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ETAT DE LA QUESTION
DE
LINOCULATION
DE LA
PLEÜROPNEUMONIB EXSUDATIVE DE L'ESPECE BOVINE
iN 1861 ;
PAR
te Ojocteitfc vPiltettt*,
Chevalier de l'Ordro du Lion Wdorlandais, Mfidocin principal de l-Höpital Civil de Hasselt, et IHea.bre de plusiours, Aoadö^ios et Socidlös savantes.
KÜE Du DEMER.
1861.
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ETAT DE LA QUESTION
LINO CULATION
PLEUROPNEUMONIE EXSUDATWE DE L'ESPEGE BOVINE,
en isei.
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RIJKSUNIVERSITEIT TE UTRECHT
2671 691 4
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ETAT DE LA QUESTION
L'INOCULATION
DE LA .
PLEÜROPNEÜMONIE EXSÜMTIVE DE L'ESPEGE BOVINE
EN 1861 ;
tc Cvoclcitt Vv1'^11^?
Chavnlior de l'Ordro du Lion WiSorlandniraquo;, M^docin principal do l'Höpital (lleil do HassoU , ol TtXcmbro do plusiours Aoadömios ol So;iötfls savantox.
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IMPR^lfiHIK DE II.-J. CE^SENS, ;ii du df
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ETAT DE LA QUESTION
IL'MDMIL^taDl
PLEÜROPNEUMOIVIE EXSUDATIVE DE LESPECE BOVINE.
I
üne pcriotle presque decennale squot;esf ecoulec depuis quc le syslemc (l'inoculation de la plcuropneimionie cst cnlrc dans Ic domaine public. Nous aTons done cru ulile de conslaler l'elat present de cclle irnpoilanlc question; e'est ce que nous allons faiic, puremenl et simplement, en ne nous appuyant quc sur des donnecs positives, en ne prenant, conimc loujours, pour guide que la \ciile.
Deux documenls de la plus haute importance et destines a repandre les plus vives luraieres sur 1c grave debat soulcve depuis 1S52 relative-menl a rinoculation de la pleuropneumonie, viennent d'etre mis au jour en Bclgique, prcsque simultanement. L'un cst un rapport ofllciel emanant de la Commission inslituec auprcsdu ministcre de lintcrieur pour i'ctudc de celte qucslion; lautre est un rapport dun corps libre, de la pre­miere association agiicole du pays : la Societe Centralc d'agiictilture.
En publiant ces quelqucs lignes, notre but est de presenter un aperqu de ces deux documents, qui,— nous le constatons tout d'abord,— en don-nant unc consecration cclalante ä noire systerae, demonlrent, ä la dernierc evidence, combicn nous elions dans le vrai quand, dans notre premier
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uiemoire sui- rinoculation, adrcsse a M. 1c ininislic de rintericur, nous avons pi'oclame la vcrlu prophylaclique de l'inoculalion pleuiopneumo-nique.
II devait en etre ainsi, car un Systeme, uue verilc, — parusscnt-ils invraisemblables an premier abord, mcme aux meilleurs esprits, — s'iis sont bases sur lobservatiou raisonnee et unc experience soutenue, triom-phent infaiiliblement des nombreiix obstacles ((ue riguorance, dquot;un cote, le sceplicisme ou la passion avcugle, de l'autro, elevcnt en vain pour em-pccher leur libre manifestation.
Aujourd'bui, malgrcropposition vivc, mcme passionuee, que nous avons rencontrec chcz certaines pcrsoiines, ct principalement chez quelques membres de la Commission beige, nous avons la satisfaction de voir noire systeme d'inoculalioa adopte dans toule I'Europe, ct jusqu'en ACriquc ct en Amerique. Eneffet, un grand nombre dinoculations ont etc praliquces, nofamment an Gap de Bonne-Espeiance, et le North American and Untied States Gazette, imn\a\ impritne ä Philadelphie, dans ses irs du 16 et du 22 mal 1800, fail un brillant eloge de linoculation, dont il recommande vivement la pratique aux Americains.
Ccla esttres-naturel; car,depnis plus d'tin dcmisiccle,la plcuropncumo-nie epizoolique, un des (leaux les plus tcrribles quo Ton ait jaraais vus, sor-lant des montagnes dela Suisseoüsc trouve son berceau, a envahi suc-ccssivement les difiereutes coutrees de lEuropc ct cause, par ses crucls ravages, des pertes s'elcvant a plusieurs milliards de francs.
Les avantages inconteslablcs qne donne liiiociilation, — paifailemcnt elablis dans les deux documents dont nous nous proposous dentretenir le public, — ont etc bien compris dans les pays oü la plcuropncumonie sevit plus particulicrement; anssi le syslcme de l'inoculalion de ccüc epizootic y cst-il devenu dune application gencralc, comme Test eclui de la vaccine.
Saus entrer dans des details siir cc qni se passe en Belgique, nous nous borncrons a conslater que, d'aprcs les deux rapports cites plus häuf, rinoculalion est praliquee partout oii apparait löpizootic piicumoniquc ct
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quil esl düment couslale aujourdlmi, par des milliers de fails, qu'elle fournit des avanlages inconlestables.
Danslempircd'Auliicl:e,enPrusse, dansleWurlemberg,icHanovre, la Saxe, la Boheme, et dans differcnls Elals de lAlleraagne, noire sysleme a (He beaueoup expeiimenle et a etc suivides resuhats les plus feconds. Cela ost conslale dans une foule d'ecrits, dans un grand nombre de rapports emancs de veterinaires, et principalement dans les rapports o/fwiels de la commission d'Ober-Barnim, elaboies, sous les auspices du gouverne-menl piussicn, par MM. Ulrich, Brclsch, Christiani, Hering, Jena, Rib-hach, Kaskcl, Smidl, Thaer, Vater.
La plcuropneumonic est peu connue dans le vaste empire de Russie, oü eile est remplacee par une epizootic plus meurlricre encore, le typhus contagieux on la peste bovine. Pour preserver les belcs ä cornes de cette affeclion on a eu egalement recours ä \'inoculation de cette terrible ma-ladie. Les premiers essais ont commence cn 1833, atec rauforisation du gouvernement, sous la direction de M. Jessen, direcleur de lecole vete-rinaire de Dorpat. Les resullals en ont etc si favorables que le gouverne­ment vient d'organiser un premier etablissement d'inoculation dans une des proprietes du major Rczanoflquot;, siluee dans Ic district d'Odcssa.
Dans la Grande-Bretagne, oü la pleuropneuinonie ne sevit pas avec in-tensite, peu d'experiences d'inoculation ont ete failes; cependant M. Olden, veterinaire, a prcsenle ä la societe dagrieuitare de Cork, en Ir-lande, un rapport trcs-favorable sur les inoculations pratiquees dans ce pays.
En Suede et en Norwege, notre Systeme n'a pas ete experimenle, ce qui se comprend, puisque, d'apres M. Kinbcrg, directeur de l'ccole ve­terinaire ä Stockholm, il ne s'est presente, dans le premier de ces royaumes, que quelques cas de pleuropneumonie en 1847 et 1856; et (|ue dans le second,—dapres une lettre adressee le 23 juin 1860 par M. le minislre de Tintcricur de la Norwege ä la Societe Gentrale d'agri-culture de Belgique, — cinq cas de pleuropneumonie ont ete seulement observes cn 1851, sur du bclail Importe des Pays-Bas.
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Lcs pays oü, ;i part la Belgique, la pleuiopneiimonie fait 1c phis do ravages, sont les Pays-Bas, la France et l'Ilalie ; et c'est aussi la, comnie nous allons le voir, quc I'inoculation a etc le plus on honiieiir.
Cost ainsi que dans le Piemont, et surtout dans la Lornbardie, des mllliers de fails ({quot;inoculation suivis des raeilleurs rösullals, ont cle observes et se trouvent enregistres dans le journal // velerinario, public a Milan. — Dans ce pays, oü la queslion dc rinocnlatiou a cte traitee avcc science et talent par MM. Ponza, Strada, Lessona, Gorvini, Erco-lani, Vidari, etc, un grand nombre de rapports out ele fails ; parmi eux nous remarqnons principalement le rapport officiel du Comile' me'dkal de la Lomelline i le rapport dc la commission de la province dc Brescia, par M. le doctcur Balardini; et les deux rapports successifs de la Cham-hre do commerce de Vavie, ecrils qui ne laissenl plus aucun donle sur lcs resullats favorables oblemis dans celte partie dc rEurope par I'appli-calion dc noire syslemc comme moyen preservalif de la pleuropnciiraome de l'espcce bovine.
Ce qui confirme dailleurs ces asserlions, c'est que la Socie'te d'agri-culture des Etats-Sardes decerna, dans sa seance dc septembre 1850, une medaille d'argent au docleur Ponza, • comme elant le premier ]raquo;ro raquo; moleur de la melhode Willems en Halle. raquo;
D'un aulre cole, Ylns/itut des sciences, letlres et arts de la Lornbar­die accorda en !8ö6 le prix de la fondallon Gagnola au doctcur Gorvini, professeur distingue de fecolc velerinaire dc Milan, pour son memoire sur rinoculation de la pleuropneumonie, que lauleur proclame clre le souverain remede centre ce'te alfection.
En France —oü notre proccde est fort en usage, surtout dans le Nord, — independamment d'une foule d'ecrits et de rapports, qu'il serait trop long d'enumerer, comme I'attestc encore le caliier de fevrier de cello annee du Rccueil de medecine velerinaire de Paris, oü, a la page 150, M Reynal, professeur ä I'ccolc imperiale velerinaire d'Alfort. recom-mande vivement la pratique de rinoculation et fait Icnumeiation d'un grand nombre dc fails probants, communiques a la Sociele Cenlraie
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d'agriculture tin Pas-de-Calais par mi veleriiiaiic aussi aclif((uquot;iiileliigcnt, M. Mannccliez(dquot;Arras), la Commission scien/ifif/ite,insli/iio'eprvs le Mi­nislere de l'agrieultme, du commerce el des travaux publics, dans mi document remarqiiable, du ä la pliitno elegante deM. H. Bouloy, le sa­vant professeiir d'Alfort, a bantement exprime son opinion favorable ä rinociiiation preventive.
Dans les Pays-Bas, node Systeme a elc applique sur unc vaste ecliclle, principaleinent dans les provinces de Frise, de la Hollande mcridionalc, de Groningne, d'Ulrecht, de Drenllic, etc; et de nomhrenx cerits et rapports, taut odiciels quo prives, out cte mis au jour. Nous mentioiino-rons d'abord comme les plus importanls les quatre rapports sur les ino­culations faitcs dans la province de Frise, par M. Jennes, professeur i\ I'ccole vctcrinairc d'Ulrecht, Icquel fut envoye dans cetto contrec par S. Exc. le minislre de rinlerieiir, afin dquot;y enseigner notre precede et d'y contröler les operations.
Vienncnt ensuite les rapports sur les inocnlalions faites dans la Hol­lande meridionale, adresses aux Etats-Dcpulcs par la Commission ofTiciclle organisce dans eelte province pour la propagation de rinocalation. Mais nous citcrons surtout les trois rapports de la Commission scientifique, insliluise pros le minislere de linte'rieitr pour letudede cetlequestion et composee de la plupart de MM. les professeurs de Tccole d'Utrecbt.
Nous devons tout d'abord rendre hommage aux efforts consciencieux ququot;a fails le gouveruement des Pays-Bas pour arriver a la constatation de la verile : tousles rapports officiels, publies dans ce royaume, et renfer-mant un grand nomine de fails d'inoculation, ont cte elaborcs avec un soin infini, et ils coucluent tons, do la maniere la plus peremptoire, pour la vertu prophylactique de notre Systeme.
C'est ainsi que la Commissiou scienlifique, apres setre vouee a sa täche avec beaucoup dc conscience et de suite, se declare, dans son der­nier rapport, suffisainment cclairce, ct couclut a [.'adoption geherale de la pratique de LiNociLATiox, comme etaiil le seul remede propre ä dclivrcr cc beau pays, si riche en betail5dn ileau peripneumoiriquc.
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Des lors, en 183S, le gouvernenient Necrlandais, par rinteiniediairc des commissaires royaux pies des Etats provinciaux, invita MM. les bourgmestres de la plupart des communes a engager les cleveurs a sou-mettre leur betail ä linoculation, operation qui fut faite gratuitement, en meme temps que les pcrtes eventuelles, subies par suite de cc remedc, elaient payees sur la caisse provinciate.
Une mesure analogue vient d'etre decretee dans noire pays. La Sociele d'agriculture de la Flaudre Orientale a decide h ruuaDimile, sur la propo­sition de M. T'Kint de Nayer, dans sa seance du H mars, que tons les agriculteurs d'tin canton ou d'une commune oil sevit la pleuropneumonie seraient invites a faire inoculer leur betail, el que les pcrtes eventuelles subies par I'operalion leur seraient payees. Une demarche dans ce sens est faite par cette Sociele aupres du Gouvernement. Daus liülerel de la verite uous souhaitons quelle aboulissc, et que cd exempie soil suivi par d autres associations agricoles.
Dans d'auties provinces, et notamment dans la Ilollande meridionale, on alia plus loin. Des primes de 100, de 130 florins, etc., fureut accor-dees aux veterinaires qui avaient pratique le plus d'inoculations, et aux detenleurs de betail qui avaient soumis a cette operation le plus grand nombre de besliaux.
C'est ainsi quen 1856, la Commission inslituee dans cette province pour la propagation de l'inoculation a depense plus de 7,000 francs.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;i;
A Baard, en Frise, il existe, d'apres M. Van Loon, depule de cette province et secretaire de l'une des Societes, Irois associations d'assurance contre la mortalite du betail. La premiere n'applique point linoculation, etperd40 0/o; dans la seconde cette operation est rendue obligatoire pour la moilie du betail, et les pcrtes s'y elevent all O/q ; la troisicmc au coutraire inocule tous ses besliaux, et perd seulemenl 6 O/q.
Ces cliiffres sont plus eloquents que loutes les demonstrations possi­bles ; aussi les Prisons le comprennent-ils telleaient bien qu'a Baarderaa-deel deja trois Societes d'assurance muluelle ontrendu l'inoculation obli­gatoire pour le betail do tous leurs membres.
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N'oublions pas d'ajouter que dans le compte-rendu de la seance de la Socicte d'agiiculture des Pays-Bas, lenuc a La Haye le 23 mai 1839, il est dit, p, 323 :
laquo; Tous les oratcurs qui prennent part ä la discussion sur la pleuropneu-monie constatenl quo Tinoculalion a donne do bons resultats dans toutes les provinces du royaume, et que cette pratique se generalise de plus en plus. raquo;
A la page 550 du meme document ofliciel, nous trouvons ce passage, oil M. le president resume la discussion : laquo;Linoculation de la pleiiropncu-monie du betail est le meilleur remede prcservatif; il est important que les convictions de lassembice soicnt rendues publiques. raquo;
En oulie, nous lisous dans le Nieuw Amstcrdamsch Handels- en Effecten Mad du 8 septembre 1860 :
laquo; Le 27 aoüt 18C0, se rcunit ä Rotterdam TAssociation gcncrale des veterinaircs des Pays-Bas. Les communications des membres, relativement h l'inoculalion de la pleuropneumonie, furenltres-importantes ; car il en resulte quo cette pratique gagne de plus en plus la confiance des deten-tenrs do belail, qui, apres avoir une premiere fois experimenle linocula-tion, Tappliquent indistinctemcnt ä toute bete nouvellement aclielee, ainsi qu'aux veaux. L'opposilion de beaucoup de pcrsonnes prevenues centre cetle operation tornbejournellcrnent, cl eiles font inoculer leurs besliaux pour les preserver ainsi des atteintes de cette maladie tant redoutee. Les membres de 1quot;Association, MM. Van Dam, Swart, Korndoiffer, Van der Vaarl, Steygerwalt, Rolscbeid et Montens, out inoculc avec d'excel-lenls resultats 16,000 betes bovines pendant lannce 1839 eljusquau inois d'aoüt 1860. •
Tels sont les resultats fa vorables constates, et les mesures administratives prises chcz nos voisins du Nord, plus Interesses que toute autre nation du monde h connaitie la valeur exactc d'un remede propre ä conserver leurs magnifiques et nombreux troupeaux.
Voila en quelques mots comment, dc la Belgique, l'inoculalion de la pleuropneumonie s'est rapidement rcpamlue dans tonics les parties du
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iiioiulc, oil die :i clc nccueillio cl cxp6riiiicnl6eparilesliommescousoieu-ci cuxcl competcnls.
Aussi cst-il ä remarqucr, cüiiunc on le vena plus loin, queles deux documcuis beiges, dont il csl ici queslion, icpondeal \icloiieuscinciil a ccrlaincs objections, ronsiileires conimc capitnles jiar quclques adversaircs dc noire syMeme, objcclions qui sc resmncnl ainsi:
1deg; L'inociilalioii n'csl ])as un preservatif assure ;
Squot; Ce remede est pire quo ie mal ;
El enfin, 3quot; Cellc inölliode n'csl pas I'ondcc scicnlifiqueinent.
On so convaiucra, pour les deux premieres ohjeclious, quc rinoculaliou bien failfi preserve 98 anitnanxsnr 100, cl queles pcrlcs,a la suite de cellc ojieralion, so rcdiiiscnl a 1.10 O/q.
Cos deux objcclions u'ont done ])lus aucune valcur : la slalistiquc bien laile cl bien obseivce, ainsi quc rcxpcricnce raisomice, sout des argu-inenls sansrepliqno.
Quant ä la Iroisiemc objeclion, nous nous bornerons ä dire que ccux qui prelendcnt que l'inociilalioii de la plciiropiicumonie cxsudalivc ne se soulient jias en principe, en llicorie, ne pcuvent invoquer a l'appui de leur asscilion que les limilesde leur esjirit, ct ne foul aulre chose qu'un avcu d'impuissance, — comiiie nous sommes bien souvcnl obliges de le faire, quand, avec nos inoycns d'invesligation aclucls, nous voulons penetrer nop avant dans les niysteres de la nature. Ces meines savants sonl-ils jilus a ineme, jiar excmple,dexpliquer les plienomeiiesde rinoculation de la rage, de la pesle bovine, ou da piclin du inoulon, affection des pieds que Ton peul inoculer a loreillc cl qui devieut preservative?
Du rcsle, en regard des quclques personnes qui J'onl cellc objection, il cxisle un grand nombre de savanls rcgnicolcs el eliaiigers, qui admet-tcnt et meme cxpliquenl — au point de vue de la science #9632;— rinocula­tion de la pleuiopiicumonie aux memes litres que celle du vaccin, dc la clavclee, du lyplms conlagieux de Tespece bovine, etc. Nous citcrons p.armi cux MM. Didol, direcleur de recole vclcritiairc de Bruxelles; Boulcy, professeur ä I'ecolc impdriale velennaire dc Paris; Sansou, vc-
#9632;?
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teriuaüo cl secretaire udjoiul de la Sociele impeiiule et cculrale de mede-ciue vcleiinaire de Frauce ; Priucc, direcleur de 1 ecole imperiale vele-liuaire de Toulouse; Pouza, docleur eo medeciue, etc., le plus ardeut propagaleur de rinoculalioa cn Italie ; Corvini, professeur ä recole vcleiinaire de Milan *, le docteui' Slrada, president du comite medical des Etats Sardes; Mazzini, veteriuaiie, secretaire du ineme comite; Marozzi, president de la chaiubre de commerce de Pavie; Saglio et Vidari, secretaires de la meme chaiubre ; Ercolani et Lessoua, profes-seurs ä l'ccole vcleiinaire de Turin; Wellenberg, direcleur ä l'ecole loyale vcleiinaire d'ülrecbl; Jciiucs, professeur a la meine ecole ; Ul­rich, professeur ä l'ccole d'agiicullure de Moegliu; Sticker, vetcrinaire dcparleuicutal ä Cologne, etc, etc.
Voilä ceitfis desnoins qui foot aulorile dans la science, qui y oecupent S1nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;meine les premiers rangs, et qui cependaut accepleul uolrc Systeme
comme ayanl des bases scieutiüques suflisanles.
Daus lous los cas, n'est il pas suraboudamment prouve. par les deux docuraeuls memes qui uous oecupeut: 1deg; que la pleuiopneumonie epi-zoolique esl uue affection coulagieuse ; ^ quelle ualteiut qu'une seulc fois les memes iudividus ; et 3deg; quelle possöde un ageul fixe de traus-inissiou (virus) douc de la propriclc affective et organique, c'est-ädire, transmissible, douiiaut uaissance ä des resullals orgauiques generaux, et ne manifeslant son action sur rorganisme quapres uu temps d'incu-balion. Et en effet, ccs Irois circouslances ne suffisent— clles pas ä lout hommc inilic aux sciences mcdicalcs pour qu'il puisse sc rendre comple scieulifiquemenl de la possibilile et de la realile de riuoculaliou preven­tive de la pleuropeumonie ?
Voici d'ailleurs cominent s'cxprime a ce sujet M. Ic docleur Daurae-rie, page 476 du rapport fait au nom de la Socictc cenlrale d'agricullure de Belgique, et dout les conclusions ligurent ci-apres:
laquo; Au point de vue de la theorie, de la science, reflicacitc de l'inoculation d'aprcs 1c procede de M. le docleur Willems, uc prcsenle rien qui oulrc-passc noire intelligence medieale ; nous dirous plus, en uous basant sur des analogies, il uc nous repugne iiullement d'y avoir coaliance. En effet.
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rex|)crieuce et l'obscrvalion mcdicalcs nons enseigncnt que cerlaines maladies n'altaquent regulierement I'espece humaine qu'une seulc fois dans le coins de la vie; lels sont la variole, la rougeole, la scarlaline, le typhus, etc. Pourquoi ne pourrail-il pas en ^Ire de meine avec le betail ? D'un autre cole, la vaccine, en amenant des symplömes qui ont de Fana-logie avec ceux do ia petite veröle, preserve de cette derniere maladie au inoins temporairemenl 5 des auteins ont aussi pretendu exempter de la fievie scarlaline par I'inoculation de repidcrme desquamme; dans le xviiip siecle on a lenlc de preserver I'espece bovine du typhus en inocu-lanl des parlies de liquides extraits des organes infectes.
•'L'iiioculation par 1c procede du docleur Willems, appliquee aux boles bovines, n'a done rien,lhcoriquenient parlanl, que rcpoussent laquo;pmn la science el I'analogie. Dans le domaine de la pratique un grand pas a etc fait; vous ponrrez vous en convaincrc. Messieurs, lorsque vous anrez sousnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;i '
les yeux les opinions et les renscignemenls qui militcnt pour ou contro le nouveau Systeme. raquo;
La publication simultauee des deux documents beiges donne done une confirmation eclatante a la valeur prophylactique de rinoculation; on pent dire qu'ils Iranchent la question dans noire pays et corroborent singuliirement les rapports de l'ctranger. II dclermineront, sans nul doule, tons les agriculleurs el tous les dclenteurs dc belail,qui sont raonaces par lefleau, a se sorvir, avec une coufiance entiere, dun Systeme destine a les affranchir d'un tiibut onereux, qui ctait impose depuis trop longtemps ä ragriculture u ccllc maniellc nourricicre dos nations,laquo; commc (lit Suliy.
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n.
Lc sixieme rapport dc la Commission msliUiec pres du Minislcre de rinlerieur, pour Icludc dc rinocnlalion dc la plcuropneumonic est, dans scs conclusions, ä peu pics la rcpclilion de lous les rapports prlaquo;''cedcnts.
II est divise en trois parties :
ideg; Failsrcciieiilis en Belgique par la Commission;
2quot; Fails rccueillis a I'dtranger :
5deg; Conclusions.
Los failsd'inoculation rccueillis en Belgique, lres-nombreux,sonl foui-nis pour la plupart par MM. les velerinaircs; et il est ä remarquer quo les fails favorables ä noire Systeme sont en infiniment plus grand nombrc (jiie ceux qui lui sont contraires. Les premiers occupent vingl-sept pages, landis que les fails positivement dcfavorables n'en occupent quo trois.
Pour cc qui concernc les fails rccueillis a relianger, ils sont relatifs am Pays-Bas et ä la Bobcmc. Quanl aux conclusions ellcs sont plutöt dcfavorables ä l'ioocalation, el exprimcesen parlie sous forme dubilalive.
Voilä le resume du dernier rapport de eelte Commission, insliluec cu avriH8o2 el/•^orfjcMuwfe en 185Ö avec ses elements primidfs, syslc-matiquemcnl hoslilcs a rinocnlalion. Aprcs ncuf annees, clle n'a pas fait avaneer. la question d'un pas, el sa conclusion dernierc aboutit encore ao doute, dans lequcl, pensons-nous, eile est desliucc ä resler.
Mais si teile est l'opinion de relcmeut theoriqne, de [Element anciea
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-IG-Ot! ia commission, 11 n'en esl pas ainsi ilos noiiveaux memuics iiitrouuita ilans son sein en 1854. Cenx-ci, forls de leurs convlcllons, ct admet-tant les fails signalcs dans le rapport, ont protestlaquo;! encrgiqueinrnt conlre Tclrangc argumentation ilclenrs collegncs, ct ont ibrmuledcs conclusions vraiment en harmonic avec le conlenu du rapport, ct diamelralemcnt oppose'es aiix conclusions de la majnrile. — Ellcs onl clc pnbliees ofliciel-Icmcnt en meme temps quo ces dcrniercs, circonslance qni mciilc dquot;6trc constatcc.
Ces conlre-proposilions onl ele adoptees par trols membres praliciens, — figurant parmi les jdns grands industricls do la Relgiqne etayanl des capilaux trcs-considc^rables engages dans cello qtieslion, — wc\\vv qua're anlres membres formant la niajoriu-!, dont Irois professems do röcoie ^clcrinaire el tin racdecin (I).
Pour achever de donner line idee do caraclcre des moyens employes par la majoritö laquo;lo la Commission conlre riiioculalion, nous croyons necessaire dc menlionner ici nne lellrequo nous avons etc force dadres-ser h M. le minislro do rinterienr, sous la date du 23 deccmbre dernier, pour lui denoncer line suite d'erreur.i lellemcnt graves, Icllcinenl fla­grantes qne Ton a peine ä croire quo Ion ait pu ä ce point, dans on document oflicicl, cgarer le public el le Gouvernement.
Cest ainsi qua le rapporteur de la majoritfi, en analysant le rapport surles experiences faifes dans la IJollandemdrnlionale, dil quo piesqne tons les troupeaux inocules ridtaienl, pas infeefds; landis que le docu­ment ncerlandais officiel, p. lt;5,affirme quits dtaientinfectds Lc rappor­teur ajoule encore : laquo; Que le rapport nc donne pas non plus le nombre raquo; desb6lesnon inoculces, ni le nombre de cas de malad ie observes #9632;• sur ces betes; et pourtant sans ces donnces, dit-ii, on ne pent tircr laquo; aucune conclusion,raquo; landis que, le document ncerlandais dil tont ä fait le conlraire, ä la page 12 :
laquo; Comme deja il a etc constate, y cst-il (lit, dans le precedent rapport.
(1) La nilaquo;jorite ^tait composöe de MM. Thiernesse, Yerheyen, Delwart et Crocq; la minority de MM. Vanvinckeroye, Platel ct Witlouck.
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- It -
raquo; le chiffre des cas de pleuropncumonie apres linoculafion esl si mimme, qu'on ne peut guere le comparer a celui des cas de maladie raquo; qui survienneiit chez les animaux non inoculds; car le premier nc raquo; de'passe pas 8 d \Q 0/o, tandis qu'on pout evaluer les cas de pleu-raquo; ropncumonie chez les animaux non inöcules de 60 ä 70 O/q. raquo;
u Dans les deux cas, la vertu preservalive de linociilaiion se trouve laquo; done confirmee. raquo;
Voilä comment mi document ofliciel est tout d'abord defigüre par la majorile de la Commission !..
Mais ccsl surtout dans l'analyse du rapport nderlandais sur les ino­culations en Frise, faile par M. Verheyen, que la verile recoit les plus graves attcintes, car il est dit a la page 76 : raquo; Quoiqu'il en soit, accep-raquo; tons le fail tel qu'il est presenle. Les inoculations out ete praliquces raquo; sur 276 troupeanx non infectes, d'un effectif de 4,931 totes. La pneu-raquo; monie a envahi 80 de ces troupeaux et atfeint 1650 betes, soit \ bite #9632;gt; sur 4 et une fraction. gt;•
Or, dans le rapport neerlandais, a la page 10, le chiffre de 1630 se re-duilä 110!
Puis des chiffies importants sont omis. Ids que celui de 893 animaux non inocules, qni se trouvaient parmi les inocoies, et dont 158 devinrent malades.
Dans une citation subsequente, le chiffre de 147ä animaux non inocules a etc encore ecarte.
Tous ces chiffres, tantöt inexacts, tantöt dearths, ces points de cotn-paraison omis ont cte signales in extenso a l'attention du Gouverne­ment; et nous trouverons peut-etre nn jour loccasion, en publiant celte lettre, d edifier plus amplement le public sur les procedes inouis dont se sert la majorile de la Commission pour combattre notre sysleme : mais on pent des maintenaut suffisamment apprecier combien nous avons toujours e(e fonde a nous inscrire en faux contre les rapports de cede fiaclion de la Commission.
Du rcsle, il est bon que tout le monde sache que lopposition qua renconln'e 1 inoculation en Bclgique, est le fait A'une settle individuality.
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aclive, lapageuse, lie reculant devanl ricn pour salisfaire unc auimosile nee dun orgucil blesse. Celle individnalile glisse sa prose partout et sous toulcs les formes ; mais ce qu'il y a de deplorable e'est de voir des corps, quiont mission de rechercher avant tout la verile, des documents qui devraient subir im conlröle severe, se faire les instruments de ces mesqui-nespassions, lescchos de ces erreurs inconcevables. Ceci, nous regretlons de le dire, pent s'appliqner au Conseil superieur d'agriculture, doot le Bullelin (Tome XIII: 2quot; partic, 1861, p. HI) renfermc des assertions lellement inexactes, leilement absurdes, qu'il siiflit d'appelcr Taltention sur ellcs pour en faire justice complete.
Nous ne disons pas ceci ä tilre de recriminalions; mais nous voulons qu'on soil edific sur la vaieur de certaineschoses publiees en Belgique cen­tre rinoculation; nous voulons egalemenl etablirque lesucccs de celle-ci est d'autant plus eclalant que les raoyens employes pour la comballre ont ele plus violents el plus injuslcs; et les paroles suivantes de M.Bouley, que nous renconIrons dans le Recueilde mklecine vdlerinaire de Paris, n0 de decembre 1860, trouvent ici leur juste application : laquo;II faudrait en finir cependant, dil-il, avec ce Systeme qui consiste a affirmer des choses qu'on salt inexactes, pour se faire, de ces affirmations, des armes centre ceux avec qui on discute. Le desird'avoir raison, si ardent quil soit, ne doit jamais faire oublier les egards que Ton doit toujours a la verite. raquo;
Ces remarques failes, voici les conclusions du rapport de la minorite de la Commission gouverncmentale, lesquelles erapruntent nccessaire-raent, a la position de ceux qui les ont formulees, une aulorite que ne peuvent avoir celles de Taulrc fraction :
laquo;Done, en presence des fails meines enregistres dans le nouveau rapport de la Commission, et de ceux que nous y avons ajoutes, nous ne ponvons que perscverer dans l'opinion deja emisc lors dc la publication du dernier rapport officiel, relalivcment ii la vaieur prophjlaclique et economique de I'inoculalion, quoique ces faits soient apprecies ct interpretes d'une maniere diffcrente par nos honorables collegucs de la Commission.
raquo; Nous nous estimons, par centre, hcureux dc nous trouvcr sur ce point
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d'accoid avec lopiuionpublique, avec les homines compelenls tie lous les pays, les savants, les veleiinaires et delenleurs de betail qui praliquent i'inoculation et en ont suivi da pres les resultals; avec la Sociele centrale d'agricullure de noire pays, el enfin avec toutes les Commissions officiel-les etiangercs qui se sont occupces de cellc imporlanle question.
quot; Aussi voyons-nous avec satisfaction, en Belgiquo commc ä l'etraugcr, partout oü sevit la pleuropneumonie, que le syslcmc (I'inoculation siiitro-duil lentement dans la pratique ct se vulgarise, comme la vaccine, et que lous ceux qui I'onl une fois mis en usage, ne veulent plus s'en passer.
raquo; De tout cc quo nous venons de dire, et des fails contenus daus le rapport memc, decoulent directcinent les conclusions suivantes, qui diflereut essenliellement de celles formulees par ML le rapporteur :
raquo; 1deg; Linoculation bien pratiquce est, en general, une operation inoffen­sive, el les sinistres produils par eile se presenlent en proportion minime. Cependant eile doit, pour jouir de cetle inocuile, elre pratiquee dans une saison convenable;
raquo; 2deg; En Belgique, la pleuropneumonie a subi une recrudescence pendant les annecs 1838 et 1859. surtoul dans la province de la Flandre orien-lale, oü, comme dans d'aulres parties du pays, eile regne epizooli-quemenl;
• 3deg; La manifestation de celte recrudescence est en rapport avec lino­culation, e'est-a-dire que la pleuropneumonie a principaloment sevi sur les points de la Belgique el dans Hs etables oü liiioculalioii n'a pas etc pratiquee ;
raquo; 4deg; En Frise, d'apres le dernier document oflicielque nous connaissons sur les inoculations faites dans cetle contree, laquo; I'inoculalion s'est montrce süffisante, comme partout aüleurs, pour arretcr les progresdu flcau. raquo; (Conclusion du rapport officiel )
raquo; 5quot;Tous les documents elrangcrs, lelatifsä I'inoculalion,analyses dans le rapport, sont favorables ä Tinoculation ;
raquo; 6quot; Dans quelques cas rares, la pleuropneumonie s'est developpde apres une inoculalion suivie de succcs cl parfois memo assez longlcmps apres •
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raquo; 7deg; Les plieiiomencs locaux dc linocuiation etceux de la pleuropncu-pionie peuvcnt sc developper sirniillaneiiient avec imo egale intensile;
raquo; 8quot; La pleuropneumonie peut atleindre, maistres-exceplionnelleraenf, deux lois la meine bete;
raquo; 9deg; L'inoculalion pourrait, d'apres les experiences dquot;laquo;n sewi veteri-nairc, etre praliquee avec succes snr des betes dejä inoculees une pre­miere fois avec succes. D'autres expeiiraentateurs disent le contraire ;
#9632; 10quot; L'inoculalion, pas plus que la vaccine, n'esl un prcservatif absolu contra la pleuropneumonie epizoolique des betes a comes. Ccpendanl, laquo; elic possede, conimc le dit la Commission gouverncmentale francaise, une vertu preservative ; eile inveslit l'organisme du plus grand nombre des animaux anxquels on la pratique, dune immuuite qui les protege contre la contagion de celte maladie pendant un temps encore indeler-mine. raquo; Et, dapres les expressions de la Commission gouverncmentale neerlandaise, laquo; Tinoculalion est, jusquau jour daujourdhui, le remcde le plus eflicace connu dans la medecine veterinaire a opposer aux ravages de la pleuropneumonie. raquo;
raquo; Les conclusions qui preceJcnt, modificatives de celles du rapport, decoulcnt directemenl des faits contcnus dans ce memc rapport. Ellcs sont parfaiteiiient eo liarmonie avec tout ce que nous avons observe pendant une pratique de buit annecs, et avec tout ce qui nous a etc communique a ce sujet.
raquo;Par consequent, en noire qualitc de membres de la Commission beige de la pleuropneumonie, nous croyons imperieusement de notre devoir, dans l'interet de l'industrie agricole et de tons ceux qui sont financiere-mcnt engages dans cette question, de recommander la pratique de I'ino-cillation sur le betail suspect ou dejä visile par le flcau, lequel fait chaque anneesubir a noire pays desperlcs incalculables, donl on pourra raquo;insi desormais prcvcnir le reloiir. raquo;
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Peu de temps apres la publication du rapport de la Commission beige, un aulre document a etc mis an jour: e'est le rapport de la Socicte cen-Irale d agriculture, relatif a Tenquele ouverte par eile sur les moyens preservalifs el cnratifs de la pleuropneumonie.
La Societe ccnlrale dagriculture, composee de pies do deux mille mem-bres, selaitdejäoecupeedelimporlantequestion derinoculalioudes 1834, quand, en I860, — lemoignant de toulc sa sollicitudc pour ragriculture beige surtout, qui perd annuellemcnt au nioins deux millions dc Irancs, par suite de la pleuropneumonie, car les pertes reconnues oflicielle-ment pour besliaux abattus, s'elevcnt ä elies seules a un demi million par an, — eile designa unc Commission specialc, laquellc, sur la proposition de Ihonorable M. T'Kint de Nacyer, ancien rcprescnlanl, inslitua. unc cnquelc sur les moyens propres a combatde la pleuropneumonie, et envoya des circulaircs ä tous ses membrcs, rcgnicoles et elrangers, au Gouvernement, aux Cornices agricoles, etc. (I)
Aujourdbui cetle Socielc nous donne les rcsultals de ses rccherches. par Toigane de son vice-president, M. Daumerie, membre de lAcademie dc medecinc, dans un rapport savamment et consciencicuscmcnt elabore, qui a etc adopte ä Funanimilc dans la seance du 1] fevrier dernier.
laquo;'Ce rapport, dit M. A. Sanson, veterinaire ties distingue, dans le
(1) Cetlc commission 6lait composäo de MM. Daumerie, IKint de Nayer, gt;eiheydeii elCloquet.
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Recueil 'Je me'decine vetdrinaire de Paris, W dc feviier dernier, est d'une life-grande importance et destine a faire la lumiere sur la valeur reelle du procede d'inoculatiou, contre lequel il n'a guere ete produit, jusqu a present, quo des raisonneinents peut-etre un pen trop inspires par la passion. En presence du spectacle offert depuis quelques annces par la Commission officielle cbargce en Belgique de letude de cctle question, laSociete centrale d'agnculture a rendu un service de premier ordre en ouyrant en Europe celte enquele. raquo;
Le rapport de la Societe centrale d'agriculture relate environ cent mille fails d'inoculation bien observes, (98,093) et traite des reponses faites aus diverses questions posees, et dont voici le resume :
a)nbsp;La pleuropneumonie s'est montrce dans notre patrie pour la premiere fois en 1826; dans dautres pays eile a sevi avant, et surtout apres celle epoqne. M. Ic professeur Corvini pretend ineme qu'on Ta observee dans la Lombardic des 1750 ;
b)nbsp; Tous les remedes possibles, rationnels et empiriques, meine les plus opposes, out etc employes pour combattre cetle cruelle epizootic; tcls que les saignees, les cmollienls, les drastiques, les purgatifs, le nitrate de potasse, la gentiane, le sulfate de fer, le tartre cmetique, le calomel, le campbre, le sei, la lerebeiilbine, I'elber, le souffre, etc.
Puis les sctous, les vesicatoires, les fumigations de clilorc, loules les prescriptions dune bonne hygiene, lisolement, I'abatage, Ic cordon sanitairc, etc
Ces remedes n'ont produit que des rcsullals presque toujours negatifs.
c)nbsp; Tous les corrcspondants sont d'accord pour reconnailre ä la pleu­ropneumonie un caraclere emincmuiciit conlagieux ;
d)nbsp; Un nombie considerable d'cxpcrimcnlatcurs out fail us.ige de notre procede dinoculation, comme Ic prouvc le cbiffre dc 86,149 inocula­tions failcs avec sneecs, ct 11,944 sans succes ;
lt;?) La perle des animaux moils a la suite de linociilation s'elcve ä I, 100/o, el les mutila'ions de 8 a 10 O/q :
c^
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f)nbsp; Lc chiffre des aniniaux qni onl contracte la iileuropneumonio aprcs linoculalion csl de 1, 25 O/q;
g]nbsp; Lcs animaux non-inocule's soumis a riiiflticnce epizooliqiic dc-vicnnent malades dans la proporlion dc 35 0/o ;
A) Plusiems correspondants ont fait usage du sei, dont quelqucs uns diseul selre bicn trouves, landis que la pluparl lui conlestent toute cflicacile ;
i) Enfin la valour prophylactique de linocnlalion cst gcneralement mlmisc et proclamee, ä l'exciusion de tout aulre remede-
laquo; Voilä, Messieurs, ajoule I'bonorable rapporteur, le resume de 1 cn-queleque vous avez inslituee. Volre Commission sestefforcee dquot;y mettre la plus graiide exaclitude possible, ecarlant louic idee preconcue. Dans le travail analytique que nous venons de faire, nous avons laisse parier les personnes, les fails et les cbiffrcs. raquo;
Enfin ce document conclut dans les termes snivants :
#9632;1deg; L'efficacile de rinoculalion, d'aprös le proeöde du doc-leur Wilienos, comma moyen pröservatif de la pleuropneuraquo; raonie exsudalive de l'espece bovine, semble, d'apres I'en-qu^le, ne plus offrir de doute aujourd'hui.
2quot; II est du plus haut inlörel pour Tagriculture et pour -l'humanitö que des efforts serieux et constants soient faits pour sa propagation ; surlout les mödecins vötörinaires, la presse el toules les associations agricoles doivent ötre appe-klaquo; ä lui prater leur puissant concours.
3deg; II incombe au Gouvernement d'encourager les applica­tions de cette utile d^couverte par tons les raoyens dont il dispose, comma il n'a cessö de la faira pour la vaccine. II pourrait mamp;ne couvrir les perles subies par reparation, ä l'instar da ca qui sa pratique dans cartaines provinces du royaume des Pays-Bas.
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