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NOIYEAU TRATTE
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MATIERE MEDICALE
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THEHAPEUTIQUE ET DE PHARMACIE VETERINAIRES
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Cobbul. — Typ. et ster. de Cbüte fils.
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NOUVEAU TRAlTBf ÄApf' h
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MATIEHE MEDICALf
DE
THERAPEUTlnUK ET DE PHARMAGIE
VB]TERINAIRES
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1deg; n'L\ Ai;]it;c:i'; de lOXtCOI.OGlE vfT^HIKAinR
2deg; I) It NOTIONS S I 11 r. A 1' II A I', 31 A i: 1 E 1. K G A 1. E \ t T t R I \ A I r. i;
3quot; D'ON KO I1MÜI.A Uli- RAISONKi, UAGISTRAI. KT OFFICINAL
1quot; d'un mkaiup. iai. i:f;M:;iiAi. DE t fik n ai'F.i tiqi e
PAR M. F. TABOÜRIN
Professeur de physique, chimie, toxicologic, maliere niötücale el pluirnmcie
ä l'Ecole vöterinaire de Lyon,
Monibrt! titulaire de la SocitHti d'agiiculture, d'histoire naturelle et des arts utiles de Lj
Uembre correspoudant de la Sociötö eentnile de mödecine vetöriuaire,
dlaquo;' la Soci^te de pbarmacie de Paris, de la Sociötö vät^rinaire de Lot-et-Garonne, etc.
TROISÖME EUITION, REVUE, CORRTGEE ET AUGMENT^E avec figures intercalees dans le texte
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: i
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En niant la maladie, Broussais arait nie Le mddicament. Trocssbao t't-PmoL'v.
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TOME SECOND
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PARIS
P. ASSELIN, SUCGESSEÜR DE RECHET JEÜNE ET LABE
LIBRAIRE DE LA FACULTK DE MEDECIKE
K T MV. LA S O f; [ K T l' C E N i' R A L K DK M K D E C I N E N1 K T £ R 1 N A T R E
Place de rEcole-do-Medecino 1875
RIJKSUNIVERSITEIT TE UTRECHT
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2671 576 7
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4snbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;gt;
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NOÜVEAÜ TRAITE
DE
MATIERE MEDICALE
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THERAPEÜTIQUE ET DE PHARMAGIE
VETERINAIRES SECTION III
DES MEDICAMENTS NEVRO-DYNAMIQUES (suite)
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CIIAPITRE II DES EXCITATEÜRS
Synonvmie ; Tetaniques, excitants musculaircs, antiparalytiques, etc.
On dösigne sous ces diverses d6nominations des m6dicaments qui agissent specialement sur le syslfeme nerveux, dont ils exaltenl d'une fatjon speciale les fonetions sensitives et motrices.
Les excitaleurs sont les antagonistes des narcotiques: ce que ces derniers affaiblissent, les premiers le fortifient. Les narcotiques ralentissent d'abord, puis abolissent tout ä fait l'activite nerveuse, tandis que les excitateurs donnent ä cette faculty precieuse une Energie extraordinaire dans l'etat physiologique ou la retablissent lorsqu'elle a 6t6 diminuee ou abolie par l'etat maladif. Gependant il est indispensable de faire observer, pour l'dtude comparative de ces deux ordres d'agents, que les narcotiques n'agissent pas seule-inent sur la aensibiläe et la molricite, mais encore sur les instincts et Vintelligence, tandis que les excitateurs exaltent les deux premiöres faculty du Systeme nerveux, mais n'exercent qu'une influence fort minime sur les deux autres. En un mot, ils agissent 6nergiquement sur la moelle 6piniere et fort peu sur le cerveau.
TABOuniN, 3e Edition. — II.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1
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2nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICAMENTS NEVRO-DYNAMIQUES.
Parmi les agents physiques susceptibles d'agir sur reconomie animale il en est un qai represente Ires-exaclemcnt parson action les ellets des mödicaments excitateurs : c'est le Quide electrique; (in'il agisse sur les animaux sous forme d'^tincelles ou sous forme de courant galvaniquc, il a toujours pour resullat, comme les m6-dicaments qui nous occupent, d'exalter la sensibilite et la motri-cit6 de provoquer des secousses musculaires brusques, des con-traclions momentances ou prolongees, des convulsions, des •illaques tetaniques, etc.
Les nicilicaments excitateurs les plus employes en mödecine ve-teriaaii'e sont d'abord la Noix vomique, qui sert de type ; puis, ac-cessoirement, la Feve de Saint-lgnace, VEcorcc de fausse angusture, le Boh de couleuvre, VUpcis tieuie, \es Sumacs, le Redoul, etc.
L'histoire de la noix vomique repr6sente si exactement les effets de cet ordre de medicaments, que ce serait nous exposer ä des re-dites en insistant davantage sur leur etude generale ; il est done plus profitable d'aborder immediatement celle du fruit du Yo-
miquier.
Noix vomique {Nux vomica).
Partie pharmacostatique.
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lraquo;lisraquo;riiiacog;rquot;phie.
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On dösigne sous le nom de noix vomi-
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que, dans les ollicines, la
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graine du fruit d'un arbre exotiqne, appele Vomiquier {Strychnos nux vomica, L.), qui appartenait aulrefois ä l'ancienne famille des Apo-cynees, puis ä celle des Stry-chnecs, 6tablie par de Can-dolle, et qui se trouve detini-tivetnent ran gee dans celle des Loganiacees formee par Robert Brown aux depens des Apocynöes, des Rubacöes et des Gentianöes.
Le vomiqnier, appel6 Coni-ram dans l'Inde, oü il croil
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spontanement, est un arbre d'une Elevation et d'une grosseur medioeres, et qui porte un fruit du volume d'une orange ; ce fruit, rempli d'une pulpe aeide et non
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DES EXC1TATEÜRS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;3
veneneuse, conticnt,en outre, de 14 ä IS graines aplaties, qu'on nomme improprement Noix vamiques: c'esl la partie employee en medecine.
Caractereg. — Les noix vomicjues sont aplalies et orbiculaires comme le moule d'un bouton d'babit, dont elles ont exactemenl la Tonne. L'unc de leurs faces est convexc, rautre est concave et portc au milieu line espece d'oinbilic ; leur surface est grisätre, douce au toucher et recouverte d'une espece de duvet ayant l'as-[)cct de celui du velours. Lenr substance est dnrc, coriace, comme cornee, et legerement Iranslucide ; eile ne prösente pas d'odeur sensible, mais quand on la goüte, eile developpc une saveur un pen acre el une amerlume tres-intcnsc. Lc poids moyen de chaque graine est d'environ igr,30.
Compogition chimiquc. — D'apres les analyses de MM. Bracon-not. Pelletier et Cavenlou, Dcsnoix, etc., la noixvomiqne presente la composition indiqueepar le tableau suivant :
1
Strychnine. Brucine. Igasurine. 1quot; Principe neide............ | A. ig isuriqiio ou strychnique.
' , „ . . , , . ,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;I Huilo concrete.
,1quot; Princtj-es liydrocarboues...
' 'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;\ Cn-e
4deg; Priiicipes co\ovamp;nts........ |nbsp; nbsp;Matiere colorante janne.
(nbsp; nbsp;Amidon.
5deg; Prineipes nentres..........'nbsp; nbsp;Hassorine.
(nbsp; nbsp;Lignonx.
Piiarmacotocimic. — Les preparations de noix vomique employees en mödecine so divisent en deux categories : les preparations pkarmaceutiques et les preparations chimiques. Ces derniöres seront etudicesa la fin de l'article consacre ä ce medicament.
Preparations phannaceuliques offieinales. 1deg; Poudre.
Elle est difficile ä preparer ä cause de la consistance des noix vomiques; on y parvient par deux precedes : en räpant les graines avec une rape ä Sucre ou uno lime ä bois; ou mieux, en les faisant ramollir i la vapeur d'eau, les ecrasant dans un monier et les dessechant ensuite dans une 6tuve ou au soleil.
2deg; Exlrait alcoolique.
Pronez : Noix vomique räpeo.................... 1 partie.
Alcool i 85 degres C.................. 32 —
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4nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICAMENTS NEVR0-DYNAM1QUES.
Traitez la poadre de noix vomique par deux macerations successivos chacune do huit jours, en divisant le dissolvant en deux parties ügales; passcz chaque fois avec expression, distillez pour retirer une partie du veliicule et (Svaporez rapide-ment au bain-marie. On obtiont lo dixieme du poids de la noix vomique employee.
3deg; Teinture de noix vomique.
Prenez : Noix vomique pulverisec................. 1 partie.
Alcool ä 85 degres C.................... 5 —
Laissez macerer pendant quinze jours et flitrez.
Indöpendamment de ces Irois preparations officinales, on fait aussi avec la noix vomique quelques preparations magistrales ou extemporan6cs, telles que la decoction, des ilectuaires, des bols ou äespilules, etc. : c'est la poudre qui sert de base h cos pröpurations; on emploie plus rarement I'extrait alcoolique.
Partie pharmacodynamique.
Meiiicamentation. — Les preparations de noix vomique s'admi-nistrent le plus souvent par le tube digestif; la poudre et I'extrait servent ü faire des breuvages et des lavements lorsqu'ils ont et6 dissous, mais le plus ordinairement c'est en bols, en pilules ou en ölectuaire qu'on les adminislre. La teinture s'emploie ä peu pres exclusivcment en frictions sur diverses parties du corps. Enfin, les alcaloides et leurs sels peuvent 6tre introduits dans le tissu cellu-laire ou injecles dans les veines, et, dans Tun et l'autre cas, ils agissent avec rapidite et avec une Energie de dix h vingt fois plus grande que par la voie gastro-intestinale, ainsi que nos propres experiences nous l'ont dömontre.
Posolo^ie. —Les doses varient selon la preparation dent on fait usage ; la poudre, qui est la plus frequemment employee, sera prise pour type; le tableau suivant indique les doses auxquelles il convient del'administrer.
Grands ruminants..............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;5 änbsp; nbsp; nbsp; 25 grammes.
Solipedes........................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;4 änbsp; nbsp; nbsp;l(i —
Petits ruminants.................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; länbsp; nbsp; nbsp; nbsp;5 —
Pores...........................nbsp; nbsp; nbsp;0,50 itnbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2 —
Chiens..........................nbsp; nbsp; nbsp; 0,05 änbsp; 0,25 —
Chats...........................nbsp; nbsp; nbsp; 0,014nbsp; 0,05 —
Ces doses sont indiquces pour les preparations solides, telles que les 61ectuaires, les bols et les pilules; mais si Ton doit donner la
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DES EXC1TATEURS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 5
noix vomique en decoction, les doses seront röduiles d'un tiers et ineme de la moilie.
L'extrait alcoolique, d'apres les auteurs, m6me ceux de la in6-decine humainc, doit elre donnö k dose moitie moindre que celles indiquees pour la poudre ; cependant, comme une partie d'extrait repr6senle quanlilalivement dix parlies de noix vomique en poudre, 11 nous semble que celte dose est exageree. Les praliciens feront done bien de se tenir en garde contre les effets de cette preparation jusqu'i ce que l'experience alt prononcö ä cet 6gard.
La teinture de noix vomique ne s'emploie que tres-rarement ä l'mterieur; dans le cas oü l'on voudrait en faire usage, on pourrait la donner ä la mßme dose que la poudre, et m6me en quantite su-perieure.
Quant aux alcaloides de la noix vomique et L leurs composes salins, leur aclivile est tres-grande et leurs doses, que nous indi-querons ä la lin de cet article, doivent 6tre au moins de cinquante fi cent fois moins 61evees que celles de la poudre.
Ptaarmacodynamie. — Les effets physiologiques de la noix vomique se distinguenl en locaux eten generaux.
a.nbsp;Effcta locaux. — Ges effets sont peu prononcös; les preparations pharmaceuliques de noix vomique deposees sur la peau, les muqueuses et les tissus denudes, ne determinent qu'une lögfere astriction ; les preparations chimiques ne sont pas sensiblement plus irrilantes que les prec6dentes ä l'ögard des membranes te-gumentaires et des tissus divisös, sains ou malades.
L'action locale des preparations de noix vomique sur l'appareil digestif est assez önergique ; on a reconnu qu'elles excitaient l'ap-petit, rendaient la digestion plus prompte, accöleraient le cours des matiöres fecales en donnant de la force au plan charnu de l'inteslin, etc.; en un mot, que ces preparations agissaient en vertu de leur grande amertume et ä la maniöre des toniques et des excitants.
b.nbsp; Effetraquo; generaux. — L'action generale de la noix vomique se döveloppe seulement quand ses prineipes actifs ont ete absorbes et qu'üs se sont melanges au sang; on ne croit plus aujourd'hui que les effels de cette substance, malgrö la rapidite de leur developpe-ment, puissent se transmettre et s'etendre dans l'economie ani-male par le seul interrnediaire du Systeme nerveux, et l'on peut
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6nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS NEVRO-DYNAMIQÜES.
dire, sans injustice, que les exp6riences que Dupuy (1) a entreprises dans le bul de sontcnir cetlc dcrnifere those, n'ont plus aujourd'hui la moindre valeur.
Nous nogligoions pour le moment les effets de la noix vomique sur les diverses fonclions organiques pour concentrer notre attention sur ceux qu'elle devcloppe dans le Systeme nerveux, et dont dependent plus ou moins immedialement tous les autres. Ccs effets se divisent en deux categories bien distinctes : ceux qui sont relatifs ä la sensibilite et ceux qui se rapporlent h. la motilite; les premiers sont continus, tandis que les seconds sont intermittents. Les uns et les autres sont precedes de certains signes prodromiques qu'il Importe de faire connaitre tout d'abord.
Pen tic temps apres I'administration d'une preparation de noix vomique, ce qui varie, du reste, selon sa nature, sa dose et la surface absorbante oü eile a ete deposee, les aniraaux donnent des signesnon equivoques d'excitation sans que la respiration et la circulation s'en cmeuvent, ce qui indiqucla nature toute nerveuse de cette stimulation : les sujets s'agitent, s'inquietent, changent sou-vent de place, grattent le sol, regardcnt autour d'eux d'un air dtonnc, paraissent comme altentifs ä ce qui se passe d'insolite dans I'organisme; puis le regard devient fixe, les yeux brillent, les oreil-les se dressent, quelques tremblemenls se montrent dans les muscles des mernbres, etc. Dös lors la scene change de caractöre el bientot se manifestent les effets essenliels de la noix vomique que nous allons maintenant etudier.
Sensibilite. — L'exaltalion de la sensibilite precede sans doute celle de la motilitö; nöanmoins, dans les animaux qui ne peuvent pas rendre compte des sensations qu'ils eprouvent, l'excfes de con-tractilitö des muscles est le premier signe de Faction de la noix vomique qui soit bien apparent; aussi aurions-nous commence par l'etudc de l'excitation de la motricilö, si celle de la sensibilite n'6tait pas permanente, et si eile ne formait pas en quelque sorte le fond du tableau.
Les premiers signes de l'aiigmentation de la sensibilite generak se remarquent d'abord le long de la colonne vert6bra!e, oü il suFfit sou-vent de frapper legercment, notamment vers la region des lombes, pour determiner une douleur vive et des mouvements desordon-n^s ; puis vient ensuite la sensibilite speciale des organes des sens,
(1) Dupuy etLeuret, Journ. pratique, t. I, p. 145 et 323.
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DES EXCITATECRS,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;7
qui arrive parfois ä un degrö d'exallation extraordinaire. Louie est si perganle que le moinche bruit parait importunet- le malade ; un coup de pied sur le sol, le claquement des deux mains, le bruit que l'animal fait lui-mßme avec ses pieds, etc., tout l'effraye et provoque des mouvements violents. La vue n'est pas moins sensible, puisqu'un rayon de soleil, un corps brillant, sufflsent pour tourmenterlesujet. La taclilite dc\a. peau est siexquise, que le contact des mouches, celui des crins de la queue, un courant d'air lance par un soufflet ou par la bouche, etc., peuvent exasperer le malade. Le gotä et Vodorat, comme on le remarque chez rhomine, ont aussi sans doute augmente d'cnergie et de finesse, ainsi que la sensibilite de toutes les parlies du corps externes ou internes, mais il n'est pas possible d'enjuger chez les animaux.
llotilite.—L'action molrice que les centres nerveux exercent sur le Systeme musculaire de la vie animale est considerablement augmentee par la noix vomique; cette augmentation debute par de legers tremblements de la fibre des muscles, puis par des acces de crampe, et so termine souvenl par unc contraction permanente analogue ä celle qu'on remarque dans le tetanos. Les eü'ets des strychnös commencent generalement par les muscles des mem-bres, et plus particulierement par ceux des membres posterieurs dans tons les animaux; de lä, les desordres de la contractilite s'etendent successivement aux muscles du tronc, ä l'encolure et h. la queue notamment; puis ilspassent ä ceux des mächoires, des oreilles, des yeux, des levres, etc. L'etat de la pupillo et celui des sphincters ne präsente rien de fixe; le plus souvent ils sont con-tractes, mais ils peuvent resler dans leur etat normal, et Ton remarque pariois qu'ils se relächent au moment de la mort des sujets empoisonnös par la noix vomique.
La contraction des muscles ne devient permanente que dans le cas d'empoisonnement mortel; dans les autres circonstances, eile est intermittente et se montre par acces plus ou moins rapproches, selon les cas. En general, les attaques sont d'abord rares et de courte dur^e, puis plus longues et plus rapprochöes, et ensuite, si la dose n'est pas toxique, elles deviennent de nouveau moins frequenles et moins graves, et flnissent par s'6teindre peu ä pen sans laisser de trace dans la sante du sujet.
Lorsque les animaux restent debout, ils ont en g6n6ral la töte et l'encolure tendueshorizontalement, lupine dorsale voütöe en contrc-haut, les quatre membres engages sous le tronc et rassemblfc, etc.
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8nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS NEVRO-DYNAMIQUES.
Si on oblige les sujets ä marcher, les convulsions tetaniques devien-nent plus rapprochöes et plus graves, les membres roidis forment quatre colonnes en quelque sorte soudees au tronc, et avec des mouvements difflciles et saccades donnent ä l'animal, dont la t6te est portee au vent, I'encolure tendue comme une barre, la queue horizontale, etc., la physionomie caracleristique du tetanos.
Las attaques de crampe peuvent etre provoquees ä volont6 chez tons les animaux qui sent sous l'influence de la noix vomique; la sensibility locale et generale est dans un tel degr6 d'exaltation, qu'il suffitd'un bruit faible, d'un coup leger frapp6 brusquemenl sur lupine dorsale, etc., pour determiner soudain,ainsi que nous l'avons deji dit, des contractions involontaires danstous les muscles externes, et pour faire sauter l'animal en avant ä la manifere d'un ressort qui se debande.
L'action de la noix vomique ne se fait pas sentir seulement dans le systfeme nerveux de la vie animale, eile s'etend aussi au grand sympathique, ainsi que le demontrent les contractions plus rapides et plus ^nergiques du coeur et du diaphragme, l'ömission fröquente etinvolontaire des urines, et l'expulsion r6p6tee des ma-tieres fecalcs, etc. Ce dernier elfet, que les auteurs ne mentionnent pas ou qu'ils contestent, nous l'avons remarquö chez deux vaches que nous avions soumises ä l'influence des sels de strychnine ; mais il n'est probablement que momentan^, car la noix vomique, comme tous les amers, doit constiper ä la longne.
Telssont les effets les plus ordinairesde la noix vomique sur le systöme nerveux, quand eile a lt;5te administree k dose mod6r6e; mais lorsque la quantite ingöröe a 6te Irop con3id6rable, on observe, ind6pendamment des effets que nous venons d'examiner et qui s'aggravent encore, des troubles extrömement graves de la plupart des fonetions, et particulierement de la respiration et de la circulation. Alors les effets cessent d'etre mMicinaux, ils devien-nent toxiques, menacent la vie des sujets et doivent 6tre combattus promptement et avec Energie pour prevenir des suites fächeuses.
EfTets toxiques. — L'action de la noix vomique peut devenir exag6r6e et compromeltre la vie des animaux dans doux circons-tances diffe rentes : lorsque la dose ingöree d'embl^e est trop considerable, et lorsque les doses fractionnßes sont trop rapproch^es les unes des autres ou continu6es pendant trop longtemps. Le premier cas est simple et se comprend de lui-meme ; mais le second mörite quelques explications.
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DES EXCITATEüRS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 9
II existe un grand nombre de medicaments auxquels l'^conomie animale s'habitue facilement et dont l'action va en diminuant ä mesure qu'on en continue l'usage, ce qui met le praticien dans l'obligation d'en augmenter progrossivement la dose; la noix vo-mique, bien loin d'apparlenir ä cette calegorle d'agenls pharma-ceutiques, presentedes caractöres entierement opposes, en ce sens que la snsceptibilite de l'organisme pour ce medicament va en aug-mentantä mesure qu'on en prolonge l'emploi. Cette particularite remarquable, trop pen connue des vet6rinaires, parait tenir ä plu-^ieurs causes que nous aliens exposer.
ü'abord l'action de la noix vomique est loin d'ötre fugitive ; lors-que la dose est un pcu notable, les effets peuvent se prolonger pendant vingt-qualre heureset mßine au delä; il en resulte que si Ton repete les administrations ä de courts intervalles, il pourra y avoir accumulation d'effels, et par consöquent action toxique. D'un autre cöle, les principes actifs de la noix vomique ne paraissent 6tre expulses du corps et cesser leurs effets que quand ils ont chang6 de nature, et qu'ilsont el6 transformes en d'autres produits par la respiration, la nutrition, etc.; d'oü rösultent comme consequences inevitables l'accumulation materielle des principes actifs des stry-chnees dans l'intimitä de l'organisme et le developpement d'effets incompalibles avec l'existence.
Quoi qu'il en seit de ces explications, il en ressort comme deduction pratique : qu'on ne doit pas trop rapprocher les doses de noix vomique; que quand on est parvenu ä obtenirles effets exigös par l'indicalion therapeutique, au lieu de maintenir les doses au meme point ou de les augmenter pour soutenir l'action obtenue, il faut les diminucr graduellement; et enfin qu'il est prudent d'in-lerrompre leur usage pendant quelques jours si les effets ont 6t6 un pen forts avant de reprendre la serie decroissante des doses du medicament.
Ces principes essentials 6tant pos6s, examinons maintenant les signes caractöristiques de I'lntoxication slrychnee.
La sensibility et la contractilit6 sont dans une exaltation ex-tröme ; les altaques de crampes sont de plus en plus rapprochees et prolongees; la colonne vertebrale et ses deux extr^mites, la tete et la queue, sont sur la m6me ligne horizontale et forment une sorte de barre inflexible ; les membres sont dans une rigidite et une tension telles, que les articulations craquent, que les muscles menacent de se rompre, et qu'on briserait plutöt les rayons osseux que de faire flöchir une jointure, tant la contraction des
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10nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS NEVRO-ÜYNAMIQUES.
muscles extenseurs est violente. Aussi tout mouvement devient-il ddsormais impossible; les animaux maintiennent difficilement l'cquilibre lorsqu'ils sont debout, et trfes-souvent il sufflt do la moindre tentative de deplacement pour determiner une chute brusque. Arrivees h ce degre, les convulsions musculaires devien-
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nent permanentes, et uu letauos general se declare dans tout 1
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systfeme musculaire; dös lors de nouveaux troubles apparaissent par suite de la difficult^ de la respiration. En elfet, les muscles ab-dominaux, tendus comme des cordes, lixent et rendent inimobiles les cercles cartilagineux des cotes; celles-ci, maintenues aussi par leurs muscles propres, ne peuvent plus executer le moindre mouvement, et lesparois de la poitrine ne peuvent s'6carter pour favo-riser l'entree de Fair dans les poumons; la respiration nes'execute plus d^sormais que par les mouvements de plus en plus bornes du diaphragme; aussi devient-elle courte, pressee et anxieuse ; les naseaux sont largement ouverts, la piluitaire est rouge, I'air expir6 chaud, le pouls vite et dur, les mouvements du coeur embarrasses et confus. Cast alors que commencent h se montrer les symptomes de l'asphyxie qui doit terminer cette scene terrible : les yeux sont rouges et saillants, ils pirouettent dans leur orbite et sont souvent recouverts par le corps clignotant; les muqueuses apparentes s'in-jeetent vivement et prenuent une teinte rouge de plus en plus fonc^e ; les vaisseaux sous-cutan^s se remplissent de sang et font saillie sous la peau: cette membrane s'6chaufie, rougit et se couvre de sueur, etc. Enfin, l'entree de l'air, devenant de plus en plus difficile dans les poumons et le sang ne s'hematosant plus, ce liquide reste veineux et porte le poison dans tous les organes, les animaux tombent violemment ä terre, se debattent vivement, et ne tardent pas ä expirer dans un elat de rigidite extreme, qui se mainlient mfeme aprös la decapitation, mais qui se dissipe peu h. peu avec la chaleur du corps.
t.laquo;'tiilaquo;nraquo;. — Les lesions que Ton trouve en ouvrant les cadavres se reduisent ä peu de chose; les plus remarquables sont dues ä l'asphyxie : elles consistent en un sang noir et fluide qui s'est arrötö dans les gros vaisseaux, et surtout dans les sinus veineux des en-veloppes des centres nerveux. Souvent aussi la peau et les muqueuses presentent une teinte violette et m^me noire, ainsi que nous avons pu 1'observer sur une vache empoisonnee par le chloihydrate de strychnine.
Quelle est la maniöre d'agir des preparations de noix vomique
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sur lescentres nerveux?Pour les Italiens, celte action serait hypo-stbenisante; mais pour la plupart des hommcs livr6s ä. l'art medical, et Ton pourrait dire aussi pour le simple bon sens, cette action est essentiellement excitante, inconnue dans son möcanisme, spöciflque si Ton veut, mais lout ä fait comparable h celle de l'elec-tricite. En tous cas, quelle qu'en soil la nature, cette action parait s'exercer particulierement sur la moelle öpinifere et ses divers pro-longements centraux ou pöripberiques, mais tres-peu sur les lobes antörieurs du cerveau, car les animaux, aussi bien que l'bomme, paraissent conserver toute leur intelligence, möme au milieu des dösordres les plus graves de l'empoisonnement.
Antidotes. — Si la preparation a 6t.e inger6e dans le tube digestif, il faut essayer de faire rejeter une partie du poison par 1c vo-missement, si les animaux sont susceptibles de vomir; en general cela est tramp;s-difficile, memo sur les carnivores, ä cause de l'etal de roideur de tous les muscles et peut-etre aussi de l'etat de contraction des orifices de l'estomac, de l'oesopbage et du larynx. Chez lous les animaux, on essaiera de neulraliser une partie du poison par des boissons astringentes, d'entraver son absorption par des breuvages buileux, et de hdter son expulsion par l'anus ä l'aide des purgatifs. Mais quand les principes actifs sont parvenus dans le sang, il faut avoir recours ä des antidotes dynamiques; on en a proposö de plusieurs especes. Les Italiens, partant de cette idee, que l'action de la noix vomique est hypostb^nisantcprescrivent divers agents qu'ils considörent comme jouissant de vcrtus opposees, les excitants diffusibles, par exemple, tels que l'alcool. Tether, I'am-moniaque, etc., et la plupart des preparations d'opium, qu'ils ran-gent aussi parmi les agents hyperslb6nisants.
Le m6decin anglais Bardsley (1) parait 6tre le premier qui ait fait usage de l'alcool et de l'etber pour calmer les accidents causes par la noix vomique. Un völerinaire inslruit de Lyon, Rapbael Bredin (2), employail l'etber sulfurique cbez les chiens empoison-n6s par les preparations stryebn^es, et presque toujours avec suc-cös lorsque I'accident 6tait recent; on ladministrait en lavement ä cause de la difficulte de le faire avaler. Essay6 ä la clinique de l'E-cole, en lavement et surtout en inbalations, ce moyen a donne de bons resultats. Les preparations opiacees ont öle pröconisces, surtout
(1)nbsp; London medic, and physic. Journal, t. VII, p. 52.
(2)nbsp; Journ. de medec, veier. de Lyon, 1851, p. 4Ü3.
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d'apr^s les experiences de Pelletier et Caventou (1), qui ont vu 30 centigrammes de morphine neutraliser 1 centigramme de strychnine sur des lapins, bien que les quantiles de ces deux alca-loides, prises isolcment, fussent capables d'empoisonner ces ron-geurs. Vallon (2), v6terinaire militaire, agissant d'aprcs ces princi-pes, r^tablit un cheval empoisonne par la noix vomique en lui administrant un breuvage ammoniacal, des boissons laudanisees et des lavements opiacös. M. Günther (3), professeur h I'Ecole v6te-rinaire de Hanovre, a preconis6 centre I'empoisonnement par la noix vomique les evacuations sanguines d'abord, puis une potion composee de 10 centigrammes d'opium, 8 ä d6 grammes de sul-fatc de soude et 123 grammes d'eau distillee. Getle preparation, qu'on röpfete selon le besoin, s'administre en deux, trois ou qua-tre fois; eile est formulee pour le chien, sur lequel eile est employee avec succes d'apres I'auteur; mais rien n'est plus facile que de l'approprier ä l'usage des grands animaux, cliez lesquels eile presenterait sans doute les monies avantages. Un chimiste, M. Bar-det, a propose l'emploi de Veau chloruree comme un contre-poison infaillible de la strychnine. Nous sommes dispose ä croire que l'iodure iodurö de potassium röussirait egalement dans ce cas, d'autantplus que M. Maury (4:)s'est servi avec succes de la teinture d'iode, ainsi que M. Ä.dam, vöterinaire allemand(o). Enfin, dans ces derniers temps on a propose le chloral, qui agirait avec effica-cite surtout quand on I'injecte dans les veines (Dr Ore).
Differences. — Doses toxiques.
1deg; Solipamp;des. — Les preparations de noix vomique agissent trfes-bien sur les solipides, quelle que soit la vole par laquelle on les administre. La dose de poudre qu'on peut administrer impunement par les voies digestives n'avait pas 6t6 encore nettement determinee, et la plupart des aufeurs consacrentä cet ägard les crreurs les plus graves. Ainsi, d'aprfes Lebas (6), Moiroud (7) etüelafond (8), on pourrait faire prendre impunß-menl au cheval 30, 60 et 90 grammes de noix vomique rapte ; tandis que
(1)nbsp; Joitm. univ. des sciences m6']ic., 1S19, p. ?5S.
(2)nbsp; Journ. des vitir. du Midi, 1849, p. 249.
(3)nbsp; Ibid., 1851, p. 2U.
(4)nbsp; Ibid., 18G2, p. 408. (ö) Wochenscirltft, 18G2.
(6} Pliarmacie viiirinaire, p. 345, Gc edit.
(7)nbsp; Pharmacologie, p. 3G6, 1quot; edit.
(8)nbsp; Therapeut, ginerale, t. I, p. 437.
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d'apr^s les experiences si pröcises de Vallon (1), celte matiere, ä la dose de 2i ä 30 grammes, tue consUiramenL les chevaux. U est vrai que Vallon a fait ses experiences en Afrique et sur des chevaux barbes, qui sont plus petits et plus nerveux quo les nOlrcs ; mais en tenant comple de ces dilTerences, on peul dire, d'une maniilTe generale, qu'il est Iris-imprudent d'administrer d'emblee, mörae dans nos climals, plus de 20 grammes de poudre de noix vomiquc aux chevaux.
2deg; Raminants. — L'action de la noix vomique sur les ruminants est peu connue; on admct generalement que ces animaux sont peu sensibles a l'action de ce medicament; muis il existe ä cet egard une confusion qu'il Importe de faire cesser.
Sans aucun doule on peut faire prendre impunöment de tris-grandes quantitäs de noix vomique en poudre aux ruminants, parce que, sous #9632;forme solide, ce medicament tombe dans le rumen, s'y melange avec les aliments, s'y denature et reste nsect;cessairement sans elfet; mais si Ton donnait la noix vomique en breuvage ou en lavement, eile serait sans doute plus active ; et enfin, si on la faisait absorber par le lissu cellulaire sous-cutanä ou si on l'injectait dans les veines, on obtiendrait des efl'ets aussi violents que chez les solipödes.
iXous avons injecte le chlorhydrate de strychnine dans le tissu cellulaire sous-culane de deux vaches, dans un but experimental; ä la dose de 5 centigrammes, il ne produisit aucun eilet appreciable; ä 10 centigrammes, il agit trös-violemmenl; enfin, ä 20 centigrammes, il d^ter-mina la mort d'une vache au bout de vingt minutes au milieu des convulsions les plus violentes. Le meme sei donrse a rinlerieur en solution, et adminislre avec les precautions les plus minutieuses pour le faire par-venir dans la caillette, n'a determine aucun eß'et sur le systöme nerveux ä la dose de lBr,50.
La science ne possöde rien de precis ä l'cgard des petils ruminants ; d'aprös M. Herlwig (2), une chevre de deux ans a pu ingerer environ iOO grammes de noix vomique rapäe dans l'espace de onze jours, sans qu'il en resultflt d'eflet sensible. Nous trouvons aussi dans le compte rendu del'Ecole vsect;t6rinaire de Lyon (1812, pages 12 et 13), que 30 grammes de noix vomique sufflsent pour faire perir un mouton au boul d'une demi-heure, tandis qu'il en faudrait 2Ö0 grammes pour determiner des symp-tOmes marques d'empoisonnement chez la chövre. Ces experiences ont tesoin d'öfre r6p6l6es avec plus de soin.
3deg; Omnivores. — Tous les auleurs de matifere mödicale veterinaire ^tant absolument muets sur les effets de la noix vomique chez le porc, uous avons du faire quelques experiences pour nous eclairer ä cet egard. llresulte des essais que nous avons teates sur un jeune porc de cinq
(1)nbsp;Journ. des ve'ter. du Midi, 1849, p. 250.
(2)nbsp; Hertwig, loc. cit., p. 476 et 577.
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mois, que la noix vomique en poudre mölcc ä scj aliments n'a pas pro-duit d'efl'ets sensibles jusqu'a, la dose de 3 grammes; mais qua celle de je'.öO, l'animal etantäpeu pres a jeiln, il se manifesla des syraplOmes d'empoisonnement si graves, qu'on dut recourir ä la teinture ethöree d'opium pour prfivenir la mort du sujet; les signes furent les mömes qui.' chez les aulrcs animaux et avaiont entiiirement disparu lo lendemain.
4deg; Carni-wures. — On peut dire d'une maniöro gönerale, et toute proportion garclee, quo les animaux carnivores sont inflniment plus sensibles ä l'action de la noix vomique et de ses diverses preparations, que les autres animaux quadruples. Pour le chien, sur lequel on a si souvent expörimenle ce medicament, la noix vomique commence a devenir toxique sur les sujels de petite taille, ä l'etat physiologiquc, ä la dose de CO centigrammes, d'aprös Orfila (1). Cependanl, selon Barthelemy aine (i), les chieas de moyenne el de forte taille exigeraienl 2 grammes do poudre de noix vomique pour iHre empoisonncs; mais cetle dose nous parait trop forte. Pour les cbats el leslapins, la dose no doit etro que le quart ou le tiers da celle du chien. Les autres preparations de noix vomique sont beaucoup plus actives: ainsi I'extrait alcoolique est toxique depuis 10 centigrammes dans le tube digestif; la strychnine tue rapi-clement les chiens de lorle taille a la dose do S centigrammes. Dans le tissu cellulaire sous-cutane et dans les veines, l'action est inflniment plus energique.
Vharmacotiiörapie. — II n'est pas de medicament dont les ef-fels therapcutiques se deduisent aussi simplement et aussi neltc-ment des effels phj'siologiques que ceux de la noix vomique. Comme maticre tres-amere, eile se monlre tonique et forlifiante du lube digestif; son action si franche et si remarquable sur les centres nerveux et sur le syslörne mnsculairc se maintient sans alteration chez les sujels malades, el l'ou peut meine dire que cetle action se specialise encore plus, s'il esl possible, quand eile est re-clamce par l'elat morbide auquel on I'oppose. En effel, tons les medecins ont observe que, dans le cas de paralysie, par exemple, les elfets de la noix vomique se manifeslent d'abord, et avec plus d'energie, dans les regions malades que partout ailleurs; el que, dans les cas d'hömiplegie, notamment, il y a un contraste frappant entre le cole paralyse, qui est agite par les effets de la noix vomique, el le cote sain, qui reste souvent parfaitement calme. 11 est vrai de dire aussi que dans les divers cas prccedemment indiquös, il faut employer la noix vomique h doses plus elev6es que dans l'etat normal pour obLenir un effel süffisant.
(I) Toxicolufjie, t. 11, p. 4G2, f edit.
(S) Comple rendu de PEcole d'Alfort, 1818, p. 40.
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L-quot; noix vomique est employee en medecine veterinalre sous trois rapports differents: comme tonique, comme agent excitateur et ii litre de moyen perturbateur.
i0 Tonique. — Cast particulierement conlre quelques affections aloniques du tube digestif qn'on emploie sous ce rapport la noix vomique : telles sont l'inappetence, les digestions diffleiles ou vi-cieuses, la diarrhöe chronique, la dyssenterie, les affections ver-inineuscs, etc. M. Maurer (1), vet^rinaire suisse, donne la noix vomique mölangeeausulfate de fer, avec beaucoup de succös, conlre la diarrhee opiniätre des b6tes bovines. Du reste, il parait de-niontre que, depuis longtemps, M. Ch. Martin (2) emploie la noix vomique comme un auxiliaire indispensable des medicaments lo-niques, dans le traitement des anömies profondes et des grandes debilites (Voy. Toniques).
Depuis fort longtemps les marechaux et les hippiatres em-ployaient la noix vomique centre le farcin du cheval, et co moyen, qui est indique surtout quand la rnaladie est ancienne et les malades tres-lymphatiques, compte encore quelques partisans, meme parmi les veterinaires; cependant M. Hertwig(3) assure qu'il l'a employe pendant longtemps centre le farcin et la morve, et tou-jours sans succes. Malgre cela, on est revenu dans ces dernieres anndes sur l'eroploi de la noix vomique associee surtout ä l'acide ars6nieux, dans le traitement de la morve chronique. Comme ce Vernier medicament parait 6tre la parlie la plus active du melange dans la curation d'une maladie de ce genre, nous croyons devoir en renvoyer l'etude ä propos des alterants arsenicaujj .
2deg; Excitateur. — Comme excitateur des systömes nerveux et musculaire, la noix vomique est uu medicament trös-important et qui pent 6tre considere comme le veritable specifique de ces maladies rebellesqu'on nomme/jara/^szes/iu'elles se rapportent äla sen-sibilite ou h la motricite. Toutefois ce moyen pharmaceutique, quoique puissant, n'est pas infalllible et ne reussit que dans cer-taines circonstances qu'il Importe de specifier.
En göneral, les paralysies qui tiennent ä une alteration materielle des centres nerveux, telles que le ramollissement, la compression par une exostose, un kyste, la rupture d'un certain nombre de fl-
(1)nbsp; Zui-icli, 18G0, p. 195.
(2)nbsp; Reeueil de mid. vitir., 1861, p. 599.
(3)nbsp; nbsp;Hertwlg, Ouvroge cite, p. 4*8.
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16nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICAMENTS N^VRO-DYNAMIQUES.
bres, etc., sont incurables. Celies qui surviennent a la suite d'une congestion, d'une inflammation ou d'une hdmorrhagie de la moelle 6piniere, ne peuvent 6tre amendöes ou gurries par la noix vomiqu,e que quand tous les accidents congestionnels ont entiörement dis-paru et que la maladie est ancienne ou chronique. Enfin, les cas oü ce medicament höi'oique röussit le mieux sont les commotions im-primees aux centres nerveux par une chute sur le dos, par la fou-dre; l'epuisement de l'influx nerveux par des maladies iongues, des pertes humorales excessives, des travaux outrös, des excfes fonc-tionnels, etc. On pent dire d'une maniere gfmörale que, m6me dans les cas les plus favorables, on ne reussit pas si Ton emploie pr^maturernent la noix vomique, si Ton esl trop timide dans I'em-ploi du remede, et si Ton ne va pas j usqu'aux attaques convulsi-ves des parties paralysdes. II esl bon d'ajouter aussi, que les premieres doses produisent souvent une amelioration rapide, mais que, neanmoins, la guerison complete est presque toujours longue ä obtenir. II importe done de persöv^rer dans ce genre de traite-ment.
Les paralysies peuvent 6tre distingu^es en centrales et peripkeri-ques: les premieres, telles que I'h6mipl6gie et la parapl6gie, tien-nent ä une lesion physique ou vitale des parlies cenlrales du Systeme nerveux; tandis que les secondes, qu'on appelle encore paralysies locales, proviennent souvent de Talleralion des cordons nerveux eux-m6nies. Enfin, il existe aussi des paralysies internes, appel^es atonies, qui dependent du Systeme nerveux ganglionnaire.
h'hemiplegie est la plus grave de toules les paralysies etendues,et laquo;eile qui cede le plus raremenl ä l'aclion de la noix vomique, parce qu'elle a, dans la majorite des cas, une origine phlegmasique. Ce-pendant la science possede plusieurs cas oü ce moyon a ete em-ployö avec succes. C'est d'abord M. Vigney (I), qui en a fait usage contre une hemiplegie dont une jument de deux ans efait atteinte : la dose etait de 8 grammes, unie h 24 grammes de camphre dans un electuaire; puis M. Revel (2), qui a employ^ avec succös de l'extrait alcoolique de noix vomique contre la paralysie du bipfede lateral gauche d'un cheval : la dose minimum a 6te de 10 centigrammes, et la dose maximum, ä laquelle on est arriv6 graduelle-ment, a ete de £sro0, etc.
La paraplegie est la paralysie la plus fröquente chez tous les
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(1)nbsp; Mim. de la Soc. vit. du Calvados et de la Manche, 1S30, p. 159.
(2)nbsp; Recueil de mid. viiter., 1832, p. 441.
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quadrupödes, parce que les membres posterieurs de ces animaux, jouanl le principal role dans la locomotion, la partie de la moelle qui fournit les nerfs qui s'y distribuent est trös-developpee. Aussi la science v6t6nnaire possöde-t-elle de nombreuses observations de guerison de oette espece de paralysie par la noix vomique chez les principaux animaux domestiques; nous allons indiquer quel-ques-unes des plus importantes.
M. Chariot (1) a traits la paraplegie chez un cheval par la noix vomique, avec un demi-succes ; mais la dose qu'il a employee etait evidemment insuflisante, puisqu'il n'a pas d6pass6 2,23 grammes. Clichy (2), ä l'aide de frictions irritantes, de Tacupuncture et de l'usage interne de la noix vomique, a gueri trois chevaux atteints de paraplegie : la dose du medicament a 616 d'abord de 8 grammes en räpures, et a ete elevöe progressivement jusqu'i 32 grammes, pour 6tre ramenee pen ä peu ä son taux primitif. M. Del-wart (3) en a fait egalement usage dans le m6me cas stir le cheval, ä la dose de 30 cenligr. en hol; et ce qu'il y a de surprenant, c'est qu'ä cette derniere dose, cependant minime, l'exaltation de la sensibilite et de la contractilite fut porlee k un trös-haut de-gre. Enlin M. Venicr (4), veterinaire ä Provins, a traite avec beaucoup de succös, par la noix vomique, une paraplegic chez une jument de race anglaise.
Plus r^cemment un veterinaire beige, M. Tivaert (5), a employ^ avec succesla noix vomique contre ce qu'il appelle Vapoplexie de la moelle 6piniero chez le cheval; il debute par une saigmie, coupe la queue le lendemain et administre la noix vomique en poudre i\ la dose de 3114 grammes toutes les 3 ou 6 heures, melöe ä 230 grammes de sulfate de soude.
Dans les grands ruminants, qu'on sacrifie souvent quand ils sont atteints de maladies graves, avant d'employer un traitement quel-conque, on a peu fait usage de la noix vomique contre la paraplegie ; cependant Traiche (6) l'a employee sur un boeuf paralyse du train poslirieur, k la dose de 28 ü 36 grammes en decoction dans un litre d'eau, tous les deux jours, et avec succes. Nous voyons
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(1)nbsp; Recueil de mod. vctar., 1826, p. 159.
(2)nbsp; Ibid., 1827, p. 40'i et suiv.
(3)nbsp; Journ. vitir. et agric. de Belgique, 1844, p. 95.
(4)nbsp; Recueil de mid. väer., 1861, p. 177.
(5)nbsp;Amales veter. beiges. 1872, p. 324.
(G) Journ. tlieor. pratique, 1832, p. 502 et 503. TADOiiim, 3e (Sdition. — II.
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18nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICAMENTS JSEVRO-DYNAMIQUES,
aussi que M. Rynder (1), vclerinaire allemand, a mis en usage la noix vomique dans la paralysie des vaches fraiches vel6es, aprcs avoir combatlu convenablement les accidents inflammaloircs ; la dose ötait de 4 grammes toules les quatre heures, el pour prevc-nir la constipation qui aurait pu en resulter, il y associait du Sulfate de soude.
C'est chez le chien qu'on observe le plussouvent la paralysie du . train postdrieur, parce qu'elle suit tres-frequemment la maladie speciale de ces pelits quadrupedes. Aussi a-t-on souvent employe la noix vomique avec succes contre celte affeclion rebelle. Bar-thelemy am6 (2), Rigot (3), Rainard (A), ont publiö les rösultats de leur pratique ä cet egard.
Independamment de ces paralysies etendues, on observe parfois des espfeces de paralysies gen6rales qui intöressent particuliere-ment la sensibilitö ; mais elles sont peu communes chez les ani-maux, et nous ignorons si Ton a essaye de les combattre par la noix vomique.
Les paralysies locales ne sont pas rares chez les animaux et on les observe sur lous les points du Systeme musculaire; elles peuvent interesser les organes des sens, soit dans leur sensibility generale ou spöciale, soit dans leur motilite, ainsi qu'on I'observe ä regard des yeux, des oreilles, de la langue, etc. Ces affections se re-marquent aussi dans des parlies tres-sensibles et tres-contracliles, telles que la face, les levres, le pharynx, la queue, les pieds, le p^nis, les mamelons, etc. La science possfede, ä l'egard de quel-ques-unes de ces paralysies, des documents utiles relativement h Temploi de la noix vomique, qu'il importe de faire connaitre.
A l'öcole de Toulouse, M. Lafosse (5) a gu6ri par l'emploi de la noix vomique, en 1848 et 1849, une hömiplegie faciale, tme paralysie de la langue et du pharynx, une araaurose double, trois para-pl^gies ä leur debut ou dejä avancöes. M. Huet (6) avail employe la teinture de noix vomique en frictions sur la langue paralysee d'un cheval, et comme ce sujet etait menace, en outre, de paraplegic, il lui administra la poudre ä l'intmeur a la dose de 4 ä 12 grammes par jour, etc.
(1)nbsp;Recueil de med. ve'lei:, 1847, p. 350.
(2)nbsp; Compte rendu de l'Ecole d'AI fort, 1822, p. 5i et suiv.
(3)nbsp; Recueil de mid. vete'r., 1830, p. 1*2.
(4)nbsp;Potto/, et therap. giner., t. II, p. 210.
(5)nbsp; Journ. de med. vttir. du Midi, 1849, p. 429.
(6)nbsp; Jourtt. veter. et agric. de Belgique, 1845, p. 403.
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En gdneral, dans les paralysies locales, il est ulile d'aider l'ac-tion interne de la noix vomique par des applications topiques telles que des frictions avec la teinture, i'application de la strychnine et de ses composes salins par la möthode endermique, sous-cutanee, etc. C'est surtout dans les atrophies musculaires locales qu'on pent, jusqu'ä un certain point, assimiler ä des paralysies, que ces applications toniques sont de la plus grande importance.
Enlin, dans la paralysie des vaches fraiches völees (lievre vilulai-re), les veterinaires allemands, el particulieretnent M. Kochne (1), vanlent beaueoup l'emploi de la noix vomique ä L'intörieur. Ils la combinent h Temötique et aux purgatifs, et la donnent ä doses fractionnees et souvent repelöes.
Les paralysies internes ou a^o/iies sont rares chez les animaux;* on ne rbinarque guere que celles du plan charnu de I'inteslin, du rectum, de la vessie, de la matrice, etc. Les veterinaires ont eu jusqu'ä present peu d'occasions d'observer ces maladies obscures, et de les trailer rationnellement. M. Delwart (2), cependant, a traitö avec succcs une incontinence d'urine accompagnee d'une paralysie du rectum chez une jument. La noix vomique fut donnee en lavements ä la dose de 8 grammes en decoction, et ä cellc de -i grammes äl'interieur, pendant dix jours.
3deg; lraquo;erturbatcup. — Comme moyen perturbateur et homoeopa-thique, la noix vomique est employee dans quelques a (lections uer-veuses qui, par leurs symptömes, seinbleraient en contre-indiquer l'usage : tels sont le tetanos et les crampes, la choree, rimmobiliLe, l'epilepsie, etc. II est vrai que la medecine vel^rinaire est encore peu riebe de faits de ce genre, mais ceux quelle possöde meritent d'etre connus.
C'est d'abord M. Hertwig (3) qui a fait souvent usage de la noix vomique contre le tetanos, et qui dit avoir reussi dans la moitiö des cas; le v6t6rinaire anglais. Tombs (4), a employ^ aussi ce moyen avec succös. Preconisö contre rimrnobilite du cheval, par M. La-fosse (S), ä la dose de 40 ä 80 centigrammes, ce medicament a elö employe contre un cas de ce genre par M. Coculet (6), avec un suc-
(1)nbsp; Miltheil, t. XXI, p. 34 et 35.
(2)nbsp; Journ. vetiir. et agric de Belgique, 184G, p. 1C9.
(3)nbsp; Ouvrage cite, p. 478.
(i) Recueil de me'd, vetir., 1S5I, p. 109. (5) Jour, des ve'ter. du Midi, 1846, p. 446. {6) Ibid., 1851, p. 241.
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20nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS NEVRO-DYNAM1QUES.
cös encourageant : la dose fut successivcment de 12, 14, 16, 18 et 20 grammes par jour, et continuec pendant unesemaineseulement. Plus r6cemment le m6me praticien a publie deux nouveaux faits de gucrison de la mfime maladie par la noix vomique. II recom-mande de ne pas se decourager, car le succfes n'est pas immediat, et de pousser la dose assez loin pour determiner des contractions musculaires. La reussite est ä ce prix. De son c6l6 M. Remy (1), vetörinaire beige, a employ^ la noix vomique par la m6me m6-thode, chez une vache atteinte d'une affection simulant assez exactement rimmobilile du cheval. Elle fut donn6e ä la dose de 20 grammes divisee en deux parties egales, une pour le matin et l'autre pour le soir. La choree est souvent traitee, en medecine ' humaine, par la noix vomique ; ce moyen est encore peu repandu en France parmi les veterinaires; mais il parait enötrc autrement en Angleterre, car, d'aprcs M. Morion (-2), M. Youatt recommande la strychnine centre la choree du chicn, et il ajoute qu'il I'a vue reussir lorsque d'aulres moyens avaient echoue, etc.
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PRfiPARATIOiNS CHIUIQUES.
A I. C A L O 1 I) l£ S DE LA NOIX VOMIQUE.
1deg; Strychnine.
Preparation. — On prepare la strychnine en faisant bouillir de la noix vomique en poudre avec de l'eau acidulce ; on liltre et Ton precipite la liqueur par la chaux : le precipilö est un melange de strychnine etdebrucine; apres l'avoir presse, on le reprend par Talcool, qui, par une evaporation convenable, laisse cristalliser la slrychniueet retient la brucine en dissolution (Pelouze et Fremy).
Caracteres. — La strychnine est formce de cristaux prisma-tiques anhydres, inalterables ä l'air ; eile est incolore, inodore et d'une amertume extreme. Chauffee, cette base se decompose, mais sans fondre ni se volatiliser. Trös-peu soluble dans i'eau, dans Falcool absolu ou tres-etendu, dans l'ether et dans les corps gras, le strychnine se dissout bien dans I'alcool ordinaire et dans les
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(1)nbsp;Journ. vMdy. beige, 18C7, p. 479.
(2)nbsp; Pharmacie, p. 343.
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DES EXC1TATEURS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 21
essences. Elle neutralise les acides et forme des sels cristallisables, trös-solubles, trös-amers et excessivement venöneux.
Les plus usiUis, parmi ces sels, sont surtout le chlorhydrate, le sulfate et le nitrate; ils se pröparent direetement en neutralisant l'acide 6tendu par la base pure, h'arsenüe et le bi-arsenite de strychnine, qu'on a pröconises contre la morve, sont des sels dont l'existence est douteuse.
R£actif8 spcciaux. — La strychnine trituree avec de l'acido plombique ou du bichromate de potasse, et le melange additionne d'acide sulfurique concentr6, prend une belle couleur bleue, qui passe rapidement au violet, puis au rouge, et enfin au jaune-serin.
Falsifications. — La strychnine renferme souvent de la bru-cine, ce que Ton reconnait ais^ment ä l'aide de l'acide azotique, qui la colore alors en rouge. Si on a mölangö des sels mötalliques ou de l'amidon ä la strychnine, on reconnaitra la fraude ä l'aide de l'alcool ordinaire, qui ne dissoudra pas les matieres ötrangöres.
Pharmacoteciinie. — On pent employer la strychnine ou ses sels ä l'ötat de puretö et les repandre cn poudre sur une plaie ou un v^sicatoire; le plus souvent on dissout les sels dans l'acool ou l'eau ; on les incorpore parfois ä l'axonge ou au cerat, etc. Les sels 1116-ritent la preference sur l'alcalo'ide.
Teinture de Strychnine.
Prenez : Strychnine pulvöriseo.............. 0,15 grammes.
Alcool............................. 32 —
Dissolvez.
Administration et doses. — La strychnine s'administre en pilules ou en solution dans l'alcool; les sels 6tant solubles dans l'eau, on peut les administrer sous la forme qu'on pr6före. La methode hypodermique r^ussit trfes-bien avec ces agents si actifs et si absor-bables. Les doses qu'il convient d'administrer par les voies digestives et chez les divers animaux, sont les suivantes :
Grands animanx................ 25 ä SO ccntigr.
Moyens animaux.............. 5 ä 10 —
Petits animaux................ 0,5 Ji 1 —
Par la methode hypodermique les doses doivent 6tre quatre fois moindres.
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22nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS NEVRO-DYNAMIQUES.
Par 1'injection -veinease dix fois moindres.
Les doses toxiques pour les solipödes sont de 73 centigr. ;\ 1 gramme par letube digestif; de 15 ä 20 centigr. sous lapeau et de 2 i 5 centigr. dans les veines.
Pour les grands ruminants, la dose toxique par les voies digestives est de 2 ä 3 grammes; de 15 ä 20 centigr. par la m^thode sous-cutanöe et de 2 ä 3 centigrammes par les veines.
La dose toxique pour le chien, par l'estomac est de 5 centigr.
Ces chiffres sont döduits d'experiences personnelles ä l'auteur et plusieurs fois repetees.
I'liarmacodynamle. — La strychnine etses combinaisons salines representent d'une fagon si fidele les divers eirets de la noix vomi-que et spöcialement cenx qu'elle determine sur le Systeme nerveux, qu'il devient inutile d'en parier de nouveau; il n'y a ici, en effet qu'une difference de doses, naais nullement une difference dans la nature de l'action. L'effet tonique et excitant sur le tube digestif doit 6tre demand^ a la noix vomiqtie en poudre ou en decoction plutot qu'ä ses alcaloides.
Pharmacotherapie. — C'est surtout contre la choree et les diverses varietes de paralysies que la strychnine et ses sels ont ete employes avec succes. M. Pastey (1) a tire un bon parti d'une tein-ture faible de strychnine ä la dose de 2 gouttes dans une demi-v.'iT^e d'hydrogale, contre la myelite d'un chien snivie d'une paraplegic incomplete. Cette indication a du reste ete aidee par des IVictions irritantes sur les membres et le long de la colonne verte-brale. M. Lafossc (2) a, dit-il, enregistre quelques guerisons (1'amaurosc obtenues par une pommade de strychnine appliquße sur I'oeil, associce aux vesicatoires animes par la meme substance et par 1'administration interne de la noix vomique räpöe. M. Chail-lous (3), vcterinaire militaire, a public im exemple de gnerison d'une amaurose idiopathique aumoyen de la strychnine appliqu^e sur des vesicatoires places dans le voisinage des yeux. M. W. Brag (4), veterinaire anglais, a traite avec succös, h l'aide de la strychnine, une sorte de paralysie g6nerale chez une pouliche, survenuc k la
(1)nbsp; Mdm. dein Soc. du Calvados et de la Manclic, ISil-i?,
(2)nbsp; nbsp;TraM de paihologie viitrinaire, t. II, p. i.'tl.
(3)nbsp; Journ. de mid. vetii: mi/it., t. I, p. 413. (4; Heateil de mid. velir., I8G2, p. 573.
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DES EXCITATEURS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;23
suite d'un refroidissement prolonge. M. Emm. Cauvet (1) s'est servi du möme mo}ren avec avanlage contre une hemiplegie extrö-mement grave, suite d'une congestion ceröbrale, chez une jument. I! incorporait la strychnine ä de l'axonge et se servait de cette pommade pour animer les setons qu'on avait appliques sur divers points du cöte malade. Enfin, on pourrait employer la strychnine et ses sels, ä l'imitation de ce qui se pratique chez l'homme, contre la diarrhee rebelle et la dyssenterie passees ä l'etat chronique. D'aprös M. Zundel, la strychnine r6ussit bien contre la choree du chien, mais c'est ü la condition de ne pas etre trop timide dans les doses {Note communiquee).
2deg; Brucine.
PrAparation. — On övapore les eaux-meres dela crislallisation de la strychnine en consistance sirupeuse et on les sursature avec de l'acide sulfurique. Le melange abandonnö ä lui-m6me pendant quclques jours, depose des cristaux de sulfate de brucine. Ces cris-taux sont redissous dans l'eau bouillante et filtres sur du noir animal. La brucine est ensuite prccipilee par l'ammoniaque.
Caracteres. — Solide, en prismes ou en lamelles, d'aspect na-crü ; inodore, incolore, d'une saveur acre et tres-amöre. Pen soluble dans l'eau, eile se dissout en toute proportion dans l'alcool; chauffee, eile fond d'abord dans son eau de cristallisation et se d6-compose ensuite. Elle neutralise les acides et forme les sels.
Eteactifs. — L'acide nitrique la colore en rouge de sang, et le protochlorure detain en beau violet.
Vroprieles mvdicinales et usages. — La brucine agit SUr le Systeme nerveux ä la maniöre de la strychnine, mais avec moins d'activitö. Son energie serait, d'apres divers auteurs, six fois, dix foij, et mßme vingt-qnatre fois moindre que celle de la strychnine. Anssi, en raison de l'incertitude qui regne ä cet egard, eile est ra-reraent employee chez l'homme et tout ä faitinusit6e en medecine v6tcrinaire.
3deg; Igasurine.
Preparation. — Cette base döcouverte par M. Desnoix, 6tant plus soluble dans l'eau que les precedentes, reste dans les eaux-
[{)Joi,rn. des üöter. du Midi, 1864, p. 1CG.
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MEDICAMENTS NEVRO-DYNAMIQUES.
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meres aprfes qu'on les a prdcipitees par la chaux; il suffit de les 6vaporer avec soin pour faire cdstalliser I'igasurine.
lt; ariutens. — Elle est solide, sous forme d'aiguilles brillantes et soyeuses, tres-amferes au goül. Elle est soluble dans 200 parties d'eau bouillante et cristallise ais6menl, tandis qu'il faut 500 parlies d'eau pour dissoudre la brucine. qui cristallise, en outre, tres-dif-fleilement. Elle est tres-soluble dans Talcool el insoluble dans Tether. Elle neutralise les acides et donne des sels cristallisables et tres-ven^neux. L'acide azotique la colore en rouge de sang comma la brucine.
Efl'cts et usages. — L'igasurine est presque aussi active que la strychnine et convient dans les meines cas. A la dose de 5 centigrammes, eile empoisonne les chats d'apres MM. Desnoix et L. Sou-bevran.
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MEDICAMEKTS ANTAG0N1STES DK LA N01X VOMIQOE. {Paralyseurs, parntisc-motews, etc.)-
II existe un certain nombre de matiöres qui, introduites dans I'organisme, delerminent dans les centres nerveux, et notamment sur ie cordon inferieur ou moteur de la moelle epiniere, des effets opposes i ceux de la noix vomique. Ces substances, encore incom-phitement etudiöesau double point de vue physioiogique et thera-pcutique, comprennent surtout le curare, Vdfeve de Calabar, Vaconi-tine, la cicutine, la delphine. etc. Nous allons dire quelques mots des deux premieres substances; quant aux alcaloldes, ils ont 6te ou seront etudies ä l'occasion des plantes qui les contiennent.
1deg; Du curare.
Sy.nosymie : Ourari.
Pharmacograpiiie. — Gelte matiere singuliere, qui sert, de temps immömorial, aux naturels du sudde l'Amörique pour empoi-sonner le dard de leurs fleches, est sous forme d'un extrait vegetal brunätre ressemblant un pen ä celui de reglisse; sec et pulverise il donne une poudre jaunätre. II arrive en Europe dans de petits vases en argile ou dans des calebasses. II parait 6tre prepare par l'evaporalion du sue de plusieurs plantes de la famille des I.oga-niacees, ä laquelle appartient le Vomiquier, et specialement du
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DES EXCITATEURS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 25
strychnos ioxifcra, et de diverses espöces du genre Rouhamon. Le curare est trfes-amer, soluble dans l'eau et donne par le tannin im pr6cipite jaunätre soluble ä la fois dans l'eau et l'alcool. Son prin-cipe aclif, sorte d'alcaloide, a 6te isolö et nommö curarine.
lt; urarine. — C'est uue substance solide, d'un jaune päle, trös-amere, soluble dans l'eau et l'alcool, mais insoluble dans Tether. Elle forme avec les aeides des sels incristallisables. Ceux-ci melanges ä du bichromate de potasse et de l'acide sulfurique dcveloppent une trfes-belle couleur rouge.
CflTets et usages. — L'action que le curare exerce sur l'orga-nisme h l'etat physiologique a 6te etudiöe d'une maniere complete par M. Cl. Bernard. II rösulte desrecherches de cet illustre pbysio-logiste, que le curare introduit dans les voies digestives est fortpeu aclif, mais que sa solution aqueuse ou celle de la curarine, intro-duite sous la peau, dclermine des effets tres-intenses äfaible dose. Ce qui caracldrise surtout son action gcn6rale, trös-nette et trfes-circonscrite, c'est la paralysie de rextrcmile terminale des nerfs moteurs; la fibre musculaire ne parait pas atteinte, car eile se contracte sous l'influence de l'cxcitation galvanique directe. Void les prineipaux phenomenes qu'on observe chez les chiens empoi-sonnes par le curare.
Si on introduit quelques gouttes d'une solution de curare sous la peau d'un chien, il n'^prouve rien d'abord; mais au bout de quelques minutes il donne des signes de lassitude et se couche; si on lui präsente des aliments il les saisit, mais il ne peut les mächer, lesmasseters ne pouvantplus se contracter; les pupilles se dilatent ellcspaupieres tombent surlesyeux;bient6tla station est tout ä fait impossible, les mouvements respiratoires se limitent et cessent peu ä peu, les sphincters se relächent, le coeur, d'abord embarrasse dans ses mouvements, cesse enfln de battre et l'animal suecombe k l'as-phyxie et ä la syncope. La mort est en general trös-prompte et survient au bout de 10 ü 15 minutes. Les lesions n'offreiit rien de caracteristique.
L'indicalion rationnelle du curare Halt son emploi centre le te-tanos, mais quelques essais tentes chez l'homme n'ont pas etc heu-reux et on parait y avoir genöralement renoncö. Son prix eleve ne permet guöre de l'employer chez les animaux, d'autant plus que son degnü d'activit6 variant dans des proportions considerables, son emploi devient tres-difficile el souvent dangereux.
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26nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS NEVRO-DYNAMIQUES.
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Ffeve du Calabar.
Synonymie : Esöi'(5,
On designe ainsi la graine d'une plante sarmenteuse, d'une liane, \ephysosfigmavenenosum, appartenantä la famille des lögnmineu-ses, et croissant sur la cöte occidentale de l'Afrique, notamment au Calabar, an Gabon et en Giiinee. Cette plante a pour fruit une gonsse de la longueur de 13 centimetres et contenant de deux h trois graines ou semences: ce sont les fcves du Calabar. Elles ont, en effet, I'aspect d'une feve, elles sont r6niformes, de la grosseur d'une petite cMtaigne dont elles ont la couleur; elles ont un cöt6 concave et un cole convexe; ce dernier presente line rainure dune leinte plus päle que le reste de la surface du fruit. Chaque feve est forraee d'une enveloppe ligneuse et d'une amande compos^e de deux cotyledons que la dessiccation separe et qui laissent cntre eux un espace lenliculaire de forme ovoide. Le principe actif de la love du Calabar est Vesürine ou physostigmine.
Eserlne. — Cette espece d'alcaloüle, obtenu ä l'ötat de puretö par V6e et Levers, est cristallisable en lamelles, soluble ä. la fois dans I'alcool, Tether, le chloroforme et l'eau acidulöe. Elle est trös-veiiencusc.
Cffefs et usages. — La feve du Calabar, comme le curare, paralyse l'extremite des nerfs moteurs sans agir sur la fibre muscu-l.iii'e, qui reste sensible au galvanisme, ni sur le cordon de la sensi-bilite, qui n'est pas modilie. Son action la plus remarquablc et la plus constante, est celle qu'elle exerce sur la pupille; eile est, sous ce rapport, l'antagoniste parfait de la belladone et de l'atropine. Enfla, donnee ä dose toxique, eile paralyse les muscles de la respi-ralion, puis le cosur, et determine la mort ä la fois par I'asphyxie et la syncope. La feve du Galabar et l'escrine, son principe actif, ont 6te surtout prcconiscs contre quelques affections de Tojil, chez I'homme; puis contre le letunos, la choree, les convulsions, etc. L'6-tude de ce medicament est encore trop incomplete pour qu'il soil possible d'en conseillerrusage chez lesanimaux, except^ pour quelques affections des yeux oü il y aurait utilite de resserrer la pupille.
Autres medicaments paralyso-moteurs. Chloral, aconitine, cicuiine, ilelphine, etc.
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MEDICAMENTS TONIQUES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 2 .
SECTION IV
DES MEDICAMENTS TONIQUES.
Sysosymie : Fortifiauts, reconstituants, corroborants, etc.
#9632;raquo;/flu#9632; lion. — On designs sous le nom de tnniques des medicaments qui ont la propriety de restaurer la nutrition lorsque cette fonction g6n6rale a ete afl'aiblie ou arretße par un etat maladif qnelconque dereconomie animale.
Ils produisent eel heureux r6sultat en röparant las qualites plas-li'ines du sang, en augmentant l'önergie contractile des tissus et en retablissant la force et l'harmonie du systöme nerveux.
Ces agents therapeuliques pr^cieux, dont faction est essentielle-mont g6n6rale, pr^sententune certaine analogic avec les astringents rolativement ä leurs effets locaux, mais ils en different beaucoup dans leurs effets g6n6ranx, ainsi que nous l'avons dejä Stabil.
Ils semblent presenter une analogic plus grande avec lesexcitants, au moins quant an r6sultat definitif de leur action, le retablisse-nient de l'energie de 1'organisme aU6r6e par la maladie; mais cette analogic est plus apparente que r6elle, car ces deux groupes de medicaments pr^sentent des dill'6rencesnombreuses ctimporlantes. D'abord ils n'ont pas la meme composition chimique. Les excitants agissent rapidement et d'une manierepassagere; les tonii|ues developpent leurs effets lentement et d'une fagon prolongce. t.es premiers agissent sur les animaux sains comme sur les animaux malades, tandis que les seconds ne font bien sentir leur action que sur les sujets ä l'etat maladif. Les excitants exaltenl les forces de l'organisme, mais ils ne los augmentent pas reellement, ils les d6-pensent plutot en realite dans un temps plus court; les toniques, an contraire, non-seulement ramp;ablissent les forces qui ont 6te usdes p:ir l'etat morbide, mais encore ils en augmentent la somme d'une maniere durable.
Orl^ine. — Les toniques sont tiros principalement du regne mineral et du rfegne vegetal; le rögne animal ne fournil que des toniques analeptiques, qui sont plutöt des aliments tres-alibiles que de verilables medicaments.
Caractferesect; pli7sect;iqac8. — Les toniques sent g6neralement so-
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MEDICAMENTS TONIQUES.
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lides, inodores ou d'une odeur faible; leur couleur est presque toujours tranchee, rouge, jaune ou noirätre ; leur saveur est nulle ou trfes-amfere, et souvent un peu styptlque ; ils sont plutöt fixes que volatils, et se dissolvent göneralement mieux dans les liqueurs alcooliques, dans les acides etendus, que dans I'eau.
Composition cbimique. — Elle est trös-variable. Les mineraux sont formes par les divers compos6s de fer ou de manganöse, qu'ou trouve en petite quantite dans I'economie animale. Les v6getaux presentent la nature la plus variee : le pi'incipe tonique peut 6tre form6 par de l'acide tannique, des alcalis speciaux, des principes particuliei's, pseuio-a\ca.\o\des(salicine,gcntianine, etc.), un extractif amer, une sous-resine, etc. Enlin ceprincipe actif peut 6tre accom-pagne par les matiäres les plus variees, comme de la gomme, de l'amidon, du mucilage, des corps gras, des essences, des re-sines, etc. On comprend, d'apres cela, combien il serait difficile d'etablir quelques principes generaux sur la nature chimique de ces medicaments.
I harmacoiiciinilaquo;'. — Les preparations des medicaments toni-ques sont, en gönöial, ties-simples; elles sont pharmaceutiques pour le plus grand nombre, et chimiquespour quelqucs-uns seule-ment. Les formes qu'on leur donne le plus ordinairement soni, celles de poudre, de decoction ou A'infusion, A'eztrait, de teinlure et de vin. Les quinquinas, l'ecorce de saule et quelques autres moins imporlants, sont soumis, en outre, ä des manipulations speciales pour en extraire les principes aclifs.
Associations. — Les medicaments qu'on associe le plus souvent aux toniques sont d'abord les emollients, quand on desire affaiblir leur action locale et g6n6rale; les osOw^enrt, lorsqu'on veut augmenter leurs effets sur la conlractilite des lissus et la plasticity du sang; les stimulants, quand il y a indication d'exciter les forces ge-nerales du corps, et surtout la noix vomique pour donner de la vi-gueur au tube digestif, au coeur et au systöme musculaire.
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Uedicamentation. — Les toniques sont comme les aliments, ils ne developpent bien leurs effets que quand ils sont administres di-rectement dans I'estomac; leur introduction dans le rectum ou dans toute autre voie est loin de donner des resultats aussi bons et aussi certains. Lorsque les toniques ne jouissent pas d'une amer-
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ilJtDlCAMEKTS TONIQUKS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 29
tunie trop intense, on les melange aux aliments des malades, qui les ingferent ainsi d'eux-mömes; le plus souvent, pourtant, on les fait prendre sous forme A'electuairesei de Lok aux grands animaux, et sous celle de pilules aux petits ; d'autres fois on les donne en Imssons ou en breuvages, plus rarement en lavements. En general, dans l'emploi de ces medicaments, il vaut mieux prolonger I'admi-nistration que de forcer les doses.
IMiarmacodynaiaic. — Les effels pliysiologiques des tonüiues seronl distinguös en locaux et eagineraux. #9632;
a.nbsp;Effets locaux. —D6poses sur la peau intacte, la plupart des.to-niques restent sans action evidente; mais sur la peau denudee, sur les muqueuses et les solutions de continuitfi, ils dcterminent gcneralement un effet astringent plus ou moins prononce.
Introduits dans le tube digestif, ces medicaments produisent des effets qui sont presque toujours favorables aux fonctions de cet appareil. 11s excitcnt reslomac, reveillent I'appetit. accelerent la digestion, la rendent plus parfaite, etc.: aussi meritent-ils souvent la qualilication de stomackiques qu'on leur donne parfois. En passant dans l'intcsiin, iis accelörent les mouvements piristaltiques de ce canal, rendent I'absorption plus rapide et plus complete, di-minuent et regularisent les secretions et les exhalations du tube digestif, retardent les defecations et leur donnent de la consistance, detruisent les parasites qui occupent ce conduit, etc. Ces effets des toniques sur la digestion sont d'autant plus prompts et plus marques que cette fonction etait plus debilitee; ü l'etat de sante, ils se font egalement remarquer, mais seulement pendant les premiers jours, car si Ton en continue imprudemment I'usage, il peut en rcsulter d'abord une constipation opiniALre, et plus tard une irritation plus ou moms grave du tube digestif.
b.nbsp; Effets GEiSEiiAUX. —Les effets generaux des toniques se deve-loppent lentement, et ä mesure que leurs molecules soul absorbees et m61angees au sang. Alors ibs agissent non-seulement sur ce Uuide nutritif, mais encore sur la texture des tissus et sur l'activite du Systeme nerveux. Pour bien faire comprendre cette triple action des toniques sur les parties du corps qui concourent ä la nutrition, il imports de bien fixer les conditions normales de l'exercice regu -lier de cette grande fonction.
La nutrition dans l'ötat de sant6 exige le coucours solidaire et
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MEDICAMENTS TONIQUJBS.
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röciproque de trois agents principaux: 1deg; du sang, maliöre fluide et nutritive qui cst charges de fournir les molecules nouvelles destinies a 6lreajout6es au corps; 2deg; des organes, parties solides et Axes dans lesquelies doivent se lixer des rnateriaux nouveaux fournis par le sang, et desquelles se söparent les molecules usees et trans-formees par le jeu de la vie, et qui sont enlrainees par les diverses s6cretions; 3deg; et d'un agent excitateur et rcgulaleur des acquisitions et des pertes des organes; e'est le sysleme nerveux en general, et notamiuent celui de la vie organique. Ges trois agents doivent con-courir h. l'exercice regulier de la fonction nutritive, chacun en ce qui le concerne; ils sont egalement indispensables, et quand l'un d'enlre eux a et6 modifie plus ou moins prolondement, la fonction ä laquelle il participe se trouve lesee ou suspendue plus ou moins completement. Pour que la nutrition soit bonne et reguliöre, il laut done que les agents charges de l'exöculcr presentent certaines qualites intrinsfeques qu'il imporle d'examincr.
d0 Sang. — Le sang, pour concourir convenablement i la nutrition, doit d'abord etre parfailement heinatose ; il doit recevoir par les absorptions une quantile de inaleriaux assimilables au moins egale ä celle qui lui est enlevee par les secretions et les divers organes; il doit, en outre, posseder des qualites plastiques propres ä assurer son isolement dans le Systeme circulatoire, et a rendre regulier son role dans la nutrition. Ges qualites plastiques sont d'abord la viscosüe de ce liquide, due i la presence des globules et de l'albumine, et ensuite la coayulabilite de ce lluide nutritif ä sa sortie des vaisseaux, propriöte attribuee avec raison ä la librine.
2deg; Organes. — Les tissus qui constituent les organes, les paren-chymes, doivent presenter une cerlaine fennele, une tension, une elasticite propres ä assurer leurs functions intimes. Ges caracleres des tissus ä l'etat physiologique sont rapporlös ä une propriete in-trinseque de la fibre vivante, qu'on appelle tonieüe (Stahl), contrac-tUite organique insensible (Bichat). C'est parce que les tissus sains presentent cette qualite intime qu'ils se tendent, se roidissent, se re-dressent et se contractent sous l'inlluence du sang, et qu'ils com-muniquent a ce lluide nutritif des oscillations particuliöres qui favorisent l'assimilation de certains materiaux et r^limination de quelques autres.
3deg; Sjstgme neneux. — Le sysleme nerveux, en general, et sur-
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lout le Systeme ganglionnaire charg6 spöcialemcnt de la nutrition, doit poss^der une certaine force, une activity süffisante pour en-tretenir las mouvements des organes el la circulation du sang; il doit, en outre, r6gulariser dans l'intimitö de l'organisme les acquisitions et les pei'les materielles cjui caracterisent la nutrition et en-tretiennent la calorilication. II doit enfin ötablir entre les diverses parties du corps une harmonic parfaite, d'oü peuvent resulter la simultaneity et Tegalilo proportionnelle d'aclion entre les divers appareils fonctionnels : c'est ce qu'on appelle synergie.
Lorsque I'etat physiologique est parfait, qua la sanle ne laisse rien ü desirer, et que les trois agents de la fonction nutritive pie-sentent les qualites requises pour son exercice regulier, les medicaments toniques sent plus nuisibles qu'utiles. Ils surchargent inu-tilement le sang de materiaux nutritifs; ils tendent sans necessite la fibre des organes, et excitentenpure perte le systömenerveux. Leur emploi intempestif pent meme determiner des accidents morbides, en amenant des effets plethoriques, des congestions, des inflammations, des heniorrhagies actives, des phenomenes nerveux inso-lites, etc. Les toniques ne produiscnt done pas, en realite, d'effels physiologiques, puisque leur usage sur des sujets sains ne peut 6tre longtemps continue sans deranger le rhytbme des functions. En revanche, sur des sujets malades, et lorsque l'iudication de leur emploi est bien evidente, leur action ne tarde pas ä se montier avec une grande nettete : c'est done sous ce point de vue princi-palement qu'ils meritent d'etre Studies.
Pharmacotherapie. — Ce paragraphe compiend Tetude des effets et des indications therapeutiques des toniques.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ,
1deg; Effets tderapeutiques. — II arrive souvent que, sous I'in-fluence de causes hygieniques on palhologiques, telles que des habitations insalubres, un travail force, une nourriture insufflsante ou de mauvaise quality, des pertes excessives par les saignees, la copulation ou la secretion lact6e, un accouchement laborieux, des maladies graves, prolong^es, des affections chroniques, organiques ou dynamiques, une convalescence difficile, etc., les trois agents de la nutrition se trouvent plus ou moins gravement atteints, seit dans leur constitution physique, soit dans leurs qualites vitales, organogöniques. Le sang est devenu peu abondant, pen colore, pauvre en globules et en albumins, d'une coagulation lente et incomplete, d'une chaleur el d'une vitalite peu developpees, etc.
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Les lissussont mous, llasques, decolores; leursensibilite, leurcon-Iraclililö ont diminue, et souvent ilslaissent passer h travers leurs mailles les liquides citculatoires, qui s'epancheutet sortent de leurs couloirs. Enfln le svstferae nerveux lout entier a perdu de sa force et de son activite; la sensibility s'est emoussee; la rnolricite est lente ä se developper; le trisplanchnique n'oö're plus cette resistance aux influences exterieuies qu'on a appel6e avec lant de raison resistance vitale.
Ces desoidres survenus dans les rouages essentiels de la vie nutritive sont denonces au debors par des caractferes trös-saillanls : le corps est maigre; la peau, adherente aux parties sous-jacenles, est seche et rude au toucher; les polls sont ternes el hcrisses; les crins de lacriniere et de la queue s'arraclient avec iacilite; les muqueu-ses apparonles sont pales, indltröes, el souvent couvertes d'ecchy-moseset de petechies; le pouls est lent et miserable; la respiration est rare et faible ; la chaleur du corps peu devcloppeo; I'appetit pa-resseux; les digestions lentes, imparfaites; les secretions abon-danles et mal elaborees; les absorptions interstilielles peu actives; des infiltrations souscutanees, des engorgements atoniques des membres, iodiquent le defaut d'activile et d'energie des absor-banls, etc. Enfin la vie de relation est presque eteinte : les animaux ont la töte basse, l'oeil lerne et sans animation; ils restent indiffe-rents au monde exterieur; leurs mouvements sont lents et enlrai-nent bien vile la lassitude, lasueur, etc.
Employes dans de telles conditions, avec perseverance, les toni-ques produisent bientöt des eifels tellement avantageux, qu'ils semblent refaire l'organisme ä nouveau, el que la qualification de reconstituants, qu'on leur donne quelquefois, n'est que I'expression pure el simple de la verile. Au bout d'un temps plus ou moins long, ce qui varie selon les circonstances, ces eifels se font sentir sur les agents de la nuttition : bienlöt le sang devient de nouveau rouge, 6pais, coagulable; les tissus fermes et colores; le systerne nerveux fort, energique et regulier dans ses fonctions comme ä l'etat de saute. Ces cbangements maleriels, organiques., survenus dans rinlimite de l'organisme, se traduisent bientöt au debors par des modifications fonctionnelles correspondantes: la maigreur tend ä disparaitre, la peau est plus souple et plus moite, les polls plus lisses et plus brillanls, les crins plus solides; les muqueuses repren-nenl leur leinte rosee naturelle; le pouls est plus plein et plus frequent, la respiration plus rapide et plus profonde, la chaleur du corps plus developpfie : 1'appelit reprend de son energie; les diges-
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tions sont plus rapides et plus completes, les s6cr6lions plus rares et mieux ölaboröes; les absorptions sent plus actives; le mouve-ment d'assimilation 1'emporte desormais sur le mouveinent de decomposition, les produits epanches sont peu i peu resorb6s. Enfin, la vie de relation a reprisson cours; les sens sont plus actifs, le regard plus anime, le malade s'occupe de ce qui se passe autour de lui; ses mouvements sont plus faciles et plus prompts, la fatigue arrive plus lentement, etc.
Dans les grandes debilitös de l'organisnie, les liquides, les solides et les nerfs sont presque toujours egalement alteints; mais dans beaucoup de maladies il n'en est pas ainsi, au moins dhs le debut, et tanlöt e'est le sung, tantöt ce sont les organes, tantöt enfin ce sont les appareils nerveux, qui sont les plus malades. Or, par une coincidence des plus heureuses, il se trouve aussi que tons les toniques, quoique agissant sur les trois rouages principaux de Torganisme, ne developpent pas la mßrae Energie sur chacun d'entre eux. Ainsi, par exemple, il en est qui portent leur action plus particuliörement sur le sang, auquel ils rendent ses qualites plas-tiques et vitales: tels sont les aliments tres-alibiles, les composes de fer et de manganese ; on les appelle toniques analeptiques. D'autres, tonten agissant sur les fluides nuliitifs et les nerls, semblent res-taurer la fibre des tissus, lui restituer sa contractility intime et stimuler surtout l'appareil digestif : tels sont les toniques amers, corn-prenant la genliane, l'ecorce de saule, le houblon, la petite cen-taurfe, etc.,etc.Enfin, quelques toniques portent evidemment leur action sur le Systeme nerveux et tendent ä lui redonner son energie premiere ; ces toniques precieux, qui agissent egalement sur le sänget les tissus, sont appeles nevrostheniques, toniques specifiques, etc.; telles sont les diverses espöees de quinquinas. Chacune de ces categories de toniques merite un examen special et detaille ; nous nous en occuperons quand nous aurons fait connaitro les indications generates de ce groupe nombreux de medicaments utiles.
2deg; Indications tuerapeutiques. — Les indications tberapeu-tiques des medicaments toniijues sont fort nombreuses; nous les rangerons en groupes systematiques afin de rendre leur etude plus facile; du reste, nous les examinerons simplement sans les discuter.
1deg; Maiaiiieraquo; du sang. — Ces maladies forment trois categories Taboubin, 3c edition. — II.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 3
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ilislincles : les afteclions anemiques propTemenl dites, auxquclles se rattachent les hcmorrliagies passives, rhdmaturie atoni(|iie, par exemple; \es alleclions hydroemigues, telles que la cachexie aqueuse des ruminants, les diverses hydropisies, etc.; enfin, les affections typhoemiqiies, telles que. les maladies putrides, gangicneuses. typhoides, etc.
2deg; Ilaladies or^aniameg. — Elles comprcnnent des maladies dans lesquclles le sang peut sect;lre pauvre, mais dont l'altöration des solides parait former le caractere principal : tels sent le farcin, la morve, les scrofules, la ladrorie du pore, les affections squirrheuses et cancereuses, le crapaud, les maladies cutanees invlt;Her6es, etc.
3deg; Maladies nei-Teuses. — Dans cetle categoric, qui est la moins nombreuse, nous trouvons la choree, l'epilepsie, Fimmobiüle, les paralysies, les accidents do I'ataxie, les d6bilites etl'atrophie mus-culaires, etc.
4deg; Aluiadies du tube digestif. — Ces affections nombieuses, (jue nous avons groupees ensemble ä cause de leur si6ge, sont tl'une nature trfes-variöe; elles comprennent : I'inappetence sans lievre, les digestions len'les et imparfaites, les vents et borborygmes Irop frequents, la diarrhee et la dyssenterie chroniqiies, les vers intestinaux, la fievre muqueuse avec leinte icterique et debilile generate, etc.
5deg; Vices de secretion. — Nous signalerons comme tels, le lait sereux et caillebotle, le diabete et ralbuminurie, les llux des diverses muqueuses et surtout de celles des voles respiratoires, la transpiration culanee trop facile et trop abondante, etc.
6deg; Stolutions de continuite. — Les plaies anciennes ä bourgeons exuberants ot mollasses, a sdcretion abondante et s^reuse, les ulceres, les plaies gangröneuses, etc., peuvent etre amend6es par I'application rationnelle des toniques. 11 en est de mßme des organes internes sortis de leurs cavites naturelles et fletris par I'air, comme on le remarque ;\ l'egard du rectum, du vagin et de l'utörus renversös : les decoctions chaudes des medicaments loniques peuvent les modifier avantageusement.
7deg; Debiutös g^nerales. — Les toniques rendent de trös-grands services dans les dtübilil^s gönörales du corps sans maladies bien
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marquees, comme on le remarqne pendant la convalescence de tons les animaux; sur ceux qui ont souffert par la privation de nourri-ture, par l'excös de travail; sur ceux qui ont ct6 epuis^s par la copulation, par une parturition laborieuse ; enfln, chez ceux dont Tage avance amfene la dlt;5bilil6 senile. Dans ces divers cas, les to-niques ne sont que des palliatifs tant qu'on ne fait pas cesser la cause premiöre de la debilitö,
Contre-indications. — Les toniques, ä quelque cat6gorie qu'ils appartieunent, ne conviennent pas dans la plethora, dans les congestions et les hemorrhagies actives, dans les inllam-mations tranches, et genöralement dans toutes les affections ä type aiuu.
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CHAPITRE PREMIER
TONIQUES ANALEPTIQUES.
Si'NoSYMiE : Rcconstituauts, radicaux, etc.
Les toniques analeptiques sont des agents therapeutiques dont le mode d'aclion caracteristique consiste ä rendre immediatement au sang les principes organisables et reparateurs qui lui manquent (Trousseau et Pidoux).
Ils comprennent des alimenls trös-alibiles et des mödicaments toniques un peu astringents ; tnais les unset les autres presentent pour caractöre essentiel d'avoir une composition chimique qui les rapproche un peu des principes essenliels du sang ; c'est ainsi que les aliments tres-alibiles renferment toujours de la fibrine, de l'albu-mine, de la caseine et des matieres grasses, comme ce fluide nulri-tif lui-meme; que le fer et le manganfese qu'on emploie comme toniques, se retrouvent dans la mauere colorante renfermee dans les globules sanguins. Ces agents precieux, qu'ils appartiennent ä l'hygiöne ou ä la pharmacie, parviennent done ä restituer rapide-ment les principes plastiques au sang sans subir des modifications bien profondes.
Un autre caraetöre trös-important des analeptiques, c'est qu'ils agissent d'abord et primitiveraent sur les fluides nutritifs, pour leur rendre leurs qualit6s intrinseques, et ce n'est que consecutive-
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menlqu'ils portent leur action sur les solides el les nerfs, dont ils augmenlent peu ä peu la force de resistance, en leur fournissant des maleriaux neufs et reparateurs.
Ces agents Iherapeutiques conviennent principalement quand le sang- est pauvre et que I'economie cst affaiblie par une cause quclconque.
Ils se divisent nalurellement en alimentaires et en medicatnen-teux.
A. ANALEPTIQCES ALIME.NT.UUI-.S.
Nous comprenons clans cello categoric lous les aliments plus ou moins azotes, fortement nutritifs et dont on ne fait usage que dans des circonslances toul exceptionnelles : tels sont, par exemple, les farines des graminöes et des legunüneuses, le pain, le lait, les ma-tiöres grasses et les diverses substances aniraales convenablement pr^parees.
Les analeptiques alimentaires doivent prösenter les caracleres suivants : ils doivent etre trcs-azot6s, d'une digestion facile, pour ne pas exiger une trop grando depense de force de la part du tube digestif, et fournirüi l'absorplion d'abord, et plus tard äla nutrition, des malieres alibiles plus abondantes que les aliments ordinaiies, puisqu'ils sont destinds, non pas seulemenl üi entretenir les forces habiluelles, mais surtout ä restaurcr celles qui ont et6 depensces par une cause quelconque.
Nous laisserons de cote les aliments vögetaux, donfc l'emploi rai-sonne sur les animaux est bien connu et ressort au domaine de Vhygiene proprement dile, pour nous oecuper ici exclusivement des aliments animaux, dont l'usage chez los especes herbivores est tout ä fait exceptionnel. Les malieres animales, dans celte circonstance, ne sont plus des alimenls, h proprement parier, puisqu'elles sortent enticrement du regime nature!; ce sont bien plutot des medicaments qui rem^dient souvent avec une grande rapidit6 ä l'^tat morbide auquel on les oppose. Nous 6tudierons ögalement, au point de vue de la medication reconstituante, les malieres grasses v^getales et animales, qui ont aussi une grande puissance medicatrice.
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1deg; ^iuiistanccs aniinales. — Les matiöres animates qu'on pent employer comme aliments analeptiques chez les herbivores domes-tiques sont le lait, la chair, le sang cuit et les diverses issues tirees des cavitds splanchniques. Toutes ces substances, ä l'exception du
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lait, doivent 6tre soumises i la cuisson, et le bouillon comme la parlie cuite, mi'langcs ä des farineux, ä du son, peuvent 6tre admi-nislres aux animaux, qui ne tardent pas ü s'y habituer malgre une repugnance assez marquee dans le principe pour ces alimenls non habituels.
Gelte nourriture, tout insolite qu'elle est pourles animaux herbivores, restaure leurs fluides nulrilils avec une grande rapidite. Nous avons dans le temps administre i un cheval morveux, ä titre d'experience, de la viande cuite hachee et mßlee ä du son ; les premiers jours il la prit avec difliculte, mais bientot ils'y habiluaet la mangea ensuite de lui-mömo sans repugnance marquee. II y eut d'abord un pen de diarrhöe, qui disparut au bout de quelqnes jours; seulement les excrements restörent un peu mous et prirent une ndeur repoussanle comme chez les carnivores. Au bout de trois semaines de ce regime, le sujet de Texperience se trouva dans un etat de plethore tellement marque, que des hemorrhagics abon-dantes eurent lieu par le nez ä plusieurs reprises. 11 lut sacrifie comme incurable.
La nourriture animate convient aux herbivores dans les debilites radicales et gönerales de l'economie, que la cause sou pht/siologique (copulation trop repetee chez les males de touteespece, part labo-rieux et non-d61ivrance chez les femelles), hygieniqne (nourriture mauvaise ou insufflsante, travail excessif), pathologique (maladies pi'olongees, pertes parlessaignees, la suppuration, les jetages, etc.). Cctte pratique, tres-avantageuse, sans etre plus dispendieuse que toute aulre, n'est pas nouvelle en medecine vettenaire. Ainsi, Vicq d'Azyr (1) rapporte que pendant l'epizootie typhoide de 1775, qui sevissait sur I'espece bovine dans les provinces mßridionales de la France, on fit prendre de grandes quantitös de bouillon gras aux malades et aux convalescents, et cela avec avantage ; ä tel point, qu'aux environs de Toulouse et de Bordeaux, les paysans sacri-tiaient leur volaille pour rendre le bouillon meilleur, dans I'espfi-rance de sauver plus sürement leurs bestiaux. Collaine (2) a con-seillö aussi ce moyen dansle marasme epizootique, suite du typhus contagieux des bötes ä comes. Dupuy (3) a present egalement les bouillons de viande contre la pourrilure du mouton. Dans le cas d'hömaturie aslhenique des grands ruminants, maladie qui les
(1)nbsp; Expose des moyens curaiifs et prophji., etc., p. 415 et 419.
(2)nbsp; Du marasme epizootique, p. 14.
(3)nbsp; Journ. tlteor. et prat., 1834, p. 237.
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afl'aiblit si fortement, le meilleur moyen ä mettre en usage pour restituer an sang ses qualilös plasliqnes, c'est d'employer les bouillons gras additionnös de decoclions amamp;resou astringentes, de farines tres-nutrilives, d'aprcs MM. Drouard (1) et Vigney (2). Roche-Lubin (3) conseille d'avoir rccours h. ce moyen dans le cas de fievre charbonneusc cliez le mouton. II serait sans doute tres-utile aussi aprcs la periodo de desquamalion de la cla-vel^e.
II paraitque dans les Indes orientales, au dire de Bracy-Clarck (i), et en Egypte, d'apres ce que rapporte Hamont (5), on fait des espe-ces d'echaudes avec de la viands cuite et hach6e et de la farine, dans le but de developper la taille des chevaux, de les rendre plus vigoureux, et surtout de leur fournir un aliment Ires-nourrissant sous un petit volume dans les cas urgents. M. Prötot (6), se fondant sur ces fails, conseille d'une maniere g6n6rale l'emploi du regime animal chez les herbivores toutes les fois que I'economie est epui-see, que le.sang est appauvri et que les loniques analcptiques sont indiques. M. Segrctain (7), ä I'occasion de cette communication, qui fut faite ä la Society v6terinairc et comparöe du departement de la Seine, cita le fait d'un cheval atteint de la gourme, prcsentant sous la ganache un abces si volumineux et si etendu que la deglutition etait impossible, et qui fut alimente pendant douze jours ä l'aide de lavements form6s par du bouillon de viande, et fröquem-ment renouveles. De son cote, M. Lecornue (8) rapporte Texemple d'un jeune cheval epuisc par le travail et une affection de poitrine, qui fut promptement relabli par l'usagc du bouillon gras et de la viande hacliee, meles ä du seigle cuit, ce que n'avaient pu faire les aliments v6getaux les plus alibiles employes seuls. M. Schaack (9) nous a dit avoir sustente pendant quelques jours, avec du bouillon gras et de la farine, un cheval atteint d'une angino laryngce intense qui mettait obstacle ä la deglutition. D'un autre cote, M. Aug. Tre-lut (10) a employe avec beaucoup de succes les matiöres animates
(1)nbsp; nbsp;Henneil de medec. vitir., 1837, p. 632.
(2)nbsp; Ihid., 184G, p. 183.
(8) Man. de Fileveur des bdlei a laine, p. 221.
(4)nbsp; nbsp;Pharmacope'e veter., p. 22,
(5)nbsp; Egyple moderne.
(G) Cliniq. vilir., 1811, p. 578.
(7)nbsp; Ibid., p. 579.
(8)nbsp; V.id., p. 759.
(9)nbsp; Communicatiüii orale.
(10)nbsp; Recueilde medec. veter., ISfiö, )).
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conlre la dcbilitö si profonde qui suit la maladie du coit chez les etalons et les juments poulinieres. Ces exemples nous paraissent sufflsants pour engager les praticiens i faire usage de ce moyen simple lorsque I'occasion s'en prcsentera.
Enfin, M. Couture (1), v6t6rinaire militaire, a fait usage des matiferes animales pour remödier ä l'anömie du cheval si fr6quente au S^nögal par suite de rinfluence d^bilitante de ce climat brülant. II donnait la viande bouillie et hachee ra616e h de l'orge cuite ; en outre, le bouillon, mölangö ä du sang, 6tait donnö en breuvageä I'aide d'une seringue. Les effets reconstituants 6taient presque im-m^diats; aussi convenait-il d'interrompre le traitement de temps en temps pour ne pas obtenir des effets exagerös.
2deg; Matteres grasses. —En traitant des corps gras h litre d'emol-Uents (t. Ier, p. 211), nous avons fait connailre leurs effets sur la peau et dans le tube digestif; nous avons dgalement signale les accidents qui accompagnent un rögime trop abondant ou trop pro-longc avec les corps gras ; il nous reste ä revenir sur les effets reconstituants que paraissent prodnire ces aliments en gönöral et sp^cialement ceux qui out unc origine animale.
Quand les malieres grasses ont (He 6mulsionn6es dans le tube digestif, absorböes par les cliyliferes et conduites dans !e sang, elles reQoivent dans la nutrition deux destinations bien connues aujour-d'hui: une portion est brülle dans l'acte de la nutrition et sert il prodnire de la chalenr animale, et 1'antre se d6pose dans les cellules closes du tissu adipeux. II est parfaitement reconnu de nos jours, effectivement, que les aliments gras sont ceux qui servent le plus efficacement ä la production de la chaleur animale ; aussi sont-ils recherches avec d'autant plus d'aviditc par l'liomme et les animaux, qu'on se rapproche plus des regions polaires du globe. La tendance naturelle des corps gras ä se döposer dans les cellules lt;lu tissu adipeux est d^montree par la pratique journaliöre de Tengraissemcnt des animaux destines k la boucherie, et qui a fait voir que l'usage des inatieres grasses dans l'alimentation hätait sin-gulierement la formation de la graisse.
Un fait plus inattendu, bien qu'il soit la consequence des deux pröcßdents, et qui a 6t6 parfaitement constate dans ces dernieis temps, c'est que les corps gras exercent sur la nutrition un effet tres-favorable et que Ton a compart ä celui des medicaments to-
(I) Recueit de Me^n. et d'obscrv. Je mid. reter. milit.. t. XIX, p. 520.
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niques ou reconstituanls; c'est ce qui nous a engage ä les ranger parmilestoniques analeptiques. Cette action corroborante des corps gt as pcut-elle etre facilement interprötee ? Assuröment non: mais nous ferons nöanmoins remarquer qu'un animal qni produit beau-coup de chaleur et qui engraisse sous Finfluence des medicaments gras, est dans les meilleures conditions possibles pour assimiler les principes organisables qui arrivent dans les fluides nutritifs.
Tous les corps gras paraissent propres ;\ produire cette action favorable sur la nulrilion ; cependant on prcconise do preference les matieres grasses tiroes des animaux, telles que les huiles de poisson, le beurre animal, le lard, les graüses, le suif, etc. Nous ne traite-rons, d'unc maniferc speciale, que des huiles de poisson et particu-lieremeut de l'huile de foie de morue, le corps gras animal le plus frequemment employe en m6decine.
tluiI.E DE IOIE ÜE HORDE.
Preparation. — Les foies de morue sont d'abord jetös dans des cu,ves en bois oü, par la pression qu'ils exercent les uns sur les au-tres, ils laissent sourdre une huile presque incolore et limpide : c'est rhuile de foie de morue blanche. Puis, quand le parenchyme des foies s'altere par la putr6laction, vine nouvelle quantite d'huile se söpare : c'est l'huile brune de foie de morue. Enfin, en faisant bouil-lir les rdsidus du parenchyme höpatique dans une chaudiöre avec de 1'eau, on obtienl une troisieme qualite d'huile de foie de morue: c'est l'huile now; eile est de couleur tres-fonc6e, louche et d'une odeur de poisson ranee. C'est la plus active, la moins chere et celle qui convient pour la mödecine veterinaire.
Le foie des raies et des sguales fournit aussi une huile qu'on em-ploie commc succödanee de l'huile de foie de morue.
Caracteres. — L'huile de foie de morue est jaune, brune ou noire, selon la variöte ; eile a une forte odeur d'anchois; sa saveur est d^sagr^able et laisse au fond de la gorge un arriere-goül detestable de poisson rance.
Composition. — La composition de l'huile de foie de morue est fort complexe ; eile renferme, en effet, ind6pendamment de la margarine et de Voleine, principes de toutes les huiles, de la phoeeine, de l'acide butyrique, une matifere colorante brune (gaduine), les mat6-riaux de la bile, puls de Viode, du brome, du chlore, du phosnhore et du soufre.
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Medicamentation. — Le meilleur proc6(i6 pour administrer cette huile aux chevaux, c'est de la donner en 61ecluaire ; pour les pctits animaux, on la donne en nature, seule ou mölangöe ä une a ntre huile. Les doses ne sont pas fixees encore d'une maniere certaine ; chez le chien, on pent la donner ä la dose d'une cuilJeröe ä bouche, deux fois par jour; chez les grands animaux, la dose doit 6tre au moins de 103 k 130 grammes par jour.
Indications. — Dans la mcdecine humaine, l'huile de foie de morue cst frequcmment employee contre le rachitisme et les scro-fules, chez les enfants; contre la phlhisie pulmonaire, le rhuma-tisme chronique, les dartres, la caohexie, etc., chez les adultes. En mcdecine vdterinaire, les applications de ce medicament sont encore peu nombreuses.
En 1833, nous avons employe ce remöde centre la morve chronique ; le sujet, qui 6tait un cheval de troupe, parut giiöri apres cinq semaines de traitement et reprit son service dans le regiment; mais an bout d'un mois, il revint ä Vdcole et fut abaltu. Depuis nous n'avons pas renouvele cette tentative. L'eleve qui nous prfta son concours pour cette experience, M. Clement, d'abord veterinaire ä Genöve et aujourd'hui attache a la compagnie des omnibus do Paris, s'est, depuis cette epoque, fröquemment servi de l'huile de foie de morue chez les chevaux glances, chez ceux qui sont atteints de co-ryza chronique ou de gourme ; dans les cas d'affeclions cutanees il s'en sert ögalement, et lorsque la gale est grave, il melange l'huile de foie de morue ä l'huile empyreumatique et trouve dans ce melange un topique puissant. Mais c'est surtoul dans la mcdecine des pelits animaux que l'huile de foie de morue constitue, d'aprfis M. Clement, un remede pröcieux; chez les chiens et les chats atteints de maladies cutanees graves; chez ies chiens cjui sont convalescents de la maladie du jeune äge ou h la derniöre pöriode de celte affection, l'huile de foie de morue constitue un moyen hcro'i-que pour ramener les animaux ä la sante. Dans un cas de cancer des mamelles, M. Clement put conserver une chatte, pendant deux ans, ä l'aide de ce remöde puissant; bien que la maladie ne füt Jamals guerie, les ulceralions se cicatrisaient par l'usage de l'huiie de morue et se rouvraient aussilöt qu'on cessait l'usage de ce medicament (Note communiquee). D'aprfcs M. Zundel, les veterinaires allemands se serviraient de l'huile de foie de morue contre la constipation et les vers intestinaux; on Tapplique sur I'oeil dans le cas de lache de la cornee, et on en fait des frictions irritantes autour
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des yeux dans le cas de fluxion periodique ; Tun de ces #9632;veterinai-res, M. Schell, considere momc ce moyen comme un veritable sp6-cifique. De plus, M. Goei-ing{l) I'a employee avec succös conlre I'os-teoclastie des betes bovines. Enfin, M. Saint-Cyr s'est egalement send avec un plcin succes de l'huile de foie de morue centre la ma-ladie des chiens et les affections culanees {Communication orale). Ces fails nous semblent de nature ä engager les praticiens ä essayer de ce remede nouveau en viHerinaire.
B. ANALEPTIQCES M^DICAMENTEUX.
Les moyens analeptiques fournis par la pharmacie sent assez nombrcux, quoique peu vari6s dans leur nature. 11s sont tons fournis par le regne mineral, et comprennent le fer etses nombreux composes, ainsi que le manganöse ou au moins quelques-unes de ses combinaisons chimiques. Nous aliens les eludier succcssive-ment.
Des Ferrugineux.
Svxonvmie : Marliaux, r.halyhds, etc.
On appelle furrugincux. lous les composes chimiques du fer dans lesquels ce metal joue le role d'elömentelectro-positif.
Ces medicaments, si precieux par leur prix peu ölevö, par leurs effets si certains et par Tefticacite si constanle dc leur emploi, sont tres-nombreux et ferment des groupes chimiques tres-distincts que nous aliens faire connaitre.
Enumeration. — Les medicaments ferrugineux comprennent:
1deg; Le fer metalb'que ea limaille ou rcduit [jar rhydrogcae ;
2deg; Les oxydes : le noir et le rouge, plus I'cau ferree el I'eau rouillee ;
3deg; Les seh halo'ides : chlorures, iodures, bromurcs, cyanures el suli'urcs;
4deg; Les oxijsels : carbonates, sulfates, nitrates, phosphates, bo-rates, etc.;
3deg; Les sels d acides organiques : acetates, laiirales, lactates, citrates, etc.
Division. —Les ferrugineux, sous le rapport pharmacologiqu!.,, se divisent tres-utilementen mo/laquo;Welaquo; et en solubles. Les premiers
(1) Journ. de mid. vete'r, de Lyon, 18G2, p 209.
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comprennent la limaille deTeretle fer recluit, les oxydes, les carbonates, les phosphates et les horates ; les seconds renferment tous les sels halo'ides, moins le bleu de Prusse, les sulfales et nitrates, et tous les sels a acides organiques. On a proposö aussi de dislinguer les feiTugineux en composes i base de protoxijde et composes abase de sesquioxyde; mais celte division, oulre qu'elle ne pent s'appli-qner nettement ä tous ccs medicamenls, n'apas 1'importance qu'on a voulu y attacher.
Pharmacoteehnie. — Les composes fcrrugineux se trouvant tout prepares dans le commerce h I'etatde purete. le praticien n'a, en general, que de trös-minimes modifications ä leur faire subir avant de les administrer aux animaux. Ceux qui sont insolubles sent reduits en poudre impalpable et administriis en bols ou en 61ec-Luaires, ou simplcment melanges aux aliments Kculents des ma-lades, parce qu'ils n'ont aucune saveur. Les ferrugineux solubles sont dissous dans l'eau et administres en breuvages ou en lavements ; ce n'est que par exception qu'on les administre avec des liqueurs alcooliques. Les uns et les autres sont employes le plussouvenl ä l'elat de puretö ; cependant on leur associe parfois des toniques vegetaux, des excitants, des purgatifs ou autres 6va-cuants speciaux, selon les indications plus ou moins complexes qu'on a ä remplir.
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Medicamentatioii. —Les toniques ferrugineux se donnent tou-jours dans le tube digestif, solides ou liquides ; la premiere forme est obligatoire quand on fait usage des composes insolubles; eile est facultative pour ceux qui sont solubles. Les premiers se donnent toujours ä dose elevee, tandis que les seconds doivent etre administres ä faible dose, ä cause de leurs qualiles astringentes et de leur grande activite. Les doses elevees, pour les ferrugineux insolubles, ne sont pas toujours necessaires et presentent parfois de graves inconvenients; ces medicaments ne deviennent uliles au corps, en effet, que par faction dissolvantequ'exercent sur eux les principes acides du sue gastrique; par consequent il n'y a de veri-lablement utile que la partie dissoute et absorbee; or, comme le sue gastrique n'existe jamais qu'en quantite tres-minime dans I'estomac, il s'ensuit qu'il ne dissout qu'une faible dose du compose de fer, et que le reste est rejete en pure perte au dehors, et, ce qui est plus grave, forme parfois des amas qui obstruent les intes-tins. Un pröeepte fort sage ressort de la connaissance de ces fails : e'est qu'il ne faut jainais forcer les doses des ferrugineux insolu-
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bles, et que c'est pendant le repas ou dnrant les instants qui ie suivent, qu'il convient de faire ingörer ces medicaments, puisque c'est alors que le sue gastrique presente son maximum d'acidile. 11 y a. par lam6mo raison, avantage evident ä faire suivre l'adminis-tralion des medicaments de boissons legcrement acidulees, ou d'a-jouter ä la preparation une maticre acide capable de faciliter la dissolution du compost ferrique, et, sous ce rapport, le bitartrate de potasse remplit parfaitement le but.
Oucl'onfasse usage des ferrugineux solubles ou insolubles, on doit se rappeler que ces medicaments fatiguentä la longue le tube digestif, ä cause de leurs qualites astringentes, et qu'ils flnissent bientöt par determiner une constipation penible pour les animaux en traitement. II esl done indispensable de suspendre leur emploi de temps en temps; de leur substituer de legers laxatifs pour pre-parer les voies ä uno nouvelle administration ou d'y associer le sul-fale de soude; de les alterner avec des toniques vögelaux et de s'arreter aussilot que le sang paraitra avoir acquis les qualites plas-tiques necessaires ;i ses usages.
i'iiarmacoii j namie. — Les effels pbysiologiques des ferrugineux sont locaux et generaux.
a. EfTets locaux. — Ces effets varicnt selon que les ferrugineux sont solubles ou insolubles : les premiers cxercent sur tous les tissus une action astringente d'autant plus cnergique qu'ils sent employes en solution plus concentree; les seconds, au contraire, se comportent sur les diverses surfaces, meme accidentelles, coname une poudre inerte.
Introduits dans le tube digestif h dose convenable, les ferrugineux excitent d'abord I'estomac, rcveillent I'appetit, accelerent la digestion, etc.; mais si Ton insiste trop longlemps sur leur emploi, (;t surtout si Ion fait usage des ferrugineux solubles, I'estomac s'irrite, la soif se declare, I'appetit diminue, la digestion lan-guil, etc. Dans les intestins, des phenomenes i\ peu pres analogues se manifestem ; d'abord la digestion et l'absorption y sont plus actives, plus completes, mais bientol le cours des matiöres se ra-lenlit, la constipation, puis I'irritation intestinale, se declarent, etc. C'est alors qu'il convient de suspendre momentanöment l'usage de marliaux et de ne les reprendre quo quand on aura rendu la liberty au ventre. On observe constamment, apres quelques jours de l'eni-ploi des ferrugineux, que les excrements ont pris une teinte noire
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plus ou moins l'oncee, ce qui est altribuö par les uns i l'aclion de l'acide tannique des aliments, et par les autres ä la presence du gaz acide sullhydrique dans les intestins; ces deux suppositions sont egalement admissibles. Enfin, quand on administre l'oxyde rouge de fer, les excrements prennent une teinte debrique d'autaut plus marquee qu'on y a ajoute la creme de tartre en plus grande quantite.
h. Effets göneraux. — La medication ierrugineuse ayant une grande importance et l'^lat de la science permettant d'en donner une explication presque salisfaisante, nous allons l'exposer avec quelque detail.
Le compose ferrugineux qui est introduit dans l'estomac peut etre ä l'etat soluble ou ;\ l'ölat insoluble ; dans le premier cas, il passe ginöralement inaller6 dans rinleslin ; dans le second cas, au conlraire, il est modüie profondement dans rcstomac oü les liquides acides qui s'y produisent au moment de la digestion le dissolvent et le rendent absorbuble. 11 resulle de ce fait, que tous les ferrugineux arrivent dans Tinlestin grcle ä Tetat de sei soluble et quJils presen tent une reaction acide en franchissant le pylore; mais la bile, le sue pancreatique et le sue intestinal, assez fortement alcalins, neutralisent l'acide du sei de fer et tendent ä en preeipiter l'oxyde, quel que soit son degre d'oxydation; seuleraenl la presence des matieres azotees et surtout de l'albumine contenue, soit dans la mauere cliimeuse, soit dans les sues du tube digestif, empeche cette precipitation et assure l'absorption du compose ferrugineux dissous et devenu soluble.
Une fois absorbe et conduit dans le sang, ce compose ferrugineux aecomplit peu ä peu son oeuvre et facilite la regeneration des globules sanguins; voilä le point fondamental de la medication ferrugi-neuse deduitde l'experience et de l'observation. II resulte, en effet, des reeberches de MM. Andral eLGavaret que, chezleschlorotiques, lechiffre des globules, reduit parfois au tiers ou au quart de ce qu'il est ä. l'etat normal, remonte peu ä, peu, sous l'influence de la medication ferrugineuse, ä son 6tat primitif, ainsi que le demontrait l'analyse du sang rög^ner^. Get effet essenliel de l'emploi des ferrugineux une fois admis et constate, il ne reste plus qu'i en don-ner l'explication ; malheureusement sur ce point on en est reduit aux hypotheses; nöanmoins comme elles ont leur importance, nous allons faire connaitre celles qui ont cours dans la science. .
II exitte encore un certain nombre de mödecins, ceux de la vieille
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ecole surlout, qui refusent aux ferrugineux lout role direct el chi-inique dans la reproduction des globules sanguins. 11s considerent ccs medicaments simplement comme des toniques puissanls ca-pables de reslituer au tube digestif sa force primitive el de le niettre en clal d'exlraire des aliments leurs principes alibiles at ineme le fer qu'ils renferment toujours en petite quanlite; en outre, de donner aux solides organiques, aux tissus, leur elasticity vitale, leur tonicile, et de les mettre ainsi i\ m6me de concourir pour leur part ä la regeneration du sang altere par les maladies. Gelte Iheorie pureincnl pbysiologique el empirique, esl de plus en plus delaissee, el on lui prefcre, malgre leur imperfection, les Lbeories cliimiques dont nous allons donner une idee sommaire.
Une do cellcs qui Irouvent le plus de credit dans la nouvelle ecole, c'est celle qu'a cmise M. le doc leur Mialhe. D'aprös ce. savant, le sei de fer absorbc, en arrivant dans le sang, cpii esl un milieu alcalin, eprouverait une double decomposition : Valbuminate alca-Im, qui fail parlie du plasma sanguin, rcagissanl sur le sei ferrugineux venant do I'inlesLin, donnerait un sei de soude soluble avec i acide de ce sei, quel qu'il soil, et I'oxyde de fer, protoxyde ou peroxyde, s'unirail ä l'albumine du sang pour former un albumi-nate de fer qui devient la base de nouveaux globules rouges. Ainsi, d'apres celle tbeorie, le medicament fournirait relement mineral des nouveaux globules, el le sang, la maticro organiquc necessairc ä la formation de rbemalosine, base des globules rouges du sang.
De son cole, le docteur Quevenne, qui a fait, comme chacun sail, de nonbreuses rechercbes sur les ferrugineux, explique un pen differemment la procreation des nouveaux organiles du sang. Selen lui, le fer combine aux matieres proleiqucs des aliments qu'il a rencontres dans le tube digestif, eprouve, des son arrivee dans les radicellcs des vaisseaux absorbants de l'inteslin, une precipitation en globules trös-Qns ; ces pelils globulins ferrugineux, une fois arrives dans le sang, y ^prouveraienl une sörie de modifications qui les transformeraient en definitive en globules rouges ou bemalies. Gelte lb6orie cbimique., qui se rapproebe beaucoup de celle de M. Mialbe, en diii'ere en ce qu'elle admel que le nouveau globule esl forme en grande parlie par le medicament el les aliments plas-tiques, mais que le sang ne fait en quelque sorte que le fagonner, peut-6lre en lui fournissant I'enveloppe qui lui donne sa forme permanente.
II esl inutile, du reste, d'insisler davanlage sur ces theories plus ou moins ingenieuscs; le fail capital ä relenir ici, c'est que, I'ex-
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p^rience le d^montre tous les jours, sous ^influence de la medication ferrugineuse bien dirig6e, le sang appauvri de ses globules rouges par une cause quelconquo, revient pcu ä peu h son inlögritö premiöre. Du reste, les recherches recenles d'un grand chimiste, M. Boussingault (1), ont beauconp simplifie la question des mödi-caments ferrugineux. Pour ce savant, le fer est un des 616ments n6-cessaires de tout aliment complet au m6me litre que le carbone, l'hydrogöne, l'oxygene et l'azote; lorsque ce principc manque, ['aliment est incomplet et !es animaux qui s'cn nourrissent ne tar-dent pas ä devenir ancmiques; c'est ce qui arrive aux lapins, par exemple, qui regoivent comme nourriture exclusive du blaue de chou, qui ne contient pas de chlorophylle et pourtant pas de fer. Envisagee h ce point de vue, la medication lerrugineuse devient en quelque sorte un regime diötetique special riche en fer, comparable ü un regime trös-alibile et qui serait caraclerise par sa richesse en azote, par exemple.
Piiarmacothörapie. — Si ä l'etat physiologique les ferrugineux administres avec mcnagement et perseverance, peuvent produire raugmcntation du chiffre des globules sanguins et amener les signes d'une veritable plcthore, ä plus forte raison leur action de-vient-elle plus prompte et plus netle lorsqu'il y a indication de leur ernploi; cette indication est ce qu'on appelle \ulgairement Vappauvrissement du sang, ou ce qu'on nomme en m6decine Vane-mie ou Vaglobulie. II Importe d'insisler sur celle indication, qui est le point fondamental de la medication ferrugineuse et de son ernploi therapeutique.
'L'anemieoM aglobulie, en general, assez franclie chez les animaux, pent avoir diverses origines. La plus simple, que nous appcllerons nnemie chiruryicale ou hemorrhagique, resulte de laperte directs et plus ou moins rapide et abondante du sang; eile pent elre pro-duite par des saignees copieuses ou reiterees pratiquees dans un but therapeutique ; par une hemorrhagie externe ou cbirurgicale resultant d'une grande opöration ; par une hemorrhagie interne active comme on en remarque dans les bronches, les intestins, les voies g6nito-urinaires, etc. Dans ce cas, I'an^mie est rarement grave et code facilement ä de bons soins hygieniques, et surtout ä une nourriture substantielle et tonique; mais la medication ferrugineuse bien maniöe fait alleindre plus sürement et plus rapidement le but. La seconde variete A'anemie , trös-diverse d'origine et sou-
(1) Comples rendus lt;le I'lnstitut, 1872.
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vent compliquöe d'affeclions plus ou moins tenaces, cst gene-ralement plus grave que la pröcedente; nous rappellerons , ;\ cause de son point de depart, anemie pathohgique, pour indiquer qu'eile a pour origine une maladie anterieure. On remarque cetlo sorte d'anemie au debut de la convalescence qui suit les maladies graves ou prolnngecs, car tons les convalescents sont plus ou moias anämiques. On remarque aussi cettevariete d'aglobulie apres l'ictere, I'liemalurie, les parasites de la peau ou de l'intestin; eile peut resulter aussi de certains empoisonnements, de l'action del6-tfere des cffluves et des miasmes, etc. Enfin, la troisiöme variöte d'a-nemie, nous la nommerons hygienique k cause de son origine, c'est-ii-dire provenant des mauvaises conditions hygieniquesoüse trouvent les animaux, telies que des habitations insalubres, une nourriture insuflisante ou de mauvaise quality, des travaux excessifs, une lactation trop prolongee, un accouchement laborieux ou une trop forte port6e chez les femclles mulliparcs, etc. Dans toutes ces especes d'agiobulies, la mödicalion ferrugineuse bien employee peut produire des effets tres-satisfaisants, mais e'est i la condition qu'eile sera convenablement prolongee, car il no faut pas oublier que, si le ler cst un aliment, la medication ferrugineuse devient par cela möme une sorte de regime dietetique.
11 existe dans l'espcce humaine une affection anemique trös-fre-quente et qui se montre surloul cbez les jeunes lilies au moment de la puberte; c'est la chlorose ou puks couleurs, maladie dans la-quelle les globules du sang eprouvent une diminution considerable dans leur chilfre normal. La proportion physiologique de ces cor-puscules, dans l'espece humaine, parait etie de 127 milliemes environ. Dans la chlorose conlirmee, MM. Andral et Gavarret (1) ont constate que la quantite des globules rouges peut tomber ä 38 milliemes seulement. Or, ces mödecins ont vulescorpuscules remonier ä leur chilfre normal sous l'influence des medicaments ferrugineux bien employes et leur usage suffisamment prolongö. Delafond [2), de concert avec MM. Andral et Gavarret, a fait les monies remar-ques en ce qui concerne la cachexie aqueuse ou pourriture du mouton, affection anemique qui presente une ceitaine analogic avec la chlorose, au moins dans sa manifestation symptomatique et l'alteraaon du sang qui en est la base. C'est du reste, avec l'affec-lion typhoide du cheval, la maladie oü la pauvrete du sang en or-ganites colores, soit essentielle et fondameutale.
(1)nbsp; llimaiologie pathologique,
(2)nbsp; Therap. yiinerale, t. II, p. I Iß.
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iniiicatioiiM th^rapentiques. — Elles sont ä peu pros celles des toniques en g6n6ral: elles se rapportent aux chefs suivants:
1deg; Affections du tube digestif. — Inappetence apyrelique; diarrhee et dyssenlerie; affections vermineuses; empoisonnement par I'acide arsenieux; affections inilammatoires passees h I'elat chronique, surtout chez les ruminants.
2deg; Maladies du sang. — A)u:mies diverses; hydroemie #9632;: pourri-ture, hydropisies; typkoeime: ilbvre typhoide.
3deg; Ualadies organiques. — Maladies cutanees anciennes; affections calarrhales des muqueuses; maladies lymphatiques : morve, farcin, scrofules, ladreric, gourme chronique, crapaud, etc.
4deg; Affections nerveuses. — Paralysies, choree, Epilepsie, etc., accompagnees d'anemie oud'hydroemie.
5deg; Maladies externes. — Employes comme astrigents.
6deg; Cuntre-imiications. — Gelles des toniques.
Choix laquo;iu medicamunt. — Bien que tous les ferrugincux soient analogues par leur principe electro-posilif, on s'est demand^ s'il n'y avait pas un choix is. etablir entre eux pour arriver le plus promp-tement possible au but, c'est-i-dire ä la restauration des globules sanguins; si le degre d'oxydation, la nature du principe eleclro-ncgalif, n'avaient pas quelque influence marquöe h eel egard. II y a encore quelque dissidencesur ce sujet important.
MM. Bouchardat et Soubeiran admetlent que les composes de protoxyde de fer sont plus analeptiques que les combinaisons du sesquioxyde, qui out plutöt des vertus astringentes. M. Mialhe, sans etre aussi exclusif, croit ä. la super iorite des composes ferriques sur les composes ferreux, en se fondant sur ce que le fer contenu dans I'liematosine est manifestemenl ä l'etat de peroxyde. Du rcste, il fait observer, avec beaucoup de raison, que les composes ferreux sont souvent unis aux combinaisons ferriques, et qu'en admettant mömo qu'ils soient parfaitement purs au moment de l'adminislra-tion, ils ne tarderaient pas ä se peroxyder au contact de l'air et des humeurs du corps.
On s'est demand^ 6galement si la nature inorganique ou organi-que des acides combines aux oxydes de fer n'exercait pas aussi quelque influence sur le resultat de la medication. Les unsadmet-Tabourin, 3e edition. — 11.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 4
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tent, avec M. Boucbardat, queles solsi acides organiquessont plus francliement analeptiquesqueles autres, parce que ces acides sont brulcs par la respiration, et que les oxydes de far, devenns ainsi moleculairement librcs dans le sang, sont dans les conditions les plusfavorables pour exercer leur influence regöneratricesur les globules sanguins. D'autres, d'accord en cela avec I'experience, sans repousser enlierement I'opinion precidente, admeitcnt quo tons les sels h acides minöraux sont cgalement propres ä reslaurer les qualites plastiques du sang, ainsi qu'on le remarquo pour le sulfate de fer, le plus aclif d'entre eux.
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a. Du For (Mare). 1quot; I.imaillc- laquo;le fer. — Caracteres, — Elle est SOUS forme d'une
poudre pesante, grisälrc, d'autant plus brillante qu'ellc est plus grossicre, inodore, insipide, s'oxydant rapidement h fair et se dis-solvant avec facility dans la plupart des acides. Lorsqu'elle est re-duite en poudre impalpable, on dit qu'elle est porphyrisee ; eile est alors d'un noir mat, et tacbc les doigts comme la plombagine.
Falsifications. — La limaille qu'on achete dans le commerce est rarement pure; souvent eile est rouillee, ce qui est un petit inconvenient; eile est parfois melangee de battitures, ce qui est plus grave, parce que ces peliles gaillettcs d'oxyde noir de fer sont ä peu prfes inertes; enfin eile pent renfermer du cuivre, du zinc, etc., ce qui ne presente de la gravile que quand ces metaux y sont en quantity notable.
2deg; Fcr reduit. —Cettc preparation, tres-employee aujourd'hui, est formee par du fer röduit ä letat molcculaire par une operation chimique, qui consists ii enlever l'oxygene de l'hydrate de per-oxyde de fer cless6ch6 ou le chlore ä Tun des chlorures de fer, au moyen de l'bydrogene. Pour cela on cbauffe au rouge-brun le compose ferrugineux dans un tube en porcelaine, et on dirige dans ce tube un courant d'hydrogene sec. Le fer röduit est une poudre noiriUre, qui lache les doigts comme la limaille porphyrisee, k la-quelle il ressemble beaueoup. II n'est pas toujours pur, soil par suite d'une mauvaise preparation, seit par falsification.
Administration. — Le fer en limaille ou röduit s'administre en electuaire on en bol; on peut aussi le melanger au son, ü l'a-voine, etc. II doit etre donn6 pendant le repas ou peu de temps
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aprfes, parce qu'il no devient actif que par sa dissolution au moyen du sue gastrique, et e'est alors qu'il rencontre ce fluide en plus grande quantite ; on pent aussi assurer sa dissolution en y ajoutant du bitartratede polasse. Les doses varient selon les animaux et les indications. Chez les grands herbivores, la quantite varie de 16, 32 ä Gi grammes; pour les petits ruminants et le pore, de 8 ä 16 grammes; et, pour 1c chien et le chat, de 1 ä 4 grammes etplus.
Usages. — Le fer en limaille ou reduit est compte panni les meilleures preparations insolubles de fer. II peut remplir la.plupart des indications des martiaux. Philippe Festal (1) en a fait usage avec profit dans les affections gastro-inlestinales passdes h 1'etat chronique chez les ruminants, et compliqu^es de debilite g6ne-rale ou d'anemie. La dose a varic de 32 ä 64 grammes; on y ajou-tait parfois du protosulfate de fer en breuvage.
b. Oxydes de fer.]
Ccs oxydes sont au nombre de trois : le protoxyde, le sesquioxyile et Voxyde intermediaire, produit par la combinaison des deux au-tres. Le protoxyde, qui nc peut exister sans s'alterer que combine aux acides, n'est pas employe en medecine h 1'etat d'isolement; on ne fait usage que de l'oxyde noir ou du peroxyde de fer.
c. Oxyde noir ou Oxyde iiitormediaire de fer. SiKOmun: Oxyde forroso-fcrnque, Oxyde des billiturcs, Ethiüps martial, etc.
Caractttres. —Ileduit en poudre fine, cet oxyde, qu'on prepare de plusieurs manieres, est noirätre, tres-pesant, inodore, insipide, attirable ü l'aimant, insoluble dans I'eau, soluble dans les acides, indecomposable au feu, etc.
Usages. —L'oxyde noir de fer s'administre de la meme maniere, aux memes doses et dans les meines circonstances que la limaille de fer. 11 est assez rarement employe.
Particularitcs. — A cet oxyde de fer se rattachent deux preparations qu'on emploie assez souventen medecine veterinaire : Veau ferrie et les baltitures de fer; elles meritent une mention sp^ciale.
(1) Jouvn. des viler, du Midi, 184?, p. 3G1.
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Eau fcrree. — Elle se prepare Iramp;s-simplement en plongeant a plusieurs reprises un gros morceau de fer rougi au feu dans un seau d'eau; celle qui existe dans la boutique du maröchal, et dansla-quelle il a plong6 pendant longtemps ses outils, merits la pröfö-rence parce qu'elle est plus eharg6e d'oxyde de fer. L'eau ferr^eest noirätre ou jaunätre, et präsente une saveur astringente marquee ; eile tient en suspension de l'oxyde noir de fer et du carbonate de la möme base. Elle se donne ä l'interieur comme boisson tonique, et s'emploie ä l'exterieur comme leger astringent.
Batutures de fer. — On designs sous ce nom de pelites ecailles noirätres et brillantes qui se forment pendant qu'on bat le fer cbauffe au rouge, et qui s'accumulent au pied de renclume du maröchal. Elles paraissent formees d'un melange de fer, de silicate, et d'oxyde noir fondus ensemble par la haute temperature du ralt;j-tal qu'on forge. Reduites en poudre fine, pass^es au tamis fin, elles donnent une poudre noire semblable ;\ celle de l'ethiops martial, et qui pent en tenir lieu avec avantage au point de vue de l'economie. Toutefois nous devons faire rcmarquer que cette preparation a pris naissance ä une haute temperature, et qu'elle doit 6tre, par consequent, tres-difficilement attaqu6e par les acides de l'es-tomac; la plus grande partie doit done rester inerle dans le lube digestif.
d. SesquioxydB ou Peroxyde du fer.
Synonymik : Colcolhar, Hüugc d'AngleterrCj Safran de 3Iars astringent.
Cot oxyde de fer, tres-repandu dans la nature, so presente sous deux elats : anhydre ow hydrate.
1deg; Oxyde anhjdrc. — II est en poudre d'un rouge violacö, ino-dore, insipide, non attirable ä l'aimant, tres-pesant, insoluble dans l'eau et ä peu pres inattaquable par les acides, surtout s'il a 616 fortement calcin6.
2deg; Oxyde hydrate. — Get hydrate de sesquioxyde de fer, appel6 autrefois sa/Wm rfe Mars aperitif, s'obtient le plus souvent en precipitant le persulfate de fer par un alcali, lavant et s6chant ensuite le pröeipite. II est en poudre, d'un jaune d'ocre, inodore, d'une saveur astringente, insoluble clans l'eau, mais facilement attaquable paries acides.
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FaUtflcationa. — Le peroxyde de fer anhydre est parfois falsiflö avec de la brique rouge rMuite en poudre. On reconnait cette fraude en traitant l'oxyde de fer par I'eau regale !\ chaud : s'il est pur, il se dissoudra entierement, ä la longue, mais s'il renferme de la brique pilee, eile restera comme r^sidu.
Administration. — II s'adminislre presque toujours en 61ec-tuaire ou avec les aliments föculents; la dose pent 6tre double de celle de la limaille de fer. L'addition de la crörae de tartre est n6-cessaire pour assurer son action, attendu qu'il est tres-peu atta-quable par les acides quand il est anhydre, ainsi que nous I'avons d6jä indiqu6.
Usages. — C'est, de tons les composes de fer, celui qui est le plus employ^ comme tonique reconstituant; ce n'est peut-6tre pa. le meilleur, mais c'est un des plus ^conomiques. 11 peut remplir Is plupart des indications des toniques et des ferrugineux. L'hydratt de sesquioxyde de fer peut 6tre mis en usage avec succes dans I'empoisonnement par I'acide arsenieux. Toutefois il ne r^ussit bien que quand il a ete prepare recemment, quand il a 6tij admi-nistre peu de temps aprös l'ingestion du poison et donn6 h fortes doses. (Voy. Alterants arsenicaux.)
Particularity. — A l'histoire de l'oxyde rouge de fer se ratta-che naturellement celle de Veau rouillee ; nous aliens en dire quel-ques mots.
Eau rouillee. — Elle se pi'öpare en deposant dans un seau d'eau des fragments de fer converts de rouille; eile peut aussi se pro-duire en exposant ä l'air, pendant quelque temps, I'eau ferr^e. Elle est jaunätre, inodore, d'une saveur astringente, et contient en suspension de l'hydrate de peroxyde de fer et quelquefois aussi un peu de sesquicarbonate ferrique.
Usages. — Elle se donne aux animaux comme boisson tonique; on I'emploie comme moyen prophylactique et ä titre de remede curatif; son prix presque nul en fait un mödicament pr6cieux pour les troupeaux d'animaux dont la valeur est peu 61ev6e. D'aprös M. Charles Faber (1), I'eau rouillee, donn^e cornme boisson habituelle aux grands ruminants, est un des meilleurs pr6servatifs de
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(I) Ripert. viler, belget 1851, p. 248.
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la peripneumonie contagieuse. Elle serait sans doute ulile aussi pour prevenir lu pourrllure des tnoutons.
e. Sets haloides de fer.
Ces composes binaires de fer, tels que chlorures, lodures, bro-mures, cyanures el sulfwes, ne sont que tres-rarement employes en medecine veterinaire ä litre de lerrngineux ; quand on en fait usage, e'est presque toujours en raison de la presence de leur principe ölectro-negalif. II nous paralt done plus convenable de renvoyer leur 6lude speciale aux articles consacres au chlore, ü Viode au lirome, au cyanogene et au soufre. Du raste, il a 6le longuement Iraile, a ce point de vue, du perclüoi'ure de fer. (Voy. 1quot; vol., p. 307.)
/. O.xysols do for.
Dans celle categorie sonl compris lous les sels ternaires de fer, c'est-ä-dire ceux qui rcsultent de l'union des aeides minöraux avec le protoxyde et le sesquioxyde de fer. Tons ne sonl pas ögalement utiles; le carbonate et le protosulfale sontä peu pros seuls employes en medecine veterinaire; quanl au nitrate, au phosphate, au berate, elc, ils sont mis en usage comme astringents ou sont inu-siles. Cependant le phosphate est employe aujourd'hui assez M-qncmment dans la medecine de Thomme.
g. Carbonate de fer. Stoortsib: Carbonate ferreux, Fer spathique, Rouillc, Safran de 3Iars aperitif ou astringent, etc.
Preparation et caraetcres. — Le prOCÖde le plus simple et le plus economique qu'on puisse employer pour oblenir ce sei, con-siste ä preeipiter une solution de protosulfate de fer par une solution de carbonate de soude; le depot qui s'est forme est lave ä l'eau froide bouillie et dess^che ensuile ä l'^tuve ou au soleil. Ce depot, d'aspect göiatineux, est d'abord blanchälre, puis verdälre, etenfin couleur de rouille. Gelle derniere leinte, qui est celle qui persiste lorsque le produit est sec, provient de Toxydalion progressive du protoxyde de fer et de l'expulsion graduelle de l'acide carbonique; en sorle quele produit qu'on vend dans le commerce sous le nom de carbonate de fer est le plus souvent un simple hydrate de peroxyde de fer. Aussi le meilleur procedö de preparation
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el d'administration de ce sei est-il celui que nous indiqucrons en parlanl du protosulfale de far, et qui cst une imitation de ce qu'on appelle les pillules de Blaud et de Vallette.
Administration. — Le carbonate de fer s'administre le plus sou-vcnt en bols ou en ölecluaires; les doses doivent ßtre moitiö moin-dres que celles de la limaillc de fer, parce que, etant plus facilc-ment attaquable par les acides du sue gastrique, il est beaucoup plus actif que cette preparation.
Usages. —C'est un des composfisde fer les plus employes ä l'in-lerieur et des plus dignes de l'etre; il pcul remplacer la plupart des autres avec avantage ä cause de sa facilite de dissolution et d'ab-sorplion . M. Levrat (1) en a fait usage avec prolit contre le pisse-ment de sang chez un cheval k la dose de 16 ä 'JO grammes. II a reconnu qu'ä la longue il produit la diarrluüe et que le meilleur moyen d'empecher cet efl'et fächeux , c'est de lui associer de la poudre de gcntiane. M. DeKvart (2) l'a prcconiseä rint^rieur h titre de medicament general contre la diathese du crapaud, qu'on re-marque surtout chez les chevaux lymphaliques; il le prescrivait ä la dose de 100 k 150 grammes par jour, avec autant de gentiane en poudre, sous forme d'ölectuaire. 11 employait aussi de tetnps en temps les purgatifs et cauterisait le mal local avec l'onguent egyp-tiac de Solleysel. Le v6terinaire beige Guilmot (3) en a fait usage avecsucces, combine au camphre, contre une pneumonic epizoo-tique avec etat typho'ide du sang, qui regnail sur les chevaux de Namur. Enfin, s'il laut en croire M. Storck (i), v^terinaire hessois, I'eau chargee de carbonate de fer, ou, si cela est possible, une eau ferrugineuse naturelle donnde comme boisson ordinaire aux grands ruminants, pröscrve ces animaux des affections char-bonneuses.
/i. Protosulfate do fer.
Sysonvmib: Couperose verle, Vitriol vert, Sulfate fei'reux, etc.
Le protosulfate de fer s'otfre au therapeuliste avec un double caractere : comme astringent energique et comme lonique puissant.
(1)nbsp; liecueil de mM. voter., 1833, p. 337.
(2)nbsp; Die carcinome du pied dutheoal (crapaud) et des moyens curatifs. Bruxelles, 1842, br. iii-8.
(3)nbsp; Journ. vilir, et agric. de Belgique, 1847, p. Cl.
(4)nbsp; Ripert. vetir. de Belgique, 1851, p. 336.
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Nous l'avons döjü examinö sous le premier rapport (voy. t. I, p. 302). II ne nous resle plus qu'i l'öludier comme loniqueanalep-tique.
Bledicamentation. — On pent le donner en breuvage ou en 61ectuaire : Tune et l'autre forme sont adoptees dans la pratique; cependant, quand on emploie le protosulfate de fer comme tonique, la forme solide est preferable. La formule snivante, qui est une imitation des pilules de Blaud et de Valette, si employees chez I'homme, nous parait convenir parfaitement h I'usage interne de ce sei.
Prenez : Protosulfate de fev pulverise........... 15 grammes.
Carbonate de soude cristallis^ reduit en
poudre............................. 15 —
Miel ou melasse...................... q. s.
Faites an electuaire qn'on administrera en une ou deux fois, selon les indications, et qu'on repetera aubesoin dans la memo jouriKSe.
Les doses de ce sei, comme tonique, doivent sect;tre faibles, parce qu'il est tres-actif, et qu'il jouit de propri6tes astringentes si marquees, qu'elles mettraient obstacle ä son absorption s'il etait admi-nistr6 en trop grande quantity. Pour les grands herbivores, elles seront de 8 ä 16 grammes ; pour les petits ruminants et le pore, de 2 ä 4 grammes, pour les carnivores de 0sr, 23 ä 2 grammes. Ges doses peuvent 6tre r6p6t6es deux fois dans la journöe quand il y a urgence.
llsages. — C'est un des ferrugineux les plus employes aujour-d'hui; ses doubles qualites astringentes et toniques le rendent pre-cieux dans les debilites du tube digestif, dans la diarrhee atonique, pendant la p6riode chronique des affections gastro-inteslinales chez les grands ruminants, dans le diaböte, les flux muqueux, les maladies lympbatiques, etc. Les affections du sang qui en r6clament I'usage sont d'abord la cachexie aqueuse des ruminants, I'an^mie du cheval, l'hömaturie des divers animaux, etc. Depuis un certain nombre d'ann6es, il a ^tö preconis6 en Allemagne, en Belgique, en France, comme un des meilleurs moyens qu'on puisse opposer ä la pöripneumonie du gros bölail. (Yoy. 1.1quot;, p. 302.)
Quant au/jmM//a;e de fer, voyez Astringents, t. Ier, p. 317.
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i. Sels de fer ä acides organiques.
Ces composes, fort nombreux, sont peu employes en medecine v6t6rinaire, quoique plusieurs d'enlre eux soient dignes de l'ötre
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Dans cette categorie de forrugineux, nous trouvons Vacctife, le lac-tate, le citrate, le tannate et les tartrates simples ou doubles de fer. Nous dirons quelques mots seulement de ces derniers, parce que seuls, par leur prix peu 6Ieve, ils sontsusceptibles d'etre employes dans la m6decine des animaux.
Tartrate de fer. — 11 existe deux tartrates simples de fer : le tartrate de protoxyde et le lartrato de peroxyde, qui sont Tun et l'antre inusit6s. II existe 6galement deux tartrates doubles de fer et de potassium: le tartrate de protoxyde de fer et de potasse, et le tartrate de potasse et de peroxyde de fer. Ce dernier 6tant seal em-ploy6 comme tonique, nous nous en occuperons exclusivementici. renvoyant, pour I'autre tartrate double, ä l'article Boules de Mars ou de Nancy (t. I, p. 318).
TABTTATE TIE POTASSE ET l)E SESQUIOXXDE DE FER.
Sysonvmie : Tartrate fcrrico-potassique.
Preparation. — II se prepare facilement au moyen du procede suivant, preconisö par Soubeiran:
Prenez : Bitartrate de potasse pulverise............ 1 paitie.
Hydrate de peroxyde de fer, recent........ 2 — environ.
Eau pure.............................. 10 —
Faites digerer la crime de tartre et lo peroxyde de fer prteipite et lav6 dans l'eau, et maintenez la solution sur des cendres cliaudes entre 50 et GO degres cent,; filtrez et Svaporez toujours i la möme temperature, puis etendez la preparation sur des assiettes, dans un lieu chaud ou au soleil, pour que I'^vaporation s'achfeve d'elle-meme.
On pourrait pr6parer extemporan^ment cette combinaison saline en m^langeantune solution tiöde de bitratrate de potasse avec de l'eau tenant en suspension de l'bydrate de peroxyde de fer, et en 1'administrant ensuite en breuvage. Cependant le premier procfidc, qui n'olfre aucune difficulty est bien preferable.
Caractamp;res. — Le tartrate de potasse et de fer est solide, incris-tallisable, se pr^sentant sous forme de petites öcailles rougeätres et luisantes, inodore et d'une saveur faiblement astringente. Expos6 äl'action de la chaleur, ce sei se d6compose ä 120 degres ;boiiilli avec un excamp;s de eröme de tartre, il se decompose egalement; double raison qui oblige ä le prßparer ä une basse temperature.
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Tres-soluble dans I'eau, il se dissout egalement dans I'alcool, le vin, la biere, etc.
Administration. — Ce medicament doil 6tre donne de preference dissous et en breuvage ; on pourrait m6me I'ajouter aux bois-sons ordinaires des malades, car sa saveur ferrugineuse est presque nulle ; on pourrait egalement radministrer dans les liqueurs alcoo-liques si l'indication s'en prcsenlait. La dose doit etre double de celle du protosulfate de for, chez tons les animaux.
Ifcages. — On fait aujourd'hui le plus grand cas de cette preparation en medecine Immaine; e'est ce qui nous a engage ä en parier si longuement. On lui trouve les avantages suivants : 1deg; il est Ires-soluble dans la plupart des vchicules; 2deg; il ne presente que des pro-piietcs astringentes tres-16geres; 3deg; il n'est pas decompose par les sols alcalins qu'il pent rencontrer dans le tube digestif; 4deg; son acide est brulc dans rorganisme, et le principe ferrugineux est mis i\ nu directement dans le sang, etc. Le precede de fabrication etant simple, le prix de revient pen 61eve, par ces raisons les praticiens feront bien de l'cssayer centre les affections ancmiqucs et hydroe-miques, comparativement a\ec les autres preparations martiales.
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EAIJX JIIXEUALES FEEP.UÜIXEISES.
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Ces eaux sont tres-communes en France, et il existe peu de de-partements qui n'en possedent pas une ou plusieurs sources. Les veterinaires doivent mettrc a prolit cette ressource precieuse lors-qu'elle existe dans la localite qu'ils habitent.
Caracteres. — Elles sent froides, le plus souvent non gazeuses; leur saveur est astringente. Exposees ä Fair, elles se recouTrent de petites pellicules irisees, jaunitres, et laissent d6poser par le repos ou l'ebullition un döpöt ocreux. Elles noircissent par la noix de galle et bleuissent par le cyanoferrure de potassium. Le fer qu'elles renferment est h l'etat de bicarbonate et de sulfate de protoxyde, s'oxydant h Lair; on y trouve aussi divers sels alcalins ou terreux, des sels mangancsiens, etc.
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UES COMPOSES DE MANGANESE CO.NSIDEBtS COMME ADJBVAHTS DES FEKKUGINEÜX.
Depuis la decouverte du manganese et de ses composes, vers la fin du siecle dernier, par Scheele et Gahn, ce m6tal n'a fait que de rares apparitions en therapeutique. Essayc ä plusieurs reprises par
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les medecins, lant ä l'interieur qu'ä rexterieur, puis lombe dans un nnbli complet, le manganese semblait pour toujours releguö parmi les agents dösormais juges inutiles k Fart de guörir, lorsque dans cos derniöres annöes, quclques medecins franQais et beiges sont parvenus ä le rehabiliter dans l'opinion du monde medical et ä le inettre de nonveau au rang des remedes utiles. Cetle tentative aura-t-elle plus de succös que celles qui 1'ont precedee? 11 est difficile de le dire ; cependant cela parait probable, Les consideralions qui vont suivre permetlent au moins de le supposer.
II y a bien longtemps que les cbimistes ont demontrö la presence du manganese dans plusieurs aliments et dans diverses parties solides du corps, oü il accompagne souvent le fer, comme une sorte de satellite ; mais on n'avait jamais bien r6fleclii sur son role veritable, et surtout on etait loin de penser qu'il fut indispensable ä l'organisme des animaux. Cependant des rechercbes plus modernes paraissant avoir demontrc qu'il faisait partie Constituante de l'be-matosine et des globules sanguins avec le ler; qu'il augmentait comme ce dernier dans la plctliore et qu'il diminuait proportion-nellcment dans la chlorose, on a iini par le prendre en consideration au meme titre que le fer, et par admettre son importance dans la constitution du sang. Cependant il convient de dire que, depuis quelques annöes, un certain nombre de cbimistes ont contesle l'existence du manganese dans le sang, ou du moins sa presence constante dans ce iluide.
D'un autre cote, quelques medecins s'etantapenjus, dans ces der-nicrs temps, que les ferrugineux ecbouaient parfois dans le traite-ment de la chlorose, et que, quand ils parvenaient ä l'amöliorer, ils ne la gu6rissaient pas completement, ils se sont naturellement de-mande si l'addition d'une certaine quantite de manganese, qui existe aussi parfois dans les globules sanguins, ne devenait pas indispensable dans le traitement pour arriver ä une cure radicale. Or, I'experience ayant donn6 raison aux previsions de la theorie, I'em-ploi des preparations de manganese dans la Iherapeutique des maladies du Iluide sanguin est devenu en quelque sorte obligatoire pour tons les praliciens eclaires. Aussi leur usage tend-il de plus en plus ä se giüneraliser parmi les medecins. Cette nouvelle application des composes de manganese est principalement due aux reclierdies d'un m6decin lyonnais, M. le docteur Petrequin.
Les preparations mangandsiques ne paraissent pas avoir regu d'applications bien serieuses en mödecine veterinaire, au moins en France; pourlant nous trouvons dans la PUarmacologie pratique de
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60nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS TONIQUES.
M. Herlwig, quelqucs donnöes qui nous portent h croire qu'on a fait quelques tentatives suivies en Allemagne pour I'introduire dans la medecine des animaux. C'est cette derniöre consideration qui nous engage ä en dire ici quelques mots; ces medicaments ne sont ni chers ni difficiles h preparer, en sorte que, s'ils peuvent 6lre de quelque utility dans la pratique, ce sera une conquöte de plus pour notre therapeutique encore si pauvre.
CoiupoBöraquo; de manganese. — Ces composes sont fort nombreux et correspondent souvent a ceux du fer; cependant ils sont moins bien connus. On n'emploie guöre en m6decine que le peroxyde, le carbonate, qui sont insolubles, le sulfate et le chlorure, qui sont solubles. Ce seront done les seuls dont nous dirons quelques mots.
Effets locaux et gfeneraax. — Les preparations de manganöse agissent sur les animaux sains ou malades ü peu pr6s de la m6me maniere que les ferrugineux. Gelles qui sont solubles sont astrin-gentes etirritent letube digestif, comme celles de fer quand elles sont donndes ä fortes doses. Cependant il parait qu'elles produisent la diarrhöe plus facilement que les preparations martiales, sans doute en irritant l'inteslin, et que surtout elles ont sur la bile mi effet evacuant tres-marque, qu'on ne remarque pas chez ces der-nieres. Les effets genöraux des composes de manganese sur le sang, les organes et les nerfs, paraissent 6tre en tous sens comparables ä ceux des composes de fer, soit sur les animaux ä l'etat pbysio-logique, soit sur ceux qui sont atteints de maladies. Ce sont, dit M. Hertwig (d), des excitants toniques qui exercent une action par-ticulifere sur les organes de la digestion et de l'assimilation, sur les lymphatiques, lapeau, etc. Employes äl'interieur, chez les animaux qui soufl'rent d'une inertie des fonclions vegetatives, ajoute ce savant professeur, ces medicaments augmentenl I'appetit, ameliorent la digestion, rendent les excrements plus durs et plus fences en couleur, regularisent les secretions, donnent du ton et de la couleur aux muqueuses, modörent la secretion et le bourgeonnement des plaies, hätent lear cicatrisation, etc.
Usages. — Les composes de manganese ne doivent pas 6tre employes seuls; on les melange aux ferrugineux dans la proportion d'un tiers ou d'un quart au plus, en ayant soin d'associer ceux qui sont insolubles entre eux, et ceux qui se dissolvent dans le
(1) Ouvrage cite, p. 680.
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TONIQUES ANALEPTIQUES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 6t
m6me \6hiculc. Ils conviennent, par cons6quent, dans les m6mes circonstances que les martiaux, c'est-ä-dire dans les affections an6-miques et hj'droömiques, dans quelques maladies atoniques du tube digestif, de la peau, des muqueuses, du Systeme lymphatique, des nerfs, etc.
1deg; Pepoxydc de manganese. — II s'emploie ä. l'intörieur et ;\ l'extörieur: dans le premier cas, on I'administre en electuaire aux rafimes doses que l'oxyde noir de fer, si on I'emploie seul; si on l'unit ä ce dernier, on reduira la quantite des trois quarts. D'apres ce que rapporte M. Hertwig, ce compost aurait 6te employ^ avec avantage par Pessina et Rylz contre la gourme chronique, la morve ct le farcin; il affirrae en avoir obtenu des succes marques contre la premifere et la dernifere de ces maladies. A I'ext^rieur, Grille, Morelot et Rytz en ont fait usage avec succes contre la gale des divers animaux, en I'incorporant avec le double de son poids d'axonge,
2deg; Carbonate man^ancux. — II s'oblient en traitant une solution de sulfate ou de chlorure de manganese par une dissolution concentree de carbonate de soude. Le precipite blancbätre qui s'est forme est recueilli, lavö ä l'eau bouillie et s^che avec soin. 11 s'emploie avec le carbonate de fer et ä des doses proportionnelles.
3deg; Sulfate de man^ani-ge. — Pour le preparer, on fait une bouillie dpaisse avec du peroxyde de manganese et de l'acide sulfurique, et on laisse digger pendant vingt-quatre heures; au bout de ce temps, on calcine la masse dans un creuset jusqu'au rougc-blanc; on retire alors du feu, on laisse refroidir, on pulverise la masse calcinöe, et on la traite par l'eau. La dissolution, pass6e au filtre et 6vaporee, donne des cristuux de sulfate de manganamp;se. II s'emploie avec le sulfate de fer.
4deg; Chlorare de manganese. — II s'obtient en övaporant le re-sidu de la preparation du chlore par l'acide cblorhydrique et le peroxyde de manganöse. 11 est ä peu pres inusit6.
AUTRES ANALEPTIQUES MINERAUX. Phosphate de chaux.
Pharmacographle. — Ce phosphate, tel qu'il se trouve dans les os ou dans les phosphates fossiles, conlient trois Equivalents de
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62nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICAMENTS TOJJIQUES.
chaux centre un senl equivalent d'acide phosphorique; e'est une poudre blanche, inodore, insipide et insoluble clans I'eau, surtout quand il lesulte de la calcination ;\ blanc desos des animaux ruminants. Tons les acides, m6me I'acide carbonique, dissolvent peu ;\ peu ce sei en Ini enlevant de la chaux, et le rendent soluble dans I'eau; e'est ce qui arrive dans restomac de tous les animaux oü se produit un liquide acide, le sue gastriqm,
Pharnutcotecimic. — On se contenle le plus souvent, pour pre-parer ce medicament, de calciner ä blanc des os de ruminants, tres-riches en phosphates calcaires, et de les reduire en poudre aussi tenuc que possible. En traitant cette poudre par les acides mine-raux, on pent rendre le phosphate tribasique de chaux soluble; en lui enlevant deux equivalents de chaux, il devient alors le phosphate acide de chaux, employe depuis quelque temps dans la medecine de l'hommfi.
Medicamcntation. —On pent donner ce sol reduit en poudre dans un electuaire; maisilest plus commode et plus efflcace de le mßler aux aliments feculents des animaux. Si on tenait ä assurer sa dissolution dans l'estomac, et partant, son absorption, onpourrait y ajouter des matieres acides telles que le vinaigre, le petit-lait aigri, la creme de tartre, etc.; mais eelte precaution est peu ncces-saire.
EiTets et usages. — Ce sei, indispensable ;\ la nutrition de tous les tissus et specialement des os, des cartilages et des fibro-carli-lages, est inlroduit chaque jour dans les fluides nutritifs par les aliments et evacu6 en quantitc äquivalente par les urines chez les animaux arrives äl'etat adullc, de teile faijon qu'il n'y ait ni exce-dent ni dechet; mais pendant la jeunesse, alors que le corps est en voie de formation, il en est tout autrement, et il sort moins de phosphate calcaire qu'il n'en entre, retenu qu'il est pour les besoins de la nutrition dusqueletle. On constate le möme phönomene chez les femelles pleines : jusqu'au moment du part, et möme pendant Tallaitement, les phosphates sont retenus pour les besoins de la formation du jeune etre et pour la secretion du lait.
Indöpendamment de ces faits de l'ordre physiologique, connus de tout le monde, il est dßtnontrö expörimentalement que, dans le cas de fracture des os, par exemple, l'usage du phosphate de chaux accelere la formation du cal, et rend m6me possible la con-
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TONIQUES AMERS.
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solidation des os chez des sujets oü eile etait tramp;s-lenle on impossible (1).
II resulte de ce qui pnücöde, que l'usage du phosphate de chaux pent 6tre mdiqu6, au point de vue hygienique, chez certaincs femelles pendant la gestation et l'a'laitement. Au point de vue pathologique ou th^rapeulique, ce medicament est rationncllemenl, indique dans 1c cas de fracture, de rachitisme, scrofules, d'osleo-malacie, d'arthrite des jeunes poulains, etc. Les vöterinaircs alle-mands I'ont surtout preconise contre ces deux dernicres maladies. (Zundel, note communiquee.)
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CHAPITRE 11
TON'IQUES AMERS
Svnoxynic : Corroborants, Stomacliiqucs.
Les toniquss amcrs, qui sont enticrement fournis par les plantes, sont caractcrises par une aimrtume plus ou moins prononc6e, ainsi que I'indique leur nom. Ils agissent comme les autres loniqucs sur les trois parties Constituantes de l'organisme, mais leur action primitive se porte principalement sur les parties solides, sur les lissus qui constituent les organes.
Leur composition chimique est tres-variable. Les uns renfer-ment un principe cristallisable, defini : lets sont la gentiane, le saule, le houblon, le houx, etc. {amen purs); les autres, comme Tabsinthe, I'armoise, la camomille, les labiles amöres, etc., con-tiennent un extractif resineux et une essence {amers excitants); enfin, quelques-uns renferment une quantite notable de tannin, comme les feuilles de noyer, les racines de benoite, de bistorte, de tormentille.lesfleurs de grenadier, toutes les (Scorces indigfenes, etc. {amers astringents).
Blcdicamentation. —Les loniqucs amers se donnent ä pen pres exclusivement par les voles digestives directes : tantöt c'est sous forme d'electuaire ou de bol, apramp;s qu'ils ont6t6 r6duits en poudre ; d'autres fois c'est sous celle de breuvage, quand on a traite ces medicaments par infusion ou decoction, selon leur nature. On les emploie rarement ä l'ext^rieur.
(i) Rabuteau, Mattere med. et therapeut., p. 359.
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64nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICAMENTS TONIQUES.
Pliarmacodynamie. — Les effets, soit locaux, soil genfiraux, des amers, ne se döveloppenlbien, commeceuxdesaulrestoniques, que sur des animaux malades, dontl'amp;at local ou g6n6ralreclame I'em-ploi de ces medicaments. Nous considererons done principalement ici leurs effets therapeutiques.
Si les toniques analepliques agissent principalement sur le sang et les növrostlieniques sur le Systeme nerveux, les amers portent plus particnliferement leur action sur les tissus, sur les organes parenchymateux, surceux notamment qui sent charges de l'assi-milation el des secretions. Leur action sur le tube digestif est sur-lout des plus remarquables et leur vaut ä juste titre le nom de slomachigues. Employes pendant quelque temps, ils slimulent I'es-tomac, reveillent I'appetit, accelercnt la digestion et Tabsorption, inoderent et rögularisenl les secretions intestinale, biliairc et pan-cröalique. Si rinleslin estfrappe d'atonie par suite de maladies, d'indigestions, d'empoisonnement; s'il est le siege de supersccretion muqueuse ou sereuse, de diarrhöe asthenique; s'il est envahi par les vers, les cestres, etc.; les toniques amers releveront ses forces, donneront du ton h ses membranes, modereront et change-ront les secretions de la muqueuse, detruiront les helminthes, etc.
Amesure qu'ils passent dans le sang, les amers donncnt plus de plasticity ä ce liquide, empScbent ['alteration et la dissociation de ses elements organisables, am61iorent Fhcmatose, etc. Aprös un sejour plus ou moins long dans le torrent circulatoire, les molecules des amers sont rejetees au dehors par les divers organes s6cre-leurs dans la frame desquels lesang les avail conduiles. Les unes sorlent par le foie, d'aatres par la muqueuse intestinale, le plus grand nombre par les voiesurinaires, el beaucoup aussi par le lait chez les femelies. Tonte l'economie est ä peu pros imprcgnce des principes de ces toniques, et pendant longtemps les solides et les liquides accusent leur pr6sence par une amerlume trös-pro-noncee.
Les toniques amers ne precipitent jamais la circulation ni la respiration, cependant ils augmentent la chaleur animate, donnent du ton aux organes parenchymateux, resserrenl et condensent leurs fibres, font disparailre les engorgements et les inflllrations dontils peuvent etre le siege, etc. Ces derniers effets, toutefois, n'appa-raissent qu'ä la longue et lorsque l'economie est en quelque sorte saturee des principes actifs des amers. Aussi, quand on a ob-tenu ces effets reconstituanls de la fibre vivante, convienl-il de
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TONIQUES AMEUS.
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s'arröter et de laisser desormais ä reconomie lesoinde conti-nuer l'oeuvre r6gen6ratrice commencöe par ces medicaments; en insistant trop, non-seulement on courrait risque d'entraver l'action produite, mais encore de la rendre nuisible au corps en I'exag^rant.
Pharmacotherapic. — Las amers s'emploient contra un grand #9632;nombre d'afTcctions gastro-intestinales, lelles que l'inappötence, la diarrhce, !es vers. lajaunisse, la fievre muqueuse ou typho'idc, l'he-patitc chronique, etc. On en fail, usage aussi centre les affections culanees, les maladies calarrhales des muqueuses, ccrlaines affections lymphatiques, comme la morve, le farcin, lagourme, les scrofulas, la ladrerie, etc. Ils sont 6galemenl indiques dans les maladies anfimiques, hydrocmiques, typhoemiques et cachecliques du sang, ainsi que dans quclques accidents du Systeme nerveux.
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TONIQUES AMERS PURS.
a. Gentiane jaune ou grande Gentiane [Gentiana lufea, L.).
Familie. — Gentianees; genre, Gentiana; espece, Gentiana lu-tea, etc.
Station. — Gelte belle plante indigene, vivace, croit sponta-n6ment dans la plupart des con-tröes elevees de la France, telles quo les Cevennes, I'Auvergne, la Bourgogne, les Vosges, le Daupbinc, etc. C'est dans ces localilös qu'on recolte et qu'on livre au commerce la partie utile.
Partie employee. — La ra-
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Caracteres. — Lorsqu'elle est fraiche, la racine de gentiane est cylindrique, rameuse, lon-gue, charnue, spongieuse et jau-nälre intörieurement ; desse-diee, et teile qu'on la trouvenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ^ 2
dans le commerce, celte racine est en fragments de la grosseur et de la longueur du pouce, dure,
Tabouriji, 3laquo; edition. — H.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;5
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66nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICAMENTS TON1QUES.
coriace, trös-rugueuse, de couleur brune ;\ la surface, et d'une leinte jaune fonce ä l'inlerieur; son odeur est faible, un peu vi-reuse, et sa saveur, d'une amertutne franche, est persistante et d6-gagöe de toute astringence.
Choix. — II fautchoisir de preference les fragments de moyenne grosseur, compacles, odorants, d6pourvus de moisissures et de piqüres d'insectes, accidents qui sont fröquenfs lorsque cette racine a ete mal dessech6e ou qu'elle a sejourne longtemps clans les maga-sins.
Falsifications. — La racine entiöre est rarement falsiQee ; ce-pendant on y mölange parfois la racine de patience, dont la couleur jnune est tres-päle et l'amertume presque nulle. En revanche, on falsifie frequemment la poilaquo;/re qu'on trouve toute preparee dans le commerce. M. Davallon (1), pharmacien ü Lyon, a signale cette fraude, qui consiste ä y ajouler de l'ocre jaune reduite en pondre; la falsification pent aller jusqu'ä SO pour 100 du poids de la poudre.
Composition ciiimiquc. — D'aprös les recherches de MM. Henri, Caventou et Lecomte, la racine de genliane contient lesprincipes suivanls: principe amer (gentiam'n), maliere colorante (gentisiri), huile essentielle et principe odorant fugace, matiere glutmeuse, huile grasse verdätre, sucre incristallisable, acide peetique et ligneux.
Gentianin. — II est sous forme d'cxlrait mou, jaunätre, d'une grande amertume, et soluble äia fois dans I'eau, I'alcoolet l'6ther; Iraiteparla chaleur, il se volatilise en partie en vapeurs jaunätres qui, en se deposant, cristallisent en aiguilles jaunes et deliees. D'apres M. Lecomte, le gentianin serait forme d'une matiere grasse particuliere et d'un principe volatil et cristallisable appelc gentisin, et qui parait etre une matiere colorante jaune toute sp6-ciale.
Lorsqn'on fait mac^rer la racine de gentiane dans I'eau chaude, eile abandonne äce liquide le sucre qu'elle renferme ; cette solution sucree entre bientot en fermentation etfournit ä la distdlation un produit alcoolique appele eau-de-vie de gentiane, et qui est con-somm6e paries habitants des contrees montagneuses oil croit cette
(1) Journ. de mtdec. vitir. de Lyon, 1845, p. 232.
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T0N1QÜES AMERS.
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plante; eile est amöre et prösente Todenr un peu vireuse de lagentiane fraiche, ä cause de l'essence qui est entrainee par la distillation.
Pharmacoteclinie. — Les pröparations pharmaceutiques de gentiane sont peu nombreuses ettres-simples; elles compren-nent :
1deg; La poudre, qu'on trouve toutc preparöe dans le commerce.
2quot; h'extrait, qu'on prepare en (ipnisant par 1'eau froide, dans an appareil ä de-placement, la poudro de gentiane, evaporant ensuite la solution qui en riisulte en fonsistance convenable. 11 est formä de gentianin, de gentisin et de sncre. II ne s'emploie gufere que Chez les petits animaux on sur ceux des grandes especes qui sent trfes-jeunes. On fait aussi un cxtrait alcoolique encore moins employe que le precedent.
3deg; La teinture. Elle s'obtient en Opnisant 1 partie de poudre de gentiane par 5 parties d'alcool ordinaire, au moyen de la lixiviation ou de la maceration. Elle est peu usitee; cependant eile pourrait remplacer celle d'alous.
4quot; Le via. 11 se prepare en epuisant 32 grammes de poudre de gentiane par 04 grammes d'alcool etendu et en miilangeant ensuite la teinture qui en resulte h I litre de vin ordinaire.
5deg; Le quinquina frangais, qui est un melange Ji parties egales de poudre de gentiane, de poudre d'ecorce de clieno et de flours de camomille sfeches et pul-veristies.
nicdicamentation. — La poudre se donne en electuaire pour les solipedes, en pilules pour le chien et le pore, et la racine en decoc-lion et en breuvage aux ruminants. La dose est de 32 ä 130 grammes pour les grands animaux ; de 8, 16 et 32 grammes pour le pore et les petits ruminants, et de 4 ;\ 8 grammes pour les carnivores. L'exlrait se donne a. doses moitie moindres, et le vin t\ doses doubles, triples et mtoie quadruples.
IMiarmacoiiynainic. — L'etude gencrale que nousavons i'aite de raction des toniqucs amers rcduit ä peu de chose ce que nous avons a dire de celle de la gentiane, qui pent etre consideröe comme le type de cetle categorie de medicaments toniques. Localement, la gentiane ne produit aucun effet sensible sur les tissus sains ; sur les solutions de conlinuite, eile exerce une action tonique et 16gö-rement antiputride. Introduite dansletube digcstil'en 61ectuaire ou en boisson, la gentiane le fortifie sans I'exciter ni le fatiguer, au moins chez les herbivores : laquo; Ce medicament, dit Favre, de Geneve (i), est d'une eiflcacite admirable pour aider ä la digestion,
(1) Le VHirinaire campagnard, p. 207.
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(38nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS TONIQUES.
pour retablir les forces do l'estomac et rendre I'energie aux indivi-dus affaiblis; II augmonle i^ellement les forces plutöt qu'il ne les excite #9632; c'esl un toniyue non diffusible, c'est-ä-dire non excitant. raquo; On pcul ajoutcr qu'il existe peu do medicaments qui s'accom-modent aussi bien k la constitution molle et lymphatiquc des ru-ininnnts et a Tenorme developpement de lour appareil digestif ; aussi pcut-on assurer qu'il n'estpas do moilleur condiment pources animaux, et que c'est toujours pour eux un remede curalif ou prophylactique d'unc grandc utilile. Melang(5e au sei, auxfarineux, ä l'avoine, la poudre de genliaue enlrelient I'appetit, fortilie la digestion, rend les chairs fennes, le poil brillant, le sang chaud et riche, etc. Comme tonique, eile le cede peu au quinquina ; et meine, si son action est plus lente a so developper, eile est plus persis-tante; comme anlipulride ti anliperiodique, qWq est encore d'une grandc ulilitd, mais le quinquina jaune ou rouge lui est bien sup6-rieur. On pent cependant augmenter ses vertus sous ce rapport, en I'unissant aux excitants diffusibles, aux epices, au campbre, etc.
#9632;MiarmacotliiTapic. — 11 est peu de medicaments qui soient d'un emploi plus frequent que la gentiane, surtout a la fin des maladies aigues et dans le cours des affections chroniques, pendant la convalescence, etc. Un animal est-il atteint d'inappeteiu-e, de paresse de reslomac ; esl-il sujet aux indigestions, ä la diarrbee, aux versintestinaux, ü la jaunisse,etc., c'est toujours k la gentiane qu'on a recours, et presque toujours avec avantage, d'autant plus que son bas prix permet d'en continuer I'usage aussi longtemps quo l'etal des sujets I'exige. Chez les ruminants, aprös les indigestions, les inflammations gastro-intestinales, la gentiane est d'un grand secours pour relever les forces de l'appareil digestif, si important dans ces animaux. Elle reussit, dit M. Adenot, contre toutes les affections du tube digestif des animaux polygastriques. Aprös les affections des voles digestives, viennent celles qui sont propres au fluide sanguin, comme I'anemie, rhydroemie, la cachexie, ct meme les maladies putrides. Gohier (1) dit avoir employe la poudre do gentiane unie ä recorce de saule avec profit contre ces der-nieres maladies; nous avons pu nous-meme retablir promptement un cheval atteint de mal de lete de contagion en lui adminlstrant, pendant huit jours environ, un litre de vin de gentiane cbaque
(1) Connie rendu de l'Ecole de Lyon, 1810.
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TONIQUES AMERS.
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matin. Ce \in, dit encore M. Adenot, retablit promplement les cbevaux et les boeufs cpui.s6s par une cause quelconque, ainsi que les chiensqui relövent de la maladie du jeune ;\go. Dans 1'affection dite typhoide du cheval, surtout quand eile est cpizoolique, les veto-rinaires font un grand usage de la genliane, parce qu'elle rcraplace cconomiquement le (juintjuina (Boiteux). M. Ziindel cmploie le meine moyen chez les chevaux vidards, et M. Dirr, antre veterinaire alsacien, se sert avec un tres-grand succfes de la teinture de gen-tiane centre les coliques d'indigestion. Enfin, dans les montagnes des Vosges et de la Suisse, on emploie frequemment Teau-de-vie de gentiane conlrc les indigestions des divers animanx, ainsi que centre l'inappötence. (Ziindel, note communiquee.) Dans les affections du systöme lymphalique, telles que 1c farcin, la gournie, la ladrerie, les scrofules, etc., la gentiane pent etre considereecommc un remede auxiliaire d'une grande utilite. Elle pent, du reste, reiu-plir la plupart des indications des loniqucs amers.
A Texlerieur, eile est rarement employee; cependant la poudrc sert ä animcr les plaies blafardes et ctendues; de plus, comme ello adbere facilement aux surfaces sur lesquelles on la rcpand, clb; remplace les pansements dans des regions inclinöcs ou declives, sur lesquelles il est impossible de mainlcnir des bandages. Sur cellcs qui out une mauvaise odeur, on la melange au cliarbon de bois pile, au camphre, ä l'öcorce de cbamp;ne, etc. La teinture serait tres-atile dans le pansement des solutions de continuite anciennes, et surtout de celles qui sent envahies par la vermine, eile pourrait remplacer parfois celle d'aloes.
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Succe'danes de la Gentiane.
On peut considßrer comme succödanes de la grande gentiane : 1deg; Toutes les aulres especes du memo genre : Gentiana acaulis, G.
amarella, G. campestris, G. cruciata, etc., qui ont des propri6tes
analogues, mais plus faibles. laquo;
^0 La pvtite Centanree {Gentiana centaurium, L.; Erythrcea cen-taurium, Pers.; Chironia centaurium, Smith). — Familie des Gen-lianees. Partie employee : sommiles fleuries. Elles ont une action tonique l^görementexcitante et se dennent en infusion. Elles ent la imputation d'fitre plus antifebriles que la gentiane, et sent lout aussi toniques. La petite centaur^e a 6t6 employee, il y a quclques an-nees, sur le conseil deM. Redet, centre une dpizoelie d'afTection
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70nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMKNTS TONIQÜES.
lyphoide chez le cheval, dans les höpitaux de l'ficole. Depuis cetle cpoque, on s'en sert avec succes contre toules les malades aslhöni-ques.
3deg; lie nit-nyanthe ou Trefllaquo; d'eau {Menyanthes trifoliata, L.). — Gentian(sect;es. Toutes les parlies do celto plante sont douees d'une amertume intense eh peuvent remplacer la genliane.
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6. ficorce dc Saule blanc {Salix alba, L.).
Familie : Salicinöes; genre : Salix; espöce : Salix alba.
Station. — Le saule croit facilement en Europe dans les terrains humides, ün 1c trouve surtout autour des villages, le long des routes, sur le bord des ruisseaux, .^.j,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; des rivieres, auprös des clangs,
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etc.
Partie emplojee. — L'e-
corce, et au besoin les feuilles et les lleurs, ou cbalons.
Rlt;-cuito. — On doit rccolter rccorce de saule avant la flo-raison de l'arbre; on la prcndra sur des brandies saines, ägees de trois ou quatre ans au plus. Uno fois enlevces, dies doivent elre seebces au soleil on ü l'e-tuve, et eonserveesdans des vases bien dos, ä l'abri do I'lmmi-ditc et de la poussiere.
' C:laquo;ractcrcs. — Gelte ccorce
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Fig. 3.
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opt rnince, roulee; sa surface
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exterieure est blancMtre ou
grisätre; l'intörieur prcsenle une leinte rougeätre de cannelle;
son odeur est aromatique el sa savour lres-am6ie.
Composition chimtqne. — II resulte des recherchos de MM. Pelletier, Caventou, Braconnot, Leroux, etc., que Fecorce de saule contient les principes suivants : de la salicine, de la corticine, du tan-
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TONIQUES AMERS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;71
nin,unextraclifresineux,\}namp;matiere colorante jaune, unematiere grasse verie, de la gomme, du ligneux et des seh.
Saücine. — Ce principe neulre, cristallisable, qu'on considere encore comme le principe actif de lecorce du saule, a cle enlievu par Fontana en 1825 el eludie surlout par M. Leronx, phannacien ;\ Titry-le-Frangais. G'est un corps solide, cristallisö en aiguilles blanches prismatiques ou en dcailles d'aspect saline, inodore, et d'une saveur tres-amöre. Chauffee, la salicine fond sans se decomposer ä 132deg; et cristallise par le refroidissemenl. Soluble dans I'eau el I'alcool, eile ne se dissout pas dans relherni dans les essences. Elle ne neulralise pas les acides el prond une belle cou-leur rouge quand on la met en contact avec I'acide sulfurique concentre.
Preparation et administration. — L'CCOlCe de saule reduite en
poudre se donne en 61ectuaire; Iraitee par decoction, eile forme des breuvuges, des lavements et des bains; on pent aussi I'adiuinis-trer avec des liqueurs alcooliques, ce qui convicnt meme dans beau-coup de circonslances. On pourrail en faire aussi un extrait, une tcinture, un vin, etc.; mais ces preparations sonl peu usilees. On i'associe souvent a la genliane, au quinquina, ä l'cxlrait de genie-vre, aux epices, elc. Les doses auxquellcs il convicnt de l'admiais-Irer sonl ä peu pros celles de la genliane.
Action et usages. — L'6corce de saule comptc avec raison parmi les meilleurs loniques indigenes; on la coiisidore aussi comme le seul verilable succedane du quinquina pour la medecine veteri-nairc; ses proprieles antiputrides ct antipcrioJiques, quoiqne moins energiques que celles de l'ecoree du Pcrou, ne sauraienl clre nices; elles sonl admises, du reste, sans conlestalion par tons les prati-ciens qui en ont fait usage ; enfin, on lui accorde aussi g^nöralement des verlus anlhelminlhiques assez prononcees. Ce medicament agit done comme le quinquina sur le Lube digeslif, sur le sang el sur le Systeme nerveux ganglionnaire. G'csl en raison de ces veiius pr6-cieuses qu'on I'ernploie centre les debilitös du lube digeslif, la diarrhee. les affections vermineuses, les flux rnuqueux, etc. Dans les affections pulrides du sang, e'est un excellent auxiliaire du quinquina, el au besoin il pent elre employe ä la place de ce medicament precieux, mais d'un prix Irop eleve pour noire medecine. G'est ainsi qu'en 1771 il ful employe dans le Laonnais par le docteur
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72nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICAMENTS T0N1QUES.
Dufos (1), centre le typhus du gros b6tail; plus lard Gohier (2), en l'associant ä la gentianc, put remplacer le quinquina dans le traite-nient des fiövres putrides adynamiques. Toutefois, lorsque les ani-maux ont une certaine valeur et que I'etat putride du sang est bien marquö, il est toujours preferable d'avoir recours au quinquina; mais quand I'etat n'est pas trös-grave, et surtout quand la maladie menace seulement de se developper, l'öcorce de saule pent g^nö-ralement suffire. C'est un excellent remöde prophylactique des maladies charbonneuses et de la cachexie des ruminants. II peut ren-dre quelques services aussi dans les hemorrbagies passives, c'est-ä-dirc lorsque le sang est trop fluide on les organestrop flasques; c'est pourquoi M. Didry (3) a fait usage avec succös de la decoction con-centree d'ecorce de saule, ä laquelle il avail ajoute 12 ä 16 grammes d'essence de terebentbine par breuvage, centre l'hematurie et la cachexie des grands ruminants. M. Zündel s'est send avec succamp;s de l'ecorce de saule. unie au sulfate de fer, contre une enzootie de cachexie aqucusedu mouton, dans un pays pauvre. {Note communiquee.) D'aprösM. Pons-Tande (4), cultivateur dans le Midi, rien ne scrait plus efflcace, contre la cachexie aqueuse du mouton, que l'ecorce de saule donnce en fourrage, et surtout les branches tendres de rosier. Ce moyen a, dit-il, reussi dans des cas oü les remedes preconi-ses avaient completement echoue.
La poudre regoit ä l'exterieur les memes applications que celle du quinquina ; la decoction peut servir ä faire des lotions et des bains resolutifs et antiputrides.
Succidams du saute.
Houx {Ilex aquifolium, L.); Fröne {Fraxinus excelsior, L.); Orme {Ulmus ca7npestris,L.); Peuplier {Populm alba, L.); Marronnier {SEsculus hippocastanum, L.); Olivier {Olea ewopcea, L.); Fumeterre {Fumaria ofßcinalis, L.), etc.
c. Du Houblon [Humulus lupulus, L.).
Pharmacographie. —Getto plante volubile, de la famille des Urticees, est principalement cullivee dans le nord de la France
(1)nbsp; Mem. sur la maladie ipizootique dans le pays lao/mais, 1771.
(2)nbsp; Comple rendu de l'Ecole de Lyon, 1810.
(3)nbsp; Reweil de medec. veter., 1832, p. 144.
(4)nbsp; Jour/i. veter. du Midi, 1801, p. 522.
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TONIQUES AMERS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;73
pour la fabrication de la bifere. Ce sont les fleurs femelles, chatons ou cones, qu'on emploie pour aromaliser cette liqueur fermcntee. C'est (ügalement cette partie de la plaule qui cst usitee en medecine ;\ titre de tonique legörement stimulant. Les fleurs dehoublon sont disposees en cönes verdälres, formes de folioles membraneuses, im-briqu6es, exhalant unc odeur aromatique etpresentant uno saveur amere tifes-prononc^e. A la base de ccs folioles, il existe une poussiere jaunätre appelde lupulin, et dont la composition est Ires-com-plexc. On y trouve de la lupuline, de la r^sine, de l'essence, des corps gras, do la gomme, etc. C'est la partie la plus active de la plante.
Les fleurs de houblon s'adiiiinistreut en infusion aqueuse ou vi-neuse, ä la dose de 32 ä 64 grammes aux grands animaux, h. celle de 8 a 16 grammes ;\ ccux de moyenne taille, et a celle de 2 ä 0 grammes pour les pelits. Elles paraissent convenir surtout dans les maladies atoniques du tube digestif, dans les maladies hydroemi-ques, dans les alterations du systöme lymphatique, des viseöres, de la peau et des muqueuses. Les veterinaires qui habitent les contrees oü Ton cullive cette plante peuvent trouver en eile, parfois, une res-source pröcieuse.
La racine de houblon peut, dit-on, remplacer parfaitement la sal-separeille. Nous aurons occasion de revenir sur ce sujet.
Succe'dane's du Houblon.
1deg; Eupatoire [Eupatorium cannabinum, L.). — Synanth^rees. Partie employee : feuilles. Elles constituent un tonique amer un pen txcitant et conviennent dans les tnömes cas que le houblon. La racine est röput^e purgative, et peut, dit-on, remplacer la rhu-barbe.
2deg; Chicoree laquo;auTage {Cichorium infybus). Chicoracees. Parties employees : racine et feuilles. Tonique et depurative.
3deg; Chardon etoile ou Chausse-trappc {Centaurea calcitrapa). — Synanth6rees, Partie employee : feuilles. Tonique amer. Utile ü employer; prix peu 61ev6.
4deg; llarrube blanc {Marrubivm vulgäre). — Labiles. Partie employee : Therbe entiere. C'est un tonique excitant des plus utiles. Un de nos confreres, M. Buer, nous a assure qu'il ne connaissait
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MEDICAMENTS TONIQUES.
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pas de meilleur succ6dan6 du quinquina dans les üövres ataxiques et adynamiques. C'est un moyen ä essayer.
3deg; Le The de Chine etle Cafe. Ces deux substances exoliqucs, dont les usages sont si connus, peuvent laquo;Hre employees malgrö leur prix un pen 61evö.
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CIIAPITRE III
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TONIQUES NEVROSTHfiNIQÜES.
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Syxonymie ; Toniques spticifiques, Tüuiques antiperiodiques.
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On designe sous le nom de toniques nevrnstheniques des medicaments qui exercent snr le systeme nerveux une action forlifiante et excitante Ionic speciale, comme par exemple les divers quinquinas ct quelques-uns de lours succedan^s.
Cctte action rortifianle, pen marquee ü l'elat de sante, mais tres-evidenle durant les maladies graves, consiste non-senlcment dans raugmcnlation reelle de l'energie du sysleme nerveux, mais encore dans le rötablissement do la regularite et de riiarnionie de ses dif-ferents actes. II est important, pour rendro la question plus claire, de la poser snr ses verilables principes physiologiques.
Dans les elres snpöriours do rcchclle zoologique, il exisle une s6rie d'organes destines h regier les rapports de ces etres avec le monde extcrieur : c'est ce qu'on appelle les organes de rcl'atinn; ils comprennent le cerveau et ses dependances, la moeile et les nerfs d'nne part, et de l'autre le sysleme musculaire extcrieur cbargä des mouvements.
On trouve aussi dans ces animaux, de memc quo dans ceux qui sont moins parfaits d'organisation, une autre serio d'organes qui sont charges d'entretenir dans toule 1'economie le mouvement mo-leculaire nccessaire ä. son existence : co sont les organes dils d'as-similation on de nutrition; ils sont renlermös pour la plupart dans les caviles splanchniques el portent le nom de viscereraquo;.
Les premiers liennenl sous leur dependancc rintelligence, les faculles inslinclives, la sensibilile generale el speciale, el les mouvements necessaires a Texercice des i'onclions ou excites par Tin-
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TONfQUES NEVROSTHENIQUES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 75
fluence du monde exterienr. Le sj'steme nerveux qui preside ä ces differents actes poile le nom de cerebro-spinaL
Las visceres obeissenL ä l'aclion d'un Systeme nerveux special ap-\ie\amp; r/ariglionnaire ou trisplanchntque. II preside aux fonclions les plus intimes de l'organisme, tolles que rassimilalion, la dcsassimi-lation, les söcr6lions, la calorification, etc., et, pour cette I'm, il est done de facult6s sensitives et motiices toutcs parliculiercs, mais encore pen connues, qu'il lire probablement du Systeme cerebro-spinal.
Independamment de ces fonctions multiples, le systöme nerveux de la vie vegetative remplit un role bien essentiel dans I'harmonie de la macbine animale : c'est de maintenir entre les organcs de la vie de relation et ceux do la vie de nutrition tine sorte de solidarity mutuelle, qu'on appelle Synergie. Cesystfeme, en vertu de la sensi-bilite speciale dent il est done, et qui forme le point de depart de ce qu'on appelle les instincts ou hesoins inter/eurs, avcrtit les organes de relation de fournir aux tissus assitnilateurs les matieres qui leur sont neccssaires pour entretenir la vie, et, de plus, il excite les organes eliminatcurs ä debarrasser reconomie des materiaux uses ou improprcs ä servir aux besoins du corps. Le sysleme ganglion-naire agit sur la nutrition et les secretions principalement par les nerl's vaso-moteurs, qui icglentla circulation capillaire de chaque organe, et qui sont sous sa dependance.
Dans l'etat de sante, la succession des actes de ces deux systemes nerveux et des organes placös sous leur dependance, se fait regu-lierernent et riiarmonic qui les lie entre eux ne souffre aucune at-teinle. Mais pendant les maladies longues, durant le cours des affections putrides ou malignes du sang, ces deux appareils nerveux sont gravement atteints; ils perdent une grande partie de leur cnergie, le lien qui les unit se reläcbo, et des desordres nombreux se font remarquer dans leurs actes [adynamie, utaxie, convulsions, spasmes, etc.).
G'est dans des circonstances de cette nature que les nevrostbeni-ques produisent des efl'ets vraiment merveilleux, comme nous le verrons dans l'bistoire des quinquinas, que nous aliens maintenaut a boider.
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76nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICAMENTS TONIQUF-S.
du QiiNQUixA (I) ou ecorce du i'iir.OL- [Cortex peruvianus). Partie pharmacostatique.
raquo;i-aiiition. — On designe sous le nom de Quinquina une ccorce exolique fournie par des arbres appartenant au genre Cinchona, de la famille des llubiacees, Uibu des Cinclionacces, et qui croissnnt spontanement dans les montagnes de rAmöriquo meridionale, notamment au Pcrou, en Bolivie, dans les grandes Cordille-res, etc., et qui sont actuellement cultives dans I'lnde.
Ilistorique. — On ignore enticrement si les proprieles medici-nales du quinquina etaient connues des peuplcs primitifs de l'A-m6rique. On a debile ä cet egard un grand nombre d'bistoires vraies ou fausses; mais comme ces proprietcssi precieuses n'ont ete rcvelees aux Europecns que cent cinquante ans apres la decou-verle el la conquete du nouveau monde, lout poite a croire qu'elles etaient egalement inconnues de la plupart des indigenes. On n'est pas bien fixe sur le point de depart de cclle imporlante dccouverle; il y a sur ce sujet plusieurs versions, mais la plus accredilee est la suivanle : laquo; Les vertus medicinales du quinquina furcnt divulguees aux Europcens en IßlK), ä roccasion d'une flevre opiniälre dont soulfrait, ä Lima, la comlesse del Cincbon, vice-reino du Pßrou. Un corregidor de Loxa, qui, dans une semblable circonslance, avail (He gueri par les Indiens, conscilla le quinquina. Le rcmede eut un plein succes, et, par reconnaissance, la vice-reine lit-apporter des montagnes une grande quanlite d'ecorce pour etre donnee aux fie-vreux. Ce fut ainsi que le quinquina prit d'abord le nom de Poudre de la comtesse. Plus lard, les membres de la compagnie de Jesus furcnt charges de le distribuer, et il devint nccessairement la Poudre des Jesuites. Enfin le cardinal de Lugo en ayant introduit I'usago a Rome, le nouveau medicament y fut connu sous le nom de Poudre du cardinal. raquo; (Boussingault, Economie rurule, etc., I. Ier, p. 385 el suiv., 2deg; edit.)
Quoi qu'il en soil, le nouveau medicament fut assez mal accueilli en Europe ; les t'aculles le proscrivirent, el les medecins qui oserenl passer outre el en ordonnörenl 1'emploi furcnt perseculcs. Mais vers 1C80, un empirique anglais, nomme Talbot, ayant gueri le roi Louis XIV d'une lievre grave ä l'aide d'un remöde secret, qui n'6-
(1) Le mot quina, dans la langue des Incas, signifie ecorce: röpete deux fois, il indique une Ccorce par excellence, une ecorce des ecorces. (De la Condamiue).
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TUNIQUES NEVROSTIIENIQUES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;77
tail aulre chose qu'une solution vineuse et concentrec de quinquina, le gouvernement achela ce moyen curatif et le rendit public. Depuis cetle 6poque, l'ecorce du Pdrou n'a fait qu'augrncnter d'importance en medecine, malgre les abus qu'on en a fails ä diverses reprises.
Pendant longtemps on fit usage du quinquina sans en connaitre rorigine botanique; mais en 1740 environ, deux savants fran^ais, de la Condamine et Joseph de Jussieu, firent connaitre les arbrcs qui fournissent la precieuse ecorce, et leur donnferent le nom gen6-rique de Cinchona, pour rappeler le nom de la personne qui avait le plus conlribuö h propager la connaissance des vertus curatives de ce medicament. Plus lard Mutis, Ruiz et Pavon; au commencement de ce siöcle, de Humboldt et Bonpland; et de nos jours M. le docteur Weddell et M. Delondre, en se rendant sur les lieux meines oü croissent les arbres du genre CmcÄona, ont grandement eclairö l'histoire si difficile du quinquina.
itt-coitc. — Les cinchonas se rencontrent principalement dans des forels elevees, sous un climat lempdre et sur un sol pierreux. On reconnaitquc le moment de la recolte est arrive ä ce caractere, que la face interne de l'ecorce, delachee d'une branche, prend en quclques minutes un teinte rouge, jaune ou orangee, suivant l'es-pece d'arbre ; si celte prompte coloration ne se manifeste pas, c'est unc preuve que l'ecorce n'a pas atteint toutes les qualites desirables. (Boussingault.)
Voici, d'aprcs M. le docteur Wcddell, qui a assisle dans les forets de la Bolivie ä. la recolte du quinquina, comment se pratique cetle operation imporlanle : On abal les Cinchonas quelques jours avant la döcortication, afin de la rendre plus facile, en les coupant par le pied et le plus pres possible du so!; l'ecorce des branches est enlevöe munie de son eptderme, tandis que celle du tronc et des grosses branches en est depouillee en raclant ou frappant sa surface jus-qu'ä ce qu'il ne reste plus que les couches corlicales; on les enlöve ensuite les unes et les autres en lanieres longitudinales de peu de largeuc. Les öcorces enlieres sont simplement exposöes au soleil pour qu'elles se dessechcnt et qu'elles prenuent la forme d'un cy-lindre creux : c'est ce qu'on nomme le quinquina route ; celles qui ont ele neltoy^es ä la surface et doivent constituer le quinquina plat ou enplancketles, sont amssi expos^es au soleil pour qu'elles se dessfechent; mais de plus on les empile les unes sur les autres en carres croises, comme sont disposees les planches dans les chanliers,
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afin qu'elles se conservenl planes, el sur la pile quadrangulaire qui en icsulte on place quelque corps pesant. Le lendernain las 6corces soul reraises pendant quelque temps au soleil, puis de nouveau re-tabiics en presse, et ainsi de suite; on laisse enfln se terminer le dessechement dans ce dernier clat.
Une Ibis desseche, le quinquina cst apportö du fond des IbnHs par les ouvriers qui Tont recolte, et qu'on iippellccasrari/kTos, an camp general oü il est etabli le chef qui las dirige, et qui porte le notn de ma/ordoOTe ,* celui-ci fait un triage des ecorces, en forme des botte qui sont cousues dans de gros canevas de laine. Condi-lionnes ainsi, les ballots sont transporlesä dos d'hommc, d'äne ou de mulet, jusqu'aux ports d'embarquement oü on les enveloppe de cuirs de boeuf frais, qui prennont en se dessechant une grande soli-dite. Sous cette forme ils sont nommös swons, et c'est ainsi qu'ils arrivent en Europe.
Depuis une vinglaine d'annöes les Anglais et les Bollandais sont parvenus ä acclimenler les cinchonas dans leurs possessions indien-nes. On compte dejä dans cette contree 4 ä S millions d'arbres k quinquina qui, cultives avec soin et decortiques avcc m6thode, for-meronl une source toujouis sure d'ecorce du Perou. Deji les ccor-ics du quinquina de l'lnde ont fait leur apparition sur les marches d'Europe et assurent I'avenir, que la destruction inconsideree des chinconas d'Ameiique faisait considerer comme incertain ä Tegard de ce precieux medicament.
Especcs commercialrs du quinquina. — Le nombre des especes
d'ecorces lournies par les Cinchonas parait considerable, si Eon en juge par celles qu'on trouve dans les collections publiques ou privees, ou par les descriptions des auteurs; il regne mühne ä cat egard une grande confusion, car on n'est d'accord ni sur la provenance des quinquinas, ni sur Earbre qui les fournit, ni sur les noms des especes commereiales, etc.; mais cette confusion, comme le font judicicusement observer M6rat et Delens (1), estplutöl dans les livres que dans la droguerie, oü 1'on ne trouve qu'un pelit nombre de varieles. Quoi qu'il en soit, ces diverses especes se divisent assez naturellemant en trois groupas distincls d'apres la couleur de la poudre qu'elles fournissent quand elles sont pulverisöes : les quinquinas gris, les quinquinasyawnes et les quinquinas rouges.
(1) Diet, universal de mat. medic, et de t/iörap., t. V, p. 618, art. QUINQUINA.
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1deg; laquo;tuinqninas gris. — Les quinquinas de ce groupe, autrefois les plus estimes et senls admis comme officinaux, sont formes en Ljöneral par des ecorces roulees, mediocremenl fibreuses, plus as-Iringentes qu'amöres, d'une odeur de bois chanci, donnanl une poudre d'un fauve grisätre plus ou moins püle, el comenanlsnrtout ile la cinchnnine et pen ou point de quinine. Les principales variötes de cette espece sont le quinquina gris de Loxa, ceux de Lima [hua-mico) et de la Havane [huamalies); le quinquina Jean ou ü'Arica, qui renferme de Varicine ä la place de la quinine et de la cinchonine. Nous ne döerirons que la premiöre vaiicte, parce qu'elle est la plus commune et la plus importante.
lt;|uiiif|uina gris de lioxa, Quinquina officinal [Cascarilla. flna des Espagnols). — Cette varietc de quinquina, fournie par le Cin-c/mna condaminen, est formte par des ecorces minces, roulees comme de la cannelle et disposees en longs luyaux droits. dont la grosseur varie depuis celle d'unc plume ä ecrire (lin Loxa) jnsqu'ä celle du iloigt(gros Loxa). Son epidemic grisätre, un peu raboteux,eslsou-vent recouvert de lichens blancs, et divise par des üssures transversales paralleles, d'autant plus marquees et plus espacöes que les ecorces ont un plus fort diametre. Sa couleur, qui est d'un gris obscur ä rexteiieur, est jaune rougeätre ä rinterieur ; sa cassure, nette et resineuse dans les fines ecorces, est plus fibreuse dans celles qui sont cpaisses. Sa saveur, d'abord faible, devient peu ä peu amamp;re ettres-styptique.Enfinson odeur, trös-marquee, est aromatique et rappelle un peu celle du bois echaufie.
2deg; Quinquinas Jaunes. #9632;— Ils sont formes par des öcorces roulöes ou plates, mais toujours plus cpaisses que celles qui constituent les quinquinas gris. La poudre que ces ecorces fournissent, ainsi que la döcoction, presente une couleur jaune d'oere plus ou moins fon-cee; leur texture est fibreuse el compacte ; leur saveur est amöre sans 6tre astringente ; leur odeur est faible, mais aromatique. Les quinquinas jaunes renferment de la quinine en forte proportion, et peu ou point de cinchonine; aussi servent-ils h peu pros exclusive-ment ä la fabrication des sels de quinine. Un excellent caractere chimique de cette espöee de quinquinas, e'est la propri6t6 que pos-sede leur decoction de pr6cipiter par le sulfate de soude, ce qui est du ä la forte proportion de quinate de chaux et de quinine que renferment ces ecorces. Les vari6t6s commercialcs de quinquinas jaunes sont fort nombreuses ; les principales sont : le Calisaya, le
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80nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS TONIQUES.
Quinquina du rot d'Espagne, \ejaune orange, le Pitaya et les Cavtha-genes. Nous nous bornerons a faire connailre la premiere variete, qui est la plus imporlanle el la plus repandue dans le commerce.
Quimiuiua Calisaya oujauae royal. —CetLe variety de quinquina jaune, qu'on rapporlaU au Cinchona cordifolia de Mutis, est attribuee aujourd'hui au Cinchona calisaya du docteur Weddell. Elle se presente sous deux foiines dislinctes : rouUe eL en ecorces en-tieres munies de leurcpiclerme;/3/a/e ou demi-roulie, et en ecorces mondees de leur epiderme. Sous la premiere forme [Calisaya en ecorces), qui est la plus eslimec, le calisaya est en pelits cylindres creux, de la grosseur du doigten moyenne; sa surface exterieure est d'un brun fauve uniforme, separce de distance en distance par des sillons transversaux courts et profonds, entre lesquels on trouve des cretes saillantes; la face interne est d'un jaune clair. Sous la deuxieme forme, qui porte le nom de Calisaya monde, le quinquina jaune royal est tantöt roule et ressemble alors ä de la grosse cannelle, tantötplat et muni parfois d'unecouche d'aubier ä saface interne; on appelle souvent alors ce quinquina, qui a plus dc valeur que les precedents, Calisaya enplancketfes, Quinquina da Pcrou.
3deg; lt;iiiiiilt;iiiiuas rouges. — Les quinquinas rouges tiennentle milieu par leur epaisseur entre les gris et les jaunes ; ils out, coinme ces derniers, une texture fibreuse et cornpacle; leur poudre et leur decoction sont d'une couleur rouge plus ou moins foncee: leur sa-veur estä la fois tres-amere et tres-astringente; ils conliennent ä pen pres ä egales proportions de la quinine et de la cinchonine. Ils sont tres-aclifs, mais ils deviennenl rares dans la droguerie et d'un prix tres-elev6.
On distingue dansle commerce deux varietes principales de quin quina rouge : le Quinquina rouye verruqueux et le Quinquina rouge non verruqueux. Ces deux varistds dilferent l'une de l'autre seule-ment en ceque la premiere presente sur lepidermc de l'ecorce des points proeminents et arrondis, espamp;ces de verrues qui manquent dans la seconde variete. Elles offrent, pour caracteres communs. les parlicularites suivantes: les Ecorces qui les constituent sont en general 6paisses, compactes, plates, derai-roulees ou complete-mentroulees; leur periderme, qui manque rarement, est epais, raboteux, fendille; le derme est libreux et d'une teinte rouge tres-marquee. Ces ecorces ont 6te attribu6es longtemps au Cinchona oblongifolia de Mutis, et au Cinchona magnifolia de Ruiz et Pavon,
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TONIQÜES NEVR0STHEN1QUES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 81
on croit acluellement qu'elles sont foamies par le Cinchona nitida de ces deux derniers botanistes.
FaUifflcatlons. —Les adultörations qu'on fait cprouver au quinquina ont lieu dans deux circonstances diffcrentes: quand il est en-tier, et quand 11 est pulverise.
1deg; Quinquina enticr. — Le quinquina en ecorces est falsiGe plnj-siquement ou chimiquement; 11 Importe d'examiner les deux cas.
Lorsque le quinquina est entier, on le falsifie physiquement en y melangeant d'autres ecorces qui offrent ä peu prös les memes caractöres exterieurs, mais qui en different par l'absence ä peu pres complete de la quinine et de la cinchonine : c'est ce qu'on appelle des faux quinquinas. 11s sont assez uombreux, et appartien-nent ä des arbres de deux genres distinets: le genre Cinchona fournit le Quinquina blanc, le Quinquina Jean, le Quinquina nova, le Quinquina faux Loxa, etc.; et le genre Exostema donne le Quinquina Piton ou de Sainte-Lucie, le Quinquina caraibe, le Quinquina bicotore, etc. (1). 11 faut une grande habitude pour reconnaitre cette espece de fraude; aussi nous abstiendrons-nous de faire connaitre les caraetcres diffe-rentiels des faux quinquinas, parce que cette description ne serait d'aucune utilite aux veterinaires.
Lii fraude cbimique ä laquelle on soumet les quinquinas entlers consiste a les epuiser de leurs alcaloides, qui en sont les prineipes les plus precieux, en les faisant macerer dans de l'eau aeiduiße par i'aeide sulfurique ou l'acide chlorhydrique, en les lavant ensuite avec de l'eau alcaline, et enfln, en les faisant sicher ä l'ötuve. Getto adulteration grave, qui depouille ces ecorces h peu pres entiere-ment de leurs vertus antiperiodiques, se reconnait ä certains changements exterieurs de l'ecorce et üi l'aide des reactifs chimi-ques. D'abordla couleur est lameme sur les deux surfaces, etprend dans toutes les espfeces une teinte brune; la saveur est ä la fois amere et salee; des efllorescences salines ont souvent lieu sur les deux surfaces, et en s'aidant de la loupe, on pent facilement reconnaitre des cristaux de sulfate ou de chlorhydrate d'ammonia-que, etc. L'intCrieur de l'ecorce retenant avec force les aeides employes ä l'öpuisement, on peut les reconnaitre aisement dans la decoction ou la maceration du quinquina : l'acide sulfurique par le nitrate debaryte, et l'acide chlorhydrique avec le nitrate d'argent;
(1) Le Mahout, Hist, natur. des families vigitales, etc., p. 120 et suiv. (Docteui' Weddell),
TABOuniN, 3quot; edition. — 11.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 6
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#9632;
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enfin, si 1'on a fait usage de rammoniaque pour neutraliser les aci-des, on reconnaitra lacilement la presence de celle base en liitu-rant du quinquina suspect reduit en poudre avec de la chaux viva ou de la potasse caustique.
line autre falsification trös-commune des quinquinas enüers, et surtout des jaunes, consiste h les transformer en quinquinas rouges, dont le prix est presque double, en les exposant aux vapeurs ammoniacales. Cctte frauds est tres-facile ä reconnaitre, puisqu'en traitant la poudre do ce quinquina rouge par la potasse caustique, ä chaud ou ä froid, on en degage de rammoniaque.
2deg; laquo;luiiMiuina puiferise. — Lc quinquina en poudre est souvent melange ä d'autrespoudres vegctales amöres, dont la valour venale est infiniment moindre ; ces adulterations sont toujours tres-difli-ciles 5. reconnaitre. On melange Mquemment ä la poudre tie quinquina rouge du Santal pulverise : on reconnait cette fraude ä l'aide de l'etherou de l'essence de tercbenthine, qui prennent une teinte rouge en dissolvanl le santal, ce qui n'a pas lieu quand le quinquina est pur.
Essai dos quinquinns. — En presence de la difflculte de distin-guer les varietös commerciales du quinquina, et des nombreuses Iraudes dont cette 6corce, entiere ou pulvcrisee, est 1'objet, 11 n'y a qu'un seul moyen de s'assurer des qualites de ce precieux medicament, e'est de faire un dosage de la quinine, son principal prin-cipe actif, au moyen d'un essai methodiijuo. Grace aux recherches de M. Guilliermond (1), habile pharmacien de Lyon, e'est aujour-d'hui une operation simple, facile et rapide. Voici comment on y precede :
On prend 10 grammes du quinquina ä essayer et on les reduit en poudre fine; on y ajoute 10 grammes de chaux laquo;Heinle et on arrose le melange avec süffisante quanlitö d'alcoolä. 76deg; pour faire une päte molle. Gelte pale est raise dans une capsule de porcelaine, el celle-ci est placee sur un bain-marie alin de chasser l'alcool et l'eau du melange; la dessiccation doit elre aussi complete que possible el faile avec beaucoup de soin : e'est un point essentiel. Puis la poudre qui en rösulte est introduite dans un entonnoir en verre dont la douille est bouchee par un petit tampon de colon, et arro-s6e avec environ 70 grammes d'elher sulfurique. Le liquide qui passe, el qui a dissous ct entrain^ la quinine, est regu dans une
(1) Gazette midicale de Lyon, 1858.
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TONIQUES NEVßOSTHENIQUES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;83
petite capsule de porcelaine et evapore rapidemcnt sur de I'eau chaude. Le residu est de la quinine presque pure et dout il est ais6 de prendre le poids.
Les quinquinas de bonne quaiite rcnferment de 2 ä 4 pour 100 de leur poids de quinine, soit 20 ä 40 grammes par kilogramme.
Composition chimiiiuc des quiuquinas. — TOUS les vrais quinquinas conliennent sensiblement les monies principes, seulemcnt dans des proportions diff6rentes ; les alcaloides surtout sont trös-inegalement distribucs dans les diverses especes : la. cinchonine se frouve presque seule dans le quinquina gris, et la quinine dans le quinquina jaune, tandis que le quinquina rouge rcnferme ces deux principes ;\ pen prfes dans une ögale proportion. Les principes alca-lins des quinquinas existent dans ces ecorces ä l'etat de sels, et no-tamment ä l'etat do quimte et de tcmnate de quinine et de cineho-nine.Le tableau suivantindique briövement les principes constituants du quinquina :
/ Quinine.
„ . .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;, ,.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; \ (linclionine.
lquot; Principes alcanns........#9632;; ...
I Ancine.
1nbsp; nbsp;Cbaux.
(nbsp; Acide quiniqae.
2quot; Principes acides.........1nbsp; nbsp;Rougi; cinclionique soluble.
'nbsp; nbsp;Rouge cinchoniqae insoluble.
.,„„..nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; , .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;i Matiere colorantc faune.
ideg; Principes colorants.......J „ .,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;J
t Matiere grasse verte.
Amidon.
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4quot; Principes neulres......
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Gomme.
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l Ligneux. \ Sels.
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Co qu'on appelle 7,ouge cinclionique, dans le quinquina, no paiait ctre autre chose qu'une vari6te de tannin ; le rouge cinclionique iofe^eest do racidequino-tannique lion allere, tandis que le rouge cinclionique insoluble est du tannin qui a subi une alteration parti-culiere par suite de l'action de l'air.
Piiarmacotechnie. — Les preparations officinales des quinquinas sont assez nombreuses; nous les distinguerons en pbarmaceutiques el chimiques. Nous trailerons ici des premiöres, les secondes seront renvoyees ä la fin de l'article consacrc au quinquina.
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8inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS TON1QUES.
Preparations pharmaceutiques. iquot; Poudre.
On enleve par raclement les lichens et l'epiderme de l'amp;orce et on la soumet ensuite k l'action du pilon; Ton passe au tamis ct Ton conserve dans des vases sees et clos. On prepare cette poudre trfes en grand dans le commerce, mais le prati-cien devra pilferer cello qu'il prepare lui-mfeme, parce que cello de l'industrie est souvent falsifiee. C'est plus particuliferement le quinquina jaune qul est omployfe pour la fabrication do cette poudre.
2deg; Extrait aqueux.
On traite par decoction le quinquina grossiferement concass^, et Ton evapore en consistance d'extrait le liquide trouble qui en resulte; I'infusion, la maceration et la lixiviation n'epuisent ceite ecorce que tr^s-incompletement. Cette preparation est pen usitsect;e en medecine vetorinaire.
3deg; Sirop de kina.
Prenez : Sirop simple............................ 5 parties.
Extrait aqueux.......................... 1 —
Dissolvez I'extrait dans un peu d'eau, ajoutez au sirop, et evaporez en consistance convenablo. Employ^ choz les petits animaux.
4deg; Teinture de quinquina.
Prenez : Poudre de quinquina jaune................ 1 partie.
Alcool ordinaire.......................... 5 —
D^layez la poudre dans I'alcool, laissez macerer de liuit ä quinze jours 5i la temperature ambiante; passez avec expression et filtrez; ou encore, et mieux, faitos passer h. l'appareil de deplacement. En evaporant cette teinture, on obient un extrait alcoo/ique rarement employe chez l'bomme et tout h fait inusite en medecine veterinaire.
3deg; Vin de quinquina.
Prenez : Teinture de quinquina...........,..... 1 decilitre.
Vin rouge ou blanc..................... 1 litre.
M^langez.
On prepare aussi parfois le vin de quinquina en faisant macerer 64 grammes de cette ecorce concassöe dans un litre de vin, auquel on a ajoutfi 125 grammes d'al-cool; mais le precede precedent est plus simple, plus exp^ditif et plus parfait : nous le conseillons done de preference aux vtiterinaires.
Partie pharmacodynamique.
1deg; iiedicamentation. — Comme tous les medicaments toniques, le quinquina s'administre ä peu pres exclusivement par restomacr
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TONIQÜES NfiVROSTHENIQUES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;85
quand on l'eraploie k l'interieur; ce n'est que tres-rarement qu'on le donne en lavements ou en injections ä titre de leger astringent; ä l'exterieur, on l'emploie assez fröquemment sur les solutions de continuity avec alteration septique des tissus.
Les formes les plus employees sont celles d'electuaire et de breu-vage. Celui-ci se fait en traitant le quinquina concass^ et non la poudre, au moyende l'eau acidulee, afin qu'elle dissolve plus faci-lement les principes alcaloides de cette 6corce; cette ddcoction se donne chaude et trouble. L'eau peut 6tre remplacee avec avantage par les liqueurs alcooliques. On associe au quinquina des toniques, des excitants, des antispasmodiques, etc., selon les indications qu'on doit remplir.
2deg; Posolo^ie. — Les doses du quinquina n'ont rien de rigoureu-sement determine, comme cela se remarque pour tons les mädica-ments toniques, qu'on pent, en general, administrer en grandc quantity sans nuire k l'öconomie animale, parce qu'ils ne possö-dent aucune propri6te malfaisante; ils ne deviennent nuisibles que par suite d'un usage trop prolong^. Le tableau suivant indique les doses de quinquina brut, solide ou en decoction, qu'on peut administrer aux divers animaux.
1deg; Grands ruminants....................nbsp; nbsp; 32 h 150 grammes.
2deg; Solipfedes...........................nbsp; nbsp; 32 ii 125 —
3deg; Moutons et povcs.................... 4 ä 16 —
4deg; Chien et chat........................ 2ä 8 —
Les alcaloides du quinquina s'administrent ä des doses quinze k vingt fois moindres, ainsi que nous le dirons k la fin de cet article.
Pharmacadjnamie. — Les effets physiologiques du quinquina sont locaux ou gener aux.
a. Effets locaux. — Appliques sur la peau ou sur une muqueuse peu sensible, en poudre ou en d6coction, les quinquinas n'exercent iiucune action bien appreciable; mais sur des muqueuses d61i-cales ou sur des solutions de continuity recentes, ils d^terminent une astriction trös-marqu6e ; eile est assez 6nergique avec le quinquina rouge, moindre avec le gris, et presque nulle avec le quinquina jaune. Par contre, le sulfate de quinine est trfes-irritant pour les surfaces d^nuddes sur lesquelles on l'applique.
Introduites dans l'estomac, les diverses preparations de quin-
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86nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MKDICAJIENTS TONIQUES.
quina agissent d'abord comme des slomachiques trös-aclifs, rele-vent l'appelit, accelörent la digestion, relardent et rendent plus races les dclecations, etc.; mais si Ton insiste trop longtemps sur leur usage, elles laliguent bientöt I'eslomac, rendent la digestion laboriense, produisent la secberesse de la bouclie et la soif, provo-qnent une constipation opiniätre, et comme les astringents et les toniques, dont ils partagent en partie les doubles proprietes, les quinquinas amenent ä la suite de leur emploi trop prolonge une irritation gaslro-intcstiuale plus ou moins grave. Enlin, cbez le chien, et peut-ötre aussi chcz le pore, le quinquina en poudre ou en decoction est parfois rejele par le vomissement, comme on I'ob-serve si souvent cbez riionmie.
b. Viifts ginamp;ranx. — Le quinquina, en raison do ses qualites styptiques legeres, est lenlemerit absorbe; mais, üi mesure qu'il se melange au sang, il exerce sur ce liquide une action complexe, qui ressemble ä la fois ä celle des astringents legers et ä celle des toniques. Cette action, prompte et energique, s'etend bientüt aux divers liquides secretes, et surtout aux solides organiques que le sang modifie traverse Sims cesse. EnQn, le systeme nervenx revolt des quinquinas une action speciale, intime, inexplicable, mais qui se traduit toujours par 1'augmentation de renergie de ce systeme, et par la rcgularisalion de ses i'onclions lorsqu'elles ont eprouv6 un derangement quelconque. Ces divers cfl'els, toujours plus marques dans I'etat maladif qu'en sante, appartiennent en general ä tons les toniques, mais ils presentent dans le quinquina des caracteres speciaux qu'il Importe de noter.
Les preparations pharmaceutiques de cette ecoice exercent sur le sang une action particuliere, qu'il est diflicilc de deflnir, mais que {'observation clinique pennet facilement de saisir. Le quinquina ne fournilpas de nouvcaux materiaux ä ce lluide comme les aliments analepliques ou les ferrugineux; iin'en precipite pas non plus le cours h la mauierc des excitants; mais il en rapproche, en condense en quelque sortc les materiaux organiques, lui donne des qualitös piastiques, ctouffe, detruit les principes hclcrogöncs qui tendent ä separer ses elements en y suscitant une fermentation pu-tride; il maintient et fortilie cette harmonie remarquable des parties de ce tout si complexe, et il en augmente aussi la vitalile, si Ton pent ainsi dire. Les ell'ets de ce medicament sur les solides ne sont pas moins remarquables : il accroit la tonicite des fibres Vivantes, les rapproche les unes des autres, augmente la consistance
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TONIQUES NEVKOSTHENIQUES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 87
et la cohesion des lissus, et notamment des vaisseaux capillaires et du Systeme musculaire; il tend aussi h regulariser las actions nioleculaires des tissus, modere les söcretions et les exhalations, lavorise le mouvement d'assimilation, augmente la chaleur animate, etc. Enfln, les principes actifs du quinquina exercent sui' la matiei'e nerveuse, partout oü eile se trouve et de qnclque nature qu'elle seit, une influence des plus heureuses, qui a valu ä cet agent phannaceutique le nom de tonique nerveux, de tonique neorosthe-nique. Gctte influence ne se fait pas seulement sentir dans les cen-l res nerveux, dans le sjrstcnie de la vie aiiimale, on I'observe en-core, et d'une maniere evidente, sur le Systeme ganglionnaire. Aussi les diverses preparations de cette ecorce precieuse sont-elles d'un emploi tr^s-avantageux dans les aifections on l'appareil de l'innervation est affaibli eu totalile on en partie, lorsqu'il prcsente des irregularites, des intermiltences d'action, etc.
fraction speciale du quinquina sur lo Systeme nerveux parait due en grande partie a ses alcaloides, car Fexperience demonlre que le sulfate de quinine, par excmple, lorsqu'on l'emploie ä dose elevee, agit avec une grande energie sur les parlies centraies de ce Systeme, ainsi qu'on I'observe parfois chez I'liomme; il cause le plus sou-vent des eblouissements, des Untemenls d'oreille, I'obscurcisse-ment dc la vue etdc rouie, des vcrliges, une station chancelante, des tremblernents innscuiaires, etc., comtne s'il avait amend une congestion sanguine au cerveau. Ges efl'cts seront examines avec soin ä la fin de Thistoire du quinquina.
iMiarniacfttiicrapic. — Nous avons ä considcrer les effets et les indications thcrapeutiques des quinquinas.
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A. Effets Uierapentiqucs. — Les ellets therapeutiques du quinquina sont beaucoup plus complexes quo ses efl'ets physiologiques. II en est qui döpendent directement de ces derniers : tel est, par exemple, Teffet tonique et legcremenl astringent de cette 6corce; d'autres, au contraire, et ce sont les plus importants, ne paraissent avoir avec ceux qu'on observe ä Tetat physiologique aucune liaison bien evidente : tels soul les ellets antiputride et antiperiudique, qu'on neremarque pas dans les circonstances ordinaires, mais qui deviennent des plus övidents des que l'elal de l'economie animale exige l'usage du quinquina. Ges effets, essentiellement therapeutiques, n'ont pas encore ete expliquös ; seulement, I'effet antisep-tique est gen6ralement attribue au tannin special que renferme
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l'ecorce du Perou, et l'effet antipöriodique aux alcaloiides, c'est-i-dii'e k la quinine et h la cinchonine.
B. Indications tiicrapeutiquefi. — Les indications de 1'usage interne du quinquina peuvent se rapporter ä trois chefs principanx: il est tonique astringent, antiputride et antipcriodique. A l'extörieur on en fait usage ä titre d'antiseptique seulement.
1deg; Tonique astringent. — Comme tonique legferement stjpti-que, le quinquina pent remplir la plupart des indications des toni-ques et des amers ; il est m6me bien superieur h. la plupart d'entre eux, ct si ce n'etait son prix g6neralement tres-61ev6, il pourrait les remplacer tons avec avantage. Les cas qui en räclament l'usage sous ce rapport sont surlont les diverses affections atoniques du tube digestif, lelles que l'inappötence, la diarrhee, la dyssenterie, les maladies vermineuscs, etc. II est egalement indique dans toutes les maladies oü le sang est pauvre en elements organiques, comme on le remarque dans Fanemie, l'hydroömie, la cachexie, les oede-mes, l'anasarque, le mal de töte de contagion, les hydropisies diverses, Thematurie atonique, les flux des muqueuses, elc. Apres les maladies longues et ^puisantes, telles que les affections de poitrine, le farcin, la maladie des chiens, les Eruptions pustuleuses de la peau, etc., le quinquina est d'une grande eflicacite pour retablir les forces, donner du ton aux tissus mous et llasques, communiquer des qualites plastiques au sang, stimuler le systfeme nerveux, etc.
2deg; Antiputriiie. — Considerc comme agent antiseptique, le quinquina est incontestablement le medicament le plus precieux de la pharmacologie veterinaire; il presente pour la medecine des ani-maux une importance beaueoup plus grande, sous ce rapport, que dans celle de l'homme, car les affections putrides, gangreneuses, paraissent 6tre plus frequentes dans les espfeces herbivores que dans l'espccc humaine. Aussi a-t-on souvent recours ä l'emploi de ce remede Mroique dans les affections de cette nature, malgre son prix trfes-elevö.
Dans les maladies putrides, qu'on appelle encore gangreneuses, typho'ides, carboneulaires, etc., telles que les diverses varietes de oharbon et de gangrene, le typhus, la morve aigue, l'angine et la pöripneumonie gangröneuses, le mal de töte de contagion, l'infec-lion purulente, l'erysipele gangreneux, la clavelöe confluente, etc., le sang et l'^conomie animate tout entierc sont infectes d'un prin-
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TONIQUES N£VROSTH:ßNIQÜES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 89
cipe septique, espece de ferment putride qui s'est inlroduit dans l'intimite de l'organisme avec les aliments, Fair inspir6 ou I'absor-ption cutan6e,et qui y determine les desordres les plus graves et les plus varies, qui frappe d'impuissance et de sterility toutes les forces lt;lu corps, qui vicie el denature tous les actes de la vie, etc. Dans un ordre d'affections si redoutables, les medicaments les plus 6nergi-ques peuvent seuls presenter quelques chances de nüussite; aussi le quinquina, uni aux ammoniacaux, aux alcooliques, aux 6pices, au camphre, aux labiles, ä l'eau de Rabel, ä l'acide ph6nique, etc., peut-il offrir quelque chance de succes au praticien, lorsqu'il est employe h temps et mani6 avec intelligence.
3deg; Antiperiodiqae. — Sous ce rapport, le quinquina constitue un sp6cifique extrßmement precieux et qu'on a essaye en vain de remplacer par d'autres agents pharmaceutiques : pour la medecine humaine, c'est un remöde dont on nesaurait se passer; pour celle des animaux, quoique moins indispensable, il n'en compte pas moinsparmi les medicaments les plus utiles. II attaque le principe de la pöriodicitd dans les maladies, disent M^rat et Delens (1), quelle que soit la forme sous laquelle 11 se presenle : fievre inter-mittente et r6mittenle, douleurs, nevroses, hemorrhagies, flux divers, etc.
Sans examiner ici la question de savoir si les üevres intermitten-tes essentielles existent chez les animaux, question qui est, du reste, rcsolue aujourd'hui par raf'firmative, nous devons poser les rögles relatives a l'emploi de ce medicament precieux dans les cas de cette nature. A d6faut de l'experience des veterinaires, nous profiterons de celle des medecins; or, voici les pröceptes qu'ils out poses ä cet ^gard :
1deg; Le quinguina sera administre le plus loin possible de Faeces ä venir, par consequent peu de temps apres que Vacces actuel sera passe.
Cette regie est basee principalement sur la lenteur de l'absor-ption da quinquina, et qui empfeche ce medicament d'agir imme-diatementaprös son administration; eile repose aussi sur cette consideration importante, qu'il faut 6viter de faire co'incider le developpetnent des effets du quinquina avec les symptömes de 1'ac-ces.
2deg; La prepai'ation employee sera administree en unc seule dose ou en doses fractionnees tres-rapprochees les unes des autres.
{() Diet. univ. de mat. midie, et de thh-ap. t. V. p. C2S.
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00nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS TON1QÜES.
Cu pröcepte parait reposersur celte consideration, que, pour que ie quinquina diminae l'acees prochain ou le fasse disparattre en-
Licrcinent, il est necessaii'e qu'il ail ete introduit en quanlile assez nolable dans rinlimile de l'organisme pour le modilier prol'onde-ment.
3deg; L'usagedu quinquina sera conlimw pendant tin certain temjis, variable scion la gravite des ens, interrompu et re/tris de temps en temps, afm de ne pas foiiguer les organes et de ne pas habiluer l'economie ä son action continue.
Gelte loi imporlante de l'usage du quinquina parait reposer sur celle consideration essenlielle, que le germe de la pcriodicilo a p6-netre dans rintimitc de l'organisme, cl que, pour le detruire en-tierement, 11 est neccssaire de saturer les solides et les liquides du corps des principes actifs de l'ecorce du Pcrou. Quanta l'interrup-tion de l'emploi du remede, eile so justilie d'elle-tnöme, puisqu'elle repose sur les ell'ds bien connus de 1'habitude relativemenl ä faction des mcdicamenls.
4deg; Doit-on employer les preparations pharmaceutiques ou les preparations chimiques du quinquina dans le traitement des affections perio-diques ou intermittentes?
Getto question importante peut etre envisagöe sous deux points do vue : relalivcment ä reflicaeite du traitement et sous le rapport de reconomie. Le premier point n'esl pas encore bien netlement resolu, car il est des medecins qui emploient de preference le quinquina en nature, parce qu'ils le croienl plus efficace; d'anlres, an contraire, et ce sont les plus nombreux, preferent le sulfalc de quinine, parce qu'il est, disent-ils, plus cnergique et surtout plus facile ä administrer. Gelte dernicre consideration n'est d'aucune importance en medecine veterinaire. Quant au second point, celui de l'economie, il parait resolu en faveur da quinquina en nature. II resulte, en eö'et, des essais et des calculs de MM. Trousseau etPi-doux(l), que la quantite de sulfate de quinine neccssaire pour gucrir une lievre intermittente coüle environ quatre /b/saulant que le quinquina en poudre exige pour produire le memo resultat. Pour la medecine des animaux, oü la consideration de la facilile d'ad-nainistrer le remede est de peu d'importance, la question se trouve resolue netlement en faveur du quinquina brut.
Parmi les vöWrinaires qui ont employe le quinquina centre les fievres intermiltentes des animaux domesliques, citons d'abord Gli-
(1) Trait, de mat. medic, et de t/ierap., t. It, p. 337, 'i6 üdit.
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chy pere (1), qui a fait usage du vin de quinquina d'abord, ü la dose de 32 ä G4 grammes d'ecorce par demi-litre de vehicule, et ensuile du sulfate de quinine ä celle de -40 h 6ü centigrammes repetee plu-sieurs fois par jour, chez des chevaux. M. Bertrand (2) a donne le quinquina avec un plein succes ä deux mules atteintes de fiövre intermillente : la dose etait de 24 grammes par jour dans unc infusion aromatique. Les accös diminuereul d'abord, puis cesserent an bout de quelques jours. M. Laux (3) Fa adnikiislrö avec avan-lage dans un cas de fiövre muqueuse remittenle sur le cheval : la dose elait de 13 ä 20 grammes en opiat dans 1'intervalle desacces. Enfln, M. Baritaud pere (4) a mis en usage avec prolit le quinquina brut, contre une fievre intennittenle chez un boeuf : il I'adminis-trait en decoction ä la dose de 6i grammes avec 96 grammes de genliane. La fievre ceda le quatriemo jour; mais, pour prevenir son retour, on adminislra encore pendant les huit jours suivants un breuvage compose de 1 litre de vin et de IG grammes de quinquina avec autant de gentiane et de racine d'auntie.
11 ne nous appartient pas non plus d'examiner ici s'il exisle dans les animaux une aliection setnblable ü celle qui portechez llioinme le nom de fievre pemicieuse, el contre laquelle le quiuquiua se mon-tre toujours un medicament si heroiciue; nous nous bornerons ;i dire que nous trouvons, enLre eclte maladie redoutable et la fievre charbonneuse des divers animaux, une analogie assez grande pour no pas craindre de conseiller ce medicament toutes les fois que cette affection se montrera el que le prix du remede ne sera pas trop 61eve comparalivement ä la valeur des animaux malades.
II est une maladie ä marche intermittente ou periodiquc, qui apparait souvent cbez les solipedes, el pour laquelle le quinquina se monlre presque toujours impuissant; nous voulons parier do la lluxion ou ophthalmie periodiquc des yeux. Le docleur Mayenec (3) avail annonce dans le temps avoir gueri une atfeclion dc celle nature par radministration inleiieure du quinquina dans I'intervalle des acces; mais ce moyen, essayc depuis par les velerinaires, n'a jamais donnö de bons resultats, tanl cu France qu'ä retranger. Ce-pendant deux praticiens inslruits, MM. Cliambert et Buer (C), nous
(I) liecueil de med. ve'ter., 1830, p. 405, ct 1831, p. 372. 12) Journ. des. velei: du Midi, 1839, p. 33.
(3)nbsp; Ibid., 1844, p. 50.
(4)nbsp; Mini, de la Soc. vetir. de Lot-et-Garonnc, 1847, p. 72.
(5)nbsp; M:m. de la Soc.centr. d'agric, 1822, p. 4SC.
(6)nbsp; Communications orales.
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92nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICAMENTS TONIQUES.
ont assure avoir reussi, chacun dans un seul cas, il est vrai, par la seule application du remöde sur l'oeil. Le premier a fait usa^e de la teinture de quinquina, qu'il faisait penötrer entre les paupieres, et qu'il appliquait en outre sur l'oeil avec un bandage matelasse; il rendit la vue au cheval, sujet de Texpörience, malgr6 la gravity extreme du cas. M. Buer insuffle le sülfate de quinine sur l'oeil; il diminue, dit-il, la duree desacces et en eloigne le retour. M. Rey l'a essayö en vain.
4deg; Usage externe. — Le vln de quinquina, la teinture, la pou-dre seule ou melangee au charbon de bois pulveris6, constituent des topiques excellents pour les plaies et les tumeurs gangreneu-ses; ils diminuent les söcretions de mauvaise nature, en changent I'aspect, en font disparaitre la mauvaise odeur, etc. Sur les tumeurs ou les eruptions gangröneuses, ces topiques moderent I'intutnes-cence, condensent les tissus, les raffermissent s'ils sont encore vi-vants, et les momifient, en quelque sorte, s'ils sont döjü. mortifies, en s'y combinant chimiquement par le tannin qu'ils renferment, de teile maniere que le mort et le vif ne tardentpas ä devenir dis-tincts et ä se söparer.
Preparations chimiques,
ALCALOiDES DU QUINQUINA.
Ces alcaloides, au nombre de deux principaux, sont la quinine et la cinchonine, qui jouissent sensiblement des mömes proprietes, ä l'intensite pres. Ces deux bases organiques sont tres-rarement employees ä l'etat d'isolement, si ce n'est ä l'etat brut; le plus souvent on s'en sert ä l'ötat de sels; les sulfates de quinine et de cinchonine, etanl ä peu pres les seuls usites, ils nous occuperont exclu-sivement.
a. De la Quinine pure.
Prt-jmration. — On retire la quinine pure du sulfate, quo Ton trouve dans le commerce a l'etat de purete. On fait dissoudre ce sei dans l'eau et on le precipite par I'ammoniaque; on oblient de la quinine qu'on dissout dans l'alcool, et Ton ajoute de l'eau jus-qu'ä ce que la liqueur devienne laiteuse. La quinine, qui est d'a-bord sous forme de resine, devient ensuite facilement cristalline.
raracti-res. — Ainsi preparce, la quinine est ä Total d'hydrate,
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TONIQUES NEVROSTHENIQUES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 93
et se präsente sous forme de masse lilanche, poreuse, ä texture cristalline; incolore, inodore, eile est d'une amertume intense. Chauffee ä 120deg;, la quinine devient anhydre et fond h 150deg; en un liquide transparent, qui se prend, par le refroidissement, en une masse un peu jaunätre et resinoide. Tres-peu soluble dans l'eau froide, qui n'en prend que la 4/100 partie de son poids, un peu plus soluble dans l'eau bouiliante, qui en dissout un d/lSO, la quinine est au contraire tres-soluble dans l'alcool, l'ether, les essences, les corps gras et les acides etendus. Elle a des qualites alcalines Evidentes et ramene au bleu le papier de tournesol rougi par les acides; aussi forme-t-elle avec ces derniers des sels definis, cristallisables, solubles dans l'eau pour la plupart et fort actifs.
Usages.—La quinine constitue le principe le plus aclif des quinquinas; mais eile est peu usitee üi cause de sa faible solubilite ; on emploie surtoutle sulfatede quinine soluble.
b. De la Quinine impure ou brute.
Preparation. — On 6puise le quinquina jaune par de l'eau aci-dulee, comme dans la preparation du sulfate de quinine, et on neutralise par de la magnßsie; ä mesure que I'acide est neutralise, la quinine, insoluble dans l'eau, se precipite ä l'^lat impur; on la recueille sur un liltre, on la lave el on la dessöche; etant reprise par l'alcool, la solution Gltrte et 6vapor6e, on obtient cette base i l'ötat brut ou impur.
Caract^res. — Obtenue par le precede que nous avons indique pröeödemment, la quinine brule est un melange de quinine, de cinchonine, de principes colorants et de raatiöre grasse ; eile est amorphe, d'aspect rösineux, d'un brun fauve plus ou moins fonc6, inodore, d'une saveur amere trös-faible, se ramollissant sous les doigts corame une r6sine trfes-fusible et se comportant avec les dissolvants k la maniere de la quinine pure.
Csnges. — La quinine brute, dissoute dans un peu d'eau aci-dulee ou administröe en 61ectuaire ou en bol, est presque aussi active que le sulfate pur, et comme eile coüte deux ou trois fois moins eher, il en rösulte qu'elle mörite la pr6f6rence sur ce sei pour le traitement des flevres intermittentes et de quelques affec-
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94nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS T0N1QUES.
tions nerveuses. Sa preparation n'offrant aucuiK; clifflculte, les ve-terinaircs feront bien do la preparer eux-memes et de l'adopter preferablement au sulfate do quinine. L'extrait alcoolique do quinquina pent aussi remplacer ce sei et la quinine brute elle-mrine.
c. Sulfato de quinine.
Preparation. — On prepare ce sei par le procede suivant indi-que par le Codex: du quinquina jaune concasse est öpuisc par de l'eau contenant 12 pour 100 de son poids d'acide sulfurique ou le double d'acide cblorhydrique ; les solutions rassemblöes sent neu-tralisees par la cbaux eteinte; la quinine et la cinchonine qui se sont deposees sont recueillies, soumises ä l'action de la presse, dessechees et reprises ensuite par I'alcool bouillant. La solution, soumise ula distillation pour rctirer une partie du vebicule, laisse un rcsidu qui, traile par I'acide sulfurique etcndu. bouilli avec du charbon animal et filtre, donne des cristaux de sulfate acide de quinine si la liqueur est acidulee et concentree, et du sulfate ba-siqne si la liqueur est neutre. Le sulfate de cinchonine rcste dans les eaux meres.
II existe deux Sulfates de quinine: l'un, qn'onappeWcsous-su/fate, sulfate neutre, est bibasique, c'est-a-dire qu'il renferme deux proportions dc base pour une d'acide, et de plus hui t equivalents d'eau de cristallisation; I'autre, appele sulfate acide, sur-sulfate, est neutre par sa composition proportionnelle, c'est-ä-dire qu'il con-tient un equivalent de base ct un d'acide, et egalement huit equivalents d'eau. Ces deux sels sont souvent melanges parce qu'ils prösentent le nieme aspect physique, mais le premier est le plus röpandu dans le commerce; il nous occupera done plusparticulie-rement.
Caractereti flu sulfate bibasique tie quinine. —11 est SOÜde,
blanc, cristallise en aiguilles soyeuses, flexibles,' nacrees, ayant rapparence de l'amiante et tres-legeres; inodore, ce sei presente unesaveur amereet styptique des plus prononcees. Chaulfe ä 100deg;, il perd son eau de cristallisation ; ä une temperature plus 61evee il fond, devient rouge de sang, exhale une odeur d'aubepine ct se decompose bientöt entiftrement en laissant un r6sidu charbonneux. Expose k I'air, il s'effleurit; l'eau froide en dissout 1/700, et l'eau chaude d/o0; le sei acide, beaucoup plus soluble, se dissout dans U parties d'eau froide et Sparlies d'eau chaude ; aussi a-l-on I'ha-
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bitude de dissondre le sulfale bibasique dansl'eau un peu acidulec ou dans un peu d'eau de Rabel. Peu soluble dans Tether et l'alcool froid, le sulfale de quinine se dissoul tres-bien dans I'esprit-de-vin bouillant. La liqueur est dichroique.
Rt'aciifs. — Chaufle dans une eapsule, 11 fond et devient rouge ; la solution, additionnee d'eau chlorte, prend une couleur vert d'e-meraude si Ton y ajoute de Tammoniaque, une couleur jaune do soufre si e'est de la potasse, et une couleur rouge passant au vert ä la lumiamp;rc, si Ton y melange du cyanure jaune de potassium et de fcr. Enfin le chlorure de chaux, addilionne d'acide chiorliy-drique et d'ammoniaque, pröcipile la solution de sulfate de quinine en vert(l).
Faisiflcutcons. — Le prix clevö de ce medicament ct la consom-mation considerable qu'en font les mcdecinspour le traitcment des fievres intermittentes, font qu'il est rarement pur et que le genie malfaisant des fraudeurs s'est exercö de tout temps h FaduUera-lion de ce prccieux remede. Les corps qu'on y melange sent fort nombreux et denature tres-diverse; les proccdes employes pour les decouvrir sont tres-varies et plus ou moins compliqucs. Nous allons les rapporter en substance dans les proportions suivantes :
1deg; !.e sulfate de quinine dessecM ;\ 100deg;, dans une etuve, ne doit pas perdre plus de 10 ;\ 12 pour 100 de son poids.
2deg; Calcine dans uncreuset ou sur une lame de platine, il ne doit laisser aueun rö^idu une fois le charbon entierement brüle; s'il reste un depot de cendresou de poudre blanche, e'est qu'on y uvait melange des sels minöraux.
3deg; Trait6 par l'acide sulfurique pur et concentrö, il ne doit pas changer de couleur; s'il rougit, e'est qu'on y a melange de la sa/i-cine ou de la phloridzine.
4deg; L'eau acidulee par l'acide sulfurique le dissout entierement i\ froid; s'il reste un residu, il peut 6tre forme par les acides gras, stearique et margarique, ou par une mature resmeme.
3deg; Mis dans un vase contenant de l'alcool ä 20deg; B., il se dissout au bout d'une heure si Ton a le soin de remuer le flacon de temps en temps; les corps qu'on peut y avoir melanges et qui ne se dissolvent pas dans ce v^hicule sont fort nombreux: ils peuvent etre organiques, comme la cinchonine, I'amidou, la fecule, la
(1) Jour, de chim. et de pharm , 1851, t. XIX, p. 190 (Vogel).
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96nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS T0N1QUES.
gonime, la mannite, etc.; ou mineraux, lels que le sulfale de cbaux cristallise, les Sulfates de soude, de magnösie et de zinc, qui cris-tallisent en aiguilles, I'oxalate d'ammoniaque, le phosphate de soude, les carbonates de chaux et de magnesie, etc.
6deg;Soumisä raction de l'alcool absolu et bouillantile sulfate de quinine se dissout entierement; s'il contient du sucre, du glucose, ou de la lacline, ils restent sur le filtre.
7deg; En decomposantle sulfate de quinine parl'ammoniaque, chas-sant cette base par la chaleur, et ajoutant ensuite de Tether, ce ve-hicule enlövera la quinine et laissera intacte la cinchonine si Ton avait ajoute le sulfate de cette base au sei quinique.
iiiminiraquo;lt;ratiou. — Le sulfate de quinine s'administre aux ani-maux sous forme liquide, en breuvage ou en lavement, ou sous forme solide, en electuaire, en bols et en pilules pour les petits ani-rnaux ; on y ajoute souvent de l'exlrait aqueux d'opium. On peul aussi le faire penetrer par la methode cndermique, par injection dans les veines, par le tissu cellulaire sous-cutane, etc. Les doses de ce sei, par la beuche ou le rectum, sont approximativement les suivantes:
1deg; Grands ruminants............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;5 ;\ 10 grammes.
2quot; Solipedos...................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;4 ii 8 —
3deg; Moutons et pores............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Ii 2 —
4deg; Chien et chat...............nbsp; nbsp; 0,25 a 1 —
Ccs doses seront donnccs d'emblee dans les affections intermit-tenles, et par fractions rapprochees dans les n^vroses.
iMiarmurotijnamie. — Les effets du sulfate de quinine seronl distingues en locaux et generaux.
Effets locaux. — Applique sur la peau intacte, le sulfate de quinine ne produit aucuneffet appreciable; mais sur les solutions de continuity, telles que les plaics, les ulceraüons et les v^sica-toires, son action locale peut aller jusqu'ä rescharificalion; aussi les mödecins ont-ils gen6ralement renoncö ä l'emploi de ce sei par la m6thode endermique.
Inlroduit dans les voies digestives, le sulfate de quinine est rela-livement moins irritant, parce qu'il parcourt assez rapidement la muqueuse gastro-intestinale at qu'il passe peu ä peu dans la circulation par suite de son absorption graduelle. Aussi, quand les or-
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TONIQUES NIEVROSTHENIQUES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 97
ganes de la digestion sont intacts, son action locale interne est peu marquee et passe g6neralement inapergue; mais si la dose estun peu elevee, ou si les voies digestives sont döji malades, il pent r6-sulter de son contact une irritation gastro-inteslinaleassez intense; un fait certain, c'est que ce sei determine fr^quemment la diarrhea chez les herbivores, ainsi qu'il resulte de quelques experiences que nous avons lent6es sur le cheval et le boeuf.
EflTets genamp;rau*. — Le sulfate de quinine est assez rapidement absorb^ dans les voies digestives, puisque, d'une part, ses effets ge-neraux se manifestent habituellement au bout de quinze ä trente minutes, et que, d'autre part, on pent constater sa presence dans les urines dans la premiere beure qui suit son Ingestion.
Les effets generaux determines par ce sei varient beaucoup d'in-lcnsil6, et m6me de nature, selon la dose ing^r^e. Ainsi, lorsqu'on le donne en petite quantite, son action se faitsentir principalement sur la circulation, dont il modöre singuliörement l'activite ; il mo-difie moins le pouls dans le nombre de ses pulsations que dans ses qualit6s inlrinsfeques, dans sa force, notamment. II resulte, en cffet, d'exp6riences faites sur les chiens par le docteur Briquet (1), ;\ 1'aidc d'un hemodynamometre, que le sulfate de quinine est un s6datif puissant du cosur et qu'il diminue notablement la force d'impulsion de cet organe. Mais si cette preparation quinique est administr6e ä forle dose, d'emblee ou par fractions tres-rapprochees, on distingue dans son action dynamique deux periodes distinctes, comme pour I'opium ou les alcooliques, une d'excitation etl'autre de sedation.
Pendant la premiöre, les animaux sont excites, s'agitent et se deplacent sans cesse; un mouvement febrile se declare, car on re-marque de la frequence dans le pouls et dans la respiration, la rougeurdelaconjonctive, raugmentationdelachaleurcutanee, etc. Get etat d'excitation dure environ deux heures, en moyenne. Du-rant la periode de sedation, le mouvement febrile se raientit, sans que, du reste, la circulation et la respiration tombent au-dessous de leur rhythme normal; I'agilation fait bientöt place ä un calme complet, et Ton remarque möme un peu de tristesse et de coma, car les animaux tiennent la töte abaissee vers le sol et semblent indill'erents ä ce qui se passe autour d'eux; les chevaux appuient le bout de la töte au fond de la mangeoire. La chaleur de la peau a
(1) Traue thirap. du quinquina el de ses preparations, 2e edit., 1855. Tadourin, 3e Edition. — II.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;7
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98nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS TONIQUES.
notablement baisse, les pupilles sont dilutees, et la diurese ne tarde pas h se manifester. Enfln, on remarque aussi des tremblements musculaires, qui se manifestent d'abord dans les regions anterieu-res, mais qui peutent aussi se rfipandre dans toutes les parlies du corps.
Tels sont les effets que nous avons observes sur les che-vaux et quelques grands ruminants auxquels nous avons administre le sul-l'ate de quinine, soit paries voies digestives, soitpar les veines. Ces experiences n'ont pas ete assez nombreuses pour nous permeltre de traiter cette question clans tous ses details; aussi nous nous bornons ä decrire simplement les principales modifications fonc-tionnelles que nous avons observces; elles sont, du reste, assez en rapport avec ce qu'on a observe chez le einen et chez I'homme. — Nous ajoulerons, de plus, qu'on a constate experimentalement que, sous l'influence un peu prolongee du sulfate de quinine, le sang devient plus riebe en fibrine, mais s'appauvrit en globules et en albumine.
Enfin un effet du sulfate de quinine assez iraprövu, est celui que vient de signaler M. Rancillia (1), veterinaire ä Caen, savoir, son effet uterin ou abortif. II resulte de quelques cssais de ce pralicien, que le sulfate de quinine donn6 h doses fraclionnees, de demi-heure en demi-heure, ä des chiennes pleines, determine des contractions ute-rines et raccouchement au bout de quelques heures ; la dose n^ces-saire a variö de 40 ä 60 centigrammes. Chez les femelles domesti-quesonararement besoin de provoquer I'accouchement premature; mais le sulfate de quinine peut, ä l'occasion, constituer une res-source pi^cieuse, ainsi que dans le part naturel accompagne d'inertiede la matrice.
Effets toxiaues. — Lorsqu'on administre le sulfate de quinine ä trfes-forte dose, il determine un empoisonneraent mortel, comme on I'a constate par experience sur les chiens. Ainsi, quand on fait ing6rer -4 grammes de sulfate de quinine ü des carnivores ou qu'on injecte la moitie de cette quantity dans la veine jugulaire, les ani-maux succombent g^n^ralement au bout de douze, vingt-quatre ou quarante-huit heures au plus. Voici quels sont les symptomes de cet empoisonnement.
Aussitöt apres riniection veineuse, ou vingt minutes apres I'in-. gestion stomacale, I'animal est en quelque sorte en 6tat d'ivresse :
(I) Recueil de mid. voter., 1873, p. 896.
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il ne voit plus, ses pupilles sonl largement dilutees; il n'entend plus, quelque bruit qu'on fasse aupres de lui; il s'agite vivement, cherche a fulr, chancelle, tonibe et se traine sur le veiitre pendant quelque temps. Puis, peu k peu, lecalme survient; I'animal, dans I'impossi-bilite de se relever, raste etendu ä terre completement immobile : c'est la periode de sedation qui commence. Des lors on remarque le ralentissement de plus en plus marque de la respiration et de la circulation, rabaissemenldela temperature du corps, la perte complete de la sensibilite, des trerableraen ts dans les muscles, des convulsions, etc., et enfin, I'animal ne tarde pas ä expirer. On ignore la dose de sulfate de quinine necessaire pour empoisonner mortelle-mentles grands herbivores. Elle est sans doute comprise entre 13 et 20 grammes.
[„laquo;•laquo;Jons. — On n'en rencontre aucune de bien notable et surtout de caracteristique; on trouve un peu d'irritation gastro-intestinale, de l'injection de la muqueuse de la vessie et le sang coagule dans le coeur.
Antidotes. — Les excitants et 1'opium sont les meilleurs antidotes dynamiques du sulfate de quinine.
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Pharmacotiicrapie. — Sous ce litre nous avons a examiner les e/fcts et les indications therapeutiques du sulfate de quinine.
1deg; EiTets therapeutiques. — A. ce point de vue, le sei de quinine se presente au th6rapeutiste avec deux qualites pröcieuses et des plus evidentes : il est antifebrile et anliperiodique. Sous le premier rapport, le sulfate de quinine paraitagir avec d'autantplus de puissance que I'etat febrile est plus prononce, e'est-a-dire qu'il ralenlit d'autant plus fortement le pouls que celui-ci est plus aceölere; seulement il faut en augmenter la dose proportionnellement. C'est ce qui explique l'efflcacite reconnue du sulfate de quinine dans le traitement du rhumalisme articulaire aigu de l'homme, maladie dans laquelle la üövre est si intense et si redoutabie. Gomme anti-periodique, la reputation du sulfate quinique est encore mieux elablie, puisqu'il est consider6 par tons les m6decins comma le principal speeißqua des affections intermittentes ou periodiques, quelle qua soil, du resta, leur nature. Si la vertu antifebrile du sulfate de quinine peut s'expliquer, jusqu'ä un certain point, par ses eli'ets physiologiques, son action antiperiodique enressort moins
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100nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS TON1QUES.
nettement; aussi est-elle consid6r^e comme ä peu pros inexplicable dans r6tat actual de la science.
2deg; ludieatiuiiH therapeutiques. — Cesindications serappoitent assez nettement aux deux effetsthärapeutiques qne nous avons re-connus au sulfate de quinine. C'est aussi ä ces deux chefs princi-paux que nous aliens ratlacher les indications de ce medicament.
a.nbsp; Antifebrile. — Toutes les fois qu'une affection externe ou interne est aecompagnöe d'une fievre tres-intense et que le traite-ment antiphlogistique a et6 reconnu impuissant, l'emploi du sulfate de quinine est rationnellement indiquö; malheureusementson prix, qui est tr6s-61ev6, ne permet guere d'en user souvent en m^decine vet^rinaire. Cependant, dans le rhumatisme articulaire aigu, dans I'arthrite suraigue, dans le phlegmon sous-aponevrotique, dans les irritations graves des voies urinaires, surtout ä la suite des operations, etc., le sulfale de quinine est d'un etnploi avantageux. C'est ä ce dernier point de vue que M. II. Boulejr (1), ä la suite d'une opcralion de lilhotritie, chez un cheval, mit en usage ce m6dica-ment avec un succös complet, afln de modörer la Gövre traumati-que et de Tempöclier de prendre le caractere pernicieux qu'elle revamp;t assez facileraent, au moins chez Fhomme, ä la suite d'opera-lions graves sur le canal de l'uretre.
b.nbsp; Antipcriodique. — Les maladies intermittentes ou pöriodi-ques, si frequenles chez l'hoimne, sent rares chez les animaux; cependant on trouve, comme en medecine humaine, des fievres, des phlegmasies et des nevroses intermittentes. Nous allons en dire quelques mols.
Fievres. — Les fievres intermittentes de l'homme forment plu-sieurs types; on distingue la fiövre quotidienne, c'est-ä-dire dont les acces reparaissent chaque jour: la fievre tierce, qui se montre tous les deux\oni's ; et la fiövre quarte, qui apparait tous les trois jours. De plus, on reconnait aussi une ßevre peimicieuse, qui est mortelle des les premiers accös et qui präsente une certaine analogic avec la fievre charbonneuse des animaux; les fievres larvees ou cachees, dont le diagnostic est si difficile ; enfin la fievre remtttente, qui semble 6tre la reunion d'une fiövre continue avec une fievre inter-
(1) Recueil de med. veter., 1858, p. 1146.
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TONIQÜES NEVROSTHEN1QUES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;101
mittente, puisque, sans cesser de suivre son cours, eile presents chaque jour unparoxysme, sorte d'acces qui vient se surajouter ä la lifevre continue. La plupart de ces types sont rares ou inconnus chez les animaux; nous allons faire connaitre ceux qui ont et6 observes.
La fievre intermittente quotidienne a 6t6 signalöe chez la plupart des especes domestiques par un assez grand nombre de praticiens, et traitöe avec succös par le sulfate de quinine, comme cela a lieu chez rhomme. — Nous citerons ä cet 6gard, Clichy pöre (1), qui a traits cette affection chez le cheval ä la fois par le vin de quinquina et le sulfate de quinine; M. Legrain et M. Thiernesse (2) qui ont employe ce medicament avec succes chez les solipedes, etc. Le sulfate de quinine se donne dans l'intervalle des accfes, commu nous l'avons expliquö ä propos du quinquina. Un veterinaire mili-taire, M. Blaise (3), a fait usage avec succös du sulfate de quinine, en Afrique, sur un chien attaint d'une fiövre intermittente bien caracterisöe.
La fievre pernicieuseparait avoir 6t6 observee chez le pore et trai-t6e avec succes au moyen du sei de quinine, par M. le docteur Boghe (4). Quant h la fievre charbonneuse, qui semble y correspon-dre assez bien, eile n'est malheureusement pas rare, car eile regne enzootiquement, en automne, sur I'espece bovine, dans la plupart des d6partements du Midi et du centre de la Fiance. On I'observe ^galement, quoique plus rarement, dans I'espece chevaline. Un veterinaire du Midi, M. Sabarlhes (5), a employe, dit-il, ce traite-ment dans plus de quarante cas, et presque toujours avec succfes; il administre le sulfate de quinine a la dose de 2 ä 3 grammes, dis-sous dans l'eau de Rabel, puis etendu dans une decoction d'ecorce de saule ; cette dose, beaucoup trop faible, se donnait dans l'intervalle des acces, entrois fractions. D'autres praticiens möridionaux, entre autres, MM. Causse, Vialas, etc., emploientle m6me moyen avec un 6gal succös (6).
Phlegmaslea. — Parmi les inflammations qui peuvent frapper les organes externes ou internes des animaux, nous ne connaissons, comme franchement intermittente, que I'opbthalmie periodique
(1)nbsp; Recueilde me'decine viter., 1830, p. 405, et 1831, p. 372,
(2)nbsp; Jouvn. vetdr. et agric. de Belgique, 1814, p. 20.
(3)nbsp; Journ, de med. vetir. matt,', t. X, p. 519.
(4)nbsp; Annales veUr, beiges, 1802, p. 39.
(5)nbsp; Journ, des väter. du Midi, 1855, p. 22. (6)/6!rf.,p. HO.
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102nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MKDICAMKNTS TONIQCES.
des yeux, chez le cheval. Comnie nous l'avons dit dejä, ä propos du (Hiinquina, ce moyen a etc essayc sans beaucoup de succes par divers praticiens ; cependant, comme le v6t6rinaire Raconnat a re-marque que la plupart des chevaux t6taniques trait6s par le sul-fale de quinine, ne reprenaient plus la iluxion periodique une fois qu'ils etaient revenus ä la sante, peut-Stre y aurait-il avantage h. en faire de nouveau l'essai chez les chevaux dont la valeur est assez grande pour supporter ce traitement un peu onereux. —Une phleg-masie des centres nerveux, le verlige essentiel, a quelque tendance äse reproduire plusieurs fois ä des intervalles indeternaines. Portal lils (1) a oppose avec succös le sulfate de quinine ä ces sortes de re-chutes intermittentes du vertige des solipedes. La dose fut de 5 ä 6 grammes par jour dans un litre d'eau acidulce.
iVöTroBes. — Une seule nevrose des animaux estnettement inter-raittente : c'est Yepilepsie; mais Timpossibilite oü Ton est, le plus souvent, de pouvoir preciser l'öpoque du retour des acces, rend l'emploi d'un remöde antiperiodique ä peu pres impossible ration-nellemenl; aussi n'emploie-t-on que bien rarement le sulfate de quinine dans le traitement de l'epilepsie, m6me chez l'homme.
Un veterinaire instruit de l'Auvergnc, feu Raconnat (2), ayant remarquö une intermitlence notable dans les pbcnomenes febriles et nerveux qui accompagnent le tetanos chez le cheval, a prescrit et employe avec avantage le sulfate de quinine dans le traitement de cette redoutable növrose. II l'administrait en lavement, ä la dose ile 4 grammes, associe k I gramme d'extrait gommeux d'opium. Ce praticien est parvenu a gu^rir, par ce moyen, un assez grand nombre de chevaux tölaniques. Essaye ä la clinique de l'Ecole de Lyon, ce medicament a röussi sur un cheval, mais les frais de traitement absorberent une notable partie de la valeur du sujet. Nean-itioins, ce remede a ete employ^ par M. Peuch, avec un plein succös, sur une jument tetanique vainement traitee par d'autres, moyens. {Note communiqnee.)
Enfm, nous ajouterons, comme complement de l'histoire du sulfate de quinine, que les medecins reconnaissent ä ce sei des ver-lus antinevralgiques puissantes; mais, outre que les nevralgies sont d'un diagnostic fort dilficile chez les animaux, nous ne connaissons aucune application du medicament qui nous occupe, ä ce point de vue, en medecine veterinaire.
(1)nbsp; Journal de medec. mitiii: de Li/on, 185i, p. 207.
(2)nbsp; Ibid., 1845, p. 214, 321 et 3G1.
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De laCinchonine.
Preparation. — On precipite la cinchonine de la dissolution aqueuse de son sulfate au moyen de rammoniaque. Le pr6cipit6, lave snr un filtre et s6ch6, est dissous dans I'alcool bouillant; la cinchonine cristallise aisöment dans ce vehicule.
Carui-terlaquo;-raquo;. — La cinchonine pure est cristallis6e en prismes quadrilatamp;res ou en lames blanches et translucides, inodore et d'une saveur amfere lente ä se d6velopper. Ghauffee, cette base fond d'abord ä iQoquot;, puis se sublime en aiguilles blanches, sans se decomposer. Insoluble dans l'eau froide et l'ether, eile se dissout aisement dans I'alcool, surtout i chaud. Jouissant de propri6t6s alcalines trös-prononc6es, la cinchonine neutralise les acides et forme avec eux des sels deflnis et cristallisös, qui ont sous tons les rapporls la plus grande analogie avec ceux de quinine, qu'ils servent a falsifier, La cinchonine brute se prepare comme la quinine et en präsente tous les caractöres. Elle est peu usitee en mödecine.
#9632;
e. Sulfate de cinchonine;.
Preparation. — Le sulfate de cinchonine a deux origines : il peut provenir des eaux-meres du sulfate de quinine, ou bien r6-suller de l'action de l'eau acidulöe sur le quinquina gris, qui ne conlientque de la cinchonine. Dureste, le procede est en tout sem-blable ä celui de la preparation du sulfale de quinine.
Caracieres. — II existe ögalement deux Sulfates de cinchonine : le sulfate basique, qui est sous forme de prismes, et le sulfate acide, qui est sous forme d'octaedres; Tun et l'autre sont blancs, inodo-res, de saveur amere, solubles dansl'eau et I'alcool, mais non dans l'ether. Le sulfate basique, le plus repandu, se dissout aisement dans l'eau acidulee par l'acide sulfurique ou l'eau de Rabel, comme celui de quinine.
Administration. — Le sulfate de cinchonine s'administre sous lesmfemes formes et sur les mfimes surfaces, que le sulfate de quinine; seulement les doses, pour tous les animaux, doivent 6tre plus 61ev6es d'un quart on d'un tiers que celles du sei de quinine.
Effets et usages. — II resulte des experiences de M. Briquet
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104nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICAMENTS TONIQÜES.
{Traue du quinquina) el de celles de MM. Bouchardat, Delondre et Girault (1), soit sur Thomme, soit sur les chiens, que les efiets physiologiques et therapeutiqucs du Sulfate de cinchonine sonl sensiblement lesm6mes que ceux du sulfate de quinine, mais qu'ils sont un peu plus faibles. On a constate, de plus, que dans son action sur l'encephale, le sei cinchonique agissait surtout sur la pulpe nerveuse, tandis que le sei de quinine faisait sentlr son action sur les vaisseaux du cerveau et de ses enveloppes, qu'il lend i congestionner; enlin, que ce compose avail une action toxique plus 6nergique que le sulfate de quinine, bien que les vertus curatives de ce dernier fussent plus elevees que celles du premier. Aussi au point de vue tMrapeulique, le sulfate de cinchonine, bien que susceptible de remplir la plupart des indications du sei de quinine, occupera-t-il toujours un rangsecondaire. Neanmoins, comme son prix est moilie moindre el que son activity est peu inferieure ä celle du sulfate de quinine, il y aurait avantage ä l'y substituer, en medecine vetörinaire.
SucceJanes du Quinquina.
S'il est dejä tres-difficile de remplacer le quinquina comme tonique, il Test encore plus de le remplacer ä titre ä'anttputride et surtout ftantiperiodique. Les tentatives qui ont ete failes jusqu'ä present n'ont pu aboutirä lui substituer un medicament vraiment equivalent. Les matiferes qui ont 616 les plus vant6es ä eel egard sont I'acide arsenieux, la salicine, la phloridzine, le cnizin, les feuilles de houx, le tannin, les graines de persil et le principe huileux qu'on en retire, les (//alaquo;laquo;/laquo; torrefies, les resines modiftees, etc., etc.; maisau-cune d'elles n'est encore substiluee dans la pratique, soit au quinquina, soit au sulfate de quinine. Neanmoins, dans ces derniers temps, deux v6terinaires, MM. Adenot (2) et Guyon (3), ont em-ploj'6 avec succes deux succedanes du quinquina. Le premier s'estservi de la decoction de feuilles de lilas, vantee dans son pays comme un bon antip6riodique, contre la flevre intermitlente quo-tidienne du cheval. Le second a mis en usage avec succes la teinture de racine de persil (1 p. de racine fraicbe sur 6 d'eau-de-vie) contre les fievres palud6enne et charbonneuse des animaux ruminants.
(1) Supplement a l'Ännuaire de ihirap. pour 1856, p. 1 et suiv. lt;2, Journ. de mid. veter. de Lyon, 1861, p. 331. (3) Journ. des ve't. du Midi, 1865, p. 95.
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SECTION V
DES ALTERANTS (1).
Synommu: : Fondants, desubstniants, att^nuants, ddlayants, aperitifs, atrophiques.
On appelle medicaments alterants ou fondants ceux qui ont la propri6t6 de diminuer l'aclivitä du mouvement d'assimilation de la nutrition dans l'etat, de sant6, et d'augmenter au contrait-e le mouvement de r^sorption interstitielle et de favoriser ainsi la resolution de certains engorgements chroniques qui se produisent dans l'etat morbide de l'organisme.
Ils paraissent determiner ces differents effets en diminuant la plasticity des liquides organiques, la tonicite des tissns, et, jusqu'ä un certain point aussi, Tactivitö du Systeme nerveux.
Consideriüs relativement ä la nature de leurs ellets, les medicaments alterants sont tout ä fait opposes aux touiques dont il vient d'etre question: ce que ces derniers fortifient, les fondants I'^ffai-blissent; les toniques augmentent la plasticite du sang, tandis que les alterants l'attenuent; ceux-lä donnent de la tension et de la conlractilite aux tissus des organes, ceux-ci, au contraire, dimi-nuent ces proprietes essentielles de la fibre vivante; enfin, les premiers fortilicnt I'activite nerveuse, tandis que les derniers la debi-litent, etc.; en un mot, ces deux ordres de medicaments sont aussi opposes entre eux que possible.
Cependant, au milieu de leurs dissemblances si radicales, les toniques et les alterants presentent une analogic trfes-marquee sur un point: c'est que les uns et les autres produisent generalement des effets obscurs sur les animaux sains, tandis que sur ceux qui sont malades, leur action devient tres-nette lorsqu'ils sont bien in-diques et convenablement administres. De plus, ils agissent, les uns et les autres,quot;avec beaucoup de lenteur.
Origine et caracteres. — Tons les medicaments alterants employes en medecine veterinaire sont tires du regne mineral. Ge sont en general des produits chimiques dont la nature estparfaite-ment determinee et dont les caracteres sont assez disparates. Les plus importants de ces medicaments sont les Alealis et quelques-
(1) De alterare, changer, modifier.
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i06nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS ALTERANTS.
uns de leurs composes, les Mermriaux, les Arsenicaux, les composes d'Iode, de Brome et de Chlore.
Pharmacotechnle. — Les preparations que Ton fait subir aux alterants sont assez nombreuses, mais göneralement trfes-simples: les unes sont destinees ä l'usage interne, les autres ä l'emploi exterieur. Ces medicaments s'emploient souvent seals, et frequem-rnent aussi associes entre eux ou k d'autres remödes appartenant k dilferentes categories.
lledicamentation. — Les alterants sont mis en usage ä Tinte-rieur et ä rextörieur, soit isolöment par uneseule voie, soit simul-lanement par les deux modes d'administration ä la fois. A I'inte-ricur, on les administre toujours par la beuche, tantöt solides, tantot liquides; ä l'exterieur, on en fait usage en frictions, en injections, en applications diverses, etparfois aussi en fumigations dims les voles respiratoires ou sur la peau.
L'administration Interieure de ces medicaments est soumise ä certaines regies generates que nous aliens indiquer brievement. D'abord les doses doivent toujours 6tre assez modernes pour (ju'ellesne suscitent pas de desordres fonclionnels et qu'elles n'at-iaquent pas d'une maniere trop grave la constitution materielle du corps; en outre, I'ingestion ayant toujours lieu dans I'estomac, 11 est utile de varier les prescriptions, d'inlerrompre de temps en temps leur administration, afm de ne pas fatiguer les organes; leur action ctant trfes-lente, et les modiflcallons qu'ilsproduisent devant s'etendre aux parties les plus Intimes de l'organisme, 11 est Indispensable d'en continuer l'usage pendant longtemps; enfin, s'll existe des d6sordres locaux ä combattre, 11 est toujours utlle d'alder le traltement Interne par des applications toplques.
Pharmacodynamie. — Les effets des alterants doivent 6tre dis-tingues en locaux et en generaux.
1deg; Effetraquo; locaux. — Les effets que ces medicaments determinent sur les tissus avec lesquels on les met en contact sont tres-varlables et dependent beaucoup de la solubllite de ces agents. Ceux qui sont solubles sont en general Irritants et möme caustiques ; ceux qui sontdepourvus de solubllite ont beaucoup moins d'activitö, et souvent meme 11s sont completement inertes pour les surfaces sur lesquelles on les depose.
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2deg; Effets ;cn4raux. — Quand les alterants ont 6t6 absorb6s et ([u'ils se sont ni61ang6s au sang, ils agissent silencieusement dans 1'organisme, sans que leur action soil accus6e au dehors par des diangements fonclionnels un peu notables, ä moins que les doses iagerees n'aient 6t6 trop fortes. Les medicaments fondants ontcela lt;ie particnlier qu'ils produisent des modifications materielles tres-(#9632;lendues et tres-profondes sans alterer sensiblement le rhythme lt;les principales fonctions; ce n'est que quand ils ont et6 adminis-ires ä doses trop 61evees et surtout trop prolongees, et qu'ils ont altere d'une maniöre grave la matiere organique, que leur action se traduit au dehors par des diangements dynamiques appre-(•iables.
D'apres ccs considerations, on peut dire que les effets physiolo-giques des alterants n'existent pas ä proprement parier, et que quand on observe des effets bien evidents sur des sujets sains sous l'influence de ces medicaments, c'est qu'ils ont cesse d'Mre physio-logiques et qu'ils sont devenus toxiques. Ce sont done surtout ces derniers effets que nous devons chereber ä faire connaitre.
Les medicaments fondants agissent comme les toniques, mais en sens inverse, sur les trois parlies essentielles de l'organisme : le sang, les lissus et le Systeme nerveux. Sous l'influence de leur em-ploi abusif, le sang perd sa couleur vermeille et devient plus päle; sa viscosile, si necessaire ä son isolement dans les vaisseaux, dimi-nue graduellement; la proportion des globules baisse aussi rapide-ment, la fibrine perd de sa contraclililö et ne donne bientol plus qu'un caillot mollasse et peu abondant; le si5rum devient de plus en plus predominant. Les lissus mous, surtout les glandes, les pa-renchymes, les muscles, perdentpeu ä peu de leur tonici'lö, de leur contraclilite, de leur fermete, et deviennenl flasques; les vaisseaux ct les conduits perdent aussi de leur ressort et ne chassent plus que mollement les fluides qu'ils conliennenl. Enfin, le Systeme nerveux, taut de la vie animale que de la vie organique, perd aussi une notable partie de son aclivile, et souvenl m6me il est vivement at-teint, dans ses fonctions, comme l'indiquent parfois des tremble-ments musculaires, des paralysies, etc.
II esl facile de comprendre que, sous l'influence de desordres aussi graves et aussi nombieux, les operations de la chimie vivante sont suspendues, et que la nutrition doit 6tre reduite au mouve-ment de decomposition. II est egalement aisö de se flgurer les consequences definitives que les alteintes mullipliees imprimöes ä la matiere organisee doivent enlrainer aprös elles ; I'experiencea ap-
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pris, en efl'et, que quand les liquides ont 6t6 fluidiüös outre me-sure, que les solides ont perdu tout ressort, que les forces intimes de l'organisme sont pros de s'eteindre, il se d6clare un 6tat morbide g6n6ral qu'on appelle cachexte. Alors les liquides nutritifs, trop te-nus, passent ä travers les parois flasques des vaisseaux qui les ren-ferment, filtrent et transsudent entre les fibres reläch^es des tissus; ie serum surabondant s'accumule dans le lissu cellulaire et les grandes söreuses, des p^t^chies se montrent sur les muqueuses päles et infiltrees ; tout se mole dans l'organisme, contenant etcon-tenu, et bientöt la mort vient mettre fln ä cette desorganisation an-ticip^e.
Pharmacotherapie. — Sous ce titre, nous avons ä examiner les effets et les indications thörapeutiques des medicaments alterants.
1deg; Effetlaquo; th^rapeutiquea. — Les anciens mödecins ayant remar-qu6 la propri6td dont jouissent ces medicaments de dissiper plus ou moins rapidement certains engorgements indolents externes ou internes, au moyen de leur application locale ou de leur administration int6rieure, leur avaient donnö la denomination de fondants, parce qu'ils supposaient que ces agents produisent leurs effets cu-ratifs en fondant ou en dissolvant la matiere organique alteree qui constitue la base de 1'engorgement. Ils les avaient aussi appeles desobstruants, pour indiquer I'idee qu'ils se faisaient de leur action, en admettant qu'ils ouvrent de nouveau les vaisseaux et les conduits en fluidiflant les matiöres morbides qui les obstruaienl. Enfin quelques medecins, voulant specifier plus exactement leur action sur les engorgements, les appelaient attenuants, dclayanls, etc., s'ils se figuraient que ces medicaments divisent, delayent les matieres contenues dans les vaisseaux ; ou les qualifiaient d'aperttifs, s'ils croyaient que les parois epaissies des canaux, leur calibre re-treci, etc. sont modifies avantageusement par ces medicaments.
Ces vieilles idees, qui rappellent h la fois la chimiatrie et l'iatro-mecanique, n'ont pas encore ete remplacees paf une theorie rai-sonnable. A la verite, depuis les travaux de Bichat sur les absor-banls, on a admis assez generalement que ces medicaments acti-vent l'energie de cet ordre de vaisseaux ct leur donnent la facull6 de resorber peu ä pen les produits epanches qui forment les engorgements ; mais cette explication n'est pas plus satisfaisanle que celles des anciens, et les objections se presentenl en foule pour la combattre: il sufßt de dire que ces vaisseaux speciaux, fruit de rimaginalion de Bichat, n'existent pas.
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On a proposö dans ces derniers temps deux thdories pour rendre comple des effets des alterants, qui meritent un peuplus de cröance ä notre avis : Tune est rationnelle, Tautre est empirique.
D'aprfes la premiere, les fondanls agiraient sur les engorgements ä la manifere de lasaignöeet des derivatifs ; c'est-ä-dire qu'en ap-pauvrissant peu ä peu le fluide sanguin, en attaquant ses Elements organisables, ils mettraient I'^conomie dans la necessile, pour en-tretenir la viscositö du sang, de puiser dans la substance des tissus ; alors les absorptions interstilielles, en redoublant d'activitö, ame-n.sient parfois la disparition des tumeurs exislant dans I'organisme.
Dans la theorie empirique, on suppose que les alterants agissent specifiquement sur le principe morbide qui a donnö lieu aux alterations de tissus, et qu'unefois ce germedetruit, l'öquilibre netarde pas ä se rölablir dans la machine organisee par la resorption des produits öpanches el accumules dans certains organes. Cequi donne une certaine valeur ä celte supposition, c'est que tons les alterants, malgre l'unit^ apparente de leurs efl'ets, n'agissent pas avec la m6me efiicacitesur tous les engorgements, et qu'un choix bien entendu de ces agents abrege parfois singuliörement le traitement de cer-taines affections et en assure la gu6rison.
Quoi qu'il en soit de ces explications theoriques, I'expdrience de-montie que les alterants, convenableraent choisis et appliques, de-lerniinent des effets therapftutiques beaucoup plus nets que leurs effets physiologiques, meme poussös h l'excös. Elle nous apprend aussi qu'employes trop longtemps, ils ne font passeulement dispa-raitrc les engorgements de ceitains organes. mais encore diminuent le volume normal de ces parties, les ^macient, d'oü la denomination tres-juste de remides atrophiques qu'on leur donne aussi quel-quefois. Enfin, cet effet fondant exag6r6, qu'on doit 6viter autant que possible, indique la necessity de s'arreter ä temps dans I'usage local ou g6neral de ces medicaments, cJest-ä-dire que, des que le mouvement de resorption est bien decide, il faut le laisser conti-nuer paisiblement par les seuls soins de la nature, etc.
2deg; Indications therapeutiqueg. — Elles so divisenl naturelle -ment en deux cat6gories : celles des maladies aigues et celles des maladies chroniques.
a. Maladies aigues. — Certaines maladies aigues, telles que la p^ritonite, l'arthrite et le rhumatisme aigus, certaines varies de pneumonie, les affections couenneuses, etc., sont caracterisees
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non-seulement par une marche tres-rapide, mais encore par une grande coagulabilüe du sang et une singulamp;re tendance de l'orga-nisme ;\ produire i la surface ou dans I'intimitfi des organcs, des produits organises, ce qui augmente beaucoup la gravilö de ces maladies. Or, on a reconnu que les alterants, employes seuls ou concurremment aveclasaignce, avaient la propriete, plus que tout autre moj'en, de corriger promptement cetle fächeuse tendance de l'organisation. Ceux qu'on emploie le plus frequemment pour rem-plir ce genre d'intdications sont les alcalins et les mercuriaux,^a.\(ie qu'ils sont moins excitants que les autres fondants.
b. Ualadics cfaroniques. — Toutes les maladies qui s'accompa-gnentd'alteralions ou d'engorgements de tissus, telles quelamorve, le farcin, les scrofules, les maladies cutanees et lymphatiques, les inflammations des glandes et des organes parenchymaleux, les alterations des articulations, des tendons, des os, etc., exigent pres-que toujours, principalement dans la periode de chronicite, Tu-sage local ou general, momentan! ou prolong^, des medicaments alterants. L'expörience demontre qu'alors et convenablcmcnt ma-nies, ils donnent des rcsuUals quclquefois inespörös et qu'on n'ob-tiendrait pas bien souvent avec des agents en apparence plus ener-giques, comme les caustiques, le feu, etc. Cette verite ressortira neltement, nous l'esperons, de rhistoire particuliere de chaqnc cateuorie iralterants.
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CIIAPITRE PREMIER
DES ALTERANTS ALCALINS.
Nous comprenons, sous cette denomination, la polasse et la soude, leurs carbonates et bicarbonates, les savons et la plupart des sels alcalins ä acides organiques, qui se transforment en carbonates dans I'economie animale. On pourrait y comprendre au besoin rammoniaque et ses composes salins, la baryte, la strontiane, la chaux et la raagn^sie ; mais ces divers composes sont, ou inusites, ou employes ä d'autres litres qu'ä celui d'alcalins.
Les deux alcalis inorganiques et leurs composes salins sont eux-memes rarement employes en medecine vötörinaire comme alterants ; on en fait surtout usage comme diuretiques; aussi, pour ne
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DES ALTERANTS ALCAL1NS.
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pas trop nous ^carter des usages admis en medecine v^lerinaire, nous examinerons ici las alcalins d'une maniöre gönerale, el nous renverrons pour las details ä la classe das diuretiques.
Medicamentation. — Las mödicaments alcalins s'adminislrent habituellement ä l'etat de puretö et prasque toujours isolement. A rinterieur, on les donne exclusivement ä l'etat liquide; leurs qualites irritantes permettent peu de les faire ing6rer an 61ectuaires ou an bols; ä l'exteneur, on les emploia sous des formes plus va-riees: en dissolution aqueuse, en teinlure, an pommade, etc.
Pharmacodynamie. — Leurs effets sont locattx et generaux.
1deg; Effets locaux.— Employes en lotions peu concenlröes, les medicaments alcalins exercent sur la peau une action detersive pronon-cöe; si l'application est r^petee sur le möme point, eile devient irri-tante, et ä. la longue eile determine une action resolutive manifeste.
Ingöres dans Festomac an solutions lögöres, les alcalins sont d'a-bord favorables aux functions digestives; ils corrigent l'exces d'a-cidite du sue gastrique, font ccsser meme certaines diarrhöes qui paraissent en provenir, comme on le remarque chez les jeunes animaux ä la tnamelle, absorbent une partie des gaz intestinaux, amendent et font mßme disparaitre certains appelits depraves, la tendance ä manger les malieres terreuses, etc. Cependant il faut avouer que ces effets salutaires ne sont que momentanes, et que si Ton continue trop longtemps l'usage de ces remedes, ou si on les administre i trop fortes doses, ils dörangent bientot les fonc-tions digestives, causent du degoüt, produisent de la purgation, soit en irritant la muqueuse du tube digestif, soit en changeant la nature des operations chimiques qui se passent dans ce conduit.
2deg; Effeta genamp;raux. — Le premier effet qui accuse le passage des alcalins dans le sang, c'est assurement la diurese, qui se mon-tre constamment et peu de temps apres l'ingestion de ces medicaments ; g6n6ralement le pouls change peu de rhylhme, niais il devient plus souple et plus mou ; les autres fonetions sont peu in-fluencöes.
Un aulre effet constant, et en quelque sorte nöcessaire des alcalins, mais qui survient moins rapidementque le precedent, c'est la modification qu'ils apportent peu ä peu dans la constitution chi-mique des liquides du corps. Parmi ces liquides, les uns, comme
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112nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICAMENTS ALTERANTS.
le sang, la lyrnphe, le chyle, la salive,Ia bile, le sue pancr^atique, le lait, et l'urine chez les herbivores, sont dou6s de proprietes plus ou moins alcalines; les autres, tels qua le sue gastrique, la sueur et l'urine des carnivores, prösentent des qualites aeides prononeees. Les m6dicaments alcalins,en se mölant aux fluides nutritifs d'abord, puis aux liquides secretes, doivent forcement augmenter la reaction alcaline des premiers, et, au contraire, diminuer, faire dispa-raitre, et m6me changer entiörement les qualites aeides des seconds. On comprend, d'apres cela, de quel secours ces modifications chi-miques peuvent 6tre dans le traitement de certaines maladies, conime aussi il est evident qu'on ne doit pas les pousser trop loin, dans la crainte de jeter une perturbation generale dans les fonetions nutritives.
Enfln un autre eilet, h la v6rit6 plus complexe que ceux que nous venons d'(Hudier, survient toujours sous rinfluence prolongee des alcalins : c'esl la lluidite du sang, qui peut elre poussee jusqu'ä la cachexie.Les uns attribuent cet effet ä Faction dissolvante que les alcalins exercent sur les elements librineux et albumineux du sang; les autres, ä la faculty comburante exageree qu'acquiert ce fluide sous l'influence d'un exces d'alcali. Quoi qu'il en soit, si l'usage de ces medicamenls est trop prolong^, le sang devient tres-fluide, pauvre en globules, döcolore, les tissus mous et tlasques; des infiltrations sereuses, des hemorrhagies passives, et un amaigrisse-ment rapide se monlrent avant que la mort survienne.
Piiarmacotiierapie. —Les alcalins ont encore 6te peu employes chez les aniraaux; cependant ils peuvent 6tre uliles dans un assez grand nombre de circonstances que nous allons rapidernent indi-quer.
En premiöre ligne se presentent certaines aflections de l'appareil digestif, telles que l'ingeslion accidentelle de matieres aeides, la diarrhee des animaux qui tettent encore, et qui parait 6tre due souvent ä un exces d'aciditö des sues gastrique et intestinaux, la lympanite des ruminants et des gros intestins des solipödes, sur-tout quand eile est chronique, etc. Nous avons indique depuis longtemps, dans nos cours, ces medicaments comme devant 6tre utiles chez les animaux qui ont l'appötit depravö, qui löchent les murs et recherchent les substances terreuses; cette simple induction thöorique se trouve appuyee par l'autorite pratique de Flan-drin (1), qui, comme nos recherches nous l'ont appris depuis, con-
(I) Inst, veter., t. Ill, p. 251.
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DES ALTEIUNTS ALCALINS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;H3
seillait l'emploi du carbonate de potasse h la dose de 30 grammes dans un litre d'eau, chez les vaches rongeantes, en qualite d'anti-acide. Enfln ces medicaments paraissent indiquds egalement dans les engorgements chroniques du foie accompagnfis ou non de cal-culs dans les voies biliaires.
Les alcalins, en quality de diuramp;iques, sont indiqu^s dans quel-ques affections chroniques des voies gönito-urinaires, et notamment dans les supersöcrelions de la muqueuse qui les tapisse; on les emploie aussi chez rhomme, avec assez de succfes, contre le diabamp;te ct ralbuminurie. Quant h. leur emploi comme agents lithontripti-ques, ils sont loin d'avoir, chez les animaux, I'importance qu'ils presentent chez rhomme dans le traitement des affections calcu-leuses; car ils paraissent se montrer efficaces surtout contre les #9632;calculs h. base d'acide urique : or, ces calculs sont extrömement tares dans les herbivores, chez lesquels on n'observe le plus sou-vent que des calculs formes de carbonate calcaire ou de phosphate ammoniaco-magnesien; d'apres cela, il est facile de comprendre que l'action des boissons alcalines sur ces concretions doit 6tre peu laquo;nergique et tres-lente.
On n'a pas tire grand parti encore des changements chimiques que les alcalins introduisenl dans les lluides nutritifs et les liquides secretes ; cependant, chez rhomme, on les emploie contre le dia-bete, dans le but surtout de corriger l'excfes d'aciditö des lluides organiques, qui alors transforment trop facilement I'amidon en glucose, lequel est ensuite excrete paries reins; on a propose aussi ces medicaments pour corriger la propension ä l'obesitö, en com-muniquant au sang des vertus comburantes plus actives; enlin nous avions suppose theoriquement que ces medicaments devaient corriger la tendance du lait de certaines vaches ü se coaguler sans cause connue, ou bien ä la suite de la mammite. M. Schaack et M. Buer, h qui nous avions communique cette idee. Font verifiee en pratique ; l'emploi du bicarbonate de soude leur a donnd quel-ques bons r^sultats. D'apres M. Zundel, il n'y a pas de meilleur medicament ä donner aux vaches laitieres que le bicarbonate de soude, soit dans le cas de mammite, soit dans le cas de coagulation du lait dans les mamelles. II administre ce sei ä la dose de 100 A 123 grammes et continue pendant plusieurs jours. Dans le cas de coagulation spontanöe du lait il faut, de plus, traire frequemment les femelles pour empßcher la formation des grumeaux dans les sinus galactophores (note communiquee).
Leur action liqu^fiante sur le sang a 6t6 mise h. profit par beau-Taboubin, 3e Edition. — II.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 8
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coup de praliciens contre certaines phlegmasies aiguiis, telles que la fonrbure, le rhun^atisme aigu, les affections de poitrine, etc. üelafond (1) les recommande beaucoup contre ce qu'il appelle la pqli/emie des moutons, dont le sang est trop riche en 616ments or-ganisables, ainsi que contre I'li^maturie plethorique des grands ruminants, etc. M. Lafosse (2) a employe la potasse caustique en dissolution pendant la pöriode d'invasion de la peripneumonie contagieuse du gros belail, surtout quand le sang etait trop riche et donnait un caillot trop consistant : la dose etait de 2 ä 3 grammes dans 4 ä 6 litres d'eau, donnee en trois fois dans la journee ; on suspendait l'emploi du remöde aussitöt que l'appetit diminuait et que la diarrhee se montrait, ce qui avait generalement lieu du troisieme au cinquifeme jour. De plus, M. Guilmot (3), veterinaire beige, vient d'employer avec succes le bicarbonate de soude chez les chevaux plethoriques atteinls de pneumonie, afm de commu-niquer plus de fluidile au sang. M. Zundel s'en est servi, h I'imita-lion des veterinaires allemauds, pour arreter les vomissements chez les divers animaux (iiote communiquee). Enfia les alcalins, comme les autres fondants, sont indiques dans les maladies de la peau, les affections lympbatiques, les engorgements desorganes glanduleux ou parenchymateux, etc.
A Texlörieur du corps, ils sont employ6s comme detersifs contre les crevasses indurees, les ulcferes sanieux, les plaies de mauvaise nature, les maladies de la peau rebelles, etc.; et a titre de fondants ou de rdsolutifs, on les applique sur les engorgements indolents, les indurations de la peau, les cors, etc.
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CHAP1TRE II
DES ALTfiRANTS MERCUR1AUX.
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Les medicaments de cette categorie comprennent le mercure et la plupart des composes binaires ou ternaires qu'il forme avec les corps simples non metalliques. Sous le rapport chimique, les composes mercuriels se divisent naturellement en protoxydes at bioxydes ;
(1)nbsp; nbsp;Thiiiip. rjinei:, t. 11, p. 443.
(2)nbsp; nbsp;Journ. des vitir. da Midi, 1851, p. 7. {3) Annaies veter. beiges, 18C1, p. 5.
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DES ALTEKANTS MERCURIAUX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;115
et sous celui de la pharmacologie, qui doit setil nous occuper ici, ces composes forment deux categories distinctes : les corps insolu-bles, comme le mercure metallique, le protoxyde, le pcotochlorure, les sulfures, les iodures, etc. ; les composes solubles, tels que le bioxyde, le bichlorure, le cyanure, les nitrates, les Sulfates, etc.
Piiarmacoteclmie. — Les mercuriaux forment la base d'un grand nombre de preparations offlcinales ou magistrates, destinees seit ä l'usage interne, soit ä l'eiuploi chirurgical ou externe. II en sera question avec detail dans l'histoire speciale de chaque compose mercuriel.
Mi-iiicamentation. —L'administration des mercuriaux s'eßectue par trois methodes principalcs : par ingestion gastrique, par fric-lions entanees et par fumigalions. Nous allons dire un mot de cha-eune d'elles.
\0 Ingestiong-astrique. — C'est la melhode la plus usuelle et la plus süre; eile se fait sous la forme solide ou liquide. On donne ä l'etat solide, c'est-ä-dire en clectuaire, en bols ou en pilules, les mercuriaux insolubles, parce qu'ils sont peu irritants et se prötent moins k une aulre forme d'administration. Par centre, les mercuriaux solubles se donnent ä peu pres exclusivement en breuvage, parce qu'en raison de leurs qualiles irritantes, ils sont difficile-meut Supportes ä l'etat solide. Les uns et les autres sont administres ü l'etat de purete ou bien melanges ä des matieres organiques ou inorganiques, selon les indications.
2deg; Frictions entaneea. — Les frictions cutanees, dites frictions penetrantes, conviennent surtout et sont principalement employees pour les affections purement locales ; cependant, lorsqu'elles sont praliquees sur une large surface et repelees plusieurs fois, elles peuvenl faire panenir dans le sang une quantite süffisante de molecules mercurielles pour moditier profondement l'teonomie ani-inale. Chez les animaux ruminants, surtout, les frictions cutanees donnent des resultats prompts et energiques, et conviennent mieux pour radminislralion de ces medicaments que les voies digestives. C'est principalement la pommade mercurielle qui est employee par cette methode.
3deg; FumigationB. — Les composes de mercure et ce mötal lui-mßme, 6tant trfes-volatils sous l'influence d'une temperature plus
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ou moins 61ev6e, on comprend la possibilile de les adminisLrer en vapeurs, soit dans les voies respiratoires, soit sui- la peau. Nean-moins, comme ce proc^dö offre quelques dangers pour les person-nes charg^es de l'administration, qu'il pent plus facilement que tout . utre nuire aux animaux qui 5' sont. soumis, et qu'en oulre, il n'of-Ire aucun avantage bien evident, il est pen digne d'filre employ^,
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lussi est-il h pen pres inusite en m6decine v6t6rinaire, et n'a-t-il .•:e mis en usage que pour un seul compost mercuriel, 1c sulfure ; ouge.
Fosoloyie. — Les doses des alterants mercuriaux sont trfes-va-riables pour ehacun d'eux ; ceux qui sont insolubles peuvent tou-/nurs 6tre administr^s ä doses beaucoup plus 61ev6es que les composes solubles. Pour les uns et les autres, on peut poser comme rögle g6n6rale, que les quantil^sadministrees ;\ la fois doivent etre 11011 considerables, et qu'il est infmiment plus profitable aux ma-lades et au rdsultat du traitement, de röpeter les doses que de les 'ionner trop fortes d'emblee. En proc6dant par doses all^rantcs, on i'vile la saturation mercurielle, et 1'on assure beaucoup mieux 1'ab--orplion de ces medicaments et le melange de leurs molecules avec
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iMiarmacodjnamie. — Les effets des mercuriaux seront dislin-:;ues en locaux externes, locaitx internes et dijnamiques.
1deg; Effets locaux externes. — Ces effets varient beaucoup selon fjue ces medicaments sont insolubles ou solubles : dans le premier ^.as, ils n'ont qu'une action fort 16gere sur les muqueuses ou les lissus denudes, et ä peu prfes nulle sur la peau intacte, ä l'exception des iodures, qui sont irritants; dans le second cas, an conlraire, ces medicaments agissent sur tous les tissus qu'ils touchent comme des caustiques trfes-energiques, ainsi que le demontre I'aclion du sublime corrosif, des nitrates de mercure, etc.
2deg; Effets locaux internes. — Les effets que les mercuriaux dö-veloppent dans le tube digestif dependent beaucoup aussi, sinon par leur nature, au moins par leur intensite, du degre de so-lubilite de ces medicaments ; ceux qui sont insolubles irritent moins le tube digestif, mais ils sont plus susceplibles de deranger les fonctions intestinales, de causer de la diarrhea, que ceux qui sonl solubles, sans doute parce qu'on les adminislre ä doses beau-
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coup plus 61evces. Du reste, les uns comme les autres sonl peu fa-vorables h la digestion et ne tardent pas ä en deranger les actes des qua les doses s'61event un peu ou qu'on en prolonge im peu tro,i l'usage.
3deg; Efffets djnarniques ou generaux. —Les effets qui se develop-pent dans r^conomie animale lorsque les molecules mercurielle-ont Hc absorböes et melangees au sang, sont en göneral peu mar-quös sur les animaux sains tant que les doses sont maintenues dan.-une juste mesure et que l'usage n'en a pas 6te trop prolong^ ; mais quand l'economie commence üi ötre saturee de ces medicaments les effets deviennent tres-manifestes et se presentent avec des ca-racteres tout ä fait spcciaux ; enfin, quand Torganisme a etraquo;' profondöment modifle par ces agents puissants, on observe dgt;' nouveaux pbenomönes qui caracterisent ce qu'on appelle la ca-chexie mevcurielle.
Avant d'aborder les signes caractöristiques des deux etats spcciaux du corps qu'on appelle saturation et cachexie mercurielles, il Importe d'examiner une question preliminaire importante, \'ub-sorption des mercuriaux sur les diverses surfaces oü on les depose, et notamment dans le tube digestif.
Absorption des mercuriaux. — De tout temps Oll s'esl beati-coup occupö de l'absorption de ces medicaments importants, (l dans ces derniers temps, grace aux recberches des chimistes, plu-sieurs points de cette question interessante, qui etaient restes ob.v curs, ont pu 6tre eclaircis. Autrefoisoncroyait, et m6me encore dd nos jours bon nombre de personnes admettent que le mercure rat)-talliqueet la plupart des mercuriaux insolubles, peuvent sect;tre ab-sorbes en nature lorsqu'ils sont convenablement divises, et qu .#9632; cbacundes composes mercuriels solubles est absorbe sans modification dans sa nature chimique. M. Mialbe, qui s'est occup6 de ce su-jet avec une grande ardeur, n'accepte aucune de ces opinions. D'a-bord il repousse avec raison, comme contraire aux lois physiologi-ques, l'absorption des mercuriaux insolubles; ensuite il rejetle comme oppos^e aux principes de la chimie I'opinion qui admct l'absorption des mercuriaux solubles sans modification de leurna-ture. Selon ce chimiste, k l'exception du bichlorure de mercure qui est absorb^ en nature, tous les autres composes mercuriels ne 1:; sont qu'aprös avoir subi un plus ou moins grand nombre de modifications cbimiques, qui ont poür r6sultat definitif de les transfoi-
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mer tous en sublimecorrosif, qui est lecomposötype et final. Yoici comme il raisonne : laquo; Toutes les preparations mercurielles usitees laquo; en medecine, en reagissant avcc les chlorures alcalins contenus o dansl'economie animale, senles cm avec le concours de l'air, pro-laquo; duisent une certaine quanlite de sublime corrosif. La quantile de laquo; ce compose qui prend naissance avec les differents composes laquo;fournis par le mcrcure est loin d'etre la möme avec cbacun d'eux. laquo;Le bioxyde de mercnre, la plupart des composes binaires qui lui a correspondent par leur composition et tous les deutosels de mcr-laquo; cure en general, en presence des chlorures alcalins, donnentlieu, laquo; par une pure double decomposition, ä du deutochlorure de mer-laquo; cure etä un nouveau compose alcalin, tandis que le protoxyde de laquo; mercure, la plupart des composes binaires qui lui correspondent laquo;par leur composition, commencent par produire du protochlorure laquo; de mercure, et ce n'est que par une reaction subsequente qu'une laquo;tres-faible proportion de sublim6 corrosif est produite. raquo; (.l/e-moiressur les mercuriaux et Traue de l'art de formuler.)
A. Saturation mercurielle. — Quel que soit I'etat chimique sous lequel les molecules mercurielles penetrent dans le sang, il est d^montre qu'elies altaquent d'une maniere speciale les liquides et les solides organiques au bout d'un certain temps, et qu'elies en-trainent comme consequences des changements remarquables dans le rhythme des fonctions. Gelte double action, materielle et dyna-mique, passe d'abord inapercme tant qu'elle est legfere; mais ä mesure que les molecules mercurielles s'accumulent dans I'econo-mie, elles paraissent y contracter des alliances chimiques qui sont la cause premiere des eßets qu'on observe. On dit alors qu'il y a saturation mercurielle ;cot etat est caracterise par des modifications materielles et dynamiques qu'il est tres-important d'examiner.
1deg; modifications materielles. — Lorsque les mercuriaux ont ete administres pendant un certain temps et d'une maniere soutenue, les liquides et les solides du corps sont profond^ment modifies. Le sang retire des vaisseaux est tres-fluide, peu colore, pauvre en globules, et ne fournit en se coagulant qu'un caillot peu abondant, mollasse el diffluent. La plupart des solides, etnotamment les muscles, les glandes, les ganglions, les parenchyraes, ont perdu de leur couleur, de leur tenacity, sont devenus mous, friables, etc., ainsi que nous I'etablirons en parlant des lesions que laisse apres eile la cachexie mercurielle.
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2deg; llodificationa dynamiques. — Les changements fonctionnels qui se produisent pendant la saturation mercurielle se font remar-quer, non-seulement surles functions de nutrition, mais encore sur celles de relation, ainsi que nous allons le voir en les passant suc-cessivement en revue.
Circulation et respiration. — Dans le principe, les mercuriaux accelerant la circulation, parce qu'en raison des nombreuses modifications materielles qu'ils produisent dans l'organisme, ils d6ve-loppent toujours un löger mouvetnent febrile ; mais ils ont aussi pour effet constant d'affaiblir l'energie des battements du coeur, de rendre le pouls plus petit et plus mou, etc. La respiration est rare-ment modifiee d'une maniere notable ; cependant, quand la saturation mercurielle est complete et que les mddicaments ont determine des d^sordres dans les poumons, les plevres, etc., on observe souvent, particuliferement sur les ruminants et le cbien, uns toux quinteuse, frequente, avortöe; en outre on constate de la douleur dans le larynx et la trachee, qui sont trös-sensibles äla pression.
üecretions. — Les composes de mercure exercent sur les diverses secretions une influence tres-marquee et tres-variable seien leur nature. On pent dire que, des le principe, ils les augmentent tou-tes en se faisant jour par les diverses voies d'excrötion, lelles que les reins, la peau, les bronches, elc. Cependant, au bout d'un certain temps, ces medicaments augmentent constamment certaines s6cr6lions, tandis qu'ils en arr6tent plus ou moins completement quelques autres.
Les secretions augmentdes sous l'influence des mercuriaux sont #9632;celles du mucus, des urines et de la salive. Les deux premieres ne sont pas modifiees tres-notablement, mais la derniere subit des changements si prononeds et si constants, qu'ils sont caraetöristi-ques de la medication mercurielle et mcritent une etude speciale.
Ptyalisme mercuriel. —Que Ton administreles mercuriaux par la bouche ou qu'on les fasse absorber par une voie quclconque, presque toujours ils agissent d'une manifere sp6ciale sur I'appareil de la mastication. Les premiers phenomenes que Ton remarque sont, d'abord, la rougeuretrinjection de la muqußuse buccale, la tumefaction des gencives; puis les cryptes muqueux et les glandes molaires se gonflent, et un mucus epais et glaireux semontre dans la bouche; enfln une salive claire et Alante afilue dans la cavite
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d20nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICAMENTS ALTERANTS.
buccale et s'echappe par les commissures des lövres. Si alors on supprime les mercuriaux et qu'on fasse quelques injections dans la bouche, la salivation ne tarde pas ä disparaitre dans la plupart des cas ; rnais si, au contraire, on insiste sur leur usage, les dfisor-dres del'appareilmasticateur peuvent devenirtres-graves : la buccale s'^paissitets'ulcere, les gencivesseramollissent ; les amygdales, les ganglions de 1'auge, les parotides, deviennenl douloureux et gonfles; la respiration est gßnöe et la deglutition est impossible; enlin la langue, surtout cbez les ruminants, est grosse et sort de la bouche; les os se carient et les dents tombent, ainsi que M. Du-bourdieu (!) I'a constate chez an chien trait6 d'une peritonite trau-malique h. I'aidede frictions mercurielles sous I'abdomen. Quand la salivation estarriv6eä ce degr6 d'intensit6,1'intörieur de la bouche exhale une odeur trös-famp;ide et il est sage d'employer quelques moyens locaux pour mod6rer les d^sordres ; ceux qu'on pr6conise chez I'homme sontla cauterisation des gencives avec I'acidechlorhy-drique, des collutoires avec de l'alun, du borax, et surtout avec le chlorate de potasse ou le camphre, qui sont d'une grande efllcacite:, ces moyens peuvent ötre essayes sur les animaux.
Le ptyalisme mercuriel doit-il 6lre attribud ä l'action specifique du mercure sur les glandes salivaires ou ä faction irritaute qu'il parait exercer sur la muqueuse de la bouche? Quelques auleurs admettent cette derniere opinion, et pensent que I'irritation se propage ensuite de proche en proche, par Tintermediaire des ca-naux excröteurs, jusqu'aux glandes salivaires. II est possible que les choses se passenl ainsi quand le mercure a ele administre par la bouche, el qu'il a agi dircctement sur la buccale; mais quand 11 a 6te absorb^ par une autre voie, la peau, par exemple, il nous parait difficile de ne pas admeltre son action directe et primitive sur les, glandes salivaires.
Les s6cr6tions que les mercuriaux diminuent d'abord etsuppri-ment ensuite, sontla secretion de la synovie, celle du lait, et gene-ralement toutes celles qui sont morbides, comme celle du pus, des muqueuses alt^r^es, etc. La diminution de la secretion synoviale est une consequence assez Mquenle de la saturation mercurielle,. surtout chez les ruminants ; eile est indiqu^e par la roideur des grandes articulations, la difficulle des mouvements, la mastication laborieuse et penible, etc. Ces efl'ets ont ete observes et decrits par
(1) Jown. des viUr. du Midi, 184G,p. 540 et suiv.
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DES ALTERANTS MERCURIAUX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 12!
M. Carrere (1). Les effets de ces medicaments sur la lactationont 6t6 remarquös depuis longtemps, soit chez Thomme, soit chez les animaux; ils paraissent dusft ce qu'une partie des molecules mcr-curielles sortent de l'economie par le produit des mamelles, ce qui pennet de mödicamenter les jeunes animaux avec le lait ainsi charge de mercure. Delafond (2) a vu des frictions mercurielles pratiquöes sur deux chevres atteintes de dartres ä la face, suppri-rner complötement la secretion lact^e sur ces deux femelies. Kraner (3), et sans doute beaucoup d'aulres praüciens, ont fait la m6mc observation sur la vache. Enfln les secretions morbides, comme celles des muqueuses frappöes d'inllammation chronique, celle du pus sur les diverses solutions de continuite, etc., sont fa-cilement taries par les frictions mercurielles, lorsqu'elles ne sont pas entretenues par un vice local ou general, ainsi que cela resulte des recherches de M. H. Bouley (4).
Nutrition. — L'action des mercuriaux sur la nutrition est sem-blable ä celle de tous les alterants; eile consiste dans I'arret com-plet du mouvement d'assimilalion, et dans une sorte d'annulation de ce que certains physiologisles appellent la force de formation, la force plastique. Par contre, le mouvement de decomposition on de resorplion acquiert, sous l'influence de ces medicaments, une activite insolite, d'oü resulte d'abord l'amaigrissement du corps et ensuite le marasme et la mort, si l'emploi des mercuriaux est continue d'une maniere abusive. Les effets de ces medicaments sur le sang et les solides expliquent facilement ce resultat.
Innervation.— Les animaux qui sont exposes aux vapeurs mercurielles, comme cela a lieu dans les mines oü Ton extrait ce m6-tal, chez les doreurs, les miroitiers, etc., sont sujets, comme les homines soumis ä la mßme influence, ä divers dösordres nerveux, et surtout ä un tremblement musculaire grave que Ton a qualifie avec raison de tremblement mercuriel. Gel accident nerveux s'ob-serve rarement dans le traitement hydrargyrique; cependant divers auteurs Font signalö. Godine jeune (o) dit avoir observe des pheno-menes de catalepsie sur quatre chevaux qui avaient 6t6 soumis ä
(\)Joiim, des oäer. du Midi, 1839, p. 199.
(2)nbsp; nbsp;Therap. giner., t. II, 395.
(3)nbsp; Journ, vitir. et agric. de Belgique, 1843, p. 351.
(4)nbsp; Recueil de midtc. veter., 1840, p. 542 et suiv.
(5)nbsp; Journ. thtioriq. et #9632;pratique, t. Ilf, p. 77.
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des friclions etendues de pommade mercurielle pour guörir la gale. M. Lafosse (1) a remarquö des tremblements chez les vaclics sur lesquelles on pratiquait ces frictions ü litre d'expöriencc; M. de Gasparin (2) signale 6galement cet accident chez le mouton; enfin, la plupart desmödecins qui ontexperimente sur les chiens, les chats et les lapins, out mentionne le tremblement mercuriel. Cetle influence pernicieuse des mercuriaux sur le systeme nerveux s'cxpli-que ä la fois par leur action dissolvanle sur le sang, et par leur effct. antivital sur tout ce qui est done de la vie.
Eruption mereurielle on hydrargyrilaquo;. —Depuis longlemps les medecins avaient observe que, sous rintluence du traitement mercuriel, il so produit souvent sur la peau de 1'homme une eruption parliculiere formee de v6sicules transparentes, et qu'on a appelee eczema me?'curiel. Pendant longtemps cette lesion speciale de la peau avait öchappe ä l'attention des veterinaircs; mais depuis quelques annees, eile a ete signalee et decrite par plusieurs praticieus. Les premiöres observations ont 6te recueillies sur les animaux ruminants, qui paraissent etre tres-sujets ä cette eruption. Ce sont tan-töt des pustules grosses comme un pois, qui squot;abcedent et suppu-rent (Kranei); d'autres fois des boutons du volume des noisettes ou des noix, se montrant sur le trajet des vaisseaux, et presentant une grande analogic avecle farcin du boeul'(Barraud); enlin ce sont parfois des genjures, des chutes de plaques epidermitiucs avec les polls, suivies d'ulcerations saignantes, et se cicatrisant lenlement et sans phenornenes inflammatoires notables (Debals, Ph. Festal, Hertwig, Robellet, etc.).
L'hydrargyrie n'a pas encore etö observee sur les solipedes, du moins en France ; M. Percivall (3) deerit cependant une eruption pustuleuse survenue chez un cheval sur une region galeusc traitee par les frictions mercurielles, plusieurs mois apres la guerisoa de la maladie; enfin M. Vallada (4) a fait connaitre avec detail une eruption de ce genre qui s'est raanifestee chez un chien traite par les frictions mercurielles.
Tels sont les phenomenes les plus caracteristiques de la saturation mercurielle. Etudions maintenant les suites de cet etat de 1'economie, ou ce qu'on appelle m/ec^'olaquo; ou cachexie hydrargyrique.
(1) Journ. de. viler, du Midi, 1849, p. -435. ('2) Malad, conlaff. den bdfes ä laine, p. 183.
(3)nbsp; Kecherches sur les medicaments.
(4)nbsp; Giornale di velerinaria di Torino, 1852, p. i4G.
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B. Cachexie mercurielle. — Lorsque Ton continue l'usage dus mercuriaux nonobstant les signes qui indiquent la saturation, on quand on ne porle pas remede ä cet 6tat alors mßme qu'il est trös-prononcö, ou enfln quand, par suite des doses exageröes ou de susceptibilit^s individuelles, les effets de ces medicaments sont tres-prononces, i'organisme se trouve bienlöt sous le coup d'une intoxication veritable, d'une infection mercurielle entrainant apres eile un 6tat cachectique trös-grave, et le plus souvent irremediable. Cet etat, qu'on a eu souvent occasion d'observer sur les ruminants, qui sont extrßmement sensibles ä faction des mercuriaux, et sur des solipedos et des chiens soumis ä l'experimentation avec ces medicaments, est caracterisd par un groupe de symptömes d'une physionomie speciale. Nous allons indiquer les prineipaux.
Les animaux qui sont sous I'influence de l-'infection mercurielle ont perdu l'appetit et souvent la possibilite d'avaler, ä cause du gon-flement de la langue et des autres parties renfermees dans la bouclic et le pharynx; une salivation et une diarrhöe epuisantes, et d'odeur tres-desagröable, tourmentent sans cesse les sujets infectes; la station est chancelante, les mouvements difficiles ä cause de la roi-deur des articulations; les membres sont parl'ois agit6s de trem-blements musculaires ou de convulsions; des oedömes et des infiltrations se montrent bientöt ä la töte, aux membres, au fanon, sous le ventre, etc., et dissimulent tres-imparfaitement la maigreur des animaux, qui devient rapidement du marasme ; la circulation est vite et faible; le creur bat turnultueusement pendant que 1c pouls reste petit, mou, miserable; la respiration est acceleree, difficile, aecompagnee d'une toux quinteuse, faible et avortee; un öcoulement mucoso-pnrulent s'etablit souvent par les narines; les yeux sont caves et larmoyants; les urines sont felides et jau-nätres; les femellcs pleines avortent souvent; les plaies prennent une teinte plombee, puls noire, et se dessechent bienlöt (H. Bou-ley); loutes les solutions de conlinuilc saignent au moindre contact et ont beaueoup de tendance ä se gangrener (Bretonneau); des druptions graves se montrent souvent sur la peau; le sang, de-venu fluide et dispose ä la putridite, passe souvent en totalite ou en partie ä travers les parois des vaisseaux, et forme des epanche-ments, des hemorrhagies passives, etc. Enfin, les animaux perdent graduellement leurs forces, la station devient impossible, ils se laissent tomber sur le sol, leur respiration s'embarrasse, la cha-leur de la surface du corps baisse, le pouls devient inexplorable, et bientöt la mort vient clore cette destruction antieipee.
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124nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICAMENTS ALTERANTS.
Tels sont les phenomenes qui accompagnent la cachexie mercu-rielle chez les animaux, d'aprös la plupart des auteurs v^lerinai res; sans doute, on ne les observe pas tous sur un memo sujet, mais nous avons cru devoir les reunir en un seul tableau, afin de ne rien omeltre d'important relativement h ce sujet interessant.
i-esions. — Quand les mercuriaux ont ele administr^s par le tube digestif, on peut rencontrer une inCammation plus ou moins violente de la muqueuse gastro-intestinale; dans le cceur, on trouve le sang üuide et peu cblore ; les plövres et le p^ricarde sont parfois le si^ge d'epancliements sereux abondants; les poumons sont enllammes, et presentent souvent des abces multiples qui rappellent les lesions de la phlhisie; les chairs sont decolorees et friables, les organes glanduleux et parenchymateux ramollis, les-os faciles a briser, etc.
Antidotes. — La portion du medicament contenue dans le tube digestif doitötre d'abord ncutralisee avec du lait, du blanc d'oeuf, du sulfure de fer hydrate, puis expulsee par les vomitifs et les purgatifs. Quant aux moyens generaux propres a remedier ä la cachexie, on recommande le soufre, le quinquina, les astringents mineraux et v6getaux, les excitants aromatiques, les analepliques, le camphre, etc.; mais le moyen le plus efficace, tant pour les accidents locaux que pour les accidenls generaux, c'est incontes-tablement le chlorate de potasse. L'acide phenique peut etre utile-ment employe aussi centre les accidents locaux et generaux de la cachexie mercurielle.
Pharmacotherapie. — Ce paragraphe comprend l'etude des effets et des indications therapeuliques de ces medicaments.
1deg; Effets therapentiques. — Les effets therapeutiques des mercuriaux, tant locaux que generaux, deviennent trös-manifestes lorsque des affections plus ou moins graves, caracl^risees par des alterations organiques, des engorgements, des indurations, etc., externes ou internes, existent dans I'economie. Localement, ces medicaments agissent toujours avec une grande puissance fon-dante et r6solutive; ils diminuent la consistance des tissus indures, fluidifient les parties epanchdes, attenuent la plaslicit6 des prodults inflammatoires, ralentissent la circulation capillaire, acc61örent, par contra, la resorption interslitielle, etc. Tous ces effets locaux
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je produisent plus ou moins rapidement, selon l'anciennete, la nature et la gravite des alterations.
L'aetion g6n6rale et thßrapeutique des mercuriaux est toujours moins certaine et moins nette que l'aetion locale; n6aninoins, lt;iuand l'usage de ces medicaments est bien indique, leurs effets alterants gendraux deviennent aussi lres-6videnls; seulemcnt ils se presentent avec des caracteres differents, selon la nature de la laquo;ualadie h laquelle ils doivent remedier. Quand eile est aigue et |-lus ou moins violente, les mercuriaux ont pour effe.t constant lt;rabattre rapidement les phenomenes inflammatoires an Hquöfiant Ic sang, arrötant le travail plastique de la fiövre, moderant rh6ma-tose, diminuant la rapiditö du cours des fluides nutritifs, etc. Lorsqu'au contraire Taffection sur laquelle ces medicaments doivent agir est chronique et s'aecompagne d'induration et d'engor-gement des glandes, des ganglions, des parenehymes, etc., leur action est plus lente a se manifester; mais eile se produit toujours lorsque Vindication est precise, et que leur administration est bien conduite.
Esl-il possible, dans l'ötat actuel de la science, d'expliquer l'ac-Sion therapeutique, locale ou generate, des mercuriaux? On peut repondre saus craiule par la negative; car, dire que cette action est spedßque, qu'elle aamp;i antiplastique ^omt las liquides et les solides, lt;[ii'e!le consiste en des combinaisons cbimiques temporaires con-Iractees par les molecules de ces medicaments avec celles des produits inflammatoires ou virulents epanches, comme l'admet-Icnt quelques chimistes, etc., e'est se payer d'un mot ou accepter Ues thöoriei qui ne rendent pas plus clair le phönomfene observö. II laut done s'en tenir au fait brut et ne pas faire de vains efforts pour fournir une explication impossible dans l'ötat actuel de nos con-uaissances.
2deg; imiications therapeutiques. — Elles doivent 6tre distin-guöes en internes et externes, et möritent une 6tude sp6ciale.
a. Indications externes. — Elles sont fort nombreuses et plus importantes que les indications internes, en mödecine v6t6rinaire. Parmi les maladies qui röclament les applications mercurielles, nous devons placer en premiöre ligne, les diverses espöees de tu-raeurs indolentes, qu'elles siegent sur des glandes, telles que les mamelles, les testicules, les parotides, etc., ou sur des ganglions lymphatiques, comme [ceux de l'auge, de l'ars, de l'aine, etc., ou
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enfin, dans le tissu cellulaire, les articulations, les tendons, les os, etc. Viennent ensuite des tumeurs tres-aigues et tres-doulou-reuses, comme I'erysipele phlegmoneux, le panaris ou javart ten-dineux, le phlegmon sous-aponövrotique, les eruptions charbon-neuses, claveleuses, etc. Une autre categoric de maladies qqi reclamcnt souvent i'usage des mercuriaux comprend les diverses affections cutan^es, tellcs que la gale, les dartres, le farcin superli-ciel, l'ölöphantiasis, les crevasses indnrees, leseaux aux jambes, les demangeaisons de la queue et de la criniere, les differentes especes de parasites, etc. Enfin, on cmploie quelquefois ces medicaments conlro les ophtbalmies internes, les jetages chroniques, Tozfene, etc.
b. indications internes. — Quoique moins importautes que cbez rhomme, il est plusieurs de ces indications qui meritent I'at-lention du v6terinaire. Les maladies centre lesquelles on emploie les mercuriaux ä I'mterieur sont de deux ordrcs, aiyues ou chroniques. Dans la premiere categoric sont comprises certaines plileg-masics sereuses ou muqueuscs tres-graves et qui s'accompagnent d'un travail plastique qui les complique considerablement: tellcs sont, la mfitro-p^ritonite, la peritonite Iraumalique, I'arthrite sur-aigue, le rhumatisme articulaire aigu ou chronique, la phlebite, le croup, renl6rite couenneuse, etc.; on y trouve aussi quelques nevroses, comme le tetanos, la paralysie apopleclique, la rage, etc. Dans la seconde serie, moins nombreuse, on compte priucipale-ment la morve et le farcin, la ladrerie du pore, les jetages chroniques, les engorgements visceraux, et notamment ceux du foie, de la matrice, des cordons testiculaires, des ganglions lymphati-ques, etc.; les vers intestinaux et les autres affections vermi-neuses, etc.
Dans l'etude speciale de chaeun des medicaments mercuriaux, nous specifierons ceux qui conviennent le mieux pour remplir les diverses indications que nous venons d'enumerer.
sect; 1. Mercuriaux Insolubles.
a. Du Mercurc mötallique. SnoNYXiE : Mercurc coulaut, Vif-argenl, etc.
Caractamp;res. — M6tal liquide, blanc d'argent et trös-brillant, depourvu d'odcur et de saveur, pesant 13,60, tres-volatil, entrant en ebullition ä 330 degrös et se röduisanten vapeurs tres-pesantes.
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Expose ä l'air, il s'oxyde ü la surface, mais legerement; mis en rontact avec les aeides, il est facilement attaquö, surtout h l'aide de la clialeur; il altaque üi son tour la plupart des mötaux, möme ä la temperature ordinaire.
Etat d'lupurete. — Le mercure qui a ete soumis h la distillation et qui est bien pur est tr6s-brillant, ne lache pas les doigts quand on le touche, n'adhere pas au verre, et forme, en se divisant, des globules parfaitementsph^riques. Quand il contient des mötaux etrangers, tels qae]e plomb, Vetain, \e bismuth, le zinc, etc., il est plus terne, encrasse les doigts, adhöre au verre, et donne des globules en forme de virgule ; on dit alors qu'il fait la queue; il doit etre rejete comme trop impur.
iMiarmacoteciinie. — Le mercure m6tallique forme la base d'un grand nombre de preparations pharmaceuliques, presques toutes destinees ä l'usage externe, en medecine veterinaire; cependant les Yeterinaires anglais et beiges administrent ce metal int^rieure-ment; ils se servent principalemenl de-la pommade mercurielle qu'ils donnent ä 1'interieur sous forme de. bols : c'est ce qu'ils appellent pilules bleues. En France, les pr6parationsles plus usit6es, ä l'exterieur, sont les suivantes :
1deg; Pommade mercurielle simple (Onguent gris).
Prenez : Mercure coulant................. 1 partie.
Axonge......................... 2 —
Incorporez le mercure dans une petite quantite de l'excipient jusqu'a ce qu'il suit entierement eteint, et ajoutez ensuite le reste de la graisse. On peut encore la pr^parer en incorporant la pommade double avec quatre fois son poids d'axonge.
2deg; Pommade mercurielle double (Onguent mercuriel, onguent na-politain).
Prenez : Mercure coulant et axonge............. parties Egales.
Incorporez comme prtScedemment,
3deg; Pommade mercurielle prussienne.
Prenez : Mercure....................... 12 parties.
Suif.................,......... 5 —
Axonge.............,......... 16 —
Eteignez le mercure dans le suif fondu et ajoutez ensuite la graisse. Elle eät plus consisitante qua los prtc^dentes et convient mieux par les temps cliauds.
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Falsifications. — Les pommades mercurielles ^tant tres-lon-gnesä pröparer, h cause de la difficulte d'eteindre complötemenl le mcrcure dans les corps gras, malgrö les nombreux artifices qui ont ete imagines pour simplifier I'operatio.n, on les prepare aujour-d'hui en grand dans le commerce au moyen d'appareils mecani-ques, ce qui en rend le prix moins elev6. Neanmoins les praticiens devront se lenir en garde contre ces preparations qui sonl souvent mal confectionnees, et plus fr^quemment encore tres-falsiliees. Ces pommades bien prepares doivent 6tre d'un gris fonce tres-uniforme, et ne presenter aucun globule de mercure visible ä la loupe lorsqu'on les ötend sur un morceau de papier. Les corps qu'on y introduit par fraude, pour 6pargner le mercure, sont la plombagine, Vardoise pulv^risee, le charbon de bois pile, le mir de fianee, le protoxyde de manganese, etc.; des droguisles poussent I'mdelicatesse jusqu'ä supprimer enlierement le mercure de ces preparations. Plusieurs proc^des se presentent pour faire reconnai-tre ces adulterations coupables. Le plus simple consiste k brüler une petite quantite de ces pommades suspectes dans une cuiller de fer cbaufiee au rouge : le corps gras se detruit, le mercure se volatilise, et le corps Stranger reste comme r^sidu. On peut arriver au meme r^sultat en traitant les pommades mercurielles par Tether bouillant dans un petit ballon : le corps gras se dissout et le mercure reste comme rdsidu avec les matieres etrangferes frauduleuse-ment ajoutees. Enfin, avec une solution concentröe et bouillante de potasse on arriverait au m6me r^sultat, en saponiflant la graisse.
lledicamentation. — Ainsi que nous I'avons dit, les preparations de mercure s'emploient a peu pros exclusivemenl ä Texte-rieur, en France. Les pommades que nous veuons de faire connaitre doivent 6tre 6tendues en frictions cutan6es sur une region du corps oü l'absorption puisse s'en faire aisement lorsqu'on desire que les effets se g6n6ralisent; la face interne des membres, et notamment le plat des cuisses, sont les points les plus convenables sous tons les rapports. Lorsque Faction des pommades mercurielles doit rester locale, c'est le si6ge du mal qui decide necessairement du lieu d'application du remöde. En general, il est difficile de determiner la dose de ces preparations qu'on peut appliquer sur les divers animaux; cependant nous pouvons poser comme principes gene-raux, que la dose devra 6tre d'autant plus petite que la preparation est plus ancienne, que la surface oü on Fapplique est plus denudee, que le systöme vasculaire est plus vide, que la temperature exte-
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DES ALTERANTS MERCURIAUX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;129
rieureestplus froide, etc. Enfin, quelle que soilla dose employee, on doil loujours fixer les animaux de teile sorle qu'ils soient dans rimpossibilitö de se lecher et d'ing^rer ainsi une parüe de la preparation mercurielle employee.
Pharmaeodynamle. — L'action fondante et r^solutive des pom-mades mercurielles est toujours trfes-marqu6e localement lorsqu'on les emploie avec persdvörance; on augmenle encore leurs effets sous ce rapport en les combinant avec les preparations vesicantes, et notamment avec l'onguent v6sicatoire, comme on le voit dans l'onguen t fondant de Lebas, qui est une excellente association phar-maceutique. Quanta l'action g^nörale, eile se developpe lentement, mais eile acquiert souvent, particulierement chez les ruminants, une intensite redoutable; les exemples d'infection mercurielle qui ont et6 observes chez ces animaux ont 6te h peu pros tons occa-sionnes par ces preparations. Plusieurs circonstances peuvent in-fluer, du reste, considerablement sur les eflets produits par leur application exterieure; les unes tiennent au medicament lui-m6me, les autresauxsujetsm^dicamcntes, at enfin rjuelques-unesaumonde environnant. Pour le medicament, ct abstraction faite de la dose employee, I'experience demontre qu'il est d'autant plus actif qu'il a ete plus anciennement pröpai'6; et celte circonstance, rest^e sans explication jusqu'a ce jour, parait tenir h I'etat d'oxydation plus ou moins avance du mercure dans la preparation. II r6sulte, en effet, des experiences tres-pr^cises, faites tant sur les animaux carnivores que sur rhomme, par M. B^rensprung (I), que la pom-made mercurielle riücecnment pr6par6e est infmimenl moins active que celle qui a vieilli, et qu'une pommade, meme legere, faite avec l'oxyde noir de mercure et l'axonge, presente encore plus d'ac-tivite ; il y aurait avantage evident, sous tous les rapports, ä adopter cette derniere preparation. Les circonstances relatives aux su-jets sont d'abord I'espece, I'experience demontrant chaque jour que les ruminants sont incomparablement plus sensibles ä l'action de l'onguent mercuriel que les autres animaux domestiques, tou-tes choses d'ailleurs egales; il faut ensuite tenir compte de l'ötat de repletion plus ou moins prononce du systöme sanguin, de Tin-tegrit6 de la surface sur laquelle on a depose le medicament, etc. Enfin, parmi les circonstances exterieures, nous devons surtout no-ter la temperature, qui exerce la plus grande influence sur les ef-
(1) Journ. de pharm. et de chimie, 1851, t. XX, p. 124.
Tabourin, 3= edition- — II-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 9
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fets mercui'iaux, ainsi qu'on I'a remarque depuis longtemps chcz rhomme, et que M. Carr5re (1) I'a observe chez les animaux ruminants.
Differences. — Doses toxiques.
1deg; fSolipeiies. — I.es solipcdes sont de tous les animaux domestiques ceux qui supporlcnt le mieux l'action des mercuriaux. Cependant La-fosse (2) et Cbaberl (3) avaient remarque deji que ces medicaments employes ä l'exlöricur determinaient divers accidents chez les chevaux ; mais les experiences de M. H. Bouley (4) ont fait voir qu'un cheval ne meurt qn'au bout du trentiume jour de frictions cutanfies faites avec 120 grammes dc pommade mercurielle double dans les vingt-quatre beures: ce qui fait 3,000 grammes de medicament employes pendant le mois. M. Hertwig (o) rapporte une experience de Schubart, qui a conduit a pen pros au meme resultat: un cheval frictionne chaque jour avec la pommade mercurielle commen^a ä saliver le sciziime jour et mourut le vingt-neuvieme ; on avait employe environ 3,200 grammes de preparation hydrargyrique.
2deg; Grands ruminants. — I! y a longtemps que les praticiens ont remarquö la susccplibilitc trfes-grande des ruminants ä regard des mercuriaux ; cependant ce fait important n'a ete bien 6tabli par des observations rigoureuses que dans cos derni^res annees. Des 1818, Dcbal (G) avait cWja signaleles desordres que ces medicaments peuvent occasionner chez les grands ruminants; M. Barraud(7) les a decrits avec beaucoup de soin en 1S31 ; puis successivement MM. Carrere (8) et Festal (9), en 1839; Hrilbouet (10), en 1842; Tixier pere et ills (11), et Kraner (12), en 1843; et Rübcllet (13), en 1833, etc. La plupart des accidents qui ont etc observes etaient dus a des frictions cutanees de pommade mercurielle.
Cien que tous les praticiens soient unanimes pour reconnaitre les fu-nestes effcts des mercuriaux sur les ruminants, ils sont loin d'etre d'ac-
(1)nbsp; .hum. des vitir. da Midi, 1839, p. 199.
(2)nbsp; Did. d'hipp., t. II, p. 234, avt. Poux.
(3)nbsp; Tratte de la gale et des dartres, p. 33.
(4)nbsp; Recueilde mid. vetiir., 1840, p. 512, et Compte rendu d'At fort.
(5)nbsp;Pharmacologie pratique, p. 705.
(C) Compte rendu de l'Ecole de Lynn, 1818.
(7)nbsp; Joum. thior. et prat., 1831, p. 199 et 289.
(8)nbsp; Joum. des voter, du Midi, 1839, p. 253, et suiv.
(9)nbsp; Ibid.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;id.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;id.
(10)nbsp; Annul, de la Soc. vete'r. de Libourne, 1842.
(11)nbsp; Clinique vdter., 1843, p. 464.
(12)nbsp; Joum. vete'r. et agric. de Belgique, 1843, p. 354.
(13)nbsp; Note communiqu^e.
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DES ALTERANTS MERCÜIUAUX,
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cord sur la dose nßcessaire pour amener l'infection mercurielle. D'apris les veleriaaires beiges, on pourrait impun6nement, en quelque sorte pratiquer des frictions de pommade mercurielle sous l'abdomen des vaches aüeintes de m6lro-p6ritonite; tandis que, d'aprös les vet,6rinaires du Midi, une petite quanlilä de cette pröparalion, tä grammes par exemple, selon M. Brilhouet, sufflrait pour determiner des accidents graves. M. Lafosse (1), dans le but de fixer quelques regies ä cet ögard, a tentß plusieurs experiences sur les grands ruminants. De la pommade mercurielle double a 6te appliquöe en frictions vigoureuses sur le garrot, et les animaux ont etß fixes de maniere ä ne pouvoir pas se lecher ; ä la dose de 32 ä tgt;4 grammes, la pommade n'a produit d'autre effet qu'une inflammation locale assoz intense ; ä celle de DiO grammes, il est surverju des tremblements generaux qui ont dure liuit jours et qui indiquaient un commencement d'infection. Malgrß ces essais, la question reste inde-cise, et eile ne sera j.-imais rßsolue d'une manure positive tant qu'on ne tiendra pas compte des diverses cireonslances qui peuvent influer surles resultats, telles que l'anciennete de la preparation, sadose, l'ctat general du sujet, celui de la peau oü Ton a pratique les frictions, la manure dont les animaux ont etc fixes, l'etat de la temperature ambiante, etc.
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'Aquot; Petits rnminauts. — Les moutons snnt encore plus sensibles que les autrcs ruminants ä faction de la pommade mercurielle ; quand on i'emploie en frictions centre la gale, non-seulement clle allire la laino, mais eile produit des accidents graves: M. de Gasparin (2) a vu mourir dos agncaux par infection mercurielle parco qu'on frottait les brebis qui les allailaient avoc de l'onguent gris. Les chevres, d'apres I'observation de Delafond, que nous avons deja rapportee, no seraient guire moins sensibles que les moutons ä Faction de la pommade mercurielle.
Ces divers points pratiques bien etablis, il nous reste a examiner une question theotique d'un certain interet: e'est celle de savoir k quclles causes on peut rapporler cette susceptibilite particuliere des animaux ruminants a l'egard des mercuriaux. II est certain que la peau souple, spongieuse, molle, ii mailles peu serrecs, de ces animaux, doit permettre une absorption plus rapide et plus considerable des molecules mercu-rielles quo celle des solipedes, dont le tissu est plus sec et plus serre; il peut se faire aussi, qu'une fois I'absorption opersect;e, ces animaux aient une force de resistance peu considerable a opposer ä ces medicaments, ä cause de leur constitution molle et gen^ralement tris-lymphatique ; enfin, il est possible aussi que la nature chimique des liquides et des solides des ruminants facilite la solubilite du mercure, et rende ainsi plus facile I'absorption de ce medicament et le developpement de ses ell'ets. II re-sulte, en effet, des recherebes des cbimistes et des agronomes, que la
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(1)nbsp; Journ. des viter. du Miili, 1819, p. 433.
(2)nbsp; nbsp;Tratte des maladies des be'les ä luine, p. 183 ot suiv.
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quantite de chlorure de sodium qui existe dans la ration ordinaire d'un boeuf est environ double de celle qu'on Irouve dans la ration du che-val (1); en outre, les ruminants regoivent souvent un supplöment de sei dans leurs aliments. D'apres ces donnöes positives, il est done tres-pro-bable que les liquides nutritifs et exerfitäs des ruminants doivent ötre plus chlorures que ceux des autres animaux; or, si la thöorie de M. Mialhe sur l'absorplion des mercuriaux est fondle, on s'explique Abs lors parfai-tement les effets exagerös de ces medicaments chez les ruminants,
4deg; Omuitores. — L'action du mcrcure sur le pore est ä peu pros inconnue.
•5deg; Carnivores. — Les experiences nombreuses des medecins sur les chiens et sur les cbats, pour etudier l'action des mercuriaux, d^montrent ävidemment que ces animaux sont trös-sensibles ü leurs effets, et qu'il sufflt de quclques frictions do pommade mercurielle pour determiner de graves accidents.
Pharmacotherapie. — La pommade mercurielle double, ä peu pres exclusivement employee en m6decine v6t6rinaire, produit des effets therapeutiques analogues ä ceux des autres mercuriaux ; ce-pendant son action fondante locale est des plus energiques, et comme eile ne s'accompagne que d'une irritation tres-legere des surfaces sur lesquelles on I'applique, cette preparation obtient g6-neralement la preference sur les autres composes mercuriels pour les indications locales externes. Quant * ses effets generaux, ils n'offrent rien de special; neanmoins on a reconnu que 1'onguent gris occasionne plus facilement que tout autre compose hydrargy-rique la salivation et les desordres de l'appareil de la mastication ; I'experience parait demontrer, en outre, que son action anliplas-tique sur le sang est aussi des plus marqudes. Les indications de ce medicament sont fort nombreuses, et se divisent naturellement en internes et en externes.
V Indications internes. — Ces indications sont fort peu nombreuses. en Fiance du moins, oü Ton fait rarement ingcrer de la pommade mercurielle; en Angleterre il en est autrement, et les fameuses pilules bleues paraissent 6tre employees dans la plupart des cas oü les mercuriaux sont indiques. II est ä peine utile aussi de mentionner ce moyen surannö et tombe justement en oubli, qui consistait k employer, chez I'homme, le mercure coulant comme
(1) Barral, Statiq. cliimiq. des animaux, p. 839.
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DES ALTERANTS MERCURIAUX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;133
dösobslruant möcanique de l'intestin dans le cas de constipation opiniätre et de volvulus ; en supposant qu'il obtienne quelques succes chez rhomme, 11 dchouerait probablement chez les ani-maux en raison de la position horizontale du corps. Cependant, ceci ne paralt pas absolu, car le vet6rinaire allemand Goring (1), assure avoir employö plusieurs fois avec succös le mercure coulanl contre la constipation et les pelotes slercorales du chevai. L'in-fection mercurielle, d'apres lui, ne serait pas ä craindre. Une application singuliöre de ce m6dicament est celle qui est signal6e par M. Chariot (2), vel6rinaire et pharmacien : eile consiste h don-ner ia pommade mercurielle k l'inlerieur, ä la dose de 16 grammes par jour, pour faciliter l'engraissement des chevaux; les effets ne s'en feraient sentir qn'k la longue. Enfin, une application non moins curieuse est celle proposee par M. Guilmot (3), v6t6rinaire beige; 11 administre la pommade mercurielle, en bol, ä la dose de 20 ä 30 grammes, aux chevaux attaints de coliques stercorales; le succes est prompt, ainsi qu'il r^sulte des observations recueillies par ce vötörinaire et par M. Feirage. Seulement, comme les accidents mercuriels sont ä craindre, il laut administrer, pen de temps aprös, ie chlorate de potasse ;\ la dose de 30 ä 40 grammes.
2deg; Indications externes. — Les indications locales externes de la pommade mercurielle sont trös-nombreuses et de plusieurs sortes. #9632;Cette preparation est employee k divers titres: c'est tantot comme fondant, tantot comme agent anttpsorique, d'autres fois comme moyen antipediculaire, et souvent aussi comme remede abortt'fä'ane intlammation locale on gen6rale ; nous allons I'examiner sous ces divers rapports.
a.nbsp; Fondant. — A titre de fondant, la pommade mercurielle est d'un usage en quelque sorte vulgaire contre les diverses tumeurs indolentes, et notamment celles qui Interessent la peau, le tissu cellulaire sous-cutan6, les articulations, les ganglions lymphatiques, les glandes externes, teiles que les mamelles, les testicules et leurs dependances, les parotides, etc. On Temploie aussi sur quelques tumeurs sp6ciales, comme le cancer, le farcin, les exostoses, etc.
b.nbsp; Antipsorique. — Les vertus anlipsoriques du mercure sont
(1)nbsp; Magazin, 1864, p. 212.
(2)nbsp; Mem. de la Soc. vete'r. du Calvados et de la Manche, 1831-32, p. 325. (8J Annales veter. beiges, 18S8, p. 585; et 1861, p. 79 et 456.
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134nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICAMENTS ALTERAINTS.
connues depuis longtemps, et mises ä profit sur les divers animaux, dans le cas de gale, de dartres, de crevasses, de demangeaisons, d'eruptions diverses, etc. Chabert (1) a beaucoup pr^conisö ce moyen sur le cheval et les autres animaux; M. Hertwig (2) pretend m6me que la gale rebelle du chien, quand eile s'accompagne de l'epaississement de la peau, ne peut etre gu^rie sans l'usage de la pommade mercurielle ; M. Dayot (3) l'a appliqu^e, avec beaucoup de succes sur une eruption eczemateuse et contagieuse des soli-pedes; M. Schaack nous a assure qu'il ne connaissait pas de meil-leur moyen de faire disparaitre les d^mangeaisons si opinlütres de la criniere et de la queue, chez les chevaux, que les frictions mer-curielles. Enfin, M. Bouillard (4) afflrme que la pommade mercurielle, addilionn^e de 1 ä 2 p. 100 de biiodure de mercure, est d'une grande efficacitö centre le chancre si opiniätre de l'oreille du chien ; on reitere I'application deux ou trois fois par jour.
c.nbsp; AiiHiraquo; laquo;liculuire. — C'est un moyen consacre depuis long-temps par Texperience que d'employer les onctions de pommade mercurielle simple sur la peau, pour delruire la vermine qui peut pulluler sur le corps des divers animaux. Ce moyen röussit cons-tamment, seulement ilfautremployer avec management, car, dans les affections de ce genre, I'epidernie etant en partie detruit, le mercure est absorbe facilement, et des empoisonnements mortels peuvent en 6tre la consöquence, comme on l'a observe souvent chez les ruminants.
d.nbsp;Abortif de l'inflammation. — La pommade mercurielle jouit de proprieles anliphlogistiques des plus energiques : appliqu^e sur des tumeurs douloureuses, eile abat rapidement rinflammation et procure une prompte resolution ; la connaissancc de cet effet interessant a port6 divers praliciens ü le mettre ä profit dans quelques affections locales externes et internes. On a surtout preconise la pommade mercurielle centre les irritations de la peau, l'^rysipöle, les phlegmons profonds, le panaris et le javart tendineux, les contusions graves, l'engorgement du cordon testiculaire et des glan-des, etc. Parmi les inflammations internes qu'on essaye de faire avorter au moyen des frictions mercurielles, se trouvent I'ophthal-
(1)nbsp; Traue de la gale et des dartres, p. 33 et suiv.
(2)nbsp; Phamaeol. pratique, p. ')07.
(3)nbsp; Recueil de me'dec. vitir., 1850, p. 209. {VjJourn. de mid, vitir, de Lyon, 1858, p. 261,
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DES ALTERANTS MERCURIAÜX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;135
mie periodique (Gros (I), de Milan), la laryngite snraigue, la phle-bite commengante, la metro-peritonile de la vache, etc. Gelte der-niere affection a öte attaquöe i la fois par des frictions mercurielles, au plat des cuisses surtout, et par l'usage interne du calomel uni aux narcotiques; le veterinaire beige Van den Eide (2) a public quelques examples de succes oblenus par ce traitement. M. Du-bourdieu (3) a fait connaitre egalement une guerison de peritonite tranmatique chez un cbien, obtenue ä l'aide des frictions mercurielles. Ces frictions ont ete employees avec succamp;spar M. H. Bou-ley (4), sur le chanfrein des chevaux pour faire cesser les ecoule-ments chroniques de la pituitaire ; ceux qui sont dus ä la morve resistent presque toujours, et souvent ineme ils s'aggravent sous l'influence de ce moyen. Enfin, on a preconisß aussi l'onguent mer-curiel en frictions comrae agent propbylactique et möme curatif de la rage communiquee : ce moyen, vante surtout par Desault, a joui jusqu'ä la fin du siecle dernier d'une grande renommee, et naguere un m^decin, M. Denizeau, a essaye de le rehabiiiter; mäis Renault (5) a r6duit ä neant, devant l'Academie de medecine, la plupart des faits sur lesquels ce mödecin s'etait appuye pour sou-tenir son opinion.
b. Des Sulfures de mercui'e.
Ils sont au nombre de deux, distingues par la couleur en noir et en rouge.
1deg; Sulfure noir ou protosulfure de mercure {Ethiops mineral).
—nbsp; II est en poudre noir grisätre, inodore, insipide, insoluble dans l'eau, volatile et decomposable par la chaleur, qui le change en mercure et sulfure rouge. II est peu attaquable par les agents chi-miques ä la temperature ordinaire.
2deg; Sulfure rouge ou bisulfure de mereure {Cinabre, vermilion).
—nbsp; Son aspect varie selon son 6tat d'agregation; en masse, il est d'un rouge violace, flbreux et cristallin, c'est le cinabre; reduit en poudre et broy6 dans une eau alcaline, il est d'un beau rouge vermeil et prend le nom de vermilion. Sous Tun et l'autre ^tat il est
(1)nbsp; Compte rendude l'Ecole de Lyon, 1819, p. 33.
(2)nbsp; Journ. vete'r. et agric. de Belyique, 1843, p. 540.
(3)nbsp;Journ. des viMr. du Midi, 1846, p. 349.
(4)nbsp; Remeil de medec. vitir., 1840, p. 542.
(5)nbsp; Recueii de mddec. vamp;te'r., 1852, p. 1 et siiiv.
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136nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS ALTERANTS.
iuodore, insipidc, insoluble, volatil, trös-pesant et decomposable par la chaleur en presence de l'air. 11 est pen alterable 6galement par les agents chimiques ä la temperature ordinaire.
Falaiflcations, — Les sulfures de mercure etant d'un prix assez 61eve sont souvent falsifies : on melange au sulfure noir de la piombagine, du charbon pile, de Yoxyde noir de fer, du peroxyde de manganese, etc.; au sulfure rouge, du minium, du peroxyde de fer, de la brique piiee, etc. Tous ces melanges peuvent se reconnaitre par un precede unique, qui consiste ä mettre un peu de la matifere suspecte dans une cuiller de fer et ä chauffer vivement; le sulfure mercuriel se volatilise, et les substances etrangöres, qui sont fixes, restent comme r6sidu.
Medicamentation. — Les sulfures de mercure s'emploient peu ä l'exterieur; cependant, incorporös ä de l'axonge, ils constitue-raient des pommades moins actives que celles de mercure, mais jouissant ä peu pres des m6mes proprietes. A I'mtorieur, on les ad-ministre le plus souvent en hols on en electuaires; n6anmoins on les r6duit parfois en vapeur que Ton dirige dans les voies respira-toires : ce proced6 d'administration est raremenl employe. Les doses de ces deux sulfures sont les memes, ainsi que leurs vertus m6dicinales; on en donne 16 ü 32 grammes et plus aux grands herbivores, 4 ä 8 grammes aux petits ruminants et aux pores, et 1 ä 2 grammes aux carnivores.
Effets et usages. — L'effet local de ces deux medicaments est nul. Dans le tube digestif, ils determinent souvent la diarrhee quand .on en exagere la dose; mais ils occasionnenl rarement la salivation, ainsi que nous nous en sommes assure par I'experience. Leurs eifets generaux sont les mömes que ceux des aulres mercu-riaux, mais ils sont tres-lents ä se developper : ces deux sulfures sont en effet tres-peu actifs et conviendraient parfaitement pour les animaux ruminants. Quant ä leurs vertus therapeutiques, elles sont peu connues ; cependant on s'accorde generalement ä leur reconnaitre des proprietes vermifuges assez energiques. M. Faure (1) assure que le sulfure rouge, ä la dose de 4 ä 5 grammes, avec le double de son poids de soufre, et donne dans un peu de son aux animaux, qui le prennent facilement, fait rapidement perir les cri-
(l) Journ. des vete'r. du Midi, 1844, p. 29quot;.
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nons qu'on observe parfois dans les yeux du boeuf. II reussirail de mßme chez les autres animaux, et nul doute que, r^duit en vapeur, il ne triomphät ögalement de raffection vermineuse des voies res-piratoires qu'on observe aussi chez les ruminants. Yiborg (1) re-commande le sulfure noir k la dose de 8 grammes uni ä 32 grammes de sei marin m616 aux aliments, pour faire disparaitre l'affectioh pediculaire du pore, qui est toujours si opiniätre. Les vertus antifarcineuses de ces medicaments, c616br6es par Bour-gelat (2) et reconnues ensuite par plusieurs anciens v6t6rinaires, sont ni6es ou möconnues par les vdlerinaires modernes, mais ä tort, car souvent les empiriques en tirent un excellent parli au detriment des incredules. Quant aux propriety antipsoriques, fon-dantes, etc., qui leur sont communes avec les autres mercuriaux, nous n'en dirons rien, bien qu'elles soient tres-reelles, parce qu'elles ne pr^sentent rien de special, except^ leur faible Energie.
c. Du Protochloruro de mercure. Sysokvmie : Mercure doux, Calomel, Calom61as; etc.
Pharmacograpiiie. — II cst solide, cristallisd en prismes allonges un pen jaunälres; cn poudre il est trfes-blanc, surtout s'il est humide, inodore, insipide, trfes-lourd et insoluble k la fois dans l'eau, l'alcool et l'ether. Expose ä l'air et ä la lumiere, il noircit et parait se transformer partiellement en mercure et en sublim6 cor-rosif. Chauffö vivement, il se volatilise sans fondre et eprouve une legere decomposition. Le chlore, l'acide chlorhydrique et les chlo-rures alcalins, le transforment en partie en bichlorure de mercure, surtout h l'aide de la chaleur; ce changement s'opöre egalement ä froid en presence des matieres organiques; les bases alcalines, les sulfures, les iodureset les bromures alcalins lui font aussi 6prouver diverses decompositions, principalement par la voie humide. II faut tenir compte de ces reactions dans les associations pharma-ceutiques auxquelles on soumet le protochloruro de mercure.
Impuretcs et falsifications. — Le calomel, piirliculieremonl ce-
lui qui a ete prepare par precipitation, contient souvent du bichlorure et du nitrate basique de mercure; pour reconnaitre la presence
(1)nbsp; nbsp;TraUi du porc, p. 101.
(2)nbsp; Encyclop. melhodi(j.,a.rtFARCiH.
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de ces poisons dangereux, il faut Iriturer une certaiue quantile de calom61as avec I'eau, Talcool ou Tether, et trailer ces liquides fil-tr6s par les reactifs des biseis de mercure. Le protochlorure de mer-cure, surtout quand il esl en poudre, est souvent falsifie ; on y melange des sels de baryte, de chaux et de plomb, h cause de leur blancheur et de leur poids; on y ajoute aussi parfois de la gomme et de Vamidon. Les matteres minerales sont devoilees au moyen de la chaleur, qui volatilise le sei de mercure et les laisse comme residu; les substances organiques sont aussi accus6es par le feu, qui les noircit, et par l'eau bouillante, quiles söpare du calomel.
Pliarmacotechnie. — En raison de son insolubilite complete dans la plupart des vehicules, 1c calomel fait rarement partie de preparations liquides; quand on desire augmenter son activite, on y associe des chlorures alcalins, et surlout le sol ammoniac; les Anglais y ajoutent souvent de l'aloes et les Allemands du nitrate de potasse. Les deux preparations suivantes sont principalement employees ä l'exterieur.
1deg; Pommade de precipite hlanc.
Prenez : Calomel en poudre.................. 32 grammes.
Axonge............................ 250 —
Incorporez i, froid. Contre les engorgements indolents, les maladies cuta-nees, etc.
2deg; Eau hygienique noire.
Prenez : Calom^las....................... I partie.
Eau de chaux.................... 5 —
Versez l'eau de chaux sur le sei et agitez vivemont. Ce melange est forme d'oxyde noir de mercure et de chlorure de calcium. En injections detersives.
Meiiicuinontaiion. — Le calomel s'administre principalement en hols ou en pilules, plus rarement en dlectuaire; les excipients les plus ordinaires sont les poudres veg^tales amferes avec le miel, le savon men ou dur, etc. Les doses varient selon qu'on administre ce compose mercuriel h titre de purgatif oa A'alterant; e'est sous ce dernier rapport seulement que nous 1'envisageons ici; or, M. Hertwig (1) prescrit ce sei aux doses suivantes pour ies divers animaux domestiques, deux fois par jour.
(I) Pharmacologie pratique, p. 516.
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1deg; Solipfedes...................nbsp; nbsp; nbsp;4, 6 is grammes.
2deg; Grands ruminants............nbsp; nbsp; nbsp;2, 4, G —
3deg; Pores.......................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;t h 2 —
4deg; Petits ruminants.............nbsp; nbsp; nbsp; 20 ;i 60 centigr.
5deg; Carnivores................. .nbsp; nbsp; 0,25 h 1,20 gramme.
Pharmacoiiynamie. — Applique en poudre sur les tissus sains ou denudes, le calomel ne produit aueun efl'et sensible s'il est bien pur; incorporö ä l'axonge. il agit ä peu pres comme la pommade mercurieile, mais plus lentementet avec moins d'energie. Dans le tube digestif, ses effets varient selon la dose ingeree, les intervalles de temps qui s^parent chaque administration, etc.; gen^ralement ce sei mercuriel agit chez tous les animaux comme un purgatif tres-6nergique; aussi devons-nous y revenir ä propos des evacuants du tube digestif. Pour le moment nous constaterons simplement cette propriety, et nous ferons remarquer, de plus, qu'elle nuit souvent h. l'action altörante du calomel; aussi est-on force trös-souvent d'y associer de l'opium pour empöcher cet eflet evacuant intempestif.
Sous quelle forme le calomel penetre-t-il dans le torrent circula-toire ? Les uns admeltent qu'il est absorbe sans transformation; les autres, en considörant son insolubilite presque absolue, sont portes ä croire (ju'il eprouve d'abord une modification dans sa nature, et que ce n'est qu'ensuitc qu'il est absorbe. M. Mialhe a pröcisö cette transformation en disant que, sous l'influence des matieres orga-niques et des chlorures alcalins contenus dans Je tube digestif, il se changeaiten petite proportion en bichlorure de mercure; aussi ce pbarmacologiste propose-t-il, pour rendre cette reaction moins Eventuelle, d'ajouter des chlorures alcalins en petite quanlite au calomel qu'on administre.
Quoi qu'il en soit, Texperience demontre que le mercure doux, donn6 ä petites doses et frequemment, amene rapidement la saturation mercurieile et la salivation; ce fait important, que quelques medecins ont donn6 comme nouveau dans ces dernieres annees, a 6t6 observö depuis longtempssur les animaux, ainsi queTalleste le passage suivant de l'ouvrage de Vitet (1) : laquo; 11 excite promptement la salivation (le calomel) lorsqu'il est administre a petite dose et souvent. raquo; M. William Perciwall (2) affirme egalement cet effet; seulement il a observe qu'il n'est pas constant, et que certains cbe-vaux sont tres-sensibles ä l'action du calomel, tandis que d'autres semblent en ressentir ä peine les effets.
(1)nbsp; mdec. vitir., t. Ill, p. 302.
(2)nbsp; Effets des medicaments sur les chevaux, en anglais.
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Le calomel est reconnu ^galement comme un des agents anli-pho-logistiques et antiplastiques les pins 6nergiques; aussi, quand I'usage en est un pen prolong^, il debilite profond6ment I'econo-mie, arr6te la nutrition, produit un amaigrissement rapide, beau-coup de faiblesse, rend le pouls lent et mou, etc.
Piiarmacotht-rapie. — Le calomßlas n'est guöre employ^ en France qu'ü titie de purgatif et de vermifuge; mais il n'en est pas de raßme en Allemagne et surtout en Angleteire, oü les v6t6ri-naires comme les medecins en font un frequent usage, soit comme fondant, soit comma agent antiplastique. C'est ce qui a fait dire h un medecin anglais, le docteui1 Spillan, qu'il n'est rien en matifere mMicale dont on n'use et dont on n'abuse plus que du calomel.
Le mercure doux est assez rarement employe ä l'ext^rieur; ce-pendant il entre dans la composition de certains collyres sees, de quelquestopiquesresolutifsouantipsoriques, et s'applique en nature sur les ulcörations dartreuses, galeuses. eczömateuses, sur les ulce-res h bords indues, etc. M. Gerlach a employ^ avec succes la pommade de precipit6 blanc contre l'herpfes tonsurant du boeuf. Dans le tube digestif, il reQoit quelques applications utiles. D'abord il constitue un bon vermifuge, surtout chez les carnivores : La-fosse pfere (1) le recommandait contre les coliques höpatiques dues ä la presence de vers et de calculs dans les voies biliaires; il le donnaitäla dose de 4 grammes, uni ä autant d'aloös, et en con-tinuait I'usage pendant quinze jours. Le v6t6rinaire badois Eckert (2) protend que, quand les coliques inflammatoires du cheval ont rösiste ä Temploi des saignöes et des breuvages mucilagineux, et que la gangrene est ä craindre, il ne reste qu'un seul moyen de sauver les rqalades : c'est d'administrer le calomel h. hautes doses et ä intervalles tres-rapprochös. II donne ce sei en breuvage ä la dose de 4 grammes dans un jaune d'oeuf, de demi-heure en demi-heure, pendant deux heures consöcutives, et jusqu'ä ce que le calme soit rctabli; des lors on le remplace par des boissons rauci-lagineuses. Apres I'usage du calomölas, on observe un pouis plus uniforme et plus lent, une respiration plus libre, des sueurs moins fortes, une emission urinaire copieuse, un calme general. Co prati-cienaemployö parfois jusqu'ä 40 grammes de mercure doux en dix ou douze heures avec succamp;s. Ce compose mercuriel, m61ang6
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(1)nbsp; Diel, d'hipp., t. 11, p. 370.
(2)nbsp; Journ. vitir. et agrk. de Belgique, 1843, note des pages 83 et 84.
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ä la poudre de quinquina, a 616 pr6connisc par M. Alibran (1) centre le croup du cheval, en insufQalions dans l'arriöre-bouche; on est parfois force de pratiquer la tracheotomie pour faire parvenir le remede sur le point inalade. 11 conviendrait sans doute aussi pour la möme maladie des autrcs animaux et centre des affections analogues. M. Chambert nous a dit en avoir fait usage, d'aprös le conseil d'un medecin, contre les verrues parfois si opiniätres de la gueule des chiens, et toujours avec un plein succös; il le considere commeun veritable spöcifique de cette affection, et Tadministre en pilules ä la dose de 13 k 50 centigrammes, salon les eas. Enfin, M. Perciwal dit s'ötre bien trouvö de ce medicament contre la gastro-conjonctivite epizootique des chevaux.
Une affection contre laquelle on a dejä employ^ avec succös le calomel, ü plusieurs reprises, e'est la metro-peritonite des vaches fraicbes vel6es; on le donne k la dose de 2 ä 8 grammes, associe k I'extrait d'opium ou de belladone, et Ton en soutient parfois I'ac-tion antiplastique au moyen de frictions mercurielles sur les parois abdominales. MM. Van den Eide (2) et Clement (3), veterinaires beiges, ont public des succös obtenns par ce genre de traitement; M. Yigney (4) s'est egalement bien trouve de l'emploi du calomel dans cette grave affection; mais il parait en avoir us6 plutöt ä titre de purgatif que comme moyen antiphlogistique, puisqu'il I'a ad-ministie ä la dose de 16 ii 64 grammes dans un breuvage Emollient.
Comme alterant, le calomel 6tait d6jk employe autrefois par les marechaux et les hippiatres contre le farcin du cheval. Lafosse pere (5) recommande de l'administrer tons les deux jours k la dose de 2 grammes et durant la moitiö d'un mois; il veut, en outre, qu'on donne aux chevaux comme boisson ordinaire, de l'eau fer-rugineuse naturelle ou artificielle. De la Böre-Blaine (6) est plus hardi que Lafosse, et prescrit le calomel contre le farcin ä la dose de 4 grammes matin et soir, ou, ä son defaut, 16 grammes de pilules bleues ou pilules de pommade mercurielle.
Pour les autres indications du raercure doux, nous c6derons en quelque sorte la parole ä M. Hertwig (7), qui est grand partisan de
(1)nbsp; Recutil de mid. vMi'., 1829, 436.
(2)nbsp; Jonrn. viler, et agric. de Be/gigue, 1S43, p. 114 et suiv. [8) Und., 1844, p. 5.
(4)nbsp; Mem. de la Soc. vetir. du Calvados et de la Manche, 1837, p. 217.
(5)nbsp; Dictionn.d'hipp., 3ltI, Faiicin.
(6)nbsp; Notions fondamentales de l'art viter., t. Ill, p. 471 et 472.
(7)nbsp; Loc. cit., p, 713, 714, 715 et 716, sect; 627.
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ce medicament et qui parait en avoir fait souvent usage. II con-vient, dit-il, toutes les fois que l'inflammation est tres-violente et offre une exuberance remarquable dans las ph6nomönes v6g6tatifs, dans la formation des produits morbides; lorsque les phlegmasies, avec une intensilö moyenne, ont de la tendance ä engendrer des matiferes plasliques, a donner naissance ä des indurations, etc. Ce medicament se montre i.res-efflcace, d'apres ce savant praticien, centre les inflammations des organes parenchymateux, glanduleux, s6reux, fibreux, etc., quand on a d6jä employ^ les 6vacuations sanguines, les diur^liques salins, etc. Son efflcacit6 a 6t6 conslat6e, dit-il, dans de nombreux cas de vertige, d'ophlhalmie, d'angine, de pleurite et de pneumonie, d'hepatite et de p^ritonite, de peri-cardite et de phlcbitc, de mammite et d'orchite, etc.; il a loujours echouc contre la peripneumonie du gros betail. II se montre efli-cace egalement contre les engorgements chroniques du foie avec teinte icterique des muqueuses; contre les hydropisies avec fausses membranes; les affections rhumatismales et catarrhales; les maladies du systfeme lymphatique et de la peau; certaines nevroses, telles que le tötanos et la paralysie, etc.
Un veterinaire instruit de Paris, M. Weber (i), a fait du calomel, h titre d'aitörant, une application tres-int6ressante. 11 traite avec succes par ce medicament i'ictere dn chicn, maladie loujours grave chez ce carnivore et souvent morlelle. II le donne sous la forme pilulaire et h la dose de 5 ä 10 centigrammes repetee 3 ä 4 fois par jour et pendant 4 ä 3 jours. Des que la purgation survient, il faut suspendre l'usage du medicament pour le reprendre ensuite ä la dose primitive; s'il ne survient pas de derangement intestinal, on se contente de r^duire la dose jusqu'ä guerison complete. II survient parfois de la salivation, mais la stomatite est rarement grave.
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d. Autres composes mercuriels insolublos.
1deg; Protoxydc ou oxyde noir laquo;le merenrc. — A peu pros inusitd, quoique dou6 d'une grande activite. 11 forme la parlie active des pommades mercurielles.
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^0 Protoiodure ct liiiodure fie mercure.
iodures.
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Voyez Alterants
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3deg; Ppotobromurc de mercure. — Analogue an calomel, mais peu employ^.
(I) Reeueil de mid. vete'r., I8C9, p. 881, el Journ. veter. de Lyon, 1870 p. 100.
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4deg; Sous-protonitrate insoluble [Turbüh nitreux). — Inusitd. 3deg; SnuH i\raugt;sn\U\u- intiuinhir {Turhilh mineral). — Inusitö ; etc.
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sect; 3. — HercnriauK solaliles. ö. Du Bichlorure de mercare.
Phurmacographic. — Voyez Camtiques coagulants. T. I, p. 513.
Substances incompatibles. — Le sublime corrosif, surtout ä l'etat de solution, est susceptible d'ötre decompose par une foule de substances minörales ou organiques, simples ou composöes. Parmi las matieres mm6rales capables de modifier le bichlorure de mercare, on doit noter surtout les alcalis et leurs carbonates, les sulfures, les iodurcs, les bromures, etc.; presque tous les m6-taux, y compris le mcrcure, lui enlevent une partie du chlore qu'il contient et le ramenent ä Fötat de protochlorure meicuriel. La plupart des matieres organiques, par afünile soit pour le chlore, soit pour le mercure lui-meme, alterent plus ou moins complöte-ment le sublim6 corrosif; de ce nombre sont les matieres neutres non azotees ou azotöes, les matiferes tannantes, extractives, etc. Jusquc dans ces derniöres anntes, on avait exagere l'importance de ccs decompositions, et on les considerait genfiralement comme an-nulant plus ou moins completement les propriötes du sublime corrosif; mais des recherches röcentes dömontrent, d'une part, que ces decompositions ne sont Jamals completes, du moins avec les matieres organiques, et que, d'autre part, le nouveau compose forme, dans lequel entre constamment du mercure, conserve Loujours une certaine activity grace üi la facultö dissolvante des humeurs animates; enfin, quelques mMecins considörent m6me ces decompositions partielles du bichlorure comme une condition necessairc u sa tolerance dans l'appareil digestif.
Pharmacotechnie. — Les preparations pharmaceutiques du su-blimö, destinees ä l'usage interne, sont pen nombreuses en mede-cine v6terinaire, oü Ton administre presque toujours ce sei en solution aqueuse ou en bols. Les deux suivantes meritent cependant d'etre connues.
1deg; Liqueur de Van Swieten.
Prenez : Sublimö con-osif.............. 1 gramme.
AIcool....................... 100 —
Eau distillöe................. 900
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144nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICAMENTS ALTEUANTS.
Dissolvez le sei dans I'esprit-de-vin, melangez ensiiite la solution alcoolique ä l'eau pure et agitoz.
2deg; Liqueur de Mialhe.
Prenez : Sublime corrosif................nbsp; nbsp; 1 gramme.
Sei marin......................nbsp; nbsp; 2 —
Sei airmoniac..................nbsp; nbsp; 2 —
Eau distill^e...................nbsp; nbsp; i litre.
Dissolvez.
Sledicamentation. —Le deutochlorure de mercure s'administre aux animaux en bols ou en breuvages; la forme d'electuaire doit iHre proscrite ä cause de l'irritation de la beuche et de la salivation abondante qui en seiaient la consequence. II faut toujours, aulant que cela esl possible, donner la preference ä la forme liquide, et tächer de faire prendre la solution mercurielle dans las boissons ordinaires des malades. Les doses les plus convenables pour les divers animaux, d'aprös M. Herlwig (1), sont les suivantes:
1deg; Grands herbivores.................nbsp; nbsp; 0,30 Ji l gramme.
2deg; Pores.............................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ä ^ 15 centigrammes.
3quot; Moutons..........................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2ä 5nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—
4deg; Chiens...........................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;lä 5nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—
Ces doses doivent 6tre repetees deux fois par jour, et toujours quelques heures avant les repas. Elles seront conlinuöes selon le besoin, mais leur usage devra 6lre snspendu aussitöt que l'appetit diminuera et que la diarrhee et des coliques apparaitronl; on pour-ra le reprendre apres quelques jours de repos, et ainside suite.
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PJiarmacodynamie. —Nous ne reviendrons pas sur rhistoire des effets locaux externes du sublime corrosif, parce qu'ils ont et6 suf-üsamment exposes en parlant de ce composö mercuriel ä litre de caustique (voy. t. I, p. 513 et suivantes). Nous devons examiner avec sein les effets dynamiques de ce sei mercuriel important.
Introduit en petite quanlile dans le tube digestif, le sublim^ corrosif est facilemenl supporte par la plupart des animaux; il ne derange pas la digestion et parait m6me, dans le commencement de la medication, augmenter l'appetit. II est rare qu'il dötermine le ptyalisme chez les solipödes, comme le font observer Delafond et Hertwig, ä moins qu'il n'ait irrit6 directement la muqueuse de la
(1) Pliarmacologie pratique, p. 722.
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DES ALTERANTS MERCURIAXJX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;145
bouche; chez les ruminants et chez les carnivores, la salivation survient, au contraire, tres-facilemenl sous l'influence du bichlo-rure de mercure; de plus, il provoque souvent, chez les carnivores et les omnivores, des vomissements r6it6res. Quoi qu'il en soit, quand on continue l'usage de ce mödicament pendant quelque temps, ou lorsqu'on en 61eve la dose, il ne tarde pas ä irriterle tube digestif, ainsi que l'indiquent bientöt la perte de l'appelit, des co-liques plus ou moins vives, une diarrhöe infecte, etc.
Sous quelle forme le sublimö corrosif est-il absorbe et passe-t-il dans le sang? D'apresM. Mialhe, ce compos6 mercuriel se combi-nerait avec l'albumine qu'il rencontre dans le tube digestif, et le compose albumino-mercuriel se dissoudrait dans les chlorures alca-lins, et arriverait sous cet etat dans le sang, oü il ne ferait, en quelque sorte, que s'elendre pour parcourir tout le Systeme circu-latoire. 11 serait difficile de seprononcer sur la valeurde cette theo-rie, qui comple cependant en sa faveur une assez grande probability.
Quelle que soit la forme sous laquelle les molecules du bichlo-rure de mercure arrivent dans le sang, toujours est-il qu'elles pas-sent ä. travers l*organisms, dans les premiers jours, sans susciter la moindre modilication fonctionnelle, et que cen'est qu'tX lalongue qu'on aperQoit leur influence sur les organes et les fonctions dont ils sent charges. On remarque d'abord l'injection des muqueuses ap-parentes, la diminution de l'appetit, la gone et l'acceleration legere de la respiration, parfois de la toux chez les ruminants, un pouls vif et concentre, un etat g6n6ralde faiblesse, une maigreur rapide, et surtout une diuröse tres-copieuse, etc. Enfln, si, malgre la manifestation de cette flevre speciale, on persiste dans l'emploi du sublime corrosif, il survient une saturation meicurielle qui pent entrai-ner de graves consequences. (Voyez Mercuriaux en general.)
Effets ioxiquvs du sublime corrosif. — Lorsqu'on a administrö des doses trop clevres de sublime corrosif, ou quand des applications ext6rieures ont donne lieu ä une absorption imprevue, il survient un veritable empoisonnement dont il importe de faire connaitre les principaux caracteres. Du cöte du tube digestif, on observe toujours la perte del'appötit, une soif ardente, une salivation plus ou moins abondante, des coliques vives, une diarrli6e infecte, puis sanguino-lente, etc. Les organes charges de la circulation et de la respiration pnüsentent des caractferes remarquables : les mouvements du cceur sont tumultueux, et cependant le pouls est petit, conoenlr^, ner-Ta urin, 3e edition. — K.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 10
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#9632;veux ; la respiration est laborieuse et souvent accompagn6e de toux chez les ruminants. Ges caraclferes rappellent un peu ceux d'une liövre putride, comma le fait judicieusement observer M. Hartwig, et cela d'autant plus exactement qua las animaux sont faibles, abaltus, insensibles, tremblotants sur leurs membres, qu'ils meu-rent dans un grand 6tat d'aftaissement et toujours sans convulsions. Las autres signes se rapportent ä l'infaction marcurielle.
Lesionraquo;. — Quand on ouvre la tuba digestif, on döcouvre diverses alterations : ce sont des ulcerations, das exsudations sanguines, una inflammation plus ou moins viva dans divers points du canal intestinal, etc. Les voies urinaires, par lesquellas s'^chappent les molecules du sublime corrosif, sont toujours plus ou moins for-tement irritees. Le sang est noir et fluide, le coeur ecchymose ä l'intörieur, les poumons plus ou moins engoues de sang, etc. Enfin, comme I'a observe Dupuy (1), les organas ont considerablement diminue da volume at da tonicite; ils sont devenus llasques at tres-fragiles.
Antidotes. — Aussitöt qu'on s'aperQoit des effets exageres du sublime corrosif, il Taut en cassar immediatement I'usage, at si le point de depart de rempoisonnemenl reside dans una absorption superficielle, il faut se hater d'enlaver non-saulement le sal ras-tant, mais encore les eschares qu'il aformöas avac las tissus, et qui deviendraient das sources permanentes de molecules toxiquas. Si Ton a affaire ä des animaux qui peuvent vomir, on administrera un vomitif; chez tons on donnara des boissons albumineuses, fari-neusas, laiteuses, et surtout sulfureuses, si cela est possible. II con-viant aussi da soutenir renargie du corps au moyen da breuvages amars, aromatiques, etc.
Differences. — Doses toxiques.
1deg; Stolipedes. — La dose toxique du bichloiurc de mercure, pour les solipedes, varie suivant plusieurs circonslances. Toutes dieses egales d'ailleurs, ce sei est beaucoup plus actif en dissolution qu:a l'ölat solide, avant que les animaux aient mange qu'apres le repas, etc. D'apris Rytz, cite par M. Hertwig, 8 grammes de sublime corrosif dissous dans un litre et demi d'eau pure suffisent pour tuer le cheval; par conlre, Delafond (2)
(1)nbsp; Comple rendu de l'Ecule d'Alfort, 181Ö, p. 29.
(2)nbsp; Therapeut, qenir., t. II, p. 4l7,
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DES ALTERANTS MERCURIAUX.
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a pu donner impunöment ä des chevaux qui venaient de manger du foin, iö grammes de biclilorure de mercure en bols präparös avec de la poudre de guimauve ; il est probable qu'ä jeun celte dose eüt dßtermin6 un em-poisonnement mortel. Enfin, selon Viborg, au dire de M. Hertwig, on pourrait injecter le sublime corrosif dans la jugulaire des chevaux sans causer la mort, depuis 2ä centigrammes jusqu a 4 grammes, en procedant graduellement, seulemenl l'ouverture resle flstuleuse; ce resullat merite d'ßtre veriflö de nouveau, parce qu'il est peu admissible.
2deg; Cirands raminants. — D'aprös M. Hertwig, 4 grammes de ce sei mercuriel en dissolution dans l'eau produisent quelques desordres momentanes dans le tube digestif des bötes bovines, mais ne compromeüent pas l'existence ; 8 grammes donnas sous lamöme forme ont determine la mort chez une vache le quatorziöme jour. Sous forme solide, il a pu etre administre impunement ä cette dernifere dose ä une vache; mais 12 grammes donnes en electuaire le lendemain mirent le mfime sujet dans un tel ötat de faiblesse, qu'on fut obligfi de le sacrifier au bout de liuit jours (Gohier) (t).
3deg; Petits ruminantB. — A la dose de 4 grammes, sous quelque forme que ce soit, le sublime corrosif empoisonne mortellement les moutons, d'apris M. Hertwig.
4deg; Omnivores. — La dose toxique est inconnue pour le pare.
B0 CarniTores. — Les chiens sont empoisonnes par ringestion de 20 ä 30 centigrammes, et mOmc moins, de sublime corrosif. Dans le lissu cellulaire sous-cutane, 15 centigrammes sont suffisanfs pour determiner la mort de ces petits quadrupüdes. Enfin, en injection dans la veine jugulaire, 4 centigrammes sont susceptibles de determiner un empoisonne-ment mortel.
Pharmacothcrapie. — Le sublimö corrosif est loin de präsenter pour l'usage interne I'lmportance que nous lui avons reconnue pour les applications exlerieures; cela ne lienL pas evideiu-ment ä son manque de vertus curatives, mais bien ä ce qu'on ne les a pas ötudiees avec assez de soin encore en medecine veteri-naire; ses propriöles fondantes sont trfes-energiques et surpassent celles des autres mercuriaux. En revanche les compose mercuriels insolubles, et nolamment le calomel, lui sont bien superieurs comme agents antiphlogistiques el antiplastiques. Yoilä ä peu pres tout ce que Ton sait d'un peu posilif sur ses proprietes therapeu-liques.
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(i) Registrede FEcole de Lyon, 180S.
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148nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICAMENTS ALTERANTS.
Une des maladies centre lesquelles le bichlorure de mercure a 616 le plus anciennement employ^ et le plus forlement pr6conis6, e'est le farcin. Les hippialres s'en servaient d6jä, et vers la fin du siamp;cle dernier, un marechal de Paris, Hurel, employait avec succes, ainsi qua le constate Huzard pere (I), un breuvage anlifarcineux qui avait pour base le sublime corrosif. D'un autrecot6, d'apresle m6me auteur, Claler, Jalouset et lui-meme, auraient fait usage avec succfes du deutochlorure de mercure contre les affections farci-neuses. De la Bere-Blaine (2) vante beaucoup aussi ce medicament dans la m6me maladie ; il le present a la close de 1 gramme matin et soir, dans un breuvage gras ou une decoction de gruau, et pousse au besoin la dose jusqu'ä 2 grammes repclee deux fois par jour. Enfin.unvetGrinairesuisse, Joiivet, 6crivit dans le temps äGo-hier (3) pour lui faire part de la guerison inattendue d'une jeune ju-mentfarcineuse älaquelle on avait administre, en deux doses, trois onces de sublim^ corrosif dans le but de la faire perir.Leselfut donne melange h. de la farine d'orge; la premiere dose fut d'une once et la seconds du double. Malgre ces aulorites et ces exemples, le bichlorure de mercure est rarementemploye aujourd'hui centre le farcin.
Le sublime corrosif ayant montr6 quelque efficacite contre cclle maladie, on devait naturellement I'essayer aussi conlre la morve, ä cause des grandes analogies qu'on a cru trouver, avec raison, enlre ces deux affections. Cependant les tenlalives paraissent avoir 6i6 peu nombreuses, car nous ne trouvons gufere dans les annales de la science, que Ligneau (i) et Rainard (o), qui aient employ^ ce conipos6 mercuriel contre la morve chronique. Le premier le don-nait uni au soufre, ce qui ctait susceptible d'en diminuer de beau-coup l'aclivite, et y ajoutait aussi des fumigations de camphre. Le second en faisait usage k l'etat de liqueur de Van Swieten. II y a eude part et d'autre des succes et des insuccös. Aujourd'hui, ce moyen est abandonne, parce que I'experience a demontrö que tons les mercuriaux sont plus nuisibles qu'utiles dans le traitement de la morve, maladie reconnue incurable de nos jours.
Le sublimö corrosif parait etre plus favorable i\ la curation des maladies cutanees anciennes accompagnces d'alteralion du tissu
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(1)nbsp; Inst. vttir., 1.1, p. 435 et 43G.
(2)nbsp; Not. fondam. de Fart veter., t. HI, p. 225.
(3)nbsp; Hegistre de l'Ecole de Lyon, 1808.
(4)nbsp; Compie rendu de la Snc. d'agric., 1812, p. 47.
(5)nbsp; Comptes rendus de l'Ecole de Lyon, 1820, 1821 et 1822.
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DES ALTERANTS MERCUP.IAUX.
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de la peau. D'apres Reuss (1), ce compose mercurial donne au moulon, en dissolution dans l'eau un peu salee, ä la dose de 3 ü. 4 centigrammes par jour, pendant un inois, sufflt pour le guerir de la gale sans applications exterieures, ce qui est au moins douteux. Enfin, une application du sublimö corrosif qui paraitra sans doute singulifere aux veterinaires frangais, c'est son emploi interne en Allemagne pourguerir levertige du cheval. Les observations de Kersting, et les miennes propres, dil M. Hertwig (2), demontrent que ce mödicaraent a rendu souvent de bons services dans le Irai-tement de cette maladie, surtout quand eile a perdu de son acuit6 et qu'elle depend d'une affection du foie.
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6. Du Deutoxyde de mercure. Synonymik : Oxyde rouge, Precipilö rouge, Pnkipitö per se.
jPharmacosrrapiiie. — Cet oxyde est solide, en paillettes mica-cees, de teinte rouge quand elles sont entiöres, et d'une couleur jaune lorsqu'elles sonl reduites en poudre, d'une odeur nulle, d'une saveur äcre et melallique, d'une densile de II environ, se decom-posant ;\ 400 degres centigrades en oxygene et en mercure, et se dissolvant legerement dans l'eau.
Pharmncotechnic. — L'oxyde rouge de mercure entre dans la composition d'un assez grand nombre de preparations destinies ä l'usage externe ; il forme la base de l'eau phagedönique et de la pommade citrine, dont il a ete question ; il sert souvent i (aire des collyresirritants; enfin, il entre dans les preparations antiophthal-miques ou antipsoriques qui suivent.
1deg; Pommade de Lyon.
Prenez : Oxyde rouge do mercure...... 2 grammes.
Onguent rosat................. 32 —
Incorporez.
2deg; Pommade du Regent.
Prenez : Pr6cipitt5 rouge et acetate neutre de
plomb, de cliaque..... ......... 4 grammes.
Camplire.........................nbsp; nbsp; 30 centigr.
Beurre frais ou axongo............nbsp; nbsp; 72 grammes.
Pulvamp;'isez les matteres solides et incorporez au corps gras.
(1)nbsp; lust, vitii:, t. V, p. I n et 118.
(2)nbsp;Pharmacologie pratique, p. quot;22.
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iÖOnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICAMENTS ALTERANTS.
3deg; Pommade de Desault.
Prenez : Oxyde de mercure, oxyde de zinc, Sucre de Saturne, alun calcin£:
de cliaque...................... 4 grammes.
Bichlorure de mercure............. 60 centigr.
Axonge........................... 32 grammes.
Pulv^risez les se!s et incorporez ä froid ä la graisse.
4deg; Onguent bi-un.
Prenez : Pr6cipiti5 rouge................... 4 grammes. )
On guent basilicum................ 64 —
Incorporez.
Pfaarmacodynainie. — Appliqu6 sur la peau, I'oxyde rouge de mercure I'irrite legerement; sur les tissus denudes et sur les mu-queuses, il est plus aclif et devient irritant en m6me temps que fondant. Dans le tube digestif, il ne peut 6tre supports qu'ä trfes-faible dose. M. Perchvallayantadministrö ädes chevauxlebioxyde de mercure depms 1 gramme jusqu'ä 4 grammes, observales ph6-nomönes suivants : Un des chevaux perdit l'appötit le troisiöme jour, eut une violente diarrhöe et mourut lehuitifeme jour dutrai-tement; un autre donna des signes de malaise du c6t6 de l'inteslin le quatrifeme jour, et prösenta, en outre, desulcöres dans la bouche et une salivation abondante; enfm, le troisiöme sujel, moins susceptible que les deux autres, ne devint malade qu'au bout de quinze jours; les deux derniers chevaux furent abattus comme morveux. Les effets gönöraux de I'oxyde rouge de mercure sont sans doute les mfemes que ceux des autres composes mercuriels, mais ils sont pen connus.
Pbarmacotherapie. —Le pr6cipit6 rouge est inusitö M'intörieur ä cause de sa grande activity ; k I'ext^rieur, il est employ^ prin-cipalement comme cath6r6tique et fondant sur les ulcörations, les crevasses, les plaies qui manquent de ton ou qui sont indurees ; k litre d'agent antipsorique, on I'applique sur les dartres ulc^r^es, les eaux auxjambes, etc. M. Oger (2), v6t6rinaire militaire, a cons-tat6 les bons effets de la pommade au bioxyde de mercure, contre l'herpös licWnoide et les plaies de mauvaise nature chez le cheval. Enfin, comme moyen antiophthalmique, on fait usage des prsect;pa-
(1)nbsp; Effets des medicaments sur les chevaux, en anglais.
(2)nbsp; nbsp;Recueil de Mem, et obs. de mtd. viter. milit., t. XII, p. 344.
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DES ALTERANTS ARSENICAUX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 151
rations pr^cödentes dans les maladies des paupiöres, de la conjonc-tive, des voies lacrymales, etc. M. Adenot (1) a employ^ avecsuc-chs la pomraade de Lyon contre l'albugo du cheval, et M. Guil-mot (2), contre la köratite ponctuöe des solipödes.
c, Autres composes mercuriels solubles.
1quot; Cyanure de mercnre. — Tres-actif, mais inusitö.
2deg; Btbromnre de mercnre. — Inusitö en mddecine v6t6rinaire.
3deg; Proto-et deutonitrates de mercnre. — Employes comme caustiques.
4deg; Proto-et dentosnlfates de mercnre. — Inusit6s pour les ani-maux.
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CHAPITRE III
DES ALTERANTS ARSENICAUX.
On comprend, sous celte denomination g6n6rale, non-seulement l'arsenic ä l'etat de purete, mais encore les acides arsönieux et ar-senique, les sulfures, les iodures, les chlorures d'arsenic, etc., et quelques sels arsenicaux, tels que les arsönites et ars6niates alca-lins, les arsönites de fer et de cuivre, etc. Tons ces composes sont ou peuvent etre employes enmödecine, et pr^sentent sensiblement les memes proprietes physiologiques et therapeutiques quand leurs molecules sont absorb6es et m61ang6es au sang ; il serait done possible de les embrasser d'un seal coup d'ceil et de faire leur his-toire g6n6rale; cependant, comme on n'emploie guöre en m6decine v6t6rinaire que l'acide ars6nieux, il nous parait plus convenable d'6tudier ce medicament avec soin, et de rösumer ensuite trfes-brife\ement ce qui est relatif aux autres composes arsenicaux, qui sont d'une importance trfes-secondaire.
(i) Journ. de midec. viUr. de Lyon, 1863, p. 557. (2) Ann. viUr. beiges, 1864, p. 113.
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152nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICAMENTS ALTI RANTS.
o. De l'Acide Ars^nieux. Syxonvmie : Arsenic blaue, Oxyde hlanc d'Arseuic. etc.
Pharmacographie. — Voyez ['article Caustiques fluidifiants, t. T, p. 327.
iMiarmacotedmie. — Les pr^paralions d'acide arsenieux desti-nees i\ I'usagc interne sont tres-simplcs et pen nombreuses ; le plus souvent on emploie cet acide en simple dissolution aqneuse ou sous forme pilulaire. Cependant il est une preparation arsenicale dont on fait souvent usage ä l'interieur, et qui est, en quelque sorte, consa-cree parl'usage. C'est la suivante:
Liqueur de Foiuler.
Prenez : Acioe arsönicux.................. 5 grammes.
Carbonate de potasse............. 5 —#9632;
Eau pure........................ sno —
Faites bouillir jusqu'a dissokition compute, et ajoutez 1'eau evaporee.
ulciUcamentation. — Quand I'acide arsenieux est destine i\ pro-duire des effets g^neraux, on l'administre ä linterieur le plus sou-vent, soit sous forme de breuvages, soil sous cello de bols, ct plus frequemment encore en 1c melant au sonou ä l'avoine. On pent |nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; aussi faire absorber eel acide par les voles respiratoires en le redui-
sant en vapeurs; mais ce proc6cl6 est dangereux pour les personnes chargees de Tadministration du remede et pour les malades eux-mßrnes; enlin, si les proprietös irritantes de I'acide arsenieux n'e-taient pas si 6nergiques, il y aurait avanlage ;\ le faire absorber par le tissu cellulaire sous-cutane ; mais ce procede est peu applicable.
Posologie. — La question de quantite est, pour l'histoire de l'ar-senic blanc, d'une si grande importance qu'elle ne saurait 6tre examinee avec trop de soin. C'est de la solution parfaite de cette question que depend, en effet, la söcurite du vöterinaire qui fait usage de ce medicament si difficile ä manier. Donnö en quantity conve-nable, c'est un medicament heroique ; administr6 ä doses trop clevres, c'est un poison redoutable. Voyons done les diverses cir-constances que le praticien doit prendre en consideration dans l'administration de I'acide arsenieux.
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DES ALTERANTS ARSENICAUX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1 33
D'abord on doil placer en premiere ligne la forme du m6dica-ment. Tout le monde s'accorde h admettre, ä cet egard, que I'acide ars^nieux est incomparablement plus aclif en dissolulion qu'en poudre. On ne connaissaitpas jusqu'ä present le rapport d'activite de ce medicament sous ccs deux etals ; mais M. Rognelta (1), en experimentant sur des chevanx, est parvenu a fixer ce rapport d'une maniere assez exacte. Si, dit-il, l'aclivite de I'acide arsönieux dis-sous est represent^e par 20, celle du meme acide en poudre doit I'otre seulement par 1; car, fait-il observer, s'il faut environ 45 grammes de poudre d'acide arsenieux donate en bol pour faire pc-rir les chevaux, 2 grammes en dissolution sont le plus souvent suf-fisants pour produire le meme resultat. Ges resullats ne sont pas conslanls, carnos propres experiences nous ont demontre quo I'acide arsenieux ä l'^tat de liqueur de Fowler, n'empoisonne les chevaux, a la dose de 2 grammes, qu'en renouvelant plusieurs fois radministration du remede ; mais que, quand on donne d'emblee 3 ä 4 grammes de cet acide en solution parfaite, la raort en est tou-jours la consequence dans I'espace dc 24 ü 48 heures. Des exp6-rienccs precises manquent pour les autres animaux, mais il est probable que le rapport resteä pen pros le meme chez tons, car il s'agit ici d'une simple question d'absorption.
Une autre circonslance importante ä prendre en consideration, e'est l'etat de vacuile ou deplenittulo du tube digestif: I'experience a demontre que, quand les animaux ont mange, ils peuvent supporter I'acide arsenieux ä beaucoup plus haute dose qu'avant les repas; le degre relatif d'activitä du medicament dans les deux cas n'apas 6te bien etabli, parce qu'il existc plusieurs circonslances qui peuvent le faire varier, notamment la nature des aliments ingeres.
Enlin le praticien ne doit jamais debuter, dans l'emploi de I'acide arsenieux, quo par des doses d'essai, et n'arriver aux doses normales que quand il connait le degrd de susceptibilile de ses ma-lades.
La dose d'acide arsenieux, chez les clivers animaux, doit done Ctre trös-differenle, selon l'ötat du medicament.
1deg; Solide.
V Grands herbivores.....................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2ä,4 grammes.
2deg; Petits ruminants......................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Iä2 —
3deg; Pores...............................nbsp; nbsp; 0,25 ä 0,50—
4deg; Carnivores............................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1 h b centigr.
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(1) Recueil du midecin pralicien, t. XIV; Matiere medic, et ÜUrap., p. C12.
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154nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICAMENTS ALTERANTS.
2deg; Liquide.
1deg; Grands herbivores.............. 50 centigr. ;i 1 gramme.
2quot; Petits ruminants..................... 10 ä 20 centigr.
3deg; Pores............................... 5 at 10 —
4deg; Chiens............................... 1/2 a 1 —
3deg; Liqueur de Foivler,
1deg; Grands herbivores....................nbsp; nbsp; 25 i 50 grammes.
2deg; Petits ruminants.....................nbsp; nbsp; 10 ä 20 —
3deg; Pores.............................. 2 ä, 5 —
4deg; Chiens............................... lä 2 —
Du reste, quelles que soient la dose et la forme sous lesqnelles on administre I'acide ars^nieux, il est prudent de suspendre de temps en temps l'usage du remfede, soit pour manager le tube digestif, soit pour prevenir des effets g6ndraux exagörös. 11 parait dömontrti que I'acide arsenieux est plus actif en 6t6 qu'en hiver, dans le Midi que dans le Nord, sur les chevaux fins que sur les che-vaux communs, etc.; il faut done tenir compte de ces diverses cir-constances. Dansle cas oü Ton aurait h craindre une action gönörale exageröe, on pourrait employer, ä litre de correctif, le sulfate de fer comme dans le bain Tessier.
Pharmacodynamle. — Dans l'etude de I'acide ars6nieux nous avons h considerer ses effets locaux internes et ses effets generaux ou dynamiques.
1quot; Effets locaux internes. — Les effets de I'acide arsenieux sur le tube digestif sont trfes-remarquables, tout ä fait caract^ristiques et varient selon la quantit6 inger^e. Donn6 en petite quantite, ce medicament se montre tr5s-favorable ä la fonction digestive et ac-cölere la plupart de ses actes, soit dans I'estomac, soit dans les in-testins; cependant, dans ces conditions, il provoque plutot la constipation que la diarrh^e. Mais, quand il est administr6 en quantity im peu 61ev6e ou ing^rö sans interruption pendant quelques semaines, I'acide arsenieux irrite le tube digestif, ce qui est indiqu6 par de la chaleur et de la s6cheresse ä la bouche, par I'augmenta-tion de la soif et la perte de l'app^tit, par le vomissement chez les carnivores et les omnivores, par des coliques plus ou moins in-tenses, par de la tristesse et le regard dirig6 vers le flanc, chez les herbivores, par une diarrh^e infecte et parfois sanguinolente chez
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DES ALTERANTS ARSEN1CAUX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 155
tous les animaux. Deux v6t6rinaires, MM. Ledru (1) et Ch. Martin (2), ont constatö, de plus, chez le cheval, une odeur alliac^e caractöristique des excrements, qui apparaissait au bout de quel-ques jours de l'usage interne de l'arsenic blanc.
2deg; Effets generaux. — Ces effets, ponr 6tre 6tudi6s compl^te-ment et avec möthode, doivent 6tre distingu6s en physiologique.i et toxiques et 6tre subdivis^s en primitifs et consecutiß. Nous allons les studier dans cat ordre.
a. Effets physiologiquea primitifg. — Lorsqu'on adminislre l'a-cide arsönieux avec assez de prudence pour ne pas irriter le tube digestif, ce qui est facile quand on le donne ä l'^tat solide, ce re-mfede se dissolvant avec une extröme lenleur et ne penetrant que peu ä peu dans les fluides nutritifs, produit des effels essentielle-ment stimulants et toniques. II est certain, du moins, que, sous son influence, les berbivores et parliculiferement les chevaux, acquife-rent de la vigueur et de Tembonpoint; ils ont le pouls plus fort et les muqueuses apparentes plus color^es; la peau est chaude, vi-vante, et les poils prennent bientöt un brillant remarquable ; le regard est vif et la conjonetive devient ros^e , la colonne vert^brale prend de la force et de la souplesse, les mouvements sont prompts et 6nergiques, etc. Ces effets sont surtout rapides et nets cbez les chevaux malingres, faibles, ä poils ternes, ä crins sees et s'arra-chant avec facility, etc.
Ces effets remarquables, qui contrastent si etrangement avec les vertus d616teres qu'on attribue communöment et avec tant de rai-son, ä l'arsenic, ont et6 observes il y a longtemps. Ainsi Vogt (3), auteur autrichien, dit que les chevaux vieux et ruinös reprennent de l'appötit, de la vivacity et des forces, quand on leur donne de l'arsenic. Gohier (4), Viborg, Hertwig (5), Reell (6), etc., ont egale-ment constate les mömes rösultats. Cepenclantil faut convenir que, jusque dans ces derniöres ann^es, ces effets dtaient peu connus ou considöres comme exceptionnels; mais la r6v61ationde la pratique singulifere dite toxicophagie ou arsenicophagie (7), qui parait si rd-
(1) Recueil de mddec. veUr., 1857, p. 587. {2} Ibid., 1862, p. 307.
(3)nbsp; Traitide mat. mid., t. I, p. 507, en allemand. Vienne, 1831.
(4)nbsp; Expir. sur le pain moisi et quelques poisons, etc., 1807.
(5)nbsp; Pharmacologie pratique, p. 65G et suiv.
(6)nbsp; Pharmacologie viterinaire, p. 154, en allemand.
(7)nbsp;Journ. de midec. veter. de Lyon, 1854, p. 529, et 1855, p. 5 et suiv.
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MEDICAMENTS ALTERANTS.
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pandue dans les contrees orientales de l'empire d'Autriche, et qui consiste üdonner aux hommes et auxani.maux de l'acide arsönieux ä litre de condiment, a mis compl6tement ä decouvert les effets excitants, toniqnes et reconstituants de ce medicament employ^ avec circonspection.
Mais an autre effet non moins curieux de l'arsenic blanc, qu'on a surtout Studie chez I'homme, l)ien qu'il ait ete constate aussi chcz les animaux dans ces dernicrs temps, c'est I'action excitante qu'il exercerait sur la partie post^rieure de la moelle epinifere et sur les nerl's respiratoires. Ainsi, au dire de MM. Trousseau, Pidoux et Masselot (I), ce medicament communiquerait one vigueur inso-lite aux membres abdominaux. ot une grande aptitude ä la marche, sans laligue. Un effet analogue paratt avoir etö observö sur les animaux, puisque M. Boudin (2) pretend que les vdterinaires alle-mands administrenl l'arsenic aux vieux chevaux pour leur donner du jarret. Si celte action de l'acide arsenieux sur la partie poste-rieure da la moelle epiniörc est reelle, il est aise de comprendre le parti avanlageux qu'on en retirerait dans le traiternent dc la paraplegic des chevaux, des chiens, des vaclies fraiches vel6es, etc. ; seulemcnt chez ces dernieres, il faudrait se tenir en garde conlie les propri6tes delcteres que leur lait pourrait acqucrir sous I'in-fluence de ce medicament.
b. Effets consccutifs. — Lorsque l'arsenic blanc a etc doime ä doses trop fortes, pendant trop longtemps, ou quand on n'a paseu le soin d'en interrompre I'usage au moment convenable, etc., il determine dans tout l'organisme, ind6pendamment de l'irritalion gastro-intestinale, un trouble general qui consiste le plus souvent en im mouvement föbrile prösentant quelque analogic avec celui de la fievre typhoide, de la gastro-conjonctivite, etc. Cetle fiövre, qu'on pourrait appeler asenicale, a-t-elle son point de depart dans les alt^ralions du tube digestif causees par l'acide arsenieux, ou bien tient-elle aux qualit^s specifiques de ce medicament? 11 serait dif---^licile dele dire; il est probable que ces deux causesy contribuent: la premiere nous parait indubitable ; quant ä la seconde, quoique moins certaine, eile peut 6tre admise egalement, puisque tous les auteurs franlaquo;jais sont unanimespour reconnaitre les qualites irri-tantes de l'arsenic ä l'egard du coeur.
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(1)nbsp; Tltih-ap. el mat. el med. t. I, p. 258, 4e edit.
(2)nbsp; nbsp;Trousseau et Pidoux, loc. cit., t. I, p. 257, 4e 6dit.
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Quoi qu'il en soit, le mouvement febrile determinö par l'acide ars^nienx cst caractörise par les phenomenes suivants: La circulation s'accelöre, mais le pouls reste petit, concentrö, nervcux ; la respiration esl moins modilice dans son rhythme, mais l'air expir6 prend parfoisune odeur alliacee, d'apresM. Ch. Martin (I); lesrnu-queuses apparentcs rougissent, la conjonclive prend une teinle sa-Tranee, la peau s'echauüe, le sang est porte i la circonference.du corps; on observe rarement des sueurs copieuses ; on n'a pas eu encore l'occasion de remarquer sur les animaux les Eruptions cu-tanees qui se montrenl parfois chez l'homme ; la salive est quel-quelois augmentöe, mais le plus souvent eile est rare, et une soif ardente lourmenle alors les animaux, elc. Enfin, des signes plus ou moins graves de ralteration du tube digestif se montrent en meme temps que ceux qui caraclerisent la fievre.
En general, apres Tapparition de la fievre de reaction, l'action tonique de l'acide arsenieux disparait pour faire place ä une action alteranle tres-energique si Ton continue l'usage de ce medicament. Des lors les animaux doviennent tristes, perdent de leur appetit et de leurs forces; le pouls se ralenlit et prend de la mollesse ; la nu-trition s'arrele, la maigreur arrive peu ä peu, le sang s'appauvrit et devient moins coagulable ; les urines coulent plus abondammenlet deviennent arsenicales; les engorgements morbides diminuent d'abord, puis disparaissent parfois ; les chairs sont molles et flas-ques, les animaux sont disposes aux aüectionspulrides, etc. Enfin, quand ces symptomes sont plus graves encore, l'economie est sous rinfluence de Finfection arsenicale, qui mörite une etude ä part.
Effets toxiiiues. — Quand, par suite d'un emploi continu ou d'une dose exagcreo d'arsenic, d'une suseeptibilite individuelle, d'une absorption extörieure inatlendue, etc., l'economie se trouve tout ä coup et de toute part impregnee en quelque sorte de molecules arsenicales, il survient une multitude de phenomönes qui in-diquent ce genre d'empoisonnement. Ces phenomenes sont de deux sortes : les uns sontpnmitifs, lesautres sontcojise'claquo;^/s;ils meritent une etude spccialeet separee.
a. Effets toxiques primittfs. — Les [jhenomencs primitifs de l'empoisonnement arsenical ^clatent plus ou moins rapidement seien les circonstances. Quand le poison est introduit dans les voies
(1) Recueil de mid. väer., 1862, p. 307.
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digestives k l'^tat liquide, les signes de malaise se montrent au bout de 13 h 30 minutes; mais si l'arsenic est ing6re :\ l'etal solide, les symptomes d'intoxicationne se manifestent genöralement qu'au bout de 4 üi 5 heures et souvent plus tard encore. Entoutcas, ce qu'on remarque d'aborddans cetempoisonnement, c'estunegrande s^cheresse de la bouche, une salive rare et visqueuse, la membrane buccale d'un rouge fonce, une soif tres-intense, I'abseneede I'ap-pötit, des vomissemenIs chez les carnivores et les omnivores, des borborygmes et des vents chez les herbivores, des defecations r6-p6t6es, d'abord avec leur consistance normale, puis de plus en plus ramollies; le ventre diminue de volume, se relöve etprdsente par-fois de la douleur ä la pression, mais c'est exceptionnel; les urines sont rares et mousseuseset les reins sont roides; le pouls est acc6-16r6 et large, la respiration sst pen modiflee dans son rhythme, mais I'air expire prend parfois une odeur alliacee caracleristique; les conjonctives sont fortement injectöes, de teinte rougeätre, etc. Pendant cette periode les animaux sont tristes et recherchent les lieux obscurs.
Pendant la medication ou Tempoisonnement par l'arsenic, on remarque dans I'espece humaine une poussee h la peau tres-curicuse et qui se traduit par un ensemble de modifications qui rappelle parfois les maladies naturelles si nombreuses, si diverses et parfois si singulieres de la peau de I'liomme. Ainsi on a constate le prurit, I'erytheme, I'erysipele, I'urlicaire, I'eczema, I'herpes, les pustules, les ulceralions, l'cedöme, le furoncle, les pet6cliies, I'alopecie, etc., provoques par I'usage interne de l'arsenic. On a remarque, dans le comt6 de Cornouailles, en Angleterre, oü on travaille beaucoup de minerals arsenicaux, que les animaux domestiques souffrent sou-vent des vapeurs arsenicales repandues dans Fair. Les chevaux et le b^tail maigrissent beaucoup et perdent leurs polls et leurs sabots avant demourir (1).
b. Effets toxiques consecatifs. — Au bout de 12 h2i heures, si la dose d'arsenic ingcree n'a pas etc assez elevee pour determiner une mort prompte, les signes de l'intoxicalion arsenicale prennent d'autres caracteres, La tristesse et I'abaUement des animaux aug-mentent; la maigreur apparaitetla station deboulest dejä difficile; aussi, assez frequemment les animaux s'etendent sur la lilifere,
(I) Voyez sur ce sujet : I* Imbert-Gourbeyre, De faction de l'arsenic sur la peau, 18quot;2, brochure ; 2deg; Renault, Nouvelles recherches sur les contre-poisons de l'arsenic, 1801; 3deg; Dr Paris, Dictionnaire de midedne, on 15 vol.
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restent immobiles et sernblent plong^s dans une sorte d'anöantis-sement; le pouls qui, durant la premiere periode, etait grand et moderöment accölöre, devient dans celle-ci de plus en plus vite et de plus en plus petit et concentrö; la respiration suit des lors les allures de la circulation, eile est acceler6e et laborieuse ; du cöte du tube digestif, l'appötitest nul et la soif apresque complötement cesse; unediarrhöeabondante, trfes-ftHide, etparfois sanguinolente, öpuise rapidement les animaux ; aussi le venire perd de plus en plus de son volume, devient petit et tres-douloureuxä la pression ; on remarque quelques tremblements musculaires et l'abaissement de la tempörature du corps, etc. A dater de ce moment, on remarque d'aulressignes indiquant une fln prochaine: ainsi, la salive, jusque-lä rare et visqueuse, devient genöralement abondante et mous-seuse ; la diarrhee continue et les urines sont toujours rares ; le pouls devient tres-vite, petit, filant, tandis que les mouvements du coeur sont tumultueux et irreguliers; la respiration est aussi preci-pilec et irreguliöre; les yeux sont ä demi fermes, les pupilles dilatees, les conjonctives violacöes, et souvent couvertes d'ecchy-moses, ainsi que la pituitaire; le refroidissement devient trös-apparenl aux orcilles et aux membres; la peau secouvre de sueurs partielles et froides; des oedömes apparaissent dans les parlies declives du corps; la marasme le plus effrayant se montre, pour pen que Texistence se prolonge; puis la sensibilite generale s'6-mousse, le train posterieur s'affaiblit de plus en plus et bientöt se paralyse ; enfin la mort survient sans convulsion au bout de 12, 24, 3G ou 48 heures, et parfois au bout de quelques jours seu-lement.
liesions. —Les principales lesions se rencontrent dans le tube digestif et dans les organes charges de la sanguification. Gelles de l'estomac et des intestins consistent toujours dans une inflammation plus ou moins vive de la muqueuse des voics digestives, et de plus, assez fröquemment, dans des örosions, des ecchymoses, des exsu-dations plasliques ou sanguines faisant saillie sur la muqueuse, des plaques gangreneuses et m6me des perforations; souvent on trouve une couche de mucus coagul6, reprdsentanl une espece de fausse membrane, qui adhöre fortement ä la muqueuse; parfois enfin, röpitbelium se d6tache de la muqueuse et adhöre aux aliments. Dans les organes urinaires, on rencontre aussi des traces de raction irritante de l'acide arsönieux, qui s'echappe principalement par cette voie d'excr^tion. Enfin, dans les organes pectoraux, on trouve les
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lesions ordinaires des maladies putrides du sang, savoir : le coeur decolore, friable, ecchymosö en dehors el en dedans ; la membrane interne des vaisseaux d'un rouge livide; le sang noir, fluide ou coa-gule en caiilols brans et mollasses et tachant lortement les doigts; les poumons gorges de sang, leur surface tachee d'ecchymoses; les sereuses remplies de sörosite, les centres nerveux injec-tesj etc.
Antidotes. — On comprend que, pour retnedier aux dcsordres d'un poison aussi redoutable que I'acide arsenieux, on ait conseillö un grand nombre de moyens; c'est aussi ce qui a eu lieu. Parmi les nombreux antidotes de l'acido arsenieux, nous trouvons d'abord plusieurs substances trcs-communes, qui n'ont pas une grandocfli-cacit6, mais qui meritenl une mention parce qu'on les rencontre partout et qu'elles peuvent rendre momentanement service : tels sont le lait, le blanc d'oeuf, le charbon, I'eau do cliaux, etc. Si Ton a affaire ä des animaux qui peuvent. vomir, on essaye naturellement de faire evacuer une partie du poison ingere au moyen desvomi-tifs; chez les herbivores, les purgatifs doivent remplacer les eine-liques. On a propose divers moyens pour neutraliserle poison dans le tube digestif meme : les plus efficaccs paraissent Stre la magncsie calcinee, proposee par M. Bossy; le prolosulfure de fer hydrate, preconise parM. Mialhe; et surtout l'hydrate de sesquioxyde de fer, conseille depuis longtcmps par M. Bunscn. Co dernier corps a et6 soumis ä un grand nombre doxperienccs, et son eflicacite cst assez generalement admise.
11 resulte, en effet, des nombreux essais d'Orüla(l), sur les chiens empoisonnes par I'acide arsönieux, que l'hydrate de sesquioxyde de fer pur, recemment prccipite, administre pen de temps apres l'ingestion du poison et eu quautilö suffisammentgrande, triomphe presque toujours de l'empoisonnement. Les recherches de Bouley jeune(^) etReaault(3) sur les chevaux, les onl conduits aux memes resullals; le premier de ces exp^rimentateursa memevu I'antidote reussir quatre heures apres l'ingestion du poison; cependant 11 pose enprincipeque, quel que seit le moment de l'emploi de I'antidote, il 6choue toujours dös que les premiers effets genöraux de l'empoisonnement arsenical se sont manifestos. Les experiences plus
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(1)nbsp; Toxkologie, t. I, p. 451.
(2)nbsp; Recueil cle med. veUrin., 1835, p.
(3)nbsp; Ibid,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; id.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; id.
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röcentes de M. Schoff{l), demontrent que l'hydrate de magnösie est de beaucoup plus efficace que l'hydrate de sesquioxyde de fer contre l'empoisonnement arsenical. On peul röunir, du reste, les avantages des deux antidotes en les administrant nielanges.
La partie absorbee du poison est plus diflicile ä neutraliser que cellequi se trouve encore dans le tube digestif; jusqu'ä present on n'apas encored^couvertd'antidotedynamique de l'acidearsenieux. Oilila a conseille d'employer la saignee et les diuretiques dans la periodeaigue de cet empoisonnement; le premier moyen est destine ämodörer le mouvement febrile, et le second k hater 1'evacuation des molecules arsenicales par les voies urinaires. Les Italiens, qui admeltentsans restriction I'action hyposlhenisante des arsenicaux, bläment vivementles prescriptions d'Orfila et en conseillent de tout opposees,c'est-ä-dire l'usage desexcitants, etnotamment desalcoo-liques. Le traitement excitant serait evidemment plus nuisible qu'u-tile pendant la periode aigue de I'lntoxication ; mais durant la periode asthenique il peut avoir son utilite.
Differences. — Doses toxiques.
ideg; Solip^des. — Ainsi que nous l'avons dejä ätabli, la diflerence d'ac-vilß de l'acide arsönieux est önorme, selon qu'il est en dissolution ou a l'etat solide: dans le premier cas, 3 i i grammes paraissent g6n6rale-ment sulfisants pour empoisonner morlellement le cheval, tandis que dans le second il en faut une quantite au moins dix fois plus forte. On s'accorde g6n6ralement ä evaluer la dose toxique d'acide arsänieux solide de 4ö ä 04 grammes environ.
Gependant ceci n'a rien d'absolu, car une foule de circonstances peu-vent faire varier Taclivito du poison. Ainsi M. liug. Ayrault (2) a vu une dose de 15 grammes donnee d'cmblee devenir toxique au bout de deux jours, cbez un cheval. Des veterinaires du Midi, entre aulres, M. Serres (3), affirment que ce medicament peut devenir mortel ä dose encore plus faible. Gependant M. Chambert nous a assurö qu'en allant graduellement, on peut arriver ä la dose de 15 grammes d'acide arsönieux solide, sans crainle d'accidents, au moins chez les chevaux morveux; seuletnent il est toujours bon de commencer avec prudence et de tenir grand compte de la taille et du temperament des sujets.
2deg; Ruminants. — On ne possfide aucune donnße positive sur la quantity d'acide ars6nieux, dissous ou solide, necessaire pour empoisonner
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(1)nbsp; Anmwire de Bouchardat. 185i, p. 279.
(2)nbsp; Recueil de mid. vetir., 1853, p. 481.
(3)nbsp; Cliitique vitir., 1855, p. 28 et TG.
Tabocrin, 3' Edition. — II.
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mortellement les grands ruminants; mais on sail qu'ils supporlent cette substance au moins aussi bien que les solipödes. Pour les moulons, on est plus avancfi. Un agriculteur meridional, M. Cambasside, avait afflrme, centre toute espöee de vraisemblance, que I'arsenic blanc n'^tait pas en quclque sorle un poison pour ces animaux et qu'ils en prenaient 30 grammes a la Ibis impunfiment. Divers savants s'empressßrent de faire des experiences pour juger de la valour d'une pareille assertion l'aite ä I'lnsti-tut par de Gasparin, et arrivörent ä cette conclusion, que I'acide arse-nieux, donne solide, empoisonne les moulons a la dose de 5 ä 10 grammes. Mais ces bonorables experimentateurs auraienl pu s'ßpargner de penibles recherches, attendu que Cliabert (1) avait etabli depuis long-temps, et Jncger apriis lui, qu'ii la dose de ö grammes, donne solide, l'aeide ars^nieux fail pcrir les moulons. On a constate, de plus, en Allema-gne, un efiet singulier de I'acide arsenieux donne solide chez les ruminants, et provenant de la disposition de leurs estomacs. Ainsi ce medicament administre ä l'ßtat solide, en raison de sa densite (3,70), sc depose ä la manure des corps lourds dans le reseau ou bound de ces animaux, ulcöre d'abord la muqueusc, perfore ensuite les autres membranes el tombe dans le peritoine; lä, il continue son travail de dfisorganisation, perce les parois abdominales dans la region de l'epigastre, piovoque la formation d'un abees et bientOt etablit une veritable fistule gastrique. Ces phenomenes etranges, observes d'abord sur plusieurs grands ruminants dans les parties de la Saxe oü Ton exploile des mines d'arsenic, par les professeurs de l'Ecole v^tärinaire de Dresde (2), furent ensuite repro-duits exp^rimentalement par eux sur des moutons auxquels ils adminis-traient de I'acide arsönieux en pilules.
3deg; Omnivores. — La dose toxique pour le pore est inconnue.
4deg; Carnivores. — 11 rösulte des innombrables experiences d'Orflla (3) sur les chiens, qu'a la dose de 10 centigrammes, I'acide arsönieux empoisonne mortellement ces petits quadrupödes, lorsqu'on I'introduit dans l'eslomac et qu'on lie I'oesophago; introduite dans le tissu cellulaire, cette dose est figalement suflisante pour amenei' la mort. Quand I'oesG-phage reste libre, les clnens peuvent supporter des doses enormes d'acide arsenieux, parce qa'ils en rejettent la plus grande partie par le vomisse-ment: e'est ainsi que Gohier (4) a vu un chien supporter jusqu'ä Tönorme dose de 32 grammes d'acide arsenieux sans en Ctre serieusement incommode. Get acide fut administre ä doses croissantes, depuis 4 jusqu'ä 32 grammes, et donne sous forme de pilules avec de la viande cuite et hachee.
(1)nbsp; Litt, vcter., t. IV, p. 84 ; et Mem. de Gohier, t. II, p. 88.
(2)nbsp; Journ. denied, vifdr. de Lyon, I8C2, p. 3'J3.
(3)nbsp; Toxicoioffie, 1.1, p. 424.
(4)nbsp; Mem. sur la Chirurg, et la mklec. veUr., t. 11, p. 83 et suiv.
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Piiarmacotherapie. — Inddpendamment des indications de l'a-cide arsdnieux comme camtique et que nous avons fait connaitre prd-cedemment (t. I, p. 327), ce medicament remplit ä Tinldrieur des indications encore plus nombreuses et plus varides. Nous aliens studier les principales sous les chefs qui vont suivre.
1deg; Tonique. — La pratique singuliöre de YarsenicopJia/jic a re-vcle, comme nous l'avons dtabli ddjä, les grandes vertus loniques de l'arsenic, vertus connues autrefois sans doute, mais d'une ma-niöre moins nette qu'aujourd'hui. Ainsi il parait averd qu'ä Vienne, et dansune grande partie de l'empire d'Autriche, et peut-etredans plusieurs contrees de TAllemagne, les cochers ont l'habitude de donner cliaque jour ä leurs chevaux de l'acide arsdnieux m61ang6 ä l'avoine ou au son, afln d'entretenir leur appdtit et leur embonpoint, de rendre la bouche fraiche et ecumeuse sous le harnais, de donner du brillant ä leur robe, etc., signes de santd et de vi-gueur. Les charretiers qui voyagent dans les pays montueux ajou-tent aussi de l'arsenic au son qu'ils donnent ä leurs chevaux, et cela dansle but de rendre la respiration plus facile et de diminuer ainsi les fatigues qui rdsultent d'un tirage sur une route ascendante. Enfin, il paraitrait que e'est un usage consaerd depuis longtemps, chez les maquignons allemands, de refaire ou de remettre en bon etat de vente, les chevaux usös par une cause quelconque, en les soumet-tant a un rdgime trös-alibile aidd par l'action speciale de l'acide arsdnieux. 11 parait demontre que, dans ces divers cas, ce singulier condiment manque rarement son eilet; seulement les chevaux qui en ont l'habitude perdent bienlot leurs forces et leur belle appa-rence si l'on vient ä cesser brusquement l'usage de ce stimulant, devenu desorraais indispensable.
On donne aussi parfois l'acide arsenieux, ä titre de condiment, chez les animaux ruminants, mais seulement ä ceux qui sont soumis a l'engraissement, les animaux de travail n'en recevant jamais. Sous l'influence de ce stimulant puissant du tube digestif, les animaux prennent rapidement une belle apparence, mais leur poids n'augmente pas dans la möme proportion, ce qui prouve que la graisse ne se forme qu'en quantity minime. Enfin, le sulfure d'antimoine naturel, qu'on donne si souvent aux porcs ä l'engrais comme un condiment utile, ne parait agir favorablement sur ces animaux que par la petite quantity de sulfure arsenical qu'il con-tient toujours.
Independamment de l'usage de Tacido arsönieux comme condi-
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ment, cette substance est assez Mquemment employee aujourd'hui a litre de m6dicament tonique, non-seulemenl contrc les affections gastro-inteslinales chroniques at les maladies du foie, mais encore centre l'anemie et les dcbilitös generales du corps, soit seal, soit uni ä la gentiane. M. Niederberger (1), veterinaire ä Obernai, a public quelques cas de gastro-hepatite et d'anemie, chez le cheval, qui ont ced6 faciletnent ü l'usage de l'arsenic. De plus, dans une note qu'il a bien voulu nous envoyer, sur notre demande, ce pra-ticien, qui est grand partisan de ce remöde höroique, nous cite de nombreuses applications thörapeutiques de l'acide ars^nieux que nous mentionnerons dans la suite de cette etude.
Enfin, M. Blaise (2), veterinaire militaire, a gueri, ä l'aide de l'acide arsenieux, un cas grave d'anemie chez une petite mule d'Afrique et qui avait resiste äl'usagc de la gentiane et du quinquina. L'acide ars6nieux 6tait ajoute en poudre a un electuaire tonique ;\ base de gentiane, et la dose journaliere n'a jamais depassö 1 ä 2 grammes.
Une affection singuliöre, appelee maladie du edit, espfece de syphilis des animaux reproducteurs de l'espece chevaline, males et femelles, parait avoir 6tc importee en Prance, vers 1851, par des ^talons orienlaux, surtout ceux provenant de la Syrie. Elle est ca-racterisee par quelques desordres du cote des organes genitaux des animaux des deux sexes, par des Eruptions cutanees specifiques et surtout par un amaigrissement rapide, le marasme, et parfois la pa-ralysie. Centre une maladie aussi grave il convenait d'instituer un Iraitement tonique d'une grande puissance. — C'est ce qu'ä fait M. Aug. Tr61ut (3), veterinaire du d^pöt d'6talons de Tarbes, oil cette affection parait avoir debute. Ce traitement a consiste d'a-bord dans l'adminislration simultanee des matieres animales, du fer reduit par l'hydrogene et de l'acide arsenieux. M. Trelut, s'ap-pliquam ä simplifler son traitement, a d'abord supprime les ma-tiöres azotees.puis le fer, qui ne pouvait qu'entraver I'absorption de l'arsenic; il s'en est done tenu ä l'acide arsdnieux donnö en poudre, m616 au son ou ä l'avoine, et ä une dose qui a rarement d^passe 6 grammes par jour, 3 grammes le matin, 3 grammes le soir. Ce medicament a suffi ä triompher du mal dans laplupart des cas, m6me dans ceux qui etaienl compliques de paralysie.
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(1)nbsp; Journ. med. vitir. de Lyon, 1862, p. 493 et suiv.
(2)nbsp;Journ. de mid. veler. milit., t. X, p. 330.
(3)nbsp; liecueilde medec. vitir., 18CG,p. 5G1; 1807, p. 283.
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2deg; Fondant. — Ainsi que nous l'avons d6montr6 pr6c6demment, si l'arsenic blanc est tonique et excitant par ses effets primitifs, il devient un fondant önergique par ses effels consöcutifs, c'esl-ä-dire quand il est employ^ avec perseverance ou donne h doses un peu eievöes. G'est sans doute en se basant sur ces effets bien connus qu'on a pr6conis6 l'acide ars6nieux centre la movve, le farcin, les engorgements glandulaires ou ganglionnaires, centre le cancer, etc. Bien que son efficacitö contre ces affections rebelies ne soit pas bien dömonlree, nous ne pouvons nous dispenser de parierde son emploi contre la morve chronique et qui a fait grand bruit il y a quelques anndes. — On I'emploie seul ou, ce qui est plus frequent, associö ä la noix vomique ou k la strychnine.
M. Ch. Martin (1) a d'abord pröconise l'acide arsönieux melangö h la poudre de noix vomique; la dose quotidienne etait de 2 ä4 grammes du premier et lo ä 20 grammes de la seconde, melanges ensemble ä l'avoine ou au son. Ce praticien prötendait, dans le prineipe, quece trailement pouvait triompher de la morve chronique confirm6e; mais, plus tard, il fut oblig6 de convenir qu'il ne röussissait que contre la morve au ddbut ou ce qu'on a appelc la morve ebauchee. Du reste, le m6me mode de traitement employe par M. H. Bouley (2), par M. Anginiard (3), par M. quot;Vidal (4), par M. Ringuet (5), etc., n'a donnö aueun resullat avantageux. A la v^-rite, M. Ledru (6) et M. Guyon fds (7), prelendent avoir reussi chaeun dans un cas de morve confirmee, par le mßme moyen.
A peu pres ä la m6me epoque, deux professeurs de l'dcole vete-rinaire de Turin, MM. Ercolani et Bassi, sur le conseil du profes-seur Grimelli, etnployerent avec un succös etonnant le biarsenite de strychnine contre la morve chronique; le memoire qui renferme leurs recherches a cet dgard, et qui parut dans le journal de l'ecole de Turin (8), fut traduit en frangais el communique h la Societe centrale demedecine veterinairepar Prang6(9). — Immediatement des experiences furent institu6es, tant en France qu'ä l'etranger,
(1) Recueil de mid. veter., 18GI, p. GT, 271,390, 598, GG4; 18G2, p. 302. li)lbid., 1861, p. 515, 601.
(3)nbsp; Ibid., 1861, p. 994.
(4)nbsp; Journ. de mid. viler, milit., t. I, p. 133.
(5)nbsp; Recueilde mid. vite'r., 1863, p. 99.
(6)nbsp; Ibid., 1861, p. 751,
(7)nbsp; Journal des vitir, du Midi, 18ü2, p. 72.
(8)nbsp; // medico veterinario, Giornule della regia scuola medicina veterinaria de Torino, 1860.
(9)nbsp; Recueil de midec. ve/ir., 1861, p. 434.
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pour juger praliquement de la valeur du nouveau mode de traite-ment de la morve chronique. Une discussion approfondie de la question cut lieu au sein de la Soci6t6 centrals, oü les fails n6gatifs de guerison observös ä Alfort et par quelques -v^rinaires de Paris, lurent produits (1). Une comniission mixte, prise au sein de la Societc centrale et dans le comite d'hygiSne hippique attache au ministere de la guerre, fut cliargee d'experimenter avec beaucoup de sein le nouveau moyen, et n'aboutit ä aueun resultat favorable (2). Des essais du mötne genre tenles i l'öcole de Lyon, par M. Rey (3), futent absolument n6gatifs. 11 en est de meme de ceux fails en Allemagne par M. Hiring (4), en Autricbe par M. Werner (3), en Prusse par M. Ilochne (6), etc., etc.
Malgre ces resultals peu encourageants, M. Favereau (7), v6teri-naire ä Versailles, a essaye de nouveau la puissance curative de l'acide arsenieux contre la morve. Essaye sur vingt chevaux mor-veux ou suspects de morve, il a reussi sur neuf sujets et echoue sur onze ; la dose a variö de 1 ä 3 grammes par jour et la duree moyenne du traitement a 6te de trois mois. Nonobstantles resullats obtenus, et qui sent relativement satisfaisants, nous croyons qu'il y a plus d'avantageü. sacrifler les chevaux morveux qu'ä les ga6rir.
3deg; Expectorant et antiastlimaticiue. —11 CSt 6tabli depuis long-temps, dans la medecine de l'homme, que les composes d'arsenic, de möme que ceux d'antimoine^vec lesquels ilsont tant d'analogies chimiques, agissent puissamment sur la muqueuse des bronches et sur le parenehyme pulmonaire, et que, dans le cas de bronchite chronique et d'abcös pulmonaires, ils ont procure souvent, chez l'homme, des guörisons inesperees. Quelques v6terinaires ont imite cette ancienne pratique et ont employe l'acide arsenieux avec un plein succes contre la bronchite chronique du cheval, les jetages non speciliques, etc. Dans le cas de bronchite chronique avec je-lage persistant et de mauvaise nature, disent MM. Duthreil et Negrier (8), nous avons employe l'acide arsenieux avec succes; la
(1) Recueil de mid. veter., 18laquo;1, p. 507, GOO, G88, 7C2, 859. (2; Goux, Journ. de meii. veter. milit., t. 1, p. 577. (3! Journ. de medec. vMer. de Lyon, 18G1, p. 150. et 205. (4) Recueil de med. veter., 1863, p. 284. (ö) Journ. de midecine vitcrinuire de Lyon, 18G2, \i. 408. (0) Magazine, 18G2, p. 343.
•,7) Bulhtin de la Sue. centrale de mid. veter., 1872, p. 22 et suiv. Rapport de-M. Weber. (8) Mim. et öt/seru, denied, et ü'lnjg. telir. milit.,t. IX, p. 34G.
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dose quolidiennc 6tait de 6 grammes, divisöe en deux parlies egales, une pour le malin et l'autre pour le soir; le remede elait donne en poudre et m6l6 ä du son ou ä de la farine. MM. Prele et La-combe (1) ont 6galement employe ce moyen dans les memes oas, ä la mSme dose et avec un 6gal succes. — M. Niederberger em-ploie aussi l'acide ars6nieux conlre la bronchite cbronique da cheval; il le donne ä la dose de 2 grammes associö h la möme quan-tile de rösine oliban. — G'est un moyen qui röussitfrequemment. [Note communiqvee.)
II est reconnuegalement, depuis les temps les plus recules, que les composes d'arsenic constituent les moyens les plus puissants que Ton puisse mettre en usage, chez l'homme, conlre l'asthme et les diverses difficultes de la respiration. Gelle notion, joinle ä celles qn'a revelees la pratique singuliöre de l'arsenicopbagie, ont amen6 beaucoup de veterinaires ü employer l'acide arsenieux conlre la pousse du cheval, affection qui präsente de si grandes analogies avec l'asthme de l'homme. — Si ce moyen n'a pas constamment gu^ri la pousse, on pent dire qu'il l'a toujours palli6e, el qua, souvent il a amene la guerison dans des cas qui paraissaient d6sesp6r6s. M. H. Bouley (2) parait avoir un des premiers fait usage de ce puissant antidyspneique conlre la pousse, el il a publie h cet 6gard des cas de guerison vraiment surprenants. M. Jeannin (3) a communique dans le temps, ä la Sociöte centrale de medecine völerinaire, un fait tres-curieux de guörison de la pousse par l'acide arsenieux : un ölalon äglt;5, poussif au point de ne pouvoir remplir ses fonctions, est soumis ä l'usage de l'arsenic; il reQoil chaque jour 1 gramme du mödicament dans du son fris6. Au bout de 23 jours de traite-ment, et l'animal ayant ingör^ en tout 18 grammes d'acide arsenieux, la guerison ful complete et s'est monlree durable. D'aulres pralicicns, tels que MM. Ledru (4), Prele et Lacombe (3), Del-wart (6), Benjamin (7), Roussot (8), etc., ont publie des fails qui d(5montrent de la maniöre la plus evidente relficacile de l'acide ars6nieux conlre la pousse du cheval.
(1)nbsp; nbsp;Mum. et observ. de me'd. et cThyg, vitir. milit., t. XII, p. 312.
(2)nbsp; Nouv. Diet, de med. et de Chirurg, vitir., t. V, art. Emphyseme pllmoxaihe, p. 52G et suiv.
(3)nbsp; Recueil de möd. vitir., 1857, p. 4G7.
(4)nbsp; Ibid., 1857, p. 587.
(o) Mem. et observ. de mid. et d'kyg. velamp;r., milit., t. XII, p. 342.
(G) Annales veler. beiges, 18C4, p. I.
(quot;) Clinique viter., 18C5, p. 78 et suiv.
(8) Journ. de mid. veler. milit., t. Ill, p. Zi'j.
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M. Benjamin, qui parail avoir use frequemment du nouveau re-mede centre la pousse, et en avoir fait une etude attentive, pose, a l'cgard de ce mode de traitement, quelques principes generaux utiles äconnailre. Ainsi, d'apres ce praticien instruit, Tacide arse-nieux, qui r^ussit facilement chez les jumenls et les chevaux hon-gres, 6chouerait presque toujours chez les chevaux entiers; mais ce principe est un peu trop absolu en presence du fait public par M. Jeannin. L'acide arsenieux parait agir mieux chez les chevaux de race que chez les chevaux communs, seulement il faut aller pru-demment et interrompre souvent l'usage du remede. Ce moyen reussirait mieux, d'apres les resultats obtenus et publies, dans le Nord que dans le Midi. Enün, pour ötre vraiment curatif, c'est-ä-dire d'une maniere durable, ce traitement doit 6tre continue pendant plusieurs mois, et parfois möme durant une annee enliere, en augmentant pruderanient la dose, ce qui, du rcste, est d'aulant plus facile, qu'il n'ya genöralement rien de change dans le regime et le travail des animaux.
L'emploi de l'arsenic blanc pour pallier ou guerir la pousse se gän6ralise parmi les praticiens, et les fails cliniquesäl'appui de ce traitement sont nombreux : nous citerons seulement les suivants. Nicouleau (1), vdterinaire militaire, dont 1'armee deplore la mort pr6matur6e, a public un cas remarquable de guörison de pousse recente et oulree, par l'acide arsenieux. Le traitement a durd deux mois et l'animal aregu 270 grammes de medicament, ce qui fait une dose quotidienne d'un peu plus de 4 grammes. Pour ce praticien l'acide arsdnieux est le specifique de la pousse. M. Chevalier est dgalement de cet avis, mais il recommande de ne pas ddpasser la dose de 2 grammes par jour; il vaut mieux prolonger le traitement, dit-ii, que de le precipiler. {Note commum'guee.)
M. Palat (2j, v6t6rinaire en premier au Ier regiment d'artillerie, a public le cas fort curicux dun cornage chronique, sans lesion ap-parente des voies respiraloires, qui a cede ä l'emploi de l'acide arsenieux. Au repos, le cheval faisait entendre un bruit semblable ä celui d'un trombonne, et au moindre mouvement il dtait menaeö xie. L'arsenic employ^ h doses progressives de 1 ä S grammes, en triompha entierement au bout de 25 jours. La gu6risou fut durable.
Enfin, nous devons dire, en historien impartial, qu'un certain nombre de praticiens, tout en admettant faction palliative de l'ar-
(1)nbsp; Journ, de mod. ve'tir. milit., t. VI, p. 219.
(2)nbsp; Recueilde mem. et cVobsern. de medec. veter., milit., t..XIX, p. #9632;ill).
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senic sur la pousse, lui refusent un effet curalif r6el sur cette ma-Jadie.De ce nombre sont surtout MM. Serres(l), Plantin (2), Nie-derberger, Baulot, etc.
4deg; Antip£riodique. — Beaucoup de medecins considörent Ta-cide ars6nieux comme 6tant, aprös le sulfate de quinine, I'agent antip6riodique le plus puissant; il est meme reconnu que, pour certaines flevres des pays mar6cageux, l'arsenic reussit parfois oü les preparations de quinquina ont echouö. Las veterinaires pour-raient done, ä l'occasion, essayer I'acide ars^nieux, dontle prix est beaucoup moins 61ev6 que celui du sulfate de quinine ou de cin-chonine. C'est ce qu'afait M. Dupont (3), velerinaire militaire, qui a employe avec succes ce medicament contre la flfevre intermittente du cbeval. La dose a varie de 1 ä 10 grammes, seien les cas. Perci-wal dit avoir employ^, sans succes, I'acide arsönieux contre I'oph-thalinie p6riodique du cbeval; M. Niederberger parait avoir et6 plus heureux et assure avoir reussi pleinement dans deux cas bien averts.
5deg; Antipsoriqnc. — 11 n'existe pas de remede d'une effleacitö plus cerlaine et plus rapide que l'arsenic contre les all'ections cu-tanöes, m6me les plus rebelles, soit par l'application externe, comme nous l'avons dejü d^montre (t. V, p. 327 et suiv.), soit par son usage interne. C'est surtout contre la gale, les dartres, I'elepban-tiasis, les eaux auxjambes, lecrapaud, les verrues, etc., qu'on fait usage de l'arsenic comme remede interne, tout en assurant son action g6nerale par des applications locales lorsque le cas I'exige. — M. Berthe (4) a rapporte dans le temps I'bistoire d'une vieille jument vicieuse, atteinle d'une gale ancienne des plus tenaces, qui fut radicalement gu6rie par l'emploi de 20 grammes d'acide ars6-nleux, donne en deux doses, ä trois jours d'intervalle, dans le but de la faire mourir. — M. Defays (3) a employ^, ä la clinique de l'e-cole de Bruxelles, I'acide arsenieux lt;\ l'inlerieur a. la dose d'un demi-grarame, puis d'un gramme, contre un prurigo tres-opiniiltre, chez un cheval, et qui avail resiste aux applications antipsoriques a l'exterieui- el möme ä l'usage interne du nilrate d'argent; le sue-
(1)nbsp; nbsp;Union väterimire, nquot; 22, 18C1.
(2)nbsp; Clinique vüerinaire, 1865, p. 2S.
(3)nbsp; Mim. et observ. äe mid. et de Chirurg, vetir. müit., t. V, p. 171.
(4)nbsp; liecueil de med. vetir., 1825, p. 415.
(5)nbsp; Aunules viler, beiges, IS54, p. 292.
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MEDICAMENTS ALTERANTS.
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ces fut rapide et complet. Enfin, les vetdrinaires allemands, et par-ticuliörement M. Obich (1), considörent l'acide ars6nieux comme un spöcifique centre les verrues de la peau ou des muqueuses. La dose est de 2 grammes pour le cheval et de 4 grammes pour les betes bovines.
De son cote, M. Megnin (2) a employd avec succös l'acicle ars6-nieux ä l'interieur, ä la dose d'un gramme, centre ce qu'il appelle Varfhrite gounneuse des poulains. A la verite il y joignait des douches d'eau froide qui peuvent avoir eu leurpart d'influence dans les guerisons obtenues.
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0deg; AntinvTralariaue. — On preconise I'usage interne de l'arsenic centre plusieurs n6vroses plus ou moins rebelles, telles que la choree, I'epilepsie, les paralysies, etc. M. Rayer recommande beau-coup ce medicament centre la danse de Saint-Guy, et M. Pareira assure qu'il ne connait pas de remede plus certain pour guerir cette nevrose rebelle. M. Hertwig affirme s'etre servi avec avantage de l'acide arsenieux contre la paralysie du chien, ce qui n'a rien d'e-lonnant en raison de faction slimulante que ce remfede parait produire sur la portion post6rieure de la moelle ßpiniere. Du reste, M. Niederberger nous dit avoir employ^ le meme moyen dans la meme maladie, chez le cheval et la vache, avec avantage; il le donne h la dose de 2 grammes associe ä la meme quantite de noix vomique.
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7deg; Antiphlogistique. — Les Italiens, considerant l'acide arsenieux comme un agent contro-stimulant, le prescrivent contre la plupart des phlegmasies. En France on ne s'en sort, et encore est-ce bien rarement en dehors de I'usage des eaux minerales arseni-cales, que dans le trailement du rhumalisme chronique. — Un agriculleur de la Provence, M. Cambassido (3),pretend avoir gueri, nu moyen de l'acide ars6nicux uni au sei marin, un grand nombre de moulons atteints de pleuresie chronique; maisce resultat, com-muniquö ä 1'Institut par l'illustre de Gasparin, a toujours paru douteux aux vetdrinaires. A la verite, plusieurs veterinaires anglais et allemands ont preconise l'arsenic contre la pöripneumonie con-tagieuse du gros b^lail, et Tun d'entre eux, Steiger, cite par
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(1) Wochenschrift, 1859, p. 7.
(2; Journ. cle me'dec. vuter. milit,, t. IX, p. G7.
(3) Comples rendus de l'Acad. des sciences, Janvier 1843.
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DES ALTERANTS ARSEN1CAUX.
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M. Herlwig (I), pretend avoir gueri, parce moyen, 4sujets sur 10 traites. Enfin, M. Niederberger nous assure avoir r6ussi, h l'aide de l'arsenic, ä enrayer cette redoutable maladie, et, dans trois cas meme, la guerison a 6te durable, puisque les sujetsont vecu encore pendant plusieurs annces. (Note communiquee.)
L'emploi de l'acide arsenieux dans le traitement des maladies de poitrine, ä titre de contro-stimulant, en remplacement de l'emeti-ciiie,tendä se generaliser en medecine vöterinaire. M. 01^10851^(2), veterinaire militaire, considere l'arsenic couinie souverain dans le traitement des maladies de poitrine, aigues ou chroniques, du che-val. II guerit toujours la pleur6sie aigue, dit-il, et amende la pleu-r6sie chronique. 11 le present dans un electuaire toniqueä base de quinquina; la dose au debut doit 6tre faible et n'etre augmentöe progressivement jusqu'ä celle de 4 grammes, matin et soir, qu'il convient de ne pas dcpasscr. Dans ces conditions, les effets de l'arsenic, dit ce v6t6rinaire, sont toujours excellents et parfois prodigieux.
M. Favereau, que nousavons dejä cite, a employe aussi avecsuc-ccs l'acide arsenieux, non-seulement contre raffeclion typholde du cheval, mais encore contre la pneumonie Tranche. Dans un cas oü la maladie s'ötait terminöe par des abees dans le poumon, et qui oc-casionnaient une toux frequente et doiinaient une odeurinlecte h. l'air expire, l'acide arsenieux donne ä la dose d'un gramme, amena la guerison.
8deg; AntiTerminenx. — L'acide arsenieux parait etre un vermifuge puissant quand les parasites sont logos dans le tube digestif. II resulte de fails publics par M. Niederberger (3), que ce remfede expulsc egalement les ascarides lombrico'ides et le tenia. Quand les parasites existent dans les voies respiratoires, il faut employer l'arsenic en fumigations; seulement il convient d'en user avec prudence de crainte d'accidents sur les malades et sur les personnes chargees de leur donner des soins. Dans ces derniers temps, M. Vi-seur (4) a public le cas loit curieux d'un jeune cheval qui parais-sait poussif et qui etait enr6alit6 atteint d'une affection vermineuse, et chez lequel l'usage de l'acide arsenieux determina I'expulsion inatlendne d'une grande quanlite de vers, probablement des ascarides lombricoides, communs chez le cheval. Depuis celte ^poque.
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(1)nbsp; Hertwig, loc. cit., p. CG2.
(2)nbsp; Journal de mid. veler. mitit., t. X, p. 35.
(3)nbsp; Joum. de meil. vittr. de Lyon, 18G2, p. 495 et4!)T
(4)nbsp; Recueilde med. väliir., Iü72, p. 350.
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J72nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS ALTERANTS.
M. Viseur emploie Facide ars6nieux comme le vermifuge le plus fidele. II commence par la dose d'un gramme et s'ölöve peu ä peu ä celle de 3 grammes, qu'il ne döpasse pas.
b. Autres composes arsenicaux.
1deg; Arsenite de potasse. — Ce sei est blanc, d'aspect gommeux, incristallisable, deliquescent, trfes-soluble dans l'eau et l'alcool, tres-äcre et trfes-v6n6neux. II forme la base de la liqueur de Fowler, dont nous avons donne precödemment la formule.
2deg; Arseniates de soude. — Ils sont au nombre de deux : un ar-söniate neutre et mvi. biarseniate ; \g. premier seul est cristallisable et employ6 en mödecine. 11 constitue la base de la liqueur arsenicale de Pearson, dont voici la formule :
Prenez : Ars^niate de soude neutre et cristallisfi. 5 centigr. Eau distillee......................... 32 grammes.
Dissolvez ä froid.
Cette dissolution s'emploie i l'inlerieur contra les maladies cuta-nees rebelies.
3deg; Arseniates de potasse. — II en existe deux: un arsßniate neutre et un biarseniate. Contrairement ä ceux de soude, c'est ce dernier qui est cristallisable et employe en mödecine. On connait I'exemple de septcbevaux empoisonnös parce sei melange acciden-tellement ä de l'avoine. II est plus venöneux qua l'acide arsönieux. Le protosulfate de fer et l'hydratc de sesquioxyde da ca m6tal se sont montr6s impuissants pour arrßter les edets funesles de ce compose arsenical (Bouley jeune) (I). On a propose dernieremenl l'ace-tate de fer comme anlidote du biarseniate de potasse.
4deg; Ars^nite de fer. — II s'obtient par la double decomposition d'un arsenite alcalin et du protosulfate de fer. II est insoluble, peu v6n6neuxet conviendrait parfaitement pour l'usage interne. II entre dans la composition du bain Tessier contre la gale du mouton ; cette preparation pourrait 6tre donn6e en breuvage, en electuaire ou en bol, a l'int^rieur, ä petites doses.
5deg; Arsenite de Guivre. — Ilse prepare aussi par la double de-
(1) Recueil de mcd. veter., 183i, p. 4-i'J; et 1833, p. 150 ä 157.
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DES ALTERANTS IODURES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;173
composilion d'un arsenite alcalin et d'un sei de cuivre. 11 est insoluble et d'une activite mod6r6e. II est inusitö en France, mais il parait 6lre employöt en Angleterre et en Allemagne tant ä l'intö-rieur qu'ä l'exterieur, plus fröquemment par ce dernier mode.
6deg; Sulfnres d'ar8cnic. — Ils sont au nombre de deux principaux, ainsi que nous Tavons dit en parlant des caustiques arsenicaux, et se distinguent par leur coulcur en rouge et en jaune. Us peuvent 6tre naturels ou artißciek; clans le premier cas, ils sont purs et jouis-sent de pen d'activite, m6me quand on les administre a I'interieur ; dans le second cas, au contraire, ils renferment presque toujours une forte proportion d'acide arsenieux et jouissent de proprietes veneneuses tres-6nergiques. Ces deux sulfures s'emploient du reste exclusivement ä l'exterieur du corps; a I'interieur, leur usage est peu ä recommander ; cependant on les administre quelquefois en fumigations dans les voies respiratoires pour developper les effets gön^raux des composes d'arsenic : c'est un moyen dont on doit 6tre tres-sobre.
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CHAPITRE IV
DES ALTERANTS IODURES.
Dans cette catögorie, sont compris l'iode pur et les divers composes que ce cbloroide forme, soit avec quelques m^tallo'ides, comma le soufre et l'arsenic, par exemple, soit avec certains m6-taux tels que le potassium, le fer, le cuivre, le mercure, etc. Ces medicaments, qui out tous pour base le m6me principe electro-negatif, l'iode, determinent dans l'economie animale des effets g6n6raux qui sont sensiblement les mömes; aussi croyons-nous devoir les examiner d'abord d'une manifere gönerale avant de proc^der ä l'bistoire particuliöre de chacun d'eux.
Des lodurös en general.
L'iode et ses divers compos6s se rencontrent tout pr6par6s dans le commerce ; ils sont souvent ä l'ötat de puretö ; n^anmoins, com me leur valeur v^nale est considerable et ne tend pas ä dimi-
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MEDICAMENTS ALTERANTS.
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nuer, la cupidite des commergants s'est exercöe ä trouver les moyens d'augmenter leur masse par des additions de matiamp;res inertes qui n'en altamp;rent pas I'aspeet. Nous ferons connaitre plus tard les falsifications dont chaque composö iodique est I'objet dans le commerce.
Pharmacotechnle. — L'iode et ses composes sont soumis ä. un assez grand nombre de manipulations, gönöralement assez simples ; ils entrent dans une foule de preparations destinies, soit ä l'usage interne, soit ä l'usage externe. Nous les ferons connaitre plus tard.
nicdicamcntation. — Les iodiques s'administrent, soit h l'intö-rieur, soit a rextdrieur, isolement, soit par les deux voles ä la fois et simultanöment. Le plus souvent, pour l'usage interne, on les in-troduit dans le tube digestif sous forme de breuvage ou de bol, et tres-rarement sous celle de lavement; de plus, comme ces composes sont tres-volatils, on comprend la possibilite de les adminis-trer en fumigations dans les voies respiratoires; ce proc6d6, nean-moins, est assez rarcrnent employe- A I'exterieur, on n'applique guere les preparations d'iode que dans un but de medication pure-ment locale ; cependant on les a employ6es dans quelques oircon-slances en frictions penelraules.
Pharmacoiiynamie. — Les effets des alterants iodures doivent 6tre distingu^s en locaux externes, locaux internes et generaux ; ces derniers seront subdivis6s en effets primitifs, effets comecutifs et effets toxiques.
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1deg; Effets locaux externes. — Appliqudes sur la peau, les preparations d'iode agissent comme de 16gers irritants ; elles produisent de la chaleur, de la rougeur, des picotements, des gergures, et la chute des polls au bout d'un certain temps. Sur les muqueuses, les solutions de continuitö, les tissus denudes, ces composes ont une action beaucoup plus energique et determinent une vöritable cauterisation. Les iodiques les plus irritants sont l'iode, I'iodure d'arse-nic, ceux de mercure, etc.
2deg; Effets locaux internes. — Lorsque ces medicaments sont in-troduits dans le tube digestif ils determinent des effets variables selon les doses qui ont ete ingerees. Donnes en petite quantity, ils
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DES ALTERANTS lODURKS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1 75
agissent comme des excitants de l'estomac et des inteslins; ils exci-tent l'appötit, acc615rent la digestion, pröcipitent le mouvement intestinal, hätent les defecations, colorent les excrements en jaune, etc. A doses plus elev6es ou plus rapprochöes, les iodiques irritent notablement les voies digestives : ils diminuent l'appetit, augmen-tent la soif, döterminent de la salivation, des mouvements conti-nuels de deglutition chez le chien, des vomissements röit^rcs ehez les carnivores etlesomnivores, des coliques plus oumoinsvives chez tousles animaux, souventde la diarrhee, derabatlemenl, im amai-grissement rapide, etc.
3deg; Effets ^eneraux. — 11 existe peu de medicaments qui possö-dent autant de force de penetration que les composes d'iode, et dont l'absorption soit aussi rapide. Leur söjour dans l'^conomie parait otre tres-court, car les diverses secretions naturelles et morbides ne tardent pas ä accuser la presence des iodiques par leur couleur, leur odeur ou les reactions speciales qu'elles donnent au contact des rcactifs caracteristiques de l'iode. II resulte de cette particula-rite, que les alterants iodures se separent du sang presque aussi rapidement qu'ils s'y meiangent, et que leur accumulation dans Torganisme estbienrarement ä craindre. Les effets dynamiques de ces medicaments doivent etre distingues en effets primitifs, elfets consecutifs et effets toxiques.
a. Effets primitifs. —Lorsque l'iode et ses composes sont admi-nistres üi l'interieur ä petiles doses sufflsamment espaeees les unes des autres, il n'en resulte le plus souvent aueune modification fonc-tionnelle appreciable ; l'urine, le lait, l'air expire, la sueur, etc., entrainent au dehors les molecules de ces medicamentraquo; dans les in-tervalles des doses, de sorte que l'economie ne semble avoir eprouve aueune modification de leur court passage ä travers ses elements. Mais si les doses administrees sont un peu fortes ou trop rappro-chees, il peut en resulter, chez la plupart des animaux, un leger mouvement febrile qui accuse les proprietes excilantes des composes iodiques. II est rare que la respiration s'acceiere et que le pouls devienne tres-vite; le plus souvent ces fonetions restent station-naires, et il arrive m6me, chez certains sujets, que le pouls se ra-lentit legerement et que Tariere devient molle sous le doigt qui Texplore ; c'est au moins ce que nous avons observe dans les höpi-taux de l'ficole sur plusieurs chevaux morveux auxquels on admi-nistrait l'iode en pilules, ä la dose de 10 ä 12 grammes ä la fois.
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176nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS ALTERANTS.
Quand Tadministration des iodures s'accompagne de l'irritation plus on moins viva des voies digestives, le mouvement föbrile est toujours plus net et plus intense. Un des effets primtiifs les plus constants de ces medicaments, c'est de d6terminer la rougeur des rnuqiieuses apparentes, et plus particuliferement de la conjonctive ; cette membrane devient souvent d'un rouge violet et les secretions dont eile est le si^ge acquierent une activity insolile qui se continue durant l'usage des iodiques. C'est, du reste, un caract^re general de ces mddicaments, d'exciler les muqueuses, d'augmenter la secretion folliculaire ou rauqueuse, et de simuler ainsi une sorte de fluxion ephemere sur les divers points du Systeme muqueux. La peau est parfois aussi le siege d'un mouvement fluxionnaire marque, qui est incliquö par de la rougeur, de la chaleur, des sueurs partielles, et tres-rarement par une eruption plus ou moins grave. Ce dernier phenomfene, qu'on observe quelquefois chez I'liomme, parait 6tre trfes-rare sur les animaux, car aucun veMrinaire nel'a encore men-tionne ; nous devons h l'obligeance de M. Euer la connaissance de celöger accident. Ce veterinaire I'a observe sur plusieurs vaches atteintes de mammite chronique sur lesquelles il pratiquait des frictions fondantes avec une pommade d'iodure de potassium forte-ment iodurde. Au bout de quatre ou cinq jours de ces applications, onvoyait survenir uns Eruption de pustules tres-douloureuses qui netardaient pas ä^se terminer par resolution. Enfin, on doit comp-ter parmi les effelsi mmediats des composes d'iode une augmentation notable de la plupart des secretions, et specialement de celle de l'urine.
b. TEffeta cons^cutifs. — Dans les premiers temps de leur administration, les altörants iodures augmentent plulot qu'ils ne dimi-nuent les qualit^s plastiques du sang : leur action primitive est effectivement essentiellemement coagulante. Mais quand leur usage est continue un pen trop longtemps et que des molecules nouvelles viennent agir sans cesse sur le fluide nutritif, il en resulte deschan-gements progressifs dans la erase sanguine, l'attenualion de plus enplusgrande des proprietes plastiques et nutritives de ce fluide essenliel : aussi, quand on le place dans une eprouvette, parait-il d'une teinte plus päle qu'ä l'etat naturel; de plus il secoagule plus lenlement, le caillot forme a moins de consistance, et la serosite, plus abondante qu'ä l'ordinaire, revöt souvent une teinte jaunätre particullöre et caracterislique. Sous l'influence de cette modiflca-lion materielle du sang, il se produit dans la fonction nutritive des
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changements qui indiquent nettement l'action altörante des composes iodiques. Le mouvement d'assimilation se ralentit, tandis que celui de r6sorplion acquiert une activite considerable ; aussi re-marque-t-on un amaigrissement rapide de tout le corps, la mollesse des tissus, lapäleur des muqueuses, la diminution des forces g6n6-rales des sujets, etc. Un effet remarquable de ces mödicamenls, c'est de communiquer aux fonctions interstitielles des organes glanduleux et parenchymateux, et m6mo quelquefois aux tissus blaues douamp;ä d'une faible vitality, une activite extraordinaire, en sorte que, si ces parties sont le si^ge d'indurations, d'engorgements et de diverses allerations morbides, on les voit peu h peu diminuer et m6me dis-paraitre entierement sous l'inlluence de la medication alLerante ioduree, pourvu qu'elle soit employee avec assez de perseverance et d'habiletö.
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c. Effets toxiques. — Enfin, quand on administre des doses exagerees d'iode et de ses composes, il peut en resulter un empoi-sonnement grave. Les premiers dösordres se montrent dans le tube digestif, et consistent le plus souvenl en irritation vive de la mu-queuse gastro-intestiuale, avec accompagnement d'ulcerations, d'6ruptions pustuleuses, etc. Ces divers desordres matfiriels sonf accuses au dehors par de la salivation, des vomissements chez le pelits animaux, des coliques vives, de la diarrhöe, de rabaltement, une fievre intense, etc. Les accidents gdneraux de l'empoisonne-ment iodique varient seien qu'il est aigu ou chronique ; dans le premier cas, on observe les phenomenes imm^diats tres-exag6res ; et, dans le second cas, on remarque les accidents qui aecompagnent liabituellement un 6tat cachectique du sang. Enfin, dans quelques cas rares, on observe l'atrophie de certaines glandes externes, telles que les thyroides, les mamelles, les teslicules, etc.
Les accidents determines par les alterants iodur6s sont rares chez les animaux, oü leur usage interne est encore peu frdquent, saus doute, ä cause du prix tres-elev6 de ces medicaments. Aussi, cette sorte d'empoisonnement lent par les iodiques, appele iodisme, et signal^ dans ces derniers temps dans l'espöce frumaine, par quelques medecins, est-il inconnu chez les animaux domesliques.
Pharmacothcrapie. — Quoique l'iode ait et6 döcouvert en 1813, et que son histoire chimique füt presque complete quelques anuses plus tard, ce n'est que vers 18^0 qu'il fit son apparition pour la premiere fois en th6rapeutique. C'est au medecin suisse Coindet, Tabourin, 3e Edition. — II.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 12
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178nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS ALTERANTS.
de Geneve, que la medecine est redevable de la conquöte de ce precieux medicament. Depuis longtemps, il est vrai, on employait empiriquement plusieurs substances qui renfermaient de Tiode, comme la oendre des eponges neuves, celle de certaines plantes marines,etc.; mais on ignorait completementla nature du principe aclif de ces medicaments complexes. De la medecine de rhoinme les medicaments iodiques ne tarderent pas ä passer dans celle des animaux, et comme les premiers succes des medecins eurent lieu contre le goitre, e'est aussi contre cette affection que les veteri-naires employerent ces nouveaux medicaments avec le plus d'avan-lages. Ceux de nos confreres qui mirent le plus d'empressement ;\ essayer I'iode sur les animaux furent principalement llainard (1), Prevost (2), Mayor (3), Vatel (4), etc.
Les indications generales des iodes sont assez nombreuses et assez complexes, parce que ces medicaments jouissent de vertus multiples qui en rendent les applications plus variees. Nous allons grouper les diverses affections qu'on pent trailer avec plus ou moins d'avantages par les iodures, afln d'en abr^ger I'Mstoire ge-nerale.
1deg; Affections du sjstcme Ijmpliatiquc — Dans cette categorie se trouvent compris la morve, le farcin, les scrofules, I'engorgement des ganglions m6senteriques du boeuf, la lympbangite, etc.
2deg; Engorgements glandulaires ct parencliymateux. — Onpeut comprendre, dans cette serie complexe, le goitre, I'engorgement cbroaique des raamelles, des testicules, des parotides, et en general de toutes les glandes externes. Parmi les engorgements viseö-raux qu'on peut attaquer par les iodiques, nous comptons principalement ceux du foie, des poumons, des reins, des ovaires, etc., lorsque le diagnostic en est possible.
3deg; Nutrition anormale. — Elle peut 6tre gen6rale, comme on I'observe chez certains animaux trop bien nourris et qui sont at-teints d'obesite; ou eile est simplement locale, comme on le re-marque sur certaines regions du corps qui sont atteintes d'byper-trophie.
(1) Compie rejidu de VEcole de Lyon, 1824.
(21 Journ. pratique, 182T, p. 239; et Jonrn.tlteov. et pratique, 1881, p. 280.
(3} Journ. prot. demeit. veter., 1828, p. 211.
(4) Compiererutu de VEcole d'Alfort, 182G.
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DES ALTliRANTS lODÜRKS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;179
4deg; AfTectiong cutanies et muqueuses. — Les maladies anciennes de la pean et des muqueuses qui s'aecompagnent d'alterations des tissus, de sßer^tions anormales, etc., sont presque toujours avantageusement modifiees par l'usage des altöranls iodurös don-nlt;5s äTinterieur ou employes topiquement.
o0 llydropisies. — Les composes d'iode sont employes dans le trailement des hydropisies, tantöt ä litre de modiücateurs g6neraux et de diur6tiques, tanlöt comme simples agents irritants appliques localement. G'est surtout sous ce dernier point de vue qu'on en fait usage centre Thydropisie des petites sereuses voisines de la peau, et inöme centre celle des s6reuses splanchniques.
0deg; jifTcctions iiergt;iuses. — On a propose l'emploi des lodes centre la choree, I'epilepsie, certainesparalysies, etc., maisce trai-tement est encore peu repandu.
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Des lodurcs en particulier.
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Pliarmaco^rapiiic. — L'iode est solide, d'un gris d'acier, cris-tallise en paillettes rhomboidales, fragiles, grasses au toucher, ta-chant lapeau en jaime, et prösentant beaucoup d'öclat m6tallique ; son odeur est celle du chlore, mais beaucoup plus faible ; sa saveur est acre et desagreable, et sa densite egale -i,9o environ. Exposö a Fair, il se volatilise lentement, d'oii la necessitc de le conserver clans des vases bien clos ; soumis ä Faction de la chaleur, il fond 1107 degrös, et se röduit en magnifiques vapeurs violettes, tres-pesantes, des que la temperature est voisine de ISO degres centi-grades. L'eau ne dissout guere que 10 a 13 centigrammes d'iode par litre, ce qui suffit cependant pour lui communiquer une teinle rousse et une odeur chlorte ; l'alcool dissout le dixiemc de son poids de ce m6talloide h la temperature ordinaire, et une plus forte proportion quand il est chaud ; l'öther, une solution lögöre de potasse, d'ibdure de potassium, de tannin, etc., dissolvent de grandes quantites d'iode; les essences et les corps gras peuvent aussi en prendre une certaine proportion.
FalBiflcations. — L'iode 6tant une matiere d'un prix tres-elev6, on a cherch6, par un tres-grand nombre de moyens, 'a en augmen-
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ter le poids fraiidnleiisement, sans en allerer l'aspect. Les matiferes qu'on y melange le plus souvent sont les suivanles : charbon de bois en poudre, liouille grasse, ardoise pulverisee, peroxyde de manganese, sulfitre de jjlomb, plombagine, battitures defer, etc., Rien n'est plus facile quo de devoiler la presence de ces matiöres 6trangeres ; II suffit de volaliliser sur une brique chaude une partie de la ma-tiamp;re suspecte ; si I'iode est pur, il ne restera aucun residu ; ou bien on prend une pelile quantity de I'iode que Ton traite par l'alcool, Felher, ou une solul.ion lagere de potasse caustique. Ces trois vehicules dissoudront I'iode, et laisseront comme r6sidu an fond du vase les tmlieres ^trangeres qu'on aurait pu y avoir ajoutees.
Pharmacotechiiie. — L'iode entre dans un assez grand nombre de formulcs magistrales on officinales clans la phannacie de I'liomme ; dans cells des animaux, les trois formulcs suivanles seules sont utilisöes:
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1deg; Teinture d'iode.
Prenez : lode ............'................... 4 partio.
Alcool ordinaire..................... \1 —
Dissolvez i froid. 2deg; Pommade d'iode.
Prenez : lode............................... 2 grammes.
Axongc........................... 32 —
Incorporez ä froid.
3' lodure d'amidon,
Prenez : lode............................... 1 partie.
Amidon............................ 30 —
Triturez avec un peu d'eau et faites sicher 'a I'etuve.
Melt;Ucamcnlt;ation. — L'iode s'administre ä rinl6rieur et s'em-ploie ü I'exterieur sous diverses formes. A I'intdrieur, on le donne en bols ou en breuvages, plus rarement en fumigations dans les voies respiraloires. Les bols se confectionnent avec l'iode solide ou avec la teinture : dans le premier cas, on peut le broyer avec une poudre vegetale quelconque ou mieux avec I'amidon cru ou cuit; on ajoute ensuile du miel ou de la m^lasse pour donner ä
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la preparation la consistance päteuse; dans le second cas, on fait absorber la teinture d'iode par une poudre vögetale el Ton conl'ec-tionne ensuile les bols comme ä l'ordinaire. Pour la preparation des breuvages iodures, on pent parlir soit de l'iode, soit de sa dissolution alcoolique; si Ton emploie l'iode, il faul se servir, comme vamp;iicule, ou d'une solution legere d'iodure de polassium ou de la d6coclion d'une plante amöre, l'experience ayant appris, dans ces derniers temps, que le tannin est un bon inlermediaire pour faci-liter la dissolution de l'iode dans l'eau; si Ton se sert de la teinture d'iode, il faut employer les menslrues que nous venons d'in-diquer afin que l'iode ne se pr6cipite pas an fond du vase avec lequel on administre le breuvage. A rexl^rieur du corps on applique la leinture et la pommade d'iode en frictions locales, mais rarement en frictions penetrantes; enlin, la teinture pure ou 6tendue d'eau est employee en injections irritanles dans les fls-tules, les bourses muqueuses sous-cutanöes, les kystes, les sereuses des tendons, des articulations, dans quelques sereuses splanchni-ques, etc.
Les doses d'iode qui conviennent aux diverses especcs domes-tiques sont encore mal determinees; les suivantes nous paraissent convenirdans la majorile des cas:
1deg; Grands herbivores..................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;'i ä 8 grammes.
2deg; Petits ruminants et pores............ 0,50 i 2 —
3quot; Carnivores......................... 10 ä 55 centigr.
Ces doses pourront etre r^petees deux Ibis par jour dans des circonstances exceptionnelles. Si Ton fail usage de la teinture d'iode, on devra multiplier ces doses par clouze.
Pharmacodynamic. — A l'exceplion des iodures mercuriels dont la base augmenle encore l'energie, l'iode est incontestable-ment, de tons les medicaments iodiques, celui dont I'activite locale et generate est la plus grande. Applique sur la peau inlacte, ce metalloide produit inslantanement une coloration jaune qui disparait rapidement si I'applicalion n'esl pas reiloree ; dans le cas conlraire, la tacbe devient permanente et une vetitable eschare prend naissance aux depens de l'epaisseur du derme. Sur les tissus denudes et sur les muqueuses apparentes, l'iode se com-porte comme un caustique coagulant assez cnergique. De plus, on a constate dans ces derniers temps qu'il possede des proprieles anti-sepliques au moins egales, sinon superieures, ä celles du chlore.
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Dans le lube digestif, l'aclion imtante de l'iode est des plus manifestes, puisqu'il sufflt, d'apres Orfila (1), de ö üi 6 grammes d'iode donne en pilules, I'oesophage restant libra, pour empoisonner mortellement les cliiens au bout de quelques jours; lorsque las voies digestives ne reslcnt pas ä l'etat naturel, 11 faut une quan-tite moindra encore d'iode pour fairaperir ces petits animaux. Les grands animaux peuvent supporter des doses beaucoup plus elevöes que les carnivores, mais celles qui sont nccessaires pour les empoisonner mortellement sont corapleteinent inconnues. M. Patu (2) assure avoir administre impuiiement depuis 30 jusqu'i Ao grammes d'iode, en bols; seulement ce pralicien ne nous dil pas s'il a repete la dose plusieurs jours de suite sur les monies sujets; cela n'ast pas probable, car nous avons presque toujours observe des coliques sur les chevaux morvaux auxquels on donna!t ca medicament, dans les hopitaux do rEcole, lorsque la dose ap-prochait de 15 grammes. Les praliciens prudents feront done bien da ne pas outrcpasser cette quantite et de n'y arriver meme quo graduellement.
Injecte dans les veines par M. Patu, an dissolution dans I'alcool et lather, l'iode determine subitement des effets inquietants, qui sa dissipent cependant avee assez de rapidite si la dose employee n'apasele trop forte; les pbenomenes qu'on remarque le plus fre-quemment sont : une acceleration considerable de la respiration et de la circulation, une dyspnee sutfocanle, una toux convulsive et continue, de la chaleur et de linjection ;\ la peau, des sueurs partialles, la teinta violacee des conjonctives, des etourdissemenls, das vertiges, une station cbancelanle, parfois la chute sur le sol, la vue obtuse, la dilatation das pupilles, rimmobilite, lastupeur, etc. Quelques heures apres, toutes les excretions naturelles ou morbides ont acquis l'odeur de l'iode et revetu une teinte jaunätre. Les chevaux qui ne regarent que 4 grammes d'iode 6chapperent pour la plupart, mais plusieurs dc ceux auxquels on injecta 8 grammes succomberent. Les phönomenes cerebraux et respiratoires observes avant la mort doivent 6tre attribucs en grande partie aux dis-solvants employes ä l'administration da Tiode. II serait ulile de re-pdter ces experiences avec de l'iode en dissolution dans I'iodure de potassium ou une legere solution da tannin.
Les efl'ets gencraux de ca metalloidc sont ä pen pres ceux que
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(1)nbsp; Toxicologie, 1.1, p. 97etsiiiv., 5C 6dit.
(2)nbsp; Journal thiorique et pratique, t. VI, p. 231.
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nous avons fait connaitre en parlant des iodures en g6n6ral; cepen-dant ilsprösentent certaines particulariles qu'il est important d'in-diquer. Ainsi, le mouvement febrile et la coloration des muqueuses apparentes sönt beaucoup plus marques sous l'influence de l'iode que sous celle de ses composes; le mouvement sanguin vers la peau, d'oü r6sultent la chaleurde cette membrane, des sueurs partielles, des Eruptions pustuleuses, etc., est plus prononc6 que la diurese, ce qui est le contraire pour beaucoup de composös iodi-ques. Enfln l'arröt du mouvement nutritif, d'oü naissent la mai-greur, l'atrophie de quelques glandes, la resorption de certains produits morbides, une toux plus ou moins grave, etc., sont des effets que l'iode produit toujours d'une manifere exageree si son administration n'est pas conduite avec sagesse. Pour ces divers motifs et en raison de son action irrilante sur le tube digestif, beaucoup de praticiens ont renoncö h I'usage interne de l'iode, et l'ont remplacö par l'iodure de potassium, qui parait reunir tous ses avantages sans en presenter les inconvenients.
Pbarmacotherapic: — Les indications de l'iode sont assez nom-breuses et se divisent naturellement en medicimles et chirurgicales. Nous allons les studier successivement en commengant par les premieres.
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1deg; Indications mcdicinalcs. — L'iode est employ^ ä l'interieur ou ä rcxtcrieur, et souvent par les deux voies en m6me temps, contre les maladies du systfeme lymphatique, des glandes, des vis-ceres intdrieurs, contre certaines anomalies gönerales ou locales de la nutrition; contre les liydropisies, le diabele, etc. Nous allons examiner les cas principaux fournis par la pratique veterinaiie.
Une des maladies lympliatiques qu'on a le plus souvent atta-quees par l'iode, au moyen d'applicalious trös-variees, et presque toujours sans succes, c'est la )laquo;o^üe. U. Leblanc (I) est im des premiers vetörinaires qui ait applique l'iode au traitemcnt do cette maladie : il donnait ce mötalloide h l'interieur i la dose de 30 centigrammes ; il appliquait une pommade iodur6e sur les glandes; en outre, il pratiquait des fumigations d'iode ou de chlore dans les narines, etc.; au moyen de ce traitement complet, il oblenait de's avantages marques sur certains sujets, et meme leur guerison radi-cale, d'apres ce qu'il affirme. MM. Sagcet Bareyre ont aussi pre-
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(l) Journ. theor. et pratiq. 1831, p. 97 et suiv.
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conise les altSranls iodiques dans le traitement de la morve, mais comme ils ont principalement fait usage de l'iodure de potassium, c'est en parlant de ce sei que nous ferons connaitre leurs essais. M. Roy a essaye aussi trös-souvent l'iode centre la' morve, mais corame les resultats ont 6t6 nögatifs, il s'est abstenu de les publier. l^e traitement de la morve, par l'iode ou tout autre moyen, est re-connu aujourd'hui plus nuisiblc qu'utile ä cause de la facile transmission de celte maladic par contagion. Si Temploi de l'iode dans le traitement de la morve est peu avanLageux, 11 n'en est pas de m6me dansle jetage de nature^o?.(;'mlaquo;we, si frequent surles jeunes chevaux. 11 suflit d'ajouler un peu de teinture d'iode dans une fumigation emolliente pour faire disparaitre les jetages du plus mauvais caractere (Chevalier) (note communiguee).
L'iode a 6le ögalement pröconise dans le traitement du farcin ; U. Leblanc a annonce dans le temps des guörisons obtenues par ce moyen : les applications etaient locales. M. Patu est parvenu ä guerir aussi quelques chevaux farcineux par l'emploi intörieur de la teinture d'iode ou par son injection dans les veines. Enfin, k l'ecole de Toulouse, on a traite avec succös plusieurs chevaux farcineux par Tadministration Interieure et l'application ext^rieure de la teinture d'iode : la dose donn^e en electuaire etait de 16 grammes; faction de ce medicament etait aidee du. reste par la cauterisation actuelle sur les boutons, et par l'application d'eau mercurielle sur les ulceres farcineux (1). Malgre ces r6sultats en-courageants, l'emploi de l'iode dans le traitement du farcin est peu Mquenf, sans doute ä cause du prix eleve de ce medicament.
L'engorgement general des ganglions lymphatiques du bceuf, espece d'affection scrofuleuse, a cte traits avec succes, au moyen de l'iode, par Lafore (2); il administrait ce medicament h l'ötat de teinture, depuis 6Ü centigrammes jusqu'ä 4 grammes, sous forme de breuvage, en Tetendant dans une decoction de 64 grammes de gentiane dans deux litres d'eau; le traitement a ete continue pendant quinze ou vingt jours. De plus Cruzel (3) conseille de donner k l'interieur de 4 ä 6 grammes d'iode en dissolution dans une decoction legerement tannante, chez le boeuf atteint d'angeioleucite generate ou locale; en m6me temps on fait des frictions de pom-made d'iodure de potassium iodure sur les engorgements des ganglions lymphatiques.
(1)nbsp; Journ. des viltSr. du Midi, I8ii, p. 19 et 91.
(2)nbsp; Ibid., 1839, p. 225.
(3)nbsp; Traiti pratique des maladies de l'espece bovine, p. 342.
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DES ALTERANTS lODÜR^S.
L'induration ou l'engorgement chronique de certains visceres glanduleux ou parenchymateux, peut 6lre avanlageusement traitee par l'iode. Lafore (1) a public plusieurs exemples d'hepatite chronique chez le boeuf et le cheval, qui ont cede ä l'usage de la tein-ture iodique ^tendue dans une infusion ou une decoction de plan-tes amöres: la dose moyenne a 6t6 de 4 grammes d'iode. M. Hertwig dit aussi en avoir fait usage avec profit conlre les d6sordres matö-riels determines dans les poumons par.la pdripneumonie conta-gieuse du gros betail (2).
Les alterations organiques que subissent les glandes externes, telles que les corps thyroides, les mamelles, les testicules, les paro-tides, etc., cedent presque toujours ä l'emploi perseverant, soit local, soit general, de l'iode. II serait oiseux, en quelque sorte, de faire connaitre les nombreux exemples de guerison par l'iode de goitre, de mammite et d'orchite, etc., passes ä l'etat chronique : c'est un moyen devenu en quelque sorte vulgaire, et que tous les praticiens connaissent; il sufflt done de l'indiquer simplement.
Les nutritions vicieuses ou exagörees, soit locales, soit genörales, sont souvent modifiees avantageusement par l'emploi de l'iode. Miquel (3), de Beziers, a publi6 deux cas intlt;5ressants d'hypertro-phie de l'encolure chez les solipedes et un d'engorgement chronique du genou, qui ont cede ä l'emploi perseverant de la pommade d'iodure de potassium förtement ioduree. M. HerUvig dit avoir employe l'iode avec im plein succes pour arrßter l'obesite dont les chiens de salon sont souvent frappös par suite d'excös de nourriture et de manque d'exercice.
Selen M. Hertwig, le professeur aliemand Dick preconiserait l'iode centre l'hydrothorax et le diabete du cheval. Enfln, s'il faut en croire un agriculteur, M. de Romanet (i), la cachexie aqueuse du mouton cederait facilement ü rinfluence de l'iode; il suffirait, d'apres cet agronome, de faire des frictions sur l'oedeme inter-maxillaire, appele vulgairement la bouteille, et de donner k chaque malade 25 ä 30 gouttes de teinture d'iode dans un verre d'eau.
Independamment de ces applications medicinales importantes de l'iode, nous devons mentionner l'emploi qu'en a fait M. Delorme contra plusieurs cas d'atfections dartreuses fort graves de la peau
(1)nbsp; Malad, partkulieres aux grands ruminants, p. 607 ; et Journ. des vetcr. du Midi, 1839, p. 229.
(2)nbsp; nbsp;Pharmacol, pratique, p. 536.
(3)nbsp; Journ. des vitir. du Midi, i8il, p. 259.
(4)nbsp; Comptes rendus de l'Academie des sciences, 17 raai 1852.
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du cheval, qui avaient r6sisL6 ä tons les inoyens pr6conis6s en pa-reille circonstance. II administrait l'iode ü l'intörieur m61ang6 h de ramidon; la dose au debut fut d'un gramme et eile fut augmcnlee graduellement jusqu'ii ce qu'elle eüt atteint celle de 6 a 7 grammes, qui ne fut pas depassee ; il y eut interruption an milieu du traite-ment pour ne pas fatiguer le tube digestif. Quoique ce traitement füt purement interne et qu'aucune application ext^rieure n'ait ete mise en usage, la peau, malgr6 son etat vraiment hideux, se nettoya pen ii pen, reprit toute sa souplesse et la robe son brillant. {Note communiquee.)
2deg; Indications cliirur^icalca. — Vers 1840, M. Velpeau et plu-sieurs chirurgiens disLingues proposörent la teinture d'iode plus ou moins etendue d'eau, employee en injections, d'abord pour guerir I'hydrocele chez I'homme, pnis pour clore des abcös, des fistules, des hygromas, etc.; plus tard, s'enhardissant t\ mcsure qu'ils acque-raient plus d'experienco dans le maniement du nouvel agent irritant, ils en vinrent ä l'injectcr dans les articulations et dans les grandes sereuses splanchniques atteintes d'hydropisie.
Peu de temps apres, U. Leblanc, veterinaire ä Paris, fit de loua-bles efforts pour inlroduire le nouveau moyen dans la Chirurgie veterinaire; il en lit usage d'abord contre les kystes si communs dc la gorge du chien, avec un plein succes; puis, plus tard, de concert avec le docteur Thierry (1), il injecta la teinture d'iode pure ou etendue d'eau, dans les synoviales tendineuses ou articulaires dilatöes, et proclama de nombreux succes. Le nouveau moyen, accueilli avec quelque defiance, prcciscment parce qu'il avait trop bien reussi enlre les premiferes mains qui 1'avaient mis en usage, fut essaye surtout dans les Ecoles vcterinaires; lä, les rdsullats fu-rent loin d'ötre aussi brillants que ceux annonc6s par ü. Leblanc : des accidents graves, des insucces plus nombreux que les r^ussites, flrent rejeter ä pen pros completement le nouveau liquide oblite-rant. Bientot il s'etablit, entre le promoteur de la teinture d'iode et les trois professeurs de clinique des 6coles, une polömique ardentc, qu'on ne peut pas malhenreusement presenter aux veterinaires comme im modele de discussion scientifique, parce qu'elle a manque de mesure; mais afin que nos lectcurs puissent juger d'apies les documents originaux, nous aliens indiquer les publications oü ils pourront trouver les elements du debat (2).
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(1)nbsp; liulletin de l'Acadcmie de midecine, I8i5.
(2)nbsp; Voy. U. Leblanc, Oliniq. veter., 1814, p. 293 ;
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i845, p. 282; 1S47, p. 34 et
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DES ALTEIUNTS lODURES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;187
Depuis cette epoque, la question a bien change de face, car les injections iodees ont pris une extension considerable en Chirurgie v^terinaire; le temps a done donne, sur beaucoup de points, plei-nement raison ä U. Leblanc. Aussi, comme ce moyen Ihörapeu-tique joue aujourd'hui un role tramp;s-important dans le traitement des maladies externes des animaux, nous allons retudier avec quel-ques details.
Les injections lodges sont preconisces contre l'hydropisie de quatre ordres de membranes closes : 1deg; les bourses muqueuses; 2deg; les synoviales tendineuses; 3deg; les synoviales articulaires; et-40 les serea-ses splanchniques. Or, comme dans ces quatre ordres de 16sions le precede operatoire, et surtout les resultats, sont souvent trös-diflc-renls, nous allons en traitor successivement.
1deg; Bourses muqueuses. — Ces cavit^s, creus6es dans le lissu cellulaire sous-cutane, se renconlrent principalement sur la partie saillante des grandes articulations, entre les sailiies osseuses et la peau. Lorsqu'ellcs sont atteintes d'hydropisies, elles ferment des tumours, le plus souvent indolentes, qui portent le nom i'hygro-mas. L'injection do teinture d'iode pure ou ctendue de son poids d'eau, donne des r6sultats constamment favorables u la gnörison, ainsi qu'il rösulte des observations publiees par M. Rey (I) et par d'autres praticiens.
A cote des hygromas, il convient de placer les kystes, soil externes, soit internes, qui cedent aussi, pour la plupart tres-facilement ü I'action obliterante de la teinture d'iode. Nous cilerons surtout les kystes sous-cutanes qui se montrent si souvent sous la gorge des cbiens, soit qu'ils resullent d'une alteration de la glande thyroule, soit qu'ils provienncnt, ce qui est peut-etre plus frequent, do lanbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; |j ',
dilaeöration du tissu cellulaire sous-cutane de la region pendant les combats quo les chiens se livrent entre eux.
2deg; Serenses raquo;yiunriales tendineuses. — Les lumeurs I'esilllant de l'hydropisie de ces sereuses portent los noms dc vessigons, do moieties, etc., selon les rögions oü elles siegent. Comme e'est contre les tumours do ce genre quo les injections iodeos rendent le plus de services ü la pratique veterinaire, nous allons les examiner avec soin
suiv. — H. Bouley, Recueil, ISiT, p. 5, 2G, 409, CG7; 1850, p. 471; 1S:.0. p. 70. — A. Rey. Journ. de mid. voter, de Lyon, 1847, p. 122. —L. Lafosso, Journ. der velar, du Midi, 18ii), p. 193 et 402; 1850, p. 200. (I) Journ. de med. velor. de Lyon, 1857, p. i'J; id., 18G8, p. 389.
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Nous traiterons successivcment du manuel opöraloire, des effels immediats et des resultats düfinitifs de ces injections.
Les instruments necessaires ä cette operation sont g6n6ralement un trocart fln et une seringue ä injections dont la canule puisse s'adapter exactement au tube du trocart; cependant quelques prati-ciens ponclionnent directement la tumeur avec le bistouri droit et font cnsuite I'injeclion comme i\ I'ordinaire. Qne.\s que soient les instruments dont on se serve, on doit evacuer autant que possible tout le liquide contenu dans la poche avant d'introduire la liqueur obiitcrante. Celle-ci doit etre injeclee en quantile ä peu pros 6gale ä celle du liquide morbide 6vacue; eile doit etre, de plus, poussee dans toutes les parties de la poche au moyen d'une malaxalion methodique de la tumour remplie de la liqueur causlique. Le sejour de la teinture dans le sac sdreux ne doit pas depasser cinq minutes, et, le plus souvent meme, le cinquiöme de ce laps de temps sulflt. Le plus habituellement on ne fait qu'une seule injection; mais cependant quelques praticiens la reilerent coup.sur coup, deux, et m6me trois Ibis, comme M, Festal, Philippe (1), par exemple.
Onn'injecte jamais la teinture d'iode pure dans les synoviales ten-dineuses; en moyenne, on I'ctend d'^nefois son volume d'eau; mais on peut en ajouter davantage ou en meLtre moins, selon les cas : c'est le tact du praticien qui doit en decider. En general, on etend la teinture d'iode d'autant plus que les sujets sont plus nerveux, les parties plus sensibles, les lesions plus recentes, etc.
L'iode 6tant peu soluble dans I'eau, quand on etend la teinture avec de l'eau distillee, une partie du melalloido so precipite, ce qui donne un liquide susceptible de cauteriser trop fortement ou d'une maniere in^g^le. Aussi recommande-t-on, generalement, d'ajouter une petite quanlite d'iodure de potassium pour faire disparaitre, en le dissolvant, le precipite d'iode. Quand la teinture iodique est preparee depuis quelque temps, eile ccsse de prficipiter par I'addi-tion de l'eau, parce qu'elle renferme alors une certaine proportion d'acide iodhydrique qui maintient l'iode en dissolution dans l'eau. Aussi, est-il prudent de rcjeter cette teinture ancienne, parce que I'acide qu'elle renferme ajoutant ü ses qualites irritantes, et cet acide ötant en quantite tres-variable, le praticien ne connait plus alors le degre d'activite du liquide qu'il emploie.
L'irritation produite dans le sac sereux par la preparation iod6er determine au bout de quelques heures une indammation locale
(I) Recueüde me'l. vetär., 185S, p. 210.
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plus ou moins intense selon les cas. La partie opöree devient d'a-bord chaude, douloureuse, et ne tarde pas h se tumelier. Si l'in-flammalion est moderöe, eile reste toute locale et n'a aucun reten-tissement general; dans le cas contraire, eile s'accompagne d'un mouvemenl febrile qui dure quelques jours seulement, si tout doit marcher rögulieiement. Lorsque l'irritation locale est grave, il con-vient de la modörer par des applications locales refrigeranles, soit des bains, soit des irrigations bien dirigees, ou bien par des onclions d'onguent popukum ou de pommade de laurier; la flevresympa-thique est combattue par la diete, les boissons acidulees ou nitrees, et, au besoin, par la saignöe.
M6me dans les cas les plus heureux, c'est-ä-dire quand rinflam.-mation locale a seulement le degre necessaire pour devenir curative, les accidents iocaux persistent en general assez longtemps. Pendant la premiere, et souvent möme durant Ics deux premieres semaines qui suivent l'operation, la rögion oü Ton a pratique l'in-jection reste chaude, douloureuse, gonllee, et les animaux boitent en marchant et ne restent pas ä l'appui sur le membre malade. Aussi, pendant toute cette periode, doit-on s'abstenir, non-seu-lement de faire travailler les animaux, mais meme de les promener trop longtemps. Mais dös que les phönomenes de l'inllammation locale ont perdu de leur acuite, on peut utiliser les malades, et on peut möme dire qu'un travail moder6 est de nature ä assurer la resorplion de l'exsudation plastique qui s'est faite dans le sac s6-reux. Cette rösorption complete, qui est le signe certain d'une gue-rison entiere et durable, est g6n6ralement fort longue; eile dure rarement moins de deux mois et souvent demande un laps de temps double; il faut savoir attendre; du reste, comme on peut utiliser les animaux pendant cette pöriode, les proprietaires prennent en general facilement patience. EnQn, dans les cas les plus malheureux, heureusement assez rares, la tumefaction persiste, et letraitement a conduit ä ce resultat deplorable, de transformer une tumeur syno. viale souvent curable par d'aulres moyens, en une tumeur dure et refractaire ä tous les agents resolulifs. Ce rnauvais resultat est rare.
Les injections iodöes appliquees avec melhode, reussissenl pres-que constamment contre les vessigons simples ou chevilles qui se forment dans le creux du jarret. C'est ce qui resulte des faits publies par MM. Cambon (1), Hey (2), Barry et H. Bouley (3), Terrier
(1)nbsp; Annales veter. beiges, 1852, p. 18; 1853, p. 57.
(2)nbsp; Journ. de mid. viter. de Lyon, 1857, p. 481.
(3)nbsp; Recueil, 185G, p. 8G9.
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frfcres, de Rouen (I), U. Leblanc (2), Festal (3), Liard (4), Du-pon (3), etc. 11 en scrait vraisemblablemcnt de möme pour les ves-sigons, da reste plus rares, qui se montrent sur le cote externe de l'avant-bras du chcval au voisinage du genou, ainsi, au surplus, que M. Sainl-Cyr a eu occasion de le constaler.
11 parait en ctre nutrement pour les moieties; lü, le proccdc des injections iodees est souvent inccrtain et parfois dangoreux. Gela resulte, non-seulement des faits d'insucces publics, mais encore de la discussion qui eut lieu ä la Societe centrale de raedeciue v6te-rinaire en 1836, sur celte question (C). Cependant tous les prati-ciens n'ont pas el6 ögalement malheureux, et aux insucces ä pen pres constants de M. Rev (7), on peut opposer les succes obtenus par MM. Verrier, freres (8), par M. Porel (9), etc. Du reste, nous savons qu'i la clinique de l'Ecole on reussit mieux maintenant qu'aulrefois clans l'emploi de ce traitement, tres-peu usitc, du reste.
3deg; Screuses sjnoviaies artlculaires. — Les grandes articulations des membres des animaux, et surtout celles qui ne sont pas enlourees et protegöes par de grandes masses musculaircs, sont souvent le si6ge d'alldralions palhologiqucs parmi lesquelles I'hydro-pisie des söreuses articulaires compte au nombre des plus graves. On a preconisö aussi, contre ce genre d'alteration, les injections iodees; mais elles sont loin de rendre les meines services que dans les cas precedents. La, en effet, ce raoyen curatif parait environne de graves dangers, et ne convient que comme une sorte de pisaller qu'il n'est permis d'employer que quand les autres remedes sont reconnus impuissants.
Ncanmoins, comme ces injections rcussissent cbez riiomme dans des cas analogues, el que certains velciinaires affirmenl meme en avoir use avec succes dans des cas de ce genre, nous allons en dire quelques mots.
Le manuel op6raloiro est le memo que dans les cas precedents;
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(1) Recucil, 1857, p. 538 et 598. (2; Cliing. veter., 1801, p. 88.
(3)nbsp; Recueil, 1858, p. 240.
(4)nbsp; Journ. vittr. milit., t. Ill, p. 283.
(5)nbsp; nbsp;Ibiil., t. VIII, p. 714.
(0) Recueil, I85G, p. 869 et suiv.
(7)nbsp; Jour, de me'd. veter. de Lyon, 155'
(8)nbsp; liecueil, 1857, p. 538 et 598.
(9)nbsp; Ibid., 1859, p. 578.
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DES ALTliRANTS IODUn£s.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;191
seulement comme les synoviales sont ici notablcment plus sensibles, il convient d'employer uns leinture beaucoup plus faible; on present de l'^lendre de 4 ü 5 fois son poids d'eau et d'ajoutcrde Tiodure de potassium pour empöcher tout pröeipite d'iode.
En gönöral, les symptömes locaux et gönöraux sont beaucoup plus graves que dans les cas precedents, rinflammation locale, sur-tout, devientdangereuse et determine dans l'articulation, etnotam-ment dans les cartilages d'encroütement, des desordres souvent irremediables. Ainsi, nous recommandons aux veterinaires qui voudraient essayer de ce moyen dans des cas desespercs, de mo-derer l'arthrite suraigue qui suit l'injection iodee par des applications calmantes, et surtout ref'rigerantes appropriees; de calmerla flevre generate par des boissons acidulöes, diuretiques et surtout laxatives, l'observalion ayant demontre que la purgation etait un des moyens les plus puissants de moderer l'inflammation traunia-tique ou spontanee des articulations.
iquot; Sörcuses splandiniqncs. — Parmi les grandes sereuses, il en est deux surtout qui sont souvent le siege d'hydropisie et qui, par leur position, sont ä la portöe de l'operateur pour l'övacution du liquide epanche, et, au besoin, pour la pratique des injections iodöes: ce sont la plevre et le peritoine.
Ces injections, employees chez I'liomme aujourd'hui assez fre-quemment, ne Font ete encore en velerinaire que bien rarement; cependant, comme on a fait d6ji\ quelques tentativesheureuses dans ce sens, et qu'elles peuvent, dans des cas determines, constituer uue ressource pröcieuse, nous aliens en dire quelques mots.
Quand on fait la ponction d'une sereuse splancbnique, si6ge d'un epanchement, on ne doit pas evacuer completement le liquide de la collection; et e'est avec la partie qui reste dans le sac sereux que doit se melanger la liqueur iodique destin^e ä modifier la surface malade. La teinture d'iode, dans celte circonstance, doit 6trebeaucoup plus faible qah. I'ordinaire; on present de l'etendre de 8 ä 10 fois son poids d'eau, avec süffisante quantite d'iodure de potassium pour empßcher la precipitation de l'iode. Puls le liquide irritant etant introduit dans la eavite, on doit, autant que possible, le mettre en contact avec toutes ses parties, et le faire evacuer ensuite le plus rapidement qu'on pourra. Dans le cas d'injection dans le peritoine, on doit faire suivre l'opöration d'une compression graduelle de l'abdomen.
C'est en general d'apres ecs principes, que M. Saint-Cyr est par-
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venu ä gu6rir trois ascites, deux chez le chien et une chez le chat (1); et enfin un hydrothorax, suite de la pleuresie, chez un cheval (2).
5deg; Casspedaux. — Indöpeudamment des applications si impor-tantes de la teinture d'iode employee en injections, cette preparation reQoit encore en Chirurgie vöt^rinaire quelques emplois qui prescntent de l'intörSt et que nous allons rapidement indiquer.
M. Boiteux (3) a fait usage avec succfes de la teinture d'iode contre une sorte d'abcfes flstuleux qui succöde parfois ä la saign6e a. la ju-gulaire, chez le cheval; il en impregnait une sonde en caoutchouc, qu'il introduisait ensuite dans la listule. II prescrit le meme moyen dansles maux du garrot et d'encolure accompagnes de caries os-seuses ou ligamenteuses; en cela il se trouve en concordance d'o-pinion avec M. Rougery (4) et avec les velörinaires allemands Ro-senbaum et Schneider (S). De plus, M. Boiteux en a use avec quelque succös conlre le crapaud.
Depuis peu, M. Lafosse (6) a employ^ avec succes les injections de teinture d'iode dans le canal de Stenonlors de l'exislence d'une fistule de ce conduit. Le canal s'oblitere bienlöt et la glande s'a-trophie peu äpeu.
De plus, on emploie quelquefois, dans la Chirurgie de riiomme, la teinture d'iode, pure ou 6tendue, contre quelques autres accidents chirurgicaux, tels que les abcös froids, les clapiers, les fistules diverses, quelques plaies de mauvaise nature, virulentes ou enveni-möes, contre quelques maladies de la conjonclive et des paupiöres, contre les ^coulements muco-purulents de certaines muqueu-ses, etc., etc.; maisjusqu'ä cejour, les applications dece genre out ete rare en Chirurgie veterinaire. M. Zundel emploie pourtant la teinture d'iode 6tendue de 8 parlies d'eau, contre le catarrhe au-riculaire du chien; on impregne un tampon de charpie de la liqueur et on 1'enfonce dans le fond de la conque. {Note communi-quee.)
Enfiu, lout recemmentunjeune veterinaire, M. Stanis Cezard (7), a employe avec un succes inesperö les injections sous-culanees de
|I) Journ. de midec. veler. de Lyon, 18C3, p. 309.
(2)nbsp; Ibid., 1861, p. 391.
(3)nbsp; Ibid., 1859, p. 153.
(4)nbsp; Journ. des viler, du Midi, 18C0, p. 71.
(5)nbsp; CKnig. väer., I8G2, p. 512.
(6)nbsp;Recueil de med. veter., 1871, p. 790.
(7)nbsp; Ibid., 1874, p. 5Si.
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DES ALTERANTS lODCR^S.
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solution d'iodure de potassium iodur6, h litre d'antivirulent, dans un cas grave de pustule maligne chez l'homme; on donnait en mßme temps la preparation ä l'intörieur. C'est une pratique äimiter chez lesanimaux dans les affections charbonneuses.
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a. De l'Iodure do potassium. Synonymie : Hydriodate de potassc.
Pharmacographie. — Ce sei est solide, cristallis6 en cubes, d'un blanc opalin et laiteux, d'une lögöre odeur d'iode, et d'une saveur äcre et alcaline. Expose ä l'air, il s'allere lentcment, parce que l'oxygene deplace une partie de l'iode et communique au sei une leinte jaunätre : de lä la necessitc de le conserver dans des flacons sees et hermetiquement fermös. Soumis ä Taction de la chalcur, il deerdpite, fond, se volatilise, mais ne se decompose pas. L'eau bouillante en dissout la moilie de son poids environ, et ralcool froid le cinquiömeseulement. La solution aqueuse d'iodure de potassium pent dissoudre une cerlaine proportion d'iode, et donner naissance ä un iodure iodure. Ce composd d'iode, solide o u en dissolution, est tres-facilement decompose par l'eau de chlore, les hypo-dilorites alcalins, les aeides minöraux, etc.
Alterations et falsifications. — L'iodure de potassium peut contenir une certaine quantife de carbonate de polasse par le fait d'une mauvaise fabrication, ou par suite d'une addition fraudu-leuse; lorsque la proportion de ce sei est un pen forte, l'iodure de potassium devient trös-deliquescentäl'air, et fait effervescence avec les aeides, qu'il soitsolide ou en dissolution. Les sels qu'on melange le plus souvent h l'iodure de potassium sont les suivants : chlorures de potassium et de sodium, bromure de potassium, Sulfate de potasse, nitrate de soude et le bicarbonate de soude, etc.
La presence des chlorures dans l'iodure de potassium est facile ä devoiler au moyen du nitrate d'argent et de Tammoniaque; dans ce but, on dissout dans l'eau une petite quantity du sei suspect, et on le prdeipite au moyen de la solution d'azotate d'argent. Si l'iodure de potassium est pur, le pr6cipit6 est jaunätre, peu alterable ü la lumiöre, et resiste completement ä faction dissolvante de l'am-moniaque liquide; dans le cas, au contraire, oü il existe une certaine proportion de chlorures melanges, le preeipit^est plus blanc, devient violet ä l'air, et se dissout en partie dans l'alcali volatil; la
T.aboi;iiin, 3laquo; edition. — 11-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;13
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194nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS ALTERANTS.
partie dissoule est mise i\ nu au moyen de l'acide azotique, qui neulmlise rammoniaque ayant servi de dissolvant.
On a propose divers moyens pour reconnaitre la presence du bromure melange ä. l'iodure de polassium, rnais ils sent trop com-pliques pour les velerinaires ; lo proeddö suivant, qui est aussi simple que possible, nous parait, remplir parfaitement le but : e'est dc trailer la solution du sei suspect parle bichlorure de mercure. S'il est pur, le precipite est d'un beau rouge coquelicot; mais, s'il est m616 de bromure, on n'obtient qu'un depot briquetc coulcur de litharge^ etc.
Enfin, le sulfate de potasse est accus6 par le nitrate dc baryte, le nitrate de soude par sa propriete de fuser sur les cliarbons ar-dents, et le bicarbonate sodique par Teffervescence qu'il produil avec les acides.
Pharmacotechnie. — Les preparations officinales d'iodure de potassium sent presque toutes destinees ä l'usage externe ; les plus importantes sont les suivantes :
1deg; Pommade d'iodure de potassium.
Prenez : loduve de potassium.................. 8 grammes.
Axonge.............................. 32 —
Incorporez.
2deg; Pommade d'iodure iodure de polassium.
Prenez : Iodure potassique..................... 8 grammes.
lode................................. 4 —
Axongo.............................. 32 —
Preparez d'abord la pommade et ajoutcz ensuitc I'iode.
3deg; Iodure de potassium iodure caustique (Lugol).
Prenez : Iodure de potassium, iode el eau dis-
tillee, de cliaqiie.................... 1 partie.
Dissolvez d'abord le sei dans I'eau, puis ajoutez-y I'iode.
II arrive tres-souvent en pharmacie -vötörinaire qu'on double la quantity d'iodure et d'iode qui entre dans les pommades.
su'-dicamontatioii. — L'iodure de polassium peut se donner solide ou dissous; cette dernierc forme doit obtenir exclusivement la preference. Quand on est force d'administrcr ce sei en 61ectuaire
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DES ALTERANTS IODUUES.
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ou en bol, il y a avantage ä le dissoudre dans une pelite quantite d'eau avant de le mßlanger aux excipients de ces preparations; mais, en g^n^ral, on doit le faire prendre en boissons ou en breu-vages toutes les fois que cela est possible, parce que, sous cette forme, il est beaucoup moins irritant. A rexterieur du corps, on emploie ä peu pres constamment l'iodure de potassium en pom-made; cependant quelques praticiens donnent la preference aux lotions et aux applications topiques diverses de la solution aqueuse de ce sei.
Les doses de l'iodure de potassium pour les divers animaux do-mestiques n'ont pas encore etc rigoureusement deterrmnees;noiis !es 6valuons approximativement üi im tiers en sus de celles de Tiode, savoir :
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1deg; Grands herbivores...................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;(
2deg; Petits ruminants et porcs............ 0.7,
äquot; Carnivores.......................... 35
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ä 12 grammes. k 2,50 — ;i öO centigr.
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Pharmacodynamic — Mis en contact avec la peau revetue de son epiderme, l'iodure de potassium se monlre tres-peu irritant; snr les tissus denudes ou sur les muqueuses, il est un peu plus agressif, mais il döveloppe rarement des phenomenes d'iiritation notables, ä moins qu'il ne soit employe en solution tres-cliargee. Son action sur le lube digestif a etc diversement appröciee : pour quelques auteurs, il est considere comme ä peu pres aussi irritant que I'iode; pour d'autrcs, au contraire, il aurait presquc I'inno-cuite du chlorure de sodium. Laverite est sans doute placee entre ces deux extrgmes. 11 rcsulte de quelques essais de Maillet (I) que l'iodure de potassium en dissolution, ä la dose de 2 grammes pour le chien, et de 8 ä 12 pour le cheval, agirait comme un poison irri tant sur le tube digestif, et qu'il sufflrait d'une dose de IG grammes donnee en une seule fois pour d6tcrmiaer une hemorrhagie gastro-intestinale moi'telle chez les solipedes. Certes, nous sommes loin de mettre en doute l'exactitude des resultats publies par Mail-let, qui etait un observateur sagace et consciencieux; mais ils nous paraissent exceplionnels et peu en rapport avec ce qu'on observe chaque jour, soit chez 1'homme, soit cbez les animaux. Selon toute probability, le sei employö ä l'Eeole d'Alfort avait une forte reaction alcaline, comme cela arrive quelquefois^ ce qui augmentait beaucoup ses proprietes irritantes. — Le fait public plus r6cemment
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(lj Hecueil de m(d. veUi:, 183G, p. 520.
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196nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS ALTERANTS.
par M. Trelut (I) jeune, d'une juaient qui icQut, par erreur, SO grammes d'iodure de potassium chaque jour, au lieu des 10 grammes presents, et sans accident, prouve que ce sei est raoins irritant que ne I'a dit Maillet. Orfila (2) semble evaluer la dose toxi-que de l'iodure de potassium, pour le chien, ä 4 grammes eiwiron. L'action genörale de l'iodure de potassium ressemble en grande partieä celle de l'iode; seulementles effets primitifs sonttoujours moins prononc6s, ä l'exception de la diurfese, qui esttoujours trfes-copieuse, ce qui est du evidemment ü la nature de sa base et ;\ son elimination prompte et ä peu pres complete par lesvoies urinaires. On remarque aussi que Tiodure de potassium ne produit pas l'a-maigrissement du corps aussi rapidement que l'iode, et qu'il n'a pas, comme ce dernier, riueonvenient grave d'oecasionner l'atro-phie de certains organes glanduleux.
JPharmacothtirapic. — L'iodure de potassium est incontestable-ment un des agents fondants les plus energiques et les plus sürs que possede la mattere medicate, seit dans ses effets locaux, seit par ses effets generaux. Malbeureusement, son prix, quoique sta-tionnaire depuis quelques annees, est encore trop eleve pour que les veterinaires puissent souvent faire usage de ce puissant modifi-cateur de l'economie animale. Quoi qu'il en soit, nous devons faire connaitre briövement lesprincipales applications dont ce remöde a ete l'objet en mödecine veteriuaire.
A l'exlcrieur du corps, on applique tres-fnüquemment la pom-made simple ou iodurec sur la plapart des engorgements indolents, solides ou mous, et sur lesglandes hypertrophi6es, indur6es oual-lerees do diverses manieres. Lorsque I'affection est un peu grave ou ancienne, il est rare qu'un simple traitement local sufüse ; alors aux applications topiques il convient d'ajouter un traitement general en administrant h l'intörieur de l'iode ou de l'iodure de potassium. Le veterinaire allemandWannowius (3) a employö avec avan-tage la pommade d'iodure de potassium en friction sur la parotide, dans le cas de iistule du canal de St6non, afin d'amener l'atropliie de cette glande. Le succös fat complet.
De son cote, Nicouleau (4), sur le conseil de M. Zündel, employa avec un plein succös les frictions de pomraade d'iodure de polas-
(1)nbsp; Recueilde mid. vitii'., 1862, p. 48G.
(2)nbsp; Toxicologie, t. I, p. 105, et suiv.
(3)nbsp; Journ. de mid. viter. de Lyon, 1858, p. !88.
(4)nbsp; Journ, de mid, viter. militaire, t. V, p. 153.
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siutn iodur^e sur la glande parotide contre une fistule salivaire qui avail resists ä tous les moyens. La glande s'atrophia et la salive ne coulant plus, la fistule se cicatrisa facilement.
Aprös le goitre, qu'on traite avec succös dans la plupart des ani-maux, au raoyen de l'iodure potassique appliqu6 localement sous diverses formes, on administrö ü l'intörieur, les engorgements glanduleux contre lesquels on emploie les preparations iodees avec le plus d'avantages sont surtout ceux des mamelles et des testicu-les. Jacob (1) a fait connaitre l'exemple de guerison d'un engorgement tuberculeux des mamelles d'une jument par rapplication de lapommade d'iodure de potassium durant deuxmois. Lecoq (2), de Bayeux, a employ^ avec succes le m6me topique sur les indurations du pis des vaches äla suite dc la mammite. Jacob (3) a donne, de plus, la relation d'un engorgement testiculaire, chez le cheval, guöri par Temploi exterieur et Interieur de l'iodure de potassium et del'iode.
M. le docteur Castorani (4), de Naples, considere la solution d'iodure de potassium plus ou moins concentröe, seule ou additionnöe de glycerine, comme un des meilleurs collyresdont on puisse user contre les taches de la cornee et les granulations de la conjonctive.
M. Luneau (5), völerinaire i\ Avignon, a public l'observation interessante d'une tumeur osseuse d'origine scrofuleuse, ehez une cbienne, qui a c^de ä des applications locales de pommade d'iodure de potassium, et ä l'administration intörieure de l'iodure potassique iodur6 (iode, 20 centigrammes, iodure, 50 cenligrammes, eau de riviöre, 1 litre).
Plusieursvet^rinairesfranQais et strangers ontessay6 ce compost iodique conlre la morve du cheval. M. Sage (6) a surtout insiste beaucoup sur l'emploi de ce traitement aide par les Emissions sanguines et par une alimentation tres-alibile; les glandes etaient frictionnöes avec la pommade d'iodure de potassium, etce seletait administrö ä l'interieur sous forme de bol ä la dose de 8 ä 12 grammes par jour; ce praticien pretend avoir gueri vingt-deuxchevaux sur vingt-huit, traitös par ces divers moyens. C'est un resultat
(1)nbsp; liecueil de mid. vctir., 1829, p. 101.
(2)nbsp; Ibid., 1835, p. 574.
(3)nbsp; Ibid., 1830, p. 39.
(#9632;i) Annales veter. beiges. I8GS, p. 286.
(5)nbsp; Jtft'm. de l'i Soc. viler, de Vaucluse, 1848.
(6)nbsp; nbsp;Troite de la morve chronique.
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merveillmix s'il est exact. M. Bareyre (1) a essaye le traitement complexe de M. Sage et en a retire quelques bons r6sultats au milieu deplusieursinsucces. M. Lord (2), vdlerinaire anglais, a donnö l'iodurc de potassium combin6 au Sulfate de cuivre contre la morve et le farcin du cheval; la dose prescrite a 6te de i6 grammesjj'io-dure et de 60 grammes de sei de cuivre pour six jours de traitement. G'est un moyen qui pent avoir son utilite. M. Waltrap (3), velerinaire allemand, a gu6ri rapidement un poulain qui avait las ganglions lymphatiques de l'ars et de l'aine tellement engorges, qu'il pouvail h peine marcher, par l'usage interne de l'iodure de potassium. Enfin, M. Plantin (4), veterinaire h Marseille, qui nie rellicacite del'acide arsenienx contre la pousse, trouve, dit-il, un reinöde puissant contre cette maladie et les vieilles bronchites dans l'iodure de potassium. Nous laissons äl'avenirle soindeprononcer sur cette question.
b. Des lodures de mercure.
Pharmacographie. — II an existe deux principaux, le proto-io-dure et le bi-ioclure,
1deg; Proto-ioilnre de mercure. — II CSt solide, amorphe, d'un jaune verdätre parliculier, inodorc et insipide, volatil, insoluble dans l'eau et l'alcool, l^gerement soluble dans la solution d'iodure de potassium. L'iode le change en bi-odure.
2deg; Bi-iodure de mercure. — II est solide, le plus souvent an poudre d'une couleur rouge coquelicot magnifique, inodore, insipide, insoluble dans l'eau, soluble dans l'alcool bouillant ainsi que dans les chlorures at les iodures alcalins, volalil, devenant jaune par la chaleur et reprenant sa belle couleur rouge par le refroidissemant. Le marcure le ramene facilement a l'elat de proto-iodure.
Falsifications. — La prix du bi-iodure de mercure etant tramp;s-eleve, on a cherchö ä falsifier ce sei par divers moyens; les matteres qu'on y melange la plus souvent sont le sulfatede baryle, le minium, et le sulfure rouge de mercure. Catta fraude se reconnait
(1)nbsp; Journ. viier.dn Midi, 1840, p. 83.
(2)nbsp; Journ. vdlilr. et agric. de Jielgique, 1840, p. 494. (-3) Magazin, 1864, p. 242.
(i) CUnique veter,, 1865, p. 28.
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facilement h l'aide de l'alcool, qui dissout le bi-iodure de raercure h I'dbullition, tandis qu'il n'attaque pas les autres matiöres.
Ptaarmacoteclmie. — Les preparations pharmaceutiques des deux iodures de mercure sont peu nombreuses et h peu pres exclu-sivement employ6es h I'exterieur. Nous lerons connaitre seulement les suivantes :
1deg; Pommadedeproto-iudure de mercure.
Prenez : Proto-iodure dc raercure............... 4 grammes.
Axonge.............................. Z2 —
Incorporez.
2deg; Pommade de bi-iodure de mercure.
Prenez : Deuto-iodure du mercure.............. 4 grammes.
Axonge.............................. 32 —
Incorporez.
Pour celle derniöre preparation, on pent faire varier, selon I'exi-gence des cas, la proportion du sei mercuriel; on la diminue pour les affections de la peau et on I'augmenle souvent pour les tumeurs dures, osseuses ou autres. De plus, pour augmenler ses vertus fondantes, on y ajoute souvent de l'iodure de potassium.
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Pharmacodynamte. — Les iodures de mercure sont de puissants londants, comme le fait pr^voir leur nature chimique. Appliques sur la peau, en pommade, ces deux sels, et surtoutle dernier, agis-sent comme des irritants energiques qui determinent la vösication, l'engorgement de la peau et des tissus sous-jacents, la chute de l'epiderme et des polls, etc. D'apres ces effets, il serait imprudent d'appliquer ces topiques fondants sur une large surface ä la fois. Dans le tube digestif, ces iodures mercuriels manifestent les memes qualites irrilantes que sur la peau; aussi doit-onles administrer en petite qnantite ettoujours dans des pilules oudesbolsconfeclionnes avec beaucoup de soin. Quant aux effets genöraux de ces medicaments, ils sont formes d'un melange de ceux du mercure et deceux de l'iode; du reste, ils sont fort peu connus chezles animaux, pour lesquels 1'usage interne de ces medicaments est encore tres-rare at parait peu ä recommander.
Pharmacoth^rapie. — L'emploi Interieur de ces deux iodures a
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6t6 h peu pres nul jusqu'ä present enni6decine #9632;völörinaire; cepen-dant Delafond(l) dit avoir employe avec avantagele deuto-iodure contra le farcin du cheval. La dose 6tait de 4 ä 8 grammes dans 60 grammes d'alcool. La dose 6tait unpeu Irop forte et la solution d'iodure de potassium, clans laquelle I'iodure mercurique est soluble, eüt etc plus convenable que I'alcool, si on tenaitä donner ce sei ä l'etat liquide.
A l'exteiieur du corps, par conlre, 1c bi-iodure de mercure a reQU quelques applications imporlantes pour resoudre les engorgements glandulaires et les tumeurs indolentes des divers tissus. M. Lord (2), vet6rinairc anglais, a preconisö dans le temps la pom-made de bi-iodure de mercure contre les diverses tumeurs qui resistent h. l'application des vesicants et meme du feu. Plusr6ccm-ment, M, Rey (3) a fait une 6tude plus complete de cetle pommade comme topiquefondant. Elle lui areussi souventcontre les diverses especes de dilatations des synoviales tendineuses; celles des articulations proprement ditesne cödent que quand elles sont r6centes et peu developpees; les engorgements des ganglions lymphatiques, des glandes, les tumeurs farcineuses, etc., resistent rarementä l'emploi perseverant de ce fondant; les tumeurs tendineuses, car-tilagineuseSj osseuses, sont plus tenaces, mais peuvent coder aussi ä la longue; enfln, les dartres et la gale inv6lerccs, surtout cliez les carnivores, disparaissent sous l'influence de l'application de cette pommade : seulement, il faut en appliqner peu ä la fois, I'af-faiblir en diminuant la proportion de I'iodure, en y ajoutant du soufre, etc.
M. Delormeestime que la pommade de bi-iodure de mercure doit etre compile parmi nos agents fondants les plus efficaces. 11 s'en sert souvent avec succes contre les tumeurs de diverse nature qui se montrent aux membres des chevaux, el notamment autour des articulations. II la trouve beaucoup plusefficace que la plupart des liqueurs vesicantes preconisöes dans les monies cas, sous les noms de feux anglais, franQais, portugais, beige, etc., et tant prondes par le charlatanisme.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;{Note communiquee.)
De son cöt6, M. Ziindel affirme, d'apres son experience person-nelle, que peu d'exostoses resistent ä l'action fondante de cette pommade; seulement, pour qu'il ne reste aucune trace de ces fric-
(1)nbsp; T/ierap. ginirale, t. II, p. 434.
(2)nbsp;Journ. vitir. et ajrie. ile Belgiqae, 1842. p. 571.
(3)nbsp; Journ. de meet, uetir. de Lyon, 1850, p. 5.
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lions irritantes, il est nficessaire de les interrompre de temps en temps pour laisser calmer Tirritation locale, et de prolonger ainsi le traitement pendant plusieurs mois. On augmentelespropri^s fondantes de cette pommade par laddilion de l'iodure de potassium. Pour les tumeurs synoviales, M. Zündel pr^fere les liqueurs vesicantes; enfin, il remplace la pommade d'iodure de mercure par celle d'iodure de plomb, dans les engorgements des tendons.
{Note communiquee.) Enfin, pour M. Chevalier la pommade de bi-iodurede mercure est le fondant le plus precieux qu'on puisse employer, car a une grande puissance resolulive il joint le precieux avantage de ne jumais tarer les animaux quand il est bien maniö.
[Note communiquee.)
Succe'danc's du lii-iodure de mlt;rcure.
1deg; lodure de plomb.
Preparation. — Ge sei s'obtient par double decomposition, en versant graduellement de l'iodure de potassium dans un sei soluble de plomb, jusqu'ä ce qu'il ne se forme plus de precipit6. Celui-ci est recueilli, lav6 et sechö.
Caracterea.—L'iodure de plomb est une poudre pesante, d'un jaune citron, sansodeur et sans saveur. II se dissoutdans 1,200 parties d'eau froide et dans 200 parlies d'eau bouillante de laquelle il se precipite en paillettes de leinte doree; il est, par conlre, Ires-soluble dans la solution des iodures alcalins.
Pharmacotecbnie. — Ce sei ne s'emploie qu'ä Texl^rieur du corps etprincipalement en pommade, dontvoici la formule :
Prenez : lodure de plomb........................ 8 parties.
Axonge ............................... 32 —
Incorporez.
Kflvts et usages. — Ce sol est moins irritant pour les surfaces sur lesquelles on I'applique que l'iodure rouge de mercure, et parait ndanmoins jouir depropri^tes r6solutives assez energiques. D'apres M. Ziindel, les veterinaires suisses s'enservent avec succes centre les engorgements tendineux; il I'a lui-m6me mis en usage avec profit dans le meme cas. On augmentc son activite en y ajoutant do l'iodure de potassium.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;{IS'ote communiquee.)
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c. Autres composiis d'lode.
1deg; lodurc d'arsenlc. — II a cte employe en pommade par Delafond contre les dartres ulcerces du pli des articulations des divers ani-maux. M. Vogel (I), veterinaireallemand, recommande cecompos6 ä l'interieur, contre les tumeurs canc6reuses, les cancroides et les verrues; seulement il I'aut en user avec beaucoup de precaution, car c'est un compose tres-v6neneux.
2deg; lodure de soufre. — Ce compose, peu stable, a ete employ^ avec succes, chez I'homme, contre la morve. 11 est employ6 avec succes par les medecins contre plusieurs affections cutanees.
3deg; lodure de fer, — Essayö en injections dans les veines des chevaux morveux, par M. Iley, sansaucun succes; la dose etait de 5 grammes dans 32 grammes d'eau pure. C'est un puissant recon-stituant Mquemment employ^ chez Thomme.
4deg; lodure de cuiyre. — Le biiodure de cuivre est un fondant energique, pour Tusage interne comme pour les applications locales. II parait Sire d'un usage frequent en Anglelerre, d'apres Morton (2), contre la morve, le farcin, les engorgements des membres, etc.La dose est de 4 ä 8 grammes en bol pour les grands animaux. A 1'ex-terieur, on I'emploie surtout en pommade contre les tumeurs indolentes, les ulceres, les eaux aux jambes, etc.
I. — DES ALTERANTS BROMURES.
Les alterants bromur^s comprennent le brome et les divers com-pos6s qu'il forme avec les metaux des diverses sections. Cependant comme le brome et le bromure de potassium ont ete seuls employes en m^decine veterinaire, ce seront les seuls alterants bromiques que nous aurons ä etudier; cependant nous dirons quelques mots de quelques autres composes de brome usites parfois chez I'homme.
Du Brome et du Bromure de potassium.
Pharmacographie. — Nous aliens d^crire s6par6ment ces deux corps.
(1)nbsp; Journ. de mid. viter. de Lyon, 18G4, p. 142.
(2)nbsp; nbsp;Loc.cit., p. 101.
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Iquot; Krome. —Liquide d'un rouge foncc, d'une odeur dösagrea-ble, d'une saveur caustique, d'une densite de 2,97, tres-volatil, bouillant ä 47 degres, donnant des vapeurs jaunes Ires-denses et aussi dangereuses ä respirer que le chlore. Tres-peu soluble dans i'eau, le brome se dissout facilement dans ralcool,et en toute pro-porlion dans l'elher; il se dissout ^galement dans une solution legere de tannin, ainsi que dans celle du bromure de potassium. II est deplace de ses combinaisonsparle chlore, elc.
2deg; Bromure de potassium. — II est solide, en cristaux cubiques, incolore, inodore, de saveur äcre et alcaline, dßcrepitant au feu, tres-soluble dans l'eau, et peu soluble dans l'alcool. La solution aqueuse de ce sei peut dissoudre du brome et passer ä l'etat de bromure bromure. Les acides en degagent du brome et de l'acide bromhydrique; l'eau chlorte met le brome complelementä nu, et il se forme du chlorure de potassium.
Pharmacotccbnie. — Le brome et le bromure de potassium for-ment la base de preparations magistrales et ofiicinales. Les premieres, qui consistent surtout en breuvages et en injections, se font en dissolvant une quantite determinee de bromure potassique dans l'eau ordinaire; quand on veut donner plus d'activile ä ces preparations, on y ajoute une certaine quantite de brome; on peut aussi dissoudre ce liquide dans une legere dissolution de lannin (i). Les preparations offlcinales, encore peu nombreuses en medecine veterinaire, comprennent principalement les suivantes :
1deg; Pommade de bromure de potassium.
Pronez : Bromure potassique................... S grammes.
Axonge.............................. 32
Incorporoz.
2deg; Pommade bromuree.
Prenez : Bromure potassique................... 8 grammes.
Brome.......'........................ 30 gouttes.
Axonge.............................. 32 grammes.
Preparez d'abord la pommade de bromure et ajoutez peu ä peu le brome. (1) Journ, de mid. viler, de Lyon, 1851, p. 343 et suiv.
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3deg; Solution caustique.
Prenez : Bforauro potassiqnc.................. 10 grammes.
Brome......... ............... 30 i CO gouttes.
liau pure.......................... 64 grammes.
Dissolvez le sei dans l'eau et ajoutez ensuite le brome.
Medicameiitation. — On administre le bromure de potassium pur ou 16g6rement bromur6 a I'intdrieur, sous forme de breuvage principalement; on pourrait aussi en faire des bols, mais alors il conviendrait de dissoudre le bromure potassique dans une petite quantite d'eau et de le faire absorber ensuite par des poudres veg6-tales et du miel.Les doses de ce selles plus convenables pour les divers animaux sont les suivantes :
1deg; Grands lierbivores................... 4,8 k 10 grammes.
2deg; Petits ruminants et pores.............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;lä 4 —
3deg; Carnivores.................... 25 centigr. Ji 1 —
Quandonajoute du brome, on doit diminuerla dose du bromure de potassium proporlionnellement.
PiKirinacoiijnainilaquo;-. — Les cffets des medicaments bromures doivent eLre distingu^s en locaux et genamp;aux, et ces derniers sub-divis^s en alterants et narcotiques. Nous allons les Studier dans cet ordre.
Kiictraquo; locaux. — Les effets locaux externes du brome et du bromure de potassium sont tout ä fait difförents; ceux du bromure sont ä pen pres nuls, tandis que ceux du brome sont tres-energi-ques. Appliqu^ sur la peau intacte, ce cbloro'ide colore d'abord I'epiderme en jaune; mais cetle coloration ne persiste pas si Ton ne renouvelle point l'application du liquide, parce qu'en raison de sa grande volatility, il s'evapore promptement. Si les applications sont renouvelees, non-seulement la tache persiste, mais encore la peau pent etre plus ou moins profondement brülle; enfin, sur les solutions de continuite, le brome produit une cauterisation prompte et douloureuse et blanchit leur surface ä la maniöre du chlorure d'antimoine. Dans le tube digestif, la m6me difference d'aclivit6 se fait remarquer entre le brome et le bromure de potassium; le premier agit ä la maniere de l'iode, et möme avec plus d'energie, sur I'estomac et les intestins, qu'il tend ä enflammer et möme ;\ iilc6-rer, tandis que le bromure secomporte h pen pres comme I'iodure
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de potassium, c'est-ä-dire qu'il est infiniment moins irritant pour le lube digestif et qu'il peutölre supporle par tous les animaux ä doses plus clevres que le brome.
Effets gtneraux. — Ces effets se developpent assez rapidement, m6me quand on introduit les composes de brome dans le tube digestif, car ces medicaments ont comme les iodurees une grande facilite de penetration dans les fluidesnutritifs; on peut encore ac-celererle döveloppementde ces effets en injectantles medicaments bromuresdans le sangou sous la peau. A ce dernier point de vue ils sont intöressantsä Studier, etil Importe d'en dire quelques mots.
Injectö dans les veines convenablement etendu d'eau, le brome se comporte comme l'iode : il accelere vivement la respiration et la circulation, provoque des convulsions violentes, la chute des animaux surle sol, coloreles excretions naturelles ou morbides d'a-bord en jaune. puis en rose, et peut determiner la inorten coagulant le sang; neanmoins nous avons pu injeeter, dans la veine jugu-laire d'un cbeval, 100 goultes de brome dans une solution legöre de bromure de potassium, sans determiner la mort; cependant il fautetre sobre d'essais de ce genre, car les proprietes coagulantes du brome peuvent amener la formation de caillols obturateurs des vaisseaux et determiner la mort. Chez le chien, 10 a 12 gouttes de brome dissous dans 32 grammes d'eau et inject6s dans la jugulaire, suflisent pour le faire mourir rapidement (Orßla). Le bromure do potassium a die pen essaye par cette voie; cependant M. Rabu-teau (1) affirme qu'a la dose de 1 ä2 grammes, ce sei determine la mort chez les chiens par introduction dans les veines. Quant ä l'in-jeetion hypodermique, eile ne pourraitötre utilisöe que pour determiner une anesthesie locale, car les qualitös irritantes des bromu-r6s, quoique lögeres, sont cependant trop prononcöes pour permettre ce mode d'administration.
Lorsque les composes de brome sont administres par les voies digestives, ils sont promptement absorb6s, et, arrives dansle sang, ils determinent un ensemble d'effets assez remarquables, dont les uns se rapportent aux fonctions de nutrition, et qu'on appelle alterants on fondants, et les autres aux fonctions de relation, et qu'on nomine effets cahnants ou narcotiques; nous aliens les examiner successivement.
1deg; Effets alterants. — Les effets du bromure de potassium, car
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(1) EUments de therap. et de plutrmacol.. p. ()70.
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c'est siu-tout ce sei quo nous avons en vue, produit des cffets qui varient selon le mode d'administration et l'etat des animaux. Domi6 ä doses progressivement croissantes, et surtoutchez les animaux atteints d'affections chroniques, il am6Iiorc la nutrition en stimulant le tube digestif comme toutes les autres substances salines ; mais si on I'administre d'emblee ;\ doses un peu fortes, il provoque un leger mouvement febrile caracteris6 par une faible accelöration de la circulation et de la respiration, la rougcur des muqueuses, l'^lßvalion de la temperature, l'eruption de grosses pustules sur la peau, etc. Ce dernier effet, qui est frequent chez Thomme quand on donne le bromure de potassium ä haute dose, s'est egalement manifesto chez les chevaux morveuxet farcineux, chez lesquels nous essayions le bromure potassique, lorsque nous poussions la dose jusqu'ä 20 grammes. Enfin, si on continue 1'usage de ce sei ä doses modernes, lorsque cette premiere dmolion fonc-tionnelle estpassee, on observe des efl'ets opposes : la respiration et la circulation se ralenlissent, la chaleur animale baisse, la quantite d'uree diminue; döslors la nutrition est entravöe et les animaux ne tardent pas ämaigrir sous l'influence de l'acüon fondante du bromure de potassium.
2deg; Effets narcotiques. — En raison de lern1 analogic chimique avec les composes d'iode, les combinaisons du brome furcnt d'a-bord etudiees au point de vue de la medication alt6rante. C'est aussi ä ce point de vue exclusif qua nous avons considere les composes bromiques, lorsqu'en 1846, nous entreprimes leur 6tude sur les animaux, el particulierement sur les chevaux atteints de morve ou de farcin. A la verite, nous avions Lien remarque sur plusieurs sujets une diminution notable de la sensibility generale; mais comme les sujets d'experience sont en general mal hourris et mal soignes, il nous dtait difficile de distinguer dans cet effet ce qui appartenait au medicament de ce qui revenait au regime. Ce n'est done queplus tard queles effets calmanfs et anesthesiques de ces medicaments, et specialement du bromure de potassium, furent constat6s d'abord chez l'hommc oü I'observation en est plus facile, et ensuite chez les animaux, et chez les chiens etleslapins d'abord,par la voie experimentale. Nous allons resumerbrievement ce que Ton salt sur faction sedative du bromure de potassium, le seul compose bromique regulierement employö.
Le premier effet de ce genre que Ton ait constatö, c'est reffet hypnotique du bromure de potassium donn6 le soir ä la dose de 3
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grammes, en moyenne, chez l'homme. C'est en 18öl que lo doc-teurDeboul fit cette observation importante. Plus tard, en exa-minant altentivement son action sur les divers organes, on put aisöment constater son action d^primanto sur leur activity. On remarqua d'abord son action sur les centres nerveux, sur les deux cordons de la moelle particuliferement, d'oii la diminution de la sensibilitc generate et l'affaiblissement de la force musculaire pou-vant aller jusqu'ä la paralysie des sphincters lorsque la dose de bro-mure de potassium est trop 61evöe. L'action anesthesique de ce sei est surtout marquee sur les parties qu'il touche directement, com-me, fi l'entröe des voies digestives, le voile du palais ctle pharynx qui perdent leur sensibilitc propre, et les voies genito-urinaires, par lesquelles il s'echappe de l'organismc, et qui ^prouvent im engourdhsement remarquable. Les autres parties du corps qui ne le regoivent que par l'interm6diaire du sang, ensont moins nette-ment modifiees, mais toutes en subissent I'aclion depressive. Cost ainsi quo le coeur ralentit ses mouvements, que la respiration est moins vite et la chaleur animalc moins elevöe; quant h la moelle epiniere. centre de l'activitö fonclionnelle, eile perd peu ä peu de son 6nergie, et son pouvoir röflexe, surtout, est diminue dans une '.arge proportion. Par contre, le bromurc de potassium parait sli-mulerle grand sympalhique et les nerfs vaso-moteurs, d'oü la diminution dela circulation capillaire, l'abaissement des plienomenes interstitiels des organes, le ralentissement de la circulation et de la respiration quo nous avons signale avec ses cons6f]uences, l'afflux moindre du sang dans les organes malades, etc. On comprend, d'aprös cela, de quel secours le bromure de potassium doit etre dans le traitement de beaueoup d'affections des centres nerveux et de ces nombreuses növroses viscerates si frequentes chez Ihomme. Chez lesanimaux, bienque l'ctude du bromure de potassium, ä ce point de vue, reste presque complctement h faire, ce sei a d£jä, rcQu qnelques applications qui font bien augurer de son avenir en m6decine veterinaire.
PharmacotK^rapie. —Malgrö une certaine analogie qui existe dans leurs effets physiologiques, entre les composös d'iode et de ceux de brome, ils n'ont pas les mömes propri^tes ni la möme valeur th6rapeutique : ainsi, tandis que l'iode fait disparaitre rapi-dement les accidents anciens de la syphilis, le brome ne jouit d'au-eune vertu antisyphilitique ; par contre, comme agents fondants et anliscrofuleux, les composes de brome se montrent parfois sup6-
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rieurs h. ceux de l'iode. Or, comme c'est principalement comme alterants que nous employons ces medicaments, nous devons nous efforcer d'accorder la preference aux composes bromiques, parce que leur valeur venale est toujours inferieure ä celle des composes correspondants d'iode. Enfln I'action anesth^sique qui leur est propre et ne se manifeste ü aucun degre dans les composes d'iode.
Leblanc pere (l)est le premier veterinaire qui ait fait usage du brome dans le traitement des maladies des animaux domestiques; il I'employa d'abord centre la morve avec pen de succes. 111'ad-ministrait en fumigations dans les voies respiraloires, et appliquait en outre une pommade de bromure de potassium bromure sur les glandes de l'auge.
A dater de 1S46, nous avons essaye le bromure de potassium centre la morve et le farcin, dans le but surtout de le substituer ä I'lodiire potassique, dont le prix est beaucoup plus eleve. Les resultats que nous avons obtenus durant plusieurs annees ont ete publies dans le Journal de medecine veterinaire de Lyon, annee 1831, pages 3:i7 et suivantes. Depuis cette epoque, ce medicament a ete souvent employe dans les hopitaux de TEcole de Lyon, en sorte qu'il nous est permis de porter un jugement plus certain sur sa valeur th^rapeutique.
Pour la morve cbronique, nous avons acquis la conviction de l'impuissance ü peu pros complete des composes de brome lorsque la maladie est confirmee; pour la morve commencante ou ebaucbee, ils peuvent en triompher momentanement comme tant d'autres moyens.
L'el'ficacit6 du bromure de potassium centre le farcin est beau-coup plus Evidente ; s'il n'est pas un remede infai'lible centre cette redeutable affection, le bromure potassique se rnentre constam-ment un auxiliaire utile, Lorsque la maladie est röcente et locale, ce compose r6ussit presque toujeurs; lorsqu'elle est ancienne, generale, invetör^e et accompagnee de desordres materiels, ce remede (5choue quelquefois, surlout en hiver et lorsque les animaux ne sent pas convenablement nourris. La solution causlique de bromure de potassium appliquee sur les ulc6rations farcineuses les peusse rapidement ä la cicatrisation, mais il faut se garder d'en abuser; en se hätant trop de faire clore ces ulcöres, en supprime trop vite la suppuration, et Ten prevoque de neuvelles Eruptions farcineuses. La pommade simple ou bromur6e se montre un fon-
(1) Journ. thior.et prat., 1831, p. 120.
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danl 6nergique sur les tumeurs farcineuses, et möme sur les glandes de l'auge chez les chevaux morveux.
Gette pommade s'est montr6e tramp;s-efficace sur les engorgements lymphatiques aigus de la face interne de la cuisse et de l'aine chez les chevaux, dans ce qu'on appelle une lymphangite. Nous avons vu dans les höpitaux de l'öcole piusieurs chevaux guöris au bout de quelques jours par ces applications sans produire la moindre depi-lation, ce qui constilue un grand avantage sur l'emploi de I'onguent vamp;icatoire, qui est egalement preconise en pareille circonstance, mais qui tare parfois les animaux.
Nous avons essayß, ä litre d'exp6rience, le bromure de potassium, ä l'int^rieur et ä l'exterieur, sur un pore atteint de scrofu-les aux membres, avec tumeurs molles, gonflement des os, ankylose fausse de piusieurs articulations, etc. La pommade etait appliquöe sur les gonflemenls, et le bromure donn6 ä l'interieur depuis 1 jus-qu'ä 4 grammes par jour. Le sujet fut parfaitement gueri et a pu etre livre ä la consummation aprös s'etre bien engraisse. Une gale invet^ree chez un chien a cede aux applications bromurees ä l'exterieur et ä l'usage inlerne du bromure potassique depuis 1 jusqu'ä 2 grammes par jour,
Enfin, nous devons dire, comme complement de l'histoire du brome, que les eaux de Bourbonne-les-Bains, tres-riches en bro-muresalcalinsetterreux, ont etc preconisees par M. Mariot(l) centre la morve chronique.
Teiles sont les principales applications qu'on a faites de composes de brome k titre ä'alterants, et spöcialement du bromure de potassium. 11 reste maintenant ä examiner celles que ce sei a revues comme narcotique et aneslhesique. C'est ce que nous allons faire briövement.
Depuis environ vingt ans, le bromure de potassium a pris une grande extension dans la thdrapeutique humaine; il est peu d'accidents ou de maladies du Systeme nerveux qui n'aient ^te attaqu6s par ce sei alcalin. Aussi, comme sur ce sujet, les medecins sont beaueoup plus avanc^s que les v6t6rinaires dans l'emploi de la medication bromique, nous croyons devoir rdsumer rapidement ce qu'ils ont ecrit sur ce point special de th6rapeutique et comme point de depart, en quelque sorte, de ce que nous aurons ä en dire pour la mödecine des animaux.
II r6sulte de tout ce qui a ete public en medecine humaine sur
(I) Recueil, 1841, p. 492, 544, 778.
Tabouiun, Squot; Edition. — !!•nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 14
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le bronuire de potassium, que ce sei se montre presque conslam-ment ulile contre Verethisme nerveux general et Vinsomnie; contra certains spasmes de l'appareil digestif, tels que la dyspkagie, quel-ques vomissements, les coliques nerveuses, etc.; contre ceux des voies respiratoires, comme Vasthme, la coqueluche, Vangine de poi-trine, etc.; quelques affections des voies genito-urinaires, telles que le priapisme, la nymphomanie, les spasmes de Vurethre, la sper-matorrhie, Yincontinence d'urine, etc. Dans les nevroses graves, comme la choree, Vepilepsie, le tetanos, le stryckntsme, etc., si le bromuro de potassium ne reussit pas constamment, il soulage tou-jours et souvent procure une cure durable. De l'avis de presque tons les mödecins qui Font employe avec discernement et hardiesse, le bromure de potassium constitue le medicament antiepileptique le plus efficace donl on puisse faire usage.
La tberapeutique vercrinaire, ä ce point de vue, est encore pen avancee, et nos annales sont ;\ peu pres muettes sur Temploi du bromure de potassium contre les affections nerveuses des animaux. Mais grace ä une note detaill^e que notre collegue, M. Saint-Cyr, a bien voulu nous remettre sur les tentatives faites ä l'Ecole, sous sa direction, pour juger de !a valeur curative de ce medicament, nous pouvons eclairer ce point de tlitkapeutique d'une maniere süffisante pour guider les praticiens. — Nous rösumons la note de M. Saint-Cyr dans les paragrapbes suivants.
1deg; Chorve. — L'emploi du bromure de potassium n'a pas 6te heureux dans cette grave maladie; mais cela parait tenir surtout i ce que cette nevrose est presque toujours la consequence de la maladie du jeune age chez les chiens; il en resulte que les malades mis en traitement pour la choice, sont dejä profondement debili-lites, anemiques, et que I'action hyposth^nisante du bromure aggrave encore leur etal. II faudrait done, en m6me temps qu'on donne ce sei, inslituer un traitement tonique propre a relever les forces de l'crganisme. Les succös obtenus chez I'homme ne permet-tent guere de douter de l'efficacit^, au moins relative, du bromure de potassium contre la choree.
2deg; Epilepsie. — Les succös nombreux et incontestables obtenus par les mddecins de tons les pays par l'emploi raisonnö du bromure de potassium contre l'epilepsie essentielle, ne permettent pas non plus de douter de sa puissance curative contre cette grave nevrose. L'epilepsie chez le chien est souvent, comme la choree, la suite de
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la raaladie du jeune age, et M. Saint-Cyr a fait ä son 6gard las m6mes remarques qua pour cette derniera affection; et ca qui prouve leur justessa, c'est qu'on echoue souvant sur las sujets an6-miques et profondetnent debilites, tandis qu'on röussit generala-mant sur ceux qui sont en bon etat; sur plusieurs de cas derniers las acccs sont d'abord affaiblis, puis plus rares et anfln cassent mo-mantanöment. Malheureusemenl, des qu'on arrive ä ca dernier r6-sultat, las chians sont retires de l'Ecola parleurs proprietairas, et il devient difficile de savoir si la guerison a 6te durable. On n'a pas eu encore l'occasion de traitar l'öpilepsie des grands animaux par le bromure de potassium. Du raste, pour etre afflcaca, ce traite-ment doit 6tra prolonge.
3deg; Immobilitc. — L'usage du bromure de potassium a paru generalement avantageux dans le traitement de calta maladie, sur-lout dans la vari6t6 dite aigue et qui est la plus souvent la consequence du vertigo. Mais, pour Ctre efficaca, ce traitement doit etra prolonge pendant plusieurs semaines, et meme 6tre repris plus tard, selon le besoin.
4deg; Vcrtige. — La bromure de potassium a 6t6 assaye une dizaina de fois centre le vertige essential du cheval; sous son influence las paroxysmas ont paru se moderer, puis s'eloigner et finalament une amelioration s'est produite. Mais comme ce medicament a lou-jours 616 employe concurremment avec las revulsifs cutanös, les purgatifs, etc., il est assez difficile de faire la part qui lui ravient dans l'efiicacite du traitement.
S0 Tetanos. — Un seul cas de tötanos a 616 traite par le bromure da potassium; mais comme le sujat est mort au bout da trois jours sans reläcbement des musclas, il est impossible de porter un jugemant motive sur ce medicament üi ce point de vua.
G0 JParaplegie. — La bromure de potassium a ate employe deux fois centre cette grave maladie du cheval, ä l'etat aigu; dans le premier cas, le malade a guöri, mais tres-lentement; dans le second cas, I'amelioration a ete teile, qu'apres la troisicme dose, I'animal s'est relevö at s'est tenu dabout pendant prfes de deux jours ; mal-heureusement il y a eu une rechute qui a anlraine la mort du sujet malgre la continuation du medicament.
Independamment des applications precedentes, le bromure de potassium paut en recevoir encore ä l'egard de certaines affections des organes genito-urinairas dont nous aliens dire qualqucs mots.
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Les maladies des organes g6nito-urinaires sont sans doute, chez les animaux, moins frequentes et moins nombreuses que dans I'es-pece humaine et pour plusieurs raisons faciles ä comprendre. Neanmoins on observe quelquefois un orgasme gönilal exag6r6 dans les deux sexes, plus rarement les pertes söminales chez les males vousect;s ä la reproduction. Aussi, comme le bromure de potassium est consider6 comme Yantiaphrodisiaque le plus sür, les vet6-rinaires y peuvent avoir recours ä roccasion avec la meme con-iiance que les medecins. En tout cas, voici un fail qui demontre son efficacit6 centre la mjmphonianie de la jument.
Dans le courant de l'annöe derniere, M. Du Peorier de Port-bail (1), sous-directeur du depot d'ctalons de Libourne, reQut la mission, de la part d'un de ses amis, de dresser, s'il etait possible, une jument de race dislinguee, mais tres-diflicile ü gouverner. Gelte jument est nymphomane (2); il est presque impossible de l'aborder, et,quand onparvientäla monier, eile est comme folle et d'un maniement dangereux. — Sur le conseil d'un mödecin de ses amis, M. le docteur Peyraud, M. Du Poerier fit usage du bromure de potassium; on d(5bula par la dose de 4 grammes qui fut augments progressivement jusqu';\ celle de IS grammes, qui ne fut pas depassöe. Au bout de huit jours on constate une amelioration sensible et apres vingt et un jours de trailement la gucrison estpar-faite. Bien plus, la jument, qui auparavant 6tait inabordable et d'un usage perilleux, est comme assoupie au repos, el quand on la monte, eile est molle, sa marche est lenle, et desormais eile a besoin d'ölre poussee de l'eperon. II est probable que le bromure de potassium aurait le möme succes cbez les vaches taurclieres, et en g^nöral chez tonlos les femelles en chaleur que l'oa ne veul pas faire couvrir, les chiennes, par exemple. Enfin, il est de loute Evidence que le priapisme des males, quelle qu'en soil la cause, est 6galement tribulaire de Temploi du bromure de potassium.
Sacedane's du bromure de potassium.
On a propos6 le bromure de sodium, celui d'ammonium et mßme le chlorure de potassium; mais nous croyons prudent de s'en tenir
(1)nbsp; Journ. de möd. vetir. milit., t. XI, p. G74.
(2)nbsp; Nota. Dans les haras on appelle Itouineuses ces juments, k cause du cri qu'elles font entendre en se defendant; dans les regiments on les nomme sim-plement pisseuses, h cause de remission fr^quente des urines avec contraction du clitoris.
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pour le moment au bromure de potassium, dont Je prix est aujour d'hui peu eiev6.
II. ---- DES ALTERANTS CHLOKUES.
Les alterants chlorures comprennent le gaz chlore et sa dissolution aqueuse, les hypochlotites et chlorates alcalins, et divers chlorures de la premiöre section. Le chlore et les chlorures d'oxydes alcalins forment un groupe distinct dans lequel le chlore est le principal agent aclif; les chlorures hinaires constituent aussi un groupe parLiculier dans lequel il y a toujours deux principes actifs, le chlore et le metal avec lequel il est combine. Quoique ces divers medicaments aient une action generale assez analogue sur l'ensemble de l'organisme, il nous parait plus avantageux de les examiner isole-ment que de les envisager d'une maniöre generale.
DU GAZ CHLORE.
Pharmacog^rapliie. — C'est un gaz co^cible, de couleur jaune verdätre, d'une odeur vive et suffocante, d'une saveur äcre et as-tringente, et d'une densite de 2,44, ce qui equivaul h 3 grammes 17 centigrammes par litre de gaz. Le chlore est soluble dans I'eau; on 6value son degre de solubilite ä environ 3 volumes pour 1 volume d'eauä la temperature de 10 degres centigrades, c'est-ü-dire qu'un litre d'eau peut en dissoudre 3 de gaz chlore ä cette temperature et ä la pression normale; au-dessus et au-dessous, I'eau perd de sa faculty dissolvante pour ce gaz. Parmi les proprietes chimiques de ce metalloide, la plus imporlante i\ rnentionner ici, c'est sa puissante afflnite pour l'hydrogftneä la temperature ordinaire, ce qui lui donne la faculte de decomposer la plupart des substances organiques, de detruire les matiöres colorantes, odorantes et infectes.
Pharmacoteclinie. — On emploie le chlore gazeux ou dissous dans I'eau; nous allons indiquer les precedes les plus simples pour I'obtenir sous ces deux 6tats :
1deg; Fumigations de chlore (encore appel^es Guytoniennes).
Prenez : Set mann............................ 1 partie 1/2.
Peroxydn de manganese............... 1 —
Acide sulforique du commerce........ 2 —
Eau ordinaire........................ 2 —
Pulv^risez le set, melangez-le avec l'oxyde de manganese, faites-en une päte
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dans une terrine avcc I'eau; ajoutez I'acide sulfurique, agitez avec nne baguette de verre, et placez le vase sur un recliaud contenant quelques cliarbons embrasßs; le gaz ne tarde pas ä se d^gager en abundance et k rendre l'air de l'appartement irrespirable si la quantity du melange n'a pas il6 calcuMe selon la capacity du local. II faut done prendre les precautions convenables centre l'asphyxie et l'irri-tation des voles respiratoires. On obtiendrait les memes r(5sultats plus simplement en chanffant dans le meme appareil un melange de 4 a, 5 parties d'acide clilorhy-drique avec 1 partie de pero.xyde de manganese.
2deg; Solution de chlore [hydroc/ilore).
Le procede ordinaire pour preparer la solution aqueuse de chlore consisle ä faire passer jusqu'ä saturation un courant de ce gaz dans les flacons d'un appareil de Wolf remplis d'eau pure. Mais ce precede, tout parfait qu'il est, est d'une application impossible pour la plupart des vßterinaires, et difficile pour un assez grand nombre de pharmaciens; e'est ce qui nous a engag6 h en imaginer un qui füt assez simple pour 6tre k la portee de tout le monde. Le voici en quelques lignes.
Preparation extemporanee de l'eau de chlore.
Prenez du chlorure de cliaux, faites-on une dissolution d'une concentration moyenne avec de l'eau ordinaire ; placez cotte dissolution dans un flacon pouvant boucber ä. l'ömeri on autrement; ajoutez quelques gouttes d'acide sulfurique, feboucbez votre flacon et laissez passer reffervescence. Le digagement gazeux ayant cesslt;S, ajoutez une nouvelle quantite d'acide sulfurique et continuez ainsi, en ayant toujours le sein de tenir le flacon bien bouebe, jusqu'ä ce quo I'hypochlo-rite calcaire seit entierement decompose. Des lors, laissez deposor le sulfate de chaux qui s'est forme; damp;antez dans un flacon reconvert de papier noir l'eau surnageante qui aura acquis lacouleur jaune verdätro et l'odeur caracteristique de la solution aqueuse de chlore ; eile sera sans doute un pen moins pure que l'eau de chlore pripavamp;e par le precede ordinaire, mais cela ne diminuera en rien ses vertus medicinales.
Mcdicamentation. — Le chlore s'emploie ä l'clat de gaz ou h l'ötat de solution, et, dans Tun et Tautre cas, les proceJ^s d'admi-nistration sont tout ä fait differents. Le chlore gazeux ne s'emploie guere qu'en fumigations dans les voies respiratoires, tres-rarement sur la peau. On a propose divers moyens pour faire respirer ce gaz aux animaux sans nuire h leursantö : les uns ont proposö de t€-pandre le chlore en quantite minime dans Tatmosphöre des loge-ments qu'habitent les animaux ; d'autres, de degager le gaz par les proc6d6s que nous venons de faire connaitre, de le diriger dans un conduit fumigatoire enveloppant la töte des animaux, de fixer ceux-
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ci solidcment de maniere qu'ils ne puissent pas se soustraire ä la fumigation, d'en continuer l'usage pendant un tempsplus oumoins long, selon les cas, etc. Ces deux proc6d6s nous paraissent d'une application difficile dans la pratique, et accompagnös d'inconvö-nients pour le pralicien et pour le malade; c'est pourquoi nous aimei'ions mieux employer une dissolution concentres de chlorure de chaux placöe dans un vase ä large ouverture et plonge dans un autrevasecontenant de l'eau chaude; sous l'influence de cette temperature, le chlorure de chaux se decompose lentement, du gaz chlore m61ang6 d'une grande quantite de vapeur d'eau s'en d6gage sans cesse, et pent 6tre dirig6 par des moyens trös-simples dans les voies respiratoires des divers animaux.
Le chlore liquide s'administre ä I'mlerieur, etendu d'eau, sous forme debreuvage; il fauteviterd'y ajouter des infusions ou decoctions v^getales, qui nc pourraient que I'alterer; il en serait de msect;me des solutions alcalines, des acides dilues, de beaucoup de solutions salines, qui donneraient lieu ä des reactions chimiques plus ou moins compliquees. On pent employer aussi la dissolution de chlore, plus ou moins aflaiblie, en lavements, en injections sur les muqueuses apparentes, etc., mais ce mode d'emploi estpeu frequent.
Les doses d'hydrochlore qu'ondoit administrer h. I'interieur, chez les divers animaux, sont approximalivement les suivantcs, d'aprös i\I. Her twig :
1deg; Grands lierbivores................... 125 ii 200 grammes.
2deg; Petits ruminants.................... 04 ä 125 —
3deg; Carnivores.......................... 8 ä 32 —
On peut r6p6ter ces doses deux fois par jour si le cas le re-quiert.
iMiarmacoiijnaniii-. — Appliquö sur la peau de l'homme en fumigations, le gaz chlore produit des picotements aigus, de la rougeur, du prurit, dc la sueur et, au bout d'un certain temps, une Eruption de vdsicules transparentes, etc.; des effets semblables se montreraient sans doule aussi sur la peau des animaux dans les mßmes circonstances. Introduit dans les voies respiratoires, ce gaz y produit des effets variables, selon son degre de concentration; respire pur, il suflbque immödiatement, resserre la poitrine, pro-voque la toux, rhi5moptysie, et dötermine une prompte asphyxie : c'est un des gaz les plus dangcreux ä respirer. ßtendu d'air, et
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surtout humecte de vapeur d'eau, le chlore perd ses qualitis irri-tantes et asphyxiantes, devient un simple stimulant pour les voies respiratoires, et peut aussi, en p^n^trant dans le sang, devenir un agent modificateur g6n6ral puissant.
Dans les voies digestives, on ne peut introduire que I'eau chloree plus ou moins ölendue; donn^e en petite quantity, cette solution stimule d'abord l'eslomac et les intestins, accelere la digestion, pröcipite le cours des maliöres dans les intestins, detruit leur cou-leur; ingöröe pure, en faible quantite, eile agirait, suivant Nyslen, comme un astringent puissant; enfin, administre älrop forte dose ou pendant trop longtemps, rhydrochiore flnit parirriterle tube digestif, causer divers dt^sordres materiels ou fonctionnels, et mSme par enlrainer la mort.
Les effets g6nsect;raux duchlore sur I'economie animale sont encore trös-peu connus; on salt seulement que, quand il pönötre dans le. sang par une voie quelconque, son action primitive est excitante pour la plupart des grandes fonctions; mais si Ton continue I'usage, son action dissolvante et destructive sur le sang ne tarde pas ä se montrer, et des lors les animaux perdent de leurs forces, mai-grissent rapidement, urinent copieusement, pramp;entent les mu-queuses apparentes decolor^es, etc. (Hertwig). L'experience parait avoir d^montre aussi que I'usage persevörant, mais graduel de l'eau chlorte, communique ä tous les tissus doues depeu de vitality une activity intersticielle toute spöciale, et en general trös-favorable ä la resolution des engorgements morbides dont ils peuvent 6tre le siege. Gette propriete rapproche le chlore de l'iode et du brome, avec lesquelsil presente, du reste, tant d'autres analogies.
Pharmacotherapic. — Le chlore regoit des applications diffe-rentes selon les deux 6tats sous lesquels nous I'avons envisage ; ä l'6tat gazeux, il est surtout employ^ comme agent disinfectant, comme remfede antiputride, comme stimulant des voies respiratoires dans le cas de morve, de catarrhe bronchique chronique, d'asphyxie, etc.; ä l'ötat de dissolution, il est employ^ k titre de remamp;de antiputride du tube digestif, des organes genitaux, du sang, comme remfede alterant contre la morve et le farcin ; comme agent antivirulent, antipsorique, etc. Nous allons faire connaitre rapidement les principales applications que le chlore a revues sous ces divers rapports.
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a. Du chlorure gazeux.
a.nbsp; Disinfectant. — Lorsqu'une maladie epizootique ou enzoo-tique de nature putride ou conlagieuse a s6vi dans une ^curie, une 6table, une bergerie, etc., il esl d'usage, ainsi que le conseille la prudence et que le prescrivent du reste les rfeglements de police sanitaire, de dösinfecter l'air confine dans ces logements au moyen du gaz chlore, de laver les murs, les räteliers, les creches, les harnais, etc., avec du chlore liquide, des chlorures d'oxydes alca-lins, du chlorure de chaux, etc. (Voyez les ouvrages de police sanitaire.)
b.nbsp; Antipatride. — Toutes les affections caracterisöes par la tendance plusoumoins prononcöeä la decomposition du sang peuvent etre avantageusement trait^es par les fumigations de gaz chlore; mais les cas oü les inspirations de ce gaz se montrent efflcaces sont surtout les diverses affections putrides des voies aöriennes, telles que l'angine, la pneumonic, la peripneumonie, la gourme gangre-neuses. M. Hertwig vanle beaucoup l'usage du chlore contre ces maladies. laquo; L'emploi du chlore gazeux, disent MM. Renault et H. Bouley (I), degag6 en assez forte proportion dans un endroit clos oü les chevaux atteints de pneumonie etaient renferm^s, a produitdeux fois la guörison de pneumonies gangröneuses qui se d^claraient avec des symptömes tellement posilifs, que les animaux avaient et6 abandonnes comme incurables. raquo; M. Goux (2), dans une pleuro-pneumonie öpizootique du cheval, a eu beaucoup h s'ap-plaudir des fumigations libres faites dans les ecuries avec le gaz chlore. Nous dirons aussi que M. le marquis de Sainte-Före (3) les aprescrites contre le sang de rate des moutons. Enfin, M. Desire Lemaire (4), dit avoir employe avec succfes les fumigations libres de chlore contre une resorplion purulenle consecutive ä une phlebite suppuree et accompagn6e de jetage purulent et d'haleine fetide. On donnait en outre en 61ectuaire 13 grammes de chlorure de chaux.
c.nbsp; stimulant. — Gomme agentstirnulant des voies respiratoires,
(1)nbsp; Recueil de mid. väe'r., 1839, p. 4G7.
(2)nbsp;Jour?i. des vitir. du Midi, 1816, p. 97, 145, 190.
(3)nbsp;Recueil de med., veter. 1827, p- 61.
(4)nbsp; Clinique vdter., 186G, p. 181.
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218nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS ALTERANTS.
le chlore a surtout 616 preconis6 contre la morve, les affections chroniques des bronclies, certaines asphyxies, etc.
M. Watrin (I) parait 6tre le premier qui ait essay6 les fumigations chlorees contre la morve chronique des chevaux : il les aurait employees avec succös snr plusicurs chevaux morveux; mais c'est surtout Leblanc pere (a) qui a fait un grand nombre de recherches pour connaitre la valeur de ce traitement, et qui s'en est montre le plus chaud partisan. Pour faire les fumigations de chlore, il em-ployait la dissolution aqueuse et la chauffait sous un appareil fumi-gatoire sp6cial de maniere h d6gager peu ä pen le gaz; la dose d'hydrochlore variaitde 6 ä 60 grammes pour chaque fumigation; mais cettederniere quantite a toujours 6t6 trop forte et a d6lermine rinflammation du poumon : il nu faut done jarnais I'atteindre. Aux fumigations de chlore, Leblanc ajoutait I'usage interne de l'iode et Tapplication surles glandes de la pommade d'iodure de potassium. Ce traitement local, accompagne de boissons et d'injections chio-rurees, a ete mis en usage par Lecoq (3), de Bayeux, sans autre avantage qu'un amendement momentane des symptömes de la maladie, qui ne s'est pas manifesto surtousles sujets traites. Enfin, il s'est montrecompletementinefficace entre les mains deMoiroud, de Renault, etc.
Dans le cas de bronchite ancienne, d'abces pulmonaires, de vomi-ques provenant de la fönte des lubercules. avec expectoration de malieres purulentes, etc., M. Herlwig (4) a, dit-il, obtenu d'excel-lents etfets des inspirations de chlore chez les chevaux, les bßtes bovines et les chiens. On a employe avec succes les fumigations de gaz chlore dans la bronchite vermineuse des moutons (S).
Les fumigations menag6es de chlore peuvent 6tre utiles dans l'as-phyxie par l'ammoniiique, l'acide sulfhydrique, ainsi que dans Tem-poisonnement par l'acide cyanhydrique, etc,
b. Du Chlore liquide.
a. Antlputride. — L'eau de chlore est un antiputride tres-actif dont la m6decine n'a peut-etre pas titr6 tout le parti possible. On l'emploie comme antiputride local ou g6neral. Dans le premier cas,
(1)nbsp; LetU-e de M. Leuret, Journ. praliq., 1829, p. 3G0.
(2)nbsp; Journ. theor. et pratique, 1831, p. 97; et 1834, p. 1. (i) liecueil de med. vitir., 1S35, p. 525.
(4)nbsp; Pharmncol. praiigne, p. 523.
(5)nbsp; Iteeueil de med. vitir., 18G1, p. !52.
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DES ALTSRANTS CHLORURES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 219
on l'injecte dans le nez, les abcös, les flstules dont les produits sont trös-f6tides; on en fait 6galement usage dans les voies g6ni-tales des femelles lorsque le delivre ne s'est pas dötachö en temps voulu et qu'il s'est putrdfiö dans la matrice; les injeclions d'eau chlor6e vinaigree peuvent 6tre utiles dgalement dans certaines va-viMs de mötrite el de vaginite caract6ns6es par la fetidit6 des produits secr6tes par la muqueuse, elc. Dans quelques affections du tube digestif, telles que la diarrhöe et la dyssenterie fetides, la flfevre typhoide avec dothinenterie, les diverses vaiiötes de typhus, l'entamp;ite couenneuse, etc., I'usage d'eau chloruree en boisson peut 6tre d'une grande utilite. Enfln, comme anliscptique general, Fhydrochlore a surtout et6 preconise conlre les diverses especes de charbons, de typbus, de grangrene, dans les eruptions graves, con-fluentes, etc.; toutefois, son usage dans ces derniöres maladies est peu r^pandu.
b.nbsp; Alterant. — Centre la morve, le farcin, les tubercules abc^-d6s du poumon, dit M. Hertwig (l),,j'ai essaye fr^quemment I'eau de chlore, et j'ai obtenu dans quelques cas un amendement visible. J'ai vu survenir chez un cheval morveux et deux farcineux, dit ce professeur distingu6, une guörison reelle et durable; l'ameliora-tion ne se manifesta qu'au bout de huit jours, la guerison ne fut complete qu'aprfes quatre semaines de traitemont, et, pendant ct apres la cure, les animaux maigrirent considerablement.
c.nbsp; Antivirnlcnt. — Le chlore jouissant de la propriete de decomposer immcdiatement les matieres organiques en s'cmpamnt de leur hydrogene, on avail fonde sur ce corps les plus belles esp6-rances pour la destruction des virus, et pour I'annulation immediate de la plupart des inoculations accidentelles. G'est surtout ä l'ögard de la rage, la plus grave des maladies virulentes, qu'on esp^rait le plus du chlore. Plusieurs m6decins italiens, et surtout Brugnatelli (2), vanterent I'eau chloree employee soil en lavages sur les morsures faites par les chiens enrages, soit ä l'interieur en boisson, tant cbez rhomme que chez les animaux; ils pr^lendirent avoir ainsi pr6serv6 de la rage des hommes et des animaux voues h. une perte cerlaine. D'aprfes les experiences de Renault, le gaz chlore, sec ou humide, et les hypochlorites, excellents comme disinfectants^ sont impuissants comme antivirulents; )e virus mor-
(1) P/iarmacot. pratique, p. 52C.
(J) Journ. giner. de medec, 1S1G, t. LIX, p. 303.
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220nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS ALTERANTS.
veux mis en contact avec ces agents puissants depuis S minutes jusqu'i 16 heures, a conserv6 loute son activite ä l'inoculation. Les recherches ile M. Gerlach (1) conduisent ä des conclusions oppo-s6es : quand le chlore est recemment dissous dans l'eau et qu'il est mis en contact avec les matiferes virulentes, son action destructive est complete au bout de quelques minutes et infaillible apres deux heures. Les essais ont portsect; sur les virus morveux et charbonneux. La teinture d'iode et la solution d'iodure de potassium iodure sont d'ane application plus facile, moins alterables et plus effl-caces,
d.nbsp; Antlpsorlque. — Appliquöe sur des dartres anciennes, sur la gale invetöröe, sur certaines crevasses, les ulcöres farcineux, les aphthes, la limace, etc., l'eau de chlore plus ou moins 6tendued'eau, employee avec perseverance, peut amener la guerison par une action specifique ou par substitution.
e.nbsp; Coiirn-poison. — Enfin, on a conseille l'emploi de l'eau chlorte comme contre-poison de la strychnine chez le chien; c'est un moyen qui parait eflicace et qui merite d'ölre essaye (2).
c. Des Hypochlorites alcalins. SyifoxvsiiE : Chlorures d'oxydes alcalins, Chlorites alcalins, etc.
Ces composes, sur la composition desquels les chimistes furent longtemps en desaccord, sont au nombre de trois principaux : le chlorure de chaux, le chlorure de soude et le chlorure de potasse. Ils pr^sentent sensiblement les mömes propriöt6s chimiques; tous sont trös-solubles dans l'eau, altörables ä I'air, dont I'acide carbo-nique deplace le chlore, döcomposables par les acides, les matiöres organiques, etc. Nous allons dire quelques mots de chacun d'eux en particulier.
1deg; Chlorure de chaux {Poudre de Tennant). — II est solide, pulverulent, blanc, d'une faible odeur de chlore et d'une saveur acre et alcaline; trös-soluble dans l'eau, tr^s-deiiquescent, le chlorure de chaux exposö ä I'air en attire I'liumidito, se grumelle, devient mou et se pelotonne sous les doigls. S a solution aqueuse est rapi-
(1)nbsp; Journ.vctär. de Lyon, 1870, p. 187.
(2)nbsp; Journ. de med. vitir, de Lyon, 1852.
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DES ALTERANTS CHLORUR^S.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;221
dement d6composee par l'acide carbonique, qui se combine avec la chaux; il faut done conserver ce sei solide ou dissous dans des vases exaetement bouchös. Le chiorure de chaux est forme d'hypo-ehlorite de chaux, de chiorure de calcium et d'un exces d'hydrate de chaux.
2deg; Chiorure laquo;le soude [Liqueur de Labarraque). — II est liquide, incolore, d'une lagere odeur chloree, speciale, d'une saveur äcre et alcaline, tres-soluble, tres-d^liquescent, en un mot, presentant les in6mes propriötes chimiques que les autres hypochlorites.
3deg; Chiorure de poiasse {Eau de Javelle). —Liquide limpide, d'o-deur chlorte, de saveur äpre et alcaline, et habituellement colorö en violet par un peu de chiorure de manganöse. Ses proprieles chimiques sont analogues ä celles des pröcedenls.
Pharmacotcchnie. — Les hypochlorites alcalins n'enlrent que dans un petit nombre de formules offlcinales; en revanche, ils font partie de diverses preparations magistrales, telles que breuvages, boissons, lavements, injections, etc., dans lesquelles ils entrant en proportions plus ou moins fortes. Nous nous bornerous ä faire con-naitreicila formule de la preparation extemporanee des chlorures de soude et de potasse, que les praticiens n'ont pas toujours ä leur disposition; nous ne dirons rien de celle du chiorure de chaux, que le commerce fournit en grande quantite et ä un prix trös-rnodique.
Preparation du chiorure de soude.
Prenez : Chiorure de chaux....................... 1 partie.
Carbonate de soude..................... 2 —
Eau ordinaire........................... 25 —
Dissolvez les deux sels chacun dans une quantity proportionnelle d'eau, melan-gez les deux solutions et laissez deposer; la partie claii-e, decant^e ou filtree, est du cliiorure de soude liquide.
Preparation du chiorure de potasse.
Prenez : Chiorure de chaux....................... 1 partie.
Carbonate de potasse..................... 1 —
Eau commune............................ 25 —
Pr^parez comme ci-dessus.
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222nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICAMENTS ALTEP.ANTS.
lledlcamrntailon. — Les chlorures d'oxj'cles s'emploient ä l'in-terieur et h rexterieur : dans le premier cas, on les donne loujours liquides, en boissons ou en breuvages, pins rarement en lavements; ä Texterieur, on en fait des injections duns les abces, les listules, sur les muqueuses apparentes; on les applique aussi sur les ulcöres, les plaies gangreneuses, la peau alterce, etc. Les doses interieures de ces trois cblorures sont ä pcu pros les mömes et penvent 6tre consider6es comn)e egales ü celles de l'eau clilorce. (Voy. p. 213.)
Pbarmacodynaiuic. — Appliques sur la peau inlaete, les chlorures d'oxydes agissent lenlement, mais h la longue ils irritent le tegument et penvent determiner des erosions. Sur les plaies et les ulccres, leur action est beaucoup plus energiqne; ils detergent fortement leur surface, font disparailre toule odeur, diminuent la secrclion purulente et tendeut ä faciliter la cicatrisation. On a constate surtout que le chlorure de soude donnait lieu, sur toutes les solutions de continuile, h. la formation d'une production blanche, fibro-plastique, qui ne tarde pas ä s'organiser et ä clore les surfaces divisees. Sur les muqueuses apparentes, les chlorures d'oxydes alealins agissent avec une assez grande activile, puisqu'on a cons-tale que, quand on les adminislre ä rinterieur et qu'ils ne sont pas immödiatement deglutis, ils irritent la buccale, provoquent la salivation, font naitre de petites ulcerations sur la muqueuse, etc. Dans le tube digestif, les chlorures alealins, suffisamment etendus d'eau, sont facilement supporles sans derangement de la digestion ; mais, s'ils sont trop concentres, ils irritent la muqueuse, provoquent des vomissements chez les carnivores, des coliques, de la diarrhce chez les herbivores. Absorbes et melanges au sang, les hypochlorites se comportent ä pen pres comme le chlore; c'est-ä-dire qu'aprfes avoir stimule la plupart des fonctions, ils cntravent les operations de la nutrition, causent I'amaigrissement, font disparaitre les engorgements lymphatiques, glandulaires, etc., comme I'iode. En general, ces composös, renfermant tons une proportion assez forte d'alcalis, excitent plus que l'eau de chlore la secretion urinaire et dissolvent le sang beaucoup plus rapidement, etc.
Pharmacotherapie. — Au point de vue de la therapeutique, les hypochlorites alealins peuvent etre envisages sous le rapport de leurs applications communes et sous celui de leurs applications spcciales. Nous allons examiner ces deux points.
1deg; Applications communcH. — G'est principalement comme
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DES ALTERANTS CIILORUIiES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 223
agents desinfectants, soit des corps bruls, soit des corps organises, que les hypochlorites alcalins regoivent les monies applications el sont employes en quelque sorte indifleremment les uns ou les autres. Dans le cas d'inrection des logemenls des animanx domes-tiques par une cause quelconque , les chlorures d'oxydes sont employes en solutions concentrees pour laver le plancher, le pave, les märs, les cröches, les räteliers, les mangeoires, les objets de pansage, les harnais, etc.; de m6me lorsqu'un miasme, un virus, existent dans ces logements par suite de la nature du terrain, de la maiproprete, de l'enconobrement d'animaux malades, etc., une certaine quantite dc ces composes, etsurtout de cblorure de chaux, deposee dans un vase place dans le lieu infecte, pent remedier en partie au mauvais elat de l'air. Enfin, lorsqu'une parlie du corps des animaux est frappöe de gangrene, lorsque les enveloppes fosta-les sont putrcfiees dans la matrice, lorsque des ulceres morveux, iarcineux ou autres se montrent a la peau, quand un ecoulemenl purulent et fetide existe ä la surface d'une muqueuse apparente,etc., l'applicatiün m6thodique des hypochlorites alcalins peut rendre sou-vent de grands services.
2deg; Applications specialcg. — Nous allons faire connailre main-tenant les applications diverses que chaeun de ces composes a reQues en medecine vöterinaire, et nous commencerons par le plus important des trois, le cblorure de cbaux.
a. Emploi du chlorure de chaux. — Son prix etant le moins cleve de tons, e'est celui qu'on emploie de pr6ference comme de-sinfectant des corps bruts et meine des animaux. Comme remede interne, il est rarement employe, quoiqu'il convienne dans les rnemes circonstances que l'eau chloröe. Les cas oü Ton a conseille d'en faire usage sont principalement I'indigestion cbronique chez les ruminants, les diarrböes rebelles et fetides, la morve, le farcin et les autres maladies du Systeme lympbatique, ainsi que la ca-cbexie des ruminants avec tendance ä la putridile, la gangrene de la rate et rhömaturie asthenique cbez le mouton. A I'exterieur du corps, l'usage du cblorure de chaux est trfes-frequent, etses principales applications se trouvent r^sumees par Moiroud (1) dans le paragraphe suivant : laquo; Appliqu6 sup les ulceres sanieux, sur des plaies de mauvaise nature et sur des tumeurs gangre-neuses, ila eu les plus beureux resultals. Son usage a 6le reconnu
(1) Pharmacologie, p. 405.
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224nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS ALTERANTS.
utile aussi dans les cas d'affections psoriques et dans celui d'oph-thalmie purulente. J'en ai obtenu quelques succfes centre le catarrhe aurlculaire sur le chien, et contre les eaux aux jambes chez le cheval. Essay6 en injections dans les cavitös nasales pour combaltre les ulcöralions de la pituitaire et l'exhalation morbide qui a lieu sur cette membrane dans le cas de morve, il n'a produit aucun resultat satisfaisant. raquo;
Ind^pendamment des indications externes enumör^es par Moi-roud, le eblorure de chaux a reQu quelques applications utiles. Ainsi on a reconnu son utilit6 contre les brülures, Tozöne de la pituitaire et le catarrhe nasal chronique. Un vötörinaire suisse, Bertholet (1), a employ6 avec succamp;s la solution de chlorure de chaux en injections dans les cavites nasales des boeufs atteints de coryza chronique avec ccoulement purulent. Un autre v6t6rinaire de la m6me contrce, M. Levrat (2), s'en est servi avec avantage pourpanser les ulceralions interdigittes des vaches atteintes de la maladie aphtheuse. M, Huvellier (3) a fait du chlorure de chaux plusieurs applications utiles : il I'a employ^ en injections dans les üslules et les clapiers du mal d'encolure compliqu6 de carie du ligament cervical; il l'a appliquö en collyre contre. les oph-thalmies chroniqucs (1 partie de sei pour 6 parties d'eau). Enfln, il s'en est avantageusement servi en lotions sur un ulcere faicineux de la face, chez le cheval. Plusieurs veterinaires allemands, tels que Eichbaum (4), Kirchner (o), Fischer (6), ont preconis6 le chlorure de chaux seal ou uni h la chaux pour guerir le crapaud du cheval. On neltoie bien les surfaces avec une lessive de cen-dres, on les recouvre avec une päte de chlorurecalcaire, par-dessus laquelle on fixe une couche de chaux vive röcemment eteinte : ce proc6d6 parait tres-bon.
Plus recemment, un autre vötörinaire allemand, M. Roltger(7), a de nouveau pröconisö le chlorure de chaux melange ä la poudre de tan pour panser les surfaces du pied atteintes de crapaud. Dans ces derniers temps, un velerinaire militaire, M. Hervig(8),
(1)nbsp; Recueil de mid. vater., 1840, p. G66.
(2)nbsp; Ibid., 1839, p. 422.
(3)nbsp; Ibib., 1834, p. 18 et 19.
(4)nbsp; Journ. veter. et agrk du Belgique, 1847, p. 34.
(5)nbsp; Recueil de midec. veter., 1852, p. C51.
(6)nbsp;Ibid., 1853, p. 84.
(7)nbsp; Journ, de mid. veter. de Lyon, 1801, p. 282.
(8)nbsp;Recueil de mim. et d'observ. de mid. veter. milit., t. VI, p. 178.
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DES ALTERANTS CHLORURES.
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a pröconisö le chlorure de chaux contre les plaies articulaires; il I'applique en poudre et obtient la cicatrisation en moins de huit jours.
De son c6t6, M. Moisant (1) prescrit l'emploi du chlorure de chaux sec, non-seulement contre les plaies atleintes de gangrene, mais encore contre toutes les solutions de continuity menacees de gangrene traumatique. Ge sei est appliquö entre deux couches minces d'^toupes.
b. Empioi du chlorure de soude. — A litre d'agent dösinfec-lant, le chlorure de soude jouit de propri6t6s analogues ä celles du chlorure de chaux; il est raeme dou6 d'une plus grande activity ; mais comme il est d'un prix beaucoup plus elevö, il est plus rarement employe que le premier. A l'extörieur du corps, il a 6t(5 applique avec succes sur les plaies de mauvaise nature, sur les ulcferes felides, les tumeurs charbonneuses, etc. Un praticien trös-distingue de la capitale, Bouley jeune (2), a beaucoup pn5conis6 l'emploi du chlorure de soude contre les tumeurs gangr6neuses qui surviennent sur le trajet des setons dans certaines maladies avec alteration du sang, etc. On enleve la meche de l'exutoire, on cauterise le trajet et Ton pratique ensuite des injections d'hy-pochlorite de soude jusqu'ä la disparition complete de toute trace de septicite. Ce moyen, essaye par beaucoup d'aulres pra-ticiens, a toujours donn6 de bons rösultats. On avait prcconise aussi la liqueur de Labarraque pour neutraliser les virus, mais les essais de Renault (3) sur le virus morveux ne permettent guere de croire ä son efficacit^.
A l'intärieur, le chlorite de soude asurtout 6töpreconis6 contre les affections gangreneuses et contre la morve. Dans les premieres maladies, nous voyons surtout M. Goux (4) employer ce compose, tant ä l'int^rieur qu'ä rextcrieur, contre une epizootic de pneumonic gangreneuse chez le cheval. La dose, dans les breuvages et les lavements, a variö de 16 i 64 grammes, r^petde deux ou trois fois par jour. Les essais contre la morve out ete beaucoup plus nombreux el plus varies ; le sei a 6t6 donn6 h rintörieur jusqu'ä la dose de 500 grammes par jour, injects dans les cavils nasales, et möme administr6 par la voie bronchique
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(1) Recueilde medee. vitir., 1860, p. 170. {2) Ibid., 1825, p. 262.
(3)nbsp; Bulletin de l'Acad. de medecine, t. VIII, p. 1117.
(4)nbsp; Journ. des viler, du Midi, 184C, p. 97, 145, 193.
Tabouiun, 3laquo; Edition. — 11,
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226nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICAMENTS ALTERANTS.
au moyen de la tracheotomie ; les rfoultats, comme on pouvail s'yattendre, ont ete le plus souvent momentanes ou entiferement nuls. C'est rt'abord Marc Etlenne (1) qui est venu annoncer des succös paries simples injections nasales de ce liquide; puis Le-long (2), qui a injecle le chlorure de soude (1 partie sur 25 d'eau) t\ plusieurs reprises dans les bronches des chevaux morveux, et n'a oblenu que des gu^risons ephemeres; le m6me proc6d6, essayc ä recole d'AUort par Jacob (3), a fourni des r^sultats peu encourageants. Enlin, donne ä rint6rieur par Huguet (4), Moi-roud (5), Berthier (6), etc., le chlorure de soude a souvent ame-lioie les symptömes de la morve, mais il ne I'a pas guerie d'une mauiöre radicale.
c. Emploi du elilorure dc potasse. —Le chlorure de potasse jouit des monies proprietes que les precedents; mais il est le plus rarement employe parce qu'il coüte plus eher que les autres hypochlorites alcalins. Cependant il a ele fortement recommande par M. Chariot (7), vel6riiiaire et pharmacien, pour combattre la tympanite des ruminants et des solip6des. Si I'alfeclion est re-cente, 11 faut l'administrer avec de la lessive de cendres de bois, parce qu'il y a beancoup d'acide carbonique h absorber ; mais si eile est ancienne, les gaz etant hydrogenes, il faut administrer rhypochlorile simplement 6lendu d'eau pour qu'il puisse do-composer plus facilement ces gaz. 11 faut ^viter de l'associer k de l'ammoniaque, ;\ du vin, ä des infusions ou decoctions veg6-t.ales, etc., qui en operent la decomposition ; mais on peut Tunir a Tether sulfurique, qui seconde ses effets par ses qualites sti-mulantes, surtoutchezlessolipedes.La dosedoitctre de 16 grammes pour les grands ruminants, et de 8 grammes pour les petits; ces doses peuvent 6tre r^petees plusieurs fois par jour s'il en est besoin. Chez les chevaux alteints de tympanite inteslinale, la dose est de 16 ä 32 grammes; eile peut meme s'elever jusqu'ä celle de 400 grammes par jour sans inconvenient.
(1)nbsp; nbsp;Itecueil de medec. veter., 1828, p. 203.
(2)nbsp; IMd., 1829, p. 379; et 1830, p. 223.
(3)nbsp; Idid., 1830, p. 789; ctJourn. theonq, et prtdiq., 1830, p. 6(i9.
(4)nbsp; nbsp;Ibid., 1829, p. 385.
(5)nbsp; Ibid., p. 697.
16) Ibid., 1830, p. 110.
(7) Ibid,, 1831, p. H3 et suiv.
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DES ALTERANTS CHLORURES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;227
d. Du Chlorate de potasse. SvjtojrvMiE: Chlorate potassique, Oxymuriatc ou Muriate suroxygetoö de potasse, etc.
Pfaarmaco^raphle.—Ce sei, que Tindustrie fabrique en grand, est sous forme de petites lames rhomboidales, incolore, inodore, et d'une saveur acerbe ou legörement styptique. Ghauffe ä 400deg;, le chlorate de potasse, qui est un sei anhydre, se decompose en oxygöne et perchlorate de potasse, et, äune temperature plus 61ev6e, en oxygöne et chlorure de potassium.—L'eau froide dis-sout six centiömes de ce compose, tandis qu'elle en prend plus de la moitie de son poids quand eile est bouillante. L'alcool nc le dissout pas. Projete sur des charbons ardents, ce sei fuse tres-activement; melange aux corps combustibles, il forme des pou-dres qui detonent violemment par la chaleur ou le choc.
Pharmacotecimie. — II n'existe encore aueune preparation offlcinale de chlorate de potasse. A rextörieur, on l'emploie en lotions surlapeau et en injections sur les muqueuses apparentes ou dans les trajets fistuleux. A l'interieur, on le donne en breu-vages ou en lavements, plus rarement en electuaire. Pour employer ce sei, il convient de se servir d'eau tiede h. cause de son peu de solubilite dans l'eau froide.
On peut l'administrer aux divers animaux aux doses suivantes:
Grands lierbivores....................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 8,16 ä 32 grammes.
Petits raminants......................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2,4 a G —
Porcs........................ ......nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1,2 4 i —
Carnivores...........................nbsp; nbsp;0,50,1 i 2 —
Pharmacadynamic. — Nous avons ü examiner les elfets locaux et generaux de ce medicament.
a. Effets locaux. — Applique sur la peau, soit en solution, soit incorpore dans le goudron de bois, comme nous 1'avons fait sur le cheval, il ne produitaueun effet appreciable; sur les muqueuses et les solutions de continuitö, il ne se montre pas non plus sensiblement irritant, bien qu'il determine de la douleur, ämoins qu'on en röpfete souvent l'application sur le m6me point.
Introduit dans le tube digestif en solution, ce sei est supports facilement, sans deranger la digestion, ä des doses assez 61ev6es; nous l'avons administre ä deux chevaux, ä la dose de 32 grammes.
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228nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS ALTERANTS.
chez Tun en allant progressivement, et chez I'aulre en donnant la quantity d'emblöe, sans qu'il soil survenu aucun phönotnene notable, si ce n'est une soif assez vive provenant sans doule de la dlurese tres-copieuse que ce sei determine bientöt. D'apramp;s M. Rey (1), ce composö serait plus aclif pour las voies digestives, car il a observ6 de l'inappötence et de rirritation intestinale chez les chevaux aux-quels il administrait le chlorate de potasse ä une dose superieure ä 15 grammes. Ces differences peuvent tenir au degrö de sensibility des sujets ou k l'ötat du tube digestif. Nous n'avons pas observe la salivation qu'on signale chez I'homme comme un effet physiologi-que de ce sei.
b. Effeta generaux. — A moins que la quanlite ingfirde ne do-passe 30 h. 40 grammes, le chlorate de potasse ne produit pas d'effets physiologiques appreciables, si ce n'est une diurese assez abon-dante. Chez les sujets auxquels nous avons administre ce sei, la respiration et la circulation n'ont ete modifi^es que quand la dose employee est arriv6e h 40 grammes; alors nous avons constatd une legfere diminution dans la frequence et la force du pouls, ainsi que dans le nombre des mouvements respiratoires. Mais quand nous avons donn6 50 grammes de ce sei k la fois, le nombre des pulsations et des respirations a augmente d'un tiers, les conjonctives se sont injectees et infiltrees, le sujet est devenu triste, a perdu ses forces, etc. Nous voyons, d'apres ces effets, que le chlorate de potasse ne produit pas d'effets physiologiques k proprement parier, car ceux qu'on observe quand on l'administre k forte dose doivent plutot fetre consid6r6s comme des ell'ets toxiques. En outre, d'apres les experiences de M. Rabuteau (2), ce sol est expuls6 sans alteration et en totality, soit par les urines, soit par la salive.
Pharmacothcrapie. — Le chlorate de potasse, qui constitue pour la ra^decine de I'homme un medicament important, n'a 6t6 jusqu'ä present, dans celle des animaux, que bien rarement em-ploy6; mais comme ce medicament est destind, selon toute appa-rence, k occuper, dans I'avenir, une place importante dans la the-rapeutique v6t6rinaire, nous allons faire connaitre les applications qu'il a reQues dans l'une et l'autre m6decine. .
Chez I'homme on pr6conise principalement le chlorate de po-
(1) Journ. de mid. vetir. de Lyon, 1850, p. 432. {1) Elimenls de ifierap. et de pharmacol., p. 229.
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lasse, en applications locales ou ä l'mtörieur, contre un certain nombre d'affections de la bouche et de la gorge, telles que la sto-matite mercurielle, lastomatite couenneuse,lesaphthes, le muguet, l'angine diphth^rique ou couenneuse, I'angine gangreneuse, le croup, etc.
A I'ext^rieur, on s'en sert 6galement pour döterger les plaies et les ulcörations, qu'il pousse vigoureusement ä la cicatrisation. 11 modifie merveilleusement ces solutions de continuite, dit M. le docteur Milon (1), en les ddtergeant, en diminuant la suppuration et en faisant disparaitre la f^tiditö qu'elies exhalent.
Enfln, parmi les maladies internes, on ne signale guere, chez rhomme, comme susceptibles d'etre avantageusement modifiees par le chlorate de potasse, que I'ictere, le croup et la choree.
Les vötörinaires se sont döjä servi du chlorate de potasse dans le. traitement de la stomatile mercurielle, ainsi que nous avons eu occasion de le dire ä propos des alterants mercuriaux. Dans la sto-matite aphtheuse, la solution de chlorate de potasse, employee en collutoires, n'a pas paru ä M. Zündel superieure aux acidules con-sacr6s par I'usage.
L'angine croupale a 6te traitee avec succes, chez une gönisse, par M. Lanusse (2), au moyen du chlorate de potasse donnö äl'int6rieur pendant plusieurs jours. M. Ziindel, dans une angine couenneuse survenue h la suite d'un incendie, chez le cheval, s'est 6galement servi avec succfes du chlorate de potasse donn6 en boisson. {Note communiquec.)
Parmi les affections couenneuses qui ont 6te traitees avec succamp;s au moyen du chlorate potassique, nous citerons I'uretrite membra-neuse ou diphthörique du bceuf. M. Ziindel, dans un cas de ce genre, a employ^ ce sei ä la dose de 40 ä 60 grammes par jour, donn6e en trois fois ; il s'etablit bientöt une diurese abondante qui dötache et entraine au dehors les fausses membranes qui se sont form^es dans 1'uretre. II I'emploie aussi en injections dans la ma-trice lors de la non-d61ivrance pour faire disparaitre la mauvaise odeur et faciliter le dßtachement du d^livre. {Note communiquee.)
Ces faits demontrent Faction altörante ou antiplastique puis-sante du chlorate de potasse; il y aurait done avantage Evident ä en faire usage dans les affections pseudo-membraneuses, quelles qu'elies soient. L'entdrite couenneuse, assez fr6quente chez les
(1)nbsp; Journ. de mid. vilir. de Lyon, 1859, p. 49.
(2)nbsp; Journ. des viler, du Midi, 1857, p. 425.
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b6tes bovines, serait, selon toute probabilile, avantageusement mo-difiee par ce niödicamont. Enfin, il y auralt un grand int6r6t de savoir si ce puissant d^layant aurait prise sur le d^pot si plastique du poumon du boeuf atteint de pleuro-pneumonie conlagieuse.
II rdsulte, de quelques experiences de M. Hey (1), que les injections de cblorate dc potasse dans le nez, font assez facilement cica-triser les ulccrations morveuses, mais que ce sei est sans action sur la morve elle-möme. M. Zündel, qui Ta essay6 aussi contre cette maladie, est exactement du möme avis.
De son c6t6, M. Lagarrigue (2), vöterinaire militaire, dit avoir employ^ avec succfes le chlorale de potasse contre le coryza chro-nique du cbeval, et meme contre la morve et le farcin, ce qui est moins admissible.
. Enfin, une application inlerne importante de cc remfede est celle qu'en a faiteM. Gamille Leblanc (3), contre le cancroide des levres chez le chat et chez le cheval. Cette tunieur cpithelialc, qui reparait aisemenl aprfes I'excision simple ou la destruction par les caustiques employes seuls, ne so reproduit plus si on donne i l'intörieur, pendant plusieurs mois, le chlorate de potasse. Ce moyen nouveau essay6 par M. Rey, sur le cheval, et par M. Saint-Cyr, sur les petits animaux, a donne de hons resultats.
e. Dos Clilorures metalliques.
Dans cette categoric de composös, comprenant principalcment les chlorures de sodium, de potassium, do baryum et de calcium, les proprietös du chlore sont tres-exactement neutralis^es, en sorte que ces composes n'agissent pas seulement par leur principe elec-tro-n6gatif, mais encore par leur element electro-positif. Nous aliens passer rapidemenl en revue ces divers chlorures.
/. Du Chlorure de sodium. Syxonymie : Sei marin, Soi de cuisine.
Pharmacographie. — II est solide, en cristaux cubiques, blanc ou gris, d'une legere odeur saumätre, d'une saveur salöe spöciale, et d'une density de 2,13. Exposö kl'air, il en attire la vapeur aqueuse
(1)nbsp; Journ. de mid. vitir. de Lyon, 1S50, p. 432.
(2)nbsp; nbsp;Recueil de mim. et d'observ. de mid. ve'lir. mi/it,, t. XVIII, p. 359. (3J Recueil de mid. vitir., 1863, p. 137 et suiv.
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et s'humecte; chaufK, il decrepite, fond et se volatilise au rouge sans decomposition. L'eau chaude et l'eau froide en dissolvent la m6me quantity; sa dissolution dans l'eau a la temperature ordinaire refroidit le liquide de quelques degres. Enfln, les acides mine-raux decomposent le sei marin et en dögagent de l'acide chlorhy-drique, etc.
Piiarmacotechnie. — Les preparations dans lesquelles entre le chlorure de sodium sont toutes tres-simples, magistrales, el par consequent tres-variables; il est done inutile de les faire connai-tre. Le plus souvent on le dissout dans l'eau et Ton en fait des lotions, des bains, des injections, des lavements, des breuvaget, des boissons, etc., selon les cas.
iUedicamentation. — On adminislre le plus souvent le sei marin ä l'interieur en boissons, en breuvages ou en lavements, et plus ra-rement en 61ectuaires; ä I'exterieur, on Temploie sous des formes assez variees. Les doses de sei qu'il convient d'adminislrer aux divers animaux sont indiquecs par les chiffres suivanls:
r Grands ruminants..................nbsp; nbsp; nbsp; C4 h t?rgt; grammes.
2deg; Solipcdes...........................nbsp; nbsp; nbsp; ^ i i);gt; —
3deg; Petits ruminants et porcs............ 8 ;i l(i —
•ideg; Carnivores.......................... -4 a S —
Ces doses peuvent 6tre repclees deux fois par jour si cela est n6-cessaire.
Vliarmacodynamie. — Appliquö sur la peau et les muqueuses, en solution concentree ou en poudre, le sei marin produit unc irritation assez vive, qui pent aller jusqu'ä la rubefaclion et meme une vesication 16gere; sur les solutions de continuite, l'action est beaueoup plus prononcee encore et entraine comme consequence une action dessiccative et resolutive assez marquee. Donne ä l'interieur, ä petites doses, le sei marin agit comme un condiment ivhs-favorable ä la digestion ; il augmente la soif et l'appötit, accelere la digestion stomacale et intestinale, rend l'absorption du chyle plus complete, les exeröments plus rares, moins abondants, etc. Mais si l'on augmente inconsid6r6fnent les doses ou si on les rapproche trop, l'appötit se perd, la soif devient ardente, la buccale s'irrite et la salive coule plus abondamment; les carnivores et les omnivores vomissent; les herbivores sont tristes, donnent des signes de coli-
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ques et ne tardent pas ä 6tre purges: une dose de 200 h 250 grammes sufüt souvent pour produire ce dernier r^sultat chez les grands herbivores.
Les effets genöraux du sei marin varient beaucoup selon la dose employee, selon que I'usage en est plus ou moins prolong^, sui-vant I'etat dans lequel se trouvent les animaux, etc. Dans les premiers temps de son emploi continu, le sei marin determine chez tous les animaux, et notamtnent chez les ruminants, dont la con-slitution est molle ct lymphatique, une action lögamp;rement stimu-lanle qui est favorable ä l'exercice de toutes les fonctions. On remarque alors une legere acc616ration de la circulation, des mu-queuses plus colorees. une peau plus souple et plus moite, des polls plus brillauts, une diuröse plus copieuse, une nutrition plus active, des chairs plus fermes, une vigueur plus grande, un sang plus rouge et plus plastique, etc. Par centre, si Ton 61öve inconsi-d6r6mentles doses de sei marin ou si Ton en continue I'usage au delä des besoins de l'öconomie, ses effets changent enlierement de nature et deviennent 6videmment alterants comme ceux des autres composes alcalins et chloroidös. Des lors le sei marin parait tourner son action contre le fluide nulritif, qu'il rend liquide et moins colorö; il arrete peu ä peu le mouvement de composition de la nutrition, car les animaux deviennent bientot maigres, faibles, et ne tardent pas a tomber dans un veritable 6tat scorbutique si Ton ne fait pas cesser promptement la cause du mal.
Effets toxiques. — Ingerö en trop grande quantity, le sei marin pent compromettre immediatement l'existence des divers animaux, soit par les desordres qu'il determine dans le tube digestif, soit par les perturbations graves qu'il occasionne dans toute I'^conomie animale. Les exemples d'empoisonnement des grands ruminants par le sei de cuisine sont Mquents dans le midi de la France, oü Ton a la funeste habitude de faire prendre ä ces animaux, avant de les exposer en vente, une grande quantite de sei marin afln de les exciter ä boire et de rendre ainsi leur ventre plein et rebondi. M. Helies (1), velerinaire meridional, a fait connaitre dans le temps plusieurs faits remarquables de ce genre d'empoisonnement; on connait aussi des exemples de moutons et de pores empoisonn^s par I'ingestion d'une certaine quantity de saumure (2).
(1)nbsp; Journ. des viler, da Midi, 1840, p. 276.
(2)nbsp; Journ, voter, et ttgric. de Belgique, 1843, p. 241.
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Quoi qu'il en soit, les animaux empoisonn^s avec le chlorure de sodium pr^sentent genöralement les symptömes suivants : Perte d'appeüt, trislesse, soif ardente, bouche chaude et ecumeuse, muüe sec chez les grands ruminants, vomissemenls chez les carnivores et les omnivores; coliques plus ou moins vivas chez les herbivores; gonflement du ventre, diarrhöe fötide ei, souvent sanguinolente; pouls vite et concentre, respiration pressöe et difficile ; muqueuses rouges, yeux fixes ou animes de mouvements convulsifs; abattement general, froid de la surface du corps; station chancelante d'abord, puis impossible ; chute sur le sol, mouvements convulsifs des mem-bres, crampes, puis paralysie da train postörieur; port de la töte de cöte ou en arriöre, aöaiblissement rapide, mort.
Les experiences de Gobier (1) ont demontre qu'il suflit de 1,000 ä 1,300 grammes de sei marin pour empoisonner mortellement les solipfedes; pour les betes bovines, il en faudrait environ le double d'apres M. Hertwig (2), et seulement de 32 h 64 grammes pour le chien; la dose toxique de sei pour les montons et le pore est encore inconnue.
Dans l'empoisonnement par la saumure, le sei marin est-il le seul principe toxique, ou faut-il mettre aussi en ligne de compte les ma-tieres organiques qui y sont contenues, telles que le lactate d'ammo-niaque,les alcaloides volatils(propy]amine, trimethylamine, etc.). II serait difficile de le dire d'une maniere certaine, puisque les opinions des auteurs sont partagees sur ce point. D'apres M. Reynal (3), qui a fait des experiences spöciales sur ce sujet, l'action toxique de la saumure allanl en augmentant ä mesure que celle-ci vieillit, il est difficile de ne pas admettre que les matiöres organiques qu'elle renferme n'entrent pas pour une certaine portion dans l'empoisonnement ; de plus, cet expörimentateur a constate que les animaux empoisonnes par la saumure pr6sentent des d6sordres nerveux beau-coup plus prononcös que ceux qui succombent ä l'action du sei marin pur. Ainsi, chez le chien, il y a des tremblements gönöraux et des contractions spasmodiques des muscles flechisseurs des mem-bres; chez le pore, on remarque de v^ritables attaques epileptifor-mes; enfin, chez le cheval, on constate la paralysie des lövres, de la face, du train postörieur, rextinction de la sensibility, des spas-raes, la roideur t^tanique des membres, etc.
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(1)nbsp; Compte rendu de l'Ecole de Lyon, 1809, p. 22.
(2)nbsp; Loc. dt., p. 629.
(3)nbsp; Recueil de mid. vetir,, 1855, p. 401.
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Par centre, MM. Fusch et Spinola (1), et surtout M. Goubaux (2). qui a fait de norabreuses experiences ä cat dgard, ne croient pas que l'action de la saumure soil difförente de celle d'une solution de sei marin contenant la meme proportion de sei. Cependant, si I'ob-servation faite ;\ la Socielö centrale de mödecine vetörinaire, par M. Charlier (3), sur l'innocuitö de la saumure qui a longtemps bouilli, ct qui, par consequent, a perdu ses matieres organiques alter^es, est londee, I'opinion soutenue par M. Ileynal est la plus vraisemblable.
Lesions. —Les lesions qu'on rencontre lo plus habituellement, sur les animaux qui sont morts empoisonn^s par le sei marin, consistent en une inflammation du tube digestif, par oü ce sei est entrö, et une irritalion plus ou moins vive des voies urinaires, par oü il est sorti de rcconomie animale. Les organes glanduleux et parenchy-mateux de l'abdomen prescntent un dtat variable : paifois ils sont gorges de sang, d'autres fois, ainsi que I'a constate M. Helies, ils sontau contraire decolores; quant au sang, il est Loujours fluide et plus foncö en couleur qu'i I'etat normal.
I'liarmac-otin'-rupic. — Lc sol marin est loin d'avoir en therapeu-tique une importance aussi grande qu'eu bygicne ct en agriculture ; cependant si k litre de rcmedc curatif il ne rcgoit que d'assez rares applications, en revanche, comme moyen propbylactique, il est consfddre comme ctant d'une grande utilite, principalement pour les animaux ruminants, dont la constitution lymphatique parait s'accommoder admirablement de ce leger stimulant du tube digestif et du reste de l'economie. Le sei de cuisine, considere comme remede, s'emploic tantötä l'exterieur, tantot ä rintöricur. Examinons les deux cas.
1deg; Indications externes. — L'eau salee est vulgairement employee comme defensive dans le cas de fourbure, d'etonnement du sabot, de sole battue, chez le cheval, d'agravee ebez le boeuf et le chien; on en fait egalement usage sur les parties qui ont et6 frois-sees par le contact des harnais, dans le cas d'echauboulure, de piqüres d'insectes venimeux, etc. A litre de resolutif, la solution de sei marin est employee aussi lres-fr6quemment sur les contusions, les ecchymoses, les oedemes, les infiltrations, les entorses, les engor-
(1)nbsp; Recueitcle mod. vetir., 1855, p. 413.
(2)nbsp; Comptes rendus de l'Acad. des sciences, 1856. (Z) Recueil de med. vitir,, 185G, p. 552.
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gements indolenls quelconques. Dans les cas graves, il convient d'appliquer le sei marin en topique, c'est-ä-dire de rhumecter seu-lement d'un peu d'eau et d'en faire une sorle de cataplasme, qu'on maintient pendant quelques heures sur la parlie lesee, etc. Sa-lins (1) v6t6rinaire militaire, a employd avec un succes inespere l'eau salöe sur une plaie enorme de l'avant-bras d'un cheval et qui consistait dans la division en travers de tons les muscles de la region. Pour lui e'est un cicatrisanl et un dösinfeetant puissant, etc. Enfin, comme modificateur special, l'eau salee peut convenir dans le traitement des maladies cnlanees, comme l'eau de met1, dont eile constitue la base. M. Ghambert, de Montpellier, nous a assure qnil ne connaissait pas de collyre plus efflcace centre les affections su-perflcielles de l'oeil, qu'une dissolution d'unc cuillerde ä Louche de sei marin dans un verre d'eau ordinaire.
2deg; Indications internes. — Le sei commun a 6te present a I'in-terieur dans quelques maladies du tube digestif et dans certaines affections gencrales. Parmi les premieres, on compte surtout I'inap-p6tence apj'relique, Tindigestion simple du cheval et I'indigestion chronique des ruminants; l'appötit deprave desanimaux qui lechent les murs et recherehent les matieres lerreuses; les alfections vermi-neuses de tous les animaux ; enlin on emploie les lavements d'eau sal6e dans le cas de constipation par torpeur des gros intestins, ou lorsqu'on vent revulser une affection des centres nerveux, des yeux, de la töte, etc. Les maladies g^n^rales dans le traitement desquelles on fait entrer le sei marin comprennent surtout le char-bon, la gangrene, la fievre typhoide, la pourriture du mouton, la gourme et 1c catarrhe bronchique desjeunes chevaux, etc. Enfin quelques bippiatres, et un petit nombre d'anciens v6terinaires, ä leur exemple, avaient prescrit les boissons salees comme moyen antiphlogistique interne pour combaltre la fourbure aigue du cheval ; mais tout le monde es t d'accord maintenant pour donner la pr6-f'firence, en pareil cas, au sulfate de soude ou au nitrate de potasse, parce que ces derniers dissolvent le sang, tandis que le sei marin augmente sa plasticity, au moins dans le principe.
M. Coculet (2), vöt^rinaire k Montguyon, pr6conise beaucoup le sei marin ä. haute dose centre rinllammation chronique des esto-macs des ruminants, quelle que soit son origine. Le sei est donn6
(1)nbsp;Jown. de mid. vitir. milit., t. IV, p. 477.
(2)nbsp; Traiii des maladies des estomacs du hceuf, nouveau moyen de les guirir. Brochure. Bordeaux, 186C. Et Journ. des vitir, du Midi, 1860, p. 80.
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h la dose de 500, 730 et 1,000 grammes, selon la force et Tage des sujets, en dissolution dans 4 ou S litres d'eau. Quelques heures aprfes cette administration, on donne 6 ou 8 litres de decoction de carottes blanchie avec de la farine, afin d'6tancher la soif des sujets et soulenir lours forces. Au bout de 10 ä 12 heures les effets du remade se font sentir: 11 y a de l'agitation, du m6t6orisme, des Eructations röpetdes et une soif tramp;s-vive ; mais bientöt tout rentre dans Tordre. Enfln, aprfes 48 heures, il survient g6n6rale-ment des defecations rep6t6es et abondantes, et parfois une veritable purgation. A dater de ce moment, la guerison ne se fait pas longtemps altendre.
Le m6mepraticien, M. Goculet(l), ainsi que M. Marty (2), vötö-rinaire militaire, ont fait une nouvelle et importante application du sei marin : c'est centre la constipation, les pelotes stercorales et l'engoueraent des gros intestins chez le cheval. Le sei est porte, a l'etat solide, avec la main, leplus avant possible dans Tin testin, ä la dose de deux poignees. Au bout de quelques heures, le chlo-rure de sodium, par I'iiTitation locale et les supersecrelions qu'il a determinßes, provoque l'expulsion de gaz, de matieres glaireuses, et finalement de matiferes fecales plus ou moins ramollies. On pent repöter, selon le besoin, la mfime application. Le succös suit de pres, g^ncralement, l'emploi de ce remöde simple, qui serait, selon toute probability, trösutile dans lo vertigo, si souvent compliqu6 de constipation.
EnQn, il parait qu'en Hollande le sei marin est considöre comme un specifique de toutes les hemorrhagies et spöcialernent de rhemoptysie : on le donne sous forme de boissons fortement salees
g. Du Chlorure de potassium. Svsom-jiie : HyJrochlorate de potasse, Sei Kbrifuge de Sylvius.
Pharmacographie. — 11 est solide, en cristaux cubiques, inco-lore, inodore, de saveur piquante et amamp;re, decrepitant au feu, fusible, volatil et indecomposable. Ce sei, contrairement au sei marin, est plus soluble h chaud qu'ä froid, et präsente, en outre, le caractfere remarquable d'abaisser considerablement la temperature de l'eau dans laquelle il se dissout.
(1)nbsp; Journ. des vttir. du Midi, 1858, p. 332.
(2)nbsp; Mäm. et obs. denied, vetir. matt., t. XII, p. 343.
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Emploi. — Trös-employ6 autrefois comme antifebrile et fondant ä Tint^rieur, il est aujourd'hui inusitö, mßme chez Thomme. II se recommande principalement h rext^rieur, pour faire des bains röfrig^ranls aux chevaux fourbus : son prix peu 6Iev6, et le refroidissement considerable de l'eau qui luisert de dissolvant, le mident digne, sous ce rapport, de l'attention des praticiens.
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h. Du Chlorure de baryum.
Synonxmir ; Hydrochlorate de baryte.
Pbarmacographie. — II est solide, en tables carries, incolore. inodore, de saveur äcre et piquante, fusible, indteomposable, assez soluble dans l'eau, et legörement dansl'alcool.
Effets .1 usages. —11 r^sulte, d'exporiences faites sur les cbiens et les chevaux, que.ce cel baryüque est un poison irritant et nar-cotique des plus actifs. D'apramp;s les experiences de Moiroud (1) et de Dupuy (2) le chlorure de baryum, ä la dose de 16 grammes, fait p6rir rapidement les chevaux en irritant violemment le tube digestif, en excitant le systöme nerveux d'abord, puis en an6an-tissant radicalement toutes les forces de rorganisme. De ces faits döcoule le pröcepte de n'administrer jamais ce sei qu'ä trfes-petites doses : on devra commencer par 2 grammes, par exemple, chez les grands animaux, et Clever progressivemcnt la dose jusqu'k 8 grammes, oü il conviendra de s'arröter dans la plupart des cas. Pour les petits animaux, on doit d6buterpar 3 ou 10 centigrammes et s'ölever peu k peu jusqu'ä 50 centigammes en moyenne.
Des essais recents faits chez I'homme ont d^montre I'efficacite Evidente du chlorure de baryum dans le traitement des maladies du Systeme lymphatique, et particuliörementdes scrofules. M.Per-cival a essaye souvent ce sei, ainsi que la baryte causlique, centre la morve et le farcin du cheval, sans en obtenir de succös bien nets. Toutefois, comme les medecins avaient autrefois abandonn6 ce sei, et qu'ils y sont revenus avec avantage, nous ferions sagement de lesimiter, et d'essayer de nouveau cecompos6 contre les scrofules, le farcin, la morve, les maladies cutanöes, etc.
(1)nbsp; Pharmacologie, p. 412.
(2)nbsp; Journ. pratiq., 1S30, p. 373.
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i. Du Chlorure de calcium.
Sykosymie : Muriate ou Hydrochloratc dc chaux.
Pharmacograpiiie. — II est solide, en prismes ä six pans, demi-transparent, incolore, inodore, d'une saveur piquante et desagi-ea-ble, fondant dans son eau de cristallisation, devenant ensuite sec et extrömement hygroscopique ; ce sei est ä la fois soluble dans I'eau et l'alcool, dont il abaisse la temperature s'il est cristallise, et qu'il elöve, au contraire, lorsqu'il est desseche.
Effets et usages.—Le chlorure de calcium agit dans le meme sens que le chlorure de baryum, mais avec beaucoup moins d'ener-gie; cependant 11 parait que, quand on force un pen la dose, il devient facilement vomitif et purgalif. Passe dansle sang, ilexerce sur le systems lymphatique et glandulaire une action fondante energique; d'apres Hufeland, il pousserait ä lafois ä la peau et aux urines. Quoi qu'il en soil, ce compose calcaire convienl dans les mömes cas que celui de baryum, et pent, sans danger, s'adminis-trer h dose double, chez tous les animaux.
Succedane du Chlore et des Hypoclhorites.
Du Permangmiate de potasse.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; *
Sysosymie : Cameiöou miiHJral rouge.
Pharmacographie. —Co sei, qu'on prepare, en calcinant au rouge sombre, un melange de peroxyde de manganöse et de potasse en presence d'une maliere oxydanle, se präsente, lorsqu'il est pur, sous forme de courles aiguilles presque noires, ä rollet metal-lique, sans odeur, d'une saveur slyplique et se dissolvant, äfroid, dans 13 ä 16 parlies d'eau et donnant une solution d'un violet magnifique. Gelte solution est reduilepar tousles corps mineraux avides d'oxygene et par la plupart des malleres organiques. C'est de lä que derivent ses proprietes desinfeetantes si energiques.
Pbarmacoteehnie. — Le permanganate de polasse ne s'emploie guere qu'en solution aqueuse, soll ä l'exlerieur, soll ä rinterieur ; la solution normale est la suivante :
Prenez : Permanganate de potasse.............. 10 grammes.
Eau distillöc......................... 1 litre.
Dissolvez sans filtrer.
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DES ALTERANTS CHLORURES.
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Gelte solution est ensuiteetendue d'une nouvelle quanlitö d'eau seien le besoin.
PoBoiogric. — Le permanganate potassique est rarement em-ploy6 h l'interieur, mais si on croyait devoir en faire usage, yoici les doses qui nous paraissent les plus convenables :
Grands animaux................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;6ä 10 grammes.
Moyens animaux.................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1 amp; 2 —
Petits animaux..................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;0,25 i 0,50
viiarmacodjnamie. — Le permanganate de polassea ele encore pen employ^ en medecine humaine ou vet^rinaire, du moins en France; en Angleterre, en Amörique et en Allemagne, il a ete essaye ä diverses reprises ä tilre d'agent desinfeetant et antisep-tique. M. Zündel (1) a resume clans le temps, dans un excellent memoire relatif i ce sei, tout ce qui resulte de 1'experience d'autrui et de la sienne propre ; nous allons emprunter ä son travail une partie de ce qui va suivre.
Appliquee sur la peau intacle, la solution de permanganate de polasse la tache en brun, mais ne I'irrite pas; il en est de möme des muqueuses sur lesquelles elleproduil un eilet astringent si leger que leurs secretions normales en sontä peine modifiees ; enflnsur les solutions de continuite I'effet est plus prononce sans ctre jamais irritant; on remarque seulementque la secretion purulente perd de son odeur etvaen diminuant progressivement de quantity; le permanganate compte, effectivement, parmi les agents cicatrisants et vulneraires les plus puissants.
Dans le tube digestif, le permanganate depotasse parait se com-porter sensiblement comine les autros composes de manganese et ceux de fer; ä petites closes, il est facilement tolere ; ä doses moyennes il constipe, et ä doses elevees il irrite les intestins. Quant ä ses effets g^neraux, ils ne doivent pas differer de ceux des composes manganiques, car, avant de penetrer dans le sang, il est desoxygene et reduit ä l'elat d'un simple compose metallique soluble. Gomme modiflcateur general, en tantque compose oxygene, on ne doit pas beaucoup compter sur lui; ä ce point de vue il est bien inKrieur au chlorate de potasse avec lequel on l'a assimilö a cause de sa richesse en oxygöne.
Pharmacotheraple. — G'est surtout ä Fexterieur du corps et
lt;1) Journ. de me'd. veter. de Lyon, 1868, p. 2i5.
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MEDICAMENTS fiVACÜANTS.
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comme agent ddsinfectant puissant que le permanganate a 616 surtout pr6conis6, soit conlre les solutions de continuity, soit sur les muqueuses apparentes siöge d'un 6couletnent purulent.
i'Parmi les solutions de continuity qui r6clameut I'usage topique de la solution de ce sei, nous citerons les plaies canc^reuses et gan-greneuses, les plaies et flstules ä pus fetide et ichoreux, la fourchetle pourrie,le crapaud et les eaux aux jambes, las ulcöres aphlheux quel que soit leur siöge, ceux de la morve et du farcin, les maux de garrot et de taupe, les fistules diverses et specialement celles de quelques canaux excr6teurs, etc., etc.
2deg; Au nombre des muqueuses apparentes qui peuvent 6tre modi-Ü6es avantageusement par la solution de permanganate de potasse, nous citerons la conjonctive lors de conjonctivite suppurante, l'o-reille dans le cas d'otorrhee chezle chien, la pituitaire dans lesje-tages de mauvais caractfere, la muqueuse vaginale dans le cas de mötrite et surtout de non-d61ivrance avec putröfaction de l'arrifere-faix, la muqueuse de l'uröthre et celle du fourreau ou du prepuce, dans le cas d'öcoulements mucoso-purulents, etc., etc.
A l'interieur, le permanganate de potasse est plus rarement employe; M. Zündel le croit utile dansla diarrhöe et la dyssenlerie, dans l'enterite couenneuse du bceuf, chez les chevaux vidards, dans les empoisonnements par les sels mötalliques, qu'il röduit tous avec facilite, etc.
Enfin, M. Zündel estime que, comme agent desinfectant, le permanganate ne le cede ni au chlore ni aux hypochlorites alcalins et calcaires ; que, parlbis, il est pröferable. II convient pour dösinfec-ter les logements et les objets ä l'usage des animaux ; seulement il ne faut pas oublier que sa solution lache en brun, et d'une fagon presque indelebile, les objets sur lesquels onl'emploie.
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SECTIOW VI
DES MEDICAMENTS EVAGUANTS.
On donne cette qualification gen6rale ä une categoric de medicaments qui ont la propriety d'agir sur les surfaces exhalantes et sur les appareils stereteurs, et de determiner des secretions et des excretions humorales extraordinaires.
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MEDICAMENTS EVACUANTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;241
Compares aux diverses classes de medicaments qua nous avons d6jä dtudi^es, les 6vacuants offrent des caractöres entiereraent dis-llncts; ils pr^sentent msect;me avec'les alterants un antagonisme complet, en ce sens que ces derniers medicaments sont supposes modifier I'^conomie sans ddterminer d'6vacuations humorales sensibles. A la verite, cela n'est pas rigoureusement exact, car les alterants, comme beaucoup d'autres medicaments, provoquent souvent des söcr^tions extraordinaires et se rapprochent ainsi des vöritables övacuants. Tout ce que Ton peut dire d'un peu posilif relativement aux difKrencesqui disünguentlesövacuants des alterants, c'est que, pour les premiers, r^vacuation humorale est un eßel essentiel et primilif, tandis que, pour les derniers, les secretions extraordinaires ne constituent qu'un effet accessoire et con-secutifdes modifications organiques qu'ils ont determinees dans reconomie animale.
Les principaux evacuants agissent sur les membranes tdgumen-taires et sur quelques appareils excr6teurs ; il en est qui portent leur action sur la muqueuse digestive, tels que les sialogogues, les vomitifs et les purgatifs; d'autres sur la muqueuse des voies res-piratoires, comme les sternutatoires et les expectorants ; quelques-uns sur la peau, comme les diaphoretiques ou les sudorißques ; un certain nombre sur l'appareil urinaire, et qu'on appelle, ä cause de cela, diurett'ques, etc.
Consideres an point de vue thörapeutique, les 6vacuants peuvent concourir h la guörison des maladies de plusieurs maniöres: 1deg; par un eilet rivulsif, en provoquant sur les surfaces exhalantes et dans les appareils söcreteurs un afflux sanguin plus ou moins considerable; 2deg; par \mamp; Action spoliatrice, en appauvrissant le sang par les evacuations extraordinaires que ces medicaments ont determi-n^es; 3deg; enfin par une action depurative, en ce que les secretions insolites qu'ils provoquent peuvent entrainer au dehors les matiöres heterogenes introduites accidentellement dans I'economie, telles que les virus, les venins, les miasmes, les poisons, les produits morbides resorb^s, etc., et qui sont souvent les causes des maladies les plus graves.
Nous etudierons principalement, parmi les evacuants, les vomitifs, les purgatifs, les sudorifiques et les diuretiques; les sialagogues et les sternutatoires n'ont qu'une faible importance; quant aux expectorants, ils seront rattaches h l'histoire des sudorifiques. Enfin, nous ajouterons ä la liste des evacuants, et comme une sorte de complement de Thistoire de ces medicaments, les uterins et les Tabourin, 3e Edition. — II.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 16
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vermifuges, qui ne rentrent dans cette catögorie de remedes que par le rösullat definitif de leur action, c'est-i-dire par l'övacua-lionde certains produits naturels ou morbides horsde reconomie animale.
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CHAPITRE PREMIER
DES VOM1TIFS.
SixoWMiE : Emctiqueä, övacuants stomacliiques.
Les vomitifs, que I'on appelle encore emctiques, sont des medicaments evacuants qui, introduils par une voie quelconque dans 1'e-conomie animale, onl la propri6te d'agir surl'estomac par une sorte cl'aftinite elective, et de determiner le phenomene complexe qu'on appelle vomisseimnt.
Un grand nombre d'agents ou de causes peuvent determiner le m6me effet sur le Systeme gastrique, en agissant direclement sur I'estomac ; mais les vöritables vomilifs ont seuls le privilege de provoquer le vomissement, quelle qu'ait et6 la voie par laquelle ils ont penetre dans I'organisme. G'est k\ evidemment un carac-tfere distinctif et vöritablement speciflque de cet ordre de medicaments.
La medication vomitive ne presente pas le m6me degre d'interet et d'importance dans la m6decine v6terinaire que dans celle de l'homme, parce que la plupart des animaux domestiques sont de-pourvus dc la faculty de rejeter par Toesophage les malieres con-tenues dans I'estomac. En efi'et, i part le chien et le chat, qui vomissent avec une extreme facility et le pore, qui pent aussi vider son estomac par voie retrograde, tous les autres animaux, solipedes et ruminants, ne peuvent rejeter par la bouche ou les narines le contenu de leur estomac simple ou multiple. II ne fau-drait pas en conclure, nöanmoins, que les medicaments vomilifs sont dönues de toute espöee d'action sur les animaux herbivores parce que ces derniers sont döpourvus de la facult6 de vomir ; le plus souvent, an contraire, les remamp;des 6metiques provoquent chez ces animaux, comme chez les carnivores et les omnivores, des nausöes, des efforts de vomissement, des supersecretions dans I'es-
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toraac et le duodenum, ainsi que dans les bronches, ph^nomönes auxquels s'ajoute une perturbation genörale, etc. ; mais presque toujoursl'^vacuation stomacale, qui donne ä la medication vomitive son veritable caractöre et sa principale valeur tb6rapeutique, fait entiörement d6faut.
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Orlgine. — Les vomitifs sont tirös du regne mineral ou du regne vegetal. Les vomitifs mineraux les plus importants sont le tartre stibiö et les divers composes antimoniaux, les sulfates de zinc, de fer et de cuivre, etc. Les emetiques vegetaux les plus remarquables sont I'ipecacuanba, la staphisaigre, le tabac, les hellebores noir et blanc, le colchique et la scille, etc.
Pbarmacoiecfanie. — Les preparations qu'on fait subiraux m6-dicamenls emetiques sont toujours tres-simples et ne prösentent den de special; on emploie le plus souvent ces agents en poudre ou en dissolution, seuls et trös-rarement associ^s entre eux ou unis ä d'autres medicaments.
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Aledicamentation. — Ainsi qu'il est facile de le comprendre, c'est le plus souvent par la bouche qu'on administre les vomitifs, parce qu'alors leur action est plus directe et plus sure ; la forme liquide est toujours preferable ä la forme solide pour assurer les effets de ces medicaments. Lorsque les voies directes ne sont pas libres, on peut administrer les emetiques par le rectum, mais leur action est trfes-incertaine par cette voie. L'application sur la peau, surlout des vomitifs vegetaux, reussit assez bieu, en gönöral, sur les carnivores et les omnivores. Enfin il reste comme derniere res-source, lorsque les autres modes de mddicamentation ne sont pas applicables ou ont 6choue, d'injecter les emetiques dans les veines: ce proced6, tres-simple et tres-sür, donne g6n6ralement d'assez bons resultals chez les grands herbivores ; c'est meme souvent le seul moyen de developper chez ces animaux les effets speciaux de cet ordre de medicaments.
Lorsqu'il n'y a pas urgence et que le praticien peut choisir le moment le plus favorable pour l'emploi des vomitifs, il peut 6tre utile d'y pr^parer les animaux par une diete incomplete, par I'u-sage de boissons abondantes, etc.; comme aussi, lorsque le vomis-sement a 6te oper^, on doit s'abstenir, pendant une demi-journ6e ou une journ6e entifere, de donner aux animaux des aliments solides ou des boissons trop nourrissantes.
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Piiarmacoajnamie. — Les efl'ets des vomitifs doivent 6tre divis6s en primitifs et consecutifs.
1deg; Effets primitiflaquo;. — Les efl'ets primitils des 6in6tiques sont ceux qui sont relatil's i l'acte du vomissement lui-möme, et qui se döveloppent peu de temps aprfes l'administration de ces medicaments. Nous les distinguerons en effels essentiels et efl'ets acces-soires,.
a. Effets essentiels. — 11s sont tons relatifs ä raccomplissement du phenomöne du vomissement lui-m6me; ils sont, par consequent, tous extörieurs, visibles et observables pour le praticien. Les uns precedent I'evacuation stomacale, les autres l'accompagnent, et enGn quelques-uns la suivent. Nous allons les examiner successi-vement.
Avant. — Les phenomfenes pröcurseurs du vomissement consistent principalement dans un elat general de tristesse et d'abatte-ment, un pouls petit, concentr6, mou, parfois intermittent, des frissons et une cbaleur irreguliereälapeau, une inappetence complete, une soif vive, des muqueuses injeclees, une bave ecumeuse et abondante, des borborygmes, des defecations hätives, etc.
Pendant. — Les signes qui accompagnent la pöriode moyenne de la medication vomitive varient selon que les animaux qui y sont soumis peuvent ou non effectuer le vomissement. Chez lous on remarque de l'inquietude , de l'agitalion, des bäillements, des signes de coliques, une respiration un peu pressee, des nausees, des vomituritions de malieres muqueuses, etc. Dans ceux qui peuvent vomir, on observe, en outre, raccomplissement de cet acte d'evacuation lui-meme. Pour 1'effectuer, les animaux allongent la t6te, suspendent la respiration; puis, sous l'inlluence des puissances expiratrices combindes, I'estomac, soumis ä une pression violente, rejette par Toesophage et la bouche, et souvent ä une certaine distance, les malieres qu'il renfermait, ainsi que le contenu du commencement de l'inteslin gr61e. II est rare qu'il y ait une seule Evacuation slomacale ; le plus souvent, au contraire, le vomissement se röpSte plusieurs fois ä des intervalles de temps plus ou moins rapprochös : ce sont d'abord des matiferes alimentaires qui sont re-jetöes, puis de la bile, et successivement du sue gastrique, du mucus, des vers, etc. Enfin, lorsque Teffet vomitif a 6te un peu vio-
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lent, il s'accompagne souvent, chez les carnivores et les omnivores, d'unepurgation plus ou moins prononc^e ; chez les herbivores, oü le vomissement manque presque toujours, les 6in6tiques devien-nent facilement purgatifs.
Apri-s. — Immödiatement aprös r^vacuation stomacale, la plu-part des petits animaux manifestent de l'abattement, la perte des forces musculaires, de raccel6ralion dans la circulation et la respiration, etc.; ils se couchent le plus souvent, et se relevent au bout de quelques heures, encore faibles, mais revenus h. peu prös ä l'etat normal. Dans les animaux herbivores, chez lesquels le vomissement manque ou reste trös-incomplet, le calme ne se r^tablit pas aussi facilement; ils restent souvent jusqu'au lendemain iu-quiets, agit^s, tourmentös de borborygmes, de coliques, d'evacua-tions intestinales, d'efforts infructueux de vomissement, etc.
Effets acccssoirea. — Nous plagons dans cette catögorie tous les phtoomönes qui n'appartiennent pas essentiellement au vomissement, mais qui en rösultent plus ou moins directement. La plu-parl se passent profondement dans l'economie et ne sont admis que sur les inductions de la thdorie. Ils ont leur siege principal dans le systfeme gastrique, qui devient, ainsi que ses annexes, le centre d'un mouvementfluxionnaire sanguin, en vertu duquel les s6cr6tions diverses de l'estomac, du duodenum, du foie, du pancreas, etc., pren-nent tout ä coup une activity extraordinaire et versent en peu de temps dans le tube digestif une quantite considerable de produits s6cr6t6s qui s'6vacuent par la bouche ou par l'anus. Independam-ment de ces s6cr6tions insolites de l'appareil gastrique, on remar-que souvent, sous l'influence des vomitifs, qui sont parfois absorb^s, des Evacuations humorales plus ou moins copieuses par les bron-ches, la peau, les voies urinaires, etc. Enfin, la secousse imprim6e ä toute la machine animale par les efforts röunis des puissances expiratricesdetermine uneffetperturbateur, excitant, qui semontre souvent favorable aux fonctions des intestins, du coeur, du pou-mon, des centres nerveux, etc.
2deg; Effets consecntifs. — Lorsque les animaux se sont remis de l'Ebranlement causö par les vomitifs, on remarque, surtout chez ceux qui ont vomi, des changemenls avantageux dans la plupart des fonctions : l'appEtit est revenu, le ventre est moins volumineux et plus libre, les digestions sont plus faciles et plus rapides ; les mu-
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queuses ont pris une leinte plus claire et plus rosöe ; la circulation et la respiration sont plus calmes et plus regulieres, I'Mmatose s'effectue bien ; la chaleur se regularise ; les absorptions intersti-tielles, sous I'influence de celte grande 6vacuation humorale, ac-quierent une grande activity, d'oü peuvent resulter la r^sorption de produits 6panch6s, des infiltrations, la r6solution de tumeurs in-flaramatoires, etc.
Theorie des effets primitifa des emetiqueg. — SOUS ce titre, nous avons ä examiner la maniere dont les vomitifs determinent leurs effets et le mecanisme d'apres lequel s'effectue le vomisse-ment lui-mtoie; mais comme ces deux points sont 6galement obscurs et d'une importance mediocre pour la pratique , nous ne ferons que les effleurer.
Tin grand nombre d'auleurs, et surtout ceux de l'^cole de Brous-sais, admetlent que les vomilifs agissent principalement en irritant I'estomac; ils se fondentsurtout, pour soutenir cette opinion, sur les qualiläs irritantes de la plupart des ömetiques, sur la rou~ geur de la muqueuse gastrique quand on ouvre des animaux pen de temps apres l'ingesüon d'un vomitif, etc. Ces arguments ont une certaine valeur, mais ils ne sont pas sans r^plique. D'abord I'eau tiede, qui fail vomir, n'est pas un corps irritant; le vomisse-ment sympathique determine, par l'attouchement du voile du pa-laisne saurait 5tre rapportö ä une cause de ce genre; lesvomitifs qu'on emploie sur la peau ou qu'on injecte dans les veines n'arri-vent pas ä I'estomac en assez grande quantite pour irriter notable-ment sa muqueuse, etc. Aussi admet-on generalement aujour-d'hui que le vomissement determine par I'irrilation gastrique est tout ä fait exceptionnel, et que le plus ordinairement ce phono-mfene est produit par une modification sp^ciale, mais inconnue dans sa nature, du syslöme nerveux de Testomac et de l'appareil respiratoire. Ce systöme se compose de filets nombreux du tri-planchnique, des pneumogastriques et des nerfs respiratoires.
L'une ou l'autre partie de ce systfeme pent recevoir I'influence des vomitifs et en transmettre les effets ä l'autre par vole sympathique; mais il paiait que l'action de ces medicaments est essen-tiellement difKrente sur la partie gastrique et sur la portion respiratoire de ces nerfs: sur la premiere, eile determine un effet sedatif et produit la paralysie de Testomac, tandis que sur laseconde cette action est au contraire stimulante, puisque sous son influence les muscles expirateurs entrent en jeu pour debarrasser Testomac de
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son conlenu. D'aprös cette th^orie, I'estomac serait entierement passif dans le vomissement, tandis que le role actif apparliendrait exclusivement aux puissances expiralrices. Cast aussi I'opinion la plus gönöralement admise aujourd'hui (1).
Pharmacotherapiv. — Sous le rapport therapeulique, la medication vomitive s'otfre sous un aspect tres-complexe; eile peut concourir ä la guerison des maladies par des influences trös-di-verses qu'il Importe de sp6cirier avec soin. Les vomitifs determi-nent, en effet, chez la plupart des animaux, les phenomcnes sui-vants : Vevacuation des matieres contenues dans restomac et 1laquo; duodenum (chez les carnivores et les omnivores seulement); 2deg; Vexcretion des divers liquides qui peuvent 6tre exhales ou s6-cretös par I'estomac, le duodenum, le foie, le pancreas, etc.; 3deg; une fluxion sanguine dans tout le Systeme vasculaire de restomac et de ses annexes, d'oü resultent une revulsion et une derivation puissantes vers ce point; 4deg; une perturbation gencrale de toute I'^conomie par suite des secousses produites dans I'orga-nisme par le vomissement, et de la depense d'influx nerveux qui en a 6t6 la cons6quence. II est facile de comprendre de quel degre d'ulilitö peut 6tre la medication vomitive d'apres les ph6nomeiies que nous venous de faire connaitre.
Indications ties vomitifs. — Les maladies des animaux pour lesquelles l'usage des vomitifs est indique sont tres-peu nom-breuses; la plupart se rapporient ä 1'appareil digestif, d'autres ä celui de la respiration, et quelques-unes aux centres nerveux, aux organes des sens, etc.
Les maladies du tube digestif qui reclament l'emploi des vomitifs, surtout chez les petils animaux, sont principalement les em-poisonnements, les corps strangers arrlaquo;H6s dans I'cesophage, I'etn-barras gastrique, la flfevre bilieuse et la jaunlsse, la diarrhee et la dyssenterie opiniätres, la constipation, etc.
Les affections des voies respiratoires qu'on peut trailer avec avantage par les emötiques sont peu nombreuses; elles ne com-prennent guamp;re que la maladie catarrhale des jeunes cbiensäson d^but, la bronchite chronique compliquöe de calarrhe pulmonaire, Tangine diphth6rique, la bronchite vermineuse, les vieux jetages, le croup, l'asphyxie et la syncope, etc.
(I) Voyez le Traili de Physiologie de H. Colin, t. Iquot;, p. 666, 2C Edition.
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Dans les grands herbivores, on s'est servi parfois avec succfes des injections des vomitifs dans les veines pour remddier an vertige essential ou abdominal, k rarachnoidite, ä la congestion de la moelle 6pini6re, etc.; chez les petits animaux, ils pourraient se montrer utiles parfois contre la choröe, l'epilepsie, quelques para-lysies, etc. Enfln, certains organes des sens, tels que les yeux at-teints d'ophthalmies inlenses, et la peau frappee d'^ruptions graves dont la sortieest trop violente, etc., peuventötresoulages et mßme guei-is par l'usage opportun des vomitifs, etc.
sect; 1. — Vomitifs mineraux.
Du Tartrate de potasse et d'antimoine. Synohymie : Emötique, Tartrc stibi^, etc.
Partie pharmacostatique.
Pliarmacograpiiie. — L'^m^lique est solide, en cristaux tetrae-driques ou octaedriques, demi-transparents d'abord, puis devenant opaques en s'effleurissant ä l'air, incolore, inodore, et d'une saveur faible et nauseabonde. Expose ä Faction du feu, ce sei d6cr6pite, noircil et se decompose; I'eau en dissoutle guinzieme de son poids ä froid et le tiers h chaud; I'alcool, Tether et tous les liquides non aqueux ne dissolvent pas I'emetique. Les acides, les bases alcalines et leurs carbonates, les sulfures solubles, la plupart des sels m6tal-liques, les savons, les matieres tannantes, etc., d6composent plus ou moins completement l'ömötique et ne doivent y 6tre associes qu'avec beaucoup de reserve.
Falsifications. — Le tartre stibie pent contenir, par suite d'une preparation defectueuse, un excös de bitartrate de potasse , du tartrate de fer et de la silice; mais, en outre, on y melange souvent du sulfate depoiasse. 11 parait m6me qu'on vend parfois ce dernier sei arrose d'une solution d'emölique pour du tartre stibi6 lui-m6me. Le nitrate de baryte, qui ne precipite pas le sei antimonial pur, sert h d^celer cette fraude.
Pharmacotechnic. — Les preparations qu'on fait subir ä I'emetique sont en gönöral trfes-simples; le plus souvent on le dissout dans I'eau pure ou on le reduit en poudre, pour le faire entrer dans diverses preparations magistrales ou offlcinales, solides ou liquides. Parmi les preparations offlcinales, nous ferons connaitre seulement les suivantes comme les plus utiles et les plus employees.
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Vtn emetise.
Prenez : fim^tique en poudre................. 2 grammes.
Vin blanc............................ 1/2 litre.
Dissolvez.
Vinaigre stibie.
Prenez : firnßtique pulvßrist'.................. 4 grammes.
Vinaigre............................. 1/2 litre.
Dissolvez.
Pommade stibiee (em6tisee, d'Autenrieth).
Prenez : fimamp;ique............................ 4 grammes.
Axonge.............................. 12 —
Incorporez.
Partie pharmacodynamique.
Slt-dlc.imentation. — L'6m6tique s'administre par la bouche, par le rectum, par la peau et par les veines. Le premier mode est le plus usitö.
Dans I'estomac, le tartre stibi6 est introduit sous forme solide, enbol on en electuaire, ou sous forme liquide, en boissons ou en breuvages.
La forme solide a etö recommand^e par Gohier (1) et Viborg (2), qui ont vu l'ömötique plus facilement supporte en bol ou en 61ectuaire qu'en dissolution, m6meä dose double. Par contre, M. H. Bouley (3) proscril la forme solide d'une maniere absolue ä cause des desordres materiels qu'elle pent entrainer dans le tube digestif, et donne la preference exclusive ä la forme liquide et sur-tout aux boissons em6tis6es. Cependant chez les petits animaux, tels que le chien et le pore, la forme pilulaire peut avoir parfois ses avantages, et celle d'electuaire donne de bons r6sullats chez le cheval.
On recommandait autrefois d'administrer exclusivement V6m6-tique en dissolution dans I'eau pure, ou tout au moins dans l'eau de riviöre; maisles recherches de M. Clement (4) ont d(5montre qu'on
(1)nbsp; Compte rendu de l'Ecole de Lyon, 1811.
(2)nbsp; Annal. lt;le Pagric. frangaise, 1quot; serie, t. XLIV, p. 185.
(3)nbsp; nbsp;Hecueil de med. viter., 1846, p. 379.
(4)nbsp; nbsp;Ibid., p. 796 et suiv.
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pouvait se servir sans inconvenient grave, parce qua la decomposition du tartre stibiö est lente et incomplete, soit de l'eau ordinaire, soit des diverses infusions ou d6coctions vegelales, soit enfm du vin et desautres liqueurs alcooliques; cependantil est convenablc, pour plus de süret6, de ne dissoudre rem6tique dans ces divers liquides qu'au moment möme de radministration.
Chez les animaux qui n'ont qu'un seul estomac, la forme de boisson est, celle qui mcrite la preference pour l'administration de l'emetique; mais, pour les ruminants, il vaut mieux adopter les breuvages, parce qu'alors le remfede arrive plus facilement dans la caillette; pris naturellement en boisson, il est aval6 ä grandes gorgöes et tombe en grande partie dans le rumen, oh il se denature. Pour le pore et lo chien, quand on fait usage du tartre stibiö ä titre de vomitif, il faut I'administrer dans une petite quantite d'eau afin que son action soit plus prompte et plus certaine.
On adminislre parfois remetique en lavements pour produire une irritation du rectum et amener un effet rövulsif sur cet inteslin; mais pour faire absorber l'emetique, le gros intestin est une raau-vaise voie. II en est de meme de la peau, dont il irrite violemment le tissu, ce qui met necessairement obstacle h. son absorption. Enfin, quand les autres voies ne sont pas libres, on peut injecter l'emetique dans les veines; chez les grands herbivores, lorsqu'on en use h titre de vomitif, e'est ä pen pros le seul moyen d'assurer le developpement de ses effets.
Posologio. — II exists peu de medicaments dont les doses soient plus susceptibles de Tarier sei on les especes, les individus, les maladies, etc., que celles de remetique. Gelles que nous allons indi-quer doivent 6tre considerees comme de simples moyennes.
1deg; Grands ruminants................... 8 a 10 grammes.
2raquo; Solipfedes........................... fi i 12 —
3deg; Petits ruminants.................... 1 i 2 —
4deg; Pores........................ 30 ccntigr. ii 1 —
5deg; Chhiens.............................. 10 a 20 —
6deg; Chats............................... 5 ä 10 —
Les doses qui sont indiquees par le tableau precedent convien-nent dans tous les cas oü Ton fait usage de remetique ä titre d'eva-cuant stomacal ou intestinal; mais quand on l'emploie ä titre de contro-stimulant, ces doses doivent etre repetees, selon le besoin, !\ des intervalles de temps plus ou moins rapproches, et jusqu'ä ce
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qu'on ait oblenu la depression arterielle, la diminution de la respiration et de la circulation, la mollesse du pouls, etc.; quand, au contraire, il y a intolerance du c6t6 du tube digestif, il est prudent de diminuer les doses el de les espaeer de plus en plus. Dans ces dif-f6rents cas, il y a toujours avantage h donner Temetique en dissolution dans une grande quantity d'eau, ou ce qu'on appelle en lavage. II est, de plus, parfois utile de l'unir aux opiaces pour assurer sa tolerance dans les voies digestives.
Comme on injecte assez souvent remetique dans les veines des differents animaux domestiques, il est utile aussi de faire connaitre les quantit6s de ce sei qu'il convient d'administrer par cette voie.
1deg; Grands ruminants..................... I ä 4 grammes.
2deg; Solipcdes............................ lä 3 —
3deg; Potits ruminants et pores..............nbsp; nbsp; 10 i 20 centigraninios.
4deg; Carnivores........................... lä 5 —
La quantile d'eau servant de dissolvanl variera de 16 ä 64 grammes et plus, seien la dose d'6m6tique.
Pharmacodjnamie. — Les effets de römötique doivent 6tre dis-tingu^s en physiologiques et en therapeutiques, et chacune de ces deux classes d'effets doit etre subdivisee en plusieurs series, ainsi qu'il sera dit dans les paragraphes suivanls.
i.iixlaquo; physiologiques. — De tons les composes autimoniaux, r6m6tique est incontestablement celui qui produit les effets les plus önergiques sur r^conomie animale; son action generale est bien sup6rieure h. celle de la plupart des preparations antimoniales, et son action locale, 6galemcnt tres-intense, n'est surpass6e que par celle du protocblorure d'antimoine.
Les effets primilifs du tartre stibie doivent 6tre distinguös en lo-caux et en generaux.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; -1
1deg; Effets locanx. — Ces effets se divisent naturellement en ex-ternes et en internes: ils sont essentiellement irritants.
a. Effets locaux externes. — L'emetique en poudre, en solution ou en pommade, determine toujours sur les tissus oü il est applique une irritation plus ou nioins intense qui pent varier depuis l'inflammation lagere jusqu'ä la mortification des parties touchees. Son action sur la peau et sur les muqueuses externes etant un peu
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difKrente, il convient de l'examiner sur ces deux genres de membranes.
Peau. — Appliquö sur la peau de 1'homme, I'^metique determine au bout de deux ou trois jours une eruption pustuleuse trfes-grave, qui a la plus grande analogie avec la variole un peu con-fluente. Dans les petits animaux, tels qua le chien et le chat, on obtient une Eruption tout ä fait semblable ä celle de l'homme. Chez le pore, il determine d'abord, ainsi que nous nous en sommes assure par l'exp6rimentation, une intumescence du tissu cellu-laire sous-cutan6, et, au bout de deux jours, une Eruption de grosses pustules comme chez le chien. Enfin, sur les grands quadruples, les r^sultats sont un peu differents, ainsi que nous avons eu le soin de nous en assurer expdrimentalement (1).
Une solution concentree de tartre stibie, appliquee sur la peau du cheval, fait naitre, dit M. H. Bouley, a une eruption confluente de petites pustules rougeätres, acuminees, trfes-denses, qui don-nent sous les doigts la sensation de granulations tuberculeuses et se couvrent h leur sommet d'une croüte tres-adherente, ä la der-niere p6riode de leur dfiveloppement (2). raquo; Nous avons obtenu un r6sultat analogue sur la croupe d'une vache, aprös avoir ras6 les polls et r6il6r6 trois ou quatre fois I'application d'une solution Ivhs-concentr^e d'em6tique.
Mais si, au lieu d'une solution aqueuse, on emploie la pommade stibiee, un emplätre couvert de poudre d'ömötique, les resultats sont bien differents: ce n'est plus alors une Eruption qui se montre, mais bien une v^sication el mfime une escharification. Deux ou trois frictions de pommade d'Autenrieth sufflsent pour produire chez le cheval des vösicules purulentes tres-larges et une vösication profonde du derme; chez la vache, quatre frictions cons^cutives sur le mamp;me point determinent, au bout de deux jours, la mortification complete de la peau dans une grande partie de son ^paisseur. L'emplätre saupoudrö d'amp;netique amöne ce resultat chez le cheval et chez le boeuf au bout de peu de jours. Gelte inflammation vio-lente ne se borne pas ä la surface de la peau, eile se propage aux parties sous-jacentes, les desorganise profondöment et amöne tou-jours une ulc6ration des tissus. Ces effets 6nergiques, que nous avons observes exp6rimentalement sur le cheval et le boeuf, sont
(1)nbsp; Joum. de mid. vitir.de Lyon, 1853, p. 17.
(2)nbsp; Recueil de mid. viler., 18i6, p. 383 et 384.
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indlqu6s d'une maniöre explicite par MM. Herlwig (i) et Morton (2), dans leurs ouvrages de matiöre m^dicale et de pharmacie v6teri-naires.
Dans le tissu cellulaire sous-cutanö l'action irritante de l'^mötique est aussi trfes-prononcde. Lorsque la möche d'un seton est graiss6e avec la pommade stibi6e, dlt Cruzel (3), et qu'elle est inlroduite sous la peau, eile produit chez le bceuf surtout, un engorgement considerable. Cast le trochisque auquel cet habile praticien donne la preference pour les grands ruminants.
iluqueuses. — Voici comment deux auteurs celebres de matifere m^dicale, MM. Trousseau et Pidoux, s'expriment ä l'ögard des effets de l'^mdlique sur les muqueuses et les lissus d^nud^s des animaux: laquo; Lorsqu'on met en contact avec la membrane muqueuse de Toeil 3 centigrammes (1 grain) de tartre stibiö, on determine immödiate-ment de la rougeur et bienlöt une inflammation tellement vive, que nous avons vu souvent des chiens perdre la vue ä la suite d'une application de tartre stibiö. Des accidents tout aussi violents sont produits lorsque le tartre stibi6 est mis en contact avec la membrane muqueuse des organes de la generation, de l'oreille, du nez, de la bouche ou lorsqu'il est depose sur une plaie. Nous avons injectd dans les poumons de plusieurs chevaux une solution de tartre stibi6, et toujours nous avons determine une violente phlegmasie de la membrane muqueuse et du parenchyme pulmonaire. La möme experience, faite par Scboepfer, a donne lieu aux mömes accidents (4). raquo;
b. Effets locaux internes. — L'action irritante de l'emetique sur la muqueuse gastro-intestinale, quoique incontestable, est cependant infiniment moins energlque que sur la peau, les muqueuses externes ou les tissus denudes. Gette particularite, impor-tante ä noter pour la pratique, parait tenir ä plusieurs causes dont voici lesprincipales: iTemelique, au lieu d'agir sur un seul point, etend peu ä, peu son action irritante sur la large surface du tube digestif; 2deg; ä mesure qu'il chemine dans le tube intestinal, il est peu ä peu absorbe et passe dans le sang; 3deg; une grande partie est decomposee soit par les liquides des voies gastro-intestinales, soit par les principes astringents des aliments et les sels des boissons ;
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(1) Pharmacol protigue, sect;636, p. 743. (1) Pharmacie viiirinaire, p. 128.
(3)nbsp; Trailipratiq. des malad.de Cespeee bovine, p. 191.
(4)nbsp; Traitide mat. midie, et de thirap.,\.. 1, p. 616 et 617.
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4deg; enfin, il est toujours adminislre dans les circonstances ordinaires, en trop faible quantite pour irriter les surfaces qu'il touche. Ce n'est done que quand le tube digestif est dejä irrite, qu'on admi-nistre l'emötique ä dose exag^r^e, qu'on le donne sous forme solide, qu'on en prolonge trop longtemps I'usage, etc., que ce medicament peut devenir nuisible en determinant des lesions graves du tube digestif.
Du reste, indöpendamment de l'ötat des sujets, de leur espöee, de leur äge, etc., qui ont toujours beaueoup d'iniluence sur les r6sultats produits, il est plusieurs autres circonstances qui peuvent egalement les faire varier. Ainsi, l'emetique ü petiles doses sou-vent röpetees, irrite moins que quand on les donne d'emblöe ä grandes doses; inger6 en dissolution etendue (lavage) ou donn6 avec les boissons ordinaires, il offense rarement le tube intestinal; mais, sous forme solide ou en solution concentric, il peutdöter-miner depuis une simple arborisation sanguine de la muqueuse jusqu'a l'escharilication complöte de son tissu, comme nousle damp;-montrerons en parlant de ses effets toxiques. Dapres M. H. Bou-ley (1), il provoque möme parfois, qüuique assez rarement, une eruption pustuleuse sur la surface de l'inlestin comme sur la peau des petits animaux. Enfin, le regime auquel sont ooumis les ani-maux peul faire varier beaueoup les effets de Temötique sjr l'appa-reil digestif; les aliments feculents n'ont aueune action ä cet 6gard; mais l'avoine et les fourrages que consomment les herbivores, et qui sont riches en tannin, pröviennent en grande partie l'effet irritant de remetique sur la muqueuse des voies digestives, en en decomposant la plus grande partie.
2deg; Effets yamp;iamp;ranx. — 11 existe peu de medicaments dont l'ac-tion soit plus variable que celle de l'emetique, m6me dans les conditions en apparence les plus identiques. Ainsi, comme l'a remar-qu6 M. Reboul (2), une dose de 6 ä 10 grammes sera trop forte pour certains sujets, tandis que d'autres en supporteront facilement 25, 30 et mßme 43 grammes ä la fois. Ce praticien a remarquö, en outre, que le tartre stibie est mieux supports par les sujets vigou-reux que par ceux qui sont debiles, par les animaux adultes que par ceux qui sont jeunes ou vieux, par les males que par les femel-les, par le mulct mieux que par le cheval, par les cbevaux com-
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(1)nbsp; liecueilde medec. vet4f., 18iG, p. 379.
(2)nbsp; Jour, des ve'ler. du Midi, 1846, p. 420 et 430.
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muns mieux que par ceux de race distingu^e, par ceux qui ont un temperament lymphatique que par ceux qui sont sanguins ou ner-veux, etc.
Ind^pendamment des variations qu'on observe dans l'^nergie d'action de ce medicament, on remarque aussi un affaiblissement rapide de ses effets apparents ä mesure qu'on en prolonge l'usage, ce qui parait tenir incontestablement ä la tolörance particuliöre que prösente pour ce medicament l'economie de tous las animaux comme celle de Thomme. Cette tolerance ne s'observe pas seule-ment dans l'etat de maladie, comme le croient les Hasoriens, mais uussi dans l'etat de sante le plus parfait, quelle que soit, du reste, la voie par laquelle il ait ete introduit dans l'organisme. 11 arrive frequemment, soit chez le cheval, soit chez le boeuf, que les premieres doses prodoisent des effets 6vacuanLs ou contro-stimulants trcs-marqu6s, tandis que les doses suivantes, meme beaucoup plus elevees, donnent des resultats moins övidents, ou restent möme par-lois completement sans action.
Quoi qu'il en soit de ces particularites, les effets primitifs du tar-tre stibie se dislinguent Ires-nettementen effets evacuants et en effets contro-stimulants. Nous allons d'abord les 6tudier d'une maniere generale, puis nous l'erons connaitre les particularites d'action de ce medicament sur les divers animaux domestiques.
A. Effets evacuants. — Les effets evacuants de Temetique se font remarquer principalement sur le tube digestif; neanmoins on en observe aussi de tres-importants sur les muqueuses, la peau et l'ap-pareil urinaire. II Importe d'examiner ces divers effets d'aprös l'or-dre de leur enumöration.
1deg; Tube digestif. — Quelle que soit la voie d'administration, Temetiquc porte toujours et principalement son action sur I'appa-reil de la digestion, et y determine, indöpendamment de certains phenomenes accessoires, soit le vomissement, soit la purgation, et sou-vent aussi ces deux effets ä la fois, II est utile de les 6tudier sepa-röraent.
a. TomiBsement. — Chez I'homme, ainsi que chez les animaux carnivores et onmivores, le vomissement est un des effets les plus constants et les plus rapides de l'em^tique, mais dans les herbivores, solipedes et ruminants, c'est au contraire un phenomöne excep-tionnel. Yiborg (1) assure qu'il n'a jamais pu obtenir les efforts de
(1) Annul, de l'agric, franc., 1quot; s^rie, t. XLIV, p. 186.
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vomissement chez ces animaux, quelles qu'aient 6t6 la dose d'6m6-tique et la voie d'administration. 11 a remarquö, en outre, que son action sous ce rapport 6tait encore plus nulle chez les ruminants que dans les solipödes, et raoins önergique pour le pore qu'ä regard du chien et du chat.
Bien que nos propres essais nous conduisent ä une conclusion analogue ä celle de Viborg, ils n'ont 6t6 ni assez nombreux ni assez varies pour nous permettre de formaler une opinion cat6-gorique sur cette question. Nous pr6f6rons admettre, pour le moment, avec la plupart des auteurs de matiere mMicale, que l'ömö-tique ne fait pas vomir les herbivores, mais qu'il provoque des envies de vomir et des efforts expulsifs pour accomplir l'acte du vomissement.
On a reconnu chez I'liomme, notamment depuis les travaux im-porlants des Italiens sur ce medicament, que Tem^tique provoque le vomissement avec d'autant plus de certitude et de facility qu'il est administrö ä plus faible dose. Ce principe a 6t6 admis en mede-cine vet^rinaire comme egalement vrai pour les animaux; mais, malgrö les affirmations de Giacomini (1) h l'egard des chiens et des lapins, cette rfegle nous parait tres-contestable, au moins relative-ment aux animaux carnivores, qui vomissent si facilement que cette action est en quelque sorte pour eux un acte physiologique. II results, en effet, des experiences d'Orfila (2), que r6m6tique provoque toujours le vomissement chez les chiens, quelle que soit la dose qui ait 6te introduite dans I'estomac. Nous avons fait sur le chien et le pore, quelques experiences qui tendent ä confirmer ces r^sultats; nous avons m6me remarquß que le vomissement est d'autant plus prompt que la dose inger^e a et6 plus forte.
11 est une remarque g^nörale ä faire relativement h I'action vomitive de r^mötique sur tous les animaux, e'est qu'elle se däveloppe facilement par l'effet des premieres doses, quel qu'en soit le chif-fre, mais qu'elle va en s'affaiblissant ä mesure qu'on r6pete les administrations et que l'economie s'habitue graduellement ä l'influence de ce remede. II existe cependant une exception i cette rögle g6nö-rale, e'est quand les doses r6iter6es de tartre stibi6 ont irrit6 I'estomac; alors il suffit de la plus petite quantit6 de ce medicament pour provoquer des vomissements repötös.
6. Purgation. — 11 est rare que le tartre stibi6, m6me chez les
(1)nbsp; nbsp;Giacomini, loc. cil., p. 258, 259 et 260.
(2)nbsp; Traitä de toxicologie, t. I, p. 474, 3C edit.
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animaux qui vomissent facilement, determine seulement un effet ^m^lique; le plus souvent il provoque en m6me temps la purgation, ou tout au moins une ou plusieurs Evacuations alvines, abondanles ct ramollies. Ce dernier effet a d'autant plus de chances de se pro-duire que I'action vomitive a 6te plus 6nergique ou qu'elle a et6 plus lente ä se d6velopper, parce qu'alors le mödicamenl a eu le temps de pönßtrer en plus grande quantity dans I'intestin.
Dans les animaux herbivores, qui ne peuvent vomir, I'^raotique, n'agissant pas sur I'estomac, tourne son action sur le tube intestinal, comme I'avait remarque Yicq d'Azyr (1); il provoque d'abord des defecations repötees, puis enfm la purgation si la dose a 6te assez forte. 11 parait agir alors en stimulant la muqueuse gastro-intesti-nale, dont il augmente la söcnHion et l'exhalation en meme temps qu'il excite la membrane musculeuse des parois intestinales. Du petit intestin la stimulation s'clend au foie, au pancreas, dont les secretions deviennent plus actives et les produits plus abondants. L'action purgative se montre encore lorsqu'on injecte I'emetique dans les veines, ce qui parait indiquer que ce medicament, apres son melange avec le sang, est en parlie excrete sur la surface intes-tinale par les diverses secretions qui y ont leur siege.
c. Independamment du vomissement et de la purgation, l'6m6-lique provoque encore dans le tube digestif une salivation plus ou moins abondante, une excretion biliaire et pancreatique, une super-s6cr6tion muqueuse, etc. Mais de ces divers effets evacuants, le premier et le dernier seuls sont visibles; les deux autresne peuvent elre admis que par induction.
2deg; iMuqaeuses. — Les elfels 6vacuants de r^melique ne se bor-nent pas ä la muqueuse des voles digestives; ils s'dtendent ä tout le tegument interne, dont il augmente toutes les secretions, et prin-cipalement la secretion du mucus. C'est surtout sur la muqueuse de l'appareil respiraloire que cet effet se remarque, notamment quand les bronches sont le siege d'une inflammation calarrhale; alors I'emetique rend la toux grasse, facilite l'expectoration et change peu h pen la nature de la matiere muqueuse secretee, en la ramenant ä son etat normal. Cette action expectorants et modifl-calrice des voies respiratoires par I'emetique se fait observer chez tous les animaux, et d'une maniöre plus prompte et plus energique chez ceux qui peuvent vomir.
(1) Yicq d'Azyr, Des moyens curatifs, etc., p. 467.
Tabouiun, 3e Edition. — II.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 17
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3deg; Peau. — Le tartre slibie provoque souvent chez I'homme une transpiration abondante, surlout quand le vomissement survient. Chez les animaux, l'action sudoriflque de 1'emetique est beaucoup plus obscure; on ne l'observe que trös-rarement sur les carnivores et les omnivores ; quant aux herbivores, ils ne transpirent que lors. qu'on les tient renferm^s dans un local trös-chaud et envelopp^s dans des couvertures de laine, ou bien encore quand le medicament a 616 donn6 a tres-forte dose, quand il a entraine beaucoup d'agitalion et de grandes perturbations dans les principales fonc-tions du corps. Cependant Delafond (1) assure avoir observ6 sur des betes hovines qu'on tenait couvertes pendant Tacllon de r6-mötique : laquo; une forte chaleur, une douce moiteur s'6tablir ä la peau, et celle-ci elre humectöe bienlöt d'une sueur abondante. raquo; MM. Miquel, Festal et Reboul auraient, suivant cet auteur, fail la mfime observation que lui. Enlin, d'apres MM. J. Turner et H. Ferguson, si I'emelique ne determine pas la sueur chez le che-val, il tend üi accroilre la diaphorese en augmentant Faction des ca-pillaires et desexhalanls de la peau (2).
4deg; Apparcil urinaire. — Solleysel (3) et Bourgelat (4) avaient d6jä remarque Faction diuröt.ique du tartre stibie; il est certain que c'est un des effels les plus constants de ce medicament, mais il ne se developpe quo lentement et seulement quand on persevere dans son emploi o n qu'on Fadministre a larges doses. Suivant M. H. Bouley (5), la diurese devient surlout abondante et presque indisconlinue lorsqne Fcm^tique est introduit direclement dans les veines. Cet effel de Fem6lique parait etre t\ la fois le r6sultat de son action contro-stimulanle et de son expulsion par les reins. 11 resulte, en effet, des recherches d'Orfila (6) et d'Ausset (7), que Ton retrouve une grande partie de ce sei dans les urines expuls^es durantlc developpementde ses effets. Le dernier de ces experimen-tateurs a m6me demontre que la quantite d'emetique trouv6e dans les urines est proportionnelle ä celle qu'on administre, tandis que celle qu'on decouvre dans le sang reste constante, quelle que soit la dose employee.
(1)nbsp; Delafond, Thirapeutiq. ginirale, t. II, p. 335.
(2)nbsp; Morton, Pharmade, p. 126.
(3)nbsp; Parfttit martchal, Edition de 1693.
(4)nbsp; nbsp;Iraili de mat. midie, 1'laquo; ^dit., article £m£tiqbe.
(5)nbsp; Recueil de midec. viter., 1846, p. 693.
(C) Bull, de l'Acad. de midec, 1840-41, p. 140. (7) Hecueil de me'dee. viler., 18i0, p. 56?.
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B. Effets contro-stlmulantlaquo;. — Les effets contro-stimulants de Temötique consistent essentiellement en une depression, un affai-blisscment graduel de la force et de I'energie vitales qui se traduit au dehors par un abaltement gönöral, le brisement des forces mus-culaires, l'abaissement de la chaleur animale, le ralenlissement de la circulation et de la respiration, la dissolution du sang, etc. Nous allons examiner successivement les principaux de ces ph^no-menes en commencjant par les plus essentiels et les plus constants.
1deg; itespiratiou.— On admettait g6n6ralement, par analogic de ce qui a lieu chez Thomme, que l'em^tique jouit de la faculty de ralentir la respiration; mais celte action importante restait ä dömontrer d'une maniere irrecusable; c'est M. H. Bouley (1) qui s'est charge de ce soin. Voici comment il s'exprime ä cet 6gard: laquo; Nous avons vu des animaux chez lesquels la respiration 6taittel-lement ralenlie aprfes l'administration de l'emötique que, dans certains moments, les flancs semblaient comme immobiles, et qu'il fallait, au commencement de l'inspiration et de l'expiration, au-tant d'attention pour voir se produire le mouvement d'elevation ou d'abaissement du ilanc, qu'il en est nöcessaire pour saisir la marche de la grande aiguille d'une horloge dans son parcours d'une minute. raquo; Parfois on ne compte que deux et demie ä trois respirations par minute ; mais ces cas sont rares, d'aprös le m6me au-teur, et, dans les circonstances ordinaires, les mouvemenls de la respiration ne sont diminu^s que d'un tiers on de la moitiede leur nombre normal. Enfin, toujours d'apres M. H. Bouley, le ralenlissement de la respiration, quoique assez constant, manque complöte-ment chez certains sujets, et pent m6me dans quelques autres 6tre remplacö par un ph^nomene inverse, sans qu'il soit possible le plus souvent d'en dire la cause. D'aprös M. Guigue (2), v6t6rinaire ä Arles, un effet assez Strange de l'öm^tique serait de produire parfois une sorte de pneumonie artilicielle. C'est au moins ce que ce praticien a observe sur plusieurs cbevaux atteints de vertige et qu'il traitait par le tartre stibiö donnö ä haute dose. Mais la pneumonie observee 6lait-elle bien l'effet de l'^m^tique ? II est au moins permis de poser la question.
2deg; Circulation. — L'effet södatif du tartre stibi6 sur la circula-
(1)nbsp;Recueilde mid. viier., 184G, p. 385 et 386.
(2)nbsp; Bulletin de VAssociation vitörinaire du Sud-Est,ayril 1864, p. 63.
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tion parait moins constant que celui qu'il exerce sur la respiration; en outre, on a remarquö qu'il agit moins sur la frequence du pools que sur sa force; que le ralentissement peut manquer et cependanl le pouls devenir petit, mou, irregulier, intermittent, etc. Neanmoins ces effets peuvent etre remplaces dans quelques cir-constances par des phenomenes opposes, et cela se remarquerait, d'apres M. II. Bouley (1), lorsque I'emMique n'est pas bien tol6re et que des d6sordres se montrent du c6l6 du tube digestif. Un au-teur anglais, M. B. Brodie, est beaucoup plus affiimatif puisqu'il pretend quo rem6tique donno aux animaux a. forte dose d^primc la force de la circulation !\ tel point que dans quelques cas, dit-il, le coeur cesse presque de battre et le sang de couler (2); mais il est evident que cette opinion est exag^ree ou qu'elle repose sur des fails tout ä fait exceptionnels. Gependant les recberches plus re-centes de M. Eckermann (3), vetörinaire allemand, demontrent que ce sei, injecte dans les veines ou donne a doses fractionndes, sou-vent röpetdes, exercerait sur le coeur une action depressive qu'on peut comparer ä celle du sulfate de quinine.
3deg; Calorification. — Lorsque le ralentissement de la respiration el de la circulation est tres-prononce, 11 en resulle, comme une consequence naturelle, un abaissement marque de la temperature du corps; la peau, les oreilles, les cornes, les exlremites, sont plus froides qo'ä Tetat normal; la boucbe est fraiche si des ddrange-ments notables ne sont pas survenus dans le resle de l'appareil digestif. Toutefois il est bon de reconnaitre que l'abaissement de la. temperature du corps ne devienl trös-marque que lorsque les doses ont 616 tr6s-61ev6es et qu'un commencement d'empoisonne-ment s'est montr6.
4deg; inncrvatioiraquo; et locomotion.— Donne trop longtemps ou ä doses trop considerables, I'emetique attaque non-seulement les forces radicales qui president aux fonctions v6getalives, mais encore les forces agissantes du Systeme nerveux, qui est charge des fonctions de relation avec le monde ext6rieur. Les animaux sont abat-tus, inaltentifs ä ce qui se passe autour d'eux, plonges dans une espfece d'inertie, de coma. On peut remarquer surtout un brise-
(1)nbsp; Recueil de medec. veter., 1816, p. 389 et 390.
(2)nbsp; Morton, loc. cit., p. 12G.
(3)nbsp; Journ. de midec. vettr, de Lyon, 18G4, p. 19i.
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ment, une lassitude musculaire, sur laquelle insiste avec raison üelafond (1): laquo; Nous avons loujours vu, dil-il, les animaux sains ou malades accuser une grande faiblesse musculaire, rester long-temps couches, par example, se relever et ne se tenir debout qu'ä l'aide de chätiments, et trebucher en marchant ä la maniöre des hommes ivres.raquo; Ces efl'ets, nous les avons observes, surtout chez les grands ruminants, quand nous administrions l'emetique ä petite dose, dans un but experimental.
5deg; Sanar. — Sous l'influence de l'emploi prolonge du tartre slibiö, ou de l'usage de doses exageröes de ce medicament, le sang subil une modification profonde dans sa constitution, dans les qualilös et les proportions respectives de ses elements; la serosit^ devient plus abondante et le caillot diffluent, ainsi que le fait observer avec raison Delafond. Mais ce n'est pas tout: il semble 6tre atteint aussi dans ses qualites plastiques et vitales; il se developpeun veritable etat lyphoide, comme l'a reconnu M. Hertwig (2), etat qui est in-dique par Tarrachement facile des crins, d'apres la remarque de M. C. Spooner (3). Enfin, quand il y a eu empoisonnemenf, pro-gressif par l'emetique, le fluide sanguin sequot; presente avec tous les signes de la pulridilö, comme nous allons l'indiquer en parlant des eö'els toxiques de ce sei.
Effets toxiques. — Ces effets, qui se developpent ä des doses variables selon les espöces, les sujets, la pröparalion employee, le mode d'administralion, etc., sont caracterises par les phenomenes suivants : Vomissements abondanls et repet6s chez les petits animaux, evacuations anales Mquentes et de plus en plus fluides; salivation; tristesse profonde, abattement complet; station peu prolongee, marche incertaine et chancelante; mouvements auto-maliques, tremblements musculaires, soubresauts et spasmes töta-niques; branlement conlinuel de la töte, appui contre la mangeoire ; coliques violentes; refroidissement de la surface du corps ei des parties placees en appendice; prostration des forces, adynamie profonde, parfois paralysie du train posterieur; chute surle sol et mort rapide, le plus souvent sans convulsions.
liesions. — Ces lesions portent k la fois sur les solides et sur les liquides, sur le sang notamraent. Les alterations les plus impor-
(1) Delafond, Thörapeutiq. generale, t. II, p. 335. (2| Hertwig, loc. cit., sect; 636 p. 739. (3) Morton, loc. cit., p. 12G.
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tantes des solides se remarquent dans les appareils digestif et res-piiatoire. Dans le premier, on trouve la muqueuse gastro-intesti-nale plus ou moins vivement oü'ensee : c'est parfois une simple arborisation vasculaire, d'autres fois une congestion assez forte pour communiquer une teinte violette ä loule la surface muqueuse. Si I'emelique a 6te ingerö solide, on remarque de petites ulcera-tions ou möme des eschares embrassant toute l'öpaisseur des pa-rois intestinales; enfm, par exception, on observe, d'aprfes M. H. Bouley, une eruption pustuleuse semblable k la clavel6e. Les points les plus fortement atteints dans le tube digestif sont le sac droit de l'estomac, le cul-de-sac du ccecum, les courbures du colon, etc. Dans I'appareil respiratoire, ou remarque comme lesions con-stantes, des ecchymoses plus ou moins developpeesü la surface des poumons, l'engouement du parenchyme de ces viscferes par un sang noir et diffluent, comme dans une congestion violente. Enfin, le sang presente une teinte noire fonc6e; 11 est epais comme de la poix fondue, et en etat de dissolution dans tout le Systeme circu-latoire. L'interieur du coeur est macule d'ecchymoses, et la membrane interne des vaisseaux presente une teinte rouge uniforme, comme dans les affections septiques du s;iiig(l).
Antidotes. — Le chimistc Berthollet avail conseille l'emploi du quinquina et des matieres riches en tannin, telles que la noix de galle, le cacbou, les ecorces de chöne, de saule, etc., pour neutra-liser les mauvais effets de l'^mötique, et ce sage pr^cepte, pass6 dans la pratique, a et6 pleinement confirme par Texp^rience et le temps. Cependant, comme le tannate de polasse et d'antimoine n'est pas enliörement insoluble, on pourrait remplacer, h I'occa-sion, les matteres lannantes par le sulfure de fer hydrate, qui de-composerait entiörement l'emötique. De plus, si les vomissements ou la purgation 6taient inquietants, on pourrait administrer des breuvages et des lavements opiacfe; de möme, si les intestins 6taient fortement irrites, il faudrait mettre en usage un trailement antiphlogistique complet, tel que saignöes, breuvages et lavements mucilagineux, diöte severe, etc. Enlin, si l'usage trop prolonge de r^mßtique a d6veloppe un etat typhoide du sang, il faudra insister sur l'usage du quinquina, combiner les aromatiques et les amers, donner quelque preparation diurölique pour expulser peu ä peu de l'inlimitö de l'organisme le reste du tartre stibie, etc.
(I) H. Bouley, Recueilde me'dec. viler., 1846, p. 383 el 390.
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Aprös avoir trac6 le tableau g(5n6ral des effets de r6m£tique sur la plupait des animaux domestiques, il nous raste h faire connaitre les differences que peut presenter son action dans les diverses es-pöces animales.
Differences. — Doses toxiques.
1deg; SolipiMes. — Administr^ a la dose de 4ä 8 grammes dans les bois-sons ordinaires des malades, l'^mötique reste le plus souvent sans effets apparents, sauf une lög^re diuri^se et des dßfecalions plus nombreuses; mais si l'on röpöte cetle dose plusieurs fois par jour, de maniere ä faire ingörer 16 ä 32 grammes dans les vingt-quatre henres, la tolerance s'eta-blilleplus souvent, et les effets contro-slimulants de l'emetique se mon-trent nettementsur le plus grand nombre des sujets. Enfin, si, au lieu de fractionner les doses de (6 a 32 grammes, on les administre d'emblee, la tolerance se produit plus difficilement, et le plus souvent des desordres plus ou moins graves se montrent du cöte du tube digestif. 11 faut done donner preferablement les doses fractionnöes quand on emploie l'emetique comme hyposthenisant.
La dose toxique d'ömelique, pour le cheval, est encore inconnue, parce que plusieurs circonstances peuvent la faire varicr. D'abord on a recon-nu que cetle dose toxique, toutes choses ögales d'aillcurs, devait ütre le double, quand les animaux avaient mange, de celle qui etait exig(5e lors-qu'ils etaient ä jeun ; que, sous forme liquide, le lartre stibie sect;tait deux fois plus aclif qu'ä l'ßlat solide; enfin, qu'administrö ä doses progressive-ment croissantes, il peut 61re supports ä doses incomparablement plus forles que quand il est donue d'emblöe en quantile notable. D'apres Dupuy (I), Viborg et Hert-wig (2), il suffirait de 04 grammes d'emetique donnes eu une seule fois en breuvage, pour empoisonner les chevaux dans la majorite des cas; eependant, ä l'ecole d'Alfort (3), ce sei dissous n'a produit qu'une diarrhee passagire quand on l'a adminislre ä la dose de 43 ä CO grammes; ä cello de 120 grammes en dissolution, il n'a tue les chevaux que 1c troisieme jour ; enfin, donne a doses progressives pendant buit jours, il n'a determine la mort qu'a la quantite enorme de dSOO grammes (4).
En injection dans les veines, dissous dans l'eau distillee, l'emetique estfacilement lolöre parlaplupart des sujets, depuis t jusqu'ä 3 grammes, en dälerminanl de ladiur^se, des deföcalions repötees, et, par exception, des nausfies et des efforts de vomissement. A la dose de 4 grammes, il devient toxique en congestionnant le poumon (H. Bouley).
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(1)nbsp;Campte rendu de l'Ecole d'Alfort, 1827, p. 27.
(2)nbsp; Pharmacologie pratique, p. 740.
(3)nbsp; liecueil de midec. viter., 1838, p. 161.
(4)nbsp; Ibid., 18i0, p. 5S4.
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2deg; Buminanta. — En genßral, abstraction faite du volume du corps, l'action de I'em^tique est toujours plus faible dans les ruminants que chez les solipides. Nous allons I'examiner successivement dans I'espfice bovine at dans l'espöce ovine.
a.nbsp; Esp^ce boTlne. — D'aprös quelques auteurs, Gilbert (1) et Hert-wig (2), par example, l'ömelique donne en breuvaga ä la dose da 32 a 64 grammes ne produirait aucun efTet sensible. Cela lanait, sans doule, ä ce que la liquide n'arrivait pas exactament dans lacaillette; car nous voyons, par une experience de Grognier (3), qua oO grammes d'6m6-tique dissous dans un litre d'eau out dßtermine des eiTets tr^s-energiques, tels que salivation, borborygmes, nauseas, eflbrls de vomissement, respiration anxieuse, yeux hagards, etc. iNous avons pu nous-mi'ma oblenir deseffats marques avec une dose de t6 grammes; mais quand on la re-pole, ou qu'on la double m6me, alle resla souvent sans eiFet, parce quu la tolerance s'est etablie. Nous astimons quo la quanlite necessairo pour determiner une action conlro-stimulanla, chez les grands ruminants, doit etre au moins double da cella qu'on amploie pour las solipedas.
La dose toxique ast inconnue; M. Buer nous a assure qu'il avail admi-nislre souvent jusqu'ä 200 grammes d'emetique ä ces animaux, en pre-nant toules les precautions convcnables pour que le breuvage arrivät dans la caillctle, non-seulement sans observer d'accidents, mais encore sans remarquer d'ellets notables.
En injection dans les veines, 1c tartre stibie est facilemant supportö jusqu'ä la dose de 6 grammes, comme il resulte das experiences de Du-puy (4); nous I'avons injeele plusicurs fois, a la dose de 4 grammes, sur das vachas, sans observer d'accidents.
b.nbsp;Espamp;ce o-vine. — On n'a fait jusqu'a present qu'un petit nombre d'expöiiences pour connailre les effets de l'emetique sur I'espece ovine; la science ne possede ä cet egard que quelques essais imparfaits de Dau-benlon et de Gilbert, qui auraient besoin d'etre verifies pour avoir force de loi. D'aprd'S Ilaubenton (.:i), tsr,80 d'emetique donncs A l'etat solide ä un moulon, ne produisirent aucun efl'et apparent, landis que l,r,60 en solution causirent du ballonnement, des grincements da dents et une diarrhee qui dura deux jours. Suivant Gilbert (6), 34 grammes de (artro stibie, administres ä l'etat solide, restörent sans effel, tandis que la meme quanlite donnee en solulion determina la mort; cependant, un autre sujel put supporter cette dose administree sous la meme forme.
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(1)nbsp; Annul, de Ptigric. frang., 1quot; sine, t. Ill, p. 340.
(2)nbsp; Loc. ca., p. 740.
(3)nbsp; RegUtre de Vimlede Lyon, 1808.
(4)nbsp; Couple rendu de l'Ecole u'Alfm-t, 1818, p. 25.
(5)nbsp; hxslr. pour les bergeis, Slaquo; edition, an X, p. 45G. (G) Gilbert, loe. cit.
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Injeclsect; dans los veines du moulon, il determine des ellets tres-mar-qufis, d'apres MM. Viborg et Herlwig (i). Kn effef, 20 centigrammes d'6-mßlique dissous dans 20 grammes d'eau distillöe, el injeetös dans la jugu-laire d'un belier, ontamene les phenomfenes suivants : Abaltement, pouls petit et accelöre, respiration pressec et laborieuse, venire tendu, cinq däjections alvines dans I'espace d'une heure, les dernii^res 6lanl deve-nues molles; au bout de qualre heures tout elait renlre dans Vordre. A la dose de 30 k 40 centigrammes, il determina des effels plus intenses, qui durerent jusqu'au lendemain.
3deg; OmniTores. — Chez le pore Temelique n'agit pas aussi forlement qu'on le croit ggneralcment, dit M. Herlwig (2); il laut de 10 ä 20 centigrammes pour determiner le vomissemenl, el encore celle dernicrc dose esl-elle souvenl insuffisante. Viborg a fait la möme remarque. Donne par ce dernier ä la dose de 4 grammes, il delermina de rubatlemenl, de la salivation, des baltements de flancs, mais sans suites facheuses; ä la dose de 2 grammes en solution, il ne causa aucun Irouble chez un gorel de neuf mois; mais 4 grammes, en solution dans 7ii0 grammes d'eau, sur un aulre sujet du mOme äge, determinerenl des vomissements, de rabattemenl el une respiration plaintive, etc. ; le Iroisieme jour, I'a-nimal elait complelenicni retabli. Enfln, 8 grammes dans 500 grammes d'eau, donnes ä un vieux verrat, provoquerent les desordres suivants au bout d'une heure et demie : Cinq vomissements, inappelence, vertiges, soif vive, vomissements sn reproduisanl sous rinfluence des boissons; le lendemain, mieux apparent; puis convulsions el mort.
Nous avons essaye aussi le larlre stibie sur deux pores de qualre ä cinq mois ; voici briövement ce qui en esl resulle : a la dose de 50 centigrammes ä 2 grammes, donne solide dans un peu de pain humide, il n'a determine qu'uue inappelence momentanee et beaucoup d'abatlement chezl'un d'eux; ce dernier a eu des vomissements apres I'adrninistralion de la dose de 2 grammes, linfln, aprös avoir pris 4 grammes de lartre stibie dans un peu de bouillon gras, le memo sujet est morl le lendemain; les symplOmcs observes ont etc un abaltement trös-prononce, une salivation abondanle, des vomissements reileres, elc. A I'autopsie, on a Irouve une inilalion de l'estomac et des inleslins insuffisante pour ex-pliquer une mort aussi rapide; les autres visefsres n'ont pu elre examines, le cadavre elant destine aux eludes anatomiques.
4deg; CapnUorelaquo;. —Les chiens ressentent vivement I'action emelique du tarlre stibie ; ä quelque dose qu'on radministre, sous toutes les formes et par toutes les voies d'absorplion, il determine silrement le vomissemenl, et souvent aussi la purgation. Nous nous sommes assure qu'ä la
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(1)nbsp; Ilertwig, he. cit., p. 740 et 741.
(2)nbsp; Ibid.
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dose de 1 centigramme il determine deji le vomissement, quoique, i la vörile, avec lenleur; mais ä celle de ö centigrammes et au-dessus il fait promptement vomii'i plusieurs reprises, el purge avec force. En laissant I'oesophage libre, on pent en donner 2, 4, 8 grammes et plus, aux chiens adultes de force moyenne, sans qu'il en rßsulte autre chose que des Evacuations r6ilerees par la bouche et par I'anus; mais si Ton met obstacle au vomissement, en pratiquanf la ligature de Toesophage, il suffit sou-vent de 20 a 30 centigrammes pour occasionneer la mort au bout de deux a trois heures (Orfila).
Injecle dans les veines a la dose de 20 centigrammes, il determine la mort tiu bout de vingt-qualre heures; apr^s une heure, si la dose est de 30 a 40 centigrammes, et enfln, au bout d'une demi-heuie^i eile est de 60 i 90 centigrammes (Magendie). Depose dans le tissu cellulaire sous-culanfi ou sur une plaie, il est presqne aussi actif que dans les veines. Dans Tun et l'autre cas, les sympiomes qu'on observe sont les suivants : Vomissements et dgfecalions reiteres, respiration difficile, pouls frequent el intermittent, inquietude, abattement, tremblements musculai-res, mort (t).
Pharmacotiierapic. — Dans ce paragraphe nous comprenons las effcts et les indications therapeuliques de remetique.
Kftvts therapeutiQues. — Les effets tMrapeutiquss de 1'emelique sont distinguös aussi en evacuants et en contro-stimulants, comme les effets physiologiques, dont ils sont une suite nöcessaire.
Sur les animaux malades, les eflets evacuants du lartre stibiö sont plus faciles ä saisir que sur les animaux sains; ils paraissent plus ctendus, plus energiques et plus nets, ditM. Hartwig (2). Le vomissement et la purgation sont plus faciles ä produire; I'effet expectorant, assez obscur ä I'ötat normal, deviant tres-evident lors-que le remfeda est indique ; Faction diaphoretique du tartre slibiö, qui s'obsarve si rarement ä l'etat de saute, se fait remarquar sou-vent chez les animaux malades; entin, faction diuretique, assaz constante, entmine aprös eile, comme consequence naturelle, une grande activity dans la resorption des fluides epanches.
Ind^pendamment des perturbations fonclionnelles que determine le lartre stibie, il possede une vertu toxique, antivitale, sur laquelle parait reposer surtout son action contro-stimulanle, ct partant Iherapeutique : laquo; iMis en rapport avec la force de plasticite inhärente ä chaque tissu vivant, dit M. II. Bouley (3), il I'attenue
(1) Voy. Orfila, Toxicologie, 1.1, p. 473 ct suiv.
(J) Hertwig, he. cit., 743.
(3) Recueil de medec. oetei:, 1816, p. C94.
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par sa vertu contraire, ou möme la surmonte et l'eteint complete-ment, suivant l'intensitö et la duröe de son action... L'emetique, qui tue comme un poison en an6antissant les forces vitales, peut, ä dose amoindrie et proportionn6e ä la tolerance de l'organisme, att^nuer ces m6mes forces exag^röes par l'ötat morbide, comme cela a lieu dans rinllammalion, ou l'action plastique des tissus est 61ev6e ä un aussi hautdegrö. raquo; Et cette faculty particulifere de l'ö-mötique s'exerce et devient beaucoup plus apparente dans l'ötat morbide que dans les circonstances ordinaires.
Indications thcrapeatiques. —Les indications Iherapculiqucs du
tartre slibiö sont fort nombreuses; les unes reposent sur ses effets evacuants, les autres sur son action contro-stimulante, et enün, quel-ques-unes sur sa vertu irritante si önergique.
a. Indications fondees sur les eflets Evacuants de l'ämätiqae.
Ces effets ayant lieu sur le tube digestif, sur les voies respira-toires, sur la peau et sur les reins, il Importe d'examiner les indications qui ressortent de cbacun d'eux.
a. Tube digestif. — Dans cet appareil, l'ömetique est vomitif ou purgatif, et de chacune de ces proprielös döcoulent des indications speciales.
Comme vomitif, le tartre stibie est indique dans tons les empoi-sonnements auxqucls sont exposes les animaux domesliques; mais il ne produit evidemment des effets prompts et salutaires que chez les animaux qui peuvent vomir, c'est-ä-dire les omnivores et les carnivores; quant aux herbivores, ils n'en 6prouvent aucun effet notable, car il ne pent agir chez eux que comme purgatif.
Une maladie conlre laquelle il est indique, tant chez I'homme que chez les animaux, est celle qui est design6e par les medecins sous le nom d'emharras gastrique, affection apyr6tique qui est in-diquee par les symptömes suivants : Inappetence, coloration jaune des muqueuses, bouche fetide, langue couverte d'un cnduit mu-queux et gluant, vomissements chez les carnivores, envies de vomir chez les omnivores, excrements rares, sees, mal digörös, etc. Cette maladie, encore peu tHudiee sur les animaux, ne doit pas 6tre rare chez le poi c, animal glouton s'il en fut, et peu difficile sur le choix de ses aliments. Les maladies qui I'affectent sont g6n6ralement trfes-obscures et dil'flciles h diagnostiquer; un bon moyen de savoir
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si elles appartiennent au lube digestif et de decouvrir leur nature, consists ä administrer aux sujets malades l'^metique ä dose vomitive; souvent ce simple moyen suffit pour ramener la santö. On pent assimiler ä cette affection, jusqu'i un certain point, chez les herbivores, I'indigestion chronique, les appetits depraves, I'engoue-ment du feuillet, etc. Chez les herbivores, I'emetique pent 6tre utile egalement dans quelques affections gastro-intestinales. Dans I'indigestion simple des solip^des, ce sei est utile, d'aprös Feu-vrier (1), en le donnant en lavage ä la dose de 2 ä 4 grammes. Seien M. Goubaux (2), vetMnaire au döpöt d'etalons de Bleis, ce medicament prodait parfois d'excellents effels contre l'ictere du cheval ä la dose de 10 grammes, r6pet6 selon ie besoin.
C'est encore ä tilre de vornitif qu'on emploio quelquefois I'^m^-tique contre Vangine tonsillatreon couenneuse du pore, la dipklhe-rite ou contre le croup des petits animatix. Jacob (3) I'a mis en usage contre Vangine croupak du cheval, h la dose de 12 grammes dans les vingt-quatre heures, sans doute comme antiplastique.
Enfin, M. Carröre(4) en a fait une heureuse application sur une truie alteinte d'une apoplexie cerebrate sur laquelle les tentatives d'6missions sanguines restörent sans resultat. L'emetique, adrai-nistre ä la dose de 25 centigrammes dans un verre d'eau, produisit des vomissementsabondants et un soulagement immödiat.
On pent dire que c'est h la fois comme vornitif etpurgatif que le tartre slibi6 a ete employe contre le vertige abdominal des solipö-des. Solleysel (5) avail bien conseille l'emploi du vin em6tis6 contre cette redoutable maladie ; mais c'est au professeur Gilbert (6) que revient le menle d'avoir preconise Tömetique et d'en avoir fait consacrer I'usage dans la pratique de beaucoup de veterinaires instruits, comme Huzard pere, Verrier, etc. Ce sei etait administrö en solution dans une infusion de plantes aromaliques, ä la dose de 32 h 64 grammes, donnee en plusieurs fractions dans le courant de la journ^e. Ce moyen compte beaucoup de succßs au döbut de la maladie. MM. Philippe et Crepin (7) considerent l'emetique comme une sorle de specifique dans rindigestiou vertigineuse des
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(1)nbsp; Mim. et obs. de mid. vitir. milit., t. VIII, p. 428.
(2)nbsp; Nouveau Diet, de mid. el (thyg.nbsp; vitir., t. VII, p. 109.
(3)nbsp; Journal pratique, 1826, p. 105.
(i) Journ.des velir. du Midi, 1838,nbsp; p. 92.
(5)nbsp; Parfait marichat, art. Vertice.
(6)nbsp; Inslr, sur le vertige abdom. desnbsp; clievoux, 1790, p. 27.
(7)nbsp; Journ. theor. etpratig., 1835, p-nbsp; 37 et •}$.
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solipfedes ; ils le prescrivent ä la dose de 30 grammes et plus, et proscrivent la saignöe. Quand on a delapeineä faire parvenir las breuvages dans l'estomac, on peut injecter l'^m^tlque dans las veines. Dans lous les cas oü Teslomac est trop distendu par las aliments, le tartre slibie reste sans effet comme les autresmoyens. Fromage de Feugrö (1) esl le premier velerinaire qui ait conseillö l'usage de remetique uni i l'alofes, contra les cottgues stercorales des solipedes, h litre de purgatif, II le donnait en breuvage ä la dose de l8r, 30. Ce medicament a 616 Öeaueoup vant6 dans cat embarras intestinal par Clicby (2), qui le prescrivait ä la dose de Isr, 50 ä 4gr, 50 dans une decoction mucilagineuse; ce breuvage elait r6p6t6 selon le besoin. laquo; De tousles moyens employes ä com-battre cette espece de colique, dit cet habile praticien, remetique est, sans contredit, le plus conslamment et le plus rapidement ef-ficace qua l'on puissa mettre en usage.raquo;
D'apres Lafore (3), le tartre stibie, ä la dose de 8 ä 16 grammes en dissolution dans 7 ä 8 litres de tisane de carotte, produit das effets avanlagcuxdans l'hepalite du breuf avec constipation. Hen est de mßme dans le cas de retention de la bile dans la vesicule bi-liairo; ca medicament augmente les contractions de l'intestin, provoque das secousses de la caillette, et lacilite recoulement de la bile.
En Angleterre, remetique parait jouir de la reputation d'un excellent vermifuge, d'aprösMorton (4). On le donnele matin el le soir pendant six ou sept jours, et Ton termine le traitement par un breuvage purgatif; peu devers, dit-on, rösistent ä cesmoyens.En France, 11 est rarement usit6 sous ce rapport; cependantDubuis-son (3) en a fait usage avec succes dans un cas de vertige 6pilepti-forme chez le cheval, du h la presence des vers dans le tube digestif: la dose etait de 24 grammes dans lajournee, donnee en douze fois, et dissoute dans I'eau sucrde.
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b. Voleraquo; respiratoires. — Considei'6 comme expectorant ou mo-dificateur puissant des s6cr6lions del'appareil respiratoire, remetique regoit des applications sinon nombreuses, au moins impor-tantesdans la mddecine des animaux. Ga sei a 616 employe avec
(1)nbsp; Correspondance, t. Ill, p. 244.
(2)nbsp; Clicliy, Recueil de midec. vitir., 1833, p. 351.
(3)nbsp; Malad. partic. aux grands ruminants, p. 606 et 514.
(4)nbsp; Morton, loc. cit., p. 127.
(5)nbsp; Recueil de midec. vitir., 1835, p. 245.
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avantage par le v6t6rinaire Mayeur (1), centre 1'angine gangn5neuse des grands ruminants. Donn6ä la fin de cette maladie, fait observer ce pralicien, I'^metique a procure des Eruptions salutaires, r6tabli la rumination et fait revenir le lait. La dose etait de 4 ä 8 grammes dans iO litres d'une infusion amere, donnöe en trois fois. M. Ber-tholet (2) I'a employ^ associe au sei ammoniac et dissous dans une tisane mucilagineuse, contre le catanlie ou coryza chronique des grands ruminants. La dose a varie de 1 ;\ 30 grammes par jour. M. H. Bouley (3) regarde le tartre stibi6 comme un moyen hdroique de tarir rapidement les affections catarrhales, non speci-/jgwes, des voies respiraloires, telles que la broncbite cbronique, les vieux jetages, suites du coryza ou de la gourme, etc. C'est un moyen consacre par la pratique d'un grand nombre de praticiens. En effet, d'apres M. Negrie (4), vetörinaire, militaire, r6m6tique serait un veritable specifique contre les jetages qui sont la suite de la gourme, de la broncbite, du coryza, etc. Avec ce medicament, dit-il, il est inutile d'employer les s6tons, les vesicatoires, les purgatifs, etc. La dose est de 2a ä 30 grammes, le matin ä jeun, dans un 61ectuaire form6 seulement d'6m6tique etde miel. Quelques faits nouveaux publies par M. Vidal (5) demontrent aussi l'efficacitö de ce traitement. Enfin, c'est ä la fois comme vomitif et expectorant qu'on emploie Temölique contre la matadie des cbiens, le croup, 1'angine couenneuse du pore, etc. Dans le cas d'angine laryngee tres-aigue du cbeval, il survient parfois le soir un surcrolt de difficulte de la respiration, par suite de l'augmen-lation de la fievre ä celte 6poque de la journee, qui porte le praticien ä recourir ä la tracböotomie pour eviter I'asphyxie. Or, dans ces conditions, il arrive souvent que l'administration de r6m6Lique fait tomber rapidement les symptömes de I'asphyxie commenQante et dearie l'idee de l'opcration. (M. Boiteux, Note communiquee.)
c. Pean.— Les propriöt6s diapbor^tiques du tartre stibi6 sont si obscures, qu'il existe peu d'indications bien evidentes de son usage sous ce rapport; cependant il peu t rendre service dans les maladies inv6t6r6es de la peau, comme modiflcateur de cette membrane,
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(1)nbsp; Corresp. de Frotnage de Feugre, p. 133.
(2)nbsp; Recueil demiJec. vitir., 18 iO, p. 6G6.
(3)nbsp; Ibid., 1839, p.. 53 et5i; et 18 ü, p. 633.
(4)nbsp; Mim. et obs. de mid. vite'i: milit., t. VI, p. 327. (h) Journ. de mid. vitir. milit., t. I, p. 145.
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ä litre de composöantimonial. II enest de m6me des phlegmasies intdrieures qui ont leur origins dans la suppression brusque de la transpiration ou d'une secretion döpurative; alors rem6tique, en activant les diverses s6cr6tions,peut concourir au retablissement del'harmonie ionctionnelle.
d. Votes urinairpg. — Le tartre stibi6 est souvent mis ä profit ä tilre de diuretique. C'est principalement dans les hydropisies, les infillralions, les 6panchements söreux, etc., qu'il peut 6tre effi-cace ; il agit parfois avec une promptilude et une Energie surpre-nantes, dit M. Hartwig (1) ; mais I'elTet n'est que momenlanö si Ton ne persevere pas dans son emploi ou si Ton ne soutient pas son aclion par d'autres diuretiques. M. Vairon (2) dit avoir fail usage de ce sei, avec beaucoup de succes, sur plusieurs chevaux atteinls d'hydrothorax äla suite de pleuro-pneumonies tres-aigues. La dose a varie de 16 ä 24 grammes par jour, en 61ectuaire. Ce-pendant, M. Saint-Cyr n'a jamais vu l'emetique faire diminuer r^panchement pleurelique. {Note communiquee.)
b. Indications basees sur les cffets contro-stimulants du tavtre stibie.
L'ömetique ayant la faculte de diminuer l'energie vitale, de ra-lentir le rhythme des grandes fonctions organiques, el, de plus, de döterminer des excretions extraordinaires, il semblerait destine ä jouer un grand role dans le traitement des inllammations viscö-rales etä remplacer la plupart des moyens antipblogisliques sans en excepter la saignee. C'est aussi de ce point de vue que Rasori a envisage le röle lh6rapeutique de ce medicament. Mais l'expß-rience, juge souverain en loule chose, et surlout en m^decine, a ramene le tartre slibie au degre d'importance qu'il doit avoir comme contro-stimulant.
Un auteur allemand, auquel nous avons beaucoup etnpruntö pour cet article, M. Hertwig (3), qui parait avoir fait une 6tude approfondie de ce medicament, pose quelques principes g6n6raux relativement au lraitemenl.desphlegmasies internespar l'emetique qui möritent d'etre connus.
Dans les phlegmasies avec predominance du sänget de reiement
(1)nbsp; Hertwig, loc. cit., p. 745.
(2)nbsp; Recueil, 1832, p. 445.
(3)nbsp; Hertwig, loc. cit., p. 744.
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congestionnel, rien ne peut remplacer la saignee; dans celles qui sont Tranches et accompagn^es de beaucoup de flövre, le nitrate lt;le polasse est preferable ä rcm6tiqiie; on lui pr6f6rera le calomel dans toutes les inflammations internes caract6ris6es par un d6ve-loppement exag6r6 des produits plastiques qui tendent ä se depo-ser iMa surface ou dans l'intimite des organes; enfin, reiii6tique serapreferöä tons les autres m6dicaments lorsque lesphlegmasies seront entach6es duvice catarrhal ou rhumatismal.
Quoi qu'il en soit de ces principes, quipeuvent avoir leur utilite, I'emetique est particulierement employe comme contro-stimulant dans le traitemenL des organes contenus dans la poitrine, et nolam-ment centre la pneumonic. Cast surlont depuis les travaux des Italiens sur ce medicament qu'on en fait un usage frequent dans le traitement de cette grave phlegmasie. Cependant il regne encore une grande dissidence parmi les veldrinaires, comme parmi les medecins, sur cette question importante de therapeutique. Les uns cousiderent le tartre stibie comme une sorte de specifiqve de celte maladie ; d'autres, au contraire, le rejettent comme inutile ou nuisible; enün, le plus grand nombre des praticiens le considö-rent comme un utile auxiliaire de la saign6e et des dörivatifs. II est des formes de la pneumonic oü son concours parail indispensable, comme il en est d'autres on il peut nuire.
Du reste, il est arrivö dans la mödecinc des animaux ce qui est ariivd dans celle de I'homme : e'est qu'un petit nombre d'habiles praticiens avaient consacr6 dans leur pratique l'usage de I'emetique bien avant les travaux de llasori, et en quelque sorle en depit des nombreux detracteurs de ce remöde. C'est ainsi que le docteur de la Bere-Blaine (1), qui a cultive la medecine des animaux en An-gleterre avec beaucoup de succfes, et a ecrit sur la science veteri-naire un livre utile ä consulter aujourd'hui encore, faisait usage de I'emetique uni au nitre contre les maladies de poitrine des divers animaux. II a done, sous ce rapport, devance Rasori et ses disciples. Cependant il est juste de reconnaitre que ce n'est qu'aprfes la publication des recherches des Italiens h. eel egard, que les veteri-naires se sont livres ä des essais serieux et ont public quelques travaux utiles sur I'emploi therapeutique de I'emetique.
En considerant l'etat actuel de la science, on peut divisor les ve-t6rinaires en deux categories, relativement h l'usage qu'ils font du tartre stibie dans le traitement de la pneumonic : les uns l'em-
(I) Not. fondament. de I'art. viler., t. III.
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ploient seul et en quelque sorte ä l'exclusion de tout autre moyen; las autres, et ce sont incomparablement les plus nombreux, ne le mettent en usage qu'en concurrence, et en quelque sorte ä raison de l'insufflsance des moyens ordinaires.
i0 i:metique seul. — M. Seron (1) se loue beaucoup de Temploi de röm^tique dans la deuxifeme periode de la pneumonie du mou-ton, dans laquelle, dit-il, 11 lui a toujours donne de bons r^sultats; mais il recommandeexpressementde nejamais saigner les malades, sott avant, soitaprös Tadministration de ce remede, si Tonne veut pas s'exposer ü voir p6rir les sujets, ainsi qu'il en rapporte des examples. Sans etre aussi explicite, M. Cauvet (2) admet que l'e-meüque seul peut triompher des pneumonies non pletboriques et des maladies des söreuses, oü les emissions sanguines conviennent peu; il maintient, dit-il, reconomie dans un elat constant d'affais-sement, modifie l'inflammalion et n'epuise pas la constitution comme les saignees, qui ont le grave inconvenient d'entralner apres elles des convalescences lres-longues.Il convient surtout pour les sujets jeunes ou vieux et faibles, par quelle cause que ce soit, ce qui nous parait contestable. Miquel (3), de Beziers, a ecrit, plus r^cemment, que Temelique seul peut triompher de la pneumonie des grands animaux. Enfin, Delafond (4) pense que, dans les pneumonies accompagnees d'une leinte jaunätre des muqueuses, avec embarras gastrique et intestinal, comme on le remarque si souvent chez le chien (et peut-6tre aussi chez le porc), l'dmötique peut faire seul, dansl'immense majorite des cas, tous les frais du traitement. Ce professeur pretend m6me avoir remarqu6 dans quelques cas des accidents cbez les bßtes bovines, quand on l'employait coneur-remment avec les saignees.
Par contre, M. H. Bouley (5), aprfes avoir examine les travaux de quelques-uns de ses confreres, et avoir conteslö la valeur des succös qu'ils ont publies, s'est livrö ä de serieuses recherches sur ce grave sujet et est arrive ä peu pres aux conclusions suivantes : l'ömetique employ^ seulbchouv toujours dans le traitement de la pneumonie du cheval; quelle que soit la dose employee, il a vu consiammeni, dit-il, suecomber les animaux trail^s exclusivement par le tartre
(1)nbsp; Sßron, Recueil de me'dec. veler,, 183quot;, p. GO.
(2)nbsp; Journ. desvelir. du. Midi, 1843, p. 281.
(3)nbsp; Ibid., 1860, p. 81.
(4)nbsp; Delafond, Tlierap. genirale, t. II, p. 342.
(5)nbsp; Hecueilde med. veter., 1839, p. 53 et 54.
Tabourin, 3e edition. — 11.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 18
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stibi6. M. N6grie (1) n'a rien obtenu non plus de l'emetique donnö seul contre la pneumonie et la pleuro-pneumonie des chevaux. Par contre, ce medicament produit, dit-il, des eflels merveilleux, dans les catarrhes avec jetage abondant, dans la bronchite chroni-que, Thepatisation du poumon, el en general dans toutes les maladies de poitrine revßtant la forme catarrhale.
D'aprös M. Saint-Cyr, on pourrait i^sumer, ainsi qu'il suit, I'em-ploi de r^m^tique dans le traitement de la pneumonie :
Dans la pneumonie franche, 11 est tonjours utile, et pent, dans quelques cas, suffire seul a la curation. Dans la majorite des cas, 11 faut, en mfime temps, avoir recoups aux revulsifs externes, qui, trfes-souvent, liennent le premier rang. Chez les animaux plelho-riques, la saignee est indispensable au traitement. Enun, dans les pneumonies non franchement inflammaloires, avee all6ralion plus ou moins 6vidente du sang, l'ömelique doit 6tre rejete parce qu'il serait plus nuisible qu'utile. {Note communiquee.)
2deg; Emetique et moyens laquo;nliuuiros. — D'aprfes M. H. Bouley (2), l'emetique, employe en memo temps que la saignöe et les rövulsifs, produit un amendement notable dans la marcbe de la pneumonie; le ralentlssement de la respiration et de la circulation, la decoloration des muqueuses, etc., annoncent un amortissement prompt de rinflammalion. Miquel (3), qui avail fait un usage frequent de ce medicament, protend qu'il esl aux maladies de poilrine ce qu'est le quinquina aux flevres Intermitlentes, ce qui nous parait con-testable. Quo! qu'il en soit, cet habile praticien observe dans I'ad-minislration du tartre slibi6 les rfegles poshes par Rasorl : la dose sera, dit-il, faible au debut de la maladie, forte pendant l'etat, el decroissante au ddclin. Le vehicule le plus convenable, d'aprös lui, serait I'eau ordinaire, ä raison d'un Hire pour 4 grammes de sei. Parmi les v^terinaires qui ont publi6 quelques remarques sur l'emploi de l'emetique contre les affections de poitrine, nous cite-rons M. Rousseau, qui en a fait usage avec succes contre la pneumonie du cheval; Philip. Festal, qui I'a employ^ contre la p6ripneumonie chronique du cheval et du boeuf (4). D'aprör. M. Re-boul (5), r^metique triomphe rarement seul des phlegrnasies de la
(1)nbsp; M4m. et observ. de midec. vetir. miiit., t. VI, 419.
(2)nbsp; Recueil de medec. veter., 1846, p. 93 et suiv.
(3)nbsp; Journ. des väUr. du Midi, 1838, p. 17, 18 et 19.
(4)nbsp; Ibid., 1838, p. 341; et 1839, p. 37, etc. (ö; Md., 1842, p. 161.
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poitrine; mais, avec les moyens ordinaires, il est d'un utile secours dans les animaux öpuises ; toulefois, dit-il, il faut s'abstenir rigou-reusement d'en faire usage lorsque le tube digestif presente des signes, m6me legers, d'irritation. Gelte remarque est plus impor-tante peut-ötre dans la mddecine des ruminants qua dans celle des autres animaux, car leur Systeme gastrointestinal joue un röle si important dans leur vie nutritive, qua, quand il est les6, toute la machine se dtHraque rapidement.
II est une forme de pneumonie oü l'usage de l'emetique parait Stre d'une grande utility lorsque toutefois le tube digestif est reste sain : c'est la pneumonie epizootique ou typhotde, contra laquelle le traitement antiphlogistique ordinaire 6choua presque constam-ment. M. Leblanc (I) a fait tres-heureusetnent usage de ca medicament dans una plauro-pneumonie de cette nature qui s'etait d6-claree dans une ecurie de deux cents chevaux. La dosa etait de 10 grammes par jour, donnee en deux fois matin et soir, en dissolution dans 8 litres d'eau ordinaire. Les signes de faction favorable de l'emetique 6laient surtout la diminution da la vitesse du pouls, un flux urinaire abondant et la moiteur de la peau ; Tamelioration n'dtait sensible que le septieme ou le huitiöme jour; eile etait plus tardive chez les sujets qui avaient la diarrhee et qui recharchaient les boissons fraiches : ces derniars urinaient peu at perdaient bian-t6t I'appetit. Parfois on an saupoudrait les sötons pour les animer et les faire suppurer plus vite; mais, en general, il faut employer ce moyen avec prudence, ä cause des mortificalions locales qui pourraient en rösulter. Un v6t6rinaire beige, M. Dohet (2) Fa ega-lement employe avec succcs contra une pleuro-pneumonia des chevaux qui a r6gn6 enzootiquement dans le canton de Namur, et qui s'accompagnait souvent de catarrhe bronchique. La dose a amp;e 6levee parfois jusqu'ii 80 grammes dans las vingt-quatre heures. Toutefois, at raalgre ces examples, lemeliqua, qui est un remfede essenliellement debilitant, döpressif du pouls, lluidiliant le sang et diminuant sa vitalite, est pau ä recommander dans le traitement de la pneumonie v6iitablement typhoide. II est certain que les v^terinaires de l'armee, qui observent souvent cette maladie, regar-dent l'emetique comme plus nuisible qu'utile dans son traitement. (M. Boiteux, Note communiquee.)
On a conseill6 l'usage de l'emötiqua dans la prämiere pöriode dc
(1)nbsp; Journal des haras, 1842, t. XXX, p. 305 etsuiv.
(2)nbsp; Journ. v4Mr. et agric. de lielgique, 1847, p. 56.
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\a. peiipneumonie contagieuse dn gros betail; mais on n'en obtient, en g6n6ral, que pen de resultals. Delafond (1) I'a conseille, dans ce cas, ä la dose de 4 grammes dans un demi-litre tTeau toutes les deux heures, aprös la saignee. M. le professeur Lafosse (ü) I'a 6ga-lement employe, dans les memes circonstances, ü la dose de 12, 24 et 36 grammes par jour pendant une semaine environ; ä la fin on ramenait la dose ä ce qu'elle etait au commencement. Enfin, quand celle maladie n'est pas trfes-aigue, j'ai vu, dit M. Mangln (3), l'cme-tique, donne ä la close de 40 ü GO grammes dans l'espace de 2 ä 3 jours, amener le retablissement tres-prompt des animaux.
En general, l'emploi de l'emetique parait peu avantageux dans le traitement de la pleuresie; la science nc possede encore que peu de faits a cet cgard, et ceux qui existent auraient besoin d'ötre conflr-mes par de nouvelles observations pour acquerir la valeur necessaire pour entrainer la conviction des praticiens. M. Saint-Cyr (4), qui a souvent essaye ce medicament contre la pleuresie du cheval, declare n'en avoir jamais retire un avanlage evident.
De la Bere Blaine (o) et Volpy (6) preconisent le tartre stibie uni ä la creme de tartre et au nitre pour faciliter la resolution de la fourbure; Delafond (7) approuve cette pratique, et s'est, dit-il, assure de son efficacite.
M. Reboul (8) se loue beaucoup de l'emploi de Temetiquo pour abattre I'inflammation souvent tres-violenle qui accompagne les plaies -penetrantes des articulations.
Enfin on peut citer, parmi les autres phlegmasies qui peuvent etre avantageusement traitees par rem6tique, les ophlhalmies re-belles, le rhumatisme articulaire et musculaire, l'arthrite et les hydarthroses, I'hepatite chronique, la mammite, la pblebite, I'or-chite, etc., etc.
L'6metique est rarement employe contre les affections nerveuses, excepte cependant contre le vertige simple ou abdominal, le tctanos, la paralysie rhumatismale (Hertwig), Vepilepsie vermineuse, certains cas ä'amaurose et de choice, etc. L'emetique combine ä l'opium pa-
(I) Recueil de med. veter., 1840, p. G74.
(J) Jovrn. des veter. du Midi, 1851, p. 4 et 5.
(3)nbsp; Mim. de la Sociiti centrale demM. viter., t. II, p. 148.
(4)nbsp; Recherches sur la pleuresie du cheval, p. 234.
(5)nbsp; De la Bfere-Blaine, loc. cit., t. Ill, p. 408. (laquo;) Airigt de I'art. vitir., p. 48.
(7)nbsp; Delafond, Therap. genirale, t. II, 348.
(8)nbsp; Jown. des viUr. du Midi, 1845, p. 345 et 413; et 1843, p. 361.
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raitä M. Reboul (1) un puissant moyen de combattre le lötanos ; les deux mödicatnenls donnös isolöment sont loin, dit-il, de pro-duire d'aussi bons rfisullats. M. Uinguet (2) a employe avec beau-coup de succös I'em^tique conlre la choree qui fait suite k la ma-ladie du jeune äge chez les chiens; il a oblenu la guerison de plus de la moitiö des malades traites. La dose etait de 20 ii 30 centigrammes par jour sous forme de pilules.
Dans ces derniers temps, I'emotique a reQii d'un savant praticien du Midi, M. Delorme, des applications importantes dans le traite-ment de deux maladies tres-gi-avcs de l'encephale chez le cheval: le vertige essentiel et Yimmobiliti.
Dans le vertige, M. Delorme (3) emploie l'emetique ä la dose de 13 ä 23 grammes ä la fois, en boissons ou en breuvages, selon l'etat des animaux; il repöte cette dose pendant plusieurs jours selon l'exigence des cas. 11 applique en meme temps de larges sina-pismes sur la peau et pratique une saignee ä la lois derivative et depletive en amputantla queue, et en laissantsaignerabondamment.
Dans rimmobilite, M. Delorme (i) emploie Temölique ä tres-haute dose, soit 30, 60 et 70 grammes a la fols, donne en boisson; il en resulte le plus souvent de l'anxiete, des coliques, une violente purgation, une diurese et une diaphorese trus-copieuses ; pourtant il arrive que cen'est qu'apres Tadministration de la deuxieme dose que ces effets 6vacuants se manifestent. M. Delorme emploie quel-quefois la saignöe ä la queue et les sinapismes sur la peau; mais il estime que ces moyens ne sont pas indispensables pour la reussite du traitement. M. Lamoureux (3) a public 6galement quelques faits qui demontrent l'efficacite de ce traitement.
Enfin, M. Tevenart (6) a employe l'emetique combine ä l'opium et ä l'extrait d'aconit, contre le tetanos essentiel du cheval, avec succes. Ce medicament, dit ce praticien, est utile dans cette mala-die pour combattre la constipation opiniätre qui existe toujours alors, et aussi pour remedier ä l'engouement pulmonaire qui sur-vient souvent par suite de la difflcultd de la respiration.
Comme moyen 6vacuant tres-puissant, rcmctique semblerait in-
(1)nbsp;Journ. des vüer. du Midi, 1845, p. 3i5 et 413 ; ct 1843, p. 3GI.
(2)nbsp;Und., 18C0, p. 161.
(3)nbsp; nbsp;Journ. demcdec. veter. de Lyon, 18G3, p. 4SI.
(4)nbsp; Bulletin de l'Associution des vitir. du Sud-Est, octobre 1804, p. 10 et note #9632;communiquec.
(5)nbsp; Ibid., p. 33.
(6)nbsp; Journ. de mod. viter. de Lyon, 185i, p. 145.
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diqu6 dans les affections putrides, carbonculaires; cependant, comme il deprime les forces de Torganisme, qui ont deji lant de tendance h s'6leindre dans les maladies de ce genre, il est plus prudent de s'en abstenir, d'aulanl plus qu'il dissout et allöre le sang.
c. Indications fondees sur les vertus irritantes de I'tjin^tlque.
Le tartre stibie est rarement employ^ h rext6rieur, dans la me-decine des animaux; cependant il peut elre utile comme collyre irritant, mais ä la condition d'6lre employe avec inßniment de reserve ; comme subslilulif, dans le cas d'engorgements profonds, de dartres rongeantes, de (islules, de caries. laquo; Essaye par nous, dit Moiroud (1), ä la dose de 2 grammes dans un litre d'eau, pour faire des injections dans les ulceres Qsluleux du garrot, nous nous som-mes aperQu qu'il irritait vivement les surfaces, et qu'il tendait ä en baler la suppuration ; nous ignorons s'il est capable d'en baler la cicalrisalion. raquo; Dans ces derniers temps, un velerinaire mililaire, M. Saint-Gyr (2), a eludie plus completement I'aclion de l'emelique sur les solutions de continuity. II a eniploy6avec beaucoup de suc-ces une dissolution legere d'^aictique dans Teau alcoolisee sur les plaies profondes, sinueuses, el souvent accompagnees de carie du mal de garrot. Le nieme praticien a reconuu que le simple usage interne de l'emelique ameliore singuliöremenl l'elat des plaies, et, en general, de tonics les solutions de conlinuilö. M. Delormc a fail les meines remarques. II emploie l'emelique en solulion dans le vi-naigre pourl'appliqucr sur les plaies. 11 agil dans le memesens, dit cet babile pralicien, quand on le donne ä l'inlerieur (Note commu-niquee.)
C'est particulierement comme puissant revulsif et derivatif qu'on fait usage de l'cmetique ;\ rexterieur. Souvent on l'incorpore aux preparations vesicunles ordinaires pour leur donner plus d'aeti-vil6 ; c'est surtout dans les maladies de poilrine du beeuf qu'on fail usage de cos melanges trcs-aclifs pour determiner une derivation vive el profonde. On emploie aussi, dans ce but, la pommade slibiöe, älaquelle on pourrail ajouler, au besoin, de l'buile de cro-ton-liglium, et m6me du sublime corrosif, si besoin 6lait. M. Cbam-bert (3) nous a assure qu'il relirait les plus grands avantages de
(!) Matiere tnedieak, p. 281). (2i Journ. demed. veler. mitit., t. II, p. 395. 3) Communicaliüii orale.
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I'appUcation de la pommade emötisöe sur les deux faces de l'enco-lure dans le cas de maladies graves des yeux; eile remplace, dit-il, trfes-avantageusement les setons, qni ont rinconvönient de laisser souvent des tares ind^lebiles, A la clinique de l'Ecole de Lyon on s'en sert souvent, ä litre de r6vulsif, contre la pneumonie et le ca-tarrhe bronchique du chien, ainsi que dans la maladie du jeune äge.
rf. Contre-indications de l'^miStique.
Gastrite et gastro-enterite, maladies putrides, ä Vinterieur; surfaces trfes-sensibles et tres-enflamm^es, ä Vexterieur.
Smcedanes de l'emetique comme vomili/'s. 1deg; Sulfate de zinc. — 2deg; Sulfate de cuivre. — 3deg; — Sulfate defer.
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sect; S. — VomiUfraquo; ve^etaux.
a. De ripöcacuanlia. Synonymik : Ipcca, Ilaciuc du Brösil^ elc.
#9632;raquo;harmacographie. — On dösigno sous ce nom plusieurs racines vomitives exoliques provenant de divers points de TAniorique ni6-ridionale, et fournies par plusieurs plantes de la famille des Rubiacees. Le commerce dislingue trois vari6t6s d'ipecacuanha, d'aprfes l'aspect cxterieur de la racine, savoir : ripöcacuanlia annele, l'ipöca stn'e et l'ipeca on-dule. La premiere variele est la plus commune dans la droguerie, et ä pcu pres la seule employee en Europe; eile fixera done plus parliculieiement noire attention; quant aux deux aulres varies, trfes-employ6es, dit-on, au Bresil et au Pörou, mais inusil^es en France, nous n'en dirons que quelques mots.
1deg; Ipecacuanha raquo;nm-K- [Ipeca gris, officinal, etc.). — Cetle variele d'ipecacuanha, la seule veritablement com-merciale, est fournie par un petit arbrisseau sarmen- Fig. 4. teux qui croitsponlan6menl au Bresil, et qu'on a appel6 Cephcelis ipecacuanha (Tussac). Gette racine präsente les caractferes suivants : Elle est grosse comme une plume ä 6crire, simple ou ra-
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meuse, irregulierement flexueuse et coudee, d'un brun grisätre, d'une odeur faible et nauseeuse, d'une saveur acre et amfere, et prösentant ä sa surface une sörie d'anneaux rugueux, articul^s et söparös les uns des autres par des ölranglements profonds'et irre-guliers {Voyez la figure 4). Quandon brise cette racine, on la trouve composee de deux parties: une cortkale, epaisse, dure, grisiUre, fragile et d'aspect rösineux ; c'est la portion la plus active; et une cen^ra/e, ligneuse, jaunitre, formantraxe de la racine et presentant pen d'activiti.
On avait subdivise cette variet6 d'ipecacuanha en Irois sous-vaiietes fondees sur leur couleur, telles que le gris-brun, le gris-rouge et le gris-blanc ; mais ces distinctions sont maintenant peu usitees, parce qu'elles sont difficiles ä verifier dans la pratique.
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Fig. 5.
chotria forme
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2deg; Ipecacuanha stric [Ipeca noir, du Perou). — Cette variete, rare dans le commerce, est fournie par le Psy-emetica (Muttis), qui croit au P6rou. La racine qui la est plus grosse que la precedentc, rameuse, peu con-lournee, d'une uouleur plus foncee, inodore et presquo insipide, ne presentant que des etranglements peu marques et trös-espaces, et offrant ä sa surface des stries lon-gitudinales qui lui ont valu le nom quelle porle. Con-trairement ä l'ipeca annele, celui-ci prcsente la partie ligneuse plus epaisse que la partie corticate; aussi jouit-il d'une activite plus faible (Voyez la figure 5).
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3deg; Ipecacnanlia. ondule {Ipeca blanc, amylace). — I/ip6cacuanha ondule, peu repandu dans le commerce et peu aclif, est fourni par le Richurdsonia brasiliensis (Gomes), qui croit au Bresil comme \e. Cephmlis. Cette racine, tres-chargee de fccule, est d'un blanc grisätre Fig. 6. en dehors et d'un blanc farineux en dedans; sa surface est marquöe d'anneaux incomplets, disposes alter-nativement les uns dans un sens et les autres dans le sens oppose, ce qui lui donne l'aspect ondulö qui lui a valu son nom. Elle est peu usit^e ( Voyez la figure 6). ;
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Composition chimiquo. — D'apramp;s les recherches de plusieurs chimistes, et notamment de celles de Pelletier, l'ipecacuanha ren-fermerait les principes suivants : emetine, mattere extractive, sub-
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stance grasse kuileuse, cirevegetale, gomme, amidon, ligneux. ün avait cm, jusque dans ces derniers temps, qiie Töm^tine, principe actif de Tipöcacuanha, etail combinee avec de l'acide gallique; mais les recherches röcentes d'un chimiste allemand, M. Willigk (1), ont demontre que cette base est unie ä im acide special, l'acide ipecacuanhique, qui präsente, par sa composition, la plus grande analogic avec les acides coffeotannique et quinique.
Emötine. — Cet alcaloide est solide, en poudre blanche, ino-dore, d'une saveur amere, fusible i 50 degres, soluble dans l'eau •et l'alcool, peu soluble dans rether et les essences, neutralisant imparfailement les acides, avec lesqucls il forme des sels incrislal-lisables. Donnee aux chiens ä la dose de 30 ä 50 centigrammes, remöline a cause des vomissements violents, le coma et la mort (Magendie).
Pharmacotecimie. — L'ipecacuanha est soumis, en pharmacie, ä un assez grand nombre de preparations; on le röduit en poudre, on l'epuise au moyen de l'eau, de l'alcool, du vin, etc. Toutefois, comme en medecine völerinaire on no fait usage que de la poudre et du sirop, ce sont les seules preparations qui nous [occuperont.
1deg; Poudi'e d'ipecacuanha.
Divisoz laracine, contusionnez-la de manure i desunir la partie corticale de la partie ligneuse; separez et icjotcz cette deniiöre, et continuez h pulveriser fine-ment en ayantla precaution de couvrir le mortier; passez au tamis et conservez pour 1'usage. Gette poudre, qui est d'une couleur fauve, se trouve toute pröparee dans le commerce, mais conime les nombreuscs falsifications dont eile est I'objct ne sont pas faciles a reconnaitre, nous engageons les veterinaircs ä la prepare!-cux- monies.
2deg; Strop d'ipecacuanha.
Prenez : Extrait alcoolique d'ipecacuanha....nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;32 grammes.
Eau distillee...................... 150 —
Sirop simple...................... 4,500 —
Faites dissoudrc I'extrait dans l'eau, filtrez, ajoutez an sirop bouillant, et con-centrez jusqu'ä 30 degres Beaume. line once de ce sirop contient 20 centigrammes d'extrait d'iptocuanha.
Bledicamlaquo;ntation. — Chez les pelils animaux, oil son usage est assez frequent, l'ipecacuanha se donne le plus souvent pulv6ris6 en
(I) Journ. de pharm. et de cldmie, 1851, t. XX, p. 2quot;C.
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282nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICAMENTS EVACUANTS.
suspension dans une petite quantite d'eau ou sous forme de pilule; on pent ^galement le donner sous forme liquide, apres Tavoir fait infuser dans une petite quantite d'eau chaude; cependant ce precede est le moins usite. Neanmoins, remploi du sirop est commode et avanlageux pour les chiens et les chats. Chez les grands herbivores, Temploi de I'ipeca est peu frequent; quand on en fait usage, on le donne ordinairement en ^lectuaire ou en bol, mais trös-rarement en breuvage ou en lavement.
Les doses n'ont pas et6 fixees d'une maniere rigoureuse; celles du tableau suivant ne sont qu'approximatives.
1deg; Grands herbivores..................... 8 iinbsp; IGnbsp; grammes.
2deg; Petits ruminants...................... 2iinbsp; nbsp;4 —
3deg; Pores........................ 5!) centigr. änbsp; nbsp; 2 —
4quot; Carnivores.................... 10 — änbsp; nbsp; 1 —
Ces doses peuvent etre r^petees, au besoin, dans la meme jour-n6e.
Piiarmaeotij iiomie. — L'ipecacuanha parait doue de vertus irri-tantes qui ne le cedent guöre k celles del'emelique; il resulte en effet des experiences de Bretonneau, de Tours, que la poudre de cctte racine raise en rapport avec la peau depouillee de son Epidemie, suscite une inllammalion locale des plus energiques; en outre, qu'une petite pincee de cetle poudre insufllee dans roeil d'un chien donne lieu a. une phlegmasio oculaire tellement intense, que la coruce est quelquefois perforce. Enlin, le medecin anglais Han-nay a vu qu'un liniment compose de 8 grammes de poudre d'ipeca, de 8 grammes d'huüe d'olive et de 13 grammes d'axonge, agissait sur la peau de rhomme aussi fortement que la pommado d'huile de croton-tiglium (1). Chez le cheval, ripecacuanha n'est. pas, ä beaucoup pres, aussi irritant, car, appliquö sur la peau intacte de ce solipöde, ä l'etat de pommade, il ne produil qu'une vösication fort legere.
Introduitdans letube digestif, I'ipdcacuanha conserve une grande partie de ses vertus irritantes, mais cependant ä un degr6 moindre qu'ä rexterieur du corps. Chez les carnivores et les omnivores, il determine le vomissement avec presque aulant de certitude que le tartre stibie; il agit ä la vEril6 pins lentetnent, mais en revanche son action dure plus longtemps. Assez souvent il purge en m6me
(1) Trousseau et Pidoux, loc. cit., p.GOl, i' 6dit.
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temps qu'il fait vomir; cependant cela n'arrive que quand la dose donnee a 6t6 un peu forte. Enfin, ä trös-petites doses, l'ipöca agit sur le tube digestif de tous las animaux comme un tonique astringent. Chez les grands animaux, l'action generate de ce medicament a 6t6 peu etudiöe encore. D'aprös Vitet (I), l'ipecacuanha donn6 en bol au cheval et au boeuf, h la dose de 32 ä 43 grammes, dötermi-nerait une legöre tension des muscles abdominaux, quelques efforts de vomissement, et, comme effet consöcutif, de la constipation plulöt que de la purgation. S'il faut en croire Bracy Clarck (2), il suffirait de 90 grammes de poudre d'ipöca pour empoisonner mor-tellernent le cheval : les sujets manifestent beaucoup de malaise, s'agitent vivement comme dans les coliques d'indigestion, les flancs battent avec force, et la mort survient au milieu de convulsions; h l'autopsie, on ne trouve qu'une inflammation mediocre de l'esto-mac et des iniestins. Les resultats obtenus par l'auteur anglais sont sans doute cxccplionnels, car nous trouvons dans le regislre des deliberations de l'ficole de Lyon, pour l'annee 1808, quelques experiences de Grognier qui tendent a conduire ä d'autres conclusions. En effet, cc professeur, ayant donnö ä un cheval de petite taille 103 grammes de poudre d'ipecacuanha, observa les phenomenes suivants : absence de nausces et defforts de vomissement, grande depression du pouls, froid ä la peau et aux parties placees en ap-pendice, etc. ;.au bout de quelques heures il y eut une forte reaction physiologique et lout rentra bientöt dans l'ordre. Administrö en electuaire, ä la m6me dose, ä une vache, l'ipecacuanha suscita des effets plus caracleristiques : il y eut des nausees, des vomilu-ritions de matieres glaireuses melees d'aliments et paraissant provenir du rumen; Tcesophage ütait le siege de mouvements an-liperistaltiques continuels etbruvants, le pouls etait pluseleve qu'ä, l'etat naturel, etc. La meme dose renouvelee trois heures plus tard delermina les mßmes phenomenes, et, de plus, des efforts de vomissement, une grande agitation des flancs, etc.; au hont d'une demi-heure, retour ä Velwl. normal. Enfin, d'apres M. le professeur Lafosse (3), l'ipecacuanha donne ä doses graduelles, depuis 1 jus-qu'a 48 grammes, au beeuf, ne deierminerait aueun changement dans l'acte de la ruminalion. Les experiences que nous avons tentees sur le cheval avec l'ipfi-
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(1)nbsp; M4di viiter., t. III, p. 238.
(2)nbsp; Pharmacopie vilirinnire, p. S3.
(3)nbsp; Jouni. des vele'i: du Midi, JS-iO, p. 439.
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284nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICAMENTS EVACUANTS.
cacuanha, nous ont demontre que ses effets sont differents selon qu'il est donne ä l'etat solide ou adminislre sous forme liquide. Ainsi, ingerö sous forme de bol ä la dose de 25 grammes, il n'a produit aucun efiel; ä celle de 30 grammes, il n'a d6termin6 qu'unl^ger mouvement febrile, qui s'est bientöt dissipe. Mais, traite par infusion ä la dose de SO grammes, il a piovoqu6 de violents efforts de vomissement, un ptyalisme abondant, de la tristesse et de l'abat-tement, effets qui ne se sont dissipes qu'au bout de plusieurs jours.
Pliarmacotht-rapie. — L'ipecacuanha s'offre sous le rapport the-rapeutiquc avec un aspect plus complexe que sous le rapport phar-macologique, car il manifeste dans certains 6tats morbides des vertus curatives que ses effets physiologiques auraient difflcilement fait prevoir. Ce medicament est ä la fois vomitif, toniqice-astrintjcnt et contro-stimulant. Nous allons i'examiner sous ces trois rapports.
a. Vomitif. — Pour provoquer le vomissement, l'ipecacuanha pent rempür la plupart des indications gcnörales des vomitifs, et surlout cellos qui sont relatives au tube digestif, telles cjue les cin-poisonnements, les corps etrangers, les indigestions, I'embarras gastrique, l'inertie de Testomac, la jannisse, la fievre bilieuse, etc.; il a mßme l'avantage de mieux convenir que I'dmetique dans le cas oü les voies gastriques sont irritees, etc. Ce vomitif a ete fortement vante autrefois par Barrier (1) contre lä maladie des chiens, surtout apres la saignec; la dose etait de Sä 10 centigrammes, sans doute ä cause de l'extreme jeunesse des sujets ä trailer.
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b. Tonique astringrent. — A ce titre, ripecacuanha est employ^ depuis longtemps contre certaines maladies du tube digestif, des voies respiratoires, contre quelques liemorrhagies atoniques, etc. De toutes les affections du tube digestif, celle qui code le plus faci-lement ä faction en quelque sorte spöcifique de l'ipöcacuanha, e'est la dyssenterie. Preconise, ü l'imilation de ce qui a lieu chez rhomme, par Bourgelat (2) etde la Bere-Blaine (3), contre le flux de ventre chez le cheval et les autres animaux, il parait gendralement jouir d'une assez grande eflicacite. L'hippiatre Lafosse (4) I'a con-
(1)nbsp; Instruct, viler., t. V, p. 143.
(2)nbsp; Maticre medica/e, t. II, p. 19i.
(3)nbsp; Not. fondamenl., t. Ill, p. 238.
(4)nbsp; nbsp;Diet. tVhipp., ait. Gr.AS-iONnrm:.
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seille aussi contre Fenlerite couenneuse du cheval. II taut ajouter, dit-il, trente grains d'ipöcacuanha dans les lavements des chevaux atteints de gras-fondure, afin de fondre les glaires qui engorgent les glandes, etc. La diarrh^e du chien et des jeunes herbivores cöde facilement ä l'usage de ripecacuanha. Delafond (1) a employ^ avec succös le sirop ä la dose d'une cuilleröe ä caf6 dans un breu-vage appropriö, contre la diarrhee des veaux ä la mamelle. II serail sans deute utile aussi contre la gastro-cojrjonctivite el la fievre typhoide au debut. Enfin, les veterinnires du Midi ont faitune heu-reuse application de l'ipöcacuanha ü la mödecine bovine : admiuis-tre au boeuf ü la dose de 4ii 8 grammes avec le double ou le triple de son poids d'aloes, il rötablit la rumination assez rapidement lovsque sa suspension n'est pas liee ä une affection grave des estomacs, et qu'elle tient surtout ä la paresse du rumen. Donne seul, ripecacuanha ne renssit pas aussi bien, ce qui indique qua l'alofes a aussi sa pari d'aetion (2).
L'action de ripecacuanha sur l'appareil respiraloire est des plus remarquables; c'est un beebique et un tonique puissant des branches; il convient surtout contre l'affecüon calarrhale et muqueuse des jeunes chiens, contre la bronchite ebronique, la gourme, l'an-gine lonsillaire, le croup, etc. Bourgelat dit l'avoir essaye conlre la pousse sans succes, ce qui est 6tonnant, car il est vante comme anti-asthmalique chez I'liomme, ainsi que comme antispasmodi-que contre les toux quintenscs el convulsives. Enfin, on a employ^ ripecacuanha contre ceiiaines hemorrhagies, comme l'hematurie, ronlerorrhagie, et surtout l'hamp;noptysie.
c. Contro-stlmulant. — La racine d'ipeca administröe ä peti-tes doses souvent repelces, ayant la propriete d'affaiblir le Systeme nerveux, de deprimer le pouls, etc., a 6te pröconisöe comme agent contro-stimulanl ä la maniere de l'emelique, principalerneut contre les affections aigues et chroniques de la poitrine. La poudre d'ipecacuanha administree ä forte dose parait jouir d'une efficacite remarquable contre la melro-p^ritonite de la femme, suite de l'ac-couchement; ce remfede meriterait d'felre essaye dans la na6me maladie chez les femelles domesliques, la fiövre vitulaire, par example, etc. Enfin, on l'a vautö 6galement chez Thomme contre
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(1)nbsp; Reeueü de medec. vitir., 1844, p. 250.
(2)nbsp; Festal, Mem. de la Soc. viler, du Calvados et de la Manche, 1843-44, p. 16amp;.
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les (iövres intermittentes, la flevre typhoide, etc. II serait bon d'en faire l'essai chez les animaux contre Taffeclion lypho'ide, la (lövre charbonneuse, etc.
h. Do la Stapliisaigre. Synonyhie : Herbe ;m\ jmiu, a la pitutte.
niarmucog-rapiiie. — Lastaphisaigre (Zte//)/laquo;laquo;raquo;(OTstapÄ!sa5r!a, L.) est une plante indigene, de la famille des Renonculacöes, qui croit spontan6ment clans le midi de la France; on la trouve commune-ment dans les terrains sablonneux des bords de la mer; eile n'est pas rare aux environs de Montpellier. Elle fournit ü la mödecine ses graines qui sont vomitives, antipediculaires, etc.
laquo;raincs laquo;ie staphisai^re. — Elles sent de la grosseur d'un pois, de forme triangulaire, ridges et rüdes ä la surface, noirätres en de-hors, grisätres en dedans, d'une odeur legäreinent vireuse et d'une saveur amöre, acre et brülante. Elles renferment, d'apres Feneulle et Lassaigne, les principes suivants : delphine, acide volatil, Stearine, hmle grasse, gomme, amidon, albumine, sels. Le principe actif est la delphine.
Pharmacotechnie. — Les graines de staphisaigre se r6duisent en poudre on se traitent par decoction dans la proportion de 32 grammes par litre d'eau; on fait atissi avec la poudre et Taxonge une pommade dont voici la formule :
Pommade de stapkisaigre.
Prenez : Poudre de staphisaigre................ 8 grammes.
Axonge.............................. 32 —
Incorporez.
Effets et usages. — La staphisaigre agit sur les chiens, chez lesquels eile a etc plus particuliferement essayee, ä la maniere des vomitifs et des purgatifs drastiques les plus energiques; 11 parait m6me que son principe actif, une fois absorbö, porte son action sur le Systeme nerveux, dont.ii tend a affaiblir I'activite, ce qu'il est tres-facile d'admettre ä cause de la famille ä laquelle cette plante appartient. Les effets de la staphisaigre sur les animaux herbivores sont entiamp;rement inconnus. Les usages th^rapeutiques de cette graine sont assez restreints; comme vomitif, eile a 6t6 fort
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vantee autrefois contre la maladie des jeunes chiens, mais eile ne parait pas presenter ä cet egard des vertus superieures ä celles des autres 6m6tiques : la dose serait de 1 ä 3 grammes selon la force des sujels; on l'a proposee aussi comme sternulatoire et sialago-gue, mais eile esl h peu prfes inusitee sous ce rapport. Elle est plus souvert appliquee ä la surface de la peau contre la vermine, et notamment contre les poux; on Temploie en poudre, en decoction, ou mieux en pommade. La decoction de staphisaigre a 6te employee aussi avec succfes sur les regions atteintes de gale; il faut en user sobrement et sur unc petite surface ü la fois, dans la crainte des accidents causes par rabsorption. M. le docteur Defens (1), de Belgique, emploie chez l'homme un liniment compose de staphisaigre et de cevadille, parlies egales, d'un peu de suie de che-minee, et de Q. S. dhuile d'olives, pour faire une pommade molle. M. Guilmot (2) s'est servi de cette preparation avec beaucoup de succössur un chien galeux. Enfin on a dit aussi que cette graine, donri6e ä l'inteiieur h doses menagöes et rapprochöes, pouvait re-m6dier ii certaines növroses, comme l'aconit, duquel eile se rappro-che beaucoup. C'est ü i'cxperience ü conflrmer ou ä infirmer cette croyance.
Plantes indigenes vomitives.
#9632;1deg; Tabac [Nicotiana tahacum, L., Solanees).'— Toute la plante.
2deg; Bellehore noir {Helkborus niger, L., Renonculac6es). — La racine.
3deg; iiellöiiore blanc [Veratrum album, L., Colchicacöes). — La racine.
4deg; Cabaret {Asarum europeeum, L., Aristolochiees). — La racine.
5deg; Violette odorante(F/o/a odorata, L., Violacees). — La racine.
6deg; Colchiqne d'automne {Colchicum autumnale, L.). — Le bulbe.
7deg; SelUe maritime {Scdla maritima, L., Liliacöes). — Le bulbe.
8deg; laquo;enet a balaU {Genista scoparia, L., Legumineuses). — Branches tendres, etc.
(1)nbsp; Annales vitir. beiges, 18C3, p. 336.
(2)nbsp; IbU. p. 529.
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CHAPITRE II
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DES PURGATIFS (1).
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Sthokysub : ivacuauts ialestinaux, Cathartiques, Drastiques, Laxatifs, etc.
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CONSIDERATIONS GEREBALES.
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Definition. — On donne le nom de purgatifs ä une serie de medicaments evacuanls qui ont pour effets essenliels d'agir sp6-cialement sur le canal intestinal, et de determiner des evacuations extraordinaires par leur frequence, leur quantite, leur aspect, leur nature, etc.
Quelques auteurs ont propose de definir tout simplement les purgatifs : des medicaments qui determinent une diarrhee passa-göre quand on les introduit dans le tube digestif. Mais, d'une part, la diarrhee est un phönomene qui n'a rien en sol de bien carac-teristique, et qui pent naitre sous l'influence de causes tres-diver-ses : hygieniques, pbysiologiques ou pathologiques. D'une autre part, les vöritables purgatifs n'ont pas besoin d'ötre mis en contact direct avec la muqueuse digestive pour produire leurs effets, ces medicaments determinant toujours la purgation, quelle que soil la surface absorbante oü on les a deposes. Ce dernier caractere est sur-tout essentiel.
Les purgatifs, considöres relativement ä leurs effets les plus evi-dents,et notamment ä. 1'evacuation intestinale, forment un groupe bien distinct et en apparence trös homogöne dans la grande classe des cvacuants. Cependant, si de leurs effets on passe au mode d'ac-tion de ces medicaments, les analogies s'affaiblissent d'abord, puis disparaissent, et Ton reconnait avec (Honnement qu'il n'existe pas de medicaments plus disparates que les purgatifs, et qu'en realit6 chacun d'eux agit par un mecanisme spöcial et qui lui appartient en propre.
Quoi qu'il en soit, la medication purgative apparait avec ses caractferes distincts au Iherapeutiste qui salt en tirer parti sous ses faces les plus vari^es. De plus, en medecine vöt^rinaire, eile prö-
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(I) Xia purgare, purifier, nettoyer.
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sente un caractöre de generalilö que n'offrent pas toutes les medications 6vacuantes. En effet, si tons les animaux ne peuvent pas vomir ou transpirer, tons peuvent 6tre purges. A la verite, ils ne se prötent pas tous avec une 6gale facility ä subir I'^vacuation in-testinale ; mais, avec les precautions necessaires, on pent arriver ä purger plus ou moins compl6tement las diverses espöces d'animaux domestiques. Les carnivores et les omniyores, en raison de leur petite taille, du peu de döveloppement et de la simplicite de leur tube digestif, sont ceux qui sont le plus facilement et le plus promp-tement purges. Viennent ensuite les solipfedes, places dans cet ordre : cheval, mulet, äne, lesquels cedent en general assez bien ä l'action des purgatifs donnes ä forte dose, mais n'6vacuent jamais que le lendemain ou le surlendemain de 1'administration du re-mede; enfin, en troisieme ligne se rangent les grands et les petits ruminants, qui se montrent souvent röfractaires ü Taction des eva-cuants intestinauxä cause des difücullds extrfimes qu'on eprouve ä faire parvenir les purgatifs dans le canal intestinal directcment et sans perte; quand les effets des purgatifs doivent se montrer cbez ces animaux, ils sont plus haul's en general que chez les solipfedes.
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Orlgine. — Les purgatifs sont tires des trois regnes de la nature.
Le regne mineral fournit des corps simples: soufre, antimoine, mercure; des oxydes: magnesie ; des sels halo'ides: protochlorure de mercure, sei marin; des oxysels: sulfates de soude et de potasse, sulfate et carbonate de magnesie, etc.
C'est du regne vegetal q\x'on retire les purgatifs les plus nom-breux, les plus varies et les plus encrgiques; les plantes qui les fournissent sont reparties dans un assez grand nombre de families vögetales, et toutes les parties des vegölaux: racines, tiges, feuilles, fleurs, fruits, etc., peuvent recöler des principes purgatifs plus ou moins actifs.
Enfin, on ne compte qu'un tres-petit nombre de purgatifs animaux rarement employes; les principaux sont les graisses, le beurre, le lait, le miel, etc.
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Caractamp;res g^ncranx. — Considerös,en bloc, les purgatifs sont des medicaments trös-disparates sous le rapport de leurs proprietös physiques et chimiques; mais quand on les examine individuelle-ment, on unit par apercevoir certaines analogies enlre quelques-uns d'entre eux, et par reconnaitre la possibility d'en former des groupes assez naturels sous le rapport chimique. En general, l'o-Tabourih, 3laquo; edition. — H.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 19
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290nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS ^VACUANTS.
deur et la saveur de ces medicaments sont d6sagr6ables aux sens, et les animaux lesprennent rarement d'enx-momes. Parvenus dans le tube digestif, ils sont r^fractaires pour la plupart aux forces digestives et d6rangent plus ou moinscompl6tement la fonction com-plexe de la digestion; les uns sont purgatifs par toute leur substance {sah'ns), d'autres par reaction chimique {coiys simples), et enQn ceux qui sont tir6s des plantes, en vertu d'un principe special qui pent 6tie acide, alcalin, r6sineux ou gommo-r6sineux, essentiel, extractif, etc.
niviHion. — On distingue depuis longtemps les purgatifs en deux categories: les purgatifs proprement dits et les laxatifs; les purgatifs sont subdivis6s en minoratifs, cathartiqms et drastiques. Getle division n'est sans doute pas tres-rigoureuse, mais eile est g6n6ralemerit admise parce qu'elle est commode pour la pratique.
Pharmacotechnie. — II est pen de medicaments dont les preparations pharmaceutiques aient plus besoln d'etre confeclionnees avec soin que celles des medicaments purgatifs, surtout pour les animaux dont la purgation est toujours difficile a obtenir. Les operations ä l'aide desquelles on prepare ces medicaments sont plus ou moins cotnpliqu6es. Quelques-uns sont donnes en nature; ex. : huiles grasses; d'autres aprfes une simple dissolution dans I'eau, comme les sels alcalins, la manne, etc.; un certain nombre sont traitös par infusion, tels que I'aloes, le sene, etc. ; enlin, d'autres sont adniinistr6s sous forme de sirop, de bols, etc.
Dans la majorite des cas, les purgatifs sont administres indivi-duellement et sans subir aucune espöce de m6Iange. Gependant il existe beaucoup de circonstances oü il pent y avoir avantage ä mö-langer certains purgatifs entre eux ou ä les associer ä des medicaments appartenant ä d'autres classes.
Les anciens medecins attribuant des vertus particuliferes ä cha-que purgatif, et surtout la faculty d'6vacuer cbacun une humeur distincte du corps, administraient rarement ces medicaments ä l'dtat d'isolement; le plus souvent, au contraire, ils les combinaient entre eux, et parfois en si grand nombre, qu'il en rösultait des preparations veritablement monstrueuses. Les mar6chaux, les hip-piatres et les veterinaires du sifecle dernier, imbus ä peu pros des mömes iddes, suivirent naturellement les mßmes errements. Le Systeme de Broussais ramena ä pen pies tout le monde ä l'unite; mais, comme toujours, il outrepassa le but et ne fit disparailre un abus
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que pour en creer im autre. En effet, s'il y a inconvenient ä associer entre eux un grand nombre de purgatifs, il pent y avoir souvent grand avantage ä en combiner rationnellement quelques-uns, comme par exemple l'alobs avec le s6n.5, las sels alcalins avec las purgatifs v^götaux, surtout ceux de nature rösineuse, etc.
L'association des purgatifs avec d'autres m6dicaments est peu fröquente en m6decine v6t6rinaire; cependant les Emollients, las acidules, sent parfois unis aux drastiques pour modörer leur action trop Energique. Las Anglais, par centre, n'administrent ja-mais les purgatifs aux chevaux sans y m^langer divers ingredients at surtout des carminatifs, comme les graines chaudes majeures des ombelliferes, dans la but, disent-ils, de soutenir le tuba digestif at de pr6venir son atonic. II pent se faire que le climat froid et humide de l'Angleterre justifle cette pratique, mais an France eile serait peu rationnelle, at, du reste, alle y ast, g6neralement negligee.
Mcdlcamentatlon. — Les purgatifs s'administrent le plus ordi-nairement par la bouche, sous forme solide ou liquide, et tout ä fait exceptionnellement par le rectum, les frictions cutanöes et l'injection hypodermique ou veineuse. L'ingeslion directe doit seule nous occuper ici; quant aux autres proc6d6s de mödica-mentalion, il en sera question seulamentä propos des medicaments pour lesquels ils peuvent 6tre ulilement mis en usage.
L'administration des purgatifs par les voies digestives directes se fait sous forme solide ou sous forme liquide, et, comme chacuna de ces deux formes a ses avantages at ses inconvEniants dans las divers animaux, il est necessaire de las examiner separement.
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a. Solide. — Quand on admiuistre les purgatifs sous forme solide, on las dispose an electuaires, en bols ou en pilules. La forma päteusa de l'ölectuaire peut convenir pour les solipedes; mais, comme la plupart des purgatifs out une saveur d6sagr6abla, les animaux las prandraient difficilemant ainsi pr6par6s : il faut done peu compter sur ca mode d'administration. Les bols ont leurs avantages et leurs inconv6nients : comme avantages, on peut compter la facility d'administration, l'absence de tout danger d'alt6rer la bouche, las voies respiratoires, etc.; parmi les inconv^nients se trouvent I'impossibilitE de les faira parvanir dans la caillette des ruminants, la lenteur da laurs effels, les alterations materielles qu'ils peuvent produire dans las points du tube digestif oil ils se
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sont accidentellement arröt^s, l'incertitude de leur action, etc. 11 r6sulle de ces consid6rations, que les bols purgatifs doivent 6tre entierement rejetös de la mödecine des ruminants et qu'ils ne doivent 6tre adopl^s pour les solipedes que dans des cas excep-tionnels, malgrö l'exemple des vöterinaires anglais^ qui paraissent avoir adopte de preference cette forme des medicaments purgatifs {purging balls). Ceux de ces remfedes qui se prötent le mieux h. ce mode d'administralion sont principalement le calomelas. la ma-gnesie, I'aloes, la rhubarbe, labryone, rhuiledecroton-ligIiuni,etc. Enfin, la forme de pilule, qui ne difföre de la prec^denle que par le moindre volume de la preparation, est adoptee assez volontiers dans la medecine des carnivores et des omnivores, oü eile donne en general de bons r6sultats.
b. liiquide. — On peut dire que la forme liquide est celle qui . est la plus generalement adoptee pour l'administration des purgatifs et qu'elle assure mieux que toute autre le developpement des effets de ces medicaments. Lorsque les purgatifs sont insipides ou pen sapidcs, il y a grand avantage ü les presenter auxanimaux avec leurs boissons ordinaires; alors ils sont avales sans perte, sans accident, et avec les plus grandes chances de produire une action prompte et 6nergiquc. Malheureusement on se trouve rarement dans des conditions aussi favorables, et, au lieu de donner les purgatifs en boissons, on est le plus souvent force de les administrer en breuvages. Alors il Importe de redouble!- de precautions pour ne pas perdre une partie du liquide, pour eviter son introduction dans les voies respiratoires, pour le faire arriver dans la caillette, si 1'on agit sur un ruminant, etc. Une fois parvenu dans le tube digestif, le purgatif liquide passe rapidement de Testomac dans le petit intestin, et de celui-ci dans le gros intestin, oü il doit principalement agir, s'y repand uniformement et produit une purgation etendue et reguliere, etc.
Posologie. — Rien n'est plus variable que la dose de purgatifs qu'il convient d'administrer aux divers animaux, parcequ'une foule de circonstances peuvent la faire varier ; cependant rien ne serait plus desirable que la possibilite de determiner rigoureusement la quantite de medicament nöcessaire pour produire une purgation reguliere chez un animal quelconque et dans telles circonstances d6terminees; mais cette exactitude dans la posologie des purgatifs n'^tant que trfes-rarement possible, il en resulte que la m6dicalion
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purgative restera longlemps encore environnöe d'une grande incertitude.
Les circonstances qui peuvent faire varier les doses des purgatifs sent de trois especes : les unes sent relatives aux medicaments, les autres auxsujets, et les dernieres au monde extdrieur. II Importe dejelerun coup d'oeil rapide sur chaeune d'clles.
Les medicaments mineraux 6tant ä peu pres purs et identiques avec eux-mömes, la dose ä administrer est toujours la mßme dans des circonstances analogues; il n'en est pas de möme pour quel-ques purgatifs v6g6taux, dont l'intensite d'aetion peut varier du simple au double selon leur degr6 de puretö : tels sent, par exem-ple, l'aloes, larhubarbe, le s6n6, etc. 11 faudra done proportionner la dose de ces medicaments ä la qualite des varietös commerciales qu'on aura ä sa disposition.
Les circonstances relatives aux sujets sont les plus nombreuses et les plus imporlanles; on doit placer en premiere ligne Vespece des sujets, car eile exerce une influence considerable ä l'egard de la dose de purgatifä administrer. Toutes choses 6gales d'ailleurs, la quanlite de m6clicameiit doit 6lre a son maximum chez les ani-maux ruminants, et ä son minimum chez les carnivores et les om-nivores; les solipedes occupent sous ce rapport un rang interne diaire. Apresl'influence de l'espece vienl celle de Vdge des animau.i., qui n'est pas moins grande : on peut dire d'une maniere gencrale que les doses des medicaments purgatifs doivent s'61ever progressi-vement comme l'äge des animaux. Le sexe doit 6lre pris aussi en consideration; la dose doit etre gcneralcment moindre pour les femelles que pour les males, surtout lorsqu'elles sont pleines ou qu'elles allaitent; 11 est vrai que le plus souvent ces deux etats contre-indiquent l'emploi des purgatifs. Enfin, le temperament indue non-seulemcnt sur la dose, mais encore sur la nature des re-mödes purgatifs ä employer; les doses laquo;ülevöes et les drastiques conviennent souvent aux sujets lymphatiques, tandis que ceux qui sont nerveux, sanguins, irritables, reclament des doses peu dlevees, et l'usage des cathartiques, notamment des purgatifs salins, hui-leux, sucres ou acidules, etc.
Plusieurs circonstances ext6rieures exercent une grande influence sur la posologie des purgatifs; de ce nombre sont le climat, la sai-son,\a. temperature, le regime, etc. L'expenence a depuis longtemps demontr6 que, dans les climats froids et surtout humides, la dose des purgatifs devait 6tre beaucoup plus elevee que dans les climats sees et chauds; aussi les vet6rinaires anglais et allemands prescri-
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vent-ils en general des quantity de remödes purgatifs bien sup6-rieures ä celles qui sont en usage en France. Pendant I'hiver, il faut aussi donner des doses plus considerables qu'en et6 ou dans les saisons intermediaires; et, en toule saison, on doit augmenter la qnantite du remede lorsque Tatmosphere devient froide et humide. Enfin, le regime des animaux herbivores exerce naturellement une certaine influence sur la dose et les effets des purgatifs; ceux qui sont au regime d'aliments sees sont plus difficiles ä purger et exigent des doses plus elevees que ceux qui mangent de l'herbe frai-che, des racines-fourrages, etc.; seulement les animaux qui sont soumis au regime du vert n'ont pas besoin, en g6n6ral, de purgatifs.
Lorsque la dose d'un purgatif est determinee, il reste encore un point important ä d6cider : e'est de savoir si cette dose sera denude eniiere, d'emblee, ou si eile sera fractionnee, brisee, et adminisiree ä des intervalles de temps rapprochös. Le premier mode est k peu pres le seul employe chez les animaux, parce qu'il est le plus commode dans la pratique; le second, assez souvent employ^ chez rhomme, möriterait d'etre mis en usage plus souvent qu'on ne le fait dans la medecine velerinaire, oü il pourrait rendre quelques services, surtout quand on emploie les purgatifs drastiques.
PrccantionH bygleniqnes relatives ä. la purgation. — Lorsque I'indication qui reclame l'emploi des purgatifs n'est pas trop impö-rieuse, il est convenable de prendre certaines precautions hygie-niques propres ä assurer plus completement le developpement regulier de la purgation. Ces precautions se distinguent en trois categories : celles qu'on prend avant l'administration des purgatifs, celles qui doivent accompagner le developpement de leurs effets, et enfin celles qui doivent suivre la purgation.
Avant. — Avant de purger les animaux, surtout les solipfedes, il convientdelessoumettreäunediöte gradueependant deux jours. Pendant le premier jour, on ne donne aux animaux qu'une demi-ration d'aliments de facile digestion et des boissons farineuses; le deuxieme jour, on supprime tout aliment solide et Ton soumet les sujets ä l'usage du barbotage; de plus, pour mieux pröparer le tube digestif aux nouvelles fonctions qu'on exige de lui, on donne ä plusieurs reprises des lavements simples, pour vider la partie posterieure des intestins et entretenir les mouvements p^ristalti-ques du canal intestinal. Une fois les animaux prepares parla diöte
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etle repos, doit-on administrer les purgatifs le matin on le soir? La plupart des praticiens choisissent de preference le matin, parce qu'on peut inieux suivre les progres de l'aclion du remöde pendant la journ^eque durantlanuit; neanmoins,quand on emploiedespur-gatifs qui agissent lentement, comme le soufre, le calomel, Taloes, les r^sines, etc., il y a avantage ä les administrer le soir, parce iju'ils produisent pen d'effets pendant les douze premieres heures, et que de cette maniöre on Economise le tiers du temps.
Pendant. — Un mouvement fluxionnaire ayant lieu vers I'intes-tin pendant que les purgatifs developpent leurs effets, 11 enr^sulte que la peau, sous l'influence de ce mouvement de concentration des forces ä l'int^rieur, perd de son energie, desa force de resistance, et se montre beaucoup plus sensible ä l'action des agents ext6rieurs; de la le pröcepte de preserver les animaux des cbangements brusques de temperature durantla purgation, de les tenir dans un lieu p!ut6t chaud que froid, et de recouvrir la surface du corps avec des tissus de laine en hiver et de fll en 6tö. II esl presque inutile de dire que les animaux ne doivent recevoir aucune nourriture solide.
Pendant les premieres beures et tant que les animaux ne mani-festent pas d'agitation, il faut les laisser dans un repos absolu afln que le purgatif se repande uniformement dans le tube digestif et y prepare ses effets; mais, dfes que les coliques apparaissent, il faut promener doucement les animaux pour exciter Faction du plan charnu de l'intestin et provoquer des evacuations. laquo; Teile estl'influence de l'exercice, dil de la Bere-Blaine (1), que, si Ton double la dose d'alofes qui purge un cheval exerce, on n'obtiendra pas une seule seile de celui qui ne Test pas. raquo; D'oü ce pralicien conclut que la dose thörapeutique des purgatifs doit 6tre souvent supörieure ä la dose pharmacologique, parce qu'il arrive Mquemment qu'on ne peut exercer les animaux malades soumis h la purgation.
Apramp;s. — Lorsque les Evacuations purgatives sont termin6es et que les animaux sont k pen pros revenus ä l'6tat naturel, tout n'est pas fini pour le praticien : il doit veiller encore ä ce que les ma-lades purges soient preserves avec soin pendant quelques jours des intempöries de l'air; ä ce qu'ils ne soient ramenßs h leur regime habituel que irös-graduellement; ä ce qu'ils ne soient soumis ä au-cun travail penible avant que plusieurs jours d'une alimentation
(1) Not. fondatnent. de fart, veter., t. Ill, p. 468.
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alibile aient r6tabli les forces, etc. Enfin, quand la purgation a 6t6 trop forte, il faut soumettre les sujets ä une diete rigoureuse pendant quelques jours, leur administrer des breuvages et des lavements adoucissants, etc.
iMiarmacodjnamie. — Les effets physiologiques des purgatifs doivent 6tre distingu^s en primitifs et en comecutifs; les premiers peuvent 6tre locaux ou generaux; et enfin, les effets locaux se divi-sent en externes et en internes.
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1deg; Effets locaux externes. — Les experiences de Bretonneau ont demontrö que la plupart des purgatifs n'exercent pas sur la peau et les tissus denudes une action irritante proportionnelle ä leur energie purgative. C'est ainsi que les gommes-resines, l'aloös, le jalap, le s6n6, etc., qui sont des evacuants energiques, n'irritent pas sensiblement la peau et les tissus; les purgatifs salins ont une action locale externe egalement pen prononcee et nullement en rapport avec celle qu'ils exercent sur la muqueuse intestinale ; enfin les purgatifs tir^s des Euphorbiacces, comme Feuphorbe, I'huile de croton-tiglium, etc., agissent seuls avec une 6gale Energie sur les deux membranes tesumentaires.
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2deg; Effets locanx internes. —Introduits dans le tube digestif, les purgatifs concentrent en quelque sorte leur action sur le canal intestinal, et n'agissent que faiblement ou pendant trös-peu de temps sur les autres parties de l'appareil tie la digestion ; cependant leur action dans la cavity buccale meriterait d'etre etudiee, parce que cette connaissance servirait parfois ä eclairer faction de ces medicaments surje petit intestin, qui regoit des canaux excröteurs sem-blables ä ceux des glandes salivaires qui aboutissent dans la bouche. Les purgatifs ne paraissent pas sdjourner longtemps dans 1'estomac et n'exercent sur ce viscamp;re qu'une influence minime ; neanmoins, leur action n'est pas entiörement nulle, car plusieurs d'entre eux, quand ilssont donnas ä dose un peu elev^e, provoquent des vomis-sements cbez les carnivores et les omnivores avant de determiner la purgation.
Parvenus dans le canal intestinal, les purgatifs n'agissent pas avec le m6me degr^ d'activite sur toutes les portions de ce long conduit: les uns, comme les purgatifs salins, le calomel, la rhubarbe, etc., paraissent aglr avec force sur le petit intestin d'abord; puis ^puiser leur action decroissante sur le reste du canal alimentaire; d'autres,
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au contraire, et nolamment les drastiques, semblent glisser, en quelque sorle, sur rintestin gröle et concentrer toute leur action sur le caecum et le colon. Quoi qu'il en soit, le döveloppetnent du phenomene complexe de la purgation parait tenir aux quatre actions suivantes produites par les purgatifs sur le canal intestinal: une action irritante, une action fluxiomiaire, une action secretaire et une action evacuante. Disons quelques mots de chacune d'elles.
a.nbsp; nbsp;Action irrUante. — L'irritation de la muqueuse intestinale est genöralement considöröe, surtout depuis Broussais, comme le point de depart de toute purgation, et cela parait assez fonde pour la plupart des purgatifs, ainsi que le demontrent les coliques vio-lentes qui accompagnent leur action, l'autopsie des animaux sacri-fies pendant que le travail purgatif se prepare, etc. Neanmoins, l'irritation intestinale ne doit pas etre consideröe comme essentielle ou indispensable ä l'övacuation purgative, car les laxatifs et la plupart des minoratifs purgent souvent sans irriter notablement la muqueuse des inlestins; et ce qui le prouve, c'est, d'une part, le peu de derangement physiologique qu'ils döterminent, et, d'autre part, la possibililö de les employer plusieurs jours de suite sans inconvenient. Enlin, les purgatifs drastiques eux-mömes n'irritent pas l'intestin comme les agents irritants ordinaires; ils agissent d'une maniere speciale et ne deviennent dangereux pour Teconomie ani-male quequand leur action purgative n'est pas bleu reguliere, ce qui demontre que rirritation qu'ils determinant dans les circon-stances ordinaires n'est pas tres-grave.
b.nbsp; Action flnxionnaire. — Quelle que soit Faction des purgatifs sur l'intestin, l'experience n'en demontre pas moins que, sous l'in-fluence de ces agents evacuants, tout le systöme circulatoire abdominal dcvient le siege d'une espece de mouvement congestionnel ou fluxionnaire qui produit, ä l'egard du reste de l'economie, une action revulsive et derivative des plus energiques et des plus puis-santes. Aussi, quand on sacrifie des sujets places sous rinfluence d'un purgatif un peu cnergique, trouve-t-on les parois intestinales vivement injectees, la muqueuse plus rouge ;\ sa surface, les racines de la veine porte pleines de sang, etc.
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c. Action s^cretoire. — Sous l'influence de l'irritation et de la congestion intestinales, la plupart des s6cr6tions qui out lieu dans l'intestin lui-möme, et celles des glandes qui versent leurs produits
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dans ce canal, sont presque toujours consid^rablement accrues. A leur passage dans le petit inteslin, les purgalifs excitent, par voie de continuity ou mieux par action reflexe, le foie et le pancreas, dont les canaux excr^teurs viennent y aboutir; 11 se passe dans cettecir-constance le m6me phönomöne que celui qui se developpe dans la bouche par l'action des sialagogues : la stimulation de rextremitö libre des canaux excreteurs accelere et augmente l'excrötion des glandesqui y sontattachees. Dans le canal intestinal, les purgatifs augmententplusieurs s6cr6tions, comme celles du mucus, du liquide enterique, des gaz, etc.; et, de plus, il s'6tablit souvent k travers la muqueuse un mouvement d'exosrnose qui entraine dans I'intestin une grande quantite du plasma du sang, etc.
Les anciens avaient des idöes singulieres sur l'action des purgatifs relativement aux diverses secretions intestinales; ils admettaient que chaque medicament de cette classe exerce plus particuliöre-ment son influence sur teile ou teile secretion ddterminee. D'aprfes cela, ils appelaient cholagogues les purgatifs qui paraissent agir sur le foie et provoquer des evacuations bilieuses el jaunätres; pkleg-magogues, ceux qui excitent la s6cr6tion du mucus intestinal et qui donnent lieuä des selles glaireuses; hydragogues, ceux qui paraissent surtout provoquer le mouvement d'exosmose du serum du sang et occasionner des Evacuations sereuses ou aqueuses ; panehy-magogues, les purgatifs qui augmentent toutes les secretions et pro-voquent l'expulsion de matiferes trfes-heterogenes; enfin, ils appelaient eccoproiiques, les remedes qui expulsent les matiamp;res fecales sans occasionner de secretions intestinales bien copieuses. Ces idtes sur Faction des purgatifs, quoique surann^es, ne sont pas aussi pueriles qu'on s'estplu ä le dire, et bon nombre d'entre elles peu-vent 6tre justifiees par rexp6rience, ainsi que nous aurons le soin de le faire voir en Etudiant chaque purgalif en particulier.
d. Action evacnante. — Par suite des divers phenomönes qui se passent dans les intestins, et que nous venons d'indiquer, des Evacuations alvines plus ou moins abondantes et plus ou moins fluides ne tardent pas i survenir. Elles sont dues ä plusieurs causes: d'a-bord ä rirritation de la muqueuse qui se transmet bientöt, par contiguite de lissu ou par voiesympathique, äla membrane charnue, qui accelere ses mouvements peristaltiques et prEcipite le cours des matiferes contenues dans le canal intestinal; ensuite, ä l'6lat de fluidil6 que les matiöres intestinales acquiferent peu ä peu par suite de la grande quantity de boissons ingErEes, des supers6cr6tions qui
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se sont 6tablies k la surface de l'intestin, etc. Quoi qu'il en soil, l'expörience d6montre que sous l'influence des purgatifs, et parti-culiferement de certains d'entre eux, comme le sen6 par exemple, la membrane musculeuse de l'intestin acc^löre etaugmente l'ener-gie de ses contractions pöristalliques, resserre progressivement et d'avant en arriöre le calibre de l'intestin de maniere ä chasser vers l'anus les matieres alimentaires. Leur marche n'est pas 6galement pr6cipit6e dans toute l'ötendue du canal digestif. D'abord lente dans la portion duodenale, ä cause du calibre et de la position ascen-dante de cet intestin, eile devient beaucoup plus rapide dans la partie flottante et dans la portion ileo-coecale, oüle purgatif ne fait que passer; dans les gros intestins, la marche de la substance purgative et des matiferes alimentaires 6prouve un temps d'arrfit plus ou moins grand : c'est lä, en effet, dans la majorite des cas, que s'opöre la purgation proprement dite, surtout chez les solipedes. Enfin, quand celle-ci est parvenue an degre convenable, les gros intestins se contractent ä leur tour, puis le colon flottant et le rectum, et ünalement les matieres sont expulsees par l'anus avec une force plus ou moins grande, selon les cas.
Eirets generanx. — Les modifications considerables que les purgatifs döterminent dans le tube digestif ne restent pas longtemps localises dans cet appareil; elles s'etendent peu ä peu h tout I'or-ganisme et changent d'une manifere appreciable le rhythme des fonctions : ce sont ces changements que Ton designe sous le nom de signes ou de symptdmes de la purgation. Independamment du retenlissement des cffets locaux du tube digestif, les effets generaux sont dus parfois aussi ä l'absorption des purgatifs et ä leur transport dans le sang, d'oü peuvent rösulter des changements dans la circulation et la respiration, dans les appareils s^creteurs, etc.
Pendant les premiöres heures et durant faction en quelque sorte pr^paraloire des purgatifs, les effets locaux determines dans le tube digeätif restent entierement localises et ne donnent lieu h. aucun retenlissement fonctionnel un peu appreciable. Mais peu ä peu, et ä mesure qu'ils acquiörent plus d'intensite, ils sont accuses par des signes exterieurs plus ou moins övidents. Quelques heures apres I'administration d'un purgatif, les animaux deviennent tristes, tien-nent la töte hasse, eprouvent des baillements frequents (notamment les solipfedes), perdent l'appetit, accusent une soifvive, etc. Si l'on examine attentivement la surface de la peau, on reconnait au toucher des alternatives de chaud et de froid, des espöces de frissons,
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et l'on peut apercevoir aussi le hörissement des poils, une sorte d'horripilation passagere, etc. Ges phenomenes sont determines par le mouvement fluxionnaire sanguin qui tend h s'etablir dans le systöme abdominal; une fois que ce mouvement est bien d6ter-min6, la peau perd decidement de son activity, et pendant toute la purgation eile reste froide, trös-sensible aux variations de temperature, et ne secrete ou n'exhale qu'une petite quantity de produits. Enfin, si Ton explore le pouls avec soin, on remarque qu'il est petit, concentrö, souvent irregulier, et parfois möme manifestement intermittent. Tels sont les principaux phenomenes precurseurs de la purgation.
A mesureque la purgation se developpe et que l'irritalion intes-tinale s'etablit et acquiert de l'intensite, des signes plus carac.teris-tiques se manifestent et sont fournis plus particulierement par le tube digestif. Une ficvre plus ou moins intense se montre, le pouls est plein et dur, les muqueuses s'injectent, la bouche devient chaude et päteuse, la soif vive, etc. Si l'on applique I'oreille sur l'abdomen, on entend des borborygmes bruyants qui se dirigent vers les parties posterieuresdesintestins; les animaux s'agitent, re-gardent leur ventre, qui parfois so ballonne, relevent souvent la queue, expulsent des vents, eprouvent des epreintes vives accusees par le relächement et le resserrementcontinuels de l'anus, et enfin expulsent les matieres fecales. Ce sont d'abord des oxcremcnls avec leur consistance et leur aspect ordinaires, mais rendus en quantite plus considerable; puis des matieres plus molies, chargees de mu-cosites et formees par les aliments chymifies, surpris en qnelque sorte dans le tube intestinal par le purgatif au moment oü ils al-laient ceder aux absorptions les malöriaux alibiles qu'ils renfer-maient; enfln, des matieres liquides, pultaeees. formees par les aliments, les boissons, les liquides secretes ou exhales dans l'intes-tin, la preparation purgative, etc., sont expulsees ä leur tour et souvent laneees avec une certaine force derriere les animaux. In-dependamment de ces changements dans la consistance et l'aspect des matieres fecales, on remarque souvent des modifications dans leur couleur, leur odeur, etc., ce qui varie, du reste, selon la nature des purgatifs. Tels sont les signes caracteristiques de la purgation chez les divers animaux.
Aprfes un nombre tres-variable d'evacuations molies et liquides, les contractions intestinales diminuent d'energie, les expulsions deviennent plus rares, moins abondantes et finissent par cesser en-liereroent; des lors le calme renait dans reconomie, les coliques
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cessent, la flövre tombe, les muqueuses pälissent et s'humectent, la peau reprend sa chaleur et sa souplesse, le pouls devient mou et lent, le venire est souple et volumineux, les animaux sont lai-bles, mais l'appötit reparait, etc. Tels sont les symptömes qu'on remarque aprös one purgation reguliere.
Action toxique des pnrgaiifs {superpurgation, hypercathar-sis, etc.). — Lorsqu'un purgalifest trcs-actif, qu'il a ete administre ätropforte dose, qu'il agit sur un sujet tres-irritable ou dont les intestins sont döjä. malades, etc., il peut determiner une action exageree et produire ce qu'on appelle une superpurgation. Ge pbe-nomene est precede et accompagne de symptömes semblables ä ceux de la purgation, mais beaucoup plus prononc^s ; en outre, il est suivi d'accidents qu'on ne remarque pas dans la purgation reguliere, et peut meme entraincr la mort.
Quand les animaux sont sous le coup d'une superpurgation, ils deviennent tristes et inquiets peu de temps apres l'irigestion du remede ; les irregularitcs de la temperature de la peau et celles de la circulation sont trcs-manil'estes ; une flevrevive se declare bien-töt. Les animaux accusent par les signes ordinaires les coliques qu'ils cprouvent; les carnivores et les omnivores sont pris de vo-missements ; les herbivores ont le ventre ballonne et douloureux ä la pression; les reins sontroides et insensibles ; la queue se releve et s'agite, I'anus accuse des epreintcs violenles; des gaz sont fre-quemment expulsös, puis des excrements solides d'abord, ensuite mous, et enfiu des malieres liquides infectes, acres, sanguino-lentes, etc. Cette irritation intestinale arlificielle peut, comme I'en-t6rite spontanee, gucrir, passer h I'etat chronique ou entrainer la mort. Les moyens qu'il convient de lui opposer sont d'abord des emissions sanguines, si I'etat general des animaux I'indique, une diete severe, des boissons mucilagineuses, des emulsions, des tisanes amidonnöes, des lavements adoucissants, etc. Lorsque I'irrita-tion est calmee, on fait cesser peu ä peu la diarrhöe par les boissons föculentes, les breuvages legerement opiaces, les lavements astringents, etc.
• Effets consecutifs . — Parmi ccs effels il en est qui se rappor-tent directement h la digestion et d'autres ä la plupart des autres fonctions. II Importe deles etudierseparement.
Le lendemain d'une purgation reguliere, on remarque chez tous les animaux le retour de l'appötit, qui se montre plus exigeant que dans les circonstances ordinaires; les aliments, recherch6s et pris
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avec avidity par les animaux, sont promptement dig6res; arrives dans les inteslins, ils sont enliferement depouillds de leurs principes alibiles par une absorption devenue trös-active pour r6parer les pertes failes par le corps durant la purgation ; aussi, pendant plu-sieurs jours les excrements sont-ilsrejetös ä de rares intervalles, en petite quantite et avec une consistance plus grande qu'ä l'ötat normal, la constipation 6tant presque loujours une suite inevitable de la purgation, Enfin, le ventre des animaux, devenu souple et moins volumineux par suite des 6vacuations determin^es par les purgatifs, reprend peu ä peu son volume et sa forme ordinaires.
Un des effets consöcutifs les plus constants et les plus remarqua-bles des purgatifs, c'est un affaiblissement trös-notable des forces g6n6rales du corps et surtoüt des forces musculaires ; aussi doit-on s'abstenir entiferement de soumettre les animaux qui viennent d'etre purges au plus leger travail et de les exposer aux intemperies, car rexp6rience demontre qu'en pareil etat ils suent au moindre exercice et sont tres-sensibles aux variations de temperature. Get affaiblissement de tout l'organisme tient ä plusieurs causes, telles que la diete qui precede, accompagne et suit la purgation, les pertes humorales faites dans le tube digestif, la d6pense d'influx ner-veux qui accompagne necessairement un phenomfene aussi long et aussi complexe que la purgation, etc. Un autre effet gönöral et conseculif des purgatifs, du aux m6mes causes que le pr6c6dent, et non moins constant que lui, c'est Vamaignisement du corps, la ?•lt;?'-sorption des produits epanch^s dans le lissu cellulaire et les sereuses splanchniques, etc. laquo; La purgation amaigrit les chevaux, dit de la Bfere-Blaine (1), parce qu'elle stimule les absorbants et les determine a reparer la perle du sang en repompant les aulres fluides du corps. C'est pourquoi la purgation affaiblit la plupart des secretions. raquo; On remarque, en effet, comme un rdsultal ordinaire de Taction des purgatifs, la diminution des produits secretes qui n'ap-partiennent pas au tube digestif, comme la transpiration cutande, la s6cretion del'urine, du lait, etc. Enfin, apres une purgation reguliere, la circulation et la respiration sont un peu plus lentes, le pouls plus souple et plus mou, I'air expire plus humide et plus frais ; les muqueuses sont un peu päles et humectees, la peau souple et les polls lisses, repine dorsale sensible et flexible, etc.
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Pharmacotherapic. — Nous avons ä examiner successivement,
(I) Nol. fondament. de Cart, veter., t. Ill, p. 471.
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dans deux paragraphes distincls, les effeis et les indications tMra-peuliques des mödicaments purgatifs.
1deg; Effets thcrapeutiques. —L'action thörapeutique des purgatifs est trfes-complexe, et peut se rapporter ä quatre chefs princi-paux: ä une action evacmnie, k une action spoliatrice, ä une action revulsive et ä une action depurative.
a.nbsp; Action evacnante. — Ind6pendamment de l'expulsion des maliöres Scales accumul6es,durcies ou allöröes dans le tube digestif, les m6dicaments purgatifs produisent une Evacuation humorale trfes-abondante dans toute l'ötendue du canal alimentaire; il en Insulte, comme consequence nöcessaire, l'appauvrissement des llui-des nutrilifs, et, par balancement fonctionnel, la diminution des diverses secretions internes ou externes, naturelles ou accidentelles, ce qui revolt, dans maintes circonstances, des applications utiles dans le traitement des maladies.
b.nbsp; Action spoliatrice. — L'action fondante ou spoliatrice des purgatifs esttellementprononc6e,ä causedes supers6cretions exlra-ordinaires et momentanees qu'ils provoquent, queles anciens I'a-vaient caract^risee par cet adage : purger, c'esl saigner, Beaucoup d'auteurs modernes out adopts ropinion des anciens sans modification, et pensent que les purgatifs appauvrissent le sang exacle-ment comme les saignees, et en lui enlevant les mömes Elements. M. Mialhe (1), qui a fait des recherches sur ce sujet, ne partage pas cette maniere de voir. laquo; Le sang, dit-il, pendant la purgation, est comme tamisE ä traversle tissu des membranes inteslinales, qui ne laisse passer que l'eau, las sels, Talbuminose et les ferments, et re-lient, au contraire, les ElEmenls constilutifs ou organises, la 11-brine, l'albumine et les globules. En un mot, le sang subit une veritable concentration, et il perd, en m6me temps, une partie de ses elements alibiles, ra/ÄMraquo;imolaquo;e,principeessentiellementr6parateur... On voit done, en comparant l'effet de la saignEe ä celui de la purgation, que cette dernifere agit preferablement k la premifere, puis-qu'elle ne prend au sang que les matteres que Talimentation peut lui rendresi facilement, et qu'elle lui laisse les principes organises que la saignee lui enleve. raquo;
c.nbsp; Action r.'vuisire. — Les purgatifs, en irritant la muqueuse
(1) Recherches sur les purgatifs, 1848, p. 35 brocli. iri-8.
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intestinale et en appelant dans ]e sysleme circulatoire abdominal une grande quantite de sang, exercent, h l'ögard des autres parties du corps, et notamment de la peau, de la poitrine, des centres ner-veux, des membres, etc., une action revulsive trfes-^nergique et d'autant plus puissante qu'elle s'^tablit sur une surface önorme chez les herbivores, et depassant celle de la peau elle-m6me en etendue.
d. Action laquo;i.'puratiYc. — Les liquides secretes et expulses pendant la purgation, dans le tube digestif, ne renferment pas seule-ment les principes normaux des fluides nutritifs, ils peuvent conte-nir encore, et meme de preference, d'apres l'opinion des anciens, des principes accidentels älteres, des virus, des miasmes, des poisons, etc. p La purgation, dit M. Mialhe (1), entraine les principes putrides, Elements fermenliferes, sans aucun doute, qui, dans certains cas, infectent reconomie et döterminent l'alteration du sang lui-m6rne. G'est ce qui explique I'heureuse influence des purgalifs dans toutes les affections typhoides. raquo;
2deg; Indications thcrapeutiqucs. — Les marechaux, les hippiatres et les v^terinaires du siecle dernier, imbus des idees humorales, employaient fr6quemment les purgatifs dans I'espoir d'expulser hors du corps les humeursal threes qu'ils snpposaient (Hre la cause directe de la plupartdes maladies. Guidespar de pareilles idees,nos devanciers devaient souvent abuser do I'emploi do ces evacuanls; c'est aussi ce que la lecture de leurs ecrits nous apprend. Non-seulementils employaient ces medicaments d'une maniere intem-pestive dans maintes circonstances, mais encore ils en faisaient un usage abusif, soit par la grande quantite de remedes employes, soil par I'activite excessive de ceux qu'ils choisissaienl de preference. Le Systeme de Broussais, avec son inevitable irritation gas-tro-intestinale, devait naturellement faire abandonuer l'usage de ces medicaments ; c'est, en effet, ce qui eut lieu, et pendant vingt ä trente ans les purgatifs furent ä pen pres bannis de la medecine de l'bomme et de celle desanimaux. Depuis quelques annees, grace au retour d'idees plus saines et moins exclusives en medecine, ces mödicamenls ont repris le rang qu'ils meritent parmi les agents thörapeutiques. Les maladies contre lesquelles on en fait usage se-ront divisees en series distinctes, d'aprös leur siege ou leur nature, afin de rendre l'etude des indications de ces medicaments plus claire et plus simple.
(1) Mem. C!(.,p. 27.
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1deg; iialadiea du tube digreatif. — Les purgatifs sont employes ä titre d'evacmnts contre les affections suivantes du tube digestif : la constipation, les pelotes stercorales, les calculs intestinaux, les corps strangers, Tengouement intestinal, lesempoisonnements, les vers intestinaux, le möconium dessöchö des animaux h la ma-melle, etc. On les emploie principalement comme substitutifs dans la diarrhöe, la dyssenterie et l'entörite chronique, la flevre ty-phoide, la fiövre muqueuse ou catarrhale, la gastro-conjoncl^jvite, la jaunisse, les affections chroniques du foie, etc.
2deg; Affections da Systeme neryeux. — Bon nombre de maladies nerveuses sont amendöes ou gu6ries par l'usage rationnel des purgatifs. Gelles contre lesquelles on en fait plus parliculierement usage sont les diverses variötes de vertige, la ineningite, la my^lite, les paralysies, l'öpilepsie, la choree, rimmobilitö, la pousse ner-veuse, les crampes, etc.
Squot; Phlegmasies. — On fait usage des purgatifs dans le traite-nient des plilegmasies inlernes ou externes sous deux points de vue bien dillerents. Au debut de ces affections, ils agissent principalement ü titre do revulsifs en attirant le sang vers I'intestin; c'est sous ce point de vue qu'on les emploie contre les inflammations des centres nerveux, des yeux, des poumons, de la peau, des ma-melles, des pieds, des articulations, etc. Yers la fin des plilegmasies, les purgatifs paraissent agir surtoul ä titre de spoliatews du sang et en facilitant la r^sorplion des produits de rinflammation, soit que ces produits s'epanclient ä la surface des organes, comme •dans les inllammations des söreuses et des muqueuses, soit qu'ils s'infiltrent dans la trame des organes en alterant leur structure, ainsi qu'on le remarque dans les parencbymes, les glandes, tels que le poumon, le foie, les mamelles, etc., ils exercent egalement une sorte d'action risolutive ou fondante
4deg; Ilaladies cutances. — On emploie les purgatifs contre les maladies aiguös et contre les affections chroniques de la peau. Dans le premier cas, ils agissent comme revulsifs en contre-balan-(jant le mouvement fluxionnaire qui est dirige vers la peau; on ne s'en sert pourtant que quand les Eruptions sont Ires-graves et me-nacent l'existence des sujets, comme on le remarque dans les maladies pustuleuses. Dans le second cas, les purgatifs modifient la vitality et les fonctions de la peau par la voie du balancement fonc-Taboürin, 3'Edition. — II.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; . 2raquo;
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tionnel, et, de plus, ils senablent expulser hors de l'öconomie les principes virulents qui enlretenaient les maladies cutan^es.
3deg; Supersecretions. — Toules les fois qu'une s6crdtion ou exhalation naturelle ou accidentelle a acquis trop d'activit6 ou se pro-longe outre mesure, il esl avantageux d'employer les purgatifspour les ramener au degr6 convenable. Parmi les söcr^tions naturelles, il n'^ a guere que celle du lait qu'on cherche ä supprimer lorsque certaines femelles ont perdu leurs petits ou qu'un sevrage premature les laisse dans toute l'activite de la s6cr6tion laiteuse. La plu-part des muqueuses, et notamrnent celles des bronches, du nez, des yeux, des oreilles, des voies genito-urinaires, etc., peuvent rester le siege d'une supersecr6tion muqueuse trcs-abondante apramp;s rinflammation dont elles ont ete le siege; alors l'emploi opportun des purgatifs peut etre d'un grand secours pour diminuer ou tarir tout h fait ces secretions mucoso-purulentes. Enfin, la secretion purulente d'une plaie, d'ulcerations etendues, de crevasses, de se-tons, de vesicatoires, etc., peut etre tellement abondante qu'il y ait necessite d'en conlre-balancer la production ü l'aide d'un pur-gatif; c'est, du resle, un moyen rationnel et usuel de supprimer sans accident la secretion d'un exutoire 6tabli depuis longtemps.
6deg; Hydropisles. — Les diverses especes d'bydropisies des se-reuses splanchniques, articulaires, tendineuses, etc.; les inliltra-tions partielles ou generalcs du tissu cellulaire, sont amend^es ou gueries par l'usage repete des purgatifs, ainsi qu'il est facile de le comprendre, du reste, d'apres le mode d'action de ces medicaments.
Contre-indications. — L'usage des purgatifs est conlre-indique dans les phlegmasies aigues du tube digestif, dans la plupart des affections putrides du sang, dans I'anemie, dans les eruptions modernes et reguliöres de la peau, etc. 11 faul en user aussi avec beau-coup de menagement pendant la gestation des femelles, et s'en abstenir entiferement durant I'allaitement.
DIVISION DES PURGATIFS.
Enlaissant de c6t6 la division des purgatifs en laxatifs et en purgatifs proprement dits, qui n'a pas une bien grande importance, nous partageons les 6vacuants intestinaux en quatre groupes dis-
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tincls, selon leur degr6 d'energie, et en allant des plus 16gers aux plus forts, dans l'ordre suivant :
1deg; Purgatifs laxatifs. — 2deg; Purgatifs minorattfs. —3deg; Purgatifs cathartiques. — 4deg; Purgatifs drastiques.
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sect; I.— Pargatlfs laxatifs (1).
Les laxatifs sont des övacuants intestinaux qui paraissent pro-duire la purgation en relächant le tube digestif par une action 6molliente ou atonique. Tous les auteurs, cependant, n'admettent pas cette maniere d'agirdes laxatifs : les uns pensent qu'ils purgent en irritant la muqueuse inleslinale comme les autres purgatifs; d'autres, au contraire, les considörent comme des especes d'ali-ments indigestes qui troublent le travail digestif des intestins et provoquent ainsi une diarrhea passagere.
Quoiqu'il ensoit de ces opinions sur Faction des laxatifs, l'expö-rience n'en demontre pas moins que leur action est generalement douce, graduelle, puisqu'ils provoquent rarement des coliques et ne donnent lieu qu'excepüonnellement ä des phenomenes g6n6-raux un peu notables. Aussi les laxatifs sont-ils employes de preference pour evacuerle tube digestif lorsqu'il est irrite, pourpurger les animaux irritables, jeunes, delicats, pour entretenir la liberty du ventre pendant les phlegmasies de longue duree, etc. 11s sont plus frequemmenl employes pour les jeunes animaux de toute es-pece, et pour les carnivores et les omnivores, que pour les grands herbivores, qui reclament des doses enormes de ces medicaments pour elre convenablement purges.
Les laxatifs employes chez les animaux sont peu nombreux ; il en est qui sont tires du regne mineral, comme la magnesie calcinöe et le carbonate de magnßsie. le bitartrate de potasse et le tartro-borate potassique; d'autres sont fournis par les plantes : tels sont la moutarde blanche, l'hiiile de ricin, la manne, la casse, le tama-rin, etc. Nous allons les examiner successivement et dans l'ordre de leur enumeration.
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I. — LAXATIFS MINERAUX.
a. Magnesie calcinee.
Sysontmib : Magnösie blanche, Tcrre amere, etc.
Pharmacographie. — La magnesie calcinee est solide, amorphe, (1) De laxare, reiacher.
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prösentant l'aspect d'une poudre blanche impalpable, douce au toucher, inodore, insipide, 16gerement alcaline, et pesant 2,3. M-cemment calcinöe, la magnesie absorbe environ dix fois son poids d'eau et s'öchauH'e comme la chaux vive, mais avec inßniment moins d'energie; eile se dissout ä peine dans l'eau et plus dans celle qui cst froide que dans celle qui est chaude. Elle se dissout sans effervescence dans les acides, produit des sels amers, cristal-lisables, d'oü eile est precipitöe par les bases alcalines ä l'etat A'hydrate.
I siijjes. — La magnesie calcineo s'emploie sous deux points de vue distincts : comme absorhant ou antiacide, et comme laxatif. Sous le premier rapport, eile convient pour les grands aniraaux qui ont l'appeüt depravö, qui löchcnt les murs, qui recherchent avec aviditeles matiöres terreuscs, pour ceux qui tiquent, etc. La close varie alors de 32 ä 96 grammes par jour. C'est surtout pour les petits animaux qui telent encore el qui sont atteints de diarrhee, ou ceux qui maigrissent malgrö l'abondance du lait de leur more, que la magnesie calcinee rend de grands services en neutralisant l'excös d'äciditö da sue gastrique, qui paralt 6tre la cause de tons les d^sordres qu'on observe chez les animaux ä la mamelle. La dose doit 6tre de 4 ä 8 grammes par jour en pilules ou en breu-vages. Enfln, dans les empoisonnements par les acides, cette base est un des meilleurs contre-poisons qu'on puisse employer.
A litre de laxatif la magnesie est rarement employee chez les animaux, malgre son prix pen 61eve; cela tient, d'une part, h ce qu'elle est tres-peu active, el, d'autre part, h ce qu'il en faudrait de trös-grandes quantitös pour purger les grands animaux. Les pra-ticiens qui voudraient I'employer devraient la donner ä la dose de 250 grammes aux grands animaux, et ä celle de 32 i\ 64 grammes pour les petits, selon leur taille et leur force.
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b. Carbonate de magnesie. Stnonymie: Magnesie carbonatee, Craic inagutJsicnuc.
Pharmaeographie. — Ge composö magnösien, forme le plus souvent par un melange de carbonate et d'hydrate de magnösie, est sous forme de petits pains carr6s, lögers, poreux, blancs, inodores, nisipides et inallörables ä 1'air. Le carbonate de magnesie est insoluble dans l'eau pure, trös-soluble dans celle qui est chargöe
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d'acide carbonique; il se dissout dans les acides avec effervescence, et perd son acide i\ la chaleur rouge.
Usages. — Le carbonate magnösien jouit a pen pros des monies propriet(5s que la magnösie, mais il lui est inferieur sous lous les rapports ; cependant, comme son prix est moinsölevö que celui de cette dernifere, il pourrait lui etre substitue chez les animaux avec avantage. M. Zundel donne la magn6sie carbonatde dans une infusion sucree de camomille dans le cas de m6t6orisation intestinale des veaux k la mamelle; il en rösulte une lögöre purgation quidis-sipe bientöt lemal. {Nole communiquee.)
c. Citrate de magnisie.
Pharmaco^raphie. — Ce purgalif 16ger, d'une saveur agr6able et tre s-employe chez I'liomme, pourrait egalement I'ctre chez les animaux des petites espfeces ou chez les sujets jeunes des grands herbivores. On I'obtient aisement en saturant une solution d'acide citrique par du carbonate de magnesie; en ajoutantensuite de l'al-cool, le[sel forme, et qui est neutre, se precipite et pent etre s6che. II est alors sous forme d'une poudre blanche, grenue, plus dense que la magnesie et formte dquot;un amas de cristaux prismaliques. En dissolvant ce sei dans I'acide citrique, on obtient le citrate acide employ^ de pr6f6rence comme purgatif.
Pbarnacotccimic. — On donne toujours le citrate de magnesie en solution aqueuse.On peutle pr^parer extemporan6ment d'apres la formule suivante, de Dorvaull:
Prenez : Acide citrique cristallisöc............ 100 grammes.
Magnesie blanclie.................... GO —
Eau................................. 100 —
Dissolvez I'acide dans I'eau, ajoutcz la magnesie et administrez imm^diate-ment.
La dose pour les petits animaux doit etre de 32 i Gl grammes selon leur taille.
E ffctlaquo; et usages. — Le citrate de magn6sie purge doucement, sans produire de coliques et en provoquant des övacuations aqueu-ses,promptes et abondantes, chez 1'homme.ill est probablequ'il agiraitde m6me chez les petits animaux; chez les grands, il serait trop dispendieux. II convient surtout dans les affections de I'esto-
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mac et du petit intestin ; aprfes les empoisonnements, les indigestions, la jaunisse, etc.
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d. Bitartrate de potasse. Pharmacographie. — Voyez Temperants, t I, page 270.
Uaages. — Le bitartrate de potasse donn6 aux grands animaux ä la dose de 100 ä 130 grammes par jour, en dissolution dans leurs boissons ordinaires, agit d'abord comme temperant et löger diurd-tique; mais h la longue il reläche le tube digestif et produit les effets des laxatifs. Chez les pelits ruminants et le pore, la dose quo-tidienne estdel6ä32 grammes, et chezle chien de Sä 16 grammes.
Le tartrate neutre de potasse (sei v6g6tal) et le tartrate de potasse et de soude (sei de Seignette), en raison de leur plus grande solubility dans l'eau, conviendraient mieux que le sei pröcödent comme laxatifs; cependant ils sont h peu pres inusites, I'usage ayant con-sacrö de pröförence l'emploi du tartro-borate de potasse, dont nous aliens nous occuper maintenant.
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e. Tartro-borate de potasse. Pbarmacographie. — Voyez Temperants, t. I, page 271,
Usages. — La cröme de tartre soluble, donn^e dans les boissons des animaux aux doses indiquees pour la crfeme de tartre insoluble, agit d'abord comme tempörant, anliputride etdiur^lique, puis, au bout de quelques jours, eile reläche les intestins, et provoque des defecations frequentes et molles comme les autres laxatifs. Ce 16ger purgatif est trös-recommandö centre Tentörite chronique du boeuf, centre l'entörite couenneuse, centre la fievre bilieuse, la jaunisse, la gaslro-conjenclivite, la metro-peritonite accompagnde de constipation, contre la pourriture du mouton, la fiövre typhoide du cheval, I'anasarque avec tendance putride, etc.
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11. — LAXATIFS VEGETAUX. a. Moutarde blanche {Sinapis alba, L.).
Pharmacographie. — La graine de moutarde blanche est deux fois aussi grosse que celle de la noire, ronde et glebuleuse comme cette demiere, lisse ä la surface, qui est d'un blanc jaunätre, ino-
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dore, et d'une saveur amfere et äcre. Elle ne renferme pas les monies principes que la moutarde noire; eile contient un principe soufr6 appele sulfo-sinapisine, qui, sous l'influence de l'humiditö, donne naissance ä un principe äcre, huileux, fixe, auquel parait due l'ac-tivit6 de la moutarde blanche.
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Pharmacotecbnie. —Si l'on röduisait la moutarde blanche en poudre, eile serait probablement plus active; cependant on la donne toujours entiere, et le plus ordinairement en 61ectuaire ou en suspension dans de l'eau miellee.
riiarmacoiijnamic. — Les effets purgatifs de la moutarde blanche chez les animaux ont 6te peu 6tudi6s encore, et les rösultats de rexperimentation n'ont pas 6t6 les mömes pour les divers ex-pörimentateurs. Ainsi, d'apres Delafond(I), la graine de moutarde blanche, adtninistrSe ä la dose de 90 grammes ä deux chevaux pramp;üablement prepares ä la purgation, a d'abord cause un peu d'excitation gönörale, une legere salivation, et, au bout de six heu-res, eile a amenö l'expulsion de matieres fccales ramollies. Le mdme essai ayant ete r6pet6 lelendemain sur un des sujets, on ob-tint au bout de huit heures une veritable purgation. D'un autre c6t6, MM. H. Bouleyet Reynal (2), ayant administr6 a plusieurs chevaux de la moutarde blanche, depuis 100 jusqu'ä 300 grammes, observerent bien l'excitation gendrale et le plyalisme, mais n'obtin-rent aucune purgation. Enfin, nous avons fait de notre cote quel-ques experiences dont voici les resultats : deux chevaux de forte taille en bon 6tat, mais suspects de morve, reQurent dans le milieu de la journee, et sans pr6paration prealable, chacun 230 grammes de moutarde blanche sous forme d'^lectuaire. On remarqua une excitation genörale sur les deux sujets; Tun expulsa au bout d'une heure une grande quantite d'excröments, et la defecation continüa pendant la nuit suivante sans changement dans la consis-tance des crottins; I'autre sujet n'eprouva aucun derangement intestinal. Le lendemain, on doubla la dose pour le sujet qui avait amp;vacu6 : les effets furent ä peu prfes les mßmes que la veille.
II r^sulte de ces divers essais, que la moutarde blanche ne purge pas ä proprement parier les chevaux, mais qu'elle determine une excitation gen^rale, de la salivation, et qu'elle provoque I'expul-
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(1)nbsp; Thirap. gener., t. II, p. 59 et 60.
(2)nbsp; nbsp;Recueilde med.viUr., 1850, p. 691.
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312nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS EVACÜANTS.
sion, dans un temps donnö, d'une plus grande quantity d'excre-ments que dans les circonstances ordinaires. C'est done un purgatif eccoprotique (1) s'il en füt.
Pharmacotherapie. — La moutarde blanche n'a encore regu qu'un petit nombre d'applications en mödecine völ^rinaire. M. Cabaret (2) I'a employee avec profit contre une sorte d'embarras gas-trique chez le cheval; M. Huvellier (3) I'a essayee contre le vertige abdominal des solipedes avec quelque apparence de succös : la dose 6tait do 90 grammes, qu'on repetait selon le besoin ; M. Planard (4) s'en est servi contre la mßme maladie i la dose de 230 grammes ; en outre, iladministrait du bi-carbonate de soude pour neutraliser le sue gastrique qui, d'aprös ce praticien, serait surabondant ou trop acide dans cette maladie. II y a quelques annees, M. Alassau-niere (3) a pr6conise la moutarde blanche comme une sorte de spe-ciftquc contre le vertige abdominal des solipedes; il l'administre ä la dose de oOO grammes ä la fois en 61ectuaire, dose qu'il r6pöle trois fois par jour durant trois ou quatre jours, au bout desquels, selon rauteur, les animaux sont en convalescence ou se trouvent entierement retablis. De plus, M. Parent (6), v6terinaire ä Saint-Marcel, pres Cbälon-sur-Sa6ne, a mis en usage avec un plein suc-ces la graine de moutarde blanche contre I'indigestion simple ou vertigineuse des solipedes; la dose a varic de 23011 300 grammes, en electuaire ou en suspension dans l'eau miellee et donn^e en breuvage. Dans le cas de vertige abdominal on ajoutait un peu de camphre et on donnait des lavements avec l'essence de te-rebenthine.
Enfm, M. Zundel, dans la forme abdominale ouhepatique del'af-feclion typhoide, emploie avec succes la moutarde blanche ä la dose de 230 ä 500 grammes melangee au miel et au sulfate de soude. 11 en est de meme quand, pendant I'ete, les chevaux ont 1'es-tomac embarrass^, la teto lourde et sont menaces de vertige ; ce 16ger laxatif, au bout de 2 ou 3 jours, ramfene les animaux ä leur 6tat ordinaire {Note communiquee). De plus, M. Saint-Cyr s'est servi avec avantage de ce medicament contre la constipation, si frequente
(1)nbsp; Dc 3$, deliors; ct y.ojrpo;, excrement.
(2)nbsp; Recueit de medec. ve'te'r., 183G, p. 583.
(3)nbsp; I'nd., 1834, p. 18.
(4)nbsp; Ibid, 1848, p. !H.
(5)nbsp; Ibid, 1850, p. 687 et suiv.
(6)nbsp; Journ. vilir. de Lyon, 1860, p. C42.
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DES PURGATIFS.
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et si opiniätre du chien. Seulement, pour reussir, il faut perseve-rer dans l'emploi du remede (Note commmiquee).
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b, Huilo de ricin. Synonymie : Huüc de castorj Huilc de palma-chrisri, etc.
Pharmacographie. — Le ricin {Ricinus commums, L.) est une belle plante h feuilles palm6es qui appartient ä la famille des Eu-phorbiacees; eile est originaire de Tlnde et de l'Afrique, oü eile acquiert les dimensions
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d'un arbre; dans nos climats, oü eile est cul-tivee parfois dans les jardins comme plante d'ornement, eile n'est plus qu'une plante an-nuelle, bien qu'elle puisse acquerir des proportions assez considö-rables. Le ricin, encore appele palma-chrisä, fournit a la mödecine ses graines, desquelles on retire une huile laxative.
CJraiues de r jciii. —
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Les semences de ricin
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sont de la grosseur
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Fig. 7.
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d'un haricot, un peu allong^es, aplalles de dessus en dessous, et terminees ä une ex-tremite par une espöce de caroncule blancMtre representant assez bien la t6te d'un insecte; leur surface est lisse, luisante, d'un gris jaunälre marbrö de brun; ellcs sont form^es de deux parties: d'une enveloppe mince, dure, cassante, et d'une amande huileuse, d'une saveur douceätre avec un arriöre-goüt äcre, et composäe de deux lobes aplatis adosses l'un äl'autre.
Composition chimiqne. — D'apres M. Bower (1), les graines de ricin contiennent, independamment de l'huile grasse, de Vamidon,
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^1) Journ. de chimie et de pliarm., t. XXVII,
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p. G3.
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314nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICAMENTS fiVACUANTS.
de la cellulose, de Vemulstne semblable h celle des amandes amöres, et qui d6veloppe dans l'emulsion des graines de ricia un principe acre analogue ä l'essence de moutarde. Cast ce qui explique les propri6t6s 6m6tho-calhartiques de ces graines.
Halle de ricin. — L'huile de ricin recente el bien pr6par6e est blanche, visqueuse, epaisse, inodore, d'une saveur douce et fade sans arriöre-goüt acre, et pesant 0,969. Expos6e ä l'air eile rancit, devient 6paisse et finit par se dessecher comme une huile siccative. Elle difföre des autreshuiles grasses en ce qu'elle est soluble, äfroid, dans Talcool rectifie, ce qui permet de decouvrir imm6diatement toute fraude dont eile aurait 6t6 I'objet. En outre, eile se diffe-rencie des huiles fixes v6g6tales par une composition chimique sp6ciale ; au lien d'acides oleique et margarique, l'huile de ricin contient les acides ricinique, margariligue et elaiodique combines avec la glycerine ; enfin, eile renferme souvent, surtout quand eile a ele mal preparce, un principe ol6o-r6sineux qui lui communique une grande äcrete.
Pharmacotechnie. — Afln d'obtenir une plus grande quantile d'huile, on avait proposö de torrdfier les graines de ricin depouil-16es de leur enveloppe, deles öpuiser par l'aleool, etc. ; mais I'ex-pörience ayant dömontre que, si les produits ainsi obtenus etaient plus abondants, ils n'6taient pas de bonne qualite, on a peu ä pen abandonnö ces divers procedes pour adopter le plus simple et le plus rationnel, qui consiste ä soumettre les amandes des semences de ricin ä la meule et a les presser ensuite ä froid, comme on le pratique pour obtenir des huiles douces de bonne qualite, dites merges. C'esl aujourd'hui le procede universellement suivi.
raquo;letiicanientutiuu. — On administre le plus ordinairement l'huile de ricin aux animaux ä letat de puret6 ; cependant on y ajoute parfois une huile grasse ordinaire pour la rendre plus fluide et plus relächanle; par centre, on y melange quelquefois, pour augmenter son activity, une certaine quantity d'huile de croton-tiglium. Rien n'empeched'y ajouter, comme chezl'homme, du sue d'oseille, du sirop de nerprun, de la manne, de la creme de tartre soluble, etc.
Les doses qui conviennent aux divers animaux sont les suivantes:
1deg; Grands herbivores...............nbsp; nbsp; 500 ä 100O grammes.
2quot; Potits ruminants.................nbsp; nbsp; nbsp; 64 a ISO —
3deg; Pores..........................nbsp; nbsp; nbsp; 32 a 96 —
•iraquo; Chiens.........................nbsp; nbsp; nbsp;32 ä G4 —
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Pharmacodynamte. — L'huile de ricin fraiche et convenable-ment pr6par6e, est un laxatif tr6s-doux et trös-efflcace chez les petits animaux surtout; quand eile est rance ou obtenue par un proc6d6 vicieux, celte huile cesse d'ötre relächante et purge comme les catharliques. Beaucoup de praticiens lui reprochent de manquer souvent son effet sur les grands herbivores ou de les purger incompl^tement. Tl r^sulte, en effet, des experiences de Perciwal, qu'ä la dose de 700 grammes, environ, eile ne purge pas toujours le cheval, ce qui en fait un medicament infldele et dis-pendieux tout ä la fois; aussi son usage est-il pen frequent pour les solipedes.
Pharmacotherapie. — Les cas oü l'huile de ricin semble le mieux indiqufee sont surtout l'engouement des estomacs des ruminants et des gros intestins du cheval, la constipation chez lous les animaux, surtout chez les vaches alteintes de metro-pöritonite, les pelotes stercorales et les calculs intestinaux, les corps Strangers, les hernies apres la reduction, les affections vermineuses, etc. laquo; Elle estindiqu^e, dit Moiroud (1), toutes les fois qu'il s'agit de provo-quer des evacuations intestinales sans irritcr les premieres voies. Nous I'avons vu employer avec succös, continue-t-il, pour remplir cette indication, dans le cas de verlige abdominal chez le cheval, et nous nous en somraes servi nous-m6me avec succös centre les coliques stercorales. On la donne au chien dans les constipations opiniätres.auxquellesilest beaucoup plussujetquo les herbivores.raquo; D'un autre c6t6, M. Chambert nous a assure avoir retire de bons r6-sultats de l'emploi de ce laxatif dans le vertige abdominal du cheval ; il I'administre k la dose de 250 ä 500 grammes dans une decoction de bette. Enfin, M. Schaack nous a dit s'en 6tre servi avec un plein succes sur un jeune poulain atteint de constipation opiniätre; ladosefutseule mentde 64 grammes. L'huile de ricin ne paraitdonc pas 6tre un aussi mauvais purgatif pour les herbivores que quelques auteurs se sont plu ä le dire. Ce qui le prouve encore, c'est I'usage qu'en fait avec succfes M. Felizet (2), ä la dose de 100 grammes, centre les pelotes stercorales du cheval; 11 se sert en m6me temps, ä la verite, du sulfate de soude ä dose double; les breuvages pur-gatifs sont donn6s alternativement toutes les quatre heures.
Inddpendatnment de l'huile grasse laxative qu'elles fournissent,
(1)nbsp; Pharmacologie, p. 280, 1quot; ^dit.
(2)nbsp; Recueilde med. velör., 1869, p. 359.
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316nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICAMENTS EVACUANTS.
les graines de ricin peuvent donner une emulsion tres-aclive et qui purge ä la maniere des drastiques, en ralson des principes resineux qu'elle contient. II parait que ces graines out une activity au moins die fois plus grande, t\ poids 6gal, que I'huile qu'on en retire, puis-que, d'aprfes le capitaine Pelletier (1), 173 grammes de ces graines ont determine la mort de plusieurs chevaux qui en avaient mango avec leur avoine. D'un autre c6t6, les expöriences d'Orfila (2) ont ddmontre que 6ä -12 grammes de ces semences 6cras6es et donnfies ü des chiens auxquels on avait 116 Tcesophage pour empöcher le vomissement, sufflrent pour tuer ces animaux. Enfin, les graines de ricin paraissent exercer sur les carnivores et les omnivores un effet ömeto-cathartique, car on lit dans la Mattere medicale de Bourgelat: laquo;L'amande prise interieurement, soit en nature, soit en decoction, est im vomitif et un purgatif pour les carnivores surtout; on en donne aux cochons qu'on veut purger; on la leur fait prendre ficrasee dans leurs aliments on bouillie dans du lait ; eile doit ötre nouvelle; eile a l'odeur du chfinevis quand eile est vieille. raquo; C'est encore lä un exemple d'une substance active peu chere et dont I'emploi est Irop nfigligfi.
c. l)e la Manne.
Pharmacogrraphie. — On donne ce nom a un produit concret, mucilagineux et sucrö, fourni par plusieurs espöees de frenes, ar-bres de la famille des Jasminees, et nolammeutpar 1c Fraxinus ro-tundifolia etle Fraxinus ornus, L., qui croissenl spontanement dans la Galabre, la Sicile, etc. ; les framp;nes qui viennent en France ne renferment pas de manne. On obtient ce produit, enllalie, en pra-tiquant des entailles dans le tronc des frenes, et en recevant la matiere qui s'en 6coule sur de la paille on des feuilles. Une fois qu'elle s'est concretfie pendant la fiaicheur de la nuit on la re-cueille. L'operation se fait pendant les mois les plus chauds et les plus sees de l'annee, juilletetaoüt notamment.
quot;Varietelaquo; commerciales. — On connait trois espamp;ces distinctes de mannes dans le commerce de la droguerie : ce sont la manne en larmes, la manne en sorte et la manne grasse. Disons un mot de cha-cune d'elles.
(2) Anual. de la Soc. veldr. du Finulcre, 1841, p. 48. (2) Toxicolugie, t. II, p. 117, ö'fSdit.
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1deg; Manne en larmes. — Elle est en fragments plus on moins vo-lumineux, allonges, irröguliers, friables, d'une couleur blanche si eile est r^cente, et jaunätre si eile a vieilli, d'une odeur faible, sp6-ciale, et d'une saveur douce, sucr6e, mais fade. G'est la variöte la plus estimöe et la plus chore, el comme eile est peu active, eile doit 6lre rejetee de la mddecine des animaux.
2deg; Manne en sorte. — Gelle-ci est en masses i'rr6gulieres formees de larmes peu volumineuses, brisees, ou de grains irröguliers, et d'une sorte de sirop brunätre, epais, mucilagineux, qui agglutine les d6bris de larmes entre eux. La couleur de cette vari6t6 est jau-nätre si eile est recente, et brunätre si eile a vieilli dans les officines et qu'elle ait ferments. G'est l'espece de manne la plus commune et la plus employee pour les animaux.
3deg; Manne graase. — Veritable rebut des deux autres variötes, la manne grasse est en masses poisseuses, brunätres, granuleuses, un peu plus consistantes que le miel, collant aux doigts comme ce dernier et renfermant beaueoup d'impuretös, telles quo des d6bris vögclaux, du sable, de la terre, de la paille, etc. La manne grasse etant rejetee del'autre mödecine, cVunprixpeucleve, ettres-active, eile conviendrait paifailement pour les animaux, mais eile est devenue rare dans le commerce, oü l'on prefere la purifier pour la transformer en especcs plus chores ou pour faire la manne facticc,
Composition chimique. — D'aprfes les recherches de M. Leuch -weiss, les diverses especes dc mannes renfermeraient les principes suivants : nmnnite ou sucre non fermentescible, sucre veritable, matiere mncilagineuse, redne, acide organique, matieres azotees, eau, cendres. La mannite et le mucilage paruissent fetre les principes purgatifs de la manne.
Falsifications. — Les diverses especes de mannes sont fröquem-meut falsiflees aujourd'hui avec du glucose, de la cassonade, du miel, des matieres feculentes, etc.; on pousse meme la fraude jus-qu'ä fabriquer de toutes pieces ce medicament laxatif. Ce remöde ayant peu d'importance en mödecine v6t6rinaire, nous ne nous ar-röterons pas h faire connaitre les moyens de damp;voiler les adulterations dontil est I'objet.
M^dlcamentation. — La manne s'administre le plus souvent sous la forme de liquide aux divers animaux, et, comme eile n'a
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pas une saveur desagreable, les maiades la prennent facilement en boisson; on la donne parfois aussi sous forme d'electuaire, no-tamment quand on l'emploie ä litre de b6chique chez les grands herbivores. Les doses purgatives de cette substance sont les sui-vantes :
1deg; Grands herbivores.................nbsp; nbsp; 500 b. 1000 grammes.
2deg; Petits ruranianls...................nbsp; nbsp; nbsp;64 a 125 —
3deg; Pores.............................nbsp; nbsp; nbsp;64 a 96 —
4deg; Chieus.............................nbsp; nbsp; nbsp;32 a 64 —
Effets et usages. — La manne est incontestablement le laxatif leplus douxque Ton puisse mettre en usage ; malheureusement son peu d'aclivite et son prix relativement assez 61ev6 ne perrnettent gufere qu'on en fasse usage chez les grands animaux; aussi est-elle reservee ä peu pres exclusivemenl pour ceux qui sont trfes-jeunes ou qui appartiennent aux petites especes; cependant M. Girou(t) I'a administree ä la dose de 3O0 grammes ü un boeuf attaint d'entö-rite couenneuse, et lui attribue l'expulsion des fausses membranes qui eut lieu deux jours apres radministration du remede laxatif. II r^sulte, des experiences de Daubenton (2), qu'ä la dose de 64 grammes la manne ne purge pas le mouton, mais qu'ä celle de 90 ä 123 grammes, eile amene des evacuations au bout de neuf heures, sans älterer la sante des sujets et sans meme diminuer sensiblement leur appötit; ü la duse de 130 grammes, eile agit trop fortement. La manne serait done un bon purgatif pour les moutons, si son prix n'^tait pas trop eleve. Malgr6 cet inconvenient, Barthelemy aine (3) I'a employee avec beaucoup de succes, ä petites doses repetees, chez des agneaux ä la mamelle atteints d'indigestion laiteuse. Enfin, Delafond (4), ä l'exemple de son predecesseur, s'est servi avec avantage de ce 16ger laxatif sur des veaux atteints de la möme affection. En general, chez les petits carnivores, la manne est un bon purgatif; eile a ete van tee par Barthelemy ain6 (3) centre la maladie des chiens; il prescrit de l'administrer en solution dans du lait.
La manne n'est pas employee chez les grands herbivores pour 6vacuer 1'intestin, mais en revanche on s'en sert pour diminuer la
(1)nbsp; M4m. de la Soc. vetir. de Lot-el-Garonne, 1846, p. 33.
(2)nbsp; last, pour les bergers, 3deg; edit., an X, p. 459 et 460.
(3)nbsp; Compie rendu de VEcole d'A!fort, 1821, p. 32 et 34.
(4)nbsp; Recueil de med. velamp;r., 1844, 254.
(5)nbsp; nbsp;Compte rendu de VEcole d'At fort, 1821, p. 32 et 34.
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loux dans la bronchite chronique et pour faciliter I'expectoration ; c'est ä la fois un Mchique adoucissant et incisif. On I'administre en breuvage ou en electuaire ä la dose de 30 ä 100 grammes, qu'on r^pamp;te plusieurs fois dans la journöe, selon le besoin ; donn^e ainsi pendant quinze ä vingt jours, dit Moiroud (I), eile agit avec succös; associee au kermfes, eile donnerait sans doute de bons r6-sullatsdans la bronchite catarrhale.
De la Casse.
Pliarmacographle. — Le Can^ficier {Cassia fistula, L.) est un grand et bei arbre de la famille des Legumineuses, qui est origi-naire de l'Arabie et de i'Inde, et qui est cultive maintenant avec succös dans I'Amerique meridionale. II fournit ä la medecine son fruit appele casse.
La casse est une gousse indöbiscente, cylindroide, de la gros-seur du pouce, longue en moyenne d:un demi-metre, et formee par deux valves soudees longitudinalement et d'une teinte noire; intfirieurement, cette gousse est divisee transversalement par des cloisons completes en un grand nombre de loges contenant une pulpe noirätre, douce et sucr6e, cnveloppant une graine lisse, aplalie et rougeätre. La casse entiere porte le nom de casse en batons; la pulpe retiree des loges et melangee aux graines s'appelle casse brute ou ä noyaux; on Tappelle casse mondee quand on en a s^-pare les semences en la passant ä travers un tamis fin; enfln, de-layöe dans l'eau, filtree et rapprochee en consistance d'extrait, eile constitue la casse cuite.
Composition chimitiue. —D'apres Vauquelin, la pulpe de casse contient les principes suivants : gelatine vegetate {peclinel), sucre, gomme, gluten, eau, parenchyme ou cellulose.
Emploi. — La pulpe de casse se donne en dissolution dans l'eau, seule ou melangee ä d'autres laxatifs; c'est un övacuant trös-doux en mSme temps que legörement temperant; malheureusement son prix 61ev6 et son peu d'aclivit6 ne permeltent pas d'en faire usage sur les grands animaux, ä moins qu'ils ne soient trös-jeunes ou de race trfes-pr^cieuse. C'est par centre un purgatif utile pour les jeunes chiens, pour les chats, etc., par ce qu'en raison de sa saveur agreable, ces animaux le prennent facilement d'eux-memes.
(1) Pharmacologie, p. 217.
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c. Du Tamarin.
PharmacograpMe. — Le TAma.Tm\er {Tamarindus indica, L.) est aussi un bei arbre de la famille des Lögumineuses, qui a la m6me origine quele precedent et qui est cultivö dans lesmömes contr6es, ainsi qu'en Egypte. II fournit 6galement h. la medecine son fruit, qui est peu d6velopp6.
Le fruit du tamarinier est une gousse indehiscente, d'une seule pifece, irr^gulierement cylindroide, 6trangl6e de distance en distance, de couleur terne et d'une longueur moyenne d'environ 10 centimetres. Interieurement, on ne remarque aucune cloison et Ton trouve une pulpe noirätre, acidule, d'odeur vineuse, entre-m616e de quelques Blaments et d'un petit noinbre de graines, qui en remplit toute la cavitö et s'etend dans toute la longueur du fruit. C'est cette pulpe qu'on expedie dans le commerce; lesfruits entiers s'y rencontrent rarement.
Composition cMmiqnc. — La pulpe du tamarin renferme les principes suivants : acides citrique, tartrique, malique, bitartrute de patasse, sucre, gotnme, pecline, parencliyme ou cellulose, eau, etc.
Emploi. — Le tamarin est aussi laxatif que la casse et infiniment plus temperant qu'elle; il est inusit6 chez les grands herbivores par les mßmcs raisons que pour cette derniere. Quant aux ani-maux tres-jeunes ou de petite espece, ils trouvent dans le tamarin unövacuant d'une certaine utility, qu'ils prennent aisement d'eux-in6mes. II convient surtout dans les affections du foie, la fievre bi-lieuse, la jaunisse, etc., et en general, dans toutes les phlegma-sies, compliquöes de predominance biliaire, do tendance putride du sang, etc.
sect; II. — Purgatifs minoratifs (1). Sysosymie: Purgatifs alcalias, Purgatifs salins, Purgatifs dialytiquos, etc.
Nous r6servons exclusivement la denomination de purgatif minoratifs aux sels neutres de potasse, de soude et de magnesie, el nous en formons une catögorie speciale, pares qu'ils ont un mode d'action entierement distinct de celui des autres purgatifs. En effet, ces selsne purgent pas en relächant le tube intestinal, comme les
(I) De minorare, amoind^il•, diminuer.
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laxatifs, ni en l'irritant plus ou moins fortement, eomme les ca-thartiques ou les drasliques; ils ne paraissent pas augmenter sen-siblement non plus la secretion de la bile, du sue pancröatique, du mucus, etc. ; mais ils determinant sur la muqueuse intestinale un mouvement exosmotique du s^rum du sang qui entraine l'expul-sion hors du corps d'une quantity plus ou moins considerable de matteres sdreuses et aqueuses. Aussi les purgatifs salins sont-ils des evacuants hydragognes (1) s'il en fut jamais.
L'action des sels neutres alcalins varie, du reste, seien la dose ing6r6e; quand ils sont administrösäpetites doses,ils sont absorMs, agissent surle sang, et detemiinent finalement une action diureti-que marquee, ainsi que nous l'expliquerons plus tard; lorsqu'au contraire ils sont donnas en grande quantity, ils ne sont pas absorbs, ou ne le sont que trös-faiblement, et agissent alors sur l'in-testin, dont ils provoquent les evacuations. Gelte action difKrente des sels neutres, selon la dose, a 6te parfaitement demontr^e, chez rhomme, par MM. Laveran et Millon (2), au moyen du sulfate de soude ctdutartratede potasse et de soude, donnös successivement ä petites et grandes doses.
M. Liebig (3) essaye de donner l'explication de cette particularity remarquable de la maniere suivante : Lorsqu'une solution saline, dit-il, est plus chargöe de sels que le sörum du sang, eile ne peut traverser par endosmose la muqueuse intestinale, et non-seulement eile n'est pas absorbee, mais encore eile determine un mouvement en sens inverse, c'est-ä-dire qu'elle appelle par exosmose le s6rum du sang sur la surface intestinale, d'oü rösulte la purgation; quand, au contraire, les solutions sont moins concentrees que le plasma sanguin, elles sont absorbees, se meiangent au sang, et produisent ensuite des effets g6n6raux variables, selon leur nature. Les experiences nombreuses de Poiseuille (4) sur Tendosmose du serum du sang, relativement aux solutions salines plus ou moins concen-tröes, semblent dömontrer l'exactitude de la thöorie du chimisle allemand. Du reste, on s'exposerait ä tomber dans une grande erreur si Ton prenait cette theorie dans un sens absolu ; quelque concenlröe que soit une solution saline et quelque copieuse que soit r^vacuation humorale qu'elle determine, eile n'est jamais entiöre-ment expuls6e sans qu'une petite quantity soit absorbee, d'autant
(1)nbsp; De OSwp, eau; et avlaquo;, je chasse.
(2)nbsp; Compte rendu de rInstitut, t. XIX, p. 347.
(3)nbsp; nbsp;Chim. appliq. ä la physiol. vegit. et ä Cagric, p. 461 et suiv.
(4)nbsp; nbsp;Compte rendu de t'Instilut, t. XIX, p. 994,
Tabouhin, 3e Edition. — II.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 21
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plus que tout mouvemeut d'exosmose et d'endosmose se compose de deux courants conlraires, Fun qui son et l'aulre qui entre; par cons6quent, les purgatifs salins doivent 6tre n6cessairement absor-b6s en partie, agir sur le sang comme fluidifiants en vertu de leurs bases, et sortir de l'economie par les voies urinaires en provoquant une action dluretique.
Quoi qu'il en soit de ces explications theoriques, rexp^rience dömontre que I'action purgative de ces composes salins est assez sure, mais qu'elle n'est jamais ni copieuse ni prolongee; cela tient ^videmment ä leur mode d'action et üi l'absence h peu pros complete d'irritation inlestinale qui accompagne leur usage lorsqu'ils sont donnds ä doses convenables : aussi peut-on les administrer pendant plusieurs jours de suite sans crainte d'accidenls. Cepen-dant, comme ils evacucnt une grande quanlile de serosile, ils ten-dent h dess^cher la surface intestinale, et ne tardent pas i amener une constipation plus ou moinsforte; on previent en partie cet inconvenient en les donnant ä doses fractionnees et en abreuvanl largement les aniinaux en temps convenable ; celte precaution est d'autant plus utiie que les purgatifs salins provoquent toujours une soif assez vive et qu'ils determinent presque toujours la diurese. Les purgatifs salins peuvent remplir la plupart des indications des evacuants intestinaux, et de plus ils reQOivent des applications toutes speciales. Un assez grand nombre d'affeclions du tube digestif en reclament l'usage; de ce nombre sont la constipation avec crottins durs, .sees. coiffes;la gastro-conjonctivile, la lievre bilieuse, catarrhale, muqueuse, lyphoide, etc. ; la jaunisse, les affections du foie, I'engoueinent intestinal, etc. Parmi les maladies generales, la pletbore sanguine, la plasticity outree do sang, la plupart des phlegmasies, la fourbnre, le vertige, etc., sont celles qui reclament le plus fr£quemment l'usage des purgatifs mineraux. Enfin, dans la paralysie qui est determinee par l'hydropisie des ventricules du cerveau ä la suite du vertige, et dans la plupart des collections sereuses, les purgatifs alcalins sont doublement indiques et comme purgatifs hydragogues ct comme diuretiques.
a. Sulfate de soude. Sykohikie : Sei de Glauber, Sei admirable, etc.
Pharmacographie. — Ce sei est solide, en beaux cristaux con-tenant plus de la moitie de leur poids d'eau de cristallisation, s'ef-
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fleurissant ä l'air, inodore, de saveur fraiche et amöre, et pe-sant 2,25. Chauff6, il fond d'abord dans son eau de cristallisation, puis se dessöche, et enfln 6prouve la fusion ign6e sans subir de decomposition. Le sulfate de soude est trfes-soluble dans l'eau froide ou chaude, et präsente la particularity remarquable d'avoir son maximum de solubility h 33deg;; alors l'eau contient environ trois fois son poids de sei. En se dissolvant dans l'eau froide et l'a-cide chlorhydrique ordinaire, le sulfate de soude abaisse la temperature de ces liquides, ce qu'on met h profit dans la formation de certains melanges frigorifiques.
lledicamcntatiou. — Le sulfate sodique s'administre aux ani-maux en dissolution dans l'eau, mais trös-rarement en 61ectuaire; quand on n'en donne qu'une petite quantity, il pent 6tre m6Iange aux boissons des malades, qui le prennent faciiement d'eux-m6mes; mais quand on le faitprendre a dose purgative, on I'admi-nistre en breuvage ou en lavement, seul ou melange ä d'autres pur-gatifs. Les doses destinies aux divers animaux varient selon qu'on desire obtenir une purgation immediate ou qu'on se propose de la provoquer graduellemenl; dans le premier cas, elles doivent 6tre considerables, ainsi cjue I'indique le tableau suivant, landis que, dans le second, elles ne doivent etre que le cinquiöme des doses purgatives :
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1deg; Solipfedes.................nbsp; nbsp; nbsp; öOO h IO0O grammes.
2deg; Grands ruminants.........nbsp; nbsp; nbsp; -50 i 50O —
3deg; Petits ruminants et pores..nbsp; nbsp; nbsp; 100 ä 150 —
4deg; Chiena.................... 32 a Gi —
Ces doses quotidiennes peuvent etre fractionnees ou donnees d'emblee.
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Pharmacodynamic. — Les effets du sulfate de soude varient selon la dose ä laquelle il est administre. Donn6 en petite quantite il est faciiement absorb^, passe dans le sang, diminue la plasticilö de ce fluide nutritif, et, enfin, il est eiimin6 par les reins en determinant une action diuretique des plus prononc6es. Ing^re en quantite moyenne, il rend le ventre libre, rafraichit la bouche et le canal intestinal, augmente l'appetit et l'assimilation, et se montre tres-favorable ä la fonclion nutritive en general. Enfin, ä doses 61ev(5es, il determine une purgation rapide, mais de courte duree chez tons les animaux.
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Pharmacotherapie. — L'usage du sulfate de soude est multiple : on I'emploie k titre do condiment, de laxalif ei Ae, purgatif; nous allons examiner ses applications chez les divers animaux domes-liques.
i0 Solipfedes. — D'aprfes les observations journaliöres des bons praticiens, le sulfate de soude est un des meilleurs condiments qu'on puisse employer pour le cheval; donne ä la dose de 32 k 64 grammes dans les boissons ordinaires de ce solipede, il aug-mentel'appetit, entretientle ventrelibre, favorise les fonctions nutritives, rend la peau souple, le poll brillant, etc- Administre a la dose de 50 ä 100 grammes par jour, en boisson, il agit comme un l^ger laxatif, hate les defecations, rend les excr6ments plus humides, empeche la constipation, fait couler les urines, etc.; et sous ce rapport il rend de grands services dans la pratique durant le Iraitement des maladies inflammatoires des chevaux, ainsi que chez les animaux operas qu'on ne peut exer-cer, en entrelenant la liberty du ventre. De plus, chez les chevaux 6troits de boyaux et qui se nourrissent mal, le sulfate de soude donn6 avec les boissons ordinaires produit de bons effets g6-n^ralement. Enfln, comme purgatif des solipfedes, le sulfate de sbude, en raison de son efficacitd et de son bas prix, est un des agents les plus pr^cieux de-la matiöre m6dicale, surtout pour les chevaux de race distinguee, et pour ceux qui habitent les contrees m6ridionales. Les v6t6rinaires anglais, et mSme un assez grand nombre de veterinaires frangais, ont peu de confiance dans le sulfate de soude et le considamp;rent comme un purgatif infidele; mais M. Rey (l) a parfaitement demontrö que cela tenait ä Tinsuf-fisance des doses administrees habituellement; donne a la dose in-diqu6e par le tableau posologique, il purge parfaitement la plupart des chevaux, comme le prouve la pratique suivie ä cet ögard ä la clinique de l'Ecole de Lyon.
2deg; iiuminunts. — Comme condiment, le sulfate de soude est au moins aussi prficieux pour les bötes bovines que pour les solipedes; il rend de grands services dans le traitement des maladies graves des grauds ruminants, qui s'accompagnent presque toujours de suspension de la digestion, d'engouement stomacal ou intestinal, de constipation plus ou moins opiniätre, etc.; dans de telles circons-
(l)/ourn. de mid. ve'Ur. de Lyon, 1849 p. 432 et suiv.
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tances, le sulfate de soude dissous dans les boissons des malades, ä la dose de 25 ä 30 grammes par jour, cntretient le cours des ma-tiferes allmentaires, previent la constipation, retablil promptement l'app^tit et la rumination, fait couler les urines, etc. II purge bien les grands ruminants, mßme ü dose moitiö moindre que chez le cheval; seulement la dose doit ßtre renouvelee plusieurs jours de suite, si l'onveut obtenir des elfets un peu notables. Dans loutes les affections gastro-intestinales cbroniques de ces animaux, il existe toujours une constipation opiniätre qui vient compliquer le mal qu'on a ä combattre; or, ce sei donnö pendant cinq ou six jours ü la dose quotidienne de 100 ä 125 grammes, en dissolution dans l'eau des boissons, triomphe presque toujours au bout de ce temps de cette fächeuse complication; quelquefois il convient de l'unir h la decoction d'orge pour le rendre plus rafraichissant.
Le sulfate de soude est aussi un bon purgatif pour !e mouton el. la cbevre; on pent leur en administrer sans crainte de 64 ä 125 grammes ä lafois. Comme diuretique et leger dissolvant du sang, ce compose salin a ete employö avec beaucoup de succös par Delafond (1), ä litre de condiment, contre une affection pl6tho-rique et polyömique qui attaque les moutons de la Beauce ä l'epo-que ouils vont paitre dans les plaines röcemment döpouill^es de la r^colte des cörfiales et principalement du bl6.
3deg; OmniTores. — D'aprfes Viborg (2), le sulfate de soude ä la dose de 125 grammes en dissolution dans l'eau purge bien le pore.
4deg; CarniToreraquo;. — Les chiens doivent recevoir, d'apres M. Rey (3), de 32 a 64 grammes de ce sei, selon leur taille; et si au bout de vingt-quatre beures la purgation ne s'est pas montree, la dose doit 6tre renouvelee.
4. Phosphate de soude.
Pharmacograpbie. — Le pbosphate neutre de soude est en cris-taux prismatiques rhomboidaux, assez volumineux, transparents contenant62 pour ICO d'eau de cristallisation; incolore, inodore, de saveur fraiche et sal6e, ce sei se dissout dans 2 parlies d'eau chaude et 4 parties d'eau froide. Soumis ä l'action de la chaleur,
(1)nbsp; nbsp;Trailesur la maladie de sang des Mtes ä laine, p. 101.
(2)nbsp; nbsp;Traili du pore, p. 68.
(3)nbsp; Journ, de midec. viUr. de Lyon, 1849.
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il fond dans son eau de cristallisation, puis se dessöche, dprouve la fusion ign6e, et enfin se transforme en pyrophosphate de soude.
Usuges. — On altribue ä ce sei, dans la m6decine de Thomme, une action purgative qui serait encore plus douce que celle du sulfate de soude, ce qui lient sans doute ä la grande quantite d'eau de cristallisation qu'il renferme ; c'est assur^ment le meilleur suc-cedanö du sei de Glauber ; nöanmoins, comme il est plus rare et plus char que ce dernier, il est peu usit6, m6me chez I'homme.
c. Sulfate neutre de potasse. SxKOHTKtB : Sei duobus; Sei polychreste de Glaser, Areanuin duplicatum, etc.
Pharmacogfrapiiie.—Le sulfate neutre de potasse est en crislaux prismaliques, courts, durs, anhydres, incolores, inodores, amers et pesant 2,3; soumis ä l'action de la chaleur, ce sei döcröpite et fond au rouge sans se decomposer ; inalterable ä l'air, il se dissout dans 10 parties d'eau froide et i parlies d'eau bouillante ; il est aussi legerement soluble dans l'alcool et Tether.
Usages. — On considere le sulfate de potasse comme le succ6-dan^du sulfate de soude, et on le prescrilg^neralementa lamfime dose et dans les m6mes cas que le sei sodique; il y a lä une double erreur : d'abord le sulfate de potasse est beaucoup plus irritant que celui de soude pour le tube digestif; en outre, quand il est ab-sorbe, il se montre alterant et diuretique ä un degrö bien sup6-rieur. Quanta, la dose, c'est un tort de l'ölever au mßme point que celle du sulfate de soude, car ce dernier contient plus de la moili6 de son poids d'eau de cristallisation, tandis quo le sulfate de potasse n'en renferme pas; de plus, ce dernier est formö par une base qui est toujoius plus active que la soude. Pour toutes ces raisons, nousestimons que la dose du sulfate de potasse doit 6tre seulement la moiti^ de celle du sulfate de soude. En mMecine humaine, on a cru reconnaitre quelesulfate de potasse 6tait plus antifebrile que celui de soude, et de plus, qu'il convenait mieux pour diminuer la secretion laiteuse, pour dissiper les engorgements des mamelles, etc. Les vötdrinaires anglais et allemands emploient assez frequemment le sulfate de potasse, mais en France on lui pröföre avec raison le sulfate de soude qui est moins eher et moins irritant.
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d. Sulfate de magnßsie. SyaosvMiK : Sei d'Epsom, de Sedlilz, Sei amer, etc.
iMianuaro^rapiiic. — Le sulfate de magnöse est cristallisd en petites aiguilles prismatiques renfermant la moitlö de leur poids d'eau decristallisation, et ressemblant beaucoup ä celles du sulfate de zinc ; incolore, inodore, de saveur tres-amfere, le sulfate magne-sien s'effleurit ä l'air et tombe en poussifere ; chauffö, il fond dans son eau de crislallisalion, puis se dessfeche, et enfin,se decompose partiellement quand on le calcine.
Effets et usages. — Le sulfate de magnösie aglt dans le meme sens qua les pr^cddents; on le present en gönöral aux mfimes doses que le sulfate de soude, quoiqu'il soit plus irritant; sur les sujets dontle tube digestif est sain, il ne parait pas, en effet, agir plus activement que le sei de soude; mais surceux dont les intes-tins sent malades, I'aclion est beaucoup plus ^nergique et plus nuisible ; employ6 k la clinique de l'Ecole de Lyon dans la gastro-conjoncüvite, ä la dose de 125 grammes, il a souvent döterminö des coliques violentes, tandis que le sulfate de soude, administrö k doses bleu superieures, n'a jamais cause d'accidents s6rieux dans les monies circonslances. D'apr^s Pcrciwall (1), le sulfate de magn6-sie serait un tres-mauvais purgatif pour les chevaux, at ne d6ter-minerait le plus souvent aucun effet, möme ä la dose de 500 grammes ; par centre, ce savant veterinaire anglais le considerecomme lo meilleur purgalif qu'on puisse employer chez le gros b^tail; la dose moyenne serait do 500 grammes ä la fois. M. Cruzel (2) confirme en partis l'opinion de l'auteur anglais, car il a vu ce sei purger parfaitement le boeuf k la dose de 375 k 500 grammes, uni ä 32 grammes d'aloes. Enfin, M. Morton (3) affirme egalement que le sulfate de magn^sie est un des meilleurs purgatifs pour les ruminants.
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sect; III. — Purgatifs cathartiqnes (4).
On dösigne sous le nom de eathartiques ou de purgatifs moyens, les purgatifs qui provoquent des Evacuations alvines en irritant 16-
(1)nbsp; Effets des midkaments sur les clievaux, brocli.
(2)nbsp; Journ. des vüer. du Midi, 1838, p. I7G.
(3)nbsp; Pharmacopie, p. 2155. (i) De xiOaptri;, purgation.
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gerement la muqueuse intestinale et en congestionnant le systöme capillaire des intestins; ils se placent naturellement entre les minoratifs, qui ne produisent qu'une exhalation s6reuse intestinale, et les drastiques, qui purgent en enflammant plus ou moins pro-fondamp;nent le systfeme digestif. Les cathartiques sont tiros en grande partie du rögne vegetal; le rfegne mineral ne fournit que le calomelas. 11s provoquent en general une excrötion humorale abon-dante etirrilent sufflsammentla muqueuse intestinale pour donner lieu ä une revulsion interne assezintense ; du reste, leur action est trfes-disparate etne comporte pas des g6n6ralitös 6tendues; c'est pourquoinous passons imm6diatement äl'^tudesp^ciale de chacun de ces purgatifs, en allant du plus faible au plus fort, aiin d'arriver insensiblement aux Drastiques.
a. Protochlorure de mercure. Synokvibie : Mercuie doux. Calomel, Calomelas. Pricipite blanc, panacäe meicuriclle, etc.
I'harmacograpliie. — Voy. Alterants mercuriaux, t. II, p. 131.
iieiiicamentation. — Le calomel s'administre le plus souvent sous forme de bols ou de pilules, seul ou combine ä d'aulres purgatifs, tels que I'alofes, la rhubarbe, la scammonee, etc. On peut aussi le donneren suspension dans un breuvage, en se servant pour intermödiaire d'un jaune d'oeuf, de la gomme, etc.; maisla forme solide obtient göneralementla preference. Les doses de ce purgatif sont, pour les divers animaux, d'apres M. Hertwig, les suivantes :
1deg; Solipedes.......................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 12 ä 24 grammes.
2deg; Grands ruminants...............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;8 ä 12 —
3deg; Pores..........................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2ä 4 —
4quot; Petits ruminants................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1 ä 2 —
5deg; Carnivores......................nbsp; nbsp; nbsp;0,25 a 2 —
En g6n6ral, quand on en a la facility, il vaut mieux fractionner ce.s doses et les administrer ä plusieurs reprises dans la journ6e, que de les donner d'emblee. De plus, il est prudent dese servir du calomel ä la vapeur, soigneusementlavß, ä l'exclusion du calomelas pr6cipit6, qui retient toujours des nitrates basiques de mercure qui le rendent trös-irritant. Cetle precaution est essentielle.
Pbarmacodynamie. —Ce purgatif elant pen employe en France, ses eflets y sont pen connus; mais il n'en est pas de m6me en An-
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gleterre et en Allemagne, oü son usage est trös-frequent; aussi ullons-nous emprunter ä l'excellent ouvrage de M. Hartwig (1) les considerations suivantes sur ses effets dans le tube digestif.
Donn6 ä trfes-petites doses, le mercure doux produit les effets des alterants mercuriaux sans d6lerminer d'6vacuations intestinales, ä moins qu'on ne reil^re la dose h de courts intervalles de temps; • dans ce dernier cas, l'expörience demontre qu'il determine bientöt des defecations plus frequentes, puis plus humides, et enün plus molles. Administrö aux divers animaux, aux doses indiquöes par le tableau posologique, le calomel ne purge guöre les grands animaux qu'au bout de vingt-quatre ü. trente-six heures, le mouton que le troisiömejour, et le chien beaueoup plus tot quelesautres animaux; cela varie, du reste, selon l'äge des sujels, leur constitution, leur regime. Si Ton röitöre la dose purgative deux ou trois i'ois dans la möme journ^e, les animaux sont purges beaucoup plus rapidement, mais alorsils sont exposes ä deux accidents graves: la. superpwgation eiVinfection mercnrielle ; ces deux inconvenients sont moins ä craindre chez le pore et le chien, qui vomissent la plus grande partie du medicament ingere, et qui sont du reste beaucoup moins sensibles queles herbivores äl'actiondes molecules mercurielles.
La purgation par le calomeias pr6sente quelques particularites interessantes qü'il Importe de faire connaitre. D'abord, eile s'ae-compagnefrequemment de salivation quand les doses out ete fortes ou trop rapprochees ; en outre, les excrements expulses prennent peu ä peu une couleur speciale, qui est vert grisätre chez les herbivores et noirätre chez les omnivores et les carnivores ; de plus, ils exhalent une odeur infecte qui se prolonge pendant plusieurs joursaprös la cessation de l'usage du purgatif. La coloration speciale des excrements est due, selon les uns, ä la formation d'une certaine quantite de sulfurc noir de mercure par faction de l'acide sulfhydrique contenu dans les intestins sur le calomel, suivant les autres, ä l'excretion, sous l'influence speciale de ce medicament, qu'on classe assez generalement parmi les ckolagogues (2), d'une grande quantite de bile d'une nature particulifere. Quoi qu'il en soit, la purgation determinee par le mercure doux est une de celles qui se prolongent le plus ; c'est aussi une de celles qui affaiblissent le plus radicalement et pour le plus de temps les
(1)nbsp;Pharmacologie pratique, p. 711 et suiv. sect; 626.
(2)nbsp; De y.oWj, bile; et fyui, je chasse.
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forces propres de Torganisme, ce qua la nature du medicament explique du reste facilement, puisqu'un effet alterant s'ajoute pres-quetoujours ä l'action 6vacuante.
Pharmacotherapie.—Le calomel est particuliörement employ6 dans les maladies du foie et des voies biliaires, dans les affections couenneuses et vermineuses du tube digestif, dans les hydropisies avec production de fausses membranes, dansle vertige abdominal, le rhumatisme, les phlegmasies qui s'aecompagnent de productions morbides, les maladies de la peau, des centres nerveux, etc. Ge purgatif a 6t6 employ^ avec succös par M. Zundel (1) ä la dose de 2 ä 4 grammes, r6p6l6e deux fois par jour, pendant trois jours consecutifs, contre rh6patite aigue du cheval.
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b. Du Nerprun purgatif (Rhamnus carthavticus, L.).
Pharmacographie. —Le Nerprun esl un arbrisseau indigene ap-partenant ä la famille des Rhamn6es, qu'on trouve dans les haies,
les taillis, les bois,
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etc., surtout dans le midi de la France. 11 fournit ä la mödecine ses fruits, connus sous le nom de bares du nerprun.
Caracteres. — Les
baies de nerprun sent lt;i peu pros de la gros-seur de celles du ge-nevrier, dont eiles ont l'aspect; d'abord ver-tes, elles deviennent ensuite violettes, et enlin tout ä fait noi-res; elles renferment une pulpe verdätre, dune odeur dfisagrea-
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Fig. 8.
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ble, d'une saveur äcre et amäre, au milieu de laquelle on trouve ordinairement quatre
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(1) Journ. de mid. vMr. de Lyon, 1858, p. 413.
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semences dures. Cette pulpe et son infusion aqueuse verdissent par les alcalis, rougissent par les acides, et prennent une teinte noire sous l'influence des sels de fer.
Composition chimique. — Elle esl encore, imparfaitement con-nue; cependant les analyses de MM. Vogel et Hubert y ont d6-montr6 la presence desprincipes suivanls : cathartine, mature colo-rante verte (rhamnine), acirfes acetique et malique, mucilage et gomme, suo-e, matiere azotee, etc.; enfin Schwilgue admettait dans cespe-tits fruits la presence du tannin et de l'albumine.
Cathartine. — Elle est solide, jaunätre, crislallisable, soluble dans l'eau et l'alcool faible, mais insoluble dans l'öther et I'alcool absolu. EssayAe chez rhomme, eile a produitune purgation plus douce que le nerprun entier.
Pharmacotechnie. — On röcolte les baies de nerprun vers le mois de septembre, lorsqu'elles ont acquis leur complete maturite; on peut les employer sous cet ^tat, apres les avoir 6cras6es, et en faire des 61ectuaires ou des breuvages; cependant on ne s'en sert pas souvent sous cette forme, l'expeiience ayanl, en quelque sorte, consacr6 les deux preparations suivanles :
1deg; Extrait ou rob de nerprun.
On öcrase les baies de nerprun et on les laisse feraienter trois ou quatre jours; alors on passe avec expression, on (ihre et l'on ^vapore en consistance d'extrait mon. On doit conserver cette preparation dans des vases pleins et bien clos, car eile peut moisir.
2deg; Sirup de nerprun.
Prenez ; Sue de nerprun et sucro blanc........ parties 6gales.
Faites fondre le sucre dans le sue de baies de nerprun et rapprochez en consistance de sirop. En remplaijant le sucre par la melasse, la cassonade, le glucoso, le miel, etc., on obtiendrait une preparation tout aussi effleace et beaueoup plus 6conomiquc.
Effets et usages. — Administröes enlieres ou ecrasees, les baies de nerprun agissent avec beaueoup d'aetivite et ä la maniere des purgatifs drastiques; elles sont peu usit6es, parce qu'elles s'altörent facilement; le rob et surtout le sirop sont beaueoup moins actifs, et paraissent döpourvus de toute faculty drastique, ä moins qu'on
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ne les donne ä doses exag6r6es. Le nerprun irrite 16görement la muqueuse intestinale et provoque uns s6cr6lion abondante de mucus : aussi leplace-t-on g6n6ralement parmi les purgalifs %c?ra-gogues et phlegmagogues. 11 est rarement employe pour les grands herbivores, si ce n'est parfois comme adjuvant d'un autre purgatif plus energique. Cependant, d'aprfes des renseignements qui nous ont 6t6 fournis par un praticien de la Saintonge, le rob de nerprun, ä la dose de 40 ä 50 grammes, serait d'une grande efflcacite contre les coliques des jeunes poulains qui viennent de naitre et qui ont pour cause habituelle l'accumulation et le durcissement du meco-nium dans les intestins de ces nouveau-nes. On se sert assez souvent, au contraire, de l'extrait et du sirop de nerprun chez les carnivores; on donne ce dernier depuis la dose de 32 jusqu'ä celle de 96 grammes; quand on emploie le rob de nerprun, la dose doit 6tre moitie moindre. Ce purgatif est surtout pröconisö contre les hydropisies.
Succedanis du Nerprun.
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1deg; Bourdaine {Rhamnus frangulä, L.). ecorce de la tige et de la racine.
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Partie employee :
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2deg; Snreau {Sambucusnigra.'h.). — Parties employees : deuxifeme öcorce de la tige et de la racine, feuilles et bales H l'etat frais.
3deg; MiObX* {Sambucus ebulus, L.). — Parties employees: les mömes que pour le sureau.
c. De la Rhubarbe.
Pharmacographie. — On donne le nom de Rhubarbe, dans les officines, ä la racine pr^parße et sfeche de plusieurs plantes du genre Rheum, de la famille des Polygon^es, qui croissent en Asie et en Europe, et notamment du Rheum palmatum, L., reprösentee par la figure ci-apr6s.
Varietamp;i commerclales.. — On distingue dans le commerce de la droguerie, quatre variöles principales de rhubarbe. d'apres leur provenance; nous aliens faire connaitre briövement leurs princi-paux caracteres.
1deg; Rhubarbe de Chine on de Canton. — Cette variete sort de la Chine par Ganton et arrive en Europe par la voie de l'Ocean; eile est en morceaux compactes, arrondis, perc6s d'un ou plusieurs
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DES PüRGATIFS.
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pelits trous, dans lesquels on trouve parfois des debris de la corde qui a servi ä les suspendre pour les faire sicher; ä. Textdrieur, ces fragments sent d'un
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jaune sale ; int^rieure-ment, ils ont une structure serr6e et prösentent une marbrure fine de teinte briquette; Todeur de cette rhubarbe est trhs-prononcee et particuliere, et sa saveur est franche-ment amere; sa poudre est d'une couleur fauve, et teint la salive en jaune orangö. Gette vari6t6 est souvent piquee par les vers et moisie; les dro-guistes remedient ä cette alteration en bouchant les trous avec im mastic de poudre de rhubarbe, de
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gomme et d'eau, et en roulant les morceaux dans
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Fig. 9.
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de la poudre d'excellente rhubarbe. En divisant les fragments suspects, on reconnait facilement cette grossiöre supercherie.
2deg; Rhubarbe ilc Mosiovie ou de Bucharie. — Elle est r6coit6e dans la Tartarie et prepar6e avec soin en Siberie. Elle est en morceaux irr^guliers, anguleux, concaves ou plats d'un cöt6, con-vexes de l'autre, perces d'un grand trou rond dans lequel on peut passer le petit doigt; la surface en est lisse, gratt^e avec soin, et d'une teinte jaune clair uniforme; l'interieur est d'un tissu peu serre, marbr6 de blanc et de rouge d'une maniere irr^guliere ; To-deur en est trös-prononc6e, la saveur amöre et astringente; eile donne une poudre d'un jaune pur, et ses fragments, qui craquent sous la dent, colorent la salive en jaune safrane. G'est la vari6t6 la plus estimee et la plus chore.
3deg; Rhubarbe de Perse ou de Turqnie. — Elle nous arrive par la Turquie ou laRussie; eile est en fragments cylindriques si eile provient de jeunes racines, et en morceaux mi-cylindriques si
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MEDICAMENTS EVAGUANTS.
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eile esl fournie par des racines plus ägees [Rhubarbc plate); eile est d'un jaune teine h l'exterieur et ä l'intörieur, d'un tissu serr6 et compacte, et percee d'un ou plusieurs trous comme celle de Chine. C'est une excellente espece, sup6rieure mßme ä celle de Russie.
4deg; Bhubarbe de France on indigene. — Cette variety, qui est fournie par le Rheum undulatum, le Rheum compactum, le Rheum rhaponticum, etc., est en fragments irreguliers plus ou moins \olu-mineux, non perfores, mal prepares, d'une teinte ferrugineuse ä l'exterieur, d'une marbrure rougeätre a l'intörieur, rayonnant du centre ä la circonference, d'un tissu spongieux, d'une odeur faible, d'une saveur amere et mucilagineuse, etc. C'est la varietö la moins active et la moins recherchee; eile ne sert guere qua falsifier les bonnes espöees entiörcs ou pulvörisöes.Son has prix la rend propre ä 6tie employee dans la medecine des animaux.
Composition chimique. — D'aprös les recherches d'un grand nombre de chimistes, les bonnes varieles de rhubarbe renferment les principes suivants : amer de rhubarbe (ihubarbarine ?), resine ou mattere colorante (rheine ou acide chrysophanique), huile grasse, essence, tannin, gomme, amidon, cellulose, oxalates de chaux, de potasse, etc.
rbarmacoteciinie. — La rhubarbe est soumise, dans la phar-macie de l'homme, h une foule de preparations ofOcinules et ma-gistrales; on en fait une poudre, un cxtrait, une teinture, un vin, un sirop, etc. En pharmacie veterinaire, on ne connait que la poudre, qui sert ä confectionner des bols, des ^lectuaires, des breu-yages, simples ou composes ; on la trouve toute preparee dans le commerce; mais comme eile est souvent falsifl^e, les velerinaires se tiendront en garde contre cette preparation industrielle.
l'harmacodynamie. — Les effets de la rhubarbe varient beau-coup selon la dose ä laquelle eile est administree; donnee en petite quantite, eile agit comme un tonique amer, un stomachique, for-titie restomac et les intestins, et determine bientot la constipation ; si on I'administre en plus grande quantite ou si Ton rapproche les doses, eile rend les defecations plus fr6quentes et plus molles, sur-tout pour les pelits animaux ; enfin, a fortes doses, eile determine la purgation dans la plupart des espöees. D'aprös Viborg, cit6 par
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DES PURGATIFS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 335
M. Herlwig (1), le chien serait purg6 par 8 ä 16 grammes de rhu-barbe; le pore, par 96 ä 123 grammes; le cheval, par 250 grammes environ, mais seuletuenl au bout de trente-six heures; il n'est pas question des ruminants, sur lesquels sans deute ce purgatif aurait peu d'aetion. Quoi qu'il en soit, la purgation produite par la rhubarbs est douce, lente, peu durable et suivie de la constipation ; les excrements ptennent bientöt une couleur jaune trfes-marquee, ce qui est du certainement ä la matiöre colorante de la rbubarbe, et ce qui est altribue aussi par quelques auteurs h Taclion de ce purgatif sur la secretion biliaire; on remarque que les urines se co-lorent egalement en jaune sous rinfluence de ce medicament, et que le lait des femelies acquiert de l'amertume et des vertus purgatives, qui se font parfois sentir sur les jeunes animaux qui tettent. Enfin, on a reconnu que la rbubarbe fait rapidement perir les vers intestinaux.
Piiarmacothcrapic. — La rbubarbe s'administre en electuaire ou en bol, mais rarement en breuvage, ä cause de son amertume. Les cas dans lesquels on en fait usage sont principalement l'inap-petence qui succede ä l'indigestion, les affections du foie, telles que la jaunisse, les engorgements, les calculs biliaires, la flfevre bi-lieuse, la diarrhöe et la dyssenterie, les maladies vermineuses de l'inteslin, etc. La diarrhöe des veaux cöde au bout de deux ou trois jours de l'usage de la poudre de rbubarbe ü la dose de 4 ä 3 grammes et de poudre d'aunee, dans une d6coction d'orge ou de riz, selon quelques praticiens. Enlin, d'aprös M. le professeur Bagge (1), de l'ecole de Copenhague, on peut injeeter l'infusion de rbubarbe (1 p. sur 12 p. d'eau) dans la jugulaire du cbeval dans le cas de coliques; l'animal ne tarde pas ä, rendre des excr6ments, d'a-bord durs, puis de plus en plus ramollis; si la premiere administration est insuffisante on peut la repeter une seconde fois sans danger, ä dose double.
d. Du Sene.
Pharmacograpfaie. — On donne le nom de Serie h. un melange de feuilles et de fruits de plusieurs petits arbrisseaux de la famille des L6gumineuses, que Linn6 avait confondus sous le nom commun
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(1) Phamacol. pratique, p. 215
(1) Journal de med, viter. de Lyon, 1856, p. 187.
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MEDICAMENTS fiVACUANTS.
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de Cassia senna ; mais les botanistes modernes ont distingu6 dans le genre Cassia plusieurs espamp;ces susceptibles de fourair du s6n6. Celles qu'on exploite le plus pour cet objet sontles suivantes : Cassia acutifolia, de Delille ; Cassia attkiopica, de Guibourt; Cassia ovata, de M6rat; Cassia lanceolata, de Forsk. ; Cassia obovata, de Golla-don. Tons ces arbrisseaux croissent dans des contr6es trfes-chaudes du globe, telles que la haute Egypte, la Syrie, l.'Arabie, I'lnde, I'A-m^rique du Sud, el la partie meridionale de l'Europe, I'ltalie, par exemple.
Varietelaquo; comnverciaieraquo;. — Le commerce präsente plusieurs va-ri6tes de sen6 distinguees d'aprfes leur provenance. Nous allons faire connaitre les principales en commenQant par les plus repandues et les plus imporlantes.
Iquot; S4ne de la palthe, sfene AKgypif. — II est forme pour la plus grande partie par des folioles et quelques follicules du Cassia acuti-
folia, Les folioles sont petites, ova-
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les, pointues ä leur sommet et ä bords inögaux; elles pr^sentent une nervure m6diane tres-apparente ü la face införieure, et des nervures laterales assez marquees, alternes et dirigdes vers le sommet. Ces petites folioles sont fermes, roides, d'un vert päle en dessus, et d'un vert glauque en dessous; elles sont souvent brisöes. Les follicules sont plates, allongees, arrondies aux ex-
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Ir6mit6s, trös-peu arquöes, et ren-
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Ftg. 10.
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ferment de six ä ueuf semences. On
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trouve m61ang6es ä ce s6ne des folioles entieres ou divis^es du Cassia obovata, des feuilles brisees A'Arguel, des petioles, des debris v6g6taux, etc. La r^colte de cette vari6t6 de s6n6 se fait principalement dans la haute figypte, de lä il est transports au Caire par le Nil, emmagasinö et trio m^thodi-quement. Autrefois les marchands de s6ne payaient au pacha d'ligypte un impöt appelö palthe, d'ou est venu le nom commercial de ce produit; aujourd'hui cette denr^e est le monopole ex-clusif du gouvernement de ce pays, qui l'exploite ä son profit. G'est cette vari6t6 qui est la plus r^pandue en France et la plus recherch^e.
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DtS PÜRGATIFS.
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2deg; N£n£ de Tripoll ou d'Afrlqne. — II est forme ä pen pros ex-clusivement paries feuilles et les fruits
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du Cassia wthiopica. Les folioles qui 1c constituent sont un peu plus grandes eL plus verlas que celles du s6n6 de la pal-the, auxquelles elles ressemblent, du reste, beaucoup; elles en different prin-cipalement en ce qu'elles se rappro-chent moins de la forme lanc6ol6e, qu'elles sont moins pointues au som-met, plus larges que celles du Cassia acutifolia relativement ä leur lon
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gueur, etc.; elles sont rareraent en-
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Pig. 11.
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tieres; le plus souvent elles sont brisßes en petits fragments, ainsi que les follicules, qui sonl remarqua-bles par leur peu de developpe-ment, leur forme arrondie ct leur couleur blonde. Ce s6ne est moins commun que le pr6c6dent.
3deg; Siene inoko, de la pique, senraquo;'-de l'Inde. — Cette varißtö de sene, qui est principalement four-
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nie par le commerce anglais, vient de l'Arabie et de l'Inde; eile est formee de folioles et follicules pro-venanl du Cassia lanceolata. Les folioles sont longues, etroiles, poin
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tues comme un fer de lance, vertes
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Fig. 12.
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ou jaunies, et souvent noircies par l'action de I'humidit^; les folli-
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cules, qui manquent parfois totalement, sont longues, (Hroites, peu courbces, vertes sur les bords et noirätres vers le centre. Ce s6ne est assez repandu dans le commerce.
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-iquot; Sin!' de Hyrie, du Senegal, d'I-
talle. — Le sene tire de ces divers pays est fourni par le Cassia obovata, et se distingue ais6ment des variett's pr6-cödentes. Les folioles sont petites, min
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ces, ovoides, r6lr6cies vers le petiole etnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Fi9- ia-6Iargies au sommet, qui est muni d'une petite pointe mousse ; Tabodrin, 3' Edition. — n.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 22
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338nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICAMENTS fiVACÜANTS.
les follicules sont plates, membraneuses, 6troites et tres-arqu6es, ce qui les differencie nettement des pr6c6dentes. Cette vari6te de s6n6 est peu estim6e, se vend rarement s6paree, et ne sert guere qu'ä 6tre m61angee avec celles qui sont plus recherchöes.
Caractferes Ki-.i.raux du raquo;ene. — A quelque variete qu'il appar-tienne, le s6n6 est toujours un melange assez h6t6rogene de folio-les et de follicules entiferes ou brisöes, de debris de petioles, de rameaux, de diverses parties vegetales, etc. ; la couleur en est ge-n^ralement d'un vert pale ou jaunätre ; l'odeur est aromatique, mais peu agreable ; la saveur est d'abord mucilagineuse, puis amere, et enlin naus6euse.
Composition chimique. — D'apres les recherches de Lassaigne et Feneulle, le s6ne renfermerait les principes suivants: cathartim, matiere volatile peu abondante, chlorophylle, malihre colorante jaune, mucilage, albumine, acide malique et quelques sels. La catliartine, matiere encore imparfaitement d6terminee, parait 6tre le principe purgatif du s6ne ; eile est moins abondante dans les follicules que dans les folioles ; voilü pourquoi ces dernieres ont plus d'activitö et une valeur commerciale superieure ä celle des follicules.
Falsifications. — H y a peu de substances medicamentenses qui soient plus rarement pures que le sene ; celui qui est debarrasse de toutes matiferes elrangeres, m6me des follicules, s'appelle sene monde ; 11 est h peu pres pur, mais comme le prix en est trfes-61ev6, on le rencontre rarement dans le commerce. Los follicules triees et mises k part, sont aussi appelöes mondees; le sene qui, par centre, präsente une grande quantite de fragments de petioles, de debris v6getaux divers, qu'on appelle büchettes, et peu de folioles, est une espece de basse qualite, une sorte de rebut de magasin qu'on appelle grabeaux. Independamment de ces divers degres de melange, le sen6 peut presenter des feuilles completement ötrangeres aux arbrisseaux du genre Cassia. Celles qu'on y ajoute le plus souvent sont les feuilles A'Arguel, de Baguenaudier, A'Airelle poncluee et de Redoul. HArguel (Cynanchum arguel, Delille, fig. 17), de la famille des Ascl6piadees, est un petit arbrisseau qui croit en Egypte, et dont les feuilles servent ä falsifier le söne de la paltbe ; elles sont lanc6ol6es, öpaisses, un peu tomenteuses, ä nervures laterales peu marquees, d'une couleur blanchätre, d'une odeur forte et nau-s6euse el d'une saveur tres-am^re ; leur action purgative est plus
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önergique que celle du sen^, mais eile est d'une aulre nature : eile est essenliellement drastique. Le Baguenaudier {Colutea arborescens, L., flg. 16), de la familledes L6gumineuses, est un arbrisseau qui croit en Provence ; ses Teuilles, qui sonl cordiformes, non relr^cies
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Fig. 14.
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Fig. Ib.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Fig. 16
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ä la base, 6chancr6es legerement au sommet, minces, vertes, trös-ressemblantes ä celles du Cassia obovata, servant ä falsifier les s6n€s de la palthe et dltalie ; elles sont tres-peu actives, malgrö le nom de Send d'Evrope que leur avait donnö Boerhaave. L'A?VeWeponc-tuee {Vacciniumvitis idcea, L., flg. io), de la famille des Vaccinöes, est un petit arbrisseau indigöne dont les feuilles, ressetnblant un peu ä celles du buis, servent aussi ä falsifier le s6n6; elles sont ovales, ä peine dentöes, 6paisses, ä bords renvers6s, d'un vert fonc6 en dessus, et d'un vert päle en dessous avec des points noirs Enfin, le Redoul (Coriaria myrtifolia, L., flg. 14), de la famille des Coriacöes, commun dans le voisinage de la M6diterran6e, fournit des feuilles qui exercent sur les animaux une action analogue ä celle de la noix vomique, et qu'on melange malgre cela aux diverses variötös du s6n6, aprfes les avoir divisees. Les feuilles du redoul different de celles du Cassia, en ce qu'elles sont blancbä-tres, ovales-lanc^olees, absolument entiöres, ä nervures palmtes, au nombre de trois, une au centre, droite, et deux laterales, cour-bes, qui suivent les contours de la feuille en cotoyant ses bords, et vont se perdre insensiblement vers son sommet. Ge dernier carac-tere est essenüel, car les nervures de folioles des s6n6s sont toutes disposöes en barbes de plume.
Pharmacotechnie. — Les preparations qu'on fait subir au s6n6 sont simples et peu nombreuses. Parfois on le r6duit en poudre pour en faire des bols ou des electuaires ; mais cette forme est peu
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340nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICAMENTS EVACUANTS.
usitee, parce qu'elle ne donne jamais de bons resultats. Le plus souvent on le traite par infusion pour former la base de breuvages ou de lavements purgatifs ; on doit 6viter de trailer le s6n6 par decoction, parce que I'ebullition aU6rerait scs principes aclifs. On associe tres-souvent au sen6 de l'aloes, de la manne, du sulfate de soude, etc., pour augmenter sespropri6t6s purgatives et lesrendre plus completes.
Medicamentation. — Le s^nes'administretoujours en breuvages ou en lavements ; sous forme solide, il purge difflcilement et en-flamme les voies digestives. Les doses qui conviennent pour les divers animaux sont approximativement les suivantes :
1deg; Grands herbivores...................nbsp; nbsp; 125 hnbsp; 150 grammes.
2deg; Petits ruminants....................nbsp; nbsp; nbsp; 32 Jinbsp; nbsp; Gi —
3deg; Pores............................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 8 ilnbsp; nbsp; 1C —
4quot; Chiens............................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ihnbsp; nbsp; 12 —
Pharmacodynamic. —Le sene est un purgalif d'une espece. toule parliculiere ; contrairement aux autres purgatifs, il agit moinssur la muqueuse intestinale que sur la membrane cliarnue, dont il ac-croit I'energie contractile et pröcipitelemouvement peristallique. Son action se porte d'abord sur I'mlestin grele, puis successivement sur les diverses portions du gros intestin ; il evacue les excrements durcis ou accumules dansle tube intestinal en augmentant les contractions de son plan charnu, mais nullement en provoqnant des excretions extraordinaires dans ce conduit. Ce mode d'action explique assez bien les coliques vives qui accompagnent presquc toujours l'action de ce medicament ; car, d'une part, les contractions de l'inteslin sont souvent inegales et spasmodiques ; et, d'au-tre part, lorsque les excrements sont durcis, la contraction du plan charnu intestinal occasionne n6cessaireraent des pressions plus ou moins douloureuses pour la muqueuse du canal digestif. Le scne est done un purgatif imparfait par lui-meme ; mais ou comprend qu'il devienne un auxiliairo important pour les purgatifs qui agis-senl principalement sur la muqueuse et qui determinent des se-cicLions abondantes, etc. Aussi M. Schaack (1) considere-t-il le sene comme une sorte de complement tie l'aloes, dont la purgation est si leute a, se produire ; il I'administre soit avant, soit en memc temps, soit apres l'aloes, dont la dose doit etre alors au-dessous
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(I) Communication oi-ale.
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de la moyenne. Bourgelat (1) avait d6jä recommand^, du reste, cette utile association.
Les auteurs sont peu d'accord sur la valeur du s6n6 comme re-mkde purgatif. La plupartadmettent qu'aux doses indiqu6es au tableau posologique, il purge parfaitement le chien et leporc ; pour les herbivores, il y a de grandes dissidences d'opinion. Vitet (2) lui reconnail des propri^t^s purgatives, mais il lui reproche d'echauffer les premieres voies,' de causer des coliques, des borborygmes, le gonflement du ventre, etc. ; il pretend qu'il purge la brebis ä la dose de 1 ä 2 onces et demie, le boeuf et le cheval depuis 1 once et demie jusqu'ä 3 et möme 4 onces, et cependant il conclut que le s6n6 est un purgatif rarement utile, ce qui est un peu con-tradictoire. D'un autre c6t6, Delafond (3) assure qu'ä la dose de 90 ä 280 grammes, le s6n6 en infusion aqueuse fatigue le cheval, pro-duit une diurfese abondante, mais ne purge que tres-incompl6te-ment. Enfln Gilbert (4), ayant administre ä unevache 123 grammes de s6n6 et 180 grammes d'aloös, n'observa aucun effet ; une brebis qui prit une infusion de 126 grammes de s6ne mourut au bout de quinze jours d'une inflammation gaslro-inteslinale, mais eile ne fut pas purg6e. On n'est done pas bleu flx6 encore sur la valeur du s6n6 comme purgatif, surtout chez les animaux ruminants.
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Pharmacotherapie.—Le s6n6 6tant rarement employ6 seul, i! n'a pas d'indications speciales, mais on comprend qu'il puisse rem-plir toutes celles de la mödication purgative lorsqu'il est convena-blement associö aux autres purgatifs.
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Succedanes du Senc.
Fr^ne commun (Fraxinus excelsior, L.). — Ce bei arbre de nos for6ls, qui appartient ä la famille des Jasminöes, produit des feuil-les abondantes et touffues, qui, recolt6es, dessechöes et conserv6es avec soin, paraissent jouir des vertus purgatives du sen6. On doit les traiter par decoction et les donner en breuvage. D'aprös le v6-törinaire Mayeur(5}, 123 grammes de jeunesfeuilles de fröne bouil-
(1)nbsp; Maiiire medkale, t. II, p. 335.
(2)nbsp; AMdec. vitir., t. IH, p. 120.
(3)nbsp; T/ierap. gintr., t. II, 253.
(4)nbsp; Annal. de Vagric. frang., t. Ill, p. 319 et 322.
(5)nbsp; Corresp, de Fromage de Feugri, t. II, p. I:i7.
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MEDICAMENTS EVACUANTS.
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lies duns 2 litres d'eau formeraient un bon breuvage purgatif pour les grands ruminants. II serait tres-important de v6riüer cette pro-priete avec soin ; car, si eile etait reelle, eile constituerait une res-source bien precieuse pour la medecine vet^rinaire rurale, parce que le fröne se trouve partout, et que la r6colte et la conservation de ses feuiiles ne presentent aucune difficulte. M. Adenot s'en est servi une fois cbez le cheval avec un plein succfes.
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e. De l'Alo^s.
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Partie pharmacostatique.
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On dösigne sous ce nom un extractif amer forme par le sue propre de certaines plantes ä feuiiles epaisses et cbarnues de la famille des
Liliacees. Ces plantes, qui ferment un
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genre special appele Aloe, croissent dans toutes les parties chaudes du globe, et speeialement sur la cöte meridionale de l'Afrique, en Asie, dans I'lnde, en Atn6-rique, etmeme dans les regions auslrales be I'Europe, comme 1'Espagne, le Portugal, I'ltalie, la Turquie, etc.
Les feuiiles des aloes, d'oü Ton doit retirer le sue qui, par son epaississement ä l'air, constitue le medicament de ce nom, presentent les caracteres suivants:
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Fig. 18.
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Elles sont Epaisses, cbarnues, concaves
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en dessus, convexes en dessous, dures et 6pineuses sur les bords, cassantes, etc. Au centre, elles sont form^es par une pulpe verte, dmolliente et sans vertus purgatives : ä la surface, et surtout vers les bords, elles presentent de nombreux vaisseaux contenant le sue propre qui constitue I'aloes.
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Uecoiie. —Les procedes mis en usage pour extiaire I'aloes sont encore peu connus ; les voyageurs qui en ont parle ne sont pas d'accord entre eux, ce qui porte ä supposer que ces proc6d6s varient selon les pays. Quoi qu'il en soit, ils peuvent 6tre rappor-t6s ä trois methodes differentes: Vincision, la presston et la decoction.
1deg; Incision. — Dans cette metbode, on compte plusieurs proc6-d6s. L'un consiste ä inciser les feuiiles sur la plante möme et ä re-
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DES PÜRGATIFS.
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cueillir le sue ä mesure qu'il s'ecoule des blessures; ee proceed, peu produetif, fournirait une espece trös-rare d'aloes, celui qu'on appelle translucide, en larmes. Dans un aulre proeödö, on coupe las feuilles d'aloös et on les anlasse de teile sorte que les in-Krieures, placöes plus en avant que celles qui leur sont superpos^es, servent de rigoles pour conduire le sue dans les courges dess6ch6es et vid6es qui foul l'oflice de reservoirs. Enfin, dans un troisiöme precede, on coupe encore les feuilles par leur base, et on les place verticalement dans un tonneau ou un baquet, la blessure tournee en bas; le sue qui s'est amassö dans l'ustensile est recueilli et des-s6ch6 au soleil. G'est par celle m^lhode qu'on obtient les variolas les plus pures d'alofes.
2deg; Pression. — Par celte methode on 6puise plus completement les feuilles d'alofes de leur sue que dans la pr6cedente ; eile pent porter sur des feuilles neuves ou sur celles qui onl servi dans un des precedes que nous venons d'exposer; dans Tun et I'autre cas, on divise ces feuilles en fragments qu'on 6crase ensuite de maniere i les r6duire en pulpe; celle-ci, pressee avec force, fournit un sue abondant qu'on concentre au feu ou au soleil. Cette melhode fournit les aloamp;s de mediocre quality, parce qu'il s'y mole beaucoup de mucilage.
3deg; Dt-coction. — Cette melhode, Ires-vicieuse, comprend aussi plusieurs precedes. L'un, le moins mauvais, consiste ä placer les feuilles hachees ou r6duites en pulpe dans des paniers d'osier, et ä plonger ceux-ci dans I'eau chaude pendant quelques minutes afin de dissoudre le sue; on reilöre ces immersions avec de nouvelles feuilles jusqu'ä ce que la solution soil suffisamment chargöe pour 6lre evaporee avec avantage. L'aulre procedö, le plus mauvais de tons, consiste a soumettre les feuilles ecrasdies ou le rösidu de celles qui ont 4t6 soumises äd'autres operations, ä l'aelion prolong6e de I'eau bouillante. La methode par decoction ne pent fournir que de l'aloös de basse qualile, attendu qu'elle altöre l'alofes lui-m6me et qu'elle y melange nöcessairement du mucilage, de la f6cule, etc.
Varietes comraerciaUraquo; rt'alo.-s. — LeS Varietes d'alOÖS SOnt aSSCZ
nombreuses, mais difficiles ä bien distinguer les unes des autres. On ignore les circonstances essentielles qui leur donnent naissance ; on ne sail pas au juste si e'est la vari6l6 de la plante, la contr6e oü eile croit, le proc6d6 employ^ ä obtenir le sue, les manipulations
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344nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICAMENTS iVACUANTS.
commerciales, elc, qui impriment h ces diverses espfeces d'alofes leurs caracteres sp6ciaux. Quoi quJil en soil, nous distinguerons loutes ces vari6les en deux grandes categories: Varietes francaises et varietes anglaises.
A. — VARIETES FRANCAISES D*ALOES. — Cesespfeces, les pins anciennement connues, et qu'on pourrait en quelque sorts appeler Classiques, sent au nombre de trois et portent les noms d'alofes Suecotrin, Bepalique et Caballin. Ces trois vari6tes ont-elles une origine distincte, on proviennent-elles d'un m6me produit plus ou moins impur? II est impossible de le dire positivement, mais la derniere supposition est la plus g^neralement admise.
a.nbsp; Aiui-H Succotrln on jSoecotrin. — Cette vari6t6, la plus pure, est ainsi nommöe parce qu'elle 6tait autrefois fournie par l'ile de Soecotora dans le golfe Persique, d'oü eile se repandait en France par Smyrne et Marseille. Elle est rare dans le commerce. Guibourt lui assigne les caractamp;res suivants: Elle est en masses amorphes d'un jaune rougeätre, translucides sur les bords, et lorsqu'elie est en lamelles, avec un rellet pourpre, d'une cassure lisse et sinueuse; 1'odeur en-est aromatique, agröable, et rappelle celle de la myrrhe,' sa saveur est d'une amertume intense et durable. Gefc aloes est 16-ger, peu consistant et se r^duit en une poudre d'un jaune d'or. qui seramollitentre les doigts et se dissout presque entierement dans l'eau et Talcool.
b.nbsp; Aloe* Hepatiqne. — L'alofes h^patique, ainsi nommö S cause de sa couleur d'un bmn fonc6 lorsqu'il est en masse, est la väriöte la plus r^pandue et celle qu'emploient le plus souvent les vet^rb naires; il est opaque, dense, d'uneodeur moinsforte et moins pro-nonc^e que celle du prudent, d'une saveur tout aussi amörg malgr^ sa solubility moindre; sa poudre est d'un jaune verdälre caract6ristique.
sC. Aloftraquo; Caiiaiiin. — Get alofes, qu'on appelle ainsi parce qu'on
-. se figure, bien ä tort, qu'ilsert ä purger les chevaux, parait 6tre le
r^sidu des deux autres varies; on croit aussi que YAloe vulga-
ris, qu'on cultive en Europe, fournit une partie de cette vari6t6
impure. L'aloös caballin est compacte, d'un bmn fonclt;5 avec des
. tacb'es ferrugineuses; sa poudre est noirätre, d'une mauvaise odeur
et peu. soluble dansl'eau. Cetle vari6t6 est rejet6e de la mödecine
•.v^tÖriiifijre,
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En g6n6ral, dansles vari6t6s franQaises, 11 faut pr6ferer l'aloamp;s le
plus 16ger, le plus transparent et le moins colorö; le meilleur est
aussi celui qui se ramollit entre les doigts, qui fournit une poudre
d'un jaune dorö, qui se dissout en grande quantity dans l'eau et
dansl'alcool froids, etc.
B. VARIETES ANGLAISES D'ALOES. — En Angleterre, on trouve plusieurs varies d'aloös qui sont peu connues en France, et quine se rencontrent que rarement dansle commmerce, oü elles n'arrivent souvent que par contrebande. Les plus uliles ä connaitre de ces vari6t6s sont l'aloes des Barbades, celui du Cap et celui de Bombay. Nous allons faire connaitre leurs caractöres les plus essen-tiels.
a.Alohraquo; des Barbadcs. — Cette variöt^ d'aloes, trfes-commune en Angleterre, est ainsi nomm6e ä cause de son origine; eile est contenue dans des courges sfeches appelöes calebasses, et se präsente en masses amorphes d'un brun rougeätre qui deviennenl d'un brun sioirätre ä l'air. Sa cassure est lerne, son odeur est forte et agröa-ble, sa poudre d'un rouge brunätre; sa solubilite dans l'eau et l'al-cool est tramp;s-prononcee, etc.
h. Aloes du Cap. — Get aloamp;s, comme l'indique son nom, prc-vientdu cap de Bonne-Esperance, oü il est recolt6 par les Hottentots ; il est en petites masses irr6guliöres d'un brun fonc6 avec reflet ^verdätre ; son odeur est forte, un peu iod6e, sa saveur trös-amfere, sa poudre verte, sa solubilitö mediocre, elc.
,e. Alofelaquo; de Bombay ou de raquo;loka. — I/alocs de Bombay ou de l'Inde est inconnu en France ; il est expedie en Angleterre dans des tonneaux, des caisses ou des peaux de boeuf; souvent il est dur ä la surface et encore mou au centre ; il est d'un brun fonc6, opaque, .aromatique, et souvent m616 d'impuretes ; il est trös-aclif (Morton).
-Faldiflcations des aloamp;s. — Les maliöres qu'on melange le plus souvent ä l'aloös sont la colophane et la poix resine, Vextrait de re-glisse et la gomme arabique, Voere et la poudre d'os, etc. On d^couvre les deux premieres substances en faisant brüler de l'alofes sur un corps trös-chaud : l'odeur rösineuse qui s'en exhale est caract^ris-tique ; on peut encore se servir de l'eau chaude alcaline, quidissou-drait Talofes et laisserait les rösines. On reconnatt les deux sui-
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vantes en traitant la maliöre par Talcool, quin'attaque que l'aloös. Enfin, les deux dernteres matiöres se devoilent ä l'aide de l'incine-ration, qui ne les attaque pas, ou qui laisse subsister leurs principes les plus caractörisliques.
Mature chimlqne de l'aloes. — Depuis l'analyse de l'aloes par Bouillon-Lagrange, Vogel, Tromsdorff, etc., on considfere ce medicament comme l'assemblage d'un extractif savonneux et d'une re-laquo;ne; cependant Braconnot a essaye d'etablir l'unite de nature de l'aloös, en admettant que c'est un principe sui generis qu'il qualifie de resino-amer. Enfin, Berzelius s'est prononce nettement pour l'unite de composition dece sue vegetal ou au moins de son principe actif; il croit que celui-ci est forme par un extractif propre-ment dit, entierement soluble dans I'eau ;\ rorigine, mais qui se modifle au contact de l'air sous l'influence de la clialeur, comme tous les corps de cette nature, et qu'il se forme peu ä peu une partie insoluble, quasi resineuse, qu'il nomme apotheme. Si nous avions assez d'autorite pour appuyer une opinion sur ce sujet difficile, nous adopterions sans hesiter celle de Berzelius.
Composition ciiimiqne de l'aloes. — D'aprcs la majorite des chimistes, l'aloes renfermerait les principes suivants ; extractif savonneux, soluble ä la fois dans I'eau etl'alcool; principe resineux, peu soluble dans I'eau, rnais soluble dans I'alcool; essence, mattere colorunte, acide gallique, sels alcalins, etc., dont la proportion varie selon la varict6 commerciale de l'aloös.
Le principe qu'on appelle extractif savonneux ou soluble parait etre la parlie active de l'aloes; il contient un principe imm^diat qu'on a isole dans ces derniers temps et qu'on appelle aloine : nous en parlerons plus loin. Quant au principe resineux, il n'est pas en-tiörement depourvu de propiidtes purgatives ; mais, essaye isol6-ment par Moiroud (1), il a paru peu aclif. Ce qui vient, du reste, äl'appui des experiences de ce pharmacologiste, c'est que la proportion de ce principe est d'aulant moindre que les proprietcs purgatives des varietes d'aloes sont plus d^veloppees, ainsi que le dömontre le tableau suivant :
Alues des Harbadst'.......nbsp; nbsp; Extvactif, 81nbsp; nbsp; Resine, 19 = 100
Aloes de Bombay.........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— 80nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— 20=100
A/oes succotrin...........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; — 75nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— 25 = 100
Aioes hepatique..........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— 52nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— 48 = 100
(1) Pharmacologie, p. 263, 1quot; 6dit.
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Ces chifFres, provenant d'anciennes analyses de Tromsdorff, ne sont sans doute pas trös-rigoureux; cependant, lels qu'ils sont, ils sont uliles ä connaitre, en ce sens qu'ils donnent jnsqu'ä un certain point la valeur relative des prineipales vari6t6s d'aloös.
Pharmacoteclinle. — II est peu de medicaments qui donnent lieu ;i des preparations plus nombreuses et plus variöes que l'alofes, tant pour l'usage interne que pour remploi ext^rieur. Nous les distinguerons, selon notre habitude, enpharrnaceutiques et enc/ti-migues.
A. Prijiarations pharmaceutiques d'aloes.
1deg; Poudre.
La poudre d'alofes renferme tous les tSlements du medicament; eile est d'un em-ploi Cröquent, et sert ä former toutes les autres preparations. Elle doit etre con-servee ä l'abri de l'air, parce qu'elle s'altire rapidement; quand eile est un peu tassee dans la vase, eile prend souvent une grande consistance : pour eviter cet inconvenient, on a I'liabitude, en Angleterre, d'y meler le quart de son poids de farine fortement dessechee (Morton).
2deg; Extrait aqueux.
Quand on veut eliminer la rdsine de l'aloes et former un extrait doux et purgatif, on emploie le procdde suivant, pr6conis6 par M. Winckler (1) :
Prenez : Alofes................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1 partio.
Eau chaude.......................... CäS —
Faites dissoudre ; prtcipitez la riSsine par une solution concentr^e de sulfato do soude; laissez deposer, decantez la partie claire et evaporez au bain-marie en consistance d'extrait. Si Ton veut obtenir la resine pure., on traite le depot par l'alcool et Ton evapore la teinture qui en resulto.
3deg; Teinture d'aloes.
Prenez : Aloes................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1 partie.
Alcool..............................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;8 —
Dissolvez h froid.
4deg; Vin d'aloes.
Prenez : Alofes...............................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1 partie.
Vin............................____nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 10 —
Dissolvez.
(1) Jour, depharm. et de chim., t. XIX, p. 195.
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348nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICAMENTS fiVACUANTS.
Squot; Pommade d'aloes.
Prenez : Alo6s................................... 1 partie.
Axonge................................ 4 —
Incorporez.
6deg; Bols purgatifs.
Prenez : Alofes............................ 125 grammes.
Savon bhuic....................... 125 —
F. s. a. quatre bols.
Ind^pendamment de ces preparations, Faloes entre dans beau-coup d'autres formules offlcinales on magistrales, ainsi qu'il sera facile de le constater en consultant le Formulaire. On y associe frequemment d'autres purgatifs, tels que le sen6, le calomel, le sulfate de soude, etc.; on y melange aussi des toniques, des stimulants, etc., selon les circonstances. Quelles que soient les preparations dans lesquelles entre I'alofes, il faut 6viter de le soumeltre ä une temperature 61ev6e dans la crainte d'allerer son principe le plus actif; I'eau bouillante transforme une partie de l'extractif savonneux en apothfeme on principe insoluble. En ajoutant ä I'eau dans laquelle on veut faire dlssoudre de l'aloös, du carbonate de soude, si on opere ä chaud, ou de l'ammoniaque, si on agit ä froid, on assure sa dissolution complete et on previent sa prdcipitation quand on I'associe aux purgatifs salins.
B. Preparation chimiquc d'nloes.
Alo'ine. — D'apramp;s MM. T. et H. Smith (i), chimistes anglais, quand on 6puise de l'aloes de bonne qualite par I'eau distillee froide et qu'on concentre la solution dans le vide, eile se prend, au bout de quelques jours, en masse cristalline et granuleuse. Cette matifere solide, comprimöe et lavee h plusieurs reprises üi I'eau froide et ä I'eau chaude, constitue I'alo'ine.
Caraetcres. — Matters cristalline jaune-paille, h. cassure nette et brillante, d'une saveur extrömement amörc, inodore, tres-combus-tible, pen soluble dans I'eau froide, tres-soluble dans l'öther ac6-tique, dans les solutions alcalines legüsres, dans I'alcool chaud, etc. Elle est neutre aux papiers colores. Essayde chez Thomme, eile a
(1) Journ. depharm. el de chimie, 1851, t. XIX, p. 275.
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purg6 ä tres-petite dose, en provoquant tous les effets caracterisli-ques de l'aloes entier. Cependant, d'aprös les recherches recentes de M. E. Robiquet, l'alolne pure et cristallls^e serait presque inactive, tandis que Taloine modifi6e par l'eau bouillante et oxyd^e par l'air serait fort active.
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Partie pharmacodynamique.
lquot; Poaolog-ie. — En Angleterre, oü Ton possede d'excellentes espfeces d'aloes, la dose ordinaire de ce purgatif eslde 16 ä 32 grammes pour le cheval; mais en France, oü nous n'avons gufere ä notre disposition que de l'aloes hepatique de mediocre quality, nous sommes obliges de doubler et mßme de tripler cette quanlite. En prenant pour type cette espöce vulgaire d'alofes, les doses, pour les diverses especes, seront indiquees par le tableau suivant:
1deg; Grands ruminants..........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 125 ä 200 grammes.
2deg; Solipedes............... .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;64 ä 96 —
3deg; Petits ruminants...........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; IG i G4 —
4deg;Porcs.....................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;8 ii IC —
5deg; Chiens...................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;4 ä 8 —
6deg; Chats.....................nbsp; nbsp; nbsp; 0,60 ä 2 —
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Pour les aloes Suceotrin, du Cap, des Barbades, de Bombay et Yextrait aqueux, il faut reduire les doses des deux tiers ou de la moitie. Quelle que soit Tespfece, il est bien entendu qu'on doit prendre les plus faiblcs pour les sujets les plus jeunes et les moins volumineux, et les doses les plus elev6es pour ceux- qui sont forts, vigoureux, lymphaliques, etc.
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2deg; Medicamcniatiou. — L'alofes s'adminislre presque toujours par la boucbe, plus rarement par le rectum, et plus rarement encore par d'autres voies. On le donne le plus souvent en breuYage,en France, aux differenls anirnaux ; en Angle!erre, au contraire, on pr6fere generalement la forme de bol ou de pilule; pour les soli-pedes, le pore et les carnivores, ces deux formes peuvent etre adop-t6es indifferemment, mais pour les ruminants la forme liquide est infiniment preferable ä la forme solide. A I'exterieur, I'alofes est employö principalement ä l'elat de teinture, en injections, panse-ments, frictions, etc.
Depuis quelques ann^es on a beaucoup vanl6 pour I'usage interne de Talons, ä tilre de purgatif, son association avec la poudre
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de gentiane äpoids ögaux. Ce melange, preconis6 d'abordavec cha-leur par quelques veterinaires anglais et allemands, a perdu de son prestige et on parait y avoir g6n6ralement renonc6 (1).
3deg; Efiets piusiologimies. — Appliquö sur la peau et les mu-queuses, l'aloös produit un leger effet excitant; sur les plaies et les tissus dönudös, alleres, cet effet est encore plus marqu6 et devient manifestement restrinctif, cicatrisant. Introduit dans le tube digestif, raloes determine des effets qui varient selon la dose ing6i-6e. Donn6 ä une dose qui soil seulement le quart ou le cinquieme de celles indiquöes dans le tableau precedent, l'aloes agit essenlielle-menl comme tonique et stomachique ä la maniere des amers; il excite l'appötit, augmente le ton de l'estomac et des inteslins, favo-rise la digestion et l'absorption, etc. A doses moyennes, il rend les defecations plus fr^quentes, dissipe les flatuosites, rend le ventre libre, diminue la graisse et la secretion du mucus, etc. Enfin, h dose 61ev6e, Taloes devient un excellent purgatif, et ses effets varient en intensity depuis la simple purgation jusqu'ä la superpurga-tion et la mort.
L'aloes comme purgatif presente un caractöre Irancliö qu'on no retrouve pas au möme degr6 dans les medicaments de celte categoric, c'est qu'il purge tres-lentement. Ce caractere se retrouve chez tous les animaux et m6me chez l'homme : il lui est done bien es-senliel. Nousallons essayer d'en trouver la raison.
D'abord l'aloös agit peu sur le petit intestin; c'est un fait gen6-ralement reconnu. Cependant les auteurs s'aecordonttous ä lui re-connaitre une aclion parliculiere sur le feie et l'excreüon de la bile, ce qui parait contradictoire; mais nous endironstout ä l'heure le motif. C'est done dans les gros intestins que l'aloes s'aecumule et que se concentrent ses effets; lä il rencontre un liquide alcalin abondant qui favorise sa dissolution et par suite le d6veloppe-ment de son action; voilüi pourquoi sans doute celle-ci ne se manifeste que tardivement, c'est-ä-dire 12, 24, 3G et m6me 48 heures apres l'administration du remöde. Quel est le mecanisme de cette purgation? Teile est la question importante qu'il s'agit d'examiner.
Un grand nombre dJauteurs, se fondanl sur la nature un peu ramp;si-neuse de l'alofes et sur ses effets locaux manifestement excitants, admetlent que ce medicament agit en irritant la muqueuse des gros inteslins et en congestionnant le Systeme veineux abdominal,
(I) R'.cmit de medec. veter., 1853, p. 53C; 1854, p. 118, etc.
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d'oü resulteraient, d'une part, l'afflux d'une plus grande quantile de fluide intestinal et de mucus, et, d'autre part, une plus grande activity dans la contraction du plan charnu de Tinteslin. Ils s'ap-puient ^galement sur ce fait resultant de l'expörience, que dans le cas de superpurgation et de mort par une dose exag6r6e d'aloös, on trouve ä l'autopsie des sujets une violente inflammation de la mu #9632; queuse des gros intestins.
Un m6decin allemand, Wedekind (1), explique autrement la purgation lente de l'aloes : il pretend que cette substance ne porte pas son action primitive sur les intestins, mais qu'elle agit d'abord sur le foie, dont eile augmente la s6cr6tion biliaire, qu'elle fait ensuite couler dans les intestins; il voit la preuve de son opinion dans la lenteur de ses effets, dans la couleur des produits expulses, qui sont jaunes et d'une odeur parliculiöre, et sur ce que, pris en lavement, l'aloös n'irrite pas plus que l'eau tiöde, et purge cependant huitou dix heures aprös (chez I'homme), lorsque son effet a eu lieu. Cependant il r6sulte de quelques essais de M. Vogt (2), que les lavements additionnes de teinlure d'aloös agissent fortement sur la vessie et provoquent la contraction de sa tunique charnue, ce qui est pre-cieux dans le cas de retention d'urine. Pourfetre efficaces, ces lavements doivent 6tre un peu plus que tiedes.
Ainsi, d'apres cette theorie, I'alofes n'agirait pas immediatement sur la niuqueuse du gros inlestin, il serait absorbö par les racines des veines mösara'iques, mole au sang de la veine porte, conduit dans le foie, enlin rejete dans le tube intestinal avec l'exces de bile qu'il aurail fait produire ä ce viscöre ; ce ne serait done qu'apres avoir fait ce circuit et s'ötre melange ä la bile, que l'aloes agirait sur les gros intestins et determinerait la purgation, ce qui paraitra sans doute bien compliquö pour une action aussi simple. Indöpen-damment de son effet sur le foie et sur les gros intestins, l'aloös pa-rait avoir, chez les animaux comme dans I'espece humaine, une action speciale sur les organes genito-urinaires, d'oü resulteraient des effets diuretiques et aphrodisiaques (Ziindel), dont on a tir6 un parti avantageux en pratique, comme nous le verrons bientöt.
Puisque l'aloös n'agit qu'aprös avoir ete absorb^, il 6tait naturel de supposer qu'en I'injectant dans les veines, il devrait determiner des effets plus rapides et plus intenses; cependant il n'en est rien, car Moiroud (3) I'a injecte dans la jugulaire d'un cheval, d'abord
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(1)nbsp; Bull, ties sciences medic, de Ferussac, t. XII, p.
(2)nbsp; Journ. de medec. vitir. milit., t. IV, p. 83.
(3)nbsp; Pharmacologie, p. 264.
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352nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS tVACÜANTS.
ä la dose de 16 grammes, puls h celle de 32 grammes, sans avoir obtenu autre chose qu'une Evacuation urinaire abondante et des excrements recouverts d'une couche de mucus intestinal alt6re. A la v6rile, Turner (1) a 6le plus heureux en r6it6rant l'injection et en employant l'aloösdes Barbades; ä la troisiamp;me injection, la purgation se d6clara. Du reste, ces experiences, quand m6me elles don-neraienl un rösultat nögatif, ne prouveraient rien centre la theorie de Wedekind, puisque dans celle-ciil s'agit de la circulation abdominale, tandis que dans les experiences pr6c6dentes on m61angeait le m6dicament au sang de la grande circulation, et par consequent on I'etendait outre mesure et on le mettait dans le cas d'etre eva-cue par d'autres voies que par celle de l'intestin.
Quoi qu'il en soil de ces explications sur le m6canisme des effets de l'aloes, il parait resulter de son action sur le tube digestif : 1deg; unc irritation plus ou moins vive de la muqueuse des gros intestins; 2deg; une congestion du Systeme veineux abdominal; 3deg; une augmentation notable de la secretion et de l'excretion de la bile, qu'elle resulte de Faction directe de Talofes sur le foie ou de l'eial de congestion de la veine porte; 4deg; enfin, une action diuretique et un effet aphrodisiaque.
Differences. — Doses toxiques.
1deg; Solip^des. — L'alois est regarde depuis longtemps comme le meilleur purgatif des chevaux ; Solleyscl (2) avait dit avee raison qu'il ne connaissait pas dc meilleur purgatif pour ce quadrupöde et qui füt mieux en rapport avee son organisalion; l'experience de tous les prati-ciens qui I'ont suivi dans la carrie're est venue sanctionner l'opinion de ce grand bippialre. Lorsquc le cheval a ele convenablement prepare d'a-vance et que l'aloes est de bonne qualite, la purgation est certaine et s'opijre souvent sans coliqucs; la dose necessaire ä la purgation varie depuis 16 jusqu'ä 96 grammes, selon la corpulence, le temperament du sujet et l'espiice de l'aloös employe. Dn veleiinaire des environs de Lyon, M. Buer (3), n'emploie jamais moins de 90 ä J2ö grammes d'aloös höpa-üque pour purger les chevaux de taille ordinaire, et il va müme jusqua 150 etä 200 grammes chez ceux qui sont gros et lymphatiques : avec ces doses, qu'il croit ülre sans danger, la purgation est plus prompte et plus complete. Du roste, Bartbelemy ainc a pu donner, a ülre d'expörience, 400 grammes d'alois a la fois ä un cheval sans inconvenient (4).
(1)nbsp; Herlwig, Phnrmacol. pratique, p. 432.
(2)nbsp; Parfait marechal, V partie, p. 9G.
(3)nbsp; Communication orate.
(4)nbsp; Compte rendu de l'Ecole d'Alfort, 1818, p. 44.
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Sous quelle forme doil-on donner l'aloes au cheval? En Angleterre, ou l'on possöde d'excellent alofes, qui purge ä petite dose, on pröftre g6namp;-ralement la forme de bol; on y associe souvent du savon, de la thßriaquc, des carminatifs, des corps gras, etc.; en France, ou l'on ne Irouve que de l'aloös de mediocre qualite, on pröfere g6n6ralement la forme liquide. Bourgelat (1) a pos6 ä cet figard quelques rögles qui nous semblent encore bonnes ä suivre aujourd'hui: Si lecheval, dit-il, estlymphatique etd'une tissure lache et molle, on donnera l'aloös en poudre incorporä dans du miel; si l'animal est au contraire bilieux, irritable, nerveux, on lui donnera I'aloös le matin, dans une infusion ou une döcoction de substances calmantes, ßmollientes; enfin, s'il est sanguin, on donnera le breuvage avec de l'oxymel, la döcoction d'oseille, etc.
En injection dans les veines, l'aloös purge difflcilement le cheval. Moiroud, ainsi que nous l'avons dsect;j4 dit, a 6chousect; dans ses tentatives ä cet ögard; Dupuy (2) l'a inulilement injectsect; dans les veines d'un äne, d'abord ä la dose d'un once, puis ä celle de deux onces, sans avoir rien obtenu, et si Turner a 616 plus heureux, c'est qu'il a röitörö jusqu'a trois fois l'injection avec 24 grammes d'excellent aloäs des ßarbades. Peul-etre reussirait-on mieux avec raloine.
Si les chevaux sont facilement purges par l'aloös, il n'en est pas de möme de l'äne et du mulet, qui, en raison de leur constitution seche et irritable, cedent difticilement ä Faction de ce purgatif; ä dose ordinaire pour le cheval, l'alofes purge rarement ces deux solipftdes; il n'y a pas longtemps que nous avons vu dans les höpitaux de l'Ecole, un änerösister ä 64 grammes d'aloes en breuvage. Quand on force la dose, on s'expöse ä produire une irritation gastro-inleslinale chez ces animaux, ou bien si I'onoblient une purgation ä force de soins, eile est toujours incomplete et de courte duröe. II faut done chercher un autre purgatif pour ces deux solipides.
2deg; Ruminants. —II parait bien dömontreaujourd'hui que l'aloSsesl im mauvais purgatif pour les ruminants; aussi peu de väterinaires en l'ont-ils usage chez ces animaux, excepte peut-ölre en Angleterre, oü, d'aprßs M. Morton, beaueoup de praliciens l'emploient avec avantage, sans deute ä cause de ses bonnes qualitös (3).
Gelte nullit6 d'effets chez les ruminants ne provient pas de la nature de l'aloös, mais bien de la difficulte de le faire parvenir dans le tube intestinal ; tout tend ä dßmontrer, au contraire, qu'il conviendrait parfai-tement ä la constitution lymphalique du boeuf, si l'on parvenait ä trouver le moyen de le faire absorber facilement, mais ce moyen reste ä chercher.
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(1)nbsp; Mat. midie, t.ll, p. 38.
(2)nbsp; Journ. thioriq. et pratiq., 1836, p. 171.
(3)nbsp; Pliarmacie, p. 97.
Taboüiun, 3raquo; eilition. — lt.
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354nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICAMENTS EVACÜANTS.
a.nbsp; Bspece bovine. — Gilbert (I) a administre ä une vache 180 grammes d'aloös en dissolution dans 2 litres d'infusion de 120 grammes de sene, sans avoir obtenu d'effet purgalif. A l'Ecole vötfirinaire de Lyon (2), on a administrä 200 grammes d'aloes en breuvage et 230 grammes en ßlectuaire a une vache, sans avoir oblenu autre chose qu'un peu de derangement dans la digestion. M. Buer (3) nous a assure avoir donn61'aloes jusqu'ä la dose de SOO grammes aux grands rurninanls, soitä l'clat solide, soil ä l'ötat liquide, sans avoir jamais obtenu de purgation. Cependanl M. Herlwig (4) protend qua la dose de 64 grammes en breuvage, Talofiä procure aux grands ruminants des däfecations plus fröquentes et plus molles que dans I'etat normal; enfin M. Rytz (ö) affirme qu'ä la dose de 64 grammes, mis en hols avec du savon, I'alous purge les bceufs au boul de vingt a quarante heures, et dälerminc une forte diarrhöe.
b.nbsp; llontonlaquo; et clievrcs. — Gilbert (6) a donne a deux brcbis, sans les purger, ä Tune öC grammes d'aloes dissous dans un demi-lilre d'eau, etii I'autre la meme quantilö, m61ang6e ä de la päte. Cependanl 4gt;lt; grammes d'extraitaqueux d'aloes dissous dans un litre et demi d'eau, et adndnistres a un belier de trois ans, par Viborg (7), determinirent, au bout de vingt-qualre heures, une purgation qui dura Irente-six heures ot amenal'ex-pulsion de 4 kilogrammes et demi de fiente. Enfin, M. Buer a purge une chgivre atleinle d'cnterite avec rfitention des malieres lecales, avec. un demi-litre d'elixir do longue vie, donnö en deux fois, et contenant environ 16 grammes d'aloös.
3deg; Pores. — D'aprös Viborg (8), I'aloes purge le pore a la dose de 16 grammes, mais, comme chez le cheval, au bout de vingt a vingt-quatre heures seulement.
4deg; Cbiens. — Le chien est purg6 avec 4 ü 8 grammes d'aloiis, au boul do six ä dix heures.
Pharmacotiicrapie. — Sous le rapport therapeulique, l'aloös se presente comme un medicament ä vertus multiples et susceptible de remplir des indications diverses; aussi en fait-on usage sous cinq points de vue principaux : comme toaique-amer, comma pwgatif, comme aphrodisiaque, comme vermifuge, et enfm comme cicatrisant; nous aliens retudier sous ces difförents aspects.
(1)nbsp; Ann. detagrie, franq., t. Ill, p. 319.
(2)nbsp; Compte rendu de l'Ecole de Lyon, 1816, p 14. (8) Communication orale.
(4)nbsp; Herlwig, loc. cit., p. 431.
(5)nbsp; Ibid.,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;id.
(6)nbsp; Annal. de l'agric. franc., t. Ill, p. 320.
(7)nbsp; Hartwig, loc. cit., p. 431. (8; Traitc du porc, p. 68.
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d0 Tpniqae-amer. — C'est, dit Bourgelat (i), un excellent stoma-chique dans le cas de debilitö de l'eslomac et des intestins; on le donne alors, dit-il, ä petites doses, uni ä l'extrait de geniövre. II ar-rfete avec succamp;s et sans danger, observe le fondateur des ecoles, ces especes de d6voiemenls dont certains chevaux sont attaquös aprfes les premiers moments d'un exercice violent. On en fait ßgalement usage avec profit, soil, seul, soit m61ang6 ä d'autres toniques amers, dans le cas d'inappötence, de paresse on de lenteur de la digestion stomacale on intestinale, chez les chevaux vidards, chez ceux qui se constipent facilement, qui rejettent des crollins coiffes, en for-(jant un pen la dose tonique, etc. D'aprfes Ph. Festal (2), l'alofes, ä la dose de 30 grammes en ölectuaire, melangd ä4 ou 8 grammes d'ipecacuanha, et r6p6t6 pendant deux ou trois jours, fait cesser promptement I'inruminalion qui suit les indigestions gazeuses ou qui accompagne celles qui sont diffuses, chroniques, etc.
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2deg; Purgatif. — Comme purgatif, I'aloes est susceptible de rem-plir la plupart des indications que nous avons mentionn^es dans les g6n6ralit6s sur cette classe de medicaments. Nöanmoins il regoit dans la pratique des applications particuliöres qu'il Importe de specifier. Ainsi, par exemple, comme modiflcateur de la secretion bi-liaii'e, il est indiqu6 dans la plupart des affections chroniques du foie, dans la jaunisse, dans le vertige avec teinte ictörique des mu-queuses, dans la diarrh^e grise des poulains, lors de retention de la bile dans la vesiculc du fiel chez les ruminants. Comme övacuant du tube digestif, on en fait usage dans la constipation opiniätre, lespelotes slercorales, les calculs et les vers intestinaux, les embar-ras des gros intestins par des excrements accumul^s, par des corps strangers, etc. Dans les cas presses, M. Zundel melange 30 k 100 grammes de teinture d'alofes dans un litre d'eau. D'apres Feuvrier (3), vöt^rinaire militaire, I'aloes h la dose de 30 ä 40 grammes, dis-sous dans de l'eau mucilagineuse, serait le meilleur purgatif t\ metlre en usage centre les pelotes stercorales; il excite la muscu-leuse, provoque des secretions extraordinaires et bientöt l'expul-sion des matieres accumulees, etc. A litre de r6vulsif sur le Systeme veineux abdominal, I'alofes est d'un grand secours contre la plupart des affections des centres nerveux, des yeux, des voies res-
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(1)nbsp; Mat. malic, t. II, p. 39.
(2)nbsp; Journ. des veler. du Midi, 1848, p. 04.
(3)nbsp; Mim. et observ. de mid. vitir. milii., t. VIII,
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p. 440.
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piratoiies, de la peau, des s6reuses articulaires, etc,; ilest ^gale-men t ulile dans les congestions du cerveau, du poumon, des sabots, des mamelles, etc. Enfin, comme modiücateur du sang, comme^vacuant humoral, il s'emploie dans leshydropisiesinternes, les öpanchements s6reux sous-cutan6s, articulaires, tendineux, dans l'ob^sitö, dans la preparation des chevaux de course appel6e en-trainement, etc.
Deux v6t6rinaires militaires, MM. Laisn6 et Lenck (I), ont fait une application fort importante de l'aloamp;s dans le traitement de ce qu'on appelle en v6t6rinaire le glandage des chevaux, engorgement indolent des ganglions lymphatiques de l'auge, qui est souvent le prelude de la morve. Ges praticiens donnent l'aloamp;s k la dose moyenne de 25 grammes, quand il est de bonne quality, et adop-tent la forme de hols, en l'associant ä la gentiane. La dose est donn^e, avec les precautions ordinaires, tous les S jours et doit 6tre r6p6teo 4 15 fois au plus. En general, I'efTet resolutifse manifeste apres la premiere Evacuation intestinale et se continue ensuite plus ou moins rapidemenl seion les cas. Pris ä temps, le glandage rösiste rarement ä l'action r6solutive et döpuralive de l'aloös, el alo'rs la morve ne se dßveloppe pas; mais si le traitement est trop tardivement employ^, la maladie g6n6rale se declare et Ahs lors les animaux sont perdus.
M. Wannowius (2), v6terinaire allemand, considöre l'aloös comme une sorte de sp6ciflque de la fiövre vitulaire de la vache; il donne ce purgatif ä la dose de 90 grammes ä la fois, en suspension dansl'eau tiede. 11 l'administre comme adjuvant du sei de cuisine donnö ä haute dose dans les boissons presentees aux vachcs malades.
Dans l'engouement du feuillet, chez les grands ruminants. M. Brack (3), autre v6t6rinaire allemand, donne ögalement l'aloe? ä la dose de 90 grammes dissous dans l'eau d'orge, avec 120 grammes de sulfate de soude. II survient une bonne purgation et le d6-gorgement du feuillet s'effectue rapidement.
M. Plattner (4) recommande beaucoup la solution aqueusc d'aloösadditionn6e d'ammoniaque, centre les affections carbuneu-laires des porcs, surtout dans la vari6t6 qui porte son action sür
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(1)nbsp; Journ. de mid. veter. milit., t. I, p. 530, 654 et 705.
(2)nbsp;Journ. de nUd. väiv. de Lyon, I8S8, p. 180.
(3)nbsp; nbsp;Wochenschrift, 1864, p. 216.
(4)nbsp; Thierarzi, 1862, p. 264.
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la gorge et l'inteslin. M. Äundel a employ^ ce moyen avec succös; mais c'est h la condition d'en faire usage avant rapparition des ta-ches gangröneuses ä la peau.
Un v^törinaire des environs de Lyon, M. Page (1), nous a communique une application importante qu'il fait journellemenl de l'aloös : c'est dans le cas d'angine intense et mfeme croupale des jeunes veaux ä la mamelle qui, ^tendus sur la liliöre, la bouche b^ante et ^cumeuse, semblent pres de rendre le dernier soupir. D'aprös ce praticien, l'alofes ä la dose de 20 grammes, dissous dans du lait, et r^pet^e jusqu'ä ce que la purgation se soit d6clar6e, ressuscite les 19/20cs de ces jeunes animaux vou6s h une mort cer-taine. Nous avons employ^, sur un jeune veau qui avait pen d'ap-p6tit et tetait mollement, l'aloös d'apramp;s ces indications, et nous avons eu ä nous en louer.
3deg; Apbrodisiaque. —Independamment de ces diverses applications de l'alofes, MM. Houdmont (2) et Zundel (3) preconisent ce purgatif ä titre d'agentaphrodisiaque chez les vaches dont les cha-leurs ne se döveloppent pas facilement et möme chez les taureliöres jeunes; la dose quotidienne est de 30 grammes r6p6t6e pendant quatre ä cinq jours. Les rösultatssont presque toujours favorables. Parfois M. Zundel donne alors l'alofes avec un peu d'anis et de carbonate d'ammoniaque en dissolution dans du vin etendu d'eau {Note communiguee).
ideg; Vermifuge. — L'aloös jouit de proprietös vermicides non 6lt;iuivoques; Tardieu et Mayer (4) l'ont administr6 avec succös dans une affection vermineuse du canal intestinal chez le pore, due ä l'öchinorhynque göant. Chaignaud (5) l'a employe avec avantage contre une affection vermineuse des yeux chez les bötes bo vines : il se servait de la teinture d'aloescoup^e de son poids d'eau fralche et la faisait p6n6trer entre les paupiferes; il continual t ce panse-ment jusqu'ä ceque les filaires contenues dans l'humeur aqueuse eussent p6ri; la r^sorption ne tardait pas ä les faire entiörement disparaitre.Les maladies vermineuses des intestins, des bronches, celles des oisgaux, seraient sans doute amend6es et möme gurries par l'aloös employ^ seul ou uni ä d'autres vermifuges.
(1)nbsp; Communication orale.
(2)nbsp; C/intjueDefe'mairlaquo;, 1863, p. SSJ. .
(3)nbsp; Journ. de mid. veUr. de Lyon, 18fgt;i, p. 28.
(k) Correspondance de Fromage de Feugri, t. III, p. öö. (5) Recueil de midev. veie'r., 1827, p. 578.
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358nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS EVACUANTS.
5deg; Cicatrisant. — L'aloös est d'un emploi tres-fr6quent et trfes-avantageux dans le traitement des maladies chirurgicales. Toute solution de continuite recente ou ancienne qui präsente im bour-geonnement exuberant, mollasse, qui secrete un pus sanieux, de mauvaise nature, etc., est avantageusement modifiee par I'applica-lion de la teinture d'aloes; les fistulas et plaies sinueuses accompa-gnöes de carie des os, des cartilages, des tendons, des ligaments, etc., r^clament aussi une application de cette nature; lien est de mßme des plaies recouvertes de vermine, de celles qui sent contuses, ecehymosäes, etc. D'apres M. Morton (1), l'alofes agirait surtout dans ces diverses circonstances en formant ä la surface des solutions de continuite un vernis qui les preserverait du contact de l'air. Selon Favre (2), de Geneve, un des meilleurs rösolutifs des engorgements articulaires, des relächements des capsules tendi-neuses, etc., est un melange de 32 grammes de teinlure d'alofes et de 4 ä 8 grammes d'ammoniaque liquide; d'apres le möme prati-cien (.'?), cette leinture, mßlee ä ralcool camphre, convient en frictions sur les lombes des vaches paralysees du derriöre, et, suivant Chabert (4), pour panser les plaies gangröneuses. Enfin la poudre d'aloes, söche ou bumectee d'espril-de-vin, sert h clove les fistules articulaires, saüvaires, etc., etc.
Contre-indications. — On doit 6tre sobre de l'emploi de l'aloes oomme purgatif, cbez les animaux sanguins, pletboriques, sur ceux qui sont sees, nerveux, irritables, sur les sujets disposes aux coli-ques. ä l'enterorrbagie, sur les femelies pleines, etc.
sect; IV. — Purgatlfg drastiques (ö).
On appelle drastiques ou purgatifs forts les evacuants intestinaux qui determinent la purgation en irritant plus ou moins fortement le tube digestif. Us ne different des catbartiques que par le degr6 d'^nergie, en sorte qu'on passe des uns aux autres sans transition et par des nuances en quelque sorte insensibles; aussi les auteurs sont-ils peu d'accord sur la place que doivent occuper les divers purgatifs, et tel de ces medicaments qui est plac6 par les uns parmi
(1)nbsp; Phurrnucic. p. OS.
(2)nbsp; Recneil de mid. vHir., 1830, note do la ppge iquot;3.
(3)nbsp; nbsp;Viter. cnmpnynai-d, p. 314.
(i; Instruct, voter , i. I, p. 1GI), 'i' cidit.
(5) De SpaTT'.xi;, qui agit fortement, efflcacement.
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DES l'URGATIFS.
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les cathartiques, est range dans la categorie des drasliques par les autres auteurs. On pourrait dire, si I'on tenait absolument ä carac-t^riser par un mot chacune de ces deux series voisines de purgalifs, que les cathartiques purgent en congestionnant l'intestin, et que les drastiques produisent leurs effets en enfiammant le tube digestif.
Quoiqu'il en soil de ces distinctions un pen arbitraires, les drastiques doivent 6tre consid6rds comme les purgatifs les plus com-plets, comme les vrais purgatifs; en effet, non-seulement ils 6va-cuent les matiferes conlenues dans les intestins et provoquent des s6cr6tions abondantes el de toute nature, mais encore ils stimulant vivement le plan charnu de l'intestin, et entretiennent pendant quelques jours un mouvement fluxionnaire sur le Systeme sanguin abdominal; aussi nul doute que leur emploi ne füt trös-fr6quent dans la pratique, s'il n'etait pas si difficile de regier leur action et de la maintenir dans des limites convenables. Malheureusement 11 n'en est pas ainsi, car, dans l'emploi des drastiques, on est presque toujours placö entre ces deux öcueils : ne pas agir assez ou agir trop fortement; dans la majority des cas, on est done expos6, avec ces purgatifs, ou i\ irriler sans profit le tube intestinal, ou äprovo-quer une superpurgation grave.
Les drastiques ne doivent pas 6tre employ6s indifföremment sur lous les sujets; ils ne conviennent bien que pour les animaux qui sont dans la force de Tage, et qui ont une constitution molle et lymphatique des plus marquees. Comme revulsifs et derioatiß de la muqueuse intestinale, les drastiques sont indiques contre le ver-lige essentiel, les congestions des centres nerveux, les n6vroses graves, l'immobilitö, le tetanos et les paralysies, par exemple, Tarthritesuraigue, le rhumatisme, lafourbure, les maladies cutan^es graves, etc. A titre d'evacuants du tube digestif et des principes s6-reux du sang,' ces purgatifs sont employes dans les cas de pelotes stercorales, do calculs intestinaux, de constipation opiniätre, de vers de differente nature, de vertige abdominal, d'empoisonnement par les composes de plomb, d'hydi'opisie des diverses söreuses, et sur-tout de celle des centres nerveux, des ventricules du cerveau, etc.
Les purgatifs drastiques sont assez nombreux, mais il n'y en a qu'un petit nombre qui soient employes en m^decine v6t6rinaire; nous les divisons en trois series :
1deg; Les BACiNES drastiques, telles que le ./a/a/gt; et ses analogues, \es Ilellehores blanc et mir, la Bryone, etc.
#9632;2deg; Lesgommes-resines drastiques, comme la Gomme-gutte,\si Scam-monee, VE up kor be, etc.
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MEDICAMENTS EVACUANTS.
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3deg; Les uuiles grasses drastiques, telles que celles de Croton ti-glhan, A^Epurge, de Jatropha curcas, etc.
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BACINES DRASTIQUES.
'i. Du Jalap.
Pharmacosraphie. — Cette racine purgative, exotique, est fournie par une espfece de liseron, le Convolvulus jalapa, L. (Convolvulus ofßcinalis, Pelletan), qui croit. auMexique. Elle est entiöre ou d^coup^e en rondelles; entiamp;re, la racine de jalap est irr^gulife-rement arrondie, piriforme, plus ou moins volumineuse, pesante, noirätre et inegale ä la surface, compacte et d'un gris sale ä l'interieur; son odeur est nausöeuse et sa saveur acre, determinant la strangulation. Les rondelles de cette racine sont öpaisses, presque circulaires, rugueuses et noirätres ä la circonference, lisses et grisätres au centre, d'aspect marbre, ;\ cassure r6si-neuse, etc.
Composition chimique. — Dapres les y?1„- ,9,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; recherches de Gerber, la racine de jalap
conlient les principessuivanls : resine dure, resine molle, extractif acre, extrait gommeux, mattere colorante, sucre, gomme, mucilage, albwnine, amidon, ligneux, sels, etc. La resine dure est le principe aclif de cette racine, puisque, adminis-Iröe ä dose proportionnelle, chez Fhomme, cette r6sine purge aossi bien que le jalap enlier.
Pharmacotechnie. — Les preparations auxquelles on soumet 1c jalap, dans les pharmacies, sont assez nombreuses. D'abord on le rMuit en poudre, et c'est mgme sous cette forme simple qu'il est le plus souvent employe, chez les animaux, pour faire des ölectuaires et des bols purgatifs ; on pent aussi l'administrer en breuvage en mettant en suspension la poudre dans un liquide mucilagineux. En traitant la poudre de jalap par l'alcool, on obtient une teinture qui jouit d'une grande activity purgative : c'est eile qui forme la base de\'Fau-de-vie allemande, et de la famamp;use Medecine de l^-oy, si em-ployde comma purgatif chez l'homme , surtout par les charlatans. En 6vaporant cette teinture, on obtient la rösine de jalap, qui est
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fröquemmeat employee chez Thomme, mais que las vöÜrinaires n'ont pu prescrire encore ä cause de son prix 61ev6. Enfln, en raison de la nature rösineuse du principe actif du jalap, I'eau ne lui enlöve qu'une faible quantitö de ses verlus purgatives.
Hedicamentation. — Chez les solipedes, les omnivores ou les carnivores, on peut administrer le jalap sous forme solide ou liquide ; pour les animaux ruminants, onne peut employer utilement que cette derniöre forme. Les doses purgatives de cette racine sont approximativement, pour les divers animaux, les suivantes :
1deg; Grands herbivores...................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;(il ä tC grammes.
2deg; Petits iiiminaiUs....................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;20 ä 25 —
:)quot; Ports..............................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;8 ä 16 —
iquot; Cliiens.............................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; iä 8 —
Pharmacofiynamie. — Le jalap purge bien le chien ;\ la dose de 4 grammes, d'apres Barrier (1) en en continuant I'usage pendant quelques jours; il parait qu'il purge egalement le pore ä une dose plus ou moins 61ev^e, selon son äge et sa force. D'apres les experiences de Daubenton (2), le jalap, ä la dose de 12ä 16 grammes ne purge pas le mouton, mais ä celle de 20 a 24 grammes, il manque rarement son effet; les 6vacuations surviennent au bout de huit ä neuf heures, sans que la sante des sujets paraisse alt^röe, et möme sans que la plupart cessent de manger. Le jalap est done un bon purgatif pour le mouton. On ignore encore s'ilaurait autant d'ef-ücacit6 pour lesbötes bovines; mais la grande analogic d'organisa-tion qui existe entre les petits et les grands ruminants autorise, jusqu'ä un certain point, h le penser. Du reste l'experience a pro-nonce; Cruzel (3) assure qu'ä la dose de 80 ä 90 gr., le jalap m6-lang6 ä 2 ou 3 litres de decoction purge bien les grands ruminants. Enfin, quoique les hippiatres aient preconisö le jalap comme purgatif du cbeval, ilest ci peu pres inusitd sous ce rapport; car il a paru ä tous les praticiens, en y comprenant Bourgelat lui-m6me (4), peu propre ä determiner des evacuations chez les solipfedes, sans deute h cause de leur constitution plus sfeche que celle des autres animaux.
(1)nbsp; Instruct, veter., t. V, p. 142.
(2)nbsp; Instruct, pour les bergers, 8* edit., an X, p. -iM).
(3)nbsp; TraiU praliq. ties maladies de i'espece bovine, p. 289. (#9830;} Mat. merfic, t. II, art. Jalap.
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362nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS fiVACÜANTS.
Pharmacotberapic. — Le jalap ne remplit aucune indication speciale; cependant, dans les hydropisies du tissu cellulaire et des s6reuses, il peut laquo;Hre plus utile qu'un autre, en ce sens qu'il est presque aussi ^nergiquement diur^tique que purgatif, ce que la nature r^sineuse de son principe actif explique sul'flsamment. De plus, d'apres Gruzel (3), le jalap serait le remede le plus efflcace centre le farcin du cheval et du boeuf; il le present h doses crois-santes de 2S ä SO gr. pendant 10 jours; on recommence au besoin. Ce praticien recommandait de faire macerer la poudre de jalap dans le vin blanc ou l'eau-de-vic, avant de le möler au son, ou de la suspendre dans les boissons ou les breuvages. Nous avons eu dernierement l'occasion d'en faire l'essai sur un cheval farcineux, el nous n'avons rien obtenu de caraetöristique.
Succddane's dit Jalap.
ideg; Racine de turbith {Convolvulus turpethum, L.). — Elle est un pen moins active que celle de jalap, mais ses propri^tes sont tout ä fait analogues.
2deg; Mrchoacan {Convolvulus mechoacana, Vitra.). — Elle est beau-coup moins active que les pr^c^dents; du reste, eile est rare et peu usiti^e.
3deg; Soldanelle ( Convolvulus soldanella, L.). — Elle est ä peu pres analogue au turbith.
4deg; liiseronraquo; {Convolvulus sepium el Convolvulus arvensis, L.). — Leurs racines sont egalemenl purgatives, mais elles ont beaucoup moins d'önergie que les pröcedentes.
o0 Hellebores noir et blanc. — Voyez Irritants epispastiques, t. I, pages 433 el 43!).
//. De la Bryone {Bryonia a/ha, L.).
Svnommie : Vigne ijlanche, Couleuvrßc.
Pharmaco^raphie. — Gelte plante cucurbitacee est trös-com-mune dans les haies de la plupart des contrees d'Europe. C'est sa tacine qui est employee en medecine. Elle est tres-volumineuse, charnue, fusiforme, raracuse, d'un blanc jaunätre, marquee de siries circulaires brunätres ;\ la surface; son odeur est naus6euse,
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sa saveur äcre et amöre lorsqu'elle est fraiche; dessßchöc, cette racine a perdu une grande partie de ses vertus irritanles. Elle con-tient les principes suivants : extract)f amer et acre (bryonine), re-sine, fecule, huile grasse, albumine, gomme, sels, etc.
Pharmacodynamie. —Labryone fraiche esttoujours plnsactive, toute proportion gardöe, que celle qui est samp;che; eile jouit meme de propri^tös ^pispastiques marquöes. Introduite dans le tube digestif, en pulpe ou en decoction, la bryone presente des vertus complexes; eile est vomitive, drastique, diurßtique, expecto-rante, etc. Ses vertus purgatives sont un sujetde controverse cnlre les auteurs. Vitet (1) assure que, donnee fraiche, ä la dose de 60 ä 90 grammes, eile purge bien le boeuf, excite l'appötit et facilite l'engraisseraent; lorsqu'elle est seche, il reconnait qu'elle a perdu beaucoup de son activity. Par contre, Viborg et Hertwig (2) ont pu la donner ä la dose de 1 kilogramme ä l'ötat frais, et ä celle de 250 grammes ä l'^tat sec, au cheval, sans obtenir d'evacuations alvines. Un v6t6rinaire pi6montais, le professeur J. Lessona(3), est venu de nouveau appeler Tattention de ses confrferes sur ce purga-tif, qu'il considöre comme un hyposthenisant trös-puissant, et qui manque rarement son effct sur les clivers animaux. De plus, d'apres le m6me auteur (4), la racine de bryone, donnee fraiche aux pou-lains, ä la dose de 25 grammes, les döbarrasserait promptement des larves d'oestres qui les tourmentent, les font maigrir et com-promettent meme parfois leur existence. Enfin, toujours d'aprös le meme praticien, la pulpe de bryone serait expectorante, vermifuge, antiperiodique, etc.
Vharmacotiierapiv. — 11 est dit, dans la Matihe medicale de ßourgelat (5), que la bryone est un puissant diuretique et expectorant; qu'on I'emploie avec succes contre Tapoplexie sereuse, la pousse humide, les flux catarrheux, les engorgements cedcmateux. la pourrituredu mouton, etc. Si veritablcment cette racine posse-dait autant de vertus, les v6t6rinaires modernes seraient bien cou-pables de nögliger autant un remöde aussi precieux; mais cela est fort douteux.
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(1) Miid. väer., t. Ill, p. 121. ^2) Pharmac. yratiq., p. 43i.
(3)nbsp; Giornale di vetermuria tli Torino, 18.'.3
(4)nbsp; Ann. vetiir. beiges, ISbi. p. :M8.
(5)nbsp; Mutiere medic., t. II, p. 84.
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p. 1GI.
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MEDICAMENTS fiVACUANTS.
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Succidanis de la Bryone. 1quot; Pled-de-Teau {Arum vulgäre, L.). — La racine. aquot; C'oncombre sauTage {Momordica etaterium, L.), — Le fruit. 3deg; Coloquinie {Cucmnis colocynthis, L.). — La pulpe du fruit.
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r.OHMES-n^SINES liliASTIQUKS.
11. Gomme-gutte.
Pharmacograpbie. — Gette gomme-r6sine inodore est fournie par plusieurs arbres de la famille des Gutliföres, qui croissent en Chine, aux iles Moluques0 dans les Indes orientales, et plus parti-(nilierctnent par le Slalagmitis cambogioides, Murr., ouGuttoefera rera, de Koenig, et par le Uarcinia cambogia, DC. Elle s'^coule spontanement par les fissures de l'ecorce ou par des enlailles qu'on y pratique, et ne tarde pas ä s'öpaissir et ä se concrlt;Her ä l'air. Teile qu'on la trouve dans le commerce, la gomme-gutte affecle ileux formes principales : celle de cylindres de la grosseur du bras, mi celle As galeti.es semblables aux pains de munition. Consid6r^e on masse, eile est d'un brun jannätre ä l'extörieur et d'un rouge orangö ä Tint^rieur; eile est friable, ä cassure brillante, opaque dans ses fragments et facile ä röduire en une poudre d'un jaune Irfes-pur; inodore, insipide d'abord, eile devient ensuite amere et Acre. Insoluble dans l'eau, la gomme-gutte, grace ä son principe gommeux, peut se diviser sans intermöde dans ce liquide et lui communiquer une couleur jaune magniflque; eile se dissout faci-lement dans l'alcool. Tether, les essences, et donne des solutions d'un jaune dore; enfin, lapotasse la dissout egalement, en exaltanl sa couleur jusqu'au rouge intense.
Composition ciiiniüiue. — D'apres Braconnot, cetle gomme-rdsine presente la composition suivante: re'sme, 80; gomme, 19,50; matieres etrnngeres insolubles, 0,30. SuivantM. Chrislison, eile ren-lermerait en outre de la fecule, de la cellulose et de Yhumidite.
Pharmacotechnie. — Les preparations qu'on fait subir ä la gomme-gutte ne sont ni nombreuses ni compliqu^es ; on la r^duit d'abord en poudre, puis avec celte preparation on fait des emulsions.
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une teinture,des ekctmires, des öols, etc. En g6n6ral, quandondoit donner la forme liquide h la gomme-gutte, ilya toujours avantage, comme pour tous les corps resineux, selon M. Mialhe, ä y ajouter un principe alcalin quelconque.
Mcdicamcntation. — On administre la gomme-gutte sous forme solide ou sous forme liquide, en Emulsion; cette derniöre forme esl celle qu'on doit pr6f6rer pour tous les animaux. Quant aux doses qu'il convient de leur administrer, elles sontencore imparfailement fix6es; les suivantes, indiquöes par M. Hertwig, paraissent con-venables:
1deg; Grands ruminants.................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;32 M8 grammes.
2deg; Solipfedes.........................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 16 ä 32 —
3quot; Petits ruminants et pures ...........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;3 h. i —
i0 Carnivores........................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;0,50 ä 2 —
Piiarmacodynamie. — La gomme-gutte est un purgatif drasli-que des plus önergiques, qu'on doit manier avec prudence ; il pro-voque le vomissement chez les carnivores et les omnivores, irrite les intestins chez tous les animaux et d6termine presque toujours une diuröse abondante, en colorant les urines en jaune. Chez le chien, la purgation survient facilemenl par l'ingestion de08r,50äl gramme de gomme-gutte, d'apres M. Hertwig (1); et chez le porc. par celle de 4 grammes, donn6e en deux fois pour prevenir le vomissement, selon Viborg (2). D'aprfes les experiences de Daubenton (3), ce purgatif manque souvent son effet sur le mouton quand on le donne ä la dose de 2gr,50 seulement; mais ä celle de 4 grammes, il purge constammentau bout de vingt-qnatre heures environ sans fatiguer les animaux, qu'il ait 6t6 donn6 solide ou liquide; ä dose double, 8 grammes, il tue presque toujours les moutons. Son action sur les grands ruminants est moins bien determinäe. D'apräs des essais dirigös par Rainard (4), 75 grammes de gomme-gutte seraient insuffisants pour purger une vache, mais une dose double produirait une superpurgation trfes-grave. Les experiences de M. Hertwig, qui ont 6t6 nombreuses sur ce sujet, dit-il,ne Tont pas conduit au möme rösultat, puisqu'il en conclut qu'ä la dose de 32 Ji 48 grammes, ce purgatif 6vacue et purge les grands ruminants.
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(1)nbsp; Pharmacol, pratique, p. 411.
(2)nbsp; Traiti du porc, p. 68.
(3)nbsp; Instruct, pour les hergers, 3e edit., p. 457 et 4S8.
(4)nbsp; Campte rendu de l'Ecole de Lyon, 1817.
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MEDICAMENTS KVACÜAISTS.
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Entin, quant aux solipedes, il rfegne relativement ä ces animaux la m6me dissidence entre les auteurs qu'ä regard des bßtes bovines. Les anciens hippiatres prescrivent la gomme-gutte ä la dose de 20 ä24 grammes et recommandent de ne pas la donner seule. Vitet(l) la croit inerte pour le cheval; Bracy-Clark(2)etMoiroud (3),rayant administr6e depuis 24 jusqu'ä 48 grammes, observerentles phöno-mönes qui accompagnent Faction despurgalifs les plus actifs, mais n'obtinrent que peu ou^oint d'övacuations ramollies. Delafond (4) ditötre arrive aux m6mes rßsultats dans ses essais. Enfln, M. Hert-wig pretend, contrairement aux opinions pr^cedemment mention-noes, qu'ä la dose de 16 ü 32 grammes la gomme-gutle purge los solipedes plus rapidement que l'aloös.
En presence decelte diversity d'opinions et der^sultats surl'ac-tion purgative de la gomme-gutte, nous nous sommes demands si l'idöe 6mise par un pharmacologiste distinguö, M. Dieu (5), que cette substance cesse d'etre purgative quand on I'administre ä trop haute dose, n'avait pas quelque chose de fondö. En effet, Flormann, v6törinaire allemand, cito par M. Hertwig, a pu purger un jeune poulain de deux ans, une premiere fois avec 75 centigrammes de gomme-gutle, et la seconde avec i8r,50; il a aussi determine la purgation chez un cheval do cinq ans avec 8 grammes do ce medicament, tandis que Viborg n'a pas pu arriver au mcme nüsultatchez un cheval de huit ans avec 32 grammes de ce purgaüf. Ces faits nous paraissent concluants en faveur des petites doses.
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iMiarmacotiierapie. — Consid6ree par les anciens comme le purgatifhydragogue le plus önergique et le plus fidele, la gomme-gutte 6tait fröquemment employee autrefois contre les diverses espöces d'hydropisies. On s'en sert encore quelquefois de nos jours pourremplir cette indication, et 1'on comprend que ses proprietes diur^tiques ne doivent pas etre etrangeres au succes qu'elle ob-tient parfois. Daubenton a recommande ce purgatif contre la pour-riture du mouton; on I'a conseille aussi dans le cas des vers intes-tinaux; enfln, on a present la gomme-gutte d'apres les donn^es du Systeme de Rasori, contre la diarrhöe et la dyssenterie; mais e'est un inoyen dangereux que tout praticien prudent doit rejeler.
(1)nbsp; Midec. vcter., t. Ill, p. 118.
(2)nbsp; Vhurmacopiievitir., p. :i().
(3)nbsp; Pharmacol., p. 267.
(4)nbsp; TMrapeui. ginir., t. II, p. 231.
(5)nbsp; Trmtide mat. mcd. ct ih thirap., t. IV, p. .V20 etsuiv.
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Appliqu6e en poudre sur les solutions de continuity du garrot, de l'encolure, du dos, et en g^nßral sur les plaies contuses, cette gornme-r^sine produit une action cicatrisante tr6s-6nergique, d'a-presM. Rey(l).
b. Scammonec.
Cette espfece de gomme-r6sine se retire de plusieurs plantes ap-partenant aux Convolvulacees ou aux Apocyn6es, qui croissent dans le Levant. Le commerce en distingue plusieurs vari6t6s d'a-pres leur provenance: 1deg; la Scammonee d'Alep, qui est de bonne quality, mais d'un prix eleve; 2deg; la Scamnonee de Smyrne, plus commune, mais de qualilö tres-införieure; 3deg; la Scammonee de Mont-pellie); melange rösineux trös-impur qu'on ne rencontre plus dans le commerce. L'action trös-incerlaine de cette gommc-resine sur les herbivores, le prix tres-eleve de celle qui est de bonne quality, etc., sont les causes qui expliquent l'abandon complet dans lequel les vetörinaires laissent g^nöralement la scammonee, au moins pour les grands animaux.
c. Euphorbe officinale.
Cette gomme-resine est un purgatif draslique des plus energi-ques, mais qui est neglige sous ce rapport en medecine vet6rinaire; on ne s'ensert que comme?;(?laquo;ican^(Voy. t. I, p. 380).
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HUILES GliASSES DUASTIQLES.
Iluile de Ooton tiglium.
Pharmaco^rapliie. Le Crolon tigliunt, L. est un petit arbuste de la famille des Euphorbiacees, qui croit spontanement aux iles Moluques, ä Ceylan, aux Indes, etc.; il l'ournit ä la medecine son fruit, duquel on retire des graines et de celles-ci une huile grasse trös-purgative.
1deg; Ciraines de croton tiglium. {Graines de Tilly ou des Moluques, peiits pignons d'Inde). —Les semences de croton tiglium sont de la grosseur d'un haricot; leur forme est ovale-allong6e; une face est plus large et plus convexe que Lautre et plus 6tendue, c'est la face externe; une des extrömites est arrondie et prdsente une petite facetle oblique; Lautre, de möme aspect, est surmontee
(l)Joiirn. de med. oitir. de Lyon, 1858, p. 44'.).
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d'une petite saillie reprösentantrombilic.üe cette extr6mit6 partent quatre nervures, deux laterales trös-saillantes, une införieure et une supßrieure beaucoup moins marquees; ces petltes saillies li-
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n6aires donnent i cette graine un aspect anguleux particu-lier. Ces graines sont form6es de deux parties : une enve-loppe dure, söche, coriace, fragile, d'une couleur brunätre ä la surface, et une amande jaunätre, huileuse, d'une odeur d6sagr6able et d'une irks-grande äcret6 au goüt.
2deg; lluile de croton tigfliunt
{Huile de Tilly). — L'huile de croton tiglium est fluide, onc-
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Fig. 20.
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lueuse, jaunätre, d'une odeur
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naus6abonde et d'une saveur excessivement acre. Trös-soluble dans ralcool, I'^lher, les essences, les corps gras, l'huile de croton tiglium ne pent se dissoudre dans l'eau, mais eile s'y 6mulsionne facilement par rintermMiaire d'un jaune d'ceuf, d'un mucilage, d'une gomme, etc. ; eile se sa-ponifie aussi trös-facilement par l'action des solutions alcalines.
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Composition chimtque. — D'aprös les recherches de M.Brandes, les graines de croton tiglium contiennent les principes suivants : acide crotonique, crotonine, resine, huile grasse brunatre, matiere (jrasse blanche, substance brunätre, principe gelatineux, gomme, albu-mine vegetale. L'huile de croton tiglium renferme la plupart de ces principes, moins ceux de nature g6Iatineuse, gommeuse on albu-mineuse.
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Pharmacotechnic. — L'extraction de l'huile de croton tiglium est tr^s-simple: on r6duit les semences en poudre, on les met dans un sac de coutil et on les presse forteraent entre deux plaques de töie chauffees dans l'eau bouillante ; le marc restant est repris par I'alcool, qui lui enlamp;ve l'huile qu'il a retenue, et celle-ci est ensuite m61ang6e ä celle obtenue par pression, aprfes qu'on a retir6 le vdhicule par la distillation. Les preparations qu'on fait subir ä l'huile de croton tiglium sont pen nombreuses en m6de-
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cine v6t6rinaire ; dans celle de I'homme, il n'en est pas ainsi, car on en fait une emulsion, une teinture alcoolique, un liniment, une pommade, un savon, etc. : nous pourrions imiter ces preparations. Nous recommandons les deuxsuivantes aux vöterinaires :
1deg; Elceole de croton tigramp;um (Boiteux).
Prenez : Graines de croton pulv^risfies.............. 1 partie.
Huile d'olive.............................. 8 __
Kaltes digiirer pendant G ii 7 heures ä vase ouvert pour chasser I'humidit^ et un prlncipe volatil ti-es-äcre, et passcz dans un linge. Cette preparation est un bon piirgatif, qui peut reinplacer avantageusement l'huile de croton tiglium sous toils les rapports ; on la donne en Emulsion ou dans une huile grasse, ä la dose de 8 12 et 16 grammes aux grands herbivores, et en quantittis proportionnelles aux petits (Boiteux et Saint-Cyr. — JVo^e communiqute).
-Iquot; Teinture vesicante (Bagge).
Prenez : Huile de croton tiglium.................. 1 partie.
Alcool et C'ther, ana....................... 10 __
Dissolvez. On pourrait remplacer ^conomiquoment I'liuileparle double de son poids do graines de croton tiglium. Avec cette teinture on cnleve 1'epiderme au bout de quelques heures. Utile autour des articulations enflamm^es; sur les parois de la poitrine, dans le cas de pleuresie; sur les gonflements articulaiaes, etc.
üledicamentation. — On peul employer, pour purger les ani-maux, soit les graines de croton tiglium, soil l'huile qu'on en ex-Irait. Les premiöres doivent 6tre 6cras6es avec beaucoup de soin et dispos^es en forme de bol au moyen d'une poudre v6getale et du miel, ou avec du savon vert. Les experiences faites par MM. Boiteux et Saint-Cyr d6montrent que les graines de croton tiglium constituent un purgatif infidöle, qui rend les animaux souvent trfes-malades, parce qu'il est trfes-irritant, et qui, n^anmoins, ne donne qu'une purgation incomplete. L'alcool et l'essence de t^reben-thine ne conviennent pas pour extraire les principes actifs des graines de croton tiglium, car on n'obtient avec ces v^bicules que des preparations irritantes, qui peuvent 6tre utilisöes ä la surface du corps comme revulsives, mais qui ne donnent aucun bon r6-sullat comme purgatives. L'huile d'olive est le meilleur vehicule pour cet usage, comme on le voit par l'elffiol6 dont nous avons donne la formale pr6c6demment. L'huile s'administre aussi le plus souvent sous cette forme, parce qu'elle est deglutie imm^diatement et qu'elle n'irrile pas la bouche et le pharynx ; cependant, chez les animaux ruminants, on est oblige de la donner sous forme de
Tabourin, 3e edition. — H.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 2 4
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breuvage, afin de la faire parvenir directement dans la caillette: alors on I'^mulsionne avec un jaune d'oeuf ou de la gomme et une infusion purgative, celle de s6n6, par exemple; on pourrait aussi employer Talcool pour faciliter sa division dans un vamp;iicule aqueux. Quand on emploie l'huile de croton tiglium sur la peau ä litre de r6vulsif, on I'applique pure ou m^lang^e, soit ä un corps gras ou essential, soit ä l'alcool: dans tous les cas, il faut öviter de la toucher directement avec la main, ä cause de ses propriötes irri-tantes ; on l'ötendra done avec un tampon d'ötoupes trös-serr6 ou avec la main recouverte d'un gant de peau ou d'une vessie sechc. Posologie. — Les doses d'huile de Tilly, pour les divers ani-maux, n'ont pas et6 encore rigoureusement fix6es ; cependant, en combinant les nombres propos6s par MM. Herlwig et Sommer, on arrive ä des chiffres qui paraissent convenables. Ce sonl ceux du tableau suivant:
1deg; Grands ruminants...............nbsp; nbsp; 40 ä, 80 centigrammes.
2deg; SolipMes.......................nbsp; nbsp; 30 ä 60nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—
3raquo; Petits ruminants et pores........nbsp; nbsp; 10 U 20nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—
4deg; Carnivores..................... 5 ä, 10nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—
Dans la pratique il est plus facile de doser cetle huile par goul-tes qu'au moyen de la balance ; mais ce precede est peu rigou-reux, parce qu'un grand nombre de circonstances peuvent faire varier le volume et le poids de chaque goutte ; n6anmoins nou^ dirons, pour servir de base ä l'emploi de cette melbode expedi-tive, que deux goutles d'huile de croton tiglium pesent en moyenne environ cinq centigrammes.
On administre aussi cette huile drastique, soit par les veines, soit par la peau. Par la premiere mclhode, la dose pour les grands herbivores devrait 6tre, d'aprös les recherches de Moiroud, d'en-viron 10 gouttes ; cependant, comme M. Hartwig a vu mourir un cheval par l'injeclion de 8 gouttes de cette huile dans les veines, il nous parait convenable de fixer la dose moyenne ä 3 gouttes, dissoutes avec beaucoup de soin dans de l'alcool faible. Par la möthode iaLralepüque, les doses sont approximativement, d'apres M. Hertwig, de 80 gouttes pour le boeuf, de 60 pour le cheval, de 30 pour le mouton, et de 13 pour le chien : les frictions doivent se faire sur les parois abdominales.
En general, il faut autant que possible employer l'huile de pr6f6-rence aux graines de croton tiglium; cependant, si Ton n'a pas cette huile purgative ä sa disposition, ou si on la trouve trop
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chore, on pourra faire usage des semences en ayant la precaution d'enlever l'enveloppe, qui est ä peu pros inerte, et de diviser trfes-exactement l'amande en la mamp;angeant avec un corps sec et pulverulent, tel que le sucre, la craie, la magnösie calcinöe, etc. Mais nous avons vu tout ä l'heure que ces graines ne sont pas ä recom-mander ä titre de purgatif. Les doses des graines de Tilly sont 6valu6es par M. Sommer au double environ de celles de l'huile; chacune de ces semences pfcse en moyenne de IS i 20 centigrammes avec l'enveloppe testacöe ; celle-ci enlev6e, le poids se trouve r6duit d'un tiers environ.
I'liarnmroiijnamie. — Les effets de l'huile de croton liglium se-ront distinguds en irritants et en purgatifs ; ils seront 6tudi6s dans cet ordre.
1deg; Effets irritants. — Appliquee sur la peau, pure ou m^lang^e, Thuile de croton tiglium produit tous les effets des m6dicaments irritants, depuis la simple rubefaction jusqu'ä la v6sication la plus profonde. Employee en petite quantity ou mdlangöe ä une huile douce, ä de l'axonge, celte huile purgative irrite superficiellement la peau et fait naitre, au bout de quelques heures, une Eruption v^siculeuse plus ou moins abondante, selon les cas ; mais, appliquee en nature et vigoureusement, eile attaque la peau profonde-ment et provoque bientöt la formation d'un engorgement inflam-matoire considerable accompagnö de fievre de reaction, de perle d'appetit, de tristesse des animaux, etc.; enfin, aprös la chute de l'^piderme et des poils, qui ne tarde pas ä survenir, il reste une surface ddnudee qui marche rapidement ä la cicatrisation, mais qui le plus souvent ne se recouvre pas de poils.
Indöpcndamment de ces effets locaux, l'huile de croton tiglium appliquee sur le tdgument externe provoque presque toujours des d^sordres du cöte du tube digestif, avec ou sans evacuations alvi-nes, parce qu'une partie est absorb^e et va agir par affmite Elective sur les intestins.
L'amande des graines de croton tiglium pulv6ris6e et incorpo-r6e avec soin dans de l'axonge, constitue une pommade vösicante d'une extröme activity. Mölangöe ä la graisse, dans la proportion d'un seizieme, eile forme une pommade v^sicante capable d'enlever rapidement l'6piderme et de compromettre les bulbes pileux, ainsi qu'il r^sulte des experiences que nous avons faites sur des chevaux; mais incorporöe dans la proportion d'un vinglieme, d'un
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vingt-cinquihne ou d'un trentieme, cette graine donne des preparations vösicantes trös-actives et trös-6conomiques, qui peuvent rendre de grands services ä la pratique, et qui auraient sur les preparations canlhariflöes l'avantage de ne pas donner lieu ä l'ab-sorption, at par consequent, de ne pas ofTenser les A'oies g6nito-urinaires.
2deg; i:üeraquo;s iraquo;laquo;irraquo;:.iifs. — L'huile de croton tiglium pent 6tre con-sideree comma la substance la plus essentiellement purgative de la pbarmacie, car eile ne produit pas seulement son effet quand on l'administre ä tres-faible dose dans le tube digestif, mais encore quand on I'injecte dans les veines, ou qu'on I'applique sur la peau, etc. Ella ast consid6r6e aussi, ä juste litre, comma le purga-tif drastique le plus 6nergique ; malbeurausement, comme ella pa-rait agir sur la muqueuse intestinale comma sur la peau, c'est-tV dire en I'irritant plus ou moins forternent, on doit I'amployer avec beaucoup de circonspection. Son action purgative, nißme mod6r6a, s'accompagne toujours, surtoat chez les ebevaux, de tristesse, de perte d'appdtit, de coliques, de t6nesme, d'une flövre trfes-vive de reaction, etc. ; les evacuations ne se montrent gufere qu'au bout de vingt-quatre ä trente-six beures, mais elles sont presque toujours abondantes, trös-fluides, Ktides et sa prolongant en moyenne un ou deux jours. Si la purgation a 616 modöröe et reguliere, les ani-maux reprennent promptement Tappötit et se reinvent rapidement de l'etat de faiblesse oü ils etaient lomb^s ; s'il y a eu superpurga-tion, les sujets sont atteints d'une veritable inflammation intestinale, qui s'annonce par des caractöres univoques, at qui reclame un traitement ralionnel trös-vigoureux. Independamment de sas effets purgatifs, l'huile de croton tiglium determine presque toujours une action diur^tique marquee, due sans doute aux principes resineux qu'ella conlient.
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Differences. — Doses toxiques.
1deg; Solipamp;rtes. — L'action de ce purgatif est assez bien connue sur le cheval; on sail, par example, que l'huile de croton tiglium, aux doses indiqu6es par le tableau posologique, manque rarement son effet lors-qu'elle est convenablemenl administr6e; mais que, si Ton s'6carte nota-blement de ces quanlitös, et qu'on en donne imprudemment de 1 a, 2 grammes, on court risque d'empoisonner les chevaux. Par rinjection veineuse, les effets sont moins nettement determines : d'une part, Moi-
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roud (I) a pu purgcr un cheval sans accident, en lui injectant 12 gout-les, soil 30 centigrammes de cette huile dans la jugulaire ; et de l'autre, .AI. Hartwig (2) a fait pörir un cheval par l'emploi de 8 gouttes, soit 20 centigrammes, par le möme procMö. Que conclure de ceci ? Que ces experiences ont besoin d'ötre r6p6t6es et variees pour lever toute incertitude. L'action des graines de Tilly est aussi assez bien connue; M. Sommer a fixe leur dose mfidicinale au double de celle de l'buile, el M. Hertwig pretend qu'ä la dose de 4 grammes elles empoisonnent quelquefois les che-vaux, et constamment ä celle de 8 grammes; (ioliier (3) avail constate autrcfois que 18 ä 20 de ces semences, e'est-a-dire en poids environ i grammes, suffisaient pour faire p6rir les chevaux.
2deg; Grands ruininauiN. — Les effels de celle substance sur les grands ruminants sont encore tres-imparfuitement connus; on admet generale-ment qu'ils sont plus faibles sur ces animaux, ä doses ßgales, que chez lessolipödes; nous avons pu donner ä une vache, sansqu'il en soil r6sull6 de purgation, d'abord 30 centigrammes, puis \ gramme en emulsion; ä la dose de 2 grammes, la purgation s'est d^claree avec violence, el le sujel a succomb6 d'epuisement et par I'irritation gastro-intestinale au bout dc trois jours. A I'aulopsie, on a trouvß les eslomacs et les inleslins assez vivement enflammes. D'apriis M. Hertwig, 11 faudrait environ 3 grammes de graines de Tilly pour purger les boeufs, et une dose double cause une superpurgation sans amener la mort. Ccpendant, M. Dieu-zaide (4) a pu purger un boeuf alteint d'indigeslion avec 20 gouttes, soit 50 centigrammes d'huile de croton tiglium, ce qui prouve qu'on a peut-ötre tort de forcer la dose de ce drastique pour oblenir plus sürement des effets purgatifs.
3deg; Petitlaquo; mminants. — L'action de cette huile drastique sur le mou-ton et la chövre est a peu prf's inconnue.
4deg; OnmiTores. — Les graines et l'buile de croton tiglium feraient sans doute vomir et purgeraient le pore ä petite dose, mais l'expärience n'en a pas encore 6t6 faite, au moins a noire connaissance.
ö0 CarufTorcs. — Ce purgatif agit chez le chien comme un emelo-catharlique des plus violents. Selon M. Hertwig, les graines de Tilly ä la dose de 23 centigrammes purgent le chien; ä celle de 30 centigrammes ä 1 gramme, ce carnivore äprouve la superpurgation et meurt si on lie I'oesophage. Quelques auteurs admetlent que 2 gouttes d'huile sont süffisantes pour purger le chien; M. Hertwig n'est pas de eel avis et prötend qu'il en faut au moins 3 gouttes, ce qui est un peu exagsect;r6.
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(1)nbsp; Pharmacol., p. T2 et 73.
(2)nbsp; Pharmac. praliq., p. 425.
(3)nbsp; Campte rendu de l'Ecole de Lyon, 1815, p. 10.
(4)nbsp; Mem. de la Soc. viUr. de Loi-el-Garonne, 1851, p. 90.
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Pbarmacoth^raple. — Sous le rapport thörapeutique, l'huile de croton liglium doit 6tre considöröe comme revulsifzi comme dras-tigue. Disons quelque^mots de cette double application.
1deg; RevulBif et W-soiudf. —Si le prix un peu 61eve de cette huile n'y mettait pas obstacle, eile serait sans doute plus souvent employee comme agent rövulsif; cependant son usage estrecommand^ par plusieurs praticiens, surtout centre les maladies de la poitrine, celles des centres nerveux, etc. Roche-Lubin (1) en a recommand^ I'application sous la^poitrine des boeufs alteints de pdripneumonie contagieuse ; cerevulsif puissant enraye, dit-il, le travail morbide du poumon et häte la gu^rison. Nous connaissons quelques v6t6ri-naires qui ajoulent de cette huile ä l'onguent'vesicatoire destinö aux b6tes bovines. Plus r^cemraent un v6t6rinaire militaire, M. Grousset (2), ä l'instigation de M. Moissant, v6t6rinaire ä Cha-teaudun, ä fait l'essai des propri6tes irritantes et r6solulives de l'huile de croton tiglium sur des tumeurs diverses et surtout des moleltes, avec beaucoup de succfes. Pour cela M. Grousset fait dis-soudre 3 p. d'huiie de croton tiglium dans 100 p. d'alcool ordinaire et fait plusieurs frictions gradu^es selon les cas. II faut 6tre prudent dans l'usage de cette teinture pour ne pas tarer les animaux.
Plusieurs autres vdt^rinaires militaires ont employ^ avec succes l'huile de croton tiglium h la surface de la peau, äla fois comme revulsive et purgative. M. Chevalier (3) emploie les frictions de cette huile sous les parois abdominales, dans le cas de fourbure compliquee dc constipation ; le mal se dissipe aussitöt que se manifeste la purgation. MM. Lhöte et Hervig (4), s'en sont servi de la m6me maniere et avec un 6gal succfes, le premier centre les pelotes stercorales, et le second contre le vertige abdominal. Enfin, M. Guiget (5) fait des frictions de cette huile au plat des cuisses, dans le cas de vertige essen tiel, et s'en trouvebien.
Chez le boeuf, oü la teinture väsicanle de M. Bagge produit peu d'eifet, on peut la remplacer, d'apr6s M. Stockfleth (6), vötdrinaire suddois, par un melange d'une partie d'huiie de croton tiglium avec dix parties d'essence de teröbenthine.
(1)nbsp; Recueü de medec. vitir., 1852, p. 135.
(2)nbsp; Journ. de med. viler, milit., t. V, p. 277.
(3)nbsp; Mem. et observ. de med. väe'r. milit., t. VI, p. 234.
(4)nbsp;Wirf., p. 177.
(5)nbsp; Ibid., t. V, p. 171.
(6)nbsp; Journ. de med. viUr, de Lyon, I8G2, p. 553.
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2deg; raquo;rastiaae. — Un v6t6rinaire prussien, M. Sommer (I), dans une excellente note sur l'huile de croton tiglium, a appele l'atten-lion des v6t6rlnaires sur ce puissant purgalif, qui convient parfai-tement, dit-il,aux groschevaux lymphatiques, epais, peu sensibles ; il le recomraande surtout comme rövulsif intestinal dans le cas de fluxion p6riodique, de vertige, de maladies cutan^es graves, d'eaux aux jambes, de farcin, etc.; c'est 6galementun des meilleurs agents perturbateurs qu'on puisse employer contre certaines affections nerveuses, telles que le tetanos, l'immobilitö, l'öpilepsie, les para-lysies, etc. ; enfin, on s'en sert aussi avec profit conlre quelques accidents du tube digestif, comme l'embarras intestinal par les aliments, les calculs, les pelotes stercorales, les vers intestinaux, Tiuertie de l'estomac et des intestins, etc.
L'huile de croton tiglium est le seul purgatif qui ait röussi ä M. Adenot contre le vertige des solipödes ; il la donne ä la dose de 60 centigrammes dans un litre d'buile grasse. II s'en est servi ega-lement avec avantage contre Tengouement du feuillet chez le boeuf. {Note communiquee.)
Swcidanis du Croton tiglium.
1deg; Hülle d epurge {Euphorbia lalkyris, L.). —Elle est environ dix fois moins active que la prec6dente ; eile merilerait d'etre essayöe sur les animaux.
2deg; Huilc de .latropliu curcas. — Elle est ilcux fois plus active que l'huile d'epurge, et se donne par consequent ä dose moitiö moindre.
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CHAP1TRE III
DES SUDORIFIQUES.
Sysojcvmie : Diaphoramp;iqucs, Trauspiratoires, Expectorants.
Definition. —On appelle sudorifiques des medicaments 6vacuants qui ont la propriety d'agir specialement sur la peau, d'augmenler
(l) Recueil de me'dec. viter., 1844, p. 24
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ses s^crölions naturelles dans l'ötat de sant6,et de les retablir dans I'^tat morbide lorsqu'elles ont 6t^ supprim^es ou diminu^es par les maladies.
Ces medicaments ont aussi re^u la denomination de diaphoreti-ques, parce qu'ils ont la propri6t6 d'augmenter ou de retablir I'ex-halalion söreuse de la peau, qu'on appelle diaphorese. Quelques auteurs dislinguent msect;me, parmi les 6vacuants cutan6s, des diaphn-reliques et des sudorifiques, parce qu'ils supposent que la transpirationinsensible et la sueur ont une origine distincte, et constituent deux functions differentes de la peau sur lesquelles ces deux or-dres de medicaments agiraientd'une maniörespeciale.Nousverrons tout h. I'heure que cetle division est peu fond6e.
Enfin, un assez grand nombre de medicaments sudoriflques sonl appeies expectorants, parce qu'ils paraissent agir sur la muqueuse des voies respiratoires comme sur la peau, c'est-ä-dire en regulari-sant les secretions et les exhalations dont celte membrane est le siege.
Avant d'entreprendre l'etude detailiee de la medication sudori-flque, i! nous parait convenable de presenter quelques considerations physiologiques sur les fonctionsde la peau et de la membrane bronchique, afln de bien etablir les principes de cette question im-portante, et d'eclairer un peu Thistoire si obscure encore des 6va-cuants cutanes.
Considerations physiologiques. — L'aliment se separe en deux parties dans le tube digestif: une excrementitielle, inutile, qui est rejetöe par I'anus; une alibile, utile au corps, qui est abscrbee et meiangee aux fluides nutritifs. Celte derniöre parlie, cette espfece d'extrait alimentaire, ce nutriment, est separe aussi en deux parties: une now azotee, qui est brülee dans l'acte de la nutrition pour pro-duire de la chaleur, et dont les produits definilifs, eau et acide car-bonique, sont expulses du corps par les bronches et par la peau, et une azotee, qui est assimiiee aux organes, qui reste dans 1'econo-mie pendant un certain temps, et qui est expulsee ensuite par les voies urinaires sous forme d'uree, devenant de l'ammoniaque i\ I'air.
D'aprfes ces considerations chimico-physiologiques, il est demon-tre que les aliments non azotes ou respiratoires sont expulses par les bronches et par la peau sous forme de vapeur d'eau et d'acide carbonique; or, comme les principes neutres non azotes constituent la plus grande masse des aliments ingerös chaque jour, il en
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rösulte, comme consöquence naturelle, que c'est par les voies respi-toires et par la surface cutanee que s'effectuent les s6cr6tions et les döperditions les plus abondantes du corps. Gette v6rit6 physio-logique, que la chimie explique si facilement aujourd'hui, a M d6montr6e depuis longtemps par les c616bres experiences de Sanc-lorius, puisqu'elles ont prouvö que sur 8 parties d'aliments inge-rees, 5 parties s'6chappent par les bronches et par la peau, et que les trois parties restantes sont expuls6es par l'anus ou par les voies urinaires. Enfin, les recherches des auteurs modernes tendent i de-montrer que la part proporlionnelle d'excr6tion de la muqueuse bronchique et de la peau est d'environ 3/5 pour la premiöre et de 2/5 pour la seconde, dans les circonstances ordinaires.
Les experiences si remarquables de M. Fourcault, r^pöt^cs par M. H. Bouley (1), sur les enduits impermeables etendus sur loute la surface de la peau, ontprouv^ de la manure la plus frridente Timportance 6norme qu'ont les excretions cutan6es surla regularity des functions de l'organisme. Blies ont dömontre que les ani-maux chez lesquels on supprimait ainsi brusquemont cet emonc-toire naturel, si important et si etendu, ne tardaient pas k p6rir asphyxies, non pas par privation d'air, mais par manque de depuration du sang qui, se cbargeant peu h peu des produits brüles de la respiration, devient bienlöt impropre äla nutrition, comme le sang veineux, et porte rapidement 1c ddsordre et la mort dans tous les rouages de la macbine animate.
Pour suffire h ces deperditions incessantes, chacune de ces membranes est le siege de deux ordres de secretions : j0 une epaisse, muqueuse pour les bronches, sebacee pour la peau, etdestinee ä maintenir l'integrite et la souplesse de la surface de ces deux membranes tegumentaires ; 2deg; une tres-fluide, aqueuse, appeiee exhalation pulmonaire pour les bronches, et transpiration cutanee pour la surface de la peau : c'est principalement parcette secretion inces-sante et aqueuse que les produils brüles de la respiration sortent du corps.
On est parfaitement fixe sur l'origine et sur la nature de Vexhala-tion pulmonaire; on salt que c'est unesorle d'evaporation constante qui se fait ä travers la membrane bronchique; qu'aucun appareil secreteur ne concourt ä celte excretion; et qu'enfin le produit qui en resulte, et qui est entraine au dehors par I'air expire, est forme principalement de vapeur d'eau et d'acide carbonique.
(1) Recueitde med. vitir., 1850, p. 5 et 305.
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La question est beaucoup plus obscure en ce qui concerne la transpiration cutanee. D'abord on en distingue deux espöces : la transpiration insensible ou diaphorese, et la transpiration sensible ou suewr; beaucoup d'auteurs admettent encore que la premiöre est une simple exhalation cutanee analogue ä celle qui a lieu dans les bronches, tandis que la seconde serait une veritable secretion Awo-lue sp^cialement aux glandes sudoriferes de la peau. Cependant les physiologistes les plus modernes tendent a abandonner cette distinc-lion; ils ne croient pas qu'une membrane recouverte d'un6piderme epais, comme celui de la peau, puisse 6tre le siöge de l'^vaporalion active que comporte une exbalation ; ils ne reconnaissent aucune difference cbimique dans la nature du produit de ladiaphoröse et de la sueur; le double but physiologique de ces deux excretions, c'est-ä-dire la depuration du sang et une action refrigerante sur la peau, leur parait tout ä fait identique, etc. Par ces molifs, ils se refusentä dislinguer la diaphorese de la sueur; ils admettent que l'une et l'autre sont produites par les glandes sudoriferes, mais que la premiöre represente l'^tat normal de la söcretion cutanee, tandis que la seconde en est l'^tat exagöre ou accidentel; enfin, que dans Tune et l'autre, le produit serait form6 principalement d'eau, d'acides carbonique, acßtique, lactique, sudorique, et de quelques sels alcalins et terreux.
Variations accidentelleg de la transpiration cutanee. — Les
s6cr6tions de la peau, et surtout la transpiration, sonlsusceptibles d'öprouver de grandes variations dans leur degr6 d'aetivile ; les causes qui peuvent amener ce r6sultat sont fort nombreuses: il en est d'hygi^niques, de palhologiques et de tMrapeutiques. Parmi les premieres, on doit compter surtout un exercice plus ou moins ac-tif, les saisons, la temperature de l'air ou des habitations, des cou-vertures öpaisses, desboissons chaudes, etc.; au nombre dessecon-des, on compte les Eruptions cutanöes, la diminution des autres secretions depuratives, les vives souffrances, etc.; enfin les agents therapeuliques susceptibles d'augmenter la transpiration sont fort norabreux: les prineipaux sont les frictions söches, les bains d'air chaud ou de vapeur aqueuse, les fumigations söches ou humides, un grand nombre de medicaments, etc.
Si Ton ne tenait compte que du i-esultat obtenu, c'est-ä-dire de l'augmentation de la transpiration cutanee, on devrait classer, en effet, un assez grand nombre d'agents pharmaceutiques parmi les sudorifiques. Ainsi, la plupart des excitants generaux, administres
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en breuvages chauds, provoquent g6n6ralement la sueur ; les vo-mitifs, par la secousse g^n^rale qu'ils d^terminent, amönent sou-vent ce rösultat; l'opium, surlout chez les solipödes, produit aussi cet effet quand il est employ^ ä haute dose; enfin les Emollients et les tempörants, en diminuant la flövre et l'^rethisme nerveux, pro-curent souventune detente gönörale suivie d'une transpiration co-pieuse, etc. Nous serons done forc6 de faire un choix parmi les medicaments susceplibles de provoquer la sueur, et de n'admettre parmi les sudorifiques que ceuxqu'onemploie habituelletnent dans la pratique, soil pour modifier le tissu de la peau, soil pour exalter ses secretions; le nombre en est-trös-limit6 en m6decine v6t6ri-naire.
Origine et diTision. — Les medicaments sudorifiques sont tireraquo; des mineraux et des v6g6taux ; on les a divisös trös-rationnellement en fixes et en volatils. Les premiers, qui meritent las noms de dia-phoreliques et A'expectorants, parce qu'ils modifient la peau et la mu-queuse des bronches lorsqu'elles ont 616 alter6es par les maladies, comprennent le soufre et quelques sulfures, Yantimoine et ses composes, les preparations arsenicales et les bois dits sudorifiques, comme La salsepareille, le flaiac, la squine, le sassafras et leurs analogues. I.es sudorifiques volatils, peu nombreux, comprennent les composequot;;laquo; nmmoniacaux, les plantes labiees, le sureau, le tüleul, etc.
Pharmacoteehnie. — Les sudorifiques mineraux sont rMuits en poudre on dissous dans l'eau; ceux qui appartiennent aux v6getaux sont traites par döcoction s'ils sont fixes, ou par infusion s'ils sont volatils; les vdhicules employes sont l'eau ou les liqueuf s alcooli-ques; ces derniöres sont bien preferables lorsque rien n'en contre-indique l'usage.
Ifedicamentation. — Lorsqu'on fait usage des sudorifiques fixes, leur administration ne donne lieu ä aueune precaution speciale ; on les fait prendre avec les aliments des animaux, ou on les admi-nistre sous forme d'eiectuaire ; mais lorsqu'on emploie les sudorifiques volatils, il faut se conformer ä certaines rögles qui ont leur importance. D'abord ces medicaments s'administrent exclusive-ment ä l'etat liquide, en boissons ou en breuvages; la preparation doit toujours etre employee a une temperature aussi 61evee que possible; eile doit 6tre repetee ä de courts intervalles de temps, jusqu'äce que la sueur arrive, etc. Afm de favoriser l'action de ces
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medicaments et de leur venir en aide, on doit tenir les animaux dans des logements trfes-chauds, les envelopper de couvertures ^paisses et amples, frictionner vigoureusement la peau avec des briques chauff6es, augmenter sa temperature avec une bassinoire, des sachets d'avoine torr6fi6e, des fumigations sfeches ou humides dirig^es sous les couvertures, etc. Ces moyens auxiliaires sent sur-tout n^cessaires lorsque la saison est froide, le temps humide, les animaux äg6s, la maladie tenace, etc.
Enfin, quand la transpiration s'est fait jour, il faut la maintenir pendant un certain temps, puis essuyer et sicher avec soin la surface de la peau, la recouvrir de couvertures söches et chaudes, preserver les animaux des courants d'air, de toute cause de refroidis-sement, donner des boissons un peu tiedes d'abord, puis peu a pen ä la temperature ordinaire, etc.
Pharmacodynamie. — Les effets des sudorifiques doivent elre clistingu6s en primitif.t et en consecutifs. Gette division ne s'applique bien netlement qu'aux sudorifiques volatils, dont les effels sonl assez prononeds, mais eile ne convient guere pour les sudorifiques fixes, dont l'action est lente, graduelle et bien marquee seulemenl dans le cas de maladie. L'etude des effets primitifs s'appliquera done exclusivement aux sudorifiques volatils.
1deg; EiTefs primitifs. — Les sudorifiques de celte categoric pre-sentent dans leurs effets imm6diats la plus grande analogic avec les stimulants g6n6raux; comme ces derniers, ils d^veloppent, peu de temps apres leur administration, un mouvement febrile pro-nonc6 et (^iracterisd par l'ampleur et la vitesse du pouls, la rapidity des mouvements respiratoires, la rougeur des muqueuses apparentes, l'injection des capillaires de la peau, l'elevation de temp6rature de cette membrane, etc. Puis, au bout d'un temps variable selon les circonstances, la peau, qui 6tait chaude, tendue et samp;che, devient souple, moite au toucher; eile s'humecte de sueur, d'abord ä la face interne des membres, aux organes g6nitaux, aux flaues, auxars, ä l'encolure, i\ la base des oreilles, puls peu i peu sur toute la surface du corps. En g^nöral, aussitot que la sueur se fait jour ä la surface de la peau, le mouvement febrile se modöre et une sorte de detente de toute r6conomie en est le rösultat.
La transpiration poussöe jusqu'ä la sueur n'est pas facile ä obtenir chez la plupart des animaux ä l'aide des medicaments; le plus sou-vent möme les tentatives des praticiens ä cet egard 6chouent com-
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plölement. Cependant les difficultös qu'on rencontre pour obtenir ce rfeultat ne sont pas les m6mes dans toutes les espöces domesti-ques : les herbivores, et les solipfedes mieux que les ruminants, sont les animaux chez lesquels la sueur peut 6tre produile avecle plus de facilite; les omnivores, au contraire, el surtout les carnivores, ne se prßtent que trös-difücilement ä l'usage des sudoriüques, qui se monlrent toujours chezeux d'une inefücacit^ presque complete.
2deg; Effets louselaquo;-uiiftt. — Les effets consecutifs varient de carac-tere et de nature selon qu'ilsapparliennent aux sudorifiques volalils ou aux sudorifiques fixes. Dans le premier cas, les medicaments ayantproduit une evacuation humorale plus ou moins abondante, il en resulte, comme consequences imm^diates : une soif plus ou moins vive, une constipation marquee, une diminution correspon-dante et proportionnelle des autres secretions, surtout de celle des urines, une rösorption interstitielle plus active, la maigreur du corps, la d^croissance des engorgements cedemateux, etc. Dans le cas oül'on fait usage des sudorifiques fixes, on n'observe que des effets mils ou pen marques sur les animaux sains, tandis que, sur ceux qui sont malades, ils deviennent plus manifestes, non-seule-ment sur la peau, mais encore dans les broncbes, ainsi que nous allons le demontrer.
a.nbsp; Quand la peau est le siege d'affections anciennes, inveterees, oulorsque les animaux sont affaiblis par la privation de nourriture, des maladies de longue dur6e, etc., on remarque gen6ralement que le tegument est dur, sec, adherent aux parties sous-jacentes; que les polls sont rares, ternes, sees, herissfe; la surface de la peau rude, crevassöe, 6cailleuse; que la transpiration insensible, que la secretion de la matiöre s^bacee, celle du Systeme pileus, ne s'effec-tuentplus comme äl'ötat normal. Dans de semblables circonstan-ces, les sudorifiques fixes employes avec perseverance produisent des resultats souvent remarquables : non-seulement ils font dispa-raitre peu ü peu les maladies cutanees, mais encore ils modifient avantageusement le tissu de la peau, retablissent les secretions qui lui sont propres, etc. ; en sorte qu'au bout d'un certain temps, cette membrane reprend de la souplesse, devient moite et onc-lueuse au toucher, prend une surface unie et propre, se recouvre de polls lisses et brillants, etc.
b.nbsp; Des deux secretions dont la muqueuse bronchique est le siege, il en est une surtout qui est souvent alteree, e'est celle du mucus ; cette alteration s'accompagne frequemment de celle du tissu mfime
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de la muqueuse, et parfois aussi de modifications notables dans Texhalation pulmonaire, et, par suite, dansl'acte de la respiration. 11 arrive souvent, par exemple, chez la plupart des animaux, que la muqueuse des voies respiratoires est päle, boursouflöe; qu'elle esl le si6ge d'une secretion muqueuse abondante, epaisse, puri-forme, de jetages chroniques, etc. L'expörience demontre que, dans de semblables circonstances, les sudoriflques fixes, et surtout ceux qu'on tire du rögne mineral, modiflent trös-avantageusement la muqueuse des voies respiratoires et les secretions anormales dont eile est le si6ge ; ce sont done alors de v^ritables expectorants,
Pharmaeoth4rapie. — Les sudorifiques sont des medicaments tres-importants, en raison de la grande surface sur laquelle ils agis-sent, et des modifications souvent profondes qu'ils produiseut sur la peau et sur la muqueuse bronchique. Les indications de leur usage peuvent se grouper sous les trois chefs suivants :
1deg; Sudorifiques Toiatiis. — L'usage des sudorifiques stimulants est surtout indiquö dans le refroidissement brusque de la peau, aecompagnö dela suppression de la Iranspiration cutanöe et suivi de cet 6tat de roideur genörale du systöme musculaire qu'on ap-pelle courbature; mais, pour que l'emploi de ces medicaments soit avantageux, il est essentiel qu'il ait lieu le plus promptement possible et sans timidit6. Les sudorifiques volalils sont ögalementindi-ques contre les Eruptions cutanöeslanguissantes ourentr6es, dans les affections putrides pour provoquer la formation de tumeurs critiques ä la peau, pour arröter ou moderer la broncliite catar-rhale, pour faire avorter une phlegmasie des organes de la poi-trine, pour damp;ruire les douleurs rhumatismales, etc.
2deg; Sudoriflques flxeraquo;. — Les sudorifiques fixes s'emploient prin-cipalement contre les maladies cutanees anciennes avec alteration du tissu de la peau, les maladies virulentes, les affections lympba-tiques, commelamorve, le farcin, les scrofules, la ladrerie du porc, les eaux aux jambes, les crevasses, le crapaud, etc. Pour qu'ils röussissent contre ces maladies opiniätres, ils doivent 6tre employes pendant longtemps, et 6tre allies avec des moyensplus puissanls, les fondants, par exemple.
3deg; Expectorants. — A titre d'expectorants, les sudorifiques s'emploient au d6clin des maladies de poitrine, contre l'hydro-
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thorax, les jetages chroniques, la gourme, la bronchite et la pneu-monie chroniques, les affections vermineuses des bronches, etc. Dans ces divers cas, ils doivent 6tre employes avec perseverance, combin6s avec divers autres medicaments et soutenus par une alimentation trös-alibile.
Contre-inilications. — II faut öviter de faire usage des sudori-fiques lors d'une Eruption cutande reguliere, pendant la periode d'etat des phlegmasies, alors qd'une fifevre ardente existe, durant l'action dun purgatif, d'undiurelique et, en general, de tout medicament evacuant, parceque les effets de ces medicaments se nui-raient les uns aux autres, etc.
sect; I. — Sndoriflqnes fixeraquo; (Diaplioretiques, Expectorants).
Dans cette calögorie de sudoriflques sont compris les composes sovf7,es, les antimoniaux et les bois dits sudorißques.
A. SLDOniFlQUES SOlFIliS.
Nous comprenons sous cette denomination le soufre, les sulfures alcalins, les sulfures metalliques etquelques produits peu oxydesdu soufre (sulfites ethyposulfites).
a. Du Soufre {Su/plmr).
Pharmaco^rapiiie. — Le soufre se trouve dans le commerce sous deux etats : solide et en cylindres (souft-e cn bälons), solide et pulverulent (soi(/quot;re SM^AVrte, fleur de soufre). Dans runetl'autre cas, sa couleur esl d'un beau jaune citron, d'unefaible odeur sulfureuse, d'une saveur peu marquee et d'une densite de 2,00 environ. Tres-combuslible ä l'air, le soufre enlre en fusion ä MO degräs et se reduit en vapeur h. -400 degres centigrades. Chauffe pendant plu-sieursheures entre 200 et 2o0 degres centigrades, le soufre change de caractferes : il devient rouge brun, epais, gluant, et conserve une cerlaine ductilite pendant quclque temps apres son refroidis-sement; c'est ce qu'on appelle du soufre brun. Insoluble dans l'eau, ce corps simple se dissout en petite quantite dans l'alcool, l'etber, les huiles grasses, les essences, les huiles pyrogenees, etc., et en toute proportion dans le sulfure de carbone. De plus, il se dissout sensiblement, mömeäfroid, dans les solutions salines qui presen-
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384nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS EVACUANTS.
tent une reaction alcaline, telles que celles des carbonates, bicar-bonates, borates et phosphates alcalins. Mis en contact avec des composes m6talliques, le sonfreles decompose leplus souventpour dor.ner naissance ädes sulfuresinsolubles.
Impurete et falBiflcaUonB. — Le soufre sublime est souvent impr^gne d'acide sulfureux et d'acide sulfurique qui lui donnent la faculte de rougir la teinture de tournesol; on Ten d6barrasse facilement par des lavages röit6r6s avec l'eau tiöde; puis il faut avoir la precaution de le dessöcher rapidement et de le renfermer ensuite dans un vase bouchant exactement. Le soufre contient assez fr^quemment de Tarsenic ; on reconnait cette grave itnpuret6 en brülant ce corps avec quatre on cinq fois son poids de nitre; le residu, repris par l'eau, accuse la prösence de Tarsenic au moyen du nitrate d'argent ou de l'appareil de Marsh. Le pUtre, la craie et les matiferes terreuses qu'on ajoute frauduleusement sent d6voil6s ä l'aide de la calcination, qui volatilise ou brüle le soufre et qui laisse pour residu les substances etrangöres.
Pharmacotechnie. — La plupart des preparations soufr^es offi-cinales sont destinies h. l'usage externe; celles qu'on emploie ä rinterieur chez les animaux sont toutes magistrales ; nous indique-rons parmi les premieres les formules suivantes :
Pommade sou free.
Prenez : Fleur de soufre....................... 10 grammes.
Axonge.............................. 30 —
hicorporez ä froid. Pommade d'Helmerich.
Prenez : Soufre sublimö...................... 200 grammes.
Carbonate de potasse................. 100 —
Axonge............................. 800 —
Incorporez ä froid. En remplagant le carbonate potassique par la potasse caus-tique, on obtient une preparation plus active. Quelques auteurs emploient le sei marin, le sei ammoniac, les cantharides, etc. Contrc la gale de tous les animaux.
Huile sou free {¥.'?.).
Prenez : Fleur de soufre....................... 8 grammes.
Jaune d'oeuf........................... Nquot; I.
Huile grasse.......................... Ü40 grammes.
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DES SUD0R1FIQUES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;385
Incorporez le soufre dans le jaune d'oeuf et ajoutez Thuile peu h peu en remnant sanscesse jusqu'ä homogäneitö pai-faite du melange. Centre les affections cutan^es.
Baume de soufre.
Prenez : Soufre sublimö...................... 32 grammes.
Essence de tßrßbenthine............. 250 —
MSlangez les deux substances, faites digerer ä une assez forte chaleur, laissez diSposer et döcantez; l'essence prend une teinte brune. Centre les affections pso-riques.
Melange antipsorique de M. Schaack.
Prenez : Ffeur de soufre.....................1
Essence de tßrebenthine............gt; ana 1 partie.
Huile de cade......................)
Mättngez les trois substances dans un flacon et agitez. Centre les affections .galeuses et dartreuses.
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Pommade antipsorique de M. Ch. Bernard.
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Prenez : Fleur de soufre.....................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;J00 grammes.
Huile de cade......................)
Essence de tamp;äbenthine.............j
Axonge............................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;300 —
Faites fondre l'axonge, et, au moment oü eile commence ä. se figer, incorporez avec beaueoup de sein le soufre; puis ajoutez successivement l'huile de cade et l'essence, et continuez ä remuer jusqu'ä, refroidissement complet; sans cette precaution le soufre se döposerait et la pommade ne serait pas homogine.
Pour l'employer, on nettoie la peau avec sein et Ton applique la pommade sur les r^gioiis atteintes de gale ou d'autres affections herpätiques. Le sucefes est constant.
(Note communiquöe.) Pommade sulfuro-tannique.
Prenez : Soufre...............................nbsp; nbsp; nbsp; 8 grammes.
Acide tannique.......................nbsp; nbsp; nbsp; 2 —
Laudanum...........................nbsp; nbsp; nbsp; 1 —
Axonge..............................nbsp; nbsp; 32 —
Incorporez h. froid. Contra les affections cutanöes. On remplace parfois le laudanum par 2 grammes de teinture de cantharides.
Uetiicamentation. — A l'int^rieur, le soufre sublim^, le seul dont on fasse usage en m6decine, s'administre en bols on en 61ec-tuaires, ou mieux m61ang6 ä du son ou de la farine, de teile fagon que les animaux le prennent d'eux-momes; on peut aussi le donner
Tabodrin, 3e Mition. — II.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 2 5
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386nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICAMENTS fiVACUANTS.
en suspension dans I'eau, mais le procMe est peu employö. Enfin, on traite aussi le soufrc par decoction, et de tons les procedes c'est le plus vicieux, parce que l'eau, ä moins d'etre trfes-riche en sels alcalins, altaque peu ce corps; cependant eile prend ä la longue une legere odeur sulfureuse qui indique les nouvelles propri6t6s qu'elle a acquises. A rcxterieur, les preparations de soufre s'appli-quent en frictions ou en onctions, seules ou combineos avec divers agents irritants, contre les maladies cutan6es. On a lente quelques essais pour appliquer les fumigations sulfureuses (acide sulfureux) chez les animaux comme chez Fhomme, dans le cas de gale, mais ces tentatives n'ont pas eu de suite ; les appareils dispendieux que necessite ce mode de traitement, la facilite qu'on a de le remplacer economiquement par les preparations antipsoriques, etc., expli-quent sufüsamment ce r^sultat ncgalif.
Vosoiogie. — Les doses de fleur de soufre pour les divers animaux sont indiquees par le tableau suivant:
1deg; Grands herbivores.....................nbsp; nbsp;32 i Glnbsp; grammes.
2deg; Petits ruminants......................nbsp; nbsp; (0 ii 20 —
3deg; Pores................................nbsp; nbsp; nbsp;8 ä IG —
4deg; Chiens...............................nbsp; nbsp; nbsp;ih 8 —
On pent rep6ter ces doses deux fois par jour. Si 1'on fait usage du soufre brun, qui est beaucoup plus actif, les doses doivent amp;tre moitiö moindres.
iMiarmacoiijiiainie. — Les effets du soufre seront distingu6s en locaux et en generaux, et 6tudi6s successivement dans cet ordre.
1deg; Eftets locaux. —Les effets locaux ext^rieurs du soufre sont ä peu prfes nuls sur les tissus sains ou altörös; le soufre brun, cependant, est, dit-on, irritant pour les surfaces sur lesquelles on I'applique, comme les sulfures alcalins auxquels il ressemble un peu. Quant aux effets que döveloppe ce mödicament dans le tube digestif, ils varienl beaucoup selon la dose ing6r6e et le temps pendant lequel l'emploi du remede s'est prolong^. Cast ce qu'il Importe d'examiner avec soin.
Donn6 en petite quantity ä la fois, le soufre agit sur le tube digestif comme un 16ger stimulant; il augmente l'appötit, acc61ere la digestion, mais ne change pas sensiblement l'aspect des maliöres fecales; cependant on remarque, au bout de quelques jours,
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DES SUDORIFIQUES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 387
qu'elles prennent une teinte plus fonc6e et qu'elles exhalent, ainsi que les gaz intestinaux, une odeur manifeste d'aeufs pourris ou d'acide sulfhydrique. A doses moyennes, c'est-ä-dire celles flxöes au tableau posologique, r6p6t6es deux fois par jour, le soul're sti-mule plus fortement le tube digestif, bäte les defecations, rend le ventre libre et communique aux excrements la coulenr noire et l'odeur bepatique ä un degrö trös-prononcö. Lorsque les quantitds ing6rees surpassent notablement les doses medicinales, ou que celles-ci sont repötöes ä des intervalles de temps trös-rapprocb6s, le soufre agit comme un laxatif ^nergique, saus deranger notablement l'appetit, au moins dans les premiers jours du trailement. Enfm, quand ce medicament est donne ä doses exagerees, il irrite vivement le tube digestif, arröte la digestion, degoüte les animaux et determine une superpurgation qui peut devenir mortelle, ainsi que nous le constaterons en etudiant les eflets toxiques du soufre.
2deg; Effeta generaux. — Ces effets doivent 6tre divis^s, pour plus de clarte, en effetsprrazW/s et en effels consecutifs, qni m6ritent une etude speciale.
a. Effets primitiftraquo;. — Tant que le soufre est donne k petites doses, son action generale ou dynamique est ä peu pres nulle; mais, des que la quantite ingeree est assez forte pour agir notablement sur le tube digestif, on remarque une excitation generale caracterisee par un löger mouvement febrile ; le pouls est plein et acceiere, la respiration plus pressee, les muqueuses sont injectees, la peau est chaude, etc. En outre, on ne tarde pas ä remarquer que l'air expire et la transpiration cutanee exhalent une odeur d'hydro-gfene sulfure qui devient de plus en plus intense a mesurc que l'usage du medicament se prolonge. Gelte odeur caracteristique est evidemment due ä la presence de l'acide sulfhydrique dans les excretions de la muqueuse bronchique et de la peau, qui lui ser-vent, en quelque sorte, de vehicules pour son expulsion bors de l'economie animate.
Une question importante ä resoudre dans l'histoire du soufre, c'est celle de savoir s'il agit assez fortement sur la peau pour determiner la sueur. Delafond (i) assure que, quand les animaux sont bien converts, ils presentent, sous l'influence de la medication soufree, une moiteur remarqmble de la peau: cc sont ses expressions.
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(I) Therap. giner., x. 11, p. 357.
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M. Hertwig (I), au contraire, nie formellementque le soufre determine jamais la sueur, mais il reconnait que, sous l'influence de Texcrötion de l'acide sulfhydrique par la peau, 11 active notablement la transpiration insensible. II parait aussi avoir une action puissante sur la secretion söbacöe, car sous son influence la peau prend un aspect sale, et les pansages de la main, chez le cheval surtout, deviennent difficiles pendant I'usage interne du soufre. Enfm, M. Hertwig assure que le soufre n'augmente jamais la s6cr6tion urinaire, ce qu'ii est facile de comprendre d'aprös son action sur les secretions des bronches et de la peau.
Tons les effets primitifs g6n6raux du soufre que nous venons d'examiner paraissent provenir du passage dans le sang d'un prin-cipe sulfureux; ce principe quel est-il? Ce ne peutötre le soufre en nature, puisqu'il est insoluble dans l'eau et les liquides animaux, et qu'ii est admis en principe, que tons les corps insolubles dans ces v6hicules ne peuvent 6tre absorbs et passer dans le sang. D'apres Dupuy (2), le principe sulfureux qui agirait sur l'ensemble de l'or-ganistne, aprfes s'fitre mölangö aux fluides nutritifs, serait l'acide sulfhydrique, qui prendrait naissance dans le tube digestif sous l'influence de l'eau, des acides du sue gastrique, et des matieres alcalines contenues dans les inteslins. M. Mialhe (3), sans nier la formation de l'acide sulfhydrique, sur laquelle il ne s'explique pas, mais qui nous parait indubitable d'aprfes l'odeur des gaz intestinaux expuls6s par l'anus, serait dispose ä admeltre la formation d'un sulfureou d'un hyposulfite alcalin, par suite de l'action des carbonates potassique et sodique contenus en grande quantity dans les liquides entdriques, notamment chez les animaux herbivores, sur le soufre ingdrd; ces composes alcalins et sulfureux seraient portös par le sang ä la peau et aux bronches, et Ik, ils seraient decomposes par les acides des secretions de ces surfaces, d'oü resulterait le degagement de l'acide sulfhydrique ou de l'acide sulfureux, selon que le compose serait un sulfure ou un hyposulfite, Toutefois il reconnait qu'une partie de ces composes est suroxydee dans le sang, et passe dans les urines ä l'etat de sulfate alcalin, ainsi que M. Woehler l'a constate.
S'il nous etait permis d'emettre une opinion dans une question aussi obscure, nous dirions que la formation simultan^e de l'acide sullhydrique et d'un sulfure alcalin dans le tube digestif nous parait
(1)nbsp; Pharmac. pratique, p. 511.
(2)nbsp; Cowpte rendu de l'Ecole d'Alfort, 1812. (8) Traiti de l'art de formuler., p. C3 et suiv.
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DES SUD0R1F1QUES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;389
indubitable ; que trfes-probablement ces deux composes se combi-nent Tun avec l'autre, et que le compost sulfureux qui p6nötre dans le sang est un sulfhydrate de sulfure alcalin. Quoi qu'il en soil de ces explications theoriqiies, il est certain que de l'acide sull'hydri-que existe dans le sang des animaux qui prennent du soufre, et qu'une partie s'en exhale par la peau et les bronches, ainsi que le ' demontrent les r6actifs et la teinte brune qu'acquiert, au bout d'un certain temps, la surface du tegument des animaux ä pelage clair. On pourrait se demander, ä cause des proprietös d616tferes bien con-nues de l'acide sulfhydrique, comment sa presence dans le sang n'entraine pas la mort des animaux. M. Cl. Bernard (1), explique ce fait, en apparence surprenant, en disant que ce gaz ne devient toxique que quand il parvient dans le sang artericl; or, par quel-que surface qu'il soil absorbe, except6 cclle des bronches, il arrive d'abord dans le sang veineux, qui s'en döbarrasse peu ä pen en tra-versant le poumon et en devenant arteriel. Quant h. l'acide sulfhydrique qu'exhale la peau, il parait provenir de la decomposition du sulfure alcalin conduit par le sang dans cette membrane, au moyen des acides de la sueur.
b. Eficts consccutifs. — Si le soufre est excitant par ses effets primitifs, il se montre, au contraire, alterant et debilitant dans ses effets consccutifs, surtout quand on le donne pendant trop long-temps ou ä doses exag^rees. L'exp6rience demontre, en effet, que sous son influence un peu prolongee, le sang devient noir et dif-Iluent, la nutrition languit, les animaux maigrissent, perdent rapi-dement leurs forces, et ne tardentpas ä mourir dans I'epuisement, si l'on ne s'arröte pas ä temps. Dans I'etat maladif, on reconnalt qu'il fait disparaitre les engorgements glandulaires etlymphatiques; qu'il modifie avantageusement le tissu et les secretions de la mu-queuse des bronches et de la peau, etc. Les recherches de M. Pon-cet (2), veterinaire militaire, demontrent, en outre, que le soufre donn6 trop longtemps et sans interruption, amöne la formation de productions fibrineuses dans le Systeme veineux abdominal (veine porte), ainsi que dans le foie et la rate. Ces concretions, qui pa-raissent dues ä un etat particulier du sang encore indetermine, sent annonc6es par de fröquentes coliques, qui tourmentent les animaux jusqu'au moment de la mort.
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fl) Lecons sur les effets des substances (oxiquss et midicamenteuses, p. 57. (2) Joitni. de mid. väii: milit., t. III, p. 33.
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390nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS EVACÜANTS.
Eflvts toxiqucs. — D'aprös les recherches de Collame(l) surTac-tion du soul're chez les chevaux, ce mödicamenl jusqu'ä la dose de 12o grammes, ne cause aucun accident, si ce n'est parfois un pen de dögoüt; ä celie de 180 grammes, il purge sans accident; mais quand on l'^lfeve de 320 ä 360 grammes, la purgation est trfes-in-tense, et s'accompagne de violentes coliques ; 230 grammes suffi-sent parfois pour empoisonner les jeunes chevaux, et, d'aprös quelques essais fails ä l'Ecole de Lyon (2), la dose de 500 grammes est toxique pour les chevaux adultes. Toutefois, selon Collaine, quand on eleve graduellement les doses, et qu'on interrompt 1'ad-ministration du remede de temps en temps, le soufre peut 6tre supports h la dose enorme de i kilogramme sans accident. Les grands ruminants paraissent moins sensibles h. l'action du soufre que les solipedes, car Lafore (3) dit qu'on peut, sans inconvenient, le leur donner ä la dose de 200 grammes d'emblee, et M. Cruzel (4) affirmequ'ä la dose de 300 grammes dans un litre de vin, il purge le boeuf sans accident; qu'ä celle de 180 grammes, uni ä 60 grammes de racine de jalap, il neproduit cet effet qu'autant qu'on r6pete la dose (3).
Quoi qu'il en soil, quand le soufre est donnö h doses toxiques, les animaux deviennent tristes, perdent l'appetit, accusent de vives coliques, expulsent frequemment des gaz par l'anus, surtout de I'hy'drogene sulfur^, rejettent ensuite des excrements de plus en plus üuides et d'une odeur repoussante; ils perdent rapidement leurs forces musculaires, se tiennent difficilement debout, presen-tent une respiration difficile et presses, un pouls petit et misörable, les muqueuses violacees, le sang noir et tres-fluide, etc. ; enfin, si la mort doit survenir, les animaux ont la tete lourde et appuyeesur la mangeoire, le pouls est petit et precipite, les secretions exhalent une vive odeur d'eeufs pourris ; la station devient incertaine, puis impossible ; les animaux tombent; la peau et les extremil^s se re-froidissent, les muqueuses deviennent bleuätres, et la mort arrive sans convulsions.
liesions. — Lamuqueuse gastro-intestinale est d'un rouge bleuä-tre, boursouflee, friable et frapp6e de gangräne dans plusieurs
(1)nbsp; Compte rendu d'une experience tentee centre la morve et le farcin, 1811, broch.
(2)nbsp; Compte rendu de l'Ecole de Lyon, 1819, p. 12.
(3)nbsp; Malad, partic. aux grands runänants.
(4)nbsp; Journ. des väer. du Midi, 1838, p. 176.
(5)nbsp; Journ. pratiq., 1830, p. 11.
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points; les matiöres excrömenlitielles sont m616es de soufre, et exhalent une forte odeur d'oeufs pourris ; le sang noir et diffluent engorge tons les viscöres parenchymateux ; le poumon et le coeur sont couverts d'ecchymoses ; de plus, d'aprös M. Poncet, on trouve dans le systfeme veineux de la veine porte des caillots fibrineux, et dans la rate et le foie des concrötions de möme nature ; enfin, d'a-pres Waldinger, cit6 par Hertwig, la chair des ruminants est telle-ment impr^gn^e de l'odeur de l'acide sulfhydrique, qu'elle est impropre ä l'alimentation.
Pharmacotherapie. — Les indications thörapeutiques du soufre sont assez nombreuses, et se distinguent en internes et en externes.
1deg; IndicatioBs internes. — A l'intörieur, le soufre s'emploie ä litre de purgatif, A'antipsorique, ä'expectorant et de fondant. Disons quelques mots de chaeune de ces applications.
a.nbsp; I'urgratif. — Comme fivacuant du tube digestif, le soufre est rarement employ^, mais peut-etre ä tort, car il parait purger le boeuf plus facilement que beaueoup de medicaments places parmi les purgatifs. Le v^t^rinaire anglais Skellet, cite par M. Herlwig, prescrit ce medicament centre la gastro-ent6rite chronique duboeuf, surtout quand eile s'aecompagne, comme cela est assez frequent, de constipation et de s6cheresse des excrements ; quelques vet6ri-naires allemands, Rytz, par exemple, en conseillenl l'usage centre le sang de rate, la congestion de la veine porte, celle des lombes, etc., chez les moutons ; enfin on emploie quelquefois en France le soufre comme vermifuge, et M. Schaack nous a certifie son effica-cite sous ce rapport.
b.nbsp; nbsp;Antipsorique. — Le soufre est consider^, avec raison, comme une sorle de speeiflque centre les maladies de la peau, telles que la gale, les dartres, les eaux aux jambes, les crevasses, le crapaud, les eruptions miliaires, etc. Trte-souvent, en medecine veterinaire, on se borne centre ces affections ä de simples applications exte-rieures, qui suffisent souvent, en effet, pour les faire disparaitre quand elles sont recentes; mais lorsqu'elles sont anciennes et inve-terees, il est presque toujours indispensable de donner en m6me temps le soufre ä ricterieur. Bourgeois (1), ancien directeur de la
(1) De Gasparin, Maladies contagieuses des Lotes ä laine, p. 13G.
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392nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS IilVACUANTS.
bergerie de Rambouillet, a donn6 avec un plain succös, h un trou-peau de merinos atteints de la gale, de la fleur de soufre d61ay6e dans de l'eau ordinaire: la dose 6tait de 230 grammes pour six seaux d'eau ; on remuait le melange avant de le faire boire. M. Pradal(l) reconnait aussi l'utilitö de l'emploi du soufre :\ Tintörieur dans le cas de gale invet6ree, chez le pore : la dose est de 16 grammes, möl^e aux aliments. Enfln, dans le centre de la France, on fail prendre de la fleur de soufre, mölangde au petit-lail ou au lait de beurre, aux jeunes gorets chez lesquels l'eruplion de la variole pa-rait languir.
c.nbsp; Expectorant. — Le soufre a ete tres-anciennement employ^ danslctt-aitemsat des miladies de la poitrine, soit des bronches, soit des poumons ; les hippiatres en faisaient grand cas, et Solleysel le nommait Vami du poumon. De nos jours, le soufre est principalement employe contre les affections catarrhales de la membrane des bronches, comme la bronchite chronique, la gourme, les jetages non sp^cifiques, les toux grasses, les angines, etc. ; on le croit utile aussi contre Tinflammalion chronique et les alterations du paren-chyme pulmonaire, des plfevres, etc. Morel de Vindö (2) l'a m6me employöavec succös, chez les moutons, contre la phthisic consecutive ä la gale inv6t6r6e. Dans ces diverses affections pectorales, on associe souvenl au soufre le sulfure d'antimoine.
d.nbsp; Fondant. — Comme modificateur puissant de la nutrition et du Systeme lymphatique, le soufre a surtout 6te pr^conise contre le farcin et la morve des chevaux. Employ^ d'abord par Huzard pöre (3) contre le farcin, ce medicament a 6te präsente vers 1810 par Collaine, professeur h l'Ecole vöterinaire de Milan, non-seule-ment comme capable de gudrir le farcin, mais encore comme pou-vant triompherde la morve. Dans un mömoire ötendu prcsente a la Societe d'agriculture de Paris, ce v6t6rinaire fit connailre sa m6-thode de traitement et les resultats vraiment etonnanls qu'ellelui avail donnös ; la presque totalile des chevaux morveux et farcineux qui avaient 6t6 soumis ä l'usage du soufre, ä haute dose, avaient ete gucris. Le nouveau remöde essaye, tant en Italie qu'en France, donna des rösultats divers, mais en general assez satisfaisants ; de l'aulrecötö des Alpes, et dans le midi de notre pays, lestentatives
(1)nbsp; Traue des maladies du porc, p. 38.
(2)nbsp; De Gasparin, loc. dt, p. I97.
(3)nbsp; Encycloped. method., art. Farcin.
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DES SÜD0RIF1QUES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;393
l'urent, en g^nöral, lieureuses, tandis que dans le Nord les essais de-meurcrent en grande parlie infructueux.Neanmoins, il est probable qu'on s'est trop hä.16, comme cela arrive si souvent en medecine, d'abandonner ce moyen puissant et peu dispendieux, et il est trfes-probable qu'ötant repris de nouveau, 6tudi6 avec soin, combine aux anlimoniaux, aux arsenicaux, aux fondants chloroides, etc., le soufre donner.iit parfois de bons resultats centre ces deux maladies si desespörantes. Cepcndant nous devons dire que les nouvelles lentatives de M. Poncet sent peu favorables ä ce mddicament sous ce rapport. Du reste, il est admis aujourd'hui qu'il est plus avanlageux de sacrifler les chevaux morveux et farcineux que d'essayer de les gu6rir, ä cause de la propriöte contagieuse des maladies dont ils sont atteints.
2deg; Indications externes. — Les diverses pröparations de soufre sont d'un emploi en quelque sorte vulgaire centre les diverses variety d'affections cutanöes chez tons lesanimaux domestiques; on les emploieseules ou combinees avec les vesicants, les mercuriaux, les arsenicaux, les alcalins, les astringents minöraux, les pyroge-nös, etc. Dans une gale de date röcente, qui s6vissait sur un grand nombre de chevaux, au retour de la campagne de Crimee, MM. Gillet et Goux (1), v^terinaires prineipaux de l'armee, em-ployerentavecunsuccesprodigieux, la pomraade d'Helmeric. Trois cents chevaux galeux traites a Marseille par ce moyen heroique, ont cte gueris en trois jours et out pu 6tre mis en route le sixifeme .jour. L'application du remede etait precedöe d'un lavage au savon vert et ä la hrosse afin dehien nettoyer le tegument; on faisait en-suite trois applications delapommadeantipsorique,enlaissantentre olles un Intervalle de 6 ä 12 heures; enfin on terminait comme on avail commence, par un lavage g6n6ral de la peau.Un kilogramme de pommade asuffi,enmoyenne, pourlaguerison complöte de cha-que cheval. On pent employer le soufre comme antipsorique, sous d'aulres formes encore; e'est ainsi que I'huile soufree convient tres-bien sur les regions oü la peau galeuse repose sur les os, comme ä la face, par exemple. La gale, si fröquente et si tenace de la base de la criniere et de la queue, chez les gros chevaux, cede facile-ment quand on impr^gne les points galeux, prealablement net-toyes avec du savon vert dös qu'on y röpand de la fleur de soufre, et qu'on frotte ensuite vigoureusement les points malades (M. Rey,
(1) Mem. et observ, demedec. voter, milit., t. VII, p. C33 et C3-i.
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394nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS fiVACUANTS.
note commiwz^Mee^Indöpendamment de ces usages si divers, et qui rendent de si grands services dans la pratique, le soufre regoit encore quelques applications ä l'extörieur du corps. G'est ainsi que I'hippiatre Lafosse (1) recommandait de mfeler la fleur de soufre ä la poudre d'alofes pour dötruire les ectozoaires ; que Hurlrel d'Ar-boval (2) prescrivait de le m61anger ä la poudre ä canon, d'en d^poser une certaine quantity sur la fourchette alteinte de cra-paud, d'y mettre le feu, de röpöter roperation jusqu'ä ce quel'es-chare formee soit assez epaisse, et de couler sous le pied une preparation poisseuse; enfin, lorsqu'on bmle le soufre clans des habitations infect^es d'une maniöre quelconque, il r^pand une grande quantity d'acide sulfureux qui se melange ä l'air el pent en corriger les alterations.
Deux v^lerinaires militaires, MM. Mourgues et Raveret (3), ont fait ä l'exterieur du corps une application assez interessante du soufre : c'est d'en recouvrirles plaies suppurantes. La fleur de soufre a pour effet, disent-ils, d'arröter le prurit, de moderer la suppuration, d'61oigner tonte vermine et de pousserä la cicatrisation. Le soufre est pr^cieux sous ce rapport, surtout en 6tc et sur les regions oü l'application de tout bandage est impossible; on peut du reste repandre la fleur de soufre sur les plaies ä l'aide d'un soufflet comme sur la vigne alteinte de l'o'idium. Enfin, M. Raveret dit s'6tre egalement servi avec profit de la pommade soufr6e simple pour le pansement des plaies.
b. Sulfure de potasse. Sysosymie ; Folysulfurc de potassium, Foie de soufre.
Pharmacog^raphie. — Le foie de soufre le plus employ^ en m6-decine est celui qu'on obtient en fondant, dans un ballon de verre, parties egales de fleur de soufre et de carbonate de potasse du commerce. 11 est solide, amorphe: en plaques ii'r(5gulieres, d'une couleur jaune rougeätre ou jaune verdätre, d'une odeur h^palique prononc6e, d'une saveur sulfureuse et alcaline des plus intenses. Expose ä l'air, le sulfure de potassium attire vivement l'humiditö, se ramollit, exhale une forte odeur d'ceufs pourris, s'oxyde et se transforme en hyposullite alcalin. Ce compost complexe, form^
(1)nbsp; Did. d'kippiat., 1.11, p. 254.
(2)nbsp; Diet, de medec. et d'hygiine vüir., 1.1, art. Crapadd.
(3)nbsp; nbsp;Mim. et observat. de med. vitir. milit., t. XVI, p. 351.
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principalement de polysulfure de potassium et de sulfate de po-tasse, est trfes-soluble dans l'eau, et la solution, toujours un pen laiteuse et jaunätre, s'altere rapidement ä l'air; las aeides mine-raux en dögagent de l'hydrogöne sulfure et pr6cipitent du soufre ; les solutions mamp;alliques la decomposent en donnant naissance ä un sulfure colorö et insoluble. II faut done eviter de melanger la solution aqueuse de foie de soufre avec les aeides et les sels metal-liques.
Pharmacotechnie. — Les preparations qu'on fait subir au sulfure de potasse sont peu nombreuses, et sont loutes destinöes ä l'usage ext^rieur. Les plus usuelles sont les suivantes :
1deg; Lotion sulfureuse,
Prenoz : Sulfure da potasse.................. 100 grammes.
Eau ordinaire......................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1 litre.
Dissolvez le sei dans l'eau au moment meme do vous en servir. Employee froide ou chaude en lotions sur la peau atteinte de gale.
2deg; Bain sulfureux.
Prenez : Sulfure de potasse................... 32 grammes.
Eau commune....................... 1 litre.
Cos proportions peuvent varier h. volonte; parfois on ajoute une decoction do colle de Flandre ou de bouillon de tripes, pour rendre ce bain moins irritant; en y ajoutant un peu d'acide, on d^gage de l'acide sulfhydrique. qui reste dissous, et 1'on neutralise une partie du principe alcalin capable d'irriter la peau, etc.
3deg; Pommade de sulfure de potasse.
Prenez : Sulfure de potasse................... 100 grammes.
Axonge............................. 400 —
Reduisez lo sulfure en poudre et incorporez imraödiatement ü froid.
lledicamentation. — On peut donner le sulfure de potasse ä Tint^rieur sous forme solide ou sous forme liquide; celle derniere doit 6tre la seule adoptee h cause des proprietes irritantes de ce compos6; cependant, quand la solution est faite, au lieu de l'ad-ministrer en breuvage, on peut la melanger au miel et aux pou-dres -vögetales pour en faire des bols. Les doses de ce medicament ä l'int^rieur et pour les diverses espfeces sont, d'aprös M. Hertwig, les suivantes :
lraquo; Grands herbivores..................... 4 ä 16 grammes.
2deg; Montons et pores..................... lä. 2 —
3deg; Cliiens............................... 10 i SO centigr.
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Ces doses peuvent 6tre repötees selon le besoin.
Pharmacodynamie. — Les efl'ets de ce medicament sont locaux et gencraux.
1deg; Effets locaux. — Appliqu6 en nature ou en solution concen-tröe sur la peau et les muqueuses, le sulfure de potasse se montre irritant et mßme causlique lorsque le contact est prolong^ ; sur les solutions de continuite, il agit comme un caustique. Ingerc dans le tube digestif, ce medicament se comporlc comme un corps irritant; il fait vomirles carnivores et les omnivores, et chez tous les animaux il cause une gastro-ent6rite qui peut devenir mortelle si la dose est exag6r6e; mais, si eile est mod6ree, le sulfure de potasse provoquo seulement de la salivation, du degoüt, des döfecations hätives, et, ä la longue, de la constipation plutöt que de la diar-rhee. D'aprös Moiroud (1), 60 grammes de ce sulfure alcalin ont determine chez le cheval des symptömes d'empoisonnement; ce-pendant, selon M. Hertwig (2), cette dose ne produirait pas la mort chez les grands herbivores; c'est aussi Topinion de M. Adenot, qui pretend qu'en allanl graducllement, on peut aisement faire supporter ce sei ä dose de 50 ä 6U grammes par jour, aux che-vaux, en le donnant aprös le repas; c'est mOme, d'apres ce prati-cien, la close n6cessaire pour que ce sulfure developpe toute son activite chez les solipedes {note commum'quee); enfin, il resulte des recherches d'Orfila (3), que les chiens dont I'oesophage est reste libre peuvent supporter une dose de 10 grammes en solution, parce qu'ils rejetlent la plus grande partie du remöde par le vomisse-ment; mais quand ce canal est li6, I'einpoisonnement survicnt par l'ingestion de 4 grammes de cet agent toxique.
2deg; Effets generaux. — Lorsqu'on donne ce sulfure h rintericur h petites closes^ il ralentit la circulation et la respiration, fait pälir les muqueuses, dissout le sang, augmente la secretion urinaire, etc. Mais si la dose est assez elevce pour irriter le tube digestif, les effets changent de nature, et des lors on observe : salivation abondante, borborygmes, coliques, inquietude, respiration accelerce et difficile, air expire d'odcur sulfureuse, pouls vite et irr^gulier, station chancelante, agitation musculaire et accfes telaniques chez les
(1)nbsp; Pharmacol., p. 422.
(2)nbsp; Pharmacol, pratique, p. 500.
(3)nbsp; nbsp;Toxicologie, t. I, p. 337 ct suiv.
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chiens et tous les animaux, faiblesse de plus en plus grande du Irain postörieur, etc. (Hertwig).
En injection dans la jugulaire, le sulfure de potasse determine des effets qui varient selon la dose employee; une solution de 25 centigrammes cause seulement un peu d'inquietude et d'accölöra-tion de la respiration chez le cheval; 2 grammes dans 16 grammes d'eau d6terminent une respiration pressöe et anxieuse, de l'agita-tion des membres, des tremblements musculaires et la chute sur lu sol; neanmoins le sujet se remet promptement; enfin, 8 grammes dans 64 grammes d'eau, provoquent des phenomfenes d'asphyxie et de paralysie tres-inquietants, mais qui se dissipent peu ä peu (Hertwig). Chez les chiens, 40 centigrammes dans 24 grammes d'eau ontpu 6tre supportes ; mais une dose de 1 gramme 20 centigrammes dans 32 grammes d'eau a determine une mort rapide par son introduction dans la jugulaire (Ortila).
Pharmacothvrapie. — Les indications thdrapeutiques du sulfure de potasse sont distinguöes en externes et en internes.
1deg; imiications internes. — Ce mödicatnent, sans doute ä cause de son ^tude encore incomplete, est trfes-rarement employ6 M'in-t6rieur par les vet6rinaires. Cependant il est dit, dans la Mattere medicale de Bourgelat, qu'il a 6t6 employ6 avec succös centre le farcin, les engorgements glanduleux et les maladies cutanees an-ciennes; Yitet lient ä peu pros le möme langage. D'aprfes M. Hertwig, il parait que les v6t6rinaires allemands le donnent quelquefois centre l'atonie du tube digestif, les indigestions simples ou venteuses, les surcharges alimentaires, les empoisonnements mötalliques, et surtout contre les affections septiques, telles que l'angine et la pneu-monie gan gr^neuses, la gangrfene de la rate, le charbon, la p6ripneu -monie contagieuse des bfetes bovines, etc. M. Schaack nous a dit l'avoir employ6 avec un plein succös, une seule fois il est vrai, contre une anasarque cons6cutive ä une maladie de poitrine : une solution 16gfere de sulfure de potasse 6tait donn6e ä la dose de 15 ä 20 gouttes, röpötöe plusieurs fois par jour, dans un simple hol de mie de pain; au bout de douze h. quinze jours, l'engorgement et l'infil-tration avaient disparu. II serait sans doute utile dans la bron-chite chronique. Enfin M. Adenot a souvent essay6 ce sulfure soluble contre la morve chronique du cheval; on le donne en breuvage, aprös le repas, ä la dose de 50 ä 60 grammes, en allant pro-gressivement; on I'injecte dans les narines ä la dose de 20 grammes
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dans un litre d'eau. Ce pralicien assure, qu'au moyen de ce trai-tement peu dispendieux, mais un peu long, il a gu6ri d'une fagon radicale 5 ä 6 sujets pramp;entant tous les signes palhognomoniques de la morve chronique. {Note commvniquee.)
2deg; Indicaiions externes. — Le sulfure de polasse est employ6 en lotions, en bains ou en frictions sur la peau dans le cas de gale, de dartres, etc. II r6ussit g6n6ralement bien quand ces affections ne sont pas trop inv6t6r6es; il faut se rappeler, avant d'en faire usage, qu'il tache pour longlemps en jaune la peau et les polls des parties oil on l'applique; chez le mouton, il faul 6tre sobre de son usage. MM. Hamont et Pruner (1) ont employö avec succös la pommade de sulfure de potassium dans le trailement externe du farcin sur les chevaux d'Egyple. Enfin, d'apres M. Scbaack, des douches d'eau froide alterndes avec des lotions chaudes de sulfure de potasse triomphent promptement des douleurs rhumatismales des grandes articulations chez les chevaux.
SuccManis du Sulfure de polasse.
1deg; Sulfure de sodium. — Ce sulfure pent remplacer ^conomi-quement le pröcMent auquel on le substitue, du reste, gönerale-mentaujourd'hui, au moins pourl'usage externe.
2deg; Sulfure de calcium. — Synon. (Sulfure de chaux, etc.).
Piiarmacotecbnle. — On prepare ce composö par la voie humide et d'apres la fortnule suivante :
Prenez : Fleur de soufre..................... 100 grammes.
Chaux vive......................... 200 —
Eau............................... 1000 —
On eteint la chaux dans l'eau et on la met en suspension dans le liquide de ma-nifere a faire un lait calcalre; puis on ajoute la fleur de soufre et on fait bouillir pendant une lieure au moins en ayant sein d'ajouter l'eau ä mesure qu'elle s'^va-pore. On laisse ensuite refroidir, on decante et on renferme immtjdiatement la liqueur, qui est tres-alterable, dans des Louteilles qu'on bouche exactement. Elle doit marquer 20deg; B.
Pendant cette operation, deux 6quivalents de soufre s'unissent ä un Equivalent de calcium pour former du bisulfure de ce ra6tal,
(1) Journ. theoriq. etpratiq., I83i, p. 241.
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peu soluble dans l'eau ; il se forme 6galement un equivalent d'hy-posulfile de chaux; puis, par une 6bullilion'prolongee, le bisul-t'ure de calcium, primitivement form6, se transforme peu ä peu en pentasulfurc calcique ties-soluble dans l'eau. G'est done ce dernier produit qui constitue la partie active de la preparation.
Effets et uraquo;:islt;s. — Le sulfure de calcium, comme celui de potassium, qu'il est destine h remplacer economiquement, esl alcalin et caustique; il lui ressemble done aussi par les effets locaux et g6-n6raux qu'il pent developper dans l'organisme.
Pröconise chez Thomme depuis longtemps comme antipsorique et parasiticide, le sulfure de calcium avait ete jusqu'ici complete-ment neglige par les v6t6rinaires; mais dans ces derniers temps il a relt;ju quelques applications pour le traitement des affections cutan6es des animaux. C'est d'abord M. Ansberque (1), vöterinaire au train des Equipages, qui a employ^ avec un succüs constant le sulfure calcique, non-seulement centre la gale, mais encore contre la plithyriase et la plupart des affections cutanees, notamment la dartre tonsurante et la dartre furfuraeöe. 11 prescrit de nettoyer avec soin, par des lavages savonneux, les surfaces malades et d'e-tendre ensuite, avec une brosse ou un pinceau, la pr6paration sul-fureuse; on la laisse sicher sur les parties pendant environ un quart d'heure ; puis on se bäte de l'enlever au moyen de lavages appro-pries, afin d'6viter une forte irritation de la peau, due aux vertus caustiques du remede. On reifere, selon le besoin, cette application une deuxiöme ou une troisieme fois, aprfes quoi, g6n6ralement, la garrison est complete. Essaye i la clinique de l'Jicole v6t6rinaire de Vienne par M. Roell (2), ce moyen a 6t6 abandonnö, parce qu'il s'est montre trop irritant pour la peau, et que son efflcacitö a paru moindre que celle des agents antipsoriques gen^ralement employes. Enfin, M. Poncet (3), vet^rinaire militaire, a employe avec succfes le sulfure de calcium en applications journaliöres sur le crapaud du cbeval.
3deg; Eaux suifareuses naturelles. — Elles sont cbaudes ou froides; eiles ont pour base le sulfure de sodium uni le plus souvent a I'acide sulfhydrique. Elles sont assez communes en France ; plusieurs v^terinaires les ont mises ä profit pour le traitement de la bron-
(1)nbsp; Joum. de midee. vitir, miltl., t. I, p. 27.
(2)nbsp; Joum. de mid. vitir. de Lyon, 1862, p. 552.
(3)nbsp; nbsp;Joum. de med. vilir. mi/it., t. II, p. 28).
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chite chronique, des affections cutan6es, et möme de la morve et du farcin (Voy. Journ. des veter, du Midi, 183-i, p. 103, un mo-moire de M. Dulac, v6t6rinaire).
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c.nbsp; Sulfures metalliques.
Parmi les sulfures mötalliques, nous trouvons principalement ceux de fer, A'antimoine, de plomb, de mercure, etc., comme suscep-tibles d'etre employes en m6decine ä titre de sudoriflques fixes et d'expectorants; cependant l'usage n'a consacrö comme tels que les deux premiers; nous dirons quelques mots du sulfure de fer, renvoyant aux anlimoniaux l'histoire du sulfure d'anlimoine.
d.nbsp; Protosulfure de fer,
PharmacosrapMe. — Le sulfure de fer employ6 en mödecine est celui qu'on obtient artiflciellement. Pr6par6 par la voie söche, il est amorphe, en masses ou en poudre, d'une teinte grisMre; obtenu par raction d'un sulfure alcalin sur une solution de proto-sulfate de fer, il est sous forme d'une gelöe noirätre qui devient grise parladessiccation; dansl'un et l'autre cas,il est inodore, insi-pide, insoluble dans l'eau et trös-attaquable par les acides, qui en dögagent beaucoup d'hydrogfene sulfur^.
Effets et usages. — L'action du sulfure de fer sur rficonomie est mixte; eile ressemble ä la fois ä celle des ferrugineux et ä celle du soufre. Son emploi est assez rare en m6decine v6t6rinaire; cependant Vitet (1) le regardait comme le plus utile pour diminuer la pousse et pour favoriser la cure des maladies cutan^es accompa-gnfies de faiblesse et de diarrhöe, II est certain que dans les maladies de la peau, des bronches et du systöme lymphatique, compli-qu^es d'anömie et de d6bilit6 g6n6rale, ce medicament est susceptible de remplir ä la fois les indications des toniques analeptiques et celles des diaphoramp;iques expectorants. Enfln, dans ces derniers temps, M. Mialhe a pr6conis6 le protosulfure de fer pr^cipite comme contre-poison universel des sels m6talliques des trois der-niferes sections, qu'il decompose en leur c6dant une partie ou la totality du soufre qu'il conlient. L'exp^rience a d6montr6 I'efflca-cit6 de ce moyen.
(1) Med. yäWc.t. Ill, p. 353.
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Des composes demi-oxyd^s du soufre.
Ces composes, dans lesquels le soufre n'est pas saturö d'oxygene, comprennent l'acide sulfureux, les Sulfites et les hyposulfites. Leur caractöre commun, d'oü dörivent leurs propri^tös dösinfectantes, döcolorantes et antifermentescibles, c'est leur tendance ä s'empa-rer de l'oxygfene partout oü ils rencontrent ce gaz, et de se transformer enacide sulfurique et en Sulfates. Ges divers composes ayant reQu dans ces derniers temps quelques applications spöciales en therapeutique humaine, nous croyons devoir en dire quelques mots.
1deg; Acide sulfureux. C'est un gaz non permanent, sans couleur, d'une odeur suffocante de soufre qui brüle, et d'une densit6 de 2, 2-4. L'eau dissout 30 volumes de ce gaz et la solution forme un liquide incolore, de saveur acide, d'odeur sulfureuse et trös-alterable. Cette solution se prepare ä l'aide de l'appareil de Wolf et avec de l'eau distillöe röcemment bouillie pour chasser l'air qu'elle contient, et dont l'oxygene transformerait une partie de l'acide sulfureux en acide sulfurique. Aussi pour conserver l'acide sulfureux liquide convient-il de le tenir dans des flacons toujours pleins et soigneusement bouchös.
Squot; Sulfites. Ces sels, un peu instables, se pröparent en traitant directement les oxydes ou les carbonates par l'acide sulfureux gazeux. Les Sulfites employes en medecine sont le sulflte de soude, le sulflte de chaux et celui de magnesie. Nous aliens les decrire brievement.
a.nbsp; Sulfite de soude. Ce sei, que Tindustrie pröpare et emploie en grand, est sous forme de prismes obliques, hjrdratös, transparents, incolores, d'une saveur sulfureuse, d'une reaction l^gferement alca-line et tres-solubles dans l'eau. Calcines, ces cristaux se changent en sulfale de soude et sulfure de sodium. II existe un bisulfite qui ;i une reaction acide, mais qui est peu usitö.
b.nbsp; Sulfite de chaux. Le sulfite de cbaux se prepare en grand dans l'industrie en faisant arriver de l'acide sulfureux dans un local oü on a 6tal6 de la chaux steinte röduiteen poudre, comme on le fait dans la fabrication de rhypochlorite de chaux ä l'aide du gaz chlore. 11 est amorphe, en poudre blanche tr^s-alt6rable ä l'air, et ne se dissolvant que dans 800 parties d'eau. II existe un bisulfite qui est beaucoup plus soluble que le pr6c6dent.
c.nbsp; Sulfite de magnesie. II se prepare comme celui de chaux ; il est solide, pulv6rulent, d'aspect cristallin, d'odeur sulfureuse et de
Tabobrin, 3e Edition. — II.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 26
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saveur terreuse et amamp;re. II est soluble dans 20 parties d'eau albquot;; il se dissout encore mieux dans l'acide sulfureux liquide, qui le transforme sans doute en bisulfite. II est trös-avide d'oxygöne, trös-alttirable et decomposable par l'action de la chaleur.
3deg; Hyposulßte de soude. Ce sei, d^couvert parVauquelin en 1802r et que I'industrie pr6pare trfes en grand pour les besoins de la photographie et de la galvanoplastie, est sous forme de gros cris-taux rhombo'idaux terminus par des biseaux obliques, incolores, inodores, solubles dans l'eau et se decomposant par la calcination en sulfate de soude el prolosulfurc de sodium. II dissout faciletnent les oxydes de la dernifere section et forme des hyposulfites doubles utiles aux arts et ä la medecine.
Pharmacotecimie. — L'acide sulfureux liquide, les sulfites et hyposulfites doivent ßtre etendus ou dissous dans l'eau et donnas en breuvage ü. l'intikieur; ä l'extcrieur on emploie ces solutions sur les plaies, et en lotions sur la peau.
Posologie : Grands animaux.................. 50 ä 100 grammes,
Moyens animaux................. 10 ä 20 —
Petits animaux................... b h 10 —
Pliarmacodynamie. — L'expcrience demonlre qne les mddica-ments qui nous occupent, introduits dans un jus sucr6 quelconque, en empßchent la fermentation alcoolique; que, melang6s h des matiferes en d6composition, ils en corrigent notablement la mau-vaise odeur ; enfln, qu'inject6s dans les vaisseaux d'un cadavre, ils en retardent la putrefaction. Ces divers effets paraissent tenir ä la tendance qu'ont tons ces composes peu oxydes du soufre ä s'em-parer de Toxygene des corps avee lesquels ils se trouvent melanges.
Appliques ä l'economie animale vivante, ces corps conservent-ilsla m6me tendance? cela n'est pas douteux. II est certain tout au moins que, d6pos6s sur des solutions de continuity atteintes de gangrfene ou 6tant le si6ge d'une secretion ichoreuse, l'acide sulfureux, les sulfites et les hyposulfites, en corrigent manifestement la tnauvaise odeur et la tendance h la decomposition. Dans le tube digestif, leur action est peu notable ä l'ötat physiologique; mais dans le cas de diarrMe et de dyssenterie avec produits tres-f^tides, ces medicaments agissent favorablement et comme sur les solutions de continuite.
Passes dans le sang, ces medicaments se transforment en totalite ouenpartie, en produits plus oxydes du soufre, c'est-ä-dire enacide
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sullürique et sulfates. Lorsqu'ils sont donnas en petite quantity ou ä doses fractionnöes et espacöes, la transformation est complöte, et on ne trouve plus dans las urines que des sulf'ales; si, au con-Iraire, on donne les composes mioxygenes du soufre ä doses elev6es ou trös-rapprochees, la suroxydation n'est que partielle, et on trouve dans l'urine ä la fois des sulfites et des sulfates (1). Gelte transformation est due, de toule evidence, ä ce que ces pro-duits tres-oxydables, s'emparent d'une partie de l'oxygene libre qui est en circulation dans 1c sang, et arrivent ainsi au maximum d'oxydation du soufre. Quelles consequences physiologiques et Üidrapeutiqucs pent avoir une semblable metamorphose de ces medicaments? On admet qu'elle ralentit l'activite organique et qu'elle entrave les mouvements do fermentation qui peuvent se manifester dans le sang dans certaines affections ; mais ces deductions sont plus hypolliötiques que demontrecs par une experimentation ou une clinique bien rigoureuses.
Pharmacotherapie. — Les indications de ces medicaments doivent etre distinguees en externes et internes.
1deg; Externes. — Ils sont indiques sur les solutions de continuite gangnüneuses, iclioreuses ou phagedeniques; sur les muqueuses apparentes qui sont le siege d'un ecoulcment purulent et de mau-vaise odeur ; sur la peau qui est le si6ge d'affeclions eruptives ou psoriques \ tendance putride ou ichoreuse. En(in, le Chirurgien anglais, James Dawar, pretend oblenir la röunion par premiöre intention des solutions de continuite röcentes, meme celles prove-nant des grandes operations, par des applications et des panse-mentsä l'aido de la solution d'aeide sulfureux. C'est i rexpörience ä confirmer ou i infirmer d'aussi beaux resultats.
2deg; Internes. — Le mddecin Italien Polli, auquel on doit l'intro-duetion en therapeutique des sulfites et des hyposulQtes, prescrit ces mödicaments contre les maladies qui auraient pour base un ferment deslructeur du sang ou maladies zymotiques, lelles que la fievre typho'ide, les affections charbonneuses, la r6sorption puru-lenle, la septicemie, etc.; mais l'experience est encore loin d'avoir confirmc ces donn6es plus theoriques que pratiques. Un autre medecin Italien, Pietra Santa, assure que ces mödicaments peuvent
(!) Batmteau, Thdrap. et mat. midie, p. 1050.
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404nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICAMENTS EVACUANTS.
entraver ou m6me arr6ter Involution de la tuberculose; mais lä encore il manque une sanction süffisante de la pratique, Conten-tons-nous done d'avoirposö ces principes rationnels et attentions l'ceuvre du temps.
D. SUDOIUFIQUES ANTIMONIAUX.
Dans cetle cat6gorie, nous comprenons seulcment les antimo-niaux insolubles, et plus particulierement le sulfure mir, le kermes et quelques oxysulfures provenant d'un grillage plus ou moins avanc6 du protosulfure d'autimoine. Nous allons les examiner successivement.
a. Protosulfure d'autimoine.
Synoxtmie : Aiitimoine cru.
Pharmacograpiiie. — L'aspect de ce compost varie selon son origine. Lorsqu'il est naturel et en masse, il est cristallisö en aiguilles prismatiques, brillantes, d'aspect metallique et d'un gris d'acier; pulv6ris6, il forme une poudre d'un noir bleuätre noircis-sant les doigts. Pr6pai-6 artificiellement par la fusion de l'antimoine et du soufre, il est grisAtre et lamelleux; obtenu par la voie humide, en faisant passer un courant d'acide sulfhydrique dans un sei soluble d'autimoine, il est hydratö et presente une belle couleur jaune rougeätre, que la dessiccation lui fait perdre {soufre dore d'antimoine). Quelle que soit son origine, le sulfure d'autimoine est toujours inodore, insipide, tres-pesant (-i,S0), trcs-fusible, insoluble clans I'eau, attaquable h la fois par les solutions alcalines et paries acides, surtout ä chaud; les acides en d6gagent de l'a-cide sulfhydrique, möme ä la temperature ordinaire.
Impurete et falsifications. — Le sulfure d'autimoine n'est Jamals pur; il renferme le plus souvent des sulfures d'arsenic, de fer, da plomb, etc.; en outre, on y mole parfois du peroxyde de manganese, de l'ardoise ou des schistes ardoisös r^duits en poudre, etc. De toutes ces substances ßtrangeres, la plus nuisible est ^videm-ment le sulfure arsenical, qu'il est trös-difticile d'enlever; pour de-voiler sa presence, il suffit de faire bouillir pendant quelques heu-res le sulfure d'antimoine avec de I'eau acidul6e par 1'acide chlorhydrique, de filtrer, de passer h I'appareil de Marsh ou de trailer la solution claire par les röaetifs caract6ristiques des composes ars6nicaux.
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Phamacotechnle. — Les preparations qu'on fait subir au sulfure d'anlimoine sont peu nombreuses; le plus souvent on le rMuit en poudre pour en faire des ölectuaires ou des bols destines ä l'usage interne; cependant on le Iraite parfois par decoction en le faisant bouillir pendant quelques heures dans l'eau aprös Tavoir renferm6 dans un petit nouet de linge. A l'exterieur, on l'emploie sous forme de pommade, mais bien rarement.
.M.tiiiameniation. — On peut faire prendre la poudre de sulfure d'anlimoine aux divers animaux en la mdlangeant en petite proportion avec des aliments farincux; pour le cheval, on preföre g6neralement la forme d'dlectuaire. Les doses pour les diverses es-peces sont les suivantes:
1deg; Grands ruminants.....................nbsp; nbsp; 32 ä C4nbsp; grammes.
2deg; Soliiifcdes.............................nbsp; nbsp; 32 ä 48 —
3quot; Moutons et porcs.....................nbsp; nbsp; nbsp; 8 ä IG —
4quot; Cliions...............................nbsp; nbsp; nbsp; 4 ä 8 —
Ces doses pourraient 6tre augmentees et möme doublees sans inconvenient, surtout cbez les berbivores; mais iln'y aurait aucun avantage ä le faire.
iMiarmacoiiyuaiuic. — Les cffets de ce medicament seront dis-tinguC'S en locaux et en gmeraux.
10 ruvis locaux. — Applique sur la peau ou introduit dans le tissu cellulaire des divers animaux, le sulfure d'anlimoine se comporte comme une poudre inerte (Moiroud). Administrö ä l'interieur, ce medicament se montre plus actif parce qu'il est dissous en trös-petite quanlite par les acides ou les alcalis du tube digestif. En g6n6ral, ä doses un peu fortes, il fait vomir les carnivores et les omnivores, surtout lorsque ces animaux resolvent des aliments acides, tels que le petit-lait,le lait de beurre, ainsi que le fait observer judicieusement Viborg; cbez les berbivores, il produit un peu de laxalion quand les doses out ete trfes-6lev6es ou l'usage interne pro-longe. Get effet s'observe plus facilement sur les animaux qui re-Qoivent de l'berbe fralcbe et aeidule que sur ceux qui sont soumis ;\ l'usage des aliments sees, comme le remarque M. Hertwig : cetle difference est bien facile ä comprendre. Du reste, le sulfure d'anti-moine derange rarement d'une maniöre notable la fonetion digestive; on observe mßme cbez la plupart des animaux une plus grande activilö de cette fonetion.
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406nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS fiVACUANTS.
2deg; Effets s/-iieraux. — On n'est pas bien fix6 encore sur les effels primitifs du sulfure d'anlimoine; en France on croit g6n6ralement qu'ils sont excitants comme ceux de tons les composes soufrös, et les expöriences de Moiroud (1) confirment en partie cette croyance, puisqu'il a vu ce medicament donn6 aux chevaux, h. la dose de 60 ä 125 grammes, determiner un pen de purgation et un 16ger mou-vement febrile. En Italie, au contraire, on admet qu'ils sont con-tro-slimulants et analogues ä ceux de tons les compos6s antimo-niaux. On est mieux fixe sur les effels cons6cutifs de ce remade; on sail, par exemple, que chez les herbivores et le pore il favorise dans les premiers temps la nutrition : les animaux prennent de Tembonpoint et de la vigueur, la peau devient souple etmoite, les polls sont lisses et brillants, les muqucuses sont plus ros^es et leur s6cr6tion muqueuse moins abondante, etc. Ces effels sont surtout marques lorsque rindication de faire usage de ce remede existe 6vi-demment; on observe aussi qu'ils sont loujours tr5s-prononc6s chez le pore, pour lequel ce composö antimonlal parail 6tre un vfiritable condiment. Lorsque ces effels sont suffisamment döveloppes, il est prudent de cesser peu ä peu l'usage de ce remede et de le donner d^sormais h. doses d^croissanles, car rexpdrience a demontrö que, quand on en abuse, soil par des doses exagör^es, soil par un usage trfes-prolong6, ses effels cons6cutifs cessent d'etre toniques et de-vienncnt alterants, ainsi que le dömontrent la maigreur croissante des animaux, la perle de leurs forces, la disparition de certains engorgements, la fluidU6 du sang, etc., qu'on ne tarde pas ä observer. II peut etre utile dans certains cas de porter la medication jusqu'ä ce degre, mais assur^tnent il serait peu prudent de la continuer longtemps.
On ignore encore sous quelle forme le sulfure d'anlimoine p6-n6tre dans le sang pour produire des effels dynamiques; on sail qu'une cerlaine quantity d'acide sulfhydrique est produile clans le tube digestif par faction des acides du sue gastrique sur ce compost; mais on ignore quel genre d'alliance ce dernier peut con-tracler pour devenir soluble et passer dans la circulation. Ce-pendant l'absorption de ce corps ne saurail etre ni^e, puisqu'il däveloppe des effels g^nöraux et que les recherches de Huzard pamp;re (2) paraissent demontrer qu'il se trouve au bout d'un certain temps dans les produits de söerötion de la peau; il parait
(1)nbsp; Pharmacologie, p. 428.
(2)nbsp; Encydop. m6thodiq.,X. II, art. Axtimoine, et Mat. mi.lic. deBourgnlat.
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passer aussi dansles urines, dont il augmente la proportion et dans lesquelles il est possible de le devoiler. A la vöritö, un assez grand nombre d'auteurs lui refusent toute vertu active et attribuent ses effets physiologiques et th^rapeutiques h. la petite quantit6 de sul-fure d'arsenic qu'il renferme toujours, ce qui s'accorde assez bien avec la nature de ces effets; Dependant nous croyons cette opinion exag6r6e, et nous admettons sans h6siter que le sulfure anti-monial a la plus grande part dans le döveloppement des effets qu'on observe pendant son administration.
Pharmacotherapie. — Le sulfure d'antitnoine s'emploie ivbs-raremenl k l'extörieur; ä l'intörieur, on le met en usage contre quelques affections du tube digestif, telles que I'inappetence, les digestions languissantes, les vers intestinaux, notamment chez le pore; mais e'est surtout ä titre de diaphorelique et d'expectorant qu'onl'utilise fWqueniment contreles affectionscutanöes anciennes, le crapaud, la mue incomplete, le catarrhe broncbique, la gourme chronique, les öcoulements atoniques des muqueuses, etc. A titre de modiflcateur de la nutrition et du systöme lympbatique, le sulfure d'antimoine a surtout 6t6 preconise contre la morve, le farcin et la ladrerie.
Vers le milieu du sifeclc dernier, un medecin nomm6 Maloin pr6-tendit avoir gueri des chevaux morveux en les soumettant ä l'usage de ce medicament uni ä la poudre de pervenche, apres avoir pr6a-lablement nettoye le tube digestif h. l'aide des purgatifs drasti-ques; mais ce traitcmenl, essay6 par Bourgelat, deboua compl6te-ment. Gependant, en 1812, un veterinaire Italien, Gros pfere (1), reprit l'usage de ce medicament et en obtint du succfes; plusieurs chevaux morveux furent guöris par ce moyen h l'^cole de Lyon (2), ce qui n'a pas emp6ch6 cet agent tbörapeutique d'etre abandonne comme tant d'autres, ä l'ögard de cette maladie desespörante.
A la fin du siöcle pass6, Huzard pere (3) annonga avoir employ^ avec beaucoup de succes le sulfure d'antimoine, seul ou combin6 au soufre, contre le farcin du cheval; Gros pfere, quelques anndes plus tard, vint conflrmer ces heureux r6sultats par de nombreux essais; malgr6 cela, les v^t^rinaires frangais ontrarement employe ce medicament contre cette maladie devenue rare et reconnue ä peu pros incurable.
(t) Mim. de la Soc. d'agric, 1812, p. 45.
(2)nbsp; Comples rendus de i'Ecole de Lynn, 1822 et 1826.
(3)nbsp; Encyctop. mithod., t. Ill, p. 83.
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408nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS fiVACUANTS.
La ladrerie du pore est avantageusement modifi6e par 1'usage du sulfure d'antimoine; Viborg (1) le present ü la dose de 8 grammes par jour pendant plusieurs semaines, et recommande d'en alterner l'usage avec le sei marin et la moularde.
Un v6t6rinaire beige, M. Dobet (2), a employ^ ce medicament uni au camphre et au quinquina eontre une pleuro-pneumonie 6pizootique du cbeval compliqu6e d'6tat catarrhal et de flux mu-queux par les bronches; la dose a 6t6 pouss6e parfois jnsqu'ü 130 grammes dans les vingt-quatre heures. Enfm, M. Herlwig (3) dit que ce medicament s'est montr^ utile dans le traitement du rbumatisme cbronique.
D'un autre c6t6; Gruzel (4) present le sulfure d'antimoine dans les maladies des bronches et des poumons de pr6f6rence au kermis par le double motif qu'il est moins eher et qu'il fatigue moins le tube. En l'associant au soufre et au bicarbonate de soudc. commc le conseille M. Zundel, on obtient de bons r^sullats.
b. Kormös mineral. Sysonvmie : Oxysulfure hydrate d'antimoine,
PharmacograpMe. — Le kermfes est sous forme d'une poudre impalpable, l^göre, d'aspect veloutö, d'une couleur brun-cho-colat, inodore et d'une saveur astringente, m^tallique, mais faible. Expose ä Fair, le kermes s'altere, devient jaunätre et farineux; chaufK, il perd son eau d'hydratation et devient grisätre comme du sulfure d'antimoine arlificiel. L'eau ne dissout ce compost i\ aucune temperature, mais eile l'altöre quand eile est cbaude en lui enlevant le principe alcalin qu'il relient toujours; I'aleool, Tether et les essences ne le dissolvent pas non plus, mais les solutions alcalines et celles des sulfures alcalins dissolvent le kermfes; les acides le d^composent en degageant de l'aeide sulfhydrique.
Pharmacotechnic. — Le kermös se prepare par deux series de proc6d6s : les proedd^s par la voie seche et les proc6d6s par la voie humide; les derniers seuls donnent un hon produit, et parmi eux on doit pr6ferer le proc6d6 de Cluzel, dont voici la description :
(1)nbsp; nbsp;Traiti du pore, p. 80.
(2)nbsp; Journ. vitir, et agric. de Delgique, 1847, 56.
(3)nbsp; Pharmacol, pratique.
(4)nbsp; Traili pratiq. des malad, de Pespece bovine, p. 219.
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Prenez : Sulfure d'antimoine pulv^risfi..........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1 partie.
Carbonate de soude cristallis(5.......... 22 —
Eau de rivifero........................ 250 —
Faites bouillir pendant une henre dans unc marmite de fönte, filtrez la liqueur bouillante et recevez-la dans des terrines chaudes. Aprfes le refmdissement, re-cueülez le kermfes qui s'est depose, lavez-le ä l'eau froide et söchez-le avec soin.
Falsiflcaflons. — Le kermös du commerce, et surtout celui qui est destin6 ä la mödccine v6t6rinaire, est non-seulement trfes-mal pr6par6, mais encore falsifie par un grand nombre de substances minörales ou organiques; celles qu'on y rencontre le plus souvent sent: le peroxyde rouge de fer, les terres argileuses et ferrugi-neuses ou oeres, la brique pil6e, les poudres v^g6tales rouges, celle de Santal particuliferement, etc. Le proeödö le plus simple et le plus exp6ditif pour reconnaitre toutes ces adulterations, consiste ä traiter le kermös suspect par sept ä huit fois son poids d'une solution concentr^e de polasse, qui dissoudra le composd antimo-nial et laissera pour residu les matieres ötrangeres; en reprenant celles-ci par les aeides et tous les ramp;ictifs indiquös par leur aspect, on pourra facilement en d6terminer ensuite la nature. Les v6t6-rinaires qui voudront compter sur ce medicament feront bien de le preparer eux-mömes par la voie humide, en employant le proc6de de Cluzel, que nous venons de döerire, car le kermes du commerce ne doit leur inspirer aueune espöee de confiance.
#9632;li-dicamentation. — Le kermfes s'emploie exclusivement ä Tin-törieur, et le plus souvent sous forme d'ölectuaires ou de bols pour les grands animaux, et de pilules pour les petits; on pent aussi le faire prendre avec des aliments farineux, mais ce proc6d6 est peu avantageux. Pour tous les animaux, et surtout pour les ruminants, il peut y avoir avantage parfois ä mettre cette poudre en suspension dans un liquide mucilagineux; cependant ce mode d'admi-nistration est peu usite. Comme le kermös du commerce est souvent de mauvaise qualitö, parce qu'il a 6t6 pr6par6 par la voie söche, et ne cöde presque rien ä l'absorption, M. Zundel (1) propose de le mölanger avec environ la moitiö de son poids de fleur de soufre et le double de bicarbonate de soude. Ce melange assure l'absorption des elements du kermös, parce qu'il se forme une certaine quan-
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(1) Jour. demed. vilir. de Lyon, 1858, p. 212.
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410nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICAMENTS fiVACÜANTS.
tit6 de sulfure alcalin. Les doses du kermös pour les divers animaux sont les suivantes:
1deg; Grands ruminants.....................nbsp; nbsp; 32 a 64 grammes
2deg; Solipfedes..............................nbsp; nbsp; IG i 32 —
3deg; Petits ruminants et pores............... 4 ä 8 —
4deg; Chiens................................ 2ä 4 —
Cos doses seront r6p6l6es selon le besoin.
Pharmacodynamie. — Appliquö sur les tissus sains ou denud6s, le kermes ne produit aucune irritation et se comporte comme une poudre inerte; dans le tube digestif ses effets varient selon les animaux et selon les doses administr6es. Chez les carnivores et les omnivores, il provoque presque toujours le vomissement, ä moins qu'il ne soit de trfes-mauvaise quality ou qu'on ne le donne ä haute dose, comme cela a lieu dans les maladies de poitrine, parexem-ple; en outre, il ddtermine habituellement une purgation pronon-c6e. Chez les herbivores, le kermös se comporte comme le sulfure d'antimoine, c'est-ä-dire qu'il augmente rapp6tit et l'activitö de la digestion, quand on le donne ä faible dose, et qu'il tend h. d6ter-miner la purgation lorsqu'on 61eve trop fortement la quantity qu'on en administre ä la fois : cependant I'effet dont il s'agit se re-marque rarement chez les chevaux; mais il parait, d'apresles experiences de Yiborg, cities par M. Hertwig, qu'il s'obtient assez faci-lement chez les animaux ruminants.
On ignore encore sous quelle forme le kermes pönfetre dans le torrent circulatoire, mais il est probable qu'il y conserve toujours son double caractfere de compose sow/re et antimonial. Toujours est-il que quand ce medicament est absorb6,il agit sur la peauetles muqueuses ä la maniöre d'un compost sulfureux, et que, de plus, 11 ralentit la circulation et la respiration comme une cornbinaison an-timoniale, rdmölique, par exemple, et que, comme ce dernier, il determine une diurese copieuse. Quoi qu'il en soit de ces doubles effets du kermös, l'expdrience d^montre que, comme pour le sulfure d'antimoine, il ne faut pas en abuser par des doses exag6r6es ou un usage trop prolong^, car alors il cesse d'ßtre tonique de la peau, des muqueuses et des poumons, et devient un alterant 6ner-gique. Enfin,on devrasc rappeler aussi que, pour obtenir des effets quelconques de ce medicament, il faut qu'il soit de bonne quality; mal pr6par6 ou impur, ce n'est plus qu'une poudre inerte.
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Pharmacoth^rapie. — Considlt;5r6 comme composö soufre, le kermös partage les vertus diaphoretiques et expectoranles du sul-fure d'antimoine et regoit les mßmes applications. Ainsi il a 6t6 conseilI6 contre la morve par Chabert (1), et plus tard contre la morve et le farcin par Barlhelemy ain6 (2); mais aujourd'hui il n'est plus employ^, ou ne Test que tramp;s-rarement, contre ces deux maladies rebelies. Nous n'insislerons done pas ä cet ögard.
A titre de compost aniimonial, le kermäs est considere comme le succßdanö de l'dmötique dans le trailement des maladies inflamma-toires du poumon et des bronches; cependant il n'y a pas unanimitö sous ce rapport entre les auteurs: les uns le regardent comme bien införieur au tartre slibiö ä titre de conlro-stimulant, tandis que les aulres le considerent comme dgal ou m6me superieur. Tel est sur-toutM. Trousseau, qui s'expiime ainsi sur celte grave question (3): laquo; De toute evidence, le kermfes, dans le traitement de la pneumonie, ne le code en rien ü l'^metique, il a m6me sur luicet avantage, qu'il est beaucoup moins irritant et qu'il cause bien plus rarementces phlegmasies de la bouche et de la gorge, et ces inflammations gas-tro-inteslinales qui ne permettent pas toujours de continuer l'em-ploi de l'emetique aussi longtemps qu'il serait convenable de le faire pour amener ä bien une pneumonie et surtout pour s'opposer h toute röcidive. raquo; M. le docteur Herpin (4)estd'un avis different; il con-sidöre le kermes comme bien införieur ä l'ömötique dans le traitement de la pneumonie ; mais par contre il le croit superieur ä ce dernier contre les affections des conduits aöriens, c'est-ä-dire de la gorge, du larynx, de la trachee et des bronches, sur lesquels il agi-rait comme une sorte de speciflque.
Quoi qu'il en soit de ces opinions divergentes, l'expörience a, en quelque sorte, consacre l'usage du kermes dansles maladies de poi-trine aigues ou chroniques; seulcment il est des praticiens qui l'em-ploient ä la periode aigue de ces affections, comme Trousseau chez l'homme, Girard pfere (ö) et Delafond (6) chez l'es animaux; tandis que d'autres, et ce sent les plus nombreux et les plus sages, tant en medecine bumaine qu'en m6decine vöt6rinaire, n'en font usage qu'ä la periode de declin pour faciliter l'expectoration, ou
lt;l) Mim. de la Sodili de medec, ll'O, p. 381.
(2)nbsp; Compte rendu de l'Ecole d'Alforl, 1820.
(3)nbsp; Trousseau et Pidoux, loc. cit., t. II, p. quot;07, 4e ^dit.
(4)nbsp; Gar. midec. de Paris, 1845, p. 725.
(5)nbsp; Compte renlu de l'Ecole d'Alfort, 1815, p. II.
(6)nbsp; Loc. cit., t. II, p. 350.
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pendant l'etat chronique, pour acc616rer la resolution des produits ^ponchos dans le poumon et las plevres. D'aprös M. N6gri6 (1), v6-t^rinaire militaire, le kermfes mineral, employ^ ä lap6riodede d6-clin de la pneumonie ou de la peripneumonie, agirait comme un veritable specifique et acc616rerait singuliörement la gu6rison. Ge praticien est revenu depuis sur ce sujet, at ses nouvellas observations confirment les premiamp;res delous points. M. Saunier (2) a pu-bli6 une s6rie da faits qui tendraient 6galeinenl ä prouver I'efflca-cit6 du kermös preparö par la mölhoda de M. Liance, dans le traitement des affections de poitrine chez le cheval. Enfin les v6-terinaires allemands prescrivent le kermfes comme galactopoiquot;6-tique.
c. Autres composes antimoniaux.
1deg; Soufre dare d'anUmoine.— Ge compos6, qu'on obtient en precipitant les eaux-meres du kermös par un acide, est wnpersulfure hydrate d'antimoine. II jouit des mßmes vertus que le kermfes et peul s'employer dans les m6mes cas, mais il est pea usitö, du moins en France; mais en Allemagne il en est autrement, car nos confreres d'outre-Rbin emploient presque exclusivement le soufre dore d'antimoine at d^laissent la karmös, trop souvent impur ou falsifiö. Peut-6tre ferait-on bien de suivre leur exemple.
2deg; Crocus metallorum. — Oxysulfura d'antimoine qu'on obtient en grillant le sulfure naturel ü l'air et en le fondant ensuite. II est repute vomilif at diaplioretique. Employ^ par M. F6Iix (3) sur des pores atteints da variole confluente, ä la dose de 15 ä45 grammes, il provoqua une transpiration abondante qui jugea favorablement la maladie.
30Verre d'antimoine. — Gompos6 analogue au pr6c6dent, mais vitriflö par une fusion prolongee dans un creuset de lerre, d'oü re-sulte la formation d'un silicate d'antimoine. II jouildesmömespro-prietös que le precedent et s'emploie plus rarement encore.
4deg; Foie d'antimoine. — Produit complexe resultant de la fusion a parties ögalas de sulfure d'antimoine et de nitre. II ast inusit6.
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(1)nbsp; Journ. de med. et dhijg. vgtir. milit., t. Ill, p. 228; ibid., t. VI, p. 419.
(2)nbsp; Journ. de m4d. viter. de Lyon, 1853.
(3)nbsp; Recueilde med. viter., 1828, p. 153.
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DES SÜDORIFIQÜES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 413
5deg; Antimoine diaphoramp;lque. — On Tobtient en fondanl 1 partie de sulfure naturel avec 2 parties environ de nitre et en prolongeant la calcination. Tel qu'il sort du creuset, ce compost complexe constitue ce qu'on appelle Yantimoine diaphoretique non lave; soumis ä raclion de l'eau bouillante et döpouillö de toutes ses parties solubles, ce produit devient Yantimoine diaphoretique lave. Trös-em-ploy^es autrefois, ces deux preparations d'antimoine ne le sont plus aujourd'bui.
C. BOIS SUDOIUFIQUES.
On donne le nora de bois sudorifiques ä divers produits vegelaux exotiques, employ6s parfois en mödecine pour modifier les fonc-tions de la peau et des muqueuses; les principaux sont: la Salse-pareille, la Squine, le Ga'iac, le Sassafras, etc. Assez souvent employes autrefois par les hippiatres et les anciens v6t6rinaires, les bois sudorifiques sont tomb6s dans un oubli ä peu pres complet dans la mödecine des animaux, ce qui nous dispense d'en entretenir nos lecteurs. Du reste, ils peuvent etre ais^ment remplac6s pardif-förents v6g6taux indigfenes, parmi lesquels nous indiquerons sur-tout les suivants: 1deg; le Buis (bois); 2deg; le Gencvrier (bois); 3deg; VAitnee (racine); 4deg; le Houblon (racine); 5deg; le Roseau ä balais (tige); 6deg; la Douce-amere (tige); 7deg; les Pins et les Sapins (bourgeons), etc., etc.
sect; II. — JSudorifiqnes Tolatillaquo; (Sudorifiques, transpiratoires).
Nous comprenons dans cette cal6gorie les sudorifiques propre-ment dits, c'est-ä-dire ceux qui peuvent produire la sueur en pro-voquant un effet excitant genöral semblable ä celui des medicaments stimulants. Ces medicaments sont fort nombreux, mais nous ne parlerons d'une manifere speciale que du Sureau et du Tilleal, qui sont les sudorifiques les plus usuels dans la pratique veterinaire ; quant aux autres remödes analogues, nous nous bor-nerons ä une simple enumeration,
a. Du Suveau (Sambucus nigra, L.).
iMmrmacospaphie. — Le sureau est un petit arbrisseau de la famille des Caprifoliacees, qui est trös-commun et trös-connu. 11 foumit ä la medecine ses fleurs, qui sont d'un emploi frequent.
Caractferes'. — Ces fleurs sont disposöes en grand nombre au sommet des rameaux et presentent la forme de larges ombelles;
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414nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICAMENTS EVACUANTS.
fraiches, elles sont trös-blanches, d'une odeur forle et vireuse et d'une saveur amöre, desagröable; sfeclies, elles sont jaunätres, d'une odeur aromatique et d'une saveur balsamique. Elles parais-sent contenirune essence sulfureuse et concrete, uneresine, de Valbu-mine vegetale, du tannin, des sels, etc.
Pharmacotecbniu. — Les preparations qu'onfaitsubir aux fleurs de sureau sont simples et peu nombreuses; parfois on lesr^duit en poudre el on les fait entrer dans la confection des cataplasmes emollients qu'on veut rendre resolutifs; mais le plus souvent on les traite par infusion aqueuse dans la proportion moyenne de lo grammes par litre de v^hicule, si la preparation est destinöe ä 1'usage interne, et de 32 grammes si Ton doit en faire usage ä l'ex-tdrieur. Quand on emploie cette infusion en breuvage, on pent y ajouter de l'ammoniaque ou l'acetale de cette base, des liqueurs alcooliques, pour augmenter son activit6 ; lorsqu'on doit en faire usage en lotions, en bains, etc., on y melange souvent du vin, de l'alcool, de l'eau-de-vie camphree, de l'extrait de Saturne, de la decoction d'ecorce de cböne, du vinaigre, etc.
Pbarmacoiiynamie. — Appliquee sur les tissus oedömaties ou enflamm^s, l'infusion dc sureau exerce une action excitante et re-solutive des plus Evidentes. Inlroduite dans le tube digestif h. une temperature un peu elevee, cetie preparation agit comme un excitant diffusible et sudorifique des plus marquis; cependantquelques experiences de Gobier tendraient ä demontrer que le sureau n'est pas un medicament sudorifique pour les solipedes : une infusion de plusieurs kilogrammes donnde h un cheval qui suait facilement pendant I'exercice, n'a pas augmente la transpiration cutanöe du sujet, bien qu'il füt reconvert d'une couverture de laine et tenu dans une dcurie cbaude ; rep6t6e plusieurs fois, cette experience a tou-jours donn6 le mamp;me rdsultat n6galif. Malgr6 la confiance que nous inspire cet experimentateur consciencieux et babile, ces essais ne nous paraissent pas sufflsants pour demontrer que le sureau n'agit pas comme sudorifique, parce qu'ils sont trop en contradiction avec une croyance qui est appuyee en quelque sorte par Texp^-rience journaliöre de la plupart des praliciens.
Pharmacotherapie. — L'infusion de sureau s'emploie äl'inte-rieur comme sudorifique dans le cas de refroidissement brusque de la peau avec suppression de la transpiration cutan6e, au debut, des
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DES SÜDORIFIQUES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 415
maladies de poitrine pour les faire avorter, et au d6clin pour en favoriser la r6solution, lors de rexlstence d'6ruptionscutan6es qui ne sortent pas franchement ou qui sont rentrees, pour^favoriser la production de tumeurs critiques ä la peau pendant le cours des maladies putrides, pour modifier les affections rhumatismales, les maladies cutanöes et lymphatiques, etc. A l'extörieur, on s'en sert pour faire disparaitre l'^rysipfele, pour rßsoudre les infiltrations s^reuses, les oedfemes, les engorgements mous et indoleiits, pour confectionner des collyres r6solutifs, pour faire cicatriser les ul-ceres aphtheux, les gergures du mamelon, etc.
b. Du. tilleal [Tilia europtea, L.).
Piiarmaco^raphie. — Le tilleul^ qui constitue le type de la fa-mille des Tiliac6es, est un des plus beaux arbres de nos climats. 11 fournit ä la medecine sesflews, qui sont nombreuses, petites, disposes en corymbe et dont les pödoncules sont munis de bractöes; elles sont jaunätres, d'une odeur suave, balsamique, d'une saveur mucilagineuse et un peu amcre. Elles contiennent de Vessence, du tannin, du sucre, de la gomme et de la chlorophylle.
Emploi. —Le tilleul s'emploie en infusion ou en d6coction 16-göre, ä titre d'antispasmodique et de sudorifique; c'est l'auxiliaire des breuvages calmants et diaphor6tiques et le succ6dan6 du su-reau. A ]'ext6rieur, il peut 6tre employ^ comme excitant resolutif, mais il est peu usilö.
c. Autres plantcs indigenes sudorifiques. 1deg; Bourrache (Äorca^o ofßcinalis, L.). —Lesfleurs. 2deg; Dieblc {Sambucus ebulus,h.). — Les fleurs. 3deg; Honblon {Humulus lupulus, L.). — Les cönes. •4deg; CicncTrier {Juniperus communis, L.). —Lesbaies, etc.
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416nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS EVACUANTS.
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CHAPITRE IV
DES DIURETIQUES (1).
Sysonymie : Urinaircs, Uropolätiqnes, etc,
Les diurötiques sont des medicaments 6vacuantsqui agissent sp6-cialement sur I'appareil urinaire, dont ils activent les fonctions se-cr6toires, et dont ils modifient ä la fois les .produits secröles et les voies d*excr6tion.
La divrese, ou excretion extraordinaire de l'urine, est un phenomena qui accompagne fr^quemment l'action des medicaments; eile n'appartient done pas exclusivement aux remödes appel^s diu-rötiques. Cependant elleconstituele caraetöre essentiel, dominant, de ces derniers medicaments, tandis que pour tous les autres la su-persecr6tion de l'urine n'est souvent qu'un effet accessoire prove-nanl de l'expulsion de leurs molecules par ce liquide excremen-titiel.
Un grand nombre de causes physiologiques ou pathologiques peuvent faire varier le degrö d'activite de la söcretion urinaire ; ainsi, l'ingestion de boissons abondantes, I'usage d'aliments aqueux, le refroidissement de la peau, la suppression brusque d'une autre s6cr6tion excrementitielle, raction d'un air froid et humide, une maladie des voies genito-urinaires, etc., provoquent souvent des Emissions d'urines plus abondantes que dans I'etat ordinaire. Mais 11 ne suffit pas, pour qu'il y ait diurese, que I'excreiion urinaire soit plus frequente que dans les circonstances habituelles; il est ne-cessaire que la quantite de liquide expulse dans un temps donne surpasse notablement celle qui a ete introduite dans le m6me laps de temps sous forme de boissons ou autrement dans le torrent cir-culatoire.
Afin de faire comprendre neltement l'importance et le meca-nisme de la medication diuretique, nousallonsexposerbriövement le role physiologique de la secretion urinaire dans la nutrition.
Bole raquo;le la secretion urinaire. — On peut poser en principe que I'appareil urinaire est le veritable regulateur de la erase sanguine, et partant de la grande fonction de nutrition ; e'est lui, en
(I) De SioupEto, j'urine.
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DES D1URETIQUES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 417
eöet, qui est chargö de mainlenir dans un juste öquilibre les 616-ments organiques, etsurtout inorganiques du sang. II enramp;mlte que c'est par la secretion del'urine que sont expulses les prlncipessui-vants: 1quot; Veau introduite dans le sang par une voie quelconque et qui excfede les besoins de 1'economie animale ; 2deg; les principcs heterogenes et les medicaments introduits dansle torrent circulaloire par les diverses absorptions ; 3quot; les materiauxnaturels des autres söcrö-tions normales ou pathologiques, lorsque celles-ci ont 616 brusque-inent supprim6es; 4deg; les virus, venins Blmiasmes qui peuvent jouer le role de ferments morbides et engendrer les maladies; 5quot; les matteres inoryaniqurs ou salines provenant du mouvement de decomposition de la nutrition; G0 les principes azotes qui proviennent de la destruction des matteres organiques ayant servi antärieuremenl ii la nutrition et qui ont 6te usees par le jeu de la vie {uree, unites, quot;cideurique,acicle hippwique, etc.).
Origine des diuretiqucs. — Les trois regnes de la nature four-nissent des m6dicamenls de cetle espece: le rögne mineral donne les sels de potasse et de soude; les vcgetaux, les plantes mucilagi-neuses, la digitale, le colchique, les törebenthines et leurs produits • et le regne animal, le plus pauvre de tous en remedes diur6tiques,' ne I'ournit que l'uröe et les cantharides.
Piiarmacotcchnie. — Les preparations pharmaceutiques qu'on faitsubir aux diuretiques ne presentent rien de bien special; ceux qui sont tir6s du rögne minöral sont dissous dans l'eau purement et simplement. Quant ä ceux qu'on emprunte aux plantes, ils sont traites par maceration, infusion ou d6coction, seion leur nature et les v6hicules les plus employes sont l'eau, Talcool et le vinaigre #9632; enfln, on extrait parfois, mais trfis-rarement, les principes actifs de certains diuretiques veg6taux, tels que la digitale, la scille le colchique, par des operations purement chimiques.
lledicamentation. — Les diuretiques s'administrent habituelle-ment par la bouche, tr6s-rarement par le rectum, et tout ä fait ex-ceplionnellement par les veines ou par les frictions culan6es. L'in-gestion de ces medicaments par I'estomac se fait dans la majorile des cas sous forme liquide, parce que e'est sous cat 6tal qu'ils d6-veloppent le mieux leurs effets. En Angleterre, oü Ton affectionne beaucoup la forme de bol, parce qu'elle est commode daus la pratique, on donne assez frequemment ces m6dicaments ä r6tat so-Tabourin, 3e Edition, — II.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 2 7
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#9632;#9632;
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418nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICAMEiNTS fiVACÜANTS.
lide; en France, par centre, on n'emploie cette derniöre forme que pour les dinr^tiques les plus aclifs et dans certaines affections oü les boissons abondantes sont centre-indiquees, comme dans les diverses variStßs d'hydropisies, par exemple. Du reste, sous quelle forme qu'on administreces medicaments, il est toujours plus avan-tageux de renouveler les doses que de les administrer trop fortes d'emblöe ;d'employer desv6hiculesfroids que desv^hiculescbauds; d'en faire usage sur des animaux äg6s que sur ceux qui sont jeunes; par un temps froid que par un temps chaud et sec, etc.
Pliarmacodynamie. —Les effets que produisent les diureliques, ä part le pli6nomfcne esienliel qui les caracl6rise, la diur'ese, sont tres-obscurs, peu connus, el donnent lieu parmi las auteurs i des opinions controversies; ncanmoins nous les diviserons, pour faci-lilerleur 6tude, en precurseurs, essenfiels ei conseculifs.
1deg; EflVts precursenrs. — Nous ne dirons rien des effets locaux des diureliques sur la surface du corps ou dans le tube digestif, parce qu'ils sont tres-variables et qu'ils ne pr6sentent rien de special; quant ä leurs effets g6n6raux sur I'economie, une fois qu'ils sont parvenus dansle torrent circulatoire, ils ne sont pas les m6mes pour tous et paraissent varier selon leur nature, la quantity du re-piede ingerö, l'etat actuel de I'economie animale, etc. En France, depuis Broussais surtout, on. considere les diurötiques corame des excitants capablcs d'agir specialcment sur l'appareil urinaire, et, en outre, avec plus ou mnins d'inlensite sur le reste de l'orga-nisme, en provoquant un l^ger mouvement febrile. En Italic, au contraire, on compte ces medicaments parmi les conlro-stimulants les plus aclifs; et, bien loin d'admeltre qu'ils puissent accelererle rhythme fonctionnel, les Italiens croicnt qu'ils le ralentissent con-stamment el que eel effel hyposlhenisant est indispensable ä l'eta-blissement de la diurese. Ces opinions contraires sont trop absolues ets'eloignent de la verite, car, s'il est vrai que les diuretiques muci-lagineux, alcalins et sedatifs ralentissent le pouls et agissent comme le supposent les Italiens, d'un aulre cöie il est certain que les diuretiques balsamiques,\es terebenthines, par exemple, produisent une excitation generale avant de determiner la diuröse, ainsi qu'on I'ad-met g6neralement en France.
2deg; Effets essentiels. — L'effet principal et le seul veritablement univoque de cette medication est evidemment la supersecretion
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DES DIÜRÄTIQUES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 419
urinaire ou la diuröse ; mais cet effet ne se montre pas avec une 6gale rapidity pour tous les diur^liques; il n'est pas accompagn6 non plus en toute circonstance des m6mes signes; et enfin il ne pa-rait pas s'ötablir par le m6me m6canisme sous l'influence de tous ces medicaments.
En g6n6ral, la diurfese s'etablit rapidement chez la plupart des animaux quand on emploie des diur^tiques mucilagineux ou alca-lins; mais eile est beaucoup plus tardive, et souvent mfeme fait entiferement d6faut, lorsqu'on administre des diurötiques s^datifs ou les t6rebenthines. On remarque aussi que, quand I'excretion urinaire est prompte, copieuse et formte d'un liquide trfes-aqueux, eile nes'accompagne d'aucun signedesouffrance ;tandisque, quand eile s'etablit lentement et incompl6tement, que I'urine expuls6e est 6paisse, roussätre, odorante, on observe de la roideur dans la region lombaire, des campements continuels, une Emission d'urine frdquente, incomplete et penible, de la douleur au contour ischia-tique, de la rougeur au m^at urinaire, etc.; en un mot, tous les signes caract^ristiques de Vardeur urinaire, que nous avons döcrits ä propos des cantharides. Enfin, le möcanisme de l'etabllssement de la diuröse varie selon les diurötiques employes, ainsi que nous I'expliquerons avec soin en parlant de chaque sdrie de ces medicaments.
3deg; Effets consecutifs. — Les ph6nomfenes qui succfedent ä l'action plus ou moins prolong^e des diur6liques sont encore peu connus, parce qu'iis ne sont pas apparents; ä part une soif plus ou moins vive qui tourmente les animaux lorsque la diuröse a 6t6 prolonglt;sect;e, copieuse, et qui est due ä l'appauvrissement des parties s6reuses du sang en principes aqueux, tous les effets cons^cutifs des diur^tiques se passent profonddment dans I'organisme, ne deviennent visibles qu'ä la longue et par un examen attentif des animaux. Parmi ces effets, nous devons surtout noter la diminution des propri6tes coagulantes et nutritives du sang, le ralentissement du mouvement d'assimilation, la suractivit6 des absorptions interstitielles, etc., d'oü r^sultent l'amaigrissement progressif du corps, la disparition ou la diminution des hydropisies, des infiltrations söreuses du tissu cellulaire, etc. Enfin, il peut rester comme pb6nomfene cons6cutif de cette medication, une irritation plus ou moins vive des voies urinaires, si Ton fait usage des diur6tiques irritants ou si Ton a trop insist6 suiTemploi de ces m6dicaments, etc.
Pharmacotbcraple. — Au point de vue thörapeutique, les diu-
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420nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS EVACUANTS.
r^tiques se pr^scntent avec un double caractöre : comtne agents depuraleurs puissants de l'^conomie animale all^röe par les maladies, et comme spoliateurs du sang devenu trop plastique par une cause quelconque. Les maladies qui en r6clament I'usage, sous 1'un ou I'autre point de vue, sont fort nombreuses; nous allons les indiquer sommairement, nous reservant d'examiner chaque indication avec le soin qu'elle merite, en faisant l'histoire particuliere de chaque diurötique.
On emploie assez frequemment les diui'6tiques dans les phleg-masies graves, externes ou internes, afin de rendre le sang moins coagulable et surtout pour retablir le cours des urines, qui est sou-vent suspendu par rexistence de la flevre. Au dficlin de l'inflam-mation des grandes sereuses, ils conviennent 6galement dans le but d'entraver l'organisation des fausses membranes et de contre-balancer la tendance ä la formation d'un depot s6reux, qui existe toujours alors; dans laplupart deshydropisies g^neraies ou locales, l'indication des diuretiques est Evidente pour evacuer le liquide 6panch6, etc. Lorsque l'öconomie est sous I'influence d'une maladie putride, virulente ou miasmatique, d'une r^sorption purulente, d'un empoisonnement quelconque, etc., I'usage des diuretiques est tres-rationnel, parce que ces agents agissent comme de vöritables depuraleurs en enlrainant hors de l'economie les principes heterogenes qui s'y sont accidentellement introduits, etc. Ils sont 6gale-ment consacrös par I'usage dans les maladies de la peau, les flux muqueux, les engorgements de toutes les glandcs et surtout des mamelles; dans la suppression d'un exutoire qui a dure long-temps, etc. Enfin, dans un assez grand nombre d'affections g^nito-urinaires, aigues ou chroniques, slMniques ouastheniques, on fait usa^e des diverses espfeces de diuretiques, quand toutefois aucun obstacle ne peut s'opposcr au libre cours des urines; dans le cas. contraire, il faudrait s'en abstenir avec le plus grand soin.
D/yiSIO-T BBS DIURtiTIQUES.
On distinguait aulrefois les diurötiques en froids et en chauds : les premiers n'irrilaient point les voles urinaires et calmaient la li5vre; les seconds agissaient comme irritants sur les reins, et, au lieu de modörer le mouvetnent fdbrile, ils l'augmentaient plutöl. Cette division, quoique surann6e, est encore admise par beaucoup d'auteurs. Sans la rejeter entiferement, nous ne I'adopterons pas, parce qu'elle nous est inutile; nous pr6f6rons diviser les diuretiques
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DES DlURfrTIQUES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 421
en quatre categories distinctes, qui sont: \esmucilagineux, les aka-lins, les sedatifs et les balsamiques.
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sect; I. — Diurettques mncilagineux.
Cetle categorie de diurötiques, qu'on appelle encore aqueux, ä cause de la grande proportion d'eau qu'ils contiennent, a pour base ie mucilage, et comprend un assez grand nombre de plantes indigenes tres-communes, appeldes mucilagineuses ou nitreuses, telles que le lin, la guimauve, la mauve, la bourrache, la parielaire, la spiree, la bugrane, l'asperge, la busserole ou raisin d'ours, elc.
De tous les diurötiques, ce sont les plus doux, les plus simples et eeux qui rendent le plus de services dans le traitement de toute? les pblegmasies, et notamment de celles des voies gönito- urinaires. Ils determinent la diurfese assez rapidement, sans deranger le rhythme des autres fonctions et sans affaiblir notablemcnt l'orga-nisme, qu'ils ne font en quelque sorte que traverser. Le möcanisme de leur action est encore obscur, mais on peut raisonnablement attribuer leurs effets a troisprineipes qu'ils renferment toujours en grande quantite: Veau, le mucilage et les seh alcalins.
1deg; La part d'aetion de Yeau, dans les effets des diureliques muci-lagineux, ne saurait 6tre mise en doute; un certain nombre d'au-teurs ne reconnaissent en quelque sorte d'autres diurötiques que l'eau, et tous sont unanimes pour admettre que ce liquide favorise singuliferement le developpement des effets de cet ordre de medicaments. L'eau augmentelaquantite des urines deplusieursmanieres: d'aboidc'est par cette voie d'excretion qu'elle s'echappe en grande partie; d'un autre c6t6, comme eile sert en quelque sorte de v6hi-cule aux produits solides de l'urine, organiques ou inorganiques. il en rdsulte que plus il s'en introduit dans les voies circulatoires. plus le sang se trouve depouille par les reins d'une forte proportion de prineipes oxydös et salins. Enfin, qnand l'eau est employee longtemps, eile rend le sang trös-fluide, trfes-aqueux, et augmentc ainsi notablement l'activitö de l'appareil urinaire, puisqu'il est charg6 de maintenir l'öquilibre des elements divers du sang.
2deg; Le mucilage, qui neparait ötre qu'un prineipe gommeux, combine ä l'eau et ä quelques matiöres salines, est un diuretique trös-fidfele lorsqu'il est donnö en quantity convenable et pendant un temps süffisant. Ing6r6 dans le tube digestif en solution trös-con-centi-ee, le mucilage n'est ni dig^re ni absorbö, il est rejet6 par l'anus ä peu pres en nature, ä la suite d'un effet laxatif assez
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MEDICAMENTS EVACUÄ.NTS.
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marqu^. Donnö en boissons moins charg^es, ce principe passe faci-lement dans le sang, oü il subit des modifications variables, seien la proportion qui a 616 absorb6e : en petite quantity, il est brül6 dansles couloirs organiques pour servir h l'entretien de la chaleur animale, comma les autres principes non azot6s des planles; mais, quand il arrive dans le sang en forte proportion, uns grande partie dchappe ä la combustion organique, et sort de l'economie k pen pros sans alteration en se faisantjourpar l'appareil urinaire. L'expä-rience d^montre, en effet, que sous l'inlluence des boissons muci-lagineuses les urines deviennent 6paisses, filanles, douces au toucher, mousseuses, et coulent abondamment en lubrifiant la muqueuse des voies genilo-urinaires; voili sans doute pourquoi ces medicaments sent d'un emploi si frequent et si avantageux dans le trai-tement des maladies aigußs ou suraiguäs de ce double appareil organique.
3deg; Enfln les sels alcalim contenus dans le mucilage doivent aussi avoir leur part d'action dans les effels de ce principe, puisqu'ils ferment environ le dixieme de son poids, et qu'ils sont dans un 6tat de division extreme qui favorise encore leur action sur le sang et sur les voies urinaires.
Quant au mode de preparation de ces medicaments et ä leur administration, voyez les Emollients mucilagineux, 1.1, p. 210.
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Plantes mucilagineuses et diuretiques.
1deg; Parietuire {Parietaria officinalis, L.). — La pariötaire est one plante bisannuelle ou vivace, de la i'amille des Urlicees, qui croit sur les vieux murs, sur les rochers, dans les d6combres, etc. Elle renferrae du mucilage et du nitre, ce qui la rend doublement diu-r6tique. On emploie la plante entiere qu'on traite par decoction, et on I'administre en breuvage, seule ou additionnee de nitrate de potasse. M. Saint-Gyr (1) a beaucoup pröconisö cette plante, ä litre de diur6tique, dans le traitement de la pleuresie, pour contre-balancer d'abord et arröler ensuite repanchement qui se fait dans les plövres. laquo;Nous faisons bouillir, dit-il,pendant quelques minutes 430 ä200 grammes de pariötairedans 13 ä 20 litres d'eau ordinaire (soit 10 grammes environ par litre); nous ajoutons ä cette decoction 13 ä 43 gaammes de nitrate de potasse et quantile süffisante de miel pour 6dulcorer, et, d'heure en heure, parfois meme de demi-
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(I) Recherches sur la pkurtsie du cheml, p. 232.
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des diur£tiqües.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 423
heure en demi-heure, nous pr6sentons ä peu prfes deux litres de cetle espfece de tisane au malade, qui la prend ordinairement de lui-möme. Nous administrons ainsi la dose de sei de nitre et les 20 litres de decoction, dans la journ6e, et par petites portions ä la Ibis. Des le premier jour la diuröse se manifeste, et cela tout ä la Ibis, d'une maniöre beaucoup plus prompte et beaucoup plus süre que si nous faisions prendre le remede ä la inöme dose, mais en une ou deux fois seulement, comme on a l'haLitude de le faire. Nous pouvons 6galement assurer que l'activil^ du nitrate de potasse, adminislre seul, est beaucoup moins prononc6e que lorsqu'on l'associe a la decoction de pariötaire. raquo; Depuis que M. Saint-Cyr a öcrit les lignes qui precedent, il a souvent employö la pariötaire ä litre de diuretique et n'a eu qu'ü se louer de son usage.
2deg; Siiiiölaquo;- ulmaire (Spirwa ulmaria, L.). — Cette plante rosacee, appelee vulgairement Reine des pres, parce qu'elle croit dans les prairies humides, sur le bord des fosses et le long des ruisseaux, Iburnit ä la medecine ses sommilds fleuries, qui paraissent jouir de vertus diuramp;iques et sudorifiques non equivoques. Elles renfer-ment une forte proportion d'essence, qui se dMouble aisfiment par la distillation en une parlie neulre et en une partie aeide ; cette derniere presente quelque analogie de composition et de propriö-t6s avec l'acide benzoique : c'est la partie diuretique de cette essence.
laquo; Autrefois tres-usitdie ä titre de diuretique, enmödecinehumaine, cette plante a 6t6 longtemps abandonn^e, pour reprendre de nos jours une partie de son ancienne reputation contre les hydropisies ou 6pancbements divers. On ne saurait trop la recommander aux veterinaires,qui semblent l'avoir complötement möconnue sous ce rapport (I). raquo;
M. Adenot se sert de la reine des pr6s ä titre de diurötique et de sudorifique, ä la dose d'une forle poignde dans dO litres d'eau,et trailöe en infusion; eile lui a rendu de grands services dans le trai-tement de lapleurfisie et de la pneumouie. Employde une fois, unie ädgale quantitö de feuilles de noyer, et donnde matin et soir ä la dose de o ä 6 litres d'infusion, eile a triomphe de la raorve chroni-que du clieval. On ajoutait ä ce traitement interne les fumigations d'encews dans les voies respiratoires. (iVoft; communiquee.)
(1) H. J. A. Rodet, Botanique agricole et mödicale, T edition, p. 258
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MEDICAMENTS EVACUANTS.
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sect; 11. — Dinr^tiquea alcalins on aalim.
Tous les sels ä la base de potasse et de soude, quel qu'en soit, du reste, le genre, jouissent d'une double propri6t6, selon la dose ä laquelle ils sent administrds ; donnös en solutions concentr^es, ils sent purgatifs; ing^res en petite quantity ä la fois, ils sent absorbös et deviennent diuretignes, ainsi qua nous l'avons explique ä propos des purgatifs minoratifs, t. II, page 301 (1). Malgr6 cette double propriete, las sels alcalins ne sent pas employes indifKremment pour rcmplir Tune ou I'autre indication ; rexp^riance a consacre, ä cat 6gard, un choix qua la pratique sanclionna : ainsi les sulfates, las phosphates at las tartrates alcalins, sent plus particuli^rement employös comme purgatifs ; tandis qua les carbonates, les bicar-bonates, les nitrates, las acetates et las savons ä base de potassa et de soude, sont destines ä remplir les indications da la medication diu-r^tique.
Le möcanisme d'apramp;s lequel cas sels ddterminent la diurfese est encore peu connu, etparait, du reste, assez complexe.il est certain que laur passage et leur Elimination par las rains est la premifere cause de leur action diur^tique ; mais il est egalamant prouvö que ces composes acc^lerent la combustion organique, augmentent la proportion d'ur^e qui est s6cr6t6e dans un temps donnö, rendent le sang plusfluida an dissolvant ses elements organisables, etc. ; enfin, quelques-uns d'antre eux, et surtout les azotates, determinent un ralantissament da la circulation et da la respiration, at agissent ;\ la maniöre das diur^tiques sedatifs. Quoi qu'il en soit de cette action complexe, eile deviendra plus nette et plus Evidente par 1'his-toira particuliöre de chaeun des diurötiques, que nous allonsentre-prendre maintenant.
A. CARBONATES ALCALINS.
a. Carbonate de potasso. Synoxvmie : Aleali fiie. Sei de tartre, Potasse du commerce, Ccndres gravelücs, clc.
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Pharmaco^raphie. — Le carbonate de potasse pur obtenu par la deflagration d'un melange de nitrate et de tartrate de potasse, est un sei blanc, amorphe, en poudre grumeleuse, se pelotonnant sous
(1) Voyez aussi nos Ccmside'raiions chhnico-physiologiques sur les diuritiques (Journ. de med. vete'r. de Lyon, 1849, p. 597 et 5G4).
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!es doigts, inodore et d'une saveur äcre, alcaline et urineuse. Exposö ä l'air, ce sei en attire rapidement l'humiditö et tombe en deliquescence, d'oü lanteessit6 de le tenirdans des vases bien clos. Soumis ä l'action de la chaleur, il fond sans se decomposer; iquot;eau le dissout en toute proporlion, tandis que l'alcool n'agit pas sur lui s'il est trös-concentr^. Les acides le decomposent en prenant la place de l'acide carbonique, qui se dögage.
Pharmacotechnie. —Les preparations qu'onfaitsubiräce seisont tres-simplcs ; le plus souvent on le dissout dans l'eau ou on l'incor-pore avec les corps gras. Voici les formulas les plus usuelles:
1deg; Solution detersive.
Prenez : Cai-bonate de potasse............. IG ü 32 grammes.
Eau ordinaire....................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1 litre.
Dissolvez ä froid. Employee on lotions sur la peau stelle et crevassee, sur les mamelles cngorgöes, etc.
2deg; Lessive de ccndres.
Prenez : Ccndres de bois.......................nbsp; nbsp; une poignee.
Eau..................................nbsp; nbsp; 1 litre.
Faites bouillir les cendres dans l'eau pendant quelqncsnbsp; heures et passez dans im linge. Mömes usages que la solution detersive.
3deg; Pommade alcaline.
Prenez : Carbonate de potasse.................. 4 gramnies.
Axonge.............................. 32 —
Incorporoz ä, froid. Contre la gale, los dartres, les crevasses söches et croü-teuses.
üledicamvntation. — Le carbonate de potasse s'emploie ä l'ex-törieur en lotions, en bains locaux pour les grands animaux, et en bains g^n^raux pour les petils; on en fait aussi des injections dans les trajets listuleux indur6s, dans les trayons des mamelles atteintes d'engorgements laiteux, des onctions sur la peau contre les maladies cutan^es, etc. A I'inlerieur, on radministre parfois en 61ectuaire, mais le plus souvent e'est en boissons ou en breuvages. Les doses indiquees par M. Ilerlwig sont les suivanles :
r Grands ruminants..................nbsp; nbsp; nbsp; IG i 32 grammes.
2deg; Solip^des...........................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 8 ä 16 —
3deg; Petits ruminants et pores............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 2 h, 6 —
4deg; Chiens.............................nbsp; nbsp;0,25 a 2 —
Ces doses peuvent 6tre r6p6t6es selon le besoin.
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426nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS tVACUANTS.
Pharmacodynamle. — Le carbonate de potasse solide ou en solution concentr6e agit sur les tissus ä la maniere de la potasse caus-tique, mais avec une energie inflniment moindre ; il dissout I'^pi-derme et la plupart des produits s6cret6s, m6me ceux qui sont albumineuxou fibrineux, nettoie la peau, les muqueuses, les solutions de conlinuitö, exereeälalonguesur les engorgements chroni-ques une action rdsolutive des plus marqu6es, etc. Introduit dans le tube digestif, ce sei y produit des cfiets variables, selon les doses employees; en petite quantitö, il excite l'estomac et neutralise les principes acides qui se trouvent dans ce vicöre ; ä doses moyennes, il irrile la muqueuse digestive, augmente la s6cr6tion du mucus, provoque des vomissements chez les petits animaux, et determine cbez lous une purgation tres-marqu6e ; enfin, k doses exagöröes, il irrite gravementle tube intestinal. II resulle des experiences d'Or-fila (I) qu'ä la dose de 8 grammes, il empoisonne mortellemeut les chiens. M. Hartwig (2) l'a trouvö moins irritant: d'aprös ses experiences, les grands berbivores supportent sans signes de souffrance de 32 ä 48 grammes de ce sei en dissolution dans 200 grammes d'eau environ; mais, quand on eleve la dose de 64 ä 96 grammes, il cause de I'inquietude, des coliques, de la dyspn^e, etc.; loutefois ces effets ne sont que passagers.
Parvenu dans la circulation, le carbonate de potasse exerce sur le sang une action dissolvante des plus marquees ; en outre, il provoque une secretion urinaire abondante, diminue la proportion d'acide urique, rend I'urine aqueuse, tres-alcaline, et modilie aussi la secretion muqueuse des voies genilo-urinaires, etc. Employe d'une maniere continue, le carbonate potassique exerce surle sang et sur les solides du corps la m6me influence que les alterants alca-lins (voyez t. II, page 110) ; il favorise la rösorption des liquides epanches, la resolution des engorgements cbroniques. appauvrit le sang, le dispose k la cacbexie et k la typhoemie, et il peut m6me causer I'avortement cbez les femelles pleines, d'apres le veterinaire allemand Rosembaum, cit6 par M. Ilertwig: ce dernier pretend que des injections vaginales peuvent produire le m6me resullat.
I'harmacothcrapic. — Les indications tberapeutiques de ce scl sont assez nombreuses, et doivent iHre dislinguees en internes et en externes.
1deg; Indications iuternes. — Ges indications sont relatives k quel-
(1)nbsp; nbsp;Toxkoluyie, t. 1, p. 270, 5e edit.
(2)nbsp; Pharmacol, pratique, p. COC.
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DES DIUR^TIQUES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 427
ques affections du tube digestif et ä un assez grand nombre de maladies g6n6rales. Le carbonate de potasse est indiquö dans l'em-poisonnement par lesacides, dansl'excfes d'aciditö du sue gastrique, les appamp;its döprav^s, les tics, etc. ; Flandrin (1) le conseillait ü tilre d'anti-acide chez les vaches rongeantes, ä la dose de 32 grammes dans un litre d'eau. II pent rendre service centre les indigestions gazeuses en neutralisant I'acide carbonique. Chabert (2) re-commandait la lessive de cendres contre la tympanite du rumen ; alles serait peut-6tre utile aussi contre la pneumatose du coecum du cheval. Dans le cas d'obstruction du feuillet, des gros intestins par des pelotes ou des calculs, dans la constipation opiniälre, etc., le carbonate de potasse en breuvage et en lavement pent rendre quel-ques services. Enfln il est dit, dans la Mattere medicale de Bour-gelat (3), que ce compose alcalin et ses analogues laquo; diminuent la qualite irritante de l'aloös et de tous les aulres purgatifs resineux auxquels on les unit, et avec lesquels ils forment un composö savon-neux. raquo;
Parmi les affections gönörales qui r^clament l'usage du carbonate de potasse k titre de diurötique et de fondant, nous trouvons les diverses espöees d'hydropisies, les affections chroniques des membranes tegumentaires et du systfeme lymphatique, les engorgements des glandes, et particulierement ceux des mamelles, etc. ; mais, dans ces diverses maladies, il faut 6viter avec soin de trop insister sur l'usage de ce medicament puissant dans la crainte d'augmenter encore la pauvret6 du sang et de d^biliter pro!bndsect;-ment I'organisme ; il est mSme convenable d'unir ä ce remöde, dfes le debut de la medication, des infusions aromatiques, des decoctions de plantes ameres, des aicooliques, elc, qui n'entravent pas ses vertus diurötiques, et corrigent ses propriöt^s alt^rantes. Enfm, les veterinaires allemands cit^s par M. Hertwig, MM. Rychner et Lund, recommandent l'usage Interieur du carbonate de potasse, le premier contre la pousse, et le second contre la non-sorlie du dölivre.
2deg; indications externes. — La solution aqueuse de ce sei alcalin est d'un emploi avantageux, ä titre de dötersif, dans le cas de gale, de dartres, de crevasses, d'eaux aux jambes, d'ulceres atoni-ques, etc., pour nettoyer et aviver en quelque sorte ces surfaces.
(1)nbsp; Inst. veUr., t. DI, p. 253.
(2)nbsp; Ibid,, p. 211.
(3)nbsp; T. II, p. 32.
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428nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICAMENTS EVACÜANTS.
Dans deux cas de prurigo formicans, cliez le boeuf, M. Daprey (1) s'est servi avec avantage d'une solution de carbonate de potasse, employee en lavages detersifs ; la dose 6tait de 300 grammes pour 8 litres d'eau ; on faisait deux lavages tiödes par jour ; au bout de pen de temps le prurit cessait, ies croütes tombaient el la peau re-prenait ses qualitös naturelles. Une solution concentree de carbonate de potasse est, dit-on, un moyen certain de calmer la douleur des brülures nScentes et d'emp6cher la formation des phlyctenes ; il faut cesser remploi du topique aussilot que la douleur est calmee, parce qu'il pourrait, ä la longue, alterer la peau (2); enfin, il est dit, dans un vieil ouvrage de vönerie, que cette meme preparation, appliqu^e sous les pattes des chiens atteints d'agrav6e, les gueril du jour au lendemain (3).
b. Carbonate de soude. Svxoxymie : Atcali vegetal, Soude artificiello, Cristaux dc soudc, etc.
Pharmacographie. — Le carbonate do soude est cristallisö en gros prismes rhomboidaux, transparents, conlenant 63 pour 100 d'eau de cristallisation; il est inodore, de saveur alcaline, pesant 1,36, et s'effleurissant ä l'air. Soumis ä l'action de la chaleur, il entre en fusion, perd son eau de cristallisation, puis eprouve la fusion ignöe sans subir de decomposition. L'eau froide en dissout la moitiö de son poids et l'eau chaude un poids 6gal au sien.
Usages. — Ce sei jouit des mömes propriötes que le precedenl, raais ä un moindre degr6, et, comme en outre il renferme plus de la moitiö de son poids d'eau de cristallisation, on doit I'employer a doses doubles pour obtenir les m6mes resultats. II est pen usite; cependant il mdriterait de l'ötre et de remplacer le carbonate de potasse, car il coüte beaueoup moins eher, et corame de plus il est cristallisd, il est loujours plus facile de l'avoir ä l'etat de purete. Les v6t6rinaires feront done bien de le substituer au carbonate de potasse, au moins pour l'usage externe. M. Adenot se sert de la solution tres-concentr6e de ce sei comme remöde effleace contre les affections dartreuses de la peau, les plaies de mauvaise nature, etc. {Note comnmniquee.)
(1)nbsp; Recueil de mid, veter., 1853, p. 555.
(2)nbsp; TripiorDevaux, TraiM de l'art de faire les vernis, p. 21G.
(3)nbsp; Le Vender de la Conteric, Ecole de la cliasse au cluen courant, 1763, p. 335.
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E. BICARBONATES ALCALINS.
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a. Bicarbonate de soude.
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Synosymie: Sei digestif de \ichy.
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Pharmacographie. — Le bicarbonate de soude est solide, en prismes ä quatre pans, inodore et d'une saveur salöe et alcaline faible. Expos6 h. l'air, il ne subit aucune alteration; chauffe, il fond, perd la moitiö de son acide carbonique et devient du carbonate neutre. Soluble dans l'eau, quoiqu'ä un moindre degr6 que le carbonate neutre, sa solution s'altöre par l'action de la chaleur et forme du sesquicarbonate de soude ou natron.
Emploi. — Le bicarbonate sodique s'emploie en boisson pour tous las animaux, et peut se donner ä doses doubles de celles du carbonate de polasse ; il faut toujours Tadministrer dans l'eau fraicbe et tout au plus tiede ; il s'emploie exclusivement ä l'inte-rieur. II nous parait convenir parfaitement dans le cas d'excös d'a-ciditö du sue gastrique, comme dans les jeunes animaux qui tötent et qui sont atteints de diarrhee; chez les grands animaux qui ont le goüt d6prav6, qui recherebent avec avidite les substances ter-reuses, qui Ifechent les murs, rongent tous les corps qui leur tom-bent sous la dent, qui üquent, etc. ün veterinaire militaire, M. Alasauniere (1), a employe ce cemposö alcalin dans le traite-ment du vertige abdominal, pourneutraliserl'exces d'aeidite du sue gastrique, qui, d'aprös lui, existerait dans celte maladie; la dose est de 90 grammes trois fois par jour, dans les barbotages. Cbez l'homme on emploie trfes-frequemment ce sei centre la gravelle ä base d'aeide urique; cbez les berbivores, cette affection calculeuse n'existant jamais ou fort rarement, ce remfede n'est done que d'une utilite fort secondaire sous ce rapport en mödecine v(H6rinaire. II pent 6tre plus utile dans le traitement de la mastoite de la vache et de la jument; il nous a paru indique egalement centre cette affection inconnue dans sa nature, qui est caracteris6e par une alteration acide du lait des vaches, qui se coagule ä sa sortie de la ma-melle, sans que du reste ces femelies aient 6prouv6 la moindre alteration dans leur sant6. Nous avons recommande ce moyen k plusieurs veterinaires des environs de Lyon, et deux d'entre eux,
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(1) Recueil de me'dec, veter., p. 1850, p. C8T.
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MEDICAMENTS fiVACUANTS.
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MM. Schaack et Buer, nous ont assurö l'avoir employ^ d6jä plu-sieurs fois avec des avantages marqu6s. Le temps et rexpörience nous apprendront plus lard la valeur reelle de ce remade sous ee rapport. M. Zundel s'en sert journellement dans des cas analogues etle considöre comme une sorte de specißque. {Nute communiquee.)
b. Bicarbonate de potasse.
Pharmacosraphie. — II est solide, blanc, en prismes rhom-boidaux, inodore et d'une saveur alcaline prononcee. Exposö ä l'air, ä l'action de la chaleur et ä celle de l'eau, il se comporte exactement comme celui de soude.
Emploi. — II est semblable ä celui du bicarbonate sodique, mais on lui pr6ßre gönöralement ce dernier comme 6lant d'un prix moins 61ev6 et d'un emploi plus efficace.
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C. DES SAVONS ALCALINS. Synonvmie : Oleales, Stöarales et Margarates de soude ou dc potasse.
Pharmacographie. — Les savons ä base de soude sont solides {savon blanc, savon marbre), et ceux ä base de potasse sont mom {sa-von vert, savon noir). Les uns et les autres ont une odeur et une saveur fortement alcalines ; ils se dissolvent dans l'eau, I'alcool, l'öther, les essences et les solutions alcalines ; ils sont d^composds, au contraire, par l'eau de baryta et de chaux, par les bases terreu-ses, les sels mötaliiques et la plupart des acides: il faut done 6viter de les mölanger ä ces divers composes.
Pharmacotechnic. — Les savous durs ou mous, soit comme base, soit comme excipient, entrent dans un assez grand nombre de formules olfloinales ou magistrales plus ou moins complexes, destinies ü l'usage inlerne ou externe. Quant ä celles dans lesquelles les savons entrent comme base, et qui sont plus simples, nous n'in-diquerons que les suivanles:
1deg; Solution savonneuse.
Prenez : Savon blanc............ ...... 50 ä 100 grammes.
Eau ordinaire.................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; I litre.
Divisez le savon, faites-le dissoudre et passez dans un linge. Employee en breu-vages et en lavements qu'on ädulcore au besoin avec du miel. Pour l'usage externe, on se sen de preference du savon vert, qui est plus actif, en rMuisant la dose proportionnellement.
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2deg; Teinture de savon.
Prenez : Savon blanc............................. 1 partie.
Alcool ordinaire......................... 5 —
Dissolvez ä froid. Employee en applications et en frictions r^solutives, Ji l'extö-rieur; on pent y mölanger d'autres teintures, des essences, etc.
lledicamentation. — Le savon s'administre ä l'intörieur, soit par la bouche, en breuvage ou en 61ecluaire, soit parle rectum, en lavements ou en suppositoires. A l'ext^rieur, on I'emploie en solutions detersives ou en applications rösolutives. Les doses n'ont pas 6t6 encore rigoureusement fix^es, et peuvent, du reste, varier beau-coup, selon les indications ä remplir; nous les 6valuons approxima-tivement, en moyenne, au triple de celles du carbonate potassique.
Effets et nsages. — Les effets locaux et g6n6raux des savons sur rteonomie animale etant semblabies h ceux du carbonate de po-tasse, ä l'intensitö prfes, il est inutile de les faire connaitre de nou-veau. Quant aux indications internes et externes, elles pr^sentent aussi beaucoup d'analogie avec celles du sei potassique. Ainsi, h rinterieur,rusage des boissons et des lavements savonneux est con-sacr6 par rexp6rience dans le cas d'indigestion venteuse chezles boeufs, les moutons et les cbevaux, et chez ces derniers contre les pelotes slercorales, les calculs intestinaux, la constipation opiniä-tre, les empoisonnements metalliques. etc. On a conseill^ aussi les preparations savonneuses contre les engorgements chroniques du foie et des autres glandes, contre les hydropisies, les affections lymphatiques, etc. Le savon vert 6tendu sur une trancbe de pain, comme une tartine, purge trös-bien les pores (1). A I'exterieur, on s'en sert ä tilre de detersifs dans le traitement des maladies de la peau et des solutions de continuity de cette membrane, pouren-tretenir sa souplesse et sa proprete; et comme agents resolutifs, on les emploie sur les indurations, les boursouflements articulaires, les distensions tendineuses, les entorses, les ulcöres atoniques, etc. Pour ces divers usages, on donne g6n6ralement la preference ä la teinture de savon simple ou compos6e, etc.
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D. ACETATES AIXALINS.
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1deg; Ac-late laquo;lepotasse {Terre foliee vegetale ou detartre). — Ce sei est solide, blanc, le plus souvent amorpbe, trfes-deiiquescent,
(1) Annales vitir. beiges, 18G2, p. 41.
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432nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS EVACUANTS.
trfes-soluble dans l'cau et l'alcool, de saveur saUe et alcaline, decomposable par les acides, etc. II faut le conserver dans des flacons bouchant ä Temeri.
2deg; Acetate de soude {Terre foliee minerak). — II est solide, blanc, cristallis6 en prismes ihomboidaux, d'uue saveur fraiche et salee, inalterable ä l'air et trös-peu ä Faction de la chaleur, soluble dans 3 parties d'eau et dans 3 d'alcool, decomposable par les acides,etc.
Proprietes et usages. — Gcs deux sels n'exercent pas d'action irritante bien marquee sur les tissus qu'ils touchent; cependant, dans le tube digestif, ils provoquent la purgation lorsqu'on les administre ä dose un peu 61evee, de 100 ä 123 grammes, par exem-ple, cbez les grands herbivores. Absorbes et melanges au sang, ces deux sels agissent ä la fois comme temperants, diuretiques et fondants. Aussi sont-ils particulierement recommaml6s dans toutes les pblegmasies compliquees de ph6nomamp;nes ict6riques, telles que la gastro-conjonctivite, la fifevre bilieuse, la jaunisse, I'engorgement cbronique du foie, et m6me conlre le ramollissement de cet organe glanduleux, etc. D'aprfes les observations d'Hamont (1), l'acetate de polasse, h la dose de 64 grammes, donne de deux jours en deux jours, a amen6 une amelioration prompte dans rhöpatiteaccompa-gn6e de ramollissement du loie qui s'est montree chez les chevaux, en Egypte. Les doses de ces deux sels sont ä peu pros le double de celles du carbonate de potasse; I'administration se fait le plus sou-vent en boissons. A l'exterieur du corps, ces deux composes alca-lins sont inusites.
E. AZOTATES ALCVLINS.
a. Azotate ou Nitrate do potasse. SixosvMiE : Scl (!c jiitre, Xitre, Salpetre. etc.
Pbarmacographie. — Le nitrate de potasse est cristallise en prismes ä six pans, canneles, incolore, inodore, d'une saveur fraiche, piquante, avec arriöre-goüt amer, et d'une density de 1,96. Soumis ä l'action de la chaleur, il fond k 350deg;, forme un liquide limpide qui, en se solidifiant, donne une mauere blanche, opaque, dure, ä cassure rayonnde, facile ä reduire en poudre et qu'on nom-mait autrefois cristal mineral, sei de prunelle; calcine, il se decom-
(I) tiecw.U de me dec. vMr., 1839.
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DES DIURETIQÜES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;433
pose completement. Inalterable ä l'air, le sei de nitre est tres-so-luble dansl'eau, mais fort peu dans l'alcool; l'eau froide en dissout 13 parties; l'eau ä 50deg;, 85 parties; et en fin l'eau bouillante, 250 parties. Projete sur les charbons ardents^ce sei les brüle activement en d6flagrant; mölang6aux corps simples non m6talliques, il de-tone brusquement lorsqu'on le chauffe; il suroxyde les metaux lorsqu'on le m61e ä ces corps et qu'on calcine le mölange. Enfin, l'acide sulfurique le decompose ä chaud en degageant de l'acide azotique.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ,
impuretes et falsifications. — Le sei de nitre, par suite d'une purification incomplete ou de falsifications, pent contenir du chlo-rure de sodium, des sulfates alcahm, des sels solubles de chaux, etc. Ces matieres ötrangferes sonl trös-faciles a ddvoiler; le nitrate d'argent accuse la presence des chlorures, le nitrate de baryte celle des sulfates, et l'oxalate d'ammoniaque celle des sels calcaires.
Medicamentation. — Le nitrate de potasse s'emploie exclusive-ment ä l'interieur et se donne presque toujours en dissolution dans l'eau et les boissons des sujets malades; sa saveur fraiche et salöe le faitprendre sans dirficulte par la plupart des animaux. La forme solide doit 6tre proscrite d'une maniere absolue. On administre souvent le nitre h l'etat de purete, mais il est des cas on il est avantageux de l'unir aux mucilagineux, aux balsamiques, ä l'emamp;-tique, au camphre, an quinquina, ä I'opium, etc., selon les indications plus ou moins complexes qu'on a ä remplir. Les doses les plus ordinaires de ce diuretique sont indiqu^es par le tableau sui-vant :
1deg; Grands herbivores................... 16 ä 48 grammes.
T Petits ruminants et pores............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;i k 8 —
3deg; Chiens.............................. 0,50 a 2 —
Ces doses peuvent 6tre r6p6t6es selon le besoin.
Pharmacodynamie. — Les effets du nitrate de potasse doivent etre distingu6s en locaux, generaux et toxiques.
1deg; EfTets locaux. — Applique sur la peau et les muqueuses, le
nitre est peu irritant; cependant, lorsqu'on I'introduit dans le tissu
cellulaire, il determine une inflammation intense, qui pent aller
jusqu'ä la gangröne (Orfila). Introduit en solution dans !es voies
Tabourin, 3e Edition. — II,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2 8
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digestives, le salpötre y dölermine des effels qui varient selon la dose employee et l'espöce du sujet soumis ä l'expörience. Quand on le donne en petite quantity et trfes-6tendu d'eau, il favorise la digestion, facilile les s6cr6tions et les defecations, rafraichit le tube digestif, etc.; ä doses moyennes, il irrite Testotnac et les intestins, et cause du degoüt lorsqu'on en continue trop longtemps l'usage; enün, ä doses exageröes, il enüamme violemment le tube digestif, dötermine des coliques intenses, une superpurgation 6puisante et souvent la mort; chez les omnivores et les carnivores, il produit un effet em6to-carthartique trös-marque.
2deg; Effets raquo;•eneraux. — Lorsque le sei de nitre est administrö h petites doses souvent röp6t6es, il est absorbe en grande partie, passe dans le sang, et agit peu sur le tube digestif. Parvenu dans le torrent de la circulation, ce sei determine plusieurs effets g6n6raux remarquables qu'il imports de faire connaitre. Le premier de ces effets, le plus important, et celui sur lequel tout le monde est d'ac-cord, c'est l'elfet diurötique : il se manifeste, en g(5n6ra], tr6s-rapi-dement, dure peu, et neparait pas agir notablement sur I'appareil urinaire; pour lui donner de la dur^e et une certaine intensity, il faut en renouveler l'administration k de courts intervalles, et, comme dit Moiroud (1), saturer en quelque sorte le sang de nitrate de potasse; alors les urines coulent abondamment et sans effort, en entrainant une forte proportion de nitre. II faut se garder, toutefois, d'abuser de cet effet, sans quoi on s'exposerait ä deux inconv6-nients graves: Virrüation des voies urinaires et la diffluence du sang. Un des r6sultats certains de ^administration continue ou abusive du nitre consiste, en effet, dans la dissolution du sang et m6me danssa decomposition putride, typhoide, comme M. Pllger(2)s'en est assure sur plusieurs animaux de diverses especes atteints de pblegmasies internes et de flövre inflammatoire. Quant ä Faction du nitrate de potasse sur les grandes functions de l'organisme, il est generalement reconnu aujourd'hui qu'elle est hyposthenisante ou contro-stimulante, c'est-ä-dire que ce sei ralentit la circulation et la respiration, rend le pouls petit, mou et intermittent, les batte-ments du coeur peu energiques, abaisse notablement la chaleur animals ä la peripherie du corps, fait pälir les muqueuses appa-rentes, diminue la force et la vivacite des animaux, etc.; enfm, ä
(1)nbsp; Pharmacologie, p. 300.
(2)nbsp; Merat et Delens, loc. eft., t. V, p. 481.
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doses exag6r6es, il cause des pMnomönes nerveux, comme les nar-cotico-äcres, ainsi que nous allons rindiqaer.
3deg; Effets toxiques. — Quand le nitre est administre d'emblöe i doses exagöröes, il produit un empoisonnement qui peut devenir mortel, et qui est caracteris6 par trois ordres de symptömes : ceux d'une irritation gastro-intcstinale intense, ceux d'une action contro-shmulante exagörte, et ceux d'un effet narcolico-äcre leger. Les si-gnes de rirritalion du tube digestif sont les suivants: agitation, coliques, borborygmes, soif vive, vomissements chcz les pelits ani-maux, purgation chez les herbivores, fiövre de reaction violente, etc. A mesure que le nitre p(5n6tre dans le sang, ses effets contro-slimu-lants se manifestent ä leur tour; mais comme ceux qu'il exerce sur le tube digestif se continuent, il en rösulte un melange d'excitation et de s6dation caraclerisö par les signes suivants : la respiration et la circulation sont trös-vites; le cosur bat tumultueusement, mais le pouls reste petit, mou et precipite; les muqueuses sont injectees d'abord, puis deviennent livides: la peau est froide, les poils h6-rissös; les urines coulent abondamment, etc. Enfin, aprös un certain temps, les animaux tombent dans la prostration; des tremble-ments, puis des convulsions surviennent dans plusieurs regions musculaires; les chiens ont des attaques tetaniques, les membres post6rieurs se paralysent, la peau se couvre de sueur froide, la pu-pille se dilate, et la mort ne tarde pas ä survenir, etc. II est ais6 de voir, parl'expose sommaire que nous venons de faire des signes de rempoisonnement par le nitre, que ce sei präsente une grande analogic dans ses effets avec la Digitale pourpree. (Voyez 1.1, page 723.)
I^csions. — On trouve toujours dans le lube digestif, et souvent aussi dansl'appareil g6nito-urinaire,des traces d'une inflammation plus ou moins violente; lesparencbymes sont mous.le coeur flasque, le sang rouge, mais dissous, etc. Les meilleurs moyens ä mettre en usage contre celts intoxication sont d'abord des boissons mucila-gineuses pour combattre la pblogose gastro-intestinale et g6nito-urinaire; puis des breuvages toniques et excitants pour relever l'^nergie de l'organisme dötruit par les effets hypostbönisants du nitre, etc.
Dobcs toxiques. — Les auteurs sont peu d'accord sur la quantile de nitre necessaire pour empoisonner mortellement les divers animaux domestiques. D'aprfes Huzard pöre (1), 300 grammes de nitre
(1) Ancicn jovrn. de mid., t. LXXIV, p. 248.
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dissous dans 1300 grammes d'eau seraient insuffisanls pour tuer les solipedes, et il aurait fallu renouveler jusqu'ä trois fois, de huit jours en liuit jours, cette dose pour faire p^rir un cheval. Selon Gro-gnier (I), au contraire, cetle dose donn^e d'emblöe aurait suffl pour determiner la mort d'un sujet de cette espece; enfin, 230 grammes de ce sei donnös en breuvage dans un litre d'eau, ü un cheval, au-raient suffi pour le faire mourir an bout de vingt-cpiatre heures en enflammant les intestins (2). Pour les grands ruminants, on possöde pen de documents. Suivant Lafore (3), on peut leur administrer le nitre sans inconvenient ä la dose de 123 grammes d'embl^e; d'un autre c6t6, M. Mersiwa (4) a vu plusieurs vaches perir pour avoir reQu, par suite d'une erreur, 180 ä 200 grammes de nitrate de po-tasse au lieu de sulfate de soude; h la vöritö, quelques-unes survö-curent ä 1'accident. On ignore la close toxique de nitre pour les moutons, mais on salt qu'il est v^neneux pour ces animaux, puis-que M. Saussol (5) a vu mourir des agneaux qui avaient lecli6 un mur fortement salpetrö. De plus, M. Meltzbach (6) a observe I'em-poisonnement de 200 moutons par le nitre donnö par erreur h la place du sulfate de soude, ä litre de condiment; quelques-uns mou-rurent, la plupart se retablirent. Les symptömes observes furent principalement du plyalisme, des coliques, des cris plaintifs, des contractions spasmodiques, la paralysie du train posterieur, etc. A l'autopsie des sujets morts, on trouva les voies digestives et les voies urinaires enflammees et le sang diffluent, mais d'un rouge clair.
L'action de ce poison sur les pores est encore inconnue; cepen-dant M. Arensberg a vu des pores empoisonnes par le nitre presenter h. pen prfes les mömes signes que les moutons dont nous venous de parier; quant aux chiens, ils peuvent en supporter de grandes quantites si 1'oesophage reste libre, parce qu'ils s'en debar-rassent par le vomissement; mais si ce canal a 6t6 116, 4 i 8 grammes suffisent pour empoisonner mortellement ces carnivores, d'a-prfes Orfila (7).
En injection dans les veines, ce sei est supports, chez les soli-
(1)nbsp; Registre de VEcole de Lyon, 1808.
(2)nbsp; Compte rendu de l'JEcole de Lyon, 1819, p. 31.
(3)nbsp; Malad. parlkuL aux grands rumi?iants, p. 352.
(4)nbsp; Journ. vete'r. et ayric. de Belgique, 1844, p. 265.
(5)nbsp; Recueil de mid. vdtir., 1836, p. 281.
(6)nbsp; Magazin, 1861, p. 495.
(7)nbsp; Toxicologie, 1.1, p. 352, 5e 6dit.
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pödes, ä la dose de 4 ä 12 grammes, dans 2 ä 3 onces d'eau (Vi-borg); chez les chiens, il produit la mort au-dessos de 2 grammes (Fr. Petit).
Pharmacotherapie. — Sous le rapport tMrapeutique, leselde nitre präsente un double caractere : il est diuretique et antiphlogis-tique. II m6rile d'etre ^tudi6 ä ce double point de vue.
1deg; iHuröticiue. — Comme remede diuretique, le nitrate de po-tasse est d'un emploi frequent en medecine vöterinaire; on lui donne la preference sur les medicaments de la möme classe, parce qu'il est tres-actif, peu dispendieux, et d'un usage facile, puislt;juo les animaux le prennent ais^ment d'eux-mtoes. Les affections qui en redatnent le plus souvent l'emploi sont les diverses vari6t6s d'hy-dropisies, de cachexies, d'infiltrations sereuses, etc.; c'est, en effet, un evacuant puissant des lluides sereux 6panch6s. Toutefois il faut se garder d'en abuser par un usage trop prolong^, car il appauvrit rapidement le sang en dissolvant ses elements organisables, et bien-töt, au lieu d'ßtre favorable au trailement des affections hydroemi-ques, il ne fait que les aggraver. A litre d'agent depuratif, le sei de nitre est recommandö dans les affections cutan^es, dans le cas de suppression brusque d'une secretion naturelle ou accidentelle, dans la piupart des maladies putrides, etc., pour expulser par les urines une partie des principes h6t6rogenes qui se sont introduits dans rinlimile de l'organisme. Mais comme dans les affections gan-greneuses le nitre donnö ü fortes doses pourrait 6tre nuisible par ses effets södatifs et par son action dissolvante sur le sang, il faut avoir le soin de l'associer au quinquina, ä la gentiane, au camphre, ä l'extrait de geniövre, etc., afin de soutenir l'^conomie sans entra-ver l'effet diuretique.
2deg; Antiphlogistiquc. —Les Italiens, considerantavec raison, du reste, le sei de nitre comme le remede contro-stimulant le plus puissant aprös remölique, le recommandent dans le trailement de toutes les phlegmasies graves, et notamment de la fiövre inflamma-toire. C'est effectivement un antiphlogistique puissant, mais dont l'usage a besoin d'ötre raisonnö. Ainsi, dans les inflammations gas-tro-intestinales, il faut le rejeter entiferement et lui pröferer le sulfate desoude; dans celles des voies g6nito-urinaires, il ne convient qu'ä trfes-petites doses, et il est m6me prudent, quand la phlogose est un peu vive, de l'unir au mucilage, au camphre, etc.; dans la pneu-monie, il est inferieur aux antimoniaux, car l'experience a demon-
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tr6 qu'il aggrave souvent la toux dans celte affection, etc. Par eontre, le nitrate,de polasse est parfaitement indiquß dans les phleg-masies s6reuses, telles que la pleurite, la pöricardite, la peritonite, rarachnoidite, les arlhntes, le rhumatisme, etc.,parce qu'il modöre primitivement la fifevre intense qui les accompagne, et cons6cuti-vement, parce qu'il entrave ou previent les öpanchements s6reux qui suivenl ces inflammations. II serait utile aussi, vraisemblable-ment, dans l'endocardite et la cardite, I'enc^phalite, la my61ite et la fourbure, etc.; les veterinaires allemands le conseillent dans le traitement du tetanos. M. Pierre Gauss6 (1) l'a employ^ h baute dose avec succes eontre le rhumatisme articulaire aigu du bceuf. II I'administrait h la dose de 3 ä 400 grammes dans les vingt-quatre teures et en continuait l'usage jusqu'ä ce que la fiövre violente, qui accompagne cette affection, eülcdd6;puis il ramenaitladose du nitre ä son cbiffre normal de remede diuretique.
6. Azotate ou Nitrate de soude. Synosvmie : Nitre cubiquc.
Pliarmacograpiiic. — II est solide, en cristaux rhomboedriques, incolore, inodore, de saveur fraiche et amere, fusible et decomposable au feu, tres-soluble dans 1'eau, etc. Mis en rapport avec les agents chimiques, il se comporte comme le nitrate de polasse.
Effets et usagt-s. — L'action de ce sei sur l'^conomie animate est la m6me que celle du sei de nitre, mais plus faible; ellen'a, du reste, pas et6 6tudi6e sur les animaux. Bien que son prix soil moins elev6 que celui du nitrate de potasse, son usage est ä peu pres nul dans Tune et dans I'autre medecine.
F. DES DICBiTIQDES SEDATIFS.
Les diur6tiques de cette categoric comprennent principalement les Cantharides, les Hellebores, la Digitate, la Scille, le Colchique, etc.; nous y aurions plac6 6galement le Nitrate de potasse, qui präsente avec ces mödicaments de si grandes analogies, s'il n'agissait pas sur le sang comme les diuretiques alcalins, et si nous n'avions pas craint de nous 61oigner trop des classifications admises dans les ouvrages v6l6rinaires. Les cantharides et les hellebores ayant 6te examinds h propos des vesicants (t. I, page 433 et suiv.), et la digi-
(1) Jown. de velA: du Midi, 1854, p. 171.
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tale avec les narcotico-äcres, il ne nous reste plus ä studier que la Scille et le Colchique.
On 'est peu d'accord, en g6n6ral, sur le mode d'action des diu-rötiques södatifs : les uns, prenant surtout en consideration leurs effets locaux, qui sont irritants, admettent qu'ils exercent sur les voies urinaires une action de cette nature, et que c'est lä la cause de la diurfese qu'ils d6tertninent; les autres et ce sont aujourd'hui les plus nombreux, attribuent Taction diur6tique de ces medicaments ä l'action sedative qu'ils produisent sur le systöme nerveux, et surtout sur le coeur. 11 est probable aussi que leur action sur l'appareil urinaire est due au refroidissement de la peau consecutif ä leur effet s6datif, refroidissement qui retentit sympathiquement sur les reins, et qui, en diminuantles s6cr6tions de la peau, oblige par un balancement fonclionnel l'appareil urinaire h fonctionner plus aclivement, etc. (1).
a. De la Scille maritime. SnroimnB : Scille, Oignon de mer, etc.
Pharmacograpliie. — La Scille maritime {Scüla maritima, L.), est une belle plante bulbeuse de la famille des
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Liliac6es, qui croit spontanemenl sur les plages sablonneuses de l'Ocöan et de la Mediterran^e; eile est fort commune en Bretagne, en Provence, en Italic, en Espagne et surtout en Alg^rie. Le bulbe est la seule partie employde en mMecine.
Caracteres. — Le bulbe de la scille est d'un volume qui varie depuis cclui du poing jusqu'ä celui de la töte d'un enfant; il est pyriforme (Voy. la figure 21) el se compose d'äcailles ou de squammes qui sont d'autant plus colo-r6es et plus actives qu'elles sontmoins pro-fondes. Gelles de la surface, qui sont söches, minces et rouges, et celles du centre, qui sont
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epaisses, mucilagineuses et blanches, sont re-
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jet6es comme trop peu actives; mais celles du
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Fig. 21.
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milieu, qui pr6sentenl une teinte rosöe, sont s6par6es les unes des autres, coup6es en petites lanieres et dess6-
(1) Voy. nos Considerntions chimico-physiologiques sur les diuretiques {Journ. de midec. väir. de Lyon, 1849, p. m et 564).
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chöes ä l'^tuve avec soin. A l'ötat frais, ce bulbe exhale uneodeur forte et piquante qui rappelle celle de l'oignon cultiv6; sa saveur est acre et irritante; h l'ötat de dessiccation, la scille est devenue rouge, coriace, a perdu son odeur et son äcretö, mais eile conserve une saveur amöre et un peu irritante.
Composition chimique. — Le bulbe frais de scille renferme, d'apres les recherches de plusieurs chimistes, les principes sui-vants ; essence acre el soufrfie comme celle de la moutarde, scilli-tine, skulleine, resine, tannin, gomme, sucre, citrate de chaux, etc. L'essence, et surtout la scillitine et la skullamp;ne, sent les principes actifs de cette plante.
1deg; Scillitine. — C'est un principe encore ind6termin6 chimi-quementet qui parait denature complexe. Elle est incristallisable, mollasse, rougeälre, döliquescente, devenant cassante et prenant l'aspect r^sineux par la dessiccalion; son odeur est peu prononc^e, sa saveur est am^re et acre, eile se dissout facilement dans I'eau, Talcool et le vinaigre. Son aclivitö toxique est considerable, puis-que, d'aprös M. Tilloy, 5 centigrammes suffisent pour donner la mort ä un chien. Inject^e dans les veines, eile pent etre supports par les chevaux vigoureux jusqu'ä la dose maximum de 1 gramme; mais, donn^e en plus grande quantitö, eile determine la mort en jetant une grande perturbation dans la respiration et la circulation, ainsi que dans les fonctions du syslöme nerveux. Dans le tissu cellulaire sous-cutan6, eile pent 6tre administree ä dose double sans accident; mais, pour obtenir un effet diur^tique prononc^, il suffit d'en introduire 30 centigrammes 6tendus dans 30 grammes d'eau.
2deg; {Skulleine. — Ce principe actif de la scille a öt6 d^couvert par M. Mandet, pharmacien ä Tarare. C'est une poudre amorphe, träs-äere, insoluble dans l'eau et l'alcool faible, mais tres-soluble dans Tether. GhaufKe sur une lame de platine, cette matiferefond, s'enflamme et disparatt sans laisser de r6sidu. Elle est environ dix fois plus active que la scillitine, puisque 10 centigrammes inject6s dans les veines ont dsect;termin6 la mort d'un cheval (1).
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(1) Voy. Recherches sur faction physiologique et toxique des principes actifs de la scille maritime, par MM. Rodet et Tabourin {Journ. de m4d. veier. de Lyon, 1861, p. 7, 1C1 et 412).
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Pharmacotechnie. —Les squammes sfeclies de scille,qu'on trouve assez bien conservöes dans le commerce, sont soumises ä un grand nombre de preparations pharmaceutiques destinies ä l'usage interne ou externe; nous nous bornerons ä faire connaitre les plus utiles, Ce sont les suivantes :
1deg; Poudre de scille.
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On dessÄche complßtement la scille, on pulverise sans laisser de residu et Ton passe au tamis. II faut la conserver en vase clos.
2deg; Miel de scille.
Prenez : Scille sfeche............................. 1 partie.
Eau bouillante........................... 16 —
Miel.................................... 12 —
Faites infusev, passoz, ajoutez au miel et faites cuire en consistance de sirop-.
3deg; Teinture de scille.
Prenez : Scille stehe............................. 1 partie.
Alcool ordinaire......................... 5 —
Faites mac^rer pendant quinze jours, passez avec expression et filtrez.
4deg; Vin scillilique.
Prenez : Scille seche.......................... 32 grammes.
Vin blanc............................ 500 —
Meme^mode opöratoire. Altdrable.
5deg; Vinaigre scillitique.
Prenez : Scille söche.......................... 32 grammes.
Vinaigre dquot;Orl6ans.................... 400 —
Meme mode de preparation. Alterable.
6deg; Oxymel scillitique.
Prenez : Vinaigre scillitique....................... 1 partie..
Miel.................................... 2 —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; i
Dissolvez le miel dansle vinaigre et faites cuire en consistance sirupeuse. Excel-lente preparation, qui se conserve assez bien.
Medicameniatioii. — Les preparations de scille s'emploient ä l'interieur et ä l'exterieur, seules ou m61ang6es ä d'autres agents
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diur6tiques. A rint^rieur, on fait usage de breuvages, d'61ectuaires, de bols et plus rarement de lavements; ä l'ext^rieur, on emploie la solution aqueuse, le vinaigre, et surtout lateintureen frictions sur les parties oed6mati6es, infiltrees, et sur les parois des cavites qui sont le si^ge d'^panchements screux; parfois möine il y aurait avantage ä y fixer un tissu de laine el ä le lenir constamment imbibe d'une 16gere preparation liquide de scille. Quant aux doses destinies aux divers animaux, elles sont indiqu^es par le tableau suivant, en prenant pour type la poudre de scille :
1deg; Grands herbivores..................... 8 a, 16 grammes.
2quot; Petits ruminants et pores.............. i h i —
3deg; Chiens et chats....................... 0,20 ä 0,50 —
Ces doses peuvent 6tre r6pet6es au besoin dans la meme journee.
Le vinaigre et la teinture peuvent se donner ä doses doubles ou triples; le vin, le miel et l'oxymel, ä doses quadruples ou quintuples.
Pharmacodynamie. — La scille fraicbe exerce sur la peau une action rub6fiante et vösicante des plus ^nergiques ; mais celle qui est seche a perdu la plus grande parlie de ses qualilds irritantes et n'agit que faiblement, mfime sur les tissus denudes. Cependant, quand eile est introduite dans le tube digestif h. doses un pen ele-v6es, eile determine une inflammation grave de cetappareil, ainsi que nous le dirons en parlant de ses effets toxiques. Lorsque les principes actifs de ce medicament ont 6t6 absorMs, soit par la peau, soit par I'intestin, ou par toute aulre voie, ils agissent constamment par action elective sur deux parties du corps : I'appareil urinaire et la membrane des bronches; ils acc61örent singuliöre-ment les fonctions du premier et modifient avantageusement la se-erötion muqueuse de la seconde. Ce double effet de la scille, diu-rötique et expectorant, qui est admis par tous les auleurs, n'est un pen prononce et saillant que quand l'6conomie est en quelque sorte travers^e sans cesse par son principe actif, qui parait sortir par les deux surfaces qu'il modifie; dans de telles conditions, les effets de ce medicament sont tr6s-6nergiques, et la diurese surtout est des plus abondantes. Toutefois, les praticiens doivent 6tre trös-prudents dans l'emploi de ce remfede, car, par cela meme qu'il est tres-puissant, il devient promptement funeste quand on en abuse par des doses trop eiev^es ou par un usage trop prolonge ; ils ne doivent pas perdre de vue que e'est un södatif 6nergique du coeur
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et un narcotico-äcre, et qu'ä ce double titre, il porte promptement une atteinte grave ä l'organisme quand il s'accumule dans les fluides nutrilifs.
Effiets toxlqaea. — Ing6r6e ä trop forte dose, la scilleagit comme un 6m6to-cathartique chez les carnivores et les omnivores, et comme un purgatif drastique et irritant chez les herbivores, ainsi que l'indiquent l'agitation, les coliques, les vomissements, la diar-rWe, etc., qu'öprouvent cesdivers animaux. üne fois absorbds, ces principes actifs agissenl comme irritants des voies gdnito-urinaires et comme narcotiques; l'expulsion de l'urine esl penible, souvent r^p^löe, accornpagn^e de tönesme vösical; les animaux eprouvenl des vertiges, de l'agitation musculaire, des convulsions; la respiration est press^e et difficile, le pouls vite et concentr6, etc. ; puis surviennentdesphönomenesde prostration et la mort. A l'autopsie, on trouve les intestins et les voies urinaires plus ou moins fortement irrit^s.
Pharmacotberapte. — La seilte se präsente au therapeutiste sous deux points de vue : comme diurötique et comme expectorant.
1deg; Sous le premier point de vue, ce m6dicameiit reQoit des applications utiles dans toutes les hydropisies et dans tous les 6pan-chements sereux; on s'en sert principalement contre l'ascite, l'hydrothorax , I'liydropericardite , l'arachnoidite , l'bydrocele, l'anasarque, les cedemes, et plus rarement, quoique peul-ßlre ä tort, contre les hydropisies des söreuses articulaires et tendineuses et des chambres de l'ceil. Dans la plupart de ces cas, le trailement doit 6tre ä la fois local et general. Moiroud (1), Renault (2), et un grand nombre de praticiens, ontemployö les preparations de scille avec plus ou moins d'avantages contre l'ascite du chien ; en outre, ce dernier s'en est servi contre l'hydrocele du cheval, et Dela-fond (3) contre l'hygrophthalmie et la fluxion pöriodique, en frictions locales, avec des rösultats avantageux. On se sert rarement de ce diurötique contre les maladies des voies urinaires, ä cause de ses vertus irritantes.
2deg; A titre d'expectorant ou de Mchique incisif, on fait usage des preparations de scille, seules ou unies aux sulfureux ou aux anti-moniaux, contre la pneumonic äson d6clih, le catarrhe broncbique et nasal, la trachamp;te chronique, la gourme ancienne, etc. Mais,
(1)nbsp; Pharmacol., p. 300.
(2)nbsp; Recueilde mid. vitir., 1835, p. 57 et suiv.
(3)nbsp; Therapeut, ginerale, 1.11, p. 317.
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pour queles rösultats soient favorables, il faut en user avec quel-que perseverance. Enfin on pourrait s'en servir contre la pousse et les difficuU6s spasmodiques de la respiration.
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b. Du Colchique d'automne. Synonymie : Tue-chien, Safran batard ou des pros, Veilleuse.
Pharmacogrraphie. — Le Colchique d'automne {Colchicum au-tumnale, L.) esl une plante bulbeuse de la famille dos Golchicacees, qui croit en grande quanlitö dans les prairies humides de la plu-part des contr6es de la Prance ; ses feuilles et ses fruits se montrent au printemps, tandis que ses fleurs, qui sont d'une belle teinte rose, 6maillent en grand nombre les prairies vers le commencement de l'automne. Toules les parties de cette plante sont actives, ven6-neuses, et pourraient 6tre employöes en mödecine; cependant on ne fait usage que des halbes, des fleurs et des graines.
1deg; Bulbes de colchique. —Tels qu'on les trouve dans le commerce, c'est-ä-dire depourvus d'une tuni-
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que dure et noirälre qui les enveloppe dans la terre, et dessöches, ces bulbes pr6sentent les caracteres suivants : Ils sont de la grosseur d'un marron, ovoides, convexes d'un cötö, concaves de l'autre (Voy. la figure 22); leur substance, qui est d'une teinte grise au dehors, est blanche en dedans et. tramp;s-compacte. A Fötat frais, cette matiere a une odeur nau-s^euse et une saveur irritante; mais, quand eile est seche, eile est inodore et ne präsente plus qu'une saveur amfere et äcre. Ces bulbes doivent 6tre röcoltes au mois d'aoüt; plus tot ils sont trop mucila-gineux, plus tard ils sont öpulsös de leurs prineipes actifs.
2deg; Fleurs de colchique. — Ces fleurs, qui apparaissent au commencement de
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septembre et sont d'une belle teinte rose,
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fournissent des preparations qui sont
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plus douces et plus uniformes que celles du bulbe et des graines. On peut en extraire le sue et y ajouter de
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l'alcool pour en faire une leinture, ou, plus simplement, les faire s6cber et les trailer par infusion aqueuse ou alcoolique.
3deg; laquo;raim-N de colcbiquc. — Elles sont contenues dans une es-pfece de bourse, qui est une capsule allong6e h. trois logos, appa-raissant k la base des feuilles au commencement de la belle saison. Ces semences sont sph6riques, munies d'une sorte de cr6te, d'une couleur brun noirätre, d'une saveur amfere et äcre, et de la gros-seur des graines de colza dont elles rappellent un peu l'aspect; mais elles en different par une substance dure, corn^e, qui r6siste ä l'action du pilon, tandis que celle des semences de colza est molle et huileuse.
Composition chimique. — D'aprös les recherches de plusieurs chimistes, les diverses parties du colchique contiennent les prin-cipes suivants : Acide volatil, gallate de veratrine et de colchicine, matiere (ji'asse, (jomme, amidon, inuline, cellulose, etc. La colchicine parait 6tre le principe actif.
Colchicine. —Elle est solide, en aiguilles d61iees, incolore, ino-dore, d'une saveur amfere et äcre, faiblement alcaline, quoique capable de neutraliser les acides; eile est soluble ü la fois dans l'eau, l'alcool et l'öther, ce qui la differencie de la veratrine, qui ne se dissout pas dans le premier de ces v6hicules. Elle est moins active etmoinsirritante que l'alcaloide duvöratre.
Pharmacotcclinie. — Les bulbes de colchique sont soumis aux mßmes preparations que la scille maritime; il est done inutile d'y revenir; quant aux fleurs et aux graines, on les traite h peu pramp;s ex-clusivement par l'eau, l'alcool ou le vin.
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ll^dicamentation. — A l'int^rieur, on donne les preparations de colchique en dlectuaires, en bols, en breuvages, et rarement en lavement; ä l'exlerieur, on fait des frictions avec la teinture comme avec celle de la scille. Les doses, pour l'usage interne, ne doivent 6tre que la moitie de celles des preparations correspondantes de scille maritime, savoir :
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1deg; Grands herbivores....................... 4 ä 8 grammes.
2quot; Petits ruminants......................... lä 2 —
S-Porcs...................................nbsp; nbsp;0.50 4 1 —
4raquo; Carnivores...................,.......... 5 4 25 centigr.
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WWHmHpüHÜHHHMHNHHHBVaMBPlaquo;
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446nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICAMENTS EVACUANTS.
Pharmacodynamie. — Les effets du colchique d'automne sont trös-complexes et doivent 6tre distinguös en locaux externes, locaux internes, efl'ets generaux et effets toxiques. Nous allons les Studier dans cet ordre.
1deg; Effets locaux externes. — Appliquöes sur la peau, sur les solutions de continuity ou introduites dans le tissu cellulaire sous-cutan6, les preparations du colchique agissent, h l'intensitfi prfes, comme celles des hellebores et spöcialement du veratre, qui appar-tient ä la meme famille que le colchique. Sur la peau intacte ces pröparalions produisent la rub6faction, mais ne döterminent Jamals qu'une vesicalion lögfere et incomplete. Introduit sous la peau, un fragment du bulbe du colchique provoque ä peu pres les m6mes d^sordres que la racine d'hell6bore blanc.
2deg; Effets locaux internes. — Les effets du colchique sur le tube digestif sent assez remarquables. Dans la bouche et le pharynx il produit d'abord une action astringente qui sfeche la muqueuse et entravela deglutition, et ensuite, par reaction, un plyalisme marquö. Dans l'estomac cette plante se montre vomitive chez les carnivores et les ommvores;chez les grands herbivores, eile peut causer des nausees et chez les ruminants eile arrele compietement la rumination. Enfin, dans l'inlestin le colchique produit toujours un eilet 6vacuant qui peut aller depuis la diarrhöe legere et momentanee jusqu'äla dyssenterie la plus violente et meme mortelle, selon la dose ingöröe, comme nous le verrons ä propos des effets toxiques.
3deg; Effets gen£raux.— Lorsque les preparations du colchique sont donnöes ä doses moderees, les effets gendraux qu'ellcs deve-loppent dans Torganisme presentent une ccrlaine analogic avec ceux produits par la digitale pourpröe, c'est-ä-dire qn'lls sont de-pressifs de la circulation et de la respiration, fortement diuretiques, et en un mot, contro-stimulants d'une facon träs-nette; de la leur emploi centre les phlegmasies les plus intenses, le rhumalisme, par exemple. Sous l'influence des doses medicinales du colchique on constate, en effet, le ralentissement de la circulation et de la respiration, l'abaissement de la temperature g^nerale, d'oü le refroi-dissement des oreilles, des cornes, des membres, etc., une diurfese trfes-copieuse avec des urines claires et peu chargöes. Ce n'est que quand les doses deviennent toxiques que des phönomönes nerveux se manifestent.
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DES DIUR^TIQUES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;447
4deg; Effets toxiques. — Ces efTets ont 6t6 Studios surtout chez les grands ruminants, oü rempoisonneraent par le colchique est assez frequent par suite de l'abondance de cette plante dans les prairies, de sa presence dans les fourrages sees, et du goüt peu dölicat de ces animaux. On observe plus rarement ces accidents chez les chevaux, parce qu'ils laissentle colchique decöt^; ce n'est que quand cette plante est tres-divis6e et intimement m61ang6e ä leurs aliments que cet empoisonnement deviant possible; du reste, les signes les plus importants sont les mßmes que chez les ruminants (1). Voici le r6-sum6 des symplömes de rempoisonnement par le colchique d'au-tomne:
Les bötesbovines etnpoisonn6es par le colchique perdent d'abord l'appötit, et la rumination cesse; la bouche estirrit^e et on observe du ptyalisme et des grincements de dents; le ventre est d'abord m6-töorisö et les animaux aecusent des coliques plus ou moins vives ; bientöt la diarrhSe se declare et une dyssenterie violente avec ma-tiferes infectes etsanguinolentes, lui suceöde; dös lors le ventre s'af-faisse et les flancs se creusent. Du cöte des voies genito-urlnaires des dösordres se manifestent ßgalement: une diurese abondante se monlre d'abord et puis remission urinaire devient plus rare, difficile etpnrfois s'aecompagne d'hömaturie; la söerötion lactöe chez les vaches se tarit promptement, les mamelles se fletrissent, et chez celles qui sont pleines l'avortement survient tres-fr6quemment comme l'avait observö Favre, de Genfeve (2). La respiration et la circulation s'embarrassent; la chaleur genörale baisse rapidernent et les parties appendiculaires sont bientot froides et glacöes ; la peau estseche et les poils fernes; les animaux maigrissent rapidernent et perdent bientöt leurs forces; les yeux sont caves, lar-moyants et les pupilles dilaUies. Pendant la pöriode aigne, caracte-ris^e surtout par des coliques, il y a agitation continuelle, et les animaux pi^linent sans cesse avec les membresposterieurs; enün, il survient des tremblements musculaires, las ensibilite gen6rale baisse, les animaux tombent dans le coma, le train posterieur se paralyse et la mort ne tarde pas ä survenir.
M. Garcin(3), v6lerinaire ä Saint-Quentin, a constat6 que le colchique d'automne empoisonne presque toujours mortellement les vachespleines,tandisque celles quisonläl'etatdevacuitööchappent
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(1)nbsp; Journ. de Lyon, 1867, p. 474.
(2)nbsp; nbsp;Le vdtMimire Campagnard.
(3)nbsp; Recucil de midec. ve'te'r., 1872, p. 535.
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448nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICAMENTS fiVACUANTS.
souvent äl'action de cette plante. Cer^sullatassez 6trange parait te-nir surtout ä ce que les vaches pleines sont fort gloutonnes et ont souvent le goütdäpravö; elles avalent done toujours une quantity bien plus considerable de colcbique que les autres vaches, ce quiex-plique döjä. la difference dans l'intensitö de raclion; en outre, le colchique agissant ölectiquement sur les voies genito-urinaires et provoquant facilement Tavortement, e'est une circonstance aggra-vante qui explique la difference d'acLion sur les vaches pleines et les vaches vides.
liesions.— Les principales lesions qu'on remarque ä rautopsie des animaux morts par l'action toxique du colchique se rencontrent surtout dansle tube digestif, les voies urinaires et le coeur.Dans le premier appareil on trouve surtout les intestins fortement irrit^s avec des ecchymoses sous-muqueuses; dans le second, on constate les signes d'une vive inflammalion, notamment dans les reins et la ves-sie; enfin, dans le coeur, on remarque l'amp;at noir et diffluent du sang qui remplit ses cavitfe, comme dans les affections putrides, et sur la membrane endocardine de nombreuses taches ecchymoti-ques.
Pharmacotberapie. — Le mödicament qui nous occupe se präsente au th^rapeutiste sous plusieurs aspects: il est irritant par ses effets locaux externes, purgattf par ses effets locaux internes, diu-retique et expectorant par ses effets localises, et enfin, antiphlogis-üque et narcotique par son action gönörale. Les effets purgatifs et narcotiques du colchique n'ont pas recju encore d'applications im-portantes en m^decine vet^rinaire; mais ses vertus diur6tiques, expectorantes et conlro-stimulantes, sont au contraire mises ä profit quelquefois; nous dirons quelques mots toutäl'heure de l'uli-lisation de ces effets irritants locaux.
Comme diurötique, le colchique est employ^ ä peu pres dans les mömes circonstances que la scille, c'est-ä-dire contre toutes les espfeces d'hydropisies; il conviendrait mieux, selon toute appa-rence, pour celles qui int6ressent les capsules sereuses des articulations et des gaines tendineuses. Comme expectorant, il est assez rarement employ^, malgrö sa grande activity.
A titre d'antiphlogistique, le colchique est pr6n6 par les Italiens contre la plupart des phlegmasies internes ou externes; en France, on ne s'en serf guöre chez I'homme, sous ce rapport, que contre la goulte et le rhumatisme; en m6decine v6t6rinaire, il a 6te negligö
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DES DIURamp;TIQÜES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 449
ä ce point de vue. Cependant il parait qu'en Angleterre, au dire de M. Morton (1), on l'utiliserait quelquefois comme contro-stimulant et anti-rhumatismal. Ainsi, le v6t6rinaireLemann l'a employ^ avec succ^s contra l'ophthalmie constitutionnelle, qu'il assimile ä un rhumatisme de l'oeil; il s'en est servi aussi avec un avantage marqu6 centre la pneumonie du cheval. Le vöt^rinaire militaire anglais Hallen en conseille l'emploi contra toutes las affections rhumatis-males du cheval; M. Murray (2) fait usage du colchique uni au nitrate de potasse contra la fluxion pöriodique chez le cheval. Enfin, MM. H. Bouley et Reynal (3) l'ont amploy6 avec un sucefes complet contra una ophthalmia avac trouble des humeurs de l'ceil, qui avait r6sist6 ä la cauterisation da la conjonetive et ä l'emploi des r6vul-sifs; ils en conseillent ßgalament l'usage contre la conjonetivite granulause accompagn6e du trouble de la transparence de l'oeil; la dose qu'ils indiquent est da 10 grammes da poudra de colchique avec 30 grammes de nitre et quantite süffisante de miel pour faire un electuaire.
Quelques v6t6rinaires allemands, notamment Wirth (4), ont conseillö l'emploi du bulba de colchique pour remplacer la racine des hellebores pour faire un trochisque au fanon du boeuf; de plus ils prescrivant la decoction contre les ectozoaires ; enfin, il est des praticiens qui emploiant catte ddeoction contra la gala au möme titra que celle da rhell6bora blanc. Dans toutes ces applications locales, il conviant da se prdoecuper de l'absorption possible des prineipes actifs du colchique et de ses cons6quances sur la sant6 des animaux.
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DES DIURETIQUES BALSAMIQUES 00 RESINEÜX.
Nous comprenons dans catte catögorie de diurötiques les tere-benthines et leurs produits vari6s, les bourgeons de sapin, le bäume de copahu, etc. Nous insisterons surtout sur l'histoire des U-r^ben-thines, qui ont une grande importance en m^decine v6t6rinaire, tandis que, pour las autres medicaments balsamiques, nous nous bornerons ä quelques mots.
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(1)nbsp; Pharmacie, p. 168.
(2)nbsp; Recueilde mid. vetir., 1850, p. 760.
(3)nbsp; Ibid. p. 952 et 953.
(4)nbsp; Journal des vitir. du Midi, 1854, p. 561.
Tabocrin, 3* Edition. — nnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;29
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#9632;
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430nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEDICAMENTS liVACUANTS.
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DES TEIIEBENTHINES (1).
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Pharmacographie. — Les t6r6benthines sont desproduits r^si-neux, des espfeces de sues propres qui s'öcoulent spontan6ment ou par des incisions artificielles de plusieurs arbres de la famille des Coniföres, et notamment du Meleze, du Sapin et du Pin. Elles consistent dans une ou plusieurs rdsines qui sont en dissolution dans une essence hydrocarbonöe, qu'on pent en söparer par la distillation. Les t6r6benthines different des baumes, dont elles ont l'as-pect, par l'absence complete des acides benzoique et cinnamique, qu'on trouve constamment dans ces derniers produits.
• Caractferes gcneraux. — Quelle que soit leur origine, les t6r6-benthines ont la consistance du miel ou d'un sirop epais; elles sont glutineuses et collantes, incolores ou lögörement jaunätres ou ver-dätres; elles ont une odeur aromatique, excitante, qui varie selon Iavari6t6; quanta la saveur, eile est toujours excitante, acre et amöre. Exposes ä l'air, les t6r6benlhines se colorent, prennent de la consistance et deviennent plus riches en r^sines, soit en perdant une partie de leur essence, soit en s'oxydant aux d^pens de l'air. Soumises ä la distillation, elles se s^parent en deux parties, une essentielle et l'autre resineuse; chauff^es h. l'air, elles prennent feu et brülent en donnant une grande quantite de noir de fumee. Enfin, les törebenthines se dissolvent dans Talcool, l'ßlher, les essences, les corps gras, les solutions alcalines, etc., mais elles sont insolu-bles dans l'eau.
Varict.'-s commepciales. — On distingue dans le commerce de la drognerie trois espöces principales de t6r6benthines d'aprfes leur provenance ou l'arbre qui les a fournies : ce sont celles de Venise. de Sti'asbourg et de Bordeaux; quant ä celle de Chio, provenant de l'Archipel grec et fournie par le Pistacia terebinthus, L., eile est devenue fort rare et n'offre aucun int6r6t pour le v^törinaire. Nous ne parlerons done que des trois premiferes vari6t6s, que nous dis-tinguerons, d'aprös l'arbre qui les fournit, en t^r6benthines du meleze, du sapin et du pin.
1deg; Terebenthine du mcUV.e (T. de Venise, T. de Briangon, etc.). — Elle est produite par le Larix europeea, DG., qui croit prineipa-
(i) De Tsp:w, je blesse, ä cause des incisions employees pour obtenir ces produits.
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DES DIÜRfiTIQUES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;451
lement sur les diverses chaines des Alpes. Elle est claire, Iransparente, un peu verdätre, d'une odeur faible, dösagröable, et d'une savour amöre et äcre; expos6e ä l'air, eile ne durcit que fort lenle-ment; trait6e par l'alcool, eile s'y dissout peu ä peu, mais intögra-lement; les solutions alcalines la saponifient parfaitement, ce qui lui est special; eile durcit au bout de huit jours seulement quand eile est m61ang6e au dixifeme de son poids de magn^sie; enfln, eile conlient de 18 ä 25 pour 100 d'essence.
2deg; Tvr6benthine du aapin (T. de Strasbourg, de Suisse, T. au citron, etc.). — On extrait cette vari^tö de VAbies pectinata, DG., qui croit dans les montagnes des Vosges, del'Alsace, dela Suisse, de TAllemagne, etc. Elle est^paisse, transparente, d'unjaune verdätre,' d'une odeur forte rappelant celle du citron, et d'une saveur trös-amfere. Exposöe ä l'air, eile s'y solidifie assez promptement; eile est tres-soluble dans l'alcool rectiflö, imparfaitement saponiflable par les alcalis, non solidiflable par la magnesie et trös-riche en essence. Elle est tres-employee en medecine humaine.
3deg; Terebentbine du pin (T. de Bo7,deaux, T. commune, etc.). — On la retire du Pinus maritima, L., qu'on cultive tres en grand dans les landes qui s'^tendent de Bordeaux ä Bayonne. Elle est 6paisse, impure, louche, d'une odeur forte, trfes-d6sagreable, d'une saveur amere et trös-äcre, se resiniflant promptement ä l'air, se saponifiant incompl6tement par les alcalis, se dissolvant bien dans l'alcool et se solidiflant promptement par le seiziamp;me de son poids de magnesie calcinee. G'est la variötö qui est employee en medecine v6t6rinaire.
Composition cblmique. — Toutcs les terebenlhines contiennent une essence hydrocarbon6e plus ou moins volatile; elles renfer-ment en outre plusieurs rösines : une basique appelöe abietine; une acide qu'on appelle, selon la variöte, acide abietique, acide pini-que, etc.; une sous-r6sine insoluble dans l'alcool, de l'acide succi-nique, etc.
Pharmacofechnie. — Les preparations qu'on fait subir ä la terebentbine sont trös-simples. Quand on vent la donner ä l'interieur, on la solidifie avec la magnesie ou on l'incorpore avec le miel pour en faire des bols; ou bien, si l'on ddsire l'administreren breuvage, ce qui est la forme la plus convenable, on l'incorpore d'abord avec
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452nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS EVACUANTS.
du jaune d'oeuf et on la dsect;laye ensuHe avec de l'eau chaude simple ou mucilagineuse, en ayant soin d'en verser pen ä la fois et d'agiter sans cesse le melange dans un mortier. A I'ext^rieur, on emploie la terebenthine pure comme moyen agglutinatif, ou on la combine au jaune d'oeuf, comme dans I'onguent digestif, donl voici la for-mule:
Onguent digestif simple.
Prenez : Terebenthine........................ C4 grammes.
Jaunes d'oeufs........................ n0 2.
Huile d'olive......................... \G grammes.
Incorporez la teröbentliine avec le jaune d'oeuf, puis ajoutez peu ä peu I'luiile. On peut remplacer le jaune d'oeuf par le raiel.
Posologie. — Les doses qu'il convient d'administrer ;\ l'intö-rieur, pour les divers animaux, sont indiquöes par les chiffVes sui-vants :
1deg; Grands herbivores..................... 32 ä C4 grammes.
2deg; Petits ruminants et pores.............. 4 ä 12 —
3quot; Chiens............................... 2 h, 4 —
Ges doses peuvent fetre rep6t6es au besoin deux fois par jour.
Pharmacodynainie. — Les effets de la t6r6benthine doivent etre dislingu6s en locaux et en generaux. Ils möritent une 6tude sp6-ciale.
1deg; Effets locaux. —Appliqufie pure sur la peau, la töröbentbino y adhfere avec force, excite la surface de celte membrane, produit une ruböfaction marquöe, une irritation superficielle rarement intense, et parfois une Eruption locale de petites pustules, etc. Sur les muqueuses, eile est moins irritante et restreint d'une maniöre marquee la s6cr6tion muqueuse, surtout lorsqu'elle est exag^ree accidentellement; sur les solutions de continuity, la terebenthine modöre la secretion du pus, diminue le volume des bourgeons charnus, raffermit la surface des plaies et des ulcferes, bäte leur cicatrisation, etc. Introduite dans le tube digestif h petites doses, cette mattere rösineuse excite et ^chauffe l'estomac et les intestins, accamp;öre la digestion, resserre les entrailles, etc.; mais, quand eile est donnöe ä doses 61ev6es, surtout sous forme solide, eile irrite les voies digestives, enlrave la digestion, provoque des vomissements
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DES diür£tiques.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;453
chez les pelits animaux, dölermine la purgation chez les herbivores, etc. Enfin, ä doses exag6r6es, eile enflamme gravement les in-testins, produit des coliques vives, le ballonnement du ventre et peut entrainer la raort (1).
2 Effets göneraux. — A mesure que les principes de la t6r6ben-thine sont absorb6s et m61ang6s au sang, ils d6terminent dans tout l'organisme une excitation g6n6rale des plus marqudes : le sang devient rouge et coagulable, le cceur bat avec force, le pouls est frequent, fort et un peu dur, les muqueuses sont rouges et Seches, la peau chaude et moite, la respiration plus grande et plus pro-fonde, etc. Puis, le principe le plus actif de celte substance, l'huile essentielle, tendant ä s'^chapper par diverses surfaces, il en re-sulte des effets spöciaux qu'il Importe de signaler. C'est d'abord la surface bronchique qui laisse passer une certaine quantity d'es-sence de töröbenthine, comme l'indique l'odeur sp6ciale qu'ac-quiert l'air expirö; il rßsulte de cette exhalation une modification notable de la s6cr6tion muqueuse et de l'^tat de la membrane des bronches dans le cas d'inflammation ancienne de cette surface; de lä la vertu cmticatarrhale qu'on attribue gen^ralement ä la t6r6ben-thine. La surface de la peau livre passage 6galement ä une certaine proportion d'essence de tör^benlbine, comme le d6montrent la haute temperature qu'elle präsente sous l'influence de ce m6dica-ment, l'ötat de moiteur qu'elle acquiert et surtout l'odeur caract6-ristique de la sueur; d'oü l'on d6duit l'utilit^ de ce medicament pour stimuler la peau et modifier quelques-uns de ses 6tats morbides. Enfin, la plus grande partie des elements absorbös de la t6r6-benthine sont 6vacu6s par les voies urinaires et d6terminent une forte diuröse, dont la dur6e varie selon les circonstances. Mais, tandis que l'essence de t6r6benthine est rejet6e par les membranes t6gu-mentaires sans modifications profondes et avec son odeur naturelle, eile parait subir ä travers les voies urinaires une veritable m6ta-morphose, ainsi que Tindique l'odeur de violette que les urines acquiörent au bout de quelques heures et quJelles conservent tant que dure la diuröse. A quoi est due cette modification remarqua-ble ? On l'ignore entiferement; mais on suppose que ce sont les principes alcalins de l'urine qui, sous l'influence de l'^tat extramp;me de division de l'essence de t6r6benthine dans l'^conomie animale, changent sa nature et la transforment partiellement en essence de
(1) Compte renclu de l'Ücole de Lyon, 1810, p. 12.
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434nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS fiVACÜANTS.
violette. Quoi qu'il en soit, tant que les doses de terebenthine ad-ministröes ä l'intörieur sent maintenues dans de justes limites, la diurfese continue et remission des urines est facile et fröquente ; mais quand les quantites ingerees deviennent trop l'ortes et qu'elles atteignent par exemple 250 i\ 500 grammes pour les grands herbivores, les voies urinaires s'enllamment promptement, l'urine est chaude, color6e et parfois sanguinolente, remission en est difficile, douloureuse et s'aecompagne de tönesme vösical, etc. Enfin, quand ces doses sont repötees, non-seulement les voies digestives et l'ap-paieil genito-urinaire s'enflamment gravement, mais encore 11 se manifeste souvent des phenomfenes nerveux prononcös chez la plu-part des animaux, ainsi que nous le demontrerons en faisant l'his-toire de VEssence de terebenthine.
Pharmacoth^rapie. — Les indications th^rapeutiques de la terebenthine sont assez nombreuses et se divisent natureüement en internes et en externes.
1deg; Indications interneraquo;. — On administre la terebenthine avec avantage dans la plupart des affections atoniques du tube digestif, telles que la diarrhde et la dyssenterie chroniques, la constipation par inertie de rintestin, les vers intestinaux, etc. Gemme diurdti-que, la terebenthine seule ou mdlangee ä d'autres medicaments esl recommandee contre les diverses espfeces d'hydropisies, d'infiltra-tions s^reuses, etc. A titre de remöde anticatarrhal, on la prescrit contre toutes les supersecretions muqueuses, et notamment contre celles des voies respiratoires et de l'appareil genito-urinaire. M. Delwart (1) a publie plusieurs cas remarquables de gu6rison d'e-coulements mucoso-purulents de la vessie, de l'urfethre et du vagin, chez les divers animaux domestiques; la dose a varie de 30 ä 60 grammes par jour, avec la colophane ou le bäume de copahu. L'hippiatre Lafosse (2) recommandait l'emploi de la terebenthine contre Tincontinence d'urine des divers animaux. Enfin, d'aprfes une note qui nous a ete remise par M. Saint-Gyr, ce remade joui-rait d'une grande efflcaoite contre l'hematurie des grands ruminants qui survient au printemps par l'usage du vert; cette maladie code en general du troisieme au quatriöme jour, quelquefois dfes le deuxieme, et il est rare que les urines soient encore colorees le sixiömajour. La forme adoptee par M. Saint-Gyr est celle debreu-
(1)nbsp; Journ. vittr. etngric. de Belgique, 1847, p. 130 et suiv.
(2)nbsp; Dktionnaire (Thippiatrique.
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DES DIÜRETIQUES.
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vage au moyen d'un jaune d'oeuf et d'une döcoction mucilagineuse; la dose variait de 8 ä 13 grammes, selon la force dessujels ; la medication durait g6n6ralement de troisä cinq jours.
2deg; Indications externes. — La t6r6benthine pure ou corabin^e ä des matieres rösineuses est souvent employee comme moyen agglu-tinatif et contentif; eile sert fr6quemment d'excipient pour les divers topiques fondants et r^solutifs; 6tendue sur un plumasseau et appliqu6e sur les solutions de continuitö languissanles, eile en modere le bourgeonnement et la suppuration, bäte leur cicatrisation eil donnant du ton ä leur surface. Lafosse (1) en faisait un frequent usage sur les caries, les plaies du pied, etc. ; eile est aussi tres-effi-cace contre toutes les brülures et particulierement centre celles de la sole ; c'est le topique obligö de toutes les 16sions du pied, entre les mains des maröchaux et de bon nombre d'anciens prati-ciens, etc. C'est un topique d'une efficacitö reconnue.
Prodnits tires des Verebenthines.
Les divers produits qu'on retire des t6rebenthines par des pro-cödös en general trfes-simples se divisent, d'aprös leur nature, en trois cat6gories distinetes : les produits essen^e/s, r€sineux etpyro-yenes.
A. PRODUITS ESSENTIELS.
De l'Essence de terebentliine.
Fharmacograpiiie. — Cette essence est un liquide transparent, incolore, d'une odeur forte, p6n6trante, peu agröable, d'une sa-veur äcre et chaude et d'une density de 0,87 environ. Soumise ä Faction de la chaleur, eile entre en Ebullition ä 157deg;; chauffee ä l'air, eile prend feu aisöment et brüle avec une flamme trfes-fuligi-neuse; lorsqu'elle söjourne longtemps dans un vase d6bouch6, cette essence se colore et s'6paissit, surtout lorsqu'elle renferme beaueoup de matiferes r^sineuses. Insoluble dans l'eau, l'essence de t6reben-thine se dissout assez bien dans l'alcool, l'Ether, les huiles essentielles et les huiles grasses. Trait6e par un courant de gaz aeide chlorhydrique, cette essence laisse d6poser, au bout de vingt-quatre heures, une substance blanche et cristalline appelöe camphre
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(i) Diciionnaire dkippiatrique.
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456nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS ßVACUANTS.
artificiel; Tacide sulfurique ni61ang6 ä l'essence de t6r6benthine la dönature, et l'acide azotlque concentr6 renflamme souvent ä froid.
Falsifleatioini. — Le prix de l'essence de t6r6benthine ayant beaucoup augment6 dans ces derniferes ann^es, on y introduit frauduleusement de la benzine, du schiste, du pötrole, des essences vieilles et r6sinifl6es, etc., etc. Le seul moyen de reconnaitre ces fraudes et qui soit a la portöe des praticiens, consiste h. verser une goutle de l'essence suspecte sur la main et del'^tendre; I'odorat döcfele facilement la falsiflcation.
Medicamentattoii. — L'essence de t6r6benthine s'administre dans le tube digestif par la bouche ou par I'anus; les breuvages et les lavementssefont, eng6n6ral, en m61angeanl l'essence ä du miel, du jaune d'oeuf, du savon, ä une huile douce, etc., et en la delayant ensuite avec une infusion ou une decoction approprtee ; on peut aussi I'administrer en fumigations dans les voles respiratoires; ä l'ext^rieur, on I'emploie en frictions irritantes, seule ou m61ang6e ä celle de lavande, ä la teinture de savon, ä l'ammoniaque, k I'al-cool camphrö, ä la teinture de canlharides, etc.
Les doses int6rieures pour les divers animaux sont les suivantes :
1deg; Grands herbivores.................. 32 ä 48 grammes.
2deg; Petits ruminants et pores............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 4 ä 12 —
3deg; Carnivores........................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 2ä 4 —
Ces doses peuvent 6tre r6p6t6es au besoin deuxou trois fois dans les vingt-quatre heures.
Pharmacodynamle. — Les effets de l'essence de t6r6benthine doivent 6tre distingu^s en locaux et en generaux, et les premiers subdivis6s en externes et en internes.
1deg; Effets locaux externes. — Lorsqu'on applique cette essence sur la peau en frictions vigoureuses, eile determine chez tons les animaux, et particuliferement chez les solipfedes, une excitation et une irritation assez vives; sur les chevaux, et surtout sur ceux qui appartiennent ä des races distinguöes, les effets de l'essence de t6-r6benthine acquiörent une grande inlensit6 et prösentent des carac-töres sp^ciaux qu'il Importe de faire connaltre. Peu de minutes aprös rapplication du topique en frictions, les animaux aecusent de la douleur; ils se secouent vivement, cherchent ä se frotter,
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puis frappent du pied, grattent le sol, agitent la queue, se livrent ä des mouvements d6sordonn6s et presque convulsifs, mordent la partie mödicamenlde, etc.; en outre, la respiration et la circulation sont acc616r6es, les muqueuses rouges, la peau chaude et cou-verte de sueur, etc. En g6n6ral, cette douleur cuisante et cette vive agitation sont de courts dur6e et excamp;dent rarement quinze ä trente minutes; on a reniarqu6 que l'exercice abröge encore ce court moment de souffrance. Si les frictions n'ont 6t6 praliqu6es qu'une seulefois, alles ne laissent aucune trace sensible sur la peau et tout disparailenquelquesorteavecla douleur; mais, si elles ont 6te tr£s-prolong6es ou r6it6r6es, il se forme de petites v6sicules, la surface cutan6e s'irrite, les polls se h6rissent, deviennent durs au toucher et tombent au bout d'un certain temps; toutefois la denudation n'est que momentan6e et la partie ne tarde pas ä se recou-vrir de polls de la nuance de la robe, ä moins que la peau n'ait 616 fortement entam6e.
Chez le boeuf, dont la peau est 6paisse et p6u sensible, les frictions d'essence de t6r6benthinene produisent pas, ä beaucouppräs, autant de douleur que chez le cheval; mais, en revanche, les d6-sordres matdriels que ces frictions produisent dans le tissu de la peau, sont peut-6tre plusprononc6es dans I'espfece bovine que chez les solipfedes; elles provoquent la chute des poils, des exfoliations 6pidermiques abondantes, parfois des eschares et presque toujours des crevasses saignantes, trfes-douloureuses et lentes ä se cicatriser. En tout cas, quelques applications emollientes et surtout des onc-tions de corps gras, les font bientöt disparaitre.
L'essencede t6r6benthme constitue parmi les agents irritants une exception remarquable, car autant eile est active surlasurface de la peau, autant eile est innocente sur les muqueuses et sur les solutions de continuit6; sur ces diverses surfaces eile n'irrite jamais d'une manifere notable, except^ cependant les s6reuses synoviales et arli-culaires qu'elle irrite vivement. Get effet parait tenir en partie ä ce qu'une portion de l'essence appliqu6e est modiü6e, adoucie par les principes alcalins qui baignent toujours les muqueuses et les plaies. ü'aprös ce qui vient d'etre dit, il est bien Evident que les praticiens qui imprögnent les möches des s6tons avec de l'essence de t6r6ben-thine, pour les rendre plus irritantes, vont en quelque sorte centre le hut qu'ils se proposent d'atteindre. Cependant, d'aprös M. N6gri6 (1), ces s6tons provoqueraient une suppuration plus
(1) Mem. elobseru. de mid. vHer. milit., t. VI, p. 415.
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prompte, de meilleure nature, etseraient exempts de ces engorgements de mauvaise nature que provoquent parfois ceux qui sont recouverls d'onguent v^sicatoire.
2deg; VAYftn locanx internes. — Administr6e k petites doses, non-seulement cette essence n'irrite pas le tube digestif, mais encore eile ne derange pas la digestion et se comporte m6me h. regard de cette fonction comme un stimulant dnergique. A doses moyennes et rapproch6es, l'essence de töröbenthine excite vivement le tube digestif, entrave la digestion, cause de legeres coliques et des vents, et se comporte comme un övacuant intestinal. Enün, ä doses exa-g6r6es, eile irrite övidemment le tube digestif, comme I'indiquent le vomissement des carnivores et des omnivores, la diarrhte chez les herbivores, laquelle se prolonge parfois un ou deux jours chez les solipedes (Hertwig). Lorsque l'intestin est d6jä irrile, comme dans certaines coliques, l'essence de t6r6benthine devient dange-reuse et doit 6tre employee avec prudence. Injectöe dans le rectum, pure ou mölangöe h un liquide aqueux, cette essence procure des evacuations promptes sans irriter l'intestin; d'apres M. Cham-bert (1), il sufüt souvent de frictions vigoureuses sur les lombes el les fesses avec cet agent irritant pour amener des defecations dans le cas de vertigo abdominal, ce qui est d'un grand avantage dans le traitement de cette maladie. On ignore encore la dose toxique d'es-sence de t6r6benthine par les voies digestives. Lafore (2) assure que les chevaux, et ä plus forte raison les boeufs. peuvent supporter ais^-ment 123 grammes de cette essence k la fois par les voies directes, et beaucoup plus encore par les voies retrogrades ; de son c6t6, De-lafond (3) dit avoir administrö a titre d'expörience, chez les soli-pödes, 2S0 et 500 grammes d'essence pure k la fois sans que les animaux aient manifeste des signes 6vidents d'irritation intestinale. Nos propres essais nous ont conduit aux mömes rösultats. Du reste, les sujets sacrifiös peu de temps apres l'emploi du remöde n'ont presents qu'une rougeur 16gere de la muqueuse gastro-inteslinale. Cependant les fails d'empoisonnement de trois chevaux, rapport^s par M. MSgnin (4), dömontrent qu'ä la dose d'un litre (soit 870 grammes) l'essence de teröbenthine fait mourir les solipedes, soit
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(1)nbsp; Communicatiün orale.
(2)nbsp; Journal, des veter. du Midi, 1841, p. 10. (3; Thirap. girier., t. II, p. 526 et 472.
(4) Journ. de mid. vilir, milit., t. I, p. 742.
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en irritant l'intestin d'une maniöre grave, soit en congeslionnant las centres nerveux.
3deg; EflfctB si-ncniux. — Lorsque l'essence de tßröbenthine a 6t6 absorböe et m61ang6e au sang, eile se comporte ä l'egard de la plu-part des fonctions comme les autres essences, et aussi comme la t6r6benthine. Elle determine d'abord une irritation vive et passa-g£re, caract6ris6e par un pouls vif et dur, une respiration press6e, la rougeur des muqueuses, la haute temperature de la peau, etc.; puis, h mesure que cette essence se fait jour paries diverses excretions, il survient quelques phenomfenes plus caract6ristiques: l'air expirö prend l'odeur de la terebenthine, la peau devient moite et exhale la m6me odeur caract6ristique, le lait des femelles prend aussi l'odeur et le goüt de l'essence ; enfm l'urine, qui coule plus abondamment qu'ä Tordinaire, acquiert promptement une forte odeur de violette. L'effet diurdtique de l'essence de teröbentbine est assez constant et se produit toujours, quelle que soit la voie d'introduction; mais c'estä la condition que les doses ne seront pas trop eievees, sans quoi les voies urinaires s'irritent, l'urine devient coloröe, son expulsion est difficile et parfois möme il se declare une veritable hematurie par suite du ramollissement des reins.
On attribue generalement ä l'essence de terebenthine une action prononcee sur les centres nerveux; mais eile se produit rarement sur les animaux, d'aprös M. Hertwig (3), quelle que soit la dose administree, ä moins qu'on ne l'injecle dans les veines. Neanmoins quand eile est administree ä, haute dose, eile impregne tous les solides et les liquides du corps de son odeur et determine les pbeno-menesde l'ivresse. Alors on observe, au milieu d'une vive excitation, d'une grande difßculte de la respiration, quelques tremblements musculaires, des convulsions, des vertiges, surtoutchezles solipedes et les carnivores. A la dose de 12 grammes chez les chevaux, et de 30 gouttes chez les chiens, l'essence de terebenthine determine la mort par asphyxie lorsqu'on l'introduit pure dans la veine jugu-laire (Hertwig).
Pharmacotherapie. — L'essence de terebenthine est un des agents therapeutiques les plus predeux, tant ä cause de son prix peu eiev6 qu'en raison de sa grande activite. Elle remplit en mede-cine v6terinaire des indications nombreuses et variees; nous les divi-
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(1) Pharmacologie pratique, p. 326.
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serons d'abord, pour faciliter leur 6tu(le, en internes et en externes, et nous les subdiviserons ensuite selon le besoln.
1deg; Indications internes. — Administr6e ä l'int^rieur, cette essence manifeste des vertus complexes; c'est un stimulant special du tube digestif, c'est un vermifuge, c'est un diuretique puissant, un antiputride 6nergique, un excitant nerveux, et enön, d'aprfes quel-ques auteurs, un antiphlogistique utile. Nous aliens etudier cette essence sous ces divers points de vue.
a. Stimulant gaatro-intestinal. — C'est sous ce rapport qua l'essence de t6r6benthine regoit en m6decine vötdrinaire les applications les plus fröquentes et les plus utiles ; eile convient dans toutes les affections ou accidents du tube digestif caracteris^s par l'atonie de ce conduit ou par l'excfes de consistance des matiöres qui le parcourent. Lafore (1) s'en est servi avec beaucoup d'avan-tage contre la constipation opiniätre et les pelotes stercorales chez le cheval; 11 I'employa d'abord en lavement, puis, s'enhardissant, il I'adminislra par la boucbe sans accident et avec profit: c'est un moyen simple qui est pass6 dans la pratique de beaucoup de v6t6-rinaires. Ainsi MM. Suisse (2) et Gillibert (3) ont public des faits de guerison, au moyen de cette essence, de coliques stercorales du cheval qui avaient r6sist6 ä tous les autres traitements. Pour MM. Zundel et Chevalier, l'essence de lerebenlhine dans les coliques par inertie de l'intestin, et par suite, par l'encombrement de ce conduit par des pelotes ou des excrements durcis,est un veritable specifique. {Notes communiquees.)
A cote de cette application importante, nous devons placer celle non moins utile que M. Robellet (4) a faite de ce medicament dans le cas d'obstruction du feuillet avec dessechement des aliments dans cet estomac, chez les grands ruminants; cet accident grave et opiniätre, qui rösiste ä la plupart des medicaments, code en general facilement ä l'essence de terebenthine donnee en breuvage, et au besoin en lavement, ä la dose moyenne de 43 grammes pour 1 litre d'infusion aromatique ou d'eau saiee. M. Romant (1) a d6-montre que, m6me dans I'indigeslion simple du cheval, toujours si
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(1)nbsp; Journ. des vitir. du Midi, 1840 et 1841, p. 10.
(2)nbsp; Journ. de midec. veter. de Lyon, 1854, p. 26.
(3)nbsp; Ibid., 1856, p. 97.
(4)nbsp; Ibid., 1847, p. 307.
(5)nbsp; Ibid. 18G3, p. 542.
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redoutable, l'essence de t6rdbenthine, administröe en breuvage et en lavement, ä la dose de 15 grammes 6mulsionii6e dans un jaune d'ceuf, donne de bons r6sultals. Enfin, un assez grand nombre d'au-teurs recommandent l'emploi de cette essence dans les affections cbroniques du foie, comme l'engorgement de ce viscamp;re, la jau-nisse, etc.; en mödecine v6t6rinaire, les applications dans ce sens ont 6t6 rares, et nous ne trouvons guöre dans les annales de la science que les observations de Hamont (1) relativement au ramol-lissement du foie, chez les chevaux egyptiens : cette huile essentielle, donnde en breuvage h la dose de 60 grammes par jour, a paru ä ce v6t6rinaire produire de bons effets.
b.nbsp; Vermtfuge. — L'essence de tßrdbenthine, seule ou cotnbin6e ä d'autres agents, doit etre consid6r6e comme un des agents vermifuges les plus üdöles. D'aprös Favre (2), de Geneve, il convient de l'unir ä son poids d'huile grasse ; combinde ä l'dtber, eile pro-duit de bons effets centre les larves d'oestre du cheval et les douves du foie du mouton. M. Gh. Bernard (3), professeur de maröchalerie ä l'dcole de cavalerie de Saumur, vante beaucoup ce mMicament centre les coliques vermineuses, qui sent fröquentes chez les jeu-nes chevaux, et qui se compliquent souvent des signes de vertige ou d'dpilepsie.
c.nbsp; Diuretiqne. — Comme agent diur6tique, l'essence de t6r6ben-thine s'emploie contre les hydropisies et les infiltrations sereuses, et notamment contre la pourriture du mouton, l'anasarque du cheval avec tendances putrides, etc. Ella peut remplacer la t6reben-thine dans le cas d'hdmaturie atonique, d'affection catarrhale des voies gSnito-urinaires, et möme des voies respiratoires, etc. Elle a 6t6 conseillde contre I'albuminurie.
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d. Antiputride. — Delafond (4) considöre l'huile essentielle de I6r6benthine comme un des meilleurs antiputrides de la pharma-cie; il la recommande contre toutes lesespamp;ces d'affeclions typhoe-miques, et notamment contre le charbon des divers animaux. Ge professeur associe cette essence aux alcooliques, et en fait prendre environ 250 grammes dans les vingt-quatre heures; en remplagant
(1)nbsp; Recueil de me'dec. oiler., 1839, p. 10O.
(2)nbsp; Velirinaire campagnard, p. 103 et 106.
(3)nbsp; Journ.de mid. vitir. milit., t. II, p. 322.
(4)nbsp; TMrapeut. giner., t. II, p. 172.
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I'eau-de-vie simple par I'alcool camphr6, la teinture de quinquina, le vin de gentiane, etc., on arriverait encore, sans doute, plus süre-ment au but.
Girard (1), v^t^rinaire principal de l'arm^e, a employö avec beau-coup de succfes l'essence de t6r6benlhine contre I'affeetion typhoide du cheval, si fr6quente sur les jeunes c'nevaux de troupe. II I'admi-nistrait h la dose da 30 ä 60 grammes sous forme d'^lectuaire, en l'assoeiant au miel et ä la poudre de röglisse. M. Ch. Bernard (2) s'en est servi avec profit dans la m6me maladie; seulement il I'as -socie h. la gentiane, au quinquina ou au carbonate de fer, selon les cas. Plus r6cemment, M. Barry (3), v6terinaire ä Paris, a employö avec succfes l'essence de ter(sect;benthine contre I'affeetion typhoide. II I'adminislre en ölectuaire m^lang^e au miel et en donne 80 grammes par jour en trois ou quatre doses.
e. Excitant nerveux. — Lafore (4) a conseillö comme un moyen d'une grande puissance contre la paralysie des vaches fraiches voices les lavements animös par l'essence de t6r6benlhine.
Les v6t6rinaires allemands et alsaciens emploient souvent l'essence de ter^benthine contre la fievre vitulaire, et avec succös; seulement il ne faut pas oublier que la viande s'en impregne forte-ment et qu'elle n'a plus de valeur comme aliment, ce qui est un inconvenient grave quand on prend le parti de sacrifier les ani-tnaux pourproflter de leurs döpouilles. (Zundel, note communiquee.)
M. Pinaud (5) a employe avec succfes le m6me moyen dans le cas de vertige abdominal chez le cheval; M. Dubuisson (6) a donn6 avec prolU l'essence de terebenthine ä petiles doses contre les douleurs növralgiques de l'articulalion coxo-femorale du cheval : il employait en meme temps, il est vrai, les frictions opiacees et le selon i I'anglaise, etc. Enfin cette essence serait, sans doute, utile 6galement contre d'autres nevroses, comme la choree, I'^pi-lepsie, les spasmes Interieurs, la retention spasmodique de l'u-rine, etc. M. TMvenart (7) a employ^ l'essence de terebenthine en breuvage et en lavement ä la dose de 32 grammes, contre le t6ta-nos, avec succes.
(1)nbsp; Recueil de mid. vetir., 1859, p. 401.
(2)nbsp; Journ. de mMec. vMi: niilit., t. II, p. 329.
(3)nbsp; Bulletin de la Societi centrale veter., 1871, p. 171 et 172.
(4)nbsp; Malad, partic. aux grands ruminants, p. 631.
(5)nbsp; Journ. des viter. du Midi, 1839, p. 167.
(6)nbsp; Recueil de mid. vetir., 1836, p. 189.
(7)nbsp; Journ. demed. viiir. de Lyon, 1856, p. 490.
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f. Antipblogrlstlqne. — Les Italiens, attribuant ä cette essence des vertus contro-stimulantes, la prescrivent non-seulement contre les phlegmasies du tube digestif et des organes g6nito-urinaires, sur lesquels eile agit direclement, mais encore contre d'autres maladies plus ou moins inflammatoires. M, Hartwig en conseille l'usage dans le traitement de la fifevre muqueuse des chevaux; son emploi contre les diverses vari6t6s de rhumatistnes, soit ä l'intö-rieur, soit h l'ext^rieur, est frequent chez rhomme comrae sur les animaux. Enfin, des m^decins anglais ont prescrit l'essence de t6r6benthine contre la p6ritonite puerp6rale, et en ont relir6 des avanlages marquös : il serait inl6ressant d'en faire l'essai contre la m6tro-p6ritonite des femelles domestiques, qui survient aprös le part. M. Hiring parait avoir fait cet essai puisqu'il considöre l'essence de tßröbenthine comme une sorte de spöcifique de la fiövre vitulaire de la vache. On l'administre ä l'int6rieur en breuvage et en lavement, et en meme temps on fait des frictions sur les parois abdominales.
Independamment de ces diverses applications de l'essence de t6rebentbine dans le traitement des pblegmasies, il parait qu'elle est employee parfois par quelques v6terinaires militaires pendant la pöriode de resolution de la pneumonie chez les chevaux avec succfes. L'un d'entre eux, M. Felix Bernard, m'a assur6 qu'il em-ploie ce moyen depuis plusieurs ann6es et qu'il lui a constamment reussi. L'essence est donnee en 61ectuaire, mdlang^e au miel, ä la dose quotidienne de 30 grammes, moiliö le matin et l'autre moi-tie le soir. Ce moyen a pour effet d'exciter l'appötit, de relever les forces et de häter la resolution des points hepatis6s du poumon. La dose peut 6tre augmentöe chez les chevaux de forte taille. {Note communiquee.)
2deg; Indications externes. — Employee ä I'extamp;ieur, l'essence regoit des applications aussi nombreuses et aussi importantes qu'ä rintörieur. On s'en sert sous divers points de vue; eile peut 6tre consid6r6e, en effet, comme un agent antiputride, cicatrisant-des-siccatif, stimulant-resolutif, et comme un moyen reWs?/puissant. Nous aliens dire quelques mots de ces diverses applications.
a. Antiputride. — L'emploi de l'essence de t6r6benthine pour arrßter les progräs de la gangrene locale est ancien en Chirurgie vet6rinaire, puisque les hippiatres en font mention. Ghabert (1),
(1) Correspondance deFromage de Feugri, t. 1U, p. 177 et suiv.
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dans son m6raoire remarquable sur le charbon des animaux domes-tiques, recommande beaucoup l'huile essentielle de t6r6benthine sur les scarifications et les plaies qu'on pratique sur les tumeurs, les engorgements et les infiltrations de nature cbarbonneuse. Sa-jous (1), dans une 6pizootie de p6ripneumonie gangr^neuse qui sövissait sur des chevaux, tira un parti trös-avantageux de l'emploi de cette essence sur les plaies provenant de l'extirpation des tumeurs gangröneuses pendant qu'on administrait Tammoniaque liquide ä l'int^rieur; eile lui paraissait sup6rieure pour cet usage, dit-il, m6me au cautöre actuel, et lui a procur6 des guörisons dans des cas qui paraissaient tout ä fait d6sesp6r6s. Plus r^cemment, M. le professeur Lafosse (2) a constate la grande efficacitö de cette buile essentielle, melangöe ä la poudre de quinquina, sur les tumeurs gangr6neuses du boeuf. M. Gb. Bernard (3) pr^conise beau-coup l'essence de töröbenthine centre les tumeurs sanguines et s6reuses sous-cutan6es, qui donnent si souvent lieu ä la gangrfene; contre les kystes sereux ou purulents, contre les plaies gangreneu-ses, vermineuses, de mauvaise nature, les engorgements septiques provoqu^s par les sötons dans certains cas, etc. Dans ce dernier accident, qui se montre quand il fait trös-chaud, ou quand le sang est alt6r6, il faut enlever la möcbe du seton et injecter dans le trajet de l'essence de törebentbine ; eile a pour elfet de faire disparaitre la mauvaise odeur et de provoquer une suppuration de bonne nature. Elle est bien sup6rieure ä rhypochlorile de soude pr^conis^ dans le m6me cas. (M. Boiteux, note communiquee.)
b. Cicairisant-dessiccatif. — L'essence de t^röbenlbine appli-quöe sur les plaies et les ulcöres atoniques, avec bourgeonnement mollasse etsöcramp;ion s^reuse, les amöliore rapidement, et les conduit peu ä peu t\ cicatrisation s'ils ne sont pas entretenns par un vice local ou g6n6ral; les mar^chaux, et möme les v6U;rinaires, en font un usage journalier dans le cas d'enclouure, de brülure de la sole, des diverses solutions de continuity anciennes ou röcentes, qui Interessent plus ou moins directement le sabot, et, il faut le dire, presque toujours avec succes. Levrat (4) l'a employee avec profit pour dessdeher les ulcöres inlerdigit6s chez les grands ruminants atteints de fiövre apbtbeuse.
(1)nbsp; Instr, vitir., 1.1, 4e (5dit.
(2;nbsp; Journ. des voter, du Midi, 1849, p. 153.
(3)nbsp; Journ. de mM. vetir. milit., t. II, p. 199, 2C8 et 321.
(4)nbsp; Kecueil de medec. vitir., 1839, p. 423.
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c.nbsp; jStimulant-ramp;utlutif. — Les v6l6rinaires font un usage journa-lier de ce medicament comme r6solutif sur les engorgements indo-lents, les infiltrations s^reuses, les boursoufletnents des capsules articulaires ou tendineuses, les artlculaüons distendues ou for-cees, etc. Ils l'emploient aussi avec avantage, ä titre de slimulant ires-puissant, contre les boiteries anciennes, surtout celles de nature rhumatismale; contre l'atrophie et la faiblesse musculaires, les #9632; paralysies du sentiment ou du mouvement, etc. Cruzel (1) emploie l'essence de t^röbenthine en frictions röitöröes sur le trajet des gros nerfs frapp6s d'inflammation, apres avoir, toutefois, calm6 la dou-leur par des applications emollientes et anodines.
d.nbsp; Antipsorique et Autlpediculaire. — I/essence de tereben-thine est tres-frequemment employee contre les affections de la peau des divers animaux, seit seule, seit, et le plus ordinairement, associee ä divers autres agents antipsoriques. D'aprfes Cruzel (2), l'elepbantiasis, l'une des affections les plus graves de la peau, et qui se montre fr^quemment sur le beeuf, efede souvent ä des applications r6it6reesetpersislanlesd'essence de terebentbine. Quand l'affection est ancienne, il laut que la partie en soit baignee sans cesse. Une autre affection grave, qu'on rattacbe aujourd'bui aux maladies de la peau, le crapaud, est traue avec succes par l'essence de terebenlhine, d'apres M. lliviöre (3), vöterinaire k l'Arbresle (Rhone). On enleve toute la corne d6coll6e, on reseque les bourgeons et exeroissances cbarnues, on panse avec des 6loupes bien impregn^es d'essence et on termine le pansement par une forte compression ü l'aide des Misses comme h l'ordinaire. Les panse-ments sont renouvelös d'abord tous les deux jours, puis espaces davantage selon le besoin. La duree moyenne du traitement est de 30 h 40 jours. Ce moyen est du reste anciennement connu. Elle est ögalcment reconnue trcs-eHicace contre les ectozoaires qui vivent h la surface de la peau, comme eile Test pour la plupart des parasites qui se d^veloppcnt dans le corps des animaux. Pour d^truire la vermine, il n'est pas toujours indispensable d'appliquer l'essence sur le tegument, il suflit souvent de l'administrer h rint6rieur; comme eile s'6chappe en partie par la peau avec la sueur, eile fait rapidement pörir les parasites cutanös. C'est un fait
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(1)nbsp; Tratte pratique des maladies de l'espece bovine, p. 389.
(2)nbsp; Nouv. Diet, de mid. veter., t. V, p. 320, art. Elephantiasis.
(3)nbsp; Journ. de mid. viler, de Lyon, 1867, p. 340.
Taboüiun, 3e Edition. — II.
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qui a (H6 reconnu par M. Ch. Bernard (1) et qui nous est 6galement attests par une note de M. Boiteux. 11 avail, du reste, 6t6 observe anciennement.
e. BeTulsif. — L'essence de törebenthine compte parmi les agents revulsifs les plus puissanls, et, si eile n'avait pas rinconvö-nient de tourmenter prodigieusemenl les animaux, et surtout les chevaux, il n'y a mil doute que son eniploi serait beaucoup plus frequent encore qu'il ne Test en medecine v6terinaire. Neunmoins I'experience a consacrö son usage contra la fourbure aigue et chronique, en frictions irrilantes sur le bas des mcmbres, et notam-ment sur les genoux et les jarrets; centre I'ent^rorrhagie, I'affec-tion typhoide, Tasphyxie, la syncope, le vertige comateux, etc., sur les membres, les reins, les fesses, etc.; dans les phlegmasics de la poitrine, son emploi est beaucoup moins avantageux, a. cause de lagitalion extröme qu'elle cause aux animaux malades; il est m6me prudent de s'en abstenir sur les chevaux de race distinguee, etc. Lorsqu'un cheval tombe dans sa stalle par suite de maladie ou sur la route par excös de fatigue, un bon moyen de le faire relever seul, e'est de lui frictionner les membres avec cette essence.
Un v6tcrinaire habile, Prctot (2), non content de faction dejä si ^nergique de l'essence de lerebenlhine sur la peau, a eu l'idee de profiter de sa grande combuslibilile et de rcnflammer sur le lieu m6me oü eile a 6te appliquee; il pratique ainsi ce qu'il appelle assez pittoresquement la cauterisation incendiaire, moyen r6vulsif puissant, qu'il recommande contrc les maladies graves des centres nerveux, du ventre, de la poitrine, etc.; mais, comme le fait observer judicieusement Delafond (3), ce moyen energique convient mieux dans les paralysies locales, le lumbago, les rhumatismes arliculaires, les engorgements chroniques divers, etc.; seulement on doit en user avec une extröme prudence.
B. Pr.ODUITS RfiSINEDX.
Ces divers produits, assez varies, different de la ter6benthine par I'absence plus ou moins complete de l'huile essentielle. Ils compren-nentprincipalement le Galipot et la Poix de Bovrgogne, la Poix-rc-
(1) Journ. de mid. veter. milit, t. 11, p. 328 et 339. ^2) Journ. des haras, t. XXVIII, p. 115. (3) Thirap. gtuerale, t. I, p. 487.
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sine cl la Colophane. Nous dirons quelques mots des caracleres par-ticuliers de chacune de.ces rßsines, puis nous les considererons d'une maniöre generale sous le rapport de leurs applications diverses h la mödecine veterinaire.
A. Oalipot, Barras, Poix Iilanclic ou de Bour^ogne. —i Le galipot ou ban-as est la tei'öbenlhine cpaisse et pauvre en essence qui exsude des pins ou des sapins pendant l'hiver. II est jaunätre, en morceaux irr6guliers, mamelonnes ;\ la surface, sec, solide, d'o-deur de tcröbenthine, et d'une saveur amere. Fondu et fillrö ä travcrs la paille, le galipot constilue la poU- blanche ou poixdeBour-gogne. Gette resine est en masses seches, d'un blanc jaunütre, malleable, trös-fusible, adherant aux doigts, d'une odeur faible et d'une saveur legöremcnt amere.
ß. Poix-ramp;lae, Resine jaune. — Elle s'obtient en agitant dans lean le residu do la distillation de la teröbenthine; c'est une rösine hydratee retenant 6 pour 100 environ d'eau. Elle est en masses jau-natres, opaques, peu fragiles, ä cassure vitreuse, peu odorante, et d'une saveur rcsineuse.
C. Colophane, Brai sec, Arcanson. — La colophane est la resine de la terebenthinc completement depouillee de son huile essentielle. Elle est amorphe, vitreuse, tres-fragile, facile ä pulveriser, d'un jaune rougeätre, d'une odeur faibie et d'une saveur amfere et resineuse. Elle contient deux rösines aeides, qu'on appelle aeides sylvique et pinique.
Phnrmacoteciinie. —Les resines, etant insolubles dans l'eau, ne peuvent elre adminislrces sous forme liquide, ä moins qu'on ne les dissolve dans l'alcool, Tether, les essences ou les corps gras, dans lesquels elles sont trös-solubles.
Elles entrent dans une multitude de preparations onguentaeees et emplastiques deslinces ä l'usagc externe; nous ne ferons connai-tre ici que les formules de Vonguent basilicum, les autres preparations resineuses devant trouver leur place dansle Formulaire.
1deg; Onguent basilicum.
Prenez : Pülx noire, poix-r^sine, cire jatine, de cli. 125 grammes. Huilo grassc.......................... 600 —
Faites fondre les matieres risineuses et la cire ä, une douce chaleur, ajoutez l'buile et passez dans un mauvais lingc.
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2deg; Onguent basillcum beige (Gillc).
Prenez : Colopliane..........................nbsp; nbsp; 450 grammes.
Suif................................nbsp; nbsp; 400 —
Goudron de bois...................nbsp; nbsp; 100 —
Ilnile de poisson.....................nbsp; nbsp; nbsp; 50 —
On fond d'abord los dovix promiercs substances, on ajoule riinilo et Ton retire du feu; quand le melange commence ii se figer, on y incorpore exactemont le goudron.
Effets et usages. — Appliquecs ;\ l'extärieur, snr la peau, npr5s qu'elles ont ele fondues, les r6sines y adherent fortemenl et deter-minent d'abord un efl'et irritant, et, par la suite, line action resolulive trös-marqucc. Reduites ea poudre, les resines arrötent rapidcment les hemorrhagies capillaires en formant un bouchon m6caniqne; sur les plaies suppurantes, elles moderent ä la i'ois le bourgeonnement et la suppuration. Dans le tube digestif, les corps resineux restreignent la plupart des secretions quand on les donne a. petitcs doses, el, ä doses 61ev6es, determinent la diarrhee en irritant la muqueuse inlestinale. Absorb^es par suite de la saponifica-tion partielle que leur font subir les principes alcalins contenus dans le tube digestif, les resines portent plus particulieremcnt leur action sur les reins et determinent une diurcse qui peutdurer depuis unjusqu';\ deux on trois jours, d'apres les experiences de Viborg, au dire de M. Hertwlg. A doses 61ev6es, elles flnissent par irriterles voies urinaires, restreindre la plupart des secr6tions, causer de la fiövre, etc., ä peu pres comme la terebentliine olle-meme. A I'in-terieur comme ä rexterieur, les applications des resines sont les mömes que celles de la terebentliine et de son huile essentielle.
C. PRODUITS rVROGENES.
Les produits de cetle nature comprennent la Poix noire, le Goudron, VBidle de cade, la Creosote, etc.; nous avons dejä ötudieles trois dernieres substances ä. propos des astringents (voyez t. I, page 352); il ne nous reste done plus a examiner que la premiöre, ou la poix noire.
Poix noire, Poix naTale. — Produit pyrogöne resultant de la distillation a vase clos des filtres de paille sur lesquels on a clarille la tfirebenthine on le galipot, et des copeaux enlevös sur les entailles des arbres par oü s'est 6chappe le produit resineux qu'ils ontfourni. La poix noire est solide, amorphe, d'un noir luisant, cassante quoi-
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que collanle aux doigts, d'une odeur spöciale, d'une saveur amfere, trfes-fusible et Ires-combustible, soluble dans l'alcool, l'etber, les essences et les corps gras, etc.
Effets et usages. — La poix noire s'emploie exclusivement ä l'ex-lerieur; eile entre dans la composilion d'un grand nombre d'on-guents, de charges et d'appareils contentifs; eile adhere fortement ä Ja peau, irrite assez notablcment sa surface, exerce ä la longue sur les tissus sous-jucents une action resolutive des plus encrgiques. On l'applique souvcnt, comme agent resolutlf et leger irritant, sur les engorgements indolents, sur les parties atleintes de rhumatisme, de fiüblcsse et d'atrophie musculaire, etc.; i\ tilre de moyen con-tentif, on l'emploie assez frdquemment sur les lombes, autour des articulations distendues, sur les tendons l'orcds, etc., sous forme de charge ou au moyen d'une bände qu'on fixe solidement sur les parties, etc.
Eiicens ou Oliban.
Pbarmacographle. — On designe sous ces noms une gomme-resine seche, dont l'origine est encore obscure ; on suppose que la plante qui la fournit appartient amp; la famille des Terebinthacees; e'est au moins exact pour la varicle de I'lnde, qui est extraite du Boswellia serrata (DC). Le commerce en presente deux variet6s : Tune d'Arabie, l'aulre de I'lnde. L'encens est une maliere dure, resineuse, opaque, seche, fragile, en larmes plus ou moins arron-dies, et plus ou moins colorees en jaune ou en rouge, d'une odeur balsamique faible ct agreable, d'une saveur amere et im pcu acre, brülant aiscnient ä. I'air en repandant une odeur ties-suave et tres-penctrante. A peine soluble dans I'eau, I'oliban sc dissout, au con-traire, en nolable quantite dans l'alcool.
Composition ciiimique. — D'apres une analyse de Braconnot, l'encens serail forme : de resine, 36; gomme, 31; essence, ß; et de sels de chaux et de potasse, ainsi que de quelques impure-tes, 8.
Piiarmacutvchnic. — L'oliban fait partie d'un assez grand nombre de preparations pharmaceuliques dostinees ä la medecine de I'liomme, telles que la theriaque, le bäume de Fioraventi, de certains onguents ou emplätres, etc. En medecine veterinaire, on ne l'emploie guöre qu'en fumigations dans les voies respiratoires,
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EiTets et ugagea. — D'aprßs Yitet (I), l'encens jet6 sur les char-bons ardents donne une vapeur qui facilite Texpectoration nasale, calme la toux r^cente, augmente les forces vitales, rend la respiration du cheval poussif plus libre, fait jeter l'humeur de lagourme en plus grande abondance par le nez ; eile favorise la detersion des ulceres des naseaux et de la poitrine, etc. M. Adenot (2) vante beaucoup les fumigations d'encens failes matin et soir centre le coryza ancien et la morve chronique ä son debut. Le premier ceile facilement i\ ce moyen au bout de quelques jours, tandis que la seconde ne gu6rit gdneralementqu'aprfes Temploi pers6v6rant de ce moj'en pendant un mois et quelquefois plus. Le m6me remede emplo3'6 cbez le bcEuf reussirait peut-ätre centre le catarrhe des comes apres trepanation prealable.
a. Dos Bourgeons do Sapin.
Pharmacograpiiie. — Ces bourgeons, qui viennent du Nord, et particulierement de la Russie, sont fournis par VAbies pectinata, DC. {Pinus picea, L.). Ils forment une espfece de cone compose pr6-sentant au centre un bourgeon terminal, et, tout autour, de cinq ä six bourgeons plus petits disposes en verticille; ils sent composes 'Readies roussätres, droites, prösentent une odeur balsamique et une saveur amere. Ils doivent leur activit6 aux principes r6sineux qu'ils renferment.
Emploi. — On pent administrer ces bourgeons en ölectuaire on en bol aprfes les avoir r6duits en poudre; cependant il est plus profitable de les trailer par decoction dans I'eau, ou mieux dans le vin, dans la proportion moyenne de 32 grammes par litre de vehi-cule. Ils conviennent dans les m6mes cas que la terebenlhine, et notamment dans les hydropisies, la cachexie, l'hiümaturie ato-nique, les affections catarrhales des voies gönito-urinaires ou de 'appareil respiraloire, etc. M. Hertwig dit s'en 6tre bien trouve dans le traitement de la pöripneumonie du gros b6tail ä sa deuxieme Periode. Les bales de geniövre peuvent y 6tre trös-beureusement assoeiöes.
b. Du Baume de Copahu.
Pharmacograpiiie. — On donne improprement ce nom ä une t6r6bentbine trös-fluide fournie par les Copai/era officinalis et bi-
(1)nbsp; Medecine viierinarie, t. m, p. 282.
(2)nbsp; Joum. de med. vdler. de Lyon, 18G2, p. 360.
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fuga, arbres de la famille des L6gumineuses) qui croissent principa-lement au Brasil. Le bäume de copahu est un liquide sirupeux, transparent, d'une couleur jaune ambrde, d'une odeur forte et dösagr^able, d'une saveur äcre et repoussante, et d'une density de 0,93 environ. Insoluble dans l'eau, il se dissout bien dans l'alcool concentre, lather, les essences et les huiles grasses. Mis en contact avec les alcalis, et surtout la magnösie et la chaux, le copahu se solidifie, ce qui permet de l'administrer ais6ment sous forme de bol. II est form6 d'une huile essentielle analogue ä celle de la tere-benthine, et de deux r6sines, une visqueuse et une solide appel6e acide copahurique.
i.mpioi. — Le bäume de copahu s'administre sous les mfemes formes et aux monies doses quo les törebenlhines; il agit locale-ment et dynamiquement de la m6me maniere que ces derniamp;res; mais il est, en g6neral, nolablement plus irritant pour les surfaces qu'il louche. Son action sur les reins ressemble ä celle de la t6re-bcnthine, en ce sens qu'il est comme eile sensiblement diur^tique, sculement il parait agir plus forlement que cette derniere sur la muqueuse g6nito-urinaire, ainsi que sur celle desbronches. Toute-fois, comme la vertu anliblennorrhagique qu'il possede, et qui le rend si pr^cieux pour la m^decine-humaine, trouve rarement son application chez les animaux, on doit lui preKrer, ä peu pros en toute circonstance, la t6r6benthine, d'autant plus qus son prix, dans le commerce est tramp;s-laquo;51ev6 aujourd'hui, et qu'on ne I'y rencontre pres-quejamaisäl'^tatdepurete. CependantM. Guilmot (1), v^t^rinaire beige, s'en est servi avec succes contre la blennorrhagie du chien.
c. Baumes Aromatiques. — (Matiferes balsamiques).
Les baumes sont des especes de ter6benthines qui contiennent, indöpendamment de resines et d'esstnees, des acides benzoique et cinnamique. Ces produits v^getaux complexes comprennent le henjoin, les baumes de TWlaquo; ei amp;vl Pcrougt;\amp;Uquidambar, le styrax, le slorax, etc.; ils sont trös-fröquemment employes dans la mode-cine de l'homme ä litre d'expectorants et de modificateurs des bronches; dans celle des animaux ils sont inusitös h cause de leur prix g6n6ralement trös-61ev6; peut-6lre pourraient-ils I'^tre par-fois chez les petits animaux. A la clinique de l'ecole v6t6rmaire de Berlin, M. Gerlach parait se servir souvent et avec profit du bäume
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^1) Annales vetfr. beiges, 18G3, p. 1,
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noir du Pörou contre la gale rebelle des chiens de salon surtout, ä cause de l'odeur agreable du remöde et de son efficacit^. M. Zün-del s'en est servi, dit-il, plusieurs fois avec un succös inesp6r6. (Note communiquee.)
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CHAPITRE V
DES UTliHlNS.
Synoxvmie : Emmtiiicigogues, Obstt^tricaux, Aborlifs.
On appelle vterim des medicaments sp^ciaux qui portent leur action sur la matrice par une sorte d'affinite elective, excilentla contraction de sa membrane charnue, augmentent les s6cretious de sa muqucuse, et favorisent ainsi l'expulsion des produits uaturels ou accidentels qu'elle peut contcnir.
Ges medicaments ne sont pas les souls qui puissent agir sur la matrice, car les excitants generaux, quelques purgatifs, certains diure-tiques, etc., peuvent aussi porler leur action sur cet organe et le modifier plus oumoins fortement lorsqu'ilest en 6tat de plenitude; cependant les effets de ces mddicaments sont accidentels, peu rögu-liers, tandis que ceux des uterins sont assez constants et se mani-feslent toujours avec une energie plus ou moins grande, seien les circonstances.
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Origine et caraetärcs. — Les obstetricaux sont tous tir^s du regne vegötal; leurs caracteres physiques et leur composition chi-mique sont trös-disparates; neanmoins leur odeur est toujours forte et desagreable, leur saveur amöre et plus ou moins acre, leur nature r^sineuse, extractive ou toute speciale.
siedicamentation. — Les medicaments de cette nature s'admi-nistrent presque toujours par le tube digestif, et le plus souvent en breuvage; cependant il peut 6tre utile, dans quelques circonstances, de les employer en lavements ou de les injector dans le vagin; la forme de bol ou d'ölectuaire est trös-rarement employöe, et donne toujours de faibles resultats; celle de breuvage convient mieux, et on doit toujours preförer les v^hieuies alcooliques aux v6hicules aqueux pour l'administration des uterins, toutes les fois qu'il n'y a
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pas conlre-indication formelle de leur usage. Lorsqu'on les emploie üi l'extörieur, c'est h un aulre titre qu'ä celui d'utörins.
Pharmaeodynamle. — La plupart des uterins exercent sur les tissus qu'ils touchent et dans le tube digestif une action irritante plus ou moins prononcee. Quand ils sont absorbes, ils se compor-tent en general comme des excitants g^nöraux plus ou moins aclifs sur l'ensemble de l'organisme ; leurs effels speciaux sur la matrice sont aussi do nature stimulante ou irritante, et paraissent varier selon chaque medicament. Les uns agissent plus sp6cialement sur le plan charnu de l'utörus, dont ils augmentent les contractions, comme le seigle ergote et le safran. On les appelle excitateurs ut6-rins. Les autres portent leur action sur la muqueuse, accroissent ses secretions et peuvent meme l'irriter ü la longue : telles sont la rue et la sabine. Ils regoivent le nom d'lRBllAHTS de l'utßrus. Quelle que soit, du reste, leur action sur la matrice, ces mamp;caments d6-veloppcnt rarement des phenomamp;nes patents et observables ä l'ex-terieur; tout se passe silencieusement dans la cavitö pelvienne, et Ton ne s'aperQoit le plus souvcnt de leur action que par l'expulsion plusou moins rapide du contenu de l'utSras.
Piiarmacotiierapie. — L'emploi de ces medicaments speciaux, en medecine vetcrinaire, est extrömement circonscrit. D'abord il est presque supertlu de dire qu'on n'en fait usage que chez les fe-melles; ensuite, cellcs-ci ne presentant pas la s6cr6tion sanguine periodique qu'on remarque dans l'espcce humaine, on n'a pas ä les mettre en usage pour remedier aux irregularites de celte evacuation; restent done certains accidents qui aecompagnent la parturition cbez les diverses femelies domestiques, tels que l'inertie primitive ou consecutive de la matrice, la non-delivrance, la metrite chronique, Thydropisie ou l'hdmorrhagie uterines, etc. Encore de-vons-nous faire observer que, chez les grandes femelles herbivores, en raison des dimensions des organes gönitaux, on pr6före genera-lement employer les moyens manucls, qui sont sürs et prompts, plutöt que de recourir ä l'usage des medicaments obst6tricaux, dont lactioo est toujours incertaine. Du reste, dans le cas de non-döli-vrance, les moyens chirurgicaux sont presque toujours indispensables chez les femelles des ruminants, ä cause des attaches sp6-ciales et multiples des enveloppes foetales avec la face interne de l'uterus. Enfm, dans l'histoire spöciale de chaque remede ut^rin, nous aurons le soin de faire connaitre les indications qui en recla-ment plus particulierement l'usage.
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A. UrtRINS EXCITATEUnS.
a. Du Seigle ergots [Secale comutum), Svnonvmie : B!(5 cornu ou farouche, Ergot de seigle, etc.
Pliarmaco^raphie. — On appelle Seigle crgote, Ergot de seigle, une alteration pathologique du grain de cette cereale avant sa maturity, accompagnde du developpement extraordinaire de cette semence, qui devient tongue et recourböe comme Tergot des galli-naces, d'oü vient le nom qu'il porte gdndra-lemcnt. Cette production anormale se montre principalement pendant les ann^es pluvieu-ses et sur le seigle qui croit dans des con-trees humides, sur des terrains argileux, etc. On ignore encore sa veritable nature; on le considöre comme le r6sultat de la piqüre d'un insecte, de l'altdration de la seve de la plante, comme le developpement insolite de 1'ovaire föconde, comme une espece de champignon, elc. {Sclerotium clavus, DC, Sphacelia segetum, L6v.). Gelte derniere opinion est la plus gönöralement admise et pent se justifier en partie par la nature chimique du seigle ergots.
Camctfercs. — L'ergot de seigle est allonge, Fig. 23.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; un pen courb6 selon sa longueur, rond ou
anguleux, de couleur noirätre et d'aspect corn6. Une de ses extremit^s, la plus grosse, est jaunätre, entiöre : c'est celle qui adhörait ä l'öpi; l'autre, qui ötait libre, est mince et erevassde. La surface, d'un noir violacö, präsente plusieurs sillons longitudinaux et quelques crevasses transversales. L'int^rieur, dur et fragile comme la substance d'une amande, est jaune ou gris au centre et d'une teinte vineuse ä la circonference. L'odeur du seigle ergots est forte, repoussante, et rappelle celle du tabac ä priser, sa saveur est amöre et acre; sa poudre, d'un gris bleuätre, est trfes-hygromötrique, trös-alterable, et ne doit pas 6tre pr^par^e ä l'a-vance.
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Rdeolte et conserTation. — II faut, autant que possible, cueillir
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le seigle ergotö i la main, sur les 6pis altöi-ös et au moment oü il vient d'acquörir tout son developpement, c'est-ä-dire quelque temps avant la moisson. Gelui qu'on recueille sur l'aire de la grange, aprös le battage des grains, parait 6tre moins actif; on doit renfermer les grains enliers de l'ergot de seigle dans de pelits fla-cons bien bouches, toujours pleins et conserves dans des lieux sees. Bien que quelques auteurs pretendent que le seigle ergote vieux et tomb6 en poussiöre est aussi actif que celui qui est recent, il nous parait convenable de le preserver au moins de Ihumidilö et de renouveler la provision chaque annee.
Compoaition ciiimiqiic. — Malgrö les recherches de Vauquelin, de Wiggers, de Chevallier, de Legrip, etc., la composition du seigle ergotöest encore impaiiaitementconnne. Voici les principes qu'on y signale : Vergotine, principe mal defini encore et auquel on attri-bue les proprietes hemostatiques de l'ergot de seigle ; une huile grasse jaune, qui serait pourvue des vertus narcotiqnes tic ce medicament d'aprös les uns, et tout ä fait inerte d'apres les autres. Les matiferes qu'on y rencontre de plus sent: un peu d'amidon, änsucre, de la gomme, de la fongine, de la cerine, de la resine, des matteres colorantes, violette ci jaune, de la cellulose, des sels, etc.
Pharmacotechnic.— Les preparations qu'on fait subir ä l'ergot de seigle sont peu nombreuses en pharmacie vet^rinaire; le plus souvent on le r^duit en poudre au moment meme de s'en servir, et on le traite ensuite par infusion dans l'eau, les liqueurs alcoo-liques, etc. En le traitant par l'eau et en evaporant la solution, on obtient un extrait mou trös-soluble, rouge-brun, qu'on appclle ergotine Bonjean, mais qui n'est qu'un extrait aqueux auquel on a enlev6 la resine avec l'alcool. Enfin, au moyen de l'ether, on peut söparer l'buile jaune nüputde narcotique.
si^dicameniation. — Quand on donne le seigle ergotö comme agent utörin, c'estä peu pres conslamment sous forme de breu-vage; mais, sion l'employait äd'autres litres, on pourrait l'admi-nistrer en bol ou en 61ectuaire. Les doses moyennes sont les sui-vantes :
1deg; Vache et jnment....................... Iß ä 32 grammes.
2deg; Chfevre, brebis et truie................. 4ä 8 —
3quot; Chienne et chatte..................... 2ä 4 —
Ces doses peuvent 6tre r6pet(5es au besoin.
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Piiurmacodjnamie. — Les e£fels du seigle ergote doivent 6tre dislingues en medicinaux et en toxiques.
1deg; EflTetlaquo;medicinaux. — L'action que le seigle ergote exerce sur les surfaces naturelles et sur les lissus denudes, a 6te pen etudiee sur les animaux, mais ellc parait 6tre pen irritanle ; on a constatö chez I'homme que I'extrait aqueux arramp;lait assez rapidement les hemorrhagies capillalres, et qu'il exer^ait sur les tissus denudes une action manifestement astringente. Dans le tube digestif, les elfels sent pen marques lorsque le medicament est donne ä petites doses; cen'est que quand les quantites ing6rees sont considerables qu'il survient des vomisscmenls cbezles carnivores et une irritation grave des inlestins cbez tons les animaux. Quant aux effets g6ne-raux ou dynamiques produits par le seigle ergote i\ dose m6dici-nale, lorsque ses principes aclifs ont ete absorbes, ils sont presque nuls sur les animaux sains et mont 6te que tres-imparfaitement etudies encore; mais il resulte des essais entrepris par divers au-teurs sur la plupart des animaux domestiqnes, que ce medicament exerce sur eux comme sur rhomme deux effets en quelque sorte opposes : une sedation tres-prononede du centre circulatoire, et une excitation önergique des centres nerveux, etsurtout de la portion posterieure de la moelle epiniero. Nous relrouverons cesdeux effets culminants de l'ergot do seigle ä propos dc l'action toxique qu'il exerce sur l'organisme, et que nous allons 6tudier mainte-nant.
2deg; Effets toxiques. —L'empoijonnement des animaux par le seigle ergote s'appelle ergotisme. II pent surveniraubout d'un temps plus ou moins long, selon une foule de circonstances, et surlout suivantqu'on donne l'ergot de seigle seul ou melangeauxaliments. Dans le premier cas, il survient au bout de quelques jours chez les oiseaux, et apres des semaines et meme des mois chez les mammi-feres, selon qu'on a plus ou moins force ou rapproche les doses. Dans le second cas, il est beaucoup plus lent encore, et, quand il manifeste son existence au dehors par des phenomenes apparents, la destruction de l'organisme est dösormais consommöe, et aueun moyen ne pourrait plus y apporler de remede. C'est un exemple remarquabled'empoisonnement chronique ou lent.
Lessignes caracteristiques de l'ergolisme sont de deux espamp;ces: les uns tiennent ä faction excitatrice, narcotico-ucre, que l'ergot exerce sur les centres nerveux; les autres sont dus ä l'actionseV/a-
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tim qu'il produit sur le coeur. Quand les premiers pr^dominent, comme on l'a observe dans certaines 6pidemies sur l'espece hu-maine, on dit que l'ergotisme eslconvulsif; lorsqu'au contraire ce sont les seconds qui sent les plus prononcös, l'ergotisme esl appe-le gangreneux. II est difficile d'ötablir cette distinclion chezles ani-maux, oü les signes des deux especes sont mdlang6s k peu pros en egale proportion, ainsi que nous allons le demontrer.
1deg; Solipamp;iles. — De lous les anirnaux domestiques, ce sont les soli-püdes qui sont les moins exposes ä rempoisonnement par le seigle ergolö, parce que l'avoine, le grain qu'ils reQoivent le plus souvenl, est raremenl atteinte de celte alteration. Deux auteurs seulement, MM. Hert-wig (I) et Parola (-2), ont fait quelques experiences sur les solipödes avec le seigle ergote. Le premier adrninistra 3 kilogrammes et demi de cetle substance ä uu cheval dans l'espace de vingt-quatre jours; il observa quelques phenomenes nerveux et une grande depression de la circulation, mais point d'effets de gangrene seche. Le second fit prendre ä une mule atteinte de coryza chronique, pendant six jours, le seigle ergote ä la dose d'une a deux onces chaque jour. II y cut du ralentissement de la circulation, de l'abaissemeut dans la chaleur du corps, de l'embarras dans la respiration, la perle de l'appelil et des forces, de rabattement general, que]ques tremblements musculaires, un peu de güiidemeut aux genoux vers la fln, etc. Le sujet fut sacriflä. Lejetage par les naseaux avait disparu.
'2deg; Craiuis rnminantg. —L'empoisonnement des grands ruminants par l'ergot de seigle est plus commun que eclui des solipedes, parce que ces anirnaux regoivent assez souvent, comme supplement de nourritLire, les menus grains, provenant do la grange et du vannage, lesquels ren-ferment loujours plus ou moins d'ergot du seigle ou des autres grami-nfies. Cliez les grands ruminants les pbenomines convulsifs sont nuls ou pen accuses; mais les efl'ols depressifs sur le systöme sanguin sont, au contraire, tris-marques. Du reste, la sanle se maintient saus atteinte grave pendant des semaines et meine des mois, si l'ergot est donue avec les aliments. Seulement les parties placees en appendice pordent peu ä peu leur cbaleur naturelle, comme on le remarque aux oreilles, ä la queue, au bas des extrömitös, etc. La region digitäe, et quelquefois möme la region mßlacarpienne et rnötatarsiennc, comme l'a observg M. Decoste (3), sont frapp^es de gangrine seiche. Alors ces parties perdent leur chaleur, leur sensibility, leur souplesse, se durcissenl, se momi-fient, et bientöt se sßparent sans douleur des parties restees encore vivanies.
(1)nbsp; Pharmacie pratique, p. 510.
(2)nbsp; Nouvetlcs Recherches sur le seigle ergote, 1845. Brochure.
(3)nbsp; Recueilde mid. veler., 1848, p. quot;94.
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3deg; PeiKs rominantR. — On sail que le mouton peut, comme les au-tres animaux, subir la funeste influence de l'ergot do seigle; mais la science manque do documents prods a l'ägard de ce petit ruminant et de la cWvre.
4deg; Pores. — II r(5sulte de quelques experiences faites sur ces animaux par Tessier (1), que le seigle ergote les empoisonne au bout d'un temps plus ou moins long selon leur force de resistance. On remarque d'abord des vertiges, une station cliancelante, une marche incerlaine, des g6missements, le gonflement des yeux, etc.; pnis les oreilles, la queue, le has des membres, perdent leur clialcur et leur vitalite; bien-töt apparaissent des taches livides, qui deviennent ensuile noires etgan-greneuses, et sontle point de depart de la Separation des parties morti-flees d'avec les parties vives.
'6deg; Chlens. — M. Diou (2) a donnß a des chiens du seigle ergote, ;l la dose de 13 grammes par jour; les animaux furent bientöt pris de dügoüt, d'une diarrhee sanguinolente, d'un ^coulement nasal egulement teint de sang, de tristesse, d'aballemeut, de faiblesse et tomberent bientöt dans un marasme effrayant. Les experiences n'ayant pas ele poussfics jusqu'au bout, on n'a pas pu observer de phenomines de gangrene seclie.
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6deg; Oiüeaux laquo;le basse-cour. — Ces pelits animaux sont les plus exposes ä rempoisonnement qui nous occupe, parce qu'ils recoivent sou-vent comme nourrilure les r^sidusdu netloyuge des grains^ qui sont tou-jours plus ou moins riches en seigle ergote. Les premiers signes de cet empoisonnement sont d'abord la perte de la vivacite, l'apathic et l'en-gourdissement; puis il y a des vertiges, les ailes sont parfois tral-nantes, etc.; enfin il survient des signes plus caracterisliques : un ecou-lement sanguinolent s'etablit par les narines; la crute devient noire, se fletrit d'abord, puis se momiüo; 1c bee se desseche et sc detache; il en est bientöt de möme de la langue; les plumes perdent leur brillant et tombenl, etc.; dte lors les animaux ne tardent pas ä mourir.
En resume, les signes les plus ordiuaires de l'ergotisme cbez les divers animaux, sont les suivanls : Ilübetement, regard fixe, vertiges, pupilles dilatees, ivresse, coma; Iremblemenls musculaires d'abord, puis se-cousses convulsives, attaques tetaniques, surtout dans les membres pos-terieurs, qni deviennent cnsuile faibles et se paralysent; station vacil-lante, marclie lene el difficile, etc.; faiblesse gönerale, amaigrissement progressif; pouls lent et miserable, peau froide; poils lernes, membres, oreilles, comes, queue, ayant perdu leur chaleur naturelle; (icoulemenl
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(1) Mdm. de ta Societi de mid., 1777, p. 587.
{Y) Tratte de mat. medic, el de thirap., t. II, p. G98.
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söro-rauqueuK et parfois sanguinolent par les narines, engorgement froid des membres; points noirs, taclies livides, plaies gangröneuses; gangröne seche de la crßte, du bec et de la langue des oiseaux; des oreilles, de la queue, des phalanges, chez les mammifires, qui sedßta-chent pen a peu et piüce par piece, du tronc, sans inflammation ni douquot; leur, etc.
lesions. — Le tube digestif est plus ou moins fortement irrite, les viscferes sont flasques et ramollis, les muscles semi-g61atineux, le sang fluide, violace, Tinterieur des vaisseaux rouge comme dans les maladies pulrides, etc.
Antidotes. — On n'en connait aucun qui soitcertain, car le plus souvent Tergolisme est au-dessus des ressources de l'art; cepen-dant, s'il n'est pas trop prononce, on doit employer les alcooli-ques, Tammoniaque liquide, lecamphre, le quinquina, l'angelique, lather, la valeriane, l'opium, la Üi6riaque, etc.
Pbarmacotiivrapie. — Nous avons ä Studier sous ce titre les ef-fels et les indications therapeuliques de l'ergot de seigle.
1deg; Eflets therapeutiques. — Les effets thdrapeutiques les plus averts du seigle ergotö sont d'abord son action excitante sur la malrice, dont il provoque vivement les contractions pendant l'ac-couchement ou möme ä d'autres periodes de la gestation, et en-suile son effet contro-stimulant, d'oü dßrivent sesproprietes hemo-staliques generalement reconnues. Nous laisserons de c6t6 l'etude de ce dernier effet, qui n'a pas encore et6 rigoureusement constate chez les animaux, pour concentrer notre attention sur l'action sti-rnulante ut6rine.
La propriöte que possöde le seigle ergole d'agir par affinity Elective sur l'ulörus et de solliciter les contractions de sa tunique char-nue, est assez gönöralement admise par la plupart des mödecins et des veterinaires. Chez les grandes femelies domestiques, cette action n'a peut-etre pas 6te constat^e d'une maniere assez rigou-reuse scientifiquement parlanl; mais eile est reconnue en quelque sorte tacitement par le plus grand nombre des praliciens, qui la mettent journellement ä profit dans les accouchements difficiles. D'aprös Lafore (1), qui s'exprime ainsi sur ce sujet: laquo; Ce medicament est douö de proprietös spöcifiques incontestables dans Ta/onze
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(1) Malad, particulieres aux gi-ands ruminants, p, 503.
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de la malrice; on Tadministre dans un liquide excitant, le vin, l'in-fusion de plantes aromatiques, etc., h la dose de 13 i 60 grammes, suivant la taille de la vache et la n6cessit6 d'exciter plus ou moins l'utörus... raquo; Le seigle ergot6 a-t-il des propn6t6s abortives? en un mot, peut-il provoquer les contractions de rut6rasavant le terme de la parturition et provoquer un accouchement prematurß ? La question est assez g6n6ralement rösolue par la negative. Ainsi MM. Dieu, Bonjean, Millet (1), etc., out fait des tentatives sur des cbövres, des chiennes, des chaltes et des lapines, qui sont restees vaines. A l'Ecole v6terinaire de Dresde (2), on a donnö le seigle ergots h la dose de plus de 200 grammes par jour h des vaches pleines, sans determiner l'avortement.
L'action du seigle ergotö sur la matrice se developpe assez rapi-dement, et en general au bout de quinze ä vingt minutes; sa dur6e moyenne est d'environ une heure, et rien n'est plus facile que de la prolonger en renouvelant les doses. Les contractions uterines pro-voquees par ce medicament, au lieu d'ötre courtes et intermit-tentes comme celles qui sont naturelles, sont prolongdes, presque continues, et souvent d'une energie extröme. Aussi doit-on s'assu-rer avec soin, avanl d'employer ce mddicament aetif, qu'aucun obstacle mecanique provenant de la möre ou du petit n'enlravera raccouchement; sans cette precaution on est expose ä voir la matrice se dechirer, le foetus mourir asphyxie, etc.
2deg; Intiicaiions thcrapentiqucs. — Le seigle ergotö s'emploie sous deux points de vue : comme excüateur de la moelle epiniere et comme agent hemostatique.
a. Excitateur. —A ce tilre, l'ergot de seigle s'emploie dans ce qu'on appelle Vatonie ou Vinerlie de la matrice, que cet dtat seit primilif, qu'il soit consecutif; on Femploie egalement conlre la non-delivrance, seul ou mclang6 aux utcrins irritants. Favre, de Geneve (3), assure qu'il est d'une efficacitc remarquable pour arrß-ter les chaleurs chez les femelles domestiques et surtout chez les vaches tawelieres. Ind6pendamment do ces applications usuelles, les medecins out employe le seigle ergotö contre la m^trite chro-nique, les engorgements et les öcoulements uterins, etc. M. Cau-
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(l) Mim. de i'AcaiL de mcil., 1854.
f2) Weis, Notiods de Phormacologie ve'ler., p.
(3) Veler. Campagnard, p.211.
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vet(l) a imit6 cette pratique avec succös dans un cas de m6tro-vaginite purulente survenue chez une jument de race ä la suite d'un accouchement laborieux, et compliqu^e d'un engorgement oedematic et douloureux d'un membre postörieur {Phlegmatia alba dolens). La dose etait de 12 grammes par jour en trois paquets.
On a reconnu depuis quelques annees, dans I'espece humaine, que l'ergot de seigle etait un moyen puissant dans le cas de para-Jysie de la vessie, du rectum, des membres posterieurs, etc., et qu'il constituait un succedanc ou lout au moins un auxiliaire tres-utile de la noix vomique. C'est un moyen qui nous paraitration-nellement indique dans la paraplögie des vaches fraiches v616es, et dans les cas analogues qu'on pourrait remarquer chez les autres femelles. Le veterinaire allemand Spinola (2) dit s'en etre servi avec succös centre la flevre vitulaire.
b. Ucmostatique. — 11 est reconnu aujourd'hui que I'extrait aqueux du seigle ergote est un des mcilleurs moyens qu'on puisse employer contre riiemorrhagic uterine, qui presente souvent tant de gravile dans I'espece humaine. Chez les animaux, cet accident est rare et generalement sans gravitc; toulefois, uiToccasion, c'est un remede qui pourrait rcudre service, ainsi que contre I'hematurie, l'öpistaxis, l'cnterorrhagie, Themoptysie, les hemorrhagies capillai-res, etc. Enfin, les divers (5coulements mucoso-purulenls des mu-queuses sont, dit-on, 6galement modifiös avantageusement par I'usage un peu prolonge de l'ergot de seigle, etc.
b. Du Safran (Crocus -sativus, h.).
Pliarmacogrraphie. — Le Safran est une plante bulbeuse de la famille des Iridees, originaire d'Orient, et cultiv^e dans toute I'Europe pour les besoins dc I'industrie. On n'emploie que le stig-mate triflde du pistil; c'est ce qu'on appelle safran dans le commerce. 11 est sous forme de filaments allonges, souples, 61astiques, entortillös, d'un jaune orang6 fence, d'une odeur vive et penetrante, d'une saveur amöre et aromalique, teignant la salive en jaune et donnant une poudre d'un beau rouge 6carlate. Le safran contient les principes suivants : essence, ladle grasse, mattere colo-rante jaune (polychrome), gomme, albumine, sels, etc. II est souvent falsilie avec des p6tales de carthame ou de souci, des fibres desse-
(1)nbsp; nbsp;Journ. des väir. du Midi, 1851, p. 97-
(2)nbsp; Manuel de pathol. ei de thirap. vilir,, p. 156.
Taboorin, -3e edition. — 11.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 31
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chees el colorees de chair musculaire; ces fraudes se reconnaissent en mettant le safran suspect dans de l'eau tiöde : les pdtales et les fibres musculaires reprennent leur forme et leur aspect naturals.
Effets et usages. — Le safran se donne en infusion aqueuse ou vineuse, ä la dose de 16 ä 32 grammes pour les grands animaux, et en quantites proporlionnelles aux petits. II agit sur I'appareil digestif comme un puissant stomachique; sur le systöme nerveux comme un antispasmodique assez önergique, et sur I'uterus comme un excitateur des plus aclifs. Malgre ces proprietes multiples, le safran est peu employe par les v6t6rinaires, ä cause de son prix ex-trömement 61ev6. II entre dans les formules de plusieurs preparations pbarmaceutiques, du laudanum de Sydenham notamment.
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E. UTERIXS IRRITANTS.
u. Eue dos jardins [Rula graveolens, L.).
Pbiirmacograpiiie. — Gette plante, qui forme la base de la fa-mille des Rutac6es, croit spontanöment dans les lieux arides, mon-
tueux, et se cultive dans les jar-dins. Les tiges en sont droites et rameuses. Les feuilles, d'un vert glauquc ü l'ötat frais, et jaunätres une fois qu'elles sont dess^chees, sont alternes , composees de fo-liolcs ovales , cunöiformes. Les fleurj, d'un jaune verdaLre, ferment un corymbe terminal au sommel des rameaux (Voy. la figure 24). Toutes les parlies de celte plante exhalenl une odeur vive et repoussante el jDrcsentent une savour amfere el acre; la dessicca-lion affaiblil bcaucoup ces pro-
Fi,. 21.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Pri,5tlt;5S-
Pliarmacotecliiiie.— Les feuilles et les rameaux de la rue, qui sont les parties employees en m6de-cine, contiennentles principes suivants : huile essentielle [.rhs-nciiw, principe resineux, chhrophylle, albumine,extraetif, gomme, fecule, etc. Les preparations qu'on fait subir ä cettc plante sont peu nom-
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breuses et simples ; quand on en trouve en quantite süffisante, on I'ecrase dans un mortier et Ton en extrait le sue; mais le plus souvent on la traite par infusion dans I'eau ou les liqueurs alcoo-liqueSj pour confectionner des breuvages ou des lavements.
Sledicamentatioii. — On administre la rue en breuvase dans lanbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ?
majonte des cas; cependant on pent I'employer aussi en lavements; ä l'extörieur, on remploie en cataplasmes apres l'avoir ecrasöe, ounbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; j
Ton en extrait le sue, qui est mamp;ang6 ä l'eau-de-vie et qu'on applique sur des solutions de continuitd anciennes. Les doses de rue fraiche sont de 64 \ 125 grammes pour les grandes femelles; de IG ä 32 grammes pour les moyennes; et de 4 ä 8 grammes pour lesnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; l
petites.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;j
Eflfctg et usages. — L'aclion locale de la rue fraiche est irri-tante, surtout pour les tissus denudes; eile exerce sur les plaies et les ulcferes une action exoitante el antiputride des plus marquees; et sur les tumeurs indolentes eile produit un effet fondant comparable ä celui de la cigue. Dans le lube digestif, eile parait conservernbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;'• ses qualites irritantes, car tons les auteurs sont unanimes pour re-connaitre qu'un usage prolonge ou des doses trop 61ev6es de cette ' plante ne tardent pas ä irriter notablement le tube gastro-intestinal. Quant ä Faction gßnfirale de la rue, eile est excitante pour tout l'organisme et devient memo narcoüco-äcre quand les doses sont Ircs-elevees. Enfin, son effet spöcjal sur la malrice parait 6tre irritant et porter plus particulierement sur la muqueuse, dont il aug-menterait les s6cr6lions; aussi doit-on etre sobre de l'emploi de ce m6dicatnent et l'associer autant que possible aux aulres ut^rins, etnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;'
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particulierement au seigle ergotö. On croit assez generalement,
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aux environs de Lyon, que la rue rend steriles les femelles aux-quelles on en administre dans le cas de parturition difficile; nous ne savons jusqu'ä quel point cette croyance est fondee, mais eile nous parait pen vraisemblable.
Independumment de son emploi comme moyen obstetrical dans les parts laborieux et la retention du dölivre, on administre I'in-fusion de rue en breuvagc contre lesvers intestinaux; en lavements irritants comme succödanfis de ceux de tabac; en injections dans le nez contre I'ozene, etc. A I'ext^rieur, e'est un d^tersif puissant des plaies et des ulceres de mauvaise nature ; un fondant önergi-quesur les engorgements indolents, etc.
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h. De la Sabine [Juniperus sal'inu, L.).
i'iiam.urlaquo;laquo;ranhio. — La Sabine est an petit arbrisseau de la fa-mille des Coniferes, qui cvoit sur les lieux sees et pierreux du midi
de la France, et qu'on cultive quel-quefois dans les jardins.Les feuilles, qui sont la scule parlie employee en medecine, sonttrös-petites, squa-miformes, rapproeböes, oppos6es, ovales, aigues et comme imbriqu6cs sur la tige et les rameaux (Voy. la figure25). Leur odcur est lereben-thinee et leur saveur araöre et acre.
Composition cliimiquc. — D a-
pres les reebcrches de M. Gardes, la sabine conlient les principes sui-vants : huile essentielle, resine, ex-tractif resineux, acide gallique, chlo-rophyllejigneux, sels, etc. L'esscncc) qui est le principe aclif, est de cou-leur citrine, trfes-lluide, tres-aroma-tique et de m6me nature cbimique que celle de terebenlbine.
niapniacoteclinie. — La Sabine
subit des preparations assez variees; le plus souvent on la r6duit en poudre; d'autres fois on la traite par infusion dans 1'eau ou les liqueurs alcooliques; on en retire parfois de l'buile essentielle par dislillation ou par l'intermediaire de 1'alcuol. On fait, pour I'usage externe, une pommade fondante energique, dont voici laformule:
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Pommade de sabine.
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Pronoz : Poudre süclie do sabine................
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1 partio.
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Axonge................................. 2 —
Incorporez h [void, ou micux faites fondre la graisse, versez-la bouillanto sur la poudre et rcmucz jusqu'i refroidissement complet. On poun-ait remplacer I'axonge par la turebentliinc.
BlFdicamcntation. — On adminislre la sabine en breuvages ou en bols; la forme d'61ectuaire ne convient pas ü cause des pro-
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prieles irritantes de la poudre de celte plante. Les doses de sabine sfeche sont, d'aprfes M. Hertwig, les suivantes :
1deg; Grands herbivores................. 15 ä 64 gi-ammos.
2deg; Petits ruminants et pores........... 2 ä 8 —
Squot; Carnivores........................ 0,55 ü 2nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—
t'liarmaeoiijnaniic. — Appliqufie sur la peau, la sabine agit h. la manifere des rubefianls, et sur les tissus d6nud6s comme un v6si-cant; dans le tube digestif, clle est 6galement irritante et pent rneme determiner une inflammation gastro-intestinale mortelle quand on en prolonge I'usage trop longtemps. Les effets gön^raux sont encore pen connus; cependant ils sont excitants, toniques et lt;liur6tiques ä petites doses; mais ä doses lt;51ev6es, ils deviennent irritants et se portent d'une maniere spöciale sur la muqueuse de la matrice, dont ils tendent ä augmenter les secretions et les exhalations. On a remarquö, dit-on, que cet arbrisseau rend plus vifs, plus ardents, les chevaux qui en ont mange ; les maquignons alle-mands leur en donnent souvent dans cette intention (I). Celte assertion, qui nous avail d'abord paru hasard^e, se trouve confir-m6e en partie par les expöriences du professeur Sick, de l'Ecole vet^rinaire de Berlin, rapportee par Hertwig (2), desquelles il r6-sulteque la sabine memo ä assez forte dose, m6lee aux aliments, donne de quot;embonpoint aux chevaux qui en reQoivent.
Piiarmacoth^rapie. — La sabine, comma agent obstetrical, est employee seule ou unie aux autres ut6rins, centre raccouchement retarde par suite de l'inertie de la matrice, et surtout contre la non-dclivrance. Un praticien habile, M. Garreau (3), assure que l'infusion de sabine combin6e Jl la teinture ulörine de M. Caramija (V'oy. le Formulaire), lui a toujours rfiussi contre la non-d61ivrance totale ou partielle chez les vaches, m6me deux mois apres la mise has. Indöpendamment de ces applications spamp;iiales, M. Hertwig re-commande celte plante contre la gourme chronique, la bronchite ancienne, la morve, le farcin, la p^ripneumonie 6pizootique, la pourriture du mouton, les vers intestinaux, l'inappötence opiniä-tre, etc.
A l'exterieur du corps, la poudre de sabine convient pour aviver
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(1) Dien, Maliere midic. el thiirap., t. Ill, p, 261.
Ci) Pharmacol.pratique, p. 254.
lt;:() Recueil de mMec, väer., 1846, p. 46.
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48Cnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEUICAMENTS EVACUAXTS.
les plaies et les ulcöres atoniques. pour detruire les ectozoaires, pour trailer la gale, etc. Un veterinaire allemand, M. Beek (#9632;!), preconise beaucoup la pommade de sabine comme fondant des lumeurs indolentes, telles que Veponge, les moleltes, les vessigons, les tumews de la mächoire interieure des boeufs, etc. II parait que ce moyen r^ussit souvent.
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CHAPTTRE VI
DES VERMIFUGES. Synokysiie : Anthelmtnthiques, Vermicides'.
On donne le nom de vermißiges aux medicaments qui ont la pro-pri^te de d6truire les parasites qui vivent dans le corps desanimaux et mfeme de les expulser lorsqu'ils existent dans le tube digestif.
Quelqnes auteursne donnent pas la meme signification aux mots vermifuye (2) et antkelniinthique{3) : le premier servirait ä designer les medicaments qui ont la double propridte de tuer et d'expuiser les entozoaires qui vivent dans I'appareil digestif; tandis que le second, auquel on donne comme synonyme le mot vermicide, desi-gneraitles remedes qui ont la vertu de detruire non-seulement les parasites, mais encore la diathese vermineuse qui les accompagne. II est beaucoup plus simple de considerer ces diverses dönomina-tions comme synonymes et de les employer indifKremmeut pour designer les medicaments qui nous occupent.
Si Ton ne considerait que la propriete de faire perir et d'expuiser hors du tube digestif les vers qui s'y döveloppent et qui y vivent, les medicaments vermifuges devraienl etre les plus nombreux de la maliere medicale, car un grand nombre de substances acres, irri-tantes, purgatives, et möme des matiercs inertes, produisent ce resultat lorsqu'elles sent ingerces en quantity notable ou pendant quelque temps dans les voies digestives. Mais si Ton ne veut admet-tre comme jouissant de vertus anthelmintbiques que les medicaments qui detruisent, par une sorte de vertu spdeifique, les parasites
(1)nbsp; Journ. de mid. vete'r. de Lyon, 1850, p. 23G.
(2)nbsp; De vermis, ver; et fur/are, cliasser.
(3)nbsp; De ivTi, centre; et sJ.imOo;, vers.
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qui se d6veloppent dans les diverses parties du dorps, cette classe de remedes est au contraire extrömement circonscrite.
Orlgrlne et enumeration. — Les vermifuges sont tir^s des trois rögnes de la nature, comme I'indique l'^numöration suivante :
1deg; R^ne mineral. — Etain, fer, zinc, mercure, soufre, calomel, ^mfitique, acide arsönieux, etc.
2deg; Rfegne fdgvtal. — Mousse de Corse, fougfere male, ^corce de racine de grenadier, kousso, kamala, tanaisie, scmen-contra, alofes, assa-foelida, ail, camphre, c6vadille, essence de terebenthine, benzine, huile de petrole, 6ther sulfurique, etc.
3deg; n^gne animal. — Huile empyreumatique, huile aniraale de Dippel, fiel de boeuf, etc.
Pharmacotechnie. — Les anthelminlhiques sont des medicaments trös-disparales sous le rapport de leurs caractöres exterieurs et de leur nature chimique; aussi sont-ils soumis ä des preparations lies-variees, qui seront plus utilement indiqu^es h. propos de l'his-loire parliculiere de chacun d'eux. Du reste, ces medicaments sont rarement employös isol^ment; le plus ordinairement ils sont asso-ciös entre eux ou combines t\ d'autres agents de la matifere m6dicale.
Medicamentation. — Les vermifuges s'administrent le plus ordinairement dans le tube digestif sous forme de bols, d'61ectuaires, et mieux sous celle de breuvages; on les eraploie assez fr6quemment aussi en lavements; quelquefois on les adminislre en fumigations dans les voies respiratoires; enfin on les applique, mais rarement, sur certains points extörieurs du corps, soit dans le but de les faire pen^trer par absorption, soit pour op6rer une medication locale.
Quand on doit administrer ces m6dicaments dans le tube digestif, ce qui est le plus frequent, il est utile de soumettre les animaux ä la plupart des precautions pr61iminaires que nous avons indiqu6es ä propos des purgatifs; il est indispensable aussi de maintenir les animaux h la diete pendant la duröe de la medication; enfm, si les entozoaires habitent le canal digestif, il est necessaire, pour assurer leur expulsion, d'administrer un purgatif lorsqu'on suppose que les remödes vermifuges ont accompli leur ceuvre.
Lorsque les parasites sont concentres dans les voies digestives, un petit nombre d'administrations de remfedes vermifuges peut
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sufflre pour amener leur entiöre destruction; mais quand ils sent r^pandus dans d'autres points de röconomie, comme les voies res-piratoires, l'appareil genito-urinaire, l'oeil, le tissu cellulaire, les sereuses, le Systeme sanguin, les centres nerveux, etc., et surtout lorsqu'il cxiste une diathese on une infection vermineuse, une indication vermifuge est indispensable pour detruire entierement ces hötes si opiniätres; il faut, en quelque sorle, que les solides et les liquides de l'economie soient profondöment imprögnös des molecules vermicides pour que I'lielminthiase disparaisse completement. Enfin, comme les affections vcrmineuses sont liees presque toujours ä un 6tat profond de d6bilil6 de tout Torganisme, il est souvent nöcessaire d'employer, concurremmentavec les vermifuges, des medicaments excitants, toniques, artringents, etc.
Pharmacodynamie. — Les effets locaux externes et internes des vermifuges ne prösentent rien de notable ; quant ä leurs effets ge-ncraux ou plutöt specifiques, comme ils ne se manifestent jamais au dehors par des changements fonctionnels appreciables, leur 6tucle ressort de la pharmacotbörapie, puisqu'ils constituent essentielle-ment des effets thörapeutiques.
Pharmacoth4rapie. — L'action thörapeutique des vermifuges doit 6tre comptöe parmi les actions les plusfranchements/;elaquo;7?lt;?Mes, car eile agit directement sur la cause du mal, et trfes-faiblement sur l'economie, comme on le voit par la destruction des vers intesti-naux; lorsqu'il existe une infection vermineuse, ces medicaments semblent bien, il est vrai, modifier profondöment et tres-favorable-ment l'öconomie animale, mais le plus souvent leur action est purement indirecte, et provient de la destruction de la cause de la d6bilit6 ou de la diathöse vermineuse; ce qui prouve qu'il en est ainsi, e'est que le plus souvent on est forc6 d'employer un trai-tement suppl^mentaire aprös la mort des parasites, pour relever l'organisme des atteintes graves qu'il avait subies.
Par quel mecanisme les antbelminthiques parviennent-ils ä faire p6rir les parasites qui vivent dans I'inlimitö de l'organisme? On l'ignore entiörement. D'abord ce mecanisme varie probablement selon chaque remfede, et peut-6tre aussi ä l'egard de chaque parasite. Faut-il admettre, avec quelques auteurs, que tantöt ces medicaments empoisonnent nSellement les belminthes, que d'autres fois ils les asphyxient en boucbant leurs stomates, que dans d'autres circonstances ils les font pörir en determinant cbez eux une
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veritable indigestion, etc.? En supposant mßme que ces diverses hypolhöses fussent vraies, il n'y aurait que de tres-faibles avantages ä les adopter; il vaut done mieux s'abstenir, jusqu'il nouvel ordre, de touts explication snr ce sujet obscur.
On admet g6n6ralement que les vrais anlhelminlhiques peuvent agir sur tons les vers qui se developpent dans I'economie animale ; cependant, tout en admettant cette opinion comme vraie en tbose genferale, nous devons faire observer que certains d'entre eux agis-sentplus aisement surquelques parasites que sur d'autres : teile est, par exemple, l'öcorce de racine de grenadier pour le tenia, I'Luile empyreumatique de Chabert pour les larves d'oestre, etc.
Parmi les vermifuges, nous ne decrirons, comme les plus impor-tants, que la Mousse de Corse, le semen-contra, la Fowjbre mule, VEcorce de grenadier, 1c Kousso, le Kamala et VHuile animale empyreumatique.
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a. De la Mousse de Corse (Fucus helminihoeorton, Latoni'ette). Sysonvmie : Mousse tie mer, Coralline de Corse.
Pharmacogrraphie. — On designe sous ce nom, dans les pharmacies, un mölange d'algues, de polypiers, de coquillages, de graviers, etc., qu'on r6-
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colte sur les rochers de bords de la Mediterra-n6e, et particulierement en Corse. Teile qu'on la trouve dans le commerce, cette matiere est sous forme de touffes brunä-tres, serrees, composöes de filaments rougeätres, entrem616s sans ordre, de
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lames membraneuses, de
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Fig. 26.
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tiges blanchätres et arti-cul^es, etc. Ce melange exhale une odeur de mer prononede, et presente une saveur sal^e, amfere et naus6euse. D'apres une an-cienne analyse du docteur Bouvier, la mousse de Corse est com-pos6e de gelatine, de cellulose, de sels ä base de potasse, de soude, de chaux et de magn6sie, c'est-ä-dire de ceux qu'on trouve dans les eaux de la mer; en outre, il est certain qu'elle contient de l'iode, et probablement du brome.
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Emploi. — La mousse de Corse s'administre en breuvage aprfes qu'on I'a trait^e par decoction; la dose estde 32 ä64 grammes pour les petits animaux, chez lesquels eile est ä peu pres exclusivement employee; pour les grands herbivores, il en faudraitde fortes quan-tites pour que le remfede füt efficace, et alors il deviendrait trop couteux : aussi n'emploie-t-on sa decoction que pour servir de vehicule aux autres preparations vermifuges. La mousse de mer agit surtoutsur lesvers cavitaires, comme le strongle, rascaridelombri-co'ide, etc., qui sont les vers intestinaux les plus communs, mais non les plus tenaces. L'usage du remöde, pour qu'il soit avanta-geux, doit gtre prolong^ pendant quelques jours.
4. Du Semen-contra (Semen contra vermes).
Pbarmacographie. — On appelle ainsi un melange de fleurs et de graines de plusieurs varietcs d'Armoises qui croissent dans le Levant. On en connait deux varietcs commerciales : le semen-contra d'Alep ou d'Alexandrie, fourni par Vartemisia judaica et YA. contra; et eclui de Barbaric, provenant de IV/rtemesm ra?laquo;oslaquo;. Ce dernier est inferieur ä celui d'Alep. L'un et l'autre ont one odeur aromatique, forte, rappelant cellc de l'absinthe et une saveur chaude et amöre.
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Composition chimique. — D'aprös l'analyse de plusieurs chi-mistes, le semen-contra contiendrait les principes suivanls : une essence, une resine, un extractif amer, de la cerine, del'albumine, des sels et de la santonine, qui est le principe aclif.
Santonine. — C'est une matiere solide, blanche, cristallis^e en prismes quadrilatöres, aplatis, brillante, inodore, insipide, fusible sans alteration i 136deg; C, ä peine soluble dans I'eau, plus soluble dans Tether et surtout dans I'alcool. La santonine a des tendances acides et neutralise les bases. Elle possede a un haut degrd foutes les propriötes du semen-contra.
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lledicamentation. — On donne 1c semen-contra, chez Thomrne, oü il est frequemment employ^, sous forme d'infusion; on pent aussi le donner en hol et en ölectuaire.
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Effets et usages. — Le semen-contra est surtout employ^ centre les vers cavitaires du tube digestif, particuliörement chez les en-
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fants; aujourd'huion n'etnploie gufere que la santonine, plus facile ä administrer et plus active. Les vöterinaires pourraient se servir, ä l'oecasion, de ces deux medicaments chez les trös-jeunes ani-maux, surtout dans les espöces carnivores.
Succiidaniis du semen-contra. laquo;rande absintbe et armoise. — (Voyez t. Iquot;, p. 617 et 619).
c. De !a Fougere male (Polypoäiuni filix mas, L.).
Pharmaco^raphie. — La Fougöre male est une plante ti'es-com-mune, qui croit sponlanöment dans les lieux frais, dans les bois, uubord des fontaines, etc. Elle four-
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nit ä la mödecino sa racine, et au be-soin ses bourgeons. La racine, ou mieux le rhizome de la fougöre, est . allongö, cylindroide, tortueux, formö de fragments articules, de radicellcs noirätres, et reconvert d'une pellicule brunätre composee d'ecailles imbri-quees, etc. See et tel qu'on le trouve dans le commerce, ce rhizome est en morceaux noueux, irreguliers, öcailleux, noirätres en dehors, jaune verdätre en dedans, d'une saveur mu-cilagineuse, douceütre d'abord, puis
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styptique, et d'une odeur nausöeuse.
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Cetle souche doit etre r6colt6e en ete
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Fig. 27.
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et lors du developpement complet de
la plante; les bourgeons sont recueillis au printemps et avant leur 6panouissement.
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Composition chimimie. — D'apres les analyses de M. Morin, de llouen, la racine de fougöre male contient les prineipes suivants : essence, huilegrasse, aeides acetique, gallique eltannique, mature ge-latiniforme, amidon, sucre, cellulose, sels. Les bourgeons de fougörc renferment principalement de Vhuile essentielle, une huile grasse concrete, une resine, de Vextraclif, etc. C'est l'essence qui estle prin-cipe le plus actif dans les deux substances.
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Pharmacotechnie,
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— La fougöre
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male est soumise h un assez
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grand nombre de preparations; la plus simple et la plus utiie est la poudre; on en fait £galement des teintures alcooliques et 6lher6es, des extraits demSme nature, etc., mais ces preparations sent inu-sitees en mödecine veterinaire. On retire des bourgeons, par I'in-terrnediaire de l'^ther, une oleo-resine Irfes-active, mais d'un prix trop eleve pour les animaux.
lledicamentation. — On administre la ibugöre male sons diverses formes dans 1c tube digestif: la plus simple est celle d'elec-tuaire on de bol; celle de pilule est souvent nöcessaire pour les carnivores et les oiseaux de basse-cour; la plus avantageuse est celle de brenvage, quo I'on prepare soit avec une infusion simple de la racine on des bourgeons de cette plante, soit en suspendant, dans une infusion de mousse de Corse ou une decoction d'dcorce de grenadier, de la poudre de fougöre; on peut aussi I'employer en lavements; enfin, en ajoutant quelques grammes d'etheräces diverses preparations, on assure beaucoup mieux leurs effets dans r6conomie animale.
Les doses de fougere male sont les suivantes:
1deg; Grands herbivores...................nbsp; nbsp; löO a 250 grammes.
2deg; Petits ruminants et pores.............nbsp; nbsp; nbsp; 32ä C4 —
3deg; Carnivores..........................nbsp; nbsp; nbsp; 10 a 32 —
4deg; Volailles............................ 2a 4 —
Pharmacotiierapic. — La fougöre male est un des meilleurs vermifuges que nous possddions; eile paralt 6tre d'une grande effi-cacit6 conlrc le t6nia, et, sous ce rapport, eile peut rendre quelques services dans la mödecine des carnivores, chez lesquels ce parasite n'est pas rare ; mais eile parait jouir d'une action non moins puissante sur les autres helminthes,ainsi que le dömontrent les observations d'un grand nombre de praticiens. Ainsi Volpy(l) assure avoir gu6ri un cheval atteint d'accös 6pileptiformes dusi\ la presence de vers dans les intestins; le docteur Baronio (2) a prescrit avec un plein succes la poudre de fougamp;re humect6e et mölee aux aliments, dans une 6pizootie vermineuse qui decimait les poules dans la Lom-bardic ; plus recemment Blavette (3) I'a employee avec les m6mes avantages dans un cas analogue : il l'associait h la tanaisie et ä la
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(1)nbsp; Abregi de Part viUrinaire, p. 80.
(2)nbsp; Instr. vdldr., t. IV, p. 215.
(3)nbsp; Recueil de mid. vitii:, 18i0, p, 355
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sarrieUe, traitait le melange par infusion (environ iOO grammes de chaque pour 2 litres d'eau), et ie liquide qui en rösultait servait t\ delayer de la farina, dont on faisait des bols, qui ötaient adminis-tres de vive force aux oiseaux malades. Chez les quadrupödes, ce medicament a donne aussi de bons r^sultats : Delafond (1) I'a employe avec succös sur des veaux atteints d'affection vermineuse des bronehes; il I'employait en decoction ä la dose de 30 grammes, et ajoutait ä chaque breuvage 2 üi 4 grammes de calomelas. Enlin M. Chambert (2) a donn6 la poudre de fougere h la dose de 64 Ji 128 grammes dans une infusion legere de mousse de Corse, a un cheval qui 6tait tourmenle par des vers inteslinaux et qui en ren-dait frequemment par l'anus; apres huit jours de l'usage de ce medicament, on obtint une evacuation prodigiouse d'ascarides lom-bricoides.
d. Do l'ßcorce de racine de Greüadicr.
Pliarmacograpiiie. — Le Grenadier est un arbrisseau originairc de l'Afrique, et cultive dans plusieurs conlrees d'Europe, tclles que la Sicile, I'ltalie, le Portugal, I'Espagne, la Provence, etc.; en outre, il est cultive comme plante do serre dans des pays plus sep-tentrionaux. II fournit ä la medecine ses fleurs et ses fruits, dont il a ele question ä propos des astringents, et sa meine, dont Fecorce est un tenifuge önergique.
Caracteres. — La racine de grenadier est ligneuse, noueuse, dure, pesante, d'une couleur jaune et d'une saveur astringenle. L'ecorce qu'on en retire est d'un gris jaunatre ou d'un gris cendre au dehors, jaune en dedans, cassanle, non ßbreuse, et d'une saveur astringentenon amere, etc. D'apres les reclierches de Mitouart el de Latour de Trie, cetle ecorce contiendrait les principes sui-vanls : acides gallique et tannique, mature resineuse, cire, substance grasse, maliere sucree, chlorophylle, etc.
Piiarmacotecbnic.— L'ecorceseche peutötre röduiteen poudre et administree en bol ou en electuaire; cependant e'est une preparation inlidele; celle qu'on doit pr6fererest larfe'cocfton, dans la proportion de 64 grammes pour un litre d'eau röduit ä un demi-litre par l'evaporation. Lorsque röcorce est fraiche, la preparation est
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(1) Recueil de mddec. vitir,, 1814, p. 255. (•3) Communication orale.
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toujours plus efficaee; on a proposö d'en faire un extrait aqueux ou alcoolique, maiscette forme estpeu employee, m6me chezThomme.
Uvdioamentation. — La poudre se donne en bols ou en 61ec-tuaires; la decoction s'emploie en breuvages et en lavements; les doses sont de 126 ;\ 200 grammes pour les grands herbivores ; de 64 ä 90 grammes pour les pelits ruminants et le pore; et de 32 ä 64 grammes pour les carnivores.
Pliarmacotherapie. —L'^corne de racine de grenadier est un bon antbelminlhique pour tons les parasites, notamment pour le tenia, qu'on observe sur tous les animaux el surtout chcz les carnivores. C'esl an pliarmacien Lebas (1) que la rnddecine vet^rinaire est redevable dece moyen ; seulement, au lieu d'employerrecorce de la racine de grenadier, il se servait de I'teorce de la grenade, plus abondante et moins chere que celle de la racine; I'extrait aqueux employö ä la dose de 2 grammes chez un chien a procure ]'6vacuation de tönias et d'ascarides. En 1827, Vatel (2) conslatait de son cote, l'efflcacit^ de la poudre de l'ecorce de la racine de grenadier, donn^e en pilules ä la dose de 8 ä 12 grammes, chez les chiens.
e. Du Koasso ou Cousso.
Pharmaco^rapliie. — On donne ce nom aux fleurs plus ou moins brisees d'un arbre de la famille des Rosacees, leBrayera anthelmin-thica, Kunlh, qui croit en Abyssinie. Le kousso, tel qu'on letrouve aujourd'hui dans le commerce, a laspect des fleurs de tilleul brisöes, une couleur blonde, une saveur d'abord fade, puis un peu acre et une odeur faible de fleur de sureau, qui se developpe surtout sous l'intluence de I'eau chaude.
Composition chimique. — D'apres l'analyse de plusieurs chi-mistes, le kousso contiendrait les principes suivants : du tannin, de l'extraclif, de la rösine, de l'essence, une matiöre grasse, du sucre, de la gomme, de la Koussiine, etc. Ce dernier principe, trouve par Stromeyer, est sans doute le plus actif.
lledicamciitation. — On administre, chez Thomme, le kousso en infusion sansfdtrer le liquide; on pent adopter cette forme chez
(1)nbsp; nbsp;Recueil de inidec. viler., 1824, p. 405.
(2)nbsp; Compie rendu de l'Ecolc d'Alfort, 1827, p. 31.
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les animaux, mais on peut aussi le donner en bol et en 61ectuaire. 11 esl parfois utile de faire suivre son usage de l'administration d'un purgatif.
Effets et uNages. — Le kousso esl le tenifuge habituel des Abjs-sins, chez lesquels il ne rnanque jamais son effet. En Europe il est moins üdele ; neanmoins il est consid6r6 comme un des meilleurs moyens d'expulser le ver solitaire de Thomme. — Ce medicament parait souvent employe chez le chien et le mouton par les v6teri-naires alleraands et russes. M. Muller (1) l'a donne aux moutons ä la dose de 4 grammes, de deux hcures en deux heures, jusqu'ä l'ex-pulsion du parasite. Des moutons faibles et 6puis6s ne rfisislerent pasala dose de 15 grammes. M. R. Ilartmann (2) s'en est servi aussi avec succes chez le mouton; toutefois il le trouva inferieur au kamala, comme nous le verrons tout ä l'heure. II n'a pas 6t6 es-saye encore, du moins ä. notre connaissance, chez les grands herbivores.
/. Da Kamala.
Piiarmacograpiiic. —Le Kamala est une mauere resineuse four-nie par les capsules ou fruits d'un arbre^de la famille des Euphor-biacees, le Rotllera tinctoria, Rox., qui croit dans l'lnde, en Chine, aux iles Philippines, etc. II forme une poudre d'un rouge brique, dichroiquc, c'est-ä-dire prcsentant une couleur rouge et une cou-leur jaune non confondues; d'unc odeur faible, aromatique, rap-pelant un peu celle du cachou, et d'une saveur presque nulle. Cette mattere est insoluble dans l'eau, peu soluble dans l'alcool froid, mais soluble dansl'ether et l'esprit-de-vin bouillant.
Composition. — D'apres l'analyse du docteur Anderson, de Glas-cow, le Kamala contiendrait de la rösine. de l'essence, des ma-tiöres colorantes, de la cellulose, des sels, et surtout une matiere cristalline, qui se döposerait dans la teinture clMröe chaude de kamala : c'est la üottlerine, prineipe actif de ce vermifuge.
Pharmacotccimie. — On fait avec le kamala une teinture al-coolique dont voiei la formule.
Prenez : Kamala................................ 1 partie.
Alcool.................................. 2 —
Laissez maceror pendant deux jours et passez.
(1)nbsp; Magazin, I8C0.
(2)nbsp; lOib., 1802 ; et Cliuique vclcr., 18G2, p. 643.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;v
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On administre le kamala en suspension dans I'eau, en bol on en ölectuaire.
Effets et uraquo;aSes. — Le kamala, introduit dans la thdrapeutique liumaine depuis unc douzaine d'annees, ä litre de tcnifuge et de remfede antipsorique, jouit, sous le premier rapport, d'une asscz grande reputation. II n'a etc encore que peu employ6 en mode-cine vet^rinaire; cependant il rßsulte de quclques experiences comparatives faites sur le mouton par M. 11. Hartmann (1), avec le kamala, le kousso, lo penna at la crdosote, que le premier s'est montr6 bien supcricur aux trois autres, et surtout aux deux dcr-niers, qui sonl reslcs impuissants; le kamala a el6 donne aux mou-tons h la dose de 38gr,50 en une ou deux doses; les animaux sonl restes gais, et au bout de trois heures ils ont expulse, sans souf-france, une grande quanlite de tenias. — M. Clement, ancienne-ment veterinaire h Geneve, oü cc romede est souvent employe cliez l'bomme avec succös, s'en est servi avec avanlage cbez le chien. Toutefois, il le trouvc moins fulele qu'aulrcfois, ce qu'il attribuc ä sa falsification. Aujourd'liui le vulgaire I'emploie avec profit centre la maladie des chiens; il se raontre parfois emeLo-calbarliquc [note commitniqme). Enfin, il a (5tc employe par M. Huber (2) chez les chiens ;\ la dose de 2 ä 4 grammes, et cbez les poulains h celle de 8 grammes et loujours avec im rapide succcs. Par centre, M. Pil-lewax (3) prefere encore les anciens vermifuges.
Un v^tcrinaire allemand, M. Burmeister (4), parait avoir etudi6 faction da kamala chez les divers animaux domestiques et constate son efiicacite centre les ascarides et les tenias. II le donne associe ä l'alofes chez tous les animaux, sous forme de pilules aux chiens, de bols aux chevaux et de breuvage aux ruminants; I'effet se manifeste au bout de viugt-quatre ä Irente-sixue heures. La dose est de 2 grammes chez les carnivores, et de IG ä 32 grammes, cbez les herbivores avec autant d'alo^s.
(/. Iluile empyreumatique. Svnonvmm:: Huilc aniimle pyro^iindo, Huilo pyrüzooniquc.
Pharmacogrraphie. — Ce produit complexe, rösultant de la dis-
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(1)nbsp; Magazin, 18C2 ; et Cliniqm viUr., 1S62, p, (i'a.
(2)nbsp; Comple rendu de Munich, 18G3.
(3)nbsp; Journ. de medec. vilir. de Lyon, 1863, p. 370. l/t) Mitheil, de Berlin, 18C5.
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DES VEUMIFUGES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 497
lillation ä vase clos des matiöres organiques, est im liquide d'as-pect oleaglneux, ^pais, noirätre, plus dense que l'eau, d'une saveur äcre et amamp;re, et d'une extröme fetidit6. Tres-imparfaitement soluble dans l'eau, l'huile empyreumatique se dissout facilement dans l'alcool, l'öther, les essences, les huiles et tous les corps gras. Sou-mise ü la dislillation, eile laisse passer dans le recipient un produit limpide, jaunälre, d'une saveur amSre, d'une odeur fötide supportable, se colorant et s'6paississant ä l'air, en reprenant l'aspect pri-mitif de l'liuile empyreumatique; c'est ce produit, distillö et rec-tifi6 ä plusieurs reprises, qu'on appelle huile anmale de Dippel, du nom du mödecin qui le premier l'a pr6conis6e chez Thomme; eile est inusitöe en mßdecine v6t6rinaire.
Composition chtmique. — Elle est extrömement eompliqu6e et encore imparfaitement fixee; ony asignalö les principes suivants : huile pyrogenee limpide, bitume, eau, acide acetiqae, ammoniaque et sels ammoniacaux,produits cyaniques, odoiine, animine, olanine, ammo-line, etc. Ges quatre derniers principes, qui sont basiques, ont 6te decouverts par M. Unverdorben.
Pharmacotecimie. — L'huile empyreumatique brune est sou-mise ä un assez grand nombre de preparations; indöpendamment de la dislillation qu'on lui fait subir, on la transforme en savonule, en sirop, etc.; mais ces preparations ont pen d'importance en pharmacie v6t6rinairc; il n'en est pas de meme de la suivante, qui, quoiqno ancienne, merite d'ßtre conservöe.
Huile empyreumatique de Chabert.
Prenez : Huile empyreumatique brnto............. 1 pai'tie.
Essence de tei'^bentbine................. 3 —
Melangcz exaclemcnt les deux substances ot laissoz en contact pendant quatre Jours; distillez au bain de sable dans unc covnue munio d'une allonge et d'un recipient, et retirez seulement les trois quarts du melange; recueillez lo produit distille et conservez dans des boutcilles bien boueb^es (Chabert) (I),]
Bllaquo;iUcamcntalt;ion. — L'huile empyreumatique s'administre par plusieurs voies : par le tube digestif, eile se donne en breuvages, en bols ou en lavements; la forme liquide est preferöe pour les ruminants, landis que la forme solide est adopl6e assez g^nerale-mentpour les autres animaux. Le v6hicule le plus convenable pour
(l) Insir. viler., 1.1, p. 413 et 414.
Tauoikik, 3laquo; edition. — II.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;3 2
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498nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MliDICAMENTS EVACUAiSTS.
les breuvages et les lavements, est une infusion de plantes amöres ou vermifuges. Chabert recommandait celle de sarrielte ; une d6-coction de suie de cheminöe dpaissie au moyen de la dextrine ou des jaunes d'oeuf, constitue ögalement un excellent moyen pour ce mode de mödicamentation. Les bols d'buile empyreumatique se confeclionnent ä l'aide de poudre de fougamp;re, d'6corce de racine de grenadier, de gentiane, de tanaisie, de rhubarbe, d'alofes, etc., et quantite süffisante de miel; on peut y ajouter au besoin du soufre, des sulfures d'antimoine, de mercure, etc. Dans les voies respiraloires, on peut faire des fumigations pyrogönöes de deux maniöres : en brülant du vieux cuir sur un recbaud (Chabert), ou en döposant de l'buile noire sur un corps solide, du cuir, par exem-ple, et en chauffant celui-ci sur un foyer quelconque (Vigney). Enfin, Ghabcit a eonseille d'injecter celle builc delayce avec de l'eau, dans lenez du mouton atteint de tournis, d'en frictionner le point du eräne sur lequel agit l'bydalide qui occasionne cette ma-ladie; Moiroud (1) present d'en oindre le ventre des chiens atteints d'öpilepsie, etc. Les doses d'huile de Chabert sont les suivantes, pour l'interieur, chez tous les animaux domestiques :
lquot; Grands ruminants.............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;32 u 04 grammes.
2deg; Solipcdes.......................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2i ;\ 48 —
3deg; Petits ruminants et porcs........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 4 i S —
4deg; Carnivores......................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1 :i 2 —
L'huile brule se donne ü doses moitie moindres.
i'barmacodjnamie. — Appliquce pure sur la peau, l'huile empyreumatique brute irrite sa surface, mais ne depasse pas les effets des rubdüants; sur les solutions de continuitö et sur les muqueu-ses, eile est im peu plus irritante. Ingerö dans l'eslomac, ce produit pyrog6n6 se montre ögaleraent irritant; il determine de la rougeur dans la bouche, cause de la salivation, fait vomir les carnivores et les omnivores, provoque des coliques chez les herbivores, etc. Les effets gönöraux de l'huile empyreumatique sont de nature excitante; la circulation est acceloröe, les muqueuses rougissent, la peau s'echuiffe, etc.; en outre, quand la dose est un peu ölev6e, on observe quelques phönomenes nerveux : c'est ainsi que Moiroud a remarqu6 des mouvements spasmodiques de la levre inf6-rieurc chez une jument ü laquelle il avait administrö 150 grammes
(1) Pharmacologie, p. 502.
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#9632;#9632;#9632;#9632;#9632;
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DES VEU.M1FUGKS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 499
d'huile empyreumalique noire; que M. Hertwig (1) a vu des che-vaux auxquels il avait injects depuis 4 jusqu'a 16 grammes de cette substance dans la jugulaire, präsenter des mouvements convulsifs, une marche chancelante, etc. Enfin M. Mulle (2), v6t6rinaire ä Verfeil, ayant prescrit un ^lectuaire renfermant 90 grammes d'huile empyreumalique, k donner en trois fois, conlre les larves d'oestre, et la preparation ayant 616 administr^e d'embl6e, observa des ph6-nomenes d'empoisonnement, lels que töte basse, frissons, tremble-ments gön^raux, station chancelante, efforts violents pour vomir, etc. ün electuaire opiac6 calma peu h peu ces symptomes inqui6tants. Ces divers phönomfenes sont de courle dur^e si la dose n'est pas toxique, car l'huile pyrogen^e est peu ä peu expuls^e du corps par les voies d'exhalation et de s6cr6tion, dont les produits s'imprögnent bientöt de sa mauvaise odeur.
On n'est pas bien lixe sur les doses toxiques de ce medicament pour les animaux. Henon (3) dit que cette huile fait pörir les chiens ä la dose de 8 grammes, et les chevaux a celle de 64 grammes; M. Hertwig pretend qu'elle est nuisible aux solipfedes au-dessus de 100 grammes environ, et aux chiens au dela de 12 grammes; Moiroud a vu mourir une jument par l'ingestion de 150 grammes d'huile empyreumalique non reclifiee; enfin, pour les ruminants, on ne possöde aucun document certain.
Pharmacothörapie. — L'huile empyreumalique a surtout 616 pr6conis6e par Chabert comme un excellent vermifuge. Ce c61ö-bre praticien en a fait usage par toutes les surfaces, chez lous les animaux el conlre la plupart des parasites qui vivent dans I'^cono-mie animale, el presque loujours avec succös. Depuis Chabert, ce moyen a (H6 fr6queinment employö, surtout conlre les larves d'ces-Ires qu'on trouve dans I'estomac el le rectum des chevaux; il ne r6ussil pas toujours h expulser ces holes opiniätres. M. Viguey (4) a employ^ avec succes les fumigations d'huile empyreumalique conlre les filaires des bronches dont 6tait alteint un troupeau de bfetes bovines; ces fumigations 6laient libres el se pratiquaieut dans ratable des animaux afin d'impr^gner I'air qu'ils respiraient des principcs actifs de cette huile pyrog6n6e. — Plus recemment.
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(1)nbsp; Pharmacologie pratique, p. 3iG.
(2)nbsp; Journ. des vMi\ du Midi, 18Ci, p. 171.
(3)nbsp; Registie de i'Ecole de Lyon, 1800.
(4)nbsp; M4m. de laSoc. viUr. du Calvados el de la Manche, 1850, p. 00.
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500nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEDICAMENTS tVACUANTS.
M. Gambon (1), v6t6rinaire beige, s'est servi avec succös de Thuile empyreumatique combinee ä l'essence de t^rebenlhine ou ä lather sulfurique. La dose 6tait de 32 grammes de chaque substance. Ce praticien pröfere une forte dose une fois donn6e, que des doses moindres r6p6t6es, parce que ces derniferes irritent plus facilemerU I'lntestin.
Indöpendamment de son emploi comme vermifuge, I'buile empyreumatique a 6t6 mise en usage par Flandrin (2), chez les va-cbes rongeantes ä la dose de 30 grammes; par Drouard (3) et Chariot (4), contre un t6tanos et une Epilepsie de nature vermi-neuse; par Moiroud, contre l'öpilepsie du chien, etc. Ce moyen conviendrait sans doute aussi contre les autres növroses, car c'esl un puissant antispasmodique trop n6glig6 par les vet^rinaires.
A I'exterieur, I'huile empyreumatique a 616 appliqu^e avec sneers sur les plaies et les ulcamp;res atoniques, surtout quand ils sonl converts de vermine, sur les aphthes, les crevasses, les dartres et la gale; mais ce remede, outre Finconvdnient de tacher la toison du mouton, possede une si detestable odeur, qu'on n'en use, pour remplir ces indications, que le moins souvent possible.
Suoccdanis de i'huile empyreumatique.
La creosote, le goudron de bois, la suie de cheminee, la benzine, I'huile de petrole, etc., peuvent remplacer au besoin I'huile empyreumatique; il en est de meme des graines c6r6ales et 16gumi-neuses, des glands du chöne, etc., fortement torreQ6s, sal^s et donnös avec les aliments ordinaires. — Ce moyen si simple et si peu dispendieux est, dit-on, infaillible pour expulser les vers intes-tinaux cavitaires chez les animaux herbivores surtout.
(1)nbsp;Aunales veter. beiges, 18G0, p. 393.
(2)nbsp; last, viiier., t. IU, p. 252.
^3) Compte remlu de i'Ecole de Lyon, 1812. (i) Recu-eil de mid. vitir., 1825, p. 527.
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LIVRE TROISIEME
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PHARMACIE OU PHARMA COT ECHNIE
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INTRODUCTION
Definition. — La pharmacie, encore appel^e pharmacotechnie, esl une science technologique ou un art raisonnö, qui s'occupe prin-cipalement des manipulations auxquelles on soumet las drogues ou medicaments simples pour les transformer en medicaments composes magistraux ou officinaux, par leur association m6tho-dique.
Objet. — L'objet de la pharmacie est assez complexe ; il com-prend la recolte, la conservation, la preparation et Vassociation des drogues simples.
But. — Le but de la pharmacotechnie est d'approprier, par une preparation convenable, les medicaments bruts tels que les fournil la nature ou le commerce, ä l'usage de la medecine, c'est-ä-dire ä leur emploi ä l'interieur ou ä l'exterieur du corps des animaux, lors de l'existence de maladies plus ou moins graves. Les medicaments prepares par le pharmacien au moyen de precedes raisonnes sont, en general, plus faciles k administrer, plus rapides et plus sürs dans leurs efTets sur I'economie animale.
Etendne. — L'eiendue de la pharmacie n'est pas encore nette-ment determinee : pour les uns, eile doit comprendre la description des medicaments, leur choix et leurs falsifications ; tandis que, pour les autres, et ce sont les plus nombreux, la pharmacie doit s'occuper seulement de la recolte, de la conservation, de la preparation et de l'association des drogues simples, comme nous Tavons dejJi dit. Pour nous, la pharmacie est plac6e enlre la pharmacolo-
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502nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; PHARMAC1E OU PHABMACOTECBISIE.
gie et la therapeutique : eile commence oh flnit la prcmiöre, et se termine au point oü nait la seconde.
Mature. — F.a pharmacotechnie, ainsi que nous l'avons döjh stabil, est une science d'application ou de technologie ; enun mol, c'est un ai-t raisonne. Aussi lui distingue-t-on une partie theoriqve et une parlie pratique. La premiere se compose des pröeeptes four-nis par Vhistoire naturelle, la physique et la chimie, et qui sont applicables h. l'^tude pharmaceutique des medicaments : c'est la partie essentielle, fondamentale de lapharmacie. La seconde com-prend Tex^cution manuelle des operations diverses ä l'aide des-quelles on transforme les drogues simples en medicaments composes : c'est la parlie technologique de la pharmacie, qui ne s'ap-prend que dans les officines et parl'habitude des manipulations du laboratoire.
DlTisiou. — On divisait autrefois la pharmacie en yalmique et chimique, selon qu'elle s'occupait des medicaments pi6pares par melange ou par reaction cbimique, et cette division, quoique surannee, est encore adoptee de nos jours par quelques auleurs. Nous renverrons aux traites de chimie pour tout ce qui concerne la pharmacie cbimique, et nous diviserons la pharmacie galeni-que en quatre parties, suivant qu'elle s'occupe de la recolte, dc la conservation, de la preparation et de Vassociation des medicaments. Ces quatre parties seront traitees dans aulant de chapitres distincts.
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CHAF1TRE PREMIIiR.
DE [.A RECOLTE DES MEDICAMENTS.
Synosyhie : Collection (1).
Les medicaments etant tires des trois rögnes de la nature, nous aurions ä nous occuper, ä la rigueur, de la recolte des medicaments mineravx, vegetaux el animaux; mais, d'une part, les premiers etant presque toujours des produits chimiques prepares en grand dans
(1) De coltigere, recueillir, vassembler.
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DE LA. RECOLTE DES MEDICAMENTS.
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503
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l'industrie, et qu'on se procure facilement dans le commerce, le v6t6rinaire n'a pas ä s'oecuper de leur collection; d'autre part, les medicaments animaux employes en m6decine v6terinaire ötant en petit nombre, nous renverrons, pour leur rdcolte, aux articles qui concernent chaeun d'eux en particulier, dans la Phharmacologie spe-ci'ale, II ne nous reste done plus, comme sujet de ce chapilre, que la r^colte des medicaments v6g6taux indigönes. Nous poserons d'abord quelques prineipes g^nöraux relativement ä la collection desplantes; puis, dans quelques paragraphes sp^ciaux, nous exa-minerons les pröeeptes relatifs ä la röcolte des diverses parties vögötales, telles que les racines, les tiges, les 6corces, les feuilles, les bourgeons, les fleurs, les fruits, etc.
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1deg; Prineipes generaux. — Les mddicaments tir6s des vög^taux sont susceptibles de varier beaueoup dans leur degrö d'activitö et dans la nature de leurs propri6t6s, selon une foule de circonstances qu'il Importe d'examiner. Parmi ces circonstances, il en est qui tiennent aux plantes elles-mömes. et d'autres aux influences am-biantes.
En general, on ne doit recueillir que les plantes bien developpees et exemptes d'alt6rations morbides; celles qui sout rabougries ou malades doivent 6tre rejetdes comme inutiles ou nuisibles; on doit preförer aussi, autant que possible, les plantes spontandes ä celles qui sont cultiv^es; enfin, h de rares exceptions pros, on ne doit röcolter les veg6taux que quand ils ont acquis leur entier d6veloppement, c'est-ä-dire ä l'öpoque oü les fleurs apparaissent et s'öpanouissent : les plantes trop jeunes sont mucilagineuses et peu actives, et celles qui sont vieilles sont fibreuses et ä peu prfes inertes.
Les circonstances extörieures qui influent le plus sur les propric-t^s des planlos, sont principalementle climat, Vexposüion, le terrain, la culture, etc. Genöralement, les plantes des pays chauds sont plus actives que celles qui croissent dans les contröes froides; voilä pour-quoi les produits veg^taux qui viennent des regions tropicales ne peuvent 6Ire remplacös par les plantes de nos pays, et comment beaueoup de v6g6taux qui sont v6n6neuxoutrös-aclifsdans le Midi, sent innocents ou trös-peu önergiques dans le Nord : quelques Om-belliföres vireuses font seules exception äcette rögle g^nerale.L'ex-position exerce dans chaque rögion du globe la möme influence que les climats ä regard de toute la surface de la terre : les plantes qui croissent sur un terrain expose au midi seront done toujours plus
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PHARMAC1K OU PlIARMACOTECHiNlE.
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actives que celles qui vienncnt sur unc surface lourn^e vers le nord. La nature du terrain exerce ögalcment sur les v6g6taux une action puissanle relativement k leurs propri^tös : le terrains 16gers, sees, produisent des plantes peu döveloppdes, mais trös-actives; les terrains tres-humides rendent les Ombelliferes vireuses, la cigue, par exemple, plus actives que celles qui viennent sur les terrains sees; les terras trös-riches en principes azot6s qui avoisinent les habitations communiquent une grande activity aux Solanöes, aux Cruciföres, etc.; le voisinage des murs est n6cessaire k la bourrache, ;\ la pari6taire, etc.; enfin les plantes marines perdent loutes leurs propri6t6s quand on les cultive loin des bords de la mer. A I'excep-tion de quelques Compos6es, de certaines Ombelliferes, de la plu-part des Cruciföres, et d'un petit nombre de Labiees, etc., qui acquiörent des proprietös plus d6velopp6es sous l'influence de la culture, le plus grand nombre des plantes sont plus actives quand elles viennent spontan^ment que quand elles se developpent par les soins de l'homme, etc.
2deg; Principes specianx. — Indöpendamment des deuxordres de circonstances que nous venons d'exarainer, il en existe une troi-siamp;me qui influe aussi sur les qualit6s des plantes, e'est la partie v6g6tale qu'on utilise; les propriöt^s m^dicinales ne sont pas les nisect;mes, et varient, en effet, selon qu'on emploie les racines, les liges, les feuilles, les fleurs, etc. II nous reste done h. Studier les pr6ceptes qui doivent presider a la recolte de ces diverses parties vegötales.
I. — RECOLTE DKS RACINES ET HES KUl-IiES.
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a. Racinps. — L'epoquc la plus convenable pour la röcolte des laoines varie selon la durde des plantes qui les fournissent; les racines ligneuses peuvent 6tre r6colt6es entoute saison ; celles des plantes annuclles, lorsque le v^g6tal a acquis son entier develop-pement; les racines bisannuelles doivent 6tre r6coltees durant I'au-tomne de la premiere annöe de l'existence de la plante; enfin les racines des plantes vivaces se röcoltent surtout au printemps. Dans tons les cas, les racines et les rhizomes, h leur sortie de la terre, doivent 6tre d^barrass^s de leurs radicelles, des parties alt6r6es, du collet qui provoquerait une v6g6tation intempeslive, nettoy6es de la terre quiyadhamp;re,aumoyen deladessiccation,dulavage,etc.; enfln, si les racines sont volumineuses, charnues, il est nöcessaire de les diviscrfpour qu'elles se dessöchent comphitement et avec
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DE LA. RfiCOLTE DES MEDICAMENTS.
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rapidity. Void la liste des racines dont la r^colte intöresse le v6t6-rinaire :
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Racine d'angÄlique.
—nbsp; nbsp; nbsp; d'aun^e.
—nbsp; nbsp; nbsp; de betterave.
—nbsp; nbsp; nbsp; de bryone.
—nbsp; nbsp; nbsp; de carotte.
—nbsp; nbsp; nbsp; deconsoude.
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Racine de gentiane.
—nbsp; nbsp; nbsp; de grenadier.
—nbsp; nbsp; nbsp; d'hellöbores.
—nbsp; nbsp; nbsp; dimpamp;atoire.
—nbsp; nbsp; nbsp; de raifort sauvage.
—nbsp; nbsp; nbsp; de rhubarbe.
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b. Balbea. — Les bulbes dolvent 6lre recoltös avant le d6veIop-pement des fleurs qui les 6puisent complötemeut de leurs prin-cipes actifs. Quand ils sont 6cailleux, comme celui de la scille ma-rilime, on les divise poui' les faire sicher; mais quand ils sont pleins, comme celui du colchique, on les dessöche enliers.
II. — I1EC0LTE DES TIGES ET DES ECORCES.
a. Tlgca. — Les tiges herbacees doivent elre recollees au moment oü les feuilles sont compl6tement developp^es, et oü les fleurs vont commencer äparaitre; les tiges ligneuses se recoltent aprös la chute des feuilles, h. la fin de l'automne, et sur des arbres jeunes et vigoureux (exemple : genövrier, buis, etc.). Les unes et les autres doivent 6tre divis6es convenablement pour que la dessiccation en soit prompte et complete. Voici l'önumöration des principaies tiges :
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Tiges de buis.
—nbsp; nbsp; nbsp; de douce-amere.
—nbsp; nbsp; nbsp; de fougerlaquo; male.
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Tiges d'euphorbe ordinaire.
—nbsp; nbsp; nbsp; de gcncvrier.
—nbsp; nbsp; nbsp; de pari(Hairc.
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6. Ecorce. — Les 6corces des arbres rösineux sont recollees au printemps, ü l'^poque de l'ascension de la s6ve, parce que c'est ü ce moment qu'elles ont le plus d'activitö; celles des arbres non rösineux doivent 6tre recueillies en automne, avant la chute des feuilles. On doit choisir des arbres sains et vigoureux, et enlever l'^corce des branches de trois ou quatre ans; les branches plus vieilles donneraient une 6corce 6paisse, ligneuse, crevassee et döpourvue de principes actifs. 11 faut, dans tous les cas, diviser les 6corces convenablement, et les dess^cher rapidement au soleil, dans une 6tuve ou dans un four convenablement chauffe. Voici les principales ecorces indigenes:
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ficorce de cbfine. — de garou.
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ficorce de racino de grenadier. — de saule, etc.
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PHARMA.CIE OU PHARMACOTECHISIE.
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III. — RECOLTE DES BOURGIiÜNS ET DES FEUILLES.
Les bourgeons, comme ceux de peuplier, de sapin, de fougfere male, etc., doivent Hre r^colles au printemps, lorsqu'ils ont ac-quis tout leur developpemenl, et un peu avant leur 6panouisse-ment. Quant aux feuilles, elles seront cueillies sur des plantes vi-goureuses, en pleine vegdtalion, et au moment oü les flenrs commencent ;\ parattre. Le moment de la journöe le plus favorable ;\ la röcolte des feuilles est le matin, quand le soleil a dissipe la rosde qui les recouvrait. Pour les dess6cher, on les 6tend sur un drap de toile grossiere, sur une claie d'osier, et on les expose an soleil, ä l'etuve, ou on les laisse dans un grenier ouvert du c6t6 du midi et bien aöre, en ayant soin de les remuer de temps en temps pour empecher qu'elles ne s'echauffent et ne moisissent. Avant de renfermer les feuilles söches dans des bocaux ou dans des boites, il esl nöcessaire de les exposer ä l'air pendant quelqucs heures, afin qu'elles absorbent un peu d'humidile, et qu'elles reprennent assez de souplesse pour ne pas se briser quand on les tasse. Voici le tableau des principal's feuilles indigenes medicinales :
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Feuilles d'aconit.
—nbsp; nbsp; nbsp; de belladone.
—nbsp; nbsp; nbsp; de ciguo.
—nbsp; nbsp; nbsp; de cochlearin.
—nbsp; nbsp; nbsp; de datura, de digitale.
—nbsp; nbsp; nbsp; de gnimauvo.
—nbsp; nbsp; nbsp; de freue.
de jusquiame.
—nbsp; nbsp; nbsp; de mandrasore.
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Feuilles tlemauve.
—nbsp; nbsp; nbsp; de melisse.
—nbsp; nbsp; nbsp; de mentlie.
—nbsp; nbsp; nbsp; de morellc noire,
—nbsp; nbsp; nbsp; de noyor.
—nbsp; nbsp; nbsp; d'oseille.
—nbsp; nbsp; nbsp; de rue.
de sabine.
—nbsp; nbsp; nbsp; de sauge.
—nbsp; nbsp; nbsp; de tabac.
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IV
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RECOLTE DES FLEURS ET DES SOMMITES FLEURIES.
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Kn general, on recolte les fleurs et les sommites fleuries un peu avantleur epanouissement ou au moment oü il vient de s'effectuer. Leur dessiccalion exige de grands soins, car il con vient de les preserver de l'aclion directe du soleil, qui volatilise leurs prineipes aclifs et qui altöre leur couleur, et de la poussiere, qui leur communique une mauvaise odeur. Le moyen le plus simple est d'6-tendre les fleurs sur des claies garnies de papier, de disposer les sominitös fleuries en petites bottes, et de laisser le tout sSjourner dans un grenier chaud et bien a6re, en ayant le soin de remuer de temps en temps les fleurs, afin que la dessiccalion soit bien uni-
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DE LA RECOLTE DES MEDICAMENTS.
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forme. Une fois seehes, les fleurs doivenl 6tre couservees dans des bocaux bien sees et fermös, ou encore dans des boites de carton ou de bois garnies de papier; un 16ger tassement aide h la conservation. Quant aux sommil6s fleuries, un moyen simple et lt;Sconomi-que de les conserver, c'est de les renfermer dans des sacs de papier et de les suspendre dans un grenier ä l'aide d'ime corde. Nous allons indiquer les principales fleurs ou sommites fleuries indi-^fenes, employees en medecinc vetörinaire :
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Fleurs ou sommites d'absintlic.
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; — d'armoise.
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; — d'ariiica.
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; de bourracho. - — de camomille.
de centaurec.
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; de colchique.
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; — do coquelicot.
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; — de grenadier.
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; — de genet.
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I Flours ou sommites de gnimauve.
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; de houblon. 1 — —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de lavande. | — —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de mauve.
j —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de molene.
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; de romarin.
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; de roses.
I —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;desnreau.
I —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de tanaisie.
I —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de tilleul.
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V. ---- KKCÜLTK DES FRUITS ET DES SBMENCES.
Les fruiLs, tels que les baies de genievre et de nerprun, la noix, la grenade, etc , doiveut ötre cueillis avant leur maturite pour qu'ils aient plus d'aetivite et soient d'une conservation plus facile ; quant aux semences ou graines des diverses planles, elles ne seronl recoltees qu'ä leur enticre maturite; cependant il ne faut pas les laisser desseeber sur la plante, parce qu'elles perdraient une partie de leur activite. On doit eboisir celles qui sont bien nourries, pleines, entiöres, pourvues de leur odeur et de leur saveur natu-relleSj et rejeter celles qui sont avortees, all6rees, d'une couleur non ordinaire, etc. La conservation des semences est generalemenl facile, et ne demande aueune Drecaution speciale. Voici la liste des plus usit^es :
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Graines ou semences d'anis.
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— de carvi.
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; — de coriandre.
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— de cumin.
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; — de ciguü.
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— de colcliiiiue.
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Graines ou semences de feuoiül,
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— de Un.
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— de moutardo blan-
che.
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; — de moutarde noirc. — de rlcin.
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PHARMACIE OU PHABMAC0TECBN1E.
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CHAP1TRE 11
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DE LA CONSERVATION DES MEDICAMENTS.
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Sncoirotu : Repositionlaquo;
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La conservation des drogues simples consiste h les preserver de toule altöration pendant un temps plus ou moins prolonge, e'est-ä-dire ix maintenir dans une integritö parfaite les caracteres physiques el chimiques qui leur sont naturels. Cette operation est plus ou moins difficile selon la composition chimique de ccs substances, et le degrd d'instabilile de leurs foments. La conservation des matiöres minörales et des produits organiques döflnis est toujours ties-simple et ne presente aueune difficult^ serieuse; par contre, celle des substances organiques et organisees est toujours envi-ronnöe d'assez grandes difflcullös : cependant on y parvient en les ddpouillant des matiöres 6trang6res ou altöröes qu'elles peuvent renfermer, en les dessdehant complötement, en les pr6servant du contact de Fair, etc. Jetons un coup d'oeil rapide sur chaeun de ccs moyens de conservation.
1deg; Emondation. — Les matieres organiques (Hani d'autant plus faciles ä conserver qu'elles sont plus simples, il est tout ä fait ration-nel, quand on doit preserver de toute alteration une substance de cette nature, de la d^pouiller enlierement des matieres qui lui sont 6trangöres, surtout quand celles-ci sont d6jä alter6es ou sus-ceptibles de häter FaUiralion de la substance principale. G'est ainsi qu'on enlöve aux racines leurs radicelles, la terre qui les recouvre; qu'on retranche les feuilles radicales, le collet lui-meme, etc., parce qua ces parties peuvent älterer la racine que Ton veut conserver; qu'on enleve les pdtioles aux feuilles, les pedoncules et les bract6es aux (leurs, etc., pour le meme motif, etc.
2deg; Degsiccation. — La dessiccation consiste ä enlever plus ou moins complötement, et ä l'aide de divers moyens, l'eau que ren-ferme naturellement une matiere quelconque. G'est un des moyens les plus puissants de conservation de tons les medicaments, et sur-tout de ceux d'origine organique. II est rarement employö ä regard des produits chimiques, bien qu'un grand nombre renferment de Teau d'interposition, de cristallisation etmßme de constitution, parce que la plupart de ces composes ont pris naissance sous l'em-
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DE LA CONSERVATION DES MEDICAMENTS.
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pire d'affinit^s chimiques assez puissantes pour preserver de loule dissociation leurs Clements constitutifs. II n'en esl plus de möme pour les matiferes organiques qui, outre leur composilion chimique trös-complexe, renferment encore une forte proportion d'eau qui devient toujours le point de depart des mdtamorphoses que ces substances 6prouvent lorsqu'elless'allörent. Pour celles-ci, la des-siccation est un moyen indispensable de conservation. On y pro-cöde de diverses maniöres suivant la nature des matteres ä desse-cher; mais le procödö, quel qu'il soit, consiste toujours dans une 616valion de temperature ä laquelle on soumet la matiere ä con-server, afln d'6vaporer son humidU6 naturelle, et dans l'omploi d'un courant d'airplus ou moins acüf, pour entiainer lavapeur aqueuse ü mesure ([u'elle se forme. La chaleur du soleil, cello d'un four, d'un po61e, d'une etuve, etc., peuvent etre employees pour la des-sicculion des matiöres organiques, ä. la condition qu'ou en fera un empioi raisonnö. Le meilleur s^choir que puissent employer les ve-t6rinaires est un grenier bien a6r6 et expose au midi, ainsi que nous l'avons d6ja dit ü propos de la rficolte des diflerenles parties vöge-tales.
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3deg; Jraquo;resepTation €iu contact de l'aip. — En renfermant les medicaments dans des boiLes de carton ou de bois, dans des vases de faience, de porcelaine, de verre, de grfes, etc., bermetiquement fernes, on les met ä l'abri d'une foule d'alteralions, en les pr^ser-vant del'actionde Toxygene, de l'humidit^, des germes et des pous-siöres atmosph6riques, en prövenant la volatilisation de leurs prin-cipes actifs, etc. Plusieurs medicaments s'altörent, en effet, par simple Evaporation, comme les acides volatils, l'ammoniaque, le.^ liqueurs alcooliques, les others, le chloroforme, etc.; d'autres en atliranl l'humiditö de l'air, comme les sels ddliquescenls et toutes les matieres organiques dess6ch6es; enfin, quelques medicaments en absorbant de l'oxygfene atmosphörique, tels que les protosels de fer et de manganöse qui s'oxydent, les liqueurs alcooliques qui aigrissent, les corps gras qui rancissent, etc. En göndral, les matiöres organiques dessechäes ont une grande tendance ä reprendre dans l'air l'eau qu'elles ont perdue par la dessiccation; aussi doit-on se mettre en garde contre leur propri6te hygroscopique en les renfermant dans des vases bien clos; sans celte precaution alles deviennent humides, fermentent, noircissent et ne tardent pas ä moisir. Ce sont surtout les difKrentes parties veg6tales qui sont susceptibles de präsenter ces diverses alterations successives.
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510nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;IM1ARMAC1E OU PHAUMACOTECIINIE.
CHAP1TRE 111
DE LA. PHEPARATION DES MEDICAMENTS.
Synonymik : Aptation.
On entend par la preparation des medicaments, l'ensemble des modifications mccaniqucs, physiques ou chimiques qu'on leur fait subir pour rendre leur administration plus facile et le developpe-ment de leurs effets plus certain.
11 est rare, en effet, que les,drogues telles qu'elles se trouvent dans le commerce soient dans un 6tat convenable pour leur emploi medicinal; le plus ordinairement on est force de les soumettre ä une sörie de mainpulations pour les transformer en medicaments proprement dits. Quelquefois les modifications qu'on leur fait subir sont tramp;s-simples et se röduiscnt üi la pulverisation ou ft la dissolution ;ma.\s d'autres fois on est obligö de les soumettre ä des op6-rations assez conipliqu6es, comme Vextraction, la reaction chimi-que, etc.
Autrefois les operations pharmaceutiques dtaient fort nom-breuses et trös-complexes; mais depuis un certain nombre d'an-nees, grace aux progres de la chimie et de la möcanique, les manipulations auxquelles on soumet les drogues pour les rendre aptes h I'usage mddical sont devenues plus simples et moins nombreuses, par cela meme qu'elles sont plus rationnclles et qu'elles s'exöcutenl ä l'aide d'instrumenls plus parfaits. D'un autre c6Le, I'industrie s'emparant pen ä pen des opdrations pharmaceutiques, il arrivera bientöt un moment oü celles qu'on pratique encore aujourd'hui dans les officines disparaitront en grande partie h leur tour, et oü le role du pharmacien, dans la preparation des medicaments, de-viendra de plus en plus bornd et simple. L'induslrie presenle maintenant au commerce un tres-grand nombre de preparations pharmaceutiques qu'on ne trouvait autrefois que chcz les pbarma-ciens; il rdsulte de cet 6taL de choses une grande economic dans l'achat des medicaments; mais ä c6t6 de cet avantage il y a plu-sieurs inconvenients graves, comme une preparation vicieuse, des alterations diverses, des falsifications nombreuses, etc.
Quoi qu'il en soit, les operations 6iementaires employees enphar-macie v6terinaire sont les nifimes que celles qu'on emploie dans celle de l'homme, sauf qu'elles sont plus simples et beaucoup moins nombreuses, puisque la preparation des medicaments destines aux
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DE LA PREPARATION DES MED1CAMEJNTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;511
animaux doit toujours 6tre facile et economique. Nous diviserons ces operations, d'aprös leur nature, en quatre categories, selon qu'elles seront mecaniques, physiques, physico-c/nmiqucs et chimi-ques. Nous allons les passer successivement en revue dans cet or-dre.
sect; !• — Operatiaus mccauiqucg.
A. DE LA DIVISION.
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On appelle division des corps, la destruction, au moyen de proc6-d6s möcaniques, de la cohesion qui röunit leurs moldcüles et, parnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;gt;;
suite, leur röduction en paiticules plus ou moins tdnues.
Parmi les procödes employes h la division möcanique des corps, nous 6ludierons plus specialement la pulverisation comiue 6tant Top^ration la plus commune et la plus importante dans cette categoric ; nous y rattacherons, comme precedes preparatoires, la section, hi concassation et la mouture; et comme operations compie-menlä\Tes,hi tamisation elhi porphyrisa/ion.
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B. DE LA PLLVEKISATIO.N.
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La pulverisation est unc operation mecanique par laquelle on re-duit en poudre plus ou moins fine la plupart des medicaments solides, inerganiques ou organiques. C'est une des operations les plus simples, les plus fräquentes et les plus utiles qu'emploie le phar-macien pour approprier les medicaments ä l'usage therapeutique. Elle s'appliquo au plus grand nombre des malieres medicamen-teuses employees, comme les metaux cassants, les composes salins, les parlies durcs des vegetaux, lelles que les racines, les bois, les ecorces, les amandes, les grames, etc., et, en general, toutes les substances qui ont beaueoup de cohesion; on ecrase egalement dans un moiiier les maliöres molles dcsquelles on veul extraire un sue, faire une pulpe, etc.
La pulverisation comprend plusieurs proced6s qu'on emploie isol6ment ou simultanement, pour reduire les matteres eu particu-les plus ou moins tenues : -les uns soni preparatoires, les autres es-sentiels, et quelques-uns sont complementaires. Nous allons les passer en revue.
a. Procedtis preparatoires.
a. Section. — Lorsquc les matieres sont molles, eiastiques ou libreuses, on ne pourrait les ecraser ou les pulveriser en masse
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PHARMAC1E Oü PHARMACOTECHNIE.
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qu'avec de grandes difficult6s; alors on les divise pramp;ilablement en petils fragments ä l'aide de divers outils, tels que couteaux, ci-seaux, limes, rapes, etc. G'est ce qu'on fait ä l'egard des racines charnues ou libreuses. des 6corces ölastiques, des fruits tres-te-naces, etc.
h. Concassation. — II est certaines matiöres minörales ou v6ge-tales qui ont uue grande durete, et qu'on ne pourrait diviser par la pulverisation avant de les avoir rMuites pr6alablement en fragments d'un petit volume ; alors on les concasse h l'aide d'un mar-leau ä main ou en les frappant verticalement avec la töte d'un pi-Ion sur le fond d'un mortier. G'est ainsi qu'on procöde pour diviser les metaux cassants, les sels tramp;s-coli6rents, les racines, les bois, les ecorces, les amandes, la noix de galle, etc., oui prösentcnl beaucoup de durete, etc.
c. Mouture. — Dans ce proc6dc do division, on se ssrt d'un petit moulin ä main, tel que celui qui est employ6 dans ,les me-nages pour moudre le cafe ou le poivre, et qui est trop connu pour qu'it soit nöcessaire de le decrire. fie petit appareil est surtout em-ployö pour r6duire en farine grossiöre certaines graines, comme cellesdu ricin, du croton-tiglium, etc.; cette farine est ensuite ta-misöe ou röduite en poudre plus tönue ä l'aide du mortier ou du porphyre.
6. Procede ossentiol ovi Pulverisation
La pulverisation, qui se pratique aujourd'hui tres en grand dans l'industrie, au moyen de pi Ions, de moulins, de cylindres, de meu-les, etc., s'effectue presque toujours dans les oflicincs ü. l'aide d'ins-truments speciaux qu'on appelle mortiers. Ils mdrilent une etude sp^ciale.
Des inoi-Uers. — fie sont des vases ä parois epaisses, creuses d'une cnvit6 li(5misph6rique, dans lesquels on pulverise les medicaments ä l'aide d'un cylindre renlle par une extrömitö, et qu'on appelle un pilon. Les mortiers, qui sont cylindriques ou plus ou moins 6vas6s par le haut (voyez les figures 28, 29 et 30), sont de fönte, de fer, de bronze, de grös, de raarbre, de verre, de porcelaine, etc. Le pilon est habituellement de la möme substance que le mortier, sauf pour celui de fönte, donl le pilon est de fer, et celui de mar-bre, pour lequel on se sert d'un pilon de bois appele bistoriicr. En-
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fin, quand on doit pulveriser des matiöres irritantes ou des substances d'un prix 61ev6, on recouvre le mortier avec une sorte de calotte qui est attach6e a son pourtour par sa circonförence, et qui
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Fig. US.
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Fin. 29.
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Fig. 30.
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Fig. 31.
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est traversee ä son centre par le pilon, sur lequel eile est solide-ment fix6e (voyez la figure 31).
Mecauismc. — Le mdcanisme de la pulvörisation est trfes-sim-ple. Dans le principe, on divise le corps ä pulveriser par concassa-tion, c'est-ä-dire en frappant verticalement sur le fond du mortier avec la töte du pilon ; lorsque le corps est r6duit en petits fragments, on ex6cute des mouvemenls de rotation avec le pilon, de maniere ä exercer contra les parois et le fond du mortier une pression et un frottement assez intenses pour ^eraser les particules materielles qui se trouvent engagees entre ces deux corps durs et arrondis. Pour que ropöration marche bien et rapidement, il faut fractionner le plus possible las matieres ä pulveriser, de teile faQon qu'il n'y en ait jamais qu'une petite quanlite ä la fois dans le mortier ; quand Finstrumenl est surcharge, ropöralion est plus penible et plus lente, parce que, la couche de matiere comprise entre le pilon et les parois du mortier etant trop epaisse, eile devieut eias-tique, amortit la pression, et emp6clie la division de la substance ä pulveriser.
En general, les matieres solides se pulverisent d'autant plus fa-cilement qu'elles sont plus söches; cependant 11 existe quelques exceptions; parfois on est oblige de ramollir la matiere dans I'eau avant de 1'ecraser; e'est ce qui a lieu pour la noix vomique, par exemple; de möme, le camphre ne se divise pas si on ne I'arrose prealablement avec quelques goultes d'alcool, etc.
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Taboukin, 3laquo; Edition. — II.
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PHARMACIE OU P1IA1UIACOTECHNIE.
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c. Proc^d^s complt5mentaires.
a. Tamisation. — Comme son nom I'indique, cette operation consiste ;\ faire passer ä travers un tamis une matiöre pulvörulente, dans le but de lui donner un grain uniforme, en söparant les parti-cules les plus grossiamp;res des plus fines ;'Ia partie tonne qui passe ä travers le tissu du tamis est recueillie, tandis que celle qui reste dessus, et qui est formte de particules plus volumineuses, est re-passöe au mortier si eile renferme encore des parties utiles, ou compl6tement rejet^e si eile n'est formte que de parties inertes, de fibres, de parenchyme, etc.
Les tamis se composent genöralement d'un cercle de bois ou de m6tal, sur lequel est tendue, ä la maniere de la peau d'nn tambour, une teile de sole, de crin ou de Ills mötalliques. Lorsqu'on depose sur celte toile une matiere pulvörulente, la partie la plus tönue passe ä travers ses mailles, et la partie la plus grossiere est relenue k sa surface; on accdlfere et l'on aide cette separation en impri-mant ä l'instrument de legers mouvements de rotation. Quand la matiöre pulv6ris6e est d'un prix minime et qu'elle jouit de peu d'activitö, on peut se servir d'un tamis simple, et recevoir la pou-dre qui passe sur une simple feuille de papier; mais quand la substance est pröcieuse ou trös-active, il faut recouvrir le tamis par un couvercle solide, et recevoir la poudre qui passe dans un comparti-ment fix6 en dessous de l'appareil, et qu'on appelle un tambour. En proeödant ainsi, on övile un dechet dans la matiöre pulvörisöe, et Ton pr6vient l'irritation des voies respiratoircs de celui qui opere, si la matiere pulverisöe estirritante.
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b. Poppliypisation. — La porphyrisation consiste dans I'ecrase-ment entre deux corps tres-durs. Tun fixe et l'autre mobile, des matieres pulverulentes, de maniöre ä les transformer en une poudre impalpable. Cette operation est complementaire de la pulverisation, et sert ä rendre plus t6nu le produit plus ou moins grossier que celle-ci fournit. C'est un procedö d'une grande perfection, et qui assure singulicrement les effets des medicaments insolubles; mal-heureusement il est long et penible.
On appelle por/ipyre, dans les pliarmacies, un instrument qui se compose de deux piamp;ces : d'une petite table horizontale et bien dress6e, et d'une espfece de pilon large et plat ä une de ses exlre-mit^s, qu'on nomme une molette. Le plan et la moletle sont le plus
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DE LA PREPARATION DES MliDICAMENTS.
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souvent formes d'une espöce de roche basaltique appelße porphyre par les mineralogistes, et qui a donne son nom ä l'instrument; ou
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bien de marbre, de verre döpoli, de granit, de grfes, etc. II faut toujours que la resistance du porphyre soit proportionnelle ä la duret^ du corps ä ^eraser; il faut aussi que ce dernier
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n'attaque pas chimiquement la sur-
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Fig. 32.
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face du plan resistant et de la molette.
Le plus souvent le porphyre sert ä donner plus de finesse aux poudres; mais on s'en sert egalemcnt pour faire des päles lrfes-ho-mogfenes, pour incorporer entre eux divers corps, etc. Un moyen certain de communiquer aux pommades, aux cerats, aux cn-guents, etc., une tres-belle apparence, c:est de les passer au porphyre.
sect; II. — Opc-ralionraquo; physiques.
Les operations physiques les plus employees en pharmacie v6t6-rinaire sont principalement Yextraction et la clarification. Nous allons les passer en revue successivement.
A. DE L'EXTRACTION .
On donne ce nom ;\ une operation par laquelle on separe un principe determine des corps avec lesquels il est mölange. Getle operation pharmaceutique se fait par trois precedes principaux : Yexpression, Vevaporation et la distillation.
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a. De l'Expression.
h'expression est une operation mecanique au moyen de laquelle on separe d'un corps organique les parlies liquides qu'il renferme, en le soumettant ä une pression plus ou moins energique. Elle se fait ä la tnain et ä la presse.
Lorsque la pression doit etre moderee, il suffit de meltre la substance sur un carre de toile. On rapprohce parallelement deux des bords du carre ; on roule ces bords I'un sur I'autre, afin qu'ils of-frent une resistance süffisante ä l'effort de la pression; on fcrme les deux exti-emites restees ouvertes, et, en les tordant en sens con-traire,on diminue graduellement I'espace occupe par la substance, ce qui ne peut se faire sans que le liquide qu'elle contient s'echappe h travers les mailles de la toile. (Henri et Guibourt.)
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PHARMACIE OU PHARMACOTECHNIE.
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Muis lorsque la pression doit etre considerable, l'expression ä la main est insufflsanle; alors on a recours ä un instrument special
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qu'on appelle une presse. Elle pent 6tre de bois ou de fer, et presenter, du reste, une foule de dispositions ; la forme la plus employee dans les pharmacies est celle qui est repr6sent6e par la figure ci-contre, qui nous dispense de toule description. Cette operation est surtout employee pour extraire les huiles grasses, les sues v6g6taux, etc.
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6. De l'ßvaporation.
Vevaporation est une
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Fig. 33.
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operation qui consiste h
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r^duire en vapeur, par des moyens divers, le liquide d'une solution quelconque, d'un sue v^gamp;al, etc., afin de le concentrer ou de rapprocher en con-sistance d'extrait les principes solides que ce liquide tient en dissolution ou en suspension.
On distingue trois genres principaux d'övaporation : l'ßvaporation dans le vide, l'ßvaporation spontanße, et revaporation par le feu ; nous allons dire quelques mots de chaeun de ces precedes.
1deg; Vevaporation dans le vide se fait sous la cloche de la machine pneumalique ou dans des appareils appropries. Le premier pro-cede est inusitß en pharmacie vßterinaire ; quant au second, il est quelquefois employ^ dans celle del'homme, et tres-fr6quemment dans I'industrie pour la preparation en grand des extraits, des si-rops, etc. 11 consiste gßnßralement ;\ faire le vide au-dessus de la surface du liquide ä 6vaporer, seit au moyen de pompes aspirantes, soit par la condensation de la vapeur d'eau, etc. Ceprocßdß donne, en general, des produits bien supßrieurs ä ceux qu'on obtient par les autres moyens d'evaporation, mais il n'est pas jusqu'ä present applicable en petit. II le sera certainement un jour.
2deg; Vevaporation spontanee se pratique k l'air libre, au soleil ou ä
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l'^tuve; il suffit pour cela de mettre les produits k 6vaporer sur des assiettes, de les recouvrir avec un papier gris ou un linge, pour les preserver de l'atteinte de la poussiöre, et de laisser marcher Topö-ration d'elle-möme. On emploie ce proeödö tramp;s-simple et tr5s-6co-nomique pour obtenir du tartrate de potasse et de sesquioxyde de fer, pour preparer les extrails v6g6taux trös-volatils ou tr5s-alt6ra-bles ä Taction du feu, etc.
3deg; L'evaporation par le feu est celle qui est la plus employee et la plus convenable lorsque les produits qu'on veut obtenir sont trös-peu aU6rables par l'action de la chaleur. Cette operation s'exßcute en mettant les liquides ä evaporer dans des vases de terre, de grös, de porcelaine, de fonle, detain, de cuivre, d'argent, etc., selon les cas, et en exposant ces vases i\ Taclion d'un foyer de chaleur. Les moyens employes ä produire l'^vaporation varient selon les circon-stances.
Le plus souvent, on chauffe le vase qui conlient le produit ä Evaporer, ä feu nu, c'est-ä-dire en l'exposant ä l'action directe d'un foyer quelconque de chaleur, dans lequel on brüle, selon les contr^es, de la houille, du bois, du charbon de bois, etc. Dans les pharmacies, c'est habituellement ce dernier combustible qui est employ^; pour cela, on le place dans un fourneau portatif de terre, appelö fourneau u hassine, ä cause de sa destination, et quand il est bien embras6, on expose directement ä sa chaleur le vase renfer-mant le liquide ä evaporer.
Qaund on desire obtenir une temperature graduelle et uniforme, on chauffe le vase ä evaporation sur un bain de sable ou de cendres. Pour cela, on remplit une
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I Ü ,:
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marmite de fönte de Tun ou de l'autre de ces corps pul-vörulenls, on la place sur le foyer, puis on met dans ce premier vase celui qui conlient le produit ä evaporer, en ayanl le soin de l'enfon-cer plus ou moins dans le
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sable ou la cendre. A me-
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Fig. 34. C^
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sure que la chaleur se communique h ces poudres, eile s'6tend au vase ä evaporation et concentre pen h. pen son produit en dissipant le v6hicule aqueux ou alcoolique qu'il renferme.
Enfin, lorsque le liquide ä Evaporer est trfes-volatil ou le produit
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518nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PHARMACIE Oü PHARMACOTECHNIE.
qu'il tient en dissolution trös-alt^rable, il ne faut employer qu'une temperature peu 61ev6epour op^rer l'övaporation; alors on em-ploie le bain-marie, c'est-ä-dire qu'on soumet un premier vase plein d'eauä l'aclion directe du feu, et que celui qui contient le produit ä concentrer est seulement chauffe par I'eau bouillante ou la vapeur qui s'en 61öve, de teile fagon que la temperature ne d^passe jamais 100 d6gr6s centigrades. On peut employer pour la confection d'un bain-marie une foule de dispositions, mais celle qui est flgur^e ci-contre nous parait atteindre parfaitement le but. (Voy. la fig. 34).
f. De la Distillation.
On appelle distillation une operation par laquelle on vaporise un liquide dans un appareil clos de toutes parts, except^ en un point, pour le condenser ensuite en refioidissant la vapeur form6e. Con-sider^e relativement aux produits qu'elle fournit, la distillation est une operation opposöe ä l'^vaporation : dans celle-ci on laisse perdre lesprincipes volatils etl'on retient ceux qui sont fixes, tandis que dans celle-lä on recueille les produits volatils et Ton considere les principes fixes du melange comme un r6sidu le plus souvent inutile.
La distillation est employee dans plusieurs buts. C'est parfois pour -purifier certains corps des principes strangers qu'ils contien-nent et qui les rendent impropres ä remplir divers usages; exem-ples : distillation de I'eau pour la ssect;parer des sels, distillation des acides pour les purifier des principes etrangers qui accompagnent leur extraction, etc. D'autres fois c'est pour concentrer quelques liquides qui n'ont pas le degr6 d'önergie n6cessaire ä certains usages; exemple : rectification de l'alcool, des others, du chloro-forme, etc. Enfln, dans un assez grand nombre de cas, c'est pour extraire de quelques corps les principes volatils qu'ils contiennent; exemple : distillation des plantes aromatiques pour retirer des hui-les essentielles, etc.
Dans toute distillation, il y a toujours deux operations inverses aux extremites de l'appareil : une vaporisation et une condensation. Par la premiöre, on reduit en vapeurs, au moyen d'un foyer quel-conque de chaleur, une partie du produit soumis ä la distillation; et par I'autre on condense et Ton ramfene ä l'etat liquide, au moyen du refroidissement, les vapeurs qui ont pris naissance ä I'autre ex-tremite de l'appareil. Tout se r6duit done, dans cette operation, ä vaporiser le liquide ä distiller le plus economiquement et avec le
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moins d'aMration possible, d'une part; et, de l'autre, ä le condenser ensuite et ä le recueillir.aussi complötement que Tappareil etn-ploy6 le comporle.
On opfere la distillation dans deux|appareils distincts : dans une cornue ou dans un alambic. II est utile d'examiner ces deux modes particuliers d'opiker la distillation.
A. lUsiuiation a la cornue. — L'appareil qui sert ä ce genre de distillation se compose d'une cornue, d'une allonge et d'un recipient;
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Fig. 35.
ä ces parlies essentielles s'en ajoutent d'accessoires, telles qu'tm tube de surete pour la cornue, s'il y a lieu, un tube de degagement pour le recipient, etc. (Voy. la figure 35).
La cornue, qui est le plus souvent de verre, ainsi que les autres pieces de l'appareil, est chauffee ä feu nu sur un fourneau portalif,
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Fig. 3G.
ou bien encore, selon les circonstances, dans un bain de sable, un bain-marie, etc. Quel que soil le moyen de chaulfage adopts, on doit veiller ä ce que la tempörature s'61öve graduellement et seiende
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PHARMACIE OU PHARMACOTECHNIE.
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uniform^ment sur les parois de la cornue, h. ce que l'öbulition soil paisible et non tumultueuse, ä ce que les jointures des pieces de l'appareil ne laissent öchapper aucune vapeur, ä ce que le tube de süretö indique bien la pression int^rieure, etc. Voila ce qui con-cerne la vaporisation; quant ä la condensation des vapeurs, eile s'o-pamp;re par divers moyens. Le plus souvent on place le röcipient dans une terrine dont on renouvelle l'eau ä mesure qu'elle s'echauffe, et Ton entoure l'allonge d'ötoupes ou de linge qu'on humecte sans cesse avec de l'eau fraiche. Quelquefois on remplace l'allonge par un long tube de verre qui passe dans un manchen de verre ou de mötal, dans lequel on fait circuler un courant d'eau fraiche de la partie inferieure ä la partie supörieure, ä l'aide d'un artifice tres-simple (Voy. la figure 36). Enfln on remplace parfois le manchen par une caisse rectangulaire de bois, doublte de plomb, que le tube servant d'allonge traverse en diagonale selon la longueur, etc.
B. Distillation ä l'aiambic. — h'alambic est un appareil distilla-toire de cuivre, de grandes dimensions, qui sert principalement h la distillation de l'eau, ä l'extraction de l'acool, ä celle des huiles
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Fig. 3i
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essentielles, etc. II se compose de la cucurbite, du chapiteau, du Serpentin, du refrigerant, et de quelques autres pieces accessoires que l'inspection de la figure ci-dessus permet aisement de saisir.
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La distillation ä l'alambie se fait h feu nu ou au bain-marie. Dans le premier cas, on chaufTe la chaudifere de cuivre qui constitue la cucurbite, en faisant du feu avec du bois ou de la houille dans le fourneau de briques dans lequel eile est adaptöe, et Ton rMuit ainsi en vapeurs le liquide qu'elle conlient; puis, ä raesure que la distillation marchequot;, on entretient dans le refrigerant un courant constant d'eau froide : celle-ci entre par l'entonnoir ä longue tige, et pfinfetre jusqu'ä la partie införieure du vase, et l'eau chaude sort ä la partie supörieure du tuyau. Quant au produit de la condensation, il se fait jour par rextr6mit6 införieure du Serpentin, et coule dans un vase destin6 ä le recevoir.
Dans le second cas, au lieu de chauffer directement le liquide ;i distiller dans la cucurbite, on le place dans un vase cylindrique qui entre a froltement dans cette chaudiere remplie d'eau, et qui pent s'adapter au chapiteau comme la cucurbite elle-mfeme. Par cet artifice tres-simple, la distillation se fait ä une temperature moderne, et n'altere pas plus les produits que celle qu'on opere avec la cor-nue dans les mömes conditions; en outre, eile est beaucoup plus economique.
Enfin, quand la distillation a pour objct l'extraction des essences, on met les parties vögetales aromatiques dans un compartiment special plac6 entre la cucurbite et le chapiteau, et qui est pcrcö de trous ä sa partie innferieure comme une e.cumoire : c'esl le dia-phragme.La. vapeur d'eau, en s'elevant de la cucurbite,
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traverse les parlies vegetales aromatiques, et enlraine leur huile essentielle; l'eau condensee et chargee d'es-sence est recme ä la sortie du Serpentin dans un vase de forme speciale appele recipient florentin (Voy. la figure 38). La, l'huile essentielle, plus legere, surnage l'eau, et celle-ci, ä mesure que I'essence s'accumule dans le vase, s'echappe par le tube lateral et re-
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courbe qui part de son fond. Enfin, si I'alcool est
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fig. 38.
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employe comme vehicule pour entrainer et dissoudre les essences, la distillation doit se faire au bain-marie, tout en conservant le diaphragme.
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B. DE LA CI.AIUFICATION.
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On appelle ainsi une operation pharmaceutiqne ä l'aide de la-quelle on separe d'un liquide trouble les particules solides qu'il tient en suspension et qui lui 6tent sa transparence. Les moyens
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PIIAUMACIE OU PHA.RMACOTECHNIE.
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employ6s pour arriverä ce r^sultat sont principalement la decanta-tion, la coagulation et la filtration. Nous allons dire quelques mots de chacun de ces proc6d6s.
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a.nbsp; nbsp;De la Däcantation.
Elle consiste ä laisser en repos un liquide trouble afin que ses parlicules solides se d^posent, et ä le söparer ensuile du d^pöt formö. Gelte operation, qui esl extr6niement simple, mais un peu
longue, se compose toujours
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de deux temps distincts. Dans le premier on abandonne le liquide höt^rogfene au repos, pour que les particules solides qu'il contient soient entrain6es par leur propre poids et for-ment dans le fond du vase un depot plus ou moins abon-dant; dans le second on s6pare
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Fig. 39.
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la partie claire de la partie
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trouble du liquide. On arrive ä ce dernier resullat par divers moyens. Le plus simple consiste k incliner doucement le vase qui contient le melange, et ä rece-voir le liquide limpide dans un autre ustensile en le faisant glisser le long d'une baguette de verre qui sert de conducteur; ce proc6d6 ne peut etre employö que quand le döpöt est bien formß et präsente une certaine density. Un autre moyen, ögalement trös-simple, consiste ä percer sur une des parois du vase des ouvertures plac^es ä diverses hauteurs et boucWes momentanöment avec des chevilles; quandledöpöt est formfi, on d^bouche ces trous de haut en has et successivement, jusqu'ä ce que le liquide ne sorte plus clair. Enfln, le proc6d6 le plus employe dans les laboratoires consiste ä se servir d'un siphon de verre simple ou compost. (Voy. la figure 39.)
b.nbsp; Do la Coagulation.
Cette operation consiste ä clarifier un liquide 6pais en formant dans son intörieur, ä l'aide du feu ou des agents chimiques, un coagulum qui enveloppe et qui entraine les impuret6s qu'il ren-ferme. Lorsque les liquides ä clarifier sont albumineux, comme les sues v6g6taux, par exemple, il sufflt de les soumettre ä l'action de la chaleur pour que Talbumine se coagule et qu'ils deviennent
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clairs; dans le cas contraire, on y ajoute de Talbumine, du sang, de la colle, du lait, etc., afin gue ces principes, en se coagulant, entrainent, sous forme d'öcume ou de döpöt, les corps strangers contenus dans le liquide ä clarifier. Enfln, quand les liquides ä purifier sont altörables au feu, on les clarifie h froid au moyen de l'al-cool absolu, des acides plus ou moins 6tendus, etc.
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c. De la Filtration.
La filtration est une operation tres-simple, qui consisteä faire passer un liquide trouble ä travers un corps poreux afm de lui enlever les particules solides qu'il tient en suspension. Le liquide passe clair et les substances non dissoutes sont arrßtßes par le corps poreux appelö filtre, Les corps employes pour cet usage sont princi-palement les tissus de toile et de laine, \e papier et le verrepile.
1deg; filtration amp; la toile. — Ce moyen de filtration, le plus gros-sier de tous, consiste ä faire passer le liquide h filtrer ä travers un morceau de toile de chanvre, de lin
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ou de colon. Pour cela, on rassemble les coins du linge dans la main, on verse le liquide dans l'espece de poche qui en resulte et Ton suspend le tout ä un support quelconque au moyen d'une cordc; ou mieux, on 6tend le carre de toile sur un cadre
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Fig. 40.
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de bois supports par quatre pieds, et on le fixe par sa circonf^rence au
moyen de pointes, de petits crochets, etc. (Voy. la figure 40). En-fin, quand on veut rendre cette filtration plus parfaite, on 6tend sur le linge une feuille de papier ä filtrer.
2deg; Filtration au tissu de laine — On emploie pour cet usage les tissus de laine qu'on appelle, dans le commerce,
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de Yetamine ou du molleton. On les dispose de deux maniöres: tantöt le tissu est ötendu sur un cadre de bois, comme nous venons de l'expli-quer pour les linges, et alors l'appareil prend le nom de blanchet; tantöt, au contraire, on fait
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une sorte de sac conique dont l'ouverture est
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Fig. 41.
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tenue b^ante au moyen d'un cercle de fer, et alors l'appareil s'appelle une chausse (Voy. la flgure^l). Dans Tun
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PHARMACIE Oü PHARMAC0TECHN1E.
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et l'autre cas, on peut ajouter au filtre une certaine quantity de charbon animal pour döcolorer le liquide qui passe, mais cette addition est rarement employee en pharraacie v6t6rinaire.
3raquo; Filtration au papier. — Ce genre de filtration est ä la fois le plus parfait et le plus employ^. On se sert, pour le mettre en pratique, d'un entonnoir de papier non coll6, plissö en 6ventail, qu'on nomme filtre, et d'un entonnoir de verre qui sert ä la fois ä sou-tenir le filtre et ä contenir le liquide ä filtrer. Le papier dont on se sert est gris ou blanc, sans colle et d'une certaine ^paisseur; il est en feuilles carries ou rondes : ces derniöres sent plus commodes. On le plisse en ßventail par divers precedes ; mais, dans tons les cas, la pointe du filtre doit correspondre au centre de la feuille de papier et les bordsä sa circon-ference. Le filtre de papier doit 6tre enfonc6 dans l'entonnoir, aprös qu'on a 6tal6 ses plis, assez pour que sa pointe soit soutenue el ne se perce pas, mais pas trop, afin qu'il n'en resulte pas dans la douille de l'entonnoir une pression qui empScherait la filtration de s'opörer. Emin, l'entonnoir, ä moins qu'il ne soit fixe dans le gou-lot d'une bouteille, doit 6tre soutenu par divers appareils : le plus simple et le plus (üconomique est un tabouret de bois, ätrois pieds, etpercö d'un Irou infundibuliforme h son centre, pour le passage de la douille de l'entonnoir (Voy. la figure -42).
4deg; Filtration au verrc pile. — Quand on doit filtrer des ma-tiöres corrosives susceptibles d'altörer ou de d6truire les tissus, le papier, etc., on garnit l'entröe de la tige de l'entonnoir avec du verre grossiörement pulv6ris6, ä travers lequel doivent filtrer ces liquides actifs. Lapoudre de grfes, de cbarbon de bois, I'amiante, etc., pourraient atteindre le m6me but, mais le verre est encore le plus convenable, parce qu'on 1'a toujours sous la main. C'est ainsi qu'on filtre les acides concentres, les solutions alcalines tres-cbarg6es, certains sels trös-caustiques en dissolution, etc.
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sect; III. — Operations physico-ehlmiqaes.
Nous d6signons ainsi les operations pharmaceutiques qui semblent tenir le milieu entre celles qui sont möcaniques ou physiques el
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celles qui sont de nature chimique.ll en est qui ont Heu au moyen de la chaleur, comma la fusion et \amp; sublimation, par exemple, d'au-tres par rintermödiaire des v6hicules ou des dissolvants, comme la dissolution. Nous allons dire quelques mots des deux premiöres operations, dont le role pharmaceutique est assez restreint, et nous 6tudierons ensuite la derniere, qui est tres-importante, avec tout le sein qu'elle m6rite.
A. DE LA FDSION.
C'est une operation fort simple, qui consiste ä liqu^üer un corps solide ä l'aide de la chaleur. Elle s'effectue ä des temperatures trös-variables, selon la nature des corps. En g^n^ral, en pharmacie, on ne fond guöre que des corps gras, des corps r^sineux ou gommo-r^sineux, des sels plus ou moins ind^composables, etc.; par consequent, I'operation se fait ä des temperatures peu 61eveees, et dans des appareils trös-simples, tels que des casseroles de terra, des capsules de porcelaine, des creusets de grfes, etc. Getta operation est d'un emploi assez frequent dans la preparation des cerats, des pommades, des onguents, etc.
B.nbsp; nbsp;DE I.A SUBLIMATION.
Dans cette operation, egalement fort simple, on reduit en vapeur, dans un vase clos, un corps solide afin de la faire cristalliser, de le separer d'autrcs corps, etc. On se sertde la sublimation pour purifier I'iode, pour obtenir le sublime corrosif, le sei ammoniac, le camphre, etc., mais tres-rarement pour preparer des medicaments composes magistraux ou ofßcinaux.
C.nbsp; nbsp;DE LA DISSOLUTION.
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ha dissolution, que Ton appelle encore solution, est une operation physico-chimique dans laquelle un corps liquide, appeie dissolvant, vehicule, menstrue, mis en contact avec un corps d'un etatquelcon-que, le liquefie et change ses caractferes physiques ; ce dernier prend le nom de corps dissous.
Les mots dissolution et solution sont consideres generalement comme synonymes ; cependant quelques autaurs leur donnent des significations differantes. Ainsi ils emploient le premier mot pour indiquer la dissolution chimique ; exemple : dissolution des m6taux dans las acides; et ils se servent du second pour designer una dis-
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526nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; niABMACIE OU PIIAnMACOTECHNIE.
solulion physique, comme celle des sels et du sucre dans I'eau, etc. Mais il est Evident qu'on confond deux opöralions distlnctes par leur nature, puisque la premiere change les caractferes des corps dis-sous d'une manure permanente, tandis que la seconde ne modifie momentandment que leur 6tat physique. Nous ne consid6rons ici que la dernicre.
Les termes usit^s pour designer I'operation sont aussi employes pour d(5nommer le produit qui enresulte ; on a bien propose, pour faire cesser celte confusion, d'indiquer le produit de la solution par les mots so/w^e, solutum, etc., mais I'usage a g6n6ralement pr^valu. 11 nousparailrait convenable de prcndre un moyen terme, et de dire dissolution pour designer I'operation elle-meme, et solution pour le produit qui en resnlte.
On n'est pas bien d'accord sur la nature de la dissolution: les uns rassimilent ä la combinaison chimique, les autres la considö-rent commc line operation phj'sique propre seulement ä changer momentanement l'etat des corps. La vMt6 nous semble entre ces deux extrömes, ainsi que nous allons essayer de le d^montrer par les considerations qui vont suivre.
Si i'on compare la dissolution a. la combinaison chimique, on trouve entre elles les differences suivantes : 1deg; la dissolution s'opöre entre des corps de mfeme nature, et la combinaison entre des corps de nature dissemblable ; 2deg; la dissolution se fait souvent sans proportions fixes entre le dissolvant et le corps dissous, tandis que la combinaison s'effectue loujours en proportions definies entre les corps qui s'unissent ; 3deg; la dissolution s'accompagne de l'abaisse-ment de la temperature du mdlange, tandis que la combinaison developpe de la chaleur et parfois de la lumiamp;re, etc. Ces differences principales nous paraissent süffisantes pour 6tablir une distinction nette entre la combinaison chimique et la dissolution. En outre, cette derniere differe notablement des operations mdcani-ques ou physiques ötudiees pröcedemment, puisqu'elle change I'amp;at des corps ä la maniere du calorique, ce qu'on n'observe pas dans les autres operations. C'est done bien une operation physico-chi-mique.
La dissolution peut avoir lieu entre deux corps liquides, entre un liquide et un gaz, et entre un liquide et un solide. Nous allons dire quelquesmots de chaeun de ces cas.
1deg; nissolution des liquidca. — Dans la dissolution de deux liquides i'action etant reciproque, chaque corps est ä la fois dissol-
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vant et dissous ; en outre, comme il n'y a de part et d'autre aucun changement d'ötat, l'union de deux liquides est plutot un melange qu'une dissolution vöritable ; nöanmoins, presque toujours l'un des liquides a plus d'activit6 que l'autre et tend ä lui communiquer ses caractöres. Quoi qu'il en soit, lorsqu'on doit dissoudre ensemble deux liquides susceptibles de röagir chimiquement, il est prudent d'opörer le melange par fractions en versant le plus actif sur l'autre, goutte ä goulte, et d'agiter sans cesse; dans le cas, au con-traire, oü aucune reaction ne doit s'ensuivre, on pent m^Ianger sans crainte les deux liquides l'un ä l'autre, froids ou chauds, se-lon les cas. Enfln, quand on doit dissoudre un liquide dans un fluide auquel il n'est pas miscible, comme on dit en pharmacie, on emploie un intermede, c'esl-ä-dire un corps dans lequel le liquide ä dissoudre peut se mölanger, et qui peut, en outre, se dissoudre dans le v^hicule qu'on doit meltre en usage : c'est l'artiflce qu'on emploie, par exemple, pour melanger les huiles grasses, les essences, les Äthers, etc., avec l'eau.
2deg; Dissolution laquo;les^az. — Les gaz se dissolvent facilement dans certains liquides avec ou sans reaction chimique ; il suffit, pour determiner cette dissolution, de faire passer le gaz bulle ä bulle
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Fig. 43.
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dans le liquide qui doit lui servir de dissolvant. Dans ce but, on se sert dans les laboratoires d'un appareil sp6cial appel^, d'aprös le nom de son inventeur, appareil de Wolf. II se compose d'un ballon ou d'une cornue pour le dögagement du gaz, de plusieurs flacons
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528nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PHARMACIE OU PHARMACOTECHNIE.
relies entre eux par des tubes recourbds et munis de tubes droils de surety, el se terraine par un vase contenant une matiöre susceptible d'absorber l'excös du gaz. Le premier flacon, renfermant peu de liquide, est deslin6 au lavage du gaz ; ceux qui suivent servant h sa dissolution. Du reste, la figure ci-contre nous dispense d'une plus longue description. Enfm les flacons doivent^tre envelopp6s dans des linges mouillös ou plonger dans des terrines contenant de l'eau, car la dissolution des gaz s'opöre avec d6gagement de cha-leur, et s'effectue d'autant mieuxque la temperature est plus hasse.
3deg; Dissolution des solides. — La dissolution des solides par les liquides est la plus importante et la plus usitde dans les labora-toires de pharmacie. Elle s'effectue en mettanl en contact certains liquides, tels que l'eau, l'alcool, le vin, lather, les essences, le vi-naigre, lesacides 6tendus, le lait, etc., qui sont les dissolvants les plus usittsect;s en pharmacie, avec les corps solides ä dissoudre et re-duits en poudre plus oumoins l6nue. On ne peut pas employer in-differemment tousles vehicules pour dissoudre un corps determine, car il existe, ä cet ^gard, des ufünit6s parüculiöres et des antipathies que la chimie apprend ä connaitre; mais, unefois que le choix du vöhicule est fait, rexp6rience d^montre qu'ä de rares exceptions pros, la dissolution est d'autant plus rapide et plus complete que le corps ä dissoudre est plus flnement pulverisö et le dissolvant plus chaud.
Les proc6dds employes k la dissolution des corps solides sont au nombre de cinq principaux, qui sont: la lixiviation, la maceration, la digestion, Vinfusion et la decoction. Nous allons dire quelques mots de chacun de ces proc6d6s.
a. De la Lixiviation.
La lixiviation, encore appelee methode de deplacement, est une operation pharmaceulique dans laquelle on fait filtrer lentement, ä travers une substance pulverulente, un liquide susceptible de dissoudre et d'entrainer ses principes actifs. L'appareil dont on se sert pour cela peut varier de forme, mais il consiste toujours, comme le ddmontre la ügure 44, en une espöce de manchon de verre de forme conique. A, el'file par un bout, et bouchd ä l'6meri ä l'autre extremite, dans lequel s'opfere la lixiviation; et en un recipient propre ä contenir le liquide qui a liltre, B, et dont la forme est celle d'une carafe ordinaire. Cet appareil peut 6tre de m6tal, mais il est le plus ordinairement de verre.
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DE LA PREPARATION DES MEDICAMENTS.
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Pour op6rer la dissolution ouplutöt I'^puisement d'un corps par lixivialion, on commence par le r6duire en poudre grossiere, et on rintroduit ensuite dans l'allonge de verre, aprös avoir
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eu le soin d'en garnir la douille avec un petit tampon d'6toupe on de coton afin d'empßcher la poudre de tomber dans le recipient; quand cette par tie de l'ap-pareil est munie d'un robinet, la quantity de coton doit 6tre peu considerable. On introduit ensuite la pointe de l'allonge dans legoulot de la carafe, et, pour que Tair conlenu dans cette derniöre puisse s'6chap-per ä mesure que le liquide 6puisant y tombe goutle ä goutte, on a le soin d'interposer entre l'entröe du recipient et de la douille du manchen de verre un petit morceau de papier pli6 en plusieurs doubles. Enlin, la
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poudre ötant 16görement tassöe, pour prövenir unc
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Pig. 44.
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filtration trop rapide, on verse le dissolvant ä sa surface, on bouche Touverture, et l'on abandonne l'appareil ä lui-meme.
Cette operation, qui est maintenant universellement adoptöe dans l'industrie et dans les laboratoires, a le triple avantage d'etre simple, economique, et de fournir d'excellents produits; en effet, eile epuise les substances plus compietement que les autres precedes de dissolution, et ne presente pas comme eux l'inconvenient grave de les alterer. Elle est fondee sur la superposition des liquides de densites diff6rentes, et sur la propriete qu'ont les fluides de se d6placer aisement les uns les autres. La premiöre quantite de liquide vers6e sur la poudre s'y imbibe et y reste flxee momentane-ment; mais, ä mesure qu'on en ajoute de nouvelles, celles-ci pous-sent devant elles la premiere qui s'est charg6e des prineipes actifs de la matiöre ä lessiver et prennent sa place, parce qu'elle est la plus dense et se trouve toujours en dessous. Les quantites succes-sives de liquide ajoutees se chassent done les unes les autres, et, tout en traversant le corps pulverulent, elles l'epuisent compietement de ses prineipes solubles.
L'appareil de lixiviation etant parfaitement clos, il ne se perd aueune partie notable de liquide; aussi cette operation eonvient-elle parfaitement quand on se sert de vehicules volatils, tels que l'alcool, l'ether, les essences, etc. Elle donne surtout d'excellents resultats dans la preparation des teintures alcooliques ou 6tberees, pour lesquelles eile est plus specialement employee.
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Tabourin, 3e Edition. — II.
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PHARMACIE OU PI1ARMACOTECHNIE.
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6. De la Maceration.
On donne ce nom ä une operation trfes-simple, qui consiste ä faire tremper dans un liquide, k la temperature ambiante, pendant un temps plus ou raoins long, un m6dieament organique, afin de lui enlever ses principes les plus solubles. Dans ce but, on con-casse, on pulverise ou Ton öcrase le corps ä öpuiser, selon sa nature ; on I'introduit dans un ballon, on le recouvre du vdhicule qui doit agir sur lui, et, aprfes avoir bien bouch6 le vase, on abandonne le tout, pendant quelques jours, ä la temperature du laboratoire. Gelte operation est surtoul avantageuse lorsque le mödicament et le vöbicule sont tres-alterables ä l'action de la chaleur, comme on le voit pour beaucoup de parties vegetales ä texture delicate, pour les liqueurs alcooliques employ6es comme menstrues, etc. Elle est usit^e parfois pour sdparer Tun de l'autre deux principes in6gale-ment solubles; mais le plus souvent, e'est un simple moyen präpa-ratoire qu'on emploie ä l'6gard de parties v6g6tales dures et dess6-cb6es, comme des bois, des ecorces, des racines, pour les bumecter et les ramollir.
c.nbsp; Do la Digestion.
La digestion est une operation dans laquelle on laisse en contact avec un liquide tiede, pendant un temps variable, une substance mddicamenteuse alin d'en extraire les principes actifs. L'appareil qu'on emploie pour effectuer cette operation est des plus simples : e'est un ballon ou un matras qu'on döpose sur des cendres cbaudes, dans de l'eau tiede, ou qu'on expose aux rayons du soleil, lorsqu'il contient la matiere ä dissoudre pröalablement drvis6e, ainsi qua le v6hicule qui doit I'attaquer; si ce dernier est trfes-volatil, comme I'alcool, I'elhcr, les essences, le vinaigre, etc., on doit boucher soigneusement l'appareil. La temperature ne doit jamais döpasser 40 degr^s cenligrades pour l'eau, le vin, le vinaigre, les huiles grasses, 23 degres pour I'alcool, et 13 degrös pour l'^tber. Cette operation convient principalement pour pr^parer les huiles m6di-cinales, les vins et les vinaigres pharmaceutiques ; mais, pour la preparation des teintures alcooliques ou amp;ih.amp;v6es, la lixiviation doit lui 6tre preföröe, h quelques exceptions pros,
d.nbsp; De I'lnfusion.
L'infusion est une operation pharmaceutique qui consiste k mettre en contact avec un liquide bouillant, pendant un temps
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DE LA PREPARATION DES MEDICAMENTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 531
variable, et dans un vase clos, une substance vögötale aromalique. On se sert du m6me mot pour designer le produit de ropöration, qu'on appelle aussi parfois infuse, infusum, Le vöhicule le plus ordinaire des infusions est l'eau; mais on se sert aussi parfois de l'al-cool, du vin, du cidre, de la biöre, du vinaigre, etc. Pour proc6der ä reparation, on commence par chauffer le liquide jusqu'ä l'öbul-lition; puis on le retire du feu et on le met en contact avec la ma-tifere aromatique, soit en arrosant cette derniöre avec le vehicule bouillant, soit en la projetant dans le liquide chaud : dans Tun et dans I'autre cas, on doit recouvrir le vase avec un couvercle qui joigne bien, afln de prövenir la perte d'une partis des principes volatils du medicament. Parmi les diverses parties v6g6tales qu'on soumet äl'infusion, on compte surtout les plus d61icates et les plus odoranles, telles que les fleurs, les sommit6s fleuries, les semen-ces, certaines racines, quelqucs 6corces, etc. Les principes exlraits par l'infusion varient nöcessairement selon la nature du liquide et du medicament, mais ceux qu'on y trouve le plus ordinairement sent des essences, des matiöres colorantes, du mucilage, de la gomme, du sucre, etc. Quoi qu'il en soit, quand fopöration estter-minöe, on passe le liquide encore cluiud ä travers un linge pour en sdparer la partie vegetale öpuisöe de ses parties actives, et on l'em-ploie immödiatement en breuvage, en lavement, en lotion, etc., selon sa destination.
e. De la DiScoction.
La decoction est une op6ration pharmaceutique dans laquelle on soumet un mödicament de nature organique ä l'acüon d'un liquide bouillant pour en extraire les principes aclifs. On emploie le mSme nom pour designer le produit obtenu, bien qu'on ait propose de lui substituer les mois decode, decoctum, mais l'usage aprövalu. Les matieres vegetates ou animales sont scutes traiiees par d6coction; le vehicule le plus ordinairement employe est l'eau, car les autres dissolvants sont trop volatils ou trop allerables pour supporter sans inconvenient une ebullition prolongee. La decoction est surtout avantageuse pour extraire les principes actifs des matiferes vegetates ä texture tres-compacte, comme les racines, les bois, les ecor-ces, les feuilles, lessemences, etc., desquelles eile extrait des principes fixes, tels que le tannin, 1'extractif, I'amidon, le sucre, la gomme, le mucilage, etc. Mais cette operation a I'inconvenient grave d'alterer la composition de beaucoup de medicaments en determinant des combinaisons inerles cntre leurs principes actifs,
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comme de Talbumme v6g6tale avec le tannin, de la f6cule avee I'extractif, etc. Quoi qu'il en soit, lorsque reparation est termin^e, on laisse refroidir un pen le melange, el Ton passe k travers un linge avec expression, afin de s^parer les parties liquides actives des parties solides devenues inertes. En g6n6ral, il faut employer les decoctions encore chaudes, car rexp6rience apprend que, quand on les laisse expos6es ä l'air, elles s'altörent, abandonnent une parlie des principes dissous, qui se d6posent, etc. Gelles qui sont destinies ä former la base des breuvages, des lavements, doivent sect;tre moins charg^es que celles qu'on emploie ä l'extörieur, en bains, en lotions, etc.
sect; IV. — Operations diimiques.
Les operations cMmiques sont celles qui cbangent la nature et les propriet6s des medicaments soumis ä la manipulation. Elles n'en comprennent qu'une seule, ä la rigueur, qui est la reaction chi-mique ; mais celle-ci est deiermin6e par divers proced6s, tels que la torrefaction ou le grillage ä l'air, la calcination, la reduction par le feu et des fondants spöeiaux, la double decomposition par voie seche ou par voie humide, la combinaison directe, etc. Toutes ces operations ne sont pas differentes en chimie et en pharmacie, par consequent, comme nous n'avons en vue ici que la pharmacie gaie-nique, nous renverrons, pour tout ce qui concerne les operations chiraiques, aux traitesde chimie, d'autant plus que, lorsque la preparation d'un medicament a presente quelque particularite interessante, nous avons eu le soin de la faire connaitre.
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CHAPITRE IV
DE L'ASSOCIATION DES MEDICAMENTS.
Svxonymie ; Art de formuler.
On donne le nom A'art de formuler ä l'ensemble des preceptes
d'apres lesquels on doit associer enlre eux les medicaments simples
pour en faire des medicaments composes.
Cette partie de la pharmacie doit 6tre traitee ici avec d'autant
. plus de soin qu'elle est, en genöral, peu connue des veterinaires.
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DE l'aSSOCIATION DES MEDICAMENTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;533
et que ceux-ci 6tant ä la fois medecins et pharmaciens, ils ont le plus grand intöröt ä poss6der des donnöes pröcises sur ce point.
Les medicaments sitnples, tels qu'ils sont fournis par la nature et qu'ils existent dans le commerce, sont appelös drogues. Lorsqu'ils ont 6t6 soumis aux manipulations pharmaceutiques et qu'ils ont revötu certaines formes ddtermin6es, ilsdeviennentdes medicaments proprement dits, et prennent le titre d'agents therapeutiques, de remedes, quand ils sont employes par le mödecin ou le v6t6rinaire dans le but de combattre un 6tat morbide quelconque. Assez sou-vent ils sont employes ä l'ötat de puret6 etisol6ment; mais plus fr6quemment encore on ne les met en usage qu'aprfes les avoir associös en plus ou moins grand nombre les uns avec les autres, pour en faire des medicaments composes ou des preparations pharmaceutiques.
Les medicaments composes pr6par6s par le pbarmacien forment deux categories distinctes : les medicaments officinaux et les medicaments magistraux. Les premiers sont ceux qu'on prepare sur des formules invariables, longtemps avant de les meltre en usage, et qu'on trouve toujours pröpards dans les officines des pharmaciens, comme l'indique lour nom. Les seconds, au contraire, se pröparent d'aprös les formules arbitraires des m6decins ou des veterinaires, et au moment möme de les employer, parce que, le plus souvent, ils ne sont pas susceptibles d'etre conserves.
On distingue dans un m6dicamenl compost, officinal ou magistral, plusieurs parties auxquelles on donne des noms sp6ciaux : ce sont la base, Vauxiliaire, le correctif, Yexcipient, Yintermede, Nous allons dire quelques mots de chacune de ces parties.
1deg; Base. — La base, dans un mödicament compost, officinal ou magistral, interne ou externe, est la substance la plus active de la preparation, celle qui lui donne ses propri6t6s, celle, en un mot, qui, si eile 6tait retrancböe, enlöverait ä la preparation sa valeur iMrapeutlque. Tels sont par exemple, la cantharide dans I'onguent vesicatoire, \'opium dans le laudanum de Sydenham ou de Rousseau, etc.
2deg; Auxiiiaire. — Vauxiliaire, qu'on appelle encore adjuvant, est une substance qu'on ajoute au medicament compose pour augmenter l'activite de la base, pour lui venir en aide, en quelque sorle. C'est le role que remplit la poudre d'euphorbe dans I'onguent vesi-catoire, le sen6 dans les breuvages purgatifs a base d'aloos, etc.
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3deg; Correctif. — Chargö d'un role oppose ä celui que remplit I'ad-juvant, le twTec^/est destinö i diminuer l'ßnergie de la base, ä corriger ses proprietös irritantes: c'est ainsi que le sulfate de fer, dans le bain arsenical de Tessier, devient le correctif de l'acide arsönieux en empSchant son absorption; que le sulfate de soude associe ä l'opium adminislrö h l'intörieur devient son correctif, en pr6venant I'efTet astringent de ce dernier dans le tube digestif; que le camphre corrige les vertus irritantes des cantharides sur les voies urinaires dans les pr6parations destinies ä l'usage interne, etc.
4deg; Excipient. — On appelle ainsi une substance, le plus souvent inerte ou pen active, qu'on introduit dans un medicament compost pour lui communiquer la forme voulue : c'est le role que jouent les poudres vegetales, le miel, etc., pour ceux qui sont solides, dans la confection des bols et des electuaires, par exemple, de l'axonge pour les pommades, etc.; dans les preparations liquides Yexcipient prend le nom de vehicule: ainsi I'eau est le v6hicule habituel des breuvages, des lavements, etc.; I'alcool, celui des teintures ; le vin, celui des vins medicinaux, etc.
5deg; Intcrm^de. — Enfin, on donne le nom d'intcrmede ou d'inter-mediaire h une maticre qu'on emploie pour faciliter la suspension de la base ou de Tadjuvant dans un vehicule oü ils ne sont pas solubles. Ainsi, un jaune d'oeuf, une gomme, du mucilage, etc., qu'on emploie pour facililer la division dans l'eau des huiles grasses, des essences, du camphre, des rösines, etc., sont des intermfedes.
II est des medicaments composes dans lesquels on pent trouver les cinq parties speciales que nous venons de faire connaitre, mais c'est le plus petit nombre ; le plus souvent il y en a un norobre moindre. La base, comme il est facile de le comprendre, ne manque jamais, non plus que l'excipient solide ou liquide; mais I'adjuvant, l'intermöde et surtout le correctif, font souvent d^faut. Enfin, on trouvc dans les formulaires des preparations danslesquelles il enLre un nombre de drogues plus considerable encore que cellcsque nous venons d'6tudier; alors plusieurs complent comme base, adjuvant ouexcipient; mais ces pröparations sont rares, de dale ancienne, et sortent des saines rögles de l'art de formuler.
A. DES AVANTACES ET DES INCONVENIENTS DE l'ASSOCIATION DES MEDICAMENTS.
P'-ir examiner convenablement cette question difficile et interessante, il est necessaire de la prendre d'un peu baut et de consi-
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DE LASSOCIATION DES MEDICAMENTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 535
d6rer ä un point de vue special les medicaments et les maladies auxquelles on les oppose.
Si les medicaments consid^rös isol6ment n'6taient douös chacun que d'une propri6t6 bien nette et bien determinöe, leur histoire serait trös-simple, et leur emploi thörapeutique deviendrait par cela mßme plus stir et plus rationnel. Malheureusement, il n'en est pas ainsi, les vertus de chaque mödicament, ä de rares exceptionsnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;'
pros, sonttoujours plus ou moins complexes, et cetle multiplicilö de propri6tes rend leur histoire pharmacologique compliqude et obscure, el leur usage thörapeutique souvcnt trös-incertain. Ainsi, par exemple, quand on emploie Vopium ä titre de calmant ou de stupefiant, ses propri6t6s excitantes sont un obstacle aux desseins du pralicien ; lorsqu'on administre Vemetique ä titre do contre-sti-mulant, la digitale comme södalif du cosur, les canthartdes comme diurditique, etc., on n'a que faire de leurs proprietes vomitives ou irritantes, qui entravent souvcnt le d6veloppement rögulier des elfets qu'on desire obtenir. D'apres ces considerations, il semblerait naturel de prelerer en toute circonstance les medicaments simples aux medicaments composes, puisqu'on trouve que les premiers ont d6jt\ des vertus beaucoup trop compliqu6es. Gependant celte conclusion, toute logique qu'elle parail de prime abord, ne serait pas rigoureuse; car si, dans un medicament naturel, cerlaines proprietes sont un embarras pour le pralicien, il n'en saurait amp;tre de meme dans un medicament arliliciel, puisqu'il est toujours compose de teile sorle que toules ses vertus soient ulilisees dans le traitement de la maladie i laquelle on I'oppose. Les medicaments composes sonl done superieurs, ä beaucoup d'egards, aux medicaments simples ä vertus complexes.
Lorsque les maladies sont simples el formees par un seul element palhologique, leur traitement n'estjamais complique, et les medicaments les plus simples sont ceux qui sont rationnellement indi-ques; mais lorsqu'elles sont d'une nature complexe et que par I'analyse clinique on est parvenu h. leur reconnailrc plusieurs elements nosologiques distincts, le traitement ä leur oposer doit 6tre forcement plusou moins compose pour que les agents therapeutiques puissent attaquer simultanement les diverses parties du tout morbide qu'on a ä combattre. G'est alors surlout que les remfedes k proprietes multiples sont indiques; et comme celles que peuvent possederles medicaments naturels correspondent rarement aux elements morbides qui constituent la maladie qu'on doit trailer, le pralicien judicieux fera de toules pieces, par l'association des me-
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dicaments simples, le remfede compost destinö ä servir de base au traitement de la maladie complexe qu'il a diagnostiqu6e.
Las anciens, qui poss6daient moins de ressources qua nous pour ötablir nettement le diagnostic des maladies, ne reconnaissaient qu'un petit nombre d'affections simples; ils admettaient dans le plus grand nombre des maladies des 616ments morbides divers, el d'aprös cela ils instituaient des traitements compliqu6s dans lesqnels les medicaments composes jouaient un grand röle. Ils 6taient en outre portes ä associer les drogues simples en grande quantity, parce qu'ils supposaient que dans un medicament compost chacun des Elements conserve ses qualit6s distinctes, et que, de plus, par suite de l'action reciproque des m6dicaments simples les uns sur les autres, leurs vertus se trouvaient exaltöes et parve-naient h un degrö d'dnergie qu'elles n'auraient pas dans I'emploi isolö de chaque medicament. D'aprfis ces croyances erronöes sur la nature des maladies et sur les propriötös des remödes, les anciens mödecins devaient 6tre portös ä combiner entre elles, et souvent en grand nombre, les substances mödicamenteusessimples; e'esten effet ce qui a lieu, comma le d6montrent la tkeriaque, le diascordium, etc., et quelques autres preparations polypharmaques qui, ü travers les siöcles, sont parvenues jusqu'ä nous. Les hippiatres et les v^terinaires du siöcle dernier, imbus des idöes de la vieille mödecine, etaiant partisans aussi de la polypharmacie (1), comme il est facile de s'en convaincre en lisant leurs Merits.
La doctrine de Broussais, en reduisant toutes les maladies h un seul sect;16ment pathologique, rm/?am?nö^'on, devait avoir pour r6sul-tatinövitable de ramener les preparations pharmaceutiques ä l'unit6 ou tout an moins de les r^duire au plus petit nombre possible d'6-lements. Cette reforme etait sans aueun doute utile et fort desirable, parca que les formules compliquees employees autrafois pre-sentaient un grand nombre d'inconvenients; mais, comme toutes les r6formes trop radicales, alle a depassS le but, et, sous pretaxte de simplifierla therapeutique, eile 1'a compieteraent annuiee. Par consequent, si la polypharmacie a ses inconvenients et sas dangers, Yoligopharmacie (2) a egalement les siens.
Una secte medicale toute moderne, celle des Homoeopathes, a pro-clame d'una maniöre absolua I'unite pharmaceutique. Cas mede-cins n'administrentjamais qu'un seul medicament ä la fois,et quand
(1)nbsp; De TioXü?, beaucoup, et fäpnaxov, medicament.
(2)nbsp; De oXiyo:, petit, et fäpijiaxov, medicament (Cadet de Gassicourt).
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DE ^ASSOCIATION DES MEDICAMENTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 537
une maladie präsente plusieurs 616ments distincts, accuses par des symptömes 6vidents, car ils ne se pr6occupent jamais de la nature intime des aCTections qu'ils combattent, ils les attaquent successive-ment et par autant de remödes dislincls qu'il y a de symptömes spöciaux, jusqu'ä ce qu'ils aient d6truit ainsi, et pifece par piöce en quelque sorte, les divers 616ments constitutifs de la maladie; tandis qua dans la m6decine usuelle, on combat simultanetnent les principes les plus graves d'une affection en combinant entre eux les divers medicaments simples qui paraissent rationnellement indiqu^s d'aprfes les caractöres de la maladie. Les homceopathes ne connaissent done pas les m6dicaments composes, puisqu'ils em-ploient successiveraent ce que nous employons simultan^ment dans le trailement d'une maladie.
D'aprfes les considerations qui precedent, nous pouvons conclure que, sauf le cas de maladies trfes-simples, il y a toujours avantage ä combiner enlre eux les medicaments naturels, puisqu'on obtient par ce melange möthodique un ensemble de propriet6s qui s'adap-tent parfaitement aux symptömes et ä la nature des maladies qu'on peut avoir ä combattre. G'est aussi un moyen de multiplier les res-sources de l'art de guerir en imitant la nature qui, avec un trös-petit nombre d'^löments, donne naissance ä des corps aussi nom-breux qu'ils sont varies par leur aspect et leurs propri6t6s; mais c'est un moyen qui pent avoir des dangers si Ton n'imite pas ^gale-ment la nature dans ses proc6d6s, c'est-ä-dire si, comme eile, on ne se borne pas ä associer entre eux des medicaments bien connus, et dont le nombre seit assez restreint pour qu'on ne perde jamais de vue les propriet6s principales de cbaque ei6ment de la composition artificielle.
Les inconvenients de l'association des medicaments n'existent veritablement que quand le praticien ne possöde pas les connais-sances reelles qu'exige l'art de formuler ; hors de ce cas exception-nel, il ne peut presenter que des avantages, comme nous venons de le demontrer. Mais si le v6t6rinaire n'avait pas les notions chi-miques necessaires, il pourrait, en alliant entre eux des medicaments susceptibles de reagir chimiquement les uns sur les autres, donner naissance ä des composes inertes ou trop actifs, et alors il serait expose ä deux inconvenients egalement graves : ou ä pro-duire une preparation inactive, ou ä en faire naitre une qui serait toxique. D'un autre cöte, si le praticien ne possedait pas une con-naissance sufflsamment exaete des proprietes des medicaments simples, il devrait s'abstenir d'en combiner plusieurs ensemble dans
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la crainle d'augmenter encore la confusion et l'obscuriti qui regnant dans son esprit ä l'egard des inoyens qu'il met en usage. En-fin, 11 devra connaitre assez exactement les doses de chaque substance m6dicinale pour ne pas döpasser le but en en associant plusieuis entie elles, dans la m6me preparation.
B. DU BUT QD'ON SE PROPOSE EN ASSOCIANT LES MEDICAMENTS.
Le but qu'on se propose d'atteindre en combinant les drogues simples pour en faire des medicaments compos6s est plus ou moins complexe. C'est tantöt pour augmenter ou diminuer l'activite des medicaments; tantöt pour obtenir des effets mixtes ou des effets multiples ; tantöt enfln pour faciliter leur admimslration ou le deve-loppement de leurs effets. Nous allons examiner brievement ces divers points.
A. Aa^mcnter l'actiTitc lies iaL-dicaments. — On alteint ce but de plusieurs manieres : 1deg; en combinant entre elles les preparations d'un meme medicament obtenues par divers v^bicules ou par differenls proc6d6s, comme les tcintures, les extrails, les infusions, les d6cotions, d'une möme substance veg6tale, teile que le quinquina, I'opium, la belladone, etc.; 2deg; en ajoutant ü un medicament un corps capable de reagir cbimiquement sur lui et de faciliter sa dissolution, son absorption, comme les cblorures alcalins pour les mercuriaux insolubles, les alcalis pour le soufre, les acides pour les alcaloides v6getaux, la quinine, la morphine, la strychnine, par exemple ; 3deg; en associant a, la base d'une preparation un medicament appartenant ä la meme classe ou ä une classe trös-voisine: c'est ainsi que I'alofes est plus actif quand on I'administre dans une infusion de sene que quand on le dissout dans 1'eau; que l'huile de ricin melangee ä quelques gouttes d'huile de croton ti-glium purge plus vile et plus rapidement que quand eile est pure ; que les toniques sont aides par les astringents, les dpispastiques par les caustiques, etc. II existe meme certains medicaments, comme les stimulants, les purgatifs, les uldrins, les vermifuges, etc., qu'on emploie rarement seuls, et qu'on combine avec avan-tage soit entre eux, soit avec divers autres m6dicaments.
B. Diminuer l'aetivite des medicaments. — Le moyen le plus simple et le plus naturel d'arriver ä ce resultat, ce serait assurc-ment de reduire la dose proporlionnellement a I'effet qu'on sepro
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pose d'obtenir; mais, outre qu'on n'arriverait pas loujours au but qu'on se propose par ce moyen simple, on n'a pas I'intention, le plus souvent, de diminuer la propriötd principale d'un medicament, mais seulement de corriger celles plus accessoires qui n'ont pas d'emploi dans le cas präsent. Quoi qu'il en soil, on alteint le but dont il est question de plusieurs maniamp;res : 1deg; en enveloppant en quelque sorte les molecules actives d'un medicament ä l'aide d'un liquide huileux on mucilagineux : c'est le moyen qu'on em-ploie pour administrer les cantharides, I'euphorbe, les hellebores, le nitrate d'argent, le sublim^ corrosif, etc., ä l'intörieur; 2deg; en ajoutant, dans la preparation, des matiöres qui, par leur action chimique, diminuent l'activite de la base : c'est ainsi que les sa-vons et les sels alcalins rendent les purgatifs resineux moins irritants ; que les composes de fer previennent les funestes effets des preparations arsenicales appliquäes h. la surface du corps ou ad-minisLrees amp; I'interieur, etc.; 3deg; en employant des substances qui determinant dans l'cconomie des effets diaraetralement opposes h. ceux que produit la base de la preparation : c'est ainsi que I'opium dissous dans une solution de sulfate de soude n'arrete plus le cours des matieres alimentaires dans les intestins; que le mucilage, le campbre, previennent l'irrilation des voies urinaires determineepar les canlbarides,les resines, etc.; que les cblorures alcalins rendent plus douce Faction du sublime corrosif sur les intestins; que les composes de morphine corrigent l'exces d'activite de ceux de strychnine, etc.
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C. Obteuir des effets mixteg ou multiples. — On arrive facile-mentä ce resultat en combinant entre eux des medicaments appar-tenant ä des classes differentes. C'est ainsi, par exemple, qu'on associe souvent les emollients avec les temperants ou ces deux classes avec les astringents, ces dcrnicrs avec les toniques, etc-, pour obtenir une action mixte qui s'adapte ä l'etat maladif qu'on a ä combattre. Dans les hydropisies avec debilile et anemie, on combine les diuretiques avec les toniques, les astringents, les excitants, etc.; dans les maladies putrides, on associe les stimulants avec les toniques anliputrides, les acidules, les antispasmodi-ques, etc., parce qu'aucun medicament simple ne presente les vertus complexes redamees par l'etat morbide compliquö qui se presente, etc.
D. Faciliter radminisect;tratlon et le d^Teloppement tielaquo; effets
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Aelaquo; medicaments. — Dans la preparation des onguents, des pom-mades, des cöi-ats, des liniments, etc., destines ä l'application ext6-rieure, on se propose surtout de faciliter l'emploi du remfede ; quand la base est volatile, comme Tammoniaque, lather, le chlo-roforme, etc., les corps gras dans lesquels on I'emprisonne ont surtout pour objet d'assurer le döveloppernent de ses effets locaux, en pr^venant son Evaporation prompte au contact de la peau. Dans un grand nombre de preparations magistrales destinies h I'usage Interieur, l'association d'un certain nombre de matiöres plus ou moins actives, et souvent inertes, au mödicament principal, a surtout pour but de faciliter son administration ou le d^veloppement de ses effets. Quand on donne un remöde sous forme de bol, d'61ec-tuaire, de boisson, de breuvage, etc., c'est parce que l'expörience a d6montr6 que, sous Tune ou sous 1'autre, son administration est plus commode et plus fructueuse; lorsqu'on dissout un medicament dans un v6hicule plutöt que dans un autre, c'est parce qu'on salt qu'avec ce dissolvant ses effets sont plus certains qu'avec tout autre, etc.
C. DES INCOMPiTIBILlrtS MfiDICAMENTEUSES.
Lesincomptabilitdis quis'opposent au mölange regulieret homo-gene des medicaments simples sont de trois espamp;ces : elles sont physiques, chimiques oa pharmacodynamiques. Nous allons dire quel-ques mots de chacune d'elles.
Ä. Incompatibilites phjsiaaeg. — Elles sent relatives surtout ä la densite, h la volatilite et ä la soluhihte des medicaments. Ainsi il faut 6viter de melanger des liquides entre eux ou des solides dans un möme veiiicule, lorsqu'il existe entre ces divers corps unegrande difference de densite, parce que, par le repos, ils ne tardent pas ä se sEparer et ä se superposer par ordre de densite ; lorsque cet inconvenient ne peut 6tre entiörement evite, on est dans l'obligation de remuer vivement le melange avant de s'en servir. On doit eviter de melanger des corps trös-volatils, tels que l'ammoniaque, l'ether, les essences, le camphre, etc, dans des preparations qui doivent etre faites ä chaud ou administrees ä une temperature plus ou moins eievee, parce que ces corps se volatiliseraient en grande partie ou se decomposeraient parliellement. Enfln, il faut, autant que possible, ne mettre en contact avec les medicaments que des liquides susceptibles de les dissoudre ; cependant, comme cela n'est pas loujours possible, on evite les diflicultes en se servant d'un
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intermede: ce moyen convient parfaitement pour les preparations magistrales qui doivent lt;Hre employees immödialement, mais pour celles qui sont officinales et qui doivent sect;tre conserv^es pendant quelque temps, 11 ne remplit qu'incompl6tement le but.
B. incompatihilitcM chimiques. — Ces incompaühilites sont les plus nombreuses, les plus importantes, et celles qui exigent de la part du pralicien la plus s6rieuse attention. 11 ne nous est pas possible de faire connaitre ici toutes ces incompatibilit^s, d'autant plus que les principales out 6t6 indiqu6es ä propos de l'histoire sp^ciale de chaque medicament; mais nous devons poser les principales rö-gles qui doivent diriger le v6terinaire relatlvement ä ce sujet difficile. Ces rögles seront formul6es dans les propositions suivantes : 1deg; On ne doit pas m61anger les acides aux bases, ou r6ciproquement, parce que ces corps se neutralisent les uns par les autres. 2deg; On ne doit pas associer des acides 6nergiques avec des sels dont les acides sont gazeux ou volatils, comme les carbonates et les bicarbonates, les nitrates, les chlorures et hypochlorites, les ac6tates, etc., parce qu'ils les döcomposent. 3deg; On 6vitera de mölanger un acide ä une solution d'un sei dont la base formerait avec l'acide ajout6 un sei insoluble, altendu que la decomposition serait inevitable. 4deg; Les bases de la premiere section, comme la potasse, la soude, la chaux, la baryte, etc., ne seront pas meiang6es aux sels ammoniacaux, qu'elles decomposeraient ä cause de la volatilite de leur base. Sdeg; Les oxydes ne doivent pas sect;tre associes ä des sels avec l'acide desquels ils forment des composes insolubles, parce que la decomposition est forcee, ö0 II faut eviter de melanger deux solutions salines qui, par l'echange redproque de leurs acides et de leurs bases, peuvent pro-duire un ou plusieurs composes insolubles, puisque la decomposition s'ensuit necessairement. 7deg; On n'associera pas les sels metalli-ques aux matiöres organiques azotees, extractives, resineuses, tan-nantes, etc., car il en resulte toujours des combinaisons insolubles qui ötent au melange laplusgrande partie de son activite, etc. Tels sont les principes des incompatibilites chimiques tires des lois de Berthollet, que les praticiens devront se rappeler ä la memoire chaque fois qu'ils auront ä formuler ; nous renvoyons aux traites de chimie pour de plus amples developpements sur ce point.
C, Incompatibilites pharmacodynamiques. — II ne sufllt pas, dans l'art de formuler, de pr6voir et d'eviter avec soin les incompatibilites physiques ou chimiques, il faut tenir compte aussi de
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542nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; PHARMACIE OU PIIARMACOTECHNIE.
celles qui dfirivent des propri^tös des mödicaments. Ainsi le prati-cien övitera celte faute grossifere d'associer entre eux des m6dica-ments appartenant ä des classes opposöes et poss6dant des vertus antagonistes, ä moins qu'il n'y ait n6cessit6 de le faire pour que ces agents se servent röciproquement de correctifs. Par exemple, il ne serait pas convenable d'associer des Emollients avec des irritants, des-temp6rants avec des stimulants, des astringents avec des purgatifs, des narcotiques avec des excitateurs, des alterants avec des toniques, des diur6tiques avec des sudorifiques, etc., parce que ces divers agents produisant dans l'^conomie animale des effets diam6tralement opposes, ils ne pourraient que se nuire röciproque-ment. Ce n'est done que quand un 6tat morbide complexe reclame des associations de ce genre, qu'on doit döroger ä cette rfegle g6n6-rale, ou quand on emploie un medicament d'une classe pour servir de correctif ä celui d'une classe oppos6e.
D. DE LA MANliiRE DE FOr.MBLEIl.
On donne le nom de formule au tableau möthodique des substances qui doivent entrer dans la composition d'un m6dicament officinal ou magistral. La formule relative aux remödes composds magistraux s'appelle aussi une ordonnance, surtout dans la mede-cine de l'homme. On lui reconnait genöralement trois parties : Vinscription, la souscription et Vinslruction.
1deg; L'inscriplion est la liste raisonnöe des drogues simples qui doivent enlrer dans la formation d'un medicament compost. Elle doit etre concise, claire, exacte et comprendre le nom et la quan-tit6 dechaque substance employee.
Les noms des drogues doivent etre Merits en frangais ou en latin et le plus lisiblement possible ; on doit en general pröferer les noms scientifiques aux noms vulgaires, parce qu'ils sont plus precis et n'exposent pas, autant que ces derniers, ä faire confondre des substances d'une nature difKrente ; cependant il est certaines denominations usuelles qui sont tr5s-pr6cises et qui peuvent remplacer avantageuscment les noms scientifiques quand ceux-ci sont un peu longs : e'est ainsi que les mots calomel, sublime corrosif, alcali vola-til, etc., peuvent etre mis ä la place de ceux Av protochlorure, bi-chlorure de mercure, ammoniaque, etc. Chaque substance doit etrein-scrite sur une ligne distincte et les noms ecrits les uns au-dessous des autres ; cependant, quand plusieurs matiöres doivent etre employees en quantit6 6gale, on peut les faire ügurer sur une m6me
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DE L'ASSOCIATION DES Sl^DICAMENTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 543
ligne, mais il est d'usage de les 6crire sur des lignes dislinctes et de r6unir celles-ci par une accolade derrifere laquelle on met le mot ana ou les lettres dd, qui signiflent de cliaque. Enfin, on doit placer au commencement de la premiere ligne de la formule, la lettre P, qui est l'initiale du mot frangais prenez, ou la lettre R, initiale du mot latin recipe, qui a la möme signiflcation, ou encore on se serl du signe ^, qui a la m6me valeur queces deux lettres.
La quantity des drogues employees doit Mre indiqu6e d'aprös le systöme m^trique, c'est-ä-dite en litres ou fractions de litre pour certains liquides, et en grammes ou en multiples ou fractions du gramme pour tons les autres corps. On emploie habituellement les chiffres ordinaires pour indiquer ces quantity ; mais quand on present des substances trfes-actives, il est prudent d'^crire la quan-tit6 en toutes lettres, et m6me, pour plus de sürete, d'employer ä la fois les chiffres et les mots. Pour certains liquides trös-volatils ou tres-actifs, on dose parfois par gouttes ; dans ce cas, tout se r6-duit ä indiquer le nombre de gouttes ä employer. Enfin, pour les substances inertes ou pen actives employees ä litre d'excipient ou de vfliicule pour donner ä la pr6paration la forme qui lui est propre, on n'indique pas toujours la quantity precise, qui peut varier sans inconvenient; alors on se contente de mettre ü la suite du nom de ces maliöres les lettres Q. S., abrövialion des mots quantite süffisante.
Quant aux anciens poids et mesures et aux signes abröviatifs employes autrefois pour les indiquer, dans les ol'ficines, non-seule-ment ilsne sont plus usit^s, mais encore ils sont defendus comme contraires ä la loi ; les vöterinaires ne devront jamais s'en servir. Cependant, comme ces poids et ces signes se trouvent dans les anciens ouvrages, nous en ferons connaitre plus loin la signiflcation et la valeur.
L'ordre d'inscription des substances qui entrent dans une formule n'est soumis ä aucune rfegle bicn rigoureuse ; n6anmoins il est d'usage d'^crire les noms des substances les plus actives les premiers et de terminer par les excipienls, en ayant la pr6caution de mettre les unes ä cöt6 des autres les matiöres qui ont le plus d'ana-logie chimique entre elles.
2deg; La souscription comprend les dötails relatifs au manuelop^ra-toire {modus faciendi) qu'on doit suivre pour effectuer convenable-ment la preparation. Lorsque roperation est trös-simple et ne s'eioigne pas de celles qui sont usitöes pour des preparations analogues, on se contente de mettre en dessous de la formule les lettres
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544 PHARMAC1E OU PHARMACOTECHNIE.
P. S. A., qui sont les initiales des mots latins fiat secundum ariem, ou des mots frangais faiies sehn l'art, qui o,nt la m6me signification. Mais quand la preparation doit presenter des particularit^s impor-tantes, il est utile de les indiquer avec soin, afin que le pharmacien s'y conforme. On indiquera, par exemple, si Ton doit opörer ä chaud ou ä froid; si certaines parties v6g6tales doivent ßtre trai-t6es par infusion, decoction, digestion ou lixiviation, etc.; dans quel ordre doivent s'op^rer la dissolution et le melange de certains sels, etc.
3deg; ^instruction est relative au mode d'emploi du remfede ; eile doit 6tre tr6s-d6taillee, trös-claire, d6pouillee de termes techniques, aün que les personnes chargees de ce soin ne puissenl pas commettre d'erreur. On ne craindra pas d'entrer dans des details minutieux. On dira, par exemple, si le medicament est destine ä l'usage interne ou externe, comment on doit I'administrer ou 1'ap-pliquer, ä quels intervalles de temps on doit renouveler la medlca-mentation, etc.; en un mot, on n'oubliera pas que cette partie de la formule s'adresse le plus souvent ä des personnes compietement etrangöres ä l'art de guörir.
MODELE D'UNE FORMULE MAGISTRALE.
Breuvage diuretique.
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Inscription.
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P. ou 2f Huile cantliai'idße....... 125 gram. (Base.)
TöröbentUine commune.. 64 — (Ärtjuvanf.)
Camphre............... 8 — [Correelif.)
Jaunes d'oeufs.......... n0 4. (Intermede.)
Eau commune.......... 2 litr. (Vehicule ou exci-
pient.) Pulvörisez le camplire aprfes I'avoir arrosß de quelques gouttes d'alcool et incorporez-le trfes-vivement aux jauues d'oeufs ; ajou-
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SouscniPTiON.
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tez-y successivement la t^rßbenthine et l'huile cantharidöe, et
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1 quand vous aurez obtenu un tout Wen homogene, 6tendez-Ie I dans le völiicule en ajoutant l'eau peu k peu et en remuant sans ', cessejusqu'ä melange parfait.
/ Divisez la preparation en deux parties Egales, et administrez Instruciion. .. j chaque moiti6 ä six heures d'intervalle; les animaux doivent 6tre ( soumis ä la difete et tenus dans un lieu plutöt frais que chaud. (Date.)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;(Signature du Y^törinaire.)
Lorsque le vet6rinaire est ä la foismedecin et pharmacien, comme cela est le plus ordinaire, il n'a pas ä ecrire la formule, puisqu'il doit rexöcuter lui-möme; il doit se borner ä donner verbalement
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DE L ASSOCIATION DES MEDICAMENTS.
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#9632;ou par öcrit, et ce dernier mode est infiniment procurable, aux personnes charg^es de l'emploi des remödes chez les animaux malades, les instructions les plus d6taill6es sur le mode d'administra-tion intörieure ou d'application extörieure de la preparation magis-trale qu'il vient de formuler et de confectionner. Mais, lorsquel'or-donnance doit 6tre ex6cut6e par un pharmacien, il doit scrupuleu-sement se conformer aux rögles que nous venons de tracer.
11 arrive parfois qu'on veut faire prcparer ou qu'on desire pröpa-rer soi-mßme une quantity döterminee d'un medicament officinal, sans rien changer aux proportions relatives des drogues simples qui entrent dans sa composition. Nous devons faire connaitre le moyen le plus simple et le plus expöditif d'arriver h ce rösultat, et pour qu'on le comprenne plus facilement nous allons l'appuycr par un excmple. Nous supposerons done qu'on ait ä prcparer 300 grammes a'anyuent vesicatoire veterinaire, un des medicaments officinaux les plus compliques de notre formulaire; on devra commencer par diviser en parlies proportionnelles les quantites assignees aux matiöres composantes ainsi qu'il suit:
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1
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1
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2i Poudre de cantliarides..... 600 gram.nbsp; nbsp; Cnbsp; nbsp; parties
Euphorbe pulv^risöo...... 300 —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—
Poix noire............... 400 —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;4nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—
Poix rfeine.............. 400 —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;4nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—
Cire jaune............... 300 —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;3nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—
Huile grassc..............nbsp; nbsp; 1,200 —nbsp; nbsp; nbsp; 12nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—
3,100 gram.nbsp; 3)nbsp; p.
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500,23
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Une fois que le nombre de parties est determine, on cherche combien de fois ce nombre est contenu dans 500, quantite deman-dee, etl'on multiplie ensuite le nombre departies relatives^ chaque substance par le chiffre trouve. Dansl'exemple employe, 31, qui est le nombre de parties, est contenu 16,13 fois dansSOO; enmullipliant par 16,13, les parties de chaque drogue, on obtient des chiffres qui donnent 300,23 grammes, tres-voisin de500. Si le nombre obtenu depasse legferement le nombre demahde, c'est que la deuxifeme de-cimale du diviseur a ete un peu foreee.
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Tableau des medicaments officinaux ou magistraux employes en mede-
cine veterinaire.
Les formes qu'affectent les medicaments vet6rinaires, magistraux et officinaux, sans etre aussi variees que dans la pharmacie de TABOunm, 3e edition. — 11.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 35
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546 PHARMACIE OU PHARMACOTECHNIE.
1'homme, n'en sont pas moins fort nombreuses. Nous rangerons ces preparations par categories distinctes, en prenant surtout en consideration la nature de l'excipient ou du v6hicule qui leur donne leur forme propre. Cette classification, bien entendu, est tout arbi-traire et pourrait 6tre modifiee de mllle maniöres au gr6 de l'au-teur.
!
Poudres. Espices. Sachets. Extraits. Gargarismes. Boissons. Breuvages. Lavements.
,.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Lotions.
2deg; Eau sei-vant d excipient..................
\ Bains.
inbsp; Solutions.
fnbsp; nbsp;Injections.
;nbsp; nbsp;Collyres.
\nbsp; Fumigations.
„„ ..nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ...nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;t j. • • . I Teintures.
3deg; Liqueurs alcoohques servant d excipient... #9632; v.
( Vinaigres.
4deg; Vinaigi-e servant d'excipient.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;' Oxymels.
( Oxymellites.
. ,. .,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; „ . .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; i Sirops.
odeg; Matieres sucrees servant d excipient.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;I ., ...
; filectuaires. Gquot; Miei servant d'excipient..................j Bols.
'. Nouels.
7deg; Matieres farineuses servant d'excipient.... i _. '.
rnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; i Cataplasmes.
. . c Pates. 8deg; Substances glutineuses servant d excipient.!nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;.
,, . .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ( Huiles medicinales.
9deg; Huiles grasses servant d excipient........' .. ._ .
rnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1 Liniments.
10deg; Huiles grasses servant d'excipient........[ Pommades.
11deg; Cire servant d'excipient.................| Carats.
„. .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;„ . .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; f Onguents.
\2deg; Resines sei-vant d excipient..............J „,
rnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;t Charges.
Nous allons faire connaitre rapidement la preparation et la mise en usage de chaeun de ces medicaments.
a. Des poudres.
Lespoudres sont des preparations pharmaceutiques resultant de la division mecanique des medicaments solides. Toutes les substan-
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mm^^^inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; --------------------
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DE l'aSSOCIÄTION DES MEDICAMENTS.
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ces m^dicamenteuses d'une certaine consistance, min6rales, v6g6-tales ou animales, peuvent 6tre rfiduites en poudre ä l'aide de la pulverisation, de la porphyrisation, de la tamisation, operations qui se font aujourd'hui dans Tindustrie avec une grande perfection et ä l'aide d'appareils möcaniques appropriös, etc. ; n^anmoins celles qui sont trfes-alterables ou fortement döliquescentes, ne doi-vent pas 6tre pulv6ris6es ou doivent l'ßtre qu'au moment möme de les employer; comme aussi il convient de dessecher avec soin les sels trös-chargös d'eau de cristallisation, ceux qui sont trfes-efflo-rescents, etc., avant de les r6duire en poudre.
Lespoudres sonlsimples ou composees, selon qu'elles sontformöes par uneou parplusieurs substances. Les poudressimples gelles que celles de r^glisse, de guimauve, de gentiane, d'alofes, de canthari-des, de peroxyde de fer, etc., se preparent tres-simplement et h. l'aide des moyens m6caniques que nous avons fait connaitre en traitantdela division. Quant aux poudres compos6es, leur preparation ne präsente aucunedifflculte : on pulvdrlse d'abord isoläment les matiöres qui doivent en faire partie, puis on les melange par tri-turation dans un mortier; enfin on passe la masse pulverulente dans un tamis aün de donner h la poudre composee plus d'homo-göneitö et un grain plus uniforme; toutefois, lorsque dans une poudre de cette nature, il entre des substances d'une density tres-in6gale, il faut s'abstenir de tamiserle melange, parce que les poudres simples se separeraient les unes des autres par ordre de densite.
Les poudres simples ou composees doivent 6tre conservees dans des vases clos, sees et bien bouches; l'humidite, la poussiöre de l'atmosphere, unetrop grande lumiöre, etc., facilitent leur alteration ; en les tassant legerement dans le poudrier, on expulse une partie de l'air qu'elles emprisonnent, et l'on previenl ainsi leur alteration ; mais on est expose alors h. les voir se solidifler fortement, surtout quand elles ne sont pas bien söches. 11 faut eviter de con-server les poudres vegetales plus d'un an.
Gelte forme des medicaments est une des plususitees en mede-cine veterinaire, tant ä l'interieur qu'ä l'exterieur. Dans le premier cas, on en fait des eiectuaires, des nouets, des bols, des pilules, des breuvages, etc. ;• dans le second, on les emploie en nature sur les solutions de continuite, sur les muqueuses, ou bien on en confec-tionne des pätes, des collyres sees ou liquides, des sachets, etc.
D'aprös leur nature, les poudres simples ou composees peuvent ßtre emollientes, temperantes, astringentes, irrilantes, caust.iqu.es, exet-
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^a^^mmmmmmmmmmmammm
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548nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PHAKMACIE Oü PI1ARJ1AC0TECHNIE.
tantes, narcotiques, purgatives, vermifuges, etc. (Voyez le Formu-laire).
b. Des Espfeces.
On donne le nom d'especes, en pharmacie, ä des melanges m6-thodiques de parties v^gamp;ales grossiamp;rement divis6es et ayant des propri6t6s ä peu pros semblables. Celles qu'on melange le plus fr6-quemment sont des racines, des feuilles, des fleurs, des semen-ces, etc.; le plus souvent on associe entre alles les m6mes parties v6g6tales; on pent aussi rn61anger des parties differentes, mais comme elles ne pr6sentent pas les m6mes propi-iötös et la möme organisation, alles nedonnant lieu alorsqu'ädes preparations peu nüguliöres.
La preparation des espöcas est aussi simple que possible ; eile se r^duit ä 6monder, dessöcher et diviser convenablement les parlies v6getales qu'on doit associar, et h. les mölanger ensuite ä la main tramp;ä-exactement. Leur conservation ne präsente aucune difficult^ ; le plus souvent on les renfarme clans un sac de fort papier qu'on depose dans un lieu sec et a6re, ou mieux dans un tiroir en bois, une boite de carton, un grand bocal, etc.
Les espöces servant h faire des infusions ou des decoctions, selon leur nature, avec de l'eau, du vin, du vinaigre, des corps gras, etc., avec lesquels on confectionne des breuvages, des lavements, des lotions, des bains, das injections, des fomentations, etc. Du raste, ces preparations peuvent ;ippartenir äpresque toutes las classes de la matiere mMicale (Voyez le Formulaire).
c. Des Sachets.
Les sachets sont des melanges medicamanteux qu'on renferme, ainsi que I'indique leur nom, dans de petits sacs de toila avant de las appliquer sur la partie malade. Tls peuvent 6tre sees ou humides: dans le premier cas, ils sont formes par des matiöres pulverulentes qu'on a chaufKes ä une temperature plus ou moins eievöe ; dansle second cas, ces matiöres ont ete humectöes ou cuites avec des liquides plus ou moins actifs ; alors ces preparations se rapprochent beaucoup des cataplasmes.
Les sachets s'appliquent principalement sur les lombes, les articulations, le pied, la t6te, etc., oü on les fixe de diverses maniöres. Ce sont des preparations essenliellement magistrates etextempora-n6as ; elles peuvent appartenir h divers groupes de medicaments (Voyez le Formulaire.)
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DE L'ASSOCIATION DES MEDICA.MENTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 549
d. Des Extraits.
Les extraits sont des medicaments officinaux, le plus souvent simples, resultant de l'övaporation des sues naturals ou des dissolutions artificielles des plantes ou des animaux. Lorsque les extraits d^rivent des sues naturels, ils sont dils sans ea:e2/)!enlt;; quand, au contraire, ils proviennent de l'evaporation de solutions artificielles, ils sont dits avec excipient et prennent la qualification A'aqueux, d'alcooliques, d'etheres, de vineux, etc., selon le vöhicule qui a servi ä leur preparation. D'aprös leur nature, on les appelle sweres, gommeux. resineux, gommo-resineux, savonneux, etc. ; enfin, selon leur degr6 de consistance, ils sont dits, mous, solides, sees, etc.
La preparation des extraits se fait loujours en deux temps: dans le premier, on ^puise la substance mödicamenteuse de ses principes actifs, soiten extrayant son sue propre, si eile enpossSde, soit en la traiLant par divers vehicules, ä froid ou ä chaud, si eile est plus ou moins söche ; dans le second, on ßvapore le liquide obtenu par les divers moyens que nous avons fait connailre ä propos de retude de Vextraction.
Les extraits vegotaux sont prepares avec soin et avec une grande perfection, depuis un certain nombre d'ann^es, grace ä remploi des appareils ä operer dans le vide. Ces appareils, qui sont aujour-d'hui tres-nombreux et de formes trös-variees, ne sont, en definitive, qu'une imitation de ceuxqu'on emploie depuis longlemps dans les sucreries pour cuire les sirops dans le vide ou ä basse pression. Aussi la plupart des extraits sont prepares en grand dans I'industrie ou les grandes officines; les veterinaires doivent done, le plus sou-vent, se contenter de demander cesproduitsä ladroguerie, car, en petit, il est impossible d'arriver ä d'aussibons resultats.
Les extraits bien prepares doivent Stre consistants, fermes, lui-sants, d'odeur et de couleur trancbees, rappelant leur origine; ils ne doivent presenter aucune odeurempyreumatique ct sedissoudre inlegralement dans les menstrues qui ont servi ü leur extraction.
La conservation des extraits n'est pas toujours chose facile, sur-tout pour ceux qui ont ete prepares par Tintermediaire de l'eau; s'ils n'ont pas ete suffisamment concentres, ils moisissentfacilement et ne tardent pas ä perdre toute vertu curative. Ces preparations doivent Stre separees en petites fractions qu'on renferme dans de petits pots de faience et qu'on recouvre de plusieurs doubles de papier.
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530 PHAUMACIE OU PHARMACOTECHNIE.
Les extrails sont d'excellenles preparations qu'on emploie fr6-quemment ä l'inldrieur et a I'ext^rieur, sous des formes trös-va-ri6es; ils contiennent sous un petit volume les principes actifs des medicaments v6g6taux;ils sont faciles ä administrer ;leurseffetssont prompts et sürs; ils fournissent aux praticiens les principes rap-proch6s de certaines plantes qu'on n'a ä sa disposition que pendant un court espace de temps dans l'annöe, etc. Les extraits les plus employes dans la m^decine des animaux ayant 6t6 indiquös dans le corps de l'ouvrage h propos des medicaments qui les fournissent, nous n'aurons pas ä nous en occuper dans le Formulaire.
e. Des Gargarismes.
On donne ce nom ä des preparations magistrales liquides qu'on injecte daus la bouche et le pharynx des animaux pour rem^dier aux alterations de la muqueuse de ces cavites. Quand les gargarismes sont destines exclusivement a l'interieur de la bouche, ils resolvent chez rhomme,le nom de co/Zw^oiVes,-en medecine vete-rinaires le premier nom est h pen pros le seul employe.
Les gargarismes ont pour base I'eau dans laquelle on a fait dis-soudre divers principes medicamenteux, ou encore duvinaigre, du vin, des infusions ou decoctions vegetales, etc. On injecte ces preparations dans la bouche et l'arriere-bouclie, an moyen d'une se-ringue; parfois on se contente d'en impregner un tampon d'e-toupe, de Mnge, une eponge, fixes an bout d'un bätonnet, et de les promener sur les points malades de ces cavites, surtout chez le pore et le chien. Les gargarismes sont emollients, astringents, tem-perants, detersifs, etc. (Voy. le Formulaire).
/'. Des Boissons.
On donne le nom do boissons, en pharmacie veterinaire, h des preparations magistrales liquides, que les animaux prennent d'eux-mömes. Elles correspondent assez exactement aux tisanes de la pharmacie humaine.
Le vehicule le plus ordinaire des boissons, est I'eau; on se sert parfois du petit-lait, surtout chez les petits animaux. Les principes qu'on dissout dans ces menstrues sont des sels peu sapides, des matieres vegetales ou animates depourvues d'odeur et de saveur bien marqudes, et toujours en quantites assez faibles pour ne pas degoüter les animaux et ne pas mettre obstacle ä la deglutition du liquide medicamenteux.
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DE L'ASSOCIATION DES MEDICAMENTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 551
Les boissons in6dicinales remplacent les boissons ordinaires avant, pendant et apres les maladies; c'est dire assez qu'elles sont ing6r^es en quantity considerable, surtout chez les grands herbivores. Quant ä leur nature, eile est fort variable, et correspond ä quelques classes des medicaments que nous avons etudi^s pröcö-demment, ainsi qu'on en pourra juger par les exemples de ces pro-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;i
parations que nous donnerons dans le Formulaire.
g. Des Breuvages.
Les breuvages sont des preparations magistrales liquides, trop concentr6es pour que les animaux les prennent d'eux-mömes, et qu'on leur administre par divers moyens que nous indiquerons plus bas. Ils correspondent aux potions de l'autre mödecine.
Le vdhicule le plus ordinaire des breuvages est l'eau commune ou distillee, selon les cas; on se sert aussi de l'alcool etendu, du vin, du cidre, de la bifere et du petit-lait. Lorsque la base du breu-vage est une substance minerale, tout se röduit le plus souvent ä la faire dissoudre, ä froid ou ä chaud, dans le vehicule; mais, quand le medicament est d'origine organique, on le traite par infusion, decoction, maceration, etc., selon sa nature et la texture de son tissu. Les principes qui constituent les breuvages varient done non-seulement d'apres la composition chimique du medicament employe, mais encore selon le procede mis en usage pour confection-ner la preparation magistrale.
La quantite de breuvage qu'on administre aux animaux varie selon leur espece, leur taille, leur force, etc.; toutefois, comme ils n'avalent ces preparations que par contrainte, il est essentiel de reduire le plus possible la quantite du liquide äingerer. Aussi est-il rare qu'on donne en une seule fois plus d'un litre de breuvage aux grands animaux, de 2 ä 5 decilitres aux petits ruminants et aux pores, et de un ä 2 decilitres aux animaux carnivores.
L'administration des breuvages ne presente aucune difficulte chez les petits animaux; il suffit de les asseoir sur leur derriöre, de les maintenir avec les genoux, d'eiever la töte et de verser le liquide doucement entre les dents et la joue, apres avoir ecarte legö-rement la commissure des levres. Pour ces animaux, il faut laisser la mächoire inferieure libre de ses mouvemenls, et ne contraindre les sujets que le moins possible.
Chez les solipädes, l'administration des breuvages est souvent difficile, ä cause de la taille, de la force et de l'indocilite des ani-
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niARMACIE OU PHARMACOTECHNIE.
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maux. Le precede la plus ordinaire consiste ä se servir d'une bou-teille ä verre epais, dont on enveloppe le goulot de linges ou d'e-toupes, et qu'on introduit ensuile entre les mächoires dans la region des barres, la töte etant fortement relevee pour que le liquide verso peu a pen descende vers le voile du palais. Le moyen le plus simple et le plus efficace d'elever la tSte est de passer une anse de corde autour de la mächoire sup^rieure, et d'y engager les branches d'une fourche de bois qu'on pousse en haut autant qu'il est necessaire, Tanimal 6tant libre de ses mouvements. Dans cette position 61ev6e de la töte, le breuvage est degluti avec facilite, pai'ce qu'il glisse doucement vers le gosier, et que les sujets n'e-prouvent aucune contrainte trop fatigante.
On a propose plusieurs appareils pour remplacer la bouteille usuelle dans l'adrninistration des breuvages auxchevaux; mais jus-qu'ä present aucune tentative n'a pu dölröner ce moyen si simple et si vulgaire; le bridon a. breuvage de Bourgelat, celui de Rigot pere, muni d'im robinet ü la douille de I'entonnoir, etc., n'ont eu
que de rares partisans, et n'ont guere 616 employes hors des eco-les vöterinaires. Malgrö ces insuc-ces,un ouvrieringenieuxet adroit de Lyon, M. Pradat, qui fabrique les instruments et les appareils de Chirurgie vöterinaire avec une grande habiletö, est revenu sur ce sujet interessant, et est parvenu ä rendre le bridon ä breuvage un instrument utile et commode, ainsi que nous nous en sommes assurö par l'expörience. Nous avons done cm 6tre utile ä nos confreres et aux 61eves, en i'aisant representer ci-centre le nouvel ustensile.
II se compose d'un reservoir mi-cylindrique A, de la capacite d'un litre, muni d'un couvercle I), qui le ferme hermetiquement, p- i5nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ct iix^ par deux tenons C a une
petite traverse, sur Tun des coles du bridon; ä son extremit6 inferieure se trouve une ouverture
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munie d'un rebord laraude ü, sur lequel peut s'elever un ecrou mobile E, pour le fixer sur le prolongement du canon du mors, qui est muni d'un robinet F pour regier l'entröe du liquide, lequel s'^chappe par le trou G; enün deux montants de cuir H,H, for-mant une tötifere, servent ä fixer le bridon; l'anneau I seit ä 61ever la töte, qui passe entre les branches du mors en J. Uno fois l'ap-pareil fixö et la töte sufflsamment 61ev6e, on ouvre legörement le robinet, et le liquide arrivant peu ä peu dans la bouche, est avale sans difficulte et sans perte. Quand l'opöration est termin6e, on enlöve le reservoir en abaissant l'^crou E, et l'ou neltoie toutes les parties de l'ustensile avec soin.
Chez les ruminants, l'administration des breuvages est plus facile que dans les autres animaux; mais ä cause de la complication de l'appareil gastrique, on eprouve de la difficulte h faire parvenir le liquide äsa destination: le precede qu'on met en usage doit varier seien que le liquide medicamenteux est destin6 au premier on au dernier des estomacs. Quand on desire diriger le breuvage princi-palement dans le rumen, il faut laisser la tete dans sa position naturelle autant que possible, et verser le liquide ä grosses gorg^es; lorsqu'au contraire le liquide doit arriver dans la caillette, il est necessaire de tenir la töte et le con fortement tendus, k peu pros comme chez le petit qui tette sa mere, et de verser le liquide en trfes-pelites quantites ä la fois, pour qu'il ne puisse pas ouvrir par son poids les lövres de la gouttiöre oesophagienne.
Dans Tadministration des breuvages, on ne doit pas seulement s'appliquer h faire parvenir le liquide dans I'estomac, on doit sur-lout eviter avec soin qu'il ne fasse fausse route et qu'il ne s'intro-duise dans les voies respiratoires, oü il causerait les plus graves desordres. C Jest surtout quaud ces preparations sont de nature aslringente, ainsi que I'a parfaitement demontre et explique M. H. Bouley (1), que cet accident est äcraindre, et qu'on doit re-doubler de pr6cautions pour l'öviter. M. Rouchon (2) a fait voir, d'un aulre cötö, que l'introduction des breuvages dans la trachee est presque inevitable chez les ruminants dans le cas de forte me-teorisation, parce que I'enorme tension des gaz accumules dans le rumen met obstacle a l'arriv^e du liquide dans cet estomac et le fait refluer souvent dans les voies respiratoires; aussi ce v^teri-naire recommande-t-il avec raison d'6vacuer une partie du gaz de
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{l) Recueil de medec.'vete'i:, ISiG, p. 391 ct suiv. (2) Journ. des vettr. du Midi, 18il, p. 15.
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554nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; PHARMACIE OU PHABMACOTECHNIE.
la panse au moyen du Irocart avant d'y introduire des liquides m6dicamenteux. Enfin, M. Mazoux (1) a demontr6 que, si les accidents de ce genre sont si communs chez les ruminants, cela pro-vientde ce que les gens strangers ä l'art, qui administrent les breu-vages, versent ces liquides en trop grande quanlit6 ä la fois, tirent la langue des animaux fortement hors de la bouche, empfechent trop complötement les mouvements de la mächoire införieure, etc., ce qui a pour effets principaux d'entraver la deglutition, de gener les mouvements de l'öpiglotte, etc.
Dans une excellenle note publiee par M. Schaack (2), sur I'ad-ministration des breuvages, ce savant praticien recommande d'em-ployer chez les grands herbivores le procMö usit6 chez les petits animaux et qui consiste ä verser le liquide entre la joue et les dents molaires. Quand les animaux sont couches, le proc6de est d'une application facile et röussit ais^ment; lorsqu'ilssont debout, il faut 61ever la tete en prenant un point d'appui sous le menton, M. Schaack ne considerant pas comme n6cessaire ä la deglutition des liquides les mouvements de la mächoire inlßrieure chez les grands herbivores.
De son c6t6 M. le professeur Goubaux (3) a fait un grand nom-bre d'exporiences sur ce sujet si important pour la pratique. 11 r6-sulte de ses longues recherches : 1deg; Que dans le proc6d6 le plus usuel d'administrer les breuvages, c'est-ä-dire en se servant d'une bouteille et en elevant la I6le k I'aide d'une fourche et d'une anse de corde passde h la mächoire sup^rieure, le breuvage fait fausse route dans le tiers des cas et determine divers accidents, tels que la toux, la suffocation. Vasphyxie et surtout la pneumonie; 2deg; que dans le procedö d'administration des breuvages par le nez, qui est trfes-ancien et qui est reste entre les mains de beaucoup d'empi-riques, le liquide s'introduit dans les voies respiratoires au moins huti fois sur dix; Squot; enfin, qu'ä son avis, le raeilleur proced6 pour l'administration des breuvages chez le cheval est celui pr6conis6 par Bouley jeune, et qui consiste ä injecter le liquide dans la bouche avec une seringue ordinaire, en ayant le soin de maintenir les deux levres rapproch^es l'une de l'autre. Dans de telles conditions, dit M. Goubaux, le cheval, ayant la töte dans sa position naturelle, avale aisöment le liquide qu'on injecte dans sa bouche, tandis que
(1)nbsp;Journ. de me'dec. vilir. de Lyon, 1852, p. 156.
(2)nbsp; Ibid 1860, p. 516.
(3)nbsp; Recueil de midee. vitir,, 1861, p. 97, 190, 276, 377 et 539.
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dans les autres proc6d6s il a toujours de la tendance ä resister et occasionne ainsi divers accidents.
Plus r^cemment un v6t6rinaire militaire, M. Bugniet (1), a fait connaitre un complement au procödö de Bouley jeune, pr6conis6 par un de ses confreres, M. Flamens. Ce proc6d6 consiste, en mörne temps qu'on se sert de la seringue pour administrer le breu-vage, ä immobiliser les mächoires et h clore rouverture de la beuche en ferraant les lövres. Le premier r^sultat s'obtient en liant avec un ruban de fil les deux mächoires k la region des barres, et le second, en tenant les lövres fortement rapprochöes l'une de l'au-tre avec les mains. 11 va sans dire que l'intervention d'un ou de deux aides est indispensable pour bien conduire l'op^ration. Quant au praticien, il dirige tout doucement le breuvage vers la base de la langue en poussant graduellement le piston de la seringue. Cette Operation, bien conduile, donne, dit-on, d'excellents r6sultatsätous les points de vue.
Les breuvages 6tant les preparations magistrates les plus usitees en medecine v6t6rinaire, leur nature est extrömement variable, et correspond ä presque toutes les classes de medicaments, ainsi qu'on pourra le voir en consultant le Formulaire.
h. Des Lavements.
Les lavements, encore appeles clysteres, sent des preparations magistrates liquides qu'on injeete par l'anus dans la portion poste-rieure des gros intestins, pour remplir plusieurs indications. On les distingue en evacuutifs, alimentaires et medicamenteux. Les premiers, qu'on peut appeler hygieniques, sont destines sitnplement ä faci-liter l'evacuation des excrements lorsqu'elle ne s'effectue pas con-venablement, comma on le remarque parfois chez les animaux retenus ä l'^curie par des affections du pied ou autres, chez les convalescents, etc. Les lavements alimentaires ou analeptiques sont employes lorsqu'un obstacle materiel quelconque s'oppose ä, l'in-troduction des aliments dans l'estomac, et servant alors äsustenter les animaux pendant quelques jours seulement, et jusqu'ä ce que les voies direcles soient redevenues libres. Enfin les lavements medicamenteux sont de trois esp^ces : supplettfs, revulsifs et topiques. Les premiers doivent sect;tre absorbes, et suppieent, comme I'indique leur nom, aux preparations qu'on administre habituellement par les
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I) Journal de med. vitfr. miltl., t. IV, p. 29:i.
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556nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PBARMAGIE Oü PHARMACOTECHNIE.
voies directes, mais qu'un obstacle quelconque empöche d'arriver dans I'eslomac; les seconds sont plus ou moins irritants, et sont destines k determiner une action revulsive sur le rectum; et les der-niers doivent s6journer dans rintestin, et agirpar voie de contiguite sur les organes contenus dans le bassin.
Les lavements mödicamenteux, les seuls qui doivent principale-ment nous occuper ici, ont pour vöhicule ordinaire I'eau commune ; iis consistent le plus souvent en des infusions ou des decoctions de substances vegötales, et parfois en de simples dissolutions de matiöres pures, minerales ou organiques. L'administration de ces medicaments ne presenle aucune difficult6 : le plus ordinaire-ment on les injecte avec une seringue d'etain dent les dimensions sont proportionnöes au volume des animaux; quelquefois on fait preceder leur emploi de l'usage de lavements simples destines ;i vider les gros intestins des excrements qui les encombrent; mais cette precaution n'est pas toujours utile, l'experience ayant dö-montr6 que ces liquides arrivent plus avant dans le tube digestif lorsqu'il est plein que quand il est vide, parce qu'il se fait de pro-che en proche, par Tintermödiaire des excrements, une imbibition qui pousse le lavement tres-avant dans les courbures du colon. Quant ä la quantitö de liquide qui doit constituer chaque lavement medicamenteux, eile ne saurait 6tre fixöe rigoureusement, i cause du grand nombre de circonstances qui peuvent la faire varier; mais nous croyons 6tre dans le vrai en la flxant approximativement au double de celle des breuvages chez tous les animaux. Enfin, rela-tivement h la nature de ces preparations magistrales, eile est trös-variee et correspond h un grand nombre de classes de medicaments, ainsi qu'on pourra s'en convaincre en consultant le Formulaire.
i. Des Lotions.
Les lotions sont des preparations magistrales liquides, qui ser-vent ä laver methodiquement une partie quelconque de la peau, dans un but therapeutique. Les vehicules de ces preparations extemporanees sont I'eau, le vin, I'alcool, le vinaigre, etc. Leur confection n'offre jamais la moindre difficulte; le plus souvent elles consistent dans une infusion ou une decoction vegetale plus ou moins concentree, d'autres fois dans une simple dissolution d'une substance minerale quelconque. Leur emploi est aussi des plus simples : on impregne un corps tomenteux, tel qu'une eponge, de re-toupe, des linges, avec le liquide medicamenteux, et Ton applique
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ce corps humide sur le point malade, en frappant constamment la surface, de manifere ä exprimer le liquide qui a 6t6 imbibö et k entretenir une humidit6 constante sur le Heu indiquö. La nature des lotions est fort variöe et correspond aux diverses classes des medicaments 6tudi6s (Voy. le Formulaire).
f. Des Uains.
Les bains mödicamenteux sont des preparations liquides magis-trales, dans lesquelles on plonge pendant im temps plus ou moins long la totalitö ou seulement une partie du corps des animaux malades. Les bains g6neraux, ou ceux avec lesquels on baigne tout ie corps, sont inusitös pour les grands animaux, mais assez souvent employes pour les petits ruminants, le porc et les carnivores. Les bains locaux, d'une application souvent difficile chez la plupart des animaux, sont remplaces frequemment par des lotions, des douches, des fomentations, etc.; toutefois on les emploie pour les pieds, les oreilles, les mamelles, les testicules, le p6nis, etc., ä l'aide de vases ou d'ustensiles appropriös. La preparation des bains medicamenteux liquides, les seuls que nous avons en vue ici, ne prösente aucune difficulte; quant ä. leur nature, eile est fort variable, comme on pourra le voir dans le Formulaire.
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k. Des Solutions.
Les solutions medicinales, encore appelöes mixtures, liqueurs, sont des preparations magistrales ou officinales, liquides, en gönöral tres-concentrees, qu'on emploie exclusivement ä la surface du corps. Elles consistent en la dissolution d'un plus ou moins grand nombre de composes m6talliques dans l'eau, le vinaigre, les acides 6tendus, les liqueurs alcooliques, etc. Ces preparations s'effectuent le plus souvent ä froid et aprös qu'on a röduit en poudres impalpa-bles les sels qui doivent etre dissous. On les applique sur les solutions de continuity, sur la peau alldree; on les injecte dans les fistules, les abces, les muqueuses apparentes, etc. II en sera question dans le Formulaire.
I. Des Injections.
Les injections sont des dissolutions m6dicinales, plus ou moins chargces, qu'on emploie ä l'ext6rieur du corps, dans le but, soit de les faire absorber, soit de remplir une indication purement locale;
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de lä la distinction des injections en genfrales et en locales. Nous allons en dire quelques mots.
Les injections g6n6rales se font dans les yeines on dans le tissu cellulaire sous-cutan6. L'injection veineuse dent il a 6t6 question dans les gamp;i6ralit6s, tome I, page 33, peut s'effectuer k I'aide d'une seringue, ou mienx au moyen d'un petit tube conique en forme
d'entonnoir, tel qu'il est employ^ ä
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rficole de Lyon {fig. 46). Quant ä celles qu'on pratique dans le tissu cellulaire, elles se font par les moyens qui ont 6t6 indiqu6s, tome I, page 31.
Les injections locales ont lieu sur les muqueuses ou dans les trajets flstu-leux. Dans le premier cas, elles s'effec-tuent g6n6ralement ä I'aide d'une seringue, comme cela a lieu pour le nez, l'oreille, l'uröthre, le vagin, etc.; cepen-dant M. Rey (1) a proposö, pour prali-quer les injections nasales, un tube de cuir, en forme de siphon, repr6senl6 ci-contre (fig. 47), et qui a 6t6 gönö-ralement adopte par les vet6rinaires.
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On introduit 1c petit bout garni d'6-toupe dans l'une des narines, tandis
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Fig. 46.
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Fig. 4 7.
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que I'autre reste libre; l'opercule de l'instrument est fortement maintenu sur les alles du nez afin de clore compl^tement la na-rine m6dicament6e; le pavilion du tube est destin6 ä recevoir la mattere de l'injection. L'injection dans les trajets fistuleux se pratique presque toujours ä I'aide d'une petite seringue appropriöe par son volume ä la quantity de liquide qu'on doit introduire dans la solution de continuite.
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m. Dos Collyves.
Les collyres sent des preparations magistrales, de forme variable, qu'on applique a la surface de l'oeil pour rem^dier aux maladies de cat organe. D'aprös leur 6tat, on les distingue en sees, mom et li
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(l) Journ. demid. vete'r.de Lyon, 1850, p. 477, et 1851, p. 231.
Nota. — Dimensions du tube. — Longueur, 28 centimfetres; circonKrence, 10 centimetres; pavilion, 4 centimetres 1/2 de diamfetre; canule, 14 centimetres en dehors, 9 en dedans, de longueur.
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quides. Les premiers sont des poudres compos6es form^es par le melange en diverses proportions d'oxydes et de sels melalliques; les seconds consistent le plus souvent en des pommades ou c6rats dits ophthalmiques; ei les troisiemes, dans la dissolution des col-lyres sees dans l'eau pure, l'eau de rose, de plantain, l'infusion de sureau, I'eau-de-vie, la glycerine, etc. La preparation de ces medicaments composes ne präsente aucune difßcullö. Quant ä leur application sur l'oeil, eile est dgalement trfes-simple et s'effectue par des proc6d6s qui varient selon l'ötat du collyre : s'il est solide, pulverulent, on I'insuffle sur la conjunctive, aprfes qu'on a 6carte les paupieres, a. I'aide d'un tube de verre, de bois, de papier, etc.; si la preparation est molle ou liquide, on I'introduit sous les pau-piöres au moyen d'un pinceau doux, de la barbe d'une plume, etc. Enfin, la nature des collyres est trös-variable et correspond ä la plupart des classes de medicaments exposees pr6cedemment (Voy. le Formulaire).
n. Des Fumigations.
On donne ce nom ä des vapeurs de nature diverse, qu'on em-ploie dans un but thörapeutique, soit pour agir sur les animaux malades, soit sur l'air allöre de leurs logements. Dans le premier cas, elles sont cutanees ou bronchiques, et dans le second, medici-nales ouhygieniqves. Les fumigations cutanees s'effectuent le plus ordinairement en dirigeant sous une ample couverture la vapeur qui doit agir sur la peau; celles qui sont destin6es aux voies respi-ratoires peuvent se faire ä l'air libre, en repandant la vapeur ou le gaz dans l'air respirable de rhabitation,ou au moyen d'un appareil fumigatoire que chacun peut organiser soi-m6me. Celui qu'on em-ploie le plus ordinairement consiste en une capote de toile dont on enveloppe le haut de la t6te, ä partir des yeux, et en un conduit 6galement de toile, espfece de sac sans fond dont une extrömite s'attache au bout de la töte, sur le chanfrein, et dont I'autre, mu-nie d'un cercle solide qui la tient böante, regoit les vapeurs qui doivent pönötrer dans les bronches avec l'air inspire. Quant aux fumigations hygieniques, elles sont prophylactiques lorsqu'on les emploie pour prevenir le developpement d'une maladie äpizooti-que ou enzootique,et desinfectantes, quand on les met en usage pour detruire les matteres pulrides ou virulentes qui peuvent exister dans l'air aprös le rögne d'une maladie contagieuse. Enfin, la nature des fumigations varie infiniment, comme on peut en juger en consultant le Formulaire.
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360nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PIIARMACIE OU PHARMACOTECHN1E.
o. Des Teintures alcooliqucs.
jnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Les teintures alcooliques, encore appelöes alcooles, sont des prepa-
rations offlcinales liquides, qui ont pour v^hicule Tesprit-de-vin h. differents degr^s de concentration, et diverses substances organi-ques pour base. L'alcool qu'on emploie peut 6tre ä divers degres de concentration; le codex en prescrit trois : 1deg; l'alcool ä 60quot; cen-töcimaux ou 22deg; 5 earlier; (eau-de-vie) 2deg; l'alcool ä 80deg; cent, ou 31deg; cart.; 3deg; l'alcool ä 90deg; cent, ou 36deg; cart, (esprtt-de-vin, trots-six, alcool). En pharmacie velerinaire, on se sert le plus habituellement du dernier, parce qu'il dissout mieux les principes vraiment actifs dos mödicaments et assure la conservation de la teinture. Les substances m^dicinales qu'on soumet ä l'action de ce dissolvant, et qui sont de nature v6g(5tale ou animale, doivent etre seches, pour ne pas affaiblir l'alcool, et parfaitement divisees, pour qu'elles cö-dent facilement ä son action dissolvante. Le precede qu'on emploie pour les pröparer varie selon la nature du m6dicanient h dissoudre. Quand celui-ci se dissout int^gralement, comme le camphre, l'iode, l'aloös, etc., la dissolution se fait directement; mais lorsque la substance medicinale n'est soluble que partielle-ment, on emploie la maceration, la digestion ou la lixiviaiion, selon la texture de la matiöre attaqu6e. Les principes contenus dans les teintures sont principalement des essences, des rösines, des alca-loides, des extractifs, des matieres colorantes, etc. On distingue ces preparations en simples et en composees, selon qu'elles sont form6es par un seul m6dicament ou par l'association de plusieurs. On les distingue parfois, selon le v^hicule employ6, en teintures a/coo%laquo;es
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et teintures etherees; les premiferes sont Ji pen pres les seules usitees
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en m^decine v6t6rinaire. Quant ä leur nature, eile est tres-variable, comme cela ressortira de l'ötude du Formulaire.
Les teintures sont d'excellentes preparations; elles renferment la plupart des principes actifs des medicaments dans leur etal natu-rel et pourvus de tonte leur activity; de plus, le v6hicule employ^ assure leur conservation pendant longtemps; enfin, dans les medications locales ou de pansement, l'alcool a toujours une large part dans faction bienfaisanle de la teinture sur les parties lesees.
p. Ees Vins medicinaux.
On donne ce nom, ou celui d'cenoles, ä des preparations offlcinales liquides, qui resultent de l'action dissolvante du vin sur les
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diverses substances m6dicinales. Les vins employes ä ces preparations doivent 6tre vieux, g6n6reux, blancs ou rouges, selbn les cas; quand on est forc6 de se servir de vins ordinaires, il est souvent utile d'y aj outer une petite quantity d'alcool pour augmenter leur force dissolvante, de les alcooliser. Cependant il vaut mieux arroser la matter em6dicamenteuse avec un peu d'alcool et ajouter ensuite möthodiquement le vin. Ces v6hicules agissent principalement par l'eau et l'alcool qu'ils renferment, les acides et les sels qu'ils con-tiennent n'ayant jamais qu'une part d'action fort minima. Les matteres soumises ä l'action dissolvante du vin sont le plus souvent d'origine organique, car les matteres mhterales sont fr^quemment alt6r6es par ce liquide ou l'altörent elles-ntemes; neanmoins on y dissout quelques sels ntetalliques, notamment ceux de fer, d'anti-moine, etc. On prepare les vins ntedicinaux par quatreproc^d^s dis-tincts : 1deg; par le ntelange en proportions dötermhtees d'une teinture alcoolique avec le vin; 2deg; par la maceration ou la digestion de la substance ntedicinale avec le vin; 3deg; par lixiviation comme pour les teintures; 4deg; par la fermentation de la substance active avec une mattere sucr6e. Ces preparations ne doivent pas 6tre confectiomtees longtemps ä l'avance, parce qu'elles s'altörent promptement, lors nteme qu'elles seraient tenues dans des vases bien boudtes. On divise les vins en simples et en composes, selon qu'ils ont pour base un ou plusieurs medicaments; quant h leur nature, eile est fort variable, ainsi qu'il sera d6montre dans le Formulaire. Ce sont d'exCfcllentes preparations desthtees le plus souvent ä l'usage interne.
q. Vinaigres medicinaux.
Les vinaigres medicinaux, ou oxeoles, sont des preparations offici-nales qui rösultent de l'action dissolvante du vinaigre surles diverses substances medicinales organiques ou inorganiques. Le vinaigre employe doit etre de bonne qualite, quelle que soit sa couleur; il agit ä la fois par l'eau, l'alcool et l'acide acetique qu'il contient. Les matteres sur lesquelles il doit agir seront autant que possible sfeches, pour qu'il ne soit pas affaibli, et divisees, pour qu'il ies attaque facilement. L'operation se fait par simple dissolution lorsque les medicaments sont träs-solubles dans le vinaigre; dans le cas contraire, eile s'effectue par maceration et digestion plus ou moins prolongees; enfin, on peut präparer ces liquides aussi par melange en unissant une teinture ntedicinale avec une certaine proportion de vinaigre. Ces preparations sont simples ou compose'es, selon qu'elles TABounin, 3* Edition. — II.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 3 6
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562nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PHARMAC1E OU PHARMACOTECHNIE.
resullent de l'aclion du vinaigre sur im ou plusieurs m6dicaments; quant ä leur nature, eile est trfes-variable, comme on pourra le voir au Formulaire.
r. Oxymels et Oxymellites.
On appelle oxymels des espamp;ces de sirops resultant de la cuisson d'un melange de miel et de vinaigre. Ils sont distigu4s en simples et en composes. Ils sont simples, lorsqu'ils sont formfis de miel el de vinaigre ordinaire; et composes, lorsqu'ils r6siiltent d'un m6-lange de miel et d'un vinaigre medicinal. Les oxymellites sont des oxymels auxquels on a ajoute diverses substances min6rales, comme on le voit dans l'onguent ^gyptiac, ou oxymellite de cuivre. Nous ferons connaitre les plus importanls dans le Formulaire.
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s. Sirops et Mellites.
Les sirops, ou saccharoles, sont des preparations officinales vis-queuses, resultant de la dissolution d'un ou de plusieurs principes mddicamenteux dans une solution concentree d'une malifere sucr^e. La base ordinaire de ces preparations est le sucre cristallis6 ou blanc; mais on peut faire usage, par 6conomie, de la cassonade, du sirop de fecule ou glucose, du miel, etc.; quand on emploie cette derniere substance, les sirops prennent le nom de mellites. Les vö-hicules les plus ordinaires des sirops sont I'eau, le vin, les sues y£-getaux, les infusions ou d6coctions des plantes, etc. La preparation s'effectue ä froid ouachaud. Dans le premier cas, I'opei'ation se fait par dissolution directe du sucre clans la solution concentree duprincipe mMicamenteux; dans le second cas, eile porte le nom de coction, et eile s'effectue en faisant cuire jusqu'ä consistance voulue, le melange du sucre ou de la malifere sucr6e, avec le prin-#9632;cipe medicamenteux tenu en dissolution dans I'eau, le vin, etc. Dans Tun et l'autre cas, ä la fin de l'operation, on bat vivement des blancs d'oeufs, on les melange avec le sirop, on porte k r^bulli-tion, et on le passe ensuite dans un linge fin ou dans un carre de molleton. Si par basard la preparation est trop coloree, et qu'on desire lui donner une plus belle apparence, il faut mettre une petite quanlitc de noir animal dans le sirop avant de le filtrer ä la chausse; en g6n6ral il passe incolore. Un sirop n'est suffisamment concentrd que quand il marque 30deg; Baume ä cbaud, 33deg; a froid, et que sa density est d'un tiers plus considerable que celle de I'eau, c'est-ä-dire qu'il pöse de 1,300 ä 1,400 grammes par litre. Les sirops
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mödicamenteux sont appel^s simples quand ils ne conliennent que les principes d'un seul medicament, et composes, lorsqu'ils r^sul-tent du melange de plusieurs substances m6dicinales; quanta leur nature, eile est peu -variöe en pharmacie v^törinaire, parce qu'on n'en fait guamp;re usage que dans la mddecine des jeunes herbivores et dans celle des animaux qui apparliennent aux petites espöces. Nous indiquerons les plus usites dans le Formulaire.
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t. Des £lecluaires,
Les electuaires, encore appel6s opiats, confections, etc., sont des preparations magistrales de consistance päteuse, destin6es exclu-sivement ä l'usage interne. Ges medicaments composes ont pour excipients ordinaires le miel ou la melasse, plus rarement le glucose, Vextrait de genievre ou les sirops; les maliöres actives qu'on y incor-pore sont organiques ou inorganiques, solides, samp;ches et r^duites en poudre plus ou moins t^nue; quelquefois cependant on emploie comme base un extrait, un sue, une döcoction de nature v^getale, et comme excipients des poudres organiques ou inorganiques, de la farine, etc. La preparation des Electuaires est simple et s'effec-tue dans un morlier ä l'aide d'une spatule ou d'un pilon; eile doit 6tre effectu6e au moment msect;me de l'emploi de ces melanges m6-laquo;iicamenteux, parce qu'ils ne se conservent pas. On les distingue en simples et en composes, selon qu'ils contiennent un seul ou plusieurs medicaments; quant ä leur nature, eile est extrömement variable, ainsi qu'on pourra le voir en consultant le Formulaire.
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u. Des Bols et des Pilules.
Les bols et les pilules sont des preparations magistrales päteuses, de forme ronde ou ovoide, deslinees ä l'usage interne; elles ne different l'une de l'autreque par le volume et la consistance, les bols 6lant plus volumineux et un peu moins consistants que les pilules. Ces preparations sont de la nature des electuaires et n'en different que par leur forme propre et par une consistance un peu plus grande. Les excipients ordinaires des bols et des pilules sont le miel, lamelasse, le glucose, l'extraitde genievre,etc., et une poudre vEge-tale quelconque, lorsque cela est necessaire; on se sert parfois aussi de la farine des c6reales et de l'eau, et Ton fait ainsi une päte dans laquelle on incorpore les principes medicamenteux. Les medicaments qui enlrent dans la confection des bols sont trös-variables et
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564nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; PHARMACIE OU PHARMACOTECHNIE.
peuvent appartenir ä presque toutes les classes pharmacologiques, ainsi que nous le d6montrerons dans le Formulaire.
La preparation des bols n'offre jamais de grandes difficult^, mais eile varie selon l'^tat des m6dicaments qui en forment la base. Lorsque ceux-ci sent solides et sous forme pulv6rulente, on les incorpore ä un corps sucr6 et Ton en fait une päte 6paisse qu'on roule ensuite en bols ou en pilules, selon le besoin; on pent aussi
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m61aiiger la poudre m6dicamenteuse ä de la farine, et delayer le tout dans une quantitö süffisante d'eau pour obtenir une päte trfes-ferme. Quand les m6dicaments sont sous forme molle, les extraits, par exemple, la preparation des bols et des pilules est träs-simple et se r6duit ä incorporer la base avec des poudres inertes propres ä lui donner la consistance päteuse. Enfin, lorsque les principes aclifs de ces preparations sont liquides, comme les solutions, les teintures, les sues, les decoctions, etc., on commence par les faire absorber au moyen d'une poudre seche quelconque, et on les incorpore ensuite ä du miel ou ä tout autre corps analogue. Le poids moyen des bols est d'environ 50 gr.; celui des pilules n'est gufere que le dixieme environ de cette quantite; en sorle que quand on veut diviser une masse pilulaire en bols ou en pilules, il faut diviser son poids total par 5 dans le premier cas, et par 50 dans le '.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; second.
L'administration des pilules n'offre aucune difficulte, car il suf-ßt d'ouvrir largement la gueule des pelits animaux et de laisser tomber ces petits corps ronds vers l'isthme du gosier pour que la deglutition s'effeclue facilement aussitöt que les mächoires devien-nent libres; quant ä celle des bols, eile est un ppu plus difficile chez les grands animaux, ä cause de la profondeur de la bouche. Le plus ordinairement on introduit le bol avec la main droite jus-qu'ä l'entree du pharynx, pendant qu'on tire fortement la langue au dehors de la bouche avec la main gauche; aussitöt que le bol est depose et la main droite retiree, on abandonne la langue pour que la deglutition s'effectue immediatement; lorsque le bras n'est pas assez long ou que les sujets sont indociles, on peut, pour eviter des accidents, fixer chaque hol ä rextremite d'une petite baguette de bojs, et le porter ainsi au fond de la bouche. Enfin, on peut employer aussi des instruments speciaux, comme la pilulaire de Lebas, par exemple : eile consiste en un cylindre creux, de bois leger, de 56 centimetres de longueur, de S centimetres de diamötre, et muni d'un piston comme une seringue pour pousser le bol une fois que I'in-strument charge est introduit dans la bouche. Get ustensile est peu
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employ^ (1). Sempastous (2) a aussi propose un pilulier en forme de pince ä ressort, c'est-ä-dire dont le mors, en forme de double cuiller, s'ouvre quand on presse sur les branches. Nous ignorons le sort qui attend le nouvel instrument.
v. Des Nouets ou Mastigadours.
Ces preparations magistrales, päteuses, de la nature des bols et des 61ectuaires, sont destin6es h 6tre mäcb^es apres qu'on les a enve-lopp6es dans un morceau de toile neuve, ainsi que l'indiquent leurs noms. — Trös-employ6s autrefois par les maröchaux, les hippiatres et les anciens v6t6rinaires, ces medicaments le sont rarement au-jourd'hui; cependant, comme ils peuvent 6tre utiles dans certaines circoftstances, nous devöns les faire brievement connaitre.
On prepare les mastigadours comme les 61ectuaires et les bols ; lorsque la päte est pr6te, on l'enveloppe dans plusieurs doubles d'une toile forte, et on la fixe ensuite dans la boucbe des animaux. Chez les solipfedes, on attache solidement le nouet au mors d'un bridon ou d'un filet, et Ton se sert ensuite de ce harnais pour fixer le che-val; chez les grands ruminants, on ficelle le nouet sur un billot de bois, et au moyen d'une corde fix6e ä chaque extr6mit6, on I'atta-che aux comes ou au sommet de la töte comme avec une t6ti6re. — Quand la preparation est ainsi disposee dans la bouche, les animaux la mächent lentement, avalent les principes solubles qui ont ete exlvaits par la salive, ou rejettent au dehors une grande quantity de cette bumeursecretee. La nature des mastigadours varie beaucoup, comme on pourra le voir dans le Formulaire.
x. Des Pains m^dicamenteux.
Les pains medicamenteux sont des preparations magistrales qu'on obtient, comme le pain ordinaire, en faisant cuire une pä.te fermen-tee dans laquelle on a incorpore des substances medicamenteuses. Les excipients de ces medicaments sont les farines des c6reales, des legumineuses, du sarrasin, etc., auxquelles on ajoute de l'eau ou une preparation medicinale liquide. Les medicaments qui peuvent entrer dans les pains m6dicamenteux sont fort nombreux, et peuvent appartenir h la plupart des categories de ces agents, comme il sera demontre dans le Formulaire; cependant tous ne peuvent faire partie de ces medicaments composes, h cause de la haute
(1)nbsp; Recueü de med. vcltr., 1825, p. 459.
(2)nbsp; Ibid. 18S8, p. 200.
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temperature ä laquelle on les soumet; il est Evident, par exemple, que les medicamenls IrSs-volatils, qua ceux qui sont facilement d^composables par la chaleur, ne sauraient entrer dans la confection des pains m6dicamenteux; il faut done forc6ment que les
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principes actifs de ces preparations soient dou6s d'une certaine fixity physique ou chimique, sans quoi ils seraient alt6r6s et mßme
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! fnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; denatures par la culsson. — Getle forme de medicament se prßte
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tr6s-bien ä Tadmlnistration de la plupart des agents de la matiöre mMicale, en ce sens que les animaux les prennent Irfes-facilement d'eux-mömes ; ils conviennent surtout pour les animaux qui vivent en troupeaux, comme les moutons, les chfevres, les pores, les jeunes b6tes bovines, etc.; ils sont egalement trös-precieux dans le cas oü une maladie epizoolique ou enzootique sevit sur un grand nombre d'animaux ä la fois, surtout sur ceux qui appartiennent aux peti-tes espfeces, pendant la convalescence, etc.
y. Des Cataplasmes.
Les cataplasmes sont des preparations magistrales de consistance päteuse, qu'on emploie exclusivement h la surface du corps en forme de topique. On distingue, dans leur composition, trois parties distinctes : la matiere, le vehicule et le principe medicamenteux. La matiere des cataplasmes est le plus souvent une poudre ou fa-rine vegeiale d'un prix peu eieve, comme la farine de lin, celle des cereales, du sarrasin, la poudre de mauve ou de guimauve, la fecule, etc.; parfois ce sont des parties vegetales cuites et r^duites en pulpe, comme la pomme de terre, la racine de carotte, de betterave, les feuilles des malvacees, des borraginecs, des sola-nees; enfln, on emploie quelquefois de la suie de cheminee, de la craie, de l'argile, etc. Le vehicule habituel des cataplasmes est I'eau simple ou charg6e de principes vegetaux par infusion ou decoction ; on fait aussi usage du laU, du petit-lait, du vin, de la biöre, du vinaigre, des solutions salines, des huiles, etc. Quant au principe medicamenteux, il est fort variable de nature et d'aspect; parfois il manque entierement, ou plutöt la matifere du cataplasme ou son vehicule portent avec eux-m6mes les vertus medicinales qui sont redamees par I'indicalion ; le plus souvent, cependant, on y ajoute un principe actif destine ä donner ä la preparation des proprietes plus tranchees.
La preparation des cataplasmes est des plus simples et se fait ä chaud ou a froid. Quand eile doit se faire ä cbaud, on deiaye la matiere du cataplasme purement et simplement dans un vehicule
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bouillant, et lorsque la päte est prßpar^e, on applique le topique immödiatement; le plus souvent, pourtant, on fait cuire la päte du cataplasme d61ay6e un peu claire, sur un foj'er de chaleur; ce dernier proc6d6 est surtout nöcessaire pour les cataplasmes Emollients de nature mucilagineuse. Lorsque la confection du cataplasme doit s'elfectuer ä froid, tout se röduit k delayer la matiöre dans une quantity süffisante de v6hicule pour lui donner la consistance vou-lue. L'incorporation du principe m6dicamenteux ä la päte du cataplasme se fait par un procedß variable selon l'dlat de la substance active : si eile est solide et röduite en poudre, on la melange ä la maliöre du cataplasme et on d61aye le tout dans l'eau ou tout aulre liquide appropriö; si eile est molle, comme les exlraits, les sues, les pulpes, les pommades, les carats, etc., on la melange avec la päte du cataplasme, on on Tötend simplement sur la surface du topique qui doit 6tre appliquö sur le point malade; enfln, si la matiere active est liquide, on s'en sert pour delayer le cataplasme ä la place du vöhicule ordinaire, ou si eile est träs-6nergique ou d'un prix 61ev6, on se borne ä en arroser la surface de la preparation päteuse qui doit 6tre mise en contact avec les points offenses. — L'application des cataplasmes sur les parties malades se fait au moyen de bandages appropriös, de pieces de linge servant ä la fois h envelopper et ä fixer le medicament, etc. Quant ä la nature de ces topiques, eile est fort variable et correspond ä presque toutes les classes de medicaments, ainsi que nous le ddmontrerons dans le Formulaire.
z. Des Pätes.
Les pätes mödicinales sonl des preparations officinales ou magis-trales destin6esä 6tre appliquöes topiquement ä la surface du corps; elles ont pour base des poudres plus ou moins actives, et pour vE-hicule un liquide mucilagineux, gommeux ou albumineux. Leur preparation se faittoujoursä froid et au moment möme de les employer; leur application, qui est toujours trös-circonscrite, se fait au moyen de bandages ou d'appareils contenlifs en general trös-simples. Quant ä leur nature, eile est trös-variable, mais en general ces preparations sonttres-6nergiques, astringentes, caustiques, etc. (Voy. le Formulaire).
aa. Des Trochisques.
Les trochisques sont des preparations magistrales ou officinales, de forme conique, formees par une päte tres-consistante, et employees exclusivement ä l'exlerieur comme topiques irritants dans
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lesfistules, sur les caries, etc. 11s out pour base des coinpos6s m6-talliques trfes-actifs, qu'on dölaye avec une petite 'quantit6 de liquide gommeux ou albumineux pour en former une päte trös-ferme qu'on moule ensuite en cones plus ou moins volumineux, suivant l'indication ä remplir. Les trochisques sont distingufis en simples et en composes: ils sont simples lorsqu'ils ne sont formfis que par une seule substance, comme ceux de sublim6 corrosif solide, de sulfate de cuivre, de pierre infernale, etc.; ils sont composes, au contraire, lorsqu'ils r^sultent de l'association de plusieurs substances. Ges preparations sont toutes escharotiques (Voy. le Formulaire).
bb. Des liuiles medicinales.
Les hmles medicinales, ou elseoles, sont des preparations officinales liquides qui r^sultent de l'action dissolvante des huiles grasses sur divers medicaments d'origine organique. L'huile grasse la plus employee pour ces preparations estl'AwiYerfVwe. Les medicaments soumis ä l'action des vehicules gras doivent renfermer des principes essentiels, des resines, des substances hydrocarbonees, des alca-loides, des matieres colorantes, etc. Le precede de preparation
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varie selon que la matiöre medicamenteuse est söche ou fraiche. Dans le premier cas, un contact un peu prolonge entre le v6hicule et le medicament, ä la temperature ordinaire ou ä une douce cha-leur, suffit pour epuiser ce dernier de ses principes actifs; dans le second cas, il est necessaire de soumettre le melange ä une ebullition un peu prolongee pour dissiper l'eau de vegetation de la substance medicinale, qui s'opposerait ä la dissolution des principes medicamenteux, ou comprometlrait par la suite la conservation de la preparation. — Les huiles medicinales se divisent en simples et en composees: elles sont simples quand elles ont pour base un seul medicament, comme par exemple l'huile camphree, l'huile cantha-ridee, etc.; elles sont composees lorsqu'elles sont formees par des principes actifs fournis par plusieurs substances medicinales; exemple: huile narcotique ou baume tranquille. — Ces preparations s'emploient ä peu pros exclusiveraent ä l'exterieur, sous forme d'embrocations penetrantes; quant ä leur nature, eile varie beau-coup, comme on peut le voir en consultant le Formulaire.
cc. Des Liniments.
On donne le nom de liniments ä des preparations onctueuses, magis-trales ou officinales, destinees ä 6tre employees exclusiveraent ä
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l'intirieur du corps sous forme de frictions. Le v6hicule ordinaire de ces preparations est une huile grasse quelconque, onctueuse ou dessiccative, selon le cas; les principes actifs sont des essences, du camphre, des savons, des extraits, des alcalis, etc. La confection des liniments s'effectue presque toujours ä froid et constamment par simple mixtion, soit en remnant le melange dans un flacon boucM, soit en le triturant pendant un certain temps dans un morlier. — Leur application se fait sur la peau intacte ou d^pour-vue de ses polls, par des frictions plus ou moins prolong6es, selon les cas; quanta leur nature, eile est extrßmement variable, comme on pourra s'en convaincre en consultant le Formulaire.
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dd. Des Pommades.
Les pommades, ou liparoles, sont des preparations onctueuses, le plus souvent officinales, resultant du melange d'une graisse ou d'une huile concrete, avec divers principes medicamenteux. Le corps gras qui forme l'excipient ordinaire des pommades est la graisse de porc ou axonge; on pent employer aussi le beurre, l'huile de laurier, celle de palme, etc. ; souvent aussi on ajoute ä ces corps gras du suif, de la cire, pour leur donner plus de consis-tance, surtout pendant la saison chaude ou dans les pays m6ridio-naux. Les principes actifs des pommades sont fort divers et peuvent utre de nature min6rale ou organique ; on y compte des corps simples, des acides, des oxydes, des sels, des alcaloides, des extraits, des sues, etc. La preparation des pommades se fait par mixtion, digestion et reaction chimique. Dans le premier cas, on in-corpore le prineipe actif dans son excipient par simple trituration dans un mortier ou sur un porphyre, s'il est insoluble ; mais s'il est soluble, on le dissout dans une petite quantity de son meilleur dissolvant, comme l'eau ou l'alcool, et on I'incorpore ensuite avec beaucoup de soin dans le corps gras; de cette fagon la preparation est plus homogene et plus active. Dans le second cas, on fait fon-dre la graisse, on la verse bouillante sur le corps medicamenteux, qui est alors d'origine organique, et apres un contact plus ou moins prolonge, on passe avec expression. Enlin, dans le troisiöme cas, le principe actif reagissant par action chimique, ä chaud ou ä froid, sur le corps gras, le denature et donne naissance ä des principes qui n'existaient pas dans les corps melanges; exemple: pommade citrine, etc. Les pommades, quoique preparees avec soin, ne se conservent pas longtemps sans alteration ; d'oü la necessite de n'en
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preparer jamais qu'une petite quantity ä la fois. Dans ces dernteres ann6es, on a propose un moyen simple d'assurer la conservation prolong6ede ces preparations; il consisteäm61angerä la graisseune petite quantity de benjoin oude bourgeons de peuplier, i faire digörer le tout ä une douce chaleur et ä passer avec expression; l'axonge ainsi benzinee ou populinee, pent se conserver fort longtemps sans alteration ; les bourgeons de pin ou de sapin auraient sans doute la m6me influence. L'application des pommades se fait exclusivement ä la surface de la peau en onctions, embrocations, etc.; quant ä leur nature, eile esl excessivement variable, la forme de pommade dtant une des plus employees dans la m6dicamentation locale. (Voy. le Formulaire).
ee. Des Cßrats.
Les cerats, ou oleoceroles, sont des preparations magistrales ou of-licinaies, de consistance graisseuse, destinies exclusivement ä l'u-sage externe. Ils ont pour excipient et pour base, la cire, ainsi que I'indique leur nom, pour vehicule, une huile grasse non siccative, et pour base ou principe actif divers medicaments mineraux ou orga-niques. Ils different des pommades par la presence de la cire qu'ils contiennent, et des onguents, par l'absence de tout corps resineux dans leur composition. On les divise en simples et composes; les premiers ne contiennent que de la cire et de l'huile, tandis que les seconds renferment en outre divers principes medicamenteux. La preparation des cerats composes se fait en deux temps: dans le premier, on prepare le cerat simple, et dans le second on y incor-pore le principe actif qui doit en faire partie. Pour preparer le 06-
laquo;
rat simple, on fait fondrela cire et l'huile au bain-marie, et quand la fusion est bien complete, on broie le melange dans un mortier jusqu'i homogeneite parfaite ; puis, ce premier temps accompli, on incorpore immediatement le corps medicamenteux qui doit donner au cerat ses proprietes distinctes. Les cerats ne doivent pas 6tre prepares en grande quanlite ä la fois, parce qu'ils sont trfes alte rabies ; on les applique sur les solutions de continuiie en les etendant sur les objets de pansement; quant ä leur nature, eile est assez variee (Voy, le Formulaire).
//. Des Onguents.
Les onguents, ou retinoles, sont des preparations ofQcinales assez consistantes, reservees exclusivement pour l'usage externe. Ils ont pour excipient des resines et des corps gras, et pour principes ac-
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lifs des medicaments trös-vari6s, minäraux ou organiques. Ils dif-fferent des pommades et des cerats par les r^sines qu'ils conliennent, et des emplätres par l'absence de tout savon mötallique. Les r^sines qu'on emploie pour confectionner les onguents en pharmacie \6t€-rinaire sont ä peu pros exclusivement celles qu'on tire des t6r6ben-thines; on pent aussi employer ces derniöres substances, ainsi que quelques autres r^sines ou gommes-r6sines, mais cela arrive rare-ment, ä moins qu'on n'en fasse usage comme principes actifs. Les corps gras qu'on emploie sont les graisses molles et les huiles grasses d'un prix peu 61ev6; on n'y ajoute du suif ou de la cire que quand il est nöcessaire de donner ä la preparation beaucoup de consistance; quant aux principes actifs des onguents, ils sont extrö-mement varies, comme on pourra le voir dans le Formulaire. La preparation des onguents s'effectue toujours en deux temps: dans le premier, on fond les corps r^sineux et les corps gras, simulta-n6ment s'ils ont ä peu pros le m6me point de fusion, et successive-ment, en commenQant par les plus refractaires, s'ils fondent ä des temperatures tres-differentes; dans le second, on incorpore les principes actifs au melange, ä chaud, s'ils sont fixes, et ä froid s'ils sont volatils. L'application des onguents ä l'exterieur du corps se fait par des precedes simples et connus.
gg. Des Charges.
Les charges, qui correspondent assez exactement aux emplätres de l'autre medecine, sont des preparations magistrates de la m6me nature que les onguents, mais plus consistantes et plus resineuses que ces derniers. Elles ont pour excipients les resines, la poix, le goudron, les ter6benthines, etc. ; on y ajoute parfois de la cire, du suif, mais rarement des huiles ou des graisses molles, qui en dimi-nueraient trop la consistance ; les principes actifs sont des essences, des teintures, des extraits, des sets, etc. Leur preparation est, en general, trfes-simple etse rapproche de celle des onguents ; quant ä leur application, eile est toule speciale : on coule la preparation encore chaude sur la partie malade depouiliee de ses polls, et bien-töt eile y adhere avec force ; parfois on augmente sa solidite en re-couvrant sa surface libre avec des etoupes hachees. Enfin, la nature de ces preparations varie selon le but qu'on se propose d'at-teindre, comme on le verra dans le Formulaire.
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TOXICOLOGIE VETERINA1RE.
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INTRODUCTION.
On d^signe sous le nom de Toxicologie {}), comme l'indique le sens 6tymologique du mot, la science qui traite des poisons et de l'action funeste qu'ils exercent sur les 6tres vivants, action qu'on appelle intoxication ou empoisonnement.
La toxicologie vöt^rinaine, qui n'est qu'une partie de la toxico-logie g6n6rale, s'oecupe sp6cialement des poisons au point de vue de leur action sur les divers animaux domestiques.
Consid^r^e dans ses rapports avec l'ölaboration et l'application des lois, la toxicologie n'est qu'une partie spöciale, mais une partie importante de la m6decine legale.
Envisag6e au point de vue de ses connexions avec les autres sciences, la toxicologie est surtout tributaire de l'histoire naturelle et de la chimie, pour la connaissance des poisons consid6r6s en eux-mßmes, ainsi que pour leur recherche dans le corps des animaux apres la mort; eile Test de la physiologie et de l'anatomie, pour l'in-terpramp;ation de leurs effets et des 16sions qu'ils produisent dans l'organisme ;enfin, de la pathologic et de la thdrapeutique, pour l'ötude des symptömes de l'intoxication et pour l'institution du traitement raisonnö de l'empolsonnement.
L'6lude de la toxicologie Interesse le vöt^rinaire sous deux points de vue : sous le rapport thörapeutique et sous le rapport mödico-legal. Sous le premier rapport, en lui donnant les 616ments n6-laquo;essaires pour trailer avec succös les cas d'empoisonnement pour lesquels on röclamera son concours 6clair6; et sous le second, en lui fournissant les donn^es scientifiques propres ä le guider dans
(1) De toIixöv, poison, et Xöyo;, discours.
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Clements de toxicologie v^terinaire.
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la recherche du corps du dälit, lorsqu'il sera nomm6 expert, et que rernpoisonnement r^sultera d'un acte coupable susceptible d'filre puni par les lois civiles ou correctionnelles.
A ces deux points de Tue, le v6l6rinaire est done int6ress6 ä Studier avec soin tout ce qui se rapporle k la toxicologie, car cette science le met ä möme de servir ä la fois et les int6r6ts priv^s et les int6r6ts publics. En effet, lorsque Tempoisonnement est le r^sultat d'un simple accident, ses connaissances en toxicologie le mettront ämöme de porter aux animaux, dont la vie estmenaeöe, des secours prompts, intelligents et efflcaces; il servira done ainsi les int6r6ts de ses clients et travaillera, de plus, utilement ä sa reputation, car si, dans le traitement des maladies ordinaires, il partage les hon-neurs de la cure avec la force m6dicatrice de la nature, dans le cas d'empoisonnement, il pent, leplus souvent, revendiquerä son profit le succös obtenu. Lorsque, au contraire, I'intoxication provient d'un acte coupable, le v6t6rinaire nomm6expert est utileä la chose publique en 6clairant les juges de ses connaissances spöciales et en aidant ainsi ä l'application Equitable des lois civiles ou correctionnelles,
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DES POISONS EN GENERAL.
On donne le nom de poisons ä toutes les substances non assimi-lables qui sent douees d'une activite chimique ou dynamique teile, qu'en p6n6trant dans I'organisme par une voie quelconque, m6me en petite quantity, elles y d^terminent une maladie grave ou la mort.
Les poisons, d'aprfes la definition pr6c6dente, pr^sentent done trois caraetöres essentiels : ils sont non assimilables, ils agissent k fälble dose et leur action est prompte et tramp;s-6nergique.
Sans doute, cette definition, comme toutes celles qui embrassent un grand nombre d'objets de nature trös-variee, n'est pas tres-rigoureuse, mais nous l'adoptons k cause de son caraetöre de generality.
II est impossible, comme nousTavonsditaudebut de cet ouvrage, d'6tablir une distinction tranchöe entre les poisons et les medicaments; iln'y a, en effet, entre ces deux classes d'agenls qu'une difference du plus au moins ; de teile sorte qu'on transforme un poison en medicament en attenuant suffisamment la dose, et rcci-proquement, on fait un poison d'un medicament en exagerant la
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574nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;fiLltMENTS DE TOXICOLOGIE VfiT^RINAIRE.
quantil6 administr^e. Ces agents sont done identiques chimique-ment et dynamiquement, el, s'ils diffferent, e'est par la destination seulement. Cependant, il convient d'ajouter que, s'iln'existe aucun poison en dehors de la classse des medicaments, il est un grand nombre de remedes utiles qui deviendraient difficilement nuisibles ä l'organisme, quelle que soit du rests la dose ing6r6e.
II est plus facile de distinguer les poisons des effluves, des mias-mes, des venins et des virus, bien que ces divers agents puissent d6 terminer dans l'organisme des perturbations graves, des maladies mortelles, qui prdsentent de telles analogies avec I'empoison-nement, qu'on est parfois expos6 ä les confondre avec lui.
Les effluves et les MiASMES sont des matiöres organiques vola-tiles, v6g6tales ou animales, putr^fiees ou trös-putrescibles, qui, en p6n6trant dans les voies respiratoires avec l'air inspirö, sont ab-sorbös, vicient le sang des animaux et d6terminent des affections gangröneuses ou adynamiques. G'est lä une veritable intoxication seplique par les voies a^riennes, qu'on appelle souvent empoison-nement effluvien ou miasmatique.
Les venins sont des produits de s6cr6tion normale fournis par certains reptiles ou parquelques insectes, et qui, introduitsdans 1'd-paisseur des tissus et absorbes, d^terminent des d^sordres graves et parfois la mort comme les poisons.
Enfin, les virus sont des produits de s6cr6tion morbide, qui pren-nent naissance pendant le cours de cerlaines maladies, et qui, en penetrant dans l'organisme par une voie quelconque, y suscitent une maladie semblable a celle qui leur a donn6 naissance, et de plus, se reproduisent ä la maniere de quelques ferments.
Les d6sordres determines dans I'dconomie animale par les effluves, les miasmes, les venins et les virus, ont plusieurs caractferes coramuns; ils se ddveloppent plus particuliörement dans le sang ; ils provoquent unmouvement de decomposition de cefluide nutritif presentant de l'analogie avec les fermentations ; de plus, I'exp^-rience dömontreque ces divers agents n'infectent pas g6n6ralement l'^conomie quand ils y p6netrent par les voies digestives, car les liquides versus dans cet appareil paraissent de nature ä d^truire le plus souvent leur action malfaisante, tandis qu'ils favorisent celle des poisons en aidant ä leur dissolution, et partant, ä leur absorption,
Un autre caractfere remarquable de ces espöees de poisons organiques, e'estd'agir en tres-petite quantite et enquelque sorte ind6-pendamment de leur poids; tandis que faction des poisons ordi-
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naires est sous la d6pendance absolue de la dose qui a 6t6 absorb^e et m^lang^e au fluide nutritif. Les premiers agissent done d'une faQon essentlellement dynamique, ä la maniöre des ferments ; les seconds, au contraire, produisent leurs effets par un mode plus matöriel et souvent entiörement chimique.
La dose toxique des poisons depend d'abord d'eux-mfimes, e'est-ä-dire de leur nature chimique, des 616ments qui les constituent, ou bien encore de faction dynamique qu'ils d6terminent sur les centres nerveux; mais eile depend aussi des animaux sur lesquels ils doivent agir.
Le volume et le poids des animaux doivent d'abord 6tre pris en consid6ration, car il ne I'audra pas ^videmment la m6me quantity d'un poison donn6 pourtuer les petits animaux (carnivores), les animaux moyens (pores et petits ruminants), ou les grands herbivores (solipödes et grands ruminants). Mais ce n'est pas la seule condition organique dont on doit tenir compte : le regime des animaux, la nature des aliments dont ils se nourrissent, l'6tat de vaeuitö ou de plenitude du tube digestif, etc., sont aussi ä consid6rer. II en est demsect;me de la proportion relative du poids du corps au poids du sang, comme I'a si bien 6tabli M. Gl. Bernard. Ainsi, il est d6mon-tr6 par l'expörienceque les pelils animaux, plus riches relativement en fluide sanguin que les grands, supportent les poisons ä dose comparalivement beaucoup plus 61evöe que ces derniers. Les animaux qui viennent de prendre leur repas sont moins sensibles ä faction des matiöres toxiques que ceux qui sont h jeun, parce que leur sang, enrichi des produits de la digestion, est en proportion plus grande par rapport au poids du corps que chez les animaux ä I'^tat de vacuity. Le döveloppement du Systeme nerveux doit exer-cer aussi une grande influence sur le degr6 d'aclivitö de certains poisons ; mais cetle influence est encore peu connue. Cependant il est indubitable que les poisons dils narcotiques produisent chez les carnivores, dont le Systeme nerveux est tres-d6velopp6, des effets incomparablement plus dnergiques que sur les herbivores, qui ontce systeme beaucoup plus rudimentaire.
Du reste, I'action toxique des poisons est subordonn6e, comme les effets des medicaments, ä l'influence de diverses circonstances, qui tiennent les unes au poison lui-m6me, comme la forme et la dose ; les autres au sujet, tels que l'espöce, l'äge, le sexe, le temp6-rament, I'^tat maladif, etc. ; et quelques-unes au monde extörieur, comme le climat, la saison, le regime et I'habitude. Ce que nous avons dit au commencement de cet ouvrage (t. Iquot;, p. 86), relati-
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vement aux mödicamenls, s'appliquant en tous points aux poisons, nous n'avons pas ä y revenir.
II DES VOIES D'INTRODUCTION DES POISONS DANS L'ORGANISME.
Les molecules des poisons, pour arriver dans rintimit6 de l'or-ganisme, c'est-ä-dire dans le sang artäriel, passent par trois voies principales : par les bronches, par la peau et les solutions de con-tinuite, et par le tube digestif. Nous allons examiner successive-ment ces trois voies d'absorption.
I' Vole bronchiaue. — Les matiöres toxiques qui p6nfetrent dans la circulation par les voies respiratoires sont gazeuses ou volatiles. Ainsi les gaz d616töres, tels que le chlore, l'acide sulfhydrique, I'a-cide sulfureux, l'oxyde de carbone, l'acide carbonique, etc., lors-qu'ils arrivent dans les bronches avec I'air inspire, sont rapidement absorbös et m61ang6s au sang; si la quantity introduite dans les voies a^riennes est un peu notable, il pent en r^sulter un empoi-sonnement trfes-rapide et presque toujours mortel. De möme, les effluves et les miasmes, matiöres organiques en decomposition sus-pendues dans l'air et si pernicieuses ä la sant6 des animaux par suite du r61e de ferments sceptiques qu'elles peuvent jouer dans le sang, p^nfetrent 6galement dans I'organisme parla voie pulmonaire. Enün, certaines poussiöres m6talliques, comme celles du mercure, du plomb, du cuivre, etc., qui sont en suspension dans l'air des ateliers oü Ton travaille ces m^taux, oü Ton prepare quelques-uns de leurs composes, peuvent aussi 6tre absorb6s par les bronches, et donner lieu h. un empoisonnement gfri^ral plus ou moins grave, mais en general ä marchelente ou chronique,
2' Peau et •olations de continuite. — C'est la voie par laquelle I'empoisonnement se produit le plus rarement chez les animaux; il ne se manifeste guere, en elfet, que dans l'emploi de bains ou de lotions 6tendues contenant des composes solubles d'arsenic ou de mercure, ou Men encore quand on fait usage de caustiques absor-bables, comme ceux qui renferment de l'arsenic, du mercure ou du cuivre. Dans ces divers cas, les molecules de l'agent toxique, en p6n6trant peu ä peu ä une certains profondeur dans les tissus, sont saisies par l'absorption et port^es dans le sang en quantity parfois süffisante pour determiner une intoxication plus ou moins grave. On pent m6me aj outer que I'eschare formte pendant la cautfirisa-
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tion potentielle, et qui renferme toujours unc forte proportion de l'agent caustique, est susceptible de fournir aussi ä l'absorption des molecules toxiques capables de produire des d6sordres graves; aussi recommande-t-on d'avoir le soin, d^s que les premiers signes d'un empoisonnement de ce genre se manifestent, d'enlever la partie mortiüöe qui est, dans ces conditions, un foyer permanent de molecules actives.
3deg; Voics digresect;tiTlaquo;8. — Le plus grand nombre des empoisonne-ments qu'on observe chez les animaux ont lieu par rintroduction des agents toxiques dans le tube digestif. C'est par cette voie, en effet, que les animaux s'empoisonnent parfois eux-msect;mes en pre-nant leur nourriture; qu'ils sont empoisonnös accidentellement par 1'administration de certains medicaments donnas h trop forte dose, ou intentionnellement, par une action coupable deThomme, comme nous le verrons plus tard. Dans les voies digestives, la surface ab-sorbante 6tant trfes-6tendue et trfes-perm^able, les molecules toxiques y sont facilement absorb^es et arrivent rapidement dans le sang veineux; cependant, pour que rempoisonnement ait lieu par cette muqueuse, il faut une plus grande quantite de poison que par les autres surfaces, car le sang de la veine porte, charg6 des ma-t lores actives, rencontre sur son passage deux voies d'eliminalion : le foie et les broncbes. La premiere retient une partie des poisons fixes et la seconde chasse au dehors les poisons volatils. Or, comme rintoxication g6n6rale n'a lieu que par les molecules toxiques qui sont arriv6es dans le sang art^riel, on comprend qu'en raison de ces deux espfeces de cribles que le sang veineux doit traverser, il en faille de grandes quantit6s pour produire ce r6sultat.
Teiles sont les voies principales par lesquelles les poisons p6nö-trent dans rintimit6 de I'Drganisme ; il s'agit maintenant de suivre leurs molecules dans le trajet si compliqu6 qu'elles font ä travers les organes, une fois m61ang6es au sang, et täcber de p^ndtrer le m6canisme d'aprfes lequel elles d6terminent la maladie ou la mort.
Ill
MODE DE DEVELOPPEMENT DES EFFETS TOXIQUES DES POISONS ET DIVISION DES EMPOISONNEMENTS.
Mais avant de nous occuper de la partie absorböe du poison et de la suivre dans sa course ä travers I'organisrae, en un mot, avant d'6tudier rempoisonnement g6n6ral ou dynamique, il importede
Taboorin, S* Edition. — n.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 37
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voir si les matteres toxiques ne peuvent pas offenser parfois assez gravement les surfaces absorbantes pour causer la mort et, par consequent, s'il n'existe pas ce qu'on peutappeler un empoisonnement /oca/; enfln, il convient de voir si les voies d'^limination des poisons ne peuvent pas lt;Hre attaquees par leurs molecules ä leur sortie du corps et s'il ne pent pas en räsulter un empoisonnement localise.
A.nbsp;Empoisonnement local. — Parmi les surfaces absorbantes des poisons, qui pourraient 6tre assez gravement ofTens^es pour occa-sionner une maladie s^rieuse ou la mort, il faut ^carter tout d'abord la peau et les solutions de conlinuit6, car lä, les d^sordres causes par les agents irritants ou caustiques sont rarement assez in-tenses ou suffisamment 6tendus pour compromettre I'existence des animaux ; mais les autres surfaces d'absorption peuvent parfois 6tie alt^räes assez profondöment pour amener le d^veloppement d'une maladie grave oumfime entrainer plus ou moins rapidement la mort. C'est ce qu'il Importe d'examiner.
Si les gaz del^teres qui penetrent dans les voies respiraloires sont en meme temps irritants, comme le gaz chlore, l'acide sulfureux, par exemple, its peuvent determiner, sur la muqueuse des bron-cbes, des desordres graves, comme une violente inflammation ou une bemorrbagie, et amener ainsi une mort plus ou moins pro-chaine. Get accident, rare du reste chez les animaux, peut se pro-duiie cependant clans l'emploi des fumigations de chlore destinies k combaltre une maladie chronique des voies respiratoires ou h neutraliser le virus d'un logement infeclö par une maladie conla-gieuse ; on pourrait 6galement observer cet empoisonnement dans certains etablissemenls industriels oü Ton emploie en grand le chlore et les chlorures decolorants. II en est de möme pour l'acide sulfureux.
Toutes les matteres caustiques ou irritantes capables ou non de produire un empoisonnement göneraloudynamique, peuvent aussi, en p6n6trant dans les voies digestives, y determiner des dösordres maleries tels, qu'une maladie ties-grave ou mßine la mort en soit la consequence. Dans ce cas, rempoisonnement est purement local ou cbimique, etseconfondparsessymptomes etsescons6quences avec les maladies aiguesel suraigues du tube digestif, ainsi que nous le verrons plus tard.
B.nbsp; nbsp;Empoisonnement U.ialis.'-. — NOUS SUppOSBrOUS, pour le
moment, que les effels g6n6raux des poisons sur les liquides et les solides sont connus du lecleur, ct nous examinerons faction des
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molecules toxiques pendant la p6riode de leur 61imination. Or, il arrive parfois, quoiqueassez rarement, queces molecules offensent assez gravement las surfaces d'excrötion qui les rejettent au dehors pour produire une sorte d'empoisounement local d'un genre special, que nous appelons empoisonnement localisö. Nous citerons, comtne exemples d'un effet de ce genre, l'action des cantharides, de l'essence de t6r6benthine et des rösines, celle du colchique, qui irritent vivement les voies gönito-urinaires et provoquent quelque-fois une hömaturie mortelle ; les composes deplomb, qui determi-nent l'albuminurie ; ceux de mercure, qui d6teriorent si profonde-ment les glandes salivaires et les organes de la mastication; l'huile de croton-tiglium qui, m6me appliquee sur la peau, est parfois ab-sorbee et ensuite 61imin6e par les voies digestives en quantitö assez i-rande pour occasionner une superpurgalion inquiötante et mcme mortelle.
C. Empoisonnement general. — Maintenant que nous connais-sons le m^canisme d'aprfeslequel certains poisons, soit h. leur entree, seit a leur sortie du corps, döterminent des 16sions locales capables d'entrainer la mort, il nous reste ä examiner comment quelques-uns d'entre eux arrivent ä produire dans l'intimitö de l'organisme desdösordres assez graves ou assez multiplies pourdöterminer l'em-poisonnement general ou la mort des animaux. Ici, les difflcultes augmentent; car,pourp6netrerneUementle möcanismede l'intoxi-calion generate, il faut suivre en quelque sorte pas k pas les molecules toxiques dans les fluides natritifs et dans la tramedes organes, et, ce qui est plus difficile encore, essayer de döcouvrir le mode d'acüon de ces molecules actives sur les derniers 616ments de l'e-coiiomic animale.
Nousdevons faire remarquer tout d'abord que les molöcules des poisons qui ont £t6 absorbees et mölangecs au sang, peuvent 6tre de teile nature qu'elles altaquent chimiquement, dans ses elements conslitutifs, ce fluide essentiel, et l'amenent plus ou moins rapide-ment h un 6tat de diffluence incompatible avec la vie. C'est ce que font les poisons que nous appelons hematiques, et qui ont la pro-prielö de d^truire la constitution du sang en dissolvant plus ou moins rapidement ses 616menls organisables: Talbumine, la fibrine et les globules. Alors on observe des symptömes qui ont, comme nous le verrons plus tard, beaueoup d'analogie avec ceux des atfec-lions dites anömiques et typlioiques.
(j'est aussi en agissant sp6cifiquement sur le sang que d'aulres
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agents toxiques d6terminentunempoisonnement general enaU6rant ce fluide nutrilif, mais leur aclion estplutöt dynamique quechimi-que. G'est ainsi que les miasmes, les eftluves, certains virus qui tons sont des agents malfaisants, et quelques poisons, provoquent dans le sang un mouvement mol^culaire, une veritable fermentation putride qui entraine bientöt la destruction complete de l'orga-nisation de ce fluide si essentiel ä la vie. Alors I'empoisonnement est accus6 au dehors par des symptömes qui se confondent avec ceux des affections dites gangr6neuses ou sepliques, comme nous le verrons bientöt.
Enfin, un assez grand nombre de poisons veg^taux, d'une nature toute spöciale, döterminent Tempoisonnement gön^ral et la mort par un mteanisme tout different. Ces agents toxiques, qui sont sans action sur le sang et laissent ce fluide nutritif, au moins dans le principe, dans un 6tat d'int6grit6 parfait, paraissent concentrer toute leur activity sur les centres nerveux; ils dötruisent ou perver-lissent l'action de ces organes si essentiels ä un tel degrö, qu'il en resulle dans les principales fonctions une perturbation assez grave pour que la mort en soit le r6sultat plus ou moins immödiat. Du reste, ces poisons n'agissent pas tons de la möme maniöre : les uns ont surtout pour effet d'annuler la puissance nerveuse : c'est ce qu'on appelle les poisons narcotiques;\es autres de l'exalter ä un tel degrö, qu'ils l'öpuisent en peu de temps: ce sont les poisons excita-teurs ou tetaniqves. Dans ce genre d'empoisonnement, les symptömes sont tellement nets et caracUiristiques, que Ton n'öprouve aucune difficultö pour en reconnaitie la nature, ainsi que nous le verrons tout ä l'heure.
IV CLASSIFICATION DES POISONS.
Les poisons, de möme que les medicaments, etant fort nom-breux et trös-divers soit par leur nature, soit par leurs effets, on a senti de tout temps la n6cessite de les classer afin de rendre leur 6tude plus facile, plus möthodique et plus fruclueuse.
Mais pour les poisons, comme pour les agents therapeutiques, et plus m6me que pour ces derniers, les difficult^s d'une classification rationnelie sont grandes et presque insurmontables. Surquoi, en effet, faire reposer les bases d'une bonne classification des poisons? Est-ce sur leur origine, leur nature cbimique, ou leur mode d'action sur I'organisme, que sera bas6 cet arrangement m6tho-
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dique ? On s'est tour ä tour appuy^ sur l'une ou sur l'autre de ces consid6rations sans 6tre arriv6 ä un r6sultat acceptable-
La division des poisons en mineraux, vegetaux et animaux, fond6e sur l'origine de ces agents, est certainement l'une des plus simples et celle qui vient le plus naturellement ä l'esprit; aussi a-t-elle 6te adoptee dös Torigine de l'enseigneinent de la toxicologie dans les facullds de mödecine.
Malheureusement eile est par trop simple et ne pent compter, tout au plus, que comme point de depart d'une classification plus complfete des poisons. Cependant un des auteurs les plus recants et des plus connus de toxicologie, M. le docteur Flandin, a cru devoir l'adopter sans aucune modification ni complement dans son Traite des poisons (1).
Une classification bas6e sur la nature chimlque des poisons, clas-siGcation qui n'a pas encore 616 tentee ä notre connaissance, com-prendrait des corps simples, mfetalloides et m6taux, des acides, des alcalis, des akaloides, des sels, des essences, des huiles, des resines, etc. Mais cette classification, en rapprochant les agents toxiques d'a-pres leurs analogies chimiques, pourrait fort bien les öloigner au point de vue de leur action sur l'^conomie animale, ce qui aurait, au point de vue pratique, les plus graves inconv6nients. Aussi un arrangement de cette nature a-t-il peu de chance d'ötre adopts dans l'enseignement de la toxicologie.
Une aulre classification, fondöe ä la fois sur la nature des poisons et sur leur mode d'action dans l'organisme, est celle propos6e par M. le docteur Hoefer; ce savant distingue les poisons en meca-niques, chimiques et dynamiques.
Gelte distinction, ^raiment scientifique, est trös-rationnelle en tböorie, mais eile ne präsente que de faibles avantages au point de vue pratique; aussi ce n'est pas celle que nous adopterons.
La classification des poisons la plus g6n6ralement adopt6e encore aujourd'hui dans l'enseignement, malgr6 ses nombreuses imperfections, est celle proposöe depuis longtemps par Orfila dans son traits de Toxicologie.
Elle est fondle entiferement sur le mode d'action des poisons dans l'öconomie animale; eile range tons ses agents dans quatre grandes categories, savoir :
1deg; Les irritants; 2deg; les narnotiques; 3' les narcotico-acres et iquot; les septiques.
(I) Traiti des poisons ou toxicologie, Paris, 1846, 3 vol. in-8.
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Malgrö la grande autorit6 des auteurs qui ont pr6conis6 ces diverses classifications des poisons, nous ne saurions les admettre comme base de ce travail. 11 nous semble que Taclion aujourd'hui mieux connue des agents toxiquessur les diverses parties de l'orga-nisme permet de les classer d'une fa^on plus complöle et plusration-nelle. Nous allons d'abord, avant de faire connaitre la classification que nous proposons, exposer les principes sur lesquels eile repose.
Dansraccomplissement de tout acte vital, sensitif ou nutritif, il y a toujours faction simultan^e, concordante et solidaire de trois parties essentielles de rorganisme: les tissus, le sang et le Systeme nerveux.
Pour que les fonctions en general, et tout acte organique quel qu'il soit, m6me le plus obscur, puissent s'ex6cuter röguliferement, il faut que les tissus soient dans un etat d'intögritö parfaite et jouis-sent notamment d'un certain degr6 de fermetö et d'61asticit6 que Ton appelle tonicite; que le sang präsente une viscosity, une coa-gulabilite bien marquees et contienne en outre une quantity süffisante de globules ; enfin, que le systöme nerveux soit dou6 d'une Energie assez grande pour suffire ä ses importantes fonctions et notamment ä son action sensitive et motrice. Or, il se trouve pre-cis6ment que certains poisons, par suite de leur nature chimique, attaquent plus sp6cialement les tissus dans leurs 616ments analomi-ques, d6truisent leur structure et les mettent bientöt hors d'etat de continuer les fonctions. Les poisons de cette nature, qui correspondent assez exactement ä ce que Orflla appelle irritants, seront d6si-gn6s sous le nom de poisons des tissus ou poisons inflammatoires; ils seront subdivisds, selon leur degrö d'activitö, en corrosifs et en iri'i-tants. Ils constituent aussi ce que certains auteurs appellent les poisons locanx. Quand ils sont solides ou liquides et qu'ils sont in-g^res, ils d6terminent la morten enflammant profondement le tube digestif; et, lorsqu'ils sont gazeux, ils determinent le rnöme r^sultat en irritant les voies respiraloires.
D'autres poisons, tout en irritant plus ou moins fortement les surfaces oü on les applique, semblent porter leur action sur le sang; lorsqu'ils ont 6t6 absorbds, ils dissolvent plus ou moins rapi-dement ses elements organisables et communiquent ä ce liquide essentiel une grande fluiditö et un 6tat de diffluence tel, qu'il de-vient impropre ä l'entretien des fonctions et des actes les plus im-portants de la vie. D'autres agents toxiques, quiagissent ögalement sur le sang, ddterminent la destruction rapide de ce fluide nutritif en provoquant dans son sein une sorte de fermentation putride.
Tons ces poisons, que nous appellerons hemaiiques, pour indiquer
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la partie de Torganisme sur laquelle ils agissent plus particuliöre-ment,forment deux categories distinctes, lesalterants et lesseptiques.
Enfin, un grand nombre d'agents toxiques, principalement ceux qui sont tir^s des plantes, portent leur action d'une maniamp;re sp6-ciale sur les centres nerveux, et en d6trulsent ou en exaltent les fonctions principales et notamment la facult6 sensitive et motrice. Ces poisons, que nous appellerons nerveux ou nervins, se subdivi-sent assez naturellement en narcotiques, ou ceux qui döpriment les facultös du systamp;me nerveux, et en excitateurs ou tetaniques, ceux qui exaltent la sensibility et la mobilite d6volues a la moelle öpiniöre.
Teile est la classification des poisons que nous avons cru devoir adopter; sans doute eile est trös-imparfaite et on pourrait faire va-loir centre eile bien des arguments s^rieux; on pourrait notamment lui adresser ce reproche, que beaucoup de poisons pourraient 6lre ranges ä la fois dans deux et quelquefois m6me dans les trois categories 6tablies. L'objection est en effet fondle; mais, malgre tous nos efforts, il nous a 616 impossible d'eviter cet inconvenient, qui tient sans doute ä la nature des choses.
Acides mmtsect;raux concentres.
Acide oxalique cristallise.
Acide ac^tique cristallisable.
Alcalis caustiques.
Sulfures de potasse et de soude.
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I Poisons corrosifs..
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Bichromate de potasse.
Phosphore, brome et iode.
Chlorures de zinc et d'antimoine.
Bichlorure de mercure.
Biiodure de mercure.
Cyanure de mercure,
Oxyde rouge de mercure.
Carbonates alcalins.
Ammoniaque liquide. . Chlorure de baryum. I Hypochlorites alcalins et calcaire. I fimiStique on tartre stibilt;5. 1 Acetates et Sulfate de cuivre. I Nitrates d'argent et de mercure. / Sulfures d'arsenic. j Sulfate de zinc.
AcStatc:s do plomb.
Alcool concentre.
Essences de lavande et de töröbenthine.
Colchique d'autölnne et seilte maritime.
Euphorbe, garou et hellebores.
Sabine et staphisaigre.
Hnile de croton-tiglium. \ Cantharides.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;t
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1deg; Poisons
INFLAMMATOinES.
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Poisons irritants..
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584nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ELEMENTS DE TOXICOLOGIE VETERINAIRE.
Sels alcalins. Composes d'arsenic.
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; d'antiraoine. /Poisons alterants .../ — dc mercure.
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; decuivre.
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; de plomb. Poisons 1 | — d'iode, de htome et de chlore.
HiMATIQüES. \nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;l Gaz mi^res,
Seigle ergotß.
j Pain moisl. '.Poisons septiques...\ „ . ...
J Canthandine.
Effluves et raiasmes.
Virus septiques.
Acide cyanhydrique.
Cyanure de potassium.
Ether et chloroforrae.
Opium et ses alcoloides.
,„ .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;..nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ,' Belladone et jusquiame.
/Poisons narcotiques.( _nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;,
' Stramoine et mandragore.
Tabac et cigue.
Digitale et aconit.
Poisons /nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;\ Camphre.
nerveux.I 1nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; . Alcooliques.
Noix vomique et ses alcaloides.
Ffeve de Saint-Ignace.
Upas tieute.
Poisons t^taniques.. ', Sumac vin^neux.
j Ecorce de fausse angusture.
f Bois de couleuvre.
\ Redoul.
Quoi qu'il en soit de cetle classification des poisons, nous devons faire remarquer que, lorsqu'un empoisonnement survient, il doit amp;treenvisage ä deux points de vue differents: s'il est spontane ou m6-me accidentel, il constitue un accident morbide d'un genre special r^clamant des soins particulierset vigilants comme toute autre ma-ladie; c'est l'empoisonnement au point, de vue therapeutique ; Aans le cas, au contraire, oü l'intoxicalion est le r^sultat d'un acte in-tentionnel et coupable de rhommo, la question change de nature eile praticien prend alors un double caractöre : il agit comme m6-decin pour combattre raccldent, et comme expert, pour conslater les effets du poison et sa nature. Dans ce cas, c'est l'empoisonnement au point de vue medico-legal. Nous allons, dans deux chapitres dis-tincts, trailer de l'empoisonnement ä ces deux points de vue differents.
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Clements de toxicologie v^iterinaire.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 585
CHAP1TRE PREMIER
DE L'EMPOISONNEMENT AU POINT DE VUE THfiRAPEUTIQUE.
La maniöre la plus rationHelle d'envisager rempoisonnement sous le rapport de la thörapeutique, c'est de le consid6rer comma une maladie sp6ciale dent les poisons sont les causes. Cette mala-die porte le nom d'mtoxicaiion ; on pourrait aussi lui donner le nom de ioxicopathie ou maladie du poison, comme on appelle pAar-macopathie la maladie mödicamenteuse ou medication. Le v6t6ri-naire est plus fr^quemment appel6 ä donner des soins aux animaux qui sont victimes d'un empoisonnement spontan6 ou accidentel qu'il n'est charg6 de traiter des animaux empoisonn6s intentionnel-lement et d'en faire l'objet d'un rapport judiciaire, car] c'est un 6v6nement nssez rare. Par cela m6me que nous consid^rons I'em-poisonnement comme une maladie, nous aurons ä examiner suc-cessivement, comme dans toute affection morbide, ses causes, ses symplömes, ses lesions, son diagnostic, son pronostic, sa marche, ses termihaisons et son traitement.
1deg; Causelaquo; ou oripine de l'empoisonnement. — Les Causes de 1'intoxication sont mieux connues que celles de beaucoup d'autres maladies; aussiaurons-nous moins i\ consid6rer ces causes en elles-mßmes, que les circonstances dans lesquelles elles agissent etle me-canisme d'aprfes lequel se produit rempoisonnement.
On doit distinguer trois espöees d'empoisonnement eu ^gard aux circonstances dans lesquelles il se produit : Vempoisonnement spontane, Vempoisonnement accidentel et Yempoisonnement intentionnef.
A. Empoisonnement spontane. — Nous appelons ainsi I'intoxi-cation qui se produit d'elle-möme et sans l'intervention de rhomme.
Cette espamp;ce d'empoisonnement a sa source dans I'alimentation ou dans Tair respir6, ainsi que nous aliens le voir.
a. Alimentation. — Les animaux domestiques, dont I'inslinct de conservation est moins d6veIopp6 que celui des animaux sauva-ges, sont exposes ä s'empoisonner eux-m6mes lorsqu'ilssont presses par la (aim, soit dans les champs, soil dans l'habitation de Thomme.
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Cela arrive surlout aux herbivores et principalement aux ruminants, dont le sens du goüt est peu d6velopp6. II se rencontre sou -vent, soil dans l'herbe des pacages, soit dans celle qu'on leur dis-tribue ä Triable, des plantes v6n6neuses que les animaux, affam^s ou tromp6s par leurs sens, mangent en quantity süffisante pour s'empoisonner. Les plantes qui donnent le plus souvent lieu h un empoisonnement de ce genre sont surtout lecolchique d'automne, si commun dans les prairies naturelles; lacigug, qui se trouve par-fois dans les prairies artificielles et plus souvent encore dans les sarclures des jardins et des r6coltes; le tabac, qui est cullive en grand dansun certain nombre de d6partements pour lesbesoins de l'industrie; un certain nombre de renonculacöes; le seigle ergole, la nielle, si communs dans les r6sidus du vannage des c6r6ales, etc.
Les petits animaux, tels que le pore, le chien, le chat et les animaux de basse-cour, qui vivent auprös ou dans l'habitation de l'homme, sont exposes comme ce dernier ä 6tre empoisonn^s par des aliments qui ont 6t6 pr6par6s ou qui out s6journ6 dans des vases en cuivre ou en zinc mal entretenus. 11s peuvent 6tre aussi victimes de l'action de certains condiments employes ä dose exa-g6r6e, tels que le sei marin par exemple, et surtout la saumure ; ou bien encore par certaines preparations toxiques employees dans les habitations ä la destruqtion des souris et des rats, etc.
6. Air respire. — 11 peut se ti'ouver dans Fair atmosph^rique des principes volatils ou trös-divis6s, ou encore des Emanations or-ganiques, qui deviennent le point de depart d'un empoisonnement plus ou moins grave chez les animaux. Ainsi le mercure en vapeur, comme on le remarque chez certains ouvriers, tels que les do-reurs, les miroitiers, etc., donne lieu ä ['empoisonnement des animaux qui vivent dans la maison ou dans Tatelier, comme les chiens, les chats, certains oiseaux, etc. Les poussiöres m6talliques repan-dues dans I'air, comme on le remarque dans les usines oh Ton prepare les composes de plomb, de zinc, de cuivre, etc., peuvent aussi occasionner une intoxication par la voie pulmonaire chez les animaux qui habitent ou qui travaillent dansces fabriques. Un certain nombre de gaz, tels que le chlore, l'acide sulfhydrique, 1'acide sulfureux, l'acide carbonique, l'oxyde de carbone, etc., peuvent se trouver r^pandus accidentellement en assez grande quantity dans les habitations des animaux pour determiner un empoisonnement mortel par asphyxie. Enfln, les effluveset lesmiasmes, matteres v6g6tales et animates alterees et trts-volatiles, lorsqu'ellcs
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sont röpandues dans l'air en quantite süffisante, peuvent ögale-ment donner lieu ä un veritable empoisonnement septique.
B. Empoisonnement accidenfel. — Ce genred'empoisonnement a sa source dans l'emploi des medicaments ä dose exag6r6e par un praticien ignorant ou inexp6riment6 ; la mMicamentation est done Ja source habituelle de rempoisonnement accidentel. C'est ce qu'il importe d'exatniner.
Uedicamentation. — Lorsque les medicaments actifs sont employes ä dose exageree,ils deviennent de veritables poisons etdeter-minent une intoxication plus ou moins grave. Get accident est presque toujours le fait des personnes ignorantes qui se permettent d'administrer aux animaux malades, soit par la bouche, soit par l'anus, des medicaments dont ils ignorent les vertus et le degre d'aelivite; cela arrive d'autant plus aisement que lous les empiri-ques ont une preference tres-deeidee pour les medicaments les plus energiques et qu'ils les admimstrent presque toujours ä des doses excessives. Ce genre d'empoisonnement peut 6tre aussi le fait, quoique trös-rarement, du veterinaire lui-m6me; c'est ce qui arrive, par exemple, lorsque le praticien, par suite d'une erreur dans la dose ou d'une suseeptibilite exageree du sujet, prescrit un medicament en trop forte quantite; l'erreur peut aussi provenir du pharmacien qui a prepare le remöde et qui, par inattention ou une lecture erronee de la prescription, a force la dose prescrite; mais le plus souvenl les accidents de ce genre sont occasionnes par les personnes chargees de l'administralion des remfedes. G'est ainsi qu'une preparation pharmaceutique destinee ä 6tre inger^e ä dose fractionnee et clans un temps donne, est souvent administr6e en une seule fois et peut donner lieu ä un intoxication; enfin, un medicament formul6 pour 6tre administre par la bouche Test quel-quefois par l'anus et reciproquement, ce qui peut entrainer des accidents plus ou raoins graves. Des fumigations medicamenteuses limitees oulibres avecdesgaz ou des vapeurs, et donnees sans me-nagement, peuvent aussi occasionoer une intoxication par la voie pulmonaire; c'est ce qui peut arriver avec le gaz chlore, les vapeurs d'iode, celles d'arsenic, de sulfure de mercure, d'opium, de belladone, etc. Enfin, des caustiques trfes-energiques et veneneux, comme ceux qui sont ä base d'arsenic ou de mercure, appliques sur une solution de continuite, sur une tumeur, ou introduits sous la peau, peuvent figalement donner lieu ä un empoisonnement
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par absorption interstitielle. On peut en dire autant, quoique I'ac-cident seit rare, de certaines applications, lotions ou bains employes sur la peau, surtout quand elles sont h. base d'arsenic ou de mercure.
G. Empoisonnement inientionncl.— L'cmpoisonnement des ani-maux par un acte volontaire et pr6m6dit6 de rhomme est heureu-sement chose assez rare; il est surtout beaucoup moins frequent que celui qui a lieu d'hommeähomme. Cependant on observe de loin en loin quelques-uns de ces actes r6pr6hensibles. Ils peuvent avoir divers motifs. Ainsi, rempoisonnement peut 6tre le r^sultat d'un ressentiment centre Tanimal ou les animaux qui en sont vic-times. C'est ce qui arrive surtout pour les chiens de garde, hargneux et mdchants, qui attaquent et mordent les passants : une boulette empoisonn^e est souvent le moyen employ6 pour lirer vengeance d'une attaque brutale, surtout quand le propriötaire du chien ne tient pas compte des reclamations qui lui sont adress6es. Les animaux qui causent des d6pr6dations journaliferes dans des recoltes, comme cela arrive aux oiseaux de basse-cour, aux pores, aux mou-tons et möme aux grands herbivores, sont souvent victimes de blessures ou d'empoisonnements de la part des propri6taires lds6s ou de leurs serviteurs. Enfln, nous placerons parmi les empoison-nements intentionnels, mais non coupables, puisqu'il se fail dans un interfit public, la mesure que prend parfois Tautorite d'une ville, et qui consiste ä refiandre sur la voie publique des preparations empoisonnäes destinies ä detruire les chiens erranls ou mal sur-veilies.
II arrive aussi que rempoisonnement de certains animaux do-mestiques a pour mobile le ressentiment ou la jalousie de l'em-poisonneur contre le possesseur des animaux empoisonnes ; dans ce cas, I'agent toxique est mis ä la portöe des animaux, mdlangö ä des aliments ou ä des boissons. C'est surtout dans ce cas que rempoisonnement peut donner lieu ä une action correctionnelle et que le veterinaire est appeie ä eclairer la justice de ses lumiferes sp6ciales.
2deg; Sjmptomes de l'empoiaonnement. —L'intoxicalion etanl une maladie particuliamp;re, due ä une cause determinee mais souvent inconnue au moment de l'accident, soit des proprietaires des animaux, soit de Thomme de Tart, pr6sente deux series de sym-ptömes : des symptömes communs ä tous les empoisonnemenls, et
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des symptömes .particuliers dependant de la nature de l'agent toxique qui exerce son action sur I'organisme. II Importe d'^tudier avec soin las uns et les autres.
A. Symptömea communlaquo; a ionraquo; lea empoisonnementii. — On
donne souvent dans les trait6s de toxicologie, comme un caractere essentiel des symptömes de l'empoisonnement, leur soudaiuete el leur gravity rapidement croissante. Cela pent (Hre vrai poui-l'homme et l'Mre 6galement ä regard des carnivores et des omni-vores, animaux qui ont aussi la faculty de vomir; mais cela n'est pas compl6lement exact pour les herbivores, animaux qui nevo-missentpas, et qui, de plus, ont un degr6 de sensibilit6 assez mo-d6r6 pour ne pas sentir les premieres atteintes de l'agent toxique. Aussi n'est-il pas rare de voir de grands herbivores n'accuser la presence d'un agent irritant et möme corrosif, dans le tube digestif, qu'un certain nombre d'heures apres son Ingestion ; cela est surtout vrai des poisons inüammatoires donnas ä. l'dtat solide, et notamment de l'acide ars6nieux, dont les eüets ne se manifesten t souvent que six ou douze heures apres I'accident.
Quoi qu'il en soil, quand un agent toxique a pdnetr6 dans I'orga-nisme par une voie quelconque, les symptömes de l'empoisonne-ment ont trois sources principales : le tube digestif, la circulation et la respiration, et le systfeme nerveux. Les signes les plus apparents peuvent ötre relatifs ä Tun ou ä l'autre de ces appa-reils, selon la nature du poison; mais, en g^nöral, ces trois ordres de symptömes ne font jamais damp;'aut. G'est ceque nous aüons faire voir dans l'esquisse rapide qui va suivre.
Les troubles de la digestion dans le cas d'empoisonnement sont en g6n6ral accuses par la perte de l'appdtit, l'augmentation de la soif, par une bouche chaude, päteuse el quelquefois ^cumeuse ; par des nausöes, des vomissements ou des efforts pour vomir; par un ventre plus ou moins volumineux, gonüö el douloureux; par des borborygmes, des vents, des coliques plus ou moins vives, continues ou intermillentes; par des d6f6cations r^pölöes, une diar-rh6e plus ou moins intense, accompagnee du rejet de matteres föli-des, sanguinolenles, etc.
Les perturbations qui surviennentdans les fonclions charg6es de la sanguification (respiration et circulation), par suite de l'action d'un poison, varient beaucoup selon la nature de l'agent toxique.
Gependant on peut dire qu'en g6n6ral, dans le principe, la circulation et la respiration sont plus ou moins acc616r6es el souvent
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rngme irreguliöres et laborieuses ; il est rare que les deux fonc-lions ne participent pas en m6me temps et au möme degrö ä cette emotion toxique ; pourtant on remarque parfois une modification assez profonde de la circulation, sans derangement notable de la respiration; e'est ce qui se voit par exemple au d6but de 1'empoi-sonnement arsenical. Le contraire se remarque plus rarement, ccpendant on pent I'observer dans rintoxication par la noix vomi-fjue. Puis-, plus tard, quand le sang a subi une allöration profonde, la circulation est fortement modifi6e, et ce que Ton remarque alors de plus caract^ristique, e'est une discordance complete entre les mouvements du coeur, qui sont tumultueux at forts, et les batte-ments du pouls, qui est souvent petit, mou et filant. Mais, ä dater de ce moment, la respiration s'acc61öre ä son tour, comme pour corriger par une oxyg^nation plus fr^quenle les alterations materielles et vitales que le sang a d6jä subies. Toutefois ces efforts res-piratoires et circulatoires sont bientöt frappös d'impuissance ; ce qui le prouve e'est le refroidissement graduel de la peau et des parties phicees en appendices, les sueurs froides et visqueuses qui apparaissent sur divers points du corps, röpuisemenl rapide des forces, la teinte rouge safranee de la conjonctive, les engorgements tedemateux des regions declives, röquilibre instable des animaux, leur amaigrissement rapide, etc., etc.
Les atleintes porlees au Systeme nerveux par les poisons, sont primitives ou consecutives ; elles sont primives ou essentielles quand Tagent toxique appartient äla classe des poisons nerveux (narco-tiques ou excitateurs) ; elles sont au contraire consecutives ou accessoires lorsque le poison est inflammatoire ou hematique. Dans tons les cas, les d6sordres nerveux d6butent presque toujours par de l'agitation, de l'inquietude, des tremblements musculaires, des mouvements convulsifs, etc. Puis, si le poison appartient ä la ealegorie des narcotiqucs, on remarque la diminution de la sensibi-litc gönerale, de l'engourdisscment musculaire, parfois de la para-lysie, de la pesanleur de tete, des verliges, de la stupeur, etc. Si, au contraire, le poison est un excitaieur, comme la noix vomique el ses analogues, lasensibilite etla motilite sont considerablement augmentees, tantöt d'une manicre intermittente, tantöl d'une ma-niere continue, selon lagravite de I'intoxication.
Telssontles symptomes commuus ä tons les empoisonnements, et on pourrait dire a loutes les maladies, car rintoxication est une veritable alfeclion morbide, ainsi que nous l'avons deji 6tabli et que la suite le prouvera; seulcment les trois series de symptomes
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varient en intensity relative selon que l'agent toxique appartient ä l'une ou ä l'autre des trois categories principales que nous avons 6tablies parmi les poisons. C'est ce qui nous reste ä examiner maintenant.
B. SMnptomes speciaux. — Par symptötnes spöciauxnous n'en-tendons pas indiquer ici les signes individuels de Taction de chaque poison, puisqu'ils ont et6 döcrils dans le corps de l'ou-vrage ; mais senlement ceux qui appartiennent en commun aux groupes principaux que nous avons ötablis panni les agents toxi-ques. Nous allons done examiner successivement les signes de rintoxication paries poisons inQammatoires, les poisons hömatiques et les poisons nerveux.
(i. S}nifgt;ibmi-H de l'empoisonnemcnt pur les poisous liiflamma-toires. — Dans l'intoxication par les poisons de cet ordre, tires des trois regnes de la nature, mais principalement des min^raux, les signes predominants appartiennent nalurellement au tube digestif, surlont si, comine c'est le cas phis ordinaire, ils ont ete in-troduits dans cet appareil. Ils sont fournis par la bouche et le pha-rvnx, par restomac et les intestins, ainsi que par les grandes lonclions. liludions done ces trois sdries de symptömes.
Bouche et pharjnx. — Dans uii empoisonnement de ce genre, les premiers signes sont fournis par les organes de l'entröe des voies de la digestion, qui sont tout d'abord atteints par l'agent irritant qui p6netre dans cet appareil. La bouche etant irrit^e plus ou moins fortement, lesanimaux agitenlla languesans cesse, mächon-nentcontinuellement, rejetlent de la salive souvent sanguinolente ; si on ouvre cette cavitö, les animaux se defendent ä cause de la douleur qu'ils öprouvent; la buccale est d'un rouge plus ou moins fence, exeori^e en plusieurs points, r6pUh61ium est enleve sur la langue, les geneives sont saignantes, les dents diversement ta-cli6es, etc. La pression exercee sur la gorge developpe souvent de la douleur; aussi la deglutition des solides est parfois impossible, et celle des liquides toujours douloureuse ; quelquefois les mueositös pharyngiennes, les aliments et les boissoos, surtout chez les herbivores, reviennent par les cavitös nasales et salissent le pourtour des naseaux, etc.
Eatomac. — Les signes fournis par l'estomac dans l'empoison-nement inllammatoire, consistent d'abord dans la perte de l'appetit et bcaucoupplus rarement dans celle de la soif ; au contraire, dans
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le principe, les animaux recherchent avec avidity I'eau qu'on leur pr6sente comme pour 6teindre en quelque sorte le feu Interieur quiles d6vore ; ce n'est que quand l'^vönement est d6jüi ancien et que les animaux touchent ä leur fin qu'ils refusent les boissons, sans doute ä cause de la difficult^ de la deglutition. Chez les animaux qui peuvent votnir, comme les carnivores et le pore, des naus6es, suivies bientöt de vomissemenls, ne tardent pas h surve-nir; les animaux rejettentäplusieurs reprises desmatiöres muqueu-ses, glaireuses ou sanguinolentes ; ceux qui ne peuvent 6vacuer leur estomac par I'oesophage, comme les herbivores, ont des bäille-ments frequents, des nausees, du hoquet, font des efforts infruc-tueux pour vomir, s'agitent sans cesse, ont des coliques, etc.
intesUns. — A mesure que la matifere toxique p^nfetre dans les intestins et qu'elle en offense la muqueuse, il se döveloppe dans l'abdomen des symptömes Ires-nombreux et plus ou moins carac-teristiques. On entend d'abord des borborygmes plus ou moins bruyants, les animaux expulsent d'abord des vents; puis h diverses reprises, des excrements avec leur consislance normale; souvent le ventre se gonfle et devient douloureux h la pression; les animaux s'agitent, se tourmentent, tröpignent, accusent des coliques plus ou moins vives; les herbivores regardent leurs flancs, les cbiens se couchent ä plat ventre sur le sol frais; bientöt une diarrh6e plus ou moins abondante se declare, d'abord inodore, puis infecte et souvent sanguinolente; l'expulsion des matteres se fait avec dou-leur, tenesme, la muqueuse du rectum est d'un rouge foncö, parfois ecchymosee, etc., etc.
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Grandes fonetions. — Ind6pendamment dessignes fournis parle tube digestif, I'empoisonnement inflammatoire est encore caraetö-ris6 par des symptömes g6n6raux r6v616s par les grandes fonetions. Ainsi, dans un premier temps, la respiration est accölör^e, pr^ci-pit6e et saccadöe, accompagn^e parfois d'une toux fr6quente et douloureuse; la circulation est 6galement acc616r6e, souvent irr6-guliere, avec un pouls grand ou serr6, salon les cas; les muqueuses apparentes sont rouges, injectöes; les yeux sont saillants, baign6s de larmes et indiquent la souffrance; la peau est chaude et souvent couverte de sueur; les urines sont rares et leur expulsion est difficile ; on remarque de l'agitation, de l'anxi^tö, et parfois des mou-vements convulsifs dans les muscles des membres et de la face, etc. Puis, dans un deuxiöme temps, ä mesure que les souffrances se pro-
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longent et que les forces s'^puisenl, on remarque d'autres symp-tömes : la respiration deviant plus calme; Fair expire est moins chaud; la circulation dans le coeur est bruyante et tumultueuse, tandis que celle des artöres est concentröe, irr^guliöre et labo-rieuse; le pouls est pauvre et filant; les muqueuses prennent une teinte safran6e; la chaleur gönörale baisse, surtout dans les parties placöes en appendice; la peau se couvre de sueurs früides et vis-queuses; les membres flechissent sous le poids du corps, parfois ils se paralysent, et alors les animaux tombent, s'6tendent sur le sol et ne tardent pas ä mourir.
On peut se demander si les signes fournis par le tube digestif varient dans la rapidit6 de leur döveloppement et dans leur inten-site, selon qu'ils sent produits par des poisons corrosifs ou par des poisons irritants. L'expörience ne s'est pas encore prouonc^e nette-ment sur ce point; cependant on sait que les effets des poisons de cette classe sont d'autant plus prompts et d'autant plus intenses que ces agents sont plus actifs et surtout qn'ils sont dans un 6tat de dissolution plus complöte.
Lesions. — Les lamp;ions qu'on trouve dans le tube digestif lorsque les animaux succombentä Faction des poisons inflammatoires, sont en gdnöral tr6s-prononc6es et caracteristiques. Elles se rencontrent dans la boucbe etle pbarynx, dans l'estomac et les intestins, comme nous aliens le demontrer.
Les alterations de la bouche et du pharynx varient n6cessaire-ment selon la nature du poison et surtout selon son 6tat physique; lorsqu'il est solide, il irrite peu, en general, l'entröe des voies digestives; s'il est liquide et simplement irritant, il determine une rougeur tres-prononc6e de la muqueuse de la bouche et de la gorge; enfin, s'il est corrosif et dissous, comme les acides, les alca-lis caustiques, le sublim^ corrosif, etc., par exemple, il pent en resulter les 16sions les plus variöes et les plus graves, telles que renlevement et la dissolution de l'epithamp;ium, la destruction partielle ou totale de la muqueuse, la formation d'eschares plus ou moins 6paisses, etc.
Dans l'estomac, les lesions varient aussi beaucoup en intensity et en nature, selon les mömes circonstances; ainsi, si le poison est h l'^tat solide, le sac droit et les parties les plus döclives du viscöre sont seules atteintes; la lesion peut consister en une ecchymose, une eschare, une ulc6ration ou mßme une perforation; si, au con-traire, l'agent toxique est liquide et corrosif, il attaque toute la Tarülhin, 3c edition. — II.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;3 8
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face interne de l'estomac, dissout r6pith61ium d'abord, puis la muqueuse, ct peut produire en peu de temps des lesions tramp;s-graves et irremcdiables, telles que des ulc6rations, des perforations, etc.; enfin, si le poison, quoique k l'ötat liquide, est simplement irritant, il produit line inllammation plus ou moins intense, mais en general uniforme de toute la surface interne de l'estomac.
Les lesions de l'intestin, toutes choses egales d'ailleurs, sont g6-n6ralement moins graves que celles de l'estomac, ce qui tient ä ce que le poison se neutralise en partie ä mesure qu'il chemine dans les voies digestives, et ä ce qu'il se möle aux liquides de l'intestin et perd ainsi une grande partie de son activity. Toutefois, les poisons solides, surtout quand ils sont pen solubles, comme l'acide arsönieux, par exemple, peuvent parvenir indissous ä une certaine profondeur dans l'intestin ety produire les mSmes 16sions que dans Teslomac. Du reste, l'inflammation que les poisons corrosifs et irritants d^terminent sur la muqueuse intestinale, et dont le degrö l'mtensite peut varier ä rinüni, est gön^ralement dislribu6e trös-inögalement dans l'intestin : faible au commencement et h la fin de l'intestin gr61e, eile est plus intense au milieu; mais c'est surtout dans le coecum et les grosses courbures du colon qu'elle präsente le plus d'intensitö.
b. Symptomes de l'empoisonnement par les poisons hematianes ou poisons du sang. — Les poisons compris dans cette catögorie se subdivisent en alterants et septiques, dont les effets, les symptömes et les 16sions sont un peu difKrents. Toutefois, comme l'intoxica-tion däterminöe par ces deux series d'agents toxiques präsente un assez grand nombre de symptömes communs, nous allons d'abord les faire connaitre, puis, ä la fin, nous exposerons les signes qui caraetärisent plus particulierement l'empoisonnement septique.
Les poisons bämatiques sont douäs, pour la plupart, de propriä-t6s irritantes; mais quand ils pänötrent dans la circulation ä dose modäräe, souvent räpetee, leurs effets locaux sont nuls ou peu prononcös, et, en tout cas, deviennent trös-accessoires. Leur action principale, comme l'indique leur nom, se porte surtout sur le sang.
L'action des poisons altärants et des poisons septiques sur le fluide sanguin est indiquäe au dehors par des symptömes qui for-ment deux categories distinetes : les symptömes primitifs et les symptömes consecutifs. Dans une premiöre päriode, en effet, ces
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poisons döveloppent une sorte de mouvemenL febrile, caractörisö principalement par une circulation pr6cipitee et concentr^e, une respiration acc616r6e et parfois laborieuse, une soif vive, la rou-geur des muqueuses apparentes, r616vation de la chaleur g6n6-rale, etc. Mais, au bout d'un certain temps, en general assez court, ce mouvement de flövre cesse ou plutöt change de caractere et prend rapidement une sorte de teinte adynamique. On remarque bientöt cette discordance entre les mouvements du coeur et ceux iles artöres, qui caract^rise toute alteration du sang un pen marquee ; ainsi, pendant que les battements du cceur sont forts, pr6ci-pitös el tumultueux, ceux du pouls sont concentres, pelits et fai-bles; la respiration est accel6r6e, anxieuse, et l'air expir6 presente une temperature peu elevee. Les muqueuses apparentes sont jau-nälres, intiltröes et parfois couvertes de p6t6chies; la temperature du corps baisse graduelle men t, surtout aux oreilles, aux comes, aux membres, et la peau se couvre bientöt de sueurs froides et vis-(jueuses; la sensibilite generate diminue, ainsi que les forces ; il y a abattement, marche vacillante, station incertaine d'abord, puis impossible; on remarque alors un amaigrissement rapide du corps des oedfemes dans les parties declives, parfois des tremblement musculaires, des convulsions partielles et finalement une paraplegic qui precede de peu de temps la mort (Voy. Arsenic, Mercuriaux, Emelique, lode, etc.).
Lorsque ralteralion du sang est l'ceuvre des poisons sepliques, on observe, independamment des symptömes precedents, quelques signes spöciaux et caracleristiques, tels que, notamment, une sedation rapide et complete des forces, un air expire froid et fetide, un jetage sanguinolent, l'engorgement des ganglions lymphatiques et surtout ceux de Tauge; des muqueuses livides et couvertes de petechies; des urines rares et teintes de sang; les cedömes froids aux parties declives et souvent au bout du nez, chez le cheval; parfois ily a anasarque generate; enfln, symptöme plus caracterisLique encore, l'apparition sur divers points du corps de tumeurs emphy-semateuses et gangreneuses, comme dans les maladies septiques [Voy. Cantharides, Seigle ergote, etc).
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Lesions. — Les alterations principales qu'on remarque ä l'au-topsie des animaux morts par suite de Faction des poisons alterants ou septiques, se trouvent dans la poitrine et surtout dans'le coeur. Get organe est presque toujours decolore, friable, et tache d'ec-chymoses, en dehors et en dedans; le sang contenu dans ses cavi-
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t6s est toujours noir et dissous; si parfois il est coagul6 en partie, les caillots sont brunätres et mollasses; ce liquide alt6r6 tache for-tement les mains en rouge; il en est de m6me de la membrane interne du coeur et des artamp;res, comme on le remarque dans toutes les alterations septiques du sang. Les pouraons sont aussi engoues d'un sang noirätre et fluide, et la surface des plfevres est lachte de larges ecchymoses; leur sac sereux, celui du coeur et celui des enveloppes des centres nerveux est rempli d'une s6rosit6 sanguino-lente. Enfin, les organes parenchymateux, tels que le foie, la rate, les reins, les ganglions lymphatiques, etc., sont aussi gorges d'un sang noir et allere.
C. Syniptomes de l'empoisonnenient par lea poisons qul agpis-sent sur le systtane nei-Teux. — De tous les poisons, ceux de cette categoric sont ceux dent Faction est indiquee par les symptomes les plus nets et les plus caracteristiques. Seulement ces signes sont entierement difleients selon que ces poisons agissent par depression sur les centres nerveux (narcotiques), on qu'ils agissent par excitation (tetaniques). II est done essentiel d'6tudier s6par6ment les effets de ces deux ordres de poisons nerveux.
a. Symptfrmes tie I'empoisonneineiit par les poisons narcotiques. — Dans rempoisonnement narcotique on remarque toujours deux p6riodes distinctes: une ä'excilation et une de stupeur ou de coma; il Importe de les Studier successivement.
Periode d'excitation.—Les premiers signes de cette pöriode sont du malaise et de l'agilation ; la circulation et la respiration s'accelferent, la premiere surtout; le sang est violemment porte ä la circonference et surtout versla töte ; aussi la peauest-elle chaude et les conjonctives fortement injectees ; elles refletent une teinte rouge fonc6e ; le regard est vif, anime et les pupilles sont plutöt resserrees que dilatees; les animaux, vivement excites, sont dans une agitation continuelle ; les chiens font entendre des cris plain-lifs, les cbevaux bennissent ct les boeufs poussent parfois des beu-glements retentissants. Le systöme musculaire, fortement excit6, presente diverses modifications, telles que des tremblements, des convulsions, des attaques tdtaniquesplusou moins prononc6es, etc. Enfin, il y a souvent de la salivation et presque toujours suppression de 1'urine.
Lorsque les poisons narcotiques appartiennent ä la cat^gorie
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qu'on appelle narcotico-äcres, tels que les plantes solan6es, les ci-gußs, les alcooliques, le camphre, etc., rexcitation et l'agitation musculaires sont port^es ä leurcomble, et c'est alors qu'on remar-que ces secousses musculaires, ces attaquestötaniques, qui prdcö-dent toujours la p6riode de coma.
2deg; Periode de laquo;tiipeur ou de coma. — Cette p6riode, qui SUC-cfede plus ou moins rapidement ä la pr6c6dcnle selon la dose du poison, son degr6 d'activitö, la sensibilit6 des animaux, etc., est accompagn^e des symptömes trfes-caract6risliques de l'empoisonne-ment narcotique. Ainsi, peu ä peu Texcilation et I'agUation se mo-dörent; les animaux deviennent plus calmes ; la circulation et la respiration se ralentissent, les conjonctives deviennent violac6es ; les paupiöres s'abaissent, le regard se voile et les pupilles se dila-tent; chez les petits animaux il y a des vomissements, et chez les grands la töte est lourde, portee bas et souvent pouss6e avec force en avant; la station est chaucelante el aecompagnöe de verliges ; la marche est incertaine et titubante ; la sensibility genörale et la sensibility sensoriale ont baiss6 notablement; la stupeur faisant des progrös, les animaux n'ont plus conscience d'eux-mßmes et restent Strangers au raonde environnant ; Tappfitit et la soif ont disparu ; la chaleur baisse, la peau se couvre de sueurs froides, les forces diminuent, les animaux chancelent et se laissent tomber sur le sol; la circulation et la respiration s'embarrassent; les mem-bres postörieurs se paralysent, les spbincters se relächent, et les animaux ne tardent pas dös lors ä mourir. (Foy. Opium, Belladone, Tabac, Cigue, Camphre, etc.).
Lesions. — Les lesions qu'on remarque dans les empoisonne-ments par les narcotiques sont peu nombreuses et peu caract^risii-ques. Les plus constantes sont des signes de congestion vers les centres nerveux, consistant dans une injection plus ou moins vive des enveloppes du cerveau et de la moelle ^piniere. Lorsque la mort est un peu rapide, on trouve dans la poitrine les signes habi-tuels de l'asphyxie; dans le cas, au contraire, oil eile n'est survenue que lentement, on trouve plutot ceux de l'alt^ration du sang que nous avons indiqu6s pr6c6demment.
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b, SSymptömes de l'empoisonneiaent par lea poigons excitatears
ou t^taniquelaquo;. — Les signes de cet empoisonnement sont d'une teile nettetö, qu'il nous suffira d'indiquer les plus essentiels pour
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caract^riser ce genre d'empoisonnement, d'autant plus qu'en trai-tant de la noix vomique, nous en avons donnß le tableau fidfele et complet. Ainsi, aprfes une agitation et une inquietude de quelques instants, les animaux manifestent une grande excitation ; la sensi-bilite g6n6rale et spfciale est dans un 6tat d'exaltation qui va tou-jonrs croissant; puis des secousses musculaires courtes et brusques apparaissent; si Tempoisonnement n'est pas mortel, ces accfes t6taniques, aprös avoir dur6 plus ou moins longtemps, finis-sent par disparaitre ; dans le cas confraire, ils deviennent perma-nents, roidissent les membres et la colonne vertßbrale, le cou, la queue, les oreilles, etc., comme le tfitanos, dont cet empoisonne-ment prdsente tous les caractferes. Les animaux meurent par as-phyxie.
litaions. — Les lesions des centres nerveux, sauf un peu de congestion, sontnulles; celles de la poitrine rappellent les alterations du sang dans le cas d'asphyxie.
3deg; Diapnoatic de l'empoisonnement. — Le diagnostic, dans le cas d'empoisonnement ou de soupgon d'empoisonnement, est un des problömesles plus dölicats et les plus compliquös que le prati-cien, m6decin ou v6t6rinaire, puisse rencontrer dans sa carriöre. Aussi doit-il y apporter une attention soutenue et proeöder ä un examen scrupuleux de toutes les circonstances qui ont pröcödö, aecompagnö et suivi rev6nement.
Le problöme que le praticien a ä r^soudre dans cette circonstance est double : il doit decider d'abord la question de savoir s'il y a eu r^ellement empoisonnement, et, dans rafßrmative, quel est le poison qui est la cause des damp;ordres observes. II Importe d'exa-miner successivement ces deux; points essentiellement diff6-rents.
a. IT a-t-il en ou non empoisonnement i — Les donuees neces-
saires ä la solution de ce difficile problöme se trouvent dans les commemoratifs, les si/mptdmes observes pendant la vie, et les lesions constatöes sur le cadavre, en cas de mort, Examinons successivement ces trois sources de]renseignements.
Commemoratifs. — Nous avons 6tabli pr6c6demment, en parlant des causes des empoisonnements, que ces accidents'_ avaient leurs sources principales dans Valimentation, la medicamentation et les
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ades coupables de l'homme; il Importe done de savoir quelle somme de lumiöre on peut puiser k chacune de ces sources.
Lorsque des phenomönes graves se manifestent chez un animal imm^diatement ou pen de temps aprös le repas ou l'ingeslion de boissons, il est naturel d'attribuer aux matiamp;res ing6r6es les accidents qu'on observe. 11 faut, avant tout, s'informer auprfes des per-sonnes chargöes de donner des soins aux animaux de l'habitation, si quelque changement a 6t6 apportö dans la proportion ou la quality des aliments ou des boissons distribu6s. Si le rösultat de l'enquöte est n6gatif ä cet 6gard, le pralicien doit, nonobstant, proceder ä un examen minutieux des restes solides ou liquides du repas ; voir surtout si les vases qui ont servi ä la preparation ou ä la distribution des substances alimentaires sont propres, principalement s'ils sont de nature mötallique ; demander ögalement si des condiments n'ont pas 6t6 ajout^s ä la ration ordinaire; si les boissons donn^es n'6taient pas ä une trop basse temperature, etc. 11 est bien rare, si I'indisposition est due h I'alimentalion, qu'un examen scrupuleux n'en fasse pas reconnaitre la veritable cause.
Si un animal a 6t6 soumis ä. une m6dicamentation quelconque, externe ou interne, et que peu de temps apramp;s l'emploi des re-medes des changements graves se manifestent dans son etat, il est naturel de chercher dans Temploi des agents tbörapeutiques la cause de ces changements fäcbeux. Le praticien devra done d'abord s'enqu6rir de la quantity ingörÄe et du temps pendant lequel eile l'a ete; de la voie par laquelle le medicament a 416 administrö; examiner avec soin les qualitös physiques et chimiques du remfede prescrit; constater les associations qu'on lui a fait subir, si le medicament etaitde nature complexe, etc. Leveterinaire devra proceder ä cet examen avec un soin minutieux en toute circonslance, mais surtout lorsque les medicaments out ete presents par des personnes etrangöres ä Tart, comme cela arrive, malheureusement, trop fra-quemment pour les animaux.
Quand le praticien s'est convaincu que les accidents observes n'ont pas leur source dans ralimentation ni dans l'emploi des medicaments, il doit songer ä un empoisonnement intentionnel. Ses premieres investigations doivent porter sur les personnes chargees de conduire les animaux de l'habitation ou de leur donner des soins; il doit s'informer si parmi ces serviteurs il ne s'en trouve pas de vindicatifs et de mechants ; si, dans Taffirmative, on nJa pas observe qu'ilsfont subir aux animaux des sevices graves ; il est bon ausside savoir si l'animal malade n'est pas habituellement indocile,
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r6tif on m6chant; car il peut arriver alors que son conducteur, par rancunc et id6e de vengeance, cherche ä le faire p^rir; enfln, il est essentiel de demander s'il n'y a pas eu des dömöles fächeux en-tre le maitre et ses serviteurs, et qui seraient de nature ä porter l'ün d'entre eux k faire pörir les animaux de l'hahitation par vengeance contre leur possesseur.
Dans le cas ou il n'y aurait pas lieu de faire porter des soupQons sur Tun des domestiques de la maison, il faudrait s'enqufirir des rapports du maitre avec son voisinage ; demander surtout si aucun diff^rend ou procfes n'est survenu entre lui et ses voisins ; en un mot, s'assurer si aucune cause de haine ou d'inimitiö n'existe entre le propriötaire de 1'animal malade et les habitants du voisinage; et dans le cas de Taffirmalive, s'informer avec circonspection, aupres des pharmaciens ou droguistes de la conlr^e, si aucune substance v^n^neuse n'a 6t6 d^livröe aux ennemis du possesseur de l'ani-mal qu'on croit empoisonnd. Enfin, si dans ce sens on a d6couvert quelque chose de grave et que le propri6taire 16s6 ait I'intention d'intenter une action correctionnelle ä la personne sur laquelle plane les soupQons, le v6t6rinaire doit s'effacer pour coder la place ä l'autoritö comp6tente chargöe de proc^der ä une enquöte pr6a-lable.
^jmptonips. — La source la plus abondante et la plus sore des renseignements nöcessaires h l'etablissement du diagnostic des empoisonnements, est assurement l'examen attenlif et minulieux des symptömes que präsente l'animal malade. Lorsque ces symp-tömes ont ^te recueillis avec soin et soumis ä une analyse clini-que rigoureuse, il est rare que le praticien n'y trouve pas les elements rdclam^s pour la determination du diagnostic et pour la solution de la premiere question posee. Gependant, comme I'in-toxication est une maladie qui presenle n6cessairement avec les autres affections des symptömes communs, il est bon que le v6t6-rinaire se tienne soigneusement en garde contre cette cause d'er-reur. Dans le cours de l'ouvrage et dans ces 616ments de toxicologie, nous lui avons fourni ä pen pros tous les 616ments nöcessaires pour reconnaitre I'intoxication; il faut qu'il cherche dans les trails de palhologie et qu'il puise dans son experience personnelle, tout ce qui concerne les maladies qui peuvent 6tre confondues avec I'em-poisonnement.
En general, toute affection qui d6bute soudainement d'une ma-nifere alarmante, et dont la gravity va en croissant plus ou moins
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rapidement, peut 6tre confondue avec un empoisonnement. Gelles qui sont relatives au tube digestif peuvenl aisöment 6tre prises pour une intoxication par les poisons inßammatoires, irritants ou corrosifs; celles qui se döveloppent dans les appareils respiratoire et circulatoire, ainsi qua celles qui interessent particuliferement le sang, peuvent ßtreconfondues avec l'action des poisons Äema^wes, alterants ou septiques ; enfin, les maladies qui frappent les centres nerveux peuvent ögalement donnerlieu ü une confusion aved'em-poisonnement par les poisons nerveux, narcotiques ou excitateurs. Nous aliens, pour mettre les praticiens en garde contre celte chance d'erreur, donner le tableau sommaire des diverses maladies qu'on peut confondre avec I'empGisonnement.
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TABLEAU DES MALADIES QDI PEUVENT SIMÜLER L EMPOISONNEMENT.
/ Coliques (toutes les varietiis).
Indigestion du cheval.
Indigestion des petits animaux.
Ingestion d'eau glacee.
Gastrite et gastro-enterite suraiguüs.
EnUrite suraigne et dyssenterie.
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1raquo; Maladies qu'on peut confondre avec rempoisonnement par les poisons in-
FLAMMATOIRES.
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Tranehe'es rouges ou entirorrkagie.
Volvulus et hernies.
Ruptures de Testomac et du foie.
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2deg; Maladies qu'on peut confondre avec I'iutoxication par les poisons lit-
MATIQUES.
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Hep'dite aigue et calculs biliaires.
Perforations et pirilonite.
Be/minthiase intestinale.
Stomatife et ptynlisme.
Coliques nephretique et vesicate.
Ruptures de la vessie.
Anhematosis (coups de chaleur).
Syncope nervcuse.
Atphgxie par les gaz deUteres.
Maladies du cceur.
Maladies animiques.
Maladies typhoides. \ Maladies septiques,
Apoplexie ce''ibrale. [Ivresse. Vertige essentiel et abdominal. Meningite et congestion de la moellc.)
Epilepsie et rage.
Immo'iiliti du cheval.
Tetanos essentiel. i Paralysies generates. gt; Convulsions diverses.
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3deg; Maladies qu'on peut confondre avec l'action des poisons nerveux.
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litsionlaquo;.— Malgr6 les soins les mieux entendus, il peut se faire
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que I'animal succombe aux atteintes du mal inconnu ; dans ce cas les lesions qu'on d^couvre dans le cadavre viennent ajouler leurs donnees pr^cieuses aux renseignements fournis par les comm6mo-ratifs et les symplömes, et aider ainsi le praticien ä porter son jugement sur la maladie ä laquelle a suecombö le sujet. — G'est le cas le plus favorable. Mais il arrive, parfois, que le v6t6rinaire est appele seulemenl, lorsque I'animal est mort, et il n'en est pas moins tenu souvent de se prononcer sur la nature de l'evönement. Ici les difficult^s augmentent, car si le praticien pent puiser dans les com-memoratifs h peu pres les m6mes lumiöres que durant la vie de I'animal, il n'en est pas de raßme pour les symptömes, qu'il n'a pas pu observer lui-m6me et qu'il ne peut analyser que sur 1'esquisse tonjours trös-imparfaite, et souvent inexacte, que lui fournissent les personnes qui ont entourö le malade avant sa mort. G'est done une raison de plus pour le vetörinaire de proc^der avec un soin minutieux ä l'autopsie de Tanimal mort et d'en recueillir scrupu-leusement les moindres alterations.
Comme nous avons indique avec soin les lesions qu'on remarque apres rempoisonnetnent par les trois categories d'agents toxiques, nous n'avons pasä les decrire de nouveau ; nous ferons seulement remarquer que le praticien doit s'attacher h reconnaitre et ä d6-ciire les differences que ces lesions peuvent presenter avec les aU6-ralions que les maladies capables de simuler les divers genres d'em-poisonnement laissent aprfes elles dans le cadavre des animaux qui succombent sous leur influence.
''- Quel est le poison qui u cause les desordres observes. — Ce
second probleme concernant le diagnostic precis des empoisonne-ments, est encore plus difficile h r^soudre que celui que nous ve-nons d'examiner. Du reste, de prime abord, le praticien ne doit pas cbercher ä determiner nominativement le poison qui peut etre la cause des accidents qu'on observe sur le sujet malade ; il doit pr^a-lablernent essayer d'etablir ä laquelle des trois classes principales des poisons il appartient; puis, cbercher k d^couvrir dans quelle cal6gorie secondaire il peut etre rang6; enfln, ces deux points pre-liminaires une fois bien constates, il fera tons ses efforts pour arri-ver ä la determination individuelle du poison. Nous devons dire que, dans la majority des cas, il est tres-difflcile de parvenir k un pareil r^sultat.
Pour arriver ä d6terminer exactement la nature d'un poison, le praticien puisera ses donn6es principales, comme pour l'ötablisse-
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ment du diagnostic, dans les comm6moratifs, les symptömes et les lesions soigneusement analyses. De plus, certains caractöres physiques ou chimiques de l'agent toxique pourront l'aider 6galement h la determination du poison. C'est ainsi que I'odeur exhale par la Louche, par le sang, par le nez, par I'anus, par las voies g6nito-urinaires, etc., peutßtreassez tranch^eet assezcaract6ristiquepour mettre le praticien sur la voie de la d6couverte du poison ingere. Les matiöres toxiques äodeur prononc^e et toute sp6ciale, sont sur-toul l'acide cyanhydrique et le cyanure de potassium, Tammonia-que,ralcoo], lecamphre, l'acide ac^tique, les hypochlorites alcalins et calcaires, les essences de t^röbenthine et de lavande, les can-tharides, Tiode et l'iodure de potassium, l'^ther et le chloroforme, l'opium et les laudanums, etc. Une couleur tranch^e, comme le vert, le jaune, le rouge, le bleu, etc., peut 6galement servir ä la decouverte de la nature des poisons. Les caracteres chimiques les plus importants et les plus faciles ä constater, sont surtout Vacidite et Yalcalinite. Ainsi, chez les animaux quipeuvent vomir, siles malleres rejetöes par la bouche etr6pandues sur le sol, provoquent une effervescence sur le pav6et rougissent fortement le papier bleu de tournesol, le poison est un aeide mineral plus ou moins 6tendu ou un aeide vegetal plus ou moins concentr^; dans le cas, au con-traire, oü les matiöres vomies ont un toucher savonneux, une odeur de lessive et bleuissent le papier rouge de tournesol, l'em-poisonnement est du ä un alcali caustique ou carbonat6 en solution plus ou moins concentric; si ces deux caracteres manquent, le poison est constituö par un sei ou une maliöre organique, et alors on ne peut arriver ä sa determination exacte que par I'ana-lyse chimique. La matiöre du corps sur laquelle il convient de faire porter de preference les recherches chimiques, est l'urine, liquide excrementitiel par lequel sortent de l'economie la plupart des poisons et des medicaments ingeres dans le tube digestif ou intro-duits par d'autres voies.
Du reste, il est facile de comprendre que la solution du second Probleme du diagnostic de l'empoisonnement est subordonnee ä celle de la premiere question. Si celle-ci est resolue par la negative, il coule de source que celle-lä n'a plus de raison d'etre; comme aussi, dans le cas oü le praticien decide qu'il y a eu empoi-sonnement et que le poison doit appartenir ä une categoric plutöt qu'ä une autre, le champ des recherches se trouve plus circonscrit, et partant, le probieme de la determination individuelle de l'agent toxique plus facile ä resoudre.
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iquot; Pronostic de l'cmpoisonnement. — La solution de Ce pro-bleme special, qui est en quelque sorte compl^mentaire du pr6-c6dent, est sous la döpendance presque absolue de celui-ci. Lorsque le diagnostic de Tintoxication est complet et 6galement net dans loutesses parties, le pronostic est engönöral facile; naais, malheu-reusement, c'est le cas le plus rare ; le plus habituellement on est dans lignorance sur la nature du poison ing6r6, sur la quantit6 introduite, sur le temps qui s'est öcoule depuis son introduction dans I'organisme, etc.; et cependant, c'est sur ces ölöments essen-tiels que s'appuie le praticien pour 6tablir le pronostic. I/intensit6 et la persistance des symptömes, refficacite plus ou moins grande du traitement mis en usage, etc., peuvent, ä regard de l'empoison-nement comme pour les maladies ordinaires, servir aussi h I'öta-blissement du pronostic; cependant le praticien, en s'appuyant sur cette base un pen incertaine, fera bien de se montrer trös-cir-conspect dans la prediction des 6v6nements futurs, car des complications imprövues, des effets cons6cutifs plus graves que les effets primitifs, etc., peuvent aisöment d^jcuer les provisions de la science msect;me lorsqu'elle est fondle sur i'observation la plus cons-ciencieuse. Nous engageons done beaucoup les v6terinaires ;\ se montrer trfes-r6serv6s dans leur pronostic sur les empoisonnements qu'ilsseront appelösä observer et ä traiter.
5deg; Haniic de Pcnipoisonncmeiit. — L'intoxication, comme toutes les autres maladies, se presente sous trois types princi-paux: le type suraigu, le type aigu et le type subaigu, lent ou chro-nique. Examinons ces divers modes de la marche des empoisonne-ments.
Le type suraigu est celui qu'on observe le plus souvent, parce qu'il est, en quelque sorte, de l'essence de l'empoisonnement. On remarque surtout cette marche rapide et foudroyante dans I'mto-xication par les poisons inflammatoires, donnös h forte dose, et par ceux qui agissent sur les centres nerveux ; eile est trfes-fr^quente ^galement quand l'empoisonnement a lieu par les voies respira-toires ; par centre, eile est fort rare pour les empoisonnements alterants et septiques du sang.
Le type aigu se remarque principalement lorsque les poisons inflammatoires et nerveux sont peu actifs ou que ces agents sont donnas ä dose moderne. On le remarque 6galement pour les poisons h^matiques, alterants ou septiques, qui ont 6t6 absorb6s en quantity notable.
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La marche knie ou chronique (type subaigu) peut 6tre primitive ou consecutive; eile est primitive pour las empoisonnements metalliques qui ont lieu par la respiration, ainsi que dans Tintoxi-cation par les agents septiques, tels que le seigle ergötz, le pain moisi, les effluves et les miasmes, etc.; cette marche lente peut 6tre consecutive ä tous les genres d'empoisonnement qui n'ont pas entrain6 la raort trop rapidement.
6deg; Terminaisons de l'empoisonnement. — Les lerminaisons de 1'empoisonnement peuvent etre aussi nombreuses que celles des maladies ordinaires ; cependant les plus habituelles sontla guerison, le passage ä Vitat chronique et la mort.
Ces terminaisons, comme il est facile de le comprendre, dependent ä la fois de la promptitude et de l'efficacite des moyens opposes ä l'intoxication, ainsi que de l'activite et de la dose du poison ing6r6 ; il est clair que plus les secours seront prompts et energiqucs, plus on aura de chances d'amener la guörison; et, au coatraire, que plus le poison sera actif et la quantity ing^r^e considerable, plus on aura ä craindre une terminaison fatale.
7deg; Traitement de l'empoisonnement. — Le traitement de Tem-poisonnement varie selon que cet accident se präsente avec la forme suraigue ou aigue, ou sous la forme lenle ou chi^onique. Exa-minons les deux cas.
Empoisonnemcnt surai^n ou aigu. — Dans r6tude de CO genre d'empoisonnement nous ne considörerons que celui qui a lieu par les voies digestives, parce que e'est celui qu'on observe dans I'im-mense majorite des cas. Quant ä ceux qui s'effectuent par les voies a6riennes ou par la surface du corps, outre qu'ils sont rares, ils r6-clament generaloment des moyens si simples que le praticien est toujours ä mamp;me de les improviser en les tirant de son propre fonds.
Lorsque le poison a ete ingere dans les voies digestives, ce qui est le cas le plus ordinaire, le praticien doit se pröoecuper de deux choses : empöcher l'absorption de la portion de l'agent toxi-que qui est encore dans le tube digestif, et neutraliser les effets de celle qui a 6te absorbde. Ces deux parties essentielles du traitement de l'intoxication möritentune 6tude separöe.
a.Empedier l'alisorption du poison. — On arrive ä CO rcsultat
d'autant plus compl6tement que les secours du praticien ont 6te
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r6clam6s plus promptement et que celui-ci les a mieux dirig^s. Les moyens qu'on met en usage dans cette circonstance forment trois categories distinctes : 1deg; Ce sont les moyens expulsifs ou eva-cuants, tels que les vomitifs elles purgatifs; 2deg; les moyens physiques ou matiöres enveloppantes, telles que les corps gras, les prin-cipes gommeux ou mucilagineux, les principes albumineux et g61a tineux, le lait, les savons, etc. ; 3deg; enfin, les moyens chimiques ou les contre-poisons, dont la nature varie selon I'agent toxique ing6r6. Examinons successivement ces divers moyens.
1deg; Moyens expulsifs ou eTacuants. — Parmi les moyens d'expul-ser les poisons du tube digestif, les plus prompts et les plus certains sont incontestablement les vomitifs. Malheureusement ces 6vacuants ne peuvent 6tre mis en usage chez les animaux herbivores, solipödes et ruminants, qui sont d^pourvus de la faculty de vomir; on ne pent en faire usage que chez les carnivores et les omnivores, animaux qui vomissent, au contraire, avec une extreme facility, et souvent spontan6ment, surtout les premiers. Quoi qu'il en soil, quand il y a indication de vider I'estomac par voie retrograde, on y procamp;de soil en excitant par des moyens m6caniques l'entröe du gosier, seit enfaisant boire de l'eau tiöde albumineuse, soit enfin en administranl les divers medicaments vomitifs. — Dans la grande majorite des cas, on obtient aisöment, par ces divers moyens, l'övacuation du contenu de I'estomac; il n'y aguere que dans I'empoisonnement par les excitateurs, la noix vomique, par exemple, on ces moyens peuvent 6chouer, soit par suite du trismus qui existe souvent alors, soit par suite de la contraction violenledu pharynx et de l'oesophage, etats spasmodiques qui empöchent de faire parvenir les vomitifs dans Testomac. Dans cette circonstance, il convient d'employer en lavements et en application sur la peau, les vomitifs v6getaux, tels que I'lpocacuanha, la staphisaigre, les hellebores, etc., traites par infusion avec l'eau. Enfin, dans le cas oh ce mode d'emploi des vomitifs ne donnerait aucun resultat, il resterait encore la ressource extreme de les injecter sous la peau ou dans les veines.
Si les purgatifs peuvent 6tre employes chez tous les animaux, en revanche ils ne donnent jamais que d'assez minces resultats dans le traitement des empoisonnements, parce qu'ils agissent trop len-tement. Ils auraient plus d'efficacite chez les carnivores et les omnivores, qui ont le tube intestinal pen d6veloppe, que chez les herbivores, qui I'ont, au contraire, träs-ample et trös-complique;
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mais chez les premiers, les vomitifs sont bien pr6f6rables et les pur-gatifs ne doivent 6tre comptes que comma des moyens compl6-mentaires. N6anmoins, chez tousles animaux, des lavements expul-sifs sont toujoursuliles pour acc616rer la marche des matteres con-tenues dans les intestins; comme aussi, lorsqu'on a entravö l'absorption des poisons par des moyens enveloppants et par des antidotes, l'emploi des purgatifs est utile pour pousser vers le rectum, aussi promptement que possible, le contenu das gros intestins et empöcher ainsi, par ce moyen accessoire, l'absorption du poison qui est encore m616 aux matteres excr6mentitielles.
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2deg; raquo;ilaquo;gt;enraquo; piiyBiques ou enveloppants. — Ges moyens, fort nom-brenx, sont ceux qu'on emploie de pi'6f6rence au d6but de tout empoisonnement, soit parce qu'on les trouve partout ä sa disposition, soit parce qu'on n'est pas fix6, tout d'abord, sur la nature de l'agent toxique. Les matteres dont on fait plus souvent usage ä ce titre sont d'abord le blanc d'oeuf ou I'oeuftout entier, qu'on trouve dans toutes les habitations ; lelait, qu'on rencontre dans toulesles fermes; les builes grasses, que possedent tons les menages, meme les plus modestes ; viennent ensuile les solutions gommeuses, mu-cilagineuses et gölatineuses concentres ; la solution aqueuse ou alcoolique de savon, I'eau farineuse, etc., etc. Toutes ces matteres, independamment de faction chimique qu'elles peuvent exercer sur certains poisons, ont surtout pour effel d'envelopper la matiere toxique, de teile sorte que son absorption est rendue trös-difficile ou est tout au moins consid6rablement retard^e. Maisil est Evident que ce n'est lä qu'un demi-rentede ou un moyen temporaire qu'il faut s'empresser, aussitöt qu'on le peut, de compteter par l'emploi des moyens evacuants ou parl'usage d'un veritable contre-poison.
3deg; Moyens chimiques ou contre-poisons. — II lie saurait (Hre question dans ce paragraphe des contre-poisons spöciaux de cha-que agent toxique, puisqu'ils ont 6t6 indiquds dans le corps de l'ouvrage; mais seulement des moyens chimiques genöraux qu'il convient de meltre en usage lorsqu'on salt seulement a quelle sörie appartient le poison ing6r6, sans qu'il soit possible d'en specifier la nature.
Les cas les plus simples qui puissent se presenter dans la pratique, c'est quand on peut decider si le poison est un acide ou un alcali; alms on peul mettre en usage ce qu'on peut appeler un
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contre-poison absolu, c'esl-ä-dire une substance capable de d6-truire enliörement las propri6t6s malfaisantes du poison. C'est ainsi que dans rempoisonnement par les acides, 1'usage d'une base quel-conque suffit toujours pour damp;ruire raction 6nergique de ces agents corrosifs; on emploie dans ce cas la premiöre substance alcaline qui tombe sous la main, teile que les cendres de bois, le savon, la chaux, la craie, les carbonates alcalins, etc., etc. Seule-ment, si Ton en a le choix, la magn^sie ou son carbonate doivent 6Ire choisis de pr6fFrance, parce qua ces substances sont d6pour-vues de propri6l6s toxiques at qu'en se combinant avec les acides ingörös elles donnent naissance ädes sels magn6siens, qui sont pur-gatifs et qui peuvent, dans I'espamp;ce, jouer un role utile. Dans la cas oü rempoisonnement ast produit par I'emploi d'un alcali caustique ou carbonate, on trouvera naturellement son contre-poison dans I'usage d'un acide mineral ou v^gölal 6tandu; celui qu'on emploie le plus fr6quemment, c'est I'acide ac^tique, le vinaigre se rencon-trant dans toutes les liabitations de la ville ou de la campagne. Dans ces deux cas, le contre-poison est done d'une efficacit6 cer-taine ; malheureusement il est trfes-rare que le praticien soit appel6 a temps pour que le poison puisse 6tre neutralist ; le plus souvent, quand il arrive, les desordres produits dansle tube digestif sont irr6-m6diables, ou bien ils sont assez Mgers pour ne pas compromet-Ire la vie du malade, et alors I'emploi des contre-poisons, quoique utile encore, n'ast plus que secondaire.
Hors des deux cas d'empoisonnement que nous venons de specifier, le problöme de la neutralisation des poisons est toujours trbs-difficile h r^soudre, et surlout on ne doit jamais comptar que sur une neutralisation imparfaito; en effet, dans les diverses circons-tances qui se pr^senlent, le but qu'on se propose d'atteindre, c'est de former, avec le poison ingamp;vd at son contre-poison, un compost insoluble ; or, rinsolubilit(5 sur laquelle on compte pour I'annula-tion des propri^t^s de l'agent toxique n'est jamais absolue; en sup-posant möuie que le precipit6 produit soit insoluble dans I'eau, rien ne prouve qu'il n'est pas soluble dans les liquides si complexes du tube digestif. Nöanmoins, toutes les fois qu'on pourra, par I'emploi d'un contre-poison, rendre insoluble la totalite ou une notable partie du poison ingöre, il faudra le faire avec un grand soin.
Ainsi, toutes les fois que le v^rinaire sera appel6 auprös dun animal qu'on croit empoisonn6, il devra done chercber ä decider tout d'abord si le poison ing6r6 appartient au regne mineral ou
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au rögne vegetal, parce que les moyens ä mettre en usage sont es-sentiellement differents dans les deux cas. Si le poison est un compose mineral, et surtout rnötallique, le praticien devra d'abord employer l'eau albumineuse, qui est precipice par les mötaux des trois dernieres sections; le sucre lui-m6me, en röduisant quelques oxydes metalliques, pent 6tre utile parfois; mais il vaut mietix, si la chose est possible, faire usage de matiferes sulfureuses, le soufre formant, comme chacun sait, des composes insolubles avec la plu-part des mötaux vulgaires. On donnera la preference aus matieres sulfureuses qui n'ont pas de propri6t6s deletöres, comme les eaux sulfureuses naturelles ou artiücielles, et surtout le sulfure de fer recemment pröcipitö, prdconise, avec raison, par M. Mialhe, contre la plupart des empoisonnements metalliques, Si ces ressources font defaut, on se servira du foie de soufre ou sulfure de potasse, qu'on trouve dans toutes les pharmacies, en ayant toutefois la precaution de neutraliser, au moins en partie, ses proprietes al-calines qui le rendent toxique lui meme; en ajoutant peu ä peu ä sa solution aqueuse du vinaigre ordinaire, il se d^gage de l'acide sulfhydrique, il s'en dissout un peu et surtout il se precipite du soufre; ce m61ange complexe peut agir tres-activement sur une solution metallique. Enfin, on peut employer encore, contre les empoisonnements metalliques, la decoction des matieres tannantes, et surtout celle de l'ecorce de ebene, qu'on peut si aisement se procurer partout; le tannin forme, en effet, des composes insolubles avec la plupart des oxydes des metaux communs.
Dans le cas oü il est reconnu que l'empoisonnement est du ä des matiöres v6getales, comme pour les narcotiques et les excitateurs, parexemple, les difficultes augmentent; neanmoins, on peut encore mettre en usage des matieres capables d'enrayer l'absorption. De ce nombre sont encore les decoctions tannantes, dont nous venons de parier, rexp6rience demontrant que le tannin produit avec les alcaloides vegetaux, qui sont les prineipes actifs de la plupart des plantes, des composes insolubles et partant peu actifs. Aprös ce moyen si simple et d'un emploi facile en toute circon^ stance dans la pratique, nous devons en signaler un autre plus efflcace, mais ü la fois plus dispendieux et moins facile ä se procurer :il s'agit de l'iodure iodure de potassium, qu'on a preconisö clans ces derniöres annees ä cause de sa propriety de precipiter tons les alcaloides v^getaux un peu importants. M. Boucbardat, qui pr^conise beaucoup ce contre-poison, indique, pour le preparer, la formule suivante : Eau distillöe un litre, iodure de potassium Tabourin, 3laquo; edition. — It.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 3!)
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010nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ELEMENTS DE TOXICOLOGIE VETERINAIRE.
20 grammes, et iode 10 grammes; on fait dissoudre le sei dans l'eau et on ajoute I'iode pen h peu. A dtifaut de la preparation pr6-cödente, on pent se servir de la teintnre d'iode ötendue d'eau, et qui parait avoir la m6ine efficanite. Enfin, il y a fort longtemps qu'on a pröconise les boissons vinaigr6es centre I'empoisonnement par les narcotiques et les narcotico-äeres; mais nous doutons que ce moyen soit efficace, l'acide aeötique dissolvant les alcaloides au lieu de lesprecipiter; il nous parait done plutöt de nature ä facili-ter l'absorplion de ces poisons qu'ü l'entraver. S'il est utile dans ce genre d'empoisonnement, comme la plupart des acidules, ce ne pout elre que comme remede lempörant propre ä combattre l'irri-tation gastro-intestinale qui subsiste toujours apramp;s l'ingestion des plantes narcotiques et narcotico-äeres.
B. IVeutraliser le poison absorbe. — Lorsque le poison a 6te absorb^ et que ses molecules sont mölangees au sang, peut-on encol'e le neutralise!- chimiquement? Teile est la question qu'on doit se poser tout d'abord quand on aborde cette parlie du trai-tement de l'intoxication. Voyons dans quel sens eile pent etre r6solue.
11 est clair qu'on no doit pas songer ;i pröeipiter dans le sang, par un contre-poison cbimique, la partie du poison qui a 6t6 absorb6e et qui y circule, car, en supposant la chose possible, outre les embarras circulatoires qui pourraient en rcsulter, ce serait un moyen d'entraver el de retarder l'expulsion du poison hors de reconomie par les voies d'excretion. On no doit pas compternou plus, dans la grande majorite des cas, sur une decomposition chi-mique, sur une sorte de destruction du poison par un agent qui agirait chimiquement. 11 est vrai qu'on a preconisö dans ce sens le gaz chlore contre l'acide cyanhydrique et les cyanures alcalins, pnrce que ce gaz, en raison de sa puissante aflinitc pour I'hydro-gene, detruit aisement l'acide prussique, qui est un hydracide. Outre que refficacite du chlore dans cette circonstance n'est pas rigou-reusementdemontrce, e'est peut-elre le seul exemple d'un contre-poison cbimique employe rationnellement contre la partie absorböe des poisons; aussi croyons-nous devoir nous en tenir lä sur ce sujet.
Quand un poison est parvenu dans le sang, que reste-t-il h faire pour annuler ou toutau moins amoindrirses eli'ets sur I'organisme? On doit cliercherä neutraliser son action par des antidotes ou con-tre-poisons dynamiques, et häter son expulsion de l'economie ani-
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male par l'emploi raisonnö des divers genres de medicaments 6\a.-rnanls; tels sont les deux points que nous allons examiner.
iquot; IVnutraliser l'action du poison absorblaquo;;. — On arrive ä Ce r6-sultat, bien que d'une maniamp;re tres-imparfaile, en employant cer-taines substances qui agissent surtoat dynamiquement ou physio-logiquement, et qu'on appelle antidotes, agents qu'il ne faut pas confondre, comme on le fait trop souvent, mörne dans le langage scientifique, avec les contre-poisons, qui agissent surtout physique-ment ou chimiquement sur la portion non absorbee du poison. — Les antidotes sont plutöt des remedes dont l'action sur I'orga-nisme est oppos6e ä celle produite par les poisons, et qu'on lui oppose d'aprös les meraes principes qui font employer les mödica-menls contre les maladies dont les symptömes sont l'opposö des effets qu'ils produisent, Ce sont done des agents th6rapeutiques iju'en emploie contre rintoxication genörale ou maladie des poisons.
Nous allons, par quelques exemples convenablement choisis, lixer les idöes des praticiens sur ce sujet important, et nous laisse-rons ensuite k l'initialive de chaque vetdrinaire le soin d'employer l'agent le mieux indiquö, dans un cas donne.
Ainsi, dans le cas oü un animal est sous I'empire d'un poison narcolique, ce qu'on emploie de preference dans la periode de stupeur, e'est l'infusion de cafd, qui reveille les centres nerveux, ct dont I'experiencea constate l'ef(icacit6. Danslc cas, an contraire, oü le poison appartientä la caÜgorie des excitateurs, on present les stupdfiants, la decoction de teles de pavot, les sels de morphine, etc. Enfln, si le poison fait partie des alterants, on present les excitants d'abord, puis les toniques, le quinquina surtout. Tels sont les exemples dans lesquels les antidotes se sont months d'une efficacit6 evidente.
2deg; nfttev IVIimiiiation des molecules toxiques. — AprÖS qu'on acombattu aussi promptement et aussi energiquement que possible les effets gönöraux ou dynamiques des poisons, an moyen d'anti-dotes convenablement choisis, il faut, comme complement, acc6-16rer le plus possible l'elimination des molecules toxiques par les diverses voies d'cxhalation ou de secretion. On y arrive en adminis-trantles divers medicaments evacuanls, et notamment les diureti-ques, les sudorifiques, les purgatifs, etc., selori la tendance connue des poisons a se faire jour par une surface plutöt que par I'autre.
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L'emploi de ces divers moyens n'est souvent pas incompatible avec les antidotes mis en usage; c'est ainsi que les diur6liques peuvent 6lre employes en mfime temps que les toniques, les sudorifiques avec les excitants, etc.
Un autre moyen 6galemeiil conseille pour dcpouilleiquot; le sang des molecules toxiques qu'il renferme, c'est la saignee; mais^ outre que ce moyen est un peu trop radical, il cst souvent plus nuisible qu'utile, eu ce sens qu'il enleve aux malades une grande partie de leur force de resistance. II ne faut done y avoir recours qu'avec une grande circonspection, et seulement lorsque la p6riode d'excitation de certains poisons s'accompagne d'une iievre violente, on bien encore, quand une congestion menace de s'6tablir sur un organe important, comme le cerveau, par exemple, aiusi qu'on le voit clans le cas d'empoisonnement par I'opium ou la belladone.
CONTRE-POISON GENEKAL OU ONIVERSEL.
Independaramenl des moyens locaux ou generaux, physiques, chimiques ou dynamiques, que nous venons de faire connaltre comme propres h combaltre rempoisonnement en tant que maladie specialej il est un agent, qu'on trouve partout, qui pent les rempla-cer tous avec avanlage, et pour refficacileet pour I'economie, qui convient contre tons les empoisonnements, ä louLes les periodes, chez tous les animaux... Ce moyen, cet agent, c'est Teaw. Exami-nons ce sujet avec le soin qu'il mörite.
Dejä conseillee et employee par Sydenham, I'eau a cte de nou-Veau, äcerlainesepoques et ä diverses reprises, preconisee par plu-sieurs medecins; neanmoins comme contrc-poison general, ce liquide n'est pas resl6 dans la pratique et la plupart des loxicolo-gistes en font ä peine mention sous ce rapport. Enfin, tout recem-ment un medecin, le docteur George (1), est revemi avec raisonsur ce sujet important eta de nouveau insiste avec force sur les avan-tages de I'eau pour combaltre les empoisonnements. Comme nous partageons sa maniere de voir ä cet egard, nous aliens develop-per ce sujet.
D'abord, dans le lube digestif, l'emploi de I'eau offre plusieurs avantages; le premier, c'est d'etendre, de delayer en quelque sorle le poison, et, par consequent, d'amoindrir ses ell'ets locaux et des-tructeurs sur Testomac et les intestins; de plus I'eau ticde etant
(1) Recueilde med. viler. 1810, p. 3Ü3.
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vomitive et l'eau froide purgative, on comprend de quelle uülili ce liquide peut etre en pareille circonstance. Enfin, lorsque 1'eau est donn^e enabondance, commec'estle cas alors, aulieu de favoriser l'absorpüon du poison, comme cela parailrait i\ craindre, ellel'en-trave par la tension qu'elle produit dans le tube intestinal. L'eau, dans ce cas, est donnee en boisson et administröe de force, s'il le faut, oar la quantite ing6r6e doit 6lre considerable poixr que le remede soit elficace. De plus, il peut etre utile de la donxier aussi en lavement pour acc^lerer I'evacuation intestinale.
L'intervention de l'eau dans le torrent circulatoire, surla portion absorbee du poison, n'est pas moins utile que dans le lube digestif. D'abord en penetrant dans les secondes voies en quantity notable, l'eau augmente la masse totale du sang, lt;l(51aye en quelque sorte la mntiers toxique dans line grande quantite de liquide et diminue ainsi, relativetnent, son degre d'activite. En outre, l'eau en augmentant toules les secretions et exhalations naturelles, häle d'autant l'evacualion des molecules malfaisantes du poison; en effct, si l'eau i\hAe c%i vomitive, l'eau chaude est su-dorißqne; si l'eau froide eamp;i purgative, l'eau fraiche est diwetique: Ce sont li\ des raisons puissantes qui justident el autorisent I'em-ploi de l'eau, meme contreja partie absorbee des poisons.
Enlin, le cas öcbeanl, on pourrait möme alier jusqu'Ä injecter l'eau directement dans le torrent de la circulation. L'inje clion vei-neuse, pratiquee avecprudence, estunprocede trös-innoe;ent. Dans la circonstance eile aurail l'avantage de faire agir l'eau surle poison tres-rapidement et parlanl avec eflicacile. Eniin, I'experience nous ayant demontre que, toules les fois qu'on injecte dans les veines im liquide quel qu'il soit, il cnresulle presque immediateraenl des defecations repetees, l'eau ainsi inlroduite agirait done directement sur le Systeme circulatoire, et par action indirecte, sur le tube intestinal dontelle accelöre le mouvement peristaltique.
L'eau est done un veritable con I re-poison general, qu'il convient d'opposer ä toutes les intoxications, sauf peut-etre ä celles qui sont dues ä des agents septiques.
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Empoisonnemcnt lent ou chroniquo. —Lorsque Tempoisonne-ment est lent ou cbronique, soit primitivement, comme celui produit par les composes de plomb, de mercure, d'arsenie , etc., soit consecutivement, comme la plupart des empoisonnements qui n'enlrainent pas une mort trop rapide, le praticien se trouve en presence d'une affection cbronique qui reclame un traitement
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rationnel comme toulesles maladies ä marche lente. 11 est done difficile de tracer ä cet ^gard des rögles gönörales, tant les cas qui peuvent se presenler sont nombreux et variös. Tout ce qua nous pouvons dire sur ce sujet, c'est que le praticien doit s'assurer d'a-bord s'il existe des lesions locales et y remedier par des moyens appropries; puis relever les forces par l'emploi bien raisonne des excitants generaux et des toniques, surtout des reconstituants et du quinquina, combines au besoin avec les moyens evacuanls; enfln, lerminer le traitement par une alimentation alibile bien choisie et par l'emploi des autres agents bygieniques complemen-taires.
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CHAP1TRE 11
DE L'EMPOISONNEMENT AU POINT DE VUE Ä1ED1CO-LEGAL.
L'empoisonnement des animaux domestiques, au point de vue medico-legal, est moins important que sous le rapport therapeu-tique; car, si le v6t6rinaire est assez souvent appele k donner des soins aux animaux empoisonnes par accident, il est beaueoup plus rarement charge du role d'expert dans l'empoisonnemenl inten-tionnel. En effet, si les animaux domestiques s'empoisonnent parfois sponlanöment, en prenant leurs aliments, ou s'ils sont empoisonnes quelquefois par radministration de medicaments donnes ä doses exagerees, il arrive beaueoup plus rarement qu'ils subissent l'action d'un poison donnö par la main de Thomme dans l'inten-tion de nuire. Lorsque cet evenement arrive, il ne peut, en tout cas, donner lieu devant les tribunaux qu'ä une action civile oucor-rectionnelle, car les animaux n'etanl que des choses dont la valeur vönale peut 6tre facilement appreciee, l'empoisonnement h leur 6gard ne peut jamais constituer qu'un simple delit. 11 ne peut done pas atteindre üi ce haut degre de gravite qu'il acquieit chez I'homme, ou il constilue un crime qui reclame Tapplication des peines les plus severes edictees par le Code penal.
Namp;inmoins, comme l'empoisonnement des animaux domestiques peut donner lieu ä une action correctionnelle, dont les peines sont fixöes par quelques articles du Code penal, il ivnporle tout d'abord
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de faire connaitre comment ce code döfinit et caractörise l'empoi-sonnenient, d'une maniöre genörale:
Art. 301. laquo; Eü qualißii empoisonnement, selon la lui, tout attentat ä lavie d'une personne, par Veffet de substances qui peuvent dormer la mort plus ou moins prompiement, de quelque maniere que ces substances aient ete employees ou adminislrees,et quelles qu'enaient etelessuites. raquo;
Bien que cette delinition s'applique exclusivement ä l'espece hu-maine, le veterinaire expert doit en peser les termes avec soin et se bien penclrer de son esprit. Ainsi, le Code ne specilie pas le poison et ne s'arrete pas non plus au mode d'action ou d'emploi de l'agent loxique, il ne voit que le r6sultat, l'empoisonnement, qui consiste en une maladie plus ou moins grave, entrainant ou non la mort apres eile. 11 n'est done pas nöcessaire qu'une terminaison fatale suive l'empoisonnement pour qu'une action devant les tri-bunanx puisse avoir lieu; il suflit que ie fait d'avoir administr6, dans un but coupable, une substance nuisible ä la sant6 soit pi-ouve, et qu'une maladie plus ou moins grave en ait ete la consequence. C'est done le fait de l'cmploi d'un poison, dans I'intention denuire, qui constituele delit et qui donne lieu üi l'application des articles du Code p6nal qui y sont relatifs; la peine est ensuite gra-duce selon le prejudice cause ä autrui, c'est-ä-dire selon la gravity de rempoisonnement.
Dans l'etude des causes et des circonstances qui peuvent amener 1'intoxication, nous avons etabli trois especes dJempoisonnements chez les animaux domestiques: 1deg; l'empoisonnement spontane, pro-venant de l'alimentation ou de l'air respire ; 2deg; I'empoisonaement accidentel, prcnant sa source dans la medication ou I'administra-tion mal dirigde des m6dicaments; 3deg; enfln, l'empoisonnement/n-tentionnel, ayant pour cause les acles coupablesde Thomme.
De ces trcis especes d'empoisoimement, il est clair que les deux dernieres seules peuvent 6tre I'objet d'une action judiciaire, car la premiere n'etant qu'un simple accident completement en dehors de la participation humaine, ne peut donner lieu, evidemment, ä au-ctine ouverture devant les tribunaux. Mais rempoisonnement acct-dentel, qui se manifeste pendant l'emploi des medicaments, ayant son origine dans des actions humaines, et pouvant 6tre attribue ä l'ignorance uu ü l'imprudence des personnes qui out present les remedes, donne lieu ä une action en dommages et intöreHs au profit du possesseur des animaux empoisonn6s. Enlln, rempoisonnement
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intentionnel, resultant d'un acte volontaire el prömödit^de Thomme, avec rintenllon de nuire ä aulrui, peut etre l'objet de poursuites correctionnelles, sans prejudice des dommages ctmterets reclames parla partie lesee. Chacun de ces empoisonnemenls ötant denature difförente, au point de vue 16gal et judiciaire, 11 Importe de faire connaitre avant tout les articles des Codes civil et penal qui les rögissent.
Empoisonnoment accidentel.
(Action civile. — Legislation.)
Get empoisonnement etant le rösullat de l'ignorance ou de l'im-prudence, comme nous I'avons 6tabli precedemment, peut donner lieu h une action en dommages et int6r6ts devant les tribunaux civils, l'accident ötant clüment otabli par dire d'expert. Void les articles du Code civil qui peuvent etre appliques ä ce genre d'em-poisonnement:
Art. 1382. laquo; Tout fait quelconque de l'homme qidcnuse d autriciun dommage, oblige celui par la faute duquel il nsl arrive ä le reparer. raquo;
Art. 1383. laquo; Chacun est responsahle du dommage qu'il a cause,non-seulement par son fait, mats encore par so negligence ou son imprudence, raquo;
Ainsi, tout praticien, v^terinaire ou empiriqne, qui aura present ou administre ä un animal malade, un medicament capable de nuire par sa dose exageree, de teile sorle qu'un empoisonnement en soil la consequence, pourra etre poursuivi, apres expertise, devant les tribunaux et condamne ä des dommages et interets envers le propri6taire de l'animal empoisonne. 11 en sera de möme du pharmacien qui aura commis une erreur sur la nature ou la quan-tite du remede prescritpar le praticien.
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Empoisonnement intentionnel.
(Action corroctionnelle. — Legislation.)
Lorsque rempoisonnement est le fait intentionnel et coupable de riiomme, il donne lieu ;\ une action correctionelle ä la diligence du ministöre public sur la plainte regulieremcnt deposee par I'individu lese ; dans ce cas, e'est le Code penal qui fixe les peiues ä l'infliger au dulinquant, sans prejudice des dommages etinterfits r6clam6s par la parlie plaignante.
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Art. 432. laquo; Quiconque aura empoisonne des chevaux ou autres bites de voiture, de monture ou de charge, des bestiawx ä come, des moutons, chevres on pores, ou despoissons dans des clangs, viviers ou reservoirs, sera puni d'un emprisonnement d'un an ä cinq ans, et d'une amende de seize a trois cents francs. Les cnvpables pourront etre mis, par I'arret ou le jugement, sous la surveillance de la haute police pendant deux ans au mains ou cinq ans au plus, n
Dans renum6ration des animaux domestiques susceptibles d'etre empoisonn6s inlentionnellement, I'article precedent omet pr6ci-s6ment ceux qui y sont le plus exposes, tels que le chien, le chat et les oiseaux de hasse-cour ; 11 ne fait pas mention nonplus des abeilles et des tiers a sole, qui sont des insectes domestiques, et qui peuvont egalcment elre l'objet d'actes de destruction prömedites. Mais comme cet article en avue, evidemment, tous les animaux domestiques, renumeration incomplete qu'il en fait ne pent en rien älterer le principe qu'il a pour but de poser. Du reste, Tun des animaux omis, le chien, est aujourd'hni l'objet d'un impot qui 6lablit d'une maniere incontestable, au profit de son maitre, sa qualite de propriety mobilifere. Enfin, dans le cas oü 1'art. 432 paraitrait insufflsant, on pourrait, h la rigueur, et comme complement, invo-quer I'article suivant du meme code :
Aht. 4-04. laquo; Quiconque aura, sans necessite, tue un animal domes-tique dans vn licit dont celuiu qm cet animal appartient est proprietaire, colon ou fermier, sera puni d'un emprisonnement de six jours au mains et de six mois au plus. S'il y a violation de cluture, le maximum ds la peine sera applique. raquo;
Cet article, en effet, pose en principe que, quiconque aura tue sans necessity un animal domestique, sera passible de peines correctionnelles, quel que soit, du reste, le moyen employe pour arriver ü ce r6sullat, puisqu'il n'y a ü cet egard aucune specifiea-tion.
De l'expertise medico-legale.
(Ouvertüre de 1'action, nomination et rule des experts.)
Lorsqu'un animal domestique a ete empoisonn6 par accident, durant la medication, ou par une action premeditöe et coupable, le possesseur pent rcelamer devant les tribunaux reparation du dommage caus6, sans prejudice des poursuites du minislöre pu-
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618nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ELEMENTS DE TOXICOLOGTE VfiTERINAlRE.
blic, lorsque rempoisonnemenL est reconnu intentionnel. Dans l'un et l'autre cas, la maniöre de proceder est un peu differente : c'est cc qu'il Importe d'examiner,
Quand I'empoisonnement estceque nous appelons accidentelet provient de l'ignorance, de la negligence on de l'iinpmdence des personnes chargöes de prescrire un traitement dans le cas de ma-ladie, le proprietaire 16se peul reclamer la reparation du prejudice cause, soit par voie amiable, soit par voie de conciliation devant la justice de paix; dans ce dernier cas, la nomination judiciaire des experts n'est pas necessaire et la simple deposition d'une personne compdtente peut sufflre. Mais si, par ces moyenc on ne parvient ä aucun resultat, ce qui eslassez frequent, on porte I'affaire devant le juge de paix, si les dommages et interöts reclames ne depasscnt pas 200 francs, comme dans Loutes les affaires concernant les proprie-tes mobilieres, dont les animaux domestiques font partie ; si la somme röclamöe ex code ce chiffre, I'action doit 6tre engagee devant le tribunal de premiere instance de rarrondissement oü reside le demandeur. — Dans les deux cas, les experts sont nommes par les juges charges de connailre de I'affaire, c'est-ä-dire le juge de paix, dans le premier cas, et le president du tribunal, dans le second. Ils sont egalement charges de recevoir le serment que les experts doivent preler, sous peine de nullite.
Lorsque rempoisonnement est intentionnel, le proprietaire lese peut prendre deux partis: — ou se borner a r6clamer reparation du dommage cause devant le tribunal civil, ou bien deposer une plainte au parquet du Procureur en se portant partie civile. Dans le premier cas, le fait ct le prejudice cause etant reguliferement 6tablis par les experts designos parle tribunal, les dommages et in-törSts peuvent otre accord^s purement et simplement; ou bien le ministere public provoque lui-m6me des poursuites correction-nelles, et alors on retombe dans le second cas. Que les pour-suites soient provoquees par leplaignant oupar le ministere public, il y a toujours nomination d'experls par le chef du parquet ou par le prösident du tribunal, avec designation d'un fonctionnaire civil ou judiciaire pour proceder ä. une enquöte et assister au besoin aux operations des experts. Lc Procureur peut, en effet, delegaer ses pouvoirs h son substitut, h un commissaire de police, ä un maire, ä un juge de paix oumemc ä un ofücier ousous-oflicierde gendarmerie. Comme aussi il peut s'en rapporter aux soins et ä la diligence des experts.
Dans le cas d'etnpoisonnement des animaux domestiques, soit
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accidenlellemenl, soil intentionnellement, Tun des experts, s'il y en a plusieurs, doit 6tre de toute necessite un vöteriuaire, bien que les autorites judiciaires puissent choisir d'autres personnes ; s'il n'y a qu'un seul expert, il devra fetre choisl, ü plus forte raison encore, parmi les veterinaires diplomas; seulement, si I'expert d^si-gne trouve ses connaissances chimiques insuffisanles pourluiper-metlre dedecouvrir surement le corps du dclit, il devra dernander la nomination d'un pharmacien ou d'un chimiste pour I'assister dans ses operations. Enfin, dans les cas un pen importants, le parquet d6signe touj ours deux experts, Tun pour examiner I'animal empoisonnä, vivant ou mort, et l'autre pour rechercher le poison et en determiner la nature. En efl'et, dans Tempoisonneinent des animaux comme dans celui de l'homme, ce n'est pas trop, le plus souvent, que le concours de deux hommes instruits pour arriver t\ decouvrirle corps du delit. Le vet6rinaire, pas plus que le m6de-cin, n'a assez l'babitude des manipulations chimiques pour pouvoir se charger de d6couvrir lui-möme avec sürete, dans les debris d'un cadavre ou dans les dejections ou excretions d'un animal vivant, le poison, administrö souvent en quantity minime, qui a determine les desordres observes. L'adjonction d'un pharmacien habile ou d'un chimiste exerce, au vöterinaire, esl done, dans ces circons-tances, d'une ndcessite ä peu pres absolue.
Quoi qu'il en soit, les experts etant dösignös, ils doivent pr6ter serment, avant tout, entre les mains du magistral qui les a commis. 11s doivent ensuite et concurremment, assistes du delegue de l'au-torite judiciaire, se livreräune investigation minutieuse des circon-stances qui out precede, aecompagnö et suivi I'^venement; puis ils doivent examiner avec un soin scrupuleux, aprös en avoir constate I'identite ct pris le signalement detailie, I'animal mort ou vif qui fait le sujet de l'expertise. S'il est encore vivant, on recueillera mi-nutieusement tons les symplömes qu'il pent presenter ; s'il est mort, on procedera avec un trös-grand soin k son autopsie et on notera avec detail les moindres lesions. Enfin, apres avoir recueilli dans des vases propres et autant que possible neufs et vernisses, les parties solides ou liquides qui peuvent plus particulierement receler le poison, les experts procederont, dans le laboratoire, aux operations chimiques les plus propres ä faire reconnaitre la nature du corps du delit. Ces divers points formeront le sujet desparagraphes suivants.
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Des recherches mädico-lägales dans le cas d'empoisonnement.
Les experts d6sign6s pour etudier et faire un rapport sur un cas quelconque d'empoisonnemenl, puisent les elements de leur conviction ä trois sources distinctes : 1deg; dans l'etude des symptömes que Tanimal a presentös durant sa vic; 2deg; dans celle des lösions trouvees dans son cadavre ; 3deg; enfln, dans les operations chimiques que reclame la recherche du poison, soit dans les dejections ou excr6tions de l'anitnal vivant, soit dans les liquides ou les solides de l'animal mort. Disons un mot de chacune de ces sources de renseignements.
1deg; Recherches cliniques ou elude des symptomes presentiis par I'a-nimal empoisonne, — Si I'expert ou les experts sont appcles avant la mort de l'animal, ce qui esl rare, ils doivent etudier avec soin et noter minutieusement les sjmiptomes präsentes par l'animal ma-lade; mais le plus souvent leur mission ne commence qu'apres la perte de l'animal empoisonne. Alors les renseignements puises dans l'ötude clinique du malade font plus ou moins complctcment d^faut; cependant, dans la majorile des cas, un homme de l'art a 6te appele pour donner des soins ä l'animal affecte, et ce n'est m6me, le plus souvent, que sur les indications qu'il a fournies au proprietaire qu'une action judiciaire a 6t6 entamee; il n'est pas rare meme, que cet homme de i'art figure parmi les experts; on peut done puiser aupres du vöterinaire traitant des renseignements cir-constancies sur les symptömes offerts, de son vivant, par le sujet empoisonne; enfin, si par extraordinaire, aucun veterinaire n'avait etc appele ä traiter l'animal empoisonne, les experts devraient se renseigner, :\ l'ögard des signes presentcs par le sujet, aupres des personnes qui out ete chargees plus particuliercment de lesoigncr; seulement, dans ce cas, ilsne doivent accueillir ces renseignements qu'avec une extreme reserve, et ne noter que les plus saiilants e( les plus vraisemblables.
2deg; Itechcrchcs nt-croscopiqnes on etude des lesions presentees par le cadavre. — Cette partie de la lache des experts est d'une importance capitate et doit 6tre accomplie avec un soin minutieux ; eile doit se faire, dans le cas d'empoisonnement intentionnel, devant le dclögue du Procurcur, s'il y a des poursuites correclion-nelles, ;\ moins toutefois qu'il n'ait cm devoir n'en pas dösigner.
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Lc plus souvent les experts procödent ä l'autopsie avant qu'on ait eflecttiö l'enlbuissement du cadavre; ce n'est que tres-exception-uellement, et alors seulement que des revelations tardives et cer-laines font connaitre im empoisonnement coupable, quo les experts peuveut avoir ä retirer le cadavre de la fosse oü il est enfoui, pour procöder ü son autopsie.
Quoi qu'il en soit, l'ouverture du cadavre doit se faire avec soin et rnethode, et les lesions notees au fur et ä mesure qu'on lesquot;de-couvre, en ayant la precaution de ne pas les confondre avec des alterations produites par la putrefaction, surtout dans le cas d'exhumalion. G'est pourquoi 11 convient de decrire lout d'abord la position et l'elat du cadavre avant de l'ouvrir. Quant ü l'ordre ä suivre dans l'ouvei'ture des cavites splanchniques, il Importe peu au fond et peut etre subordonne, du reste, h la nature des symp-tömes presentes par l'animal empoisonne et ä la categorie ä laquelle parait appartenir l'agent toxique. Neanmoins il convient d'ouvrir d'abord l'abdoinen, pour constater l'etat des organes digestifs et de l'appareil genito-urinaire, qui sont leplus souvent alteints et älteres dans les empoisonncments; puis viennent les organes pcctoraux, coeur, poumons et plevres, et, s'il y a lieu, les parties centrales du Systeme nerveux.
Toutes les fois qu'on aura all'aire ä des visceres crcux, tels que l'estomac, lesintestins, la vessie, etc., il faudra avoir le soin de placet des ligatures mcthodiquement, de teile fagon que le contenu de ces organes ne soit pas perdu, car il eat precieux pour les recherches chimiques qui doivent terminer l'ceuvre des experts. On peut pro-ceder immediatement apres t\ l'examen des alterations de ces organes, en ayant le soin de d6poser dans des vases speciaux, propres et soigneusement ötiquetes et scelles au besoin, le contenu de ces visceres, lequel pourra 6tre employe immödiatement. en totalite ou en partie, aux recherches chimiques. Cependant il est toujours prudent de reserver une bonne partie de ces produits liquides pour une seconde 6preuve si c'est necessaire, et m6me pour une conlre-expertise, au cas oü eile serait reclamee par le defendeur. Les vases mis en reserve avec leur contenu doivent 6tre soigneusement eti-quetes et scelles avec le cachet du representant de l'aiitorile judi-ciaire. Enfrn, il peut etre prudent de laisser avec leur contenu, une partie des debris des organes creux vides et examines. On re-commandait autrefois d'y ajouter de l.'esprit-de-vin pour prevenir la putrefaction des parlies liquides et solides inises en reserve; mais aujourd'hui on parait preferer generaleuieut s'abstenir de l'addi-
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lion de ce liquide, qui peut n'fitre pas pur, et qni, de plus, est de nature h augmenter encore, parfois, la difficultö de la täche, döjä si delicate et si öpineuse, de l'expert chimiste.
Unviscäre qui doit ctre recueilli avec beaucoup de soin, c'estlc foie; en effet, cette glande ötant traversee par le sang de la veine porte, qui recueille la plus grande parlie des produits de l'absorp-tion intestinale, ne tarde pas ä s'impregner et h retenir pendant quelque temps une notable parlie du poison ing6re dans le tube digestif. Voilä pourquoi on recommande de recueillir avec soin le tissu du foie et de le soumettre aux recherches chimiques de preference t\ toute autre parlie solide de l'organisme; il est rare, en effet, que ces recherches convenablemcnt dirigees, ne donnent pas im rösullat posilif, s'il y a eu röellement empoisonncment.
Un liquide excrementitiel sur lequel il est bon de faire porter ögalement les recherches chimiques, parce que beaucoup de poisons sont entraines au dehors par lui, c'est Vurine: mais il serait oiseux, le plus souvent, d'y soumetlre le sang, car les molecules toxiques sont comme noyees dans ce lluide nutritif et ne peuvent jamais y (M.re retrouvees que trös-difficilement et en quantity trös-minime.
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3deg; Beclierches chimiques ou analyse des parties solides et liquides du cadavre.— Les recherches chimiques, dans ce genre d'expertisc, constituent la parlie la plus difficile ct la plus ddlicate de la mission. Elles sont principalement le lot de l'expert chimiste; mais, neanmoins, l'expert vetörinaire doit y prendre part el les suivre avec un soin scrupuleux.
Si, au d^but des operations chimiques, on n'avait aucune notion sur la nature probable du poison; si on ne savait pas au moins i quel rfegne il doit appartenir; si, en un mot, on devait chercher dans le cadavre tous les poisons possibles, le problöme serait, sinon insoluble, au moins d'une difficulte extr6me. II faut done, avant de proccder aux recherches chimiques, s'entourer do tous les ren-seignements propres i\ mettre sur la voie de la nature chimique du poison. Cependantnous verrons lout il l'heure que, gräcc ä un nou-veau mode d'analyse, la Dyalyse de Graham, on peut aborder de front, sans Irop de perils, le problöme ardu de la- recherche d'un poison quclconque.
Ainsi, indöpendamment des lumiercs qu'on pourra puiser dans l'analyse sövöre des symptömes presentes, durant la vie, par I'a-nimal malade, et des lesions trouvees sur le cadavre, apres laniort.
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les experts doivent recueillir tons les renseignements possibles au-\n'cs des personnes qui ont entoure le sujel; ils doivent s'informer si des döbris du poison n'ont pas 6t6 laisses anpres de 1'animal ma-lade an moment de rempoisonnemenl; si desd6jections, tellesque maüöres rejetöes par le vomissement ou par la d6f6cation, urines, sülive, etc., n'ont pas 6t6 recueillies, etc., etc.
On comprend que si une portion du poison a pu etre recueillie au moment de l'accident, pur ou simplement melang6 aux aliments ou aux boissons, les difficultes de l'e.vpertise se trouvent considerablement att6nu6os, attendu que les recherches chimiques sc rdduisent alors ä une simple analyse qualitative, que beaucoup de vctörinaires seraient capables de pratiquer eux-m6mes. — Mais quand il faut aller chercher et extraire des döbris d'un cadavre une quantity, souvent fort minime, d'un poison dont on soupQonne ä peine la nature, les diflicultes sont fort grandes, et ce n'est certes pas trop, pour les surmonter, de rintervention d'un expert vers6 dans toutes les difficultes pratiques des recherches chimiques. G'est cequc nous allons essayer de faire comprendre.
Quand ['analyse chimique doit porter sur une substance pure et definie, solide ou liquide, l'opcration peut 6tre encore parfois en-vironn6e de grandes difficultes; n6anmoins tout chimiste un peu excrce peut arriver t\ en determiner la nature avec certitude, car il a pourse guiderbien des points de repere : caractöres naturels, action des agents physiques, reactions chimiques, analyse quantitative au besoin, etc. II n'en est plus de mfeme quand un poison cst möleü des maticres etrangcres, et surtout ä des substances or-gaaiques; alors ses proprietes individuelles disparaissent, et, de plus, les reactifs ne repondent plus ncttement aux demandes du chimiste. La grande difliculte des recherches de la chimie toxico-logique, c'est done la presence des maticres animales, qui mas-quent et dönaturent les proprietes caracteristiques de chaque poison. Yoili pourquoi, chaque fois qu'on fait des recherches de cc genre, et qu'on veut ncttement reconnaitre un agent toxique, il faut prealablement dctruire la matiere organique qui raccompagne et qui dissimule ses proprietes, sans altörer, bien entendu, le poison lui-merae. Nous allons dire comment on y proccde.
Autrefois on employait pour dctruire la matiere organique la chaleur seule, c'est-ä-dire une calcination pure et simple. II va sans dire que cette operation, m6me conduite le plus mcthodique-ment possible, ne donnait jamais que de mödioercs rdsultats, car si un certain nombre de poisons mötalliques resistaient ä une opera-
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tion aussi destructive, un assez grand nombre de poisons d'origine minörale meme ne pouvaient en supporter les effets sans se volati-liser, se mötamorphoser ou sedötruire; quant aux agents loxiques tires des plantes et des animaux, il est facile de comprendre ce qu'ils pouvaient devenir par un traitement aussi violent. — Plus tard on a ajoule a Faction de la chaleur celle d'un agent destruc-teur par Oxydation, le nitrate depotasse (procede Rapp). Ensuite on a mis en usage I'acide nitriqne ou azoticjue, soit seul (Thenard), soit aide par le chlorate de potasse (Orlila); ou encore, I'acide chlorhydrique et le chlorate de potasse (Duflos); la potasse causti-que scule (Devergie), ou aidee ä la fin par I'acide nitriqne (Chevalier); le gaz chlore (Jacquelain); I'eau regale (Malaguli et Sarzeaud); enfin, on prescrit l'usage de I'acide sulfurique, aide a la fin de l'o-peration par un peu d'acide azotique (Flandin et Danger). G'est ce dernier procede qui parait le meilleur et qui est le plus generale-ment employe.
Nous avons admis, par hypothese, que les experts, 6clair6s par les commemoratifs, les symplömes et les lesions, avaient quelques soupcons sur la nature probable du poison, et notamment s'il est mineral ou vegetal; mais si pourtant cette notion si essentielle fai-sait entiörement döfaut, et si les experts se trouvaient en presence de l'inconnu, ils devraient diviser les matteres suspectes tirees du cadavre ou en provenant, en trailer une portion pour rechercher les poisons mineraux, et r6servcr l'autrepour la recherche des ma-tiamp;res v6g6tales; si la premiere serie des operalions donnait un resultat positif et certain, on n'aurait pas ä se servir do la portion des matieres suspectes misc en reserve; dans le cas contraire, il faudrait les examiner en vue de la decouverte d'un principe toxique vegetal. Comme, dans les deux cas, les procedes sont tout a fait differents, nous allons les faire connaitre'successivement et avec quelques details.
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1deg; Recherche des poisons mineraux.
Les poisons tires du regne mineral peuvent etre divisös en quatre categories assez distiuctes : 1deg; les metalloides (phosphore, iode, brome, soufre, chlore , etc. ); 2deg; les acides (mineraux et organi-ques); 30lesa/eaamp;(potasse, soude, ammoniaque, chaux, baryte, etc,); 4deg; enfin, les sels metalliques (alcalins, calcaires, terreux el metalli-quesproprement dits). Les procedes employes pour rechercher et d6couvrir ces divers agents loxiques dans le cadavre des animaux
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empoisonnes varient, non-seulement pour chacune des categories que nous venons d'indiquer, mais encore pour chaque poison en particulier. Ccpendant pour les poisons provenant des metaux, on pröconise des procedes generaux plus on nioins ingcnieux et pratiques, parmi lesquels nous choisirons de preference celui propose parMillon, comme le plus simple el le plus facile ä mettreen usage.
A. Rechcrclie dc tousles composlaquo;raquo; mfetalliuues en meme temps.
— Si la mauere organique est liquide, on la concentrera en con-
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figm .',sect;. _ Appareil de Mitscherlich pour la recherche du phosphore.
sistance d'extrait sec ; si eile est solide, on la divisera en pctits fragments, et, dans les deux cas, on Tintroduira dans une cornue tubuleeen verre, installöe sur un foumeau, et contenant de l'acide sulfurique pur, dont le poids doit elre quadruple de celui de la matiere suspecte. On chauffe doucement jusqu'a dissolution de la mattere organique, puis on ajoute par la tubuluremunie d'un tube fi entonnoir, de l'acide azotique pur, par petites portions, et on continue de chauffer avec precaution (voy. fig. 48).
Ce premier temps accompli, on continue d'ajouter de l'acide azotique graduellement, soit dans la cornue, soit dans une capsule de porcelaine dans laquelle on a vers6 le produit, jusqu'a ce que les matieres organiques, carbonisees par l'acide sulfurique, aient
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cte enlierement brülees par l'acido nitrique et que la liqueur soil devenue incolore. Alors on evapore ä siccite.
Le residu, purement salin, esl blanc, exempt de charbon, soluble on insoluble, selon les cas, et son examen se reduit ä une analyse qualitative des malieres minörales de nature complexe.
En mcnageant convenablement le feu, on pent trouver dans le residu les matieres minerales volatiles, telles que I'arsenic, 1'an-limoine, le mercure, etc.
Les carbonates, chlorures, bromures, iodures, cyanures, sulfu-res, etc., des divers metaux, sont transformes en sulfates, landis que les bydracides volatils de ces differenls sels s'echappent en lota-litö ou en partie; en sorte que si, ü la cornue oü s'opere la destruction des malieres organiques, on ajoute un ou plusieurs recipients contenant de I'eau et lenus froids, on pent recueillir une partie des radicaux de ces acides ou ces acides eiix-m6mes. En neutralisant le contenu de ce recipient avec de la potasse pure et en evaporant ä siccite, on oblient un second residu dans lequel il est facile de dcceler les chloroides, le soufre, etc.
Si Ton traite par I'eau distillee bouillante le residu provenant de la destruction des malieres organiques suspectes, il se dissoudra en tolalitc ou en partie. En tout cas, la partie dissouleet la portion insoluble sont de nature diflerente.
Dans la solution on peut retrouver, non-seulement les metaux des deux premieres sections, mais encore le zinc, leplomb, lecuivre, le mercure et Vargent, qui sont les metaux des autres sections les plus actifs ct les plus döletcres. Comma tons ces metaux out etc traites par I'acide azotique en exces, ils so trouvent necessairement dans la solution au dcgre superieur d'oxydation. Le mieux, pour arriver do suite ä une determination rigoureuse, est de trailer cette solution par le sulfhydrale d'ammoniaque ou le monosulfure de sodium cristallisc et dissous dans I'eau distillee; on obtienlimmö-diatement un precipile caracteristique, forme par le sulfure insoluble du metal conlenu dans la solution, s'il appartient ä l'une des quatre dernieres sections. Ge prccipite est blanc pour le zinc; noir plus ou moins lonce pour le plomb, le cuivre et l'argent, et blanc d'abord, 7!oraquo;' ensuite pour le mercure, en presence d'un exces de reaclif, quand on fait usage du sulfhydrale d'ammoniaque; si on se sert du sulfure de sodium, le precipile est noir immediatement.
S'il reste de la solution, il esl Ires-facile, par unemploi raisonne de la potasse, du ferrocyanure de potassium, du bichromate de potasse, de l'iodure de potassium, etc., de caracteriser neltement
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et individuellement les nietaux que nous venons de nommer. Dans le cas oü la solution aurait et6precipilee entierementpar le sulfure soluble, on pourrait la reproduire en dissolvant avec precaution le sulfure obtenu au moyen de l'eau regale bien pure, cvaporant ä sec et reprenant parl'oau distiilee. Enfln, en plongeant dans celte solution une lame bien d^cnpee de fer ou de zinc, on pent aisement precipiter, a l'etat metallique, le plomb, le cuivre, le mercure et l'argent, et constater leurs caractferes individuels.
Dans le cas oü le sulfure alcalin n'auraitpas produit de precipite dans la solution, c'estque le metal du sel.ingere appartiendraitaux deux premieres sections; encore il conviendrait de relrancher de ceux de la deuxieme section, le magnesium et raluminium, qui ne sont pas vcneneux; dans la premiere section, tons les metaux peu-vent fournir des composes deleteres, comme on peut s'en convain-cre en consultant le tableau des poisons. Gependant, si on en excepte le cyanure de potassium, le sulfure, le nitrate de polasse, le sei marin et I'liypochlorite de chaux, qui sont assez repandus et qui peuventetrc employes soit comme medicaments, soit comme poisons, il est bien rare que les composes des metaux de la premiere section donnent lieu ä un empoisonnement grave chezles animaux domesliqucs. Nous les laisserons done de cötc pour ne pas allonger inutilement cette elude.
Si le residu de la destruction des matiöres organiques est resle en grande partie insoluble dans Venn bouillanle, e'est qu'il est forme par les melaux usuels de la qualrieme seclion : Vetain et l'an-timoine. Le premier ne donne jamais lieu ä un empoisonnement chez les animsux domestiques, pares que ses composes sont employes dans I'industrie, mais tres-rarement en medecine ; il n'en est pas de möme pour le second, dont les composes salins, et sur-tout l'emetique, sont trös-fröquemment usilcs comme medicaments.
Quoi qu'il en soit, le residu insoluble doit etre traite par l'eau regale ä chaud jusqu'üi dissolution complete; puis la solution 6va-poree i sec, avec precaution, est redissoute dans l'eau acidulee par l'acide tartrique ou le bitartrate de potasse. Cette dissolution, trai-tee par un sulfure alcalin, donnera un precipite/laquo;'-laquo;le^w^ewO'e de soufre dor6 d'antimoine, si les matieres contenaient un compost de ce metal; enfin, cette solution, passee dans l'apparcil de Marsh, donne des laches et un anneau qui ont quelque ressemblance avec ceux fournis par l'arsenic et que nous apprendrons bientöt ä en dis-tinguer nettement.
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Quant au conlenu du recipient, si on tienl ä constater la nature des principes mdtaiioides qu'il renferme, on le neutralise par la potasse, on cvaporc a sec, avec menagement, et on reprend ensuite par I'eau. En faisantagir avec melhode, sur cette solution, I'acide sulfurique, le nitrate d'argent, I'acide azotique, rammoniaque, les sels solubles de baryte, ceux de plomb et de I'er, il est en general facile de caracteriser nettement les chloroides et le soufre qui peu-vent s'y trouver.
B. Rpciierciilt;gt; des acides. — Les acides qui agissent comme poisons, quandils sont employes ä haute dose, sont assez nombreux. Ilscomprennent des acides mineraux {A.. sulfurique, nitrique, chlo-rhydrique, cyanbydrique, arsönioux, arsonique, etc.), et des acides vegelaux{k. oxalique, acctique concentre, etc.) Les uns sont fixes (A. sulfurique, nitrique, arscnicux, arseniquc, oxalique), les autres mlatih (A. chlorbrdiique, cyanbydrique, acctique, etc.), — Dans tons les cas, quo ces acides soient mineraux ouorganiques, fixes ou volatils, on ne pent compler employer des methodes gencrales pour les rechercher el les decouvrir; il laut pour chacun d'euxsuivre un precede special. Cependant, comme il ne convient pas de pro-ceder de la meme manierc selon que les acides sont fixes ou volatils, nous allons indiquer rapidement comment les experts cloivent agir dans les deux cas.
1.nbsp; Acifics fixes. — Si les acides sont fixes, ou n'enlrent en ebullition qu'ä unc temperature clevee, et si, surlout, par retude des symptömes et des lesions on a pu soupQonner le nature de l'agent toxique, il convient de reunir les liquides du tube digestif qui ont une reaction acide, de les concentrer an bain-marie, d'y ajouter de l'alcool pour coaguler l'albumine et precipiler les sels do I'orga-nisme ; puis, aprös avoir filtre le liquide, d'en chasser douccment l'alcool et de neutraliser le residu par les bicarbonates alcalins. Cela fait, l'emploi raisonnc des rcaclifs fail aisernent decouvrir la nature de I'acide ingöre.
2.nbsp; AcMcs volatils. — On reconnait presque toujours ces acides Ji l'ouverture du cadavre pour pen que la dose employee ait et6 un pen notable; cela est surtout vrai pour I'acide cyanhydrique ou le cyanure de potassium et I'acide acetique. Dans tons les cas, pour rassembler ces acides et les caracl^riser chimiquement, il convient de r6unir les liquides du tube digestif ä reaction acide ; de les placer dans unecornue munie d'un recipient et de proceder ä une
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distillation menagee; les acides volaüls passent dansle recipient; lä, on los neutralise, on les evapore, et par l'emploi raisonne des reaclifs, on arrive ä les caractcriser d'une maniere cerlaine.
Apres ces quelques mols de generalite sur la recherche des acides dans le cas d'empoisonnement, il convient de faire une elude speciale de l'acide arsenieux sous le rapport medico-legal, parce que, chez les animaux comme chez riiomme, c'cst lui qui donne le plus souvent lieu ä rcnipoisonnement iutenlionnel.
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Kechcrche laquo;le l'acide arsenieux. — Lorsque, par suite des symplömes observes ou des lesions dccouvertes dans le cadavre, on soupconnc que l'intoxication est Toeuvrc de l'arsenic blanc, on doit proccder ä sa recherche par le precede simple et sür que nous al-lons decrire.
Le conlenu du tube digestif, l'intestin, et surtout le foie, ou du moins la portion destinöe ü la premiere expertise, doivent ötre divises en pelits morecaux et deposes dans une capsule en porce-lainc neuve; on arrose ces matiörcs avec 1c einguieme environ de leur poids d'aeide sulfurique pur et Ton reniue le melange, qui devienl bienlöt noir et homogene ; on chauffe doucemenl la capsule et son contenu sur un fourneau portalif ä charbon de bois. 11 se degage d'abord de la vapeur d'eau, puls des gaz, surtout de l'acide sulfu-reux, et vers la fin des vapeurs blanches et lourdes d'aeide sulfurique anhydre. Le melange, d'abord liquide ou päleux, devient de plus en plus epais et, vers la iin de l'opöration, il est tout ä fait sec comme du noir animal; alors on modere le feu et on ajoute peu ä peu de l'acide azotique concentre et pur, pour suroxyder l'acide arsenieux et le transformer en acids arsenique, plus soluble dans l'eau. Eulin, quand on a sufflsamment chaulle le charbon sulfurique pour chasser les dernicres traces d'aeide nitrique, on broie le r6sidu charbonneux dans un mortier et on 1'epuise par l'eau distill6e bouillante. Cette solution pent 6tre pröeipitee par un sul-fure alcalin, comme nous l'avons indique ä propos des metaux, ou mieux passee ä l'appareil do Marsh.
On designe ainsi un appareil propre äproduirc de l'hydrogene au moyen du zinc et de l'eau acidulee par l'acide sulfurique, mais avec un tube de degagement special. liconsiste en un flacou ä deux tu-bulures, l'unc pour lixer un lube ä entonnoirparlequel on verscra l'acide sulfurique dans l'eau qui surnage le zinc, l'aulre pour rece-voir le tube special dont nous avons parlc. Ce tube est composö de trois pieces : l- d'un lube d'un petit diamelre, coude ä angle droil
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el portant sur la branche horizonale, flx6e dans la tubulure avec un bouchon, une boule deslinee ä arröter les parties solides ou liquides enlrainees par projection hors du flacon ; 2- d'un tube droit, d'un plus fort diamctre, de 10 ä 13 centimetres de longueur, et garni inlerieuremenl de colon ou d'amiante, dans lequel entre et
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Fig. 40, — Apparell de Marsh.
se fixe, a l'aide d'un boucbon, le bout de la branche horizontale du tube precedent; 3- enfln, d'un dernier tube, d'un faible diametre, effile par un bout et (ix6 par l'autre au gros tube precedent; ce petit tube, droit et d'une longueur de 20 ä 23 centimetres, esl en verre vert ou bien entoure de clinquant afln'qu'on puisse le chauffer en tonte s6curite k l'aide d'une lampe üialcool, du gaz ou d'un four-neau ä cbarbon dcbois (voy. fig. 49).
L'apparcil ctant inslalle et garni d'eau et de zinc, on y introduit, par le tube ä entonnoir, de l'acide sulfurique desünö ä provoquer le degagement de l'hydrogene, et l'on procfede ä ce qu'on appelle l'essai ä blanc. Pour cela on laisse dcgager asscz de gaz pour que tont l'air du flacon ait 6le entraine au dehors et 6viler ainsi une explosion, et on allume ensuite le jet de gaz hydrogöne ; devant la flamme on place une soucoupe enporcelaine destinte k la refroidir et ä provoquer un depot d'arsenic, s'il en existe dans le zinc et l'acide sulfurique employ6s, comme cela est trfes-fröquent. II est bon de ne pas s'en tenir ä l'emploi de la soucoupe en porcelaine et de chauffer le tube droit entourö de clinquant, dans uneparlie de son cten-
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due, afm de provoquer la formation d'un anneau arsenical dans le tube mßme. Gelte 6preuve, quiest tout ;\ fait Ibndamentale, ne doit pas durer quelques instants seulement, comnio on le pense assez göneralement, maisbien ötre conlinuec pendant une ou daux heu-res et laut que dure le degagement de l'hydrogöne ; car tres-sou-vent on n'observc, dans les premiers temps, aueun signe suspect, et cependant ä la fin de l'operation, alors quo la liqueur du tlacon est plus concentree, les taches ou l'anneau apparaissent si le zinc et l'acidc sulfuriquc ne sont pas rigoureusement purs.
Lorsqu'on est sür de la purele des reactifs, on neltoie l'appareil et on le remonte ü neuf; puis on laisse öcouler l'hydrogcnc mole d'airjusqu'ä ce qu'une explosion ne soit plus ä craindre ; alors on unflamme le gaz et on chauffe le tube garni de clinquant; e'est i ce moment qu'il convient d'introduire dans le flacon, par le tube ä entonnoir, dont la poinle plonge dans l'eau, le liquide suspect. Pour peu que ce liquide contienne de l'acide ars6nique, on ne tarde pas ä voir apparaitre l'anneau arsenical dans le tube chauffe, et meme seproduire des taches sur la soueoupe an porcelainc phiceo dans la flamme, si la temperature du tube ä clinquant n'ost pas lrös-61evee.
Dös que l'anneau et les taches d'arsenic apparaissent d'une ma-nierc tres-nette dans l'appareil de Marsh convenablcment monte et essay6 ä blanc avec les soins intliques, il n'est gucre possible de douter de l'cxislence de ce poison dans les matiöres soumises ä l'examen des experts; cependant ils nc peuvent aflirmcr l'exis-tence de ce corps qu'autant qu'ils auront pu produire, avec ces taches ou cet anneau, les reactions univoques de l'arsenic. Pour cela on dissout ces laches ä l'aide d'un peu d'aeide azolique et on evapore exaclement k sec, pour chasser l'exces d'aeide ; on en ap-proche au besoinle bouchon du flacon d'ammoniaque pour assurer unc neutral! 16 parfaite ; alors, si on verse sur la lache d'aeide arsc-nique quelques goutles de nitrate d'argent, on oblienl une coloration ou un preeipile rouge brique, d'arseniale d'argent, tout ;\ fait caraclerislique; enfln si, sur une lache ainsi oblenue, on ajoute un peu de solution de sulfure alcalin, il se forme un preeipile jaune de sulfure d'arsenic, soluble dans rammoniaquo et egalement caraclerislique.
L'ensemble de ces caracteres reunis nc permet gucre le doule sur l'existence de l'arsenic ; cependant il est un melal, Vantimoine, dont les composes, pass6s ä l'appareil de Marsh, donnenl un anneau et des taches qui ont quelque analogic avec ceux quefournis-
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sent les composes arsenicaux. Aussi, pour cju'il ne puissc rester aucun doute sur les differences qui existent eulre les taches arseni-cales et antimoniales, nous aliens enfaire ici uneelude comparative.
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TACUES AHSESICALES.
1deg; Elles sont brnnns ot miroitantes,
2deg; Elles sont solubles dans I'ucide azo-tique Ji froid.
3deg; Elles sont tres-solubles dans I'hy-liocliloi'ito dc soude.
4deg; Elles se dissolvent tres-lentcmont dans le sulfbydrate d'ammoaiaqulaquo; et le i'esidu est jaune citron.
öquot; Le rOsidii bicn sec et nentre des ta-cbes d'arsenic dans I'acide nltrique se colore en rouge brique par le nitrate d'argent.
6deg; Exposees amp; faction dos vapeurs de brome, ces taches so colorent en jaune citron.
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TACHES ANTIMONIALES.
1quot; Elles sont noires et ternes.
2quot; Elles sont solubles dans I'acide azo-tique ä IVoid.
3quot; Elles sont insolubles dans I'liypo-cldorito de soude.
4deg; Elles se dissolvent rapidement dans le sulfbydrate d'ammoniaque et le ramp;idn est. jaune orangd.
I,quot; Le lesidn bien sec et neutre des tacbes d'antimoine dans I'acide azotique ne se colore pas par Temploi du nitrate d'argent.
öquot; Exposees aux vapears do brome, ces taches se colorent en jaune orangi.
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C. Recherche lies bases alcalines. —Ces bases lie COniptennent,
en ne tenant comptc que de celles qu'on pent employer comme poison chez les animaux, que la potasse, la soude, Yammoniaque et la chaux. Lorsqu'elles sont ingcrees ü l'etat caustique, elles deter-minentdanslo tube digestif des desordres (pii peuvent mettre sur lavoie de leur decouverte; de plus, I'ammoniaque, par son odeur particuliere, vive et penetrante, se d6cele en quelque sorle d'elle-ni6me qimnd on ouvre le cadavre ; et la chaux, ä cause de son pen de solubilite, se retrouve en partie ä, l'etat solide dans le lube digestif, iorsqu'elle a 6te inger^e enquantite assezgrande pour nuire. Quant ä la polasse el ü la soude, elles soul plus difliciles ä re-trouvcr, parce que, d'une part, elles sont neutralisees en grande partie par les acides qui existent dans les voies digestives, et, d'autre part, parce que des sels de ces bases font partie nurmale des solides et des liquides du corps. Neanmoins, quand ces bases sont donnees en quantity süffisante pour offenser gravement le tube digestif, il est possible d'en deceler la presence dausles liquides de l'cslomac et des inteslins. Pourcela, apres avoir passe ces liquides dans un entonnoir dont la douille est garnie d'amiante, on los concentre en consistancesirupeuseet on y ajoutederalcoolconcentrö ; ce liquide coagule une partie des matteres organiques, pröeipite les sels alcalins et terreux et reliant seulemenl les alcalis causti-ques. Si alors on peut constater la propriety alcaline bien aecus^e
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du liquide, il y a certitude que Tune des bases cherchees y est con-lenue. Pour en determiner la nature, on neutralise la solution avec l'acide acetique ou l'acide azotique, et on y verse du bichlorure de platine ou du bitartrate de soude; si la base recherchce est la potasse, ily aunprecipite par cesreactifs: s'iln'y en a pas, c'est la soude. On pent contröler ce rösultat n^gatif par l'emploi du bi-meta-antimo-niate grenu de polasse, dont la solution recente precipite les selsde sonderet ne trouble pasceux depotasse.
D Redicrciie des metulioides. — Parmi ces corps simples, plu-sieurs sent v^neneux ; nous cilerons comme tels le soufre, le phos-p/iorc, Viode, le brome, le chlore, etc. ; mais, d'une part, le soufre ne devient toxique qu'ä dose tres-clevee et rien ne seruit plus facile que dele retrouver on nature dans les voiesdigestives; d'autre part, le brome estun corps peu repandu, et le chlore, corps gazeux, ne pent agir que dans les voies respiratoires, car I'liydrochlore est un corps troppeu connu du vulgaire pourqu'il soit employe ä titre de poison; restent done le phospbore et l'iode comme susceptibles de donner lieu ä l'empoisonnement chez les animaux domestiques. II convient de dire parquet precede il est possible de les devoiler.
Phospbore. — L'empoisonnement des grands animaux par le
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Fig. 50.
phospbore, ä moins qu'il ne soit le r6sultat d'un accident de me-dicamentation, est exlrememcnt rare ; il n'en est pas de meme pour les petits animaux et les oiseaux de basse-cour, qui peuvent
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634nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ELEMENTS DE TOXICOLOGIE VETERINAIRE.
6trc empoisonn6s par la päte phosphor6e ou les allumeltes chimi-ques, qui sonl des produits commerciaux. Quoi qu'il en soit, ce genre d'empoisonnement so reconnait d'abord ä l'autopsie des anirnaux parce que les mali^res contenues dans l'eslomac et les inteslins exhalent une odeur alliacee particuliere, et souvent don-nent des vapeurs blanches et lourdes de phosphore et d'acide phosphoreux, luisantes dans Tobscurite. Pour retrouver le corps du debt, 11 convicnt de rassembler les matieres alimentaires dans un grand ballon en verre, d'y faire passer pendant quelques instants un courant d'acide carbonique, pour chasser l'air, et de soumeltre ä une distillation prolongee; la vapeur d'eau qui s'en clove enlraine 1c phosphore, el, si eile est refroidie dans une allonge et recueillie dans un recipient tenu froid, le phosphore, s'il en exisle, se prccipite au fond de ce dernier vase ; on le reconnait ensuile aisement ä sa phosphorescence dans robscurile {ftg. 30).
lode. — Si I'iode donnait lieu h. un cinpoisonnement chez les anirnaux, ricn no serait plus facile que de reconnallre ce melal-loide. D'abord les laches jaunes qu'on trouverail dans le tube digestif et I'odeur chlorte de I'iode mellraienl dejä les experts sur la voie ; puis, en traitant les matieres suspectes par I'alcool bouil-lanl, ou relrouverait aisement I'iode et on le caracteriserait ensuite avec I'amidon.
2deg; Recherches des poisons organiques.
Les poisons organiques qui donnent lieu i des accidents toxiques chez les anirnaux sont i peu pros exclusivement tiros des plantes, car le regne animal n'en fournit qu'un seul, la cantharide ou son principe actif, la cantharidine. Ccs poisons sont extremement disparates par leur nature chimique et parleur mode d'aclion sur 1'or-ganisme. Les uns apparlicnnent ä la classe des poisons inflamma-toires, surtout ä la section des irritants, comme I'alcool concentrö, les essences, certaines gommes-resincs, I'luiile de croton-liglium, les plantes ä vertus irrilantes, etc.; les autres ä la classe des poisons nerveux, narcoliques ou Iclaniques, et sont fournis par des plantes entieres ou quelques-unes de leurs parties; seulement il est i remarquer que tons ces agents renferment un principe defini chimiquement, un akalohle ou pseudo-alcaloide, qui est la partie active de la plante veneneuse.
On comprend qu'en presence d'une pareille diversitö dans la nature des poisons organiques, la täche des experts, pour la recherche du corps du dclil, soit extremement delicate. Pour beau-
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coup de ces agents, on ne peut arriver ä les reconnaitre tout d'a-bord qu'ä leurs caracteres physiques: c'est ce qui arrive, par exemple, pour les alcooliques, les essences, leshuiles irritantes, etc. Lorsque les plantes sont donnees entieres, ce qui arrive assez sou-vent, on les reconnaitä leurs caractöres botaniques, en examinant avec soin, soit la portion qui n'a pas etc prise, soil la partie inger6e. — Quant aux alcaloides vegetaux, dont Taclion toxique cst si 6ner-gique, ils ne donnent que bien rarement lieu k un empoisonne-ment intenlionnel chez les animaux, parce qu'ils sont pen connus du public, d'un prix tres-eleve, et, de plus, parce que les pharma-ciens ne les delivrent que sur l'ordonnance du medecin ou du ve-törinaire. Ncanmoins, nous aliens faire connaitre en quelques mots comment il convient de proceder ä leur recherche et indiquer la marche ä suivre pour les caracteriser nettement.
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Rechcrciic des alcaloides #9632;raquo;cgetaux. — Les liquides contenus dans restomac et les inteslins seront recueillis, passes ä travers un linge fm ct evaporcs au bain-marie jusqu'ä siccite. Ce residu, mele ä de la chaux steinte et desscchee, est ensuite divis6 en deux parlies, qui seront traitces. Tune par relher sulfurique reclific el I'autre par I'ulcool purifl6 par la distillation; ces deux liquides dissolvanl tons les alcaloides ct les pseudo-alcalo'ides, s'il en existe des traces dans le residu, il sera possible de les en extraire et de les caracteriser chimiquement. La solution etheree est abandonnee a elle-meme dans une petite capsule en porcelaine ou un veire de montre, pourqu'elle se concentre par l'evaporationspontanöe; puis, quand eile est rcduile ä un petit volume, on la melange ä de Telher sa-lure d'acide oxalique; si eile conlient un alcaloide, il se produit immödiatement un precipite, parce que les oxalates des bases or-ganiques ne sont pas plus solubles dans I'ether que ceux qui ren-ferment des bases mincrales. On laisse deposer co precipite, puis on le recueille avec beaueoup de soin dans une capsule, en evitant l'emploi des liltres en papier, qui occasionneraient des pertes. A l'aide de cet oxalale, qu'on peut au besoin dissoudre dans I'alcool ou I'eau, ou meme transformer en larlrate ou acetate, qui sont plus solubles, on peut presque toujours caracteriser I'alcaloide extrait des matiferes suspectes. — Quant ä la solution alcoolique, on doit l'evaporer ä sec au bain-marie et reprendre le depot par de l'eau legörement acidulee par I'acide larlrique ; le larlrate ob-tenu permet ensuite de caracteriser I'alcaloide retire du r6sidu suspect. Dans le cas oü la solution alcoolique n'aurait rien donnö,
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ni la solution elhöree non plus, il serait prudent de röunii- les deux residus desseches et de les trailer par I'alcool acidule par I'acide tartrique ; on evaporerait avec soin et on tächerait de reconnaitre la presence d'un alcaloide, s'il en existe reellement. Le mieux alors est de le mfiler avec i:n peu dc chaux eteinte bien pure el de l'e-puiser successivemenl par l'ether et par I'alcool ; I'cvaporation spontanee de ces solutions indique la presence ou I'absence d'un alcaloide.
S'il fallait chercher les alcaloides dans le foie ou d'autres vis-cferes, ou encore dans le sang, il conviendrait de faire bouillir ces matieres avec de I'alcool acidule par I'acide tartrique, coninie le recommande M. Stas; la solution, passce dans un lingc el evapo-r6e en consistance d'exlrail, est ensuile mßleeä de la chaux eleinle etenfin Irailee par rclher el I'alcool, comme nous venons de l'ex-poser precedemmenl.
Mais si, par suite de l'odcur de tabac ou de ciguii que presenterait le contenu du tube digestil', on pouvait soupconncr la presence de la nicotine ou de la cnnicine, qui sent I'unc el l'aulre des bases vo-latiles, il faudrait proceder ä leur recherche par une mclhode loute differenle. Les matieres suspecles, solides ou liquides, doi-vent etre melees ä de la potasse caustique el soumises ä la distillation au bain-marie, dans une cornue munie d'un recipient; le produit liquide qui s'est depose dans ce vase, et qui renferme les bases volatiles, s'il en existe reellement, doit etrc neutralise par un acide quelconque et evaporc ä sec au bain-marie ; le residu, traite par un peu de potasse ou de chaux, est repris par l'ether et la solution elhöree abandonnee ä ['evaporation spontanee : la base volatile apparait sous forme de goutelcttes huileuses, qu'il est facile de caraclönser chiaiiquement. Enfin, on pourrait egalement ajouter de 1'elher au produit neutralise du recipient, lequel pre-cipiterait le sei do la base organique, qui n'est pas soluble dans ce liquide.
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Marche systömatique ä suivre dans I'analyse qualitative des alcaloides.
Lorsque les bases organiques ont 616 isolöes par les proccdes que nous venons dedecrire brievement, il s'agil de les caracteriser chimiquement ä l'aide des r^aclifs; mais pour cela il Importe de suivre une methode particuliere alin dene pas commettre d'erreur. La mclhode suivante, indiquee par M. Fresenius, nous parail assez simple et assez exacte pour rcmplir le but.
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Nous admettrons, pour plus de sürel6, que la base organique isolee a ete combinee ä un ackle mineral ou vegetal et qu'elle est ;\ l'etat de sei; alors on dissout ce sei dans une petite quantity d'eau dislillce, et c'estsur cette solulion qu'on fait agir les reactifs.
Le premier riactif qu'il convient d'employer, c'est une solulion de potasse caustique. Si l'alcali degage une odeur prononcöe, c'est que l'alcaloide est volatil, comme la nicotine amp;i la conic ine ; dans le cascontraire, c'est une base organique fixe.
Les deux bases volatiles, malgrd leurressemblance physique, qni ost celled'une builc gras?e,sont facilesä distinguerl'une de l'autre. Ainsi la nicotine, qui exhale une forte odeur de tabac, est soluble dans l'cau et ne se colore en rouge que par l'action des aeides azolique et chlorhydrique concentres et chauds, ainsi que par le chlore; de plus, ses sals sont precipitables par le bichlorure de platine. Tandis que la ennicine, qui a une forte odeur de eigne et de souris, est insoluble dans l'eau, rougit par raction des aeides sulfurique et azolique concentres et froids, et ses sels ne sont pas preeipilespar le bichlorure de platine.
Si par l'addilion de la potasse il n'y a pas developpemcnt d'une odeur sensible de tabac ou de cigue, c'est que la solution conlient un alcaloide lixe; dans ce cas, il so formera plus ou moins rapide-ment un preeipite plus ou moins abondant. En ajoutant un exces de potasse, le precipile se dissoudra ou restora indissous. Si le preeipite s'cst dissous dans un oxcös d'alcali, c'est que la solulion ren-fermo un sei de morphine ou A'atrnpine. Pour distinguer ces deux alealoides Tun de l'autre, on evapore la liqueur ä siccite aprös y avoir ajoute un peu de bicarbonate de soude, et Ton reprend par l'ether; si le depot se dissout en partie, c'est Findice de la presence de l'atropine, qu'on pourra recueillir en evaporant le vehicule; cette base chauffee ;\ sec dans un petit tube exhale une odeur ben-zoique caracterislique. Quant ä la morphine, qui est insoluble clans l'ether, eile est facile ä caracteriser par sa propriete de se colorer en rouge orange par l'acide azolique concentrö et de bleuir par le contact des persels de fer en solulion.
Le precipitc qui a resisle ;\ 1'aclion d'un leger exces de potasse, est ensuite lave par decantation, desseche avec soin et finalement dissous dans la plus petite quanlite possible d'acide chlorhydrique; cela fait, on ajoute dans la solution du bicarbonate de soude en quantity süffisante pour neutraliser l'acide employe, et on laisse le lout en repos pendant deux hcures. Si au bout de ce temps il s'est form6 un preeipitö, c'est que la solution contenait de la quinine, de
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la cinchonine, ou de la narcotine; s'il ne s'enest pas forniö, c'est que ces trois bases faisaient defaut. Pour les dislinguer individuelle-ment, on recueille le precipilc forme, on le lave, el on le dissout dans mi pen d'acide chlorhydrique; cela fait, on ajoute äla solution de rammoniaque en I6ger excös, et alors la liqueur reste lim-pide on laisse döposer un preeipitö; le premier cas indique la presence de la quinine, et le second, celle de la cinchonine ou de la narcotine. Pour accuser nettement la quinine, on ajoute de 1'acide sulfurique de maniere a neutraliser Jraquo; la fois I'exces d'arnmoniaque et la base organique; on evapore ensuile ä siccite et on divise le rösidu en deux parlies : Tune est broy6e avec de la chaux ou de la magnesie et trailce par I'ether; ce liquide, en s'evaporant, laisse döposer la base, qui, parfois, cristallise; I'autre portion est jel6e dans de l'eau chloree, qu'on additionne ensuite d'ammoniaque; il se developpe alors une coloration verto lout ä fait caracterislique. — Quant au precipite forme par la cinchonine ou la narcotine, 11 est recueilli, lave, seche et traite par I'ether; s'il se dissout dans ce vdhicule, c'est de la narcotine; s'il ne s'y dissout pas, c'est de la cinchonine. On pent conlröler ce premier rösultat, en traitant une parlie de ce pr6cipil6 par I'acide azolique ; si c'est de la narcotine, il y aura coloration rouge de sang; si c'est, au contraire, de la cinchonine, le melange restera incolore.
Dans le cas oil la liqueur neulralisee par le bicarbonate de soude ne donne pas de pröcipite, eile peut renfermer de la strychnine, de la brucine, de la veratrine, de la ditjüaline, etc. Pour arriver ä. ca-racteriser ces diverses bases, on 6vapore i siccite la solution et on traite le residu sec par l'alcool absolu et froid, qui dissout les trois dernieres bases et ne dissout pas la strychnine. Si c'est ce dernier cas qui sepresente, on ajoute au depot sec quelques gouttes d'acide sulfurique, puis divers agents oxydants, tels que I'acide plombique, le bioxyde de manganöse, le bichromate de potasse, etc. ; il se manifeste alors une belle coloration bleue ou violette tout ä fail caracleristique de la strychnine. Quand, au contraire, le r6sidu s'est dissous dans l'alcool froid el absolu, c'est un indice que la liqueur conlient de la brucine, de la veratrine ou de la digitaline. Pour caracleriser ces trois bases individuellement, on övapore ä siccite la solution alcoolique et on divise le residu en plusieurs portions. Une de ces parlies est Iraitee par I'acide sulfurique con-centrö; s'il se developpe une coloration rose, c'est de la brucine; si cetle coloration, d'abord jaunätre, passe successivement au rouge de sang, puis au cramoisi, c'est l'indice de la presence de la vera-
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ime; l'autre portion est addiüonnee d'acidc azotique concenlrö ; s'il se produit line coloration rouge de sang, c'est de la brucine; si le melange reste incolore, c'cst qu'il renferme les deux autres bases; enßn, la lroi=ieme portion est traitee par l'acide chlorhydri-que concentre ; si 1c melange reste incolore, c'est qu'il n'y a que de la brucine et de la veratrine; mais s'il prend une belle couleur verte, cela indique la presence indubitable de la digitaline.
Teile est la marche simple et möthodique indiquee par M. Fre-senius pour l'analyse qualitative des alcaloides qu'on est expose h rencontrer dans les empoisonnements; en la suivant rigoureuse-mcnt, pour pcu que la quanlite de base organique soit sensible, on arrivera aisement ä caracteriser neltement et individuellement ces agents toxiques si puissants.
1JE LA DVALISE
COMME l'UOCKDli GENERAL DE IIECUEUC11E DE TOLIS LES POISONS.
Ce procedö de recherche, imagine par le chimisle anglais Graham, est fonde sur les phenomenes connus de Vendosmose. II con-siste ä faire diffuser dans l'eau les malieres toxiques qu'on veut separer des substances organiques ä travers une membrane po-reuse. L'appareü qu'on emploie, le dyaliseur, est compose de deux pieces: l0un vase cylindrique en verre, peu profond et un peu 6vas6
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par le haut, dans lequel on met de l'eau pure; 2deg; une sorte de tamis i'ormß d'uu cercle en bois sur lequel est tendue une l'euille de papier parchemin ä la maniere de la peau d'un tambour ou de la toile d'un tamis {fig. 51). C'est dans ce vase special, place sur le vase en verre dans lequel il doitpönetrer aisement, qu'on etend en couche mince le liquide suspect qui doit ceder ä l'eau, par exosmose, les matures toxiques qu'il contient (voy. flg. 52).
Lorsque les matiöres qu'on a recueillies dans le corps des ani-maux, qu'elles soient solides ou liquides, n'indlquent la nature du poison ni par leur couleur, leur odeur ou une reaction chimique
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tranchee, on doit les soumettre au proced6 de separation de la dyalise. Pour cela, on acidule lögerement les matieres liquides et on les soumet a une temperature süffisante pour coaguler les matieres organiqaes azotöes; les matiferes solides sont divisces et mises ä bouillir avec de l'eau egalement acidulee. Dans les deux cas le liquide est filtre et depose sur le dyaliseur en couchc de Fepaisseur 'd'un centimetre environ; l'eau dislillee contenue dans le vase infe-rieur doit etre environ quatre fois plus abondante que le liquide ä dyaliser. L'operation dure de vingt-quatre ä trentc-six lieu res. On dispose plusieurs appareils en memo temps si la quantitc de liquide ä diffuser le demande.
(Juoiqu'il en soit, le liquide inferieur est recueilli avec soin et evapor^ au bain-marie pour l'amencr au degre de concentration convenable. Si les caraetörcs que prend le liquide par la concentration ne meltent pas sur la voie de la nature du poison, on le divi-sera en deux parties ä pen prös ögales : l'une pour la recherche des poisons mineraux, l'autre pour celle des alcaloides vegetaux. Dans la premiere on fera passer un courant d'acide sulfhydrique on on versera une solution d'un sulfure alcalin; si le poison a pour base un mdtal des trois dernieres sections, dans lesquelles se trouvent presque tons les metaux toxiques, ou meme si e'est I'arsenic, on obtiendra un pröeipite caracleristique; si le rcsultat est negalif, il est probable quo le poison n'est pas mineral; cependant il convient de trailer le reste du liquide successivement par les carbonates al-ealins, par la potasse, par 1'ammoniaque, par le ferrocyanure dc potassium, etc. Enlin, si lous cos reactifs sont impuissanls, il convient d'evaporer ä siccite, toujours au bain-marie, la seconde portion du liquide dyalisö et d'y chercher les alcaloides vdgetaux en suivant la marche trac6e par Fresenius et que nous avons precedemment fait connaitre.
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Experiences toxirolo^iquea. — Au döbut de cette etude sur les recherches medico-lcgales dans le cas d'empoisonnement, nous avons dit que les experts puisaient les elements de leur conviction ;\ trois sources principales : les symptdmes presentes par l'animal vivant; les/eszbns trouvees dans le cadavre; et enfm les recherches chimt'ques propres ä faire decouvrir le corps du delit. — II en existe une quatrieme, rarement utilisee en toxicologie veterinaire, il est vrai, mais que nous devons neanmoins mentionner, soit parce qu'on s'en sert parfois en toxicologie humaine, soit parce qu'elle constitue une rcssource extreme dans les cas graves ou obscurs :
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il s'agit des experiences sur des animaux vivants avee des malieres loxiques.
II se präsente ici deux cas : ou bien les matieres retirees du cadavre, surtout quand il s'agit d'empoisonnemenls pour les matieres organiqnes, sont trop peu abondantos pour 6lre caracleri-sees chimiqucment d'unc maniere sunisamment nette; ou bien on desire reproduire arlificiellement, avec le m6me poison que celui trouve dans le cadavre, los symptömes et les lesions que, parfois, on n'a pas pu etudier suffisamment, et pour ne laisser subsister aucun doute dans 1'esprit des experts sur la nature de Fempoisonnement.
Dans le premier cas, on fait avaler ä de tres-petits animaux, tels que grenouilles, oiseaux, cochons d'Inde, lapins, etc., la mallere suspecle retiröe du cadavre, et Ton constate si eile jouil ou non de qualitös ^ielöteres. On pourrait aussi, ä la rigueur, l'injecter dans les veines d'un einen, dans le möme but.
Quant aux experiences ä faire avec le meme poison que celui decouveit par les recherches cbimiques, elles sont encore plus fa-ciles, puisqu'on a do la matiere toxique k sa disposition en quan-tite süffisante, et qu'on peut i la rigueur operer sur im animal de a meme espece que celui qui a suecombe ä rempoisonnement. Mais, nous le repetons, ces experiences sont rarement necessaires en toxicologie veterinaire. Cependant elles constituent une res-source precieuse dont on doit user ä Toccasion.
Des rapports judiciaires.
Lorsque les experls ont termine leurs recherches, ils doivent en rendre compte h l'autoritö judiciaire de laquelle ils tiennent leurmandat. Ce document doll elre redige avec un soin scrupu-leux, car il forme au proces une piece cKune extreme importance, puisque tres-souvent les juges y puisent les elements de leur conviction et les donnces necessaires ü l'applicatiou equitable de la loi civile ou correclionnelle qui est relative ä. rempoisonnement constate.
Un rapport de cette nature se compose de trois parties : 1deg; le p)-eamöule ; 2deg; la description; et 3deg; les conclusions. Disons un mot de ebaeun de ces points.
1deg; Dans le preambule les experts doivent faire connaitre leurs noms, prenoms, qualiles et domiciles; dire la qualile du roagistrat qui les a investis de leur mandat et de celui qui les aecompagne, s'il y a lieu; mentionner la preslation du serment prescrite par laloi; et enlin, indiquer le jour, l'heure et le lieu de l'expertise. Taboühin, 3c edition. — 11.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;H
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64'2nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; liLlLMENTS DE TOXICOLOGIE VÖTERINAIRE.
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2deg; La description, qui. est la partie la plus ^tendue et la plus im-porlanle du rapport, doit 6tre faite, non-seulement avec exactitude et clarte, mais encore avec un sein miuutieux; aucun detail, quel-que minime qu'il soit en apparence, ne doit etre omis; en un mot, les experts ne sauraient, sur ce point, (Hre trop complets. Ils doi-vent decrire les symptömes prescntes par I'animal, s'ils Font vu de son vivant, ou mentionner brievement ceux qui ont et6 observes paries peisonnes qui lui ont donn6 des soins; ils d6criront ,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ensuite I'elat general du cadavre, si I'animal est mort, comme e'est
inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;le cas le plus ordinaire, et feront surtout connaitre minutieuseraent
les 16sions trouvees li I'autopsie dans les divers apparclls organi-ques; ils donneront ensuite la description delaillee des operations chimiques auxquelles ils se seront livr^s pour la döcouverte du corps du delit et des räsultats qu'elles auront fournis ; enfin, ils menlionneront les expdriences qu'ils auront faites sur des animaux
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vivants pour arriverä la decouverte de la v6rit6, si le cas ie requiert.
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3deg; Quant aux conclusions, elles sont positives ou negatives, mais dans Tun et l'autre cas, elles doivent 6tro tres-nettes et tres-catego-riques. Le rapport suivant peut servir de modele dans les cas les plus ordinaires.
MODELE DE RAPPORT MEDICO-LliGAL VETERINAIRE.
Nous soussignes, Jules de Meschinet, docleur en mödecine, chevalier de la Legion d'honneur ; Etnile Darrault, pliarmacicn, c( Eugene Ayraull, velerinaire, tous les Irois demeurant ä Niort, experts nommäs par ordon-nancc do monsieur le jugo d'instruction, ä la date du 19 mars 18al, a reffet de proceder ä I'autopsie d'un cheval presume mort empoisonne; ä l'analyse chimique des matiöres conlenues dans l'estomac du cheval, et de cellos trouvees dans la mangeoire, afin de determiner le genre de mort auquel il a succomM.
Certifions nous ctre transportes ce meme jour, 19 mars, a trois heures du soir, apres avoir prfialablemenl prule serment entre les mains de monsieur le juge-commissaire, au clos d'equarrissage du sieur Noel Gatineau, situc dans la commune de Southet. La, nous avons trouve mort et etendu sur le cOte droit un cheval entier de Tage de dix mois, sous poil gris sale, de la laille de 1 metre 50 centimetres environ, quo le sieur Thibaudeau, present, nous a declare etre celui mort chez lui dans la nuil du 18.
M. Ayrault, Pun de nous, et qui avail ete appelfi a lui donner des soins, 1'a aussi parfaitement roconnu. La peau ayant 616 enlevce, nous avons remarque dans le tissu cellulaire sous-cutane de nombrcuses ecchymoses. La cavitö abdominale etant ouverte, nous en avons extrait tous les or-gancs digestifs, que nous avons examinös les uns aprüis les autres. La rate etait vergölte par de nombreuses ecchymoses, notamment i son exlre-
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mile la plus large; le foie n'a prösente rien d anormal. A l'ouverture dc I'estomac, nous avons remarque une assez grande quanlilö de son et d'avoine. (I,e proprietaire, present a 1'aulopsie, a ddelare n'cn avoir pas donne depuis plus de deux mois.) L'estomac ayant ete debarrasse des substances qu'il contenait, nous avons observö que le sac droit etait poin-lillö,, rougeatre et ecchymose dans une grande partie de son etenduc, et que dans beaucoup d'endroits il y avait des ulcöralions profondes, sortes de cauterisations qui envahissaient toute l'fipaisseur de la muqucuse. ^C'est surlout le long de la grande courbure de I'estomac, et sur la ligne frangee qui separe le sac droit du gauche, qu'on les observait dans une longueur de 12 centimetres de long sur 3 centimiHres de large.) La muqucuse, noire et d'une epaisseur double de l'ßlat normal, etait couverte d'ulcerations de toute forme et de toute dimension, et qui avaient perfore la membrane.
L'intestin grele, dans sa partie pylorique, presentait des ecchymoses rougeätres et disseminees. lin s'eloignant du pylorc, on n'observait plus que dc nombreux poinlillements ; le mesentere portait des ecchymoses de differentes longueurs; le rein droit ötait sensiblement ramolli, et sa surface exterieure etait irreguli(quot;;rc. Les deux lobes des poumons etaient gorges do sang noir. Le ventricule gauche du coeur avait une teinte normale; le droit, au contiaire, avait la membrane qui le tapisse uniforme-ment noire, et celte teinte morbide se continuait jusque dans 1'epaisseur dc sa substance musculaire. L'oreillette droite etait dans le meme etal; la gauche, quoique ecchymosee, Fetait cependant moins que la droite. La membrane muqucuse qui tapisse la trachee et les bronches 6tait unifor-mfiment d'un rouge noir.
L'eslomac et les substances qu'il contenait furent renfermes dans nn bocal portant le n0 1. Une partie du foie ct une partie d'intestin grele furent placfies dans un autre sous le n0 2. L'un et l'aulre, scelles en noire presence du cachet de M. Barrault, pharmacien, furent deposes chez lui.
Le 21 mars, ä une heure de l'aprüs-midi, nous nous sommes transpor-tes chez M. Barrault. La, le bocal portant le n0 I, et contenant restomac ct les aliments, a ele descellö. L'eslomac, apr^s avoir et6 lave avec de l'eau distillee, nous a presents les ulcerations et les excoriations que nous avons relatöes plus haut. Une partie de I'estomac ayant ete coupee en morceaux et mise sur le feu, avee öOO grammes d'eau distillee, a subi la coction pendant cinq heures. Le bouillon en resultant a et6 mis ä part, pour (itrc soumis ä des operations ulterieures.
Les maliires prises dans I'estomac out 61e etendues sur un tamis, et nous avons, h I'oBil nu, trouve et recueilli un grand nombre de cristaux blancs de formeet de grosseur diverses. L'un d'eux, jelesur un charbon incandescent, a rsect;pandu une fumee blanchätre d'une odeur alliacöe trÄs-prononc^e.
D'autres cristaux ont ete renfermes dans un tube, qui a ete bouche a la lampe a espril-de-vin et deposö comme piöce de conviction sous le
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a0 i. D'aulres crislaux melanges avec un flux noir (sous-carbonate-car-bure de potasse), furent renfermes dans un tube de verre, qui, chauffea la lampo, nous a donng un anneau arsenical Ws-epais. Ce tube conserve porte le n0 2. Le reste des crislaux a ete mis sur le leu avec 100 grammes d'eau distillee. La dissolution elant complete, nous en avons mis une par-tie en contact :
1deg; Avec I'acide sulfhydrique, qui nous a donnß un pr6cipit6 jaune qui a ete conserve sous le n0 4, dans un flacon cachetß;
2deg; Avec le sulfate do cuivre ammoniacal, le prccipitö a 6le vert-pre (arsenite de cuivre), conservß sous le n0 3 ;
30Avec I'azotate d'argenl,lo precipite a ete blanc-opalin (arsenite d'ar-gent), le flacon qui le conserve porle le n0 ö.
Le 24 mars, a midi, nous avons repris nos experiences.
Le bouillon provenant de la coction d'une parlie de l'eslomac a ete place sur le feu et reduit ä siccite. Leresidu, trailepar I2Ö grammes d'a-cide azotique, a ele replace sur un fourneau et mis en Ebullition jusqu'ä sa reduction compliile en charbon, aprts la formation du champignon incandescent. Ce produit charbonneux, pulverisö, a 6le additionne de 230 grammes d'eau distillee, et replace sur le feu. Apres une heure d'6-bullilion, le liquide a ^le decante, filtre, el, enfin, soumis ä faction d'un appareil de Marsh, selon la methode ordinaire. L'cssai del'appareil ayant sect;te fait, apres quelques minutes, une soucoupe placee h I'orifice enflam-mee du tube en verre s'est couverle d'une grande quanlile de laches ar-senicales miroitantes, gpaisses, qui se formaient inslantanement avec la memo rapidite que met la chandelle ä noircir un corps blanc placö au-dessus de sa flamme : la soucoupe, couverte de laches arsenicales, a ele deposee sous le nquot; 9.
Deux paquels, cachclßs du sceau de monsieur le juge d'inslruclion, nous avaient ete remis par lui, pour etre analyses. L'un porlanl pour suscriplion : Substances trouvces par le gendarme Dubreuü Jitus l'ecuria de Louis ThibawJeau, a ete decacbele; il contcnait ö ou (j grains d'avoiue, quelques parcelles de son et quelques feuillcs de luzerne; a la loupe el i I'ceil nn, nous n'avons rien remarquö qui füt clranger ii ces Irois substances alimenlaires. Nous l'avons cachete et remis immcdialement enlre les mains de monsieur le juge d'instruction, present ä nos experiences. Le douxieme paquet, porlant pour suscriplion : Substances trouvees chez Fi-aneois Thibaudeau, a ele decachete. 11 contcnait des grains d'avoine el des parcelles de son agglulinees entre elles par de l'eau ; puis une poudre blanche, d'un aspect brillant comme du sable trcs-fin, vu ä la loupe. Une grande quanlite de petits cristaux ontete recueillis avec soin. Quelques-uns ont ete projeles sur les charbons ardents, et ont r^pandu une odeur alliac^e Ires-prononcee. D'autresont ete renfermes dans un tube de verre, forme ä la lampe et eliquete sous le n0 6.
Enfin, quelques-uns ont ete places sur le feu, avec 4ö grammes d'eau dislillee, et mis en 6bullition jusqu'a siccite. Le residu a ete ajoulfi k
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40 grammes d'eau, et, aprßs avoir 616 flltrße, la dissolulion a 616 raise en oonlact avec les reactifs, et a donnä les resultats suivanls :
1deg; Un precipitö vert-pre avec le sulfale de cuivre ammoniacal;
2deg; Un precipite jaune avec I'acide sulfhydrique;
3deg; Un precipitö blanc avec le nitrate d'argent.
Le paquet qui contenait encore beaucoup decristaux d'acide arsfinieux a 6i6 cachete avec le sceau de monsieur le jugc d'instruclion.
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co^#9632;cLuslo^'s.
II resulte de Tautopsie que nous avons faite, et des diverses experiences auxquelles nous nous sommes livres :
1deg; Que le cheval de Louis Thibaudeau est mort empoisonnö par I'acide arsenieux;
2deg; Que lo poison a 616 adminislre mfilange avec du son et de l'avoine;
3deg; Que I'acide arsenieux etait concasse et mal reduit ä l'etat pulv6-rulent;
4deg; Que I'empoisonnement est recent, puisque les substances qui ont servi d'excipient n'avaient pas franclii I'estomac, et que les lesions locales ne s'elendent pas au delä de ce viscere;
5deg; Que le paquet, trouve dans l'ecurie de Frangois Thibaudeau, con-tient de I'acide arsenieux ;
Co Que les matieres prises dans l'ecurie de Louis Thibaudeau n'en con-tenaient point.
En foi do tout cc quo dessus, nous avons signe le present rapport, adresse k monsieur le juge-commissaire.
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laquo; Dr MESCHINET,
docteui- en medecino.
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BAHEUULT, pharmacien.
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Edg. ayrault,
veterinaire (I).
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Les memes experts furent, ä la meme epoque, par la meme au-torit6 judiciaire, charges de proc^der ä Vexhumation d'une jument morte il y avail plusieurs mois, et qu'ä la suite des fails revöles par rinstruction judiciaire, on soupgonnail avoir succomb6 ^galement k un empoisonnement par i'acide arsenieux. Les recherches des experts dömontrerenl que ces soupQons elaienl bien fondes. Mal-heureusenient leur proces-verbal n'ayant pas ele public, nous ne pouvons l'offrir comme modele ä nos lecteurs. A la veritc ils peu-venl aisement s'en passer, altendu que le cas d'exbutnalion allonge simplemenl la parlie descriptive du rapport d'expeiiise, inais n'en change ni les caracleres ni la nature.
(1) Recueil de tnidecine viterinaire, 1853, p. 481 et suiv.
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ANALYSE SOMMA.IRE DES LOIS, ARRETS, ORDONNANCES ET JUGEMENTS CONCERNANT L'EXERCICE DE LA PHARMACIE VETERINAIRE (l).
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I
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Toute profession nouvelle qui prend naissance an milieu de nos vieilles soci6les d'Europe passe loujours par deux phases necessai-res: dans la premici'e, eile kitte conlre les preventions et les droits acquis, et prend lentement sa place parmi les choses reconnucs utiles ä la socielö; dans la seconde, eile excite la sollicitnde du le-gislateur par les services qu'clle rend, et devient ainsi l'objet de la protection speciale do laloi.
La medecine velermaire, consid6i'6e commc science et profession reguliere, comple dejä plus d'un siecle d'exislcnce. JMalqre cette date deji ancienne ctl'eclat qui cnvironna sa naissance, la medecine des animaux n'en est encore qn'a sa premiere periorle; car si eile a conquis une place honorable parmi les professions liberales, et si son utilite est gencralemeut reeonnue, elie n'est pas devenue encore Tobjet d'une sollicitudo assez vive de la part du gouvcrne-ment, an moins en France, pour qu'une loi speciale la protögo contre les empietements des autres professions, ct surlout contre renvahissement plus dangereux encore du charlatanisme.
11 rcsulte de cette fäcbeuse position quo, non-sculement I'exer-cice de la m6decine vöterinaire est permis ;\ tout venant (2), mais
(1)nbsp; 11 arrive assez fnSqucmment cine los veterlnairos s'adrossont aux ftcoles pour etro eclaires sur lours droits relativement h 1'exercice do la pharmacie veteri-naire, quo certains pliarmaciens leur contestent; nous croyons done ctre utilo ;i nos confreres en leur donnant quelqaes ronseignements ä cet egard.
(2)nbsp; S'il est loisililc an premier venu d'exerccr la profession veterinaire, il n'est permis qu'aux eleves brevetes des Keoles dc prendre le tiire do vilirincdit, ainsi que 1'ont decide deja plnsieura tribunaux de haute juridiclion et la Cour de cassation cllo-memp.
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encore que les professions voisines, mieux prologues qu'elle par les lois, lui disputenl souvent ses attributions les plus essentielles. G'est ce qui a lieu, par exemple, pour l'exercice de la #9632;pharmacie velei'inaire.
Ainsi, MM. les pharmaciens, qui sont chargös exclusivement, se-lon l'esprit de la legislation actuelle, de präparer et de vendre les mödicaments destines a;( corps hurnain, d'apres les ordonnances des mddecins ou les formules du Codex, ont pretendu, par une fausse interpretation des lois relatives ä l'exercice de la pharmacie, inter-dire aux v6t6rinaires comme aux m^decins le droit de pWiparer et de vendre des medicaments destines aux animaux malades conü6s ä leurs soins.
Voici sur quelles dispositions legales ils fondent leurs pretentious :
Declaration du roi du 23 avril 1777.
Art. VI. — üefendons aux epiciers et a lautes autres personnes de fabri-quer, vendre et debiler aueun sei, composition et preparation entrant au corps humain en forme de medicament, ni de faire aucune mlxtion de drogues simples pour administrer en forme de medecine, sous peine de 500 livres d'amende et de plus grande s'il y echoit.
Lot du 21 germinal an XI {\\ avril 1803).
Abt. XXV. — Nut ne pourra obtenir la patente pour exercer la profession de pharmacien, ouvrir une officine de pharmacie, preparer, vendre ou dehiter aucun medicament, s'il n'a 6te regu suivant les formes voulues jus-qu'a ce jour, ou s'il ne Test dans une des Ecoles de pharmacie, ou par 1'uti des Jurys, suivant celles qui sont etablies par la presente loi, et apres avoir rempli toutes les formalites qui y sont prescrites.
Art. XXVII. — Les ol'ficiers de santö ^tablis dans les bourgs, villages ou communes, oü il n'y aurait pas de pharmaciens ayant officine ouverte, pourronl, nonobslant l'article 2ö, fournir des medicaments simples ou composes aux personnes pris desquelles ils seront appeles, mats sans avoir le droit de tenir officine ouverte.
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MM. les pharmaciens tirent de ces trois articles les arguments suivants :
1deg; Que le mot medicament doit se prendre ici dans un sens general, et s'appliquer aux substances qu'on emploie chez les animaux, et qui sont les monies, du reste, que celles dont on use rhez 1'homme;
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2deg; Quant ä l'attribulion, entrant au corps humain, qu'on trouve dans la declaration de 1777, eile n'existe plus dans la loi de l'an XI, qui a remplacö les lois, arröts et ordonnances aniörieurs, et qui conslitue le Writable code de la profession du pharmacien;
3deg; Que la döfense faite a toute personne autre que les pharmaciens de preparer, vendre et debiler les medicaments est absolue, et doit s'appliquer aus vcldrinaires comme ä toute autre personne;
4deg; Que ceux-ci doivent etre assimiles, sous ce rapport, aux me-decins et aux officiers de santö, et que les dispositions de Tarticie 27 pr6cite de la loi de 1803 doivent leur etre appliquöcs.
II est facile de voir que les arguments de nos adversaires sont plus sp6cieux que solides, et que rien ne serait plus aise que de les rötorquer; mais ce soin nous parait inutile, d'autant plus que le jugement du tribunal civil de Corboil, quo nous rapporlons plus loin, les reduit completement ä neanl. Nous nous conlenterons de faire remarquer que, dans cette question, les pharmaciens prenneut une position enliörement fausse. En effet, d'une part, ils se posent en viclimes d'un droit qu'ils croient leur appartenir, et sur lequel les veterinaires empicleraient; d'autre part, ils semblent croire que la loi de l'an XI, en leur attribuant le droit exclusif de preparer et de vendre les medicamenls entrant au corps humain, a voulu creer un privilege en leur faveur. II n'en est rien. La loi, cela est de prin-cipe, ne cree de privilege pour personne; quand eile croit devoir reslreindre le droit commun dans certaines circonstances, eile a toujours en vue l'int^rfet general, et Jamals l:int6i'et priv6. Dans le cas donl il s'agit, le legislateur s'est preoecupö des interöts si pre-cieux de la sant6 publique, mais nullement de ceux des pharmaciens; pourle demonlrer, il nous suflira de citer l'article 32 de la loi de l'an XI pr6cit6e :
Art. XXXII. — Les pharmaciens ne. pourront livrer et debiler de prö-paralions medicinales ou drogues composees quclconqucs, que d'apri'sla prescription qui en scra faile pur des docteurs en medecine ou cn Chirurgie, ou par des officiers de sanlc cl sur leur signature.
Ils ne pourront vendre aueun romedc secret.
llsseconformeront, pour les preparations et compositions qu'ils devront executer et tenir dans leur officine, aux formales insörees el decrites dans les dispensaires ou formuluires qui ont ete rediges ou qui le seront dans la suite par les Kcoles de medecine.
Ils ne pourront faire, dans les meines lieux ou officines, aueun autre commerce ou döbit que celui des drogues ou pröparationsjnedicinales.
Quoi qu'il en soil de cette discussion sur les droits des veterinaires
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et des pbarrnaciens, ceux-ci se sont crus assez surs des dispositions de la loi ä leur ögard pour intenler des proces aux vötörinaires qui pröparaient et vendaient des medicaments destinfis aux animaux malades qu'ils etaient appeles ä soigner. Parmi ces affaires judi-ciaires, nous ne rapporterons que la plus röcenlc, parcc que c'est eelle qui a eu le plus de retentissement, et que le jugement important qui est intervenu sert encore de base ä la jurisprudence sur ce sujel controversö.
En 1839, un pharmacien d'Arpnjon (Seine-et-Oise), M. Durand, lit citer par-devant le tribunal civil M. Caramija, vötörinaire de la msect;me ville, h Teilet d'y ctre condamnö ä des dommagcs etinleröts au profit du demandcur, pour avoir prepare et vendu des medicaments destines aux animaux malades. Le 20fevricr de la meine an-n6e, le tribunal de premiere instance de Corbeil rendit le jugement dont la teneur suit:
laquo; Considerant quo, les lois et ordonnanecs sur l'exercice de la medecine et de la pharmacie ont toutes pour objet lu conservalion publique;
laquo; Que l'art de la medecine ne concerne que le trailement des maladies dont peut Otre affligö le corps humain;
laquo; Que les phannacieiis doivenf, pour lours preparations, se conrormer au Code pharmaceutique public en execution de l'ordoanance du roi du 10 aoüt 1816.:
(i Que la loi du 11 avril 1803 (2) germinal an XI) n'intcrdil que le debit dos drogues et preparations mcdicamentcuses au poids medicinal;
laquo; Considerant que les Ecoles veterinaires ont etc instituecs pour former des hommes capables d'exerccr avec succes la medecine des animaux domes tiques ;
laquo; Que les fileves de cos Ecoles apprennent, non-seulement la thöorie, mais encore la pratique de la pbarmacie veterinaire;
laquo; Que les doses et la qualite des medicaments ä preparer pour les animaux different essentiellement des doses et qualites des medicaments ä administrer a Thomtne et ne sent pas indiquecs par le Code pbarmaceu-lique;
laquo; Considerant que les pharmaciens ne sont pas aslreints ä cludler la pharmacie vfiterinaire pour obtenir leur diplöme;
laquo; Considerant qu'en mödecine et cn pharmacie les remedes secrets sont lormellement interdits, tandis qu'ils ne sont nullemenl defendus en medecine v6t6rinaire;
laquo; Considcranl que l'exercice de la mßdedne et de la pharmacie est un dfilit de la part de ceux qui ne sont pas porteurs de diplomas, mais que la medecine et la pharmacie veterinaires, n'ofl'rant point les mömes dangers dans l'adminislralion des remedes, n'ont pu öveiller au merae point la sol-licitude du legislateur;
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650nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; PHARMACIE LEGALE.
laquo; Que si le grade de vfilörinaire donnsect; aux olives regus par le jury d'examen des Ecoles est unc garanlie pour las propri^taires d'animaux, il n'est cependant pas interdit ä toute personne qui veut s'en occuper d'exercer la m^decine des animaux, car aucune loi ne declare que eel cxercice conslitue soil un delit, soil une contravention;
laquo; Considerant qu'il rßsulte de ces considerations que le droit cxclusif attribue aux pharmaciens de prgparer et de vendre des medicaments ne peut s'entendre que des medicaments qui concernent le traitement du corps humain;
laquo; Que la preparation des medicaments destines aux animaux n'est pas interdiie aux veterinaires et ne saurait constituer dc leur part le delit d'exercice illegal de la pharmacie;
laquo; Sans qu'il soil besoin d'examiner si Caramija a ou non vendu des medicaments destitifis aux animaux :
laquo; Declare Durand mal fondö dans sa demande et le condamne aux depens. raquo;
M. Durand, soutenu par ses confrferes, ayant interjet6 appel, la Cour royale de Paris, premiere chambre, par un arrel du 19 aoül 1839, confirma purement el simplement la sentence des premiers juges.
Enfin, un appel en cassation devait avoir lieu, mais MM. les pharmaciens, decQiiragcs, sans doute, par les deux 6checs qu'ils venaient d'eprouver, abandonnferent la partie. Ce desistement est fächeux pour les deux professions, car la Cour supreme, en rendant un ju-gement defmitif, aurait tixfi la position de chacun, el de celte ma-niere on aurait evit6 pour toujours ces tracasseries, ces proces, qui ne profitent ä personne.
Cependant nos honorables adversaires, ayant 6t6 battus sur le terrain legal, porierent 1c diflerend devant un tribunal scientifique, l'Acadömie de medecine de Paris. Gelte savante asscmblee, aprcs une longue et conscicncieuse discussion, formula son opinion dans la s6ance du 22 juin 1811, en proposant au gouvernement de sub-süluerä l'arl. 3'i de la loi du 21 germinal an XI la redaction sui-vante :
(i Les epiciers, droguistes, herboristes, et toutes personnes autrcs que les pharmaciens, ne pourront preparer, tenir en deput, exposer en venle et vendre aucune composition ou preparation pbarmaceutique sous peine d'une amende de 100 a JiOO francs.
laquo; Les öpiciers et droguistes pourront. continuer de fuire le commerce en gros des drogues simples, sans pouvoir nöanmoins en debitor aucune au poids medicinal.
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rHARMACIE LfiGALH.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;651
lt;i Les lierboristes ne pourront avoir en depot, exposer en vcnte ct vendre que des plantes ou parlies de planles indigenes, fraiches ou siclies.
laquo; Nesont pas soumis aux prohibitions exprimics an present article : iquot; les docteurs en medecine ou en Chirurgie et les offiuiers de sante, dans les cas pr6vus et les limites fi\ees par I'article 27 de la loi do I'an XI; 2deg; les eta-blissemenls de cliaritö, etc. ; 3deg; les v£t£hinaires bbevetäs, ä la condition qu'ils ne prcpareront, riawont en dtpdt ehez eux el nevendront des medicaments que pour leur cxerciee prive de l'art veterinaire, mats sans jamais tenir officinc ouverte. raquo;
Enfin, MM. les pharmaciens, ne se tenant pas pour Latins, en ap-pclerenl des tribunaux et de l'Acadömie de medecine au congrös medical de Paris, qui leur donna enfin gain de cause en formulant les vceux suivants:
laquo; 1deg; Que l'art veterinaire ne puisse elre oxerce en France quo par des lioinmes instruils daus les ecoles veterinaires et pourvus d'un diplöme;
laquo; 2deg; Que les veterinaires ne puissent (enir et vendre des medicaments quo dans les meines circonstances que les mideeins ou ofßciers de sante. raquo;
i
Malheureusement, ce qui diminue un peu la valeur et l'impar-
lialit6 de ces vceux du congres, e'est que I'liistoire rapporte que les pharmaciens formaient la majorite de la section qui les a formules et emis, tandis qu'on ne peut faire le meme reproche a'la decision de l'Acadcmic de medecine; en outre, soit dit sans offenser personne, nous avons plus de l'oi dans les lumieres et dans l'impartia-litc de cette c61ebre assemblde que dans lous les congres medicaux possible.
II ressort de cetle discussion, qvi'ancune disposilion legislative n'interdit l'exercice de la pharmacic aux vclßrinairesen ce qui ressort de leur art, et que les prclenlions des pharmaciens, qui veulent le leur inlerdire, ne reposent sur aueun fondement serieux. Mais il en ressort egalement que, pour la pharmacie comme pour le reste de la profession veterinaire, auciinc loi n'est venue encore en regieret en proteger l'exercice, et que nous serons longlemps encore, selon toule probabilite, expos6s aux tracasseries et aux cmpiöle-ments des aulres professions rSSewx protegees que lanötre. Nean-moins, en nous appuyant surle jugement du tribunal de Corbeil, sanetionne par la Cour royale de Paris, nous pouvons delier, jusqu'ä nouvel ordre, les attaques de MM. les pharmaciens.
Cependant, plus recemment,enl8C3,deux pharmaciens,MM. Burin et Legoux, ont attaque devant les tribunaux M. Passe, völeri-naire a Putanges, pour vente de medicaments composes destines
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652nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PIIARMA.C1E LEGALE.
aux animaux malades. Le tribunal civil d'Argentan, devant lequel la cause a 6te portee, a decide, dans un jugement rendu le 27 mai 18C3 :
1deg; Que les v6t6rinaires ont le droit de dötenir, composer et ven-dre toutcs les preparations pharmaceuliques ne contenant pas de substances vönöneuses, inscrites ou non au Codex, et destinies ä la medication des animaux conQcs ä leurs soins;
2deg; Mais qu'il leur est inlerdit de detenir et de composer des pr6-parations pharmaceuliques consistant en poisons purs ou contenant des substances veneneuses; que pour les preparations de ce genre, qu'elies soient magistralesouofficinales, ilsdoivent, comma les m^-decins, s'adresser aux pharmaciens, qui sont seuls autorisös ä un debit de celle nature.
Le jugement en premiöre instance d'Argentan a 6le frappe d'ap-pel au nom des veterinaires, qui sont tons grandement inl^ress^s dans la question. Jusqu'ä present il n'y a pas eu de nouvelle decision judiciaire; la question reste done en suspend. En attendant, ceux de nos lecteurs, que cela pourrait intöresser, pourront lire avec profit une savante consultation de M. L6on Renault, publiee par le RccueilAa mödecine veLcrinaire, ann6e 1864, page 523.
Quoiqu'il en soit, du moment que le vöterinaire reste en possession, jusqu'i nouvel ordre, de la faculte de tenir et de vendre des medicaments ä l'usage des animaux, il doit se conformer, comme le pharmacien, aux prescriptions des lois et ordonnances relatives au debit des substances ven6neuses. Voilä pourquoi nous devons faire connailre ces dispositions legislatives afin que nos conl'röres puissent s'y conformer et eviter les peines et dommages qu'elies cdiclenl.
VENTE DES SUBSTANCES VENENEUSES.
Loi du 19 juillet 18lä.
Article premier. — Les contraventions aux ordonnances royales por-lant riiglement d'administralion publique, sur la vente, l'achat et l'em-ploi des substances veneneuses, scront punies d'une amende de 100 francs a 3,000 francs, et d'un emprisonnement de six jours a deux mois, sauf application, s'il y a lieu, dc Tarticle 463 du Code penal (1).
(I) Get article dit quo dans tons les cas oü la peine d'emprisonnement est portee par le present Code, si le prejudice caus6 n'excMe pas 2amp; francs,et silescir-constances paraissent attenuantcs, les tribunaux sont autorises ä r^duire 1'em-prisonnemeut meme au-dossotis de six jours, et Tamende meme au-dessous de lüfrancs. Ils pourront aussi prononcer separement l'une ou l'autre de ces peines, sans qu'en aueun cas eile puisse ötre au-dessous des peines de simple police.
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PHAHMACIE LEOALE.
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Dans (ous les cas, les tribunaux pourront prononcer la confiscation des substances saisies en contravention.
Akt. 2. — Les articles 34 et 3ö de la loi du 21 germinal an XI seront abroges ä partir de la promulgation de l'ordonnance qui aura statue sur la vente des substances venßncuses (I).
I.apresente loi, discutee, deliberee et adoptee par la chambre des pairs et par celle des d(5put(5s. et sanctionnee par nous aujourd'lmi, sera exö-cutee comme loi de l'Etat.
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Ordonnance du 20 octobrc IS-IG, portant reglement sar la veule des substances veneueuses.
T1TRE I.
(Ce tilre esl relatif au commerce en gros des substances veneneuses.)
T1TRE II.
De la vente des substances venenetmes par les pliatmadens.
Am. ö. — La venle des substances veneneuses nlaquo; pent olrc laile, pour l'usage de la medecine, que par les pliurmuciens et sur la prescription d'un medecin, Chirurgien, officier de sante ou d'un veiemuiire brevete.
Gelte prescription doit etre signee, dalee et önoncer en loutes letlresla dose des dites substances, ainsi quo le mode d'administratiou du medicament.
Aet. 6. — I-es pliarmacicns transcriront lesdites prescriptions, avec les indications qui precedent, sur un regislre etabli dans la forme determinee par le sect; 1er de l'arlicle 3 (2).
Cos transcriptions devront ülre failes de suite et sans aueun blanc.
I.cs pharmaciens ne rendront les prescriptions que revOtues de leur cachet et aprus y avoir indique le jour oü les substances auront ete livrees, ainsi que le numero d'ordre de la Iranscriplion sur le regislre.
Ledit regislre sera conserve pendant vingt ans au moius, et devra etre represenle a loule requisition de l'aulorile.
Art. 7. — Avant de delivrer la pröparalion medicinale, le pharmacieu y apposera une ßtiquelte indiquant son nom et son domicile, et rappelanl la destination interne ou externe du medicament.
Art. f. — L'arsenic et ses composes ne pourront etre vendus, pour d'autres usages que la medecine, que combines avec d'aulres substances.
I.es formules de ces preparations seront arrötecs sous l'approbation de
(1)nbsp; Cos deux articles portaient que les detenteurs de substances veneneuses de-vaient les tenir sous clef, n'en debiler qu'aux personnes connnes et domiciliees, et inscrire avec sein sur un registre special cliaque vente, avec le nom, le domicile de l'aclieteur et la destination de la substance toxique.
(2)nbsp;On trouve ce registre dans le commerce, chez tous les papetiers ou libraires.
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PHARMACIE LEGALE.
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uotre ministre secrßtaire d'Etal de ragriculture et du commerce, savoir :
Pour le Iraitemeut des animaux domestiques, par le conseil des profes-seurs de l'Ecole royale veterinaire d'Alfort (1);
Pour la destruction des animaux nuisibles et pour la conservation des peaux el objets d'histüire naturelle, par l'licole de pharmacie.
Art. !l. — Les preparations mentionnees dans I'arlicle precedent ne pourront ötro vendues ou delivrees que par las pharmaciens, et seule-meat a des personncs connues et domiciliees.
Les quantiles livrees, ainsi que le nom et le domicile des achCteurs, se-ront inscrits sur le registre special, dont la tenue est prescrile par 1'article 0.
Art. 10. — La vente et l'emploi de l'arsenic et de ses composes sont in-terdits pour le chaulage des grains, rembaumement des corps et la des-Iruclion des insectes.
Dispositions gänirales.
Art. II. — Les substances veneneuses doivent loujours dire tenues par
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1,1) Void le tableau de ces fonnules :
I. — Pl\£PAHAT10.\S laquo;ESTISEES A L'DSAOE EiTEliNE.
;\0 1. Poudre pour le bain Tessier.
—nbsp; Acide arsänioux...........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 2nbsp; kilo^.
Protosulfate de fep.......nbsp; nbsp; nbsp; 40 —
Peroxyde tie fer anhydre...nbsp; nbsp; S00nbsp; gram.
Poudre de rucine de gentiane.nbsp; nbsp; iuo —
Müde de preparaimi.— Ti'iturez sepa-rement dans un moi'ticr racidearsenioux et le protosulfate de fer; reunissez eii-suite les deux substances ot faites nn melange intime; melangez do nouveau trcs-exactement toutes ces substances. Conservez cette poudre composee dans des vases de verre bien bouclies.
iNc 2. Bain de Tessier.
—nbsp; Poudre nquot; 1 pour b:iin
de Tessier.......... 11 kil. 600 gr.
Kau ordinaire........ 100 littcs.
Mode de preparation. — Mettez la poudre dans uno grande chaudiere de fonte avec I'eau ; faites bonillir jusqu'a reduction d'un tiers; mettez autant d'eau qu'il s'en est evaporii ou GC litres; lais-sez bouillir huit ou dix minutes, retirez du feu ct versez dans un cuvier pour lo bain.
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Nquot; 3. Lotion Tessier.
—nbsp; Poudre n0 1 pour le bain Tes-
sier..................... 1 kilog.
Kau commune............. 10 litres.
Meine preparation que le bain.
II. — Pr£paratio\s CALSTIQL'ES. .V 4. Poudre du frere Cdme, modißie.
—nbsp; nbsp;Aeide arsenieux.......... 10 gram.
Sulfure rou^'C tie mercure. 60 — Sandragon.............. 1,20 cent.
Preparation. — Reduisez los trois substances en poudre lino et melez inti-mement par la trituration.
V i. Pommade cathiritique.
—nbsp; nbsp;Acide arseuieux en poudre... 4 j;rain. Sulfure rouge tic mercure— 2 — Axonge.................... 32 —
Preparation. — Incorporez ä froid dans un mortier de porcelaine.
III. — Pr.KPARAllONS DESXINBESA t'OSAGE INTERNE.
Nquot; 6. Liqueur de Fowler.
—nbsp; Aeide arsenieux........... 5 gram.
Carbonate de potasse....... 5 —
Eau ordinaire............. 5U0 —
Preparation. — Faites dissoudre u chaud, et ajoulez uno decoction de 4 grammes de poudre do gentiane dans 250 grammes d'eau.
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PHARMACIE LEGALE.
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les commerganls, fabrlcanls, manulacturiers el pharmaciens, dans un en-droit sür et fermö ä clef.
A la suite de cette ordonnance 6tait annexe un tableau lrös-de-taille des substances vönöneuses, mais il a eteremplace pareelui du d^cret qui va suivre.
Decret du 8 jmllet 18Ö0, modifiant le tableau annexe n I'ordonnance du 20 üc-
lobre 16:46.
Article premier.— Le tableau des substances venßneuses annexe a I'or-donnance du 29 octobre 1846 est remplacS par le tableau joint au present decret.
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Ac
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Tableau des substances veneneuses annexe au decret du 8 juillet 18b0.
Digitale, o.xtrait et leinture.
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Alcaloides vegetaux
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venöneux et
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fimetique.
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leurs sels. Arsenic et ses preparations. Belladone, extrait et teinture. Cantliaridcs, poudre et extrait. Cliloroforme. Ciguö, extrait et teinture'. Cyanure de mercure. Cyanure de potassium.
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Jusquiame, extrait et teinture.
iMcotiane.
Nitrate de mercure.
Opium et son extrait.
Phospliore.
Seigle ergote.
Stramonium, extrait et teinture.
Sublime corrosif.
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Independamment des prescriptions de l'ordonnance du 29 octobre i8i6, les vöt^rinaires doivent se rappeler celles des articles 1383 el 1384 du Code civil et 319 du Code p^nal, qui sent ainsi congus :
Abt. 1383. — Chacun est responsable du dommage qu'il a cause, non-seulement par son fait, mais encore par sa negligence ou imprudence.
Art. 1384.— On est responsable non-seulement du dommage que Ton cause par son propre fait, mais encore de celui cause pur le fait des pei-sonnes dont on doit röpondrc, ou des choses que Ton a sous sa garde.
l.es maitres et les coramellaiits sont responsables des dommages causes par leurs domesliques et proposes, dans les fonctions auxquelles ils les out employes.
Am. 3l9(Codep6nal). — Quiconque, par maladresse, imprudence, inattention, negligence ou inobservation des rcglements, aura commis iavo-lontairement un homicide, ou en aura ete involontairement la cause, sera puni d'un emprisonnement de trois mois ä deux ans, et d'une amende de sO francs a 600 francs.
Ainsi, par exemple, si le v6t6rinaire, dans la vente ou 1'emploi d'un medicament, se trompe de substance ou la donne en trop
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PHARMACIE LEGALE.
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I I
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grande quanlilö, et que de cette erreur resulle la mortd'un animal domestiriiie, il sera responsable de cet accident et pourra ötre con-damne ä des dommages-interets envers le proprietaire, s'il est prouvi'1 qu'il y a de sa laute. (Art. 1383 et 1384 du Code civil precis.) Comme aussi, dans le cas oü il n^gligerait de tenir sous clef, comine le present 1'article 11 de l'ordonnance du 29 octobre 1846, les substances ven^neuses qui sent en sa possession; qu'ii son insu, une personne malintentionnee s'empare d'une certaiue quantite de Tune de ces substances, et qu'un crime d'empoisonnement soit le r^sultat de cetle souslraclion, suite d'une negligence de la part du velerinaire, celni-ci sera passible des peines portecs i I'article 319 du Code penal, prccedemment cite. II en serait de meme, et ä plus forte raison, s'il dclivrait imprudemment une substance veneneuse sans prendre les precautions indiquees par Tordonnance de 1846.
Enfin, les veleriuaires, en vendant de^ medicaments, sont exposes aux atteintes de la loi du 1er avril 1851, dont nous allons faire connaitre les dispositions les plus importanles.
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Loi du Ier avril 18öl pouf la repression des f'raudes dann la vente des mar-
ekandises.
Articlk puesiieu. — Serunt puais des peines portees pur rarticle 423 du Code penal (I) :
1deg; Ceux qui laläifieront des subslances ou dearies alimentaires ou medi-camenteuses deslinees ä etre vendues;
2deg; Ceux qui vendront ou meUront en venle des substances ou denrees alimentaires ou midicamenteuses qu'ils sauront Olre I'alsifiees ou torrompues.
D'apies eelte loi, les veleriuaires et les pharmaciens, comme lous les autres commeiQants, doivent dclivrer, non-seulement la quantite exacte des medicaments indiques dans lours memoires ou fac-tures, mais encore no vendre que das medicaments de bonne qualite, c'est-ä-dire exempts de toule alteration, develuste, de falsifications, etc., h moins que le memoire ne porle que la substance delivree est d'une qualite inferieure, et que le prix u'ait ete reduit proporlionnelleinenl, en admettanl toutefois, ce qui doit arriver bien rarement, qu'un medicament de basse qualite puisse etre employe avec avantage sous le rapport cconomiquc, meine sur des aniraaux de pen de valeur.
(1) Empiisonnement de trois mois an moins et un an au plus; amende qui ne pent etre au-dessous de 60 francs; les objets du delit ou leur valeur seront contiä-ques.
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FORMULAIRE RAISONNE
MAGISTRAL ET OFFICINAL
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Tuhlmu comparatif des paid* nnciens et des yoids nouveaux, avec lessignes abramp;oiatifs usitßs autrefois en phaiTtmcie.
ih one livre.................nbsp; nbsp; =nbsp; ;i00 grammes.
1 ,quot;2 ib Une I /2 livre.............nbsp; nbsp; —nbsp; 2S0 —
1/4 ib ün il-'t de livre............nbsp; nbsp; =nbsp; nbsp;12;i —
I Une once.................nbsp; nbsp; =nbsp; nbsp; 32 —
1/2 ä Une 1/2 once.............nbsp; nbsp; =nbsp; nbsp; 16 —
o Un gros ou dracbme.......nbsp; nbsp; =nbsp; nbsp; nbsp;4 —
3 ITn scrupule..............nbsp; nbsp; = I —
Gr. Un grain.................nbsp; nbsp; =nbsp; nbsp; nbsp;ö centigrammes.
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I. - PODDRES COMPOSfiES (1).
1quot; FOBUOLES 11ATIONNELI.ES. N. I. — Poudre emolliente.
' ? 'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;aa. 0 part.
Gmmauve............)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;'
Gomme arabique......
Dextrine.............)
Müloz. Dose 1,2) : 125 grammes.
\. -l. — Poudre temperante ou acldule.
^ Creme de tartro soluble... 4 part.
Nitre.................1
Sulfate de soude......j
Racine do patience pulveris. I — Melez. Dose : 64 grammes.
N. 3. — Poudre astringente.
2: Sulfate de zinc........)
',, • raquo; n- •nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; laa. 1 part.
Alun cnstallise........)
Fleur de tan..........\
Cachou pulverise......gt;aa. 2 —
Racine do ratanli ia pulv.)
Melez. Dose : 20 grammes.
(i) Pour les poudres simplrs, voyez I'Histoire de cbaque m^dicanient.
(2) Nota. Les doses de ee Formulaire sont clt;'lles destinies aux grands animaux, sauf indications späciatea.
Tabodkin, 3e edition. — II.
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N. i. — Poudre dessieeative (Ziindel.
2^ Sous-acetate de cuivre. 1
Alun calcine..........jaa- I00 Pan.
Fleur de tan............. 300 —
Melez. Contre la fourcliette pourrie.
N. :;. — Poudre rubefiante.
2r Moutarde noire pulverisee. -i part. Poivre noir pulverise. ./ Carbonate d'ammoniaq. j ' ~
-Melez. I'aites un sinapisme.
f. 6. — Poudre v^sicante.
2i Cantharides pulverisees... 4 part. Kupliorbe pulverisee.. . j ßcorce de garou pulv.. jquot;*' 2 ~ Hellebore blanc pulv^r.)
Sabine...............jaa- ' -
Melez. Faitcs un topique.
N- '• — Poudre caustique.
'^ Sublime corrosif......1
Sei ammoniac.........iaa- ' Part-
Sulfure jaune d'arsenic.)
Sulfate de cuivre......)aa- 2 —
Melez. Usage externe.
iV. 8. — Poudre stlmulante. 22 Carbonate d'ammoniaque.. 1 part. 42
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d
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FORMULAIRE RAISONNE
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Cannello pulveris^e.. )
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Gentiane pulveris^e..
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3 —
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aa. 2 part.
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Baies do genifevro....
Melez. Dose : 125 grammes. En elec-tuaire. All'ections anemiques et liydro6-miques, epuisement, marasme, convalescence.
x. 15. — Poudre corroborante (Bönion).
^CannelledoChinepulv.nbsp; nbsp; nbsp;150 gr.
Gingembre en poudre.nbsp; nbsp; nbsp; 500 —
Gentiane............) ^q __
Anis vert............(
Carbonate de fer.....nbsp; nbsp; nbsp;550 —
Pulverisez fincment, passez au tamis ct melangoz exactement.
Une cuilleree h cafe melee matin et soil- a la pätec de 20 dindonneaux.
X. 16. — Poudre tonique am6re.
•^Gentiane pulverisee..... C part.
Ecorce de sanle pulv. )nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; , __
Tan................)
Houblon pulverise.... jnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; laquo; __
Camomille — ....)'
Noix vomique rupee...... 1 —
Melez. Dose : 64 grammes, filectuaire, bol, brcuvage. Cachexic, liydropisies, diarrbee.
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Anis i5toile pulvei-ise.. ) Racine d'angeliq. pol. | aa . Baies dc genifevru ... j Mölez. Dose : 90 grammes.
X. 9. — Poudre narcotique.
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^Poudre d'opium.......... 1 part.
Thridace mi lactucarumi... 2 — Poudre de belladone.. j
—nbsp;dejusquiamenoire. gt; aa. 2 —
—nbsp;de datura........)
Jlelez. Dose : :}2 grammes. En breu-vage ou en electuaiie.
X. 10. — Poudre antispasmodique.
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#9632;^Valerianc pulverisee.. Camplire.
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I part. 1 —
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Oxyde de zinc.......)
Blende Prusse........... 'i —
Melez. Dose : 48 grammes. En (jlec-tuaire ou en bol.
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X. 11.
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Poudre centre la toux du cheval (F. T.).
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ill;
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2CAmidon..... fimeliqne...
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^uo.
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32 part. 8 —
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Graines do ci
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Camplire........
Bleu de Prusse...
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X. 17. Poudre tonique antiputride
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Me
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En une dose. N. 1-2. — Poudre de Dower.
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'#9632;£Quinquina jaunc pulverise.
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part,
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Gentiane pulverisee.. ),
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tl —
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aa.
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Tan................
Camplire pulverise...
Suie do cbeminee tarn.
Milez. Dose : 150 grammes. Breuvage, electnaire. Cacbexie, maladies gangre-neuses.
x. 18. — Poudre tonique et antiputride (RoeI.).
^Baiesde genievre pulv. \
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^2Sulfate de potasse.... '(
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aa. 125
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Nitrate de potasscpulv. \
Poudre d'ipeca.......\
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— do reglisso... I
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:!2
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Extrait d'opium sec et I pulverise............../
Jlelez. Dose : 20 ä 00 centigrammes : tres-efticace centre la broncbite du cliien.
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x. 13.— Poudre excitatrice.
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Somm. d'absintlie pul. (
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#9632; aa. 500 gr.
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^ iNoix vomique rupee.......
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part
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||||||||||||
Racine de calamus pul. I
Suie do cliemineo tam.J
Sulfate de protoxyde defer. 100 —
Melez. Donnez h la dose do 100 gr. aux grands animaux, So aux moyens et 10 aux petits.
X. 19. — Poudre anti-cachectique.
^ Sei marin pulv.......)
Sulfate de soude.....! P. E.
Couperose verte... ..)
|
|||||||||||||
%
|
Feve de Saint-lgnace....... 2 —
Seiglc ergote pulverise..... 1 —
Melez. Dose : 8 grammes. En bol on en electuairc. Contre les paralysies.
x. H. — Poudre tonique analeptique.
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^Farine de froment... — do leverole...
Carbonate do fer..........
|
aa. 4 part.
... 2 — 1 —
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Tartrate do potasse et de fer.
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||||||||||||||
MAGISTRAL ET OFFICINAL.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 639
|
||||||||||||||
|
||||||||||||||
Elle se domie k la dose de 32 gr. pour In bcenf et -i gr. pour le mouton. Centre la cacliexie et lu sang de rato.
|
N. 26. — Poudre diuretique.
^Digitale pulv............ I gr.
|
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Scille.
|
'quot; ' aa. 2 —
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Jf. 20. — Poudre alterante.
%#9632; Calomelas...........jnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;,
Sulfure rouge de mere. )**' 4 1'ait'
Sei marin...........)
Sei ammoniac........) '
lodure de potassium.. 1 Bromure idem.......j aa'
Jlclez. Dose : 32 grammes, tlectuairc et bol. Affections lytnphatiqaes,
N. 21. — Poudre vomitive.
^ßmetique................. 1 part.
|
Colchique.
Baies de genifcvre........ 20 —
F. s. a. uno poudre ä donner dans les boissons du pure atteint d'liydropisie ascite.
N. 27. — Poudre drastlque.
2£Graines de ricin pulveris. 4 part. — decroton-tiglium. l —
Jalap..............1
Gomme-gutte.......jaaquot;
Melez.Dose: Sgrammes.Bol,breuvage.
N. 28. — Poudre contro-stimulante.
2^ fimetique pulv..........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1 part.
Digitale en poudre....... 2 __
Nitrate de potasse....... 3 __
Melez. Contre la pnenmonie.
x. 29. — Poudre contro-stimulante.
^fimetique pulv..........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; i part.
Kernies mineral......... 2 __
Nitrate de potasse....... 3 __
Melez. Contre la pnoumonie.
N. #9632;jo. — Poudre diaphoretique.
^Flcur de soufre.....)
Sulfure d'antimoinc. j33, 4 Part-
Kermes mineral.....1
Galac en poudre.....jaa' *
Carbonate d'ammoniaque, i __
Melcz. Dose : G4 grammes, filcctuaire,
bol. Affections cutamieset lympbatiques.
N. 31. — Poudre diurfetique alcallne.
'If Carbonate de potas.. )
Bicarbonate de soud. jaa-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; '* Part-
Savon räpe.........1
Racine de saponaire. ) aa-Melez. Doso : 48 grammes.
N. 32. — Poudre diuretique sedative.
2^ Nitrate de potasse.......nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 4nbsp; nbsp;pari.
Scille pulverisee.,.. )
Colchique — ....P3,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2nbsp; nbsp;—
Cantliarides en poudre...nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; lnbsp; nbsp; __
Melez. Dose : IG grammos. Bol, breuvage
S. 33. — Poudre diuretique reslneuse.
|
f;
|
||||||||||||
Jpecacuanha.........1
|
2 —
|
|||||||||||||
Hellebore blanc......i'
|
||||||||||||||
|
quot;Mclez. Dose : Pore, 1 ä 2 grammos; chien, 0,25 ;i 0,50 csntigrainmes. Em-barras gastriques, empoisonnements,
N. 22. — Poudre laxative.
2£ Sulfate de soude.... /
|
|
; f
|
|||||||||||
|
||||||||||||||
Cremedetartresolub.
|
.#9632;aa. onbsp; nbsp;part.
|
|||||||||||||
Karbonate de magnesie.. 10nbsp; nbsp; —
Melez. Dose : 150 grammes.nbsp; nbsp;Elec-tuaires, boissons, breuvages.
N. 23. — Poudre purgative mlno-ratlve.
-#9632; Sulfate de soude........ 4 part.
— de magnesie. ) Cr6me de tanre sol. Saa'
Rhubarbe en poudre___ 1 —
Melcz. Dose : 250 grammos. Elec-
tuaires, breuvages.
N. 24. — Poudre diaphoretique arse-nicale (Cruzel).
^Soufrc sublime.....)
Sulfure d'antiinoinc. iaa- 'ü00 Sr-
Acide arsenieux pulv..... 12 __
Melcz et divisez en 24 paquets dont on
donneraun par jour, d'abord, puisdeux,
centre la pbtliisie du beeuf.
N. 25. — Poudre purgative cathar-tique.
^Aloes................... 4 pal.t.
|
||||||||||||||
|
Jalap.....
|
|
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|
1.
|
|
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|
||||||||||||||
|
||||||||||||||
Rhubarbe Galomtilas.
|
)
|
2 —
|
||||||||||||
|
||||||||||||||
|
1 —
Melez. Dose : Ci grammes, filectuaire,
|
|
||||||||||||
¥ Colopliane pulv
|
veris.. )
aa. Jgnc.. )
|
4 part.
|
||||||||||||
bol, breuvagc.
|
||||||||||||||
|
||||||||||||||
|
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|
FORMULAIRE RA1SONNE
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I
|
660
Bourgeons de sapin. laa_ j — Baies de gonifevre... j Melez. Dose : i8 grammes. Bol, (51ec-tuaire.
S. 31. — Poudre contro-stlmulante et diur6tique (Roell.).
2Cfimeti(|ue............... raquo; gr-
Nitre................... 32 —
Sulfate de soude........ % —
Mölez apres avoir pulverise I'menient
les sels. A donner en deux doses. N. 3ü. — Poudre uterine.
•f Seigle ergote............ 4 part.
Rue........
|
Sulfure d'antimoine pulv. l.rgt; — Extrait alcooliquo dc pavot. 5 — Melez. Dose : 100 gr. cu- deux fois.
Toux et irritation des bronches du che-
val et du boeuf.
gt;'. 10. — Poudre anticatarrhale.
Tartre stibie............ 12 gr.
Sulfure noir d'antimoine. 15 — M61cz. A faire prendre par moitie dans
un scan d'eau. Inflammation de la gorge
et des bronchos.
jf. 41. — Poudre expectorante.
|
|||||||||||||||||||
2: Poudre degnimauve, j
|
G part.
|
|
|||||||||||||||||||
|
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— d'aunee.
|
r
|
||||||||||||||||||||
|
aa.
|
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|||||||||||||||||||
Sabine.....
|
|
Kermes mineral....
Douce-amere pulv...
Melez. Dose : (ii grammes. Slaladiclaquo; chroniques de voies respiratoires, de la peau, du Systeme lyinplmtiquc.
X. ii. — Poudre galactopo'ietique.
^Scm.chaud.ombellif. )
|
|||||||||||||||||||
...... aa. 1 —
Ui grammes. Breuvago
|
|||||||||||||||||||||
I
|
Safran.....
Alofes......
Melez. Dose
|
||||||||||||||||||||
alcooliquo.
x. 36. — Poudre vermifuge (Vatel) ^Sulfurenoir do mercure.. 16 part
Fougere mile......\
Gentianc...........'
|
|||||||||||||||||||||
— de cascarille..
|
• aa.
|
par
|
|||||||||||||||||||
Poudre de cannelle..
Bicarbonate de soud.
|
|||||||||||||||||||||
'
|
Absinthe.,.
Alo^s.......
MiMez. Dose
|
|
• aa.
|
|
1 —
|
|
|||||||||||||||
|
|||||||||||||||||||||
|
|||||||||||||||||||||
(ii grammes.
|
Sulfate idem.......)'
Melez. Dose : 32 a (ii grammes. En bols, eloctuaires, brenvagos. Pour exciter la secretion du lait dans le cas d'i-nertie des mainelles aprOs le part.
|
||||||||||||||||||||
2quot; I'ORMLLES SPECIALES. N. 37. — Poudre antiseptique.
^ Quinquina roogepul.)a , .t
Charbon de bois pul. )
|
|||||||||||||||||||||
|
N. 43.
|
|
|||||||||||||||||||
Poudre hemostatique.
|
|||||||||||||||||||||
|
|||||||||||||||||||||
Camplirn en poudre. 1
Carbonate d'ammon. )
|
I —
ulcercs
|
^Charbonsdo bois pul.) Gumme arabique... j' Ahm crislaUise.....)
|
2 part.
1 —
1/2 — epistaxis.
|
||||||||||||||||||
|
Melez. Plaies gangreneuses fetides, etc.
N. 3S. — Poudre anticatarrhale (Sweistcigro).
i-FarinodosoiglodesseclnJo. 19 part, fimetique...............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; i ~~
|
Sulfate do fer.. , Fleur do tan....
|
• • r
|
||||||||||||||||||
Colopbane en poudre. j
Melez. Ilemorrliagies capil
|
|||||||||||||||||||||
N. 44. — Poudre stimulante (Mathieu ^Farine do moularde noire. l(i gr.
|
|||||||||||||||||||||
Camplirr
|
i.
|
1/2
|
|
||||||||||||||||||
|
|
||||||||||||||||||||
Bleu de Prusse.....)
Melez. Dose : 2't a 32 grammes. Co-rysa chronique, gourme, bronchite, pneumonie, maladies lymphatiqaes.
N. 30. — Poudre anticatarrhale (Martin-Chapuis).
Poudre d'aconit.....
—nbsp; nbsp; nbsp; deguima uv. 1
— de riiglisse. . gt;aa. 100 part.
—nbsp; nbsp; nbsp; de sulf. de s. I
—nbsp; nbsp; nbsp; de soufre___/
|
|||||||||||||||||||||
Fleur de soafre.
|
I
|
32 —
|
|||||||||||||||||||
Poudre dc cannelle.. j'
Fenugrec pulverise...... 500 —
Sei de cuisine........... I2S —
Melez. fttendez sur une tranche de
pain. Maladies anemiques, poripneumo-
nie du gros betail, etc.
gt;'. iii. — Poudre antimorveuse
(Prof. Spinola).
^Sublime corrosif......... 32 gr.
Poudre de cigue........ 125 —
|
|||||||||||||||||||||
|
|||||||||||||||||||||
|
|||||||||||
MAGISTRAL ET OFFICINAL.
|
661
|
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|||||||||||
|
|
||||||||||
Fleurs de rosier.
|
aa. 1 /2 part.
|
||||||||||
Poudre de gentiane
|
aa. 320
|
||||||||||
—nbsp; nbsp; nbsp; de genfet. M61ez.
N. 31.— EspAces aromatiques (Codex).
If Feuilles on sommites \ de sauge......
—nbsp; de tliyra.......
—nbsp; de serpolet.....
|
|||||||||||
Semence.de fenouil
Divisez et mülez; faites 24' paquets h pvendre 2 par jour, tin lo matin, I'auti-e le soir.
N. 40. — Poudre sternutatoire.
if Butoine pulveris^e.. 1
|
|||||||||||
Asaret — .. . • aa
|
32 gt.
|
||||||||||
—nbsp; d'bysope.......
|
part. 6gal.
|
||||||||||
Cliardon benit pulv. )
|
|||||||||||
8 —
|
—nbsp; do menthe poiv.
—nbsp; d'origan........
—nbsp; de romarln.....
|
I
|
|||||||||
Tabac ii prisor......1
|
|
||||||||||
Hellebore blanc pulv. j
Eupborbe en poudre..... 4 —
Melez. Insufflez dans le nez. Coryza chroniquo, ozene, testre othmoülal, etc.
X. 47. — Poudre vermifuge.
|
|||||||||||
—nbsp; d'absintlie.
|
|||||||||||
Melez.
N. 32. — Semences carminatives.
2i Anis vert............\
Fenouil........
|
|||||||||||
-i-Absintlio pulverisee. 1 'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ua.
|
125 gr.
|
||||||||||
Fougerc male —... i
|
Coriandre......
|
part, egal
|
|||||||||
Snio dc cheminee... 1
Sei mann..........)
Farine defromentturreliee.
|
(11
1
|
kilo.
|
Cumin.........
Carvi..........
Angelique......
Melez.
gt;quot;. S3. — Especes narcotiques.
2i Morelle noire........j
' Coquelicut.......... ' aa. 2 part.
Laitue vireuse.......)
Belladone............i
Jusquiame noire.....gt;aa. 1 —
Stramoine...........)
Melez.
X. 54, — Espfeces am6res.
2;r.acines de gentiane.. J
|
||||||||
Melez. Arrosez avoc un pen dNsssence de terebentbine; pour 10 moulons.
|
|||||||||||
n. — DES ESPtCliS. N. 4S. — Especes emollientos.
iiFeuilles do mauve.
—nbsp; de guimauve. .
|
|||||||||||
—nbsp; de bouill. blanc.
|
!
|
||||||||||
—nbsp; de bourracbe..
—nbsp; de laitue......
—nbsp; demercurialean. / Mölez.
gt;quot;. 49. — iCspeees tempörantes.
2treuilles d'alleluia...
|
|||||||||||
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; de cbicoree... (
|
part,
|
||||||||||
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; d'auuee......|
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; de patience... I Somm.depet. centaur, j
|
|||||||||||
—nbsp; d'oseille cult... '
|
aa. 2 part.
|
||||||||||
—nbsp; nbsp; nbsp; — des pros. ) Fruits d'airelle.....1
—nbsp; nbsp; d'epine-vinette. #9632; i Pommes sauvages... ) Melez.
|
|
|
|||||||||
|
. aa.
|
||||||||||
1
|
—nbsp; nbsp; do petit chene.
—nbsp; nbsp; de marrube....!
|
||||||||||
Fleurs de camomille.. )
|
1
|
||||||||||
_. .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;i aa.
—nbsp; nbsp; d arnica.......)
Melez.
N. 35. — Espfeoes pectorales (r.odcx),
#9632;^ Flours de bouillon \
blanc......
.— de coquelicot.
|
|||||||||||
\. ao. — Kspecns astringentes.
2CRacines de benoito.. )
|
|||||||||||
—nbsp; nbsp; nbsp; de bistorte... #9632; aa.
|
2 part.
|
||||||||||
—nbsp; nbsp; nbsp; de consoudc.. ) Fouilles de chfine.... i
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; de noyer.... ! aa.
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; de plantain . ) ficorces de diene.... j
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; de fröne ....gt; aa.
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; de peuplier . )
|
|||||||||||
—nbsp; deguimauve..
|
P. E.
|
||||||||||
1 part.
|
—nbsp; de mauve.......i
—nbsp; de pied-de-rbat.
—nbsp; de tussilage. ...
—nbsp; de violette......
Melez exactement.
|
||||||||||
1
|
|||||||||||
|
|||||||||||
|
|||||||||||||||||||||||||||||
062
|
PORMULAIRE RAISONNE
|
||||||||||||||||||||||||||||
|
|||||||||||||||||||||||||||||
|
s. 56. — Esp6cesantispasmodiques.
•KArmoise.............\
Tanaisie.............I
Caillc-lait jaune......laa. 1 part.
Tilleul (fleurs).......1
Saule id........./
Racine do valerianc....... 2 —
Mölez.
!s'. 5quot;. — Espeees uterlnes.
i: Armoise.............i
Matricairo...........(
Uue................) part. egal.
Sabine..............
Seigle ergütii........#9632;
Melez.
N. bS. — Espeees vermifuges.
^KScm. secli. d'abslnthe.'
—nbsp; nbsp; de tanaisie.. .
|
2deg; SACHETS SECS.
N. 62. — Sachet excitant.
^Graino de foin.......)
Avoine..............'aa. part. eg.
liaies de genievre.... )
Faites torrefier, renfermez dans un sac en toile et appliquez aussi cliaud que possible.
If. 63. — Sachet rubefiant.
^Scl annnoniac pulver. )
Chauxvive..........):,a- Part- ^
Humectez legerement le melange et
reiifermcz-le dans un sac.
N. tii. — Sachet antiputride.
ty Farinede seigioton-üf. j
Poudre degentiane.. !aa. part. eg. Tan................)
Faites chauffer, arrosoz legerement d'alcool camphre, renfermez dans un sac ot appliquez.
IV. — DES EXTRAITS.
Ecs extrails etant des preparations simples, nous en avons traite a propos de l'liistoiro de cbaque medicament on parliculior.
V. — DES GARGABISMES.
1deg; FOllMl I.ES J1AT10XXEI.I.ES.
N. 6S. — Gargarisme emollient.
2i lUicine do guimauve.. i 'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;i-rnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;,'aa. 32 gram.
— de reglisse. .. )nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; deg;
Graine de lin............. s —
Fan..................... 11. 1/2.
Miel..................... 64 gram.
Faites bouillir les trois premieres substances dans I'eau, passez dans uu linge et ajoutez le micl.
X. 60. — Gargarisme acidule.
^Yinaigre...............nbsp; nbsp; 125 gram.
Decoction legere d'oseille.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; I litre.
Miel...................nbsp; nbsp; nbsp; Ci gram.
JJelez.
N, 6quot;. — Gargarisme astringent.
2: liacinc de ratanhia...... 10 gram.
|
|||||||||||||||||||||||||||
u
|
|||||||||||||||||||||||||||||
Flearsdecamom. rom. I
|
part. egal.
|
||||||||||||||||||||||||||||
|
—nbsp; nbsp; desemen-contra. I Fougereniäle(bourg.). I
Mousse de Corse.....
MGtez.
HI. — DES SACHETS.
1deg; SACHETS HUMIDES.
N. S'J. — Sachet emollient.
|
||||||||||||||||||||||||||||
|
|||||||||||||||||||||||||||||
|
|||||||||||||||||||||||||||||
-Son................j
Pulpesdepomraesdet. i Eau bonillante........
|
part.
|
egal.
|
|||||||||||||||||||||||||||
q. P.
|
|||||||||||||||||||||||||||||
|
Faitcs une pate epaisso que vons rcn-fermcrcz dansun sac de toile pour I'ap-pliquer sur les points malades.
tf. 60. — Sachet tempfirant.
¥Sciui-e de bois.......)
' „ . .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; aa. q. s.
Lau vinaigree........ \
|
||||||||||||||||||||||||||||
Benfermez dans un sac et appliquez sur les parties malades.
N. 61. — Sachet astringent.
|
|||||||||||||||||||||||||||||
^ Snie tamisec........
Tan................
Craie...............
Solution legere d'alun
|
aa. part.
|
||||||||||||||||||||||||||||
q. s.
|
|||||||||||||||||||||||||||||
|
|
|
|||||||||||||||||||||||||||
Faites une päte epaisse, renfennez dans un sac en toile et appliquez.
|
|||||||||||||||||||||||||||||
|
|||||||||||||||||||||||||||||
|
|||||||
MAGISTRAL ET OFFICINAL.
|
663
|
||||||
|
|||||||
Traitez le ratanhia par decoction dans l'cau, passez et ajoutez les sels.
v 68. — Gargarisme irritant.
^Eau sinapisee........... 2 litres.
Ammoniaque liquide.... IC gram-
Chlorure de soude...... 8 —
Melez. Centre la stomatite clironique,
le quot;lossantlirax, etc.
|
Racine de carotte....... 250 —
Miel.................. 500 —
Eau.................... 10 litres
Faites bouillir les racines dans I'eau et ajoutez le miel. Phlogmasies aiguiis.
N. 74. — Boisson tempörante.
If Ftkule................. 250 gram.
Oxymel................ 500 —
Eau................... 10 litres.
Faites bouillir la fecule dans I'eau pendant quelques moments, ajoutez en-suite I'oxymel.
N. 75. — Boisson acidule et amere.
2i Vinaigre...............nbsp; nbsp; 250 gram.
üöcoction de gontiane. ..nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2 litres.
Eau commune..........nbsp; nbsp; nbsp; 10 —
Melez. Maladies putrides.
v. 70. — Boisson acidule excitante.
2^ Vinaigre on un acide mineral etendu.......... 250 gram.
Eau-de-vie ordinaire.... 500 —
Eau commune.......... 10 litres.
Centre les affections putrides.
N. 77. — Boisson astringente.
2i Decoct, leg. de feuilles de
ronce................nbsp; nbsp; nbsp; 10 litres.
Alun cristallisö.........nbsp; nbsp; nbsp; 96 gram.
Borate do soude........nbsp; nbsp; nbsp; Gi —
Faites dissoudre les sels dans la decoction, et ajoutez une petite quantitfi d'amidon pour exciter les animaux ä boire.
Inflammations chroniques du tube digestifs. Anemie, hydroemie, diarrhea, etc.
N. 73. — Boisson stimulante.
% Kspeces aromatiques----- 500 gram.
Eau.................... 10 litres.
Faites infuser, laissez refroidir, passez et ajoutez: Extrait do genifrvre. q. s. pour edulcorer la boisson.
N. 79. — Boisson anodlne.
^ Tetes de pavot......... n-10.
|
|
|||||
M. 69. — Gargarisme stimulant.
|
|||||||
2i Clous do girolle..
|
aa. 8 gramm.
|
||||||
|
Poivre..........
Racine do pyrfetliro........ 10 gram.
Eau...................... 1 1. 1/2
Faites infuser ot passoz. Stomatites aphtheuse et couonnouse, scorbut.
N. 70. — Gargarisme anodin.
2CTotes de pavot....... nraquo; 4.
Morelle noire......... 32 gram.
Eau.................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1 1. 1/2.
Miel................. Ci gram.
Faites bouillir les deux premiferos substances dans I'oau, passez et ajoutez le miel. Stomatite, angine, etc.
2deg; FORMULES SPliClALES.
N. 71. — Gargarisme antiseptique.
^Ecorcedechene.....) _ 1C — do quinquina. )
Alcool camplire......1nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;__
Chlorure de soude___j'
Eau..................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1 litre.
Faites bouillir les ecorces dans I'eau, passoz, laissez refroidir et ajoutez les liquides.
N. 72. — Gargarisme antidiphthe-rique.
^iAlun.................. 32 gram.
Acide chlorliydrique.. 1 „, ... .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;.#9632; aa. ui
Miel................)
Eau sinapisee............ 1 litre.
Dissolvez I'alun dans l'eau et ajoutez successivement le miel et l'acide.
Contre 1'angine couenueuse, le ptya-lisme, la stomatite aphtheuse, membra-neuse, etc.
VI. — DES BOISSOXS.
1raquo; FORMULES RATIOJiNELLES.
x. 73. — Boisson 6molliente.
If. Racine de guimauve..... 125 gram.
|
||||||
|
|||||||
Morelle noire..
|
aa. 125 gram.
|
||||||
Douce-amere ..
Eau................... 10 litres.
Miel................... q- #9632;•
|
|||||||
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|||||||
r
|
|||||||
|
|||||||
|
|||||||
|
|||||||
|
|||||||
66i
|
FORMULAIUE RAISO.NiNE
|
||||||
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|||||||
1
|
Traitnz par decoction, passcz et ajou-tez le micl.
X. so. — Boisson analeptique.
^f Eau tervic ou rouilleo..nbsp; nbsp; nbsp; 10 litres. Farine de froment. )
-nbsp; nbsp; nbsp; de feverole. jaa-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; gt; klloS-Lait...................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2 litres.
Delayez les farines dans le lait et ajoutez le tout a I'eau ferruginease.
Convalescence. Eruptions cutanees graves, fipuiscment, etc.
X. 81. — Boisson alterante.
ty Cendres do bois........ 500 gram.
Bromure de potas-j
sium............'aa. IG —
lodure do potass... *
Eau.................... 10 litres.
Lessivez les cendres et dissolvez en-suite les sels dans I'eau.
Affections lymphatiques, maladies cutanees chroniques, (!tc.
x. ii. — Boisson vomitive.
|
Grains de lin........... fii gram.
Nitrate do potasse...... ;j2 —
Eau.................... 10 litres.
Faites bouiliir la racine de guimauve et la graine de lin dans I'eau, passez et ajoutez le sei.
x. 86. — Boisson diuretique alcaline.
'}f Cliiendeut.............. 150 gram.
Nitrate dc polasse.. ]
Sulfate de soude... ) aa- G* —
Eau.................... 10 litres.
Traitez le cliiendeut par decoction,
passez et faites dissoudre les sels.
x. 87. — Boisson vermifuge.
^ Farine de seigletorrifiee. 1 kil.
Mousse de Corse... )nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;„,
- .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; [ aa. Gl gram.
Fougere...........jnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; deg;
Eau................... 5 litres.
Traitez par infusion les deux dernieres
substances, passez et ajoutez la farine.
2deg; FOUMLLES SI'fiCIALES.
X. S3. — Boisson anticachectique. (Hertwig.)
2: urge germe et torrelie
(malt)............... 5 litres.
Poudre de bales de ge-
nifevre................ 1 kil.
Sulfate de fer.......... 250 gram.
Eau ordinaire.......... 50 litres.
Faites bouiliir le malt et les bales de genievre pulverisecs dans la plus grande paitie du vehicule. passez avec expression et ajoutez le sulfate de fer dissous dans le roste de I'eau. Pour 50 moutons.
X. 89. — Boisson antiseptique.
ty Decoction d'oseille......nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 2 litres.
Vinaigre camphre......nbsp; nbsp; 250 gram.
Eau de Kabel..........nbsp; nbsp; nbsp; 0i —
Vin de gontiane........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1 litre.
Eau...................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1 —
Melangez. Affections gangreneuses.
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I
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Emetique.............
Ipecacuanlia...........
|
.; gram,
a —
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I
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Uecoc. d'ecorce de su i'eau................. 1 iiire.
Traitez I'ipfoacoanha par infusion et ajoutez I'emetique. Dose : une verröc dans les boissons du pore et du cbien.
N. S3. — Boisson laxative.
Sulfate de soude........ MO gram.
Creme de tartre soluble. 125 gram.
Decoct, legere d'oseille. 12 litres. Faites dissoudre les sels dans la decoction, ajoutsz un peu de farine d'orgn et administrez.
X. 84. — Boisson sudorifique.
Fleurs do snreau... /
-nbsp; nbsp; nbsp;detilleul.... )aa-nbsp; nbsp; '25 gram. Acetate d'ammoniaque..nbsp; nbsp; 150 — Eau.................... 10 litres.
Faites infuser les fleurs dans I'eau. ajoutez Tacetate d'ammoniaque npres refroidissement incomplet ct administrez.
X. 85. — Boisson diuretique mucila-gineuse.
Racine de guimauve..... 125 gram.
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I
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x. 00. #9632;
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Boisson antiscorbutique.
(Viborg.)
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2i Dec. d'uuepl. amere ;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;, ,
Eaudechaux......\ Part- egal-
Melangez. Contre le scorbut et les affections astbeniques du pore.
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;
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MAGISTRAL ET OFFICINAL.
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VII. — DES BREUVAGES.
1quot; 10HMULES HAT10NNELLES.
x. 91. — Breuvage emollient amylace.
|
665
d'oeufs et ajoutez peu a peu I'eau de maniere ä faire one Emulsion.
x. 97. — Breuvage temperant.
2^ Decoction d'oscille...... 1 litre.
Huile d'olives.......... 125 gram.
Melangez.
x. 9S.— Breuvage astringent (Rccill).
~ Ecorce de diene pulv...nbsp; nbsp; nbsp; Ci gram.
Alun cristallisö.........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 8 —
Camplire..............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 2 —
Eau...................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 2 litres.
Faites une decoction avec recorcc. Hjoutcz d'abord l'alun, puls lo camplire. Diarrheo du baiuf.
X. 99. — Breuvage astringent mineral.
2£ Borax..................nbsp; nbsp; nbsp; 32 gram.
Alun....................nbsp; nbsp; nbsp; 1C —
Petit-lait................ 2 1itr.
Miel rosat..............nbsp; nbsp; nbsp; C4 gram.
Dissolvez les sels dans le potit-lait et ajoutez le miel rosat.
N. 100. — Breuvage astringent tannique.
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' i-
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¥ Riz...............1 .
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32 gram.
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Racine de guimauve.
Amidon............
Eau...............
Miel..............
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10 —
nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; II. I/?.
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............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;'1- s.
Faites bollillil• le riz, la guimauve et ramidon dans I'eau, passez avec expression et edulcorez.
Inflammations diarrhelques de Tintes-tin, dyssenterie, etc.
N. 92. — Breuvage emollient, sucre.
¥ Betterave on carotte.....nbsp; nbsp; S50 gram.
Reglisse...............nbsp; nbsp; nbsp; oi —
Miel...................nbsp; nbsp; nbsp; 32 —
Eau................... 11. 1/2.
F. s. a. un breuvage.
N. 93. — Breuvage emollient, gommeux.
^ Dextrine...............nbsp; nbsp; nbsp;125 gram.
Gomme arabiqne pulv...nbsp; nbsp; nbsp; 32 —
Miel...................nbsp; nbsp; nbsp; 64 —
Eau.................... 1 litre.
F, s. a. un breuvage.
M. 9i. — Breuvage emollient muci-
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i
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I
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'if Ecorco do chene___'/
iXoixdegalleconcass. )
Cachou brut............
Eau....................
Miel....................
|
10 gram.
64 — 1 1. 1/2 64 gram.
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Faites bouillir les deux premiferes substances avec I'eau, passez et faites dis-soudro successivetnent le cachou et le miel.
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x. lol. — Breuvage astringent pyro gene.
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x. So. — Breuvage emollient albu-mineux.
^ (Kufs...................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nquot; i.
Eau................... I litre.
Battez les ccufs do manifere h melanger intimement lo jaune avec le blanc, ajou-tez peu it pen I'eau tiede et passez dans un linge lin.
X. 96.— Breuvage Emollient huileux.
^ Jaunes d'oeufs.......... n. 4.
Huile d'olives.......... 90 gram.
Eau tifede.............. 1 litre.
Incorporez I'lmile avecnbsp; nbsp;les jaunes
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2i Glands de ebene torrefies. Suie de cheminee... i
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Gi gram. 32 —
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Goudron de bois.
Eau....................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1 1. 1/2
xVliel.................... 96 gram.
Traitez par infusion lestrois premieres substances, passez avec expression et, ajoutez le miel.
X. 102. — Breuvage calraant (Combes).
If Extrait de jusquiame..... -i gram.
Ether sulfurique......... 31 —
Huile d'olive............ 1 decil.
A donner en deux fois dans un litre
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666
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FORMULAIRE RAISONNE
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1
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d'eau raucilagineusc. Coliques aigues avec meteorisation.
N. 103. — Breuvage stimulant aleoo-lique.
|
Faites infuser dans I'eau bouillante.et administrez en une fois. Indigestions et coliques.
Jr. 109. — Breuvage anodin.
~ Totes de pavots......... nraquo; 4
Laitue vireuso fraiche....nbsp; nbsp; 125 gram.
Laudanum do Rousseau..nbsp; nbsp; nbsp; 15 —
Eau.................... 11. 1/2.
Trailez par decoction les pavots et la laitue, passez avec expression et ajoutez lo laudanum.
x. 110. — Breuvage södatif.
^ Totes de pavots.......... n0 6.
F1quot;5 fraicli. debelladone.nbsp; nbsp; nbsp; 04 gram.
Laudanum do Sydenbam.nbsp; nbsp; nbsp; 32 — Op6rez comme ci-dessus.
N. ill. -Breuvage calmant. [Bouley et Reynal )
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i: Bales de genievre. • • j._
Cannelle...........j
Anis vert on etoile......
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32 gram.
IG — 1 litr.
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Vin genei-eux..........
Traitez los trois premieres substances par infusion ct administrez tiede.
X. 104.—Breuvage stimulant (Perchal.)
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^ Alcool.........
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(aa. 125 gram.
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Solut. d'acet. d'am.. ) Eau...........
Melez.
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500
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N. los. — Breuvage stimulant ammo-niacal-
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^ Espfeces aromatiqncs,
|
! aa. 32 gram.
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:
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Fleurs de camomillo. j
Ammoniaque liquide..... 32 —
Kau.................... 1 1. 1/2
Traitez los ileurs par infusion, passez ot ajoutez rammoniaque apres refroidis-sement presque complet de liquide.
x. 106. — Breuvage stimulant amer.
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2'- Camplire pulv......1
|
I(j gram.
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Assa-foctida........j
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Jaunes d'ecufs.........
Eau.................
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nquot; 2. 00 gram.
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Incorporez le cainphre ot I'assa-fcctida aux jaunes d'oeufs, ajoutez I'eau, agitez bien et administrez on une fois. Tres-eflicaco contre los coliques du cheval.
X. Hi- —Breuvage narcotique.
2i Totes de pavots.......... nquot; 8.
Extraitaqueux d'opium.., 10 gram.
Decoction de laitue...... 11. 1/2.
Faites bouillir les pavots concasses dans la decoction do laitue et dissolve/, l'extrait d'opium.
x. 113. — Breuvage antispasmodique.
^Racinedovaleriane......nbsp; nbsp; nbsp; 06 gram.
Camomillo (Ileurs).......nbsp; nbsp; nbsp; 32 —
Assa-footida.............nbsp; nbsp; nbsp; U4 —
fitber sulfuriquo.........nbsp; nbsp; nbsp; 16 —
Eau....................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; l I. 1/2.
Traitez les deux premieres substances par infusion, dissolvoz I'assa-foetida, passez et ajoutez i'etber aprös refroidis-semont complot.
X. 114. — Breuvage analeptique.
•^ Bouillon de viande......nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1 litr.
Farine do froment......nbsp; nbsp; 250 gram.
Sol marin..............nbsp; nbsp; nbsp; 32 —
Carbonate de fer ......nbsp; nbsp; nbsp; 16 —
|
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,
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'jf Racine do gentianc — d'aunec.....
Somm. de gr. absin
Fleurs de camomllie
Extrait de genievre
Eau...............
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aa. 32 gram.
aa. 16 —
64 — 11. 1/2.
|
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I
|
Faites infuser les racines et les fleurs, passez, ajoutez l'extrait de genievre et administrez.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ~
N. 107. — Breuvage stimulant (Kuln).
^Sulfate de magnusie..... 100 gram.
Extrait de jusquiame..... 2 —
Emetiquo............... 1,50
Infusion dc camomillo... 1 litre. F. s. a. On breuvage h donner en une
sculo fois. Contre les coliques par re-
froidissement.
\. 103. — Breuvage excitant et anti-spasmodique (F. T.)
2f Mentlie poivriSe.....i
Camomillo......... ! aa. 32 gram.
VaWriane..........)
Eau.................... I litre.
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|||||||||
I
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MAGISTRAL ET OFFICINAL.
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667
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Delayez los poudres et la farine dans le bouillon.
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Eau tiede............... 1 verr.
Donnez en une seule fois au pore et le quart seulement au cliien.
xr. 122. — Breuvage laxatif.
^Decoction d'oseille....... i lit.
Sulfate de soude___)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ,,_
ainbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;aa. I2o gr.
Manne grasse......1nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;0
Faites dissoudre. x. \i'i. — Breuvage laxatif stimulant
quot;if Alofes dos Batbades...... IS gram.
Cannelle en poudro. )nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ,
Carbonate de soude. )
Eau do mentlio......... 550 —
Melez.
N. 124. — Breuvage minoratlf.
2^Sulfate de suude.........nbsp; nbsp; 500 gram.
— do magnesie......nbsp; nbsp; 125 —
Creme do tartre soluble.nbsp; nbsp; nbsp; Gi —
Eau....................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1 iitr.
Faites dissoudre. x. 125. — Breuvage minoratif.
^ Sulfate do soude.........nbsp; nbsp; 150 gram.
Cr^me de tartre soluble..nbsp; nbsp; nbsp; 50
Eau....................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1 litr.
F. s. a. En une seule fois, ä riipeter selon le besoiu.
X. 126. —Breuvageminoratif. (Oarreau.)
2^ Tartro-borate do potasse. C0Jiquot;5g.
Eau.................... 3 a, 4 lit.
Miel............q. s. pour ednlcorer.
Trfes-efficace contre I'enterite diar-rheiquo des jouncs poulains.
x. 12quot;. — Breuvage cathartique. ^Foliolos do sene......... 64 gram.
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||||
N. 115. — Breuvage tonique amer.
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|||||
^ Bacine de gontiane. )
ficorce de saule___j
Extrait de gc'nievrc.....
|
Gi gram. 96 —
|
||||
Eau..................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 11. 1/2.
Falles une decoction avec les deux premieres substances et l'eau, passez et ajoutez 1'extrait.
X. 11laquo;. —Breuvage növrosthenlque.
quot;if Quinquina gris......... C4 gram.
— jaune........... 32 —
Marrube blanc......... 125 —
Eau................... 2 lit.
Miel................... q. s.
Traitez les quinquinas par decoction, passez et faites iufuser le marrube dans le liquide; passez do nouveau et edulco-rez avec le miol.
X. 117. — Breuvage alterant mercuriel.
|
|||||
^Sublime corrosif..
Sei marin.......
Sei ammoniac. ..
Alcool...........
Eau pure........
Falles dissoudre.
|
1 gram.
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||||
16
|
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lit.
|
|||||
\. us. — Breuvage alterant iodure.
'if Iodure do potassium..... 8 gram.
lode.................... 2 —
Eau pure............... 1 lit.
Dissolvez le sol dans l'oau et ajoutez
onsuite Tiode prealablemcnt pulverise.
X. 11 o. — Breuvage alterant bromure.
^Bromure de potassium... 10 gram.
Brome.................. 15 goutl.
Eau.................... 1 litr.
Faites dissoudre le sol el ajoutez le brome goutte ii goutte. Centre le farcin.
X. 120. —Breuvage alterant chlorure.
2^Clilorure de soude.......nbsp; nbsp; nbsp; G4 gram.
— de baryum...... 4 —
Eau distillee............ 1 lilr.
Faites dissoudre.
K. 121. — Breuvage vomitif. ^Poudre vomitive (nquot; 15).. 1 gram.
|
|||||
Alo^s..........
Eau bouillante.
|
32
|
||||
litr.
|
|||||
Kaltes infuser le sonö, passez et ajoutez I'alots.
X. 123. — Breuvage drastique.
2i lluile de croton-tiglium.. 25 cent.
Gomme-gutle............ 8 gram.
Carbonate do potasse..... 10 —
Jaunes d'eeufs........... nquot; 2.
Eau mucilaginouse...;... 1 litre.
Incorporez aux jaunes d'oeufs I'huile, la gomme-resine et le sei dans un mor-tier, et ajoutez par petites portions le v^hicule.
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I
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068
|
FORMULA1RE UAISONNE
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S. H9. — Breuvage diaphoretique.
|
Bulbesdecolchiqucrapßs. 8 gram.
Nitrate de potasse...... 32 —
Eau................... 2 litres.
Faites infuser. dissolvez le nitre et edulcorez avec le miel.
N'. 136. — Breuvage diuretique r6slneux.
|
|||||||
#9632;r Douce-amere.......)
Buis rape.........)
Baies de genievre..
|
aa,
aa.
|
G'l gram.
#9632;n —
|
||||||
Acet. d'ammoniaq.. Eau................... 1 litre.
Traitez par decoction les trois premieres substances, passez et ajoutoz le sei.
If. 130. — Breuvage sudoriflque.
|
||||||||
^ Terebenthine..........
Colopliane pulveriste..
Jaunes d'oeufs.........
Eau mucilagineuse____
|
32 gram. 10 — nquot; 2. 1 1. 1/3.
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|||||||
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||||||||
ty Fleurs de suroaii... ) — do camomille. j Ammonlaqne liquide.... Eau...................
|
125 gram.
32 —
2 litres.
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|||||||
Incorporez la terebentliine et la resinp dans le jaune d'oeuf, et emulsionnez le melange avec I'oau mucilagineuse.
N. 13quot;. — Breuvage ut6rin.
'-#9632; Especes uterines........ Gl gram.
Eau................... i i. 1/2.
Faites infuser et passez avec expression.
N. 138. — Breuvage ut6rin. (Zundel.)
ii Baies de laui'ier pulv.... 300 gram-Bicarbonate dc soude... '180 — Fonouil pulv........... 240 —
Mclez. Diviscz on (i paquots pour au-tant dc breuvage. Non delivrance de la vache.
If. 139. — Breuvage vermifuge.
ty Especes vermifuges..... 125 gram.
Eau................... 11. 1/2.
Meme mode de preparation que pour le breuvage ci-dessus.
2deg; FORHULE9 Sl'KClALES.
N. 140. —Breuvage anticachectique.
|
||||||||
|
Faites infuser les fleurs, passez et ajoutez ruramoniaque.
N. 131. — Breuvage sulfureux. (Iloeill.)
^ Infusion do camomille... 1 litre.
Sulfate de magnesie..... 100 gram.
Foie de soufre.......... 10 —
Dissolvez le sei d'Epsom, puis le foie de soufre. Donnez-en une seule fois au cheval.
N. 132. — Breuvage expectorant.
^ Scille pulvörisee........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 8 gram.
Baies de genievro......nbsp; nbsp; nbsp; 32 —
Kermes mineral........nbsp; nbsp; nbsp; 1C —
Emetique.............. 1 —
Eau....................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1 1. 1/2.
Faites infuser les deux premieres substances, passez. dissolvez remetique et delayez le kermes.
.\. 133. — Breuvage diurötique mucilagineux.
2^ Graine de lin........... 10 gram.
Racine de guimauve.... 32 — Crfeme de tartro, soluble. 48 —
Eau................... 2 litres.
Traitez par decoction, passez et dissolvez le sei.
|
|||||||
'Jf Quina gris........j
|
04 gram. 10 —
|
|||||||
Gentiane..........)
Sulfate do for......)
|
||||||||
Alun..............!
Goudron............... 32 —
Eau.................. II. 1/2.
Faites bouillir dans I'eau les deux premieres substances, ajoutez le goudron et dissolvez les sels.
|
||||||||
x. 13 i
|
Breuvage diuretique alcalin.
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|||||||
^ Carbonate de potasse.
Savon blanc.......)
Nitre..............j
Eau.......s........
Dissolvez.
|
10 gram. 32 —
1 1. 1/2.
|
|||||||
X. 141. — Breuvage antichoroique
|
||||||||
|
||||||||
n. 135. — Breuvage diuretique s6datif.
^ Poudre de scille........ 16 gram.
|
^ Valeriane........
Camomille.......,
Ether sulfurique........
|
32 gram. 6
8
|
||||||
Cliloroforme.....
|
||||||||
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||||||||
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MAGISTRAL ET OFFICINAL.
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669
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Eau................... 1 litre.
Faites infuser la val^riane ct la camo-mille, passez et ajoutez Tetlier et le Chloroforme; agitez avantd'adminlstrer.
N. 142. — Breuvage antldiarrh6ique.
ty Amidon................ I25gram.
Alun.................. 32 —
Extrait aqueux d'opium. 8 —
Eau................... 1 1. 1/2.
Traitez I'amidon par decoction ct dis-
solvez les autres substances.
.\- 143. — Breuvage antidiarrheique.
'Jf R Imbai'he............ . 2,50 grain.
Huile do ricin.......... 50 —
Gingembro..............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1 —
Sl^langez ä an pen de lait chaud on de decoction de gruau. — Contre ladiarrhee des veanx.
N. tii. — Breuvage antidyssente-rique. (De la Bere-Blainc.)
|
F. s. a. un breuvage ; contro les maladies putrides et specialement le mal de tete de contagion.
x. 149. — Breuvage antirhumatismal.
quot;if fimiStiquc.............. 4 gram.
Vin de colcliique....... 125 —
Decoct, de f. de irene.. 1 litre. Mülcz les deux liquides et dissolvez V-sel.
N. 150. — Breuvage antisorofuleux.
'if Feuilles de noyer......nbsp; nbsp; 125 gram.
lärou de noix.......... 32 —
Bromurc de potassium.. 8 — Eau.................... 1 I. 1/2.
Traitez les feuilles ct le brou par decoction, passez et dissolvez le sol.
\. 151. — Breuvage antitympanique-[Canbron.]
if Sulfate do soudc........ 250 gram.
Aloes.................. 32 —
Ammnniaque........... IG —
Eau...................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 11. 1/2.
Dissolvez separement le sei et l'aloes dans 1'eau, melangez les solutions et ajoutez rammoniaque. Centre les indi-ger-jtions clirouiques des grands ruminants.
N. 154. — Breuvage antitetanique.
'D. L. B. B.)
|
||||
7- Opium.................
Ipecacnanlia............
Noix vomique en poudrc
Vin ordinaire...........
F, s. a. an breuvage.
|
8 gram.
16 —
|
||||
I 1. 1/2.
|
|||||
\. lib. — Breuvage antifebrile.
[\dem.)
'if Kmetiquc.............. 8 gram.
Nitre.................. 32 —
Eau de gruau ou d'orge.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1 litre.
Dissolvez. N 146.— Breuvage antiparalytique.
'if Noix vomique ripee___ 10 gram.
Seigle ergote........... 16 —
Eau................... 1 litre.
Faites infuser et passez avoc expression.
N. 147. — Breuvage antiputride.
'#9632;^ Essence de terebentliine.nbsp; nbsp; nbsp; 32 gram.
Alcool camphre.........nbsp; nbsp; nbsp; Gl —
Vin de quina...........nbsp; nbsp; nbsp; 1/2 litre.
Eau do goudron.........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1 —
Melangez et agitez fortcmcnt.
N. 148. — Breuvage antiputride.
if Decoction do gentiane. .. 1 litre.
Alcool..............:.. 50 gram.
Acide clilorhjdriquo.... 15 —
|
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if Teinturo d'opium......
Ether sulfurique.......
Kan-de-vie............
Vin...................
Melez. En une seule fois
|
!)(! gram. !i 5 — 1/2 litre. I —
|
||||
N. iss. — Breuvage antitötanique.
(Pauly.)
if Infusion do tilleul...... 1 litre.
Acetate de morphine.... 1,50gram.
Eiher sulfurique........ 10 —
Miel................... 50 —
Faites dissoudrc le miel et le sei do
morpliine dans l'infusion et ajoutez 1'6-
tlier. Tetanos du cheval.
N. 184. — Breuvage antl-6pileptlque.
(Luzany.)
2^ Chlorure de zinc.......nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1 gram.
Etlier clilorliydrique----- 3'2 —
Eau sucree............. 1,000 —
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li
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670
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FORMULA1RE RAISONNfi
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#9632;
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Faites dissoudre 1c clilorurc do zinc dans l'itber et ajoutoz a I'eau. En une dose anx grands animaux; un dixieme cliez los pctits.
S. 155. — Breuvage stomachique.
(P. le chc-val.)
|
N. 159. — Breuvage vermifuge.
2^ Essence de terebonthine..nbsp; nbsp; nbsp;100 gram.
Calomel................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;10 —
Jaunos d'eeufs...........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;nquot; 2.
Decoct, legere de mousse
de Corse..............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2 litres.
F. s. a. Deux breuvages.
N. too. —Breuvage contre les coliques. (Chevalier.)
^Essence do lerebenthine. 50 gram.
— de lavande...... 25 —
fitlicr sulfurique........ It) —
Teinture d'opium........ 5 —
Melez. Contre toutes les coliques non
inflammatoires.
VIII. — DES LAVEMENTS.
Iquot; rOKMULES IIATIOXXEI.LES.
x. Id. — Lavement Emollient simple.
'^Feuilles de mauve....... flG gram.
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I i
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2f Anis ötoile............
Camomille........1
Absinthe..........('
litlier sulfurique. #9632;• )
Ammoniaq. liquide, i
Eau..................
|
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I
|
Faites infuser les substances vege-tales, passcz, laissez refroidir et ajoutoz successivement I'lHliei- et l'alcali. Contro I'indigestlon simple du cheval, en deux doses rappi'ocliees.
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X. 156.
|
Breuvage stomachique.
(P. 1c ba!uf.)
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I
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Anis vert ou etoile.....
Extrait de genievre. )
Racine............i
Ammoniaqueliquid. | Ether sulfurique... iaa' Eau viueuse...........
|
32 gram. Ci —
:!2 gr. 2 litr.
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Son do fromont........
Eau....................
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1 poig.
;$ lit.
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Faites bouillir, passoz et administrcz tiede.
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Faites infuserl'aniset la gentiane, passcz, dissolvez l'extrait et ajoutoz, apres refroidissement complet, l'etlier et l'alcali volatil. Contre les indigestions dti boeuf. En ilcnx doses, coup sur coup.
N. in. — Autre breuvage stomachique.
|
x. ICi. — Lavement emollient amylace.
r-Rts.............../ aa, 64 gram.
Amidon............)
Eau................... 3 lit.
Traitez par decoction, passcz ct administrcz.
X. 103. — Lavement emollient mucilagineux. (Chaberl.)
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||||||||||||||||||||||||||||||
I !
|
#9632;^Camomille..........)
Absintlio...........|
Essence do terelient. 1 Cblomre do soude.. j' Eau salee............
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10 gr.
35 —
2 litr.
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^Graine de lin.......)
|
1 poig.
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Son do ble.........j'
Pommade do peaplier____ 64 gram.
Eau.................... 3 lit.
Faites bouillir lo son et la graino, pas-sez et ajoutoz la pommade.
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Faites infuser la camomille ct I'absin-the, passe/., ajontez successivement le chlorure do soudo, ['essence, et remucz avant d'administrer. Indigestions chro-niques do la pause, obstruction du fouil-let.
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|||||||||||||||||||||||||||||||
!
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N. 164. — Lavement gölatlneux.
^Bouillon do tripos....... 2 lit.
Decoction de carotte..... 1 —
Melangcz. Administrcz tiede.
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x.
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158. — Breuvage vermifuge et calmant.
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^ Huile d'olivcs...........nbsp; nbsp; nbsp;öOll gram.
Ether sulfurique.........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;32 —
Laudanum de Sydenham. IG —
Melez. Contre les coliquesnbsp; vormineu-ses.
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x. I6S.
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Lavement emollient huileux.
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^ Huile grasse............. 250 gram.
Decoction de graine de lin. 3 lit.
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MAGISTRAL I
Emulsionnez I'huile dans la decoction en agitaiu vivement le mulange, el ad-minlstrez tifede.
N. 160. — Lavement temperant. (Chabert.)
^Feuilles d'oseille___/nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;,
... .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; aa. 1 poig.
— de clucoree sauv. \nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; r
Vinaigre................ ü,l dtkil.
Eau.................... 3 lit
Faites bomllil• les feulllos, passcz et ajoutez le vinaigre.
N. 167. — Lavement temp6rant au petit-lalt. (Moiroud.)
^Petit-lait aigri......} ^ , ^
Decoction d orge___)
Melangez.
N. 168. — Lavement astringent mineral.
^ Borax................... Igt;'i gram.
Alun cristallise.......... -32 —
Eau de cliaux........... 3 lit.
Faites dissondrn les sels dans un pen d'eau ot melangez ä Teau de chaux.
v. ICO. — Lavement astringent tannique.
'#9632;i-licorce de cliene......... 125 gram.
A'oix do gallc concasseo.. Gi —
Racine de guimauve..... 32 —
Eau.................... 3 lit.
Faites bouillir, passez et administrez.
N. 170. — Lavement irritant sinapise.
'#9632;^Eau sinapisec........... 2 lit.
Ammoniaquo liquide..... 32 gram.
Essence do lavande...... lü —
Eau simple.............. 1 lit.
Melangez. Agiloz vivement et administrez. (En deux doses.)
X 171. — Lavement irritant an tabac.
2i:Feuilles seclios de tabac.. 04 gram.
Sei ammoniac........... 32 —
Essence de terebentliine.. l(i —
Eau...................-. 3 lit.
Faites bouillir les fcuilles dans I'eau,
passez, dissolvez le sei et melangez l'es-
sence. (En deux doses.)
X. 172. — Lavement stimulant.
^Espfecesaromatiqnes. 1nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;mlt;
Semences chaudes.. )
|
T OFFICINAL.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 671
Eau.................. 2 lit.
Eau-de-vie.............. 1/4 —
Faites infuser les especes aromatiques, passez et ajoutez I'eau-de-vie.
N. 173. —Lavement anodin.
2i Totes de pavots......... nquot; 0.
Feuillos de laitue........ 1 poig.
Eau.................... 3 lit.
Traitez par decoction, passez et administrez tiede.
X. 174. — Lavement narcotique.
2iTC(es de pavots.........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nquot; 8.
Extrait d'opium.........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 8 gram.
Feuilles dc belladono....nbsp; nbsp; nbsp; 32 —'
Eau....................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;3 lit.
Faites bouillir les partiesnbsp; v(5getales, passez et dissolvez Textrait.
\. 173.—Lavement antispasmodique.
if Pgt;acino de valeriane...... (ii gram.
Camphre...........) aa 1G _
Ethersulfurique.... )
Jaunes d'ocufs........... nquot; 2.
Eau.................... 2 1. 1/2
Faites infuser la racino de valeriane, faites dissoudre le camphre dans Tether; incorporcz aux jaunes d'oeufs et faites dissoudre lo melange dans Tinfusion.
N. 170. — Lavement excltateur.
^Noix vomique räpeo..... 10 gram.
Seigle ergote............ 1C —
Eau.................... 2 lit.
Faites infuser; passez et administrez.
.\. 177. — Lavement analeptique.
(Bourgelat.)
2: Lait de vache............ 2 lit.
Jaunes d'oeufs........... ndeg; 3.
Faites tiedir le lait et delayez les jaunes d'eeufs.
N. 178. — Lavement laxatif.
(Ue la Bci-e-Blainc.)
2i Eau de gruau........... 3 lit.
Sulfate de soude.... \
Melasse ou miel___| aa. 125 gram.
Huile grasse........)
Faites dissoudre le sei ot la mattere sucrec dans l'eau de gruau ct emulsionnez I'huile.
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672
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FORMULAIRE RAISOiN'NE
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t
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N. 179. — Lavement purgatif.
2fSeni................... 06 gram.
Alofes................... 32 —
Sulfate do soude......... 150 —
Eau.................... 3 lit.
Faites infuser le senö; passez et dis-solvez successivement les autres substances.
Nquot;. I su. — Lavement drastique.
^Graincs de ricin......... 54 gram.
Huile de croton-tiglium.. 0,50 cent
Jaunes d'ocufs........... nquot; 2.
Infusion de sene......... 2 lit.
PulvSriscz les grainea do ricin duponr-vues de leur pelliculo; incorporez-les aux janncs d'ocufs et ä I'liuile; delaycz 1c tout dans l'infusion de sonc.
X. 181. — Lavement diuretique.
|
Amidon................ Ci gram.
Eau.................... 3 lit.
Faites bouillir les totes de pavots con-cassces; passoz et delayez 1'amidon.
N. 1 SO. — Lavement dilatant.
^Feuilles de belladone.... 125 gram. — d'aconit-napel.... (ji — Eau.................... 2 lit.
Faites bouillir les feuilles; presses et administrez tifede. Centre la constriction spasmodiqne de l'anus, du col de la vos-^io et de celni do 1'uterus.
X. 187. — Lavement antiperiodique et anodin. (Riiconnat.)
2i Sulfate de quinine...... 4 Ji 0 gr.
Extr. gommeux d'opium.. i —
Jaune d'oeuf............. nquot; 1
Eau tiede...............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1 litre.
Incorporez I'cxtrait gomtnenx d'opium
dans le jaune d'oonf, faites dissoudre le
sulfate de quinine dans 1'eau, pnis me-
langez. Centre le tiHanos.
X. iss. — Lavement nourrissant.
^Bouillon de viands....... 2 lit.
Decoct, cone, do carotte. 1 —
Farine de froment....... 125 gram.
Melangez les deux liquides et delayez
la farine.
x. 189. — Lavement antitetanique.
2^ Infusion do valeriane.....nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1/2. lit.
Snlfato do quinine........ 2 gram.
Extrait de belladone..... 4 —
Camphrc............... 8 __
Jaunes d'eeufs........... nraquo; 2.
Incorporez le camphre et le sei de quinine dans les jaunes d'oeufs et dissolvez. ainsi que Textrait, dans I'lnfasion.
IX. — LOTIONS.
1quot; IGllMll.lS RATIONNELLES. X. 190. — Lotion emolliente simple. ¥ Feuilles de mauve.. )
Son doble.........iari- 2 P01S-
Kan.................... 4 lit.
Faites bouillir ot passez avee expression.
x. 191. — Lotion emolliente mucilagineuse.
i: Feuilles do inauve... ) Sondeble.........i aa- ' P0,S-
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I
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^C Grains de lin......
Nitre.............
Vinaigre scillitiquc Eau..............
|
1 (! gram. . 32 — . 12.'. — 3 lit.
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||||
Traitez la grains dc lin par decoction ; passez; ajoutez Ic vinaigre ct faites dis-soudro le nitre.
x. I si. — Lavement utörin.
2:F,specos nterines.........nbsp; nbsp; nbsp; Gi gram.
Teinture de Caramija.....nbsp; nbsp; nbsp; 32 —
Eau.................... 3 lit.
Faites infuser les ospeccsnbsp; nbsp;uterines;
passoz et ojoutcz la teinture.
N. 183. — Lavement uterin. Di-lafond.)
2£ Ergot de sciglu pulv..... I'l gram.
' Eau.................... 2 litres.
Faites bouillir pendant .r) ;\ (1 minutes la poudre d'ergot dans 1'eau. passez et administrcz. Parturitions languissantes.
N. I si. — Lavement vermifuge.
If Especcs vermifogea...... 125 gram.
Huile empyr. de Cliabert. 32 — Eau..................... ;! lit.
Faites nnc infusion des especes vermifuges; passez ot ajoutez I'liuile empyreu-matique.
2deg; FonMii.F.s sp£ciAi.r:s.
X. 185. _ Lavement antidyssente-rique. (De la Ufere-Blaine.)
2iTeles de pavots.......... nquot; 2.
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.,
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MAGISTRAL ET OFFICINAL.
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673
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Uraine de Un........... 32 gram.
liau.................... #9632;, [it.
Faites boulllir et passez avoc expression.
X. i'}i. — Lotion emolliente emulsive.
|
Delaylaquo;/, los poudres dans I'oau tii'ile ; passez ct ajoutez rammoniaque.
N. 198. — Lotion stimulante.
|
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^ Vin aromatique,. Clous lt;lc girofle.. Bales do goniovj'o Eau.............
|
2 lit. :!quot;gt; gram. ... 64 —
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||
^ Farine do lin.....
Clieiievis ptilvt'-risi;
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||
1 lit. Faitos infuseiquot; los clous do giroHo ct Eaites chauffer 1'eau, damp;ayezles pou- | los bales do geniövre dans I'eau ctaaude; dres et passez avcc cxprossion apris | passez et ajoutez le vin aromatique. ime maceration d'un quart d'beuro en-
|
' k
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|
Lotion anodine.
nquot; 8.
|
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||||||||||||||||||||||||||||||||
.\. 193. — Lotion amyiacee.
^Orge nionde........1
p.iz................jaa-nbsp; nbsp; nbsp; 12j S1'3111-
Amidon................nbsp; nbsp; nbsp; 64 __
Eau....................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;s lit.
Kaitcs cuire le riz ct I'orge; passez
avcc expression et delayeznbsp; nbsp;I'amidon.
I'j'ysipelc.
|
ii Totes do pa\ui
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||
F. do morellenoire., 1 — — laitue... \quot;
|
a.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1 poig
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||
|
Eau.................... i lit.
Traitez par decuction et passez avcc expression.
N. 200. — Lotion vomitive.
^EUeboreblanc.
|
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|
Stapbisaigre........*'
Eau............
|
u S gram.
|
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x. 194. — Lotion temperante.
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||
— Fcnillps d'oseille........
Lovaiii aigi-i............. 12
Vinaigic.............
Euu..................
|
.......... 1 lit.
Faites infiisei' et passez. Pour faire 0 centiÜ ' vom'lr le cliicu et le pore, dans les cas /t ijt_ d'empoisonncment par la nuix vomiqne.
|
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|
||||||||||||||||||||||||||||||||||
Faitos bouiilir les fonilles; passez avcc expression, delayez le levain et ajoutez le vinaigre.
v. 195. — Lotion astringente minerale.
|
2quot; lOii.MlLKS SPECIALES.
N. iOl. — Lotion antihei'ijetique. [VatcT.)
#9632;f Sublime corrosif......... -,' ^rain.
Sous-acetate de cuivre... i __
Fan simple..............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; | lit.
Pulveriscz les sels; faites dissoudre et agilez avant de vous on servir.
x. Wi. — Lotion antipsorique.
M.oluni;.quot;
|
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x.lOO.-Lotionastringentevegötale. jEnorce de cliöne......... 3.quot;,() gram. |
|
Oi gram.
............. Ofi —
Savon von.............. (;j
Eau simple.............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; i üt.
Faites bouiilir los feuilles de tabac dans I'eau; passoz et dissolvcz le sol et le savon.
S. 203. — Lotion antiputride.
II.Mlwig.)
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||
Racine de gentiane.. ;
Ecorcc do sanle.....\ ' quot;
Vinaigre................ 1/2 lit.
Eau.................... ;j lit.
Faitos bonillir les substances vegcta-les; passez avec expression ct ajoutez lo vinaigre.
N. 197. —Lotion irritante.
— Farine de moutardo.....nbsp; nbsp; -^quot;io gram.
Poivro noir pulverise.....nbsp; nbsp; 12.1 —
Ammoniaque liquide..... 32 —
Eau.................... 4 lit.
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||
^Vinaigre.......
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||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
aa. 1S0I) gram.
|
|
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Eau............
Alcool camplire.......... 01 __
Sol ammoniac........... 32 —
Faites dissoudre le sol dans I'eau; me-'.3
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||
Tabodmn, Slaquo; edition.
|
II.
|
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674
|
FORMUI.AIRE RA.ISONNE
|
||||||||||
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|||||||||||
R
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langez au vinaigre ct ajoutoz I'alcool ramphru par petites portions.
s. 9(H. — Lotion antiputrlde.
•f Solution de salfate d'ala-
mine amp; 30deg; B.......... 490 part.
Acide ph^nique brut..... 10 —
Müloz par agitation. Plaies blafardes,
do mauvaiso nature, infectes.
X. raquo;05. — Lotion ijarasitieide.
#9632;f Tabac a prisei........... 60 gram.
Stapbisaigre............ ;gt;2 —
Bichlorure de mercure... i —
Sei ammoniac........... 8 —
Ivan.................... 3 lit.
Faitos infnser les deux premieres substances; passez; faites dissoudre les sets et lotionnez la peau par portions successives.
|
N'. 211. — Bain alcalin.
|
|||||||||
^Carbonate do soudc Eau...............
|
I kil. 50 litres.
|
||||||||||
Dissolvez. Pour nettoyor la peau des animaux, tcls quo le pore, le cliion et le mouton.
V. 212. — Bain savonneux.
|
|||||||||||
|
1 kil. 60 litres
|
||||||||||
|
i-t.
|
|
|||||||||
2i Savon v( Eau.............
.Memo destination.
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|||||||||||
X. 213. —Bains sulfureux. ;i;odex.)
^ Sulfure de sodium crist.. 42 gram. Carbonate de soudo crist.. 42 —
Sei marin............... 42 —
Eau.................... 200 litres.
Faites dissoudre successivetnent le sulfnre, 1c sei de cuisine et enlin Ig carbonate de soude. Imitation des eaux des Pyrenees.
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|||||||||||
II!
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N. 206. — Lotion vulneraire.
^Especes aromatiques..... 3 poig.
Eau-de-vie caniphriie..... 1/2 litre.
Sei ammoniac........... 61) gram.
Eau.................... 3 litres.
Faitos infnser les plautes dans I'eaubouillante jusqu'a retroidissement; passez, ajoulez I'eau-de-vie camphrec et lesei ammoniac.
|
X. 214. — Bain antipsorique. (Tessier.'
^ Fcuilles de tabac........ 5 kil.
Racine d'helleb. n. on bl. 2 — Essence do terebentliino. 2 litres.
Jaunes d'ecufs........... nquot; 10,
Eau.................... 50 litres.
Faites bouillir les fenilles et la racine
dans I'ean ; incorporez I'essonce aux
jaunos d'oenfs el ajoutez fi la decoction.
Pour 100 betes.
N. 215. — Bain de Walz. (Tres-usiU eu
Allcmagn*1.)
^ Cliau.x vivo.............. 4 part.
Potasse................. 5 —
Huile empyreumatiqne... 6 —
Goudron de bois......... 3 —
Purin liltre............. 200 —
Eau.................... S00 —
Faites dissoudre la cbaux et la potasse
j dans un peu d'eau et ajoutez les autres
{ substances dans I'ordro do leur iuscrip-tion.
• i litres pour ciiaque mouton galeux
j sufflsent pour la guerison.
N. 210. — Bain antipsorique ph6nique. (Zuudel.)
2i Acide plieniqne brut... .nbsp; nbsp; I,500^gr.
Chauxvive..........___nbsp; nbsp; 1,000* —
Carbonate de soude......nbsp; nbsp; 3,000 —
Savon vert..............nbsp; nbsp; 3.000 —
|
|||||||||
I
|
N. 207
|
Lotion desinfeetante.
|
|||||||||
2£.\cido plieniqne.. . Eau ordinaire.....
Dissolvez. Pour lo contamim''S.
|
..... 50
..... I
lavage des
|
jram.
lit. ibjets
|
|||||||||
N. 20S. — Lotion desinfeetante.
'•^Ghlorurc do chau\....... IM gram.
Eau ordinaire........... 1 lit.
Dissolvez. Lavage des objets contami-
nüs peu alterables.
X. - BAINS, FORMDLES SI'ECIALLS.
.\. 209. — Bain de sulfure de potasse.
(Voyez t. II, p. 305.)
X. 210. — Bain arsenical de Tessier.
(Voyez t. I, p. 530.);
|
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IIlaquo;
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MAGISTRAL ET OFFICINAL.
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675
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Faitos dissoudre dans 2(;0 litres d'eaii cliaude, quantity necessairc poui- 100 moutons. Nettoyez la peau, appliquez le romtde et fait.es un doniler lavage cinq jours apris.
XJ. — SOLUTIONS, MIXTURES OU LIQUEURS.
FORMULES Sl-ECIALES.
N'- -Iquot;- — Mixture ou liqueur escha- j rotique. (Villate.)
|
^ S
A
|
N. 250. — Pierre divine. iCodei.) aa. 'JO gram
|
|||||||||
Nitre..............)
Campbre................ 1 —
Eaitcs fondre les ti'ois sels dans un crensct, ajouloz le camphre '.^t conies sur une plaque froitlc.
|
|||||||||||
21. — Pierre divine. He
|
sclbach.)
10 gram. 8 — i 1 —
|
||||||||||
^ Alun............____
Sulfate do fer.........
—nbsp; nbsp; nbsp; de cuivre......
Vert-do gris..........
|
|||||||||||
if Sulfate de culvre..
— de zinc....
Extrait de Satarne.
Vinaigre..........
|
01 gram.
125 gram. 1 litre.
|
||||||||||
Sol ammoniac........... 0,50 cent.
Memo mode do pi'i'|:aration.
X. -lplusmn;l. — Pierre miraeuleuse.
^ Sulfate de cuivre....... :igiiim.
—nbsp; nbsp; nbsp; do fer........... (1 —
Vert-de-gris............ 4 —
Alun................... i -
Sol ammoniac..........nbsp; nbsp; O.amp;O cent.
Faites fundre ensemble.nbsp; nbsp;Astringent
fort et caustinuo.
|
|||||||||||
Dissolvez les sels pnlvürises dans le vinaigre et ajoutez I'extrait do Saturne, Agitcz avant do vons en sorvir.
Fistnles, caries diverses, ulcerns, etc. (Voyez t. Iquot;, p. 498.)
N. ai8. — Pierre astringente. (Girard.) !
|
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y Alun................
Sulfate do fer........
|
GO gram. 15 —
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Acetate do cuivre... ,
Sei ammoniac.......
Sulfate de zinc.....*
Safran...............
|
f Alun...........
|
Pierre vulneraire.
' :ia. ISO gram.
|
|||||||||
Sulfate do zinc......r
|
|||||||||||
|
|||||||||||
Caniphro............
|
10
|
Acetate de cuivii
|
/
|
||||||||
Sol ammoniac..
|
aa.
|
i gram.
|
I
|
||||||||
Soumetlez les sels ;i un feu vif dans mi vase de terre, apres les avoir (ine-ment pulverises, jusqu'ii ce quo le melange so pronne en unc masse compacto. On remue avec une cuiller de bois; on ajoute le campbre et le safran quand la matiere commence a se prendre, apres l'avoir retiieo du fou. On prend ensuite gros comme une noisette de la preparation quo Ton dissout dans un litre d'eau ordinaire. Centre los ulcöres, les plaies et les contusions.
|
Safran............. 1
Faites fondre et ajoutez le safran rv-duit en poudre.
Jf. 2-2 i. — Mixture astringente (Solution des quatre sollhtes.]
^ Sulfate d'alumine... 1
|
||||||||||
—nbsp; nbsp; nbsp; de for......i
—nbsp; nbsp; nbsp; de zinc......
|
jaa. ' aa.
|
3? gram-
|
|||||||||
—nbsp; nbsp; nbsp; de cuivre___
Ean.................... i iitre.
Dissolvez. Astringente et k'gerement dessiccative. Crevasses ; Eaux aux jam-bes ; Yens; Kez, etc.
X. 225. — Mixture astringente.
(Knopp.)
% Alun.............. i
Sulfate do fer...... aa. 5 part.
—nbsp; nbsp; nbsp; de cuivre... )
Sol ammoniac........... 2 __
Pnlverisez ces sels et traitez-les par la chaleur dans un vase de terre. jusqu'a
|
|||||||||||
X. 219. — Pierre ou poudre de Knoop.
'quot;quot; ! aa. ,j part.
|
|||||||||||
Sulfate defer.......jaa
— de zinc........\
|
:i part.
|
||||||||||
Sol ammoniac.......j
|
|||||||||||
Oxyde de cuivre ou 1 vert-de-gris.......)
Merae mode operatoire et meme em-ploi.
|
|||||||||||
|
|||||||||||
|
||||||||||||||||||
1
|
67(
|
KORMULAIRE RAISONNE
— d'aliiminc.
|
G4 —
IG —
|
|
||||||||||||||
|
||||||||||||||||||
I
|
i-c laquo;lue le melange puisse so solidiller en se refroidissant.
Doso : 30 grammes clans 1 litro d'ean.
En lotions clans 1laquo; pansement des ])laics du garrot, do l'encolure, etc.
N'. 220. — Solution astringente. [Hclstcin.)
^ Ahm ci-ist............... 250 gram.
' Sulfate de fer........... 60 -
|
|
||||||||||||||||
Cam pine..............
Pulveriscz les sels, dissolvez 1c camplire dans un pen d'lmile; melcz 1c tout dans cm demi-litre d'eau.
Contre les plaies des articulations.
|
||||||||||||||||||
N. i32
|
— Mixture astringente.
fclement.)
|
|||||||||||||||||
yVin rouge............... 200 gram.
Acetate de plomb cristall. #9632;quot;gt; — Sei gris................. 50 —
Dissolvez ct (iltrez. En injections contre le catarrhs aurlculaire du chien.
N. 233. — Mixture contentive. (LarreyO
2i Alcnol camplire.....']
|
||||||||||||||||||
Sulfate de zine.....I aa
|
no
|
|||||||||||||||||
Sei ammoniac......(
Camplire...............
|
s —
|
|
||||||||||||||||
|
||||||||||||||||||
Safran................
Faites caire comme la piervo de Knopp. Contre les plaies contuses des harnais.
|
||||||||||||||||||
N. 22
|
Mixture astringente. [Hertwig.)
|
|||||||||||||||||
Extrait deSatnrne..
|
part. eg.
|
|||||||||||||||||
|
Blanc d'oenf........
Kau................
|
|||||||||||||||||
'Ji Sulfate de cnivre... j
— dc fer...... I
Ahm...............'
Vcrt-de-gris..........
|
1)
|
part,
|
||||||||||||||||
F. s. a. Trempez les etoupos clans le melange.
N. 234. —Mixture antiputride.
2£ Oncost, deruedesjardins.nbsp; nbsp; nbsp;125 gram.
Sei ammoniac...........nbsp; nbsp; nbsp; :i'- —
Vinaigre................nbsp; nbsp; nbsp; 6i —
Alcool camphre..........nbsp; nbsp; nbsp; Oi —
Dissolvez 1c sol dans le vinaigre el mclcz. Contre les plaies dc mauvaisn nature.
|
||||||||||||||||||
|
|
|||||||||||||||||
Vinaigre..............
Dissolve/.. Contre le piStin.
N. 22laquo;. Mixture catheretique (BonillardO
X. Sulfate de zinc.....j
|
||||||||||||||||||
_ do cuivrc.. • aa Acetate do cnivre... I
|
r,0 gram. 500 —
|
|||||||||||||||||
Eau...................
|
||||||||||||||||||
[•'altes dissondre ä froid. Contre les eaux aux jambes, les ere- j N. 03s
|
Eau d'Alibourg. aa.
|
ll.Mn-^rlat.' 32 gram.
|
||||||||||||||||
:isses et affections semblables.
|
'^ Sulfate d
|
|||||||||||||||||
N. 220. — Mixture astringente hemostatique
|
||||||||||||||||||
— do cuivrc.
Safran pulvei-ise. ...
Camplire...........
|
aa.
|
|||||||||||||||||
8 —
|
||||||||||||||||||
Sulfate dc cuivrc----) a]
d'alumine ... *' Acido sulfuriquc.......
|
:!#9632;? gram.
|
|||||||||||||||||
q. s. 2 lit.
Dissolvez les sels dans I'cau, le camplire clans Talcool; ajoutez 1c safran dans cc dernier solutum et vereez lo tout dans la solution des sels.
En gargarismc dans 1'affection apli-tlicnso.
|
||||||||||||||||||
Dissolvez. llemorrliagies. Fistulös.
N 031). _ Mixture caustique. (Dc la Bfens-Blainc.)
If Nitrate acide do mere----- '1 g'ram.
Vert-de-gris............. '6 —
Essence de terebentliine. 15 — Faites fondre ensemble et coulez dans
la fistulo. Contre la taupe.
N. 231. — Mixture astringente.
Blavoltc.)
|
||||||||||||||||||
\. IW. #9632;
|
Eau bleue. (Hertwig.)
|
|||||||||||||||||
2:Sulfate dc cuivrc........nbsp; nbsp; nbsp;120 gram.
Sol ammoniac...........nbsp; nbsp; nbsp; CO —
Vert-de-gris............. 10 —
Eau de diaux........... i lit.
Dissolvez. Aslringcnte et caustique.
|
||||||||||||||||||
Ä Sulfate do zinc..
|
32 gram,
|
|||||||||||||||||
|
||||||||||||||||||
|
||||
'
|
||||
|
||||
MAGISTRAL ET OFFICINAL.
|
677
|
|||
|
||||
M. 237. — Solution astringente.
|
N. 213. —Solution phagedenique.
(Grindel.)
|
|||
(Morton.)
|
||||
|
||||
^Sulfate de cuivrc... )nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ,.,, „
' ,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;! aa. ',!C gram.
Alun...............\
Aoidc sulfurique........ 48 —
|
^Sublime corrosir..
Caoiphre........
Alcool...........
|
|||
|
||||
T.au.................... 1 lit.
Dissolvez lea sels et ajontoz 1'acide. Ulcercs. Fistules. Eaux aux jambes, etc.
\. 238. — Mixture de chlorure de cuivre- (Koerber.)
'# Carbonate de cuivre.....nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 2 gram.
Acide clilorhydrique.....nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 4 —
Sei ammoniac...........nbsp; nbsp; nbsp; 32 —
Eau pure..............nbsp; nbsp; nbsp;150 —
Dissolvoz. Pent remplacernbsp; la liqueur do Villale.
S. 239. — Solution caustique centre le plötin. {V(Src(.)
(Voyez t. I, p. 449.;
\. 2i0. — Solution caustique.
^CBromure de potass....... 10 gram.
Eau ordinaire.,.......t. 04 —
Brome............. SO i\ 60 goutt.
Dissolvoz le sei dans I'ean, ajontsz lo brome par petites portions en agitant vi-vement.
Contrc les ulceres morveux ct farci-neux.
\. u\. — Mixture caustique.(lioerbeiM
^Alcool rcclifie....... )nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ..
' . ., ,.,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;I aa. 15 gram.
Acido acetique......)
Sublime corrosif......... 4 —
Alun............... i
Campliro........... ; aa. 3 —
Acetate de plomh. ..
Alelez dans un llacon et agitc/.
x. 242__Solution caustique-
(llcrlwig.
#9632;if Sublime corrosif......... 4 gram.
Cantharides pulv-----)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;_
Eupliorbe..........)
Acide sulfurique......... IG —
— nitriquo.......... 12 —
Melangez les acides avec precaution; ajoutez aux matieres pulverulentes apres vefroidissement: agitez.
Centre les opongos voluminouses, en frictions röiterijes.
|
Dissolvoz. Pour detruirc les chairs fongueuses, les polypes, etc.
N. i'i'i. — Mixture centre la seime. (Bourdon.)
'#9632;^Teinture d'alues___
Essence de lavande. /
lluile de petrole.... gt; aa. 32 gram.
Baume do copaliu... \
Acide nitrique......
Melangez les quatro premieres substances dans line Hole, agitez; ajoutez I'acide nitrique et agitez de nouveau. On nettoie la seime, et 1'on pause avec cotte mixture.
N. 245. — Mixture anti-ulcereuse.
(Stouij;.}
|
|||
^GoudroD................
Essence de terebentbine.
Acide clilorhydrique.....
Sulfate do cuivre........
|
2 part. I —
|
|||
Melangez d'abord le goudron et 1'es-sence, ajoutez ensuito I'acide et le sei. Chaque partie correspondant h. 1 kilogr., 000 gram.; la preparation pent servir pour 350 brebis contre le pietin.
N. 210. — Mixture cuivreuse arseni-cale. [Drouard et Ledere.)
Z Sulfate de cuivre........nbsp; nbsp; nbsp; 32 gram.
Acide arsenieux.........nbsp; nbsp; nbsp; I(i —
Vinaigre...........La.nbsp; nbsp; 500 _
Eau...............*
Dissolvoz. Contre les oaux aux jambes.
N. 217. — Mixture contre les deman-gealsons. (Cazcuave.)
i: Sublime corrosif........ 1 gram.
Campliro............... 2 —
Alcool..................nbsp; nbsp; 200 —
Eau distillee............nbsp; nbsp; 50O —
Dissolvoz le sublim^ dans 1'eau, 1c camphre dans 1'alcool, et melangez los deux solutions.
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|
||||
|
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678
|
FORMULAIRE RAISONN K
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I'
|
^ Racine
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XII. - INJECTIONS.
FOnUDLES I1ATIONNEI.LES.
;- — Injection emoliiente.
64 gram.
|
Faites infuscr les substances vfigtHales et ajoutez I'alcool. Catarrhe dos coraes chez les boeufs.
|
||||||||
gt;'. 251.
|
Injection anodlne.
|
||||||||||
^ Totes de pavo'.s......
Morelle noire.........
Feuilles do belladune. Eau.................
|
nquot; 8. (il gram. ;i2 — 2 lit.
|
||||||||||
T
|
Orge moride........j aa'
|
||||||||||
___ Ndeg;4.
___ 2 lit.
Faitos boaillir et passez avec oxpres-
|
|||||||||||
Traitcz par decoction et passez. Inflammations suraiguSs des muqueuses apparentes.
N. 255. — Injection aiterante bromuree.
|
|||||||||||
|
Muqueuses apparentea onilammees.
.\. i4'j. — Injection acidule.
'•^Eau de Haljcl............ Ci gram.
Vlnaigre.............. 100 —
Eau.................... 2 lit.
Melangoz. Contru los liomori'liagicsdes
muqueuses apparentes.
v. 230. — Injection astringente.
— liatanliia...........i
„ #9632; , i,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;aa. :!#9632;,gt; gram.
Noixdegalleconcass. \
Borax..............
Sulfate do zinc.....) ' '
Eau........;........... 2 lit.
Traitoz par decoction los substances vegetales, passoz ot I'aitcs dissoudre les sels.
ficoulomcnts cln'oniques dos mnquea-m;s; homurrhagios.
.\. 251. — Injection irritante-^ Eau sinapisee........... 1 lit.
|
||||||||||
^Bromuro do potassium.
ISroine pur............
Eau ordinaire.........
|
32 gram.
30 goutt.
1 lit.
|
||||||||||
Dissolvez le sol dans I'eau, ot ajoutez le bromo goutte ii goutto.
Morve an debut. Farcin du nez. Fistulös farcinouses.
Xffl. — COLLY UES.
1quot; COLLYtlliS SECS.
,N. 25laquo;. Collyre ammoniacal.
|
|||||||||||
|
|||||||||||
|
^- Sol ammoniac.
|
aa.
|
part.
|
||||||||
Alun calcine.....,. J
Sucre................... 5 —
Pulveriscz les sols et molangez-les in-
timemeut au sucre on poudre. Opbtlial-
mies chrouiqiics. Tacbcs do la corneo.
etc.
.\. 257. — Collyre aloetique et ammoniacal.
2£ Eau celeste............. 125 gram.
Teinture d'aloes.........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 5 —
Melez. Centre roplitliahnio cbrouique.
.\. 25S. — Collyre aloetique. ^ Aloes..............j
Calomel............' aa. I part.
Sucre candi........|
Sucre blanc ordinaire....nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;j part.
Pulvorisez tres-linement et melangoz. Oplitlialmio vernüueusc.
N. 25'j. — Collyre de Beer.
'If Alun calcine.......#9632;
Sulfate de zinc..... aa.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1 pan.
Burax..............I
Sucre..................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 2 —
|
|||||||||||
,
|
AmmouiaqiiG liquide....
Alcocl.................
Eau....................
Melangez. Inflammations
|
l(j gram. 1 decil. 1 lit.
clirouiquos
|
|||||||||
[
|
des muqueuses apparoatcs.
N. 252. — Injection caustique.
|
||||||||||
^(Nitrate d'argent cristall..
— acido do mercurc. Eau distilloe............
|
8 gram. 32 —
2 lit.
|
||||||||||
Dissolvez ot ajoutez quelques gouttes d'acide azotique, s'il so forme un depot. Fistulös. Carlos. Ilygromas, etc.
N. 253. — Injection stimulante.
^Especes ai'onuiiiquos.....nbsp; nbsp; nbsp; G4 gram.
Clous do girollc.........nbsp; nbsp; nbsp; Id —#9632;
Alcoel..................nbsp; nbsp; nbsp;100 —
Eau.................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 2 litres.
|
|||||||||||
|
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||||||||||
|
||||||||||
|
||||||||||
MAGISTRAL ET OFFICUNAL.
|
679
|
|||||||||
|
||||||||||
Pulverisez t:t melangez.
|
le sei. Pour faire avorter I'ophtbalmie cliez le chien.
|
|||||||||
|
||||||||||
N. 260. — Collyre de Clater.
|
||||||||||
|
||||||||||
— Oxyde do zinc.....i
Sei ammoniac...... aa. part. eg.
Sucre..............I
|
a. 267.
|
Collyre astringent simple.
|
||||||||
^ Sulfate de zinc. Eau de ruse....
|
1 gram. 32 —
|
|||||||||
|
||||||||||
Pulverisez et melangez. Taios de la cornöe transparente.
N. 861. — Collyre de Cullerier.
—#9632; Oxydc do zinc.....j
Nitre.............. / aa. part. eg.
Sucre.............. I
Pulverisez et melangez. lleme appli-
|
Dissolvez. Oplitlialmie au debut.
N. 26S. — Collyre astringent au cadmium. (Chevalier.)
^ Sulfate do cadmium..... :i gram.
Eau distillee............. 125 —
Dissolvez. Centre la conjonctivite cliro-
nique ot les ophtlialmies.
|
i
|
||||||||
cation. X. 202. — Collyre de Dupuytren.
—#9632; Oxyde de zinc.....j
Calomel............/ aa. part. eg.
Sucre.............. I
Pulverisez et melangez. Meme application.
|
||||||||||
N. 269. — Collyre astringent camphrö.
If Sulfate de zinc.......... •! gram.
Alcool camphre.......... 10 —
Eau simple.............. 500 —
Dissolvez le sol dans l'eau, et ajoutez
1'alcool camping. Meme destinaiion.
N. 27'. — Collyre belladone. (Bouchardat.)
#9632;^ Extrait de belladone..... IS gram.
' Eau..................... MO —
I)issolvez ot liltroz. Ophtlialmies tres-doulourcuses.
|
||||||||||
N.
|
263. — Collyre mercuriel camphrö.
|
|||||||||
|
||||||||||
^Calomel........
|
• aa. i part.
|
|||||||||
Sucre caiuli....
Caniplire pulverise....... 1 —
Pulverisez et melangez. Conjonctivite
scrofaleuse.
2quot; COLLYnES LIQL1DES.
N. 264. — Collyre alealin.
2f Savon blanc............. ö gram.
Blanc d'eeuf............. nquot; 1 •
|
||||||||||
N. 271.
|
Collyre blepharique.
|
|||||||||
2i Sublime corrosif......... 0Er,OJ.
Laudanum de Sydenliam. 0sr,50.
Mucilage ou gommc..... 10 gram.
Eaudlstilleo............. 100 —
Dissolvez. Ophthalmic palpebrale.
|
j
|
|||||||||
Eau-de-vie......
|
16 —
|
|||||||||
Kau distillee-----
Faites dissoudre 1'albumine dans I'eaUj le savon dans l'eau-de-vie, et melangez. Taclics do la cornde.
N. ä65. — Collyre anodin.
Jf Laudanum do Sydenliam. 1 gram.
Teinturo do safran....... 2 —
Eau de rose............. 32 —
Melangez. Oplitlialmie chroniquo.
N. 266. — Collyre anti-ophthalmlque. ;De la Bere-Blaine.)
Jf Sulfate do zinc-----...... 1 gram.
Eau-de-vie.............. 10 —
Infusion de sureau....... 9G —
Melangez les deux liquides et dissolvez
|
||||||||||
N. 272.
|
Collyre brun.
|
|||||||||
i: Aloes.................. 4 gram.
Teintare de safran....... 32 —
Vin blanc............... -45 —
Eau do ro^c............. 1-0 —
Melangez ct dissolvez. Oplitlialmie
cbronique.
|
||||||||||
N. 273. — Collyre detersif.
|
||||||||||
2^ Alun crislallise.....
|
llaquo;r,2G.
|
|||||||||
Sulfate de cuivre...
Nitre................... 2sr.50.
Camplire............... 0Br,50.
Eau distillee............ 125 gram.
Dissolvez. Memo destinaiion.
|
#9632;,
|
|||||||||
|
||||||||||
|
|||||||||||||||
|
080
\. -27
|
F( raquo;RMÜLÄJRE RAlSONNfi
|
|||||||||||||
|
W. 280. — Collyre laudanise.
— Bacine do guimauve..... 32 gram.
Laudanum dc Sydenliam. 4 —
Eau simple.............. 750 —
Faites tine decoction de la racine, pas-
sez et ajoutez le laudanum.
\. 281. — Collyre narcotique.
if Extr. do belladono. )nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;„,,. .,.
' ...nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; aa. 0b',2ü.
— d opium......\
Infusion de jusquiame.,.. 120 gram.
Dissolvez. Oplitlialmics tres-doulon-
reusos.
X. 282. -r- Collyre opiaeö- (Cudex.)
^ Extrait gomm. d'opinm.. 0er,25. Eau de rose............. 125 gram.
Dissolvez; memn destination.
v. 283. — Collyre repercussif.
|
||||||||||||||
|
— Collyre detersif ammo-niacal. (Eau oeleste.)
'if Sulfuro de cuivre........ 2 gram.
Eau distillßo............ 1 litre.
Ammouiaquc liquide..... q. s.
Dissolvez le sei dans l'eau ot ajontez de rammoniaque jttsqa'ii cc que lo pre-cipite qui s'est fonnu d'abord so soit completement dissous. Agitez vivement. Inflammations. Oplitlialmie an debut. Ophthalmie chroniqua.
ff. äTö. —Collyre excitant. (Graeffc.)
#9632;if AmmouiaqiK!............ i gram.
Esther sulfuriquo........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1 —
Essence do tnenthe...... quot;.' —
E:m de rose............. 32 —
Dissolvez retlicr dans 1 essence, rammoniaque dans l'ean. ct melangoz. Opli-thalmics anciennes.
\. 276. — Collyre glyeerique.
#9632;^ Glycerine............... 32 grain.
Borax...................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; i —
Dissovez le sei dans uu peu d'eau et ajontez it la glycerine. Tons les sels anti-optlithalmiques peuvent fetve employes avoc co veliiculc
N, 277. — Collyre de Gimbernat.
'If Potasse cansliqne........ (1='.01.
Eau distillee............ 32 gram.
Dissolvez. Albuso.
|
||||||||||||||
i: Sulfate de zinc.....1
|
a a.
|
|
I gram.
|
|
|||||||||||
|
|||||||||||||||
|
|||||||||||||||
Acetate dc plumb.
Bau de rose............. 32 —
Dissolvez. Oplnlialime catarrliale.
.\. 284. — Collyre rouge de Franck.
if Carbonate do potasse.... O^SS.
Camplire................ üB',,rgt;0.
Teinturc d'aloes......... 21 goutt.
Infusion de clielidoiuc... 61 gram. Dissolvez. Ophthalmic clivonique.
v. 285. — Collyre styptique. (II. Bouloy.)
—#9632; Aluu................... 32 gram.
Laudanum de Sydenliam. is 1 so jjui.
Eau simple............. 1 litre.
Faites dissoudre le sei dans l'eau et
ajoutez le laudanum. Oplitlialmie gra-
mileuse.
|
|||||||||||||||
X. 278.— Collyre iodure
|
Reiniger.
|
||||||||||||||
Jf
|
0s',00.
,.,..... o^or..
....... |n0 gram.
dans Teau et l'iode Optbtbalmie granu-
|
||||||||||||||
|
lode...........
Eau do ruse....
Dissolvez 1c sei dans la solution.
|
||||||||||||||
lense. Parccllos de fer introduites dans I'ceil.
\. 279. — Collyre de Lanfranc.
|
|||||||||||||||
\.
|
— Collyre tannlque. (Fronrauller.)
|
||||||||||||||
if Sulfore jauno d'ar
Aloes............
Myrrhe..........
|
|
||||||||||||||
|
|||||||||||||||
/
|
3raquo;rgt;50.
|
i
|
0laquo;r,60. 1 gram, Ean..................... 01 —
Dissolvez le tannin dans l'eau et ajoutez le laudanum. Tales de la corn^e.
\. 287. — Collyre d-Yvel.
if Sulfate de zinc.......... 24 gram.
— de cuivre......... 8 —
Camplire................ 5 —
|
||||||||||||
Eau de plantain..
|
90 gram.
|
||||||||||||||
Eau de ruse.....
Yin blanc............... Ö00 —
Pulverisoz et dissolvez les trois premieres substances dans l'cau de rose et celle de plantain, ajontez le vin blanc. Laissez düposor et decantez. Oplitlialmie chroniquc.
|
|||||||||||||||
|
|||||||||||||||
|
||||||
MAGISTRAL ET OFFICINAL.
|
081
|
|||||
|
||||||
Safran.................. a gram.
Eao.................... 1 litre.
Dissolvez. Ophtlialmio opiniälre.
N. i88. — Collyre zlncique alcoolise.
(^lartincz.)
^ Sulfate tie zinc......... 2 gram.
Sei ammoniac.......... I —
Alcool camphre......... Zi —
liau distillee........... 150 —
Dissolve?, les sels dans l'eau ot ajoutez I'alcool camphre; laissez digerer vingt-quatre beures et decantez. OpIitUalinic catarrhale, nlceres dos panpieres.
N. 289. — Collyre zincique belladone. (Hayne.)
#9632;— Sulfate da zinc.........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 'i gram.
Teintare de belladone.. lü goutt.
Ean................... iOO —
Dissolve/, le sol dans l'eau et ajoutez la teinturo. Intlamraatiuns rccentes et douloLirenses.
\. i90. Collyre zincique opiace. [Haj-ne.)
#9632;f Sulfate de zinc.........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; i gram.
Teinture d'opium....... 15 goutt.
Eau................... iOO —
Mßme mode de preparation. Meine emploi.
|
Eau................... i litres.
Vinaigre............... 1/2 —
Dissolvez, passez et ajoutez le vinaigrc. Plilcgmasies catarrhales. Filaires des bronclies, etc.
X. 291. — Fumigation anodine.
^ Tetos de pavots........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ndeg; 8.
Morelle noire......i
|
|||||
Jusquiame......... #9632;
Belladone..........1
Eau.................
|
2 poig. .') litres.
|
w
|
||||
Falles bouillir et placcz le vase sous le nez des animaux. Inflammations sur-
aigues des voles respiratoires.
2deg; FlMKiATlONS SECHES.
N. 29:..— Fumigation aromatique.
'Jf liaies de genievrc....... 64 gram.
Cafe torrelie............ 32
1'ulverisoz et melangcz les deux substances, projetez la poudre par petites piucees sur des cbarbons incandescents. La fumigation pout so fairo a I'air libre ou avec I'appareil fumigatoire. Affections clironiquos des bronchos.
N. Eon. — Fumigation desinfeetante. (Guytonnlenne).
(Voyez t. II, page 199.)
x. 297. — Fumigation dfisinfeetante.
^ Clilorure dc cbaux..... ^i kll.
Acide chlorbydrique___ 1 litre.
Eau.........'........... 3 —
Delayez le clilorme de cbaux dans l'eau el ajoutez 1'acido avec precaution, et fermez les onvertures. Pour line etable dc 25 ä 'M betes bovines.
X. 298. — Fumigation desinfeetante.
(Sniilh.raquo;
ty Mtro.................. 02 gram.
Acide sulfuriquo........ G9 —
Eau................... 31 -
Jlelangez l'acide et l'eau, mettez dans un vase quo vous placerez sur de la cendre cbaude; pulverisez le sol et ajontez-le peu ü pen h l'eau acidulee. Preconisee en Angleterre pour rem-| placer celle du cblore.
|
* i
|
|||||
XIV.
|
FUMIGATIONS,
|
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1deg; FUMIGATIONS HUMIDES.
N . 291. — Fumigation ömolliente.
% Feuilles de mauve. )
c , 1, •nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; aa, i poig
Son tie ble........jnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ' s
Eau................... 5 litres
Falles cuire et placcz sous le nez des
animaux. I'lilcgmasies aigiiös des voies
cespiratoires.
NT. 292. — Fumigation temperante.
^ Decoction precedente.., 4 litres. Vinaigrc...............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1 —
Mtlcz ct placez bouillant sous le ncz des animaux. Plilcgmasies aiguös dos voies respiratoires avec tendance Ji la gangrene.
X. 293. — Fumigation astringente.
^ Goudron de bois....... 125 gram.
Suie de chemineo...... 250 —
|
#9632;
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682
|
POBMULA.1BE RA1SONNE
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Fumigation a
|
Teinture ammoniacale camphr£e.
'if Ammoniaqae liquide...nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1 part.
AIcool camphre......... 2 —
Mölez ; stimulant antiputride.
N. 306. — Teinture ammoniacale gentianee.
if Racine de gentiano..... 1-20 gram.
Scsquicarb. d'ammuniaq. 30 —
Eau-de-vie............. 2 litres.
Laissez macerer pendant trois ou qua-
tre jours, passez et filtrez. Maladies ane-
miques et septiques.
x. 3C7. — Teinture amere. (Pharma-
cuptjc prusäienue.)
|
||||||||||||
dlque.
'if I'oudro d'üimim........ S gram-
Camphre.............. IG —
Oxydo do zinc.......... 32 —
Melez. Projctoz la poudre sur des cbarbons ardents, el dirigoz les vapears dans les voies respiratoires. Plilemgasies de la poitrine compliquees de plienome-nes norveux.
N. 300. — Fumigation vermifuge.
•^ Kssencc do terfibcn- \
thine...........:aa. 32 gram.
fiiher sulfuriqno... !
Goudroa............... K'i —
|
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Mäangez les trois substances et placez-
les dans mi vase quo vous cliaufferez !e- | ^ 'Lc'tlte ccntauree.
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gercment. Diiigez les vapears dans les voios respiratoires. Affections vermineu-sos des brouches.
|
Gentians pulv.
|
aa. CO gram.
|
|||||||||||
Ecorco d'or. amere.
Curcuma..........
AIcool roctifie........... 1200 #9632;
Diviscz toutos Ic^s substances solides et laissez maceror dans I'alcool.
|
|||||||||||||
j!:
|
,v. 301. — Fumigation rfesineuse.
^ Colophane pulvöris. ]
Bourgeons do sapin ' aa. 4 part.
pulverises.......)
lincens.................. ;J —
Milcz et projetez par pincees sur des charbons incandescents. Faites respirer I la fumeo aux animaux. Catarrbe nasal j et bronchite chronique.
\V. — TEDiTURESou ALCOOLfiS (1).
\. 3üi. — Teinture d'aloes eam-phree. (Bourgelal.)
|
||||||||||||
N. 30S.
|
Teinture astringente acldulee.
|
||||||||||||
Of. Bau de Rabel.....
Teinture dc quina. AIcool caiuphre .... Melez.
|
•gt; jiart. 1 —
|
||||||||||||
Teinture antiseptique astringente.
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|||||||||||||
|
If Eau do Rahel......1
Teinture d'ecorcoiaa. 1 part.
de chüne........)
— de noix vomiqne. i
Sulfate simple d'a-gt;aa. \\'i —
lumine..........)
Melangcz. '
|
||||||||||||
^ Teinture d'aloos....... 128 gram.
AIcool camphre......... I(i —
Melangcz. l'luies qui tendont ä la gangrene.
|
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X. 3o:j. — Teinture ammoniacale
^(juibuurt,)
|
N. 310.
|
Teinture antiseptique. clilorurÄe.
|
|||||||||||
^ Atnmoniaque liquide.,.
|
1 part..
|
||||||||||||
Of
|
AIcool................
Molez. üiaplioreüque... .
N. 301 — Teinture anisfee
I
|
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If Chlorure dc soude. 1
|
part.
|
||||||||||||
part.
|
AIcool campbre. •.. ) Teinture do quina...... I
Melez. Caries diverses.
M. 311.— Teinture creosotöe.
^ Essence do terebcii-'\
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|
Euu-de-vie anisoe..
|
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|||||||||||
^
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Melez. Stomacbique et sudorifique.
mples, voyez le corps
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thine...........f
|
3 part.
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|
Teinture de quina. | AIcool cainiibre....
|
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Ue ruuvrage.
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MAGISTRAL ET OFFICINAL.
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G83
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CriSosote................ 1 part.
Melcz.
N. 312. — Telnture irritante.
^ Ammoniaqiic liquide ...nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 2 part.
Essence de lavandc.....nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; I —
Alcool campliru.........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; I
MSlez.
X. 313. — Teinture irritante acide. (Oelalande.)
'if Essence do tereben- j
thine...........' aa. I part.
Teinture do cantliar.)
Acide azotique.......... l/i —
Melangez les deux premieres substances et ajoutez pea Ji pen I'acide.
\. 311. — Teinture irritante camphree.
% Essence de lavande. /
, t. ., ., •nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;aa. 2 part.
—nbsp; de terebcntlune. )nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;'
Teinture do savon.. )
—nbsp; nbsp; do campbre...) ' .Mölez.
N. 3lä. — Teinture irritante cantharidde.
# Ammoniaque........... •gt; part.
Essence de tertb... / Teinture do cantliar. j Melez. Contre los molettes et autrcs uonflements sj'noviaux ; en frictions rei-terees.
N. 316. — Teinture antiscorbutique.
^ Raifort.................nbsp; nbsp; 250 gram.
Moutarde............... 32 —
Sei aminouiac.......... 64 —
Alcool.................nbsp; nbsp; nbsp;T.'iO —
Lessivoz.
N. 317. — Teinture irritante t6reben-t hi nee. (Maury.)
If Essence de terebenth___ 90 gram.
Ammoniaqne... ....... 2i —
Eau-de-vie............. 125 —
Melangez. Contru les distensions syno-viales et les efforts des articulations.
N. 318. — Teinture cantharidee camphröe. (White.)
^ Cantharides pulverisees. 10 gram.
|
Campbre............. ij gram.
Esprit-de-vin........... 125 —
Faites macerer pendant une quinzaino do jours et filtrez. Contre les contusions recentcs ilu genou.
N. 3MJ. — Teinture de eantharides composee. (Prangg.)
^ Teinture do cantharides. 500 gram.
Essence de lavande..... (iü —
Acide sulfurique........ 2 —
Melez. Pent remplacer la plupart des
teintnros irritantes secretes connues sons
les noms de faux franrnis, anglais, jioraquo;'-
tuynis, etc.
X. 320. — Teinture de eantharides composee.
#9632;^ Cantharides pulverisees. 30 gram.
Eupliorbe.............. S —
Eau-de-vie............. 100 —
Faites digerer pendant qaelques jours et filtrez. ficarts. Lumbago. Douleurs des articulations.
N. 321. — Teinture Irritante. [Luckuow.)
^f Ammoniaquo......\
Essence de tereben-f . i •nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; #9632; aa. .gt;% gram,
thine............snbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 0
Alcool campbre___/
Teinture de savon...... 88 —
Melangez. Paraplegic, en frictions sur la coloiine vortebralo.
N. 322. — Teinture de Ranque.
If Somm. de mentho pulv. 1 poign.
Campbre............... 15 gram.
Sassafras............... 4 —
Eau-de-vie............. 1 litre.
Faites macerer les parties vegetales
pendant un jour, passez et ajoutez le
campbre. Centre la metcorisation, a la
dose de 50 a GO grammes.
N. 323. — Teinture de cantharides composee.
^ Teinture de cantharides. 5Ü0 gram.
Essence do lavande..... GO —
Acide clilorhydrique.... 5 — Jlelez et agitez.
Propre i remplacer les liqueurs vesi-cantes dites feiu: anglais, frangais, liqueur i'jiKJc, etc.
|
It
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ll
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Ih
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684
|
FOUMULAIRE KA1SOKNK
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\. 3ii. — Teinture irritante et fondante. (Grousset.)
#9632;f (Vlcool ordinaire........ 100 gram.
Huilo de crolon-tiglium. 3 — Melez et agitez. MoleUes ot tumours iiidülcntos.
N. 3i'6. — Teinture resolutive. (Pcrchal.)
|
A donner en deux doses. Hematurie des grands ruminants.
\. 331. — Teinture uterine. (Caramija.)
'f Alcool................. 2 kil.
Sabine pulverisee.......nbsp; nbsp; 250 gram.
Theriaque.............nbsp; nbsp; nbsp;I9Ü —
Cumin pulverise........nbsp; nbsp; nbsp;125 —
Essence do rue-----/nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;on
...nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; / aa. tsu —
— do sabine... \
Traitez par digestion, dans I'aleool, les substances solides. Ajontcz les essences. Dose : de 00 ä 12Ü grammes en breuvagc dans un litre de vin coupe.
XVI. — VINS MEDICINAUX (1).
N. 332. — Vin amer et diurfetique.
— Bourgeons de sapin.....nbsp; nbsp; nbsp; 32 gram.
Grande absinthe... 1nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; .,. Racine de gentians. )
Flours de rarnomille.... H —
Vin blanc..............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 2 —
Faites maceror pendant luiitnbsp;Jours, et passe/.
V. 333. —Vin antiscorbutique.
|
||||||||||
|
|||||||||||
^ Kther sulfuriqne... (
|
62 gram
|
||||||||||
1
|
Alcool rcctifiu......j
Teinture do lavande.... 31 — Kan................... 371 —
MiMangez. Centre rengorgoment des tendons flechisseurs du pied.
|
||||||||||
N.
|
Teinture resolutive (Morton.)
|
||||||||||
'#9632;^ Sei ammoniac.......... 1 .r) gram.
Vinaigre furl............ r.'i —
Alcool camplire......... 15 —
Uissolvez le sei dans lo vinaigre, et melangez aveo I'aleool camphri5. En frictions centre les tumours indolentes
N. 327. — Teinture de savon. (Codex.;,
¥ Savon blanc............ 'JO gram.
Carbonate do potasse. .. i — Alcool................. :,7,'i —
|
|||||||||||
^ Hai fort sauvage.. .. (
Cochlearia........ *
Jloutaruc blanche......
Bourgeons do sapin.....
Vin blanc..............,
Meme mode do preparation
|
f.i gram,
|
||||||||||
Dissolvez. Fondant, sions
|
•inlorses, contu-
|
16 —
2 litres.
|
|||||||||
|
|||||||||||
X. 3;s. — Teinture stimulante. (While.)
|
X. 331. — Vin antiscorbutique plus compost.
'if Feuilles de cresson. j
—nbsp; do cocblearia. gt; aa. 16gram.
—nbsp; do irellc d'eau. '
Sei ammoniac........... 8 —
Vin blanc.............. 1 litres.
Faitos macerer pendant luiit jonrs;
passoz avee expression. Affections scor-
batiques.
|
||||||||||
|
|||||||||||
'#9632;¥ Essence de romarin.}
|
10 grain.
|
||||||||||
|
Camplirc..........i
Savon vert............. 31 —
Alcool................. (;gt; —
Centre les distensions recentes des artirnlations.
X. 32!i. — Teinture antidiarrheique.
^ Teinture d'opium.. j aa_ ., m
—nbsp; nbsp; do cannolle.. *
—nbsp; nbsp; de noix vomique. I — Melez et donncz dans im brenvage.
N. 330. — Teinture anti-h6maturique. (Cauvct.)
|
||||||||||
N. 335. — Vin diuretique majeur
|
|||||||||||
2C
|
|||||||||||
Scille........
Nitre........
Vin blanc.. .
|
(
|
aa. 8 gram.
|
|||||||||
16
2 litres.
|
|||||||||||
|
|||||||||||
|
|||||||||||
^ Teinture dequina.. j — de camplirc.. j Decoction de gentiano
|
aa. 150 gram. #9632;-' litres.
|
(1) Pour los vlna simples, \o\cz le corps tie l'ouvragc. (Mödicamenta vägätaux.)
|
|||||||||
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|||||||||||
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MAGISTRAL ET OFFICINAL
|
085
|
i
|
|||||||||||||||
|
|||||||||||||||||
Faitcs maciirer pendant vingt-qoatre lieures ot passoz. Hydropisles. N. .130. — Vin cliuretique mineur.
#9632;K. Nitre.................. IS gram.
I'aios do geaiävre...... 01 —
Vin Wane.............. I litre.
Op^rez comme ci-dessus. N. :i37. — Vin de gentiane compose.
'if Gentiane............... quot;20 gram.
|
Enphorbepulv.......... 20 gram.
Acide acetiquo.......... 150 —
Failos macerer pendant Imit jours. passez ct liltrez. En frictions vfisicantes revulsives, surtout centre les paralysies.
|
||||||||||||||||
If C
|
N. 343. — Vinaigre rubeflant.
01 gram.
|
||||||||||||||||
Camplire..........i
Ail ecrase.........j
|
|
||||||||||||||||
|
#9632; aa.
|
|
|||||||||||||||
Moutarde..........I
|
|||||||||||||||||
Quinquina.........
|
16 — 33 —
|
||||||||||||||||
I'oivre noir pulv
Vinaigre.......
|
500 — 2 litres.
|
||||||||||||||||
Flours de camomillc
Cannolle............... 8 —
Vin blanc.............. ' litr0- .
Meme mode dlaquo; preparation. Affections \ anemiqucs ot hydroemiqnes. \. 338. — Vlns d'opium composes. (Voycz J.dHdmmm, 1.1, p. G-IO et G50.) ! N. 339. — Vin tie quina ferre. %#9632; Tartrato de pot. et de fer. 32 gram. #9632;
Quina................. '•'
Cannelle............... quot;' —
Vin.................... 1 litre.
Faites macerer pendant qnatro jours, passcz. Affections atoniqucs. Maladie des i
|
|||||||||||||||||
Faites macerei', passez ot filtrez. Meine emploi que lo precedent.
|
i v;
it
|
||||||||||||||||
N. 344. — Vinaigre sternutatoire. (Mathieu.)
quot;if Sulfate d'al, el de potasse..........
Sulfate de zinc.....
Poivre d'Espagne...
Essence de tt'rebont.
Camplire............... S —
Fort vinaigre........... 1 litre.
Reduisez los substances solides en poudre, melaiigez-les ct faites-les macerer pendant dix hcures dans lo vinaigre et ressoncc; passcz et agitez avant do vous on servir.
En injections dans les cavites nasales. au debut do la pleuro-pncumonie du gros biitail.
|
i
|
||||||||||||||||
cliiens
|
Anemic.
|
||||||||||||||||
i to. — Vin tonique et antiputride.
flauili-iii.
If Vin de quina........... 2 litres.
Eau-de-vie camphrfie— 1 — Melangez. Centre la maladie do Solo-
gne fmoutuns).
N. 341. — Vin tonique et laxatif.
(Vallon).
JC. Teinture de quina....... 125 gram.
-* d'aloes.......... 10 —
Alcool camplire......... 32 —
Vin rouge............. 1000 —
llelez. Se donno it la dose de 250 gram, dans uno infusion de camomillo ot so n'pete deux ou trois fois par jour. Affections typhoides au d(5clin.
XVll. — DES VINAIGRES MfiDlCINADX.
(0
FORMIILES COMPOSFES.
X. 342. — Vinaigre cantharidfe anglais.
If Cantliarides en poudre.. 50 gram.
(11 Pour les vinaigres simples, voir, dans Ic
|
|||||||||||||||||
N. :
|
Vinaigre sternutatoire. modifie. Dehan.)
|
||||||||||||||||
#9632;2^ Azotate do potasse
|
|||||||||||||||||
fon du.
Sei de nitre cristall.
Ahm cristallise....
Sulfate do zinc. ...
I'oivre long.......
|
,
|
|
O'i
|
||||||||||||||
|
|||||||||||||||||
Essence do geniev.. j quot;quot;
Poivre d'Espagne... \
|
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|
-Vl
|
|
|||||||||||||||
Cannelle...........:• aa.
Theriaquo.........)
|
|||||||||||||||||
|
I litre.
|
|
|||||||||||||||
Vinaigre fort...........
Pulvorisez toutes les substances, faitos-les macuror dans le vinaigre pendant vingt-quatre lieures, amp; la tompö-rature do 30 ii iO dogres; passez ä tra-
corps tic Fouvrago, cliaquo medicament on parti culler.
|
|||||||||||||||||
|
|||||||||||||||||
|
|||||||||||
080
|
FORMULA I RE RAISONNK
|
||||||||||
|
|||||||||||
|
vors un lingo et consei-vez pom- I'usage. M6me destination que le precedijnt.
XVIII. — OXYMELS et OXYMELLITES.
(0
lOlilltr.ES COMI'OSKfiS.
N. 346. — Oxymellite de cuivre.
(KSypliac.)
(Voyez t. 1. page 3-28).
Oxymellite centre le crapaud.
(Viscur.)
^ Vert-de-gris............ 80 gram.
Extrait de Saturne...... 'i0 —
Miel................... 240 —
Melangez le sei de cuivre ot le miel; cuispz comnie l'£gyptiac ct ajontez I'ex-trait de Satnrne; retirez du fen apres consislance onguentacee.
{Recucil, 1873, p. 424.)
.v. 347. — Oxymellite cuivreux.
(Bracy-clurk.)
If Sulfate de cuivre........ 375 gram.
Vinaigra............... 12.') quot; —
Melasse................ 1500 —
Faites dissoudre 1c sei dans lo vinai-gro, melangez ä la melasse, et failes cuirc le tout en consistance onguentacee.
Meines usages que I'egyptiac.
|
Vert de gris.....
Sulfate de zinc..
Eau-de-vie......
Miel............
|
ia. 192 gram.
... 1/2 litre.
1 kil.
|
||||||||
Preparez comme I'egyptiac. Employe dans les memes cas.
x. 350. — Oxymellite catheretique.
(VlteU
|
|||||||||||
^ Acido arsenieux.
|
y
|
32 gram.
q. s.
|
|||||||||
Cliaux vive...
Miel.........
|
|||||||||||
Pulveriscz les deux preiniörcs substances, et melangez-les au miel do moniere ;i faire un topique consistant. Crapaud. Eaux aux jambes. Ulceresfarciiioux. etc.
v. 351. — Oxymellite compose. (Solleysel.)
|
|||||||||||
|
|||||||||||
^ Vert de gi-is.......).
Sulfate de zinc.....j '
Litharge...........
Acide arsenieux......
Miel.................
|
#9632;210 gram.
120 -
8 —
1000 —
|
||||||||||
Preparez comme I'egyptiac. Contre le crapaud.
|
|||||||||||
N.
|
Oxymellite dessiecatif.
|
||||||||||
(Roydor.)
|
|||||||||||
|
|||||||||||
'— Sublime corrosif.......
^oix do gnlle pulver..
Sulfate de zinc.... ) gt; . , #9632;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;aa
|
:?'.' gram, (ii —
125 —
|
||||||||||
N. 318.
|
Oxymellite caustique. (Hugon*)
|
||||||||||
\ ert do gns.......\
Miel...............____
Pulveriscz les sols ot la noix de gallo,
melangez au miel, moins lo sublim6, que
l'ün ineorpore seulemcnt pendant le re-
froidis^ement do la preparation. Eaux
aux jambes.
x. 3n3. — Oxymellite compose.
(Lccuuturicr.)
^i Vert de gris.......I
Turbitli mineral... [aa.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1nbsp; nbsp;part.
Sulfate de zinc.....)
Litharge................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2 —
Sublime corrosif........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;I --
Miel...................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1laquo; —
Melez au miel et faitcs cuire comme I'egyptiac.
Contrc le crapaud, les eaux aux jambes, les crevasses, les dartres, etc.
|
|||||||||||
|
|||||||||||
y Vertdegris....../a;l_
Sulfate de zinc.... )
Noix vomiquc pulv......
Sublime corrosif........
Miel...................
|
iVl gram.
32 —
I(i —
500 —
|
||||||||||
Melangez le sei de cuivre, et eclui de zinc au miel, faitos cuire, ajoutez la noix vomiquo et le sublime, et continuez la cuisson jusqu'a consistance voulue. Eaux aux jambes clironiqaes, dartres ulcereu-ses, etc.
|
|||||||||||
N. 34
|
9. — Oxymel catheretique.
(Solleysel.)
|
||||||||||
^ Acido arsenieux pulv..
|
8 gram.
|
||||||||||
(1) Pour Ics formules dimples, voycz la Phur macologie spe'ciale.
|
|||||||||||
|
|||||||||||
|
|||||||
MAGISTRAL
N. 35t. — Oxymellite t6rebenthine
(Lelong.)
#9632;^ Verdet pulv............nbsp; nbsp; nbsp;310 gram.
Acide pyroligneax......nbsp; nbsp; nbsp;liO —
Terebentliine....../
|
ET OFFICINAL.
|
()H7
|
|||||
•
|
9li —
125 gram. 750 —
i\. s.
Faites macerer I'ipeeacuanlia dans le viu pendant douze lipure-;, passez avec expression et filtrez la liquour. Rinnis-soz le resiclu aux autros stibstanccs, ver-sez dessus :i litres d'ean bouillante, laissez infuser douze lieures, 'passez avec expression; melangez alers le produit avec le vin et Feau do fleur d'oranger ; ajoutez ä ce melange le double do sou puids de Sucre, et faites un sirop par simple solution au bain-marie. Conlre les toux opiniätros dos petits animaux.
I v. 359. — Sirop de raifort compose. (Sirop antiscorbutique.]
| '¥ Cochlearia frais.... •
|
||||||
Miel..............iaa-nbsp; nbsp; nbsp;8'J -
Melangez los deux premieres substances au miel, failes cuire en consis-tancei slrupeuse, retirez du feu, ajou-tez la terebentliine, et laissez sur la cendre cliando jusqu'a co que le melange ait acquis I'aspect unguontace. Pie tin.
MX. — SIHOPS Et MELLITES.
Iquot; MELLITES.
x. 3.;:;. — Mellite simple.
^ Miel................... 6 kil.
Kau.................. 11. 1/2.
Craie.................. 102 gram.
Cliarbon animal........ 125 —
Blaues d'oeufs.......... ndeg; i.
On met le miel, l'eau et la craic dans unc bassine, on fait bouillir trois ä qua-tre minutes ; on ajonto le cliarbon, puis. les blancs d'ecufs battus avec 2 litres d'eau; on fait cuire en cousistancc de sirop, on laisse deposcr ct Ton passe a I'etaniiue.
N 356. — Mellite de mercuriale (Mii'I mercuriel.]
ty Sue de feuilles de mercu-
cuiialc.............. 1 kil.
Miel................... '.raquo;j gram.
F. s. a. un sirop.
N. 357. — Mellite de rose ou Miel rosat.
if Roses rouges de Provins. 500 gram.
liau................... 2 litres.
Miel................... 3 kil.
Faites infuser les roses pendant vingt-quatre heui-es, passez avec expression, ajoutez le miel et faites cuire en consis-tance sirupeuse.
2deg; sinors (I).
X. 3:is. — Sirop (I'lpecacuanha, compose.
% Ipecacuanha.......)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;„„
oilnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;aa- 3? gram.
Serpolet...........\nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;a
(1) Pour leraquo; sirops simples, voir le eorps de Tuuvrugc.
|
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Trfefle d'eau, id
Raifort, id......
Oranges ameres
Cannelle.......
Viu blanc......
Sucre..........
|
#9632; ':0 gram.
in — 2 litres. 2 kil.
|
||||||
Divisez les substances, faites-les dige-ror a line douce temperature dansle vin, pendant deux jours, passez avec expression, ajoutez lo sucre et-faites cuire jus-qu'ii cousistauce sirupeuse. Scorbat du cliien.
N. 360. — Sirop vermifuge.
(Cruvcilliier.)
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^ Follicules de sene.
Rliubaibe........
Semen-contra.....
Aurone............
|
L
|
nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1 part.
|
|||||
Mousse de Corse...
Tanaisie............
Absinthe..........
Eau................... 250 —
Sucre.................. q. s.
Faites maci'rer les plantes a froid dans lquot;eau, passez avec expression, ajoutez le sucre et faites un sirop. Affections ver-mineuses des jeunes et petits animaux.
|
|||||||
XX.
1deg; lor.MUi N. 301.
|
i'AlRl'S OU OPIATS.
|
||||||
ES lUTlONiXELLES.
ctuaire emollient
|
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amylace.
•^ Poudrc (jmollicnte amyl. 04 gram.
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I
|
688
|
KOBMULAIRE RAISONNE
N. 370. — Electuaire anodin.
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|
.lliel................... '250 gram.
F. s. a. mi lilectuairo.
N. 362. — Electuaire ömolllent sucre.
'# Pouiln; I'mollientG sucr.. 64 gram. Mid................... q. s.
T. s. a.
N. 363. — Electuaire femollient gommeux.
#9632;7- Poudre imollienle gom.. 64 gram.
Mie!................... q. s.
K. s. a.
N. 3tji. — Electuaire mucilagineux.
2^ Poudre do gaimauv. Inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; .,.gt;
_ . , ?.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;aa. •) gt; quot;ram.
Fanne ue lin......)
Mucilage de graiiie 1
lt;Ic iin...........\aa. q. s.
Mid...............!
Delayez le mid dans le mucilage et
incorpovez les poudres.
x. 303. — Electuaire huileux.
|
# Poudre d'opium........ 8 gi'am.
i'oudro do bdladone.... IG —
— de valeriane..... 33 —
Jlicl...................nbsp; nbsp; 250 —
F. s. a.
N. 371. — Electuaire antispasmo-dique.
y Poudre antispasmodique. Ki gram. Miel................... 200 —
F. s. a.
N. 372. — Electuaire excltateur.
ty Poudro excitatiice...... Ili gram.
Miel................... 250 —
F. s. a.
N. 3T3. — Electuaire analeptique.
if Poudre analeptique..... 90 gram.
Miel................... 3G0 —
F. s, a.
|
||||||||
#9632;:( #9632;
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\.
|
74. — Electuaire tonkxue amer.
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'#9632;¥ lluilo d'olives. Farino do lin.
|
';,
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^ Poudro toniquc amerc... 6i gram. Miel .................. 250 —
|
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||||||||||
Cbfenevis pulveiisi'.. j
Jannos d'ucnfs.......... nquot; 2.
Mid...................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;q. s.
Incorporez i'luiilc dans los jannes d'eeufs. niclangez les poudres et ajontez le mid.
gt;'. 366. — Electuaire temperant. •^ Poudre lemperante..... digram.
|
N. 378. — Electuaire antiputrlde.
2^ Poudre toniquc antiputr. (ii gram. Miel................... 2.'gt;0 —
F. s. a.
v. 376. Electuaire antiputrlde.
|
|||||||||
|
||||||||||
Miel-I-', s. a.
N. 307. —Electuaire astringent mineral.
'Jf Poudre astringente min, 64 gram. Mid.................. 250 —
V. s. a.
N. 368. Electuaire astringent vegetal.
'ybi Poudre astriiigenteveget. (Ji gram.
Mid................... 250 —
F. s. a.
x. 369. — Electuaire stimulant.
'¥ Poudre stimulante...... (ji gram.
Miel................. . 250 —
F. s. a.
|
|
|||||||||
i£ Quinquina pulv... . ',
|
aa. iji) gram.
|
|||||||||
Gentiane pulv.....i
Assa foclida........,
Carbonate d'ammo-'aa, 16 —
niaque..........
Cauiphrc.........1
Sulfate do fer......j quot;^ ^ ~
Mclez ct donnez en deux fois. Contre la fi^vro putride.
N. 377. — Electuaire alterant.
^ Poudre alteranle........ 12 gram.
Miel................... 250 —
F. s. a.
N. 373. — Electuaire laxatif.
2£ Poudro laxative......... 125 gram.
Miel....... ............ 250 —
F. s. a.
|
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|
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1
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|
||||||||||||
MAGISTRAL ET OFFICINAL.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 089
IV. 370. — Electuaire purgatif. I X. Ms. — Eleetuaire anticatarrhal.
|
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'if Poudre purgative........ Gi gram, 'if Poadre anticatarrhale..
|
64 gi'am.
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|
Extrait de genievre.... F. s. a.
|
q. s.
|
||||||||||
Miel
|
250 —
|
|||||||||||
F. s. a.
|
||||||||||||
|
||||||||||||
If. 380. — Electuaire dras
if Poudi'o drastique........
|
N. 330. — Eleetuaire contro-stlmu-lant et diuretique. llloll.)
250 — | ^ timetiquo pulv.....1
Digitale pulv.......j aa- ' 8Tam-
|
|||||||||||
Miel
F. s. a.
|
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|
Miel.
|
q. s.
|
||||||||||
N
|
F. s. a. mi electuaire a doiuior en deux if Pondro diaplioretiqiin___ 90 gram. . fo^%
Miel.................... 250 — '
|
|||||||||||
|
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F. s. a. N. 382. -
|
tf. 390. — Eleetuaire expectorant
|
I:
|
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Electuaire diuretique alcalin.
|
if Poadreexpectorante... Extrait de genievre....
|
Gi gram. q. s.
|
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||||||||||||
^Poadre diarätiqae alcal.. 32 gram. Miel.................... 200 —
F. s. a.
\. 383. — Electuaire diuretique sedatif.
2f Poudre diuretique si5(lat. IGgram.
Miel.................... 300 —
F. s. a.
N. 884. — Electuaire diuretique resineux.
'if Poudre diuretique resin.. Ci gram.
Miel.................... 250 —
F. s. a.
N. 38b. — Electuaire diuretique.
(Zuudcl.)
'if Haies de genifevre pulv... -10 grain.
Carbonate de soudu...... 20 —
Tereljenthinc............ 30 —
Miel....................nbsp; nbsp; nbsp;150 —
Poudre de gentiane...... q. s.
Melez et donnez dans la jüiirmie. iNe-
plirite typhoide du cheval.
tf. 386. — Electuaire vermifuge.
if Poudre vermifuge....... 125 gram.
Miel.................... 500 —
F. s. a.
2quot; FORMULES SPlidALKS.
N. 387. — Electuaire antiseptique.
if Poudre antiseptique...... 9G gram.
Extrait de genievre....... q. s.
F. s. a.
Tabodrin, 3e edition. — It.
|
F. s. a.
|
|||||||||||
v. 301. — Electuaire anesthesique.
(SaunicT.)
| ^ Chloroforme........... 15 gram.
Poadre de guimauve..... 25 __
Miel.................... 25Ü —
F. s. a. Centre le vertigo essentiel des solipedes.
x. 392. — Electuaire antitetanique.
(Thihenart.)
|
||||||||||||
'if Emiitique......
Opium.........
Extrait d'aconit, Miel...........
|
laa
|
10 gram.
|
||||||||||
q. s.
|
||||||||||||
Melez. A prendre dans la journ^e. t^ontro le tetunos essentiel.
|
||||||||||||
|
||||||||||||
N. 393
|
Eleetuaire antiverti-gineux. tlloy.)
|
|||||||||||
if Poudre de valeriane
|
aa. IC ä 32 gr.
|
|
||||||||||
|
||||||||||||
Camplire pulverise..
Jaunes d'oeufs........... nquot; 2.
Miel.................... 250 ä 500 —
Dissolvez le camplire dans le jaune d'uouf, incorpurcz avec la poudre dans le miel.
N. 394. — Electuaire stomachique.
(F. T.)
if Poudre do gentiane..... 135 gram.
Assa foetida............. Gi —
Camplire................ 32 —
Miel.................... -iüü —
Mölcz. A prendre en deux doses. Contre rinappetence, rindigestion et 4 4
|
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090
|
FORMULAIRE RAISONNE
|
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I'inflammatiuii gastro-intcstiiuilc clnoni-i|ue cl(;s gvantls ruminants.
N. 395. — Electuaire contre rirrumination. (Festal, ph.)
•A Aloes pnlvi'i-ist;.......... 12 ä 15 gr-
ipecaciiaiilia pulveriäi;.. .. 4 it 8 — F. s. a. Pour rappeler la rumination quand ullc a cite susponduo par indigestion.
X. 396. — Electuaire antihydro-phthalmlque. (H. Bouley.)
If Colchique d'aatomne pul, 10 gram.
Nitre................... 32 —
Miel.................... q. s.
F. s. a. Ophthalmie compliqude d'hy-
dropisie de l'oeil.
N. 39quot;. — Electuaire antispas-modique.
if Digitale................ 2 gram.
Opium................. 4 —
Campbrc............... ti —
Yalt'i-iane............... 20 —
Miol.................... 30 —
F. s. a. Un electuaire l\ donner en deux doses. Palpitations do coeur.
X. 398. — Electuaire contro-stimu-lant. (Slrausa.)
#9632;f Nitre.......,........... -32 gram.
Sulfate de potasse....... OU —
^#9632;quot;P1quot;8...........laa. 4 -
Digitale............j
Guimauve pulverisee..... (ii —
Miel.................... q. s.
F. s. a. Administrez en deux doses.
.\. 399. — Electuaire contre la
|
Sulfare d'antimoine......nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; C gram.
Poudre d'aunec.........nbsp; nbsp; nbsp; 12 —
Miel...................nbsp; nbsp; nbsp;300 —
F. s. a. Un electuaire.
N. 402. — Electuaire antivitulaire.
(Koehic.)
^ A'oix vomique pulv.....nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 6 gram.
limetique..............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 2 —
Sulfate de soude.......nbsp; nbsp; nbsp; 04 —
Cblornre de sodium.__nbsp; nbsp; nbsp; IG —
|
|||||||||||
Melez. A prendre eu une seule dose.
N. 403. — Electuaire vermicide.
(Waldiiigcr.)
|
|||||||||||||
if Poudre de gentiane. ) — de valeriaue. j
Side de clieininee.....
Hails em pyreumatique.
Sulfure de for.......1
Essence do torebem. ) Farine et can..........
|
32 gram.
04 — 10 —
8 —
|
||||||||||||
N. 404. — Electuaire diascordium.
(t-'rucasloi'.)
'if Feuilles seches do scord. 48 gram.
Hoses rouges.......
Racine do bistorte.. I
|
|||||||||||||
—nbsp; do gentiane.....
|
10
|
||||||||||||
—nbsp; dc tormentille.. Semences d'öpine-vi-
nette...........
|
|||||||||||||
Gingembre.........
|
8 —
|
||||||||||||
Poivre long.........
CJassia ligiieu........
Cannelle...........
|
aa.
|
|
|||||||||||
|
|||||||||||||
|
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||||||||||||
|
16
|
|
|||||||||||
|
(Nquot; 1.)
4 gram.
12 —
32 —
300 —
|
Uictame do Crete..,.
Styrax catamite.....
|
|
||||||||||
pousse.
if Kxtrait d'opium........
Kernlos mineral........
Poudro de guimauve. ..
Miel...................
F. s. a. Un electuaire.
|
10 —
|
||||||||||||
Galbannui..........
|
|||||||||||||
Gomme arabique....
Bol d'Armenie........... G4 —
Extrait d'opium ......... s —
Miel rosat............... 1 kil.
Vin d'Espagnc........... 250 gram.
Melangez le vin au miel et incorporez-y les autros substances reduites en poudre ; conservez dans des vases bien formes.
|
|||||||||||||
Nquot;. -400.
|
Electuaire contre la
|
||||||||||||
pousse.
V. Poudre d'aconit......
fimetiquo............
Scille pulv...........
Miel.................
F, s. a. Un electuaire
|
(N- 2.)
|
||||||||||||
I
|
'r.
|
||||||||||||
8 — I — q. s.
|
|||||||||||||
S. 405. — Tli6riaque. (Galicn.;
I
Agaric blaue......\
|
|||||||||||||
N. 401laquo; — Electuaire contre la pousse.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;(N0 3.)
^ Poudre de stramoine.. . G gram.
|
|||||||||||||
Scille seche. Iris de Florence, Cannollo fine.
|
:::i
|
aa. 12 part.
|
|||||||||||
|
|||||||||||||
f
|
||||
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||||
MAGISTRAL I
^ , (iassia lignca......)
1 Spicanard........iaa- 8 l'an-
liacino d'ac. vraie.
-nbsp; de oostiis arab.
-nbsp; do gingembre.
-nbsp; do qulntefeuil. |o / — de rapontique
-nbsp; nbsp;do valcriane...
—nbsp; do nard ccltiq. j
—nbsp; do meum.....( aa, 1
—nbsp; do gentiane... \
—nbsp; d'aristoloche.. )
—nbsp; d'asarum.....'#9632; aa, 2
^Cois d'alous.......I
/Sommit6i descovd. )
Hoses rouges......( aa' l2
Safran................. g
IStoschas arabique.. \
ISclKjouamlio....../
20/Dictame de Cröte. iaa. (i
\ Jlalabastrmn...,
IMamibo blanc
f Chamoedrys.....
Cliamoopiiys. ..,
i Millepertuis......Jaa' ' '
\Pouliot...........I
/ Marion...........^
; Petite centaur^e... jaa- 2 —
Sentences d'erg........ sg __
I Poivre long............ #9632;gt;.( __
1 Semences de nav. tand. 12 —
lAmone en grappe...... S __
IPoivre nob'.......i
; — blanc........ aa. 6 —
jCardamome.......\
iCarpo-balsamum,. J
Amoii............f
Anis............}aa- i -
Fenouil..........j
! Thiaspi...........
\ Daucus de Cröto....... •gt; _
/Opium................ 2 part
Uie do pain dessö- \
chtie...........|
1 Vipero stclio......|aa- I2 ~
I Sue do reglisso___)
, — d'acacia.......v
—nbsp; d'hypocistci. .. IGommo arabique. gt;|i,( I Sty rax calamito.. .
I Sagaponum......
I Myrrlie............... 8
Oliban...........)
\Galbanum........r8, 8
|
T OFFICINAL.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; f)9l
Opoponax..........
Da-itoronm........'aa. 2 part.
I'.itnrao do Jndt'c. j
Terro siglll^e.....,
Piotosulfatc de ferjaa. i __
dessoclie........)
/Baume de !a Mocqno... 12 —
.„ I Teivbentliine do Cliio.. ti __
IMlel blanc............. i;j8g —
' Vin blanc d'Espagno___ t8 —
On pulverise st'pargment los bois. los racines, les ^corcos. les sommites, les neurs,les fruits, les gommes, lesrösinos, los gommes-rösines, les extraits et les substances minerales, et run compose quatre poudres suivant los indications rapporttios sous les nquot; 1, 2, 3 et 4; on les mole ensemble par trituration pour en former la poudro unique qu'on desi-gne sous lo ncm de pmn/re thih-wca'e, et on I'ajoute aux trois premieres substances comprises dans le ir 5, et qu'on a fait liqnamp;ier dans anelarge bassine avant d'ojierer la mixtion, ot, sur la fin, on y meiange lo vin,
x. mo. — Theriaque veterinaire.
(F. T.)
2^ Esp. aromal.. \
\ Sein, carmin.. I Espfeces ' Especos amer. \aa. Spart, iiuligencs. —astringent. I
' — antispasm. )
i Cann. deChin.
\ I'oivrc noir... fipicos. lt; Clous de girof. gt;f::.
/ .Ndix muscad..
[ liac. do ging.,
i
Assa fuetida... \
Encens.......(aa.nbsp; nbsp; '2nbsp; nbsp; — , Turebentliine. )
Carbonate de for..........nbsp; nbsp; nbsp;(nbsp; nbsp; __
Extrait sec d'opium........nbsp; nbsp; jnbsp; nbsp; __
Vin genercux..............nbsp; nbsp; 3nbsp; nbsp; __
Extrait de genievre........nbsp; nbsp; n.nbsp; s.
Röduisez los especes vtigetales indigenes en poudre fine, ainsi quo les epices; delayoz les matiferes resineuses et l'ox-trait d'opium dans le vin ; ajoutez-y peu i\ peu la poudre et incorporez avoc q. s. d'extrait de genievre, de mantere ä dou-ner au melange la consistance d'un elec-tuaire un peu fermo. Conservez dans des pots bien boucbes.
|
Mi
|
||
|
||||
|
||||||||
(502nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;FORMULAIRE UAISONNE
|
||||||||
|
||||||||
XXt. — BOLS ET PILULES.
1quot; FOIIMIII.ES HATIONXELI.ES.
N.407. — Bol Emollient.
|
Cacliou............
Rbubarbe..........
Extrait do gcnievro. F. s. a. Deux bols.
|
8 gram, q. s.
|
||||||
|
||||||||
|
||||||||
|
||||||||
^EGomme pulvörisöe..
|
aa. 32 cram.
|
N. 414. — Bol alterant.
|
||||||
11
|
Guimauve..........
Huile d'olive............ 04
Jaune d'oouf............. n0 1
Mid.................... q- s.
liicorporez I'liuilo dans lo jaune d'oeuf,
les poudres dans le melange, ct ojoutcz
le miel. Fakes des bols du poids de 45 gvamm. |
N. 408. — Bol astringent.
a:Alun ciistullise.......... Ji gram.
Protosulfate de fer....... 18 —
Noix dc gallo pulv....... 11! —
Poadre de gentiane...... Ci —
Miel...................• q- raquo;.
Falles des bols du poids de 32 gram.
.\. 409. — Bol excitant carminatif.
¥ Anis vert pulv......j aa 16 gram.
Fonouil............)
Angglique pulver... j aanbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;8 _
Camomille.........)
Extrait de genievre...... lt;\. s.
F. s. a. Quatre bols,
N. 410. — Bol narcotique.
'#9632;if Extrait aqueux d'opium..nbsp; nbsp; nbsp; 1lt;5 gram.
__ — de belladonenbsp; nbsp; nbsp; nbsp;8 —
Poudre de jusquiame-----nbsp; nbsp; nbsp; 04 —
Miel....................nbsp; nbsp; nbsp; rl- s-
1'. s. a. Deux bols,
N. 4tt. — Bol tonique analeptique.
^Carbonate de fer........ (iigram.
Poudre de gentiane...... 32 —
Farine de froment....... I -•'gt; —
Eau miellee............. fl- s-
F. s. a. Des bols do 45 grammes.
N. 412. — Bol tonique ferruglneux.
^Sulfate de fer......jnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;8
Alofes..............I
Canuelle pulv........... 10 gram.
Miel................... '1- s-
F. s. a. Deux bols.
N. 413, — Bol tonique amer.
#9632;^Poudre dc gentiane...... 10 gram.
|
'#9632;if Extrait de eigne.....
Calomel............
Jodiire de potas.....
Bromure do — Extrait de genievre.. F. s. a. Quatre bols.
|
32 gram. 16 —
|
|||||
N. 41n.
2: Aloes............
Sulfate de— deRob do n
|
Bol purgatif minoratif.
..............nbsp; nbsp; nbsp; 32 gram.
.nbsp; nbsp; 135 —
.nbsp; nbsp; nbsp; fit —
.nbsp; nbsp; q. S.
|
|||||||
F. s. a. Deux bols.
|
||||||||
i li
|
N. 416. — Bol purgatif drastique.
if Aloes...................nbsp; nbsp; nbsp; 04 gram.
Gommo-gutte...........nbsp; nbsp; nbsp; 32 —
Graine dc croton tiglium. 2 —
Jliel....................nbsp; nbsp; nbsp; q- s.
F. s. a. Quatre bols.
|
|||||||
ZCSou
Su
Ca
Ca
lli
|
tf, ,17. — Bol diaphorotique.
04 gram.
32 —
q. S.
|
|||||||
F. s. a. Quatre bols.
|
||||||||
N. 41tgt;. — Bol expectorant.
if Kcrmi'is mineral.........nbsp; nbsp; nbsp; 01 gram.
Terebcntliino...........nbsp; nbsp; nbsp; -52 —
Baios de genievre pulv...nbsp; nbsp; nbsp; ('gt;4 —
Miel scillitique..........nbsp; nbsp; nbsp; q. s.
F. s. a. Quatre bols.
N. 419 bis. — Bol stimulant et expec torant. (Knoll.)
P. sei ammoniac........ 8 gram.
Anis pulv............... 32 —
Beglisse pulv........... 20 —
Farine de moutarde...... 2 —
F. s. a. Quatre bols a prendre dans la
memo journee.
Contre la forme catarrhale de l'affec-
tion typlioidc.
|
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MAGISTRAL ET OFFICINAL.
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693
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2£ Sav
Cartlie
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120. — Bol dlurötique alcalin.
j aa. 04 gram.
..... q. s.
|
2 10UMUI.ES SPECIAl.ES.
N. 12quot;. — Bol antidyssenterique. [Docteur Scgund.)
•^ Calomel................nbsp; nbsp; nbsp; 32 gram.
Ipecacr.anlia............nbsp; nbsp; nbsp; IG —#9632;
lixtrait d'opium......... 8 —
— de genievro....... q. s.
F. s. a. Qnatrc bols.
|
|||||||||
F. s. a. Deux bols.
|
|||||||||||
^D
S
|
N. 4il. —Bol diurfetlque sertatif.
8 gram,
|
||||||||||
aa.
|
If! —
82 —
q. s.
|
||||||||||
Colcliiqno..........
Extrait de genii'vre..
Miel...............
F. s. a. Qnatrc bols.
|
2£ V
|
N. 128. — Bol anti-amaurotique.
aa. 32 gram.
|
|||||||||
Assa fcelida........
Fleuvs d'armcn.....
Noix vomique räpw'.
Emetique.........
Extrait dc genievro. F. s, a. Deux bols.
|
S — q. s.
|
||||||||||
2£Scl amm
|
Bol diuretique. (Baumeister.) ...... IG gram.
|
||||||||||
Trrebontliine.......i
Extrait do genievre. | aa. Farine de lin.......I
|
3 —
|
||||||||||
N. 129. — Bol antiherpetique.
2- Fleur de soufre.....J
|
|||||||||||
F. s. a. Quatre bols a prondro dans la mtme jounu'e. Centre I'affection typhoide.
N. 423. — Bol diuretique resineux.
|
|||||||||||
Sulfure d'antimoine. J i
|
32 gram.
|
||||||||||
—#9632; de merenro... ' 1'Atrait dc douce-ainerc.. 32 —
— de genievro....... q. s.
F. s. a. Quatre bols.
N. 130. — Bol antlputride.
-^ Quina pulverise......... 16 gram.
|
|||||||||||
^Colophane pulv.....1
Nitre..............j
F.ssence do terebentliine
Savon de soude........
Extrait de genievro......
|
OS gram.
32 __
1C — q. s.
|
||||||||||
|
|||||||||||
F. s. a. Qnatrc bols.
|
Gentiane...........)
|
32 —
|
|||||||||
ßcorce de saulo.... )quot; Camphrc pulverise., i
Nitre..............j
Extrait de genievre.....
|
|||||||||||
V. Mi. — Bol contro-stimulant. (Rnll.i
iil'jnetii|ne............... IG gram.
Nitre..............jnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;_
Farine do lin.......j
Kail tiude............... q. s.
F. s. a. Quatre bols.
|
s.
|
||||||||||
F. s. a. Deux bols
|
|||||||||||
N. 431. — Opiat ou bol anti-paralytique.
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|||||||||||
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|||||||||||
^ Bales de
Colopha
|
Bol anticatarrhal. (Zundel.)
10Ü gram.
|
'•i-' Noix vomique...
Val^riane.......
Camphre.......
Miel............
|
4 gram,
0 —
|
||||||||
Goudron do bois.... )
F. s. a. Six bols ä prendre on deux jours.
Jetages doutnux, gourmc, catarrhc des cornes, etc.
|
|||||||||||
F. s. a. Un opiat qu'on donncra en 2 Ibis ou 2 bols qu'iyi administreraI'un lo matin, I'autre le soir. Pore alteint do paralysie.
N. 132. — Bol anti-epileptique.
Valeriane pulverisee..... 125 gram.
|
|||||||||||
X. 42laquo;. — Bol vermifuge.
|
|||||||||||
^CPoudro de fougere.. 1
|
32 gram. 1C gram.
|
||||||||||
Huilocmpyrcumaliq. (
Alofes..............)
Assafoetida.........j aa•
Gommc-gutto............
F. s. a. Deux bols.
|
Camphre
Oxyde do zinc......
Extrait do bclladono Miel...............
F. s. a. Quatre bols.
|
aa. 32 — 16 —
|
|||||||||
q. S.
|
|||||||||||
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|
|||||||||||||
694
|
FORMÜLAIRE RAISONNli
|
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''
|
Jf. 433.— Bol antispasmodique. (lloll.)
^ Racine de valör. pülv. i
Oxyde de zinc pnlv. aa. i(gt; gram.
Halle empyrenmatiq. )
Rob de nerpran......... q. s.
F. s. a. üeux buls eganx, ä donner le matin i jeun aux chevaux.
N. 434. — Bol diuretique mercuriel.
^Calomel............... Iß gram.
Scillc pulviii-isce......... 8 —
Disitale.................i —
Bob de nerpran......... q. s.
F. s. a. Deux bols. ßpanchements pleu-
i'litiqnes.
N. 43b. — Bol eontre la pousse.
{De La Büve-Dlainc.)
^JNitre..................nbsp; nbsp; nbsp; u; gram.
£m(;t.iqult;;...............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ,S —
Opium.................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 4 —
Miel....................nbsp; nbsp; nbsp; q. s.
F. s. a. Un bol.
N. 436. — Bol dlureticxue eantharide. (Eichbaum.)
^ Cantharides pnlverisecs.. (i gram. Camplire............... (; —
Essence de terubentliine,.nbsp; nbsp; nbsp; '.V2 --
|
Reglisse en poudre.. j
Guimauve..........' aa. I part.
Farine de Un..___. )
iliel.................... q. s.
F. s. a. Un mastigadour. Inllamma-tions tres-aigues de la bouebe et du plia-rynx.
N. 440. — Mastigadour aeidule.
^Pulpe d'oseille cuite..... 125 gram.
Creme de tartre soluble.. :V2 — Oxymel simple.......... q. s,
F. s. a. Un mastigadour. Fievre apb-thense, angine suraigue avec tendance putride.
N. 441. — Mastigadour astringent. 2i Borax..............i
|
|||||||||||
''I
|
|||||||||||||
Ahm...........
Sulfate de zinc...
Ratanliia........
ficorce de cbeno. Jliel rosat......
|
Ili gram.
|
||||||||||||
32
'1-
|
|||||||||||||
F. s. a. Hemorrliagies de la bouebe et da pharynx, ptyalisme opiniätre, etc.
|
|||||||||||||
gt;.
|
Mastigadour irritant.
l(i gram. 32 —
|
||||||||||||
Poudrc de gentiane. j
|
|
2i Racine de
Poivre noi
|
|||||||||||
|
de guimauve.. j'
|
|
|||||||||||
i;i
'1-
|
|||||||||||||
Kau.
|
|||||||||||||
F. s. a. Quatre bols ä prendrc en qua-tre jours. Contre le crapaud.
|
Farine de moutarde, j
Sei marin...........
Eau et miel..........
|
Ci —
|
|||||||||||
N'. 437. — Bol vermifuge.
2i Poudre do fougere..,
|
;j. b. s. l.)
iSO gram. 180 —
|
........ q- s.
F. s. a. AlTections putrides, inflammations cbroiüques de la gorge, etc.
x. 443. — Mastigadour stimulant.
2iSomcnces carminativ. ]
Baies de genievre... ' aa. :!2 gram.
liaciue d'aunee.....)
Carbonate d'ammoniaqtie. 8 — Extrait de genievre...... q. s.
F. s. a. Inappelence opiniätre.
|
|||||||||||
Iluile empyreumatique..
|
|||||||||||||
Aloös................... 21
Sulfure noir de mercure. 04 — Gomme arabiqae........ 32 —
F. s. a. Dix bols. Dose : 3 bols.
|
|||||||||||||
N. 43S.
^Kermes.................
|
Pilules vermifuges.
S gram.
|
||||||||||||
Protoiodure de mercure.
Iliiilo empyreumatique .. (j —
Miel.................... q. s.
F. s. a. 4 ii S pilules selon la laille des petits animaux : cliiens, porcs, cbevres.
XXII. — NODETS ÜU MASTIGADOÜRS. N. 439. — Mastigadour adoucissant. ~ Son bouilli.........j
|
|||||||||||||
N. 444. — Mastigadour stomachique.
|
|||||||||||||
2-Assa foetida........
Sei marin...........
Racine d'angeliq. pul.
— d'aunee......
Extrait de genievre...... q. s.
F. s. a. Contre rinappelence et I'ir-rumination des grands ruminants.
|
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|
aa. 2 part.
|
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|||||||||||
Pulpe de carotte cuite. j
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MA.GI.STRA.L ET OFFICINAL.
|
095
|
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H, 4ili. — Mastigadour antiputride.
(Chabcrt.)
?ÄRacine d'angfliqae.. )nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;m.
Camphre...........I
Oxymel simple.......... 04 —
F. s. a. Pour les grands ruminants.
|
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
N. 440. — Mastigadour antiseptique.
(Vicf| il'Azyr.)
^ Racine d'angeliqno...... 45 gram.
Sei ammoniac........... 10 —
Oxymel simple.......... q. s.
F. s. a.
y. 447. —Mastigadour excitant antiputride. (Robinet.)
2i:.\ilpilt5................ 4 gonss.
Sei de ciüsino.......... 1 cuill.
Poivre concasse......... 32 gram.
Miel................... 125 —
F. s. a. Maladies rpizootiquos.
XXm. — PAINS MfiDICAMENTEUX.
N. 448. — Pain anticachectique. (Gasparin.)
^Farine de seigle.... )nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; .„„
, . quot;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;.' aa. 500 gram.
— de lupin.....)
Poudre de gentiane...... löo —
Protosulfate de fer....... 50 —
Alun................... 25 —
Kau.................... c]. s.
Faitcs uno pite, iaissez lever et cuisez au fonreomme le pain ordinaire. Co pain se donne par tranches ou emiett(5 aux animaux.
N. 449. — Pain anticachectique.
(L.-A. Rcy.)
ZCFarine do seigle....)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; , ,, .,
^ - de lupin.....!aa- iducl1-
Gentiane pulveriseu...... 500 gram.
Sulfate do fer........... I kil.
Sei marin............... 2 —
Kau.................... (j. s.
Faites une pite avec les deux farines et 1'eau, laissez lever, ajoutez los antres substances et cuisez fortoment.
N. 450. — Pain anticachectique.
(Roclio-Lubiu.)
^Ecorce de saule.......... 10 gram.
Genot vert.............. 100 —
Gentiane................ 500 —
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Traitez par decoction los trois premieres substances, passoz avec expression, faites-y infuser los bales et dissoudre la suio et le nitre; passez do nonvean, ajou tez lo vin et le vinaigre et delayez la fa-rine de maniero ä former une päte que vous ferez cuiro commo ä 1'ordinaire.
X. i'iI. — Pain ferrugineux. 2fFarine de blu non bltitee. 1 kil.
—nbsp; nbsp; d'avoine.......... 2 —
—nbsp; nbsp; d'orge...,........ 1 —
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Sulfate de for.......
|
. aa. :!-2 gram.
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Carbonate dc soude.
Faites une pite que vous laisserez fer-
menter et quo vous cuiroz ensuite comme les autres. Affections anemiques ct hy-drot'iniques.
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
N.
|
Pain vermifuge.
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
2iFai'iiic do. seigle torrufiee.
— do froment........
Poudre dc tanaisie,. )
j c #9632; ,, aa. — defougeremale. )
Calomel................
Infusion tri'S-logere d'ab-siuthc..........#9632;#9632;.....
Faites une pate et cnisoz.
|
2 kil. 1 —
125 gram.
G4 —
q. s.
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
XXIV.
|
CATAPLASMES.
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
N. 433. — Cataplasme Emollient mucilaglneux.
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Feuilles de mauve..
Farine do lin......
Eau................
Faites cuirc.
|
part. egal. q. s.
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
N. 451. — Cataplasme emollient feculent.
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
^Feeulodepommes do terre. 64 gram.
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Faiino de riz.......)
|
125 —
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
— d orge.......)
Decoction d'orgo......... q. s.
F. s. a. Erythcme. Erysipele.
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
|||||||||
696
|
fORMULAIRE RAlSOiNNE
|
||||||||
|
|||||||||
JJ. 43d. — Cataplasme tomperant.
2i Farine d'orge...........nbsp; nbsp; 250 gram.
Levüre debiere, ou levain.nbsp; nbsp; rgt;ö — Decoction d'osuille on eau
vinaigree..............nbsp; nbsp; nbsp; q. s.
Preparez ä froid et appliquez sur les parties vivement ciillaiiimuus.
|
Oign. cults sous la cendrc. Ongiieut basillcum.......
|
no gvam. 90 —
|
|||||||
F. s. a. Javart cutane. Pldegmon. N, iöi. — Cataplasme antiseptique. 2i Poudre de tan......j
—nbsp; decharb.debois. ' part. egal.
Snlede chominee.... J
Vin dc quinquina... inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;_,„ „ ,. .,
..'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;aa. O1quot;^ deed.
—nbsp; nbsp;aromatique.... )
Alcool camplire___j
Kssence de tereb... , aa. Oquot;',! — Cblorure do soude.. \
Melangcz los liquides et delaycz les poudres de maniere ä obtenir line pate assez epaisse.
XXV. — PATES ET TROCHISQÜES.
1deg; PATES.
N. 103. — Pate catheretique. [Hugues et Charlier.)
|
|||||||||
N. .'.oO.
|
Cataplasme astringent mineral.
|
||||||||
|
|||||||||
t
|
2iSnle (1r clicminc'c... 1
|
part. egal.
|
|||||||
Terre glals^........j
Solut. clesulfatn do flt;'r... . q. s. Preparez ä frold. Fourbure. Contusions diverses.
|
|||||||||
|
|
Jf. 457, — Cataplasme astringent vegetal.
¥ Sciure de bois......)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;, ,
Poudredetan......j ^n- eSal-
Decoction d'ecorce dc
diene............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;q. s.
Preparez ä froid. BMmes cas.
N. 438. — Cataplasme irritant.
^Farine de moutarde.....nbsp; nbsp; 12.rgt; gram.
Poivre pulveiise.........nbsp; nbsp; nbsp; 64 —
Ammoniaque......1
Eau..............)Part-nbsp; eSal- 'I- s.
Melangoz los deux liquides et dülayez les poudrcs.
X. 159. — Cataplasme anodin.
|
||||||||
i \
|
2^ Sons-acetate dc cuivre.. Sulfate do cuivre... . )
|
32 gram. 64 —
|
|||||||
— de zinc......)
Suie do cheminee....... :32 —
Vinaigre................ q. s.
Faites tine päto et appliquez sur las pieds des moutons atteints de piutin.
I N. 464. — Pate caustique. (Pauleau.)
2i Potassc raiistiquo... )nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ,
' „ ,, 'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ' aa. -i part.
Savon blanc........)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; '
Cbaux etointo............ :i0 —
j Eau ou alcool............ q. s,
F. s. a. Contre les vemies.
N. 463. — Pate eseharotique.
(II. Bou'.cy.)
•f Sublime corrosif......... I (J gram.
Alcool................... q. s.
F. s. a. Contre le crapaud.
N. 466. — Pamp;te fondante iodee. (Lal'ore.)
2^ lode.................... 1 part.
Amidon.................. 8 —
Alcool................... q. s.
F. s. a. Tumours indolentes. F.ngor-
gements ebroniques des glandes, etc.
2quot; xnociiiSQiEs.
(Voycz Nitrate d'argenf, Sublime corrosif, Sulfate de cuivre, etc.)
|
|||||||||
2^ Farine do lin.......)
|
part. egal.
|
||||||||
Morcllc noire.......)
Decoction de totes dc pavots............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;q. s.
Faites cuirc la morelle et la farine de lin dans la decoction de pavot ot appliquez.
|
|||||||||
K. MO. — Cataplasme narcotique.
2^ Fcuilles dc mauve... \
|
|||||||||
—nbsp; nbsp; do jusquiame. I
|
part. egal.
|
||||||||
—nbsp; nbsp; de belladone.. i
—nbsp; nbsp; de morelle.... ) Decoct, tres-coneeutree
de totes de pavots... ij. s. Faites cuire les fcuilles dans la decoction ot appliquez.
|
|||||||||
N,
|
i6l. — Cataplasme maturatif.
(Vatcl.)
|
||||||||
2f Pulpe d'oseillc.
|
300 gram.
|
||||||||
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|||||||||
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|
||||||||
MAGISTRAL ET OFFICINAL
|
697
|
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||||||||
XXVI. — HOILES MfiDICINALES (1).
HU1LES H^DICINALES COSIPOSfeS.
N. 407. — Huile de mucilage.
quot;if Graino de lin.......]
— do femigrec. gt;aa. 500 gram. Racine de guimauve. |
Eau bouillante........... 000 —
Huile d'olives........... 1000 —
Faites infuser les matteres vt''gctales pendant vingt-qnatre heures dans I'eau, passoz avec expression; ajoiuez rimilc, chauffez doncement jusqu'ä evaporation complete de 1'ean. Ger?m-es. Crevasses-
N. 468. — Huile narcotique. (Baame tranqullle.]
2/: reuilles recontcs de \
belladone.........
Feiiilles do jusqaiame
—nbsp; nbsp; do morolle.....)aa. 12
—nbsp; nbsp; dn mandragore
—nbsp; nbsp; de tabac......
—nbsp; nbsp; do stramoino..
—nbsp; nbsp; do pavot blanc..... 'jjO
Sommites d'absintbe... gt;
—nbsp; nbsp; de rotnarin....
|
XXVII. — LINIMENTS ET SAVONS.
1deg; LINIMENTSlaquo;
K. 470. — Liniment adoueissant.
If Racine de guimauve.... 32 gram.
Huile d'olives........... 125 —
Eau................... 50(1 —
Faites bonillir la guimawve jusqu'ä
reduction d'un tiers, passoz, melange/, ä
l'buile et agitez dans un vase.
X. 471. — Liniments ammoniacaux.
(Voyez T. I, page ö4j.)
Nquot;. 47-2. — Liniment ammoniacal belladon^.
^Huile de belladone.. ) aai .t.,- [. Ammoniaque liquide.)
Melangez ct agitez dans un flacon bien boucbe. Engorgements articnlaires ou autres accompagues do beanconp do dou-leur. On peut employer do la memo manitro l'buile de jusquiame, do stramoino, etc.
N. 473. — Liniment ammoniacal camphr6.
|
#9632;.'
|
||||||
'•'
|
||||||||
|
||||||||
—nbsp; nbsp; de sauge......
|
02 —
|
|||||||
—nbsp; nbsp; do tliym.......
—nbsp; nbsp; de menlhe poiv.
—nbsp; nbsp; do lavando.....
lluilo d'olives.............. 3 kil.
ficrascz toutes les plantes solaneos
mottez-lcs dans une bassino avcc I'bulle, clianffez jusqa'ä disparition de I'lmmi-dite; passcz avec expression, et vcrsez lo prodait sur les plantes labieos ; laissez maci'rer pendant quinze jours, passoz avoc expression et filtrez. Inflammations externes tres-doulonrouscs.
N. 409. — Hulle verte composee.
|
2^ Huile campbive.....1
|
part. egal.
|
||||||
Ammoniaque liquide. \
F. s. a. Memes applications. Plaies gangr^neuses, paralysies locales, etc.
N. 474. — Liniment ammoniacal au chloroforme.
2: Chloroforme........I
Huile grasse........ aa. 150 gram.
Ammoniaque liquide. )
F. s. a. Engorgements articnlaires reconts. Doulcurs rbumatismales, etc.
X. 47S. — Liniment ammoniacal can-tharide et eamphre.
i: Huile do cantbarides. i
— campliree... ; aa. part. egal.
Ammoniaque.......'
F. s. a. Distensions articnlaires cbro-niques. Artlirites rlmmatismales, etc.
N. 470. — Liniment ammoniacal cicute.
2C Extrait do ciguö........ 33 gram.
lluilo grasse............. 125 —
Ammoniaque............ 125 —
|
||||||||
2^ Huile d'olives......)
|
aa. ISO gram.
|
|
||||||
|
||||||||
—nbsp; nbsp; do lin.....
—nbsp; nbsp; do laurier.........nbsp; nbsp; nbsp; K'J —
T(5r(H)cntlii;ie............nbsp; nbsp; nbsp; Oi —
Alofes pulverise..........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; S —
Vert-de-gris........'/nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ,
Sulfate de zinc......j '
Faites dissoudre la terebentbino dans les huiles et ajoutez les autros substances. Ulceres atoniqnes.
(I) Pour lo? huiles möclicinales simples, voy. VJIistoire des mädicaments en particulier.
|
||||||||
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|||||||||
6Ö8
|
FOUMÜLAir.E HAISONNE
|
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|||||||||
V
|
Faites dissoudre l'extrait dans I'lmilo, ajoutcz t'ammoniaque et agitcz vive-ment. Engorgements articiilairos durs. Ttimeurs sqairrheases des mamellos, des testiculos, etc.
N. 477. — Liniment ammoniaeal caustique. '4- Poudre d'euphorbe )
- de sabine...laa- 1lt;; Sram-
Huilo d'olives........... 125 —
Ammoniaque liquide___ 125 —
Faites digerei- pendant vingt-quatre heures ;\ une douce temperature les poudres dans l'luüle, passez, ajoutez l'ammoniaque et agitcz vivement. Vessi-gons et mellettes indures. Tumeurs indolentes. Vieilles boiteries, etc.
ISquot;. 478. — Liniment ammoniaca,! mercuriel.
|
Faites fondre les pommades et ajoutez I'huile.
N. 482. — Liniment antipsorique et antipediculaire. (Ch. Bernard.)
2-Essence de terebent. j
Huile de cade.......! aa. 10 part.
Toiiit.decantliarides.)
Oamphre................ 1 part.
Faites dissoudre le camplire dans l'es-sence, melangez le tout dans un flacon ; agitee vivement et conservez pour l'u-sago. Centre la gale, les dartres, la phti-riase, etc.
\. 483. — Liniment antipsorique.
(Schaak.)
|
|||||||
'- Extrait de Saturne.
Huile grasse.......
Fleur de soufre....
|
| aa. 32 gram. IG —
|
||||||||
^Pomm. mercuriel 1c. ;
|
32 gram.
|
|
|||||||
|
Melez et agitcz fortement. On ne doit preparer qu'au inomciit do s'en servir.
V. 484. — Liniment antipsorique. (Rossignol.)
|
||||||||
Huilo grasse.. ..
Sublime corrosif.........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; I
Alcool.................. 8 —
Ammoniaque............ 04 —
Dissolvez ä une douce clialcur la pom-made dans l'huilo; laisscz refroidir; faites dissoudre le sublime dans l'alcool, melangez i rammoniaque; ajoutez l'al-cali anx corps gras et agitez vivement. Tumeurs indolentes, affectionspsoriques et herpetiques anclennes.
N. 479. — Liniment ammoniaeal brulant.
^IKüle de croton-tiglium.. IG gram.
— d'olive............. 125 —
Ammoniaque............ 125 —
Melangez les huiles, ajoutez l'alcali et agitez. Puissant revulsif.
X. 4S0. — Liniment antipsorique.
(lloll.)
^ Savon vert.............. 'ij gram.
Huile d'olive............ S5'l —
Foie de soufre.......... IG —
Faites dissoudre le savon dans l'liuilo,
ajoutez le sulfure de potasse et laissez
dissoudre.
N. 481. —Liniment antipsorique. (Bigot.)
^ Huile de lin............. Gi gram.
|
|||||||||
Huile de noix.....
Vinaigre.........
Fleur de soufre.. . Tabac en poudiv... Vort-de-gris......
|
1/i de litre.
32 gram. IG — 8 —
|
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F. s. a. Centre la gale du diien.
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|||||||||
N. 4Sb
|
Liniment antipsorique.
(Prange.)
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||||||||
f Huile de noix........... 500 gram.
Soufre sublime.......... SÜ —
Noix do galle pulvtirisee.. -10 —
Faites legerement tiedir I'lmile, ajoutez le soufre, laites-le dissoudre, mettez ensnite la noix de galle par petites portions, laissez digerer pendant une demi-heure, retirez du feu et employcz im-mediatement. Contro la gale du chien.
X. 436. — Liniment antipsorique.
(Prange.)
^Soufre sublime.......... 2^0 gram.
Iluilc d'olives............ 140 —
Fssence de ttrebenthine.. 2üü —
Delayez le soufre dans I'lmile et ajoutez 1'essence. Centre la gale du cheval.
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l'ommade citrine___1
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10
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— mercurielle .. )'
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MAGISTRAL ET OFFICINAL
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0Ü9
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\. 487. — Liniment antipsorlque.
(Morton.)
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X. 493. — Liniment anti-rhumatis-
inal. (Liiclcnow.)
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|||||||
'#9632;f Essonco de goudron. \
— do tei-fibcnlliinc. (nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;. , ,
„ ., . .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;gt; aa. part. egal.
Ilmle de choux.....| 'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; deg;
Flour do sonfre.....;
Unisscz lo soufre h riuiile ot ajoutez los deux essences. Centre la gale de tons les animaux.
V. 48S. — Liniment antipsorlque.
(Rainald.)
'If llitile do oado........... 2 part.
— de noix............ 1 —
Mrlangoz. Centre l'lierpes du clieval, accompagnd do domangcaisons.
\. i39. — Liniment antipsorique.
(Rcynal.)
^Goudron de houille...... 2 part.
Hails d'olives........... l —
Jlelangez. Apres la periüde de dessic-cation des affections pnstuleuses do la peau.
N. i9i). — Liniment antipsorique.
(I), ot L.)
^CHaile do lin............. 125 gram.
Pommade de nitrate do mercure.............. 32 —
' F. s. a.
N. 191. — Liniment antipsorique. iTToualt.)
If Sonfre sublime.......... iOO gram.
Terebenthine............ 125 —
Onguont mercuriel...... (i4 —
Huile do lin............ 500 —
Faites dissondre ä nne douce dudour la turebentliine dans I'builo, ajoutez sne-cessivoment le sonfre ot 1'ongucnt mercuriel. Gontre la gale du gros betail,
NT. 492. — Liniment antipsorique. (Uonteur Bourguignon.]
2iPoHdre de cliasse... )nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; .„„
^c ,. i i- /nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ! aa. 100 gram.
Soufre sublime.....jnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; B
Huile grasse............ 500 —
Melangez les doux poudros ot broyez-les avee un pen d'linile dans un mortier ousurun pürpliyre,dos-ecliez le melange au bain-marie, ruduisoz-le en poudre et incorjiorez-le dc nouveau avue le reste de l'huile.
|
^Ammoniaqae....
|
:!2 gram.
|
|||||
Essence de teiebentli. '
Alcoul camplire.....( ,
Huile do laurier.... ]' F. s. a. Un liniment. EUmmatisme chronique.
X..i9i. — Liniment anti-rhumatismal. (Oocteur Gucncau tit: Jlnssy.)
2CAlcool camphrä.......... (quot;i gram.
Essence do tcirebontliiiio,. 10 — Extrait de belladone..... 8 —
F. s. a. Centre le rhumatisme muscu-laire.
N. i'J 3. —Liniment anti-rhumatismal.
'#9632;'f lluilo d'olivos........... 250 gram.
Essence do törebonthine. CO —
Amnioniaqun........... 40 —
Teinture de cantliar..... 15 —
JMclez ot agilez fortemont. Boiteries et
doulcurs rliumatlsmales dos grandes
articulations.
X. 496. — Liniment anti-rhumatismal.
(Home.)
^Camphre............... #9632;', gram.
Essence de turebentliine.. 8 —
Savon vert..............nbsp; nbsp; nbsp; -IS —
Baume tranquillo........nbsp; nbsp; nbsp; l(i —
Cumin.................. 8 —
Carbonate d'ammuniaque. 'i — F. s. a. riliumatisme musculaire et
articulairo.
X. 197. — Liniment anti-rhumatismal.
(Do La Bi'rc-lilaiiic.)
|
^i
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2; Essence dc torebont.
llnile d'olives.....
Ammoniaque.....
|
aa.
|
46 gram. 10 —
|
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Teintnre d'opiam.
Jlelangez. Rhumatisme articulaire du chien.
x. 193. —Liniment anti-rhumatismal.
^JBaume tranquillo... \
|
|||||||
Huile camplnee.....
|
Part. 6gal.
|
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—nbsp; nbsp; do camomille.
—nbsp; nbsp; de jusquiame. )
(Cliomel et Reqnin.)
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700
|
FORMULA1RE RAISONN^
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r-1 -
|
N. 499. — Liniment resolutif et calmant. {Elouct.)
^Essence de li'Tebcnlliino.. 125 gram.
Ammoniaque liquide..... 100 —
Alcool camphri.......... 50 —
Mclcz. Contre los crampes qiii suivent
la redaction da la luxation dc la rutule.
N. 500. — Liniment dessiccatif. (SoUeysel.)
^Huiledelin........)
Alcool.............)aa- 82 gram.
Battcz !es doux liquides jusqu'ii melange parfait et appliquez do suite. Contre les crevasses.
|
N. üOJi. — Liniment irritant. (Boycr.)
^ Teinture do cantharidos..nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1 decil.
Huilo d'olivos...........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 2 —•
Goudron................nbsp; nbsp; nbsp; 50 gram.
Poudre de cantliarides...nbsp; nbsp; 0,5 diicig.
Bichlorure de mercure.. .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 2 gram.
K. s. a. (Analyse de AI. Lassaigue.)
-N. 500. — Liniment resolutif ou feu liquide. (Zuiidcl.)
^Cantliarides pulvoriseos. GO gram.
Camphre................ 40 —
Essence de terubentliiuo..nbsp; nbsp; nbsp;100 —
Huile d'aracliide.........nbsp; nbsp; GÜ0 —
|
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Chloroforme............. 10 —
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N.
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SOI. — Liniment diuretique.
(Smith.,
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Aceiate de niorphine... .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1 —
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üissolvez le sei de morphine dans un pen d liuile chaudo, le campbro dans
|
|||||||||
^Fcuilles seclies do\ tabac............/
reuilles seclies de di-1gitale............/
Extrait de scille.........
Essence do lerebeiitliin
|
12 gram.
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||||||||
['essence de terebentbine, melangoz a
|
|||||||||
I'liuilc, ajoutez les cantliarides et laissez en contact pendant buit jours.
|
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i gram. 4 —
|
Action resulutive ßnergique et ne lais-sant pas de trace.
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Jaunes d'eeufs...........
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Eau.....................
|
125 sram.
|
N. 507.
|
Liniment irritant.
(Feu anglais.)
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||||||
Faites infusrr U:s feuilles, passez avec expression, dissolvez l'extrait et ajoutez 1'essence incorporee anx jaunes d'ocufs.
En frictions suns rabdumen dans le cas d'ascito.
N. 502. — Liniment contre les brulures.
^Ilnile d'olivos............ 100 gram.
Eau de chaux............ 64 —
Extrait de Satorne....... 32 —
Ammoniaque............ 8 —
Mettez toutes ces substances dans un flacon bouchant ii rOmeri ct agitez vive-ment.
N. S03. — Liniment irritant et fondant. (Uoll.)
'If Pommade raercurielle___ Gi gram.
Ammoniaque liquide.)
Teinturcde canthar. jaaquot;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—
M6Iez et agitez dans un llacon.
X. 504. — Liniment irritant.
|
|||||||||
^ Essence do lavande...... G22 gram.
llnile d'olivos............ ;jr2 —
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Poudre de cambar... 1
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:!1 —
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— d'eupborbo. j'
Faites digeror ii une douce chaleur, pendant deux heures, les poudres dans I'liuile, ajoutez l'essenco ot remuez avant de mottre en boutoillc.
N. 508. — Liniment irritant. (Roll.)
^ Huile do laurier.... )nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; „,
Essence de terebcnt.laa- Gi S''am. Cantliarides pulv........ 10 gram.
Melez les deux liquides, ajoutez la poudre vesicantc et agitez ä plusieurs reprises.
N. 509. — Liniment irritant.
|
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'—#9632; Huile grasse........
Ammoniaque........
Teinture de canthar.
|
125 gram. (i4 —
32 —
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^
|
d'euphorbe. iquot;quot;1 5 ',art-Essence do terebentbino. 1 — Melez.
|
Essence de terebent. )
Alcool camplire.......... 10 —
F. s. a. Douleurs articulaircs an ciennes.
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MAGISTRAL ET OFFICINAL.
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701
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N. bio. — Liniment vesicant et rösolutlf. (Blanc (1).)
|
N. 515. — Savon anti-rhumatismal.
T- Savon.................. 22 gram.
fither..............)
Chloroforme........jaa- 8 —
Camphre............... 10 —
Essence do lavande....... 8 —
Dissolvoz. Donleurs rhumatismales.
N. 516. — Savon eamphr6. If Savon..............1
|
||||||||||||
|
|||||||||||||
^Cantharido piilv,
|
aa. 250 gram.
|
||||||||||||
Enphorbe pulv.. Essence de ti^rgbenthino.. 2000 —
—nbsp; nbsp; de lavande....... 5Ü0 —
lluile de lin............. 2500 —
M6Iez les essences et I'huile grasse,
ajoutez les poudres vesicantes, faites dig^rer an bain-marie pendant quatre ;gt; cinq lieures, laissez refroidir et passez. On pent, pour augmenter les proprickes r^solntiveset fondantes (loco feu,y ajou-tcr 100 h 300 grammes do teinture d'iodo. Faites des frictions methodiques sur les engorgements et turaeurs de tonto nature, cellos surtout dos articulations. des cartilages, des tendons, des os, des ganglions, etc.
If. 511. — Liniment anti-chorfeique ou de Chretien.
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|
Camphre.
Alcool. ...
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I
|
1 part
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8 — Dissolvoz. Bhamatisme.
N, 517. — Savon camphre.
2i Savon blanc.............nbsp; nbsp; nbsp; 00 gram.
Carbonate do potasse....nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;4 —
Alcool camphre..........nbsp; nbsp; 250 —
Dissolvez. Ilesolntif, etc.
iV. 818. - Savon antiarthrltlque.
y Savon blanc............. 125 gram.
Opium.................. 32 —
Camphre.........,...... C4 —
Essence de lavande...... 16 —
Alcool.................. 1000 —
Dissolvoz. En frictions arliculairos.
X. 519. — Savon de t^rebenthine.
(llertwi;,'.)
2C Savon vert............ O part.
Essence de tenibenlhine.. C —
Carbonate de polasse..... 1 —
Incorporez le sol dans le savon vert el ajoutez ressence ou opfirez en sens inverse. Excitant et resolulif. Sponges, vessigons, cors, etc. On pout y ojouter du camphre, de I'ammoniaqae, etc.
N, 520. — Savon opiaee.
#9632;if fluilo. d'olives............ 125 gram.
Teinture d'opium........ lt;;l —
|
|||||||||||||
'#9632;f Alcoolat do gonievrc___
Essence do giroflc... )
|
I'.'.'i gram. .'gt; gram.
|
||||||||||||
Beurre de muscade.. j IMelez. Centre la clioree du einen.
2deg; SAVONS COlll'OSKS.
\. Hi. — Savon ammoniaeal camphre. (Baume opodeUoch.)
#9632;^ Savon...................nbsp; nbsp; nbsp; ;)#9632;) gram.
Ammoniaquo............ s __
Camphre................ 24 __
Essence do thym.........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 2 —
—nbsp; nbsp; de romarin.......nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; s —
Alcool.................. 250 __
F. s. a. Rhumatisme. ff. ül3. — Savon antidartreux.
'•f Tointnro do Savon...... 250 gram,
Essence de teiebentliino.. 100 — Acetate do plomb pul... . 10 —
Meloz. Dlcerations darlrouscs. crevasses.
X. 514. —Savon antipsorlque.(IIertwig.)
'^ Savon vert.........\
Suie do clicmimjo.. ' aa. part. ^gal Essence do terebent. ) F. s. a. Contre la gale.
(t)/ourn. ve'ler. de Lyon, 1366, p. 177.
|
|||||||||||||
Savon blanc...........
|
1Ü
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||||||||||||
Dissolvoz 1c savon dans la teinture, versez dans un mortier et incorporez I'huilc.
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\.
|
|
il.
|
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|||||||||||||
Savon alcooliqae.
'4- Teinture de savon...,.. 32 gram.
lluile d'olives........... 4 —
Alcool................. 32 —
F. s. a. Agitez vivement. Engorgements tendineux anciens.
|
|||||||||||||
|
|||||||||||||
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||||||
702
|
roRMULAIRE RAISONiNE
|
|||||
|
||||||
^i
|
N. S22. — Savon irritant. (.Morion.)
If Suvoii blanc............ 125 gram.
Camphre...........,... 31 __
Alcoolrectifie...........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1 litre.
Ammoniaque liquide..... 1/2 —
^ Dissolvez le savou et le camphre dans 1'alcool, ajoutez I'ammoniaque, filtrcz.
N. 823. — Savon fondant iode. (Morion.)
|
X. d3ü. — Savon dessiccatif.
(De la Berc-BIaine.)
^ Savon vert.........)
Vert-de-gris........!aa- I0 Pavt'
Goudron de bois........ i part.
jMelangezoxactemcnt dans tin mortier. X. 331. — Savon compose.
r Savon................... 120 gram.
Camphre............... 32 —
Alcool.................. 1 litre
Ammoniaque............ 1/2 —
Dissolvez lo savon et lo camphre dans
I'alcool, ajoutez rammoniaque. On pent
lo rendro anodin on y ajoutant dc la teiu-
ture d'opium.
N. 532. — Savon antipsorique. (Jadelot.j
If lluile d'olives........... 320 gram.
Savon blanc............. 125 —
Sulfure de potasso....... 64 —
Dissolvez 1c savon et le sulfure de po-
tasse dans un peu d'eau, melez ä l'huile
par trituration,
\. 333. — Savon excitant resolutif.
^Savon blanc............. 32 gram.
Sei ammoniac.......... 26 —
Alcool.................. 125 —
Faitcs dissoudre lo savon dans I'alcool, ajoutez le sol. Engorgements froids. cors, etc.
N. 834. — Savon opiace.
'if lluile d'olives........... 125 gram,
Teinture d'opium....... 64 —
Savon blanc............. IG —
Dissolvez le savon dans la teinturo el
melangez ä 1'liuile.
N. 333. — Savon simple.
ü Teinture de savon....... 32 gram.
ITuile d'olives........... 4 —
Alcool.................. 32 —
F. s. a. Agitez vivement.
XXVUI. — POMMADES (I).
N. 336. — Onguent populeum ou pommade de peuplier.
^lionrgeon dc peupliers... 00 gram.
Axonge................. ISO gram.
Feuilles fraiclies de \ pavot, de jnsquiame, I do belladone, do mo-1' rolle, do joubarbe. /
(1) Ponr les pommades simples, voyoz le? articles spüciaux daus le corps de l'oavrage.
|
||||
y lode..................
Savon alcoolique.......
|
1 part. 8 —
|
|||||
Mölangez, Engorgements indolents.
N- 324, — Savon dessiccatif. (De la Bero-BIaine.)
% Sons-acc'tatc decuivre.. digram. Goudron............... 125 __
Savon vort............. 62 __
F. a, s. Gale recontG du cheval.
N. 623. — Savon de goudron. (Vlborg.)
^ Savon vort........)
Goudron..........(i'a- Pan- laquo;gal-
F. s. a. Appliquez chaud sur Ics parties atteintes de gale, primltivement bien ncttoyt'es.
N. 326. — Savon antipsorique. (Zundel.)
'X- Acide plienique brut... . 1500 gram.
Chaux vive.............. 11)00 __
Carbonate de soude..... 3000 —
Savon vert............. 3000 —
Incorporez et delayez dans 2G0 litres
d'oan tifede, pour 100 moutons galeux.
N. 327. — Savon compose.
'if Savon blanc............nbsp; nbsp; nbsp;\T,t gram.
Camphre............... 32 —
Essence dc terebentliinc.nbsp; nbsp; 600 — Melangez.
N. j2S. — Savon au sulfate de cuivre
'2f Sulfate de cuivre....... 32 gram.
Goudron............... 125 —
Savon vort............. 1Ö0 —
Fondoz ä uno douce chaleur et re-
nmez.
N. .329. — Savon goudronneux.
äGoudron................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 2 part.
Savon blanc.............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1 —
Farine do lin............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; q. s.
F. s. a. Contfe le crapaud.
|
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|||||||||||||||||||||||||
MAGISTRAL KT OFFICINAL.
|
703
|
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|
|||||||||||||||||||||||||
Faites fondro l'axonge et ajoutez los plantes et cliaull'uz jusqu'ä evap. do l'eau de vögßtation, passez (voy. Codex.)
If. S37. — Pommade antipsorique.
^Foio de soufre........... iOO gram.
Savon vert..........)
Pomm. mere, double. )**' im ~
Graisse do pore...... 2 k. 3(!(l —
Pulvöriscz le foie de soufro, broyez-Io avec la graisse, incorporoz ensuite la pommade mercurielle et le savon. Centre
la gal(! du clilen.
N. S38. — Pommade antipsorique.
^Cantbarides pulv........ GO gram.
Pommade mercurielle.... 100 — Goudron de bois......... 125 —
|
N. 'M'J. — Pommade antipsorique. (Pujol ct lionnet.)
|
||||||||||||||||||||||||
|
|||||||||||||||||||||||||
2iPoudro do cfivadille. ...
Alun calcine..........
Flour de soufre........
Huilo d'olives.........
|
100 gram. (U) — 40 — 1 litre.
|
||||||||||||||||||||||||
Faites digörcr pendant une lioure an bain-marie.
Effet infaillible d'apros los autcurs.
gt;' 344. — Pommade soufree composee. [Pbarm. pruss.l
|
|||||||||||||||||||||||||
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|||||||||||||||||||||||||
F. s. a. Affections psoriques anciennes
et robclles.
X. 545. — Pommade antipsorique.
(Vhcs.)
|
|||||||||||||||||||||||||
Huile.
|
|||||||||||||||||||||||||
|
|||||||||||||||||||||||||
Jlelangoz exactement. Cuntrc la
|
ralo
|
||||||||||||||||||||||||
du cheval.
N. 539. — Pommade antipsorique. (Codex.)
^Axongo.................nbsp; nbsp; nbsp;500 gran
Soufre sublime et lavcj____ 2Ö0 __
Sei ammoniac........... k; __
Aluu pulverise..........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;l(i —
Melez. Gale do tons los animaux.
|
|||||||||||||||||||||||||
|
|||||||||||||||||||||||||
^Soufre sublime..........
Sulfure d'antimoine.....
Fupliorbo pulverisee. i
|
64 gram. 32 —
8 gram.
|
||||||||||||||||||||||||
Poudre do cantliarid. j Axongo................. 600 gram.
Incorporez i froid. Centre la gale re-belle du cheval.
|
|||||||||||||||||||||||||
|
|||||||||||||||||||||||||
N. 540.
|
Pommade antipsorique.
(Rev.)
|
N. 546. #9632;
|
Pommade antipsorique. (BerjjeP'Perriere.)
|
||||||||||||||||||||||
^JPonim. mcrcur. simple
Flenr do soufre.......
Cantharidos pulver.. j Euphorbe — ) Savon vert...........
|
1 part.
|
||||||||||||||||||||||||
^Soufre sublime..........
Cantliarides pulv(5ris(5es..
Axougo.................
F. s. a. Gale du clicval.
|
10 gram. 60 —
|
1/2 -
|
|||||||||||||||||||||||
|
|||||||||||||||||||||||||
N. 641.
|
Pommade antipsorique.
(Caussö.)
|
F. s. a. Centre la gale du cheval.
N. 547. — Pommade centre le lichen du cheval.
(Marly et Causse fils.)
|
|||||||||||||||||||||||
^Sublime corrosif.. Procipite blanc.. Cantbarides pulv. Flour do soufre... Axongo..........
|
r
|
30
250
|
|||||||||||||||||||||||
'if I'ommado mercuOnguent vtisicat
|
iriel. 1
S aa. oire. )
|
1nbsp; nbsp; pan.
2nbsp; nbsp;part.
|
|||||||||||||||||||||||
Pommade soufroo... Incorporoz avec sohl
|
|||||||||||||||||||||||||
F. s. a. Centre l'affection psorique du cheval conmie sous le nom do phthiriase.
N. 542. — Pommade centre la gale du mouton. (Daabenton cl G.ispai'in.)
|
|||||||||||||||||||||||||
N. 548. •
|
Pommade antipsorique.
minerale.
|
||||||||||||||||||||||||
^Pommade citrine........nbsp; nbsp; nbsp;150 gram.
' Huile d'olives...........nbsp; nbsp; nbsp;100 —
Acetate do plomb cristal.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;20 —
Sulfate do zinc.......... 15 —
|
|||||||||||||||||||||||||
^Essonoedoterebeutli.
Axongo...........
F. s. a.
|
part. egal.
|
||||||||||||||||||||||||
|
|||||||||||||||||||||||||
|
||||||||
704
|
FOUMULAIRE
|
#9632; RAISONNK
N. 555. — Pommade antipsorique.
|
||||||
Taites foadre la pommade citrine h une douce clialeur et incorporez-y les sels pnlvörisös.
N. 549. — Pommade noire. (Bucr.)
^CharbondeboiSpulv.)aa par|._ 6gaK Axonge...........)
F. s. a. Contre la gale de tons les ani-tnaux et du cliieu en particulier.
N. 550. — Pommade alcallne. (l)evcrglo.)
2;Carbonate de soude...... 15 gram.
' Chaux eteinte........... 10 —
Axonge................. 10deg; —
F. s. a. Contre 1'herpes, etc.
N. 551. — Pommade antipsorique. (Lebas.)
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||||||||
^Soufre............
Chlorure do cbaux.
|
aa. 32 gram, . )
|
|||||||
F. s. a. Gale.
|
||||||||
X. 556. — Pommade anti-dartreuse.
(D'llocharcl )
If lodure do clilorure mercu-
reux......... ....... 1 gram.
Axonge................. 10 —
F. s. a. Efficace contre les dartres des animaux. (Reynal.)
if. 557. — Pommade antiprurigineuse.
If Alun...............j
Gampbre......____;aa. 32 gram.
Pommade mercor...
Axonge................. 250 —
F. s. a. Demangeaisons.
|
||||||||
|
||||||||
'#9632;if Mercure coulant...
|
aa. 600 gram.
|
|||||||
Sonfre sublime....
Cantharides pulver....... 300 -
Axonge.................3,000 -
Eteiguez le mercure dans une portion
de la graisse, incoi-porez ensuite le sou-
fre et les cantbarides.
N. 552. — Pommade antipsorique.
(I)e la Bere-Bliiinc.)
Jf Acide arsenieux........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;4 gram.
' Soufre sublime..........nbsp; nbsp; 200 —
Gondron...............nbsp; nbsp; 250 —
Huile de cade...........nbsp; nbsp; nbsp;125 —
F. s. a.
Nota. L'lmile de cade remplace, dans cette pommade, l'liuile do baleine qui est moins commune ot peut-etre moins efficace.
N. 553. — Autre. [Id.)
^Soufre sublime.......... 2i0 gram.
|
N.
|
ib-i. — Pommade de peuplier.
(I-ploup.)
|
||||||
^Axonge................. 26 part.
Sue de f. do jusq... \
—nbsp; do belladone... (
—nbsp; de pavot.......laa-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ' ~
—nbsp; dc mandragore. /
—nbsp; de morelle noire. .. 15 — Faitos fondre l'axonge, ajoutez les sues,
et cliauffi.'z jusqu'ä, ce quo 1'humidite ait disparu; ajoutez :
Bourgeons do peuplier sees ct concas-ses, G p. Laissez infuser pendant un jour et passez avec expression.
N. 559. — Pommade de laurier.
^F. fraiches de laur.. )nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;j
13aies de laurier.....j '
Axonge................. 2 —
Ucrasez les feuilles et los bales dans un
mortier; faites-les infuser dans 1'axonge,
et passez avec expression, fimolliente et
anodine.
N. 560. — Pommade de laurier com-
posee. (Zundel.)
^ Hnile do laurier......... 4 part.
Axonge................. 8 —
Sabine pulverisee........ 1/ —
lissence de lavaude...... 1/2 part.
Faites fondre le corps gras; ajoutez la poudre de sabine et laissez infuser jus-qu'ä refroidissement; ajoutez 1'essence
|
||||||||
Alun...............),
|
16
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Sulfate de zinc...
|
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Terebentbine.. ........ 64 —
Huile de cade........... 250 —
F. s. a.
N. 554. — Pommade antipsorique.
(Cazunave.)
|
||||||||
^Gondron.........
Pommade citrine. Axonge..........
|
. aa. 10 gram.
|
|||||||
F. s. a.
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MAGISTRAL ET OFFICINAL.
|
705
|
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et passez dans un Hnge fin. Contre les engoi-gements chroniques.
N. 361— Pommade dessiccative. (13laquo; d'artilleric.)
^Camphre............... 30 gram.
Acetate de plomb crist... 60 —
Jaunes d'oeufs........... ndeg; 2-
Dissolvez le camphre dans les jaunes d'ceufs, et ajoutez le sei. Plaies articu-laires avec ^coulement synovial.
N. 562. — Pommade contre les crevasses. (Do la Bere-Blaine.)
^Camphre............... 4 gram.
Acetate de plomb........ 2 —
Pommade mereurielle.... 32 —
F. s. a. Crevasses du jarret et du genou.
N. S63. — Pommade contre les eaux
auxjambes. (Debeaux.)
^Noix de gallo pulv.. Sulfate de zinc... — de culvre... ^ aa. 32 gram.
Litharge.........
Sous-acötate de cuiv.
|
quide k la pommade dans un mortier. En embrocations sur les crevasses cutan^es.
N. 567. — Pommade contre les herpes croüteux. (Leblanc.)
^Soufro sublimö..........nbsp; nbsp; nbsp; 60 gram.
Sulfure de potasse......nbsp; nbsp; nbsp; 30 —
Sei ammoniac..........nbsp; nbsp; nbsp; 30 __
Axonge................nbsp; nbsp; nbsp;180 —
F. s. a. Herpes rebelle.
N. 568— Pommade astringente.
^5 On guent egyptiac....... 240 gram.
Axonge................ 125 —
Sulfate de zinc......... 32 —
Faites fondre la graisse et ronguent Egyptiac dans le müme vase, et ajoutez le sulfate de zinc pulverise. On pent ega-lement opärer ä froid dans un mortier. Contre les eaux aux jambes du cheval.
N. 569. — Pommade astringente.
(Debeaux.)
^Noix de galle pulv.. \
Sulfate de zinc.....|
— de cuivre...) part. egal.
|
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|||||||
Litharge..., Sous-acetate decui
|
d
|
||||||||
Miel.............
|
q. s.
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F. s. a.
If. 664. — Pommade dessiccative.
^Sous-acetate de cuivre... 180 gram.
Alun caking........1
Sei ammoniac......)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;90 —
Camphre................ 15 —
Pommade de peuplier.... 770 — Pulvörisez los sels, le camphre avec un peu d'alcool; incorporez toutos ces substances a la pommade do peuplier.
If. 563. — Pommade dessiccative contre les eaux aux Jambes.
^ Sulfate de zinc.......... 30 gram.
Oxymellite cuivr. (egyp-
tiac).................. 240 —
Axonge................. 120 —
Incorporez le sei h, 1'egyptiac dans un mortier, ajoutez l'axonge, et broyezjus-qu'i ce que le melange soil bien intime.
N. 566. — Pommade de peuplier
saturnöe. (Rcvnal.)
^Extrait de Saturne. . ) Pommadedepeuplieri p ega'-Incorporez par petites portions le li-
Tabouiun, 3e Edition. — li-
|
Axonge................ q. s.
F. s. a. Mfimes usages que la precti-dente.
N. 570. —Pommade d'iodure de
plomb. {Kevnal.)
^lodure de plomb......... I quot;-ram.
Axonge................. (j __
F. s. a. Contre les ganglions de 1'augc et les tumefactions peu doulonreuses.
|
||||||||
N. 571.
|
- Pommade d'alun com-pos6e. (Morton.)
|
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#9632;^Alun pulverise......)
|
|||||||||
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gram.
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|||||||
Terebenthine.......(aa- t51
Axonge................. 95 —
Faites fondre les deux derniferes substances au bain-marie, ajoutez 1'alun quand le melange commence h se re-froidir.
N. 572. — Pommade dessiccative. (Eckel.)
^Axonge................nbsp; nbsp; M2 gram.
Essence de ter^benthine..nbsp; nbsp; nbsp; 35 —
Sous-acetate de cuivre...nbsp; nbsp; nbsp; 15 —
Sulfate de cuivre........ 15 —
43
|
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706
|
FORMULAIRE
|
RAISONNfi
Camphre................ 2 gram.
Axonge................. S2 —
F. s. a. Contre les engorgements lai-tnux des mamelles.
N. 580. — Pommade vösicante et fondante.
^TCantharides pulv6ris(5es.. 4 gram.
lodure de potassium..... 8 —
Axonge................. 32 —
Suif ou cire............. 26 —
Faites fondre les corps gras, incorporez les poudres au moment oü lo melange commence ä se figer.
N. 581. — Pommade fondante.
(Rousset.)
^lodure do potassium..... 1 gram.
Bichromate de potasse— ;i — Pommade mercurielle.... 64 — F. s. a. Cette pommade s'emploie sur
les engorgements articulaires,tendineux,
osseux, etc.
K. 582. — Pommade escharotlque.
(Solleysel.)
% Sulfure rouge de j
mercure.........'aa. 15 gram.
Sublimö corrosif.... )
Uuile de laurier.....j aa 240
Beurre frais........j
Incorporez les sols reduits en poudre dans I'lmile et le beurre. Boufons far-cineux.
N. 583. — Pommade arsenicale de Naples.
2£ Acide arsenifeux......... 30 gram.
Sulfure jaune d'ars.. jnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;.
Sublime corrosif.....(
Euphorbe en poudre..... 24 —
Pommade de laurier..... 20 —
Incorporez ;\ cbaud les sels et I'cu-
pliorbe dans la pommade de laurier.
Mcmes applications que la precedente.
N. 581. — Pommade arsenicale.
2/: Acide arsenieux en poudr. 1nbsp; nbsp;part. Sulfure jaune d'arsenic
pulverise............... 1nbsp; nbsp; —
Pommade de laurier...... 2nbsp; nbsp;—
F. s. a. une pommade dont lesnbsp; elTels
et les indications ressemblent ä ceux du
topique Terrat.
|
|||
F. s. a. Eaux aux jambes. Ulcferes de mauvaiso nature.
N. 573. — Pommade mercurielle
camphree.
Tf Pommade mercurielle... 2 part. Camphre............... 1 —
F. s. a. Tumeurs indureos et gangrß-neuses.
N. 574. — Pommade mercurielle soufr6e.
|
|||||
|
|||||
^Soufre................
Pommade mercur... 1 .
|
1 part. 1 —
|
||||
Axonge............j
F. s. a. Gale. Dartres.
N. 575. — Pommade d'iodure de potassium composöe.
#9632;•flodure de potass...-)aa_ s gram. Extrait de eigne.... j
Camplire............... 4 —
Axonge................. 32 —
Incorporez successivement le campbre, l'extrait et le set dans I'axonge. Preparnz de möme les pommades de bromure de potassium et de bi-iodure de mercure compostes.
N. 576. — Pommade rfesolutive.
^JMercure coulant.........nbsp; nbsp; nbsp; 10 gram.
Pommade de laurier.....nbsp; nbsp; nbsp; 24 —
Essence det^rebenthine..nbsp; nbsp; nbsp; 32 —
Cantbarides pulverisees..nbsp; nbsp; nbsp; 10 —
Incorporez le mercure änbsp; la graisso,
ajoutez la poudre de cantbarides et enfin
ressenco. Exostoses.
N. 577. — Pommade resolutive.
(Goux.)
|
|||||
'if Ongucnt vesicatoire. ) , — mercuriel.. j
Savon vert............
Incorporez ä froid.
|
part.
|
||||
N. 578. — Pommade fondante et anodine. (Hertwig.)
2£ Pommade campbree..... 4 gram.
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;mercurielle.:. 16 —
F. s. a. Induration des mainelles et des testicules.
N. 579. — Pommade fondante
(Guöneau de Mussy.)
|
|||||
2i Sei ammoniac.
|
2 gram.
|
||||
|
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|
|||||||
MAGISTRAL ET OFFICINAL.
|
707
|
||||||
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|||||||
2
|
K. 685. — Pommade öpispastiqne verte.
^ Cantliarides pulv^risees.. 32 gram. Pommade de peuplier.... 8quot;5 — Cirejaune.............. 125 —
Op^rez comme pri5c6demment. Mßmes applications.
x. asc. — Pommade v6sicante de Vlenne (noil).
1 part.
i —
|
Euphorbe............... 25 gram.
Vert-de-gris............. ]5 __
Axonge................. 150 —
F. s. a. une pommade dont on fera des frictions sur la liernie inguinale des poulains.
x. 592. — Pommade vösicante.
(Fischer.)
2^ Cantliarides pulverisees.. CO gram.
fimetique............... 3 —
Huile de laurier......... 120 —
Axonge................. 180 —
F. s. a. Tumours synovlales.
y. 593. —Pommade veslcante. (P.-T.)
|
|||||
Essence de terebent. ) aa
Dissolvez I'luiile dans I'essenco ajoutez la poudre de cantharides.
|
et
|
||||||
X. 5S7. — Pommade. irritante et veslcante. (Gellii.)
If Soufre sublimt;.....)
Axonge............j aa- raquo;0 gram.
Cantliarides pulverisees.. 24 — F. s. a. Contre les herpes et les
dartres ulc^reuses du gros betail.
X. 588. — Pommade cath6rsect;tique.
(Approuvde par le gomernement.)
^Acidearsenieux pulverise. 4 gram. Sulfure rouge de raercure. 2 — Axonge................. 32 —
Incorporez avec beaucoup de soin les poudres dans I'axonge. Pour cauteriser les boutons et les ulcferes fardneux.
X. S89. — Pommade Irritante.
(Eckel.)
|
|||||||
2i Cantliarides pulv... )
Emetique..........i a'
Terebenthine.......]
|
1 part. 4 —
|
||||||
Axonge.............)ai
Incorporez h (void.
|
|||||||
\'. 594. — Pommade cantharidee.
(Morton.)
¥ Cantliarides pulver.. )
Terebenthine.......jaa-nbsp; nbsp; nbsp; la gram-
Axonge.................nbsp; nbsp; nbsp; 62 —
Faites fondre la graisse etnbsp; la terebenthine h une douce chaleur,nbsp; nbsp;ajoutez les cantharides.
x. 695. — Pommade vesicante.
^ fimetique pulverise...... 8 gram.
Sublime corrosif......... 2 —
Axonge.................. 32 __
F. s. a. Pour remplacer la pommade stibiee comme plus aclive.
X. 596. — Pommade vesicante.
If fimetique pulverise...... 8 gram.
Huile de croton tiglium.. I — Axonge................. 32 __
F. s. a. Memes indications.
N. 597. — Pommade caustlque.
(13= d'artillerie.)
^Sublime corrosif......... 3 gram.
Axonge................. 15 _
F. s. a. Plaies et fistules avec carie.
N. 598. — Pommade caustlque.
(Stoirig.)
|
|||||||
If Essence de terebent. Huile de laurier.... Eupborbe pulverisee.
|
105 gram. 11 —
|
||||||
Cantliarides pulviir..
F. s. a. Engorgements clironiques de la peau et du tissu cellulairc sous cu-tane.
x. 590. — Pommade Irritante.
(Kulm).
2f Cantliarides pulverisees.. 8 gram.
Eraetique............... G __
Essence de terebenthine. 8 —
Axonge.................nbsp; nbsp; nbsp; 32 —
F. s, a. une pommade dont on fric-tionnera le dessous du veiitre dans le cas de coliques graves.
N. 691. — Pommade Irritante.
(Folen.)
7f Cantliarides pulverisees.. 10 gram.
|
|||||||
quot;if Goudron.
|
2 part.
|
||||||
|
|||||||
|
|||||||||
708
Essence de törßbent. Acide chlorliydrique. Sulfate de cuivre....
|
FORMÜLAIRE RAISONNt
|
||||||||
1 part. 4 —
|
N. 60B. — Pommade antlfarcineuse.
(Lelong.)
^ Sublimö corrosif........ 30 gram.
Pommade mercurielle.... 240 —
Onguent vösicatoire..... 600 —
Huile de laurier......... 150 —
Cire jaune.............. 90 —
Faites fondre la cire et ajoutez suc-
cessivement la pommadej l'onguent et le
sublime corrosif.
N. 606. — Pommade antlfarcineuse.
(De la Bere-Blaine.)
|
||||||||
F. s. a. Contra le pißtin.
|
|||||||||
N. 599. — Pommade vesicante. (Chabert.)
^Huile de laurier......... 125 gram.
Euphorbe pulvörisee.)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; „0 __
Cantharides pulver.. )
F. s. a. N. 600. — Pommade antip6diculaire.
quot;if Poudre de Rousselot..... 5 gram.
Axonge.................. 12 —
F. s. a. Contve les ricins sur les vo-lailles ou sur d'autres animaux.
N. 601. — Pommade parasiticide. (Robert Read.)
•if. Goudron................ 352 gram.
Essence de t^rebenlhine. C2 — Axonge................. 190 —
Incovporez ces substances entre elles ii chaud, en n'ajoutant l'essence que quand le melange commence iraquo; se re-froldir. Centre les hematopinus de la peau des veaux.
Ni 602. — Pommade parasiticide. (Cltoent.)
^ Cantharides pulverisees.. 15 gram.
Sulfate de zinc.......... 35 —
Axonge................. laquo;OO —
F. s. a. Centre la gale du chien.
N. 603. — Pommade parasiticide.
^: Vinaigre...........j
|
|||||||||
y Sublim^ corrosif........
Cantharides pulv___j
Ter^benth. ordin... ) Essence de täreben- ]
thine............. #9632; aa
|
1 gram. IG —
125 —
|
||||||||
Axonge.............)
Incorporez.
|
|||||||||
N. 607. — Pommade antlfarcineuse.
|
|||||||||
2^ Vert-de-gris.
Realgar.....
|
' quot; ! aa. 32 gram.
|
||||||||
|
|||||||||
Camphrc. ... Axonge.....
|
' aa.
|
8 -
|
|||||||
200 —
|
|||||||||
Incorporez exaetement apres pulverisation des matteres solides.
|
|||||||||
N. b08. — Pommade antlfarcineuse.
2f Sublime corrosif......)
Oxyde rouge de mere. ? aa. 16 gram.
Cantharides pulv___)
|
|||||||||
Vert-de-gris.......
|
32 —
|
||||||||
Orpiment.........
Basilicum............... 125
Incorporez.
|
|||||||||
|
|||||||||
Staplüsaigre pulver.
|
aa. 30 gram.
|
N. 609.
|
Pommade antlfarcineuse.
(Solleysel.)
|
||||||
Miel..............
Sonfre sublime.....
Huile d'olives........... 60 -
F. s. a. Centre les poux de tous animaux.
|
|
||||||||
|
|||||||||
los
|
^ Realgar............
Sublime corrosif....
Acide arsenieux.....
|
aa. 64 — aa. 32 —
|
|||||||
n. 604. — Pommade ou toplque contre le farcin. (Chabert.)
#9632;Jf Onguent basilicum...... 32 gram.
Sublime corrosif-----\
Eupliorbe pulv......!_ 8 _
Cantharides pulv... .1 Essence de t^rebentli. / Incorporez ä froid.
|
Euphorhe pulv......
Huile de laurier......... 250 —
Incorporez. Origine du topique Terrat.
XXIX. — DES CfiRATS.
N. 610. — C6rat simple.
^Cire.................... 125 —
Huile d'olives............ 375 —
|
||||||||
|
|||||||||
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|||||||
|
|||||||
Faites fondre la cire d
|
MAGISTRAL ET OFFICINAL XXX.
|
709
|
|||||
douce temperature, versez dans un mor-tier et triturez jusqu'ä refroidissement complet.
N. 611. — Cerat antipntride. (Guersant.)
^C^rat simple............ 32 gram.
Chlorure de soude....... 4 —
F. s. a. Centre les plaies blafardes, gangr^neuses, etc.
x. 612. — C6rat arsenical. (D. et 1.)
^C6rat simple............ 32 gram.
Acide ars^nieux......... 8 —
F. s. a. Affections psoriques et herpö-laquo;iques des carnivores.
N. 613. — Cerat amidonne.
-^Cirat simple............ 32gram.
Amidon................ 16 —
F. s. a. fSrysipfele, Erosions, gerfures, ars et aines frayes, etc.
N. 614. — C6rat belladone.
IJiCerat siipple............ 32 gram.
Extrait de belladone..... 8 —
F. s. a. Constriction spasmodique du sphincter, de la pupille, du col de la ves-sie, de la matrice, etc.
N. 61S. — Gerat de bianc de baieine.
(Favre.)
Ä Cerat simple............ 32 gram.
Blanc de baleine......... 4 —
F. s. a. GerQures du mamelon.
N. 616. — Cerat ophthalmiqne.
2£Cerat simple............ 32 gram.
Bioxyde de mercure. 1
Camphre...........! aa. 4 —
Safran.............)
F. s. a. Ophthalmies chroniques. \. 617. — C6rat stöarique. (Barbin.)
^iAcidc stamp;rique......... 180 gram.
Huile d'amandes douces.. 500 —
F. s. a. Succßdanö du cörat simple.
|
ONGUENTS.
1deg; ONGOENTS ViSICATOIRES OU
£PISPASnQUES.
N.6I8. —' gt; iguent basilieum allemand. (Roll.)
^iCire jaune.....
Suif...........
|
||||||
T6röbentlune...
|
aa.
|
1 part.
|
|||||
Poix resine. ... — noire.....
Huile grasse............
Faites fondre les matiferes solides, ajou-tez I'lmile et agitez jusqu'ä entier refroidissement.
N. 019. — Onguent epispastique.
2^0nguent basilieum.. )nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; r.„
Pomm.depeuplier..faa-nbsp; nbsp; ^ gv^m. Cantharides pulv^risSes.. 32 — Mamp;angez par trituration.
X. 620. —Onguent fondant de Lebas.
^iOnguent v^sicatoire..... 500 gram.
Pommade mercur. double. 250 —
Savon vert.............. 125 —
Huile de laurier......... 1C0 —
Cire jaune.............. 100 —
Faites fondre la cire, et ajoutez suc-
cessivement les autres substances. M6Iez
avec soin. Ganglions engorges, tnmeurs
indolentes.
N. 621. — Onguent v6sicatoIre allemand.
2C Cantharides pulv^r.. i
Tamp;öbenthine.......(aa. part. egal.
Axonge............I
Mölez b. froid dans un mortier.
N. 622. — Onguent vösicatoire. (Rev.)
^Onguent basilieum...... 500 gram.
(Cantharides pulv^risiJes.. 50 — Euphorbe.............. 60 —
Incorporez les poudres an basilieum ä froid, dans un mortier. M6mes cas que le vösicatoire ordinaire.
N. 623. — Onguent vösicatolre.
(Hildach.)
^Cantharides pulv^r..)
Tamp;^benthine.......[ aa. part, e'gal.
Axonge............ )
M61ez exactement.
|
|
||||||
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|||||||
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||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
710
X. Ciii. #9632;
|
FORMULA1RE HAISONiSfe
|
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Onguent vesicatolre
(Chabert.)
|
N.630.— Onguentvesicatolre anglais-
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
2£ Gantliarides pulvfir.. /
|
1 part.
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Tfirebentbine. Axonge.
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
^Ongncnt basilicum...... 32 gram.
Cantbarides pulver.. j Euphorbe..........I
Sublime con-osif.... I :la-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—
Essence delerebentli. / Melez et incorporezexactement; contra les tumeurs et les plaies gangi-eneusos.
N. 6i''lt;. — Onguent v6sicatoire pour
les bates bovines. {Pearson-
Feriruson.)
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Fondez la graisse ct la terebentliine an bain-marie, et ajontez la cantliarido.
Jf. 631. — Onguent stibie.
^Emetique pulverise...... 1 part.
Onguent basilicum...... 2 —
llelangez ct incorporez avee soin. Tn-nieurs et engorgements.
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
2iCantliarides pulverisees.. Hnile do croton tiglium..
Tei-ubcntliine...........
Axonge.................
F. s. a.
|
138 gram.
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
32 — 500 —
|
N. 032. — Onguent de Lltteau
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
'2iScammoni;e.. .. Gantliarides....
|
' aa.
|
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
|
|
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
|
gram.
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
N. 620.
|
- Onguent vösicatoire.
(De la Bere-Blaiuc.)
|
HellcHiore noil'..
Sulfate de zinc......,'
Teiebentbine........... Ci
Qnatre onguents........ 32
F. s. a.
N. 033. — Autre, reformö.
a: Quai re onguents___)
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
^C.Cäntharides pulverisees.. 32 gram. Essence de terebenlliine. 12i — Terebeiubine........... 32 —
Faites uD niülange liomogene.
X. 627. — Onguent v6sieatoire. (Buor.)
^Cire.................... GOO gram.
Poix noire..........1nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; „.„
aa. 200 — —#9632; resine........)
Huile grasse............ 1200 —
Gantliarides pulvurisees.. 800 —
F. s. a.
X. 62'. — Onguent vesicatolre diaphoretique ou fondant.
(Ue la Berc-Blaiue.}
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V. s. a. (Lecoq, deBayeux, Memoives da la Socicte vitirtnaire du Calvados.)
N. 03i. — Onguent irritant. {Leloujr.
'If Onguent vesicatolre.....nbsp; nbsp; 500 gram.
Pommade mercur. double.nbsp; nbsp; 240 —
Savon vert...............nbsp; nbsp; nbsp; 00 —
lluile de laurier.........nbsp; nbsp; 150 —
Giro jaune..............nbsp; nbsp; nbsp; 90 —
Sublime corrosif........nbsp; nbsp; nbsp; 30 —
Fondez la cire i une douce cllaleur, ajoutez I'liuile et la pommade, retirez du feu, et ajoutez la pommade etle sublime.
N. 635. — Onguent irritant et caustlque. (Ouzel.)
a: Onguent basilicum...... 250 gram.
Sublime corrosif......... 6 —
Cantbarides pulverisees.. q. s,
F. s. a. Tumeurs charbonneuscs.
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^Sublime corrosif......
Gantliarides pulver.. ]i
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1 gram. 10 —
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Teivbenlliine .
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#9632; )
Essencedeterebentb. i
i (i
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, aa. 125 — Axonge............)
Melangez intimement ä cliaud, ot ap-
pliquez sur les tumeurs indülentes, les
exostoses diverses, etc.
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N. 629. — Onguent vesicant.
^ßmelique...............
Gantliarides pulver.. )_
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(Walch.) 3 part. 1 —
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Enpboibe..........)'
Onguent basilicum...... 8 —
Essence de terebentliiiio.. q. s. F. s. a. Gontre la peripneumonie dn gros betail.
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MAGISTRAL ET OFFICINAL.
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711
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Kr. 836. — Onguent v6slcant. (Larroque.)
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N. 643. — Onguent de pled (Prangt)
^Huile d'olives........... ö'JO gram.
Terebenthine........... 3O0 --
Poix resine............. 500 —
F. s. a.
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^Cantharides pulvfir
Euphorbe.........
Terebenthine.......inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; „, _
Essence de lavande. j
— de terebenthine. 500 — F. s. a. Pour remplacor le feu anglais.
Is'. 637. — Onguent vesicant pour le
mouton. (i'a-vre.)
^Cantharides pulver......nbsp; nbsp; 210 gram.
Euphorbe............... 30 —
Poix noire.............. 36 —
TCrebenthine........... 28 —
Cerat simple lave........ 20 —
F. s. a. Contre les maladies de poitrine
des bcles ii laine.
2deg; onguepits de pied.
.V. 638. — Onguent de pied. (Hertwig.)
#9632;^Goudron...............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;3nbsp; nbsp;part.
Cire jaune..............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2nbsp; nbsp; —
Suif....................nbsp; nbsp; nbsp; 24nbsp; nbsp; —
Fondez ensemble.
N. 639. — Onguent de pied. (Lord Pembrock.)
^CHaile de pied de boeuf. . 32 gram. ' Terebenthine........... 500 —
Cire jaune............. 300 —
Fondez la cire et la terebenthine et ajoutez I'huile.
N. 640. — Ongaent de pled. (Bourgelai.) ^Huile grasse.......\
Cire jaune..........|
Axongo............gt;aa. part. ögal.
Terebenthine.......I
Miel.............../
F. s. a. Contre la rigidity de la corne.
N. 641. — Onguent de pled. {Bracy-Clark.)
Suif.................... 200 gram.
Cire jaune.............. 13 —
Goudron................ 25 —
F. s. a.
N. 642. — Onguent de pled. (Vatel.) ^CHuile d'olives.. .
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N. 644.
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Onguent de pied. (Delafond et Lassaigae.)
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^Cire jaune.......
Axonge..........
Huile d'olives......inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;, .
Terebenthine.......Jaa. part. 6gal.
Huile de pied de boeuf 1 on miel..........j
Faites fundre la cire, l'axonge et la terebenthine; retirez du feu et ajoutez I'huile et le miel par petites portions.
N. 645. — Onguent de pied. (Bouchardat.)
If Huile grasse.......\
Cire juune.........(aa. 1 part.
Terebenthine.......)
Axonge................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2 —
F. s. a.
N. 640. — Autreplus economlque.
^dGraisse de cheval........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;4 part.
Cire jaune..............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1 —
Galipot.................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 2 —
F. s. a.
X. 647. — Onguent de pied, formule simple.
^ Huile grasse.......1
Cire jaune..........jaa. part. egal.
Terebenthine.......)
F. s. a.
N. 648. — Onguent de pled. (Gross.)
^ Cire jaune..............nbsp; nbsp; nbsp; 20 gram.
Terebenthine...........nbsp; nbsp; nbsp; 20 —
Axonge.................nbsp; nbsp; nbsp; 21 —
Huile de lin............nbsp; nbsp; nbsp; 38 —
F. s. a.
N. 649. — Onguent de pled. (Miles.)
|
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^Axonge................. 6 part.
Goudron...........i
Miel............... aa. 1 —
Cire jaune.........)
F. s. a.
N. 050. — Onguent de pled vesicant. (Ch. Bernard.)
^fGoudron de bois........ 4 part.
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Cire.
Axonge......
Poix resine... Terebenthine.
Miel..........
F. s. a.
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. aa. part. egal.
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712
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FORMULA.IRE RAISONNÄ
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Onguent vfisicatoire...... 1 part.
Incorporez ä froid. Contre I'eacaste-lure, les talons semis, le pied dörobe, la come sfeche et cassante, la fourchette sfeclie et atrophiäe, etc.
3deg; Onguents divers. N. 6S1. — Ongruent antipsorique.
|
Huile de p^trole..........nbsp; nbsp; nbsp; 32 gram.
Camphre...............nbsp; nbsp; nbsp; IG —
Sei ammoniac........... 8 —
Axonge.................nbsp; nbsp; l^S —
F. s. a. Plaies indulges.
N, 656. — Onguent digestif mercuriel.
(Codcac.)
^Onguentdigestifsim-1
pie.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;gt; part. egal.
Pomm. mercurielle.. )
Incorporez i froid. ülceres et creTasses ä. bords calleux.
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^iJPoix noire.....
|
aa. 500 gram.
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Axonge........
Goudron............i
Huile de cade......j aa- 250 —
Snufre sublimö.......... 500 gram.
Cantliarides pulvfir...... 50 —
Faites fondro la resine et l'axonge, et
incorporez successivoment les autres
substances.
N. 652. — Ongruent antipsorique.
(Viborg.)
^Goudron...........)
Savon vert.........\™- 16 gram-
Hellt'bore pulvörisö...... 4 —
Mßlangez lo goudron et le savon vert
ot incorporez la poudre.
N. 633. — Ongaent antiberpötique.
(Hertwig.)
^Goudron................ ]G gram.
Essenctjdeterebenth. )
Calomel............]aa- 8 —
Axonge................. 45 —
MSlangez I'axongo avec le goudron, iHendez le melange avec l'essence, ct incorporez le calomel. Dartres atoniques.
N. 65i. — Ongruent antipsorique. (Abildgaard.)
iCFleur de soufre......... 90 gram.
Poudre de cantliarides... 60 — Essence de terebenthine. 150 —
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N. 6S7.
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Onguent digestif de Wolsteln.
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2i T(5r6bentliine........... C4 gram.
Essence de tßröbonthine. IC —
Jaunes d'oeufs........... n0 8.
Eau de cliaux........— 250 gram.
Incorporez les jaunes d'oeufs i la töri-bentliine, ajoutez successivement l'essence et l'eau calcaire.
N. 658. — Onguent digestif compose.
(Lafosse.)
^Terebenthine...........nbsp; nbsp; 200 gram.
Jaunes d'oeufs...........nbsp; nbsp; ndeg; 4.
Onguent basilienm......nbsp; nbsp; nbsp; Ci gram.
Operez ä froid.
N. 659. — Onguent d'AItheea. (Codex.)
^{Huile de fenu-grec...... 1000 gram.
Cire jaune.............. 240 —
Poix räsine........./
Terfbentliine.......j aa' 120 —
Faites fondre la poix et la cire, ajoutez successivement la terebenthine et l'huile. Adoucissaut.
N. 660. — Ongruent d'Arcseus.
^Suif demouton.......... looo gram.
Terebenthine.......)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; _.„
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Alun calcin^...........)
|
60
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Pommade de laurier.... j
Huile de lin............. 500 —
Faites chauffer l'huile de lin et mettez digerer le soufre et les cantliarides jus-qu'ä refroidissement; ajoutcz successi-vement l'essence, la pommade et Falun. Contre la gale de l'encolure et de la queue.
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||||||
Resine eiemi....
Graisse de porc......... 500 —
Faites fondre le suif, la resine et l'axonge, ajoutez la terebenthine, et agi-tez jusqu'ä ce que le tout seit refroidi. Contre les plaies blafardes dont la suppuration est sereuse.
N. 661. — Onguent pour les ulcöres de la tgte du mouton. (Clatcr.)
^ Poix noire.............. 786 gram.
|
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TS. 655. — Onguent rösolutif vert.
(Hertwig.)
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^Fiel de boenf.......|
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aa. 45 gram.
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Savon vert.....
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MAGISTRAL ET OFFICINAL
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713
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Goudroa...........(
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aa. 190 gram
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N. 667. — Charge rösolutlve et fortiflante.
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Fleur de soufre.....I'
F. s. a. N. 662. — Onguent anti-charbonneux. ^ Sublim^ corrosif......... 15 gram,
Ongdent basilicum...... 30 —
Incorporez h. froid. Contre la pustule maligne et les tumeurs cliarbonneuses.
XXXI. — CHARGES. \. 663. — Charge rösolutive.
^ Puix de Dourgogne..... 250 gram.
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^ Goudron............... 250 gram.
Suif...............\
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Galipot............
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gt; aa. 125 gram.
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Essence de t6re-benthine........
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F. s. a.
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N. 668. — Charge contentive.
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^ Goudron..........I
Poix noire.........) part. ^gal.
— resine........I
F. s. a. Fractures, entorses.
.v. 669. — Charge contre les cors.
#9632;^ Cire jaune.............nbsp; nbsp; 250 gram.
Terebentbine...........nbsp; nbsp; nbsp; CO —
Poix de Bourgogne....nbsp; nbsp; nbsp; 32 —
Acetate de cuivre....... 10 —
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Huile grasse,
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90
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Essence de t^rebent Faites fondre la poix dans I'huile a, line douce chaleur; ajoutez I'essence en rctirant du feu.
IE 66i. — Charge simple. ^ Poix noire............. 120 gram.
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T^rebenthine.
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____ 30 —
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Faites fondre !a poix et Incorporez la ter^benthine.
N. 665. — Charge rösolutlve.
^ Ter^benthine.......... 180 —
Huile de laurier.... 1nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ..
„nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; , , , ! aa. 90 —
Lssence de lavande. )
Opi^rez ä froid dans un mortier.
N. 666. — Charge resolutive ammoniacale.
^ Terebentbine......j
Alcool camping___gt; aa. 00 gram.
Ammoniaque......\
F. s. a.
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F. s. a.
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Nquot;. 670.
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Charge Irrltante.
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?f Cantharides pulverisees.nbsp; nbsp; 400 gram.
Poix de Bourgogne......nbsp; nbsp; 350 —
Eupliorbe pulv(5risee....nbsp; nbsp; 100 —
Mastic pulverise... \
Sl0Phal(\e:........(aa. 200 -
Terebentbine......l
Terre argilouse.....)
F. s. a. Une charge. Paralysie des lombes.
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i
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#9632;
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#9632;
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#9632; : -
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.trllOl . .
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,#9632;:#9632;#9632;•,
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#9632; :
MEMORIAL THERAPEUTIQUE
#9632; #9632;
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INDICATION DES MEDICAMENTS EMPLOYES DANS LE TRAITEMENT DE CIIAQUE MALADIE EXTERNE OU INTERNE.
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Abces climuls, froids ct par congcx-tiun: suif, 1, 248 ; sublime corrosif,
I,nbsp; 520; iode, II, 182 (1). Acrobustite : eau de Rabel, I, 480;
acide azotique, I, iS4; nitrate d'ar-gent, I, 493. A-dynamie : limonadc sulfurique, I, 2ü2 ; viaaigre, I, 2(j8 ; alun, I, 29quot; ; phosphore, I, 5G8 ; angelique, I, 597; cannelle, I, C0:i ; absinthe, I, CIS ; arnica, I, C22; pyrfethre, I, C23; serpon-taire, I, G3I ; acide prussique, I, C83; ether, I, 7G3; ^corce de saule, II, 71; marrube blanc, II, 92; quinquina,
II,nbsp; nbsp;88.
A-galaxie : semenccs aromatiques des ombulliferes et surtout do fenouil, I, COO; cascarille, I, C32; kermfes, II, 412.
Agravee : hydrotherapic, I, 153 ; sul-fate de fer, I, 305; acetate de plomb, I, 325 ; chlorhydratü d'ammoniaquc, I, CGI ; chlorure do sodium, II, 234 ; carbonate do potasse, II, 428.
Albugo : sulfate do zinc ; I, 300 ; acido tannique, I, 337 ; nitrate d'argent, I, 491 ; potasse, I, 52G; bioxyde de mer-curo, II, 150.
Anasarque : hydrothärapio, I, 151 ; limonado nitrique, I, 2G2 ; perchlorurc de for, I, 31C; phosphore, I, CG9; bales de genifevre, I, C27; serpen-taire, I, 631 ; raifort sauvage, I, G34; digitale, I, 734; camphre, I, 797;
|
gentianc, II, C9 ; quinquina, II, 8S ; erfeme de tartre soluble, II, 310; sul-fure de potasse, II, 397 ; scillo maritime, II, 443; essence do tt5rebon-thine, II, 4C1. Angine fharyngie : vapour d'eau, I, 132; miel, I, 201 ; lait, I, 227 ; corps gras, I, 235 ; alun, I, 29C ; calomel, II, 140 ; kermis, II, 411.
—nbsp; nbsp; Idrynyen: vapour d'oau, I, 132: miel, I, 20]; reglisse, I, 203 ; gbmme, 1,210; mucilage, I, 211; lait, I, 228; corps gras, I, 235.
—nbsp; nbsp;couenneuse : borax, I, 390; alun. I, 39C ; cantharides et leurs preparations, I, 4GI ; acide chlorhy-drique, I, 410; ammoniaqno, I, 655; opium, I, CC2 ; acide prussiquo.
I,nbsp; nbsp;G82; mercure, 11, 132; calomel,
II,nbsp; nbsp; 140; soufre, II, 392; kermfes, II, 411.
—nbsp; striduleuse: vapeur d'eau, I, 132; alun, I, 29G ; sulfate de zinc, 1, 301; acide prussique, I, G83; bolladone,
I,nbsp; 702; anesth^siques; I, 756; calomel, II, 141 ; emcitique, II, 2C9; aloüs,
II,nbsp; 355.
—nbsp; nbsp;gangrdnemc : alun, I, 298; hello-bore blanc, I, 445; acetate d'ammo-niaque, I, 562; quinquina, II, 89; calomel, II, 140; chlore, II, 2(7; chlorure de potasse, II, 22G ; emitique, II, 273 ; sulfure de potasse, II, 397.
Ankylose : hydrotherapie, I, 152. Aphthes.: corps gras, I, 224; limonado nitrique, I, 202; oxycrat, I, 267 ;
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(1) Les chifi'res remains I et II indiquont le volume de I'ouvrage.
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MEMORIAL THERAPEÜTJQÜE.
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715
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crfeme de tartre, I, 210; borax, I, 290; alun, I, 296; Sulfate de zinc, I, 3')I; acetate de plomb, I, 305; acide taniüfiue, I, 337; ^corce de diene, I, 344 ; snie, I, 307, acide phenique, I, 38quot;; eau de Rabel, I, 480; acide cblorhydriquej I, 480; nitrate d'ar-gent, I, 493: chlore, II, 217 ; clilorure de chaux, II, 223; clilorure de po-tasse, II, 22G; sureau, II, 414 ; essence de terebentliine, II, 464 ; luiile em-pyroumatique, II, 500.
Apoplexie : chlorhydrate d'ammo-niaijue, I, 5C0; cubfebe, I, 608; des sereusos, bryone, II, 303.
Arterite : acetate de plomb, I, 325.
Arthrite : glace, I, 130; liydrothera-pio, I, 152; potasse, I, 527; opium, I, CCi ; acide prussique, I, 082; bella-done, I, quot;05; camplire, I, 801 ; eme-tique, II, 273; nitrate de potasse, II. , 438.
Ascite : lait, I, 228; raifort sauvage, I, 034; digitale, I, 734 ; iode, II, 192; scille, II, 443. — D'autres medicaments seront indiques Ji Tarticlo Hy-dropisie.
Asphyxia : vinaigre, I, 2C8; mou-täi'de ä l'exterieur, I, 414; eüphorbe, I, 420; ammoniaque, I, 555; tabac en fumigations, I, 723; chlore, II, 217; essence de terebentliine, JI, 400.
Asthme : voir ii l'articlc Pousse.
Ataxie : cannclle, I, 003; acide prussique; I, 083; marrube blanc, 11,92; quinquina, II, 89.
Avortement : sulfatc de fer, I, 300 ; opium, I, 003.
B
Bezoards : corps gras, I, 235; clilorure de sodium, II, 235; huilc de ricin, II, 315; alofes, II, 350; huile de croton tiglium, II, 375; carbonate de potasse, II, 427 ; savon, II, 431; essence de terebentliine, II, 460.
Bleime : hydrotherapie, I, 153; creosote, I, 354; cantharides et preparations canthai'idees, I, 404,
Blennorrhagie : creosote, 1,355; cu-bebe, 1,608 ;baume de copahu, II, 471.
Boiterie lt;le t'cpau/e: hydrotherapie, I, 152 ; huile de laurier, I, 245 ; cantharides et preparations cantharidees, I, 463 ; sublime corrosif, I, 520; acide
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arsenieux, I, 534; ammoniaque, 1,555; essences diverses, I, 588; essence de terebentliine, II, 405.
Bronchites aiyiie : vapour d'eau, I. 132 ; mlel, I, 201: reglisse, I, 210 ; mucilage, I, 212; lait de poulo, 1, 222; corps gras, I, 235 ; bales de genitvre, I, 027; opium, I, 002; totes de pavot, I, 672; acide prussique, I, 083; assa-fcetida, I, 809; morelle noire, I, 714 ; kermfes, II, 412.
— chroniijue : hydrotherapie, I, 109 ; regime du vert, I, 173; lichen, I, 218; acetate de plomb, I, 325; goudron, I, 359; acide phenique, I, 389; nitrate d'argent, I, 491; ammoniaque, \, 553; carbonate d'ammoniaque, I, 557 ; chlorhydrate d'ammoniaque, I, 500; labiees, I, 592 ; arnica, I, 022 ; raifort sauvage, I, 634 ; opium, I, 002; bella-done, I, 701; oxyde de zinc, I, 781 ; acide arsenieux, II, 106; iodure do potassium, II, 197; chlore, II, 217 ; emetique, U, 209; ipeca, II, 284: manne, II, 318; soufre, II, 392; sul-fure de potasse, II, 397 ; sulfure d'an-timoine, II, 407; kermes, II, 412; scille maritime, II, 443; sabine, II, 485.
Brülure : glace, I, 130; hydrotherapie, I, 150 ; du sabot, hydrotherapie, I, 153; par lachaux, Sucre, I, 195; eau albumineuse, I, 221 ; corps gras. I, 231; glycerine, I, 254; melange de vinaigre et dquot;eau-do-vie, 1, 2C7 ; acö-tate de plomb, I, 320; ammoniaque, I, 554; alcool, I, 581, opium, I, 004 ; morelle noire, I-, quot;14; ether, I, quot;02; collodion, I, 700; camphre, I, 801 ; clilorure de cliaux, II, 225; carbonate do potasse, II, 4 28; terebentliine, II, 455 ; do la sole, essence do terebentliine, II, 46 i.
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Cachexie : sulfate do fer, I, 305; por-chlorure de fer, I, 316; ecorce de chöne, I, 345; feuillesde noyer, 1,34S; goudron, I, 359; suie, I, 306; mou-tarde, I, 413; hellebore blanc, 1,445; sulfate de cuivre, I, 502 ; chlorhydrate d'ammoniaque, I, 500; vin, I, 584; labiees, I, 592; angeiique, I, 597 ; sc-mences des ombelliferes, I, 600 ; can-
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nelle, I, 603 ; poivre, I, G07 ; bales da genifevre, 1, 628; cafe, I, 630; serpen-taire, I, 631 ; raifort, I, 631 ; camphrc,
I,nbsp;800; assa-fcotida, I, 809; substances animales, II, 36; huile de foie de morue, II, 41; ferrugineux, II, 49 ; eau rouillee, II, 53; sulfate de fer, II, 56 ; gentiane, II, 68; (5corce de saule, II, 71; quinquina, II, 88; lode, II, 1S3; clilorure de chaux, II, 223; Idem de sodium, II, 234 ; cräme de tartre soluble, II, 310 ; bryone, II, 363 ; gomme-gutte, II, 366; nitrate de potasse, II, 437 ; essence de teröbenthine, II, 461 ; bourgeons de sapin, II, 470 ; sabine,
II,nbsp;485.
Cancer : creosote, I, 354 ; suie, I, 367 ; chlorure de zinc, I, 497 ; acido arse-nieux, I, 532 ; sulfure d'arsenic, I, 535 ; ammoniaque, I, 555; cigue, I, 747 ; liuile de foie de morue, II, 41; mer-cure, IJ, 133 ; acide arsenieux, II, 165 ; loduro d'arsenic, II, 202.
Carle osseuse : acide phosphoriquo, I, 264; alun, 1,295; sulfate de zinc, I, 301; creosote, I, 354 ; acide phenique, I, 385; acide azotique, I, 483; beurre d'antimoinc, I, 495; sulfate de cuivre,
I,nbsp; 503; sublime corrosif, I, 518; nitrates de mercure, I, 522; ammoniaque, I, 554; alcool, 1, 581 ; essence de giroflo, I, Cl 1; emetique, II, 278 ; alofes
II,nbsp; 358, t^rebentbine, U, 404. Gapelet : cantharides et preparations
cantbaridees, I, 463 ; sublime corrosif, I, 520; bichromate de potasse, I, 511.
Cataracte : cantharides et preparations cantharid^es, I, 464; phosphore, I, 509; atropine, I, 704.
Cerise : acide azotique, I, 483; potasse, I, 526.
Chancre : creosote, I, 354 ; de Voreille du einen, nitrate d'argent, I, 493; mercure, II. 135.
Charbon : öcorce de chene, I, 345; acide phenique, I, 391; hellebore noir, I, 439; cantharides, I, 463; acide chlorhydrique, 1, 480; ammoniaque, I, 552 et 555; acetate d'amraoniaque, 1, 56ä; phosphore, I, 568 ; camphre,
I,nbsp; 799; carbonate de fer, II, 55; gentiane, II, 6S; ecorce de saule, II, 71 ; chlore, II, 217 ; chlorure de sodium,
II,nbsp; 236; du pore, alofes et ammoniaque, II, 358 ; sulfure de potasse, II, 397; surreau, II, 414; nitrate de po-
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tasse, II, 437; essence de t6r6ben-thine, II, 462; idem, II, 464.
Choree : glace ä. I'lntfirieur, I, 131 ; hydroth^rapie, 1,170; lait, 1,227 ; sulfate de zinc, I, 301 ; hellebore noir, I, 439 ; nitrate d'argent ä Tint. I, 490 ; labiles, I, 592; huile de muscade, I, 610; arnica, I, 622; bales de genifevre, f, 627, opium, I, 663; bleu de piusse, I, 664; beliadone, I, 702 ; jusquiame, I, 708; cigue, I, 747; anesth^siquos, I, 756 ; oxyde de zinc, I, 781; chloral, I, 775; camphre, I, 797 et 798; valö-riane, I, 805; assa-foetlda, I, 809 ; noix vomiquo, II, 20; strichnine, II, 22; ferrugineux, II, 49; acide arsenieux, II, 170; chlorure de chaux, II, 224; emetique, 11, 276; essence de terebon-Ihine, II, 402.
Chemosis : alun, I, 29G.
Clou de rue: hydrotherapie, I, 153; cantharides et preparations canthari-d(5es, 1, 4(i3; sulfate de cuivre, I, 503 et 504; sublimß corrosif, I, 518.
Colique 'mflammatoire : moutarde ä l'exterieur, I, 414; camphre, I, 787; camomille, I, 615; calomel, II, 330.
—nbsp; mitallique : voir k I'artlcle Empoi-sonnement par les m^taux.
—nbsp;nervcuse : hydrotherapie, I, 169; sc-mences des orabelliföres, I, 600; camomille, I, 615; opium, I, 601; totes de pavot, I, 671; acide prussique, I, 682; jusquiame, I, 709; aconit, I, 739; ether, I, 763 ; camphre, I, 797; assa-fcetida, I, 8Ü8 et 809.
—nbsp;sfercorale : miel dissous dans du vin chaud, I, 201; alcool,!, 579; pommade mcrcuriello k I'interieur, II, 133; 6me-tique, 11, 268 ; huile dc ricin, II, 315. Comme complement de la serie de cos medicaments, voir I'artlcle Bezoard.
—nbsp;venteuse : hydrotherapie, 1,168; miel dissous dans du vin chaud, I, 201; — alcool, I, 579 ; angelique, I, 597 ; can-nelle, I, 603; badiane, I, 613; bales de genifevre, I, 628; tabac on fumigations dans le rectum, I, 723; camphre, I, 708. Comme complement de la serie de ces medicaments, voir I'article Tympanite.
Congestion : glace, I, 129 ; hydrotherapie, 1, 153 ; pidmonaire, vinaigre a I'interieur, I, 268 ; intestinalc, hellebore blanc, I, 445; lt;les centres ner-veicx, essences diverses, I, 588; du
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cerveau, du poumon, des sabots, etc.: alofes, II, 357 ; de la veine porte et des lombes, chez le mouton, soufre, II, 392. Gonjonctivite : solution gommeuse, I, 210; corps gras, I, 234; glycörine, I, 254; alun, 1,296; Sulfate de zinc,
I,nbsp; 300; acide tannique, I, 33quot;; sulfate de cuivre, I, 504; chlorhydrate d'am-moniaque, I, 5G1; opium, I, 662; oxyde de zinc, I, quot;81; bioxyde de mercurc, II, ]50;iode, II, 184; col-chique d'automne, II, 449.
Constipation : regime du vert, t. I, 173 ; corps gras, I, 235 ; tabac, I, 723; huile de foie de morue, II, 41 ; mer-cure, II, 132; chlorure de sodium, II, 236 ; du chicn, moutardo blanche, II, 312 ; huile de ricin, 11, 315; due au meconium, rob de nerprun, II, 331 ; aloös, II, 356; carbonate de potassc,
II,nbsp; 427; savon, II, 431; terebenthine. II, 454; essence deterel)enthine,II,460.
Contusions : hydrotherapie, I, 150; miel, I, 202; melange de vinaigrc, d'eaii-de-vie et de sei marin, I, 257 ; oxycrat b. l'oxtijrieur, I, 267; alun, 1, 294 ; acetate do plomb, I, 320 ; suie, I, 307; moutarde, I, 415; cantharides et preparations cautharidiies, I, 4C2; chlorhydrate d'ammoniaque, I, 561; alcool, I, 581 ; labiees, 1, 592; opium, I, 6G4; mercure, II, 134; chlorure de sodium, II, 220 ; camomille, I, 615 ; arnica, 1, 621; douce-amöre, I, 716; other, I, 762 ; camphre, I, 800 et 801.
Convulsions : opium, 1, 663; acide prussique, I, 682; bleu de prusse, I, 688; jusquiame, I, 708; eigne, I, 747 ; anesthesiques, I, 756 ; oxyde de zinc,
I,nbsp; 781 ; camphre, I, 798 ; valC'riano, I, 805.
Coryza aigu : vapeur d'eau, I, 132 ; vapeur de vinaigre, I, 667 ; alun, I, 295; sulfate de zinc, I, 301 ; ammo-niaquo, 1, 552.
—nbsp; chronique : eau de chaux en injections, I, 288 ; sulfate de zinc, I, 301; acide phtSnique, I, 388; nitrate d'ar-gent, I, 492; huile de foie de morue,
II,nbsp; 41; chlorure de chaux, II, 223; ömetique, II, 270; encens, II, 470.
—nbsp; grnnjrcneM.-c; vapeurs de vinaigre, I, 268; phosphore, I, 569.
Courbature : alcooliques, I, 574; aco--nit, I, 738.
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Crapaud : chaux, I, 283; sulfate de zinc, I, 301 ; sulfate de fer, I, 305 : perchlorure de fer, I, 314; onguent ßgyptiac de M. Schaak, I, 334; acetate de cuivre, l, 331; creosote, I, 354; goudron, I, 360; suie, I, 367; acide phamp;iique, I, 385; moutarde, I, 415; acide sulfurique, I, 480; acide azoti-que, I, 485; nitrate d'argent, I, 493 ; beurre d'antimoine, I, 495; sulfate de cuivre, I, 503; sublimö corrosif, I, 517 ; potasse, I, 526; acide ars^nieux, I, 534; ferrugineux, 11, 49 ; carbonate de fer, II, 55; acide arsönieux, n, 169; iode, II, 192; chlorure de chaux, II, 223 ; soufre, II, 39: et 394 ; sulfure de calcium, II, 399 ; sulfure d'antimoine, II, 407; essence de terebenthine, 11,465.
Crapaudine : acetate de cuivre, I, 331 ; acide sulfurique, I, 480.
Crevasses : miel, I, 202; gelatine, I, 224; du mamelon, erfeme, I, 228; corps gras, I, 231; melange d'eau-de-vie et d'huile de lin; I, 241 ; glycerine, I, 254 ; acetate de chaux, I, 291 : alun, I, 295 ; sulfate de zinc, I, 301 ; sulfate de fer, I, 305: perchlorure de fer, I. 314; acetate de plomb, I, 326; acetate de cuivre, I, 331; onguent egyptiac, I, 331 ; noix de galle, I, 342; ecorce de diene, I. 344; suie, I, 367 ; acide phenique, I, 385 ; thapsia, I, 433; cantharides, I, 464; eau de Rabel, 1,480; acide chlorhydrique, I, 486; nitrate d'argent, I, 493; sulfate de cuivre, 1, 503; sublime corrosif, I, 517; potasse, I, 526; acide arsenieux,
I,nbsp; 534; acide prussique, I, 682 ; bella-done, I, 705; cigue, I, 748; morelle noire, I, 714; collodion, I, 767; Oxyde de zinc, I, 781 ; camphre, I, 801 ; mercure, II, 133; bioxyde de mercure,
II,nbsp; nbsp;159; chlore, II, 220; soufre, II, 394; carbonate de potasse, II, 427; huile empyreumatique, II, 500.
Croup : perchlorure de fer, I, 312 ; acide chlorhydrique, I, 480; sulfate de cuivre, I, 502 ; carbonate d'ammoniaque, 1, 557 ; calomel et quinquina, II, i40; chlorure de potasse, II, 226; emetique, II, 251 et 267; ip^ca, II, 284 ; aloamp;s, II, 356.
Gystite : eau chaude ä I'exterieur, I, 135; mucilage, I, 212;Iait, 1,227; opium, I, G62 ; morelle noire, I, 714 ; camphre, I, 796.
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Dartres : regime du vert, I, 178; gt5-latine, I, 324 ; corps gras, I, 234; glycerine, I, 2ö4; chaux, I, 288; sulfate de zinc, I, 301; perchlorure de fer, I, 313; acetate de plomb, I, 327; ecorce de ebene, I, 344; creosote, I, 354; huile de cade, I, 3G4; suie, I, 367 ; acide phenique, I, 380; moutarde, I, #9632;115; euphorbe, I, 426; garou, I, 429; hellebore noir, I, 414; cantharides et preparations cantharidees, 1, 4(i4; eau de Rabel, I, 480; nitrate d'arprent, I, 493 ; sulfate de cuivre, I, 5Ü4 ; sublimfi corrosif, I, 518; potasso, I, 52(); acide arsenieux, I, 534; cblorbydrate d'am-moniaque, I, 061; essence de lavande, 1, 595; serpentaire, I, 631; raifort sau-vage, I, 031; acide prussique, I, 082; cigue, I, 748 ; camphre, I. 801; huile de foie de morue, II, 41; mcrcure, II, 135; calomel, II, 142; bioxyde de mercure, II, 150 ; acide arsenieux, II, 100; lode, II, 180; bi-iodure de mercure, II, 2U0; iodure d'arsenic, II, 202; chlore, II, 220; chlorure de cliaux, 11,223; em^tique, II, 278: sou-fre, II, 391; sulfure de potasso, II. 398; sulfure de calcium, II, 399 ; carbonate de potasse, II, 427 ; carbonate' de soude, II, 427; huile empyreuma-tique, II, 500.
Decollement du sabot : hydrothera-pie, I, 158; idem, georce de diene, I, 341; cuiane, cantharides et preparations cantharidees, I, 461.
Diarrhee : amidon, I, 168; dextrine, I, 185; farines des cer^ales, I, 192; dextrine, I, 187 ; eau de riz, I, 189; decoction blanche de Sydenham, I, 194; gommes, I, 210; lichen, I, 218; eau albumineuse, 1,221; lait do poulo, I, 222; coquillos d'oeufs, I, 223; gelatine, I, 224; erfeme de .tartre, I, 270; eau de chaux, 1,289; acetate de chaux, I, 391; alun, I, 295; sulfate de fer, I, 297; acetate de plomb, I, 325; acide tannique,!, 337; cachou, 1, 339; ecorce de ebene, I, 345; suie, I, 307; benzine, I, 374 ; acide phenique, I, 389 ; moutarde, I, 414 ; sulfate de cuivre, I, 502; ammoniaque, I, 550; alcool, I, 579; vin, I, 584; essences diverses, I, 588; labiles, I, 592; cannelle, I, 603; camomille,I, 610; absinthe, 1,018 ; ar-
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nica, I, 021; bales de genievre, I, 627 ; opium, I, 600; totes de pavot, I, 072; noix vomique, II, 15 ; strychnine, II, 22; ferrugineux, II, 49; sulfate do fer, II, 50; gentiane, II, 03 ; ecorce de saule,II, 71; quinquina, II, 88; chlore, II, 218; chlorure. de chaux, II, 223; ipeca, II, 284; magnesie calcinee, II, 3()8; rhubarbe, II, 335; aloes, II, 350 ; gomme-gutte, II, 306; bicarbonate de soude, II, 429; terebenthine, II, 460. Dyssenterie : eau do riz, I, 189; decoction blanche do Sydenham, I, 194 ; gommes, I, 210; lichen, I, 218; eau albumineuse, I, 221; lait de poule, I, 222; gelatine, I, 224; hydrogale, I, 227; glycerine, I, 255; alun, I, 297; ecorce do ch6iie, I, 345; cachou, I, 339; creosote, I, 355; goudron, I, 359; suie, I, 367 ; benzine, I, 374 ; opium, I, 600; teles de pavot, I, 672; noix vomique, II, 15; strychnine, II, 22; ferrugineux, II, 49; quinquina, II, 88; chlore, II, 218 ; ipeca, II, 284; rhubarbe, II, 335; terebenthine, II, 400.
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Eaux aux jambes : lait, 1,228; melange d'huile de lin, d'alcool et do craie, I, 207; glycerine, I, 255; acetate de chaux, I, 391; sulfate de zinc ; I, 301; sulfate do fer, I, 305; perchlorure do fer, I, 314 ; acetate do plomb, I, 326 ; noix de galle,!, 342; ecorce do chene, I, 344; goudron, I, 301 ; suie, I, 3G6; cantharides et preparations cantharidees, I, 464; acide sulfurique, I, 480; acide azotique, I, 483; moutarde, I, 415; thapsia, I, 433; nitrate d'argent, I, 493; sulfate do cuivre, I, 503; sublime corrosif, I, 519; acide arsenieux, I, 534; acide prussique, I, 082; cigue, I, 748; camphre, I, 801; bioxyde de mercure, II, 150 ; acide arsenieux, II, 169; iodure de cuivre, II, 202; chlorure do cliaux, II, 223; huile de croton, II, 375 ; soufro, II, 391 ; carbonate de potasse, II, 428.
Ecart : voir h I'article Boiterie.
Ecchymose : moutarde ä l'exterieui-, I, 414; chlorhydrate d'ainmoniaque, I, 501 ; alcool, I, 581; labiees, I, 592; arnica, I, 622; douco-amere, I, 710; cam.
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plire, I, 800; chlorurc do sodium, II, 534.
Echauboulure : oxycrat ä, l'interieur, I, 267 ; cliiorure de sodium, II, 234.
ficoulement uriithral : acetate de plomb, I, 323; acide tannique, I, 337; racine de ratanhia, I, 346; brou do noix, I, 351; creosote, I, 355; acide phenique, I, 388; baies de genievre, I, 628 : tör^benthine, II, 454.
— vaginnl : acetate de plomb, I, 326 ; acide tannique,!, 354; creosote, 337 ; acide phenique., I, 388; baies de genifevre, I, 628; seigle ergote, II, 480.
Effort articulaire : alun; 1,294; Sulfate de for ; I, 305; acetate de plomb, I, 326; arnica, I, 621; camphro, I, 800.
Emphyseme : digitale, I, 732; pour rempliysfeme pulmonaire, voir ä I'ar-ticle Pousse.
Empoisonnement: glace, I, 131; eau tifede, I, 137; par la cliaus, Sucre, I, 196; gommes, I, 210; mucilage, I, 21 2; par les sels mctalliques, oau albumi-neuse, I, 221; lait, I, 227 ; corps gras,
I,nbsp; 235; saturnin, acide sulfurique di-lue, I, 262; par los alcalis et les nar-cotiques, vinaigre, I, 267; saturnin, alun, I, 297; par los narcotiques, Sulfate de zinc, I, 302; par les sels mctalliques et les narcotiques, acide tanniqus, I, 337; par les alcaloides, ecorco de diene, I, 345; liell(5bore blanc, I, 444; par la saumure, sulfate de cuivro, I, 501; par los narcotiques, ammoniaque, I, 553 ; par I'acide prus-siquo, ammoniaque, I, 553; par la strychnine) ammoniaque, I, 553; par les virus et les venins, alcool, I, 579; par le pain moisi, etlier, I, 7(i3; par les matiferes septiques animales ou vegetates, camplire, I, 798; par I'acide arsenieux, poroxydo de for hydrate,
II,nbsp; 53; par lacide prussique, chlore, II, 218 ; par la strychnine, chlore, II, 217 ; Cm^tique, II, i'61 ; ipeca, II, 283 ; mötallique, sulfure de potasse, 11,397 ; par les m^taux des trois derniferes sections, sulfure do fer, II, 400 ; par les acides, carbonate de potasse, II, 427; par les substances irritantes, savons. II, 431; eau, II, 612.
Encephalite : bleu de prusse, I, 687; anesthösiques, I, 756; camphre, I, 798; nilrate de potasse, II, 437.
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Enclouure : essence de ter^benthine, 11,464.
Engorgements nrticuhirci et sipm-vianx : liydroth^rapio, 1,152; cantha-ridcs et preparations cantharidtes, I, 463 ; chlorhydrate d'ammoniaque, I, 561 ; alcool et essences diverses, I, 581 et 589; labiees, I, 592; ciguö, I, 787 ; camplire, 1, 80f; alofes et ammoniaque, II, 358; sureau, II, 414.
—nbsp; de la Imuhe : pyrfcthre, I, 623.
—nbsp; t/landuleux et lymphatiques : limo-nade nitrique, I, 262; vinaigre, I, 267 ; altamp;ants alcalins, II, 112; mercure, II, 13i; acide arsenieux, II, 165; iode, II, 185; bi-iodure de mercuro, 11,200; carbonate de potasse et savons, II, 427 et 431.
—nbsp; hepofiquc ou du foie : calomel, 11, 140; essence de tör(5bentliir.e, II, 465;
—nbsp; indolents : euphorbe, I, 426 ; icoran de chfene, I, 344; moutarde, I, 415; cantharides et preparations canthavi-dees, I, 4(13; iodure de potassium, II, 196 ; cliiorure de sodium, 11,235; rue, II, 483; poix, II, 469.
—nbsp; des mamelles et des tcstindes : acetate de chaux, I, 388; ammoniaque, I, 555; sei ammoniac, I, 561; semences des ombelliferes, I, 600; poivre, I, 607; camomille, I, 615; arnica, I, 621; camplire, I, 801 ; iodure de potassium, II, 196.
—nbsp;des sitons : essence de teröbenthine, II, 465; cliiorure de soude, II, 225.
—nbsp; lendincux: iodure de plomb, II, 201.
—nbsp;uterins : soigle ergots, U, 480. Entorse: hydrotherapie, I, 152; eau
albumineuse, I, 221; melange de vinaigre, d'eau-de-vie et de sei marin,
I,nbsp; 207; alun, I, 294; alcool, I, 581; arnica, I, 621; jusquiame, I, 709; camplire, I, 801 ; cliiorure de sodium,
II,nbsp; 364; savon, II, 431 ; essence de t6-nSbenthino, II, 465.
Entozoaires : regime du vort, I, ITS; glycerine, I, 255; sulfate de fer, I, 305; ecorco de diene, I, 345; feuilles de noyor, I, 349; goudron, I, 359; huile do cade, I, 363; benzine, I, 374; acide phenique, I, 389; moutarde, I, 473; hellebore noir, I, 439; ammoniaque, I. 550 ; essences diverses, I, 588; labiles, I, 592 ; cannelle, I, 613; clou do girofle, I, 611; absinthe, I, 618; raifort sauvage, I, 634; tabac, I,
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MEMORIAL THtRAPEUTIQtJE.
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721; valMane, I, 806; assa-foetida, I, 809; noix vomique, II, 15; liuile de foie de morue, II, 41 ; ferrugineux, II, 49; gentiane, II, 68; ßcorce de saule, II, 71; quinquina, 11, 88; sulfure de mercure, II, 13G; calomel, 140; acide arsönieux, II, 171; chlorure de sodium, II, 236 ; (5m(5tique, II, 269; huile de ricin, II, 315; rhubarbe, 11, 335; alo6s, II, 356 et 357; gomme-gutte, II, 366; huile de croton, II, 375; soufre, II, 391 ; sulfure d'antimoine, II, 40quot;; terßbenthine, II, 45!; essence de te-r^benthine, II, 461; rue, II, 483; Sabine, 11, 485; mousse de Corse, II, 490; semen contra, II, 490; fougfere male, II, 492; ecorce de racine de grenadier, II, 494 ; cousso, II, 496; ka-mala, II, 497 ; huile empyreumatique, II, 499.
Enterite nigue : vapeur d'eau, I, 132; eau bouillante, revulsif, 1,124 ; hydro-therapie, I, 168; tisane d'orge, I, 191; gruau d'avoine traits par decoction, I, 192; gommes, I, 210; mucilage, I, 212; eau albumineuse, I, 221; corps gras, I, 235; chez le liosuf, eröme de tartrc, I, 270; perchlorure de fer, I, 315; acetate do plomb, I, 325 ; morolle noire, 1, 714; couenneuse chez le basuf, assa-foetida, I, 809; couenneuse, chlore, II, 218; idem, chlorure de po-tasse, II, 229; idem, ip^ca, II, 285; idem, creme detartre soluble,!!, 310; idem, calomel, II, 330.
— chronifjiie : Sulfate de fer, I, 305; erfeme de tartre soluble, II, 310.
Ent6rorrhagie : eau bouillante, revulsif, I, 134; vinaigre h. l'extö'ieur, 1,234; perchlorure de fer, I, 315; ip(5ca, [I, 285; essence de t(5reben-thine, II, 400; seigle ergote, II, 480.
feparvin : voir I'article Exostose.
Epilepsie : hydrotherapie, I, 170; hellebore noir, I, 439; nitrate d'argent i rintfirieur, 1, 490; ammoniaque, I, 553; acetate d'ammoniaque, I, 562; labiles, 1, 592 ; arnica, I, 022 ; opium, I, 663; acide prussique, I, ()82; bleu de prusse, I, 687; belladono, I, 703; jusquiame, I, 768; digitale, I, 735; cigue, I, 747 ; anestMsiques, I, 756; chloral, I, 775 ; oxyde de zinc, I, 781; camphre, I, 778; valamp;iano, 1,805; assa-foetida, I, 810; noix vomique, II, 20; ferrugineux, II, 49; sulfate de qui-
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nine, II, 102; acide arsfinieux, II, 170; vermineuse, ^m^tique, II, 289; huile de croton, II, 374 ; essence de t(5re-benthine, II, 402; huile empyreumatique, II, 500.
Epistaxis : perchlorure de fer, I, 312; acide tannique, I, 337; laquo;Scorce de ch6ne, 1, 344; seigle ergots, II, 481.
Eponge : cantharides et preparations cautharid(5es, I, 461; acide sulfurique, I, 481; sulfate de cuivre, I, 492; sublime corrosif, I, 518 et 520; potasse,
I,nbsp; nbsp;520; acide arsönieux, I, 533 ; bichromate de potasse, I, 511 ; sabine,
II,nbsp; 485.
6rysip61e : hydrotherapie, I, 154 ; poudre d'amidon, I, 185; eau albumineuse, I, quot;21; crtmo, I, 228; corps gras, I, 234; glycerine, I, 254 ; sulfate de fer, I, 305 ; nitrate d'argent, I, 49-3 ; camomille, I, GI5; camphre, I, 801 j quinquina, II, 83 ; mercure, II, 133; sureau, II, 414.
Etonnement du sabot : hydrotherapie, I, 153; sulfate do fer; I, 305, chlorure de sodium, II, 231.
Exomphale : acide sulfurique,!, 480; acide azotiquc, I, 484; acide arsenieux, I, 533 ; collodion, I, 7G7 ; chromates de potasse, I, 511.
Exostose : hydrotherapie, I, 151; acide azotique, I, 483 ; sublime corrosif, I, 520; acide arsenieux, I, 533; mercure,II, 133; d'origine scrofuleuse, iodure do potassium, II, 197; bi-iodure de mercure, II, 200; bichromate de potasse, I, 510.
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Farcin : hydrotherapie, I, 171; acetate de cuivre, I, 3ai; ecorce de chene, I, 345; creosote, I, 354 ; goudron, I, -361; moutardc, I, 415; garou, I, 429; hellebore noir, I, 4:18 ; cantharides, I, 463 et 464; nitrate d'argent, I, 493; sulfate de cnivre, I, 502 ; sublime corrosif, I, 530; acide arsenieux, I, 533; ammoniaque, I, 553; carbonate d'ammoniaque, I, 557 ; labiles, I, 592 ; serpen-taire, I, 631 ; aconit, I, 738; cigue, I, 748 ; assa-foetida ; I, 810 ; ferrugineux, II, 49; peroxyde de manganese, II, 60; gentiane, II, 68 ; quinquina, 11, 83; • mercure, II, 132; sulfures de mercu-res, II, 136 ; calomel, II, 140; sublime
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MEMORIAL THERAPEUTIQUE.
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laquo;orrosif, II, 148; acide arsenieux, II, Ißö; iode, II, 184; iodure de potassium, II, 197 ; bi-iodure de mercure, II, 200; iodure de cuivre, II, 202; brome et bromure de potassium, II, 207; chlore, II, 219; clilorure de cliaux, II, 223; chlorure de sodium, II, 234; clilorure de baryum. 1, 237 ; huile de cro-ton, II, 375; soufre, II, 392;sulfure de potassa, II, 39quot; ; sulfuro d'antimoine, II, 407; sabine, II, 485. Fi6vre inflmtimntoh-p : nitrate de po-tasso, 11, 437.
—nbsp; nbsp;lt;!nij/lirn : decoction de gruau d'a-voine, 1, 192; lait, I, 227 ; corps gras, 1, 214; limonado sulfurique, I, 262; petit-lait aigri,I, 272 ; hellebore blanc,
I,nbsp; nbsp;445; cantharides, I, 4(iS ; nitrate d'argent, I, 490, acetate d'ammonia-lt;iue, J, 462; vin, I, 584; labiles, I, 592; ang^lique, I, 597; cannello, I, 605; clous de girofle, I, oll; acide prussi-ipio, I, GVi; camplire, I, 780; quinquina, II, 88; chlore, II, 220; soufre,
II,nbsp; 391; crocus metallorum, II, 412; sureau, II, 414.
—nbsp; charbonnense : chez le pore, hydro thtSrapie, I, 170; acide tannique, I, 337; ecorce de ebene, I, 345 ; feuilles de noyer, I, 349; moutarde, I, 413; hellebore noir, I, 439; phosphore, 1, 568; vin, I, 585; labiees, I, 592 ; Clous dcgirolle, 1,611; substances animalcs, II, 3S; quinquina, II, laquo;8; sulfate de 'quinine, II, ICO; mine de persil, II, 103 ; nitrate de potasse, II, 437.
—nbsp; nbsp;intermittente : quinquina, II, 8S; quinine, II, 100; sulfate de quinine, II, Uli; feuilles de blas, II, 102; acide arsenieux, II, 109.
—nbsp; nbsp;tijphuhlc : hydrotherapie, I. 170; lait, I, 127.
Forme : voir ä rarticlc Exostoso.
Fourbure : hydrotherapie, I, 153 ; oxyerat ii rexterieur, I, 268 ; sulfate do zinc, I, 301 ; sulfate de fer, I, 305; acetate de plomb, I, 326 ; suie, I, 367; eblorbydrate d'ammoniaque, I, 560; essences diverses, 1,588 ; alterants al-oalins, II, 112; chlorure de sodium, II, 231 ; chlorure de potassium, II, 237 ; emetique, II, 275; huile de croton, II, 375; nitrate de potasse, II, 437; essence de terebenthine, II, 403.
Fourchette ächauffie : sulfate de zinc, I, 301.
Tabouiun, Squot; edition. — n^
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Fourchette pourrie: sulfate de zinc, I, 301 ; acetate de cuivre, I, 331; creosote, I, 354; goudron, I, 360; acide chlorhydrique, I, 480; sulfate de cuivre, I, 603.
Fractures : hydrotherapie, I, 150; melange de plätre et d'amidon, I, 185; melange de M. Velpeau, I, 187 ; püte de farine de bhS, I, 192; blaues d'oeufs unis k l'alun, I, 221; gelatine, I, 224 ; sang, I, 22 i; eau de chaux ii l'intÄ-rieur, I, 28'J; aliin, I, 295; goudron, I, 3(51; biphosphate de chaux, II, 63.
Furoncle : du bas des membres, corps gras, I, 234.
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Gale : regime du vert, I, 173; gelatine, I, 224 ; corps gras, I, 234 ; huile de lin, I, 211 ; glycerine, I, 254 ; acetate de plomb, I, 327; feuilles de noyer, I, 349; creosote, I, 354; goudron, 1,361; benzine, I, 373; petrole, I, 376; acide phenique, I, 336 ; coal-thar, I, 395; moutarde, I, 415; eu-phorbe, I, 426; garou, I, 429; hellebore noil-, I, 438; hellebore blanc, I, 444; cantharides, I, 4li4; sulfate de cuivre, 1,604; sublime Conosif, 1,518; potasse, I, 526; acide arsenieux, I, 534; cblorliydrate d'ammoniaque, 1, 301; essence de lavandc, I, 595; bales de genievre, I, 528; serpentaire, I, 631; raifort sauvage, I, 634 ; tabac, I, 722; eigne, I, 748; huile de foie de morue, II, 41 ; peroxyde de manganese, II, (iü; mercure, II, 134; sulfu-res de mercure, II, 136; sublime cor-rosifä, l'interieur, II, 148; bioxyde do mercure, II, 150 ; acide arsenieux, II, 109; biiodure de mercure, II, 200; bromure de potassium,II, 208; chlore, II, 220; chlorure de chaux, II, 220; stapliysaigrc, I, 236 ; soufre, II, 393 et 394 ; sulfure de potasse, II, 398; sulfure de calcium, II, 399 ; carbonate do potasse, II, 427; huile empyreu-matique, II, 500. Garrot {mal] : acide phänique, I, 385; moutarde b. I'exterieur, I, 415; hellebore noir, I, 438; cantharides et preparations cantharidees, I, 4G4; eau de Rabel, I, 480; sulfate de cuivre, I, 503; sublime corrosif, I, 517 ; iodp, II,
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MESIOaiAL THEUAPELT1QÜE.
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180; chlorure do cliaux, II, T2-i ; emö-tique, II, 278; gomme-gutto, II, :Uiü. 3ra,%tvite 'tir/Kc: glace, I, 1:!0; mucilage, I, 212 ; eau albumineuse, I, 221 ; corps gras, I, 234. — ehronique : regime du vert, I, 173; benzine, 1, 374; acide pheniquo, ), 3814; clilorm-c do sodium, 11, 236. Gastro conjonctivite : calomel, II. 140; ipd'ca, II, 285; creme de tarti-e soluble, II, 310; sulfate do magnesie, II, 327 ; acetates de potasse ot dcsoudc, II, 432. Gastro-enterite : hydrothei-apic, I, eau albumineuse, I, 221; creme de tartre, I, 270; acide plienique, 1, 389; camplire, I. 797 ; for, 11, 51; sulfate do for, II. 5G ; gentiane, II, ü^; acide ar-S(5nieux, II, 1G3; sulfate do soude, II, 324; cltronigue, soufre, II, 391. Glandage : acido azotiqae, I, 485: sublime corrosif.I, 520; acide arsonioux, I, 533 ; alo^s, II, 350 ; sulfuro de potasse, II, 397. Glossanthrax : acide sulfuriquei I,
48U; ammoniaque, I, böh. Goitre : iode, II, 192 ; iodurc do potassium. II, 190. Gourmlaquo; : bains do vapour, 1,132 : miol,
I,nbsp; 20; gommo, I, 210; lichen, I, 21S; lait, I. 227 ; feuillos do noyer, I, 348: goudron, I, 350; nitrate d'argont, 1. 492; sulfate do cuivre, I, 504; aC(5tato d'ammoniaquo, I, 502; labiees, I, 592: bales do gonievro, I, G27 ; railurt sau-vage, I, 031; acide prussique, I, GS3: naplitaline, I, 803; liuile do foie do morue, II, 41; ferrugineux, II, 49; peroxyde de manganese, II, 60; gentiane, II, OS; chlore, II, 217; chlorure de sodium, II, 230; ipoca, II, 285; soufre, II, 392; sulfuro d'antimpine,
II,nbsp; 407; scille maritime, 11, 443; en-cons, II, 470 ; ehronique, Sabine, If 485.
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poudre, I, 210; intorno, acide sulfu-riquo diluo, 1, 202 ; capillaire, oxycrat. I, 20quot;; alun, I, 294; percldorure do for, I, 310; acetate de plomb, I, 325; acido tannique, I, 337 ; acide gallique,
I,nbsp; 338; ecorce de cheno, I, 315; ra-cine do ratanhia, I, 340; creosote, I, 355; eau do liabel, I, 482; sulfate do cuivre, I, 502: alcool, I, 582; essences diverses, 1, 588; camiolle, I, 009; digitale, I, 732; pussiie, ecorce do saulc,
II,nbsp; nbsp; 71; capillaire, resines. II, 408; uterine, soigle ergote, II, 480.
Hepatite : regime du vert, I, 173; calomel, II, 141 ot 142; acido arse-nieux. II, 105 ; ehronique, iode, 11, 183; ometique, I, 208 ot 270; lamarin, II, 320; acetates do potasse ot do soude, II, 432.
Hernia : glace, I, 130; liydrotherapie, I, 153; corps gras, I, 2l5; acide sul-furique, 1, 480; bleu do Prime, 1. 087; tabac, I, 723; itranglie, ethcr-
I,nbsp; 702 ; liuile do ricin, II, 315. Herp6s : creosote. I, 354 ; acido plio-
niquo, I, 380; ^raquo;iiwlaquo;/^, calomel, II. 142; phlyctenoido, bioxyde de iner-cure, II. 150. Hydrophthalmie : scille maritime.
II,nbsp; 443.
Kydropisie : limonado nitrique, U 202; sulfate de for, I, 305; goudron, I, 350; garou, 1,439; hellebore noir, I, 438; cantharidos a rinterieur, 1. 405;. sulfate do cuivre, 1.502; chlorbydrate dquot;am münia(|ne, 1,50U; acetate d'animo-niaque, I, 502; vin, 1. 58i; acore vrai.-
I,nbsp; 025; bales de gonievro,!, 027 ; ser-pentaire, 1,081; raifort sauvage, 1,034-, douco-amere, I, 710; tabac, I, 721 ; digitale, I, 734; camplire, 797; ferrugineux, II. 49; quinquina, II, 88 ; calomel, II, 140; des synmiales teudi-#9632;tieuses, articulaires, ties grandes se-reuses, injections iodees, II. 180, 188 et 191; tendiiieuses et articulaires^hx-iodure do morcuro, II, 200: emetique,
II,nbsp;271; norprun, II, 331 ; aloes, II, 357 ; jalap, II, 302; gomme-gutte, II, 300; sureau, 11,411; reine-des-pres, II, 423; carbonate de potasse, II, 427 ; savon, II, 431; nitrate de potasse, II, 437; scille, II, 443; colchiquo d'automne, II, 448 ; terebenthiiie, II, 401; essence do terebcntliine,ll, 401;bourgeons do-sapin, II, 470.
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H
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Hematurie : amidon, 1. 180; por-
chlorure de for, I, 310; can do Rubel.
I, 482; terebenthinc, II, 454. Hömoptysie : perchlorure do for, I,
310; ipeca, II, 285; soigle ergote, II,
481. Hemorrhagie : glace, I, 129; hydro-
thirapie, I, 151 ct 154; gommc en
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MEMORIAL TIlEnAPEUTIQUli:.
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Hydrothorax : cantliarides h l'int^-
rieiir, I, 4(:5; raifort sauvage, I, C34;
digitale, 1, 755; iode, II, 18S et 102;
^melique, II, 271; scille, 443. Hygroma : cantliarides, I, 463; vin,
I, 583; iode, 11, 187 ; bichromate de
potasse, I, 511. Hypopyon : nitrate d'argent, I, 491.
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farinc des cöreales, I, 190; eau de son, I, 193 ; des wies respirafoires, i-acine de guimauve,!, 210; idem, eaualbumi-neuse, 1, 221 ; externe, jiiunes d'oDufs, I, 222 ; coueimeuse, neide clilorhy-drique, I, 48G; nitrate d'argent, I, 491 ; chlorbydrate d'ammoniaque, 1, 500 ; ferrugineux, II, 49; des organes parenehymateux, serevx, fihreux, etc., calomel, II, 140; aeide aisenieux, II, 170; sulfate de soude, II, 324.
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Ictere ou Jaunisse : limonade ni-trique, I, 2C2; eau gazeusej 1, 2(i:i; feuilles d'oseille en decoction, I, 270; creme de. tartrc, I, 270; feuilles de noyor, 1, 319 , camomille, I, 6i5;assa-foetida, I, SO'.); gcntiane, II, 68; calomel, II, 112; clilorure de cliaux, II, 221 ; emetique, II, 268 ; ipica, II, 284 ; creme do tartre soluble, I, 310; tama-rin,II, :120; rluibarbe.II, 335 ; aloes, II, 35C; acetates de potasse et de soude, II, 432; essence de terebenthinc, II, 460.
Immobilite : liydrotlierapie, I, 109; arnica, 1, 622; cyanure de potassium, I, OSli; bleu de prusse, I, 087; jus-quiamc, I, 71)9; anestliesiqucs, I, 75C; noix vomiquo, II, 19; emOtique, II, 277; luiile de croton, II, 375.
Indigestion : ties- ruminanls, lait, I, 227; aeide cblorliydriqiio dilne, 1, 2G2; sulfale de fer, I, 305; goudron, I, 359; moutarde, I, 41:); hellebore blanc, I, 414; ammoniaque, 1, 550; alcool, I, 550; vin, I, 68i; essences diverses. I, 588; labiees, I, 592 ; se-mences des ombelliferes, 1,^00 ; can-nelle, 1, 603; clous de girofle, I, 611; badiane, I, 6l3; camomille, I, {;15; absinthe, I, G18; gentiane, I[, OS; alterants alcalins, II, 112; chroninue, chloruro de chaux, II, 223; clilorure de sodium, II, 235; Ometique, II, l'CS ; moutarde blanche, II, 312; iaiteuxe, manne, II, 31S ; chronique, aloös, II, 35C; sulfuro de potasse, II, 397; ven-teus'', savon, II, 431; essence de tere-benthine, II, 400.
Induration : savon, II, 431.
Infection purulente : ammoniaque, I, 552; acetate d'ammoniaque, I, 502; alcool, 1, 579; vin, I, 584; camphre, I, 798; quinquina, II, 88.
Inflammation : eau tiede, I, 137;
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Javart tendineux : eau cliaude, bains, I, 135; hydrotherapio, II, 151 ; cantliarides et preparations canthari-dees, I, 403 ; sublime corrosif, I, 520 ; mercure, II, 133.
Jetage : goudron, I, 350; yourmmx, ammoniaque, I, 552; naplitaline, I, 803; non spieiftque, aeide arsenieux, II, 105; emetique, II, 27 3; soufre, II, 392.
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Kyste : cantliarides et preparations cantliaridees, 1, 4G3; sublime corrosif, 1,520; vin, I, 585; injections iodees, II, ISO; essence de terebcntliine, II, 4C1.
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Ladrerie : acetate de plomb, I, 325; acetate de cuivre, I, 331 #9632; ecorce de diene, I, 345; moutarde, I, 413; labiees, I, 592 ; raifort sauvage, I, 0^4 ; ferrugineux, II, 49; gentiane, II, GS; sulfure d'antimoine, II, 407.
Limace : chaux, I, 288; sulfate de fer, 1,305; acetate de plomb, I, 326; acetate de cuivre, I, 331; aeide sulfuri-que, I, 480; nitrate d'argent, I, V.)Z; sulfate de cuivre, I, 503; sublime corrosif, I, 518 ; chlore, II, 219.
Luxation : liydrotlierapie, I, 152; du beulet, alun, I, 294; alcool, 1,581.
Lymphangite : iodure de potassium, II, 19G; brome et bromure de potassium, II, 208.
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Mammite : glace. I, 130; liydrotlierapie, 1, 154; cataplasme de fecule
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7^4
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MKMOIUAL TJIliüAPEUTIQUK.
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delayee avBC de l'eau de puvot, 1, 185; miel, I, 302; lait, I, 22S; corps gras,
I,nbsp; T-ii; vapears de vinaigre, I, 2Gquot; ; cataplasme de feuilles d'oseille, I, 2TI: acetate de plomb, I, 326; moutardc a rexterieur, I, ilraquo; ; jusquiame, I, quot;O!); morelle noire, I, 714; collodion, II, 76:; calomel, II, 142; lode, II, |8li; iodure de potassium, II, 19G; ümeti-que, II, 269.
Meningite : glace, I, 129; annsthesi-
ques, I, TÖ6; camplu'e, I, 1'IS. Metrite : mercune, II, 132; calomel,
II,nbsp; ISO; chlore, II, 218; creme de tar-tre soluble, II, 310; clironique, seigle crgote, II, 480.
Morve oiguj! .• ammoniaqae, I, 553; acetate d'ammoniaque, I, 55!; plios-phorc, I, 561); camplire, I, 718; quinquina, II, 88.
— chroniquc : sulfate de cuivre, I, 502 ; ammoniaquo, I, 552; carbonato d'am-moniaque, I, 557; non confirmee, liydrotherapic, I, 171; eau dechaux, I, 289; ecorce do chene, I, 345; feuilles do noyor, I, 348; creosote, I, 355; goudron, 1,359; acide i)!ieni(|ue, I, 390; garou, I, 429; cantharides h rint^rieur, I, 4(i5 ; nitrate d'argent,
I,nbsp; 492; serpentaire, I, 631; cigue, I, 717 ; noix vomique et acide arsenieux,
II,nbsp; 15 et 165; Imile de foie de morae, II, 41; ferrugincux, 11,49; poroxyde de manganese, II, 60; sublime corro-sif, II, 149; iodo, II, 181; Iodure de potassium, I[, 197; iodure de suufre, II, 203; iodure de cuivre, I), 202; brome et bromure de potassium, II, 207; chlore, 11, 218 ct 219; cliloruie de chaux, II, 223; chlorure de soudc, II, 215; chlorure de sodium, 11, 236; chlorure do baryum, II, 237 ; soufro, II, 392; sulfure de potasse, II, 397 ; sulfure d'antimoine, II, 4ii7; reino-des-pres, II, 423 ; encens, II, 470; Sabine, II, 485.
Myelite : moutardeii rcxterieur, I, 114 ; cantharides et preparations can-tbaridees, I, 401 ; bleu de Prasse, I, (;88 ; anestbösiqucs, 1, 7.riO ; strychnine, 11, 52; nitrate de potasse, II, 137.
N
Narcotisme : ammoniaque, I, 553 ; caK, I, 629.
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Necrose : voir I'article Carie.
N6phrite : eau chaude ä Textorieur, I, 135 ; mucilage, I, 212 ; acetate de plomb, I, 325 ; opium, I, 669; cam-phre, I, 796.
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CE
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CBdeme : c'ironique : hydrothßrapie, 1, 15 l ; melange de vinaigre, d'eau-de-vie et de sei marin, I, 267 ; oxycrat,
I,nbsp; 267; acetate de chaux, I, 288; icorce de chene, I, 344 ; potasse, I, 500 ; ammoniaquo, I, 555 ; chlorhydrate d'am-moiiiaque,I,560;alcool,1,581; arnica, I C22 ; camphre, I, 800 ; quinquina,
II,nbsp; 88; chlorure de sodium, II, 231 ; bryone, II, 303 ; seilte, II, 443.
CEstre : i/aslrique: essence de trrebon-thine, II, 46 ; Imile empyreumatique, 11, 501).
—nbsp; rectal : tabac, I, 723 ; huile empyreumatique, II, 500. Pour le complement de la serie de ces medicaments, voir I'article Kntozoaires.
—nbsp; cuiani : voir larticle Phtliiriase.
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Ophthalmic : hydroth^rapie, I, 168 ; cataplasmcs de fecule dölayec aveede l'eau de pavot, I, 185 ; miel, I, 202 ; beurre, I, 244 ; sulfate de zinc, I, 300 ; acetate de plomb, I, 320; cantharides,
I,nbsp; 4u4; nitrate d'argent, I, 491; sulfate de cuivre, I, 504 ; opium, 1,662 ; tetes de pavot, I, 672 ; periodiqw!, bella-done, I, 704 ; jusquiame, I, 70S; digitale, 1,734; huile de foie de morue,
II,nbsp; 41; id., quinquina, II, 88; laquo;/., sulfate de quinine, II, 100 ; mercure, II, 132 ;ue)'raquo;iilaquo;(!Hse, sulfure rouge de mercure, II, 130 ; calomel, II, I4()i0xyde de mercure, II, \igt;0;pe)lodique, acide arsenieux, II, 169 ; pv.rulente et chro-ni'/ue, chlorure de chaux, II, 223; chlorure de sodium,II, 234, 6m6tique, II, 270; venmneuse, alofes, II, 357 ; periodiquc, huile de croton, II, 375; i-i., seilte, II, 443 ; constitutidtmelle of periodiquc, colchique d'automne, II, 449.
Orchite : glace,I, 130;hydrotMrapie,
I, 168 ; cataplasme de ft5cule d(Slay6o
I aveede l'eau dc pavot, I, 185 ; lait, I,
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#9632; I
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MfiiMOniAX, THEnAPEUTIQUE.
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72a
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228 ; vinaigre en vapour, I, 267 ; cata-plasmcs do fouilles d'oseilles, I, 270 ; acetate do plomb, I, 32(laquo; ; moutarde t I'exterieur, I, 40S ; jusquiamc, f, 709. morello noiro,' I, 71 i; collodion, I, 706; calomel, II, 140 ; iode, II, 185; iodure de potassium, II, 106 ; emeti-que, II, 27G.
Otite : lait, I, 228 ; glycerine, I, 254 ; nitrate d'argent, 1,492 ; opium, I, 002; jusf|uiarae, I, 709.
Otorrhee : Glycerine, I, 254 ; eau de chaux, I, 288; alun, I, 295 ; sulfatc do zinc, I, 301; goudron, 1, :gt;59; acido phenique, I, 388 ; nitrate d'argent, I, 492.
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Phimosis : corps gras, I, 231; bleu do Prusse, I, G37; belladone, I, 704.
Phl6bite : mevcure, II, 133 ; calomel, II, 140; laquo;mtitique, II, 276.
Phlegmon sous-uponevrolique : bains d'eau chaude, I, 185 ; liydrotherapie, 1,157 ; sous-cutune, corps gras, I, 234 ; cantharidos, I, 4G3 ; sous-oponevro-tique, belladone, I, 704; id., sulfate de quinine, II, 100 ; mcrcure, II, 133.
Phthiriase: leuilles do noyer, I, 349; creosote, I, 354 ; benzine, I, 373 ; hellebore noir, I, 438 ; sublime corrosif, I, 518; acide arsenieux, I, 534 ; poivre, I, 607 ; absinthe, I, 618; tabac,
I,nbsp; nbsp;722; camphre, 1,800; mercure,
II,nbsp; 133 ; du pore, sulfure rouge de mercure, II, 150; staphysaigre, II, 206 ; soufre, II, 364; sulfure de calcium, II, 399; essence de tir^ben-thine, II, 461 ; sabine, II, 485.
Phthisie : acide phosphorique, I, lt;01 : cigue, 1,747; napthalinc,!, 8(i3;liuile do foie do morue, II, 41; soufre, U. 392.
Pi6tin : lait de chaux, I, 2S.'!; sulfate de for, I, 305 ; perchlorure de fer, I, 313 ; acetate deplomb, I, 320; acetate de cuivre, I, 331; acide sulfurique,
I,nbsp; 480 ; acide azotique, I, 484 ; nitrate d'argent, I, 493; sulfate de cuivre, I, 503; sublimfi corrosif, I, 517.
Plaies par arrnchement : liydrotherapie, I, 152 ; camphre, I, 891.
—nbsp; nbsp;urticnldves : glace, I, 120; liydrotherapie,!, 151; alun,I, 29i ; perchlorure de fer, I, 311; onguent ^gyptiac, 1,332 ; acide tannique, 1,337; creosote, I, 354; cantharides, I, 463 ; eau de Rabel, I, 480 ; nitrate d'argent, 1,493; sulfatc do cuivre, I, 503 ; sublime corrosif, 1, 518; chlorure de chaux, II, 223 ; 6metique,
II,nbsp; 270; alofes, II, 35S ; camphre, I, 801.
—nbsp; twjteselaquo;: liydrotherapie, I, 150; gly cerine, I, 254 ; cantharides, I, 4(i2; camphre,!, 801 ; aloes,II, 358;gomme-gutte, II, 366.
—nbsp; d'eti! : liydrothth-apie, I, 151 ; glycerine, I, 254.
—nbsp; laquo; Irimhcaux : liydrotherapie, I, 150, opiuin, I, 6G4.
—nbsp; pur morsure : liydrotherapie, I, 151; chlorure d'antimoine, I, 495 ; ammo-niaque, I, 554 ; acetate d'ammoniaque, I, 562; serpentaire, I, 631.
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Paralysies : liydrotherapie, I, 169 ; moutarde h I'exterieur, I, 4G1; de la pituitaire, cuphorbo.I, 32(i; hellebore noir, I, 438 ; jlt;/., blanc, I, 44! ; can-tharides et preparations cantharidees, I, 401 ; f/e la vessie et du penis, can-tharides h I'interieur, I, 465; ammo-niaque, I, 555 ; essences diverses, I, 588 ; labiiies, I, 592 ; essence de la-vande, I, 5!15 ; poivre, I, C07; cnbebe, I, 008; luiilc de muscade, I, Glü ; de la langue, clous de girolle et pyrfethre, I, 611 et (i28 ; essence de girolle, I, 611; arnica, I, 622 ; cafe, I, 030 ; bleu de Prusse, I, laquo;88 ; belladonc, I, 702 ; tabac, I, 721; aconit, I. 701); camphre, I, 799 et 800 ; valeriane, I, S05; noix vomique, 11, 16; strychnine, II, 22; ferrugineux, II, 49; calomel, II, 140; acide ars^nieox,!!, 165; aloes et alcool camphre, 11, 35G ; huilo do croton, II, 375; des vnclies fruiches velees, essence de terebenthine, II, 462, 463 et 466; de la vessie, du rectum, des membres posteriews, seiglo ergote, II, 4 SO.
Paraphimosis : bleu do Prusse, I, 687; belladone, I, 7 04.
Periostite : liydrotherapie, I, 149 ; acide azotique, I, 491.
P6ritonite : vapour d'eau, I, 132 ; eau chaude ä Texterieur, I, 135 ; moutarde i rexterieur, I, 461 ; baics do genifevre, I, 627 ; camphre, I, 7!)7 et 803;mercuro,II, 133; calomel, 11,140; erfeme de tartre soluble, II,310; nitrate de potasse, II, 437 ; essence de tere-bentbine, II, 461.
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726
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MEMORIAL THßRAPEUTIQUR.
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Plaies par anres ti fiu : Iiydrothera-pie, I, 151.
—nbsp; envenimees : liqueur antivirulento, I, 314; suie, I, 3nG ; acide azotiquo,
I,nbsp; nbsp;483 ; beurre d'antimoinlaquo;, I, 495 ; ammoniaquo, I, 554 ;ac(5tato d'ammo-niaque, I, 5(J2; angelique, I, 5'.)quot; ; iode,
II,nbsp; 192.
—nbsp; suppurantes: glycörine, I, 254;char-bon de bois, II, 307 ; eau do Rabel,
I,nbsp; 481); camomille, I, GI5 ; gemiane,
II,nbsp; GS; resine, II, 4G0. Pleuresie aiguS: vapour d'eau, I,
132; eau bouillantc, I, 134 ; miel, I, 201 ; reglisso, I, 203; gomme, I, 210; moutarde :i Vexterieur, I, 414; hellebore noir, I, 439; cantliaridos et preparations cantliarideos, I, 4iil ; baies do genievre, I, G28 ; opium, I, (IC2 ; acide prusslque, I, GS2 ; digitale, I, 734; calomel, II, ISO; au debut, su-reau, II, 414; pariitairo, II, 422; reiuo-dos-pres, II, 423; nitrate de potasso, I, 437.
—nbsp; chronique : goudron, I, 359 ; acide arsenieux, II, IGG.
Pleuro-pneumonie : cliloro, II, 217 ; chlorure de potasse, II, 22G; 6meti-tiqoe, II, 270; sulfuro d'antimoinc, II, 407.
Pneumatose : hydrotherapie : I, 108.
Pneumonie ingtie : eaubouillante, re-vulsif, I, 131; miel, I, 2IU ; reglisse, I, 203; acetate de plomb et opium, 1, 325; moutarde ;i rexterieur, i, 115; hollebore noir, I, 438; cantliaridos, I, 4G1; labiees, I, 5ii2; totes de pavots,
I,nbsp; 071; douce-amfire, I, 710; digitale, J, 732; alterants alcalins, II, 112 calomel, II, 140; chlore, II, 217 ; dmi-tique, II, 274; kormfes, II, 411; an debut, sureau, II, 414; reine-dos-pres,
II,nbsp; 423.
—nbsp; chronique : goudron, I, 359 ; belle-bore blanc, I, 445;kermes, 11,412; scille, II, 443; colchique d'automne, 11, 448.
Pneumonie contagieuse : sulfate do fer, I, 300 et II, 52 ; cblorhydrate d'am-moniaque, I, 5(^0; eau rouill^e, II, 54; quinquina, II, 88; alterants alcalins, II, 182 ; acide ars(5nieux, II, 170; iode, II, 185; chlore, II, 217; emeti-quu, II, 276; huilo de croton, II, 375; sulfure de potasso, II, 397; kermes, II, 412; essence de terebenthine, II,
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463 ; bourgeons de sapin, II, 470; Sabine, II, 4S5.
Pneumonie lubercukuse : voir Tarti-cle Phthisie,
Poireaux : acide sulfurique, I, 'iSO; acide azotique, I, 483 ; sublinnS corro-sif, I, amp;17i acide arsenieux, I, 532; sulfure d'arscnic, I, 535.
Polyemie : alterants alcalins, II, 112; sulfate de soude, II, 324.
Polypes : perchlorure de fer, I, 312 ; acide sulfurique, I, 480; potasso, I, fiSO ; acide arsenieux, I, 532.
Pousse : reginxj; du vert, I, 173 ; acide prusslque, I, 683; jusquiame, I, 708; digitale, I, 735 ; nerveuse, anesthesi-ques, I, 750; acide arsenieux, II, IGG; ioduro de potassium, 11, 192; bryono, II, 303 ; sulfure de fer, II, 400; carbonate de potasse,!!, 427 ; encens,II,470.
Pterygion : alun, I, 396.
Ptyalisme : alun, I, 39li. Chlorate do potasse, II, 228.
Pustule maligne : feuillo de noyer, I, 349 ; voir I'article Charbon.
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Rage : vinaigre, I, 2G7 ; acide oxali que, I, 209; ammoniaquo, 1,553: acide prussique, I, 681; belladone, I, 702; chloral, I, 775; mercure, II, 135; chlore, II, 219.
Refroidissement : vapeur d'eau, I, 132 ; vin, I, 584 ; essences diverses, I, 588 ; cannelle, I, 603 ; clou do girolle, I, 611; sureau, II, 414.
Renversement : mutrice : glace, I, 130; hydrotherapie, I, 153; ahm, I, 390; ecorce de ebene, I, 344; alcool, I, 5S2; labiles, I, 592; opium, I, Ü03-ether, I, 703.
— rectum : hydrotherapie, I, 153 quot;, alun, I, 30; racine do ratanhia, I, 340; alcool, I, 582; labiees, I, 592 ; opium, I, 603.
Rhumatisme : vapeur d'eau, I, 132; muscuiaire, hydrotherapie, \, 155 ; garou, I, 429; hellebore noir, I, 439; cantharides et preparations cantha-ridees, I, 465 ; ammoniaque, I, 655 ; cblorhydrate d'ammoniaque, I, 500; acetate d'ammoniaque, 1,502; alcool, I, 581; essences diverses, I, 588; id,, de lavande, I, 5i'5; id., de girolle, I, 611; baies de genifevre, I, 627; scrpen-
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727
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MEMORIAL THERABEÜfTIDDE.
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lairc, I, 631; vaifoi't sauvago, 1, C:!4; opium,!, 6(12; acide prussuiuu. I, (182; belladone, I, 703 ; jusqniame, I, quot;OD ; stramoino, I, 711; morelle noire, I, 714; douce-amöre, I, 7 IG; aconit, I, 738; camphro, I, 708 etSill; huilfi de feie de morue, 11, 41; orticiäuire, Sulfate de o.uinine, II, 100; alterants al-calins.II, 114; chroniqne, acide arsii-nieux, II, 170; brome et bruinure de potassium, II, 2U8 ; calomel, II, HD; sull'ure de potasse, II, SOS ; chronique, sulfure d'antimoine, II, 407 ; sureau, II, 4 14 ; articukäre iti'/u, nitrate de potasso, II, i:38 ; colcliiqne d'autümne, 11,4-18; essence de terebenthine, II, 463, 465 et 400; poix noirp, II, 40'J. Rupture nmseulaire et tendineuse: liydrotlierapie, I, lo0.
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naigre et de craie, I, 207 ; osseuses, garou, I, 429; uirjnes, cantharides et preparations cantharidees, 1, 4C3; Iflrducies, chlorure de zinc, I, 407 ; de l'uppui du collier, sublime corrosif, I, 520; id., potasse, I, 520; id., acide arsenieux, 1,533; ammoniaque, 1,555; essences diverses, I, 588; id., de la-vande, I, 595; des mamelles, des tes-Ucules, des glandes solivairn, des rilaiiylinns lymplialiques, eigne, I, 747; sangnines et inflummutnires, camplire, I, 801 ; gnngreneuses, quinquina ; II, 92; indolentes, mercure, 11, 133; iil., bi-iodurc do morcure, II, 200; gängviiieuses, chlorure de chaux, II, 223; charlionnevses et gangreneu-SS, chlorure de sende, II, 225 ; sanguines et sireu*es, essence de terebenthine, II, 405 ; de tu mdchoire iiiferieure du benuf, sabine, II, 485.
Tympanite : glacc, I, 131 ; des soli-ji'hles, eau cliaude 11 rexterieur, I, 135 ; des ruminants, corps gras, 1, 235; eau et lait de chaux, I, 289; ammoniaque, I, 550; essences diverses, I, 58,i ; semences des ombolliföres, I, 000; camomille, I, 015; tabac, I, 723; ether, I, 703; assa-feetida, I, 810; alterants alcalins, II, 112; chlorure de potasse, II, 220 ; carhonate de magnesie, II, 309; carbonate de potasse, II, 275.
Typhoiide fievre : liydrotlierapie, I, 170; acide phosphorique, I, 201; per-chlorure de fer, 310; moutarde, I, ill; hellebore noir, I, 439; nitrate dquot;argent i l'interieur, I, 490 ; ammoniaque, 1,552; acetate d'ammoniaque, 1, ..02; vin, I, 584; essences diverses,
I,nbsp; 588; semences des ombellifferes, I, 000 : poivre, I, 007 ; absinthe, I, 018 ; aunee, I. 0.4; baios de genievre, I, 027 ; cafe, 1, 030; camplire, I, 799; napbialine, f, 803: substances ani-males, II, :G; ferrugineux, II, 49; carbonate de fer, II, 55 ; gentiane, II, 08 ; petite centauree, II, 09; chlore, II, 213; chlorure de sodium, II, 230; ipeca.II, 285; creme detartre soluble,
II,nbsp; 3lii; moutarde bhmehe, II, 312; essence de terebenthine, 460 et 403.
Typhus : suie, I, :iC7; acide chlorhy-dnque, I, 480; ammoniaque, I, 550; acetate d'ammoniaque, I, 502 ; camplire, I, 798; substances animales, II,
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Tetanos esseniiel: glace ä rmterieui-, I, 131; bains et lotions d'eau cbaudc, I, 136; liydrotlierapie, I, 10'J; corps gras, I, 534 ; hellebore noir, I, 43!); cantliaridcs h rinterienr, I, 4U5 ; am-moniaque, I, 554; acetate d'ummonia-ipie, I, ii03; buile de nuiscade,!, 610; opium, 1, 003; acide prussiquo, I, 081 ; cyanuro de potassium, 1, 08G; bleu de Prasse, I, 088; beüadone, I, 714 ; jusquiamn, I, 709 ; strainome, 1, 711; tabac, I, 722; aconit, I, 7i!) ; anestliesiques, I, 750: etber, I, 703; cbloroforme, I, 700; chloral, I, 774; camplire, I, 798 otSOl ; valerianc, I, 805; assa-foctida, I, 80iJ; noix vomi-que. II, 20; sulfate de quinino, II, 100; calomel, II, 142: C-metiquo, II, 270 ; hülle de croton, II, 375 ; nitrate de potasse, II, 438 : essence do terebenthine, II, 402; hnile empyreuma-tique, 11, 490.
— imuntatique : calomel, II, 140.
Thrombus : liydrotlierapie, I, 151; oau albumineuso, I, 22i ; melange do vinaigre et do craie, I, 207; acide
, täinique, I, 337 ; moutarde ä I'exte--rieur, I, 415 ; collodion, I, 707 ; camphro, 1, 800.
ITic : hydrotberapio, I, 170; magnesie calciiiee, II, 3U8; bicarbonate de soude, II, 429.
Tumeurs sanguines : melanges de vi-
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728
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MEMORIAL TIIERAPEUTIQUE.
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36; ecorce de saale, il, 71; chlore, 11, 219.
Ulceres : vinaigre, I, 2G7; melange de poudro de chaux, de cliarbon et d'e-corce de diene, 1, 28S; alun, I, 295 ; sulfate de zinc, I, 301; Sulfate de fer, 1, 303 ; percblorure do fer, I, 313 ; acetate de plomb, I, 32G; acetate de cuivre, I, 331 ; noix de galle, I, 342; ecorce de ebene, I, 344; feuilles de noyer, I, 349; goudron, I, 301; huile de cade, I, 3G4; euphorbe, I, 424; acide sulfnrique, I, 480; acide azo-tique, I, 483 ; acide cbloiiiydrique, I, 480; nitrate d'argent, I, 493 ; beurre d'antimoine, 1, 495 ; sulfate de cuivre, T. 503; nitrates de morcure, I, 522 ; potasse, I, 520 ; ammoniaque, I, 554 ; chlorbydrate d'ammoniaque, I, 500 ; acetate d'ammoniaque, I, 502; acide arsenieux, I, 534; alcool, I, 581 ; essences diverses, I, 588 ; absinthe,
I,nbsp; 018 ; tabac, I, quot;22 ; camphre, I, SOI ; calomel, II, 140 ; bioxycle de mercure,
II,nbsp; nbsp;150; iodure de cuivre, II, 203 ; fnrdneu.):, bromure de potassium, II, 207; id., chlore, II, 219: id., chlorure de chaux, II, 223 ; chlorate de potasse, II, 220; atoniques, carbonate de potasse, II, 427 ; id., savon, II, 431 ; essence de tereben-thine, II, 464 ; de mauvuise nature, rue, II, 483 ; atoniques, sabine, II, 485 ; id.. huile erapyreuraatique, II, 499.
Uretrite : mucilage, I, 212; corps gras, I, 234 ; alun, I, 295 ; goudron, I, 359; nitrate d'argent, I, 493; cubebe,
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1, 02S; camphre, I, 790; chlorure de
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chaiix, II, 225.
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Vaginite : mucilage, I, 212; corps gras.1,234 ; c/u-oni^i/e, eau do chaux, 1, 208 ; alun, I, 295; sulfate de zinc, 1, 301 ; goudron, I, 359; nitrate d'argent, 1, 493 ; cubfebo, I, 008 ; camphre, I, 7i)(i; chlore, II, 218.
Varices : hydrotherapie, I, 151 ; potasse, I, 520; collodion, I, 700.
Verrues : acide sulfnrique, I, 480; acide azotique, 1,483; sublime corro-sif, I, 517 ; potasse, I, 520 ; acide arsenieux, I, 532; et II, 101 ; sulfure d'ar-senic, I, 535 ; iodure d'arsonic, 11, 202.
Vertige : glace, I, 129 ct 131; eau bouillante, revulsif, I, 134; hydrotherapie, I, 109; hellebore noir, I, 439; hellebore blanc, 1,414; ammoniaque, I, 553; chlorhydrate d'ammoniaque, I, 500; essences diverses, I, hSS; poivre, I, 607 ; noix muscade, I, 010; acide prussique, I, 681 ; belladone, I, 701; jusquiame, I, 708; stramoine, I, 711; abdominal, tabac, 1,721; aconil, I, 738; anesthesiques, I, 756; ether,
I,nbsp; 70! ot 705; chlorofonne, I, 709; camphre, I, 798; valeriane, I, 805; sulfate de quinine, II, 100; calomel, II, liO; sublime corrosif, II, 148; chlorure do sodium, II, 234; emetique,
II,nbsp; 208 et 270; moutarde blanche, II, 312; huile de ricin, II, 315; alofes, II. 350; huile de croton, II, 375; essence de terebenthine, II, 402 ct 460.
Vomissement : glace, I, 131; sulfate de zinc, I, 302 ; ether, I, 763; alterants alcalins, II, 112.
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I #9632;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; #9632;
. #9632;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;I
:nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; #9632;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ,•
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#9632;#9632;• #9632;
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TABLE DES MAT1ERES
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CONTENUES DANS LE SECOND VOLUME.
#9632; ____________________________________________________________________________
SECTION III
#9632;
UES MliDlCAMEXTS NKVRO-DYNAMIQUES (suite.)
CHAPITRE II. — Des excitatelt.s......................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1
De la noix vomique............................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2
Preparations chimiques. Stryclinino.............................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;20
Brucine......................................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2-'$
Igasurine......................................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2:i
üea parabjseurs.
Curare........................................................ 24
Ffevc du Calabar.............................................. 2(;
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SECTION IV
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DES MEDICAMENTS TO.XIQUES.
CHAPITRE I. — Toniques analeptiques..................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;-V^
A.nbsp; Analeptiques aiimentairos.......................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;36
Matteres animales..............................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;38
Matiferos grasses................................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;39
Huile de foio de morue.. ......................................nbsp; nbsp; nbsp; 40
B.nbsp; Analeptiques medicamenteux...................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;42
Des ferrugineux................................................nbsp; nbsp; nbsp; 42
Du fer........................................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;50
Oxyde noir de fer..............................................nbsp; nbsp; nbsp; 5(
Oxyde rouge de fer.............................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;52
Carbonate de fer..............................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;54
Sulfate do protoxyde de fer....................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;55
Tartrate de potasse et de fer...................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;57
Des composes de manganese...................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;53
Phosphalo do cliaux............................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;61
CHAPITRE II. — Des toxiqles amers...................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;63
De ja gentiane jaune..........................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;65
Succedan^s do. la gentiane jaune................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;69
ficorce do saule blanc.........................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;70
Du honblon...................................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;72
CHAPITRE III. — Des tomques NEVno-STHiNiQUES.......................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;74
Du quinquina.................................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;76
I)e la quinine pure..............................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;92
De la quinine brute............................................nbsp; nbsp; nbsp; 93
Du sulfate de quinine...........................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;94
De la cinchonine.............................................nbsp; nbsp; nbsp;103
Sulfate do cinchonine..........................................nbsp; nbsp; nbsp;103
Succ^danes du quinquina........................................nbsp; nbsp; nbsp;104
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730
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TADLE DES MATlfeRES SECTION V
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DES ALTKRANTS.
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CllAPlTRE I. CHAPITRE II.
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DES Al.TEKANTS ALCALINS.
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HO 114
r.'fi l-.G 135 137 143 143 149 151 152 1-2 172 172 172 172 173
173
170 193 198 201 201 202 218 213 220 223 225 T.(i 227 230 236 237 238 238
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DlS Al.TKUAMS MEnCUIilAUX.
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- MercnriaiLX tnsolubles..............
Du mnrcuni m^tallique..............
Des sulfur.es do mercure..............
Du pr.o.tochlQrure du morcure.........
sect; 2. — Mercuriaux soluldcs................
Du biclilururc de mercure...........
Du deutoxyde de mercure.............
CHAPITRB III. — Des ALTtr.ANTS arsenicalx. .
De l'acide ars^nieux.................
Autvcs composes arseiiicaux..........
Arseniates de soude.................
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; de potasse...............
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; de fei-....................
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; de cuivrc..................
Sulfures d'arsenic....................
CllAPlTRE IV. — Des aliürants ioduiies.....
De l'iodo............................
De l'iodure do potassium.............
Des iodui'es de mercure..............
Succudaiu's dos iodures de mercure...
loclure de plomb.....................
Des alterants bronmres.............
Des alterants cblorures...............
Du gäz chlore......................
Dos liypochlo iles alcalins............
Du chlorure de cliaux................
Du chlorure de sende..............
Du chlorure de potasse...............
Du chlorate de potasse................
Du chlorure de sodium.............
Du chlorure de potassium...........
Du chlorure de baryum..............
Du chlorure de calcium..............
Du permanganate do potasse.........
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SECTION VI
DES MEDICAMENTS EVACÜANTS,
CHAPITRE I. — Des VOMITIFS..........................................nbsp; nbsp; 212
sect; 1. — Vomitifs minoraux............................................nbsp; nbsp; 248
De l'amp;nitique.................................................nbsp; nbsp; 248
sect; 2. — Vomitifs vOyetaux...........................................nbsp; nbsp; 279
Do ripücacuanha.................................................nbsp; nbsp; 279
De la staphisaigre...........................................nbsp; nbsp; 286
Plantes indigenes vomitives.....................................nbsp; nbsp; 287
CHAPITRE II. — Des plroatiis........................................nbsp; nbsp; 288
Division des purgatifs..........................................nbsp; nbsp; 306
g 1. — Purgatifs laxatifs............................................nbsp; nbsp; 307
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CONTENUES DANS LE SECOND VOLUME. 731
I.nbsp; nbsp; Laxatifs mintiraux..............................................nbsp; nbsp; ^07
Magnesic calcinee..............................................nbsp; nbsp; 307
Carbonate de magnesic.........................................nbsp; nbsp; 3(18
Citrate de magnesie...........................................nbsp; nbsp; 309
Bitartrate de potassc............................................nbsp; nbsp; 310
Tartro-boratc de potasso......................................nbsp; nbsp; 310
II.nbsp; nbsp;Laxatifs vegelaux................................................nbsp; nbsp; 310
JIuutai-de blanche.............................................nbsp; nbsp; 310
llnile de ricin..................................................nbsp; nbsp; 313
De la manne...................................................nbsp; nbsp; 31G
De la casse....................................................nbsp; nbsp; 319
Da tamarin....................................................nbsp; nbsp; 320
sect; 2. — Purgatifs minoratifs.........................................nbsp; nbsp; 3'.,0
Snlfato de soude.............................................nbsp; nbsp; 322
l'liosphate de sende...........................................nbsp; nbsp; 325
Sulfate de, pütasse...........................................nbsp; nbsp; 320
Sulfate de inagnesio.........................................nbsp; nbsp; 327
sect; 3. — Purgatifs cathartiiines......................................nbsp; nbsp; 327
Protoclilornro de nicrcure...................................nbsp; nbsp; 328
Du nerprnn pnraatif..........................................nbsp; nbsp; 330
De la rliubarbe...............................................nbsp; nbsp; 332
Du siine.......................................................nbsp; nbsp; 335
Fr6ne commtm................................................nbsp; nbsp; 341
De l'alofes.....................................................nbsp; nbsp; 342
sect; 4. — Purgatifs drastilt;[ues.........................................nbsp; nbsp; 358
Racines drastiques............................................nbsp; nbsp; 360
Du jalap.....................................................nbsp; nbsp; 3G0
Do la bryone..................................................nbsp; nbsp; 3G2
Gommes-resines drastiques.....................................nbsp; nbsp; 304
Gomme-gutte.................................................nbsp; nbsp; 304
De la scannnonec..............................................nbsp; nbsp; 307
Huiles grasses drastiques........................................nbsp; nbsp; 307
llnile de croton tiglium........................................nbsp; nbsp; 3G7
CHAPITRE III. — Des serontFiQi'ES....................................nbsp; nbsp; 375
sect; I. — Sudorifiqucs fixes.............................................nbsp; nbsp; 383
Dn soufre.....................................................nbsp; nbsp; 383
Sulfurc de potasse..............................................nbsp; nbsp; 394
—nbsp; nbsp; de calcin m.............................................nbsp; nbsp; 398
—nbsp; nbsp; defer.................................................nbsp; nbsp; 400
Composes demi-oxydes du soufre...............................nbsp; nbsp; 4Ü1
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; d'antinioi ne..........................................nbsp; nbsp; 404
Kermes mineral........................................ .......nbsp; nbsp; 408
sect; 2. — Sudorifiqucs volatiis..........................................nbsp; nbsp; 413
Dn sureau.....................................................nbsp; nbsp; 413
Du tillcul......................................................nbsp; nbsp; 415
CHAPITRE IV. — Desdiit.etiques.....................................nbsp; nbsp; 41G
sect; 1. — üiuretiques mucilagineux.....................................nbsp; nbsp; 421
Pariiitaire......................................................nbsp; nbsp; 422
Spiree ulmaire.................................................nbsp; nbsp; 423
sect; 2. — Uinretiques alcalins..........................................nbsp; nbsp; 424
Carbonate de potasse...........................................nbsp; nbsp; nbsp;424
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; de soude...........................................nbsp; nbsp; 428
Bica- bonate de spade.........................................nbsp; nbsp; 429
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de potasse........................................nbsp; nbsp; 430
Savons alcalins............................................nbsp; nbsp; nbsp;430
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m
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TABLE DES MATIERES
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Acetates alcalins......................-.........................nbsp; nbsp; nbsp;431
Azotate ou nitrate de potasse...................................nbsp; nbsp; 432
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; — de soude.....................................nbsp; nbsp; 438
sect; 3. — Diuritiques sedatifs.........................................nbsp; nbsp; nbsp;438
Scille maritime...............................................nbsp; nbsp; nbsp;43D
Du colchique d'automne........................................nbsp; nbsp; nbsp;444
sect; 4. — Diur^tiques balsamiques......................................nbsp; nbsp; 449
Des terebenthines.............................................nbsp; nbsp; 450
De l'essence de t^rebentliine..................................nbsp; nbsp; nbsp;455
Des resines de terebenthine.....................................nbsp; nbsp; 46(gt;
De la poix noire..............................................nbsp; nbsp; nbsp;468
De l'encens....................................................nbsp; nbsp; nbsp;469
Des bourgeons de sapin........................................nbsp; nbsp; nbsp;470
Du bäume de Copalm.........................................nbsp; nbsp; nbsp;470
CUAPITRE V. — Des uterins........................................nbsp; nbsp; nbsp;472
Du seiglc ergole...............................................nbsp; nbsp; nbsp;47 i
Du safran.....................................................nbsp; nbsp; nbsp;481
, De la rue des jardins..........................................nbsp; nbsp; 482
De la Sabine...................................................nbsp; nbsp; nbsp;484
CHAPITRE VI. — Des vebmifdges.....................................nbsp; nbsp; nbsp;486
De la mousse de Corse.........................................nbsp; nbsp; nbsp;489
Du sumen-contra..............................................nbsp; nbsp; nbsp;490
De la fougere male................................... .......nbsp; nbsp; nbsp;491
Ecorce de racine de grenadier..................................nbsp; nbsp; nbsp;493
Du kousso ou cousso...........................................nbsp; nbsp; nbsp;494
Du karaala....................................................nbsp; nbsp; nbsp;495
Huile empyreumatique........................................nbsp; nbsp; nbsp;490
Succedanes de l'luiile empyreumatique........................nbsp; nbsp; nbsp;;,0()
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L1VRE TROISIEME
Pharmacie ou pharmacotechnie.
CHAPITRE I. — De la hecolte des medicaments. . ......................nbsp; nbsp; nbsp;502
Recolle des racines et des bulbes................................nbsp; nbsp; nbsp;504
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;dos tiges et des ecorces.................................nbsp; nbsp; nbsp;505
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;des bourgeons et des feuilles............................nbsp; nbsp; nbsp;50G
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;des fleurs et des sommites fleuries.......................nbsp; nbsp; nbsp;506
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;des fruits et des semences..............................nbsp; nbsp; nbsp;507
CHAPITRE K. — De la conseiwation des medicaments...................nbsp; nbsp; nbsp;508
fi mondalion..................................................nbsp; nbsp; nbsp;508
Dossiccation...................................................nbsp; nbsp; nbsp;508
Preservation du contact de l'air.................................nbsp; nbsp; nbsp;509
CHAPITRE III. — De la preparation des medicaments..................nbsp; nbsp; nbsp;510
sect; la — Operations mecaniquos.......................................nbsp; nbsp; nbsp;5H
De la division...............................................nbsp; nbsp; nbsp;5H
De la pulverisation............................................nbsp; nbsp; nbsp;511
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3
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— Operations physiques.........................................nbsp; nbsp; nbsp;515
De l'extraction...............................................nbsp; nbsp; nbsp;515
De l'expiession............. ................................nbsp; nbsp; nbsp;515
De 1'tWaporation...............................................nbsp; nbsp; nbsp;516
De la distillation.............................................nbsp; nbsp; nbsp;ülS
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CONTENÜKS DANS LE SECOND VOLUME. 733
De la clarification.............................................nbsp; nbsp; 521
De la decantation .............................................nbsp; nbsp; 522
De la coagu lation..............................................nbsp; nbsp; 522
De la filtration................................................nbsp; nbsp; 523
sect; 3. — Des operations physico-chimiques.............................nbsp; nbsp; 524
De la fusion..................................................nbsp; nbsp; 525
Do la Sublimation.............................................nbsp; nbsp; 625
De la dissolution..............................................nbsp; nbsp; 525
sect; 4. — Des operations chimiques....................................nbsp; nbsp; 532
CHAPITRE IV. — De l'association des medicaments......................nbsp; nbsp; 532
Des avantages et des inconvi5nients de cette operation............nbsp; nbsp; 534
Du but de cette association....................................nbsp; nbsp; 538
Des incompatibilites mödicamenteuses...........................nbsp; nbsp; 540
De la manlamp;re de formuler..................... ..............nbsp; nbsp; 542
Des formes des medicaments composes..........................nbsp; nbsp; 544
a.nbsp; nbsp;Des poudres.......................... ....................• ••.nbsp; nbsp; 546
b.nbsp; nbsp;Des espfeces...................................................nbsp; nbsp; 548
c.nbsp; nbsp;Des sachets...................................................nbsp; nbsp; 548
d.nbsp; nbsp;Des extraits...................................................nbsp; nbsp; 549
e.nbsp; nbsp;Des gargarismes...............................................nbsp; nbsp; 550
/'. Des boissons..................................................nbsp; nbsp; 550
g. Des breuvages................................................nbsp; nbsp; 551
h. Des lavements................................................nbsp; nbsp; 555
i. Des lotions....................................................nbsp; nbsp; 556
,/, Des bains.....................................................nbsp; nbsp; 557
k. Des solutions..................................................nbsp; nbsp; 557
/, Des injections.................................................nbsp; nbsp; 557
m. Dos coilyres...................................................nbsp; nbsp; 558
n. Des fumigations...............................................nbsp; nbsp; 559
o. Des teiutures alcooliqnes.......................................nbsp; nbsp; 560
p. Des vins medicinaux...........................................nbsp; nbsp; 5C0
q. Des vinaigres medicinaux.......................................nbsp; nbsp; 561
r. Des oxymels et oxymellites......................................nbsp; nbsp; 562
s. Dos sirops et mellitcs..........................................nbsp; nbsp; 562
t. Des ölectuaires................................................nbsp; nbsp; 663
u. Des bols et des pilules......................................... 563
v. Des nouets ou mastigadours.....................................nbsp; nbsp; 565
x. Des pains medicamenteux.....................................nbsp; nbsp; 565
y. Des cataplasmes.............................................nbsp; nbsp; 566
3. Des pätes....................................................nbsp; nbsp; 567
na. Des trocliisques...............................................nbsp; nbsp; 567
64. Des liuiles mtjdicinales........................................nbsp; nbsp; 568
lt;:c. Des liniments.................................................nbsp; nbsp; 568
dd. Des pommades.................................................nbsp; nbsp; 569
ee. Des cerais.....................................................nbsp; nbsp; 570
ff. Des ongnents..................................................nbsp; nbsp; 570
gg. Des charges..................................................nbsp; nbsp; 571
Toxicologie vi5terinaire.........................................nbsp; nbsp; 572
Pharmacie legale..............................'.................nbsp; nbsp; 64G
Formulaire raisonne...........................................nbsp; nbsp; C57
Memorial thörapeutique........................................nbsp; nbsp; 714
......
------------------
; ,nbsp; nbsp; nbsp;:nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;- .nbsp; nbsp; - :nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;....,,.
|
||
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#9632;
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TABLE ALPHABETIOUE
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DES MAXIERES
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||||||
1
|
||||||
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Abortifs.II......................
Absintlie, I.....................
Absorption des medicaments, I... Acetate d'ammoniaque, 1.........
—nbsp; de cliaux, I.................
—nbsp; de culvre, I.................
—nbsp; (sous-) de cuivre, I..........
—nbsp; de fer, I....................
—nbsp; de morphine, I..............
—nbsp; de plotnb, 1.................
—nbsp; (sous-) de plomb, I..........
—nbsp; de potasse, II...............
—nbsp; de soude, II.................
—nbsp; de zinc, I...................
Acide aculique, I................
—nbsp; arseiiious, I, 5quot;27 ; II.........
—nbsp; azoticjne, I..................
—nbsp; borique, 1...................
—nbsp; carbon iquo, 1...............
—nbsp; cblorhydrique, I............
—nbsp; citrique, I...................
—nbsp; cyanliydriqiic. 1.............
—nbsp; gallique, I..................
—nbsp; lactiqne, I..................
—nbsp; malique, I..................
—nbsp; oxaliqne, I..................
—nbsp; pheniqiie, I.................
—nbsp; phosplioriqne, I.............
—nbsp; snlfurcux, II................
—#9632; sult'uriqiie, I................
—nbsp; tanniqae, 1.. .•..............
—nbsp; tariii(|iie, I.................
Aconh.I........................
Aconitine, I.....................
Adjuvant, II.....................
Administration des medicaments, I.
Airellc.II.......................
Alambic, II.....................
Albumine, I.....................
Alcalins (alttirants), II............
—nbsp; nbsp;(diurt-tiques), II.............
|
472: G17 40 562 21)0 327 3-J7 317 i 6(i6 |
310;
31!) 431 j
431 I 3.2 j
2(;i
lol I 482 2Ü4 263
4S5 271 073 : 338 272 271 j 208 , 378 j 2(:4 401 i 4 i i i 335 ! 270 , 730 :
|
Alcool vinique, I............
—nbsp; melliylique, I.............
—nbsp; camplnv, 1........ ......
Alcooliques, I................
Aliment. I...................
Aloes, 11.....................
Aloine. II....................
Alterants, II. .#9632;...............
Alnn calcine, I..............
—nbsp; cristallise, 1..............
Amers (loniquos), II..........
Amidon, i....................
Ammoniacanx, 1..............
Aminoniaque, 1...............
Analeptiques (toniqnes), 1]....
Anestbäsiqnes, I..............
Angeliqne, I.................
Anis etoile, I.................
—nbsp; vert. 1...................
Anodins, I...................
Antimoniaux isiidorili(|ues), 11.
Antispasmodiqaes, 1..........
Afguel, II....................
Aristoloclies, I................
Armoise, I...................
Arnica. 1....................
Aromatiques (stimulants), I. .. Arseniato de potasse, II.......
—nbsp; de soude, II..............
Arsenicaux, II................
Arsenitcs. 11................
Assa-fuetida, 1...............
Association do; inuiiicaments, I Astnngents, I................
—nbsp; pyrogenös, I.............
Atropiao, I...................
Aunee, I.....................
Avoine, 1...................
Axonge, I.................. .
Azetate d'argent, I............
—nbsp; (proto-) de mercure, 1.....
—nbsp; (acide) de mercurc, I.....
—nbsp; de potasse, II............
—nbsp; de soude, II...........
|
575 582 •
785 570 7 342 344 105 291 291
G:) 184 541 545
35 749 590 G12 59S 642 404 775 335 G3Ü G19 319 58G 172 172 151 172 80G 532 273 352 690 623 192 240 480 521 521 432 438
|
|||
504
13 350 491 220 110 424
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||||||
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|||||
TABLE ALPHABETIQÜE DES MAXIERES.
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(3o
204 598 632 819 196 560 695 327 165 570 240 741 650 320 571 713 284 342 213 558 666 770 767 227 494 237 238 223 307 137 143 236 230 230 225 49i! 505 740 7o9 103 249
116
610 031 415 414 502 705 558 678 4GR 5118 470 672 598
|
|
|||
B
Bagueiiaudior, II...............nbsp; nbsp; nbsp;330
Bains, II........................nbsp; nbsp; nbsp;.rgt;57
—nbsp; arsenical (Tessier), 1.........nbsp; nbsp; nbsp;530
—nbsp; sulfureux, II................nbsp; nbsp; nbsp;30ö
—nbsp; composes...................nbsp; nbsp; nbsp;C74
—nbsp; zinco-ai'senical, 1............nbsp; nbsp; nbsp;630
Baume de copahii, II.............nbsp; nbsp; nbsp;470-
—nbsp; de soufre, II...............nbsp; nbsp; nbsp;384
—nbsp; Opodeldoch, II..............nbsp; nbsp; nbsp;701
—nbsp; tranquille, II................nbsp; nbsp; nbsp;Gi)C
Bülladone, I.....................nbsp; nbsp; nbsp;C90
Benzine, 1.......................nbsp; nbsp; nbsp;3(j8
Bettei-ave, 1.....................nbsp; nbsp; nbsp;20i
BeiuTO animal, I................nbsp; nbsp; nbsp;;'43
—nbsp; de cacao. 1..................nbsp; nbsp; nbsp;214
—nbsp; de laurier, 1................nbsp; nbsp; nbsp;244
—nbsp; de nuiscade, 1...............nbsp; nbsp; nbsp;244
—nbsp; de palma, 1.................nbsp; nbsp; nbsp;244
Bifere, 1.........................nbsp; nbsp; nbsp;285
Blanc de buleine, 1...............nbsp; nbsp; nbsp;2i8
Ble, 1...........................nbsp; nbsp; nbsp;192
üuissons, II.....................nbsp; nbsp; nbsp;550
—nbsp; composees..................nbsp; nbsp; nbsp;003
Hüls, II.........................nbsp; nbsp; nbsp;5G3
—nbsp; composes, II (formulaire).....nbsp; nbsp; nbsp;Ü92
Borate do sende, 1...............nbsp; nbsp; nbsp;290
Boules de mars, 1................nbsp; nbsp; nbsp;31S
Bourgeons de sapin, II...........nbsp; nbsp; nbsp;470
Ureuvages, 11....................nbsp; nbsp; nbsp;551
—nbsp; composes..................nbsp; nbsp; nbsp;665
liromo, II......................nbsp; nbsp; nbsp;213
Brömare de potassium, II........nbsp; nbsp; nbsp;213
Bmu de noix, 1..................nbsp; nbsp; nbsp;350
Brucine, II.....................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;23
Bryone, II......................nbsp; nbsp; nbsp;365
Buis, II........................nbsp; nbsp; nbsp;413
Unlbes (rücolte), II..............nbsp; nbsp; nbsp;501
|
Garotte, I.................
Carvl.I...................
Cascorllle, I...............
Casse, II..................
Cassonadn, I..............
Cataplasmes, II ...........
— divers, II (formulaire)., Catliartiques (purgatifs), II
Canstiquesj I..............
Cerats, II.................
|
||||
—nbsp; simple, I....................
—nbsp; de eigne, I..................
—nbsp; Opiate, I ...................
—nbsp; nbsp;saturne, I...................
Charges, II......................
—nbsp; diverses, II (formulaire)......
Chaiix, I........................
Cliene (ecorce), 1................
Chlore, II......................
Chlorhydrate d'ammoniaque, I....
—nbsp; de morphine, I..............
Chloral, I ......................
Cliloroforme, I..................
Chlorate de polasse, II...........
Chlorurc d'antimoino, I.........
—nbsp; do bai'vum, II...............
—nbsp; nbsp;do calcium, II........... ....
—nbsp; de cllaux, II.................
—nbsp; nbsp;do for, I....................
—nbsp; nbsp;(proto-) de mercure, II........
—nbsp; nbsp;(deuto-) de mercure,I, 5I3;II.
—nbsp; nbsp;do potas^e, II...............
—nbsp; nbsp;de potassium, II.............
—nbsp; nbsp;de sodium, II........... ...
—nbsp; nbsp;do soude, II.................
—nbsp; nbsp;de zinc, 1...................
Chromate do potasso (bi-), I......
Cicutine, I......................
Cigue, I........................
Cinchonine, II..................
Ciro, 1.........................
Clarillcation, II..................
Classification, I..................
Clous de girulle, I..............
Coclilearia, I....................
Colchicine, II...................
Colchique, II................ . ..
Colleclion, II...................
Cullodion, I.....................
Collyres, II.....................
—nbsp; nbsp;divers......................
Cotopbane, II...................
Conservation des medicaments, II.
Copaliu, II......................
Coquelicot, I...................
Coriandre, I.....................
|
|||||
Caclion, 1.......................nbsp; nbsp; nbsp;338
Cafe,1.........................nbsp; nbsp; nbsp;628
Calamus aromaticus, 1...........nbsp; nbsp; nbsp;624
Camomille, I...................nbsp; nbsp; nbsp;613
Campliro, I................... .nbsp; nbsp; nbsp;7S2
Cannelle, 1......................nbsp; nbsp; nbsp;601
Cantliaridcs, 1..................nbsp; nbsp; nbsp;440
Cantliaridine, 1..................nbsp; nbsp; nbsp;448
Carbonate d'ammoniaque, 1.......nbsp; nbsp; nbsp;556
—nbsp; nbsp;de fer, II...................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;54
—nbsp; nbsp;de magnesic, II..............nbsp; nbsp; nbsp;308
—nbsp; nbsp;de potassc, II...............nbsp; nbsp; nbsp;424
—nbsp; de soude, U.........,.......nbsp; nbsp; nbsp;428
—nbsp; nbsp;(bi-) de soude, II............nbsp; nbsp; nbsp;429
|
|||||
|
|||||
|
|||||||
|
|||||||
|
|||||||
736
|
TABLE ALPHAI5ETIQUE DES MATlfeRES.
|
||||||
|
|||||||
Coirectifs, II...................
Crkme, I.......................
(Wosote, I......................
Croton tiglium, II................
Cumin, I.......................
Cyanures double de fer, I........
—nbsp; jaunede fer et de potassium, I.
—nbsp; de potassium................
|
534 228
:j 52
GG7 598 G8G
GS8 GS1
|
Kndermie, 1.....................nbsp; nbsp; nbsp; 18
Ergot de seigle, II...............nbsp; nbsp; 474
Ergodsme, II....................nbsp; nbsp; 476
Kspfeces, 11......................nbsp; nbsp; 548
Essences, 1.....................nbsp; nbsp; 536
—nbsp; de lavande, 1................nbsp; nbsp; 597
—nbsp; deterebenthine, II...........nbsp; nbsp; 455
—nbsp; vulneraire, I................nbsp; nbsp; 548
Kther sulfurique, 1..............nbsp; nbsp; 757
Etherisation, 1..................nbsp; nbsp; 750
Euphorbe, 1....................nbsp; nbsp; 423
Kvacuants, II...................nbsp; nbsp; 239
Evaporation. II..................nbsp; nbsp; 516
Excipient, II....................nbsp; nbsp; 000
Excitants, 1.....................nbsp; nbsp; 536
Excitateurs, II..................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1
Expectorants, II.................nbsp; nbsp; 383
Expression, II...................nbsp; nbsp; 515
Extraction, II...................nbsp; nbsp; 515
Extraits, II......................nbsp; nbsp; 519
—nbsp; d'aloes, II...................nbsp; nbsp; nbsp;347
—nbsp; de belladone, 1..............nbsp; nbsp; 091
—nbsp; de eigne, 1..................nbsp; nbsp; TiO
—nbsp; de digitale, 1................nbsp; nbsp; 725
—nbsp; de nerprun, II...............nbsp; nbsp; 331
—nbsp; nbsp;de noix vomiquo, II.........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;3
—nbsp; d'opium, 1..................nbsp; nbsp; 649
—nbsp; de quina, 11.................nbsp; nbsp; nbsp; 8}
|
|||||
I)
|
|||||||
Daturine, I.........___
Decantation, II..........
Decoction, II............
Delphine, II............
Dessiccation, II..........
Dextrine, I.............
Diacode (sirop), I.......
Digestion, II............
Digitale, I..............
Digitaline, I.............
Dissolution, II...........
Distillation, II...........
Diurttiques, II..........
Doses, I................
Douce-amere, I.........
Drastiques (purgatifs), 11.
E
|
709 522 581
2SG .quot;.08 18laquo; 071 530 723 721 000
|
||||||
.-.18 416
96 711
;!:gt;s
|
|||||||
|
|||||||
Eau, I...................
—nbsp; blanche, 1............
—nbsp; de chaux, I..........
—nbsp; de creosote, I........
—nbsp; ferine, II............
—nbsp; de gondron, I........
—nbsp; nbsp;de Goulard, I........
—nbsp; nbsp;phagamp;lenique, I......
—nbsp; vet^rinaire, I.. .....
—nbsp; de Rabel, I...........
- sedative, I...........
—nbsp; rouill^e, II...........
------de-vie, I............
—nbsp; sulfureuse, II.........
I'lcorce de cliöne, I........
—nbsp; de saule.II..........
Effets des medicaments, I.
—nbsp; locaux, I.............
—nbsp; gönöraux, I..........
—nbsp; th^rapeutiques, I.....
f.lcctuaires, II............
—nbsp; divers...............
fimtütine, II..............
ßmetique, II..............
Emollients, I..............
ßnecns. 11...............
|
120 320 285 35-!
|
Fenoull, I..........
Fer, II.............
Ferrugineiix, II.....,
Feuilles (ramp;olte), II.
|
........nbsp; nbsp; 598
........nbsp; nbsp; nbsp; 50
........nbsp; nbsp; nbsp; 42
........nbsp; nbsp; 50G
|
||||
357 320 514
511
178
546
53
.. 7 r.
101
342
70
50
52
5 -.
86
503
087
280
248
176
469
|
Filtration, II...................nbsp; nbsp; 523
Fleurs (recolte), II...............nbsp; nbsp; 506
Fondants, II....................nbsp; nbsp; 105
Formulaire raisonne, II..........nbsp; nbsp; 657
Formuler iart de), II.............nbsp; nbsp; 532
Fougere male, II.................nbsp; nbsp; nbsp;i!)!
Frene, II .......................nbsp; nbsp; ;!41
Fumigations, II..................nbsp; nbsp; 5i9
— diverses....................nbsp; nbsp; 081
Fumigations de chlore, II........nbsp; nbsp; 213
|
||||||
Galipot, II......................nbsp; nbsp; nbsp;4GO
Gargnrismes, II.................nbsp; nbsp; 550
— divers.....................nbsp; nbsp; Gr;2
Garon, 1........................nbsp; nbsp; 427
Gayac, II.......................nbsp; nbsp; 413
Gelatine, 1......................nbsp; nbsp; 223
Genievie (bales), 1...............nbsp; nbsp; 626
Genliane, n....................nbsp; nbsp; nbsp; G5
|
|||||||
|
|||||||
|
|||||
*
|
|||||
|
|||||
TABLli AtPIIABKTIQUE DES MATIERES.
|
73:
|
||||
|
|||||
üingembi'c, 1..................nbsp; nbsp; 012
Giroflo, 1......................nbsp; nbsp; 010
Glace, 1........................nbsp; nbsp; nbsp;127
Glands, 1___..................nbsp; nbsp; :i50
Glucose, 1......................nbsp; nbsp; nbsp;197
Glycbi'ino, 1.....................nbsp; nbsp; 251
Gommes, 1......................nbsp; nbsp; 205
—nbsp; arabiqae, 1..................nbsp; nbsp; 2(i(i
—nbsp; adrasantc, 1.................nbsp; nbsp; 208
—nbsp; de Uassora, I................nbsp; nbsp; a(i8
-----guttc, II...................nbsp; nbsp; :j0i
—nbsp; du pays, 1..................nbsp; nbsp; ^09
—nbsp; du Senegal, I................nbsp; nbsp; 200
Goudi-oii vegetal, I..............nbsp; nbsp; ;i55
—nbsp; mineral, 1..................nbsp; nbsp; 393
Graisses, 1......................nbsp; nbsp; 245
Grains des cöreales, 1............nbsp; nbsp; nbsp;IST
Gras (corps), 1..................nbsp; nbsp; 230
Grenadier, II............... ....nbsp; nbsp; 403
Gruau, 1.......................nbsp; nbsp; nbsp;192
Guimauve, 1....................nbsp; nbsp; 2M
|
#9632;
|
||||
latralepsie, 1....................nbsp; nbsp; nbsp; 1
Incompatibilites, II..............nbsp; nbsp; 540
Inllammatoires, 1................nbsp; nbsp; 397
Infusion, II.....................nbsp; nbsp; 530
(gasariiie, n ....................nbsp; nbsp; nbsp;23
Injections, II....................nbsp; nbsp; 557
—nbsp; diverses...................nbsp; nbsp; 078
I ejection veineuse, 1.............nbsp; nbsp; nbsp; 33
IiUermede, II....................nbsp; nbsp; 534
lode, II........................nbsp; nbsp; 179
loduro d'arsenic, II...........
—nbsp; de cuivre, II.............
|
|||||
—nbsp; de fer, II...................nbsp; nbsp; 201
—nbsp; de mercure (proto-), II.......nbsp; nbsp; nbsp;198
—nbsp; de mercure (deuto-), II.......nbsp; nbsp; nbsp;198
—nbsp; de plomb, II...............nbsp; nbsp; 201
—nbsp; de potassium, II.............nbsp; nbsp; 193
Ipvcacuanlia, II.................nbsp; nbsp; 279
Initants, 1......................nbsp; nbsp; 397
Ivresse, I.................... ..nbsp; nbsp; 572
|
|||||
SI
|
|||||
|
|||||
Habitude, I,................
Hellebore blanc, I...........
—nbsp; noir, I..................
lloublon, II.................
Iluiles grasses, I.............
—nbsp; d'amandos, I............
—nbsp; d'araclade, I...........
—nbsp; dc cade, 1.............
—nbsp; de chenevis, I...........
—nbsp; empyreumatique, I.....
—nbsp; de fainc, I..............
—nbsp; de foie de niurue, II.....
—nbsp; de Un, I................
—nbsp; de noix, I...............
—nbsp; de noisettes, I...........
—nbsp; d'ocillette, 1.............
—nbsp; d'olives, I...............
—nbsp; de ricin, II..............
—nbsp; d'eupborbe, 1...........
—nbsp; cautliaridee, 1...........
Iluile phosphoree, I..........
—nbsp; de morpliine, I... ......
—nbsp; de belladone, I..........
—nbsp; de eigne, I..............
—nbsp; campliree, I.............
—nbsp; nbsp;soul'ree, II..............
—nbsp; composues, II...........
Hydrotlierapin clururgicale, I.
—nbsp; medicinalo, I............
Hypoclilorites, II............
—nbsp; nbsp; de cliaux, II.............
—nbsp; de potasse, II.......... ..
—nbsp; de sende, II.............
|
112 439 433
72 230 230 239 362 242 500 240
40 241 242 240 241 230 313 433 449 564 GG7 G92 741 786 384 097 144 155 220 223 220 225
|
Jalap, II........ ............... 300
.lusquiame, 1................... 705
Jaime d'eeuf, 1.................. 221
|
|||
I!
|
|||||
Kamala, II.........
Kcrmes mineral, II.
Kino, I.........
Kousso, II..........
|
495 408 339 494
|
||||
Labiees, I...............
Lactate de fer, II.........
Lait, I...................
—nbsp; de bourre, I.........
—nbsp; de cliaux, I..........
Laitue, I.................
Laudannm de llousscau, 1.
—nbsp; do Sydenliam, I......
Lavande, I..............
Lavements, II............
—nbsp; divers...............
Laxatifs, II..............
Lessive de cendres, II.....
Limaille de fer, II........
l,in, I...................
Liniments, 11.............
—nbsp; divers, II (formulaire).
—nbsp; ammoniacal simple, I.
|
589 57 225 273 248 073 050 619 597 555 670 307 425 50 212 568 697 545
|
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|||||
Tahoi'Iiin, 3deg; edition. — II.
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47
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,
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738
|
TAKLE ALPHAUETIQUE DES MAXIERES.
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|||||||
Liniments ammoniacal double. I.
—nbsp; calcaire, I...................
—nbsp; de creosote, I................
—nbsp; amm.-compos^s, I...........
Liqueur de Fowleiquot;, II............
—nbsp; d'Hoffmann, I..............
—nbsp; de Pearson, II...............
—nbsp; de Van Swieten, II..........
—nbsp; de Villate, I................
Lixiviation, II..................
Lotions, II......................
—nbsp; diverses, II (formulaira)......
|
545 285 353 545 152 757 172 143 498 528 5.7() 672
|
Noix vomiquc, II. Noyer, I.........
|
347
|
||||
O
|
|||||||
OEufs, 1........................nbsp; nbsp; nbsp;219
Onguents, II....................nbsp; nbsp; 570
—nbsp; vesicatoire, 1................nbsp; nbsp; nbsp;449
—nbsp; fondant (Girard), 1...........nbsp; nbsp; 514
—nbsp; basilicum, II................nbsp; nbsp; nbsp;467
—nbsp; nbsp;bmn, II....................nbsp; nbsp; nbsp;150
—nbsp; digestif simple, II...........nbsp; nbsp; nbsp;152
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— opiacö, 1............nbsp; nbsp; nbsp;650
—nbsp; divers, II (formulaire).-......nbsp; nbsp; nbsp;709
Opium, I.. . ...................nbsp; nbsp; nbsp;643
Orge, 1........................nbsp; nbsp; nbsp;190
Oseille, 1.......................nbsp; nbsp; nbsp;269
Oxalate de potasse, I...........nbsp; nbsp; nbsp;269
Oxycrat, I.,............#9632; ......nbsp; nbsp; 266
Oxyde noir de fer, II............nbsp; nbsp; nbsp; 51
—nbsp; rouge de fer, II..............nbsp; nbsp; nbsp; 52
—nbsp; nbsp;de manganese, II............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;58
—nbsp; rouge de mercure, II.........nbsp; nbsp; nbsp;149
—nbsp; de plomb (lilliarge), 1........nbsp; nbsp; nbsp;327
—nbsp; de zinc, 1.................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;779
Oxymellices, II..................nbsp; nbsp; nbsp;562
—nbsp; cuivreux, 1..................nbsp; nbsp; nbsp;328
—nbsp; de Schaack, 1..............nbsp; nbsp; nbsp;328
—nbsp; nbsp;divers, II (formulaire)........nbsp; nbsp; nbsp;686
Oxymcls, II.....................nbsp; nbsp; nbsp;582
—nbsp; scillitique, II................nbsp; nbsp; nbsp;441
—nbsp; simple, 1...................nbsp; nbsp; nbsp;266
—nbsp; divers......................nbsp; nbsp; nbsp;Igt;86
|
|||||||
M
|
|||||||
Maceration, II..............
Magnesie, II...............
Mais, I....................
Manganfese, II............
Mandragore I...............
Manne, II..................
Marrube, II................
Mastigadours, II...........
—nbsp; divers, 11 (forraulaire)...
Mauve, I..................
Mödicaraentation, I.........
Medicaments en general, I..
Medications, I..............
Mölasse, I..................
Mellites, II................
—nbsp; scillitique, U..........
Mercure, II.................
—nbsp; doux, II...............
Mercuriaux, II..............
Miel, I...................
Minoratifs, II...............
Mixtures (voy. Solutions), II.
Morelle, 1..................
Morphine, I...............
Mortiers, II..............,.
Mousse de Corse, II.........
Moutarde blanclic, II.......
—nbsp; noire, I....... .,,...
Mucilage, I................
Mucilagineux, I...........
|
530
;i07
1X9
58
712
319
104
565
C94
216
13
6
80 197 5fi2 441 126 137 114 19S 320 557 712 665 512 ISO 810 403 210 210
|
||||||
P
|
|||||||
Pains medicamenteux, H.........nbsp; nbsp; nbsp;565
—nbsp; divers, II (formulaire)........nbsp; nbsp; nbsp;695
Parietaire, II....................nbsp; nbsp; 422
Pätes, II........................nbsp; nbsp; nbsp;567
—nbsp; caustique (Plasse), 1.........nbsp; nbsp; nbsp;479
—nbsp; nbsp;safran^e, 1..................nbsp; nbsp; nbsp;479
—nbsp; nbsp;de Canquoin, 1..............nbsp; nbsp; nbsp;496
—nbsp; nbsp;de Soubeiran, 1.............nbsp; nbsp; nbsp;496
—nbsp; nbsp;deGasparin, 1..............nbsp; nbsp; nbsp;329
—nbsp; de Payan, I ................nbsp; nbsp; nbsp;499
—nbsp; de Fillies, 1.................nbsp; nbsp; 524
Pavot (totes). 1..................nbsp; nbsp; 669
Pliarmacie, II...................nbsp; nbsp; nbsp;601
—nbsp; nbsp;legale, II....................nbsp; nbsp; 646
Pharmacologie gC'iierale, 1........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; (!
—nbsp; nbsp;speciale, 1..................nbsp; nbsp; nbsp;120
Pharmacodynamie generalo, I....nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;13
Pharmacotechnie gönerale, I......nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;II
Pharmacotherapic gcSnerale, I....nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;SO
|
|||||||
IS
|
|||||||
Kaphtaline, I.....
Narcotico-äcres, I.
Narcotiques, I.....
Narcotisme.......
Nerprun, II........
Nicotine, 1........
Noix de galle, 1. . — muscade, I...,
|
laquo;02 G89 C35 C39 330 716 340 609
|
||||||
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|||||||
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|||||
TABLE ALPHAB^TIQÜE DES MATIERES.
|
739
|
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|||||
Phosphate de soude, II...........
Phosphors......................
Pierres divines, II...............
Pilules on bols, II...............
Poids, II........................
Poivre, I............•............
Poix noire, II..................
—nbsp; r^sine, 11....................
Pommades, II...................
—nbsp; d'aloes, II...................
—nbsp; alcaline, II..................
—nbsp; de bromure de potassium, II..
—nbsp; d'Helmerich, II..............
—nbsp; d'iode, II...................
—nbsp; d'iodure de mercuie, II.......
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; — de potassium, II.....
—nbsp; de sabine, II................
—nbsp; soufree, II..................
—nbsp; de staphisaigre, II...........
—nbsp; de sulfure de potassium, II...
—nbsp; stibtee, II..................
—nbsp; d'iodure do plomb, II........
—nbsp; de potassium compos^e, II...
—nbsp; de laurier, I................
—nbsp; noire, 1.....................
—nbsp; soufWe composee, II.........
—nbsp; diverses, 11 (formulaire)......
Porphyrisation, H................
Potasse, I......................
Poudres, II......................
—nbsp; aromatique, I...............
—nbsp; d'alofes, II...................
—nbsp; de camphre, I..............
—nbsp; de cigue, I..................
—nbsp; de Come, I.................
—nbsp; de digitale, 1................
—nbsp; nbsp;de Dubois................
—nbsp; de Dupuytren, I.............
—nbsp; detersive, I.................
—nbsp; d'euphorbe.................
—nbsp; de garou, I..................
—nbsp; d'hell^bore, I................
—nbsp; d'ipeca, II..................
—nbsp; de noix vomique, II.........
—nbsp; de quina, II................
—nbsp; de Rousselot, I.............
—nbsp; de seille, II.................
—nbsp; de Vienne, I................
—nbsp; composfies, II..............
Preparation des medicaments, II.. Propagation des effets des medicaments, I......................
Pulverisation, II.................
Purgatifs, II....................
Pyrethre, I.....................
Pyrog^nes (corps) ,1............
|
320 663 675 563 657 604 468 466 569 348 425 205 3S4 180 199 194 484 384 286 395 249 201 194 275 367 305 703 512 523 546 592 ;i47 785 Til) 5; 9 725 52!) 529 285 429 427 435 2SI 3 84 529 441 524 057 510
37 511
288 622 352
|
Quinine pure, II................nbsp; nbsp; nbsp; 92
—nbsp; brute, II....................nbsp; nbsp; nbsp; 93
Quinquina, II...................nbsp; nbsp; nbsp; 76
—nbsp; fran?ais. 1..................nbsp; nbsp; 342
R
Racines (recolte), II............nbsp; nbsp; 504
Raifort sauvage, 1...............nbsp; nbsp; 633
Ratanhia, 1.....................nbsp; nbsp; 346
Redoul, R......................nbsp; nbsp; 339
R(5glisse, 1......................nbsp; nbsp; 202
Rhubarbe, II....................nbsp; nbsp; 332
Ricin, II........................nbsp; nbsp; 312
Riz, 1..........................nbsp; nbsp; nbsp;189
Rose de Provins, 1...............nbsp; nbsp; 349
Rubeiiants, 1....................nbsp; nbsp; 398
Rue, R.........................nbsp; nbsp; 482
|
|||
S
|
|||||
Sabine, II.......................nbsp; nbsp; 484
Sachets, II......................nbsp; nbsp; 548
Safran, II.......................nbsp; nbsp; 481
Salicine, II......................nbsp; nbsp; nbsp; 71
Salsepareille, II..................nbsp; nbsp; 413
Sangdragon, 1...................nbsp; nbsp; 340
Sassafras, II.....................nbsp; nbsp; 413
Saule blanc, n..................nbsp; nbsp; nbsp; 70
Savons, II.......................nbsp; nbsp; 430
—nbsp; composes, II................nbsp; nbsp; 701
—nbsp; divers, II (formulaire)........nbsp; nbsp; 701
Scammon^e, II..................nbsp; nbsp; 367
Seille, n........................nbsp; nbsp; 439
Seigle, 1.........................nbsp; nbsp; 194
—nbsp; ergote, II...................nbsp; nbsp; 474
Sei ammoniac, 1.................nbsp; nbsp; 558
—nbsp; marin, II....................nbsp; nbsp; 230
Semences chaudes, 1.............nbsp; nbsp; 598
Semen-contra, 11................nbsp; nbsp; 490
Sen^s, II.......................nbsp; nbsp; 335
Serpentaire, 1...................nbsp; nbsp; 630
Serum du lait, 1................nbsp; nbsp; 229
Sinapismes, 1...................nbsp; nbsp; 409
Sirops, II.......................nbsp; nbsp; 562
—nbsp; diacode.....................nbsp; nbsp; 671
—nbsp; d'ipeca, II...................nbsp; nbsp; 281
—nbsp; de nerprun, II..... ........nbsp; nbsp; 331
—nbsp; de quina, n.................nbsp; nbsp; nbsp; 84
—nbsp; composes. II...............nbsp; nbsp; 687
Solanine, 1......................nbsp; nbsp; 713
Solutions, II,....................nbsp; nbsp; Siquot;
—nbsp; de chloro, II................nbsp; nbsp; 214
—nbsp; de Hanke, 1.................nbsp; nbsp; 497
|
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7 iO
|
TABLE AXPHABETIQUE DES MAXIERES.
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Solution mercurielle, I...........
—nbsp; de nitrate d'argent, I........
—nbsp; nbsp; — — albumineuse, I.....
Solutions do Veret, I............
—nbsp; de Villate, I.................
—nbsp; nbsp; — laudanisee, I......,.....
—nbsp; diverses....................
Sun, I.........................
Soude, 1........................
SoulVe, li.......................
Spiriie ulmaire, 11................
Stapbisaigre, II.................
Stimulants, I....................
Stramoine, I...................
Strychnine, II...................
Sucre, I.......................
Sudorifiques, 11.................
Suie, I.........................
Suif, I..........................
Sulfate d'alumine et do potasso, 1..
— do cinclioniiie, II............
—nbsp; de cuivre, I.................
—nbsp; de for, I, 30S, II.............
—nbsp; de magnesie, 11.............
—nbsp; de manganese, 11............
—nbsp; do potassc, II...............
—nbsp; de quinine, II...............
—nbsp; de soude, 11............ .. ..
—nbsp; de zinc, I...................
Sulfure d'antimoiue. II...........
—nbsp; d'arsenic, I..................
—nbsp; de calcium, II...............
—nbsp; de fer, II...................
—nbsp; do mcrcuie. II............
—nbsp; do potasse, II................
Sureau, II.... •..................
|
522 481 488 499 498 499 675 193 527 383 423 286 536 709 20 195
|
Tointuros de savon, II...........nbsp; nbsp; 431
—nbsp; do scille....................nbsp; nbsp; 441
—nbsp; composees, II...............nbsp; nbsp; 682
—nbsp; ammoniacale, 1..............nbsp; nbsp; 546
—nbsp; camphrt'o, 1................nbsp; nbsp; 785
—nbsp; gontianec, II................nbsp; nbsp; nbsp; C7
—nbsp; creosotöo, II................nbsp; nbsp; 353
—nbsp; de quinquina, II.............nbsp; nbsp; nbsp; 84
—nbsp; diverses, II (formulaii-e).....nbsp; nbsp; 682
Temperants, 1...................nbsp; nbsp; 255
Teiebenthlnes, II................nbsp; nbsp; 450
TUe, 1..........................nbsp; nbsp; 630
Theriaque.II....................nbsp; nbsp; 690
Thridace, 1.....................nbsp; nbsp; 673
Tilleul, II.......................nbsp; nbsp; 415
Toniqucs, II.....................nbsp; nbsp; nbsp; 27
—nbsp; analeptiques, II..............nbsp; nbsp; nbsp; 35
—nbsp; amers, II ..................nbsp; nbsp; nbsp; 63
—nbsp; nuvrostheniques, 11..........nbsp; nbsp; nbsp; 74
Trochisques, II..•..............nbsp; nbsp; 567
—nbsp; au sublime, 1...............nbsp; nbsp; 515
|
|||||
865 247 291 103 491
|
|||||||
327 58 326 94 325 298 #9632;101 475 398 400 I:!,') 394 413
|
r
|
||||||
Uterins, II...................... 472
|
|||||||
Valeriane, 1.....................nbsp; nbsp; 803
Veratrine, 1.....................nbsp; nbsp; 44i)
Vermifuges, II...................nbsp; nbsp; 480
Vesicants, I....................nbsp; nbsp; i 16
|
|||||||
Vins, I............
— medicinaux, II,. chalybe, I...
|
583 560 818
|
||||||
—nbsp; aromatique, 1...............nbsp; nbsp; 590
—nbsp; d'opium, I............... .nbsp; nbsp; 650
—nbsp; de gentiane, II .............nbsp; nbsp; nbsp; 07
—nbsp; de quina, 11.................nbsp; nbsp; nbsp; 84
—nbsp; composes, II................nbsp; nbsp; 684
Vinaigre, I.......,.............nbsp; nbsp; 264
—nbsp; medicinaux, II..............nbsp; nbsp; 561
—nbsp; alcoolise, 1..................nbsp; nbsp; 266
—nbsp; d'hellebore, 1...............nbsp; nbsp; 435
—nbsp; cantliaride, 1................nbsp; nbsp; 450
—nbsp; arsenical, 1.................nbsp; nbsp; 530
—nbsp; d'opium, 1..................nbsp; nbsp; 050
—nbsp; camphre, 1.................nbsp; nbsp; 786
—nbsp; stibie, II...................nbsp; nbsp; 249
|
|||||||
T
|
7 If) 320 512
|
||||||
w
|
Tabac, I........................
Tamarin, II.....................
Tamisation, II___..............
Tannin, I......................
Tartrate do potasse (bi-l, I. 270, II.
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;et d'andmoine, II..
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;et do fer, T, 318, II. Tartro-borate de potasso, I, 27, II.
Thapsia, I.....................
Teihtures, II....................
—nbsp; d'alots, II..................
—nbsp; d'iodc, II..................
|
||||||
310 2i8 57 310 430 560
|
|||||||
—nbsp; scillitique, It................ 441
—nbsp; composes, II................ 685
Vomitifs, II..................... 240
|
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180
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3quot; Relie en portefeuille , avec patte et crayon................................. 3
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7igt;
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DEEIFOXU.—Traite sur la muladie du saug des b£tes amp; lainc, suivi de retude comparee de cette alfection avec la fievre cbarbonneuse, rempoisonnement par !es vegetaux veneneux et la maladie rouge.
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LESCOT(E.),v(5ttrinairepriucipalderarmee. — Cours d'hippologie, ou Abnagt som-raaire de l'anatomie, de la Physiologie, de l'extöriour, de l'liygieue, de la marechalerie, des maladies et des accidents dont le clieval est le plus souvent atteint, et des premiers soins k lui donner avant Tarfivfe du vötö-rinaire. 1 vol. in-18,1863. Brocliö. 1 fr. 50 Craquo;rtonnfi...............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; . 1 fr. 75
LEVH (Frederic), professeur ä. l'Ecole ve-terinaire de Stuttgart. — Anatomie des auiiuaiix doiiiestic|ues, tiaduite de ralleraand sur la seconde edition, par Auguste ZuNDEL,veterinairei Mulhouse,avec additions etnotes, pai-Saint-YvesMENAHD, veterinaire, ancien eleve de l'Ecole d'Al-fort, ötudiant en midecine, 1 beau volume ia-8, avec 255 figures intercalees dans le texte; cartonue ü l'anglaise. 1871 .. 13 fr.
MACNE, cx-directeur de l'ficole v^töriuaire d'Alfort. — Hygiene veterinaire ap-pliqnöe. Etude do nos races d'animaux domesliqueset des moyens de los ameliorer, suivie des regies relatives k l'entretlen, i la multiplication et k l'(5levage. 3e Edition, aecompagniie de flg. intercalöes dans letexte.
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M*GI\iE. — {Voir pai/e 3 de ce Catalogue). Traite d'agriculture pratilt;|uc et d'hygiöne veterinaire generate.
Mcmoires de la Societe eentrale de mödeeine veterinaire. 7 volumes ont paru, le tome 1er coi*ite3 fr. 50 c, et
les tomes ä, 3, 4, ö 6, et 7, cliacun 5 fr.
MILES (William). — Petit traite de la ferrure du cheval, traduit de l'anglais sur la 3e 6dit., par le D'Guvton. 2e edit, frangaise. 1 vol. in-18avecpl., 1865.1 f. 50 c,
MOIROUD. — Traite eiementairc de matierc medicale, ou de Pliarmacolo-gie vöt^rinaire, suivi d'un Formuiaire pliar-maceutique raisonnö. 2e i5dit., 1843.. 6 fr.
OKt'II.A.— Elements de chimie appli-qu6e k la miidecine et aux arts. 8quot; Edition. 2 forts vol. in-8, avec plancbes, 1851. 17 fr.
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IlKVll'LT . — Traite du javart cartl-
lagineux. 1 vol. in-8, fig. 1831___ 3 fr.
REKAUET.—Gangräne tranmatiqne,
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REKAEET. — Typhns contayieax des betes bovines. 1860....... 2 fr. 50 c.
RODET (U.-J.-A.), directeur de l'Ecole nationale vt5ti5rinaire de Lyon. (Voir pages % et 4 de ce Calalogue.)
ROEE, professeur k l'Ecole viH(5rinaire de Vienne. — Manuel de Pathologie et de Therapcutiquc des Animaux dumestiques, traduit de l'allemand sur la 3= edit, par MM. les professeursDERACHE et Wehenkel, 2 vol. in-8, 1869..... 22 fr.
HAIOTVC1R, Professeur ä l'Ecole viStöri-naire de Lyon. — Reclierehes ana-tomiques, pliysioiogiques et cliniques sur la pleuresie du cheval, In-12, 1800.................. 2 fr. 50 c.
SAXSOX (A.). — De la raquo;iathese laquo;y-phoi'de da clieval et de ses manifestations onlinaires dans l'armee, I11-8. 1850.................. 1 fr. 50 C.
NAXSOV (A.). — Les Missionnaires du progres agricole (organisation eco-nomiqiie de la inddecine veterinaire). 1 voi. in-18.1858................. 3 fr. 50 c.
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Annalcs de Zootechnie et de Mede-cinc Veterinaire, publWes cliaque mois par cahier de 2 feuilles iii-8.—Rddigöes par M. Darbot, VötiSrinaire k Langres et Cornevin, VÄt^rinaire k Montigny-le-Roi (Hte-Marne). Prix de rabonnement 8 francs par an.
Journal de Medecine veterinaire militaire, publie sous la direction de MM.Goox, Goyau, Hugot,Merche, Sipiere et Mitaut, Vöterinaires prineipaux, parais-sant depuis le mois dejuin 1862, par nume-rosde4 feuilles in-8. — Prixdel'abonnement annuel, IO fr. pour la Krance et rAlgärie et 1 3 fr. pnur IT.t.raiiger.
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BcßUf, 10 figures, dont G coloriees....................................................... 2 50
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Chaque tableau se vend styariment, et qttand H est colle sur toite, H c^te i fr. de plus.
quot;TJäSs les Tableaux synoptiqnes ci-dessus, sont representes, par des planches tres-fideles et quelques lignes de te\.te, les faits prineipaux que ces Tableaux out pour but de meltre en relief. Daus ceux du CHEVAL et du BQEÜF, pour ne citer que ceut-lä, uns serie de figures permet de comparer Panlnaal a Ini-mcme dans les differents etats oü ranatomie pent le moutrer. On le volt reduit a. son squelette, puis revetn de ses muscles, puis deveiiu transparent, laissant voir dans lenr place les visceres^ les vaisseaux et les nerfs; puis enfin l'aiü-mal apparait sous saforme exterieure, aussi fidMementrepresente crue possible.
Grace ä cette serie de dessins, les personnes qui n'ont pas fait d'etndes speciales de 1quot;organisation des ani-maui peuveut en prendre une idee, et celles qui La eomiaissent se la rememorent.
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Histoire botanique, economique et agricole des plantes fourrageres et des plantes nuisibles qui se rencontrent dans les prairies et les päturages
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Couperose blnnclie.................nbsp; nbsp; nbsp; raquo;nbsp; 90
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Crocus entier.....................nbsp; nbsp; nbsp; 2nbsp; nbsp;raquo;
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Alofes des Barbades........le kilog,nbsp; nbsp; nbsp; 9 raquo;
—nbsp; nbsp; du Cap, dit suecotrin, entier..nbsp; nbsp; nbsp; 3 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; — pulveristi............nbsp; nbsp; nbsp; 4 50
Alun de glace....................nbsp; nbsp; nbsp; quot; G0
—nbsp; nbsp; calcine......................nbsp; nbsp; nbsp; 1 80
Anis vert.........................nbsp; nbsp; nbsp; 2 quot;
Antimoine cru.....................nbsp; nbsp; nbsp;! 60
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; pu'.vörisß................nbsp; nbsp; nbsp; 1 80
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; diapliorfitique............nbsp; nbsp; nbsp; 7 raquo;
Arsenic blanc pulvärisi.............nbsp; nbsp; nbsp; 1 50
__ — — enpaquetsdolgr.nbsp; nbsp; nbsp;6 raquo;
Asa-foetida........................nbsp; nbsp; nbsp; 4 50
Bales de genifevre..................nbsp; nbsp; nbsp; raquo; 6deg;
—nbsp; nbsp; de laurier.................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1 60
Baume de copahu..................nbsp; nbsp; 12 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; du commandeur............nbsp; nbsp; nbsp; 8 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; de Fioraventi...............nbsp; nbsp; nbsp; S
—nbsp; nbsp; nbsp; nerval.....................nbsp; nbsp; ** '
opodeldoch.............. -.nbsp; nbsp; nbsp; 6 raquo;
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Prix courant de la Maison Vquot; RENAULT aine et fils.
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Eau distilMe...............le litre
—nbsp; de fleur d'oranger..............
—nbsp; nbsp;de goudron....................
—nbsp; de Rubel......................
—nbsp; nbsp;de-vie camphrec...............
—nbsp; nbsp;vulnerairc ....................
ficorces de meine de grensulier, le kil. filixircalmant centre los colkiues,Ial)lle.
—nbsp; nbsp; de longiie vie.........le litre
Elleborenoir et blanc,pulvürisü, le kil.
fimötique en poudre...............
Emplätro de savon caiüplire........
Espöces vulntSraires........le kilog.
Essence d'aspic....................
—nbsp; nbsp; nbsp; de citron..................
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de lavande superfine.......
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; — fine............
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de monthe................
—nbsp; nbsp; nbsp; de rue ....................
—nbsp; nbsp; nbsp; de romarin................
—nbsp; nbsp; nbsp; de sabine.................
—nbsp; nbsp; nbsp; de tOrübentliino............
—nbsp; nbsp; nbsp; de tliym blanche...........
—nbsp; nbsp; nbsp; de tliym rouge.............
Ether actStiqua....................
—nbsp; nbsp; sulfurique...................
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; — rectititj.............
Extrait d'absintho..................
—nbsp; nbsp; nbsp; de bclladone................
—nbsp; nbsp; nbsp; de gentiane.................
—nbsp; nbsp; nbsp; de genrfevre .................
gommeux d'opium...........
—nbsp; nbsp; nbsp; de jusquiamc...............
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de noix voinique . ..........
—nbsp; nbsp; nbsp; quina mou.................
—nbsp; nbsp; nbsp; ratanhia sec................
—nbsp; nbsp; nbsp; de Satnrne................
Farine de lin.....................
—nbsp; nbsp; nbsp; de moutarde................
de riz pour cataplasmes.....
Fenugrec enticr....................
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; pulverise.................
Fer röduit par l'lijdrogfene..........
Fleur de soufre...................
Galanga...........................
Gentiane entifere..................
Gingembre pulvirisö...............
Glycerine..........................
Gomme adragante pulveris^e.......
—nbsp; nbsp; nbsp; ammoniaque...............
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;arabique blanche...........
—nbsp; nbsp; nbsp; en sorte...................
—nbsp; nbsp; nbsp; gutte.....................
Goudron liquide...................
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fr. c.
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Guimauvc racine.......... le kilog.
Gutta-percha en plaques...........
Huilo d'amandes douces..........
—nbsp; nbsp; de cade ordinaire...........
—nbsp; nbsp; do cade de genövrier.......
—nbsp; nbsp; de croton tiglium............
—nbsp; nbsp; empyreuniatique............
—nbsp; nbsp; ilf. iaurier pure..............
—nbsp; nbsp; nbsp;de. ptMrole blanclie...........
—nbsp; nbsp; de piHrole noire.............
—nbsp; nbsp; de foie de morue.............
—nbsp; nbsp; minurale rectifiec............
—nbsp; nbsp; de ricin.....................
Hydriodate de potasse..............
lodo..............................
lodurcs en general.................
Ipamp;a en poudre...................
Jalap pulviiristi...................
Kermfes mineral...................
Laudanum do Sydenhani............
— de Rousseau............
Liqueur uterine....................
—nbsp; nbsp; nbsp; de Villate.................
Lycopode..........................
Magnamp;ie anglaise.................
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; calciniie..................
Manne en sortes...................
—nbsp; nbsp; en larmes..................
Mercure cru.......................
—nbsp; nbsp; nbsp; i la vapeur................
Miel de Bretagne...................
Muscades.........................
Nitrate d'argcnt......... le gramrr.e
Noix vomiques rapecs...... le kilog.
Onguent d'altha-a..................
—nbsp; nbsp; nbsp; basilicum.................
—nbsp; nbsp; nbsp; chaud rüsolutif fondant.....
—nbsp; nbsp; nbsp; con tie los crevasses.........
—nbsp; nbsp; nbsp; centre les ardeurs..........
—nbsp; nbsp; nbsp; centre la gale des chevaux ..
—nbsp; nbsp; nbsp; contre la gale des moutons..
—nbsp; nbsp; nbsp; ^gyptiac..................
—nbsp; nbsp; nbsp; gris......................
—nbsp; nbsp; nbsp; de Iaurier.................
—nbsp; nbsp; nbsp; mercuriel double...........
—nbsp; nbsp; nbsp; de la mfcre........... ...
—nbsp; nbsp; nbsp; de pieds..................
—nbsp; nbsp; nbsp; populeum................
—nbsp; nbsp; nbsp; styrax....................
—nbsp; nbsp; nbsp; v^sicatoire ...... .........
Onguent vösicatoire anglais. Renault.
Opium............................
Oxyde de fer.......................
de zinc.....................
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10
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Prix courant de la Maison Vve RENAULT aine et fils.
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fr. c.
Oxymel scillitique............le litrenbsp; nbsp; nbsp; 3 50
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;simple....................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2 75
Perchlorure defer......... le kilog.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;4 raquo;
Pierre divine......................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;6 raquo;
Pilules en g(5n(!ral sur demaiide......nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;raquo; raquo;
Plantes aromatiques................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2 40
Poivrc blanc......................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;0 •
Poivre long.......................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;6 laquo;
Poix blanche.......................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;raquo; 80
—nbsp; nbsp; nbsp;noire........................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;raquo; 70
—nbsp; nbsp; rßsine........................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;raquo; 50
Pommade epispasticjue verte........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;7 n
— d'Hclmerick..............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;U raquo;
Poudre d'aconit....................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;3 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;d'aloös du Cup, dit succotrin.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;4 50
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;astringente de Knaup........nbsp; nbsp; nbsp;2 50
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;d'auniie....................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2 50
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;blt;5cliif)ue...................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;4 n
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;cordiale___.................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1 80
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de belladone...............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;3 50
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de digitale.................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;3 50
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de noix vomique...........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;4 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;dfeinfectante...............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1 n
diurötique fondante.........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;3 50
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;d'euphorbe.................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;5 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de gentiane...............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1 50
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de gomme arabique. 11deg; 2.. ..nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;3 80
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; — nquot; 3____nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 3 20
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de guimauve..............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1 80
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;d'iris......................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;a i)
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;purgative...................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;4 gt;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de reglisse..................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1 50
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de rhubarbe................nbsp; nbsp; nbsp;20 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de rue..................... 2 80
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de sabine..................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2 80
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de tanaisie................. 3 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de tan.....................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;i 50
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de valeriane............... 4 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;vermifuge................. 4 80
Pricipiti rouge...................nbsp; nbsp;au cours
Quinquina gris entier.............. 8 gt;lt;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; — en poudre..........nbsp; nbsp; nbsp;10 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;jaune entier ordinaire....nbsp; nbsp; nbsp;10 pi
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— — royal.......nbsp; nbsp; nbsp;14 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; — pulverise — .....nbsp; nbsp; nbsp;18 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; — ordinaire...nbsp; nbsp; nbsp;12 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; rouge entier............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;26 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— pulverisö..........nbsp; nbsp; nbsp;32 n
Rhubarbe de Chine................nbsp; nbsp; nbsp;16 raquo;
Safran du Gatinais.................nbsp; 115 raquo;
Salsepareille couple................ 4 50
Savon vert........................ raquo; 90
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fr. c. Scainmonte d'AIep........ le kilog. 120 raquo;
Seigle ergotö.......................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;7 raquo;
Sei ammoniac......................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1 80
—nbsp; d'Epsom................ laquo; 30 einbsp; nbsp; nbsp; raquo;35
—nbsp; de Glauber.....................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;raquo;40
—nbsp; de nitre en poudre.............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2 raquo;
—nbsp; de Saturne.....................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;i 50
—nbsp; de Sedlitz......................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;raquo; 60
—nbsp; duobus.........................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1 80
Semen-contra d'AIep...............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2 raquo;
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S6ü6.
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75
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Sirop antiscorbutique....... le litre
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— .....la bouteillenbsp; nbsp; nbsp; 3 25
—nbsp; nbsp; nbsp;d'öther............... le litrenbsp; nbsp; nbsp; 6 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp;d'ipeca............... le litrenbsp; nbsp; nbsp; 6 50
—nbsp; nbsp; nbsp;de nerprun...................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;3 50
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— .......la bouteillenbsp; nbsp; nbsp; 3 raquo;
Staphysaigre entier...............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; en poudre............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;3 raquo;
Strychnine cristallisee ... le grammenbsp; nbsp; nbsp; 1 laquo;
Styrax liquide.............le kilog.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;4 quot;
SublimiS corrosif en poudre.........au tours
Sulfate de quinine., les 30 grammesnbsp; nbsp; 12 50
Sulfure de potasse........1c kilog.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1 60
Teintare d'absintlie...............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;7 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;d'aloes...................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;6 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;d'arnica..................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;8 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de beujoin...............nbsp; nbsp; nbsp;10 gt;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de cantharides............nbsp; nbsp; nbsp;12 •gt;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de castoreum.............nbsp; nbsp; nbsp;60 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;d'euphorbe..............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;8 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de digitale...............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;8 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de digitale (ilheree........nbsp; nbsp; 20 laquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de gentiane...............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;6 •
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;d'iode...................nbsp; nbsp; nbsp;20 .
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;d'ipöcacuanlia.............nbsp; nbsp; nbsp;IG raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de Mars tartarisöe____....nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;8 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de quinquina......,.....nbsp; nbsp; nbsp;10 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de rhubarbe..............nbsp; nbsp; nbsp;16 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de va!i5riane.............nbsp; nbsp; nbsp;10 raquo;
T(Mbenthine de Venise.............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;3 50
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;claire...................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2 40
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ordinaire...............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2 *
TStes de pavots............. le centnbsp; nbsp; nbsp; 4 raquo;
Th(5 perltS fin............le kilog.nbsp; nbsp; nbsp;10 gt;.
— noir..........................nbsp; nbsp; nbsp;10 raquo;
Thäriaque.........................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;5 laquo;
Vert-de-gris pulvörisi''...............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;5 50
Vin de quinquina........... le litre 4 laquo;
Vinaigre des quatre-voleurs........nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;5 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp;pyroligneux...............nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2 •
—nbsp; nbsp; nbsp; sternutatoire............... 5 raquo;
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Pour les späcialilis, voir ä la page suivante.
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Prix courant de la Maison Vquot; RENAULT aine et fils
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11
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DEPOT GENERAL DE SP^CIALIT^S
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SE TROUVANT A LA KEME MAISON
p' le '
Baume astringent deTerrat contre le pi^tin...........la bonteille
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Fleurot aine................................... le flacon
Crfeme de savon sulfureux de A. Mollard, contre la gale des mou-
tons...............................................le kilog.
Feu anglais de Lelong.............................. la bonteille
Feu francais de J. Olivier......................................
Feu hongrois de Cliastaing......................... la bonteille
Feu nSsolutif de Renault, remplagant la caut(5risalion ä cliaud. le kil. —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; la bonteille
Huile sinapiscie et vösicante de Minot ..............le flacon
Liniment fondant de Renault......................la bonteille
Liniment Boyer...............................................
Liniment Genean..............................................
Liqueur ignöe de Cabaret.................................... #9632;
Mixtute de Lefebvre..........................................
•Onguent antidartreux d'Anbin, contre les dartres rebellos du clieval
et du cliicn................................... la boite.....
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— — la demi-boite Onguent vesicatoire anglais d'Aubin, rouge ou brun. la boite......
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ........ la demi-boite.
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— anglais selon James..........le pot de 1 once
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;16
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— anglais de Renault ainä............. le kilog.
Phönol Bobcenf...................................... Ic flacon.
Pommade de Martin Chapuis........................... le pot.
Pommade antidartreuse pour les cliiens, de Cliastaing.....le pot.
Poudre adoucissante ä l'aconit, de Renault, le paquet de 10 doses
Poudre de Henunel contre la maladie des chieus........ le paquet.
Poudre pectorale ä l'aconit, de Martin Cbapuis.. le paquet de 9 doses.
Poudre pectorale de Recordon.........................la boite
Poudre de Watrin...........................................
Provende liygiönique de Briand.........................la boite.
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; — ........................le paquet.
Ri5g(5iierateur Tricard, por.r les clievaux couronnös...... le flacon.
— — le demi-flacon. Savon sulfureux de A. Mollard......................le morceau.
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; — pour cliiens............le morceau.
—nbsp; nbsp; nbsp;au goudi on B D pour usage vi5t(5rinaire..................
Topique portugais de cliez Roussel....................le flacon.
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Terrat, contre le farcin......................... le pot.
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Lacaze, contre les cors.................................
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Vautier, contre les insectes...........................
|
pour le public
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2 f. raquo; c. 3 f. raquo; c. 1 raquo; 1 25
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||||||
5nbsp; nbsp; nbsp; raquo;
3nbsp; nbsp; 50
3nbsp; nbsp; 75
3nbsp; nbsp; 25
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7 5 5 5 12 5 2 5 5 0 5 3
h 2 h 2 2 3 6 11 20 30 1 1 2 2 n 2 3 1 5 2 2 1 3 1 1 5 6
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50
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1 3
h 3
2
2 1 2 1 1 3 5 10 18
1 1 1 1
M
i
2
raquo;
h 1 2 1 2 )) 1 3 3 1 1
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50 60
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25
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50
50 25 50 25 raquo; 50
N
25
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50
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25 25 25 .SU 20 40
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10
20 75 50 50 50 25 80
50 20 20
•
SO 20
75
• 00 40
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50
50
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CO
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50 50
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25
50
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1 75
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-----------60E-0303-----------
AVIS
Les demandes nombreuses de notre Onguent vamp;iicatoii*e Riiglnis qui
nous sonl faites nous font croire que cet onguent procure autant de succes qua celui de James, dont le piix est d'un tiers plus eleve.
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II
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12
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Catalogue d'Instruments de Chirurgie de SALLES.
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CATALOGUE
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D'INSTRUMENTS de CHIRURGIE
VETERINAIRE
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Ancienne Maison MERICANT
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systemes d'entravons.......nbsp; nbsp; 8nbsp; nbsp; pgt;
Entravons seuls, les f..................nbsp; 30nbsp; nbsp;d
l*laie-longe en corde............ 1-2 raquo; et 15nbsp; nbsp; #9632;
l^acs en corde avec chaine.......,........nbsp; nbsp;12nbsp; nbsp; #9632;
— en corde avec doiiiüc en fer se fixaut a.
Tenlravon.........................nbsp; nbsp; 6nbsp; nbsp; n
Capole d'abattage........................nbsp; nbsp;12nbsp; nbsp; laquo;
Traverse en bois, avec entravons auz bouts.nbsp; nbsp;20nbsp; nbsp; ••
i^icol famigatoire.........................nbsp; 15nbsp; nbsp; raquo;
Ilippo-Lasso de MM. Raab et Lunel......nbsp; nbsp;100nbsp; •
Collier a chapelet en buis..............nbsp; nbsp; 3nbsp; nbsp;^
Apparell Tlyan pour mail, les tanreauxnbsp; nbsp; #9632;nbsp; nbsp; raquo; Appairil Suspcuseurdc Iraquo;. uupU'Sbls,
pour enlever,coueber et ferrerlcs chev.möcli.nbsp; nbsp; •nbsp; nbsp; laquo;
1.ICOI de force.........................nbsp; nbsp;13nbsp; nbsp; raquo;
Apparell ä sinapUme................nbsp; nbsp;18nbsp; nbsp; #9632;
xoisc a potence pour chevaux.......nbsp; 28nbsp; nbsp; lt;gt;
Incision.
nistourl droit ou convexe a coulant, manche en bnlfle..................nbsp; nbsp; 3 50
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— modele Mericautnbsp; nbsp;3 50
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— ecailleon ivoire.nbsp; nbsp; 5 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— simple.........nbsp; nbsp; 2 #9632;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;serpette ä I'anglaise ou ä coulant. 4 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; — simple ä lent. 2 75
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; boutonne ä coulant.............. 4 50
Ciseaux veteriuaires conrbe de..... 3 50 ä 4 b
^nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;droit de.,____ 3 50 ä 4 #9632;
Suture.
Aiguilles ä suture, variees de formes........nbsp; nbsp; i 40
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— pour la hernie.........nbsp; nbsp; gt; 50
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ä bourdonnets ä manche fixe.....nbsp; nbsp; t 50
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ä coulant......nbsp; nbsp; 5 d
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— modele Mericant..nbsp; nbsp; 5 #9632;gt; POrte-algullles a suture de M. Delafond...nbsp; nbsp; 7 . Scrre-flaes de different:raquo; modeles, la piece.nbsp; nbsp; I 50
|
Pansements.
fr.nbsp; c.
Plneet* ä anneanx ä mors croises. ........nbsp; nbsp; 3nbsp; 50
Ciseaux conrbe de................. 3 50 änbsp; nbsp; 4nbsp; nbsp; #9632;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;droit de.................. 3 50 änbsp; nbsp;4nbsp; nbsp; u
Mondes canneUes ader...................nbsp; nbsp; nbsp;tnbsp; nbsp; d
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; — — argen te.............nbsp; nbsp; 2nbsp; nbsp; i
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— — mailUchort..........nbsp; nbsp; nbsp;1nbsp; 75
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;bougies eu gounne...............nbsp; nbsp; lnbsp; nbsp; #9632;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;en S avec lame...................nbsp; nbsp; 3nbsp; 50
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— cei! am (Ilmix extremites..nbsp; nbsp; 3nbsp; 50 Spatule ä pansement de M. ludin.......nbsp; nbsp; 2nbsp; 50
Fonction.
Trocart pour le rumen..................nbsp; nbsp; 8nbsp; nbsp; raquo;
__nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;_ systcine rentijnt
dans le manche..nbsp; nbsp;10nbsp; nbsp; laquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; pour le lournis..................nbsp; nbsp; 6nbsp; nbsp; raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; d'sssai droit de...................nbsp; nbsp; 4nbsp; nbsp; #9632;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; d'essai conrbe...................nbsp; nbsp; 4nbsp; 50
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; explorateur de___. .............nbsp; nbsp; 3nbsp; nbsp; raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; pour le CCBCttm, de M. Charlier___nbsp; nbsp; 5nbsp; nbsp; raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; conrbe pour byo-Tert6brotomie....nbsp; nbsp;14nbsp; nbsp; 1
Saignees.
Flamme. Etui rive bufße ä 1 lame.........nbsp; nbsp; 4nbsp; nbsp; 1
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;. — ä 2 —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 5nbsp; nbsp; #9632;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Etui rive büffle ou en cuivre ä 3 I.nbsp; nbsp; 6nbsp; nbsp; nbsp;' Etui ouv.jinancheburile.äongU'Uc J 1 lamenbsp; nbsp; 5nbsp; nbsp; 1
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;, — — ä 2 lames.nbsp; nbsp; 6nbsp; nbsp; #9632;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Etui — — 3 —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;7nbsp; nbsp; raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ä platine ä 1 lam..........nbsp; nbsp; 7nbsp; nbsp; raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— ä 2 lames.........nbsp; nbsp; 8nbsp; nbsp; 1
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— ä 3 lames.........nbsp; nbsp; 9nbsp; nbsp; •
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; de poche, ä 1 lame..............nbsp; nbsp; 4nbsp; nbsp; •
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; - 2 —..............nbsp; nbsp; 5nbsp; nbsp; .
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; pour chien i —..............nbsp; nbsp; Anbsp; nbsp; -
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; a ressort, etui buifle..............nbsp; nbsp;15nbsp; nbsp; 1
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nouveüu modelese graduantä toutes
dimensions....................nbsp; nbsp; 8nbsp; nbsp; t
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ä saigner au palais...............nbsp; nbsp; 5nbsp; 50
Tbermom^tre pour constatei la chaleur
des auimaux............nbsp; nbsp; 9nbsp; nbsp; •
Lanceltes veterinahes, variees de formes,
chässes büffle, la piece........nbsp; nbsp; Inbsp; nbsp;50
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;pour chien....................nbsp; nbsp; lnbsp; 25
BAton ä saigner, se devlssant..............nbsp; nbsp; 2nbsp; 25
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— ätiire rertrante ,.........nbsp; nbsp; 2nbsp; 50
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— buffie...................nbsp; nbsp; 7nbsp; nbsp; 1
Porle-6plngles de M, Gourdon............nbsp; nbsp; 6nbsp; nbsp; •
Eplngles d'aeier trempi en ressort, U r.Ant.nbsp; nbsp; *nbsp; nbsp;30
|
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|
||||
Catalogue d'Instruments de Chirurgie de SALLES,
|
13
|
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||||
fr. c.
Cafifte-^plngles de M. Benjamin..........nbsp; nbsp; 2 raquo;
Coape-^plngle, moilele Mericaut .........nbsp; nbsp; 3 gt;
lieiualouißtre de M. Delafond............nbsp; nbsp;20 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;centesimal de M. Colin.. ..nbsp; nbsp; raquo; u Doraquo; de Flamme, s'adaptant but le corps
des lames pour frapper avec la mam,nbsp; nbsp; 1 SO
POt ä salgnee gradne.....................nbsp; nbsp; 4 50
Corde ä saignee de M. Beanftls.............nbsp; nbsp; 1 b0
Seton.
Aiguille seton ; t pieces.................nbsp; nbsp; 4 50
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— 3 — ...............nbsp; nbsp; 6 laquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— a. l'epanle..............nbsp; nbsp; 8 #9632;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— gaine en metil poui pro-
tegerla pointe (claquo; ;)/laquo;amp;).nbsp; nbsp; 1 *
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— ä manche...............nbsp; nbsp; 5 b
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— poor chien.............nbsp; nbsp; nbsp; 2 50
Passe-s^ton en acier.....................nbsp; nbsp; 2 50
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; en baieine, de...............nbsp; nbsp; 3 50
Ruban ä seton, la piece...................nbsp; nbsp; 1 75
Bouclement.
A.uncaii ä demenre pour taureauz.........nbsp; nbsp; 5 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— ä ecrou...............nbsp; nbsp; 7 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ä double vis, sans operalion...nbsp; nbsp; 7 i
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— mouchette ä vis.......nbsp; nbsp; 7 raquo;
Trocart pour la posamp; des aaneatu.........nbsp; nbsp; 6 raquo;
Armature de l)äton coaducteur...........nbsp; nbsp; 5 d
Instruments pour les operations de pieds.
Keucltc, ä clou de mc-, manche rive.......nbsp; nbsp; 2 50
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— ebcueä virole...........nbsp; nbsp; 275
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— fermante, mauche büffle...nbsp; nbsp; 6 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; simple ou ragine, manche rive___nbsp; nbsp; 2 50
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; — — ebene ä virole...nbsp; nbsp; 2 75
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ä, javart, manche rive............nbsp; nbsp; 2 50
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;_ _ ebene ä virole...nbsp; nbsp; 2 75
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ä piqure. manche rive............nbsp; nbsp; 2 50
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;gt; #9632; — ebene ä virole...nbsp; nbsp; 2 75
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ä enclomire, manche rive.........nbsp; nbsp; 2 50
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— — ebene ä virole.nbsp; nbsp;2 75
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ä blcimes, de M. Charlier........nbsp; nbsp; 2 75
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Legris..........................nbsp; nbsp; 3 75
Feuille de sauge, ä droitc, ä gauche, ou
double manche rive..nbsp; nbsp; 2 50
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— manche cbüne ä virole..nbsp; nbsp; 2 75
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— fermaute,manche en bufflc.nbsp; nbsp; 6 d Feuille de saugc-rcnettes ä droitc ou a
gauche, manche ä virole.nbsp; nbsp; 2 75
Gouge pour la corne et les os.............nbsp; nbsp; 2 75
Plnee a dents de sonris..................nbsp; nbsp; 3 raquo;
— ä sonder Jes pieds..................nbsp; 12 raquo;
Erlgne St javart manche ä virole.........nbsp; nbsp; 2 50
Etau d£sencasieleur de M Befays.......nbsp; 33 raquo;
— — modele Mericant....nbsp; 32 raquo;
Oilalaleur des talons, de M. Jarrier.......nbsp; 20 raquo;
ndpe ä bleimes, de M. Charlier.....4 50 etnbsp; nbsp;6 d
Löve-sole...............................nbsp; nbsp; 4 raquo;
Stylet passe-meche pour javart, de M.Guerra-
pain.........................nbsp; nbsp; 2 d
Caoatchouc pour la ferrure, le kilogr.....nbsp; 16 t
Serlngoes ä injections de......... l n etnbsp; nbsp; 2 raquo;
cauteres et Spatales pour l'application
de la gutta ......nbsp; nbsp; 2 #9632;
Couteaa anglais.........................nbsp; nbsp; 2 50
Bolle ä balu en gutta avec robinet........nbsp; 60 raquo;
Taille-corne pour les pieds de bcaufs.....nbsp; nbsp; 20 •
Seimesr Place amp; seime de M. Vachette, pour
placer les agrafes.. 22 etnbsp; 25 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; — le caulfere pour faire l'em-
placement des agrafes...
|
fr. c. Agrafesj la douzaine..................... 1 80
Compresseur dusabotpourrappr.lesseimes. dnbsp; nbsp; o
Vrlllepour barrer les sehnes............... 3 50
Breuvages et Bols.
Brldons ä breuvages en cnivre,...........30nbsp; nbsp; •
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— eu fer-blanc......... 22nbsp; nbsp; #9632;
Brldous ä breuvages de M. Colin, projec-
tant leliquide...... dnbsp; nbsp; #9632;
IMluliamp;re de M. Lebas.................... 8nbsp; nbsp; raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; de M. Imlin................... 12nbsp; nbsp; •
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ä rcssort, modele Mericant...... 22nbsp; nbsp; raquo;
Vessie.
Sonde pour la vessie, tissu simple......... 5nbsp; nbsp; u
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; — douhletissuetboutreuforce. 8nbsp; nbsp; raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— de Brognez........., 14nbsp; nbsp; i
—nbsp; nbsp; nbsp; en maillechort, pourvache et jument. 5nbsp; nbsp; raquo;
Itlandrln de sonde en haieine............. 2nbsp; nbsp;a
Soudes et Bougies vartäes de gros., de 1 50 ä 2nbsp; nbsp; raquo;
Hernies.
nernlolome de M.Bouley................22nbsp; nbsp; #9632;
Bistourl-lieruiolome de .M. Colin....... 12nbsp; nbsp; raquo;
Bislouri-boutuuue ä coulant........... 4 50
•raquo;inrc de M. Benardpour la hernieombilicale 25nbsp; nbsp; #9632;
—nbsp; nbsp; nbsp;de M. Marlot — — 12nbsp; nbsp; • Aiguille pour la suture de la hernie....... #9632; 50
Instruments ä dents.
I*as d'dne ä vis......................... 30nbsp; nbsp; raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;uouveau modele ä mors mobile,. 35nbsp; nbsp; #9632;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; pour chien.................... 20
Bepresseur de M. Ileynal, pour ecarterles
jenes etlabouche......... 12nbsp; nbsp; raquo;
Clef de Garengeot, se demontant et munie
de 3 crochets...................... 35
—nbsp; nbsp; de Garengeot, avon tige conductrice
pour faire mauceuvrer le crochet,
modele Mericant..... ............45nbsp; nbsp; ,
—nbsp; nbsp; de M. IMamarre pour les denrts caduqne
du cheval de trois ä quak-e ans...... 30nbsp; nbsp; •
Bavier de M. Plasse......................40nbsp; nbsp; *
Bavier-clcr de M. liouley.................55nbsp; nbsp; ,
Kabot odüiitriteur de Brognez.............28nbsp; nbsp; #9632;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de M. Charlier.......... 28nbsp; nbsp; raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;modele Mericant........ 28nbsp; nbsp; *
Secateur pour la resection des dents; par
compression.................45nbsp; nbsp; „
Rdpes ä dents............................ 3nbsp; nbsp; #9632;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— nonveau modele............, gnbsp; nbsp; ,
—nbsp; nbsp; nbsp; monture recevant 2 rapes de diffe-
reuts modules.................... isnbsp; nbsp; .
Gouges k bords lateraux pour eviter la deviation............................ 12nbsp; nbsp; ,
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— ä marleau..... ... 20nbsp; nbsp; *
Davicrs pour incisives, droit ou courbe.,.. 10nbsp; nbsp; •
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; pour chieu...................... 4nbsp; nbsp; n
Coupc-deuts pour la resection des incisives, 35nbsp; nbsp; raquo;
Instruments pour l'extraction des dents
DE M. LECELUER.
Pas d'äne a double poignee amors mobile
garnis en cuir..............40nbsp; nbsp; •
Pince ä extraction ä vis et volants......... 55nbsp; nbsp; n
Tlge recevant 4 supports varies de forme
et degrosseurpour faire basculer la pince. 8nbsp; nbsp; #9632; Ecarte-laugue pour ecarter la langue pendant I'operation......... 8nbsp; nbsp; #9632;
Coupe-dents pour la resection des dents mo-
laires..................... 55nbsp; nbsp; •
Place i anneaax pour enlever les dents :a-
duques..........................30nbsp; nbsp; raquo;
|
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11
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14
|
Catalogue d'instruments de Chirurgie de SALLES.
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Ueteorisation, (Esophage.
Vrocart pour la ponction du rumen........
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;du montou.......
—nbsp; nbsp; nbsp; de M. Cliurlier pour le ccecuui du cli. Sonde oesophagicime pour bceuf?ea c. avelaquo;
bouts en come..,
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— pour mouton...,, Sonde gulta pour bceuf........ .........
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; pour moutou................
nepoussoircesophagien en baleine,se de-
vissant en 2 pieces pour refouler les corps etraugers ar-rete dans 1'ceso-Phage..........
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;en jonc......................
Extracteur des corps etraugers dans I'ceso-
pli;iger faisant soude et repous-soir oesophagien.............
Castration du cheval. Plnce pour serrer les casseaiu.............
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ~nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ä cremaillere.. Clau pour le meme usage, pour operer sans
aide...............................
Plncesdc M. Reynalpour la castration par torsion avt'c cremaillfcre; les dem..,.
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; petit modele ponr la castration des
pores et petits animaux.........
#9632;•inces-unies de -M. Beaufils, pour operer
la torsion sans aide........
Pince ä dens brandies, pour la castration par le feu........................
—nbsp; nbsp; nbsp;dfJI. Hnartjä 3 branches, ponr la cas-
tration par !e feu, en acier........
Casscaux ä vis enacier, de M. Magne, pour agneaux........................
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; pour beliers
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ponr taureaux. Casseaux en bois, sur 3 grandeurs, la piece.
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— courbe, la piece.........
Bistouri convexe pour la castration........
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— pour les pores. ........
AlnuilEes pour les pores..................
M*ince • laux pour casseaux bois .........
Plne.f nrauit................ .........
Casseaux a touxet........... ...........
Castration des vaches.
PROCEDE DE 11. CHARLIER.
1 Kxlenseur vaginal.
1 l'iiice ä torsion.
1 paire de ciseaux a tranchant limile,
1 isiraquo;gt;ioiiri serpette ä coulisse.
1 raquo;aitiiier.
La Troiistraquo;e eontenant I'appareil.
PROCEDE DE M. COLIN.
1 Pince ä torsion se demontant, 1 lliütouri convexe avec enrseur. 1 Plnce limitative ä anneaux. La IBotle coatenant l*appareil.
Parturition.
Crochet articule, poiutu............... ..
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— mousse..................
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;poiutu fixe.......................
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;mousse..........................
Porte-corde droit.......................
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; courbe......................
#9632;tepoussoir.............................
jnoulure recevant i crochet et i repoussoir
ai ticules.......................
Appareil pour operer la traction daus le
Triage difficile................
Brassard preservateur en caoutchouc......
Forceps ponr cheval.....................
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; pour chien......................
Plnee ä coulant de M. ÄVebert (pour I'ac-
couchement des petites especes).. nyst^rolomc de M. Delamarre...........
|
fr. . 8 6 5
lo 10 10
|
fr.nbsp; c.
Bistouri ä lame cacheeponr rerabryotomie, 9nbsp; nbsp; raquo;
Pessalre eu caoutchouc pour vache........ ilnbsp; nbsp; gt;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— pour brebis...... 6nbsp; nbsp; a
Sondes trayeuses en ivoire, les quatre... 5nbsp; nbsp; raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;en maillechort, les quatre 6nbsp; nbsp; raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; en argent, les quatre... 8nbsp; nbsp; gt;
Tracheotomie.
Tubes ä demenre de M. Trasbot........... 12nbsp; nbsp; raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— ä clavette mobile de M.Reyn'ai 12nbsp; nbsp; d
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— de M. Vachette ............ 12nbsp; nbsp; raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; provisoires, varies de formes...... 4 ä8nbsp; raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;avec trocart, de M.Ileynal. 14 Erlgne dilatatrice deM. Vachette, pour operer
sans aider....................... 3nbsp; nbsp; raquo;
Trepan.
Arbre de trepan avec pvramide et conronne. 40nbsp; nbsp; 1
—nbsp; nbsp; nbsp;äengrenage, moilele älericant, servant aussi deporte-ioretSjpourpei'cerles os. 45nbsp; nbsp; raquo;
Rugine poiutue.......................... 4nbsp; nbsp; t
Couleau lenticulaire... .................. 4nbsp; nbsp; #9632;
Eievatolre double........................ 3nbsp; 50
Tire-fond äanneau....................... 4nbsp; 50
Trephine avec conronne.................. 20nbsp; nbsp; raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; tranchante de M. Chailier pour
l'ablation des cornes des jeunes
beliers et des veaux........... 10nbsp; nbsp; #9632;
Vrille d'essai pour lexploratiuii des sinus., 4nbsp; 50
Amputation.
Coupe-queues, monte en bois,........... 18nbsp; nbsp; raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;brandies en fer........... 32nbsp; nbsp; raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;pour chien................ 20nbsp; nbsp; raquo;
BrOle-Queues......................------ 6nbsp; nbsp; raquo;
Pinces llmllatlves pour couper lesoreilles
des chiens, les deux.... 9nbsp; nbsp; 0 Scie ä amputation, 2 lames de dill'erentes
largenrs .................. 18nbsp; nbsp; raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— petit modele...........12nbsp; nbsp; a
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— a chaine................20nbsp; nbsp; raquo;
Pince coupe-nel pour la resection des os.. 18nbsp; nbsp; gt;
Pince ä ligature et k torsion d'arteres...... 7nbsp; nbsp; raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp;ordinaire ä dents................... 3nbsp; nbsp; •
Cachc-oreilles pour chienlaquo;............... 1nbsp; nbsp; nbsp;raquo;
Injections, Douches, Lavements, Irrigations.
Seriuyue pour ChevU.................... 15nbsp; nbsp; d
avec trocart ä robinet, pour injections iodees, de M. Gueriu...... 22nbsp; nbsp; laquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; avec trocart ordinaire........... 12nbsp; nbsp; t
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; bout, en caoutchouc avec trocart. 22nbsp; nbsp; d
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ä lavements ponr cheval........ 15nbsp; nbsp; n
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nioyeune pour plaies............ 7nbsp; nbsp; raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; pour le javart.................. 1nbsp; nbsp; raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— en caoutchouc. 3 et 5nbsp; nbsp; raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— piston en ciiir..... 2nbsp; nbsp; raquo;
Meringue ä injections sous-cutan6es, modele
de M. Colin................. 30nbsp; nbsp; 1
iSeringue Pravaz, maillechort.......... . 13nbsp; nbsp; a
— argent.............. 22nbsp; nbsp; raquo;
Enlonnoir ätransfusion at injection de liquide
dans les veines............. 12nbsp; nbsp; 1
Tube de M. Rev, pour injections nasales___ 10nbsp; nbsp; 1
—nbsp; nbsp; nbsp; en caoutchouc pour irrigation ,. le kil. 16nbsp; nbsp; a Raccords droits et bifurques pour reanir le
caoutchouc.................. raquo;nbsp; nbsp; n
Lithotritie.
Teneite broyeuse de M. Bouley......... 40nbsp; nbsp; amp;
Orlse-plerre ä levier, de iM. Gnyon...... 165nbsp; nbsp; #9632;
Speculum du meme...................... 30nbsp; nbsp; 1
Tenetle pour la cystotomie. ..............20nbsp; nbsp; raquo;
Gauteres.
Canl^re cutellaire..................... 2nbsp; nbsp; gt;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; en pointe..................... 2nbsp; nbsp; #9632;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ä pointe penetrante............ 2nbsp; nbsp; #9632;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; a olive....................... 2nbsp; 50
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ä la gautet................. 2nbsp; 5raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;.brule-queue................... 6nbsp; nbsp; raquo;
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22
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Catalogue d Instruments de Chirurgie de SÄLLES.
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15
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fr. c.
Porle-nltrate avec pince en argent Bn..... 2 25
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;avec pince en platine........ 7 raquo;
Ablation des tumeurs.
Ecrasenr liueaiiedeM. Cliassaiguuc.mod.Me. 50 •
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— avec chaiue de recliange. 60 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;petit modele................... 40nbsp; nbsp; •
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; permanent, de JI. Üftynal.. ,.#9632;.... 28nbsp; nbsp;t Serre-nceud a rocher ponr petites tumeurs. 12nbsp; nbsp; raquo; Ecraseup pour petits animaux............ 35nbsp; nbsp; raquo;
Tenotomie. T^nolome droit ä ponction................ 2 50
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;concave monsse................ 2 50
Anasarque. Keleveprs des naseam.de.M. Prange, les 2. 4 •
Sp^culuuis uasanx, les dem............ 12 •
Periostotomie. 1 Cisaille ponr inciser la peau, 1 Distourl fise.
1nbsp; PCrioslolouie.
2nbsp; Aiguilles conrhcs dont nne l'ontonuce, se
montantsiirun manclie ä couusse, La nolle contenantle tout.
Inoculation.
Aiguille a inocnler....................... 1 75
I.aiu-t'lle — canneJee............... 1 75
EluisUnociilalionpoi'taiiU'aiguiilecthilancellc 4 gt; Eiancelle giailuee, de M. Uelal'ond, avec
spatule cannelcn................* S *
Ei'Elui renlermaut la sontle et la spatule..... 1 n
•Tubes en verre pour la conserv. du vims. !e cent. 3 raquo;
Appareils ä marquer les moutons
et Its boeufs.
Pince emporte-picce..................... IS raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;äcadran pour maiquer par le tatouage. 50 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; ä composteur pour marinier par le tatouage, avec 3 series de cliiQ'res et ac-cessoires. Le toutdans une boite..... 100 laquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; universelles , modele Salles, ponr agrafes de Irois grandeurs........... 30 t
Ces piuces sent adoptees par le 31inistere de I'agricnltnie pour marquer les animaux primes dans les concours.
Tonte et pansage.
Tondeuses tons systtmes......... de 18 ä 23 raquo;
CIscaux a crins.......................... 3 gt;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ä tondre, de............. 4 50 et 5 50
Peigncs ä tondre, de.................1 a 1 50
Brülolrs simples, de.............. 2 50 et 3 3
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ä rübiuet....................... 6 1
Couleanx ä chaleur, varies............. 4 raquo;
Cure-pieiis simples et ä marteau...... 1 ä 2 a
Etrille....................................
Hippometre.
TOlse ä polcncc pour chevanx..........28 .
Cannes nippouitirlques ä potence. 25 ;i 35 gt; — ä double rallonge pouvant m. 2 mtl. 40 #9632; Rubau deUomballe, ämesurerles bffiufs, ponr
en savoir le poids............... 2 25
Plessimetre.
Piessiniötres en ivoire,avecmarteau maii-
lechort, garni en caoutchouc. 12 raquo; —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;enbul'llenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; — 10 .
Stethoscope.
Stethoscope en bois de cedre............. 2 50
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; en ebene................... 3 laquo;
Instruments d'autopsie.
Couteau ä autopsie, de............... 2änbsp; nbsp;4nbsp; nbsp; •
Scies ä dos mobile, cinq longueurs,..... 6 änbsp; 12nbsp; nbsp; n
Costotome.............................nbsp; 10nbsp; nbsp; •
Marleaa manche en fer ä crochet.........nbsp; nbsp; 7nbsp; nbsp; raquo;
Raeiiitome ä epaulement................nbsp; nbsp; 4nbsp; nbsp; gt;
Ciseaux enterotomes.....................nbsp; nbsp; 6nbsp; nbsp; raquo;
Calsee en chine renfermant le tout........nbsp; 13nbsp; nbsp; •
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fr. c.
Instruments d'anatomie.
TROUSSE DE DISSECTION, MODELE DE M. GOUBAUX.
5 Scalpels varies de formes a 1 25.........nbsp; nbsp; 0 25
1 E,laquo;ve-deruie..........................nbsp; nbsp; 2 laquo;
1 Clscau droit...........................nbsp; nbsp; 2 50'
1 Pince ä dissection......................nbsp; nbsp; 2 50
1 Erigne poiutou........................nbsp; nbsp; 1 50
1 Tube insufllateur......................nbsp; nbsp; t SO
1 Stylet.................................nbsp; nbsp; raquo; 75
1 Kuban melrique......................nbsp; nbsp; raquo; 15
I.a raquo;rousse en chagrin..................nbsp; nbsp; 7 raquo;
Dissection microscopique.
3 Scalpels fins...........................nbsp; nbsp; 3 75-
1 Paire de ciseaux droit-...............nbsp; nbsp; 2 60
l Pince a mors fiuraquo;......................nbsp; nbsp; 2 50
1 F.rlgne a manclie.......................nbsp; nbsp; 2 50
1 Aiguille ä manche....................nbsp; nbsp; 1 50
l.a Troussc.............................nbsp; nbsp; 6 raquo;
Ferrure. Socques ä crampons pour la glace, la garniture com potOe de qnatre socques pour
les 4 pieds.............laquo;...........nbsp; nbsp; 1 x
Crampons d'acierde rechauge, pour socques,
le mil..........................nbsp; nbsp; nbsp; a ,
nouloir acier foudn......................nbsp; nbsp; 5 raquo;
Ilroclioir...............................nbsp; nbsp; 5 raquo;
Trlcoise, do.......................... 6 anbsp; nbsp; 8 raquo;
Rogne-pleds............................nbsp; nbsp; 2 •
Couteau anglais........................nbsp; nbsp; 2 50
itape de uiareclial.....................nbsp; nbsp; 4 gt;
pincc tire-cions........................nbsp; nbsp; 6 raquo;
lt; hasse-clous...........................nbsp; nbsp; 150
Sacociir de mai eehal....................nbsp; 40 raquo;
I'erretier tout acier, le kilog.............nbsp; nbsp; 4 raquo;
Caoutchouc pour la fennre, le kilogr.....nbsp; 16 raquo;
Trousse a ferrer pour contenir Its lustrum, de
(errure........................nbsp; nbsp; nbsp; a #9830;
Ferrure de M. Charlier.
Botitoir ä guide pourfalre l'emplace. du fer.nbsp; nbsp; 6 laquo;
Itenelte ä guide — • —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;3 50
Trlcoise ä mors coiules...................nbsp; nbsp;12 *
Rogue-pled elevateur....................nbsp; nbsp; 4 raquo;
Brociiolr leger .........................nbsp; nbsp; 5 raquo;
Rdpe carree pour ajuster les fers ä frold....nbsp; nbsp; 4 raquo;
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TR0USSES.
II y a des Irousses de 8 ä 24 places. Ellcs varient dans leur coiupositiou, commeduns le prix, par le pins oil moins de lu\e des Instrumeuts. Void le ppil des Trousses generalement demandees :
Trousse nraquo; 1.
rite serviette, composee de 8 instruments,
manches ebene rives, 2 aiguilles ä suture.. 25 gt; La trousse vide............................ 5 laquo;
Trousse ndeg; 2.
Composee de 9 instruments , grandeur ordinaire, manches ebene ä virole 1 lancette et 2 aiguilles a suture.................... 40 raquo;
La trousse vide............................ 7 50
Trousse nraquo; 2 bis.
Composee de 12 instruments............... 45 •
La trousse vide........................... 9 raquo;
Trousse nquot; 3.
De poche, composee de 8 instruments de petite dimension, manches ebene ä virole,! hn-
cetle et 2 aiguilles a suture............... 38 raquo;
La meme avec manches en ivoire.......... 48 raquo;
La trousse vide............................ 7 50
Cette trousse garuie en velours, 4 fr. en pins.
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16
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Catalogue d'Instruments de Chirurgie de SALLES.
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Trousse ndeg; 4.
fr. c
Tioussc-poitefeuille, gnrnie en velours, i ca-hier, couiposee de 8 insti'umeuls de petite dimension, manches ebene, 1 lancette, 2 aiguilles ä sutni-e........................*5 i
La meine avec mancbes ivoire...............55 laquo;
_nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; — ecaille.............. 68 gt;
La trousse vide............................ 14 '
Trousse nraquo; 5.
Composee de 15 instruments grandeur ordinaire, manclies ebene a virole, 2 lanceltes
et 2 aiguilles ä suture.................... 62 #9632;
La meme avec manches ivoire............... 8U •
La trousse vide............................ 11 '
Trousse nquot; 6.
Composee de 18 instruments grandeur ordinaire, mancbes ebene a virole, 2 lancettes et 3 aiguilles a suture.................... 75 laquo;
La trousse vide............................ 15 raquo;
Trousse n0 7.
Composee de 24 instnimenls grandeur ordinaire, manches ebene a virole, 3 lancettes tt 3 aiguilles ä suture...................... 100 raquo;
La trousse vide..... ..................... -0 quot;
Trousse nraquo; 8.
Nouveau modele ä plateau mobile, garni en velours, composee de 10 instruments petite dimension, maiiches ebene ä virole, 1 lancette et 2 aiguilles ä suture. (Ce module est d'une tres-graude solidite.)................ 66 •
Garnie ivoire on ecaille.................... 85 raquo;
La tronsse vide............................ 20 raquo;
Ce meme modele pour conlenir des instruments de grandeur ordinaire, en plus...... ------ 8 raquo;
Trousse pour MM. les vetehnaires militaires.
Trousse regleuienlaire...................... 55 raquo;
Giberne regletnentaire rccevant la trousse------45 gt;
Trousse de berger.
Composee deT 8 instruments................. 35 raquo;
Trousse de chasseur nquot; 1. Composee de 6 instruments, avec flacons pour
substances pharmaceutiques.......... 20 et 25 #9632;
Trousse de chasseur ndeg; 2.
Composee de 8 instrn. pour petite Chirurgie. 35 ..
Agenda du Veterinaire Praticien,
PARAISSAST LE 15 BECEMDRE DE CHAOUE ANNEE
L'Agenda cartonne........................ 2 #9632;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;prepare pour elre mis en porteienille ä raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;avec portefenille en chagrin....... 6 u
Ce dernier modele est dispose de faron ä servir au
besoin de petite trousse de poche par ['addition d'un plateau mobile se placaut dans Tune des poches du portefenille, et reccvant les instruments les plus usuels, et de petite dimension.
Le plateau seul en plus...................... 2 n
Le plateau garni des instruments suivants : 1 ilamme etui rive manche bnlUe, 1 bistouri simple droit, 1 ciseau conrbe, 1 sonde can-
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fr. c. i0 i. Fer ordinaire, pied dc devant,
2.nbsp; nbsp; nbsp;—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; — pied de derriere.
3.nbsp; nbsp; nbsp;— a pince tronqu^e, pied de derriere.
4.nbsp; nbsp; nbsp;— evide en pince, face snperieure, pour cbeval qui forge en pince.
5.nbsp; nbsp; nbsp;— a I'anglaise, pied de devjut.
6.nbsp; nbsp; nbsp;—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;pied de derriere.
7.nbsp; nbsp; nbsp;— ortbopode (de M. bouley), employe apres la tenotomie.
8 — desencasteleur de .M. Uefays. 9. — evide a I'anglaise, pour fourbure chro-nlqne ou pieds plats.
10.nbsp; nbsp; nbsp;— a pantoufle expansive, pour la dilatation de talons.
11.nbsp; nbsp; nbsp;— ä planche, pour bleimes et autres, pied de devant.
12.nbsp; nbsp; nbsp;— a planche ä demeure et ä galerie pour pansement du javart, pied de devant.
13.nbsp; nbsp; nbsp;— ä caractere, pour les pieds derobes, pied de devant.
11. — ä caractere, pour les pieds derobes, pied dc derriere.
15.nbsp; nbsp; nbsp;— a la torque, poor cheval qui se coupe au talon , pied de devant.
16.nbsp; nbsp; nbsp;— ä la torque, pour cheval qui se coupe
au talon, pied de derriere.
17.nbsp; nbsp; nbsp;— ä la torque, pour cbeval qui se coupe en
mamelles, pied de devant. 13. — ä la torque, pour cheval qui se coupe en inamelk's, pied de derriere.
19.nbsp; nbsp; nbsp;— a javart, dernier modele, pour mainteuir
le pansement, pied de devant.
20.nbsp; nbsp; nbsp;— ä javart, dernier modele, pour main
tenir le pansement, pied de derriere.
21.nbsp; nbsp; — ä dessolure, pied de devant.
22.nbsp; nbsp; nbsp;—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;pied de derriere.
23.nbsp; nbsp; — a pince prolongee, pour seime en pince,
pied ue devant.
24.nbsp; nbsp; — ä place prolougee, pour seime en pince,
pied de derriere.
25.nbsp; nbsp; — a bffiuf, ordinaire, pied de devant.
26.nbsp; nbsp; nbsp;—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; pied de derriere.
27.nbsp; nbsp; — de course, ä I'anglaise, pied de devant,
28.nbsp; nbsp; —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;pied de derriere.
29.nbsp; nbsp; nbsp;— Moorcroft, pour les vieux chevaux qui se
coupent, pled de devant.
30.nbsp; nbsp; — Moorcroft, pour les vieux chevaux qui se
coupent, pied do didriere.
31.nbsp; nbsp; — pour cheval qui so blesse au coude.
32.nbsp; nbsp; nbsp;— a croisaant, de M. Lafosse, pourdilater
le? talons, pied de devant.
33.nbsp; nbsp; — i lunette simple, pour cheval qui a des
oiguons, pied (le devant.
34.nbsp; nbsp; nbsp;— ä lunette double et evide, pour cheval
qui a des oignons, pied de devant.
35.nbsp; nbsp; — pincard ä deux pineons pour seime en
pince.
36.nbsp; nbsp; nbsp;— desencasteleur, de M. Foures. Co fer ne
pent ctrc compris dans ces collections, ce modele etant de 10 fr.
37.nbsp; nbsp; — de M. Cbarlier, pied de devant. 33. —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;pied de derriere.
39.nbsp; nbsp; nbsp;— ä bffiuf de M. Cliarlier, pled de devant
40.nbsp; nbsp; — —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; pied de derriere.
41.nbsp; nbsp; nbsp;— de M. Lanncluc, a trois etampures pied
de devant.
42.nbsp; nbsp; nbsp;— —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; pieddederriere.
43.nbsp; nbsp; — pour cheval qni se croise.
Coutellerie fine
Services de Table riclies
Couverts et Ortevrerie argent et
Ruolz Coutellerie de cuisine
Instruments de .jardinage
Necessaires de travail pour dames,
en chagrin, cuir de Kassie
et en äbenisterie Trousses et Sacs de voyage
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rrilTcs. 15
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neleeaspatule, 1 laucette, I pince a gril
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Collection de fers. Collection de 20 fers noircis........
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; — 20 fers polls.........
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de 40 fers noircis.......
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— 4i1 fers polls.........
Chaque fer pris separement .
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. 40 . 50 . 80 100 . 3
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Designation des fers parmi lesqnels on pourra choisir pour former la collection que Ton desire, en indi-qriant les numeros d'ordre. Sur la demande, je me charge de fixer ces collections sur un tableau en chene poll ou en bois noir. Ce tableau est en dehors des prii indiques, 11 varie de 30 ä 100 fr., suivant l'orne-mentation.
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50321 Imp, V'RtNO^KUULOESCOCKfl.RivolidM.iPABIS.
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J
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mm*
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mmmmmmmm
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mmm
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