moyens. 11 se servit d'une eaupheniquee k dix grammes par litre d'eau; chaque lotion etait preeödee d'un lavagcausa-von vert afin de nettoyer la peau sur les points malades. Trois lotions,ä deux jours d'intervalle, sufflrent k la cure. (Note communiquee.)
{\)Recueil de mim. et d'observ. de mid. et d'hyg. vilir. milif., t. XVIX, p. 422. (2) Annales de zootechnie et de me'd, uete'e, Janvier 1S74.
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M. Ziindel se montre ^galement trfes-parlisan de l'cmploi de l'acide phönique dans le traitement des maladies de la peau des divers animaux; seulement il recommande avec raison d'ötre prudent dans l'emploi de ce medicament pour ne pas determiner l'as-phyxie cutanee, qui est toujours ä craindre et qui s'est montr^e en effet entre les mains de quelques praticiens. M. Ziindel a traite la gale du mouton avec succes ä l'aide d'une preparation ä base d'acidc phenique qu'il propose desubstituer au bain de Tessier; sa formule, qu'on trouvera dans le formulaire, nous semble trop compliquee et pourrait 6tre simplifiee avec avantage. {Note comm.uniqu.ee.)
Enfin, par centre, M. Megnin (1), et comme pour faire ombre au tableau,rejette completement l'usage de l'acide pheniquedu traitement de la gale du cheval, parce que, entre ses mains, ce medicament s'est montre inefficace et trop irritant.
L'usage de l'acide ph6nique comme antipediculaire est moins frequent et parait moins efficace qu'ä titre d'antipsorique; cepen-dant M. Delsol (2) s'en montre partisan et en prescrit l'emploi con-tre les poux des diverses especes, les larves d'oestres, l'ixode du chien, la vermine des plaies, etc. AI. Decroix (3), qui l'a essaye centre le poux du cheval, l'a trouve peu efficace, surtout contre les ceufs ou lentes, ä moins de l'employer ä forte dose, et alors l'as-phyxie cutanee est fort ä craindre, ainsi qu'il l'a observ6 lui-m6me.
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d. Maladies eruptives. — Parmi ces maladies nous citerons d'abord l'affection aphtheuse des grands ruminants et le pietin du mouton, qui sont les plus communes et les plus graves ä cause du grand nombre d'animaux qu'elles attaquent et des prejudices qu'elles causent ä ragriculture; puls viennent, plus accessoirement, la clavelee confluente et l'^rysipele gangrdneux du mouton, la maladie du coit chez le cheval, etc.
Le veterinaire anglais Dougall et M. Delsol, ont conseille Tun et l'autre l'emploi de l'acide ph6nique contre les ulcdrationsaphtheuses, surtout celles qui siegent aux pieds; mais c'est surtout M. Adenot (4) qui en a precise et fait ressortir l'emploi avantageux. Apres une description bröve et lumineuse de cette affection, ce sagace veterinaire indique le precede k mettre en usage pour appliquer m^thodiquement l'acide phenique.Pour les aphthes de la bouche et
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(1)nbsp; liecueil de med. veter
(2)nbsp; Ihid., lS72,p. 588.
(3)nbsp; Ibid., 1873, p. 219.
(4)nbsp; Ibid., 1870, p. 406.
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1872, p. 448.
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des mamelons, il present une eauph6niqu6e contenant76 grammes d'acide par litre de liquide, et comme cette quanlüe depasse la faculty dissolvanle de l'eau, il recommande d'agiter le melange avantde l'employer; cela fait, on applique le liquide actif ä l'aide d'une sorte d'öcouvillon forme d'une tige de bois et d'une masse d'etoupes ou de linge ; il Importe de frotter assez vivement pour dfichirer les ampoules encore intactes et de toucher les ulcerations. Quant aux ampoules et aux ulceres qui ont leur siege aux pieds et qui sont plus tenaces, M. Adenot present une solution pheniquee plus chargee encore et conlenant liO grammes d'acide par litre de #9632;vehicule. A l'aide de ce trailement vigoureux, les anknaux sont en 6tat de manger au bout de quelques jours et les boeufs de travail peuvent reprendre le joug dans la huitaine. Plus recemment, M. Jouet (1), veterinaire ä Rambouillet, a public quelques faits qui dömontrent 6galement relficacite de l'acide phenique contre les aphlhes.
En ce qui coricerne le pietin, dont la parenle avec l'affection aphlheuse est generalementadmise, aumoins dans sa manifestation locale, il a etc encore pen attaque par l'acide phenique et rien de pr6cis n'a elepublic sur ce point; mais, en jugeant par analogic,il est permis d'admcttre. son efficacite contre l'ulceration du pietin. Du reste, M. Adenot le conseille et le v^terinaire anglais Dougal en parle 6galement. Enfln, nous dirons, ä litre de renseignement, que le veterinaire allemand Rivera conseille l'emploi de l'acide phenique ä l'interieur et ä l'exterieur contre l'erysipele epizootique du mouton; et que notre ancien condisciple Chevalier, de Constantino, anjourd'hui veterinaire militaire en retraite, en conseille 6ga-lement I'usage contre la clavelee surtout lorsqu'elle est grave ou confluente. [Note comrnuniquee.)
e, Ecouloments muqueux. — L'injection d'eau pheniqu^e plus ou moins chargee est ögalement indiqu(5e contre les öcoulements muco-purulents de la plupart des muqueuses apparentes; cepen-dant on ne s'en est guere servi que contre le catarrhe auriculaire du chien, le jetage morveux ou gourmeux du cheval, et les 6coule-ments fetides du vagin dans le cas de non-delivrance ou apres l'extraction des enveloppes putieliees.
/. üernic-raquo;.— Enfln, pour terminer tout ce qui regarde l'emploi ext6rieur de l'acide phenique, nous dirons que M. Delsol a substi-
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(1) Recueildemid. veter., 1872, p. 987.
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tu6 avec avantage dans le traitement des hernies par les caustiques, la cauterisation phönique ä celle de l'acide nitrique conseillee par M. Dayot. Ce v6terinaire en a fait l'application sur la hernia ombi-licale d'une trös-jeune mule et sur la hernie inguinale d'un jeune porc, et avec un plein succes. Ce precede lui parait preferable au premier en ce que l'application de l'acide phenique est plus simple, moins douloureuse, exempte de tout accident et ne laisse ni plaie ni cicatrice aprös la chute de l'eschare, C'est un moyen ä essayer et qui parait trös-rationnel.
2deg; Indications internes. — Ces indication?, quoique moins nombreuses que les pröcedentes, n'en sont pas moins importantes ü cause de la gravite des maladies qui les reclament. L'acide phenique, k l'inteneur, agit d'abord comme astringent dans le tube digestif et les voies respiratoires, oü son action est directe; mais quand il a ete absorbe et mele au sang, sans perdre ses propriet6s astringentes, il se comporte ä l'egard des liquides et des solides du corps comme antiseptique et agent antifermentescible. Aussi est-ce principalement dans les affections septicemiques du sang, telles que le typhus et les diverses varietes de charbon, qu'on empioie l'acide phenique, comme nousle verrons bientöt. Les indications internes de ce medicament peuvent etre groupees sous les divers chefs suivants.
a. Maladies tin tube digestif. — M. Quivogne estime quel'eau pheniqu^e est ulile chez les divers animaux, contre l'inappetence apyrelique, la digestion laborieuseetlente, la gastre-enterite chro-nique, les vers intestinaux, etc. M. Zündel s'en sert avec grand avantage contre ladianhee et la dyssenterie, et aussi contre les em-poisonnements parlesmatieresseptiques, comme le pain moisi, par exemple. II donne l'acide phenique de preference dans une infusion de camomille ou de tilleul. {Notes communiquees.)
M. Delsol s'en est servi egalement avec succes contre la diarrhee et la dyssenterie, ainsi que contre les vers intestinaux des divers animaux. Enfln M. Saint-Cyr (1) a employe avec avantage l'acide phenique contre l'enterite diarrheique du chien; la dose a ete de cinquante centigrammes ä un gramme, dans une infusion de tilleul ou de camomille.
6. Maladies des Toies respiratoires. — L'acide phenique,soit en (1) Journ. demed. viiir, de Lyon, 1870, p. 39.
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390nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS AXTIPHLOGIST1QUES.
boissons, soil en fumigations, s'est montr6 efficace entre les mains de M. Quivogne, contre le coryza et la bronchite chronique. M. Delsol 1'a employ6 avec avantage dgalement contre I'angine pharyngee ou laryngee et surtout contre la gourme. On employait Tacide phenique en gargarismes, en fumigations et möme en frictions irritantes autour de la gorge. M. Saint-Cyr I'a essaye avec succes contre la maladie des jeunes chiens; sous Tinfluence de l'a-cide phenique lejetage disparait rapidement. IH'a employe comme nous I'avons dit tout ä l'heure. Enfin M. Hertwig recommande les fumigationsphcniqueescontre I'angine croupale, et MM. Prieslmann et Forster disent s'en etre bicn trouvcs dans le trailement de la peripneumonie contagieuse des bötes bovines. (Note de M. Zündel.)
Des experiences faites ä I'Ecole \6terinaire de Bruxelles (I) de-montient, au conlraire, que I'acide ph6nique est sans action sur cette maladie.
Une des maladies les plus graves des voies respiratoires, la morve, a ele 6galcment attaquee par I'acide phönique. M. Con-damine (2) parait 6tre le premier velörinaire qui ait essay6 ce medicament contre cette maladie redoutablc; ses premieres tenta-tives remontent ä 1861. 11 l'employait h la fois en boissons, en fumigations et en injections dans lenez. Les resultats ont 6teavan-tageux sur la morve au debut. Be son cöte, M. Quivogne a employe avec succfes le meme medicament contre la morve, m6me confirmee. Enfin, M. Gerlach dit que cette maladie s'amende rapidement sous l'influence de I'acide phenique. Malgre ces resultats encourageants, on fait rarement usage aujourd'hui de I'acide phenique ou de tout autre medicament contre la morve, car on a re-connu qu'il est plus avantageux, ä tons les points de vue, de sa-crifler les chevaux morveux que de tenter leur guerison, qui n'est jamais durable.
c. Maladies septiqaes. — Ces maladies comprennent, comme nous I'avons dit, le typhus des bfetes bovines et le charbon des divers animaux ; on pourrait y joindre, tres-accessoirement, le coryza gangreneux du häuf, l'crysipele contagieux du mouton, la morve aigue des solipfedes, la clavelee confluenle, les divers cas de gangrene, etc. Nous allons passer rapidementen revue les tentatives qui ont et6 faites contre ces maladies ä fond septicömique.
En ce qui concerne le typhus du gros blt;Hail, c'est surtout
(0 Annales viler, beiges, 18quot;2, p. 2(19.
(2) Journ. de mid, vtitir. milit., I. IV, p. 220.
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M. le docteurD^clat(l), qui a Studie l'action de l'acide phönique sur le cours de cette redouLable affection; il s'en cst servi en l'in-jectant sous la peau ä l'aide d'une petite seringue speciale. 11 a eu pour collaborateur, en Bretagne, M. Lecoz, v6terinaire ä Morlaix, et ä Paris, M. Bouley; les resultats ont etö encourageanls. Malgr6 cela il sera toujours plus avantageux de sacrifier les animaux at-teints du typhus que d'essayer de les guerir, car ce qu'il Importe avant tout, c'est d'empßcher la propagation de cette terrible ma-ladie par la contagion, cause unique de son developpement dans nos pays.
Les analogies nombreuses de l'acide phenique avec la creosote, depuis si longtemps employee contre les affections septiques etgan-greueuses, au moins chez I'liomme, devaient tot ou tard amener les praticiens h employer l'acide carbolique contre les diverses Varietes de charbon, si frequenles chez nos divers animaux herbivores. M. Delsol (2), des 180-4, dit-il, s'est servi avec avantage de ce medicament contre le charbon symptomalique des betes bo-vines, pourvu que la maladie ne füt pas trop avancee; ses pro-prietes prophylactiques lui ont paru egalement evidentes. Cepen-dant ce n'est guere que depuis les travaux de la Commission chargöe d'etudier le charbon des montagnes du Cantal que l'usage de l'acide phenique dans le traitement des affections charbonneuses a pris une grande extension et a acquis une vöritable importance. Cette commission, nommee en 181)8 par le ministre de l'agricul-ture, avait pour president M. Bouley, et pour secretaire-rapporteur M. Sanson (3). Apres avoir Studie avec un soin minutieux la maladie charbonneuse qui decime les bestiaux qui vivent sur les montagnes de l'Auvergne, et que, pour cette raison, on appelle dans le pays le mal de montagne, eile essaya de la combattre ä l'aide de divers moyens et surtout avec l'acide phenique, qui donna en g6n6ral de bons r^sultats. Les premiers essais eurent lieu principa-lement par les soins de deux veterinaires instruits du pays, MM. Marret, d'Allanche, et Missonnier, de Murat. L'acide phenique etait donne en breuvage ä la dose de 10 grammes dans un litre d'eau. Un pen plus tard M. ßaillet(4), aid6 de M. Marret, essaya ä son tour avec succes ce medicament contre le mal de montagne; enfin, M. le docteur Declat fit egalement avec avantage l'essai de
(1)nbsp;Recueil de mid. vitir., 1871, p. 413.
(2)nbsp;Ibid., 1872, p. Wi.
(3)nbsp;Ibid., 1869, p. 401. Li) Ibid., 1870, p. 872.
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392nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS ANTIPHLOGISTIQUES.
l'acide ph^nique par la möthode hypodermique. G^n^ralement, en Auvergne comme ailleurs, pour guörir le chavbon avec l'acide ph6-nique, il faut que la maladie ne soit pas trop avancte ; arriv^e ä un certain degre, eile est incurable ou trop rapidement mortelle pour qu'un medicament, quel qu'il soit, ait le temps d'agir; I'opportu-nit6, dans ce cas, joue un role considerable et exerce sur les r6sul-tats du traitement une influence enorme.
Depuis la publication des travaux de la commission sur I'emploi de Tacide ph^nlque dans le traitement du mal de montagne, les cssais fails par les veterinaires pour introduire ce medicament dans la therapeutique des diverses vari6l6s de charbon sont fort nom-breux et il nous est impossible de les citer tous. Les veterinaires qui out publi6 les resultats de leurs recherches sont MM. Lemai-tre (1), v6terinaire ä Etampes, Lapointe (2) ä Angerville, Gay (3) ä Roanne, Pauleau (4), h. Montereau, Sias (3) ä Aix, Richard (6) ä Derize, Goin (quot;7) k Poir6-sur-Velluire, etc. Enfln, plusieurs veterinaires allemands, autrichiens et suisses, tels que Gerlach, Rup-preclit, Vogel, Förster, Bellinger, Egli, etc., vantent egalement l'acide phamp;iique centre le charbon. {Note de M. Ziindel.)
d. Maladies des Toies ^enito-urinaires. — Les maladies de cet appareil ququot;on traite par l'acide phenique sont encore peu nom-breuses. M. Forster (8), v^törinaire aulrichien, le recommande dans le diabete. M. Schild, sur les conseils de M. Ziindel, I'a employe avec succes centre I'avortemeiit epizootique. Enfin, M. Delsol le conseille avec raison contre la non-delivrance, les suppurations fetides de la matrice, etc.
3deg; Indications bjgieniques. — L'acide phenique compte au-jourd'hui parmi les meilleurs antiseptiques et desinfectants. Lors-qu'un logement a amp;e infecte par le sejour d'animaux alteints d'une maladie conlagieuse, on commence par les fumigations guyton-niennes, puis on lave les murs avec de l'eau chaude charg^e d'acide ph6nique brut, et enfln on termine par un badigeon au lait de chaux
(1)nbsp; Recueilde mid. veter, 1869, p. 161 et 756; 1872, p. 355.
(2)nbsp; Ibid., 1869, p. 500.
(3)nbsp; Ibid., 1S69, p. 584. {i) Ibid., 1870, p. 575.
(5)nbsp;Ibid., 1872, p. 684.
(6)nbsp; Ibid., 1872, p. 819.
(7)nbsp; Bulletin de la Sncieli centrale vamp;tdi:,t. Y. p. 36.
(8)nbsp; Taschenbach, p. 334.
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De plus, les räteliers, les cröches et les mangeoires sont lav^s avec l'eau ph6niqu6e, ainsi que les objets de pansage, les couvertures, les harnais, etc. 11 est bon de recouvrir le pave, apres un bon lavage, de sable fin ou de sciure de bois imprögnäs de coaltar ou d'acide pli^nique brut. Enfln, il est prudent, pour detruire les germes qui sont en suspension dans Tatmosphere, de tenir l'air du local constamment impr6gn6 d'une forte odeur d'acide phenique.
c. Du Goudron mineral. Synonymik : Brai gras, Coaltar, Coudron de houillc.
Pharmaco^raphie. — Le goudron mineral, produit accessoire de la distillation de la houille dans la fabrication du gaz d'eclairage, est un liquide plus ou moins epais, d'un noir fonce, d'une odeur forte, dösagr^able et bitumineuse, d'une saveur acre el amere, et d'une densite variable, mais plus grande que celle de l'eau. Sou-mis ä la distillation, le goudron de houille donne d'abord de l'eau chargee de sels ammoniacaux, puis des builes legeres ou carbures d'hydrogene liquides, ensuite des huiles lourdes, et, ä la fln, de la naphtaline en grande quantitö. 11 reste, pour r6sidu, un produit noir et compacte qu'on appelle hrai sec, bitume factice, etc.
Composition chimique. —La composition chimique du goudron esttrös-complexe et varie selonla nature de la houille distillöe.
Le tableau suivant donne une idee nette des principales matiöres contenues dans le goudron de houille :
1deg;Piincipes neuirev: eau;
2deg; Principes akalins: ammouiaque, aniline, toluidine, xylidino, picoline, pyri-dine, viridine, quinoleine;
3deg; Principes acides : acides phenique, crysilique, rosolique;
4deg; Hydrocarbures liquides: benzine ou benzene, tolufene, xylfene, cumfene, cy-raiine, amylene, caproylfene, etc.;
5deg; Hydrocarbures solides : naphtaline, anthracfene, paranaplitalfene, crysfene, py-rfene;
6deg; Risidu goudronneux : brai sec ou bitume factice.
Pharmacotecbnie. — Le goudron mineral s'emploie ä peu prfes exclusivement ä la surface du corps; dans ce cas, on en fait usage ä l'etat de puret6 ou melangö ä divers ingr6dienls. Traile par 1'al-cool chaud, il code ä ce liquide la plupart de ses principes actifs et constitue alors une teinture complexe qui peut devenir la base de preparations antipsoriques puissantes. Mais de toutes les pr^para-
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394nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS ANTIPHLOGISTIQUES.
tions pharmaceutiques du goudron la plus importanle est la sui-vante :
Poudre desinfectante de Corne.
P. Platre de mouleur............... 100 parties.
Goudron mineral................ 3 —
Ajoiitez le coaltar par petites portions, et triturez dans un raortier jusqu'Ji melange intime.
Gelte preparation, imagin^e par M. Corns, Y6t6rlnaire ä Libos (Lot-et-Garonne), en 1839, jouit de proprietes d^sinfectantes trös-6nergiques. non-seulement sur les matieres des fosses d'aisances, sur les substances animales mortes et en etat de decomposilion, mais encore sur les plaies suppurantes, felides et gangröneuses. Dans l'emploi therapeuticjue de cette poudre desinfectante, M. Corne a eu pour collaborateur M. le docleurDemeaux, son compatriote et son ami.
• EflfctH. — Le goudron de houille applique sur la peau des ani-maux se montre un peu plus irritant que le goudron de bois, sans toulefois I'etre beaucoup. Comrne ce dernier, et Men mieux que lui, il adhere facilement aux surfaces et forme un vernis impermeable. 11 est done prudent, quand on doit Femployer sur la peau, de ne I'appliquer que sur de petites surfaces ä la fois et suc-cessivement, afin d'eviter cette sorte d'asphyxie cutanee sur laquelle M. Foucault, et apres lui M. H. Bouley, ont appele depuis long-temps rattenlion des praticiens. Sur les solutions de continuite, le goudron mineral est ä la fois excitant, astringent et surtout antisep-lique, comme le demontre la poudre Corne. Applique sur les sabots du cheval, il conlribue h. y maintenir la souplesse en rendant la corne imperm6able h 1'eau.
Le goudron de houille ne s'administrant jamais ä 1'interieur, ses effels locaus internes et ses eilets generaux sont ä peu pres incon-nus. Cependant M. Behnke (1), veterinaire allemand, rapporte qu'une vache ayant pris deux gorgees de cette matiöre, perdit l'app^lit et la soif et fut constipee; de plus, eile eut des pheno-menes d'excitation qui durerent quelques jours; eile rejeta des urines qui ressemblaient ä du purin et perdit en grande panie son lait; au bout de cinq jours tout rentra dans l'ordre, sauf la s6cramp;ion
'P Cnmptes rendus des vHiir. prussiens, t. VII, p. 180.
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DES ASTRINGENTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 395
lactöe dont le produit garda pendant trois semaines l'odeur et la saveur du goudron. M. Thieme (I) a egalement observe l'empoi-sonnement de trois vaches par le coakar; deux succomberent et la troisifeme se ramp;ablit.
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Empioi. — L'usage du goudron est assez reslreint et ne com-prend que le trailement des maladies de la peau et celui des solutions de continuity plus ou moins compliquöes et de mauvaise odeur.
L'emploi du goudron mineral comme remede antipsorique est pen r6pandu. Nous nous rappelons cepcndant l'avoir vu employer sur un grand nombre de chevaux galeux, vers 1810, dans un regiment d'artillerie en garnison ä Lyon, par Laborde, veterinaire du corps, et cela avec succes. A peu pies ä la meme epoque, M. De-lorme (2) a employe le coallar avec succes sur une cenlainc de chevaux camargues atteints de la gale. II y ajoutait du suif et de l'acide arsönieux en petite quantite.
L'usage de la poudre desinfectante de M. Gorne dans le panse-ment des plaies s'est introduit en th^rapeutique en 1839, comme nous l'avons dejä dit. Cette poudre fut d'abord essayee dans un höpital de Paris par Velpeau, qui en obtint de tels resultats qu'il en fit l'objet d'un rapport ä l'Academie des sciences. Plus tard, M. H. Bouley essaya cette preparation sur diverses solutions de continuite trös-fetides et sur des malieres organiques en decomposition, et obtint, dans tous les cas, une, desinfection complete et instantanöe (3). üepuis cette 6poque, les essais se sont multiplies, soit dans les 6coles, soit dans la pratique civile et militaire, et ont toujours donne des resultats heureux. Plusieurs veterinaires mili-taires, entre autres, MM. Chevalier, Palat (4) et Liard (ö), ont public les rdsultats de leur pratique ä cet dgard.
II y a deux manieres d'employer la poudre Gorne. Le plus sou-vent on l'emploie en nature, en la repandant sur les surfaces ä de-sinfecter; mais quand les plaies sont trfes-irritees et douloureuses,
(1) Annales veter. beiges, 186!), p. 444. lt;2j Ctinique veterinaire, 1867, p. 51.
(3)nbsp; Voy., sur la poudre Gorne, Hecueil, 1859, p. 595; 1860, p. 398 et C9I. — Joum. de mid. viter. de Lyon, 185'J, p. 379, et 1800, p. 40. — Journ. des vetdr. du Midi, 1859, p. 361.
(4)nbsp; Recueil de mein, et d'observ. de mid. vice'i: milit., t. XIII, p. 395. (amp;) Journ. de mid. vetir. milit., t. I, p. 341.
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396nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS ANTIPHLOGTSTIQUES.
il y a avantage ä Tincorporer dans un corps gras, d'autant plusque cet excipienl n'entrave pas son action d6sinfectante.
Quel est, parmi les principes constituants du goudron mineral, celui qui donne ä la poudre Corne ses vertus desinfectantes ? Des essais nombreux ddmontrent que c'est surtout I'acide phenique. II y aurait done avantage ä employer cetacide, puisqu'on obtiendrait ainsi un produit plus regulier. C'est ce qu'on fait gönöralement aujourd'hui. Nous avons, du reste, ä. propos de I'acide ph6nique, donnö la formule d'une poudre disinfectants.
La poudre d^sinfectanle de M . Corne ayantl'inconvfinient de d6-gager une assez forte odeur de goudron, ce qui devient d6sa-greable dans les inflrmeries qui contiennent un certain nombre d'animaux blesses, on a propose d'y subslituer d'autres preparations analogues, mais n'ayant pas cet inconvenient. Nous citerons surtout, comme remplissant assez bien ce but, les deux preparations suivantes:
Poudre desinfectante de Henaidt.
P. Platre de mouleui-............... 100 parties.
Goudron de bois................. 5 —
Melangez exactement dans un mortier.
Cette preparation, d'apres son auteur, remplit les monies indications que la poudre Corne et n'a pas d'odeur desagr6able. Elle est cependant reconnue moins efficace.
Poudre desinfectante de Barthelemyjeune.
P. Plätre de raouleur............... 100 parties.
Noir animal fineinent pulverise... 20 —
Melez exactement dans un mortier.
Cette poudre, que Bartheiemy jeune employait depuis longtemps dans sa pratique comme desinfectante, et bien longtemps avant l'invenlion de M. Corne, serait, d'aprös M. Benjamain (1), qui en a fait une etude speciale, superieure ä la poudre desinfectante au coallar, et n'aurait pas rinconv6nient d'une odeur desagreable comme cette derniere et möme comme celle de Renault.
(I) Recueilde met/, vdtei:, 1860, p. 400.
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MEDICAMENTS 1NFLAMMAT0IRES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;397
SECTION ir
DES MfiDIGAMENTS INFLAMMATOIRES (1).
Syxosvmie ; Phlegmasiques, Phlogistiqucs, etc.
Nous d6signons, sous cette d^nominalion gen^rale, un groupe trös-complexe de medicaments, qui ont pour caractere commun de developper dans I'^conomie animale les phenomenes locaux on g6n6raux de rinflammalion.
11s se divisent en deux categories : les irritants, qui produisent sur les tissus oü on les applique les desordres locaux de rinflammalion, et les stimulants, qui, une fois introduits dans I'oiganisme, y developpent les phdnomenes caracteristiques de la lievre de reaction qui accompagne toutes les phlegmasies un pen graves.
Parmi les irritants, il en est qui produisent une inflammation immediate, et, secondairement, tous les desordres materiels qu'elle peut entrainer apres eile, meine la gangrene, comme, par exem-ple, les rubefiants et les vesicants ; d'autres, au contraire, determi-nent primitivement des desordres materiels, une veritable desor-ganisation des tissus, et consecutivement une inflammation plus ou moins violente, comme, par exemple, les caustiques. Enfin, les uns et les autres peuvent, sous l'influence de leur action locale si ener-gique, faire naitre une fievre de reaction plus ou moins intense.
Les stimulants peuvent aussi irriter plus ou moins les surfaces sur lesquelles on les depose, quand ils sont concentres ou employes h haute dose; mais le plus souvent ils exaltenl seulement la vitalite des tissus, et, quand ils sont absorbes, ils determinent une excitation generale qui presents tous les caracteres d'une fievre sym-pathique.
Nous allons examiner successivement ces diverses categories de medicaments inflammatoires.
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CHAP1TRE PREMIER
INFLAMMATOIRES LOCAUX OU IRRITANTS.. On appelle irritants, les medicaments qui ont la propriete de de-
(1) Cette qualification a dejii 6tlt;5 employee par Vitet. Voy. Medecine veterinaire, t. Ill, p. 310.
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398nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS INFLAMMATOIRES.
velopper une inflammation plus ou moins intense sur les surfaces cm on les applique. Us comprennent les rubeßants, les vesicants et les camtiques.
Les ruheßants et les vesicanis^rochdeni par inflammation directe; ils exaltent la sensibility, congestionnent les capillaires sanguins, developpent de la tumefaction, amenent des desordres divers, etc. Ils different les uns des autres par le degre d'activite seulement, comme nousl'etablirons plus tard.
Les caustiques agissent primitivement par action chimique; ils desorganisenl les tissus et les liquides qu'ils touchent ; puis, sous rinfluence de ces desordres locaux, une inflammation egalement locale se developpe consöcutivement avec une violence plus ou moins grande, selon les circonstances.
Quandles desordresproduits paries irritanls sont 6tendus, quand ils siegent sur une region tres-sensible ou portent sur des sujets irritables, il peut en rösulter une flevre de reaction, qui est rare-ment grave ou de longue duree.
Les indications des irritanls sont nombreuses et trfes-importan-tes ; on en fait usage pour augmenter la vitalite de certaines regions, pour rösoudre des engorgements indolentsj pour produire une substitution, une perturbation, une revulsion, une derivation, etc. Ces indications seront examinees avec soin dans les articles consacres aux divers genres de medicaments irritants.
sect; 1. —#9632; Des rubeflants [rubefacieniia).
On donne ce nom aux irritants legers qui ont la propriete de rougir la peau en congestionnant le reseau capillaire du derme, et de produire la plupart des phönomenes locaux de rinflammation, ä l'exception des alterations de lissu qui ne surviennent que par un usage trop prolong^ de ces medicaments. Dans cette derniere cir-constance, les rwÄe/iaM^s deviennent des vesicants.
Enumeration. — Les agentssusceptibles de produire larub^fac-tion sont fort nombrcux ; il en est de purement physiques, comme les frictions söches avec une brosse rude, un bouchon de paille, la chaleur concentr^e dans un corps solide ou dans les liquides, etc. Les rub^fiants pharmaceutiques sont mineraux, comme Tammo-niaque, les acides etendus, I'acide pMnique, quelques sels irritants, etc.; vegetaux, comme les essences de moutarde, de terebenthine, de lavande, le vinaigre, l'alcool, et surtout la moutarde noire.
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DES RUB^FIANTS.
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etc. ; animaux, comme les preparations legeres de cantharides, les fourmis, etc.
lledicamentation. — Les rub^flants s'emploient principalement sur la peau, plus rarement sur les muqueuses apparentes ou sur les solutions de continuit6. On les applique sur la peau enttere, munie deses poilsou nue. S'ils sont liquides, on en fait des frictions plus ou moins prolong^es ; s'ils sont solides, on les applique sous forme de cataplasmes ou de liniments, etc. En gönöral, dans l'application de ces medicaments, il faut avoir soin de choisir les points ou la peau est mince, souple, peu couverte de polls, comme ä la face interne des membres, sous la poitrine, aux ars et aux ai-nes, aux avant-bras, etc. On doit tenir compte aussi des tares qui peuvent en resulter.
Parmacodynaniie. — Les effets des rub6flants seront distingues en primitifs et consecutifs.
1. Elfcis primitifs. —Appliques sur la peau, les rubeflants cau-sent d'abord du prurit, augmentent la chaleuret la sensibilite, dö-terminentune douleur qui grandit progressivementet finit par de-venir trfes-vive. Sous l'influence de cette irritation de la surface de la peau, le systöme capillaire du derme s'injecte de sang, la partie rougit, se gonfle et pent devenir le siege de s6cr6tions acci-dentelles si l'action irritante des ruböfianls est continuee pendant Irop longlemps.
Les effets immediats des rubeflants consistent done dans le deve-loppement rapide des signes caracteristiques de rinflammation locale, c'est-ci-dire de la rougeur, de la chaleur, de la douleur et de la tumeur; seulement, ces divers effets ne sont pas toujours 6gale-ment marques et varient d'intensite selon les agents employes, ainsi que nous aliens le demontrer.
La rougeur, qui est le signe caract6ristique de l'action de ces medicaments, et la congestion sanguine qu'ils döterminent sur le derme, ne manquent presquc jamais ; mais elles sont souvent mas-quees par les polls ou la couleur foncee de la peau chez un grand nomtjre d'animaux domestiques. La chaleur est aussi un signe con-tant de l'action des rubeiiants.
Quant ä la douleur, eile pröeöde toujours les autres effets de ces medicaments, et ouvre en quelque sorte la serie des desc quot;dres qu'ils döterminent sur la peau ; eile est done tres-constante et se montre
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400nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICAMENTS 1NFLAMMATOIRES.
raremenl iso!6e. Cepcndant eile peut prödominer beaucoup sur les autres accidents, comme on le remarque, par example, pour I'es-sencede lerebcnlhlne, qui dötei'mineloujoursune violente douleur chez les solipedes, et cause ä peine une legfere hyperemie ä la peau.
En fin, la tumeur, qui constitue un des effets les plus importants de la medication rubdfiante, se manifeste toujours lorsque les moyens employes ont et6 appliques pendant un temps süffisant el sur des points de la peau susceptibles de se tumefler aisement. Neanmoins, de tous les rubdfiants, c'est la moutarde qui determine le gonflement le plus volumineux et le plus 6tendu, comme nous le dirons plus tard.
Lorsque les rubeflants sont tres-actifs, qu'ils ont el6 appliques sur une large surface, que le sujet est tres-sensible, ou excitd dejä par I'etat maladif, il peut survenir une fievre de reaction plus ou moins intense, mais toujours de courte dur^e.
2. Effets consecutifs. — Ces effets consistent dans la resolution plus ou moins prompte de I'lnflammation cutanee determinee pri-mitivement par les rubefiants: la douleur s'apaise peu ii peu, la rou-geur et la chaleur diminuent d'intensite, la tumeur s'affaisse et se r^sorbe inscnsiblement, etc. C'est toujours ce dernier effet qui est le plus long a. s'accomplir; quand I'engorgement, souvent oede-mateux au pourtour, est un peu prononce, le sang et la serosite sont repris par I'absorption; mais les desordres survenus dans i'6-paisseur de la peau, entre le derme et l'epiderme, ne sont pas r6-pards par la resorption, et alors cette derniere couche, ainsi que les polls qui la traversent, tombent et la surface se trouve momen-tanement k nu; seulement eile reprend bienlot ses premiers carac-teres, h l'exception des polls, qui repoussent parfois avec une cou-leur differente de celle qu'ils presentaient primitivement. Enfin, la peau alt6ree reste fletrie pendant quelque temps ; mais peu a peu eile revientä son etat primitif et reprend ses fonctions sensoriales, exhalantes et s^cretoires.
Pharmacothcrapie. — L'usage des rubeflants est tres-frequent en mMecine vät6rinaire et y rend des services tres-grands et tres-importants. On les emploie sous deux points de vue distincts :comme excitants locaux ou genöraux, et comme revulsifs._ II Importe de les examiner sous ces deux points de vue.
a. Excitants locaux ou generaux. — Lorsqu'une partie super-fkielle est le siege d'un engorgement indolent, d'une inflammation
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DES RUBEFIAJNTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;401
chronique, etc., les rubefiants peuvent en determiner la dispari-tion en changeant le mode de vitalite des parties, en donnant im autre cours aux ph6nomenes phlegmasiques, etc.; alors les rubefiants sont resohäifs. D'autres fois, une region est frapp^e de pa-ralysie, d'atrophie, d'atonie, etc. ; dans ces cas, l'applicalion r6i-t6r6e des rubefiants, en y appelant le sang et Tinflux nerveux, peut pallier ou guörir entiörement ces accidents graves. Enfin, par suite de syncope, d'aspliyxie, d'anesthesie, d'oppression des forces, etc., 1'organisme est tomb6 dans une inertie complöte; dans cette occurrence, les stimulants seraient insufflsants, il faut reveiller vivement la vitalit6 du corps en agissant avec vigueur sur le Systeme nerveux ; la douleur provoquöe par les rubefiants peut seule alors remedier au mal en provoquant une forte secousse dans la sensibilit6 de l'e-conomie animate.
b, RcTulsifs. — C'est principalement sous ce rapport que les rubefiants ont une haute importance therapeutique. Bien que leur maniere d'agir soit une pour tous et partout la m6me, et consiste toujours dans une action attractive sur des parties superficielles re-lativement au siege du mal, ils regoivent des applications diverses, qui prennent des noms differents, selon leseffets produits ou lesre-sultats obtenus. Ainsi, quand on lesemploie pour arriHer brusque-ment une maladie, pour en changer le cours, en modifier les carac-tferes, comme cela arrive dans les phlegmasiesputrides, les affections nerveuses, le narcotisme, I'apoplexie, etc., les revulsifs prennent le nom d'agents perturbatews. On les appelle substitutifs, quand on les applique sur une plaie, une ulceration, une dartre, une contusion, une muqueuse enllammee, etc., pour remplacer rinflammation naturelle qui y existe par une phlogose artificielle qui doit cesser avec la cause qui I'a produite. Enfln, les rubefiants sont appeies revulsifs, ä proprement parier, lorsqu'ils sont destines ä attirer au dehors les maladies qui siegent dans les organes internes, ou a en contre-balancer les effets et en dimiuuer ainsi rintensite et les de-sordres. Bien que leur histoire, ainsi envisagee, ressortie plus parti-culierement ä la therapeutique generale, nous allons, en raison de leur importance, indiquer le principe et les rögles de l'emploi des revulsifs.
Le principe de la revulsion est base sur cet aphorisme d'Hippo-
crate, que, Quand deux doukurscoexistent dans I'economie animale, la
plus forte fait taire la plus faible. Le problöme ä resoudre dans la
pratique par le moyen des revulsifs est celui-ci: Une maladie grave
TiBouniN, 3e Edition. — I.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;36
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402nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS INFLAMMATOIKES.
d'un organe inlerne ötanl donnöe, produire artißciellement dans un point du corps moins important, une maladie plus intense et moins dangoreuse, afin d'dteindre oud'attenuer la maladie naturelle. Pour parvenir i'acilement ü r^soudre ce problöme difficile, il faut se con-former aux regies suivantes :
#9632;1deg; siuladies transposabies. — On ne doit pas employer las r6-vulsifs indifferemment contre toutes les maladies ; celles dans les-quelles ils reussissent le mieux sont les douleurs nerveuses, le rhumalisme, les congestions et inflammations internes, les aflections catarrhales, les Eruptions cutanees legeres, etc. Ils röussissent surtout parfaitement dans I'enterUe aigue ou chronique du cheval, comme cela resulte de la pratique longue et öclairöe de M. De-lorme (!)• Ils öchouent presque toujours contre les affections ä fond spteifique, comme la morve, le farcin, la gourme, les angines couen-neuses et gangreneuses, la pleuro-pneumonie du gros b^tail, les maladies pulrides en general, etc., quoiqu'ils puissent soulager mo-mentanement.
2deg; Pi-riodc laquo;les malaiiies. — La revulsion est indiqu^e au debut de toutes les phlegmasics, alors que I'irritation, la congestion et rinllammation existent seules; eile est contre-indiquee pendant Vamp;at, ü moins qu'on ait praliquö de larges saign6es pour moderer la lievre; enfin, au declin, eile pent rendre de nouveaux services en facilitant la resolution; cependant, ä cette p^riode, ils sontsouvent insuffisants et on donne g6n6ralement alors la preference aux agents dcrioatifs.
3deg; Intensite de la revulsion. — En g6n6ral, pour obtenir de bons resultats des r^vulsifs, il faut les faire agir avec une grande Energie et sur une surface assez 6tendue pour surpasser I'intensite du mal; autrement la revulsion est plus nuisible qu'utile.
4deg; Eilen d'application. — On n'est pas flx6 encore sur la question de savoir si les r6vulsifs doivent 6tre appliqu6s loin ou pres du siege du mal; ä cet 6gard, les avis sont partag^s. En gönöral, quand l'616ment congestionnel domine, il faut 61oigner les r^vulsifs le plus possible du si^ge de la maladie, surtout au d6but, et les rappro-chcr progressivement ä mesure que le mal decline ; mais dans les phlegmasies oü la douleur pr6domine, comme dans celle des s6-
(1) Recueilde mid. viler., 1856, p. 401.
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reuses, des centres nerveux, etc., on doitagird'emblee le plus pres possible de l'organe affecte. Gendralement, chez les animaux, il est toujours avantageux d'appliquer les revulsifs, et notamment les si-napismes, pros du siege du mal, comme le dessous de la poitrine et du ventre dans les affections des voies respiratoires et du tube digestif; sur les cötös de l'encolure, le long de l'epine dorsale, lors de maladies des centres nerveux, etc.
S0 Rcvalsifs internes. — Les divers genres d'evacuants, et par-liculierement les vomitifs et les purgatifs, qui agissent sur le tegument interne comme les rubefiants sur I'externe, merilent aussi une mention dans l'etude de la revulsion. 11s sont particuliörement indiqu^s dans les angines, la bronchite, les affections cutanees, les maladies des yeux, des centres nerveux, etc. Du raste, cette question sera examinee avec lout le soin qu'elle m6rite, ä propos des Purgatifs.
A. Rubefianfs miuiraitx.
On emploie surtout l'ammoniaque ä l'etat de liniment ou de pommade, les acides mineraux convenablement affaiblis, les carbonates alcalins, la lessive des cendres debois, etc. 11 sera question de ces corps dans d'autres articles.
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B. Rubefianis vigitaux.
Dans cette categorie, la plus nombreuse et la plus imporlante, on trouve le vinaigre, I'alcool, les essences de t^röbenlhine, de la-vande, les huiles rain^rales, I'acide phenique, le poivre, le raifort sauvage, la moutarde noire, etc. Nous etudierons seulement la mou-tarde; quant auxautres principes veg^taux, leur histoire setrouvera dans d'autres classes de medicaments.
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Moutarde noire (Smapis nigrn, L.).
Pbarmacographie. — La moutarde est une plante annuelle, de la famille des Cruciferes, voisine du genre Chou, qui croit sponta-n6ment dans les champs arides et pierreux, dans les c6r6ales, et qu'on cultive en grand dans le nord de la France, en Allemagne et en Angleterre, pour sa graine qui est employee en medecine et dans I'^conomie domestique.
Caractferelaquo;. — Les graines de moutarde sont contenues dans des
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siliques, au nombre do 6 ü 8 de chaque cote; elles sont globuleuses.
de la grosseur d'une töte d'epingle, lisses ä la surface, rouges ä la
maturite, puis violettes, et enün noi-rälres quand elles sont seches; elles ont une pellicule noire et une amande intörieure jaune et huileuse. Entires, elles n'ont ni odeur ni saveur; ecra-s6es el humeclees, elles sont d'abord amöres. puis deviennent acres et irri-tantespourla beuche et le nez.
Lcs graines enlieres sont äpeu pres inusitees; röduites en poudre, elles consliluent la farine de moutarde, d'un emploi trös-frequent.
Camcieres. — La farine de moutarde cst d'un vert jaune foncö, parse mce de [joints noirs provenant des debris de la pellicule d'enveloppe des graines; inodore et insipide quand eile est seche, cette poudre prend une odeur vive, caracteristique, et une saveur chaude el brillante dfes qu'clle est mise en contact avec I'eau. Elle doit done 6lre conservee ä l'abri de l'humidite et dans des vases exactement clos; quand eile a vieilli, eile est devenue ranee et a perdu une partie de son activity.
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Falsifications. — Les graines sont souvent melangees avec celles des autres especes de moutarde et meme avec celles des plantes cruciferes du genre chou. G'est principalement la poudre qui est souvent falsitiee. La plus frequente de ces fraudes consiste dans le melange de la farine de lin, de celles des autres graines crueißres et m6me des tourteaux provenant de l'extraction de l'huile grasse que ces graines contiennent. Elle pent etre reconnue par un examen physique tres-altentif et surtout par l'emploi de la farine adult6ree. Un autre genre de sophistication consiste ä y melanger des matiöres feculentes, telles que la fecule de pomme de terre, les farines de gramin6es .ou de lögumineuses, etc. Ces additions coupables sont d^voil^es ä l'aide de la teinture d'iode, qui nebleuit jamais avec la farine de moutarde pure. On ajoute aussi parfois ä cette poudre des matiäres min6rales, telles que I'ocre jaune, le plä-
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Ire, la craie, ce qu'on reconnait aisöment enincinerant la farine de moutarde et en traitant les cendres par des rßactifs appropriös. En-fin, la farine de moularde s'altöre spontanement lorsqu'elle est an-cienne ou conservee dans des lieux humides.
DU MOüLIN A MOüTARDE.
Get appareil, imaging par M. Cambray, et qui est figurö ci-dessous, est employe dans leshopitaux militaires, ainsi que dans les
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DALBOUZE, FABR1CANT, A PARIS
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infirmeries v^terinaires des regiments de cavalerie, pour broj'er, au moment de s'en servir, la moutarde noire, et, au besoin, la graine de lin. — II en existe plusieurs modeles ; celui qui est figurö ici est le grand modöle,
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406nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS INFLAMMATOIRES.
La partie essenlielle de cet appareil est formte par deux cylin-dres en acier, Ires-courts et trös-finement rayes ou cannel^s, dent un seul est visible dans le dessin; ils forment une sorle de laminoir entre les cylindres duquel passent les graines ä broyer. — Le mou-vement est communique a Tun des cylindres; il porte ä une extr6-mitö de son axe, celle qui est visible dans la figure, une manivelle munie d'un volant dans le grand modele; l'autre extr6mite, cacMe ici par la trömie, est garnie d'une roue dentee qui s'engrene avec une roue semblable de l'autre cylindre et lui communique un mou-vement en sens contraire; cette deuxieme roue dentee, qui revolt rimpulsion de l'autre, est visible ä droitede la figure.
Au-dessus et tout autour du laminoir, se trouve fixöe une tremie mobile destinöe ä recevoir la graine ä ecraser; son Ouvertüre inferieure est r^glee par une coulisse ou vanne facile ä ma-nojuvrer; enfln, la farine produite tombe dans un recipient place sous les cylindres, soit directement, soit ä l'aide d'une conduite spöciale visible dans le dessin.
Le point capital dans le maniement de ce moulin, e'est de bien regier le degre d'ecartement des deux cylindres; trop 6cartes, ils ^craseraient mal; trop serrös, ilen resulterait une trop grande resistance. Ce degre d'ecartement s'obtient, par voie de tätonnement, au moyen de deux vis de pression A et A', placees horizontalemcnt en dehors et au-dessous de la tremie; il faut toujours avoir soin que les points de repere creuses dans la tete de ces vis se correspondent exactement des deux cotds; sans cette precaution, qui assure le parallelisme des deux cylindres, la mouture se ferait inö-galement, des resistances se produiraient et la machine se dete-riorerait rapidement.
Le degr6 d'öcartement se mesure au degre de finesse de la farine obtenue; il ne faut jamais s'atlacher ä lui donner le degre de 16-nuit6 voulu du premier coup ; il faut toujours deux moutures pour la farine de lin et souvent trois pour celle de la moutarde noire.
Le grand modele de moulin repose sur un fort bäti en fonte ou en bois dur, et il faut plusieurs hommes pour le mettre en activite; le plus petit modele, beaucoup plus leger et plus maniable, se lixe sur une table et peut 6tre mis en mouvement par un seul homme.
A l'aide de cet appareil, on a de la farine toujours fraiche et active, ce qui est important surtout pour la moutarde.
Composition cbimique. — La farine de moutarde renferme, d'apres les analyses les plus recentes, les principes suivants : htäle
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grasse dorne, albumine, sucre, gomme, malicres colorantes jaune et verte, aeide libre, sels ä base de pofasse, sinapisine, myrosine, myro-nate de potasse. Tels sont les prineipes contenus dans la poudre de moutarde qui n'a pas subi le contact de l'eau; mais quand eile a 6t6 melangee ä une petite quantity de ce liquide, eile renferme une proportion notable d'une essence soufree et azotöe d'une tres-grande activite. Nous verrons tout ä l'heure comment cette essence, qui forme le prineipe actif des sinapismes, prend naissance aux döpens des Clements constitutifs de la moutarde; pour le moment nous allons jeter un coup d'oeil sur les principales matieres qui la constituent.
Huile prasse. — C'est une huile non siccative semblable en tout point ä l'huile de colza; eile est contenue dans la moutarde en forte proportion, 25 pour 100, en moyenne. Elle n'a aucune part dans faction des sinapismes et, quand eile a lt;H6 enlev(5e a la moutarde au moyen de l'ether, du sulfure de carbone, de la benzine, etc., comme on le fait dans la preparation de la moutarde en feuilles, cette graine conserve toute son activity.
Myrosine. — Cette matiere est le ferment ou la diastase de la moutarde qui, en agissant sur le myronate de potasse, en presence de l'eau, determine la formation de l'essence de moutarde d'apres les recherches de M. Bussy. La myrosine est une matiere albumi-no'ide, incristallisable, qui se rencontre en meme temps dans la moutarde blanche et dans la moutarde noire. Elle est soluble dans l'eau et sa solution mousse par 1'agitation comme celle de la sapo-nine; eile est coagulee par la chaleur, I'alcool, les acides, les alca-lis, etc., ce qui indique la necessity d'ecarter l'emploi de ces divers agents dans la confection des sinapismes. Pour obtenir la myrosine, on traite la moutarde blanche par l'eau froide, on fivapore la solution ä la temperature de 40deg; et on traite I'extrait qui en r6sulte par I'alcool, qui pr^cipite la myrosine; celle-ci, recueillieet rapide-ment lav6e ä l'esprit-de-vin, est pure et se dissout dans l'eau sans ramp;idu.
Myronate de potasse. — C'est la matiere fermentescible qui, en presence de la myrosine et de l'eau, donne l'essence de moutarde. II se presente sous forme de cristaux incolores, limpides, inal arables ä l'air, d'une saveur franche et amere, solubles dans l'eau et Talcool faible, mais insolubles dans I'alcool absolu. L'acide myro-
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nique peut en 6tre s6par6 en precipitant la potasse au moyen de 1'acidc tartrique. II est incristallisable, trös-soluble dans l'eau at I'alcool, d'une saveur acide et amere k la fois; il renferme du sou-fre aunombre de ses elements. Pour obteuir le myronate de potasse, on traite la farine de moutarde, privee de son huile grasse, par de Talcool ä 85deg; cenlesimaux; on chauffe entre 50 el 60deg; cent, pour coaguler certains principes; la moutarde 6puissect;e par I'alcool est ensuite reprise par l'eau tifede ä laquelle eile code le myronate de potasse, qu'on oblient pur par des cristallisations successives et des lavages k I'alcool fort.
Essence de moutarde. — Cette essence factice, que les chimistes appellent sulfo-cyanure d'allyle, r6sulte, comme nous Tavons 6tabli, de faction r^ciproque de la myrosine et du myronate de potasse en pr6sence de l'eau; rectifiee et pure, eile est liquide, incolore, d'une saveur acre, causlique0 d'une odeur vive, p6nel.i'ante et excitant le larmoiement comme l'ammoniaque; eile est plus lourde que l'eau; eile est soluble en partie dans ce liquide, ainsi que dans Talcool et l'ether, auxquels eile communique des propriel6s irri-tantes tres-prononcees. Gelte essence estbien leprincipc aclif de la moutarde ä l'ötat de sinapisme ; ce qui le demontre, c'est que S grammes de celte huile volatile appliques sous la poilrine ras6e d'un chien determinerent, au bout d'une demi-heure, une v6sicule pleine de serosile, accompagnee d'un engorgement chaud et douloureux, et que, plus tard, une'escbare et une plaie promptement cicatrisee en furent les rösultats defmitifs (1). M. Ziindel a obtenu des effets semblables. Aussi a-t-on propose, dans la medecine de rhomme, de remplacer les sinapismes par une dissolution de celte essence dans Talcool; le moyen est prompt, energique, mais trop dispendieux, surtout pour la m6decine des animaux.
Pbarmacotecimie. — Toules les preparations de moutarde qui, pour la plupart, sont extemporanees, ont pour point de depart la poudre, qui est seule employee en medecine. On la trouve toule pr6par6e dans le commerce, oü eile est souvent falsifice, comme nous I'avons demontr6; pour I'avoir pure, il faudrait la pr6parer soi-m6me k I'aide d'un moulin k main plus ou moins semblable ä celui qui est flgur6 page 405 de ce volume. Les preparations ma-gistrales qu'on fait avec la fartne de moutarde sonl les suivantes l
(1) Cli. Provost, de Geneve, Journ. theoriq. et pratiq., 1830, p. iöö.
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1quot; Sinaplgmes. — Ge sont des especes de cataplasmes que Ton fait avec de l'eau tiöde et de la poudre de moutarde, et qu'on applique sur la peau pour produire une rövulsion. Ils doivent 6tre assez consistants et appliques imm6diatement. On peut y mölanger de la farine de lin pour les rendre moins actifs, ou des poudres irri-tantes pour en augmenter l'activite. 11s sont formes en g6n6ral de deux parties de moutarde en poudre et d'une partie d'eau tiöde.
2deg; l'-au sinapisee. — Elle se pröpare en delayant l partie de farine de moutarde dans 4 parties d'eau un peu plus que tiede. Elle sert ä faire des lotions, des fomentations, des bains locaux, des lavements et des injections sur les muqueuses apparentes. Elle peut se donner en breuvage en l'etendant d'eau.
3deg; Vin et vinalgre slnapisL-s. — Ils se font avec 32 h 64 grammes de farine de moutarde et un litre de Tun ou de l'autre de ces vebicules. On en fait usage pour le dedans et le debors du corps.
4deg; Moutarde en feuilles. (Procöde Rigollot.) — La farine de moutarde, depourvue de son huile grasse, est üx^e sur un papier fort, non coll6, ä l'aide d'une legere dissolution de caoutchouc; le travail se fait m6camquement et avec r6gularit6; le produit se trouve dans le commerce et on peut s'en procurer cbez les dro-guistes et les pharmaciens. Employee chez les petits animaux, la moutarde en feuilles donnerait sans doute de bons resultats. On rase la surface, on trempe la feuille-sinapisme pendant quelques minutes dans l'eau froide et on la fixe avec un tour de bände.
M. Person (1), völerinaire ä Paris, a essaye sur les chevaux la poudre de moutarde pröpanüe par le precede Rigollot, c'est-ä-dire depouillee de son buile grasse; eile agit aussi fortement que la moutarde ordinaire ä dose moitie moindre. On prepare les sina-pismes ä l'eau froide, on rase les poils et on ötend la päte sur un bandage approprie ;\ la region on est appliquöe la moutarde.
Medicamentation. — La farine de moutarde s'emploie rare-ment ä l'intörieur; cependant on la donne quelquefois en 61ec-tuairesouen breuvages, dansle tube digestif. Les doses convenables sont de 16 h 64 grammes pour les grands animaux ; de 4 ä 8 grammes pour les moyens, et de 2 ä 4 grammes pour les petits;
(1) Bulletin de la Societi centrale vitirimire, 1873, t. VII, p. 85.
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on peut, au besoin, r6peter ces doses plusieurs fois par jour. A l'ert6rieur, on emploie surtout les sinapismes sur les membres et sous le tronc, soil en se servant d'un bandage, soil, ce qui est plus ordinaire, en les appliquant sur la peau, h rebrousse-poil, de ma-niöre que la päte sinapisante adhöre d'elle-meme. Avec I'eau sina-pisöe, on peut donner des bains locaux, pratiquer des fomentations, faire des lotions, administrer des lavements, des injections irri-tantes, etc.
Pour appliquer les sinapismes sous la poitrine ou le ventre, on se sert, dans l'armee et dans quelques infirmeries v6terinaires, d'un appareil special (Wi porte-sinapisme. II se compose de deux pieces. La premiere est une dossiere, allongee, en toile, rembourree de maniere ä laisser un vide dans son milieu et dans le sens de sa longueur, propre ä isoler la colonne vertebrale et ä eviter toute pression sur eile. La seconde, qui porte le sinapisme, est un carrö de toile double, renforce sur ses bords afin qu'il ne se plisse pas lors de son application sur les parois pectoralcs. Cette piece est suspendue ä la dossiere par trois courroies de cbaque cole et par une courroie-bricole qui passe devant le poilrail pour empecher le port en arriöre de l'appareil.
Pharmacodynamie. — Les effets de la moutarde sont locaux ou g^neraux, et les premiers sont subdivises en externes et internes.
1deg; Eflfcts locaux externes. — La moutarde appliqufie sur la peau des animaux. ä l'etat de sinapisme, y determine les memes effcls que sur 1'bomme, mais avec beaucoup plus de lenleur. Au bout d'un temps qui varie depuis quinze minutes jnsqu'ä une beure environ, la moutarde produit une douleur cuisante que les ma-lades indiquentpar leur agitation, leurs mouvements desordonnds, l'action de frotter la partie altaquee contre les corps environnants, de la mordre avec les dents, etc. L'engorgement chaud et douloureux determine par ce topique se montre gen^ralement dans I'es-pace dc deux ä six heures, ä moins que les animaux ne soient atteints d'afiections graves, accompagnees de coma et d'oppression des forces qui contre-balancent faction de la moutarde, A dater de l'apparition de la tumeur, si Ton röpele trop souvent I'application de ce rubefiant sur le msect;me point, on est expose ä tarer les animaux; en effet, si Ton persiste pendant six ä douze heures, le tissu cellulaire s'oedömatie et des v^sicules apparaissent sous I'epiderme; apres vingt-quatre heures la partie est le si^ge d'un v^sicatoire sup-
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purant; enfln, si Ton renouvelait l'application pendant plusieurs jours sur le msect;me point, on pourrait mortifier la peau et meme les tissus sous-jacents h une certaine profondeur. (Hartwig.)
D'apres M. Sainl-Cyr, robservation de M. Hartwig est parfaite-ment exacte. G'est surtout sur les regions oü la peau est ßpaisse et fort adhörenta aux tissus sous-jacents, qua remploi inconsidere de la moutarde determine des chutes etandues du tegument. Les plaies qui an proviennant sont longuas ä guerir, et il an resulte ine-vitablemant das tares indölebiles.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; {Note communiquee.)
Ceci n'est cependant pas absolu, car il arrive souvant qu'on applique das sinapismes pendant plusieurs jours sur la m6me region, sans qu'il survienne d'autres desordres que le decollemant de 1'6-piderme et la chute des poils; seulemanl, quand ces demiers re-poussent, si le derme a 6te fortement irrite, ils prösentent assez souvent une couleur et une direction differentas du reste de la rohe de l'animal.
Bien que le medecin grec Actius, qui vivait au commencement du sixieme siecle de l'era chrelienna, ait dit qua la moutarde d6-lay6a avec l'aau est plus active que celle qui a bib melangee au vi-naigra, le pr6jug6 ou la routine avait maintenu l'usage da ce liquide acide pendant de longues ann6es, et jusqu'ä ca qua les m6dacins aient inslituc des experiences precises pour dömontrar de nouveau cette vieille v6rit6. Les veterinaires ont suivi les möinas errements que les medacins, et il n'y a pas longtemps que la plu-part des praticiens donnaient encore la preference au vinaigra, quoiqua Gohier (1) eüt ddmontrö, des 1810, que l'eau liede com-muniquail plus d'aclivilc ü la moutarde que l'acide ac6tique faibla. Aujourd'hui la question est completement r6solue, et la raison m(5dicale et l'öconomie s'accordent pour faire dormer la preference exclusive ä l'eau tiede.
Les sinapismes n'agissent pas avec la meme activile choz tous les animaux; ca sont ceux qui ont la peau la plus mince et la plus sensible qui an ressentent le plus rapidement et le plus cnergique-ment les affets; on pant les classer, sous ce rapport, ä peu prfes dans l'ordre suivant : chien, mouton, cheval, boeuf, mulet, äne et pore. Les grands ruminants sont plus sensibles ä Faction de la moutarde que les solipedas, et, d'aprös ce que nous a dit notre confrere, M. Euer, les sinapismes appliquös sur le garrot et les lombes du bceuf, dans le aas d'affaction de poitrine, determinent des engorgements souvent Enormes.
(1) Compte rendu de l'£cole de Lyon, 1810 et 1811.
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2deg; Eriets locaux internes. — Administrees ä rinterieur et en-tiöres, les graines de raoutarde sont fort peu actives at sont rejetees a peu pi-fes intactes avec les excrements; cependant, donnees ä forte dose ou pendant quelques jours, elles paraissent agir comme celles de la moutarde blanche et determiner un leger effet laxatif. La poudre de moutarde, administr6e en electuaire ou en breuvage, stimule assez fortement le tube digestif, quoique avec une Energie infiniment moindre que celle qu'elle deploie sur la peau. L'expe-rience d^montre qu'elle excite vivement la muqueuse buccale, qu'elle produit le ptyalisme, qu'elle augmente la söcrötion vis-queuso du pharynx, etc. Parvenue dans I'eslomac, la moutarde excite ce viscere, augmente Tappötit, accölere la digeslion, etc. Gomme eile provoque chez 1'homme assez facilement le vomisse-ment, il est probable qu'elle determinerait le mfeme effet chez les carnivores et le pore, ce qui pent devenir parfois une ressource pröcieuse. L'action de la farine de moutarde sur les intestins est moins connue; on sait seulement qu'elle excite la muqueuse, augmente la secretion du mucus, accelcre le mouvement pcrislal-tique, hate les defecations, etc.; sur les autres poinls, il y a dissi-dence entre les auteurs qui ont aborde ce sujet. D'apres Viborg, la farine de moutarde produirait un effet laxatif; selon M. Hertwig, eile provoquerait un effet oppos6; il a administre, dit-il, la farine de moutarde depuis 123 grammes jusqu'ä 500 grammes aux che-vaux, et meme 730 grammes aux grands ruminants, sans avoir observe ni irritation intestinale ni purgation; il a meme remarque que les excrements ctaicnt plus rares et plus sees qu'avant les experiences, et qu'ils etaient rccouverts dune epaisse couche de mucus coagulö. Nos propres experiences sont conformes ä celles de M. Hertwig; seulement nous avons remarquö, ce qu'il 6tait du reste facile de prövoir, que la moutarde est heaucoup plus active lorsqu'on la donne en breuvage que quand on I'administre en electuaire. Sous la premiere forme, la farine de moutarde, ä la dose de SCO grammes, produit une excitation passagere avec sueurs generales, et une irritation gastro-intestinale qui peut devenir dan-gercuse ; tandis que, sous forme d'electuaire, la meme quantity est facilement supportce par un cheval de taille ordinaire.
3deg; Effets g.-n.-rauv. — Les principes actifs de la moutarde, une fois absorbes et melanges au sang, agissent ü la maniere des excitants, provoquent un löger mouvement febrile, avec transpiration d'abord, puis, lorsque la fievre s'est apais6e, une diurfese abondante.
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ainsi qu'il r^sulte des experiences de M. Hertwig et de celles qui nous sont propres.
Pharmacothi-raple. — On emploie la farine de moutarde tres-fröquemment ä l'exterieur du corps, mais assez rarement ä l'intö-rieur, chez les animaux. Neanmoins nous allons dire d'abord quel-ques mots de ce dernier genre d'application de la moutarde.
1deg; Usage interne. — La farine de moutarde, donnöe en breu-vage ou cn electuaire, est indiqu^e dans les affections atoniquesdu lube digestif, telles que l'inappetence, l'indigestion chronique, la diarrhte atonique, les vers intestinaux, etc., etc.: eile convient par-ticuliörement aux estomacs grossiers et peu sensibles des ruminants. Comme modificateur general, la moutarde est utile dans les affections lymphatiques, tellesque la ladrerie du porc, la scro-fule, le farcin, les eaux aux jambe's, le crapaud, etc., etc. Elle pa-rait agir comme un antiscorbutique et un antiputride puissant; et, ä ce tilre, eile pent 6tre employee centre le scorbut du chien, la pourriture du mouton, l'affection typhoide du cheval, les maladies charbonneuses des animaux ruminants; sous ce rapport, eile agit, comme le raifort sauvage, que nous etudierons plus tard, et peut le remplacer avec avantage h tons les points de vue. Enfin, dans les maladies comateusesdes centres nerveux et dans les affections adynamiques geniales, eile peut 6tre aussi un stimulant interne d'une certaine utility.
2deg; Empioi externe. — G'est surtout par son application ä la surface du corps, comme agent revulsif, sous forme de sinapisme ou d'eau sinapisee, que la moutarde est un medicament d'une haute importance, et qui occupera toujours le premier rang parmi les agents Iherapeutiques propres ä. produire la revulsion.
Historiqne. — Le fondateur des Ecoles, ainsi que ses devanciers, n'avaient pas fait usage de la moutarde, qu'ils croyaient frop pen active pour les animaux; les 6Ieves de Bourgelat, comme Chabert, Flandrin, Huzard, pfere, etc., ne l'employörent pas non plus, et par les mamp;mes raisons. C'est au professeur Gohier que !a th^rapeulique v^t^rinaire doit la connaissance et l'usage de ce puissant revulsif. II fit seul, selon son habitude, les recherches et les experiences ne-cessaires pour edifier les praticiens ;i cet 6gard. Cependant ii pa-rait que les travaux int^ressants qu'il entreprit sur ce sujet impor-
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lant lui furent sugger^s par son collogue Grognier. Void comment ils'exprime lui-möme sur ce point: laquo;Je dois dire ici que ce qui me determina surtout h en faire usage (de la moutarde), c'est une experience que fit mon collogue Grognier sur un chien, sous la poi-trine duquel il avait fait appliquer un cataplasme de moutarde pour en observer les effets. Je 1'emploie aujourd'hui avec le plus grand avantage dansle traitement d'une foule de maladies internes, surtout celles de l'organe pulmonaire (d). raquo;
Les sinapismes, qui constituent la forme sous laquelle la moutarde est princlpalement employee ü l'exterieur, servent comme moyen dereuulsion ou comme moyen de resolution. Disons un mot de chaque application.
A litre de revuhif, le sinapisme s'emploie surtout dans le traitement des maladies graves des voies digestives, de l'appareil g^nito-urinaiie. des organes respiratoires, dans les affections aigues des centres nerveux, des sereuses splanclmiques, etc. Alors on suit les rögles et les preceptes que nous avons indiquös ä propos de la revulsion consider^e d'une maniöre gcn^rale, et de la m6dicamenta-tion par la moutarde. On a rarement l'occasion de diminuer I'ac-tivite des sinapismes comme moyens revulsifs ; mais on peut avoir besoin de I'augmenter. On a propose dans ce but divers moyens plus ou moins efficaces : ainsi Robiquet avait conseille d'enlever I'huile grasse de la moutarde et de ne se servir que du rösidu ou tourteau; mais ce precede n'a pas ete suivi d'abord, meme chez I'homme. Aujourd'hui il forme la base du precede Rigollot. II est bien plus simple, quand on desire produire un effet prompt et önergique, de meler ä la moutarde de la poudre d'euphorbe ou d'hellebore, de l'ammoniaque ctendue, des cantharides, de l'es-sence de terebenthine, etc. Seulement il est bien entendu que ces additions, et surtout celle de l'alcali, ne doivent etre faites qu'apres que la fermentation sinapisique a developpe l'essence de moutarde. Un excellent moyen de rendre ä la fois les sinapismes plus prompts et plus önergiques, c'est de faire precdder leur application de frictions de vinaigre cbaud ou d'essence de t6rebenthine sur la region.
Lafore (2), pour obtenir chez le bceuf un engorgement rapide et considerable, conseille d'envelopper un peu de päte de sinapisme dans un linge fin et de l'introduire dans le tissu cellulaire sous-cutane, älamäniere d'un trochisque ; en peu de temps, on obtient
(1)nbsp; Mint, sur la mid. et la ehirurg. ve.Mr., 1.1, note des pages 428 et 429.
(2)nbsp; Traile des malad, partic. aux grands ruminants, p. 371, note.
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l'effet desire. Enfln, on profile souvent de rengorgementdöterminö par la moutarde pour pratiquer des saigndes locales abondantes, principalement dans lesaffections de la poitrine; parfoison y passe un s^ton, on y enfonce des boutons de feu, pour rendre l'action rövulsive plus ßnergique et plus durable, etc.
Comme moyens resolutifs, les cataplasmes de moutarde convien-nent trös-bien sur les engorgements indolents, eeux du garrot, par exemple ; sur les contusions, lesecchymoses, le thrombus recent, etc. Les molettes naissantes, les gonflements articulaires legers, les engorgements tendineux, Tempätement du bas des membres, etc., chez le cheval, disparaissent parfois par l'emploi reitöre des sina-pismes aides d'une legere compression, d'aprös M. Chambert (I). Enfin, on a proposd l'emploi des sinapismes pour faire disparailre l'exomphale ; mais ce procöde ne röussit que sur les tumeurs d'un faible volume (2).
Enfin, ä l'etat d'eau sinapisfie, la moutarde peut sect;tre employee avec avantage en lavements, en injections dans le nez ou le vagin, . lors de l'existence des maladies comateuses, dans les paralysies g6-nörales, i'asphyxie, la syncope, I'anesthesie complete, etc. Ues lotions et des fomentations gcnerales peuvent produire sur toute la surface de la peau une revulsion puissante dans les maladies ady-namiques, dans les Eruptions rentrees,lorsque I'economie n'a plus assez de puissance de reaction, etc. Dans les diverses especes de co-liques, et surtout les coliques inflammatoires, les sinapismes et les lotions d'eau sinapis^e constituent Tun des moyens les plus puis-sants qu'on puisse mettre en usage. Les bains d'eau sinapisee pour les membres, les mamelles, les testicules, peuvent avoir leur utilite pour r6soudre certains engorgements indolents de date recente, etc. Enfln, on fait usage des lotions sinapisees dans les gales inv6-t6r6es, les dartres anciennes, etc.
SUCCEDANES DE LA MOUTARDE.
1deg; Agave {Agave Americana). — Cette belle plante, de la famille des Bromeliacees, de Jussieu, est originaire de rAm^rique m6ri-dionale ; mais eile s'est naturalisöe dans le sud de l'Europe, notam-ment dans le midi de la France, ainsi qu'en Algerie, on eile est im-proprement appeMe Aloes ou Pitte. Ses feuilles longues, ^paisses,
(1)nbsp; Communication orale,
(2)nbsp; Leroux, TJiesc vHerinairc. Et Bonneau, Journ. des veliir. du Midi. 18G8, p. 257.
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charnues et öpineuses comme celles des aloös, fournissent, lors-qu'elles sont reduites en pulpe, unsinapisme quine le code enrien, d'apres M. Decroix (I), au sinapisme de farine de moutarde. C'est une ressource pour nos confreres civils et militaires de TAfrique.
2deg; Huiie de iioisson.—11 rösulte des observations des -v^t^rinaires beiges, que l'huilebrune de foie de morue, appliquöe plusieurs fois sur une m6me surface, y ddtermine un engorgement chaud et douloureux ä la pression, qui peut devenir le point de depart d'une revulsion et surtout une resolution dans les affections articulaires et tendineuses qui occasionnent des boiteries chez le cheval. M. Des-sart (2), d'abord, puis M. Hucque (3), ensuite M. Urbain Andr6 (4), ont publiö des faits qui demontrent la puissance de ce nouveau rubefiant. Enfin M. Gille (5), en y ajoutant des cantbarides et de l'euphorbe, en fait une buile v^sicante on feu beige, qu'on dit tres-puissant.
3deg; Acide pheniquc — Ce pyrogöne en dissolution aqueuse sur-satur6e ou en teinture et applique en frictions r6iterees sur uri point de la peau, y determine une revulsion prompte et 6nergique. (Voyez page 381 de ce vol.)
C. Rubifiants animaux.
Dans cette categoric, nous ne trouvons guere que lesfourmis et les cantbarides; le premier moyen est inutile, ct le second sera par-ticulierement 6tudie dans la classe des vesicants.
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sect; 3. — Des Visicauts on Bpispaatlqueg.
Les medicaments vesicants sont des irritants qui, outre les effets des rubeflants, provoquent enlre le derrae et l'^piderme des alterations particulieres analogues ä celles des brülures superficielles. Ils ne different pas, par la nature de leurs effets, des medicaments rubeflants; mais ils s'en distinguent par le degr6 d'activit6. Appliques pendant peu de temps ou mitiges, ils se bornent aux effets inflam-matoires des premiers; mais, maintenus sur le m6me point pendant
(1)nbsp; Journ. de mid. vete'r. milit., t. II, p. lit).
(2)nbsp; Ann. väer. belyes. 18C0, p. öOä.
(3)nbsp; Ibid., 1861, p. 505.
(4)nbsp; Ibid., 1862, p. 624.
(5)nbsp; Ibid., p. 419.
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un certain temps, ils döterminent dans le tissu de la peau des d6sor-dres söcretoires tout ä fait caractöristiques.
Enumeration. — Les agents ä l'aide desquels on peut determiner la vösication sent fort nombreux. II en est de purement physiques, comme la chaleur ä une certaine temperature et möme l'ö-lectricitö. Les medicaments vesicants sont tires des mineraux, des v^götaux et des animaux. On compte parmi ceux de la premiere categoric les aeides mineraux concentr6s, les alcalis caustiques, plusieurs sels m6talliques, l'emötique et l'ammoniaque, qui sont d'une nature mixte, etc. Les epispastiques tir6s des plantes sont nombreux : on y compte des aeides, des alcaloides, des essences, des huiles grasses, comme celle de croton-tiglium, par exemple; des produits resineux, comme l'euphorbe; des 6corces, comme celle de garou; des racines, telles que celles du thapsia, des hellebores, etc. Enfin, le regne animal fournit le plus employe detous, la canlharide, et quelques autres insectes du msect;me genre ou de
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ntedicamentation. — Les vesicants s'emploient surtout k rext6-rieur da corps, rarement ä l'interieur. Dans le premier cas, on les applique plus particulierement sur la peau sous diverses formes, et toujours dans des points tres-circonscrits, de n6cessite ou d'elec-tion; on en fait aussi parfois des applications sur les solutions de continuitö ou sur les muqueuses apparentes, quoique assez rarement. Enfin, les medicaments epispastiques sont souvent introduits dans le tissu cellulaire sous-cutan6, ä l'^tat de trochisques, ce qui constitue une particularite importante de leur usage en medecine vdterinaire.
Vhunnaeoiijnamie. — Les effets des vesicants serout distingues, comme ceux des rubeliants, enprtmitifs et en comecutifs.
1deg; Effets primitifs. — En consid6rant avec attention les effets primitifs des vesicants, on peut leur reconnaitre ais6ment trois p6-riodes distinetes : une de rubefaction, une de vesication et une de suppuration, ainsi que nous aliens le faire voir.
a. Durant la premifere heure de son application, un topique vesicant developpe les m6mes effets qu'un rub6fiant, c'est-ä-dire qu'il determine une douleur incommode, de la rougeur et de la chaleur, et enfin une congestion plus ou moins intense du derme, et, par
Taboukin, 3e Edition. — I.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 2 7
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4d8nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS 1NFLAMMAT0IRES.
suite, la formation d'un engorgement plus ou moins volumi-neux.
b. AprSs un temps d'application qui varie beaucoup selon les ani-maux, mais qui est compris g6n6ralement entre six et vingt-quatre teures, les m6dicanients öpispastiques out d6termin6 entre le derme et l'ßpiderme la production d'une s6rosit6 albumino-plasti-que, analogue ä celle que provoquent les brülures, et amen6 la formation d'ampoules ou de phlyctenes caractöristiques. D'abord trös-petites, nombreuses, diss6min6es gä et lä sans ordre, ces petites vessies s'agrandissent peu ä peu ä mesure que le contact du topi-que se prolonge, et finissent, en s'61argissant, par se r6unir en une seule ampoule de l'etendue de l'applieation 6pispastique. La s6ro-sitö qui les gonfle, d'abord peu abondante et claire, de nature al-bumineuse, s'^paissit de plus en plus, et devient flbrineuse ä mesure qu'elle prend de la consistance et acquiert de la plasticity. Dans le principe, ce liquide tend ä transsuder ä travers Tenveloppe qui 1'emprisonne; mais, ä mesure que l'epiderme s'imbibe de serosite, il devient opaque, s'6paissit et forme dfes lors une barriöre infran-cbissable aux produits s^cr^tes, d'autant plus que ces derniers ac-quierent de la consistance ä mesure que I'irritation se prolonge, ainsi que nous l'avons d6jä dit.
c. Si, aprös le dßveloppement des pblyctönes, on se contente d'en fivacuer le produit par une petite Ouvertüre, et sans enlever l'epiderme, comme cela se pratique dans ce qu'on appelle un vesi-catoire volant, les dösordres s6cr6toires cessent rapidement et la couche 6pidermique ne tarde pas ä se röunir de nouveau au derme. Mais si, an lieu de proc^der ainsi, on enlöve les phlyctönes de ma-niamp;re ä mettre le derme ä nu, comme cela a lieu dans l'ölablisse-ment d'un vesicatoire fixe on permanent, le contact de l'air sur cetle surface d6nud6e., trös-sensible et vivement enflammee, change le caractöre des secretions qui ont eu lieu jusqu'alors, et ä la place de la sörosile plastique des ampoules, on obtient une s6cr6tion pu-rulente de bonne nature et plus ou moins abondante. En appli-quant pendant un certain temps des preparations irritantes sur cette plaie accidentelle, qu'on appelle un exutoire, on entretient une secretion artificielle plus ou moins durable; sans cette precaution le vesicatoire ne tarderait pas ä se fermer au moyen de la couche de lymphe plastique qui tend ä remplacer la secretion purulente et ä former une membrane de cicatrice en s'organisant.
Tels sont les phenomenes les plus habituels de la vesicadon sur une peau peu epaisse, comme celle de Thomme, du chien, du
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mouton, et celle qui entoure les ouvertures naturelles chez les grands animaux. Mais sur la peau 4paisse du cheval, du boeuf et du porc, la vösication offre d'autres caractferes. D'abord, il faut qu'elle präsente une assez grande intensity pour entamer le cuir 6pais de ces animaux; les cantharides elles-mömes, ce type admirable des vesicants, sont souvent insuflisantes, et il faut presque toujours le secours d'un vesicant escharotique, comme l'euphorbe, pour amener une action assez dnergique. Quoi qu'il en soit, on peut distin-guer deux pöriodes dans la vösication intense de la peau des grands herbivores. Dans la premiöre, qui dure de un ä trois jours, 1*6-piderme est soulevö par une lymphe plastique qui se fait jour par les fissures öpidermiques, et qui, souvent, se concrete sous forme de larmes jaunätres, comme gommeuses, ä la surface de la peau. Dans la seconde pöriode, beaucoup plus longue, la lymphe plastique est remplacöe par un pus de bonne nature, quand la vösication est rögulifere, et par un pus sanguinolent, lorsque la vösication est accompagnöe d'une action escharotique.
En medecine vöterinalre, on n'emploie jamais que des vösica-toires temporaires ou volants, et quand un topique a produit son effel, on se contente, le plus souvent, de le remplacer par une nou-velle application vösicante. II y aurait, en effet, un inconvönient fort gvave ä entretenir un vösicatoire suppurant sur la peau du cheval, pendant quelques jours seulement, car, en excitant le derme, on finit par altörer sa texture ä une certaine profondeur, et par consequent, par detruire les bulbes pileux et amener une tare indö-löbile, ce qu'il faut öviter avec le plus grand soin pour ne pas di-minuer la valeur des animaux. Enfin, nous ajouterons que, quand l'öpiderme est soulevö par la suppuration, il faut se häter de l'enle-ver pour öviter l'inconvönient que nous venous de signaler. En effet, cette couche inerte, qui a recju Taclion directe de l'agent vösicant et qui s'est fortement imprögnöe de ses principes actifs, exerce surle derme une action irritante continue qui peut transformer une vösication reguliöre et modöröe en une vösication exagö-röe et susceptible de tarer les animaux. Ici l'öpiderme fortement imbibö des principes vösicants se comporte comme l'eschare qui de-vient le foyer de l'empoisonnement dans l'emploi des caustiques ab-sorbables : en supprimant la cause, on supprime, du möme coup, Teffet fächeux ou exagörö.
Indöpendamment de ces effets locaux, les öpispastiques provo-quent souvent, surtout chez les petits animaux, et sur ceux des grandes espöces qui sont jeunes ou irritables, une Gfevre de röaction
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plus ou moins intense, mais rarement prolongee, h moins qu'elle ne soil enlietenue par l'absorption du principe actif des vesicants, comme on le remarque parfois avec les cantharides.
Si, au lieu d'appliquer les vesicants sur la peau, on les introduit dans le tissu cellulaire sous-cutan6, on obtient des effets qui sont analogues au fond, mais qui se presentent sous un tout autre aspect, ä cause de la position du point irrite et de la maniere dont se de-posent les produils sßcr^tes. La presence d'un corps irritant sous le t6gument y determine bientot une inflammation vive et la formation d'un engorgement plus ou moins etendu. La serosite albumi-neuse qui se forme, ne pouvant se faire immediatement jour au dehors, s'infiltre dans l'intimite des tissus et leur communique une consistance anormale; mais quand I'air peut pamp;ielrer dans la plaie, il s'etablit une suppuration abondante autour da corps irritant, et les produits sorlent ä mesure qu'ils se forment si I'ouverture est de-clive. Dfes lors la douleur et la fluxion disparaissent, et l'engorge-ment diminue insensiblement, comme s'il fondait sous rinfluence de la secretion purulente, ce qui, au fond, est la verit6.
2deg; Effets consecutifs. — Les effets consöcutifs des epispastiques varient un pen selon qu'ils suivent un vesicatoire volant, un vesica-toire fixe ou un trochisque. II est necessaire de dire quelques mots de chaeun de ces cas.
a.nbsp; Quand on ramp;ipplique I'epiderme souleve par I'ampoule sur le derme, apres avoir evacue la serosite, ces deux couches de la peau ne tardent pas ä se souder entre elles inLimement, parce qu'il y a production, ä la place de la serosite, d'une lymphe Lres-plastique qui seit de moyen d'union. Cependant cette adhesion n'est jamais que momentanee, et quand tons les phenomenes inflammatoires ont entierement disparu, I'epiderme recollö s'exfolie peu k peu el finit par disparaitre entierement, souventenentrainant les poils qui le traversent. Cette chute epidermique est toujours accompagnee d'une vive d^mangeaison.
b.nbsp; Lorsquele derme a et6 mis entierement ä nu et que des preparations irritantes y ont ete d^pos^es pour entretenir la suppuration, la reparation de la solution de continuite est toujours plus longue et reste souvent incomplete. Apräs la cessation de toute secretion morbide, la surface denudes tend rapidemenl ä la cicatrisation ; une membrane pyogenique recouvre la plaie, se dessöche et les produits qu'elle secrete s'enievent par ecailles furfuracees jus-qu'ä ce que cette membrane seit remplacee par un veritable epi-
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derme. Dans quelques cas, les poils qui etaient tombös pendant la vesication repoussent avec leur couleur primitive, et toute trace de lesion disparait; mais il arrive souvent que la cicatrice restenue et qu'une tare indölebile en est le rösultat. Get accident arrive sur-tont lorsque l'application v6sicanle est restee trop longtemps en place et que le derme a 6t6 profondement attaquö. II faut öviter, autant que possible, cet inconvenient grave, parce qu'il döpröcie beaucoup les animaux.
c. Les trochisques, 6tant places sous la peau, laissent rarement des traces visibles, ä moins qu'ils ne soient demeures trop longtemps en place; dans ce cas, il reste presque toujours des indurations du tissu cellulaire ou une adherence exageree entre la peau et les parties sous-jacenles. Un phenomfene consöcutif a l'emploi des trochisques, quise presente assez frequemment, consiste dans la chule de l'cpiderme et parfois aussi des poils de la partie lesee; mais cette döpilation n'est jamais que momentanee.
Pharmacotlierapie. — Les vesicants s'emploient h peu pres exclusivement ä l'exterieur; quand on fait usage ä l'interieur de quelques-uns d'enlre eux, c'est k d'autres titres qu'ä celui d'epis-pastiques. On emploie les vesicants ä rexterieur du corps comme resolutifs, comme substitutifs et surtout ä titre de derivatifs.
Comme agents resolutifs et substitutifs, les vesicants s'emploient dans les mömes cas que les rubefiants, seulement avec beaucoup plus d'avantages, ainsi que nous le demontrerons ä. propos des can-thurides. Comme agents derivatifs, leur emploi est soumisä certain es regies que nous devons examiner avec sein.
La medication derivative, qu'on appelle encore avec raison s^oo/ia-tive, est souvent confondue par les auteurs avec la medication 7-evulsive. Cependant, s'il existe des analogies au commencement de ces medications, il y a entre elles de grandes differences dans les effets consecutifs qu'elles entrainent et dans les resultats qu'elles produisent. Voici, du reste, les caraetöres distinetifs des r^vulsifs et des derivatifs : iquot; les premiers s'appliquent souvent loin du siöge du mal, les seconds toujours le plus pres possible; 2deg; les uns s'emploient au d6but des maladies, les autres presque exclusivement ä la fm, au döclin; 3deg; ceux-lä ne durent que quelques heures, ceux-ci restent en application pendant des jours, des semaines et möme des mois ; 4deg; enfin les rövulsifs ne font que deplacer le sang d'un point dansun autre, tandis que les derivatifs, par la suppuration qu'ils provo-quent, d6pouillent ce fluide nutritif d'une partie des mat6riaux
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qu'ilrenferme. C'est sous ce dernier point de vue que nous devons examiner les d^rivatifs.
medication spoliative. — On peut spolier I'economie par plu-sieurs moyens: le plus rapide et le plus 6nergique, c'est la saignde; viennent ensuite les divers evacuanfs, et particuliörement les pur-gatifs, et enfin les medicaments derivatifs vesicants. Ges derniers seuls doivent nous occuper pour le moment.
Appliquös localement, les dörivatifs agissent d'abord comme les r6vulsifs; mais, une fois que la suppuration est 6lablie, ils prennent des caractamp;res particuliers. Le pus est du sang moins les globules; ce liquide morbide präsente done la m6me composition que le plasma du sang. On congoit, d'aprös cela, qu'une s6cr6tion puru-lente prolongde peut affaiblir I'economie au point d'amener le ma-rasme, et par suite la mort des sujets.
En effet, si tons les jours les elements nutritifs du sang sont entrainds au dehors sans profit pour le corps, il arrivera un moment oü les pertes produites par la suppuration döpasseront les acquisitions faites par la digestion, et l'organisme devra vivre en quelque sorte ä ses depens. Alors I'absorption deviendra tres-active sur toutes les surfaces du corps, afin de fournir au sang les matdriaux nutritifs nöcessaires ä l'entretien des organes. D'abord ce sera la graisse qui disparaitra; puis les secretions recremenli-tielles fourniront quelques materiaux utiles, et enßn, quand toutes les ressources naturelles seront epuisees, ce sera aux produits morbides epancbds sur les surfaces des säreuses^ du tissu cellulaire ou infiltres dans les tissus, ä ßtre repris ä leur tour et ä servir aux besoins de I'economie. D'oü l'action resolutive puissante qu'exer-cent les derivatifs sur les engorgements inflammatoires internes ou externes.
L'effet genöral des d6rivatifs est done d'entretenir dans le Systeme circulatoire une depletion constantejd'affamer en quelque sorte les organes, d'aetiver fortement I'absorption, et, par suite, de determiner la rösorption des produits morbides engendres par l'inflam-malion. Portee jusque dans ses consequences les plus extremes, l'action des derivatifs aurait pour r6sultat de produire l'anemie, le marasme et la mort, si Ton ne soutenait pas I'economie par une nourriture appropriee. Quant ä l'effet local de ces medicaments, c'est de determiner une sorte A'atrophie des parties voisines du lieu d'application de l'agent irritant; de lä l'usage qu'on fait de ces moyens pour resoudre les engorgements exterieurs, et le preeepte
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g6n6ral delesappliquer auvoisinage des parties internes engorgöes, aFinque le mouvement de r6sorption träs-actif qui survient ä la fin de leur pöriode d'action s'6tende pen ä peu aux tissus qui sont le si6ge de döpöls morbides.
Enfin, les systömes m6dicaux anciens fond6s sur rhumorisme admettent gön^ralement, quoique cela ne soil pas bien d6niontr6, que les d6rivatifs entrainent hors de l'^conomie, par la suppuration qu'ils provoquent, les parties des humeurs du corps vici6es par l'exis-tence des maladies. Cette croyance n'est pas entierement d6nu6e de raison physiologique, car on voit toujours Torganisme faire effort pour rejeter les parties h6t6rog6nes qu'il peut reeller dans son sein, et la suppuration amende par un agent irritant peut trös-bien leur laquo;ervir d'^monctoire accidentel.
On recommande, comme une precaution fort sage, de ne pas laquo;upprimer brusquement un exutoire qui a dur6 longtemps et qui a acquis en quelque sorle, comme I'a si bien dit un autre auteur, droit de bourgeoisie dans I'^conomie animale. On diminuera done d'abord progressivement le produit fourni par le vdsicatoire on le trochisque, et quand on sera arriv6 an moment le plus favorable pour sa suppression, on administrera, pour 6viter tout accident, seit un purgalif, seit un diurötique, afln de restituer aux secretions naturelles leurs anciens droits et de röintegrer Torganisme dans son rhythme normal.
1deg; Vesicants min6raux.
Parmi les -vösicants mineraux, on n'emploie guamp;re que Tammonia-que et l'emetique; les acides et les alcalis caustiques sont plutöt •employes comme escharotiques; quant aux sels metalliques irritants, on les emploie souvent pour former des trochisques. II sera done question de ces divers corps dans d'autres articles.
2deg; Vesicants v6g6taux.
Nous n'6tudierons comme vesicants que Yeuphoibe, l'ecorce de qarou et les racines de thapsiu et A'hellebores; quant aux autres substances v^götales epispastiques, ilen sera question dans d'autres classes de medicaments, dans lesquelles elles se rangentpar quelque autre propriet6 plus importante.
a. De l'Euphorbe {gummi Euphorbia). Pharmacograpliie. — La substance qu'on d£signe sous ce nom
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dans les officines, est le sue propre de plusieurs plantes du genre Euphorbia, qui s'est dess6ch6 et concr6t6 ä l'air. Ces plantes, qui appartiennent ä la famille des Euphor-biacdes, ont tout ä fait l'aspect des Cactus ou plantes grasses, et croissent sponta-ndment en Afrique, en Arable, aux iles Canaries, aux Indes, etc. Les espfeces qui fournissent l'euphorbe sont YEuphorbia officinorum (voy. la figure), VEuphorbia an-tiquorum, VEuphorbia canariemis.
Kraquo;MoHe. — Quand ces plantes sont par-venues ä leur entier developpement, on pratique sur leur tige dpaisse, anguleuse, inegale et garnie d'epines, des incisions par lesquelles s'dcoule bientöt un sue blanc, abondant, cremeux, d'une äcrete excessive, qui se concrete sur les pi-quants sous forme de petites masses glo-buleuses irreguliferes, que recueillent en-suite les indigenes. L'euphorbe se pre-sente dans le commerce en larmes ou en poudre.
ia Enphorbe en larmes. — Elle est formte de petits grains irr6-guliers, de la grosseur moyenne d'un pois, de forme arrondie ou ovale, bosselös ä la surface, et le plus souvent pereds d'un ou de plusieurs trousdans lesquels se retrouvent encore des fragments des opines sur lesquelles ils se sont concr6t6s; leur couleur est jau-nätre ä l'extörieur et blanchätre ä l'intdrieur; leur odeur est peu prononcöe, mais leur saveur, lente ä se developper, est chaude, äcre et brülante.
2deg; Eupborbe en poudre. — Gelte poudre est d'un jaune grisMre, peu odorante, d'une saveur äcre et corrosive, et trfes-dangereuse ä präparer, car la plus petite quantity qui pönötre dans les voies res-piratoires les irrite vivement, et determine surtout des 6ternuments opiniätres qui peuvent amener l'epistaxis ä force de se prolonger. Les v6terinaires devront 6tre prudents quand ils prdpareront cette poudre ou quand ils la manipuleront d'une manifere quelconque.
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Composition chimiqne. — L'euphorbe renferme, d'aprös les re-
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cherches de Pelletier et Braconnot, les principes suivants : resine, essence, cire, malate de chaux, gomme et ligneux. La rösine et l'es-sence, qui sont les principes actifs de cette substance, forment environ la moitiö en poids de la mattere de l'euphorbe. Mise en contact avec les dissolvants, eile cöde ä l'eau 1/7C de son poids, 1/4deg; ä ralcool et les 3/5cs ä lather,
Pharmacotechnie. — On n'administre que tres-rarement l'euphorbe ä l'intörieur, quoiqu'elle agisse comme un drastique trös-puissant; si Ton avait ä en faire usage sous cc rapport, on devrait l'^mulsicnner dans de l'eau alcaline et Tadministrer en breuvage. A l'extörieur, on en fait un frequent usage, soil seule, soit alltee ä d'autres vesicants; eile entre dans la composition de l'onguent v6-sicatoire et d'une foule de preparations 6pispastiques et antipsori-ques; en outre, eile forme la base des preparations suivantes :
1deg; Pommade d'euphorbe.
P.: Euphorbe pulveris^e.............................. 2 grammes.
Axonge.......................................... 32 —
Incorporez.
2deg; Huile ou liniment d'euphorbe.
P. : Euphorbe......................................... 15 gramnies.
Huile grasse...................................... 1 kilogr.
Faites digfirer pendant huit jours et passez i r^tamine,
3deg; Teiniure d'euphorbe.
P. : Euphorbe en poudre.............................. 2 grammes.
Alcool........................................... 32 —
Dissolvez.
Pbarmacodynamle. — II rösulte d'expöriences que nous avons faites avec celte gomme-rösine, de concert avec M. Boiteux, que ses effets vesicants sur la peau du cheval sont plus prompts et plus önergiques que ceux produits par les canlharides, mais qu'ils sont moins persistants. Nous avons reconnu aussi que l'euphorbe pro-duit, en möme temps qu'une action v^sicante, un effet escharotique, ce qui explique ä la fois son action peu prolongöe et la destruction des bulbes pileux que ce vesicant produit souvent. La teinture d'euphorbe determine une v6sication prompte, assez ^nergique.
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mais qui n'entraine jamais la destruction des polls; c'est done une bonne preparation. Par contre, la pommade et les autres preparations ä excipients gras ou r6sineux exposent facilement ä tarer les animaux.
Toutefois, en raison mßme de ses vertus vesicantes exag^rees, I'euphorbe convient trfes-bien pour la confection de l'onguent v^si-catoire qui est destin6 ä agir sur la peau epaisse et peu sensible du boeuf. En outre, lorsqu'on a quelque raison de craindre I'absorplion de la cantharidine, on pent ais6ment confectionner un excellent v6-sicatoire avec I'euphorbe et le garou, ä l'exclusion des cantha-rides, comme nos propres recherches nous I'ont d^montre.
Introduite dans les voies digestives, I'euphorbe agit comme un 6meto-eatharlique des plus önergiques chez les carnivores; il r6sulte, des experiences d'Orfila (i), qu'il sufflt de 12 ä 16 grammes pour faire p6rir les chiens les plus robustes, en vingt-quatre ä trenle-six heures, au milieu des plus vives souffrances; 8 grammes introduits dans le tissu cellulaire de la cuisse d'un animal de cette espfece ont sufß pour amener le m6me resultat le deuxieme jour, sans avoir determine de desordres internes bien notables. Chez les grands animaux, eile agit comme un violent drastique, et Ton a reconnu qu'ä la dose de 60 grammes environ, cette substiince d6-terminait toujours une superpurgation et une entente mortelles.
Pharmacotherapie. — On n'emploie jamais I'euphorbe ä I'lntfi-rieur, ä cause de la violence de son action; cependant il serait pent-6tre possible de la rendre utile au moyen de correctifs convenables. En insufflation sur la pituitaire, en petite quantity, ou mölangöe ä des poudres inertes, eile peut sect;tre utile dans l'asphyxie, la syncope, la paralysie et l'atonie de la membrane du nez, les collections des sinus chez le cheval et le boeuf, etc. Vallon l'a introduite dans l'urelre avec succes pour provoquer remission de l'urine lors de la retention de ce liquide exerementitiel chez le cheval. La poudre peut servir ä aviver des plaies et des ulceres qui manquent de Ion. La pommade d'euphorbe est employee contre les dartres et la gale; l'huile et la teinture contre les paralysies locales, l'a-trophie, etc. On peut se servir de l'huile pour faire le liniment am-moniacal, et l'on peut mölanger la teinture avec celle de canlhari-des, avec l'essence de terebenthine, etc. Enfln, Bourgelat (2) conseille de l'employer fondue et sous forme d'emplätre pour
(1)nbsp; Toxicologie, t. II, p. 102 et 103.
(2)nbsp;Mat. möd., t. II, p. m ol 150.
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rösoudre les engorgements indolents; mais l'onguent de Girard pöre laquo;st bien pr6f6rable pour cet usage. II recommande aussi de l'incor-porer dans les charges fortiflantes pour les reins, etc.
b. De l'ficorce de Garou ou sain-bois {Daphne gnidium, L.).
Pharmacographie. — Le garou est un arbrisseau de la famille des Thjm616es, qui croit spontan6ment dans les departements m^ridionaui de la France. L'öcorce est ä peu prfes la seule partie employee en mödecine, quoique les feuilles et les fruits jouissent aussi de vertus trös-irritantes.
Caractereg. — L'^corce du garou, teile qu'on la trouve dans le commerce, est en longues laniöres, trös-tenaces, pliees en deux et ramp;inies en petits paquets ou bottes; eile est grisätre en dehors, recouverte d'un öpiderme soyeux, ridöe transversalement et portant de distance en distance des taches blanches et les points d'attache des feuilles; la face interne est d'un jaune paille trös-päle, et pr6sente des plis longitudinaux; l'odeur en est faible, un peu nau-söeuse, et la saveur äcre, brülante et corrosive.
Composition cliimlque. — Elle est assez compliqu6e, mais encore mal d6terminee. Getle dcorce parait contenir de la cire, de la daphnine, plusieurs resines et sous-resines, une mattere colorante jaune, de la gomme, du ligneux, et une matiere demi-fluide, tres-acre, et formte, dit-on, de chlorophylle et de la matifere active du garou, dont on ne connait pas encore la nature, mais qui est insoluble dans I'eau, trfes-soluble dans l'alcool. Tether, les essences et les corps gras.
Phanuacotechnie. — On fait rarement usage de cette ecorce a. TintMeur; quand on I'emploie par les voies digestives, on la traite par decoction dans la proportion de 16 grammes par litre d'eau. A l'extörieur, on emploie diverses preparations; la plus simple con-siste ä faire ramollir un morceau de cette ecorce dans le vinaigre, ou mieux dans l'eau tiöde, qui n'en extrait pas le principe actif, et ä Tintroduire avec un s6ton ou seule dans le tissu cellulaire sous-cutanö, pour y determiner une irritation suivie d'une suppuration abondante. A la surface de la peau, on emploie les preparations suivantes:
1deg; Poudre de garou.
Divisez avec des ciseaux, faites dess^cher et contusionnez dans un mortierjus-lt;]u'i ce qu'il ne reste que les fibres; il faut couvrir le mortier.
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2deg; Teinlure de garou.
P. : Poudre de garou.................................. 1 partie.
Alcool ordinaire.................#9632;................ 5 —
Lessivez.
3deg; Huile de garou.
P. : ficorce de garou divis^e............................ 2 parties.
Huile grasse...................................... 16 —
Faites mac^rer ä une douce clialeur et passcz avec expression. 4deg; Pommade de garou.
P. : Poudre de garou................................... 4 parties
Axonge............................................ 1C —
Incorporez. On peut aussi faire macerer dans la graisse fondue, passer avec expression et ajouter un peu de ciro pour augmenter la consistance.
Pharmacodynamie. — 11 r^sulte des experiences qne nous avons faites avec M. Boiteux sur la peau du cheval, que le garou, conve-nablement preparö et applique sur les solipamp;des, constitue, aprfes les canlharides, le meilleur vesicant dont on puisse faire usage dans la pratique veterinaire. Quoique moins actif que I'euphorbe, il con-viendrait mieux que cette gomme-r^sine pour la confection du v^sicatoire, ä la condition d'en auymenler un peu la dose. — La teinture de garou, bien qu'irritanle, ne produit jamais qu'une v6si-cation insufflsante; eile est done inferieure ä celle de cantharides et d'euphorbe. Par contre, une pommade au sixiöme ou un on-guent form6 dans la m6me proportion, constituent des vesicants qui ne le cedent pas en puissance ä 1'onguent vesicatoire,quoiqu'agissant un peu plus lentement. En effet, les preparations grasses de garou ne produisent guöre, dans les deux premiers jours, qu'une intumescence legere de la peau et un peu de douleur; mais g6n6rale-ment, le troisieme jour, les phlyctenes apparaissent; elles sont remplies de s^rosite albumineuse et l'epiderme est facile ä detacher du derme; puis, verslecinquieme oulesixiemejour, ]as6rosit6 est remplacde par une s6cr6tion purulente de bonne nature qui se prolonge encore quelques jours et tarit ensuite; enfln, la surface se dessfeche peu ä peu, l'epiderme s'exfolie et bienlöt la cicatrisation se complfete par la naissance de polls de möme couleur et ne laissant aucune trace de la vesication.
Ramollie dans I'eau ou le vinaigre, l'ecorce de garou insinu6e
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sous la peau y determine lentement un engorgement considerable produit par une exsudalion s^reuse trfes-abondante. Elle aglt sur-tout trös-bien chez les ruminants, oü eile est d'un usage frequent ; chez le cheval, eile produit des effets exag^rös, et il convient de relirer le trocbisque aussitöt que l'engorgement s'est developpe, autrement la peau s'ulcöre et se perfore, comme nous l'avons re-raarqu6 dans nos experiences.
Donne ä rinlörieur, sous forme de d6coction, le garou est assez facilement Supporte paries solipfedes: nous l'avons administre i la dose de 15 ä 50 grammes sans qu'il en soit r6suU6 d'accident. De 15 äSO grammes, les effets du garou sont peu marquös et paraissent se concentrer dans le tube digestif qui est excit6 ; l'appelit surtout est considörablement accru ; mais quand la dose s'eleve de 40 h 50 grammes, le garou determine des coliques, produit un mouvement Kbrile assez intense, cause de l'agitation, des mouvements dösor-donnös, des contractions spasmodiques des muscles de la face, etc. Les experiences d'ürfila (1) font voir que le garou, donne en pou-dre ä des chiens, cause de la salivation, des vomissements, des cris plaintifs, etc.) et amfene la mort ä la dose de 12 grammes. La poudre deposC'e sur uneplaie de la cuisse d'un chien, ii la dose de 8 grammes, a determine la mort de l'animal au bout de 26 heu-res.
Pharmacotiii-rapie. — La d6coction d'ecorce de garou a 616 pre-conisöe chez l'homme, ä rint6rieur, comme un fondant 6nergique dans les affections cutances anciennes et rebelies, les maladies lym-phatiques, les scrofules notamment, les tumours osseuses, le rhu-matisme cbronique, les hydropisies, etc. Les vötörinaires pourraient ais^ment en faire usage dans des cas analogues. Nous avons essayö la decoction d'ecorce de garou contre la morve, et nous avons pu constater que ce medicament exerce une action remarquable sur la pituitaire : eile devient bienlöt rosee et les ulcerations s'am61io-rent. A rextörieur, les diverses preparations que nous avons indi-quees s'emploient a titre d'antipsoriques et de vesicantes, seules ou combinees ä celles des cantharides, de l'euphorbe, etc. Les tro-chisques de celte 6corce sont d'un usage frequent dans la mode-cine du boeuf. 11s conviennent surtout sur les jeunes ruminants en ce qu'ils developpent leurs effets peu ä peu et sans occasionner beaucoup de douleur. Par contre, il faut eviter d'en faire usage
(1) Tuxicologie, t. II, p. 94.
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chez les solipädes, parce que leur action est toujours trop 6nergi-que, ä moins de prendre la precaution que nous avons indiqu6e prec6demment.
Succe'dan4s du Garou.
1deg; llez£r£on. — Bois-gentil, Lauriole femelle (Daphne meze-reum, L.). — De la mSme famille que la pr6c6dente, cette plante-croit principalement sur les montagnes, comma les Alpes, les Apennins, les Pyrenees, etc. L'öcorce est aussi la partie employee ; eile est moins active que celle du garou, et convient mieux, par consequent, pour I'usage interne.
2deg; lianreole mamp;Ie {Daphne laureola, L.). — Elle croit au centre et au midi de la France. M6mes usages que les prec^dentes, mais moins active.
3deg; Clematite des iiaies {Clematis vitalba, L.). — Cette renoncu-lacee, tres-commune dans les haies, pent remplacer les pr6c6-dentes, soit pour I'usage interne, soit pourl'emploi exterieur.
Du Thapsia (Thopsia garganka). Synosymie : Faux fenouil, faux Turbiih, Bou-nefa, Drize ou Drias des Arabes.
Pharmacographie. — On d6signe ainsi une plante ombellifere, qui croit abondamment sur les terrains sees et arides du Tell algö-rien et particulierement aux environs de Constantine. On la trouve egalement dans les parties les plus meridionales de l'Espagne et de l'Italie; enfin, on la rencontre aussi en Grece, surtout sur le pro-montoire dit Saint-Ange ou Gargano, d'oü r^pithöte de garyanica donn6e ä cette plante.
Parties employees.— Toutes les parties de cette plante sontirri-tantes ; cependant la racine, qui est pivotante et laquo;harnue et qui a la grosseur et l'aspect de celle de la bardane, est la partie la plus usit6e et la plus active; eile contient, ä l'^tat frais, un sue blanc erömeux, de nature rösineuse et d'une grande äcretö. La racine des-s6cb6e du thapsia se vend en Algerie comme plante medicinale ; on trouve aussi dans le commerce r^corce qui se rapproche par ses qualit^s de celle du garou ; enfin, on vend dans le commerce de la droguerie un extrait gommo-resineux connue sous le non de resine de thapsia. La resine pure obtenue par Tölher ou le sulfure de car-bone est d'un jaune brunätre.
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Pharmaeoteehnle. — On fait avec la racine de lhapsia des pr6-parations magistrales ou extemporanöes, telles que le sue, la decoction aqueuse, la d6coction huileuse, etc., et des preparations officinales, comme la teinture, l'emplätre, etc., dont voiei les for-mules :
1deg; Teinture de thapsia.
P. Ramp;äine de thapsia..................... 1 partie.
Alcool ä 85deg; cent....................... 10 —
Faites dissoudre ä froid et filtrez. En frictions imtantes dans les monies cas que-la teinture de cantharides.
2deg; Emplutre de thapsia (üesnoix).
P. Cire jaune.... 180 grammes. 1 _. .. ...nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;..
Colophane ... 150 -nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Vl^^T Vquot;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;g^ammeS•
Wsine elämi. 125 -nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;J Ramp;ine de thapsia.. 85 -
Faites fondre la cire, la colophane et l'ölömi, et ajoutez successivement la terfibentliine et la resine de thapsia. Cette preparation doit s'etendre sur une pifece de teile ou un fort papier pour 6tre appliqu^e sur les petits animaux; chez les grands herbivores on peut l'employer b. titre de charge irritante.
Hedicamentation. — Le thapsia et les preparations irrilantes dont il forme la base, sont h peu pres exclusivement employes ä rextärieur du corps, sur la peau particulierement, et beaueoup plus rarement sur les muqueuses apparentes ou les solutions de continuity. Si on croyait devoir en user ä l'intörieur ä titre de drastique et de depuratif comme le font lesArabes, on l'emploie-rait ä la möme dose et sous la mäme forme que le garou, avec le-quel il a beaueoup d'analogie.
Piiarmacodynamie. —Le thapsia n'^tant g^n^ralement employ6 qu'a rext6rieur du corps, msect;me chez Thomme, il n'y a de bien connu que ses effets locaux externes; nous dirons neanmoins quel-ques mots de ses effets locaux internes et de ses effets g6n6raux.
1. Effetslocanx externe*. — 11 rcsullc d'cxpericocos faites en Algörie, sur les chevaux, par MM. Souvigny et Viardot (1), v6t6ri-naire militaires, que les diverses preparations du thapsia agissent sur la peau des solipödes ä la maniöre des vesicants. La decoction de thapsia appliquöe en frictions sur une region, comme l'a fait
(1) Recueil de mim. et d'observ. de me'd. et d'hyg. vitir. milit,, t. XIX, p. Sli^ et suit.
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M. Souvigny, determine d'abord la ruMfaction de la peau, qui de-#9632;vient chaude, douloureuse et se tutn^fie. Au bout de 24 heures, la tumefaction s'etend au tissu cellulaire soiis-cutan6, et la peau se recouvre d'un grand nombre de petites v^sicules pleines d'une s^rosite citrine; bientöt ces petites phlyctönes crövent et le liquide plastique qu'elles contiennent se concrete ä la surface de la peau en formant une croüte d'un brun jaunätre. Enfin, la tumefaction de la peau et des tissussous-jacentsse dissipe peu ä peu et au bout de 15 jours tout est repare. M. Viardot, qui s'est servi de l'huile de thapsia meiangee au goudron de bois, a obtenu surtoul de forts engorgements; quand on y associait l'essence de t^r^benthine l'action etait tres-prompte et tres-energique.
2deg; Elt'etfS locaux internes et g^eneraux. —L'action du thapsia dans le tube digestif est depuis longtemps connue et mise a profit par les Arabes, soit sur eux-memes, soit sur leurs animaux : c'esl l'action ^meto-cathartique. Le thapsia est, en efl'et, un purgatif drastique qui prend place ä cote de l'euphorbe, de la gomme-gutte, des bel-16bores, etc., c'est-ä-dire des plus dangereux ; aussi d6termine-t-il souvent en Algerie la mort des animaux qui en mangent acciden-tellement, en produisant une superpurgation violente. Quant uses effetsgeneraux, ilssont peu connus; il en est un qui est certain, ä cause de la nature resineuse du principe actif du thapsia: c'estl'effet diuretique; pour le reste, on est dans I'incertitude.
Pharmacotherapie. — L'emploi th^rapeutique du thapsia est aussi vieux que la medecine; Hippocrate parait l'avoir connu, et TWophrastel'acite dans son flistoire des plantes, trois cents ansavant I'ere chretienne. Dioscoride connaissait cette plante, ses caractöres, ses proprielös et ses applications, et l'a döcrite avec sein dans sa Mutiere medicale. Plus tard, Pline Gallien, Mathiole, etc., se sont aussi occupes du Thapsia. Enfin, des Grecs et des Romains, ce medicament puissant passa dans la mödecine des Arabes, dans laquelle il occupe encore un rang trös-important, soit pour les hommes, soit pour les animaux.
Quoiqu'ilen soit,l'emploi th^rapeutique du thapsia ^taittombeen Europe dans unoubli siprolond, qu'il n'etaitplus inentionn6 dans les traites modernes de matiere medicale et de therapeutique. Mais vers l'annöe 1857, le docteur Reboulleau, mödecin enchef desötablisse-ments hospitallers de Gonstantine, essaya et r6ussil h faire revivre le thapsia comme agent r^vulsif pour I'homme; il lui donna la for-
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nie de sparadrap ou d'emplätre dont l'usage est aujourd'hui trhs-röpandu. Plus tard, en 1865, il proposa pour la medecine des ani-maux une teinture irritante qui fut soumise ä- l'examen de la So-ci6t6 centrale de m6decine vötörinaire et ä celui de la Commission d'hygiamp;ne hippique attachöe au ministöre de la guerre, et rejetöe comme im succ6dan6 insuffisant des preparations analogues et sur-tout de celles des cantharides. Mais la pratique parait en avoir ap-pel6 de ce jugement s6vsect;re, car ind^pendammenl de l'usage qu'en font les v6terinaires d'Afrique, et que nous indiquerons tout k l'heure, la teinture de thapsia a 6t6 essayöe ä l'^cole de Lyon par M. Saint-Cyr, qui luireconnait toutes les qualit^s de la teinture de cantharides et l'avantage d'etre exempte des inconvönients de celle-ci,notamment des accidents d'absorption causes par la cantharidine (note communiquee).
Les v6t6rinaires de Tarmöe d'Afrique, ä l'imitation de ce que font les Arabes, se sont servi d'abord du thapsia contre les eaux aux jambes, ä l'ögard desquelles il jouit d'une veritable efficacite. Ainsi, M. Souvigny a faitä ce sujet une experience tout ä fait decisive. Un cheval est atteint d'eaux aux jambes aux quatre membres ; le membre le plus malade est traite par la decoction de thapsia ap-pliqu6e pl.usieurs fois par jour, un autre par la liqueur de Villate et le perchlorure defer, le troisieme parle goudron additionn^ d'un peu de sublimity corrosif; enfin, le quatriöme est frictionn6 avec la pommade mercurielle. Au bout de huit jours le membre traite par le thapsia 6lait guöri, landis que les autres etaient encore malades un mois aprös. Les lotions de döcoction de thapsia comple-tferent la eure, qui devint bientöt definitive. M. Souvigny s'en est servi 6galement avec le mfeme succös contre les crevasses du patu-ron et plusieurs affections cutanöes de nature herpetique. Ce ve-terinaire ne met pas en doute l'efflcacitö de la decoction de thapsia contre la plupart des maladies de la peau. M. Viardot, qui s'est servi plus sp^cialement de l'huile de thapsia pr6paree par decoction, en a us6 surtout ä tilre de r^vulsif. II estime que e'est un medicament utile ä la m6decine v6t6rinaire. Nous avons vu que e'est aussi l'avis de M. Saint-Cyr.
c. De I'HelltSbore noir {Hellcborus niger). Synoxymie : Rose dc Noel, Herbe de feu.
Pharmacogrraphle. — L'Hell6bore noir est une plante vivace, de la famille des Renonculac6es, qui croit spoutan^ment en Italie, en Taeourin, 3laquo; Edition. — I.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; S8
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MEDICAMENTS INFLAMMATOIRES.
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Suisse, dans les montagnes du midi de la France, etc. En outre, on la cullive dans les jardins pour la beaute de sa fleur. qui se montre vers la Noelraquo; d'oü lui vient un de ses noms vulgaires. Une seule parlie est employee : c'est la raeine, qua le commerce tire principalement des montagnes de la Suisse.
Caractcrcs. — A l'ßtat frais, la raeine d'hell6bore noir forme une grosse souche noirätre, d'ou partent des divisions 6paisses, char-
nues et recouvertes d'un duvet
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brun ä l'exterieur et blanches inte-rieurement. Söche, et teile qu'on la rencontre dans le. commerce, cette raeine est en fragments irre-guliers, cassants, articul6s, d'un noir violace en dehors, blancs en dedans, et souvent mel^s de fi-brilles provenant du chevelu de celte parlie de la plante. L'odeur de cette raeine, trfes-prononcee et Ires - irritante quand eile vient d'etre röcoltee, est presque nulle quand eile est seche; la saveur, beaucoup plus marquee aussi sur la plante fraiche, conserve cepen-dant un certain degre d'activite aprös la dessiccation; son caractfere
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essentiel, outre son äcretö, c'est
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Fty. 12.
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de produire sur la langue un en-
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gourdissement tres-marque. Vieille et vermoulue, cette raeine est presque inerte.
Composition cbimique. — D'apres l'analyse de MM. Feneulle et Capron, I'liellebore noir renfermerait les principes suivants : huile volatile, ladle grasse, acide volatil, mature resineuse, cire, principe amer, mvqueux, ulmine, gallate de potasse et de chaux, sei ä base A'ammoniaque, ligneux, etc. L'activite de cette raeine parait resi-der dans I'essence, I'huile grasse, la rösine et i'acide volatil. Cepen-dant M. W. Bastick (I), chimiste anglais, en a retirö une matiöre neutre, crislallisee, qu'il appelle helleborine, et qui sans doute recfele une partie des proprietes de l'hellebore noir.
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(1) Journ. de pharmacie et de chimie, t. XII, p. 205.
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Pharmacotechnie. — A Tintörieur, on donne la racine d'liellö-bore noir, soit en electuaire, soit en breuvage, plus rarement en lavement; la proportion est d'environ 16 grammes par litre d'eau. A I'exterieur, on fait surtout usage des preparations suivantes :
1deg; Poudre d'hellebore noir.
Elle forme environ les trois quarts du poids de la racine ; eile doit otre präpar^e i mortier convert et conservee dans des vases bien clos.
2deg; Teinture d'hellebore noir.
Prenez : Poudre d'hellebore noir.................. 1 partie.
Alcool ordinaire.......................... 5 —
Lessivez.
3deg; Vinaigre et vin d'hellebore noir.
Prenez : Poudre d'hellebore noir.................. 4 parties.
Vinaigre ou vin.......................... 10 __
Faites digöror pendant huit jours et passez avec expression.
4deg; Pommade d'hellebore noir.
Prenez : Hellebore en poudre...................... 8 grammes.
Axonge.................................. 32 —
Incorporez.
Uedicamentation. — Quand on doit administrer I'hellebore noir ä l'int^rieur, il laut toujours le donner ä petites doses et ne les r6p6ter qu'ä de longs intervalles de temps, douze ä vingt-quatre heures, par exemple. Pour les grands animaux, la dose la plus con-venable est de 4 ä 8 grammes; pour les pelits ruminants el le pore, eile doit etre de 1 ä 2 grammes, et pour le chien, de 0Br,10 ä O^SO. A I'exterieur, on emploie les preparations precedenles en forme de lopiques, et la racine entiere maceree dans I'eau ou le vinaigre est souvenl introduile comme un Irochisque entre cuir et chair, surtout au fanon des boeufs, ou, comme le conseille Gilbert, on en fixe un fragment sur la möche d'un s^ton pour häter et augmenter les effets de cet exutoire.
I'liarnuieortymamie. — Les effets de I'hellebore noir sent extrfi-mement complexes, et, jusqu'ä un certain point, opposes les uns aux autres, selon la dose et le mode d'administralion du m^dica-
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436nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS INFLAMMAT01RES.
ment. II est irritant par ses effets locaux externes; il est vomitifet purgatifpai ses effets locaux internes; enfin il est ^videmment con-tro-stimulant, diuretique et narcotico-äcre par ses effets g6n6raux. Aussi aurions-nous ^t6 fort embarrassö pour le classer si son usage le plus habituel ne nous avait pas en quelque sorte forcö ä le placer parmi les irritants 6pispastiques.
1deg; Eflfcts locaux externes. — Appliqu6es sur la peau enlifere, les diverses preparations d'hell^bore noir determinant d'abord la ru-b6faction, puis la v6sication; mais g6n6ralement ce dernier effet est pen marqu6 sur les divers animaux. Nos experiences personnelles nous ont dömontr^ que les diverses preparations de l'heliebore noir ne produisent, sur la peau du cheval, an moins, qu'une vesica-tion lögöre et insufflsante. Sur les muqueuses et les tissus denudes, I'action irritante est toujours plus forte et s'accompagne üpeu pros conslamment de l'absorption du principe actif du remöde, qui determine alors le vomissement et la purgation chez les petits animaux, tels que le pore et le chien. Nous avons eu Toccasion d'ob-server les accidents dus ä l'absorption des principes actifs de l'hel-lebore noir sur le cbeval lui-m6me; le medicament avait et6 döposö laquo;ur une surface rasöe et dont l'^piderme avait 6te entamö sur divers points; il pent meme en r^sulter des effets g6n6raux plus ou moins graves.
Introduite sous la peau, la racine d'hellebore noir y determine des effets prompts et 6nergiques, surtout chez les ruminants; et comme ils se presentent frequemment dans la pratique, il est important de les döerire. D'aprös Drouard (1), les engorgements produils par cGtte racine attachöe h un seton deviennent 6normes au bout de deux ou trois jours; ils suppurent pen ordinairement et se terminent par resolution au bout de quinze ä vingt jours. Le tissu cellulaire qui 6tait en contact avec la racine d'hellebore noir est frappö de mort; il se dötache et sort de lui-m6me par une des ouvertures du s6ton quand I'engorgement inflammatoire a presque entiferement disparu; il forme une masse noirätre de la grosseur d'un oeuf de poule ou de dinde, et ressemble assez exactement au bourbillon d'un javart. Quand on veut oblenir une suppuration abondante, on doit scarifier profondement la tumeur, qui fournit alors une gran de quantity de sang. Chez les moutons, les effets sont les m6mes; sur les solipamp;des, le pore et les carnivores, ils restent
()) Recueit de medec. vitir., 1837, note des pages 550,551 et 552.
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encore ä Studier. Enfin, d'aprös M. Hertwig (1), les engorgements inflammatoires provoquös par la racine d'hellöbore noir placöe sous la peau, seraient principalement formes par la sörosite du sang qui s'y 6pancherait en grande quantite, ce qui aurait son avantage dans certaines affections.
2deg; Effets locaux internes. — Quand on administre l'hellebore noir dans le tube digestif directement, soit en 61ectuaire, soit en breuvage, il determine presque toujours le vomissement et la purgation. Ces deux effets se manifestent constamment cbez le porc et le chien, car cette racine est un vomitif tellement fidfele, qu'il suffit souvent de l'appliquer sur la peau des carnivores pour determiner l'^vacuation stomacale. Chez les herbivores, ces effets sont peu constants ; le vomissement manque presque toujours, except^ cbez les ruminants soumis au regime du vert, et qui vomissent parfois bien reellement, d'aprfes M. Hertwig; dans les autres animaux, il y a souvent efforts de vomissement ou nausees non equivoques, et il sur-vient aussi parfois des vomituritions. Quant ä la purgation, eile n'a rien de regulier : le plus souvent eile manque entierement, quoique les animaux aient presentö des coliques vives; et lorsqu'elle se manifeste, c'est presque toujours avec une intensity exageree; il y a alors salivation, agitation, coliques violentes, diarrh^e sanguino-lente, fetide, amaigrissement rapide, etc.
3deg; Effets gcneraux. — A mesure que les molecules du principe actif de Thellebore noir penetrent dans le sang; les effets de ce medicament revötent le double caractere des contro-stimulants et des narcotiques : on dirait un melange d'6m6tique et de digitale pour-pr^e. La respiration et la circulation se ralentissent et deviennent irregulieres; la chaleur animale baisse rapidement ä la surface du corps; les muqueuses pälissent, les urines coulent fr6quemment, etc. Puis surviennent des phenomenes nerveux : tremblements muscu-laires, faiblesse des membres, convulsions, vertiges, station chan-celante, marche incertaine, chute sur le sol, attaques tetaniques, insensibility, mort. Les lesions que Ton trouve ä l'autopsie consistent toujours dans une inflammation plus ou moins vive du tube digestif; dans l'engouement sanguin des parenchymes et du coeur,. dans I'etat noir et fluide du sang, etc.
(1) Pharmacologic pratique, p. 412.
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Differences. — Doses toxiques.
1deg; Solipedes. — D'apris les recherches de Gohier (1), 190 grammes de racine fraiche d'hellebore noir donnee en breuvage d^terminenl unc purgation violente aux chevaux; siehe, eile a tue un cheval ä la dose de 90 grammes. Selon M. Hertwig, 32 grammes suffisent souvent pour em-poisonner les chevaux mortellement; de 60 a 90 grammes la mort sur-vient constamment. En injection dans les veines, 4 grammes en decoction suffisent pour tuer les solipedes.
2deg; nmninantg. — Pour les grands ruminants, les doses toxiques sont les mömes qua pour les solipedes; 1 gramme en injection dans les veines sufflt pour determiner chez ces animaux le vomissement et des phenomö-nes nerveux. Chez les moutons, 4 ä 12 grammes donnßs ä l'intßrieur sont suffisants pour causer la mort.
3deg; Omnivores et carnivores. — 11 faut, comme nous l'avons dejä dit,
de fort petites doses d'hellebore noir pour faire vomir ces animaux; aussi, quand on laisse les voies digestives libres, ils peuvent supporter de 4 i 8 grammes de ce remöde sans succomber, parcequ'ils en rejettent la plus grande parlie par le vomissement et les sclles; mais si on lie I'aisopliage, ces doses sont assez fortes pour entrainer la mort, dquot;apr6s les recherches d'Orflla (2). Enfln, la poudre de cette racine, selon ce dernier auteur, deposfie sur une plaiedela cuisse des chiens, est rapidement absorbee et les fait mourir, a la dose de 30 centigrammes et au-dessus, selon leur laille el leur force.
Pharmacotberapie. — Les indicalions de rhellebore noir sont externes et internes.
1deg; Indications externelaquo;. — Sous forme de trochisque, cette racine est d'un frequent usage dans la m6decine des ruminants comme moyen d^rivatif; eile s'emploie de temps immemorial au fanon des bceufs comme moyen prophylactique ou curatif des affections de poilrine, des maladies putrides, charbonneuses ou typhoides, du sang de rate, etc. On fait usage de ses diverses preparations offlci-nales sur la peau, pour gu^rir la gale et les dartres, pour faire perir les ectozoaires, etc. Traitee par decoction, äla dose de 100 grammes si eile est fraiche, et de SO grammes si eile est seche, par litre d'eau, cette racine constitue un lopique excellent contre la gale
(1)nbsp; Registre de l'Ecote de Lyon, 1809.
(2)nbsp; nbsp;Toxicologie, t. II, p. 363 et sniv.
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r^cente des moutons; d'aprös Teissier, les bergers espagnols n'em-ploient pas d'autre moyen et reussissent parfaitement. Le vötiri-naire anglais Stanley emploie la racine d'hellßbore noir sous forme de trochisque dans les fistules du mal de taupe et du mal de garrot avec un succes constant, ainsi que l'affirme M. Morton (I).
2deg; Indications internes. — Comme vomitif. l'hellöbore noir peut remplir les mömes indications que l'^mölique; il agit möme plus rapidement et souvent par simple application exlörieure. La poudre de cette racine, ä la dose d'une cuilleröe ä cafe, m^langee ä une cuil-leree ä bouche de sei marin, a longtemps ete consid6r6e comme un sp^cifique de la maladie des cbiens ä son d6but (2). A titre de purgatif et de diuretique, l'bellöbore noir a 6t6 preconise depuis longtemps contre les dartres et la gale inveterees, l'elephantiasis, le farcin, le rbumatisme cbronique, les hydropisies, les vers intesti-naux, etc. Enfin, comme narcolique, on en a conseille l'usage contre la plupart des nevroses graves, telles que l'öpilepsie, la choree, la paralysie, le t6tanos, le vcrtige, etc.
Succidanes de l'Hellebore noir,'
iquot; Helleiiore Tert {Helleborus viridis, L.). — 11 est plus commun que le pröcedent et, dit-on, plus aclif. 11 pourrait le remplacer fa-cilement.
2deg; llellvbore fetide {Helleborus fwtidus, L.). — Cette vari6t6 dquot;helleboi'e, appelee yn\ga.\ve.xne,xii pied-de-gri/fon, est tres-commune et fort active. Elle pourrait facilement suppleer les deux espöces qui precedent.
3deg; Hellebore blunc. — Gelte plante, qui appartient h. une autre famille, mörite, en raison de son importance, une histoire plus detaill6e que les deux pr6c6dentes.
d. Do l'Hellebore blanc (Veratrum album, L.). Sybosymie : Verartre, Varaire, etc.
Pharmacoirrapiiie. — Cette plante vivace, de la famille des Col-chicac6es, croit spontanement en Italic, en Suisse, ainsi que sur la
(1)nbsp; Pharmacie, p. 222.
(2)nbsp; Inslr. velör., t. III, p. 355.
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plupart des raontagnes de la France, telles que les Alpes, les Pyr6-
n6es, les C^vennes, les Vosges, etc. On la cultive aussi quelquefois
dans les jardins comme plante d'orne-
ment. La racine est la seule partie em-
ploy6e.
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ehe, qui
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Caract^res. — Teile qu'elle se präsente dans le commerce, la racine d'hel-lebore blanc est entire et se compose d'une souche centrale, tuböreuse, courte, noiiätre en dehors, blanche en dedans, et de nombreuses radicelles presque droites, de la grosseur d'une plume de corbeau et d'une leinte grisätre. Lorsqu'elle est frai-che, cette racine exhale une l^gfere odeur nauseeuse qui disparait complelement par la dessiccation; quant h la saveur, eile est ^galement plus marquee ä l'etat frais, mais eile existe encore sur la racine se-se montre, par la mastication, acre et tres-iritante.
Fig, 13.
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Composiiion chimique. — D'apres l'analyse de plusieurs chi-raistes, la racine du varaire conlient les principes suivants : vera-trine, jervine, acide volatil, acide gallique combing h la vfiratrine, matiere colorante jaune, amidon, gomme, ligneux. Le principe actil' est la Veratrine.
v. rairiiu-. — Elle est solide, incristallisable, en poudre blanche, inodore, d'une saveur amfere et tres-äere. Fusible ä HS degres, eile n'est point volatile et se prend en masses transparentes par le re-froidissement. Insoluble dans l'eau, eile se dissout bien dans I'al-cool et l'6ther; eile neutralise imparfaitement les acides et donne naissance ä des sels incristallisables d'une grande activity. Cette base v6gamp;ale est extrömement active et repr^sente exaclement les vertus de l'hell^bore blanc.
II resulte des recherches de MM. Faivre et C. Leblanc (1), sur les chiens et les chevaux, que la veratrine agit sur le tube digestif, sur la circulation et sur le Systeme nerveux, selon la dose administree. Dans I'appareil digestif, eile produit de la salivation, augmente la
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(1) ^laquo;laquo;MaiVe de Bouchardat, 1855, p. 112.
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s6cr6tion folliculaire, accölöre le mouvement pöristaltique de l'in-testin, etc. Si eile est donnee en quantity plus forte, eile agit comma contro-stimulante ä la manifere de r6in6lique. Enün ä dose 61evee, eile agit surtout sur la moelle epiniere et produit les m6mes effets que la strychnine. La v6ratrine est toxique chez le chien k la dose da 13 h. 20 centigrammes, et ä celle de 3 grammes chez le cheval.
Ces experimentateurs esliment que, d'aprös ses effets, cette base pent (Hre utile chez le cheval, dans le vertige abdominal, les pe-lotes stercorales et les aulres obstructions inteslinales, ainsi que centre les diverses n^vroses. Chez le chien, eile est indiqu^e centre le rhumatisme, le t6tanos, la choree, la maladie du jeune age, etc. Les doses seront de 06r, 50 ä 1 gramme pour le cheval, et de 5 ä 8 centigrammes, chez le chien, en dissolution dans lather sulfuri-que ou en electuaire.
Des travaux plus recents demontrent que la veratrine agit su.r le systöme musculaire directement, c'est-ä-dire par I'intermMiaire du sang et non par celui des centres nerveux; de lä son action puis-sante sur les muscles et sur le cceur en particulier et son effet antifebrile rapide et energique.
Pharmacotechnie. — Les preparations d'hellebore blanc etanl ä peu pros les memes que celles de Thellehore noir, nous ne nous y aireterons pas.
Medicamentation. — On emploie ce medicament h. peu pres sous les m6mes formes que le prudent; quant aux doses, elles peuvent 6tre plus 61ev6es d'un quart et möme d'un tiers.
Pharmacodynamie. — L'hellebore blanc präsente une double ressemblance : dans ses effets locaux 11 est a peu pros analogue au noir, et, dans ses effets generaux, il se rapproche sensiblement du colchique d'automne, qui appartient h la m6me famille. Ces analogies nous dispenseront done d'en parier longuement; nous nous borne-rons ;\ une simple enumeration de ses divers effets.
a. A l'exterieur du corps, il est irritant pour la peau comme les precedents, maisavec une intensite un peumoindre. En revanche, il est plus facilement absorb^, ainsi que l'a remarquö Gohier (1), qui a toujours vu les chiens vomir abondamment et presenter ious les autres signes de l'action de l'hellebore par la simple application externe de la decoction de cette racine.
(I) Compte rendu de l'Ecole de Lyon, 1809, 18IC, et Mimoires, t. I, p. Glraquo; 63 et 75.
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b. Introduit sous la peau en fragments un pen volumineux, il pa-rait que cet hellebore, d'aprös les auteurs allemands, d6termine-rait, independamment de l'engorgement ordinaire, des phönomenes dus ä Tabsorption chez tons les animaux et m6me chez les solipe-des. La lumeur locale präsente aussi des caractferes speciaux : eile est dure, comme squirrheuse, fournit le deuxieme jour un liquide sereux et spumeux, et peu ä peu ensuile du veritable pus.
Dans tons les cas, il convient d'etre prudent dans l'emploi de cette racine comme trochisque, car le veterinaire badois Benz-len (1) a observe l'empoisonnement de 38 grands ruminants par rinlroduclion de cette racine fraiche sous la peau comme moyen prophylactiquedela peripneumonie; un certain nombre d'animaux succomberent.
c Dans le tube digestif, l'hellebore blanc provoque des effets tres-caracteristiques; c'est d'abord une salivation abondante, des nau-sees, des vomissements ramp;teres, une purgation toujours tres-irr^gu-liereet incomplete, et enßn, ce qui ne s'observe pas avec les veri-tables hellebores, au moins au m6me degr6, une sorte de strangulation a\ec difficulte ou impossibilite da la deglutition, ce qui donne souvent aux carnivores la msect;me physionomie que quand ils sent enrages.
d. Enfln, comme nous l'avons dejä fait observer, les effets gen6-raux de I'liellebore blanc ressemblent un peu ä ceux du colchique, ce qui nous dispense de les detailler. Nous dirons seulement qu'il parait etre plus franchement narcotique que Thellebore noir; qu'il agit puissamment sur les nerfs ganglionnaires; et enfln, que son action contro-stimulante et diuretique est des plus manifestes.
Di/ferences. — Doslaquo; toxiques.
dquot; Solipedes. — II r6sulle des recherches de Gohier (2) que la decoction d'hellebore blanc, depuis 125 grammes jusqu'ä 380 grammes de racine par litre d'eau, peul ßlre appliquöe en lotions sur la peau des soli-pödes sans donner lieu a aueun phönomöne g6n6ral un peu remarquable. Ingörä ä la dose de 4 ä 8 grammes, ce medicament provoque la salivation, le degoul, la difliculte de la deglutition, la diurise, le ralentissement de la circulation et de la respiration, etc. A la dose de 32 grammes il determine les mömes effets, a I'intensite pros, mais il ne purge pas (Herlwig). Waldenger affirme qu'a celle de 04 grammes, cette racine determine seulement des evacuations sans purger, beaucoup de salivation et des
(1)nbsp; Journ. des vele'r. du Midi, 1858, p. 520.
(2)nbsp; Registre de l'Ecole de Lyon, 1808.
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efforts de vomissement; mais Rytz soulient qu'ä 32 grammes eile purge et determine souvent une inflammalion gastro-inteslinale mortelle (1). Cependant Gohier (2) a pu I'administrer depuis 30 jusqu'ä 125 grammes sans entrainer la mort; seulement las sujets ont manifeste beaucoup de malaise, n'ont pas 6t6 purges el ont fait de grands efforts pour vomir.
La teinture d'hell^bore blanc, injectöe dans les veines ä la dose de 4 ä 16 grammes, determine chez les chevaux les troubles suivants: gone et irrögularitö de la circulation et de la respiration, signes de coliques, evacuations alvines rßitörfies et abondantes, salivation, eflbrts de vomissement, sueurs copieuses, diuröse, etc. Ces troubles durent de deux ä douze heures et disparaissent ensuile sans laisser de traces. De 16 a 32 grammes, cette teinture determine une mort rapide.
2deg; KumiiiuntH. — Chez les grands ruminants, les effets de Thellöbore blanc sent moins gnergiques que sur les soliptdes; entre 8 et 16 grammes, Taction est a peu prüis nulle, d'aprüs Hertwig; mais de 20 a 32 grammes, on observe les monies effets que chez le cheval; il parait möme que le vomissement s'effectue plus fhcilemenl, surtout quand les grands ruminants sent ä l'usage du vert. La teinture agit dans les veines ä peu pros aux memes doses et avec la möme intensity que sur le cheval. Les rfisul-tals fournis par les experiences de Gohier (3) sont un peu dilferenls de ceux qui precedent et que nous avons empruntös aux auteurs allemands : en effet, 1'hellebore blanc, ä la dose de 50 grammes en electuaire ou en breuvage, n'a dölerminö aucun effet sensible j ä celle de 100 grammes, il n'y a pas eu de purgation ; et enfin, ä celle de 200 grammes, il y a eu superpurgation et inflammalion gastro-intestinale mortelle.
Chez les moutons, rhellöbore blanc donne ä la dose de 18r,20 i 4 grammes determine des Eructations, de la salivation et du ballonnement du ventre, qui dure douze ä quinze heures. A celle de 8 k 10 grammes, il provoque des vomituritions, des vomissements, la purgation et parfois la mort.
3deg; Omuivorea. — Le pore vomit sous l'influence de 25 ä 7b centigrammes d'hellebore blanc; la dose toxique est inconnue.
4deg; Carnivorea. — A la dose de 20 ä 25 centigrammes, cette racine provoque des vomissements chez le chien; des lotions faites sur la peau suf fisent toujours, comme nous I'avons doja dit, pour produire le möme effet. Quand on laisse les voies digestives libres, le chien peut supporter sans danger de 4 a 8 grammes d'hellebore blanc, parce que la plus grande partie en est rejet6e par le vomissement et les döKcations; mais si Ton pratique la ligature de l'oesophage, il suffit de quelques grammes de cette
(1)nbsp; Hertwig, Pharmacologie pratique, p. 415.
(2)nbsp; Mem. de mid. et de Chirurg, vildr., t. I, p. 75.
(3)nbsp; Comptes rendus de FEcole Lyon, 1816, p. 15.
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racine räduite en poudre pour ameuer la mort; il en est de in6me quand on I'introduit dans le lissu cellulaire, le rectum, etc. La teinture ä la dose de 15 a 30 goutles dans les veines determine le rnönie resultal.
Pharmacotheraide. — Les indications therapeuliques de l'hellö-bore blanc, qui sont ä peu pros las mömes que celles du noir, sont dislingu6es en externes et en internes.
1deg; indications externes. — Comme trochisque, cette racine s'emploie de la m6me maniöre et dans les mfimes circonstances que celle du pr6c6dent. II est un point sur lequel tons les auteurs sont d'accord : c'est sur l'efücacite de l'hellöbore dansle traitement de la gale chez la plupart des animaux. C'est d'abord Gohier (1), qui a beaucoup ^tudi6 ce m6dicament, qui constate que, sous I'in-fluence des lotions de cette racine ä la dose de 32 grammes par litre d'eau, la gale du chien, celle de la brebis, etc., disparaissent completement; c'est ensuite Viborg (2) qui la present ä dose double centre celle du pore; c'est aussi M. de la Goudalie (3) qui re-commande ce remede contre la gale du mouton, etc. On a egale-ment conseillö l'usage de cette racine comme un excellent sler-nutatoire.
2deg; Indications internes. — A titre de vomitif, I'bellebore blanc convient dans les memes cas que l'emetique, c'est-ä-dire les empoi-sonnements, les indigestions, I'embarras gastrique, les Eruptions culan^es graves, les affections catarrhales des voies respiratoires, les angines couenneuses ou gangröneuses, etc. Les auteurs alle-mands le considörent surtout comme un veritable speciiique de l'angine grave du pore, soil comme moyen pr^servatif, soil comme remede curatif. Resch et Schrader (4) le regardent comme un medicament heroique dans le cas d'indigestion chronique du boeuf; la dose est de 3 ä 8 grammes, r^p^tee au besoin ; il pent alors supplier l'ipöcacuanha. Les veterinaires anglais emploient /nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;parfois rhell^bore blanc ä rint^rieur pour ralentir le pouls dans
les maladies aigues, ä la place de la digitale ; le v6terinaire Lord (3) /nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;en a fait usage avec succös, ä la dose de 8 ä 12 grammes par jour,
(1)nbsp; Compte rendu de i'Ecole de Lyon, 1809, 1816; et Mem. de med. vetir, et de Chirurg, viter., t. I.
(2)nbsp; Traite du porc, p. 99.
(3)nbsp; Ann. de l'agric. franc., t. XXVI11, p. 304.
(4)nbsp; Hertwig, Pharmac. pratique.
(5)nbsp; Journ. vitir. et agric. de Belgique, 1845, p. 79,
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chez le betau atteint de pneumonie. Un agriculteur allemand, nomm6 Berlin, a pr6conis6 comme un specifique, au dire de M. Hartwig, un melange de 16 grammes de poudre de cette ra-cine avec autant de sei marin, pendant huit jours, contre la p6-ripneumonie contagieuse du gros bötail. Enfin, toujours selon M. Hertwig, le v6t6rinaire allemand Kuers emploie avec beaucoup de succös la racine d'hellöbore blanc contre la maladie de sang des moutons; 11 en introduit 1 gramme sous la peau en trochisque et en administre ä l'int^rieur 50 centigrammes, qu'on repamp;te au besoin.
En injection dans les veines, les auteurs allemands vantent la teinture de cette racine dans les congestions des gros intestins, la stupeur, la paralysie et surtout le vertige. M. Hertwig (1), qui pa-rait avoir essay^ souvent ce remöde, afflrme qu'il reussit quelque-fois contre le vertige abdominal.
Un autre v6t6rinaire allemand, M. Schumacher (2), qui dit avoir etudie avec soin les vertus du vöratre et en avoir souvent fait usage dans sa pratique, confirme son efficacite contre la plupart des maladies que nous venons d'enumörer et contre la pöricardite.
Plus röcemment les v6t6rinaires allemands ont fait de Thellöbore blanc quelques nouvelles applications. Ainsi, M. Warneke administre ce medicament ä la dose de 8 grampies ä l'intörieur dans le cas de hernie inguinale 6trangl6e; ce moyen provoque de violents mouvements pöristaltiques des intestins qui font disparaitre l'e-tranglement; ce veterinaire afflrme avoir guöri plusieurs chevaux par ce moyen; M. Gerlach donne la möme assurance. Ce dernier a employe la veratrine par la m6thode hypodermique contre le te-tanos du cheval, ä la dose de 50 centigrammes, et contre la maladie des chiens, par la möme mdthode, ä la dose d'un demi ä un centigramme. Enfln, Braener recommande le m6me alcaloide contre la boiterie rhumatismale de l'öpaule, chez le cheval: on 1'injecte sous la peau de la region k la dose de 6 centigrammes (3).
Succidani du Garou et des Hellebores.
Eaphorbe. — Le genre Euphorbia, qui constitue le type de la fa-mille des Euphorbiac6es, contient un grand nombre d'espöces herbac6es, annuelles, bisannuelles ou vivaces, qui sont gorgöes
[l] Pharmaeologie pratique, p. 420.
(2)nbsp;Thierarzt, 1862, p. 27 et 104; et 1863, p. 219.
(3)nbsp;Allgemein tMrapic, p. 240.
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d'un sue blanc, cremeux et tr6s-äcre; elles croissent pour la plu-part dans les jardins, les eultures, les foss6s, etc. L'espöce la plus repandue et la plus commune est cells qu'on appelle Epurge ; tou-tes, du reste, possödent des propri6t6s irritantes, m6me aprös la dessiccation, et peuvent 6tre,ä peu pres indifferemment, employees en mddecine ä titre detrochisques.
D'apres Miquei (1), de Böziers, la tige d'euphorbe, ratissee pour enlever l'ecorce, et introduite sous la peau dans un trajet pratiquö par unc aiguille h seton, produit au bout de vint-quatre ä trente-six heures un engorgement sanguin tres-considerable. Quand on juge que la tumeur est sufflsamment developpöe, on retire le trochisque el on passe uns meche ä travers I'engorgement pour 6vacuer une partie du sang epanchö et amener une suppuration de bonne nature. D'aprös Miquei, I'euphorbe peut remplacer tous les revulsifs, tels que la moutarde, les vesicants et les causliques. Ce trochisque con-vient, comme ceux du garou ou des hellebores, soit comme moyen prophylaclique, soil comme moyen curatif de la plupart des affections internes les plus graves.
3deg; Vesicants animaux.
Des Cantharides.
Melee vesicatorius, Linne ; Lytta vesicaforia, Fabricius; Cantharis vesicatoria, Geoffroy; Cantharis ofßcinarum (pharmaciens).
Partie pharmacostatique.
I'armacographie. — La Ganlharide est un insecte de l'ordre des Coleopteres, du sous-ordre des Iläeromeres, de la famille des Trachelides, de la tribu des Cantharidies, des genres Melee de Linne et Cantharis des modernes, et de l'espece Cantharis vesicatoria de Geoffroy.
Caracieres. — La töte est cordiforme, le corselet carr6 est re-tröci en formede col; le corps est cylindroide, long de 15 ä 23 millimetres et cpais de 4 ä 5; les yeux sont saillants et lateraux, les an-tennes longues, filiformes et compos^es de onze articles; les mem-bres anteiieurs et les moyens ont cinq articles, les posterieurs qualre seulement, et les uns et les autres sont terminus par des crochets bifldes; les alles sont membraneuses, grisätres et propres
(I) Jown. de medec. vcler. de Lyon, 1858, p. 16.
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au vol; les elytres sonl molles, longues et flexibles; toute la surface du corps est nuancöe d'un vert dore tres-brillant
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presentant dans quelques points un leger reflet azur6.
Les cantharides dessechees, et telles qu'on les trouve dans le commerce, sonttrös-lögeres, puis-que douze ne pesent en moyenne que 1 gramme environ ; elles sont friables et se reduisent aise-menl en une poudre grisätre, parsemöe de points vert dorö, debris des elytres et des pattes. En-
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ühres ou pulverisees, elles exhalent une odeur
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Fig. li.
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forte, desagreable, qu'on a compares ä celle de la souris; leur saveur est d'abord amere, puis chaude et enfin äcre et irritante.
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Originc et habitation. — Les cantharides habitant la partie möridionale de l'Europe; on en trouve abondamment en France, enEspagne et en Italie. Elles se montrent dans nos pays vers la fin de mai et le courant de juin; elles s'ölablissent de preference sur les arbres de la famille des Jasminees, tels que le fröne, le lilas, le Iroene; on les rencontre aussi, mais plus rarement, sur le sureau, le chfevrefeuille, le saule, l'orme,' etc. Leur presence sur ces diffe-renles plantes est accus^e ä de grandes distances par Todeur insupportable qu'exhalent leurs essaims, qui ne sont pas egalement peu-pl6s toutes les annöes.
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Kecolte et conservation. — La recolle des cantharides se fait le matin, parce qu'ä cette heure de la journee elles sont encöre engourdies par la fraicheur de la null et mouülöes par la rosee. Des draps de toile sont etendus sous les arbres, et par des secous-ses brusques on y fait tomber les insectes. Geux-ci, une fois ras-sembles dans un vase, sont soumis h l'action de la vapeur du vinaigre chaud, qui ne tarde pas ä les asphyxier; quelques gouttes d'une essence ou d'ether sulfurique, et surtout de chloroforme, produisent, dil-on, le m6me resultat avec beaucoup de rapiditc. Quoi qu'il en soit, une fois mortes, les cantharides doivent etre expos6es au soleil ou ä 1 etuve, aün de les dessecher compl6temenL Pour les conserver longtemps, il faut les mettre enliferes dans des vases bien clos et exempts d'humidit6. Enfin, comme les cantharides sont attaquees ä la longue par une espöce de müe (VAnthre-nus musxorum),on a propose, poury remedier, divers moyens, entre
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448nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS INFLAMMATOIRES.
autres le camphre, les huiles pyrogenees, I'alcool, I'acide ac^tique, le carbonate d'ammoniaque, etc. ; mais cette precaution est de peu d'utilit6, attendu que ces petits insectes n'attaquent que les parties molles des cantharides et ne paraissent pas diminuer sensi-blement la proportion de la cantharidine.
FaUifications. — On falsifle rarement les cantharides entieres; cependant on les humecte parfois avec de l'eau pour leur faire ac-qu^rir plus de poids. Mais la poudre est souvent fraud^e; on y melange de l'euphorbe pulverisöe, de la sciure de bois trös-fme, etc.: ces adulterations ne peuvent 6tre reconnues que par un examen physique trfes-attentif, ä l'oeil nu, ä la loupe, etc.
Composition chimique. — D'aprfes les recherches de M. Robi-quet, les cantharides renferment les principes suivants : de la cantharidine, de la chüine et un principe huileux et volatil, auxquels sont dues les propri6t6s vösicantes de ces insectes ; une huile verte, une mature noire et une mature jaune, döpourvues des vertus v^sican-tes; enfln des acides acelique, urique et phosphorique, ainsi que des phosphates de chaux et de magnesie.
Cantiiaridtne. —Elle est solide, en petites paillettes blanches micacees, inodoreet d'une saveur excessivement acre et irritante. Soumise ä l'action de la chaleur, eile fond a 210 degres et ne tarde pas ä se volatiliser. Insoluble dans l'eau, eile se dissout aisement dans I'alcool, Tether, les essences, les corps gras et la plupart des acides et des alcalis. Elle ne parait pas neutraliser les acides et don-ner naissance ä des sels. Quoique neutre, la cantharidine est bien 6videmment le principe actif des cantharides, car eile dölermine ä la surface du corps et ä rint^rieur les monies effets que ces insectes, mais avec beaucoup plus d'6nergie. M. Dieu (i) estime que 6 centigrammes Equivalent, pour l'aetivite, ä environ 1 gramme de poudre de cantharides.
iMiarmaioteciiuie. — II n'existe pas dans la matiere m6dicale de medicament qui entre dans un aussi grand nombre de formules magistrates et officinales destinies ä l'usage externe, que les cantharides ; elles font partie d'une multitude d'onguents, de pomma-des, d'emplätres, de charges, de carats, de liniments, de mixtures,
(l) Trait, de mat. medic, et de therap., t. 11, p. 30
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de liqueurs diverses, etc. En revanche, pour l'usage interne, les preparations dans lesquelles entrent ces insectes sent peu nombreu-ses. Dans l'impossibilite oü nous nous trouvons de faire connaitre loutes les preparations cantharid^es d'application extMeure, nous nous bornerons h faire mention des suivantes, qui sont les plus usuelles.
1deg; Onguent vesicatoire veterinaire (Lebas).
Prenez : Cantharides en poudre..............nbsp; nbsp; nbsp; 600 grammes.
Euphorbe pulvörisee.................nbsp; nbsp; nbsp; 200 —
Poix noire et poix-rtsine, de chaque..nbsp; nbsp; nbsp; 40O —
Cire jaune..........................nbsp; nbsp; nbsp; 30O . —
lluile d'olive........................nbsp; nbsp; 1200 —
Faites fondre la poix, la resine et la cire ; ajoutez l'huile grasse et incorporez les cantharides et l'euphorbe en remuant le melange jusqu'k entier refroidissement.
Onguent vesicatoire non depüant (Coculet) (1).
Prenez : Onguent vesicatoire............. inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;.„„
_ , . „nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;aa 200 grammes.
Pommade mercunelle........... I
Suie de clicmin^e...............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;100 —
Poudre de cantharides...........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;15 —
M^langez exaetement. Pr^conise par Vauteur comme un excellent vesicant r^so-lutif, qu'on peut appliquer plusieurs fois sup la meme region sans craindre de causer une döpilation permanente, ce topique n'altlt;5rant jamais, selon l'inventeur, les bulbes des poils.
2deg; Pommade cantharidee.
Prenez: Cantharides pulverisees.............. 32 grammes.
Axonge............................. 380 —
Cire jaune.......................... G4 —
Faites dig^rer les cantharides dans la graisse fondue, passez avec expression, et ajoutez la cire pour donner plus de consistance.
3deg; Huile cantharidee.
Prenez : Poudre de cantharides............... 125 grammes.
Huile d'olive........................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2 —
Faites digirer au bain-marie ou i une douce chaleur, pendant quelques heures, passez avec expression et filtrez.
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(1) Journ. des vitir. du Midi, 18C1, p. 211. Taboörin, 3laquo; Edition. — I.
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4deg; Teinture de cantharides.
Prenez : Cantharides pulviris(5es............. 32 grammes.
Alcool ä 5G degres centesimaux..... 250 —
Faites tiedir l'alcool et passez St 1'appareil do deplacement, ou faites digirer sur des cendres chaudos pendant quatre ou cinq jours.
5deg; Vinaigre cantharide.
Prenez : Poudre de cantharides............... C4 grammes.
Vinaigre fort........................ 600 —
Faites dig(5rer h. une douce chaleur pendant quelques jours, passez avec expression et filtrez.
Partie pharmacodynamique.
lUedicamcntation. — L'administration des cantharides ä Tin te-rieur se fait ä peu pres exclusivement par la bouche ; elles se don-nent sous forme solide ou sous forme liquide; dans le premier cas, on prepare des bols, qu'on enveloppe dans du papier ou de la päte de farine, et qu'on fait avaler immediatement pour öviterl'irritation de la bouche; pour les petits animaux, on emploie la forme de pilules. Quand la preparation est liquide, on I'administre en breu-#9632;vage pour que la deglutition soit immediate. Ges breuvages se composent avec de l'eau legerement gommeuse ou mucilagineuse, et une quantite determinee d'huile, de teinture, de vin ou de vinaigre cantharides. On peut aussi traiter la poudre de cantharides par infusion avec l'eau ou le vin; la cantharidine est peu soluble dans ces yehicules, mais eile s'y dissout a la faveur des principes gras et albumineux contenus dans les insectes. Enfin, pour 6viter une action irritante trop forte des voies gdnito-urinaires, on a 1'ba-bitude d'ajouter, aux preparations internes de ce medicament, du camphre, du nitre, du mucilage, etc. M. Chevalier, de Gonstantine, ancien v6t6rinaire militaire, conseille, en outre, d'administrer le camphre ä l'interieur pour öviter plus sürement l'irritation des voies g6nito-urinaires. Gette pratique rationnelle lui a toujours r^ussi. {Note communiquee.)
Pour l'usage externe, on emploie les preparations liquides de cantharides en frictions|etquot;en embrocations; quanta celles qui sent emplastiques ou onguentacees, on les applique sur la peau rasfo de ses poils, en övitant autant que possible de se servir d'appareils et de bandages. Cependant ceci n'est pas absolu; d'abord dans les
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parties declives, comme le dessous de la poitrine, par exemple, un bandage est parfois utile. De plus, les recherches de M. Schaack (1) lui ont d6montr6 que I'onguent v6sicatoire, employ^ comme fondant, agit plus röguliörement et plus sürement lorsqu'il est recou-vert d'une enveloppe impermeable, comme une large feuille de poir6e, de betterave, de cbou, de laitue, ou bien du taffetas cir6, consolid6s par une piöce de toile. Des engorgements tendineux, notamment, ont cdd6 ais^ment ä ce topique ainsi employe.
Posoiogic. — Les cantharides doivent toujours 6tre administr^es ä l'inlerieur ä petites doses, au moins dans le d6but de la m6dica-lion; il vaut mieux diviser les doses que de les donner trop fortes d'emblee ; il est sage, 6galement, de ne pas continuer sans interruption I'usage d'un medicament aussi actif : on suspendra done pendant quelques jours, chaque semaine, I'administration interne des cantharides, et on la continuera ensuite aussi longtemps que I'indi-cation I'exigera. Le tableau suivant indique les doses qui convien-nent aux divers animaux, et qu'on peut r6p6ter au besoin deux fois par jour:
lquot; Grands ruminants..................nbsp; nbsp; nbsp;1,50 ä 2,50 grammes.
2deg; Solipedes..........................nbsp; nbsp; 0,50 ä 1,50 —
3deg; Moutons et pores..................nbsp; nbsp; 0,25 ä 0,50 —
4deg; Chiens et chats....................nbsp; nbsp; 0,02 ä 0,25 __
Pharmacodynamie. — Les effets des cantharides doivent 6tre distinguös en locaux et en generaux, et les premiers subdivis^s en externes et en internes.
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iquot; Effets locanx externes. — Appliquees sur la peau, les preparations cantharid4es ne tardent pas ä y determiner une rubefaction d'abord, puis une inflammation vesiculeuse qui s'accompagne de peudedouleur, mais de beauccHip de cuisson, ce qui porte les animaux ä se gratter, ä se frotter aux corps environnants pour enlever la preparation vesicante; on doit done les mettre dans I'impos-sibilite de le faire, en les fixant convenablement. L'apparition des vesicules est plus ou moins rapide, suivant diverses circonstances provenant du medicament et du sujet; mais, en general, eile est comprise entre six et douze heures. Elles sont d'abord pleines d'une serosite limpide, qui devient ensuite trouble, trfes-plastique
(I) Joum. vetir, de Lyon, 1863, p. 511 et 1864, p. 280.
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el souvent sanguinolente. Dös que les phlyctönes ont paru, la dou-leur etle prurit diminuent d'inlensit^, et quand le derme est mis h. nu, il est gonll6, trös-sensible, mais il n'est pas d'un rouge träs-fonc6. Lepus que le vösicatoire secrete est toujours d'une grande plaslicitö, et si Ton n'a pas le soin de renouveler tous les jours l'application v6sicante, la surface d6nud6e ne tarde pas h se cica-Iriser sans laisser de tares bien marquees ; mais si les applications irritantes sont continuecs pendant plusieurs jours, la suppuration devient abondante, les parties sous-jacentes sont le si6ge d'une Infiltration söro-albutnineuse, le derme s'altöre, s'amincit, et pent mfeme 6tre frapp6 de gangrene si la preparation est trop active. En g6n6ral, quand un vdsicatoire a suppurö pendant quelques jours et que le derme a6t6 attaqu6 profondement, la cicatrice ne se recou-vre jamais de polls, et le sujet est tare pour toujours.
La douleur locale d6termin6e par les cantharides n'est jamais bien vive, ainsi que le fait observer Huzard pfere {Mat. med. de Bourgelat, t. II, p. 100). laquo; L'impression des cantharides, dit-il, raquo; est fixe, continue, profonde; eile n'est pas extremement inqui6-laquo; tante, et la douleur que produisent ces mouches ne parait pas lt;( proportionn^e aux d^sordres locauxqui en sont la suite ; aussi les laquo; animaux qui en 6prouvent les effets y paraissent ä peine sen-laquo; sibles. raquo;
Les cantharides agissent sur les muqueuses comrae sur la peau ; surles plaies et les ulcamp;res, leur action est tramp;s-6nergique el change bientöt l'aspectdu pus s6cr6L6. En general, la suppuration se modere sous I'inQuence des preparations v6sicantes et devient de plus en plus plastique ; il se forme bienlot une membrane granuleuse qui, d'aprösM. Schaack(l)) tend äclore la solution de conlinuit6 si eile n'est pas entretenue par une cause locale ou g6n6rale.
Introduites dans letissu cellulaire, les preparations cantharidees y produisent une irritation proportionnellement plus forte que sur la peau. Chez le boeuf, selon M. Cruzel (2), elles d6terminent un engorgement considerable en peu de temps ; et chez le cheval, sui-vant Delafond (3), elles provoquent souvent la gangrene du tissu cellulaire, le d6collement de la peau, la formation d'un engorgement cedemateux lent ä se r^soudre, etc. Ces derniers accidents se montrent surtout lorsqu'on recouvre les meches des s^tons d'une couche trop 6paisse d'onguent v6sicatoire.
(1)nbsp; Communication orale.
(2)nbsp; Journ. des v4t(r. du Midi. 1838, p. 175.
(3)nbsp; Thirap. gin,, 1.1, p. 495.
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Les effets locaux externes des cantharides entrainent parfois aprös eux des accidents plus ou moins graves, et qui sont de deux espöces : les uns, purement sympathiques, consistent surtout en une fievre de reaction plus ou moins intense; les autres, produits par \'absorption de la cantharidine, sont relatifs ä une irritation plus ou moins grave des voies g^nito-urinaires et ä une excitation g^nörale plus ou moins prolong6e. Ces accidents, consequence de l'usage externe des cantharides, 6tant assez frequents, il est indispensable de les faire connaitre briövement.
Flfrrre de reaction. — La flevre de reaction, qui consiste tou-jours dans raccöl^ration du pouls, l'augmentation de la chaleur, la rougeur des muqueuses, la s^cheresse de la bouche, la perte de rappötit, l'augmentation de la soif, etc., ne survient que quand l'application v^sicante a eu lieu sur une large surface, lorsque les sujets sont jeunes, irritables, ou qu'ils y sont predisposes par leur 6tat maladif, etc.
Absorption. — L'absorption du principe actif des cantharides est un accident bien connu de la plupart des praticiens, par les de-sordres qu'il entraine dans toute Teconomie, et sp^cialement dans l'appareil gcnito- urinaire. D'abord signal^e par Bourgelat (I) et Vi-tet (2), celte absorption a 6lö observöe aussi par Cb. Prevots (3), Moiroud (4), Delafond (5), etc. Les auteurs allemands (6) et anglais (7) signalent aussi cet accident, qui ne pent plus 6tre mis en deute aujourd'bui, malgr6 les experiences de Barthelemy aine (8), qui tendaient ü dömontrer le contraire.
Les circonstances qui favorisent l'absorption des cantharides sont peu connues ; cependant on en signale plusieurs qu'on peut attri-buer au medicament et au sujet. Parmi les premieres, on doit compter les suivantes : 1deg; une trop forte proportion de cantharides dans la preparation vesicante ; 2deg; le melange incomplet de cette poudre avec le topique emplaslique; 3deg; une application trop eten-
(1)nbsp; Mat. mc'dic, t. II, p. 106.
(2)nbsp; MM. veter., t. III, p. 312.
(3)nbsp; Journ. prat., 1829, p. 535.
(4)nbsp; Mat. mid., p. 462.
(5)nbsp; Tlterap. gen.,t. I, p. 496.
(6)nbsp; HeHmg, Pharmacotogie pratique, p. 381.
(7)nbsp; Morton, Pharmocie, p. 155.
(8)nbsp; Comptes rendus d'AI fort, 1822, p. 59.
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due et trop pers6v6rante, etc. Quant aux circonstances relatives au sujet, on remarque celles qui suivent : 1deg; une surface k peau mince ou d6nud6e ; 2deg; des animaux aflaiblis par des saignöes r6i-lerees ou une suppuration abondante qui ont 6puis6 le corps et dösempli le systfeme vasculaire, etc. Ges derniferes circonstances, indiquees par Delafond, nous ont 616 conürm6es par M. Ghambert, qui nous a dit que l'absorption des cantharides 6tait surtout k craindre durant les maladies de poitrine qu'on avait trait6es au debut par de larges saiga^es. De plus, M. Ziindel a remarqu6 que rinfection par les cantharides est particuliörement ä redouter chez les chevaux qui sont gras au debut de la maladie et qui mai-grissenl beaucoup durant le traitement; on dirait que la r6sorption de la graisse entraine aussi celle de la cantbaridine, trös-soluble, en effet, dans les corps gras. Enfln, suivant M. Delorme, cet accident est tres-fr^quent dans le Midi, surtout quand la maladie si^ge dans le tube digestif ou dans les voies genito-urinaires; aussi a-t-il proscrit depuis longtemps l'emploi du v6sicatoire dans les maladies de ces appareils; il le remplace par les sinapismes. {Notes communiquees.)
Les signes de l'absorption des cantharides, que nous avons pu observer dans les höpitaux de l'Ecole sur un cheval atteint de mal de garrot, qu'on traitait par l'onguent vösicatoire, sont les sui-vants: fiövre de reaction, conjonclives d'un rouge jaunätre, tristesse, reins roides, Erections frequenles, urines abondantes, claires et Alantes, expulsion douloureuse, agitation de la queue, etc. Dans d'autres circonstances, la cantbaridine, au lieu de produireune action diur6tique franche, comme dans le casque nous venons de citer, tourne en quelque sorte son action irritante contre les orga-nes urinaires ; alors on observe les phönomönes suivants : coliques nöphretiques ou vösicales, douleur du canal de l'uretre, rougeur du m6at urinaire, gonflement du penis, phimosis, engorgement du fourreau, campements frequents, expulsion de quelques gouttes d'une urine chargöe et sanguinolente, strangurie, h6maturie, etc. D'apres M. Dieu (1), la diurese BiYirritation des organes genito-uri-naires sont deux phönomönes qui sont toujours en raison inverse Tun de l'auire : quand Tun est trös-prononc6, l'autre Test moins, et reciproquement.
Ind6pendamment l'absorption de la cantbaridine et de son action speciflque sur les organes gönito-urinaires, on pent observer,
(1) Mattere midicale, t. 11, p. 32.
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pendant l'usage externe des preparations v^sicantes, une sortedVn-fection generale de l'öconomie animale par ce principe toxique. Ge ph^nomfene remarquable, qua nous n'avons trouvö indiqu6 nulle part, nous a 6t6 signal6 par notre confrere M. Buer (1), qui l'a observe sur plusieurs chevaux atteints d'accidents articulaires qu'il traitait par un onguent v^sicatoire surchargö de cantharides. Les signes les plus ordinaires de ce grave accident, qui se termine sou-vent par la mort, sont d'abord des collections söreuses sous-cuta-nees, sans si6ge bien fixe, mais qu'on observe le plus souvent au garrot et sür la hauche, la d^pilation g6n6rale, la chute des crins, le d6p6rissement rapide, le marasme, puis eniin la mort. A l'au-topsie, on ne trouve aucune lesion qui puisse indiquer la cause d'un ^vönement aussi funeste.
2deg; Effets locaux internes. — Administr^es ä rint^rieur, aux doses que nous avons preccdemment indiquöes, les cantharides agis-sent ä la maniere des excitants gastro-enteriques ; elles augmentent l'appötit, accamp;erent la digestion, la circulation et la respiration, rougissent les muqueuses, amamp;iorent la nutrition, activent les re-sorptions intercellulaires, amendent la suppuration des plaies et des ulceres, etc. A doses doubles ou triples de celles indiquöes au tableau posologique, ces insectes d^terminent divers desordres dans l'appareil digestif et dans les voies g6nito-urinaires; il y a salivation, tenesme et defecations hätives chez tous lesanimaux, vomis-sements chez les omnivores et les carnivores, ardeurs urinaires dans les diverses espöces, et presque toujours plus marquees chez las mäles que chez les fetnelles, etc. Endn, ä doses exageröes^ on remarque dans ces deux appareils et dans toute l'^conomie des desordres spöciaux qui seront examines comme effels toxiques.
30Effelaquo;s g^eneraux ou drnamiques. —Quand le principe actif des cantharides a ete absorb^ et mel6 au sang, que ces insectes aient etc appliques ä la surface du corps ou ing6r6s dans le tube digestif, il en r^sulte toujours une s^rie d'effets g^neraux d'un aspect particulier, et qu'il Importe d'autant plus de specifier qu'il rögne ä cet ^gard dans la science les plus grandes divergences. D'apres la plupart des auteurs frangais, les cantharides une fois absorb^es resteraient toujours irritantes et d6termineraient dans tout l'orga-nisme une excitation des plus violentes. Selon les m6decins Italiens,
(1) Communication orale.
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456nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS INFLAMMATOIRES.
au contraire, ces insectes produiraient bien une action locale irri-tante et destructive, mais, une fois parvenu dans I'mtinaito de l'or-ganisme, leur principe actif agirait tout autrement et provoquerait las effets ordinaires des contro-stimulants. 11 importe de decider de quel c6t6 est la v6rit6.
Les partisans de ces deux systömes contraires sont done d'accord sur un point important, ä quelques nuances pros : e'est que les can-tharides agissentcommeuncorps irritant, soitä la surface du corps, soit dans le tube digestif, soit enfin dans les voies genito-urinaires oü leur action irritante s'est en quelque sorte localisee ; mais sur le rests de la question, il y a dissidence complete. Cependant il nous semble qu'il est possible de concilier les deux opinions sans porter aucune atteinte ä la v6rit6 experimentale, et voici comment. Un fait incontestable, e'est que les canlharides causent, dös le principe, une excitation plus ou moins vive de tout I'organisme ; mais cette excitation est passagfere et parait tenir principalement au retentis-sement sympathique par rintermMiaire du systfeme nerveux, de l'irritation locale externe ou interne caus6e par les cantharides. Un autre point, qui est ä l'avantage de l'opinion italienne et que I'ex-perience parait dömontrer egalement, e'est qu'une fois I'excitation febrile pass^e, il survient toujours un etat d'asthenie et de stupeur vitales d'autant plus prononc6es que la dose de cantharides employee a ete plus considerable. Ge n'est done pas sans raison que certains medecins admettent que la cantharidine porte avec eile quelque chose de septique. Geci est demontrö non-seulement par l'action generale des cantharides, mais encore par leurs effets lo-caux, qui s'accompagnent parfois d'engourdissement, de stupeur nerveuse locale, et souvent aussi d'une tendance prononcöe ä la gangröne dans les modifications materielles qu'ils d^terminent.
L'action genörale de la cantharidine, surtout ä dose toxique, est si franchement adynamique, qu'il est ä notre connaissance person-nelle, que chez plusieurs vaches du meme cheptel, empoisonn^es in-tentionnellement ä l'aide des cantharides, il y eut incertitude sur la nature du mal et qu'on crut un moment ä l'existence de la fiövre charbonneuse.
Un autre effet remarquable des cantharides, et sur lequel on n'a pas assez insiste ä notre avis, e'est la nature des excretions acci-dentelles ou morbides qu'elles provoquent sur les diverses surfaces. Ces excretions sont toujours essentiellement plastiques et for-m6es par un melange (ibrino-albumineux analogue ä la membrane pyogönique des plaies suppurantes ou aux fausses membranes des
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DES VESICANTS OU EPISPASTIQUES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 457
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sereuses. Get effet se remarque, non-seuleraent sur la peau ou les
muqueuses visibles, mais encore dans le tube digestif, dans I'appa-
reil urinaire, etc. Bretonneau, de Tours, qui le premier paralt avoir
signal6 cette action singuliöre des cantharides, avait observe qu'ennbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; j
instillant de lather cantharidö dans la trachte et le larynx des
chiens, il döterminait une inflammation membraneuse qui simu-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ^
lait parfaitement une affection croupale. En appliquant la m6me
preparation sur la lövre d'un chien, ce praticien celebre remarquait
constamment qu'apres l'enlövement de l'^piderme, il se formait
bientöt une fausse membrane qui se renouvelait ä mesure qu'on
la d6tachait, etc. (1).
On pent done rösumer de la maniere suivante I'aclion complete des cantharides : 1deg; action locale externe et interne, irritante, avec exsudation plastique; 2deg; action irritante, localisee sur I'appareil g^nito-urinaire, avec excretion d'urine albumineuse; 3deg; retentisse-ment sympathique des irritations locales et localisees, et develop-pement d'une fievre de reaction plus ou moins intense; ideg; enfin, action generate ou dynamique sensiblement stupefiante et septique, surtout quand la dose a 6t6 exag^r^e, etc.
4deg; Effeta toxiquea. — Lorsqu'on administre dans le tube digestif une dose toxique de cantharides, on ne tarde pas ä observer trois ordres d'eßets : les uns sont relatifs aux voies digestives, les autres ä I'appareil genito-urinaire, et les plus graves se manifestent dans le reste de l'organisme ou sont generaux. 11 Importe de dire quel-ques mots de chacun d'eux.
a. Les signes de 1'irritation gastro-intestinale determin^e par les cantharides varient seien les animaux; chez tous on observe de la rougeur de la buccale, une salivation plus ou moins abondante, un resserrement particulier du gosier, des coliques, des tönesmes, une purgation plus ou moins prononc^e, etc. Dans les carnivores, et sans doute aussi chez les omnivores, il survient des vomissements reit6res, abondants et glaireux; chez les herbivores, le ph^nomöne a 616 peu observe. Cependant Dupuy (2) a signal^ des mouvements antipöristaltiques de l'oesophage chez un cheval auquel il avait administr6 30 grammes de poudre de cantharides; nous avons observe aussi cet effet sur un sujet vigoureux auquel nous avions donn6 en breuvage une decoction de 32 grammes de ces insectes
(1)nbsp;Trousseau et Pldoux, Mat. mid. et therap., t. I, p. 387.
(2)nbsp;Journ. prat., 1830, p. 409etsuiv.
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458nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS INFLAMMATOIRES.
dans un litre d'eau lögörement acidulee par l'acide acetique; de plus, il y eut des Millements, des nausdes, des vomituritions, et enün des efforts de vomissement semblables ä ceux des chiens qui ont un corps 6tranger dans le gosier, ou a ceux des herbivores qui ont une rave, une racine dans I'ocsophage. Ges efforts dur^rent prfes de vingt-quatre heures.
b.nbsp; nbsp;Les symptömes d'empoisonnement par les cantharides tires de l'appareil urinaire varient de nature selon les cir'constances. Quand la preparation cantharid^e-a 6te donnöe sous forme liquide ou qu'on a administre aprös son ingestion, si eile etait solide, une grande quantite de boissons, la diuröse s'etablit d'em-blöe, devient abondante, et les organes g6nito-urinaires sont fi peine attaqu6s (Dieu). Mais quand les cantharides ont 6l6 ingerees sous forme solide, ces organes sontvivementaffect^s; on remarque d'abord de l'excitalion dans l'appareil genital : les teslicules se retractent et leurs cordons sont douloureux; le penis devient le si6ge d'un priapisme continu ou intermittent; le clitoris se con-tracte; la plupart des animaux donnent des signes d'ardeur ven6-rienne, bien que cela ne seit pas tres-constant, etc. Dans les organes urinaires, on observe les phenomenes suivants : ardeurs d'u-rine, campements frequents, sortie goutte ä goutte d'une urine epaisse et albumineuse, coliques vesicales, reins roides et tres-doulou-reux, parfois expulsion d'une urine rougeätre, sanguinolente et rendue p^niblement, etc.
c.nbsp; Les ph6nomönes generaux de rempoisonnement par les cantharides sont primitifs et conseculifs. Les premiers, de nature sym-pathique, consistent en une excitation plus ou moins vive : respiration acc616r6e, mouvements ducoeur forts et presses, muqueuses rouges, chaleur exageree, agitation, inquietude, etc. Les seconds, essentiellement dynamiques et appartenant en propre ä la canlha-ridine, consistent en une sedation plus ou moins complete des forces vitales, comme I'indiquent les signes suivants : abattement general, pouls vif et mou, respiration lente et embarrassee, abais-sement de la temperature de la peau et des membres, muqueuses livides, air expir6 f^tide, sueurs froides exhalant l'odeur de souris, tremblementsmusculaires, convulsions et paralysie des membres posterieurs chez les chiens, immobilite, assoupissement, station chancelante, chute sur le sol et mort sans agitation.
liesions. — Les plus caract6ristiques se rencontrent principale-ment dans le tube digestif et dans les voies gönito-urinaires. Si
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l'ingestion a eu lieu sous forme liquide, on trouve d^jä des traces d'irritation dans la bouche, le pharynx et Toesophage; mais si les cantharides ont 6te donndes sous forme solide et convenablement enveloppdes, cette portion de la muqueuse digestive pent ne porter aucune trace du passage du poison. L'inflammation qu'on trouve dans restomac et dans les intestins varie beaucoup d'intensitö : souvent eile est uniforme et superficielle; d'autres fois eile est plus circonscrite, mais plus profonde, et s'accompagne d'ecchymoses, d'exsudations sanguines ou plastiqiies, de v6sicules, d'ulc^ra-tions, etc. Dans les voies g6nito-urinaires, les desordres varient beaucoup aussi: les reins peuvent 6tre irrit^s, mais rarement d'une maniöre grave ; les uretferes sont toujours sains ; la muqueuse de la vessie esl au contraire toujours fortement injectee; ce reservoir pent se trouver, du reste, dans deux etats tout ä fait opposes : dans un grand 6tat de plenitude et de distension, ou dans un 6tat de vacuite et de retraction des plus prononc^s ; ce dernier etat parait etre le plus frequent lorsque I'empoisonnement s'est un peu pro-long6. En general, les organes de la poitrine ne presentent aucune lesion caract6ristique.
Antidotes. — Lorsque I'empoisonnement a eu lieu chez des ani-maux qui peuvent vomir, on doit s'empresser d'administrer un vomilif pour hater I'expulsion d'une partie du pohon; dans tous les animaux, on emploiera un laxatif pour acc^lerer le cours des matieres dans les inteslins et la sortie de la substance irritante. En outre, on administrera abondamment des boissons albumineuses, gommeuses, mucilagineuses, farineuses, mais nonhuileuses, parce que les corps gras dissolvent la canlharidine et facilitent son absorption. Pour remödier ä l'irritation des voies g6nito-urinaires, on donnera ögalement des breuvages mucilagineux dans lesquels on aura fait dissoudre du nitre, du camphre, du laudanum de Rousseau, etc. Enfm, pour combattre les phenomönes dynami-ques, les auteurs franQais conseillent les saign6es, les diur^tiques, les Emollients, etc., tandis que les Italiens prescrivent les excitants et surtoul les alcooliques. La v6rit6 nous semble exister entre ces deux extremes : il est sage de suivre l'avis des Frangais pendant la p^riode d'excitation de I'empoisonnement, mais il nous parait prudent d'imiter la pratique des Italiens pendant la p6riode de prostration.
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Differences, — Doses toxiques.
1- SoiipiiitB. — C'est inconlestablement sur les solipfedes que les can-tliarides dfiveloppent le plus rapidement et le plus r^gulifirement leurs effets vesicants a la surface du corps. A l'intörjeur, leurs effets locaux, ftnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; localises el dynamiques se montrent aussi avec assez de rögularilö. La
dose toxique n'est pas encore nettement d6termin6e. Gohier (1) a pu donner ä un cheval atteint d'hydrothorax la poudre de cantharides asso-ci6e a la terßbenthine et ä l'aloös, jusqu'ä la dose de 12 grammes par jour sans inconvenient. Dupuy (2) a vu succomber les chevaux par une dose de 30 grammes donnfie en bols. On peut done poser comme rögle göne-rale, qu'au-dessus de 15 grammes, la poudre de cantharides, surtout sous forme liquide, devient toxique pour le cheval.
2deg; Beilaquo;H inraquo; vineraquo;. — Le vesicatoire prend trfts-lentement sur la peau du boeuf, et s'il produit sur le tegument ä peu pros les mßmes dösordres que chez le cheval, il est loin de determiner dans les tissus sous-jacents un engorgement aussi considerable. Nous avons remarqusect; aussi, dans les quelques essais que nous avons pu faire, que les produits exsudßs a la surface du v6sicatoire etaient tellement plastiques qu'une suppuration r6-guliöre ne pouvait s'y fitablir. Aussi est-on dans I'usage, quand on veut (jtablir un v6sicaloire sur la peau du boeuf, d'ajouter ä la formule ordinaire de l'onguent väsicatoire un exces d'euphorbe, de l'emetique, de l'huile de croton-tiglium, etc. A I'interieur, le boeuf peut supporter des doses de poudre de cantharides beaucoup plus älevees que le cheval, surtout, d'aprös Favre (3), de Geneve, quand on I'administre sous forme solide. Selon ce que rapporte Laborde (4), c'est une pratique vulgaire dans le Midi, et particulierement dans le departement du Gers, de donner aux gönisses 12 a 20 grammes de canlharides pour determiner I'apparition des chaleurs. La dose toxique n'est pas encore connue.
3deg; lIontoiiR. — Pour placer un v^sicatoire sur la peau du moulon, Favre (5), de Geneve, recommande d'arracher la laine möche par meche sur I'endroit design^; d'6t.endre la preparation vesicante sur un morceau de cuir, comme un emplSlre, de la ramollir ä la flamme d'une chandelle, et de la faire adherer 4 la peau. Au bout de douze ä vingt-quatre heures, la phlyclene est formte; on l'enlöve, on replace I'empiatre vesicant, et 1'on continue ainsi jusqu'ä cicatrisation complete. Get exutoire suppure pendant dix a quinze jours et se cicatrise en six et sept jours sans laisser
(1)nbsp; Comptes rendus de CEcole de Lyon, 1810, p. 6.
(2)nbsp;Journ. prat., 1830, p. 409 et suiv.
(3)nbsp; Himaturie ties feuilles, p. 9.
(4)nbsp; Recueil lie medec. viter, 1830, note de la p. GC.
(5)nbsp;Journ. tfiäor, et prat., 1850, p. S1G.
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de tare sensible. A l'intfirieur, les cantharides doivent agir comme chez le bocuf, maisla dose toxique est inconnue.
4deg; Omuivorlaquo;'laquo;. — L'aclion externe ou interne, locale ou gönörale des cantharides sur le porc est complßtement inconnue. Ce sont des recher-ches qui restent ä faire.
3deg; Chienlaquo;. — Appliquges sur la peau du chien, les cantharides agissent ä peu pros comme chez Thomme. A rintörieur, clles dßterminent des effets qui varient selon que les voies digestives restent libres ou que roeso-phage a 616 li6 : dans ce dernier cas, il suföt d'un quart de gramme ou de la moiliö, au plus, pour empoisonner les chiens; dans le premier cas, au contraire, il faudrait de 3 4 4 grammes pour produire le m6me rösultat, d'apres M. Dieu (t), qui paralt avoir fait une etude attentive de ce medicament sur ces carnassiers. Partni les effets dynamiques provoquös par les cantharides cbez ces animaux, on remarque des d6-sordres nerveux qu'on n'observe pas aussi nettement chez les herbivores. C'est done une particularitfi ä noter.
Pharmacotherapie. — Les indications fort nombreuses des cantharides doivent etre distinguöes en externes et en internes.
1deg; Indications externes. — Quand on emploie les preparations cantharidöes ä l'extdrieur, on le fait dans deux buts bien distinets : pour rem6dier ä une maladie interne, ou pour combattre une affection externe, Examinons les deux cas.
a.nbsp; L'emploi des cantharides comme agent r6vulsif ou ddrivatif est trfes-frequent dans les diverses affections de la poitrine, de la gorge, des centres nerveux, etc. On recommande au contraire de s'en abstenir dans le cas de maladies du tube digestif et des voies gönito-urinaires, ä cause des accidents qu'entraine l'absorption de la canlharidine. D'aprös M. Dieu (2), les vesicatoires agiraient moins par faction revulsive qu'on admet göneralement, que par l'absorption de la cantharidine qui aurait sur le cours de ces affections la meme influence antiphlogistique que les autres contro-stimulants.
b.nbsp; nbsp;L'usage des preparations v^sicantes sur les diverses lesions chirurg'cales ou contre les maladies voisines de la peau, est aujour-d'hui tres-fr6quent en mödecine veterinaire et y rend de tres-grands services. C'est ä. titre de substitutif, de resolutif, de fondant, etc., qu'on y a recours dans les divers groupes d'affections externes que nous aliens passer en revue.
(1) Mattere mtäicale, t. II, p. 24. (3) Ibid., p. 66 et suiv.
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462nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS INFLAMMATOIRES.
SoiutionB dc continuite. — Les accidents de cette categoric qui sont traites avec avantage par les applications v^sicantes sont d'a-bord les contusions et les plaies contuses d6termin6es par des coups de pied, des chutes, des heurts, des pressions prolong^es des harnais, etc., surtout quand elles sont voisines des os, des cartilages, des tendons, des articulations, etc. On les emploie aussi sur les plaies qui sont devenues le point de depart du t^tanos, d'une infection purulente, etc., pour rappeler le mal en quelque sorte ä sa source. D'aprfes M. Schaack, le meilleur moyen d'amener amp; cicatrisation les plaies contuses, suppurantes, qui sont profondes et sinueuses, c'est de les recouvrir d'une couclie d'onguent vesi-catoire, qui favorise singuliörement la formation de la membrane granuleuse. De plus, cet habile praticien (1) a recommande la cauterisation en m6me temps qua Tapplication du v^sicatoire sur les plaies qui siegent dans une region h tissus trfes-complexe, comme au garrot, par exemple; c'est un moyen d'en assurer les effets. On arriverait sans doute au m6me r6sultat en I'appliquant bouillant.
Un veterinaire militaire, M. Coulet (2), a g6n6ralise I'em-ploi de l'onguentvösicatoire dans le traitement des solutions de continuite en g6n6ral, telles que les maux de garrot, de taupe, du dos et des lombes ; les plaies contuses et articulaires; les clous de rue, le javart, la bleime, etc. Si les plaies sont flstuleuses, on injecte pramp;ilablement de la teinture de cantharides pour nettoyer les surfaces, aprös avoir opere des debridements, si cela est n6cessaire ; puis, on delaye l'onguent vesicatoire dans cette teinture ou dans l'alcool pour le faire pen^trer par injection dans toutes les anfrac-tuosit^s de la lesion; ensuite, on d6pose une couche du topique avec sa consistance ordinaire sur la partie visible de la solution de continuite ; et, enfin, on termine le pansement en appliquant une couche de vesicatoire au pourtour des parties lesees. Deux ou trois pansements suffisent en g6n6ral pour amener une guörison radi-cale au bout d'un temps variable, selon la gravity de l'accident. In-döpendamment des observations nombreuses et diverses que M. Coulet a publiees ä l'appui de sa m^thode, MM. Mitaut (3) et Salle (4) out fait connaitre egalement des cas oü ce mode de pan-
(l)Journ. de mal. veler. de Lyon, 1864, p. 289. (2) Journ. de mid. veUr. milü., t. II, p. 657. ' (3) Recueit de mid. vitir., 1864, p. 32. (4) Journ. de mid. vilir. milit., t. III, p. 404.
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sement a donn6 d'excellents r6sultats. Depuis, d'autres praticiens ont employ^ l'onguent v6sicatoire avec avantage dans le traitement des plaies compliquöes; tels sont MM. Serres (1), G. Gauss6 (2), Salle (3), Dupon (4), etc. Malgr6tous ces succös, nous engageons les praticiens ä agir ici avec prudence, ä cause de l'absorption possible de la cantharidine et des accidents plus ou moius graves qui peu-vent en 6tre la consequence.
Tumcurs diyerses. — C'est aujourd'hui une pratique vulgäire en m^decine v6t6rinaire que d'attaquer la plupart des lum^fac-tions ext^rieures, r^centes ou anciennes, par les applications v6si-cantes; on en retire, dans la plupart des cas, des avantages trös-grands. Les tumeurs qu'on traite par ce moyen puissant sont les diverses especes de phlegmons, d'engorgements glandulaires, lym-phatiques, sanguins, les eruptions graves, comme celles du char-bon, de la clavelöe confluente, du farcin, le javart cutan6, etc. Dans les tumeurs aigues, la preparation v^sicante agit principale-inent en attirant le flux inflammatoire ä la surface de la tumefaction et en y fixant les produits plastiques qui doivent s'epancher dans les tissus. Dans les engorgements indolents, les moyens de cette nature se montrent surtout eflicaces en röveillant dans leur intimile un mouvement inflammatoire plus actif, en favorisant le ramollissement et la resorption des produits infl ammatoires, etc.
Hygromas. — On comprend dans cette categoric toutes les tumeurs plus ou raoins circonscrites ou enkystöes, qui sont tapissöes par une s^reuse incomplfete, accidentelle ou agrandie, et qui recö-lent une collection söreuse plus ou moins abondante, telles que la taupe, certaines varies de mal de garrot, le capelet, l'öponge, le vessigon sous-cutan6 du genou, du beulet, les kystes superfl-ciels, etc ; on peut y comprendre aussi les foyers purulents avec clapiers, les decollements cutanös, etc.
Maladies articuiaircs. — On traite par les preparations v^si-cantes les contusions et les plaies penetrantes, les distensions cap-sulaires ou ligamenteuses, les boursouflements des synoviales, le rhumatisme, les boiteries quelconques, les epanchements de ma-
(1)nbsp; CUnique veter., mars 1866.
(2)nbsp;Journ. de mid. vilir. milit., t. V, p. 517.
(3)nbsp; /rf., t. V, p. 650. (4)/rf., t. VI, p. 577.
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#9632;
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464nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS INFLAMMATOIRES.
tiere plastique dans le sac synovial, etc. Vitet (1) donne I'histoire d'un cas de cette derniöre espöce qui stegeait dans rarticulalion radio-carpienne, et qui disparut parfaitement par I'application ramp;-t6r6e d'une pommade vösicante formte de parties ögales de poudre de cantharides et d'huile concrete de laurier.
Les engorgements synoviaux, ligamenteux on tendineux, sur les-quels on applique le feu, cödent en g6n6ral träs-bien au v6sicatoire seul ou associe a la pommade mercurielle. C'est alors un r6solutif puissant. II constitue aussi un moyen complömentaire du feu.
maladies cutanees. — On emploie souvent sur les animaux, comme traitement essentiel ou auxiliaire, les preparations v6si-cantes pour combattre les affections rebelies de la peau, telles que la vieille gale, les dartres, les crevasses, les eaux aux jarobes, 1*616-phantiasis, etc. Gros pöre (2), v6t6rinaire ä Milan, a employe avec avantage I'application de l'onguent v^sicatoire sur le bourrelet d'un cheval atteint d'encastelure, afln de modifier la söcrötion de la come dans sa tendance vicieuse et de remedier ainsi ä cet accident. G'est un moyen employe, du reste, par beaucoup de prati-ciens. M. Bugniet (3), veterinaire militaire, a g6neralis6, en quel-que sorte, ce moyen de r6gulariser et d'acc616rer la s^cr^tion cornöe du bourrelet, en Intendant b. la plupart des maladies ou accidents de la paroi, tels que Vencastelure, les seimes, les h'eches, la faiblesse des quartiers, etc.
Maladies des yeux. — Vitet (4) recommande les vesicatoires au-tour des yeux dans les maladies graves dont sont atteints ces orga-nes, comme I'amaurose, la cataracts, les diverses especes d'ophthal-mies, etc. Gohier (5) et Brun (6) les ont employes dans ces divers cas, et surtout le premier, avec des avantages marques. Aujour-d'hui, d'aprös les conseils de M. Velpeau, on en fait souvent usage chez I'homme avec succes, dans un grand nombre de maladies re-belles des yeux.
2deg; Indications internes. — Autant les indications des cantharides ä l'ext^rieur du corps sont nombreuses et importantes, autant
(l)Midecine viirin., t. Ill, p, 318.
(2)nbsp; Recueil de me'd. viter., 1830, p. 228.
(3)nbsp; Journ. de mid. vdtdr, milit., t. Ill, p. 677. (4; toe. cit., p. 315 et 317.
(5)nbsp; Mim. de midec, el de Chirurg., t. II, p. 188.
(6)nbsp; Compte rendu de l'Ecole de Lyon, 1823, p. 37.
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DES CÄ.USTIQUES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;465
celles qui r6clament leur ingestion intdrieure sont rares et encore mal determindes. Cependant il est quelques affections graves qui peuvent 6tre amendöes et parfois gueries par l'usage interne des cantharides; de ce nombre sont les hydropisies asth6niques, le diabßte et l'albuminurie, la paralysie de la vessie et du p6nis, Tin-continence d'urine, les catarrhes vösical, vaginal et ur6tral, le teta-nos, l'anaphrodisie, etc. Gohier (1) a donn6 les cantharides melan-göes ä la törebenthine et h l'alofes, jusqu'h la dose de 12 grammes par jour, dans le cas d'hydrothorax, en aiguisant de plus les boissons avec de la lessive de cendres de bois ; les animaux rejetaient de grandes quantites d'urine, mais ne gu6rissaient que bien rarement. M. Faber (2) a traite l'albuminurie du cheval par la teinture de cantharides donn^e en boisson h la dose de 8 ä 16 grammes par jour, et de plus par des frictions du tn6me liquide sur les lombes. ä plusieurs reprises. M. Bouissy (3) a essaye I'eau-de-vie cantha-ridee ä l'intörieur, depuis 3 jusqu'ä 12 grammes par jour, chez un 6taIon atteint d'anaphrodisie; eile n'a procure que des erections passageres sans remMier ä l'impuissance. D'apres M. Hertwig (4), les veterinaires allemands et anglais emploieraient assez souvent les cantharides h l'inlörieur contre la morve et le farcin, et parfois avec succes, etc.
Succedanes des cantharides on, autres insectes vesicants.
1deg; lleloe proscarabeeus, Latreille. — Scaraböe noir ou des ma-rechaux. 2deg; iieloemajaiig, Olivier. — Scarabee vert-cuivre. 3deg; iijiai.riH variabilis, Dejeaii. — Mylabre de la chicoree. 4deg; Dices argus, Olivier. — Mylabre Argus, etc.
sect; 3. — lieraquo; Canstiques.
Sysonymie: Escharotiqucs, cauteres potenticls, feux morts, etc.
Considerations generales. — On designe, sous la denomination de camtiques, des agents irritants qui, doues d'afliniles chimiques puissantes, detruisent les solides et les liquides du corps avec les-
(1)nbsp; Compierendu de l'ßcole de Lyon, 1810 et 1811.
(2)nbsp; Journ. vitir. et agric. de Belgique, 1834, p. 379.
(3)nbsp; Mim. de la Soc. vetiir. de Lot-eUGaronne, 184G, p. 70.
(4)nbsp; Los. cit., p. 384.
Tabodbin, 3laquo; Edition. — 1. ,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 30
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466nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICAMENTS INFLAMMAT01RES.
quels ils sont mis en contact, en s'y combinant chimiquement. La partie mortifiöe prend le nom ä'escltare.
Ces medicaments agissent dune maniöre si speciale, qu'ils ont une physionomie particulifere qui les distingue nettement des autres agents de la matiöre mödicale. Ils pr6sentent cependant une cer-taine analogic d'action avec les autres irritants, les ruMfiants et les epispastiques, mais au fond ils en difförent notablement; les premiers, en effet, developpent primitivement de rinilammation. et ce n'est que secondairement qu'ils entrainent des desordres materiels dans les parties oü ils ont ete appliques; les causliques, au con-traire, desorganisent d'abord les parties qu'ils touchent, et ce n'est que consecutivement h ce premier effet qu'une inflammation plus ou moins grave se manifeste dans les points älteres. Les astringents presentent aussi avec les caustiques une ressemblance marquee, soit par leur nature chimique, seit par leurs eflets locaux. Enfln, les medicaments escbarotiques presentent avec le cautere acluelune analogic telleraenl grande, qu'il est difficile de dire quelle difference essentielle existe entre les effets de ces deux ordres d'agents des-tructeurs. Nous essayerons cependant de faire ressortir les differences principales de leur action.
Origine. — La plupart des caustiques sont fournis parle rögne inorganique; cependant on pent en tirer quelques-uns aussi du regne vegetal, comme les acides acetique et oxalique, la creosote, I'acide phenique, cerlaines essences, etc.; quant au regne animal, il n'en fournit aucun qui soit mis en usage.
Uivision. — Les anciens auteurs avaient distingue les caustiquos en deux categories: les calheretiques et les escharotiques. Les premiers irritent simplement les tissus ou ne mortilient que la partie superficielle des points touches: tels seraient, par exemple, 1'alun calcine, les acetates de cuivre, la cbaux eteinte, etc. Les seconds, au contraire, detruisent profondement les tissus oü on les applique, et produisent, comme l'indique leur nom, une esc/tare ou partie morte. inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Gelle distinction, quoique surannee, est encore admise par les cbi-
rurgiens; cependant eile n'est pas tres rigoureuse, car il est facile de comprendre que la meine substance pent se montrer h la fois escharotique ou catber6tique, selon la preparation qu'on lui fait subir, son degr6 de concentration, la dose employee, la nature des tissus attaques, la duree de l'application, etc. En Chirurgie, on divise encore assez geueralement les caustiques
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en solides, pulverulents, mous et liquides, en faisant abstraction de leur nature chimique, et en se basant exclusivement sur leur etat physique ou leur apparence ext6rieure. Cette distinction manque de nettete, puisque le möme agent caustique peut revölir toutes ces formes; de plus, eile estpeu rigoureuseet nullement scientiQque; eile ne doit done pas 6tre conservee.
Schwilguß (1) divise les causliques en deux categories distinetes: ceux qui ne sont ni absorbables ni veneneax, et ceux qui sonlabsor-bahles et toxiques. Cette division, tres-importante, ne peut pas tou-jours 6tre nettement observee dans la pratique. Cependant la science possede aujourd'hui des donnöes quipeuvent faire prevoir, dans la majorite des cas, si un caustique peut clreabsorbe ou non.
M. Mialhe (2) fait une division analogue, mais sur d'autres bases; il distingue les caustiques en coagulants et en fluidißants, seien que l'eschare ä laquelle ils donnentnaissance est solide ou plus ou moins molle. C'est la division que nous adopterons comme la plus nette et la plus rigoureuse.
Au point de vue purement chimique, on peut dislinguer les agents escharotiques en corps simples (iode, brome, phosphore), en acides (acides sulfurique, azolique, chlorhydrique, phosphorique, arsenicux, acelique, etc.), en oxydes [potaisse, soude, baryte, chaux, bioxyde de mercure, etc.), en sels kaloides (chlorures d'antimoine, de zinc, de mercure, bi-odure mercuriel, sulfures d'arsenic, etc.), et en oxysels (nitrates d'argent et de mercure, sulfate de cuivre, aluncalcinö, etc.).
Enfin, la division de Bonnet (3), de Lyon, qui distingue les caustiques en alcalins, acides et metalliques, quoique assez rationnelleet fondee sur la nature chimique des agents potentiels, ne nous parait pas meriter la preference sur celle de M. Mialhe; nous maintenons done cette derniere.
Pharmacotechnie. — Les causliques s'emploient presque tou-joursä I'^tat de puretö, solides, mous ou liquides; cependant il arrive quelquefois qu'on les associe entre eux ou qu'on y ajoute des auxiliaires ou des correctifs, pour proportionner leur energie aux indications qui en reclament I'asage.
lI4dicamentation. — Les medicaments caustiques s'emploient ä
(1)nbsp; Trait, de mat. midic, t. II, p. 160, 2laquo; 6dit. Paris, 1809.
(2)nbsp; Traiti de l'art de formuler, p. 232.
(3)nbsp;Philippeaux, Traiti pratique de la cauterisation.
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peu pres exclusivement ä l'ext^rieur; quand on en administre quelques-uns ä l'interieur, ils sont tellement altenuös par la peti-tesse de la dose ou par la quantity des vehicules ou des excipients, qu'ils ne conservent plus les caracteres d'un agent escharotique, comme cela se congoit. On applique principalement les caustiques ffnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;sur la peau, sur les solutions de continuite, dans les fistules, les
abcfes et les kystes, dansle tissu cellulaire amp;ous-cutan6, et enfin sur les muqueuses voisines du tegument externe.
Les caustiques s'emploient solides, mous ou liquides, et dans ces divers cas il Importe de se conformer ä des prescriptions spöciales que nous allons indiquer.
L'agent escharotique, s'il est solide ou pulverulent, devra 6tre applique sur une surface ni trop seche ni trop humide : dans le premier cas, il ne mordrait pas suffisamraent, et, dans le second, il se-rait delaye et n'agirait pas avec assez d'6nergie; on devra done humecter la surface dans la premiere circonstance et la dessecher autant que possible dans la seconde. Quand ils doivent etre intro-duits en trochisques sous la peau ou dans une fistnle, il est difficile de se conformer entierement ä ce precepte. En tout cas, il est souvent prudent, lorsque le caustique a produit un effet süffisant, de retirer l'excedant pour qu'il ne determine pas une action exa-göree ou des delabremenls dans les parties environnantes.
Les caustiques mous sont faciles a appliquer; on les depose sur la surface qui doit les recevoir et on les y maintient en les recouvrant d'etoupeset d'un appareil approprie. En general, il est utile de cou-vrir les parties environnanles d'une couche de suif, de poix fondue, de goudron, parce que les pätes caustiques, devenant liquides par le contact du corps, s'epanchent ensuite sur les parties voisines les plus declives et y produisent des desordres inutiles.
Les preparations escharotiques liquides sont d'un usage frequent et avantageux dans le cas de plaies anfractueuses, de fistules, d'abefes, de clapiers, de kystes, d'hygromas, etc., parce qu'elles s'etendent facilement partout et toucbent tons les points qu'il est necessaire de modifier. Les injections caustiques dans les plaies de mauvaise nature, les caries du mal de garrot et du mal de taupe, le javart cartilagineux, ont d'abord 6t6 preconisöes par MM. Colli-gnon (1), Verrier(2), Mariage (3), etötudiees d'une maniamp;re speciale
(1)nbsp; Cliniq. vätir., 1844, p. 434, et 1847, p. 172.
(2)nbsp; CHnique vMr., 1846, p. 403.
(3)nbsp; Guirison infaillibk du javart, etc., broch. in-12, 1847.
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par M. H. Bouley (1). Aujourd'hui elles sont gen6ralement em-ployöes.
PharmacodTnamie. — Les efTets des caustiques sont h. peu pramp;s exclusivement locaux, car la fievre de reaction qu'ils occasionnent parfois, et l'absorption qui peut accompagner leur emploi, sont des accidents tres-rares. L'action de ces medicaments se divise assez naturellement en trois periodes, qui sent: la formation de l'es-chare, le döveloppement du travail inflammatoire d'eliminaiion, et enfin la cicatrisation qui lui est consecutive.
1deg; Formation de i'escbare. — Lorsque les preparations escharo-tiques sont appliquees sur des tissus sains ou älteres, elles y deler-minent une action destructive plus ou moins profonde, qu'on a atlribuee ä un effet irritant, inflammatoire ou anlivital des caustiques, mais qui est 6videmment due ü une combinaison cbimique de l'agent destructeur avec les ölöments fluides ou solides des tissus attaques. Les caulferes potentiels sont, en effet, des agents chimi-quesdouös d'affinites puissanles, soit pour l'eau, soit pour les elements proteiques des solides et des liquides organiques; il en resulte que, quand ils sont mis en contact avec les surfaces Vivantes, ils absorbent d'abord l'eau, puis coagulent les fluides nutri-tifs qui circulent dans les capillaires, et produisent ainsi une espöce de dessiccation et de crispation qui est le prelude de la formation de rescliare; celle-ci prend naissance ä mesure que le caustique, en se combinant aux libres des tissus, detruit les interstices, les cavites, les vaisseaux, et fait disparaitre toute trace d'organisation. Alors les parties atteintes ne presentent plus ni circulation capillaire, ni chaleur, ni sensibilite, ni secretions norrqales; elles ont entierement cbange d'aspect, elles sont mortes, et forment, relativement aux parties sous-jacentes, un veritable corps etranger qui doit 6tre plus tard eiimine par la suppuration. Get ensemble d'effets constitue ce qu'on pourrait appeler la periode chimique de rescharification.
La duree de cette destruction locale varie selon la nature de l'agent caustique, ses qualites coagulantes ou fluidifiantes, la delica-tesse ou la mollesse des tissus, etc. Les memes circonstances font aussi varier I'epaisseur del'eschare; quant ä son aspect, il ditföre aussi selon la nature du caustique et le temps qui s'est ecouie depuis sa formation; blanche ou grisätredes le principe, eile devient ensuite
(I)laquo;laquo;laquo;laquo;/ de mid. vcldr., 1847, p. 485.
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d'un noir plus ou moins fonc6. La nature chimique de la partie mortifiee n'est pas encore nettement connue; mais ce qu'il y a de bien positif, c'est que I'agent caustique, en totalite ou en partie, entre dans la composition de l'eschare avec une ou plusieurs ma-tiöres animales, dont la nature varie sans doute selon eelle de I'agent destructeur. Ce qui prouve, du reste, la participation du caustique h la formation de l'eschare, ce sont les empoisonnements qui accompagnent parfois sa formation, et qui se continuent tant qu'elle est adherente aux tissus. C'est, du reste, aujourd'hui, une chose generalement admise.
Quelle que soit la nature de I'agent escharolique, la duree de son contact avec les tissus, son action destructive s'accompagne presque toujours d'une douleur plus ou moins vive. Celle-ci varie de nature et d'intensitö selon le caustique et la nature des tissus : en general, lorsque le caustique est energique et öpuise prompte-ment son action destructive, la douleur est intense, mais de courte dur6e ; quant aux tissus, ils influent sur la douleur par leur organisation plus ou moins riche en nerfs sensilifs, par leur elat normal ou pathologique, etc. On pent poser comme rögle g6n6rale, qui souffre rarement d'exception, que la douleur est toujours plus vive sur les tissus sains que sur ceux qui ont ete aMr6s par la ma-ladie. Tels sont les phenomfenes physiologiques de la formation de l'eschare.
2deg; inflammation eiiminatoirc. — Peu de temps apres la formation de l'eschare, il s'etablit en dessous et au pourlour de cette partie mortifiee, une inflammation plus ou moins violente, qui est destinee ä detacher et ä öleminer peu ä. peu cette espfece de corps stranger. La region mödicamentee devient done douloureuse, tu-m6fiee et tendue ; une lymphe plastique, plus ou moins impregn^e du caustique, s'^panche dans les tissus; plus tard de la s6rosit6, puis du pus, se montrent entre la partie morte et les parties vives plac^es en dessous. Ces divers phenomenes, toutefois, ne sont bien marques que quand rescharification a ete profonde et Energique; mais lorsque les caustiques n'ont produit qu'une action cath6r6-tique, l'inflammation et la suppuration sont a peu pros nulles.
En general la suppuration detache d'abord l'eschare ä la cir-conference, et peu ä peu son action se propage vers le centre et flnit par la detacher entiärement; il est des cas, cependant, oü les choses se passent dans un ordre inverse, et oü la suppuration se montre au centre de l'eschare pendant que la circonf^rence adhfere
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encore fortement aux parlies environnantes ; alors on est oblige de fendre crucialement la partie morte pour donner ^couiement au pus et faciliter l'elimination de cetle derniöre. Enfin, il est des cir-constances oü, malgrö la formation d'une eschare epaisse, il ne se döveloppe aucune inflammation bien sensible et oü les parties se dessechent au Heu de suppurer; on remarque surlout cet effet quand on laisse la preparation caustique en contact avec l'eschare, comme la päte de Canquoin, la päte arsenicale, etc.
G'est pendant la deuxieme pöriode de l'action des caustiques qua se montrent parfois deux accidents g^nöraux : Tun, purement sympathique, consiste dans une fifevre de reaction plus ou moins intense, c'est le plus rare; l'aulre, du ä Yahsorption d'une partie de l'agent caustique, presenteune pbysionomie speciale selon chaque agent escharotique. D'apres M. Mialhe, l'absorplion et l'empoi-sonnement par l'usage des caustiques sont plus frequents quand ces agents sont fluidiliants que lorsqu'ils sont coagulants; cepen-dant certains agents de cette derniere categoric peuvent aussi causer rempoisonnement parce que l'escbare formte est en partie soluble dans les liquides animaux; telles sont, par exemple, les preparations de cuivre et de mercure. Moiroud (1) a etudie avec beaucoup de soin l'absorplion des caustiques les plus employes en Chirurgie vet^rinaire; nous en parlerons en traitant de chacun de ces agents en particulier.
3deg; Cicatrisation. — La cicatrisation des parlies cauteris^es s'o-pfere par le mömemecanisme que celle des plaies suppurantes avec perte de substance, c'est-ä-dire que, pendant la suppuration, il se forme d'abord une membrane pyogenique, puis ensuile une membrane granuleusequiclöt la solution deconlinuite. La cicatrisation s'opere plus ou moins vite, selon la nature du caustique, selon les d^sordres qu'il a produits, selon l'afi'eclion ä laquelle il devail re-m6dier, selon qu'il 6tait bien ou mal adapte a la nature du mal, etc. 11 arrive souvent meme qu'une deuxieme et une troisieme cauterisations sont ndcessaires pour amener une cicatrisation durable. Enfin, il se presente des cas, malheureusement assez frequents, oü l'emploi des caustiques ne peut amener aucune cicatrisation definitive : ex., ulcöres morveux, farcineux, cancöreux, etc.
Ind6pendamment de la formation de la cicatrice, il s'opöre, dans les parties profondes de la region cauterisöe, une rdsorplion des
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(I) Reeueil de medemie vilerinaire, 1828, p. 518.
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fluides epanch6s et des molecules du caustique, qui change peu ä pen le mode de nutrition et de vitality des tissus, et assure ainsi la gu^rison durable del'affection qu'onavoulu d^truire. Lescaut^res potentiels sont done autre chose que des agents destructeurs, ce sont encore des modificateurs locaux et gen6raux puissants, ce qui les differencie notablement du cautere actuel, qui detruit plus qu'il ne modifle. Cette difference essentielle constitue pour la pratique une question d'une si haute importance, que nous croyons devoir 1'exa-miner iciavec quelque soin.
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Parallele entre le cautere actuel et les cautamp;res potentiels. —
II existe entre le cautfere actuel, d'un emploi si Mquent en Chirurgie veterinaire, et les caustiques, des analogies et des dissemblances qu'il Importe d'etablir avec nettete. Dans ce but, nous sui-vrons le m6me ordre que preeödemment, et nous distinguerons dans I'aclion du feu trois periodes comme pour celle des escharo-tiques.
a.nbsp;Quand on applique un cautere sur des parties Vivantes, il donne lieu, comme les caustiques, ä la 1'ormalion d'une eschare, mais par un rnecanisme different. Le caulere, par la grande quantite de calorique qu'il renferme, volatilise d'abord les fluides de. la par-tie, la desseebe et la racornit, et enfin la decompose complete-ment en determinant l'union de ses principes constituants dans d'autres proportions, et en mettantä nu l'exces du carbone contenu dans toute partie organisee. II se passe ici ce qui a lieu dans la decomposition des matieres organiques par le calorique ä une haute temperature. L'eschare est done formte principalemeut de carbone et ne renferme pas, comme celle des caustiques, des principes 6trangers ä l'organisme. La douleur qui accompagne la cauterisation est, comme pour les agents escharotiques, en raison inverse de l'activite de Tagent destructeur, c'est-ü-dire qu'un cautere chauffe au rouge produit plus de douleur que celui qui est arrive a. la chaleur blanche.
b.nbsp; Le developpement de l'inflammation eliminatrice est toujours prompt apres l'emploi du cautere actuel; cependant son intensity parait etre en raison inverse de la destruction des tissus : par exem-ple, I'experience a demontre qu'un cautere tres-chaud detruit ra-pidement les parties qu'il louche, mais que son calorique p6-netre peu profond^ment par suite de la couche charbonneuse peu conductrice qui s'interpose entre lui at les parties sous-jacen-tes, et que rinflammationqui s'ensuit est relalivement peu develop-
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p6e; tandis qu'un cautöre moderement chaud ne dötruit qu'unfr mince couche des tissus sur lesquels on Tapplique, mais agit forte-ment par sa chaleur surceux qui sont plac6splus profondöment, et provoque ainsi un afflux considerable d'humeurs sero-plasliques dans la trame de ces tissus, etc.
La caut6risation par le fer rouge peut d6terminer une reaction sympathique, mais eile ne peut pas evidemment occasionner des accidents toxiques comme les cautamp;res potentiels, ce qui est un avantage au profit du cautere actuel. Ce dernier, d'autre part, n'agit directement que sur les parlies qu'il louche, et si les parties profondes sont modifi6es par son action, c'est principalement en y provoquant un afflux sanguin, et par suite une exhalation de lym-phe plastique ; tandis que les caustiques, aprös avoir d6termin6 la formation de l'eschare, pönötrent encore de proche enproche dans la profondeur des tissus, s'y combinent chimiquement et produisent des effets qui vont en s'affaiblissant dans une sphere variable selon les circonstances : lä ils agissent comme des catMretiques, plus loin comme des irritants, plus loin encore a la manifere des astringents, et enfin, aux extremes limites de leur sphere d'activite, ils ne sont plus, sans doute, que des agents excitants. L'action des cau-töres potentiels est done toujours plus complexe que celle du feu.
c. La cicatrisation des parties brülees s'opöre, en g^n^ral, aveo une grande activite, et le tissu de cicatrice jouit de propriet6s re-tractiles plus marquees encore que celui qui resulte des caustiques. Quant ä la rösorption des produits ^panches, eile a lieu assez rapidement et suit de pres la döeroissance de la suppuration; ä mesure que les tissus se degorgent de ces produits inflam-matoires, ils reviennent ä leur premier 6tat et ne paraissent pas, dans la majorite des cas, avoir conserve une modification bien profonde de ces changemenls interstiliels. C'est en cela principalement que les cauteres potentiels sont bien superieurs, dans un grand nombre de circonstances, au cautöre actuel, dont l'action est toujours passagere et ä peu pres partout la meme ; tandis que les caustiques, outre qu'ils ont chacun leur mode particulier d'ac-tion, paraissent en outre exercer un effet durable sur la nutrition des tissus dans lesquels leurs molecules se sont infiltröes, et agir spöcifiquement sur un certain nombre d'aifeclions locales ou g6-n^rales.
Pour nSsumer le parallele que nous venons d'etablir entre ces deux ordres d'agents destructeurs, nous dirons: 1deg; que dans la formation de l'eschare le feu agit physiquement et en decomposant les
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tissus, tandis que les caustiques agissent chimiquement en se com-binantavec leurs principes imm6dials, ce qui en d^truit la texture et les propri^tös; 2deg; que, pendant la p6riodeinflammatoire, le cau-tere agil principalement en provoquant la formation, dans les tissus, de produils plastiquespurs, el que les agents escharotiques agissent ä la lois par ce möcanisme, et, de plus, par les combinaisons chi-miques qu'ils contractent dans rintimite des parties cautöris^es; 3deg; qu'aprös la cicatrisation des parlies brülöes, il reste pen de modifications vitales dans les tissus, tandis que danscelles qui ontsubi l'action des caustiques, outre les resultals de l'aclion destructive de ces agents, il reste encore ceux de l'action medicinale, curative, qu'ils ont exercee; 4deg; enfin, que, s'il exisle souvent entre ces deux ordres d'agents une grande analogic dans les phenomenes physio-logiques qu'ils provoquenl dans I'^conomie animale, il y a dans la plupart des cas des differences therapeutiques considerables: le caulere actuel agit toujours et partout de la möme maniere el commeles caustiques coagulants, tandis que les can leres potentiels onl chacun un mode special d'action, et que ceux qui sont fluidi-iiants, par exemple, n'ont qu'une analogic tres-eloignee avec le feu.
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Pharmacotherapie.. —Les marechaux et les hippialres faisaienl autrefois un usage frequent et souvent abusif des caustiques, soil parce qu'ils supposaient de grandes vertus curatives h ces agents, soil parce qu'etant faibles anatomistes, ils n'osaient pas faire usage du bistouri dans la crainte d'ouvrir des vaisseaux, des canaux, des cavitös, de couper des nerfs, etc. De nos jours, les empiriques sui-vent encore les mömes errements, et sans doute pour les mfemes motifs.
Les v6terinaires du siecle dernier, encore imbus des idees de la vieille medecine, firent aussi un emploi frequent des caustiques; mais, plus 6clair6s que leurs devanciers, ils surent entirerun parti avantageux en evitant les abus d'autrefois et en ne les employant qu'ä propos. Ceux du dix-neuvieme siecle, meilleurs anatomistes et plus babiies chirurgiens, les ont moins employes que leurs pred6ces-seurs et ont pen ä pen remplace les caustiques par le fer rouge et le bistouri, d'autant plus que Broussais avail condamnö les cautöres potentielscomme inutiles ou dangereux; sous ces diverses influences ces agents tomberent pen h peu dans un discredit complet, möme en cbirurgie humaine. Depuis quelques ann^es, une vive reaction s'est manifestee de toule part en faveur des caustiques, ce qui les ramenera sans doute bientöt ä leur ancienne splendeur; les prati-
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ciens ^clair^s n'ont pas tard6 ä reconnaitre, en effet, que les agents escharoliques n'ont pas seulement une action destructive commele feu, mais qu'ils possfedent, en plus, des vertus curatives qui les rendent indispensables dans un grand nombre de circonstances. Les succfes 6clatants obtenus dans ces derniers temps au moyen des injections caustiques r6p6t6es ont tout h fait gagnö la cause de ces agents en Chirurgie vetörinaire.
Les indications des caustiques ^tant fort nombreuses. il nous a paru utile de les grouper dans les categories suivantes pour faci-liter lamömoire.
IToup etablir un exutoire. — Pour remplir cette indication, on emploie les caustiques sous forme de trochisques et on les in-troduit sous la peau. Dans la premiere periode, ils agissent comme des reuulsifs, et, pendant celle de suppuration, comme des derivatifi spoliateurs et dßpurateurs. On peut en faire usage contre les phleg-masies internes en les appliquant sur les parois des cavitös splan-chniques; cependant on ne les emploie guöre que vers les grandes articulations dans le cas de boiteries rebelies et anciennes.
2deg; Pour produire nnc inflammation substitutive. — On fait souvent usage des caustiques pour moderer ou arrSter les inflammations diverses des muqueuses voisines de la peau; de ce nombre sont les öphthalmies externes et internes, le chemosis, l'onglet, le catarrhe nasal, ceux du vagin et de l'uretre, l'otite etl'otorrhee, la balanite du bceuf et du chien, l'angine tonsillaire, le croup, la sto-matite couenneuse, etc.
3deg; Pour provoqucr une inflammation adhesive, -r- Les accidents chirurgicaux qui exigent l'emploi des injections caustiques pour faire adherer les parois des cavitös accidentelles sont les suivants : les fistules des canaux naturels, les kystes, les hygromas sous-cu-tan^s, comme la taupe, le capelet, l'eponge, etc.; les cavites s6-reuses dilatöes, qu'elles appartiennent aux tendons ou aux articulations, les fausses articulations, les varices superßcielles, les hernies, les abcfes etendus, etc.
•4quot; Pour faciliter la cicatrisation des plaies et lies ulceres. —
Les plaies trop bourgeonneuses et ä pus söreux sont promptement amendees ou gurries par rapplication mötbodique des caustiques; celles qui sont sinueuses, accompagnees de fistules, de caries, en
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reQoiventtoujours des modifications favorables ä leur cicatrisation. II en est de möme du javart, du pi6tin, des aphthes, de la limace, des crevasses, du crapaud, etc. Enfin, les ulcöres morveux, farci-neux, dartreux, galeux, canc6reux, etc., s'ils insistent souvent ä l'action des caustiques, cfedent encore moins facilement aux effets des autres agents m6dicinaux ou chirurgicaux.
5deg; 1'our arreter une hemorrhagle traumatique. — Apres cer-taines operations sanglantes, comme celles qu'on pratique sur le pied, ä la suite de l'extirpation de quelques tumeurs, il pent y avoir avantage k employer des caustiques coagulants, Veau de Rabel, par-ticulierement. Cependant aujourd'hui on pr^fere generalement le perchlorure de fer. (Voy. p. 312.)
6deg; Pour detrnire les venius et les Tirna. — Toutes les fols
qu'une plaie est infectee d'un venin ou d'un virus, on doit y appli-quer, le plus tot possible, un caustique energique et sous forme liquide, afin de d^truire sur place l'agent contagiffere et d'en emp6-cher I'absorption. C'est ainsi qu'on agit contre la morsure de la vipere, contre celles des animaux enrages, contre les piqüres faites avec des instruments impregnes de matiöres putrides, de virus morveux, farcineux, cbarbonneux, claveleux, etc.
7deg; Pour ouvrir des abces, des kjstes Interieurs, etc. — (Juaml
des foyers purulents ou sereux existent a. la surface du corps, le bistonri et le fer rouge sont les meilleurs moyens de donner issue ä leurcontenu; mais s'ils sont silues dans une cavile splanchnique, les cautferes potentiels conviennent mieux, en ce sens qu'ils font adherer entre elles les parties qu'ils traversent ä mesure qu'ils les perforent, et previennent ainsi des 6panchements dangereux, avantage immense que n'auraient pastes deux premiers moyens. Dans cette categorie se trouvent les abces du foie, des reins et de la ca-vite abdominale, les kystes internes, ceux de l'ovaire, l'hydatide du tournis, les collections sereuses ou purulentes des cavit^s splanch-niques, etc. Ce genre d'indications, d'une importance considerable dans la cbirurgie humaine, est a peu pres nulle dans celle des animaux.
8deg; Pour detruire des tissus morbides. — Dans cette categorie, fort nombreuse, nous trouvons les diverses especes de tumeurs, telles que le squirrhe et le cancer, les tumeurs farcineuses, charbon-
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neuses, gangröneuses, les verrues, les polypes, les cors, les exos-loses, les ost6osarcomes, etc.
9deg;Indications du cautfere actuel. — Independarnmenl. des CES
que nous venons de citer, le feu est employ^ tres-souvent sur les articulations et les tendons pour remödier ä leurs diverses alterations; on en fait ^galement usage de preference dans les morsures superflcielles des animaux enragds, contre les tumeurs charbon-neuses et gangr^neuses, les caries osseuses, les hemorrhagies des tissus trös-mous, les paralysies locales, etc.
I. — CAUSTIQUES COAGULANTS.
Dans cette categoric, la plus nombreuse, sont compris tons les caustiques qui coagulent immediatement l'albumine et qui forment avec les parties mortifiees du corps un coagulum ou une cscÄareplus ou moins solide; ils se divisent en deux sections : ceux dont le coagulum est insoluble, et qni, par consequent, ne sont ni absor-bables ni venöneux {iode, brome, p/wsphore, acides mineraux, sels de zinc, d'antimoine et d'argent); et ceux dont le coagulum, quoique primitivement solide, peut se dissoudre, a la longue, dans les liquides et les principes constituants de l'organisme (sels de cuivre et de mercure).
Nous aliens examiner les plus importants de ces caustiques.
1deg; Caustiques coagulants non absorbables.
A. CAUSTIOÜF.S COAGULANTS ACIDES ;
a. Acide sulfurique. Synonymie : Huiie de vitriol, Acide vitriolique.
Pharmacograpiiie. — Liquide visqueux, d'apparence oleagi-neuse, incolore, inodore, d'une saveur extrömement ciustique, d'une densite de 1,85, marquant 66 degres an pese-acide deBaum6. 11 entre en ebullition ä 325 degrös et se dissout en toute proportion dans l'eau et l'alcool, dont il 61öve considerablement la temperature. II attaque un grand nombre de corps simples ou composes, et d6truit la plupart des matiörcs organiques, veg^tales ou animales.
Pharmacotechnie. — Les preparations caustiques dans lesquel-les entre I'acide sulfurique sont assez nombreuses; nous indique-rons les suivantes qui sont les plus employees :
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478nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS INFIAMMATOIRES.
1deg; Liqueurs styptiques.
Prenez : Acide sulfuriqup............. 150 ou 250 grammes.
Eau ordinaire..............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1 litre.
Ajoutez l'acide i l'eau goutte ä goutte en remuant constamment.
Ces preparations ont 6t6 preconis6es par M. Plasse (I), vötöri-naire ä Niort, contre le crapaud du cheval, les eaux aux jambes, le piötin du mouton. etc.; mais elles ne sont pas nouvelles, puisque de la Bcre-Blaine (2) employait dejä un melange de cette nature (32 grammes d'acide pour 200 grammes d'eau environ), contre les eaux aux jambes si communes en Angleterre.
2deg; Eau de Rabel.
Prenez : Acide sulfurique......................... 1 partie.
AIcuol ordinaire.......................... 3 —
Ajoutez l'acide par petites portions dans l'alcool et agitez.
Excellent caustique astringent contre les plaies blafardes, les caries, les fistules. En mclangeant ces deux liquides k parlies egales en poids, on oblient Yelixir acide de Haller, qui est un caustique beaucoup plus actif que l'eau de Rabel. En augmentant la proportion d'alcool de l'eau de Rabel, on oblient une liqueur plus astrin-gente que caustique, trfes-efficace contre les plaies articulaires avec ecoulement synovial (Chevalier).
3deg; Liqueur caustique de Mercier{3).
Prenez: Acide sulfurique..................... I parlie.
Essence de terebenthine.............. 4 —
Mettez I'essence dans une terrine placee dans de l'eau froide, ajoutez-y l'acide goutte ä goutte, remuez sans cesse ct laissez refroidir avant de rcmployer.
Preconisee par I'auteur contre la fourchette pourrie, le crapaud, le pi^lin, les eanx aux jambes, la crapaudine, les vieilles crevasses, etc.; cette preparation parait jouir d'une certaine efficacite contre ces divers accidents chirurgicaux. Du reste, eile est trös-ancienne en medecine vdterinaire et plusieurs auteurs en font mention. L'huile nhaude des marechaux est un melange ä parties 6gales d'acide
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(1)nbsp; Cliniq. vete'r., 1845, p. 591, et Journ. des v4tei: du Midi, 184S, p. 122.
(2)nbsp; Notions fond, de Cart veter., t. Ill, p. 401.
(3)nbsp; Trait, du crapaud ou podo-parenchydermite chronique.
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sulfurlque, d'essence de t^röbenthine et d'huile de lin (1). La liqueur caustique du professeur Stonig (2) contre le piötin est aussi un melange d'essence de ter^benlhine et d'acide sulfurique; le v6-törinaire anglais Stockley (3) employait comme revulslf chez le che-val un melange de 8 parties de cette essence contre 1 partie d'acide. Enfln, d'aprfes M. Hertwig (4), on fait usage en Allemagne d'un melange caustique formö de 16 grammes d'acide, 64 grammes d'essence et 380 grammes d'eau-de-vie, contre le pi^tin.
4deg; Pate caustique de Plasse (5).
Prenez : Alun calcine....................... 100 grammes.
Acide sulfurique................... q. s.
Pulverisez trfes-finement I'alun calcine et ajoutez peu b. peu I'acide pour faire une päte peu consistante.
Contre le crapaud.
5deg; Caustique safrane de Velpeau (0).
Prenez : Safran............................... 1 partie.
Acide sulfurique.................... 2 —
Melangez jusqu'i homogen6iti5 parfaite.
Contre les tumeurs cancereuses. Le caustique, qui est noir et de la consistance d'une päte, produit une eschare noirätre, dure, sonore et pariailement d^limitee.
6deg; Caustique opiace de Solleysel.
Prenez : Acide sulfurique.................... 500 grammes.
Opium brut pulverise................ 32 —
Laissez en contact pendant 24 heures et faites par trituration une päte homogene.
Contre les plaies compliquees et trfes-prurigineuses.
Action. — L'acide sulfurique concentre agit rapidementet tres-energiquement sur les tissus qu'il touche. Done d'une afflnite puissante pour I'eau, il sollicite une partie de l'oxygene et de l'hy-
(1)nbsp; Bracy-Clarck, Pharmacop. vete'r., p. 7.
(2)nbsp; Recueii de mid. vilir., 1827, p. 4(i8.
(3)nbsp;De la Bfere-Blaine, Not. fond., t. Ill, p. 161. (#9632;4) Loc. cit., p. 35.
(5)nbsp; Journ. des vitir. du Midi, 1848, p. 123.
(6)nbsp; Gazette des höpitaux, juin 1854.
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drogöne des tissusä s'unir et fait prödominer leur carbone, d'oüla formation d'une eschare noirätre. La cauterisation par I'acide sul-furique est trfes douloureuse, profonde, et s'accompagne de la condensation et du froncement des parlies environnantes; eile provo-que toujours une inflammation assez intense. Appliqu6 sur la peau, ä l'dtat de päte, 11 durcit le derme et produit de la suppuration sous-epidermique ; de plus, il p^netre par imbibition ä une assez grande profondeur, comma nos propres experiences nous I'ont demontr6. Ainsi, appliqu6 sur la croupe de plusieurschevaux,nous avons pu en retrouverdes traces sur les tissus qui entourent imm6-diatement I'articulation coxo-femorale.
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IntiicaUonii. — Get acide a et6 pr6conis6 contre les verrues, les poireaux, les grappes, les eaux aux jambes, le fie, les polypes, la limace, le pietin, le crapaud, la crapaudine, I'^ponge, etc. Cha-bert (1) a surtout preconise ce caustique contre le glossanthrax des grands ruminants : laquo; Les ulcöres qui auront etö touchöspar I'acide vitriolique, dit ce grand praticien, quelles que soient leur profondeur, leur irrdgularit^ et leur malignite, deviendront beaux au bout de trois ou quatre ablulions (avec une decoction d'arisloloche et de feuilles de ronce, melangee ä l'eau-de-vie camphrde et au vi-naigre), et lout progres d'excavalion et de corrosion sera prompte-ment arröle ä la faveur de ce remöde. raquo; II parait que depuis long-temps cet acide est employe pour reduire les hernies des poulains en Allemagne, comme on le fait aujourd'hui en France avec I'acide nilrique. D'apres M. Herlwig(2), on frictionne la tumeur, le matin etlesoirles deux premiers jours; une fois seulement le troisieme et le quatrieme jour, et pour les suivants jusqu'au dixieme ou trei-zifeme. Ces frictions sa font avec un melange d'acide sulfurique, d'huile de lin et d'essence de terebanthine. La gu^rison a lieu du seiziema au vingtiemejour.
Mais une des applications las plus interessantes qu'on ait faites de la cauterisation par I'acide sulfurique est celle qu'a imagin^e M. Pau-leau(3), velerinaireäMontereau, contre ce qu'on appeliedansle pays lalt;/0Mlaquo;edesvaches. Comme cetta application noussembletrös-impor-tanle, nous aliens entreräson ögard dans quelques developpements.
L'affeclion dont il s'agit est une arthrita qui a son siege ä pen prfes exclusif dans I'articulation complexe du grassct; est-elle sim-
(1)nbsp; Inst. vitir., t. (, p. Ii3, 4laquo; edit.
(2)nbsp; toe. cit., p. 553.
(3)nbsp; Recueil de mid. vitir., 1809, p. 428.
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pie, est-elle rhumalismale? G'est ce qu'on ne sail pas au juste; en tout cas son döveloppement parait lie ^troitement aux accidents de la parturition chezla vache; on ne la remarque guöre, en effet, que chez les vaches qui ont avorte ou vole difficilement, on encore, dont la delivrance a 6t6 retardöe par une cause quelconque; il est certain que les mauvaises conditions hygieniques, qui peuvent l'aggraver, sont g6n6ralement incapables de faire naitre cette affection, du reste, ä peu prfes inconnue chez les mäles. — Quoi qu'il en soit, le gonflement articulaire, d'abord chaud, douloureux et s'accompagnant de boiterie et de grandes difficultees dans la mar-che, devient plus lard indolent et se traduit au dehors par deux (jonflements ou vessigons. Tun externe, qui ne manque Jamals, et un interne, plus tenace, qui ne se montre que six fois sur dix. M6me passee ä retatclnonique, cettc arthrite rend la station difficile et la marche laborieuse et penible.
Pour appliquer le causlique, qu'il emploie ä l'etat de purete. M. Pauleau se sert d'un petit tampon de linge fixe h rextreraitö d'un bätonnet de bois. Les vessigons sont rases d'abord et frictionnes ensuile avec Tacide pur, place sur une soucoupe, pendant environ une minute ; on doit prendre des precautions. Lien entendu, pour preserver les parties voisines, comme le flanc et les mamellcs sur-tout, du contact du causlique. Le lendemain les points frictionnes sont chauds et douloureux, mais cependant avec moderation ; au bout de quelques jours, la peau est morte, dure et comme tannee ; cette escbare se delache de la circonlerence au centre au bout de 13 ä 30 jours, sans suppuration et en laissant une cicatrice inde-16bile. Ce traitement, bien maniö et employe ä temps, r^ussit dans la grande majorite des cas, d'aprös M. Pauleau.
En presence de ce resultat si encourageant, onpeutse deman-der si Tacide sulfurique employe avec habilete ne reussirait pas egalement sur les gonflements articulaircs si communs sur les che-vaux. M. Pauleau avoue qu'il n'a pas ose en faire l'essai. La peau ducheval etant plus mince et plus sensible que celie du boeuf, il faudrait evidemment, pour faire usage de ce puissant causlique, I'etendre convenablement d'eau ou d'alcool.
Enlin, le Chirurgien anglais Pollok, (1) a preconise Tacide sulfurique pour cauteriser les os caries comme les v^törinaires le font depuis longtemps avec l'eau de Rabel. C'est un moyen ä essayer avec prudence.
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(1) Recueil de mild, väer., 1871, p. 245. Tabourin, 3quot; Edition. — !•
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482nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICAMENTS 1NFLAMMAT0IRES.
Quant ä Yeau de Rubel, son emploi est frequent, soil ä Textferieur comme caustique, soil h l'intörieur comme astringent. Comme agent escharotique, on en fait usage contra les plaies de mauvaise nature, celles qui sont atoniques, anfractueuses, flsluleuses, centre le mal de garrot, la taupe, les crevasses, les aphthes, les dartres rongeantes, etc. Mathieu (1), d'Epinal, ajoutait de l'eau de Rabel aux collutoires formes de decoction d'orge et de feuilles de ronce, destines a nettoyer la beuche des ruminants atteints d'aphthes. MM. Mercier et Gille (2) out beaucoup preconis6 ce caustique centre les plaies penetrantes des articulations; M. Lemarchand (3) a injecte avec succes l'eau de Rabel dans le trajet des setons qui ont dölermine des engorgements gangreneux; M. Lafosse (4) s'en est servi utilement centre rinflammation ulcerative du fourreau du boeuf; enlln, cet agent modificateur puissant est utile dans le panse-ment des solutions de continuity qui languissent, surtout chez les ruminants : il a pour avanlage de raffermir les tissus d'epaissir les s6-erötions, de modürer le prurit qui accompagne la cicatrisation, etc. Al'interieur, l'eau de Rabel, elendue d'eau ordinaire ou de decoctions vegetales amöres, est un astringent et un antiputride precieux dans les hemorrhagies passives, les affections gangreneuses, etc. M. Poitier (6) I'a employee avec beaucoup de succes centre I'hema-turie des grands ruminants : la dose quotidienne etait de 90 grammes pour une vache, dans 3 litres d'eau ; eile etait donnee en deux fois.
b. Acide Azotiquo on nitrique. Synosymie : Eau-forte, Esprit dc nitre, etc.
Pharmacographie. — II est liquide, incolore ou jaunätre, d'une odeur forte et piquante, d'une saveur tres-caustique, d'une density, h son maximum de concentration, qui 6gale 1,52, marquant 50 degres a l'aröometre de Baum6, bouillant ä 86 degres centi-grades et contenant do pour 100 d'eau de combinaison. Celui du commerce, beaucoup moins concentre, pese seulement de 35 ä 36 degres Baumö, et entre en ebullition h la temperature de 120 degres cenligrades; la combinaison la plus stable est celle qui mar-
(1)nbsp; Recueil de mid. viler., 1839, p. 19.
(2)nbsp; Ibid., 1840, p. 460 et 473.
(3)nbsp; M6m. delaSoc. vite'r. du Calvados et de la Manche, ndeg; 12, p. 173. {i)Journ. des vetir. du. Midi, 1849, p. 67.
(5)nbsp; Communication orale.
(6)nbsp; Reclaquo;ei7 de mid. vitir., 1841, p. 146.
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que 42 degres Baiim6. Soluble en toute proportion dans l'eau et l'alcool, cet acide se combine avec l'acide chlorhydrique et consli-tue un mölange trös-caustique appelö eauregale. Attaquant trös-vi-vement la plupart des corps inorganiques, cet acide agit encore plus fortement surles matieres organlques, qu'il suroxygöne etco-lore souvent en jaune, notamment celles d'origine animale.
Pliarmacoteclmie. —L'acide azotique concentre s'emploie seul le plus souvent ä titre de causlique ; cependant on peut moderer son activite par l'eau, ralcool et meme les corps gras, comme on le voit dans la pommade oxygenee d'Alyon, formte de 1 partie d'a-cide nitrique et de 8 parties d'axonge, etc. On peut le rendre solide en l'incorporant ä du noir de fum^e, ü de l'amiante, ä de la fleur de soufre, ü du goudron, etc. Dans ces divers cas, son action est plus aisömcnt limitee.
Action. — Applique sur les tissus sains ou malades, l'acide azotique agit avec rapidit6 ä la maniöre des caustiques les plus ener-giques; il forme une eschare jaunätre, lt;i base d'acide xantho-pro-töique, qui est d'abord mollasse, souple, elastique, ce qui peut, ainsi que le remarque M. Bouley, donner le change sur le degre röel de la cauterisation. Ind6pendamment de cette dösorganisation super-ficielllaquo;, cet acide penfetre peu ä peu dans les parties sous-jacentes et y ddtermine des dösordres variables selon la quantite de l'acide employ^, son degr6 de concentration, la dur^e de son application, etc. En tons cas, son action est toujours accompagnee d'une vive douleur et suivie d'un engorgement plus ou moins considerable, avec flevre de reaction ou non, selon les sujets.
imUcationg. — L'usage de l'acide azotique est vulgaire pour de-truire les verrues, les fies, les poireaux, les excroissances diverses; on en fait souvent usage aussi sur les plaies envenimees, iafectees ou virulentes, sur celles qui sont anciennes et qui manquent de ton, sur lesulcöres calleux, dans les trajets fistuleux avec carie osseuse ou cartilagineuse, etc. De la B6re-Blaine (1) en recommande l'usage centre les eaux aux jambes.en lotions,! la dose de 32 grammes dans 200 grammes d'eau. Le docteur Lallemand (2) en a present I'application, aprfes qu'il a 6t6 convenablement affaibli, dans le cas de p^riostose et d'exostose; on fait des frictions sur le point malade
(1) Notions fondamentales de Vart vetir., t. Ill, p. 401.
[1)Dic(ionn. de mat. midie, et de thirap, deM^rat et Delens, t. 1,p. 516.
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jusqu'üce que repiilerme commence ä s'enlever, que la peaubru-nisse et devienne douloureuse; quinze jours a trois semaines suf-fisent ordipairement pour resoudre les exostoses qui ne sent pas trop anciennes. Co causlique a surtout etc recommande par Morel do Yinde (1) conlre le pielin du mouton ä son debut. II produit, dit Delafond (2), des effets merveilleux; on l'etend sur l'ulcere et on Tintroduit sous la corne decollee avec une barbe de plume; I'es-cbare jaunätre tombe au bout de deux ou trois jours et I'animal est gucri. II parait que, quand le pielin est dejä ancien et qu'il a determine des desordres graves dans I'onglon, ce remede est beaucoup moins eflicace. Enlin.M.Lafosse (3) I'a employe avec succes contra rinflammation ulcereuse du fourreau du boeuf (acrobusüte).
lly a une quinzaine d'annees, une application tres-importante de ce causlique a etc falle dans la Chirurgie vcterinaire. Un prati-cien habile, M. Dayot{4), ayant cauterise des verrues voisines d'uno exomphale chez un pouiain, s'apergut au bout de quelques jours, ä son grand elonnement, que non-seulement les excroissances avaienl disparu, mais encore que la tumeurherniaire s'etait effacee. Eclaire par ce fait accidentel, M. Dayot fit une etude attentive de l'action de l'acide azolique sur la hernie ombilicale des jeunes soli-pedes, et, apres de nombreuses experiences, il en vint i conclure, dans un travail presente ä la Sociele centrale de medecine veleri-naire, que ce causlique clait un remede ä peu pros infaillible, entre ses mains, centre cet accident chirurgical. Depuis cette imporlanle communication, qui date de 1849, le nouveau moyen de reduction des exompbales a etc mis en usage, non-seulement dans les ecoles vcterinaires, mais encore dans la pratique ordinaire, par un grand nombre de velerinaires, soil sur les solipedes, soil sur les ruminants, soil sur les carnivores, avec des rcsultats variables, mais fa-vorables en grande majorile ä la nouvelle methode.
Cepcndant ilest des praliciens qui prcferent encore l'emplor du casseau; d'autres appliquent de ronguent vesicatoire ou du lopique Terrat ou d'autres preparations causliques; enfin, quelques-uns abandonnent le soin de faire disparailre cet accident aux change-menls produits dans I'abdomen par Taccroissement des animaux.
Quant aux rfegles de l'applicalion de ce causlique sur la tumeur de l'exomphale, elles n'ont rien d'absolu; le pralicien doit se baser,
(1) Annales de Vagricullure francaise, lquot; sörie, t. XLVIII, p. 289.
(i) Joum.prat., 1828, p. 176.
(3) Journ. des vetir. du Midi, 1849, p. 57.
{\)Remeil de rilid, velir.. Miraquo;, p. 778.
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relativement h. la quantity de liquide ä employer, sur le volume de la tumeur, sur Tage du sujet, sur le degrc de (inesse de la peau, etc. (Voy. les trails de Chirurgie.)
Indöpendamment des applications pröcedentes, l'acide azotique a 6t6 employe par M. Delorme (i), dans le traitement du ciapaud, avec un succes constant. De tous les corrosil's connus, dit cet habile pralicien, c'est l'acide azotique que j'cmploie de preference dans le traitement du crapaud du pied du cheval. II produit une eschare 16göre, qui se detache du troisieme au quatrieme jour; la corne, d'abord molle et de mauvaise nature, ne tarde pas ä prcndre du corps et de la tenacity sous l'influence de ['application reiteree et methodique du caustique.
M. Bruyant (2), veterinaire militaire, cauterise avec l'acide azotique les ganglions de Tauge chez les chevaux suspects de morve; ce moyen arrßle parfois le cours de la maladie; la cauterisation est renouvelöe au besoin apres la chute de la premiöre eschare.
Enfin, M. Bonnel (3), vöterinaire de Faimee, a employe avec avantage la cauterisation nitrique sur une hernie ventrale chez le cheval. La tumeur siegeait dans la region du llanc et presentait le volume du poing. Bien que la cauterisation eüt cte legere, le succes tut complet.
c. Acido Chlorliydrique. SvKOimUB : Acide Uvdroclilorique. muriatiquc. otc.
l'harmaco^rapliie. — Liquide limpide, incolore ou jaunätrc, d'une odeur suflbcante, d'une saveur tres-caustique, pesant 1,21, marquant de 21 h 26 degres au pese-acide de Baume, et entrant en ebullition ü 106 degres. Soluble dans l'eau, l'alcool et Telher, cet. acide, qui n'est qu'unc dissolution du gaz chlorliydrique dans l'eau, s'alfaiblit rapidement s'il n'est pas contenu dans des vases bouchant ä l'emeri.
Pharmacotecbuie. — Comme caustique, l'acide chlorliydrique est employe pur le plus ordinairement; cependant, quand on veut l'affaiblir, on se sert de l'eau, de l'alcool, du inicl, du savon, etc.
Action. — L'acide chlorliydrique, quoique moins energique que les deux acides precedents, n'en est pas moins encore un caustique
(1)nbsp;Nouv. Diet, de mM. et de Chirurg, viler., par MM. Bouley et Reynal, article Crapaud, et note communiquße.
(2)nbsp; liecueil de mim. et d'ubs. de med. viter. milit.,t. V, p. 173.
(3)nbsp; Journal de midecine ve'ter. miliU, t. XI, p. 422.
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puissant; il cauterise profondement les tissus, les resserre forte-ment, et produit sur ceux qui sont älteres une action antiputride trös-marqu(5e. Les eschares qu'il determine sont grisätres, l'in-flammation qu'il suscite esl toujours mddiocre, mais la douleur est vive.
Etendu d'eau dans la proportion d'un tiers en poids environ, et applique sur la peau, I'acide chlorhydrique provoque, d'aprfes nos essais, une clialeur et une douleur tres-intenses et assez prolong6es, ce qui en fait un revulsif prompt et energique qui pent trouver son application dans les cas graves ettres-pressants.
Indications. — L'acide chlorhydrique pent 6tre employe dans les memes cas que les precedents; en outre il regoit quelques applications speciales qu'il Importe d'indiquer. D'abord il convient mieux que tout autre causlique pour modifler les plaies gangreneuses, charbonneuses, las ulceres saignants et fötides, la fourchette pourrie, les crevasses, etc. II est depuis longtemps consacre par 1'usage contre les aphthes de la bouche, du mamelon, du pied, le muguet des agneaux et des veaux, les alterations diverses de la buc-cale, etc. Un autre genre d'affections contre lesquelles il se montre d'une grande efflcacitc, comprend les diverses phlegmasies couen-neusesou membraneuses du tissu muqueux,et notamment I'angine croupale ou diphtherite du pore. D'apres Delafond (1), cet acide afl'aibli par son melange avec le miel, et porte dans la gorge avec un tampon d'ötoupe fixe sur' une baguette de bois, apres qu'on a largement ouvert les inächoires avec des cordes, guerit rapidement les pores de I'angine couenneuse dont ils sont assez souvent atteints. Enlin, d'apres M. Hertwig (-2), quelques velerinaires allemands con-siderent cet acide, donne ä l'inlerieur, comme une sorte de speci-fique du typhus contagieux et des maladies chroniques des estomacs chez les ruminants.
B. CAUSTIQÜES COAGULANTS SAL1NS.
a. Azotate ou Nitrate d'argont. Sikonvuie : Pierre infernale, etc.
viiarmacogrrapiiie. — Ce sei est sous forme de petites lames brillantes, blanches, inodores et d'une saveur tres-caustique. Soumis
(1)nbsp; Thirap. ginir,, t. I, p. 523.
(2)nbsp; Pharmacologiepratique, p. 5C0 et suiv.
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ä l'action de la chaleur, il fond d'abord et peut 6tre coule, puis se decompose entierement si Ton 61öve trop fortement la temperature, Expose ä l'action de la lumiöre, il noircit en se decomposant par-tiellement, d'oü l'indicalion de le conserver dans des llacons de verre opaque. Ce sei est soluble dans son poids d'eau froideet dans l'eau cbaude en plus forte proportion encore; Talcool bouillant dissout aussi une petite qnantiLe de nitrate d'argent, qu'il laisse de-poser en partie ä mesure qu'il se refroidil.
I'armaGotccimie. — Le nitrate d'argent cristaliise sert ä former un grand nombre de preparations catheretiques destinees ä l'usage externe; nous indiquerons surtout les suivantes comme les plus usitees:
1deg; Nitrate d'argent fondu (pievre infernale), — On obtient celte preparation en faisant fondre ä une douce chaleur I'azotate d'argent cristaliise, qui perd ainsi un peu d'eau interposee et un leger excfes d'ucide azotique; puis on le coule dans de pelits tubes de verre graisses ä rintericur, ou mieux dans une lingotiere dont les cannelures ont 616 enduites de suif ou de plombagine. Sous cet etat, le nitrate d'argent est en petits batons cylindriques de la gros-seur d'une plume h 6crire, d'une teinte ardoisee exterieurement, et d'une couleur grise en dedans avec disposition radiee et crislalline. On conserve celte preparation dans des flacons k large ouverture ou dans des etuis de bois remplis de graine de iin seche.
Falsifications. — On falsifie souventla pierre infernale, ä cause de son prix dleve, avec du graphite, du peroxyde de manganese, de l'ardoise pilee, de l'oxyde de zinc, des nitrates de potasse, de plomb, etc. Les quatre premieres substances se reconnaissent ä leur insolubilite dans 1'eau ; quant aux deux dernieres, on les decele facilement ä l'aide des reactifs, savoir : pour le sei de nitre, au moyen du bicblorure de platine, quand on aura precipite I'argent par le chlorure de sodium et filtr6 la liqueur; et pour le nitrate plom-bique, en precipitant la solution du sei suspect par un chlorure al-calin, et reprenant ensuite parrammoniaque, qui ne dissout quele
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chlorure d'argent ä froid.
2deg; Solution aqueuse.
Prenez : Nitrate d'argent cristaliise............ 1 gramme.
Eau distillee......................... 100 —
II faut eviter de mölanger ä cette solution des chlorures, iodures,
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bromures, sulfures et caibonates alcalins, les savons, la plupart des sels mdtalliques, le tannin et ses analogues, etc.
En applications exterieures el en injections sur les muqueuses, dans les fislules, etc.
3deg; Solution alhumineuse (Delioux).
Prenoz : Nitrate d'argent cristallise .......nbsp; nbsp; nbsp; 50 centigr. a, 5 gram.
Blanc d'oeuf.....................nbsp; nbsp; nbsp; nquot; 1.
£au distillee.....................nbsp; nbsp; 560 gram.
Sei marin.......................nbsp; nbsp; nbsp; 50 contigr. a. 5 gram.
Falles d'abord l'eau albumineuse, et ajontez successivement, en agitant sans cesse, en premier lieu, le sei d'argent dissous, puis ensuite le sei marin, egalement en solution.
En injections, en breuvages, en lavements, etc.
4-0 Pommade de nitrate d'argent.
Prenez : Azotate d'argent cristallise......... I gramme.
Axonge.......................... 100 —
Incorporez ü froid.
Contre les oplilhalmies et autres affections de l'oeil, ainsi que contre les affections psoriques et herpetiques de la peau.
Sledicamentation. — Le nitfate d'argent cristallise ne s'emploie ä l'exlörieur qu'en solution ou en pommade ; la solution s'appli-laquo;lue ä l'aide d'un pinceauou d'un petit tampon d'ctoupc llxe sur une lige de verre ou de bois; il est plus rare qu'on en impregne les plumasseaux d'un pansemenl. La pierre infernale s'emploie lou-jours solide, et, pour en rendre le maniement plus facile, on la lixe dans une petite pince d'iirgent appelee porte-pierre, at qui doit tou-jours se trouver dans la troussedu veterinaire; une pince avec le mors de cuivrene rempliraitpas le but, parce que I'expMenee a demon tre que ce metal decomposait pen ä pen la pierre infernale en se substituanti I'argent, dont lesaffinites chimiques sont beauconp plus faibles. A döfaut de porte-pierre, on peut employer le pro-cede conseille par le docteur Dumeril, qui consiste ä recouvrir chaque baton de nitrate d'argent avec une lagere couche de cire ä cacheter ; avec ce simple artifice, les doigts de l'operateur sont ä l'abri de l'action du caustique. A Tinterieur le nitrate d'argent est administr6 enbreuvage ou en lavement; ilfaut qu'il soit 6tendu de beauconp d'eau distillee pour öchapper ä I'aclion d6composante des
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chlorures contenus dans 1c tube digestif. La solution albumineuse de D^lioux convient tres-bien pour cet usage.
Posolo^ie. — Pour I'usage interne, voici les doses qu'il convient d'administrer aux divers animaux :
Grands animaux................. 0,50 a 2 grammes.
Moyens animaux................. 0,10 ;i 0,25 —
Petits animaux................... 0,0t ä 0,05 —
Pharmacodynamic. — Surla peau intacte ou sur les tissussecs, le nitrate d'argent I'ondu mord tres-lentement; en solution il atta-que toutesles surfaces et les colore en violet. Mais sur les muqueu-seset les solutions de continuite, la pierre infernale determine, se-lon la volonlö de l'operateur, ou un simple effet irritant, ou une action catheretique, ou ontin une action esclwrotique plus ou moins profonde, ce qui en fait un des agents les plus precieux de la Chirurgie. La solution et la pommade, selon qu'elles sont plus ou moins chargees de nitrate argentique. determinent aussi des effets variables eninterisite. I/eschareproduite par cet agent destructeur est d'abord molle et Supcrlicielle, de couleur blanche avec reflet argentin; puis, ä mesure que le caustique continue son action, eile devient plus epaisse et plus consistante, et preud bientot, sous I'in-fluence de la lumiere, une couleur violette, puis bistre, puis enfm noire. Ces changements de couleur sont dus ä la formation, dans Teschare, d'une certaine quantite. de chlorure d'argent, sei extrö-mement alterable ü la lumiere. En general, la douleur estvive et de courte duree; rinflaramalion esttoujours mediocre ctla suppuration presque nulle; l'eschare se detache promptement par petits fragments et laisse une surface prompte ä se cicatriser. L'absorption de ce caustique n'est jamaisä craindre, ce qui constitue un nouvel avantage en faveur de son emploi.
Introduit dans les voies digestives, le nitrate d'argent, s'il est donne ä petite dose, y produit une action legerement irritants qui, loin d'etre nuisible aux fontions de cet appareil, leur est au con-traire favorable; on attribue meme generalement ü, ce sei des pro-prietes purgatives marquees. Mais quand on l'administre ä doses un peu fortes, et surtout sous forme solide, il determine une irritation g6n6rale de la muqueuse, et souvent aussi des ulcerations dans les points oü les parcelles du caustique sejournent acciden-tellement. Son action, toutefois, ne parait pas etre dans le tube digestif aussi 6nergique qu'a la surface du corps, parce que la plus grande partie est d6composee par les chlorures alcalins contenus
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dans l'estomac et les intestins. Les contre-poisons.qui ont lt;ite indi-ques sont surtout le sei marin (Orfila) et le protosulfure de fer r6-cemment precipite (Mialhe).
Malgre l'action döcomposante que les composes chlorurös con-tenus dans le lube digestif exercent sur le nitrate d'argent, une certaine quantity de ce medicament est absorböe et peut agir sur rensemble de l'organisme. D'aprfes M. Mialhe, l'absorption aurait Heu parce qu'une partie du chlorure d'argent produit dans le tube digestif se dissoudrait ä la faveur des chlorures alcalins et des ma-tieres albumineuses contenus dans le canal intestinal. Quoiqu'il en soit, unefois tnelang6 au sang, le nitrate d'argent ne donne Heu ;\ aueun phenomene appreciable dans l'ötat normal, sans doute k cause de la petite quantile absorbee; mais s'ii existe quelques irrö-gulariles dans le Systeme nerveux, 11 peut i la longue en diminuer la gravite ou m6me les faire entierement disparaitre. Enfin, on a observe chez 1'homme qu'un usage prolonge du nitrate d'argent i rinterieur amenait, au bout d'un certain temps, la coloration en bleu violace de la surface de la peau, et nolamment des parlies qui sont exposees ä Taclion de la lumicre, comme la face et les mains. Cette coloration a etc attribuee par les chimisles, avec beaucoup de vraisemblance, h la decomposition par la lumiere solaire du chlorure argentique depose par la circulation dans le tissu de la peau. Une fois developpee, cetteteinte est ü peu pres indelebile ; ce-pendant on pretend que I'usage- interne et externe de l'iodure de potassium peut la faire disparaitre graduellement.
Indications. — L'usage interne du nitrate d'argent a ete k peu pres mil jusqu'ici en medecine veterinaire; cependant phisieurs medecins I'ont vante comme un remede infaillible de l'epilepsie et de la choree : ce serait un moyen k essayer sur les petits animaux de race precieuse. M. Anacker (1), veterinaire allemand, dit avoir gueri deux casd'epilepsie chez le cheval avec ce sei donne ä l'inte-rieur. La doseetait de 4 grammes par jour administree en deux fois. De son c6te,M. Gerlach (2), a employe ce medicament ä l'interieur, chez le cheval, ä la dose de I k 2 grammes dans un litre d'eau dis-tillee, en trois portions par jour, centre une sorte d'inflammation typhoide du tube digestif avec boursouQement de la muqueuse in-testinale. Le succes fut prompt. Enfin on a vante l'usage interne
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(!) Mittheilungen de Berlin, 18C8, p. 173.
(2) Journ. viter. et agric. de Belyique, 1847, p. 105.
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#9632; ;•
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du nitrate d'argent, en breuvage et en lavement, contre la diarrh6e chronique trös-opiniätre.
Indications externes. — Autant les indications internes de ce medicament sont rares et peu utiles, autant elles sont frequentes, nombreuses et importanles ä l'exterieur du corps. II est surtout employe comme agent modificateur et substitutif dans la plupart des phlegmasies superßcielles qui offrenl une certaine t6nacit6. En general, une inflammation externe suit regulicrement ses pe-riodes et disparait promptement lorsque ses phenomfenes caractö-ristiques sont dans un juste 6quilibre; mais si Tun d'eux predo-mine, que ce soit la rougeur, la douleur ou la tumeur, le mal per-sisle plus longtemps, et le seul moyen de Mter sa fln, c'est de modifier profondement les tissus oü eile si6ge et d'amener ainsi une sorte d'harmonie dans les phenomenes essentiels qui la caractöri-sent. Or, de tons les agents de la matiöre medicale, le nitrate d'argent est incontestablement celui qu'on manie le plus facilement et dont on graduele mieux tous les effets; c'est ce qui lui fait accor-der la preference dans les cas suivants, que nous'avons groupes par analogic de siege ou de nature.
1deg; maladies des ycux. — Toutes les oplithalmies, soit externes soit internes, soit aigues soit chroniques, soit continues soit intermit-tentes, soit [ranches soit speci/iques, sönt amendees ou guöries, ainsi que le demontre l'experience journaliöre des medecins et des veterinaires, par l'application raisonnöe des diverses preparations du nitrate d'argent. On peut en dire autant des accidents de nature diverse qui surviennent ä la surface de l'ceil, tels que la keratite, l'etat variqueux des vaisseaux de la conjonctive, les images, les taches, l'albugo, les ulcerations, l'onglet, le staphylöme, l'hypo-pyon, les cicatrices trop marquees, le renversement des paupieres, la listule lacrymale, etc. EnQn, on a prescrit aussi ce raoyeri puissant contre l'amaurose ou goutte sereine, quand eile n'est pas trop ancienne, etc.
Moiroud (1), s'inspirant de ce qui se pratique chez Thomme, avait indique l'usage du nitrate d'argent contre les maladies de la conjonctive et des paupieres chez les animaux; mais c'est a Bernard (2) principalement que la pratique veterinaire est redevable de ce puissant moyen antiophlhalmique. Apres l'ancien directeur de
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(1)nbsp; Truili de Plmrmacoioyie, p. 411.
(2)nbsp; Recueil de me'd. vitir., 1836, p.
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l'Ecole de Toulouse, un grand nombre de praticiens ont fait usage de ce remamp;de contre les maladies des yeux, et aujourd'hui son em-ploi est journalier. On sc serl, selon les cas, du crayon de pierre infernale, de la solution de nitrate eristallisö, de la pommade, etc. M. Schaack (1) prefere les deux premieres formes, parce que, dit-il, la pommade ne se met pas exacternent en contact avec les surfaces malades ä cause de son insolubilite dans les larmes qui baignent constamment la conjonctive. MM. H. Bouley et Reynal (2) ont employe ce caustique avec succes contre la conjonctive granuleuse du cheval; el M. Ghambert (3) nous a assure qu'ils'en servait avec avantage sur les cicatrices defectueuses ou opaques de la cornee transparente.
Nous avons tres-souvent employe la pommade de nilrate d'ar-gent contre rophlhalmie periodique, dit M. Lafosse (A), et nous lui avons reconnu au moins l'avantage de retarder les acces, de les rendrc moins violents, de conserver la vue plus longlemps lors-qu'elle ne guerit pas. Nous avons enregistre, dit ce professeur, d'assez nombreux cas de guciison de celte maladie rcbelle par cet agent hcroiqne.
2deg; siaiadies lt;ic 1'ovellle. — L'olite ebronique et Tolorrhee, la dartre ou la gale de rintcrieur de la conque, la carie de son cartilage, etc., sonllraitees avec succes par le nitrate d'argent solide ou en solution. Quand I'otite csl ancienne et s'accompagne de sur-dite, il pcuty avoir avantage h insuffler dans le fond du conduit auditif du nilrate d'argent crislallise en poudre, ou ä l'y intro-duire avec un tampon de colon.
3deg; Maladies du nez et lies toics respiratoires. — On a prescril l'usage des injeclions de nitrate d'argent dans le coryza ou catarrhe nasal chronique, dans la gourme avec ulceres, dans l'ozöne, 1c farcin de la piluitaire, la morve, etc. Bernard (3) a essaye ce puissant moyen contre celte derniere afl'eclion; il a reussi sur une jeune bete, mais il a echoue sur plusieurs autres chevaux. M. Farges (6) a employe avec avantage les injections de nitrate d'argent plus ou
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(1)nbsp; Communication orale. \
(2)nbsp; Hecueil de mid. viter., 1850, p. 952. (,3) Communication orale.
(4) Traile de pathologie, t. II, p. 403.
(a) Remeit demeikc.vtter., 1835, p. 09.
(0) Recueil de min. et d'obs. tie mid. vitir.
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milit., t. V, p. 173.
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moins concentröes contre le coryza chronique. Selon toute proba-bilite, ce remöde serait ulile, en solution legere, contre le catarrhe des cornes des grands ruminants. Enfin, M. Lafosse (1) a employe avec succes la solution de nitrate d'argent au 200quot; en injections dans la trachee,dans un'cas ties-grave do bronchite chronique cbez un mulet.
4deg; Maladies ties organes genito-nrinaires. — L'ur6trite chro-nique chez les males et les femelles, la vaginite, le catarrhe vesical, les pertes söminales chez les etalons, l'acrobustite du hceuf et du chien, etc., trouveraient sans doute chez les animaux, comme chez I'homme, un puissant moyen curalif dans le nitrate d'argent.
5deg; Maladies cutuuves. — On a surtout conseiile l'emploi du nitrate d'argent contre I'erysipelc grave, les dartres rongeantes, les aphthes, les eruptions confluentes. les crevasses, les eaux aux jambes, le crapaud, etc. Rainard (2) en a fait usage avec succes contre une dartre de la face interne de la cuisse chez une jument; M. Rey emploie avec un succes constant la pommade de nitrate d'argent contre les dartres opiniätres de la töte chez le cheval; M. Vigneux (3) I'a employe ä l'etat de solution (S grammes pour 100 grammes d'eau distillee) pour cauteriser les aphthes. Do la Bcre-Blaine (4) Fa applique sur la fourchette aprös l'operalion du crapaud, ä la dose de 4 grammes dans G4 grammes d'eau, en imbi-bant les plumasseaux servant au pansement avec cette forte solution caustique.
6deg; Piaics, caries, flstulos, etc. —Quand les plaies sont mollasses et trop bourgeonneuses, on les amöne promptement ä la cictrisa-lion en touchant leur surface avec le nitrate d'argent solide ou dissous; ons'entrouve bien aussi dans les plaies articulaires penetrantes, fistulenses, ä fond carie, etc. Le javart cartilagineux a 6te traite avec succes par Bernard (5), au moyen de trochisques de pierre infernale; ce caustique serail utile aussi dans le pietin, la limace avec carie du ligament interdigitö. Enfin, on en a conseiile I'usage contre les fistules lacrymales, salivaires, urinaires, osseuses,
(1)nbsp;Jomjti. des viter. du Miili, 1854, p. 489.
(2)nbsp; Becueil de mid. veter., 1836, p. 6.
(3)nbsp; Journ. des vitir. dii Midi, 1843, p. 31.
(4)nbsp;Notions fondumentales de l'urt viler., t. HI, p. 425.
(5)nbsp; Recueil de med. veter., 183C, p. 265.
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anales, etc. M. Vallon (1), qui a fait une 6tude attentive de ce caus-tique, le trouve extrömement avantageux, non-seulement dans le traitement des maladies des yeux, oü il agit presque comrae un spöciflque, mais encore dans celui des solutions de continuity; et, chose remarquable! il a, dit-il, les monies avanlages dans les plaies qui languissent et dans celles qui sonl trop enflamm6es, ce qui s'explique aisement, selon nous, par la vertu que possöde ce caus-tique d'equilibreren quelquesorte lesphönomönesinflammatoires, Vallon promenait la pierre infernale sur la surface des plaies sup-purantes pendant un temps variable selon les cas, et pansait ensuite avec un plumasseau recouvert de c6rat simple. Les r^sultats de ce mode de traitement sent presque toujours heureux.
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b. Pi'otoclilorure d'antimoine. Sysoxymie : Beurre d'antimuine.
Pharmacographie. —Ce sei est mou, d'aspect graisseux, demi-transparent, cristallisö en prismes tetraedriqnes,incolore, inodore, d'une saveur amere et extremement caustique. Soumis h Faction de la chaleur, ce chlorure fond vers 100 degres centigrades et se volatilise au rouge obscur sans se decomposer. Expos6 ä Fair, il en attire vivement I'humidite, tombe en deliquescence, et forme un liquide epais, ol6agineux, que les anciens chirurgiens designaient sous le nom de beurre d'antimoine. L'eau pure, en petite quantite, ou l'eau acidulee par 1'acide chlorbydrique ou I'acide tartrique, dissout le chlorure d'antimoine sans le decomposer; aussi doit-on employer cet artifice pour faire une solution incolore de ce sei; mais l'eau ordinaire ou distillee, employee en quantite notable, decompose le beurre d'antimoine en acide chlorbydrique et en une poudre blanche, dite d'Algaroth, et qui n'est autre chose que de Voocychlorure antimonique.
Medicaincntation. — On emploie ce caustique presque toujours ä l'etat de purete et particuliörement lorsqu'il est lombe en deii-quium; alors on se sert, pour I'appliquer, soil d'un petit pinceau souple de crins, soit d'un petit bourdonnet d'etoupe ou de coton fixe ä l'extremite d'une petite baguette de bois, seit enfin de bou-letles de charpie ou de filasse, qu'on impregne du caustique et qu'on applique ensuite sur la surface alteräe avant de Qxer I'appa-
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(1J Note communiqufie.
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reil; ce dernier proc6d6 esl ie plus rarement employe. Du reste, quel que soil le moyen ou le procöde employ^ pour appliquer cet agent destructeur, il faut avoir le soin, pr6alablement, d'enlever I'humidite de la surface ä caut6riser pour que le mMicament ne soitpas decompose avant d'avoir produit son effet; il est necessaire aussi, chaque fois qu'on introduit le tampon ou le pinceau dans le llacon, de l'essuyer avec soin afln de ne pas älterer sans necessite la provision du remede.
Action. - II est peu de caustiques dontl' action seit aussi prompte et aussi energique que celle du beurre d'anlimoine; aussitöt qu'il est applique sur une muqueuse ou une solution de continuite, on voit la surface blanchir, se crisper et reschare se former instanta-nement; sur la peau intacte, ses elfels deslructeurs sont un peu moins rapides. L'eschare fournie par ce caustique est blanchätre et mollasse dans le prineipe, mais eile devient bienlöt seche, dure et neltement circonscrite. La douleur produite est toujours tres-vive, mais dure peu; rinllammalion consecutive est mediocre et la suppuration ä peu pres nulle; la partie morle se detache d'elle-meme au bout d'un temps plus ou moins long, seien les cas. La rapidit6 d'aetion de ce caustique parait tenir h ce qu'il se decompose prompLetnent en presence des Iluides organiques, en les de-composant eux-memes. Son absorption et ses effets toxiques ne sont nullement ä craindre.
Emploi. — Comme le fait judicieusement observer Moiroud (1), qui avait etudi^ ce caustique avec soin, le beurre d'antimoine esttrös-propre äcauteriserlesplaies etroites, profondes,sinueusesetanfrac-lueuses produites par la morsure des cbiens enrages, par la piqüre des insectesvenimeux, par l'introduction accidentelle dans les tissus d'inslruments chirurgicaux charges de matiferes pulrides ou virulentes, etc. II convient egalement pour reprimer l'exces du bour-geonnement des plaies, changer l'aspect et la nature des ulceres, des fistules, detruire les caries osseuses ou cartilagineuses, etc. Onlaquo; s'en sert souvent aussi, apres les operations de pied, pour modifier ou detruire les lissus voisins de l'os et que Ton ne veut pas enlever entiferementavec l'instrument tranchant. Huzardpere(2)a particu-liörement recommand6 cet agent escharotique contre le crapaud aucien. Une fois que l'eschare est formee et qu'elle a acquis une certaine consistance, on exerce sur eile et sur les tissus sous-jacents
(1)nbsp; Traiti de pharmacologie, p. 480.
(2)nbsp; Encydop. me'lhod., t. V, lie partie, p. 187.
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une pression graduee avec un fer appropriö. Ce moyen est rarement employe maintenant. Cependant, il resulte des recherches faites par M. lluart (1), qua le beurre d'antimoine employe avec methods serait un moyen presque infailliblede guerirle crapaud. M. H. Bou-ley n'esl pas de cet avis. 11 regards les maliöres Ires avides d'eau, lelles que la chaux, son hypochlorite, lescendres de bois, etc., etc., comme preferables, dans la majorite des cas, au protochlorure d'antimoine; cependant 11 preconise ce'causlique pour bruler les lacunes de la fourchettc, oü le mal est le plus tenace, ce qui nous paralt contradictoire, car qui peutle plus pent le moins.
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e. Chlorare de zinc.
Svrs'ü.MMiE : Beurre de zinc.
Caractt'res. — Le chlorure de zinc est solide, pen consistant, amorphe on cristallise, demi-transparent, incolore, inodore at d'une saveur slyplique et causlique. Fusible a 100 degres cenligra-des, volalil au rouge, tres-deliquescent ä l'air, ce sei est tres-solu-ble dans l'eau et l'alcool.
Miamiacoteciinie. — On pent employer le chlorure de zinc avec un tampon ou un pinceau, comme le beurre d'antimoine, apres qu'il a cte expos6 ä l'air et qu'il est tombe en deliquescence. Cependant on prefere les preparations suivantes, peu employees encore sur les animaux, mais qu'il est utile neanmoins de connaitre :
1deg; Puie de Canquoin.
Preuez : Chlorure de zinc................... 1 partie.
Farino............................. 2 —
Eau................................ q . s.
Melangez le sei ä la farine, iijoutez peu a peu l'eau (iont il faut une tres-petite
quantite, et petrissez comme une päte ä patisserie. On peut doubler la proportion
de chlorure de zinc et employer l'alcool au lieu de l'eau distillee pour confectionner
• la päte. L'addition d'un peu do gljcerine donnc plus de souplesse u la päte et
retarde sa dessiccation.
2deg; Pate de Soubeiran.
Prenez : Chlorure d'antimoine...............nbsp; nbsp; 1 partie.
Chlorure de zinc...................nbsp; nbsp; 2 —
Farine................. ...........nbsp; nbsp; 5 —
Eau...............................nbsp; nbsp; q. s.
Faites une päte molle.
(I) Recueil de medec. vitirinaire, 1856, p. 394.
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3deg; Solution de Hanke.
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Prenez : Chlorure de zinc................... 4 grammes.
Acide azotique..................... 32 —
Dissolvez a froid.
Action. — Le chlorure de zinc est un causlique tres-dnergique et nullement absorbable. Sur la peau enüöre son action est lenle et incomplete; mais sur le tögument privö de son 6piderme, sur les muqueuses et les tissus dönudös, il produit une morlificalion pro-fonde et bien circonscrile: l'eschare est grisätre, filamenleuse et lente ä se detacher; il produit beaucoup de douleur, peu d'inflam-mation et presque pas de suppuration.
Empioi. — Ce causlique a surtout dtö prßconise pour morlifler peu ä peu, et enlever sans le secours de rinstrument tranchant, ou tout au moins sans effusion de sang, des tumeurs de nature squirrheuse ou cancöreuse. Dans ce but, on 6tend sur la tumeur une couche de päte causlique plus ou moins 6paisse,et, au bout de quelques heures, on resfeque avec le bislouri la paitie mortifiöe, qui est ä peu pres de l'epaisseur de la couche du caustique; puis, on reapplique une nouvellc lame de päte escharotique et Ton continue ainsi jusqu'ä ce que la tumeur ait enliörement disparu. Nous avons vu quelquefois appliquer cette preparation par M. Rey, ä la clini-que de l'ficole de Lyon, sur des tumeurs lardacees qui se montrent assez souvent au pli du genou chez les änes et ä Tencolure chez les chevaux. M. Peuch s'est ^galement servi avec succös de la päte de Canquoin sur des tumeurs du volume du poing, qui siögeaient au devant de chaque boulet, et sur une cicatrice difforme du pli du jarret, sur des chevaux {note communiquee).
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2deg; Caustiques coagulants absorbables.
o. Sulfate de cuivre. Synonymie : Vitriol bleu, Vitriol de Chyprc, Couperose bleue, etc.
Pharmacograplile. — II est solide, cristallis6 en gros prismes obliques, d'une belle couleur bleue, d'une saveur äcre et caustique, et d'une density de 2,20. Exposö ä l'air, il s'effleurit et se recouvre d'une poudre d'un blanc verdätre ; chauffö, il fond dans son eau de cristallisation, qui 6gale 3(5 p. 100 de son poids, se dessöche et forme une poudre blanchätre, anhydre et tres-avide d'eau, laquelle lui res-
Tabokiun, S0 Edition. — I.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;32
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titue sa couleur bleue naturelle. Insoluble dans I'alcool, le vitriol bleu se dissout dans 4 parties d'eau froide et 2 parties d'eau bouil-lante, en poids. II peut se combiner k rammoniaque et former un sulfate de cuivre ammoniacal employ^ parfoisen mMecine; il s'unit aussi avec d'autres sulfales m6talliques pourformer des sels doubles.
Falsificationti. — Le sulfate de cuivre renferme naturellement une petite quantite de sulfate de fer; rnais, comme ce dernier sei a une valeur commerciale un peu moindre, on I'y ajoute aussi par fraude. On y melange 6galement les sulfales de magnösie et de zinc, dont le prix est bien moins eleve. Tons ces sels out pour premier efl'et d'affaiblir la couleur bleue du vitriol de cuivre, ce qui peut permeltre de reconnaitre la falsification ä la simple inspection du sei, si eile est un pen forte. Quant aux moyens chimiques employes pour separer ces composes les uns des autres, il serait trop long et inutile de les indiquer.
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Pharmacoteclmie. — Le sulfale de cuivre fait partie essentielle ou accessoire d'une multilude de preparations astringentes ou caustiques employees en Chirurgie vet6rinaire ä Fexlerieur du corps. Dans l'impossibilile oü nous nous trouvons de les faire toutes connaitre id, nous nous bornerons ä indiquer les plus usuelles, les autres devant Irouver place dans le Furmulaire,
1deg; Liqueur de Villute (I).
Prencz ; Sulfate de ruivre................nbsp; nbsp; nbsp; Gi grammes.
Sulfate do zinc..................nbsp; nbsp; nbsp; C4 __
Extrait de saturne..............nbsp; nbsp; 125 —
Vinaigre blanc.................. I litre.
Dissolvez les sels dans le vinaigre, ajoutez l'actoto de plomb et agitez vive-ment.
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#9632;!,
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L'acide acetique du vinaigre transforme l'extrait de saturne en acetate neulre de plomb, que les sulfales de cuivre et de zinc d6-composent entiörement; il se preeipite du sulfate de plomb, et il reste en solution des sulfates et aeölates cupriques et zinciques. Employee en injections dans les fistulös du mal de garrot, du mal de taupe, du javart cartilagineux, etc.
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(1) liectteil de mid. vetir., 1829, p. 11.
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2deg; Liqueur de Villate laudanisee (1).
Prenez : Sulfates de cuivre et de zinc, et laudanum de Sydonham, de chaque.nbsp; nbsp; nbsp;4 grammes.
Sous-ac6tate de plqmb liquids.....nbsp; nbsp; nbsp; 8 —
Vinaigre........................nbsp; nbsp; 32 —
Eau distillee.....................nbsp; nbsp; nbsp; 1 litre 1/4
Faitos dissondre les sels dans le vinaigre et ajoutez successivement l'extrait de saturne, l'eau et le laudanum.
Preconisöe par I'auteur en injections sur les muqueuses appa-rentes afFectees de phlegmasies catarrhales.
3quot; Liqueur de Veyret (2).
Prenez: Sulfate de cuivre..................... 10 parties.
Vinaigre............................. 80 —
Acide sulfurique..................... 12 —
Dissolvez le sei dans le vinaigre, ajoutez I'acide sulfurique goutte ii goutte ot remtiez.
Recommand6e par sonauteur contre le piötin, la limace, le cra-paud, les crevasses, les eauxaux jambes, les dartres humides, etc.
4deg; Pute caustique de Payan.
Prenez : Sulfate de cuivre et jaune d'oeufs, quantite süffisante pour faire unu päte epaisse.
D'apres ce medecin, cette päte caustique agirait promptement, fonnerait une eschare bien circonscrite et ne laisserait pas de cicatrice.
5deg; Sulfate de cuivre fondu. — On soumet le sulfate de cuivre ä l'action de la chaleur, et,lorsqu'il est en fusion ignöe, on le coule dans des tubes ou une lingotiere comma pour la pierre infernale. Cette forme est commode pour cautcriser les yeux, les paupieres, le nez, etc.
H^dicamentadon. — En France, le sulfate de cuivre est em-ploy6 ä peu pres exclusivement ä l'extörieur du corps, seit solide, soit liquide, ä titre de fort astringent dessiccatif ou de caustique escharotique, selon le mode d'application; sous ces divers rapports, la Chirurgie v6t6riuaire ne compte pas de meilleur agent modifica-
(1)nbsp; Ctiniq. citir,, 1817, p. 534.
(2)nbsp; Recueil de mid. vete'r., 1830, p. i2C.
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teur. En Allemagne, et surtout en Angleterre, les v6t6rinaires pa-raissent en faire un assez frequent usage h rint^rieur contra diverses alfeclions lymphatiques ou organiques graves, quo nous ferons connaitre plustard. On I'administre en bol ou en breuvage, mais celte derniere forme oblient generalement la pr6f6rence, Voici les doses de ce remfede indiqusect;es par M. Hertwig (1):
Posologie. Grands herbivores................ 4 ä 16 gr.
Petits ruminants et pores......... 0,50 ä 2 gr.
Chiens.......................... 10 ii 25 centigr.
Phanuacudynamie. — Nous distinguerons les efl'els du sulfate de cuivre en locaux externes, locaux internes et dynamiqms.
1deg; Effets locauv externes. — Appliqu6 sur la peau entiere, le sulfate de cuivre melange au goudron ou ä I'onguent basilicum agit comme un vesicant, provoque la formation de v^siculespurulentes, laisse a la peau toute sa souplesse, mais compromet les bulbes pi-leux. Mais quand on le met en contact avee les muqueuses, le tissu cellulaire, les solutions de continuilö diverses, il exerce une action irritants et corrosive des plus marquees; I'eschare qu'il produit est seche, brnuiltre, plus ou moins epaisse, bicn circonscrite, ne se de-tachant que trfes-lentement et presque toujours sans suppuration, Employe en trochisque, le sulfate de cuivre produit un fort engorgement cedemateux et une suppuration abondante, de bonne nature; seulemcnt il est prudent de n'en employer qu'une petite quantite ou de retirer le trochisque aprfes 2-i heures, pour eviler la mortification de la peau et son decollement.
Indöpendamment de ces desordres locaux, le sulfate de cuivre pent determiner aussi, dans quelques circonstances, des pheno-menes gdncraux dus a son absorption. II rösulte, en effet, des experiences de Moiroud (2) et d'Orfila (3), que ce sei depose sur des plaies ou inlroduit dans le tissu cellulaire sous-cutane des chevaux et des chiens, ü la dose de 32 grammes pour les premiers et de SO centigrammes ä 4 grammes pour les seconds, determine un em-poisonnement mortel. Cependant quelques auteurs, prenant en consideration les propri6l6s astringentes et fortement coagulantes de ce sei, avaient refus^ d'adraeltre son absorption ; mais la chimie donno parfaitement aujourd'hui l'cxplication de ce fait, en
(1)nbsp; Pharmacologie pratique, p. C95.
(2)nbsp; Hccueil cle mid. veter., 1828, p. 525 et suiv.
(3)nbsp; Toxicoloyie, t. I, p. 812 et suiv., 5g edit.
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quelque sorte conlradictoire, car si le sulfate de cuivrc coagule primitivement Talbumine et les autres principes organisables du corps, en revanche il peut fliiidifier plus tard celte espece i'albumi-nate cuiureux ä mesure qu'il se dissout et qu'il est en exces relative-ment ä la masse de l'eschare.
2deg;Effets locauxinternes. —Geseffets sont peu connus cn France, parce que l'usage de ce sei ä l'intdneur y est fort rare; mais en Al-lemagne et en Angleterre, oü il est souvent einploy6, son action sur le tube digestif a 6te mieux (Hudiee. Donne ä petites doses, en dissolution, le sulfate de cuivre provoque le vomissement chez les carnivores et le porc; c'est un des meilleurs vomitifs que Ton con-naisse; chez les herbivores, il est facilement supporte et produit dans les premiers temps une action tonique qui augmente l'appetit, resserre le tube digestif, rend les defecations plus rares, ä peu pres comme le sulfate de fer. 11 rßsulte des experiences de MM. Per-civall (1) pfere et fils, que le sulfate de cuivre peut 6tre donne sans crainte au cheval ä la dose de 4 a 8 grammes et plus par jour en solution; qu'ä celle de 16 grammes il ne pent etre continue long-temps sans causer du dcgoüt et des accidents du cöte du tube digestif; et enün, qu'ä la dose de 32 grammes donnee d'emblee, il ne tarde pas üi döterminer la perle de l'appetit, des nausees, de l'anxiete, des coliques, de la diarrhee, de la fievre, des sueurs ahondantes, et iinalement une inflammation gastro-inteslinale mortelle, si Ton continuait l'usage du remöde malgre ces effets exageres. Ce dernier accident surviendrait plus tot et plus sürement si Ton adminis-Lrait le sulfate de cuivre en bol ou en electuaire.
3deg; Effets dynamiques. — Moiroud et Orflla ont toujoursvu, dans leurs experiences, que l'absorption du sulfate de cuivre enlrainait apres eile, comme phönomenes constants, une irritation plus ou moinsgrave delamuqueuse gastro-inteslinale et des voies urinaires, quelle que soit la voie d'introduclion; le premier de ces auteurs a remarque, en outre, dans les reins, une exhalation sanguine qui communiquait ä l'urine, sous l'influence du sulfate de cuivre qui sort de l'economie par ce liquide secrete, une leinte noire tout fi fait sp6ciale. Quant aux autres ellels du sulfate de cuivre sur le reste de l'economie, ils sont encore peu connus. En France, on croit göneralement que ce sei exerce sur le sang et les fonetions nulritives, et notamment sur le sysleme lymphatique et les tissus
(1) E/fels des medicaments sur les chevaux, par William Percivall, en anglais.
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blancs, une action tonique des plus ^nergiqnes, ä peu pros comme le sulfate de fer, par exemple, mais avec plus d'intensitö, puisqu'il parait reussir dans des cas oü ce dernier avail 6chou6. Les Italiens, au conlraire, admettent qua le sulfate de cuivre, comme tons les autres sels mötalliques, agit sur l'6conomie comme un contro-stimu-lant trös-actif. II est de fait que les animaux qui meurent par suite de l'absorption du vitriol bleu, tombent dans uh grand 6lat d'im-mobilile et d'abattement avant de mourir; mais y a-t-il analogic complete cntre l'action physiologique et l'action toxique d'un m6-dicament?C'est ce qui.reste ä savoir et ce qui parait fort douteux. D'apres M. Ziindel (i), I'empoisonnement par le cuivre donnerait lieu ä des acces rabiformes chez le chien, mais celan'estpas encore suffisamment demontre.
Piiarmacotherapie. — Les indications du sulfate de cuivre se-ront distinguees en internes et en externes.
1deg; Indications internes. — La plupart des auteurs anglais, Gol-mann, Sewell, Percivall, Youatt, Morton, etc., sont unanimes pour reconnaitre les bons effets du sulfate de cuivre donne en breuvage centre la morve et le farcin; non pas qu'ils le considerent comme un specifique infaillible, mais comme un moyen susceptible d'aider beaucoup ä la curation de ces redoutables affections des solipfedes, quand elles ne sont pas trop anciennes et trop irremediables. M. Hertwig le recommande aussi contre ces deux maladies, et de plus contre la diarrhee rebelle, l'hömaturie tres-asthenique, la gourrae maligne, etc. : ce moyen lui a rendu, dit-il, d'excellents services dans ces deux derniferes affections. 11 serait sans doute tres-ulile aussi contre la pourriture du mouton, les hydropisies anciennes, les maladies cutanees graves etinvetörees, etc.
Depuis quelques annees, les medecins emploient le sulfate de cuivre ä l'interieur ä titre de vomilif et de modificateur special des voles respiratoires, chez les enfants alteints de croup, avec un succes si frequent, que nous n'h6sitons pas ä en recommander I'u-sage aux veterinaires dans la m6me maladie, d'abord chez les animaux qui peuvent vomir, et ensuite, au besoin, chez les herbivores. II serait vraisemblablementutile aussi dans les autres phleg-masies membraneuses qui se d^veloppent dans le tube digestif. M. Albrecht (2), vöterinaire allemand, le recommande ä titre de
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{\]Journ. de mMec. veter. de Lyon, 1808, p. 218. (#9632;2) Magazin, 1864, p. 24C.
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vomitif et de purgatif, chez les pores empoisonnes par la saumure. M. Zündel croit que ce sei agit, de plus, comme antidote des alca-loides, sortes d'ammoniaques composees, qui existent dans la saumure et la rendent toxique.
2deg; Indications externes. — Les indications de l'emploi exterieur du sulfate de cuivre et de ses diverses preparations solides ou liquides, sont extrßmement nombreuses en Chirurgie veterinaire. Nous les grouperons, pour faciliter la mfimoire, de la maniere suivante:
a.nbsp;Plaies et niedres. —Toutes les fois que les plaies et les ulcöres manquent de ton, que leur surface est bourgeonneuse et mollasse, qu'ellesdcrete unpussereuxet fetide, etc., les preparations solides ou liquides du vitriol bleu peuvent facilement les amener ä cicatrisation, si alles ne sont pas entretenues par un vice local ou general. La liqueur de Villale, surtout, est indiquce dans ces diverses lesions locales. M. Guy (1), s'est servi avec succes de celte preparation ültr^e conlre plusieurs fistules arliculaires dont une inleressait rarticulation temporo-maxillaire et avait resists ä l'emploi de l'on-guent v^sicatoire et de TEgypliac.
b.nbsp; Caries et lesions du pied. —Les caries osseuses,lt;;arlilagi-neuses ou ligamenleuses, comme celles qu'on remarque dans le mal de garrot, le mal de. taupe, dans l'eponge ulceree, le javart car-tilagineux, le clou de rue, les divers accidents profonds du pied, la limace du beeuf, le pielin ancien du mouton avec decollement de Fongle, les aphtbes.les plaies des barres aveccarie du maxiliaire, etc., efedent le plus souvent ä une application raisonnee et persev^rante du sulfate de cuivre, et particulierement de la liqueur de Villate. Tous les praticiens connaissent aujourd'hui le procede de guörison preconis6 par M. Mariage et qui rend de si grands services ä la pratique. II consiste ä faire des injections melhodiques et persev6-rantes avec la mixture de Villate.
M. Hey (2) a fait de ce sei une application tres-heureuse et pres-que universelle contre les accidents du pied, tels que le clou de rue simple ou penetrant, la piqüre et l'enclouure, la bleime suppuree, le javart, la fourchette pourrie, le crapaud, etc. II prescrit des bains prolonges et ramp;leres avec la solution de sulfate de cuivre dans la
(1)nbsp; Journ. de me'd. vete'r. milit., t. IX, p. 169.
(2)nbsp;Jout-n. de midec, vetiir. de Lyon, I8G0, p. 393, 441 et 489.
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504nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS INFLAMMATOIRES.
proportion moyenne de 100 grammes par litre d'eau. Plusieurs praticiensen ont us6 avec succös etM. Robellet notamment contra les ulcörations interdigitees du boeuf dans le cas d'aphthes.
Anterieurement, M. Verrier jeune (1), de Rouen, avait d6montr6 6galement, qu'ä l'aide de bains gradues de sulfate de cuivre, on pouvait triompher du crapaud le plus in-veterö.
c.nbsp; lEaladiea ties yeux. — On fait souvent usage aussi du sulfate de cuivre contre les affections des paupieres, de la conjonctive, des voies lacrymales, en collyres sees ou liquides. Gependant on pr6fere generalement le nitrate d'argent, notamment pour les oph-thalmies internes.
d.nbsp;niaiadii-s cutanees. — Danscette categorie se trouvent surtout les crevasses, les eaux aux-jambes, la fourchetle pourrie, le crapaud, les dartres humides, la gale, etc. Pour ces derniöres affections, on ajoute ;\ ce sei une decoction de tabac ou d'ellebore, du savon vert, de la terebenlhine, du goudron,etc. Depuis quelques an-nces M. Rey fait un usage frequent, ä la clinique de l'Ecole de Lyon, des applications ou des bains de sulfate de cuivre plus ou moins concentres,comme nous 1'avons ditpreccdemment contre les accidents de la peau des regions inferieures des membres, tels que les crevasses, les eaux auxjambes,la fourchette pourrie, le crapaud,etc., et aucun ne resiste ä. son action, excepte parfois le crapaud.
e.nbsp; Ecoulemmts muqnenx et sanguins. .— La solution plus OU moins conccntree de sulfate de cuivre pent servir ä moderer le flux catarrhal des muqueuses apparentes, h arreter les hemorrhagies capillaires, etc. Le veterinaire anglais Senthon (2) a employö avec succes, en injections, contre les 6coulements gonorrheiques des voies genilo-urinaires des betes ä comes males et femelles, qui, d'apres lui, ne seraient pas rares en Angleterre, un melange de CO grammes de ce sei avec 90 grammes d'extrait de Saturne; on laisse dcposer le sulfate de plomb et Ton injecte la liqueur qui sur-nage. Apres trois ou quatre jours de ces injections, la guerison est complete.
/'. Divers. — D'apres M. Hertwig, on fait usage de la poudre de ce sei pour garnir les casseaux destines k la castration du cheval;
{\)I{ecueil de med. ve'te'r., 1864, p. 38.
(2) Jount. v4Ur. et agric. de Belgique, 1847, p. 80.
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ce moyen a 6t6 employö ögalement en France, mais on lui pr^ffere g6n6ralement aujourd'hui le sublimö corrosif, qui lui est bien su-pörieur pour cet usage. On ernploie aussi, quoique rarement, le sulfate de cuivre sous forme de trochisques, pour faire disparaitre de vieilles boiteries des grandes articulations, pour clore les plaies articulaires penetrantes, celles des gaines tendineuses, etc. M. Rey (1) a preconise les trochisques de sulfate de cuivre dans le trajet du clou de rue non penetrant; c'est un bon moyen.
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b. Acide chrömique et chrömato de potasse.
iMiarmaeosrapiii.'. — Les composes oxygen6s du chrome employes en medecine h litre de caustiques, comprennent l'acide chrömique, le bichromate de potasse et le chrömate neutre de potasse. Voici leurs prineipaux caracteres.
1deg; Acidc ciirämique. — Get acide metallique s'obtient en de-composant une solution saturde de bichromate de potasse par une quantite equivalente d'aeide sulfurique. II est sous forme d'aiguilles prismaliques d'un rouge rubis, sans odeur et d'une sa-veur äcre et caustique ; chauffees, ces aiguilles deviennent noires et ne reprennent leur couleur primitive qu'en absorbantl'humidite de l'air. Get acide est trös-soluble dans l'eau et la dissolution est jaune tirant surle rouge; il est soluble dans l'alcool ordinaire; l'al-cool absolu et Tether s'enflamment en presence de l'acide chrömique, qui est un oxydant energique et brüle toutes les matieres or-ganiques, lesquelles le ramenent k l'etat de sesquioxyde de chröme.
2deg; Bichromate de potasse. — Ce sei, qui est fabriquö en grand dans l'industrie en calcinant le fer chröme, principal mineral de chröme, avec le nitrate de potasse, est sous forme de gros cristaux prismatiques ä base rhomboidale, anhydres, et d'une belle couleur rouge-orange et d'une saveur amere et metallique. La chaleur lui fait eprouver la fusion ignee d'abord, puls le decompose. L'eau en dissout le dixieme de son poids k froid et beaueoup plus k chaud. L'alcool ne le dissout pas.
3quot; Chramp;mate neutre de potasse. — Ce sei s'obtient en traitant le precedent par le carbonate de potasse. II est sous forme de cristaux
(1) Recueil de midtc. vitir., 1843, p. 128.
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506nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS INFLAMMATOIRES.
dod^caedriques triangulaires trös-durs, un peu transparents, d'un beau jaune citron, de saveur amamp;re trfes-persistante. Ces cristaux sont anhydres et fondent difficilement. La chrömateneutre estplus soluble que le bichromate ; I'eau en dissout la moiti6 de son poids ä froid el beaucoup plus ü chaud; il est peu soluble dans I'alcool. Traile par les acides, il passe h l'elat de bichromate.
Pharmacotecbnie. — Les composes oxyd^s du chrome, ne s'em-ployant qu'ä rexlerieur du corps, ne donnent lieu qu'ä un petit nombre de preparations. Voici les principales :
1deg; Solution causlique d'acide chrumique (Codex) :
Pr. : Acide chromique cristallisfi................ 1nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;, ,
_,..,,,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ! P- egales.
Eau distill(5e.............................. ) ' D
Meloz. On peut remplacer economiquement cette solution par la suivante :
Biclirümate de potasse........................ 1 partic.
Acidu sulfuriquo.............................. 2 —
Eau distillee................................. 2 —
Faites dissoudre le sei pulverise dans I'eau froide; ajoutez ensuite 1'acide peu ä peu et remuez jusqu'ii refroidissement presque complet.
2deg; Pommades simples de bichromate de potasse.
ndeg; 1nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; uraquo; •lt;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; alaquo; 3
Pr. : Bichromate do potasse......... -4 gr. C gi'. 8 gr.
Axonge....................... 32 gr. 32 — 32 —
Pnlverisez finement le sei et incorporez ii I'axonge aprfes 1'avolr arrose d'un peu d'eau. En employant le chrümate jaunc ou neutre, on obtient des preparations un peu moins actives.
3deg; Pommade composee {Schmid).
Pr. :.Bichromate de potasse................. C grammes.
lodure de potassium.................. 2 —
Pommade mercurielle double.......... Ci —
Incorporez les sels pulverises dans I'axonge ii froid.
Pharmacodjnamie. — Bien que ces composes de chrome soient ä peu pres employes exclusivement a l'exterieur du corps, on les a neanmoins administres ä l'interieur ä titre d'experience pour con-slater leurs effels soil dans le tube digestif, soil sur l'ensemble de l'organisme. Nous aurons done ä considerer successivement leurs effels locaux externes el leurs effets internes et gdn^raux.
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1deg; Effets locnux externes. —11 resulte de l'expörience, que, d'a-prös leur degrö d'activitö, les composes oxygamp;ies du chrome doi-vent 6tre ranges dansl'ordre suivant: abide clirömique, bichromate de potasse et chrömate neutre de potasse. liest aussi trös-facile de constater que ces composes, et surlout les deux premiers, quand on les met en contact avec les matteres animales, la chair et le sang, notamment, ne tardent pas ä les coaguler et k leur donner un degre de consistance remarquable. De ces effets purement chimi-ques on peut d6jä induire les effets physiologiques et les indications therapeutiques des composes oxydes du chrome.
D'apres divers essais tentes sur les animaux par divers praliciens, et parliculiörement par M. Modeste Foelen (1), vel^rinaire beige, qui a public sur ce point un memoire tres-interessant, les chrö-mates de potasse agissenl sur la peau du cheval et des divers animaux, comma des caustiques puissants et des fondants parfois plus energiques et plus cfflcaces que le feu lui-möme. Ge sujet ayant pour la pratique velerinaire une giande importance, nous allons le Iraiter avec quelque döveloppement.
II resulte des experiences de M. Foelen, que le chrömate neutre de potasse employe i la dose de i gramme sur 30 gr. d'eau ou d'axonge et applique en frictions reiteröes sur le möme point, determine une irritation de la peau qui se traduil bientöt par de la cha-leur, de la douleur, de la tumefaction, et surtout par une exsuda-tion plastique qui se concrete sur le tegument et y forme une sorte de croütejaunätre tres-adherente. Employe en plus forte proportion. Ah. 8 grammes, par exemple, pour 32 gr. de vehicule ou d'ex-cipient, le chrömate neutre de potasse determine la mortiflcationdu derme dans toute son epaisseur. La peau, sur le point medicaments, ind^pendamment des phenomenes inflammatoires, ne tarde pas ä presenter les signes de la mortification: eile devient froide, humide, prend une teinte d'un gris jaunätre et perd toute sensibilite; au bout de quelquesjours le point attaque se convertit en une eschare dure, seche, comprenant toute l'epaisseur du derme et ne se ddta-chant des parties vives que tres-laborieusement et au bout de 20 a 25 jours. L'aclion du bichromate de potasse est semblable ä cellc du chrömate neutre, sauf qu'elle est plus intense.
D'aprös ces resultats, deduils de rexperimenlation, on voit que les chrömates potassiques sont des sels tres-actifs, et pour la peau
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(1) Annales vilir. beiges, 1866, p. 679 et 186quot; p. I, et Recueil de medec. veMr., 1867, p. 618 et 701.
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des causliques trös-6nergiques pouvant porter ä sa texture des atteintes graves et irr^mediables; ils doivent done etre manies avec une extreme prudence pour ne pas donner lieu ä des tares in-d616biles; ces composes produisent, en effet, tres-facilement une d6pilation definitive, ce qui, chez les chevaux de luxe, presente les plus graves inconvenients. M. Foelen accuse, en outre, les sels de chrome d'6tre absorbables et de donner lieu h. rempoisonnement general lorsqu'ils sont appliques sur la peau a trop forte dose. Tou-tefois, l'opinion de ce praticien ne reposant que sur un tres-petit nombre d'essais pratiques sur le lapin, nous ne la croyons pas sul'fi-samment fondle en ce qui concerne, surtout, les grands animaux ; nous faisons done nos reserves sur ce point.
Ce qui parait mieux demontre, e'est queles chromates potassiques, introduits dans 1c tissu cellulaire, n'y determinent pas, ä beaucoup pros, des desordres aussi graves que sur la peau; mais, qu'en revanche, ils y sont facilement absorbes et qu'ils portent ensuite le desor-dre dans I'organisme. II rösulte, en effet, de quelques experiences faites par M. Foelen sur des lapins et des chiens, que le chrömate de potasse dissous dans l'cau et injecte dans le tissu cellulaire sous-cu-tane, y est rapidement absorbs et determine lamort de ces animaux au bout d'un temps qui varie selon la dose employee. Chez le lapin la dose toxique par la methode hypodermique est de S centigrammes et chez le chien de 50centigrammes; enfin, chez le cheval, ce sei introduit sous la peau a dötermine la mort ä la dose de 20 grammes, au bout de 5 jours.
2deg; EfTets internes ct generaux. — L'administration inlerne de ce sei, dans un but experimental, a ete tentee par divers auteurs et par nous-mßme. II resulte de celles, assez nombreuses, de M. Foelen, que ce sei empoisonne mortellement les lapins et les chiens ä la dose de 1 gramme pour les premiers et d'environ 3 ä 4 grammes pour les derniers; chez les grands herbivores les r^sultats varient selon le mode d'administration du medicament. D'apres M. Saint-Cyr (I), le bichromate de potasse donne d'emblee aux chevaux, ä la dose de 30 grammes, determine une inflammation intestinale mortelle; mais si on habitue peu ä pen le tube digestif au contact irritant de ce sei, on pent arriver ä lui faire accepter, sans accident, la dose considerable de 80 grammes. Nos experiences personnelles nous ont permis de constater la meme tolerance relative.
(1)7olaquo;rn. de mddec. veter. de Lyon, 1852, p. 499.
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L'empoisonnement par les chrömates de potasse a toujours pour point de depart une inflammation intestinale plus ou moins grave, constituant essentiellement les effets locaux internes de ces sels. Quandilsontp6n6tr6 danslesangä dose toxique,ilsprovoquentdela dyspnße accompagn6e d'abaissement gönßral de la chaleur du corps, d'un pouls vite et concentre, de quelques mouvements convulsifs, bientöt suivis d'une faiblesse g^n^rale, et d'une insensibility complete qui precede la mort. Le Systeme nerveux est done ä la fm plus ou moins fortement attaint par les chrömates de potasse.
Pharmacotherapie.— L'acide chromique et les chrömates de potasse sont äpeupres exclusivement employes ä rexlerieur du corps; en medecine humaine on a parfois employ^ le bichromate de potasse comme vomilif et surtout comme antisyphilitique, mais ces applications sont peu fr^quenleset sansgrande importance; on pour-rait essayer, chez les animaux, le bichromate de potasse contre quelques affections lymphaliques. C'est surtout comme caustiques et fondants que les composes oxygenös du chröme onl une certaine importance; voyons done leurs principales applications sous ce rapport.
1deg; Acide chrömiiiue. — Get acide est un caustique energique; il mord parfaitement sur la peau et provoque la formation assez rapide d'une eschare epaisse sans exsudation de sörositö ; sur le derme denude et sur les muqueuses, son action est encore plus rapide et plus nette. Dans la Chirurgie vöterinaire, ce caustique est encore ä pen pres inconnu; dans la Chirurgie humaine, on s'en sert assez souvent et dans les circonstancesque nous allons specifier. D'abord on emploie de preference la solution d'acide chromique pour cau-teriser les gencives boursoufl6es ou ulcerees, parce que cet acide n'altaque pas chimiquement le lissu osseux des dents. Une autre application de l'acide chromique qui peut etre utilisee en Chirurgie veterinaire, c'est son emploi sur les vegetations des muqueuses ou de la peau, comme les polypes, les champignons, les cerises, les ver-rues, les cancroides, etc. Ges excroissances se remarquent surtout, pour les muqueuses, dans le nez, la bouche, la gorge, les voies genito-urinaires,etc.,etpour la peau, principalement autourdesou-vertures naturelles. Enfin, la solution d'acide chromique, plus ou moins concentröe ou elendue, peut etre utilisee 6galement contre certaines plaies ä bourgeons mollasses, contre les ulcerations diverses, contre le pietin, les aphthes, les crevasses, la limace, la four-
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chetle pourrie, le crapaud,etc. La solution extemporan^e surtoul, peu coüteuse, pourraitßtre ulilisee souvent avec profit.
2deg; lt; hroiimies de potasse. — M. A. Schmid (1), v6t6rinaire de l'armee bavaroise, parait 6tre le premier qui ait employö et con-seille l'usage des chrömates de potasse, en m^decine veterinaire, surtout contra lestumeurs rebelies, ä titre de fondants. DelaBaviöre, ce moyen est pass6 en Suisse, en France et en Belgique; aujour-d'hui il estassez repandu et merite une 6tude d6taill6e.
C'est surtout conlre les diverses tumeurs indolentes, dures ou molles, que les chrömates de potasse ont ete preconisös, surtout sous forme de pommade simple ou composde. Les applications qu'ils ont regues sous ce rapport peuvent se grouper sous les trois litres suivants: tumeurs osseuses, tumeurs molles, et hernie ombi-licale ou exomphale.
a. Tumeurs durcs ou osseuses. — Ces tumeurs, tr6s-fr6quentes sur les membres des chevaux, surtout autour des articulations, sont la cause de boiteries d'autant plus graves et plus tenaces, que ces tumeurs sont d'une resolution tres-diffidle, tres-lente et sou-vent impossible; dies resistent, en effe^quandellessont anciennes, ä la cauterisation clle-metne. Neanmoins on a essaye contre elles les fondants medicamenteux, et, dans ce nombre, les chrömates de potasse eux-memes. C'est d'abord M. Schmid, le premier veterinaire qui ait present ce topique fondant, qui dit s'ölre servi avec succfes de la pommade simple ou compos6e, selon les cas, contre les diverses tumeurs osseuses du cheval. Apres lui vientM. Peuch (-2), qui a ete un des premiers a employer le nouveau topique. II s'est servi avec succes de la pommade simple contre divers cas de suros, sur de jeunes sujets, et est parvenu ä faire disparaitre la boiterie et la tumour sans tarerles animaux; la pommade composee, employ6e conlre la forme el Feparvin, a fait disparaitre la boiterie, mais n'a pas detruit enliercment la tumeur, el de plus, les animaux ont ete tar^s comme par l'emploi du feu. De son cöt6, M. Foelen (3) dil avoir employe avec avantage la pommade simple de chrömate neutre de potasse contre les diverses exostoses des solipödes; il prefere, dit-il, le chrömate simple au chrömate double, parce que
(1)nbsp; Repertorium der Ihierheilkunde de Hering, 1853, p. 285, et Jowra. de mid. viler, de Lyon, 1854, p. 'ii.
(2)nbsp; Jouni. domed, viler, de Lyon, 1SG5, p. 972, id. 1868, p.438.
(3)nbsp; Aunales veler. beiges, 18CC, p. 695.
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le premier est moins caustique et tout aussi fondant que le second; de plus, ce praticien recommande, avec raison, pour ne pas tarer les animaux, d'agir avec beaucoup de managements; de döbuter par une pommade Irös-peu charg6e de chrömate potassique; de ne commcncer une seconde friction qu'aprös que les effels de la premiöre se sont bien d^veloppös et mßrne en partie dissip^s, etc.; de cette fagon, dit cet habile praticien, on peut produire les effets r^solutifs les plus prolong6s et les plus profonds sans tarer les animaux, m6me de race distingu6e. Plus röcemment, M. Lamou-roux (1) est revenu sur ce sujet; il a employd la pommade simple de bichromate de potasse sur diverses exostoses, en ne dcpassant pas deux frictions, sans doute pour ne pas tarer les animaux. Sur les tumeurs de dale r^cenle la resolution a lieu et la boiterie dis-parait completement: sur celles qui sont anciennes la resolution est souvent incomplete ou nulle, mais la boiterie est toujours amendöe. Malgrö ces r^sultals encourageants, M. Chevalier n'est pas partisan de l'emploi de la pommade aux chrömates de potasse; il donne la preference ä celle de biiodure de mercure, qui est, dit-il, tout aussi puissante et qui n'expose pas ä tarer les animaux. Avec une pommade 16gere (2 gr. pour 32 gr. d'axonge), on guerit süre-ment et sans tare d'aprfes M. Peuch. {Note communiquee.)
b.nbsp;Tumeurs molles. — Ces lumeurs formentdcux categories dis-tinctes : les tumeurs creuses, comme les mollettes, le vessigons, les hygromas, etc., et les tumeurs pkines, telles que I'eponge, les ganglions tendineux, les engorgements ganglionnaires ou glan-duleux, etc. Dans ces divers accidents locaux, les pommades simples ou compos^es des chrömates de potasse, employees melhodi-quement,peuventdonner de bons resullals; cependant la pommade de biiodure de mercure est souvent preferable. Pour faire dispa-raitre les eponges voluniineuses, M. Ziindel passe un seton graiss6 de pommade de bichromate de potasse ä travcrs la tumeur; on r6itere trois ou quatre fois l'applicalion de la pommade et on ob-tient uneeschare öpaisse qu'on enlfeve an bout de dix jours. A dater de ce moment, la tumeur disparait pen ä peu. {Note communiquee)
c,nbsp;Hernie ombilicale. —Cette hernie, encore appelee exomphale, est commune chez les jeunes poulains; on la remarque aussi dans lesjeunes sujets des autres espfeces, mais plus rarement. Elle disparait souvent par les progres de Tage, neanmoins on a parfois int6r6t ä la faire disparaitre le plus rapidement possible. On a pro-
(1) Journ. denied, vit. de Lyon, 1870, p. 409.
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pos6 pour eel a divers moyens, qui sont, les uns chirurgicavx,te\s que la suture, la ligature, la pelote, le casseau, la tenetle, etc., ou medi-cinaux, comme I'onguent v6sicatoire, le topique Terrat, la cauterisation nitrique, etc.
Aprfes avoir essay6 ces divers moyens et avoir constatd leurs avanlages et surtout leurs inconv^nients, M. Modeste Foelen (1) est arrive ä leur preferer, dans Timmense majorite des cas, I'emploi methodique de la pommade de chrömate jaune de potasse n0 3. Ge nouveau moyen, d'abord lenu secret, a 616 employ^, dit-il, sur pros de 100 sujets et presque toujours avec succes; seulement, pour arriver h un bon rösultat, il est necessaire de se conformer ä cer-taines regies que M. Foelen a poshes lui-m6me. Les voici :
laquo; On commence par enduire d'une bonne couebe de pommade le sac herniaire, que Ton frictionne et frotte ensuite entre le pouce et l'index jusqu'ä ce que toute la pommade ait penetrd dans la pcau; on fait appliquer une seconde couche et continuer les frictions de la meme fagon jusqu'ä ce que la peau s'6chauffe legamp;rement eL que la pommade commence ü disparaitre; puis, pour finir, on enduil de nouveau toule la poche herniaire d'une legöre couche de la m6me preparation. Cette operation pent se faire en cinq minutes environ. raquo; G6n6ralement on fait deux frictions le premier jour et une seule le lendemain. Quinze ä vingt grammes de pommade suf-fisent pour une heruie de grosseur moyenne. C'est au reste au pra-ticien ä graduer lui-m6me, selon l'exigence des cas, la force de la pommade, le nombre et la duröe des frictions, l'intervalle de temps qui doit les separer, etc.
Ce nouveau mode de trailer les exomphales parait avoir sur les autres proccdes des avanlages s^rieux, qu'il Importe de faire res-sorlir. D'abord l'engorgement produit se döveloppe peu ä peu, il est ferme et ne disparait que lentement,ce qui assure la contention de la hernie et l'obliteration de 1'ouverture ombilicale; I'eschare formte ne tarde pas h devenir dure, parcherainöe, ce qui determine sur la tumeurune compression capable de favoriser sa disparition; enfin, Men que la cauterisation atteigne toute l'epaisseur de la peau, on n'a pas k craindre l'eventralion parce que le chrömate de potasse ne parait pas atlaquer le tissu conjonctif, d'autant plus que le travail de cicatrisation s'opere parallelement a relimination de I'eschare, qui est fort longue et ne dure pas moins de 20 b. 23 jours.
Depuis le travail de M. Foelen d'autres praticiens se sont servi
(1) Annales vitir. beiges, 18G7, p. 1 et suiv.
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de la pommade de chromate de potasse contre l'exomphale. C'est d'abord M.Peuch(l), qui l'a appliquöe avec succes chez un chien; puis M. Bugniet (2), qui l'a employee chez le cheval et a fait dispa-raitre en trois semaines une hernie de la grosseiir du poing. Enfln, M. Chevalier m'6crit que, s'il n'est pas partisan de cette pommade contre les tumeurs osseuses, il en a us6 avec avantage contre la hernie ombilicale.
Nous dirons en terminant que ce moyen, qui parait excellent contre Texomphale, doit 6tre aussi d'un emploi avantageux contre les hernies ventrales.
b. Deuto ou Bicliloruro de mercure. Syxosymie : Sublimö corrosif.
Pharmaco^raphie. — Le sublim^ corrosif est solide, en masse, d'apparence c.ristalline, blanc, satinö, un peu translucide, inodore, d'une saveur styptique, acre, m6tallique et tres-tenace; sa densite parait varier de 5,25 ä 3,50 environ. Soumis ä l'action de la cha-leur, il fond ä 263 degres, bout i 300 degres et se volatilise sans decomposition en vapeurs blanches, tres-denses et dangereuses ä respirer. Expose ä l'air, cesel, bien qu'anhydre, s'eflleurit, etsa surface devient pulverulente; I'eau froide en dissout ä peu pres le seizi'eme et l'eau chaude un tms de son poids; I'alcool froid en prend un septieme et I'alcool bouillant le tiers de son poids; enfln Tether en dissout davantage encore et pent enlever ce sei de sa dissolution aqueuse ou alcoolique. Los acides chlorhydrique et ni-trique, ainsi que les chlorures alcalins, augmentent sa solubility; il parait que le camphre a la m6me inlluence. Mis en contact avec toutes les matteres organiques contenant des principes azotes proteiques, le sublime corrosif les precipite en s'y combinant, mais sans 6prouver la transformation en protochlorure, comme on le supposaitautrefois. Le coagulum forme est soluble a la fois dans un excös de ce sei, dans l'albumine et dans la solution des chlorures alcalins, y compris le chlorhydrate d'ammoniaque.
Pharmacotechnie. — Le sublimö corrosif n'elant consider^ ici que comme agent caustique, son histoire pharmaceulique est fort simple; nöanmoins ce medicament puissant entre dans une foule
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{\)Journ. viltr. de Lyon, 1868, p. 333 et 438. (2) Recueil de med. veter., 1869, p. S93. TabouriNj 3e Edition. — 1.
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514nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS INFLAMMATOIUES.
de preparations deslinees a l'usage externe; nous allons indiquer les plus usuelles.
4deg; Eau phagedenique.
Prenez : Bichlorure de mercure............. 40 centigr.
Eaux do cliaux..................... 125 grammes.
Uissolvez le sublimö corrosif dans un peu d'eau distillee, ajoutez la solution ä l'eau de chaux et agitez vivement.
^ Eau phagedenique wVmnrti're (Lecoq (1), de Bayeux).
Prenez : Bichlorure de mercure.............. 1 partie.
Eau do cliaux...................... 10 —
Alcool............................. q. s.
Dissolvez le sei dans l'alcool et ajoutez Ji l'eau de chaux. — Centre les eaux aux jambes.
3deg; Eau phagedenique de Solleysel.
Prenez : Sublime corrosif............... jnbsp; nbsp; nbsp; 32 gl.ainmes.
Acide sulfuriquo............... )
Alcool...........................nbsp; nbsp; 250 —
Eau de chaux....................nbsp; nbsp;1500 —
Versez doucement 1'acide dans l'alcool; faites dissoudre le sei et ajoutez ensuito l'eau de chaux.
4deg; Topique fondant de Girard (2).
Prenez : Bichlorure de mercure pulverise... 32 grammes. Tertbenthine de Bordeaux............... 3S0 —
Incorporez avec soin, i froid.
5deg; Topique fondant de Duthreil (3).
Prenez : Sublime corrosif................ 16 grammes.
Collodion....................... 100 —
Incorporez ä froid et appliquez immediatement; contro les tumeurs en gamp;i^ral et specialement le capelet, I'^ponge, les vessigons, les molettes, etc.
6deg; Liqueur de Cherry.
Prenez : Sublime.......................... 4 grammes.
Alcool........................... 32 __
Dissolvez. — En frictions sur les exostoses.
(1)nbsp; Mem. de la Snc. veUr. du Calvados et de la Manche, nquot;* 2, p. 338.
(2)nbsp; Comples rendus de CEcole d'Alfort, 1815, p. 11 et 12,
(3)nbsp;Mim. et observ. de mid. vete'r. milit., t. IX, p. 3iG.
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DES CAUSTIQUES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 515
7quot; Pommade de sublime corrosif (d).
Ppenez : SublimÄ corrosif pulvörise........ 04 grammes.
Huile de laurier................. 2C0 —
Huile d'olive..................... 100 grammes.
Incorporez exactement i froid; contre les maladies cutan^es et l'^l^pliantiasis du bueuf.
8deg; Collodion caustique (Francois) (2).
Prenez : Collodion........................ 30 grammes.
Sublimö corrosif................. 5 —
Contre les fistules salivaii-es et les plaies articulalres.
9deg; Trochisques composes. — II en existe deux formules :
Prenez : 1deg; Sublimö corrosif.................. 1 partie.
Amidon............................ 2 —
Mucilage de gomme adragante........ q. s.
Pour faire une päte e'paisse qu'on divise ensuite en petits fragments de forme conique.
Prenez : 2deg; Sublime corrosif................. 2 parties.
Minium........................... 1 —
Amidon et gomme adragante....... q. s.
Pour faire une päte trfes-consistante.
10deg; Trochisques simples.
Prenez : Sublim^ corrosif en masse, et taillez un petit cöne du poids de 2 i'i 3 grammes au plus, pour les grands animaux.
Hedicamentation. — Le bichlorure de mercure s'emploie sous les formes liquide, solide ou molle, et par les precedes preeßdem-ment indiques. Cependant, comme e'est un agent destructeur des plus vioients, et qui, de plus, peut donnerlieu ä rabsorplion, il est essentiel de l'employer avec circonspection et d'en surveiller avec soin les effets locaux ou g6n6raux. Aussi, quand on en fait usage comme trochisque sous-cutane, est-il indispensable d'enlever la partie restante aussilötque reffetinflammatoire que Ton desire ob-tenirest assez d6velopp6. En proc^dantainsi, on övite des d61abre-ments locaux et l'infection g6n6rale.
Pharmacodynamle. — Nous ne consid6rerons ici que les effets
(1)nbsp;Elsen, Ann. vMr. beiges, 1854, p. 227.
(2)nbsp; Journ. vMr. de Lyon, 1809, p. 218.
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locaux externes cm caustiques du sublime corrosil'; quant k ses ef-lets locaux internes et ä son action dynamique, 11 en sera question plus tard, aux Alterants mercuriek.
De tons les agents escharotiques, le bichlorure de mercure est incontestablement le plus energique et le plus sur. Dou6 d'une affmitö puissante pour l'albumine et pour tous les principes pro-t6icjues des matieres organiques, il s'y combine immediatement aus-sitot qu'il esl mis en contact avec les surfaces Vivantes. Aussi, des que ce causlique touche les tissus, il les desorganise rapidement en se combinant d'abord avec les 616ments albumineux des liquides circulatoires, puls avec les principes fibrineux ou g^latineux des fibres organiques. En general, la cauterisation par le sublime corrosif est prompte, douloureuse et profonde; eile suscite toujours une inflammation considerable, uneexsudation plastiqueabondante et une suppuration copieuse ; ces effets consöcutifs sont surtout tres-prononc6s quand I'agenl causlique a 6t6 introduit dansle tissu cellulaire sous-cutane en forme de trochisque. Quaiit ä l'eschare, eile est d'abord molle et fragile, puis eile devicnt seche et grisä-tre en se resserrant. Elle ne se detache des tissus que lentement et ä mesure que la suppuration se döveloppe.
Appliqu6 sur la peau du cheval, ;\ l'ötat de pommade, le sublim^ corrosif determine un engorgement considerable du tissu cellulaire sous-cutan6 et du systfeme lymphatique de la region, sans älterer notablement la texture de la peau. Employe en trochisque. il produit en pen de temps un engorgement considerable et une suppuration copieuse; aussi faut-il en user sobrement a. cause des accidents locaux et g6n6raux qui peuvent survenir.
Quoiquc le sublim6 corrosif determine sur les tissus une action primitive essentiellement coagulante, il n'en faudrait pas con-clure,laquo; priori, que son absorption est tout ä fait impossible et qu'on peut impundmcnt le mettre en contact avec toutes les surfaces Vivantes : la theorie et rexp6rience demontrent positivement le contraire. La premiere, en etfet, apprend que le coagulum albu-mino-mercuriel, qui forme la base de l'eschare, est soluble dans les liquides organiques charges d'albumine et de chlorures alcalins; et la seconde, que les trochisques de sublim^ corrosif donnent lieu parfois ä l'empoisonnement, ainsi que Delafond (1) Ta vu chez le cheval, MM. Gaillau (2) et Festal Philippe (3) chez le boeuf, et Or-
(1)nbsp; Therap. ggnir., t. I, p. 506.
(2)nbsp; Compte rendu de l'Ecole de Lyon, 1827, p. 27.
(3)nbsp; Jotirn. des vtUr. du Midi. 1840, p. 52.
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lila (I) chez le chien. Les signes de cette infection sont les m6mes qua ceux de la medication mercurielle exag6r6e. II en sera question plus tard.
Pharmacothcrapic. — Les indications du bichlorure de mer-cure comme caustique sont fort nombreuseset tres-imporlantesen Chirurgie vöterinaire. Nous aliens rassembler les principales dans les groupes suivanls :
1deg; Caustique escharotique.—A ce titre, le sublim^ corrosif est peut-sect;tre le caustique le plus avantageux dont on puisse faire usage dans le traitement des caries osseuses, carülagineuses, tendineuses ou ligamenteuses, comme celles qu'on remarque dans le clou de rue penetrant, dans le javart cartilagineux, le mal de garrot, le mal de taupe, les plaies articulaires, etc.
Le clou de rue penetrant, avec perforation de la gaine du petit sesamoide et carie des os du pied, cede le plus souvent, quelle qu'en soit la gravite, ä l'emploi raisonne du sublime corrosif. On l'emploie dans cette lesion, soit en solution, soit en poudre, soit en trochisques. M. Rey (2) donne la preference ä cette derniere forme et a obtenu par son usage de nombreux succes. M. H. Bouley (3)aime mieux employer la poudre; pour la faire parvenir au fond de lafistule, 11 en garnitune sonde caunelee qu'il introduit doucement jusque dans les parties les plus profondes de la üstule. Par l'emploi methodique de ce modificateur puissant, on obtient parfois des rösultats inesperes. Depuis, Nicouleau (4) a public deux cas de clou de rue p6n6tranl oü lesublimö corrosif employe comme caustique a produit les meilleurs resultats. Apres le clou de rue, c'est le javart cartilagineux, parmi les accidents du pied, qu'on traile le plus souvent par le bichlorure de mercure. Bien que les injections de liqueur de Villate dans la fistule triomphent le plus souvent de cette carie du cartilage de l'os du pied, dans les cas graves, et surtout lorsque le Irajet flstuleux n'est pas droit, 11 peut 6tre tres-avantageux d'employer un trochisque de sublim^ corrosif comme le conselllalt, du reste, Girard pere (3). Dans les carles des os et des ligaments, comme on en remarque lors^du mal de garrot,
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(1) Toxieologie, t. I, p. 655 et suiv., 5deg; ädit. [i)Journ. de mid. vitir, de Lyon, I84G, p. 113.
(3)nbsp;Recueit de mid. vilir., 1858, p. 534.
(4)nbsp; Journ. de med. vetir. milit., t. IV, p. G60 et t. V, p. 100.
(5)nbsp; Traue du pied des animaux domestiques, p. 217.
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318nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICAMENTS IKFLAMMATOIHES.
d'encolure, de taupe, etc., dans le javart tendineux, dans I'^ponge ulc6r6e, le pi6tin, la limace, quelquesflstules synoviales, etc., I'em-ploi du sublime corrosif dirige avec m6thode peut rendre de grands services k la pratique v6terinaire.
2deg; Caustique catheretique. — Toutes les affections graves de la peau, telles que la gale inv6l6ree, les dartres rongeantes, I'elephantiasis, les crevassse anciennes, les eaux auxjambes, le crapaud, la phthi-riase, etc., trouvent dans le sublime corrosif un modiflcateur puissant; seulement il convient d'en user avec prudence pour eviter des accidents ; il faut done employer des preparations 6tendues et ne les appliquer que sur une petite surface ä la fois. M. Saint-Cyr (1) a employe avec un succes constant la solution de sublim^ corrosif centre la teigne spontanöe ou communiquee des divers animaux. Le sei etait dissous dans un peu d'alcool et ajout6 ä la glycerine dans la proportion d'un centieme. M. H. Bouley (2), qui assimile le crapaud ä une affection culante ayant son siöge sur le tissu villeux de la fourehette, emploie parfois ce caustique en solution ou en pite avec ralcool pour modiiier le cous-sinet plantaire. M. Elsen (3), v^tcrinaire beige, s'est servi avec succes de la pommade de sublimö corrosif, employee en frictions locales, contre l'elöphantiasis de la töte du bueuf. D'autre part M. Cruzel (4) recommande l'emploi du sublim^ corrosif en topique sur les tumours charbonneusesdela pustule maligne. Enfln, Huzard pere (5) recommandait l'emploi du bichlorure de mercure, en dissolution dans I'acide nitrique, pour caut^riser les surfaces provenant de la resection des Acs, poireaux, verrues, etc.
Apres les affections cutan6es, les accidents chirurgicaux qu'on traite avec le plus de succamp;s par le sublime corrosif consider^ comma caustique cath6r6tique, il faut citer surtout les plaies penetrantes des articulations ou plaies synoviales. C'est k M. Saint-Cyr (6) que la Chirurgie veterinaire est redevable de ce puissant moyen de cloreles fislules articulaires. Pour appliquer ce caustique sur rorifice externe de la fistule, on faitun emplälre de poix noire, on le saupoudre, dans une elendue convenable, de sublime corro-
(1)nbsp; Journ. de mddec. veter. de Lyon, 1869, p. 403.
(2)nbsp; liecurtil de mdd. veter., )852, p. 704. (3; Annales veter. beiges, 1854, p. 227.
(4)nbsp;TraMpratique des malad, des animaux de l'espece bovine, p. 437.
(5)nbsp;Essai sur les eaux aux jambes, p. 34.
C6j Journ. de mid. veter. de Lyon, 1850, p. 15.
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sif, et, aprös l'avoir fait prßalablement chauffer pourrendre son adhesion plus facile, on l'applique sur la solution de continuity. Quand la fistule est un peu profonde, la cauterisation de son orifice externe ne sufflt pas toujours; alors il convient, d'aprös M. Delorme (1), d'inlroduire jusqu'ä rorifice interne un tampon d'6toupes charge d'une forte proportion de pommade de sublime; on renouvelle cette introduction deux ou trois fois dans les 24heures; le plus sou-vent I'ecoulement synovial tarit rapidement; cependant cela n'est pas constant,'et alors il convient de recourir au vesicatoire ou äl'e-gyptiac, selon les cas. Depuis la publication du travail de M. Saint-Cyr sur ce sujet, un grand nombre de veterinaires ont employe le nouveau moyen et ont publie des fails qui temoignent de son efH-cacite; nous citerons, independamment de M. Delorme, M. Rey (2), M. Lafosse (3), M. Knoll (4), M. Romant (5), M. H. Bouley (6), etc. Depuis cette epoque, les applications de sublime corrosif an trai-tement des plaies synoviales et fistuleuses, se sont multipliees et presque generalisees. Ainsi M. Payan (7) a employe avec succös I'emplätre de M. Saint-Cyr sur une plaie synoviale de l'arliculalion temporo-maxillaire; ily a ajoute, ä cause de la region, des bande-lettesagglutinatives. Desoncöie, M. Imbert (8)s'estserviavecavan-tage de la poudre de bichlorure de mercure portee au fond des flstules äl'aide d'une sonde canneieecommele recommandeM. Bouley; des plaies fistuleuses de diverses regions du corps ont etetrai-teesavec succösparce moyen puissant. M. Francois (9), veterinaire ä Commery, a eu I'heureuse idee d'associer le sublime corrosif au collodion pour faciliter son application sur diverses regions. II a traite par ce melange, et avecplein succes, d'abord une fistule salivaire, puis une plaie synoviale de la face interne du jarret. Enfin, M. Mi-chotte (10), veterinaire beige, faisant application de la methode de M. Frangois, a employe avec profit le collodion au sublime corrosif sur une plaie synoviale de l'arliculation femoro-tibiale; seu-lement il ajoutait comme complement utile et pour produire
(1)nbsp; Journal de me'dec. vitär. de Lyon, 1855, p. 101 et 105.
(2)nbsp; Journ. de mid. viler, de Lyon, 1854, p. 3öG; 1858, p. 352 et 448.
(3)nbsp; Journ. des vitir. du Midi, 1855, p. 241.
(4)nbsp; Journ. de mod. velar, de Lyon, 1858, p. 63.
(5)nbsp; Ibid., 1861, p. 339.
(6)nbsp;Nouv. Diet, de mid. et de Chirurg., t. II, p. 121.
(7)nbsp;Journ. de mid. vitir. milit., t. V, p. 395.. (8)/rf.,irf., t. VII, p. 74.
(9)nbsp; Journ. de mid. vitir. de Lyon, 1869, p. 218.
(10)nbsp; Annales vitir. beiges, 1873, p. 416.
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520nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS 1NFLAMMA.TOIRES.
un effet contentif, plusieurs couches de collodion simple sur le collodion caustique.
3deg; Moyen fondant. — Le sublime corrosif est assuröment le moyen fondant le plus energique et peut-6tre le plus efficace qu'on puisse employer sur la plupart des lumeurs indolentes, telles que les tomeurs fibreuses de l'appui du collier, le capelet, I'fiponge, les tumeurs et cordes farcineuses, les molettes et vessigons indures, leskystes, les ganglions del'auge, les exostoses, les osteosarcomes, etc., etc. Sur la plupart de ces tumeurs on applique le topique fondant de Girard on celui deM.Duthreil, qui adMre plus fortement. Quant aux exostoses, on les traite en faisant des frictions rudes avee une brosse en chiendent imprögnee de la liqueur du veteri-naire anglais Cherry; seulement il faut agir avec prudence pour ne pas d6terminer d'accidenls locaux on g6n6raux. M. Broy (1) est parvenu ä faire disparaitre un osleosarcome volumineux de la mä-choire inierieure d'un boeuf, en passant a travers la tumeur une meche saupoudree de sublime corrosif.
amp; Irritant reuulsif. — M. Hey (2), sur le conseil de Laborde, a employe dans le temps avec succfes les trochisques purs de sublime corrosif, ä la pointe de l'epaule ou vis-ä-vis I'articulation coxo-femorale, dans le cas de boileries anciennes et opiniätres de ces grandes jointures des membres; mais il faut retirer le trochisque le troisieme jour, pour eviler la destruction et le d^collement de la peau dans la region oü il a et6 appliquö. M. Ghaussignand (3), veterinaire militaire, a public le cas fort remarquable d'une boite-rie de l'epaule du cheval, qui avail resiste aux douches froides, aux friclions irritantes, au vesicatoire, au seton äla Gaulet, et qui ceda ä l'emploi d'un trochisque de sublime corrosif, de la grosseur d'un haricot, et placö sous la peau de la pointe de l'epaule.
5deg; Caustique obliterant. — Gobier (4) appliquait ce caustique puissant sur les casseaux qui servaient ä 6treindre le cordon testiculaire atteint de champignon. Aujourd'hui ce moyen est employe par le plus grand nombre des velerinaires dans la castration ordinaire du cheval. Ce caustique vient en aide ä la compression pour rendre
[\)Mem. de la SocUteviiir. de Li/jnurne, 1842.
(2)nbsp;Recueil de med. viter., 1841, p. 7G3.
(3)nbsp; Jouni. de med. voter, milit., t. YI, p. 732.
(4)nbsp;Reyistre de l'Ecole de Lyon, 1809.
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plus prompte, plus nette et plus b6nigne, la separation du mort et du vif.
c. Nitrates ou Azotates de mercure.
iMianiuie.israphic. —L'acide nitrique et le mercure donnent naissance ä deux sels distincts : le protonitrate et le deutonitrate.
1deg; Protonitrate. — Ce sei, qu'on obtient en traitant du mercure en exces par Tacide azotique, ä l'aide de la chaleur, est solide, en prismes courts, incolore, inodore, de saveur styptique et caustique. L'eau le decompose en protonitrate acide, soluble, et en protonitrate basique, insoluble, qui se depose en poudre blanche.
2deg; Deutonitrate. — Ge compose, qui resulte de l'aclion de l'acide azolique employe en exces sur le mercure, est solide, blanc, incristallisable, deliquescent et de saveur trfes-causlique. Ce sei est egalement decompose par i'eau, en un compost acide, soluble, et en un compos6 basique, insoluble, appele turbith nitreux, qui est sous forme de poudre jaunätre.
Piiarmacotcchnie. — Cos deux sels s'emploient rarement sous forme solide; on en fait usage surtout en solution plus ou moins concentree, et d'aprös les formules suivantes:
1deg; Protonitrate de mercure liquide (Mialhe).
Prenoz : Protonitrate du mercure solide___ 30 grammes.
Acide azotique.................. 20 —
Eaudistillee..................... 100 —
JIiMangez l'acide et l'eau, et faites dissoudro dans le melange, autant que possible, le sol mercuriel.
Asitezavant de vous en servir.
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2deg; JSitrate acide de mercure liquide (Codex).
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Prenez ; Mercure coulant. Acide nitrique...
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1 partie.
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Faites dissoudre le m^tal dans l'acide ä l'aide de la chaleur, et reduisez la solution au quart de son volume primitif.
Ge dernier sei est employe ä former la pommade citrine, dont la formule suit:
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522nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS INFLAMMATOIRES.
Pommade citrine,
Prenez : Mercure........................nbsp; nbsp; nbsp; 32 grammes.
Acide azotique..................nbsp; nbsp; nbsp; 48 —
Axonge........................nbsp; nbsp; 250 —
Huile d'olive...................nbsp; nbsp; 250 —
Dissolvez le mercure dans l'acide ä l'aide de la clialeur, concentrez autant que possible et incorporez ii line douce temperature avec les corps gras, jusqu'ä ce que le melange ait acquis une belle couleur jaune dorie.
Contre la gale et les dartres. Eau mercurielle.
Prenez : Protonitrate de mercure............ 4 parties.
Acide nitrique..................... 2 —
Eaudistillee....................... 8 —
Melangez l'eau ä Tacidc et faites dissoudre le sei. — Contre les affections cuta-riies et les ulcerations farcineuses.
Action et usages. — Ces deux sels mercuriels, et surtout le dernier, sont des causliques coagulants tres-6nergiques, mais dont I'action, neanmoins, est toujours moins profonde que celle du su-blimö corrosif. Malgr6 leur action coagulante primitive, ces deux composes, et surtout le deutonitrate, sont susceptibles d'etre absorbesetde donner lieu ä des accidents generaux, ainsi que cela resulte de quelques recherches de Moiroud (1); il laut done les employer avec prudence quand on les applique sur des surfaces denud6es, d'une certaine 6tendue.
Moiroud conseiile l'usage de ces caustiques, plus ou moins 6tendus d'eau, contre les caries, les fistules, les plaies et ulceres atoniques, les ulceres morveux et farcineux, etc. Contre cette der-niere cat^gorie d'ulcörations, Lafore (2) a de nouveau insiste, avec raison, sur Tulilitö de ces caustiques; nous avons eu occasion de nous assurer de l'efficacite du nitrate acide pour amener la des-siccation des plaies farcineuses. 11 y a longtemps que de la Bere-Blaine (3) a prescrit l'emploi de ce dernier causlique, beaucoup plus usite que le protonitrate, contre le mal de taupe; on fait des injections composees de 4 grammes de sei et 64 grammes d'eau dislillee; il en conseiile l'usage aussi dans les 16sions profondes du pied, uni ä l'axonge ou au suif.
(1)nbsp; Compte rendu de l'Eco/e de Lyon, 1827, et Mut. medic, p. 393.
(2)nbsp;Journ. des vetir. du Midi, 1843, p. 395.
(3)nbsp; Notions fundamentales, t. Ill, p. 331 et 418.
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M. Philippe Heu(l)s'est servi avecsucces du nitrate acide de mer-cure pour cautöriser les tumeurs synoviales qui se montrent autour de l'articulation fßmoro-tibiale dans le cas de rhumatisme articu-laire ou goutte chez les vaches. Les praticiens pourront employer comparativement ces moyens avec la cauterisation par l'acide sul-furiquepr6conis6eparM. Pauleau. Le nitrate de mercure s'emploie en frictions sur la tumeur rasee ä l'aide d'un pinceau ou d'une barbe deplume; 10 grammes sufflsent pour chaque operation.
On emploie avec avantage le nitrate acide de mercure pour cau-löriser le cancroide epithelial de la levre cliez le chat. Plusieurs gu6risons completes et durables ont 6te obtenues par l'emploi de ce caustique. (Saint-Cyr, note communiquee.)
Le bioxyde et le biiodure de mercure sontaussi quelquefois employes comme 16gers caustiques, mais 11 en sera question ailleurs.
II. — CAUSTIQUES FLUIDIFIANTS.
Cette catögorie de caustiques, peu nombreuse, comprend seule-ment les alcalis caustiques et les composes arsenicaux, en ne tenant compte, du moins, que de ceux de ces agents qui sont employes en Chirurgie veterinaire. Ils ont pour caractere essentiel de ne point coaguler l'albumine, et de donner naissance b. des eschares molles qui permettent aisöment leur absorption. Nous allons les passer en revue successivement.
1deg; Caustiques alcalins.
a. Potasse caustique.
Synonxmie : Oxyde de potassium, Alcali vegetal, Pierre ä cauteres.
Pharmacogmpbie. —La potasse caustique a, la chaux ou ä l'al-cool est solide, amorphe, en plaques, en batons ou en pois, inco-lore, d'odeur et de saveur caustiques et urineuses, rappelant celles de la lessive; sa densite est de 2 environ. Soumise ä l'action de la chaleur, eile fond au-dessous du rouge sans subir de decomposition et revient ä son premier 6lat par le refroidissement. Expos6e k I'air, la potasse en attire vivement l'humiditö et tombe en d61i-quescence; eile est trfes-avide d'eau, en eö'et, et s'y dissout en toute proportion en Levant sa temperature et la rendant vis-
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(1) Recueil de mid. viter., 1865, p. 983.
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524nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS INFLAMMATOIRES.
queuse; eile se dissout ögalement bien dans l'alcool. Ses caractöres chimiques essentiels sont de verdir le sirop de violette, de bleuir le papier rouge de tournesol, de neutraliser parfaitement tous les acides, d'emulsionneret de saponifier les corps gras, etc. La potasse caustique doit (Hre conservöe dans des flacons bouchant ä l'^meri, afin de la preserver de rhumidite et de l'acide carbonique de I'air; on doit, en outre, avoir la precaution de graisser le bouchon avec du suif, car autrement on ne pourrait plus le retirer au bout d'un certain temps, la potasse altaquant et corrodant bientol le verre.
Pharmacotechnie. — Quand on emploie la potasse comme caustique, on en fait usage ä l'ötat de puretö, c'est-ä-dire solide ou en dissolution plus ou moins etendue dans l'eau; cependant, comme cet oxyde est tres-soluble et s'etend bien souvent au äelh des points que le Chirurgien desire atteindre, on a essayö de lui donner plus de flxite ä l'aide de la chaux vive, comme on le voit dans les formules suivantes:
1deg; Poudrede Vienne.
Pvenez : Potasse caustique................. 50 parties.
Chaux vive....................... (iO —
Melangez vivement dans un mortler sec et cliaud, rcnfermez immödiatement dans un flacon ä large Ouvertüre, bouchant k remeri. En fondant le melange dans une cuiller en fer et en le pulverisant apres le refroidissement, on obtiontuno preparation plus active.
Pour faire usage de celte poudre, on en delaye une certaine quantite dans un peu d'alcool et Ton fait ainsi une päle consistante qu'on applique sur les parties ä cauteriser; eile ne coule pas et ne s'etend point au delä du Heu d'application,
2deg; Caustique solide de Filhos.
Prenez : Potasse caustique............... 120 grammes.
Chaux vive..................... 40 —
Faites fondre dans une cuiller de fer, et quand le melange sera bien homogene, coulez dans une lingotifere ou dans des tubes, comme pour le nitrate d'argent.
Pour preserver les petits batons de ce caustique de rhumidite atmospherique, dont ils sont trös-avides, il faut les recouvrir imme-diatement d'une couche de cire ä cacheter, et les conserver dans des tubes bien clos. Pour s'en servir, on les emploie ä sec comme
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les batons de nitrate d'argent, ou on les humecte prealablement avec de l'alcool. On les coule souvent dans les tubes en plomb, ce qui en facilite aussi l'emploi.
Pbarmacodynainie. — La potasse caustique est un escharotique prompt et trös-p6n6trant; aussitöt qu'elle est mise en contact avec les tissus vivants, eile les attaque, les dissout en s'y combinant et les transforme en une substance d'aspect savonneux. L'eschare qu'elle produit est d'un jaune grisätre, mollasse au centre et plus consistante ä la circonference, et presque toujours plus 6tendue quela preparation caustique employee. Cette eschare, qui est toujours d'une certaine öpaisseur, se d6tache lentement, d'abord sous l'influence d'une suppuration sanieuse, et plus tard par l'effet d'une s6cr6tion purulente de bonne nature.
Appliqu^e sur la peau, mdüang^e au goudron de bois, la potasse caustique durcit d'abord le derme en absorbant sonhumiditd naturelle; puls, peu ä peu, la peau devient douloureuse, trös-dure, et im engorgement oeddmateux ne tarde pas ü se produire tout autour du point caulörise. Bientöt une suppuration sanieuse etabondante se declare, sous la peau, et, au bout de 20 ä 30 jours, cette membrane, completement escharifice, se detache dans le point caut6ris6 en laissant une large plaie bourgeonneuse qui ne tarde pas ä se cicatriser. La poudre de Vienne est beaucoup moins active et n'at-laque que la superficie de la peau. Employee en trocbisque, la potasse produit de grands delabrements, et une suppuration tres-abondante; on en usera done avec beaucoup de prudence.
Une parlicularit6 importante de ce caustique, due ä sa grande hygroscopicitö, c'est d'attaquer plus facilement et plus profond6-ment les tissus sees et indur^s que ceux qui sont denudes et reconverts de differents liquides. Cela provient de ce que, dans le premier cas, la potasse absorbe la petite quanlile d'humidit6 des tissus peu spongieux et conserve toujours une grande activile; tandis que, dans le second cas, eile se dissout et s'^tend trop fortement pour occasionner des desordres profonds. Quant ä son absorption, eile est trös-facile, mais nullement dangereuse, parce qu'ä mesure que cette base pönötre dans 1c sang, eile s'y combine ä. de l'acide carbo-nique et perd la plus grande partie de ses proprietes d616teres. Les experiences de Moiroud (1) deraontrent que la potasse ne devient dangereuse que quand on l'emploie en solution concentree sur une large surface, conditions qui se r6alisent rarement dans la pratique.
(1) Recueilde mtä. veUr., 1828, p. 522 et suiv.
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526nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICAMENTS INFXAMMATOIRES.
Pharmacotherapie. — On ne se sert pas, que nous sachions du moins, de la potasse pour 6tablir des cautöres sur les animaux comme chez I'homme; le seton h. I'anglaise ou tout autre caustique lui sont bien pröferables sous ce rapport. Les cas principaux qui reclament l'usage de la potasse comme agent destructeur sont les divers accidents extfirieurs qui s'accompagnent d'induralion des tissus, comme les tumeurs squirrheuses, les boutons de farcin r6-nitents, les cors at durillons, les verrues, les polypes, les cerises, le champignon, le crapaud, les plaies et les ulceres ä fond et ä bords indurös, etc. Quand les tumeurs sont circonscrites, on divise la peau a leur base et Ton y applique une des preparations de potasse, ou bien encore, on les etreint avec un lien de chanvre trempe dans une solution trfes-concentröe de cet alcali. Dans les autres cas, on applique directement la poudre de Vienna ou le caustique du doc-teur Filhos. Bernard (I) s'est servi avec succes de la potasse caustique pour fondre un champignon du cordon testiculaire; un trou pratique dans l'epaisseur du cordon regut un fragment de potasse qui y fat maintenu par une 6toupade et quelques points de suture. On pourrait s'en servir cgalement centre I'eponge tres-volumineuse, contre les tumeurs fibreuses de l'appui du collier et autres analogues.
Chez rhomme, la pierre ä cautöre est employee pour ouvrir les abefes froids, et surtout les abeös interieurs, mais clle est rarement usitee pour remplir ces indications sur les animaux, Cependant M. Clichy (2) s'en est servi pour ouvrir en plusieurs endroits les oedemes indures qui accompagnent l'anasarque du cheval. M. Ne-grin (3) I'a employee avec avantage pour caut^riser un albugo sur un poulain d'un mois. En solution plus ou moins concentree, la potasse est un excellent detersif de la peau atteinte de gale an-cienne, de dartres, de crevasses croüteuses, etc. Rainard (4), sur l'indication de M. Lecoq, s'en est servi avec profit dans le cas de gale rebelle de la töte des chats. Chez I'homme, on s'en sert pour agrandir I'ouverture d'une fistule, d'un conduit naturel, pour obiiterer les varices, etc.; peut-etre ce caustique trouverait-il par-fois des applications analogues sur les animaux. M. H. Bouley (5)
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{\)Recueit de mid. vilir., 1834, p. 520. {2} Ibid., 1841, p. 725.
(3)nbsp;Comple rendu de l'Ecole de Lyon, 1823, p. 40.
(4)nbsp;Ibid., 1835; Recueil de med. veter., 1836, p. 7.
(5)nbsp; Nouveau Diel, de med. el de Chirurg, vitir., t. Ill, p. ;i91.
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DES CAUSTIQUES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 527
applique la solution de potasse caustique sur le bourrelet dans le cas de seirae pour assouplir la peau et ramener une s6cr6tion reguliere de corne. Enßn, Vallon (1) a employ^ avec avantage la potasse caustique sur les plaies ä fond baveux, h Lords relev6set blafards; mais c'est, dit-il, un moyen qui doit 6tre manie par une main exerc^e. II a mis la poudre de Vienne en usage avec un plein succös sur les plaies blafardes avec tendance ä la deg6n6rescence farci-neuse qu'on observe si frequemment en Afrique. Ce caustique a le double avantage de modißer les solutions de continuile et de les preserver du contact de l'air et des piqüres des inouches, en for-mant une croüte söche h leur surface. Indöpendammentde ces applications, la poudre de Vienne a 6te employee avec succös dans quelques autres cas cbirurgicaux. Ainsi, d'aprös M. H. Bouley (2), ce caustique convient pour damp;roire peu ä peu les c^llosites de la peau et notamment de celles qui se raonlrent au paturon ä la suite d'encbevötrures profondes. Apres la cbute des eschares, on pause avec une teinture resineuse. Un veterinaire beige, M. Coenracts (3), a employe la poudre de Vienne en päle avec l'alcool, centre une arthrite de l'articulation de la rolule; la cauterisation fut limitee ä l'aide d'une piece de cuir fenestree, et l'application eut lieu en dedans et en debors du grasset; le succes fut complet et il ne resta aueune trace de l'application du caustique.
A. Autres bases alcalines.
La soude convient dans les m6mes cas que la potasse, dont eile partage toutes les proprietes causliques; mais eile est inusitee. 11 en est de msect;me de la baryte et de la strontiane; quant ä la chaux el ä Vammoniaque, il en a ete parle ou il en sera question plus tard.
2deg; Caustiques arsenicaux.
a. Acide Arsenioux. Sncoimu : Arsenic blanc, Oxyde d'arsenic, Mori aux rats, etc.
JPharmacographie. — L'acide arsenieux peut etre solide ou en poudre. Sous le premier 6tat, il presente deux aspects distincls:
(1)nbsp; Note communiques.
(2)nbsp;Nouveau Diet, de mid, et de ehirurg. viler., t. V, p, C7I. {'i) Annales veler. beiges, 1855, p. quot;0.
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328nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS INFLAMMATOIRES.
1deg; il esten masses compactes, vitreuses, transparentes ä rintörieur, parfois veintes de jaune, translucides et d'un blanc laiteux ä l'extö-rieur, ce qui leur donne l'aspect du verre : c'est I'acide arsenieux r6cemment fondu; 2deg; il est en masses enlierement opaques, sac-charoides, tant en dedans qu'en dehors, comme un morceau de porcelaine : c'est I'acide arsenieux amorphe et qui a subi I'action de 1'air. Sous le second ötat, il forme une poudre tres-blanche, lourde, qu'on pent facilement confondre, ä premiöre vue, avec du sucre pulverise ou de la farine. Quel qua soit l'aspect sous le-quel il se presente, I'acide arsönieux est toujours inodore ä froid, d'une saveur fade d'abord, puls styptique, naus6euse et excitant la salivation. La densite de I'acide vitreux est de 3,73 environ, et celle de I'acide opaque de 3,70, d'apres Guibourt. Soumis ä Faction de la chaleur, il se volatilise et donne d'abondantes vapeurs blanches, tres-dangereuses ä respirer, et qui ne d6veloppent I'odeur d'ail que quand elles prennent naissance sur un corps susceptible de r6-duire I'arsenic, les charbons ardents, par exemple. Son dcgr6 de solubility dans 1'eau est un point encore obscur; les uns admettent que I'acide vitreux est le plus soluble, tandis que les aulres sou-tiennent que c'est I'acide opaque. Les experiences de M. Bussy paraissent favorables ä la premiere opinion, qui est gencralement admise, et celles de Guibourt, plus anciennes, appuient la dcuxieme croyance. Quoi qu'il en soit, I'acide arsenieux en poudre ne parait se dissoudre que dans 100 parties environ d'eau froide et clans 10 parties d'eau bouillante, et toujours avec une extreme lenteur. L'aIcool,le vinaigre, l'eau acidul^c par I'acide chlorhydrique, leshui-les grasses, la glycerine, les solutions alcalines, etc., paraissent dissoudre une plus forte proportion d'acide arsenieux que l'eau dislillce.
Falsifications. — L'arsenic blanc en poudre est souvent falsitie avec la craw, lep/laquo;ft'eetsurtout le sulfale de baryte finement pulverises. La presence de ces trois substances pent 6tre dcvoilce en projetant la poudre suspecte sur une pelle ä feu chauffee au rouge; si I'acide arsenieux est pur, il ne laissera aucun residu et se volati-lisera entiörement; dans le cas contraire, les matieres 6trangeres resteront sur le corps chaud. La craie et le sei barytique, ctant in-solubles dans l'eau chaude, peuvent 6tre söparös de l'arsenic au moyen de ce liquide et reconnus ensuite par leurs rdactifs caractd-ristiques; quant au plätre, comme il est legerement soluble, il sera d6voile facilement par le chlorure de baryum et par I'oxalate d'ammoniaque.
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DES CAUSTIQUES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 529
Pharmacotechnie. — L'acide arsönieux, ä litre de caustique,
ntre dans un grand nombre de preparations destindes ä l'usage
externe ;leur description complötedevant nous entrainer trop loin,
nous nous contenterons de faire connaltre les plus usuelles et les
plus simples.
1deg; Poudre arsenicale de Rousselot.
Prenez : Acide arsönieux pulverisd........ 8 grammes.
Sang-dragon..................... Gi —
Cinabre......................... C4 —
M61oz exactement.
Elle contient 1/17 d'arsenic.
2deg; Poudre arsenicale du frere Cöme.
Prenez : Acide arsünieux pulverise......... 8 grammes.
Sang-dragon.....................nbsp; nbsp; nbsp;16 —
Cinabre.........................nbsp; nbsp; 6i —
Cendres de savate brülee.......... S —
Melez.
Elle renferme 1/12 d'acide arsönieux. La poudre de savate peut 6lre remplacöe par un carbonate alcalin.
3deg; Poudre arsenicale da docteur Dubois.
Prenez : Acide ai'senicux.................. 4 grammes.
Cinabre.......................... 32 —
Sang-dragon..................... 04 —
Mßlez exactement.
La proportion de l'arsenic blanc est 1/23.
4deg; Poudre arsenicale de Dupuytren.
Prenez : Acide arsßnieux................. 10 grammes.
Protochlorure de mercure................ 100 —
Mfclez bien.
La quantity d'acide arsenieux est de 1/10. 5deg; Pommade arsenicale simple.
Prenez : Acide arsenieux.................. 4 grammes.
Axonge.......................... 32 —
Incorporez.
Taboumn, 3e Edition. — I.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 34
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S30nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS INFLAMMATOIRES.
0deg; Huile arsenicale simple.
Prenez : Acide ars^nieux.................. 4 grammes.
Huile gi-asse..................... 32 —
Faites digerer pendant quelques jours.
7deg; Topique Terrat.
Prenez : Biclilorure de raercure et sulfure
jaune d'arsenic, de chaque..... 32 grammes.
Acide arsenieux et poudre d'eu-
phorbe, de chaque..........'.... 16 —
Huile de laurier.................. 132 —
Reduisez les matiamp;res actives en poudre et incorporez ä froid. Cette preparation est une imitation de la pommade arsenicale de Naples, indiqu^e par Sollejsel comnie capable de gu^rir le farcin (Delorme).
8deg; Bain ferrico-arsenical (Tessier).
Prenez : Acide arsenieux en poudre.......... 1 kilogr.
Sulfate de fer...................... 10 —
Eau de riviere..................... 100 litres.
Faites bouillir jusqu'ä dissolution complete de l'arsenic blanc et ajoutez le Sulfate de fer en solution dans I'eau tiede.
9deg; Bain zinco-arsenical (Clöment).
Prenez : Acide arsenieux.................... 1 kilogr.
Sulfate de zinc..................... 5 —
Eau............................... 100 —
Operez comme ci dessus.
10deg; ßain alumino-arsenical (Mathieu).
Prenez : Acide arsenieux.................... i UIot.
Alun cristallisö.................... 10 __
Eau............................... 100 —
Möme mode op^ratoire et memes applications.
11deg; Vinaigre arsenical (Viborg).
Prenez : Acide arsenieux................. 32 grammes.
Vinaigre........................ 2 litres.
Eau distillee.................... 1 _
M6Iez les deux liquides, faites bouillir jusqu'ä dissolution de l'arsenic et passez dans un linge.
En y ajoulant du sulfate de fer, on rendrait cette preparation moins dangereuse.
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DES CACSTIQUES.
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llledicamentatlon. — Les preparations arsenicales jouissant d'une trfes-grande activit6, et, de plus, donnant frequemment lieu ä des accidents graves d'empoisonnement par suite de leur absorption, il est essenliel d'indiquer les regies qui doivent presider üi leur emploi. Le principe le plus general que Ton puisse poser ä cet 6gard, c'est que ces preparations energiques, ä l'excep-liondes bains, ne doivent Jamals 6tre employöes que sur une petite surface i la fois, et qu'en outre, on doit eviter autant que possible de les appliquer sur des surfaces vivas, saignantes, rexperience ayant d(5monti'6 que leur absorption est toujours plus facile et plus active alors que sur des surfaces suppuranles. Quant aux preparations arsenicales en particulier, nous dirons que, pour se servir des poudres caustiques, on doit les delayer dans un pen d'eau simple ou albumineuse, de maniere ä en faire une pAte epaisse, et les appliquer sur la surface äcauteriseiquot; en les maintenant avec un morceau d'amadou et un appareil conlentif approprie.
Phanaacodynamie. —Applique surlapeau, en püte ou en pom-made, I'acide arsenieux attaque lentement celte membrane, si eile estintacte; cependant, au bout de quelques heures, la surface est irritee et les polls tombent, d'apres Vitet (1). Apres vingt-quatre ä trente-six heures d'application, la peau se seche, se racornit et se plisseautour du point attaque ; puisune eschare brune, epaisse, comprenant toute la peau et tres-adh6rente, apparait ä son tour. Introduit sous la peau, en trocbisque, I'acide arsenieux pro-duit un engorgement chaud, douloureux et oedemateux qui est enorme; de plus, la peau de la region se mortifie, tombe et laisse une plaie profonde qui suppure abondamment avant de se cicatri-ser. Des signes d'infection arsenicale se montrent souvent. Sur les tissus d6nud6s, sur les muqueuses apparentes et dans le lissu cellu-laire sous-cutan6, les preparations arsenicales agissent avec force et rapidite, et mortifient profondement les parties touchees. La cauterisation de celte espöee est caracteris^e par desphenomfenes si trancbes, qu'elle se distingue facilement de celle des autres escha-rotiques. D'abord la douleur est beaucoup plus viva et plus pro-longea que pour les autres caustiques; I'eschare formee est grisdtre, assez ferme, tres-epaisse reiativament ä la quantite de caustique employee, et fort adherente aux parties sous-jacentes, ce qui fail qu'elle se detacha lentement. L'inflaramation qui se developpe
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(1) Medectne veto:, t. Ill, p. 313.
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MEDICAMENTS INFLAMMATOIRES.
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sous rinüuence de ce caustique est toujours considerable, sur'tout par l'emploi de l'acide ars^nieux en trochisque, et s'accompagne d'un gonllement considerable, d'une infiltration söreuse etendue, et meme d'emphysöme, lorsque Taclion est exageree. Quanta la cicatrisation de la surface caut6ris6e, eile est toujours trfes-prompte lorsque le remfede est bien indique, et souvent on trouve la solution de continuity en partie close, avant m6me que la suppuration soit entiörement tarie et que I'eschare se soit completement d6tach6e.
A c6t6 de ces avantages, les preparations arsenicales presentent un inconvenient trös-s6i'ieux : c'est la facility de leur absorption et le d6veloppement d'effets gönöraux plus ou raoins graves. D'apres les experiences de M. Herlwig (I), il suffit de 4 grammes d'acide ar-s6nieux d6pos6 sur les plaies Jraiches pratiqudes ä l'encolure pour determiner la mort des chevaux; il en serait sans doute de meme pour les grands ruminants; quant au mouton, il meurt par I'appli-tion de 30 centigrammes dans letissu cellulaire sous-cutane, selon MM. Dangeret Flandin (2); enfin les experiences d'Orfila (3) de-montrent qu'il suffit de 10 ä 20 centigrammes de cet acideintroduit sous la peau de la cuisse pour empoisonner mortellement les chiens. Les symptömes qui caracterisent l'infection arsenicale et les moyens d'y remddier seront ötudiös plus tard, ä propos de la medication alter ante arsenicale. (Voy. cette medication.)
I'harmacotkerapie. — Les indications des preparations arsenicales, qui sont toutes exterieures, se rapportent pfincipalement aux groupes d'affections suivantes :
1deg; Tumeurs traX puilulcnt. — Nous appelons ainsi des tumours de nature speciale, qui tendent ä se reproduirc quand clles ont cte dctruites ou a se propager autour du point oü ellesont pris d'a-bord naissance; de ce nombre sont les tumours cancereuses et squirrheuses, les verrues, les poireaux, les fics, les polypes des muqueuses apparentes, les tumeurs et les boutons farcineux, les osteosarcomes des mäclioires du bceuf, etc. Dans ces divers cas, il convient de pratiquer l'ablation de ces tumeurs et d'en detruire ensuite les racines avec les causliques arsenicaux; mais, au lieu do cauteriser immedialemeut apres l'arröt de l'ecoulement sanguin,
(1)nbsp; Pharmacologie pratique, p. C53.
(2)nbsp; Comptes rendus de fInstitut, 1840.
(3)nbsp; Toxicologie, t. I, p. 3S3, 5C edit.
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DES CAUSTIQUES.
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comme le pratiquent un grand nombre de v6t6rinaires, il vaut micux attendre que la suppuration se soit ötablie, parce qu'alors on a moins h craindre l'absorplion. Les preparations arsenicales paraissent jouir, dans ces divers cas, d'une efficacit6 remarquable, d'nne sorte d'action spöcifique sur le germe du mal. Vitetasur-toul vant6 l'acide arsenieux uni ä lachaux et au miel contre le farcin; MM. Drouard et Leclerc (l)le preförent au sublimö corrosif pour dölruire les boutons farcineux, seulement ils recommandent avec raison de ne les attaquer que successivement de crainte d'em-poisonnement; enfln, le topique Terrat, dont tous les praticiens reconnaissent rulilil6 dans cette maladie, doit sans doute ses vertus antifarcineuses ä la forte proportion de composes arsenicaux qu'il renferme.
2deg; Tumcurs indolentes. — Dans cette catögorie nous plagons les cors de la region costale, les tumeurs de l'appui du collier, les loupes, les exostoses, les glandes de l'auge, l'exomphale, l'ö-ponge, etc. M. Hertwig vante beaucoup l'arsenic blanc contre cette derniöre tumeur; 11 en triomphe, dit-il, au bout de quatre ä cinq semaines, quand m6me eile aurait r4sist6 ä d'autres moyens de traitement. Pour cela 11 faut faire une ou plusieurs incisions qui alteignent la base de la tumeur, et y introduire l'acide arsenieux en poudre, mais en aussi petite*quantit6 que possible, bien que son absorption soit moins ä craindre dans les tissus alt6r6s que dans ceux qui sont sains. La mortification d'abord, puls la suppuration, entrainent peu h peu la destruction entifere de la tumeur. Le mßme auteur dit qu'on emploie depuis longtemps la pommade arseni-calc contre les exostoses, mais que ce moycn doit 6trc mani6 avec prudence, et qu'il röussit rarement. Prange (2) a employ^ le topique Terrat, ä la place de l'acide azolique, dans le traitement de l'exomphale. Pour cela la partie est ras6e, puis frictionnde deux fois lögeremenl avec la preparation; on termine par l'application d'une mince couche du topique. 11 se döveloppe un engorgement chaud, douloureux et un cedöme volumineux; bientöt tous ces accidents disparaissent et, lorsqu'au bout d'un mois l'eschare tombe, tout est rentr6 dans l'ordre. Le mßme praticien recoramande cette preparation contre les tumeurs molles ou dures des articulations.
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(I) Recueil de med. vitdr., 1834, p. 581. {^Recueilde mild, vitir,, 1853, p. 496.
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MEDICAMENTS INFLAMMATOIRES.
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3deg; Maladies cutanees. — Toulesles affections graves, anciennes, invet6r6es de la peau, Irouvent dans les preparations arsenicales de veritables spöcifiques; rapplicalion extdrieure suffit dans la majority des cas pour en triompher; mais quand on peut y joindre Tu-sage interne, le succfes est plus prompt, plus radical et ä peu prfes certain. Independamment de la gale et des dartres, qui r^clament souvent l'emploi de ces agents 6nergiques, on traite parfois aussi, par I'arsenic, les crevasses, les eaux aux jambes, le crapaud, la phthiriase, etc. Le bain Tessier (1) est, comme le savent la plupart des praticiens, un moyen infaillible de faire disparaitre la gale si rebelle du mouton; une ou deux immersions, quand la gale est ancienne, ou simplement quelques lotions, quand eile est recente ou locale, suffisent habituellement pour la guerison. Les bains pr6conis6s par MM. Clement et Mathieu, qui ne sent pas colons, conviennent mieux que le bain Tessier quand il s'agit de la gale du mouton,-parce qu'ilsnetachent pas, comme ce dernier, la peau et la toison. Drouard (2) a employö ce moyen avec succes sur les solipedes; on reussirait sans aucun doute sur tous les autres ani-maux, et möme sur le chien, comme nous l'avons vu ä la clinique de l'öcole de Lyon, malgre la tönacite de cette maladie chez les carnivores. Yiborg (3) cmploie de preference son vinaigre arsenical. Ouant aux crevasses, aux eaux aux jambes et au crapaud, M. Schaack (4) nous a assure qu'il en triomphait souvent par l'u-sage de l'acide ars^nieux melangö avec beaueoup de soin au vermilion et au sang-dragon, et employö en couches partielles et aussi minces que possible. Enfin, M. Hertwig afflrmc que i'arsenic est encore le medicament le plus effleace centre le crapaud; il conseille d'employer la poudre de Come b. l'ctat de päte et d'en renouveler l'application selon le besoin.
4deg; Divers. — On fait usage, quoique assez rarement, des preparations arsenicales pour amencr ä cicatrisation des plaies anciennes et des ulcöres do mauvaise nature. M. Rey (5) en a fait I'essai en tiocbisques au niveau des grandes articulations atteintes de boi-teries rebelles; mais, comme pour le Lichlorure de mcrcure, il a etc force d'y renoncer ä cause des accidents locaux ou g6n6raux
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(1)nbsp; Instr. sur les bdtes a laine, art. Gale, p. 215.
(2)nbsp; Recueil de mid. viler., 1834, p. Ö79.
(3)nbsp; Traile du pore, p. 99.
(4)nbsp; Communication orale.
(5)nbsp; nbsp;Compte rendu de l'Ecole de Lyon et Becueil de mid. viler., 18-11, p. 764.
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DES CAÜSTIQÜES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 535
qui peuvent en r6sulter. Enfin, quelques praticiens flxent parfois un fragment d'acide ars6nieux sur la mfeche des s6tons qu'ils pla-cent sur les grands ruminants, afin d'obtenir un engorgement plus rapide et plus volumineux; mais il faut 6tre sobre de ce moyen.
b. Sulfures d'arsenic.
Pharmacographie. — Ils sont au nombrededeux principaux qui prösentent les caractöres suivants:
1deg; Bisulfure, sulfnre rouffc, realgar. — II est en masses vi-treuses, un peu translucides, d'un beau rouge orange, ä cassure lisse et conchoide, inodore, insipide et pesant 3,23. Chauffe en vase clos, il fond et se volatilise sans altöralion; i l'air libre, il brüle et se transforme en acides sulfureux et arsenieux. Insoluble dans l'eau, ce sulfure est soluble dans les solutions alcalines.
2deg; Ti-isuif u re, sulfure Jaime, orpimeat. —II est solide, brillant, en masses plus ou moins volumineuses formöes de lamelles translucides, lisses, d'une belle couleur jaune-citron, quelquefois marbr6e de rouge, inodore, insipide, et d'une density de 3,40. Soumis ä l'action de la cbaleur et des dissolvants, il se comporte ä peu prfes comme le pr6cedent.
Pharmacotcchnie. — Ces deux sulfures, qui peuvent 6tre mturels ou artißciels, ce qui introduit dans leurs proprietes des diflorences fort notables, comme nous l'etablirons ä l'article Me-dieation arsenicale, font partie d'un assez grand nombre de for-mules escharotiques que nous ferons connaitre dans le Formu-laire.
Action et usagres. — Les sulfures d'arsenic döposös sur les tissus vivants se comportent comme l'acide arsönieux; seulement leur action est moins prompte, moins önergique, et s'aecompagne plus rarement d'effets göneraux, surtout quand ils sont naturels ou na-tifs; aussi nous paraissent-ils möriler la preference pour la confection des trocbisques arsenicaux. D'aprös ce que nous venous de dire de leurs propri6t6s caustiques, il est facile de deviner que leurs indications doivent 6tre les möiues que cellesde l'acide arsenieux; cependant, inddpendamment des cas pr6c6demmentindiqu6s, nous devons faire connaitre les suivants. Ge sulfure a 6l6 employ^ avec
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MEDICAMENTS INFLAMMATOIRES.
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succes par Portal fils (i) sur une tumeur canc6reuse que I'ablation et le caulere actuel n'avaient pas pu dötruire. On pratiqua dans la tumeur six incisions dans lesquelles on introduisit des fragments d'orpiment de la grosseur d'un pois environ; 11 en rösulta d'öpais-ses eschares qui ddtruisirent compl6tement la tumeur et pour toujours. M. Ghambert (2) nous a assur^ que les Ocs, les poireaux, les verrues, etc., disparaissaient promptement quand on intro-duisait k leur base un fragment de sulfure rouge d arsenic, et qu'il n'en r6sultait aucune tare sensible. Enfin M. Rey(3) a recommande l'application du sulfure jaune d'arsenic reduit en poudre fine, sur la surface des plaies gramdeuses ou plates d'ete, d'une cicatrisation si difficile ; seuletnent il faut en user sobrcment de crainte d'accidents.
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CHAP1TRE 11
INFLAMMATOIRES GENERAUX.
Excitants gtinfcraux ou stimulants.
Syxosymie : EchaulTants, cordiaux, stomachiqucs, hypcrsthenisants, etc.
Considerations gtulaquo;'-rales. — On designe sous les noms de stimulants ou A'excitants cjeneraux, une classe de medicaments qui ont pour effet d'exalter momentandment les proprieles vitales des tis-sus, d'augmenter les forces agissantes de l'organisme, d'acceldrer la plupart des fonctions, et de sitnuler ainsi les ph6nomenes de la fievre symptomatique ou de reaction. De lä la denomination de pyre-togeneliques, que plusieurs auteurs ont propose de donner ä ces medicaments.
Les medicaments stimulants ne se distinguent pas tres-nettemenL de plusieurs autres groupes de medicaments avec lesquels ils sent lies, en quelque sorte, par des nuances insensibles. Ceux qui s'en rapprochent le plus sent d'abord les toniques ä cause de leur action
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(1) Journ. des vcUr. du Midi, 1842, p. 213.
(2} Communication orale.
[3) Journ. de mid. viter. de Lyon, 186i, p.
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EXCITANTS GENEUAUX OU STIMULANTS.
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gen6rale et de la nature de leurs effets; cependant il existe entre ces deux classes de remedes des differences fondamentales que nous indiqucrons plus tard, et qui permettent de les distinguer facilemenl les uns des autres. has sudorifiques volatils, les antispas-modiques, quelques alterants, etc., prösentent aussi une certaine analogie avec les stimulants ä regard de l'excitation gönerale ou locale qu'ils provoquent primitivement; mais ce qui distin-guera toujours les excitants des autres medicaments, c'est la g6-n6ralil6 de leur action, sa duree passagere, sa nature essentielle-ment dynamique et vitale, son developpement rapide, sa diffusion prompte dans tout I'organisme, le peu de traces qu'elle laisse aprös eile, etc.
Origlne. — Les stimulants sont fournis par le regne minöral et par le rögne v6g6lal; le regne animal n'en donne aucun ä la mede-cine des animaux. Les excitants mineraux sont l'ammoniaque et ses composes, et quelques preparations de phosphore ; ceux qu'on retire des plantes sont exlremement nombreux, et comprennent, independamment des liqueurs alcooliques et des essences, une multitude de parties vögelales provenant de plantes exotiques et indigenes, et plus ou moins charg(5es d'esscnce, de camphre, de resi-nes, d'acide benzoique, etc.
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Caractcrcs physüiucs. — Les mddicaments de cette categorie sont solides, liquides ou gazeux; ils sont pour la plupart trös-volatils, soit en masse, soit dans quelques-uns de leurs principes consti-tuants; leur couleur varie, leur odeur est toujours trös-prononc6e; il en est de möme de leur saveur, qui peut varier depuis I'excitation legere jusqu'ä la causticite. Leurs qualites chimiques sont tres-variables et seront indiquces plus utilement ä propos de chacun d'eux en particulier.
Pharmacotechnie. — Plusieurs stimulants peuvent 6tre employes dans leur (Hat de puretc et apres leur melange avec les exci-pients qui doivent leur donner la forme la plus convenable ä leur administration : tels sont, par exemple, les ammoniacaux, les alcooliques, les essences, etc. Quant aux parties vcgelales employees oomme excitantes, on en fait plus rarement usage ä l'etat de pu-rele; le plus souvent, au contraiie, on les traite par infusion dans I'eaa, ou mieux, dans les liqueurs alcooliques. Dans la pharmacie de l'homme, on les soumet en outre ä la distillation avec des li-
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538nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS INFLAMMATOIRES.
quides aqueux ou spiritueux pour obtenir divers produits volatils elodoranls; mais ce proc6de n'est jamais employe en pharmacie v6lerinaire. II est Evident, d'apres la nature chimique de ces medicaments, qu'il faut öviter de les trailer par decoction ou ebullition prolong^e, parce qu'il en rösulterail n^cessairement la perle de la plus grande parlie deleurprincipe actif, qui esl volatil.
Associations. — On emploie le plus souvent les stimulants ä l'^-tal de puretöquot;; cependantil est des cas oüleur union avec les mddi-camenls des aulres classes pent Stre avanlageuse^ soit pourmodd-rer leur action, soit pour lui communiquer des qualites mixtes. Ccux qu'on y associe le plus souvent sont les emollients, les tempe-ranls, les astringents, les toniques, etc.
Medicamentation. — Quand on fait usage des excitants ä l'int^-rieur, on les administre en bols, en 61ectuaires, en boissons, en breuvages, en lavements, et, par exception, sous forme de fumigations dans les voies respiratoires. L'usage dc ces medicaments dans le tube digestif est toujoursplusavantageux sous forme liquide que sous forme solide, surtout si Ton se propose d'agir sur l'ensemble de l'organisme ; dans le cas conlraire, la derniöre forme pent avoir ses avantages. L'expörience a deraontrc dgalement que, lorsqu'on fait usage des stimulants en breuvage, il est avantageux de les adminis-trer un peu chauds, parce qu'alors ils sont aidds dans leur action par le calorique dont ils sont charges. A l'exterieur du corps, les excitants s'emploient sous forme solide, en sachets; sous forme liquide, en bains locaux, en lotions, injections, fomentations, etc. ; et sous forme gazeuse, en fumigations humides ou seches sur la peau ou dans les voies respiratoires, etc.
Pharmacodynamie. — Les efl'ets des stimulants doivent 6tre di-vises en physio la giques et therapeutiques ; les premiers subdiviscs en primitifs cl consccutifs, etenfmceux-l;\ distingnesen locaux externes, locaux internes, et generaux ou dynamiques.
a. Effets locaux externes. — Appliqu6s sur les tissus sains, les stimulants excitent plus ou moins vivement leur contractilite et leur sensibilite, font affluer le sang, augmentent la chaleur, d^ter-minent une rougcur momentanee, etc. Ces effets sont beaucoup plus marques sur les tissus denudes et y provoquent souvent des changements pcrmanents qu'on ne remarque päs sur les surfaces naturelles.
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EXCITANTS GENERAUX OU STIMULANTS,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;S39
b. Etfets locaux internes. — Les stimulants introduits dans le tube digestif y produisent des efTets qui sont en g6n6ral favorables auxfonclions de cet appareil. 11s excitent l'appötit, augmentent la soif, accölörent la digestion, hätent le passage des aliments dans les intestins, etc.; en un mot, ils se comportent comme des agents essentiellement stomachiques. Parvenus dans le tube intestinal, ces medicaments produisent des effets analogues; ils augmentent l'cxcrötion de la bile, du sue pancreatique, du liquide enterique, facilitent le cours des matiöres et l'absorption de leurs principes alibiles, bätent la d6fecation, rendent des excrements plus rares et plus sees, etc. Souvent aussi ces medicaments, en stimulant les parois intestinales, font disparaiLre certains genres de coliques, expulsent les gaz qui distendent le conduit aliraentaire, etc.; de lä le nom de carminatifs dont on a gralifl^ quelques-uns d'entre eux.
C. EiTets generaux ou dynamiques. — Les effets des excitants gdn6raux se r^pandent dans toute I'economie animale par deux voies: par le systöme nerveux c6r6brospinal d'abord, puis par le Systeme sanguin. L'action impressionnelle de ces medicaments sur Testomac est transmise rapidementaux centres nerveux paries nerfs pneumogastriques, d'oü la premiere cause de la stimulation gene-rale qu'ils produisent sur tout Torganisme ; puis, absorbes et me-lang6s au sang, les principes actifs de ces medicaments vont porter lour action excitante directe ä tous les organes, ce qui constitue la deuxieme cause de leurs effets stimulants gönöraux.
11 rösulte de ces premiers principes, qne le Systeme nerveux, qui anime tousles appareils, les fait bientöt participer ä son etat actuel d'excitation et leur communique une impulsion qui se propage de proebe enproche jusqu'aux parlies les plus obscures de Torganisme. Gelte premifere impulsion s'öteindrait bientöt si le sang arteriel, im-prögnö des principes a clifsdesslimulants.n'enlrelenai l l'etat d'excitation des centres nerveux, d'une part, et celle de tous les autres organes, d'autre part. Aussi, sous l'influence de ces deux causes solidaires de la stimulation g6n6rale, voit-onles effets des excitants s'etendre peu ä peu ü tous les appareils de I'economie et determiner dans le rliythme de leurs fonctions des changemenls speciaux qu'il importe d'examiner.
Le coeur, doublement excite par Tinflux nerveux et par le contact d'un sang fortement stimulant, acc61ere ses battements, pousse le sang avec force dans les vaisseaux, rend le pouls vile, fort el vibrant, rough les muqueuses apparentes, etc. Ces medicaments ra6ritent
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done bien, par les changements remarquables qu'ilsamönent dans la circulation et les mouvemsnts du coeur, le nom de cordiaux, que leur avaient donne les anciens. La respiration suit nalurelle-menl Timpulsion que lui communique la circulation : eile devient plus pressöe, plus profonde, Tair expir6 est plus chaud, l'hö-rnatose plus complete, rexpccloralion plus facile, etc. La calorification, placee sous la dependance des deux functions pr6c6dentes, participe bienlot ä leur etat d'excitation, et la chaleur animale, ainsi que l'ont dömontre des expöriences toutes röcentes, ne tarde pas ä monier de plusieurs degrfe sur la plupart des surfaces normales. La denomination de remfedes echauffants, qu'on donne quelque-fois ä ces medicaments, peut done se justifier jusqu'ä un certain point. Enfin, sous l'influence de l'action exag6r6e du coeur, le sang, poussö vivement du centre ä la circonference, se porte sur le tegument externe, gonfle ses capillaires sanguins, augmente la transpiration, et peut m6me determiner une sueur plus ou moins abon-dante, ce qui a fait placer bon nombre de ces medicaments parmi les sudorißques.
Les fonctions vegetatives ne sont pas les seules qui ressentent I'influenee des medicaments stimulants; les organes de la vie de relation et ceux de la fonction gönitale y participent egalement: la sensibility genörale et speciale s'eleve, les organes des sens devien-nent plus aclifs, l'oeil s'anime et devient brillant, les animaux sJagi-tent, paraissent plus vigoureux, leurs raouvements sont plus faciles, plus prompts, plus önergiques; les males et les femelles donnent parfois des signes non Equivoques d'ardeur vönörienne; aussi est-ce parmi les stimulants qu'on trouve la plupart des medicaments apkrodisiaques.
Malgre l'etendue et l'universalite de leur action, les excitants gE-neraux n'agissent pas tons egalement sur les appareils organiques ct sur les fonctions que ces appareils exöcutent, circonstance im-portante h connaitre pour les applications tbcrapeutiques qu'on peut en faire. Ainsi, les uns agissent fortement sur le Systeme ner-veux (alcooliques); d'autres sur le Systeme sanguin (ammoniacaux); quelques-uns sur I'appareil digestif (excitants exotiques); certains sur la nutrition (excitants amers); un petit nombre sur I'appareil genital (phosphore), etc.
Effets consecutifa. — Les effets des excitants se developpent rapidement et s'apaisent de m6me ; ä mesure que les molecules de ces medicaments sont sEparees du sang par les secretions ou exha-
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lalions et rejetees du corps, leurs effets diminuent d'inlensitö et bientöt disparaissent enliörement. Des lors r^conomie animale, li-vr6e ä elle-raöme, revientä son rhylhme normal; en outre, comme les stimulants döpensent les forces aglssantes du corps en precipitant le jeu fonctionnel sans augmenter ourestaurer les forces radicales, il en r^sulte toujours, comme effet consöcutif, une faiblesse dont le degr6 est proporlionnel ä l'excitation primitive d6velopp6e par ces medicaments.
Independarnment de la faiblesse consecutive qu'elle determine, la mödication stimulante peut entrainer aprfes eile divers effets plus ou moins graves, surtout quand eile a 6t6 trop 6nergique ou trop prolongee. On remarque souvent, du cotö du tube digestif, l'absence de l'appetit, une soif vive, la secheresse de la beuche, une constipation opiniätre, etc. Les fonetions preposöes ä l'hematose sont parfois alterees egalement par suite de l'etat d'6paississement et de suroxyg^nation du sang : le pouls est dur et frequent, les muqueuses rouges et seches, l'air expire chaud. etc. Enfin, des congestions, des inflammations, des hemorrhagies aclives, etc., peuvent etre le resultat d'une medication excitante exageröe ou inopportune.
Pharmacotiierapic. — II existe pen de medications dans les-quelles les effets thörapeuüques derivent aussi directement des effets physiologiques que dans la medication stimulante; aussi de-vons-nous nous borner, sur les effets curatifs des medicaments qui nous oecupent, ä des considerations trös-breves.
Effetlaquo; curatifs. — Si les effets des stimulants se montrent nette-ment dejä sur les sujets sains, ils sont encore plus marques sur ceux qui sont alteints d'affections astheniques, et dont les fonetions sont au-dessous du type normal. La fonetion digestive est-eile lan-guissante, l'appetit fait-il defaut, le pouls est-il lent et miserable, les muqueuses päles et infiltrees, le regard eteint, l'energie nulle, les mouvements difficiles, la transpiration abolie, etc. ? les stimulants remonleront rapidement ces fonetions ä leur degre d'ae-tivite naturelle ; mais comme leur action est essentiellement fugace, il est nöcessaire de les renouveler ;\ des epoques rapprochees afln de prolonger leurs effets autant que l'etat du corps l'exigera. Aussi n'exisle-t-il pas en matiere medicale d'agents plus -evidem-ment rationnels que les medicaments excitants, puisqu'ils sont appeies ü produire des effets directement opposes ä ceux deter-
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min6s par les maladies auxquelles on les oppose : oü il y a fai-blesse, ils doivent fortifier; oil 11 existe de la lenteur, ils doivent activer, etc.
Les stimulants ötaient les mödicaments favoris des hippiatres et des marechaux; ils en abusaient souvent, soil par les doses exag6-rces qu'ils employaient, soit par I'usage intempestif qu'ils en iai-saient frequemment. Aussi Bourgelat s'elöve-t-il avec force, dans son traite de Mattere medicnle, centre l'abus Enorme, dit-il, qu'on faisait autrefois des cordiaux. Malgr6 son autorile, le fondateur des ecoles veterinaires eut de la peine i faire abandonner les vieux errements de la medecine hippialrique, car si ses disciples iinni6-diats n'abusferent pas de la medication stimulante, comme les marechaux, on pent dire qu'ils en userent largement. Mais I'intro-duction de la doctrine physwlogique dans la m6decine des animaux changea completement les habitudes des vötdrinaires ä cet egard ; les medicaments excitants, qualifies d'mcendiaires, tombörent bien-löt dans un discredit complet, et pendant plus de vingt-cinq ans ils furent en quelque sorte bannis de la pratique par la majority des praliciens. Aujourd'hui quo les idees exclusives ne regncnt plus aussi despotiquement que par le passe, en medecine veteri-naire, les excitants ont repris dans I'arsenal th6rapeutique la place qui leur apparlient et qu'ils ne meritaient pas de perdre aussi longtemps.
Avant de passer en revue les nombreuses indications, tant internes qu'externes, qui r^clament I'usage des stimulants, nous de-vons faire connaitre les principes g6neraux qui doivent guider le pralicien dans l'emploi de ces medicaments. Ainsi, les excitants conviennent en general beaucoup mieux aux animaux ruminants et aux pores, qu'aux carnivores et aux solipedes; ils sont beaucoup mieux supports par les animaux äg6s que par ceux qui sont jeunes ou adultes; par les sujels lymphaliques que par ceux qui sont sanguins ou nerveux; ils sont plus salutaires et peuvent etro supportds ä plus hautes doses dans les climats froids et humides, que dans ceux qui sont chauds et sees;pendant rautomne et l'hi-ver, que durant le printemps et Tele, etc.
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Indications therapeutiques.
ternes et externes.
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— Elles seront distingu6es en in-
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a. Indications internes. — Ces indications se rapportent ä des maladies qui Interessent l'ensemble de röconomie, et ä quelques
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aflections qui sont relatives seulement h certains appareils orga-niques.
On pent dire, d'une maniere g6n6rale, que ces medicaments sont contre-indiques au debut et pendant la p^riode d'ötat des congestions et des phlegmasies internes; mais qu'ils peuvent 6tre utiles au moment du d6clin, pour relever I'^conomie qui a 6t6 6puisee par la maladie ou par le traitement, et lui communiquer I'c-nergie namp;essaire pour vaincre l'ötat morbide. Ces agents, bien choisis et administrös convenablement et h propos, peuvent rendre de grands services, surtout dans la mödecine des ruminants. Le moment d'en faire usage n'est pas toujours facile ü saisir, et sa determination precise exige de la part du praticien de I'habitude et beaucoup de tact mddical. II est difficile de poser des regies ä cet 6gard; mais on pent dire, en these generate, que la cessation de la flevre et la lenteur de Tamelioration du mal local, sont les deux circonstances principales qui indiquent l'utilite de l'emploi des stimulants.
Les excitants g6neraux constituent souvent des moyens pro-phylacliques pröcieux pour prövenir ou arreter le döveloppement de certaines congestions ou phlegmasies intörieurcs, qui menacent de se manifester sous l'influence du refroidissement de la peau et de l'arret brusque de la transpiration cutan6e. La naissance de ces maladies est pr6c6d6e d'un etat febrile particulier, aecompagnö de roideur g6n6rale, de tristesse, d'inapp6tence, d'horripilation de la peau, etc., que Ton appelle courbature. Pendant cet 6tat, 1'admi-nistration opportune d'un breuvage stimulant, qui porte vivement le sang du centre ä la circonference, qui retablit la chaleur et la perspiration cutan6es, pent suffire pour arröter brusquement les d6sordres glt;5n6raux et prövenir les altöralions locales qui menacent de se d^velopper.
Les autres maladies genörales qui r6clament l'emploi des stimulants sont les suivantes : les phlegmasies chroniques, les hydropisies locales et gönßrales; les maladies lymphatiques, comme le farcin, la morve, les scrofules; les ötats anömique, hydroßmique et typhoe-mique du sang; les Eruptions varioieuses, gangr^neuses et char-bonneuses, difficiles ou lentes a. se produire; les convalescences longues et laborieuses; l'amp;at g6n6ral de faiblesse de I'economie provenant de pertes excessives, d'un part laborieux, d'excösd'un travail, de mauvaise nourriture, etc.
Les maladies speciales qu'on peut traiter avec avantage par les excitants g^ndraux sont celles de l'apparcil digestif, comme I'inap-
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pelence, les llaluosiles intestinales, les vers, la diarrhfie sereuse, les coliques d'eau froide, les indigeslions simples chez le cheval, les indigestions compliquees de m6l6orisme chez les ruminants, etc,; celles des voies respiratoires, lelles que la bronchite chronique, les jetages, la gourme atonique, l'infection vermineuse des bron-ches, etc.; celles de l'appareil genital, comme le part languissant, la d61ivr.ance retardee, l'anaphrodisie des deux sexes, etc.; celles du systöme nervcux, telles que la paralysie, la dioröe, l'epilepsie, surtout chez le einen, quand olles succödent h. la maladie dujeune age, etc., etc.
Ij. indications exiemes. — Les indications exterieures de l'em-ploi des stimulants sont moins nombreuses et moins importantes que les indications internes. Cependant on en fait usage avec succes en injections dans les trajets fisluleux, sur les muqueuses appa-rentes qui sont le si6ge d'ecoulements muqueux, purulents, feti-des, etc.; on les emploie 6galeinent avec prolit en lotions ou en bains locaux, sur les contusions, les ecchymoses, les cedemes et les infiltrations sereuses, les abces froids et les tumeurs indolentes, les plaies et les ulceres atoniques converts de vermine; on les applique avec avantage sur les organes renverses, tels que le rectum, le vagin, la malrice, qui ont ete en contact avec l'air, et qui sont froids, Iletris, oedematies, etc.
I. — EXCITANTS DIFFUSIBLES.
Les excitants diffusibles sont ceux dont I'action stitnulante se dcveloppe rapidement et dure pen de temps. Its agissent surtout sur le systöme sanguin et le syst6me nerveux ; quelques-uns d^ter-minent le phenomöne connu sous le nom d'iuresse. Les stimulants diffusibles employes en medecine veterinaire sont I'ammoniaque et ses principaux sels, le phosphore et les liqueurs alcooliques. Nous allons les passer en revue successivomont.
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1deg; Des ammoniacaux.
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Nous comprenons, sous cette dönominalion g^nerale, I'ammoniaque, le carbonate, le chlorhydrate et l'acetale de cette base. Tous ces medicaments ont entre eux une certaine analogic dans leur action generale, mais, comme ils reQoivent des applications trös-differentes, il est plus avantageux de les Studier söpar^ment.
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a. De rammoniaque liquide. SviroxTHiB: Alcali volatil.
I'liaimaeoffraphi.-. — L'ammoniaque liquide, qui est une dissolution aqueusede gaz ammoniac, est un liquide limpide, incolore, d'une odeur viva et irritante, provoquant reternument et le lar-moiement, d'une saveur acre, urineuse, .caustique, d'une density de 0,92, et marquant d'ordinaire 22 degr6s äl'aröomfetre de Baume. Expos6 ä l'air, l'alcali volatil perd de son gaz, s'affaiblit, et attire I'acide carbonique; aussi doil-on le conserver dans des flacons bou-chant k l'ömeri et places dans des lieux frais.
Pharmacotecimie. — L'ammoniaque, indöpendamment des nom-breuses preparations extemporanöes dont eile fait partie, entre dans une foule de formales oflicinales. Nous allons indiquer les plus importantes.
1deg; Liniment ammoniacal simple.
Prenez : Alcali volatil.................... 1 partie.
Huile d'olive.................... 4 —
Melangez dans un flacon bouchant ä Tenieri et agitez vivcment.
2deg; Liniment ammoniacal double.
Prenez : Alcali volatil.................... 1 partie.
Huile grasse..................... 2 —
JlCme procede operatoire.
3deg; Liniments ammoniacaux composes (P. T.).
Prenez : Alcali volatil.................... 1 partie.
Huile medicinale................. 2 —
Meme precede operatoire. Tous ces liniments s'affaiblissant i la longue par suite de la neutralisation do l'alcali par les acides gras des huiles, il est prudent de ne pas les preparor trop longtemps ä l'avance.
4deg; Pommade de Gondret.
Prenez : Ammoniaque liquide............. 1 partie.
Axonge et suif, de chaque....... 1 —
Fondez les corps gras dans un flacon, ajoutez Talcali, bouchez exactement et remuez viveinent.
Tabourin, 3laquo; Edition. — I.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 35
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546nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS 1NFLAMMAT0IRES.
5deg; Sachet excitant.
Prenez : Cliaux vive et sei ammoniac...... part. Egales.
Mfelez.
6deg; Alcool ammoniacal.
Prenez : Ammoniaquo liquide............. 1 partie.
Alcool........................... 2 ~
Melangez.
7deg; Eau sedative (Raspail).
Prenez : Ammoniaque liquide.............nbsp; nbsp; 100 grammes.
Alcool camphrtS..................nbsp; nbsp; nbsp; 10 —
Cliloruro do sodium.............nbsp; nbsp; nbsp; CO —
Eau ordinaire...................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1 litre.
Faites dissoudre le sei dans I'eau, ajoutez la solution ä rammoniaque et ä la teinture de camplire pr^alablement melangees. On peut niduire les proportions quand il s'agit d'appliqucr longtomps la preparation sur le meme point.
iieiiicamentation. — L'ammoniaque liquide s'cmploie tantöt ä Texterieur, tantöt ä l'intörieur. Dans le premier cas, eile est mise en usage en liniment, en pommade, ä l'ötat liquide, pure ou 6ten-
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due, et sous forme de gaz, dans le nez, les yeux, les voies respira-toires; dans cette derniere circonstance, le proc6d6 le plus simple est de mßlanger le sei ammoniac avec la chaux vive, d'humecter un peu le melange, et de le placer ensuite sous le nez des malades avec precaution. Ces fumigations ammoniacales peuvent s'em-ployer aussi sur la surface de la peau. A l'intörieur, on administre surlout l'alcali volalil en dissolution dans l'eau, les infusions aro-maliques ou les liqueurs alcooliques; il faut se rappeler alors que l'ammoniaque est trfes-volatile et que les vöhiculcs employes ä son administration doivent 6tre froids ou tout au plus tiedes.
Vosolo^ie. — Les doses d'ammoniaque liquide administrees ä l'intörieur varient beaueoup, non-seulement selon les animaux, mais encore suivant les indications qui en r6clament l'usage. Le tableau suivant indique les plus employees dans la pratique :
lquot; Grands ruminants.............nbsp; nbsp; 32 ä 04 grammes.
2' Solipfedes..................... 8, IC, 32 —
3deg; Petits ruminants et pores...... 2, 4, 8 —
4deg; Carnivores................... 4, 8, 16 gouttes.
Piiarmacodjnamie. — Les effets de l'ammoniaque doivent Mre divises en locaux externes, locaux internes et dynamiques.
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a. Effets locaux externes. — Lorsque rammoniaque liquide est vers^e sur la peau, eile s'6vapore promptement, produit une sensation de froid et ne laisse aprös eile qu'une legöre rub6faction; mais si Ton entraveson 6vaporation en imbibant des compresses ou des 6toupes qu'on recouvre d'une teile ciröe ou de coton ; si on la place dans un verre ä boire et qu'on renverse celui-ci sur la peau, rammoniaque attaque vivementla surface du tegument et pent determiner dcpuis une simple rubcfuction jusqu'ä la cauterisation la plus profonde, selonla duree de l'applicalion et la quantitö de m6-dicament employee. Lorsqu'on se sert du liniment ammoniacal double, comme cela est le plus ordinaire en m^decine vcllt;5nnaire, on voit survem'r an bout de douze k vingt-quatre beures, si Ton n'a fait qu'une eeule friction, de petiles #9632;vdsicules remplies de serosite transparente d'abord, puls jaunätre et möme sanguinolente, si la peau est delicate et que la friction ait ät6 trop forte. La douleur qui aecompagne les frictions ammoniacales est tres-vive, parce que l'a-gent irritant parait agir surtout surles papilles nerveuses de la peau, mais eile est de courte dur6e; l'engorgement inflammatoire est rapide, mais peu developpe, et les polls, quand ils tombent, repous-sent promptement et sans changement de couleur. L'action de l'ammoniaque ressemble beaueoup, sous ces divers rapports, ä celle de l'essence de terebenthine et de la moutarde ; aussi y a-t-il avantage ü associer de diverses manieres ces agents irritants; tan-dis que la teinture de cantharides, qu'on y mölange frequemment aussi, agit plus lentement, plus profondement, sans allerer toute-fois, d'une maniöre indelebile, la texture de la peau. Enfin, sur les muqueuses et les solutions de continuile, l'alcali volatil produit des effets plusönergiques encore que sur la surface cutan^e.
b. Effets locaux internes. — L'adminislration inlerieure de l'ammoniaque liquide enlraine aprös eile des effets trcs-variables, selon la dose employee. Ing6r6e pure, cette substance agit ä la ma-niere des poisons irritants les plus actifs, ainsi que le demontrent les experiences des toxicologisles. Elle irrile d'abord la bouche, le pharynx et l'oesophage, puis les branches par les vapeurs qui sont enlrain6es dans les voies respiratoires avec l'air inspirö, et ensuite l'estomac et les intestins i un degr^ variable selon les cas; chez les carnivores, on remarque parfois des vomissements de matteres sanguinolentes, et, chez les herbivores, une purgation Ires-violente. A doses plus modernes et convenablement ^tendu d'eau, ce medicament determine seulement une excitation önergique du tube di-
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gestif, sans l'irriter trop vivement; enfin, ä doses tres-peütes, l'al-calivolatil est en partic neutralise par l'acide du sue gastrique, et nc produit sur les intestins, et parliculierement sur le duodenum, dit-on, qu'une excitation legere, favorable ä l'exercice de leurs fonetions. Quoi qu'il en soit, comme l'alcali volatil est une mauere trös-irritanle, il est prudent de ne Jamals radmiüistrer h. l'in-tcrieur sans l'avoir pröalablement m61ang6 ä une on deux fois son poids d'eau ou d'infusion aromalique froide, afm d'eviter l'irrita-tion des premieres parlies du tube digestif.
c. Effets dynamüiucs. — Lorsque les molecules de l'ammonia-que ont etc absorbees et melees au sang, elles döterminent dans loule l'6conomie une excitation plus ou moins intense, selon les cas, mais toujours Ires-fugace. Cette excitation prösente, outre son peu de durce, des caracteres speciaux qu'il Importe de faire con-naitre. Le sang est vivement agit6 et portc du centre ä la circonfe-rence; le cceur batavec force, le pouls devient vite et fort, les mu-queuses rougissent, la peau s'injecte et s'cchaufie, etc. Cette activity extraordinaire qu'acquicrt le Systeme sanguin sous l'in-flucnce des ammoniacaux, a fail dormer ä cet ordre de m6dica-ments, par les mödecins Italiens, le nom A'hypcrsthcnisants cardiaco-vusculaires. Indepcndamment de cet efl'et sur les vaisseaux, l'am-moniaque dötermine deux actions successives, l'une primitive et l'uulre consecutive : la diapkorese et la diurese. L'augmentation de la Iranspiration culanec sous rinlluence des breuvages ammoniacaux est reconnue par la pluparl des autcurs veterinaires, et, de plus, eile nous a ete certiiiöe de nouveau par un praticien instruit, JNI. Buer(l); eile se manifeste cliez le boeuf, selon ce vötörinaire, apres la deuxieme ou la troisieme dose d'ammoniaque adminislrec. Quant ä la diurese, qui est un effet consecutif, eile a ete observee par la plupart des praticiens, et parait dependre, en grandc partie, de la transformation de l'ammoniaque en aeide azotique dans l'e-conomie, sous l'influence comburante de la respiration, Enfin, les breuvages d'alcali volatil, quand ils sont donn6s ä doses elevees ou tres-rapprochees, ou qu'ils out ete introduits dans les veines, 6bran-lent vivement le Systeme nerveux cerebro-spinal, donnent lieu cVabord h des mouvements desordonnes, ä de l'agitation, ä des ver-tiges, ä des convulsions, surtout chez les chiens, puis ä du coma dans les animaux herbivores, ä de l'insensibilitö et h de la para-plegic chez les carnassiers.
(1) Ccmmunication orale.
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Si, au lieu d'employer rammoniaque h hautes doses, on en fait usage ä doses tres-mod6rees at conLinuees pendant longtemps, ce medicament agit sur le sang et sur le reste de Torganisme comme les autres alcalis, c'est-ä-dire qu'il determine un effet alterant des plus prononcds, en dissolvant les Elements organisables du fluide nutri-tif. (Voy. Alterants alcalins.) Huxam d'abord, puis MM. Trousseau et Pidoux, avaient observe que l'usage trop piolongd de rammoniaque jetait I'^conomie dans un elat cachectique tres-grave, par suite de la liquefaction du sang. Delafond, vouiant savoir si le meme effet aurait lieu sur les animaux herbivores, administra, pendant un mois, ä un cheval, ä une dose qui n'a pas ötö indiquee, de rammoniaque liquide en breuvage, mais il n'observa qu'un peu plus de liquidity dans le sang qu'i I'etat normal. Cette experience, toutefois, ne prouve rien conlre Fassertion des mödecins pr6ce-demment nomm6s, car il s'agit ici d'un effet purement chimique qui doit n6cessairement avoir lieu chez les animaux comme chez l'homme, et qui se serait infailliblement manifesto si on avait pro-longö davantage l'usage du medicament ou si on I'avait admi-nistr6 ä plus forte dose. Ce qui le prouve, du reste, c'est le fait recueilli par M. Guilmot (1), veterinaire beige, dans lequel des vaches empoisonnces par un cngrais artificiel forme de sels am-moniacaux, presentörent I'etat cachectique du sang au plus haut degrö, avec hemalurie et secretion lact6e sanguinolente.
Differences. Doses toxiques.
1deg; üolipfedes. — La dose loxique d'ammoniaque pourle cheval n'cst pas encore bicn connue. M. Herlwig pretend que 32 grammes ont tue un cheval dans une de ses experiences; mais ce fait est sans doute exception-nel, car nous connaissons des praliciens qui en adminislrenl de plus fortes doses dans rindigestion, sans accident. Toutefois il est prudent de ne Jamals outrepasser cette dose chez le cheval, et de ne la donner qu'en deux breuvages, h moins que la susceptibility individuelle ait 6te constatee d'avance. En injection dans les veines, 1'ammoniaque, convenablement etendue d'eau, pent ölre supportee, chnz le cheval, jusqu'i la dose de 32 grammes; ä celle de 64 grammes eile est morlelle (Hertwig).
2deg; Cirands ruminants. — Ils peuvent supporter, en raison de la nature de la muqueuse qui tapisse le commencement du tube digestif, une dose double et möme trifile de celle employee chez les solipedes, surtout si le breuvage est destine au rumen; pour les breuvages qui doivent agir
(0 Am. velir. beiges., ISafi, p. 339.
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direclemcnt sur la cuilletlc et les inteslins, il faudrait 6tre plus r6serv6 sur la quantit6 d'alcali volalil.
3deg; Peti's rnminants et pores. — La dose toxique est inconnue; on ignore 6galement les effels tie rammoniaque sur la peau dure et ßpaisse du pore.
4deg; Chients. — Les experiences d'Orfila (1) font voir qu'ä. la dose de 2 grammes, I'ammoniaque donn(5e pure empoisonne mortellemcnt les chiens, surtout lorsque i'oesophage a 6te lie aprös l'ingestion.
Pharmaeotherapie. — Les indications nombreuses qui recla-ment l'usage de rammoniaque se distinguent en internes et externes; nous devons les examiner avec soin.
A. Indications internes. — Les maladies internes contre les-quelles on pent faire usage de I'ammoniaque liquide avec plus ou moins d'avantages etant fort nombreuses et trfes-differentes les uncs des autres, il nous a paru convenable, pour faciliter la memoire, de les ranger dans les divers groupes qui vont suivre.
1deg; siaiadicsdu tube digestif. — Les affections des voies gaslro-intestinales dans lesquelles on peut employer I'alcali volatil avec avantage, sont toules celles de nature atonique, comme 1'inappe-tence ct Tembarras gastrique apyr6tiques, la diarrMe sereuse, les affections vermineuses, I'indigestion simple, la tympanite stomacale ou inteslinale, etc. Nous devons surtout nous occuper de ces deux derniers accidents de la digestion.
Cbabert {-1) parait etre le premier qui ait employ^ I'ammoniaque liquide avec succes contre I'indigestion gazeuse ou tympanite stomacale des ruminants, qui a son siege principal dans le rumen. Depuis ce celebre praticien la plupart des vötcrinaires et des agriculteurs ont fait usage de ce puissant moyen, qui est devenu d'un emploi vulgaire. II parait agir ä la fois, d'aprös Prövost (3), en condensant par reaction chimique les aeides carbonique et sulfhydrique qui font partie des gaz de la pause, et en stimulant vivement la mu-queuse du rumen. Cependant, pour rendre le succös plus certain, il faut observer certaines regies que nous aliens indiquer brifevement.
(1)nbsp; Toj:icologie,t.l, p. 321, .3C ^dit.
(2)nbsp; Almannch vete'rimire, 2' edit. 1quot;90. [Z) Joum. pratique. 1827, p. 206.
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Lorsque la tympanite est trös-inlense et que Tasphyxie menace d'avoir lieu, il faut övacuer une parlie du gaz au moyen du baillon ou du troquart, avant d'administrer le breuvage ammoniacal ; sans cette precaution, une partie du liquide pent s'inlrcduire dans les voies respiratoires et y determiner de graves desordres. On recon-nait que le medicament produit des effets salutaires quand le flanc s'affaisse peu de temps apr'ös son ingestion. II nefaut pas se borner ä une seule administration, parce qu'elle suffit rarement; on doit la renouveler sans crainte, d'aprös M. Buer, autant que Taffection le reclame, parce que les breuvages, en se meiangeantä la masse des matteres alimentaires du rumen, perdent une grande partie de leur aclivite. Enfln, il peut sect;tre utile d'administrer des lavements charges d'une demi-dose d'ammoniaque pour exciter les intestins et faciliter le cours des matteres dans tout le tube digestif.
Un assez grand nombre de veterinaires preterent aujourd'hui, dans le gonflement du rumen, l'ether sulfurique k rammoniaque. Nous n'essaierons pas de trancher la question en faveur de l'un ou de 1'autre remede, parce que nous n'avons pas les elements neces-saires pour cela ; mais nous dirons qu'ä notre avis, chacun d'eux possöde sans doute desqualitesspecialesäcet egard, et que le parti le plus sage ä prendre, c'est de les unir dans des proportions con-venables et de les administrer en solution dans une infusion aro-matique et amöre, aussi froide que possible. Nous avons entendu vanter, par plusieurs veterinaires des environs de Lyon, comme un excellent vehicule pour administrer rammoniaque dans I'indiges-lion gazeuse, I'infusion alcoolique d'anis vert ou etoile, ou simple-ment la liqueur qui est connue dans le commerce sous le nom amp;'eau-de-vie anisee ; au moyen de ce teger auxiliaire, rammoniaque donne, dit-on, d'excellents resultats.
On a aussi preconise les breuvages ammoniacaux dans I'indiges-tion simple du cheval ; ils ont souvent r6ussi. Bans des cas de ce genre, compliques de tympanite intestinale et determines par 1'in-gestion de cMtaignes sfeches, rammoniaque donnee en breuvage, ä la dose de 8 grammes dans un litre d'eau froide, a produit, dit M. Veilhan (1), des effets merveilleux. On en secondait parfois I'ac-tion au moyen de l'cau de chaux, du nitre, etc. M. Ghambert nous a dit I'avoir employee souvent avec succfes dans I'mdigeslion simple des solipedes, ä la dose de 15, 30 et nteme 4S grammes ä la fois ; dans le cas de gonflement intestinal, il emploie des lavements
(I) Recueilde med. veter. 1828, p. 408.
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de in6me nature at contenant la m6me quantity d'ammoniaque queles breuvages.M. Saucour(l) assure avoir fait souvent disparai-tre les symptömes de l'ictöre, en employant ä Tint^rieur des breu-vages composes de 6 ä 8 grammes d'ammoniaque dans 2S0 grammes d'eau.
Toutefois, depuis quelques annees, on a de la tendance k rejeler de plus en plus Temploi de l'ammoniaque dans le traitement des affections gaslro-intestinales, et surtout dans celui de la met6ori-salion da la panse chez les ruminants. On est m6me port6 a ad-metlre, d'aprös i'autorite des veterinaires allemands, que I'acide chlorhydrique 6tendu d'eau lui est bien preferable dans ce cas. (Voy. p. 263.)
2deg; maladies septiqucs du sang. — Gelte cat^gorie d'affections graves, assez communes surles herbivores domestiques, comprend les diverses vari6t6s de gangröne, le typhus du gros betail, les dif-f^rentes espfeces de cliarbon,la clavelee confluente, lamorve aigue, la rösorplion purulente, etc. Dans ces diffcrentes maladies, assez analogues pour le fond, le sang, altere par le principe seplique qu'il recfele, ne jouit plus des propri6tes stimulantes et vitales qui le rendent propre ä entretenir la vie; il en r^sulte souvent que I'^co-nomietornbe dansfadynamieja stupeur, et que, manquant du res-sort ndcessaire pour se purger du virus qui s'est introduit dans ses fluides nutritifs, eile succomberait bienlöt si Ton ne lui venait promptement en aide. Dans ces circonslances critiques, rammo-niaque, en communiquant au sang des qualit6s stimulantes factices, met I'organisme en ctat d'expulser au dehors, soit par les secretions ordinaires, soit par des tumours critiques,le germemalfaisant qui porte avec lui la destruction et la mort.
C'est encore ä Chabert (2) que la pratique est redevable de cet agent höro'ique pour le traitement des maladies septiques du sang. Depuis longtemps c'est un moyen employ^ par tons les v6l6rinaires dans les affections de ce genre ; ils en font usage, soitä I'mt^rieur, soit ä Text^rieur; dans le premier cas, ils Fassocient aux autres an-tiseptiques, tels que le quinquina, le camphre, l'essence de tere-benthine, I'acide ph6nique, etc.; dans le second cas,ils remploient d'aprös des regies qui seront indiquees plus tard.
3deg; Maladies non speciflqurs des Totes respiratoires. —
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(!) Mi!m. etohs. de mid. väler. milit., t. VI, p. 234. \i) tnst.väei:,t. I, p. .18-3.
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EXCITANTS GENERAUX OU STIMULANTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;533
M. Bruyant (1), v6t6rinaire militaire, pr^conise les fumigations d'alcali volatil centre les affeetions non virulentes des organes res-piratoires, telles qua le jetage gourmeux, celui qui suceöde au co-ryza aigu, les collectionspurulentes des sinus frontaux, labronchite chronique, les alterations organiques du poumon, etc. II commence les fumigations avec de l'ammoniaque 6tendue de son poids d'eau, puis avec de l'alcali affaibli avec un tiers d'eau et termine avec la substance pure. Le liquide est contenu dans un flacon qu'on presente h l'enlröe des narines du malade. La dur6e de la fumigation varic seien les cas, et c'est au pralicienä en decider. C'est un moyen qui parait avoir de ref(icacit6.
4deg; Maladies Tirulentes, Tcninuniscraquo;, empoisonnementü, etc. —
Parmi les maladies virulentes qu'on peut trailer au moyen de l'am-moniaque, avec plus ou moins d'avantages, nous trouvons la morve, le farcin et la rage; au nombre des affections venimeuses, nous comptons la morsure de la vipfere et du scorpion, les piqüres des guepes, des frelons el des abeilles; enfin, les empoisonnements aux-quels on peut rem6dier au moyen de l'ammoniaque comprennent l'ergotisme, l'ivresse, l'asphyxie par les gaz d616tferes ou la submersion, l'intoxication cyanhydrique, strychnique, etc. Gependant, pour ces diverses affections, l'ammoniaque est ä peu prös aban-donnee. Pour les trois premieres maladies, on est aujourd'bui bien convaineu de son impuissance; quant ä son emploi centre les piqüres ou les mersures venimeuses, il faut y substituer,dans le pan-sement local, l'aclde phänique ou la liqueur antivirulente nen caus-tique du decleur llodet, qui sent beauceup plus efficaces. Enfin, en ce qui regarde les empoisonnements, il en sera question plus tard. Dans ces derniers temps, un mödecin anglais, le docteur Halfort (2), a eu l'idee bardie d'injecter dans les veines d'un hemme mourant par suite de la morsure d'un reptile vemineux, de l'am-moniaque etendue d'eau, et cela avec un 'plein succös. C'est un moyen h essayer sur les animaux dans des 6tats analogues.
5deg; XÄTroseraquo;. — Les nevreses qu'on a propose de trailer au moyen de Tammoniaque sent l'epilepsie, le vertige, le tetanos, les para-lysies, l'amaurose ou goutte sereine, etc.
L'epilepsie du cheval a ^16 trailee avec succes par Jacob (3), au
(1)nbsp; Joum. de med. vel. mil., t. I, p. 149.
(2)nbsp; Recueil demid. vitörin. 1869, p. 111. (SjJoum. des ve'te'r. du Mi'li. 184?, p. 5C7.
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moyen de tres-petites doses d'amrnoniaque, dont le maximum a et6 de 8 grammes par jour : le traitement dura sept mols ; on don-nait le brenvage autant que possible peu de temps avant les accös. M. Lesaint (I) a employ^ les injections d'eau ammoniacale dans le nez et le rectum contre le vertige du cheval. A'allon 6tait port6 ä croire, d'apres quelques essais henreux, que I'eau sedative de Raspail pourrait rendre quelques services, appliquöe sur la töte, dans cette redoutable maladie. Quant au tamp;anos, contre lequel les m^decins ont egalement preconise I'ammoniaque, Vallon a essayö ce remöde sans succes; il avait plus de conflance dtms son emploi comme r6-vulsif le long de la colonne vertebrate. 11 a vu un chien, atteint d'b6mipl6gie apres la maladie du jeune äge, guerir üi la suite de ce moyen de derivation employ^ accidentellement d'une manifere exag6r6e : la personne cbargde de faire des frictions ammoniacales le long de la colonne vertebrale laissa maladroitement r6pandre cc caustique sur tout le corps; il en rösulta une rub^faction violente de toute la surface de la peau qui amena la guerison radicals de la paralysie. Depuis, M. Allegre (2), v6terinaire dans les Basses-Alpcs, a employ^ avec succös Tammoniaque ä l'inl^rieur, chez une anesse, contre un tetanos esscntiel. L'alcali fut administre toutes les demi-beures, pendant plusieurs jours, ä la dose de 10 gouttes dans un demi-litre d'eau. Enfin plusieurs velerinaires ont employ^ les va-peurs ammoniacales sur la surface de I'ceil, dans le cas d'amaurose; Gohier (3) sur le cbien, Marimpouey (4) et Brun (5) sur le cheval, et tons avec succös. Peut-etre aurait-on plus de chance de reussile encore, si, ä l'exemple des medecins, on appliquait autour de I'ocil malade la pommade de Gondret comme moyen ddrivatif.
B. Indications externes. — Les indications externes de i'ammoniaque sont fort nombreusos; nous les grouperons, pour plus de clarte, sous les chefs suivants :
#9632;1deg; Solutions de continuite. — On cmploie les diverses preparations d'ammoniaque sur les plaies et ulcercs atoniques, dans les fistules et les caries, sur les brülures recentes, et surlout sur les plaies de mauvaise nature, tellcs que cellcs qui succedent aux tu-
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(i) Journ. tlteor. et prat. 183raquo;, p. C9 et suiv.
(2)nbsp; Clinique vetir., 1808, p. 98.
(3)nbsp; Compte rendu de l'Eeole de Lyon, 1815, 1821 et 1823.
(4)nbsp; Ibid.
(5)nbsp; Ibid.
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meurs gangr^neuses, etc. Les vetdrinaires allemands se servent de rammoniaque pure, en injections dans le canal de St6non, dans le cas de fistule salivaire; on laisse le liquide caustique dans le canal pendant cinq minutes et on le fait sortir ensuite. Le conduit salivaire s'oblitöre bientöt et la parotide s'atrophie. On a souvent h craindre des abces dans la glande. M, Zündel s'est servi de ce moyen avec succes, aprös avoir toutefois fait dissoudre une certaine quan-tite d'aloös dans l'alcali avant de l'injecter. {Note communiquee.)
2deg; Tumeurs. — Les tumeurs sur lesquelles on applique rammoniaque liquide, et surtout le liniment ammoniacal, sont : les tumeurs critiques du charbon pour les fixer au dehors et les dctruire; les boutons gangr6neux de la clavelöe conüuente; la tumour de la langue dans le cas de glossanthrax; les cancers et ostcosarcomes ulc6r6s et Ktides; les tumeurs indolentes et cedömatiees; les engorgements indurös des mamelles et des testicules qui surviennent ä la suite de rinflammation de ces glandes, etc.
3deg; Accidents articuiaires. — Dans cette categoric nous trou-vons les boiteries opiniätres, les rbumatismes articuiaires aigtis qu chroniques, les bomsoufletnents des capsules synoviales articuiaires, des gaines lendineuses, les distensions des ligaments et des tendons, etc. C'est suitout centre ces accidents graves que le liniment ammoniacal, seul ou combine ä divers autres agents irritants, tels que les essences de lavande ou de teiebentbine, l'alcool cam-phre, la teinture de cantharides, etc., rend les plus grands services ä la Chirurgie vöterinaire, ainsi que l'avait dejä reconnu Bourge-lat (1), et que Tont constatö depnis bon nombre de praliciens; ce moyen pent souvent 6viter l'cmploi du feu, qui tare les animaux.
-4deg; Agent rcTulsif. — Les preparations ammoniacales, en raison de leur action prompte et energique sur la peau, deviennent souvent des revulsifs, des derivatifs ou des subslitulifs extrömement utiles. Independamment de l'emploi vulgaire qu'on en fait pour r6veiller la vitality dans le cas de syncope, de coma, etc., on pent aussi les employer sous la gorge dans le cas d'angine, surtout cbez le pore; sur les cötös de la poilrine dans la plouresie ; a la face interne des membres dans la fifevre lypboide commengante, etc. Dans ces divers cas, Vallon (2) les a employees avec succes; on pent aussi
(1)nbsp; Maliere midie., t. li, p. 47.
(2)nbsp; Communication orale.
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augmenter l'activite des sinapismes en y ajoutant de l'eau am-moniacale. Enfin, M. Chambert (1) s'est servi avec succfes d'un melange ä parlies Egales d'ammoniaque et d'essence de t6r6ben-thine, en frictions, le long de la colonne vert^brale, dans un cas de vomiturition opiniätre chcz un cheval; ce v6terinaire emploieaussi les topiques amrnoniacaux contre les maladies cutanees atoniques, contre les dömangeaisons tenaces, etc., ä tilre d'agents substilutifs.
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b. Carbonate d'ammoniaque. SyxoxvMiE : Alcali concret, Sei \olatil d'Angleterre, Esprit de cornc de cerf, etc.
II cxisle trois carbonates d'ammoniaque : le carbonate neutre, le bicarbonate et le sesquicarbonate; c'est ce dernier qu'on prepare dans l'industrio et qu'on emploie en mödccine.
Pharmacograpiiic. — Ge sei, qu'on obtient en sublimant un mölange u parties ögales de cblorhydrate ou de sulfate d'ammoniaque et de carbonate de chaux, est solide, crislallisö en aiguilles, qui sont groupees comme les barbes d'une plume ou les feuilles de la fougamp;re; incolore, d'une odeur ammoniacale vivo, d'une saveur urineuse et caustique, bleuissant le papier rouge de tournesol et verdissant le sirop de violettes, le sesquicarbonate d'ammoniaque est trös-volatil, meme ä la temperature ordinaire. Quand il est exposö ä Fair, il perd une parlie de sa base, passe ä l'etat de bicarbonate et devient plus fixe : aussi doit-on le conserver dans des vases bien clos ct tenus dans des lieux frais. II est soluble dans deux fois son poids d'eau froide; dans l'eau chaude, il se volatilise el oe decompose en grande parlie.
Sledicamentation. — Ce sei s'adminislre ä. I'inl^rieur sous forme de breuvage ou de bol : la premiere forme est prdferable; il ne peut etre administr6 en electuaire a cause de son action irritante sur la membrane buccale. On le donne en solution dans l'eau froide ou dans une infusion aromatique ou une decoction amfere, 6gale-ment froides; on a preconis6 particuliercment la decoction de gentiane. A rexterieur, on s'en sert rarement, si ce n'est dans quelques collyres irritants; cependant le cerat ammoniacal, form6 do 4 grammes de ce sei et de 32 grammes de cörat ordinaire, pour-rail trouver quelques applications uliles.
(I) Communication orale.
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Les doses de carbonate d'ammoniaque pour les divers animaux n'ont pas 6t6 encore neltement determinees, mais on estime qu'elles peuvent 6tre, sans danger, d'un tiers plus fortes que celles de l'am-moniaque liquide.
Action et usages. — L'action irritante de l'alcali concret sur la peau, les muqueuses et les tissus dönudös est analogue ä celle de rammoniaque liquide; mais eile est beaucoup moins energique et ne-saurait produire qu'une vösication fort legere. A I'int^rieur, cette action est aussi moins prononcee. D'apres M. Hertwig(l), les grands animaux supportent facilement 64 grammes de ce sei donnas d'em-bl6e; cependant Orfila (2) a vu mourir un chien au milieu de vio-lentes convulsions par suite de l'ingestion de 10 grammes de carbonate d'ammoniaque, ce qui conslitue, il est vrai, une dose Enorme pour ce carnivore. Quant aux eifets dynamiques de l'alcali concret, ils sont analogues ä ceux de 1'ammoniaque ; mais ils ont paru plus franchement sudorifiques et porter plus particulierement sur le systöme nerveux; ce dernier effet est surtout marqu6 lorsque le carbonate ammoniacal, d'aprös la remarque de M. Hertwig, est charge d'huile empyreumatique comme celui qu'on pröparaitau-trefois par la distillation de la corne de cerf.
Ce medicament convient, lorsqu'on Tadminislre a I'interieur, dans les m6mes cas que rammoniaque, sauf dans le traitement de la tympanite ; seulement comme ilcoüle plus cheretqu'il est sou-vent altert, on lui pr6fere cette derniere; cependant, en raison de son action irritante moindre, il conviendrait mieux que l'alcali vo-latil lorsque I'usage interne doit etre un peu prolong^. Essaye ä titre de fondant et de depuralif centre la morve et le farcin, il n'a pas eu de succes bien averes; il parait avoir mieux reussi centre les affections putrides des animaux accompagnees de prostration des forces et de phenomenes ataxiques. Les medecins ont present ce medicament centre le croup, le diabete, etc. ; M. le docteur Guerard parait s'en etre servi avec beaucoup d'avantages dans le catarrhe des bronches avec ou sans empbysöme pulmonaire. Ce remede parait avoir dans cette circonstance pour effets principaux : de favoriser I'expectoration en iluidifiant la matiöre muqucuse et en excitant les bronches; d'^puiser par degrts la s6cr6tion morbide; de rendre la respiration plus facile, etc. II est administre dans de l'eau camphree, avec quelques gommes-rdsines, des bau-
(1) toe. cit., p. 612 et 013.
fX)T xicologie, 1.1, p. 322, braquo; iSdit.
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mes, etc. Nul doutequele carbonate d'ammoniaquene puisse trou-ver dans la mödecine des animaux une application utile dans des cas analogues.
c. Du chlorliydrate d'aramoniaque. SraosmUB : Bel ammoniac, Muriate d'ammoniaque.
Pbarmacog^raphie. — Tel qu'on le trouve dans le commerce, le sei ammoniac est en gros pains hömispheriques, bruns ou gri-sätres ä la surface, blancs en dedans et d'aspect fibreux ; il est forme de cristaux aiguilles, disposes en barbes de plume et jouissant d'une certaine 61asticite, ce qui rend ce sei d'une pulvörisation difficile; son odeur est peu marquee, sa saveur est piquante et uri-neuse, el sa densile 6gale 1,45. Fusible et volatil sans decomposition, le cblorbydrate d'aramoniaque attire l'humiditö lorsqu'il est expose ä rair,d'oü la necessite de le conserver dans des vases bien bouches. II est soluble dans trois fois son poids d'eau froide et dans une fois environ d'eau bouillanle; I'alcool en dissout aussi une notable quantitö ; comme la plupart des chlorures de la premiöre section, il abaisse la tempöraturc de ses dissolvants. Enfin, ilest fa-cilement decompose par les acides forts et par les oxydes solubles, ce qui indique qu'il faut 6viter de le melanger avec ces corps dans les formules des medicaments composes.
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Bledicamentation. — Le sei ammoniac s'emploie pulv^ris6 ou en solution. Dans le premier cas, on en fait des bols et des elecluaires , pour I'usage interne, et des collyres sees pour l'usage externe ; dans le second cas, on en confectionne des breuvarjes et des lavements pour I'usage interne, des injections et des Sains pour I'emploi extcrieur. On I'emploie rarement seul ; le plus souvent on I'asso-cie, surtout pour l'administration Interieure, ä des medicaments amers, aromatiques, antispasmodiques, etc.
A I'interieur, on le donne solide ou liquide; il en est de meme pour I'exterieur. Les doses destin6cs ä rinterieur ne sont pas ri-goureusement d6terminees; cependant on croit g^neralement qu'elles peuvent ctre egales et meme sup^rieures ä celles de l'am-moniaque liquide ; quand I'usage doit 6tre prolong^, il vaut mieux fractionner les doses que de les employer entieres.
Pharmacodynamie. — Les effets seront divis6s en locaux externes, locaux internes et dymmiques.
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a.nbsp;Effets locaux externes. — Le sei ammoniac appliqu6 en nature ou en solution concentr^e sur le tegument des animaux, ne produit que trfes-peu d'effets; il pent lout au plus ruböfler la peau, mais non determiner sa v^sication ; sur les muqueuses, les solutions de continuity et dans le tissu cellulaire sous-cutan6, son action irritanleest plus marquee, quoique passagere.
b.nbsp; E0etB loeanx internes. — Le chlorhydrate d'ammoniaque, donn6 ä doses modernes, peut 6tre supporte pendant longlemps sans determiner de lesions graves dans le tube digestif; mais sous l'influence de doses un peu fortes, il irrite la muqueuse gastro-intestinale, la boursoufle, dötruit r6pUh6Iium du petit intestin, fait saillir les follicules muqueux, provoque la s6cr6tion d'un mucus 6pais et abondant, hale la defecation, etc.; enfln, ä doses exag6-rees, il enflamme le tube digestif au point d'entrainer la mort.
c.nbsp;Effets djnnmiques. — Pour bien comprendre les effets gene-raux de ce medicament, il est essenliel de distinguer ceux qui se developpent iaimödiatement aprös son administration et qui sont dus ä. sa nature ammoniacale ct volatile, de ceux qui n'apparaissent qu'ä la longue et qu'on peut raisonnablement rapporter ä la nature alcaline de sa base.
i0 Effets immediats. — Quand on administre ce sei ä doses moyennes, il no produit que de faibles effets sur les sujets sains; mais si I'onaugmentc la dose ou si on le fait agir sur des sujets faibles, il determine une excitation gdnörale plus ou moins marquee et qui est caraclörisde par la rougeur des muqueuses appa-rentes, l'augmentation de la chaleur et de la transpiration cuta-n6es, racc616ration 16gere du cours du sang, l'accroissement de la s6cr6lion et de l'excrötion urinaires, etc. ; en un mot, par les effets geueraux de l'ammoniaque, moins l'intensitö.
2deg; Effets consecutifs. — Administr6 pendant longtemps, m6me ä doses mödicinales, le sei ammoniac agil ä la maniere des autres sels alcalins, c'est-ä-dire qu'il determine des effets alterants sur les fluides et les solides, qui peuvent aller jusqu'ä l'ötat cachectique et m6me putride de l'organisme. L'aclion fluidißante de ce compost salin avail 6t6 annoncee par Arnold (1) ; Delafond (-2) a emrepris
(1) Joum. complimentaire, t. XXVI, p. 300. (2j T/terap. gen., t. II, p. 4 3.
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560nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS INFLAMMATOJRES,
quelques experiences sui- le cheval qui sont venues confirmer en grande partie l'assertion du medecin allemand. Quoi qu'il en soit, ce lächeux 6tat de l'^conomie est annoncö par la perte de l'appötit el de la gaieti, la päleur des muqueuses, la petitesse et la mollesse du pouls, ramaigrissement rapide, la rösorption des produits morbides epanchös, la secretion d'un mucus abondant et gluant, l'ötat noir et fluide du sang, etc. D'apres M. Herlwig (1), les chiens meurent au bout de douze ä seizejours de l'usage de ce sei, et les chevaux aprfes vingt-six ä trente-huit jours de son emploi pers6ve-rant.
Effets toxiques. — On n'est pas bien d'accord sur la dose toxique de ce sei pour les grands herbivores. D'aprös les recherches de Delafond (2) eile serait de 160 grammes ; mais, d'unepart, M. Hert-wig (3j a pu donner ce sei ä la dose de pros de 200 grammes aux solipedes et aux grands ruminants, sans observer d'accidents, et, d'autre part, M. Rey (4) n'a vu mourir les chevaux sur lesquels il a cxpörimente que quand la dose arrivait ä 300 grammes. La mort paraissait provenir principalement de rinflammation gastro-intes-tinale döterminee par I'administration interne du sol ammoniac.
Pharmacotiiferapie — Les anciens hippialres et les vdtdrinaires du siöcle dernier avaient une haute opinion des vertus de ce sei et en faisaient un Mquent usage, tant ä l'int^rieur qu'ä Texterieur; aujourd'hui il est beaucoup plus rarement employ^; cependant nous devons faire connaitre les cas oü il pourrait I'etre avec avantage.
a. imiicationsinterneraquo;. —Ces indications sontpeu nombreuses et sont relatives, les unos au compose ammoniacal, les autres au sei alcalin. A la premiöre categoric appartiennent les maladies ato-niques et adynamiques, le rhutnatisme chronique, la cachexie aqneuse, les hydropisies, le farcin, etc.; ä la seconde, toutes les phleginasies peu aigues qui s'accompagnent de produits plastiques, telles que le catarrhe bronchique, la pneumonic latente, la peri-pneumonie contagieuse, la fourbure qui tend h devenir chronique, etc.
(i; Pliarmacologie pratique, p. 631.
(2)nbsp; Therap. yen., t. II, p. 42.
(3)nbsp; Hertwig, loc. cit., p. 6)5 et 636. {i)Journ. de mid. veter. de Lyon, 1854, p. 415.
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b. Indications externes. — A l'extörieur du corps, on emploie le sei ammoniac ä plusieurs tilres : 1deg; comrae irritant sur les ulccres sanieux, les plaies de mauvaise nature, les affections de la con-jonctive, les maladies cutanees, etc. ; 2deg; comme moyen resoludf, uni aux alcooliques, au savon, sur les engorgements froids des articulations, des mamelles et des testicules, sur les contusions, les ecchymoscs, les oedemes, etc.; 3deg; comme remude repercussif, en dissolution dans 1'eau ou le vinaigre, dans le cas de fourburc aigue, d'agrav^e, de vertige, d'apoplexie, etc.
d. De TAcütato d'ammoniaque. Sysosymie : Esprit de Uindererus, clc.
Preparation. — On preparait aulrcfois ce sei en traitant le carbonate d'ammoniaque provenant de la dislillalion de la corne de cerf, par 1'acide acelique jusqu'i saturation complete, cc qu'on reconnaissait ä la cessation de reffervescence: c'etait le veritable esprit de Mindererus, qui contenait toujours une certaine quantite d'huile empyreumatique; il serait peut-ötre utile d'y en ajouter. Aujourd'hui on prepare I'acetate d'ammoniaque par une foule de procddcs; nous n'en indiquerons que deux, I'un cliimique et l'aulre pharmaceutique.
Le procede employe par les chimistesconsiste ä neutraliserl'acide pyroligneux pur et concentre, soil par le gaz ammoniac sec, soit par son carbonate ; alors le sei est solide et pr6sente toujours un exces d'acide; il est blanc, en longues aiguilles deliquescentes, de saveur fraiche, piquante, et soluble en toute proportion dans l'eau et 1'alcool froids.
Lc procede mis en usage par les pharmaciens est fort simple et se reduit ü melanger, jusqu'ü saturation complfele, l'ammoniaque liquide et 1'acide acetique etendu, et ü concentrer ensuite la liqueur de maniere qu'elle prcsente unedensite de 1,030 et marque 3 degrös ä Tarcomötre pese-sel de Baume. Cette preparation s'altere promptement ä Fair en perdant une partie de sa base volatile; aussi doit-on la conserver dans des üacons bouchant äl'emeri etne pas la pr6parer trop longtemps ä l'avance. On doit öviter de melanger cet acitate aux acides, aux bases alcalines et ä la plupart des sels metalliques, qui le decomposent.
Mcdicamentation. — L'acctate d'ammoniaque s'emploie ä peu
Taboubin, S0 6dition, — 1.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 36
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362nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICAMENTS INFLA.MMATOIRES.
prös exclusivement ä rinterieur et toujours sous forme de boisson ou de breuvage; on le dissout habituellement dans l'eau ou les liqueurs alcooliqnes; on etnploie aussi dans le meme but les infusions aromatiques, les decoctions amöres, les teintures diverses, etc.; enfln, on y melange frequemment du quinquina, de la gentianc, • du camphre, de Tether, diverses essences, etc. Les doses sont en general tres-elevees et se trouvenl indiquees par les chiffres sui-vants :
!'gt; Grands herbivores........... 100 ä 250 grammes.
2deg; Petits ruminants ct pores___ 16, 32, i0 —
3deg; Caraivores.................. 4, 8, 10 —
Ces doses peuvent, au besoin, 6tre r^petöes plusieurs fois par jour.
Action. — L'acetate d'ammoniaque differe des autres composes ammoniacaux par Tabsence ä pen pros complete de proprietes irri-tantes; aussi peut-il etre applique impunement sur les tissus sains ou denudes, ce qui lerend precieux pour I'usage interne. L'excitalion g(5n6rale qu'il determine est toujours moderne, et s'acconipagne d'une diaphorese et d'une diuramp;se abondantes, surtout la dcrniere ; iljouit aussi d:une action antiputi'ide sur le sang et d'une sorte d'effet regulateur sur lesfonctions nerveuses, etc., etc.
Inrtications. — Elles sent nombreuses et importantes en mode-cine vcleiinaire. C'est un des remedes les plus efficaces que nous poss6dions centre la grande sörie des alleclions putrides du sang, telles que la gangrfme, le charbon, le typhus, la morve aigue, la r^sorplion purulente, les 6ruplians varioleuses confluentes, les affections gangreneuses des voies respiratoires, etc. Recommand6 d'abord par Vicq d'Azyr (1) centre le typhus contagieux des betes ä cornes, il a ete ensuite employe contre cette redoutable affection par Girard pere (2), Dupuy (3), Hurtrel d'Arboval (4), etc., et adopl6 depuis par tous les praticiens dans les maladies gangreneuses. C'est ainsique Moiroud (5) et Vatel (6) en ont fait usage contre la
quot; (!) Moyens'iiiralifs, p. 241, 438 et #9632;1T0.
(2)nbsp; Ann. de ragric. frans., 1quot; s^rie, t. LXVIII, p. 3l2.
(3)nbsp; Ibid.
(4)nbsp; Did. de mddec. et de Chirurg, vetdr., art. Typhus contagieüx. ib) Pharmacologie, p. 123.
(6) Compte rendu de l'Ecole d'Alfort, 1824, p. 27.
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morveaiguö; Mathieu(l) et Cruzel (2), contre le charbon ; Girard
pcre (3) et Dupuy (4), contre les tumeurs gangreneuses de la cla-
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velee confluente et de la clavelisation; M. Moulins (5), contre lanbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;i
fievre typho'ide du cheval; Roche-Lubin (6), contre le typhus
des pores, etc. On l'a vantö aussi contre le catarrhe bronchique, la
yoiirme maligne, les maladies chroniques de la poitrine en general,
le rhumatisme, les hydropisies, quelques nevroses, telles que I'epi-
lepsie etle tetanos; les morsures venimeuses, les piqüres d'insectes,
I'ivresse, etc., et gönöralement contre toutes les affections que Ton
traite avec plus ou moins d'avantage par I'ammoniaque.
A Textorieur, on s'en sert rarement; cependant il serait utile en
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lotions sur le gonflement provocpuS par les piqüres des abeilles et
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des autres insectes venimeux; sur les ulcäres sanieux et les plaies gangreneuses; en injections dans le nez des chevaux atleints de morve aigue, etc., etc.
e. Du Phosphove.
Piiarmacotecimie. — Le phosphore est solide, mou comme de la cire et facile ä couper avec des ciseaux ; il est sous forme de pe-tits batons cylindriques de la grosseur d'une plume ä ecrire, trans-parents lorsqu'ils viennent d'etre monies, mais se recouvrant d'une couche blanche et opaque d'hydrate de phosphore lorsqu'ils ont subile contact de l'air et de l'eau, ou sous celle de plaques plus ou moins epaisses; d'une saveuräere et brülante, d'une odeur alliac^e faible, le phosphore pese 1,77, se fond ä 44 degr6s et distille a, 300 degrds centigr. Chauffe en vaseclos, ä la temperature de 240deg;, il so transforme en phosphore amorphe, matiere pulverulente d'un rouge brique, qui diifere totalement du phosphore ordinaire par ses proprietcs physiques et chimiques, et qui, de plus, est sans action loxique sur l'economie animale (Lassaigne et Reynal). Expose ä l'air, le phosphore ordinaire attire I'oxygcne, se combine lentement avec ce gaz h la temperature ordinaire, ce qui lui donne la faculte de luire dans 1'obscurity, et vivement lorsque la chaleur la plus legere ou un frottement minime interviennent; aussi doit-on manier
(1)nbsp; Ann. de Vagrk. /mnf., 2e sei-ie, t. XXXVI, p. 308.
(2)nbsp; Journ. theoriq. et prat., 183laquo;, p. 70.
(3)nbsp; Mimoire sur le claveau.
(4)nbsp; Comptes rendus de l'Ecole d'Alfort, 1814, p. 47.
(5)nbsp;Journ. des vetir. du Midi, 1841, p. 97. (G) Recueil demed. vitir., 1834, p. 133.
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ce corps avec precaution etne jamais le couperet lepeser quesous l'eau froide. II est ä peine soluble dans ce liquide, un peu plus dans Talcool et l'^lher, et en plus forte proportion dansles essences, les huiles grasses et les graisses, et encore plus dans le sulfure de carbone, qui est son meilleur dissolvant.
igt;harmacotechnie. — On a proposö un grand nombre de formu-les pour l'emploi interne ou externe du phospliore ; mais il n'en est guöre que deux qui soient adoptees dans la pratique : une pour I'usage interne, c'est l'huile phosphoröe, et l'autre pour l'emploi exterieur, c'est la pommade phosphor^e.
\0 Huile phosphoree.
Prenez : Phosphorc....................... 1 partie.
Huile d'olivo..................... 100 —
Mettez I'liuile dans un ilacon qu'on puisse bouclier exactement et dont la capacity soil a. peu prfcs egale au volume de l'huile; puis ajoulez le pbospbore, que vous aurez coupe et peso sous l'eau; placez le flacon bouche dans de l'eau chaude; laissez sortir I'air, boucliez ensuite exactement et remuez jusqu'ä dissolution complete du phospliore. Cette quantite de pliosphore ost plus quo süffisante pour sa-turer I'liuile ; le reste se depose par le refroidisseinent. En ajoutant du camplire, on augmente la solubilite du phospliore.
2deg; Pommade phosphoree.
Prenez : Phospliore........................ 1 partie.
Axonge.......................... 100 —
Op^rez comme precedemment.
II parait qu'en ajoutant une huile essentielle on un peu de camplire äi la graisse, la solution est plus complete et la preparation so conserve mieux. S'il ^tait utile de donner une plus grande consistance ä la pommade, on y ajouterait du suifou de la cire.
Slcdicamentation. — Le phosphore nedoitjamais s'administrer ä I'^tat solide; l'huile phosphoric, dont on se sert principalement. se donne en emulsion, comme une huile ordinaire, sous forme de breuvage; on pent ögalement le donner sous forme de bols et de pilules en faisant absorber l'huile phosphoree par des poudres vege-tales et ajoutant du miel en quantity süffisante. La pommade phosphoree s'applique en onctions fort 16göres sur les parties atteintes de paralysie. Les doses de phosphore sont indiqu6es par M.IIerUvig de la maniere suivante:
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1deg; Grands herbivores................ 20 i 30 centigr.
2deg; Petits ruminants et pores......... I U i —
3deg; Carnivores........................ 1/2 Ji 2 —
Ces doses, un peu fortes, ne doivent pas 6tre r6p6t6es deux fois dans la m6me journee. Les quanlitös d'huile phosphoröe qui correspondent ä ces doses, d'aprös la formule pr^c^dente, sontles suivantes: Grands herbivores 20 ä 30 grammes; petits herbivores et pores, 1 gramme ä quot;i grammes; carnivores, 50 centigrammes ä 2 grammes. Si Ton dose le remöde en gouttes, on donnera un nombre double de celui des grammes. Cependant quand on administre le phosphore sous forme de bols ou de pilules, il est prudent de reduire les doses de moitiö.
Pharmacodjnamie. — 1deg; Effets locaux. — Appliqud en nature sur les tissus, le phosphore les brüle profondüment; en solution dans les corps gras, il est plus ou moins irritant selon l'etat des surfaces et la proportion de remfede employee. Donne ä l'intörieur en dissolution dans une huile grasse, le phosphore produit des effets qui varient selon la dose administröe. Si la quantite ingeree ne do-passe pas un gramme, chez les grands herbivores, eile est facilement loleree d'apres nos propres experiences, et le tube digestif est sti-inul6 assez fortement, mais il n'est pas offensd. Lorsque la dose de phosphore atteint un gramme et demi, les animaux perdent I'appetit et accusent par leur attitude et leurs mouvements l'existence de co-liques sourdes et persistantes. Enfin, quand le phosphore est administre äla dose de deux grammes, il tue les chevaux infuilliblement au bout de deux jours, comme nous I'avons experimente plusieurs 1'ois; 11 en sera question tout ä l'heure ä propos des elfets toxiques de cettesubstance. En general, les effets du phosphore sur le tube digestif sont ceux des excitants : la bouche est chaude et parfois ecumeuse lorsque la preparation a irrite la buccale; I'appetit et la soif sontaugmentes tant que la dose reste moderee; les defecations sont fröquentes et les excrements sont h. l'ötat naturel, etc.
2deg; Effets generaux. — Le phosphore passerait dans le sang, d'a-prfes M. Mialhe (i), ä Fötat d'hydrogene phosphore. Ce qu'il y a de certain, e'est que bienlöt Fair expire prend une odeur alliacee tres-marquee et entraine des vapeurs blanches, qui deviennent phosphorescentes dans Tobscuritö; ce fait important, et caracteris-üque a 6te constate par Magendie (2) et par M. Hey (3). Quoi qu'il
(1)nbsp; L'art de formuler, p. 74.
(2)nbsp;Mem. sur la transp. pulmonaire, 1811.
(-3) Journ. de med. veter. de Lyon, 1853, p. 425.
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en soit, h. niesure que le compose de phosphore absorb^ se repand dans I'organisme, il produit une excitation plus ou moins vive et plus ou moins durable selon la quantity ing6r6e. Son action se fait sentir sur toutes les fonctions, surtoutles fonclions animales ; mais il augmente d'une fa^on notable la sueur ou la secretion urinaire, et parfois les deux secretions en m6me temps ou successivement. — Chez les animaux atteints de maladies septiques et tomb6s dans I'adynamie, le phosphore produit souvent, soit du cote de la peau, soit du cöte des reins, une crise salutaire qui devient la cause de la euration du mal. La stimulation parle phosphore, quoique plus durable que celle produite par des agents plus volatils, estpourtant öphömöre, parce que rcconomie ne tarde pas ä se purger par les diverses voies d'exhalation et de secretion du mddicament melange aux fluides nutritifs.
3deg; Effets (oxiques. — D'apres les exp6riences de M. Hertwig (1), le phosphore serait toxique pour le cheval ä la dose de 1,50 gramme; dans nos essais, il n'est devenu mortel qu'ä la dose de 2 grammes; en injections dans les veines, le phosphore tue les chevaux ä la dose de 20 centigr., selonLovag. — Chez le chien, d'aprös les re-cherches d'Orflla (2), le phosphore ordinaire est toxique ä la dose de 30 centigrammes; on ignore la quantite necessaire pour erapoi-sonnerles divers animaux ruminants.
Quoi qu'il en soit, les animaux qui sent en proie aux effets toxi-ques du phosphore prcsentent deux periodes distinctes : une A'ex-citation et une de prostration. Pendant la premiere, toules les gran-des fonctions sont. aceölerees, et, de plus, les animaux accusent des souffrances vives dans l'abdomen; ils ont des coliques persislantes et le ventre est tendu et douloureux ä la pression, une diarrhöe abon-dante et infecte, etc. Duranl la seconde pdriode, les animaux sont plus calmes, la tete est hasse, les reins roides et insensibles, les con-jonctivesreflfetent une teintc jaune safran6e, la peau perd de sa cha-leur et se couvre de sueur froide, le pouls est petit et concentre, tan-dis quo le cccur bat avec force etpröcipitamment, comme dans les affections septiques du sang, etc, Ces deux pöriodes ont une dur6amp; totale de 24 k 3G heures, plus rarement de 48 heures.
Chez les oiseaux de basse-cour, oü on observe parfois cet empoi-sonnement, les signes caracteristiques soul, d'aprös M. Mansuy (3),
(1)nbsp; Pharmacolo'jie pratique, p. 518.
(2)nbsp; Toxicologie, t. I, p. 80.
(3)nbsp; liccueil rie mtkl. vifir., I8C4, p. 17C.
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qui a eu occasion de les observer : de la tristesse, de l'abattement, le hörissement des plumes, la döcoloralion de la cröte et une mort calme au bout de 36 heures.
lit'sions. — Quand on ouvre le tube digestif dos animaux morts empoisonn6s par le pliosphorc, la premiere chose caracteristique qui frappe les sens de l'observateur, ce sont les vapeurs blanchä-tres, d'odeur alliacd ej luisantes dans l'obscuritö, qui s'echappent de l'estomac et des aliments qui y sont contenus. Puis on decouvre, dans toute l'^tendue du tube digestif, une inflammation plus ou moins intense, accompagnde parfois d'ecchymoses, d'^rosions, etc.; le foie est plus volumineux et plus friable qu'ä l'ordinaire ou at-teint de deg6n6rescence graisseuse; les voies urinaires sont irritöes; les poumons gorges d'un sang noir et diffluent; le cceur est ecchy-mos6 en dedans, et le sang, considerablement modilie dans son aspect et sa nature, est noir, huileux et d'aspect poisseux, comme dans les affections cbarbonneuses, etc.
Antidotes. — II n'en existe aucun de bien certain; on pent se servir utilement de matieres enveloppantes, telles que le mucilage, la gomme, ralbumine, I'amidon, etc.; il faut exclure absolument les corps gras, qui dissolvent 1c phospbore. La magnesie calcinße, la cbaux steinte ou le sucrale de chaux, pcuvent 6tre utiles pour absorber I'acide phospborcux h mcsure de sa formation, et ncutraliser ses effets sur Torganisine. Dans ces derniers temps on a vanlc l'essence de t^rebcnthine comme contre-poison du phospbore, mais l'efficacite de ce moyen n'est pas encore rigoureuse-ment d6montr6e.
Pharmacotbcrapie. — A l'exlörieur du corps, on peut utiliser l'action irritante trös-puissante des preparations grasses du phospbore sur les regions frappees de paralysie, d'atrophie ou d'ato-nie; cependant on en use rarement ü cause des dangers de diverses especes qui sont inhörents ä l'emploi de ces matieres. A I'int^-rieur, on s'en sert plus souvent en ömulsionnant l'huile phosphoric dans une solution gommeuse et en lui enlevant ainsi toute qualit6 irritante. Cette preparation puissanteconvientsurtout dans les maladies adynamiques, parliculiörement ä la derniöre pöriode, quand la vie menace dc s'amp;eindre sons I'influence puissamment deletfere du mal; eile peut rendre aussi quelques services dans les növroses les plus graves, telles que les paralysies, I'amaurose, r6pi-lepsie,le t6tanos, etc.
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568nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS INFLAMMATOIHES.
C'est un pralicien instruit du midi de la France, M. Causs6 (J), qul a introduil l'emploi de l'huile phosphoröe dans le traitetnent des maladies sepliques. II s'en est scrvi surtout centre la lievre charbonneuse des bocufs; il lui a para que ce medicament ramp;a-blissait l'innervation, rendait au sang ses qualitös plastiqiies, em-pfichait la stase sanguine en excitant les organes, et jugeait le plus souvent la maladie en provoquant une crise copieuse, soit par la sueur, soit par les urines.
Apres M. Causse, nous devons citcr, com me s'etant servi avec succös de l'huile phosphoröe contre les affections gangr6neuses, d'abord M. Hey (2) qui a employ^ ce medicament dans une epizootic de charbon symplomatique sövissant, en 1853, dans les Haules-Alpes, sur la plupart des animaux domestiques. C'est surtout, dit ce prolesseur, quand les forces sont ddprimdes, que le pouls est efface, la peau froide, etc., cjue ce reraede, puissamment stimulant, produit des effels merveilleux. — Peu de temps apres, M. Ringuet (3) s'est 6galement servi avec avantage de l'huile phos-phorce contre le coryza gangreneux du bneuf. Maisce sont surtout les velerinaires beiges qui se sont montres les plus cbauds partisans de l'huile phosphoree; ils en ont use dans plusieurs maladies de nature septique, telles que le mal de tßte de contagion, lafleyre charbonneuse et le charbon symptomatique du cheval, la morve aigue, etc., et presque toujours avec sucecs. Nous citerons surtout commc l'ayant employ6e avec avantage, M. Dehvart (4), MM. Dou-cet et Lecouturier(ö), M. Guilmot (6), etc. — Enfm, nous devons dire, en historien impartial, que MM. Renault et Rcynal (7), soit d'apres leur experience personnelle, soit d'apres celle de M. Lebel, ont trouve l'huile phosphoree impuissantc i\ combattre les affections gangreneusesauxquelles ils l'ont opposee. C'est ä l'experience et au temps ä nous dire de quel cöte est la veritö.
Le phosphore.quielait pen employe chez rhomme^ act^ dans ces dernieres annees l'objet d'unc nouvelle etude de la part de quel-ques mddecins. Ce sont surtout les maladies desyeux et des centres nerveux qui ont ele attaquees par ce medicament puissant. — Des
(1)nbsp; Journ. des vitir, du Midi, 1852, p. 13 et 105.
(2)nbsp;Journ. de mid. ve'ie'r. de Lyon, 185-3, p. 424 5, 42G.
(3)nbsp; Journ. des vitir. du Midi, 185'i,p. 449.
(4)nbsp;Anna/es veter. beiges, 1854, p. 203. [b)Ibid., 1858, p. 633; 1S02, p. 353. (C) Ibid., 18G0, p. 1 et suiv.
(7j iYour. Diet, de mid. et de Chirurg, veter., t. III, p. 539.
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tentatives semblables ayant eu lieu en m6decine veterinaire, nous croyons devoir en dire quelques mots.
M. le docteur Tavignot (I) s'est surtout applique ä trailer les affections graves de l'oei), telles que l'amaurose et la calaracte, ä l'aide du pbosphore; s'il a 6cliou6 souvent, il parait avoir reussi quelques fois, surtout contre la cataracte. M. Decroix (-2) a essayö sans profit I'huile phosphoree. donnee i rinlerieur, contre la cataracte si frequente chez les chevaux h la suite de la fluxion p6rio-dique. M. Pallat (3), sans avoir obtenu des succes bien decisifs, a ete pourtant plus heureux. Ce moyen, employ^ sur deux chevaux deve-nusborgnes par la fluxion pcriodique, sans avoir entierement röussi, acependant donne des rcsultats encourageants puisqu'il a en partie r6tabli les mouvements de 1'iris. Enfin, M. Yidal (4) a essaye ä son tour I'huile pliosphorce ä l'intörieur contre la cataracte fluxionnaire eta tire deses essais les conclusions suivantes :
1deg; L'huile phosphoric employee contre la cataracte donne des rcsultats un pen incertains, mais parfois avantageux ;
2quot; Elle empeche ou retarde le retour des acces de la fluxion pcriodique ;
3deg; Elle retablit en partie les mouvements de l'iris.
Malgr6 ces resultats un peu vagues, ces essais meritent d'6tre continues.
C'estM. le docteur Dujardin-Beaumetz (5) qui a surtout studio I'ac-tion du pbosphore sur les maladies des centres nerveux, et specia-lement sur I'ataxie locomotrice, la plus grave de ces affections; les r6sultats ont etc favorables. Cette pratique a ete imitee en medecine v6terinaire, surtout contre les paralysies musculaires. C'est ainsi que M. Trasbot (6) a employe I'huile phosphoric, ä la dose d'un gramme, et parfois avec succes, contre la paralysie lombaire, suite de la maladie du jeune age, chez les chiens. M. Decroix (7) s'est egalement servi avec succes de I'huile phosphoree donnee ä l'intö-rieur, contre la paraplegic chez le cheval. La dose quotidienne etait de 5 grammes en pilules.
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(1)nbsp; Recueil denied, vetör., 1SG9, p. 474, 18:0, p. 33.
(2)nbsp;Journ. de med. viler, milit., t. IX, p. 23. {2,] Id., id., p. 78.
(4)nbsp; Joutvi. de mid. vetir. milit., t. IX, p. Gil.
(5)nbsp; 'Bulletin de therupeulique. 18CS.
(6)nbsp; Recueil de mid. vetir. 18G8, p. 003.
(7)nbsp;Journ. de mid. vete'r. milit., t. IX, p. 23.
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570nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICAMENTS INFLAMMATOIRES.
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SDCCEDANES DU THOSPHOEE.
Les phosphures en g^n6ral et specialemenl le phosphure de zinc, Ces composös sont encore trop imparfaitement 6ludi6s pour 6tre rccommand£s aux praticiens.
2deg; Des alcooliques.
Syxoxymie : Liqueurs alcooliques, spiritueuscs3 fortes, etc.
On d^signe sous la dönomination collective A'alcooliques, les medicaments qui ont pour base Yalcool; ils comprennent, indepen-damment de Vesprit-de-vin, diverses liqueurs fermentdes, telles que le vi7i, le cidre, le poire, la btamp;e, etc. Quoique trfes-differents les uns des autres par leur activite, leur composition chimique et leurs effets locaux, ces divers liquides exercent sur I'economie animale, en vertu de leur principe actif, une action gön^rale qui, ötant ä pen pres la m6me pourtous, doit elre examinee avant d'aborder I'his-toire particuliere de chacun d'eux.
Action ^vncralc on dynamique des alcooliques. — Lorsque les liqueurs spiritueuses sont administrees h l'intörieur elles d6ve-loppent des effets dont l'intensite, el jusqu'ä un certain point aussi la nature, varient selon la dose inger^e. Si eile est tres-minime,, I'ac-tion stimulante ne döpasse guere l'appareil oü eile a et6 introduite, et tout se borne ä une accöleration de la fonction complexe de la digestion. Cepcndant il est utile de faire observer qu'un effet interne, puremcnt local, doit 6tre rare dans l'usage des alcooliques sur les animaux domestiques, car les liqueurs ferment^es consti-tuant pour eux une boisson tout ä fait exceptionnelle, ils doivent en ressentir aussi vivement les effets que lespersonnes qui ne sont pointhabitudesa leur emploi journalier; c'est aussi ce qui a lieu. II sufflt done dc rintroduction d'une dose trös-moderöe de liquides spiritueux dans le tube digestif des divers animaux pour determiner, indöpendamment d'une excitation locale, une stimulation g^n^rale plus ou moins intense dans tout I'organisme.
On a dtelongtemps dans I'ignorance dum^canisme d'apreslequel s'ötablit cette stimulation g6n6rale du corps par l'influence des alcooliques. Les uns, se fondant principalement sur la rapidity de son dßveloppement, l'attribuaient exclusivement ä l'action sympa-thique des nerfs de la partie qui avail reQu la premiere impression
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du medicament,, sur las centres nerveux d'abord, etsur la plupart des grandes fonctions ensuite ; d'autres, aucontraire, I'expliquaienl exclusivement par le passage dans le sang de la plus grande partie des liquides alcooliques ingerös; enfin quelques autres, prenant une sorte de moyen terme, se rendaient compte des effels g6ne-raux de ces medicaments, et par la transmission nerveuse, et par l'absorption et le melange de leurs molecules avec le sang. II est certain que cette derniere opinion, interm6diaire aux deux pre-miferes, est la plus rapprocli6e delavöritö; cependant c'est ä la condition qu'elle sera interpretöe d'une certaine maniere. II est plus que probable que rimpression produite par les alcooliques dans l'estomac oü ils ont et6 introduits, est transmise immediate-rnent aux centres nerveux, et qu'elle devient ainsi le point de depart de Texcitation g6n(ürale qu'on observe; mais il est bien demontre aussi que ce moyen de generalisation des effels des spiritueux est tres-accessoire, tout ä fait 6ph6mere, et que le principal est 6videm-raent l'absorption eile melange aux lluides nutritifs des molecules actives de ces medicaments. S'il n'en etait pas ainsi, on ne com-prendrait pas le developpement des effets de ce genre quand on injecte les alcooliques dans les veines, le tissu cellulaire, les s£-reuses, etc.; comme aussi on ne pourrait expliquer l'expulsion de ces medicaments par la perspiration pulmonaire, la transpiration cutanee, ia secretion urinaire, etc., s'ilsne s'6taient reellement melanges au sang, source de toute excretion.
Quoi qu'il en seit, la stimulation genörale des alcooliques se pre-sente avec des caraetöres bien differents selon qu'ils ont ete in-g6res i\ doses moder6es ou ä doses exag6r6es. II importe d'eludier separement les deux cas, parce qu'ils conduisentä des consdquences differentes.
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Stimulation alcooiique. — Quand les liqueurs alcooliques sont administröes ä doses modöröes et ä des intervalles de temps suffi-samment longs pour qu'il n'y ait pas accumulation d'effets, ces agents stimulants döterminentles phenomenes ordinaires des excitants diffusibles, c'est-ä-dire qu'ils provoquent une excitation vive et passagöre, une sorte de flevre 6ph6mere. Sous leur influence, le systöme nerveux prend une plus grande activity, les sens s'exaltent etdeviennent plus parfaits, les mouvements sont plus faciles et plus prompts, le sang est chassd avec Energie ä la circonf6rence du corps, la peau s'injecte, les muqueuses rougissent, le coeur bat avec force, le pouls est fort et plein, la respiration est profonde, 1'air expire
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est chaud et charge de vapeur d'alcool, le sang est rouge et trfes-coagulable, le tegument est chaud et convert de sueur, les urines sont rares et chargöes, la chaleur animate est manii'estement aug-mentee, comme si la combustion des molecules spiritueuses dans la circulation venait ajouter un nouveau degre ä la temperature propre du corps, etc.
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Ivresse. — On d(Ssigne ainsi,
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chez les animaux comme chez
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1'homme, l'espöce d'empoisonncment, de narcotisme, que deter-minent dans tout 1'organisme les doses exegerees des liqueurs fortes. Elle so divise en deux temps bien dislincts : celui de l'cxci-tation et celui du coma.
Pendant la Periode d'excitation, non-seulement on observe la suractivite fonctionnelle qui caracterise la stimulation alcoolique, mais encore des mouvements desordonnes, de l'agitation, des coli-ques, des accös de fureur, une marche automatique et irresistible, une sensibilite exaltöe, des yeux brillants et hagards, la pupille res-serree, des mouvements convulsifs des muscles externes, des cris chez les chiens, etc.
Get etat d'excitation, qui dure un temps plus ou moins long seien la dose ingeree, l'espece, Tage, le temperament des animaux, se calmanl peu a peu, il survient bientot une autre serie de symp-tömes qu'il importe de faire connaitre. La station devient cbance-lante et la tete est portöe bas; les carnivores et les omnivores ont des nausees ou des vomissements; la marche estincertaine et vacil-lante; la pupille 6tant dilatee, la vue trouble, les animaux se heur-tent contre les corps qu'ils rencontreut sur leur passage ; la sensibilite locale et generale s'emousse; la moclle epiniere u'envoyant plus aux muscles l'inlluxnerveux necessaire ä leurs functions, leurs contractions sont irnüsolues et irreguliercs; bienlöt apres le pouls devient petit et faible, la respiration lente et profonde; la peau perd de sa chaleur et se couvre de sueur ; les animaux tombent, sur le sol, perdent toute sensibilite et tout mouvement, laissent echapper une have foumeuse par labouche, et restentplongesdans un sommeil narcotique qui pent durer trois, six, douze heures et meme se terminer par la mort.
Enfln, quand on adminislre aux animaux des doses exag6r6es de medicaments alcooliques, ou quand on les injecte dircctement dans le sang, on observe h peine la pöriode d'excitation; il se d6-clare immödiatement des phenomenes apoplectiques, par suite de la congestion des centres nerveux : les animaux sont pris presque
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subitement de vertiges et de nausees; la station est dJabord chance-lante et bienlöt impossible; les sens sont abolis, la sensibility et la motilite n'existent presque plus; des mouvementsconvulsifsprt-cüdent et annoncent la paralysie; un earns profond se declare, la respiration devient stertoreuse d'abord, puis impossible, et les ani-maux meurent asphyxias.
On a rarement roccasion d'observer I'ivresse grave chez les ani-maux domesliques; cependant quelques-uns s'enivrenl accidentel-lement en buvant du vin ou de la lie, en mangeant de grandes quanlites de marc de raisin sortant du pressoir, etc. M. Gen6e(l) a eu roccasion d'observer des cas d'ivresse mortelle chez des che-vaux et des vaches qui avaient mange de grandes quantites de pom-mes ou de marc au moment de la fabrication du cidre. Ges matiöres, d6jä en fermentation avant leur Ingestion, continuaient ä fermen-ter dans le tube digestif et fournissaient ainsi constamment ä l'ab-sorption le principe enivrant. 11 pent se faire que, en celte circons-tance, I'ivresse ait 6te aggrav^e par la presence, dans les produits absorbes, d'alcools speciaux, dithers ou d'essences, qui ajoutent leur action ä celle deTalcool ordinaire. 11 ramp;ulte, en effet, des re-cherches du docteur Magnan quo la presence d'une essence dans une liqueur alcoolique augmente son action toxique sur I'orga-nisme. Le narcotisme de l'alcool pur est apoplectique et paraly-sant; celui d'un alcool aromatique est convulsif et epileptiforme.
Les moyens que Ton a proposes pour combattre I'intoxication alcoolique sont d'abord les vomilifs pour les carnivores et les om-nivores, puis les boissonsaqueuses fraiches et vinaigrees, les lavements stimulants, les affusions d'eau froide sur la töte et le long'de la colonne verlöbrale, les breuvages d'ammoniaque ou d'un de ses sels, etc.
Quant aux lesions cadav6riques qu'on rencontre sur les animaux empoisonn6s par les alcooliques, elles consistent en une irritation plus ou moins vive des voles digestives; dans un etat noir et coa-gulö du sang dans le coeur et les gros vaisseaux; en son accumu lation dans les centres nerveux et dans quelques organes parenchyma-teux, tels que le foie, la rate, les poumons, etc.
On n'observe jamais chez les animaux ces alterations graves du tube digestif, cette espece d'etal scorbutique du sang, ces hydropi-sies des grandes s6reuses, ces d^sordres irremediables du systöme nerveux, etc., qu'on voit chez les personnes adonnees ä Tabus des
(1) Recueil de mid. vitir. I8G8, p. 4?.
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574nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS INFLAMMATÜIRES.
liqueurs fortes. Plus heureux, sous ce rapport, que rhomme civi-lis6, les animaux, comme les peuplades sauvages, sont exempts des infirmilös physiques el morales qu'entraine apres eile cette mau-vaise habitude.
Que devient I'alcool en traversant 1'organisme? On avait admis jusqu'ä present sur de simples inductions lh6oriques, qu'il subis-sait dans le torrent circulatoire une premiere oxydalion qui le transform ait en aldekyde. puis une seconde qui le changeait en acide aeitique, et enfin, que sa combustion complete s'opdrait dans le sang et qu'il 6tait dcfinitivement expulsö sous forme d'acide carbo-nique et de vapeur d'eau; c'ötait done un aliment respiratoire. Tolle etait, en effet, l'opinion de Liebig, qui admeltait que I'alcool est brülö dansle torrent de la circulation et sert ä produire de la cha-leur anitnale. Mais des experiences faites dans ces derni6res annees par MM. üuroy, L. Lallement et Perrin (1), ont demontre que ces suppositions etaientpurement gratuites, et que I'alcool qui traverse 1'organisme, loin d'Stre transforme en totalitö ou en partie en pro-duits d'oxydation plus ou moins avances, etait rejetö hors de Feco-nomie par les diverses surfaces exlialantes ou les organes s6crc-teurs, completement inalt(5r6. Ces auteurs ont tire de leurs reche.r-cbes les conclusions suivantes :
1deg; L'alcool n'est pas un aliment, 11 n'agit que comme modillca-teur du sj^sleme nerveux;
2deg; L'alcool n'est ni detruit ni transform^ dans 1'organisme;
3deg; L'alcool se concentre surlout dans le foie et le cerveau;
4deg; L'alcool ingere s'ölimine par diverses voies : les poumons, la peau, et surtout par les reins;
5deg; Ces faits eclairent la pathologic de certaines alterations fonc-tionnelles et organiques du cerveau, du foie et des reins.
(#9632;harmacotiierapie. — Les effets therapeutiques des alcooliques sont de meme nature que les elfets physiologiques; quant aux indi-calions de leur emploi, tant ä l'interieur qu'äl'exterieur, ellcs sont assez nombreuses : nous les speciflerons en etudiant chaque liqueur fermentee en particulier; pour le moment, un sommaire g6ncral sufflra.
A l'interieur, on emploie les spiritueux dans quelques affections du tube digestif, telles que I'indigestion, la surcharge alimentaire du rumen, certaines coliques, la diarrhee söreuse, etc.; on en fait
(1) Comptcs rendus de l'Inslitut, 1859 et I8C?.
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egaleraent usage contre la faiblesse genörale, quelle qu'en soil la cause, contre I'anemie, la cachexie aqueuse, les maladies atoniques ou chroniques, ä la derniöre p6riode des affeclions putrides et ty-phoides, contre les affections vermineuses gönörales, contre le part languissant; on en use aussi avec avanlage pour hdter une (5rup-lion lente et difficile, pour faire avorter une inflammation intörieure qui menace de se developper sous I'influence d'un refroidissement general, d'un arröt de la transpiration, etc,
A l'extörieur du corps, on emploie les alcooliques pour fortifier une partie paralysee ou atteinte de rhumatisme chronique ; pour rösoudre des engorgements indolents, telsque les tumeurs froides, lesoedemes, les infiltrations ; pour arreler les dcsordres causes par une contusion, une entorse, une distension articulaire ; pour mo-dörer les 6coulements purulents des muqueuses apparentes ; pour activer la cicatrisation des plaies et des ulcöres en modifiant leur surface, etc., etc.
A. DE l'alCOOL V1N1QDE.
Sysosymie : Esprit-dc-vin, Trois-six, Eau-ilc-vic, etc.
Pharmacograpbie. — L'aicool se präsente dans les officines sous trois etats principaux: 1deg; il est ankydre ou absolu ; 2deg; il est movennement concentrö et pur, e'est l'aicool hydrate; 3deg; il est etendu et impur, e'est Veau-de-vie. Examinons les caraetöres qu'il presente sous ces trois etats.
1deg; Alcool anlijdre ou absolu. — L'aicool döshydratö est un liquide incolore, transparent et plus mobile que I'eau, d'une odeur faible ct agreable, d'une saveur äcre et brülante, d'une densite de 0,76 environ, bouillant ä la temperature de 780,o cent, sous la pression ordinaire. L'aicool anhydre marque 100 degres i\ I'alcoomamp;tre centesimal de Gay-Lussac, 44 degrßs b. l'areomötre de Gartier, et 48 degres ä l'areomötre de Baume.
2deg; Alcoul hydrate, esprit-de-Tin, troia-six, etc, —G'est l'esprit-
de-vin tel qu'on le trouve dans le commerce. II präsente le mfime aspect que l'aicool anhydre, seulement il est moins riche en alcool et moins 16ger; sa densit6 est d'environ 0,83; il marque en moyenne 86deg; c. ; 320,3 ä l'aröomätre de Carlier et 36 degrös ä celui de Baumö,
3deg; Alcool fälble, ean-de-Tle, etc. — Elle est originairement
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d'une couleur blanche, mais en sejournant dans les tonneaux, eile acquiert une teinte jaunüire due ä la dissolution d'une petite quan-tite de tannin et d'exlraclif; eile renferme, independamment de l'alcooletde I'eau, une huile essentielle qui lui donne une odeur et une saveur aromatiques qui varient selon la provenance de la liqueur. Les bonnes eaux-de-vie marquent de 16 ä 22 degr6s ä l'a-reomötre de Baume ; 15deg;, 5 ä 21 degres ä celui de Cartier, et 34 ü 35 degres ä l'alcoometre centesimal de Gay-Lussac. Les eaux-de-vie de France les plus estimees sont celles du Languedoc, de l'Armagnac et de la Saintonge.
Caractcres communs. — Toutes les varidtös d'alcool constituent des liquides volatils et inflammables. Exposes ü l'air, ces liquides attirent l'humiditö et s'aü'aiblissent en perdant par Evaporation une partie de l'alcool qu'ils contiennent; s'ils renferment un ferment, ils se transforment en acide acötique ; il est done indispensable de les conserver dans des vases bien clos. Les alcooliques se dissolvent en toule proportion dans l'eau, l'etber, la plupart des aeides, etc. Ce sont, apres Teau, les dissolvants les plus puissants : ils dissolvent plusieurs corps simples,-tels que le soufre, le phos-pbore, l'iode, le brome, etc., les alcalis caustiques, les sels solubles dans l'eau qui sont deliquescents, les aeides et la pluparl des alcalis organiques, les matieres hydrocarbonees telles que les essences, les resines, les baumes, etc.
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Piiarmacotccimie. — Les alcools s'offrent en pharmacie sous deux aspects : comme vehieuies ou excipients des teintwes, des alcoolats, des alcoolatures, des extraits alcooliques, etc. ; et comme medicaments diffusibles. Sous ce rapport, on emploie plus particuliöre-ment l'eau-de-vie et l'esprit-de-vin du commerce, mais bien rare-ment l'alcool absolu. On administre l'eau-de-vie ä l'etat de purete et les alcools plus ou raoins etendus avec de l'eau pure, des infusions aromatiques, des decoctions ameres, etc.
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lledicamentation. — Les alcooliques s'administrent ä l'interieur sous forme de breuvages et de lavements, et, lout ä fait par exception, dans les veines, le tissu cellulaire sous-cutane et les plaies. A l'exterieur du corps, on en fait des injections sur les muqueuses apparentes, les trajets fistuleux, etc. ; on les applique en frictions, en lotions sur la peau, les tissus ddnud^s, etc.
Les doses administr^es ä l'interieur varient selon le degrö de l'al-
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cool employ^, seien l'espöce et la force du sujet, sielon le but qn'oii se propose, etc.; celles qui sont indiqu^es par le tableau sui-vant se rapporlent ä l'alcool du commerce, et doiventötre conside-rees comme de simples moyennes:
1deg; Grands herbivores...............nbsp; nbsp; 125 ä 250 grammes,
2deg; Petits ruminants................nbsp; nbsp; nbsp; 32 ä OC —
3deg; Pores...........................nbsp; nbsp; nbsp; 32 a 64 —
#9632;4deg; Cliions..........................nbsp; nbsp; nbsp; 8, IG, 32 —
On peut röpöter ces doses plusieurs fois par jour, selon les indications,
Pharmacodynamie. — Les effets de l'alcool doivent sect;tre divis6s en locaux externes, locaux internes et generaux.
a. Eft'ets locaux extepneu. — Le premier effet de l'alcool, lors-qu'il est applique sur la peau ou sur une muqueuse, est de deter-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ;l
miner un refroidissement marque du ä sa volatilite. A cette action
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purement physique succede plus ou moins rapidement, selon le degre de concentration de l'alcool employe, un effet excitant et r6-solulif, qui pent meme degenerer en effet astringent et irritant si l'alcool est concentre ou absolu. Sur les solutions de continuity et sur les tissus denudes, Faction initante de l'alcool est toujours plus rapide et plus intense ; endn, si la surface oü a lieu I'applica-lion de la liqueur alcoolique est un pen etendue, il peut s'y joindre des effels generaux plus ou moins marques produits par I'absorp-tion du medicament.
b. Effets locaux internes. — Si 1'on administre dans le tube digestif de l'alcool absolu, il agit sur la muqueuse gastro-intestinale üi la maniöre des poisons acres et irritants parce qu'il tend ä la fois ;\ dessecher sa surface par sa grande affinile pour l'eau, et k en coaguler I'albumine par son action cbimique sur ce principe proteique. Aussi doit-on eviter avec soin I'ingestion dans le tube digestif, ä l'etat de purete, d'un liquide aussi irritant, et s'abstenir aussi de l'injecter dans les veines a cause des obstructions vas-culaires qu'il determine en coagulant le sang. L'esprit-de-vin ordinaire, quoique moins aclif, est susceptible aussi, quand il est administrö ä trop forte dose, de donner lieu ä des coliques chez les herbivores, ä des vomissements chez les carnivores et les omni-vores, et d'enflammer plus ou moins gravement la muqueuse de
Tabourin, 3e edition. —• I.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 3 7
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Testomac et des intestins. Enfin I'eau-de-vie peut 6tre facilement supporlfie par la pluparf des animaux si eile n'est pas donnee ;i trop fortes doses; c'est un excellent stimulant du tube digestif.
c. Effets grt-ncranx. — Us sont les mömes que ceux des alcooli-qucs en g6n6ral, seulement ils se distinguent par leur rapiditö et leur energie. Nous n'y reviendrons done pas; nous examinerons plus sp6cialement les parliculariL6s relatives aux diverses espfeces.
1deg; Soiip^des. — Ces animaux sont, aprös les chiens, ceux qui se montrent les plus sensibles ü l'action de l'alcool. D'aprös les experiences de M. Ilcrhvig (1), 230 grammes d'alcool absolu sufflsent pour determiner la mort des chevaux ; 123 grammes a. 190 grammes produisent une forte ivresse, mais n'entrainent pas la mort; 330 ä 300 grammes d'esprit-de-vin du commerce enivrent les chevaux, mais ne les tuent pas; I'eau-de-vie ordinaire est facilement sup-porlöe ä doses plus que doubles. En injection dans les veines, l'alcool anhydre determine promptement la mort ü la close de 32 Ji 64 grammes, en coagulant le sang ; Fcsprit-de-vin ordinaire, et ä plus forte raison I'eau-de-vie, administr6s avee precaution, peuvent ctre supporles par cette voie, ä la dose de 123 ä 200 grammes; ils provoquent I'ivresse, mais ne produisent pas la mort.
2deg; Grands ruminant*. — Ils sont moins sensibles ä l'action des alcooliques que les solipedes; on peut done admettre, sanscrainte d'erreur grave, qu'ils supporteraient sans accidents des doses sup6-rieures ä celles indiquecs pour les chevaux, soit par le tube digestif, soitpar les veines. D'aprösM. Hertwig, 350 ä 300 grammes de Irois-six administrös par les voies digestives, determinent l'ivresse chez les grands ruminants sans enlrainer la mort.
30 Petitraquo; ruminants. — Les brebis et les chevres s'habituent promptement t\ Faction des alcooliques ; Vitet (2) l'avait d6jä observe au snjet du vin, et M. Hertwig s'est assure par rexperience qu'en procedant graduellement, ces animaux arrivent promptement a pouvoir ingerer, sans accident, de 200 ä 323 grammes d'eau-de-vie ordinaire par jour.
4deg; Pores. — La dose d'alcool que peuvent supporter les pores n'a pas encore ete nettement determinee; nous i'^valuons approxi-
(1)nbsp; Pharmacolorjie pratique, p. 3C7 et 3G8.
(2)nbsp;Mid. viliv., t. Ill, p. 303.
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#9632;i #9632;
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malivement au double de celle indiquöe pour le chien, parce que ces animaux jouissent, comme ce dernier, de la faculty de vomir.
5deg; Chiengt;. — D'aprös les experiences d'Orlila(l), 24 grammes d'alcool absolu dans le tube digestif, I'oesophage etant lie, et 30 ä 40 grammes dans le lissu cellulaire, suffisent pour empoisonner mortellement le chien. Les recherches de M. Hertwig peuvent se r6sumer de la manifere suivante : 4 ä 8 grammes d'alcool absolu produisent une vive excitation et une ivresse 16göre; 16 ä 24 grammes provoquent une ivresse grave, mais n'amönent pas la morl si on laisse I'oesophage libre, parce que ces animaux se debarrassent par le vomissement d'une partie du liquide ingere ; 32 ä 64 grammes d6terminent promptement la mort; 4 i 16 grammes produisent le m6me r6sultat quand on les injecte dans les veines.
iMiarmacotiilaquo; papic. — Les alcools s'emploient en medecine v6-terinaire assez frequemment, surtout ä l'ext^rieur; h I'interieur, on en fait plus rarement usage; cependant il est utile d'examiner separßment les deux genres d'indications.
a. indications internes. — A rint6rieur du corps, les alcools s'emploient sous deux points de vue tres-differents: comme excitants du tube digestif et de tout I'organisme, et comme un moyen de produire la resolution des forces musculaires. Examinons les deux cas.
Quand on fait usage de l'alcool ä litre d'excilant, on emploie de preference I'esprit-de-vin ordinaire plus ou moins etendu ou I'e'au-dc-vie de vin. Comme excitant local, on I'emploie surtout centre lindigestion simple du cheval, contre l'indigestion du boeuf avec surcharge alimentaire, contre les coliques d'eau froide chez les herbivores. Vitet(2) recommande aussi l'usage de l'eau-de-vie-ä I'interieur contre la diarrhee atonique qui a resisle ä l'usage des aslringents, et cite, ä l'appui de son opinion, la guerison prompte et rapide qu'il oblint par ce moyen sur un boeuf atteint de diarrhee rebelle accompagnee de deperissement; la dose fut d'un demi-litre par jour enbreuvage. A litre de stimulant diffusible, on utilise I'esprit-de-vin dans la faiblesse generale, ä la fin des maladies pu-trides, dans le cours des affections aslheniques, les empoisonne-ments par les virus et les venins septiques, contre le part languis-
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(1)nbsp; Toxiculogie, t. 11, p. CS-2, 5e
(2)nbsp; Midec. vitir., p. 29i .
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sant, etc. Dans ces divers cas, il importe de ne pas forcer la dose dans la crainle de delerminer I'ivresse el d'aller contre le but qu'on se propose d'atteindre.
Depuis quelques annees, les mödecins ont applique l'alcool et les liqueurs alcooliques au traitenient des maladies de lapoitrine. 11 parait que c'est le mcdecin anglais R. Bentley Todd (I), qui a le premier mis en pratique cette in6thode un peu singuliere, mais qui n'a rien d'extraordinaire dans un pays froid et humide commc TAngleterre et chez une nation adonnce aux liqueurs fortes comme le peuple anglais. La nouvelle methode, et pour des raisons analogues, fut bien accucillie en Allemagne ; de \h eile passa en Bel-gique et ünalement en France. C'est, dit-on, M. le professeur Behier, de Paris, qui a (He le promoteur de la methode alcoolique dans le traitement desalfectionspectorales parmi les medecins frangais, oü eile compte maintenant un assez grand nombre de partisans. Ce sont surtout les formes adynamiques delapneumonie, communes chcz les personnes ügees, qui sont traitees avec avantage par les alcooliques.
De lamedecinehumaine, cette methode fherapeutique cst passde dans celle des animaux ; c'est surtout contre la pneumonie adyna-miqne, ficquente surtout chez les jeunes chevaus de la remonte de l'armee, et contre la peripneumonie contagieuse du gros bötail, qu'on a use des alcooliques. C'est ainsi que M. Roger (2), vetcrinaire militaire, a employe avec succes l'alcool contre les affections do la poilrine chez les jeunes chevaux de remonte; ä la verite, il em-ployaiten meine temps le quinquina, ce qui laisse un peu d'incer-titude sur la valeur reelle de la nouvelle methode. Les essais des alcooliques contre la peripneumonie contagieuse ont 6te un peu plus nombreux. C'est d'abord un agriculteur, M. A. Loze (3), qui perdait beaucoup debetail do cette maladie et qui, sur 1c conseil de son medecin, M. le docleur Ferriös, essaya les alcooliques avec succes. La dose varia d'un demi-litre ä un litre entier d'eau-de-vie dans la memo journee; parfois on y ajoutait 30 grammes do camphre. Un aulre agriculteur, JM. Eug. Martin, assure avoir employe la nouvelle methode contre la peripneumonie avec un plein succes. Par contre, M. Lenglen (4), veterinaire civil, assure que
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(1)nbsp; Clinical lectures, London, 1800.
(2)nbsp; Recueil de mem. el d'ohs, de med. viler.
(3)nbsp; Recueil de med. viler., ISU'J, p. 080.
(4)nbsp; Id., id., p. 750.
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milit., t. XVIII, p. 3C3.
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plusieurs de ses confreres ont essaye le Ixailement alcoolique conlre la peripneumonie confirmee et qu'ils ont completement echou6. La question reste done indecise; mais en presence des rösiiltats souvent heureux que donne la nouvelle methode dans le traile-ment des affections pectorales chez I'liomme, eile merite d'fitre etu-diee de plus pros chez les animaux.
Lorsque l'alcool est administrö ä dose assez elevee pour determiner I'ivresse, il produit rapidement sur les animaux, commc sur les personnes qui ne sontpas habituees h en faire usage, une resolution des forces musculaires des plus marquees. On a profitc sou-vent chez I'liomme de cet effet pour reduire une luxation on une. fracture, pour faire disparaitre la tension musculaire dans le cas de tetanos et de crampe, etc. On pent aujourd'hui le remplacer avec profit, sous ce rapport, par les agents anesthesiques; cepen-dant, ä leur defaut, e'est un moyen qu'il est permis d'employer, au moins provisoirement. Un vötcrinaire hollandais, M. Wandomme-len (1), administre aux vachesdont lamatrice ou le vagin sonl ren-verses, de l'eau-de-vie, dans le but de produire la resolution musculaire et de suspendre les contractions vives qui paralysent les efforts de l'operaleur : la dose est d'un litre ä la fois avec un peu de miel ou de nielasse; le plus souvent une seule dose suffit; cependant on pent la repeter plusieurs fois, si cela est nccessaire, sans craindre de nuire ü la sant6 des vaches, fussent-elles meme fraiches v616es, dit I'auteur, parce que I'efl'et excitant de l'eau-de-vie est tres-fugace. Enfin, quelqucs marchandsdechevaux enivrent les sujets vicieux avant de les exposer en vente; ruse qui est devoi-lee par I'odeur alcoolique quJexhale l'haleine des chevaux chez lesquels on I'a employee.
b. indications externes. — L'alcool, seul ou uni aux aroma-tiques, aux essences, au camphre, au savon, etc., est d'un emploi frequent ä rexL6rieur du corps dans les divers accidents cbirurgi-caux ; on en fait usage sous les litres suivants : 1deg; comme resolutif dans le cas d'oedemes, d'engorgemenls articulaires, d'infiltrations s6reuses, de contusions, d'enlorscs, d'ecchymoses, d'organes ren-verses et fletris, de froissemenls determines par les harnais, etc.; 2deg; comme fortifiani sur les parties faibles, atrophiees, atteintes de rhumatisme, sur les muqueuses reläch^es par des supersecrdtions longtemps continuees, etc. ; 3deg; comme cicatrisant sur les plaies
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(1) Journ. viler, et agric. de Belgique, 1848, p. quot;6.
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582nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS liSFLAMMATOIRES.
blafardes, trop bourgeonneuses et mollasses, sur les ulcöres et les caries, sur les plaies resultant des operations et qui ne marchent pas assez vite ü la cicatrisation, sur les brülures, melangö au vinai-gre, etc.; 4deg; ccmme hemostatique, dans le cas d'hömorrhagies capil-laires des solutions de conlinuite, des muqueuses apparentes, etc.; dans ces circonstances, on emploie de preference I'alcool absolu ou les acides alcoolis6s, etc.
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SUCCEDANE DS L ALCOOL VIN1QDE.
Alcool Methylique.
Stnommir : Espi-U-de-bois, Hydrate de mtHhyle, etc.
Origine etcaracti-reraquo;. — L'alcool methylique ou esprit-de-bois, est un produit accessoire de la fabrication de l'acide pyroligneux. Lorsqu'il a 616 convenablement rectifie, il präsente les caractferes suivanls : e'est un liquide incolore, d'une odeur particaliSre, d6sa-gröable, d'une saveur irrilante et d'une densite de 0,98. II est tres-inflammable et brülc avec une flamme plus päle encore que celle de Falcool vinique. II bout i\ la temp6rature de 60deg; c. II se mole fa-cilement ä l'eau, ä Talcool ordinaire, ä Tether, ainsi qu'aux essences et aux corps gras. II dissout les meJmes corps que l'alcool yuI-gaire. L'alcoometre centesimal de Gay-Lussac sert ögalement ä me-surer son degrd de concentration.
Effets et usages. — Essaye par M. Ziindel (I), comparativement ä l'alcool ordinaire, k la surface du corps, il a produit sensiblement les m6mes eflets, sauf qu'il est un peu plus irritant; cependant, comme etant plus volatil, il convient mieux pour produire des elfets refng6rants; par contre, comme il coagule incompletement Talbumine, il est inlerieur, comme hemostatique, h. l'alcool vinique. Par ses effets gendraux il est excitant et enivrant comme l'alcool du vin; pourtant on constate qu'il se rapproche aussi de rather et du chloroforme par une action aneslhesique Evidente.
M. Ziindel estime que cet alcool, qui n'est pas soumis aux droits d'octroi, et qui, partant, est toujours moins eher que I'alcool vinique dans les villes, pourrait fitre substilu6 avec avantage ä ce dernier, sous tous les rapports, dans la confection des teinlures medicinales simples ou composees, et surtout de celles qui sont
(\)Journ, de met!, vil, de Lyon, 18C2, p. 45i.
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irritantes, comme celles de cantharide, de garou, d'euphorbe, de creosote, etc.
B. DU VIN.
Composition chimique. —Les vins, qui sont des liqueurs alcoo-liques resultant de la fermentation du^MS ou moüt de raisin, renfer-ment g6n6ralement les principes suivants : eau, alcool, acides ace-tique, tartrique, tannique et cenanthique, mattere colorante rouge, ma-tiere extractive et principe azote, ether cenanthique et essences, tartrates depotasse et de chaux, chlorure de sodium, sulfate de potassc, etc.
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Tariet)gt;s. — On distingue les vins en deux cat6gories : les rouges et les blancs; on les subdivise ensuite de mille manieres, salon qu'ils sont sees, doux, mousseux, etc.; seien leur provenance, les plants qui les ont fournis, etc., etc.
Piiarmacotechuie. — Le vin, sous le rapport pharmaceutique, se präsente, soit comme v6hicule dans la preparation des vins medi-cinaux simples ou composes, soit comme medicament principal, et alors il subit. en g6n6ral des preparations tres-simples, qui se rödui-sent, en general, ä elever plus ou moins sa temperature, h y ajou-ler des principes aromatiques, amers, etc.
siedicamentation. — Le via s'emploie ä l'exterieur et ä rin(6-rieur ; dans le premier cas, il sert h faire des lotions, des applications, des injections sur les muqueuses, dans les sacs söreux, les Ustules, etc.; dans le second cas, onle donne surtout en breuvages et en lavements, froid ou chaud. Les doses qui doivent 6tre ingeröes i\ la fois sontindiqu6es approximativement dans le tableau suivant; clles peuvent 6trer6p6tees au besoin :
1deg; Grands herbivores...........nbsp; nbsp; 500 h 1,000 grammes.
2deg; Petits ruminants.............nbsp; nbsp; 125 6. 250 —
30Porcs........................ 64 ä 90 —
#9632;4deg; Chiens...................... 10 ä G4 —
i'harmacodfnamie. — Le principe actif essenliel du vin est evidemment Talcool; cependant les autres matiöres qu'il renferme ne sont pas sans influence sur les effets qu'il produit. Ainsi I'acide tannique donne aux vins rouges des propri6tes toniques ou astrin-gentes marquees quand ils en contiennent des quantit6s notables ;
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les acides acötique et tartrique leur communiquent des vertus tem-pdrantcs, et les sels alcalins des proprietös diureLiques non Equivoques : ces derniöres sonl surtout marquees dans les vins blancs. L'action locale externe de ces liquides est principalement exci-tante, tonique et resolutive ; dans le tube digestif, leurs effets sont stomachiques et stimulants; ils determinent bien plus rarement que les diverses variolas d'alcool rirritation de la muqueuse gastro-intestinale. Cependant il faudrait bien se garder de consid6rer les vins comme tout ä fait innocents sous ce rapport, car M. Ma-riot (1) afflrme que ces liquides donn6s au cbeval en trop grande quantile ou pendant trop longtemps, determinent une gastro-ente-rite qui peut devenir mortelle. Quant aux effets generaux, ils sont les mömes que ceux des alcools, sculement ils se döveloppent plus lentement, sont moins önergiques, et conduisent plus rarement les animaux ä l'ivresse ; on remarque aussi qu'ils lais-sent apres eux, comme elfet conseculif, moins de lassitude et d'a-battement.
Pharmacotiierapie. — Les indications du vin sont assez nora-breuses en medecine v^t^rinaire, et doivent Mre dislinguees en internes et externes.
a. Indications internes. — On emploie le vin centre plusieurs maladies ou accidents du tube digestif, comme les indigestions simples ou compliquöes, les coliques d'eau froide, la diarrb^e ssect;-reuse, l'evacuation cpuisante de la superpurgation, soit en breuva-ges, soit en lavements, surtout dans les derniers cas. Girard pere (2) a beaucoup preconise le vin uni au miel conlre les indigestions et les coliques du cheval;la dose etait d'un litre de vin pour 500 grammes de miel, le tout donnE ü la fois el aussi chaud que possible. D'apres M. Schaack (3), le vin convient beaucoup mieux aux ruminants qu'aux solipedes dans le cas d'indigestion; il active, dit-ii, la digestion de ces animaux etarrete souvent la m6t6orisa-tion en provoquant des Eructations frequentes; pour assurer ce dernier effet il faut l'unir ä son volume d'buile de colza. Dans le cas d'indigestion d'eau froide chez les grands ruminants, dit M. Gru-zel (4), un breuvage au vin chaud ou Loute autre liqueur alcooli-que, joint h un exercice modöre, triomphe ais6ment du mal.
(1)nbsp; Recueil de med. vitir., 1836, p. 249 et suiv.
(2)nbsp; Comples rendus de Vecole d'Alfort, 1815, p. 11.
(3)nbsp; Commmiication oralo.
(4)nbsp; TraiU pratique des maladies de l'espece bovine, p. G8.
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Un usage ancien a consacrö l'emploi du vin chaud pour retablir la transpiration cutanöe et pr6venirled6veloppement dephlegma-sies internes; mais pour qu'il no soil pas nuisible alors et qu'il at-teigne bien le but qu'on se propose, il faut qu'il soil administre avant le d6veloppement de la Qevre de röaelion. Beaucoup de cavaliers, apres des courses vebementes, par un mauvais temps, ont l'habitude de donner un breuvage de vin chaud, soil pour retablir les forces de leurs monlures, soit pour prövenir le refroidissement de la peau et ses graves consequences.
Les maladies g6n6rales qui reclament l'usage du vin, sent les hydropisies, I'anemie, les alterations sepliques du sang, la fievre typboide, les Eruptions difflcilesou renlr6es, les pblegmasies chro-niques, les suppurations 6puisantes, le marasme, etc.; il est 6gale-ment utile pendant la convalescence pour activer la digestion, retablir les forces 6puis6es, etc. ; il peut memo 6tre avantageux de le donner en lavement dans ces cas, et aussi lorsqu'il existe une diarrheeepuisanle. Tessieret Huzard (l)ont beaucoup recommand6 l'usage du vin poivre dans la cachexie aqueuse du mouton ; la proportion est d'environ 32 grammes de poivre noir pour chaque litre devin. Girard p5re(:2) a employe avec succfes le vin chaud et le pain grille pendant la peiiode de suppuration de la clavelee des moutons pour soutenir r6conoraie epuisee par I'eruplion. Enfin, c'est un usage tr6s-repandu dans lescampagnes de donner un breuvage de vin chaud aux femelles qui ont de la peine ä metlre has, et Viborg (3) recommande le meme cordial pour donner des forces ä la truie qui a 6te epuisee par une trop forte portee, elc.
b. Indications externlaquo;raquo;. — A Fextorieur, on fait usage du vin pur, du vin sucr6, du vin aromatique, et meme du vin melange ä l'huile, pour panser les diverses solutions de conlinuite; on se sert aussi de la lie de vin, comma fortifiant et r6solutif, en bains et en applications diverses. Independamment des usages externes des alcools, le vin peut encore servir pour oblitörer des kystes, des hygromas, la tunique vaginale dans le cas d'hydrocölc, etc. ; ce-pendant on pr^ftre g^neralement pour cet usage des agents plus puissants.
(1)nbsp; Insir. sommaire sur lapourriture, 1817.
(2)nbsp; Traile du claveau.
(3)nbsp; riaiteduporc.p. 124.
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586nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICAMENTS 1NFLAMMAT0IRES.
SuccManes du vin.
1deg; Cidre et poire. —Usit6s dans le centre et l'ouest de la France.
2deg; Biere. — Emplüy6e dans le nord et Test de la France, en An-gleterre, en Allemagne, etc.
II. — EXCITANTS GEKERAUX AROMATIQUES.
Nous dösignons sous ce litre les stimulants genöraux tirfis des plantes indigenes qui renferment une proportion plus ou moins forte d'huiles essentielles. Ils se rapprochent des excitants diffusi-bles par les effets rapides et passagers qu'ils d6terminent, mais ils en diffferent en ce qu'ils ne sauraient produire le phönomöne de Vivresse, commer quelques-uns des diffusibles.
Independamment des essences qui en constituent les principes les plus actifs, les aromaliques renferment souvent du camphre, un principe resineux ou sous-r6siiieux, un extractif amer, de l'acide gallique, de l'huile grasse, du mucilage, etc., qui modiflent leurs qualilös stimulantes et leur communiquent des proprieles parti-culiferes.
Avant de proccder ä l'etude speciale de chacun de ces medicaments excitants, il convient d'examiner pr6alablenient, et d'une maniöre generale, les huiles essentielles qui constituent la partie la plus active des medicaments aromatiques.
1deg; lies Esseuces.
Syxommie : Huiles essentielles thei'ecs, etc.
Piiarmacographic. — Les essences sont des liquides plus ou moins lluides, incolores ou teinls de couleurs speciales, d'une odeur vive et plus ou moins pönötrante, mais toujeurs moins suave que celle des plantes qui les ont fournis, d'une saveur chaude, acre et souvent causlique, et d'une densite voisine de celle de l'eau. Chauffees, les huiles essentielles entrent en ebullition entre 150 et 200 degramp;ä centigrades, et ne tardent pas ä se decomposer; si alors on en approche un corps embrase, elles prennent feu et brülent avec une flamme brillante et tres-fuligineuse. Exposees ä l'air, les essences atlirent l'oxygene et sc resinifient; les plus altcrables sont aussi les plus odorantes. Elles sont insolubles dans l'eau, ä
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laquelle elles communiquent pourtant leur odeur el leurs qualil6s stimulantes. ainsi qu'onle remarque dans les preparations pharma-ceutiques appel^es eaux distillees aromatiques; par centre, elles sont trfes-solubles dans I'alcool, les liqueurs alcooliques, l'^ther el les corps gras, et, de plus, elles sont miscibles les unes dans les autres. Elles dissolvent ä leur tour le soufre et le phosphore, les corps gras, les resines et les gommes-r6sines, les baumes, etc., et sont plus ou molns profond6ment allerees par le contact des acides concentres.
Division. — Les essences se divisent naturellement, selon leur composition ei^mentaire, en binaires ou hydrocarbonees, comme celles de terebentMine, de genievre, de sabine, de citron, d'oranger, de poivre, de cubebe, de copahu, etc., qui ne contiennent quedu car-bone et de l'hydrogene ; en ternaires ou oxygenees, telles qua les essences d'amandes ameres, de cannelk, de girofle, d'anis et des autres ombelliferes, de lavande et de toutes les labiles, etc., qui ren-ferment, independamment du carbone et de l'hydrogene, uns cer-taine quantite d'oxygöne ; enfin, il en est qui sont quaternaires et mßme plus composees encore : celles-ci sont appelöes soufrees et uzotees ä cause de la presence du soufre et de l'azote qu'on y rencontre ä peu pres constamment röunis, comme on le remarque dans les essences d'ail, de rm'fort, de moutarde, d'assa fieiida, etc.
Sl^dicamentation. — Les huiles essentielles s'appliquent ä I'ex-t6rieur du corps en frictions rösolutives ou irritantes, meiang^es entre elles ou associees au camphre, üi l'ammoniaque, aux tein-tures vösicantes, etc. A rintörieur, elles sont plus rarement employees ; cependant quelques-unes d'entre elles, en raison de leur prix mod6r6, peuvent etre emplojr6es en breuvages ou en lavements pour remplacer les plantes aromatiques. Dans ce but, on les dissout dans les liqueurs alcooliques ou on les 6mulsionnc dans l'eau gommöe, ä la maniere des huiles grasses.
Pharmacodjnamie. — Appliqu^es localement, la plupart des essences produisent une action excitanle ou irritante, qui peut aller, pour quelques-unes d'entre elles, jusqu'ä la vesication sur la peau, et ä l'escharification sur les tissus denudes. En general elles determinent, comme effet immediat, sur les parlies oü on les a ap-pliquöes, une inflammation plus ou moins prononcee, et comme effet cons^cutif, une action rösolutive plus ou moins 6nergique.
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MEDICAMENTS INFLAMMATOIRES.
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On a remarque que les essences sont relativement moins irri-tantes sur les muqueuses que sur la peau, ce qui licnt sans doute ä ce que leur action portc plus particuliörement sur l'k\€-ment nerveux des tissus. Aussi, quand elles sont ing^rees enquan-lite convenable dans le lube digestif, facililent-elles la digestion, augmentent-elles l'appölit et la soif; de plus, elles accelerent le mouvement peristaltique des intestins, augmentent la plupart des secretions, et surtout celle du mucus, dissipcnt les flatuositös, font disparaitre le ballonnement, Mtent les defecations, etc.
Introduites dans la circulation par Fabsorption, les huiles essentielles ddterminent les effets ordinaires des stimulants diffusibles ; cependant on remarque que leur action est plus persislante, plus profonde, et qu'elle alteintplus fortement les nerfs ganglionnaires, le sysleme lymphalique, etc. Inject6es dans les veines, elles peu-vent etre supportees ä doses assez fortes, sans accidents ; elles d6-terminent immediatement beaucoup d'acceleration de la circulation et de la respiration ; cette derniere devient parfois difficile et convulsive. A doses exagerees, les essences agissent vivement sur le Systeme nerveux, et Ton remarque alors des vertiges, des convulsions, de la suffocation, des sueurs froides et une mort rapide. A 1'autopsie, on trouve les poumons et les plevres enflammes.
Parmacotiierapie. — On emploie assez rarement les essences pures en mödecine vetdrinaire ä cause de leur prix g6ncralement tres-elev6, bien qu'il ne soil pas tres superieur ä celui desplantes qui les fournissent; cependant on fait usage de quelques-unes d'en-tre elles ä l'exlerieur du corps, comme cela a lieu pour celles de lavande et de terebenlhine. On s'en sert dans les boiteries des grandes articulations, dans les paralysies, le rhumatisme muscu-laire ou articulaire ; pour faire des frictions irritantes sur les membres dans le cas d'hömorrliagie interieure, defourbure, pour op^rer une revulsion puissante ; a l'encolure et le long de la co-lonne verlebrale, lors de congestion des centres nerveux, de ver-tige, etc. ; comme moyen rcsolulif sur les tumours indolentes, les iniiltrations sereuses, les gonflements des capsules articulaires ou tendineuses, etc. ; pour aviver les plaies atoniques, les ulcferes, les solutions de continuite couvertes de vermine, etc.
A rinterieur, on fait usage des essences dans quelques affections du tube digestif, telles que I'indigestion, la tympanite des ruminants, l'inappötence, les obstructions intestinales, les entozoaires, la diarrhee sereuse, etc. On les emploie aussi avec quelques avan-
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tages dans les maladies atoniques, hydroemiques, anemiques, ty-phoemiques, la paralysie, I'anaphrodisie, les phlegmasies chroni-ques, surlout celles qui s'accompagnent de supsrsöcrötions sereuses ou muqueuses ; on en retire aussi des avantages dans les refroidis-sements, les 6ruptions difficiles ou rentrees, etc.
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3deg; Des Excitants aromatiqucs a essence campbree.
DES LABIEES.
Considerations generalcs. — Les plantes labiees, si remarqua-bles par l'uniformite de leurs caraclöres botaniques, presentent 6galemciil une grande ressemblance relativement ä leur composition chimique. Toutes renferment, en effet, quoique dans des proportions differentes, une liuile essentielle contenant une certaine quan-tite de camphre. Indcpendamment de l'essence qui est renfermee dans des glandes vesiculaires plac6es sous l'epiderme des parlies herbacees, la plupart des labiees contiennent en outre un principe gommo-r^sineux amer, sorte d'extractif vögetal, et quelques-unes seulement une petite quantile d'acide tannique ou gallique. Ccs trois ordres de principes, essentiel, amer et astringent, sont combines en des proportions tres-variables dans ces plantes. Dans le plus grand nombre, e'est Thuile essentielle qui predomine surlesau-Ires elements : ce sont les labiees aromotiqucs; dans un certain nombre de genres, l'essence et le principe amer semblent combines Tun a l'autre et exister en quantile a pen pres egale : ce sont les labiees aroutatiques-ameres ; enfin, dans un petit nombre d'es-peces, les principes amer el astringent sont beaucoup plus abon-danls que I'luiile 6th6reo : ce sont les labiees ameres. Nous in-diquerons plus tai'd les plantes qui entrant dans chacune de ccs categories.
Piiarmacotcchnic. — Les sommites fleuries des labiees sont les parties employees ; on les met en usage fraiches dans la saison ou-elles lleurissent, et seches dans les autres parlies de Tannee; dans ce dernier cas, elles doivent etrc sechees et conservees avec soin. Ces plantes sont soumises a une foule de preparations pharmaceu-tiques plus ou moins compliquees, dont nous allons indiquer les principales, en passant des simples aux composees.
#9632;1deg; Poudre.
On pulverise les sommites söches des labiees, on passe au tamis et Ton conserve dans des vases bien bouches.
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590nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICAMENTS IMFLAMMATOIRES.
Contre les plaies f^tides et gangreneuses, avec le camphre, le quinquina, le charbon, etc.
2quot; Especes aromatiques.
Feuilles sßclies de sauge, de tliym, de serpolet, d'hysope, Ue menthe aquatique, d'origan, d'absinthe, ana, 32 grammes. Mfilez.
3deg; Sachet aromatique.
Coupez et concassez grossifremont les sommit(!s sfeclies des labiees, faites toiTä-fier legferoment et mettcz dans un sac dc toile.
Pour appliquer sur les oedemes, les engorgements froids, sur les parties alteintes de rhumatisme, de paralysie, etc., et pour les-quelles l'humiditö est nuisible.
4deg; Cataplasme aromatique.
Prenez le sachet precedent et plongcz-le dans de l'eau cliaudc ou dans une liqueur alcoolique bouillante; appliquez sur les contusions, les infiltrations, les engorgements glanduleux, articulaires, tendineux, les plaies blafardes, etc.
5deg; Infusion thamp;forme,
Prenez de Iß ä 32 grammes de sommitis fleuries des labiles seches, et faites infuser pendant vingt-dnq minutes dans un litre d'eau bouillante et un vase couvert.
Pour les breuvages, les fumigations, les lavements, les lotions, les injections, etc.
Gquot; Vin aromatique.
Prenez : Especes aromatiques............... 125 grammes.
Alcool Ji 85quot;........................ 2 decilitres.
Vin rouge.......................... 2 litres.
Portez rapidement le vin i rubullition; versez-le sur les plantes aromatiques deja arrosees par ralcool dans un vase propre aux infusions; laissez infuser une demi-heure et passez avec expression.
Employe sou vent ä 1'exterieur pour panser les plaies blafardes; on peut aussi en faire usage i\ I'interieur.
7deg; Essences pures.
En soumettant les plantes labiles, fraiches ou sfeches, ä la distillation, avec une certaine quantity d'eau, on obtient des essences pures, qu'on peut employer d'apres les indications que nous avons donnees i 1'article Essences.
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EXCITANTS GENfiRAUX OU STIMULANTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;391
8quot; Teinture aromatique ou vulnerairc.
Prenez : Essences vieilles.................... 32 grammes.
Alcool ordinaire..................... 1 litre.
Milez.
En frictions resolutives ä rexterieur et pour le pansement des plaies et des parlies op6r6es (Ziindel).
Medicamentation. —A l'extörieur, on emploie les labiees sous les formes les plus variees, comme nous venons de l'indiquer : on en fait des lotions, des cataplasmes, des sachets, des injections, des bains, etc. A l'int^rieur, indcpendamment des breuvages et des lavements, on se sert encore de ces plantes sous forme de fumigations humides ou seches, dans les voies respiratoires; on peut aussi se servir de cette forme pour la surface du corps, et notamment pour 1'abdomen, les mamelles, les teslicules, etc.
Pharmacofiynamie. — Employees sur les tissus sains ou denudes, et sous les diverses formes que nous venons de faire connaitre, ces plantes produisent une action excitantc et resolutive plus ou moins 6nergique; ce n'est que quand les surfaces sont trös-irritables, ou que le principe essentiel est employ^ isolöment, que cette action locale stimulante peut devenir plus ou moins irrilante. Dans le tube digestif, elles excitent vivement les divers actes de la fonction digestive et passant generalement pour stomachiques et carminatives. Quant aux effetsdynamiques de ces medicaments, ils sont prompts, 6nergiques, mais passagers; ils ne sont pourtant pas entiörement identiques pour toutes les labiles. Gelles qui sont aromatiques de-terminent une action diffusible qui a pour r^sultat une stimulation vive du systfeme nerveux de la vie animale et une regularisation des actes de la vie organique; de li les noms de medicaments ner-vins et d'anti-spasmodiques qu'on leur donnait autrefois. Gelles qui sont aromatiques et ameres produisent une excitation moins vive, mais plus durable; de plus, elles paraissent exercer une heureuse influence sur la secretion du mucus, et particuliörement sur celui de la muqueuse des bronches atteinte de phlegmasie chronique; d'oü le nom de remfedes expectorants qu'on a donn6 ä la plupart des plantes labiees de cette categorie. Enfin les labiees amöres agissent sur Torganisme comme tons les medicaments appeles to-niques,
Pharmacotheraple. — Les indications thörapeutiques de ces plantes doivent etre dislinguöes en externes et en internes.
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MEDICAMENTS liNFLAMMATOIRES.
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1deg; indications externen. — Elles sont assez nombreuses et se Irouvent relalees en partie dans la pharmacotechnie ä propos de chaque preparation pharmaceutique des labi6es; nous nous bor-nerons done h n'indiquer que les principales. Ge sont les fai-blesses, les paralysies el les atrophies locales; les engorgements indolents de toute nature, quel que soil leui' siege ; les solutions do continuity anciennes, blal'ardes ou de mauvaise nature; les organes internes renverses et fletris par le contact de l'air; les contusions sur des parties dclicates, les infiltrations, les ecchymoses et les extravasations sanguines, les maladies atoniques de la peau, etc.
2quot; Indications internes. — Dans cette categoric, nous trouvons d'abord plusieurs affections asthöniques du tube digestif, telles que l'inappötence, l'indigestion simple ou complexe, la digestion lenle et imparfaite, les entozoaires, la diarrhee atonique, etc.; puis viennent quelques maladies chroniques de la poitrine, comme la bronchite ancienne, la pneumonie au declin, la gourme, etc., oü Ton fait usage des fumigations aromatiques dirigees dans les voies respiratoires; on remplace parfois les labiees par de la graine de foin. L'hippiatre Lafosse (1) recommande l'emploi des labiees amöres centre la pneumonie du cheval ä titre d'expectorant: on favorisera, dit-il, rexpectoration ou rejection du pus par la decoction d'hysope, de lierre terrestre ou de marrube blanc; on en met infuser, ajoute-t-il, une poignee dans deux litres d'eau, qu'on fait avaler au cheval tons les matins. Aprfes ces deux ordres d'affections, celles dans lesquelles on emploie le plus les labiles, sontle part languissant, la cachexie des ruminants, les phlegmasies et les druptions graves i leur dernifere periode, la plupart des aifections vermineuses et astheniques, la ladrerie du pore, les scrofules, le farcin, les maladies putiides et gangreneuses du sang ä leur döclin ; certaincs nevroses ou desordres ncrveux lids k un 6tat de debilite de l'organisme, comme quelques paralysies, la choree, la gourme spasmodique, l^pilepsie vermineuse, etc., etc.
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o. Labiees aromatiques.
Les labiles aromatiques, les plus nombreuses et les plus impor-tantes, comprennent les principaux genres suivants :
Menlhe (.Um/Aa), Melisse {Melissa), Thym (Thymus), Basilic (0laquo;-
(1) Did. d'hipp., t. 11, p.25S.
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EXCITANTS GfiNEKAUX OU STIMULANTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;593
#9632; mum), Ilomarin, [Rosmarinus], Lavande (Lavandula), Sauge [Salvia),
Origan {Origanum), Gataire {Nepeta), Sarielte {Satureia), Calament
(Calamentha), etc.
6. Labiles aromatiques-araferes.
Dans cette categoric se trouvent les genres et les espfeces dont l'önumeration va suivre :
Hysope {Hyssopm), Lierre terrestre {Gleclwma hederacea), Marrube hlanc [Marrubium vulgäre), Lycope d'Europe {Lycopus europcea), Germandree ivette {Teucrium chamcepitis), etc.
C. Labifies ameres.
Enfin, dans cette section sont compris les genres ou les espamp;ces ilont les noms suivent:
Bugle [Ajuga), Germandree petit-chfine {Teucrium chamcedrys), i.amier ou ortie blanche {Lamium album), Betoine {ßelonica), Bal-lote {Ballota), Prunelie ou Brunelle {Prunella), etc.
De toutes ces plantes, nous ne d6crirons d'une maniöre sp6ciale (jue celles qui appartiennent au genre Lavandula, ä cause de l'huile essentielle qu'elles fournissentet qui reQoiten mödecine vöterinaire des applications frequentcs et importantes.
DES LAVANDES.
Phurmacographie. — Le genre Lavande {Lavandula, L.) com-prend un assez grand nombre d'especes distinctes; on en cornpte Lrois principales en France, qui sont spontanees dans les döparte-ments m^ridionaux; ce sont : 1deg; la Lavande vulgaire ou vraie [L. vera, L.); 2deg; la Lavande spic ou aspic (L. spicata); 3deg; la Lavande stoechas ou d'Arable {L. Stcechas). Nous nous occuperons plus sp6-cialement de la Lavande spic, qui est la plus commune et qui four-nit h peu pres entierement l'huile essentielle employee en m6decine vetörinaire.
Lavande spic on aspic. — Gette (ispece de lavande, dont les noms viennent de la corruption du mot latin spica, 6pi, ä cause de la disposition de ses fleurs, est un petit arbuste peu 61ev6, qui croit abondamment dans les contr^es möridionales de la France, et qui est remarquable par ses fleurs d'un bleu tendre, groupies en verti-eilles interrompus au sommet des tiges et formant un 6pi terminal,
Tabourin, 3e Edition. — I.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;3 S
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MEDICAMENTS INFLAMMATOIRES.
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allonge et plus ou moins rameux (Voy. la figure ci-dessous). C'esl la parlie employee en mödecine.
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Pliariuacotechnie,
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— La lavande peut servir aux diverses preparations pharmaceuliques indiquöes pour les labiles en gamp;i6ral; cependant eile esl assez rarement employee; son usage le plus important est de fournir ä la distillation l'huile essentielle qui porte son nom.
Essence de lavande {huik de spic ou d'aspk). — Teile qu'on la trouve dans le commerce, cetle essence est liquide, jau-nätre, d'une odeur aromatique, forte et assez agr^able, d'une saveur chaude et amere comme le camphre, qu'elle renferme tou-jours en quantite notable, et d'une densite de 0,94. Elle est souvent melangee d'alcool ou d'essence de terebenthine, dont le prix est moins 61ev6 que le sien; on reconnait ces fraudes principalement au goüt et ä l'o-dorat.
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Sl^dicamcntation. — L'essence de la-Tig. 13.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; vande, nous ne savons pourquoi, n'est pres-
que jamais employee ä l'inteneur en mode-cine veterinaire; cependant, üi defaut dc plantes aromatiqucs, 11 nous semble qu'elle pourrait en tenir lieu. Le mode le plus convenable pour I'employer dans ce cas, ce serait de l'unir ä de la gomme ou ä un jaune d'ouuf, et de l'emulsionner dans I'eau comme une huile grasse. Les doses devraient etre, pour un seul breuvage, de 32 :\ 64 grammes pour les grands herbivores; de 8 ä 12 pour les petits ruminants etle pore, et de 4 ä 8 grammes pour le chien. A I'exte-rieur du corps, oü son usage est assez frequent, on I'emploie en frictions sur la peau, seule ou melangee ä l'huile d'olivo, au vinai-gre, ä l'alcool, ä l'ammoniaque, ä l'essence de terebenthine, aux teintures irritantes, etc.
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Action et usageraquo;. — L'essence de lavande excerce sur la peau une action excitante et r^solutive trös-marqu^e; mais eile est pen irritante, ä moins qu'on en r6itfere l'application ä plusieurs reprises
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EXCITANTS (.ENfiRAUX OU STIMULANTS.
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sur le m6me point; alors, d'apres M. Buer(l), eile produit une irritation presque aussi vive que l'essence de töröbenthine; seule-ment eile n'a pas, comme cette dernifere, le grave inconvenient de faire tomber les polls et de tarer les animaux. Cette essence est d'un usage frequent sur les articulations distendues,sur les tumeurs indolentes, sur les parties atteintes de rhumatisme, d'atrophie, de paralysie locale, etc. M. Chambert (2) s'en trouve bien pouranimer les plaies atoniques, les maladies anciennes dela peau, poiir faire disparaitre les d6mangeaisons de la base de la queue et de la cri-niöre, celles des regions osseuses du tronc et des membres, etc. Un vdtßrinaire militaire, M. Delmon (3), a conseill6 l'usage de cette essence en frictions pour faire disparaitre la gale et les dartres du chien ; deux ou trois applications suffisent, dit-il, pour gucrir ees affections. Les frictions se font avec des 6toupes ou un morceau d'ötoö'e de laine, et doivent durer jusqu'ä la rubcfaclion de la peau.
3deg; Oca excitants aromatiques ä essence uon camphrec.
I)ES OMBEI.I.IFERES.
Consiiierations g4n4rales. — Les plantes de cette famille, qui torment un groupe si naturel, se divisent, sous le rapport de leurs propri(5t6s, en trois categories distinctes : en alimentaires (carottes, panais...), en medicinales (angelique, anis...), et en vencneuses, (eigne, phellandre aquatique...).
Les ombelliferes m6dicinales, les seules qui doivent nous occu-per pour le moment, se divisent naturellement en deux groupes : les aromatiques ou indigenes, et les gommo-rhineuses ou exotiques. Occupons-nous seulement ici des premieres, les secondes trouve-ront plus tard leur place parmi les antispasmodiques.
Les ombelliferes aromatiques renferment deux principes actifs. une essence et une r^sine amöre ; l'huile essentielle est trös-abon-dante, concrete et riebe en stearoptene; eile tient en dissolution le principe amer. Ces deux matiöres sont röpandues dans toules les parties de la plante; mais elles abondent davantage dans la racine et surtout dans les semences; aussi nous occuperons-nous plus particulierement des racines et des graines ombelliföres douees de vertus aromatiques et excitantes.
(1)nbsp; Communication orale.
(2)nbsp; Ibid.
(3)nbsp; Journ. des vitir. du Midi, 1850, p. 128.
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MÜDICAMEiST.S INFLAMMATOIRKS.
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RACINES ABOMATIQUES. De 1'AngC'liciue (Angelica archa/igelica, L.).
Pharmacographie. — Cette belle plante bisannuelle, dont toutes les parties exalent une odeur si suave, croit naturellement dans les
Alpes, les Pyrenees, en Suisse, en Boh6me, en Norw6ge, etc.; de plus, eile est cultiv^e dans les jardins, oü eile se s5me d'elle-m6me, en sorte qu'on la croil indigene pour toute TEurope. Elle acquiert en gönöral un grand döveloppement. Sa tige est grosse, rameuse, cylindrique et crease intdrieurement ; les feuilles son! trfes-grandes, alter-nes, ailöes, el embrassent la tige par une gaine tramp;s-large ; la ra-cine est grosse, charnue, fusi-forme, garnie de fibrilles, d'uno couleur brune ;\ l'ext^rieur et blanche en dedans; les fleurs, qui passent tres-vite, sont dis-posdes en larges ombelles jaune verdätre au sommet de la tige; les semences sont petites, apla-ties et marquöes de trois stries (Voy. la figure ci-contre).
Composition chimique. — La racino d'angdlique, la seule parüe employee en m6decinc v6terinaire, contient les principes suivants : une kuile volatile, un principe resineux bahumique, et des acidcs acelique, valerianique et angelicique.
Pharmacotcchnie. — On melange souvent a la raciue d'ange-lique, dans le commerce, celles de VAngelica sylveslris, de l'Impera-toire et de la Liveche; de plus, eile est souvent attaqu^e par les vers quand ellc est un peu ancienne. Autant ses preparations sont va-ri^es et nombreuses en pharmacie humaine, autant elles sont simples et en petit nombre dans celle des animaux. Le plus souvent on se contente de la r^duire en poudre pour I'administrer en 61ec-
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EXCITANTS GENliRAUX OH STIMULANTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; quot;)97
luaire, ou de la trailer par infusion au moyen de l'eau, des liqueurs alcooliques, du vinaigre, etc., pour la donner en breuvage, en hoissons, etc.
ii^dlcamentation. — La racine d'ang61ique s'emploie rarement ;\ Texterieur; ä Tintörieur, on la donne en boisson ou en breuvage. seule ou m61ang6e ä d'autres stimulants. Les doses les plus conve-nables pour chaque administration sont les suivantes :
i deg; Grands herbivores.............. 64 ä 125 grammes.
2deg; Petits ruminants et pores........ 16 i 32 —
S0 Chiens......................... 8 ä 16 —
Pharmacodynamle. — Localement, l'angölique est excitante el r^solutive; dans le tube digestif, eile est stomachique et carminative de la maniöre la plus franche. Son action g6n6rale est trös-diffusible; cependant il s'y joint un 16ger effet tonique du k son principe rösineux; eile pousse lögörement aussi ä la transpiration, mais cet effet est peu niarquö sur les herbivores.
Pharmacoth^rapte.— L'angölique convient dans toutes les affections caract6ris6es par l'atonie et la d6bilit6 des solides. Les anciens vötörinaires en faisaient un Mquent usage contre la cachexie, les Epizootics gangröneuses, les venins et les virus, ä litre d'alexitöre ; son infusion coupöe d'eau-de-vie et de vinaigre parait convenir contre les affections adynamiques franches. Gette preparation com-bin6e h I'oxymel simple ou scillitique est d'un emploi avantageux dans le catarrhe bronchique; son infusion vineuse est indiquee dans le part languissant, les Eruptions difficiles ou rentrEes, les nEvroses avec d6bilit6 de l'organisme, les coliques venteuses ou d'eau froide, etc. Mais e'est surtout contre l'inertie du tube digestif qui suceöde aux fiövres bilieuse, catarrhale, typhoide, etc., que 1'angElique se montre d'une grande utility pour rEtablir la digestion, donner du ton aux solides, de la chaleur aux fluides, de I'activitE au systEme nerveux spinal, etc.
Succedauis de la racint d'Angilique.
1deg; Imp^ratoire. —Racine {Imperatoria ostruthium, L.). 2deg; Persil. — Racine {Apium petroselinum, L,). 3deg; Ache. — Racine {Apium graveolens, L.).
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598nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS INFLAMMATOIUES.
\a C'erfeuil. — Racine {ücandix ceref'olium, L.). ö0 liiTeche. — Racine {Ligusticwn levisticum, L.).
SEMENCES AROMAT1QUES (sememes chaudes majmres).
(i. Anis (Pimpmella anisum, L.}.
Caracteres. — Les semences d'anis vert sont allongees, striees, pubescentes, verdäLres, d'une odeur tres-aromatique, d'une saveur chaude, piquante et legerement sucröe. L'espamp;ce la plus eslimöe vient de Malte; mais l'anis de la Touraine est la variety la moins (•here et la plus r6pandue.
ii. Carvi [Carum carvi, L.).
Caracteres. — Les graines de carvi sont ovoides, allongees en poinle aux exlremites et recourböes en arc, ä cinq cotes Egales, blanchälres, d'une couleur noirätre, d'une odeur et d'une saveur qui rappellent celles de l'anis, mais qui sont moins agröables.
c. Cmvin {Cuminum cymimim, L.).
Caracteres. — Les semences de cumin, plus volumineuscs que celles d'anis et de carvi, d'une tcinte jaunätre, sont droites, allongees, rüdes au toucher, marquees de lignes qui se prolongent en poinle au sommet; leur odeur est forte, peu agreable, et leur saveur chaude et amere.
lt;/. Coriandre {Coriandrum sativum, L.].
Caracteres. — Les graines de coriandre sont globuleuses, grosses commc des plombs de chasse, jaunätres, d'une odeur de punaise quand elles sont fraiches, et, au contraire, dJune odeur et d'une saveur aromatiques quand elles onl subi la dessiccation.
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Caracteres. —
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Fenouil [Anetlmm fcenkulum, L.). Les semences de fenouil sont ovoides, glabres.
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strides, de couleur jaune verdälre, de saveur chaude et suerce d'une odeur agreable, aromatique, plus faible que celle de l'anis.
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EXCITA.NTS GENfiRAÜX OU STIMULANTS.
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iMiarmacotechnie. — Toutes ces semences se ressemblent par leur composition chimique et leurs propriötös stimulantes; elles renferment dans leur tegument une forte proportion d'essence, dans leur amande une quantity notable d'lmile grasse, et de plus une matiere resineuse, du mucilage, etc. Les preparations qu'on leur fait subir en pharmacie vöterinairc sont fort simples; elles .consistent h reduire ces graines en poudre ou ä les epuiser de leurs principes actifs par infusion, au moyen de l'eau, de l'alcool, des liqueurs alcooliques, etc. Enfin, on les associe souvent h d'autres mödicamenls excitants.
nicdicamentation. — Les preparations des semences chaudes s'emploient ä pen pros exclusivement h Tinterieur; on les donne en boissons, en breuvages ou simplement melangees aux aliments farineux des animaux; pour les moutons, on peut mölanger la poudre de ces graines h de la farine et en faire du pain, que ces animaux prennent aisement d'eux-mömes. Les doses pour les divers animaux sont les suivantes :
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1quot; Grands lierbivoros................. 32 ü G4 grammes.
'2quot; Pctits ruminants ot pores........... 8 ä 10 —
3deg; Chiens............................ 4ä 8 —
Ces doses peuvent ütre räpötüos au besoin plusieurs fois par jour.
Pharmncodynamic — Localement, les preparations des semences chaudes sont excitantes ct resolutivcs ; dans le tube diges-lif, elles sont essentiellement stomachiques et carminatives; elles augmentent l'appötit, röveillent la contractility intestinale, dissi-pent les venls, hätent la defecation, etc. Quand leurs principes actifs ont 6t6 absorbös, ils döterminent une excitation vive, mais trös-passagere; on remarque plus de chaleur h la peau, une expectoration plus facile, des ph6nomcnes nerveux plus reguliers, et surtout une augmentation marqu6e des secretions urinaires et lactee, par oü ces principes actifs sortent de l'economie. L'influence de ces medicaments sur la production du lait, reconnue depuis les temps les plus recul^s, est encore assez generalement admise.
Pharmacotiierapic. — On n'emploie guere ces semences, ä l'extörieur, que sur les engorgements laiteux des mamclles, sous forme de sachets ou de cataplasmes. A l'intörieur, elles regoivenl des applications plus nombreuses. Indßpendamment des indications de tons les excitants qu'elles peuvent remplir pour la plupart.
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600nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS IN FLAMM ATOIRES.
on en fait suiiout usage conlre I'inappötence apyr^tique, contre rindigestion simple ou compliquee de tous les animaux, contre la tympanite inleslinale, les coliques spasraodiques, celles occa-sionn^es par I'eau froide on l'berbe humide, conlre les affections vermincuses accompagnees d'atonie du lube digestif, etc. On en a conseille lt;5galement 1'emploi contre le part languissant, la retention d'urinespasmodique,la cachexie aqueuse du mouton, les maladies an6miques et typhoemiques du fluide nutritif, etc. L'hippialre La-fosse (1) recommande la graine de coriandre contre le farcin ; les anciens vdt^rinaires anglais en ajoutaient aux purgatifs destines aux chevaux alin de diminuer l'intensite des coliques et de prevenir la debilitö du tube digestif; cette pratique, quoique moins röpandue aujourd'lm;, est encore souvcnt observ^e en Angleterre; Cullen avail reconnu ä la coriandre la propriötö de rendre la purgation du s6n6 moins douloureuse. Une des indications les plus importantes des semences aromaliques des ombelliferes, c'est pour augmcn-ter la s6cr£tion du lait quand eile est faible ou la r^tablir lors-qu'elle a ete supprimee pen de temps apres le part par une cause quelconque. Un v6t6rinaine beige, M. Dunembourg (2), a appel6 l'attenlion des praticiens sur cette application ulile. Lorsqu'aprös 1'accouchement, les mamelles, parliculicrement chez la jument primipare, manquent d'aclivitö et quela secretionlactöenes'etablit pas assez rapidement, une infusion de ces semences peut 6tre tvbs-utile. On donne parliculicrement le fenouil en infusion dans I'hy-dromel; ä döfaut de cette pröparation, on emploie du lait coup6 avec de l'eau-de-vie ou du vin. Les autres graines aromaliques atteindraient sans doute le m6me but; cepcndanl, comme le fenouil est la semcnce chaude la moins chere, et que d'un aulrc c6t6 sa reputation laclifere est la mieux 6tablie, on doit lui donner la preference. II parail, du reste, que c'est une pratique vulgaireen Belgique, el mömeen Russie, que de donner un breuvage au fenouil ou k la coriandre aprös le part, lorsque la secretion du lait ne s'e-lablit pas d'emblee.
Les semences de phellandre aquatique et de persil peuvenl remplir la pluparl des indications des pröcödenles; celles de persil, ainsi que la racine, onl la reputation d'agir fortemenl sur les voies uri-naires, et de plus, de dötruire les poiix des divers animaux d'nne maniöre infaillible (Hertwig).
(1)nbsp; Diet, (f/iipp., t. I, p. 206.
(2)nbsp;Ann. vdMr. de Belgique, 1852, p. 156.
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EXCITANTS GliNERAUX OU STIMDLANTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 001
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ill. — EXCITANTS GENERAUX A ESSENCE CAUSTIQUE. Svkonivib : Excitants exotiques, stimulants gaslro-entöriques.
Les stimulants de cette cat^gorie, qui constituent ce qu'on appelle plus parliculiörement les epices dans le commerce, pro-viennent tous des contrös 61oign6es et trös-chaudes, telles que 1'Inde, la Chine, l'Amörique meridionale, etc. Us sont remar-quables par la forte proportion d'essence qu'ils contiennent et par ia grande activite de cette huile essentielle; ils renferment en outre des principes r6sineux et diverses matieres plus ou moins actives, qui contribuent encore ä augmenter leurs vertus excitantes.
Adöfaut de donnees chimiqueset pharmacologiques unpeu cer-tainespour grouper convenablemcntces medicaments, nous allons les examiner d'aprös leur classification botanique.
DES LAIjTU.XIFS.
üe la Cannelle (Cortex Cimtamomi).
Pbarmacogfrapliie. — On d6signe ainsi, dans le commerce de l'^picerie et de la droguerie, l'dcorce söche et depouill(5e d'^pi-derme de plusieurs arbres du genre Laurus, qui croissent naturel-lement dans les Indes, en Chine, etc. Ge nom vient du mot Italien Canella, tuyau ou petite flute, ä cause de la disposition qu'af-fectent ces (5corces. On en distingue un assez grand nombre d'es-pöces commerciales; nous ne ferons connaitre que les plus im-portantes.
1deg; Cannelle de Ceylan. — Gelte vari6t6 de cannelle, fournie par le Laurus cinnamomum, L., la plus recherch6e et la plus chore, se reconnait aux caractamp;res suivants: l'^corce est trös-mince, papy-rac6e, roul6esurelle-m6me, formant de petitstuyauxdelagrosseur du doigt, d'une longueur moyenne de 50 centimfetres, et composes d'uu grand nombre d'öcorces emboitöes et routes les unes sur les autres; eile est fragile, d'une couleur blonde, d'une odeur tres-suave et d'une saveur aromatique, chaude, piquante et en m6me temps sucr6e.
On trouve maintenant dans le commerce des varies de cannelle trös-rapprochdes de la pr6c6dente et qu'on confond m6me g6n6-ralement avec eile, bien qu'elles lui soient inf6rieures en quality;
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MEDICAMENTS INFLAMMATÜlüES.
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ce sont la cannelle de VInde ou du Malabar, fournie par le in6me arbre que celle de Gcylan, mais transporte de l'Inde par les Anglais ; et celle de Cayenne, produite parle Cinnamoimtm zeylanicum, culliv^e dans cette ile. Ces deux especes de cannelle pr^sentent a peu pres le nißnie aspect que celle de Ceylan; seulement leur cou-leur est plus päle, et, de plus, leur odeui* et leur saveur sont plus faibles.
2deg; Cannelle de Chine. — Gelle espöcede cannelle, tr6s-r6pandue dans le commerce, est fournie par le Laurus Cassia, L., qui est tultive en Chine, dans les lies de la Sonde, en Cocliinchine, etc.; eile presentc les caractferes suivants : les ecorces sont environ quatre fois plus 6paisses que celles de la cannelle de Ceylan, plus courtes, roulees une fois sur elles-memes, mais non emboit6es les uncs dans les aulres ; sa couleur, plus foncee, tire sur le fauve ; son odeur est forte, mais peu agitable ; sa saveur est chaude, piquante et suivio d'un arriere-goüt de punaise. La canelle de Chine, h cause dc ce dernier caractere, est moins recherchee et d'un prixpeu clev^, quoiqu'elle soil tres-riche en essence; aussi est-ce la vari^lc la plus convenable pour la medecine des animaux.
3deg; Cannelle mate. — La variötc de cannelle qui porte ce nom est fournie par le tronc et les grosses branches du Laurus Cinnamo-mum, L. En voici les caracleres : 6corces 6paisses, plates ou peu roulees; l'extörieur est rugueux et d'unjaune fonce ; rinlerieurest jaunätrc, lisse et comme vernissö; la cassure est nette et brillante comme celle du quinquina jaune. L'odeur et la saveur de cette ecorce etant peu marquees, on doit la rejeter comme elant trop peu active,
Le Cassia lignea ou cannelle de Java, et la cannelle blanche, pour-raient etre confondues, par I'epaisseur dc leurs ecorces, avec la pr^-cedente; mais elles s'en distinguent aisdment par la presence de 1'epidermc qui les recouvre, et par la couleur qui leur est propre, la premiere 6lant rougeätre et la seconde blancMtre.
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Composition. — D'aprös Tanalyse de Vauquelin, les canneiles renferment, quelle que soil la variete ä laquelle elles appar-liennent, el dans des proportions diverses, les principes suivants : essence fluide, d'abord jaune, puis rouge quand eile a vieilli; acides cinnamique et tonmque ; mature colorante rouge ; mucilage, amidon, ligneux.
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EXCITANTS GliNEUAUX OU STIMULANTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;603
Pharmacotcchnie. —Enpharmacie veterinaire, la cannelle n'esl soumise qu'ä deux preparations tres-simples : on la r^duit en poudre, ou on la traite par decoction par I'eau ou les liqueurs alcoo-liques. On I'emploi rarement seule ; le plus souvent on Tunil aux excitants indigönes, aux amers, aux astringents, auxtoniques, etc. L'essence, la teinturc et l'eau dislill6e de cannelle, si employees chez I'homme, ne regoivent aucune application en medecine vet6-rinaire.
sleiUcamentation. — On n'cmploie presque jamais la cannelle ,i l'extdrieur; ä Fintörieur, on Fadministre en 61ectuaires ou en breuvage ; cette derniöre forme, comme pour tous les stimulants, est celie qui merite la pr6ference. Les doses convenables pour les divers animaux sont approxiraativement les suivantes:
1deg; Grands herbivores................ 32 :i 04 grammes.
2quot; Petits ruminants et pores.......... 8ä12 —
-3deg; Cliiens et chats................... 1 h 8 —
Pharmacodynamie. — La cannelle est, comme disent les Italiens, un excitant gastro-enterique, en meme temps qu'un stimulant general 6nergique. Administre ärint^rieur, ce medicament excite l'estomac et les inteslins, augmente la contractilite de leur tunique charnue, precipite la digestion, amene bientot la constipation et möme une irritation intestinale quand on en abuse. Passds dans la circulation, les principes actifs de la cannelle determinent une excitation 6ph6mörc : les forces vitales sont röveillöes, le systfeme nerveux fortilie, le coeur ranim6, le cours du sang precipite, la peau r6chauffee, I'uterus vivement stimuie, etc. A cöte de ces pheno-menes peu durables, la cannelle produit en möme temps, par son acide tannique, une action tonique qui reste etpersisle aprös l'ex-tinction de l'effet stimulant.
Pharmacothcrapie. — Stimulant vivement le tube digestif sans trop I'irriter, la cannelle est parfaitement indiqu6e dans les affections francbement atoniques de cet appareil, comme Findigestion simple ou compliquee, l'inapp6lence apyrdlique, la digestion lente ou incomplete, les coliques d'eau froide, la diarrhee sereuse, les vers intestinaux, etc. Par scs effels gen6raux, ce medicament sc trouve indique pour r6tablir la transpiration, pour aider la sortie d'une eruption lente ou rentr6e, pour augmenter les contractions de 1'uterus dans Faccoucbement laborieux, pour relever les forces
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MEDICAMENTS INFLAMMATOIRES.
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dans les maladies atoniques, ataxiques, adynamiques, etc. Enlin. comme laplupart des slimulants, la cannelle s'emploie avec avan-tage contre les h6morrhagies passives, la cachexie, les affections hydrofimiques, an6miques, typho^miques, etc. Vallon nous dil avoir fait usage de la cannelle chez de vieux dtalons arabes, trfes-beaux de formes, afin d'exciter momentan^ment leurs organes gönitaux engourdispar l'äge. C'est un moyen qui r6ussit,maisdonl ^ ne faut pas abuser. On reduit la cannelle en poudre et on la melange ä l'avoine.
Succidanis de la Comielle.
1deg; Cannelle blanche. — Cannella alba, L. (Guttiferes).
2deg; Ecorce de winter. — Driwys Wintert, Dec. (Magnoliacees).
Ces deux 6corces sent maintenant ä pen pres inusitees.
Des Plp^racees on piperitees
DES POIVRES.
Phapmaco^raphie. — On dösigne sous ce nom les fruits desse-chös de plusieursplantessarmenteuses du gerne Piper, L., quisonl cultivöes dans plusieurs centimes tres-chaudes du globe, et notam-
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Fig, 15.
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ment dans la plupart des iles qui avoisinent la mer des Indes. On en connait quatre especes pnucipales, qui sont : le poiure noir, le poivre blanc, le poivre cubebe et le poivre long (Voy. la figure pr6r6-dente).
a. Poivre noir {Piper nigrum, L.).
Caractt-res. — Gette espöee de poivre^. 13)qu,on appelle poivre commun ou vulgaire, est en petits grains globuleux, de la grosseur
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EXCITANTS GÄNEBAUX OÜ STIMULANTS'.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;605
d'un forl plomb de chasse, d'une leinte noirätre et ridßs ä la sur-l'ace. Ces pelils grains sont formös de deux parties: d'une pellicule brune, trös-fragile, rösineuse, portant des rides en dehors et adh6-rant trfes-peu en dedans, et d'une sorte d'amande jaunätre, dont la consistance va en diminuant de la circonförence au centre; l'odeur du poivre est aromatique et pßnßtrante, et sa savcur chaude, äcre et brülante.
La commerce de l'öpiceric reconnalt trois variet6s de poivre noir :
a.nbsp; nbsp;Le poivre lourd, en gras grains ronds, peu rid6s, d'un brun marron, contenant uns amande jaunätre et trös-dure. C'est le plus estimö.
b.nbsp; Le poivre demi-lourd, en grains moins gros, plus rides, d'un brun grisätre, renfermant une amande plus blanche et moins dure. II est inferieur au pr6c6dent.
c.nbsp; Le/)o?quot;y/'e %laquo;;#9632;, en grains inßgaux, profondöment ridös, d'un noir cendr^, ä amande trfes-fragile et creuse au centre. U est peu recherchö.
Falsifications. — On fabrique du poivre en grains de toutes pieces; mais cette frauds se reconnait en ce que les grains arti-liciels se dcsagregent dans l'eau chaude, ce que ne font pas les bales naturelles. Le poivre pulvMsö est souvent falsiflö ; il faut 6viter de Tacheter sous cette forme.
Composition cMmique. — D'aprfes l'analyse de M. Pelletier, le poivre noir conlient les principes suivants : piperin, huile concrete äcre, huile volatile balsamique, mattere gommeuse, mattere extractive, acides mulique et larlrique, amidon, basiorine, Les vertus du poivre paraissent rösider ä la fois dans le piperin, l'huile concrete et l'es-sence.
Pharmacotechnle. — On emploic le plus souvent le poivre noir en poudre ; cependant on le traite parfois par infusion, dans l'eau on les liqueurs alcooliques; on en fait aussi une teinture et une pommade dont voici les formules :
\quot; Teinture de poivre.
Prenez : Poivre pulvörise................... I partie.
Alcool ordinaire .................. 5 —
fipaisoz duns I'appareil a lixiViation.
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t)06nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICAMENTS 1NFLAMMAT0IRES.
Inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 2deg; Pommade de poivre.
Prenez : Poivro en poudre fine................ 8 grammes.
Axonge............................. 32 —
Incorporez ä froid.
MedicamentaUon. — A l'extörieur, on emploie le poivre en poudre sur les solutions de continuite comme irritant; sur la peau comme anti-6pizoaire, et dans 1c nez comme sternutatoire; on pent melanger cette poudre ä la farine de moutarde pour obtenir des si-napismesplus önergiques; la pommade s'emploie en onctions irri-tantes. A rintirieur, on donne le poivre entier ou en poudre sous forme d'electuaire ou de bols; en infusion aqueuse ou vineuse, sous celle de boissons ou de brcuvages. Les doses doivcnt Gtre ä. pen pres lessuivantes: #9632;
1quot; Grands herbivores................. 32 ü 61 grammes.
2deg; Petits ruminants et pores.......... 8 a 12 —
3deg; Chiens ct chats................... 2Ü 4 —
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Pharmacoiiynamic. — Le poivre, appliquö sur les tissus, pro-dnit d'abord de la rougeur, puis da I'inflammation; sur les solutions de continuity, son action irritante pent m6me aller jusqu'ä la mortification. Inger6 dans le tube digestif, il irrite d'abord la bouche et fait söcreter abondamment le mucus et la salive; en outre, il stimule vivement l'estomac et les intestins, accelere la digestion et pent determiner une irritation de la muqueuse du conduit alimentaire, si les doses out etc trop elev^es ou I'usage trop prolonge. L'excitation genörale produite par le poivre est assez (ünergique et plus persistante que celle de la plupart des stimulants. 1nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;11 parait agir avec force sur I'appareil genito-urinaice et en aug-
menter I'cnergie fonclionnelle; cependant Vallon I'eslime moins sous ce rapport que la cannelle ou le clou de girofle, au.xquels il donne toujours la pr6ference comme aphrodisiaques.
Quelques auteurs anciens avaient avance que le poivre donn6 au pore est nuisible ä sa santö et peut produire la ladrerie (1); mais les experiences de Viborg et de Abildgaard paraissent d^montrer le peu de fondement de cette assertion, depourvue de toute vrai-semblance. N^anmoins M. Hartwig (2) pretend, malgr^ cela, sans
(1)nbsp; nbsp;Flore midicnle, t. V, art. Poivre.
(2)nbsp; loc. cit., p. 265.
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en donner la raison, que le poivre est un mödicaraent peu recom-mandable pour le pore. 11 parait que celte epice, donn^e aux pou-les, accclere la ponte.
Pharmacotherapte. — A l'intörieui', on a prescrit l'emploi du poivre dans les maladies atoniques du tube digestif. Tessier et IIu-zard pere (1) le considerent conime une sorte de specifique conlre la pourriture du mouton; ils le prescrivent en infusion äla dose de 32 grammes dans un litre de vin, de decoction amere ou d'infusion de plantes aromatiques; ce litre de breuvage poivre suffit par jour pour dix ä douze moutons. Girard pere, ainsi que nous l'avons dejä dit en parlant des alcooliques, preconisait beaucoup le vin poivre pour rclever les forces des moutons epuises par la clavelce. Outre ces applicalions consacrees par 1'expcrience, le poivre pent encore rendre des services dans les alfections typhoemiques, dans la para-lysie, les catarrhes des muqucuses, le vertige soporeux, etc.
A rexlericur, on a vante le poivre reduit en poudre et incorporö ä la törebenlhine, pour rösoudre les engorgements froids, pour re-primer les bourgeons des plaies, pour arreler les h6morrhagies, etc. (2). II est ulile aussi commc sternutatoire et sialagogue; pour d6-truire les poux des animaux domesliques; la pommade sert ä ani-mer les setons, ä entrelenir les vesicatoires, ;\ guerir les affections cutanees, etc. D'apres M. Buer (3), le poivre pulverise serait un des meilleurs topiques qu'on puisse employer sur les plaies provenant de l'extirpation des tumours gangreneuses; 11 adhere facilement aux .surfaces denud^es et les avive d'une maniere remarquable. Enfin, dans le cas de dysurie ou de strangurie, Vallon (4) fait tirer le penis du fourreau et introduit dans lemeat urinaire une pincce de poudre de poivre. Cctte simple irritation locale suffit souvent pour re-tablir le cours des urines.
A. Poivre blanc.
Caracteres. — Gette espöee de poivre (fig. lo, 2), qui n'est que la pröcedente döpouillöe de sa pellicule brune par 1'action de 1'eau chaude, se presente en grains globuleux, ronds, lisses ä la surface, d'une teinte jaunätre, d'une odeur et d'une saveur analogues ä cel-
(1)nbsp; Inslr.sur la pourriture, p. 12 et 13.
(2)nbsp; Mutiere midicale de Boui-gelat, t. II, p. 299,
(3)nbsp;Communication orale.
(4)nbsp;Note commaniqu^e.
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MEDICAMENTS INILAMMATOIRES.
les du poivre noir, mais plus faibles. Le poivre blanc est inusiti en mödecine v6l6rinaire.
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e. Poivre cubfebe ou ä queue {Piper Cubebum).
t :gt;ractlaquo;-ros. — Le poivre cuböbe (fig. 15,3) präsente les carac-leres suivants : les grains sont ronds, rides, un peu plus gros que ceux du poivre noir, d'une couleur rougeätre, el munis d'un petit p^dicelle en forme de queue; ils sont formös d'une pellicule d'en-veloppe et d'une amande intörieure rougeätre et huileuse; leur odeurest aromatique, pip6rac6e, leur saveur cbaude, amöre, avec un arriere-goüt acre et nausöeux.
Composition chimique. — D'aprös M. Monbiim, le poivre i\ queue conlient les principes suivants : huile volatile, cubebine, re-sine balsamique molle et acre, extractif. Le principe le plus actif pa-rait 6tre I'essence.
IMiarmacotechnie. — Le poivre cuböbe est soumis ä un petit nombre.de preparations; la plus usitee est la poudre; la forme d'administration la plus convenable est celle d'electuaire ou de bol. Les doses doivent etre au moins doubles ou triples de celles du poivre ordinaire.
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Effets et usages. — Le poivre cubamp;be est beaucoup moins irritant que le poivre noir; les Italiens pretendent möine que son action est entiörement hyposlhenisante ou conlre-stimulante; il est vrai qu'ils attribuent une action semblable au poivre vulgaire, ce qui diminue beaucoup la valeur de leur th^orie. Quoi qu'il en soil, le poivre ü. queue, une fois que ses principes actifs ont ete absorb6s, porte principalement son action sur les voies g^nito-urinaires, et lend ä en faire disparaitre les inflammations et les secretions mu-queuses morbides; aussi est-il journellemenl employe en medecine humaine contreI'uretrite etlavaginiteaccompagnees d'6coulements purulents. II serait sans doule utile dans les maladies analogues des animaux. On I'a vante aussi, bien que ceci soil moins bien Stabil quesa verlu anliblennorrhaglque, contre le catarrhe bronchique ou nasal, I'liematurieatonique, lacephalalgie, linvasion del'apoplexie, la paralysie et quelques aulres n6vroses. II y auraitquelque utilite k en faire l'essai contre le vertige du cheval, au döbul de ia ma-ladie ou mieux, comme moyen pr6ventif.
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d, Poivre long [Piper longum, L.).
Caracterea, — G'estun^pieiitier cuellliavantla maturite (^.154); il est allonge, sec, dur, pesant, d'une couleur brune, et präsente avec le chaton du bouleau une cerlaine ressemblance; il est forme d'un rachis et d'un grand nombre d'ovaires inegaux, serres les uns contre les autres et comme soudes entre eux ; sa surface est heris-see de petits tubercules qui sont formes par des grains de poivre d'un faible volume. Quoique plus aclif que le poivre noir, le poivre long est peu usite en medecine.
DES MVIIISTICVCKKS
De la Noix muscade.
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Vharmacograpbie. — Le Myristica aromatica. (Lamk) est un grand et bei arbre que Ton cultive principalement aux iles Molu-ques, et dont le fruit fournit h. la medecine deux produits uliles, la noix muscade et le macis. Ge fruit, de la grosseur de celui du noyer, dont il presenle un peu I'aspect avant la maturite, est forraö de qua-tre parties : 1deg; un brou ou enveloppe charnue ; 2deg; un arille place immedialement en des^ous, c'est le macis; 3deg; une sorte de coque qui enveloppe immediatement la graine at conslitue le perispermc ; 4deg; enfin la graine ou semcnce, qui est la noix muscade proprement dite. Cette derniere et le macis raeritent seuls d'ölre decrits.
1deg; Xoix muscade (.Ym^ moschata). — Elle est ovoide ou arrondie, grosse comme une petite noix, ridee ou sillonnee en tons sens ä sa surface ; sa couleur est d'un gris rougeatre sur les parties sail-lantes, et d'un blanc grisätre dans les sillons. A l'interieur, eile est grise et marbree de veinules rouges; son tissu est ligneux, dur, huileux, facile ä couper, raais difficile ä reduire en poudre par le pilon ä cause de son elasticite; son odeur est forte et agreable ; sa saveur chaude, acre et brülante. On doit toujours preferer'les noix muscades qui sont rondes, compactes, pesantes, et surlout exemp-tes de piqüres d'insectes, ce qui est rare.
2raquo; Macis. — C'est le trophosperme qui fixe la noix muscade ä
l'enveloppe charnue du fruit qui la contient. 11 constitue une lame
öpaisse, comme cartilagineuse, döcoupee ä jour et divisee en la-
nieres, d'une belle couleur rouge qnand il est frais, et devenaiit
Tabouiun, 3e edition. — I.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;39
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MEDICAMENTS INFLAMMATOIRES.
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d'un jaune orange de plus en plus pile ä mesure qu'il vieillit, son odeur et sa saveursont analogues ä celles de la muscade, mais plus prononcees encore.
Pharmacotccimie. — Les principes essentiels de la noix muscade et du macis sont principalement une huile grasse et une essence, qu'on obtienl melang^es par simple expression, at qu'on söpare ensuite par la dislillalion. L'huile grasse {beurre de muscade), trös-employee autrefois par les hippiatres, etait appliques principalement ä Tcxtorieur sous forme de frictions. La noix muscade s'administre particuliferement en electuaire apres qu'on l'a räpöe ; on la donne aussi en breuvage apres I'avoir fait infuser clans le vin. La dose varie de 8 ä 16 grammes et plus pour les grands herbivores; de 2 ä 4 pour les petits ruminants et le pore; et de 1 .\2 pour les chiens.
EfTets et usagca. — La noix muscade est un des excitants exo-tiques les plus cnergiques et qui etait fort en honneur dans I'an-cienne hippialrie; on en usait en dedans et en dehors, et fort souvent ä contre-sens, surtout dans le premier cas. C'est un medicament rarement employe maintenant ä cause de son prix, qui est tres-eleve ; cependam, comme il n'en faut que de petites quan-tiles pour produire un etfet utile, il se recommande dans les affections franchement aloniques du tube digestif, dans le part languis-sant, dans lesarrfets brusques de la transpiration, dans les maladies andmiques et putrides, etc. A I'exterieur, on a vanle les frictions de l'huile de muscade sur les muscles tendus par le tetanos, sur ceux qui sont agites par la choree; dans ce dernier cas et dans ce-lui de paralysie, les frictions doivent se faire le long de la colonne vertebrale. Le macis, plus eher encore que la noix muscade, est completement delaissd.
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DES MYRTACEES.
Du Clou de girofle ou de gerofle.
Pharmacographie. — On donne ce nom ä la fleur non 6panouie du Caryophyllus aromaticus, L., arbre qu'on cullive aux iles Molu-ques, ü Bourbon, ä Cayenne. Tels qu'on les trouve dans le commerce, les clous de girofle presentent les caraetöres suivants :
11s sont formes d'une partie arrondie, ayant pour base les 6ta-mines et le pistil reconverts par la corolle, et le calice qui forme
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EXCITANTS GfiNERAUX 0Ü STIMULANTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;611
sur les c6t(5s, par ses dents, des saiilies qui la rendent anguleuse, c'est la fete; et une partie allongee, conique, conslituee par le tube du calice de la fleur et portant le nom de tige ou de poinle du clou. La couleur des clous de giroflc est brune, leur odeur est forte, aormatique, et leur saveur est chaude, causlique, poivröe.
On distingue dans le commerce plusieurs varieltis de clous de girofle d'aprös leur provenance: les plus estimes sont ceux des Mohtques, dits clous anglais, parce qu'ils sont conduits en Europe paries navires de la compagnie anglaise des Indes; ceux de Bourbon et de Cayenne sont moins recherch^s. En gen6ral, les bons clous de girofle sontenticrs, bruns, durs, sees, pesants, d'une odeur et d'une saveur trös-prononcees. On les falsifle souvent avec des clous epuises de leur essence et venant de la Hollande; ceux-ci sont rides, pen huileux et depourvus d'odeur et de saveur.
ComposiUon chimiquc. — D'apres Tromsdorff, les clous de girofle renferment les principes suivauts : essence acre et caustique, caryophylline cristallisce et inactive, tannin, extractif, gomme et ligneux.
Pharmacotechnie. — L'essence est rarement employee en me-decine velörinaire; on pourrait en faire un liniment irritant; les clous de girofle se donnent en electuaire ou en breuvage alcoo-lique; on en introduit aussi dans les nouets. Les doses sonl les mömes que pour la noix muscade.
EfTcts ct usages. — Les clous de girofle sont des excitants gas-tro-enteriques et cordiaux des plus cnergiques ; mäches dans un nouet ou dans un Electuaire, ils excitent vivemeut la boucbe et provoquent une salivation abondanle ; on met ce double effet i\ profit dans la paralysie de la langue et dans I'inappelence. L'exci-tation gastro-intestinale regoit quelques applications dans les affections atoniques du tube digestif, telles que I'indigestion, les coli-ques d'eau froide, les maladies vermineuses, etc.; les breuvages au clou de girofle soutiennent la force de l'utörus pendant le part, et relevent celle de tout l'organisme apres cet acte important; enfin, cette epice peut aussi 6tre efficace pour retablir la transpiration, pour faire un dernier appel aux forces de l'economie dans les maladies putrides, les eruptions graves, etc. A Texterieur, on fait usage de l'essence conlre les caries osseuses et dentaires; pour frictionner les parties paralysees ou atteintes de rhumatisme,.
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MEDICAMENTS INFLAMMATOIRES.
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aprfes l'avoir m616e h des corps gras pour corriger ses propri6t6s caustiques, etc.
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DES AMOMAC tKS.
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Du Gingembre.
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Piiarmacogrupiue. — Ge nom est donnö dans les officines au rhizome arlicule du Zinziber oßcinale, L., plante originaire des Indes et de la Chine, et qu'on cultive aujourd'hui dans plusieurs contrees de TAm^rique möridionale. Cette racine souterraine präsente les caracteres suivants : eile est de la grosseur du doigt, l'ormöe de fragments ovoides, articul^s, compriin6s, et le plus souvent s6par6s les uns des autres; la surface est grisätre, inegale, un peu annexe; l'intörieur est jaunätre et d'une consistance li-gneuse. L'odeur du gingembre est forte et aromatique, la saveur est chaude, piquante et poivr^e. Le commerce prösente deux Varietes de gingembre, le grii etle blanc, qui different principalement par la couleur; le premier est trös-röpandu, le second n'est com-inun qu'en Angleterre.
Composition chimique. — Le gingembre renferme les principes suivants: essence d'un bleu verdätre, resine et sous-resine, mauere veyeto-animale, osmazome, amidon, gomme, ligneux, aeide acetique et acetate de potasse, etc.
Effets et usages. — Le gingembre präsente les memes proprietes que le clou de girofle et la noix muscade, et peut en remplir les indications. Quant k cette vieille ruse des maquignons, qui con-sistait ä introduire dans l'anus des chevaux mous, pour leur faire relever la queue, un fragment de gingembre, eile est sans doule tombee en desuetude ou plus rarement employöe qu'autrcfois.
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raquo;ES MAGNOUAC£ES.
Anis etoile ou Badiane.
Pharmacographie. — On appelle de ce nom le fruit complexe et verticille d'un arbre qu'on cultive en Chine et au Japon, et qui apparlient au genre Ilbcium, L. Ce fruit est compose de six ä huit carpelles disposes circulairement autour d'un axe vertical et figurant les rayons d'une ötoile, d'oü son nom A'anis etoile; chaque carpelle, d'un brun ferrugineux, est anguleux, comprimö, ouvert
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par le haut, et, renfermant une graisse lisse et oleagineuse. La ba-diane exhale une odeur tramp;s-agr6able d'anis et prösente une saveur chaude, sucr^e et aromatique. Ses principes actifs paraissent 6tre une essence, une rm'ne, un principe extractif, de Vacide benzoique, du tannin, etc.
Effiets et naagea. — La badiane est un excitant qui se rapproche par ses effets locaux et gön^raux des semences chaudes majeures de la famille des Ombelliföres; c'est surtout un stomachique et un carminalif puissant. Aussi ses principales indications se rapportent-elles aux indigestions, aux coliques venteuses, aux coliques d'eau froide, etc. Son infusion aqueuse ou vineuse conslitue le meilleur v6hicule de radministration de Tammoniaque dans le cas d'indi-gestion. II est fächeux que son prix 61ev6 ne permetle pas d'en faire plus souvenl usage.
IV. — DES EXCITANTS GENERAUX AMERS.
Nous plaQons dans cette cat6gorie de stimulants ceux qui ren-fermont, ind^pendamment d'une huile essentielle, un principe amer de nature diverse, mais qui rend leur action plus persistante et la rapproche de celle des medicaments toniques. Ils se divisent en deux categories, selon leur provenance, et se distinguent en indigenes et en exotiques. Nous nous occuperons d'abord des premiers.
1deg; Excitants amers indig^ues.
DES COMPOSÄES OU DES SVNANTHER^ES.
a. De la Camomille romaine.
Classification. — Familie des Gompos6es; sous-famille des Radices, de Tournefort; des Corymbiferes, de de Jussieu; des Tubu-liflores, de de Candolle; du genre Anthemis; de l'espece Anthemis nobilis, L.
Partie employee. — Les fleurs desssect;ch6es.
Station. — Elle croit spontan^tnent dans les pr6s et les champs de la plupart des contröes möridionales de l'Europe; de plus, en raison de son emploi medical, on la cultive dans les jardins.
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MEDICAMENTS INFLAMMATOIRES.
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ilecoite et conservation. — Les fleurs de camomille doivenl etre recolt6es un peu avant leur entier öpanouissement et desse-chöes en couches minces pour pr^venir leur echaufl'emenl et leur moisissure. Une fois bien sfeches, on doit les tasser fortement dans un vase bien sec, le boucher exactement et le placer dans un lieu exempt d'humidite.
Caractamp;res raquo;peciaux. — A l'etat sauvage, les fleurs de camomille sont formees de fleurons jaunes au centre et de demi-fleurons blancs h la circonfe-rence (flew simple); mais sous l'influence de la culture, le dis-que se recouvre entiörement de petites corolles blanches (fleur double, voy. fig. 16). Dessechöes et telles qu'on les trouve dans le commerce, les fleurs de camomille sont d'un blanc.jau-quot;J' 'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nätre, d'une odeur forte et
agröable, d'une saveur chaude, amere et aromatique. Les fleurs
ßauvages sont les plus actives.
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Composition diimique. — Les fleurs de camomille romaine ren-ferment les principes suivants : une essence verle, devenant incolore en vieillissant et laissant deposer du camphre; un principe exlractif amer, contenanl du tannin, qui colore les sels de fer en gris; les autres matieressont insignifiantes.
Pharmacotechnie. — La preparation de camomille la plus employee est Yinfusion theiforme dans I'eau on le vin; les proporlions les plus ordinaires sont de 15 ä 32 grammes de fleurs pour un litre de v6hicule. On reduit aussi la camomille en poudre, et Ton en con-fectionne des eiecluaircs avec le miel ou I'extrait de geniövre. L'ex-trait, I'essence, la teinture et l'huile de camomille sont h peu pres inusites en medecine veterinaire.
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Medicamentation. — Les fleurs de camomille s'emploient h I'in-t6rieur sous forme de breuvage, d'olecluaire et de lavement; pour les moutons, on melange parfois la poudre avec du son et du sei
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EXCITANTS GENERAUX OÜ STIMULANTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 615
pour qu'ils la prennent d'eux-mömes. A l'extörieur, on se sert de rinfusion lrfes-charg6e, mamp;angee ä l'alcool ou ä l'eau-de-vie cam-phr6e, pour faire des lotions sur la peau ou des injections sur las muqueuses apparentes. Enfin, onpeut las ranfermer dans un sachet, las tremper dans I'eau chaude, at las appliquer ensuite, comme un cataplasme, sur les mamelles, les testicules, las yeux, etc.
Les doses de camomille, pour I'usage interne, variant selon la forme; pour I'infusion, qui est la plus usit^e, on donne les quantity suivantes:
1deg; Grands herbivoi'es................. IC i 32 grammes.
2deg; Petits ruminants et pores.......... 8 ä r2 —
3deg; Chiens et ehats................... 2ä 4 —
On peut repöter cas doses plusiaurs fois par jour, selon le besoin. Quand on doit employer la|caniomilleanquot;poudra, las doses doivent etre doubles ou triples des pr6c6dantes.
Pharmacodynamie. — A l'extöriaur, las preparations de camo-mille produisent une action excitante, resolulive et meme antipu-tride. Dans le tube digestif, elles sont essonliellement slomachiques at antivantausas; cependant, ä haute dose, elles detarminaraient sans doute chez les carnivores et les omnivores, comme chez I'homme, le vomissemant. Les effets gen6raux de la camomille sont complexes:] par son essence alle est excitante at par son principe amer eile est tonique; de plus, rexp6riencc a demontrö qua, dans l'ctat maladif de l'öconomie, eile se monlrait anliperiodique, anti-spasmodiqua et meme antiputride, ä la maniöre du quinquina.
Pliarmacotiicrapie. — A raxteriaur du corps on emploie parfois I'infusion de camomille unie aux alcooliques, au camplira, comme rösolutive sur les engorgements indolents, les contusions, las plaies de mauvaise nature, 1'erysipele, etc. Les fleurs de camomille employees sous forme de cataplasme ou de sachet humide, amenent rapidement la fönte de tout engorgement testiculaire, mais le sar-cocfcle (Chevalier). Dans la tube digestif, on en fait tres-frequem-ment usage centre les diverses especas d'indigestion : c'estle Me des vcterinaires. On I'emploic aussi avec grand avantage, seit en breu-vage, seit en lavement,centre la tympaniteintestinale ducheval; une forte infusion de camomille addilionn6e de 16 grammes de eröme de tartre est, dit-on, un des meilleurs moyens de calmer les coliques qui accompagnent la dyssenterie des solipedes. M. Chambertnous
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616nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS INFLAMMATOIRES.
a assurö qn'il faisait usage de cette infusion unie au laudanum, avec grand avantage, dans toutes les varietes de coliques, möme de nature inflammatoire. Enfin, les breuvages ou les ölectuaires de camomille se sont toujours montr^s utiles dans l'inappölence, les digestions lentes ou incompletes, surtout apres l'usage du vert, la diarrh^e atonique, la fievre muqueuse ou bilieuse, etc. De plus, dans toutes les indispositions sans caracteres bien tranches, au d6-but des maladies graves, l'infusion de camomille employee ä propos, dissipe facilement les premieres et pent enrayer les secondes (Chevalier, note communiquee).
Les proprietes antiperiodiques de la camomille, tres-marquöes et non Equivoques, la recommandent ;\ l'attention des velerinaires. Ses vertus antispasmodiques, quoique moins prononcöes, peuvent recevoir qnelques applications dans les n6vroses internes. Enfin, sesqualites toniques et antiputrides indiquent d'en faire usage con-tre les affections anemiqnes, bydroemiques et typhoemiques des grands animaux, le scorbut et lajaunisse du chien, etc. Aprfes les alterations sepLiques du sang, e'est certainement un des meilleurs moyens ä meltre en usage pour abrdger la convalescence.
Ind6peiidammenl de ces applications de la camomille, le docteur Ozanam a conseille l'emploi de la decoction de cette fleur, en breu-vage et en applications locales, pour moderer la suppuration dans le cas de solutions de continuity plus ou moins complexes, d'opö-ralions chirurgicales graves, de diathese purulente, etc. M. Person (1), veterinaire militaire, a fait une application de cette m6-thode sur un cheval atteint de plaie grave compliqu^e de gangrfene de la region coslale, avec une apparence de succes.
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Succidanes de la Camomille.
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1deg; Camomille des champs [Anthemis arvensis, L.). — Employee
en Allemagne, mais inusitee en France.
2deg; Camomille pnante ou muroiife {Anthemis cotula, L). — Elle est plus amfere et plus antispasmodique que la camomille romaine; son infusion convient parfaitement comme vehicule de 1'assa foe-tida, de la valeriane, etc. Fralche et reduite en pulpe, eile pent
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rubefier la peau presque aussi activement que la moutarde (Guer-
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scnt.)
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(1) Mim. et obs. de mid. viler, milit., t. XII, p. 443.
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EXCLTANTS G^NßRAUX OU STIMULANTS.
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3' Camomille di-s teinturlers {Anthemis tinctoria, L.). — Inu-sit6e.
4deg; Blatricalre camomille {Matricaria Chamomilla, L.). — Plus active que la camomille romaine ; c'esl eile qui fournit une essence bleue. Elle est pr6f6r6e en Allemagne ä la camomille romaine.
5deg; Hatricaire yulgaiTe {Matricwia Pa7*tkeniu7n, L.).— Assez active et trös-antispasmodique.
6deg; Uatricaire odorante {Matricaria suaveolens, L.). — Loiseleur Deslonchamps la croyait propre ä remplacer
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toutes les autres camomilles.
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i. Do la grande Absinthe.
Classification. — L'absinthe appartient ä la m6me famille et ä la m6me tribu que la camomille ; elie fait parlie du genre Artemisia, et constitue l'espöce Artemisia absinthium L.
Parties employees. — La plante en g6n6-ral et specialemenL les feuilles et les sommi-t6s fleuries ou seches.
Caracteres. — La tige est haute de 60 centimetres ä 1 mfelre, demi-ligneuse, droite et rameuse; les feuilles blancMtres et coton-neuses, sont d'autant plus simples et plus pe-tites qu'elles sont plus 61evces; les fleurs sont jaunätres et disposes en bouquets au som-
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met des rameaux, etc. Toute la plante, sur-
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Fig. 17.
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tout quand eile est fraiche, exhale une odeur forte et dösagröable, et presente au goüt une amertume intense et durable.
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Composition chimique. — D'apres Braconnot, la grande absinthe contient les principes suivants: Une essence d'une couleurverte, tres-abondante et trfes-active, une matiöre resinoide et une mauere animalisee tres-amöre, de Valbumine, de la fecule, de la chloro-phylle, et quelques sels ä base de potasse. La matiöre amöre de l'absinthe a 6te separöe ä l'ölat de purete, et ncmmee absintheine (1).
(I) Journ. de pharmacie et de chimie, 1851, t. XX, p. 70.
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MEDICAMENTS INFLA.MMATOIRES.
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Pharmacotecimie. — On traite I'absinlhe par infusion ou decoction, au moyen de l'eau, selon qu'on veut obtenir une preparation excitanLe ou lonique ; on la fait infuser aussi dans le vin blanc, le cidre ou la bicre; on la traite ögalement par ralcool pour obtenir une teiuture ; enfln, I'absinthe seche reduite en poudre est mölöe au miel ou i l'extrait de genievre pour faire des 61ectuaires; pour les ruminants, qui la prennent facilement lorsqu'elle est seche, on la melange au son, au sei, au geniövre, etc.
Sledicamentadon. — L'absinthe s'administre h I'intdrieur en breuvage, en electuaire et en lavement; h rexterieur, on en fait des lotions, des injections, et möme des cataplasmes; dans ce dernier cas, on en confectionne un sachet, qu'on plonge dans l'eau chaude, comme pour la camomille. Les doses doivent 6tre d'un tiers ou de ntoitie plus fortes que pour celte derniöre..
Eü'etB et usages. — A Textorieur, l'absinthe est excitante, reso-lutive et anliputride; on s'en sert pour delerger les plaies et les ulceres de mauvaise nature, pour dctruire les ectozoaires, pour preserver les animaux des insecles, etc. Dans !e tube digestif, les preparations d'absinthe agissent comme des agents stomachiques ct anthelmenthiques des plus puissants; aussi en fait-on souvent usage, chez les ruminimts surtout, contra l'inappötence, les indigestions, la diarrhfie sereuse, rhelminlhiase intestinale, etc. Dans le cas d'indigeslion, chez les ruminants, les v6t(5rinaires allemands ajoutent a linfusion d'absinthe de l'alcool et un pen d'acide chlor-hydrique (Ziindel). Une fois absorböset mölanges au sang, les prin-cipes de l'absinthe agissent comme excitants, toniques, anlisepti-queset diurctiques; ilsimpregnentbienlötles solides et les liquides du corps de leur amertume insupportable, ct se font jour principa-lement par les urines et par le lait des femelles. U faut done en user sobrement pour les animaux ä l'engrais et chez les femelles qui sont en clat de gestation avancee ou qui allaitent, Les indications generales de 1'absintbe se rapportent surtout h l'anemie, ä rhydroemie et ä la typhoemie; dans les maladies putrides ce se-rait, d'apres M. Chambert (1), un medicament precieux; il le trouve meine supörieur, h certains egards, au quinquina, dont il possede, du resle, les vertus antiputrides et antiperiodiques ä un haut degre.
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(1) Communication orale.
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EXCITANTS G^NERAUX OU STIMULANTS.
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Succidanes de la grande Absinthe.
1deg; PctKe absinthe on pontiqulaquo; {Artemisia pontica, L.). — Elle est un peu moins active que la pr6c6dente, mais possede les m6mes vertus.
2deg; Absinthe maritime {Artemisia maritima, L.). — Peu usit6e.
3deg; jtrmoise vulgraire {Artemisia vulgaris, h.). Elle est moins excitante, mais plus tonique que I'absinthe ; ses vertus anthelmin-thiques et ut^rines sont aussi plus marquees.
c. De TAi-nique des montagnes.
Classiflcatioii. — De la meme famille et de la meme tribu que les plantes precödentes, celle-ci apparlient au genre Arnica, et conslilue I'espfece Arnica mon-tana, L.
Parlies employees. — Toute la plante peut servii-, cependant on emploieplus particulierement les lleurs.
Caracteres. — L'arnique des montagnes, qu'on trouve dans la plupart des lieux sieves de la France, et notamment dans les montagnes des Tosges, presentenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Fig.i$.
les caractöres suivants : Racine 11-
breuse, menue, brune en dehors, blanche en dedans; tige simple, longue de 30 ä-40 centimetres; feuilles enlieres, opposöes, grandes au bas de la tige, petites au sommet; fleurs radices, jaunes, aux-quellessuccedent des graines noires, munies d'aigretles blanchä-tres, etc. Toutes ces parties exhalent une odeur forte, assez agrea-ble et prösentent une saveur aromatique.
Composition chimiqne. — Malgre les recherches nombreuses dont rarnica a 6t6 I'objet, la nature de ses principes constituants
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620nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS INFLAMMATOIRES.
n'est pas encore nettement d6termin6e; cependant il en est deux donU'existence est bien demontrde, ce sonl l'essence et \e tannin; quant aux principes acres que Ton a rapporles h. vine resine molle, h la saponine, ä la cytisine, elc, il restait encore beaucoup d'incer-titude sur leur veritable nature; aujourd'hui, grace aux analyses de M. Baslick (1), le doute parait lev6, et les vertus si actives de Tarnica doivent 6tre rapport^es d6sormais, au moins en parlie, ä son alcaloide, Varnicine.
Vliarmacotechnie. — On pent employer I'arnica r6duite en pon-dre et incorporee dans le miel ou l'extrait de genifevre; cependant les deux formes les plus usitees sont Yinfusion aqueuse (32 grammes par litre d'eau), et la tetnture (I partie pour 12 parties d'alcool rec-
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tifie).
Medicamentation. — A l'extörieur, on emploie ä peu pramp;s ex-clusivement la teinture d'arnica en frictions; ;\ rinlerieur, on se sert le plus ordinairement de Finfusion qu'on administre en breu-vage ou en lavement; la poudre se donne en clectuaire ou en bol, mais assez rarement. Los doses les plus convenables sont les sui-vanles:
#9632;I i
1deg; Grands herbivores................ 32 ;i Ci grammes.
:|:;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2deg; Petits ruminants et pores......... 8 ä 12 —
3deg; Carnivores...................... 1 h 2 —
#9632;'H. i
Ces doses peuvent ttve repetees plusieurs fois par jour. En g6n6-ral, pour ce medicament, les doses fractionnöes et rapprochees sont plus convenables que des doses 61ev6es et tres-espacfies.
Pharmacodynamie. — Appliqu^e ä l'extörieur du corps, l'ar-nique ne produit qu'une irritation lagere sur les tissus sains, et cependant eile exerce sur ceux qui sont älteres une action resolu-tive des plus dnergiques; sur les solutions de continuity et sur les muqueuses apparentes, ses eflets locaux paraissent plus pronon-ces, car sur la pituitaire eile provoque l'^ternument, et sur la buc-cale un ptyalisme abundant. Dans le tube digestif, I'arnica agit comme tons les excitants ä petites doses; mais quand la quantity ing^r^e ä la fois est un peu forte, eile provoque le vomissement chez les carnivores et les omnivores, et chez tons les animaux, une irritation gastro-inlestinale plus ou moins intense.
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(1) Journ. de pharm, et de chimie, 1851, t. XIX, p. 454.
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EXCITANTS GENERAUX OU STIMULANTS.
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Quand les preparations d'arnica ont ete absorbees ou qu'on les a injeclees directement dans le sang, il se d^veloppe une action g6-nörale assez complexe, et encore imparfaitement connue chez les animaux, malgi'6 les experiences des vet6rinaires allemands rap-porlöes par M. Herlwig (1). Nous emprunterons done ä ce savant pharmacologiste la plus grande parlie de ce qui va suivre.
L'arnique des montagnes n'agit pas seulement comme un stimulant tonique, eile agit encore h la maniere des narcotico-äeres, mais avec une physionomie speciale. En effet, au milieu d'une excitation inod6r£e de la plupart des fonctions, on remarque une exaltalion bien Evidente du systöme nerveux, retenlissant d'abord sur la moelle epiniere, puis sur le Systeme musculaire, ainsi que rindiquent une agitation des membres, des tremblements dans les parties charnues du corps, de la g6ne dans la respiration, des convulsions m6me, si la dose a ete exageree. Apres cette double excitation de l'economie, et par le systöme sanguin, et par le systöme nerveux, on remarque en general, et comme un effet consecutif assez constant, une resolution des forces de l'organisme accompa-gnce de diurese, qui peut aller jusqu'ä l'anestbesie, et dont la duree est proportionnelle k la periode d'excitation.
Efivts toxiques. — Adminislrcc par la bouclie, I'arnica ne pro-duit I'empoisonnement chez les grands herbivores qu'ä la dose enorme de 500 ä ) ,000 grammes, d'apres M. Herlwig. II n'en est pas de möme de Tadministralion par les veines, car alors 16 ä 32 grammes d'infusion ou de teinture convenablement etendues, sufiisent pour donner la mort. L'empoisonnement est caraclerise par une periode d'excitation et une periode de coma, qui ont une certaine anälogie avec cellcs de l'ivresse alcoolique; elles en ont meme la fugacite lorsque la dose a 6tö menagöe.
Pharmacotherapie. — Les indications externes de l'arnica sont assez bien d6terminees, mais les indications internes le sont tres-imparfaitement. A rexterieur, on emploie avec profit les frictions de teinture d'arnica dans le cas de contusions, de meurlrissures, d'ecchymoses, d'extravasations sanguines, d'oedömes, d'engorge-ments laileux, d'efforts articulaires et d'entorses, de plaies atoniques ou de mauvaise nature, etc. MM. Dötroch et Demaret (2), vete-rinaires beiges, ont public des faits qui d6montrent Tefflcacit^ de
(1)nbsp; Pharmacoloyie pratique, p. 400 et suiv.
(2)nbsp; Anuaks viler, beiges, 1855, p. 29 et 419.
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MEDICAMENTS INFLAMMATOIRES.
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I'arnica dans la plupart des accidents chirurgicaux des animaux do-mesliqiies. M. Chevalierest du möme avis; mais il estime qu'on r6us-sit encore plus complelement quand on donne en m6me temps la teinture d'arnica ä l'inlerieur, ä petites doses {Note communiquee). A I'interieur, on apr^conise rarnica centre toules les affections asthöniques ou celles qui sont passees h I'etat chronique ; contre la diarrhee sereuse, le catarrlie bronchique, les maladies anemiques, hydro6miqucs et pulrides; contre les diverses affections nerveuses, telles que les paralysies, la choree, i'amaurose, I'epilepsie, I'immo-bilite, etc. L'experience est loin encore de s'ötre prononcöe sur rcfficacile de ce remede dans les differents cas que nous venons d'indiquer, malgre la confiance que les vetörinaires allemands at anglais paraissent avoir dans ce medicament a vertus complexes.
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d. De la Pyrfethre.
Classiflcation. — Elle appartient ä la meme famille, ä la meme tribu el au m6me genre que la camomille ; eile const!tue l'espece
Anthemis Pyrethrum, de Linn6. Gelte plante croit surtout eu Asic et en Afrique.
Partie cmpioj'cc. — La racine.
Caractercs. — Gelte racine est cy-lindrique, longue el de la grosseur du doigt; eile est simple et garnie de quelques radicelles; sa surface est gri-sälre et rugueuse, I'interieur est blan-chätre ; I'odeur esl faible sur la racine seche, mais la saveur est brülante, tenace et excite pendant longtemps la salivation.
Composition chimique. — Elle est
assez complexe; eile renferme une trös-pelile quantity A'essence. du tannin, une resine molle qu'on a appelee pyrethrine et qui est dissoule dans une Imile grasse, de Yinuline, de la gomme, du li-gneux, des sels, etc. C'est la r6sine acre qui est le principe actif de la racine de pyrethre.
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Xl^dicamentation. — Gelte racine peut se donner en breuvages,
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EXCITANTS g£nERAUX OU STIMULANTS.
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en 61ectuaires, mais eile est rarement employee ; la forme sous la-quelle eile est le plus souvent usit^e, c'est celle de nouet ou de mas-tigadour, soit seule, soit mölangee ä d'autres racines pour dimi-nuer son actmt6.
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Effets ct usagres. — La pyrfethre est un puissant stimulant du lube digestif et de l'^conomie; cependant son action la plusre-marquable est celle qu'elle determine dans la bouche; c'est le sialagogue par excellence. Sous l'influence de son contact, la men-brane buccale est vivement excitee, le mucus et la salive coulent abondamment et pendant longtemps, etc. ; aussi est-ce sous ce point de vue que la pyretbre peut rendre quelques services h la m6decine vöterinaire. La mastication d'un nouet äbase de pyröthre peut 6tre utile dans l'inapp^tence opiniätre, dans I'engorgement de la bouche, du pharynx, des glandes salivaires, dans la paralysis de la langue, etc. Enfin, les anciens praticiens employaient aussi ce sialagogue dans les affeclions pulrides, surtout comme moyen pr^servalif, parce qu'ils supposaient
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qu'un ^conlement abondant de salive pouvait, comme toute Evacuation extraordinaire d'hutneur, entrainer hors du corps une partie du virus qui I'in-fectait, etc. Independamment des applications precedentcs, M. Megnin (1) estime que la pyretbre est efßcace pour guerir la gale du cheval. II a employe une pommade au dixieme qui a triompbe du mal apres trois applications et en laissant ä la peau toute sa souplesse.
e. De l'Aunöe.
Ciassiiieation. — De la ra6me fa-rmlle et de la möme sous-famille que
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les pr^c^dentes, l'Aunee appartientä
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Fig. 20.
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la tribu des Astfroidees, au genre Inula et ä l'espfece Inula Hdemum, L. Elle croit spontandment dans les prairies du centre de la France; on la cultive aussi dans les jardins.
(1) Recueil de med. ve'tir., 1872, p. 443.
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624nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS INFLAMMATOIRES.
Partie employee. — La racine.
Caractcres. — Elle est allong^e, grosse, charnue, noirätre en dehors, blancMtre en dedans, d'une odeur forte et d'une saveur aromatique, acre etamere.
Compositlon chimique. —Elle est Irfes-complexe; ony a signale les principes suivanls: essence concrete et camphree, rcsine molle et acre, cire, extractif amer et soluble, inuline, gomme, ligneux, sels, etc.
sicdicamentaUon. — L'aunee reduite en poudrese donne prin-cipalement en 61ectuaire; infusee dans I'eau ou le vin, eile cous-titue la base d'excellents breuvages toniques et excitants; on fait usage aussi de sa decoction ä l'exterieur contre les affections cuta-nees. Les doses, pour I'usage interne, sent les suivantes :
1deg; Gvands herbivores................. 3'i h 90 grammes.
'1deg; Petits ruminants et pures.......... 8 u Iß —
3deg; Carnivores........................ 2 ü 8 —
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Effets et usages. — La racine d'aun^e est un medicament ä vertus complexes; e'est un stimulant energique, et e'est aussi un tonique puissant; de plus, onlui attribue des proprietes diaphore-tiques, expectorantes et diureliques, que le nom-bre et la nature de ses principes conslituants expliquent jusqu'ä un certain point. Quoi qu'il en soit, on a conseille l'aunee contre un grand nombre de maladies, et nolamment contre l'atonie et la debililö du tube digestif, contre les affections de nature lymphatique, contre I'ane-mie, rhydro6mie et la typhoemie, contre les affections catarrhales, et particulierement celles de l'appareil respiratoire et des voies genito-urinaires, contre les affections cutanees, etc. Ce medicament, tres-employe autrefois en medecine vetcrinaire, est presque tomM dans I'oubli, sans qu'il soit possible de dire pourquoi, car on a conserve plusd'un agent pharmaceutique qui ne posscde pas son activity.
FAM1LLE DES Alloilgt;Ö;s.
Racine ou rhizome d'Acore vrai. Synonxkie : Calamus ai'omaticus.
Pharmacographie. — L'acore vraie {Acorus calamus, L.) est une plante vivace qui croit dans presque tous les pays du globe et
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EXCITANTS GENERAUX OU STIMULANTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 625
qu'on trouve en Europe dans les lieux humides et mar^cageux, tels que les foss6s, le bord des ötangs, les rives des cours d'eau, etc. G'estla racine ou rhizome qui est employee.
laquo;aracdres. —Gette racine, teile qu'on la trouve dans le com-iyerce, est de la grosseur du doigt, noueuse, articulee, ecailleuse sur un cötö, garnie de traces de radicelles en dessous, d'une teinte jaune-brunälre k l'ext^rieur et d'un blanc rose k I'interieur; son tissu est mou et spongieux; son odeur est agreable, et sa saveur ameie et piquante. II faut rejeter celle dont on a racle la surface, at celle qui est piqu6e des vers, car Tune et l'autre ont perdu la plus grande partie de leur activit6.
Composition chimique. — II r6sulte d'une ancienne analyse de Trommsdorff, quecette racine contiendrait les principes suivants: essence, resine visqueuse, mutiere extractive, inuline, gomme et liyneux. M. Zündel(l), qui a refait cette analyse, a trouve dans ce rhizome ä peu pies les mSmes principes que le chimiste russe.
edicamentation. —On peut donner le calamus en decoction, sous forme de breuvage, ou en poudre, k I'etat d'electuaire; il equot;st rare qu'on I'emploie seul; le plus souvent on s'en sert comme d'un adjuvant pour les medicaments toniques, antispasmodiques, utö-rins, etc. Les doses sont de une k deux onces pour les grands ani-maux, et de quantites proporlionnelles pour les petits.
Effets et inipioi. —Ce medicament, qui se rapproche del'aunee par sa composition chimique et par ses verlus complexes, est, comme ce dernier medicament, k peu pres tomb6 en desuetude en France; mais comme il parait fort usile en Allemagne, et mSme en Alsace, au dire de M. Ziindel, qui a cherche k rehabiliterce remede parmi nous, il nous a paru utile d'en dire qnelques mots. II agit dans le tube digestif comme stomachique et tonique, et convient, par consöquent, dans les d6bilites et les affections astheniques de eel appareil. Lorsque ses principes actifs sont passes dans le sang, lo calamus agitsurtout sur l'appareil gönilo-urinaire, ä la maniere des aphrodisiaques et des diurötiques, et convient pour provoquer los chalcnrs, pour remödier äl'hematurie, aux hydropisies, etc. En-lin, il agit sur les bronches comme bechique aromiliqtie et se trouve indique dans les affections catarrhales des voies respiratoires, etc.
(1) Journ. de mid. veler, de Lyon, 1864, p. 118.
Tabourin, 3laquo; edition. — I.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 40
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MEDICAMENTS INFLAMMATOIRES.
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FAUILLE DES CONIFIällES.
Du Gen^vrier commun (Juniperus eommunis, L.).
Pharmacogrraphle. — Le genevrier est un arbrisseau ou un arbre trös-commun dans les bois, les landes, les lieux 61eves et pierredx du centre et de l'ouest de la France, etc. Toutes ses parties sont
resineuses et balsamiques et peu-
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vent laquo;Hre employees en medecine comme excitantes et toniques. Ce-pendant on ne fait guere usage en medecine Yeldrinaire que des fruits, appeles bates de genievre.
Caract^rcs. — Les baies de ge-niewe sont rondes, de la grosseur d'un petit pois; d'abord vertes, elles deviennent ensuite violettes et puis noires, quand elles sont seches; alors elles se rident ä la surface. Elles sont formees d'une pellicule mince et noire et d'une
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pulpe rougeätre, renfermant trois
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Fig. 21.
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semences osseuses et Iriangulaires.
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Leur odeur est balsamique et agrea-
ble, et leur saveur, sucröe d'abord, devient ensuite amere et resi-
neuse.
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Composition chimiqae. — Les fruits mürs du genevrier contien-nent les principes suivants : une essence hydrocarbonee analogue a celle de törebenlhine, une resine verte et cassante, de la cire, de Vextractif, du sucre, de la gomme, des sels de potasse et de cbaux. Avec le temps, une partie de l'essence se change en rösine,
Pharmacotechnie. — On emploie souvent les baies de genifevre en nature apres les avoir concassees grossioremenl; on en fait des electuaires ou on les mole aux aliments des animaux; on les traite frequemment aussi par infusion avec l'eau ou les liqueurs alcoo-liques, dans la proportion moyenne de 32 grammes par litre de vehicule; on en prepare, par infusion, un extrait, qu'on trouve tout prepare dans le commerce, mais qui est souvent de mauvaise qua-
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EXCITANTS GENERAUX 0Ü STIMULANTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 627
\M on falsifl^; enfin, par la dislillalion, on en retire une huile essentielle, qui est ä pen pros inusitce en medecine vöterinaire.
nic'dicameiitation. — On administre les bales de gcnievre avec les aliments föculents et les grains, ou bien on les fait prendre en breuvage ou en 61ectuaire;ä 1'exterieur, on s'en sert rarement; enfin, on les emploie en fumigations dans les voies respiraloires ou sur la peau, en les projetant sur des charbons ardents. Les doses pour i'usage interne sonl lessuivantes:
1deg; Grands herbivores................ 32 ä 125 grammes.
2deg; Petits ruminants et pores.......... IG ä 32 __
3deg; Carnivores....................... i b, S —
Ces doses peuvent etre repetees dans la möme journee, selon le besoin. Si Ton fait usage de l'extrait, les doses doivent 6tre de moitie moindres environ.
Phnrmacoiiynamie. — Les baies de genievre jouissent dc trois proprieles bien evidentes: elles sont slimulantes, toniques et diu-reliques; on admet aussi göneralement qu'elles sont sudorifiques, anticatarrhales el antiputrides, et quoique ces vertus soint moins bien demontrees que les precedentes, on pent les admettre comme assez probables, d'apres la nature chimique du medicament.
Pharmacotherapie. — Les indications des baies de genievre sont ü peu pr6s exclusivement internes et se rapportent aux diverses proprieles que nous leur avons reconnues. Leurs verlus slimulantes et toniques les recommandent contre les affections atoniques dn tube digestif, telles que I'inapp^tence, I'indigestion chronique, la diarrhöe söreuse, les coliques par obstruction stercorale, etc. Nous connaissons des veterinaires qui font un frequent usage de l'extrait de geniövre combine au sulfate de soude contre les diverses especes de coliques des solipfedes. On fail egalement un emploi avantageux de ce medicament comme excitant tonique dans la plupart des affections ebroniques, dans l'anemie etl'atonie, les maladies lymphaliques, les longues convalescences, etc. A litre de diurötique, le geniövre se recommande surtout dans les diverses espöees d'bydropisies, d'infiltrations et notamment dans la ca-chexie des pelitset des grands ruminants et l'anasarque du cheval. On s'en sert Egalement en Allemagne contre la non-delivrance en les combinant aux alcalins. G'est un moyen qui reussit souvent
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MEDICAMENTS INFLAMMAT01RES.
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(Ziindel). Comme sudorifiques, les bales de gendvrier ont ötö cons-seillces tant ä rinlerieur qu'en fumigations cutanöes, contre l'arröt de la transpiration, les maladies anciennes de la peau, le rhuma-tisrae chronique, les affections lymphatiques el scorbutiques, les phlep;masies des söreuses splanchniques, etc. Consideres comme remcde anticatanhal, les fruits du gen^viiers'emploient avec profit contre les 6coulements purulents et les affections chroniques des voies genito-urinaires, contre le catarrhe des bronches et du nez, la gourme chronique, etc.; dans ces derniers cas, on ajouLe ä Tin -gesüon gaslrique des fumigations dans les voies respiratoires. Enlln, les proprietcs antiputrides du genievre sont invoquees comme remede preservatif ou curatif des maladies typhoemiques ou gangreneuses des divers animaux domestiques. Les vßterinaires allemands en usent irequemment pour ce genre de maladies (Ziindel).
L'essence de geniövre, qui se rapproche un peu de celle de I6r6-benthine par sa composition chimiquc et scs proprietcs, a reQU quelques applications en medecine veterinaire. Cast .ainsi que M. Maury (1) s'est scrvi avec succes du liniment Chretien, qui est un m61ange de cette essence avec celle de girofle et de la noix mus -cade, en friction le long de la colonne verlebrale, dans le cas de choree chezle chicn. M. Unterberger jeune (2), professeurä I'ecolc de Uorpat, s'est servi avec avanlage de cette essence employee en frictions, contre la gale folliculaire du einen.
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2a Excitautg anirrs exotiquvs.
FAM1LLE DES RtBIACfiES.
Du Cafe [Coffea arabica, L.).
IMiarmacogrupMe. — Les graines de cafe sont nues, ovales, obluses, convexes d'un cote, concaves etsillonnees de Tautre; elles ont la consistance de la corne, l'odeur du foin et la saveur du scigle; leur couleur varie du blanc jaune au jaune verdatre (Gui-bourl).
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Varivtvs commercialcs. — un distingue dans le commerce plu-sieurs varietes de cafe, d'apres leur provenance; les plus estimees sont cellos de Moka, de Bourbon et de la Martinique. Le premier a
(1)nbsp; Journ. des vtter. du Midi, 1857, p. 524.
(2)nbsp; Journ. de mid. veter. de Lyon, Iraquo;03, p. 126.
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EXCITANTS G^NERAUX OU STIMULANTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 629
les grains petits, presque ronds et jaunätres; le second las presente ovales-allong^s, plus gros et d'un jaune verdätre; enfin, ceux du troisifeme sont allongös, volumineux et verdätres. Le cafe Moka est le plus estimö, et c'est celui qu'on doit employer de preference comme medicament stimulant.
Composition chimique. — ü'aprös M. Payen, le caf6 contientles principes suivants : cafeine, combinee ä l'acide cldoroginique avec la potasse, acide cafetannique, essence concrete, huile grasse, ci're, matiere extractive, legumine, apolhhne, etc. La torrefaction deve-loppe dans le cafe un principe pyrogönö qui lui communique un parfum agreable.
Pharmacoteclmie. — Le cafö naturel pent se donner en 61ec-tuaire ou en decoction, mais il estpeu usite; le cafe torrefie s'admi-nistre surtout en infusion aqueuse chaude et recemment preparee. La proportion moyenne de poudre de cafö est d'environ 50 grammes pour un litre d'eau chaude.
i;in is et usages. — Le cafe qui n'a pas subi la torrefaction est principalement tonique et anliperiodiquc; il est peu employe. Le cafe brüle est un stimulant stomacliique et nerveux des plus ener-giques. Son action generale se porle parliculierement sur les centres nerveux dont il augmente beaucoup l'activite, et, par suite, celle de tons les appareils organiques. Le cafe, assez rarement employe sur les animaux ä cause de son prix, est un stimulant energique du tube digestif, et convicnt particuliörement dans les indigestions; M. Schaack (1) le trouve f)r6cieux parce qu'il excite vivement I'estomac sans I'irriter. Son action encephalique trfes-marquee le recommande contre le narcotisme spontane ou toxique, Toppression des forces dans les maladies putrides, etc.; M. La-nusse (2) I'a recommand6 contre rempoisonnement par le tabac chez les grands ruminants. De plus, un praticien instruit, Au-W (3)) faisait un usage frequent dans sa pratique du cafe torre86 ä litre d'excitant tonique, en breuvage ou en eiecluaire; il en usait dans toutes les debilitös, les convalescences qui se prolongent, les afTections typhoides du cheval, Tanemie des bötes bovines qui
(1)nbsp;Communication orale.
(2)nbsp;Joum. des vetir. du Midi, 1852, p. 520.
(3)nbsp; Recudl de mid. viler., 1861, p. 183.
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MEDICAMENTS INFLAMMATOIRES.
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survient pendant I'hivernage, la cachexie aqueuse des ruminants, la paralysie apramp;s le völage, etc. La dose varie salon les cas.
L'usage du cafe comme medicament, en medecine veterinaire, tend a s'etendre de plu? en plus, et il en est digne. M. Trasbot (1), qui en a fait une 6tucle attentive sur les chiens, le present principa-lement contra la maladie dnjeime age h laquelle ces carnivores sont exposes; pourluic'est une sorte de specifiguede cette grave affection. Cast surtout contre la forme catarrhale et dans la derniere periode, que ce mddicamant reussit. II releve les forces generates, fortifie les membres affaiblis des animaux, at provoque parfois une eruption critique h la peau qui assure la guerison de la maladie.
M. Hure (2), veterinaire militaire, a employe avec succes le cafe torrefiö sur trois chevaux d'officiers atteints de Taffection dite typhoida. Le medicament fut adminislre ä la dosa da 60 gr., en 61ectuaire ou en breuvage, selon la disposition des sujats. Les effets furent rapides at le succes complet : la stupeur, la somnolence et l'abaltement general, qui caracterisent cette maladie, disparurent bientot et la sante ne tarda pas ä se retablir.
Enfin, un praticien anonyme (3), s'est servi avec un succes ines-p6r6, chez une vaclie atleinte d'indigestion avec surcharge d'ali-menls, du cafe employe ä haute dose (iSO grammas); I'accident, qui avail resiste ä Femploi das stimulants du tube digestif usites en pareil cas, ceda tres-rapidement h l'action du cafe.
Succedanes du Caff'.
The laquo;le Chine {Thca sinensis, L.). — 11 s'emploie exclusivement contre les indigestions.
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FAIIILI.E DES ARISTOLOCHtACEIiS.
Dc la Serpontaire de Vii'ginie. Synosyriie : Yipärine de Yirginio.
Pharmacograpliic. — La serpentaire de Virginia (Arisloloc/na Serpentaria, L.) est une plante qui croit spontanement dans I'Ame-rique septantrionale, at notamment dans la province da Virginia, dans la Caroline, etc. Sa racine est la seule partie employee.
(1)nbsp; Recueilde med. veter., 18G8, p. 89quot;.
(2)nbsp; Recueil 'd'obs. de mad. veter. milU.,t, XVI, p. 527.
(i) Journal de med. veter. de Lyon, 1807, p. 4i2.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;,
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EXCITANTS GfirröRAUX OU STIMULANTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;631
Caractcres. — La racine de serpentaire est formte d'une souche centrale, d'un chevelu abondant et touffu, constituö par des fibres fort menues et entremS16es les unes dans les autres; sa couleur est grisä-tre, son odeur forte et camphröe, sa saveur chaude, aromatique et amere.
Composition chimique. — Cette racine renferme les principes sui-vants : Essence, resine molle, extractif zmer, extructif gommeux, albumine, amidon, sels.
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lledicamentsition. — La serpentaire de Virginie peut s'adminislrer en electuaire apres qu'elle a 6te r6-duite en poudre; cependant il est plus avantageux de la donner cnbreuvage apres I'avoir fait infuser dans I'eau ou le vin, parce qua sous cette forme ses eflets sont ä la fois plus prompts et plus 6nergiques. Les doses sont les memes que pour les bales de ge-nievre.
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Fig. 22.
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Effets et usages. — Les pro-
prietes les plus positives de cette
racine sont d'etre stinmiante, tonique et diur6tique. Quant ä ses verlas sudorifiques, alexiteres et antiputrides, elles sont plus dou-teuses, quoique gen6ralement admises. On conseilie principale-ment la serpentaire de Virginie contre les debilites du tube digestif, les affections putrides, les hydropisies avec tendance septique du sang, comme le mal de tete de contagion, la cachexie du mou-ton, etc.; contre le rhumatisme chronique, les affections lymplia-liques, cutanees. etc. Enfin, on la considfere g6n6ralement comme un sp^cifique assure des morsures des reptiles venimeux; cependant rien n'est moins bien demontr^, au moins en ce qui concerne la racine söche et souvent deterioree qu'on trouve dans le commerce. Lorsqu'elle est fraiche, eile parait plus efflcace; un fait certain, c'est qu'on s'en sert comme anlivenimeuse, tant ä l'intß-rieur qu'ä l'extörieur, dans toutes les parties du monde.
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MEDICAMENTS INFLAMMATOIRES.
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Succedanis de la Serpentaire de Virginie.
1 deg; Aristoloche ronde et Aristoloche longne (.4 . rotunda et longa, L.).
2deg; Aristoioche clem:itite {Aristolochia Clematitis, L.).
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FAMILLE DES EUPHOKBIAC^ES.
De la Cascarille {Croton Cascarilla, L.). Synois'ymib ; Quinquina aromatiquc.
Pbarmaco^raphie. — Cette 6corce, ainsi appel6e du mot espa-gnol cascarilla, petite ecorce, est fournie par un arbre qui croit dans rAmörique möridionale. Elle est en petits fragments roul^s, grisätres sur les deux faces, ä cassure nette et r^sineuse, d'une odeur aromatique, d'une saveur chaude et amere, et exhalant, lorsqu'on les projette sur les charbons, une odeur trös-agreable de muse.
Composition cMmique. — Elle renferme les principes suivants : essence, acide benzo'ique, principe amer, resine, ligneux, sels, etc.
Effets et usiig-fs. — La cascarille est une ecorce excitants, toni-que et antipulride, qui s'administre aux animaux, en poudre ou en decoction, dans les affections anemiques, gangreneuses, les he-morrbagies passives, etc. C'est surtout un auxiliaire ulile du quinquina dans le trailetnent des maladies putrides des berbivores. D'apres M. Fellenberg (1), la cascarille pousserait ä la production du lait plus 6nergiquement que les semences chaudes des ombelli-föres. II prescrit de la donner en poudre, mel6e i\ du miel, ä la dose de 64 grammes en vingt-quatre beures. M. Auboyer (2), vet6-rinaire principal, a pu constater egalement, sur une jeune jument primipare, Taclion galaclogöne ou galactopoietique de la cascarille. Cette propriety parait d6s lors suffisamment prouv^e pour engager les praliciens h en faire usage ä l'occasion. La forme d'6-lectuaire parait la meilleure.
(1)nbsp; CliniqueviUr., 1862, p. 116.
(2)nbsp;Jown. de mid. v4t6r. milit., t. HI, p. 39.
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V. — EXCITANTS GBNICBAÜX A ESSENCE SOUFREE.
Les medicaments de cette catögorie, qu'on appelle souvent depu-ratifs, antiscorbutiques, sont caract^risös en general par unesaveur acre, et par la presence d'une essence renfermant une forte proportion de soufre. Us sont tiros ä peu pres exclusiveraent de la fa-tnille des Cruciferes. Nous etu-dierons avec soin le plus important d'entre eux, et pour les au-trcs nous nous bornerons ä une simple enumeration.
Du Raifort sauvage. Synonymie : Gran ou Cranson de Bretagne, ete.
Pbarmacogrraphie. — Le rai-fort sauvage [Cochlearia armora-cia, L.) est une plante vivace, qui croit sponlanöment dans la plu-part des contrees de la France et notamment en Bretagne, le long des ruisseaux, dans les fos-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;p-^. 23.
sös, etc. ; en outre on la cultive
dans les jardins. Toutes les parties sont actives; cependant on n'emploie guöre que la meine.
('aracteresect;. — Cette racine est longue d'un quart de metre h un demi-metre, grosse comme le pouce, cylindrique, blanche, char-nue, d'une odeur vive et piquante, et d'une saveur acre, brülante et amere. Dessechee, eile a perdu la plus grande partie de son activity.
Composition chimique. — La racine de raifort sauvage contient les principes suivants: Une essence sulfuree, tres-äere et analogue a celle de la moutarde noire; une resine amere, de Valbumine, du sucre, de la gomme, du ligneux, des sels calcaires, etc.
Pharmacotechnie. — On emploie ä peu pros exclusivement la racine fraiche; on I'^crase dans un mortier aprös l'avoir coupee,
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MEDICAMENTS INFLAMMATOIRES.
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et on m61angela pulpe ä des matieres farineuses pour en faire des bols ou des 61ectuaires; on peut aussi en extraire le sue et l'admi-nistrer dans un vehicule approprie : enQn, et e'est le proc6d6 le plus usil6, on traile par maceration, avecl'eau, les liqueurs alcoo-liques ou le vinaigre, la racine divisöe et contusionriee, et on I'ad-minislre ensuite en breuvage ; les doses sont les suivantes :
1quot; Grands herbivores.............. 150 ü 250 grammes.
2deg; Petits ruminants et pores........ 50 ä 100 —
3deg; Carnivores...................... 10 ä 25 —
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Effets et uRa^es. — La pulpe fraiche de racine de raifort sau-vage appliqueesur la peau, y determine promptement une rub^fac-tion et un engorgement, comme la moutarde noire. Dans le tube digestif, son action presente aussi de l'analogie ayec celle de cette derniere substance : cette racine produit le ptyalisme, excite vive-ment l'estomac et les inleslins, et peut devenir irritante si son usage est trop prolonge ou si 1'on en eleve les doses outre mesure. Ses effets generaux sont stimulants, toniques et diuretiques; on admet 6galement que ce remede est depuratif, antiscorbutique, antiseptique, anticatarrhal, etc. Comme stimulant et tonique, soit local, soit general, 1c raifort convient dans les debilites du tube digestif, les affections vermineuses, les maladies atoniques et celles qui sont passees h I'ctat clironique ; comme diuretique, on le recommande contre les diverses especes d'hydropisies, telles que la cachexie, I'anasarque, I'liydrolhorax, 1'ascite, etc.; contre le rhumatisme clironique, les alfections cutanees, etc.; comme depuratif et anliseplique, il convient dans le traitement prophylac-lique ou curatif des maladies putiides et gangreneuses, dans le scorbut du chien, las scrofules et la ladrerie du pore, etc. Enfin, ä litre d'anticatarrhal, on a preconise le grand raifort contre le catarrlie des bronches, celui du nez, la gourme rebelle, les ecoule-ments muqueux des voies genito-urinaires, ralbuminurie, el möme les calculs vesicauxduboeuf. A I'exterieur, les preparations de cette racine sont essenliellement detersives.
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Sticcedanes du Raifort saavege 1deg; Bloutarile noire {Sinapis nigra, L.). 2deg; Cocblearia {Cochlearia officinalis, L.). 3deg; Ail {Allium saitvum, L.).
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DES NARCOTIQÜES. ideg; Eupatoire {Eupatorium cannabinum, L.). 5deg; Hcpatique des fontaines {Marchantia polymorplta, L.). 6deg; i'reHe d'eau {Memanthes trifoliata, L.). 7deg; CrcsBon de fontaine {Sisijmbrium Nasturtium, L.); etc.
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SECTION III
DES MEDICAMENTS N^VRO-DYNAMIQUES.
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Nous donnons cette d6nominalion generale i une classe de medicaments qui ont pour caracleres d;agir sur les propriet^s vitales des tissus (sensibilite et contractililö) et sur les facultes propres du Systeme nerveux, sans modifier materiellement, d'une maniere notable, reconomie animale; en un mot, d'agir sur les forces plus que sur la mauere du corps.
Cetle categoric de medicaments comprend l'ancienne classe si complexe et si heterogene des narcotiques, que nous diviserons en narcoliques proprement dils, et en excäateurs. Nous allons les examiner sucessivement et avec toute l'attention qu'ils meiitent.
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CHAPITRE PREMIER
DES NARCOTIQÜES (de vsipxn, assodpisseuent).
Si:(onymie : Anodins, calmants, södatifs, stupöfiatits, somniferes, hypnoliqucs, nerviiiSj clc.
ConsiiieraUons^cnerales. — On dösigne par cette qualification vague, et souvent inexacte, les mddicamenls qui ont pour carac-töre commun d'agir plus particulicrement sur le Systeme nerveux, d'en diminuer lactivit^ dans l'etat de sant6, et d'en corriger les phenomfenes exagerös ou irreguliers dans 1*6tat de maladie.
Le systöme nerveux, ce grand moteur de l'organisme, ce ressort principal de la machine animale, se divise naturellement en deux portions dislinctes: le systfeme cerebro-spinal et le systöme ganglion-
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MEDICAMENTS NEVRO-DYNAMIQUES.
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noire, Le premier, qui preside aux fonctions de relation, est charg^ de Vintelligence, des instincts, de la sensibilite et de la motiliie; le second, dävolu exclusivement aux fonctions vegetatives, rfegle les besoins internes, dirige les absorptions, la nutrition, les secretions, la calorification et sert, en outre, de trait d'union entre les organes de la vie animate et ceux de la vie de vegetation.
Les medicaments que nous comprenons dans la classe des nar-cotiques agisscnt tous sur les deux portions du Systeme nerveux, mais avec une Energie et une nettete bien differentes. Tandis que les uns portent leur action ä peu pres exclusivement sur les centres nerveux, d'autres agissent plus speciulement sur la partie periphe-rique du systfeme de la vie animale, et enfin, quelques-uns font sentir leur action d'une maniöre parliculiere sur le systöme du tri-splanchnique.
La vertu que possedent ces medicaments d'agir specifiquement sur la substance nerveuse, partout ou eile se trouve distribu6e. leur donne une physionomie toute particuliöre et les söpare nette-ment da tous les autres medicaments. Cependant, malgrö ce carac-tere commun, ces medicaments sent extremement disparates dans leurs effets, parce que, agissaut sur un appareil tres-cornplexe, leur action se traduit au deliors par des phenomenes trSs-variables se-lon la portion du Systeme nerveux sur laquelle its agissent plus specialement. Les g6neralUes sur les medicaments narcotiques, en raison de ces divergences d'effets, doivent done 6tre trfes-breves pour ne pas devenir inexacles ou forcees. Nous les reduirons aux considerations qui vont suivre.
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Origine. — Les narcotiques sont presque tous tires du regne or-ganique; les animaux ne fournissent que les composes cyaniques ; quant aux vegetaux, tres-feconds en medicaments de cette nature, its donnent desproduits varies, qui out tous pour base un alcaloide fixe ou volatil, basique ou non basique, et dans lequel sont concen-trees ioutes les vertus narcotiques que ces medicaments possedent. Les families vegetates les plus riches en plantes narcotiques sont les Papaveracees, les Solanc'es, les Ombelliferes, les Jlenonculacees, etc. Les mineraux sont peu feconds en narcotiques, et on ne met guöre en usage que quelques composes de zinc et de bismuth.
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Pharmacoterhnie. — On soumet les medicaments narcotiques h des preparations variees qu'on peut distinguer en pharmaceutiques el chimiques. Quelques-uns sont employes dans leur etat de puret6,
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comme les composes de cyanogene, les ethers, le camphre, etc.; ceux qui proviennent des vegötaux sont lrait6s souvent par döcoc-tion ; cependant, le procödö le plus avantageux est d'en retirer le sue et d'en faire uti extrait. En les epuisant par l'alcool, l'huile grasse et divers autres vehicules, on en obtient ^galement des preparations utiles, soit pour l'usage interne, seit pour quot;usage externe. Enfin, h l'aide de proefides chimiques divers, on peut retirer des plantes narcotiques les prineipes alcalo'ides qui sont en possession de la plupart de leurs proprietes actives.
La tendance actuelle de la medecine, c'est d'employer de preference les prineipes actifs des vegötaux narcotiques k l'etat isol6, parce qu'on obtient ainsi des effets plus reguliers et plus faciles ä calculer. Le prix elev6 des alcaloides mettra encore longtemps obstacle h la generalisation de leur usage en medecine vetörinaire; ce-pendant les progrfes continus de la chimie font espörer que cet obstacle disparaitra dans un avenir prochain.
.Uetiicamentatiun. — On administrc les narcotiques de plusieurs manieres; quelquefois on les emploie exclusivemenl ä l'interieur ou ä Fexlerieur; mais d'autres fois aussi on les met en usage con-curremment sur les deux surfaces. A l'inlerieur, on donne les narcotiques plus particuliörernent par le tube digestif, en 61ectuaire ou en breuvage, par les voies directes, et en lavement par les voies retrogrades; on a proposö egalement de gencraliser le mode d'ad-ministration des anesthesiques et d'employer la plupart des narcotiques sous forme de fumigations dans les voies adriennes. A rexterieur, on les applique sous les formes variees de lotions, de frictions, de bains, d'applications diverses, etc. Les alcaloides et leurs sels peuvent s'aehninistrer par la metbode hypodermique.
Posolo^ie. — Les quantites de medicaments narcotiques qu'on doit adminislrer ä la fois aux divers animaux, et surtout aux herbivores, pour oblenir des effets notables, sont en general tres-consi-d6rables et hors de toute proportion avec les doses qu'on emploie chez l'homme. Comme le fait judicieusement observer Grognier(I), ä regard des medicaments narcotico-äeres, il ne sufflt pas d'en donner cinq ou six fois plus que chez l'homme, il faut parfois en centupkr la quanlite pour obtenir des effets suffisants. Les doses elevees de narcotiques qu'on est force de donner aux grands herbi-
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(1) Compte rendu de VEcok de Djon, 180D, p. 13.
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vores, font que ces medicaments agissenttousä la maniöre desnar-cotico-äcres, c'est-ü-dire qu'ils irritant loujours plus oumoinsfor-tement le tube digestif auquel on les adresse le plus ordinairement, cat accident local survient d'autant plus surement que, I'dconomie animala s'habituant promptemant ä Faclion generale de ces medi-camenls, on est force d'en administrer des doses croissantes.
Pliapmacoiiynamie. — Les effels des narcoliquas doivant 6tre distinguös en locaux at generaux, at ces derniers subdivises en ano-dins, sedalifs et narcotiques.
1deg; Effets locaux. — Appliquees sur des tissus sains, les preparations narcotiques ont pour effets de diminuer la sensibililö locale, de produire de l'engourdissament, de la lenteur dans les mouve-ments partiels, etc.; toutefois ces effets sent loujours trös-obscurs sur les tissus sains, landis qu'ils sont tres-marqu6s sur las parties al-terees, douloureuses, etc. Dans le tube digestif, les effets des narcotiques sont tres-variables; cependant la plupart diminuent I'appetit, ralentissent ou arrfttent la digestion, ratardent les defecations, irri-tent notablement la muqueuse intestinale, etc.
2deg; Effetraquo; generaux ou dynamiques. — Las effets des narcotiques sur le Systeme nerveux general doivent etre distingues en anodins ou calmants, stklalifs et narcotiques, selon qu'ils agissentsur lasensi-bilite seulement, sur la sensibilite et la molricite ä la fois, ou qu'ils aneantissent entiörement l'activite nerveuse. Ces trois ordres d'effets merilent une description separee.
a. Effets anodins ou calmants. — Administres ä petite dose, les medicaments de cetta classe agissant comme simples calmants et anodins, c'est-ä-dire qu'ils ralentissent I'activita fonctionnelle at qu'ils diminuent un des attributs seulement du Systeme nerveux de la vie animale, la sensibilite, sur laquelle ils ont plus de prise que sur toute autre faculle de cet apparail. Toutefois il est essen-tiel de faire observer que, sur les animaux sains, et notamment sur les herbivores, reffet anodin des narcotiques est peu marqu6 et passe le plus souvent inapergu; mais sur les animaux en proie ä la douleur ou ä une fiövre accompagnee d'erethisme nerveux, I'action calmante de ces medicaments devient, en general, assez manifeste, surlout chaz las jaunes animaux at sur caux qui appartiennent aux petitas aspeces.
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b. Effets sedatifs. — Lorsqu'on administre les narcotiques ä doses moyennes et rapprochfies, l'action qu'ils exercenl sur la sen-sibilüe est plus marquee et nc tarde pas ä s'etendre peu ä peu ä la nicitilite et in6me ä Vintelligence instinctive des animaux comme l'in-diquent les signes suivants : les yeux sont fixes, la pupille dilat6e ou immobile, les sens sont obtus, la sensibilite g6nerale est diminuee, los mouvements sont lenls et paresseux, les animaux sont inatten-lifs et n'obeissent qu'imparfaitement au commandement du mai-tre, etc. Ces effets, comme les precödents, sont toujours plus nets et plus developpes quand il y a maladie que lorsque Teconomie est ä l'etat normal. Enfln, s'ils presentent un peu d'intensite, il est rare que ces effets sedatifs s'etablissent d'emblee, etpresque toujours ils sont precödes d'une agitation fonctionnelle proportionnelle au de-grd d:energie qu'ils doivent avoir.
c. Effets narcotiques. — Lorsque les medicaments qui nous oc-cupenl sont administres ä hautes doses ou ä. doses rapprochöes, ils meritent parfaitement les denominations de narcotiques, de stupe-fiants, de somniferes, etc., qu'on leur donne souvent, parce qu'alors ils determinent une sorte d'empoisonnement avec sommeil et stu-peur, qu'on appelle narcotisme. Dans celte circonstance, ces medicaments deploient loute leur puissance et 6teignent, non-seulement la sensibilite et la motilit^, mais encore les instincts et l'intelli-gence; malheureusement, comme chez les animaux on ne peut pas toujours arreter et moderer ä son gr6 les effets de cette nature, les medicaments que nous etudions ne sont que d'une utilite tres-con-lestable dans la pratique, en tant que narcotiques ou stupöfiants.
Le narcotisme, dont nous tracerons le tableau tout ä l'heure, ne se produit pas avec une egale facilit6 chez tous les animaux; son developpementparaitetre d'autant plus rapide et plus complet, que les animaux presentent un systfeme nerveux plus parf'ait. Les animaux domestiques peuvent 5tre classes, sous ce rapport, dans l'or-dre suivant: carnivores, solipfedes, omnivores, ruminants. Par la m6me raison, les effets des narcotiques sont plus marques sur les sujets sanguins ou nerveux que sur ceux qui sont lymphatiques; sur ceux qui sont jeunes que sur ceux qui sont äges, etc.
Aanotisine. — A l'exceplion des ruminants, chez lesquels le narcotisme ne se montrejamais d'une maniöre complete, tous les autres animaux sont susceptibles d'en presenter les caracteres. Les signes les plus importants de cet 6tat sont les suivants : engourdis-
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sement general, oblusion des sens, dilalalion des pupilles, vertiges, assoupissement, slupeur, perle de l'instinct et de l'intelligence, station difficile, triemblements musculaires, spasmes, convulsions, parfois mouvements d6sordonnes, locomotion lente ou impossible, faiblesse des membres posterieurs, puis paraplögie, pönis pendant, relächement des sphincters, emission involontaire des excrements et des urines, surtout chez le chien, pouls effacö, abaissement gra duel de la temperature de la peau et des membres, cbute sur le sol, sueurs froides, mort.
Le dcveloppement des etfets complexes que nous venons d'exa-miner est attribue, par la plupart des auteurs, aux trois causes sui-vantes: 1deg; a une action spöcifique des narcotiques sur la substance nerveuse; 2deg; h une congestion sanguine qui s'6tablit dans les centres nerveux et leurs enveloppes; 3deg; enfin, h la gamp;ne de la respiration et ä l'h^matose imparfaite qui en esl la suite. La premiere cause pro-duit seule l'action calmante et sedative des narcotiques; mais les deux autresparaissentconcourir au developpement dunarcolisme.
Antidotes. — Quand Faction des narcotiques est accidentelle-ment trop prononc^e, il est indispensable de la modörer pour qu'elle ne nuise pas aux animaux malades ; alors on conseille I'em-ploi des 6vacuants du lube digestif, pour enlrainer au dehors une parlie du medicament ingere ; on pent aussienneutraliser une portion au moyen des breuvages astringents. Pour contre-balancer raclion stupefiante des narcotiques sur la pulpe nerveuse, on present I'emploi d'une forte infusion de cafe ou d'un breuvage stimulant. La saignöe pent etre ulile pour degorger les centres nerveux, et les diur6liques pour häter l'expulsion hors du corps des principes narcotiques.
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Pharmacotherapie. — Sous ce titre nous avons ä examiner les efi'els th6rapeuliques et les indications des medicaments narcotiques.
a. Effets th^rapcutiques. — Les m6dicaments de cette categoric, corame du reste ceux de plusieurs autres, presentent la par-licularile tres-impotlante de produire des effets therapeuliques beaucoup plus nets et plus prononces que les effets physiologiques. En effet, quand le systöme nerveux est exalte dans ses facultds, soit localement, soil d'une maniere g^n^rale, el que la sensibilite el la motilite se traduisent au dehors par la douleur, pour la pre-
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miöre, et par divers d^sordres dans le systöme musculaire interne ou externe, pour la seconds, on remarque g^n^ralement que les effets locaux et dynamiques des narcotiques se döveloppent plus rapidement, plus nettemenl et plus ^nergiquement qu'ä l'elat normal. Cette remarque s'applique aux diverses categories de narcotiques et particuliörement ä ceux qu'on appelie anlispasmodi-ques, dont l'action ne deviant bien manifeste que quand il y a indication d'en faire usage.
b. Indications therapeutiqaes. — Les medicaments qui nous occupent re^oivent dans la pratique une application commune d'une haute importance ; ils servent ä combattre un des Elements les plus ordinaires et des plus graves des maladies, la douleur, qui n'est que la sensibility exagöree.
laquo; Le role que joue la douleur dans les maladies, disent MM. Trousseau et Pidoux (1), est plus important que beaucoup de palbologis-tes ne le pensent. A lui tout seul I'element douleur esl une cause puissante de maladie ; en combattant, en ddtruisant cet 616ment, on fait cesser les accidents les plus graves. raquo;
La douleur jare'cecfe ou accompagne les maladies : dans le premier cas, qui est le plus rare, eile est la cause des d(5sordres morbides; dans le second, qui est le plus ordinaire, eile n'en est que la consequence. Ainsi, le rhumatisme, les phlegmons sous-aponevroti-ques, les javarts tendineux, le clou de rue penetrant, les graves opdrations, etc., qui enlrainent parfois une fiövre intense, et möme le tdtanos, sont accompagnes d'une douleur plus ou moins vio-lente, qui pent 6lre consideree comme la source des d^sordres morbides qui suivent ces affections. (Juant ä la douleur qui accompagne toutes les maladies, eile peut elre plus ou moins aiguö, mais eile ne manque jamais compl6tement. Lorsqu'elle est ties predominante, eile constitue une complication fächeuse qu'il faut se häter de faire disparaitre, soit par des applications locales, soil par I'usage interne des narcotiques, soit en fin par les deux voies en m6me temps.
Ind6pendamment de leur emploi pour combattre la douleur, les narcotiques peuvent encore seivir au Iraitement de plusieurs affections dependant plus ou moins direclement du systfeme nerveux, telles que les diverses espfeces de n^vroses, les lesions materielles des nerfs, le tötanos essentiel ou traumalique, l'encephalite essentielle, la myelite, les paralysies, la choree, l'imraobilit6, I'epilcpsie,
(1) Traite de thirapeutique et de mutiere midicule, t. 11, p. 149, 'i' 6dit. Tabourin, S8 Edition. — I.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 41
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la pousse, les crampes, les convulsions, les coliques nerveuses, la nephrite, la dyssenterie, elc. Enfin les anestliesiques resolvent des applications speciales, qui meritent une mention ä part; il en sera prochainement parl6.
c. Contre-indlcations. — II faut s'abstenir de faire usage des narcoliques dans toutes les phlegmasies dans lesquelles I'olement congeslionnel ou inflammatoire serait predominant; il faut eviter aussi de les employer dans les maladies atoniques, anemiqucs, dans les aöections putrides du sang, etc., parce que, dans ces cir-constances, ils ne pourraient que nuire.
Division des medicaments narcotiques.
1deg; Narcotiques cnccphaliaues. —Ex. : Opiaces et composös de cyanogene.
2deg; j\arcotico-acres. — Ex. : Solanöes, ombelliferes, rcnoncu-lacees, etc.
3deg; Ancsthösiqucs. — Ex. : Ethers, chloroforme, chloral et analogues.
4deg; Antispasmodiques. — Ex. : Composes de bismuth et de zinc, camphre, valeriane, assa-foetida.
sect; 1. — Xapcotiqucs enccphaliques.
Les narcotiques de cette categoric, qu'on appelle aussi stupe-fiants, somniferes, sent ceux qui agissent principalement sur I'en-c6phale et determinent im sommeil morbide plus ou moins profond. 11s agissent spdcifiquement sur tons les modes de manifestation du Systeme nerveux, et notamment sur la sensibilite et Tin teiligen ce; quant ci la motilite, ils la modifient egalement avec Energie, mais ils ne la pervertissent pas comme les narcotico-äcres. Sous leur influence, la pupille reste stationnaire, se resserre ou se dilate ; ce dernier elfet est le plus rare et ne se manifeste gufere que lorsque le narcotisme est tres-prononce. Le plan charnu de Tintestin de-vient g6n6ralement inerte par I'action stup6Iiante locale de ces medicaments. Enfin, les enccphaliques agissent d'autant plus Cner-giquement que les animaux ont le cerveau plus d6velopp6.
Nous plagons dans cette cal6gorie les opiaces et les cyanures, qui
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pr^senlent entre eux quelques analogies, mais qui sonl neanmoins söparös les uns des autres par des differences prolbndes. Leur his-toire particuliöre va maintenant nous occuper.
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a. De rOpium. Partie pharmacostatique.
Pharmacog^raphic. — ün appelle Opium le sue propre, 6paissi et color6 ä l'air, de plusieurs especes de pavots, et notamment du pavot blanc {Papaver somnife-
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i'um, L.). Cesplantes, qui constituent le genre type de la fa-mille des Papaveracees, sont cultiv^es dans plusieurs con-trees de l'Asie et de l'Afrique, en Tue ä peu pres exclusive de la röcolte de ce medicament. Des essais de ce genre de culture ont 6t6 tentes dans plusieurs locality de I'Europe, et font esperer pour l'avenir des resultats avantageux.
L'opium est un des medicaments les plus anciennement
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connus. Les Grecs l'appelaient
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meconium, et cette denomina-
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tion s'appliquait surtout aux vari^tes les plus inipures de cette substance; quant ä celle d'opium employee, dit-on, pour designer les especes les plus pures, eile l'ut adopt6e par les Romains, d'oü eile est passee, sans modiflealion, dans la plupart des langues de I'Europe.
Recolte de l'opiam. — Les voyageurs qui ont parl6 de la rßcolte de l'opiuin ne sont pas d'aecord entre eux relativement aux pro-c6d6s employes dans les divers pays qu'ils ont visits, ce qui porte ä croire que ces proc^des sont variables selon les localitös, ou bien que plusieurs moyens sent mis en usage pour 6puiser entiörement la plante de son sue propre. Quoi qu'il en soit, ces proc^des peuvent
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se rapporter ä trois modes principaux : Vincision, Yexpression et lu decoction.
\deg; incision. — Ce procede, qui parait le plus ancien et le plus repandu, consiste ä pratiquer sur las capsules du pavot et leur pe-doncule, avant leur enliere maturit6, des incisions superlicielles amp; l'aide d'un couteau, sans perforer les parois de la capsule. D'aprös M.. Bourlier, pharmacien militaire, qui a 6tudi6 le proc6d6 en Orient, on fait une seule incision tres-oblique ou entiörement transversale üi Taxe du fruit, si la maturite est peu avancöe ; dans le cas contraire, plusieurs incisions sent nöcessaires pour vider entierement les vaisseaux propres du sue 6pais qu'ils contiennent. 11 sort bientöt de la blessure un liquide cr6meux, blanc, epais, qui ne tarde pas ä se concreter sous forme delarmes brunätres (1).
Le lendemain et lorsque le sue de pavot s'est ainsi concrete en larmes ou en couches plus ou moins öpaisses, il est recolt6 par des femmes munies d'une s^bile de bois attachöe i\ leur ceinture, et qui sont armees d'une sorte de racloire pour detacher Topium coneröte sur la capsule. II est ensuite rassemble en masse, p6tri avec soin, an-ose de salive pour prövenir son alteration, et dispose en pains d'un petit volume, qui sont enveloppes d'une feuille de pavot ou de rumex, selon les localitös. Enfin il est aussi mölangö souvent avec les produits interieurs fournis par les deux autres precedes.
2deg; Expresect;Bion. — Dans ce procede, on coupe et Ton 6crase, non-seulement les capsules du pavot, mais encore les p^doncules et le haut des tiges, apres les incisions, et Ton soumet le tout h une compression plus ou moins forte. Le sue qui en r^sulte est filtre grossiörement, 6vapor6 en consistance d'extrait dur et moule en-suite en petites masses rondes. G'est par ce precede qu'on obtenait autrefois, dit-on, la vari6te d'opium que les Grecs nommaient me-conium.
3deg; Decoction. — On soumet ä cette operation, soit des parties neuves du pavot, soit les portions d6jä ^puis6es par les deux premiers procedes. Dans Tun et l'autre cas, on 6crase la plante, on la fait bouillir dans une ou plusieurs eaux, on filtre, on rapproche les dfcoctds en consistance d'extrait solide, et enfin on melange le pro-duil qui en resulte avec une proportion plus ou moins forte de
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(1) Journ. de phartnacia et de chimie, t. XXXUI, p. 99.
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ceux fournis par les deux proc6d6s pröcddents, afln d'obtenir un produit moyen qu'on moule comme ä l'ordinaire.
Varieteraquo; commercialelaquo;. — On trouve en France, dans le commerce de la droguerie, trois variötes principales d'opium qui ont encore des caractöres assez distincts, et qu'on appelle, d'aprös leur provenance, opium de Smyrne, de Constantinople et üEgypte,
1deg; Opiamde Stmyrne. — Cette variötc, encore appelde opium de Syrie, opium noir, est en masses de la grosseur du poing, irrcgu-lierement arrondies, et le plus souvent d6form6es par suite de la mollesse primitive de la substance qui les constitue. A la surface de ces especes de pains irreguliers, onremarque.de nombreuses semences de rumex, qui ont pönetrö dans la masse par suite de la pression qui a (5te exercöe ä leur surface. Dans l'int^rieur, ces pains sont mous, et la matiöre qui les compose est d'un brun clair noir-cissant ä l'air; en se servant d'une loupe, on y remarque des larmes de couleur fauve, demi-transparentes et agglutin^es entre elles. L'odeur qui s'en exhale est forle et vireuse, et la saveur qu'il de-\ eloppe est amere, 4cre et nausöeuse. C'est l'opium le plus estime et le plus riebe en morphine ; la quanlite moyenne de cot alcaloide est de 0 i 10 pour 100 en poids.
2deg; Opium de Constantinople ou de Turquie. — Get Opium est sous forme de petils pains aplalis, ellipsoides, du poids moyen de 200 grammes, reconverts d'une feuille de pavot qui est tres-adMrenle ä leur substance, et dont la nervure mediane les divise en deux portions ä peu prfes egales. La surface des pains est dure, tandis que la matiere inlörieure est souvent molle ou se ramollit aisement sous les doigts quand on la malaxe; la couleur de cette variete d'opium est rougeätre et se fonce par la dessiccation ä l'air; l'odeur en est vireuse, mais faible, et la saveur est d'une amertume peu intense. La riebesse en morphine varie de 4 ä 6 pour 100 en poids.
3deg; Opium d'Egypte ou d'Alexamlrie. — Cette espece d'opium, qu'on appelle encore thebdique, 6tait tr6s-estim6e autrefois, tandis que denosjours eile est consid6r6e comme une quality trfes-infe-rieure. Elle se presente sous la forme de petits pains orbiculaires, aplatis, tres-propres ä la surface, et gratt6s de teile sorte qu'ils ne conservent plus que des vestiges de la feuille qui les enveloppait et qui paraissait y adh6rer beaueoup. La couleur de cet opium est
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d'un brun fonce ; sa cassure est nette et luisante; son odeur est vi-reuse avec une leinte de moisi, sa saveur amere et acre. La leneur en morphine est de 2 ä 3 pour 100 en poids, et quelquefois tout ä fait nulle.
Ind6pendamment des varies principales d'opium que nous ve-nons de faire connaitre, on en trouve plusieurs autres en Angle-terre: les deux plus importantes sont celle de Vlnde, qui est en masses spheroulaies de la grosseur d'une boule a jouer, et la variet6 de la Perse, qui est sous forme cylindrique et soigneusement enve-loppee dans du papier. Enfin, depuis quelques ann^es, on r^colte de 1'opium dans plusieurs contröes de l'Europe; celui de l'Algörie est renl'erme dans des capsules vides de pavot. Quant a celui de M. Aubergier, röcolte en Auvergne, et appele opium indigene, af-fium, il est sous forme de disqnes circulaires epais de 4 centimetres et reconverts d'une feuille d'etain. Get opium est titrö et contient röguliörement 10 pour 100 de morphine. —II rösulte de quelques essais tentes sur le cheval et le chien par M. Zundei, que cette va-viamp;tb d'opium est moins excitante et plus narcotique que celles d'O-rient {Note communiquee).
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Caractcres gen^raux laquo;le I'opium. — Quelle que soit la variete ä laquelle il appartienne, I'opium est toujours une substance amorphe et dont la consistance varie selon qu'il a 6t6 plus ou moins ex-pos6 h. I'air. Recent, I'opium est poisseux, mais, desseche, il pent devenir dur et se briser nettement sous le marteau; cependant, quand sa consistance n'est pas trop grande, il forme une päte molle et collante lorsqu'on le malaxe pendant un certain temps entre le* doigls. La couleur qu'il revet varie selon son degre de dessiccation ; mais eile est toujours foncee, brunätre ou rougeätre; l'odeur en est caracteristique, eile est vireuse, c'est-a-dire semblable ä celle de la laitue et de la chicoree sauvages; la density, superieure ä celle de l'eau, 6gale 1,33. Expose k l'action de la chaleur, I'opium fond et brüle facilement au contact de Fair quand il est sec; enfin, il est incompletement soluble dans l'eau, l'alcool et la plupart des liqueurs fermentees.
Fal8iacationsect;de 1'opium. —II n'est pas de medicament qui soit l'objet de plus de fraudes et d'un plusgrandnombred'adult^rations que I'opium; son prix 6Iev6 y poüsse les marchands cupides; sa forme variable et sa composition chimique si compliqu^e permet-tent d'y m^langer impunement un grand nombre de substances.
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Les falsifications s'opörent, soit au Heu msect;me de la röcolte, par le melange des produits inf^rieurs avec ceux d'une quality plus61ev6e on par l'addition de jaune d'ceuf, soit en France, ä l'amvöe de la marchandise dans nos ports. Les matieres qu'on y melange le plus fröquemment sont d'abord divers extraüs, tels que ceux de pavot, de laitue, de ch61idoine, de reglisse, etc.; puis du cachou, de la terre glaise, du sable, de la touse de vache, des gommes, de la fecule, des huiles grasses, du raisin sec 6cras6, des feuilles de pavot en pulpe, etc. Enfln, non contents de ces coupables fraudes, les falsiflcateurs ont iorm6 un faux opium de toutes piöces, et sont parvenus ä imiter l'opium veritable avec une teile perfection, que les personnes les plus expörimentfes s'y laissent prendre. Ge faux opium a pour base le marc provenant de l'extraction de la morphine, auquel onajoute un extrait vögötal quelconque, puis de la fecule, de la gomme, du mucilage et de l'huile de lin pour lui donner du Hautet les qualites dessiccatives voulues; il est habitaellement sous la forme de l'opium de Smyrne, et, corame ce dernier, reconvert de semences de rumex et enveloppe dans une feuille de pavot ou de jusquiame.
De tousles procedes proposes pour reconnailre les diverses falsi-lleations de l'opium, il n'y en a qu'unseul v6ritablement rigoureux: c'est celui qui consiste ä extraire et ä doser la proportion de morphine qu'il renferme.
Celui qui nous parait ä la fois le plus simple et le plus exact est le suivant, propose par M. Guiliiermond, pharmacien ä Lyon. H consiste ä prendre, surl'echantillon d'opium a examiner, une pe-s6e de 15 grammes; ü la trilurer dans un mortieravec80 grammes d'alcool ä 70deg; cent^simaux, et ä passer dans un Huge fin avec expression; ä reprendre le r6sidu par 40 grammes d'alcool au mömetitre et ä le traiter en tout point par le mörne proc6d6. Les liqueurs flllröes sont r^unies dans un petit flacon et additionn6es de 2 grammesd'ammoniaque liquide. Au bout de vingt-quatreheures, la morphine s'est deposee et adhfere aux parois du vase; eile est recueillie avec soin sur un fdtre, lavöe ä l'ether pour enlever la narcotine, s^chee et pesöe. II faut, pour qu'un opium soit de bonne quality, qu'il renferme au moins de 3 ü. 10 pour 100 de morphine. {Note C07nmuniquee.)
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Composition chimique laquo;le l'opium. — Elle est trÖS-COmpliqu6e, puisqu'on y rencontre plus de vingt principes differents, et que rien ne prouve qu'il ne s'y en trouve pas davantage. Les chimistes
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MEDICAMENTS NEVRO-DYNAMIQUES.
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qui se sont occup6s de celte analyse difficile sont, d'apres I'ordre cluonologique : Derosne, Seguin, Sertuerner, Robiquet, Pelletier, Couerbe, Mulder, Morh, etc. Les resultats qu'ils ont obtenus sont minis dans le tableau suivant :
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Morphine.
Codeine.
Narc^ine.
Narcotine. Tli^baine. Papaverine.
M(5conique.
Acfitique.
Sulfuriquo.
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Principes akalins.
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Narcotiques.
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foxiques
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...i
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Principes ncides.
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j Organiques. ( Inorganique
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Principes lajdrocarbonis.
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Soluble...... Extrait acide.
i Rosine.
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...j
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Huile.
Essence. Caoutchouc.
Mucilage. Gomme. Cellulose.
Sulfate de potasse. Sulfate de chaux.
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Insolubles
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Principes neutres........... JN'on azotes.
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Principes mine'raux.
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Soluble......
Peu soluble..
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Les alcaloides paraissent combines aux principes acides et no-tamment avec I'acide m6conique; ils sont done ä l'etat soluble dans l'opium et passent entiferement dans les preparations aqueuses, alcooliques et acides. Indepenrlamment de ces nombreux principes, l'opium renferme encore une proportion variable d'eau selon le degr6 de dessiccation oü il est parvenu; on rencontre par-fois dans le commerce des (üchantillons qui en renferment la moitie de leur poids; il faut done aussi etre en garde conlre ce genre de fraude.
Pharmacotecbnic. — II existe peu de medicaments qui donnent lieu ä des preparations plus nombreuses et plusvariees que l'opium. Nous les distinguerons en preparations pharmäceutiques et preparations chimiques. Ces dernieres seront ötudiees ä la fin de l'article consacrö ä l'opium.
i0 Preparations pharmäceutiques. — La nature de ces preparations varie selon le vehicule employe pour attaquer l'opium brut; il en est d'aqueuses, d.'alcooliques. i'aeides, de grasses, etc.
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DES NARCOTJQUES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 649
a.nbsp; Preparations aqucuses. — Elles renfermenl la plus grande partie desprincipes solubles de ropium; laseule importante est la suivante :
Extraitaqueuxou gommevx d'opium. (Codex.)
Prenez : Opium brut............................ 1 partie.
Eau pure.............................. 12 —
On coupe I'opium en tranches minces; on le laisse macerer dans la moiliö de l'cau froide pendant douze heures, puis on le malaxe avec les mains ; on prolonge la maceration pendant un temps ögal, et enfin on passe dans un linge neuf avec expression.
Le marc qui resle est trails de la möme maniöre avec I'autre moitiö de l'eau restante. Les liqueurs qui ont passö sont r^unies dansun vase et 6vapor6es ä feu tramp;s-doux; quand leur volume est rdduit d'un tiers, on laisse refroidir pour que la rdsine puisse se d6poser: on filtre au mollelon avec expression, puis on continue l'övaporationjusqu'au point voulu. Get extrait est beaucoup plus calmant que celui qui est prepare ä l'eau chaude, et qui renferme une forte proportion de resine. II reprcsenle generalement la moitiö de I'opium employ^.
b.nbsp;Preparations alcooiiques. — Les unes ont lieu au moyen de 1'alcool, les autres au moyen duvin.
1quot; Teintut^e d'opium ou thebwique,
Prenez : Opium brut....................... 32 grammes.
Alcool ä 5G degr(5s cent............ 386 —
Falles dissoudre et filtrez au papier.
L'extrait aqueux pourrait remplacer avantageusement I'opium brut dans celte preparation, en reduisant la dose de moitie.
2deg; Extrait alcoolique d'opium.
11 se prepare comme l'extrait aqueux, mais il est peu uslte.
3deg; Vin compose d'opium, ou laudanum liquide deSydenham.
Prenez : Opium de Smyrne.................. Oi grannnes.
Safran............................ 3i —
Cannelle........................... 4 —
Clous de girofle.................... 4 —
Vin blanc g^mSreux................. 500 —
Divlsez I'opium et les aromates ; mfilez au vin ; laissez macerer pendant quinze jours dans un vase boucliö; passez avec expression el filtrez. II doit marquer de 8 ä 9deg; Baum6.
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6 SOnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICAMENTS NEVRO-DYNAMIQUES.
#9632;i0 Vin fermente d'opium, ou laudanum de Rousseau.
Prenez : Opium choisi.......................nbsp; nbsp; nbsp;125 grammes,
Miel blanc..........................nbsp; nbsp; 388 —
Eau................................nbsp; nbsp; 880 —
Levüre de biere.....................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 8 —
D^layez lo miel dans la plus grande partie de l'eau, dissolvez I'opium dans 1'au-tre portion, melangez les deux liquides, ajuutez-y la levüre et laissez fermenter pendant un mois ii vase clos; passez ensuite avec expression, filtrez et ajoutez un peu d'alcool pour assurer la conservation de la preparation. II doit marquer de GhTgt; Baumö.
o0 Vin d'opium simple.
Prenez : Opium............................. 32 grammes.
Vin blanc.......................... 500 —
Dissolvez et filtrez. II peut remplacer öconomiquement le laudanum.
c.nbsp; Preparations acides. — Le vinaigre est le seal acide employe ; 11 ne fournit ä la medecine v6t6rinaire que la preparation suivante :
Vinaigre d'opium, ou teinture vinaigree.
Prenez : Opium.............................. 32 grammes.
Vinaigre............................ 200 —
Alcool faible........................ 125 —
Melangez les deux liquides, divisez I'opium, faites-le macerer pendant cinq ou six jours, malaxez ä plusiours reprises, passez avec expression et filirez.
Cette preparation, tres-usit^e en Angleterre et en Am^rique sous le nom de gouttes noires, est peu employee par les veterinaires.
d.nbsp; Preparations grasses.—Elles ont pour excipient la graisse ou le cerat; les plus utiles sont les suivantes :
1deg; Cerat opiace.
Prenez : Extrait aqueux d'opium............... 4 grammes.
C^rat............................... Ci —
Incorporez ä froid au cerat.
2deg; Onguent digestif opiace.
Prenez : Extrait aqueux d'opium.............. 8 grammes.
Onguent digestif simple............ 125 —
Incorporez ä froid.
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Ind6pendarament des preparations officinales qui pr6csect;dent, Fopium fait partie de la theriaque. Am.diascordium, etc., et entre dans la composition d'un grand nombre de preparations magis-trales, internes ou externes. Les medicaments auxquels on l'associe leplus souvent sontles emollients, lesantispasmodiques, \es pwgatifs, les sudorifiques, etc.
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Partie pharmacodynamique.
lledicamentation. — Dansle tube digestif, oü l'on introduit sou-venl les preparations opiac6es, on les administre en bols ou en 61ec-tuaires, en breuvages ouen lavements. En general, quandonadople cette voie, liest indispensable de soumettre les animaux ä unediöte rigoureuse, ou si l'on est force d'accorder quelques aliments, ils doivent 6tre liquides plutöt que solides, et l'on doit en outre main-tenir la liberte du ventrc par des lavements et des breuvages laxa-tifs; si l'on nöglige ces precautions, on est expos6 ä voir mourir les animaux d'indigestion.
Independamment du tube digestif, on administre aussi les opiacös dans divers appareils interieurs ou exterieurs pour leurs maladies sp6ciales, et presque toujours alors sous forme liquide : c'est ainsi qu'on fait des injections anodines dans le nez, les yeux, les oreilles, le vagin, l'uretre, etc. Enfln, dans quelques affections graves des bronches, on administre l'opium en vapeur en le projetant surun corps chaud plac6 sousle nez du malade.
On pent aussi, pour developperdes effets genöraux, injecter l'ex-trait d'opium et les sels de morphine dans les veines ou le tissu cellulaire sous-cutane; cependant l'injection veineuse est rarement mise en usage, parce qu'elle n'a pas ete suffisamment experi-mentee.
Enfin, ü l'exterieur, on faitun frequent usage des divers preparations d'opium, en cataplasmes, onctions, frictions, embrocations el applications diverses.
Pogolo^ie. — Les doses d'opium varient selon la preparation ad-ministree et respfece de 1'animal auquel on la destine. Toute proportion gard^e, les doses doivent 6tre plus fortes pour les herbivores que pour les carnivores et les omnivores. En prenant pour type l'opium brut, les doses des diverses preparations opiacees seront indiquees par le tableau suivant :
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#9632; j
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652nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICAMENTS NEArRO-DYNAMlQUES.
Opium brut.
Grands ruminants.....,............ 8 k iO grammes.
Solipfedes.......................... 6 ä 12 —
Petits niminants................... 2 änbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;4 —
Pores............................. I amp;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2 —
Chiens............................nbsp; nbsp; 50 centigr, ä 1 —
Chats............................. 5 — ä 15 centigr.
Extrait gommeux. — Pour tous les animaux, doses moitie moindres.
Laudanum de Rousseau. — M6mes doses quel'opiumbrut.
Laudanum de Sydenham, — Doses doubles de l'opium brut.
Morphine et ses sets. — Doses cinq ä dix fois moindres que celles de Topium brut.
Teiles sontles doses m^dicinales qu'il convient d'administrer aux divers animaux domestiques, en une seule fois; mais elles peuvent 6tre r^p^tees deux, trois et mSme quatre fois dans les vingt-quatre heures. Quant aux doses toxiques, elles seront indiquöes dans les differences relatives aux espöees.
Ces quantiles parailront peut-etre faibles k beaucoup de prati-ciens qui savent avec quelle lenteurl'Gpium agit sur les herbivores; mais nous leur ferons observer qu'il vaut mieux, quand on desire obtenir un effet narcotique, agir avec de pelites doses souvent r6-p6t6es qu'avec des doses 61ev6es donnees d'embl^e, parce qu'alors on arrive plus sürement h son but et qu'on 6vite tout accident. Du resle, I'experience a demontrö quercconomie s'habituevite k Faction de ce medicament; 11 est done ulile d'administrer des doses croissantes et röpetees souvent, tout en laquo;üvitant avec soin une accumulation d'effets Irop prononcee.
Pliarmacodynainie. — Les effels physiologiques de l'opium seront distinguös en locaux et en generaux, comme ceux des au Ires medicaments.
a. Effets locaux externes. — L'opium et la plupart de ses preparations pharmaceutiques ne d6terrainent aucun effet appreciable surlapeau, les muqueuses et les tissus denudes, ä moins qu'ils ne soient le siege d'une viva douleur, auquel cas cette derniere dimi-nue peu k peu ou disparait tout k fait. Les preparations chimi
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ques, c'est-ä-dire les alcaloides et leurs sels, paraissent lt;Hre plus irritantes, car on les accuse de produire chez l'homme une dou-leur vive, quoique passagfere, sur les vösicatoires ou les plaies sur lesquels on les applique. Si on d^posait les preparations d'opium sur de trop larges surfaces denud^es, il pourrait en rösulter une absorption suivie d'empoisonnement, ainsi qu'Orflla l'a observe sur des chiens.
b.nbsp; Effets locaux internes. —Les effets que les opiaces develop-pent dans le tube digestif sont trfes-marques et tres-importants ä connaitre. Chez les carnivores, le vomissement rejette presquetou-jours les premieres doses ingördes ; chez les herbivores, il y a arret complet de la digestion stomacale et inteslinale, soit par suite de la paralysie momentanee du plan charnu du tube digestif, soit amp; cause de la suppression brusque des s6cr6tions qui ont lieu dans cet appareil. Bientöl aprfes l'ingestion de ces mddicaments, I'appd-lit disparait, la bouche devient söche et päleuse, et une soif vive se declare; ce n'est que par exception qu'on observe un peu de salivation. Dans les animaux herbivores, il y a souvent des coliques, le ventre est tendu et un peu m6t6orise ; chez tous les animaux, il y a une constipation opiniätre qui ne cede que difficileraent aux purgatifs. Lorsqu'on n'a pas soumis les animaux ä une diöte rigou-reuse, ils peuvent mourir d'indigestion, et alors on trouve les aliments accumules dans restomac, indigeres et trfes-secs. Nous avons pu observer parfaitement ces effets sur un cheval morveux que nous avions soumis ä l'usage des opiac6s, dans l'esperance de tarir son jelage par ce raoyen, et qui ne tarda pas ä mourir d'indigestion parce qu'en raison de son 6tat general excellent, nous n'a-vions pas pu le soumettre ä une diete rigoureuse. Nous l'avons observ6 aussi, chose remarquable,sur un cheval mort ä la suite de l'injection reiteree de l'extrait gommeux d'opium dans les veines, et qui n'en avait jamais reQU par la bouche. Ce fait tend ä prouver que les opiaces arretent toujours la digestion, quelle que soit leur voie d'introduction dans l'organisme (1).
c.nbsp; Effets generaux. A mesure que les principes actifs de l'opium sont absorbös et portds dans le sang, ils agissent surla plupart des appareils organiques et specialement su. le Systeme nerveux.
Quoi qu'il en soit, les effets g6n6raux de ce m6dicament se dis-
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(I) Joum, de midecine viierinaire de Lyon, 1852, p. 449.
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tinguent en elfels accessoires et effets essentiels; les premiers sont relatifs aux modifications des diverses fonctions organiques, et les seconds, aux changements survenus dans les fonctions de relation et surtout dans celles du systöme nerveux.
1deg; Effetlaquo; accegBoires. — Ces effets se font remarquer dans la circulation, la respiration et surtout dans les diverses s6cr6tions.
Lorsqu'on administre Topium h pelites doses, qu'on appelle anodines, ces effets sont peu marques ou passent inapenjus ; mais quand on donne ce medicament ä doses ^levöes ou quand on insiste sur son usage, la respiration, et surtout la circulation, sont d'abord activees, puis ralenties ; on remarque ensuite one diminution notable, puis la suppression presque complete de la secretion folli-culaire des muqueuses, ce qui explique la difflculte de l'expulsion des excrements et des urines qui accompagne toujours l'usage interne de l'opium. La s6cr6tion de l'urine parait rester stalion-naire ou diminue seulement quand I'effet sudoriflque est tres-mar-qu6; mais l'expulsion en est toujours retardee et rendue lahorieuse. Enfin, les fonctions cutan^es sont presque conslamment exaltees par l'action de l'opium donn6 ä doses un peu elev^es; alors la peau s'ecliauffe, s'injecle etlaisse perlcrla sueur sur divers points de son elendue : cet effet est surtout trfes-marqu6 chez les soli-pedes.
2deg; Effets essentiels. — Nous les diviserons, pour plus de clarle, en effets anodins et en cffels narcotiques.
a. Effets anodins, valmants. — Lorsqu'on adminislre l'opium ä tres-peliles doses et qu'on ne les r^pele qu'ä de longs inlervalles de temps, on n'observe aucun effet sur les herbivores ä I'ctat phy-siologique ; mais si les doses sont plus rapprochees, eL surtout si les animaux sont atleints d'affections tres-douloureuses, les effets calmants de l'opium ne tardent pas a se monirer : la sensibilite gen^iale et locale diminue d'intensite, les sens perdent de leur activile, la marche est lente et paresseuse, le repos est somnolent, le pouls febrile perd de sa durete et de sa frequence, la peau devient moite, la chaleur diminue, etc. En un mot, il y a une detente marquee dans les phdnomönes de la fievre, diminulion de la douleur, decroissance de l'^rethisme general, etc..
b. Effets narcotiques, stupefiants. — Vitet (1), Vicq d'Azyr (2)
(n Med. vitir., t. 1H, p. 98.
(?) Moyens cwatifs et priservaiifs du typhus des lestiavx, p. 538.
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et Gilbert (1) out ni6 Faction narcotique de l'opium sur les ani-maux herbivores; mais les exp6riences de Huzard pöre (2), de Gohier (3), de Provost, de Geneve (4), de Renault (S), etc., et l'ob-servation journaliöre des bons praticiens, l'ont trop bien demon-Ir^e, pour les solipödes du moins, pour qu'il soit possible de la r6voquer en doute aujourd'hui. II est trös-vrai que les herbivores, et surtout les ruminants, sont beaucoup moins sensibles ä l'action de ce medicament, toutes choses egales d'aiileurs, que les omni-vores et les carnivores ; mais il est 6galement indubitable tju'ils en ressentent aussi les effets lorsque les preparations opiacees leur sont convenablement administr^es et donnöes ä doses suffisamment elevöes. En injectant ces medicaments dans lesang ou dans le tissu cellulaire, on est toujours certain d'amener, chez les solipedes au moins, le developpement d'un narcotisme plus ou moins complet. Quand on administre Topium ä doses eiev6es ou qu'on l'injecte dans le sang, on observe deux pöriodes dans l'action de ce medicament comme dans celle des alcooliques : une periode d'excitation et une periode de stupefaction.
1deg; Periode laquo;i'excitation. — Cette periode, qu'on remarque sur tous les animaux, mais qu'on a particulierement etudiee sur les solipedes en injectant l'opium dans les veines, est caracterisee par los phenomenes suivants: l'animal est snrpris, inquiet, il s'agite, gratte le sol avec ses pieds anterieurs; ses yeux sont brillants, le regard est vague, la pupille d'abord fixe, puis dilatee; le sujet se couche et se releve sans cesse ; son ventre est tendu, ballonne; la queue et les oreilles sont dans une agitation continuelle; la peau s'injecte de sang, devient chaude, et se couvre de sueur, d'abord dans quelques points, puis bientöt sur toute retendue de sa surface ; la respiration est acc6ieree, le pouls est vile, plein, nerveux; certains chevaux bennissent, d'autres expulsent beaucoup d'urine avec ou sans erection du penis. La duree moyenne de cette periode est d'une^demi-heure ä une ou deux heures.
2deg; Periode de stupefaction. — Pendant cette periode, qui suc-cede peu ä peu ä la precedente, les animaux presentent les symp-
(1)nbsp; Annul, de l'agric. franc., 1quot; sörie, t. III.
(2)nbsp; Inst.veter., t. V, p. 393.
(3)nbsp; Mim. swja me.d. et la chir. vitir., t. II, p. ie;eACompte rendu de l'Ecoie de Lyon, 1815, p. 8 et 9.
(4)nbsp; liecueil de me'd. vete'r., 1825, p. 17. 1 (5) Moiroud, Mat. midie, p. 341.
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tomes suivanls : la lete est devenue lourde, eile est abaissöe vers le sol ou appuy^e sur la mangeoire; les yeux sont h. demi fermes ; les animaux chancellent en etat de station et souvent se tiennent couches ; si on les force ä marcher, ils öprouveat des vertiges, lournent sur eux-m6mes ou poussent en avant, et ne progressent qu'en Irebuchant ä chaque pas; la vue est obscurcie, la pupille dilatöe, la conjonctive violacöe, etc. Les sens ont perdu de leur aclivit6 ä tel point que les animaux n'entendent plus la voix ni le claquement du fouet, et que les aliments les mieux choisis ne peu-vent r6veiller leur appetit, qui a entierement disparu ; la sensibility gamp;ti6rale est, sur certains sujets, tellement affaiblie, qu'on pent impunöment les piquer avec un bistouri ou enfoncer des ^pingles dans les chairs, sans qu'ils manifestent la moindre douleur ; I'urine n'est expuls6e qu'en petite quantity et aprös beaucoup d'efforts, etc. Get 6tat dure gdinöralement de six ä douze heures; mais 11 faut souvent un ou deux jours pour que les animaux reprennent leur etalnaturel.
II y a dans les divers animaux quelques variantes dans les signes qui caract^risent ces deux periodes: ainsi on remarque souvent, chez les carnivores et les omnivores, des vomissements r6iler6s, des cris plaintifs, beaucoup d'agitation, la coujonctive vivement color6e, la pupille peu dilatee, peu de narcolisme, beaucoup de desordres musculaires, des convulsions, de la paralysie, etc.
Effets toxiques de l'opium.
Lorsqu'on donne d'emblee une forte quanlite d'opium, ou bien, tout en restant dans les limites indiquees par I'expdrience, quand on rapproche trop les doses medicinales et qu'on amene I'entre-croisement et l'accumulation de leurs effets divers, il pent en r6-sulter une veritable intoxication qu'on designe sous le nom de narcotisme. On comprend que cet empoisonnement pent 6tre plus ou moins grave; lorsqu'il ne compromet pas la vie et qu'il n'est pas au-dessus des ressources de Fart, il pent etre d'une grande utilitd dansle traitement de certaines affections graves du systötne nerveux; mais quand il attaquetrop fortement cetappareil essen-tiel et qu'il produit des dösordres irr6m6diables, 11 pent amener une mort plus ou moins prompte; c'est alors qu'on remarque ce qu'on appelle les signes du narcotisme que nous avons fail con-naitre prec6demment ä propos des gönöralites sur les narcotiques. (Voyez page G39.)
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Lieslons cadaveriques. — II est rare qu'on observe des irritations locales determinöes par l'opium; on remarque plutöt la pä-leur de la muqueuse gastro-intestinale. Les 16sions las plus ordi-naires de Tintoxication opiac^e sont l'etat de coloration noire du sang, son accumulation en caillots dans le coeur, les gros vaisseaux et les poumons; ceux-ci prösentent souvent des ecchymoses ä leur surface; enfin, les vaisseaux des enveloppes et de la pulpe des centres nerveux sont gorges d'un sang noir, qui ruisselle sous le bistouri quand on divise ces organes.
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jlntidotes. — Les contre-poisons chimiques de l'opiuin, c'est-ä-dire les substances qui peuvent agir matöriellement sur lui lorsqu'il est encore contenu dans le tube digestif, sontassez nombreux; on trouve d'abord les ddcootions astringentes, telles que celles de noix de galle, d'ecorce de champ;ne, de cacbou, etc., qui doivent donner naissance ä des produits insolubles par la combinaison de l'acide tannique avec les alcaloides de l'opium; la teinture d'iode, i'iodure iodurö de potassium, l'eau chlorte, les bypochlorites al-calins, etc., ont aussi 6t6 pr6conis6s pour neutraliser les opiacös.
Quant aux antidotes dynamiques de l'opium, ils sont moins bien determines; cependant on en indique plusieurs, qu'on doit mettre en usage a pros qu'cn a cberch6 ä expulser on k neutraliser le poison dans les voies digestives, et que ses principes actifs sont parvenus dans le sang. Les Italiens, qui admettent que l'opium agit commo excitant, prescrivent un traitement antiphlogistique, notamment les saign^es, les boissons acidul^es, etc. En France, oü Ton admel, line opinion oppos^e, on donne la preference aux antidotes stimulants, et notamment ä l'infusion tres-concentr6e et trös-cbaude de cafe; on pourrait aussi faire usage, au besoin, du the; Orfila re-commande Temploi des diurötiques dans le but d'acc616rer I'expul-sion par les urines des principes actifs de l'opium. Lorsque le nar-cotisme est trös-prononc6, 11 est probable que tous les moyens echoueraient et que la mort doit en 6tre la suite inevitable; nean-moins nous n'hdsiterions pas, le cas ech6ant, ä mettre en usage la decoction de noix vomique ou les sels de strychnine pour faire sorlir l'organisme de l'amp;at de slupeur oü il est plong6, en lui im-primant une forte secousse. L'exp6rience ayant d6montr6 qu'un des meilleurs antidotes des strychn6s est l'opium, il nous parait logique de reuverser la proposition ; car dans l'action des antidotes et des contre-poisons, tout devant 6tre r6ciproque, nous devons en conclure que si teile substance est l'antidote dc tel agent toxiquc,
Tabourin, 3e edition. — I.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 4 2
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reciproquement celui-ci doit amp;tre le contre-poison de celle-lä. Dans les circonstances ordinaires, les v^t^rinaires ont rarement l'occasion de combattre raction exag6r6e de l'opiuin; dans le midi de la France, il n'en est pas ainsi : il parait que les praticiens sont souvent appeles ä rem^dierä l'empoisonnement opiace pares que les marchands de mulcts ont la funeste habitude de masquer les vices de caractfere des animaux qu'ils exposent en vente en leur administrant de l'opium; or, comme ils ignorant les doses conve-nables pour amener un narcotisme 16ger, il arrive trfes-souvent qu'ils d^passent le but, et qu'ils empoisonnent r6ellement les animaux dont ils veulent dissimilier les defauts.
Differences relatives mix especes.
1deg; Solip^des. — L'action de l'opium sur le cheval est mieux connue et a 6te plus completement etudiöe que sur les autres animaux. On I'a administre soit ä l'interieur, dans le tube digestif, soit dans les veines : deux cas diflerents qu'il importe d'fitudier separement.
Donne par la beuche sous forme solide ou liquide, l'opium produit des effels trfes-variables cbez le cheval. A la dose de 4 grammes, il reste presque toujours sans eflels apparenls, d'aprßs M. Hartwig (1); cependant M. Rey nous a affirme que souvent cette dose suffit pour troubler la digestion chez les chevaux fins et pour amener des coliques. Donne ä la dose de 8 ä 16 grammes, il provoque les plKinomenes suivants : bouclie sfeche, soif, pouls plein, dur, aceölere, regard anime, agitation, peau chaude et injectße. Plus tard le pouls s'abaisse, la pupille se dilate 16gö-rement, les animaux sont tristes et immobiles, etc. Administre ä la dose de 32 grammes dans de l'eau chaude, l'opium a determinö chez un cheval les troubles qui suivent, au bout d'une demi-heure : excitation qui a durlt;5 une heure et demie ; puis on a remarquß : sensibility dimi-nuee, pupilles dilatdes, tcte abaissfie, marche chancelante, tendance 4 pousser en avant, pouls lent, absence complete de defecation. Ces pböno-mönes ont dur6 douzc heures, mais le lendemain I'animal 6tait libs-abattu. Enfin, ä la dose de 45 grammes, l'opium a tue un cheval au bout de vingt heures (Hertwig).
La dose toxique de Topium n'est pas encore nettement döterminee pour le cheval. D'aprös M. Hertwig, eile serait comprise entre 45 et 64 grammes, tandis que, d'apris Prevost, de Genöve (2), 90 grammes ne produiraient pas d'effets bien energiques. II est certain que Gohier et Dupuy ont pu l'employer impunöment a la dose de 40 ä 45 grammes; et d'un autre cöt6, M. Buer (3) l'emploie ä cette derniere dose centre le
(1) Pharmacologie pratique, p. 451. [2] Recueil de med. vetir., 1825, p. 12. (3) Communication orale.
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telanosdu cheval.Cependantcelanousparait imprudent, et nous pensons qu'une sage räserve ne permet pas de depasser la dose de 32 grammes donnfie en deux fois.
Plusieurs auteurs, tels que Provost, Renault, Hertwig, etc., ont injects ropiutn dans les veines du cheval ; nous avons pratiquö nous-mßme plusieurs fois cetle operation. Les phänomönes qu'on observe le plus ordinairement, aprös l'injection de 4 ä 8 grammes d'extrait aqueux dissous dans 2 ä 4 onces d'eau, dans la veine jugulaire, sont ceux que nous avons indiquös a propos de faction genörale de Topium.
D'aprfes Prövost, il faudrait 20 grammes d'extrait aqueux d'opium injecte dans la jugulaire pour tuer un cheval : cette dose est exageröe, car 10 grammes ont 6tsect; mortels entre nos mains. 11 est vrai que c'ötait la troisiöme injection que subissait le sujet dans l'espace de deux jours.
2raquo; Rnmiuants. — L'action de l'opium sur les ruminants est ä peu prös inconnue. Vitet, Gilbert, Daubenton, etc., ont bien fait quelques oxpäriences pour studier cette action; mais elles n'ont ete ni assez nom-breuses, ni assez variees, pour determiner d'une maniöre exacte ce point important de pharmacologie. Les essais que nous avons fails nous möme (I), soil par le tube digestif, soil par les veines ou le tissu cellulaire, sur plusieurs vaches, avec I'extrait gommeux d'opium ou de sels de morphine, nous ont dämontre que ce mödicament agit sur les grands ruminants ä Vetat 'physiolocjiqm comme un excitant et non comme un narco-tique. D'un autre cote, M. Hertwig (2), ayant administrö 32 grammes d'opium a une vache et 16 grammes a un mouton, n'a observö non plus aucun effetnarcotique; les seuls phenomenes qui ont 6teremarqusect;s sont la söcheresse de la bouche, le ballonnement de la panse, la constipation, le pouls plein etdur, la peau chaude, la diminution de la söcrelion du lait, etc.
3deg; OmniTures. — A la dose de 4 a 8 grammes, d'aprös Vilborg (3), l'opium determine chez le pore de l'agitation, de la gaitö, de la chaleur ä la peau, de la rougeur des conjonclives, de la constipation, et enfln de l'abattement et de la somnolence.
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4deg; Carnivores. — Les nombreuses experiences qui ont 6t6 faites sur le chien avec l'opium ont permis de bien saisir faction de ce medicament sur les carnivores. En general, ces animaux vomissenl les premieres doses d'opium, mais ils tolörent mieux les suivantes. Le narco-tisme n'est Jamals bien complet chez le chien et s'accompagne d'agila-tion musculaire et de paralysie des membres posterieurs. La dose toxique
(1)nbsp; Journ. de mid. velar. de^Lyon, 1852, p. 453.
(2)nbsp;Pharmacologie pratique, p. 452.
(3)nbsp; Traillaquo; du pore, p. 69.
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ii Vinterieur est d'envlron 8 grammes pour I'extrait aqueux ; dans le lissu cellulaire, ce poison tue ä dose moilie moindre ; enfln, dans les veines, il pent amener la mort ä la dose de 40 a 50 centigrammes (Orfila) (1).
Pharmacotherapic. — Ce paragraphe comprend Tetutle des effets et des indications thörapeuliques de Topium.
1deg; Effets. — Les effets th^rapeutiques de Topium dörivent direc-tement de ses effets physiologiques; ils sont, comme ces derniers, multiples et plus ou molns complexes. Les uns out lieu sur les membranes t^gumentaires, les organes s6cr6teurs et le Systeme sanguin; les autres se developpent particuli^rement sur le sys-töme nerveux dont ils diminuent l'äctivitö. On remarque, en g^n^ral, que ces derniers effets sont plus faciles ä prodnire sur les animaux malades que sur ceux qui sont sains; et qu'ä dose moindre, ils sont plus nets, plus 6tendus et moins entach^s d'excitalion que sur les animaux ä l'ötat physiologique.
L'opium, en tWrapeutique velörinaire, n'est pas seulement utilisö comme agent anodin, calrnant ou antispasmodique local ou g6n6-ral; il est souvent employ^ aussi comme un moyen anticatarrhal puissant, etjusqu'äun certain point, comme un sudorifique trös-^nergique. Nous aliens I'examiner sous ces divers points de vue.
2deg; Indications. — Les maladies centre lesquelles on emploie l'opium sont trös-nombreuses ; nous les diviserons par categories distinctes, selon leur position ou leur nature, afin d'en rendre I'examen plus facile et plus rapide.
1deg; Affections du tube digestif. — On emploie rarement ce medicament contre les maladies de l'estomac, mais souvent centre celles des intestins, et notamment contre la diarrhee, la dyssenterie et la superpurgation, Cetle pratique, damp;ji ancienne en medecine v6t6rinaire, puisque Garsault (2), Bourgelat (3), de le Böre-Blaine (4), etc., I'ont recommand^e, est tout ä fait usuelle aujour-d'hui contre ces maladies. MM. B^nard (5), Renault (6), Garreau (7).
(1) Toxicologie, t. II, p. 211 et suiv. (1) Parfoit Marechal, p. 249.
(3)nbsp; Mat. mid., t. II, p. 221.
(4)nbsp;Notions fundamentales, t. Ill, p. 180.
(5)nbsp; Recueil de mid. vitirin., 1828, p. 148.
(6)nbsp; Ibid., 1841, p. 659. (1) Ibid., 1846, p. 95.
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Coenraets (1), etc., ontpubli6des faits qui ne laissent aucun doute sur l'efflcacit^ de ce mödicament chez tous les animaux; cepen-dant M. Garreau recommande de ne pas attaquer primitivement la diarrh6e, notammentchez lesjeunes sujets, avec les opiac6s: il est preferable, dit-il, de modifier d'abord la secretion intestinale au moyen de purgatifs salins, et d'administrer ensuite la teinture d'o-pium ä la dose de A grammes dans un deml-litre de döcoction de gentiane. II peul 6tre souvent utile aussi de donner des lavements opiac^s et amidonn^s, et de soutnettre les animaux au regime des farineux. Dans la dyssenterie, il faut commencer par combattre les accidents intlammatoires par un traitement appropriö avant de se servir de l'opium; dans cette maladie passöe ä l'^tat chronique, ce medicament procure souvent des gu6nsons merveilleuses, selon l'expression de Glichy (2), qui a public un bon m6moire sur cette question. Lorsque les tenesmes sent trös-marqu6s, les lavements anodins sont de la plus grande utility. Enfin, d'aprös M. Morton (3), toutes les preparations anlidiarrb6iques ou antidyssentöriques qui ne renferment pas d'opium se montrent le plus souvent inefficaces, surtout chez les ruminants.
Apres les flux intestinaux, viennent les douleurs d'entrailles qu'on appelle coligues; elles peuvent etre de diverse nature. Dans celles qu'on appelle inflammatoires, on doit pratiquer des saignöes grandes et räpötees avant de faire usage de l'opium; il convient, dans cette circonstance, d'employer pour vohicule des corps hui-ieux ou mucilagineux. Dans les coliques sans inflammation mar-qu6e, qu'on appelle nerwewses, l'opium doitötre assoeifi aux antispas-modiques, tels que l'infusion de tilleul, de camomille, de feuilles d'oranger, de valeriane, ä l'^ther; s'il existait de la constipation, les purgatifs salins, et notamment le sulfate de soude, seraient indispensables. Enfin, dans les coliques causöes par l'eau froide ou l'herbe couverte de ros6e, les opiaces seront unis aux alcooliques, aux epices, äl'extrait de geniövre, etc. C'est en suivant ces sages pre-eeptes, que MM. Gailleux (4j, Laux (5), Tignaud (6), Lacoste (7), etc., ont obtenu quelques succös dans les maladies dont il s'agit. M. De-
(1)nbsp; Repert, viler, beige-, 1849, p. 400.
(2)nbsp; Recueil de mid. viler., 1825, p. 33 et suiv.
(3)nbsp; Loc. eil., p. 272 et suiv.
(4)nbsp;Afte. dela Soc. veter. du Calvados et de la Manche, 1837, p. SJ et suiv.
(5)nbsp;Mim. de la Soc. vitir. de rHirault, 1838-39, p. 26. (C) Journ. des vetir. du Midi, 1839, p. 74.
(7) Mein, de la Soc. vitir. du Calvados et de la Manche, 1843-44, p. 118 et suiv.
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lorme se sert du laudanum de Sydenham ou de l'extrait gommeux d'opium dans les affections aiguös de l'intestin, avec beaucoup de succös, en les combinantavec l'emploi de la saign6e et des r^vul-
sifs {Nole communiquee).
2deg; Affections catarrhales. — L'opium tendant ä supprimer la s6cr6tion du mucus, son usage se trouve rationuellement indiqu6 dans les supers^cretions des muqueuses, telles que les catarrhes nasal, auriculaire, v^sical, vaginal, utirin, etc.; cependant onn'en fait guere usage en m^decine vötörinaire que centre la bronchite ou catarrhe pulmonaire. Si I'affection est aigue, on associe l'opium aux Emollients; si eile est chronique, on y melange des toni-ques, des böchiques incisifs, des expectorants, etc. Enfin, quand la toux persiste apres la guerison de la bronchite, qu'elle est seche, quintcuse, il faut administrer l'opium en fumigations; ce moyen est, dit-on, souverain contre les toux denature nerveuse (1).
3deg; Maladies cutanc-eg. — On fait usage des preparations d'opium sur le tegument externe quandles maladies quiy out leur si^gesont tres-douloureuses, accompagnees de beaucoup de demangeai-son, etc. Ce serait peut-elre aussi un bon moyen de ramener la transpiration, de häterlasortie d'une äruptionlente ou rentree,etc., en meüantä profit la faculte dont jouit l'opium de pousser forte-ment k la peau quand il est administiö dans les veines ou donne ä forte dose.
4deg; I'ltlegmasies tres-douloureuses. — 11 estcertaincs inflammations qui s'accompagnent d'une douleur exagörde qui devient alors le symptöme dominant et celui auquel il Importe de remedier d'abord; dans de telles circonstances le traitement antiphlogistique simple ne suffit plus; il faut absolument y ajouter le secours des remedes anodins pour obtenir un rösultat favorable. On commen-cera done par abattre les phenomenes congestionnels, et une fois ceux-ci apais^s, on aura recoups aux opiac^s, que Ton continuera jusqu'ä ce que la douleur ait c6d6. Les phlegmasies externes ou internes, dans lesquelles on est forc6 de recourir aux remedes cal-mants, sont:le rhumatisme, l'arthrite suraigue, rinflammation des tissus flbreux, la conjonctivite et rophthalmie aigues, I'otite, l'angine et la bronchite, la pleurite, les coliques vives, la nephrite et la cystite.
(1) Mem. de mid. velar, milit., t. Ill, p. 175.
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5deg; Maladies nerreuses convalsiTes. — Toutes les affections ner-veuses qui se Iraduisent au dehors par des d6sordres dans les muscles de la vie animale, lelles que le tötanos, le trismus, les crampes, les convulsions, lachoröe, repilepsie, etc., peuvent 6tre trait6es avec plus ou moins d'avantage au moyen des diverses preparations d'opium. Cependant, c'est le tötanos, la plus grave de ces n^vroses, qui a 6te l'objet des tenlatives de ce genre les plus nombreuses. De la Bfere-Blaine (1), Henon (2), Gohier (3), Rainard (4), Prevost (o), Reboul (C), etc., et un grand nombre de pra-ticiens plus oü moins distingues, ont employ^ l'opium seul ou as-sociö ä divers autres agents thörapeutiques, pour vaincre la contraction musculaire permanente qui caracterise le tetanos, et les rdsultats ontsouvent 6t6 favorables. D'aprös M. Hertwig (7), on ne röussit que contre le tetanos essenliel, et encore faut-il pour cela que la maladie soit attaquee des le debut avec vigueur, et avant quelafiövre et les sueurs se soient declaröes. Enfin, Delafond (8) pense que pour reussir contre celte affection, laquo;il est indispensable d'administrer Topium ä grandes doses, soutenues et continuöes jusqu'ä raffaissemeut de la contraction musculaire etdela cessation de l'excessive sensibilitö que Ton remarque dans tout le cours de cette redoutable affection. raquo; II est certain que si un 6lat patholo-gique peut excuser le praticien de pousser les effets de l'opium jusqu'ä cette espece d'empoisonnement qu'on appelle narcotisme, c'est assureraent le tetanos.
6deg; Ilaladies ucrTeuscg spasmodiaucs. — Dans ces maladies peu communes, ou tout au moins peu connues en mödecine vöterinaire, les d6sordres se font remarquer dans les muscles internes qui sont sous ladependance du nerf grand sympathique. Elles sont caractö-risees par l'elat de spasme ou l'exces de contractility des plans charnus des divers reservoirs ou conduits Interieurs. On remarque une affection de ce genre dans les chevaux qui se vident trop rapi-dement, dans la retention d'urine par spasme du col vesical, dans le part tumultueux, dans les avortements avant terme, dans les
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[\) Notions fondamentales, t. HI, p. 2il et 243.
(2)nbsp; Compte rendu de l'Ecole de Lyon, 1809, p. 1'
(3)nbsp;Ibid., 1819, p. 6.
{() Palli. et t/ternp. yinir., t. II, p. 240. (5) Reaceil de mid. vetär., 1828, p. 124. (C) Journ. des v£Ur. du Midi, 1843, p. 351. (quot;) Pharmacologie pratique, p. 455. (8) TraM de therap. gdner., t. I, p. 392.
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spasmes du dlaphragme, etc. Dans ces cas tres-divers I'opium uni aux antispasmodiques peut 6tre d'une grande utility. II est ^gale-ment indiquö aprös la chute du rectum, du vagin, de la matrice; apres la reduction deshernies intestinales, etc., pour mod^rer les contractions extörieures et int6rieures.
7deg; Legions de continuite. — Dans le cas de contusions, de plaies, de döchirures, de ruptures, de brülures, etc., sur des parties trös-sensibles ou sur des divisions nerveuses notables, les pr6parations opiac6esappliqu6es localementpeuvent 6tred'un grand secours en moderanl la douleur, etc.
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Des Alcaloides de l'Opium.
Ces alcaloides, indiques au tableau de la composition chimique de I'opium, sont les \6ritables principes actifs de ce m6dicament si complexe. Ils ontdesvertus differentes, comme nous le dironstout ä l'heure; mais comme la morphine est le seul principe actif de I'opium employ^ en v6terinaire, nous nous en occuperons plus parti-culieremen t et nous ötudierons d une maniöre sp6ciale ses caracteres physiques et cbimiques. N6anmoins nous croyons utile de donner le tableau suivant dans lequel se trouvent indiquöes les proprietes comparatives des alcaloides de I'opium.
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11 r6sulte d'expöriences institutes par M. Cl. Bernard (l))quedes six alcaloides de I'opium, trois seulement jouissent de la propri6t6 de faire dormir: ce sont la morphine, la codeine et la narcamp;ne; les
(1) Comptes rendv* de fInstitut, 18C4.
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trois autres, la narcoline, la th6baine et la papaverine, non-seule-ment sont döpourvus de vertus soporifiques et calmantes, mais encore en possödent d'entierement opposöes, c'esl-ä-dire qu'ils sont excitants et mßme toxiques. II resulte, en outre, des recherches du m6me physiologiste, que les trois alcaloides qui jouissentde vertus narcotiques ne produisent pas un sommeil de meme nature chez lesanimaux soumis ä leur influence. Ainsi la morphine produit un sommeil profond, comme apoplectique, avec emoussement de la sensibililö generale et conservation partielle du sens de l'ouie ; en s'6veillant les animaux sont dans une sorte d'ivresse avec fai-blesse du train posterieur et ne reviennent g6n6ralement ä leur etat primitif qu'au bout de douze ä vingt-quatre heures. — La codeine, comme on le savait du reste dejä, produit un sommeil moins profond et moins long que la morphine; de plus la sensibility g6n6rale et locale est conservee presque dans son inlegrit6, et les animaux, en se reveillant, ne conservent aucun trouble intel-lectuel. — Enfin, la narceine, — qui est la matiöre la plus franche-ment somnifere de l'opium, determine un sommeil plus profond et plus prolong^ que celui de la morphine, et ne laisse au r6veil des animaux, comme la codamp;ne, ni trouble intellectuel, ni malaise d'aucune sorie.
De la morphine.
Preparation. — On suit, pour obtenir cet alcaloide, le proccde suivant, du ä Gregory. — L'opium est 6puise par I'eau bouillante de ses principes aclifs, cdmme dans la preparation de l'extrait gommeux; la solution est ensuite bouillie avec un peu de carbonate de chaux, additionn6e d'une dissolution trös-concentröe de chlorure de calcium et filtr^e; le liquide qui passe est concentre en consistance sirupeuse et abandonnö au repos. La masse cris-taliine qui se depose, est soumise ä la presse et puis dissoute dans I'eau bouillante, a laquelle on ajoute du noir animal pour decolorer le produit. Le chlorhydrate de morphine et de codeine pur qui est dissous dans I'eau, est decompose par I'ammo-niaque; la codöine reste dans les eaux-meres et la morphine se pre-cipite. On fait cristalliser cette derniöre dans de l'alcool faible el bouillant.
Caraiti-res. — Elle est solide, en prismes rhomboidaux, courts, droits et lögers, renfermant 6 pour 100 d'eau de cristallisation, inaltörables ä I'air, inodores et d'une saveur amfere et persistanle.
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Ghauß'öe ä 120 degres, eile perd son eau de cristallisatlon, devient opaque et brüle äla maniere d'une resine et se decompose enliöre-ment h 300 degr6s sans laisser de residu. L'eau froide en dissout un milHeme et l'eau chaude un centieme de son poids; Father ne I'attaque pas; I'alcool bouillant en dissout le irentieme de son poids, et I'alcool anhydre le quarantieme; les corps gras et les essences ne la dissolvent pas, mais les dissolutions alcalines faibles et les acides 6tendus la dissolvent aisement. Elle exerce une action r6ductrice sur tous les corps oxydös ou chlorur^s.
Caracterra specifiaues. — Elle bleuit le papier rouge de tour-nesol; I'acide azotique la colore en rouge de sang ; les sels de ses-quioxyde de fer en solution concentree et peu acide la colorenl en bleu peu persislant.
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Falsiticatioiis. — Ells est souvent m61angee ä de la codöine et ä de la narcoline ; on reconnait cette fraude au moyen de l'etlier, qui dissout les deux bases ajoutees et n'attaque pas sensiblement la morpbine. Si des substances minerales avaienl 6le ajoutees, on le reconnaitrait au moyen de l'incineration, qui decompose la morphine sans laisser de rösidu lorsqu'elle est pure.
Sels de morphine. — Ils se preparent tous ä peu pros direcle-ment, c'est-ä-dire en neulralisant Tun par I'autre I'acide et l'alca-lo'uie, et en faisant ensuite cristalliser. Les plus utiles ä connaitre sont l'acötate, le chlorhydrate et lesulfate de morphine.
a. Acetate de morpbine. — II est solide, pulverulent ou incom-pletemcnt cristallise en aiguilles; il est blanc grisälre, tres-amer, tres-soluble dans l'eau et I'alcool, facilement alterable ä l'air, oü il perd une partie de son acide. II se decompose au feu sans laisser de residu et donne aux reactifs les caracteres de I'acide acetique et de la morphine.
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b.nbsp; Cblorliydratc dc morphine. — II est solide, en cristaux pen-niformes, inodores, inalterablesä l'air et d'une saveur tres-amöre; l'eau en dissout son poids ä 100 degres et le vingtiöme Ji la temp6-rature ordinaire; I'alcool le dissout 6galement bien.
c,nbsp; Sulfate de morphine. — II est solide, en aiguilles soyeuses, qui se groupent en houppes rayonnöes, inodore, de saveur amöre,
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inalterable ä l'air et soluble dans deux fois son poids d'eau. II pent 6tre souilie par des sels de chaux, qu'il est facile de decelerparl'in-cinöration et Toxalate d'ammoniaque.
Pliarmacoteclinie. — La morpbine 6tant ä peu pres insoluble dans Teau froide, on doit la dissoudre dans de l'alcool faible pour I'administrer a rint^rieur sous forme de breuvage ; mais on en fait rarement usage; on preföre, avec raison, se servir de ses sels, qui sonl trfes-solubles et tres-actifs ; on pent ä volontö las donner en dissolution on en pilules. A rext6rieur on les emploie en solution dans I'eau on dans I'liuile; I'experience a consacr6 la formule suivante :
Huile de morphine (Codex) :
Prenez : Clilorliydrate do morphine...nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1 gramme.
Huile d'araandes douces..... 1000 —
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Falles dissoudre ä une douce chaleur. Cette preparation est trop faible pour les grands animaux ; il faudrait au moins doubler la proportion du sei de morphine. En applications ext6rieures.
Posolo^ie. — L'opium commercial le plus riche en alcaloides renfermant au maximum 10 pour 100 de morphine, il s'ensuit que celte base et ses sels ont, en general, une activite 10 fois plus grande que l'opium brut et S fois plus lorte que celle de l'extrait gom-meux. D apres cela, on pent ^valuer la dose de morphine et de ses combinaisons salines, pour les divers animaux, aux quantilfe sui-vantes :
Grands herbivores...............nbsp; nbsp; nbsp; 0,50 ä 1 gramme,
Petits ruminants................nbsp; nbsp; nbsp; 0,15 0,30
Pores...........................nbsp; nbsp; nbsp; 0,05 0,10
Chiens.........................nbsp; nbsp; nbsp; 0,02 0,05
Chats.................. .......nbsp; nbsp; nbsp; 0,01 0,02
Ces doses ne doivent 6tre r6p6t6es dans la m6me journte qu'au-tant que la susceptibilile des animaux a d£jäet6 determinee.
Un gramme de morphine correspond ä l8r,25 de chlorhydrate et de sulfale de cette base, et ä lgr,i3 d'ac6tate de morphine.
Pharmacodynamie, — Sur la peau entiere la morphine et ses sels produisent peu d'effets ä l'^tat physiologique; mais dans le cas de sensibility anormale, ces preparations produisent un effet cal-
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mant reconnu, d'oü l'usage de l'huile de morphine sur les parties douloureuses h litre de remöde anodin. Dans le cas de denudation de la peau par un vesicatoire, ou sur les solutions de continuity, les preparations de morphine sont un peu irritantes avant de deve-nir calmantes. Dans le tube digestif la morphine et ses sels se com-portent comme I'opium : ils produisent le vomissement chez les carnivores et I'arnH de la digestion par suite de la suppression de loutes les secretions ou exhalations qui ont lieu dans l'appareil de la digestion. Lorsque ces principes chimiques de I'opium ont p6n6tr6 dans le sang par I'absorption in testinale, ils produisent sur les centres nerveux une action depressive, un assoupissement, qui est souvent prec6d6 d'une periode d'exaltation et de sueur, comme pour I'opium entier. Au röveil, les animaux sonl lourds et höbötes comme aprfes le sommeil alcoolique. Tels sont les effets de la morphine.
Pharmacodynamie. — A l'ext^rieur du corps la morphine et ses combinaisons salines sont employees comme calmants sur les n^vralgies et douleurs locales; dans le tube digestif on en use comme des autres preparations opiacees centre les llux inleslinaux, en general, et spöcialement contre la diarrhee et la dyssenterie. Quant aux maladies g^n^rales qu'on peut modifier par les preparations de morphine, il faut ciler surtout le tetanos. M. le docteur Demarquay (I) a principalement pröconise les injections intra-mus-culaires des sels de morphine contre le tötanos, chez rhomme.
Depuis, M. Vernant (2), veterinaire h. Clamecy, a employe le chlorhydrate de morphine, en injections sous-cutanees, chez une jument atteinte de tetanos traumatique ä la suite d'une forte contusion de l'orbite gauche. La dose fut de SO centigrammes de chlorhydrate de morphine dans 15 grammes d'eau h chaque injection ; le premier jour il y en eut deux ä une heure d'intervalle; la troi-siöme et derniöre ne fut faite que le surlendemain. Le liquide fut pousse ä l'aide d'une petite seringue dans trois godets pratiques sous la peauä l'aide d'une aiguille ä seton, comme nous I'avons en-seignö; le premier 6tait ä la joue gauche et les deux autres dans les inlervalles costaux. II y eut une pöriode de sueur et une periode de coma comme pour I'opium, et la guerison fut complöle au bout d'une quinzaine de jours. Les injections intercostales donnerent lieu ä des abcös qui furent ouverts ä temps, et ne produisirent aucun aulre accident local ou general. Ce resultat est trfes-remarquable
(i) Becueilde me'd. veter. 1872, p. C2!). (•2) Uecueil de mid. vele'r., 1873, p. 633.
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et doit engager les praticiens ä user du mßrne proc6d6 ä l'occasion, d'autant plus que Gerlach et plusieurs autres v6t6rlnaires allemands l'ont employö chez le cheval et le chien, avec succes (Ziindel, note communiquee). 11 est possible que ce moyen soit utile ögalement centre le vertige essentiel et la möningite, ainsique contre les coliques trösdouloureuses, etc. et, en gönöral, dans toutes les maladies oü \'k-l^ment douleur est predominant.
Un autre emploi interessant des sels de morphine par la m^thode hypodermique, est celui qu'en ont fait plusieurs praticiens, surtout ä l'ötranger, contre les boiteries de nature rhumatismale ou növral-gique qui ont leur si6ge dans les grandes articulations des membres et particulierement ä celle de l'öpaule. Ce mode de traitement, tres-rationnel, parait avoir 6t6 indiquö d'abord par le professeur Defays, de l'Ecole de Bruxelles, puis employ^ en Allemagne par plusieurs praticiens. De plus, MM. Zündel, Mandel, Abbadie, etc. en ont us6 aussi avec plus ou moins de sucefes (Zündel, note communiquee). Ce moyen mörite d'etre essaye ä l'occasion. La dose de sei de morphine qu'il convient d'injecter chaque fois, est de 50 centigrammes dissous dans 20 grammes d'eau. Le proeöde d'injection le plus simple est le godet sous-cutanö pratiquö ä la pointe de 1'^-paule ou vis-ä-vis le trochanter, ä l'aide d'une aiguille ä s6ton (Voyez p. 31 de ce vol.).
Enfin on a proposö dans ces derniers temps de pr^parer les su-jets ä l'emploi des anesthösiques en injeetant sous la peau ou en donnant dans le tube digestif des sels de morphine ; par ce moyen l'insensibilit^ est plus prompte, plus durable, exige moins d'agent anesthesique, et partant, est moins pdrilleuse ä obtenir. Nous y reviendrons, du reste, ä propos de la medication anesthesique (Voy. la fln de ce vol.).
SucManis de l'opium. a. Tetes ou capsules de Pavot {Papaveris capsulce).
Pharmaco^raphie. — On appelle ainsi le fruit des diverses es-pöces de pavots. C'est une capsule indehiscente, d'une seule pifece, s6par6e int6rieurement par des cloisons longitudinales, incom-pletes, en plusieurs loges renfermant un grand nombre de petites graines rondes, huileuses; eile präsente ext6rieurement, ä une ex-tr6mit6, une espfece de couronne dentel6e, tres-adh6rente: c'est le sligmate sessile, et ä l'autre extr6mil6, une sorte de prolongemenl
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cylindrique, renfle : c'est le pödoncule, qui supportait la fleur et ensuite le fruit.
On distingue dans le commerce les trois varies suivantes de capsules de pavot, repr6sent6es par la figure ci-conlre :
1deg; Ovoide. — 25. Elle provient du midi de la France, et surtout du döpartement de Vaucluse, oü Ton en fait la recolte en grand ;
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Fig. 2G.
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Fig. 27.
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eile est fournie par le Pavot blanc {Papaver album, L.). G'esl la plus estimee.
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2deg; Uomio.—27. Elle vient du Nord ; son volume est unpeuplus faible que celui de la precödente, et ses gralnes sont noires. Elle est fournie par le Pavot CBÜlette, Pavot noir {Papaver nigrum, L.).
3deg; Deprimamp;e. — 26. Plus volumineuse que les pr6c6dentes, et d'une forme speciale, cette espöce est principalement recoltee aux environs de Paris, d'une variete de pavot blanc, appelö Pavot de-prime {Papaver album depressum, Guibourt).
Le principe actif des capsules de pavot est evidemment l'Opium; la proportion qu'elles en renferment varie seien un assez grand nombre de circonstances, telles que le climat sous lequel croit la plante, le sol oü eile vögöte, l'epoque de la recolte, la variete du pavot, etc. En laissant de cote les deux premieres circonstances, dont l'influence n'a pas encore 6t6 sufflsamment appr^eiöe, nous dirons, relativetnent aux deux autres, que la proportion d'opium, qui est ä son maximum au moment du d^veloppement complet du fruit du pavot, est ä son minimum lorsqu'il est compl6tement mür
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el sec, parce qu'alors tous las princlpes de la plante ont 616 en quelque sorte employes ä la formation des graines; quant h la va-ri6t6, eile ne parait pas avoir beaucoup d'influence, en ce sens que les espöces qui ont le plus de sue, comme le pavot blanc, par exemple, fournissent un opium pauvre en morphine, tandis que celles qui renferment peu de sue, donnent un opium riche en alca-loides; ces deux eirconstances opposöes semblent done se com-penser assez exactement.
Pharmacoteciinic. — Lestsect;tes de pavot, videos de leurs graines, doivent elre concassöes grossierement, et soumises ä une decoction legfere, pour les depouiller de leurs principes aclifs. Le döcoctum sert ensuite ü faire diverses preparations internes ou externes, telles que breuvages, lavements, injections, lotions, bains, applications diverses, fomentations, cataplasmes anodins, etc. Cette decoction, concentree et evaporöe convenablement, sert aussi ä former un extrait, sorte A'opium indigene que le pharmacien v6t6-rinaire Lebas (i) a propose pour remplacer I'opium veritable. II pretend, d'aprfes les experiences nombreuses qu'il a entreprises ä cet 6gard, que cet extrait est quatre ä cinq fois moins actif que I'opium brut, et que nöanmoins il y aurait notable Economic ä I'employer.
On fait un frequent usage, en m^decine humaine, d'une preparation officinale d'extrait de pavot qui regoit aussi quelques applications en m6decine veterinaire chez les tres-jeunes animaux et chez ceux qui apparliennent auxpetites especes; nous voulons parier du sirop diacode, dont void la formule :
Prenez : Extrait alcoolique de pavot.. 16 grammes.
Eau pure.................. 125 —
Sirop simple............... 1500 —
Faites dissoudre I'extrait.dans I'eau, ajoutez la dissolution qui en rösulte dans le sirop bouillant et rapprochez en consistance convenable.
Usages. — Par leur principe actif, les capsules du pavot agissent dans le mSme sens que I'opium, mais avec infiniment moins d'6-nergie. Trait6es par I'eau, dans la proportion de deux I6tes en moyenne par litre de liquide, r6duit aux deux tierspar I'ebullition, ces capsules constituent des breuvages anodins, calmants, trös-uti-les contre les phlegmasies des bronches et des poumons, contre la
(1) Pharmacie viiirinaire, p. 212 et 213, 6laquo; 6dit. ,
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diarrh^e, la dyssenterie, les coliques nerveuses, etc. Dans ces divers cas, on doit I'administrer, en outre, sous forme de lavements. Dans les affections douloureuses des autres appareils on emploie cette decoction chaude ou froide, selon les cas, en injections plus ou moinsrepetfies.
A I'exterieur, on s'en sert principalement en lotions sur les yeux frapp^sd'une vive inflammation, en bains ou applications diverses sur les points du corps qui sent atteints de grandes douleurs; on s'en sert souvent aussi pour delayer les cataplasmes de farine de lin ; enfin, e'est le meilleur v61iicule qu'on puisse choisir pour I'ad-ministration interne ou externe des diverses preparations opiac6es.
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b. Pavot coquelicot [Papaver Rhaas, L.).
Cette variöte de pavot, trös-commune dans nos moissons, oü eile se fait remarquer par ses fleurs d'un rouge orange dclatant, ren-ferme aussi dans ses divers organes une faible proportion d'opium. Dans la m6decine de l'homme, on fait usage de ses Üeurs comme pectorales, sudorifiques et calmantes ; les capsules et le sue lire des tiges et des feuilles fournissent un extrait au moins aussi actif que celui qu'on retire des totes de pavot. Cependant, en m6decine vdterinaire, on considere le coquelicot comme trop peuactifpour les animaux, malgre un exemple de vaches empoisonnees par cette plante, public par Gaullet (1).
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C. Pavot cornu, Ch^lidoine glauque, Glaucier jaune, etc. {Clielidonium ylaucum, L.).
Cette plante, qui appartient i la meme famille que les pr^ce-dentes, et qui croit principalement sur les plages sablonneuses des bords de la mer, parait jouir de propri6tes narcotiques trös-6ner-giques. Elle renferme un sue qui, oblenu par incision, par expression ou mamp;me par decoction, fournit par Evaporation un extrait dont l'odeur vireuse et la saveur amere rappellent parfaitement I'opium ; il parait meme qu'en Grfece et en Turquie on le melange souvent ä ce dernier, et qu'on l'y substitue m6me entierement dans la confection de certains medicaments officinaux, comme la the-riaque, par exemple. Cette fraude, qui se pratique depuis quel-ques annöes en France, dit-on, n'aurait pas de bien graves incon-venients s'il 6tait bien demontrfi que cet extrait presente autant
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(i) Recueil de mid. ve'ter., 1830, p. 99.
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d'activite narcotique que l'opium, ainsi que quelques auteurs ne craignent pas de l'avancer.
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d. Laitue vireuse, Laitue cultivöe {Lactuca virosa, Lactma sativa, L.).
Les diverses varietes de laitues, soit spontan6es, soit cullivees, renferment toutes, ä l'öpoque de leur floraison, un sue blanc, lai-teux, plus ou moins äcre et narcotique, dont on se sert pour obte-nir deux pr6parations usitees en medecine humaine, sous les noms de lactucarium et de thriiace. La premiere s'obtient en övaporant au soleil le sue de la laitue vireuse obtenu par incision; eile est sous forme de paillettes brillantes renfermant au moins la moilie de leur poids de gomme. La seconde preparation s'effectue en 6va-porant ä feu manage le sue exprime des diverses laitues, et surtout de celle des jardins. La thridace est sous la forme de masses jau-nätres, cassantes, comme un extrait sec, et exbalant une forte odeur vireuse; eile renferme beaueoup de matieres 6trangeres, qu'on en söpare avec de l'alcool 6tendu, qui ne dissout que les parties actives. Ces deux preparations sent trop pen energkjues et d'un prix trop 61ev6 pour 6tre employees en mMecine veteri-naire.
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Syhosymie : Composes cyaniqucs ou prussiqucs.
1quot; Acide Cyanhydrique. Sraoimmi: Acide bydrobyanique, Acide prussique, etc.
Pharmacog-raphie. — L'acide cyanhydrique anhydre prepare par le proeöde de Gay-Lussac (voy. les Traites de chimie) se presente avec les caraetöres suivants : e'est un liquide incolore, d'une odeur I'orte d'amandes ameres, d'une saveur fraiche d'abord, puis amere et acre, d'une densite de 0,70, bouillant ü 26 degrös centigrades, se dissolvant dans I'eau pure, en toute proportion dans I'eau alcoo-lis^e, I'esprit-de-vin et Tether, se decomposant rapidement en pre-nant une teinte brune, ä moins qu'on n'y ait ajoule de l'alcool ou quelques gouttes d'une solution concentree d'acide tartrique, etc.
Caract^red chimiqnes. — L'odeur si prononcee et si caracleris-
tique de cet acide sert äle faire reconnaitre; il rougit le tourne-
sol et s'evapore sans residu s'il est pur ; il ne precipite pas par les
solutions alcalines ; satur6 par I'ammoniaque ou la potasse, addi-
Tabourin, 3e Edition. — 1.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 4 3
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G74nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MtmCAMENTS NKVRO-DVNAMIQUES.
tionne d'un melange de protosel et de persei de fer et de quelques goutles d'acide chlorhydrique, il donne naissance ä im precipile bleu ; les sels de deutoxyde de cuivre y font nailre, dans las me-mes circonslances, un precipite d'un bianc laiteux; enfin, le nitrate d'argent y produit un precipite blanc de cyanure d'argent, soluble dans l'ammoniaque, mais insoluble dans l'acide nitrique froid.
Pharmacoichcnie. — L'acide prussique anhydre jouit d'une ac-tivite si grande et si veneneuse, qu'on ne l'emploie jamais sous cet etat en m6decine; on y ajoule toujours de l'eau en proportions determin^es, d'oü r6sultent divers acides cjranhydriques medici-naux, parmi lesquels nous n'indiquerons que le suivant, comine le plus usitö :
...nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ...nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;( Acide anhydre........ 1 parlie. #9632;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;.
Acidc au sixieme. { „ ,. ,,,,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;„ rnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;! en vol.
t Eau distiüee.......... ß — I
Acide cyanliydrique extemporane. — La difflcult6 de se procurer cet acide chez les pharmaciens, oü il ne se rencontre pas toujours ou dans un mauvais etat de conservation, met souvent obslacle ä l'usage de ce medicament en medecine vßtcrinaire ; on peut remedier ä cet inconvenient en preparant l'acide prussique par le procede suivant:
Prenez : Cyanure de potassium cnstallise... 3 grammes.
Eau distillee......................nbsp; nbsp; 32 —
Alcool ordinaire..................nbsp; nbsp; nbsp;IG —
Acidc tartrique dissous............ q. s.
Faites dissoudre le sei dans le melange d'eau et d'alcool; versez la solution dans un flacon pouvant se boucher exactement ; ajoutez l'acide par gouttes et tres douccment; agitez aprfes cliaqno goutte versee en ayant soin de boucher cliaque fois le vase, et continuez ainsi jusqu'Ji ce que le cyanure de potassium soit entie-rement decompose, ce qu'on reconnait h la cessation de tout degagement de gaz et de lout precipite.
Trois grammes de sei pur donnent environ un gramme d'acide anhydre; mais le cyanure qu'on rencontre dans les ofQcines esl rarement pur et renferme souvent la moitie de son poids de carbonate de potasse. Cependant il est possible aujourd'hui de l'avoii' tres-pur ä cause de son emploi en photographic.
incompatiMUtes. — Dans les diverses formules oü Ton fait en-trer cet acide, il faut 6viter d'y associer des alcalis, des acides mi-
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neraux, du chlore, de l'ammoniaque, des oxydes d'antimoine ou de mercure, des sels de fer, d'argent, de cuivre, des sulfures, etc. Enfin, on ne le mölangera jamais ä des liquides chauds, parce qu'en vertu de sa volatilile, il s'^vaporerait en grande partie.
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Partie pharmacodynamique.
illeiiicamentation. — L'acide cyanhydrique, convenablement ^tendu, peut se donner en breuvages, en lavements, en injections sur diverses muqueuses, dans le tissu cellulaire et m6me dans les veines; 11 est possible aussi de le faire absorber par les voies pul-monaires en l'administrant sous forme de vapeurs. Enfin, ä l'ex-terieur, on en fait des bains, des lotions, des applications diverses, salon la nature et le siege de Ja maladie, mais assez rarement.
Pogolosie. — Nous n'etablirons pas les doses sur l'acide cyanhydrique anhydre, parce qu'il faut 6viter d'en faire usage dans l'in-ter6t du medecin et du malade, qui pourraient Tun et l'autre en ressenlir les funestes effets. Nousprendrons pour type l'acide extem-porane, que tous les praliciens peuvent pr^parer eux-mömes et ad-rainistrer sans inconvenients. En admettant qu'il renferme 1 gramme d'acide anhydre dans 30 grammes de vehicule, nous estimons qu'on peut le donner sans danger aux grands animaux en quatre doses, soit 12 grammes environ pour chaque fois, ce qui represente h peu pros 23 centigrammes d'acide anhydre; mais on devra etendre cette quanlite d'acide extemporanö dans un demi-litre ou un litre d'eau; il faut toujours employer plus de vehicule au commencement qu'ä la fin de l'usage de ce medicament, auquel I'^conomie s'habitue promplement. Pour les pelits herbivores et le pore, la dose sera le quart de la preceilente, soit 3 grammes environ, et pour les carnivores de 0,30 gramme ä 1 ou 1,50 gramme. Du reste, avec un medicament aussi actif, il faut toujours commencer par de tres-petites doses ahn de connaitre la susceptibilite des sujets, et les augmenter ensuite progressivemenl; on peut m6me rappro-cherles doses sans beaucoup de crainte, parce que cet acide etant tres-volatil, ses effets sont Ires-fugaces et ne sauraient s'accumuler dans l'organisme de maniere h outre-passer le but.
Phurmacoiiynamie. —Les effets physiologiques de l'acide prus-sique seront distingues en locaux et en generaux; nous commen-cerons par les premiers.
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a.nbsp; KiTets locaux externes. — Lorsque I'acide cyanhydrique esl pur, il agit Ji la fois sur les capillaires sanguins et les nerfs; mais quand il est 6tendu d'eau, il ne modifie que la sensibility du point oü il est appliquö. D'aprfes M. Dumas (1), quand cet acide, ä Total liquide ou en vapeur, touche la buccale ou la pituitaire, il aneantit instantan^ment toute sensibility dans les points touches, et ceux-ci semblent 6tre, pendant un certain temps, des corps strangers par rapport aux parties environnantes. Gelte paralysie, du resle, est de courte dur6e et se dissipe bientöt; l'application imm6diate d'eau ammoniacale ou chlorde la fait disparaitre rapidement. De-pos6 h. l'etat liquide sur une muqueuse ou une plaie, I'acide cyanhydrique concentrö d6termine une sorte d'asphyxie locale dans les capillaires et colore rapidement les surfaces en rouge fonc6 ; eel effet est passager si I'applicalion dure peu, ou nul si I'animal meurt des suites de cette application locale ; mais il pent en resul-ter une irritation notable si l'application de I'acide est continuee pendant quelque temps.
Quand on applique ce medicament sur 1'oeil, on observe les plie-nomenes suivants: la pupille se dilate fortemenl, la conjonclive se colore vivement en rouge violac6, et la corn6e transparente devienl blanche et opaque. Ge dernier effet, que nous avons observe sou-vent, est attribuö par MM. M^rat et de Lens (2), au froid produit par I'acide en s'övaporant, d'oü r^sulterait la condensation des fluides de cette membrane, ce qui est bien peu probable. Nous serions plus dispose ä attribuer cet effet ä l'action coagulante de I'acide cyanhydrique concentrö sur les principes albumineux de la vitre de l'oeil.
Si I'acide prussique est 6tendu d'eau ou d'alcool, son action re-frig^rante s'observe encore ; mais I'effet irritant est h peu pres nul, ainsi que celui exerc^ sur les capillaires sanguins; seulement I'a-nesth^sie locale se produit toujours plus ou moins compl6ternent.
b.nbsp; Effets locaux internes. — L'action locale de ce medicament dansle tube digestif a 6t6 peu etudi^e encore sur les animaux do-mestiques; cependant celte action parait irritante comme ä la surface du corps, ainsi que semblent I'indiquer une salivation assez abondante^ les vomissements et la diarrh^e chez les carnivores, et la rougeur de la membrane muqueuse des voies gastro-intestinales
(1)nbsp; Chimie appliquie aux arts, t. I, p. 524.
(2)nbsp; Diction. y4n. de mat. med. et de therap., t. II, p. 536.
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dans tous les cas oü les animaux ont succotnbe ä l'ingestion interne de l'acide cyanhydrique un peu concentrd.
Effets generaux. — Nous distinguerons les effets dynamiques de l'acide prussique en effets physiologiques ou ceux produits par l'acide medicinal, et en effets toxiques determines par l'acide anhy-dre ou par des doses exageröes de l'acide dilue.
1deg; Effets pliysioio^icines. — Lorsque l'acide cyanhydrique est donn6 ä doses convenables, non-seulement il cesse d'ötre dange-reux, mais encore ses effets sont trös-fugaces et l'economie s'y liabilue promptement. 11 parait avoir une action tres-g6n6rale et agirä la foissur les fonetions de nutrition etsur celles de relation, ainsi qua nous le demontrerons plus tard, et comme cela va res-sorlir, du raste, du tableau que nous aliens tracer de ses effets sur les divers animaux.
II resulte de 1'ensemble des experiences qui ont ete faites sur les animaux, que faction de l'acide cyanhydrique se manifeste d'abord sur la respiration, puis sur la circulation, sur le systßme nerveux, sur les muscles externes et internes, etc. Ainsi, chez la plupart desnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;,
animaux, le premier effet qu'on observe apres l'administration fl'une dose moyenne d'acide prussique, consiste dans Taccöl^ration et la gone de ia respiration : cette fonetion devient bientöt rapide, bruyante et anxieuse, si la quantity ingöree a ete un peu forte. Dans ce dernier cas, la circulation s'6meut ä son tour, le pouls est vite, plein et mou; le coeur bat avec violence et les muqueuses apparentes ne tardent pas h prendre une teinte rouge et möme violacee. Des fonetions vegetatives, les desordres passent aux fonetions de relation : la töte s'appesantit, des verliges se montrent, les yeux brillent, mais la vue s'obscurcit, la pupille se dilate, les sens deviennent obtus, la sensibilile generate diminue d'abord, puis ^eteint; la station est chancelanle, des tremblements, des crampes et des convulsions se montrent dans les muscles des membres et du tronc, etc. Si les doses administr^es sont trfes-forles, tous ces phenomönes s'aggravent, les animaux perdent l'öquilibre, tombent lourdement sur le sol, s'agitent vivement d'abord, sont pris d'accös tetaniques dans les membres et dans le cou, puis se calment, perdent la sensibilite, sont pris d'une sorle de syncope, les muscles se relächent, le train post6rieur se paralyse, etc. Si faction ne d^-passe pas la force de resistance de l'organisme, les animaux restent pendant un temps variable 6tendus sur le sol, comme s'ils elaient
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morts, exhalent de toute part une forte odeur d'amandes amferes, et finissent peu ä pcu par se retablir entiörement, tout en restant ivres et elourdis pendant quelques heures. Enfin, si la mort doit survenir, la respiration deviant de plus en plus rare, le pouls s'ef-face, la peau et les membres se refroidissent, les sphincters se relä-chent, la bouche est ouverte, le penis pendant, les membres pel-viens se paralysent, la sensibilite s'eteint et la mort arrive sans convulsions.
2deg; Effets toxiquea. — Lorsque I'acide cyanhydrique est pur et anhydre, il constitue un poison redoutable qui tue avec la rapidity de la foudre. Une seule goutte deposec sur la conjonctive ou sur la langue d'un chien le fail perir apres deux ou trois respirations; la m6me quantity etendue dans quatre goutles d'eau distillee, et injectee dans les veines, tue un chien inslantanement (Magendie). laquo; Deux chevaux auxquels nous avons place un morceau de colon imbibe de six goultes d'acide prussique pur, disent MM. Trousseau et Pidoux (1), sont tombes comme morts aprfes dix secondes, et pendant une heure ils out presente les phenomenes nerveux les plus graves, tels que convulsions, spasmes, vertiges, paralysie, stu-peur, etc. raquo; Injects dans les veines des chevaux, pur ou 6tendu dans une petite quantity de vehicule, il determine la mort avec une grande rapidite, ainsi que nous nous en sommes assure fort sou-vent par I'exp^rimentation ; ä. peine le liquide est-il arrivö dans la veine que les animaux sont pris subilement d'une grande gene de la respiration: les cotes se tordent avec force, les flaues baltent tu-multueusement, les naseaux sont largement ouverts, les yeux deviennent fixes, les muqueuses se colorent vivement en rouge, et souvent les animaux tombent subilement sur le cötö, comme une masse inerte, avant qu'on ail eu le temps de fenner l'ouverture de la veine avec une epingle. Une fois ä lerre, les animaux se debattent vivement, les membres sonlroides ou animds de mouvements con-vulsifs, la töte est violemment portee en arriere, la respiration est stertoreuse, on entend parfois des hennissements plaintifs, les urines s'^coulent involontairement, la bouche est ouverte, la langue pendanle et violette, la pupille forlement dilat6e, le train pos-terieur paralyse, etc. En general, la mort survient moins vile et moins sürement quand on a laiss6 la veine ouverte que quand on I'a ferm6e par une ligature comme on le remarque dans le cas d'injection de fair dans les veines.
(I) Traitt de thdrap. et de mal. medic, t. II, p. 121, 4' edit.
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itinionH cadav^riquelaquo;. — La roideur cadavörique est prompte, niais dure peu ; la corn^e lucide reste longtemps brillante, h moins qu'on n'ait appliquö le poison sur l'oeiljle systöme musculaire externe et interne conserve assez longtemps son irritability ; le tube digestif est plus ou moins irrit6 quand on a administre l'acide cyanhydrique par cette voie et que la mort s'est fait attendre. Les centres nerveux sont injects, les poumons engouös ainsi que le coeur; le sang est fluide, noir et huileux ; les cavitösclu coeur et les sinus des meninges renferment des bulks gazeuscs, ainsi que nous Tavons souvent observe; toules les parties du cadavre exhalenl une odeur d'amandes ameres trfes-marquee ; enfin, les depouillcs solides ou liquides du corps se conseivent longtemps sans se putreüer, ainsi que Coullon l'avait d6jä observd et que nous l'avons verifle nous-möme.
Antidotes. — Contre un poison aussi redoutable on a du s'ap-pliquer ä opposer des antidotes nombreux; on en a effectivement proposö plusieurs. Les FranQais disent que ralcool et l'ether aug-mentent l'action de cet acide ; les Italiens pretendent le contraire et prescrivent ces deux liquides comme antidotes de l'acide prus-sique. L'action de cet agent est si prompte qu'elle laisse en g6n6ral peu de latitude pour l'emploi des contre-poisons chimiques; cependant si l'agent toxique avait 6te inlroduit dans le tube digestif, on pourrait en nentraliser une partie avec l'hj'drate de sesqui-oxyde de fer; il se formerait du bleu de Prusse. Le pharmacien Chancel est parvenu ä preserver de la mort une vache qui avait mang6 du tourteau d'amandes amferes, en lui administrant une solution de protosulfate de fer; une autre vache, dans le mßme etat, qui n'avait pas regu le contre-poison, ne tarda pas ä mourir. Parmi les antidotes dynamiques preconises, Vammoniaque liquide et le chlore paraisseut 6lre les plus efficaces, mais ä la condition qu'ils seront employes promptement. Orflla donne la preference ä l'eau chlorte, qu'on pent administrer en boissons, en lavements, et m6me en fumigations; h. damp;aut de cette solution, on peut faire usage des hypochlorites alcalins ou terreux. Quel que seit l'antidote employ^, il faut y joindre, comme moyen auxiliaire d'une grande importance, les affusions et aspersions d'eau froide sur la tele et le long de la colonne vert6brale : ce moyen simple, preconise par le doc-leur Herbst de Goettingue, suffit souvent ä lui seal pour ramener les animaux b. la vie lorsque la dose n'a pas ete immediatement mortelle. Enfin, quand les animaux sont plölhoriques et les mu-
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queuses vivement color^es, il pent 6tre utile de pratiquer une 16-g6re saignee.
Differences. Doses toxiques.
1deg; Solip^deg. —.L'acide cyanhydrique anhydre agit avec une triis-grande puissance sur les solipödes, quelle que soil, du reste, la vole par laquelle on rintroduise. Sa grande volatility el l'aclion trös-del6töre de ses vapours ont empöchö de determiner Men rigoureusement sa dose mädicale et loxique; cependant, d'aprös Mioroud (1), il faudrait de 10 ä 20 gouttes, soil Id ä 30 centigrammes environ d'acide anhydre pour donner la mort aux chevaux, ce qui porte ä admettre que la moitiö on les deux tiers seraient aisftnent Supportes s'ils ätaient legörement 6ten-dus d'eau ou d'alcool. Cependant MM. Trousseau et Pidoux ont vu lt;gt; gouttes d'acide pur devenir toxiques. D'aprös M. Hertwig (2), 4 grammes d'acide d'Ilner ou de Prusse, qui est au douzieme, seraient iacilement to-Ier6s; 8 grammes delerminent la chute surle sol, sans amener la mort; mais 16 grammes sont conslamment mortels,
2deg; Ruminants. — L'acide cyanhydrique n'a pas 616 essay6 chez les grands ruminants, sur lesquels sans doule il agirait comme chez les soli-p6des. Viborg a donn6 23 ä 30 gouttes d'acide 6tendu (il ne dit pas le-quel) k un mouton de neuf mois sans döterminer la mort; 40 gouttes, inject6es dans le vagin d'une agnelle de deux mois, amen6rent des sym-ptömes inquiötants, mais non la mort; 8 grammes donn6s a rint6rieur au premier, et 4 grammes ä la derniöre, d6termin6rent une mort prompte chez ces deux animaux (Hertwig).
3deg; Omnitorcs. — L'acide prussique n'a point et6 essaye encore sur le pore.
4deg; CarniTores. — Les essais sur les chiens ont 6t6 fort nombreux. D'aprös Magcndie, il suffit d'une seule goutte döposee sur I'oeil pour tuer les plus vigoureux, ce que nous n'avons jamais pu obtenir avec l'acide le plus pur; Moiroud aftirme qu'ils ne r6sistent presque jamais ä 2 ou 3 gouttes, ce qui est plus vraisemblable. Enfin, d'aprös M. Hertwig, l'acide dilu6 selon la pharmacopee allemande, est supporte par le chien a la dose de 3 a 10 gouttes, maissouvent la mort survient apr6s I'admi-nistration de 20 ä 30 gouttes, et conslamment quand on en donne de 40 ä CO gouttes, quelle que soil la voie d'introduction.
rharmncothrrapic. — Sous le rapport tMrapeutique, l'acide prussique se pi'6sente sous un triple aspect : comme un stupöflant
(1)nbsp; Pharmacologie, p. 372.
(2)nbsp; Pharm,pratique, p. 499 et 500.
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des plus puissants de tout le systamp;me nerveux; commeun s6datir special des nerfs qui president ä la respiration et ä Th^matose; et comme un antiseptique des plus ßnergiques. Sous les deux premiers rapports, il regoit quelques applications importantes, mais ü a 6t6 n6glig6 sous le troisieme point de vue.
L'aeide cyanhydrique comme narcotique a 6te employ^ avec quel-que succös dans plusieurs affections nerveuses, dans certaines phlegmasies trös-douloureuses, dans les maladies cutanöesaccom-pagnöes de beaucoup de douleur et d'une grande demangeai-son, etc. A titre de sedatif de la respiration, il est indique dans les maladies de la poitrine compliqu6es de phönomönes nerveux; en-fin, comme antiseptique, il parait convenir dans les afTections pu-tridcs compliquees de phenomönes adynamiques et ataxiques.
1deg; Ilaladies nervcuseraquo;. — Dans cette catögorie se Irouvent com-pris le veitige essentiel, le tölanos, l'^pilepsie, la rage, la choree, etc. Les essais tenths contre ces affections sont encore rares en medecine veterinaire, et n'ont pas tous 6t6 heureux, ainsi que nous allons l'exposer.
Veriige. — Dans le verlige essentiel, mfeme aecompagnö de beaucoup d'örethisme, j'ai en vain fait usage de ce m6dicament, dit M. Hertwig; cependant, dans le vertige aecompaga^ de fureur, ce medicament parait parfaitement indique.
Vetanos. — M. Herlwig assure n'avoir jamais r6ussi avec ce m6-dicament contre le t^tanos. M. Morton (1) parait y avoir plus de confiance : donne en lavement, ä la dose de 4 grammes environ dans 2 litres d'eau, deux ou trois fois par jour, il a paru, dit-il, di-minuer la contraction musculaire; les premieres doses ont toujours une action puissanle, tandis que celles qui suivent produisent un effet beaucoup moindre. On peut aussi, dit le m6me auteur, I'ad-ministrer par la bouche, aprös avoir agi sur les intestins par un purgatif, en ayant le soin de le combiner ä d'autres södatifs, dans le but de calmer l'excitation des nerfs moteurs et de diminuer ainsi le spasme gönöral des muscles. M. Wogder (2), v6t6rinaire anglais, a publie quatre cas de tetanos traumatique ou essentiel qui ont cede ä l'emploi de l'aeide cyanhydrique donn6 en lavement. La dose a 6t6 de 4 grammes et eile a 6t6 r^p^t^e selon le besoin.
(1)nbsp; Pharmacie, p. 66.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; |
(2)nbsp; Recueil de me'dec, voter.. 1857, p. C03.
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La pluparl des vötörinaires anglais paraissent en faire assez r6gu-liferement usage contre cette affection grave; ils donnent la pr6f6-rence aux lavements, et cela avec d'autant plus de raison que le trismus est souvent un obstacle insurmontable ä son administration sous forme de breuvage.
Epilepsie. — Ge medicament n'a jamais rendu service, dit M. Hertwig, dans le traitement de l'öpilepsie du chien; cependant un fait tres-curieux, public par Levrat (1), de Lausanne, est en contradiction avec cette animation, ainsi qu'on va le voir. Un chien age est atteint d'une Epilepsie qu'on croit incurable; on lui administre, sur les instances du proprietaire, 4 grammes d'acide cyanhydrique etendu dans 8 grammes d'alcool, dans le but de le faire mourir rapidement et sans souffrances; il tombe effectivement comme frappe par la foudre et ne donne plus aucun signe de vie: on le croit mort; cependant il se releve au bout de quelque temps et se trouve radicalement gueri de son affection, qui n'a pas reparu. L'acide employ^ avail ete obtenu depuis un an par la methode prussienne, et n'etaitqu'au titre de 1/27, et, dissous dans I'alcool, il n'ötait plus qu'au titre de 1/81 du melange.
Rage. — Essaye ä plusieurs reprises et avec instance par M. Rey (2) contre la rage du chien, il n'a donne aucun resultat sa-tisfaisant.
Quant aux autres affections nerveuses, telles que la choree, I'im-mobilit^, la nymphomanie, les crampes, etc., elles n'ont point et6 attaqu^es, que nous sachions, par l'acide prussique.
2deg; Phlegmasies douloareusect;e8. — Nous trouvons dans cette ca-legorie le rhumatisme, I'arlhrite suraigue, la cardite avec palpitations, qui a r6sist6 ä la digitale, les coliques nerveuses, etc.; cependant le medicament qui nous occupe a ete encore peu employ6 contre ces maladies.
3deg; maladies cutanees. — Toutes les affections de la peau accom-pagn^es de beaucoup de douleur et de prurit, comme les dartres rongeantes, les eaux aux jambes, les crevasses, les engorgements des mamelles, les Eruptions diverses, etc., sont soulagees rapidement ou gueries par les lotions d'acide cyanhydrique. D'aprös
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(1)nbsp; Recueü de medec, vetär., 1841, p. C8fi.
(2)nbsp; Journ. vitir. de Lyon, 1815, p. 413 et suiv.
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M. Ainsli, cili par M. Morton, une lotion formte de 2 ou 3 gros d'acide cyanhydrique medicinal dans un litre d'eau distillöe est tres-efficace pour diminuer la d^mangeaison qui accompagne les affections impötigineuses chez le chien.
4deg; Haladira de poitrine. — Toutes les phlegmasies des pou-mons, des bronches et des plfevres, accompagn6es de phenomenes nerveux, d'irritation trop prononc6e, sout amendees par l'usage de l'acide cyanhydrique; de ce nombre sent surtout la bronchite avec toux nerveuse et opiniätre, la gourme spasmodique de Cha-bert, la laryngite striduleuse, la pousse avec sifllement au larynx, lesspasmes du diaphragme, la pleurite trös-douloureuse, etc.
Dans les toux chroniques par irritation chez les chevaux, qui tourmentent ces animaux nuit et jour, dit M. Hert\vig(l), je n'ai jamais trouvö de meilleur medicament que l'acide cyanhydrique pour le soulagement prompt et meme la guerison de ce phöno-mene opiniätre. D'un autre cöt6, MM. Tnewing et Lowack (2), v6t6rinaires anglais, en ont fait usage avec succes, le premier contra la toux et la difficulty de respirer, le second contre la pousse nerveuse des chevaux. Dans ce dernier cas, la dose a 6t6 de 0,50 ä 4 grammes dans l'eau froide (sans deute c'etait l'acide medicinal?). Apres la consummation de 60 grammes du m6dicament la guerison (Halt complete.
5deg; Maladies putrides. — Dans les affections putrides ou adyna-miques, compliquees de phenomenes nerveux ataxiques, tels que convulsions, spasmes, tremblements musculaires, soubresauts des tendons, etc., l'acide cyanhydrique semble doublement indique, soil comme antiputride, soit comme agent antlspasmodique. Ce-pendant comme celte double indication est purement rationnelle, et que l'expörience ne l'a point appuyee encore, nous devons nous borner ä cette simple mention.
Contre-indicationa. — Dans toutes les affections anemiques, asth6niques, ou dans les phlegmasies aecorapagnees de pheno-mönes congestionnels tres-marquös, on s'abstiendra d'employer l'acide cyanhydrique.
(1) Pharmacol, pratique, p. SOO.
'2) Journ. vetir. et agric. de Beigigue, 184.'), p. quot;9.
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a. Cyanure de potassium. Svnonvmie : Cyanhydratc ou Prussiate de potasso.
Pharmacographie. — Quand il est pur, il est cristallisß en cubes; mais le plus souvent il est en poudre blanche, exhalant I'o-deur des amandes amferes, d'une saveur alcaline, acre et amere. Chaulfe en vase clos, 11 fond sans se decomposer; expose ä l'air, il en attire riiumidit^ et l'acide carbonique, et se change en carbonate de potasse en laissant degager des vapeurs prussiques. Pen soluble dans ralcool absolu, il se dissout bien dans I'esprit-de-vin et l'eau distillee; les solutions qui en r^sultent sont tres-alterables h l'air et doivent 6tre conservees en vase clos ainsi que le sei solide. 11 donne aux reactifs les caracteres des cyauures et des sels de potasse.
Falsiflcatiuns. — Le cyanure de potassium qu'on trouve dans le commerce le plus communöment est 1'orme en grande partie de carbonate de potasse, ce qu'on reconnait aisement au moyen des acides qui provoquent une effervescence qu'on n'observe pas lors-que le sei est pur. II retient parfois aussi, par suite d'un vice de fabrication, un peu de sulfure de potassium et du cyanoferrure de potassium; le premier se reconnait ä l'aide des sels de plomb, qui noircissent, et le second an moyen des persels de fer, qui bleuis-sent. 11 faut s'attacher, pour I'avoir pur, t\ I'obtenir cristallise. Comme ce sei est largement employe aujourd'hui en photogra-phie, il est plus facile qu'autrefois de I'avoir pur.
Pharmacoteciinie. — Le cyanure potassique s'emploie souvent a I'etat naturel ou en le faisant dissoudre dans 1'eau distillee; c'est sous cette derniere forme qu'on peut le donner en breuvage, en lavements, qu'on en fait des lotions, etc. A l'extörieur, on fait usage d'une pommade qui a ete formulae de la maniöre suivante par Lafore :
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Prenez : Cyanure de potassium.......... 1 gramme.
Axonge....................... 20 —
Incorporez ä froid.
silaquo;dicamentation. — On pent le donner en breuvage, en lavement, en electuaire, en injection sur une muqueuse ou m6me dans les veines. Un moyen d'augmenter son Energie, c'est d'ajouter
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ü la solution quelques gouttes d'un acide min6ral pour d6gager l'a-cide cyanhydrique, qui reste dissous. A l'extirieur, on l'emploie en lotions, en applications, en pommade; il arrive souvent m6me que ces applications locales sufflsent pour d6velopper des effets genö-raux tres-6nergiques.
Posologie. — D'apres Delafond (1), on pourrait administrer a l'intörieur 8 ä 16 grammes k la fois de cyanure de potassium aux o-rands animaux, et 10 centigrammes aux petits; mais ces doses sont 6videmment exag6rees, puisque notre confrere, M. Larro-que (2), a vu des chevauxmourir enquinze ü vingt minutes par I'in-gestion de 4 grammes de ce compost cyanique : aussi propose-t-il avec raison de röduire les doses de 30 centigrammes ä 1 gramme pour les grands animaux, et k celle de 1 ä o centigrammes pour le chat et le chien. Ces dernieres doses sont peut-6tre un pen timides, puisque PnSvost (3), de Geneve, assure que les chiens supportent facilement 10 centigrammes de ce medicament, mais qu'ils succom-bent loujours ä la dose de 20 centigrammes dans l'espace de vingt-cinq k trente minutes.
PharmacodTnamie. — II resulte des essais tentes par Prdvost, de Geneve, surle chien, par Lafore(4)sur le cheval, par M. Lar-roque sur les solipfedes et les carnivores, par MM. Labory (o) et Dur^chou (6) sur les ruminants, etc., que le cyanure potassique produit des effets locaux et genöraux qui out la plus grande analogic avec ceux de l'acide cyanhydrique, ce qui, du reste, est tout naturel, puisque ce sei ne parait agir que par l'acide prussique qu'il fournit dans I'^conomie. Ainsi, depose sur la buccale ou sur la conjonclive, il colore vivement ces muqueuses en violet, pro-voque des secousses convulsives dans les muscles de l'oeil, des mä-choires, de la croupe, de la queue, etc. A plus forte dose, ainsi qu'il rösulte des essais de M. Larroque, il determine d'abord de l'agitation dans la respiration, qui devient peu ä. pen trös-difflcile, des convulsions, des vertiges, des acces tetaniques, la chute sur le sol, laparalysie du train posterieur, etc. Les lesions qu'on trouve
{\) Thirapentique generate, p. 4Ü3.
(2)nbsp;Journ. des viler, du Midi, 184G, p. 421.
(3)nbsp; Journ. pratique. 1828, p. 130.
(4)nbsp; Journ. des vMr. du Midi, 1845, p. 193 et suiv.
(5)nbsp; Mim. de la Soc. viter. de Lol-et-Garonne, 1847, p. 84.
(6)nbsp;Journ. des veU'r. du Midi, 1848, p. 499.
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ä l'ouverture des cadavres sont les meines que celles produites par I'acide eyanhydrique; les contre-poisons at les antidotes de celui-ci auraient sans doute aussi quelques chances de succes centre les effels pernicieux du cyanure potassique.
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Pharmacotiierapic. — Preconise d'abord par Lafore centre le tetanos du cheval, il a donne quelques resultats encourageants ä l'ecole de Teulouse ; en l'a treuvö avantageux aussi, dans ceteta-blissement, centre rimmobilile et l'amaurose du cbeval (1). Employe par M. Callandre (2) sur treis ehevaux atteints de tetanos, il a reussi sur Tun et echoue sur les deux autres : la dose 6tait de 32 centigrammes une eu deux fois par jour; aprös chaque administration, il y avait detente des muscles centiactes, cemme I'avait observe Lafore, mais elle etait passagere et ne persista que sur celui qui fut gueri. Essaye par M. Coulomb (3), centre le tetanos trau-matique, par la methode de Lafore, c'est-ä-dire en le deposant sur la muqueuse de la beuche et en appliquant de la pommade sur les muscles tendus, ce medicament a reussi sur une anesse et echouö sur une jument. Enfin, MM.. Falliere et Durechou (4) out employe le cyanure de potassium sur un boeuf et une vache telaniques sans succes ; M. Labory (5), plus heureux, a reussi ä guerir un veau atteint de paraplegic : la dose du medicament a ete de 12 centigrammes. Essaye ä l'Ecole de Lyon, contre le tetanos, il n'a jamais reussi (Key).
D'apres M. Zundel, le cyanure de potassium est un des meilleurs medicaments dent on puisse faire usage centre la maladie des chiens compliquee de plienemenes nerveux, ä la dose de 13 centigrammes, seul eu melange a l'cxtrait de belladone. La pommade produit localement des elfets antinevralgiques puissants {Arote com-munii/uee).
b. Cyanure double de fer hydrate.
Synonymik : Bleu de Prusse, Prussiatc de fcr7 Cyanure ferroso-fcrrique, etc.
Pharmaco^raphie. — On trouve le bleu de Prusse dans le commerce sous ferine de masses poreuses et legöres, d'un bleu foncö, veleute, avec des rellels rouges et cuivres; il est inodere, insipide, insoluble dans I'eau, I'alceol, Tether et les acides ölendus, ä l'ex-
(1)nbsp; Jouin. des vdtth: du Midi. 1810, p. 444 et 44quot;.
(2)nbsp; Cliuique veter., 1846, p. 113.
(3)nbsp; Miim. de la Soc, vute'r. de Loi-el-Garonne, I84G, p. 37 (1) Jowm, des veter. du Midi, 1848, p. 49quot; et suiv.
(5) Mem. de la Soc. veter. de Lot-et-Garoime, 1847, p. 81.
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ceplion de l'acide oxalique, qui le dissout facilement. Chaufl'e, le bleu de Pcusse perd d'abord de l'eau, puis se decompose et laisse pour residu du carbure de fer. Les alcaiis et les acides concentres l'alterent, möme ä froid.
Falsiiicaiions. — Le bleu de Prusse est rarement pur chez les droguistes; le plus ordinairement il renfermeun exces dalumine et d'oxyde hydrate de fer, qu'on peut lui enlever en le rßduisant en poudre line et en le faisant digörer dans de l'eau acidulee par l'acide chloihydrique ; les r6aetifs font aisement reconnailre la nature des corps enleves. On y ajoute frauduleusement de Vamidon, du carbonate et du sulfate de chaux, etc. II est facile de reconnailre celle adulleration en traitanl la poudre de bleu de Prusse par l'acide sulfurique etendu et chaud; l'iode indiquera l'amidon et l'oxalate d'atnraoniaque les sels calcaires. Ges fraudes sont deve-nues rares parce que le bleu de Prusse est aujourd'hui d'un prix peu eleve.
sit'tiicamentaUon. — Le double cyanure de fer 6tant insoluble dans l'eau, on le donne habituellement sous forme solide, c'est-a-dire en ölectuaire ou en bols pour les grands animaux, et en pilules pour les petits. Les doses n'ont pas 6te fixees par l'expörience en medecine veterinaire: mais comme le bleu de Prusse n'est pas ve-n6neux,on peut donner saus crainte ce sei ä doses elevöes : pour les grands animaux, nousestimonsqu'elle peutelre de 10 äl 5 grammes sans inconvenient; pour les petits ruminants et le pore, de 2 ä 3 grammes, et pour le chien, de 23 centigrammes ä 2 grammes. Nous avons pu en donner 1 gramme ä une petite chienne levretle sans qu'elle en ressentit de rnauvais effets.
Pharmacotiierapic. —Chez Thomme, le bleu de Prusse passe pour febrifuge, tonique et antispasmodique, et comme tel ii estpre-conise contre les fievres intermiltentes, les affections anemiques, la choree et l'epilepsie. C'est surtout contre celte affection qu'il pa-rait jouir de quelqueefflcacite. Essaye par M. Jourdier(l) contre l'epilepsie d'une petite chienne anglaise, qui avait resiste ä i'usage de la valeriane ä haute dose et ä l'emploi des purgatifs, il a obtenu un plein succes au bout d'un mois et demi. Nous en avons fait aussi I'essai dans les höpitaux de l'Ecole de Lyon, sur une petite chienne levrette atteinte de.ph6nomönes nerveux extrömement graves,
(I) Journ. des vtifer, du Midi, 1852, p. 211.
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MEDICAMENTS NEVRO-DYNAMIQUES.
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ayant beaucoup d'analogie avec l'öpilepsie, et survenus ä la suite des chaleurs non satisfaites. Aprfes quarante jours de trailement, clle a pu etre rendue ä son proprietaire parfaitement r6tablie. M. Lafosse (1) assure de son cole, avoir obtenu trois gu6risons par I'emploi du bleu de Prusse. Ges divers succös sent encourageants el doivent engagerles praticiens ä user ä l'occasion de ce medicament pen coüteux et d'un emploi facile.
c. Cyanoferrure et Cyanoferride de potassium. Svnosymie : Cyauures jaune et rouge de fer et dq potassium,
Ces deux composes de fer, si employes comme reactifs dans les laboratoires, sont h. peu prfes inusites comme medicaments, meme chez Thomme; ils agiraient sans doute dans le m6me sens que le bleu de Prusse, mais avec moins d'aclivit6, parce qu'ils ne se de-composent ä froid, ni par les acides faibles ni par les alcalis.
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d. Cyanuie ou Prussiato do mercure.
Ce compose mercuriel, tres-ven6neux, est inusit6 comme medicament cyanique. II en sera question plus tard apropos des mercu-riaux.
Succgdanes veyetaux des composes de cyanogine.
II est plusieurs vögötaux qui renferment dans leurs diverses parties de l'acide cyanhydrique tout formfi ou qui se produit par le contact des substances vegötales avec I'eau; ces v6getaux pour-raient done remplacer parfois les composes cyaniques en mddecine vöterinaire comme dans celle de rhomme; cependanl cette subsli-tution se fait rarement, sans doute parce que ces medicaments sont trop chers ou trop peu aclifs. Nous nous contenterons done de les ^numörer; ce sont: les feuilles du Laurier-cerise {Primus lauro-ce-rasus, L.), les feuilles et les fleurs du Pteher {Amygdalm persica, L ), les Amandes amöres {Amygdalus comrnunis amara, L.), etc., etc. Cependanl l'eau de Laurier-cerise, si employee chez l'homme et si active, merilerait d'etre employee, surtoutchez les petits animaux, d'autant plus que son prix est peu eieve. M. Gerlach assure que, d'apres ses experiences, l'eau de Laurier-cerise est un des meilleurs calmants du coeur, surtout cbez le chien (Züudel).
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(1) Tratte de pathologie- t. HI, p. 92.
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DES NARCOTIQUES.
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sect;11.
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Delaquo; Narcotico-ftcreg.
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Cette denomination est donn^e ä tous les medicaments narcoti-ques (jui irritent plus ou moins fortement les surfaces sur lesquelles on les applique. 11s prösenlent, en outre, quelques autres caractöres qui seront indiquös plus bas.
Origine. — Us sent tous tir^s des v(5getaux; les plus nombreux et les plus importants proviennent de la famille des Solanees, comme la belladone, la jusquiame, la stramoine, la mandragore, la morelle noire, la douce-amöre et le tabac; quelques-uns des Scro-phulariaces, comme la digitale pourpröe ; des Ombellißres, comme les eignes; des Renonculacees, telles que l'aconit, rhellebore noir, etc.; des Colchicacees, comme le colchique d'automne, le veratre, etc.
Pharmacotecbnie. — Toutes ces plantes conliennent un prineipe actif alcaloide, souvent mal determine chimiquement, mais done d'une energie extreme; les precedes employes pour obtenir ce prineipe actif sonttrös-variables, et, dureste, trös-imparfaits encore. Les preparations pharmaceutiques les plus usitees sont la poudre söche, les extraits plus ou moins depures, les teintures, les huiles, etc. En outre, on prepare des medicaments extemporanes avec le sue frais, la decoction aqueuse, etc.
lUi-tiicamentation. — Employees fraiches, ces plantes ont une faible activite; aussi doil-on les donner aux herbivores ä fortes doses pour en obtenir des effets notables. On les administre k I'in-terieur en eiectuaires, en breuvages ou en lavements; ü l'exterieur, on en fait des cataplasmes, des lotions, des embrocations, etc. Pour determiner des effets dynamiques avec ces medicaments, le precede le plus avantageux serait I'infusion veineuse ou I'injection sous-cutanee, si ces deux precedes etaient mieux etudies ; pour l'emploi des alcalo'ides et de leurs sels, I'administration par la mö-thede hypodermique est seule possible actuellement ä cause de leur prix trös-eleve.
Pharmacodynamie. — A l'exterieur du corps, ils sent plus ou moins irritants sur les tissus denudes; cependant ils calment les douleurs locales avec une grande puissance. Dans le tube digestif, ils irritent toujours notablement les surfaces, d6terminent des co-liques, du ballonnement, de la superpurgation, etc. Quant ä leur Tabocrin, 3e Edition. quot;—I.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 44
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MEDICAMENTS NEVRO-DYNAMIQUES.
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action sur le sysleme nerveux, on peut la resumer en pen de mots : la slupeur est nulle ou incomplete; la sensibility est diminuöe, sur-tout dans la partie periplierique du systems de l'innervation; la motilitö parait 6lre primilivement exaltee plutöt qu'amoindne, car on observe souvent des tremblements musculaires, de l'agitation des membres, des convulsions, des attaques tStaniques, etc.; ils produisent generalement la dilatation de la pupille et le reläche-ment des sphincters musculeux, etc. Cependant on remarque assez souvent de la parapl^gie comme un effet cons6cutif de l'action exag6r6e de ces medicaments.
Pharmacotherapie. — Comme les autres m6dicaments de cette classe, les narcotico-äcres presentent des effets th^rapeutiques plus nets et plus marquös que leurs effets physiologiques. Quant ä leurs indications, tant internes qu'externes, voici les plus importantes : nevroses diverses, lelles que encöphalite essentielle, myöllte, pa-ralysie, t6tanos, crampes, convulsions, choree, immobility, Epilepsie, etc.; douleurs articulaires et rhumatismales, Idsions des filets nerveux, hernies clrangMes, sphincters contractös spasmodi-quement, phimosis et paraphimosis; tumeurs douloureuses, maladies cutanees aigues, phlegmasies externes compliquees de douleurs violentes, etc., etc, Ces diverses indications seront examinees avec soin dans l'histoire de chaque medicament narcotico-äcre.
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DES SOLANfES.
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De la Belladone (Alropa Delladona).
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Pharmacographie. — Getto plante vivace, de la famille des So-lan6es, emit spontanöment dans les lieux sombres, le long des murs, au bord des chemins, sur la lisiere des bois; on la cultive aussi dans lesjardins, oü eile acquiert un grand döveloppement. Sa tige, qui peut avoir 1 metre de hauteur, est grosse, cylindrique, rougeätreetrameuse. Sesfeuilles sont alternes, grandes, ovales, en-tiöres, d'un vert sombre; ses fleurs, qui sont axillaires, ont la forme d'une cloche et sont formees par un calice campaniforme, velu, et par une corolle monopätale ä cinq divisions, de couleur pourpre, at plus longue que le calice, qui persiste avec le fruit. Gelui-ci est une bale de la grosseur d'une cerise, et präsente successivement les couleurs verte, rouge et noire. La racine est charnue, etc.
Parties employees. — Toutes les parties de la belladone peuvent ire employees en medecine: cependant on ne fait usage que des
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DES NARCOTIQUES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 691
feuilles en m6decine v^terinaire. La racine, les baies et les graines sont pourtant plus actives et d'une composition chimique plus uniforme, mais elles ne sont pas assez abondantes pour la mMecine des ani-maux.
Falsifications. — Les feuilles de belladone qu'on trouve chez les her-boristes sont rarement bien conser-vees et souvent melangöes ä celles de la morelle noire, de la jusquiame blancbe, etc. Les veterinaires feront done bien, pour laquo;Hre sürs des effets du medicament qu'ils emploient, de le recolter et de le conserver eux-memes.
Composition cliimique. — II r6-
sulte des recherebes de divers chi-
mistes, que la belladone renfennc,
indöpendamment de Yatropine, qui
est son prineipe actif et qui est com-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Fig. 28.
binöe ä l'acide malique, de Yalbu-
mine, de la gomme, de la chlorophylle, de la cellulose, des sels, etc.
Pharmacoteciinie. — Les preparations de belladone, assez nom-breuses, sont dislinguees en pkarmaceutiques et en chimiques.
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Preparations pkarmaceutiques.
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iquot; Poudre.
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Elle se prepare en pulvih-lsant los feuilles säches de belladone, et en Jes passant au tamis, de mantere ä obtenh- les 4/5 de leur poids; on doit la conserver dan s des vases bien clos et la renouveler chaque annee, car eile est tres-alterable.
2deg; Exlrait aqueux.
II se prepare avec le sue non depure ou dßpure, avec le produit resultant de rßpuisenieut de la poudre par l'eau tiede, et avec la decoction de la plante fraiebe Dans tons les cas, on doit evaporer le liquide au bain-marie jusqu'ä consistance d'extrait et renfermer dans des pots.
3deg; Extrait alcoolique.
On epuise, dans un appareil ä diplacement, la poudre de belladone, on retire par distillation une partie duvehicule et 1'on iSvapore ensuite au bain-marie.
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692nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICAMENTS NÜVRO-DYNAMIQUES.
4deg; Teinture alcoolique.
Prenez: Poudre de belladone.............. 1 partie.
AIcool ordinaire................... 5 —
Epuisez par lixiviation.
5deg; Huile de belladone.
Prenez : Poudre de belladone.............. 1 partie.
Huile grasse..................... 2 —
Faites macerei- a chaud.
6deg; Pommade de belladone.
Prenez : Extrait aqueux.................. 1 partie.
Axonge......................... 3 —
Incorporez ä froid.
Indöpendamment de ces preparations, la belladone entre dans la composition du bäume tranquille, de la pommade de peuplier, etc.; eile sert ä faire en oulre diverses preparations magistrales, telles que cataplasmes, bains, lotions, etc.
Preparations chimiques.
Atropine. — Ce prineipe aclif de la belladone a ete decouvert par M. Brandes, et isole al'^tat de puretö par MM. GeigeDet Hesse. 11 parait exister dans toutes las parlies de la plante, en combinaison avec l'acide malique, qu'il neutralise incompletement. Pour l'ob-tenir, on se sert du proc^dö que M. Rabourdin (1) a propos6. 11 consiste ä pröparer du sue frais de belladone, ä le coaguler par une temperature de 90 degres pour en s^parer l'albumine, et ä le passer au filtre pour le clarifier; ä ajouter ä chaque litre de liquide clair 4 grammes de potasse caustique et 30 grammes de chloro-forme. Apres avoir bien remu6 le melange ä plusieurs reprises, on le laisse reposer pendant une heure; le chloroforme se depose avec l'atropine qu'il a dissoute; on le recueille avec soin, on le lave ä l'eau pure et Ton dislille pour retirer le vehicule. Le döpöt est re-pris avec de l'eau acidul6e par l'acide sulfurique, afm d'entrainer l'atropine en combinaison avec cet aeide; la solution de sulfale d'atropine est traitee par le carbonate de soude, qüi neutralise l'acide sulfurique et preeipite l'alcaloide; enfin, en reprenant par l'alcool et en evaporant ceiui-ci, on obtient l'atropine pure et cristallis^e.
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(1) Compte rendu de l'Acad. des sciences, t. XXXI, p. 550.
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DES NARCOTIQUES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 693
Caracterea. — Elle est solide, blanche, en beaux cristaux soyeux etprismaliques,inodore,d'une saveur amöre et naus6euse. Fusible ä 100 degrös, volatile et decomposable, l'atropine est peu soluble dans l'eau, mais eile se dissout bien dans I'aicool, Tether, et sans doute aussi dans las corps gras. Elle neutralise les acides et forme avec eux des sels cristallisables. Le sulfate d'atropine est le plus connu et h peu pros le seul employ^ en mMecine. Sa solution, traiteepar le chlorure d'or, precipite en jaune-citron, et en isabelle par une solution aqueuse de potasse. Essay6e ä l'ötat de sulfate, en injections sous-cutan6es, par M. Saint-Cyr, ä la dose de 5 ä iO centigr. chez le cheval, eile a d6lermin6 la plupart des effets de la belladone, tels que la secheresse de la bouche, la dilatation de la pupille, Tinsensibilitö de l'iris ä Faction de la lumiere, la somnolence, l'accöl^ration de la respiration et de la circulation, etc. {Note communiquee).
lledicamentatton. — La belladone s'adtninistre principalement par la bouche, plus rarement par le rectum; on la donne souvent en 61ectuaires, en bols et en pilules, d'autres fois en breuvages et en lavements. A I'exterieur, on fait de la belladone des applications vari6es; en la traitant par decoction, on obtient une pulpe bonne pour faire des cataplasmes calmants, et un liquide qu'on emploie en bains, en lotions, etc. La teinture est employöe en frictions, et les preparations grasses, telles que l'huile at la pommade, servent ä faire des onctions, etc. Dans quelques affections de la poitrine, on fait avec les feuilles da belladone des fumigations seches, en les brülant sur un r6chaud plac6 sous le nez des animaux, ou humides, en dirigaant la vapeur narcotique qui s'^chappe d'una decoction chaude dans les voies respiraloires. Enfin, lalropine et ses sels sont principalement administres par la m6tliode hypodermique.
Posologie. — La dose de belladone varie selon la preparation qu'on amploie, l'espöca ä laquelle on Tadministre, la voie qu'on a choisie pour la faire penötrer, etc. En prenanl pour type la poudre seche de belladone, qui est la preparation la plus usitöe, les doses ä administrer aux divers animaux sa trouvant repr6sentees par le tableau suivant:
1deg; Grands herbivores...........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 16 ä 32 grammes.
2deg; Petits herbivores............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;8 12 —
3deg; Pores.......................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;4 8 —
#9632;iraquo; Chiens......................nbsp; nbsp; nbsp;0,50 2 —
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gt; 694nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICAMENTS NÄVRO-DYNAMIQÜES.
Uextrait aqueux sera administre aux raömes doses; \Jextrait alcoolique et la teinture ä doses moiüe moindres; Les feuilles fratches et le sue ä doses quadruples; h'atropine et sessels ä doses de 20 ä 30 fois moindres, soit:
Grands herbivores............ 10 ä 15 centigrammes.
Petits ruminants et pores..... 15nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—
Carnivores.................. 1 2nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—
(En injections hypodermiques.)
i'iiurmaccxijiianiie. — Les effets de la belladone sont tres-variables selon la dose administröe, selon l'etat de sant6 ou dema-ladie des sujets, etc.; aussi r^gnait-il une grande incertitude sur son action reelle dans l'organisme, sauf quelques effets trös-apparents et bien connus, tels qua la dilatation de la pnpille, la suppression de la söerötion du mucus dans la bouche et le gosier, elc. Mais, depuis quelques ann6es, les medecins et les veterinaires ont porte leur attention sur ce narcotique puissant et leurs recherches ont 6claire d'un jour tout nouveau l'action que la belladone et son prineipe actif exercent sur l'economie animale. Parmices travaux, nous devonsmentionner, d'une faQon speciale, un mömoire important de M. Trasbot (1) sur la belladone et ses succödanes habituels, la stramoine et la jusquiame. Du reste, toutes les recherebes qui ont et6 faites dans ces derniers temps sur la belladone et l'atropine ne font que confirmerles resultats que M. Saint-Cyr avail constates dans ses propres experiences et donl le resume avait ete donne dans la deuxiemo edition de cet ouvrage, d'aprös une note qui nous avait ete communiquöe par l'auteur.
Comme il existe un contraste frappant entre les effets physiolo-giques et l'action toxique de la belladone sur les animaux comme chez l'homme, nous aliens exposer successivement, et dans des paragraphes distinets, ces deux genres d'effets.
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1.
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EFFETS PQYSI0L0G1QUES.
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Ces effets doivent etre divises, pour plus de clarte, en effets lo-caux externes, locaux internes et göncraux.
Eflfcts locaux externes. — Appliquees sur la peau intacte, les preparations de belladone ne produisent aueun effet apparent ä
(1) Recueil de mal, vdler., I8G7, p. 401, 539, G92 et 784.
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l'ötat physiclogique, car si l'action analgesique de cette plante est trös-marquöe, son action anesthesique locale est trös-obscure. Mais, sur les muqueuses apparentes at sur les solutions de continuity ces preparations sont irritantes, au moins momentanement; 1'atro-pine et ses sels sont particuliörement actifs, surtout sur la conjonc-tive, oü ils d6terminent une action comparable ä celle du nitrate d'argent; du reste, l'effet est passager et l'oeil ne tarde pas ;\ re-prendre son 6tat primitif, sauf la pupille qui reste toujours forte-ment dilatee.
Effets locanx internes. — Les effets de la belladone dans le lube digestif sont trös-remarquables, et on doit distinguer ceux qui ont lieu sur la muqueuse et ceux qui se produisent sur la membrane charnue.
Les effets des preparations de belladone dans la bouche et le pharynx consistent surtout en la suppression subite de la secretion du mucus, d'oü resultent la söcheresse de la muqueuse qu'on peut constater par le toucher direct, sa teinle rouge sombre, selon M. Trasbot, une soif vive, la difficullö de la deglutition, etc. Arri-vees dans I'estomac, ces preparations paraissent y produire une action irritante, car les chiens ont des nausöes et vomissent h plu-sieurs reprises au d^but de la medication. Enfin, dans I'intestin la belladone se comporte sensiblement commel'opium en ce qu'elle parait supprimer, comme lui, les secretions et les exhalations qui ont lieu sur la muqueuse inteslinale, d'oü resulte bientot une constipation marquee.
L'action de la belladone sur latunique charnue de I'intestin est tres-remarquable et en opposition avec celle qu'elle produit sur la muqueuse. Tandis qu'elle supprime les secretions et les exhalations endosmotiques de la premiöre, d'oü l'arröt des fonclions intesti-nales, eile provoque dans la seconde des contractions peiistaltiques violentes et un peu desordonn^es, ainsi que M. Trasbot l'a cons-tat6 sur des chiens. Voilfi pourquoi l'action primitive de la belladone sur letube digestif, au moins chez les carnivores, est emeto-cathartique, tandis que la constipation n'est jamais qu'un pheno-mene consecutif.
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Effets ^en4raux. — Lorsque la belladone ou son prineipe actif sont administres ä doses moderees, il se dcveloppe dans l'orga-nisme un ensemble d'effets assez speciaux et dont l'interpretation est aujourd'hui possible. Le premier eilet qu'on observe, le plus
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MEDICAMENTS N^VRO-DYNAMIQUES.
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constant et le plus caract^ristique, esl celui que ce m6dicament produit sur I'iris; qu'elle soil appliquöe sur les yeux ou administree d'une maniöre gönörale, l'atropine, principe actif de la belladone, produit loujours la dilatation de la pupille; cet agrandissement, qui se manifests rapidement, esttres-durable at persiste souvent plu-sieurs jours. Si l'atropine a 6t6 absorb^e, la dilatation de l'ouver-ture pupiliaire se remarque sur les deux yeux et h un egal degr6; mais si eile a 6te appliquee en petite quantity sur Tun d'entre eux, onne remarque la dilatation que sur Toeil medicaments, celui du c6t6 oppose restant dans son etat primitif. Ua autre effet de la belladone, non moins constant et uon moins caractdristique,, c'est la suppression de la secretion muqueuse dans la beuche et l'ar-riere-gorge, d'oü r^sultent la seif et la dysphagie dont nous avons deja parle; de plus, on constate chez I'homme la perte monaenta-nee de la voix et une sorte d'angine sp6ciale. — En outre, on cons-taterait, pendant cette premiere pöriode, d'aprös M. Trasbot, la päleur de la conjonctive et de la buccale. Enfin, les diverses functions v6g6tatives seraient modifiees plus ou moins profond^ment, selon la dose administree. Ainsi, independamment des efTels pro-duits sur le tube digestif, la belladone, employee ä doses mod6-r6es, ralenlirait, d'unefagon notable, la respiration, surtout ä l'etat pathologique, et accclererait au contraire la circulation, notam-menl celle du coeur, d'oü r^sulterait l'^levation de la temperature gen^rale et la s^cheresse de lapeau. Quant ä la secretion urinaire, eile ne parait pas augment^e, malgr6 les omissions d'urine rep6t6es qui se manifestent au debut de la medication, mais qui tiennent ä une autre cause, comme nous le verrons tout ;\ I'heure.
Les effets de l'atropine sur les fonctions de relation et surtout sur I'innervation, sont encore un peu confus. On sait pourtant que la belladone produit sur les centres nerveux, comme I'opiutn, une excitation d'abord, puis une depression avec somnolence; mais ces deux periodes sont moins nettes et ne se succedent pas avec au-tant de regularity, car elles sont plutot simultanöes que successives. C'est ainsi que chez les chiens, oü cette action a etö surtout etudi6e et oü eile est plus nette que chez les herbivores, on remarque d'abord de l'agitation, de 1'inquietude, les animaux ne tiennent pas en place, et semblent comme effray6s ou en proie k des hallucinations; on observe souvent des tremblements musculaires; les chevaux poussent au mur comme dans le cas de vertige, et aprös le r6veil, ils ressemblent ä ceux qui sont atteints d'immobilite. — Enßn, les chiens qui sont tomb6s en somnolence n'ont pasun som-
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DES NARCOTIQUES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;697
meil paisible : ils sont agitös, font entendre des cris plaintifs de temps en temps et semblent en proie ä des rßves penibles, ä des especes de cauchemars; ils conservent n^anmoins une partie de leur sensibilite, car si on les frappe ou si on les pique, ils se röveillent en criant et ne tardent pas ä se rendormir,
Quant ä la dilatation des sphincters, tels que l'anus, le col de la vessie, celui de la matrice, admise g6n6ralement par les auteurs de matiöre m^dicale de l'une et l'autre mödecine, sans deute un peu par analogie de ce qui a lieu dans l'oeil, M. Trasbot la nie absolu-ment; dans ses experiences relatives ä la belladone et ä son prin-cipe actif, faites sur divers animaux, il n'a janlais observö, dit-il, le moindre relächement des sphincters. II se peut que les choses se passent ainsi ä l'etat physiologique et quand on administre la belladone ä doses rnod6r6es; mais quand les sphincters sont contracts spasmodiquement, ou lorsqu'on donne le medicament ä fortes doses, il en est autrement; il est certain, tout au moins, que les accoucheurs ont constate souvent la dilatation du col de la matrice par suite de l'introduction des preparations de belladone dans le vagin; c'est aussi la maniöre de voir de M. Saint-Cyr. Nous ver-rons bientot la cause de ces divergences d'opinion.
Les effets physiologiques de la belladone, qui Im donnent une physionomie si spöciale parmi les autres narcotiques, tiennent ä la faQon dont ce medicament agit sur les deux systfemes nerveux. Tandis que la plupart des narcoliques agissent d'abord sur le Systeme cerebro-spinal, la belladone et son prineipe actif, donn6s h doses modörees, portent leur action primitive sur le systöme nerveux ganglionnaire, et ce n'est que secondairement qu'ils 6tendent leur action sur le Systeme de la vie de relation. Cette particularity rend un compte assez exact de la plupart des phönomönes physiologiques observes pendant la medication belladonee. C'est ainsi qu'en excitant le grand sympathique, qui tient sous sa dependance la circulation et la contraction des muscles internes k fibres lisses, l'atropine diminue Tactivitö de la circulation capillaire en aug-mentant l'action des nerfs vaso-moleurs, d'oü le resserrement des petits vaisseaux, la päleur des muqueuses apparentes et la suppression du mucus. En revanche, les muscles i fibres lisses, surexcitös par les nerfs ganglionnaires qu'ils resolvent, entrent en contraction plus vive, d'oü resultent les mouvements qui caract6risent l'action physiologique de la belladone, tels que la dilatation de I'ouverture pupillaire produite par la contraction des fibres lisses et rayonnöes de l'iris, les vomissements et les defecations repetes, les emissions
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reit6r6es de l'urine, I'accoMration de la circulation cardiaque, etc. Quant aux modifications produites sur la sensibilit6 g6n6rale ou spöciale, dans la motilitö et les fonctions intellectuelles, elles sont la consequence de raction de la belladone sur le systamp;me cerebro-spinal, et sont surtout marquees lorsque les doses sont tres-fortes, et par cons6quent il convient d'en renvoyer I'etude aux effets toxi-ques qui vont maintenant nous occuper.
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II. ---- EFFETS TOXIQUES.
Lorsqu'on administre la belladone ou I'atropine h. doses elevees, on remarque un ensemble d'effets trös-diflerents, h beaucoup d'egards, des effets physiologiques. Dans cetle circonstance on remarque sans doute encore la dilatation de la pupille, mais eile est portee ä un degr6 extreme et par suite des perturbations produites dans les milieux de l'oeil, la vue devient d'abord incertaine, puis se perd completement et les animaux se comportent comme s'ils etaient aveugles. Par centre, Touie parail exalUie d'abord et ne devient obtuse que pendant la periode de coma. Les muqueuses ap-parentes, au lieu d'etre pales comme dans la medication moderne, sont congestionnees et d'une teinte violacee. Aprös ces effets, si ca-racteristiques, on ne tarde pas h voir apparaitre une s^rie de perturbations fonctionnelles dues ä Faction de I'atropine sur les centres nerveux cerebro-spinaux. II se manifeste d'abord une periode d'excilation pendant laquelle la sensibilite et la motilite sont exaltees ä un tel point, qu'il suffit du moindre bruit, du plus faible attouchement, pour provoquer des cris chez les chiens el des mouve-ments convulsifs chez tous les animaux. II y a done, dans cette periode d'action, quelque analogic entre I'atropine et la strychnine; mais cetle periode est de courte duree. Bientöt la sensibilite s'e-mousse et disparait graduellement du centre ä la p^riphörie du systfeme nerveux; il en est de m6me de la motilite, qui se modere pen ä pen ; les tremblements musculaires, puis les convulsions dis-paraissent successivement et les muscles tombent bientot dans I'inaclion; la paralysie va generalement en sens contraire de l'anes-thesie, car souvent le train poslerieur est paralyse pendant que les membres ant6rieurs et le cou jouissent de tousleurs mouvements. A dater de ce moment, la respiration s'embarrasse, le coeur bat tumultueusement, tandis que le pouls reste petit et effaeö, les ar-teres döprim^es; la chaleur baisse progressivement aux oreilles et aux membres, la peau se couvre d'une sueur froide, les sphinc-
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ters se relächent, et les animaux etendus sur le sol, rälant et pres-que insensibles dejä, ne tardent pas ä mourir au milieu de convulsions.
Le contraste qu'on observe entre les phönomönes physiologiques et toxiques de la belladone parait tenir ä ce que Taclion de l'atro-pine se porte d'abord sur le syslöme ganglionnaire, d'oü rösultent la dilatation de la pupille, la päleur des muqueuses, les contractions exag6r6es des muscles internes, etc.; puis, donn6 ä plus forte dose, cet alcaloide agit sur le Systeme cör^bro-spinal, produit les perturbations nerveuses dont nous avons parlö, et secondairement, affaiblit faction du grand sympathique qui tire son activite sp6-ciale en grande partie de la moelle 6pini6re. Des lors, les capillaires se dilatent, d'oü la couleur violacöe des muqueuses; les muscles lisses se relächent, d'oü la cessation des defecations et des Emissions urinaires, l'ouverture des sphincters, etc., etc.
A l'autopsie on ne rencontre dans les divers appareils organiques aucune lesion caracterislique.Dans lecoeur, lesgros vaisseaux et les poumons on trouve les signes d'une asphyxie commengante; dans les centres nerveux un peu de congestion qui n'est nullement en rapport avec les dösordres de l'innervation.
L'empoisonnement par l'atropine pent durer de 6 ä 24 heures, selon les cas; le principe actif de la belladone est ölimine princi-palement par les voies urinaires; ce qui le demontre d'une faQon cerlaine, c'est que, si l'on porte sur l'oeil de l'urine evacuöe pendant la medication ou l'intoxicalion atropique, on obtient facilementla dilatation de la pupille. Quant aux contre-poisons k mettre en usage pour combattre Faction exagöröe de la belladone, on en a conseille plusieurs, tels quelevinaigre, les decoctions astringentes, la solution d'iodure de potassium iodure, etc. ; mais, en general, on ne doit pas beaucoup compter sur leurefficacite. Comme antidotes dyna-miques, on a propose les alcalo'ides qui agissent sur I'organisme en sens contraire de l'atropine; mais ici encore, on obtient. rarement de bons eflets quand la dose de belladone est recllement toxique. M.Trasbot estime que le meilleurmoyen de rdveiller les centres nerveux engourdis par l'atropine, c'est l'infusion chaude de caf6.
D'apres le meme auteur l'atropine ne serait pas un poison tr6s-actif pour les animaux domestiques, et eile presenterait möme ä cet cgard des differences souvent inexplicables. Le chat parait elre comme l'homme trfes-sensible ä Faction de cet alcaloide et succom-berait facilement sous I'influence d'une dose de 3 centigrammes. Chez le chien les resultats sent lies-variables; il sufflt parfois de
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quelques centigrammes pour determiner la mort, tandis que d'au-tres fois les anirnaux resistent ä l'action d'un gramme d'alcaloide. . M. Trasbot estime la dose toxique d'atropine, pourle chien, de 30 ä 40 centigr. en injection dans les veines, et de 60 ä 70 centigr. pour les autres voies, ce qui nous parait Enorme. Enfin, pour le cheval, ce professeur croit, d'aprös quelques essais incomplets, qu'il ne faudrait pas moins de 7 ä 8 grammes d'atropine pour em-poisonner mortellement ce grand herbivore en Tadministrant par les voies digestives, ce qui parait un peu invraisemblable en presence des rösultats obtenus par M. Saint-Cyr, qui a vu cet alcaloide determiner d'une fagon trfes-nette les effets physiologiques de la belladone quand on I'injecte sous la peau h la dose de 5 ä 10 centigr.
Differences. — Doses ioxiques.
ideg; Solipfedes. — Les auteurs sont peu d'accord sur le degrsect; d'activifö de la belladone chez les solipSdes, comme on le verra par les exemples suivants. Ainsi, Gohier (1) a pu faire prendre impunement la döcoclion de 3 kilogrammes de belladone fraiche, ä un cheval; d'apres Viborg (2), SOO grammes de feuilles fraiches, el selon Grove (3), 1000 grammes ne produisent aucun effet sensible sur le cheval; ce dernier auteur a pu donner 500 grammes de baies de belladone k un solipöde, sans avoir re-marqu6 aulre chose qu'un peu de dägoüt et de gonflemenl du ventre. qui avaient disparu le lendemain; Pilger (4) a donnö sans accident 123 grammes de racine de belladone au cheval, quoiqu'elle soit plus active que les feuilles ; enfin, ä l'ecole d'Alfort (3), on a pu administrer, par experience, jusqu'ä 150 grammes de poudre söche de belladone sans empoisonner les cbevaux.
Malgrö ces exemples et ces autorites, M. Hertwig n'admet pas qu'on doive administrer la belladone ä forte dose aux solipfedes ; il rösulte de ses experiences, qui, dit-il, ont porte sur plus de 20 chevaux, qu'ä la dose de 123 ä 183 grammes, en ölectuaire, la poudre de belladone determine des effets trop önergiques pour les besoins therapeutiques, et que sou-vent möme eile enlraine la mort de certains sujets au bout de deux ou trois jours. M. Saint-Cyr a fait la möme remarque.
La teinture de belladone en injection dans les veines, i la dose de 8 ä 16 grammes, produit chez les chevaux, d'aprös le möme experimenta-teur, des effets graves de narcotisme, aprös une excitation violente; ä la
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(1)nbsp; Mim. sur la med. et la chir. veter., t. II, Supplement, p. 44.
(2)nbsp; Hertwig, Pharmacol, pratique.
(3)nbsp; Ibid.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; id.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; id.
(4)nbsp;Ibid.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; id.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; id.
(5)nbsp; liecueil de medec. vetei:, 1844, p. 634.
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dose de 24 grammes, eile a dötenninö la mort d'un cheval au bout de deux heures.
2deg; Ruminanta. — D'aprü's M. Hertwig, les effets de la belladone se-raient les mömes chez les grands ruminants que chez les solip^des, et möme, chose assez inattendue, ils auraient plus d'infensitö ä quantity 6gale. Donnee äla dose de 64 ä 125 grammes, la belladone determine des effets tnVönergiques, mais qu'on n'a pas voulu pousser plus loin, de crainte de faire pßrir les sujets.
D'aprfs, Müench (1), les petils ruminanls seraienf peu sensibles, par contre, ä l'action de la belladone, les chevres mangeant la racine, et les moutons les feuilles de cetle plante sans en ötre incommodes.
3deg; Pores. — Action inconnue.
4deg; Chiens. — Les carnivores sont trös-sensibles ä l'action de la belladone; mais il en faut d'assez fortes quantites pour les faire perir. La pou-dre seche des feuilles ou des racines produit des effets trös-energiques k la dose de 1,50 ä 2,50, grammes, et l'extrait aqueux ä celle de 2 a 3 grammes. Cependant, d'aprös Orfila (2), il faudrait 16 grammes ä l'interieur et 8 grammes dans le tissu cellulaire sous-cutane, de cette derniöre preparation, pour determiner une mort rapide chez les cliiens; cespetits quadruples supporlenl facilement, sans en ötre incommodes, vingt A trente baies de belladone, selon Orfila, et, d'aprtis Viborg, 20 ä 50 grammes de racine fraiche, avec la meme facilite. M. Herlwig nous apprend qu'une infusion de feuilles fraiches donnee en lavement quatre fois dansla mßme journceä un chien,determina, independammeatdes effets gänöraux ordi-naires, la paralysie du rectum et de l'anus, qui restörent b6ants pendant un ou deux jours. Enfin, suivant le möme auteur, la teinture de belladone ä ladose de 50 gouttes, etl'extrait äcelle de 0,30 grammes,peuvent ötre injeetes dans les veines du chien sans accidents morlels; mais l'extrait aqueux, ä celle de 2 grammes, fait rapidement perir les chiens par cetle voie (Orfila).
Pharmacotherapie. — Quand on veut faire usage de la belladone dans le Irailement des maladies, eile apparait au praticien sous trois aspects prineipaux: comme narcotique general, comme narcotique special et comme calmant local. En gönöral, ces proprietes sont beaueoup plus saillantes lorsque l'etat morbide existe, lors-qu'il y a indication, que dans I'^tat physiologique.
1deg; nrarcotiqne general. — La belladone comme narcotico-äere ne presente aueune particularity bien importante, ä l'exception du
(1)nbsp; Courte instr. sur PempM de la belladone contre la rage, 1785, in-8.
(2)nbsp; Toxicologie, t. II, p. 390 et suiv.
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faible dcveloppement de ses proprietes irritanles, ce qui perm'et de l'ernployer ä doses plus ölevees ou pendant plus longtemps. A ce litre, eile esl indiquee dans le tetanos, I'epilepsie, la choree, la rage, le vertige, certaines paralysies, les toux convulsives et opl-niätres, la dyspnee, quelques phlegmasies douloureuses, telles que le rhumalisme articulaire, la m6trop6iitonite suraiguii, route ai-gue du chien, etc.
Essayee sur un äne atteint de tetanos essentiel, concurremment avec la decoction de tetes de pavot, et donn^e en breuvage, la bel-ladone a eu un plein succes (1). MM. Falke et Hertwig onl employe souvent ce mMicament dans la m6me maladie, soit en breuvage, soit en lavement avec un resultat favorable. La pommade de bel-ladone appliquee en onctions sur les muscles contracts peut con-tribuer k leur relächement. M. Trasbot a constate que l'extrait de belladone et celui de jusquiame dissous dans l'huile, et appliques en onctions sur les masseters contractes, font rapidement cesser le trismus si redoutable dans cette grave maladie. L'actiou serait sans doute la meme sur les autres regions frappees de tetanos. Cepen-dant, M. Saint-Cyr (2) a injecte sans succös le sulfate d'atropine ä la dose de 3 centigr. dans le tissu cellulaire de 3 chevaux leta-niques.
Bernard (3) a fait usage avec succös de ce medicament centre I'epilepsie du chien; il en usait ä peu pros comme d'un remede homoeopathique. C'esl principalement dans I'epilepsie aigu6 avec acces rapprocMs et trös-agites, que la belladone parait convenir.
Vers la fin du siecle dernier, la belladone fut prescrite comme remfede sp^ciflque de la rage par Müench, et ordonn^e dans le nord de TAlIemagne par l'autorite supörieure (Hertwig). Aujoud'hui, on est parfaitement convaincu de son impuissance contre cette redoutable affection.
Administr6e ä l'interieur, par M. Hertwig, contre le vertige essentiel avec exaltation de la sensibility, la belladone s'est montree utile; le v6t6rinaire allemand Grfeve I'a injectde dans les veines avec succes sur deux chevaux vertiglneux.
laquo; Les fumigations de belladone, dit Moiroud (4), dirig^es dans les voies respiratoires contre certaines affections chroniques de la
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(1)nbsp; Compte rendu de l'Ecole vitirinaire de Lyon, 1819, p. 18.
(2)nbsp; Journ. de med. vitir. de Lyon, 1860, p. 337.
(3)nbsp; Recueil de midec, viter., 1837, p. S(i3.
(4)nbsp;Pharmacologie, p. 346.
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poitrine accompagnöes de toux quinleuse et convulsive, pourraient peut-6tre concourir ä calmer ce Symptome et häter la guörison. raquo; Indöpendamment des fumigations, qui peuvent 6tre seches ou humides selon I'indication, la belladone s'administre aussi, dans ce cas, en breuvages, en ölectuaires, etc.
M. Bernard (1), v6t6rinaire rnilitaire, s'est trös-bien trouve des fumigations säches de belladone contre les toux söches et quin-teuses des chevaux. Pour cela, on jette quelques pinches de pou-dre de belladone sur un rechaud et on dirige la fum6e qui en re-sulte dans les voies respiratoires avec un conduit en teile. Au bout de 4 ä S minutes, les chevaux tombent dans une somnolence complete; on röpfete les fumigations deux fois par jour; aprfes deux jours de ces fumigations la toux perd de sa frequence et devienl bientotgrasse.
Les fumigations seches ou humides de belladone sont utiles aussi contre la maladie des chiens, les angines graves et surtout 1'angine striduleuse du cheval, les affections catarrhales des branches, etc. M. Saint-Cyr, a administre l'extrait de belladone ä Finterieur contre la bronchite chronique, avec succes. Pour lui, c'est un des modiQcateurs les plus puissants des branches. Enfin, MM. Reynal et Trasbot ont fait usage de l'extrait de belladone donne en 61ec-luaire contre la pneumonic aigue du cheval.
Un veterinaire beige, M. Van den Eide (2), a employe avec des succfes frequents l'extrait de belladone combing aux mercuriaux, contre la m6tro-p6rilonite aigue des vaches fraiches viMees : la dose etait de 8 grammes avec autant de calomel, par jour; on faisait en outre des frictions de pommade mercurielle sur les parois abdominales.
2deg; iVarcotique special. — Comme narcotique agissant sp6ciale-ment sur les sphincters des ouvertures naturelles, la belladone revolt des applications nombreuses et importantes. C'est d'abord contre les diverses affections de l'oeil, les spasmes du col de la matrice, de celui de la vessie, dans les tßnesmes et constrictions spasmodi-ques de l'anus, le phimosis et le paraphimosis, I'incontinence d'u-rine, etc., qu'on fait particuliörement usage de la belladone sous ce point de vue. Dans cette application speciale, on emploie g^ne-ralement h la fois des preparations de belladone ä l'inl^rieur et localement sur les points affects.
(1)nbsp; Recueil de mem. et d'obs. de mid. voter, mil.it., t. VI, p. 177.
(2)nbsp; Journ. vilir. et agric. de Belgique, 1813, p. 114.
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Les affections oculaires oü l'on emploie plus particuliferement la belladone sont le retr^cissement spasmodique de l'iris, l'exces de sensibility de cette membrane, les adh^rences qu'elle pent avoir contractees avec les parties environnantes, rophlhalmie periodi-que, soil pendant sa periode aigue, pour en diminuer l'intensite et la duree, seit durant la p6riode de depot, pour dilater l'iris etfaci-liter Texamen du fond de l'ceil. M. Gips (1), v6terinaire allemand, vanteremploi dusulfate d'atropine pour la guerison de la fluxion periodique du cheval. 11 fait dissoudre 5 centigrammes de ce sei dans 13 grammes d'eau distillee, et fait pönetrer entre la paupiere, trois ou quatre fois par jour, quelques gouttes de cette solution. Dans I'amaurose, on met la belladone en usage dans le m6me but, pour faciliter l'etablissement du diagnostic, et enfln, dans le cas de cataracte, pour rendre I'operation plus facile. Dans ces divers cas, la simple application locale est süffisante, surtout quand on fait usage du sulfate d'atropine, qu'il sul'fit d'introduire en solution trfes-legere entre les paupieres pour obtenir I'effet desire.
Un veterinaire badois, M. Kreuzer (2),apuarr6ter une cataracte commengante chez un cheval, en appliquant Tatropine en collyre liquide sur I'oeil (30 centigr. dans 13 grammes d'eau de rose). Au bout de 9 jours les points blancs observes sur le cristallin avaient disparu.
Chaussier avail propose d'employer l'extrait de belladone centre le resserrement spasmodique du col de l'uterus qui, dans certaines circonstances, met seul obstacle a la parturition. Ge moyen simple et rationnel est passe dans la pratique de beaucoup de veterinaires, et dansle temps un de nos anciens condisciples, Gaven (3), a public un cas de ce genre, oü il avail fail tres-heureusement usage de cc medicament. Le veterinaire Van Dam (4) s'en est servi ögalement avec succes. M. Schaack, dans le cas de constipation opiniätre et de constriction spasmodique de l'anus, emploie la teinlure de belladone ä la dose d'une cuilleree ä cafe dans un demi-lavement, avec beaucoup d'avanlage. On r^ussirait sans doute aussi dans les divers autres cas que nous avons indiques au commencement de ce paragraphe.
3quot; t'jiiniant externe — La belladone est peut-6tre de tous les
(1)nbsp; Magazine, 1803, p. 195.
(2)nbsp; Clinique vittr., I8G2, p. 56.
(3)nbsp; Journ. de mid. ve.ter. de Lyon, 1850, p. 81.
(4)nbsp; Idem, 18GI, p. 441.
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narcotiques celui qui reussil le mieux et le plus rapidement ä calmer lesdouleurs locales; aussi en fait-on journellement usage centre las növralgies, le rhumatisme, Tarthrite aigue, le trismus, les crampes, les tumeurs squirrheuses, celles de la matrice, des testi-cules, desglandes externes, sur les crevasses trfes-douloureuses des trayons, du bas des membres, dans le pblegmon sous-apon6vroti-que, lepanaris, le javart tendineux, les plaies et les contusions des nerfs, celles du pied, etc.; uni ä. la pommade camphree, l'extrait de belladone est efficace centre les engorgements lympbatiques, glandulaires et articulaires (Zündel).
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Succtäanes de la Belladone, a. De la Jusquiame noire {Hyoscyamus niger, L.).
Pbarmaco^raphle. — Plante bisannuelle trös-commune !e long des murs, dans les d^combres, autour des habitations, etc. La racine est charnue et grosse comme le doigt; la tige elevöe de 40 ä OOcentimfetres, est velue, ainsi que les feuilles, qui sont gran-des, sinueuses et d'un vert sombre. Les fleurs sont dispo-s^es en panicules, et prfisen-lent une couleur jaunätre, ta-chet6e de rouge vineux. Le fruit est une capsule contenant des graines petites, irr6gu-liferes, pointilldes et verdä-tres, etc. L'odeur en est forte et vireuse, la saveur naus6a-bonde, etc.
Parties employees.— Toulo
la plante jouit de vertus narcotiques; cependant les feuilles, qui constituent la partie lanbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Pig. 29. plus abondante, sont ä peu
prfes les seules employees en m6decine v6t6rinaire; la racine et les semences sont neanmoins plus actives que les feuilles.
CompoBition chimique. —D'aprös Brandes, la jusquiame noire contient les prineipes suivants : resine, mucilage, extractif, aeide Taboürin, 3* edition. — I.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 45
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706nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS NEVRO-DYNAMIQÜES.
malique, hyoscyamine, etc. C'est cet alcaloide qui est le principe actif de toute la plante.
njoscyamine. — Dicouvert par Brandes et obtenu par Geiger et Hesse, cet alcali v6g£tal prösente les caracteres suivants : II est solide, crislallisö en aiguilles incolores, transparentes, ä 6clat soyeux, groupees en etoile; inodore, s'il esl sec, il rappelle, quand il est humide, l'odeur desagreable de la plante; sa saveur est acre et ressemble ä celle du tabac; peu soluble dans 1'eau, il se dissout bien dans l'alcool et l'elher, auxquels il communique une reaction alcaline tres-prononc6e : aussi neutralise-t-il parfaitement les acides en donnant des sels cristallises. Ses proprietes pliysiologi-ques sont encore peu connues. Cependant on salt aujourd'hui qu'elle dilate la pupille plus facilement encore que I'atropine.
I'liarmacoteclmie et medicamentatiou. — La jlisquiame est soumise aux mömes preparations pharmaceutiques que la bella-done, et s'emploie, tant i l'interieur qu'ü rexlcrieur, sous les mcmes formes que cette derniere. Quant aux doses ä employer, elles sont encore imparfaitement lixees; cependant laplupartdes auteurs, m^decins on veterinaires, s'accordent ä les prescrire plus fortes de moitie ou du double que celles des preparations correspon-dantes de belladone.
Pharmacodynamie. — La jusquiame presente dans ses effets, tant locaux que generaux, une grande analogic avec la belladone, que nous avons prise comme type des solanöes; cependant on a Signale quelques legeres differences qu'il Importe de faire connaitre. D'abord, il parait demontre que la jusquiame est tout aussi calmante que la belladone, a doses proportionnelles, et qu'elle est encore moins irritanle, surtout pour le tube digestif, sur lequel eile n'agit, d'une maniöre fächeusc, qu'ä doses exces-sivcs. Les effets narcotiques de la jusquiame paraissent etre ge-neralement plus faibles que ceux de la belladone; c'est au moins Topinion de tons les medecins et de M. Herlwig; cependant un certain nombre de veterinaires allemands admettent le contraire, surtout en ce qui concerne les grands ruminants; ils preferent m6me la jusquiame ä la belladone et ä Topium pour ces animaux. Onoi qu'il en soil, les preparations de jusquiame narcotisent parfaitement les carnivores, mais n'agissent que faiblement sous ce rapport sur les herbivores, chez lesquels elles paraissent determiner une acceleration considerable de la circulation, une grande agitation et meme des mouvements de fureur. L'action de cette plante
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sur la partie postörieure de la modle est analogue ä celle de la bel-ladone, pmsqa'elle produit la faiblesse d'abord, puls la paralysie des membres postörieurs; eile dilate dgalement la pupille et les sphincters contractös spasmodiquement; eile parait en outre agir sur les nerfs encöphaliques, puisque Moiroud (d) a observe l'agita-tion convulsive des levres sur les chevaux auxquels il avait admi-nistre la jusquiame noire ä haute dose.
Differences. — Doses toxiques.
1deg; Kolipcdlaquo;raquo;. — II resulte des rcdierches de Gohier(2), qu'ä la dose de 06 k 128 grammes, la jusquiame, trailee par decoction ot donnce en breuvage, determine la dilatation de la pupille, des convulsions dans les levres et les muscles du cou,.de l'ugitation dans la circulation, etc., et que ces dösordres disparaissent completement au bout de quelques heu-res. Moiroud, avec la memo dose, a observe des plienomencs analogues. L'n kilogramme de cede plante, Iraite par decoction dans un litre d'eau, et le decoctum reduit ä moitie par I'ebullition, n'a produit aucun eilet sur un cheval (3). Rafn et Viborg (4) ont pu administrer irapunement a des chevaux t kilogramme de racine fraicbe, et 7ö() grammes de sue exprime de la plante vertc de jusquiame noire ; ils observaient une excitation generate, un pen d'agitation musculaire, mais point d'elt'ets narcotiques. Enfln, les memes experimeulateurs ont pu donner aussi, sans occasionner la mort, iiOO grammes de semences de jusquiame noire a demi müres; seulementil seproduisit beaueoup d'excitation et d'agitation, quelques mouvemenls desordonnes et furieux, mais point de narcotisme.
En injection dans'les veines, M. Hertwig a observe qu a la dose de 8 a 16 grammes, la teinture de jusquiame produit de l'agitation, quelques tiemblemcnts musculaires, des mouvemenls desordonnes, une station (hancelante, l'abaissement de la lete, la dilatation des pupilles, la diminution de la sensibilite generate,-etc. ; au bout de cinq a vingt heures, ces pbenomines ont disparu. Enfin la meme preparation, ii la dose de 32 grammes, dötermine des convulsions, des mouvemenls de fureur, des sueurs abondantes, une large dilatation des pupilles, el la mort au bout de deux heures.
2deg; Ruminants. — D'aprcs M. Hertwig, les diverses parties de la jusquiame noire donnees aux vaches aux doses employees par Rafn et Viborg produiraient sensiblement les memes ell'els que sur les solipedes. -M.Cruzel (5) apublie, dans le temps, une observation curieuse d'em-
(1)nbsp; Pharmacol., p. 349.
(2)nbsp; Observ. et exp. xm- le pain moisi et sur quelques poisons, p. 42. (-3) Campte renda de l'Ecole de Lyon, 1819.
(1) Hertwig, loc. cit., p. 4CO et suiv.
(5) Journ. des velcr. du Midi, 1840, p. 238,
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poisonnement d'une vaclie par celte plante; en voici le reäumß. Une va-clie mange dans la cour de la ferine quelques pieds de jusquiame noire ; au bout de deux hcures se d^clarcnt les symptomes suivants : chute su-bite sur le sol, mouvements desordonnes, pupilles extrcmernent dilatees, conjunctives violacees, battemenls tumultueux du coeuret des carotides, luiblesse du train posterieur, respiration bruyante et convulsive, beugle-ments retenlissants, bave gcumeuse, dejections instantanges, etc. Une saignce de ö kilogrammes aux artüres coccygiennes et des boissons acidulees abondanles triompherent promptemcnt de ces symptomes inquietants.
Les moutons paraissent peu sensibles k l'action de la jusquiame noire, car quatre de ces animaux ont ete nourris pendant huit jours sans accident au moyen de cette plante en fleur. La quantite consommee dans cet espace de temps a et6 pour les quatre moutons, de H kilogrammes, ce qui fait environ 300 grammes pour chaque sujel dans les vingt-quatre lieures (1).
3deg; Oiiiiiivort-N. — L'action de cette plante sur le pore est peu connue; on admct gencralement quo ce pachyderme pent la manger impunö-ment, ce qui nous parait tres-contestable, et demandc a ötre vörifie avec plus de soin qn'on ne I'a fait jusqu'ä present.
4deg; CaniUores. — 11 parait demontre par un grand nombrc d'expsect;-riences, que la jusquiame produit sur le chien un narcotisme plus com-plel et plus calme que celui de l'opium. II rösulte des diverses experiences d'Orfila (2) que l'extrail de jusquiame noire, la preparation offkinale la plus usituc, donnsect; ä l'interieur ou appliqu6 sur le tissu cellulaire ä la dose de 8 grammes, produit le narcotisme et la*mort. En injection dans les reines, il tue les cliiens a la dose de 2 grammes.
Piiarmacotiierapie. — La jusquiame, comme la belladone, produit des effels thörapeuliques plus nets que les effets physiolo-giques; eile calme la douleur plusfacilemenl qu'elle ne diminue la sensibility normale. A I'etal sain, eile agile le Systeme musculaire, surtout chez les animaux herbivores, et, pendant l'ötat morbide, eile le calme et fait disparaitre les irregtilarites de sa contractilite. Les indications de cette plante, assez setnblables ä celles de la belladone, doivent ötre distinguöes en internes et en externes.
1deg; indiciitions internes. —Gelte plante convient dans la plu-part des nevroses, lelles que le t6tanos, les crampes et les convulsions des muscles, le vertige, la choree, rimmobilitö, I'öpilepsie, les coliques nerveuses, les toux douloureuses, la pousse, etc.
(1) Comple rendude VEcole de Lyon, 1819, p. 32. (2j Toxicolo'jie, t. II, p. 299etsuiv., 5^ 6ilit.
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Essayde contre le tütanos, unie au camphre, eile a reussi une fois k l'öcole de Lyon (1). M. Voerz (2) l'a employee avec succes contre les toux douloureuses, et M. Hertwig protend qu'elle est utile contre Thömaturie et le diabete aloniques, contre les afl'eclions de poitrine accompagnöes de beaucoup d'erethisme nerveux, etc. Enfln, au dire de Moiroud, qui aurait pris des renseignements surleslieux, les maquignons allemands ajouteraient ä l'avoine de leurs chevaux malingres des semences de jusquiame pour faciliter leur engraissement en modörant l'activitö nerveusc. Ce fait, vrai ou faux, est i'elat6 aussi par Bulliard (3) et Renard (I); cependant M. Hertwig n'en fait pas mention. M. Lanusse (5) preconise la jusquiame ä titre de rernede homoeopalhique contre la fluxion perio-dique des yeux, surtout pour häter la r^sorption du depot de la chambre post^rieure.
2deg; Indications externes. —La jusquiame s'emploie en topiques divers sur les inflammations ext^rieures tres-douloureuses, comme celles des mamelles, des testicules, des yeux; desoreilles, etc.; sur les articulations ä la suite d'entorses, de distensions ligamenteuses, de rhumatisme, etc.; sur les tumeurs et engorgements trös-dou-loureux ; sur les solutions de continuitc des nerfs, sur les sphincters contract's d'une maniöre spasmodique, etc. Elle faitpartie, comme la belladone, de Vonguenl populeum, du bäume tranquille, etc.
b. De la Stramoine (Datura Stramonium, L.). Synonimie : Pomme öpineuse, Herbe aux sorcters.
i'iiarmatographie. — Gette plante active, qu'on croit origi-naire de l'Amerique septentrionale, s'est naturalisee en Europe oü eile croit spontan6ment ä peu prös partout; on la trouve autour des habitations, le long des vieux murs, dans les decombres, etc. Sa lige, glabreet branchue, s'elfeve en moyenne de 60 ä 80 centimetres. Ses feuilles sont entiöres, sinueuses, trös-grandes, angu-leuses et pointues. Ses fleurssont formees d'un calicecaduc, vert, court, h cinq dents, et d'une corolla trös-longue, en entonnoir, de couleur blanche avec le rebord violet. Le fruit est une capsule verte de la grosseur d'une noix, 6pineuse ä sa surface et remplie
(1) Compte rendu de l'Ecole de Lyon, 1809. {%) Recueil de mtä. vettr., 1841, p. 333.
(3)nbsp; Plantes vineneuses, p. 278.
(4)nbsp; Am. Journ. de med., t. XXVIII et XXIX, I7G8. (6) Journ. des viter. du Midi, 1855, p. 454.
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de semences noires, rugiieuses et rcniformes, elc. Toutes les parlies sont actives, exhalent une odeiu- forle, vireuse, et presentent
au goüt une saveur nauseeuse,
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acre et amere.
Parties employics. — Toute la plante; cependant on em-ploie plus partieulicrcment les feuilles, i\ cause de leur grand developpement.
Composition eliimiqne. —
D'apres les rccherches de Brandes, la pomme 6pineuse con-tient les principes suivanls : extractif yommeux, fecule verte, albumine, resine, sels alcalins et terreux, daturme, etc. C'est cette derniere substance qui est le principe actif du Datura.
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Fig. 30.
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Uaturine. — Get alcaiokle
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vegetal, d6couvcrt par Brandes et obtenu ä l'etat de purete par Geiger et Hesse, presenteles carac-teres suivants : solide, cristallise en aiguilles brillantes reunies en aigrettes, inodore, de saveur acre et amere, volatil ä 100 degres. Peu soluble dansl'eau, surtout froide, plus soluble dans l'6ther et plus encore dans I'alcool, la daturine neutralise les acides et forme des sels cristallises. Son action sur rcconomie animale est tres-6nergique et se rapproche de celle des alcalo'ides prdcedents, et surtout de celle de l'atropine. Elle est un peu moins active que celte derniere.
fharmacoteclmie et mi'-tlicaiucntatioii. — Les preparations pharmaceutiques et les modes d'administration sont les in6mes que pour la belladone; qnant aux doses, elles doivent 6tre d'un tiers on de la moitie moins elevöes quo celles de celte derniere plante.
Pharmacodjnamie. — Le datura stramonium parait 6tre plus irritant pour le lube digestif que la jusquiame et möme que la belladone. Son action narcotique sur les centres nerveux est aussi plus energique que celle de ces deux solanees; la sensibility est
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plus fortement diminuee et la mobility plus exalt^e, car la pomme epineuse parait provoquer des mouvements d6sordonn6s et des acces de fureur plus facilement que les autres plantes de la fa-raille des Solan6es. On remarque aussi qu'elle produit une övacua-tion urinaire plus frequente et plus copieuse.
Differences. — Dosen toxiques.
1deg; Solipedes. — 1,500 grammes de feuilles fraiches de slramoino don-nöes en dficoction ä un cheval par Gohier (I), ont produit un uarcolisme qui a dure quatre a. cinq heures, mais non la mort; 130 grammes de sue frais, administre par Moiroud (2) ä un cheval, ont provoque un peu d'as-soupissement et quelques bäillements, sans autre phenomene. D'aprcs plusieurs experiences de Viborg (3), 2ö0 grammes de feuilles fraiches de slramoine infusöes dans 3 Hires d'eau dfjterminent seulement de la diu-rfise; 1 kilogramme de la plante fleurie donne ä un vieux cheval a produit de l'excitation et le ballonnement du ventre; 500 grammes de pou-dre seche, administree en bol avec de la farine ä un cheval de cinq ans, out provoque seulement unpeu d'excitation et de dilatation des pupilles; enfln, 1,250 grammes de semence de pomme epineuse empoisonnÄrent mortellement un cheval de neuf ans.
II resulte des essais de M. Hertwig, qu'en injection dans les veines, l'in-fusion ou la teinture de stramoine, mOme ä faibles doses, provoquent des dösordres graves dans les l'onclions du Systeme nerveux, chezles solipedes.
2deg; Kuminants. — La science ne posst-de aueun exemple des effels de la stramoine sur les sujels de l'espiice bovine. Une chevre et un Mlier ont pu supporter impunöment environ 250 grammes de sue frais de eetle plante (llerhvig).
3deg; Omnivores. —Action inconnue sur le porc.
3deg; Carnivores. — Des experiences d'Orfila (ij il ressort, qu a la dose de 16 grammes dans restomac, 8 grammes dans le tissu cellulaire, et i gramme 60 centigrammes dans les veines, l'extrait de datura stramonium tue infailliblement les chiens.
Piiarmacoth£rapie. — La pomme Epineuse est indiquöe dans la plupart des cas que nous avons specifies ä. propos de la belladone et de la jusquiame; cependant l'expörience a d6montr6 que, chez rhomme, la plante qui nous oecupe 6talt bien sup6rleure aux deux pr6c6dentes dans le traitement des difficultcs spasmodiques de la
(1)nbsp;Mimoires, SuppUment, p. 44.
(2)nbsp; Pharmacoloi/ie, p. 350.
(3)nbsp;Hertwig, Pharmacol, pratique, p. 473. O) Tuxicologie, t. II, p. 39laquo;, 4e edit.
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respiration et dans celui du rhumatisme. M. Herlwig a reconnu son efficacitö sous ce rapport chez le cheval; eile parait aussi 6tre d'un emploi avantageux, en injections dans les veines, contre le vertige et le t^tanos; contre cette derniere maladie, M. Bugniet (1), a publie un cas de guörison de tötanos traumatique, suite de la queue ä l'anglaise, chez le cheval. Le medicament fut employe principalement en fumigations humides et g6n6rales, prolong^es et plusieurs fois renouveMes; on donna aussi quelques lavements. De plus, la stramoine estl'antirabique s6culaire des Orientaux, des Indiens et des Chinois, notamment.
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c. De la Mandragore (2) {Atropa mandragora, L.).
Cette solange, ä racine charnue, pivotante et bifurqude, ä feuilles radicales et 6tal6es, ä fruits ronds et succulents, etc., croit spon-tan^ment dans le bassin de la M6diterranee, en Espagne, en Italic, en Sicile, etc. Elle jouit de proprietes analogues ä. celles de la bel-ladone, mais plus actives; n^anmoins, comme eile est pen commune dans la plupart des contrees de la France, eile est ä pen pros
inusit^e.
d. De la Morelle noire {Solanum nigrum, L.).
Pbarmacogrraphie. — La morelle noire est une petite plante
annuelle, extrömement commune
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pari out; on la trouve dans les champs culliv^s, les jardins, les lieux incultes, le long des che-mins, etc. Sa tige, herbac^e et ra-meuse, est haute de 30 centimetres en moyenne. Elle pcrte des feuilles alternes, molles, dent^es et trian-gulaires; des fleurs blanches dispo-s6es en petites ombelles laterales et pendantes. Les fruits sont de petites bales globuleuses, lisses, d'abord vertes, puis noires comme des grai-
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Fig. U.
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nes de cassis dont elles ont un peu
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I'aspect, Toutes les parties de cette
plante ont une odeur fötide, un peu narcotique, et une saveur fade
etherbac^e.
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(1)nbsp; Jour, des vifer, du Midi, 1858, p. 43.
(2)nbsp; De (iäSpa, Stable, et aYoupo?, nuisible : nuisible aux animaux.
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Parties employees. — La plante enliere.
Composition chimlque. — D'aprös les recherches de M. Des-fosses, la morelle noire contiendrait, principalement dans ses bales, une matifere alcaline et cristallisable, appel^e solanine, qu'on rencontrerait aussi dans les pousses de la pomme de terre.
Solanine. — Elle est solide, en prismes quadrilaleres apiatis, blancs, opaques, inodores, d'une saveur amamp;re, acre et naus6euse. Fusible au-dessous de 100 degr6s, et se prenant par le refroidisse-ment en une masse citrine transparente, la solanine est insoluble dans I'eau, Tether, les huiles grasses et essentielles, trös-soluble dans l'alcool; eile neutralise les acides et donne naissance ä des sels incristallisables, tres-amers et tres-veneneux. Essay^e sur les cbiens et les cbats, par M. Desfosses, ä la dose de 30 ä 40 centigrammes, la solanine a determine des vomissements violents et un narcotisme passager. Le sulfate de cette base, ä la dose de 3 ä 15 centigrammes, tue deslapins dans l'espace de six ä dix beures ; son effet le plus constant c'est de paralyser les membres post6rieurs (1).
Pliarmacotechnie. — Les preparations qu'on fait subir ä la morelle noire sent simples et peu nombreuses. Pour I'usage interne, on peut se servir de la poudre, du sue frais, de l'extrait et de la decoction; pour I'usage externe, on se sert principalement de cette dernifere preparation; la partie claire est employ6e en injections, en lavements, en lotions et en bains locaux; et avec la partie öpaisse, la pulpe, on confectionne d'excellents cataplasmes anodins et calmants. La morelle 6tant peu ou point employee ä rint^rieur, nous ne pouvons en indiquer les doses; cependant nous estimons, par approximation, qu'elles peuvent 6lre sans danger triples et m6me quadruples de celles de la belladone.
Pharmacodynamie. — Les auteurs sont peu d'accord sur le. degr6 d'activit6 de cette plante, consid6r6e comme narcotique. Les uns la considferent comme tout ä fait innocente pour 1'bomme et les animaux : cela parait parfaitement exact quand la plante est jeune, et, ä cet6gard, les opinions sont unanimes pour proclamer son entifere innoeuitö; mais quand eile a acquis tout son dövelop-pement, et surtout lorsque ses fruits sont parvenus ä la maturite, eile parait jouir d'une certaine activity. Cependant M. le docteur
(1) Recueil de med. veUr., 1834, p. 48.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; .
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Dunal (1) a pu donner impunömeRt ä des chiens et ä des cobayes, depuis trenle jusqu'ä cent et plus de baies de morelle noire, qui passent pourtant pour 6lre la partie la plus active de la plante. Mais ä ce fait negatif, relalivement aux animaux, on peut opposer plusieurs faits positifs et bien observes, qui d6montrent les vertus narcotiques de cette plante. C'est d'abord M. le docteur Bour-gogne (2), de Condö, qui a vu mourir presque tont un troupeau de moutons qui avaient mange de cetle plante pendant une annee chaude; c'est ensuite Orfila (3) qui a pu empoisonner les chiens par l'ingestionde 24ä 30 grammes d'extrait de morelle noire, l'oesophage etant lie, et par l'application dans le lissu cellulaire de la cuisse de 8 grammes dela möme preparation; enfln, on a Signale rempoison-nement de petits gorets de deux ä trois mois par cette plante man-gee dans les champs; il y avait impossibilite absolue de la station et des convulsions violentes (4).
iMiarmacotiierapie. — La morelle noire est peu employee ä l'interieur; cependant, donnec en decoction sous forme debreu-vage, eile se recommande dans les inflammations du tube digestif, des voies respiratoires, de l'appareil genilo-urinaire, ainsi que dans la plupart des affections legeres du Systeme nerveux, surtout chez les jeunes animaux. A l'exterieur, on s'en sort au contraire frequemment, parce qu'on la trouve partout; on l'emploie en injections sur les muqueuses apparentes atteintes de vive inflammation; en lotions sur la peau dans les eruptions douloureuses, les crevasses, les plaies vivement enllammecs, les brülures; en bains locaux, pour les pieds, les mamelles, les testicules, le penis, etc., atteints de diverses affections tres-douloureuses; en cataplasmes sur les yeux, les oreilles, les tumeurs diverses tres-endolories, les javarts culane ou tendineux, sur les articulations distendues, douloureuses, atteintes de rhumatismc, etc.
e. De la Douce-amfere {Solimum Dulcamarn, L.). Svxonymie : Morelle grimpante, Tigne vierge.
iMiarmacograpine. — La donce-amere est une plante grimpante, qu'on trouve dans les haies, dans les fosses humides, le long des
(1) Hist. nat. et midie, des Solanum,
(% Journ. de c/iim. medic, t. Ill, p. 541.
(3)nbsp; nbsp;Toxicologie, t. II, p. 312.
(4)nbsp; Mem. dela Soc. vitir. des Bouches-da-RMne, 1S43 44.
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ruisseaux, etc. Ses racines sont gröles et fibreuses. Sa tige est cy-
lindrique, glabre, sarmeuteuse et grimpante. Ses feuilles, entiöres.
petiolees, alternes, aigues, sont en coeur. Les fleurs, d'un violet
tendre, sont disposes en pelites grappes courtes, laterales, pen-
dantes, au sommet de la
tige. Le fruit est une baie
glabre, arrondie, et de
couleur rouge ä sa matu-
rilö. Toutes les parties de
cette plante exhalent une
odeur nausßeuse lögfere,
et qui disparait par la des-
siccation; leur saveur est
d'abord amere, puis dou-
ceätre, contrairement h ce
qu'indique son nom.
Parties employües. —
Les tiges et les rameaux.
Composition rliimilt;inigt;.
— La doucc-amere ren-
ferme une matiere sucrec
qu'on a appelße dulcama-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Fig. 32.
rine, picroglycion, une ma-
tifere amfere extractive, im peu d'huile essentielle et de la solanine.
Pharmacotechnic. — On peut reduire la douce-amere seche cn poudre et radministrer en ölectuaire; on en fait egalement un extrait qu'on donne sous la m6me forme et sous celle de hol; ce-pendant on pröfere gencralement la traitor par decoction et la faire prendre en boisson on en breuvage. Les doses pour les animaux sont inconnues; mnis, vu la faible activity de la plante, on peut sans crainte debuter par de fortes doses.
Pliarmacoiiynamie. — Les effets de la douce-amöre sur les animaux sont peu connus. Si Ton juge par analogie, on trouve que cette plante possede des vertus complexes: d'abord eile est narco-tique ä haute dose, comme la morelle et les autres solanees; eile parait irriter aussi le tube digestif, provoquer le voirissement et la purgation, chez les carnivores notamment, comme laplupart des narcolico-äcres; enfln, donnisect;e en decnction d'une maniere conti-
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nue, eile augmente notablement les secretions, principalement celles des reins et de la peau, et devient alors fondante et depurative. Gelte derniere propriete est la plus gen^ralement admise par les m^decins, et fait souvent placer la douce-amfere h cöt6 de la salse-pareille.
Pharmacotiierapic — A l'extörieur, la plante qui nous occupe peut 6tre employee dans les monies cas et sou^ les mßmes formes que la morelle noire; de plus, il paraitrait que sa decoction est aussi efficace que la teinlure d'arnica pour les contusions, les ecchymoses, etc. A l'interieur, cette plante a et6 prescrile contre un grand nombrc de maladies, notamment contre les affections des poumons et des plevres, contre les affections catarrhales et les öcoulements des muqueuses, les affections lymphatiques et scrofu-leuses, le rhumatisme chronique et les maladies articulaires, les diverses espfeces d'hydropisies, les maladies cutanöes anciennes et invet6rees, etc., etc.
f. Du Tabac {Nicutiana Tabacum, L.). Synonymie : Xicotiane,
Pharmacograpliie. — Cette belle solanee, originaire de l'Ame-rique, et maintenant cultiv^e dans la plupart des contrßes de la terre pour un usage bizarre et connu de tous, präsente les carac-teres suivants: La tige est cylindrique, fistuleuse, pubescente, ra-meuse, gluante, et haute d'un metre et demi en moyenne. Les feuilles sonl molles, trös-grandes, entiöres, d'un vert päle, lan-cöol^es. Les fleurs, d'une teinte rougeätre, sont groupies au som-met de la tige et des rameaux en belles panicules, etc.
Parties employees. — Les feuilles h peu prfes exclusivement.
Composition chimique. — D'apramp;s les analyses de MM. Posselt et Reimann, le tabac non manufacture renferme les principes suivants : nicotine, nicotianine, extracUf, gorrnne, chlorophylle, albumine vegetale, gluten, amidon, acide malique, citrate et malate de chaux, etc.
La nicotine est 6videmment le principe actif.
niicotime. — Cette matiere, d'une aclivile si puissante, parait exister dans le tabac naturel en combinaison avec les acides malique et citrique; on robtient aujourdliui par un proc6d6 Irös-
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simple : On fait un extrait aqueux de tabac, qu'on agite avec de la potasse caustique; la nicotine est mise änu; on place le melange dans un flacon avec de l'ether,
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on agite vivement ä plusieurs reprises, et l'etüer dissout la nicotine; par une Evaporation convenable, on obtient ais6-ment cette substance.
Caracteres. — G'est un liquide olöagineux, incolore, mais se colorant et s'epaissis-sant h l'air; d'une forte odeur de tabac, d'une saveur äcre et brülante et d'une density de 1,0-48 lorsqu'elle est anhydre. Volatile ä 250 degr6s, brülant avec une flamme fuligineuse, la nicotine jouit de propri6tös alcalines tr6s-marqu6es et neutralise parfaitement les acides. Elle est soluble ä la fois dans l'cau, l'alcool, l'ether, les es
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#9632;
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sences et les corps gras. L'acide
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sulfurique la colore en rouge,
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Fig. 33.
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l'acide chlorhydrique en violet, et l'acide azotique en jaune orang6, etc. G'est une des matieres les plus vönöneuses du regne vegetal; 11 sufüt de quelques gouttes de cette substance pour tuer rapidement les chiens les plus robustes. 11 r^sulte de quelques experiences de M. Leblanc fils (I), que les chiens supportent la nicotine jusqu'ä la dose de 6 gouttes; mais que quand on en donne 8 gouttes ils succombent rapidement h son action; ceci varie, du reste, n6cessairement, seien la taille, l'äge et le poids des animaux.
piiarmacotecimie. — On peut se servir du tabac manufacture ou du tabac naturel; le premier est plus irritant, et le second plus narcolique. Les feuilles söches de cette plante sont r^duites en poudre ou traitees par d6coction; on peut aussi en faire un extrait.
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(I) Recueil de mid. veUr., 1873, p, 389.
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une teinture, une pommade, mais ces diverses preparations sont peu usities.
sietiicamentatiun. — On administre le tabac ä rinterieur, en bol oa en breuvage, par les voies digestives direcles, et en lavements par les voies retrogrades; ä l'extörieur, e'est le plus souvent en lotions, plus rarement en pommade ; enfin, on I'emploie aussi en fumigations dans les voies respiratoires, sur la peau et mßme dans le rectum. Quant aux doses pour I'estomac, ce sont. chez les divers animaux, d'apres M. Hertwig, en prenant pour type les feuilles sö-cbes, les suivantes:
1deg; Grands herbivores...........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;32 Jinbsp; 9G grammes.
2deg; Petits ruminants............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;8nbsp; nbsp; nbsp; IG —
3deg; Pores.......................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;4 —
4deg; Carnivores .................nbsp; nbsp; 0,50nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2 —
Ces doses peuvent etre repötees au besoin dans la meme journee.
iMiarmacudynamic. — Les effets du tabac seront distingues en locaux et en genemux, et les premiers subdivises en externes et en internes.
ideg; EfTets locaux externes. — Applique sur la peau intacte, le tabac en poudre ou en decoction produit peu d'effets primitive-nient; cependant, ä la longue, il irrite la surface, provoque de la demangeaison, des picotements et de la cuisson ; sur les parties denud6es, il est franchement irritant, est absorb6 facilement et donne lieu ä des pMnomenes generaux graves, qui peuvent aller jusqu'äl'empoisonnement mortel, commeon en a plusieurs exem-ples. Enfin, sur les muqueuses, il provoque toujours une abondante secretion de mucus, ind6pendamnient des effets speciaux qu'il pent determiner, comme la salivation dans la bouche, I'effet sternuta-toire dans le nez. etc.
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2deg; Effets locaux internes. — Le tabac introduit dans le tube digestif, soit sous forme solide, soit sous forme liquide, se com-porte comme un agent irritant; il enflamme I'estonKic el les intes-lins, provoque le vomissement chez les carnivores el les omnivores, el dans tous les animaux, une superpurgation violente, si la dose ingeree a 616 suffisammenl 61ev6e. Les d6sordrcs de l'appareil digestif sont indiqu6s par les principaux ph6nomenes suivants :
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grincements de denls, bouche öcumeuse, salivation, perte d'appö-lit, soif vive, ballonnement du ventre, coliques sourdes, regard dirige vers le flanc, vomissements et purgation pour les petils ani-maux, döföcalions frequentes d'abord, puis diarrhee fetide chez les herbivores, etc.
3deg; Effets gi'-n^raux. — Pour plus de clarte, nous distinguerons les effets dynamiques du tabac en physioloyiques ou moderes, et en toxiques ou exagerös.
a. Effets plijsiolo^iques. — Avant de commencer la description succincte de ces eflets, nous ferons remarquer, d'apres M. Hert-wig (1), auquel nous empruntons une partie des details qui vont suivre, que le tabac, administre ä doses menagees et rditerees, präsente une certaine analogie avec la Digitale pourpree, que nous allons bientöt eludier, en ce sens qu'il ralentit la circulation d'une maniäre sensible, qu'il determine une assez forte diurese, et qu'enfin, h haute dose, il devient narcotique comme eile. Cepen-dant, nous devons faire observer, d'apres les faits mötnes fournis par l'auteur dont nous invoquons l'autorite, que l'effet s^datif sur la circulation ne se manifeste qu'autant qu'on administre le tabac par les voies digestives, et que trait6 par infusion et injeete dans les veines, il produit un effet contraire, .c'est-ä-dire qu'il accelere la circulation et rend la respiration laborieuse. C'cst aussi ce qui res-sort des experiences de M. Cl. Bernard sur la nicotine.
Quoi qu'il en soit de cette analogie, le tabac, administre ä l'inte-rieur ou injeete dans les veines ä doses un pen elevees, porte son action sur le Systeme nerveux et suscite divers desordres que nous allons sommairement indiquer : agitation, inquietude, trlt;jpi-gnements, plainles, tremblements musculaires dans les membres, difficulte et lenteur dans les mouvements, diminution de la sensibility; puis, convulsions partielles et 6ph6meres d'abord, ensuite generales et de plus longue dur6e; station chancelante, marche incertaine, vue trouble et obtuse, coloration violette de la conjonc-live, corps clignotant recouvrant l'oeil, surtout chez le chien, sen-sibilite generale moindre, faiblesse des membres posterieurs, etc. Enfin, si le narcotisme doit survenir, il y a detente generale des muscles et mort ä peu prös certaine ; e'est ce qui nous reste ü examiner.
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(1) Vharmacologie pratique, p. 48G et suiv.
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b. Effets toxinues. — En resumant ce qui a 6t6 observö sur divers animaux, et en laissaut de cöle tout ce qui est stranger au systöme nerveux, 1'empoisonnement par le tabac est caract6ris6 chez les herbivores par les pMnomenes suivants : agitation vive de la töte et des membres, inquietude anxieuse, respiration plaintive, yeux fixes, regard anim6 et farouche, hochement continuel de la t6te, mugissements violents chez le boeuf, frissons gendraux et hdrisse-ment des poils, convulsions d'abord partielles, puis gdnerales, chute sur le sol, membres tendus, bouche beante et 6cumeuse, langue pendante, froid de la surface du corps, perte de la sensibi-lite, abolition des sens, narcotisme, dilatation des pupilles, paraplegic, mort sans convulsions.
Lesions. — Gelles qu'on rencontre dans le tube digestif peuvent varier depuis la simple rougeur jusqu'ä la gangrfene; les poumons sont gorges de sang et parsemös de taches livides; le sang des ven-tricules et des oreillettes est coagul6 et noir; les sinus veineux des centres enc6phaliques sont injectds et pleins de sang comme dans I'apoplexie.
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Antidotes. — Evacuants du tube digestif, gastrotomie chez le boeuf, saignees, boissons temperantes, breuvages stimulants et astringents, decoction d'ecorce de chöne, cafe, iodure de potassium, etc.
Differences. — Dose.laquo; toxiques.
tdeg; Solipfedes. — D'apres M. Herlwig, 4ä 8 grammes de labac en pou-dre (sans deute le labac natural?) donnes en bol ne produisentaucun effet sur les solipcdes, m6me en repelant la dose plusieurs fois par jour. A la dose de 16 ä 32 grammes, on observe, par conlre, une södalion marquee de la circulation, surloul quand on a renouvele Tadminislralion ä de courts intervalles de temps; 200 grammes environ de feuilles siches don-noes en flecluaire n'onl produil qu'une depression trös-nolable de la circulation et de la respiration : t a 3 kilogrammes du meme mfidicament, sous le meme elal, ne produisent que du dägoul et une evacuation uri-naire copieuse; enfiu ö00 grammes d'abord, puis 1 kilogramme ensuile de sue frais de tabac, n'onl produil sur un sujet qu'un peu d'acc616ralion des fonclions, de la defecation et une diurtee abondante. En injection dans les veines,les clievaux peuvent supporter jusqu'ä. 2 onces d'une infusion faile avec i6 grammes de feuilles soches de labac et 200 grammes d'eau environ ; seulement il y a chute sur le sol, efforts de vomissemenl, convulsions, etc.
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3deg; Ruminants. — D'aprös MM. Berganot (1) et Lanusse (2), les grands ruminants peiivenl manger i pen pres impunäment le tabac frais et sur pied; mais ils sont facilement empoisonnßs par celui qui esl sec ou en voie de dessiccation, comme on I'observe souvent dans les pays ou cette plante est cuKivfie en grand pour les besoins de l'industrie. Toulefois, la dose de tabac sec nficcssaire pour empoisonncr un bceuf n'cst pas bien connue. M. Hertwig cite pourtant un exemple oil un de ces animaux a succombe aprigt;s l'ingestion de 2 kilogrammes environ de tabac sec. D'aprfes le memo auleur, les clievres supporlent facilement de 8 a 10 grammes de tabac ä rinterieur, mais elles meurentquand on leuren ad-ministre de 32 ä 04 grammes. On ne possüde aucun document relative-menl au mouton.
4deg; Omniiores. — On sail que le tabac fait vomir le pore; mais on ignore entiörement ses autres effets sur ce pachyderme.
a0 Carnivores. — Les voles digestives restant libres, le cliien pent supporter do 4 i 8 grammes de tabac sec par les voies directes, parce qu'il on rejetle la plusgrandepartie parlo vomissement; si I'oesopliage est lie, ces doses, ct surtout la derniöre, pcuvent I'empoisonner. Dans le rectum, sous forme do lavement, le tabac fait perir les cbiens ä la dose de 4 grammes (Hertwig), el h celle de 80 centigrammes dans le tissu cellulaire de la cuisse (Orfila).
lraquo;harmacotiiepapie. — Le tabac, soit comme agent irritant, soil comme narcotique, regoit en medecine v6lerinaire quelques applications utiles. Pour plus de simplicilö, nous i'examinerons ici rela-tivement ä ses divers modes d'adminislration.
1deg; En bois ou en breuTajfc. — Donn6 en bols ou en breuvage par les voies digestives directes, le tabac est rarement usitö chez les animaux; cependant on l'a recommandö comme sialagogue dans l'atonio des glandes salivaires, comme stimulant dans I'inap-pötence opiniätre, la tympanite clironique, la constipation et les pelotes stercorales, les vers intestinaux, etc. On a ögalement present ce remöde contre les hydropisies, les paralysies, le t^tanos, les crampes, etc. Enfin, d'aprös Moiroud (3), quelques maquignons I'administreraient aux chevaux vicieux pour les narcoliser h demi el masquer leurs vices de caractere.
2deg; En lavementg. — On prescrit les lavements de tabac dans les
(1)nbsp; Mem. de la Soc. vüer. de Lot-et-Garonne, 1851, p. 28.
(2)nbsp; /own. des vitir. du Midi, 1852, p. 489, et 1865, p. 240. [Z] Pharmacologie, p. 364.
TAnoiiRiN, 3deg; 6dition. — I.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;46
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MEDICAMENTS NEVRO-DYNAMIQUES.
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aflections graves de Tencöphale accompagn^es de stupeur. M. H. Bouley (1) I'a employ^ ä la dose de 32 grammes pour 2 litres d'eau; Vatel i(2) s'en est servi avec avantage dans le vertige abdominal; Favre (3), de Geneve, present rinfusion de tabac en lavements centre les vers intestinaux, et surtout conlre I'oestre h^morrhoidal; on les a conseill^s 6galement centre la constipation opiniätre, la hernie 6trangl(üe, la retention spasmodique de l'urine, le part languissant, la dölivrance retardöe, la paraplegia, etc. II convient, dans ces divers cas, de remployer avec prudence, car M. Zundel a observ6 un exemple d'empoisonnement mortel, chez nn cheval, d6termin6 par nn lavement de tabac donn6 par un domeslique ä titre de vermifuge; ü la v6rite, la dose 6tait dnorme, puisqu'elle surpassait 2Ü0 grammes {note communiquee).
3deg; En lotions. — La decoction de tabac, seule on m61ang6e ä divers sels irritants, aux preparations sulfureuses, a ete prescrite par un grand nombre d'auteurs contre la gale des diverses especes d'ani-maux; e'est un remade qui r6ussit souvent, quoiqu'il soit införieur, sous ce rapport, h l'helläbore blanc, d'apres M. Hertwig. Neumann^) present surtout le jus de tabac des manufactures. Moiroud mentionne le moyen tres-simple qu'emploient les bergers pour trailer la gale de leurs moutons : ils mächent le tabac et d6posent sur les ulceres galeux la salive impr6gn6e de la saveur acre de cette plante. On ernploie beaucoup le tabac pour d6truire les ectozoaires des divers animaux, et surtout les poux; pour cela I'hippiatre Lafosse (5) present de couper la decoction de tabac avec de l'eau-de-vie, et M. Hertwig protend que, m61ang6e au vinaigre, eile est d'une efficacit6 surprenante; enfln, on l'a ordonnöe sur les plaies et les ulceres atoniques. Dans ces divers cas, il ne faut employer les lotions de tabac que sur de petites surfaces ä la fois, dans la crainte d'occasionner les graves accidents qui accompagnent 1'ab-sorplion de ce medicament.
Dans ces derniers temps on est revenu sur l'usage du tabac dans Je traitement des maladies psoriquesdes divers animaux et on a de nouveau constat6 sonefficacite. On aappelel'attention despraticiens et des cultivateurs surremploidujus des manufactures de tabac que
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(1)nbsp; Recuei! de mid. veter., ISil, p
(2)nbsp; Journ.prat., 183C, p. 231.
(3)nbsp; nbsp;Vitir. campagmrd, p. 106.
(4)nbsp; Recueil de mid. vettr., 1850, p. 934
(5)nbsp; Dkt. d'hipp., t. 11, p. 254.
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radrninislration peut livrer ii des prix minimes. Mais, outre la dif-ficulte de se procurer ce liquide dans beaucoup de localitös, son de-gr6 d'activitö est si variable, qu'il en rlt;5sulte de l'incertitude sur les doses ä employer, et qu'on est exposö ä des accidents d'intoxication par la peau, comme on en a des exemples; il sera done touj ours plus simple et plus prudent de trailer par decoction une quantite dornte de tabae b. fumer. M. Megnin(l) emploie comme vehicule une buile grasse dans la proportion d'un litre pour 100 grammes de tabac. Trois frictions suflisenl pour la guerison de la gale du cbeval. La peau conserve sa souplesse et la robe son brillant.
4deg; En fumigations. — Les fumigations de tabac sont dirig^es dans les voies respiratoires conlre les affections atoniques dont elles peuvent Stre Je siege, dans la syncope, I'aspbyxie, etc. Sur la peau, on s'en sert contre la gale du mouton, d'aprös Roche-Lubin (2) : pour cela on emploie le precede de Jefferson, qui consiste ä faire brüler le tabac dans la douille d'un vieux soufflet ä main, et ä diri-ger ensuite la fumee sur les points galeux en ecartant la laine qui les recouvre. Enfin on dirige par divers moyens la fumöe de tabac dans le rectum dans plusieurs affections. laquo; Une semblable fumigation introduite dans Imtesün rectum, dit Vitel (3), produit souvent des eflets surprenants dans les constipations opinialres, dans les coliques venleuseset spasmodiques, dans les bernies recentes pro-duites par le döplacement des gros intestins.raquo; Percivall, ainsi que MM. Hering, Weiss et Adam, veterinaires allemands, conflr-ment les assertions de Vitet en ce qui concerne la constipation.
o0 Comme sternutatoire. — Le tabac ä priser insufile dans le nez produit des cbrouements, fait couler le mucus nasal et les larmes et peut reveillerle cerveau dans les maladies soporeuses, I'aspbyxie, stimuler activement la pituitaire, etc.
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DES SCROFULAIUEES.
De la Digitale pourpree {Digitalis purpurea, L.). Synonymie ; Gantelec, Gant de Xotre-Dame,
Pharmacograpiiic. — Cette belle plante bisannuelle, de la fa-mille des Scrofu!ari6es, croit sponlanement en Europe, sur les mon-
(1)nbsp; Hecueilde med. vete'r., 1872, p. 443.
(2)nbsp; Manuel de tdleveur des bdles ä laine, p. 201.
(3)nbsp; Mödec. vctir., t. Ill, p. 200.
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MEDICAMENTS NEVRO-DYNAJIIQUES.
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tagnes döcouverles, dans les terres incultes, les terrains argileux, sablonncux, mais sees; eile entre en fleur en juin el juillet et se re-connait alors i\ ses belles corolles d'un rouge pourpre, tachet^es de blanc en dedans, en forme de doigt de gant, et appendues ä la partie superieure d'une tige simple, sur un des cötes de laquelle elles forment un 6pi unilateral. Les feuilles de cette plante, qui sont la partie employee en medecine, sent radicates et d'autant
plus grandes qu'elles sont plus rap-procMes du sol; elles sont pötio-lees, entieres, ovales, aigues, blan-chätres et recouverles de polls, ce qui leur donne I'aspect velu ; quand elles sont fraiches, elles ont une sa-veur acre et amere et une odeur iaible, nauscabonde ; dessecbees, elles ont perdu de leur äcrete et ne : ^nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; prcsentent plus qu'une legere odeur
de foin.
Becolte et conscpTation. — Les
feuilles de digitale doivent 6tre r6-coltees au moment de l'entree en fleur de la plante; elles seront dc-barrassees de leurs petioles et de la terre qui souvent les recouvre, dessecbees ä Tombre et renfer-Pig. 34.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; m6es dans un vase sec et bien bou-
cM. Elles doivent etre renouvel^es chaque annee. Les v6t6rinaires feront bien de les röcolter eux-memes, ou, s'ils les prennent chez un herboriste, ils devront s'assurer de leur bonne preparation et les faire cueillir devant eux sur la tige meme de la plante, car on y melange souvent des feuilles de bourrache, de consoude et de bouillon blanc, qu'il est difficile d'en distinguer lorsqu'elles ont 6t6 deformöes par la dessiccation,
Compositioin chimiqae. — D'apramp;s les nombreuses analyses qui ont 6t6 pratiques sur cette plante, eile renfermerait les principes suivants : Digitaline, principe mal döfini encore chimiquement, dlt;5-pourvu de proprietes alcalines, mais concentrant en lui toutes les vertus actives de la digitale, comme nous le d6montrerons plus loin; de la digitaleine, de la digitine, de la digitalide, etc.; puis une
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DES NARCOTIQÜES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 725
essence, un extractif sous-risineux, une mattere grasse, une substance colorante rouge, des acides tanniquc et galliquc, de la chlorophylle, du sucre, du mucilage et de l'oxalate de potasse.
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PbarmacotccliDle. — Les preparations de digitale sont peu nom-breuses: elles saamp;ipharmaceutiques ou chimiques.
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I'reparutions pharmaceutiques. 1deg; Poudre.
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Elle so prepare en pulverisant los feuilles sechos dans un mortier ot en les passant ensuite au tamis; on obtient les trois quarts environ du poids des feuilles
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stchos. Getto poudre sera placee dans un vase hermetitiuement clos et rcnouvel^c tous les ans, parce qu'olle s'altero promptement. Les vdterinaires la prepareront
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cux-mOmes, car celle qu'on trouvo dans le commerce est sonvont alterte ou falsiquot;
Hie. Ello sort ä la confection des (51ectuaires, des bols, etc., attondu quo e'estnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;;i f
sous cctte forme quo la digitale est le plus souvent donneo aux animaax.
2deg; Teinture.
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Pronez : Poudre de digitale............... 1 panie.
Alcool.......................... 5 —
Passcz a l'appareil do d^placement on faites maciirei- pendant rjuinzo jours. Employee en frictions.
3deg; Extraits.
On prepare aussi avec la digitale des extvaits alcooliquos oa arpieux; mais ils sont pen usitös, meine chez rhorame.
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Preparation chimique.
Dig^italine. — Ce principe essentiel de la digitale a et6 ddcou-vert par Leroyer, et obtenu ä l'ötat de puretö, dans ces derniöres annöes, par MM. Quevenne et Homolle; le proc6de le plussuivi et le plus employe pour I'obtenir est eclui de M. Ossian Henry. II consiste ä cpuiser les feuilles ou la poudre de digitale par l'alcool ordinaire, et ä en obtenir un extrait; celui-ci est repris par I'eau aiguisße d'acide aeötique et filtrö; la solution qui en rösulte est neutralis6e par Tammoniaque et trait^e par une solution d'acide tannique; le tannate de digitaline formö, est recueilli et döcompose par la litharge ; le produit soumis ä l'action de lather d'abord, puis de l'alcool, abandonne la digitaline qui se d6pose ä mesure de 1'6-vaporation du vehicule.
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Dans ces derniers temps, un pharmacien, M. Nativelle, est parvenu ä oblenir la digitaline i l'ötat de puret6. Voici son proc6d6 :
La poudre de digitale est 6puis6e par 1'alcool; la teinture qui en r4sulte est distillöe au bain-marie pour retirer une parlie de l'esprit-de-vin; le rösidu est additionnö d'eau qui dissout la digitaleine et laisse döposer un melange insoluble de digitaline et de digitine. Le pr6cipite poisseux qui s'est d6pos6 est recueilli et traits par l'alcool bouillant; en se refroidissant, ce v6hicule laisse cristalliser la digitaline mS16e ä de la digitine, qui est une matifere ä pen pros inactive. En traitant ces cristaux par le chloroforme on dissout la digitaline, on 6vapore et on fait ensuite cristalliser dans l'alcool jusqu'ä ce qu'elle soit pure et incolore.
Caract^res. —Elle est solide, blanche, cristallisöe en aiguilles prismatiques, inodore, tres- amöre, trös-irritante, döpourvue de pro-pri6tes alcalines, et ne neutralisant pas les acides. Insoluble dans l'eau, pen soluble dans l'ether, eile se dissout en toute proportion dans l'alcool et le chloroforme; trait6e par l'acide chlorhydrique, eile prend une belle couleur verte. Elle jouit d'une trös-grande activity et reprcsente tres-exactement les proprißles de la digitale, seulement eile est tnoins irrilante proportionnellement. La digitaline de Homolle et Quevenne est cent fois plus active que la poudre de digitale, et la digitaline pure de M. Nativelle est dix fois plus puissante que l'ancienne digitaline. Ce sont li des matieres d'une activitö redoutable, et comme la poudre de digitale bien preparee est elle-meme une substance dont faction est döjä trop grande sur rorganisme, la digitaline pure, d'un prix tres-61ev6, est done d'une utilite contestable pour la m6decine des animaux.
Hcdicamentation. — La digitale s'administre le plus ordinaire-ment par la bouche et trös-exceplionnellement par le rectum ou par d'autres voies ; e'est sous forme d'ölectuaire ou de hol qu'on la donne habituellement; cependant, quand on l'administre ä titre de diuretique, eile serait plus effleace, selon toute probability, en breuvage et meme en lavement. Enfin, la teinture s'emploie sur-tout äl'extörieur, en frictions sur les parties oedematiöes.
Sous quelque forme qu'on emploie la digitale, il est essentiel de ne pas la donner d'une maniere continue, pour 6viter des effets exagörös et möme rempoisonnement : MM. H. Bouley et Reynal ont constatö, en effet, qu'ä la dose de 6 grammes, employee sans interruption pendant huit jours, la digitale empoisonnait le cheval;
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aussi conseillent-ils sagement, ainsi que M. Herlwig, d'intevromprc radminlslralion lous les deux ou trois jours, et ce dernier pres-erit, de plus, de cesser momentanöment l'usage du retnfede quand l'app^tit disparait.
Posologic—II regnaitjusqu'ä präsent en mödecine v6t6rinaire une grande incertilude sur la quantitö de digitale qu'il convient de donner auxanimaux. La plupart des auteurs, k l'exception de Moi-roud, prescrivent en g6neral des doses trop 61ev6es, d'apres MM. H. ßouley el Reynal, qui ont d6montr6 le danger des doses exager6es de ce medicament; en cela ils sont d'accord avec M. Hertwig et quelques bons praticiens. En prenant pour type des preparations de digitale la poudre, qui est la meilleure et la plus usitee pour l'usage interne, les doses devront elre les suivantes.
1quot; Grands ruminants...........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;4:1 8 grammes.
2quot; Solipfedes..................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;6 —
inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ;gt; Petits ruminants............nbsp; nbsp; nbsp;0,50nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1 —
4deg; Pores.....................nbsp; nbsp; 0,2S 0,50 —
5deg; Chiens.....................nbsp; nbsp; nbsp;0,10 0,25 —
laquo;quot;Chats......................nbsp; nbsp; nbsp;0,(15 0,10 —
L;i dose de la teinture et celle des feuilles fraiches pourront 6tre sans inconvenient quatre ä cinq fois plus fortes que celles de la poudre.
Pharmacoiiynamie. — Nous distinguerons les effets de la digitale en locaux et en generaux, et nous les laquo;Hudierons dans cet ordre.
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a. I.lU-fs locaux externes et internes. — Les effets locaux de la digitale et de ses preparations sont evidemment irritants; il en est de m6me de la digitaline, et cela ä tel point, que les mfidecins ont du renoncer h son emploipar la möthode endermique. Sur la peau, la poudre de digitale est peu active; mais sur les muqueuses un peu fines et sur les tissus dönud^s, eile developpe des effets irritants non 6quivoques.
Si les qualiles irritantes de la digitale sont Evidentes ä l'ext^rieur du corps, elles le sont encore plus dans le tube digestif; ä cet ögard, tousles auteurs sont unanimes. Ainsi tousont reconnu que ce medicament, employ^ pendant un certain temps, fatigue Testomac, diminue l'appötit d'abord, puls le supprime entiörement; si la dose
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728nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS NEVRODYNAMIQUES.
employöe est un peu forte, on ne tarde pas a reconnaitre lous les signes d'une irritation gaslro-inlestinale : les carnivores vomissent, les herbivores salivent; des borborygmes se font entendre, desco-liques se monlrent; les defecations sont d'abord fröquentes, puis inolles, puis liquides, et enün uns diarrhee 6puisanle s'etablit bientöt et entraine la mort des animaux, si Ton n'y porle remede. Enfin, sur les cadavres des animaux morts empoisonnes par la digitale, on döcouvre dans l'abdomen tous les signes d'une violente inflammation de l'estomac et surtout du gros inteslin. Ce medicament est done bien un narcotico-äere.
b. Effets gvneraux. — II a regne pendant longtemps une grande obscurite sur les effets dynamiques de la digitale ; on savait Wen qu'elle jouissait de la proprieL6 de ralentir les mouvements du coeur et de d6terminer une diurtse abondante, mais on ignoraitles conditions les plus favorables au döveloppement complet et regulier de ces deux effets essentiels du medicament. Ce sont MM. II. Bouley et Reynal qui nous ont dclaircs sur ce point important de matifere mödicale et de thörapeutique, dans un travail qui porte le cachet de l'exactitude et de la clart6 (1). II parait que les veteri-naires allemands (Haient im peu plus avances que nous sur ce su-jet, car nous trouvons dans l'excellent ouvrage de M. Hartwig (2) des donnees qui ont beaueoup d'analogie avec celles fournies par nos collogues d'AIfort. Enün, les recherches de. Dupuy (3) et de Bracy-Clarck (4) sur les effets toxiques de la digitale ne sont pas inutiles dans l'dtude de ce medicament.
Pour bien comprendre les effets g6n6raux de la digitale, il est essenliel de se rappeler son action irritante sur les tissus el son action serfage sur le coeur; en ne perdant Jamals de vue ces points cul-minants de Fhistoire de cette plante, il est assez facile d'interprßler les divers effets qu'elle suscite dans l'dconomie animale, ainsi que nousallonsle dömontrer.
Quand on administre la poudre de digitale ä petite dose, üi dose sedative, de maniöre ä. eviter autant quo possible son action irritante sur le tube digestif, on observe au bout de quelques heures deux phönomenes essentiels et concomitants, üi savoir : une expulsion copieuse d'urine claire et aqueuse, et un ralentissement mar-
(1)nbsp;liecueil de midec. vttfr., 7849, p. 2D7, 377 et 461.
(2)nbsp; Phamacol. pratique, p. 480 et suiv.
(3)nbsp;Journ. prat., 1880, p. 449.
(4)nbsp; P/iarmacopc'e ve'tmnaire, p. 24 et 25.
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que de la circulation el de la respiration, avec mollesse et intermit-tence des battements du coeur; enün, trös-souvent aussi, les muqueuses apparentes pälissent, et la temperature du corps baisse de quelques degrös .Ges eßels disparaissent gen^ralement du jour au lendemain.
Maislorsque les doses sont plus 61evecs ou qu'elles sont trop rap-procWes les unes des autres, Faction sedative de la digitale et son effet diuretique, qui parait n'en etre qu'une consequence, apparais-sent moins nettement, moins immödiatement et au milieu de pii6-nomenes accessoires qui peuvent parfois masquer enliercment leurs veritables caracteres. Ges phcnomenes accessoires, insolites, sont dvidcmment la consdqucnce des proprietes irritantes de la digitale, quiquot; se font sentir dans divers points de l'economie animale, et notamment dans l'apparal digestif. Alors il se passe pour la digitale ce qui a lieu pour l'cmetique non tolere, c'est-ä-dire que les accidents survenus dans le tube digestif ou dans d'autres points, suscitent de l'excitation, de la ü£vre de reaction, quiobscurcissent ouretardent le developpement des effets principaux du medicament.
Ainsi, apres radministration d'une dose exageree de digitale, on remarque d'abord quclques plienomenes generaux, tels que tris-tesse, perte d'appelit, diminution dc la vigueur et de l'excilabilite, injection des muqueuses, coliques legeres, etc.; puls apparaissent les signes speciaux de l'action essentielle du medicament avec les caracteres suivants : il y a d'abord ralentissement de la circulation, mais cet effet est ephömere; puis survient une acceUration du pouls, proportionnellc ä la. diminution premiere, c'est-ä-dire augmentation d'un tiers environ du nombre normal des pulsations arterielles; enfin, il survient une deuxifeme depression du mouve-ment circulatoire, accompagnee le plus souvent d'une intermittence des battements cordiaux et arteriels. Pendant la pöriode d'augmen-tation de la vitesse du cours du sang, on remarque loujours que les battements du cceur sont plus nets et plus intenses qua. Tordi-naire, et qu'ils s'accompagnent de bruits speciaux, tels que \e,tinte-ment mitallique, le fremissement vibratoire et le bruit de souffle. Durant la troisieme pdriode, caracterisce par le ralentissement se-condaire de la circulation, on observe le changement de rhjtbme des pulsations du coeur, qui sont devenues intermittentes: ainsi le coeur se repose parfois pendant un temps egal ä celui d'un batte-ment, et ces temps d'arret se remarquen t souvent entre la cinquieme et la sixiöme pulsation, quelquefois entre la quinziöme et la seizicme, et parfois ä des intervalles irreguliers. Enfin, si l'effet de la digitale
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est trös-intense, on observe une discordance complete entre les battements du ccßur et ceux des artäres, comma dans les maladies putrides; c'est-ä-dire que pendant que le coeur bat avec force, le pouls reste petit, filant, misörable; mais cet effet est surtout remar-quable pendant les effets toxiques de la digitale que nous allons maintenant etudier.
EfiVtft toxiqueraquo;. — Dans les effets de la digitale que nous venons d'examiner, nous avons bien remarquö le developpement de ses qualitös h la fois irritantes, sedatives et diuretiques, mais nous n'avons pas vu apparaitre encore ses vertus narcotiques. Celles-ci ne se ma-nifestent que quand on administre le medicament ä haute dose, quand il devient un veritable poison. Alors il agit sur les centres nerveux, diminue la sensibilitö generale et locale, agite les muscles, puis les paralyse, etc.; en un mot, 11 est alors veritablement narco-tico-äcre. Neanmoins, a travers les desordres nerveux qu'elle d6ter-mine, la digitale ne perd pas ses caractäres particuliers et ne cesse pas pour cela de modifier la circulation et la respiration, la secretion urinaire, etc. Aussi, dans rempoisonnement par la digitale, distingue-t-on des symptömes genamp;aux indiquant le narcotisme, et des signes speciaux servant h caract^riser Faction propre de la digitale.
1deg; Six a huit heurcs apres I'administration d'une doxe toxique de digitale, on observe les ph6nomenes suivants : tristesse, abatte-ment, perte d'appötit, polls ternes etheriss^s, muqueuses color6es, yeux brillants, narines dilaldes, respiration et circulation accel^-röes, etc. Au bout de douze heures apparaissent les signes d'irrita-tion gastro-intestinale : agitation, coliques, salivation, spasmes des Ifevres, borborygmes, defecations, etc. Enfln, aprfes vingt-quatre heures, le Systeme nerveux est subjuguö ä son tour, et Ton remar-que les signes suivants : abattement nerveux, sens obtus, coma, tete penchde vers la terre, yeux eteints, ä demi fermds ou hagards, pupilles dilat6es, marche difficile et chancclante, oscillation de la croupe, faiblesse du train posterieur, peau el extremit6s trfes-froi-des, station de plus en plus laborieuse, chute sur le sol et mort sans convulsions.
2deg; Comme signes propres de raction toxique de la digitale, on pent noter les suivants: Mouvements precipitös du coeur, accompa-gnes de bruits anormaux; pouls faible et inexplorable; muqueuses apparentes violettes; respiration accöleree d'abord, puis ralenlie, irreguliere, entrecoupöe; amaigrissement rapide du corps; secrö-
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tion urinaire suspendue d'abord, efforts infructueux, spasme v6si-cal, puis enfin Emission urinaire trös-abondante.
i.i-sions. — Les principales sont les suivantes : Sang noir dis-sous, d'aspect poisseux, muscles mous et d^colorös; tissus blancs de leinte jaunätre; p^ricarde inflltrö en dehors et rempli de s6ro-sit6 en dedans; cceur päle, flasque, couvert d'eccbymoses en dehors et en dedans ; dans les cavites, caillots diffluents, concretions et v6g6tations flbrineuses plus marquees ä gauche qu'ä droite; tube digestif vivement enflanlinö; systöme veineux abdominal gorg6 de sang; reins volumineux, vessie injectöe, etc.
Antidotes. — II n'y a aucun contre-poison connu de la digitale; cependant le tannin, comme formant avec la digitaline un compost peu soluble, pourrait peul-6tre rendre quelques services quand le poison est encore dans le tube digestif; mais lorsque la digitaline est absorböe et a stupöfiö les centres nerveux, les excitants conviennent mieux que toute autre chose; la saign^e legöre peut 6tre utile aussi pour dögager le cceur; enfin, les accidents g6-nßraux une fois calmös, il faut songer ä faire disparaitre l'irritation des intestins par un traitement antiphlogistique rigoureux. L'io-dure iodurö de potassium pröconisß contre les alcaloides des sola-u6es conviendrait sans doute aussi contre la digitaline.
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Differences. — Doses toxiques.
1deg; Solipcdes. — C'est chez les solipc'ides que la digitale developpe le mieux ses efTels, el cc que nous venons dc dire de l'action gönerale de ce medicament s'applique en grande partie ä ces animaux. On n'est pas encore bien fixe sur la dose toxique de cette substance ä l'egard des soli-pödes; Delafond (t) revalue de öä ä CO grammes; MM. Bouley et Heynal, ä 16 grammes; Hertwig, ä 24 grammes, etc. 11 n'est pas bien demontre qu'au-dessous d'unc demi-oncc la poudre de digitale puisso louiours pro-duire la mort, mais il est certain qu'elle est nuisible en enflammant les intcstins; au-dessus de 10 grammes, eile peut devenir morlelle, si eile est pure, bien prepar6e et conlinuee pendant quelques jours. A la v6rit6, beaucoup de praticiens ont employe sans accident des doses beaucoup plus fortes que 20 grammes, par exemple, mais il peut se fairs que cela tienne a la mauvaise qualite du medicament, ä l'ölat maladif des sujets, et ä ce qu'il s'etablit dans l'öconomie une tolerance semblable a celle qu'on admet pour l'emetique, etc.
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(1) Thöropeut. ginir., t. I, p. 449.
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D'aprös M. Hcrtwig, la digitale traitöo par infusion a la dose de 8 grammes pour 125 grammes d'eau bouillante n'est pas aussi active proportion-nellement quand on I'injecte dans les veines que lorsqu'on Tadminislre ä l'intörieur; par exemplc, cette infusion de 10 a 64 grammes, injectee dans la veine jugulaire du cheval, ne determine pas de desordres notables, et cependant eile modifie sensiblement la circulation.
2deg; Ruminants. — I/action de la digitale est pcu connue sur les rumi-lumts ; cependant, d'apres M. Ilertwig, eile serait semblablo h cclle qu'on obticnt chez le clieval, mais moins onergique: ainsi ce professcur, ayanl donne en infusion, ä des vaches, depuis Is^^O jusqu'ä 8 grammes de digitale deux Ms par jour, pendant une journöe seulement, obserya deux ou troisheures apres l'administralion du breuvage un peu de diminution dans la force et la frequence du pouls et des battemenls du cceur, un pcu de secheresso au muflo, mais mil autre desordrc ; il ne fait pas mention de l'efl'et diuretique, e'est sans doute par oubli.
3deg; Omnivores. — I.es effefs dc la digitale surlo pore sont inconnus et pr^scntcnt du resle un mediocre intöret.
4deg; Carnivores. — Le chien Supporte proportionnellement la digitale k dose plus elev6e quo le cheval, ce qui tient sans doute ä la facilitc qu'il aderejeter par le vomissement la plus grande partie du medicament. Dans les experiences d'Oriila, un chien a pu supporter G grammes de poudre sans mourir, mais il est probable qu'il aurait peri si Ton cut lie I'oesophage. A cette dose, dit M. Hertwig, il y a vomissements violents, cris plaintifs, retrecissement de la pupille, agitation, convulsions, engourdis-sement general, ralentisscment de la respiration et de la circulation, etc. De 8 ä 12 grammes, la mort survient quand on lie I'oesophage. En injection dans les veines, 1'infusion indiquec precedemment pour le cheval determine la mort des chiens ä la dose de 4 grammes.
Pharmacotherapie. — A I'egard do la therapeulique, la digitale se presenle sous plusieurs aspects : e'est d'abord un agent irritant du tube digestif qu'on pourrait utiliser comma drastique si ses pro-pri6t6s narcotiques n'etaient pas si dangereuses; e'est ensuite un agent scdatif el diuretique qu'on met souvent h profit en medecine; enfln, e'est un narcotique qui est susceptible aussi d'applications utiles. Nous aliens examiner la digitale sous ces points de vue principaux.
1deg; Sedatif da coeur. — Comme södatif de la circulation et de la respiration, la digitale reQoit des applications nombreuses et va-riöes. En France, on I'emploie principalement comme un narcotique special agissant par affinity Elective sur les nerfs du coeur; on la
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met en usage surtout contre une espece de nevrose du coeur qui esl caractdrisöe par des palpitations jjliis ou moins violentes qui reten-tissent parfois dans la cavitd abdominale et amenent la syncope chez cerlains sujets, oü elles apparaissent par accös. Essay6e par Rainard (1) contre cette singuliere affection, eile a reussi quelque-fois; MM. Bouley et Reynal la croient tres-efßcace pour dimi-nuer Tintensitö de cette maladie et meme pour la faire disparaitre entiferemenl; M. Chambert l'a employee souvent avec avantage, m'a-t-il assure; M. Euer (2) pense qu'clle peut faire disparaitre mo-menlanement les accidents de la circulation, mais qu'ello ne guerit jamais la nevrose qui les occasionne. Enfln M. Scbaack (3) l'a employee sans profit contre une növrose spßciale qu'il appelle palpitations du diapkragme.
Quelques praticiens ont employ6 la digitale dans certaines maladies 6trangeres au coeur, mais dans lesquelles les battements de cenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; , viscamp;re6laientexageres ou irreguliers. Tels sontM. Cbarlicr (4), qui l'a mise en usage contre les mouvements tumultueux du cojur dans l'anömie et Tliydroömie du cbeval; et M. Vigney (S) qui l'a admi-nislree avec la valeriane pour calmer les mouvements exag6r6s du
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centre de la circulation dans le cas d'hömo.turie chez les grands ru-
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minants : on la donnait en infusion avec quelques goutles d'eau de Rabel.
II n'est pas indifferent d'employer la digitale dans tous les d6sor-dres du centre circulatoire; il est au contraire trfes-important de determiner les casoü eile parait indiqu6e plus specialement. Ainsi, quand les mouvements du coeur sent 6nergiques et precipit^s, la digitale est utile; mais quand ils sont rapides et faibles, la chaleur animate pen d6vclopp6e, les muqueuses pales, ce m6dicament ne convient pas, parce qu'en enrayant l'action du cosur il aggraverait plutöt l'ötat du malade qu'il ne l'ameliorerait, ä moins de le combiner au quinquina ou h Facetate d'ammoniaquc; enfin, si les palpitations sont purement nerveuses, il laut ajouler h la digitale un an-tispasmodique, tel que la valeriane, le camphre, l'öther, etc.
Une application fröquente de la digitale est son emploi dans l'iu-flammation du coeur et de son enveloppe fibreuse pour amener un peu de calme dans la circulation et mettre cet organe dans un re-
(1)nbsp; Comple renda de l'Ecole de Lyon et Recueil de medec. vüir,, 1831, p. 580.
(2)nbsp; Communication orale.
(3)nbsp; Journ. vittr. de Lyon, 1859, p. 172.
(4)nbsp; RecuF.il de midec. vilir., 1843, p. 168.
(5)nbsp; Recueil de medec. vitär., 1846, p. 183.
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pos relatif. Portal fils (1) a publie un cas de cardite sur le cheval traite avec succfes par la digitale.
Indöpendamment de son usage contre les affections du coeur, la digitale est encore employee en France contre certaines maladies des organes respiratoires. C'est ainsi que MM. H. Bouley et Reynal I'emploient dans les cas suivants : 1deg; dans les inflammations aigues du poumon qui s'accompagnent d'une circulation tres-pr6cipit6e; ils I'associent souvent alors a l'ömötique; eile parait agir, en pareille circonstance, comme s6datif du coeur et comme agent antiplasti-que en dissolvant le sang; 2deg; dans l'emphysöme pulmonaire trös-6tendu, comme palliatif; 3deg; dans les iievres de reactions lres-in-tenses avec pouls fort et pröcipilö, respiration nerveuse et trem-blotante, etc.; 4deg; dans les dyspnees ou affections astlimatiques purement nerveuses. Enfln, la digitale serait sans doute utile aussi dans les affections rhumatismales qui ont retenti sur le pericarde, dans les hemorrhagies rebelles, etc.
Enltalie, les applications de la digitale sont beaucoup plus 6ten-dues qu'en France, car eile est consideree comme im des meilleurs contro-stimulants, et comme teile eile est employee contre la plupart des plilegmasies, ä peu pros dans les memes circonstances que I'e-m6tique, dont eile est un des principaux succedan^s.
2quot; raquo;iuretique. — A titre de diuretique, la digitale n'est pas moins pr^cieuse que comme sedatif du cceur; aussi en fait-on sou-vent usage contre les hydropisies et les epanchements söreux, et cela avec d'autantplus d'avantage que bon nombre de ces accidents sont Ms ä une lesion organique ou vitale du cceur. C'est principa-lement contre I'hydrothorax, Fhydropericardite, I'ascite, I'anasar-que, r^panchement söreux du cerveau, qu'on emploie la digitale; mais, pour en obtenir quelque succes, il Importe d'en faire usage de bonne heure, et d'y persevörer pendant longtemps, mais d'une ma-niöre intermittente, Lorsque la pleurite, la pericardite, la p6ri-pneumonie, m6me contagieuse, sont sur le point de passer ä l'etat chronique et de se compliquer d'epancbemenls söreux, l'usage de la digitale donne parfois des resultats merveilleux, dit M. Hertwig. II fautsupposer, pouradmettre celte conclusion, quel'opportunitö a exerc6 ici une bien grande influence, car on echoue tres-souvent dans l'emploi de la digitale contre les hydropisies de la poitrine. M. Charnbert nous a assure I'avoir employee toujours en vain con-
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(1) Journ, de mddec. viiir. de Lyon, 1849, p. 423.
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tre l'hydrothorax, par exemple, chez les solipödes. Cependant M. Zundel affirme qu'en employant ce mödicament pendant un mois et ä. tres-petite dose (SO centigr.), on r^ussit parfois contro l'hydrothorax et l'hydrop^ricardite {Note communiquee).
Ge medicament serait utile sans doute aussi comme diuretiquc döpuratif dans la plupart des affections virulentes; on en fait usage egalemenl comme modificateur local des voies urinaires dans le cas d'albuminurie, de diabete, etc. Dans le cas de coliques n6phr6-tiques, si communes chez les 6talons, la digitale est tres-utile (Che-
valier).
#9632; J 3deg; nrarcotique. — C'est comtne narcotique g^n^ral que la digitale est le plus raremeht employte en medecine v6t6rinaire ; les m^decins en font quelquefois usage avec profit contre 1'epilepsie. Un mddecin anglais, M. Patrice Sharkey (2), qui s'est beaucoupnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ?
occupe de ce sujet important, a publie un nombre considerable denbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; '
fails de gu6rison d'epilepsie chez rhomme par ce remede, dont un, entre autres, on la maladie datait de vingt ans et avail resists änbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 'jl
tons les moyens de traitement. 11 y aurait doncavantage pour nous ä en faire l'essai sur les animaux en I'associant, par exemple, h. la valeriane, d'autant plus que les m^decins ont aujourd'hui beau-coup de tendance ä employer la digitale dans le traitement de cer-taines varietes de l'epilepsie.
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Usage externe. — liest ä peu pros nul en Chirurgie vötörinaire;
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on ne se sert guere que de la teinture pour faire des frictions sur les points du corps qui sont OBd^mati^s et autour des cavites qui
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sont ie si6ge d'6panchetnents sereux. II parait qu'en cataplasmes la digitale jouit de proprietös r^solutivesdont onpeut faire une application utile contre les engorgements des mamelles, des testi-cules, des glandes, etc.; la decoction jouit de vertus detersives qui peuvent, dans certains cas, avoir leur utilite; enfin, M. Morton prescrit l'infusion ä titre de collyre s^datif contre les ophthalmias
aigufis.
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Contre-lndications. — Les inflammations gastro-intestinales contre-indiquent formellemant l'usage interne de la digitale.
Succidanis de la Digitale pourprie.
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Dans le genre Digitalis, on trouve plusieurs autres espöces, mais
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(1) The lancet, 1831.
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elles sonl i\ peu pros inusit6es; nous nous bornerons k les indi-quer. Ce sont les suivantes:
1deg; raquo;ig-Uale jaune {Digitalis lutea, L.);
2deg; raquo;ig-itale a grandcs fleurs {Digitalis grandiflora, Lamk);
3deg; Digitale tomenteuse {Digitalis iomcntosa. Link).
DES KENONCULACfiES.
De l'Aconit napol (1) [Aconiium Napellus, L.).
Pharmacograpliie. — Gelte belle plante renonculacte croit spontanemenl dans la plupart des contröes montueuses de l'Eu-rope, et spamp;üalement en Suisse, en Allema-gne, ete.; en outre, on la cultive dans les jardins pour la beaute de sa fleur. Elle präsente les caractferes suivants : Racine char-nuc etrenflöe comme cello d'un navct, noire en deliors, blanche en dedans, garnie de radicelles ä la surface. Tige simple, droite, ferine et lisse. Feuillcs d'un -vert luisant, presque entiörement divisöes en lobes pal-mes, dont les divisions sont elargies vers I'extr^mile. Fleurs d'un violet fonc6, dis-posöes en 6pis ä l'extrömite de la lige, el dont le caracterc le plus remarquable est la disposition de la corolle en forme de casque, etc.
Parties employees. — Feuilles et racines Fi 35nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;principalement.
Composition ciiimique. — L'aconit renferme les principes suivants : allmmine, cire verte, extrait brun amer, acides acetiqite et wa-ligite, essence, aconitine, etc. G'est cetle derniere substance qui est le principc actif.
Aconitine. — Indiquöe d'abord par IBrandes et obtenue ensuile ä Fetat de puretö par Hesse, I'aconitine pr6sente les caractferes sui-
(1) De äxövvi, rocher (ä cause de la station), et mpus, navet (en raison dc la forme de la racine).
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DES NARCOTIQUES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;737
vants : eile est solide, grenue, blanche, d'aspect vitreux, inodore, drune saveur amöre, puis acre, inalterable ä l'air, peu soluble dans l'eau et l'ötber, trös-soluble dans l'alcool et le chloroforme, neutra-lisant les acides, etc. Elle est träs-v^ndneuse et repr^sente 6videm-ment les propri6t6s de raconit. Injectöe sous la peau, h I'^tatde nitrate, eile tue les chiens ä la dose d'un milligramme (Rabuteau).
Pharmacotechnie. — On fait avec l'aconit une foule de preparations, telles que poudre, extrait aqueux ou alcoolique, teinture. liniment ou /mile, decoction, etc.; mais de toutes ces preparations, 11 en est deux seulement qui mdritent d'ßtre conservees: c'est ['extrait alcoolique pr6par6 avec le sue de la plante fraiche, celle qui est sfeehe ayant perdu la plus grande partie de son activity; et la teinture alcoolique, qui se fait avec les feuilles ou la racine et autant que possible avant la dessiccation.
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Medicamentation. — On administre l'extrait en bol et la tein-
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ture enbreuvage ou en lavement; on pourrait s'en servir tres-utile-ment dans les veines ou le tissu cellulaire, si ces deux modes d'ad-ministration etaient mieux Studies. Quant aux doses, ellesrestent ä determiner, mais elles doivent se rapprocher de celles de la bei-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;i i
ladone.
Pharmacodynamie. — ficrasöes fraiches et appliquees sur le tegument, les diverses parties de Taconit sont irritantes et peuvent, dit-on, ruböfier la peau. Introduites dans le tube digestif, les preparations de cette plante irritent la bouche, provoquent le ptyalisme, engourdissent la langue, entravent la deglutition, etc. Parvenues dans l'estomac, elles d6terminent le vomissement chez les animaux qui peuvent vomir, des nausees et des efforts de vomissement chez les herbivores. Dans les intestins, l'aconit se comporte comme la plupart des narcotico-äeres.
Les effets dynamiques de cetle plante sont encore peu connus, parce qu'on a eu rarement roccasion de les observer; beaueoup d'anciens auteurs croyaient möme que l'aconit n'exergait aueune action v6n6neuse sur le porc et les animaux herbivores; mais c'est une erreur evidente et d6mentie par la plupart des auteurs modernes. D'abord, on salt parfaitement que cette renonculac6e est un poison narcotico-äere tr6s-redoulable pour les carnivores ; de plus, Viborg (1) affirme qu'elle est vönöneuse pour le pore, ainsi que pour
(1) Traiti du porc, p. 6i.
Tadouiun, 3' Edition. — 1.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; *7
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les aulres animaux domesliques. M. Hugues (1) a publi6 des exemples remarquables d'empoisonnement de chevaux par cette plante; ä la v^ritö, on n'a pas observe ses effets funestes sur les ruminants, mais tout porte h croire qu'elle agirait 6galement sur les animaux de cette classe.
Employe a petites doses, I'aconit pr6sente avec la digitale une grande analogic; il ralentit comme eile la circulation et la respiration et fait couler les urines; donnö ä doses plus fortes ou plus rap-procböes, il accelere ces deux fonctions, et, de plus, il parait determiner une diaphorese prononcöe; enfin, administrö ä doses toxiques, il agit avec force sur le Systeme nerveux; les principaux phenomenes observes chez le cheval sent les suivants : immobilite, coma, insensibilite, sueurs froides, pupilles dilatöes, muqueuses decolor6es, pouls petit et embarrass^, respiration g6nee, marche lourde et vacillante, membres poslörieurs faibles et trainants, efforts de vomissemenls, etc. Les breuvages stimulants, et surtout ceux faits avec la thöriaque, ont paru plus avanlageux que les boissons emollienles pour remedier ä l'empoisonnement.
Pharmacotherapie. — Comme agent antiphlogistique et diure-tique, I'aconit a surtout ete preconis^ chez Thomme contre les diverses sortes de rbumatismes aigus ou chroniques; il donne des rösultats avantageux dans beaucoup de cas. On I'emploie aussi assez frequemment pour raleutir le pouls dans la plupart des pblegmasies; on se sort de preference, en m6decine humaine, de granules ä base d'aconitine. G'est une pratique k imiter en mode-cine vöt^rinaire, surtout pour les petits animaux. M. Schaacknous a assur6 qu'il employait I'aconit dans les maladies indiquees pour la digitale pourpree avec un succös au moins 6gal; de plus, il s'en sert avec avantage pour diminuer la fievre qui accompagne les pblegmasies des organes parenchymateux : la dose ordinaire de cet habile praticien est de 20 gouttes de teinture dans un breu-vage appropriö ä l'affection, et qu'on r6pöte plusieurs fois dans la journee, selon l'exigence des cas. II est fort vant6 par la plupart des auteurs allcmands contre les coliques spasmodiques du cheval.
A tilre de sudorißque, I'aconit a et6 principalement conseille contre la courbature par suite de refroidissement, contre les maladies cutanees, les affections glandulaires et lymphatiques, le farcin, par example, etc. Le docteur Hechenberger (2) a preconisö la tein-
(1) Joi'rn. prot., IS21, p. 378.
[2] Jouin. veier. ogric. de Delgique, 1S42, p. 584 et suiv.
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ture d'acon : comme moyen pr^servalif et curatif de la fiövre aphtheuse des grands ruminants; la dose est d'une cuilleröe h bou-che dans un demi-litre d'eau pour las adultes, et de la moiti6 pour les veaux. On a cru remarquer que, sous l'influence de cette medication, la maladie etait abr6g6e et que les suites en etaient moins graves.
Enfln, comme narcotique, Faconit napel n'a encore regu aucune application sp6ciale importanle en medecine vöterinaire; cepeu-dant il convient parfaitement dans le traitement des n6vroses ac-compagnees de fievre vive, telles que le vertige, le tötanos, les pa-ralysies aigues, etc. II parait montrer surtout de l'efficacitö centre les maladies des condueteurs nerveux, les irr6gularitös de la contraction musculaire, etc. C'est sans doute la connaissance de celte vertu spöciale qui a conduit M. Schaack (1) ä employer la teinture d'aconit centre les contractions eloniques du diaphragme obser-vees chez plusieurs chevaux; la dose etait de 20 gouttes sur un mor-ceau de sucre, repetee trois fois par jour; il y a eu apparence de succes.
DES OMBELLIIERES.
De la grande CiguS (Conium maculatum, L.).
Pharmacograpiiie. — Cette plante ombellifere, Ires-vulgaire et trös-connue, croit spontandment dans nos climats et se montre prös des habitations, dans les endroits ombragös, incultes, dans les ma-. sures, etc. Sa tige, qui est fistuleuse, haute de I mötre ä 1ID,30, est lisse, rameuse et couverte, vers les parties interieures, de taches rougeälres tres-nombreuses. Ses feuilles, tres-compos6es, sont larges, vertes et luisantes sup6rieurement et un peu blanchätres en dessous. Les fleurs sont blanches et disposes en ombelles au sommut des rameaux. Le fruit est un akene et la racine est un peu charnue, etc. Toutes ces parties exhalent une odeur spöciale, trös-desagr6able, fetide, comparable ä celle de Turine des chats, et pre-sentent une saveur äcre et naus6euse. Les diverses parties de la ciguö pourraient 6tre employees en medecine; cependanton ne fait gufere usage que des feuilles et des graines.
Composition cAimique. — La nature chimique de la cigußest tr^s-complexe, mais eile est encore mal d^terminöe; les prineipes
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(1) Journ. de mid. liter, de Lyon, 1850, p. 17.
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qui y ont 6l6 signals par divers chimistes sont les suivants : de la
conicine ou cicutine, principe alca-lin dans lequel paraissenl r6sider les vertus de la ciguij; une resine, qui semble avoir aussi sa part d'ac-tion; puis de la fecule, de la chloro-phylle, de Valbumine vegetale, de la cellulose, des sels alcalins, etc.; tous ces principes sont äpeu prcs inertes et ne paraissent avoir aucune participation dans les effets produits par la cigue.
Pharmacotechnie. — La eigne
sera recolt6e dans les terrains les plus sees et les plus exposes au midi; l'epoque la plus propice k cette recolte parait 6tre le moment de la floraison de la plante, Fiy. so.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; s'il s'agit des feuilles, et aprös la
maturity complete, s'il est question
des graines. Les preparations de cigue se divisent en pharmaceuti-
ques et enchimiques.
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Preparations p/iurmaceutiquei.
1deg; Feuilles et poudre seckes.
Les feuilles do ciguij doivent etre secliees rapidement et ;i la plus basse temperature possible, h cause de la volatility de leur principe actif. La poudre so prepare par contusion dans un mortier, comme h. Tordinaire, et so passe au tamis; olio doit etre renfermße soigneusement dans un vase sec ; olle reprfisente les trois quarts environ des feuilles s^ches.
2deg; Extrait.
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II so prepare de diverses raanieres : avec le döcoctum, avec le sue brut ou d6-pure, avec l'infusion de feuilles sfeches, etc., qu'on fait evaporer lenteraent au bain-marie, ä l'etuve ou au soleil sur des assiettes. En g^n^ral, cette preparation, tolle qu'elle se trouve dans le commerce, ne doit pas inspirer boaucoup do con-fiance au praticien, parce qu'elle est souvent falsifiee et presque toujours mal pr^par^e. Quelquespersonnes, pour ^viterune Evaporation trop longue, qui dissipe le principe actif, incorporent la poudre au sue 6puri5 Ifig^rement concentre.
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3deg; Teinture de cigue.
Prenez : Feuilles sfeches de ciguc.................. 1 partie.
AIcool ordinaire........................ 5 —
Epuisez.
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4deg; Huile de cigue.
Prenez-: Fouilles seclies ou poudre de cigue....... I partie.
Huilo grasse............................. 2 —
Faites macei'ei1.
5deg; Pommade de eigne.
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Prenez : Extrait de ciguö......................... 1 partie.
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#9632;#9632; )
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Axonge................................. 4 —
Incorporez ä froid.
6deg; Gerat de eigne.
Prenez : F.xtrait de eigne......................... 1 partie.
Gerat simple............................ 1 —
Incorporez fi froid.
Independamment de ces preparations offlcinales, la cigue sert ä former des preparations magistrales, telles que des bains, des lotions, des injections, des cataplasmes, etc. Ces derniers se font de plusieurs maniöres : en m6Iant de la poudre de cigue ä de la farine de lin et ddlayant le tout dans l'eau bouillante ; en traitant la cigue par d6coction et en se servant du produit pour delayer la farine denbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; gt;
lin; en faisant bouillir ensemble des feuilles de mauve et de cigue, etc. Enfin, on pent associer les preparations de cigue h. d'autres mödicaments narcotiques, ä des agents fondants, etc.
Preparations chimiqUis,
1deg; Conicine ou cicuUne. — Ce principe essentiel de la ciguS, entrevu d'abord par Brandes qui le nomma conin, a ete plus tard mis i nu et etudi6 avec soin par MM. Grisecke, Geirger, Henry, Boutron, Cliristison, Devay, Guilliermond, etc. II existe dans toutes
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les parties de la cigue, mais en beaucoup plus grande quantitS dans les graines que partout ailleurs; elles en renferment la 100deg; partie de leur poids. Plusieurs procedes ont ete proposes pour 11-soler; celui de M. Ville est h la fois le plus simple et le meilleur. On öcrase de la ciguö fraiche et le sue qui en resulte est traite par
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l'acide sulfurique, bouilli et flltr6; on Tövapore i moili6, on y mfile de la polasse caustique et on distille, ou bien on le met dans un flacon et on l'y agite avec de Tether; en 6vaporanl celuici, on ob-tient la conicine.
Caracteres: Liquide huileux, jaunätfe, d'unc odeur lrfes-f6tide de eigne, de tabac et de souris, d'une saveur tres-äere, plus löger que l'eau, se dissolvant pen dans ce liquide, mais bien dans I'alcool et l'ether. La conicine bout ä 170degres, s'allere rapidement ä l'air, se change en ammoniaque; eile neutralise les aeides avec lesquels eile forme des sels cristallisables, etc.
La conicine pure est un poison aussi redoulable que l'acide cyanhydrique; M. Cbrislison a constate que deux gouttes deposöes sur l'oeil ou sur une plaie tuent rapidement les cbiens, les chats et les lapins; la m6me quanlite, combinee ä l'acide chlorhydrique et injeetee dans la veine femorale d'un chien, l'a tue en trois secondes au plus (1).
2deg; Sels de conicine. — Peu connus encore et inusites.
Sledicamentation. — A Tinterieur. on donne les diverses preparations de cigue sous forme d'clectuaire ou de hol, de breuvage, de lavement, d'injection sur les diverses muqueuses; on peut aussi les introduire dans le tissu cellulaire sous-cutane et mßme dans les veines. A l'extörieur, oü leur usage est le plus frequent, on s'en sert en bains, en lotions, en applications diverses, en cataplasmes, etc.; on pourrait aussi en faire des fumigations dans les voies respira-toires. Enfin, tres-frequemment, et cela est de la plus grande utility, on met en usage les preparations de cigue en m6me temps i I'in-törieur et ä l'exlerieur.
Pngologie. — Les quantites de ciguö qu'on peut administrer aux animaux varient selon la provenance et l'energie de la plante, la nature de la preparation employee, I'espfece animale chez laquelle on la met en usage, etc. Ces diverses circonstunces etant encore trcs-imparfaitement appreciates en medecine veterinaire, nous ne pourrons donner que des doses approximatives; nous prendrons pour type la poudre de eigne ou les feuilles seches, qui sont le plus ä la portöe des praticiens.
1deg; Grands ruminants.............. 32 a 128 grammes.
2deg; Solipedes...................... 32 a UG —
(1) Orfila, Toxicologie, t. II, p. 421, 4' edit.
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3deg; Petits ruminants...............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; IG änbsp; nbsp; 32nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—
4deg; Porcs.........................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;4änbsp; nbsp; nbsp;8nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—
5deg; Chiens........................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2 änbsp; nbsp; nbsp;4nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—
Cquot; Chats.........................nbsp; nbsp; nbsp;0,25 änbsp; nbsp; nbsp; 1nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; —
eigne fratchc. — üoses quatre fois plus fortes que la poadre.
Sue brut. — Doses trois fois plus elevees que la poudre.
Extrait aqueux. — Doses 6gales ou möme sup^iieures ä la poudre.
Graines de cl^uc. — Doses moitie moindres que celles de la poudre.
Pharmacodynamie. — Les effets de la eigne seront distinguös en locaux et en generaux, et seront etudies söparemenl.
d0 Effets locaux. — Les pr6parations de cigue ont passe long-temps pour irritantes; elles le soot fort peu. On peut les appliquer sur les tissus denudes et sur les muqueuses les plus sensibles, sans qu'il en rösulte d'irritation notable; on remarque meme que sur les parties tres-douloureuses les vertus narcotiques de la eigne ap-paraissent nettement en calmant la douleur. Dans le tube digestif, elles semblent un peu plus actives; elles provoquent le vomisse-ment chez les carnivores et les omnivores, le m6t6orisme chez les herbivores, et dans tousles animaux un ptyalisme trfes-abondant.
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2deg; Effets generaux. — Les effets genöraux de la eigne sont de deux ordres : des effets narcotiques et des effets fondants.
a. Effets narcotiques. — Ces effets, qui sont prompts et energi-ques chez l'homme et les animaux carnivores, se developpent lentement et restent tr6s-incomplets chez les herbivores; ce n'est que quand la quantity inger^e est tres-considerable et que la eigne a 6te r6coltee dans les circonstances les plus favorables pour assurer son activity que ses effets narcotiques se döveloppent com-pl^tement dans ces animaux. On remarque, relativement au narco-tisme de la cigue, que les effets qui portent sur la motilite precedent toujours ceux qui attaquenl la sensibilite, et que ces derniers mfime ne sont bicn marques que quand I'aclion narcotique est port6e jusqu'ärintoxication. Quoi qu'il en soil, nous allons resumer dans
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le paragraphe suivant les principaux effets generauxproduits par la ciguB chez les divers animaux domesliques.
Ind^pendamment des signes fournis par le tube digestif, tels que salivation, nausöes, vomissements, ballonnement du ventre, etc., qui precödent toujours les autres effets, on remarque chez tous les animaux un pen d'agitation : le pouls bat plus vite, la respiration est un peu acceleree et semble laborieuse; les yeux deviennent sail-lants et rougissent, la pupille se dilate; des bäillements se mon-trent, puis des grincementsde dents, des mouvements spasmodic^ues des mäcboires, etc. Bientot tout le systfeme musculaire est envahi: des tremblements, des fremissements, des secousses musculaires, comme ölectriques, se manifestent; puis des convulsions, des roideurs t6taniques apparaissent, d'abord dans les membres postMeurs, puis dans les antörieurs, le cou, la colonne vertöbrale, la queue, etc.; tout le corps est dans I'agitation; la station est difficile, vertigineuse; la marche est chancelante et souvent la chute sur le sol a lieu rapide-menl. Des lors la roideur musculaire est remplac^e par un grand relächement, une impuissance complele de mouvements, surtout dans les membres postörieurs, qui sont toujours frappös de para-lysie ; la sensibilite generale s'^mousse d'abord, puis disparait; les sens sont completement abolis, etc. Si la mort doit 6tre la consequence de l'ingestion du poison, on remarque beaucoup d'embarras dans Ja respiration, qui devient labiale chez le chien; eile reste tres-vite, ainsi que le pouls, qui est devenu de plus en plus imperceptible ; la pupille est largement dilatce, les yeux pirouettent dans leurs orbites; la bouche est ouverte et öcumeuse, la langue pen-dante; la peau est couverte de sueurs froides, les extremit^s per-dent leur chaleur; les sphincters se relächent, les excrements et les urines sortent spontanement chez le chien ; la respiration s'em-barrasse, le pouls s'efface, et les animaux meurent sans convulsions.
lesions. — Le tube digestif est souvent irrit6, le foie et le sys-I5me veineux abdominal sont gorges de sang, les poumons sont sains ou presentent quelques ecchymoses sous la plövre, les cavites du cceur sont remplies de caillofs de sang d'une teinte noire; les centres nerveux ont leurs vaisseaux engorges.
Antidotes. — MM. Devay et Guilliermond (1) ont fait quelques experiences qui d6montrent que les d6coctions astringenles d'6-
(1) Noüvelles Uecherclies sur leprincipe actif de la cigue, etc., p. 32. Lyon, 1852.
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corces tannantes jouissent de quelque efficacit6 comme contre-poison de la cigue. Quant aux antidotes dynamiques, ils ne sont pas encore bien connus; ceux pröconisös contre I'empoisonnement par les opiac6s conviendraient sans doute.
b. Effets fondants. —Lorsque la cigue est employöependant long-temps, ä dose moyenne, eile porte une atteinle grave aux fonctions nutritives, dissout le sang, s'oppose ä l'assimilation, accölfere le mouvement de r^sorption; en un mot, eile agit ä la maniere des alterants les plus ^nergiques. Si Ton insistait trop longtemps sur son usage h. l'intörieur, on jetterait I'economie animale dans I'ane-mie, la cachexie, et, jusqu'ä un certain point aussi, dans la typho-6mie, car les preparations de cigu6 ont sous ce rapport une analogic marquee avec celles de 1'arsenic.
Diffircnces. —Doses toxiques.
1deg; Sollpedes. — La cigue ne paraitpas agir aver, beaucoup d'6nergie surles solipfedes. Moiroud (I) en a fait manger impunöment 1,700 grammes a l'ßtat frais, ä un jeune cheval; Viborg (2) a pu donner 500 grammes de sue et aulant de feuilles fraicbes et de semences, en bols, ä un cheval, sans obtenir d'effets sensibles. D'un autre tote, M. Hertwig affirme que la cigue fraicbe i la dose de 730 grammes, et celle qui est dessechße ä la dose de 64 a 200 grammes environ, ne produisent rien cbez les chevaux. Mais celte derni^re assertion, ence qui concerne la cigue siehe, est con-tredite par Moiroud (p. 360), qui rapporte qu'un cheval est mort pour
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avoir aval(j une döcoction de quatre onces de feuilles siches de cigue, qui lui fut administröe par erreur.
La cigue stehe a la dose de 2 grammes, infus6e dans 16 grammes d'eau et injectee dans les veines du cheval, produit des effefs trös-prononeßs; une dose double amfcne la mort rapidement. 1,'extrait aqueux a la dose de 4 grammes, dissous dans l'eau, produisit dessytnplömes graves d'em-poisonnement qui durerent douze heures (Herlwig).
2deg; Buminants. —Lucretius et Linnö avaient avancö sans preuves quo les ruminants peuvent manger impunement la cigue. Les observations de Lecoq, de Bayeux (3), deHolford (4), et de M. Philip. Heu (5) sarTem-poisonnement des vaches dans les päturages par cetle plante, ne permet-
(1)nbsp; Traiti de Pharmacologie, p. 359.
(2)nbsp; Hertwig, loc. cil., p. 494.
(3)nbsp; Recueil de midec. vitir., 1811, p. 358.
(4)nbsp; Hertwig, loc. cit., p. 495.
(5)nbsp; Recueil de medec. vstir., 1859, p. 673.
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tenl pas de meltre en doute ses qualilös vßnßneuses ä l'egard des grands ruminants. D'apri?s las essais de M. Hartwig (1), la eigne fraiche ä la dose de 1,000 grammes ne dälermine aucun phönomöne sensible dans les grands ruminants, 4 1'exception d'un pen de metßorisalion. Seche, eile estegalementinnoffensivejusqu'a la dose de 123 grammes; maisau-dessus, et notarnment ä celle de 2ö0 grammes, eile produit le ballonnement du venire et de la gone dans la respiration.
Les moufons paraissent ötre peu sensibles ä l'action de la eigne, et la chevre encore moins. Un bßlicr de quatre ans a v6cu pendant cinq jours en faisant de la cigue sa nourriturc exclusive, sans 6tre incommode; il ne la mangeait que quand il 6tait pressfi par la faim et prenait plus volon-tiers les tiges que les feuilles (2). II ne faudrait pas conclure dc ce fait que la cigue peut Ctre mangöe impunfment par les moutons, car 1'observation publiee par M. Leblanc (3), sur un empoisonnement de ces animaux dans les champs, viendrait bientöt dätruiie cetle illusion, ainsi qu'un fait du müme genre publiö par M. Read (4), velörinaire anglais.
3deg; Carnivores. Toutes choses egales d'ailleurs, les animaux carnivores sont b eaucoup plus sensibles que les herbivores aux effets de la cigue. On a pu donner cependant ä un chien environ 400 grammes de sue frais de cigue sans qu'il en mourüt; mais les effets qui en r^sulterent fu-rent lr(gt;s-graves et durirent quatre ä cinq heures. II rfisulte d'une experience faite a l'öcole de Lyon, sur un chien, et dirigöe par M. Roissard, que la poudre de cigue, bien prfiparee, est toxique pour le chien ä la dose de 10 grammes (3); Textrait de bonne qualite seraitveneneux sans doule de 10 ä 13 grammes; injects dans les veines, ille devieut ä celle dc 30 k 60 centigrammes.
Oiseanx. —Des canards domestiqucsayant mange des graines de cigue furentpris de gonflement du jabol, d'6tourdissement, de paralysie des patles, etc. Un melange de lait et d'huile d'olive ensauvaseptsur neuf(6).
Pharmacoihcrapie. — Sous le rapport therapeutique, la ciguij se presentenettement avec son double caractere d'agent narcotique et de remide fondant. Son action, sous ce dernier point de vue, est beaucoup plus evidente dans l'etat pathologique qu'ä 1'etat normal ; aussi la met-on plus souvent ä profit sous ce rapport que sous
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(1) Pharmacol- prntique.
(,2j Compte reudu de l'Eiole de Lyon, 181G.
(3)nbsp; Mem. de la Soc. d'agr. de Paris, 1821, p. 92.
(4)nbsp; Recueil de midec. vetir., 184quot;, p. C51.
(5)nbsp; Devay et Guilliermond, loc. cit., p. 38.
(C) Jouanaud, Journ. des viler, du Midi, lt;840, p. H8.
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le point de vue de l'aclion narcotique, oü eile peut 6tre facilement
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remplac6e par des agents sinon plus aclifs, du moins plus certains Cependant la cigu6 conserve encore, ä cet 6gard, un caractöre special qui peut devenir prdcieux dans quelques circonstances : c'est d'agir sp6cialement sur les fonctions motrices de la moelle, et d'enmod6rerraction lorsqu'elle estirreguliereou cxager^e, comme on le remarque dans les convulsions, la choree, I'epilepsie, etc. La cigue, d'aprös la connaissance exacte de ses eüets, peut s'appliquer au traitement de trois groupes de maladies,quot;telles que certaines affections nerveuses, les alterations organiques du tissu, et quelques maladies anciennes de la peau.
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1deg; Ualadies nerveaseg. — Nous trouvons, dans cette categorie, les convulsions et les spasmes rausculaires, les constrictions spas-modiques des sphincters, la choree, I'epilepsie, la nymphomanie, le priapismc chez les males ötalons, les toux nerveuses opiniä-tres, etc. M. Guyon (1) s'esl servi avec succes de la poudre de cigug centre une toux rebelle chez le cheval.
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2deg; Alterations materielles des tissus. — Dans Ce gl'OlipC, le plus
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nombreux et le plus varie, se trouvent certaines affections specifi-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; .
ques compliqu6es de lesions organiques, telles que la morve, le farcin, la phthisic, le squirrhe, le cancer, les scrofules, etc.; puis d'autres maladies purement locales, et caraclerisees par des productions plastiques plus ou moins rebelles, comme les tumeurs in
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dolentes des mamelles, des lesticules, des glandes salivaires, des
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ganglions lymphatiques, etc., les engorgements tendineux, articu-laires, etc.
Le farcin a et6 souvent altaque par la cigue. Gohier (2) ne la con-sidcrait pas comme un speciflque infaillible contre cette affection, mais il la croyait capable de la gu6rir souvent, notamment quand coUc plante etait aidee par des moyens generaux indiqucs par l'ötat eonstitutionnel des malades: laquo; Je regarde, dit-il, la grande cigue comme un des remödes les plus efücaces contre le farcin, et je suis surpris qu'on ne I'emploie pas plus souvent, d'autant plus-que ce traitement n'est pas trös-dispendieux. n Tous les v^terinaires con-naissent cet exemple curieux rapporte par le docteur Nerthwood (3) d'un cheval qui a 6t6 gueri d'un farcin regarde comme incurable,
{l) Journ, des veUrin. du Midi, 1859, p. Hi.
(2)nbsp; Mim. sur la medec. et la Chirurg, veler., p. 61.
(3)nbsp; Revue medicate, septembre 1829.
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aprfes qu'il eul mango de la ciguii pendant quinze jours dans un lieu oh il avait 6t6 abandonnö et oü cette plante croissait en abon-dance.
Vantöe outre mesure par le m^decin autrichien Storck, contre les tumeurs squirrheuses et canc^reuses, la ciguii n'a pas toujours gu^ri, mais eile s'est montröe souvent utile; on peut dire qu'au-jourd'hui encore, c'est un des remödes les plus sürs ä opposerä cette affection rebelle ä la plupart des agents th6rapeutiques. Con-seillöe dans des maladies de cette nature, chez les animaux, par Huzard pöre (1), eile a 616 employee plus tard par plusieurs v6t6ri-naires. C'est d'abord Barrat (2) qui a gu6ri un vaste ulcöre carcino-mateux si6geant h. la mächoire inferieure d'une vache, en faisant usage; tant ä l'exterieur qu'ä l'interieur, du sue de cigue ; c'est en-suite Gohier (3) qui en fit usage avec succamp;s et de la m6tne ma-niamp;re, sur un boeuf, aprös l'extirpation d'un osteosarcome de la mächoire införieure; sur une Yache, ä la suite de l'ablation d'une tumeur cancöreuse de la mamelle, et sur un cliien qui 6tait atteint d'une dartre ulc6r6e au scrotum. Essay6epar le m6me, sur un che-val atteint d'un sarcocele et d'un catarrhe nasal, la cigue amenda la tumeur, mais eile aggrava Taffeclion catarrhale a tel point qu'on fut obligö d'en cesser I'usage pour pouvoir gu6rir la maladie du nez. D'aprös Lafore (4), la poudre de cigue incorpor6e dans Iat6r6-benthine constitue unbon topique contre I'eugorgement squirrheux du testicule.
3deg; Maladies cult;:tiiec.s. #9632;— Dans oette categoric peu nombreuse, et dans laquelle peu de tentalives ont ete faites, nous trouvons les dartres rongeantes, les eaux aux jambes, les crevasses ulc6r6es, les tumeurs produitespar les ocstres, les gales rebelles, etc.
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Succedanes de la grande Cigue.
1deg; Petite eigne {JEthusa Cynapium, L.). — On la dit trois fois plus active que la grande cigue.
2deg; Cigue vircuae {Cicuta virosa, L.). — Elle est röputee plus active aussi que la grande cigue.
(1)nbsp; Encyclop. method., t. IV, p. 34G.
(2)nbsp; Compte rendu de l'Kcole de Lyon, IS 12, p. 14.
(3)nbsp; ibid., 1817, p. IS.
(4)nbsp; Maladies particulieres aux grands ruminants, p. 590.
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3deg; Ci^ue aauatique {Phellandrium aguaticum, L.). — Elle est, dit-on, moins active que la grande cigu6; cependant eile peut em-poisonnerles bestiaux qui en raangent dans les prairies; eile cause, assure-t-on, la paraljsie chez les chevaux.
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Autres medicaments narcotico-acres.
1!Hellebore noire et le Veratre, la Seilte maritime et le Colchique d'auiomne, etc., pourraient 6tre places aussi parmi les narcotico-äcres, dont ils pr^sentent plusieurs caracteres; cependant, en rai-son de leurs usages les plus habituels, nous avons place les deux premiers parmi les epispastiques, et nouä classerons les deux der-niers dans les diuretiques.
sect; III. — Des Anesthesiqnes [\). .
On appelle ainsi une classe de medicaments narcotiques d'une nature sp6ciale, qui, introduits dans I'economie par une voie quel-conque, el surtout par les voies respiraloires, ont la propri6te de suspendre momentan^ment les functions de relation sans d6-ranger d'une maniere notable celles qui president ä la nutrition.
Ces agents narcotiques, nouvellement introduits dans la thera-peutique, tiennent une place distincte parmi les medicaments stu-pöfiants, ä cause de leur principal mode d'administration, de la fugacilö et de l'innocuite de leurs efTets. Ils suspendent trös-rapi-dement et tres-nettement les divers modes de manifestation du Systeme nerveux cörebro-spinal, notamment la sensibility et la mo-tricite, ainsi que les fonctions de relation, et laissent subsister, sans modifications graves, les fonctions v6g6tatives; ce n'est que quand leur administration a 6t6 mal dirigöe ou trop prolong^e, ququot;ils portent atteinte aux actes vögötatifs de I'economie et peuvent determiner la mort.
#9632;iiHtorique. — On a fait de tout temps des essais pour suspendre momentanement l'activite du Systeme nerveux et donner ainsi la facility de pratiquer des operations plus ou moins graves sans pro-duire de douleur ; mais toutes les tentatives failes jusqu'ä ces der-niers temps etaient restees vaines et sans resultats pratiques. En 1846, deux Americains, MM. Jackson, chimiste, et Morton, den-
(1) 'AwtcOriaia, ancesthesw, sensus privatio, privation des sens.
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tiste, decouvrirent les propri6l6s anesthdsiques de Tether sulfuri-qiie, et les appliquamp;rent immedlatement aux diverses operations de Tart chirurgical; cette heureuse d6couverte se repandit bientöt en Amerique, en Angleterre, en France, et un grand nombre d'expe-rimentateurs rivalisferent de zfele pour la soumettre h. l'expörimen-tation et fixer sa veritable valeur pratique. Enfln, M. le professeur Simpson ayant ddcouvert k son lour, en 1847, les propriet^s analogues, mais plus puissantes, du chloroforme, les recherches de ce genre se multipliörent avec une teile rapidite, que bientöt la science des agents aneslhesiques se trouva ötablie sur ses veritable^ bases.
De la mMecine humaine, ces medicaments passörent dans celle des animaux, et quoiqu'ils n'aient et6 employes encore que rare-ment, et qu'ils n'aient fourni jusqiü\ present que des r^sultats assez minimes conaparativement ä ceux qu'ils out donnes cbez 1'homme, nous croyons devoir resumer briövement leur histoire generale.
Origiue. — Les anestliesiques sont d'une nature cbimique sp6-ciale; ce sont des corps mixtes renfermant comme base un carbure d hydrogene auquel se trouvent unis de l'oxygene, du chlore, etc. Les principaux sont lather sulfurique, l'ether chlorhydrique chlort, le chloral, I'aldehyde, I'acetone, le chloroforme, Tamylfene, le sulfure de carbone, etc. Cependant, parmi ces divers agents, il n'en est que qualre qui soienl employes : ce sont l'ether, le chloroforme etle chloral comme aneslhösiques genöraux, et l'ether chlorhydrique chlore comrne anesthösique local.
Vharmacotechnie. — Les aneslhesiques generauxne s'emploient Jamals qu'ä l'etat de purele, et plus ils sont rectifies et purs, plus certaine et plus prompte est leur action; les anesthesiques locaux sont souvent melanges h des corps gras pour faciliter leur application et enlraver leur volatilite.
Medicamentation. — L'emploi des anesthesiques locaux, trös-rare du reste chez les animaux, n'offre rien de particulier; celui des anesthesiques generaux se fait par plusieurs proc6d6s : on peut les administrer en breuvages, en lavements, en injections dans les veines ou dans le tissu cellulaire, etc.; cependant ces modes sont peu usites, et on leur prcfere generalement Yinhalation, sauf pour
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le chloral, qui se donne presque toujours par le tube digestif; on peut aussi l'enaployer en injections veineuses ou hypodermiques.
Inhalation. — Ce procede principal d'administration de ces medicaments, qu'on appelle encore etherisation, consiste ä les volati-liser ä la temperature ordinaire et ä diriger melhodiquement leurs vapeurs dans les voies respiraloires de manieie ä les faire entrainer dans les bronches par la colonne d'air inspire. Une fois parvenues dans les divisions bronchiques, ces vapeurs sont rapidement absor-b6es, passent dans le sang, et vont agir ensuite sur les centres ner-veux dont elles suspendent momentan6ment les fonctions.
On a propose plusieurs ustensiles plus on moins ingenieux pour faire parvenirplus sürement les vapeurs anesthesiques dans les voies respiratoires, mais aucun n'est reste dans la pratique ; les medecins eux-mßmes y ont renonce et donnent maintenant la preference aux moyens les plus simples, tels qu'une öponge ou une piece de linge pliöe en plusieurs doubles, placöes methodiquement ü l'entröe des voies respiratoires, etc. Pour les animaux, ce qui convient le mieux,c'est une Sponge qu'on place au fond d'un vase assez grand pour qu'on puisse y introduire le bout de la tete des sujets, comme un seau pour les grands herbivores, et un grand verre ä boire pour les animaux de petite taille. On recouvre ensuite l'appareil et la UUe des animaux avec un linge pour que leurs narines soient constamment plongees dans un melange d'air et de vapeurs anesthesiques.
Si rien ne s'y oppose, il faut autant que possible coucher les animaux pour les 6theriser; dans cette position, ils se döfendent moins, s'endorment plus promptement, et Top^rateur est plus commodement plac6 pour diriger l'administration du remede.
En general, il faut combiner les moyens de teile sorte qu'une certaine quantitö d'air pönetre toujours en möme temps que l'a-gent anesth6sique dans les poumons; sans cette precaution essentielle, on pourrait determiner l'asphyxie, surtout ä la fin de l'ope-ralion, parce qu'alors la vie est ä demi eteinte par l'anesthesie, et otfre peu de resistance aux causes destructives.
Pharmacodjnamie. — Nous distinguerons les effels des anesthesiques en locaux et en generaux.
1deg; Aneathesie locale. — Les anesthesiques, appliques locale-ment, agissent d'abord comme de legers irritants; puis, sous l'in-
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fluence de leur volatilisation et de leur action stup6Qante, I'irrita-tion qu'ils avaient d;abord d6termin6e disparait bientöt, et la sensibility normale ou physiologique diminue d'abord, puis s'6-teint. En g6n6ral, ce sont les medicaments les moins volatils qui ont I'action locale la plus önergique, comme on le voit pour le chloroforme et Tether chlorhydrique chlor6, comparativement h. Tether sulfurique : les premiers agissent fortement et le second fort peu. L'injection hypodermique des alcaloides narcotiques tend a se substituer aux applications locales des anestWsiques. On pent combiner, du reste, les deux raoyens.
2deg; Auesihi-sie generale. — Afin d'etablir aussi clairement que possible les caractßres de ce narcotisme special, nous diviserons les pMnomenes qu'on observe en trois p^riodes : ceux qui le precedent, ceux qui l'accompagnent et ceux qui le suicent.
a. Avant.— Les vapeurs anesthesiques, en pfindtrant dans les branches avec I'air inspire, y d^terminenttoujours une lögöra irritation qui occasionne de la toux, de l'agitation, des mouvements desordonn6s ; cependant ces pbenomenes sont gen^ralement pas-sagers; bientöt les animaux deviennent plus calmes, les youx sont fixes, le regard hebet6, la respiration et la circulation sont acc^le-r^es,la chaleur plus elev6e, etc. Cette p^riode, qu'onappelle ^excitation, a une dur6e qui varie beaucoup selon les animaux, la puret6 ou la nature de l'agent anestMsique, la manifere dont 1'operation a et6 conduite, etc. Toutes choses egales d'ailleurs, eile est toujours beaucoup plus courte avec le chloroforme qu'avec lather sulfurique le mieux rectifl6.
Enfin, on rencontre parmi les animaux, comme dans I'espamp;ce humaine, des individus plus ou moins refractaires ä I'action des anesthesiques : M. Lavocat (1) a constatö ce fait, et nous avons eu occasion de rencontrer dans nos experiences un cheval qui a präsente ce caractfere k un degrö tres-marqu6. Nous avons remarquö aussi que les animaux qui avaient d£jä 6t6 endormis c6daient beaucoup plus promptement ensuite ä I'action des anesthesiques.
b. Pendant. — Durant cette periode, que Ton appelle de coma, de sommeil, $anesthesie, les divers modes de manifestation du Systeme nerveux cerebro-spinal, tels que I'intelligence, les instincts,
(1) Journ. des vittr, ilu Midi, 1817, p. U2 et 15i.
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la sensibility et la motricitö, ainsi que los fonctions de relation placees egalement sous sa dependance, diminuent d'abord d'acli-vit6 et finissent peu ä peu par s'cteindre enlierement. L'expe-rience d^montre que la siensibilite disparait constamment avant la motilitö, car les animaux s'agitent encore que döjä la l'acultö de sentir a notamment baiss6.
Quoi qu'il en soit, la sensibility parait diminuer de la circonle-rence au centre et persiste plus longtemps dans les organes des sens que partout aüleurs ; on peut piquer la peau et les membres sans que les animaux en aient conscience, et cependant Toeil conserve encore une partie de son exquise sensibilitö; peu ä peu, pourtant, eile s'eteint dans cet organe comme dans les autres et alors l'anesthdsie est complete : aussi les muscles de la vie animate tombent-ils dans rimmobilite et l'impuissance, et peut-on placer les membres dans toutes les positions possibles sans que le sujct y metle obstacle.
Si ropcration a 6t6 bien conduite, les fonctions vegetatives n'ont subi aucune atteinte de l'extinction momentanöe de celles de relation, car elles continuent avec leur rhylhme ordinaire, mais avec un peu plus de lenleur. Mais si, arrive h ce premier degre d'anestbesie, qu'on appelle avec raison anesthesie animale, l'opöra-teur n'a pas le soin de s'arreter. Faction stupeflante s'^tend peu ä peu aux organes charges des fonctions vegetatives, et alors la vie ne tarde pas ü s'cteindre complctement par l'arret de la respiration et de la circulation; il y a dans ce cas anesthesie organique et production simultanee de l'asphyxie et de la syncope.
II est done extrömement important de s'arröter h. I'anesthesie animale, qui seule est physiologique et compatible avec la vie; quand on outre-passe le but, ranestb6sie devient toxique et peut entrainer une mort prompte. Malbeureusement, le moment le plus opportun pour arreter l'inhalation est trös-fugilif et n'est indiqu6 par aucun signe caracteristique; il vaut done mieux rester en deQÜ du but que d'aller au delä. Du reste, en suivant tres-attenti-vement la döeroissance graduelle des fonctions nerveuses, en explorant le pouls, en examinant l'etat de la respiration, le degrö de chaleur du corps, la couleur des muqueuses, etc., il est possible de se preserver de loute catastrophe, h moins d'une grande susceptibilite individuelle qu'on ne pouvait pas pr^voir.
Si, malgre les precautions les plus minutieuses, le sujet soumis h l'experience präsente des signes alarmants, il faut se häter de suspendre Topöration, de changer l'air, de faire des aspersions
Tabouiun, 3e Edition. — I.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;4 8
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d'eau froide sur la töte et le long de la colonne vertebrale, etc. Dans le cas oü ces simples moyens sont insufflsants, ilfaut stimuier la pituitaire avec de rammoniaque ou de l'acide acötique, prati-quer des frictions irritantes sur les membres, donner des lavements ties-excitants, insuffler des poudres sternutatoires dans le nez, diriger un fort courant d'air dans les bronches avec un soufflet k main, d'abord par les voies naturelles, et, en cas d'insuffisance, par une incision pratiquöe ä la trachee; enßn, comme dernifere ressource, on pent injecter dans les veines une solution tres-stimu-lante, pratiquer une 16gere saignee, etc.
La duree de la periode d'anesth^sie est tramp;s-variable, mais eile est rarement longue; sa duree moyenne est de cinq h dix minutes environ. II est facile de comprendre que Tespece du sujet, son age, sa force, la nature de l'agent anestMsique, la duree de l'inhala-tion, etc., doivenl ä cet egard introduire de grandes variations. Du reste, rien n'est plus facile que de prolonger, selon le besoin, la duree du sommeil anesthesique en renouvelant k de courts inter-valles l'administration de l'agent stupefiant. Cependant comme cette pratique n'est pas sans inconvenient, on a propose, dans ces der-niers temps un moyen complementaire de l'anesthesie qui est tres-rationnel et qui perniet ä la fois d'obtenir one immobilite plus prolong^e et d'eviler tout accident: c'est d'injeeter sous la peau un sei de morpbine; alors une petite quantite d'agent anesthesique suffit pour produire une insensibilite prolongee et sans danger.
c. Jkprea. — Lorsque le sommeil anesthesique est 6puis6, les animaux se reveillent et reprennent graduellcmcnt l'usage de leurs facultös. La motilite, qui s'esteteinte la derniere, est cependant la premiere h reparaitre : on voit d'abord les yeux tourner dans leurs orbites, les paupieres se mouvoir, les membres anterieurset la tete s'agiter et les animaux faire de vains efforts pour se relever. Ils n'y r6ussissent pas d'abord ä cause de la faiblesse des membres poste-rieurs et de la region loinbaire; mais, an bout de quelques minutes, ils finissent, avec beaucoup de peine, par se mettre sur leurs pieds. Alors ils sont ötourdis, tremblent sur leurs membres, ont la vue trouble, la pupille dilat6e; ils marchent pamp;iiblement, vacillent et se heurtent aux corps environnants comme s'ils 6taient ivres; ils presentent, en effet, tous les caractöres de l'ivresse. Mais au bout d'un temps variable selon une foule de circonstances, les animaux reviennent completement ä leur elat normal sans conserver la moindre trace de l'etat par lequel ils ont pass6.
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Tbeorio de i'aneathesie. — On a propose diverses theories pour expliquer le sommeil anesth6sique. G'est d'abord Amussat qui a pretendu qua l'aneslhesie n'ötait qu'une sorte d'asphyxie incomplete, et que, pendant le sommeil qu'elle produit, le sang des arlöres presenterait la teinte fone6e de celui des veines; mais un grand nomdre d'experiences ont demontrö la faussete de cette Iheorie et le pen de fondement du fait principal sur lequel eile repose : en effet, le sang arteriel ne perd ses proprietes sp^ciales que quand Tinhalation est mal conduite ou qu'on I'a prolongee outre mesure. La plupart des auteurs admettent aujourd'liui que les medicaments aneslh^siques agissent sur la matiere nerveuse d'une maniere specifique, comme tons les autres narcotiques, et sans qu'il soit possible, du reste, de donner la raison de cette ma-niöre d'agir. Enfin, d'apres Longet et Flourcns, les anesthesiques agiraient d'abord sur les lobes du cerveau [excitation), puis sur la protuberance annulaire du mesocepliale {insensibilite), sur la moelle 6piniere (immobilte), et enfin sur la moelle allongee {asphyxie, syncope et mart).
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Parallele entre l'etlicr et le cliloroforme. — SOUS le rapport economiquc, ces deux agents sont ä peu pres sur la meme ligne : car si le cliloroforme est plus eher, il en faut beaucoup moins que d'öther pour produire I'anesthesie, ce qui fait compensation. Le chloroforme est plus difficile ä purifier que I'elher, mais il n'est pas aussi inflammable que ce dernier, ce qui constitue un avan-tage en sa faveur; il agit aussi beaucoup plus rapidement, produit moins d'excitalion, et eteint plus rapidement la sensibilitö et la motilite que Tether; mais aussi il expose par cela m6me h plus d'accidents que ce dernier, en sorte que 1'avantage reste en definitive ä I'elher sulfurique. Aussi, pour reunir les avantages des deux m^dicamenLs, avait-on propose de les mölanger, mais ce moyen terme n'a pas ete adopte. Aujourd'hui on donue generalement la preference ä Tether sur le chloroforme dans l'une et l'autre me-decine.
Pbarmacotherapie. — Les indications des anesthesiques doivent amp;tre distingu6es en locales et en generales.
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1deg; indications locales. — Les anesthesiques s'emploient locale-ment en frictions ou en applications, seuls ou m61ang6s aux corps gras. Ils sont indiques conlre les contusions et les plaies des nerfs;
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contre ces m6mes solutions de conLinuitdi quand elles sont tramp;s-dou-loureuses; sur les plaies et las operations qui ont 6te le point de depart du tetanos trautnalique ; sur les regions atteinles de rhu-malisme; sur les articulations tres-douloureuses, h. la suite d'ar-thrite aigue, des injections lodges, etc.; sur les muscles atteints de crarnpes, de tetanos, etc. Les applications ou injections hypoder-miques des alcaloides narcotiques sont souvent plus efficaces.
2deg; Imiications gcnerales. — Ces indications se divisent natu-rellement en deux categories distinctes : les indications chirurgi-cales et les indications medicinales.
a.nbsp; Indications chirui-gicaicB. — Ralionnellement, les anesthe-siques sontindiques dans toutesles operations un peu graves et de-vant occasionner des douleurs plus ou moins vives : e'est, en effet, ce qui a geudralement lieu dans la Chirurgie de rhomme; mais dans celle des animaux, on les emploie rarement pour preserver les palients do ladouleur seulement; 1c plus souvent, e'est dans le but d'annuler momentanement la force musculaire des animaux, qui souvent s'oppose aux manoeuvres du Chirurgien et met parfois sa vie en danger. Les operations dans lesquelles on pourrait faire le plus ulilement usage du sommeil anesth^sique, chez les grands animaux, sont les suivants : fractures des memhres, luxations des grandes articulations, hernies simples el etranglees, eventrations, röduclion de la malrice, du vagin, du rectum, accouchement tu-multueux, operations dans les yeux, dans la bouche, application du feu chez les chevaux dc race, etc. M. Popie (I) s'est servi avec avantage de l'etherisation, pour pratiquer I'ablation d'un polype vaginal chez une chienne. M. Buer (2) a employe le chloroforme dans le meme cas avec succes.
b.nbsp; indications medicinales. — On a constat6 cbez I'homme que les aneslbesiques avaient plus de succes contre les lesions de la sensibilite que contre les dörangemenls de la motricite ; or, comme chez les animaux, ce sont principalement ces derniers qu'on observe, ccci explique le petit nombre de succes que ces medicaments ont fournis entre les mains des veterinaires. Quoi qu'il en soit, les maladies contre lesquelles les anesth6siques peuvent presenter
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(1)nbsp; Mim. de la Soeieti vitir. de Lot-et-Garonne, 1851, p. öi.
(2)nbsp; Communication orale.
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quelques chances de reussite sont les suivantes : encöphalite, mye-
lite, möningite, tetanos, choree, immobilite, Epilepsie, pousse ner-
veuse, crampes, convulsions, hoquet nerveux, laryngite stridu-
leuse, etc. Les vötörinaires ont obtenu des succös assez nombreux
chez le cheval contre le vertige essenliel et le tetanos idiopathique,
et, chez le chien, contre la choree, ainsi qu'on pent le voir en con-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;*
sultantles recueils periodiques publics depuis 1847jusqu'ä ce jour.
Nous les indiquerons ä propos de chaque medicament aneslhe-
sique en particulier.
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I. — DE LUTHER SüLFURIQUE. Sysomymie : Ether hydrique, Oxyde d'öthyle, etc.
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PliarmacoffrapMe. — C'est un liquide limpide, trfes-tönu et tres-mobile, incolore, transparent, d'une odeur trös-suave, d'unesaveur d'abord fraiche, puis brülante, et d'une densite de 0,71. Tres-vola-til et bouillant ä 36deg; centigrades environ, l'6thcr se redult facile-ment ä la tempörature ordinaire cn vapeur trös-inflammable et
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pesant deux fois et demie autant quo Tair. L'6ther est pcu soluble dans l'eau, qui n'en retient que le dixieme de son'poids environ; l'alcool, au contraire, le dissout en toute proportion. L'elher sul-furique dissout ä son tour le brome, l'iode, le soufre, le phosphore, le bicblorure de mercure, etc., parmi les mineraux;et les corps gras, les essences, les rösines, le camphre, plusieurs alcaloides, etc., parmi les principes vegetaux, etc.
Impurctcs et alterations. — L'ether peut contenir de l'alcool, de l'acide sulfureux, de Vhuile douce de vin, etc., lorsqu'il n'a pas 6t6 convenablement rectifi^. Celui qui est pur doit marquer 60deg; au pese-liqueur de Baume. Lorsqu'il a 6te expose ä l'air, il s'est affaibli ou s'est acidifle par suite de son oxygenation et de sa transformation partielle en eau et acide acetique. Pour 6viter cette alteration, on doit le conserver dans des vases toujours pleins, bien bouches et places dans un lieu frais.
Pharmacoteclmie. — Les preparations pharmaceutiques qu'on fait subir ä l'ether sulfurique, en medecine vetörinaire, sont peu nombrcuscs: Veau etheree, le sirop d'ether, sont inusites; quant ä la liqueur anodine d'Hoffmann, formte de parties egales d'ether et d'al-cool, eile est 6galementpeu employee chez les animaux.
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Medicamentation. — Lather sulfurique s'administre ä l'intd-rieur, le plus souvent sous forme de breuvage, seul, m61ang6 ä l'eau, dissous dans une infusion aromalique quelconque, ou mieux, comme le conseille M. Adenot (1), dans une huile grasse; on pent aussi le donner en lavement, I'injecter dans les veines et le tissu cellulaire ; quant au procedö special d'inhalation que nous avons d6crit, il n'est employ^ que quand on se sert de l'öther ä titre d'a-gent anesth6sique general; enfrn, ä l'extfirieur du corps, on le met en usage sous forme de lotions röfrigörantes et surtout de pulverisation dont nous allons parier.
Les doses d'ether qu'on administre h I'interieur aux divers ani-maux sont trös-variables selon le but qu'on se propose ; celles qui sont indiquees par le tableau suivant ne sont done qu'approximatives :
V Grands herbivores...........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 10 ä 125 grammes.
2deg; Petits ruminants.............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;4 ä JG —
3deg; Pores.................•......nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;4ä 8 —
4deg; Chiens......................nbsp; nbsp; nbsp;0,50 a 4 —
Pulverisation de Vether. — Ce nouveau moyen d'appliquer loca-
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Fig. 37.
lament I'^ther est d'invention recente. Proposd d'abord par M. Gi-
(Ij/oHrn. de mid. vitir. de Lynn, 1861, p. 83.
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raldfes, Chirurgien fran^ais, il a 6t6 etudie avec soin par M. Richardson, Chirurgien anglais, et enfin appliqu6 sur les animaux par M. Peuch (1). On se sert pour cette petite operation d'un appareil figurfi ci-contre et dont voici une courte description.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; gt;#9632;
1deg; Un flacon. A, d'une capacite variable, destin6 h contenir r6-ther; 2deg; un tube B, tres-fln, presque capillaire, plongeant dans le liquide et se recourbant en siphon en dehors du flacon ; 3deg; un second tube, C, d'un plus fort diam^tre, enveloppant le premier et laissant un intervalle pour le passage de l'air destinß ä diviser Tether, et sur lequel est fix^e une partie saillante, C, recevant le cou-rant d'air; 4deg; de deux poires en caoutchouc, D et E, servant de soufflet a injecter l'air ; 3deg; enfin de diverses parties accessoires.
Le flacon 6tant rempli ä moiti6 d'öther sulfurique, on y fixe I'ap-pareil pulv6risateur en ayant soin de bien enfoncer le bouchon (le flacon se tient dans la position renvers6e).nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; r
On exerce ensuite des pressions rep6l6es sur la boule E; le liquide est chasse au dehors a l'ötat de brouillard qui, dirige sur la partienbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; raquo;
malade, produit l'aneslhösie en moins d'une minute.
Get appareil pent egalement servir ä pulveriser toute espfece de liquides mödicamenteux.
Lorsque la pluie d'6lher doit 6tre dirigSe sur la peau, on doit ra-ser les polls sur la region ä medicamenter et nettoyer la surface prealablement; si c'est une plaie qi; doit recevoir l'ondöe, on la met bien h döcouvert et on en nettoie la surface. Ces precautions prises, on dirige lather sur les surfaces pröpar^es, d'abord douce-ment et ensuite rapidement, pour arriver ü l'insensibilite en peu de temps. Les animaux s'agitent d'abord assez vivement, sur-tout quand il s'agit des plaies sur lesquelles le contact du liquide divjsd est exlrömement douloureux ; mais bienlöt l'anesthesie sur-vient et on constate que les plaies pälissent et que la peau devient blanchätre, dura, insensible et les polls se couvrent de givre. Si la pulverisation est de courte duree, Faction anesthösique est fugitive et bientöt il se produit une reaction en general trös-passagere. Enfin, si on insislait trop sur le m6me point, on arriverait ä une veritable congelation des parties arrosöes, ce qu'il faut dviter avec soin.
Pharmacodynamie. — Les effets de Tether seront distingues en locaux externes, locaux internes, et en generaux ou dynamiques.
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1deg; Effets locaux externes. — L'dther ayant un point d'ebullition (I) Journ. de medec. vüir. de Lyon, 1869, p. 299.
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införieur üi la tempörature du corps, il est Evident que, quand on en verse une certaine quantity sur une surface quelconque, il doit se volatiliser rapidement, produire un abaissement notable de temperature, et consequemment determiner un effet refrigerant Irbs-marque ; c'est en effet ce que Texpörience d^montre. II en r6sulte (Hie, si Ton repete plusieurs fois sur le m6me point des ablutions d'elher, la surface devient d'abord froide, sfeche, crispöe, puis une reaction vitale, toujours faible et passagfere, ne tarde pas k survenir. Enfin, sur les membranes muqueuses trfes-sensibles et sur les solutions de continuit6, l'ether produit de la douleur, de la cuisson et une rougeur vive, mais toutefois ^ph^möre.
2deg; Effets locaux internes. — Administre seul ou melange ä un vehicule aqueux, l'ether est toujours d'une deglutition difficile h cause de sa t^nuite et de sa volatility; il excite vivement la buccale et provoque une legere salivation. Parvenu dans I'estomac, I'^tber doit se reduire immödiatement en vapeur et parcourir rapidement le reste du tube digestif; c'est ce que demontrent en effet des bor-borygmes bruyants, des vents rejeles peu de temps aprös son administration, et meme parfois le ballonnement du ventre quand la dose a et6 un peu elevee ou qu'un obstacle quelconque entrave son expulsion par le rectum. Cl. Bernard (1) a constate que, chez les lapins, l'ether, en se reduisant en vapeur, pent distendre I'estomac au point d'en determiner la rupture. On remarque egalement qu'ä haute dose il provoque le vomissement chez le chien et des nausees chez les autres animaux, ainsi que nous Tavons remarquö sur un cheval auquel nous avions administre 300 grammes d'elher ä la fois. Enfin, le tube digestif pent se congestionner sous I'in-fluence de doses ölevöes ou trop röpetees d'elher, surtout quand il est dejä un peu irrite; mais il est Evident que Ton s'est exagere les vertus irritantes de ce medicament pour les voies digestives.
3deg; Effets ^eneraux ou laquo;ijnamiqucs. — Pour Men comprendre l'action genorale de l'etber, il est essentiel de distinguer les effets primitifs, qui sont cssentiellement stimulants et diffusibles, des effets consecutifs, qui sont stupeiiants ou anesth6siques. En effet, quand on administre h un cheval, ainsi que nous I'avons fait plusieurs fois, une forte dose d'elher sulfurique, 130 ou 230 grammes, par exemple, on remarque immediatement les signes d'une vive excitation, tels que la coloration des muqueuses apparentes, I'ac-
(1) Lecons sur les e/fefs des subst. toxiques et mid., p. 426.
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coloration de la circulation et de la respiration, la chaleur de la peau, l'exaltation de la sensibilite et de la motilite, delögers mouve-ments convulsifs, l'animalion du regard, etc., etc. Tous cesph^no-mfenes imm^diats diminuent bienlöt, et au bout d'une demi-heure, en moyenne, I'excitation disparait pour faire place ä la somnolence. Des lors les animaux paraissent tristes, bäillent h. plusieurs reprises, les yeux se ferment ä demietlapupille se dilate; la station est pen ferme, les membres posterieurs surtout sont faibles; la sensibilite gönerale est moindre, les sens sont obtus; les animaux ne semblent plus avoir conscience de ce qui se passe autour d'eux; les fonctions, exag^rees tout ä l'heure, reviennent ä leur rhylhme normal et meme tombent au-dessous; la peau se refroidit, les urines coulent, etc. Ce 16ger narcotisme est toujours de courte duröe et n'excöde pas en moyenne un quart d'heure environ.
Si on injecte l'öther dans les veines h petite dose, S ä 10 gr., on remarque les symptomes suivants : une excitation vive se manifeste, la tete se redresse, le regard s'anime, la respiration se presse, la peau s'öchauffe et se couvre de sueur, Fair expire sent Tether, etc. Au bout de 5 ä 6 minutes, I'excitation se calme, il y a somnolence, abaissement des paupieres, la tete s'appuie sur la mangcoire, etc. A plus forte dose, 20 ä 30 gr. par exemple, les effets sont plus saillants : II y a immödiatement des signes de suffocation; la respiration est difficile, anxieuse, sifllante; les animaux tombent sur le sol, s'agitcnt vivement, les yeux pirouettent dans I'orbite, la bouche se remplit de have ecumeuse comme dans un acces d?6pilepsie, etc. Pendant la periode de coma qui succede h cette vive excitation, la peau se couvre d'une sueur tres-abondante. Enfin, parfois les animaux, meme aux doses indiquees, succombent i\ une asphyxie ou suffocation.
L'öther sulfurique presente done bien nettement et successive-ment les effets d'un excitant diffusible et d'un narcotique faible, et si par la möthode anesthesique les effets stupefiants sont toujours plus marqufis que les effets stimulants, cela parait tenir ü la rapidity avec laquelle les molecules de Tether penetrent dans le sang quand on les introduit dans les bronches. Du reste, le peu de duree de Tanesth^sie elle-m6me est due ä la grande volatilite de l'ether, qui s'^chappe par toutes les s6crötions, et notamment par les transpirations cutanee et pulmonaire auxquelles il communique son odeur caracteristique.
Piiarmacotherapic. — Le mMicament qui nous occupe se pr6-
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sente au praticien sous quatre aspects prijacipaux : comme moyen refrigerant, comme excitant, comme antispasmodique et comme anesthesique. Examinons ses indications sous ces difKrents points de vue.
1deg; BAfrigerant. — A l'extörieur du corps et ä titre de r6frig6-rant, lather sulfurique convient surtout pour combattre les ph6-nomenes primitifs des brülures; M. Buer (1) I'empioie avec avan-tage sur les parties contusionnöes et endolories, en lotions reitöröes, pour diminuer la douleur et modörer rinflammation locale consecutive. On a conseille les affusions d'^ther aqueux sur les hernies 6tranglees avant de tenter l'opöration ; ce moyen simple, employe souvent chez Thomme, a reussi sur le cheval entre les mains de Delafond (2). Enfin, les ablutions d'etber seraient sans doute tres-utiles dans les affections cer^brales, mais e'est un r6frig6rant trop dispendieux pour la raedecine des animaux.
Dans ces derniers temps, grace au proccd6 de pulvörisation. Tether a regu quelques applications uliles, soit comme anesthesique local, soit comme refrigerant. C'est ainsi que M. Peuch (3) sen est servi avec succös contre les chancres si tenaces de l'oreille du chien. Enfin, quelques praticiens, avant d'appliquer le feu, ont rendu insensibles les regions ä cautöriser au moyen de la pulverisation de l'etber, ce qui est tres-avantageux chez les chevaux irritables et permet parfois de praliquer I'opcration sans coucher les animaux.
2deg; Excitant. — A titre de stimulant diffusible, Tether regoit quelques applications utiles en medecine völerinaire, surtout dans le trailement des indigestions. Ce moyen, si souvent heroique, surtout chez le cheval, n'etait pas employe par les hippiatres, ni m6me du temps de Bourgelat, qui ne le mentionne pas dans sa Mature medicale. II parait que c'est ä Huzard pere que la pratique est rede-vable de Temploi de ce puissant stimulant de Testomac. Aujour-d'hui son usage est vulgaire contre Tindigestion simple du cheval et contre la tympanite des ruminants: contre la premiere, il reus-sit le plus souvent quand Testomac est sain et qu'il n'est pas surcharge outre mesure d'aliments sees et mal mäches; contre la se-conde affection, il reussit egalement dans la majorite des cas,
(1)nbsp; Communication orale.
(2)nbsp; TMrapeulique generale, 1.1, p. 372.
(3)nbsp; Journ. de med. voter, de Lyon, 1869, p. 299.
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lorsqn'elle n'est pas trop ancienne ou trop prononc6e. Les uns attribuent la diminution du gonflement de la pause ä l'abaissement de temperature que Tether y determine (Lafore) (1); les autres, comme Prövost et Royer-Tingry (2), de Geneve, rapportent son action ä la faculte qu'il aurait de crever les nombreuses bulles ga-zeuses qui existent dansle rumen, et de d^gager ainsi le gaz empri-sonn6 daus les matieres spumeuses et gluantes de la panse, etc.; la plupart imputent son action ä ses vertus stimulantes, etc. Quoi qu'il en soit, l'efücacite de l'ether contre la tympanite des ruminants ne saurait sect;tre douteuse, et nous counaissons des praticiens qui lui donnent la pröKrence sur l'ammoniaque ; mais, h. cöli de ses avantages, il prösente un inconvenient grave: c'est d'impregner les solides et les liquides du corps de son odeur tenace, et de ren-dre les debris des animaux ruminants impropres h. la consummation si on les sacride avant la fln du traitement. C'est une particularity que les praticiens ne doivent pasignorer.
Ind6pendamment des indigestions, l'ether sulfurique peut rece-voir quelquesautres applicationsutiles comme stimulant. Favre (3), de Geneve, l'a trouv6 trfes-utile contre l'adynamie ; Despallens (4) l'a employe avec avantage en fumigations contre une affection ver-mineuse 6pizootique des voies aeriennes chez les veaux; M. Cham-bert (ö) s'en est ulilement servi contre un empoisonnement occa-sionn6 chez un cheval par du pain moisi; il l'a doria6 en breuvage et en lavement dans de l'eau sucr6e; l'ether a ramen6 la chaleur presque dleinte et relev6 le pouls. Enfin M. Salle (6) l'a employ6 avec un pleinsucces, enbreuvages röiteres, contre un vomissement intermittent du cheval.
D'un autre c6t6, M. le docteur Lortet (7) considöre l'öther comme un hon remamp;de lenifuge. II rösulte de quelques essais faits chez Thomme et chez le chien, que l'ether employö simplement en inhalations ou donne dans le tube digestif, engourdit rapide-ment le parasite qu'un bon purgatif expulse ensuite facilement de l'intestin.
3deg; Antispasmodiaue. — Sous ce rapport, l'ether esl un m6dica-
(1)nbsp; Malad, part, aux grands ruminants, p. 403.
(2)nbsp; Journal pratique, 1827, p. 266.
(3)nbsp; Hematwie des feuilles, p. 19.
(4)nbsp; Compte rendu de l'Ecole de Lyon, 1812, p. 16.
(5)nbsp; Communication orale.
(6)nbsp; Recueil de medec. vüer., 1853, p. 40.
(7)nbsp;W., 1868, p. 51.
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ment Irös-precieux dans le traitement de la plupart des n6vroses, des irr^gularit^s du systfeme musculaire externe ou interne, etc. Rigot (1) s'en est servi avec succfes pour calmer les contractions expulsives chez une jument qui venait d'avorter et avait la ma-trice renvcrsee ; la dose fut de 8 grammes dans une infusion de coquelicot; les desordres cesserent comme par enchanlament au bout d'un quart dheure. Un point bien Stabil dans rhistoire th^ra-peulique de Tether, e'est son efücacitö remarquabie contre les coliques nerveuses du cheval; malheureusement leur diagnostic n'est pas toujours facile, et comme dans les affections intestinales in-Uammatoires ce medicament, peut 6tre trös-nuisible, il faut sect;tre extremement circonspect dans son emploi: en cas d'incertitude, Favre (2), de Genöve, conseille de l'administrer dans une 6mulsion huileuse ou dans une decoction mucilagineuse. Lesaint (3) I'a donn6 en breuvage avec succes contre le vertige; il est vrai qu'il em-ployait concurremment les injections d'eau ammoniacale dansle nez etle rectum, et memeles revulsifs cutanes. M. Schaack (4) le melange ä une liuile grasse et l'emploie avec avantage sur les muscles lendus par le tetanos. Enfin, comme antispasmodique, t'other est encore indiqu6 dans les affections putrides accompagnöes de phenomenes nerveux, tels que des tremblements musculaires, des convulsions, etc.
Dans ces derniferes annees, on a employe avec des succes divers Tether sulfurique dans le traitement du tetanos en Tinjectant di-rectement dans les veines. C'est S. Aubry (5), de Saint-Servan, dont la science veterinaire deplore la pertc, qui a eu Tinitiative de cetle therapeutique bardie. II s'est servi trois fois, avec succös, des injections de Tether dans la jugulaire ; la dose a ete de 13 ä 30 grammes; la detente des muscles n'est devenue definitive qu'aprfes trois injections et au bout de plusieurs semaincs. De son cöte, M. Bugnict (6) a essay6 avec avantage les injections ethörees dans les veines contre le tetanos chez un fort bandet : la guörison etait complete au bout de huit jours; la premiere close fut de 10 grammes et la seconde de 6 seulement ä cause des signes de suffocation provoqu^e par la plus forte. II faut, en effet, 6tre extreme-
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(1)nbsp; Corresp. de Fromage de Feugre, t. I, p.
(2)nbsp; nbsp;Vitirinaire campagnard, p. quot;9.
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(3)nbsp; Joum. theoriq. et prat., 1835, p.
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(4)nbsp; Communication orale.
(5)nbsp; liecueil demedec. veter., 1867, p.
(6)nbsp; Id., 18ü9, p. 895.
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ment prudent dans l'emploi de l'ether souscetle forme, car, essayß ä l'Ecole de Lyon ä la dose de 15 grammes, chez uncheval t6tani-que, il a d6termin6 la mort par suffocation. Nous pensons qu'il con-vientde döbuler par la dose de S grammes et ne pas depasser celle de 10 grammes.
4deg; Anestiiesique. — Comme agent aneslhösique, l'ether sulfu-rique a procurö depuis 1846 un grand nombre de guörisons de ver-tige et de tdtanos essentiel.
Contre la premiere affection, on s'est servi avec avantage de I'ö-therisation, surtout dans la variötö dite essentielle; M. H. Bou-ley (I) s'en est m6me servi avec succfes contre le vertige abdominal. Quant au vertige idiopathiqne, il a elamp; traite avec succes par M. lleynaud {2}, par M. Laloi (3), ainsi que par MM. Feuvrier et Roubö (4). Les vötörinaires allemands ont ^galement vanlc cette medication.
Mais c'est surtout contre le tetanos que l'öthörisalion convient parfaitement, surtout quand il y a trismus et qu'on ne pent admi-nistrer les medicaments ä l'intärieur que par le rectum. On pent employer Tether dans ce cas, non-seulement en inhalations limi-tees, mais encore en fumigations libres dans une 6curie de petite dimension, en prenant, bienentendu, toutesles precautions neces-saires pour ^viter les incendies. II faut, dans le traitement du tetanos par les anesthesiques, insister beaucoup sur leur usage et jusqu'ä ce qu'ils d6terminent la detente des muscles; le succös n'est possible qu'en suivant cette marche. Un assez grand nombre de praticiens ont public des fails qui dömontrent l'efflcacitö de r6th6risation dans le traitement du tetanos essentiel ou trauma-tique; nous citerons surtout M. H. Bouley (5), M. Ledru (6), M. Söve (7), M. Delwart (8), etc., etc.
Parmi les applications qu'on a faites de l'ötherisation ä la Chirurgie, nous citerons surtout celles que M. Bouley (9) et Dela-fond (10) en ont faites pour pratiquer l'opdration de la hernie ^tran-
(1)nbsp; Recueil de med. veter., 1847, p. 915.
(2)nbsp;Journ. de mid. veUr. de Lyon, 1848, p. 28.
(3)nbsp; Mem. et observ.de med. viler, milit., t. V, p. 171.
(4)nbsp; Ibid., t. IX, p. 345 et 346.
(5)nbsp; Recueil de mid. vet., 1847, p. 835; et 1848, p. 689. (G) Ibid., 1848, p. 235 et 751.
(7)nbsp; Journ. de mid. vetir. de Lyon, 1848, p. 525.
(8)nbsp; Annales vitir. beiges, \S5i, p. 545.
(9)nbsp; Recueil de midec. vetir., 1853, p. 820.
(10)nbsp; Ibid., p. 909.
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glöe; deM.Reynal(l) dans revulsion des dents; de M. H.Bouley(2) dans la castration, la cystotomie et l'opdration du clou dc rue p6-n6trant chez les chevaux trös-irritables; de M. AndelQnger (3), v6terinaire allemand, aprfes la reduction de la matrice, pour pr6-venir le retour du renversement de cat organe, etc., etc.
ADDITION A L'iTUDE DE L'£THEIl SOLFURIQUE.
Du Collodion.
Definition. — On ddsignc ainsi une dissolution de poudre-colon dans lather alcoolis^ ; seulemenl le fulmicoton employ^ pour cet usage special se produit en trempant du coton dans un melange de nitre et d'acide sulfurique, pendant quelques minutes, lavant et s6cbant ensuite la matiere.
Preparation. — Pour pr6parer le collodion, on emploie les ma-tieres suivantes :
Prencz : Fulmicoton............................. 1 partie.
Alcool.................................. 1 —
fither sulfurique....................... 1C —
Laissez en contact dans un flacon bien boucli6 en agitant de temps en temps jusqu'ä dissolution du fulmicoton. Passez ü travers un linge clair avec expression et conservez dans un flacon bien fermö.
Quand on veut donner au collodion une certaine 61aslicite, on y ajoute quelques gouttes d'buile de ricin ou de glycerine, une petite quantite de terebentbine, etc.
Effets et usages. — Lorsque le collodion est appliquö sur la peau et les solutions de continuite, il ne tarde pasä se dessecber par la volatilisation de l'etber et ä former une pellicule mince et fort adbörente aux tissus sur lesquels il s'est solidiflö. Elle les met done d'abord h l'abri du contact de l'air, et puis, par suite d'une dessiccation graduelle, il exerce sur les parties une compression de plus en plus grande jusqu'ä ce que des gergures viennent detruire la continuite de la pellicule.
Le collodion est precieux pour le pansement des solutions de continuite superficielles, oü il est si important d'empecher le con-
(1)nbsp; Recueil de med, vet., 1853, p. 826.
(2)nbsp; Itiid., 1853, p. 909; et 1858, p. 1144,
(3)nbsp; Journ, de med. velar, de Lyon, 1855, p. 381.
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lad irritant de l'air. Nous citerons comme telles, les brülures legfe-res, les plaies simples, les excoriations, les genjures du mamelon, les crevasses de la peau, Verythhme par cause m^canique, les sei-mes commengantes, etc. On utilise ögalement la pression graduelle qu'il determine sur les parties oü on l'applique, dans le cas de rnammite, d'orchite, et en general dans le cas d'inllammation des glandes et des ganglions supcrficiels; dans le cas d'exomphale lagere, de thrombus recent, de gonflements articulaires ou tendineux au döbut, de varices, etc. Lorsqu'une affection superflcielle ou pro-fonde de l'oeil est aggrav6e par faction de l'air, il pent y avoir avantage ä rapprocher les paupieres et ä les coller ensemble ä l'aide d'une forte couche de collodion. Enfin, pour limiter l'action d'un caustique, pour preserver une r6gion du contact irritant d'un liquide, tels queles larmes, l'urine, une secretion ichoreuse, etc., on emploie aussi le collodion.
Dans ces derniers temps on a fait quelques nouvelles applications du collodion ä la Chirurgie v6 terinaire. C'est ainsi que M. Flamens (1), qui a public un m^moire sur ce medicament, a fait connaitre plu-sieurs cas de plaies simples de la peau, mais trös-6tendues, qui ont 616 gueries sans tare par l'emploi simultane de la suture et du collodion. De son cöte, M. Palat (2) a publi6 la relation d'un cas grave de plaie articulaire de la face externe du jarret, suite d'un coup de pied, et qui a ete gu6rie par l'application m6thodique du collodion. La premiere couche fut saupoudree de craie finement pulve-ris6e, et il en fut de m6me dessuivantes appliquees successivement pendant plusieurs jours. 11 en r6sulta une sorle de bandage con-tentif autour de la blessure qui contribua ä la gu6rison.
Succeaanis de VEther sulfurique.
Lesdiüerents 6thers, tels que \'ethermtrique,Vetherclilorliydrique, Yether acetique, etc., jouissent ä peu prfes' des memes propri6t6s que le precedent; mais comme on ne les emploie jamais en mede-cine v6tennaire, nous nous bornerons simple ment ä les mentionner.
II. — DU CHLOROFORME. Sikoniiiik: Chloroformyle, Perchlorure de formvle.
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Pharmacogp-aphie. — C'est un liquide tr6s-limpide, un peu olea-
(1)nbsp; Joum. de medec.viter. milit., t. XI, p. 339.
(2)nbsp; Recueil de mim. et obs. de mid, vitir, milit., t. XIX, p. 421.
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gineux, incolore, d'une odeur elhcr^e agr^able, d'une saveur frai-che, sucree, rappelant celle des pommes reinettes; d'une density de 1,48; bouillant ü 61 degres centigrades, et donnant alors une vapeur trfes-dense et peu combustible. Peu soluble dans I'eau, le chloroforme se dissout facilement dans Talcool etl'öther.
Pupete. — Le chloroforme qui n'a pas 6te convenablement rec-tifie pent renfermer un grand nombre de principes Strangers ä sa nature, et qui, non-seulement modilient ses proprietes, mais encore peuvent le rendre dangereux comma agent anesthesique. On re-connaitla purete du chloroforme aux caractamp;res suivants : Projet6 dans I'eau dislillee, 11 doit former des gouttelettes d'une transparence parfaite; 11 ne doit pas coaguler le blanc d'osuf; 6vapore sur une plaque metallique ou un morceau de porcelaine, il ne doit lais-ser aucun residu; enfin, verse dans un melange d'eau et d'acide sulfurique marquant 4Ü0 a l'areometre de Baume, 11 doit gagner le fond du vase.
Pharmacoteclinie. — On emploie surtout le chloroforme üi l'etat de purete : a I'lnlorieur, 11 est employ^ en dissolution dans une eau sirupeuse ou gommee ; on peut aussi 1'lncorporer dans des poudres vegetales et da miel pour en faire des bols; ä l'exterieur, quand on ne 1'emploie pas pur, on le dissout dans I'alcool ou I'etber, ou bien on I'lncorpore dans une bulle grasse, dans I'axonge, etc.
ni^aicanuMitation. — A litre d'agcnt anesthesique, le chloroforme, comme Tether, s'emplole en inhalations; cependant on peut aussi I'administrer en lavements, en injections dans les veines, etc. Comme medicament excitant et antispasmodique, on le donne en breuvage ou en bols. Les doses n'en ont pas 6t6 flxees encore d'une maniere rigoureuse pour les animaux; nous les evaluons, d'aprös le degre d'activit6 du chloroforme, ü peu pres an quart de celles de Tether sulfurique.
Pliarmacodynamie. — Appliquöpur surla peau de l'homme, le chloroforme determine une prompte vösication; 11 agirait proba-blement de meme sur celle du chien; mais sur celle du cheval, ainsi que nous nous en sommes assurö, il produit une mortification prompte du tegument plutöt qu'une vösication, sans doute parce qu'ilagit trop rapidement; son action locale pr6senteune certaine analogic avec celle du tartre stibiß. Donnö ä l'intörieur, le chlore-
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forme parait agir ä la maniöre de l'öther, niais avec plus d'activitö, quoiqu'il soit inflniment moins actif que par la möthode anesth^-sique. En effet, nous l'avons administr6 d'abord ä la dose de 16 grammes, puls ä celle de 32 grammes, sans observer le moindre changement fonclionnel; ce n'est que quand nous en avons 6Iev6 la dose ä SO grammes, que nous avons observö des contractions musculaires convulsives, d'abord dans le train antörieur, puis dans tout le reste du corps; cette agitation musculaire a ete de courte dur^e et n'6tait accompagnee d'aucune autre modification fonc-tionnelle un peunotafcle.
Pharmacotiierapic. — Les indications du chloroforme comme agent anesth^sique sont les mömesque celles de l'öther; plusieurs vet^rinaires l'ont employ^ avec profit centre le vertige etle t^tanos par l'inhalation pulmonaire, notamment M. Anginiard Als (1), M. Snowdon (2), veterinaire anglais, ainsi que beaueoup de v^teri-naires allemands. A l'interieur, il a ete encore peu employ6; ce-pendant M. Saunier (3) l'a administrö avec sucefescontre le vertige aigu d'un mulet, qui avait r^siste ä d'autres moyens de traitement: la dose a variö de 10 ä 15 grammes par jour en electuaire. M. Gar-rard (4), veterinaire anglais, s'en estservi avec avantage contre les coliques spasmodiques du cheval; enfin, on en a conseill^ I'usage comme antidote de la strychnin^.
Plus recemment, le chloroforme a regu quelques nouvelles applications. M. Ziindel (S) s'en est servi contre l'eclampsie des chiennes et l'avortement des grandes femelies. De son cötö, M. Pou-quier (6) l'a trös-heureusement associe aux breuvages opiaces chez un cheval vigoureux et trös-irrilable, qu'il s'agissait d'op^rer du javart cartilagineux. Enfin, plusieurs veterinaires allemands, M. Rodloff, entre autres, recommandent d'une faqon sp^ciale le chloroforme ä l'interieur contre la paraplegic recente chez le cheval. 11 parait avoir eu de nombreux succfes. (Note de M. Ziindel.)
(1)nbsp; Rccueil de midec, viUr., 1855, p. 497.
(2)nbsp; Ibid., 1861, p. 1033.
(3)nbsp; Journ. de mod, vetir. de Lyon, 1850, p. 209.
(4)nbsp; Recueil de midec. viler., 1852, p. 64.
(5)nbsp; Id., 1871, p. 805; 1872, p. 465.
(6)nbsp; Id., 1872, p. 530.
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Succedane du chloroforme.
Du chloral. Synosvmie : Aldehyde trichloröe.
Preparation. — Ce composö remarquable, entrevu par divers chimistes, a 6t6 obtenu en 1832 par Liebig. II se prdpare en fai-sant passer dans de l'alcool anhydre du chlore sec, en 6vitant, au-tant que possible, une trop grande 616vaiion de temperature. Le produit brut est ensuite rectifle ä plusieurs reprises sur de l'acide sulfurique concentre.
Vharmaco^raphie. — Le chloral se präsente sous deux 6tals : anhydre onhydrate. 1deg; Anhydre. Sous ce premier etat, c'esl un liquide incolore, d'aspect oleagineux, d'une saveur acre et brülante, d'une odeur vive et p6n6trante, excitant le larmoiement et la toux ä la maniere de l'ammoniaque, tachant le papier comme une essence et pesant environ 1,50. 11 entre en Ebullition et distille sans alteration vers la temperature de 93deg;. II est soluble ä la fois dans I'eau, l'alcool et Tether; il dissout ä son tour les chloroides, ainsi que le soufre et le phosphore. En se combinant ä un equivalent d'eau ou d'alcool, il forme deux corps solides, Vhydrate de chloral et Valcoo-late de chloral. Enfin, sa reaction caracteristique, base de son usage en m6decine, c'est que le chloral, en presence des bases al-calines ou de leurs carbonates, se transforme, sous I'influence d'une douce temperature, en chloroforme el en formiale alcalin.
2deg; Hydrate. Sous ce deuxiöme 6tat, le chloral est solide, forme de petites masses blanches, d'aspect saccharoide, d'une odeur vive et p6n6trante, d'une saveur acre et brülante. Chauffe, il fond ä 47deg;, et distille sans alteration h 97deg;. II est, comme le chloral anhydre, soluble ä la fois dans l'eau, l'alcool et l'ether; sa solution aqueuse est acide et louchit legerement le nitrate d'argent; en presence des alcalis, il 6prouVe la m6me transformation que le chloral anhydre. Quant ä Yalcoolate de chloral, qui prend parfois naissance dans la preparation de ce dernier et en constitue une impurete, il est egalement solide, transparent et ressemble au camphre; il presente la plupart des proprietes du chloral et ne peut en 6tre distingue que par la distillation qui en separe de l'alcool, tandisque l'hydrale de chloral ne fournit que de I'eau. L'alcoolate n'a pas les mömes proprietes medicinales que l'hydrate de chloral.
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Pharmacotechnie. — Le chlorate ^tant trfes-irritant, il convient de radministrer h l'intörieur en breuvage ou en lavement, dans une solution mucilagineuse chez les grands animaux, et dans un sirop chez les petits animaux. Pour les applications externes, on doit le dissoudre dans I'alcool ou dans I'huile, selon I'usage qu'on en veut faire.
Poaolo^ie. — Les doses de chloral qu'il convient de donner aux divers animaux domestiques sont encore mal d6termin6es ; celles que nous allons indiquer ne sont qu'approximatives.
Grands animaux......................... 16 ä 32 grammes.
Moyens animaux......................... 4 k 8 __
Petits animaux................'........... 2ä 4 __
Ges doses, au moins dans le principe, doivent Stre fractionnees pour later la susceptibilite du sujet; elles peuvent ensuite 6tre re-pet6es et plus ou moins rapprochöes, selon l'exigence des cas.
Sledicamentation. — Le chloral s'emploie ä peu prfes exclusivc-ment h l'intörieur du corps, sous forme de breuvage et, plus rare-ment, sous celle de lavement. A l'extörieur, on s'en sertrarement; on pourrait en faire usage dans queiques collyres irritants et sur les plaies trös-douloureuses.
Pharmacodynamie.—Le chloral doit sect;tre etudie, pour en avoir une id6e nette, dans ses effets locaux externes et internes, dans ses effels generaux physiologiques et dans ses effets toxiques. Cette 6tude est aujourd'hui facile, m6me chez les animaux, grace aux re-cherches de MM. Horand et Peuch (1), qui ont publie sur ce sujet un memoire important, qui a 6te couronnö par la Society de me-decine de Lyon. Nous allons emprunler ä ces auteurs les donnöes principales de cette 6tude.
1deg; Effetraquo; locaux.'— Sur la peau intacte, le chloral produit peu d'effets; mais sur les muqueuses, les solutions de continuity et dans le tissu cellulaire sous-cutan6, il est fort irritant et presque caustique. 11 en est de möme dans le tube digestif; aussi convient-il de ne l'administrer que dulciüö ou enveloppö par du mucilage de la gomme, du sucre, etc.
2deg; Effetlaquo; generaux. — Les effets du chloral sur l'ensemble de l'organisme ressemblent ä ceux du chloroforme, ä queiques nuan-(1) Du Chloral, Eludes cliniques el expirimentales, Paris, 1872.
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ces pres; ils dependent, du reste, de la transformation de ce corps chlore en chloroforme clans le sang, milieu toujours alcalin et d'une temperature moderee. Ceci est dömontre par l'expörimentation directe et ne souffre aucun doute.
Quoi qu'il en soit, les effets göneraux du chloral varient beau-coup seien les doses adminislrees, et cette circonstance ne fait pas seulement varier l'inlensitö des effets, eile en change la nature. Ainsi, donn6 en petite quanlite, le chloral provoque la somnolence sans modifier notablement la sensibilit6; h dose moyenne, il pro-duitle sommeil et une diminution de la sensibility ; enfin, ä dose 61evee, il devient anesthesique, mais il met alors la vie des sujets en danger.
L'action generale du chloral, comme celle du chloroforme, pa-rait dependre de celle qu'il exerce sur les centres nerveux. Le cer-veau et la moelle sont fortement modifies dans leur etat normal, comme I'indiquent la somnolence et la diminution de la sensibi-lite. Le cordon införieur de la moelle, qui preside aux mouvements, est egalement atteint par le chloral, car la resolution musculaire est un des effets les plus constants et les plus nets de ce medicament. Enfln, quoique faction du chloral sur le Systeme nerveux ganglion-naire soit moins connue que celle qu'il exerce sur le Systeme cer6-bro-spinal, eile n'en est pas moins indubitable, comme I'indiquent les modifications qu'il exerce sur la circulation cardiaque et sur la respiration, fonctions qui, sous l'influence de ce medicament, de-viennent embarrassees et laborieuses. La chaleur animale baisse souvent de un h deux degres.
Effets toxiques. — Les effets toxiques du chloral ne sont sepa-r6s des effets physiologiques que par des nuances insensibles, car, aussitot que ses effets hypnotiques sont un peu depassös et qu'ils deviennent anesthesiques, la vie des malades est en danger. Ce medicament, par cela meme, devient d'un maniement difficile et sou-vent dangereux en mödecine veterinaire, oü il est si souvent impossible de determiner des doses precises h cause de la difference des especes animales, et dans la möme espfece, des hearts enormes qui existent dans le poids et le volume des animaux. II doit done 6tre employe avec la plus grande circonspection.
A quoi tient cette circonstance? Quelques auteurs pensent que les effets toxiques du chloral proviennent non-seulement du chloroforme qu'il forme dans le sang, et qui, agissant ä Yetat naissani, en quelque sorte, en deviendrait par cela m6me plus actif, mais en-
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core, et surtout, de ce medicament agissant par lui-m6me et comme un irritant dangereux. Mais cette opinion, soutenue par M. llabu-teau (1), et deduite de quelques experiences pen nombreuses faites sur de petits animaux, des grenouilles, par exemple, parait pen fond6e. MM. Horand et Peuch la rejettent absolument en se fondant sur des experiences chimiques bien conduites, et qui ne laissent aucun doute dans I'esprit.
Quoi qu'il en soit, lorsqu'on donne le chloral h forte dose, indö-pendamment des desordres locaux qu'on pent remarquer, on observe que la locomotion devient bientöt irr^guliöre, etque les animaux sont incapables de regier leurs mouvements; les membres se soulövent sansordreet pr6cipitamment,le corps est comme pons-s6 en avant d'une fagon irresistible et par saccades; les membres, peu fermes sur leurs pieds, s'emmölent et s'enchevetrent, pous-sent le tronc en avant d'une maniere irr^guliöre, et le train post6-rieur ayant perdu de ses forces devient oscillant. La marche et nißme l'equilibre devenant de plus en plus difflciles, les animaux se couchent ou se laissent lourdement tomber sur le sol et s'en-dorment. Alors on. constate que les membres sont flasques, la tsect;te inerte, les mächoires s'ouvrent sans resistance, etc. En un mot, la resolution musculaire est complete. L'action sur la sensibilite est variable et pent'servir ä indiquer le degre de l'effet toxique du chloral sur I'organisme ; on constate, en effet, que, tant que la sensibilite generale subsiste, la vie n'est pas menacee; mais des que Tanestbesie est complete, on n'est pas sür de voir les animaux se reveiller et se retablir. Dans le cas oh les sujets reviennent ä la vie, le chloral s'eiimine peu ä peu par les urines sous forme de formiate alcalin.
A l'autopsie des animaux qui succombent ä l'action exageree du chloral, on constate, independamment des traces d'irritation locale que portent toujours les voies d'introduclion, une congestion des centres nerveux et des poumons, les cavites du cceur comme agrandies et pleines de caillots noirs, etc. Quant aux antidotes, on a preconise la strychnine comme agissant en sens inverse du chloral, mais eile ne reussit pas quand la dose est toxique. L'infusion de cafe pent 6tre ulile pour reveiller les centres nerveux.
Pharmacoth^raple. — G'est en 1869, qu'un chimiste de Berlin, M. Liebreich, se fondant sur la transformation du chloral en chlo-
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(I) Elements de therap. et de pfmrmacol., p. 503.
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rolorme dans les liqueurs alcalines, a propose ce compost chimique jusque-lä peu röpandu, comme un anesth6sique puissant capable de remplacer le chloroforme notamment, dans un grand nombre de ses applications. Des recherches physiologiques et thörapeuti-ques faites en Allemagne, en Angleterre et en France, soil sur rhomme, soil sur les animaux, ontjustiflß, enparlie, les provisions duchimisle prussien. En mödecine vötörinaire, c'est M. Peuch qui a fait sur les animaux une 6tude ä peu pros complete de chloral au double point de vue physiologique et th^rapeutique. Nous allons extraire du memoire cit6 une bonne partie de ce qui va suivre.
Effeis tiierapentiqueg. — Au point de vue thfirapeutique les effels du chloral sont tres-nets. Localementfcil agit comme un se-datif puissant et persistant; appliquö sur les plaies ou sur la peau denudee, il combat les douleurs locales avec une grande puissance; il a et6 reconnu supörieur, sous ce rapport, au chlorhydrate de morphine meme. Dans son action g6n6rale, le chloral se montre surtout hypnolique, aniispasmodiqv fit anesthesique. Les deux premieres propri^t^s sont pr^cicuses et peuvent recevoir des applications utiles, m6me chez les animaux; quant ä la troisiemo, comme eile ne se manifeste que dans le cas oü les effets du chloral sont exagöres ou presque toxiques, il faut öviter d'en faire usage : il vaut mieux avoir recours directement au chloroforme.
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Indications therapcutiqucs. — Elles se rapportent aux propri6-t6s IhOrapeutiques du chloral que nous avons signalöes. Elles sont locales ou generales.
Localement le chloral est utile sur les plaies trös-douloureuses: sur les tumeurs cancdreuses ulcör^es qu'on ne peut op^rer; sur tons les points oü une douleur aigue et persistante s'est 6tablie, etc.
La pi'opriclö hyponotique du chloral est sa quality la plus pre-cieuse; eile n'a pas chez les animaux la haute importance qu'elle a dans l'espece humaine, oü souvent dormir c'est guerir; nöan-moins, eile peut recevoir aussi en m^decine v^t^rinaire quelques applications utiles, surtout aprös les operations tres-douloureuses, dans le cas d'arthrite suraigue, de piqüres du sabot, etc.
Comme antispasmodique, le chloral a surtout 6t6 pr^conise contra le tetanos, la ehorie, Vepilepsie, Veclampsie, les toux nerveuses et meme la rage.
Le t^lanos a 6te souvent traitö chez l'homme, et avec succfes, par le chloral. La propri^tö que possede d'une fagon si nette ce m6di-
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cament de determiner la resolution musculaire, rend, en effet, son usage contra cette maladie redoutable, tout h fait rationnel. Jusqu'ici il n'a pas reqa encore, en vetörinaire, d'application sous ce rapport, du moins ä noire connaissance.
La choree est une des nevroses qui cede le plus facilement ä l'ac-tion du chloral. Legros el Onimus (1) ont vu sur des chiens at-teints de mouvements choreiformes, le chloral, administre ä la dose de 2 grammes, arröter progressivement les mouvements convulsifs. Quand la choree est r6cente et suit la maladie du jeune age, on la gu6i'it suremenl en alternant l'usage du chloral avec celui de la valöriane; mais si eile est ancienne, le r^sultat est moins net; ce-pendant on amende toujours les mouvements epilepliformes des membres. (Chevalier, Note commum'quee.)
M. Peuch (2) a fait d'assez nombreux essais du chloral contre l'epilepsie du chien. La conclusion qu'il tire de ses recherches sur ce point de therapeuticjue, c'est que si ce medicament est susceptible d'amender la maladie en diminuant la frequence des acces et leur intensile, il est incapable de guerir l'epilepsie v6rilable.
Independamment des applications precödentes, le chloral a ett encore employe avec succös, par quelques vcl6rinaires allemands, au dire de M. Zündel, contre la toux nerveuse et les palpitations du coeur chez le chien, el les coliques spasmodiques chez le che-val. Dans les coliques nephretiques, communes chez les elalonsd'un certain age, le chloral reussit bien; on peut m6me le donner d'une fagon preventive avec avantage chez les sujets exposes ä cette affection. (Chevalier, Note communiquee.)
J'ai donn6 le chloral ä la dose de 25 grammes reputes trois fois par jour, ä des chevaux atteinls de verlige essentiel, en m6me temps que je faisais des ablutions d'eau froide sur la t6le, dit M. Zündel. Sur trois cas un seul s'est termine favorablement; dans un autre cas, le sujet fut gueri, mais resta immobile. Le medicament , outre son pen d'efficacite dans cette circonslance, est aussi beaucoup trop dispendieux. {Note communiquee.)
Enfln, une application toule recente et assez curieuse vient d'etre falle par un jeune praticien des environs de Lyon, M. Pölrus Ro-bellet, veterinaire ä Givors. Une vache fraiche völöe est prise d'un accös de fureur qui fait croire ä la rage, quoique la bele n'ait pas 616 mordue. Le v6t6rinaire, requis au milieu de la nuit, se rend de suite auprös de la malade et constate tons les signes de la rage
(1)nbsp; Babuteau, Loc. tit, , p. 507.
(2)nbsp; Memoire cite, page 108 et suiv.
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chez les ruminants : beuglements continus, regard farouche, cornes menagantes, tendance ä mordre comme un carnivore, etc. Deux breuvages au chloral sont adminislrßs ä un quart d'heure d'intervalle et contenaient chacun 25 gr. d'hydrate de chloral; le lendemain le calme est parfail et la gu6rison complete. {Communication orale.)
sect; IV. — Ues antispamodiqueg.
Les antispasmodiques sont des medicaments narcotiques qui agissent plus particulierement sur le systöme nerveux ganglion-naire et sur la facullö motrice du Systeme cer6bro-spinal, et qui ont la propriety de faire cesser les d^sordres musculaires qu'on appelle spasmes, convulsions, etc.
11s constituent une catögorie bien distincte parmi les m6dica-menLs narcotiques, puisqu'ils agissent specialement sur le systfeme nerveux de la vie organique et sur la motricite du Systeme de la vie animale, et fortpeu sur la sensibility etl'intelligence; tandis que les autres narcotiques ont une action k peu prfes inverse, c'est-ä-dire qu'ils agissent beaucoup sur l'intelligence et la sensibility et peu sur la motricite.
Ces medicaments presentent souvent une grande analogic avec les stimulants generaux, parmi lesquels beaucoup d'auteurs les ont classes; cependantilss'en distinguent enceque leur action stimu-lante n'est jamais bien nette et ne se montre d'une maniere notable que quand on les administre ä doses 61evees. Enfin, si nous les avons places parmi les narcotiques, c'est parce qu'ils constituent les calmants d'un sj'steme nerveux special, et que leur influence r6-gulatrice s'6tend souvent au Systeme cer6bro-spinal, dont ils corri-gent les 6carts relativement ä la contractilitö de l'appareil muscu-laire externe ou interne.
Origine. — Les antispasmodiques sont tir6s des trois rfegnes de la nature : le regne mineral, le plus pauvre des trois, fournit les composes do zinc et de bismuth, encore peu usites en m6decine 76-t^rinaire; le regne vegetal, le plus riche en medicaments de cette espece, donne l'assa-fcetida et toutes les gommes-resines fetides, la valeriane, le camphre, etc.; enfin, du regne animal on retire le muse, le castoreum, I'ambre gris, etc., que leur prix 61ev6 fait re-jeter de la medecine des animaux.
Pharmaeolt;echnie. — Les preparations pharmaceutiques aux-quelles sont soumis les medicaments qui nous occupent sont fort
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nombreuses; ces agents s'emploient rarement isoles; le plus sou-vent on les associe entre eux ou avec d'autres medicaments indi-qu6s par les 6tats morbides complexes centre lesquels on admi-nistre le plus habituellement les anlispasmodiques.
liedicamentation. — On administre ces medicaments ä rint6-rieur sous des formes tres-vari^es : dans le tube digestif on les donne en breuvages, en bols,en 61ectuaires, en lavements, etc.; on les introduit aussi en fumigations dans les voies respiratoires; ä rexlörieur du corps on les met egalement en usage par des mlt;5-thodes tres-diverses, qui seront indiquees ä l'histoire particuliöre de chaeun de ces agents.
Pharmacodynamie. — Nous ne dirons rien des effets locaux de ces medicaments parce qu'ils ne presentent aueune parlicularite interessante, soit ä l'exterieur, soit ä l'interieur du corps; quant aux effets generaux, ils sont extrömement remarquables en ce sens qu'ils sont h peu pres nuls sur les animaux sains, et ne se manifes-tent que sur les sujets atteints des maladies qui röclament l'emploi de ces remedes. Nous allons essayer d'expliquer cette particularity.
Le systöme nerveux ganglionnaire, ainsi que nous retablirons en parlant des toniques nevrostheniques, est un agent intermediaire entre les organes charges des fonetions vegetatives (visceres, vais-seaux, etc.) et ceux qui doivent exöcuter les actes de la vie de relation (systems nerveux cörebro-spinal, systfeme musculaire). Dans les circonstances ordinaires, normales, il est charge de mainlenir la solidaritd entre ces divers appareils, en leur servant en quelque sorte de trait d'union; aussi accomplit-il ses fonetions d'une ma-niere continue, mais sourde, profonde, silencieuse, et ne mani-feste-t-il jamais au dehors son aclivite, i moins de perturbations, de derangements graves dans l'ensemble de l'organisme. On com-prend d'apres cela que les medicaments anlispasmodiques ne doivent jamais produire d'effets bien marqu6s sur des sujets sains, puisqu'ils portent principalement leur action sur un appareil dont le rhythme fonctionnel est inconnu, et dont les actes s'accomplis-sent silencieusement dans les parties les plus profondes de reco-nomie animale.
Mais quand les fonetions de ce systöme nerveux s'exagörent ou se perverlissent, il survient divers desordres dans les fonetions vegetatives, et nntamment des contractions insolites dans les plans charnus qui entrent dans la composition des appareils nutritifs, et
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auxquelles on a donn6 plus particuliörement le nom de spasmes ; dös lors l'aclion des medicaments antispasmodiques devient Evidente, puisqu'ils font disparaitre un 6tat pathologique que Ton peut aisement observer. Enfin, les desordres contractiles que Ton re-marque souvcnt aussi, et par diverses causes, dans le systöme mus-culaire exterieur, cedant frequemment ä l'influence de ces medicaments, sevvent Egalement ä constater leurs effets specifiques d'organes et cVaction.
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Pliarmacotherapic. — D'apres les considerations dans lesquelles nous venons d'enlrer, il est facile de comprendre les indications qui reclament l'usage de ces medicaments; neanmoins, comme les affections nerveuses sonl. encore pen connues en medecine v6teri-naire, nous allons essayer de donner un tableau sommaire des plus importantes, aün de faire ressortir nettement le degre d'ulilitö des medicaments qui nous occupent.
On designe en general, sous le nom de nevroses, des maladies apyretiques, continues ou intermittentes, sans alterations materielles appreciables, et caraclörisöes par des desordres divers du Systeme nerveux cerebro-spinal ou ganglionnaire, et du Systeme musculaire externe ou interne. En voici le tableau abr6ge :
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/Centrales..
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Intemittente.
Continues. ...
Par excfes.... . Par defaut___
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i fipilepsie. ' Inimobilite. ' Choree. I Tetanos. I Nevralgies. Anesthesies.
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' Animales.
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'De la sensi-
i bilitö. ..
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De
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Par excfes..... 1 Crampes,
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iNövi'oses.
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cite......
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I Paralysies. / Dyspliagio. \ Boulimie.
/Digestion.....lt; Fringale.
I Tics.
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\ Viscerales.
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' De la nutri-/
tion......) Respiration.
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\ Coliques nerveuses.
I
Asthme ou pousse ner-veuse. Cornage nerveux. Spasme diaphragmatique. (Palpitations. quot; I Syncope nerveuse.
i Priapisme. ' #9632; Nymphomanie. . | Anaphrodisie.
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Circulation.
, Par excfes.. 1 Par defaut.
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De la generation... .
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Quoique les diverses nevroses aient leur siege essentiel dans le
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systfeme nerveux lui-msect;me, leur existence se rövöle principalement, surtout chez les animaux, par les d6sordres qu'elles suscitenl dans le Systeme musculaire, soil externe, soil interne. Ceux qu'on re-marque dans le premier regoivent plus particuliörement le nom collectif de convulsions, distingu6es en permanentes ou toniques, comme dans le tetanos et les crampes, et en iniermittentes ou clo-niques, comme dans la choree, l'öpilepsie, les etats ataxiques, etc. Les d6sordres qui se produisent dans le systöme musculaire de la vie organique portent le nom special de spasmes, d'oü la qualification de maladies spasmodigues qu'on donne aux növroses viscßrales, et le nom de medicaments antispasmodiques ä ceux qui peuvent les gu6rir ou les amender.
Le tableau des principales n6vroses 6tant dresse, il est facile maintenant de juger de l'importance de la medication antispasmo-dique et de specifier, jusqu'ä un certain point, les cas oü eile a le plus de chances de reussir.
D'abord nous devons eiiminer de cette medication les növroses de la sensibility, qui, d'apramp;s la connaissance du mode d'action des antispasmodiques, ne peuvent pas 6tre modifiees notablement par ces medicaments. Restent done les aulres genres do nfivroses : or, rexp6rience parait demontrer que les medicaments qui nous occu-pent agissent ä pen pres sur toutes, mais toujours lentement et in-compl6tement; aussi est-on force d'y ajouter les autres narcotiques et une foule d'autres medicaments destines ä leur servir d'auxi-liaires, selon l'^tat göneral des sujets.
1deg; Antispasmodiques mineraux.
a. Oxyde de zinc. Sykoxymie: FIcurs dc zinc, Pompholix, Lainc philosüphiquc, Tuthie, Cadmie, etc.
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Preparation. — L'oxyde de zinc se prepare par voie seche ou par voie humide: dans le premier cas, on brüle le zinc h Fair et on re-cueille le produit forme, ou on calcine dans un creuset le carbonate ou le nitrate de zinc ; dans le second Cas, on pröeipite l'oxyde de zinc d'un sei soluble de ce mamp;al, du sulfate surtout, qui est ä has prix, h l'aide de rammoniaque employee graduellement; le pre-cipit6 est ensuite lavö ets6ch6. Du reste, I'industrie fournit aujour-d'hui l'oxyde de zinc h un prix trfes-mod^re, parce qu'il est employ^ dans la peinlure concurremment avec la ceruse.
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Caractcres. — L'oxyde de zinc est une poudre blanche, lögere, douce au toucher, sans odeur et sans saveur, fixe au feu, d'une couleur jaune h. chaud et redevenant blanc par le refroidissement. Get oxyde est insoluble dans I'eau, mais il se dissout ä la fois dans las ucides et dans les solutions alcalines. C'est on oxyde indifferent.
Pharmacotechnie et medicamcntation. — L'oxyde de zincs'em-ploie le plus souvent ü l'^tat de puret6, surtoutä, rint^rieur; pour l'usage externe on l'incorpore parfois ä Taxonge ou au c6rat; quand on I'emploie k titre d'antiophthalmique, on I'unit au sucre, au camphre et ä divers sels m6talliques astringents ou caustiques. Pour l'usage interne on le donne aux grands animaux et aux petits herbivores m616 aux farineux, le plus habituellement; cependant on pent Tadministrer 6galement en electuaire, en hol ou tenu en suspension dans de I'eau miellfe. La forme pilulaire convient pour les carnivores. L'oxyde de zinc s'adtninislre aux doses suivantes :
Grands herbivores.......................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 16 ä 32 grammes.
Petits ruminants......................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2 ä 8 —
Pores..................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1 ä 4 —
Chiens.................................nbsp; nbsp; O,50ä 2 —
Ces doses peuvent 6tre r6p6tees, au besoin, deux fois par jour.
Effets et usages. — Appliqu6 sur les tissus sains, l'oxyde de zinc est sans action appreciable ; mais sur les solutions de conti-nuite il agit comme dessiccatif et 16ger astringent. Dans les voies digestives, il provoque le vomissement chez les chiens, d'apramp;s Orfila (1), el parfois la purgation ; il est, en outre, lenlement ab-sorb6, et parait agir alors sur le systems nerveux et en corriger les irr6gularites, d'oü son emploi comme leger antispasmodique.
A I'interieur, l'oxyde de zinc est prescrit chez I'homme contre la plupart des n6vroses et notamment contre röpilepsie, la choröe, la toux convulsive, les convulsions, les palpitations de coeur, I'asthme, etc. En med6cine v6t6rinaire il n'a encore reQU jusqu'ä ce jour qu'un petit nombre d'applications. Quelques v6t6rinaires Italiens, d'apres Prangt (2), ont fait usage de ce medicament avec succes contre les toux rebelles chez le cheval; un traitement de huit ä dix jours suffit en general pour faire disparaitre la toux. De
(1)nbsp; Toxkologie, t. II, p. 44, 4laquo; ödit.
(2)nbsp; Hecueil de midec. vcte'r., 1859, p. 625.
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plus, feu Baldenweck (1), vet^rinaire ä Schlestadt, a usö du ni6me moyen contre une bronchite chronique accompagnöe de toux opi-niätre, chez le mouton, avec un avantage Evident, car il a divisö ses malades en deux lots, Tun a regu le remöde et l'autre a ete abandonne a lui-m6me; les animaux qui ont 6t6 traitös ont guM rapidement, tandis que la maladie a persiste chez les autres. Enfin M. Saint-Cyr s'est servi de l'oxyde do zinc ;\ la clinique de l'Ecole de Lyon, avec succfes contre la bronchite du chien ; il le present en potion dans une infusion b6chique edulcor^e parle sirop de gomme ou le sirop de capillaire, qu'on divise ensuite selon le besoin. II reussit mieux dans la bronchite simple que dans celle qui est li6e ä la maladie du jeune äge. Essayö contre les accidents nerveux qui accompagnent ou suivent cette maladie, il n'a donne que des re-sultats incertains. {Note communiquee.)
A l'extörieur du corps on se sert quelquefois de l'oxyde de zinc seul ou incorporö aux corps gras, contre les ulc^rations, les crevasses, les maladies de la peau ct surtout contre les maladies de la conjunctive et des paupieres. Autrefois on se servait pour ce dernier usage d'oxydes de zinc impurs, connus sous les noms de tuthie et de cadmie; on parait y avoir renoncö de nos jours pour employer l'oxyde de zinc pur.
b. Sous-nitrate de bismuth. Svhonvmie: Magister de bismuth, Blanc de fard.
Preparation. — Pour preparer le sous-nitrate de bismuth on dissout ce metal dans 3 parties d'acide nitrique ordinaire et on övapore doucement; le produit qui en r^sulte, le nitrate acide de bismuth, est verse dans 40 fois son poids d'eau, puis on ajoute pen ä peu de 1'ammoniaque 6tendue pour neutraliser en partie I'a-cide azolique devenu libre. On lave le precipite par d^cantation, on le recueille sur un flltre et on le fait sicher.
Caracteres. — Le sous-nitrate de bismuth est sous forme d'une poudre ires-blanche, cristalline, incolore, inodore, insipide et insoluble dans I'eau froide; I'eau bouillante lui enleve encore de l'acide azotique et le transforme enun m61ange de sous-nitrate trös-basique et d'oxyde hydrate de bismuth. Cette poudre noircit ais6ment par les Emanations sulfhydriques et les sulfures solubles.
(1) Journ. de mid. vetiv. de Lyon, 18G0, p. 26.
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Aiiministratlon et doseraquo;. — Le sous-uitrate de bismul li, qui ne
se donne guöre, en mödecine v-6t6rinaire, qu'aux carnivores ou aux tres-jeunes herbivores de race pr6cieuse, s'administre en suspension dans Teau ou en pilules, seul ou associö ä la magnösie, aux opiacös, etc. La dose pour le chien est de 1 ä 3 grammes selon Tage et la force des sujets.
indications. — C'esl i pen prfes exclusivementcontre les maladies du tube digestif qu'on use du sous-nitrate de bismuth. Onl'admi-nislre apres les indigestions, les vomissements, mais surlout contra les supersecretionsdel'intestin, comme la diarrhöe, la dyssenterie, la superpurgation, etc. On s'en sert souvent h la clinique interne de l'Ecole de Lyon pour remplir ces indications, chez les chiens particulieremenl; MM. Saint-Cyr et Peuch prescrivent journelle-ment le sous-nilrate de bismuth. De son cöte, M. Trasbot (1) em-ploie avec profit le sous-nitrate de bismuth ä la base de 0,50 ä 1 gramme avec le double de magnesie calcinee, contre les accidents gastro-intestinaux qui accompagnent la maladie des jeunes chiens. Chez les grands herbivores l'emploi du magister de bismuth de-viendrait trop dispendieux.
3deg; Antispasmodiques vögetaux.
Les principaux sont le campkre, la valeriane et Vassa-fcetida. Quant ä Yetfier sulfurique et au chloroforme, ils ont ete examines dans la classe des anesthesiques; les produits pyrogenes ont ete 6tudies avec les astringents ; enlin Vhuile empyreumatique seva. decrite parmi les vermifuges.
a. Du Camplire [Camplwra). Partie pharmacostatique.
Ueflnition, etat naturel. — Le camphre peut elre considere comme une sorte d'essence concrete ou comme le principe solide des huiles essentielles, qu'on appelle stearopt'ene. II präsente en eß'et avec cette classe de corps une grande analogic d'origine, de composition chimique, de proprißtes, et, jusqu'äun certain point, de vertus medicinales: certaines essences, notamment celles des Labiöes, renferment toujours une proportion notable de camphre.
(1) Recueitde midec. veter., 18C8, p. 004.
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Les vög^taux qui contiennent naturellement une quantity un peu considerable de ce principe n'appartiennent pas ä nos climats; ils habitent pour la plupart la Chine, le Japon at plusieurs aulres' presqu'iles tres-chaudes qni avoisinent la mer des Indes. Les prin-cipaux sent le Laurus canphora, le Laurus sumatrensis, le Dryoba-lanops aromatica, etc. ; on en rencontre aussi en quantity notable dans la racine du Laurus cassia, du Laurus cinmmomwn, du Zinziber aromatica, etc.; mais les premiers seuls en contiennent assez pour €tre exploit6s avec profll.
Extraction. — Le camphre parait exister dans les parties li-gneuses de ces arbres et renfermö dans des reservoirs speciaux. On peut, dit-on, en extraire une certaine quantity en pratiquant de prüfendes incisions dans le tronc des Laurus; il se concrete ä l'air et forme de petitcs masses transparentes. On en trouve aussi, as-sure-t-on, de semblables entre les fibres ligneuses du tronc et des branches qu'on ddbite pour les livrer ä la distillation; sous cet6tat, le camphre est dit en larmes, et parait copy;Ire inflniment superieur ä celui qu'on trouve dans le commerce, mais il est consomm6 dans le pays memeet ne parvient jamais en Europe. Celui qu'on trouve dans le commerce nous vient da la Chine, du Japon et de Finde ; il se prepare par un proced6 special que nous allons faire connaitre brievement. On reduit en petites brindilles et en copeaux les ra-cines, le tronc et les grosses branches des arbres qui contiennent du camphre ; on met ces fragments dans un filet k larges mailles, qu'on suspend dans une chaudiere en fer remplie d'eau et recou-verte d'un chapiteau de terre cuite, dont la concavity est garnie de natles de paille, de riz ou de roseaux. A mesure qu'on chauffe la chaudiere, I'eau qu'elle renferme p^nötre peu k peu les fragments ligneux, et, quand eile se r6duit en vapeur, eile entraine le camphre, qui vientse d^poser sur les nattes garnissant la face interne du chapiteau de terre qui recouvre I'appareil. II forme de petites masses grisätres, huileuses, ayant quelque ressemblance avec les cristaux de sei marin impur : e'est le camphre brut qu'on exp6die en Europe dans des tonneaux.
Bafflnuse. — Pendant longtemps, les V6nitiens et les Hollandais eurent le monopole du raffinage du camphre; aujourd'hui on pratique partout celle operation, mais les raffineries de Paris sont celles qui jouissent de la meilleure renommee. On raffine le camphre par le proc6d6 suivant: Aprös avoir r6duit la matiöre
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brute en poudre fine, on y melange deux cenliömes en poids de chauxvive elaulantde noir animal; la premiere substance a pour objetde retenirun principehuileux quiimpregne le camphre brut, et In seconde de le decolorer entierement. La matifere ainsi pr6-paree cst mise dans de grands matras de verre places dans un bain de sable et soumis ä une temperature assez elevee pour fondre et volatiliser le camphre; h mesure que la distillation marche, on d6-couvre le haut des ballons afln qu'il se refroidisse et que le camphre vienne s'y deposer ; Toperation terminee, on brise les vases et Ton y trouve la matiere moulee en pains hemispberiques. Pour 6viter la perte des ballons, Gay-Lussac avail propose de distiller le camphre dans unalambic metallique et de recevoir sesvapeurs dans un vase spherique forme de deux calottes s'emboitant exactement, et qu'on separerait ensuite lorsque I'appareil serait refroidi pour en extraire le camphre. Le premier precede parait 6tre encore le plus suivi.
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Pharmnco^rapMe. — Tel qu'on le trouve dans le commerce, le camphre est en pains hemispheriques, concaves d'un c6t6, convexes de l'autre, et perces d'un trou ä leur centre. II pent cristalliser en pyramides ou en tablettes k six pans, mais il est habituellement amorphe, blanc, d'un grain brillant, transparent comme de la glace ; 11 est mou an toucher, un pen onctueux, flexible, trös-diffi-cile ä reduire en poudre si on ne I'arrose pas de quelques gouttes d'alcool; son odeur, toute speciale, est vive, penetrante, tenace, et rappelle un peu ceiie du romarin; sa saveur, d'abord fraiche, a cause de sa volatilile, devient ensuite chaude, acre et un peu amere; enfin, sa densite est d'environ 0,99. Le camphre est trfes-volatil, möme ä la temperature ordinaire, ce qui oblige ä le con-server dans des vases bien clos et places dans un lieu frais. Soumis ä. l'aclion de la chaleur, il fond ä 173deg;, et forme une huile limpide et incolore qui entre en ebullition ä 204deg;. A cette temperature, il se reduit en vapeur et distille sans alteration, propriöte qu'on met ä profit pour sa purification. Al'air le camphre prendais^ment feu, brüle avec une ilamme tres-chargee de suie, et se consume entiö-rement sans laisser de residu.
Le camphre est ä peu pres insoluble dans I'eau, qui n'en dissout guere qu'un milliöme de son poids environ; d6pos6 en petits fragments sur ce liquide, le camphre y produit des mouvements gira-loires tres-marques et dus k une evaporation inögale dans les diverses parties de ses parcelles ; un peu d'huile ä la surface de I'eau
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empöche ou arrfete entitlement ce pMnomene. L'alcool et l'öther dissolvent trös-bien le camphre: le premier en dissout un peu plus' de son poids h la temperature ordinaire ; les huiles grasses et les essences le dissolvent ögalement bien; il en est de mßmc de l'acide acötique et de la plupart des acides mineraux ou organiques lors-qu'ils sont 6tendusd'eau; concentres, plusieurs d'entre euxalt6re-raient le camphre; les solutions alcalines ne le dissolvent nine l'al-törent sensiblement.
Pbarmacotechnie. —H n'y a pas en matiere medicale de medicament qui donne des preparations soit simples soit composees, plus nombreuses et plus varides que le camphre; en laissant de cötö les preparations composöes, qu'on trouvera dans le fo?--mulaire, il nous reste encore les nombreuses formules simples qui suivent:nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;]
i0 Poudre de camphre.
Le camphre seul est difficile Ji reduire en poudre, parce qu'il cide et so tasse sous lo pilun ; mais en y mölangeant nne poudre sfeche, ou mieux, en l'arrosant de quelques gouttes d'alcool ou d'ether, il se pulverise aisemont. On pourrait encore robtcnii- en poudre impalpable en precipitant ralcool camplire par l'eau distillüc, lavant le depot sur un filtre et faisant sicher ensuito rapidement.
2deg; Dissolution aqueuse.
L'eau pure ne dissolvant pas le camphre, on est force, pour le maintenir en Suspension dans ce liquide, do l'incorporer d'abord ä un jaune d'oeuf, h de la gorame, du mucilage, etc., et de l'etendre ensuito dans le vßhicule aqueux. C'est ainsi qu'on prepare les breuvages et les lavements camphres.
3deg; Ean etheree camphree.
Prenez : Camplire............................ IC grammes.
fither............................... 32 —
Eau............................... 500 —
Faites dissoudre lo camphre dans l'öther, ajoutez l'eau et flltrez. 4deg; Eau-de-vie camphree.
Prenez : Camphre........................... 32 grammes.
Alcool h 35 degres 13................. 1 litre.
Uissolvez.
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5deg; Alcool camphre.
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Pronez : Camphre........................... 32 grammes.
Alcool a 3laquo; degres B................. 250 —
Dissolvez et filtrez.
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Taeouri.n, 3e Edition. — I.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 50
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786nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICAMENTS NEVRO-DYNAMIQUES.
6deg; Vinaigre camphre.
Prenez : Camphre.......................... 32 grammes.
Vinaigre blanc...................... 500 —
Dissolvez.
7deg; Huile camphree.
Prenez : Camphre............................ 32 grammes.
Huile grasse....................... 250 —
Dissolvez.
8deg; Pommade camphree.
Prenez : Camphre pulverise.................. 32 grammes.
Axonge............................ 125 —
Incorporez.
Les medicaments qu'on associe le plus ordinairement au camphre sont les diverses espfeces de narcoliques ou d'antispasmodiques, les toniques, les excitants, les fondants, etc.
Partie pharmacodynamique.
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10 Ult-dicamentation. —Le camphre et les diverses preparations simples ou compos6es dont 11 forme la base s'emploient tant ä l'in-törieur qü'ä l'exterieur, et souventpar les deux surfaces en meme temps. Par la premiere voie, onadministre le camphre en bols, en electuaires, en breuvages et en lavements ; on le fait aussi pen6-trer en vapeur dans les voies respiratoires en le projetant sur un r6-chaudplacö sousle nez des malades; enfin, on injecle quelquefois le camphre en solution aqueuse ou alcoolique, sur les muqueuses apparenles au dehors du corps, etc. A l'extörieur, le camphre s'emploie en frictions, en onctions sur les parlies non dcnudees, et en applications diverses sur les solutions de continuite. En general, quand on fait usage des preparations liquides de camphre sur une 6tendue notable de la peau, il faut avoir le soin de neltoyer de temps en temps la surface m6dicament6e avec de l'eau chaude et du savon, ou mieux avec de l'eau-de-vie ou du vinaigre, si rien ne s'y oppose toutefois, afin de prövenir un engorgement considerable qui n'a rien de dangereux, mais qui pent 6tre d6sagr6able et laisser une tare passagere apres lui. Get effet r^sulte, soit des qualitös irritantes du camphre, soit de ce qu'il forme un vernis sur la surface oü on le d^psoe et qu'il arröte ainsi compl^tement
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la transpiration cutanöe. L'huile camphr6e präsente surtout ce de-sagröment, ainsi que Prangt (1) l'a fait connaitre dans le temps avec soin.
2deg; Posologrie. — La quantity de camphre qu'on doit administrer aux divers animaux, en une seule fois, varie selon I'objet qu'on se propose et 1'effet qu'on veut en obtenir; en general, on prendra les plus petites doses quand on voudra obtenir un effet s^datif, les doses moyennes lorsqu'on desirera produire un effet excitant, et enfin les doses les plus 61ev6es quand on se proposera d'agir sur le syslöme nerveux, sur le sang en 6tat de decomposition dans les affections putrides, etc. Le tableau suivant indique les doses destinees aux diverses espöces:
1deg; Solipödes........................nbsp; nbsp; 8, 16, 24, 32 grammes.
2deg; Grands ruminants................nbsp; nbsp; 8,12,16,24 —
3deg; Petits ruminants................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 2, 4 ä 8 —
4deg; Pores..........................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;I,2ä4 —
5deg; Chiens..........................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;0,50 ä 2 —
6deg; Chats ..................... ___ 0.10 ä 0,50 —
En gönöral, quand on veut determiner un effet sMatif, il faut donner de petites doses et les röpöter souvent ; il en est de msect;me quand on desire modifier peu ä peu certains elats spasraodiques du systöme musculaire; mais quand on se propose d'exciter vive-ment le Systeme nerveux, la circulation et la respiration, arröter brusquement l'etat typlioemique du sang, il faut, de toute necessity, administrer d'emblße une forte proportion de camphre. Chez les ruminants, oü ce medicament parait exercer une fächeuse influence sur la nutrition, ilest essentiel de ne pas trop insister sur son usage dans la crainte de prolonger la convalescence des animaux.
3deg; Pharmacodynaiuie. — Nous distinguerons les effels physiolo-giques du camphre en heaux et en generaux, et nous etablirons, en outre^ diverses subdivisions parmi les derniers.
a. Effets locanx. — Applique sur lapeau intacte, le camphre solide ou en dissolution d6termine d'abord une action röfrigerante de courte duree, et ensuite une irritation lagere des papules ner-veuses et du röseau vasculaire du derme. Sur les solutions de con-
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[\) liecueil de medec. vitir., 1850, p. 056.
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tinuite, telles que les plaies, les ulceres, les v6sicatoires, etc., le camphre est plus franchement irritant; il cause de la cuisson, de l'äcrete, de la rougeur, etc.,surles parties oü il a 616 d6pos6, et il peut m6me les entamer si le contact a 6te un pen prolonge. II n'en faut done pas abuser sur les surfaces denudöes.
Dans le lube digestif, les effets du camphre varient selon la quantity qui a ete ing6r6e. A petite dose, il produit dans I'estomac comme sur la peau, d'abord une action rafraicbissante, ä cause de sa volalilitö, puis bientöt un effet excitant du ä sa nature d'huile essentielle ; de lä resulte, en definitive,, une action stitnulanle sur le lube alimentaire, et une precipitation des actes de cet appareil important. Mais si le camphre est administre en quantite un peu forte, ses qualit6s manifestement indigestes I'emportent sur ses vertus stimulantes, et alors, au lieu d'activer la digestion, il I'em-barrasse et la retarde. On remarque de plus qu'il determine le vo-missement chez les carnivores, la salivation chez la plupart des animaux, surtout quand il a 616 mäch6 longtemps, des 6ructations ou des vents, et chez les herbivores de la m6t6orisation, ou tout au moins de la tension du ventre, par suite de l'arröt de la digestion gaslrique et intestinale. Enfin,si Tadministration de ce m6dicament est continu6e pendant quelque temps k dose un peu 61ev6e, et surtout sous forme solide, il peut en r6suUer une inflammation plus ou moins grave du tube digestif, ainsi qu'Orlila (i) a pu le constater sur les chiens, chez lesquels il a remarqu6 que ce m6dicament, donnc solide, determinaitsouvent l'ulceration de la muqueuse sto-macale.
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lgt;. Effets gigt;n4raiix. — Ces effets, lr6s-complexes de leur nature, se dcveloppent lorsque le camphre est absorb^ et que ses mol6cules sont parvenues dans le sang. 11 n'est rim de plus obscur encore que l'action generale du camphre sur les animaux domestiques; chez rhomme meine, oür6tude en est plus facile, il reste encore beau-coup d'obscuritc el d'incerlitude. Un point important reste cepen-dant acquis a la science, e'est que Taction du camphre est com-plexe et varie selon plusieurs circonslances, non-seulcment en intensil6, mais encore en nature. II paratt h peu pres demontre qu'ä pelites doses, donn6 pur dans un vehicule aqueux ou huileux, le camphre d6termine sur la circulation et la respiration une action sedatim immediale, et qu'il pr6sente, ä cet 6gard, quelque analogic
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(1) Toxicologie, t. II, p. 494.
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avec les medicaments contro-slimulants, tels que l'emetique, le nitre, la digitale, etc. II est encore plus certain, qu'ä doses moyen-nes, il agit sur la plupart des fonctions comme un excitant diffusible, qu'il produit un effet stimulant h. la maniöre des essences, des alcooliques, de l'ammoniaque, etc. A fortes doses, le camphre pro-voque dans l'öconomie, non-seulement les eöets des stimulants, mais encore ceux des narcotico-äcres, c'est-ä-dire un grand dbran-lement nerveux, suivi de l'affaiblissement de la force musculaire, de la diminution de la sensibility, etc.; ces effets trop prononces deviennent quelquefois toxiques et entrainent la mort des animaux chez lesquelsils se produisent. Enlin, md6pendaniment de ces divers effets, le camphre exerce une action marquee sur le sang; il le rend plus rouge, plus coagulable, et corrige rapidement ses tendances ä la putrefaction: ce dernier effet est surtout digne d'etre 6tudi6 en therapeutique. II Importe, pour jeler un peu de jour dans l'etude si difficile du camphre, de l'envisager sous ces divers points de vue.
1deg; Action sedative. — Cette action, qui consiste surtout dans la diminution d'activile des principales fonctions de l'organisme, est loin d'etre bien d6montr6edans les animaux domestiques; on l'ad-niet plutot par analogic de ce qui a lieu chez l'homme que par suite d'une experimentation bien rigoureuse; du reste, il y a dissidence sur ce point entre plusieursautoritcs cgalcment respectables. Moi-roud (1), avec sa reserve ordinaire, convient que cette action est rarement bien marquee dans les animaux; cependant, dit-il, lors-que le camphre est admiaistnü ü dose conveuable et dans des conditions qui en reclament reellement l'emploi, il amene quelquefois une diminution dans la force et la frdquence du pouls, et semble calmer la douleur, etc. Delafond (2) est beaucoup plus allirmaüf, et admet l'effet sedatif du camphre, m6me lorsque les animaux sont ä l'ötat de sante ; par centre, M. Hertwig(3) nie complcletnent cet effet, et ne pense pas qu'au-dessous de la dose de camphre qui determine un etfet stimulant, on puisse observer une action quelcon-que sur les divers animaux. Nous avons fait, dans le but d'eclaircir cette question, d'assez nombreux essais sur les solipedes; mais jus-qu'ä present, la sedation que nous avons oblenue a et6 si faible ou
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(1)nbsp; Pharmacolof/ie, p. 170.
(2)nbsp; Tlwrap. generate, t. I, p. 373.
(3)nbsp; Pharmacot. pratique, p. 293.
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si fugitive, qu'il nous est impossible d'ömettre une opinion positive ä cet egard,
Quoi qu'il en seit de ces divergences d'opinion, il parait d^mon-tr6 ä Delafond qu'il la dose de 2 ä 4 grammes pour les grands ani-maux, et ä celle de i k 2 grammes pour les petits, le camphre donn^ä Fintörieur en breuvage produit une r^fiigfiration, un abais-sement remarquable de temperature dans la bouche des animaux; peu de temps aprös, le pouls devient faible, mais frequent; les animaux tiennent la töte basse, les yeux ä demi fermes; ils tirent sur leur longe, bäillent frequemment, et ne tardent pas ä se cou-cher; bientöt l'air expirö sent le camphre, et ä mesure qua cet agent est expulsö du corps, les effets qu'il avait determines perdent de leur intensity et disparaissent.
2deg; Action stimulante. — Quand on administre le camphre ä la dose de 8, 16 et 32 grammes dans les grands herbivores, ä celle de 2, 4 et 8 grammes pour ceux de moyenne taille, et enfin ä celle de 1 ä 2 grammes chez les carnivores, on observe une action stimulante ä peu pros semblable ä celle que dtiterminent les excitants diffusibles; la bouche des animaux est chaude, quelquefois söche, le plus souvent hurnecteed'unebave ecumeuse; le pouls est plusplein, plus acc^lerc; la peau est chaude, les muqueuses appa-rentes sont rouges, le regard est anime, l'air expire est chaud et exhale l'odeur du camphre; le sang retire des veines est rouge, tr£s-plastique, et se prend en une seule masse par la coagulation. Tels sont les effets d'excitation du camphre qu'on observe le plus ordi-nairement; mais, dans les animaux trfes-sensibles, on remarque de plus des phenomfenes nerveux plus ou moins marques, tels quo de l'agitation, une sensibilite exageree, des tremblemenls musculaires d'abord, puis des convulsions, des secousses qui se montrent plus particuliferement dans les muscles des mächoires, du cou, des fes-ses, etc., et qui durent de deux ä trois heures; par centre, chez les animaux peu irritables, non-seulement les doses indiquees pr6-c^demment ne causent pas de troubles nerveux, mais encore elles sont parfois insufQsantes pour determiner une excitation un peu notable. En general, I'effet stimulant du camphre disparait dans l'espace de trois ä cinq heures.
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3deg; Action narcotique. — Lorsque le camphre est donne aux grands animaux ä la dose de 32 ä 48 grammes et au-dessus; aux petits ruminants et aux pores ä celle de 12 grammes et plus; aux
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chiens, ä celle de 8 ä 10 grammes, ir cesse d'agir ä la manifere des excitants diffusibles, il change entiörement de caractferes, et d^va-loppe des effels semblables ä ceux des narcotico-äcres, ainsi que nous aliens le dömontrer.
Presque immediatement aprfes l'administration de grandes doses tie camphre, tons les phönomenes qui caraetörisent une vive excitation apparaissent successivement; puis des desordres graves du systöme nerveux se manifestent dans les muscles de la vie animals. Ge sont d'abord des tremblements, puis des secousses musculaires: d'abord partielles, ces secousses deviennent bienlot g6n6rales; elles partent de la tsect;te, des mächoires, et se röpandent peu ä peu dans tous les muscles externes; courtes et brusques dans le prineipe comme des commotions 61ectriques, elles deviennent bientöt permanentes, et tendent les muscles comme le t6t,anos et la noix vo-mique. Ce qui contribuo encore ä rapprocher l'aclion exagörde du camphre de celle de cette dernifere substance, e'est qu'en general la sensibility est exaltöe, et qu'il suffil du moindre altouchement, du plus faible bruit, pour augmenter la gravity des desordres nerveux et musculaires. Enfin, les muscles du cou et des mächoires etant les plus fortement atteints, ils donnent ä ces parties du tronc une attitude particulifere, caracteristique : l'encolure est tendue on rouöe selon que les extenseurs ou les flöchisseurs sont plus ou moins roi-dis; les mächoires sont agitöes sans cesse de mouvements spasmo-diques, et comme la salive coule abondamment dans la bouche, eile devient ecumeuse, de teile sorte que lesanimaux semblent atteints de rage ou d'epilepsie.
Pendant la dureo de ces accös, les animaux conservent touteleur intelligence, mais leur volonte est parfois impuissante ;\ guider leurs mouvements, en sorte que leur öquilibre est souvent instable et leurs mouvements saccades, irröguliers; ils marchent parfois de cöte, et quelques chiens möme exöcutent pendant de courts instants une progression entiferement retrograde. En outre, certains animaux temoignent des douleurs d'entrailles, expulsent frequem-ment des matiferes locales, s'agitent, frappent du pied, secrampent pour expulser les urines, qui ne sortent que diflicilement et goutte ä goulte; la peau est chaude et couverte d'une sueur qui exhale une forte odeur 'de camphre, etc. Apres un laps de temps qui varie de huit i\ douze heures, si la dose n'est pas trop 61ev6e pour la force de r6sistance des sujets, les desordres nerveux ont disparu ou se sont considerablemeut affaiblis, mais les animaux sont faibles, abattus, sans appötit; le pouls est petit, mou et tres-accel6re, les
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muqueuses sont pales, la temperature du corps peu 61evde; les or-ganes genitaux frappös d'une impuissance momentan^e, etc. Enfin, si la dose est trop 61ev6e pour (Hre supportee par rorganisme, les accidents changent de caractere et amfenent bientot la mort.
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4deg; Action toxique.— Si le camphre a et6 donneä dose toxique, 11 determine des symptomes d'empoisonnement extr6mement graves. La circulation et la respiration sont vivement accel6r6es, les muqueuses prennent une teinte violacee, les secousses musculaires se succedent rapidement; la respiration devientlaborieuse, les na-seaux sont largement ouverts, les yeux sont saillants ethagards; les animaux paraissent ivres, ils chancellent sur leurs membres, marchent do travers ou en tournanl, poussent au mur on tirent sue leur longe ; les vaisseaux sont gonfles et la peau couverte de sueur; tout le corps exbale l'odeur du camphre; l'equilibre et la marebe devenant de plus en plus diffieiles, les animaux tombent sur le sol, ouvrent la bouche, öcument fortement; la pupille et les narines sont fortement dilatöes. Les petits quadrupfedes devien-nent faibles du train posterieur, puis sont frapp6s de paraplögie. Souvent les animaux perdent l'intelligence et la sensibility; quel-quefois cependant les chevauxhennissent, et les chiens font entendre des cris plaintifs; mais il arrive Jrequemment aussi que les divers animaux semblent atteints d'apoplexie: ils sont 6lcndus ä terre, immobiles, insensibles, la beuche beante, le penis pendant, converts de sueur froide, enfin ils cxpirent sans convulsions (1).
lit-sions. —A l'autopsic des animaux morts par suite de l'action toxique du camphre, on trouve le tube digestif plus ou moinsirrite, mais ties-rarement ulcörc; les reins sont intacts, la muqueuse de la vessie est coloröe en rouge et ses vaisseaux injectes; le sang est noir et coagule dans les gros vaisseaux et dansle casur; celui-ci est ecchymose en dedans; les vaisseaux et les sinus veineux des centres nerveux sont gorges de sang, et nolamment ceux du cervelet, du mesocephaleet dela moolle allongee, selonM. Hertwig. Enfin, tou-tes les parties solides ou liquides des cadavres exhalenl une odeur de camphre si tenace, que, d'aprcs robservation de Dupuy (2), eile subsiste encore dans le foie et la chair aprös la caisson de ces par-
(1)nbsp; Voy. Goliier, Mdm. sur In Chirurg, et la mcilec. vetir., t. II, p. 82 et 83 ; Dupuy, ^raquo;rlaquo;.^)-laquo;/^., 1831, p. 2G et suiv.; et Taboui-in, ,/oura. de med. voter. de Lyon, 1853, p. II.
(2)nbsp; Journ. pratique, 1831, p. 34.
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ties, observation importante, qui doit engager le praticien t\ user sobrement des preparations de camphre sur les animaux de bou-cherie afm de ne pas d6pr6cier la valeur de leur depouille dans le cas oü la gravity de I'affection obligerait ä les sacrifier avant la fln du traitement.
Antidotes. — L'empoisonnement par le camphre est rare chez les animaux; cependantsi, par suite de circonstances parLiculieres, une dose un peu forte amenait des desordres inquietants, il faudrait se Mter de provoquer le vomissement chez les carnivores et les omnivores, et donner des boissons aciduldes et purgatives aux herbivores et surtout une forte infusion de cafe. Apres la disparition des desordres nerveux et nmsculaires, on relövera l'economie par des excitants et Ton accelerera Texpulsion du camphre par le moyen des diuretiques.
Theorie des cffets laquo;lu camphre. — On a cherche ä expliquer les effels complexes du camphre par diverses theories; on a suppose que les effets s6datifs r^sultaient surtout de faction r6frig6rante que ce medicament dclerminait dans le tube digestif, ct qui so pro-pageait ensuite dans toute l'economie par l'inlermediaire du Systeme nerveux, d'oü depcndraicnt l'abaissement de la temperature du corps, leralentissement de la circulation, la mollesse du pouls, etc. 11 est possible quecette explication soitvraie dans les circonstances ordinaires, mais clle est evidemment insuffisante pour rendre compte de oes effets lorsqu'ils resultent de l'injection du camphre dans les veiues. II faut done admettre, comme opinion compie-mentaire, que ce medicament est sedatif aussi en vertu de ses proprietes antivitales si energiques sur tons les 6tres vivants, et surtout sur ceux des derniers rangs de recbello zoologique. Quant aux effets excitants du camphre, ils sont de meme nature que ceux des huiles essentielles, dont nous avons dejä parle; il est done inutile d'y revenir. Restent maintenant ä expliquer ses effets narcotiques et perturbateurs sur le Systeme nerveux; ici les difliculles augmen-tent, car les donnees physiologiques ou chimiques sur lesquelles on devrait s'appuyer manquent entierement. Le camphre agit-il en vertu de qualites specifigues sur la pulpe nerveuse dans laquelle il est distribue par le sang auquel il est melange? Ou bien determine-t-il d'abord une congestion vers les centres nerveux, et notamment sur le cervelet, le mesocephalc et la moelle allongee, comme I'ad-met M. Hertwig? Les desordres qu'on observe dans l'innervation et
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la locomotion sont-ils la consequence de cette espöce d'afflux apo-plectlque qu'on remarque dans l'action exag6r6e du camphre et qu'aggrave encore la grande difficult^ de la respiration qui 1'accora-pagne? II serait impossible de repondre cat^goriquement ä cet 6gard, La seconde theorie nous paraitreposer surdesfaits positifs, et sous ce rapport eile ne peut ötre entierement ni6e; mais la pre-mifere nousplairait davantage, en cequ'elle permet, non-seulement d'expliquer les effets perturbateurs du camphre sur les fonctions de relation, mais encore de rendre compte de ses vertus antispasmo-diques sur les nerfs ganglionnaires.
Difference. Doses toxiques.
1deg; Solipedes. — C'est principalement sur les animaux de cette catsect;-gorie quo les effets du camphre ont ete (Studies et qu'ils se döveloppent avec le plus de regularity; il est certain qu'ils le supportent facilement et s'y habituent promptement; de lä I'indication d'augraenter progressi-vement la quantity qu'on administre. La dose loxique n'a pas encore ele döterminee bien rigoureusement; cependant, comme 6i grammes do camphre administrös d'emblöe au cheval, determinent des effets trös-energiques, il est prudent de ne jamais döpasser cette limile dans I'em-ploi therapeutique de ce medicament. Delafond (1), 11 est vr.ii, a pu porter progressivement la dose de camphre chez le cheval jusqu'ä 00 grammes sans accident; et, de plus, M. Herhvig semble croire qu'il taut des quantitcs beaucoup plus fortes encore (200 grammes environ), pour em-poisonnerle cheval. Malgre ces autoritfe, nous engageons les praticiens ä ne pas s'ecarler des limites que nous venons de poser, d'autant plus que Vitet (2) affirme que le camphre est loxique a la dose do 32 grammes, et que quatre chevaux sont morts pour avoir pris cette quantite en une seule fois. Nos expöriences (3) dömontrcnt positivement que le carnphre, ä la dose de 60 grammes, tue les chevaux. En injection dans les veines, i grammes suffisent souvent, d'aprcs M. Hertwig, pour leur donner la mort.
2deg; Ruminants. — La dose toxique de camphre est de 48 grammes environ pour les grandes espöces, d'aprfes Dupuy (4), qui a vu succomber deux vaches par l'ingestion de cette quantitö de medicament donnöe en breuvage; pour les petites espüces, la dose toxique serait de 12 ä 10 grammes environ. Indäpendamment des effets immediats du camphre sur les
(1)nbsp; TMrapeut. ginir., t. II, p. G4 et laquo;5.
(2)nbsp; hoc. cit., p. 284.
(3)nbsp;Journ. de medec. vtUr. de Lyon, 1853, p. 11.
(4)nbsp; Journal pratique etloc. cit.
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ruminan(s, et qui ont beaucoup d'analogie avec ceux qu'on observe chcz les solip^des, il parait quo ce mödicament produit des efl'ets consecutils trfes-graves, excrgant une fächeuse influence sur la nutrition el prösentant avec ceux des mercuriaux une analogic eloignee. laquo; Le camphre jouit d'une action tres-prononc^e sur les animaux ruminants, dit Lafore (I) : il en est de ce mödicament comma du mercure, quant a la puissance d'ac-tion, avec cette difference que les effets consecutifs de ce dernier soni souvent fächeux, tandis que ceux du camphre ne doivent inspirer aucune crainte raquo;. Cette derniigt;re assertion ne parait pas bien rigoureuse et se trouve dementie par le fait suivant, observe par le vfit^rinaire allemand Ritzel (2). Une vache nymphomane regut, en cinq jours, 45 grammes de camphre dans du mucilage de guimauve; on observa seulement quelques derangements legers dans le tube digestif, qui ne tarderent pas ä dispa-i'aitre; mais la böte resta faible, abattue, epulsäe, et ne tarda pas a. mai-grir du train posterieur. La maladie etait gußrie, mais la malade se trou-vait consid6rablement depreciee.
3deg; Omni raquo;ores. — La dose medicinalc de camphre pour le pore est de 4 4 8 grammes; une quantite double de cetle derniire dose, quoique 1'ex-pgrience manque complötement, deviendrait sans doute nuisible a ce pachyderme.
4deg; Carnivores. — On a souvent essaye le camphre sur les chiens, mais la dosetoxique n'apu etre rigourouscment determinee ä cause de la facilitequ'ontces animaux de rejeterparle vomissement la plus grande partie du medicament ingöre. D apres Golhicr, il est des chiens qui peu-vent Ctre empoisonnes avec 6 grammes de camphre, tandis que d'aulros en peuvent prendre 8 et möme 12 grammes sans pörir; cependant, d'a-prös les experiences d'Orflla, ces dernißres doses font mourir les chiens au bout de quelques jours quand on pratique la ligature de l'oesophage. Enfin, M. Hertwig flxe la dose toxique par le tube digestif, entre 8 el 15 grammes, et a 30 centigrammes lorsqu'on injecle le camphre dans les veines du einen.
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Piiarmacotiieraple. — Les effets Ihörapeutiques du camphre paraissent 6tre encore plus complexes que les effels physiologi-ques; ils ferment deux categories distinctes. Les uns derivent di-rectement des effels primitifs et se döveloppent m6me avec plus de nettete sur les animaux malades que sur ceux qui sont sains : tels sont les effets sedatifs, stimulants et narcotiques. Les autres n'ont avec les effets immediats aucune lesion evidente, et ne peuvent se
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(1)nbsp; Ma fad. partie. atex grands ruminants, p. 409, note.
(2)nbsp; Hertwig, toe. eit., p. 29G.
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montrer que sur les animaux qui sont atteints de maladies spö-ciales: tels sont les effels antispasmodiques, antiputrides et anthel-minthiques. Nous aliens en dire quelques mots.
Les effets purement therapeutiques du camphre paraissent d6-pendre en grande partie de la vertu antivitale dont il est doue, et qui exorce unc influence d'autant plus energique sur les 6tres organises, qu'ils sont places plus bas dans I'echelle zoologique. L'effet vermicide si remarquable de ce medicament en est une consequence necessaire, et son action antiputride si marquee paraiten dependre aussi, car l'expörience demontre que toutes les substances qui d^truisent facilement les animalcules, les insectes et tous les parasites vegelaux et animaux, jouissent aussi de la faculty d'arröler les fermentations.,Quant ä l'effet an^s/jasmorfzyMe, il ne parait pas deriver aussi evidemment de la propri6t6 antivilale du camphre ; neanmoins, comme son action semble alors porter prin-cipalement surle Systeme ganglionnairc, moins elev6 dans I'echelle organique que I'appareil nerveux ccrebro-spinal, on ne peut s'em-pecher de reconnaitre ici une certaine analogic avec les pheno-menes precedents, et en quelque sorte comme la continuation du memo effet.
indications. — Les indications therapeutiques du camphre sont nombreuses et complexes, mats elles ne sont pas encore neltement d^terminees : lesunes se rapporlent aux effets immediats, tels que l'effet sedatif et l'effet stimulant; d'autres aux effets thörapeuti-qws, commamp;Vefiei antispasmodique, l'effet antipudride et Faction vermicide. II convient de les examiner successivement et dans cet ordre.
1deg; Sietiatif. — Le camphre, considere comme sedatif, s'emploie ä titre de conU-o-stimulant ä la maniöre de l'emetique, de la digitale, de l'aconit, etc.; les medecins Italiens Font preconise en consequence contre la plupart des phlegmasies internes, et notam-ment contre celles de la poitrine; en medecine viHerinaire, le camphre a etc rarement employ^ ä ce point de vue. On n'en fait guöre usage que contre les phlegmasies des centres nerveux, telles que I'encephalile, lamyelite, etc.; et quelques affections inflamma-toires tres-douloureuses, comme le rhumatisme, 1'arthrile surai-gue, la p^ritonite puerperale, etc.; on en fait ögalement usage contre les affections catarrhales des voies respiratoires avec quelque succes, en le reduisant en vapeur sur un corps chaud, et enfaisant respirer aux animaux malades.
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II est une categorie de phlegmasies internes conlre lesquelles on emploie le camphre frdquemment et avec succös: ce sont celles des voies genito-urinaires, qu'elles soient spontan6es ou qu'elles r^sultent de l'absorplion de substances acres, et notammenl de la cantharide, des bourgeons des arbres rßsineux, etc. G'est surtout contrela nöphrite, la cystite, l'ur^trite ou la vaginite. qu'on en fait usage en l'associant au mucilage, ä Talbumine, au sei de nitre, etc.; on l'a employ^ 6galement avec avantage dans le cas d'hematurie des grands ruminants, de dysurie par spasme du col de la vessie, dans le diabete, et m6nie aussi contre Talbuminurie du cheval, seul ou uni aux astringents min^raux (1).
Une afl'ection sur la nature de laquelle on n'est pas bien fixö, mais qu'on rapporte aux phlegmasies, et qui porte le nom de fievi^e vitulaire, est traitee avec succes par le camphre; il a 6t6 preconise contre cette maladie par deux vöterinaires beiges, MM. Fischer et Dunenbourg (2), et considere par eux comme une sorte de specifl-que de cet accident du völage. Ces deux praticiens le donncnt dans un breuvage mucilagineux, ä la dose de 8 grammes, r6p6tee deux fois par jour; le dernier y ajoute de l'assa-fcetida pour augmenter son action antispasmodique, et souvent aussi du sulfate de soudc pour tenir le ventre libre^ et du sei de nitre pour faire couler les urines.
D'apres M. Hering (3) le camphre serait un moyen excellent de calmer le ptyalisme, surtout celui qui est determine par les mer-curiaux; on l'rictionne les glandes salivaires avec la pommade cam-phree, et on fait des injections dans la bouche avec une infusion aromatiqueä laquelle on ajoute de l'alcool camphr^.
2deg; Excitant. — Comme excitant diffusible, le camphre s'emploie frequemment dans la plupart des phlegmasies passöes il'etat chro-nique; dans les eruptions cutanees lentes ä se dcvelopper ou ren-trees; dans les affections anömiques, hydroemiques, avec tendance du sang ä la decomposition; dans la gastro-enterile epizootique, I'anasarque asthenique, les hydropisies passives, etc. Festal Philippe (4) a employ6 avec avantage le camphre dans la periode chronique de la gastro-enterile du boeuf. II slimule les muqueuses, excite l'app6tit, rafraichit la bouche , provoque la salivation, r6ta-
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(1)nbsp; Journ. viler, et agric. de Belgique, ISW, p. 273.
(2)nbsp; Ripert, viler, beige-, 1851, p. I9Get 31laquo;.
(3} Putt, spe'ciale el the'rap. vif., 3e iiiit., 1858, p. 21. (i) Journ. des vitir. du Midi, 1841, p. 79.
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blit la ruminalion et abr6ge la convalescence, dit cet habile prati-cien. A la cliniquede I'^cole d'Alfort (1), on se sert avec avantage du camphre ä la dose de 13 grammes avec autant d'assa fcetida 6mulsionn6 dans SOO grammes d'eau, centre les diverses espamp;ces de coliqueSjdans le but d'exciter vivement les contractions du plan charnu des intestins. M. E. Rochard (2) a employ^ le camphre avec beaucoup de succös contre la cachexie aqueusc des bfites bo-vines ; la dose etait de 4 ä S grammes dans un litre de decoclion de chicoröe sauvage. Plus de la moill6 des animaux furenl sauves par ce traitement.
3deg; Xarcotitiue et antispasmodique. — G'est incontestablement ä titre de modißcateur du s}'stamp;me nerveux, seit de la vie animate, soit de la vie vegetative, que le camphre reQoit les applications les plus frdquentes en mßdecine vötörinaire; on l'administre assez ra-rement seul; le plus souvent on I'associe a la valöriane, ä l'assa icelida, äl'opium, aux solan6es, etc. Les affections nerveuses contre lesquelles on emploie le camphre le plus frequemment sent le t6-tanos, les crampes, les convulsions et les spasmes musculaires, le vertige, I'epilepsie, la danse de Sainl-Guy, les diverses especes de paralysies, la nymphomanie, etc.
Bourgelet (3) avait d6jä indiquö le camphre dans le traitement du tetanos, ä titre d'antispasmodique, dissous dans la liqueur ano-dine d'Hoffmann; Gohier (4) en a fait usage avec succfes en I'as-sociant ä la val6riane, h lajusqiame; Goirand (5), en I'unissant ä la valeriane et en aidant le traitement par la saignee et par des frictions de lie de vin chaude le long de la colonne vertebrate, a pu triompher du t^lanos de cheval. M. Rey en fait usage tres-fre-quemment ä la clinique de l'Ecole avec assez de succös. M. Jans-sens (6), v6terinaire beige, a preconisö les frictions de pommade camphrdie le long de la colonne vertdbrale dans cetle redoutable affection; ces frictions sent renouvelees trois fois par jour et ren-dues plus pdnetrantes par la cauterisation objective. Enfin dans ces derniers temps, on a employe avec le succös le camphre a haute dose, associeä I'opium, contre cette redoutable nevrose (7).
(1)nbsp; Recueilde me'd. viter., 1851, p. 189.
(2)nbsp; Sown, denied, veter. de Lyon, 1854, p. 193. ^3) Mattere medicnle, t. II, p. 94.
(4)nbsp; Mem. sur la medec. et la chimrg, vitir,, t. II, p. 87 et 245.
(5)nbsp; Comptes rendus de CEcole de Lynn, 1826, p. 39. (ü; Annales veter. beiges, 1853, p. 109.
(7) Ibid., 18G1, p. 458.
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Aprös le t6tanos, c'est le vertige essentiel qu'on traite le plus souvent par le camphre; M. Hey (1) l'emploie avec perseverance centre cette maladie grave, depuis longtemps, et avec des avaa-. tages marquös. II le donne en ölectuaire, ä la dose de d6 ä 32 grammes par jour, associö ü pareille quantity de poudre de valeriane.
Le camphre a 6te employö avec succös par Gohier et Rainard (2), contre la dysphagie spasmodique chez le cheval, et par le v6t6ri-naire suisse Morier, contre la- nymphomanle des vaches.
4deg; Antipntriiie. — De toutes les applications th^rapentiques du camphre ä la mödecine des animaux, celles qni dependent de sa vertu anliputride sont assur^ment les plus importantes. U existe dans les animaux domestiques une classe d'affections extröme-ment graves, trfes-diversifi6es dans leur manifestation symptoma-tique, mais dependant toutes du möme vice morbide, d'une alteration septique du sang. Ces maladies, qu'on appelle, en raison de leur nature, putrides, typkotdes, adyaamiques, gangreneuses, sont assez nombreuses et comprennent : le typhus conlagieux des grands ruminants, les diverses vari6t6s de charbon et de gangräne, la variole et la clavel^e confluentes, la morve aigue, les affections du sang dites typho'ides, l'infection purulente, l'empoisonnement par des matieres septiques vögetales ou animates, etc. L'usage du camphre contre ces affeclions est ancien en medecine retörinaire; les mardchaux et les hippiatres l'employaient d6jä avant la fonda-tion des 6coles vctörinaires (3). Depuis cette ^poque Bourgelat (4), Chabert (3), Flandrin (7), Gilbert (G), etc., et g6n6ralement tous les praticiens qui ne se sont pas laisse aveugler par la doctrine de l'ir-ritation, ont toujours mis en usage ce moyen h^ro'ique dans les affeclions dont il s'agit. On l'emploie associe aux alcooliques. ä lather, ä l'aminoniaqae, k l'assa fa3tida, aux labiöes, au quinquina, etc., et on l'administre k la fois en breuvages et en lavements.
Dans les maladies de cette nature, le camphre n'agit pas seule-ment comme antiputride, mais encore comme stimulant et anti-spasmodique ; 11 excite le tube digestif, pousse k la peau, corrige et
(1)nbsp; Journ. vclir. de Lyon, IS50, p. 297.
(2)nbsp; Pathnl. et Ihirapeui. ginirales, t. II, p. 228.
(3)nbsp; Lafosse, Diet, il'hipp., art. Ganghene.
(4)nbsp; Mat. mid., t. II, p. 95.
(5)nbsp; .Trail, du c/uirbon et histr. vdtäi:
(6)nbsp; Inst, voter., t. IV, p. 16o.
(7)nbsp; Trait, des maladies c/iarbonneuses, p. 6C.
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amHe Taltöration du sang, provoque la formation de tumeurs critiques, entraine avec lui par les diverses voies d'excr6tion la mattere morbiflque,[et enfln, par son action spöciale sur le systöme nerveux, il pr^vient les dßsordres ataxiques qui ont dela tendance ä se manifester dans les affections putrides.
3deg; Autiioimintiiique. —L'expßrience ayant d6monlr6 que le camphre dötruit rapidement les animaux införieurs et meme les plantes, on a 6te forc6 de lui reconnaitre unevertu insecticide ; ce-pendant on en fail rarement usage en medecine vötörinaire, au moins ä l'intörieur, ;\ litre de vermifuge; mais on l'utilise quelquefois ä l'exlörieur contra les ectozoaires. Combine aux autres agents an-thelminlhiques, il pent avoir pourtant son utility, et les praliciens auraient tort de le rejeter entierement.
Un chimiste habile, qui a cherche, comme on I'a dit avec beau-coup de justesse, la c^lebrit^ par tous les moyens, ayant passe une grande partie de son existence h studier les inüniment petits de la creation ä travers les lonlilles du microscope, s'est imagine que les maladies de Thomme et des animaux provenaient toutes de la presence dans Teconomie animale de parasites vivants, d'insectes, d'animalcules, engendres par les diverses causes d'insalubrite; or, le camphre 6tant un insecticide puissant, M. Raspail en a conclu que ce medicament pouvaitremplacertous les agents de la matiöre medicale et, jnsqu'ä un certain point, tous ceux de la therapeuti-que. Get etrange novateur ne s'est pas contente de prescrire le camphre comme la panacea de tous les maux qui affligent I'espece humaine, il a voulu en etendre les bienfaits aux animaux domesti-ques; avecce remöde, aucune maladiene r6siste, et lapreuva, e'est que, pour pr6venir ou gnerir la morva das chevaux, il suffit d'atta-cher des sachets remplis de camphre au mors de la bride de ces animaux I.... Quand on avance de sang-froid de pareilles inapties, on est bian exposö ä ne pas etre pris au s^rieux.
6deg; Emploi extcrieur ilu camphre. — L'usage du camphre ä l'extörienr du corps est beaucoup plus frequent que son emploi ä l'intörieur; car non-seulamant on l'utilise dans le pansament de beaucoup d'accidentschirurgicaux, mais encore on I'applique loca-iement dans quelques maladies internes pour aider ä faction de celui qu'on adminislre ä l'intörieur. Quoi qu'il en seit, l'usage exle-rieur du camphre pent se rapporler ä trois chefs principaux: il est resolutif, calmant et cicatrisant,
a. lU-goiutif. — A titre de rösolutif, le camphre s'emploie prin-
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cipaleraent contre les contusions et les plaies contuses, les ecchymo-ses (Hendues et les tumeurs sanguines, le thrombus recent, les efforts articulaires, les boursouflements des capsules synoviales ou articulaires, les engorgements tendineux, lesoedamp;mes et infiltrations söreuses sous-cutandes, les tumeurs inflammatoires, les engorgements des mamelles, quelle qu'en soit la nature, etc. Dans ces divers cas, les applications doivent 6tre pers6v6rantes et avoir lieu au moyen de l'eau-de-vie ou del'alcoolcamphrö, del'huile, de la pom-made, etc.
Jacob (d), qui a public d'excellentes remarques sur l'cmploi du camphre contre les accidents chirurgicaux, recommande d'em-ployer les diverses preparations de camphre que nous venons d'in-diquer, et de plus, d'en saupoudrer la partie, d'en recouvrir des cataplasmes, etc. M. Schaack (2), qui en fait usage avec profit contre le thrombus recent, sature l'alcool de camphre et l'applique avec des compresses sur la tumeur; si l'accident date de quelques jours, on fait preceder l'application camphröe de lotions resolutives d'infusion de fleurde sureau. Dans les engorgements des mamelles, le camphre jouit d'une grande efficacitö; il parait uüle aussi pour faire passer le lait des femelles qui out perdu leurs petits, comme la jument, la chienne, la chatte, la truie, etc., dont on n'utilise pas le produit.
b.nbsp; Calmant. — C'est surtout comme calmant que le camphre est employe en mömetempsä l'ext^rieur et ä l'interieur; ainsi, dans les diverses espöces de n6vroses, telles quele tötanos, les crampes, la choree, la paralysie, etc., on doit faire des onctions d'huile ou de pommade camphr^e sur les muscles qui sont le si6ge des desor-dres, pendant qu'on essaye de modifier le Systeme nerveux par le traitement general. On fait ^galement usage du camphre comme calmant dans le rhumatisme, la pöritonite puerperale, les contusions trfes-douloureuses, lesentorses, les maladies des yeux, I'erysi-pfele, les brülures, quelques affections cutanöes tramp;s-prurigineu-ses, etc.
c.nbsp; Cicatrlaant. — Dans le cas de plaies contuses, de plaies par arrachement, dans celles qui rösultent d'extirpation de tumeurs de mauvaise nature: gangreneuses, cancereuses, par exemple; lors de l'existenced'ulcöresatoniques, comme on en remarque dans leseaux
(1)nbsp; Journ. de mid. vilir, de Lyon, 1850, p. 397.
(2)nbsp; Communication orale.
Taeourin, 3' edition. — I.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;51
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auxjambes, les crevasses, les dartres ulcerees; quand il exisle des plaies articulaires penetrantes, etc., l'application du camphre en nature ou incoipor6 dans I'onguent digestif, en dissolution dans l'aloool, l'acide ac^tique, etc., pent etre d'une grande utilite pour prevenir de plus grands dösordres et häter la cicatrisation. Dans le cas de gangrene, on associe assez souvent au camphre de l'ammo-niaque, du quinquina, de la poudre de charbon de bois, du chlo-rure de chaux, etc.; enfin, dans le cas de plaie synoviale, on ra-mollit le camphre dans l'alcool de fagon a en former une päte ductile, et on rappliquesurTouverturepar oü s'echappe la synovie. Ge moyen, conseille par Bourgelat (1), est aujourd'hui ä peu pres entierement abandonn6. Enfin, M. Coculet (2) emploie avec beau-coup de succes la poudre de camphre en collyre sec centre la kera-tite du boeuf; on I'insuffle dans Tceil trois fois par jour. Le contact parait tramp;s-douloureux, car leslarmes coulent abondamment; mais peu ä peu tout rentre dans l'ordre et l'ceil reprend bientöt son etat nalurel.
Succidanes du camphre. b. De la Naphtaline.
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Pharmaco^raphie. — La naphtaline est un carbure d'hydro-gfene solide, qui se forme principalement pendant la distillation de la houille. Elle fait partie du goudron mineral d'oü on I'extrait par distillation; on la purifie par plusieurs sublimations successives et en la faisant cristalliser en dernier lieu dans l'alcool.
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Caracteres. — Elle est solide, en lames blanches d'un eclat nacre, legeres, rappelantl'odeur du goudron. Fusible ä 79deg;, la naphtaline bout ä 220deg; et brüle ä l'air avec une llamme rougeätre tres-fuligineuse. Insoluble dans l'eau froide, fort peu dans Teau bouil-lante, celte substance se dissout, par contre, trcs-facilement dans l'alcool, l'ether, les corps gras, les essences et levinaigre. Les agents chimiques font 6prouver une multitude de transformations ä cet hydro-carbure, mais ce n'est pas le lieu de les etudier ici.
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Pliarmacotcclmie et medicamentafion. — La naphtaline forme la base d'une teinture et d'une pommade qu'on peut substituer ä celles du camphre pour le pansement des plaies et le traitement
(1)nbsp; Mature medicale, t. II, p. 95.
(2)nbsp;Journ. des vitir. du Midi, 1859, p. 377.
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des affections cutanöes. A l'intirieur, cette substance s'administre en bol et en 61ectuaire; on pent la donner en boisson ou en breuvage dans de l'oxymel, s'il n'y a pas contre-indication. La dose pent 6tre de 13 ä20 grammes pour les grands berbivores, d'aprös M. Zündel, et de quantites proportionnelles pour les pelits.
Effets et Usages. — La napbtaline est moins excitante que le camphre, mais eile est plus calmante. Elle ne produit rien sur la peau; dansletnbedigestif, elleacc^lfere lecoursdesmaliöresfecales, et on lui reconnait des vertus vermifuges. Passöe dans le sang, eile n'emeut pas sensiblement la circulation et la respiration; eile se montre surtout diunHique et expectorante; son action s6dative sur le Systeme nerveux est Evidente, mais eile ne produit jamais les effets narcotiques du campbre.
Pr6conis6e autrefois par le docteur Dupasquier (1), contre les affections catarrhales desbronebes, et meme contre la pbtbisie, la napbtaline est peu usitöe; cependant eile möriterait de l'ßtre si eile est active, parce que son prix est peu eleve. M. Zündel s'en est servi, dit-il, avec avantage contre la gourme ebronique, les jetages et les affections typhoides catarrbales {note communi-quee).
Enfin, on I'a employee cbez l'homme comme collyre, ä l'ötat de pommade, et comme topique contre diverses affections de la peau, etc.
c. Do la VaUriane {Valeriana officinalii, L.).
Sxnonymie : Petite Valßriauc, Valerianc sauvage, Herbe au chat, etc.
Pharmacographie. — Getto belle plante vivace, qui croit prin-cipalement dans les lieux un peu ombrages et bumides, forme le type du genre Valeriana, devenu depuis quelques annöes une nou-velle famille vßgötale, celle des Valerianees. EHe presente les carac-löres suivants: Tige simple, cylindrique, ßstuleuse, haute d'un mfetre environ. Feuilles opposees, petiol6es, ailees, composees de folioles lanceol^es. Flours petites, blanches ou rouges, disposees en bouquets au sommet dela tige, etc.
Partie employee. — La racine.
Caracteres. — Elle est composee d'une souebe et de fibrilles
(I) Bulletin de therap., t. XXIV, p. 152.
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ligncuscs brunälres en dehors, blanches en dedans, d'une odeur faible quand la plante est fraiche, inais devenanl trös-prononc6e,
aroroatique, fetide,unpeu cam-phr6e, quand eile est söche; la saveur est amfere et acre. L'o-deur de celte racine est tres-recherchöe par les chats.
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Recolte. — La racine de va-leriane doit ötre röcoltee au printemps sur des pieds ägös de deux ou trois ans, et croissant dans des lieux sieves et peu humides. Elle doit etre dessechee avec soin, le plus rapidement possible, et renfenneo dans des vases bien clos; on ne doit pas la conserver plus d'un an, car eile perd promptement ses pro-prieles.
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Composition chimique. — La
racine dont il s'agit renferme les principes suivants : essence, acide valerianique, resine molle et hrune, gomme, fecule, ligneux, etc. Les trois premiers corps, et surtout I'acide valerianique, sent les principes aolifs de cette racine.
Aci.i.- valerianique. — Cet acide, decouvert par Grote, est liquide, incolore ou jaunätre, d'une odeur insupportable de valö-riane, d'une saveur acide et caustique. II est soluble ä la fois dans I'eau, I'alcool, Father ct les essences. II neutralise parfaitement les bases, et forme avec elles des sets qui sont usitös en medecine; on emploie chez l'homme les valerianates de zinc, d'ammoniaque et de quinine.
Pharmacatechnie. —La preparation de valeriane laplus employee est lupoudre; eile sert ä pr6parer toutes les autres; on traite ögalement la racine entiöre par infusion; mais e'est une preparation inddele, parce qu'on perd la plus grande partie du principe actif, qui est trfes-volalil; on fait aussi une teintuie et une huile de valeriane qui sont inusit6s chez les animaux.
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MedicamentaUon. —On administre principalement la valeriane
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par la bouche, en ölectuaire ou en bols, plus rarcment en breuvage, ä cause de son odeur eldesa saveur dötestablcs; on la donne quel-quefois en lavement. Elleest inusilee äTexterieur. On l'administre rarement seule; les medicaments auxquels on l'associe le plus sou-vent sont le camphre, l'assa foelida, Topium, la belladone, la digitale pourpr^e, etc.
Les doses qu'onpeuten administrer aux divers animauxsont considerables; voici cellesquiconvicnnent aux diverses especes:
1deg; Grands herbivores.................... Cl ä 125 gramnies.
2deg; l'etits Uorbivores.................... IG ä 32 —
3o Chiens............................... 4i 8 —
Ces doses peuvent ßlre repeleesplusieurs fois par jour.
Pharmacoiiynamie. — Localement, la valeriane parait agir i\ la maniere des toniques amers et produire une lagere astringence ; dans le lube digestif, eile agit comme un leger stimulant et un vermifuge non equivoque. A l'egard de ses effets generaux, 11 existe entre les auteurs quelques dissidences: les uns lui accordcnt des propii6tes slimulantes marquees et la faculty de pousserä la peau, aux urines, etc.; les aulres la croient completcmenl depourvue de proprieles excilantes. Nous avons fait quelques experiences qui nous semblent, favorables ä cette dernifere opinion: 230 grammes, puis 500 grammes de poudre de valeriane donnes h un cheval, en suspension dans I'eau, n'ont pas modifiö d'une maniere appreciable le rhythme de scs fonctions.
Mais un point sur lequel tons les auteurs sont d'accord, c'est I'ac-lion fortiflante et rcgulalrice que la valeriane exerce sur lesystöme nerveux ganglionnaire, action qui est pen marquee sur les sujets sains, comme il est facile de lecomprendre, mais qui devient trös-evidente sur les animaux atteints de desordres nerveux et muscu-laires; alors sesvertus antispasmodiques apparaissent danstoutleur jour.
Pharmacothvrapie. — La plupart des praticiens s'accordent ä regarder la valeriane comme undes meilleursremedes qu'onpuisse employer centre l'epilepsie et les convulsions epileptiformes. Cost d'abord Gobier (I), puis Delafond (2), qui ont guöri des chiens
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(1)nbsp; Compte rendu de l'Ecole de Lyon, 1811.
(2)nbsp; Therap. ginerale, t. I, p. 375.
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epileptiques avec la valeriane, et, sans doule avec eux, beaucoup d'autres praticiens. M. G. Tisserant (1), v^tdrinaire i Charmes-sur-Moselle, a traits avec succes un poulain de trois ans alteint d'epi-lepsie: la dose fut de 230grammes dans Slit.res d'eauen troisjours; on y ajoutä aussi des feuilles d'oranger.MM. RingootetDelwarttSJ), v6t6rinaires beiges, ont employe aussi avec succes' la valeriane contre une nevrose de lapoitrine, chez le cheval, qui 6lait caract6-ris6e par des syncopes brusques au moindre exercice un peu vehement. Unie ä l'assa foetida, cette racine a paru utile dans la chor6e et les convulsions des jeunes chiens; combin^e au camphre et h I'o-pium, elle a r6ussi contre le t6tanos; M. Ray en fait souvent usage, unieau camphre, pour combattre cette derniere affection, ainsi que levertige, etc., elle donne quelques bons r^sultats. Enfin, on a conseill6 la valeriane contre les paralysies du mouvement, I'^tat ataxique qui accompagne parfois les affections putrides, les maladies vermineuses, les palpitations, etc. Les veterinaires allemands laconsiderentcomme une sorte de speciflque de la lievre vitulaire des vaches fraiches vßlees.
Plantes indigenes plus on mains aniispasmodiques.
Dans cette categoric nous plagons, outre les autres espfeces du genre Valeriana, les plantes suivantes: Armoise {Arthemisia vulga-ris, L.), Caille-lait jaune {Gallium verum, L.), Matricaire {Matricaria chamomüla, L.), Melisse {Melissa ofßcinalis, L.), Oranger, feuilles {Citrus awantium, L.), Saule, lleurs {Salix alba, L.), Tilleul, fleurs {Tilia europcca, L.).
d. De l'Assa fcetida.
Pharmacographie. — On donne ce nom h une gomme-r6sine f6-tidevenant derOrient, etfournie par une belle plante ombelliffere, le Ferula assa foetida de Linn^, qui croit dans les provinces monta-gneuses de la Perse, et dont la racine pivotante et charnue, comma celle de la bryone, recelelesucproprequi,en seconcr^tant,devient Vassa foetida.
Recolte. — Lorsque la plante est parvenue ä son entier d^velop-pement, les habitants des montagnes oü elle croit lad^pouillent de
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(1)nbsp; Recueilde mid, vfler., J840, p. 83.
(2)nbsp; Journ, vetir. et agric, de lleigigue, 184C, p. 149.
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sa tige et de sesfeuilles, la döchaussent h une certaine profondeur, et la laissent ensuLte exposöeä l'air pour que le sue qu'elle contient
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se concentre par Evaporation spontan6e. Au bout d'un mois environ, ils enlövent le collet de cetteracine, creusent la plaie en godet, afln que le sue puisse s'y rassembler; il sort 6pais, erömeux, jaunälre, se concrete et se colore ä l'air: c'est alors qu'on le recolte; puis on rafraichit la plaie et Ton pratique de nouvelles sections jusqu'ä ce que la racine soit entterement 6puis6e.
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Caractfercs. — L'assa fcetida, tel qu'on le trouve dans le contraerce, est en masses amorphes plus ou moins brunätres, assez consistantes, formöes d'une mauere gom-meuse et de larmes, d'abord blanchätres, puis rougeätres quand elles ont subi le contact de l'air ; l'odeur en est vive, U-tide, alliaeöe; la saveur est amöre, äcre et repoussante, et la density ögale 1,50. Fusible et combustible, cette gomme r6-
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Fig. 39
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sine sedissout incompl6t,ement dans l'eau, l'alcool et l'etlier, et beaueoup mieux dans l'acide acetique et le lait.
Composition chimique — D'aprfes l'analyse de Pelletier, l'assa foetida renferme les prineipes suivants, et dans les proportions relatives indiquees par le tableau ci-dessous:
Risine, rougissant ä l'air.....................nbsp; nbsp; nbsp; 65,00
Gommes soluble et insoluble..................nbsp; nbsp; nbsp; 31,10
thence sou free et azot^e....................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;3,60
Ma/ate de chaux, etc........................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;n,3fi
100,00
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Pfaarmacotechnie. — L'assa foetida s'emploie quelquelbis en nature, mais le plus souvent on le dissout dans l'eau simple, gom-meuseoualbumineuse, dans le vinaigre, le lait et le petit-lait, et surlout dans l'alcool, qui s'empare principalemcnt de la r6sine et de l'essence, prineipes actifs du mödicament; la teinture alcoolique est done la meilleure pröparation d'assa fcetida.
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808nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICAMENTS N^VRO-DYNAMIQÜES.
ufedicamentatlon. — Ce medicament antispasmodique s'admi-nistre ärinterieur, dans le tube digestif, par la bouche, en ölectuai-res, en nouets, en bols ou en breuvages, et, par Tanus, en lavements; äl'extörieur du corps, il estäpeu prösinusitö.
Les doses d'assa foelida qu'on pent administrer d'embl6e aux divers animaux sont assez considerables; cependanfcil vaut mieuxles frnctionner que de les donner trop fortes ä la fois; celles qui sui-vent, et qu'on pent repeter plusieurs fois par jour, nous paraissent convenables pour les diverses cspeces:
1deg; Grands herbivores..................... 32 ii C4 grammes.
2deg; Petits ruminants et pores.............. 8 i IG —
3deg; Carnivores............................ 1 ii 4 —
iraquo;ii:iriii:icigt;iiyn:iiuii-.— Le sue frais fourni par la plante est, dit-on, Ires-irritant, et pent rubefler lapeau comme Tessence de mou-tarde; l'assa foetida du commerce est loin de possederautant d'ac-tivite; cependant. applique sur les solutions de continuity et sur les muqueuses, il est sensiblement excitant, et sur les tumeurs indolentes ilexerceune action r6solutive non equivoque. Introduit dans le tube digestif, seseffets sont plus marques; dans la bouche il provoque toujours une forte salivation, et dans le reste des voies divestives, il developpe des effets stimulants prononces, ac-cölere la digestion, releve I'appdtit, dissipe les llatuosites intesti-nales, etc.; enfin, quand on le donne ä forle dose, 230 grammes et plus, par exemple, il determine des effets evacuants et purgalifs chez les solipedes, comme nous I'avons remarque dans nos experiences. Quant aux effets gen6raux ou dynamiques, ils sont peu connus i Tetat physiologique; il existe meme, i\ eel ögard, des dis-sidences singulieres: ainsi, en France, on considere l'assa fcetida comme un stimulant non equivoque, tandis qu'en Italic ce medicament passe pour hyposthenisant de la moelle epiniere et du cceur.
Quoi qu'il en seit, quand on administre l'assa fcetida ä doses un peu elevees, il parait facilement absorb^, se rlt;5pand rapidement dans toute I'economie, el se fait jour par la plupart des secretions, dans lesquelles son odeur caracterislique le decele promptement. La respiration et la circulation, sous rinlluence de son huile volatile, sont d'abord legerement aceölerees, ainsi que la plupart des secretions, notamment celles de l'urine; mais cette 16göre stimu-lalion est bienlöt dissipöe, et se trouve remplacce par un elat apa-tbiquc accompagne do somnolence et d'une oblusion des sens ä
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peine appreciable; enfln, au bout de deux heures, en moyenne, l'e-tat pliysiologique estrßtabli. Tels sont les phönomönes que nous avons observes sur un cheval auquel nous avions administre d'em-bl6e 250 grammes d'assa foeüda de bonne qualite dissous dans le vinaigre.
Piiarmacotherapie. — S'il exisle beaucoup d'incerlilude sur les effelsphysiologiquesdece medicament, iln'en estpas demßmepour ses principalesTertus thörapeutiques; ä cet 6gard, tous les auteurs sent unanimes pour le consid6rer comme un des meilleurs antis-pasmodiques de la matiere medicale.
Trös-employe autrefois dans la vieille hippiatrie conlre Tinap-pötence et les perversions du goüt, chez le cbeval, sous forme de nouet ou de mastigadour, l'assa J'cetida 6ta.it reste investi de la con-fiance des v6t6rinaires du siecle passe et du commencement de celui-ci, qui en faisaient usage non-seulement centre les paresses de restomac, les maladies vermineuses, mais encore conlre les affections pulrides, adynamiques, nerveuses, etc., lorsqu'il fut dötröne, comme tant d'autres, par la doctrine de l'irritation, et rel6gu6 parmi lesagentsincendiaires.De nos jours, ilest rarement employe ; voiei les cas prineipaux dans lesquels il peut etre utile.
Parmi les maladies du tube digestif, nous trouvons, indöpendam-ment de Tinapp^tence et des appelits depraves, les versintestinaux et la tympanite ebronique, les coliques nerveuses, la jaunisse apy-relique, les vers inteslinaux avec phenomenes nerveux epilepti-formes, etc. Les ruminants paraissent se trouver tres-bien de cette especc de condiment, qui augmente considerablement leur app^tit. M. Ubier (1) a obtenu de bons effets de l'assa foetida donne ä l'in-tcrieur ä la dose de 15 grammes, centre l'enterite couenneuse du boeuf. M. Zündel ne connait pas, dit-il, de remede plus efßcace centre les coliques spasmodiques qui surviennent cbez les cbevaux qui ont travaille par un temps brumeux et froid. II faut öviter une dose exag^ree qui produirait un elat de stupeur pouvant se prolon-ger pendant plusieurs jours (note communiquee). —Ce medicament a 6t6 preconise aussi par M. Vallada (2), professeur ä l'ecole de Turin, comme une sorle de spöcifique de la cacbexie aqueuse du mouton; la dose serait de 6 grammes donnös en bol. Les experiences deM. Delorme (3), vöterinaire ä Aries, ont demon tr6 que ce
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(1)nbsp; Now. Diet, de me'd. et de cJiimrg. vitir., t, VF, p. 101.
(2)nbsp; Becueii de med. vitir., 1859, p. 583.
(3j Journ. de mid. vetir. de Lyon, 1861, p. 211.
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MfiDICASIENTS NEVRO-DYNAMIQUES.
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remöde ne possfede pas l'efficacitß que lui attribue le professeur Italien contre cetle redoutable affection des bötes ovines. Cast, du reste, un moyen anciennement connu.
La plupart des növroses peuvent 6tre gurries ou aineud6es parce medicament employ^ seul ou combing h. la vaMriane, au camphre, ü l'öther, k Topium, etc. Gelles oü il parait le mieux convenir sent la choree, le tötanos, l'^pilepsie, les d^sordres nerveux de la respiration, etc. Gohier (1) et Rainard en ont retird des avantages 6vi-dents contre la choree du chien et la plupartdes phenomencs nerveux qui accompagnent ousuivent la maladie spßciale du jeune age de ces carnivores. Morier (2y, vet^rinaire suisse, I'a employe avec succfes contre la nymphomanie des juments et des vacbes; il y as-sociait parfois l'opium etpratiquait de lögörcs saignöes.
L'assa foetida a 6te recommand6 aussi contre les affections calar-ihalesdes bronches ä titre d'expectorant; il a donnö des resultats remarquables sur des moutons merinos menaces de pourriture (3). Gontre le farcin, il parait 6tre 6galementutile dans quelques circon-slances. D'aprfes ce que nous a appris M. Chambert, les mare-ohaux du Midi emploient l'assa foclida ä la dose de 32 h Gi grammes, associ^i ä pareille quantilö d'aloamp;s el de sulfure de mercure, le tout mis en suspension dans un litre de vin blanc et administre en une seule fois, contre le farcin du cheval et souvent avec succes. Get habile praticien s'est servi souvent de ce breuvage avec des avantages 6vidents contre cette maladie rebelle.
A l'extörieur, l'assa foetida a ete preconis^ contre les caries os-seuses, les engorgements indolents, etc., mais il est inusitd main tenant ä cet 6gard.
Siiecedane's de l'assa foetida,
II existe plusieurs gommes-r6sines Klides, quipourraient rem-placer] l'assa foetida ou 6lre associees avec lui; mais, comme elles sont plus rarement usitees, nous nous bornerons h une simple Enumeration ; les voici:
1deg; Gomine ammoniaque. 2quot; Sagapenum. 3deg; Galbanum. i? Opopo-nax, etc.
3deg; Antispasmodiques animaux.
Mvsc, ambregris, castorium, etc., inusites.
(1)nbsp; Compte rendu de VEcole de Lyon, \S\\, 1820, 1821, 1822 et 1824.
(2)nbsp; Gohier, Memoires, t. II, p. 225.
(3)nbsp; Compte rendu de VEcole de Lyon, 1812, p. II.
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1*1
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FIN DU TOJIli PREMIER.
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TABLE DES MAXIERES
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CONTENUES DANS LE PREMIER VOLUME.
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Introddction.........
Division de l'ouvrace .
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L1VRE PREMIER
Pharmacologie g6ii6rale.
CHAPITRE 1. — Des medicamexts en cenerai........................ ....nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;6
sect; 1, Pharmacograpliie giaitale.....................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;9
sect; 2. Pharmacotechnie g(5nörale......................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;11
CHAPITRE II.— Pharmacodynamie en general.........................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;13
sect; I. —Administration des mßdicaments ou rafidicamentation..........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;13
I. Surfaces naturelles..............................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;14
1deg; Membrane teguraentaire externe ou peau......................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;15
ci. Methode iatraleptique ou latralepsie.........................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;15
b. Methode endermiqueou Endermie.............................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;18
2quot; Membrane teguraentaire interne ou muqueuse...................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;20
ö. Muqueuse gastro-intestinale..................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;21
P Portion ant^rieure ou sensible.................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;22
2deg; Portion post^rieure ou insensible...............................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;25
b.nbsp; Muqueuse des voies respiratoires..............................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;27
c.nbsp; Muqueuses g^nito-urinaire, oculaire et anriculaire.............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;30
II. Surfaces accidentelles............................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;31
1deg; Tissu cellulaire sous cutanö....................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;31
2deg; Solutions de continuity........................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;33
3deg; Interieur des veines...........................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;33
sect; 2. — Des moyens de propagation des mödicanionts et de leurs effets
dans l'öconomie animale............................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;37
1deg; Propagation par imbibition....................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;38
2deg; Propagation par absorption.....................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;40
3deg; Transmission sensitive suivie de perception.............. .......nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;46
#9632;iquot; Transmission s;ins perception ou action reflexc..................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;47
5deg; Transmission avec reflexion sympatliique.....................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;48
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812nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; TABLE DES MAXIERES
Cdeg; Transmission par lo Systeme ganglionnaire......................nbsp; nbsp; nbsp; 49
sect; 3. — Des effets des medicaments en general.........................nbsp; nbsp; nbsp; 50
I.nbsp; nbsp;Des effets pliysiologiques.........................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;51
1deg; Des effets primitifs locaux......................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;52
2deg; Des effets primitifs generaux...................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;53
II.nbsp; Modifications materielies du corps................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;56
1deg; Modifications des liquides......................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;56
o. Action des m(Sdicanients sur le sang..........................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;50
/j. Action des medicaments sui1 les liquides söcrßtes........ ......nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;64
2deg; Modificaüons materielles des solides............................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;G5
3deg; Modifications fonctionnelles de l'organisme......................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;66
III.nbsp; Tlieorie des effets g4ni5raux et primitifs des medicaments..........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;68
1quot; Force active des medicaments..................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;69
2deg; Force röagissanto de l'organisme...............................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;70
M(5canisme intime des effets geni5raux et primitifs..................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;quot;1
CHAPITRE III. — Phahmacopathie......................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;80
Des medications en general....................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;80
CHAPITRE IV. — PiiARMACOTiiEiupif:....................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;80
sect; 1. — Des effets tlierupeutiques....................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;SO
Parallele entre les effets primitifs et les eifets secondaires des medicaments...................................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;88
sect; 2. — MiJcanisme des effets tlierapeutiquos.........................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;8w
CHAPITRE V. — Des circoxstances puixcii'ales qui font vahieb i.es effets
DES MEDICAMENTS.....................................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 93
sect; I. — Circonstances relatives aux medicaments.......................nbsp; nbsp; nbsp; !)i
a. Purete dos medicaments................................. ...nbsp; nbsp; nbsp; 94
6. Preparation, association et forme des medicaments.............nbsp; nbsp; nbsp; 95
e. Des doses des medicaments..................................nbsp; nbsp; nbsp; 96
sect; 2. — Circonstances relatives aux sujets...............................nbsp; nbsp; 100
a.nbsp; Influence de l'espeoe des snjets...............................nbsp; nbsp; 100
i. Influence de l'äge dos sujets..................................nbsp; nbsp; nbsp;105
c. Influence du sexo des sujets..................................nbsp; nbsp; 10*
rf. Influence de la constitution, du temperament et de l'idios.vncrasie
dessuJets....................................................nbsp; nbsp; J08
e. Influence de la maladie dos sujets.............................nbsp; nbsp; HO
sect; 3. — Circonstances exterieures.....................................nbsp; nbsp; 112
c. Influence de l'liabitude........................................nbsp; nbsp; 112
b.nbsp; Influence du climat..........................................nbsp; nbsp; nbsp;114
c.nbsp; nbsp;Influence de la saison...... .................................nbsp; nbsp; nbsp;115
d.nbsp; Influence du regime.........................................nbsp; nbsp; nbsp;116
CHAPITRE VT. —Classification des meuicamems........................nbsp; nbsp; nbsp;116
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CONTENUES DANS LE PREMIER VOLUME.
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813
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LIVRE DEUX1EME
Pharmacologie speciale.
De 1'eau consideree comme medicament general..................nbsp; nbsp; nbsp;120
Partie pharmacostatique........................................nbsp; nbsp; nbsp;120
Partie pliarmacodynamiqiie....................................nbsp; nbsp; nbsp;122
Effets pliysiologiques de 1'eau...................................nbsp; nbsp; nbsp;)2;)
Effets gtSn^raux................................................nbsp; nbsp; nbsp;123
Des effets et des indications tlitji-apeutiques do lquot;eau..............nbsp; nbsp; nbsp;12(i
J. De l'eau h l'etat solide (glace, neige).............................nbsp; nbsp; nbsp;127
II.nbsp; De l'eau ä l'etat de vapeur.......................................nbsp; nbsp; nbsp;131
III.nbsp; De l'eau ii Vitat liquide.......................... ..............nbsp; nbsp; nbsp;133
A.nbsp; nbsp;Eau bouillante..............................................nbsp; nbsp; nbsp;133
B.nbsp; nbsp;Eau cliaude..................................................nbsp; nbsp; nbsp;13rgt;
C.nbsp; nbsp;Eau tiedc...................................................nbsp; nbsp; nbsp;130
D.nbsp; nbsp;Eau froide ou fraiclie.......................................nbsp; nbsp; nbsp;137
1deg; Administratiun................................................nbsp; nbsp; nbsp;137
2deg;Effets....................................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;143
3quot; Indications therapeutiques...................................nbsp; nbsp; nbsp;144
I.nbsp; Hydrotherapie chirurgicalo.....................................,. .nbsp; nbsp; nbsp;144
1deg; Principes gön^raux de l'liyclrotlidrapie chirurgicalo...............nbsp; nbsp; nbsp;I4C
2deg; Tableau des lesions et maladies externes qui röclament l'emploide
I'hydrotherapie chirurgicale....................................nbsp; nbsp; nbsp;149
3quot; Faits pratiques dans lesquels I'liydrotlierapie chirurgicale a 6t6 employee avec succfes..............................................nbsp; nbsp; nbsp;150
II.nbsp; Hydrotherapie raedicinale........................................nbsp; nbsp; 155
A.nbsp; Des moyens priucipaux usites en hydrotherapie mi5dicinale......nbsp; nbsp; nbsp;1GI
B.nbsp; Tableau des principales maladies internes qu'on peut trailer avec succös par I'hydrotherapie mödicinale...........................nbsp; nbsp; nbsp;1C7
C.nbsp; nbsp;Faits pratiques dans lesquels Thydrotherapie medicinale a ete employee avec succes..........................................nbsp; nbsp; nbsp;1G8
Du regime du vert considerlaquo; comme une variety du traitement hy-
drotherapique.................................................nbsp; nbsp; nbsp;172
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SECTION PREMIERE
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DES MEDICAMENTS ANTIPULOGISTIQUES.
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CHAPITRE I. — Des medicaments emollients.............................nbsp; nbsp; nbsp;l'li
Tableau des medicaments emollients..............................nbsp; nbsp; nbsp;183
sect; 1. — Emollients non azotes..........................................nbsp; nbsp; nbsp;183
I. Emollients amylaces.............................................nbsp; nbsp; 183
1deg; Amidon.......................................................nbsp; nbsp; 18i
2deg; Dextrine.................................................... .nbsp; nbsp; 186
oquot; Giaines des cöröales............................................nbsp; nbsp; 187
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814nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;I'ABLE DES MATIERES
quot;. Riz.........................................................nbsp; nbsp; 189
h. Mais.......................................................nbsp; nbsp; nbsp;189
c Orge........................................................nbsp; nbsp; 190
d.nbsp; Avoino....................................................,.nbsp; nbsp; 192
e.nbsp; BI6........................................................nbsp; nbsp; 192
f.nbsp; Seigle......................................................nbsp; nbsp; 194
II.nbsp; Emollients sucnis...............................................nbsp; nbsp; nbsp;194
n. Sucre cristallisable...........................................nbsp; nbsp; 195
b.nbsp; Cassonade ou Sucre brut.....................................nbsp; nbsp; 196
c.nbsp; Melasse ...................................................nbsp; nbsp; 197
d.nbsp; Sucre incristallisable ou glucose..............................nbsp; nbsp; 197
e.nbsp; Sucre de lait........................................... ....nbsp; nbsp; nbsp;198
f.nbsp; nbsp;Miel........................................................nbsp; nbsp; 198
g.nbsp; RtJglisse....................................................nbsp; nbsp; 202
h. Betterave...................................................nbsp; nbsp; 204
i. Carotte....................................................nbsp; nbsp; 204
j. Autres racines sucrees......................................nbsp; nbsp; 205
III.nbsp; Emollients gommeux............................................nbsp; nbsp; 205
Des gommos...................................................nbsp; nbsp; 205
a.nbsp; Gommes solubles [arabique, Senegal).........................nbsp; nbsp; 201!
b.nbsp; Gommes insolubles (adragante, Bassora)......,................nbsp; nbsp; 208
c.nbsp; Gommes mi-solubles (du pays]................................nbsp; nbsp; 209
IV.nbsp; Emollients imicilagineux........................................nbsp; nbsp; 210
a. Du mucilage................................................nbsp; nbsp; 210
A. De la graine de lin.....,...................................nbsp; nbsp; 212
c. Semences mucilaginousos....................................nbsp; nbsp; 214
rf. De la gui mauve.............................................nbsp; nbsp; 214
e.nbsp; De la mauve................................................nbsp; nbsp; 210
f.nbsp; Autres plantes mucilagineuses..............................nbsp; nbsp; 217
sect; 2. — Emollients azotös.............................................nbsp; nbsp; 219
I.nbsp; Albumineux. — Des oeufs des oiseaux de basse-cour................nbsp; nbsp; 219
a.nbsp; Albumine ou blanc d'ceuf....................................nbsp; nbsp; 220
b.nbsp; Jaune d'oeuf.................................................nbsp; nbsp; 221
II.nbsp; Gelatineux......................................................nbsp; nbsp; 223
III.nbsp; Fibrineux................................................. ...nbsp; nbsp; 225
IV.nbsp; Caseeux.......................................................nbsp; nbsp; 225
a. Du lait.....................................................nbsp; nbsp; 225
6. De la crfeme................................................nbsp; nbsp; 228
c.nbsp; Dupetit-lait.............................•...................nbsp; nbsp; 229
sect; :i. — Emollients gras..............................................nbsp; nbsp; 230
A. Corps gras saponifiables.....................................nbsp; nbsp; 235
1. Des huiles grasses...............................................nbsp; nbsp; 135
1deg; Huiles grasses vSgetales......................................nbsp; nbsp; 23C
A. Huiles onctueuses.........................................nbsp; nbsp; 226
a.nbsp; Huile d'olive...............................................nbsp; nbsp; 23G
b.nbsp; Huile d'amandes douces.....................................nbsp; nbsp; 238
c.nbsp; Huile daracbide___..........................................nbsp; nbsp; 239
d.nbsp; nbsp;Huile de sesame...........................................•nbsp; nbsp; 239
e.nbsp; Huile de noisettes...........................................nbsp; nbsp; 240
/. Huile de faine..............................................nbsp; nbsp; 2i0
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I
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I
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CONTENUES DANS LE PREMIER VOLUME. 815
g. Huile des crucifies........................................nbsp; nbsp; 240
B. Iluiles siccatives.............................................nbsp; nbsp; 240
a. Huile d'oeillette............................................nbsp; nbsp; 241
4. Huile do lin___.............................................nbsp; nbsp; 241
t. Huile de noix...............................................nbsp; nbsp; 242
d.nbsp; Huile de chenovis...........................................nbsp; nbsp; 24'J
2deg; Huiles grasses aniraalus........................................nbsp; nbsp; 242
II.nbsp; nbsp;Des beurres....................................................nbsp; nbsp; 243
a.nbsp; Bern-re animal...............................................nbsp; nbsp; 243
b.nbsp; Beurres vtJgetaux...........,.................................nbsp; nbsp; 244
III.nbsp; Des graisses....................................................nbsp; nbsp; 245
a.nbsp; Axonge.....................................................nbsp; nbsp; 2'iG
b.nbsp; Autres graisses animales....................................nbsp; nbsp; 247
IV.nbsp; Des suifs.....................................................nbsp; nbsp; 247
ß. Corps gras non saponiliables..................................nbsp; nbsp; 218
I.nbsp; nbsp;Du blanc de baleine.............................................nbsp; nbsp; 248
II.nbsp; nbsp;De la cire.....................................................nbsp; nbsp; 249
III.nbsp; De la glycerine................................................nbsp; nbsp; quot;51
CHAPITRE II. — Des medicaments temperants..........................nbsp; nbsp; 255
sect; I. — Temperants minöraux........................................nbsp; nbsp; 2G1
sect; 2. — Temperants vegetaux.................quot;.......................nbsp; nbsp; 2G4
a.nbsp; Acide acamp;ique ou vinaigre..................................nbsp; nbsp; 2G4
b.nbsp; Acide oxalique..............................................nbsp; nbsp; 268
c.nbsp; Acide tartrique.............................................nbsp; nbsp; 270
rf. Bitartrate do potasse........................................nbsp; nbsp; 270
e.nbsp; nbsp;Tartru-borate de potasse....................................nbsp; nbsp; 271
f.nbsp; Acides citrique et malique...................................nbsp; nbsp; 271
sect;3.— Temperants animaux........................................nbsp; nbsp; 272
a. Acide lactique...............................................nbsp; nbsp; 272
i. Petit-bit aigri..............................................nbsp; nbsp; 272
c. Lait de beurre...............................................nbsp; nbsp; 273
CHAPITRE III. —Des astringents......................................nbsp; nbsp; 273
Division et classification des astringents..........................nbsp; nbsp; 282
sect; 1. — Astringents mineraux..........................................nbsp; nbsp; 282
1deg; Acides........................................................nbsp; nbsp; 283
2deg; Alcalins......................................................nbsp; nbsp; 284
De la cliaux....................................................nbsp; nbsp; 284
3raquo; Salins........................................................nbsp; nbsp; 290
A.nbsp; Alcalins.......................................................nbsp; nbsp; 290
Borate de soude................................................nbsp; nbsp; 290
Acetate de chaux..............................................nbsp; nbsp; 290
B.nbsp; Tcrreux.......................................................nbsp; nbsp; 291
De I'alun.....................................................nbsp; nbsp; 291
C.nbsp; Metalliques...................................................nbsp; nbsp; 298
1deg; Sulfate de zinc................................................nbsp; nbsp; 298
2deg; Protosulfate de fer............................................nbsp; nbsp; 302
3deg; Perchlorure de fer............................................nbsp; nbsp; 307
Succedanes du perchlorure de fer...............................nbsp; nbsp; 317
4deg; Tartrate de fer et de potasse..................................nbsp; nbsp; 318
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816nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; TABLE DES MATlERES
5deg; Acetates de plomb.............................................nbsp; nbsp; 313
6quot; Acetates de cuivre............................................nbsp; nbsp; 327
sect; 2. — Astringents veg(5tanx..........................................nbsp; nbsp; 335
I.nbsp; Astringents tanniques............................................nbsp; nbsp; 335
a. Acide tannique.............................................nbsp; nbsp; 335
0.nbsp; Acide galliquo...........................................nbsp; nbsp; 338
f. Caclion.....................................................nbsp; nbsp; 338
it. Gomme-kino...............................................nbsp; nbsp; 339
e. Sang-dragon...............................................nbsp; nbsp; 310
/'. Noix de Galle...............................................nbsp; nbsp; 3iO
r/. £corce do cliönc...........................................nbsp; nbsp; 342
A. Racine de ratanhia........................................nbsp; nbsp; 346
i. Feuilles de aoyer..................... .....................nbsp; nbsp; 347
/. Autres feuilles astringentes.................................nbsp; nbsp; 349
k. Fleurs astringentes..........................................nbsp; nbsp; 349
1.nbsp; Fruits astringents...........................................nbsp; nbsp; 350
Airelle myrtille...............................................nbsp; nbsp; 350
II.nbsp; Astringents pyrogenes..........................................nbsp; nbsp; 352
1deg; Pyrog^n^s vegetaux............................................nbsp; nbsp; 352
a.nbsp; Creosote....................................................nbsp; nbsp; ZSi
b.nbsp; Goudron vegetal............................................nbsp; nbsp; 355
t. Huilo de cade...............................................nbsp; nbsp; 862
d.nbsp; De la suie..................................................nbsp; nbsp; 305
e.nbsp; Charbon dc bois.............................................nbsp; nbsp; 3G7
2deg; Pyrogenes min(5raux...........................................nbsp; nbsp; 308
a.nbsp; De la benzine.............................................nbsp; nbsp; ;i68
Succedan^s de la benzine.......................................nbsp; nbsp; 375
Huile de pötrole..............................................nbsp; nbsp; 375
—nbsp; nbsp; de scbiste..............................................nbsp; nbsp; 377
—nbsp; nbsp; de napbte...............................................nbsp; nbsp; 377
b.nbsp; Acide phenique...........................................nbsp; nbsp; 378
c.nbsp; Goudron mineral.............................................nbsp; nbsp; 393
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SECTION II
DES MEDICAMENTS INFLAMMA101RES.
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1
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CHAPITRE I. — Inflammatoibes locaiis ou irritants......................nbsp; nbsp; 397
sect; 1. — Des rubefiants................................................nbsp; nbsp; 398
A.nbsp; Bub^flants minfiraux..........................................nbsp; nbsp; .i03
B.nbsp; Ruböflants vegetaux...........................................nbsp; nbsp; 403
Moutarde noire................................................nbsp; nbsp; 403
Succödanes de la moutarde....................................nbsp; nbsp; 415
C.nbsp; Rub^fiants animaux...........................................nbsp; nbsp; 416
sect; 2. — Des vesicants ou epispastiques.................................nbsp; nbsp; 416
1deg; Vesicants min^raux...........................................nbsp; nbsp; 423
2deg; Vesicants vög^taux.............................................nbsp; nbsp; 423
a. Euphorbe.................................................nbsp; nbsp; 423
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CONTENÜES DANS LE PREMIER VOLUME. 817
b.nbsp; £corce de garou.............................................nbsp; nbsp; 427
Thapsia.......................................................nbsp; nbsp; 430
c.nbsp; Hellebore noir...............................................nbsp; nbsp; 433
d.nbsp; Hellebore blanc............................................nbsp; nbsp; 439
3deg; Vesicants animaux............................................nbsp; nbsp; 416
Des cantliarides...............................................nbsp; nbsp; 446
S3. — Des caustiques...............................................nbsp; nbsp; 465
I.nbsp; Caustiques coagulants...........................................nbsp; nbsp; 477
1deg; Caustiques coagulants non absorbables..........................nbsp; nbsp; 477
A.nbsp; Caustiques coagulants acides...................................nbsp; nbsp; 477
n. Acide sulfurique............................................nbsp; nbsp; 477
fj. Acide azotique...............................................nbsp; nbsp; 482
c. Acide chlorhydrique........................................nbsp; nbsp; 485
B.nbsp; Caustiques coagulants salins...................................nbsp; nbsp; 486
a. Nitrate d'argent.............................................nbsp; nbsp; 486
6. Protochlorure d'antimoine.................................nbsp; nbsp; 494
c. Clilorure de zinc............................................nbsp; nbsp; 496
2deg; Caustiques coagulants absorbables..................... . .....nbsp; nbsp; 497
a.nbsp; Sulfate de cuivre............................................nbsp; nbsp; 497
b.nbsp; Acide chrömique et chiömate de potasse......................nbsp; nbsp; 505
c.nbsp; Biclilorure de mercure......................................nbsp; nbsp; 513
d.nbsp; Nitrates de mercure.........................................nbsp; nbsp; 521
II.nbsp; Caustiques fluidifiants...........................................nbsp; nbsp; 523
1deg; Caustiques alcalins............................................nbsp; nbsp; 523
'i. Potasse caustique............................................nbsp; nbsp; 523
b, Autres bases alcalines........................................nbsp; nbsp; 527
2deg; Caustiques arsenicaux.........................................nbsp; nbsp; 527
a.nbsp; Acide arsenieux.............................................nbsp; nbsp; 527
b.nbsp; Sulfures d'arsenic.........................'..................nbsp; nbsp; 535
laquo;iHAPITRE II. — Inflammatoires gemSraux..............................nbsp; nbsp; 536
Excitants gamp;ieraux ou stimulants................................nbsp; nbsp; 536
I.nbsp; Excitants diffusibles................... .........................nbsp; nbsp; 544
1deg; Des ammoniacaux.............................................nbsp; nbsp; 544
a.nbsp; De rammoniaque liquide....................................nbsp; nbsp; 545
b.nbsp; Carbonate d'ammoniaque....................................nbsp; nbsp; 550
c.nbsp; Chlorhydrate d'ammoniaque..................................nbsp; nbsp; 558
d.nbsp; Acetate d'ammoniaque.......................................nbsp; nbsp; 561
e.nbsp; Phosphore...................................................nbsp; nbsp; 563
2quot; Des alcooliques...............................................nbsp; nbsp; 570
o. De l'alcool vinique..........................................nbsp; nbsp; 575
Succ^dane de l'alcool vinique...................................nbsp; nbsp; 582
Alcool metbyliijue.............................................nbsp; nbsp; 582
6. Du vin.....................................................nbsp; nbsp; 583
Succ^dan^s du vin.............................................nbsp; nbsp; 586
II.nbsp; Excitants generaux aromatiques..................................nbsp; nbsp; 586
1deg; Des essences.................................................nbsp; nbsp; 586
2raquo; Excitants aromatiques ii essence camphree..................!...nbsp; nbsp; 589
Des labiles....................................................nbsp; nbsp; 589
a. Labiees aromatiques.........................................nbsp; nbsp; nbsp;592
Tabourin, 3e Edition- — I.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;52
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818nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; TABLE DES MAXIERES
b.nbsp; Labiles aromatiques amercs.................................nbsp; nbsp; 593
c,nbsp; Labiees amferos.............................................nbsp; nbsp; 593
Des lavahdes..................................................nbsp; nbsp; 503
3deg; Excitants aromatiques i essence non camphree..................nbsp; nbsp; 595
Des ombelliferes..............................................nbsp; nbsp; 595
Racines aromntiques..............................................nbsp; nbsp; 596
De l'angälique.................................................nbsp; nbsp; 59G
SuccMancs de la racine d'angiiliqne.............................nbsp; nbsp; 597
Sentences aromatiques............................................nbsp; nbsp; 59S
a.nbsp; Anis........................................................nbsp; nbsp; 598
b.nbsp; Cam.......................................................nbsp; nbsp; 598
c.nbsp;Cumin......................................................nbsp; nbsp; 508
(I. Coriandre...................................................nbsp; nbsp; 598
e. Fenouil.....................................................nbsp; nbsp; 698
III.nbsp; Excitants geneiaux h essence caustique..........................nbsp; nbsp; 601
Des lanrinees...................................................nbsp; nbsp; 601
De la cannelle................................................nbsp; nbsp; 601
Succßdanes de la cannelle......................................nbsp; nbsp; 604
Des pip^racees ou piperitees..................,......... .......nbsp; nbsp; 60i
Dos poivres..................................................nbsp; nbsp; 604
o. Poivre noir.................................................nbsp; nbsp; 604
b.nbsp; Poivre blanc................................................nbsp; nbsp; 607
c.nbsp; Poivre cubebe ou ä queue....................................nbsp; nbsp; C08
d.nbsp; Poivre long................................................nbsp; nbsp; 609
Des myristicacees...............................................nbsp; nbsp; 609
De la noix muscade............................................nbsp; nbsp; 609
Des myrtacees..................................................nbsp; nbsp; 610
Du clou de girofle ou de gerofle................................nbsp; nbsp; 610
Des amomacees.................................................nbsp; nbsp; 612
Du gingembre..................................................nbsp; nbsp; 612
Dos magnoliacöes..............................................nbsp; nbsp; 612
Anis Atolle ou badiano.........................................nbsp; nbsp; 612
IV.nbsp; Dos excitants göneraux amers..................................nbsp; nbsp; 6'3
1deg; Excitants amers indigenes.....................................nbsp; nbsp; 613
a.nbsp;De la camomille romaine............................ ........nbsp; nbsp; 613
Succßdanes de la camomille......................................nbsp; nbsp; 616
b.nbsp; nbsp;De la grande absintbe......................................nbsp; nbsp; 617
Succedanes de la grande absinthe...............................nbsp; nbsp; 619
c.nbsp; De l'arniqae des montagnes...................................nbsp; nbsp; 619
d.nbsp; De la pyrelhre..............................................nbsp; nbsp; 622
e.nbsp; De l'aunee...................................................nbsp; nbsp; 623
Familie des aroidiSes............................................nbsp; nbsp; 624
Racine ou rhizome d'acore vrai................................nbsp; nbsp; 624
Familie des coniferes.............................................nbsp; nbsp; 620
Du genevrier commun........................................nbsp; nbsp; 620
2deg; Excitants amers exotiques.......................................nbsp; nbsp; 628
Familie des rubiac^es...........................................nbsp; nbsp; 628
Du cafe.....................................................nbsp; nbsp; 628
Succedanes du cafö......................•.......',.............nbsp; nbsp; 630
Familie des aristolüchiacees..........,........................nbsp; nbsp; 630
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COJSTENUES DANS LE PREMIER VOLUME.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;819
De la serpentaire de Virginie............................... ...nbsp; nbsp; C30
Succ^danßs de la serpentaire do Virginie.......................nbsp; nbsp; C32
Familie des onpliorbiacees...........................,...........nbsp; nbsp; 633
De la cascarillc.................................................nbsp; nbsp; C32
Excitants generaux S. essence soufree.............................nbsp; nbsp; 033
Du raifoi't sauvage.....................,........................nbsp; nbsp; C33
Succtidanes du raifort sauvage...................................nbsp; nbsp; C34
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SECTION III
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DliS MEüICAMENTS NEVHO-DVNAMIQUES.
CHAP1TRE 1. — Des narcotiques.......................................nbsp; nbsp; C35
Division des medicaments narcotiques.............................nbsp; nbsp; 042
sect; 1. — Narcotiques encephaliquos....................................nbsp; nbsp; C42
I.nbsp; Des opiaces......................................................nbsp; nbsp; C43
a, Do I'opium..................................................nbsp; nbsp; G43
Partie pliarmacostalique................. .....,.................nbsp; nbsp; 043
Partie pharmacodynamique.....................................nbsp; nbsp; C51
Eflets toxiques de rdpiam......................................nbsp; nbsp; C50
Dos alcaloides de I'opium.......................................nbsp; nbsp; C(j4
De la morphine................................................nbsp; nbsp; 665
Succedanes de I'opium.........................................nbsp; nbsp; 669
n. Totes ou capsules do pavot...................................nbsp; nbsp; 609
h. Pavot coquelicot.............................................nbsp; nbsp; 072
c. Pavot cornu, clitilidoine glauqae, glaucier jaune, etc...........nbsp; nbsp; 072
(/. Laitue vireuse, laitue cultivee................................nbsp; nbsp; 073
II.nbsp; Des composes de cyanogenc.....................................nbsp; nbsp; 673
1deg; Acide cjanhydrique.........................................nbsp; nbsp; 673
Partie pharmacodynamique....................................nbsp; nbsp; 675
a. Cyanure de potassium........................................nbsp; nbsp; 684
6. Cyanure double de fer hydrate.................................nbsp; nbsp; 686
c.nbsp; nbsp;Cyanoferrure et cyanofcrride do potassium....................nbsp; nbsp; 688
d.nbsp; Cyanure ou prussiate de mercure.............................nbsp; nbsp; 088
Succedanes veg^taux des composes de cyanogene.................nbsp; nbsp; 088
sect; 2. — Des narcotico-äcres............................................nbsp; nbsp; 089
Solanees.......................................................nbsp; nbsp; 690
Belladone.....................................................nbsp; nbsp; 690
Succedanes de la belladone....... ............................nbsp; nbsp; 705
a.nbsp; Jusquiaine noire............,...............................nbsp; nbsp; 705
b.nbsp; Stramoine..................................................nbsp; nbsp; 709
c.nbsp; De la mandragoro...........................................nbsp; nbsp; 712
d.nbsp; Morelle noire...............................................nbsp; nbsp; 712
e.nbsp; Douceamere................................................nbsp; nbsp; 714
f.nbsp; Tabac......................................................nbsp; nbsp; 716
Des scrofulariees.............................................nbsp; nbsp; 723
Digitale pourpröe..............................................nbsp; nbsp; 723
Succedanes de la digitale pourpree..............................nbsp; nbsp; 735
Des renonculacees...........................................nbsp; nbsp; 736
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820 TABLE DES MAT. CONT. DANS LE PREMIER VOLUME.
De l'aconit napel..............................................nbsp; nbsp; 73C
Des ombelliföres.................................................nbsp; nbsp; 739
Grande ciguö.................................................nbsp; nbsp; 739
Succödanes de la grande cigue..................................nbsp; nbsp; 748
sect; 3. — Des anestliesiques............................................nbsp; nbsp; 749
I.nbsp; De l'^ther sulftmque............................................nbsp; nbsp; 757
Du collodion...................................................nbsp; nbsp; 7C6
II.nbsp; Du chloroforme.................................................nbsp; nbsp; quot;G7
Du chloral..................................................nbsp; nbsp; 770
sect; 4. Des antispasmodiques...........................................nbsp; nbsp; 776
1deg; Antispasmodiques mineraux...................................nbsp; nbsp; 779
a.nbsp; De l'oxyde de zinc.........................................nbsp; nbsp; 779
b.nbsp; Sous-nilrate de bismuth....................................nbsp; nbsp; 781
2deg; Antispasmodiques vegötaux...................................nbsp; nbsp; quot;82
a.nbsp; Du camphre................................................nbsp; nbsp; 782
b.nbsp; De la naphtaline............................................nbsp; nbsp; 802
c.nbsp; De la valeriane..............................................nbsp; nbsp; 803
d.nbsp; De l'assa foetida............................................nbsp; nbsp; 806
Succcdanes de l'assa foetida.....................................nbsp; nbsp; 810
3deg; Antispasmodiques animaux....................................nbsp; nbsp; 810
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FIN DE LA TABLE DES MATlfcRES DU PREUIEIl VOLUMS.
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qT w 2nbsp; nbsp;1deg; MATIfiBE MfiDICALE, POSOLOGIE ET FORMÜLAIRE;
— quot;S?1quot;nbsp; nbsp;2raquo; NOMENCLATURE, CLASSIFICATION ET DEGRfi D'ACTIVITfi COMPARATIVE DBS ^ sect; 58nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICAMENTS, par M. Taboüiun, professeur k l'Ecole viStßrinaire de Lyon;
O ^nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;3deg; MfiMORIAL THfiRAPEUTIQUE, par M. Trasbot, professeur de clinique k 1'ficole ft-^Snbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; TÖterinaire d'All'ort;
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r s- raquo;ftnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Süivi
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^5nbsp;|nbsp; nbsp; DE MODULES DE RAPPORTS ET CERTIFICATS
^S önbsp; nbsp;*•nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Rcdiges par MM. H. BOULEY, DELAFOND, RENAULT, etc.
^J Snbsp; nbsp;9nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;EI COMME TRINCIPAUX RENSEIGNE MEMS:
raquo;-* Snbsp; nbsp;JSnbsp; nbsp; nbsp;1deg; Lps Ecoles veterinaires d'Alfort, de Lyon et de Toulouse, avec le nouveau Programme
#9632;•#9632;a I;nbsp; Cnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; d'admission pour les (5lives civils et militaires dans ces mfimes ^coles;
w ^nbsp; ^nbsp; nbsp; 2deg; Le Programme pour l'admission ä l'emploi d'aide veterinaire stagiaire i rEcole
|raquo; Snbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; de cavalerie de Saumur-,
Seenbsp; nbsp; 3deg; La Liste des Veterinaires civils de France, par ordre alphabfitique etpardepartement;
Ö sect;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;4o La Liste des Veterinaires militaires.
S^ ^^nbsp; nbsp; q3
fe, ~nbsp; nbsp;gnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Le tout pramp;tdä d'un
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ct i S fr. jiour I'Etranger.
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Librairie de P. ASSELIN, place de rEcole-de-Medecine.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;7
TABLEAUX
SE COMPOSANT CHACUN D'UNE FEUILLE IN-PLANO
ET COMPRENANT
lo Les Formes exterieures et rAnatomie elementaire du Cheval, 8 figures,
laquo;lout 6 coloriees, avec eiplication,...............,.................................•.....• 2 fr. 50
2a L'Age des Auimaux domestiques, 42 figures noires, avec eiplication................ i 50
3o Les Tares et les Defectuosites du Cheval, 50 figures noires, avec explication...... 1 50
4deg; L'Anatomie elementaire, les Maniements et les Coupes de boucherie du
Bceuf, 10 figures, dent 6 colonies........................................................ 2 50
5deg; La Ferrure du Cheval, du Mulet et du Boeuf, 59 figures noires, avec explication. 1 50
Par M- MEGNIN, veterinaire en premier au 25* regiment d'artillerie, do Les principales races de Chiens et les maladies dont ils sont g-eneralement
atteints, 3U figures avec texte, par E. quot;WEBER, vötennaire i Paris.......................f 2nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;a
Chaque tableau se vend si'parement, ct quand il est colle sur tolle, il coüte 1 fr, de plus,
Dans los Tableaux synoptifjnes ci-dessns, sout representL's; par des planches tres-fidelcs et qnelqnes lignes de texte, les fails principaux que ces Tableaux, out pour but de mettre en relief. Dana ceui du CHEVAL el du BOEUF, pour ne citer qne ceux-lä, une serie de figures permet de comparer l'andmal a lui-meme dans les differents etats oü ranatomie pent le moutrer. On le voit reduit ä sou squelette, puis revetu de ses muscles, puis devenu transparent, laissant voir dans lour place les visceres, les vaisseaui et les nerfsj puis eufiu I'ani-mul apparaU sous sa forme exterieure. aussi fidelemenl represente que possible.
Grace ä cette serie de dessius, les personncs qui n'ont pas fait d'etudes speciales de Torganisation des ani-manx peuvent en prendi-e une idee, et celled qui la connaissent se la rememorent,
Ces Tableaux joigjient aussi l'utile ä l'agreabie, cur, appendus aux murs. ils eu font rorneraent en meine temps qu'ils iustruisent ceui qui les regardent. Leur prix, tres-peu eleve, les met ä la portee detoutes les bourses.
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NQUVELLE ICONOGRAPHIE FOURRAGERE
Histoire botanique, economique et agricole des plantes fourrageres et des plantes nuisibles qui se rencontrent dans les prairies et les päturages
Par MM. GOL'RDOX, professeur J I'ecole vuterinaire do Toulouse, et RfAUDIÄI, vöt^rinaire en preiiiier au 19deg; d'artillerie.
L'ouvrage se compose de 126 Ires-belles planches trfcs-bien colorizes et de pros de 900 pages de texte format in-ftquot;. Prix lOO fr. broclie: läO fr. relie en 2 volumes.
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Pour parailre dans le couranl de seplcmke 1874 :
TRAITE
D'OBSTETRIQUE VETERINAIRE
OU ETUDE DE L'ACCOÜCHEMENT NORMAL ET LABORIEUX
CHEZ NOS PRINCIPALES FEMELLES DOMESTIQUES
Par M. Saint-Cyr
PnOFKSSEin A L'tCOLE VKTEKINAII'.i; DC LVON
Un fort voluinc grand in-8deg;, avoc noiabreuscs fig-ures dans le texte.
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Prix courant de la Maison V,e RENAULT aine et ßls
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(Aoüt 1894.)
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PRIX COURANT
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DE LA MAISON
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Vquot; RENAULT Aine et Fils
.............BmTOHOTfM
PllARlaquo;AClE\ : Leon Rehult, laureat de l'Ecole de pliarmacie de Paris
(MEDAILLE D'OR, 1870)
Rüe du Roi-de-Sicile, n0 26, ancien 34, ä Paris
------------------#9632;-------
SAUF VARIATIONS Rendu franco de transport i toutes les gares des chemi ns de fer, pourvu que la facture se monte ä SO fr. an moins.
Pour eviter tout retard, priere de joindre ä lapremiere commande les references d'nsage
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Valetirs ä six mois.
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fr. c:.
Acßtate d'ammoniaque........le kil.nbsp; nbsp; nbsp; /inbsp; nbsp; raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; de morpliine..... le grammenbsp; nbsp; nbsp; 1nbsp; nbsp; nbsp;raquo;
Acide acfitique............ le kilog.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1nbsp; nbsp;quot;0
—nbsp; nbsp; nitrique.....................nbsp; nbsp; nbsp; 1nbsp; nbsp; raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp;phönique liquide..............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;'inbsp; nbsp;25
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; — cristallise..........nbsp; nbsp; nbsp; 8nbsp; nbsp; raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp;prussique medicinal..........nbsp; nbsp; nbsp;/|ünbsp; nbsp; nbsp;raquo;
—nbsp; nbsp; sulfurique...................nbsp; nbsp; nbsp; raquo;nbsp; 70
—nbsp; nbsp; tartrique granule............nbsp; nbsp; nbsp; 5nbsp; sü
Aleali volatil......................nbsp; nbsp; nbsp; 1nbsp; nbsp;hO
Alcool, 35 degri5s............ le litrenbsp; nbsp; nbsp; 3nbsp; 73
—nbsp; nbsp; nbsp;camplir(5.....................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;5nbsp; nbsp; raquo;
Alofes des Barbades........le kilog.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;9nbsp; nbsp; raquo;
—nbsp; nbsp; du Cap, dit succotritij entier..nbsp; nbsp; nbsp; 3nbsp; nbsp; n
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— pulverisü............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 'inbsp; nbsp;#9632;quot;gt;()
Alun de glace....................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;raquo;nbsp; nbsp;CU
—nbsp; nbsp; calcinö......................nbsp; nbsp; nbsp; 1nbsp; 80
Anis vert.........................nbsp; nbsp; nbsp; 2nbsp; nbsp; raquo;
Antimoine cru.....................nbsp; nbsp; nbsp; 1nbsp; 00
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; pulvöris(5................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1nbsp; nbsp;80
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; liiaphcmitique............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;7nbsp; nbsp; raquo;
Arsenic blanc pulverise.............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1nbsp; nbsp;50
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— — en paquets de 1 gr.nbsp; nbsp; nbsp; 0nbsp; nbsp; raquo;
Asa-fcetida........................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;4nbsp; 50
Bales de genifevre..................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;raquo;nbsp; nbsp;00
—nbsp; nbsp; de laurier..................nbsp; nbsp; nbsp; 1nbsp; 00
Baume de copalm..................nbsp; nbsp; 12nbsp; nbsp; raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; du commandeur............nbsp; nbsp; nbsp; 8nbsp; nbsp; raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; de Fioraventi...............nbsp; nbsp; nbsp; 8
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;nerval.....................nbsp; nbsp; nbsp;16nbsp; nbsp; •
—nbsp; nbsp; nbsp; opodeldoch.................nbsp; nbsp; nbsp; 6nbsp; nbsp; raquo;
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fr. c.
Baume tranquille....,.............nbsp; nbsp; nbsp; 6 raquo;
Benzine..........................nbsp; nbsp; nbsp; 2 25
Bcurre d'antimoine...,............nbsp; nbsp; 12 raquo;
Bicarbonate de soude en poudre.___nbsp; nbsp; nbsp; 1 raquo;
Bols purgatifs.............lapitee.nbsp; nbsp; nbsp; raquo; 75
Camomille................le kilog.nbsp; nbsp; nbsp;3 raquo;
Camplire rallinö...................nbsp; nbsp; nbsp; 5 raquo;
Cannelle de Cliinc entitre...........nbsp; nbsp; nbsp; 6 raquo;
Cantharides entitres...............nbsp; nbsp; 18 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; pulvöriscies............nbsp; nbsp; nbsp;21 raquo;
Carbonate de for...................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;U raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de potasse...............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2 raquo;
Gerat ds Galien...................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;4 50
Charge rikolutive..................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;8 raquo;
Clilorolbrme.......................nbsp; nbsp; nbsp;16 raquo;
Clilorure de chaux sec..............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;raquo; 80
—nbsp; nbsp; nbsp; d'oxydodesodium.labouteillonbsp; nbsp; nbsp; 1 raquo;
Coaltar...................le kilog.nbsp; nbsp; nbsp; 1 raquo;
Confection d'liyacintho nquot; 1.........nbsp; nbsp; nbsp; 6
Coriandre.....................r...nbsp; nbsp; nbsp; I raquo;
Couperose blanche.................nbsp; nbsp; nbsp; raquo; 90
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;bleue pulv(5ris(5e.........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1 80
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; verte...................nbsp; nbsp; nbsp; raquo; U0
Crfcme de tartre pulvörisöe..........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;4 50
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;soluble..................nbsp; nbsp; nbsp; 6 raquo;
Crocus entier.....................nbsp; nbsp; nbsp; 2 raquo;
— pulv^risä...................nbsp; nbsp; nbsp; 2 20
Cumin de Malte..................nbsp; nbsp; nbsp; 3 raquo;
Eau d'Alibourg............le litrenbsp; nbsp; nbsp;2 50
— de Cologne....................nbsp; nbsp; nbsp; 5 raquo;
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mm
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Prix courant de la Maison Vquot; RENAULT aine et fils.
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9
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,
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Eau (lisülU'c!...............le litre
—nbsp; de fleur d'ornngcr..............
—nbsp; de goudron....................
—nbsp; de Rabel......................
—nbsp; nbsp;de-vie camplinie...............
—nbsp; vulnerairc....................
ficorces de racine de grenadier, lo kil. Elixir calraant centre les coliqucs,Ia bquot;c.
—nbsp; nbsp; de longue vie.........1c litre
Ell^borenoiretblanc,pulvi5ris(5, le kil.
fim^tique en pondre...............
Emplatro do savon camphre........
Espices vulnöraires........le kilog.
Essence d'aspic....................
—nbsp; nbsp; nbsp; de citron..................
—nbsp; nbsp; nbsp; de lavande superfine.......
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— fine............
—nbsp; nbsp; nbsp; de monthe................
—nbsp; nbsp; nbsp; de rue....................
—nbsp; nbsp; nbsp; de romarin................
—nbsp; nbsp; nbsp; de sabine.................
—nbsp; nbsp; nbsp; de tiJnibenthine............
—nbsp; nbsp; nbsp; de thym blanc.............
—nbsp; nbsp; nbsp; de thym rouge.............
fither antique....................
—nbsp; nbsp; sulfurique...................
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— roctifid.............
Extrait d'absintlie..................
—nbsp; nbsp; nbsp; de belladone................
—nbsp; nbsp; nbsp; de gentiane.................
—nbsp; nbsp; nbsp; de genrfivre.................
gommeux d'opium...........
—nbsp; nbsp; nbsp; do jusquiame...............
—nbsp; nbsp; nbsp; de noix vomique............
—nbsp; nbsp; nbsp; quina mou.................
—nbsp; nbsp; nbsp; ratanhia sec................
—nbsp; nbsp; nbsp; de Saturne.................
Farine do lin.....................
—nbsp; nbsp; nbsp; do moutarde................
—nbsp; nbsp; nbsp; do riz pour cataplasmes.....
Fenugrec entier....................
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; pulverise.................
Fer röduit par I'hydrogfene..........
Fleur de soufro...................
Galanga...........................
Gentiane entifere..................
Gingcmbro pulverise...............
Glycerine..........................
Gomme adraganto pulverisoe........
—nbsp; nbsp; nbsp; ammoniaque...............
—nbsp; nbsp; nbsp; arabique blanche...........
—nbsp; nbsp; nbsp; en sorte...................
—nbsp; nbsp; nbsp; gutte.....................
Goudron liquide........,..........
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Guimauvo racine.......... le kilog.
Gutta-percha en plaques...........
Huile d'amandos deuces..,.........
—nbsp; nbsp; de cade ordinaire...........
—nbsp; nbsp; de cade de gentSviicr.........
—nbsp; nbsp; de croton tiglium............
—nbsp; nbsp; empyreumatiquo............
—nbsp; nbsp; de iaurier pure..............
—nbsp; nbsp; de pötrolo blanche...........
—nbsp; nbsp; de petrole noire.............
—nbsp; nbsp; de foio de morne.............
—nbsp; nbsp; mine-rale rectiflüo............
—nbsp; nbsp; de ricin.....................
ITydriodatc do potasso..............
lode..............................
odurcs on general.................
Ipöca en poudre...................
Jalap pulvörisö...................
Kermfes mineral...................
Laudanum de Sydenliam............
— do Rousseau............
Liqueur uterine....................
—nbsp; nbsp; nbsp; do Villate.................
Lycopode..........................
Magnamp;ie anglaiso..................
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; calciniic..................
Manne en sortes...................
—nbsp; nbsp; en larmes..................
Mercuce cru.......................
—nbsp; nbsp; nbsp; ä la vapour................
Miel de Bretagne...................
Muscades.........................
Nitrate d'argent.........le gramme
Noix vomiques räpecs...... le kilog.
Ongucnt d'althaja..................
—nbsp; nbsp; nbsp; basilicum.................
—nbsp; nbsp; nbsp; chaud rüsolutif fondant.....
—nbsp; nbsp; nbsp; centre les crevasses.........
—nbsp; nbsp; nbsp; centre les ardeurs..........
—nbsp; nbsp; nbsp; centre la gale des chevaux..
—nbsp; nbsp; nbsp; centre la gale des moutons..
—nbsp; nbsp; nbsp; ßgyptiac..................
—nbsp; nbsp; nbsp; gris......................
—nbsp; nbsp; nbsp; do Iaurier.................
—nbsp; nbsp; nbsp; mercuricl double...........
—nbsp; nbsp; nbsp; do la m6re................
—nbsp; nbsp; nbsp; de pieds..................
—nbsp; nbsp; nbsp; populeura........,........
—nbsp; nbsp; nbsp; styrax ....................
—nbsp; nbsp; nbsp; vesicatoire................
Onguont vösicatoire ang\a.is. Renault.
Opium............................
Oxyde de for.......................
—nbsp; nbsp; de zinc....................
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fr. c.
1 40
10 raquo;
4nbsp; nbsp; gt;
1nbsp; nbsp;20
2nbsp; nbsp; raquo; 50 raquo;
1 20
5nbsp; 50
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40
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10
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Prix courant de la Maison Vvo RENAULT aine et fils.
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fr. c.
Oxymel scillitique............le litrenbsp; nbsp; nbsp; 3 50
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;simple....................nbsp; nbsp; nbsp; 2 75
Perclilorure defer......... le kilog.nbsp; nbsp; nbsp; U raquo;
Pierre divine......................nbsp; nbsp; nbsp; 6 raquo;
Pilules en g^niSral sur demando......nbsp; nbsp; nbsp; raquo; raquo;
Plantes aromatiques................nbsp; nbsp; nbsp; 2 40
Poivre blaue.......................nbsp; nbsp; nbsp; C •
Poivre long........................nbsp; nbsp; nbsp; 6 raquo;
Poix blanche.......................nbsp; nbsp; nbsp; laquo; 80
—nbsp; nbsp; nbsp;noire........................nbsp; nbsp; nbsp; raquo; 70
—nbsp; nbsp; nbsp;re-sine........................nbsp; nbsp; nbsp; )i 50
Pommade öpispastique vcrte........nbsp; nbsp; nbsp; 7 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;d'Helmerick..............nbsp; nbsp; nbsp; U raquo;
Poudre d'acouit....................nbsp; nbsp; nbsp; 3 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;d'aloes du Cap, dit succotrin.nbsp; nbsp; nbsp; 4 50
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;astringente de Knaup........nbsp; nbsp; nbsp;2 50
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;d'aunfc....................nbsp; nbsp; nbsp; 2 50
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;bt5chique...................nbsp; nbsp; nbsp; 4 n
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;cordiale....................nbsp; nbsp; nbsp; 180
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de belladone...............nbsp; nbsp; nbsp; ö 50
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de digitale.................nbsp; nbsp; nbsp; 3 50
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de noix vomique...........nbsp; nbsp; nbsp; tt raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;dfoinfoctante...............nbsp; nbsp; nbsp; 1 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;diuri5ti{|ue fondante.........nbsp; nbsp; nbsp; 3 50
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;d'eupliorbe.................nbsp; nbsp; nbsp; 5 u
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de gentiane...............nbsp; nbsp; nbsp; 1 50
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de gomme arabique n0 2____nbsp; nbsp; nbsp; 3 80
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; — — ndeg; 3___nbsp; nbsp; nbsp; 3 20
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de guimauve..............nbsp; nbsp; nbsp; 180
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;d'iris......................nbsp; nbsp; nbsp; 3 u
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;purgative...................nbsp; nbsp; nbsp; 4 laquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de reglisse..................nbsp; nbsp; nbsp; 1 50
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de rhubarbe................nbsp; nbsp; nbsp;20 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de rue.....................nbsp; nbsp; nbsp; 2 80
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de Sabine..................nbsp; nbsp; nbsp; 2 80
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de tanaisie.................nbsp; nbsp; nbsp; 3 quot;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de tan.....................nbsp; nbsp; nbsp; 1 50
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de valuriane...............nbsp; nbsp; nbsp; 4 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;vermifuge.................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 4 80
Pröcipitö rouge....................nbsp; nbsp;au cours
Quinquina gris entier..............nbsp; nbsp; nbsp; 8 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— en poudre..........nbsp; nbsp; 10 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;jaune entier ordinaire....nbsp; nbsp; 10 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— — royal.......nbsp; nbsp; nbsp;l/i raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; — pulverise — .....nbsp; nbsp; 18 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; — — ordinaire...nbsp; nbsp; 12 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; rouge entier............nbsp; nbsp; nbsp; 20 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— pulvörisä..........nbsp; nbsp; 32 raquo;
Rhubarbe de Chine................nbsp; nbsp; 10 raquo;
Safran du Gätinais.................nbsp; 115 raquo;
Salsepareille couple................nbsp; nbsp; nbsp; 4 50
Savon vert........................... 90
Pour les spävialiUs,
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St. c. Scammonöe d'Alep........ le kilog. 120 raquo;
Seigle ergots.......................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;7 raquo;
Sei ammoniac......................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1 80
—nbsp; nbsp;d'Epsom................ u 30 elnbsp; nbsp; nbsp; raquo;35
—nbsp; de Glauber.....................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;raquo;40
—nbsp; de nitre en poudre.............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2 a
—nbsp; de Saturne.....................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1 50
—nbsp; nbsp;de Sedlitz......................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;raquo; 00
—nbsp; duobus.........................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1 80
Semen-contra d'Alep...............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2 raquo;
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S6a6.
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U raquo;
3 75 3 25 0 gt;#9632; 0 50
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Sirop antiscorbutique....... le litre
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ..... la boutcillo
—nbsp; nbsp; d'tJther............... le litre
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—nbsp; nbsp; d'ipeca............... le litre
—nbsp; nbsp; de nerprun................... 3 50
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ....... la bouteille 3 11
Staphysaigre entior............... 2 gt;#9632;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;en poudre............ 3 laquo;
Strychnine cristallisee ...le gramme 1 gt;gt;
Styrax liquide.............le kilog. U laquo;
Sublimö corrosif en poudre.........an cours
Sulfate de quinine., les 30 grammes 12 50
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Sulfure de potasse........le kilog
Teinture d'absinthe...............
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;d'alofe..................
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;d'arnica.................
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1 60
7nbsp; nbsp; nbsp;raquo; 6 gt;
8nbsp; nbsp; nbsp;raquo;
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—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de benjoin............... 10
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de cantliaridos............ 12
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de castorcuin............. 00
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;d'eupliorbe............... 8
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;do digitale............... 8
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de digitale etheree........ 20
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de gentiane............... 6
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;d'iode................... 22
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;d'ipecacuanlia............. IG
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de Mars tartarisöe........ 8
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de quinquina............. 10
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de rhubarbe.............. 10
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de valiiriaue............. 10
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Tertibentliine de Venise.............
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;claire...................
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ordinaire...............
Tfites de pavots............. le cent
Th6 perl(5 (in............ le kileg.
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f
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— noir..........................
Theriaque......................... 5 raquo;
Vert-de-gris pulverise............... 5 50
Vin de quinquina........... le litre 4 gt;
Vinaigre des quatre-voleurs......... 5 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp;pyroligneux............... 2 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; sternutatoire............... 5 gt;gt;
voir ä la page suwante.
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9
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Prix courant de la Maison VTquot; RENAULT aine et fils
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il
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DEPOT GENERAL DE SPECIALITES
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SE TROBVANT A LA MEME MAISON
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rmax
p' le veLoriDaire
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wmäm.
pour le public
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Baume astringent de Torrat centre le pißtin...........la bonteille
—nbsp; nbsp; nbsp; Fleurot aln(5...................................le flacon
Creme de savon sulfureux de A. Mollard, centre la gale des mou-
tons...............................................le kilog.
Feu anglais de Lelong.............................. la bonteille
Feu fraiiQais de J. Olivier......................................
Feu liongrois de Chastaing.. ....................... la bouteille
Feu resolutif de Renault, remplagaut la cauterisation ä cliaud. 1c kil. —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;la bonteille
Huile sinapisee et väsicante de Minot ..............ie flaetm
Liniment fondant de Renault......................la bouteille
Liniment Boyer...............................................
Liniment Geneau..............................................
Liqueur ignee de Cabaret......................................
Mixture de Lefebrre..........................................
Oiiguent antidartreux d'Anbin, centre les dartres rebelles du cboval
et du cliicn................................... la boltc.....
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— — la demi-boitc Onguont vesicatoire anglais d'Aubin, rouge ou brun. la boite......
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;........ la demi-bolte.
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— anglais du docteur James.....le pot de 1 once
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; — 16
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— anglais de Renault ain^............. le kilog.
Phönol Boboeuf...................................... Ic flacon .
Pommade de Martin Cbapuis........................... le pot.
Pommade antidartreuse pour les cliiens, de Cliastaing..... le pot.
Poudre adoucissante ä l'aconit, de Renoult, le paquet de 10 doses
Poudre de Hemmel contre la maladie des cliiens........ le paquet.
Poudre pectorale ü. l'aconit, de Martin Chapuis. .le paquet de 0 doses.
Poudre pectorale de Recordon................. ........ la boite
Poudre de Watrin...........................................
Provende liygii5nique de Briand.........................la boite.
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; — ........................le paquet.
Regöndrateur Tricard, pour les chevaux courounfo...... le flacon.
— — le dsmi-flacon. Savon sulfureux de A. Mollard......................le morceaa.
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; — pour cliiens............le morceau.
—nbsp; nbsp; au goudion B D pour usage vdtö-iuairo..................
Topiquo portugais de cliez Roussel.....................le flacon.
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Terrat, contre le farcin......................... le pot.
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Lacaze, contre les cors.................................
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Vautier, contre les insectes...........................
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2 f. raquo; c. 3 f. raquo; c. 1 raquo;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1 23
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AVIS
Los domandes nombreuses de notre Ongueiit vctncatoii-e aiiglais qui
nous sont l'aites nous font croire quo cd onguent procure aulant de succes que celui de James, donl le prix est d'un tiers plus cleve.
11 cn est de meme de notre Few resolutif, qui rcmplace avantageusement tous les resolutifs conmis. Nous les rccommiindons Tun et l'autre a MM. les veterinaires.
Notre maison fournit tons les instruments de Chirurgie fabriques par MM. Meri-cant, et autres fabricants, aux memes conditions que s'ils etaient directement pris chez eux. Nous fournissons egalement tous les livres et abonnemunts aux journaux de medecine, aux memes conditions que les libraires.
1%'ola. — Beanconp de veti;nquot;naires qui venlent cssayer des specialitcs nons font des demandes borneos i im, deui ou trois articles. II nuns est impossible d'eipedier franco d'aussi petitis qnaulites. Le port, dans er cas, deraeiire done ä la cbarge du dostinataire.
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12 Catalogue d'Instruments de Chirurgie de MERICANT.
CATALOGUE
D'INSTRÜMENTS de CHIRURGIE
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VETERINAIRE
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Ancienne Maison MERICANT
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SALLES, SuccesseLir
EABIUCVXT O'lNSTRCMENTS DK CHlIUliGIE VKTEniNAIPE ET COUTELLERIG FINE
Paris, boulevard Saiiit-jHartiu, 33,
Fournisseur de l'ficolo vtiturinaire d'Alfort, du Ministfire de l'Agricultnre et d'ficoles
(5trangeres.
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Instruments d'abattage et de contention.
Eutravons complots, conipr. les 4 entravons,
le lacs avcc chaine et la platc-long'i.nbsp; So raquo;
Kiitrai oils avec sys. a vis, pour desentraver.nbsp; bs raquo;
— les memes, capitonnes.........nbsp; 60 raquo;
Entravons amclals, mime oompositiou qnc
citlessus........-...........nbsp; 90 raquo;
Clef d'emravous (on portc-mousque-lou), pour mainteuir les 4 pieds reimis saus ncaud. Cette clef s'adapte ä tous les
systemes d'entravons.......nbsp; nbsp; 8 raquo;
Eutravons seals, les 4..................nbsp; 80 raquo;
I'late-Iongc ea corde............ 12 raquo; etnbsp; 15 raquo;
Lacs en corde avec cliaine................nbsp; nbsp;12 quot;
— en corde avec donille en fer se fhant a
l'eutravon.........................nbsp; nbsp; 6 raquo;
Capote d'abattage........................nbsp; nbsp;12 laquo;
Traverse ea bois, avec entravons aui bouts.nbsp; nbsp;20 •
Ucol fumigatoire.........................nbsp; nbsp;lö raquo;
nippo-Easso de MM. Raab et Lnnel......nbsp; nbsp;100 laquo;
Cenouilltres articuloes, modele Mericant..nbsp; nbsp; raquo; raquo;
Collier ä chapelet en bois..............nbsp; nbsp; 3 raquo;
Apparcll ligan pour mait. les taureainnbsp; nbsp; raquo; raquo; Apparcil BuspensenrdclH. raquo;uplessis,
ponr enlever, couclier elferrer les cliev.mecli.nbsp; nbsp; • raquo;
Eicol de force.........................nbsp; nbsp;i S raquo;
Appareil ä sinapisme.................nbsp; nbsp;18 gt;
Toise ;i potrnce pour clievaux.......nbsp; 28 raquo;
Incision. Bistouri droit ou convexe ä coulant, man-
ciie en biilDe..................nbsp; nbsp; 3 50
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— — modele Jlericantnbsp; nbsp; 3 50 — — eeailleou ivoire.nbsp; nbsp; 5 #9632;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— — simple.........nbsp; nbsp; 2 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;serpette ou ä l'anglaise i eoulant.nbsp; nbsp; 4 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;, ~ — simple a lent.nbsp; nbsp; 2 75
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;boutonne ä conlant..............nbsp; nbsp; 4 50
rlseaux veterinaires courbe de.....3 50 inbsp; nbsp; 4 •
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— droit de...___3 BO anbsp; nbsp; 4 raquo;
Suture.
Alflullles ä suture, variees de formes........nbsp; nbsp; • 40
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— pour la liernie.........nbsp; nbsp; 1 50
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;i bourdonnets ä manche fiie.....nbsp; nbsp; 2 50
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— ä eoulant.......nbsp; nbsp; 5 d
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; — modele Mericant..nbsp; nbsp; 5 raquo; Porte-algullleg h suture de JH. Delafond...nbsp; nbsp; 7 raquo; Serre-Ones de differenls modeles, la piece.nbsp; nbsp; 1 50
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Pansements.
fr. c.
Pinces a anneaux ä mors croises..........nbsp; nbsp; 3 50
fiseaux courbe de................. 3 50 änbsp; nbsp;4 gt;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;droit de.................. 3 50 änbsp; nbsp;4 .
solides eannelees acier...................nbsp; nbsp; 1 „
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; — — argen te.............nbsp; nbsp; 2 1
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— — niaillechort..........nbsp; nbsp; 1 7^
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; bougies eu gomine...............nbsp; nbsp; 1 .
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; en S avec lame...................nbsp; nbsp; 3 50
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— ceil am deux extremites..nbsp; nbsp; 3 bO Spatale ä pansement de M. Imlin...,.......nbsp; nbsp; 2 b0
Ponction.
Trocarl pour le rumen..................nbsp; nbsp; 8 1
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; — Systeme rentiant
dans le manche.,nbsp; nbsp;10 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ponr le tonrnis..................nbsp; nbsp; 6 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; d'essai droit de...................nbsp; nbsp; 4 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; d'essai courbe...................nbsp; nbsp; 4 50
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; explorateur de..................nbsp; nbsp; 3 #9632;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; pour le Cfflcum, de M. Charlier___nbsp; nbsp; 5 •
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; courbe pour hyo-vertebrotomie....nbsp; nbsp;li •
Saignees.
riamuie. Etui rivu buflle ä I lame.........nbsp; nbsp; 4 .
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;, — a 2 —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; b laquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Etui rivö bnfflc ou cu cuivre ä 3 I.nbsp; nbsp; 0 gt;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Etuiouv.,maiichcbu[llo,amp;oüglfUe a t iamönbsp; nbsp; 5 #9632;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— — ä 2 lames.nbsp; nbsp; 0 laquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Etui — — 3 —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;7 laquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ä platine ä 1 lam..........nbsp; nbsp; 7 v
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— ä 2 lames.........nbsp; nbsp; 8 laquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— ä 3 lames.........nbsp; nbsp; 9 •
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; de poche, ä 1 lame..............nbsp; nbsp; 4 b
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; - 2 —..............nbsp; nbsp; 5 .
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; pour chien I — ..............nbsp; nbsp; 4 ^
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ä ressort, etui bnllle..............nbsp; nbsp;15 •
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nonvean modele se gradnaut ä toutes
dimensions....................nbsp; nbsp; S raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ä saigner au palais...............nbsp; nbsp; 5 50
TUermomfttrc ponr constatcr la chaleur
des aniinanx............nbsp; nbsp; 9 #9632;
I.anceltes veterinaires, variees de formes,
chisses büffle, la piece........nbsp; nbsp; 1 50
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;pour chien....................nbsp; nbsp; 1 25
BÄton ä saigner, se devissant..............nbsp; nbsp; 2 25
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— ätige reßtrante.........,nbsp; nbsp; 2 50
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— hufilc....................nbsp; nbsp; 7 n
Porle-laquo;Splngles de M. Gourdon............nbsp; nbsp; 6 raquo;
Kplngles d'aeier trempd- en ressort, le cent.nbsp; nbsp; raquo; 30
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Üi
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Catalogue d'Instruments de Chirurgie de MERICANT, 13
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Casse-fplngles de M. Benjamin..........nbsp; nbsp; 2 raquo;
C'oupe-Cplnüle, modele Müi'icant .........nbsp; nbsp; 3 #9632;
#9632;#9632;laquo;inalom^ire de M. Uelafond............nbsp; nbsp;20 raquo;
— centesimal de M, Colin.....nbsp; nbsp; u #9632;
DOraquo; de • liimnic, s'adaptant sui le corps
des lames pour frayper avec la mam.nbsp; nbsp; 1 SO
Iraquo;o I ä saignee gradue.....................nbsp; nbsp; 4 50
Corde ä saignee de M. Beaufils.............nbsp; nbsp; 2 raquo;
|
fr. c. Agrafes, la douzaine..................... ( so
ConiprefiBeardusabotpourrappr.lesseiinej. amp; raquo; Vrille pour barrer les seiaies............... 3 50
Breuvages at Bols,
Bridons i brauvages en cuivre............30 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— en fer-blauo.........22 •
nrldous i breuvages de M. Colin, projec-
taut Illiquide....,, dnbsp; nbsp; #9632;
#9632;•iluliere de M. Lebas.................... snbsp; nbsp;raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de M. Imlin................... 12nbsp; nbsp;gt;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ä ressort, modele Mericant...,,, , 22nbsp; nbsp; •
Vessie.
Sonde pour la vessie, tissu simple......... 5 #9632;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; doubletissuetboutrenforce, 8 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de Brognez.......... 14 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; en maillechort, pourvaclie et jnment, 5 laquo;
Mandrln de sonde en naleine............. 2 u
Soudes et Bopgles varices degros., del quot;50'i 2 raquo;
Hernies.
nerniotome de M. Bouley..........,..,.. 22 #9632;
nistonri-berniolome de M. Colin....... 12 •
Oislourl-boutunue i coulant........... 4 50
Plnce de -M. Benard pour la hernieoiabilicale 25 1
—nbsp; nbsp; nbsp;de M. Harlot — —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 12 i Aiguille pour la suture de la hcrnic....... n 50
Instruments a dents.
Iraquo;as d'üne ä vis......................... 28 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;nouveau modele ä mors mobile.. 35 d
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;pour chien.................... 20
uäpressenr de M. Reycal, pour ecarterles
Jones et la bouche......... 12 gt;
tief de Garengeot, sc demontant et munie
de 3 crochets,,..,................. 35
—nbsp; nbsp; de Garengeot, aves tige couductrice
pour faire manceuvrer le crochet, modele Mericant................... 45 B
—nbsp; nbsp; de M. Delamarre pour les dents caduque
du cheval de trois ä quatre aos...... 3d •
Davier de M. Blasse...................... 40 raquo;
lraquo;avler-clef de JI. Bouley................. 55 ,
nabot odontriteur dc Brognez............. jg ,
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de 31. Charlier.......... 28 1
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;modele Mericant........ 28 raquo;
secateur pour la resection dos dents, par
compression................^45 „
nüpes ä dents............................ 8 ,
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— nouveau modele...........\[ g „
—nbsp; nbsp; nbsp; monture recevant 2 rapes de diife-
reotsmodelcs.................... jg ,
laquo;-ouyes ä liords lateram pour eviter la deviation............................ 12 u
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ä marleau......... 20 u
Daviers pour iucisives, droit ou courbe.,.. 10 0
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;pour chien....................., 4 „
Coupe-dcnls pour la resection des incisivos, 35 1
Instruments pour l'extraction des dents
DE M. Llctl.l.Il U.
Pas d'Ane a double poignee ämors mobile
garnis en cuir............... 40 raquo;
Pincc ä extraction a vis ct volants......... 55 ,
Tlge recevant 4 supports varies de forme
et degrosseurpourlaire basculerlapince. 8 gt; Kcarlc-languc pour {carter la langue pendant ruperation......... g 1
Coupc-dcnls pour la resection des dents mo-
laires..................... 51; ,
I'liicc ä anneaui pour eulever les dents ;a-
fjgt;duques.............,............ 30 .
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Seton.
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Aiguille
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seton, i pieces.. — 3 —
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i 50
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f
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—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— ä Tepaule..............nbsp; nbsp; 8 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— gaine en metal pour pro-
tegerla ^oiatQ{en plun),nbsp; nbsp; i o
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— ä manche...............nbsp; nbsp; 5 #9632;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— pour chien.............nbsp; nbsp; nbsp; 2 50
Passect;e-$Ctou en acier.....................nbsp; nbsp; 2 SO
— en baleine, de...............nbsp; nbsp; 3 50
Ruban i seton, la piece...................nbsp; nbsp; 1 75
Bouclement.
A.nueaa ä demeurc pour taureaux.........nbsp; nbsp; 5nbsp; nbsp;b
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— ä ecrou...............nbsp; nbsp; 7nbsp; nbsp; d
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ä double vis, sans operation...nbsp; nbsp; 7nbsp; nbsp; laquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— mouchette ä vis.......nbsp; nbsp; 7nbsp; nbsp; #9632;
Trocart pour la pose des anneaui.........nbsp; nbsp; 6nbsp; nbsp;raquo;
Armalure de baton conducteur...........nbsp; nbsp; 7nbsp; nbsp; n
Instrumentspourles operations de pieds.
nenetlCf ä clou de rue, manclie rive....... 2 50
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ebeneä virole............ 2 75
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— fermante, manche buffle... 6 n
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; simple ou rugine, manche rive..., 2 50
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; — ebene ä virole... 2 75
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ä javart, manche rive............ 2 50
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— ebene ä virole... 2 75
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; :i piqüre, manclie rive............ 2 50
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— ebene ä virole... 2 75
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ä enclouure, manche rive......... 2 50
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; — ebene ä virole. 2 75
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ä bleimes, de M. Charlier........ 2 75
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;tegris.......................... 3 75
I ciillK' do sauue, ä droite, a gauche, ou
double manche rive.,nbsp; nbsp; 2nbsp; 50
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— manclie ebene ä virole..nbsp; nbsp; 2nbsp; 75
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; — fermaute,manche en buffle.nbsp; nbsp; 6nbsp; nbsp; d i euillr de sauge-rcuettes ä droite ou i
gaudie, manche ä virole. 2 75
Ctouge pour la corne et les os............. 2 75
Plnce a dents de souris.................. 3 raquo;
— ä sonder les pieds.................. 12 n
Erlgne ä javart manche a virole......... 2 50
Klan dCBencastcleur de M Defayt.......33 •#9632;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; modele Mericant..., 32 •
Dllataleur des talons, de M. Jarrier....... 20 raquo;
nape a bleimes, Je M. Charlier.....4 50 et 6 raquo;
Mitve-sole............................... 4 gt;
SUylel passe-meche pour javart, de 31. Guerra-
pain......................... 2 i)
Caoalcliouc pour la ferrnre, le kilogr.....16 gt;
Scrlngues a injections de.........1 d et 2 raquo;
Cautfrres et SpatDles pour 1'applicatiou
de la gutta...... 2 gt;
toil lea u anglais......................... 2 50
notic A bain en gutta avec robinet........ 60 •
Xaillc-corne pour les pieds de bmufs..... 20 laquo;
Seimes.
Plnce ä Belme de M. A'acbctte, pour
placer les agrafes.. 22 et 25 laquo; —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; — le cautere pour faire rem-
placenient des agrafes,..
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14 Catalogue d'instruments de Chirurgie de MERICANT.
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Meteorisation, (Esophage.
fr.c. Vrocart pour la ponction du rumen........ 8 a
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;du moutoü....... 6 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de M. Chartipp pour le occcum du eh. 5 n Sonde oesopliagienne pour benuf, en c. avelaquo;
bouts eu corne,,, 15
__nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; pour mouton,,,,, 10
Sonde gulta pour l^ceuf.................. 10 #9632;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;pour mouton................ 6 n
Repoussolroesophaglen en baieine,se de-
• -nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;vissant en2pifeces
....nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; pour refoulei* les
, *.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; corps e trangers ar~
rete dans l'ceso-
phage........... 16 •
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;eu jene..........quot;............ 7 raquo;
#9632;ixtracleur des corps etrangers dans Üosso-
pbage, faisant sondeet repous-soiroesophagien.............30 raquo;
Castration du cheval. Pince pour serrer les casseaux............. 14 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ä crematllere., 18 raquo; Elan pour le memo usage, pour operer sans
aide................................ U raquo;
Pincesdcir.'Reynalpour lacastration par torsion avec creinaillcrej les dein..., 38 raquo; —. petit modele pour la castration des
pores et petits aniuiaux......... 32 raquo;
Pinccs-unles de M. Beauüls, pour operer
la torsion sans aide........60 gt;•
Plnce ä deux branches, pour la castration
par !e feu........................ 15 'gt;
—nbsp; nbsp; nbsp;deM. Unart, ä 3 lu'anehi's, pour la cas-
tration par le fen, en acier........ 30 gt;raquo;
Casseaux ä vis enadei'j de M. Magne, pour
agneanx..;..................... 8
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; pour beliers 12 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;#9632;•—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; pour tauroaux. 16 a Casseaax en bois, sur 3 grandeurs, la piece. raquo; 30
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—i courbe, la piece......... 1 raquo;
Blstoarl convexo pour la castration........ 3 30
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— pour les pores.,........ 3 n
Alffallies pour les porr.s.................. raquo; 50
Plnce viaax pour casseaux bois.......... io raquo;
Plnce Orault.......................... q-0 gt;
Casseaux ä tooret....................... i raquo;
Gastration des vaches.
PROCEDE DE M. CIIAKLIEK,
1 Extensenr vaginal.
1 pince ä torsion.
1 Palre de ciseaux ä tranchant liraite.
1 iBistouri serpette ä coulisse.
1 raquo;olfitier.
La xrousse comenant I'appareil.
PROCEDE DE M. COLIN,
1 Pince ä torsion se demontant, 1 Bistouri eonvexe avec curseur. 1 Pince limitative ä anneaux. La Dolle coutenant I'appareil.
Parturition.
Crochet articule, pointu...........,.,.... 8 n
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— mousse.................. S raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;pointu iiie....................... ti „
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;mousse.......................... ö 0
porte-corde droit....................... 5 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; eourbe...................... ü raquo;
Rcpoussolr............................. 5 „
Mouture recevant 1 crochet et I repoassoir
articules.......................nbsp; 25nbsp; nbsp; raquo;
Appareil pour operer la traction dans le
velage difQeile ................nbsp; nbsp; #9632;nbsp; nbsp; raquo;
Rrassard prSservateur en caoutchouc......nbsp; nbsp; 6nbsp; nbsp; raquo;
Forceps pour cheval.....................nbsp; nbsp;60nbsp; nbsp; n
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; pour chicn......................nbsp; nbsp;15nbsp; nbsp; o
Place a coulant de M. Webert (pour I'ac-
couchement des petites especes)., o raquo; nyst^rotouie de M. Delamarre......'..... 22 raquo;
|
fr.nbsp; Cm
niKtonrl ä lame cacheepour Tembryotomie. 9nbsp; nbsp; a
Pessalre ea caoutchouc pour vache......., 12nbsp; nbsp;#9632;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— pour brebis....... 6nbsp; nbsp; laquo;
Sondes trayeuses en ivoire, les quatre... 5nbsp; nbsp; raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;en maillechort, les quatre 6nbsp; nbsp; laquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ea argent, les quatre... 8nbsp; nbsp; -Tracheotomie.
Tubes a demenrede M. Trasbot........... 12nbsp; nbsp;gt;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—ä clavette mobile de AI, Reynal 12nbsp; nbsp; raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—de M. Vachette ............ 12nbsp; nbsp; #9632;
—nbsp; nbsp; nbsp; provisoires, varies de formes...... 4 ä8nbsp; iraquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— avectroeart, deM.Reynal. 14nbsp; nbsp;raquo; Erlflnedilatatrice deM. Vachette,pouroperer
sans aider....................... 3nbsp; nbsp; u
Trepan.
Arbre de trepan avec pyramide et eouronne. 40nbsp; nbsp;raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp;äengrenage, modele Mericant, servant aussi de porte-tbretSjpourpercerles os. 45nbsp; nbsp; raquo;
Rugine poiutue.......................... 4nbsp; nbsp; #9632;
Couteaa leaticulaire...................... 4nbsp; nbsp; raquo;
#9632;aovatoire double........................ 3nbsp; 50
Tire-fond äanneau....................... 4nbsp; 50
Trßphiue avec eouronne.................. 20nbsp; nbsp; raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;trancliante de M. Gharlier pour
I'ablatiou des comes des jeunes
beliers et des veaui........... 10nbsp; nbsp; raquo;
Vrllle d'essai pour l'exploration des sinus.. 4nbsp; 50 Amputation.
Coupe-queues, moute on bois............18nbsp; nbsp; a
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;branches en fer...........32nbsp; nbsp;raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;poor chien................ 20nbsp; nbsp;raquo;
Rräle-Qucucs........................... 6nbsp; nbsp; laquo;
Plnces iluiitallves pour coaper les oreilles
des cliienS; les deux.... 9nbsp; nbsp; laquo; Sclc ä amputation, 2 lames de dillerentes
largeurs .................. 18nbsp; nbsp; d
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— petit modele............ 12nbsp; nbsp; #9632;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— ä cliaine................20nbsp; nbsp; raquo;
Pince coupe-net pour la resection des os., ISnbsp; nbsp; #9632;
Pince a ligature et ä torsion d'arteres...... 7nbsp; nbsp; e
—nbsp; nbsp; nbsp;ordinaire ä. dents.................... 3nbsp; nbsp; #9632;raquo;
Cacbe-orcllles pour chieus............... 1nbsp; nbsp; nbsp;1
Injections, Douches, Lavements, Irrigations. Scriuguc avec trocart ä robinet, pour injections iodees, de M. Guerin...... 22nbsp; nbsp; •
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;avec trocart ordinaire........... 12nbsp; nbsp; raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;bout, en caomciioue avec trocart. 22nbsp; nbsp; raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;a. [avements pom'cheval........ 15nbsp; nbsp; raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;moyeune pour plaies............ 7nbsp; nbsp; raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;pour le javart.................. 1nbsp; nbsp; raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— en caoulchonc. 3 et 5nbsp; nbsp; raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— piston eu cuir. .. 2nbsp; nbsp; laquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ä injections sous-cutanees, modale
de M. Colin.................30nbsp; nbsp;*
Seringue Pravaz, maillechoii........... ISnbsp; nbsp; s
— argent.............. 22nbsp; nbsp; raquo;
Kaioiinoir ätransfnsionet injection de liquide
dans les vcinos............. 12nbsp; nbsp; *
Tube deM. Rey, pour injections nasales___ tonbsp; nbsp;d
—nbsp; nbsp; nbsp; en caontchoue pour irrigation ,. le kii. 16nbsp; nbsp; laquo; Raccords droits et bit'urqucs pour reunir le
caoutchouc.................. #9632;nbsp; nbsp; nbsp;^1
Lithotritie.
Tenefte broyeuse de M. Bouley.........40nbsp; nbsp; raquo;
Brlse-pierre ä levier, de fif. Guyou...... 163nbsp; nbsp; raquo;
Kp^culum du incme......................30nbsp; nbsp; a
Teneiie pom- la cystotomie................20nbsp; nbsp;raquo;
Cauteres.
Canttre cutellaire..................... 2nbsp; nbsp; raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;en pointc..................... 2nbsp; nbsp; raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ä points penetraiite............ 2nbsp; nbsp; raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;A olive....................... -1nbsp; '60
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; i la gautet.................. 2nbsp; Elu
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Jjrüle-queue................... ünbsp; nbsp; •
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mm
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Catalogue d'Instrum outs de Chirurgie de MERICANT. 15
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tr. c. Porie-nitratc avec pince en argent lin..... 2 25
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;avec pince en platine........ 7 raquo;
Ablation des tumeurs.
Ecraseur liueairede M. Chassaignacmod.Me.nbsp; 50nbsp; nbsp; quot;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; — avec chaiiie de recliange.nbsp; nbsp;60nbsp; nbsp; n
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; petit modele...................nbsp; 40nbsp; nbsp; raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; permanent, de M. Reynal........nbsp; nbsp;28nbsp; nbsp; x
Serre-nceud ä rochor pour petites tumeurs,nbsp; 12nbsp; nbsp; n
Ecraseur pour petits auiinam...........,nbsp; 35nbsp; nbsp; laquo;
Tenotomie.
xenotome droit ä ponction................ 2 50
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;concave mousse................ 2 50
Anasar que. Relevenrs dos naseani,(]e.M. Prange, les 2. 4 quot;
Specalnms nasanx, les dem............ 12 gt;
Feriostotomie. 1 Cisaille ponr inciser la peau. I Bistouri fiie.
1nbsp; P^rioslolouie.
2nbsp; Aiguilles courbes dont une houtonnee, se
montantstiruiimanche ä coulisse, I,a Bolle conteuant le tout.
Inoculation.
Aiguille i inoculer.......................nbsp; nbsp; 1 73
Lancette — cannelee...............nbsp; nbsp; I 75
Elaiik Inoculation portautraiguüle et lalaorcttenbsp; nbsp; 4 d Lancette graduee, de M. Üelafond, avec
spatule cannelee................nbsp; nbsp; S •
Ij'EtuI renfennaut la soude et la spatule.....nbsp; nbsp; 1 •
Tubes enverre pour laconserv. davinis. le ceut.nbsp; nbsp; 3 raquo;
Appareilsä marquerles moutons et les boeufs.
I'ince cmportc-piüce..................... 13 u
—nbsp; nbsp; nbsp; äcadran pour marquer par le tatonage. 50 raquo; — ä composteux pour marquer par le
tatouage, avec 3 series de chiffres et ac-
cessoires. Le tont dans une boite..... 100 #9632;
Ces pincfts sont adoptees par le Alinistere de ragriculture pour marquer les animaux primes dans les concours.
Tonte et pansage.
Tondcuse Adie perfectiounec.............nbsp; nbsp;22nbsp; nbsp;u
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Adie.........................'.18nbsp; nbsp; •
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Glarclc.........................nbsp; nbsp;22nbsp; nbsp; raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Coiirtois.......................nbsp; 20nbsp; nbsp; o
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;la Rapide......................nbsp; nbsp;18nbsp; nbsp; „
fiscaux 1 crius..........................nbsp; nbsp; 3nbsp; nbsp; ,
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ä toudre, de............. t 50 etnbsp; nbsp; 5nbsp; 50
•raquo;eignes a tonilrc, de.....................nbsp; nbsp; Inbsp; nbsp; ,
llrüloirs simples, de.............. 2 50 etnbsp; nbsp; 3nbsp; nbsp; d
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ä robinet.......................nbsp; nbsp; nbsp;(inbsp; nbsp; nbsp;,
Couteanx ä chalcur, varies.............nbsp; nbsp; inbsp; nbsp; #9632;
Cure-pieds simples et ä marteau...... 1 änbsp; nbsp; 2nbsp; nbsp; j
Etrille..................................nbsp; nbsp; .nbsp; nbsp; .
Hippometre.
Toise ä potcnce poor chevaux.. ........ 28 0
Cannes liippoiueiriques a potcnce. 25 a 35 gt;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ä double rallougo pouvant m. 2 inet. 40 1 Ruban de Domballe, ämösurerles boeufs, pour
en savoir le poids............... 2 25
Plessim6tre.
Plessim^tres en ivoire, avec marteau mail-
lechrct, garni en caoutchouc. 12 raquo; — en buttle — — 10 raquo; Stethoscope. SUUhoscope en hois de cedre............. 2 50
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;en ebene................... 3 u
Instruments d'autopsie.
Couteau a autopsie, de............... 2ä 4nbsp; nbsp; .
Seles ädos mobile, cinq longueurs,..... 6 ä 12nbsp; nbsp; *
Costotome.............................. 10nbsp; nbsp; raquo;
Marteau manche en fer ä crochet......... 7nbsp; nbsp; 1
Bacliitome ä epaulemeut................ 4nbsp; nbsp; raquo;
Ciseaux enterolomes..................... 6nbsp; nbsp; raquo;
Caisse en ebene reufermaut le tout........ 15nbsp; nbsp; raquo;
|
Instruments d'anatomie.
TROCSSE DE DISSECTION, MODELE DE M. GODBAÜX.
fr. c.
5 Scalpels varies de formes ä 1 25.........nbsp; nbsp; 6 25
1 litie-dernie,........................*nbsp; nbsp; 2 raquo;
1 Olseau droit........................., ]nbsp; nbsp; 2 50
1 Pince ä dissection......................nbsp; nbsp; 2 50
I Krlgne pomtou...................'...'.'.nbsp; nbsp; 1 50
1 Tube insufflateur............ *nbsp; nbsp; 1 50
1 Stylet.......................'....'.'.'.'.'.'.nbsp; nbsp; raquo; 75
1 Ruban metrique.... ..................nbsp; nbsp; raquo; 15
I.a TTonsse en chagrin.................'.nbsp; nbsp; 7 .
Dissection microscopique.
3 Scalpels fins...........................nbsp; nbsp; 3 75
1 palre de ciseaux droits..........'.....'nbsp; nbsp; 2 50
1 Pince ä mors fins......................nbsp; nbsp; 2 50
1 Erlgne ä manche.............!..'...!!.'.nbsp; nbsp; 2 50
1 Aiguille a manche.................,,',,nbsp; nbsp; 1 E0
La xrousse..........................,,'nbsp; nbsp; 5 „
Ferrure.
Socques a crampons pour la glace, la garniture composee de quatre socques pour
les 4 pieds.............laquo;...........nbsp; nbsp; „ Ä
Crampons d'acier de rechange, pour socques)
lecent............,.............nbsp; nbsp; „ 0
Boutolr acier tondu..................!.'nbsp; nbsp; 5 •
Brocliolr..............................nbsp; nbsp; 5 „
Tricoise,de.......................'.'.'.'hinbsp; nbsp; 8 •
inuiiii pieils............................nbsp; nbsp; 2 laquo;
Couteau anglais...................].'quot;,nbsp; nbsp; 2 go
RApe de mareciial.................,]',,nbsp; nbsp; 4 .
Pince tire-clous........................nbsp; nbsp; s d
lt; Iiasse-cious.......................[..,nbsp; nbsp; 150
Sacocbe de marechal..........,.___'.. '40nbsp; nbsp; raquo;
rerrelier tout acier, le kilog............,nbsp; nbsp; 4 gt;
Oaontciiouc pour la fenure, le kilogr,...!nbsp; 16 raquo; Trousse a ferrer pour conlenir les instrum. dlaquo;
ferrure......,..................nbsp; nbsp; nbsp; h u
Ferrure de M. Charlier.
Bontoir ä guide pourfaire l'emplace. du fer.nbsp; nbsp; 6 laquo;
Renette a guide — —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;3 50
Trlcoise ä mors coudes...................nbsp; 12 raquo;
Rogne-pled elevateur....................nbsp; nbsp; 4 •
Brocliolr leger .........................nbsp; nbsp; 5 „
RSpe came pour ajuster les fers a froid....nbsp; nbsp; 4 raquo;
|
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TR0ÜSSES.
II y a des tronsses do 8 a 24 places. Elles varient dans leur composition, commedaus le prij, par le plus ou moins de luxe des instruments. Void le prix des Troussesgeneralement demandees :
Trousse n0 1.
Dite serviette, composee de 3 instruments,
manclies ebene rives, 2 aiguilles ä suture.. 25 d La trousse vide............................ 5 raquo;
Trousse nquot; 2.
Composee de 9 instruments , grandeur ordinaire,manches ebene ä virole.l lancette et 2 aiguilles ä suture....................40 9
La trousse vide............................ 7 50
Trousse nraquo; 2 Ms.
Ciunposec de 12 instruments............... 45 #9632;
La trousse vide..quot;.;....................... 9 •
Trousse nquot; 3.
De poche, composee de 8 instruments de petite dimension, manches ebene ä virole, 1 lancette et 2 aiguilles ä suture...............38 #9632;
La meine avec manches eu ivoire.......... 48 #9632;
La frousgt;e vide............................ 1 50
Cette trousse garuie en velours, 4 fr. en plus.
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16nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Catalogue dlnstruments de Chirurgie de MERIGANT.
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Trousse n0 4.
fr. c.
Trousse-portefeuille, garnie en velours, a ca-hier, composÖQ de S instrumeuts de petite diuiension, manchos ebeae, 1 lancette, 2 aiguilles ä suture........................45 #9632;
La memc avec manches ivoire...............55 a
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— ecaille.............. 58 gt;
La trousse \ide............................ 14 #9632;
Trousse n0 5. Composee de 15 instrumeuts grandeur ordinaire, manches ebene ä virole, 2 laucettes
et 2 aigailles i suture....................62 •
La meme avec manches ivoire............... 80 raquo;
La trousse vide............................ 11 gt;
Trousse n0 6,
Composee de 18 instruments grandeur ordinaire, manches ehene ä virole, 2 lancettes et 3 aiguilles a suture....................75 raquo;
La trousse vide............................ 15 raquo;
Trousse n0 7.
Composee de 24 iastrnmenls grandeur ordinaire, manches ebene ä virole, 3 laucettes et 3 aiguilles ä suture...................... 100 n
La trousse vide...........................20 raquo;
Trousse no 8.
Nouveau modele ä plateau mobile, garni en velours, composee de 10 instruments petite dimension, manches ebene ä virole, 1 lancette et 2 aiguilles a suture. (Ge modele est
d*une tres-grande solidite.)................65 raquo;
Garnie ivoire ou ecaille.................... 85 raquo;
La trousse vide............................ 20 o
Ge memc modele pour contenir des instruments
de grandeur ordinaire, en plus........... 8 d
Trousse pour MM. les veterinaires militaires.
Trousse reglementaire...................... 55 laquo;
G-ibeme regletnentaire reccvant la trousse.... 45 raquo; Trousse de berger.
Composee de 8 instruments.................35 i
Trousse de chasseur nquot; 1. Composee de ö instruments, avec flacons pour
substances pharmaceutiques.......... 2ü et 25 raquo;
Trousse de chasseur n0 2. Composüe de 8 instru. pour petite Chirurgie. 35 raquo;
Agenda du quot;Veterinaire Praticien,
PARA.1SSANT LE 15 DECEMBRE DE CHAQD£ ANNEE
L'Agenda caitonne........................ 2 h
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;prepare poor etre mis en portefenille 2 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;avec portefenille en chagrin....... 6 raquo;
Ce dernier modele est dispose de facoQ ä servir au
besoin de petite trousse de poche par f'addition d'un plateau mobile se plaraut dans Tune des poches du portefenille,et recevantles instruments fes plus usuels, et de petite dimension.
be plateau seul en phis...................... 2 i
Le plateau garni lies instruments snivants : 1 llamme etui rive manche bnfUe, 1 bistouri simple droit, 1 ciseau courbe, 1 sonde can-nelee aspatule, i lancette, 1 pince ä griifes, 15 raquo;
Collection de fers. Collection de 20 fersnoircis.............. 40 b
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; — 20 fers polis...............50 d
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de 40 fers noircis............. so laquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; — 40 fers polis.............. JOG n
Chaque fer pris separement................ 3 raquo;
Designation des fers parmi lesquels on pourra chotsir pour former la collection que Ion desire, en indignant les numeros d'ordre. Surla demande, je me charge de fixer ces collections snruntableau en chene poll ou en böis noir, Ce tableau est en dehors des prix indiques, il varie de 30 ä 100 fr., suivant I'orne-mentation.
|
N0 1. rer ordinaire, pied de devant.
2.nbsp; nbsp; —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— pied de derriere.
3.nbsp; nbsp; — :\ pince tronquee, pied de derriere,
4.nbsp; nbsp; — evide en pince, lace superieure, pour
cheval qui forge en pince.
5.nbsp; nbsp; — ä ranglaise, pied de devant.
6.nbsp; nbsp; —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; pied de derriere.
7.nbsp; nbsp; — orthopode (de M. Louley), employe
apres la tenotomie. 8 — deseucasteleur de M, Defays. 9. quot; — evid6 ä I'anglaise, pour fotirbure chro-
nique ou pieds plats.
10.nbsp; nbsp; — ä pantoiiüe eipansive, pour la dilata-
tion de talons.
11.nbsp; nbsp; — ä planche, pour bleimes et autres,
pied de devant.
12.nbsp; nbsp; — i planche ä demeure et ä galerie pom1
pansement du javart,pied de devant.
13.nbsp; nbsp; — ä caractere, pour les pieds derobes,
pied de devant.
14.nbsp; nbsp; — a caractere, pour les pieds derobes,
pied de derriere.
15.nbsp; nbsp; — ä la tiirque, pour cheval qui se coupe
an talon, pied de devant.
16.nbsp; nbsp; — ä la turque, pour cheval qui se coupe
au talon, pied de derriere,
17.nbsp; nbsp; — ä la turque, pour cheval qui se coupe en
mamelles, pied de devant.
18.nbsp; nbsp; — ä la turque, pour cheval qui se coupe en
mamelles, pied de derriere.
19.nbsp; nbsp; — ä javart, dernier modele, ponr maintemr
le pansement, pied de deTanU
20.nbsp; nbsp; — ä javart, dernier modele, pour main-
tenir le pansement, pied de derriere.
21.nbsp; nbsp; — ä dessolnre, pied de devant. ,
22.nbsp; nbsp; —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;pied de derriere.
23.nbsp; nbsp; — ä pince prolon^ee, pour seime en pince,
pied tie devant,
24.nbsp; nbsp; — a pince prolougee, pour seime en pince,
pied de derriere.
25.nbsp; nbsp; — ä bceuf, ordinaire, pied de devant.
26.nbsp; nbsp; —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; pied de derriere.
27.nbsp; nbsp; — de course, ä Tanglaise, pied de devantlaquo;
28.nbsp; nbsp; —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;pied de derriere.
29.nbsp; nbsp; — Moorcroft, pour les vieux chevaux qni se
coupent, pied de devant.
30.nbsp; nbsp; — Moorcroft, pour les vieux chcvaui qui se
coupent} pied de derriere.
31.nbsp; nbsp; — pour cheval qui se blesse au coude.
32.nbsp; nbsp; — a croissant, de M. Lafosse, pourdilater
les talons, pied de devant.
33.nbsp; nbsp; — ä. lunette simple, pour cheval qui a des
oiguons, pied de devant.
34.nbsp; nbsp; — ä lunette double et evide, pour cheval
qui a des oignons, pied de devant.
35.nbsp; nbsp; — pineard i deux pineons pour seime en
pince.
36.nbsp; nbsp; — desencasteleur, de ST. Foures. Ce fer en
pent etre compris dans ces collections, ce modele etant de 10 fr.
37.nbsp; nbsp; — de M, Charlier, pied dc devant.
38.nbsp; nbsp; —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;pied de derriere.
39.nbsp; nbsp; — a bceuf de M. tlharlier, pied dc devant,
40.nbsp; nbsp; — —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; pied de derriere.
41.nbsp; nbsp; — de M. Lanneluc, ä trois etampures pied
de devant.
42.nbsp; nbsp; — —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; pied de derriere.
43.nbsp; nbsp; — pour cheval qui se croise,
Coutellerie fine
Services de Table riches
Converts et Orfevrerie argent et
Rnolz Coutellerie de cnisine
Instrnments de jardinage
Necessaires de travail ponr dames,
en chagrin, cnir de Russie
et en ebenisterie Trousses et Sacs de voyage
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