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Librairie de P. ASSELIN, Place de l'École-de-Médecine.
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II. liOlMY, mcinlirc de l'lnstilul, inspecteur general des Écolcs Vélérinaires de France cl ItEÏNAl, directeur de l'Écolo Veterinaire d'Alfort
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CHIRURGIE VÉTÉRINAIRE
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PRÉCIS
CHIRURGIE VÉTÉRINAIRE
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yj.
L'ANATOMIE GHIRURGIGALE
Li MÉDEGINE OPÉRATOIRE
EUCH
TOUSSAINT
CHET DE SERVICE DE CUNIQUE KT BE C111KVU01K A L'ÉCOLE VÉTÉBINAIKE DK LYON
CHEF DE SERVICE D'aNATOMIE ET DE PHYSIOLOGIE A I.'ÉCOLE VÊTÉRINAIHÏ BE LYON
VOM E PB E MIER
S
*
PARIS
P. ASSELIN, LIBRA1RE DE LA FACULTÉ DE MÉDEGINE
ET DE LA SOC1KTÉ CENTHALE DE MÉDEGINE VÉTtlUNAlHE
Place de l'École-de-Médeciue
187laquo; Droits do traduction réserves.
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M. H. BOULEY
MKMimE DE L'lN'STlTL'T
VICE-PnÉSIDENT DE l'aCABÉMIE DE MÉDEl I.NK
OFFICIER DR LA LÉGION d'hONNEUR
INSPECTEUR GENERAL DES ÉCOLES VÉTICRINAIRES DE FRANCE
Respectucux hommage. F. PEUGII; II. TOUSSAINT.
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PREFACE
Si Ton jette uu coup d'ceil sur les écrits quo les hippialres nous ont lóguós, on reconnalt bien vite que jusqu'au milieu du siècle dernier la chirurgie vétérinaire, exereóe par des hommes ignorants, esclavcs de la routine, n'était qu'un chaos informo saus methodes ni principes. C'estaux deux Lalbsscctä Bour-gelat que revient l'honneur d'avoir inauguré, dans nolre chi­rurgie, une ère nouvelle ; Bourgelat surtout, eu fondant les écoles vétérinaires, a Tail de cette branche de la science im art raisonné, ayant ses regies et ses préceptes.
Reproduire ces régies en les basant sur des données anato-miques exactos et précises et en les réduisant a ce qu'elles ont de plus essentiellement applicable a la pratique ; résumer et condenser en quelque sorte les matériaux si nombrcux que renf'erment nos publications pórlodiques et les ouvrages de nos prédóeesseurs, Ghabert, Gohier, Ilurtrel d'Arboval, Vatel, Brogniez, MM. Gourdon, Bouley et Reynal, tel est Ie hut que nous nous sommes propose en écrivant eet ouvrage.
Développons notre pensee.
L'art chirurgical vétérinaire est subordonné dans ses appli-
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Xnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PREFACEraquo;
cations aux résultats économiques quo les operations peuvcnt produire, du moins dans la plupart des cas.
II n'est pas nécessaire d'insislcr longuement pour faire com-prendre qu'une operation chirurgicale ne doit être pratiquée chez nos grands animaux domestiques, qu'autant que les frais ([u'elle entralno ne sent point trop élevós et surtout ne dc'i-passent pas Ia valeur du sujet. Malgré cela, la chirurgie vé­térinaire rend a 1'induslrie et ä l'agriculture d'importants services, soit en contribuant pour une largo part ä la repara­tion des machines Vivantes qui fournissenl trop souvent une sommo de travail dépassant lour force de resistance, d'oü la formalinu de lesions variées, interessant principalement 1'ap-pareil locomoteur; soit en lour faisant subir des modifications fonctionnelles d'oü résulle une appropriation plus parfaite des animaux aux divers besoins de l'homme.
A un autre point de vue la chirurgie vétérinaire offre une importance que Ton ne saurait méconnaltre : nous voulons par­ier des applications qu'elle rcgoit chez les pctits animaux do­mestiques, le chien notamment. Ici, la question économiqne est secondaire; chaeun sait on effet que le chien vit souvent dans l'in Umi té de la familie ; c'est en quelque sorte l'ami de la maison, et, pour prolonger son existence, beaucoup de per-sonnes ne reculent pas devant les sacrifices d'argent qu'il leur faut faire.
Lorsque le praticicn a decide qu'une operation serait eiTec-tuée, il doit, pour la menerä bien, posséder une grande habileté manuelle en meme temps qu'une connaissance approfondio de l'anatomie et do la physiologic.
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PliliFACE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; XI
laquo; Le Chirurgien, dit M. II. Bouley, qui est óclairé par les lu-mières de ces sciences sait, quand il va entreprendre une ope­ration dans une region déterminée, quels sont les organes qui enticnt dansla composition de cette region, dans quel ordro ils se superposent, quels sont leurs rapports respectifs, quelle est leur structure, et, partanl, quelles sont leurs propriétés physi­ques, chimiques et vitales; enfin, quelle est leur fonction spé­ciale et 1'importance du rólc de cette fonction, relativement a réconomie lont entière. — Grace h eet ensemble de notions qui se présentent immédiatement a sa pensee, avec une sorte de soudaineté, le Chirurgien peut voir ä travers les tissus, pour ainsi dire, comme s'ils étaient transparenls ; il sait jusqu'ä quelle profondcur il lui est permis de porter rinslrument des-tmclenr ; quels sont les organes qu'ildoit scrupuleusement mé-nager, sous peine de dommages irreparables; quels sont ceux qui peuvent être attcints avec impunité ; et enfin quand l'opé-ratioii est terminée, il lui est possible de próvoir, d'après la nature des tissus intéresses, quelle marche suivrale travail de la cicatrisation, quelle sera sa durée, quelles sont les complica­tions qui peuvout intervenir (I). raquo; Cette citation, empruntée au représentant le plus eminent de la chirurgie vétérinaire fran-gaise, témoigne hautement de Fimportance quo présenten! les études d'anatomie et de physiologic envisagécs au point de vue cliirurgical.
11 faut bien le dire, jusqu'ä présenten médecine vétérinaire on n'avait pas donné ä Yamtomie chirurgicale tonte 1'impor-tance qu'ellc doit avoir. Aucun traite didaclique n'existe en
(i) Dictionnairc de médecine et de chirurgie vétérimires, t. QI, p. C38.
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XIInbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PREFACE.
Franco ou ä l'étranger. Nous avons cherché ä combler colte lacune en consacrant la première partie de notre ouvrage ä ceüe branche si essentielle dos sciences médicales. A I'exempIiD de Malgaigne el de Riebet, que nous avons pris pour guides dans cotte Ulcbe, nous avons consacré im premier livre 11 ranatomie générale dans ses rapports avec la chirurgie : les descriptions bis-tologiques proprement dites y tiennent pen de place, nous nous sommes bornés aux données immédiatement applicables a la chirurgie. Dans Ie deuxième livre, qui a trait aux regions, nous avons examine successivement toules les parties du corps, en adoptant autaut que possible l'ordre et les limites admises en extérieur, mais sans nous astreindrc ä suivre cxactemeul les errements souvent bizarres qui ont preside aux choix des norns etäla delimitation des regions. Celles-ci ont surtout été distri-buées d'après les organes importants qu'elles renferment.
Nous avons adopté, dans cette étude, la marche quele Chirur­gien doit suivre dans une operation. Après avoir indiqué som-mairement les formes d'une region et signalé les points de repère essentiels, nous avons examine, couche par coucbe, le tissu conjonctif, les aponévroses, les muscles, les organes propres a cette region, puis les vaisseaux et les ncri's. On comprend qu'iciilno pouvait ctre question de description, l'énumération des organes, leurs limites etleurs rapports devaient seuls nous occuper; 1'étude de l'anatomie chirurgicale exige en effet une étude préalable, celle de l'anatomie descriptive, dont eile n'esl qu'une application spéciale.
liest presque inutile de dire que l'étude type a été faite sur le cheval; les differences principales que présentent les aulres
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PREFACE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; XIII
animaux domestiques ont été slgnalées et placées en petits ca-ractères a la siiilo de la description principale. Nous aurions désiré que chaque paragraphc fnt acconipagné de figures, di­verses circonstances nous en ont empêchó; nous sommes les premiers a Ie regretter.
Les descriptions anatomiques de ccüe première partie ne font pas double emploi avoc celles qui se trouvent dans la se­conde ; ici en effet on n'a donné que les indications sommaires indispensables pour la bonne execution des operations dites re­gimes. L'anatomie chirurgicale, teile quo nous la comprenons, doit donner au Chirurgien Ie moven de se rendre un compte exactde la gravité d'une blessure, quelle qu'elle soU et dans quelque partie du corps qu'elle se trouve, eile lui donne aussi la maniere d'opórer sans coup férir sur des organes qu'il faut envisager d'un seal coup d'ooil dans leurs rapports essentiels ; eile le guide dans Ions les cas si nombreux qui ne peuvenl être prévus dans le manuel opératoire regle, puisque deux cas ne soid jamais absolument identiques Fiin h l'aulre ; eile le met enfin en mesure de juger et d'agir quel (pie soit le cas présenté.
La deuxième partie de noire Précis de chirurgie vétérinaire est eonsacrée ä \'d,médecim opératoire, c'est-ä-dire a l'étudedes indications et oonire-indications des operations, dn manuel opé­ratoire proprement dit, des effets et accidents que Ton peut observer dans la pratique chirurgicale.
L'ordre que nous avons suivi pour cede partie do notre ouvragc est des plus simples. Ainsi, après avoir parlé des
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XIVnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; PREFACE.
inoyens de contention des animaux domestiquos, nous divi-sons, h l'exemple de Malgaigne, l'étudedes operations en trois
groupes.
Dans 1c premier, nous plagons les elements des opéralions, examples : incisions, dissections, ponctions, hóinostasie, clc.
Dans le second, les operations générales, c'est-ä-dire celles qui se pratiquent indistinclement dans diverses regions du corps; exemples : saignée, séton, feu, etc.
Dans le troisième, les operations spéciales, c'esl-ä-dire celles #9632; que l'on effectue dans des regions déterminées; exemples: Irépanation, hyovertébrotomie, trachéolomie, etc.
Nous ferons remarquer que notre Précis de chinmjie vétéri­naire so compose de deux volumes : le premier comprend l'a-natomie chirurgicale et mie partie de la médecine opératoire, notamment les moyens d'hémostase, Ia description des divers bandages que Ton peut employer chez le cheval et le cliien, de nouvelies considerations pratiques sur l'emploi des anes-thésiques, I'application du feu, les injections iodóes, etc. — Le second volume renfermera avec une ótude détaillée des entorses, luxations et fractures, toutes les operations spéciales ou de grande chirurgie en examinant successivement celles qui se pratiquent sur la lête, le tronc et les membres.
Pour accomplir ce travail, forme de deux parties distinctes, nous avons, — chacun de notre cótó — concentró nos eflbrls sur la tftche que nous nous étions tracée d'après les études journalières auxquelles nos positions respectives, dans 1'ensei-gnement vótérinaire, nous astreignenl; nous avons profile, le
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PREFACE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; XV
plus largement possible, dos ressources que les amphitheatres de clinique et d'anatomie de l'ócole de Lyon préseiitent, et nous avons pu, de Ja sorte, contróler par des recherches expérimen-tales et des dissections les données fournies par nos devan-ciers; nous n'avons pas négligé non plus les recherches biblio-graphiques.
En outre, M. II. Bouley, membre de l'Institut, inspecteur
general de nos écoles, a bien voulu nous éclairer de ses lu-mières et de ses conseils ; M. II. Bouley, dont la haute posi­tion scientifique jette un si vif éclat sur la médecine vétérinaire, alu et annotó lesépreuves de notre livre, mettantainsi h notie disposition les fruits de cctle pratique si variée et si féconde que la clinique d'Alfort lui a fournis pendant de longues années. Ou'il veuille bien nous permettre de lui dédier ceüe oeuvre comme témoiguage de noire profondc reconnaissance.
M. Ie professeur Saint-Cyr nous a également prêléson con­cours ; nous sommes heureux de lui exprimer ici foute nolrc gratitude.
Plusieurspraticiens, parmi lesquels nous citerons MM. Char-lier, Moisant, Lelièvre, nous ont communiqué des observations dont nous avons fait largement notre profit et pour lesquels nous leur adressons tons nos remercimenls; M. Lelièvre surlout nous a donné sur Ie bistournage du clieval de nouveaux détails accompagnés de photographies que nous avons reproduites et quireprésententles différents temps de l'opóration, la position ä donner ä l'animal, l'attitude de l'opérateur.
Ajoutons quedenombreuses figures, intercalées dans Ie lexte,
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\V1nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;PREFACE.
complètent on quelque sorte nos descriptions et permettent au lecteur de se rendre compte des dispositions variées des instru­ments ou appareils, des manoeuvres opératoires et de l'aiiii-tomiedes regions. Ces figures, faites d'après nature, sont dues en grande parlie au crayon de M. Lombard, Tun des artistes les plus distingués de notre ville; olies ont óló reportées sur hois, avec beaucoup de talent, par M. G. Nicolet, que notre éditeur, M. Asselin, avait chargé de cette parlie import anle de l'ouvrage.
Grace h eet ensemble de moyens, nous osons espérer que ce livre sera pour les élèves un guide qui facilitera leur Initiation h 1'art chirurgical, et pour les praticiens un résumé fidele ou ils pourront puiserdesrenseignements exacts.
Terminons en adressant iï M. Asselin nos remerclments les plus vifs, d'une part, pour los soins qu'il a apportésa l'exécution typographique de eet ouvrage, et, d'autre part, pour l'empres-sementaveclequel il nous a fait parvenir la plupart des docu­ments nécessaires a la realisation de la lache que nous avions entreprise.
F. PEUCH; II. TOUSSAINT.
A oül 1871).
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PRECIS
DE
CHIRURGIE YETÉRINAIRE
PREMIERE PARTIE
AN ATO MIE CHI Uli RGIGALE
LIVRE PKEMIER
ANATOMIE GÉNÉRALE CHIRÜRGICALE
CHAP1TRE PREMIER
DES l'ÉGUMENTS
Los teguments comprennent la peau cl los muqueuses.
Ccs deux sortes de membranes, continues au niveau dos ouvertures naturelles, contiennent entre olies tons les organes dont 1'ensemble constitue Ie corps; c'est par leur intermediaire que les animaux se mettent en rapport avec Ie monde extérieur.
[ndépendamment du fait do leur continuité, la peau et les muqueuses possèdent de grandes analogies de structure et de propriétés qui fonl généralement rapprocher leur histoire. Ue plus, quelle que soit I'opé-ralion que 1c Chirurgien ait ä pratiquer, il est oblige d'intcresser d'abord l'une ou l'autre de ces membranes.
sect; iv. De la peau.
La peau, enveloppe extérieure du corps, estl'organe du tact el, du toucher. Sensible et résistante, eile avertit l'animal du contact des corps étrangers, en métne temps qu'olle 1c preserve do leur action
Pmicti bt ToussAiNT.— Chii-nrifit'.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;I
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2nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE GENERALE CHIRURGICALE.
trop immcdialc. Sa souplesse lui permet de se monier sur les orgaues qu'elle recouvre el dont eile accuse los saillies, les depressions el les méplals; dans certains cas, cependant, par ses replis cl ses rides, eile impose i\ la region mie forme particuliere tenant ü sa constitution propre.
Ghcz los mammifères, la surface de In peau esl recouverte de poils plus ou moins longs et serres, qui cachenl en parlie les divers reliefs dus aux organes sous-jacents; mais, lorsqu'ils dlsparaissent ä la vue, on peul lonjours se rendre compte de leur modele par Fexploralion 1'aile avec la main.
Les plis de la peau liennent a diverses causes : la contraction mus­culaire en produit de nomhrcux qui dlsparaissent par Ie repos des muscles. Beaucoup sont permanents; ö. la face cl aux paupiëres no-lammenl, ces plis jouenl un role important dans 1c diagnoslic de cer-taines affections. Lorsque la peau a clc dislendue localemenl par une cause physiologique ou patbologique, et que cello cause a disparu subilemont, la peau nc revieul que lentement sur elle-même, ol olie conserve, pendant un lemps assez long ol quelquefois memo pour lon­jours, dos plis particuliers, de formes cl de directions différentes, mais toujours facilement reconnaissables. Enfin, d'autres replis plus impor­tants se formenl aux environs des articulations el aux points d'attache des membres avec lo Ironc el, en general, dos parties mobiles avec celles qui restent flxes ; co sont cos replis que Cruveilhier appelle des plis de locomotion, ils mérilent une attention toute spéciale.
Outre ses plis, la peau présente des saillies plus ou moins marquees, suivant les regions. Cerlaines sont dues aux os, comme cellos du gonou, du jarrot, de l'orbite, des hanches, etc, ou bien aux muscles, ainsi qu'on 1c remarque clans presque toutes les parlies du corps et surlout au cou ol dans les regions supérieures des membres; les tendons, les ligaments s'accuscnl souvent aussi de la maniere la plus nette, lémoin les regions du mélacarpc et du boulet. L'accumulation du tissu adi-peux peul donner temporairement des formes spéciales ä l'extérieur de la peau. Sous co rapport, les animaux soumis ;\ l'engraissement présentent des particularités très-curieuses, car Ie tegument externe, rattaché aux organes sous-jacents par des brides aponévrotiques que la graisso esl impuissanto ;i distendre au clel;\ d'une certaine mosure, forme alors des plicatures qui coupent on travers les masses adipeuses ol los fait ressembler ä dos monticules arrondis et comme surajoutés pièce il pièco; collo disposition se rencontre assez rarement sur 1c che-val, mais les races bovines, ovinos ou porcines, d'cngraisscmenl facile, los Durham, les Disbloy el les Yorkshire, nous en otfront parfois de singuliers exemples. 11 esl toujours facile do dislinguer ce qui est graisso de ce qui est masse musculaire.
Lu face profonde de la peau adhère plus ou moins inlimoment aux organes. Quelquefois, ello fait corps avec eux el subil leus leurs chan-
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DES TEGUMENTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; :!
gements de forme, comme on le voil uux levres, pur oxomple, oh los fibres musculaires s'insèrent directement sur lederme; une certaine adherence so remarque aussidans los regions inférienros ilos membres, mais eile ost d'une lonte autre nature; eile lienl ici au peu de dévelop-pcimml de la peau ou h sa conlinuité avec des parlies solides; mais, ;i pari quelques exceptions, presque partout on Irouvo, au-dessous de la peau, une couche conjonetivo lache, qui permel dos dcpliiccmenls plus ou moins considerables, donl lo Chirurgien lire un grand profil, soil pour former un ropli an moment do passer un sélon, soil encore pour rapprocher les lövres d'unc plaie, mOmc après une perle de subs­tance étendue.
Les variétés dans la facilité do locomution des diverses parties do la peau commandent les procédés opératoires employés pour la reunion dos plaios.
On no doit point oublier non plus que c'est par sa face profonde que la peau recjoil les vaisseaux cl los norfs qui vont lui porter la nutrition et la scnsibililé; cos organos traversent perpendicnlairomonl le lissu cunjonclif pour abordor 1c derme cl s'y ramiüer. Quoique eclui-ci présente dos réseaux vasculaires et nervcux, capables de se suppleer dans une certaine mesure, lorsque quelques-unes dos branches prin-cipales qui les alimentenl viennent i\ manquer, il ne serail pas prudent do les dclruire, memo sur une étenduo peu considerable. On devra done considérer comme très-important, lorsqu'on aura äagir dans les cas do phlegmons sous-culanés, de respoclor, lors des explorations avec le doigi ou les instruments, les adhérenecs qui rotiennent encore la peau aux parlies profondes, car cos brides renferment des vaisseaux el dos norfs, ayant résislé plus longtemps que 1c tissu conjonetif ä Taclion destructive du pus et de la sérosilé. Cost par la déchirure des brides vasculo-nerveuses quo les accumulations de liquides, occu­pant une grande surface, enlraincnt presque loujours la gangrene do la poan, d'oh l'indication de pratiquér do bonne houre dos contrc-ouverlures permetlanl un libre écoulcmcnt aux produils de l'inflam-malion au fur et ä mesure do lour formation.
h'épaisseur de la peau est très-variable solon los regions : extré-menionl fine aux paupières, au périnée, ïi l'anus ; ellc présente sa plus grande cpaisseur aux membres el surtout aux membres postérieurs, au-dessous du jarrel el ä la couronne. L'épaisseur do la peau doil étro prise en grande consideration : co qui fait la gravité des abces de la region digitale, c'est que la peau si cpaisse de cotte region oppose un obstacle difflcilemcnt surmonlablc il leur evolution. Les abces supcr-liciels se comporlent alors comme des abces profonds et se compli-quent souvent do gangrene.
La resistance cl Vélasticité de la peau sent considerables ; c'est ü cos deux propriélés qu'elle dolt de pouvoir se distendro d'une fagon vrai-ment extraordinaire dans certains cas do tumours, ou de dévoloppe-
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inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE GÉNÉRALE CDIRURGICALIi.
inent anormal des organes abdominaux, par exemple, et aussi de
résister ü des chocs dont la violence pent determiner la rupture des muscles sous-jacents ou broyer des organes. Je mo souviens, h cette occasion, (rune autopsie que j'eus, il y a quelques années, roccasion de faire et dans laquelleje reneontrai des lésions bien étonnantes. 11 s'a-^issait d'un clieval tue ä l'écurie même, et h coups de pied par son voi-sin, que, Wm avail négligé de séparci' par un bat-flanc. Plusiours coups, appli(piés sur les parois abdominales, avaient déeliiré eompléle-rnent hss couches innsculaires et aponévrotiques, et amené ainsi des hornies intestinalos considerables; l'une des ruades portant sur les co-les avail, saus eiliever un poll, fracture les doimëme, trei/.ième et qua-torzièmo cótes en deux endroits, tont on déclüranl les muscles inter-costaux dans les oimème et quatorzièmeespaces. Lc lambean musculo-osseux, complétement détaché par en lias du resle de la parol thoracique el violemment refoulé dans la cavilé peclifralo, après avoir dóohii'é Ie, lobe pulmonaire gauche dans une large élendue, avail lini cufin par faire au diaphragme une incision du la largeur de la main par laqucllc les inleslins avaient pu péiiélrcr dans la puilrine. Ija morl était survenue quelques instants après, ello étalt lo résultat du pneumo-thorax et d'épaneheuieuts sanguius considerables.
Nous n'insisterons pas davantage sur cc sujet; il n'ost pas de prali-cien qui n'ait observe, sinon des cas aussi graves, tont au moins des hernies intestinales par déchirure des parois abdominales, ou des lu-meiirs sanguines sans lésions de la peau sur Ie cheval ou sur Ie boeuf, cl n'ait eu ainsi l'occasion de s'assurer de la grande force de resistance cl de l'élaslieilé de la peau.
Cello élaslicilé a ccpendanl. des limiles, surtout lorsqu'elle n'esl pas favorisée par une certainc locomotion; dans les membres, la peau, malgré soa pen d'étendue acquiert dans certains cas d'oedème un développement considerable ; mais alors il arrive souvent que la dis-lension a ólé trop brusque ou poussée trop loin, el que Ie derme s'esl déeliiré, en formant des crevasses ou des vergetures plus ou moins étendues.
fS(.rnctnro lt;le la poan. — La peau est composéc du derme et do Yépi-dcniie. On renconlre dans sou épaisscur des glandes sudoripares el sébacées, eile secrete coiistammeiil des productions épithéliales d'une très-grande importance, les poiIs ui la come. Nous allons éludier ces dilférenles parlies avec quelques détails.
Le derme peut se divisor en partie réticidatre cl partie paptllaire. La partie réliculaire est la plus profonde, eile est constituée par un fen-trage de gros faisceaux de lissu eonjonclil', accompagnés de nombreuses fibres élastiques formant de beaux réseaux, el parsemés de cellules de lissu conjonctif. Les vaisseaux et des nerfs nombrcux s'arrêtciit dans celle partie ou bien la traversent pour se rendre ä la portion papilliiire. On y rencontre également de petils faisceaux de muscles lisses, alta-
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DES TEGUMENTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ü
chcs par uno do leurs extrémités vers lo fond du folliculo pileux el tra­versant obliquement le derme pour s'insérer dans sos couches supor-liciellcs. Le dermo est criblé d'ouverlures, de culs-do-sac, qui Icjgeut les polls et les glandes sóhacées et sudoriparos.
Par sa lace profonde, la portion réliculaire se continue avoc le tissu lionjonctif sous-cutané; la transition est insensible; aussi dans les par­ties profondes, les faisceaux do tissu conjonclifsout peu serres el lais-sent entre eux dos espaces remplis par do la graisse ; mais ä mesure qu'on so rapproche des parties superflcielles, le dertne deviont de plus en plus dense ; au voisinage de l'épidermo, dans la portion papillaire, les fibres élastiques disparaissent, les faisceaux conjonctifs sont exlrè-mcinent compactes et formant une couche presque homogene, ce qui avail fait croire ä certains auteurs ä. I'existence d'une membrane amorphe (llenle). [Basement-membrane, de Todd et Bowmann.] La portion papil­laire est contigue ;i l'épiderme; eile est d'un gris-rougeAtre; eile doit son nam aux pelitcs élevures spéciales qu'elle présente ;\ sa superfleie et qui renferment des expansions terminales des nerfs ou des anses vasculaires. On los désigne sous le nom de papilles.
Les papilles se rangent en series paralleles ou se disséminent saus urdre; olies sontdistinguées, ou égard aux organes qu'elles contiennent, en papules vasculaires et papilles nerveuses. Ces dernières sorveut ä la sensibilité générale et surtout au toucher, aussi sont-elles les plusnom-breuses et les rencontre-t-on surtout dans les parties du corps plus spécialement affectées ;\ ce sons, comme les levros, la bouche, le vagin, le penis, les extrémités des membres, et en general auteur des ouver-luros naturelles. Dans les autres parties, (dies sont beaucóup plus rares, peu développées, et sous la forme de simples aspérités. Chez I'liomme, la disposition souvent parallele des séries de papilles se réllète jusqu'ä la surface de répiderme, comme on levoitäla paume de la main, mais chez les animaux, ;i part quelques rares exceptions, parmi lesquelles nous citerons le mulle de la vache, répiderme, très-épais, comble saus laisser de traces extérieures, les espaces intermcdiaires que la presence de poils nombreux rendrait d'ailleurs trës-diflciles h saisir. Sur une coupe mince et au microscope, les papilles apparaissent sous la forme de saillies demi-transparentes, flexibles et résistantes, coniques, fili-forines ou en massucs; olies peuvciit être simples ou composées, c'est-ä-dirc isolóes ou réunies en petit nombre sur une sorto de pédicule ou de mameion. Leurs dimensions sont extrêmement variables, on peut dire qu'en general olles sont développées dans les points oh olies se montrent uombrousos, et surtout si la region est aslreinle, par ses l'onctions, li posséder uu epithelium très-épais; cola est facile äconstater pour la langue, les coussinets planlairos du chion, le nudle de la vache.
Nous reviendrons plus loin sur la structure et le róle des papilles en parlant des nerfs de la peau.
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(inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE GÉNÉRALE CHIRÜRGICALE.
Vépiderme recouvre la surface du derme et se moule sur lui de la la-(;ou la plus exacte. Sa face profonde presente en creux les aspórités, les papillos du derme et montrodes reliefs correspondant ä ses vallens. L'épiderme est exclusivement forme de cellules qui, toutes, naissent ä la surface du derme; les cellules de nouvelle formation repoussenl constamment celles qui se sont formées avant elles el qui changent d'aspecl en traversant les divers étages de la couche épidermique. L'as-pectet les propriétés chimiques des cellules aux différents moments de leur existence pormettent de diviser l'épiderme en deux sections bien distinctes, la couche muqueuse et la couche cornée. La couche nvuqueuse, reseau ou corps muqueux de Malpighi, recouvre imiuédiatement Ie derme; ellc est caractérisée par des cellules molles, délicates, dont la forme varie suivant la position qu'elles occupent dans la couche. Les plus profondes sont allongées el perpendiculaires au derme, plus haul elles sont arrondies ; elles sJaplatissont légèrement en se dentelant sur leurs bords pour s'engrener avec leurs voisines, dans les parlies qui conlinenl ä la couche cornée; toutes les cellules du corps muqueux possèdent uu noyau. La couche cornée forme la portion superliciclle de l'épiderme, les cellules qui la composent se sont converties en lamelles, qui out encore une certaine conformation dans les parties profondes; la couche entière est straliflée irrégulièrement, les cellules les plus superflcielles se détachent du corps, par l'influence des frotteraents, sous forme de peliles lamelles ou pellicules. Or, comme la secretion des cellules est continue en même temps que leur exfoliation, il s'eusuit que l'épi­derme se rcnouvelle constamment. Le corps muqueux de Malpighi ue représente qu'ün étal particulier de la période de développeinenl des cellules de l'épiderme.
Chez la plupart des animaux, l'épiderme est coloré en uoir; celle cou­leur est due il des granulations pigmentaires accumulées en grand nombre dans les cellules de la couche muqueuse. Celles de la couche cornée en possèdent beaucoup inoins ou mème en sont complélemeut dépourvucs; c'esl ce qui explique pourquoi dans les phlyctènes qui suivent une légere brülure ou 1'application d'un vésicaloire, la pelli-cule qui se détache a une couleur grisätre ou blanche, l'accumulation de sérosité se l'aisant toujours entre les deux couches de l'épiderme.
L'absence de pigment dans les cellules profondes rend la peau blanche; celte particularité se rencontre fréquemment sur certains points du corps, notammentaux lèvres, aux paupières, aux organes génilaux, au périnée etïi l'anus, eile constitue les laches de ladre. Si la pigmentation manque partout, l'animal estditrt//^'nos. La peau du porc el du mouten ne renferme qu'une petite quantité de pigment, au moins dans les races blanches de ces cspèces.
L'épiderme se régénère avec la plus grande facililé après une porie de substance méme considerable, mals ä la condition (pie le derme lui-méme n'aitpas étéatteint. Lorsquc ce dernier est intéresse, la régéné-
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DRS TEGUMENTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; '
ration sc faitbeaucoup plus lentement, el on no retrouve plus dans lo lissu de nouvelle formation les papules du tissu dermique sain. Lorsque la coucho cornce de 1'cpidermo a 6t6 sonlevce par des irritants on des caustiques etqu'il s'est développé de la sórosité entre les deux couches, jamais Ia premiere ne se recolle; il se forme nnc nouvelle couche cor-née par Ie dcveloppement tont i\ fait normal qui amene petit ä petit los cellules du corps muqueux ä la surface do la peau, sous forme de cel­lules cornccs. L'ópidorme, envisage dans sos couches profondes, jouit d'une vitalité très-grnnde, qu'onautilisée dans los cas do denudation du derme sur une grande surface. On fait dans cos cas ce qu'on appelle dos grelles cpidermiqucs, c'est-iVdiro qu'on enlève d'un endroit sain une petite étendue de répiderme comprcnant tonte son épaisseur et qu'on lo transplante sur la partie dénudée. L'épiderme ainsi déplacé continue ä vivre, proliforo et agit comme centre en irradianl des cel­lules tout auteur de lui. Getto operation, bien connue depuis les travaux de llevordin, a rondu d'assez l)ons services en chirurgie humaino (1).
Lorsqu'une pression continuo ou renouvelée ïi de courts intervalles s'exerce sur un point limitó, on observe souvent dos épaississomonts morbides do répiderme, auxquels on donne lo nom do cors, durtllons, ichthyose, etc, il peut memo arriver, si la cause occasionnollo porsiste, qu'une bourse screusc se forme aux dépens du derme onllammc, el do-vienno lo siege d'une secretion séro-purulcnte occasionnant de vives douleurs. Ces alterations se montront surtout iM'épaule, ;\ rencolurc, sur Ie garrot et Ie dos, dans los points oü des harnais mal confoctionnés s'appliqucnt inégaloment fi la surface de la peau. Il roste presquo tou-jours, après la guérison des plaies qui résultent de rinflammalion d'un cor, dos cicatrices plus ou moins étendues, depourvues de poils si rinllammalion ostarrivécjusqu'au bulbo et l'a détruit, ou simplemcnt dccolorces et sur lesquelles les poils repoussont avoc une couleur blan­che, chez les animaux i\ robe foncée, si la lesion est moins profonde.
Ces dernièros considerations s'appliqucnt aux cicatrices on general. Les follicules piloux et les papilles ne se reformont jamais lorsqu'ils ont étédétruits; mais il n'on estpasde mómo de la maticre pigmentaire des cellules. 11 estassez remarquable queles cicatrices, do quelque nature qu'elles soient, après avoir présenté une couleur blanche ou rosée, re-deviennent grisätros, puis noirfttres comme lo roste de la peau, par la réapparilion du pigment dans l'intérieur dos cellules; co n'ost que lorsque la porto do substance a été très-considérable que Ie milieu do la cicatrice roste blanc. Gelte cicatrice d'ailleurs occupe toujours beaucoup moins do surface quo la plaie, car lo lissu modulaire jouit d'une très-grando force de rctraclililé ; souvent möme il fait plisser la peau en l'attirant vers 1c centre.
(1) Voir Reverdln, Gompies rtndm de la Sociité de liiologie, 1809, Coh'at, TMne inaugurale. Montpellier, 1871, otA. Poncet, Lyon Medical, 1871.
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raquo;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE GÉNÉRALE ClllltüUGICAl.E.
Los vaisseaux de la peau sont remarquables par leur nombre, leurs anastomoses, et laformeparticuliere de leursréseaux.quivarientsuivant la seclioa do la peau t\ laquelle ils se rendent. Los follicules pileux, les lobules de graisse des parties profondes du dermo regoivent les pre­mières ramifications desartères qui viennent de traverser Ie üssu con-jonctif sous-cutané. Les glandes sudoripares cl sébacées possèdont également de pelits róseaux particuliers. Ce n'cstqu'accidentellemenl que les fiiiseeaux conjonctifs de la couche réticulaire du derme nion-tronl quelques expansions vasculaires terminales. La plus grande partie des vaisseaux vient seramifler dans les couches superficielles, oü ils ferment des róseaux d'une extreme richesse. De ees réseaux par­ten! uno foule d'anses vasculaires qui se rendent aux papilles cl qui sent d'autant plus volitmineuses que la papilla a elle-même un volume plus considerable. Ces anses ondulent duns la papille ou s'enroulenl en spirale.
Qumt amp;ax (ymphatiques, onlesvoit former dans la peau deux ró­seaux distincts: l'unsuperflciel, amailles très-serréesetäconduits Irès-lins, l'autre profond forme de vaisseaux plus volimiiuuux anaslomosés en mailles plus larges. Les vaisseaux qui parleul de ce dernier réseau se rendent ä des ganglions spéciaux et disposes de lelie sorto qu'un groupe ganglionnaire recoil los lymphatiques d'uno certaine portion de la surface cutanée. Dans la plupart des inflammations ayant Ie derme pour siege, on voll ces ganglions se lumólicr; c'est un indice d'üneinflammation dans la partie régie par ces ganglions, cl il arrive (Hie ie Chirurgien peul ólre mis ainsi sur la voip d'une inflammation que la presence des poils el du pigment lui avail tout d'abord dérobée.
G'esl ä l'abondance des vaisseaux sanguins el lymphatiques que la peau doit sa grande, facilité d'absorptibn : meine lorsqu'elle posscde son épiderme, la peau absorbe rapidement, surtoutsi rimbibilion cslfa-cililóe par la pression ou la friction.
Gelle faculté d'absorber qui s'exercè sifacilement sur les substances paliailemenl dissoules ne va cependant pas jusqu'il permellre l'intro-duclion dans les vaisseaux dos organites élémentaires dontla presence a ólc conslalóe dans certains virus; et, quoi qu'en aient dit certains observateurs, iln'estrien moinsque démontré ciuc les virus puissent être absorbés par la peau rcconverle do son épiderme intact; mais il sufflt de la moindrefissure de co dernier pour rendre l'absorption possible, el comme ces éraillures peuvenl cxisler sans avoir óló reconnucs móme dans un examen attentif, l'opérateur agira sagement en prcnanl de gran des precautions et en s'enduisant les mains d'un corps gras; par exemple lorsqu'il aura ä trailer des animaux atleints de maladies con-la gieuses.
Ge n'est pas non plus lorsque les plaies sont profondes, saignantes, que l'absorption se fait Ie plus facilemont. Tout Ie monde sail en cll'el qu'il sufflt d'une simple ógralignnren'ayanl pas amenó unc scule goutte
plusmn;
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DRS TEGUMENTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;9
de sang pour dótorminer très-rapidoment 1'absorption des substances toxiques, médlcaraenteuscs, ou virulentes. On recommande memo, dans les inoculations, d'introduire les virus sous I'épiderme et d'éviter autantque possible do faire saigner la plaie. Dans les cas oïi la plaic est saignante, la difflculté d'absorption UenL ace que la force do sortie du sang l'emporte sur la facultó d'absorption et surtoul ä ce que Ie sang épanohé entralne Ie virus avec lui el ue lui permet pas de séjourne'r sur ia plaie. Lorsqu'on a niis;\ nu les couches profondes de I'épiderme ou Ie dorme par l'application d'un vésicatoire, la surface ainsi préparée absorbe avecune rapiditéétonnante; cotto propriété est mise ä profit dans certaines médicamentations.
La peau est un organe exlrömemenl richo en nerfs, mais dans sa portion papillairo seulemont; la portion réliculaire au contraire no renferme que ceux qui traversent eelle parüe i)our se rendre dans les parlies superflcielles ou pour se distribuer aux follicules pilèux, aux giandes ou aux muscles lisses. Quant aux nerfs des couches superfl­cielles du dorme, ils formant de véritables réseaux d'une très-grande richesso et des organes spéciaux.
Quoiqu'on alt, sous bien des rapports, élucidó les véritables termi-uaisons de certains norfs de la peau, la question est loin d'etre video. Acluelleiuonl voici co que Ton sait do plus positif sur cos modes diffé­rents de terminaison :
11 n'osl point douteux que les réseaux dermo-papillaircs no soient l'ormés par des nerfs véritablemont anastomoses dans Ie sons lo plus largo que l'on puisse donner ii ce mot. Ges réseauxsontalimentés par dos nerfs qui so suppléent onpartie lorsqu'un nerf voisin a óté coupé. Les experiences do MM. Arloinget Léon Tripier (1) no laissentpas 1c moindre doute sur cotto question on cc qui concerne la main et lo pied. Cos experiences faites sur Ie chien, Ie chat, et les faitschirurgicaux observes sur l'homme, montrent que Ie mécanisme de cotto sensibilitó est Ie memo pour tons. Cohnheim a rencontre ces réseaux dans la cor-née, lo nerf y est reduit ii sou cylindre d'axe; ces réseaux, d'après fiohnheim, ne s'arrêteraientpasla, mais on pourraitvoir, au moins dans la cornée, de distance en distance, do petits filaments nerveux, pénétrer entre les cellules de la couclie muqueuse et se terminer entre ces cel­lules ou même daas leur intérieur.
Parmi les autres modos de terminaison des nori's de la peau, nous ci-torons surtout ceux dans lesquels une extrémité nerveuse se tormine libremout dans 1'intérieur de corpuscules particuliers l'ormés do lissu ronjonctif. On leur a donné d'une l'agon générale lo nom de corpuscules senétt'fs ou do corpmeuks lerminau.r.
1deg; Le cwpmculi; de Krause se rencontre surtout dans les muqueuses,
(1) Ai'loing et Léon Tripier, Recherches sur la sensiOi/ilcdes teguments et des nerfs de la main, in Arch, de physiologie. Janvier 18G'J.
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10nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE GÉNÉRALE CHIRURGICALE.
milis il a uno tres-grande analogic avec coux quo nousaurons ä décriro plus bas, cc qui nous engage ?i en parlor immédialement. Cost le plus simple do lous; il consisle en une masse arrondio ou allongée, de cou­leur grise cl d'aspect granuloux, enveloppé par unenaince membrane et dans le milieu iluqucl vient so terminer en pointe mousse un oylindre-axe. On rencontre eet organe auxlèvres, dans les papilles de la langue, du voile du palais, dans la conjonctive, sur le tegument du clitoris et du gland du penis; M. Lüdden a étudié ces corpuscules ebez divers animaux et les a rencontres dans loulos les elasses : chez les quadruinanes, les carnivores, les rongeurs, les pacbydermes solipcdes et ruminants. Us se voient surtout dans la conjonctive, los lèvres otlamuqueuse buccale.
2deg; Le corpuscuk du lad ou de Meisstier est l'organe essentiel du lou-eber; il se rencontre dans toutos les parties auxquollos est plus specia-lemcnt dcvolue cctle fonction. 11 apparalt sous forme d'uno pelilo masse ovoïde, de dimensions assoz variables, l'onvcloppe est l'orméo par du tissu conjonctif some de noyaux allonges, dont 1c grand diametro est transversal. Le tube nerveuxenarrivant sur le corpusculo du tact s'en-roule i\ sa superficie et forme ainsi plusieurs tours do spire ; il pónèlre ensuitc dans lapartieprofondeou /juI/jc, sortc de masse granulouse dans laquelle il se termine en formant un léger renllcmcnt. Les corpuscules du tact ne sont point aussi nombreux ebez les mammifères domesliques que ebez 1'hommeet le singe, oü on los rencontre dans presque toutes les papilles de la paumc do la main et de la plante du pied ; ils sont rcmplacés souvent par dos corpuscules de Krause.
3quot; hes corpuscules de Paccini siégeüt uu peu partout; on en trouvo jusque sur les sérouses : leur volume est considerable, car ils peuvent atteindre 2 ;\ 4 millimetres, dans le sens de leur grand diametro. L'en-veloppc ópaissedecesorganos peut se subdivisereniin grandnombre do couches concentriques, ü noyauxovalaires, d'autant plus mincesqu'elles sont plus intérieures. Lo centre du corpuscule est occupé par une masse grise, allongée, montrant 1c nerf, qui avait conserve son double con­tour jusqu'au niveau des couches concentriques, reduit ä son cylindre axe, ordinairement bifurqué i\ l'extrémité. Le corpuscule de Paccini renferme aussi des vaisscaux capillaircs anastomoses, dans la partie inférieure des couches corticales. Avec une organisation aussi com-pliquée, il est probable que cc petit corps répond ;i des fonctions spé-ciales; mais jusqu'ä présent on n'a pas la moindre notion de ses usages.
Annexeaile lraquo; peau. — Blies sont do nature glanduleuses ou cpilhc-lialcs. Los annexes glandulaires de la peau sont: les glandessudor ipares et les glandes sébacées.
hes glandes sudonpares sécrètent la sueur; elles sont formées d'un tube long et fin, termine on cul-de-sac, contourné sur lui-mémo et for­mant une sorte de petit peloton amp; son origine : c'est 1c glomérule, la partie active de laglande, cello qui secrete la sueur; eile se trouvo située dans les parties les plus profondes du dermeou inème au milieu
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DES TEGUMENTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;II
du tissu conjonctlf sous-cutané. Du glomérule pari la partie droite du tube, qui traverse 1c derme verticalement ou d'une fa^on un peu oblique etse trouve continuée dans l'épiderfne par un canal décrivant des lours de spire, Ija membrane propre des glandes sudoripares csl tapissée par un epithelium polygonal; eile s'ari'ête i\ la limile du derme; dans Fc-paisseur de l'épiderrae les parois du lube spiroïde sont formces par les cellules épidermiques seulemenl.
Très-nombrcusos chcz Ie cheval, L'ftne et Ie mulct, les glandes sudo­ripares sent plus rares chez leboouf, cxceptc cepcndant au mulle, ou elles présentent un volume considerable. Nous n'en avons pas rencon­tre chez 1c chien.
Les (/laiules sdhacées sonlanncxccs aux polls; elles pourraient être décrites comme des dépendances des follicules pileux, dans lesquels viennents'auvrirleursconduitsoxcréteurs. On les rencontre néanmoins Irès-dévcloppécs dans certaincs parties dépourvues de poils, comme la face interne du fourreau ou la surface du clitoris et des levres de la vulve. Ge sont de petiles glandes en grappe, ä epithelium fortemenl granuleux el inlillré do graisse. Lo produit de leur secretion est une malière grasse, onctucuse, ;\ odeur particuliere, donl Ie role est d'en-Iretenir la douceur de la peau cl des poils, en les enduisant d'une sorle de vernis proleclcur. Dans certains points du corps, eile peut êlre sécrótée en très-grande quantité et s'accumuler au yoinl d'indisposer l'animal. Get accident so monlre quelquefois dans lo fourreau des clievaux mal pansés, oü il devientla caused'un prurit fort désagréable ou même cpicl-quefois d'ulcères que les soins de propretc sufflsent Ie plus souvcnl pour guérir. Asscz souvcnl aussi, en s'accumulant sous unc forme plus concrete dans Ia fosselle urclhralc, il determine, par compression, l'obstruction de l'urèthre, et donne lieu ä des retentions d'urinc qui peuvent devenir morlelles quand on ne sail pas en rcconnaitre la cause. Cdicz 1c moulon, la malière sébacée prend le nom de suint.
Dans certains cas, la malière sébacée se durcit ;\ l'oriflce du follicule el l'oblitère, cello qui so forme ensuitc, s'accumulo dans la glande, I'irrite el donne'lieu bientót a unc petile lumeur, qui prend en chi­rurgie 1c nom dcsléatómc, A'atliéróme ou de mélicère, D'après M. Riebet, le furonclo aurait aussi son siege dans les follicules pilo-sébacés.
11 nous rcslc mainlcnanl h parlor des dépendances do la peau de nature épilhélialc, c'esl-ä-dire des polls et de la enrne.
hos poils forment lo rovéteincnl extérieur de la peau des animaux ; leur ensemble conslilue la robe.
On doit distinguer les erms des poils proprement dits. Los premiers sont longs clllotlants ; chez le cheval ils oecupent le bord supérieur do l'encolure, oü ils forment la crinière, prolongéc jusqu'au sommet du front par le, loupel; ils orncnl aussi la queue, Quelquos poils d'aspect spécial peuvent Giro rapprocbés des crins: ce sont los tmtaeuks et los eils des levres et des paupicres. Daus I'äne et le mulct, la crinière csl
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12nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE GÉNÉRALE CHIRÜRGICALE.
très-rudiraontaire; les crins n'existent pour ainsi dire qu'ä la queue. Le IxiHil' ne i)ossè(lc, comme l'Ane, qu'une toufTe de polls 11 l'extrémlté do l'appondice caudal.
Quant aux polls proprement dits, ils sont comme irabriqués ä la surface do la peau, cL ils prósentonl, indépendammentde lour couleur, des Tormes variables sulvant les espècos et même sulvant los races : courts et rudes chez le choval, l'äne el Ie bosuf, ils deviennent longs et tins, plus ou molns ondulés ou spiraléschez lo mouton, oü ils forment la laine, très-gros el durs ehe/, lo pore, oü ils prennentlenomdesozes; ils peuvont ótre courts ou très-longs et soyeux, duns les diverses races de chiens,
Chez tous les animaux on rencontre, mélanges aux polls de la sur­face du corps, despoils beaucoup plus courts et extrömement fins, auxquels on a donné lo nom de polls follets.
Les poils, quels qu'ils soienl, se composent de la fiyr ou portion libre el de la vact'na, cotto dernière est logee dans lefoUïcule. Cost ä la forme de la tigo quel'on doit les variétés dansl'aspect extérieur du poll; eile esl droite el cylindrique dans les poils raides ot drolts, un peu aplatie dans les poils frisés, et tout a fait plate ou uième cauueléo dans les ani­maux a poils spiralés. La racine esl cylindrique ou k peu prés cylin­drique, ot toujours rectiligne ; la partieinférieure, molle el plus grosse (pie le poll, se termine par un renflementconsiderable quo 1'on nomine lo bulbe.
La structure des poils estentièrement celluleuse : on trouve d'abord, !\ la surface, une couche do cellules épithéliales extrêraement minoes cl transparentes, imbriquées de lelie sorte que les cellules inlerieures recouvrent en partie cellos qui sont au-dessus, comme le font les Luiles d'un toit, ou comme les écailles d'un reptile; cotto couche s'arrête brusquement au niveau du bulbe. Gestl'épüierme du poil.
Au-dessous de lépiderme, on trouve une couche plus ou moins épaisse, c'est la partie la plus importante du poll, la substance corticale; eile est composée de cellules très-allongées et très-fortement unies entre elles, ce qui lui donne l'aspectabsolument libreux; la substance corticale est colorécd'une 1'acon variable suivant la couleur du poll, et cette coloration est due ;\ des amas de substance pigmentaire ronfermés dans les cellules; eile présenteaussi des vacuolesremplies d'air. Dans la raciue du poil, les cellules de la substance corticale so raccourcis-sent, elles possèdent un noyau et tournent fi la forme polygonale.
Enfin au centre du poil se yoxi Is. substance médullaire om moetle du poil, l'orméo par une trainee do cellules polyédriques, renfermant des granulations pignaentaires et des bulles d'air emprisonnées qui lui donneiit une couleur foncée sous le microscope. La moolle commence au niveau du bulbe et s'étend jusqu'ä roxtrcmilc libre ; eile manque souvent dans les poils lins.
La distinction des diffórentes couches du poll, bien sensible dans la
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DKS TEGUMENTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 13
partle supérieure de la pacine, 1'estbeaucoup moiasau fur cl ;i mesure que l'on approcbe du bulbe; celuici est rormé tic cellules presquo homogenes, surloutau voisinage de la papille.
Le follicule plleux logo la racine du poil; il dolt 6tre considéró comme une simple depression de la peäu naunie de soa épidemie; ses parois sont förmées par du tissu conjonctif, une membrane amorphe peu épaisse el dnc couchc particuliere de cellules épithéliales. G'est ä la base du follicule que vient s'allacher le pelil faisceau musculaire lissc donl nous avons déja parlé et donl la contraction produit le redresse-menl du poil cl determine, chezl'horame, le pbénomène connusous Ie nom de chaïr de poule. A son fond le follicule présente la papille, logee dans nne excavation du bulbepileux; eile estcomposéo de substance amorphe renfermant des vaisseaux el des nerl's; eile fournit au poil les matériaux desa nutrition.
Géncralement deux, mais quclquefois mi jilus grand nombre de glan-dos sébacées sont annexecs au follicule.
Les polls ne persistent pas pendant toule la durée de la vie de l'ani-inal; très-abondants el longs pendant l'hiver, ils tombenten partie au printemps : c'csl ace pbénomène que l'on a donné le nom demlaquo;/raquo;. Pen­dant la muc le nième follicule peut renfermer deux poils, l'un, incom-plétement développé, qui va remplacer l'autre après sa chute.
Un certain nombre de maladies parasitaires siégcnl sur le poil on dans le follicule, citons parmi les plus fréquentes, Ia gale folliculaire, I'herpes et la teigne.
Les poils gönent très-souvciil la cicatrisation, aussi est il recom-mandé de les conper ras dans un certain rayon aulour de la plaic.cai ils agissent ä sa surface comme corps clrangers.
La substance cornée ou la come constitue les sabots dos pachydermen en general, l'enveloppe extérieure des apophyses frontales des rumi­nants, les angles des animaux carnassiers el la champ;taigne des solipèdes.
Au premier abord, la come présente un aspect ilbreux très-aecusé, surtout dans la paroi ou saboldu cheval, ce qui availfait dire aux an­ciens auteurs que la corne est coinposée de poils agglulinés. Sa couleur est blanche, grise ou lout a fait noire.
Au point de vne histologiquo, la corne se monlrc avec des carac-tères ä pen pres uniformes partoul oü onl'examine. Elle est creusec de canaux cylindriques perpendiculaires ou légèrement obliques ä la sur­face chargée de sa secretion, s'étendant dans tonte la longueur de l'oi-gane et donl l'extrémité adhérenlc élargie en forme d'entonnoir, cn-gaine les papilles de la peau, laqucllc prend le nom de malrice ou de bourrelet au point oü eile donne naissance ;\ une production cornée.
Ges tubes rcctilignes ou légèrcnieul llcxneux, d'un diamètre de 0,i ä 0,4 de millimetre, possèdent des parois propres tresépaisses et för­mées par des couches concentriques de cellules aplaties ; ils renfermenl ä leur interieur une substance blanche, amorphe et très-opaque, in-
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14nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE GÉNÉRALE CllIRURGICALE.
lerrompuc de distance en distance. La substance qui réunit ces divers tubes est cllc-mömo de nature épithéliale, sculement les cellules, au lieu d'etre disposées parallclemcnt aux tubes, affectent une direction per­pendiculaire.
La coloration de la corne est due ä des granulations pigmentaires qui se trouvent en plus ou moins grand nombrc dans l'intérieur des cellules.
En sa qualité de dépendance de répiderme, la corne se développe comme eclui-ci, par la formation continuelle de cellules i\ la surface dos papilles de la tnatrice. Les cellules les plus rapprochées du dermc ont la forme el la signidcation des cellules du corps muqueux de Malpighi. En se formant,.les cellules jeunes poussent devant elles les cellules antérieurcinent produites, lesquelles s'aplatissent et se montrent bien-tót sous la forme de simples lamelles dans lesquelles 1c noyau a dispara. 11 rcsulte de cette disposition que la corne s'accroit conLinuollement dans Ie mêmc sens et que les seules couches Vivantes resident au voisi-nagc de la peau.
Nous reviendrons sur les particularités do 1'accroissement do la corne (it du sabot lorsque nous décrirons les dillcrentes regions oü on les ren­contre.
sect; 2. — Des muqueuses.
Les membranes muqueuses, si Ton en excepte celles de la bouche, des cavités nasales et des premières parties des organes génito-urinaires, sont en general pen accessibles au Chirurgien, aussi nc nous arróte-ront-elles pas longtcmps.
Les muqueuses fonnent deux grandes sections: la muqueuse gastro-pulmonairc et la muqueuse génito-urinaire, ne communiquant nulle-ment entre elles. 11 existo aussi une autre petite muqueuse qui Lapisse les conduits galactophores, eile estpeu importante.
Les muqueuses présentent de grandes analogies avcc la peau, aussi bien au point de vue de leur structure que sous celui de leurs fonc-tions. Comme la peau, les muqueuses limitent des organes; elles absor­bent et sécrètent comme eile. Dans quelques-unes, les fonctions d'ab-sorption dominent, c'est 1c cas des muqueuses du poumon et de l'intestin ; mais dans la section génito-urinaire, la secretion l'emporte de beaucoup sur l'absorption.
Vépaisseur etlamp;densité des muqueuses varient dans de grandes pro­portions. Certaines sont extrêmement fines, et semblent ne pas pouvoir ötre séparées des organes sous-jacents, comme il arrive pour la mu­queuse des sinus, qui fait, pour ainsi dire, corps avcc Ie pcriosle; d'aulres, comme celles de la bouche, du palais, de la cloison mé-dianc du nez sont extrêmement épaisses et très-résistantes.
Leur rétractilüé est en general assez faible ; lorsque la muqueuse s'appuie sur uu organe fixe, cette propriété est presque nulle, eile est
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DES TEGUMENTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
pen appreciable égalemont, pour cellos qui soul doublées en dehors d'un lissu conjonctif lache, cl on y remarque alors do nombreux replis longitudinaux et transversaux qui permettent les variations dans I'am-pliUule de ['organe. Mais dans ccrlaines muqueuses, comme celles de l'urèthre, on constate une rétractilitó pins considerable, qui peul aller jusqu'ä l'oblltération du canal dans les cas d'indammalion chronique. Les muqueuses, lorsqn'elles sent fortement distendues, perdent très-lacilemcntet li'ès-vilo la relraclililó dont elles sent douées. Pour cer­tains organes, c'csl un accident très-grave, aussi doit-on so häter de pratiquer Ie catbétérisme de Ia vossie lorsqu'une cause quelconque s'opposc ü la sortie de l'urine.
h'adherence des muqueuses aux tissus sous-jacenls est souvent peu considerable; Ie glissement est alors facile, aussi arrive-t-il frequem-ment qu'elles se décollent complclcment; clles peuvent alors, si elles sonl placées pros d'un orifice, être projetées au dehors et donner lieu ii ce qu'on appello chute on rerwersement du rectum ou du vagin.
La. couleur des muqueuses présente de grandes variations. Elles sont habituellement pftles dans les organes profonds, mals elles rougissent aux approches des orifices extérieurs; très-souvent les cellLiles épithé-liales sont pigmentces ; il en rcsulte alors des taches noiresouune coloration noire uniforme. Getto particularité se remarque quelquefois äl'anus, mais eile est plus frequente ü la beuche, choz Ie mouton et Ie bceufnotararaent, Les muqueuses intérieures prennent une teintc rouge-vii', qui peut aller jusqu'au violet, lorsqu'clles ontélé amenées üi l'extérieur; cetle coloration est duo i\ un afflux considerable du sang dans l'organe exlroversé, mais n'indique pas toujours nn ctat inflam-matoireviolent, puisque cos parties peuvent, au bout d'un certain temps, acquérir les caractères des muqueuses externes par épaississement do leur epithelium.
On rencontre dans los muqueuses, comme dans la peau, un derme el un epithelium.
Lc derme peut être très-épais, ou tollement mince qu'il est h peine apercevable. Dans les vésicules pulmonaires on nc reconnalt pas ;\ pro-prement parier do derme i la muqueuse, on a même été jusqu'ä nier répithélium. Lo derme est toujours forme d'un tissu conjonctif moins dense que celui de la peau, souvent presque cmbryonnairo et renformant un grand nombre de noyaux de tissu conjonctif (tissu conjonctif reticule de Fin tos tin). Dans beaucoup de circonstanccs, les glandes dos muqueuses sont en nombre tollement considerable qu'elles cachent Ie derme, ou plutot que lo derme n'est qu'un assemblage de glandes. Gelte disposi­tion se rencontre dans l'estomac et l'intestin.
Le derme muqueux présente des papilles nerveuses et vasculaires, analogues ä cellos do la peau, aux environs dos ouvertures na-lurolles. Les muqueuses profondes ne possèdont pas do papilles, mais ou rencontre sur quelques-unes, comme la muqueuse inlestinalo, des
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élevures souvent très-longues, pourvues d'un splendide réseau artérioso-veineux, et quipeuvent Olro rapprochées dos papilles vascu-laires : ce sonl les vi7/o$fttés. Le röle des villosités est spécial, il :i mv-tout.rapport ;\ l'absorption; on trouve dans leur intérieur un lympha-tique terrainé on doigt do gant.
Uépithélium qui revêt los muqueusos moiiLrc dos diii'ércncos bion grandes suivant 1c róle qu'elles onti remplir. (3ii distingue l'épit/iélmm d une seule cóucke, QiVépükélium dplmieurs couches. Lo premier peul être constitué par des cellules polygonales aplaties; il prend lo nom (1'éptthéUum.pavtmentetix simple; il est très-répandu : on lo trouve dans beaucoup de canaux glandulaires; il ta])issc la choroïde el l'iris, ainsi que los vésicules pulmonaires. Los cellules, au lieu d'etre aplatios, pou-vent ètre cijUndriques (epithelium cylindrique); on rencontre cel ópillié-lium dans Ie tube digestil', depuis Ie cardia jusqu'ä I'anus, chez les animaux dont l'estomac est entièrement consacré ä la secretion des sues digestifs, comme les carnassiers ; mais chez lo choval, il est rem-placó par un epithelium stratific dans Ie sac gauche de l'estomac, el chez Ie boouf, on ne lo trouve qu'ä partir de la caillette. L'épithélium cylindrique peut présenter sur sa face libre des prolongèments (ili-formes mobiles appelés cils; dans cos cas, il est diUi eik vibralils; cetto variété se rencontre dans les fines bronches, dans les cavités nasales, dans l'utérus et les trompos et dans l'épendyme.
L'épithélium ;i plusieurs conches {epithelium stratific) est constitué par des cellule de forme polygonale ou plus ou moins arrondies, dans los couches profondes; quant anx cellules superflcielles, olies penvent ètre aplaties; on a alors la variété dilc pavimenteuse (tratifiée, que l'on trouve sur les muqueuses fortes : dans la cavité buccale, l'ciesophage, lo sac gauche de l'estomac du choval, lo rumen, lo bonnet el Ie feuilletdes ruminants, la conjonctive, Ie vagin, la vessie, les ure-tèresetle bassinet; ou bien olies sont cylindriques lt;i cils vihratiles {epithelium vibratil stratiße), tol est l'épithélium de Ia trachée, dos gros­ses bronchos et des cavités nasales.
II ost ä peine besoin de faire remarquer quo los muqueusos k epi­thelium stratiflé sont beaucoup plus épaisses el plus fortes que les aulros. On peut agir sur elles presque comme on Ie fait sur la peau, car olies peuvenl supporter les points de suture, tandis qu'au contraire les muqueuses ä epithelium simple, quelque épaisseur qu'elles aient, manquent généralement de consistance. La forme des epitheliums indue aussi sur lo role des muqueuses. Celles qui posscdent un epi­thelium pavimenteux absorbent peu, les functions d'absorption parais-senl ètre dévolues aux muqueuses iï epithelium cylindrique, comme on Ie romarque pour l'intestin.
Los vaisseauxAamp;s muqueuses sont tres-nombreux; rlen n'osl compa­rable, comme elegance, aux vaissoaux dos villosilés inteslinales; iel, ces conduits sont très-superflciels. Duns certaines autres muqueuses,
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un rencontre des plexus formés de vaisseaux volumineux, mals dont l'usäge n'est pas parfaitement connu; nous voulons parier des bizarres réscaux veineux qui doublent la muqueuse palatine et certaines par-lies de la pltuitaire. Dans ces réscaux, on Irouve jnsqu'ä six on scpl conches de vaisseaux, coinmuniqmuU les uns avecles autres et renfer-mant une grande quantité de sang, ee qui explique très-bion l'abon-dance des bémorrhagies et la dinicullé de rhémostase.
Les muqueuses sent riches en lymphaiiques, mais la disposition de ces vaisseanx esl loin d'etre entièremenl counne. Dans la muqueuse intestinale, ils ferment un lacis superflciel cpii envoie des prolon-gements obtus dans l'intérleur des villosités. L'absorption des graisses parait se faire surtout par cc lymphatique central, tandis qnc les subs­tances albuminoïdes et salines dissoutes seraient prises par les veines.
Si Ton en excepte les muqueuses siluécs ä proximité des ouvertures naturelles, toules les autres sont innervces par des nerfs ganglionnaires. La beuche, les cavités nasales, l'urèthre, sont innervés par des nerfs cérébro-spinaux, et servent inèrne ä la perception de sensations toutes spéciales; il est très-remarquable de voir ces parties externes provo-quer, lorsqu'elles sont irritées, des contractions dans les muqueuses profondes, par uno variété d'effets réilexes auxquels on a donné Ie nom de sympathies. Cost ainsi que 1c litillement de la muqueuse de l'urè­thre, que l'on peut surtout bien remarquer dans certaines inflam­mations, determine la contraction do la vessie et Ie besoin frequent d'uriner; que rexcitaliou des cavités nasales provoqne réternuement, eelle de 1'anus, la defecation, etc. On doit se garder de prendre ces phénoraènes pour des effets directs. Dans unautre ordre d'elfets réilexes, nous placerons les secretions on les mouvements des organes deter­mines par 1'arrivée d'un corps élranger l\ la surface de la muqueuse do cel oigane, comme la secretion et les mouvements de restomac et de l'intestin ä la suite de l'impression canséo par I'aliment ou Ie chyme. (3es olfets, vóritahlement réilexes, puisqu'ils se manifestent la oü Foxci-tation a cté portee, se passent ä l'insu de l'animal.
#9632;gt;lt;!vclopiilaquo;inciit laquo;leg tegumentlaquo;. —La peau so développc aux dépens du 1'euillet externedublastoderme;elle neprésented'abordque lo derme laquo;•L l'épiderme. Les polls apparaissent vors Ie troisième mois de la vie intra-utérine : dans los foetus de jument et do vache, ils se montrent d'abord sur les sourcils, les lèvres et autour des articulations des membres. Les productions cornées coinmencent ä se montrer vers la tin du deuxiëme mois : d'abord palo el translucide, Ie sabot devient jannc. Au moment de la naissance, 1c bonrrolet réllète une couleur verdiUre qui tranche sur la couleur jannc du roste de l'ongle.
Les papilles se rencontrent vers Ie quatrième mois, en memo temps que los glandes.
A.u débul, il n'y a pas do communication entre la peau et les mu­queuses. Cellos-ci sont, pour la plus grande partie, organisces au dé-
Pbccu bt Tot-ssAisT. — Chirurgie,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2
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18nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE GÉNÉRALE CIIIUUUülGALK.
pens du feuillel interne do la vésicule blastoderraique. (Vcsl en se repliant ;i scs deux extrémités pour constituer les ca/mc/wns céphalique el caudni que la peau cuferme dans sou intérieur une parlie du feuillel interne; celui-ci s'onfonce dans 1'intérieur des capuchons et, ultérieu-rement, il comrauniquera avec la peau par des ouvertures qui se feronl petit ä peliL; c'estd'abord la parlie correspondant au capuchon cépha­lique qui s'abouchera avec la cavité buccale el dout la section aulé-rieure constituera roosophage; puis, ensuite, Fextrenaite posterieure qui communiquera avec l'anus.
Une excroissance du feuillet interne, qui se séparera bientót de la masse générale de la muqueuse, constituera la muqueuse génito-urinaire.
La muqueuse pulmonaire semble naltre du blastème intermediaire ou feuillel moven du hlasloderme.
CHAP1TRE 11
DU SYSTEME CONJONCTIF
Ji-
11 n'cst pas (kuis réconomie de lissus qui aienl donné Heu ä plus de discussions que ccux qui sonl cempris dans Ie groupc que nous nom-mous conjonctif, Non-seulemcnt on n'cst pas d'accord sur leurs carac-tères histologiques, mais on n'cst pas encore convenu d'adopter uu nom pour designer l'ensemblc de cc système, et les appellations de tissu cellulaire, aréolaire, muqueux, conneclif, lamineux, flbrillaire, etc., que quelques auteurs out cru pouvoir appliquer ä co système n'cn dcsignenl tout au plus que quelques variétés.
Des divergences tout aussi graudos existent snr la classification des différents tissns derives du système conjonctif; la pluparldes auteurs allemands ont fait rentrer dans cette categorie, des organes ou des tissus qui semblent s'en éloigner notablement, Iels que le lissu cellu­laire de Bichat, les cartilages, les tendons, les os et la dentine. On comprend qu'en face d'une question aussi difficile, nous nous tcnions dans une grande réserve relativement ä ce qui a rapport ä l'histologie pure.
Néaumoius, nous croyous qu'an point de vue chirurgical, il csl possible de mieux s'entendre, cos tissus ayanl, sons ce rapport, des propriétés et une maniere d'etre lout ä fail spéciales.
Nous comprendrons seulement dans le système conjonctif : 1deg; le lissu conjonctif proprement dit; cl 2deg; le tissu fibreux.
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TISSl' C0NJ0NCT1F PROPREMBNT DIT.
19
sect; 1.
Tissu conjonctif proprement dit.
Bichat, qui appelait ce tissu dunom de cellulaire, en a donné en (liielqucs mots uno idéé fort exacte : laquo; Plaoées, dit-il, autour des or-gancs, les diiférentes parties du systèmo cellulaire servent ca mftme temps, et do lien qui les unit, et de corps intermediaire qui les sépare. Plongées clans rintérleur de ces mómes organes, cllcs concourent essentiollement ä leur structure. raquo; Lc tissu conjonctif setnble ötre, en eü'et, uno sorle de gangue, unissant non-seulement les organes, mais aussi les clements des organes, qu'ils soient tlbreux ou parenchy-mateux ; partout ce tissu est continu avec lui-inème.
Avant de l'étudier dans sa disposition, disons quelques mots de sa structure. 11 entre trois óléments dans la composition dn tissu con­jonctif' : des faisceaux de flbrilles conjonctives, des fibres élastiques et des cellules.
Les fibrilles de tissu conjonctif sont extrêmement fines; ellcs se réu-nissent entre elles pour constituer des faisceaux d'aspect slric clans Ie sens de la longueur, lesquels pcuvent Ctre rectilignes ou onduleux. Le f'aisceau est tantotlibre, tantót entouré par une très-mince enveloppe élastique. Les faisceaux conjonctifs sont, par eux-mêmcs, parf'aitement inextensibles, et s'il arrive que Ton observe une sorte de retrait dans Ie tissu aréolaire, cela tientü, ce que les ondulations se, prononcent. Lorsque Ie tissu semble s'ctcndre, les sinuosités s'effacent. Si les fais­ceaux sont rectilignes, comme clans les tendons et les ligaments, lis deviennent absolument inextensibles et se rupturent plulót que de s'allonger.
Les fibres élastiques s'observent surtout dans lc tissu conjonctif sous-cutanc et sous-screux. On les distingue facilement dos fibrilles con­jonctives en ce qu'elles out des contours fences, qu'elles sont souvent ramifiées, et que leur extrénaité libre se contourne on forme de tiro-bouchon. De plus, ellcs resistent ä l'aolion dos acides et des alcalis, et oiTrent des diametres très-variables; depuis la fibre représentée seulo-ment par uu trait, jusqu'ä cello qui attointüni'quot;,(Jö delargeur, on trouve tous les intermédiaires. Les fibres 61astiques du ligament cervical dos mammifcres pcuvent mème atteindre un diamèfre beaucoup plus con­siderable.
Les cellules de tissu conjonctif présentent un grand nombrc de va­riétés ; quelquefois formées seulement d'une masse de protoplasma granuleux änoyau, elles pcuvent clans certains cas montrer des con­tours irréguliers, offrir cies prolongomcnls ; on en rencontre aussi qui resscmblent de tons points aux globules blaues du sang. 11 est ro-marquable d'ailleurs que dans rinflaminalion, tres-frequente, du tissu conjonctif, les globules du pus se ferment avec une très-grande rapi-dité, et si une partie de ces globules sont fournis directement par los
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20nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE GENlilULK CllIUUUÜlCAI.E.
vaisseaux sanguins, ainsi (juo Gohnhoim l'adémontré, il a'ost pas dou-
l(,'ux non plus quo le tissu conjonctif ne contribue pour une large part j\ la foriuation de ces globules.
Quant aux corps cloilcs que Wirchow appelle cellules plasmali-ques el qu'il croit ètre destines ä la circulation lyraphatique, il semble, d'après los derniers Iravaux de M. Ranvier, que cc soienl des espaces situés cnlre les l'aiseeaux des flbrilles, mals ne posscdaul pas do mem­brane cellulaire; ils no peuvent avoir pur conséquent la signißcaüon que leur attribue l'histologiste de Merlin.
Lorsqu'on examine ä l'oeil nu le lissu conjonctif interpose entre les organes, il so présente sous la forme de lamelies blanches ou légère-menl rosces, se déchirant très-facilement avec le doigt on les instru­ments, el formant, par lours inlerscctions, des aréoles dont les parois si ml exactement appliquées l'une centre l'autre sur I'animal vivanl, mais (jui apparaissent Iros-bieu dans los casd'cßdeme ou d'einphysème. Los communications cjui existent entre ces aréoles oxpliquonl com-mont les liquides ou los gaz peuvent progresser et envahir le tissu loin de la parlie léséo. Le poids des liquides tend a anionci' l'épanchement dans les parlies déclives. 11 enrésulteune indication importante pour la pratique des scarifleations : elles doivenl toujours être faites dans les positions les plus inférieures de l'oßdeme. Très-souvent nne plaie qui siége sur los reins ou los cötes amèno un cedëme considerable du tissu conjonctif sous-cutanédes parois abdominales. Si dans quelques cas un épanclieuient s'arrête dans une position ólovée, cola tient ä ce que les lamelies du tissu conjonctif, refoulées par le liquide, ont forme une sorte de membrane liraitante. Des liquides de l'économie. Iels quo la bile, 1'urine peuvent anssi inflllrer le tissu conjonctif; les phénomënes qui accQmpagnent ces infiltrations soul tout spéciaux.
L'épanchement des liquides dans le tissu conjonctif a lieu parfois avec une-trèsgrande rapidité comme on l'observe dans la fièvre pété-chiale ou anasarque cboz le cheval. Dans cotle maladie, dos plaques o'dónialeuses se montrent sur les cótós de la poitrine, vors les hypo-, chondres ou la region sternale et, en quelques heures, cos plaques sont devenues de vastes engorgements occupant la parlie déclive du tronc et envahissant très-rapidement les membres. Get engorgement est nettement délimité; il forme sur les cölés du ventro et de la poi­trine un relief bion accuse, s'clovantii la menie hauteui' de cliaque coté du corps. Leniöino phénomène se remarque, mais d'une maniere plus prononcée encore, sur les membres; ainsi on voit l'indllration du lissu conjonctif acquérir promptement des proportions enormes, gagner simultanément la partie supérieure des avant-b'ras et des jambos, ou olle so tormine en formant ä cbaquo nionibre nne sorte de bourrclet ou de saillie arrondie qui snrploinbo les parlies restces saines.
La propagation des gaz dans le tissu conjonctif a lieu d'une maniere
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TISSU CONJONCTIF PROPREMENT DIT.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;'21
non moins rapide comme on l'observe dans l'einphysènae sous-cutané si l)icn étudié par M. II. Bouloy (I).
i.c pus sócrété dans une inflammation uiguS araöne en même teraps un épanchement du serum qui, en se coagulant, forme autour du rover une veritable membrane ompöcbant la communication avoc les arco-les du lissu conjonctif et Ie force ä se frayer un autre chemin. Si Ie pus possède des propriétés très-irritantes, il peut dótruire celte enve­loppe protectrice et progresser alors en détruisant Ie lissu cellulaire sur son passage. Dans ces cas, il esl génóralement maintenu et dirigé par la forme el la situation des aponévroses.
Indépendammenl deecs fails dans lesquels Ie lissu conjonctif est pour ainsi dire passif, on peul constater qu'il joue un rölc très-importanl et actif dans loulcs les néo-formalions patbolögiques. G'csl lui qui ré-pare les pcrles de suhslances éprouvées par les organes. 11 forme la Irame de lonles les lumeiirs ; les libromes nolamment en soul entière-meul constitués, Le lissu conjonctif se montre d'aillcurs dans ces produclions palhologi(|ucs avec d(,'s earactères différents suivanl la na­ture du prodnil el le lemi)s qu'il a mis ä. se developpei1.
hes cellules du lissu conjonctif se laissenl Ircs-facilemenL pénétrer par les matières grasses ; cette repletion constituè la graissé on le lissu adipeux, lequel possède dans l'organisme des fónótions déterminées. Une vésicule adipeuse esl 1'ormée d'une membrane d'envcloppo et d'un contenu graisseux. Isolée, ellc se montre sphérique, mais e\h devient polyédrique lorsqu'elle estcomprimée par sesvöisines.
La graisse a un aspect jaunätre chez le cheval; ellc est parfaitement blanche clans le boeuf et lemoulon ; liquide ou semi-lluide ä la tempe­rature du corps, eile se lige par le refroidissement. La graisse s'accu-mulc el disparail avec la plus grande facililc el saus qu'il en résulte pour l'animal aucun trouble fonctionnel. Parmi les organes, un certain nombre ne s'inflllrent jamais de graisse, lel esl le cerveau parexemple: par centre, il esl des regions du corps oü eile ne manque jamais : (pad que soit le degré de maigreurd'un sujet, on rencontre toujours de la graisse entre les muscles de l'oeil, autour de la gaine oculairc, h la base de I'oreille, oü eile forme des coussinets destines äamorlir les chocs, tout en permettant des déplacements ou des glissemeuls faciles.
Au point de vue cbirurgical, il csl important do savoir ([uc lorsque les animaux sent Irès-gras, c'esl une condition dól'avorablc pour la pratique des grandes operations. En general, les plaies qui siégent dans le tissu graisseux onl pen de tendance ä se cicalriser; elles rcvèlenl un aspect granuleux el cansent un pruril intense. Los animaux gras re-produisent aussi pins difflcilement.
On peul diviser le lissu conjonctif en trois variétés : 1deg; le lissu con-
(1) Voynz Nouveau Diclionnaire pratique de médecine, de chirurgie ei cVhygiène laquo;é-lirinaive, par MM. II. Bonley et Reynal. T. V, ai'ticlo Empiiysème.
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22nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE GÉNÉRALE CUIHUnGlCALE.
jonctif sous-cutané; 2deg; Ie tissu conjonctif soiis-aponévrolique ; 3deg; Ie tissu conjonctif sjilanchnique.
1deg; Lc tissu conjonctif sous-cutané osl siluc au-dcssous du dcrmc et se continue avec lui. La couche la plus rapprochéo do la peau, molle, très-aréolaire, renferme do la graisse en plus ou naoins grande quan-lite, et possède une grande tendance ;\ s'cu charger. Audessous de celto couche, on en trouve une au Ire danslaquelle la disposition lamel-laire est plus évidente, surtoutaux memhres, et iilaquellc on a donné lc nom de fascia super/icialis. 11 est ä remarquer que los vaisseaux ne se ranülient pas dans cette couche, ils la traversent seulemeut pour se rendre ä la peau. Nous avons déja dit avec quelle facilitc la peau se détache du tissu conjonctif sous-cutané et comment les Inflammations diffuses s'y développent; la rapiditó avec laquelle marcheut ces der-nières iudique la nécessitc des coulre-ouvcrtures rapides.
2deg; Lc tissu conjonctif sous-aponévrotique se rencontre entre les mus­cles : il est tres-aboudant lorsqu'il doit remplir des intervalles muscu-laires considerables; il accompagne aussi les vaisseaux cl les nerfsaux-quels il fournit une gaine spéciale l'orméc d'un tissu plus serre que celui qui l'avoisine et qu'on appclle game cellulaire des vaisseaux, des nerfs. Les inflammations qui ont pour siege lc tissu conjonctif sous-apo­névrotique sont généralement tres-graves; clles constituent les/gt;/laquo;%-mons pro fonds qui peuvent prendre de tres-grandes proportions, car ils n'ont aucune tendance ä s'ouvrir ü l'extérieur,
Dans rintérieur même des organes, on rencontre un tissu conjonctif dont lc róle est d'unir les clements du tissu les uns auxautres, c'est la une variété de tissu conjonctif sous-aponévrotique.
3deg; Le tissu conjonctif splanchnique olfre des dispositions variables; il peutêtre disposé par rapport aux sércuses comme le tissu sous-cutané Test par rapport ;\ la peau; il se continue plus ou moins directement avec le tissu sous-aponévrotique. Il existc dans le thorax, entre les deux lames du médiastin antéricur, oü il sert ä réunir les organes si-tués entre les deux plans de la séreusc; on le trouve très-développé dans l'abdomen, au-dessus du péritoine, autour des reins; enfin le bassin en renferme une très-grandc quantité. Le tissu sous-séreux possède, comme le tissu sous-cutané, une grande tendance äs'inlillrer de graisse.
sect;2. — Tissu flbreux.
Lc tissu fibreux doit ölre rapproché du tissu conjonctif proprement dit, car il présente la méme composition histologique que ce dernier; mais si on I'envisage au point de vue de la forme des organes qu'il constitue et de leur róle physiologique, il s'en éloigne notablement. Ses différentes parties ellcs-mémes sont de nature et d'aspect trös-variés. Il est difficile de leur appliquer des considerations générales.
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TISSU FIÜHEUX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;23
La lissu flbreux peul se présenter sous Ia forme d'une membrane enveloppant plus ou moins immédiatement un organe : la tunique al-buginée du testicule, Ia sclérotique, I'onveloppe propre du rein, 1c pé-rinèvre, les méninges el en general tout ce qu'on est convenu d'appeler aponéoroses, enveloppes propreraquo; oh capsules, nous en offrent des exern-plcs; ou bien il sert de moyen d'union aux diverses parlies du sque-lelle, et d'organes de transmission de la contraction musculaire : Iels sont les ligaments cl les tendons.
Malgaigno fait observer aveo raison que, ([iiellc que soit la nature el la forme des tissus fihreux, ils sont doubles de tissu conjonclif Irf-s-iiiche, lorsqu'ils doivent participer ;\ un mouvement pen étendu, et que, lorsque les déplacements sont considerables, Ie tissu conjonclif est remplacé par unc bourse muqueuse ou par une sórcuse veritable, comme on 1c remarque autour de la plupart dos tendons dos membres et sous l'aponévrose du long vaste du boeuf.
Lorsque les aponévroses forment des revêtements complels a un membre ou a uiie partie du tronc, on les appelle aponévroses d'enveloppe générale; elles sont plus ou moins résistantes, généralement fortes. C'est autour des muscles et des articulations qu'elles acquièrent leur maximum de développement. Cello disposition permei aux organes musculaires de prendre sur ellcs un point d'appui qui favorise la con-traction; la force des articulations en est anssi augmentée. Si elles se décbirenl, dans un effort violent, ce qui est tres-rare, elles laissent échapper les muscles qu'elles enveloppaicnt, cc qui donnc lieu aux hennes musculaires. L'inexlensibilité des aponévroses est la cause des douleurs aiguös qui se remarquent lorsque des inflammations se déve-loppcnt brusquement au-dessous d'elles. 11 n'y a lä qu'un simple phé-nomëne de compression, du ä celle inextensibilité. Si Ton ne se lulle de débrider, eile peul donncr lieu très-rapidement ä la gangrene, et cola d'autant mieux, que les aponévroses resistent très-longlemps iï l'action destructive du pus. L'inexlensibilité des aponévroses n'est ce-pendant pas ä ce point absolue qu'elles ne puissent se distendre lors-qu'elles sont sollicitées par unc force constante et persistante; mais lorsque celle dernière disparail, ellcs mettent égalcmonl Irès-long-lemps ä revenir ;\ leurs dimensions premières.
Quant aux aponévroses d'enveloppe partielle, elles forment unc gaine plus ou moins complete ;\ chaque muscle; elles soul moins fortes aux extrémités des muscles que dans leur partie médiane. On les trouve sur-tout aux membres et autour des muscles qui se rapprochcnl Ie plus de la forme cylindrique ou conique. Indépendamment des aponévroses propres ä chaque muscle, on remarque souvent aussi des aponévroses quientourent les muscles d'une region ou d'une couche musculaire; ellcs sont inlermédiaires entre les aponévroses d'enveloppe partielle el générale.
Les enveloppes ßbremes propres ü certains organes se présenlenl avec
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ANATOMIE GÉNÉRALE CHIRURGICALE.
des differences très-grandes duns leur disposition, leur force, leur struc­ture. La sclérotique el la cornée sont rangées parmi los plus fortes; d'aulres, cdmmorenvcloppedufoie, du rein, sont au contraire extrö-mement minces; ces differences de resistance expliquenl très-bien l'aculte do la douleur ou l'espèce d'étrangloment (ini pouvent survenir dans les inflammations des organes maintonus par une membrane pro­pre très-résistante.
Généralement les enveloppes ßbreuses des organes envoient, do leur face profonde, des cloisons qui pénètrent dans rintérieur et isolent chaque element: de cotte disposition résulte l'adhérence de cos mem­branes aux organes qu'elles enveloppent ou auxquels elles sorvent de liinite.
Au lieu d'etre ólaló en membranes, lo tissu flbreux se ramasse sou­vent en l'orme de cordon plus ou moins arrondi pour constituer dos tendons et des ligaments. Cos organes, les tendons surtout, sont ex-trêmement résistants et tout ä fait inextcnsibles. 11 est arrive souven! que, dans des efforts très-violents, les tendons, au Hou de se déchirer, ont enlevé la portion d'os sur laquelle ils.étaient attaches, hour role, dans l'économie, est loujours passil'. S'ils sont attaches ä des fibres musculaires, ils suivent tons les mouvements de colles-ci et los trans-mettent üdèlement aux os; réunissant des pieces ossenses, ils limitenl les mouvements et assurent la coaptation. Suivant la position des rayons osseux, ils sont plus ou moins tondus, inais sans que l'élasti-citéjouolo moindre rölc dans leurs mouvements. C'estautóur des ten­dons, et quelquefois dos ligaments, qui doivont exócnter des mouve­ments considerables, quo Ton rencontre les coulisses lihreuses.
On pout aussi ranger dans cettc categorie d'organes les fibro-carti-tages, quoique ceux-ci présentent nn ólóment anatomique de plus: la cellule cartilagineuse. Ils so rencontrent entre les surfaces osscuses de certaines articulations : entre chaque vertèbre, h l'exception dos deux premières cervicales, dans l'articulation fémoro-tihiale et temporo-maxillairc. Les tendons peuvent aussi devcnir flbro-cartllagineux, tol est celui du biceps au niveau de la coulisse ä laquelle il donne son nom. Souvent on observe des lissus de cettc nature aux points oü les tendons s'insèrent sur les os, ainsi que dans certaines gaines tendineuses.
11 outre dans la structure du tissu flbreux les mèmes elements que dans Ie tissu conjonclil'proprement dit; mais les (ihres élastiques y deviennent linos et rares, ou même ne s'y rencontrent pas. L'arrange-ment diffère également : il n'est pas Ie même dans les aponévroses et les organes funiformes. En general, dans les tissus librcux, les fais-ceaux do fibres conjonctivos affectent une disposition rectiligne; ils sont paralleles. Dans les aponévroses, ils s'étalent en lamos suporpo-secs, quo l'on met assez facilement en evidence; muis la direction des fibres est presque loujours différente pour plusieurs plans, souvent
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TISSÜ FinnEUX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 2.quot;i
inissi ccs faiscoaux s'entrecroisént, comme les Ills (rune ótoffe lisséo, el l'aponévrose acquiert alors une resistance extraordinaire.
Dans les tendons et les ligaments, tonics les filn-es sont paralleles; elles se rangent cu l'aisceaux plus ou tnoins volunaineux, réunis par des travóes de lissu conjonctif lilcbc, renfermant des cellules et de fines (ihres élastiques. 11 est ä remarquer que c'cst dans ccs travces que siégent les races vaisseaux des organes tendincnx ou ligamcntoux. Les laisceanx conjonctifs sont entrecrolsés et mêlés do cellules cartilagi-ncuses dans los Qbro-cartilages.
Quelle que soit la forme du lissu lihreux, on n'y rencontre que Ircs-peu de vaisseaux; la cornée memo n'cn possède jamais ä l'état sain. Le réseau capillaire du tissu llbrcnx estpauvre; il présente des maillestrès-écartées, polygonales ou arrondies. liest ä remarquer que jamais les vaisseaux nc pcnètrent au milieu des Fibres, ils chcminenl toujours entre les faisceaux, Lorsqu'un vaisseau doit traverser une aponcvrose pour so rendre ä d'aulres tissus, on voitles fibres s'écarler el former une solution de continuité arrondie ou losangique, remplio d'nn tissu conjonctif lache, qui prévient les compressions.
On avail cru pendant longtemps que les tissus flbreux nc possédaionl pas de nerfs, maislos recherches de M. Sappey out prouvéqu'on ren­contre des nerfs dans ccs tissus : ils sont pen nombreux ü la vcritc. Mais s'cnsuil-il que les organes flbreux soient sensibles? Si l'on s'en tenalt aux données physiologiques q'ui découlent de cette découvertc, on pourrait al'firnier leur scnsibililé, et cependant, lorsqu'on pince, qu'on tiraille une aponévrose, uu tendon, on n'observe pas le moindre signe de douleur si l'organe est absolumenl sain; co n'est lt;pie dans les cas patliologiques, lorsque le tendon est enflammé, quo l'on peul constater de la douleur, et encore celle-ci fait-elle souvent dól'aut. Par centre, danscertainesmaladies arliculaires danslesquelles les ligaments sont fortemonl ciillannncs, comme dans les hydarlhroscs aignös, on ob­serve toujours des douleurs extrcincmenl vives; on dirait quo ces mala­dies onl la propriété d'exagérer la scnsibililé très-restreinte lt;ics tissus flbreux.
talons, en lorminant, ce qui a rapport au lissu flbreux, la propriété de retraction lente que l'on observe surloul dans les tendons des membres, niais qui peul s'exercer aussi sur les ligaments, sous l'in-lluencc de causes qui sont reslces inconnues jusqu'ä cc jour. laquo; Ces causes, dit M. II. Jioulcy, soul do deux oedres; les unes agissenl direc-tcment sur les tendons et déterminent dans leur tissu des alterations plus ou moins profondes, qui onl pour consequence, par la douleur qui les accompagne, de faire déverser sur les rayons osseux une plus grande somme de prossions, — Iels sont, en general, les efforts éncr-giques el souvent répétés de la locomotion ; — les autres exercent leur influence en dehors des tendons (périostoses phalangiehnes, bleimes, maladio naviculaire), el quelquefois mèrae en dehors de la region du
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26nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE GENERALE CIIIUUltGICALK.
piod, mais olles aboutissent en definitive, au memo résultat; Ie défaut d'appui sur les parties posterienros du membre, et, par cc fait, la mise eu jeu de la rétractilité tendineuse (1). raquo; On remédié h la bouleture produite par la retraction des tendons fléchisseurs des phalanges, par Ia ténotomie plantaire, mais ce moyen est rarement ef'licace, car il arrive forcément que Ie lissu modulaire, forme entre les deux bouts du leiulon coupé, les ramene bienLut en contact on vertu de la force de retraction immuable qu'il possède lui-même au plus haut degré.
CHAPITRE lil
DU SYSTEME SÉREUX
Le sj'stèmc sércux comprend des cavités très-dilfércutes sous Ie rap­port do la forme, do l'étendue, dos organcs qu'elles rcuferment et do la position qu'elles occupent, mais qui présontent toutes cetto parti-cularité done communiquer jamais avec rextérieur, — le péritoine ce-pendant fait exception; — nous n'ajouterons pas, comme Velpeau, ni avec le système vasculaire, les rechcrclios de Recklinghausen ayant démontré, ainsi que nous l'établirons plus loin, la communication de certaines séreuses avec le système lymphatique.
L'étude des séreuses doit venir iinmédialeinenl après celle du tissu conjonctil', car olies prcsenlent uuo structure dans laquellc il n'entro, ä pari les epitheliums, que les elements du tissu conjonctil' mem-braneux.
Depuis Ia simple bourse sérouse jusqu'aux grandes séreuses des ca­vités splanclmiques, nous trouvons place pour un grand nombre d'intoi'médiaii-cs. 11 est ccpendant possible de réunir los diverses sé­reuses que l'on rencontre dans toutes les parties du corps on quatre groupes qui seront, en procédant du simple au compliqué : 1deg; les cavités du tissu conjonctif on bourses séreuses; 2deg; les symviales lendinemes; 3deg; les synoviales articulaires ; -4deg; les grandes séreuses splanchniques.
1deg; lluurscs Bérengea. — Ges cavités sont presquo toujours acciden-telles, aussi leur siége est-il loin d'etre fixe ; il varie suivant lo service auquel on soumet l'animal, Ia forme des harnais qu'il porto habituel-loment et memo los habitudes qui lui sont propres; ellos sont aussi plus nombreuses et plus dcveloppées sur l'animal ägc.
Quoiqu'elles puissent se développer dans les parties profondes, olies se montrent généralement au-dessous de la peau, dans les points oü
(I) Nouveau didionnaire de méclecme et de chirurgie vétérinaire, par MM. 11. lioulcy et Reynal, T. Il, article Bouleture, p. ö8G.
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DU SYSTEME SÉREUX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 27
relle-ci glisse sur des organcs résislanls comme les os on les ligaments. On en rencontre Irès-souvenl ïi la nuque, au garrot, quelquefois sur le dos, i\ la pointe du sacrum, aux angles des handles; dans les membres antcrienrs, elles se montrcnt sur 1'épine acromienne, an sommet de l'olécrftne, ä la face antérieure du genou et du boulet; les membres postérieurs en offrent quelquefois au niveau des trochanters, au sommet dn calcanéum, oü elles constituent une variété des tumeurs molles de cetlc region que l'on connaitsous le nom de capelet. Enfin le frolle-mentdn collieren determine ä rencolnre, ä la pointe de l'épaule, etc. Comme on le voit, elles peuvent se développer dans presque tontes les parlies du corps oü s'exercent des frottements. Les chameaux, qui out l'habitude de s'agenouiller au moment oü on va les charger de lours fardeaux, en possèdent toujours sur les genoux. Chez l'hommc également, on en rencontre qui tiennent ü la profession de l'individu, par exemple, elles siégent sur l'épaule ou au sommet de la première verlèbre dorsale chez les porlel'aix, qui portent souvent de lourds fardeaux sur le cou, aux genoux chez les parqueteurs.
L'élude du déreloppement de ces cavités rend compte tres-exac-tementde leur structure. Elles sontformées aux dépens des aréolesdu tissu conjonctif, aréoles qui se sont agrandies sous l'influence de pres-sions répétées et se soul réunies aux aréoles voisines par dechirure du tissu conjonctif qui formait leurs parois. On trouve presque toujours, dans la cavité, des brides plus ou moins completes, qui unissent encore les parois et qui ne sont autre chosc que des vestiges des cloisons qui séparaient autrefois les aréoles, aux dépens desquelles la bourse séreusc s'esl formée.
G'est en raison de ce mode de formation qu'on ne rencontre rien de spécial dans la structure des parois de la bourse séreuse. Elles adherent très-intimemcnt au tissu conjonctif voisin et se conlinnenl avcc lui sans ligne de demarcation; aussi ne peuvent-elless'énucléer. Quant a l'épaisseur do ces parois, eile varie considérablement, en Laison de l'ancienneté, de la force et de la frequence des pressions qui Tont determinée. Nous avons souvent rencontre, chez de vieux sujels de dissection, des bourses séreuses du garrot et du calcanéum présentant des parois dont l'épaisseur dépassait io millimetres.
Il arrive souvent que l'intérieur ac renferme pas ou ne renferme que très-pcu de liquide, et dans cc dernier cas, co liquide est légèrement coloré en jaune; mais il peul aussi se développer en quantité plus considerable ; il prend gcncralemenl alors une leinte plus foncée, rouge ou brune. Le liquide des bourses séreuses renferme, soit des llocons albumineux, soit des debris d'aponévroses.
Disons encore que ces bourses peuvent s'enllammer. Dans ces cas,le liquide qu'elles contiennent dcvicntplns abondant, souvent purulent; 1'inllaininalion peul alors gagner leurs parois qui s'épaississent et s'in-ültrent. Certaines formes de capelet et l'éponge n'onl pas d'aulre
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2Snbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE GÉNÉRALE GHIRÜBGICALE.
cause. On sail combien ces affections sont alors rebclles aux ti'ailo-aicnls. Les inoyens Ihérapeutiques sont presque toujours impuissants, si on nc parvientä supprimer los causes qni leur out donné naissance. 2deg; SjrnoTiales tendlneuseat — Ainsi que l'indique leur uoin, les syuo-vialcs tendineuses se dévoloppent sur Ie trajot des tendons, dont ollos serveut ä 1'acililer Ie glissement; on les rencontre toujours dans les points oü les mouvements des cordes tendineuses oü'rent une cerlaiue étendue. Leur composition est déj;\ mieux délinie que cellc des bourses séreuses. On trouve, en eilet, qu'elles sont composées d'une membrane mince, qui les isole du tissu conjonctif environnantet qui en forme la couche externe. Oette première couche est doublée en dedans d'un revètemenl epithelial simple, forme de cellules larges et extrèmenienl minoes, qui s'engrènent au nioyen de largos denlelures, on jjlutót de contours sinueux. Ces cellules posscdent im noyau volumincux ; olios sedémontront très-bien au inoyon de 1'iraprégnationpar Ie nitrate d'ar-gent. On a beaucoup discuté sur la question de savoirsi la membrane so rcplio autour du tendon do faQon iï constituer une sorlo de manclion, dans lequel passerait ce dernier. On no trouve nulle part autour du tendon la membrane dont Biobat avait aignalé 1'existence. Nous croyons done qu'il faut considérer les synoviales tendineuses comme de simples sacs arrötes, ä ebaeune de leurs extrémites, au point oil elles touchent l'organe dont elles facilitent le glissement.
Loi'squc los synoviales tendineuses siégent sur un os, un cartilage OU un ligament très-l'ort, il n'est pas possible non plus de dcniontrer rexistence de la membrane sur ces organes, mais on y retrouve tou­jours la couche épithéliale.
Les synoviales tendineuses affectent diverses formes. Elles pouvont tapisser uno sorte de lube dans lequel passe 1c tendon, et l'entourer par conséquent do tous cotcs, comme cola se remarque dans la grande majorité des muscles des membres, notamment autour du geium el du jarret; la synoviale est dite alors laquo;alt;/ma/e ou engainante, souvent aussi uno soule face du tendon ost pourvue do synoviale, comme cola se voit dans la coulisse bicipitale, pourle tendon du coraco-radial, au trochanter pour celui du grand fessier, etc.; dans cc cas on l'appelle vésiculaire,
(quot;e n'est ([iic dans des cas très-rares que les synoviales tendineuses présenteut des brides aponévrotiques a leur intérieur; (dies soul babi-tuellement parlaitement lisses et polies, et la synovie que l'on trouve dans leur intérieur est toujours en petite quantité.Mais sous I'intluence depressions ou de coups, ce liquide peutaugmenter en quantité, deveuir séreux, sanguinolent ou séro-pumlent, suivantle degre de rinllamma-tion. On y rencontre souvent alors des floconsalbumineux. L'inllamma-tion des gaines tendineuses est chose extrémement frequente chez les animaux; (die cause souvent, au début, desdouleurs intolérables. Dans beaucoup d'autres cas, le développement esl chronique et 1c liquide ne
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DU SYSTEME 8ÉREÜX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;29
se fait remarquer fine par la tumefaction de la partie correspondant ;i la synoviale malade.
It. SynoTlalea artieniuircs. — On les appelle aussi capsules synoviales arficulaires, nous préférons cette dernière denomination, car eile a I'a-vantage d'indiquer quo ccs synoviales nc forment pas des sacs clos, mais bien des Lubes courts et largos, sortes de manchons qui réunissent les us enlrc eux en se fixant par leurs exlrcmilcs ouvortes sur lo pourlonr des surfaces articulaires en contact. Partout ou les synoviales articu-laires soul ä nu, on peut voir qu'elles sont extrömementminces; mais, dans la pluparl des cas, olles tapissent des ligaments ou bien sont re-couvertes de capsules fifaeuses, lorsque autourde i'articulation il ne se li'ouve pas des parties molles en épaisseur süffisante pour les protéger.
Beaucoup d'auteurs admettent encore aujourd'hui que la couche cpillicliale de la synoviale articulaire so prolonge h la surface des car­tilages d'encroülcmenl. Bichat faisail passer la couche llbreuse ä la surface meine du cartilage. Gerdy ailinellail que cette membrane exisle entre le cartilage el I'os. Ce qui donnait mi semblant de raison il ces auteurs, e'est que souvent il est possible de démonlier une sorte d'irradiation de la synoviale jusqu'a une certaine distance du bord du cartilage, mais jamais on n'a pu la voir se prolonger sur toute la sur­face articulaire. On compremlrait mal d'ailleurs l'existence de mem­branes très-vasculaires et sensibles, comme le sont les synoviales articulaires, entre des surfaces qui doivent supporter des pressions sou­vent considerables et qui reQoivent conslaminent des chocs.
Non-seulemcnt la membrane llbreuse s'arrête sur le bord du carti­lage, mais l'épithélium lui-mèrne ne se prolonge point sur la surface articulaire. L'examen du cartilage d'encroütement, fait immédiatement après la mort ou même sur des pieces prises sur un animal vivant — cette precaution est très-utile, car rien ne s'altère plus rapidement que les epitheliums des séreuses — ne nous a pas permis de constater l'exis­tence des cellules de cette couche, soit par Timprégnation au nitrate d'argent, soit en raclant le cartilage ; l'examen comparatif de la mem­brane synoviale de la même articulation nous montrait toujours, au contraire,- les cellules propres ü ces séreuses.
(raquo;u rencontre dans les synoviales articulaires des prolongements particuliers, plus ou moins développés, flottants et rentlés a leur extré-mité libre, de couleur jaumUre ou rosce, qu'on appelait autrefois glandes de llavers; ce nom de glande leur avail, clé donnó parce qu'on les croyait destines ä sécréter la synovie. Un examen plus attentil' de ces productions fait voir qu'elles n'ont rien de ce qui caractórise les glandes, ce sont tout simplement des amas de cellules adipeusea en-tourés de réseaux vaseulaires. On les appelle aujourd'hui du nom de /i #9632;laquo; ngek sy no via lus.
La cavité des capsules articulaires recèle toujours une certaine quantité d'un liquide jaunfttre, Qlant, désigné sous le nom, de synovie.
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30nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE GÉNÉRALE CHIRURÖICALE.
liquide donl la composition se rapproche beaucoup de celle du mucus, cl qui a pour usage de lulmlicr les surfaces articulalres en contact.
4. Bes t;ruiiillt;'N gérruses OU reu sen #9632;plaiiclmiiiuos. — CellCS-('i
constituent 1c degre Ie plus élevé des sérouses. Comme les sercuses ar-UcuUiircs d'ailleurs, cllcs sont constantes et se rencontrent toujours de la möme maniere chez tons les sujels. Les sercuses sphinchniques sont peu nombreuses, ellcs formeul les plcvres el 1c péricarde dans la ciivilé Ihoraciqne, Ie pcriloine dans I'abdomen; on peul aussi y ralla-cher Farachnoïde, qui remplil, dans les cavilés cérébrales cl rachi-diennes, Ie róle du pcriloine el des plèvres dans les cavilés qu'elles la-pissent.
G'csl i\ ces grandes cavilés qu'il,esl possible d'appliquer la definition qu'ondonnait autrefoisdes sercuses; ellcs ferment, en effet, des sacs clos de loules paris; il n'y a qu'une seule exception h cclle regie, c'csl celle du périloinc intorrompu au niveau du pavilion de la trompe ute­rine cl communiquanl de celle facon avec la muqueuse génilo-urinairc. G'csl aussi sur la face postérieure du diaphragme que Recklinghausen, el lous les histologistes après lui, onl rencontre les bouches absor-bantes des vaisseaux lymphatiques sous forme de cellules rangées au­teur d'une ouverture rappelantles slomales dos planles elparlcsquclics pouvaicnl s'échapper les injections que Ton poussait dans Ie syslcmc lymphatique.
Mais s'il esl vrai de dire que les grandes sercuses splanchniques soul continues avec elles-mêmes, il nenous semble pas que l'on puisse dé-montrer partout les deux couches qui constituent leurs parois, pas plus qu'on ne peul Irouvcr deux i'euillels appliqués Tun sur l'autre dans certaines parlies flottantes du périloinc, Iels que 1c mésenlèrc ou l'épi-ploon.
Ces sercuses ne se préseutenl véritablement ä l'élal complet que dans leurs feuillets pariélaux, ou il esl l'acilc de démontrer une couche externe formée de lissu conjonctif serre et lapissée par une couche épilhélialc; inais lorsque ces deux feuillets s'appliquent Fun contre l'autre, ils se confondent, el l'analyse microscopique ne peul les sé-parcr; ils ne deviennent véritablement distincts qu'on approchantdes organes. Souvent aussi, h la surface de cenx-ci, Iefeuilletmembraneux disparail et on ne peut démontrer que la couche cpithéliale. Le grand epiploon, entre aulres, eslf ormé d'un seul feuillet préscntanl deux revê-tements épithéliaux, qui se confondent au niveau des ouvertures donl cel organe est crihlé; nous en dirons autant du médiaslin du chcval.
Quol qu'il en soit de la structure des grandes cavilés sercuses, leur sur­face interne esl conslaniment appliquéc conlre ellc-möme, on ne ren­contre dans leur cavité qu'une très-petilc quantilé de liquide destine a facililer leurs mouvemenls, mais jamais, Ji l'élat normal, on n'y trouve de gaz.
Nous avons déja dit qu'au-dcssous du feuillet parietal dos sercuses,
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DU SYSTEME 8ÉREÜX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; :)l
on trouve unc couche de lissu conjonctif lache, analogue au üssu sous-cutané, que nousavons dejä nomrné tissu conjonctif sous-séreux; il per­met aux membranes séreuses des déplacements plus ou moins conside­rables suivant son abondance et sa laxUé.
Propriétés générales des tisstts séretcx, — Nous avons sufflsamment ex­posé la structure des bourses séreuses pour n'avoir pas h y revenir; nous serons brefs aussi sur Ia composition des autres séreuses. On rencontre, dans la structure de ces membranes, deux couches : l'une externe forméc de faisceaux de tissu conjonctif, dont la densité varie; ils sont beaucoup plus serres, par exemple, dans Ie péricardc et les membranes synovlales que dans Ie mésentère. Toujours aussi on ren­contre un réseau de fibres élastiques qui doublent en dehors les fais­ceaux conjonctifs. EUcs sont plus abondantes dans les membranes qui subissent de grands changemenls, comme Ie péricarde, l'endocarde et Ie péritoine, que dans les synoviales qui sont ä peu prés fixes. G'est dans cettc couchc externe que se ramilient les vaisseaux sanguins, les-quels sontdisposés en réseaux ;\ larges mailles dans les grandes séreuses. Leur nombre est beaucoup plus considerable dans les synoviales, et surtoutdans les prolongements que nous avons appelés franges. M. Sap-pcy n'apu démontrer aucun vaisseau lymphatlque dans les séreuses.
La couche interne, épithéliale, estformée de cellules larges et oxtré-mement minces, dont les bords sont découpés en dentelures bien visi-bles,surtoutlorsqu'üiilesa colorcesparle nitrate dargent; elles se dé-tachentavec la plus grande facilité après la mort. Ces cellules manquent dans les bourses séreuses sous-cutanées, ou du moins ne s'y montrent que très-accidenlellement. Nous avons indiqué les particularités de siégc qu'elles présentent sur les autres séreuses en les étudiant séparé-ment; nous n'y reviendrons pas.
L'élasticité des membranes séreuses varie dans une mesure assez considerate suivant leurs usages, leur nature et Ie modo de distension qui mei en jeu cetle élasticilé. Si la distension se fait petit i\ petit, comme dans les synovites, hydrocèles ou ascites chroniques, eile peut étreconsiderable; maisalors, la cause une fois disparue, les membranes mettent un temps assez long pour revenir i\ leur élat primitif, lorsque la cause qui les a distentlues a cessé d'agir. A Télat normal, la plèvrc subit des allongoments et des raccourcissements alternatifs pendant l'inspiration et l'expiration. Il en est de mème pour l'endocarde et Ie péricardc lors des contractions du cceur.
Lorsque les séreuses sont distendnes au delä d'une certaine mesure et dans un espace de temps rclativement court, il en résulte dos dou-leurs considerables, comme cela se voit dans l'ascite ou rarlbrite ai-guës, quoique dans ces cas il faille faire aussi la part de l'inflamma-lion ; il peut arriver que la distension soit portee au delä de la limite d'élasticlté de la membrane et que celle-ci se rompe en un ou plusicurs points.
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32nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE GÉNÉRALE CHIRUR6ICALE.
Les déplacotnonts pathologiques des séreusessonl frequents else pro-duisentdans plusieurs cas, duns hi hemio intestinale par exempli'. L'ólasticité de la membrane joue ici un certain role; mais il faut, dans les grands déplacements, altribuer une largo pari i\ la laxilé du tissn eonjonctif sous-séreux, et Ie sac herniaire n'esi pas soulcmcnl prodnit. par la portion séreuse situéc en face au point oü existo rouverture, mais par les parties voisines qui out été attirées de proche en proche. Dans cos accidents, la sortie du péritoineprecede cclle de 1'intestin, et cela d'autant pins facilement que raccidont siege dans une portion plus déclive do laparoi abdominale, lapression interne étant d'autant plus forte qu'on so rapproche davantage dos regions inférieures.
Le phénomène oppose il la distension, la retraction, so produit égalc-ment avec une grande facilitó dans la membrane séreuse. On lo remar-que surtout très-bien dans certaines synoviales, Lorsque des synoviales tendineuses ne remplissent plusieurs fonctions, par immobilisation du tendon dont elles servaient !\ faciliter le glissement, ainsi qu'on lo voit dans les ankyloses vraios on lausses dos extrémités dos membres, dies s'atrophient ol peuvent mêmc h la longue disparaitro entièrement ; on observe, dans la niarche de cette atrophie.' que la synovio cessc d'etre sécrétée, iiuo bientót l'épithélium se ternit, puls disparatt par plaques; de lisse qu'elle élait, la surface de la séreuse devient rugueuse; eile bourgeonne légèrement; scs parois en contact Dnissent par adherer en plusieurs points el bientöt du lissu conjonctif plus on moins épaissi a remplacé la gaine lendineuse. 11 so passe des phénomènes analogues dans les synoviales des articulations immobilisées par ces développe-ments souvent enormes d'exostoses stalactiformes du genou ou du jarret. Nolons cependant ([ue la disparition des capsules articulaires est beaucoup plus longue ä s'etfectucr que celle des synoviales tendi­neuses, et quo les ankyloses \ rales sont relalivemenl rares.
(llicz tons les animaux äl'etat sain, on rencontre, avons-nous dojä dit, une certaine quantité de liquide dans la cavilé péritonéale. Chez los chevaux, cetto quanlité est heaucoup plus considerable que chez les aulres animaux, ä tel point que, si l'on n'ótait prevenu, on pourrait prendre ce liquide pour un produit pathologique. 11 existe ä tons les i\ges. Chez les jeunes cl les adultes, on en trouve d'un ii deux litres; mais la quantité est bien plus grande dans la vieillesse, sans cependant presenter des caractères différents do ccux qui se voienl h l'Agc aduiie. Le liquide peritoneal normal du cheval diffère essentiellement de celui qui résulte d'une inflammation, en co que ce dernier n'est autre chose que la sérosité du sang en nature et qn'il peut, pas conséquent, se coa-guler, tandis que le premier nc se coagnle jamais et nc presente qu'unc très-petito quantité de matières fibrino-plasliques.
Lorsque rinflammation a aracné la secretion d'une certaine quantité de lympho plastiquo, cette lymphe s'organise assez fréquemment et forme des brides (jni ünissent par se vasculariser et prendre tousles ca-
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DU SYSTEME SEREUX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; :!:;
ractèros do la sórousc ; rinflaramation so propage avoc la jjIus grandel'a-cilitéaux parties voisines saines; alors un travail semblablo s'efl'octuo, les brides so soudent entre cllcs cl il en résulto dos adhéronces quelquefois nombreuses otasscz étendues pour gênerles mouvoments dos organes. Ces adhérences soul fróquentes dans los portions fixes des viscères intostinaux comme lo l'oio, la rato ou 1'estornac, rares, au contraire, sur linleslin gróle, et cola se concoil alsémenl, carlo mode d'organi-sation do l'adhérence demande que los parties, pour so souder, deraeu-rent cu contact pendant un temps assez long, co qui nc peut s'obtenir avcc un organe aussi mobile ([ue rintostin grêle, qui change constam-iiienl les rapports de ses différentes parlies.
Citons, enfin, en terminant ces quelques considerations générales sur les séreuses, la presence assez frequente sur l'épiploon de masses arrondios, pédiculées, ou quelquefois absolument libres, donl 1c volume varie depuis celui d'un pois jusqu'ä celui d'un ceufde poule. Ges tu-meurs ont élé étudiées par Arloing (1), olies sent formces par du san^ épanché dont la fibrine a suhi un commencement d'organisation. Les corps étrangers du péritoine scjiil très-souvent infillrés do sels cal-caires.
#9632;gt;i'gt;('iii|)igt;iiult;gt;iit illaquo;raquo; Bérouses. — L'étude de la formation des mem­branes séreuses esi un des points les plus importants de leur histoire. Nous avons déja dil comment so formentles bourses séreuses acciden-telles, nous n'y roviondrons pas. Saus présenter un mode de formation absolument identique, les grandes séreuses ont cependant quelques points do leur genese qui los rapprochent de cello des premières.
Étudiées chez l'embryon, los cavités séreuses ne preëxistent pas aux organes qu'clles renferment, on les voit, au contraire, so former posté-rienrement ä cos organes et auteur d'eux, il osl memo fort probable que c'est h leur fVollement ou h leur (féplacemeut incessant qu'elles doi-vent leur existence. Sous l'influence de ces frottements, Ie tissu con-jonctif embryonnaire est refoulé et prend l'aspect d'une membrane, qui se recouvrira bientót d'une couche épithéliale. 11 y a done la une ana­logie frappante avec Ie développomcnt dos bourses séreuses sous-cuta-uées.
On peut assister, chez rindividu adulte, a la formation, pour ainsi dire, oxpérimeiitale de certaines séreuses d'un ordre assez élevé. Nous voulons parier dos synovialos formóo:; dans les pseudarthroses : il suffit, en effet, dos mouvements executes par deux fragments osseux l'un sur Fautre pour amener la formation d'une veritable synoviale: dans ces déplacoments osseux, Ie tissu conjonctif voisin est refoulé, quelques aréoles sent déchirées,et i\vn résulto une sorte do cavité qui se regularise et dont les parois s'épaississent par addition de lymphe épanchée au niveau de la solution de continuité.
(1) Arloing, Jourml de mélccine vétérinaire de Lyon. Annéo 18ÜS.
I'licii et Toussaint. Chirurgieraquo;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; , .'ï
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3inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE GÉNÉRALE C1I1RUHGICALE.
Lorsquo les gaines tendineuses se sont oblitérées par un repos pro-longédes muscles auxquels elles sont adjointes, ellcs se reconstituenl par un modo absolument identique si l'organe immobilise vient h recouvrer ses fonctions. Disons encore que, dans lecas oïi unesercuse esl 1c siege d'un épanchement chronique considerable, l'injoction iodée, si fortoment préconisée dans ces derniers temps, n'a pour but que de produire une inflammation adhesive, laquelle supprimera, mo-mentanément, la synoviale, mais ne l'empêchera pas de se reproduire peu de temps après par un mécanisme semblable h celui qui lui a (lonné naissance nne première fois.
CHAPITRE IV
DU SYSTEME QSSEUX
Le Systeme osseux esl compose de pieces solides, rcsislanles, les as, rcunis entre eux par des ligaments qui, tout en leur perraettant de changer les rapports de leurs axes, les maiuüennent cependant en con­tact, lis l'orment un tout continu qui esl comme la charpente sur la­quelle 1c corps se trouve modele et que Ton désigne sous le nom de sqiwtclte.
Malgré leur continuité, les pieces du squelette nc sont cependant jamais, i\ 1'état sain, en contact immédiat les unes avcc les autres, car on trouve toujours une ou plusieurs couches carlilagineuses inlcrpo-sées entre les surfaces articulaires par lesquolles les os se meltent en rapport. Ajoulons enfin, f[He quelques os se Irouvent comme égarés dans certains organes, cl ne se rattachent nullementaux autres par des ligaments. Nous voulons parier des os du coeurdu Ixeul', de l'os pénien et de l'hyoïde des carnassiers.
Les formes des os sont extrómement variables, mais on iieul les rapporter cependant ä trois types principaux: les os sont plats, longs on courts.
Les os plats dppartiennent au tronc cl aux oxtrémités supérieures des membres. Étudiés dans le tronc, ils concourent h former ou torment seuls les paroisdes cavilés. Comme on le voil par les diflercnles pieces du eräne et do la cage thoracique, les os du bassin, tout en apparte-nant anatomiquementaux membres postérieurs, doivent, au pointde vue chirurgical, 6trc envisages cqmme des os du Ironc. Dans lous les cas, ils rentrent dans la categorie des os plats formant les parois d'une cavilé. Les pieces osseuses quiservent h entourcr une cavilé sont très-intimement unies entre ellcs comme on le voil pour le eräne et le bas­sin. Leurs mouvements sont obscurset souvent mils : lorsqu'ils cxisteul
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DU SYSTEME OSSEUX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;3S
ils sont toujours Irös-liiiiitós ainsi quo lo thorax nous lo moatre. II rosnllu de coLtc fixilé (nie cos os n'ont pas a craindro dos dóplacements bien considerables dansles cas do, fracture; les muscles qui leur sont destines, élant toujours faibles et courts, souvent rudimentaires, ne peuvent dans leurs contractions ontralner les fragments ä une dis­tance même assez minime. Muis si les os dutronc fractures sont h l'abri des grands déplacements, ils présontent d'autres dangers qui tiennent h la proximité des organes importants qu'ils entoureutetpro-tégent, et qu'ils peuvent léser dans des déplacements möme bornés.
Les luxations des os plats enlourant des cavités sont très-difüciles, extrêmciuent rares et sont presque toujours mortelles.
Les os lonys se reucontrent aux membres ; ils soul durs et résistants; ils out a remplir Ie rule de colonnes de soutien de l'édiflce animal; aussi sont-ils organises de faQon i\ donner ie plus de force possible sous nu poids domic de raatière. Un os long se divisc enpartie moyenne on corps ou diaphyse, el en extrémités ou épiphyses. Les extrémités sont toujours renflées ; c'est par leur intermediaire que les os s'articulent. Lc volume plus grand des extrémités et la largeur des surfaces articu-laires qui en résulte, augmententle degré de force et de resistance des articulations en multipliant les points de contact, cc qui diminue d'au-tant la pression que chacun des points a a supporter. 11 arrive assez souvent que l'os long est, tordu sur lui-móme, et cettc parlicularité rend compte do la forme de certaines fractures longitudinales. Souvent aussi les os longs sont incurves, mais, dans cc cas, leur direction est plus on moins oblique, et, par conséquent, la colonne est hrisée; cette disposition permet la transmission de chocs considerables, qui se dé-composent en arrivant dans ces brisures, et sont ainsi moins aptes a produire des fractures. L'obliquité des rayons osscux est cgalcment necessaire dans la translation du corps; olie permet ;i l'animal d'enta-mer Ie terrain. Partout oü les os alfectent la direction perpendiculaire, ils sont rcctilignes; ils formant alors une vraie colonne, qui transmet intégralement toutcs les pressions; cc qui serait dcfavorable dans les al­lures rapides, si, au moment oü lc membre arrive sur lo sol, la colonne n'était brisée; mais pendant Ie repos, los os qui Ia constituent peuvent se maintonir dans leur position, par l'offet d'une trcs-lcgèrc contraction musculaire, leurs articulations ayant pen do tendance ;i se llcchir; on peul on conclurc qu'ils sontsurtout disposes pour la station. On nc ren­contre d'aiileurs plusieurs rayons osseux perpendiculaires qu'au mem­bre antcrieur, qui supportc la plus grande partie du corps, et chez les grands animaux herbivores.
On Irouvc les os courts dans toutcs les regions oü doit se rencontrer une grande soliditc, au carpe, au tarse, aux extrémités dos membres, ä la colonne vertebrale. Ges os sont réunis entre oux par des liens puis-sants, co qui rend leurs luxations extremement rares. A la colonne vertebrale, olies ólaient presque incoinuics. Mais il faut dire que, dans
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ANATOMIE GÉNÉRALE CHIRURGIGALE.
cette region, los articulations soul formées pur des amphiarthroses dont la resistance osl très-grande. M. Goubaux en ;i cependant réimi im certainnombro d'exemples (t).
Les fractures directes dos os courts sont rares également, excopté ä la colonne vertebrale oü on les rencontre assez souvent encore. Les fractures des phalanges, sont presque toujours des fractures indirectes ii molns ([iie la prossion n'ait été süffisante pour les écraser, les broyer en quelque sorte. Lafosse père a cité plusieurs exemples de ces fractures ii ia suile de glissades, sur Ie pavé, surtout au moment oü Fanimal fait l'effort initial de la mise en train.
Structure araquo; tissu osseux. — Le tissu osseux est constitué par une substance fondamentale, creusée d'une multitude de cavités très-pe-liles, appelées cavilca osseuses ou ostéoplastes, el parcourue par des ca-naux ramiüés et anastomoses auxquels on a donné 1c nom de canaux de Ilavers. 11 y a très-peu de temps que la structure des os est connuc, les travaux les plus anciens sur ce sujeL remontent seulement i\ 1836 : c'cstü Gerdyet Miescher quo Ton doit les premiers résullais certains.
Les canaux de Havers soxA plus ou moins Uns, ils peuventêtre vus a la loupe. Leur diametro moyen est d'environ 8 dixièmes de millimetre, lis existent dans la substance compacte et affectent, dans les os longs, unc direction parallele ä Taxe de l'os ; dans les os plats ils se dirigent généraloment dans le sens du plus grand diamètre et sont toujours paralleles ;\ la surface. Dans quelques os du crane on les voit s'irradier autour d'un point central. Les canaux de Havers communiquent entre eux par des branches ou anastomoses Iransversales donl la direction est perpendiculaire ou plus ou moins oblique äcelle des canaux longi-tudinaux. Sur une tranche mème longitudinale on les voit former des mailles allongées dont la forme est le plus souvent rectangulaire. On congoit que sur une coupe transversale on aura la section des canaux et souvent aussi cello des branches transversales qui, suivant qu'olles seront parfaitement porpendiculaires ou obliques, donneront la sensa­tion d'un domi-canal réunissant deux orifices voisins, ou prolongera ccux-ci de faQon äleur donner unc forme elliptique ou ovalaire.
11 est important do connailrc les dispositions de ces canaux, car ils servent a abriter les vaisseaux sanguins qui president i la nutrition du I issu osseux. En vertu de cello fonction, les canaux de Havers s'ouvrenl ä 1'extérieur des os et dans los espaces médullaires de 1'intérieur.
La substance fondamentale des os esl l'orméc do couches successives intimement unies, entourant les canaux de Havers, puis de couches plus étendues qui enveloppcnl, d'uno fagon toujours imparfaite, un système do canaux avoc lours couches rospectivcs el enfin de lamelles paralleles aux surfaces do Tos qui forment un système general d'onve-loppe aux deux aulrcs systèmes. On a voulu voir dafts ces couches gé-
(l) Comptes rendus do la Sociéti centrale de médecine vétérinaire, mars 18quot;,quot;).
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DL' SYSTEME OSSEÜX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;37
nérales unè cause do rexfoliaüon dos os couche par couche; mais il est fort doutouxque, dans ces cas, T'oxlnlialion s'en lienne aux couches su-porficielles d'enveloppe générale. Quant au norabro de couches concen-triques particulières h an canalicule, il vario de (J ä 18 on ^0. Leur épaisseur est différente suivant les os el l'espèce animale.
ix's ostéoplastes caractérisent essentiellement lo lissn osseux, cc sont les souls elements persistants dans beaucoup de cas. La substance fun-damontale peutn'êtro pas très-distincto, et les cananx de Ilavers n'exis-tent, uinsi que nous l'avons déjadit, que dans la substance compacte. Les osLéoplaslcs sont des cavités de forme elliptique dquot;oü partent nn grand nombre de prolongetnents très-flns, ramiftés, appelés canalicules osseux, lesqucls s'anastomosent avec les canalicules dos ostéoplastes voi-sins, ou bien \iennent déboucher :i la surface de Tos et dans les aréoles du tissu spongieux ; les cananx de Havers montrent leurs parois cri-blées de ces pelils oriflees.
D'après Kölliker, Prey, Ranvier et la plupart des auteurs, il existe-rait, a l'intérieur des cavités ossouses, uue cellule ninnie de prolonge­tnents canalicules. Quant ä la disposition générale des ostéoplastes, eile est semblable ä cello des lamelies do substance fundamentale dans lesquelles ils sont creusées; ils ferment comme ellos des systèmes concentriques, c'est-ä-dire que chaque couche possède ses cellules dont 1c grand axe csldirigc dans Ie sens de la couche.
Le rèle physiologique des ostéoplastes est tres-important, car ils sont destines ü transporter les malcrianx nutrilifs dans toutos les parlies de la substance ossousc.
Maintenant que nous connaissons Ia composition anatomique du tissu osseux, il n'cst pas moins important d'étndier les elements chi-raiques qui le constituent. Indépendammenl de reau, dont la (piantilé est variable suivant la nature du tissu et Tilge du sujet, on rencontre dans les os des malières organiques et inorganiques. Les premières se trouvent dans la proportion de 1*0 a io pour L00 el resteul scnlcs lors-qu'on traite los os par l'acide chlorhydrique ou 1'acide azotique éten-dus; paria cuisson cette matière se sépare des sols inorganiques el donne de la gelatine ou collo. Quant aux substances salines, ce sont, pour no citer que les principales : des sulfates, phosphates ou carbo­nates de chaux ou de niagnésie. Le phosphate neutre de chaux en forme la plus grande partie. Les scls resteul seuls lorsqu'on calcine les os en vase dos, et 1c residu, qui conserve la forme de l'os, comme dans l'opération par les acides, devient blanc et se reduit en poudre par la simple pression des doigts, Quant Ji la proportion de sels renfermée dans les os, cllc varic égaleuionL suivant les agos ; olie est heaucoup plus considerable ehcz los animaux vieux que chez ceux qui sont adultes, et a plus fortc raison que chez les jeunes.
La connaissance do la composition chiuiiqnc du tissu osseux a suggéré ä quelques chirurgiens l'idée de dissoudre, au moven d'acides,
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38nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE GENERALE CHIRURGICALE.
Ics scls calcairos d'os necroses pour élimincr plus promptement la pai'lie atteinte dc necrose. Allouel, Dclpech ct Troja auraienl obtenu par cc moyen des résullals satisfaisants. Plusieurs autres chirurgiens, entre autres M. Riebet, ayantvoulu employer ce procédé, ont dü y re-noncer en raison des douleurs quo I'acide produit en atlaquant les bourgeons charnus ct I'os sain, mais surloul en face de son ineffleacité.
Un os frais n'estpas seuletnent compose des clements que nous ve­nons d'étudier jusqu'ä présent; on y trouve encore des parties molles d'uac importance capitale, au point de vue physiologique et palbolo-gique; nous voulons parier du pénoste et dc la moelle,
hepén'oste enveloppe l'os dans toutes les parties qui ne sont pas rc-couvertes par 1c cartilage articulaire. (Test unc membrane trcs-vascu-lairo, blanche on très-légèrement colorée en rose, plus ou moins trans­parente, et lellement adhérente ([lie très-souvent il est impossible dc la séparer de l'os autrementque par la ruginalion. (lette adherence varie d'ailleurs avec les parlies du sciuelcttc; chez lo jeune sujet, cllc est beaucoup moins marquee; aussi conyoit-on facilement dans Ie jeune äge les cpanchements sanguins entre l'os el sa membrane cxléricurc. La cohesion est loujours beaucoup plus grande pres des extrcmilcs ar-ticulaircs ct dans les endroits oü s'atlachent les tendens, les ligaments ou les gaines. Lc périoste estl'agent principal de l'accroissement des os en épaisseur, et il fonetionne cgalemenl comme couche ostéogène chez l'adulte dans les cas pathologiques : nous reviendrons i)lus loin surcettc importante question.
Lc canal mcdullaire, ainsi que les cavilés osscuses de la substance spongieuse des os, est rempli par unc substance mollc presque trans­parente, désignée sous lc nom de moelle des os. Getto substance se pre­sente sous l'aspectyaune dans Ie canal mcdullaire des os longs, oü ellc renferme une très-grande proportion de graissc; 96 pour 100 chez le bccul', d'aprcs Berzélius. La moelle des os longs du cheval est beaucoup moins riebe en graissc; aussi sa couleur est plutót rosée. Dans les arcolcs de la substance spongieuse de l'extrémité des os longs, ou le diploë des os courts ct plats, comme le corps des verlèbrcs, les os du crane, la moelle a un aspect rougeätre; eile diffère de l'autre moelle en ce qu'elle contient surtoul de 1'eau et seulement des traces dc graisse.
Quant ä sa structure hislologiquc, la moelle est composec, indépen-danunent de vaisseaux et de nerfs, d'un liquide spécicd, transparent ou jaunalre, de (/misse libre, de tissu emijonetif, dc cellules adipcuses et enfin dc cellules diles de la moelle. Itobin divisc ccllcs-ci en médullocèles et mijéluplaxes. Les premières sont sphériques, ;\ bords nets, etrenferment toutes un noyau; les secondes, beaucoup plus grandes, sont surtout caraetcrisces par lc nombre dc noyaux qui se rcnconlrcnt dans leur in­térieur cl qui peutètre desixädix, Quelques tunicurs des os seraient produites par une accumulation, en un point donné, dc ces cellules;
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DU SYSTEME OSSEUX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;39
dies prennent, suivant lour nature, lo hom do tumeurs h médullocèlcs laquo;ui tumeurs ;\ myéloplaxes.
Les os possèdent des vaisseaux el dos nerfs, Les artères des os sont plus ou moins volumineuses. Tons les os longs reeoivenL uno artère spéciale, Vartère noumciamp;e, qa\ pénètre ä l'intérieur de Tos jjar lo Irou nourricier et arrive direclemenl jusqu'ä la moelle; l;i eile se divise en deux branches qui s'écartent el se ramiüent dans les lissus de la moelle el dans Tos lui-même. Les trous extérieurs des extrémités cpi-physaires dos os longs donnent aussi passage ä des vaisseaux qui se ramifienl dans la substance spongieuse, etconséquemment vers les di­visions de Tariere nourricière. Enfin on constate, lorsqu'on arrache Ie périoste d'un os, qu'il est surtout attaché ;quot;i la substance osseuse par des prolongements vasculaires qui pénètrent dans la substance compacte par los ouvertures extérieures des canaux de Havers. Nous voyons, par colte description, que dans les os plats et courts les vaisseaux sont do deux ordres soulomcnt : ccux qui pénètrent dans lo tissu spongieux el coux qui arrivent par Ie périoste; que dans les os longs s'ajoute nn nou­veau vaisseau, plus important par son volume que les autres, c'cst l'artère nourricière. Mais co qui est romarquablo surtout, c'esl la dis-posilion de cette artère, qui se distribue particulièrement ä la moelle el aux couches osseuses qui l'avoisinent : il résulte de collo distribution que les couches intérieures sont les parlies de l'os dans lesquellos 1c mouvement vital est lo plus considerable.
On Irouvc loujours uno veine d'un certain calibre qui accompagne l'artère nourricière; d'autres sortent de Tos prés des extrémités articu-laires, et on en voit qui partent de la diaphyse cl qui possèdent ä leur origine des extrémitésrenflées en forme do sinus.
Tous les vaisseaux des os communiquont entre oux, de tolle sorto que Ie syslèmo vasculaire d'un os l'ormc un tont continu que Bichat avail déjii distingue dans un cas forluil: en injectant un sujet dont Tar­iere nourricière du tibia était oblitérco, il pul néanmoins remplir avec la matière ä injection tout Ie syslèmo vasculaire de Tos,
Les lymphatiqties des os sont très-problématiques aujourd'hui encore, malgré les recherches des hislologistos modernes.
Los nerfs existent dans tons les os; dans les os longs, ils pénètrent par los trous nourriciors avec les vaisseaux et se divisent comme eux; de plus les os longs possèdent aussi des nerfs qui pénètrent par les extré­mités, enfin, il en arrive d'autres par la substance compacte, qui vien-nent du périoste. Les vertèbrcs, parmi les os courts, sont particulièro-mont riches en nerfs. Les nerfs des os viennentdes cordons nerveux qui sonla proximité; mais cependant il paraltraitquelo grand sympathique fournit aussi son contingent : on a vu, sous co rapport, un petit gan­glion dans lo Irou nourricier du lemur du cbeval,
Lo périoste possèdo aussi des nerfs; mais la plupart do coux-ci sont
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40nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE GÉNÉRALE CHIRURGICALE.
destines aux os qu'il recouvro; ils se rencontrcnt en nombro asscz pen considerable et viennent des nerfs rachidiens.
Le lissu osseux apparait sous la forme de snbskuiec compacte el sous celle de substance spongiettse. La premiere esl très-dure, très-donse et blanche ; nous avons déjfi vu qu'elle n'csl compaclo qu'on apparence et qu'on peul, parl'analyse microscopique, y démontrer des cavitéset des canaux. La seconde aétóainsi appeléo ä cause des lacunes ou ca-vités, visibles säusle secours d'un instrumentgrossissant, rempliospar la moelle, les vaissoaux et les nerfs.
Les deux substances affectent des positions parfaitement détormi-nées, Le lissu compacte forme presquo h lui send la diaphyse des os longs, il recouvro d'une couehc plus ou moins ópaisse les épiphyses. Daus les os courts, il forme uiio lame très-mince qui enveloppe l'os sur loiiles ses faces; cclle couche csl souvont Irès-épaisse dans les os plats, et memo, lorsque l'os ne dépasse pas une certaine épaisseur, la subs-tance spongieuse manque entre les deux lames, qui arrivent iï semet-tre en contact: c'est souvent le cas des fosses sus et sous-6pineuses de l'omoplate. La substance spongieuse se voilaux extrémilés arliculaircs el au centre des os longs; cllc exisle dans les os courts el entre les deux lamos des os plats, oü eile forme ce qu'on nomine lodi/tloc. On désigne sous le nom d'espaces on cellules méd ulkt ires les lacunes du lissu spon-gieux. Les cellules présenlenl cettoparticularité de communique!' lou-tes enlrc elles, de lelie sorlc qu'une injection pousséepar une exlrcmilé d'un os long viendrait ressortirpar l'autre extrémité, h laquelle on au-rait pratique nnc ouverture; les cloisons qui les séparenl sonl loul ä fail iucomplèlcs cl plus on moins rapprochées, car ces cloisons clanl formées de substance compacte, il arrive souvent que la transition entre les deux sortcs de tissus se fait d'unc maniere insensible. D'ail-leurs l'histoire du développement el des transformations du lissu osseux mms apprend que ces deux substances peuvent so substituer l'unc ä l'autre ou procéder l'une de l'autre.
11 esl important do savoir aussi que les deux substances offrent une consistance trös-variable suivant l'os envisage cl l'ägedu sujet. Le lissu compacte esl toujours très-résistant: lorsqu'il recouvro le lissu spon-gieux, il defend celui-ci contre los alleintes extérieures; dans d'aulres cas, la lame peul êlre tellcment mince qu'elle lléchil ou se brise sous la simple pressiou du doigl, comme cela se voitdans les feuillets papy-racés deTethrnoïdeou des cornets.Quanta la substance spongieuse, olie peul èlre assez pon consistanlo pour ceder aux souls efforts de la main, ou bien assez résistante pour ne pas se laisser entamer par les instru­ments tranchants ou aeérós: ces differences se rencontrent surlo même sujet absolument sain eine doivenl pas être confondues, par conse­quent, avec les cas pathologiques.
G'esl en verin de collo difference de consistance que l'on vöit,clans certains cas de fracture, la diaphyse do l'os bvisé pénótrer dans I'inté-
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riour tic l'ópiphyse, cl former ce qii'ou appcllc los fractures par penraquo;';-tration,
l,es os sont doués d'ólasticitó; mais cette propriété varie heaueoup suivant les Ages. Lus os des iinimaiix jeunes peuvent èlro courbés saus se rompre; il i)eul mêmc arriver que la rupture, lorsque la Qexion a dépasséune certaine mesure, n'intóresse pas toute répaisseur de Tos, mais seulenaentle cölé de la convexité. Lorsquel'animal est arrive ö. l'äge adulte, l'élasticité est tres-obscure ; eile disparait complétement 011 presquo complétement chez les sujets Ages, les os dans cc dernier cas ótanl dovenus trcs-fragiles.
Bichat a éci'il que les os sont cxtensibles et contracliles; il eile comme cxeiuple Ie gonflement des sinus maxillaires occupés par un polype, el Ie présente comme un cas d'extensibilité, on bien encore l'élargisse-mcnl des os du crane dans Ie cas d'hydrocéphalie. Nous croyons (|u'il va läunoconfusion do mots, car l'extensibilitó uc pourrait èlre vraic que dans Ie cas oü un os soumis ;\ uno traction s'allongerait d'une certaine mesure, et ace compteles os des jeunes sujels sculs seraient ex-lensihles; mais dans les cas parliculiers que nous venons de citer, d'a-près 1'illustre auteur de ïAnatomie générale, il y a modidcalion ou hypertrophie pathologiquc. Quant h la contractilité, Bichat en donnc plusieurs exemples remarquables, comme Ie resserremónt de l'alvéolo apres rarrachement de la dont, Ie rétrécissement des sinus quand on a donné issue au pus de l'os carié, el la reduction de l'orbite cl du trou optique après l'exü'action de l'cEil ou ratrophic du nerf optique.
La presence do nerfs dans Ie lissu osscux nous fait conclure a priori que Ie périoslc, l'os et la moelle sont des organes sensibles; mais en résulle-l-il, comme Fa dit Bichat, que la moelle notamment soit douée d'une exquise scnsibilité? A cette question nous repoudrous qu'il y a une dilfórcnce très-grande suivant les espèces. Nousavons eu souvent roccasion do pratiquer des vivisections clicz les pelits animaux, et nous avons pu voirquela destruction delamoelle cliozles chiensproduit tou-jours uno vive douleur; il en est de mème chez les chats el les lapins; nous n'oserions pas encore conclure pour Ie cheval, mais il est démon-Irc (pie chez I'homme la moelle est très-peu sensible. Dans tons ces cas nous parlous de l'élat sain; car si nous envisagcons la moelle cn-flammée, eile est au contraire alors très-sensible; c'estdureste un fait parfaitcmentconnuque rinflammation développc toujours uno certaine sensibilitó, möme dans les organes ([ui eu soul 1c plus dépourvus.
Ogtéojféntc. —Les os counneuccnl ä apparaitre chez l'embryon de la juinenl et de la vache, vers la fin du premier mois de la conception; mais avant cette epoque on a déjii pu aperce,vou' les cartilages qui tien-ncnl la place des os futurs.
De laquatrième. a Ia huilième semaiue se montrent de pelits noyaux osscux dans les principaux os du squelclle.
C'est habilnellement aux dépens d'un cartilage primitif que se forme
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lo lissu osseux: alors Ie cartilage possède déjc\ la forme de Tos, el il est pourvu de ses parlies essentielles, diaphyse et épiphyses, La subs­tance osseuse envahit Unites ces parties, et Ie périchoiulre dcvienl périoste.
Mais il peut arriver aussi quo les os se formant dans mie sorte de blastème, saus apparence cartilagineuse, ou dans un lissu flbreux (léj;\ développé, comme cela se remarque dans les parois do la voute du ertoe et certains os do la face : de la deux variétés d'ossiflcation que nous allons étudier succossivemenl.
1deg; Ossification dans Ie cartilage primitif. — Le premier phénomènequi marque dans un cartilage sa transformation osseuse consiste dans le dépót do sols calcaires granuleux, en des points particuliers quo Ton a désisnés sous le nom de noyanx, ou mieux points ^ossification ; ils va-rient de position et de nombre suivant la forme et le volume dos os. Généralement Ia diaphyse des os longs commence sa calcification par la surface ; o'estpar 1c centre quo les os courts et les épiphyses sonten-vahis tout d'abord par les sols calcaires. Mals ce depot de sels calcai­res dans 1c cartilage primitif n'est qu'un état transitoire : les capsules de cartilage, qui n'ontpas tout d'abord clé modiliées dans lours formes, flnissentbientètpar se dissoudre, ainsi que la substance intermediaire, et il en résulte do long^ espaecs dans lesquels on ne rencontre plus que do jeunes cellules do cartilage, on proioblastes en voie de multiplica­tion ; ce sont ces dernières qui vont donner naissance a la mocllc jeune, qui elle-même formera la moollc definitive, ainsi que la veritable substance osseuse, laquelle prend ainsi, au fur cl ä mesure des progrès do rossifleation, la place du cartilage calciflé. Mais pendant que ces phénomènes se passent en certains endroits du cartilage, celui-ci con­tinue i\ s'accroitre, en apportant ainsi ä l'os do nouveaux matériaux; et lorsqu'enlln tout le cartilage est remplacé par la substance usscusc, le périchondre, devenu périoste, fournit, par sa face profonde, do nouvelles couches osseuses jusqu'au dóvcloppcmcnt complet de l'in-dividu,
Un dos points les plus importants del'étudedu développement des os reside dans la formation des cavités osseuses ou ostéoplastes. Dans la theorie que nous venous d'esquisser plus haut, theorie très-bien expo-sée par Müller, etadmise aujourd'hui par la plupart des histologistes, au moment oil se détruisentles capsules de cartilage, les proioblastes, mis ainsi en lii)orlé, occupont les jeunes cspacos mcdnllaires et s'y mul-tiplient très-activement, au point que bientót cello moollc foetale est forméc prostpio exclusivement dos protoblastcs den cartilages et d'une petite qnanlilé do liquide. Que cette phase soit un peu plus avancée, et ces cellules formeront 1c lissu conjonctif, los vaisseaux et les nerfs do la moollo et de l'os et aussi la veritable substance osseuse. Gelles qui out cetto dernière destination se rangent sur les parois de, iacavité médullaire el lui constituent une sorte de revêtement epithelial. Elles
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onl etc particulièrement étudiées par Gegenbaur, Cc sontcos cellules qul subissent des transformations successives, d'oü résulterontdes cor-puscules étoilés, séparés alors par une substance interstitielle qui s'in-crusto de scls calcaires et devient ainsi l'os veritable.
Ce mode de développement que nous admettons d'une maniere complete, Irouvc encore un certain nombre de contradictcnrs. Pour M. Robin, les chondroplastes se transforment.directement en cavités osseuses; les cellules de ces derniers elements disparaissent au mo­ment de la calcification, et il ne roste que la cavité cartilagineuse, qui se détruit; en même temps, la substance fondamentale se creuse de canalicules qui lont comnmniquer entre clles les cavités osseuses voi-sincs ainsi 1'ormées. Si on ne peut nier que dans certains cas les cavi­tés osseuses se développent de cette dernière l'acon, on peut dire ce-pendant que ce mode ne s'observe qu'en des cas d'exception très-raros et (pie Ie premier se remarquo au contraire prosque toujours.
Dans les os courts et les noyanx épiphvsaires, l'os primitivoment formé roste dans eet état pendant toutcla vie; mais dans la diaphyse des os longs, aussi longtemps que Tos est on voio d'accroissement, lo tissuossoux n'a qu'une existence passagere; il so résorbo pour donner naissance aux cavités médullaires largos, nettement délimitées do l'a-dulte ot do rindividu vieux.
Nous avons dit qu'une certaine quantité do cellules do Ia moelle foe­tale se transforme on lissu conjonctif, vaisseaux, nerfs et moelle defi­nitive. On voit do très-bonne heure apparattre los vaisseaux; ils soul déjè tout formes au moment de la naissance; anssi la moelle i\ cello époque at-cllo une couleur rouge très-prononcée. Plus tard, los cel­lules adipeuses l'envabissent, el eile prend petit ïi petit la couleur blancbeou jamuilrc (pio l'on remarquo dans la suite.
Avant même que Ie cartilage soil complélemonl transforme en os, un aulre element est intervenu, qui doit 0(re bientót Ie principal agent do production du lissu ossoux : nous voulons parier du périoste, donl il nous roste maintcnant ä éludier Ie role si important.
Le périoste derive directement du périchondre. Vers Ie cinquième mois de la vie uterine, on 1c trouve dejä forme do lissu conjonctif et do fibres élasliques lines. Avoc lo temps, le périoste augmenle d'épaisseur et ses fibres élasliques s'accroissont on nombre cl on volume. Si on l'examine alors, on voit qu'il est doublé d'un lissu particulier que M. ollier a appolé bhstème-sous-périostal, Ce nouvcl clément se montre sous la forme d'un lissu fibrillairc pen développé, embryonnaire, el de cellules qui doivent donner naissance ä de nouveaux corpusculcs os­soux. L'ablation do collo coucho montre h la surface de l'os un lissu ossoux nouveau, moins complet et moins blanc que dans los couches plus profondes; et l'on peut démontrer, par des coupes transversales bicn faites, sur un os ramolli par 1'acide chlorliydrique, que le nouveau lissu superfleiei s'est formé de la memo maniere que celui qui prend la
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4inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE GÉNÉRALE C11IHURGICALE.
l)Iapc' du cartilage, nou pas que los cellules du blastème sous-périostal aientla moindro analogie avoc los chondroplastes; mais olies ontabso-linnonl la signification dos cellules do la jeune nacelle quo nous avons décrite précédemmont. On peut, en outre, constater quo Ie tissu li-breux de la couche formatrice so continue sans ligne do demarcation precise avee la substance l'ündamontale do l'os nouveau, ol que los cellules fermentdirectement les cellules osscuses en prenant peu äpeu la forme étoilée.
Le nouveau tissu ossoux derive du périoslo n'a pas nne structure compacte comme on le remarque par la suite; il est tout d'abord très-aréolaire; cesaréoles arrondies ouallongées, qui communiquenttoutes les unes avcc les autres, donneront naissance aux canaUcules de Havers. D'abord lon^s et irróguliers, cos canalicules renferment beaucoup d'é-léments cellulaires jeunes, destines par la suite ä se transformer : les plus superflciels en ostéoplastes qui se rangent sur les parois on cou­ches concenlriquos, les internes ou profonds en vaisseaux ou en nerfs, qui persistent ensuitc pendant toutc la duróo do la vie de raninuil. A'o-tons encore que los espaces aróolaires des depots périosliquos renfer­ment un certain nombre do cellules fi noyaux multiples que M. Robin a nommées myéloplaxes.
On volt par cette esquisse rapide que le périoste determine l'ac-croissemont de l'os en ópaissour, comme les cartilages do conjugaison ou épiphysaires 1c déterminent on longueur; mais en memo temps que ces phénomènes se passent ;\ la suporfleie des os longs, on remarque que, dans leur intérieur, la substance osseusc primitivement formée se liquéüe et passe ;i l'état de moelle. Non-seulemont lo üssu ossoux dóri-vant du cartilage se résorbe, mais encore les premières couches for-mécs par 1c périoslo; el cos deux ellets contrairos so combinonl do tcllo sorte qu'il no rcslo plus, dans un os complclemonl développé, un soul atóme de l'os primitif; et memo on pout dire que pendant la durée do sou dcveloppomeul l'os se régénère plusieurs i'ois.
Quant ä l'accroisscment des os en longueur, il est determine par une couche do substance cartilagineuse, qui persiste jusqu'au dévoloppe-menl complet de l'os. Ge cartilage se trouve situc entre les divers points d'ossiflcation, et a roni le nom de cartilage de conjugaison. 11 diffère des cartilages ordiuairos en ce qu'il conlienl des vaisseaux qui lui per-mettent do se ronouvclor ä mesure qu'il est onvahi par rossificalion. Lorsqu'on fait macérer un os jeune, le cartilage de conjugaison se dé-Iruil l'aciloment. ol les épiphyses se séparenl de la diaphyse; mais il no résiille pas cepoudanl do cettc facile désagrégation par l'eau, que ce cartilage puisse ötre facilement détruit pendant la vie. Au contraire, il est, lt;i l'état physiologiquc, très-adhércnl ä l'os par sos deux faces; anssi cst-il oxtrèmemenl rare d'observer le décollemenl dos épiphyses. Cruveilhier el liovary, dans des recherches o.xpérimentales sin- cello question, out vu que presque loujours le cartilage épiphysaire, en se
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détacbant, onlraino avec lui une lamelle osseuse; c'est done lä une ve­ritable fracture et non un décolloment,
liunler a Tail voir quo l'os uiu^ (bis forme no s'agrandit plus. En enfonQant deux clous dans la diapbyse osseuse d'un jeune sujet, on re-trouve, longtemps après, les deux points de repère h. lamérae distance, alors que Tos présente une longueur beaucoup plus considerable qu'au moment de l'expérience. Le cartilage épipbysaire étant Ie moven d'accroissement des os longs, 11 s'onsuit tout naturollement que si la oroissance en est arrêtée ou si son ossification est prematures, l'os n'arrive pas h sa dimension normale; il reste plus court (pie son cor-respondant du cóté oppose; par contre, l'inflammation du cartilage do conjugaison, en augmentantson épaisscur, amène une longueur plus considerable de l'os du cóté malade. Les maladies produisent sponta-nément ce résultat; mais on 1'a utilise en chirurgie pour amener l'accroissement d'un os resté trop court. 11 suffit alors d'irriter ce car­tilage par quelques piqüres pour provoquer un développement de substance cartilagineuse et par suite un agrandissement de l'os.
La soudure des épiphyses indique le commencement de l'ägo adulte; eile coincide exactement avec l'éruption des dernières dents perma­nentes. On a eru pendant longlemps que Tage adulte arrive au honl d'un temps égal pour tons les animaux d'une même espèce, ou toul an moins (Tune memo race. Les procédés ernpiriques d'amélioration des élcvenrs anglais sont i'eslés pendant longtemps lettre morte pour les physiologisles, et la précocité des races de Durham,de Soulhdown, était considérée comme un apanage exclusif de ces races.
M. Sanson (4) a fait voir que cette précocité, qui n'cst que le resul-lat de la soudure luUivc des épiphyses, peul être obtenue cliez toutes les races d'animaux domestiques, sous l'influence d'une nourriture appro-priéc. Nous nc pouvons mieux faire que de meltre sous les yeux de nos lecteurs quelques-unes des conclusions de ce mémoire, qui se rappor-tent plus particulièrement au sujet que nous examinons en ce moment:
laquo; 1deg; La précocité des animaux, caractérisée par l'arrivee InUive de l'état adulte avec tons ses attributs nonnaux, est essentiellement due h la soudure plus prompte des épiphyses.
ii 2deg; Cette soudure, dont le moment normal est devancé d'uno quan-titédc temps plusou moins grande, s'accompagne toujours d'une aug­mentation considerable de la densité des os due i la proportion plus Torte des matières minérales qui entrent dans leur constitution. (Le rapport entre los os précoecs et les os nonnaux est :: 1342 : 1274.)
laquo;8deg; L'acbèvement bfttif du squelette des animaux précoecs, et toutes les consequences qu'il entraino, sont dus uniquement a la qualité de ralimentation spéciale älaquelle ils ont élé soumis,
(1) A. Sanson, Theorie du développement précoce des animaux domesliques; in Jour/tul de VAnatomie el de la Physiologie normale et paihologique. Paris, mars et avril 18T,'. et Comptes rendtts de l'Académie des Sciences, t. LXXT, Paris, 1870.
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laquo; 10deg; L'offet de ralimentation spéciale dépend exclusivement de l'acide pbosphorique et dela chaux en presence dans celle alinieiiLaLion, ca-ractórisée par radjonetion d'un complément des semences céréales, légumineuses ou oléagineuses, riches en phosphates de polasse, sur-tout, aux fourrages principalement riches en chaux et autres oxydes Icrmix necessaires ä la formation des os, que les animaux herbivores consoinmenL naturellement. raquo;
Duhamel a depuis longtemps démontré Ie röle dn périoste par ses experiences célèbresavec la garance, qui possëde la propriété singuliere de colorer en rouge l'os qui se forme dans la période pendant laquelle on la mélange aux aliments. Si on nourrit pendant un certain temps im animal jeune avec des aliments auxquels on a mêlé de cette subs­tance, il se forme une coucho osseuse rouge tont autour de la diaphyse des os ; on interrompt alors 1'administration de la garance : la couche sécrétée pendant ce temps redevient blanche. Si on reprend ainsi ä des intervalles do temps successifs l'usage de ce vegetal, on obtient des conches allernativemont blanches et rouges. Mais, par suite dn travail de résorption Interieure, les couches rouges primitivement formées dis-paraissent, etmême, au bont d'un certain temps, tont l'os ainsi obtenu est complétement résorbé. ün avail done dans ce fait une demonstra­tion aussi peremptoire que possible dn role du périoste dans Ie dévelop-pement des os en épaisseur. Au moment oii Duhamel publia ses expe­riences, elles obtinrent snrtont un succös de curiosité. Plourens, en les répétant, pressentit et indiqua tout Ie parti (ju'on pouvait en lirer au point de vnc chirurgical.
Blandin essaya Ie premier tic renouveler l'os par l'intermédiaire du périoste; il reproduisit une claviculc complete, dont il avail enlevé tont 1c tissu osseux en ménageant Ie périoste. M. Oilier alia pins loin dans ses recherches sur Ie pouvoir ostéogénique du périoste : il déta-cha un lambeau périostique et Ie transplanta au milieu des parties molles, soit sur Ie mème animal, soit sur un antre sujet, el 1c périoste ainsi grelle continua ä produire de l'os. Ueauconp d'os enlcvés par ce Chirurgien ont été complétement réparés par Ie périoste conserve, el aujourd'hui les resections sous-périostées sont passées dans la pratique chirurgieale.
Mais si 1'on no connaissait pas exaclement, au siècle dernier, Ie role du périoste dans la formation des os el dans leur regeneration, on savait néanmoins qu'ilconcourt tres-activement h leur nutrition. (Test ainsi qn'au commencement de cc siècle les chirurgiens étaient convain-ciis que la partie dénudée d'un os devait fatalement se nécroser; aussi conseillait-on dans Ie cas de destruction ou mème de simple décolle-ment de provoquer au plus lol la mortification en irritant Ie point lese. C'esl lïi une pratique qui peut amener des consequences famp;cheu-ses; car il u'esl ricn moins que démontré que la necrose doivc ai'river fatalement par l'ablalion du périoste. Ainsi que Ie dit lort bien
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M. Riebet, les os sonl dos organes vasculaires, et lorsque lo pérloste a été enlové dans uu point limité, les vaisseaux intra-osseux peuvent sufflre fi uourrir Ie tissu jusqu'è, regeneration do la membrane externe.
Dans les plaies du erftne, il arrive souvent que I'os est entièrement mis ä nu, et cependant les necroses n'en sont pas toujours la suite. Si 1c décollement ou la destruction du périoste occuponl uue largo surface, les anastomoses vasculaires no sonl plus aiors sufflsantes pour ou-tretenir la nutrition, et 1'os s'exfolie par couches superflcielles, tres-Unes, oubien il so necrose et s'élimine on masse; il so développe alors dos bourgeons charnus Lrös-vasculairos qui sonl souvent io siege de battements isochrones avec ceux du oceur; ces bourgeons soul Io point de depart do la cicatrisation et de la regeneration ossonso.
La formation du cal dans los cas do fractures osl lo résultat d'une veritable production do substance osscuso. Dans les os longs des ani-maux, il osl procédé par un cartilage veritable qui, pour s'ossilior, suit la memo marche quo lo cartilage primitif. Dans ce cas, il n'y a pas do suppuration, et cola n'arrive que lorsque les os fractures out été sous-trails an contact de I'air. Cost I'ordinairo pour les fractures simples. 11 so produit do la part du périoste, de la moelle, et même dos tissus environnants, une secretion de lynipbo plastique, qui s'organise et passe ensuite ä l'élat osseux. Mais lorsque la fracture osl compliquée, que los esquilles ont traverse la peau. Tos so régénère alors par uu mécanisme semblable h celui que nous avons indiqué pour les denudations osseuses suivies de necroses. Les bourgeons charnus se forment et, après collo formation, rossifleation suit la marche que nous avons déja indiquée iï propos du dévoloppoinont.
^0 Des os ne dérivant pas de cartilages. — G'est surtout h la tête qu'on rencontre ces os; ils so forment entre Tos primitif, qui fait partie du crane primordial, et los couches musculaires ; aussi lour a-t-on donnó le noni d'os derevêtement. Certains os du eräne, comme lo parietal et Io frontal, la portion écaillcuso du temporal; d'autres appartenant ä la face: les os dunez, zygomatique, lo lacrymal, les maxillaires,appartien-ncnt i\ collo categorie. 11s prennent naissance dans une couche mom-braneuse, el leur dévcloppemonl so fail comme pour les couches osseuses sécrétcos par lo périoste, cc qui no veut pas dire quo lo tissu membra-neux ail la signification du périoste : collo dernière couche n'apparait que lorsque l'os osl dejä forme, et eile devient alors lo siége dos trans­formations ultérieures. Dans co modo do développement, et tout ;i fait au début, rossifleation comprend seulement un petit noyau plongé dans une masse embryopiastique, lequel s'accrolt ea surface, el affecte dans les premiers temps une forme de réseaux d'autant moins serres qu'on s'éloigne davantage du noyau primitif. Ge n'ost que plus lard, lorsque lo périoste osl formé, que l'os s'accroil en cpaissour par un mode sur lequel nous avons sufflsamment insisté ;i propos des os longs pour n'avoir pas ä y revonir.
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II arrive aussi que certains organes ou tissus deviennent accideatel-lement lo siege d'ossiflcation : c'esl surtout tlans les organes riches en fibres, comme les tendons ou les membranes albuginées que Ton re-marque ces formations, Les tendons des oiseaux présentent normale-meul une ossification qui so fait sans cartilage primitif.
Enfln il so rencontre aussi dans un certain nombre d'autres organes des depots de sels calcaires qui different dn lissu osseux el qu'on doit so garder do prendre pour ce lissu. Dans cos productions acciden-telles, on no Irouve pas d'ostéoplastes et le depot do grumeaux cal­caires se fail entre los elements anatomiques do la memo maniere que lagraisse elle-móme so depose dans les aréoles du lissu conjonctif. Les corps étrangersdu péritoino par exemple sont souvont le siége de ces depots calcaires; il en osl de memo do certains encbondrómes des nui-mellcs die/, la chienne.
CHAPITRE V
DU SYSTEME CARTILAGINEUX
Le cartilage osl un lissu fort répandu dans I'organisme ; il consiste en uno substance dure, mais douée (rune grande élasticité, de couleur blanche ou opalesconto, quelquefois jaunatre; il se montre bleiullre lorsqu'il est en couches épaisses,
Nous no parlerons, bien enlondu, dans ce chapilre, (pic des carti­lages permanents. Les cartilages Iransitoiros onl étóétudiós dans 1'os-téogénie, ils nc sonl que dos os embryonnaires.
Le type du cartilage permanent osl le cartilage hyalin, doiil la carac-téristique est d'etre forme de cellules plongées dans une substance fondamentale homogene, translucide, quelquefois légèroment trouble. Al'origine, tons los cartilages affectent cel état; mais, t\ mesure qu'ils se développcnl, la substance fondamentale peut subir dos mutations diverses; ello devient graniilouso, se transforme en fibres conjonctives ou élastiques, qui font alors donner aux tissus ainsi formés le nom de flbro-cartilage ou cartilage faux, par opposition au nom de cartilage orai, réserveä ce tissu lorsqu'il persiste ti relat hyalin.
11 n'osl pas rare non plus, chez los sujets agés, de voir les cartilages s'incrustrer de sols calcaires ou memo s'ossifier.
L'clémcnt fundamental, celui qui caractérise le tissu cartilagineux, e'est la cellule do cartilage. Au debut, cos cellules sont pressées les unes centre les autres; mais bientót clles s'onveloppcnt d'uno zone de substance intermediaire, qu'elles sécrètent elles-mèraes, el ;i laquelle on donne le nom do capsule de cartilage. La capsule est formce do cou-
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11 arrive aussi que certains organes on lissus devlennent accidentel-lement 1c siege d'ossiflcation : c'est surtout dans les organes riches on Obres, comme les tendons ou les membranes albuginées ([iic 1'on re-marque ces formations. Les tendons dos oiseaux présentent normale-ment nne ossification qui se fait sans cartilage primitif.
Imiüh il se rencontre aussi dans un certain nonibre d'autrcs organes des depots de sels caicaires (pii différent du lissu osseux et qu'on doit se garder de prendre pour ce tissn. Dans ces productions acciden-telles, on ne trouve pas d'ostéoplastes et Ie depot de grumeaux cai­caires se fait entre les elements anatomiques de ia memo maniere que la graisse elle-même se depose dans les aréoles du tissn conjonctif, Les corps étrangers du péritoino par exemple sont souvent Ie siége de ces dépóts caicaires ; il en est de mème de certains oncliondrómcs des ma­melies ehez la chienne.
CHAPITRE V
Dl' SYSTICMi: CAUTILAGIAEIX
Lc cartilage est un tissn fort répandu dans 1'organisme ; il consiste en nnc substance dure, rnais donée d'une grande ólasticitó, de couleur blanche ou opalescente, quelquefois jaunätre; il se montre bleuätre lorsqu'il est en couches 6paisses.
Nous ne parlerons, bion entendu, dans ce chapitre, que des carti­lages permanents. Les cartilages transiloircs onl étééludiés dans l'os-téogénie, ils ne sont que des os embryonnaires.
Lo type dn cartilage permanent est Ie cartilage hyalin, dont la carac-téristique est d'etre forme de cellules plongées dans une substance rondamentale homogene, Iranslucide, quelquefois légèrement trouble. ATorigine, lous les cartilages allectent eet état; mais, h mesure qu'ils se développent, la substance fondamentale peut subir des mutations diverses; eile devient granuleuse, se translbrmc en fibres conjonctives ou élastiques, lt;pii font alors donner aux tissus ainsi formés Ie nom de (Ibro-cartilage ou cartilage faux, par opposition au nom de cartilage rrai, réservéa ce tissn lorsqu'il persiste ;i l'état hyalin.
11 n'esl pas rare non plus, chez les sujets ilgés, de voir les cartilages s'incrustrer de sels caicaires ou mème s'ossifler.
L'élément rondamental, celui qui caraclérise lc tissn caiiilaginenx. c'est la cellule de cartilage. Au début, ces cellules sont pressées les unes centre les autres; mais bientut clles s'enveloppent d'une zone de substance intermediaire, qu'elles sécrètent cllcs-mêmes, et ä laqnelle on donne Ie nom de capsule de cartilage. La capsule est Ibrméc de cou-
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chcs Cüiiccnlriqucs plus ou inoins épaisses, souvent difllcilos h deter­miner, car dies réfractent également la lumière. (quot;usl ['ensemble de ces capsules qul, pi'cssées les unes centre les autres, 'formenl la sub­stance fondamentale.
La cellule remplit complétemonl la capsule; olie est forraéo par un protoplasma granuleux, contenant trös-souvent, chez l'aduUo, des goui-Itdetlfis huilcuses. On y trouve toujours un beau noyau mimi de nu-cléoles. Pendant raccrolssement lt;lu cartilage, les noyaux se divisent el les cellules se segmentent; il y a alors dans les capsules primitives deux cellules qui se rovêtent ;\ leur tour de capsules secondaires. La capsule ne jmie aucun role dans la multiplication des cellules : il ya done lä un exemple de generation par scission el non d'endogénèse, comme heaucoup d'aulcuis Toni eapporté.
Il nquot;y a ^nère que les cartilages articulaires, sur Ie compte desquels, vu leur importance, nous reviendrons d'une faQon Loute spéciale, el, les cartilages du ncz, de la trachée, qui persistent pendant toute la vie h l'état hyalin. La plupart des organes tormes au début par ce tissu sn-bissent, sous l'influence de l'ftge, des modiflcalions ([ue nous allons éln-dier tr^s-sommairement.
Les transformations les plus habituelles sont VinßUration graisseuse ai la calcification,
Dans la première, on aperQoit de i)etites goultelettes graisseuses lisolées dans les cellules, on groupées autour du noyan, et linissanl souvent par occuper mie grande partie de l'espacc cellulaire; on fait surtout celte remarque dans les cartilages costaux.
11 ne faut pas confondre Ia calcification des cartilages avec l'ossilica-liou. Dans la calcification, on voit des granulations calcaires se dépo-ser autour des cellules, la substance fondamentale dovient opaque el perd son élasticité; mais eile conserve son homogénéilé. Pour que 1'ossification ait lieu, il faut, ainsi que nous l'avons dója exposé, que •cette substance ainsi calciflée se ramollissc, et c'est seulcment dans les espaces aréolaires, formés de cette l'acon, que se développent les ostéoplastes,
Chez l'adulte, les cartilages costaux sont toujours calcifies, el mème au voisinage de 1'extrémité de la cète, dans les couches profondes du cartilage, on trouve line vraie transformation osseuse. 11 en est de mème pour les fibro-cartilages complémentaires de l'os du pied, qui souvent s'ossifientdans la plus grande partie de leur étendue, mais scu-lement chez les sujets Ages.
La variété de cartilage ;i substance fondamentale libreuse, qu'on appelle pour cette raison fibro-cartilage, derive du cartilage hyalin du l'mtus; eile diiïère de la variété type en ce que la substance fondamen­tale s'est dóeomposée cu faisceaux fibrillaires, ayant tous les carac-tères que nous avons reconnus au tissu conjonctif, c'est-ä-dire possé-dant des librcs élastiques el mème des noyaux. Les cellules de cartilage
Pëucii ut Toissaist. Chirurgie,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;\
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sont moins nombreuses; elles disparaissont complétement au point oü les flbro-cartilages se continuent avec Ie üssu conjonctif propre-ment dit, coinmc cehi se voit dans les distnies inler-veiiébraux on les (ibro-cartilages interarticulalres, Les cavités cotyloïdes el glónoïdes sont aussi coinplclées par un bourrelet do cette nature.
Les Qbi'o-cartilagos jouissent d'une grande 61aslicit6; ils sent pour la plupart extrêmement r6sistants.
Des (Ihres élastiques peuvent, dans certains cas, remplacer la ina-jeure partie de la substance fondamentale du carlilago; celuici alors devient jaunfttre et so distingue par une grande opacité. On donne ïi cette variété Ie nom de cartilage reticule ou élastique. Les (Ibres élasli-(]ucs sont plus ou moins volumineuses; elles ne sont jamais paralleles comme dans los Bbro-cartilages, mals elles s'enchevètrent en se diri-geant dans tons les sens, do maniere ;i former un veritable réseau; souvent elles cachent les cellules d'une maniere presque complete. Celles-ci, plus ou moins abondantos, sont disposées sans ordre; lours capsules sont loujnurs pen épaisses. On rencontre Ie cartilage reticule dans l'épiglotte, la tronape d'Eustache, l'oreille externe; les aryté-noïdes en sont formes en partie.
Les différenles sortes de cartilages, dunt nous venons de parier, se distinguent aussi au poinl de vue chimique. Les cartilages hyalins, donl les cartilages articulaires ferment la variété la mieux caractérisée, se resolvent par la coctlon en une substance particuliere, la chondrine, les cellules exceptées, dont la composition se rapproche do collo des substances albuminoïdes. Los libro-cartilages 1'orinent do la gelatine, et les cartilages reticules donnent principalement de la substance élastique.
Ou ne rencontre ni vaisseaux ni nerfs dans les cartilages compléte­ment développés; mais dans toute la période de croissance, Ie niouvc-ment nutritif y est très-énergique, et on y remarque constamment, dans des canalicules particuliers, des vaisseaux et des nerfs; mais ces or-ganes disparaissent bientót et Ie cartilage ne se nourrit plus que par une membrane appelée/jeWcÄonrfj'e, analogue au périoste, qui en derive memo dans les cartilages teinporaires du foetus.
Les alterations du cartilage, en verin de cello disposition, sent toii-jours tres-graves, vu lepeu do vilalilé de cello substance.
Nous devons maintenant revenir sur les cartilages articulaires qui méritent, en raison do leur importance, une étude tonte spéciale.
Ces cartilages recouvrent les extrémités articulaires ou les surfaces par lesquelles les os courts se mettent en contact avec d'autrcs os pour former une diarthrose. Leur épaisseur est toujours peu conside­rable; sou maximum se trouve dans les portions médianes de la sur­face articulairo; eile va en diniimiant ä mesure qu'on s'avance vers les bords du cartilage.
Les cartilages articulaires s'unissent directement aux os; on ne
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trouvo cnlrc eux et la surface ossouse, qu'ollo s^il [jlanp, convexe ou concave, aueun moyen d'union particulier : ils s'implantenl sur les très-légères rugosilés dont csl recouverte In surface cki l'os; leurs bords sont tlélimilés par un prolongement du périoste, (jni Jone ainsi Ie; mie de périchondre. Lorsque les articulations sonl complétées par un hour-relet, comme au coxal el h 1'omoplate, Ie cartilage articulaire se con-Linue insensiblement avec Ie bourrelet, en changeant pen a pen ses caraclères de üssu liyalin en ceux de Qbro-cartilage.
Si maintenant nous étudions les caraclères iiiümcs de ces cartilages d'encvoütement, comme on les appollo encore, nous voyons qu'ils sonl formés par une substance fondamentale flnoment granulée, presque homogene, émuillée de capsules de cartilages h parois extrêmement minces. Les capsules affectent une direction délerminée. Elles seran-gent parallëlement en séries, perpendiculaires i\ la surface osscuse; ainsi, lorsqu'on a enlevé avec ie scalpel une lamelle de cartilage, cl qu'on Ie ploio jusqu'ä Ie rompro, on remarquo une cassure verticale d'aspect flbroïde ou slrié, produilo par la rangée de cellules. Ilunler ol llérissant comparaieut celle disposition i\ celle des soies de velours sur la Iramc.
La surface du cartilage articulaire est absolument lisse el polie; on n'y rencontre aucuno trace d'épilhéliutn. G'est done i\ tori ([uc quel-(jues liistologistes ont dilqu'ii défaut de la membrane conjonctive dos synoviales, Ie rcvèlement epithelial de celles-ci so continuait fi la sur­face du cartilage articulaire.
La disposition anatomique des cartilages étanl comme, il nous resle maintenant ä étudier les diverses manifestations vitales ou patholo-giques dont ils sont Ie siege.
Disons Lout d'abord qu'on ne rencontre pas de vaisseaux dans los cartilages articulaires; ceux rjui proviennent de la synoviale s'arrêtent sur Ie bord de ces organes; les nerfs ne s'y rencontrent pas non plus. .\ussi sont-ils absolument insensibles. Tons les auteurs cependant n'ad-meltent pas celle insensibililé. Brodic, dans son traite des maladies des articulations, regarde les cartilages articulaires comme pouvanl deve-uir, dans certains cas, Ie siége de ces douleurs atroces que l'on remar-([iie dans quclques maladies articulaires; mals les recherches plus ré-cenlcs de lousleschirurgiens, celles de Gruveilhier, Velpeau notammeut, indiquent au contraire une insensibililé absolue. II esl facile d'ailleurs de s'cn rendre comple. On peul, sur uu animal dont une surface arti­culaire est mise ä nu, piquer, lacérer, couper ou brüler 1c cartilage, sans que l'animal manifeste, par Ie moindre mouvement, qu'il perQoit la douleur, el cela, mêmc lorsque les surfaces ont 6tc inises ä nu, et que ['inflammation aurait dü les hyperesthésier. Les souffrances observées dans les maladies articulaires ont done une autre cause; elles doivenl (Ure rapportées ü la synoviale ou aux os.
L'absence de vaisseaux dans les cartilages diarlhrodiaux exclul aussi
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32nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE GÉNÉRALE CHIRURGICALE.
l'idée (l'uno vcrilablc inflammalion dans les cartilages de l'adulle; naais copendant ils peuvent s'altérer sous rinlliience des maladies des syno-vialcs ou dos os. Dans les maladies des synoviales, los vaisseaux de ces demières peuvent, a la vérilé, s'avancer do quelques miliiinttres sur les bords du cartilage, mais jamais ils ne 1'envahissent au deli d'uno zone oxlrèinemeut restreinte. Néanmoins, si l'inflammation uc peutêtro ar-rölée, les cartilages peuvent devenir Ie siége de quelques alterations (|iii mentent la plus sérieuse attention et que nous étudions un peu pins loin,
Les cartilages possèdent, ainsi que nous avons déja eu roccasion de Ie faire observer, une #9632;nutrition toute particuliere; ils s'entreliennenl par imbibition, Or,dans une articulation, leur face adliérenle esl,d'une part, on rapport avec les vaisseaux de Tos et tire par conséquent sa vila-lité de ceux-ci; d'un autre cóté, la synovie baigne toute sa surface libre et doitjouerégalementunróio dans leur nutrition. Bichataconstatéqu'en injectant des substances colorantes dans les articulations, on voyait, !\ l'examen des cartilages, que ceux-ci avaient échangé leur couleur contre celles des liquides injeclés : il en aconelu, avec, raison, (pic les cartilages s'imbibent facilemcnt des substances liquides avec lesquelles ils se trouventen contact, el que c'est de cettc l'acon fine s'opère la nu-trition des tissus cartilagineux : laquo; 10'oü il rcsulte, dit-il, que les carti­lages ne jouissent qued'une vie latente et comme parasitaire, etqu'ils ne peuvent conserver l'intégrité de lours lissus qu'autant que les or-gancs avec lesquels ils sont en connexion, el sous la dépendance des-finels ils se tronvent places, jouissent eux-mêmes d'un élal complete-ment normal. raquo; Cola cxplique aussi comment ils peuvent conserver, au milieu des alterations avoisinantes, une sorte d'immunité.
On peut done dire, d'après cola, que les maladies des cartilages ar-ticulaires sont la suite de synoviles ou d'ostéites. Yoyons maintonant quelles sont, dans ces cas, les alterations qui peuvent survenir.
De toutes les alterations des cartilages articulaires, Ie ratnollisse-ment est la plus frequente; eile est caractérisée par une decomposition du cartilage lt;pii revèt l'aspect de (ihres implantées perpendiculaire-ment sur les os, et ä laquclle on a donné, par eelle raison, Ie nom d?alteration velvétique (du mol anglais velvet, velours). Cruveilhier a vu des (ihres ([iii avaient atleint jnsqu'a 13 millimetres de longueur, preuve qu'il peut se former alors un épaississementconsiderable. Les cartilages diarthrodiaux peuvent aussi s'amincir et même s'user com-plétement, de ('aeon ä mellre Tos ä nu. Dans certains cas enfin, ils peuvent cprouver des pertes do substance, des solutions de continuilé. qui ont généralemcnt l'os pour point de depart. M. (liehet a observe un cas de corps ctranger dans une articulation, lequel provenail d'un detachement ou d'un éclat do cartilage h la suite d'une chute.
L'ossification partielle des cartilages est un fait que Ton peul fré-quemment observer chez les animaux Si, ä l'état frais, on examine les
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DU SYSmiE CA11TILAG1NEUX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 53
organes ainsi alleres, on voit, de distance en distance, des points jannätres qui tranchent sur Ie blanc mat du tissu. Après avoir fail macérer cos pieces, jusqu'ä disparition complete du cartilage, il reste sur la surface arüciilaire osseuse des élcvnres irrégulièros qui no sonl autre chose que des points transformés.
Quant h savoir s'il y a liinne vraie ossillcation ou sculemcnt une cal-cilication, colic question n'est pas encore tranchóe. Sculemcnt, si l'on se reported ce quo dit Kölllker, que la couche de tissu osseux, sous-jacente au cartilage, est plutót formée dun tissu calciüé que vérita-blement osseux, une sorte de tissu de transition entre l'os vrai et Ie cartilage, ressemblant, par conséquent, au cartilage calcifló du foetus, mais non encore ramolli par Tossilication vraie, on incline amp; penser que, dans los noyaux calcaircs {]iie nous examinons, il y a plulut une calcification, une sorte de transformation en une substance semlda-ble ä cclle de la lamelle osseuse; qui lui est contigue. 11 est inutile d'a-joutor, croyons-nous, que, dans les endroits au moins qui ont subi cettc alteration, Ie cartilage a perdu son élasticitc.
Reste mainlcnaut ä examiner la question do la cicatrisation des car­tilages articulaires. Les experiences do Doerner, d'Aiilcnrielh, do Gru-voilhior avaient fait croire que les cartilages une fois diviscs ne pou-vaient plus se réunir, lorsque M. Mondière et après lui M. Broca onl présenté ä la Sociélc anatomique (1) plusieurs pieces dans'lesquellos la fracture cartilagineuse s'était consolidéo au moyen d'une sorte de cal fibreux qui arrivait jusqu'au niveau de la surface libre de l'organe, et rétablissait ainsi, par une surface parlaitement lisse, les deux bords de la fracture.
Kufin, Legros a fait voir que Ie tissu cartilagineux pouvait se repro-duiro. Sur des chions, eet expérimentateur sectionne les cartilages ar­ticulaires, et la reproduction se fait dans la plupart descas. Pour avoir aussi peu d'inllammalion que possible, Legros tiro sur la peau pour la déplacer et plonge uu bistouri ä lame très-étroite dans la cavité arti-culaire; puis touraant 1c tranchant du bistouri du cètc du cartilage, il incise profondément; il laisso ensuite aller la peau, ce qui dé-truit Ie parallélistne ; il obtient ainsi Ie benefice d'une incision sous-cutanéc. Or, après plusieurs somaines, il observait, soit seulement dn tissu conjonctif, soit du veritable tissu cartilagineux, suivant Ie, temps qui s'était écoulé entre l'opération et l'examen. M Peyraud (2) est ar­rive depuis aux mèmes rcsultals. 11 a de plus constaté que 1c péri-chondre peut reproduire Ie cartilage.
Gctte reproduction pent se faire sur la plupart des cartilages do l'é-conomie. Legros l'a oblenue sur les cerceaux do la trachée après une trachcotomic, ainsi que sur Ie cartilage de l'oreille du lapin.
(1)nbsp; Bulletin de ta Société anatomique, I851-1852!
(2)nbsp; II. Peyraud, Études expérimentales sur la regeneration des tissue cartilagineux et osseux (These inaugurale). Paris, 1809.
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nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE GÉNÉRALE CÜIRURGICVLE.
CHAP1TRE VI
l)ES ARTICULATIONS
Les considerations dans lesquelles nous sommes entre, Jl propos des os, des synoviales cl des cartilages articulaires, nous permettent d'é-tudier rapidemont les articulations. Nous n'avons plus qu'ä les envisa-ger dans leur ensemble, c'est-ä-dire comme des organos dislincts de ccux qui les environnent, el formes par l'assemblago (run certain nombre de lissus réunis en vue d'une action déterminée : Ie mouve­ment.
Toutes les parlies dont l'ensemble constitue l'appareil de la locomo­tion se groupent dedifférentes manières, mais elles ont un but com-inun : Ie mouvement et la locomotion, dont la flnalité nc peul être obtenue quepar l'intermédiaire des articulations; cettc vue a frappe de tout temps les anatomistes, qui distinguent les muscles en lléchisscurs, extenseurs, abducteurs, adducteurs, rotateurs, etc. Les muscles doi-vent done èlre considérés comme des fmdaiaircs des articulations, cl eela esttellement vrai, (iue lorsqu'une articulation est ankyiosée, c'estä-dire incapable de mouvements, mème pour un lemps assez court, on voit les organes musculaires qui sont chargés spécialoment d'exécuter les mouvements qu'elle peut fournir, el les os eux-mèmes, s'atrophier, et, dans certains cas, disparaltre complétement.
D'un auti'ccólc, les articulations, en vertu de leur composition cl de leur flnalité physiologique particuliere, soul Ie siege d'altérations spéciales, qui n'ont rien de commun avec celles des muscles, des os ou des cartilages, alterations qui s'augmentent considérablement sous rinlluence des mouvements cju'elles peuvent encore cxéculcr el qu'on pourrait comparer, dans certains cas, h des traumalismes répc-lés. Aussi, dirons-nous immédialement que lorsqu'une articulation est Ie siége d'une. inflammation, de quelque nature qu'elle soit, la pre­miere condition ä obtenir, e'est Vtmmobiltsaliun, qui empöche les cau­ses mécaniques d'inflammation provenant de l'articulation elle-même, et ramene ces parlies si compliquées ä l'état d'organe simple.
Maiheureusement, celte condition n'estpas toujours facileäremplir. Je dirai mème que ehe/, les animaux domestiques, el surtout chez Ie cheval et Ie boeuf, ce n'est que dans des cas tont h fait exceptionnels quit est possible d'obtenir l'immobilisation, et il y a ü cela plusieurs causes.
Pour boaueoup d'arliculalions, les masses musculaires, souvent enormes, dont elles sont rccouvcrtcs, cmpócbenl absolument d'avoir recours ïi ee moyen; il ne serail pas possible, en ell'el, d'immobiliser
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DIÏS ARTICULATIONS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;SB
l'articulalion coxo-fémorale, lors même que Ton serait parvenu ä dia-gnostiquor ä travers lo revètement épais qui I'entoure, un épancheraenl dans son inléi-iour, par exomple.
D'un aulre cole, les grands animaux out besoin de leurs quatre membres pour se reposer dans la station debout; el 11 n'est pas rare d'obscrver, aprös un reposprolongé sur Irois membres, lorsqu'un des quatre ne peut s'appuyer, des maladies resultant de la fatigue produite par ccllc station forcée, station qui a pour effet de maintenir constam-ment en contraction les trois membres libres. II y aurait bien aussi le décubitus, mals chacun sail, qu'il n'est pas possible do maintenir un animal couché sans qu'il survionno des excoriations nombreuses el très-graves, dont lo premier résultat est de porter le malade ä so débat-tre et ä essayer de se relever, 11 no landrail pas même essayer ce mode d'immohilisation. La suspension est de Ions les moyens celui qui nous paratt le meilleur : on pourrait l'employer avcc des intennittences.
Gcnéralemenl, lorsqu'nne articulation est enflammée, les animaux évilent de la mettre en action en raison de la douleur qu'elle leur cause,; mais, lorsque cetlc douleur est pcu accusée, ils 11'y prenncnl pas garde et aggravent ainsi un mal (jui pourrait facilement être guéri si rimmobilisation était employee plus lot.
La plupart des plaies articulaires ne deviennent aussi graves que par rincurio des propriétalres qui, sans se douter du danger auquel ils exposent leurs animaux, continuent ä les faire marcher au debut, alors que la plaic n'est pas encore enflammée. Unc preuve de la gravitc de la mai'che, c'csl que, quand même on a pénétré avccun bistouri dans unc articulation, si l'animal est absolumenl immobilise, la plaie se guérit souvent avcc la plus grande facilité, ainsi que nous l'avons vu plus haut, dans les experiences de Legros.
Chez les petils animaux, il est beaucoup plus facile d'immobilisei' un membre : ceux-ci d'ailleurs, n'étant pas d'un poids considerable, peuvent, pour se supporter, se servir pendant un temps presque indé-lini de trois membres seulemeut.
Les articulations des parlies inférieures des membres sonl parfaite-menL accessibles au toucher; mais elles dennen t également lieu aux mèmes observations que les articulations plus profondes, relativemenl h leur mobilité dans les cas de maladie.
On volt done,par ces quelques considerations, que les maladies arti­culaires sont extrèmement graves chez les animaux, et eela surtout parce que le Chirurgien a sur elles pcu de moyens (ructions.
Les articulations affectent plusieurs types. Nous auronsa nous occu-per spccialemcnt du plus commun, la diarthrose. Nous signalcrons en quelques mots cc que nous avons ä dire des amphyarthroses. Quant aux synarthroses, elles ne sonl, pour la plupart, que des articulations temporaires; olies appartiennent presque toutcs aux os de la töte et disparaissent ä Tilge adulte. Les mouvements qu'cllcs permettent d'exé-
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ä6nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE GÉNÉRALE CIIIBURGICALE.
cuter sont toujours Irès-obscurs; on pourrait, dans une ccrlaino 1110-sure, les considérer commo dos cartilages de conjugaison destines i disparattre ä un ilge plus ou moins avance.
Les amphyarthroses sont des articulations trës-simplos, permettanl des mouvemenls de l)asciüe toujours très-limités : lelies sonl les arti­culations inter-vertébrales ; Ie seul ligament qu'on y rencontre est un flbro-cartilage (jui s'implante sur Umie l'étendue raquo;les surfaces osseuses, et qui les inainlicnt avec une lelie force que les luxations y sont pres-que inconnues. Les fractures sont beaucoup plus faciles ii produlre, carle ligament joint ä une tcnacité hors ligne une élasticité qui lui permet de résister ä des chocs pouvant briser les parties osseuses sur lesquclles il s'attache.
Done, au point de vue chirurgical, les diaiiliroses sont les scales ar­ticulations ([ui móritenl vcritahlement ce nom ; elles résultent toujours de la reunion de deux os se correspondant par des surfaces lisses re-couvertes de cartilages d'encroütement, munisde ligaments pérlphéri-([ues qui assurent leur coaplalion, et pourvus de synovie qui facilitc leurs mouvemenls.
Les extrémités articulaires des os sont généralement renflées et for-inccs d'une grande quantité de substance spongieuse, ce qui donne plus de largeur f\ rarticulation, partant plus de force, chaque point de la surface supportant une pression d'autant plus légere que la super-tlcie totale est plus cleudue. La presence du tissu spongieux a en outre l'avantage d'augmenter Ie volume de l'os sans que Ie poids varie sensi-blement; inais cc tissu, oll'rant moins de resistance que Ie tissu com­pacte, expose bien plus aux fractures articulaires, et en general ä toutes les maladies des articulations, en raison de sa texture, ou mème du volume qu'il leur donne.
Les ligaments sont formés de lissu Übreux. lis soul funiculaires ou nuinhraneux. Les premiers sont toujours latéraux, quclquefois inter-osseux; raais on ne les rencontre que dans les ginglymes; inextensi-bles, trcs-résislauts et difflciles ä rompre. lis peuvent cependant, sous rinfluence d'une cause prolongée de traction^'allonger comme tousles autres lissus de l'économie : les hydarthroses chroniques, parexemple, peuvent amener cette alteration. Mais lorsqu'ils sonl dans leur état normal, leur longueur n'est jamais süffisante pour permetlre aux os de changer leurs rapports autrement que dans la direction du mouvement; il en résulto que, dans quelquo sens qu'une luxation se soit effectuée, eile a toujours eu pour eifel la rupture plus ou moins complete des ligaments latéraux. Quant aux ligaments membraneux, ils existent en avant eten arrière des ligaments latéraux avec lesquels ils se confondent sur leurs bords. Dans les cmirthroses ils existent scuds et permettent alors des mouvemenls très-ctendus dans tt)us les sens. Ces expansions membraniformes possèdent les qualités de resistance et d'inextensibi-lilc des ligaments funiculaires, Hen résulle que leur longueur doit êlre
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DES AltïlCIJUTIONS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ST
plus grande quo la distance qui sépare los deux extréaiités osseuses sui-losqiu'llcs elles s'attachent. Aussi duns les articulations trochléennos on condyliennes, on ne trouve jamais qu'un seul ligament membranoux en état d'extension. Si nous prenons pour exemple lo genou, nous verrons que, dans l'oxtension, lo ligament postérieur est tendu, tandis que l'antériour forme au contraire de nombreux i)lis transversaux. Dans la flexion, r'est lo contraire qui a lieu ; l'antérieur se tend sur los os dn carpe al lo postérieur se plisse. La menie particularité se remarque dans les énarthroses, lei los surfaces articulaires sont toujours entourées de muscles puissantsqui assurentleur contact; on doit y ajouter comme adjuvant la pression atmosphérique ollo-niömc : car, si l'on enlèvo tons los muscles qui entourent l'articulation scapulo-humérale, on voit néanmoins les surfaces articulaires roster on contact, malgré la grande étendue du manchon Qbreux qui réunit l'omoplate etl'humérus; mais si l'on vient ä incisor Ie ligament et h permettre l'acces do Fair dans l'intérieur du manchon, immédiatement les os abandonnés ä lour poids se séparant, et un écartement de I centimetre et demi ü 2 centimetres se manifeste entre los deux os.
Il résulte decette disposition que, pas plus pour los ligaments mem­branoux que pour les 1'uniculaires, los luxations accidentelies ne pouvont avoir lieu sans dóehirure ; mais si, par suite d'nu épancliemcut chro-nique, les ligaments out été distendus, la luxation pourra oxister avec des ligaments intacts. Elle sera alors pon doulonrcnse, ello pourra être réduite avec facilité; mais malhcurcuseinent olie se reproduira avec nne facilité aussi grande, et l'on ne pourra espcrer uno guérison radi­cale qu'après la retraction dos ligaments, retraction qui no pourra ello-mème qu'être consecutive h la disparilion de l'épanchement: deux choses toujours très-longues et très-difflciles äobtenir.
11 est important, dans tons los cas, de noter cetto difference entre les luxations accidentelies et los luxations spontanées; quo los premières ne peuvent êli'e produites saus déchirure dos ligaments, tandis que dans les secondes lo déplacement peut se faire sans la moindre déchi­rure.
Les articulations soul, Ie plus souvent superflcielles et entourées seu-lement de tendons et d'aponévroses, cc qui permet de hion se rendre compte de l'état do toutes los parties. Mais presque ton tos sont en­tourées do gaines synovialos, dans lesquellcs jouent les tendons des muscles. Ces gaines sont assez souvent lo siégc d'inllammalions qui peuvent masquer celles dos articulations ot amener sur co point uno confusion complete dans lo diagnostic, et cola d'autant mieux que les premières laissent, comme les autres, échapper aussi un liquide lilanl syuovial.
On devra done toujours se tenir en garde contre cel clément d'errour dans Ie diagnostic des plaies penetrantes,
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SHnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE OÉNÉBALE CIIIRURGICALE.
CHAP1TRE VII
UU SYSTEME AIUSCULAIRE
Lc syslèmc musculaire comprcnd tons los elements du corps des uni-maux doués de ceüe propriété physiülogiquo appelée cmitnwiililé, pro-prlété mlse en jeu sous rinfluence des norfs moteurs ou même parune cause chimique ou mécaniquo appliquée direclemont sur eux, en de-hors de rinfluence du système nerveux,
On range habituellement en deux categories les organes constituanl Ie syslèmc musculaire : les mis soul formes de cellules allongécs, i'usi-formes, d'aspect lisse, les autres de filaments Irès-longs, striés trans-versalement el longitudinalement, d'oii la distinction on muscles n /ihres lisses et niuscli's ó (ihres sfriées,
Cetlc division des muscles est la plus naturelle, clle est due aux dis-tinctions établies par Ie microscope; muis il est facile sansl'aided'aucun instrument, par la couleur ou Ie mode de contractilité, de différencier les deux sortes de tissus musculaires.
Lc tissu musculaire h fibres lisses est ordinairement päle, sa contrac­tion est lente ä s'effectuer et lente également h disparaltre, de plus ello est entièrement soustraite i\ rinfluence de la volonté; on nomme sou­vent les muscles qu'il forme muscles involontaires ou de la vie orrjani-que, car ils revótent ou entourent les organes profonds.
Les muscles striés sont habituellement rouges, ils sont appelcs vul-gairement chair; leur contraction est pour ainsi dire instantanée, brus­que, clle disparalt rapidement et, ;i quelques exceptions pres, comme celle du ceeur par cxemple, ils sont volontaires, lc nom de muscles de la vie animale qui leur est quelquefois donné indique qiuls servent surtoul aux manifestations des fonctions de relation.
Nous allons étudier succcssivcmcnt ces deux categories de muscles. Les muscles de Ia vie organique nous arrèteront pen, Ie Chirurgien ayant rarement I'occasion d'exercer sur eux sou action.
sect; I. — Tissu musculaire ä fibres lisses.
Les mucles lisses sont formés par des fibres microscopiques, fusi-lormes, assez allongées, auxquelles Kölliker donne Ie nom de/ïéres-ccllulcs contvactiles ou musculaires. Les Obres-cellules sont constiluces par une substance presque homogene ou légëremenl striée, conleuant toujours un beau noyau allonge, tics cellules sont acculées les unes aux autres pour former des faisceaux enveloppés d'une line membrane conjoneüve. Lehmann a reconnu quo, sous Ie point do vue chimique,
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DU SYSTEME MUSCULAIRE,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;.:i:t
les muscles lisscs sonl formés d'une substance azolée voisine de la (ihrinc du sang et qu'11 appollo fibrine musculaire ou fyntonine. Nous avons déjii dit que leur caractère physiologiquo étuit ime contractililé .lente, grUce ä laquollo ils peuvent agirsur les viscères. Les muscles do la vic organique reQoivent de nombreux vaisseaux el des nerfs gan-glionnaires.
Los muscles llssos servent généralement ü doubler des canaux ou des réservoirs; aussi, ä part certains muscles du périnéeoudu vagin, les trouve-t-on sous forme de membranes ou de tumques musculeuses; ils so rencontrent égalemont disséminés par polils faisceaux dans Ie milieu du tissu conjonctif; ils no s'attachent ui sur les os, ni sur los cartilages el no se terminent que très-raremenl par do polils tendons élastiques (muscles trachéaux}.
Voici quelle est leur distribution :
lis forment : 1deg; une parlie de la tunique musculeuse de l'oesophagc dans la plupart des animaux, et toute la portion inférieure chez Ie cheval; collo de l'estomac et dos inloslins jusqu'ä l'anus; 2deg; la cou-che moyenne des conduits salivaires volumineux ol du canal cholédo-que ; 3deg; la paroi postérieure do la Lrachée; ils doublent les grosses bronchos ol lluisseul par former h oux souls los parois dos petitos bronches; 4deg; la tunique musculeuse dos calicos, du bassinet, dos ure-tcros el de la vessio; 5deg; lo dartos, la tunique des canallcules sémini-1'èros volumineux, do l'épididyme, du canal deferent, des vcsiciilos sé-minales, do la prostate, des glandes do Cowper et Ie muscle blanc du cordon lesliculaire; Gquot; les forts ligaments siisponsours de la verge; 7deg; la tunique des oviduclos, do rulcrus et du vagin. Ils se Irouvoul égalemonl dans les corps cavorneux des parties géuitales externes, dans divers points des ligaments largos ol dans les conduits galacto-phores; 8deg; Ie sphincter el Ie dilatateur do la j)iipille, excepté chez les oiseaux on los muscles do l'iris sonl formés de fibres striées; 9deg; los faisceaux musculaires do la peau annexes aux follicules pileux; on les trouve aussi quelquefois dans les conduits des glandes sudoripares et céruminousos; 10deg; enfin ils forment en partie la tunique moyenne de tous los vaisseaux, mais surtout collo dos peliles arlères.
Ainsi qu'on vienl do Ie voir par collo enumeration, les musics do la vie organique sont généralement destines aux functions de digestion, do respiration, d'excrétion ou do secretion, do circulation; leur con­traction a pour effol do rélrécir lo canal autour duquel ils se trou-vont disposes el, par suite, do faire cheminor dans un sens ou dans un aulre les substances que renferme lo canal; quoique la contraction se fasse dans les deux sens pour un memo canal, il y a cependant une direction qui prédomine cl qui force los malièros b. s'avancor vers un orifice ou dans un sous délerminé.
Les membranes musculousos sont lo plus souvont inlerposces entre une muqueuse el une sóreusc et rossenlent Ie bContre-coup des allee-
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00nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE GÉNÉRALE CniRURGICALE.
lions qui attoignent cos organes. On peul facilement remarquer que lorsquo la muqueuse s'enflamme, parexemple, leurs contractions sonl plus nombreuses, plus intenses, cc qui dótormine leur épaississeraent, lour hypertrophie; la couleur change égaloment; ils deviennent rou­ges, comme on 1c constate dans les ententes, les bronchites on les cyslites.
Cost au contraire Ie phénomène inverse qui so produit si la screiiso s'enflamme : les contractions diminneiit, cesseut mCme dans quclque cas. II y a une sorte de paralysie, et il en résnlte quo les matières s'ac-cumulent, que les gaz non expuisés dilatent les conduits el rendenl presque impossibles les quelques contractions qu'on pourrait eneore en attendre. Comme exemple de cettedonnée, nous pouvons citer: Ie ballonnement ou la constipation qui accompagneat si fréquemment la pórilonite.
La membrane séreuse est toujours très-adhérente ;\ la musculeuso, 11 est difficile de les séparer l'uno de 1'autre ; mals il n'en est plus de inêmc do la muqueusè qui lui est unie par un lissu conjonctif lache, permettant des déplacements assez étendus des deux membranes l'une sur l'autre. Celle disposition qui facilite la contraction de la tunique musculeuse et Ia progression des matières contenues dans les canaux et les réservoirs, devient dans certains cas un inconvenient grave, car Ie tissn conjonctif peut se rompre dans des raouvoments énergiques et determiner la sortie au dehors d'une partie de la muqueuse, G'est ainsi que se produisent les renversements du rectum ou du vagin, renversements dont la guérison peul offrir des difflcultés assez gran-des pour qu'on soit oblige souvent d'exciser la partie extroversée; la reduction étant dans certains cas un moyen ineffleace, car la cause qui a determine Ie renversemenl une première fois subsiste toujours.
$2. Tlssu musculaire a- fibres striées.
On peut encore donner aux organes formes par co tissu Ie nom de muscles extérieurs ou de muscles de la vie animale. Ilsentourent les os qu'ils sont chargés de mouvoir else distinguent par leur couleur rouge, par leur forme en faisecaux se rcnnissaul en masses plus ou moins con-sidérables. IlsafTectent des Tormes très-diverses, maisqu'on peut néan-rnoins rangeren trois categories : les muscles slrics sont longraquo;, larges ou courts, etchacune de ces trois divisions renferme des variétés qu'on a comparées aux formes géométriques dont elles semblent se rappro-cher Ie plus. (Test ainsi que nous trouvons des muscles conoïdes, fusi-formes, trapézoïdes, etc.
Les muscles kings se rencontrent surlout aux membres el se inon-Irent d'autant plus volumineux, qu'on les examine dans une partie plus rapprochée de la racine du membre, vers l'extrémité, au con-
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HU SYSTEME MUSCULAIRE.
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traire, les Qbros musculaires disparaissent ot Ie muscle est prolongé par un tondon. En vertu do cetlo distribiiliun, les iiiL'iiiln'es mil mi aspect conicjuo i\ base tenant au tronc.
Nous avons dójii dit, eu parlant des aponévroses, tjue les muscles des membres sent disposes en plusieurs couchesséparées fiar ces mem­branes fortes et résistantcs, qui séparent non-seulomcnt les couches, muis limitent encore les groupes musculaires appartenant au mème plan el fournissent une gaine spéciale ;i chaque muscle. Cette disjjosi-tion favorise la contraction isoléed'un muscle ou des muscles d'une region, (l'esl aussi en vertu do cel isolemenl qu'un muscle scclionné se retire dans sa gaine, saus que les voislns puissent s'opposer ;\ cetle retraction.
L'examen des muscles des membres par rapport aux articulations qu'ils en teuren t nous révèle des dispositions importantes, el qui doi-vent tenir une large place dans l'histoire des luxations. Les muscles des membres s'insèrent tonjours dans un point très-rapproché do I'articulation qu'ilsdoivenl mouvoir. Gotte disposition est surtout bien nelle pour les articulations supérieures, comme les scapulo-humérale, hiiinéro-radiale el les homologues du membre postérieur ; eile a pour résultat d'affermir considérablementl'articulation, dontles surfaces se trouvent ainsi pressées l'une contre l'autre par l'actlon contraire des muscles supérieurs el inférieurs. Dans les mouvements, la capsule ar-ticulaire sera soutenue du cóté oü ollecsl lenduo par un muscle tendu égalemont. L importance des muscles pour rafferraissement des articu­lations no peul faire Ie moindre doule, il sulïil pour s'en assurer de considérer que, partout oü une articulation est environnée de muscles forts, les ligaments sont très-peu résistants. Les muscles superieurs, en s'atlachant äl'os inférieur, les inférieurs, en s'inséraula l'os supérieur, forment pour ainsi dire une gaine musculaire ä 1'arliculalion. Gelte gaine Dependant serail insufflsanto pour maintenir Ivs surfaces articu-lairos on contact si les ligaments élaienl déchirés ou distendus. ün en a la preuve par la facilité avec laquelle les luxations se renouvellent lorsqu'elles se sont une 1'ois prodniles, lant que les ligaments lésés n'onl pas acquis leur solidité première. La gaine musculaire peul done all'er-mir Tarticulation, mals eile est InsufQsantepourrempIacer Ie ligameui capsulaire.
Quant aux articulations inférieures, elles no sont plus protegees paries muscles, mals seulement par les tendons; aussi les voyons-nous en-tourées de ligaments puissauts ; les tendons eux-mèmes soul envelop-pés par des dépendances de ces ligaments, et sont fortementmaintenus dans lour position par des épanouissements flbreux (!(; la membrane articulaire dans l'intérieur de laquelle ils se frayent un chemin étroit, lapissé d'une synoviale qui favorise leur glissement, mais qui ne per­met aucun déplacement lateral; c'esl ce que l'on romarque dansles articulations du carpo et du tarse. 11 est t\ peine besoin de signaler
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02nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE GÉNÉRALE CH1RURGICALE.
['importance des tendons pour raHcnnisseinenl dos arüoiilaüons mé-tacarpo-phalangiennos et digitées. Ici, los tendons aplatis s'insèrent diroctomonl. sur los os en contact et servont, tout ;i la fois, et de liga­ment pour les articulations et d'organes de transmission pour los mus-olos qui doivent los mettre en jeu.
Les dimensions des muscles longs variont dansde grandes limites. Quelques-uns occupentune grande partie de l'étenduo du membra et franchissentplusieurs articulations, Leur action est très-coraplexe. On trouve presque toujours cos muscles dans los couches superllcielles, d'autres, situésplus profondément el de longueur moyenne, franchis-sent seulement uu os, raais possèdent généralement des fibres muscu-laires sur une grande partie de leur éleiuluo. Dans ces deux premiers oas, la rétractilité est souvent considerable, et si ces muscles n'opposent pas une grande resistance a la reduction des luxations, en revanche, ils agissent fortemenl duns les cas de fracture et sont la cause du che-vauchement des os. Les muscles les moins longs sont toujours appli­ques directement sur les os; ils entourent les articulations ets'appli-quent sur elles d'unc facjon très-lntime; leurs'fibres soul plus courtes, el par suite leur retraction est moins considerable; aussi résistent-ils moins dans les elforts de reduction des fractures et des luxations.
Les muscles des membres rapprochés du tronc laissent entre eux certains intervalles dans lesquels passent les vaisseaux el. les nerfs oü se logout les ganglions lymphatiques. La connaissance dos espaces inter-musculaires qui permettent d'arrivor ;\ cos organes est impor­tante lorsqu'on veut agir sur eux pour les sectionner ou opérer leur ligature. On doil toujours, dans cos cas, disséquer les muscles el non les traverser, collo pratique a l'avantage d'éviter los hémorrliagies et do respecter des puissances indispensables au mouvement. Plus bas, les intervalles musculaires soul h peine marqués, ou se montrent seulement sous la forme d'une trainee blanche, qui indique la section de la membrane aponévrotiquo commune ;i deux muscles voisins.
Les museks larges appartiennent surtout au tronc, oü l'on rencontre pou de muscles longs. Les inusclos du tronc sont égalemonl disposes par couches, mais, contrairement ä cc qui a lieu pour les membres, la direction des fibres est différente pour chaque couche, d'oü la difflculté des hernies des parties profondes. Les aponévroses sont ici peu resis-lantos, elles soul souvent remplacées par uu tissu conjonetif lache, mais toujours pou ahondant.
Quelques muscles longs se roncpntrent au tronc. On pourrait con-sidérer comme tel l'ilio-spinal, mais il est beaucoup plus rationnel devoir dans cetle masse musculaire une reunion do muscles courts, allant d'une verlèbrc ä une aulre, ou des verlèbres aux cótes : les di­verses parlies do co muscle pouvant agir isolement et porter lour ac­tion sur tollo ou toUe partie de la cage thoracique, des lombes ou du cou. Les muscles psoas, silués h l'inlericur de la cavitó abdominale.
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IM SYSTEME MUSCULAIRE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;63
sont do véritables muscles longs, recouverts par une aponévrose; cos muscles appartiennent également iuix membres postérieurs, sur les deux premiers rayons desquels ils s'attachent.
Les mmcles courts ne donnent pas beaucoup do prise h des considéra-lions générales, ils se monlront surtout autour des vertèbros et dans eertains points do, la tèto.
Los muscles peauciors sont une variété dos muscles largos ; ils soul souvent très-inlimemont unis ;\ la peau, el dans quelques points mötne, il est presquo impossible do les en séparor, nolaimnoul, aux lèvros, anx paupièros. Il on rcsullo que les tunieurs do cos regions sont pour la plupart diffuses, qu'elles ne s'enteurent pas d'une enveloppe kj'stique aussi nettemont limiléo quo dans les autres parties du corps, et qn'il devient par lii beaucoup plus dililcile de les énucléer, lorsque parl'ois on y parvient.
Structure et proprlétés den muscles strlés. — Ces muscles se pré-sontent sous la forinc d'organes composes de faisceaux plus ou moins volumineux, de couleur rouge, divisibles en faisceaux moins volu-ininonx, composes cnx-mèines de filaments allonges, très-minces, cy-lindriques ou polyédriques l\ angles arrondis, mous et flexibles, qu'on a appelés fibres musculaires ou faisceaux primilifs. Ghacun do ces elements est séparé de ses voisins par du tissu conjonctif, lequel scrl, aussi ä la separation dos faisceaux secondaires el lorliaires.
Mais la fibre musculaire ellemêrne n'est pas lo dernier lerme, Ie dernier element de la division dos parlies organiséos du muscle. Cha-((ue fibre se compose de plusieurs parlies élémontairos, de filaments Irès-ténus, allonges comme la fibre elle-même, el qu'on a nommés fibrilles musculaires : ces flbrilles sont réunies entre olies par une sith-ntnnce interstittalie. La fibre musculaire est en outro enveloppée par une couclio minee de substance eonjonctive appeléo sarcolemme, h la face interne duquel se laissont apercevoir dos noyaux.
Los fibrilles musculaires sont les portions contractiles du muscle; olles constituent done sa parlie la plus importante, olios apparaissent sous rinfluonce do certains réactifs. Cos filaments nc sont pas lisses, mais présentent des slries transversales; or, comme les stries trans­versales dos fibrilles se trouvcnl siluécs, pour la memo fibre, exacto-meut ä la meine hauteur, il en résullc quo la fibre elle-même se mon-tre striée en travers. Il est mème possible par des macerations sul'fisammonl prolongées, de divisor toutes les fibrilles d'une fibre, de lelie maniere qu'elles se rompent toutes au même point; il en résulte alors des disques superposes, que Bowman considère comme les vé­ritables élémcnls dos fibres musculaires, d'oü Ie nom de sarcous ele­ments de Bowmann qui leur a élé donné. La plupart des auteurs con-sidèrent, avec raison, les élémcnls de Bowmann comme des produils arlificiels.
La strialion transversale dos fibrilles n'est pas toujours très-pronon-
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lt;iinbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE GÉNÉRALE CHIRURGICALE.
cce; aussi li'otivc-t-on les differences les plus grandes dans les fais-ceaux prlraitifs.
Oulrc les stries transversales, on remarquo souvent dans les (ihres musculaires d'autresstries, mals dlrigées dans 1c sens de la Obre; clles constituent les stries longitudinales: ces stries paraissent clro lo rósul-tat do l'accolenaent des ßbrilles élémentaires.
Ghaque fibre musculaire est entourée d'une membrane mince, deli­cate el lisse, nommée sarcolemme, qui a la signification d'une mem­brane de cellule ; on rencontre ü sa face interne un grand nomhre de noyaux disscniinós d'une lacon irreguliere.
Une variété de fibre musculaire striée est la fibre rami/iée, dont nous trouvons un excmplc dans Ie coour des mammifères ainsi que dans ie muscle lingual supérieur. Ces lihres ne sont pas simples comme celles des muscles ordinaires, mais présentent des branches transversales, plus ou moins obliques, qui les réunissenl les unes aux autres. Cotte disposition semhle èlre donnce pour assurer la synergie des contrac­tions.
Dans l'intervalle situó entre chaque (Ihre musculaire, on trouve un tissu conjonctif très-délicat, dans lequel cheminent les vaisseaux capil-laires du muscle, ainsi que les dernières ramifications des ncrCs. Plu-sieurs fibres musculaires se réunissent pour former un laisceau secon­daire, sóparé des voisins par une couche conjonctive plus épaissc; enfin, les ('aisceaux secondaires forment ä leur tour, par leur reunion, des 1'aisceaux tertiaires, dont Ie volume varic considérablement suirani Ie muscle.
Lc perimysium n'est autre chose que la membrane cunjonclive, ([ui enveloppe Ie muscle tont entier el qui laisse échapper de sa face in­terne des prolongements qui pénètrent, ä l'inténeur du muscle, entre les faisceaux; cc tissu conjonctif prend Ie nom de perimysium interne, par opposition h 1'enveloppe générale, ä laquelle on a donné Ie nom de perimysium externe. On rencontre presque toujours de la graisse dans 1'épaisseur du perimysium externe chez les animaux gras; eile pénètre dans rintérieur de sa cavité, et se loge quelquefois entre les lihres musculaires elles-mêmes.
La (ihre musculaire est par elle-mème pen susceptible d'inflamma-tion, mais il peut arriver que Ie tissu conjonctif intermediaire squot;en-llamme; il en rcsulte alors une augmentation considerable dans Ie vo­lume du muscle, puis la suppuration envahit tont Ie tissu, et les lihres elles-mêmes nc tardent pas ;\ se désagréger. Gelte forme particuliere de myosite attaque rarement les muscles des membre's, mais on Ia voit assez fréquemment sur ccux du tronc, surlout ä Ia suite de contusions violentes.
Les muscles sont des organes tres-riches en vaisseaux: ccux-ci soul très-régulièrement disposes. Les vaisseaux artériels pénètrent dans Ie muscle presque perpendiculairement, puis ils tendent, en se divisant.
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DU SYSTEME MÜSCULAIBE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;63
ä prendre une direction parallele h colle des fibres, cc qui arrive coiisliim-menlpour lesvaisseaux capillairos. On les voll ulors former un réseau très-élégant, clonl les mailles longitudinales courent le loiif; des espaces inler-fasciculaires et sout réunies entre dies par des anastomoses trans­versales très-courtes; aueun vaisseau ne pénètre i\ l'intérieur des fibres. Les reines ollVent une disposition semblable ä cellc des artères,
Dans les muscles des membres quelquefois, et plus souvent dans ceuxdu tronc, on rencontre desanneaux flbreux ménages dans l'inté-rieur même du muscle ou des aponévroses, et dans lesquels les yais-seaux passent pour sc distribuer aux muscles ou pour atteindre une position plus éloignée. Quelques auteurs ont écritque les contractions musculairos pouvaient ötre asscz violentes pour fermer complétement ces anneaux protecteurs, et gêner ainsi la circulation par la compres­sion du vaisseau ; mals cette assertion ne parait reposer sur rien de fondé, car il est notoire que l'action musculaire accélère, au contraire, la circulation au lieu de la ralentir. Ou provoque les mouveincnts des mAchoires dans la saignéc pour augmenter l'écoulement de sang de la jugulaife; nous avons vu mainles fois que la mastication faisail passer dans la carotido une quantité do sang qu'il nous a, étc donné d'évaluer ä cinq on six fois supérieure i\ cellc qui traverse la tele en dehors de cetétat.
Le fait, signalé dernièrement par M. Itanvier, de la presence de veines capillairos variqueuses clans les muscles du lapin, particularité qu'on ne rencontre pas chez cet animal avant la naissance, pourrait faire penser quo la contraction musculaire retientle sang dans l'intérieur du muscle, ou, en s'accumulant, ilproduit les dilatations variqueuses. 11 est bien certain, en elfet, quo, pendant la contraction, les muscles ren-ferment une plus grande quantité de sang que dans l'état de repos ; mais il ne laut pas oublier que les veines des muscles possèdcnt degt; valvules, et que la contraction musculaire est essentiellement intermil-tenle. A chaque contraction, unc partie dn sang est done vorsée dans les veines externes avcc une cerlaine vitesse, et le reUlchement appellc une nouvelle ondée qui sera rejetce comme Ia première. Quoi qu'il en soit de ces explications, uu i'ait qui n'cst i)as douteux, c'est que, dans le muscle on contraction, il faut une quantité de sang beaucoup plus considerable (pie dans l'état d'inaction.
Los lymphatiques des muscles ont élé surtouL bien étudiés pai iM. Sappey; ils soul nombreux et très-flns.
Los muscles possèdcnt pen de fibres nerveuses sensitives; aussi leur sensibilité n'est-elle pas Irès-grande, mais en revanche tons les nerfs moteurs so distribuent ä lours fibres. Doyère est le premier qui alt étu-dié les terminaisons desnerfs moteurs. G'estäun savant francais qu'ap-parlient la déconverle de la lermiuaison des nerfs moteurs ohez les vertébrés supérieurs : M. Rouge! démontra, en 1852, que cettc lermi­uaison a lion sur la iibre musculaire par un renllemenl qu'il appolle
Pbugh rt Toussaist. Chirurgie*nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; o
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68nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE GÉNÉRALE CHIRURGICALE.
plaque terminale. Les recherches deM. Rougetontété confirmees par tons les histologistos, Le nerf, en penetrant dans Ie muscle, so divise en l'ais-coaux do plus en plus ténus, et bientöt les fibres nerveusos cheminent soules entre les flbres musculaires. Chaquo tube nerveus se divise Ini-möme plusieurs fois, etses dernières raraiücations se fondent dans ia plaque terminale. Gclle-ci serail silnee sons le myolemnc ; clle n'est autre chose qu'une sorte d'aplatissement du cylindre-axe. Lc périnèvre dn Inhc nerveus se confond avec le niyolennie.
Ghaque plaque niotriee l'ait saillie sur la fibre musculaire, clle esl légèrement convexe et le cylindre-axe s'insère sur le milieu; eile pos-sèdc nn aspect granuleux, on y remarque des noyaux disséminés a la surface.
Parmi les propriétés . dos muscles, la plus importante esl la contrac-tilité, c'est-ä-dire la possibilité dc^ se raccourcir sous rinfluence d'un excitant, que eet excitant soit la volonté ou un agent arliflciel; mais ü cóté de cettc propriété el. s'exercanl en mêtue temps qu'elle, nous devons en citer deux autresdont l'iraportance est très-grande égale-ment, la tonmtéetrélastidté,
Pendanl la contraction des muscles, ces trois propriétés soul mises en jeu au mème moment, aussi est-il tres-difficile de dire quelle esl la part d'aetion qui revient ä chacune d'elles, lorsqu'un mouvemenf se produil. Nous devons d'abord les étudier séparément avant de les exa­miner dans leurs cffets communs. GommenQons par la tonicitc.
1deg; La lonicité, que M. fliehet appelle encore contractüité spontanes et in­sensible, et Malgaigne rétractilité, est, suivant la definition fort juste de Longet, la propriété que possèdent les bouts d'un muscle sectionné de se rétractei' en sens oppose, proportionnellement h, la longueur des fibres du muscle, itien que par cette simple definition, on voif quelle importance la lonicité acquiert en chirurgie, surtout dans la pra­tique des amputations el dans le traileinent des plaies musculaires.
La Lonicité s'exerce pendant un temps assez long sur les deux bouts d'un muscle divisé : la retraction esl d'abord Ires-visible el subite ; (die s'exerce ensuite lenfement, d'nne faQon continue, jusqu'ä ce qnc la longueur totale du muscle soit réduite äune dimension donnée qui est, dans certains cas, seulement la moitié de la longueur primitive. L'écartement des deux bouts du muscle peut se constater avec la plus grande facilité dans les plaies ïi ciel onverl; eile peut aussi se scnlir avec lc doigt au-dessous de la peau lorsque celle-ci est restee intacte; clle augmenfc chaque jour et ne s'arrête que lorsque la cicatrisation commence. Igt;a propriété retractile du tissu inodulaire forceensuite les deux bouts i\ se rapprocher, mais il est rare qu'elle soit süffisante pour les affronter. Lorsque la cicatrisation commence, c'est-ä-dire vers le huitièmejour, si l'on detruit les adbérencesainsi que 1'a l'ait M. Hichef, on pent voir l'écartement augmenter encore.
La lonicité ne s'exerce pas seulement lorsque lc muscle esl divisé,
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DU SYSTEME MUSCULAIRE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; laquo;7
mais eile a ógalement uno action dont il faul Lenir Ie plus grand compte dans les museles in tads. Dans lo eas de fracture, e'est eile, en ell'el, qui produit ce chevauchement quasi-irresistible que Ton constate dans les fractures obliques, malgré la presence laquo;les appareils de contention, et qui nc s'arrèto quo lorsqiie Ie cal a déjfi aequis uue consistance siifli-sante pour la contre-balancer. La distursiou do la bouche, dans riiemi-plcgie facialcopy;, reconnalt aussi pour cause la perle de la tonicité dans les muscles du cote paralyse, laudis que cette propriété s'est conservée entière du cole sain.
Dans les aniputations, lorsquc ropcraleui' a incise d'un seul coup loutcs les couches musculaires, on voit les muscles se rétracter et laisser 1'os ;\ nu dans uno certaiue longueur. Get etfet esl encore du ;i la tonicité; mais, dans ce cas, les muscles se rétractent d'une longueur variable. Les superflciels, plus libres dans leurs gaines, soul ceux qui se rétractent lo plus; ceux,au contraire, qui sont appliques directcment surTos, se relirent très-peu, car ils sont maiuleuus par leurs adhérenees avec les organes voisins ou avec l'os lui-inème: il en résulte unesorte de cóne dont Tos forme le sonunel. Pour éviter cel inconvenient, on commence I'incision par les muscles superflciels ; on incise couclie par couche, et Tos esl scié seulemenl lorsque toutes les couches muscu­laires ont subi leur retraction. Mais comme la tonicité esl conservée dans les portions do muscle qui entourent le moignon, ellc so produit également les jours suivants et l'os pout de nouveau faire saillic. Ce relrail continue ä se faire jusqu'ä ce que Ie tissu modulaire, par sa rétractilité, ramene les parties molles en contact. L'obstacle oppose par le lissu cicatriciel ;quot;i l'en'el de la lonicilé musculaire esl hien cer-tainement le moven le plus effleace pour la combattre, car on possède en chirurgie peu d'action sur le lissu musculaire : les ligatures, les ban­dages sont le plus souvent loul i\ fait impuissants.
La lonicilé est clone, dans les plaies des muscles, dans les fractures el dans les amputalions, uue des principales causes qui retardent la guérison cl la rendent difficile; aussi la plupart des soins doivent-ils tendre ä contre-balancer cello action funeste. Malheureusemenl les moyens ä employer sonl exlrèmemenl reslreints. Les sutures, en ell'el, tiennent peu ou point, sur des organes qui se déchirent avec antanl de facililé que les muscles; les bandages agglutinatifs soul pcesque toujours inenicaces. Si l'ou a all'aire i\ une plaie, on activera la cica­trisation en donnant ä la parlie blessée une position qui permelle plus facilement le rapprochement des surfaces, el laformation du lissu cica-triciel fcra le reste lorsqu'il aura acquis une consistance sul'lisante.
2quot; Velastk-ité est cetle propriété qui permet aux muscles de s'allon-ger sous I'mfluence d'une traction dans le sens longitudinal et de re-venir sur eux-mêtnes lorsque la force (pii les étendait a cessé d'agir. On comprend combien 1'élasticité doit modifier la contraction, car lo muscle met directement en jeu son élaslicilé lorsqu'il se conlracte et
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*iSnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE GÉNÉRALE ClIIIU'liGICU.K.
qu'il doit développer une certaine force. On pent se rondre compto sur soi-mêmo de l'élasticité du muscle. Lorsque les deux os sur lesquels s'attache un muscle sont maintenus dans une position fixe et (pie Ie muscle so contractc, il change de l'ormc et do consistancc. Si par exemple e'est le biceps qu'on examine, l'avant-bras étant retenu par (in obstacle, on sentira ce muscle durcir sous la main ot cependant aucun mouvement extérieur ne sera produit. Mais si 1'obstacle qui re-lenait 1'avant-bras vient h manquer suhitemenl, on verra celui-ci exécuter un mouvement brusque, dont 1'amplitudc pourra servir ;\ me-surer la force élastique développée par le biceps.
Par co seid exemple on volt quo, dans toute contraction, quel que soit l'obstacle ä vaincre, l'élasticité est mise en jeu, et ce n'estque lorsque cette propriété du muscle s'est développée dans une mesure donnée quo I'efFet peut réellement se produire. Quelques auteurs, et entre auti'Bs Scluvann, out memo ccriL que la contraction n'avail d'autro but que do donner au muscle une nouvelle élasticité en vertu de laquelle le mouvement serait imprimé aux leviers osseux ct par suite aux masses qui sont mises en mouvement. L'élasticité est done très-intimement liée a la contraction; eile doit être vaincue par cette dornière propriété pour que le muscle puisse eU'ectuer mi travail utile, L'élasticité musculaire est d'un mode particulier : eile no se développc pas d'un soul coup, et l'allongement n'arrive pas immédiatement ä son maximum, lorsqu'on le charge d'un poids donné, comme cela a lieu pour les corps élasliques ordinaires soumis äune traction ; ci^ n'est que pen ä pen, au bout d'un certain temps, que lo muscle arrive aux limites de son élasticité. Sous rinnuencc do charges graduellement croissantes, il s'allonge boaucoup plus dans les premiers moments de l'expérience qu'amp; la fin, au moment oü il va se rompre. L'élasticité dos muscles n'esl done pas, dans los moiivements ordinaires, mise seulemcnt en action par le poids ä soulever, mais dépend égalemenl du temps qu'on met a l'enlever.
3deg; La contractilité musculaire, (ine boaucoup (raulours appollont en­core irritnhiliu'i, est cette propriété de la fibre musculaire qui lui permei de se raccourcir sous l'influence d'un excitant.
L'excitant ordinaire d'un muscle, c'est le nerf moteur, et la mise en jeu de la contractilité est habituellement la volonté ; mais il n'est pas absolument indispensable, pour qu'un muscle se contractc, que le Sys­teme nerveuxintorvienne : la fibre musculaire estflirectement irritable, el les excitants mécaniques, chimiques ou éleclriqncs peuvent produire la contraction de la fibre musculaire lorsqu'ils sont dircclcmenl appli­ques sur ello.
Cette proposition que nous venous d'admcttre comme enticroment démontrée a été lo sujet do nombreuses controverses. Saus vouloir entror dans aiicune discussion ä co sujet, nous sommes cependant force de donnor quelques détails, car, la conservation dela contractilité
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des fibres müsculaires, tnême lorsque Ie système nervoux ne reraplit plus ses fonotions, est une question de la plus haute importanco pour Ie Chirurgien,
La première question que nous devons nous poser estcello-ci. Quelle esL la (imce de 1'excitabililé laquo;les nerfs moteurs séparés des centres ? La durée de la contractilité musculaire cst-elle egale ü la durée do l'exci-lahililó nerveuse ou plus longue que celle-ci? L'expérience esl facile h faire. Longet est 1c physiologiste qui a 1c mieux résolu cette question. Uu nerf se rendant ü un muscle est coupé et réséqué dans une certaino longueur; son excitabilité csl essayéo chaque jour par les excitants mé-caniquesetgalvaniques; or, onpeut s'assurer queues Ie quatrième jour, Ie nerf n'est plus capable de provoquer aucune contraction, Cotte expe­rience, variée de maintes manières, a toujours donné Ie mème résullat. Itelalivemenl ïi la seconde partie de la question, 'Longet a pu également constater que, malgré la perto de l'excitabilité nerveuse après quatre jours, l'excitant applkiué direclement sur la fibre musculaire provo-quait encore des contractions plus de douze semaines après la section du nerf. Les muscles avaient conserve leur couleur normale.
Claude Bernard a démontré également (pie la source de Ia contracti­lité ne se trouvait pas dans Ie système nerveux. Le curare jouit de la singuliere propriété de tuer le nerf moleur saus attaquer le nerf sen-silif el la fibre musculaire, Or, après avoir administré une dose de cette substance ä un animal, il a perdu d'uno facoii absolue loute possibilité de contraction volontaire. L'élecLriciLé, même appliquée sur les nerfs moteurs, ne provoque plus aucune contraction, el cepcndanl les mus­cles sontrestés très-sensibles ^'application directe de l'cxcitiint. Enfin, si Ton veul une dernière preuve que la contractilité csl bien une pro­priété inherente ïi la fibre musculaire, on peut en detacher quelques-unes surun animal vivant et les porter sous le microscope; excitécs directement, on les verra se contracter, el l'on pourra constater en mème temps l'absenco complete des filets nerveux et de leurs plaques tcrminales.
Pour completer ce que nous venous d'exposer par rapport a la con­tractilité musculaire, nous dirons que la section des nerfs sensitifs di-minuo considérablement cclle propriété : si le nerf esl. mixte, la con­tractilité des parties auquelles il se rend, se perd environ deux fois plus lot que lorsque le nerf moleur csl seul sectionné. Lorsque l'on supprime l'arrivée du sang artériel dans un muscle, ses mouvements volontaires disparaissenl après un quart d'hcure, sa contractilité subsiste environ deux heures après. Le rétablissement de la circulation ramene d'abord la propriété de la fibre imisciilaire, les mouvements volontaires ne re-pai'aissent qu'un peu i)lus tard. Si on He les veines, ce n'est que vingt-six heures après le commencement de la stase veincuso qu'on voitles mouvements volontaires diminuer d'intensité; la contraction provoquéo n'est i)as sensiblcment diminuée.
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70nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE GÉNÉRALE CHIRUHGICALE.
Disons enfin que la contractililé persiste pendant un certain tenaps après ia mort, et que Ia durée do cette persistance vario dans dos limilos assez étendues suivant ie muscie envisage. Cost toujours dans 1c coDiir que la contractiiité persiste Ie plus longtemps; olie s'éteintseptheures environ après la mort dans I'oreiilette droite.
11 résulte de 1'examen que nous venons do faire que l'influence du système nerveux n'est i)as i\ beaucoup prés aussi importante que cello du sang sur la contractiiité musculaire; mals les conditions dans les-quellos nous nous sommes places sont expérimentaies, et, si olies sont nécessaires ponr expliquer Ia part de chaque apparcil dans la produc­tion du mouvement, 11 est bien évident qu'fi I'état normal tontes ces fonctions so prêtent un mutnol appui et doivont agir de concert en vue d'une bonnc flnalité physiologique. Or, si l'influence du système ner­veux sur la contraction do la fibre musculaire n'est que secondaire, il n'on est pas moins vrai quelle est absolutnent nécessaire. Tons les muscles, qu'ils soient volontaires on involontaires, lui empruntont Ie principe do leur contractiiité. L'cxcitant des muscles involontaires leur arrive par les filets du sympatliique ; celui des muscles volontaires par les racinos antérieures,par les?j6'r/s moteurs propromont dits.
Mais Ie siégo do loute volition so trouve dans les hemispheres céré-braux; il est done do loule nócossité, pour qu'un mouvement soit voulu, que Ie cervcau ou tout au moins los hemispheres soient intacts ainsi que les cordons nerveux qui vont porter cette volonté. Or, lorsqu'un muscle no se contracto plus, il peut arriver deux choses, ou que les hemispheres soient atteints, ou bien que les nerfs moteurs soient altérés. Lorsque les hemispheres out perdu lours fonctions par suite de contu­sion, d'hémorrhagie parexemple, on retrouvera facilement Ia contrac­tililé musculaire par I'emploi de Felectrisation sur 1c muscle ou sur Ie trajet du nerf s'il est facilement accessible, quelle que soit l'époque de la paralysic. Par conséquent,lorsque collo dernière proviont de l'aboli-tion do l'organe do la volition, les muscles conservent parfailoinenl iu-lactos leurs propriétés contractilos.
Si, au contraire, la lésion siége sur la moello épinière ou les cordons nerveux qui on emergent, au bout de trés-pou do lemps, quatro ä six semaines, les muscles eux-mèmes perdent la faculté de se contractor. Los muscles de la vie organique, qui mjoivont leur principe excitateur de la moelle épinière, soul très-peu afl'ectés par la disparition des fonc­tions ocréhralos. Les lésions de la moelle épinière les affectent considé-rablement, mais moins rapidement cependant quo les muscles de la vie animale.
On peut déduire de ces experiences que, dans les cas de paralysie, si les muscles rostent excitables, cinq ä six semaines après Ie debut de la maladie, ona affaire ;quot;i mie affection du cerveau, et que, s'ils out perdu leur excitabilité, los lésions siégentau contraire sur la moelle épinière ou sur les nerfs mixtes.
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11 nous reste, avant de lerminor ce qni a rapport au syslème muscu-lairo, ä parlor de ['action de certains agents sur la contraclilité. V'oyons d'abord los anesthésiques : l'emploi ilu l'élher ou du chloroforme lend do plus en plus ä prendre sa place dans la rnédecine des animaux, el s'ils n'ont pas encore donné lout ce qu'on aurait droit d'en attendre, eela tient surtout ü la crainte qu'en out certains praticiens et au défaut d'habitude de les employer.
C'cst surtout dans 1c traitement des luxations ou dos fractures que Ie chloroforme ou l'éther pourraicnt rendro de grands services. On sail en effetquel obstacle souvent insurmontable la contraction musculaire oppose aux efforts de reduction, uième ehez des aniiuaux pelils ou peu muscles. Quelle force ne faudrait-il pas pour contre-balancer, dans la luxation de rarticulation coxo-fémorale, la contraction des muscles si puissants qui l'ontourent? Chez l'homme meine, qui offre relativemenl unc musculature peudévcloppée, on voyait, naguère encore, mettre en usage des machines, tout un appareil de cordes el de Ireuils ou bieu des aides en nombre considerable; un Chirurgien a pu employer jusqu'ä vingt-un aides pour réduire une luxation ! On so demande en presence do cos Tails quid déploiement de force il faudrait pour réduire sur un cheval la luxation de l'articulation du bassin. Mais revenonsaux ofl'els des anesthésiques.
Les inhalations de chloroforme ou d'éther portent lour action imme­diate sur los centres nervenx; bientót lavolonté est paralysée d'une facon complete, et, le patient perdant eomplétement la nolion de resis­tance, il en résulte tout d'abord que los contractions volontaires sonl eomplétement annihilées; les actions reflexeselles-mèmesdisparaissent ;\ mesure que la moelle voit s'évanouir ses facultés. Enfin los nerfs sonl paralyses el le muscle lui-même est atteint dans sa contractilité, il tombe dans uu élal complet de resolution. Le moment on arrive cellc sorte de paralysie, que l'on peul faire durer pendant un temps plus ou moins long, suivant que l'on prolonge les inhalations plus ou moins longlemps, doit êlrc choisi pour Ia reduction. Il est vrai cependant quo les contractions Qbrillaires el Ia tonicité ne soul point abolies, inais on peul vaincre assoz facilement leur action, d'autant plus quo cello ac­tion esl considérablement amoindrie, Le traitement des fractures doit aussi Irouvcr et pour la meine raison un puissant auxiliaire dans rcm-ploi dos anesthésiques.
Co n'osl pas seulement par son action immediate, au moment do I'o-péralion, que l'élher peul otre d'un grand secours. Sou eifel so con­tinue, pendant plusieurs heures, cl jusqu'au lendemain meine de I'opération. Los anesthésiques laissent, on eifel, dans le système mus-culaireuno sorte de fatigue qui diminue pendant quelque temps l'éner-gio dos contractions, et par suilo les occasions do rochule, et cel alfai-blissement momentane n'est pas un de leurs moindres avantages dans los cas qui nous occupent. Ou trouvera, au ehapitre des Anesthésiques
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'-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE GÉNÉRALE CHIRURGICALE.
ile la deuxlème partio de cot ouvrago, tous los rensoignomonls néces­saires pour employer ces agents et moner ü bonne fln l'éthérisation. Nous voulons seulement ici faire ressortir los avantages incontestables de Ia pratique de l'éthérisation pour diminuer redet do la contractilité musculaire.
L'opium et Ia belladone, ou sou alcaloïdo l'atropine, exercent aussi iino action énergique sur la contractilité. Tout Ie monde salt que los instillations d'atropine dilatent l'iris, el son usage dans les accouche-ments pour dilator Ie col de l'utérus a été souvent recommandé ; c'est en diminuant la tonlcité, en stupéflant Ie muscle pour ainsidire et en erapêcliant pendant im lomps restreint sa contraction quo ces agents deviennent effleaces dans raccouchement.
Si, dans certains cas, on doit autant que possible combattre la pro-priété contractile des muscles, il arrive aussiqu'on a besoin do la rap-peler dans un muscle oü olie a disparu ou considérablement ditninué. Do (ons les agents qui pcuvent concourlr h cos buis, il n'en est pas do plus puissant quo l'éleclricité.
La pratique a consacré ce moyon ou chirurgie humaine, mais il en cstici comme pour l'éthérisation; très-peu de praticiens vétérinaires ont i)n employer l'électricité pour réveiller la contractilité dans les muscles paralyses. Le principal inconvenient dans l'emploi de l'électri­cité est pouL-èlro la longueur de la medication. 11 faut on eilet, dans certains cas, unc trös-grande perseverance pour obtenirles cffets cher-dics, mais jiisqu'ii présent aucim agent n'a pu reraédier avoc autant de succes, aux lésions musculaires qui suivenl les maladies du système nerveux,
Lorsqu'on a h employer l'électricité, il peul se présenter deux cas : Ia maladic provient du système nerveux encéphalique, el le muscle n'a perdu que son stimulant volontaire, ou blen, ia moello est elle-même attaquée ou los conducteurs nerveux, et alors le muscle flnit par perdre loulcs les propriétés qui lui soul inhérontes, il nc se nourrit plus et s'a-Irophie considérablement. Dans le premier cas, l'électricité, remnla-eanl la volonté, somble exercer nne action sur lo stimulant volon­taire el l'attirer dans lo musclo. (Vest simplomenl un excitant. Dans Ie deuxième cas, en provoquant quelques contractions (Ibrillaires, le llnide électrique conserve nne. oorlaiuo. activité nutritive, ompècbe ratrophie.maintientlacaloriflcationetramènela contractilité, et enfln, lorsque loulcs les lésions de l'organe musculaire ont disparu, olie ilé-(ermiiie le retour dn mouvement volontaire.
On se serl, dans 1'électrisation dos muscles, do petiles bobines d'in-duction (lont les póles soul mimis do tampons mouillés, que l'on pro-mène h la surface de Ia peau, sur le musclo paralyse; mais, dans les cas plus graves, on peul aussi employer avoc succes Ia galvano-puncture, c'osl ä-dire eul'oncor dans Ie muscle paralyse des aiguilles que l'on.met ensuite en communication avoc los electrodes de la pile.
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La strychnine a aussi étó employee, surtout dopuis les helles recher-chosdeGlaudo Bernard,commo un slimulanlénergiquedes contractions
niiisculaires. On Temploie ä l'inlérienr on pluLöl en injeeUous hypo-dormiques au niveau du muscle paralyse. La strychnine n'agit qu'in-directement sur Ie muscle, par Tintermédiairo du syslème nervèux; son action csl surtout recommandable dans les affections des centres; raais eile est insufflsante lorsque la paralysio s'est compliquée do la perte des propriétés intimes de la libre musculaire.
Dévoloppemont laquo;u-s muscles. — Les muscles de la vie organiquo apparaissent les premiers ehez l'embryon. Très-peu de temps apres la conception, on voit Ie rudiment du roeur, punctum saliens. Quant aux muscles rouges, les faisceaux primitifs qui les formeront sonl repré-sonlés, vers la fin du deuxième mois de la vie intra-utérine, par des lilamenls longs, aplalis, renflés de distance cu distance et provenanl, d'après Kölliker, d'une cellule fusitbrmc unique, co qui les rapproche dans l'origine des libres lisses. Ces fibres s'allongent lellemenl, qu'il csl impossible, dans la plupart des cas, d'cn voir ;\ la Ibis les deux extrémités dans une inêmc preparation. Le sarcolemmc serait la trans-forraationdela membrane des cellules, l'intérieur se divise pourformcr les flbrilles; quant ü 1'accroissement de volume des muscles, il est dn principalement ä ce que les fibres primitives grossissent, surtout par la multiplication des flbrilles primitives. Mais cependantle nombre des fibres musculaires est beaucoup plus considerable chez l'aduUe que dans l'embryon. On n'est pas encore lixé sur le moment pendant lequel se fait cette multiplication des libres musculaires, ni sur la maniere dont eile se fait. Elle peut être amenée par division des fibres dejä exis-tantes ou bien par la transformation des cellules du tissu conjonctif du perimysiuni.
l'-n general les muscles onL une eonleur beaucoup plus prononcóe chez l'adiüte que dans les animaux jeunes. La consistance de ces organes angmente égalemont avec l'äge eten inèmc temps leur force de resistance ; dans les animaux très-vieux, ils s'émacient ; les fibres diminuent de volume; c'est pourquoi, dans les animaux jeunes, il faut une force bien moins grande pour opérer les dechirures. C'est pourquoi aussi les fractures ou les luxations snnl plus facilement ré-ductibles.
CHAPITRE VIII
DU SYSTEME VASCULAIRE
Le système vasculairecomprend l'ensemble des canaux dans lesquels circulent les liquides nourriciers de récouomie, qui sonl; le sang et la
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74nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE GÉNÉRALE CIIIRURGICALE.
lymphe, d'oü la distinction on deux ordres do conduits, \o.% vaissoaux sanguins et hs vaisseaux lymphatiques, lamp;s premiers comprennent un appareil central, lecamr, énorgique pompe aspiranto et foulante, causo principale du mouvomont du sang dans les vaisseaux, les artères, les veinesamp;t les capillaires. L'étudo du cojur sera faite on mc^mc temps qne colic des autres organes renfermés dans la cavitc thoracique. Nous exarainerons successivement los vaisseaux sanguins et lymphatiques.
sect; 1.
Des artères.
Les aiières naissent des ventricules du Cfflur et portent 1c sang dans toutes les parties de réconomie. On distingue deux systèmes d'artères : l'un part du ventricule droit et se rend au poumon. il charrie du sang noir; Ie tronc ppimitif dece système est appelé artère pulmonaire, il donne Heu ä trop pen de considerations chirurgicales pour ([no nous mms y airèlious un senl instant; l'autre part du ventricule gauche cl se dislribue il lont 1c corps ; ïi son origine il porto Ie nom iïaorte. 11 mérite une étude délaillce.
L'aortc, i\ Ircs-pou de distance do son origine, se divise on deux branches principales, désignées, chez los grands animaux, sous les noms d'aortoantérieure et d.'aorte postérieure, lesquelles no tardent pas clles-momcs ä se diviser el se subdiviser de lelie facon que los conduits artériels no prósentent plus ;quot;i la périphérie que des canalicules extréme-ment ténus, se continuant directement avec les capillaires. Le calibre des artères va done en diminuant, du centre ;\ la périphérie. Néan-moins, la surface totale de la section des canaux qui naissent (rune artère principale est de beaucoup supérieure ä cello do collo artère, d'oü il résulte, qne le système artériel peul êlro envisage comme un cone tronqué dont le sommet serail au cocur el la base ä la périphérie. CetaperQU d'ensemble permet déja de comprendre pourquoila circu­lation se ralentit do l'aorlo dans los pelites artères.
L'originodesarlèressc l'ail de diverses manières. Tanlul deux artères d'un volume ;\ pon prés égal naissent d'un mome tronc qui se bifurque ; dans co cas les deux artères soul ditos terminales, olies s'écartent alors ä angle aigu l'un de l'autre. Collo disposition est tres-favorable l\ la circulation, carla colonne liquide marche ;quot;i peu prés danslamême direction et se séparo facilement en deux parties sur Yéperon Iranchant situc au point do bifurcation, Lorsque les artères naissent d'un point quelconque de la circonlorenco d'un tronc, olies sont ditos collaté-rales; olies peuvent s'écarterde la branche mère ä angle droit ou memo ä angle obtus ; los mésentcriques, le tronc broncho-pulmonaire, les intorcoslales, etc, sont dans co cas. Il n'oxisto on general aiicnn rap­port do volume entre los collaléralcs et la branche qui lour a donné naissance; les spermatiques, par exemple, qui sont fournies par l'aorto abdominale, out un calibre tres-pelit.
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nU SYSTEME VASCl'I.AIliE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
G'csl toujours i\ l'union des grands segments du corps que los artères volumineuses se séparent los unes des autres : c'ost i\ la base du cou que so fait la division de l'aorte antérieure, de tnême que les ramiflea-tions do la carotide prinnlive ont lieu h l'union du cou et de la tête. C'est aussi au niveau du bassin que se divise l'aorte abdominale. 11 en est de mêmedes artères principales des membres; on les voit se bil'nr-quer an niveau des articulations, cl dans leur trajet Ie long d'un rayon osseux, ellcs n'émettent que des collatérales.
On ne devra pasoublier que l'origineet Ie trajet des artères sont sujets ä do grandes variations, quoique leur distribution soit toujours iden-tiquo. L'étude do ces variétés serail d'une grande importance en cbi-i'urgie, mals malheureusement olie n'a pas encoro étc sufllsamment laile chez lesanimaux.
Le trajet des artères principales so fait généralement dans une direc­tion parallele au grand axe do la region qu'clles traversen t; les collatérales ne suivent aucune regle h cel égard. Presqne toujours les artères d'un cer­tain volume sont roctiiignes, elles ne presentent des llexnositcs que dans los organes dont le volume, la direction on la longueur peuvent varier. Elles sont très-llexuenscs, par exemple, dans la langue, le penis, l'es-tomac, tandis que les artères palatines appliquées sur une partie abso-lunient lixc, sont tont h fait rectilignes. Dans los membres, de légères inllexions donnentaux artères une longueur plus considerable que cclle du mombre; eile so redressent dans l'extension, leur conrburo s'ac-centue dans la llexion. On peut observer aussi que, lorsqu'une artère l'rancbit une articulation, c'ost généralement du cóté de la llexion.
Le volume des artères n'est pas toujours proportionnel ä celui des organes auxquels dies se rendont; il est plutóten correlationavocleur importance : la tête, par exemple, est desservie par des vaisseaux plus volumineux que ceux des membres; les reins possèdent des artères d'un diamètre considerable relativementä leur masse.
Dans leur trajet, los artères communiquent souvent les unes avoc les autres par des anastomoses. Ces communications se font par wcadc ou psiv inosculation, transoersalement on pa.v convergence. La presence des anastomoses permet la circulation dans des parties dont l'artère a été oblitérée par une cause ou par une autro, el empèche ainsi la mortifi­cation des tissus dans lesquels so rendait cello artère, tissus qui se fussent inévitableraent sphacélés sans cello disposition. On rencontre de fréquentcsanaslomosesdansjles organes importants, etsurtout dans ceux qui, par leur mobilité, soul exposes il de grands déplacements ou h des compressions. Los anastomoses de la tête sont très-fréquentes et trës-larges; celles de l'intestin sontremarquables également; domènie au niveau des articulations dans les mombres. Après la ligature d'un tronc artériel, les anastomoses chargées de suppleer le Ironc condamné prennont un développement plus considerable, et la circulation, en-travée un instant, ropreiuMiientot la plus grande partie de sonactivité.
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ANATOMIE GÉNERAIE CIIIRÜRGIGALE.
11 no faudrait cependantpas coaclurede cetto disposition qu'un animal serait oncoro utilisable pour tous les services après roblitération de certains gros troncs uiicriels. Dans telles maladies de l'aorte, on con­state qu'il se fait un dópót progressif de flbrine sur les parois do ceLte artère, dépöt qui s'accrolt surtout en arrière et se développe dans les quatre branches do terminaison ; la circulation se ralen tit no tablemen t dans Ie train postérieur, el 1'animal nc peul plus bientót sufflre ü un service actif. 11 boite après uncertain exemee el, si l'on continue, la boiterie devient extrêmement intense et 1'animal s'affaisse sur Ie s(d. 11 s'ensuit uno sorle deparalysie qui dure quelques heures. Gelte para-lysie csl sans nul donte amenéopar nn défaut dans la nutrition des muscles, nutrition considérablement augmentée dans l'exercice. Au bout (run certain temps roblitération devienl lelie ([ue la paralysie est permanente cl se termine par la mort. On constate très-bien, par l'exploration rectale, rexistenco de caillots flbrincux dansl'aorto cl ses branches (I).
La presence des anastomoses indique également au Chirurgien Ia nécessitédo lier les deux exlrémilés d'une-artère divisée, el cela pour arrèter ou prévenirune hémorrhagic.
Les artères soul cylindriqucs; clles conservenl cette forme meine après Ia mort, lorsqu'elles sent dépourvues de sang, co qui Licnt ä leur épaissenr et ä leur structure spéciale; cetto forme, jointe a la laxilé du lissu conjonctif qui les entonre, leur permei d'évilor uno foule d'occasions de blessure, mème avcc les instruments tranchants ou aigus. La piqüre de la carotide serait certainement beaucoup plus fré-quentedans la saignée ii lajugulaire, sans cette disposition particuliere. Lorsque les aiières ti'avcrsenl,nn muscle, uno aponévrose, ellespeuvent changer légèrement de forme (il s'aplatir, raais, pour obvierä. l'inconvé-nienl qui résulterait d'un applatissement trop considerable, on trouve généralemcnt, ainsi que nous avons cu déjlt;i l'occasion dele dire, dos anneaux fibrenx, ä llbres entrecroisées qui les protégent cl maintien-nentleur forme jusque dans les contractions musculaires.
Les artères sontsituéesplus pu moinsprofondémont; celles du tronc sont en general très-profondes, aussi échappent-elles Ie plus souvent ä I'action des héraostatiques, dans Ie cou el les membres elles de-vienncnl presque siiperlieielles; maissi elles se trouvent par la mème plus exposéos aux blessures, il osl aussi beaucoup plus facile d'arrèler leur bémorrhagio par la ligature ou la compression. Quelle que soil. leur position superflcielle, olies sont cependant toujours sous-aponé-vrotiques; les collalérales du canon sontsituées au-dessous d'une apo­névrose très-forlc cl mème refugiecs derrière les os de la region, la maxillaire externe cllc-mème se cache sons Ie peaucier de la face et 1'aponévrose sous-jacento ä ce muscle. Les artèressous-cutanées sont;
,1) Doiilay i'.'uni'. r.sl lo prnniMü' qraquo;! ait observe co fail cliez lo chovat. Voir Rtcveilde mèdenine vétérinaire, 1831, p, .r)i7.
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Hi: SYSTEME VASCULAIRE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;TT
toujours d'un calibre très-pelit cl no pcuvenl doniuT lieu ;i aiuMiuc hómorrhagie dangereuse. üne autre circonstance permet également l'arrêt facile du sang dans les artères superflcielles, leurproximilé tk-s os, contro losquels il est facile de les cotnprinaer, jusqu'fi ce que la ligature en all éló pratiquéo si clle esl jugée nécessaire.
Les rapports des artères avec les organes voisins sont digncs d'une grande attention. Presque toujours des veines et des nerfs les accom-pagnent, les veines soul très-souvent logees avec l'artère dans une gaine conjonctive commune, les nerfs ont leur gaine spéciale. Une autre gaine aponévrotique générale qinl ne faut pas confondre avec la gaine arterielle, enveloppe comimmémentl'arlèi'e, la veine el Ie nerf. La gaine arterielle, très-forte pour les gros troncs, décroit avec eux et disparait autour des vaisseaux do petit calibre. Les abces qui prennent nais-sance dans ces gaines peuvent souvent suivre un trajet très-long au­tour des organes (|u'ils sont chargés de protéger, pour venir s'ouvrir au dehors loin dn lieu ils out pris naissance. On rencontre gené-ralement deux veines collalérales pour une senle artère, Ie con­traire cependant se présente pour les artères iliaques; enfin une veine unique peut longer l'artère. 11 n'y a rien non plus d'absolu clans la situation respective de l'ai'tère, de la veine el dn nerf, mais on voit plus fréquemment Ie nerf superflciel, la veine vienl ensuite el l'artère est plusprofonde. Nous avons dit déjiï cpie l'artère se place du cótc de la flexion des articulations; il en résulte que, pour aller d'une jointure a une autre, l'artère doit croiser obliquement la direction des rayons osseux, lorsque ceux-ci se Qéchissent en sens oppose; e'est encore lä uue protection naturelle pour les artères.
Structure et proprlétés. — 11 entre dans la composition des artères et des veines trois tuniques superposées : une externe, une moyenne et unc interne. Les artères se distinguent surtout des veines par Ia grande épaisseur de leur tunique moyenne.
La tunique externe est souvent appelée tunique celluleuse; eile esl formée par des fibres de tissu conjonctlf entremêlées en réseau, au mi-lieu desquclles on rencontre des fibres élastiques fines; eile se con­tinue d'une part avec Ie tissu conjonctlf voisin, sa face interne étant, d'autre part, en rapport de continuilé avec la tunique moyenne.
La tunique externe est extrèmement résistante, c'est eile seule qui lésiste aux lils ä ligature qui eoupent plus ou moins complétement les tuniques moyenne et interne. Le tissu feutré dont ellc est composée ne s'infiltrc jamais de graisse, il suffit Irès-bieu a lui seal pour empè-cher l'hémorrhagie, lorsque les pinces ont coupé les autres tuniques. 11 peut arriver que, par accident, les tuniques moyenne et interne se soienl divisées, on voit souvent alors le sang s'intiltror entre elles et la tunique externe, mais ce liquide, cependant, ne peut s'échapper. 11 forme, au point oü il s'cst ainsi épanché, une turaeur plus ou moins volumineuse et rentre dans l'artère par une autre solution de conti-
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1Hnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE GÉNÉRALE CHIRURGICALE.
nuité. C'est ä cette sorte de tumeur que Laonnec a donné li' nom d'anó-
vrysme disséquant,
La tum'que moyenne ost la plus épaisso des Irois, c'est h cllo quo les artères doivent leurs propriétés caracleristiqiies, on l'a souvent appelée aussi tunique élastique, mais cc nom doit êtro rejeté, car il ue mon-tionne qu'un dos elements qu'on y rencontre. Ello possède en oulrc des flbres-cellules musculalres, Getto tunique est très-fragile; on la dechire 1'aoiloiuouL en long ; clle so coupe également bien cu travers sous la pression exei'céo par les ligatures. Les bords de la décbiruresont nets el a pic.
La proportion de lissu élastique et de Obres musculaires qui entrent dans la composition de la tunique moyenne est très-variable suivant 1c calibre dos artères. Dans celles qui sontpetites et très-petites, los fibres musculaires dominent, et möme au voisinago des capillaires lo lissu élastique disparatt complétemont. Les artères de moyen calibre pos-sëdenl un mélange ä pen pres egal des deux elements ; enfin, dans les grosses et Irès-grosses artères, Ie tissu élastique se trouve en predomi­nance très-notalilo. Gette distribution est très-bien expliquée par Ie role physiologique dus différents segments artériels.
Les flbres-cellules de l'élément musculaire des artères ont une lon­gueur de 0,0o0 ä 0,070 millimetres; elles affectentune direction trans­versale. Suivant l'artère envisagée, ces Ohres affectent dos disposi­tions spcciales; elles sont isolces et comme englobées daas Ie lissu élastique li\ oü cc dernier tissu prédomine, aussi doivent-elles avoir une action pen importante dans los grosses artères. Mais dans les artères moyennes elles s'amassent en faiscoaux circulaires de plus en plus rap-prochés ü mesure qu'on avance vers los ramifications; on flnit memo par en Irouver plusieurs conches continues, séparées soulement par du tissu élastique. Go sont ces couches musculaires continues qui donnent aux petites artères la couleur rougeätre qu'elles présentent normalement.
La connaissance do la distribution du lissu musculaire pourrait faire induire a raquo;non que les petites artères sont plus contractiles que les grosses. C'est en oirel co que démontrent les experiences physiolo-giques; on peut métne, en appliquant l'électricité, determiner des contractions très-énergiques, qui peuvent aller, dans les artères de moyen cl de petit calihro, jusqu'ïi oblitérer complótement la luralère du conduit. Les grosses artères sont très-peu contractiles; ebez elles Ie lissu élastique prédomine, aussi sont-ellos admirablement disposées pour transformer en mouvement continu Ie mouvement intermittent ducoBur. Lorsqu'une ondéo sanguine vient d'etre lancéo clans l'aortc, cette arlère so dilate considérablement et loge ainsi toute la quantité de sang qui n'a paspupasser immédiatement dans sesdivisions ;clle est alors très-tendue et possède tonte son élaslicilé. En vertu de la inise en jeu de cettc propriété, eile presse sur la masse de sang qu'elle coritient
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eile force amp; s'écouler jusqu'ä ee qu'une nouvelle contraction du coeur lui apporto une nouvelle ondéo sanguine. La force élastique des grosses artères transformo done en mouvement continu Ie mouvement intermittent du sang, Les ijcliles artères, ne ressentant que très-peu reffet do la contraction cardiaque, y suppléent par des contractions lentes propres au Ussu dontelles soaL formées, et régularisent encore Ie mouvement du liquide nourricier. Onpeut très-bien s'assurer de ces fails en coupant une arlère en travers. Les grosses artères donnent un jet dontla force est beaucoup plus grande au moment d'une pulsation. Voilä reffet du couur. Le jet continu el qui diminue progressivem ent n'est plus que le résultat de la force élastique des grosses artères. Dans les artères peliles ou très-petites, récoulement est beaucoup plus régu­lier, el, quoiqu'on voie toujours une difference dans la longueur du jet arlériel, les maxima soul relalivemenl moins prononcés. Dans les capillaires enfin, le cours du sang devient uniforme.
Lc tissu élastique qui donncaux artères ces propriétés spéciales, est dislribué en quantité inverse a celle des fibres musculaires. Il manque, avons-nous dit, dans les très-petites artères. Dans celles de moven ca-libre, il forme des réseaux enveloppant le tissu musculaire, ou bicn il constitue des couches distinctes entre celles de ce lissu. Dans les gros Ironcs, ce ne sont plus des fibres que Ton rencontre, maisde vé-rilahles lames, plus ou moins réliculécs, formées de grosses Obres tk aspect amorphe, dansles mailles desquellcs on relrouve les fibrcs-cel-lules isolces.
La tunique interne est appliquée sur la face inlerne de la tunique moyenne; eile comprend deux couches bien distinctes: Tune élastique, Vauiveépühéliale, Cclle dernière estformée de cellules pales, fusiformes ou polygonales, possédanl uu beau noyau ovalaire ou allonge. Elles sont disposées sur un seul plan ; c'esl cetle membrane que Velpeau compare iï un vernis inorganique. La couche élastique, que Haller appe-laitaussi celluleuse el qui a élc considérée comme une tunique speciale par plusieurs auteurs, que Malgaigne appelle tunique sous-séreuse, et M. Ricbel couchesous-épit/téliale, est formée de substance élastique en forme de membrane plissce dans lo sens longitudinal sur les artères vides , son aspect csl slrié el monlre de distance en distance de grandes lacunes, qui lui ont faitdonner lc nom de membrane fenctrec. Gelte couche peut ètre doublée de réseaux ou de couches élastiques séparables el plus ou moins nombreuses.
Les vaisseaux possèdent eux-mèmes dans l'épaisseur de leurs parois (Lautres vaisseaux chargés de nourrir celles-ci, ils sont artériels el vei-neux, on leur a donné le nom de vasa vasorutn. La plupart s'arrétent dans la tunique externe ; on n'en rencontre que pen dans la tunique moyenne; l'interne en est dépourvue. Ces artères proviennent quel-(jiiefois du tronc meine dans le(iuel elles se ramilient, mais le plus souvent elles soul fournies par des artères voisines. L'arlère, en se ra-
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80nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE GENÉaALE CU1RÜRGICALE.
iniliauL, donnc naissance ä un beau réseau capillaire très-richo, il'oïi partent dus veinules qui vont se rendre dans les veines los plus voi-sines.
Les artöres reQoivont aussi dos ner/kjproveuant du grand sympathi-((ue pour les vaisseaux des viscères, et directement des paires nerveusos encéphalo-rachidiennes pour les artères dutronc et des membres. Lors-qu'on niet ei nu los artères viscérales, il est 1'acile de constater, Ji leur surface, une grande quanlité de branches nerveuses formant des plexus quelquefois tellement serres qu'ils cachent pour ainsi dire les parois arterielles. Ges nerfsne sont pas tons destines ;i l'artère ; Ie plus grand nombre no se serl du vaisseau que comme d'un soutien pour se diriger dans les organes auxquels l'artère estdestinée; mais un certain nombre de lilets s'enl'oncenl dans la tunique externe el vont se distribuer sur-tout ä ses elements musculaires. Onuonnait très-peu la terminaison des nerfs dans les vaisseaux; cependant quelques auteurs. His entre autres, ont décrit des réseaux multiples; leur existence a été con-testco, et d'ailleurs leur description ne pourrait rentrer dans Ie cadre que nous nous sommes tracé. Ce qu'il faut savoir, c.'est que les nerfs, en allant exciter les Qbres musculaires des parois des vaisseaux, peuveul determiner des changements de forme, de calibre, et règlent ainsi 1'écoulement du sang dans l'organe auquel se rendent ces vaisseaux. La presence des nerfs se démontre également dans les ligatures. Celles-ci faisant presque toujours éprouver unedouleur plus ou moins vive, on devra ccarter autant que possible les grostroncs nerveux qui pourraienl ramper h la surface d'un vaisseau alin de ne pas les comprendre dans leliën.
La distinction des artères est génénileinent facile ä faire sur Ie vivanl; la presence des pulsations, la couleur menie de l'artère, Ie plus sou­vent d'un blaue jaunätre ou rosé, landis que les veines out une colo­ration bleu violacé permettent d'éviter les erreurs ; mais il est uu mode de distinction qui a une grande valeur, c'esl la compression : en eifel, lorsqu'on comprimé en tnême temps une artère et une veine rappro-chées l'unc de l'autre, onvoit, du cöté de la périphérie l'artère diminuer de calibre landis que la veine se gonfle el acquiert une coloration plus i'oncée ; dn cöté du coeur, la veine s'atfaisser et l'artère se tendre fortement. C'est sur tout dans les artères des membres que la confu­sion est possible, car ici les veines possëdent des parois très-épaisses qui empêcbent leur alfaissement complet en memo temps qu'elles masquent la couleur du sang veineux. On ne confondra pas non plus les artères avec les nerfs, ces derniers donnant tonjours la sensation d'un corps plein, landis que les parois de l'artère se dépriment paria compression. La douleur manifestée par l'animal, dans Ie cas de pin-cement du nerf, est un des bons moyens de differentiation.
Les propriétés principales des artères soul : \'é last ici té, Vextemibilité, la rétractililé et Ia contractilité.
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Velasticitesié%e dans la membrane moyenne; c'est 11 cello propriété que les artères doivent de rester constamment béantes lorsqu'elles onl cló diviséès, el de revenir ä leur forme cylindrique lorsque la cause lt;[iii les déprlmail a cessé d'aglr sur clles; celle propriété esl Irès-im-porlanle, car, en maiiitenanl Tariere ouverle, clle permei nnc pene­tration facile du saug lance par Ie coeur.
I/élasticité de la lunique moyenne explique aussi pourquoi, dansles plaies des artères par piqürc, eile se rélraclo el donne naissance ü une ouverture qui va en s'clargissanl et dontle diamolro csl beaueoup plus considerable que celui de la membrane conjonclive. Cclle-ci, en elfcl, cede devanlla pointe de riuslriuneul, ilammeou lancelle; eile cslon-trainée, tandls que la tunique moyenne, dure el en memo lemps facile ;i dechirer, oppose un point d'appui qui facilite 1'introduction de la pointe de ['instrument. Cost aussi cello cause qui fait que, dans ces plaies, riiémorrhagio, forte au debut, pousse devant olio la tunique ex­terne, la décolle el fraio un chomin au sang qui s'introduit outre les deux membranes el no lardc pas, en s'y coagulant, j\ arrèter I'hé-morrhagie.
Les artères sonl ltèa-ex(ensibles et celle propriété s'oxerce dans les deux sens, longitudinal et Iransversal. Quoique ici les tuniques moyenne el interne concourent, pour nne large part, h rallongenient nu ä rélargissenient du vaisseau, co sonl Dependant olles qui so dc-cbirent le plus vile, la tunique externe étant beaueoup plus extensible ([ue les deux autres. Lorsqu'on cherche lt;i dilator l'artère dans 1c sons Iransversal, on veil qu'après la rupture dos tuniques interne el moyen­ne, la tunique externe se laisse encore distendre jusqu'ii arriver, dans le point on les autres so sonl rompues, iï former une ampoule dont le diametro esl trois ou quatre fois celui du vaisseau dont tonlos les mem­branes sonl conservces. Dans la formation des anévrysmes mixtes, on remarque un mécanisme semblable lt;i celui quo nous venous de décrire, el, clans cos cas, l'extension de la tunique externe pout être poussée beaueoup plus loin que dans l'expérience faite sur une artère séparée du corps, car les fibres conjonctivos de cello enveloppe prolifèrent et lorment dos parois assez rósislantos pour conlre-balanccr la pression du sang móme lorsque la tumour acquiert un volume considerable.
L'extensibilité dans lo sens de la longueur offre les memos caraclères. Lorsqu'on exerco une traction sur un segment artériel, on constate que los deux tuniques, interne olmoyenne, so rompentbientöt, comme cela arrive dans la torsion des artères qui nquot;est qu'uno forme ou un moyen d'allongement. Dans cos cas alors, on voit les deux tuniques se separer transversaloment etd'un soul coup, tandis quei'externe ne se déchire qu'après un effort do traction plus considerable.
La rélraclilité des artères est duo ä la grande quantité do lissu clasli-(pie qui entre dans lour composition : c'est en vertu do cello propriété que les deux bouts d'une artère sectionnóe s'élolgnent l'un de l'autre;
rincii kt Toussaist. Chiritrf/U'tnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 6
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aussi, clans une plaic qui a divisc une artère en travers, csl-il nécessaire, si Ton vent lier les deux bouts du vaissoau, d'augmenter considcrable-nient la longueur de la plaie pour retrouver, au milieu des chairs, les deux extremités. Getto rétractilité est quelquefois extrOmement pro-tioncée et cela arrive surtout dans les points oii l'artère est enveloppée d'une atmosphere de tissu conjonetif liehe et abondaut; mais si l'ar­tère est flexueuse, ou bien si ellc est entourée par un tissu eonjonclit' dense, les extremités divisecs s'écartent peu l'une de l'autre, elles pcuvent mème quelquefois se chevaucher. La presence do collatérales, voisines de, la section, empêche également la retraction ou la limite. Les carotides sont cxtrömcmenl rétractiles, aussi beaucoup d'auteurs ont-ils conseillc, dans les cas de section de cette artère, de faire deux incisions, l'une au-dessus, l'autre au-dessous de la plaie, afin de mieux saisir les deux bouts du vaisseau. 11 est d'ailleurs toujours necessaire de lier ces deux bouts, lorsque l'artère contracte des anastomoses imporlantcs h la pcriphéric, comme cola a lieu dans Ie cas que nous venons de prendre pour cxemple. Les artères do la langue se rétractent au contraire très-peu en raison de lour adherence aux tissus voisins et de leur llexuosité. La presence du tissu conjon'ctif el radhérencc aux tissus devront done être toujours prises en grande consideration lors-qu'on aura h rechendier les deux bouts d'une artère divisée.
La conlt;raelt;ïViV^ doit ètre distinguée de la rétractilité; cette dernière est due au tissu élastique, landis que la conlraclililé est Ie fait de l'élc-ment musculaire. La rétractilité se fait dans les deux sens, mais eile s'exerce principalement dans Ie sens longitudinal. La contraclilité, au contraire, agit surtout pour diminuer lo calibre du vaisseau. Sur un ani­mal vivantla contractilitc est soumise i\ l'influence du systems nerveux. Les eifels de ces deux propriétés se combinent dans les plaies des ar­tères, d'oü la grande difference que l'on constate dans ces plaies sui-vant leur sens. Dans les plaies longitudinales, les bords s'affrontent pen­dant la diastole cardiaque; dans les plaies transversales, les bords se rétractent dans Ie sens de la longueur, el la plaic a une tendance h prendre une forme arrondie; si la plaie comprend une grande partie de la section transversale de l'artère, les trois quarts ou lesquatre cin-quièmes, l'ouverture s'allonge d'une faQon tout äfait extraordinaire, et, comme 1c dit Malgaigne, laquo; Tariere figure deux hees de plume adherents par Ie bout.raquo; Une plaie transversale i une artère est done beaucoup plus grave qu'une incision longitudinale de mème étendue. II en résulte cette indication que, dans les saignces dans lesquelles il y a chance de blesser une artère, on devra tenir la lanectte ou la flamme de maniere h mettre 1c tranchant dans Ie sens de l'artère, pour éviter la gravité de la piqüre arterielle si eile venait ä se produire.
L'artère par la contraction lend ii diminuer son calibre, aussi voit-on que, dans la section transversale complete d'une artère, 1c jet artériel est beaucoup moins considerable que lorsque Tariere est seulement
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incisée en travers jusqu'ä sa moitié. Dans les incisions faites dans nos salles d'anatomie ponr amenerla mort des sujets par hémorrhagie on a Ie soin d'inciser séulement ia carotide jiis(iu'i\ sa moilié, el, lorsqu'11 arrive de couper celte artère complétement, récoulement dlaquo; sang est diminué et la mort du sujet est considérablementretardée. Sur les poli ts animaux même, comme Ie lapin, Ie chat et Ie chien, il est très-difflcile d'amener la mort par la section complete d'une carotide. Nousdonne-rons done Ie conseil, dans les hémorrhagies provenant do potites ar-tères incomplétement divisces, d'achever la section, pour arróter récou­lement du sang, bien que ceci semble paratloxal.
Des faits relatifsaux propriétés des artères, nous tirerons des indi­cations précieuses pour Ie Chirurgien dans les cas de plaies arterielles. Lorsque les plaies sont dirigées dans Ie sens longitudinal, les bords onl pen de tendance ä s'ccarter, et, si la plaie n'est pas très-étendue, la cicatrisation pent so faire par première intention; mais, si la plaie est transversale, pour que la cicatrisation ail lieu, il est absolument néces­saire qu'il s'interposo un caillol entre les lèvres de la plaie, mais il est nécessaire aussi, pour que Ie caillot puisse se faire eflicacement, que Ia gaine soit conservée; dans co cas alors, 1c sang s'épanche dans celle-ci, gonfle Ie tissu conjonctif rapprochc de Tariere, co qui diminue la lon­gueur de l'incision faite h la gaine et enfin s'attache h l'artère elle-móme pour boucher son ouverture el arróter Thémorrhagio. Lorsque cette cicatrisation se produit, on peut voir aussi que Ie caillot procédé de Textérieur i\ l'intérleur. J.-L. Petit avail déja reconnu ce mode de cicatrisation; il donnait ä la portion du caillol comprise entre la gaine el l'artère Ie nom de couverture, et celui de öouc/um a la portion com­prise entre les lèvres de la plaie. La gaine arterielle est done de la plus grande importance dans l'oblitération de la'plaie; plus tard, olie aide, par la compression quelle exerce, ix la reduction des parlies inutiles du caillol. Cello guérison demande toujours un certain temps, cinq ä six semaines an moins. Si la plaie de Tariere est trés-large, intéresse la moilié ou memo lo tiers do la largeur du canal, il serail très-impru-dentde compter sur un pareil modo d'oblitération, el Ton doit avoir recours h la ligature. Étudions mainlenant 1c mode do cicatrisation con-sécuüf ä ce moyen hcmoslaliquo.
Nous n'avons pas ;\ décriro ici les divers modes de ligatures des ar­tères, nous renverrons pour ce sujet h la deuxième partie de cel ou-vrage (art. Hémostasie), mais nous allons examiner Ie mode d'oblitéra­tion consécutif ä l'application d'une ligature.
Lorsqu'on a ;\ lier une artère volumineusc, el c'esl vérilahlement pour celles-l;\ soulos que Temploi do la ligature est nécessaire, on ap­plique généralementdeux fiis, Tunenamont, Tantreen aval de la plaie, ce dernier, pour éviler les hémorrhagies qui pourraient continuer par Tintermédiaire des anastomoses. Les üls a ligature remplissenl Ie röle du caillol externe de Tariere hlessée, du couvercln de i.-\j. Petit. Le
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caillot interne fait l'ofüce du bouchon, Lo fil agil done en donnanl au caillot interne Ie temps de s'organiser et de contracter avec la paroi interne des adhérenecs süffisantes pour résister au choc du san^- et araener ainsi l'oblitération du bout divisé.
Lorsqu'une artère est serrée dans uno ligature line, ses tuniques no resistent jamais également. On constalo que la membrane moyenne cl l'interne se rompent très-facilement, tandis que la tunique externe ré-siste toujours, quelle que soit la force avec laquello on serre Ie fil. La tunique celluleuse persistedonc seule après la ligature, mais eile doil clle-möme se couper après uu temps plus ou moins long lorsque 1'in-tlammaüon el la suppuration auront amené sa désagrégation. La chute de la ligature esl consecutive i\ la rupture de la tunique externe, el eile arrive dans un temps variable, mais que Ton peul cvaluer en moyenne h qualorze ou quinze jours. 11 esl done de loule nécessité, pour que la ligature arterielle soil eflicace, qu'ä celte époque les parois internes et Ie caillot soient complc lemen I organises el adherent Fun i\ l'autre.
Il serail erroné de croirc qu'un caillot volumineux amenera plus facilomcnl l'oblitération de I'artère lico ; Ie caillot volumineux agit comme corps étranger et amène rinllammalion de I'artère, par suite de laquelle 1c caillot se détache el l'hémorrhagie se renouvelle.
MM. Ghauveau elOayel onl fait sur la cicatrisation des arlères, après leur ligature, un certain nombre d'experiences consignees clans la Ihèse de M. Gayet (l), desquelles il résulte que, quand il ne se forme point de caillot dans les culs-de-sac d'une artère liéo, les lèvres de la plaie 1'ormce au fond de chaque cul-de-sac par la section des tuni­ques internes se cicatrisent très-rapidement par première intention.
Le mème travail de cicatrisation par première intention a lieu dans les culs-de-sac, si les caillols qu'ils conliennent sont très-peu volumi­neux el adherents senlement vers le fond.
Mais si ces caillols sont très-gros et très-mous, ils deviennent pour les parois du vaisseauune cause d'inflammation, qui s'oppose a la ci­catrisation par première intention des membranes arterielles. Dans er cas, les membranes s'ulcèrent, et, après la chute de la ligature, les bouts de Tariere coupee par le (11 sont largement béants, l'extrémité des caillols baigne dans le pus de la plaic, et des hémorrhagies graves se déclareraient si rinllammalion, plus modérée lt;i quelque distance du point d'applicalion de la ligature, ne provoquail en mème temps la formation d'adhérences solides entre les parois arterielles et la surface des caillots. Que rinllammalion, au licu de se bomer, devienne plus intense, el ces adherences se détruisent et des hémorrhagies mor-lelles peuvent se declarer.
L'inilammation, cause de ces hémorrhagies conséculives, peul surve-
(1) De la cica risation des arlères après leur Uyature. ïlièse do Paris, 1858, nquot; 191 .
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DL' SYSTEME VASCULAIRE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;88
nir également dans lo cas oü il n'existe pas de caillots au fond des culs-de-sac artériels, si la ligature csl mal exécutée on si l'artère qui la subit est prédisposée ;quot;i rinflammation par quelques circonslances particulières. Mais celle-ci nc survient jamais dans les cas d'absence de caillots quand la ligature csl pratiquée dans des conditions l'avo-rahlcs.
Le Chirurgien doit done toujours chercher, d'après ces experiences, iiéviter la formation des caillots, toutau moins la formation de caillots volumineux et adherents, dans les ligatures arterielles. Or, pour attein-dre ce but, il faut lier pres des artères collatérales, ä rencontre des préceptes usuels. La ligature pratiquée ainsi csl done loin d'etre aussi dangereuse qu'on 1c pense généralement. On peutmóme so demander si eile n'est pas aussi inotfensive que celle qui est appliquée scion les préceptes de la médecine opératoire classiquo ou mème si eile n'est pas plus avantageuse.
sect; 2. — Des veines.
Les veines sont les vaisseaux chargés de ramener le sang de la pc-riphérie vers le coeur, olies succèdent anx capillaires. 11 existe deux sys-tèmesveineux, le systèmepulmonaire, ([iii ramene le sang artéricldnpou-mon il l'oreillette gauche, et \q aysthne general, qui conduit le sang de toutes les parties du corps ä roreillette droite. On ponrrail mömo ü la figueur considérer la veine porie comme un système special possédant son origine, son trajet et sa tenninaison.
Les veines, sur lesquelles nous avons a allirer ici plus spécialemenl 1'attention, naissent des veinules qui font suite immédiatement aux capillaires. Elles s'anaslomosent entre dies un certain nombre de fois, de maniere i\ former des réseaux d'oü partent les troncs veincux ; ceux-ci se rassemblcnt ensuite deux ä deux, pour aboutir enfin a deux troncs principaux qu'on appelle les fci)ies caues antcrieure et postérieure. La veine coronaire ecpendant s'onvro directement dans roreillette droite.
Une artère est habituellement accompagnée par deux veines qui sont nommées ses satellites et qui portent le mème nom qu'elle, ce sonl généralement des veines profondes, mais on trouve, en outre, des veines super fiddles ou sous-cutanées, qui forment un système independant des artères ; cc sent les plus importantes au point de vuo chirurgical, car c'est sur elles (pic Von pratique la pliléhotonüe. La disposition et les rapports de ces veines superficielles seront étudics spécialemeut dans la seconde partie de eet ouvrage.
On peul done dire que 1c nombre des veines, d'une fagon génerale, est beaucoup plus considerable que celui des artères. Beaucoup de gros troncs artériels n'ont qu'uno seulo veine satellite, c'est ce qui arrive pour les artères de la racine des membres, les troncs axillaires par excmple; le mème fait se reproduit pour les grosses artères des cavités
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ANATOMIE GÉiN'ÉllALE CIIIIUIUGICALE.
splanchniques; ä raortc antéricure et i\ la postérieure correspondent les veines caves antérieure et postérieure. Il arrive même que deux ar-tères très-rapprochées nc possèdent qu'une seule veine, tcmoin les ar-tères iliaques, qui n'ont pour elles deux, choz nes animaux domes-tiques, qu'un soul tronc veineux, la veineiliaque. Ghez Ie loetus égale-inent, la veine ombilicale répond aux deux artères de même nom.
Il est difficile de donner Ia capacité exacte du système veineux, en raison des variations de diamètre dont les veines sont susceptibles; mais ccpendant on peut dire, après IIunter, que la capacité du systöme veineux est approximativement deux Ibis plus considerable que cclle du système artériel. Uorelli l'avait évaluée ii quatre l'ois. De plus, celte capacité est plus grande chez les sujets ;\gés que chez les jeunes el les adultes.
D'une fagon générale on peut comparer, ainsi que nous I'avons déja fait pour lo système artériel, Ie système veineux ü uu conedont la base est i\ la péripbérie, d'oü il résulte que Ia rapidité du cours du sang dans les veines augmente de la péripbérie au centre.
Les veines n'ont pas partout un calibre uniforme ; elles présentent des renflements, des nodosités, surtout clans les veines variqueuses, et qui sont dus ä la presence des valvules.
Les veines sont distinguées en superficielles et profondes.
has veines superficielles, diles encore sous-aponévrotiques ou sous-cuta-nées, setrouvent logees dans Ie fascia superfleialis; au milieu ou au-dessous de la graisse quand les animaux sont chargés de tissu adipeux. Quoiqu'on puisse en trouver dans toutesles regions, elles sont surtout communes i\ la töte et aux membres ; Ie cou en présente une trös-im-portante, la jugulaire. La position de ces veines peut varier dans de certaines limites, mais elles se dessinent très-nettement sous la peau, par la compression, lorsqu'on a coupé les poils. En raison de Ia nature lache du tissu dans lequel elles sont plongées, elles nc peuvenl êlre comprimécs qu'cn prenant certaines precautions. Il arrive aussi que dans la saignée, si l'anlmal fait un mouvement brusque ou bien si 1c doigt laisse glisser lo vaisseau, Fincision qui lui est 1'aite n'élant plus parallele ;\ celle de la peau et de I'aponévrose, 1c sang peut s'épancber entre ces membranes et donner lieu ïi un thrombus. Toutcs les veines sous-cutanées s'anastomosent largement avec les veines profondes; aussi éprouve-t-on, pour certaines d'entre elles, une difficulté quelque-fois assez grande quand on veut les goullor au moment de la saignée. Mais eet inconvenient est largement racheté par la facilité avec laquelle la circulation continue, lorsqu'une operation a nécessité la ligature de ces veines. C'est aussi par suite des anastomoses profondes qu'on voit les veines superlicicllcs se gonfler dans les mouvements soutenus; cenx-ci ayant pour résultat de comprimer les veines profondes, la cir­culation s'exécule alors en grande partie par les vaisseaux de la supor-fleie.
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Les veines profondes accompagnent, avons-nous déjüdit, les artères. On les trouve gónéralementau nombre de deux pour un vaisseau artc-ricl; mais, t\ proximité des cavités splancbniques, elles se réunissent pour former im tronc unique. Or, dans quelques operations il peul fttre nécessaire de lier cc tronc, et l'on peut sedemauder cequcdcvicn-dront les parlies desservies par Ie vaisseau lic. Boyer croyait que Ie retour du sang se faisait uniquement par 1c tronc veineux,et Gensoul avait conscillé, pour cviter la gangrene qui devait résulter infaillible-ment de sa ligature, de lier en inèmc iemps l'artère eorrespondante. Mais il n'est pas juste de dire quo la circulation se fait seulement par les gros vaisseaux, les veines comme les artères, et plus encore que les artères, s'anastomosaut entre elles; les veines superlicielles des mem­bres, nolammenl, out de fréquentes communications avec celles du tronc, et la circulation veineuse peut se faire par des anastomoses, ainsi que la circulation arterielle. Mais cependant Ie cours du sang doit ölre süffisant pour perincttrc des mouvements assez énergiques, et cetlc condition ne sera obtenue que si la circulation n'est pas gênée au point d'amener un cedème des membres.
Au cou, la ligature des gros troncs veineux n'cntraine qu'une gêne passagere dans la circulation ; les veines vertébrales et cervicales supé­rieures pcuvent remplacer les jugulaires, lorsqu'on celles-ci out été oblitérces successivemenl soit par des ligatures, soit par suite do pblébite.
Il existe dans les veines un mode d'anastomose bien remarquable, c'cst eclui-ci. Unc veine collatérale se détache d'une veine principale, parcourt un certain trajet cl se termine dans la veine qui lui a donné naissancc ïi unc distance plus ou moins grande de sou point d'émer-gence. La saphène est un bel exemple de cello division particuliere. Dans son trajet, la veine ainsi distraite du conduit principal recneille Ie sang d'un certain nombre de collatérales et Ie déverse ensuile dans Je canal principal.
On rencontre également ies plexus veineux dans certaincs parties du corps. Ces plexus, qu'il faut bien distinguer des plexus d'origine, se voienlsurtout dans les parlies du corps oü la circulation se ralenlitpar suite d'une disposition particuliere des organes. On los rencontre auteur de l'utérus, de la verge, etc.
Presque loujours les veines affectent une direction rectiligne. Elles soul en general moins llexueuses que les artères et, par suite, la marclic du sang se trouve ètre plus facile, car les flexuosités, en mullipliant les frottements, retardent d'une faQon sensible la rapidité du cours du sang. On nc trouve pour ainsi dire pas d'exemplo de flexuosités dans les grosses veines, mais les ramifications les plus tenues sont très-souvcnt llexueuses. Les llcxnosilés sont communes également dans les plexus veineux.
On a voulu, en anatomie chirurgicale humaine, tracer des regies
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fixes pour les rapports des veines et des artères. Serres et Malgaigne out donné des lois de position des vaisseaux par rapport les uns avoc les aulres. Mais ces lois souU'rcnt de nombreuses exceptions. Tantót les voincs sont situées on avant des artères, tantót leur position est posté­rieure, ello peut également êtro laterale. Tout cc qu'il est possible de dire, c'est que, lorsqu'une veine correspond ä une artère, la première se trouve souvent plus superflcielle que la seconde. La carotide, par exemple, est plus profonde quela jugulaire, la veine fémoralc est plus rapprochée do la peau de la face interne delacuisse que l'artèrc de meine nom; mais Ton trouve de fréquentes exceptions h cetto regle. Le mieux que l'on puisse faire pour se fixer ü cc sujet, c'est d'étudier avecsoinla disposition de chaque vaisseau veineux.
Structure et propriétés rteraquo; vcincH. — Comme dans les artères, Oil
trouve dans les veines trois tuniques: 1deg; une externe; 2deg; une moyenne; liquot; une interne, présentant des replis particuliers appelésfafowfes.
La ttmique externe est beaucoup plus développcc dans les grosses veines que dans les petites, ello est formée de fibres conjonctives entre-croisées dans lous les sens, dans lesquclles on trouve de nombrcux réseaux de fibres élastiques. Les fibres musculaires y existent aussi, surtout dans les veines de moyen calibre ; olles all'ectent une direction longitudinale, cc qui fait paraltre la tunique externe comme striée en long.
La tunique moyenne est toujours beaucoup moins développée clans les veines que dans les artères. Getto minceur de la tunique moyenne fait parattre la parol des veines comme transparente el leur donne une teinlc bleiuUre sur 1c vivant, on raison du sang qu'elles renl'erment. C'est également le peu d'épaisseur de cette membrane qui permet l'af-faissement ou l'aplatissement de ces vaisseaux, lorsqu'ilssontdépourvus do sang. La tunique moyenne est formée de fibres conjonctives et do réseaux élastiques, les fibres musculaires commencent ïi se montrer sur les veines do deux dixièmes de millimetre de diamèlre. Leur nombre va en augmentant, et cllcs forment bientót une ou plusieurs couches continues auteur du vaisseau ; leur direction principale est transversale, mais on rencontre aussi des fibres longitudinales, mélangées auxfais-ceaux conjonctifs de möme direction.
La tunique interne est plus mince également que cello des artères, mais de composition identique. On y trouve une couche épitbélialc interneet une couche externe composéo d'un nombre plus ou moins considerable de plans élastiques, et aussi quelquefois de fibres muscu­laires.
Mais cette membrane interne est surtout remarquable par laprésence da valvules. Ces replis sont signalés ;i 1'exlérieur par des renllenients ou noauds plus ou moins développés, suivant les sujets. Les valvules ont, sur une veine ouverte, la forme de replis membraneux, ordinairo-mont disposes deux ä deux, ou par trois dans les très-grosses veines.
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Leur forme est semi-lunaire et leur disposition rappeile cclie des val-vules sigmoïdes de l'aorte et de l'artère pulmonaire; ellespossödent un
bord adherent convexe, lourné vers l'origine de Ia veine, et un bord librc, droit ou convexe, dirigé vers 1c Coeur. La face externe est appliquée contre les parois de la veine. Ia face interne répond au sang quioircule dans celle-ci.
hes valvules sont destinées h empêcber Ie reflux du sang du coeur vers la périphérie ; elles reraplissent leur role de la l'acjon la plusparfaite. Aussi, lorsqu'on veut remplir les vaisscaux veineux par une injection, cst-il absolunaent indispensable de pousser celle-ci par les branches d'origine. La presence de ces replis sufflt pour arrßter complétemenl la substance injectée, si l'on procédé par les gros troncs. On trouve les valvules nombreuses et développées dans les vaisseaux des mem­bres. Elles contiennent, en s'abaissant, Ie sang qui a déjü passé dans un segment supérieur et viennent ainsi en aide i\ la force d tergo, qui pousso Ie sang vers Ie coBur. G'est cette remarcpiable disposition anato-mique qui a mis Ie grand Harvey sur Ie chemin de la decouverte de la circulation.
Le nombre des valvules est extrèmement variable, il augmenle avec les difflcultés que rencontre 1c cours du sang. Elles sont plus nom­breuses clans les vcines des membres que dans celles dos parties supé­rieures du corps, et plus nombreuses également dans les veines pro­fondes que dans los snpcrlicielles.
Quant ä leur position, eile est variable également. Généralement on rencontre une paire de valvules h remboucburc d'une veine collatérale, mais cette regle, qui soull're d'assez nombreuses exceptions, est la scule que l'on puisse formuler. Quelques auteurs de chirurgie vétéri­naire out cherchc ä determiner la position des valvules des veines superflcielles, habituellement soumises ä l'opération de la saignce, position qui a en réalilé une assez grande importance. La presence de cos orgaues, pres de l'ouverture de la veine, amenant souvent des thrombus. Gelte étude parait avoir étéfaite sur la jugulaire principa-leinenl. Quelle que soit l'autorité des chirurgiens qui ont cru pouvoir poser des reglos h cc sujet, nous nc pouvons nous railier ä lour opi­nion, et nous afflrmons qu'il est impossible d'indiquer, non-seulemenl la position des valvules dans cette veine importante, mais memo lour nombre. Nous avons examine un grand nombre de jugulaires extraites en entier du ecu, de rangle do la parotido ä Ia première cöte. Nous avons vu dans certains cas trois valvules seulemont, dans d'autres nous en avons compté jusqu'ä neuf, espacécs plus ou moins régulièremenl. Nous pouvons done dire que la position des valvules ne peul ètre ap-préciée, parce qu'elles ne sont pas pcrcepliblos ;\ travers la peau et qu'on ne doil en tenir aucun conqite dans la phlébotomie pour lo Hou d'election.
Toutes los veines nc sont paspourvues de valvules; les veines de
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l'intestin, cellos dos réseaux cartilagineux du pied notamment, cn naanquent toujours.
Los parois des veines reQoivent des vaisseaux on beaueoup plus grand nombre que les artèresjdes filets nerveux s'y distribuent également, mais une particularité assez interessante, c'est que jamais les plexus nerveux sytnpathiques n'ont les veines poiu- supports, ils semblent au contraire s'en éloigncr constamment; une seulo, la veine porie, fait ex-ception ä cette regie.
Lo lissu conjonctif qui enloiire les veines et qu'il faut bicn distinguer de celui qui forme leur tunique externe, est plus oumoins abondant; il est plus développé auteur des veines superflcielles. Ge tissu peut s'enllammer quelquefois et former autour de la veine un cordon noueux, qu'on doit hien se garder de prendre pour la phlébite ; l'analogie do ses caractères exterieurs avec ceux de cctle dernière maladie, lui a fait donner Ie nom de phlébite externe.
Lorsque les veines ont 6tc distendues, olies reviennent sur olles-mèmes très-rapidement, ellessontdono contractiles, Elles Ie sont niorno beaucoup plus qu'on no pourrait Ie penser lt;i/)mnquot;, d'après l'exanien de lours minces parois. Lorsqu'ou arrête 1c sang dans une jugulairo, on voit celle-ci se dilator considérablement encore après Ie moment oü les parois sontdéjö. londues. Aussilot quo Ia compression cesse, la veine revient ä un calibre bien inférieur ä celui qu'elle possédait quelques instants auparavant.
Malgré cette contractilité, il arrive souvent que los veines no revien­nent pas aleui' calibre normal, elles restent dilatées et constituent des varices, dos varicoccles. Duns ces sortes de tumours les parois des veines, loin d'etre amincios, sont au contraire hypertrophices. Les varices n'affectent pas toujours les sujets vieux, elles se montrcnt aussi sur les jeunes. On nc peut par conséquent invoquer constamment pour leur formation Taction repétee d'uno stagnation sanguine. Los varices sont beaucoup moins fréquentes sur les animaux que sur riiommo. Une appellation assez malheureuse en vétérinaire est cello qui donne Ie nom de vartce h. une dilatation do la synoviale du jarret.
La contractilité des veines est uno des causes du cours du sang dans leur intérieur, mais l'action du coeur, des artères et l'aspiration du lbo rax sont certainement des causes plus effleaces. Collo dernière surtout entraiuo des consequences de Ia plus hauteimportance au point de vuc pathologiquc. Lorsqu'ou examine un animal au repos, on peul voir que pendant l'expiration les jugulaires se rcmi)Iissonl et se dessinent sous formed'uncordon dans la gouttière el qu'elles s'aH'aissont subite-ment au commencement de l'inspiration. l.a tendance au vide produite par l'inspiration a non-seulement pour résultat l'entrée de l'air par la tracbéo, mais bien un certain cffel de dilatation ou do pompe aspiranlc sur l'oesophage etlescavités du coeur; les oreillettes sont surtout, en vertu du peu d'épaisseur de Icurs parois, impressionnées par cetlo
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action, cl Ton voit Ie sang se précipiter dans leur intérieur. Or il est important do nc pas oublior que les jugulaires, ainsi (Tailleurs que Ia plus grande partie des veines qui se trouvent ä proximité du coeur, rcstcnl conslamment béanles par suite de la fixation de leurs parois sur les parties osseuses centre lesquelles elles sont appliquées. Elles se trouvent done, par rapport è l'inspiration, dansles mêmes conditions que la trachée, aussi les operations pratiquées sur les grosses veines rapprochées du thorax peuvent-elles donner Heu ä cetaccident si grave do Ventréede l'air dansles veines, accident qui seradécrit dans la seconde partie do eet ouvrage.
Lorsqu'on applique Ie stethoscope sur la veine jugulaire ä la base ducou, on pergoit un murmure continu, qu'on a appelé bruit de souflle. Le bruit de souffle veineux a donné naissance i\ de nombreuses theo­ries, on a voulu y voir le symptóme de différentes affections et surtout de l'anérnie. Les experiences de M. Gbauveau(l) sur co sujet démon-trentque les bruits de souffle sont produits par des veines fluides vi-brantes. 11 y a veine fluide chaque 1'ois qu'un liquide passe d'un es-pacc rétréci dans un cspace plus grand également rempli de liquide ; mais, pour que le souffle se produiso, il faut que le liquide soit animo d'une certaine vitesse, et ä partir du moment oh la veine fluide a produit un souffle, l'intensitc de cc souffle augmente avecla vitesse de l'écoulement. L'existence de ces murraures ne saurait être consi-dérée comme un signe de raaladle, mais il n'en roste pas moins avere cependant qu'ils se produisent dans les veines du cou plus facilement chez les anémiques que chez les individus bien portants.
Los veines ctant toujours moins tendues que lesartères, lours plaios ont peu de tendance i\ s'écarter, et la cicatrisation est on general assoz facile, lorsque la solution do continuité est peu considerable. Les deux lèvres peuvent se rapprocher et la reunion se faille plus sou­vent par premiere intention sans interposition de caillot. Mais on peut ti'ouver cependant, en ouvrant une veine après unc saignée récente, un caillol interne qui se prolonge plus ou moins dans les deux sons. Co caillol ne lardo pas ä se résorber. Les traces de la saignée sont souvent tres-visibles sur la jugulaire des animaux tués longtemps après cello operation. On voit un leger renflemont, unesorte de dilata­tion variqueuse ü parois minces semblant indiquer la formation de caillots et une cicatrisation lente. La presence du collier a pu, dans co cas, jouer un rólo en empochanl le cours du sang. Celui-ci a presse sur des Lissus de nouvelle formation facilement dépressibles, et cetto action souvent répélée a pu être la cause des tumeurs observées. Ces tumours sont souvent memo assez volumineuses pour Clre perQues ü travers la peau,
L'élude des capillaircs sanguins, exlrèmcmonl importante pour le
(1) A. Chauveau, Journal de llt;i physiologie de l'hommc el den animaux, t. III, p. ICO.
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physiologiste et 1c médecin, n'cst pas ;i beauooup prés aussi nécessaire au Chirurgien; aussi n'cu dirons-nous rien et arriverons-nous ininic-(iialemenl aux lymphatiques.
sect; 3. — Des lymphatiques.
Los lymphatiques sont dos vaisseaux chargés do ramener dans la circulation générale les llnides épanchés au travers dos capillaires. Par cellos de lours divisions qui pronnont origine dans l'intestin, ils soul également destines ;\ absorber Ie chyle prodult pendant la digestion. Mais il n'y a pas lä, comme on l'a cru pendant longtemps, deux syslè-mes spéciaux. Los chylifères conduisent constamment de la lymphe pure en dohors de la digestion et mélangée d'une très-l'orlo proportion de chyle pendant cette l'onction.
Sur lo trajet dos vaisseaux lymphatiques, on rencontre dos renfle-inonts spéciaux appelés ganglions, organes très-imporlanls, que nous étudierons après avoir décrit les vaisseaux.
Los lymphatiques ont avec les vaisseaux veineuxbeaucoupd 'analogie. Comme oux, ils naissent ä la périphéïie el sont centripètes, c'ost-ädiro qu'ils conduisent les liquides de la póripbérie au centre; comme oux, lis peuvont se diviser en deux sections, los lymphatiques superficiels ou sous-cuüDiés el les profonds, qui cheniinonl on commun avec les arlères et los veines profondes; enfin, lour structure se rapproche beauooup do collo des voinos, ils présentent de distance en distance dos ronfle-ments et des valvulos.
Mais los lymphatiques différent des veines par l'existencc de gan­glions places sur leur Irajot, par leur modo spécial d'anastomose et par l'uniformité do leur calibre dans une section donnéo.
11 n'ost pas douleux aujourd'hui que los vaisseaux lymphatiques prennent leur origine dans Ie tissu conjonctif, mais la maniere dont se fait collo communication est encore un problème. G'est dans Ie tissu inlerslioiel des organes que l'on voit apparaitro los premiers ré-seaux. Bichal avail déjïi parlc d'un modo spécial d'origine des vais­seaux lymphatiques : il admettait que dos ouvertures très-ténues font comnumiquer cos vaisseaux avec les cavilés séreuses. De nos jours, collo vue do l'auteur do VAnatomie générale a clé confirmee par les recherches el los experiences de Rechlinghausen, Schweigger-Seidel et üanvier. On Irouve en effet, surtout a la face postérieure du diaphragme, des espaces fibres, limités par des cellules; cesouvertu­res communiquent avec los réseauxlymphatiques situcs dans l'épaisseur du diaphragme. Un a donné ;i ces espaces lo nom de öouches absor-fiimtcs.
Les lymphatiques n'ont i\ leur origine aucune communication di­recte avec les vaisseaux arlóriels ou voinoux. Lours réseaux viennonl s'onlremèler, mais ils n'ont que des rapports do conliguïlé-.
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Les organes différent considérablementsous lo rapport de larichesse en lymphatiques. Quelques-uns, comme Ia peau ol la muqueuse, en sonl très-abondamment poui'vues ainsi que nous avons cu dójfi I'occa-sion de Ie constaler (voir lechapitre des teguments), les organes viscé-i'aux et les muscles viennent ensuite.
Cost du réseau d'origine que partent les vaüseaux lymphatiques que nous avons dejä. dit ètro divisés cu deux ordres, les vaisscaus profonds et les vaisseaux mperßcieh, bien distincts les uns des autres.
Les vaisseaux lymphatiques possèdent, en naissant des réseaux, un diamètre qu'ils consenerout jusqu'a leur entree dans les ganglions; les lymphatiques do la peau traversent 1c tissu cellulaire sous-culauc el s'accolcnt, pour Ia plupart, aux grosses vcines supcrflciclles qu'ils sui-vent ensnilc par les muscles jusqu'aux ganglions places ä la base de ceux-ci. On les volt aux membres antérieurs, fi la surface de Taponé-vrosc, rampcr parallèlement et se diriger vors la sous-cutanée médiane, la céphalique ; la plupart de ceux qui-viennent de la face interne se dirigent vors la veinebasilique, soit vers les ganglions brachiaux de la l'ace interne du coudc, soit vers ceux qui se trouvent un peu plus haut au niveau du tendon commun au grand dorsal cl au grand rond. Ceux de I'épaule vont aux ganglions pré-scapulaires. Les lymphatiques du membre postérieur convergent vors les saphènes et se rendent aux ganglions inguinaux superliciels ; quelques-uns vont aux ganglions poplités.
Tons les lymphatiques superfleicls proviennent de la peau ; cc sont les plus importants en chirurgie. Dans leur trajet, ils s'anastomosont très-souvent et ferment ainsi des réseaux i\ larges mailies, deforme lozangique.
Les lymphatiques profonds proviennent généralementdes muscles; ils se logent dans la gaine cellulaire des vaisseaux et des nerfs ; on ne los voitquo Irès-oxceptionnellemenl communiquer avec les superliciels. Ge fait acquiert une grande importance en chirurgie, car ij explique comment les inflammations des parties superllciclles des membres ne se communiquent point aux organes profonds sous-aponcvroliques, el réciproqueinent, pourquoi dans les inflammations ou angéioleucitcs profondes, la peau conserve, sa souplesse cl sa couleur habituelles.
On rencontre ;ila töte et au tronc une disposition en deux réseaux, semblable ä cello dos membres. A la têtemême, plusieurs muqueuses que Ton pourrait considérer comme profondes, lapituitaire, paroxem-ple,possèdent des vaisseaux dontles troncs deviennentsuperliciels el se rendent ;\ des ganglions superficiols. Los lymphatiques do cetlc mu­queuse seréunissent au pourtour des naseaux et passent sur les colés du chanfrein pour se rendre aux ganglions sons-maxillaires. Getto dis­position particuliere explique tres-bien rengorgement rapide, qui survientdans cel amas ganglionuaire ä la suite d'aflections des cavités nasales. Les groupes ganglionnairos sont beaucoup plus nomhreux ä
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tl'tnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE GÉNÉRALE CIIIIIURGICAI.E.
la löle quo dans les membres, aussi les vaiseaux lymphatiques sonl-ils beaucoup moins longs dans cette partie du corps, et, de memo que pour les lymphatiques viscéraux, ils traversent plusieura ganglions avant do se jeter dans Ie canal Iboraciquo.
Les lymphatiques sont extrêmement abondaats dans les organes renferraés dans les cavités splanchniques; Ie poumon, restomac, l'intestin et surtout les glandes, donnent paiTinjection les plus beaux réseaux, ils se rendent pour la plupart dans des ganglions quo doivenl également traverser les lymphatiques des membres avant d'arriver dans lo canal commun ; il résulte de cette disposition qu'un oedeme des membres peut Otre consécutif h certaines alterations des organes profonds. (Vi^st lorsque les ganglions qui desservent ces organes ont été tumetiés et qu'ils recoivent en même temps des lymphatiques des membres.
Los ganglions lymphatiqms sont do petits organes dont les dimensions sont tres-variables : on en voitdont Ie volume arrive h peine i\ celui d'une petite lentille; d'autros ont celui d'une noisette, d'une amande, il on est enfin qui, comme ceux de .l'intestin des ruminants, sont 1c-gèrement comprimes, d'une largeur d'un on deux centimetres et dont la longueur dépasse quelquefois dix centimetres.
Les chirurgiens vétérinaires ne tiennentpas en general un compto assez grand de la position et du volume des ganglions ; nous aurons soin, dans la partie spéciale de eet onvrage, de décrire les groupos de cos organes, dans les regions oü on los rencontre ; mais nous allons des mainlenant on dire quelques mots et indiquer très-sommairement les points oü on peul les trouver
Los ganglions do Ia tèto formenl plusieurs groupes qui sont: 1deg; los ganglions sons-maxülaires ou sous-gtossims, formant une masse fusilorme situco au fond de 1'augc, sur los cótcs de cette region et presentant au niveau on un pcu on avant do la glaudo sous-maxillairo une masse trans­versale qui va rejoiudre cello du cote oppose. Los lymphatiques de Ia langue, des joues, des lèvros, des naseaux, des cordes vocales, vien-nont se rondre ä ces ganglions ; les vaisseaux efférents se rendent aux ganglions pharyugions.
2deg; Los pkaryngtens situés on masse allongée sur les cötés du pharynx, au-dessous de la poche gutturale et dont la partie postérieure se pro-longe möme au dela du corps thyroïde. Les ganglions pharyngiens recoivoul tousles lymphatiques de la töte ou de la base de la langue, du voile du palais, des parois du pharynx, du larynx, ainsi quo ceux qui ontdéja traverse los ganglions sous-maxillaires ; 3deg; on trouve aussi quelques ganglions loges dans 1'épaisseur de la glande parotido on ;i sa face interne, lours vaisseaux efférents se rendent également aux ganglions pharyngiens.
Les lymphatiques du cou se rendent ä deux groupos prineipaux de ganglions : 1deg; Aux prv-scapulaires qui formen t une longue chaine sous
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DU SYSTEME VASCULAIRE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;95
la face interne du masloïdo-humcral ; 2deg; aux gmglions pré-pectoraux silués en masse symótrique de chaque colé de l'extrémité inférieure de la jugulaire. Ils se prolongent mêmejusquo dans la poitrine on passant entre les deux eötes au-dessous des artères axillaires.
Le thorax nous montre des ganglions qui resolvent les lymphali-ques de ses parois et d'autres qui sont affectés h Ia partie de ces vaisseaux prenant naissance dans les organes qu'il renferme. Les gan­glions des parois forment trois groupes : 1deg; nne double chatne situéo de chaque colé des vertèbres dorsales, au-dessus de la plèvre ; ces ganglions retjoivent les vaisseaux des parois costales ; 2deg; une masse très-voluminense situce surl'appendice xiphoïde en arrière du péri-carde; ils regoiventles lymphaliques de la partie inférieure des espaces intercostaux et ceux du diaphragme ; 3deg; enfin on trouve quelques petils ganglions accolés aux vaisseaux thoraciques internes.
Les ganglions des organes visecraux de la cavité thoraciquo forment cgalement trois groupes principaux, co sont : 1deg; des ganglions très-petits places le long de Tcesophage entre les deux lames du médiastin postérieur; 2deg; les ganglions bronehigues situés autour de lorigine des bronches, dans Tangle de bifurcation de la trachée; quelques-uns pénètrent dans l'épaisseur du tissu pulmonaire ; ils regoivent les nombreux vaisseaux du pounion ; 30deux longues trainees de ganglions situés sous la trachée, depuis sa bifurcation jusque sons la première cóte.
Dans la region abdominale on trouve un grand nombre de groupes ganglionnaires. La plupart appartiennent aux organes viscéraux de la cavité. Les lymphaliques de la paroi abdominale se rendent aux ganglions inguinaux svperficiels et aux ganglions iliaques. Les premiers regoiventles vaisseaux superliciels; ils sont situés en avant de l'anneau inguinal, ä coté du fourrcau, auteur de l'artère sous-cutanée abdomi­nale ; les seconds , loges entre les branches de Tariere circonllexe iliaque, sont le point de ralliement des lymphaliques profonds. Les vaisseaux de la paroi supérieure de l'abdomen vont aux ganglions sous-lombaires, quelques-uns seulement au groupe inguinal profond. Les ganglions sous-lombaires, très-développés, recoivent en outre les lym-phatiques du bassin, ceux qui ont déja traverse les ganglions ingui­naux profonds et les ganglions iliaques.
Les viscères abdominaux sont extrêmement riches en lymphaliques; Ie nombre cl le volume des ganglions qui les regoivent est propor-tionnc ii l'importance et au volume de ces vaisseaux. 1deg; Ceux du rec­tum et du colon Iloltant se réunissent dans deux ou trois lobules places de chaque cóté du sphincter anal et dans nne chatne formée de petits ganglions, situés le long de Ia petite courbure du cólon entre les deux lames du mésenlère, et ä proximité du trajet des vaisseaux sauguins. 2deg; A Ia surface du cólon replié et accolé aux artères coli-ques, on constate une double chatne de ganglions assez volumineux,
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NU
96nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE GÉNÉRALE ClimURGICALE.
auxquels se mêlent des organes plus peLits. Los vaisscaux lymphati-ques, apres avoir traverse ces ganglions, forment des conduits volumiquot; neux, souvent dilates mécaniquemenl, variqueux, qui suiventla direc­tion des artères ou les entourent d'un veritable réseau melange avec les divisions et les branches principales du plexus nerveux. Ces gros troncs sont les principaux affluents de la ei terne de Pecquet. 3deg; Les lympbatiques du coecum alfectent une disposition generale i\ pen prés semblable i\ ceux du colon replic, on les voit sc rassomblcr dans les scissurcs de Torgane pour se jeter dans les chapelets do ganglions situes dans ces scissures, les vaisseaux qui en sortent vont ;\ la citerae sous-lombaire après s'êlro abouchés avec Ie tronc des lympbatiques
'iquot;
B'
Les ganglions do l'intestin grèlc sont très-vo-
Inniincux otnombreux; its existent an nombro d'uno trenlainc et sont places dans l'épaisseur du mésentère, au voisinage de l'artère grande incsentcriquc; ils resolvent los chylifères do toutos los parties de l'in-testin, et donnent naissance ä de gros troncs qui vont concourir ä for­mer Ie reservoir do Pecquet après s'être abouchés avec coux^ du coe-cnm. 3deg; Los ganglions de l'estomac se rangont en deux groupes, run qui est situc sur la petite courbure du viscère, lautre forme de petits lo­bules disséminés Ie long de la grande courbure; les lympbatiques qui en emergent se rendent soit lt;i la citerne sous-lombaire, soit direclu-ment dans Ie canal thoracique. (i0 Les lympbatiques de la rato traver-sent plusieurs amas de ganglions places sur Ie trajet des vaisseaux spléniques, et se rendent de lil aux lympbatiques do l'intestin grèle ou hion directemont, avec quelques-uns quiproviennentdufoie, au canal thoracique. 7deg; Geux du foic traversent deux groupes de ganglions si­tues dans la scissurc postérieure, et se rendent de la, soit au réservoir sous-lombaire, soit au canal thoracique, en commun avec ceux de l'estomac et do la rate.
Ainsi qn'on peut Ie voir par eet exposé rapide, les vaisscaux lympba­tiques traversent, avant de se réunir dans les troncs priucipaux, au moins on et Ie plus souvent plusieurs ganglions : lo nom de vaisseaux ii/fércnts est donué aux vaisseaux qui arrivent au ganglion, celui do vaisseaux efférents l\ ceux qui partent des ganglions pour se rapprocher du centre.
Les vaisseaux lympbatiques se rendent ä deux vaisseaux volumi-neux qui ont roQu, l'un Ie nom do canal thoracique, l'autre celui de grande veine lymphatique drnite; cette dernièro reQoit les lympbatiques de toutc la partio droito de la têto, du cou et du membre antérieur droll. Le canal thoracique réunit ceux de toutos les au tres parties du corps. Quant au mode d'insertion de cos deux vaisseaux dans le Sys­teme veineux, il est sujet ä de nombreusos variétés choz les divers mammifères domestiques (i). Le plus habituellemcnt, le canal thoraci-
(1) Voir 1c Irailé de Physiologie comparée do G. (iolin.
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UU SYSÏÈMli VASCULAIUU.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 97
quo s'ouvre dansla jugulaire gauche par un orifice unique, silué en regard do la veine axilliaire, louL il fait en avant de la première cótc. Dans quelques cas la veine lymphatique droite se réunit au canal, et il on résulte,pour tout Ie Systeme lymphatique, une ouverture unique; souvent Ie canal thuraciquo présente deux branches qui s'insèrent sur la veine jugulaire gauche, ou bien sur chacune des jugulaires, ou mème ä l'origine de la veine cave. La veine lymphatique droite peut aussi s'ouvrir isolement dans la jugulaire droite.
Structure et propriAtta laquo;les IjinphutliiucH et des gunglions. — Les vaisseaux lymphatiques possèdent une texture qui ne dillere pour ainsidire pas de cclle desveines. On y distingue trois I uniques : lu une tunique interne tapissée par un epithelium; 2deg; une tunique moyenne t'ormée do tissu élastique en réseau, defibres conjunctives et de muscles de lavie organique, disposes circulairement; 3deg; une tunique externe dont les elements sont disposes longitudinalement; cette tunique est constituée par du tissu conjonctifet des fibres lisses.
Les valvules des lymphatiques sont très-nombreuses, ellcs out la tex­ture de la tunique moyenne et sont recouvertes sur les deux faces par I'epithelium.
Les lymphatiques possèdent des oasa vasorum, mals on ne les dé-montre que sur les vaisseaux volumincux. lis se ramifient dans la tunique externe.
Les ganglions lymphatiques ont une structure assez compliquée et qui n'est bien connue que depuis quelques années, par les travaux de Ills, Prey, notamment.
Ghaque ganglion est constituépar une membrane d'enveloppe conjonc-live enlourant un tissu propre, pouvant lui-même se diviser en deux parlies, Tune corlicale, l'autre médullaire, t^es mots decorticalc et de médullaire ne doivent pas èlre considérés comme l'analogue de ces mèmes substances dans lesglandes, comme Ie rein, car ellcs se pénè-irent réciproquement.
Venveloppe des ganglions lymphatiques offre une épaisseur variable suivant 1c volume du ganglion. On y rencontre de la graisse il la supei-licie. De sa face profondo, eile envoic, dans l'intérieur de 1'organe, de uombreux prolongcments cpü sc])areiit la substance propre en un cer­tain nombrc de loges appeléesa/yeo/cs, lesqnclles sont loujours ouvertes du coté du hile de l'organe — Ie mot de hile étant appliqué iei au point oü les vaisseaux sanguins pcnètrent dans Ie ganglion;— c'est aussi par ce point que les vaisseaux lymphatiques efférents sortent do l'organe.
Ghaque alvéole renferme un foüicule qui n'est pas directement en contact avec la eloison, mals en est séparé par un espace que His a iiommc sinus lymphatique. Got espace renferme des leucocytes on ccr-laine quantité; des trabccules qui vont de la paroi conjonetive au folli-cule soinblent supporter celui-ei en mème temps qu'ils l'écartent des parois del'alvéole. Quant au follicule, il es! forme par un réseau e.\-PsDcn bt Tolssaigt;t.Chirurgie*nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 7
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98nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE GÉNÉRALE CIIIRÜRGICALE.
Irêmement délicat de cellules étoilées donl los mailles, plus ou moins écartées, contiennent des noyaux et des corpuscules lymphatiques extrèmement nombreux.
Quaiil a la substance des ganglions rapprochés du hile, substance que Prey appelle médullaire, eile est formée par Ie prolongement très-rétréci des follicules et par les sinus lymphatiques qui entourent les prolongements des fullicules. Ges prolongements sont anastomoses los uns avec les autres et ferment un lacis très-riche. Les ('spaces plus clairs qui les enlüiu'out ou les sinus lymphatiques sontlimités parune membrane très-mince; ils sont rorigine des vaisseaux lymphatiques efférents.
IjOs vaisseaux lymphatiques afférents arrivent au ganglion par la parlie opposée au hile et s'ouvrent dans les sinus lymphatiques; les vaisseaux efférents se reconstilu.enl par la reunion de ces sinus lym­phatiques.
Les vaisseaux sanguins entrent et sortent par Ie hile : ils se divisent et se reconstituent dans l'épaisseurmême des follicules et do leurspro-longements.
La lytnphe circule ou plulol progresse dans les vaisseaux lympha­tiques, sous rinlluonce deplusieurs causes. 11 existe ici, comme dans los veines, une force a tergo qui reconnalt pour cause initiale une. veritable dialyse; aussi verrons-nous tous les états qui peuvent faci-liter celle-ci augmenter la rapidité du cours do la lymphe dans ses vais­seaux. L'mdèine augmente cetto rapidité en provoquant une dialyse très-accentuée. 11 en est de memo de 1'absorption du chyle par los radicules lymphatiques de l'intestin pendant la digestion. La pression vasculaire, aidéo de la presence de valvules nombreuses, agit ici comme sur Ie sang du Systeme veineux. 11 en est de mètne de l'aspi-ration thoracique. J'ai pu remarquer, dans de nombreuses lislulos du canal thoracique, chez Ie chien, que c'est surtout pendant l'expira-tion que Ia lymphe coule dans la veine jugulaire. Au début de l'inspi-ration, les parlies du liquide los plus rapprochées de la veine jugulaire sont attirces en möme temps que Ie sang de cctle veine; mais cotle aspiration, s'exerQant sur une grande élendue du canal thoracique, tend ü Ie dilator el attire ainsi Ie liquide des canaux qui se trouvent il proximilc de la cavité; Ie vaisseau osl done aussi rempli que possible a Ia lin do I'inspiration. Lorsque ensuilo les parois du thorax revien-nent sur cllesinömes el que la pression augmente dans Ie thorax, los valvules empêchent Ie retour de la lymphe vors les extrcinitcs (excepté peut-être du eolé du réservoir de Pecquet, vers lequel Ie liquidepeut retourner 1'aute de valvules completes dans Ie canal thora­cique), etl'on voit celle-ci être poussée avec force et s'échapper on jet par Ie tube place dans la listule. M. Colin avail dója fail cette re-marque.
Les parois des vaisseaux lymphatiques sont beaucoup plus dilatables
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DU SYSTEME VASCLLAIliK.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 99
• ine celles des veines; la diiróirncc ([ui cxislc entre! nu Ivinphatique vide et uu lymphatique rorapli do liquide est considerable, Lorsqu'on vientä piquer un lymphatique voluminoux, la lymphe s'écoule et lc vaisseau, revenu sur lui-même, est ;i peine visible au milieu du lissu conjonclif. G'est aussi en vertu de cette faculté de dilatation que les lymphatiques peuvent devenir variqueux. Les varicos, très-rares sur les membres et dans les vaisseaux superflciels, se voientau contraire assez souvent dans les lympbatiques du gros intestin, Sur les animaux do dissection, on rencontre ces dilatations fréquemment autour des artères coliques. On peut trouver des varices possédant jusqu'ä deux h trois centimetres de diamètre.
La disposition des lymphatiques superflciels rond un compte assez exact dequelques particularités de lour inflammation,Dansles tumeurs erythema tenses et dans certaines blessures dn cou, du garrot, ou du pied, on volt partir du point enflammé des sortes de cordons durs, moniliformes, ramifies et formant des lacis qui se dirigent du cóté des ganglions. IJienlot ceux-ci se gonflenl ä leur tour, mals il arrive habituellementqueles premiers ganglions seuls s'enflamment. Lorsque la partic de la peau oü se trouvenl les lympbatiques enflammés est dé-pourvue de pigment, on peut constater en outre (pie leur trajet est marqué par une couleur rouge hien évidente, Cette coloration est amenée par la turgescence des vaisseaux de la tunique externe des lymphatiques eux-mêmes. Les cordes lymphatiques, (jui proviennent de lósions simples, peuvent avoir des analogies de forme et de siége avec ie farcin ; mais elles en différent essentiellement par leur nature ctparce qu'elles disparaissent d'elles-mêmes avec rallénuation de l'in-flammation du lieu de leur origine.
Quant au pus qui so rencontre assez souvent dans l'intérieur mème du lymphatique, il peutprovenir directcment de son inflammation ou peut-ètre mème du lieu d'inflammation d'oü il est parti. Mais com-ment expliquer ce fait de l'inflammation des premiers ganglions seu-lement et l'absence de phénomènes généraux, comme lc frisson, par exemple, lorsque les lymphatiques charrient du pus ? La question n'est pas encore résolue. 11 est possible que, dans ces cas, les gan­glions arrólcnt lc pus, lui fassent subir une elaboration particuliere et préservent ainsi les autres parties do l'éonomio ; mais ils sont très-souvent eux-mémes la victime du pus qu'ils viennent ainsi d'arrêter, et ricu n'est plus fréquentque la suppuration des ganglions correspon-danl ii une plaie ou ä im organs enflammé. (Test surtout dans les cas de maladies virulentes qu'on peut constater cette inflammation gan-glionnaire, Une pustule de vaccin, les ulcérations de la morve, du farcin, de la syphilis chez l'homme, s'aecompagnent toujours, ä un moment donné, derinflammation dos ganglions quidossorvent la partic oü siége l'accident, 11 en est de même do lc tuberculose, dans laquelle les ganglions bronchiques, Ie pancreas d'Aselii, les ganglions pliaryn-
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100nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE GENERALE CHIRURGICALE.
giens se tuberculisent d'uno faQon concomitanteavec les poumonraquo;, les plaques de Poyer, Ie larynx, etc. Uno inoculation do substance tuber-culeuse entralne meine toujours la tuberculisation du ganglion voisin et quelquefois aussi du second ganglion traverse par les lymphatiques chargés du virus : 11 est probable qua la tuberculose se généraliseraitsi les animaux il'cxpcricncc claicnl conserves assez longtemps.
CHAF1ÏRE l\
1gt;I1 SYSTEME NERVEUX
Le système nerveux est Ie rouage essenticl do la machine animale ; principe de toute sensation et de tout mouvement, il excite et regle le fonctionnement de tons les autres appareils en mellant en Jeu les propriétésparticulières des tissusdont ils sontformés. Non-seulement il preside k l'exercice des functions do la vie vegetative, commune ä tous les êtres organises, mais il donne encore ä 1'animai toutes les attributions do ce qu'on est convenu, depuis Bichal, d'appeler la vie animale, c'est-ä-dirc la scnsil)ilité, la volonté, 1'instinct el 1'intelli-gence.
L'apparcil do l'innervation se compose d'nne partie centrale, Taxe encéphalo-raehidien, et d'uno partie périphérique, les nerfs. La première est formée : 1deg; d'un renllement antérieur désigné sous le noni ftencé-phale et compose de Irois sections, qui sont : le cerveau p'oprement dit ou les lobes cérébratix, le cervelet et la modle allongée ou Visthme ^lquot; d'nne longue ligc postérieure logee dans le canal rachidien et designéesous le nom do moelle épinière ; c'cst de Ia moello épiniöre el de son prolon-gement antérieur, 1'isthmc de 1'encéphalo, que partent les nerfs qui se rainilionl dans toutes los parties du corps. Los centres nerveux sent en outre entourés do membranes particulières appelées méninges, reconverles elles-mêmes do parties osseuses qui leur formen t au tan t d'organes do protection contre les corps vulnérants.
Lc système nerveux, envisage dans sou ensemble, représente un tout absolument symétrique, donl cbaque moitié montre, möme sur l'animal vivant, un commencement do separation indiqué par dos sillons très-profonds. Los phénomënes morbides indiquent aussi une separation du syslcme nerveux on deux parties régissant ehaenne une moitié du corps; 1'hémiplégie qui accompagne certaines lésions dos centros nerveux lo fait très-bien voir en s'arrêtanl oxactement sur la ligne médiane.
Mais on se, tromperait ctrangement si l'on venait ü admeltre d'a-près ces l'aits que la moitié droite, par exomplo, de rcnccpbale et de
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DI SYSTEME NEHVEUX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; quot;raquo;I
la moelle, régit le cötc correspondant du corps, qu'il lißul .sous sa dó-pendance les phénomènos de la scnsilnlitó et de motilité de cette moitié de l'individii ; ear il exislc, sur toule la longueur des centres, des commissures faisant communiquer leurs diverses parties, eL cel eutrecroisement est mème si general qu'il arrive le plus communé-tnent de voir une paralysie d'uno moilic du corps lorsque l'bémisphöre du cote oppose a 616 I6sc. Nous disons comnmnémenl, car le fait n'cxiste pas toujours; il peut arriver que le cólc correspondant h la lesion soil lui-même atteint, soit soul, soit en commun avcc celui du cöl6 oppose.
Jusqu'ä present, les experiences physiologiques n'ont pu expliquer que d'uno l'agon tres-incomplete les phénomèmes observes h la suite des lésions diverses des centres nervcux, et les deductions quo Ton avail cru pouvoir lirer de la disposition anatomique n'ont pas toujours été vériflées par la physiologie ou la pathologic.
Nous no nous occuperons pas dans cc chapitre des centres nervcux on particulier. Ils seronl decrits, avec les dcveloppemcnts qu'ils mc-ritent, en meme temps que leurs envcloppes, dans la partic spéciale de cel ouvrage. Nous n'cn parlcrons que d'unelacou générale lorsque nous étudierons la structure oliespropriclés dusystème nervcux.
Les nerfs constituent la parlie périphérique du Systeme nerveux ; ils se divisent très-naturellement en deux seclions : les nerfs de la vie animale et les nerfs de la vie orgam'gue, ces derniers iormenl le système du grandsympathique. Pendant longtomps, ce système a 616 considéré comme lont lx fait indépendanldu système cérébro-spinal, cl les amas grisätres disséminés sur le trajet de ses fibres, el qu'on appelle des gan­glions, out été donnés comme de petils centres nerveux indépendants. Aujourd'hui il est clair pour tout le monde, que le sympathique a le même mode d'origine que les autres nerfs, el que, s'il peul conserver pendant un temps assez court des propriétés motrices, aprèsla des­truction des centres encéphalo-rachidiens, cola lieut ä ce que les gan­glions nombreux donlil est pourvu peuvent emmagasiner une certaine quantité de force nervcuse ; mais ils ne peuvent en créer; ils doivenl la recevoir des centres. Le système nerveux est done unique, et les divisions qu'on y a introduites sont loutes arlificielles et faites sur-loul pour simplilier son histoire. Nous étudierons d'abord les nerfs encéphalo-rachidiens, et, après eux, le sympathique
Los nerfs naissent de la mocllc épinière cl de l'isthme de l'encé-phale, symétriquement de cbaque cólc par deux ordres de radicules d'origine qu'on a appelées les racines, les unes soul supérieures et naissent sur le cólé correspondant de la moelle, les autres sont t'nfê-rieures, elles se réunisscnl h la sortie du trou de conjugaison des vcr-tèbres pour constituer un faisecau nerveux complet. Disons immé-diatemenl que, parmi ces racines, les unes sent sensitives, ce sont les supérieures, clles soul pourvues de ces rcnllcmenls grisfttres dont nous
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102nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE GÉNÉRALE CIIIIUIRGIC.ALK.
avons déja conslaté la presence sur Ie trajel du sympathique, lesau-tros ou los inférieures sont vtotvices, ellcs sont moins volumineuses que les précédentes et sont dépourvues de renflementsganglionnaires. La reunion des deux nerfs symétriques composes chacun d'une paire de racines correspondantes estdésignée sous lenom do paire ncrveuse. Le aombredes paires nerveuses est toujours Ie möme pour la raéme espèce, il esl en rapport avec le nombredes vertèbres.
Douze paires naissent de la pari ie encéphalique des centres ner-vciix. Les nerfs eräniens ont regu des noms particuliers, tenant, soit è leur origine, soit ä leur distribution anatomique ou ;\ lours usages. Parmi ces nerfs, il enestqui naissent par uno seule espèce de racine, et sont, par conséquent, exclusivement moteurs ou exclusivement son-sitil's; trois paires se distribuent aux organes des sens, ils sont desi-gnés sous 1c nom de nerfs sensoriaux. hears usages spéciaux font qu'ils ne sont ni sensitifs, ni moteurs, ils no pouvent percevoir que dos sensations spéciales. Ce sont: los nerfs olfactifs, les nerfs optiques ot les nerfs audilifs. Les nerfs trijumeaux, glosso-pharyngiem et pneumo-gasiriques sonlimxies, c'est-i-dire qu'ils possèdent une racine sensi­tive et une racine. motrice comme les nerfs spinaux ; los autres, c'est-ä-dire Vocu/o-moteur commun, le pathélique, Voculo-moteur externe, le focial, le spinal ot Yhypo-glosse sont dos nerfs exclusivement moteurs (il y aurait pout-otro uno exception a faire pour le nerf hypo-glosse qui possèdo très-souvent unepetite racine ganglionnaire chez Ie cheval, et constammentchez beaucoup d'autres espèces commel'äne, lechien, le chat, etc.)- Teile est la nature dos nerfs eräniens i\ leur origine, mais ä l'exception des nerfs sensoriaux, qui ne contractent aucune anastomose sur leur trajel, tons les autres, après avoir parcouru une distance variable et la plupart du temps avant raême d'avoir traverse les parois du crane, rocoivent des filets nerveux do nature différente et deviennent sensitivo-moteurs, ou bien ils s'adjoignent des fibres nerveuses venues du sympathique.
Les nerfs rachidiens ou spinaux naissent do Ia moelle cpinière, et sortont du canal vertebral par les Irons do conjugaisoni Ils sont tons mixtos, sans exception, ot possèdent par consequent des racines supérieures et des racines inférieures. On trouvechez le cheval 8 paires ceruicales, 17 paires dorsales, 6 paires lombaires, 5 paires socrres et fi ou 7 paires coccygienncs, on lout 42 ou laquo;paires.
Le(rajeties racines dans rintérieur du canal rachidien est tres-court; chaque racine so dirige directement vers 1c trou de conjugai-sonen faceduquel olie se trouve placée. II n'y a d'exception i\ cette regie quo pour Ia longue racine du spinal qui remonte, do chaque cóté de la moelle, des premières parties de la region dorsale jusqu'au trou déchiré, el pour los paires sacrées et coecygiennes, qui viennenl des nerfs de la queue de cheval.
Sortisde la cavité rachidienne, les nerfs se rendent aux organes en
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suivanUiiie direction généralementrectiligne; quelques-uns seulement,
comme los nimcaux des nerfs principaux de la languo, dóerivent, comme les artères qu'ils accompagnent, des llexuosltés très-prononcées cd dans Ie mème but que ces artères. Les nerfs des plexus brachial et lombo-sacré possèdenl toujours une direction rectiligne, aussi s'é-cartent-ils plus ou moins, surtout au membre postérieur, du chemin suivi paries artères. Les branches du grand sympathique non mélan-gecs aux nerfs cérébro-spinaux suivent toujours, au contraire, Ie trajet de ces vaisseaux qui leur servenl comme de lutenrs ; clles cnlourent les artères et forment auteur d'elles des lacis plexiformes souventd'une grande riehessc.
Les nerfs nerestent pas toujours isolés les uns des autres dans leur trajet, souvent ils s'envoient des branches de communication qui for­ment cc qu'on appelle des anustomoses. Ges anastomoses ne sont pas comparables h celles des vaisseaux, en ce sens que toujours chaque librc nerveuse conserve son indépendance, il y a done seulement acco-lemcnt de fibres provenant de différents nerfs, mais non fusion des fibres. Les véritables anastomoses nerveuses semblent cependant exis-Lcr h la périphérie. Quant anx plexvs nervenx, ils sont formés par des intrications en rescaux de fibres provenant de nerfs différents, lei comme dans les anastomoses les (ihres conservent leurs propriétés et leur autonomie.
Les rapports des nerfs nc peuventèlrc determines d'unefaQon géné­rale, leur position par rapport aux vaisseaux n'a rien de fixe, ainsi que nous avons eu déja l'occasion de Ie dire. Les nerfs traversent rarement les muscles, leur position la plus ordinaire est Ie tissu conjonctif intermusculaire, dans lequel ils se logent après s'êlre enlourés d'une gaine spéciale de tissu condense.
Quant ä la terminaison des nerfs, son étude présente encore beaucoiip de lacunes. Nous avons exposé en parlant de la peau et des muscles im abrégé des connaissances acquises sur cette difficile question, nous n'y reviendrons pas ici.
Les ganglions sont des renflements d'une couleur gris-rougedtre, de volume tres-variable, qui se rencontrent surtout sur Ie trajet des fibres du grand sympathique. Toutes les racines postérieures ou sensitives en sont également pourvues. Ils interrompent pour ainsi dire les cordons nerveux et présentent ainsi des fibres nerveuses afférentes et effé-rentes. G'est au dclä des ganglions spinaux que se fait la reunion des fibres motrices avec les fibres sensitives. On n'en rencontre jamais dans les nerfs exelusivement moteurs. Les nerfs des sensations spéciales ne possèdent pas non plus de ganglions.
Structure et propriétés laquo;lu systémc nerveux. — Deux elements mi-croscopiques entrent dans la composition du Systeme nerveux,lesjes nerveux et les cellules nerveuses. Par leur association ces elements forment des substances d'aspectdifférent; Tune hlamhe, exelusivement
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eomposéode tubesei raatre^nse, dans laquelle se trouventdes fibres
et des cellules.
Les tubes nerveux oi\ mieux fibres nerveusesso-at dos elements allon­ges, d'une longueur egale ä celle du nerf lui-m6me et d'un diamètre très-variable, qui les a fait distinguer en fibres lines el on fibres larges. Elles sontaussi désignées sous le nom do fibres ä modle ai fibres, sans moelle, suivant que cottc substance entre dans leur composition ou qu'ils en sont dépourvus. Ces dernières sonl encore désignées sous lo nom de fibres de Remak.
Dans une fibre nerveuse;\ moelle, on reconnalt trois choses distinctes: i0 une enveloppe appelée gaine nerveuse ou gaine de Sclnmnn, do na­ture ólastique, mince et homogene; 2deg; unc seconde enveloppe, la myêline ou moelle nerveuse, substance très-diffluente el très-réfringente, ce qui lui donne l'aspect d'un corps blanc el brillant. C'esl, Ia myéline qui donne anx nerfsleur couleur blanche spéciale. La fluidité de cette substance fait qu'elle 5'échappc de la gaine de Schwann par l'extrémité coupéedu tube nerveux, etserépand alors en gouttes plus ou moins volumineuses ;.'!quot; unorganecentral appeló cylindre-axe, päle, homogene ou quelquefoislégèrement granule, rectiligne.
II n'ya pas bien longtemps encore que I'on considérait les trois ele­ments dont est compose le lube nerveux comme étant continus dans loute la longueur do Ia fibre nerveuse. M. Ranvier a fait connaltre une disposition particuliere el extrêmement importante de la composiliou de Ia fibre. A des distances dont la moyenne esl de un millimetre en­viron, la membrane de Schwann présente des étranglementsannulalres, et la portion du lube comprise enlre deux ctrauglemenls doitêtre con-sidérce comme unc cellule allongcc, pourvue d'un noyau sur le milieu do sa longueur. Ou rencontre également ä sa face interne une couche mince el continuede protoplasma. La myéline n'esl autre chose que le contenu do la cellule nerveuse. Quant an cylindre-axe, il esl continu els'ólond dans loule la longueur du nerf sans présenter aucune inler-ruption, il franchit les étranglements des deux gaines externes et il est entouré au niveau de ces étranglements par un anneau 011 un disque percé. Cetle disposition montre bien que le cylindre-axe est la partie essentielle de la fibre nerveuse, les autres ne sonl que des organes de protection. Nous roviendrons sur cette structure des nerf's en parlanl de Ia question si importante de Ia regeneration.
Les fibres nervcuses saus moelle possèdent un cylindre-axe et une enveloppe, mais olies sont dépourvues de myéline; elles ne présentenl nulle part les étranglements (jue M. Ranvier a signalés dans les tubes i\ moelle.
Les cellules nerveuses toni forméespar une masse de protoplasma saus membrane d'enveloppe; olies sonl, dansles ganglions, recouvcrlespai' une couche de tissu conjonctif fibrillaire. Leur noyau est volumineux. La forme des cellules uerveusos est caractéristlque, on les rencontre
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dans la substance grise des organes ccnlraux, dans les ganglions, quel-quetois sur Ie Irajeldcs nerl's, el meine dans leurs expansions péri-phériques, comme la rétine, Ie nerf du limaQon, les muqueuses.
Les cellules nervenses penvenl ètre dépourvues de prolongernents, cellules apolaires, onhien en présenter un, cellules um'polaires, on deux, cellules hipolaires ou un plus grand nombre, cellules mvltipolaires. Les prolongernents rclient entre elles les cellules voisines, ou bienformenl Ie cylindre-axe des fibres nervenses qui parten t des cellules.
L'étude düs ganglions spinaux est un des points les plus difOoiles de ['histologie. Anssi ces organes sont-ils encore mal connus. 11 n'exisle aucun rapport lt;le continuité entre les fibres nervenses sensitives et les corpuscules ganglionnaires. Les fibres sensitives no font que traver­ser les ganglions séparés en un ou plusieurs i'aisceaux qui se réunis-sent au deh'i tin ganglion.
Un ganglion se compose d'une enveloppe membrancuse d'épaisseur variable, qui fonrnil par sa face prol'onde des tractus de lissu con-jonctif qui séparent les elements du ganglion et supportent les vais-seanx sanguins.
Les cellules de l'intériour du ganglion soul unipolaires pour la plu-part, lorsqu'elles sont hipolaires, les deux prolongernents semblent se diriger vers la périphérie. Il résultedo cette disposition que Ie nombre des fibres sensitives efierenles est toujours beaucoup plus considerable (pie celui dos fibres afl'órentes, et que Ie nerf ü sa sortie du ganglion possède un volume supérieur ;i celui qu'il avaif ä son entree clans cel organe.
Les tubes nerveus el les cellules prorluisent par leur arrangornenl réciproque dans les centres nervenx deux sortos de substances, la sub­stance grise et la substance blanche.
La substance blanche de l'encéphale et de la moellc est formée, de memo que les nerl's, de faisceaux de tubes nerveux auxquels se melen t les élémcnLs accessoires dont nous venons de parier. Quant a la subs­tance r/rw'c qu'on no rencontre que dans les eentres et les ganglions, eile est formée par un mélange, dans des proportions diverses, des cellules nervenses et des tubes nerveux. Les tubes sont relativemen 1 rares dans la substance grise des centres. Dansles ganglions, ils soul plus nombreux.
Indépendamment des fibres el des cellules, Ie système nerveux ren­ferme aussi des elements que Ton pourrait noinmer accessoires, (les parties sontlo tissuconj'onctif ol les vaisseaux,
he tissu conjonctif se condense autour des cordons nervenx périphé-riques, ;i la maniere des aponévroses autour des muscles, il recoil alors Ie nom denlt;?yr!7emnie.Lenévrilemme envoiedansl'intérieur du faiscean nerveux des cloisous qui isolent les faisceaux nerveux et qui finissenl par former des gaines homogenes semées de noyaux, enveloppaai un ou plusieurs tubes nerveux (faisceaux primilil's), gaines auxquelles
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M. Robin a donné Ie nom Ae périnèvre. Dans l'épaisseur iles ceulros nerveux, lo üssu conjonctif donne mie gaine au vaisscau, puis se résoul en unc sorte de gangue amorphe avec cellules ctoilóes que Virchow appelle névroglie. G'estau névrilernmeque les nerfsdoiventleurdureté et celto resistance spéciale qui leur perihet de résister fi des efforts de traction assez considerables.
Le ucvrilemino peut dans certains cas s'hypertrophier et former sur 1c trajel des nerfs ces renflemcnls plus ou moins volumineus, d'aspecl arrondi ouovalaire, toujours douloureux, qu'ona appelés des laquo;etvüwcs. Lo microscope a fait distinguer plusieurs sortes de nóvrömcs. Celui qui a pour caractcre distinclif riiypcrlrophic du üssu conjonctif pourrait ètreappelé/iu/a; névróme; et dans ces cas, il peut arriverqueTenveloppe extérieure seule augmente de volume, ou bleu que le üssu conjonctif inter-fasciculaire y premie part également. Les véritables névrómes sontdus i1! des hypcrplasies des tubes nerveux eux-mömcs.
Les vaksmux du système nerveux sonlcxtrêmemcnt abondants, mais ils olIVenl pen de particularilcs remarquables. Ils sont plus abondants dans les organes centraux que dans les cordons périphériques, et plus abondants aussi dans la substance grise que dans la substance blanche. Dans los centres, les capillaires se font remarquer par leur excessive ténuité. Leslymphatiquesontfait, dans ces derniers temps, le sujetde. nombreuses recherches. On les voit, dans les centres, former au tour des vaisseaux une sorte de gaine qui les entoure de loutes parts et qu'on appelle, pour cette raison, gaine lymphalique.
Les propriétés générales du système nerveux sout exLrèniemeut im-portantes amp; connaitre au point de vue pathologique; aussi allons-nous les rappelcr avec quelques details en commengantpar celles des nerfs. Nousdirons ensuite quelques mots des centros et nous lerminerons co chapitre par une courte revue des propriétés les plus importantes du grand sympalhique.
Nous avons déji\ fait des distinctions entre les fibres nerveuses, nuus avons appelé les racines supérieures sensitives et les racines infe-rieures motrices. Sur quoi se fondent ces differences? Cost ce que nous allons loutd'abord examiner.
Par l'examen le plus superflciel, on s'apercoil bleu vite qu'il existe duns les nerfs deux courants, l'un qui va de la périphérie vers les centres, c'est le courant centripète, l'autrequi marche en sens contraire, c'est-ä-dire du centre ïi la périphérie, c'est le courant centrifuge. Cette dis­tinction est très-facile ;\ faire expérimentalement, car los nerfs sonl en rapport avec dos especes de réactifs, qui sont tantót des mani­festations do douleur, tantót des contractions musculairos. Nous savons déjaque les deux ordres de fibres sont mélanges dans les nerfs rachi-diens, aussi si l'on sectionne sur un animal un des nerfs rachidiens, on privé h la 1'ois la region ä laquelle se dislribue re nerf dé la sensi-bilité et du mouvement.
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De co qui precede nous pouvons déjè concluro quo los nerfs n'ont pas de propriétés par oux-möincs, quo ce soul do simples conducteurs qui tränsmettent des impressions venant de deux sources, du conlre ou de la périphérie.
La distinction do fibres sensitives et de (ihres motrices, ou plusexacte-ment de fibres produisant, par les excitations, des impressions do clou-leur on determinant des mouvomonts, n'est connue quo depuis les experiences de Magondie, en 1821 (I). L'expérience qu'il fitalors esl très-démonstrative, nous la rappelons ioi parce ((tt^lle est des plus instructivesaupointde vuechirurgical.Magendie met la moelleänusur de jeunes chiens; il coupe les racines postérieures, abolition complete dola sensibilitédans un des membres postérieurs, la motilité volontaire porsisle. 11 coupe les racines antérioures, abolition des deux fonctions. Ajoiitons que si, dans cetto experience, les racines étant coupées, on Irrite avec les pinces ou lout autre excitant physique, galvanique ou chimique, Ie bout central des racines postérieures, l'animal manifeste parsescris, son agitation, qu'il ressent mie vive douleur, si on excite
10nbsp; bout périphérique des meines racines, on n'obtient rien. En répc-tant cetto méme experience sur les racines antcrieures, on ne voit aucun phénomène se manifester en pincant Ie bout central; mais si #9632;'excitation est portee sur Ie bout périphérique on produit dos contrac­tions dans los muscles auxquels se rondent les racines (2).
Dans Ie cas oü un nerf mixte est coupé dans sa continuité, Ie pince-mentdu bout central determine devives douleurs. L'irritation du bout périphérique, au contraire, ne donne que dos mouvements des muscles desservispar 1c nerf excité. Nous pouvons done ajouter, qu'indépendam-ment de la propriété conductrice, les nerfs sont des organes excitablva et en méme iamp;xajis excitateurs.
Nous ne pouvons faire l'élude du système nerveux sans rappeler les belles experiences de M. Cl Bernard sur les nerfs au moyen du curare. Cc poison est une sorte do réactif qui permei risolcmonl physiologique des divers elements du système nerveux. Le curare pos-sède la propriété de tucr le système nerveux moteur. 11 attaque les fibres motrices parlour extrémité périphérique et leur enlève la faculté do faire contracter les fibres musculaires. L'animal empoisonné par cette substance est paralyse, mais il sent très-bien; il conserve sou
(1)nbsp; Ou u souvent attribué, a lort, ;i Cll. flcll, la dóeouvertr, dos propriétés dos nerfs,
11nbsp; résulte, au contraire, de la lecture du raémoire public en IStl, quo Ch. Bell n'a ou quo l'idée d'ouvrir Ie canal racbidlen pour experimenter dlrectement sur les racines des nerfs, mais qu'il n'a pas su voll' los propriétés do diaquo racine, empèché qu'il ótait par ses idóes systómatiques. La gloire de cette découverte doit done roveulr tout entière i Magendie et ä la physiologie fran^aise^
(2)nbsp;Cette excitation determine cepoiidant quelqne doulour lorsque les Obres supérieures correspondantes sont intaclcs. Ou déslgne cette sensibilité particuliere sous Ie iiom de sensibilité récurrente, die vient de co que quelques fibrös dos racines postérieures out remonte vers Ia uioelle par la racine aiilérioure.
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losnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE GÉNÉRALE CIIIRUHGICALE.
intelligence etsavolonté, mals les organes qui servcnl aux naanifesta-lions de ces deux raciiUcs sonl incapables de leut' obéir.
l.a strychnine est au contraire un poison très-énergique de l'élémenl sensitil'dos nerfs, do plus son action est inverse de cello du curare, fi'est on deprimant 1c Systeme nerveux moteur que Ie curare agit; la strychnine, au contraire, tue Ie nerf sensitif en exagérantses propriétés, sa mort est causce par l'épuisement qui resul te de cot exces d'acti-vité. Les mouvements si énergiques que l'on remarqüe dans I'empol-sonnoment par 1c principe do la voievomiquene söntdus qu'iicot exces de sensibilité.
La vitalité dos elements nerveux trouve sesconditions normales dans ie contact avec Ie sang. Or, quand on supprime la circulation, ces elements finissent par mourir, et ils meurent chacun ïi sa maniere. L'élément sensitif meurt Ie premier, puis vient l'élément moteur. Quant aux muscles, lours propriétés persistent plus longtomps que celles des nerfs. Or, dans les circonslances pathologiques, circonstanccs que i'ou peut provoquer cxpérimentalement avec la plus grande facilité, il peut arri ver deux choses : Vcmémieamp;sipériphériqm ou bien eile est centrak.
Dans Vanémiepériphérique, par obliteration ou ligature d'une artère, ['animal semble paralyse ä la fois du mouvement et du sentiment, mais Ie nerf moteur soul meurt par anomie, 1c nerf sensitif ne perd ses pro­priétés qu'accidentellement, et s'il cesse de fonctionner ia oü la circu­lation est suspendue, eclacst dü ä ce que los liquides, parlour stagnation, altèrent la substance nerveuse. La paralysie arrive plus ou moins rapidement, on Ie comprend du roste, suivant que la suppression de la circulation est plus ou moins complete.
Lorsque roraeWe est cenft'afc, c'est-ä-dire lorsque la circulation esl inlorrompue dans lamoelle épinière, on remarqüe, ainsi .que 1'a obtenu Plourens, outre la paralysie immediate du mouvement volontaire, mie disparition complete de la sensibilité, et ici c'est la motrioitc qui survit a la sensibilité pendant un temps plus ou moins long. Si robiitératiou des vaisseaux porto sur ia moellc seulement, la sensibilité meurt soule el la motricité persiste.
gt;u)us pouvons conclure de ces données physiologiques (pie, pour qu'un mouvement volontaire soit produit, il laut que Ie nerf moteur soit en communication avecl'encéphale; mais nous avons vuégalemenl qu'une excitation artificiello pouvait, jusqu'ä un certain point, sup­pleer ä 1'excitatlon naturelle ou des centres.
Mais cette excitation artiliciellon'est possible que pendant un certain temps, après lequel Ie nerf est absoluraenl inexcitable.
Des experiences les plus précises l'aites par Longet, il résulte qu'un nerf séparé des centres perd sou excilai)ilité après quatre jours. Chez Ie cheval, roxcilabilité duro cerlainoment plus longtemps. Six a sepl jours au moins.
Mais Ie nerf ainsi séparé ue reste pas toujours dans cel élat, après un
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certain temps il se fait une cicatrice etilrécupère ses propriélés, il redevientexcitable et conducteur, Cotlo propriété spéciale des aerfs do pouvoirse restaurer mérite la plus grimde attention, car eile expliquo certains faits de retour dein sensibilité on de douleurs aprèsla névro-tomie. .Nous allons nous y arrèter uninstant.
Pendant toute la durée de la restauration d'un nerf coupé, il s'cst passé dans 1c bout périphérique du nerf ainsi séparó des centros, un certain nombre de phénoincnes étudiés peur la première fois par Nasse, en 183!), et appliqué, plus tard, eu 1832, par Waller, h la re­cherche des extremites des nerts, et qn'on désigno sous lo nom do degeneration. Lorsque ensuite Ie nerf récupère ses propriétés, c'est par la régónérescence. Les divers états par lesquels Ie nerf dégénéré passe pour recouvrer de nouveau ses propriétés, uut été snrtont bien étudiés dans cos demiers temps par M. llanvier.
Au débutde la dégénéroscence, on remarque une diminution de la transparence dos llbrcs nerveuses, en même temps que la couche de protoplasma située au-dessous de la membrane do Schwann augmente d'cpaisseur et ([no Ie noyau lui-mome devient plus volumieux. Les amas de protoplasma, on pressant sur la myélino, la segmentent ovi la léduisent a un lilamcnt irregulier. Lo cylindro-axe a été seclionné vers ie quatrièrae jour par suite du gonllcrnent du noyau du segment in-I erannuliiire. (quot;est aussi ;i co moment que disparatt l'excitabilité d'après Longet. Vers lo dixième jour, la myélino est comme coaguléo on pclites masses, les segments dovionnont de plus en plus petits jus-qu'ft no plus former que de petites goultelcttes éparses vh et li\ dims la gaine de Schwann, rétrécie et revenue sur elle-même. Pendant co temps les noyaux so muitiplionl avec une très-grande activité, en memo temps qu'ils augmentent do volume. A partir du septicme au vingtième jour, la multiplication des noyaux perd de son activité. Lo cylindre-axe no se rencontre plus lorsque la dégénéroscencc est com­plete. Enfin vors la sixième semaine, les gouttelettes disparaissent et lo nerf présente l'aspoct d'un mincc cordon de tissu conjonctif. La couleur blanche elle-même a dispara et Ie nerf est devenu grisätre. Chez les jeunes animaux, la marebe des alterations est plus rapide.
Le bout central du nerf ne présente do modifications quo tout ä fait a son extrémilé oü Ion remarque égalemout une multiplicallon dos noyaux des segments saus alteration du cylindre axe qui se montre seuloment hypertrophié mais non soginonté.
La connaissance de cos faits a permis i\ M. Hanvicr de conclure tiuo los modifications des tubes nerveux de la partio périphérique d'un nerf coupé ne sont pas do nature degenerative; il y a au contraire une snractivité formatrice, une sorte denévrite; cetteinterpretation per­met d'expliquer l'accroissoment do l'excitabilité, constatée par tons les physiologistes, dans les premiers jours qui suivent la section d'un nerf, etdont la raison n'avait pu Êtro donnéo jusqu'ici.
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HOnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE GKNIiUALli CHIRURGICALE.
Quant ä la regeneration, on peut l'ótudier le plus facilenaenl vers Ie quatre-vingtième jour, après la section du nerf. On constate, ä colic époque, qu'il s'esl formó ii chaque extrémitó du nerf divisé unc soi'lc de moignon comrauniquant l'un avec l'autre par un filament cicalri-cicl rectiligne. Ce dernier est forme par un grand nombre de polits faisceaux cylindriques constilués par unc quantité innombrable de petits tubes nerveux cbez la plupart desquels la myéline fait encore défaut, L'étude du moignon du bout central montre que quatre, cinq ou un plus grand nombre de tubes nerveux nouveaux peuvent premlrc naissance dans un seul tube ancien. M. Ranvier pense quelecylindre-axe de cc tube est 1c point de depart de la néoformation des fibres nerveuses. Ces fibres pénètrent ensuite dans le bout périphérique cl se développent dans l'intérieur mème des fibres dégenerces ou librement entre cellcs-ci, dans 1c lissu conjonclil' qui les sépare.
La regeneration est plusou moins rapide suivant que les deux exti'6-mités du nerf sont plus uu moins éloignées l'unc do raulre. Elle se fail plus vile également cbez los animaux jeunes que chez les vieux.
Disons mainlenant quelqnes mots sur ce qu'on appellc la sensi-bilité récurrente. Cello proprictc particuliere a etc constatée par Ma­gendie, Longet, sur les racines des nori's, par M. Cl. Bernard, surleurs cxtrémilés, el onlin Irès-bion étudico dornièromenl par MM. Arloing cl Leon Tripier sur les nerfs de la main et du pied chez plusienrs ani­maux, le cbion, 1c chat et le clieval. J'ai moi-memo fait quelques experiences sur le nerfplantaire du cheval, sectionné au point oü l'on pratique hahituellcmenl Topéralion appclcc nóvrotomio plantaire.
Lorsqu'on irrite le bout périphérique d'un nerf sectionné, il arrive que ranimal manifeste unc douleur plus ou moins vivo, mals qui peut aller jusqu'ä se traduire par des cris, chez 1c cbion par exemple. Or, dans co cas, pour eire pergue, l'excitation a du suivre le ebemin d'un nerf intact, c'esl-ä-diro qu'cllo a du cheminer d'abord vers la périphé-rie, puis retourner vers les centres par uu nerf voisin. Si on sco-lionnc, par exemple, la branche principale du nerfplantaire du cheval au niveau du boulel, et qu'on atlendo quelques minutes avant do pra-tiquer l'excitation, on verra qu'on pinyant le bout périphérique du nerf divisé, on amènera de la douleur el souvent uno douleur assoz vivo pour quo 1'animal relève le pied et l'écarte de sa position. Los mémes manoeuvres, faites par MM. Arloing et Tripier, sur les diffé­rents nerfs de la main et du pied chez lechien el le chat ont constam-mentdonnédes résultats analogues.
Or, en étudianl ces pbénomèncs do scnsibilité, les deux auteurs que nous venons de citer ont roconnu : 1deg; quo la scnsibilité récurrente esl d'autant plus vivo qu'on se rappróche davantage de la périphérie, et 2deg; qu'cllo demande, pourse manifester avec leplus de force, quel'animal soit repose de l'ébranlement que lui a fait subir la section du nerf.
La cause do la scnsibilité récurrente pourrait être rapportée ;i deux
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ordres de fails : ou biea dans le cas de resoaux norvoux périphériquos ä dos lilcls nerveux remontant do co réseau dans 1'intérieur du nerf ol cornmuniquant, d'autrepart, avecles nerfs intacts; ou bien encore ä dos anses nerveuses, jolóes d'un nerf äl'autre, maisne remontant qu'ä raquo;necertaine hauteur dansle nerf sectionné, of se servant de co nerf comme d'un Lnlcurpour aller sedistribuer un pon plus haul.
(Vest par la methode wallérienne ou de dégénérescence que MM. Ar-loing et L, Tripler soul arrivés ä trancher loul récomment collo qnos-tion. Sur dos nerfs sectionnés depuis un mois ou cinq semaines, on examine lo boutcentral et Ie buul périphérique; co dernierest dégénéré, mais cependant renferme quelques fibres intactes. Lo bout supérieur, au contraire, possède toutes ses fibres intactes ä l'exception do quel-ques-unes qui soul dégénérées, Ur, d'après cela, il csl très-rationnel d'admettre que les excitations appliquées sur los fibres nerveuses in-tactes du bout périphérique so sont propagées sur los nerfs du cölc oppose, car on rencontre sur ces nerfs quelques fibres dégénérées qui proviennonl du nerf sectionné, comme les fibres intactes de celui-ci arrivent par lesnerfs du cole oppose. Enlin Ie nombre dos fibres intactes augmente ;\ mesure qu'on se rapproche de la périphérie, el cos fibres au contraire n'exislenl plus ;i l'origine du nerf, mais aussi Ie nerf interrogé ä cc point n'a donné aucune sonsibililé. On est done fondé, après ces experiences, ïi dire que dos fibres forment des anses h Ia périphérie dos nerfs el rcmonloul lo long du Irajol dos nerfs voisins pour se distribuer dans Ie domaine de co nerf, cl cola do lelie maniere qu'il y a une sorlo d'entrecroisement en Ire los fibres nerveuses de nerfs voisins.
On voil immédiatement la consequence pratique de ce fait, au point de vue desnévrotomies. Uien, on eifel, ne vient affirmer que la douleur causée dans un point cl quel'oncroirait pouvoir anéantir par la section du nerf qui passe äproximi té do ce point, Ie sera cll'oclivomenf, puis-qu'elle peut être transmise par un nerf fort cloigné du point'doulou­reux. Ges données el surtout cellos qui ressortent de l'étude de la regeneration dos nerfs doiventdonc être prises en très-grande conside­ration lorsqu'il s'agit de pratiquer la névrolomio. II y a lieu, sinon de rejolcr I'opéralion qui rond parfois de vrais services, do rechercher (lucllos sonl les chances plus ou moins grandes de réussite, ou Ia mé-dication qui permettra de transformer on résultat permanent les mo­difications avantageuses mais temporaires qui ont 6té obtenues, ol bien certainement il faudra dans cos cas rechercher en dehors du systèmo norvoux, dont faction csl une et sera toujours la memo, quoi qu'on fasse.
La ligature dos nerfsproduit le même eifel que leur section, Ie point oü se rond un nerf serre dans une auso de lil est paralyse, et s'il récu-père ses propriétés primitives, c'esl par Ie même mode qu'après la section complete. 11 csl done très-imporlanl, dans los cas oü on est
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112nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE GÉNÉRALE CHIRURGICALE.
oblige do fairo unc ligature arterielle, de s'assurcr qu'on n'embrasse pas aussilenerf. Ce serail unc complication serieus e et qui pourrait l'aire nailre des accidents graves.
La section d'un nerf determine toujours une vive douleur ; mais il I'audrait so garderde croireque cette douleur est en raison directe du volume du nerf sectionné. En general, ([nel que soit Ie nerf envisage, Ie ti'onc nerveux est toujours beaucoup inoins sensible que les extré-mités, et la section complete de ce tronc est toujours moins doulou-reuse que Tirritation directe do quelques-unes de ses fibres ä la péri-phérie. Nous pourrions donnor comme exemplos les douleurs atroces produites par rinflammation do la membrane kératogëne, ou d'un décollement partiel de la paroi du sabot, chez Ie cheval, ä la suite d'une forte contusion, et la douleur passagere produite paria section de troncs volumineux comme Ie nerf plantaire. ün salt également que In létanos traumatiquo survient plus souvent i\ la suite de lésions des oxtrémitós pcriphériques dos nerl's, qu'après ia section on l'écrasement de nerl's volumineux comme Ie sciatique.
Quoique Ie Chirurgien ait pen de moyens d'aetion sur les centres nerveux, nous pensons qu'il no sera pas inutile de donnor un résumé succinct des pbénomènes que présentont les lesions do leurs diflérentos parlies, Ie diagnostic de certainos affections qui en dependent direc-tement en sera ainsi remin plus facile.
Nous pouvons ainsi résumer les recherches ties divers expérimenla-teurs sur Texcitabilité de la moello épinière.
1deg; Les faisceaux postérieurs (1) sont constammenl excitables, ils pro-voquent de la douleur, des convulsions et dos monvomenls généraux lorsqu'on los excite ä la superfleie.
2deg; Les faisceaux anlérieurs ont été trouvés inexcitables par M. Chau-veau, inaisil est possible, ainsi que lo fait observer M. Vulpian, que l'ex-cilation ail été trop légere, lis sont toujours moins excitables que les faisceaux postérieurs.
3deg; La substance grise de la moelle est partout inexcitable, on peul la pincor, la déchirer ou la brülor sans provoquer lo moindre signe de reaction. Dans toules les autres parties dos centres, la substance grise possède los mêmes propriétés.
La moelle est un organe conducteur et on memo temps un centre. I^lle doit ètre étudiée ;\ ces deux points de vue différents.
Comme organe conducteur, la moello sert d'intermédiairo entre Ie cerveau olies nerfs périphériques. Elle transmet done aux centres les impressions oxtérieures, tact et douleur, et conduit, en memo temps, los reactions centrifuges produilos par los mouvoments. 11 est essentiel
(I) Les expressions do faisceaux postérieurs, antérieiirs liabituellement employees
en
Physiologie sont synonymes de supérieurs et inférieurs (pii pouvont s'appliquor aux animauxi
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DU SYSTEME NERVEUX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 113
de savoir apprécier les lesions des organes centraux d'après 1'examen
des troubles de la sensihililé ou de la molililé.
Il résulte des experiences faites dans le but do determiner quelles sont les parlies de la nioelle qui conduisent les excitations, que la substance grise joue lerole principal, mais (pie les cordons remplissont également un rule important. D'après Brown-Séquard, la transmis­sion des excitations motrices centrifuges se fait par los cordons latéraux cl anlcrieurs, mais principaleincnl par ces derniers. La section de ces cordons determine la paralysie des muscles du memo cólé silués en arrière de la section, et diminuc la molililé desmuscles du cole oppose. L'aclion est d'aulant plus énergique que la section so rapproche davan-lage du bulbe.
Quant aux impressions dc douleur, clles sembleut conduites oxclu-sivement par la substance grise, et ici il ya lieu de distinguer entre les impressions tacliles et les sensations doulourcuses. l.es premières, d'après Longel, arriveraient aux centres par les faisceaux postérieurs et les secondes par Taxe gris; ily a en ell'et, dans la pathologie, un certain nombro de casdans lesquels on trouve l'abolition de I'une ou de l'autre de ces sensations. M. Luys aurait constaté que, chez une malade qui percevait la douleur el non le contact, les faisceaux postérieurs étaient scleroses cl Taxe gris intact. La section de celle dernière partie entralne toujours la perle complete de la sensibilité.
Ces experiences ccpendanl ne sont pas concluantes ; lout ce qu'on peut dire sur le rölo des cordons postérieurs, c'est que leur alteration produit l'incoordination des mouvements. Tons les cxpériinenlaleurs ont signaló le désordre des mouvements volontaires dans les cas de section on d'altération des faisceaux postérieurs.
Dans tons les cas de Iransmission cenlripèle ou centrifuge, l'exci-tation ne suil pas dans la moclle un trajet rectiligne, il y a toujours une Iransmission croisée, c'esl-a-dire que ['excitation pent passer d'une moitié de la moclle dans l'autre. On Ie prouve en secliounanl une moitié dc cel organe, on observe alors une paralysie partielle de loules les parlies situées en arrière dc la section, paralysie plus accuséed'un cóté que de l'autre. On peut mème sectionner la moclle complélement au moyen de deux demi-seclions sufflsamment espacées saus abolir complélement les mouvements dans la partie postérieure du corps. Des fails de la nature dc ceux que 1'on provoque par les sections se remarquent souvent dans les cas de compression de la moclle par des abces, des tumeurs ou des exosloses.
La moclle épinière, envisagée comme centre, est le siégc de manifes­tations qu'on appelle phénomènesreflexes. Les phénomènes reflexes soul des mouvements provoqués dans une partie du corps par une excita­tion agissant par l'inlermédiairc d'un centre nerveux, autre que le cer-veau, sans intervention de la volonté. Les mouvements reflexes sont d'ordres différents. 1deg; lis peuvent siéger sur des muscles de la vie Teuch kt Toussiijcr. — Chirurgie.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;'S
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Hinbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE GÉNÉRALE CHIRURGICALE.
animale ot succódor amp; rirritation desnerfs scnsitifs do Ia vie animale, comme la loux qui succèdo il une impression do froid ü la superflcie de la poau par oxemplo ; 2deg; ils peuvont être 1c rcsultat d'oxeitalions des nerfs sensitifs do la vie organique et provoquer dos monvements des muscles de la vie animale.^Ainsi I'lrritation dos intestins par les maladies vermincuses se traduit par des convulsions, les spasmes des muscles rcspiraloiros coincident avcc les efforts de vomissement ; 3deg; los monvements reflexes des muscles de la vie organique penvent succéder h rirritation des nerfs sensitifs do la vio animale, comme Ia secretion des larmes après excitation do la conjonctive; 4deg; enfin on remarque des contractions des muscles de la vie organique sucecdant ü des irritations des nerfs sensitifs de la vie organique. La dilatation de la pupille dans les cas d'affection vermineuse, la contraction de l'utérus après injection d'eau l'roide et tons les monvements determines dans l'appareil digestif par la presence de matières alimentaires sont dos phénomènes de eet ordre.
On a rapproché dos phénomènes reflexes certainos classes de sen­sations qui produisentdela sensibilité dans d'autres parties du corps, comme rétormiemcnt qui snit l'impression du froid on de la lumicre du soleil. On donne ä ces phénomènes Ie nom de sympathies.
Les actions reflexes s'accentuent généralement dans les alterations de Ia moelle elle-mème ou des centres nerveux; il y a souvent hvpé-resthésie dans Ie coté du corps correspondant a nne alteration de lii moelle ne portant que sur un coté do eet organe.
Le bulbe rachidiena., wee la moelleépinière, de nombreux points de rapport ([iic Ton peut constater soit en l'excitant directement, soit en pratiquant des solutions de conlinuité dans sa substance. Son action comme centre est aussi très-analogue; mais une des propriétés prin-eipales du bulbe, e'est son influence sur la respiration. Dans ses experiences sur la section du bulbe, Plourens arrive ä determiner que le point de eet organe dent la section determine la mort avec le plus de rapidité est situé au niveau du V de substance grise do rangle poste­rieur du quatrième ventricule et que le stylet enfoncé en ce point fait cesserimmédiatement les monvements respiratoires du Ironc et do la face. Une des propriétés particulières, la plus importante du bulbe au point de vue médical, a éfé misc au jour par M. Cl. Ber­nard. Get expérimentateur a vu qu'il suffil d'irriter le plancher du quatrième ventricule pour provoquer immédiatement un diabete arti-(icicl. Des observations pathologiques sont venues prouver la vérité do lasserlion do M. Cl. Bernard. On a en effet recueilli chez l'homme un certain nombre d'observations dans lesquelles, après avoir constaté la presence du sucre dans les urines, on a reconnu h l'autopsie des alterations ou des tumeurs du bulbe, interessant l'endroit indiqué par notre grand physiologiste.
Lu protuberance amulaire est aussi un organe sensible et dont Faction
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peul ètre assezfaciloment déterminée. M. Gubler a démontré que, dans los cas de paralysie ou hémiplégio alterne, il y avail des lesions de la protuberance. On sail que, dans l'hémiplégie alterne, il y a paralysie de lamoilié du corps opposóe i\ la lesion de la protuberance el paralysie directe du colé de la face qui correspond ä la lesion. Gelte action par­ticuliere s'explique très-bien par l'action croisée el le mode d'origine du nerf facial.
La protuberance preside aussi h I'attitude normale des animaux, et, d'après Longet, eile serait également le siege du sensorium commune. Les lesions des pédoncules cérébelleux donnent lieu ä divers monve-ments ou attitudes en general assez bien connus. La blessure du pédoncule cérébelleux inférieur ou postérieur donne licu ä une cour-burc en are du colé de la blessure et a une tendance au mouvement de manége de cc mömc colé. Quant au pédoncule moyen, les désordres que produit sa lésion soul trcs-caractéristiqucs, l'homme ou 1'animal dont Tun des pédoncules a été blessé, roule sur lui-même auteur de son axe longitudinal; on observe aussi une deviation particuliere de Taxe des yeux, et Magendie a vu que, dans co cas, l'ceil du colé blessé se dirige en bas et en avant; celui du colé oppose se porie en haul el en arrière. Ilabituellement le mouvement de rotation a lieu vers 1c colé oppose au colé blessé.
Les tuberculesquadrijumeaux regissen t spécialemont 1'acte de la vision; leur ablation enlralne une cécité immediate. Si la lésion est limilée t\ nn seul, c'est l'ueil du cólé oppose qui est alleinI.
Nous ne poursuivrons pas plus loin celle étude détaillée des centres nerveux. Les autres parlies, lelies que les hemispheres, lescorps strics, les lobes olfacüfs, le ccrvelet, etc., sont des organes absolument insen­sibles, on peul déchircr, piquer el mème brüler les lobes cérébraux sans provoquer la moindredouleur. G'estläun fait extremem ent curieux et qui n'a poinl échappé aux physiologistes ou pathologistes anciens. Les lobes cérébraux soul le lieu oil s'clabore l'impression; eile s'y transforme en sensation. L'animal privé de ses lobes cérébraux perQoit toules les circonstanccs extérienres, mais s'il voit, s'il entend, s'ilsenl, il ne peul plus remplir les fonctions inlellecluelles qui découlent de ces sensations, il ne regarde plus, il n'écoute plus, il nc flaireplus. Les mouvemeuts volontaires sont également abolis, car la volonlc elle-méme fait dél'aul. Enfin, disons également que l'action do ces lobes est croisée et que l'altération d'un de ces organes retentit sur le cóté oppose du corps.
Pour terminer ce qui a rapport au système nerveux general, rc-sumons les didérenles lésions du mouvement déterminées par des alte­rations de l'encéphale.
Voici, d'après M. Vulpian, l'énumération des diverses parties dont la lésion unilaterale peut determiner des inouvemenls de rotation.
1deg; Hemispheres cérébraux;
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in;
ANATOMIE GÉNÉRALE CHIRURGIGALE.
2deg; Corps slriés;
;!0 Couches optiques;
i0 Pédoncules cérébraux ;
5deg; Pont de varolc;
6deg; Tuberoules quadrijumeaux;
7deg; Pédoncules du cervelet, surtout Ie moven ;
8deg; Corps olivaires, corps rostiformes;
(.)0 Partie externe des pyramides antérieures;
10deg; Partie du bulbe d'oü nalt Ie nerf facial ;
H0 Neri's optiques;
12deg; Canaux semi-circulaires el nerf auditit'.
On s'est demandé souvent dans les cus de mouvements de rotation s'il y a contraction on paralysiede certains muscles; lontcs les obser­vations tendent i\ faire croire qu'il y a contracture spasmodique des muscles d'un cóté et non paralysie des muscles du cötc oppose. Serres a admis qu'il y avait paralysie des muscles du cóté oppose ä la con­traction, mais on peul réfuter ces arguments en montrant que les muscles supposes paralyses se contractent facilement, et que l'animal sent parfaitement la piqüro que l'on peut faire du cête de la convexilé.
11 nous reste maintenant ïi dire quelques mots du nerf grand sym-patbique. Son origine est dans la moelle comme eelle des nerfs cerchro-rachidiens; il est parsemé depetlts amas ganglionnaires qui remplis-sent jusqu'ä un certain point l'usage de pelils centres nervoux, car ils peuventètre Ie point de depart dephénomènes reflexes. Nous pensons que Ie nerf sympathique est sensitif et moteur ; ses propriétés sensi­tives sonl encore dou louses, mais 11 est bien avéré qu'il tient sous sa dependance tous les phénomènes de contraction des muscles dils de la vie organiquo.
L'action la plus importante du sympathique est cello que Von appelle vaso-molrice. Cl. Bernard l'a Ie premier constatée en coupant Ie cordon cervical; il a vu qu'alors la chaleur de ia partie correspondante de Ia face augmen tail considérahiemenl. On peut meine cons later direc lemen l celle augmentation avec la main. Dupuy, d'Alfort, avait déjii constalé de la sueursurla fare après l'ablation du ganglion cervical supérieur, mais il n'avait pas su expliquer ce fait. Ce n'est que depuis que les (Ibres musculaires des vaisseaux ont été constatées qu'on a pu étudier l'action vaso-mo trice du sympathique.
Par cette action vaso-molrice, 1c sympathique possèdeune influence considerable sur les secretions, lacaloriflcation et la nutrition. Il regle en effet l'écoulement du sang dans toutes les parties du corps. Lors-qu'on l'excite, les vaisseaux auxquels se rend la partie excitée se con­tractent i\ tel point qu'on peut pour ainsi dire arróter la circulation. La destruction du sympathique, au contraire, produit une sorte de con­gestion par dilatation considerable des vaisseaux.
he mode de contraction des fibres anxquelles se rendent les filels du
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DU SYSTEME NERVEÜX.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;'17
grand sympathique osl Loul spécial, ainsi c[ue nous l'avons vu. Gelle contraction n'est pas instantanóe, mais lente; cllc dure un certain temps après l'excitation etdisparait graduellement.
Nous avons souvent parlé dans cc chapitre d'excitations nervcuses, mais nous n'avons jusqu'a présent riendit de ces excitations. Il y a nne i'oule de manières différentes d'exciter un nerf, une des plus im-portantes au point de vue des résultats qu'elle peut donner dans les ras pathologiques est rélectricité. L'électricité peut ötre employee de deux manières : sous laforme de courants voltaïques, ou bieu, ce qui se fait plus habituellement, sous la forme de courants Intermittents obtenus par la pile. Ou a construit, pour l'usage medical, de pelits ap-pareiis très-portatifs qui rendont les plus grands services en médecine humaine, mais dont l'usage est encore trop peu répandu en médecine vétérinaire.
Lorsqu'on vcutrcvcillcrraction nerveuse après la regeneration d'un nerf, on ernploie l'éleclricilé, soit ;i travers la peau, soit directement sur Ie nerf. On a pu aussi, dans des cas de paralysie du mouvement et du sentiment chez 1'homrne, provoquer des contractions et ramener la vitalité dans des muscles inactifs depuis fort longtemps. Dans ces cas l'électricité n'agitbien entendu que comme stimulant, eile nc peut en aucun cas être assimiléc ä la force nerveuse. Les courants voltaïques, que Ton a 1c tort de négliger beaucoup trop, présentent certains avan-tages sur les courants faradiques. lis ne provoquent qu'une seconsse au moment de l'application du courant et au moment de sa rupture, mais ie passage du courant pendant loute la durée de rapplicalion determine dans Ie muscle un état particulier électro-tonique, dont l'in-llucnce est très-salutaire sur 1c résultat de l'excitation. 11 a aussi l'avan-tage sur la bobine, de ne pas provoquer Ie tétanos du muscle et par conséquent do Ie fatigucr beaucoup moins.
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LIVRE DEUXIEME
ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS
.SECTION PREMIERE
DE LA TÊTE
La löle, prise dans son ensemble, représente, chez les mammifères domestiques et surtout chez les plus grands, Ie cheval el Ie boeuf, une sorte de pyramids ä quatre faces, attachée au cou par sa base et dontle sommei répond aux lèvres.
Le grand axe de la tßle dn clioval esl habituellement incline de 45deg; sur l'horizontale, mais cello position peul èlrc modiflée par diverses causes comme une allure rapide; on le sommeil, par exemplo. Pour I'étude, nous le considérerons comme étant h pen pros vertical el nous reconnaltrons dans Ia löte une face antérieure, deux faces laterales cl une face postérieure, dans lesquelles nous rangerons los nombreuses regions donl olie se compose; la 4ase de la lèle se confond avec la partie supérieure de l'encolure, les lèvres qui en formant le sommei scronl rangées dans les faces antérieure et postérieure.
Cello division nous paralt preferable ä colic qui séparcrail la tête en portion eränienne el on portion faciale, ainsi qu'on le fait en anatomie descriptive, et aussi chez l'hoinmc en anatomie topographique, carle pon d'élendue de la première section chez les animaux domestiques et ses connexités avec la seconde rendraient assez obscure et peu naturelle une division de ce genre. Nous aurons d'ailleurs l'occasiori de faire connaitre les limites de l'encéphale en parlant des regions qui I'en-tourent eten lo décrivant Ini-inème.
CHAP1TRE PREMIER
|FACE ANTÉHIEURE DE LA TÈTE
Ses limiles sont très-naturelles et n'ont pas besoin d'etre indiquées; son diamètre le plus long s'étend de la protuberance occipitale au
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FACE ANTÉRIEURE DE LA TÉÏE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;H9
bout du nez, sa plus grande dimension transversale exisle au niveau des orbites, eile diminue jusqu'aux naseaux. Une regle droite s'applique exaetement sui' toute sa partie moyenne. Ces deux extrémités, la protu­berance et la lèvre supérieure, se reportent en arrière. Comme toutes les parlies qui occupent la ligne médianc dn corps, la face antérieure de la UHe est part'aitement symétrique. On y reconnalt trois regions: la region fronto-pariétale, la region nasale et la region labial! mpi-rieure; nous y décrirons également Vappareil olfactif.
sect; 1. — Region fronto-pariétale.
Cello region, qui a pour base la face antérieure du frontal et la por­tion du parietal comprise entre les deux crötes, offre la forme d'un losangeè angles tronqués; l'angle supérieur remonte jusqu'älanaissance de la crinière (toupet), rinférieur s'arrète au niveau d'une ligne qui réunirait les angles internes dos deux yenx, e'est läque commence la region nasale ; sur les coles, la region fronto-pariétale esl limitce par les regions temporales et orbito-palpébrales.
Lefront pont avoir plus ou moins d'élenduc ; sa largeuret sa hauteur sont des beautéscaractéristiques dos races nobles, olies donnentüla tèle la forme carrée, la plus helle ot la meilieurc puisqu'elle indique une plus grande quantité de substance cerebrale. Chez les animaux ä tèle carrée, la surface fronto-pariétale est parfaitcment plane; mais il arrive souvent qu'on Ia rencontre plus ou moins bombée. Ce caractère esl defeclueux lorsqu'il persiste dans Tilge adulle; il résulle d'un élal particulier des sinusfrontaux. Chez l'animal jeune le front, au contraire, présente loujours une surface convexe, d'autant plus accentuée que 1'animal se rapproche davanlage du moment de sa naissance. Cela lienl au pen do développemeut de la partie faciale du frontal el des os de la face en general compares ä ceux qui ferment les parois du crane. Les sinus notamment n'exislcnt pas chez le fo;liis et nc commencent ä se montrer chez le jeune animal qu'après un certain Age.
La peau de la region frontale ost peu mobile; eile est garnie de polls courts qui forment habituellement un épi radié au milieu du front.
On ne rencontre entre 1c tegument et l'os qu'un feuillet flbreux assez épais, vestige de raponévrose épicranienne do l'homme, forte-ment adherent au périoste, et rclié 11 la peau par un très-mince fascia, cequi permet de le séparer avec assez de facilité.
Le squelette do la region est forme h. sa partie supérieure par la por­tion des os pariélaux comprise entre les crötes pariétales et par toulela partie plano de la face antérieure du frontal. Dans l'épaisseur do ce dernier os, noussignaleronsl'existence des deux sinus frontaux, cavités creusées entre les deux lames de l'os, tont lt;i fait en avant de la botte eränienne qu'elles limitent, et séparées l'uno de Tautre par une lame
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ANATOMIE SPÉCIALE 01
US REGIONS.
osscuso ii pen pros médiano et toujours imperforée. Ghaque sinus frontal communique avec le sinus maxillaire correspondant par une large ouverture percée dans sa paroi inférieure. Pour ótro certain de pénétrer dans l'intérieur des sinus frontaux, on devra trépaner sur une
ligno un peu superieure i\ cello qui réunirait les angles internes dos youx, el ile fagon que le bord inférieur des couronnes ne dépassc pas cette dernière limite. Uno ouverture sur lo cóté de Ia ligne médiane ne donne acces que dans 1c sinus correspondant; si l'on est dans la néces-silé doles ouvrir tous les deux, il est absolument indispensable do faire deux ouvertures, ou bien d'employer une largo couronne i\ cbeval sur la cloison de separation dos deux sinus.
Los vaisseaux sont peu importants, comme cola existe presque toujours d'ailleurs pour les regions módiancs. On y rencontre soule-ment de lines artérioles provenant du rameau terminal superieur de la ylosso-faciale et des temporales; les veinules se remlent ;i rangulaire do Tceil et ä rauriculairc antérioure; les nerfs sont fournis par los plexus auriculairos antórieurs.
iraquo;iirlt;-ilt;-ult;-lt;'H. — Chez lo bmuf, la region doit porter le nom rlc frontale, car l'os de co nom on forme soul 1c squeleltc, lo parietal ólant reporté tont 4fail iquot;i la base do Ia trio. Beaucoup plus étendue que clioz le clioval, ello occupe plus dos deux tiers do la face antérleure de la ((Mo et descend jusqu'au ni-veau do la moilió antérieurc ; ello comprend aussi los cornos, dont la forme et los dimensions varient considérablement suivant l'agc, 1c sexe et la race dos animaux.
1.'enveloppe cornée repose sur une tige osseuse moins longue, mals do meine forme et de memo direction que la corne elle-méme. Cctle lige osseuso cst rugucuse, cribléo de Irons qui so prolongent ä la face externe par des sillons, et creusée h l'intérieur do sinus communiquant avec ceux do la face antérleure. Ceux-ci entourent complétement la paroi irAnienne, do sorle (pie la trepanation du frontal ehez lo becuf, dans quelque endroit qu'on la pratique, conduit toujours dans la cavité d'uu sinus. Cos sinus sont en rcla-lion avec de semblablcs cavités contenues dans l'épaisseur du parietal, de l'occipital et du sphénoïde. Its no s'ouvrent pas dans lo sinus maxillaire su­périeur, mais bien dans les cavités nasales, par quatro Irons percés sous la grande volule ellnno'idale. (iirard a vu le premier quc Irois de ces Irons con-duisent dans des sinus particuliers, isolés los uns des aulresol groupés au­teur do Torhite, qu'il a désignés sous le nom do sinus orbitaires.
Dans le mouton ot la chévre, la region est relafivement moins étendue que clicz le boeuf; ello est forlomcnl bombéo, le fronlal n'arrivo pas jusqu'au sommet do la löte et les sinus no dépassent paste bord supérieur de l'os. Les comes peuvenl manquer el ötre rcmplacéos par une sorlc do hosso osseusO) ou, si olies existent, olies out une forme spiralée ou en tire-bouchon particu­liere au mouton ; la cliévro possèdo deux cornes qui se portent on haul pour se recourheren arrièreet on dchors. La forme d'ailleurs estextrémement va­riable dans les deux espèces, suivant les races. Ces organes manquenl dans quelqucs groupes el plus souvent chez lafemolle que chez le male.
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FACE ANTlilUElUK DE \A TETE.
I-il
La region fronto-pariótale du pore est Corloment allongée do, haut en bas,
les sinus existent dans répaisseur des deux os.
Chez les camassiei'S, la region qui répond ä l'os frontal occupe ä pcu prés Ie milieu do la faee untérieure do la této. Dans les races a lölo courle, eile répond soulomont a l'os frontal; les regions temporales, énortnémont deve-loppécs, so rejoignent au-dossus do la region frontide ot la limitent on haut et sur les cötés ; la partio frontale do la téle s'arrétc un pcu au-dessus du bord inférieur des orbilos.
S 2. —
Region nasale.
Kllc csl limilce en haul, par la region frontale, sur les cólés par les regions orbito-palpébrales, massétérine el alvéolo-labiale, inférieure-raent par Ie boni dn ncz. Elle a poni' base les sus-nasaux et la portion antérieure des os grands sus-maxillaires, toute la partie qui s'étend de la region frontale jusqn'anx naseanx prendra Ie nom de region nasale supérieure ou du chanfrein, les naseaux seronl cludiés séparément, ear ils méritentune description spéciale.
lt;(. — HÉGION NASALE SÜPÉKIEUllE 01) cllA.NI'UKIiN.
Lc chanfrein est beaueonp plus large ä sa partie supérieure qu'ü l'in-fcrieure; il est plan sur son milieu, qui représente une sorte de V très-allongé a ouverture supérieure, les cótés se dirigent obliquement en dehors pour rejoindre les faces laterales de la tête, d'oü son nom de chanfrein.
La forme du chanfrein est variable, suivanl los races et les individus, eile est en correlation intime avec cello dn front. Le chanfrein doit ètre droit el large. Tres-souvent au point oil porto la muserole du licon, on rencontre une depression qui donne h la tète un aspect tout particulier [téte de rhinoceros) et qui peul diminuer le diametro vertical des voies respiratoires, mais col accident n'acquerrait une veritable importance que s'il était très-prononcc.
hamp;peau de la region nasale est pcu mobile ä la partie supérieure: eile le devient beaueonp ä la partie inférieure. Dans toute sou étendue, eile laisse très-bien limiter, parle toucher, les parties osseuses sous-jacen-tes. ce qui permet de ne rien laisser échapper des particularités qu'elle presente : on y reconnaitra done parfailcment les deformations, cals, traces d'osléitcs, etc.,auxquels par sa position cette region est exposée. Tout a fait au milieu do la region, on sent mème très-facilement la soudure des deux os sus-nasaux, toujours incomplete clans leur partie inférieure.
13e cbaque cöté des branches du V très-allongc que représente la partie médiane, on constate une légere depression qui s'inclinc en arrière et se continue en longeant Tapophyso montanto du petit sus-
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122nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS.
maxillaire; au cötéexterne tic cclte gouttière, uno saillio longitudinale mobile, l'orméc par la portion charnuc du muscle sus-maxillo-labial, saillic qui se prononce davantage versie tiers moyen do la region, so réti'écitonsuito et so continue par un relict' lineaire forme par le tendon, que Ton pcutsuivre ainsi jusqu'au bout du nez.
Chez les animaux dont la peau est très-fine, eten general lorsqu'une excitation artiflciellc accélère la circulation, on voit se dessiner sous le tegument les branches terminales de la veine maxillaire ex­terne.
Au-dessousdelapeauon rencontre une mince couche aponévrotique qui mérite ;\ pcine d'etre signalce.
l^a couclic musculaire la plus superliciclle est formce par le sus-naso-labial, qui prend naissance sur les sus-nasaux, par une aponévrose mince et largo, se confondant en arrièro avecle muscle lacrymal, et se dirigeant vers la commissure des lèvres, oü il se tormine par deux branches qui laissent passer entre ellcs le pyramidal du nez. Une deuxième couche comprend 1c maxillo-labial, situé sur lescötcs de la region ; son tendon qui fait suite ;\ un corps charnu conique, dont nous avons indiqué les limilos, se réunit iï celui du cote oppose pour former, en s'élargissant, une aponévrose qui entre dans la constitution de la lèvrc supérieure, qu'elle relève dans les contractions du muscle pour produire ce rictus particulier au cheval et que l'on constate surtout tros bien chez l'étalon lorsqu'il s'approcbe de la jumont.
Vaïsseaux et nerfs. — Les artères sont los deux branches de termi-naison de la glosso-faciale ; l'une remonte vers 1'angle nasal de l'oBil, 1'autre descend vers la fausse narine; ellos s'ontro-croisent avecles vais-soaux veincux satellites qui suiventapeuprèsle memo cheminqu'elles. Les veines sont un peu plus superflcielles, clles passent a la surface du muscle sus-naso-labial, tandis que les artères se trouvent situées ä la 1'acc profonde.
Un énorme faisceau nerveux sensitif, 1c nerf maxillaire supérieur (branche supérieure du trijumeau) sort dutrou maxillaire et s'épanouit en un largo pinceau qui suit la face externe des os maxillaires, mêlé aux ramifications arterielles inférieures. 11 est très-facile de reconnaltre le point OÜ se trouve le trou maxillaire ; on le sent tres-bion au-dessous tic la peau, ;\ environ 4 ou o centimetres en avant du soinmet de répine maxillaire. Quelques rameaux du nerf facial viennont aussi apportcrla motilité aux muscles que nous avons cités, leur position n'est pas abso-luinent üxe, ils s'entremêlent pour la plupart avec les divisions du maxillaire supérieur.
tMiiV-rcnrcs. — Le clinufi'ciu du bccuf est droit, plus court que cfilui du cheval; il s'élargillógèremcnt iï sa partic inférieure qui arrive juaqu'au mulle, l.cs sus-nascaux sont terminés on deux poinlos cl jouissent d'une cerlaine mobililé ; ils supportent une charpcnle cartilagineuse qui se confond avec ccllc dos cornels.
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Chezlo mouton, la region est convexe dans tons lessens et très-étendue.
Le clianfrein du ehien est plus développé iuférieurement que supérieure-ment. Sn longueur variebeaucoup suivant les races: sa charpento osseuse est loin d'arrlver jusqu'aux nasauxj dans une longuour do 2 hi conlimèlres on per^oit seulcment le bord supérieur de la cloison cartilagiiieuso et mé-diane du nez, ce qui donne ä loute Ia parlie inférieure dos cavilés nasales une certalne mobilité; toutola region est très-vasculaire.
b, — NASEAUX.
Cc sont los ouvertures externes des cavités nasales. Chez le choval, en raison du développement du voile du palais, c'cst la seule voie que l'air puisse traverser pour arriver au poumon.
Les naseaux sont des ouvertures allongées de haut en bas et légére-ment obliques en dedans, de faQon ;\se rapprocher Tune do l'autre par leur partie inférieure. Ils présentent lt;i éludier dans leur forme exte­rieure deux lèvres et deux commissures.
La lèvi-e interne est ä peu prés droite, eile est recouvcrlc h sa parlie supérieure par la lèvrn externe. Celle-ci est fortement convexe et fait une saillie assez prononcéc sur toutes les parlies qui l'avoisinent. La commissure supérieure est i'ormée par la lèvrc externe qui se recourbe fortement en dedans, puls en avant, comme pour enfermer ä son inté­rieur la lèvre interne. Cette commissure donne acces dans un diverti-culeparticulier des cavités nasales, cavité en cul-de-sac qu'on nomme fausse narinc. La commissure inférieure se porie légèremcnl en de-dans, ellc présente au point oü la peau s'unitä Ia muqueuse l'orilice de l'égout nasal, petite ouverture dont les bords sont parfailcment dcli-mitcs et qui n'est autre chose que I'ouverture Inférieure dn canal lacrymal.
Cello forme des naseaux, qui est celle qu'ils ali'ectent chez Fanimal en repos, esl considérablement modiliée dans raclion locomolrice ou dans tout autre étalqui nécessiteune respiration plus active, comme la lièvre parexemple. Alors I'ouverture s'agrandit surtoulpar suite del'é-cartement de la lèvre interne, qui devient fortement concave, de droite qu'elleétait, el laisse apercevoir la muqueuse roséo de rintérieur de la narine.
La peau de cetle region est fortement adhérente aux parties sous-jaccnles; eile présente des poils nombroux et courts; entremêlés d'au-tres longs, gros el durs, qui sont de véritables organes de tact. L'inté-rieur des naseaux est reconvert de polls dresses, plus rares el plus raides que ceux de la face externe, poils qui permeltent rentree de l'air en inlerceplant la majeure partie des poussières qui s'y trom ent en suspension.
Lorsqu'on a enlevé la peau, ce qui demande de grandes precautions, on rencontre autourdes naseaux untissuresistant, libro-musculaire et
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émaillé, ch etlä, des l)iill)es des poils voluinineiix dont mms avons dejä parlc. II n'ost guère possible d'y reconnaltre plus d'une coucbe mus­culaire, formée par les (Ihres terminales des muscles transversaux du nez,initoyen antérieur et petit sus-maxillo-nasal en dedans, branche inlerne du sus-naso-labialet pyramidal du nez en dehors.
Comme annexe des naseaux, nous devons signaler rexisLcnre de la fausse name, culdc-sac occupant l'espace compris entre l'épine nasale et l'apophyse monlanle du petit sus-maxillaire. Gelle poche, dans la-quelle on pénèlre par la commissure supérieure, n'a pas d'usages déli-nis, eile est tapissée d'unc muqueuse noire, crihlée de glandes sébacées.
Les naseaux du cheval soul mainlenus béants par une charpenlc cartilagineuse incomplete, formée par deux petits appareils, un pour chaque ouverture. Ces cartilages, sur lesquels viennent s'attacher los lihrcs musculairos, peuvcnl êtro (lelimitcs extérieurement. Ils out la forme de deux virgules adossées par leur convexitc; l'extrémité élargie est supérieure, ellc correspond ;\ la parlie rentree de Ia levre interne, tandis que la parlie moyenne répond ä cette lèvre elle-mèrae; quanl ;i rextrémité inférieure, rétrécie et recourbée en dehors, clle est situéo un pen plus profondément que Ie resle du cartilage el occupe la moilié inferieure de la lèvre externe qui nc possède ainsi qu'un squclette car-tilagineux incomplet.
Les vaisseaux soul los dernières ramiftcations de la branche de lor-minaison inférieure de la glosso-faciale. Les ner/'a sont fournis aux muscles par Ie facial, aux teguments par Ie maxillaire supérieur.
Oifl'órcnccH.— l,cs iidscaux du 611'laquo;/'dillerciit considérablcmont de eeux du cheval; ils sont plus petils cl surtout beaucoup inoins mobiles, allonges de dehors on dedans, rouvorturo présente la forme d'une virgulo dout la pointe est externe et se recourbe un pen en arricre et eu haut. La peau qui les forme, dépourvuc de poils en dedans et cu dehors, a la möme organisa­tion que cclle du mulle et de la lèvre supérieure. Aulour du sommet de I'uu-verlure, les poils sont iins et courts. On ne rencontre de charpente cartila­gineuse qu'ii l'ailc supérieure, et encore cetlc charpente est-ello très-élé-mentairo, üu trouvo une disposition a peu prés semblable ehe/, les autres ruminants.
Le chien possède des nariués placées tout ä fait ii l'extrémité de la tèle; elles sont surmoiitées par un rebord taille a pic et Iransversal. Leur parlie élargie est séparéc par une cloison mobile sur 1c milieu de laquellc on voit un sillon vertical; la pointe, rejetée en dehors, se contourne en arriéro et en haut; la peau, chagrinée, est dépourvuc de poils; la charpente cartila­gineuse est formée par deu.v prolongemenls élargis de la cloison nasale, qui occupent seulement la partie la plus interne de la lèvre supérieure.
Les naseaux du povc sa confoudeut avec le groin; ils en occupent la parlie inférieure, ils sont loujours très-pelits el de forme arroudie. L'os du groin leur sort do base, ainsi que deu\ lames cartilagineuscs larges el furies qui partent de cel os pour aller rejoindro les appendices carlilagiueux dos cor­nels inférieurs et se continuor avec eux.
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sect; 3. — Region des fosses nasales et appareil olfactif.
Aiusi quo l'indique son nom, l'appareil olfactif sert ;\ la perception dos odours; 11 csl do plus la première partie de l'appareil respiratoire, Chez leoboval, qui possèdo un voile du palais très-complet, c'est la seule voio possible pour l'entrée del'air dans lo poumon.
Ja'.s losses ou cavités nasales représentent deux conduits pairs, diver-ticulés, allonges suivant Ie grand axe de la lêle depuis les naseaux jusqu'au pharynx; olios sonl séparées l'une do l'autre par une cloison ostco-cartilagincuso médiane.
Elles ont pour parois osseuses los sus-naseaux, los deux sus-maxil-laires, l'ethmoïde, les cornets, Ie frontal, los palatins et los ptéry-goïdiens.
Ghaque cavité nasale représente une fente allongée offrant ä élu-dior : Vouverture antérieure, l'ouver'ture postérieure, deux parois laléraks, un plafond ou voamp;te, un /)lanc/ier, Varrière-fond, la cloison qui les sépare l'une do l'autre, la membrane muqvteuse qui revêt toutes cos parlies, el enfin des vaisscnux el dos nerfs.
Vouverture antérieure osl allongée do haul on has; olio a pour parois en dehors rextrémité inférieure du cornet maxillaire divisé en deux branches; l'inférieure recouvre l'apophyse montan te du polil sus-maxil-laire, Ia supérieure possèdo un squolellc cartilagineux mobile que l'on peul très-bien toucher on introduisant Ie doigt dans la narine ; il o^-l reconvert par la muqueuse cl prolongé parun repli particulier volumi-neux qui Ie sépare de la fausse narine (il se continue avoc l'extrémité supérieure do la lèvre interne dn naseau.
L'ottverturc postérieure, que l'on appellc encore ouverture gutturale des cavités nasales, osl, dans son ensemble, quadrilatère, légèrement allongée dans Ie sens de la téle, ä angles arrondis : eile osl divisée en deux parties, correspondant aux deux losses nasalos par lo hord du ro­mer qui soutient la cloison médiane. Los os palatins et ptérygoïdiens Ia circonscrivent en dehors. Possédant dos parois osseuses de toutes paris, collo ouverture no peul s'agrandir ä aucun moment. L'inflamma-lion ou 1'épaississcmenl do la muqueuse peul seulo influer sur sou dia­metro en lo rétrécissant.
Les parois laterales sonl: l'une inlerne, 1'ormée par un des cötés de la lame médiane ; plano el lisso, olio se trouve comprise dans la descrip­tion de cellc-ci; l'autre externe, très-anfractueuse, 1'ormée par la face interne des grands sus-maxillaires revêtus des cornels.
Les cornets sonl au nombre do deux, l'un supóro-antérieur ou ethmoïdal, l'autre infóro-postérieur ou maxillaire. Tous los deux sonl formés par une lameosseuse, roulée sur ello-m^me en sens inverse pour chaquocornel, eldo lelie sorlonuc rouverlurc longitudinale qui donno
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AN ATOM IH SPÉCIALE OU DES REGIONS.
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acces dans lour intérieur se trouve (lans 1c méat moyen ; ils sonl plus larges ü leurextrémité superieure et dans tons lours points, légèrement aplatis d'un cóté i\ l'autre. Tous los deux sont rlivisés en deux parties par une lame osseuse transverse; la partie supérieure communique avec les sinus, l'inférieure, divisée en loges multiples, s'ouvro dans les cavités nasales. Tous les deux enfin sont prolongés inférieurement par un flbro-cartilage el des replis muqueux qui les relicnt aux ailes du ncz.
La charpente osseuse dn cornet ethmoïdal est plus longue que celle du cornet maxillaire; 1c contraire exisle pour la section carlilagineuse. Lc dernier n'a point do rapport de continuité avec rcthmoïdo, tandis que Ie premier n'est pour ainsi dire que la volute la plus anlériourc de ce dernier os. La cavité supérieure du cornet ethmoïdal communique avec Ie sinus frontal, celle du second avec lc sinus maxillaire inférieur. Elnfln, 1'appendice cartilagineux du cornet maxillaire est toujours di-visc en deux parlies, dont l'antérieure se continue directement avec 1'aile interne du ncz, la portion carlilagineuse du cornet ethmoïdal, presque toujours simple, se perd avant d'arrivcr aux naseaux.
Les cornets sont séparés Tun de l'autre, du plancher et de la voute des cavités nasales, par des espaces très-rétrécis désignés sous Ie nom de meats.
Le méat supérieur ou antcricur est lc plus étroit, il a pour paroi anlé-rieure la voute de la cavité. Le méat inférieur ou postérieur s'élcnd du cornet maxillaire au plancher nasal. Le moyeM, situé entre les deux cornets, présentevers son milieu une fentc convertie souvent en Iron assez large, qui donne acces dans les sinus maxillaires; e'est aussi dans ce méat que s'ouvrent les cavités anfractueuses des cornets.
Le/)/laquo;/bnrfoula voute limite en avant lc méat supérieur ; il est creusé en gouttière recourbée en crosse i\ sou extrémité supérieure qui s'avance jusque sur la lame criblée do l'ethmoïde, c'est-ä-dire bien en arrière du bord postérieur de l'ouverturo gutturale. La porlion droilo de son trajet a pour base l'os sus-nasal; la portion recourbée est excavée dans le frontal et l'ethmoïde; la première est pins largo que la seconde, qui Unit par se terminer ä angle brès-aigu.
hamp;plancher, plus large mais moins long que le plafond, a pour base l'apophyse incisive du petit sus-maxillaire, la porlion réfléchie du grand sus-maxillaireet le palalin ; il forme la paroi postérieure du méat infé­rieur. Cost tout iï fait en avant quo Ton remarquo rentree du canal de Jacobson et l'ouverture inférieure du canal lacrymal, percée sur la limite des cavités et des naseaux.
Arricre-fond des cavités nasales, — En arrière du bord postérieur de l'ouverture naso-pharyngienne, on rencontre un diverticulum prolongé, d'nnc longueur de 8 centimetres environ, et silné entre la table interne du frontal, la lame criblée do l'ethnioïde et le sphénoïde. Get espace est rempli par los volutes clhmoïdalcs et l'extrémité supérieure du cor­net antérieur. I^es volutes sont formées de lamos ossouses roulées sur
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elles-mêmes cl recouvortes par la muqueuse nasale. Ellcs s'attachent on hau l sur la lame criblée, leur extréraité inférieure se termineen ciils-de-sac replies en dehors pour aller s'aUacher sur Ia lamc externe (lel'os.
Les masses laterales de l'ethmoïde ne laissent entre elles et les pa-rois osseuses voisines que des espaces très-rétrécis, dans lesquels on trouve toujours une quantitó assez considerable de mucus lilant.
Nous devons maintenant revenir sur la cloison qui sépare l'une do l'autre les cavités nasales. Ce n'est autre chose que la lamc perpendi­culaire de l'ethmoïde, continuée en avant par un cartilage plus ou moins ossilic : presque toujours on remarque un noyau d'ossiflcation lt;i la partic inférieure el anlcricurc, au niveau du sommet des sus-naseaux. Ce noyau, déja large sur l'adulte, fait des progrès avec l'ftge cl linitsouvent, dans la vieillessc, par rejoindre en haut la lamc criblée, cc qui donnc unc cloison presque ciilicrement osseuse. Lc bord posló-rieur de la cloison est arrondi et se trouve assure dans la rainure du vomer; l'antérieur s'appuie sur la suture des sus-naseaux : il s'épa-nouit de chaque cöté au-dessous de cesos, qu'il sépare en grande partie de larnuqueuse du plafond. Sou extrémité antérieure supporte les car­tilages du nez par leur partie adossée. Les faces sont planes et formenl les parois internes de chaque cavité nasale : on y remarque, surtout en haul, unc multitude de sillons qui logenl les divisions du riebe plexus vcineux de la muqueuse.
L'épaisseur de la lamc perpendiculaire esl trcs-variable ; la parlie médiane est toujours plus mincc que les bords anlcricur ot postérieur; des deux bords, c'csl celui qui correspond au vomer qui présente la plus grande largeur. L'endroit Ie moins épais se trouve ä l'union du tiers antcrieur et du tiers moyen.
Étudions maintenant la muqueuse des cavités nasales, encore nom­inee pituiiaire, membrane de Sehneider. Elle tapissc lous les organes dont nous venons de parier, se continue avec la peau ä l'ouverture antérieure et avecla muqueuse pharyngienne ä l'ouverture postérieure. Après avoir recouvcrl la cloison médiane, eile sereplie dans les méals, s'applique contre les cornels, se prolonge dans leur intérieur et enve­loppe sur les deux faces la lamc spiralée qui les forme : eile passe; meine ;i travers l'ouverture du méat moyen pour se prolonger dans les sinus. La membrane muqueuse des cavités nasales suhil en passant d'une parlie sur l'autre des changements importants qui doiventêtreconnus.
La muqueuse de Ia lamc perpendiculaire est assez mincc partout. L'endroit oü clle est lc plus épaisse esl : toute l'étendue de l'extré-mité inférieure, 011 l'on remarque unc grande quantité de glandes muqueuses, donl les orifices soul apercevables ä I'oBil nu. La mu­queuse du voisinage des bords anlcricur cl postérieur cl de I'extrémité inférieure, esl bcaucoup plus mincc el laissc facilemenl voir par transparence lc magniAque plexus vcineux sous-jacent. La mobi-
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128nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE SPECIALE OU DES REGIONS.
lilé est d'aulant plus grande qu'on so rapproche davanlage des na-seaux.
C'est incontcslahlemcnl sur la partie cartilagineuse des cornets que la pituitaire acqniert Ie plus d'épaisseur : cllo peul avoir, en effet, prés de 3 ;\ #9632;i millimèlres; on relrouve ici la menie disposition que pour la lamc perpendiculaire, plus on se rapproche de rarrièrc-fond des cavi-tes, plus eile devient mince, cela s'applique très-bien aux cornets su-périeurs. La pituitaire du cornet inférieur qui regarde lo plancher conserve toujours une grande épaisseur.
Les meats supérieur et moyen ne pussèdent qu'une muqueuse telle-ment tenue qu'elle a ctó queUiuel'ois confondue avec Ie périosle.
Dans Ie meat inférieur, on rencontre une membrane qui ne Ie code en rien comme épaisseur a celle de l'extrémilé inférieure des cornels. Sa mobilité est très-grande.
Les artères ophlhalmique et nasale apporlent 1c sang aux cavités na­sales; les Deines sont beaucoup plus importantes que les artères. Elles présenteut de nombreuses anastomoses et soul dépourvues de val-vules : il est facile de Ie verifier par l'injection, qui les remplit très-bien loulcs lorsqu'elle cstpoussée par un gros tronc. On peut égale-ment s'enassurer sur une coupe longitudinale dola téte. 11 reste toujours clans Ie plexus une certaino quantité de sang qu'il est facile de faire cheminer dans toutes les directions par la simple pression du doigt.
Sur la cloison cartilagineuse médiano, les veines forment un trös-beau faisceau median, large de 2 centimetres 1/2 environ, forme de grosses veines ä pen pros paralleles, anastomosées et superposécs en trois ä cinq couches, vers lequel convergent des vaisseaux plus petits et égaleineul anastomotiques venus des bords dc I'organe. A la partie antérieure, au-dessous de la portion de la muqueuse couvcrte de glan­dules, elles rappellent par leur disposition Ie réseau admirable du palais.
Cette disposition est plus marquee encore sur la saillie des cornets et principalement au niveau de la section cartilagineuse. Les veines sont plus nombreuses sur le plafond et ä la partie postérieure du plan­cher que dans tons les aulres points des meats. Gelles du cornet inférieur sont paralleles ä sa direction ; celles du cornet supérieur, pa­ralleles a son extrémité et;\ sa partie moyenne, sont convcrgentes ä la base et se réunissent dans la veine nasale en avant des petilcs volutes de rethmoïde,
Dans tous les points on la muqueuse est épaisse et mobile, les veines occupentle tissu conjonctif sous-jacent ou plutot forment une seconde couche au-dessous du derme ; cette disposition existe surtont au niveau des cartilages. Partout, au contraire, oil la muqueuse est mince, adhé-rente aux parties sous-jacentes, le canal veineux est creusé aux dépens du derme seul s'il repose sur un cartilage, et mi-partie dansle derme et dans Tos, si l'on est en face de ce dernier. Gelte disposition peut
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FACE ANTEIUEUHE DE LA TÊTE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; IM
se voir dans nnc tóte stehe oü la lame papyracée des cornets est oreu-sée de silloiis qui indiquent encore la direction snivie par les veines.
Il est facile de comprendre, en cxaminantce riche reseau vasculaire, la gravité de certaincs épistaxis.
Les lymphatiques ïovtaenl sur la muqueuse olfactive un beau réseau superficiel dont les troncs se rendont dans les ganglions sous-maxil-laires. Aussi, lors dos inflammations de la pituitaire, voit-on les gan­glions s'engorger au point de dépasser quelquefois les branches du maxillaire.
Gelaest siirloutniar([iié pour les maladies dont Ie siege se trouve dans Ie systcme Ivinphaüque. Tout 1c monde sail, qu'un des symptómes pa-thognomoniques de la morve consiste dans la tumétaclion des gan­glions sous-glossiens, qui s'engorgent lorsque la pituitaire est elle-même enflammée ou ulcérée. (rest done un moyen d'appréciation des chancres morvenx prol'onds que l'examen des narines n'a pu déeeler.
Les nerfs viennent de la première paire et dQ la cinquième, les pre­miers semblent ètre lies surtout ärdfaction, ainsi que l'indiquc leur nom quoiqu'on ait observe des casd'absence congenitale des nerfs ol-l'aclifs non soupQonnée pendant la vie des individus, M. (-lande Ber­nard (I) rapporto une observation qui prouve que les nerfs oU'aclifs peuvent manquer sans que pour cola Ie sens de l'olfaction fasse dé-faut. lis sont sans doute retnplacés par les nerfs de la Iroisième paire, ipii jouent aussi 1c róle de nerfs de I'odorat.
Nous avons pris sur plusieurs animaux les dimensions exactes des eavités nasales. Voiciquelles sont les mesures que Ton peul appliquer aux siijels de taille moyenne.
Longueur drs eavités — dlaquo; l'ouvertui'c antérieui'o jusqu'Ji
CBlle du pharynx...................................... 220nbsp; mill.
Longueur lt;ln l'ouvei'ture postérieure..................... lt;i.rgt;nbsp; nbsp;
Hauteur — du vomer aux sus-nasaux — fond de In cavité... DSnbsp; nbsp; — Hauteur en avant — perpondiculairo abaissée do l'épine
iKisiili;................................................ 75nbsp; nbsp; --•
Coupe transversale au niveau de la première dent molaire :
Largeur du munt Inférieur..............................nbsp; nbsp; 20 mill.
Ilautem' do co, móat......................................nbsp; nbsp; 10 —
Distance dn cornet postérieur on Inférieur iï la lame perpon-
dicutaire...............................................nbsp; nbsp; nbsp; 1 —
Distance; du cornet supérieur ou antérieur.................nbsp; nbsp; nbsp; C —
Coupe au niveau de I'ouverture gutturale :
Largeur du méat Inférieur................................ 35 mill.
Distance du comet inférieur k la lame perpendiculaire...... 11 —
Oislanco du cornet supérieur :ï la lame perpendiculaire..... 'i —
(1) Lefom sur la physiologie du systime nerveux, t. n.
l'micn i:t Toussaist -- Chirurgie,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;8
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130nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS.
niirérenooii. — I-es envilcs nasales dn bmuf diiTöront notablcment de cellos du choval. Toutes prnporllons gardées, olies sont boaucoup moins spacieuses, l'ouvorturo postériouro est plus allongóo quo clioz Ie cheval muis boaucoup molus largo, la dimension transversale est égalemenl plus petite; enfin les lignos qui los limitent en avant et en arrière sont trés-6curlócs supó-rieurement, co qui fait que l'arrière-fond ost a pen de cliose prés deux fois plus haut que 1'entrée de ces cavités. Les cornets no sont pas disposes comme chez Ie cheval. On pourrait u la rigueur en distinguer trois, car la grande volute ethraoïdale est très-développée et occupe en arrièro uu large espaco compris entre los cornels antérieurs el postérieurs. Co développement considerable a valu tl cello parlie do rethmoïde Ie nom d'antre ethmoidd. Quant aux antres cornets, ils out une forme et un volumo bien différents, [,'etlimoïdal csl trés-petil, allongé el attaché a l'os propre du nez; Ie cornet maxillaire est par centre très-développé, et forme, ii lui soul prés dos trois quarts do la face 'externe des cavités; il est conslituó par deux lamos ossouses roulées en sens inverse, c'cst-ii-diro que, pronant lenr origine sur 1'axe longitudinal de l'organe, la lamo anlériouro se, contourne en avant et la poslórlouro en arrière. La charpente osseuso de ce cornet est aussi boaucoup plus longue que celle dn cornel ollimoïdal; soa extrémité inférieure, eniiércmenl carli-lagineuse, se prolonge jusqu'aux naseaux et forme la charpente do l'ailo interne.
11 résulto do celle disposition que la position et ia forme des meats ue soul plus les mèmes que chez Ie cheval : Ie supérieur est en effet Irès-polil el se confond prés des naseaux avec Ie moyen, qui, assoz largo en avanl mais Ircs-ótroit on arrière, occupe Ia ligne qui correspond ii I'union du quart unlérieur avec lo deuxième quart, l.o móal postérieur ou inférieur est tres-largo, el ue tarde pas ii se renuir avec celui du cole oppose, en vertu de la disposition du vómer qui, au lieu do s'attachor sur 1c palatin comme chez Ie cheval, ne vient opérer sa soudure avec Ie plancher dos cavités nasales quo dans lamoilió inférieure du maxillaire. Le plancher des cavités nasales a Cone chez le hoeuf une disposition particuliere qui lui domie l'aspect d'unc surface bifurqnée on avant. La lame cartilagineuso quisópare les deux cavités l'une doraulre, est épaisse et possétlc a pen prés la memo largeuren arrière el en avant, malgré In hauteur des cavités nasales en arrière ; cetle conformation ost encore, une consequence de la disposition spéciale du vomer.
La tnuqueusc des cavités nasales a boaucoup de rappor! avec cello du cheval; comme cellc-ci, olie a une épaisseur bien variable ; Ircs-mince sur les parties ossouses des cornets, eile devient Irésépaisse sur les portions carlilaginouses, aiusi que dans touto I'étendue du plancher. Les vaisseaux, oxtrémement nombreux qui la parcourenl, sont on uombro au rnoins aussi (#9632; raquo;nsidérable, et uffectent uuo disposition llexueuse extrémement élégante sur une injection.
Les cavités nasales du mouton, de la chêore ot du porc ont boaucoup d'ana-logie avec cellos du boeuf; leur longueur est en raisou directe de celle de la face.
Ou Irouve chez les carmssiers une disposition loute particuliere qui mérite une description assez délaillée. Les dimensions dos cavités nasales soul plutöt petiles, mais l'ouverture postérieure est large. Go qui atiire surtoul l'attention, c'est la forme dos cornets. Disons lout d'abord que rethmoïde
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PACE A NT Kil I KL'111! DE U TETE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;131
est trós-dévoloppé, sa lame perpendiculaire est toujours ossiflóo irès-bas. Lo vomcr présente imo disposition spéciale : ses deux lames so replienl de cbaque cöté pour llmitor, surlout en arrière, im cspacc urrondi ou ovalnire, parfaitemont libro et qui a pour parois, d'iiulre pari, Ie plancher des cavités ot Ia face inlerno du maxillaira. (lotto double arèle du votner divise chaque cavitó nasale en deux parties, mie supérieure ou antérieure qui peut ètro consldéréo eommo l'arrière-fond, uuo portie postérieure, seule voie ouverie pour lo passage do l'air. Quant a Ia region inférieure des cavités, eile pré­sente, comme chez les autres animaux, les deux cornels, séparés par uu méal moven, Ie coruel anlérleur ou ellnnoïdal est très-petit; lo cornet maxil-lairo, cxlrèmemcnt compliqué, osl forme par des lames papyracées et roulées sur olles-mèmes, ress(!mblaut aux masses laterales do l'ethmoïde; son extré-mité antérieure, redevenue simple et cartilagineuso, se continue avec 1'ailo externe du nez. t.o méal supérieur conduit dans l'arrlèrc-foud des cavités; 1 inférieur se rond directement dans 1c conduit spécial place sous laréto laterale du vomcr. Quant au moyou, il se contourne en arrière du cornet maxillairc pour aboutir également dans Ie conduit. La disposiüon si compli-quéo des cavités nasales du chion est en rapport avec Ie développement du sous olfaclif.
sect; 4. — Bout du nez.
Ccttc region n'cstcn réalité qu'uncpartiede Ia lèvre supérieure; mals en vertu do ses usages spéciaux et de son organisation, eile mérite chez Ie cheval unc mention particuliere. Elle représente mie surface quadri-latère,légèrement déprimée dans sou milieu; sa très-grande mobilité permet ä l'animal do lui donner dos formes très-différentes; c'est Ie veritable organs de tact des animaux solipèdes.
La peau recouverte de poils courts, durs, enlremêlés d'autres pulls longs, gros, véritables tentacules, est très-adhérente aux parties mus-culaires sous-jacentes constituées par Ie mitoyen antérieur, les fibres terminales du petit sus-maxillo-nasal et du pyramidal. L'aponévrose terminale du grand sus-maxillo-labial sépare ces fibres de la peau.
Lo bout du nez est un organe extrènicraent riche en vaisseaux el en nerfs. Les divisions arterielles sont les coronaires supérieures et les branches terminales inférieures de la glosso-faciale avec l'artère incisive formée par l'anastomose qui résulte de la reunion dos deux palatines h sa sortie du trou iucisif. Les nerfs vienuent du maxillaire supérieur: on los voit converger par gros faisceaux vers Ie hout du uez, dans loquel on peut suivro leurs divisions jusqu'ä la face interne de Ia peau oü ils se perdent. Aucune autre partie du corps (tu cheval ne possëde autant de nerfs que Ie hout du nez, aussi est-co l'organe sensible par excel­lence. C'est inóme sur cotte sensibilité que sont fondes certains moyens de contention. On a imagine, ainsi que chacun Ie sail, des appareils qui, par la douleur ([u'ils produisent en compriinant cette region, stupélienl. pour ainsi dire raniiual, et servent do dérivatifs dans les ope­rations simples.
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ANATOMIE SPÉCIALE OU KES REGIONS.
Region labiale supérieure.
Elle csl formée par la lèvre supérieure, organe Ircs-mobile, circon-scrivant par en haul 1'ouverture buccale, possédant une oertaine épais-sour, s'étendant en avant et sur los cótós de 1'arcade incisive, et com-prenant deux teguments : Fun externe, la peau, I'autre interne, la muqueuse labiale, entre lesquels se trouvent des muscles, des vaisseaux et des nerfs,
La face externe do la lèvre supérieure est convexe, recbuverte do poils courts et fins, entremêlés d'autres longs et rudes ; la face interne est concave, lisso, toujours lubrifiée par les glandules labiales qui versenl Ie Buide qu'elles sécrètent sur cettc partie de la muqueuse.
La peau de la lèvre est fortement adhérento aux muscles sous-ja-cents; il en est de mème de la muqueuse. Au-dessous de la peau on trouve l'aponévrose terminale des tendons dos deux muscles sus-maxillo-labial, veritable aponévrose très-forte qui se perd daas rorbicu-laire des lèvres.
La couche musculaire iuterposóe aux deux teguments est formée par la portion supérieure dd'orbiculaireetrinsertion terminale des muscles sus-naso-labial et grand sus-maxillo-nasal. Entre les muscles et la muqueuse, on remarquedes faisceaux musculaires, los mitoyens anté-rieurs el une couche interrompnc de pelits granules jaunillres qui ne sdiit autre chose que des lobules glandulaires, loges soit dans los muscles, soit dans répaisseur de la muqueuseelle-même.
Les vaisseaux appartiennent aux ramifications lorminalcs dos coro-naires supérieures, lesquclles viennent s'anastomoser avec les divisions de l'artère incisive.
Les nerfs soul, ainsi que ceux du bout du nez, fournis aux muscles par Ie facial, aux teguments par Ie maxillaire supérieur.
IMiTépciiccs.— Clii'z les animiuix de Vespéce bovine la l('\re, supérieure (|iü prend Ie nom de mtt/ïc, est beaucoup moins mobile que clicz Ie cheval, plus épaisso et plus large. La face antórieuro est dépourvue do poits ou on présente seulemenl quelqucs-uns trés-fins, raais ii bulbe volummeux. Lu peau en cel endroit a un aspect partictilior, comme verruqueux. Elle csl coupée en différents sens par des sillons fins et rapprochés, qui donnent nais-snnce ä de petites élevures quo nous avona comparées ä des verrues. 11 est remarquable que chacune do ces élevures est percee dans son milieu d'un Iron; orifice d'excréüon de très-belles glandes en grappe, ayant pour usage de séerélerce liquide limpide particulier qu'on pourrail comparer ä la sucur, et qui inainlienl coustammeut humide la peau de cette region dans 1'clal do siiuté; aussi sa söchcresse est-clle un signc important de l'état,maladif. 1,'épaisseur de la couche glandulaire est d'un centimetre a un centimetre et demi. On rencontre, entre les diverses glandes, de vérilables pelotons de
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FACES LAT li II AL US DK LA TÉÏE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;133
glatidus sudoripares et Ins bulbes volumineux do quolqucspoils, ccsdcraiors sont toujours accompagiiés do glundes sóbacöes très-développues.
La levro supérieure plus mobile chez Xachèvre ctle mouton, est divisée en deux par uu sillon.
La lèvre du fove, peu distinde du groin, se lermiue par uue pointe anté-rieure.
Les lèvres des camassien sent velues et garnies de tentacules : le sillon vertical c\isle ehe/, eux comme chez la cliövre.
CHAPITRE II
FACES LATERALES 1gt;E LA TÊTE
Les faces laterales do la töte soul ümitéesen avant par la face anlc-rieure, enarrière par Ie bord postérieur du maxillaire inférieur, en haut par le bord supérieur de l'encolure, ot par on bas cos faces s'étendent jusqu'ä la commissure dos lèvres.
Los faces laterales coinprennont les végiom parotidiennes, temporales, des Jones et do Vardculation temporo-maxüaire, Ges regions, ainsi que toutos celles qui so trouvenl situées sur los cólcs du corps sont doubles et asymétriques.
Sur Ia limitc do la face antérieure et do la face externe, on rencontre deux appareils dos sens, Vappareü aurimlaire ou auditif et Vappared oculairé: ils méritentune description spéciale, nous y reviendrons, après avoir étudié les faces laterales, pour les décrire avec les développements qu'ils comporteut.
sect; 1. — Region parotidienne.
Cette region est intermediaire au cou et h la toto, mais doit élre rat-tachée ti cette dernière. Sou étendue estsusccpliblo do variations tres-grandes suivant quo l'animal ramene la této sous l'encolure, ou bien (ju'il l'ótend de facjon 11 présenter son grand axe horizontal: olie a pour base la glande parotide. La complexité des parties qui la composent, lour importance ot la frequence des lesions et des tumours ä eet endroit, ainsi que le voisinagc des poches gutturales qu'il estquelquefois néces­saire d'ouvrir, font de la region parotidienne une dos plus importanlos ;i connailre do touto l'économie.
La region parotidienne est rectangulaire, allongée de haut en bas, limitéc en haut par l'oreille, en bas par la veine glosso-facialo, on avant par le bord postérieur du maxillaire, en arrièrc par l'apophyso trans-verse de l'atlas et une ligno verticale qui partirait de cette apophyse.
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,3inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATÜME SPÉCIALE OU DES REGIONS.
Comme forme extérieure, on voit a Ia base de l'oreilleel en avant un léger croux limité en arrièrepar une bosse diffuse. La partie moyenne de la region est plane et s'efface légèrement entre Ie bord postérieur du maxillairo et l'apophyse transverse de l'allas. Quant h la partie infé­rieure, ello somblo rentrer saus Ie hord refouló du maxillairo, et s'a-vanco vors collo du cóté oppose jusqu'au boni inférieur do l'encólure et de la gorge. Dans Ia superposition dos plans ou trouvo : 1deg; La peau ;
2quot; Uno couche conjonctivo sous-cutanée ; 3deg; Uno couche musculaire; #9632;'tquot; La parotido; o0 Dos muscles divers; 6quot; La pocho gutturale ; 7quot; Dos vaisscauxel dos nerfs.
U Ui peau est minco, recouverte de poils généralement courts trcs-mohilo et dossino exactement les creux et los reliefs dos organes places au-dossons. Cc n'est que chez'Ios chevaux grossiers qu'on ren­contre cette region empatée, et plus souvent sur los jeunes quo sur los
adnltos, snrtout au n......ent oü los pvemiersjeiïent leur gourme.
^ 2deg; Le tissu conjonctif sous-cutané est pon abondantchcz los chevaux fins, plus développé dans los races communes oü on lo rencontre quel-quefois inflltré d'nne petite quantité de graisse.
3deg; Lo musclepeaucü'?- s'ótond on couche oonlinnc surtoute Ia region; mais il s'y trouvo reduit ä quelques fibres éparses reliées entre ellcs par une minco aponévrose. Sa plus grande épaisseur se trouve dans la region postérieure et inférieure, au niveau du confluent des veines maxillairo externe ot jugulaire.
Nous ferons rentrer, pour ne pas compliquor inutilemcnt notre des­cription, Ie muscle parotido-auriculairc dans la couche du peaucier et nous pouvons lo faire dautant mieux qu'ä la surface do co musoio, Ie peaucier manque ou no se trouve représenté que par quelques fibres msignillantes. Ce muscle, h couleur d'un rong,, vif, est dirigé dans le sens du grand axe do la region dont il occupe la partie médiane seule-ment; il s'épanouit jusque sur le quart inférieur; supérieurement, ses fibres foment un faisceau beaucoup plus épais, mais aussi beaucoup plus étroit qui va s'insérer ä Ia base de la conquo.
iquot; La parotido est plane ä sa face externe, mais rinterne est très-irrégulière pour se mouler sur los muscles et los vaisseaux sous-ia-cents.
^ Le bord supérieur est concave et embrasse la base do la conquo, l'inférieur se loge dans Tangle forme par Ia veine glosso-facialc ot la jugulaire; sou bord antérieurse moule sur Ie hord posterieur du maxil­lairo. Au-dossons dn condyle de co dernier os, la glande le recouvre dans une étondue do 2 a 3 centimetres, an point on sortent lo nerf
WÊÊÈ
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FACES LATERALES DE LA TÉTE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1;,;gt;
lacialdie temporal, rarlcreet la vcine temporales. Le bord postérieur est limité en arrière par 1'apophyse transverse de l'atlas.
ri0 Les différents organes qui forraent la couche sous-jacente ;quot;i la pa-rotide sont irrégulièrement disposes. On trouve d'abord en avant et cil haut des vaisseaux et desnerfs sur le compte desquols nous reviendrons uu jieu plus loin. Imuiédialement au-dessous de l'oreille et en arrière, jusqu'au niveau du milieu de Tapopliyse transverse do l'atlas, le iiius-cle petit oblique (atloïdo-mastoïdien) reconvert par le tendon du mastoïdo-huméral. Le bord inférieur du petit oblique se dirige obliquc-ment en haut et va s'insérer sur 1'apophvse mastoïde, il fait mie saillie assez proiioucée sur le muscle stylo-hyoïdien (orcipito-styloïdien des anatomistes actuels).
La direction des fibres du stylo-hyoïdien est perpendiculaire Ji cclle des llbres du petit oblique. 11 se lirnite très-bien avec le doigt introduit en avant des fibres de co dernier, ear d'une pari en haut, on louche rapophysestyloïde de l'occipital, tandis qu'en bas et un pen en avant, ä nne distance d'environ deux et demi ;quot;i trois centimetres sur une tèfe de moyenne grosseur, on rencontre le bord postérieur de la grande bran­che de l'hyoïde (os styloïde). C'est dans rintervallo compris entre ces deux os, dans les fibres mème de l'occipito-styloïdien, quo doit ótre pratiquée la ponction qui a pour hut de pénétrer dans la poche guttu­rale. Celle-ci, en efl'et, tapisse le muscle ä sa face interne.
Tont ä fait en arrière du stylo-hyoïdien et sans ligne de demarcation bien tranchée, on rencontre la partie supérieure du muscle digastrique, dont la consistance est bien plus prononcée que celle dn premier mus­cle (d'ailleurs son bord postérieur, bien limité, sera 1111 point de re-pèrc dans l.i ponction de la poche gutturale : c'est en avant de ce bord qu'il faut faire pénétrer 1'instrument). Le digastrique se dirige ensnile en avant et en bas, en croisant très-obliquement legrand axe de la re­gion et il gagne le bord antérieur de la glande, de dessous laquelle il sort toutä fait ft Tangle antéro-inférieur.
Citons encore, dans cetLe, couche, le bord supérieur de la glande maxillaire, que Ton rencontre ä la partie postérieure et vers le tiers in­férieur de la region. Gelte glande est siluée dans un plan nn pen plus profond que le ventre supérieur du digastrique. Elle est séparée de la face profonde de la parotide par nne mince aponévrose, laquelle se continue en bant avec le tendon du mastoïdo-huméral, en bas avec celui du slcrno-maxillaire, qui passe h la surface du digastrique, entre celui-ci et la glande. En avant de la glande maxillaire, la partie moyenne, de la grande branche de Thyoïde et le muscle stylo-hyoïdien (grand kéi'ato-hyoïdicn) (1).
ih II pourreit y avoir cunfusion dans los noms do cc^ nmsclcs tcls qu'ils sout décrits dans les divers Traites d'Aimtomie. Parcomparaison avec los denominations des mèmes organes choz l'homiiie, on donne aciuellement le nom A'occipito-stytoidien au musclo
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ANATOMIE SPECIALE OU DES ItEGIONS.
Uquot; L'organe Ie plus profond de cellc region est la poche gutturale, sorte do vessic placée sur Ie Lrajel des trompes d'Eustache, comnumi-quant d'une part avec Ie pharynx, d'autre pari aveol'oreille moyenne. La poche gutturale s'étend surtout dans la partie supérieure et anté-rieure de la region, au-dessous des muscles digastrique (venire supé­rieur) et stylo-hyoïdicn.
Lc plan correspondant ä la poche dans Ia region inférieure est formé par la glande thyroïde, lo larynx et une partie du pharynx.
7deg; Vaisseaux et nerfs. — lis soul très-nombreux et très-importants, ils exigent une description minutieuse.
hesartcres sont les divisions de la carotide primitive dontle point ie plus élevé se trouve caché profondément au-dessous de l'angle posté­rieur et inférieur do la glande.
Ces divisions sont : 1deg; i'occipitale, 2deg; la carotide interne, et 3deg; la ca­rotide externe.
L'occipitalo est pon importante ä noire point de vue; dans son tiers inférieur eile est aecolee ä la carotide interne, puis eile monte sous l'apophyse transverse de l'atlas et passe derrière la poche gutturale, entre les muscles droits antérieurs de la tèle el la glande maxillaire. Une de ses divisions, lamastoïdienne, rampe ä la surface externe de l'apophyse styloïde de l'occipital, sous Ie petit oblique de la löle, el se distribue en partie h cc muscle.
La carotide interne est comprise dans un repli particulier de la face postérieure de Ia poche gutturale; eile monte d'abord directement sous la base du crane, puis s'infléchit en avant pour gagner Ie Iron déchiré postérieur. G'est clans celle dernière portion qu'on est exposé ;\ l'attein-dre dans rhyo-verlébrotomie, lorsqu'on enfonce lc bistouri tropperpen-diculairemenl et trop profondément.
La carotide externe, d'abord située au-dessous et en arrière de la poche gutturale, h la face interne de la parolido, monte en croisant obliquement la region el en devenant de plus en plus snperliciclle, re-couverte par la veine jugulaiie el ses divisions radicates, jusqu'au bord postérieur du maxillaire, oil eile se divise pour donner naissance au Ironc temporal superflciel et ä I'artère maxillaire interne. Dans ce lrajel, I'artère donne un certain nombre de rameaux parotidiens donl la position na rien de tixo, el deux rameaux importants : 1deg; la maxillo-musculaire, qui nail ä angle oblus de la carotide, un pen avant sa divi­sion terminale el se porie en bas contre Ie bord postérieur du maxil­laire oü il se divise en deux branches, l'une externe qui va au masséter, l'aulre interne qui s'épuise dans Ieptérygoïdien interne; 2deg; l'auriculaire postérieure qui ruül ä ('oppose de la précédente et se porie vers la base de l'oreille, logee dans lo tissu parotidien auquel eile abandonne
appelé dans In première edition de I'Anal. dn A. Clianvoau, .s-fi//o-/ii/ovh'eraquo;.Lo stylo-hyoldlon acluel est l'ancien grand kérato-hyoldled. La grande branche do l'hjolde est
l'os stj'luïdo (1(^ i'lioinnio.
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KACES LATERALES DE LA TÉTE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; \^'
unc multitude de lilels ; eile s'épuise dans l'oreille externe et l'oreille
moyenne.
Les divisions do la carotide externe, le tronc tenaporalet la maxillairc interne, apparlicnnenL aussi par leur origine ä la region parotidienne; lademière s'enfonce bicnlot pourprendre unc position très-profonde. Quanta l'artère temporale superflcielle, la plus petite dos deux branches terminalos, ellc accomplil un très-court trajet enlre la parotide, la poche gullnrale ct le col du condyle du maxillaire, el so divise alors en deux branches: la sous-zygomatique, quiva dans le inasséler, et 1'auri-culaire antérieure qui monte dans la parotide, elvas'épniser dans cette glandc, le crotaphite et la conque.
Les veines sont nombreuses et so rendent ü la jugulaire ou ä ses af­fluents. Les deux racines do la jugulaire (tronc temporal et veine maxillairc interne), se réunissent en arrière du col du maxillaire pour former cc vaisseau.
La position des veines temporale et maxillaire interne est tout i\ fail analogue ä cellc des artcres de meine nom, quoiqae plus supcrlicielle. Nous en dirons aulanl de la portion parotidienne de la jugulaire, qui correspond ii la carotide externe et qui regelt les veines correspondanl aux artères émisespar cc dernier vaisseau : la veine maxillo-mnsculaire, la veine auriculaire posterieure et les veines parotidiennes. Tons ces vaisseaux ont un volume double ou triple de celui des artères corres-pondantes. La jugulaire retjoit en outro, vers son tiers supérieur, unc deuxiëme veine auriculaire postérieure qui n'a pas d'analoguo dans les artères, et([ui snit un trajet très-superflciel, logee dans uu demi-canal du tissn de laglande.
La veine jugulaire, dans sou trajet parotidien, est quelqucfois telle-ment superflcielle qu'olle n'cst séparée do la peau (pic par lo peaucier et le muscle parotido-auriculaire, d'autres fois clle est recouverte par unc mince couche de tissu glandulaire el n'est visible que de distance en distance ä travers des éclaircies de cette couche. Dans tons les cas, eile est loujours facile a delimiter: on n'a pour cola quïi comprimer la veine dans la gouttière, les raouvements d'oscillatlon que Ton pout ensulte imprimer an sang, se Iransmellenljnsqua la base de l'oreilleet permettent, non-seulement d'en tracer leslimites, inais aussi, d'après leur amplitude, de dire si la veine esl recouverte d'une épaisseur plus ou moins grande de lissu.
Pour terminer rénumération des veines de relic region, signalens la veine occipitale, analogue do Ions points i\ l'artère de même num.
La veine glosso-faciale, ainsi (inc nous l'avons déjadil, limite l'exlré-milé inferieure de la glande et la comprend clans Tangle quelle forme en se réunissanta la jugulaire.
Les nerfs soul superliciels ou prol'onds : les uns sont spécianx ä la region, les anlrcs la franchissent simplemeul pour se rendre ä d'autres
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ANATOMIE SPECIALE 01' DES HEGIONS.
Tout i\ fait au-dossous de la peau, on rencontre les divisions des pre­mière el douxième pairos cervicalos qui vont au peaucier, ä la parotide, ii l'oreille. L'une d'elles, venuo do la douxième paire corvicale, passe, pour se rendre ä roroille, a la surface du tendon du mastoïdo-Imméral; eile est asscz voluminouse pour produiro unc vivc douleur lorsqu'on vient ä la blesser, unc autre se porte on bas, et croise la direction de la glande pour s'accoler h la veine glosso-faciale, eile envoio unc branche au ramoau cervical, que l'on voit sortie do dessous Ie muscle parotido-auriculaire pour aller se loger dans la gouttièro jugulaire.
Le.nerf facial traverse la parotide il sou extrémité supérieure; il sort de l'aqueduc de Fallopc, donne immédiateraent i\ sa sortie les nerfs auriculaire postérieur, auriculaire moven, se dirigeant vers la conque, 1c premier en arrière, 1c second en avant, Ie nerf du stylo-hyoïdion el du digastrique, qui se dirigent en bas et en avant : sur 1c milieu de la region, Ie nerf auriculaire antérieur, qui monte cache dans répaisseur de la glande en arrière, de l'articulation temporo-maxillaire. En regard du cette dernière division, on voitnailrc 1c rameau cervical, dont nous avons déj;\ sigualé Ie trajet dans la partie inférieure et superflciélle de la glande. Enfin Ie nerf arrive sur Ie bord postérieur du maxillaire, oil il rencontre Ie rameau temporal fournipar 1c nerf maxillaire inférieur; il s'unit avcc ce nerf pour former Ie plexus sous-zygomatique, qui s'épanojnit ä la surface de la joue. Tons ces nerfs donnent des rameaux ii la poche gutturale et a la parotide.
Les nerfs profonds que Ton rencontre en regard de la region sont: Ie pneumogastrique, Ie spinal, Ie ganglion cervical superieur du sym-pathique, qui se trouvenl accolés ii la paroi postérieure de la poche gutturale avec l'artère carotide interne, les nerfs grand hypoglosse et glosso-pharyngicn, lesquclsne tardent pas ä se placer ä la face externe de la poche gutturale, au-dessous de la grande branche de l'livoïdc et du stylo-hyoïdien.
itidVrcncua. — Clicz les grands ruminants, la region parolidicnne est iiKjins bicii limitée que clioz lo dieval; ellc nc peul. comprendre, en ruisen do la forme et de la situation spéciulcs de la parotide, loulcla partie qui cor­respond ii ccllcglande; on volt eu eifel la parotide s'avancer d'une faeon par­ticuliere sur la joue : la peau, plus épaissc cl plus mobile qu(! cliez Ie, ebeval, forme souvent de largcs replis verlieaux. I.a parotide est de couleur beauconp ])lns foncéc, ellc est plus étroile et 1c lobe supérieur se reporte en avant a la surface du masséter. La poche gutturale manque chez tous les animaux autres que les solipédes
La parotide du mouton el de la chèvre est ä peu prés disposéc comme celle des grands ruminants; Ie canal de Slénon part dn milieu du bord anlérieur ii. peu prés.
Chez lo porc, la parotide cstreportóc considérablement en arrière, sa forme est orrondie; enlin, ehez les carnassiers, la region parolidicnne limilée seu-lemenl ä lu parotide serail très-exiguë, car ccllc glande n'a qu'uu Irès-pelit volume, eile est ioujonrs moius grande que la maxillaire.
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FACES LATERALES DE LA TÜTE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;139
Tons cos animaux sonl pourvus de dcux Jugulaires : In jugulaire externe so comporte cornrno ccllc ilu clieval, h (rès-pou de chose pres, duns la region parolidionDe; la vlaquo;iiie occipltale so rend ii lajugulaire iulcrnü.
sect; 2.
Region temporale.
(quot;/csl uno region ti'ès-naturollo, ([iio les auteurs des traites d'extérieur dos animaux domestiques ont conlbnduo, on ne sail ti'op pourquoi, avec la region frontale, laiulis qu'ils ont ai)|)elé tempes la saillie osseuso correspondant h l'articulation tetnporo-maxiliaire.
Pour nous, hi region temporale correspond ü la fosse temporale; eile est done située sur les cölés de la portion eränienne, entre la face antérieure ot la face laterale de la töte, limitée en dedans par la crêto pnriétalo, en avant, parl'orbito, en dehors parl'apophj'so zygomatique; elles'étend enarrièro jusqu'üla nuque: laconquo semblenaitro de sa parlie externe et postérieure.
La region temporale est convexe d'un cèlé 11 l'autre et légèrement d'avant en arrière, ellc proétnino sur la region frontale, el cela d'autant plus que les animaux sont plus lorteinenl muscles, Ghcz ceux qui possèdent unsystème musculaii'e cmacié, unmcplat remplaccla saillie; eile présente en avant line depression jjlns ou inoins prononcee, mais ijuireslloujours boaucoup ehez leschcvaux dgés, cequi lui a mérité Ie nom hippiatrique de salière.
La peau line et tres-mobile partout, Test surtout en dedans cl on ar­rière del'oreille.
Au-dossous de la peau, on rencontre une première couche nmscu-leuse, cliargéc d'imprimcr des mouvements au pavilion de I'oreille. Ces muscles sonl attaches en parlie h. unc plaque cartilagineuse situcc en avant de I'oreille el facile ä limiter au-dessous de la peau : c'est Ie cartilage scutiforme, Les muscles soul : Ie zygomato-auriculaire, Ie temporo-auriculaii'c externe el Ie sculo-auriculaire externe.
D'autres muscles appartenant également ä I'oreille, Iescuto-auricu-lairc interne el Ie temporo-auriculaire interne, situés sous les prece­dents, ferment une autre couche mince.
La qualrième couche est constituée par Ie ei'olaphite, muscle Irès-fort, remplissant toute la losse, temporale, attaché sur toute l'étendue de cello dernière et sur Tapophyse coronoïde du maxillaire inférieur : c'esl Fun des principaux moyens de rapprochement des mdchoires; ses lihres, recouvertes par une très-belle el très-forle aponévrose nacréc, n'atteignent pas Ie bord postérieur de, I'apophyso orbitaire du frontal; elles laisscnl entre elles et cel os un espace vide, comblé en grande parlie par uncoussinet adipeux volumineux, meine chez les sujels les l)liis étiques, coussinet qui se laisse facilement déplacer par l'apophyse coronoïde dans Ie mouvement de mastication.
La base de la region esl formée par les os temporal, parietal el
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140nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANA.TOMIE SPECIALE or DKS REGIONS.
frontal; nous y reviendrons ii propos du squelelte de la tête on general. Nous dirons seulcment ici que ces os soul peu épais et qu'on n'y ren-contre pas de sinus.
Vaisseaux. — On nc trouvc dans cclte region que dos vaisseaux d'un pelit volume, los arlères temporales et les ramifications de l'auricu-laire antéricure.
Les nerfs sont foumis par ramiculaire antóriour et les temporaux.
Oiirércnces. — La region temporale du bemf est reportée en enticr sur les cólós do la töte; cllc est commo recouvorto par Ie frontal, et se prolonge en arriórcjusque sous la corne. Cetto region, bien limilée dans la losse tem­porale, no prcscnlc qu'uu muscle crotaphite peu volumineux ; eile n'cst pas rocouverte par Ie muscle zygomiito-auriculaire, qui manque chez cel animal. Dans les pclitcs cspéces domestiques do ruminants, la region tend a so re­porter un peu en avant.
Chez les carnassiers, ello est cxtrOmcment éteiuluc et Ie dóveloppemenl des muscles qui en forraenl la base est tellemonl considerable, que les deux re­gions so touclienl sur la ligue médiano et formeiit, u elles seulos, pros de moitié des faces antérieure et latóralcs do la töte.
La region temporale du pore est Irès-étenduo également, eile tienl Ie milieu comme dimension entre cello du cheval et cello dos caruassiors.
sect; 3. — Articulation temporo-maxillaire.
L'importance de cclte articulation el la frequence de ses lésions, amc-uecs paria position saillante qu'elle occupe sur Ie cóté de la tèle, nous engagent ä en faire une region speciale, indépendante des parlies voi-sines avec lesquelles olie n'a que des rapports de contlguïté.
L'articulation temporo-maxillaire se distingue très-bien au dchors par sa saillie, cl raieux encore au touclier: on peul en ctret avec Ie doigt palper au-dessous de la peau lous les détails osseux indiqués par Ie squelelle.
Lo bord postérieur de l'articulation se reconnait ïi environ deux travers de doigt en avant de l'oreille, dont olie est séparéepar un creux qui se remplil en parlie dansles iiiouvonienls des müchoircs. Sou bord inférieur s'élèvc au-dessus de la jono, sur la meme ligne que l'extremite du sourcil; Ie supérieur estlimité par Ie bord tranchant de l'apophyse zygomaliquo. Le doigt porlé sur la region permel de reconiiaitre la saillie transversale en l'orme do cone renversé produile par le condyle inférieur. Lo condyle du temporal est aussi très-facile h limiter, et entre ces deux saillies osseuses on pergoil une depression qui indique l'interligne articulaire. Le scalpel enfoncé dans col interligne sur un cadavre pénètre facilement entre les deux surfaces des os dans l'inlé-rieur du ménisque flbro-cartilagineux.
La peau de la region est mince el mobile. Les poils sont Uns et courts, on rencontre assez fréquomment dos excoriations ou des dépi-
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lations qui peuvent avoir été produites acoidentellement, mais qui sout 1c plus soiivenl rindicc (l'nu dócnhiliis prolongó, ä la suilc de pa-ralysic, ou bien memo d'afl'ccüons passagères, mais douloureuses. En ell'el, dans cos dernières, comme los coliques par cxcmplc, on voiL hss nnimaux couches élever la Iftle et la rejelcr violemmeul sur Ie sol, sans icnir le moindre compte de la douleur qu'ils doivent nécessaire-ment ressenür en s'excoriant les parlies saillantes de la lOte; il peut meine arriver que la peau, après des mouvements de cc genre souvent répétcs, soit complélemcnt enlevée, et le ligament capsulaire perforé, ce qui constitue l'ouverture do rarticulation, accident toujours très-grave parce qu'il s'oppose au foncllonnemenl régulier des mftchoires, et que les animaux ne peuvent plus se nourrir autrement qu'avec des aliments liquides.
Lc tissu conjonctif sous-cutané est peu abondant; il unit d'une fagon assez intime la peau au muscle mince sous-jacentqui n'estaulre chose que le paucicr au point oü il se réunit au zygomato-auriculaire.
La couche conjonctive, située au-dessous de ces muscles, est beau-coup plus importante que celle qui les unit ;\ la peau; c'cst eile qui permet les dóplacemcnts du tegument. Aiusi lorsqu'on fait aller el venir la peau de la region temporo-maxillaire, on entralne en méme temps les muscles superliciels que nous avons nommés. Le ligament périphérique de rarticulation est siluó immédiatement au-dessous de ces diverses couches. 11 oö're une épaisseur cl nne force considerables en dehors. En avant, en arrière el en dedans il est beaucoup moins resistant; dans celle dernière partie menie, il devient très-mince el élastique. Les fibres qui le constituent sont dirigées en divers sens; un large laisceau, dont la direction esl oblique en arrière et en bas,mérite d'etre signalé; il prend son insertion au-dessus et au dehors ducondyle du temporal el se porte au-dessous et un peu en arrière de celui du maxillaire. En passant sur lc ménisque arliculaire, le ligament s'allache sur tout son pourtour de lelie l'acon qu'il y a lä en réalité deux articu­lations: rune supérieure, fournie par le condyle du temporal el Ia face supérieure du ménisque; l'autre inférieure, consliluée par la face infé­rieure du ménisque cl le condyle du maxillaire. Chacune deces articu­lations possèdc une synoviale propre.
Lc squeleltc de cello articulation monlre certaines particnlarilés interessantes que nous allons signaler brièvcment. La surface arliculaire supérieure est formce par un condyle cl une cavité glénoïdc; allongé dans lc sens transversal, le condyle se trouve situé en avant do la cavité. L'émineucc mamillairc, étenduc transversalement en arrière de la ca­vité glénoïdc, limite l'articulation de ce cóté. Le condyle du maxillaire est convexe dans ses deux sens; le diametre transversal est ;\ peu prés le double de rantéro-poslérieur. Quant au ménisque, il est moins largo que la surface arliculaire du temporal; il présente des particularilcs de forme, en rapport avcc les surfaces osseuses en contact. Sa face
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142nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE SPÉCIALE OU DUS REGIONS.
supérieure csl légèrement convexe en avant et concave en arrlère; l'in-férieure csl concave senlcmcnl. Sou épaisseur csl beaucoup plus grande sur les bords qu'au centre; sa nature flbro-cartilagineuse lui donne assez
de force pour résister anx pressions qu'll éprouve entre les deux sur­faces articulaires, en mème temps qu'elle lui laissc une certaine llcxi-bilité; ([ni, dans Ie sens Iransversal, est raise en jeu dans certains niüiivements des mäclioires, pendant lesquels la forme de la surface supérieure change, légèrement pour s'appliquer alternativement sur Ie coudyle ou dans la cavité glénoïde dn temporal. On tronve dans cetto articulation deux synoviales séparées l'une de l'autre par Ie ménisque inter-articulaire. La synoviale inférieure présente cette particularité importante, d'envelopper de toutcs parts Ie condyle du tnaxillaire et de venir s'attacher ä un centimetre et demi environ au-dessous de sa surface articulaire.
Les rapports de l'articulation temporo-maxillaire doivent 6tre exac-tement connus; eile est entonrée sur loute sa face postérieure, par la glande parotidc. Eu dedans, ie condyle s'avance jusque sur la mem­brane de la poche gutturale; en avant Ie mnsclc masséler touche In li­gament périphérlque.
Des vaisseaux d'une grande importance passent h proximité de cette-jointure. Nous trouvons en arrière Tariere carotide externe etses deux branches torminales; au-dessous de l'articulation et dans une position assez superficiclle pour que la pulsation pnisse êtro parfailenient perQue avec Ie doigt, Tariere sous-zygomatique. L'une des branches donnée par cette dernière artère, la massétérine, s'avance en avant du col du condyle el communique avec la temporale profonde postérieure par une branche qui passe dans Téchancrure sigmoïde, très-près du nerf massétérin: Tanlrc, la transversale de la face, reste superficiclle et se trouve située entre la veine de mème nom et Ie nerf facial, celui-ci élant inférieur.
Les mouvements que peut accoraplir cette articulation sont très-nombreux, Técartement et Ie rapprochement des mäclioires nc peuvenl donner Hen h aucune consideration particuliere. Dans la propulsion,, les deux condyles viennent se mettre au niveau Tun de l'autre. Dans la réiropulsion, au contraire, Ie condyle vient s'adapter dans la cavité glénoïde, ce mouvement est limité par Téminence mamillaire. Dans Ie cas de didnetion ; — cas qui se présente toujonrs dans la mastication, — laposition relativedes condyles du maxillairc ainsi que cellesdes ménis-ques qu'ils en trainent avec enx, est différente pour chaque articulation, suivant Ie sens de la mastication. Si nous supposons que Taniinal milche a gauche, l'extrémité du maxillaire inférieur sera portee do ce cóté. .Le condyle gauche correspondra h la cavité glénoïde du tempo­ral, tandis que le condyle droit sera oppose au condyle du möme cótc. On comprend facilement que dans ce cas les axes des surfaces articu­laires supérieure et inférieure se croisent Irès-obliquemenl; le róle du
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ménisquo csl alors de se moulei' sur les surfaces articulaires pour assurer une coaptalion plus parfaito. Lorsque I'animal mftchora ii droito les choses soront renvei'sées.
Uiflftroncei. — Chez le 6a.'laquo;/', cetto arliculalion, un verlu do sa position rentree et postérieure, de la .saillie de l'orbite et du dóveloppcment des cornes, est boaueoup inoins exposée aox alleintos extériouros quo diez lo cheval. A part la forme parliculiëre du condyle du mnxillaire qui est concave d'un cöló a lautre, nous ii'avons rieii de particulier a signaler.
(;iiez le /)occ, lo condyle est triangulaire, il tend, pur conséquent, a prondro la forme allongée quo I'dii reinarqne clicz les rongeurs, Chez los carnassiers, le condyle est cxiicteinent emboité dans la cavité glenoide ; aussi u'y a-l-il, cliez ces animaux, quo deux mouvements possibles : L'écartoinont el 1c rappro-chemcrU.
sect; i. — Region de la joue.
Cetto region, qui s'étond do la parotide h la commissure des lèvres, ii puur base les muscles masscler el alvéolo-labial; eile est limiléc ou avant par les regions temporale, orbito-palpébrale et (lu chanfrein, cu arrière par touto l'étendue du bord postérieur de la branche du maxillaire.
Sun étondue et la diversité des plans claus la parlie supérieure el dans rinférieure, nous engagent h la dlviser en deux sections : l'une supérieure, ou massétérine, l'autre inférieure ou alvéolo-labiale.
a. — aÉGiON massktkhi.xe.
Elle est séparée de la region nlvéolo-labiale par le bord antérieur du masséter; eile csl plane? ou légèrement convexe. Nous y raconnaitrons cinq couches.
La^eauest rainco el mobile, recouverte de polls lins et courts.
Le /issii cfUidairc som-culané, pins abondant dans les chevaux de race commune, cst toujours pen développé; il no se charge jamais de graisse.
Le peaucicr s'étond au-dessous de la peau sur tonte la region; il est mince, très-souvent meine se.s lihres soul isolées eine so ticnnenl (|ne par le lissn conjonclil' sous-cutané; on rencontre ä sa face interne quelques artérioles et les ramifications du nerf facial.
Le muscle masséter, qui donne sou noiu h la region et qni on occupe toute l'étendue, ost très-épals, formé de (Ibres légèrement radiées, qui partent de la crêto zygomatique et vont s'attachor sur le bord posté­rieur du maxillaire (portion rel'onlée'. Uno parlie dos fibres profondes du muscle, celles surtout qui sont on avant do l'articulation temporo-maxillaire, affectent une direction transversale ä celle des fibres de la couche superflcielle. Une belle aponévrose nacrée, qui se perd ;i 2 ou
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144nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS.
'.i centimetres de l'insertlon mobile, rocouvre Ie muscle el présente sa plus grande cpaisseur prés de la cröte maxillaire.
Nous pouvons encore citer, dans rénuméraüon des couches, la por­tion de ralvcolo-lahial qui remonte jusqu'en arrière de la dernière dcnl molairc. Ge muscle estlongépar les deux glandes molaires, la supérieure est en rapport avec lemasséter, l'inférieure se trouve imraédiatement située entre 1c bord inférieur du muscle el la muqueuse de la joue.
Le squelette de la region csl formé par lo maxillaire inférieur, Ie maxillaire supérieur, 1'os jugal cl une portion du temporal. Le bord inférieur de la region massétérine correspond k l'intervalle qui sépare la quatrième de la cinquième molairc. Les deux lames de l'os maxillaire inférieur soul plus ou moins ccarlées l'une de l'autre, suivant que l'animal csl plus ou moins amp;gé; au-dessous des dents, passe laconduit maxillo-denlaire, qui loge le nerf maxillaire inférieur cl Tariere de mème nom. L'oriQce par le([uel s'introduit le nerf, se trouve creusé dans la lame interne ä 10 centimetres environ au-dessous du condyle du maxillaire.
Le nerf maxillaire supérieur passe au-dessus des racines des denls molaires supérieures el vientsortir par le trou sous-orbilaire, ainsi que nous l'avons déja dit en parlant du chanfrein.
Vaisseaux. — Au-dessous du condj'le du maxillaire, entre le peaucier et le raasséter, on voit passer le tronc temporal, accompagné par la veine satellite el le nerf facial. L'arlèroest assez superflcielle pourqu'on en puisso facilemenl sentir les pulsations. Elle se divise en deux bran­ches : l'artère Iransversale de la face, qui longc la crête zygomatique en s'enfoncanl dans l'épaisseurdu masséter, et l'artère massétérine. L'ar-tèrc maxillo-musculaire pénètre également dans le muscle masséter, vers le milieu de son bord postérieur; eile se plonge immédiatoment dans les fibres du muscle en s'avancant vers sou attache inférieure.
Les vetnes soul satellites des artères, niais on rencontre de plus dans cel te region : 1deg; la veine alvéolaire, située dans une position profonde, en­tre Ie masséter cl l'os maxillaire supérieur, longeant la glande molairc. Ce vaisseau est un énorme canal do communication jelé entre la maxil­laire externe (rune pari, et le sinus caverneux qu'elleva rejoindre après avoir traverse la gaine oculaire; 2quot;la veine buccale, origine de la maxil­laire interne qui snit le bord inférieur de l'alvéolo-labial, en avant do la portion recourbée du bord anléi'icur du maxillaire; entre la dernière molairc et la base de l'apophyse coronoïde, la veine alvéolaire et la buccale arrivent i\ un diamètre lel qu'elles se louchentpar leurs bords; :i0 deux branches volumineuses font également communiquer la veine maxillo-musculaire avec la buccale el avec la temporale. Ces deux anastomoses, ainsi que la buccale, soul Immédiatement appliquées sur le maxillaire.
Nerfs. — A part le nerf maxillaire inférieur dont nous avons indiqué le trajet dans l'épaisseur du maxillaire, nous nc Irouvons que le nerf
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FACES LA.TÉRALE8 DE LA TÉTE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; l-iü
facial qui sort de dessous la parolide avec rarlère et les veines lom-porales. A cat endroit, le facial a déja opéró sa reunion avec le tronc temporal; il constitue le plexus sous-zygomatique qui rayonne de ce point jusque sur l'angle antéro-infériour du muscle. Ses branches sont alors très-nombreuscs: on on remarque plus particjulièrement trois ou quatre voluminouses, dont I'une, la plus antérieuro, va semèleraux divisions du nerf maxillaire supérieur, mie autre, très-retnarquable également, va rejoindre dircelement l'artère coronaire inférieure.
Ij. — REGION ALVÉOLO-LABIALE.
Moins large que la précédento, relic region se. limite, en avant par la ligno d'insertion des fibres do ralvéolo-labial, en has par la com­missure des lèvres, on arrière par le hord postérieur du maxillaire, en haut par le masséter.
Geile region est convexe dans la pari ie qui répond ä 1'alvéolo-labial; on y volt nu sillon median qui marque d'une facon precise l'interligne des dents niolaires supérieures et inlerieures. Au hord postérieur du relief forme par ralvéolo-labial, on constato celui du muscle maxillo-lahial, sous lequol passent l'artère et la veine coronairos inlerieures.
An-dessous de la peau mince et mobile, le muscle peaucier se confond avec los muscles supcrliciels de la region : ces muscles soul; en avant, lo pyramidal du nez, un pcu plus en arrière lo zygomatolabial, plus en arrière encore, une portion du peaucier facial appelé en anatomie liu-maino risorius de Santorini.
La troisième couche est formce par l'alvéolo-labial, lequol est longé ii son hord postérieur par le maxillo-labial. 11 est ä remarquer que l'al-véolo-labial est formé do deux séries de lihres qui partent (run raphé median, ce qui donne a ce muscle l'apparence penniforme. Nous range­rons aussi dans cette troisième couche l'extrémité des glandes molaires inférieure et supérieure. Les organes de la troisième couche sont ini-médiatement appliqués sur la muqueuse buccale.
Vaissemx et ner/'s. — Tont ä fait sur Ia limile de Ia region que nous décrivons et de la précédento, en avant du hord si hien marqué du mas­séter, nous trouvons Tariere glossofaciale et la veine de mêmenom; eollc-ci se trouve toujours situéo en arrière de l'artère. Les branches émises par l'artère glosso-faciale sont les coronaires supérieure et infé­rieure allanl aux deux lèvres. Ces vaisseaux soul toujours accompagnés par des veines volumineuses, souvent doubles el quelquefois triples. Gette particularitó se remarque surtout pour Tariere coronaire infé­rieure.
Lc canal de Sténon appartient aussi par sa terminaison i\ eclte partic de la tètc, il est situc en arrière des vaisseaux que nous venous de nommer, souvent caché par eux et par Ie hord antérieur du masséter qui lc recouvre en partic.
l'mjcii kt ïoussaist. Chwwijie.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;'0
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U6nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS.
Au niveau de la partie moyenne de l'alvéolo-labial, il croiso en dedans la veine el l'artère maxillairo externe pour se porter en avant, en s'in-crustant, pour ainsi dire, dans Ie muscle buccinateur qu'il traverse, pourvenir s'ouvrir clans la bouchc au niveau de Ia troisième dent mo-laire supérieure.
Los no'/s sont fournis par Ie facial, ils se distribuent aux différents muscles do la region et i cenx des lèvres et dunez; la position des nombreuses branches nerveuses jetées comme de petits ponls par dessus les vaisseaux faciaux, est difficile ii indiquer d'unefaQon precise; nous eiterons sculemenl una branche volumineusc qui accompagne toujours la coronaire inférieure.
sect; 5. — Appareil auditif.
L'appareil auditif sertamp;la perception des sons; il comprond trois parties, don tune seulement est visible ;i l'extérieur: e'cst Voreüle externe, que Ton appelle simplcment l'oreille. Deux autres parties sont cachccs dans l'épaisseur de Tos temporal : Voreüle moyenne et Voreüle in­terne.
ORBIIXB EXTERNE.
L'oreille externe est limitée au pavilion et ä un conduit plus rétréci que Ie premier, formé d'un cartilage annulaire incomplet et d'un tube osscux, nommé en anatomie descriptive conduit auditif externe. La membrane du tympan sépare l'oreille externe de roreille moyenne.
Le Chirurgien ne peut guère agir que sur la partie externe de l'appa­reil auditif.
Le pavilion de l'oreille a la forme d'un cornet on entonnoir fortement échancré surl'un desos cotés. Sa mobilité est très-grande, aussi l'ani-mal peut-il h volonté diriger l'ouvérture en avant, en arrière ou sur les cótés. Les mouvements des deux oreilles sont indépendants. Les di­mensions des oreilles varient dans des limites assez restreintes; nne oreille petite est toujours une beauté. Quant ä la direction, roreille doit 6tre verticale, les oreilles pendantes indiquant généralement un défaut d'énergie. Deux organes différents constituent le pavilion de l'oreille, l'extérieur oü la peau tapisse la face interne et sereplie sur son bord libra pour recouvrir aussi la face externe, en comprenant entre ses deux feuillels le. cartilage conchinien. A l'extérieur, la peau cstmince et géné­ralement recouverte de polls courts, les poilsde l'intérieur de l'oreille sont beaucoup plus longs et plus fins, ils masquent rouverturc du con­duit auditif.
Le cartilage conchinien imprime sa forme h. roreille; mince vers son bord librc, il augmentc d'épaisseur ü mesure qu'il se rétrécit; dans la partie inférieure, il ne forme plus qu'un tube d'un centimetre de dia-metre environ, qui se continue par le moyen d'un ligament annulaire.
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lequel est chargé de relief 1c premier au conduit audilif externe. Cc n'est pas ä proprement parier un anneau, mais uno bande cartilagi-neuse, dont les deux extrémités convergent l'une vers Taulre ä la maniere des cerceaux de la trachée.
Enfin, Ie conduit osseux auditif externe, creuscdans I'épaisseur de la portion tubéreiise du temporal, est ferme ä son fond par la membrane du tympan qui sépare l'oreille externe de l'oreille moyenne,
Lc conduit auditif rentre en partie dans Ie cartilage annuiaire et celuici fait de mème vis-ä-vis du cartilage conchinien. On a done lä une disposition semblablc a celle des divers articles d'une lunette d'ap-pi'oche.
Un petit muscle particulier, lo raasloido-ainiculaire, appliqué au cüté interne do la couqne est chargé de produiro ce mouvement qui est toujours très-bomc.
La peau prend, au niveau du cartilage annuiaire, des caraclères qui la rapprochent des muqueuses; eile renferme mie grande qnanüté de glandes particulières analogues aux glandessébacées,lesglandescérumi-ncuses, qui séerctcntnnc substance particuliere, onctueuse, de couleur jaunMro lorsqu'elle est recente, mais liabituellement noire par adjonc-tion de poussière, Ie cêrumen, qui se rencontre toujours en quantité plus ou moins grande dans cette partie de roreiile. Il peul mème sous l'influence d'une secretion exagérée, s'accumuler en assez grande quan­tité pour oblilérer en partie ou en totalité Ie conduit auditif externe. Des soins de propreté remédient très-facilcment ä eet élat particulier. Dans certains cas spéciaux, par Ie pruril qu'il determine cl en deve-nant rance et irritant, lc cerumen provoque des pliénomènes que l'on peul confondre avecle vertige. Je no saurais dire encore si c'esl Ie ceru­men qui est cause d'une affection particuliere que j'ai eu l'occasion de constater plusieurs fois chez lc lapin, el dont les symplömes res-semblent k ccux des lesions cérébrales porlanl sur lc pont do Varole ou lespédonculescérébelleux.L'animal a une tendance ä rouler sur lui-mème ou ;\ tourneren manége. A l'autopsie cl dcjapar l'examen direct des orcilles pendant la vie, on peut constater que Ie conduit auditif est rempli par du pus conerel et que la membrane du tympan est perforée. La matiëre purulente a pénétré également dans les canauxsemi-circu­laires et Ie limaQon. C'estprobablement rirritation des extrémités du nerf audilif qui est la cause des symplömes observes.
La membrane du tympan est une cloison membraneuse qui sépare Ie conduit auditif externe de l'oreille moyenne ; eile csl ovalaire, très-mince et légèrement concave; sa circonféreuce est attachée sur Ie cercle lympanal, petit cadre presque circulaire incomplet par en haut.
Trois couches constituent la membrane du tympan : une moyenne libreuse formant une membrane propre, une interne qui n'esl aulre chose que la muquense de roreiile moyenne el une externe formée
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ANATOMIE Sl'KCIAU! OU DES REGIONS.
soulomont par la coucho épidermiquo de la peamp;u do roreille externe.
Nous devons encore signaler 1'oxistence lt;lii comsinet (uHijchx do ro­reille, qui no raanquo jamais, inèmc choz les aniiiianx les plus éli(|iies, etqui, envoloppant la base do la conque en avant, on dedans et en ar-rière, facilite les mouvoraentsdo I'organo.
Vanseaux ct nerfs, — Les artères de roreille soul : i'auriculaire anlé-ricnre qui vicnt du tronc temporal eL qui apporte lo sang a la lace in­terne de la conque; rauriculalro postérieure, fournle par la carotido externe, qui rarape entre la peau ol le cartilage; unodo ses divisions va ä l'oreille moyenne, one autro an coussinet adipeux.
Les veines, du memo nom quo it's artères, soul plus volumineuses quo celles-ci; elles sont souvont anastomosées entre dies, en forme do ré-seaux ä grosses mailles. La veine auriculaire anlérieure esl presque toujours double.
Les tierfs soul fourais par la denxième paire cervicale cl par lo nerl' auriculaire moyen, branche du facial. Lo premiei' va an tegument ex­terne, les rameaux du d^uxième, qui soul destines ä l'oreille, so dis-Iribnenl ä la face interne dn pavilion.
Los divers mouvcnieiUs quo roreille pout oxecuter soul produits par les muscles dont nous avons parlé dans les regions temporale et paro-tidienno, revenons en quelques mots sur lours usages.
Le parotido-aurlculaire tire l'oreille en bas et en dehors ; los muscles zygomato-auriculaire, temporo-auriculaire externe et scuto-auriculaire externe portent l'ouverture de roreille on avant, le temporo-auriculaire interne cstantagoniste dn parotido-auriculaire, par consequent adduc-tour de l'oreille; lo scuto-auriculairo interne dirigo ruuvcrturc on de­hors. Quant aux trois cervicoauriculaires qui appartiennenl ä la region de la nuque, lo superficiel lire l'oreille en arrlère et on bas. Lo moyen et rinférieur ont la memo action, mais lour insertion on de­hors do la conque lour permet, do plus, de diriger l'ouverture en dehors, voire en arrièro suivant l'énergie do lour action.
Uifférencea. — L'oreille do Vilne et du muM n des dimensions qui sont devenuos proverbiales; cllc est beaucoup plus grande, quo chez 1c cheval; il n'y a ii signaler quo, la direction souvent inclinéc en dehors do la conque. L'épaisseur et 1c poidsplua considerables du cartilage eonchinien imptiqucnt aussi nne plus grande force dans tos muscles motcurs do 1'organc.
L'oreille dn bmuf, plus largoment ouverte que cello du cheval, est inclinéc en dehors, ses mouvcnionls d'avant en arrièro sont surtonl très-développés.
L'oreille du chat, coniquc, huhidiellcment dressée, pointuc, possede uno ouverture dirigéo en avant: le mouvement que peut executor roreille pour diriger son ouverture en dehors est toujours trës-bomé.
Chez le chien, on rencontre mie grande diversitó de formes suivant les races; quclqncfois dressée, on plus on moins courtc, Toreille peutclro peu-dantc cl longue, recouvcrle de polls plus ou moins lissos et longs. On cst dans I'liabitudo do couper uno partie du pavilion dans certaincs races de
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luxe on do combat, chez 1(^ boulc-doguo el les terriers pur exemplc, ('.cite operation, qui sc pratique dans ie jonnu ftge, amèno uiic hémorrhagie sans dangers.
Lo pure possede une orcillc qui vario beaucoup aussi suivanl les races ; ellc peul ólro courte, dressée et pointue on bien longue et pendante, rejjliéc et aplatie comme cclle de certains cliicns.
Celle du niouton el de la chêore a les caractcres extérieurs de cello du ehe-val, avec la direction inclinée qu'on remarque chez Ie bceuf. Dans les races oii les comes out une direction spiroïde, comme chez lesmérinos, on la volt sorlir du centre de la spire.
Lo pon d'importance quo présentent, au point do vue chirurgical, ehe/. les animaux, 1'orelllo moyenne et rorcillo interne, nous engage h los passer complétement sous silence. On a raretnent l'occasion de consta-ter des affections d'organes situés aussi profondément, et eüt-on m6me diagnostiqué une alteration de l'oreille interne qu'il nc viendrait äri-dco de personne d'agir chirurgicalement sur un organe aussi délicat.
Dans quelques cas on a cependant signalé, sur des chiens surtout, des alterations de l'oreille moyenne.et notamment la perforation do la mombrano du lyinpan.
L'oreille moyenne du o.hoval est remarquable par sa communication avec un organe qui n'appartient qu'aux jumentés, nous voulons parier do ia poche gutturale dontla description est reliée ä oelie de la region parotidienne.
Jone sals si on a cité dos troubles do 1'audition dans los cas de re­pletion purulente do cette poche, mais cos troubles soul possibles puisqu'elle communique par 1'intermcdiaire do la trompe d Li is lache avec Ia caisso du tympan.
Lo i'ölo physiologique do la poche gutturale n'a pas encore clé bien determine. Col organe osl-il en relation avec un mécanisme particu­lier de l'audition ? A-lil seulement pour but do, donner plus do largeur ä la base du or;\no, e'est-i-dire d'augmenter lo volume do la UMo sans accroitre son poids, et remplil-il un rolo semblable h celui du sinus de quelques os du crAne? Go sont dos questions sur lesquelles on n'est pas encore óclairó ol qu'on pourrait poul-èlro élncider par robsorvation attentive d'animaux sur lesquels on aurail dia^nostiquó nno róplólion complete do cos oavilós singulières.
sect; 6. — Region orbitaire et Appareil oculaire.
IMacéo sur la linülo do la face antéricure ol do la face laterale, la re­gion orbitaire présente a étudier dos parlies superflcielles ol dos orga-nos profonds. Los parlies superflcielles on protectrices do I'u'il soul les sowcils, los pcwpih'cs, lo cor/is ch'gnotant. Los organcs profonds sont : lo ylobe oculaire, Vappareil lacrymal, los muscles chargés do monvoir 1c globe, les vaisseavx cl les nerfs qui vionnonl lui apporlor la nutrition ;
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I so
ANATOMIE SPÉCIALE OU DES UÉGIO.N'S.
cos dornières parties sonl ronforméos dans Ia gaine oculair e, sorle d'on-veloppe qiü isole I'dnl dos organes volsins.
Nous allons décriro ces parlies on commenQant par les plus superfi-ciclles.
DKCION SOLKCII.lKIli:.
Elle a pour base, en dedans, I'apophyse orbltairedu frontal, en de-hors le sommot do I'apophyse zygomatique du lemporul el roxlrcmilc supérieure de l'osjugal (pii vient s'appuyerjusque surle temporal.Elle est limitéc en haut par la salière, en has par la paupièro supérieure, en dedans par la region frontale ; en dehors eile s'avanco jusqu'ü la region massétérine qu'elle surplorabe légèrement. La region du sourcil est done allongéo (run eóté k Fautre; légèrement convexe de haut en bas et décrivant environ uu quart de cercle dans sa grande dimension.
La peau de la region sourcilière est assez épaisse, mobile; olie est la première qui se recouvrc de poils chez le foetus, maiscettc distinction adéja dispara au moment do la naissance. Les poils sont partout uni­formes el courts, entreniêlés de quelques-uns longs cl forts.
Au-dessous do la peau on tronve : 1deg; les fibres supérieures de l'orbi-culaire des paupières, très-adhérentes ä la peau, et au-dessous, inamé-diatement surl'os, un tissu conjonctif assez développc qui s'inflltre fa-cilemont.
Enfln nous rencontrons I'apophyse orbitaire du frontal; rejetée en dehors, en bas et un pcu en arrière, cotte apophyse, épaisse de 1 cen­timetre environ en arrière, tranchante en avant, se trouve percée ä sa base du trou sourcilier, qui donne passage au nerf et al'artère demême nom : eile s'appuie sur l'cxtrémité de l'os temporal. L'apophyse orbi­taire recouvrc la glande lacrymale et le globe de roeil.
Les vaimaux %oxii peu volumineux, ils viennent de l'artère ophthal-mique et se rendent lx la veine angulaire. Les nerfi sensitifs sont four-nis par la cinquième paire.
itiiiVic.iicH. — La region sourcilière des carnassiers et du pore n'a pas do base osscuse complete, l'apophyso orbitaire du frontal, ne rejoignant pus I'apophyse zygomatiquo, eile est remplacée pur un cordon fibreux sur lequel vicnl s'altuchcr la guiuc oculaire.
b.
RKUION l'.U.I'KIIIUI.K Of DKS PAUl'IEREI
Les paupières sont des voiles membraneux places au-devant du globe oculaire. qu'elles recouvrcnl en partie ou en tolalité suivant qu'elleS sont ouvortcs ou 1'crmócs.
Il n'cst pas facile de delimiter nottement les paupières, car elles se continuent saus ligne de separation precise, la supérieure avec la region orbitaire, ou le sourcil, l'inférieure avec lajouc et lo cbanfrein. On peut cependant, saus trop s'écarter des données fournies par la dissec-
lihl
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lion, leur assignor pour limites approximatives, Ie bord tranchant de 1'orbite qui so rcconnail très-bien au toucher. Les paupières sent au
uombre de deux, unc supérieure et mie inférieure : ces deux organes se rcunissent ïi lours exlrémilés pour former les commissures ou angles del'ceil, l'un interne, obtus, nommé grand angle de l'cBil, angle nasal; Tautre externe, aigu,petit angle ou angle temporal.
Au point de vue des Tormes extérieures, les paupières différent sen-siblement.
La paupière supérieure est convexe d'un cuté lt;i l'aiitre et de haut en bas; ellc présente un bord libre, mince, tranchant, sur lequel se trou-vent implantés des polls longs et raides, les cils supérieurs, cpii se di­rigent en dehors et un peu en bas. Les cils n'occupent quo la partie médiane du bord libre, ils manquent dans 1c tiers interne et dans Ie cinquième externe. Us acquièront leur plus grande longueur dans la partie moyenne de la portion de Ia paupière qu'ils occupent.
Lorsque l'ueil est ouvert, Ie bord libre de la paupière decrit une courbe légere dans ses deux liers extérieurs, une ligne ä pen prés droite dans son tiers interne; unc courbe plus accentuce raccorde ces deux ligncs sur la limile du liers interne et des deux liers externes.
La surface antérieure présente deux sillons bien accuses, paralleles au bord libre : l'un se trouve !\ 1 millimetre ou 1 millimetre t/2 de ce bord, Ie deuxième ä IJ millimetres plus haut que Ie premier. Enfln, la paupière se sépare du sourcil par un sillon obtus, longeant l'arcade urbitaire supérieure au-dessous de laquellcil se trouve silué.
Si la paupière est fermée, les trois sillons disparaissent et 1'ou a une surface convexe uniforme, en mème temps que les courbes du bord libre s'elfacentet dunnent une fente transversale ä peu prés droite.
Au-dessus du tiers interne de la paupière, on remarque unc surface plane, de forme irrégulièrement triangulaire, qui présente quelquelbis la continuation des sillons de la partie externe, mals qui offre Ie plus souvent la forme plate, par suite de la contraction du faisceau muscu­laire fronto-sourcilicr, qui tend la peau de cctle partie de la region en fromiant le sourcil. La contraction de ce pellt muscle a pour eilet de découvrir surtout la portion interne cl supérieure du globe de l'ccil.
La face interne est lissc el concave pour s'adapter exactement sur la convexilé du globe oculalre : eile est lapissée par la conjonctive qui forme, en se repliant sur reell, les sillons oculo-palpcbral supérieur el inférieur.
La paupière inférieure est assez bleu llmilée, ellc est régulière-ment convexe el sedessine en relief léger : son bord libre est presque réguliërement concave, sa partie tout ä fait Interne seule est droile el se porie ä la rencontre de l'extrémité du bord supérieur pour former rangle obtus de l'mil. Les cils do la paupière inférieure soul clair-semés el plus courts qu'ä la supérieure.
On rencontre en outre dans l'épaisseur du tegument des polls longs
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et raides, co sont dos tentaciiles semblables lt;i coux qui so voienl aux lèvros el an nionlon.
L'angle extorne ou temporal, pclit angle do I'oeil, commissure ox-lerne, raccorde par une courbo très-brève los bords libros des deux paupières. En dehors, la paupière inférieure somble rontrer sous la supérieure, ce qui fait parattre col angle plus aigu qu'il ne l'est réelle-rnenl; un sillon se dirigeant en dehors sépare assoz nettement les deux paupièros,
L'angle interne ou nasal, commissure interne ou grand angle do roeil, csl arrondi el comme dévié en dedans, il logo un organo parti­culier, de couleur noire ou rnarbrée de blanc, de la grosseur et de la convexité d'un petit pois, que Ton nomme caroncule lacnjmale. On y voit également, sur un plan plus profond fjue la caroncule, l'extrémité du bord libre de la troisième paupière ou corps clignotant.
La fente rectiligne qui indique la liinite des deux paupières ferméos, se prolonge do 1 centimetre environ au dolä de rangle nasal de l'asil, par un repli assez profond do la peau qui n'existe qu'au moment de l'occlusion; collo fente est done plus grande de 1 centimetre que Ie dianièli'o transversal apparent du globe oculaire.
Les paupières comprennenl dans leur struclure, on allanl dos parties superficielles aux parties profondes:
10 La peau extérieure;
2deg; Uu muscle sphincter;
3deg; Unc charpente lihreuse, portant ä son bord libre:
4deg; Uu cartilage renfermanl des glandes particulières;
oquot; Une couche de lissu conjonclil'lftche el abondaul;
6deg; L'expansion tendineuse du relevcur propre ä la paupière supé­rieure seulomont;
7deg; Le tegument interne ou muqueuse conjonctive;
8deg; Enfln des vaisseaux el des nerfs.
1deg; Tva peau des paupièros est Irès-mince, reconverto do poils très-
courts et fins. On y rencontre, surtout ä 1'inférieure, do
longs
poils
raides, analogues iï eeuxdes lèvres et du menton. Aux environs du bord libre, surtout ii la paupière inférieure, au liers interne de la supérieure et dans les angles, les poils manquent el Ia paupière prend unc leinle noiro luisanle chez les animaux donl la peau est pigmentée.
Celle-ci esl très-adhérente au sphincter, il faut de grandes precau­tions pour Ten separer, laut est mince la couche conjonctive sous-cutanée; clle semble móme manquer et ne se dessiner légèrement que dans los cas d'inflltration générale des paupières.
2deg; Le muscle sphincter orbiculaire des paupières est Irès-mince, il se trouve appliqué sur la charpente Qbreuse; les fibres de l'orbiculaire dépassent les paupières et vont s'aUacher jusque sur les os qui forment l'orbite. On doit considérer comme point de depart de ces fibres un petit tendon s'élendant du lubercule lacrymal ïi Tangle nasal de I'oeil ;
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de ce point los fibres su contournent autour des paupières en affeetant uno direction parallele au bord libre. Elles se continuent rune (lans l'autre äla commissure externe de Toül. Un peut faiscoau musculaire, Ie fronto-sourcilier, attaché sur Ie frontal se porte obliquement en dehors et en has pour s'atlacher sur les fibres superieures du sphincter, tout pros do Tangle nasal: en se contractant, il découvre eet angle et accentue la eoneavite de la paupière supérieure.
.'i0 Au-dessous de l'orbiculairo se voit un tissu cellulaire assez hiebe qui separo cc muscle de la ebarpente lihreuse.
Gelte (lornière, quo Ton rencontre plus épaisse ä la paupière supó-rieure qu'amp; Tinférieure, s'attache par soa bord adherent au pourtour de l'orbite et se continue avec 1c périostc el la gaine oculaire. Sou bord libre supporte lo cartilage tarse. Au niveau des commissures, la char-ponte fibrouse devient tellemcnt épaisse el forte que Winslow lui a donné Ie nom de ligament des tarses, nom qu'elle mérite ä Ions egards.
4deg; hes tarses foment aux paupières uuo charpente caiiilagineusc représentant des lamclles allongccs d'une largeur do 9 millimetres envi­ron. Le tarse supérieur est plus lort que rinférieur, qui est pres-que droit, tandis quelo premier est lortcment convexe. La face interne dos cartilages tarses est creusée de petiU sillons perpendiculaires au bord libre dos paupières, logeant les glandes de Meibomus, potiles glandes en grappe qui sécrètent une humeur onctueuse particuliere, Ia chemie, touiours Irès-raro dans les circonstances ordinaires, niais donthi quantité augmente considérablement dans los cas d'inflamma-tion de la conjonctive et dans les élats morbides graves comme los entérites, par cxemple.
50Nousavons tail une conche spéciale du tissu conjoncti f lache qui réunit la charpente librouse au tendon du muscle roleveur pour la paupière inférieure, ear dans les cas d'infiltraüon sérense des pau­pières,arrivéo surtout ;i la suite de coups, co lissu conjonctif prend une grande importance. A peine visible dans l'état sain des paupières, il devient dans certains cas et en quolques bcuros le siége d'épanche-inenls séreux considerables, el cela pour les deux paupières. ;i tel point que, uon-scnlcment l'animal no peul plus les relever,mais que los doigts eux-mêmes nc parvienncnl pas h les écarter. (Vest done dans la couche de tissu conjonctif profond que siégo l'inliltration, le muscle sphinctern'cn est pas exempt; on voit souvent sou épaisseur doublée el Iriplée, el l'inflltration remonte jusque dans la region sourcilière ; il en est do memo de la conche sous-eulanée, niais c'est immédiatemcnl sur la conjonctive que se fail l'inQUration, ce qui se voit fort bien d'ailleurs, par la couleur de cello nuiquouse, lorsqu'on est parvenu i\ en découvrir un petit coin.
(j0 Au-dessous do l'apparoil fihrcux, dos cartilages el du lissu con­jonctif, on rencontre ö la paupière supérieure soulcmcnllc tendon du
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I.Vt
ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS.
releveur propre. Ce tendon rv'est autre chose qu'une mince aponévrose qni s'ólend dans tonte la largour de la paupière, et qui vient s'attacher au bord adherent dn cartilage larse.
7deg; Enfin, lorsquo toutes ces couches sont enlevées, on a mis inn ia portion de la muqueuse oculaire appelóe conjonctive palpébrale, donl nous ferons la description en parlant du globe, oculaire.
8deg; Vaisseaux et nerfs. — Les artères qui se rendent auxpaupiöres sont nombrousös mais pen volunaineuses. L'artère ophthalmlque fournit la sourcilière qui traverse lo Iron sus-orbitaire, et se divise surlout dans la paupière supérieure, ei l'artère lacrymalo qui porto Ie sang fi la glando du mème noin;scs ramifleations nllimes se distribuent aussi h la paupière superieure. Le ram eau orbitaire de l'artère denlaire supé­rieure fournit dos divisions ä la paupière inférieure, i l'appareil la-crymal et au corps clignolant. La paupière inférieure recoit aussi des divisions de la branche de lerminaison supérieure de la glosso-faciale.
Les veines se rendent ü l'angulaire de Tccil, branche d'origine supé­rieure de la veine glosso-faciale, et ä la veine alvéolaire, au passage de eotte dernièrc dans la gaine oculaire.
Les nei'fs proviennent de deux sources : les rameaux sensitifs, de la branche ophtbalmiquc de la cinquième paire; les branches motrices, de la septième paire, par l'intcrmédiaire du nerf auriculaire anté-ricur.
La paralysie de Ia cinquième paire fait que la sensibilité et les mou-vcmenls volontaires des paupières sont supprimés; mais les mouve-ments reflexes appelés clignotements persistent. Dans la paralysie do la septième paire, tons les mouvemonts soul abolis avec persistance de la sensibilité.
C. — COUPS CLIGNOTANT.
La fonction remplie par co pcüt appareil, sa position aii-devant de l'd'il dans les cas oii celui ei est retire au fond do l'orbite par la con­traction dos muscles droits, lui out fait donner le nom de troisièmepau­pière. II remplil en eifel le rölo d'uno paupière, étant chargé, comme ces dernières, do protégor l'organe essentiel do la vision ot de 1c de-barrasser dos corps étrangers qui sont accidontellement vcnus se dé-poser ä sa surface ; lo corps clignolant ne se monlro au dehors que dans les cas oü cotte dernière fonction doit s'oxercer, ou lorsqu'uno cause externe menace lo globule oculaire.
Dans l'état ordinaire, le corps clignotant so trouve cache dans le grand angle do l'ccil, on n'en pont apercovoir que le bord antérieur; mais lorsqu'uno contraction permanente des muscles de l'ceil atliro celui-ci vors lo fond de l'orbite, ou bien lorsquo cetto action est sollicilce par une menace d'un corps étranger, on voil le corps
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FACES LATERALES ÜE LA TÉTE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 183
cligaotant so présenter sous fornae d'une lamelle mince, convexe sur
sa l'acc externe, concave sur sa faco interne, large h sa partie anlé-rieure et rétrécie h la postérieure, ce ([iii lui donne une forme triangu­laire i\ angle postérieur très-allongé. Dans Ie mouvement dont nous avons parlé plus haut, la troisième paupière glisse entre les deux voiles palpébraux et Ie globe de l'oBil, comme dans deux rainures représen-tées par les scissures conjonctivales: ce sont ces rainures qui lui im-pviment sa direction ; sans ellos il se diiigerailen avant. Ilorslc casde contraction permanente dos muscles, c'est-ä-dire dans lo télanos, l'ac-tion de l'organe qui nous occupo est instantanée, il no tarde pas h renlrer dans rangle nasal de l'oBil.
L'extrémité anguleuse du corps clignolant se tronvant roliée ïi un coussinct adipeux voluminoux situc entre los muscles de l'a'il, c'cst done par une action tout ïi fait mécanique qu'a Hou sa projection en avant. En oH'ot, dans Ie retrait do l'cBil au fond de sa cavitc, il y a com­pression de co coussinet qui lend k s'échapper et pousse on avant de lui Ie corps clignolant qui lui est superpose, son action est done d'au-lant plus complete quo la contraction dos muscles do I'uiil a élé poussée plus loin. Dans co mouvement, la troisième paupière onlraine avee eile lo repli conjonctival qui I'enveloppe. (Vest memo ce rcpli doublé de lissu graisseux qui masque le cote interne de l'ieil dans le cas do con-Iraclion, car son angle adherent serail Irop élroit pour arriver ä ce résultat sans l'existence de col appareil surajouté.
Le corps clignolant peut èlropaiTois aU'oclé d'une inflammation ulcé-rativo lt;iui conslilue Vonglet. Cello inflammation so propage dans quol-ques cas ;i la cornea.
niirórencpH. — Lo corps clignolant csl d'autant plus dévcloppé cliez les animaux que le doigl est moins divisé, il est porlé h son maximum clioz les golipèdes cl les ruminants qui nc pouvenl se servir do leur mum pour cnle-vcr les corps étrangers qui sont vcnus se déposcr a la surface do 1'oeil. Déjü moins voluminoux chez le ])wc, il 1'cst encore beaucoup moins chez les cöj'-ntmiers, 11 ue dolt pas ötre confondu avec la troisième paupière des oiseaux.
'/. — DE LA CAVITÉ ORIUTAUU:.
ISxaminée sur nu squelctto, la cavilé orbilaire est réduilo fi une ouverture situéo sur la limitc des faces antcriouroot laterale de la lèle, au niveau do la separation du crAne el de la face. Elle est compléléo en arrièro par un appareil librenx que l'on nomme gaine oculaire, Cette dernièrc, qui isolo l'appareil oculaire do la fosse temporale, fait done partie intégranto de la cavilé orbilaire.
L'ouverture antérieure de Torbito est dirigée en dehors cl un peu en avant: sa forme est collo d'un corcle légèrement comprimé d'un culc i\ l'autro, et un peu aussi de haul en bas, ce qui la fait ressemhlor ä
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156nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS.
mi rectangle dont les cótés auraient étéraccordés par de larges courbes remplaQant los angles. La plus grande dimension de l'ouverturo orbi-tairc s'cteiul de rapophyse orbitaire du frontal au zygomatique : eile est, par conséquent, perpendiculaire a la i'entc palpébrale et prédo-raine do l/G environ sur Ie diamètre transversal. Los os qui forment Ie cercle orbitaire sont : Ie lacrymal pour Tangle inféro-antérieur, Ie Frontal pour Ie coté interne et Ie supérieur, Ie zygomatique pour l'in-l'érieur et 1'externe. L'extrcinité de l'apophyso zygomatique du tem­poral, en venant s'interposer entre la portion orbitaire du frontal et l'apophyse montante de Tos jugal, concourt ä la formation du coté externe,
La paroi osseuse de l'orbite n'est complete que du coté interne, en dehors sa forme est celle d'nn anneau large de 2 centimetres a 2 centi­metres et demi environ.
On y remarqne, h ['angle supcro-inlerne, 1c Iron sonreilicr, qni doiine passage ä une artériole et ä une division de la branche ophthal-mique de Yillis; en dedans eten haut, une depression qui logo le coudo forme par le muscle grand oblique'de l'unl, lorsqu'il s'inüéchit sur la petite lanière flbreuse aSlachcc sur les deux herds de celte de­pression; enlin, dans I'angle inlerointerne, une fesselte profonde terminée par un canal, creusé dans Tos lacrymal et logeant le sac lacrymal el le conduit qui en part.
La paroi osseuse de la face supérieure et dn cote externe, se trouve prolongée on arrière par la gaine oculaire.
Gelle-ci est une membrane Qbreuse en forme de cornel, dont le sommet s'attache sur 1c pourtonr de riiiatus orbitaire; eile se lixe en avant sur les os que nous avons enumcres, en se confondant avec leur périoste. La gaine oculaire est forte et épaissedans tonle la partie externe qui ne s'appnie sur aucini os; du cole interne, eile est beau-coup ])lns mince et s'applique sur Los frontal. Elle présente plusieurs ouvertures (jui donnent passage ïi des vaisscanx et il des uerfs ; eile est entourée de tousles cótés par une couche graisseuso assez épaisse, qui 1'isole des muscles voisins et de l'apophyse coronoïde du maxillaire, ([ui ponrraient la comprinier dans les mouvements des nutchoires. YMa renferme dans son intérieur le globe oculaire avec les muscles mo-leurs, les vaisseanx et lesnerfs de l'oBil.
Diffópencelaquo;. — Chez tcs ruminants, t'ouverturc antéricure de In cavité orbitaire est formée parle frontal, le lacrymal et le zygomatique, L'apophyse zygomatique du temporal ne s'avance pas jusqu'ä l'orbite. Celle ouverture est fortemenl échancrée a son cöté interne, au point d'union du frontal cl du lacrymal; le diamètre supéro-inférieur est plus considerable que 1c transver­sal; le Irou orbitaire, plus volumineux, se trouve reportö en arrière et en dedans; simple h son orifice interne, il se divisc et vient s'ouvrirpar un, deux oulrois orillccs sur la face onléricure du fronial.
(;iicz le chkn, et en general ehe/, les camassiers, rapophyse orbitaire du
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TAGES LATERALES DE LA TETE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1'iquot;
frontal Qo vient pas rejoimlro l'arcado zygomaliquo; olle esl remplacéo par uu forl ligament surlequel viont s'atlQCher Ie bord antéro-supérieur de lu gaine oculairo. L'orbite du porv csl formóe des mémes elements quo cello dos carnassiers.
e, misi;i.i:s DE i.'ikii..
Los muscles de rooil sont silué.s dans uno position très-profondo. Je ne sache pas que juscju'ä présenl igt;n aittentédo praliquer sur eux les operations de myolomie si fréquent.es en chirurgie humainc dans les eas de slrahlsme : eelto affection d'ailleurs est très-rare ehe/ los grands auimanx domestiques ; on en connait cependant quelques exomplos; j'ai eu l'occasion de la rencontrer sur nu chicn, el M. il. lionley m'a dit l'avoir observée chez Ie cheval.
Les mnsdes de l'oeil forment deux couches autour tlu nerf optique : la plus externe est constituée par los muscles droits, distingués en supérieur, inférieur, externe el interne, muscles qui onl des carac-tères comrauns ; co sont dos bandelcttes charnues, minoes suiquot; les bords, qui s'unissent ä ceux des muscles voisins. La contraction isolée de chacun de ces niusclos dirigc; ronverlure oonlaire du cóté dn fais-eean qui so contracte, soil en haul, on has, en dedans on on dcliors; ou mèrae dans des positions intermédiaires lorsqu'ils agissentdeux ä deux. En dedans de cello première coucho, on en rencontre une autre for-móo, comme la première, de quatre faisceaux réunis aussi par leurs herds; ronsomble de co muscle a leen lo nom de droit posterieur. 11 esl rolié ä rexisteuce dn corps clignotant, car il manque chez les aui­manx qui ne possèdent pas de Iroisième paupière, Ie singo el rhomme notamment: c'esl snrlonl la contraction de co muscle qui lire io globe oculaire vors Ie fond de rceil el fait saillir Ie corps clignotant. Un tissu adipeux abondant, rolié lt;i cel appareil, s'interpose entre les deux couches musculaires el entre la plus profonde et 1c nerf optique.
Gitons encore les muscles obliques qui font pivoter Ie globe oculaire dans lo cas d'inclinaison de la lèle : I'oblique supérieur on grand obli­que vient du fond de la gaine oculaire, se rélléchil sur un pelil tendon, donl nous avons dépi parlé el qui se trouve attaché sur lo colé in lerne de l'orbite : de lil, il se rend ä la face supérieure de l'oBil. L'oblique in­terne part de la face interne de l'orbite et va i\ la face inférieure de l'oeil. Ges deux muscles sonl antagonistes l'nn de l'autre lorsqu'od los examine dans Ie memo ceil, et au contraire, aulagouisle de celui du rnème nom dans I'oeil oppose, lorsque Ie parallélisnic des axes doit être mainlenu dans Ie cas d'inclinaison laterale de la tète.
Le muscle releveur de la paupière supérieure se trouve aussi logé dans la gaine oculaire, tout ü fail ä la face inlerne au-dessus du droit supérieur.
Des vaisseaux Irès-nomhrcnx se dislrihnenl dans ces deux couches ou bicn les traversent pour se rendre au globe oculaire.
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I5Snbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE SPÉCULE OU DES HÉGIONS.
Nouscitorons l'artèro ophthalmique, nu pameau orbitairo, losarlères sourcilières, centrale de la rétine. Une veine voluraineuse, l'alvéolaire, Iraverso la gaine oculaire pour se rerïdre au sinus cavernoux; olie fait eommuniquor cc dornlor vaisseau sanguin avoc laglossofaclale.qu'elle viciil rojoindro au bord antérieur du masséler, prés de son insertion supérieure.
Los nei'fs anssi sent nombreux; nous trouvons Ie nerf do la premiere paire on nerf optique, nerf fonctionne! de l'oeil, celui de la Iroisièmo paire. nerf oculaire-moteur commun qui so distribue aux muscles droil supérieur, droil postérieur, interne el inférieur, Ie palhétique qui va seulemont au grand oblique, 1c nerf de lasixièmo paire qui so rend au droit externe. Enfln, Ie nerf ophthalmique de Willis, qui porie, avec Ie ranieau orbitairo du nerf niaxillaire, h toutes les parlies de roei!, la sen-sibilitc si exquise dont elles sont douces.
/'. — DE LA CONJONCTIVli,
Lu conjonctive, ainsi que l'indiqueson nora, unit les paupières au globe do I'doil; ello lapisso la face antérieure do celui-ci, et, on se repliant dos premières sur lui, forme les sinus conjonctivaux supérieur cl in­férieur.
Dans toute son étenduo, la conjonctive osl peu adhérente aux pau­pières cl ä la solérotique ; olie estséparéede ces organes par un tissu conjonetif lache, oe qui lui pcrmcl d'éprouvor de grands déplacements. Au point oii la sclérotique se continue avec la cornée, la conjunctive deviont adhérente h la première, puis eile so continue h la surface de la seconde par iinc mincc couchc do cellules pavlmonlouses.
La conjonctive forme dans 1'angle nasal de l'ffiil un épaississement en forme de tubercule, coloré en noir par une couche pigmentée, et possédant dans sou épaisseur quelques bulbes pileux très-flns, mais cependant Irès-apparents, c'ost la caronculo lacrymale. Elle enveloppe do plus l'extrémité de la paupière clignotante; nous avons dója vu que, lorsque cette dernièro csl projetée on avant, une partie de la conjonctive oculaire cl palpébrale, grdee ä sa grande laxité, accom-pagnc Forgane dans son mouvement cl concourt ä rocclusion de I'loil, en complétant Ie corps clignotant sur los cótés.
Sur Ie bord tranchant do la membrane clignotante el tout auteur do la cornée, la conjonctive revêt un bel aspect bleiuUre, poussé quel-quefois jusqu'au noir, el dü ;\ mie accumulation de pigment; aussi, lorsque l'oeil est entièrcinent ouvert, n'apcrgoit-on pas la sclérotique avoc sa couleur blanche caractéristique; il faut pour cola que les paupières soienl fortement écartées, ou bien que l'ooil soit tourné de colé.
Los vaisseaux de la conjonctive sonl très-nombreux el fins; sous l'influence d'une inflammation locale etmême générale, ils s'injectent
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FACES UTERALES DE LA TETE,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ISO
et süiit, alors l'udlernenL apercovablos après récartomont des paupières. C'csl tn6ine un point que les pralicions uc manquent jamais de con­sultor pour Ie (li;i(!;iiosüc des inflammations générales, car le pigment qui remplit les cdlules do l'épidermo no pcrmot pas, chcz les animaux domcstiques, de constater la rougour de la peau. Sous rinfluenco do eertaines maladies, la conjonctive prósonto des Leintes particulières : eile devient jauno dans l'ictère, rouge-violacé dans los inflammations très-graves; les pétccliies sont un symptóme de l'anasarquo, sa pftlour mate indique raiicmie, clc.
IJ. — DU GLODË OCULAIREt
Lorsqu'ilestdébarrassé des parlies qui rentuurent, loglobe oeulairc a la forme d'un sphéroïde auquel aurait élc ajouté ii sa partie antérieure un segment d'une sphere plus pclite représentée par la cornéo. Malgró eeüo convexité plus grande au niveau de la cornéo qu'en tout aulro point, le diametro antéro-postérieur de rocil on son axc est cependant plus petit quo lo transversal. Ceci tient h cc quo Tneil ostforlement dé-primé en arrière. Nous avons trouvé pour l'axc antéro-postérieur do rocil A~ millimetres, et pour lo diametro transversal 4'J millimetres.
Il est fort probable que, lorsque l'ceil osl entouré de ses muscles et contenu dans l'orbile, cotte difference s'efface, si olio no devient pas memo ä l'avantage du diametro antéro-postériour. En offet, rocil so trouve comprimé tic lons cotés cl sur sa convexité par ses muscles, en memo temps que la face postérieure est légèroment tiréeparla tonicité du droit postérieur, toutes actions qui doivent avoir pour résultat (ainsi que la pressiou de son propre poids sur la face inférieure de l'orbite), d'agrandir l'axo antéro-postérieur au dépens do son autre diametro.
Unc raison qui vient encore militeren faveur do collo maniere de voir, c'ostquo si l'on presse I'toil par sa périphérie, comme il dolt 1 clro dans sa gaine et de fixjon h londre la cornce comme ;\ l'état normal, on voil que l'axc acquiert la dornière dimension, soit 49 millimetres, tandis que le diatnètre transversal n'a plus que -45 millimetres.
On comprend, d'ailleurs, que ces diamètros doivent varier suivant que les muscles son ten repos ou en activité, cl, par conséquent, qu'ils pressent ou tirentplus oumoinsla sclérotique.
L'ooil debordo rorbito on avant, cc qui amène la convexité des pau­pières fermées; lorsqu'olles sonlouvertes, onn'apergoit que la cornce' et uno zone pon clendue de la sclérotique recouvèrte de la portion j)ig-mcnléc de la conjonctive,
En arrière, lo globe de l'ooil rOQoit lo nerf optique; son insertion nc se fait pas au centre du sphéroïde; l'ospaco mesure sur la ligne convexe qui s'étcnd du bord de la cornée au nerf est deux fois plus pelil ;\ la partie inférieure qu'il la supérieure.
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ICOnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANVrO.MIK SPÉCIALE OU DUS REGIONS.
Lo globe de l'oBil présente successivement ä étudier : la cornée, la sclérotique, Viris, Ie cristallin, les deux chambres do Toeil avec Vhu-ineur nqueuse, la choroiide, la rétine ai Ie coc^s wj^rf. Gelte description sera très-brève pour cerlaines parlies de l'ceil, nous nous en tiendrons aux données applicables lt;i la pathologie.
1deg; De la cornée et dn la sclérotique. — Ges membranes fornienl i\ olies deux l'enveloppe exlérieurc du globe ocnlaire. La cornée csl aussi appelée cornée transparente, Qi\amp; sclérotique, cwnéeopaque.
La sclérotique oecupc environ les nouf dixièmes postérieurs de I'mil; e'esl une membrane albuginée, exclusivement übreuse, formée de li-bres conjonctivos ä direction circulaire et antéro-postérieure, extrö-menient serrées les unes contre les autres : eile a une épaisseur va­riable suivant les différents points examines. Nous avons trouvé que, sur Ie fond de l'ieil, toutäfait en regard do la cornée, l'épaisseur de la sclérotique est de ^quot;im,.'U) : olie diminue petit ä pelil jusqu'ä ne plus présenter ([ue 0quot;quot;quot;,5ü sur la convexité, enfin la membrane redevient épaisse ä sa conlinuité avec ia cornée etacquiert l\ ce point lquot;quot;quot;,(iO.
La sclérotique est percée d'une ouverture postérieure qui donne passage au nerf optique; cette ouverture esl remarquablement moins grande que lo nerf lui-mènie au dcla de l'oeil, Ie périuèvre ne traver­sant pas, mals se continuant avec la coque fibreuse de I'mil. Si l'on fait passer un méridien par Ie milieu de la cornée et par Ie milieu du nerf optique, on peul voir facilement que l'espace qui s'étend entre ce dernier el Ie point de la sclérotique qui touche au hord supérieur de la cornée, esl deux l'ois plus grand que l'espace correspondant infé-rieur : l'ouverture du nerf se fait done ä la reunion du tiers inférieur au tiers moyen de l'enveloppe externe. II en résulte qu'elle n'a pas lieu dans Ie point Ie plus épais de la sclérotique, puisque ce point corres­pond au milieu du tiers moyen.
L'ouvei'ture anlérienre de la sclérotique, celle qui esl bouchéo par la cornée, a la forme ellipsoïde de la cornée elle-nième, eile esl taillée en biseau interne pour se continuer avec cello dernière.
La cornée transparente, encore, appelée vitre de I'mil, esl un segment d'un sphéroïdo moins grand que la sclérotique, eile aiïecle une forme elliptiqiie ä grand diametro transversal : e'esl, une membrane Irès-forte, épaisse de lmm,30.
An point de vue de sa structure, la cornée nous montre sa face ex­terne lapissée par une couche de cellules épilhéliales dépendantes de la conjonctive, qui se trouve réduite en ce point tl ces cellules. La cornée clle-inème peut se decomposer en plusieurs lainellessuperposces, très-transparentes, et d'autant plus minces et plus nomhreuses qu'on fait la dissection avec plus de soin. Ges couches sont 1'ormces de 1'aisceaux de tissu conjonctif très-flns, légèrement ondulés cl présentant un grand nonihre d'espaces aréolaires aplatis, dont la direction esl parallele ä la surface de la membrane et communiquent entre eux par des anas-
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FACES tATÉHALEB DE LA TKTE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;161
toraoses en réseau. (lo lissu aréolaire renferme une séroslté limpide lt;lans l'état ordinaire, mais que Ton viennc c\ presser latéralement \a globe ile l'oBilj et la cornée s'obscurcit immédiatement pour reprendre sa transparence, aussitot que ecsse la compression. Cette petite expe­rience qui prouve la mobilité de la sérosité dans les lacunes de la cor­née, aporté M. Lecoq h se demander si ce neseraitpas lt;i la compres­sion déterminée par Ie gonflement de roeil, au début de rophthalmie pcriodiquo, que seraitdü Ie trouble de la cornée.
La face postérieure de la cornée est lapisséc. par uno fine membrane, qui enveloppe foute l'humeur aqueuse et qu'on appelle membrane de Descemet ou de Demours.
hos vaüseaiu do Ia cornée sont très-nombreux dans Tembryon. Au moment de la naissance, ils disparaissent en grande partie et ne fer­ment plus, chez Tadulte, qu'une zone périphérique peu éteiuluc, ali mentée par ceux do la sclérotique. Les lymphatiques de la cornée soul loin d'etre démontrés. La cornée se vascularise t'acilement dans cer­tains cas pathologiques.
Tout Ie monde sait que la cornée possède une sensibilité exquise. Lesner/s proviennent des nerfs ciliaires et sont anastomoses en réseau. Gohnbeim les a vu se terminer dans la coucbe d'épifbclium de la face antérieure.
Willis avait, avant que les nerfs de la cornée fussent reconnus par Ie microscope, démontré la presence de ces nerfs k 1'intérieur de la cornée transparente. Les experiences de Magendie démonlrent que la cornée se trouble, puis s'ulcère lorsqu'on a coupé la branche ophthal-mique.
Biiiirr.'iii'tM. — La sclérotique du barnf csl beaucoup moins épaisse que cello du choval, cllc rcflèlc sur sa faco externe uno couleur gris-foncé qui est duo a raccumulation de pigments dans ses couches superflcielles.
2deg; De riris. — L'iris est une membrane de forme elliptique placée perpendiculairement ä. la partie antérieure de l'cBil, au niveau de l'ou-verture antérieure de la sclérotique, en avant du cristallin; percée ;i son centre d'une ouverture de inrine forme appelée pupille, eile représente une sorte de diaphragme destine i\ regier l'entrée des rayons lumincux dans l'oeil.
L'iris sépare 1c compartiment antérieur de rlt;i'il en deux parties d'inégales dimensions, l'une appelée chambre antérieure, l'autre c/iavi-brepostérieure, celle-ci beaucoup plus petite que la première.
La face antérieure de l'iris est plane ou très-légèrement convexe, eile forme la paroi postérieure de la chambre antérieure de l'oeil, l'as-pectde cetteface estvelouté, sa couleur est généraloment d'un brun noirätre, mais ellc est susceptible de varier avec les sujets; chez cer­tains animaux, on la trouve presque blanche, et cette coloration a fail donner aux yeux 1c nom Aevairons; ii arrive aussi, mais rarement, que
Piiicn et Ioussaint. Chirurgie.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 11
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102nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;AN'ATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS.
les deux iris n'ont pas la möme coloration. Ou remarque aussi que l'iris présente des slries rayonnées et d'autres circulaires, dues ü la presence de ßbres musculaires.
Quant h la face postérieure, eile forme la paroi antérieure de la chain-bre postérieure de l'ueil, mais comme olie est presque appliquée exac-temehtsurle cristallin et les proces ciliaires, il en résulte que cette chambre postérieure est réduite gt;i très-peu do chose. On remarque, sur la face postérieure de l'iris, uno couche épaisse de pigment noirqui a recu lo nom d'uvéo. 11 arrive souvent qu'uno polite portion do la mem­brane uvéo s'échappo et vient faire hernie, par l'ouverture pupillaire dans Ia chambre antérieure de IVril, on désigne sous Ie nom de foiujus ou grain de side cc petit corps noinUro.
La grande circonfóronco de l'iris s'attache exaclemenl au bord in-lernc do la sclérotique, muis on no dt)iL pas oublier que la sclérotique osl taillée en hiseau sur sa face interne ; ce biseauayantune longueur do trois ü quatro millimetres, il en résulte quo Ie hord antóriour apparent de la membrane sclérolicale dépasse do cello longueur, en avant, linserlion externe de Tiris. La potilo circonférence ou circonfércnco interne est elliptique comme nous l'avons dit; eile circonscrit l'ouver-luro appolée pupille, olie est siijelte ä de grandes variations sous l'in-fluence des rayons lumineux, dos agents inédicamcnloux ou de cer-laines maladies.
L'examen microscopique do l'iris demon Ire Ia presence dans cette membrane d'une quantité assez considerable do fibres musculaires disposées en deux sous : les unes, rayonnées, sont destinéos ä agran-dir rouverturo pupillaire; les au tres, circulaires, produisent Ie mou­vement contraire. Les faisceaux musculaires sont soutonns par uno charpento conjonctive. On y rencontre de nombreux vaisseaux radiés. Les nerfs de l'iris viennent du plexus ciliaire, cl par son intermediaire des nerfs moteurs oculairc coinmnn, de ia cinquième paire et du grand sympathique. M. GI. Bernard a déinontré que la section du sympa-Ihique au con, amène la dilatation do Ia pupille. Getto dilatation est constante aussi après rarrachemonl ou Ia paralysie de la troisiëme paire; mais Ie muscle ciliaire n'a pas cependant perdu la faculté do se contractor. Los nerfs de la Lroisième et do la cinquième paire pré­sident anx phénomènes de nutrition, el Ie sympathique regle les con­tractions.
D|ffVgt;reiice8, — iJans lc liu'iit, la face antérieure dn l'iris est généralement plus cloire quo ehe/ Ie cheval ; on y remarque de nombreux plis radiés cu so, rapprochanl de la grande circonférence. L'iris du nwuton est d'une couleur brun-jaunfttre. Chcz Ie chien, Ia coloration vorie beaucoup; la pupille est ronde. Lp, dmt poss6de uno pupille en forme dn fenle allongée vnrticalemenl, eile est plus dilatable quo chez aueun aulre animal dotnesliqiin.
,'i0 Du cristallin. — Le cristallin oslun corps transparent, en forme de
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FACES LATERALES DK LA TETE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;163
lenlilte biconvexo, place en regard de la pupille, soutonu el comme enchatonné dans la petite circonférence des proces ciliaires.
Les deux faces du cristallin ne possèdont pas, a beaucoup prés, la memo courbure, l'antórieure ólanl moins prononcéeque Ia postérieure, tie lello sorto quo sur uu cristallin donl lu diamètre anléro-postérieur est de 13 millimetres, la courbure antérieure aura une llèche do 4 niil-limfttres seulement, ou si l'on veut, uu plan passant par rinterseclion raquo;les deux courbures, divisera 1c cristallin en deux segments, dont l'é-palsseur sera de 4 millimetres pour l'antérieur et de !) pour lo i)osté-rieur, la courbure postérieure csl uniforme, l'antérieure est moins prononcée au centre. Lo diamètre vertical du cristallin est do 17 ;ï 19 millimetres.
Lo cristallin est f'ormé (rune membrane d'cnveloppe, capsule dn rrisUilliu, et d'un Lissu propre. La capsule cristallinienne est une mem­brane transparente, assez épaisse, qui entoure la substance propre sans lui adherer; olie on est momo séparéc par un liquide clair, semi-lluide qu'on a appelé humeur de Morgagni. Par sa circonférence la cap­sule adhere intimement aux corps ciliaires; la face postérieure adhere aussi, choz certains animaux, ft la membrane hyaloïde; chez Ie boeuf, collo adherence csl assez intime pour qu'il soil difficile d'enlever l'hu-ineur vitree sans déchirer la capsule cristallinienne. La membrane hyaloïde du cheval, beaucoup plus mollo, d'ailleurs, no possède que dos adhérenecs très-légères.
La structure do la capsule du cristallin est un ties points qui ont 1c plus préoccupé les histologistes, car on admet généralement qu'elle sécrètc lo cristallin, el cello structure présente une grande importance dans la calaracle au point tie vue de la regeneration do col organe.
Quant au lissu propre, il osl disposé on couches concentriques dont la donsilé augmenle de la surface an centre : presque iluidos a la sur­face!, laudis qu'au con Ire olles se laissent lx peiuo écrasor entre les doigls. Colic disposition est extrêmement importante au point de vue tie la refraction ties rayons lumineux; l'indice do refraction ties couches cristalliniennes augmentant de la superflcie vers Ie centre, amène la formation du foyer, on un point unique et fail disparaitre ou atténuo considérablementle corclo tie diffusion.
i0 Üe F humeur aqueuse. — Ainsi tpio I'indique son nom, I'humeur aqueuse qui so trouve siluée dans les chambres antérieure et posté­rieure est un liquide transparent, incolore, et dont la donsilé se rap-proche beaucoup do cello do l'eau. Ge liquide est sécrété par une. membrane particuliere, d'uno minceur extreme, qui tapisse la face postérieure do la cornée, l'iris, lo proces ciliaire cl la face antérieure du cristallin et qu'on a appelé membrane de Doscomot on de Demours quoiqu'elle ail élé signalée par Zinn pour la première fois.
iïquot; De la chorotde. — La choroïde est une membrane mince, reflétant une couleur foneéc; appliquée ;\ la face interne de la sclérotique, ello
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ICinbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE SPÉCIALE OU DRS REGIONS.
se réfléchit au niveau du bord antérieur do cello membrane pour for­mer lo corps ciliaire, horde lui-móme pur Ie cerc/o ciliairc.
\Ai partie postérieure do la choroïde, zone pos^riewre ou choroïdienne, Irès-minco, esl rccouverlc par la sclérotique cl adhere asscz inlime-menl ;\ cello membrane par une foule do tractus très-flns el de vais-seaux capillaires, mais elles peuvcnt assez facilement 6trc séparéos rune de l'autre par la dissection. La face interne do la clioroïdc csl tapissée par la rétine, mais ne lul adhere en aucun point. La mem­brane choroïdienne esl porcee vers son fond par uno ouverture qni donnc passage au nerf optique. L'ouverture antérieure do la partie (|no nous envisageons en co moment, esl séparée de la zone ciliaire par une ligue appclce om serrata.
La choroïde est uno membrane assez compliquée au point do vue de sa structure; ses couches externes sont formées do lissu conjonctif,de réseaux nerveux el, de plexus vasculaires trös-flns, mais la coucho in­lerne ou coucho épithéliale mérite plus parlicnlièrcmcnl d'attiror notre attention. Elle est formée par une coucho de helles cellules bexago-nales pavimentouses, ronfermant des granulations pigmentaires qui donnenlii Torgane uno couleur différente suivanl les points envisages. Elle esl très-noire dans la partie inférieure de l'unl jusqu'ä environ 5 ä 3 millimetres au-dessus du nerf optique ; puis äpartir de cc point, on voil la couleur noire èlre brusquement remplacée par uno zone oil se marientles couleurs les plus brillantes, possédant même un beau reflet métallique; olie esl d'ahord d'un bleu venhUre au milieu cl verte sur les cólcs ; en remontant ensuite vers ia face supérieure, la cou­leur devient azurée, puis eile cede la place ä une zone verte, émailléc de reüels d'un jaune doré, cl enfln on remarque ((ne cello partie verte se transforme on hrun-violacc, qui se fond bienlól dans une couleur noire intense. Getto portion clairo de la choroïde est désignée sous lo nom de Uqiis ou tapétum. La papille, c'est-ü-dire 1c point circu­laire ou logéronienl elliplique, par oü lo nerf optique pénèlre dans Ie fond de l'cBil, rdlèle une couleur rose jaunAlre. Lorsque la coucho épithéliale est enlevée de la surface de la choroïde, celle-ci possède une couleur moins foncée. Les parties noires devienncnl brunes ou violacées, el les parlies claires offrent uno couleur plus vive.
La membrane choroïdienne transforme lacavité postérieure de l'cBil, en uno veritable chambre noire.
La zone antérieure ou ciliaire de la choroïde so compose du eerde ci­liaire cl du corps ciliairc. Lc cercle ciliairc. n'a qu'une largeur de 1 milli­metre 1/2 environ. Sa face externe louche a la sclérotique el lui adhere inlimomenl, I'interne so continue avoc le corps ciliaire; son bord an­térieur donno attache ä la circonféronce de l'irls. G'est un organe con­tractile, forme de fibrescellulo-musculaires, possédant un riebe plexus nerveux pourvu do ganglions trcs-petils. Lo cercle ciliairc apour usage, d'accommoder I'(eil pour la vision a des distances dillerentcs. Lc corps
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FACES LATERALES UE LA TÉTE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 108
ciliaire est une dépendance de Ia choroïde, qul se i-oplie en arrière de l'iris cl enserre dans sa petite circonférence lecristallin ; il a In forme d'un ccrclc large, de 001110111' absolument noire. 11 forme des pils radios, rayomiants, disposes très-régulièrement qui sontappelés proces ciUaires. Au nombre de liu ä 1^0 chez lo cheval, ils sent recouvertsen arrière par une dépendance de la rétine !i laquello on a donnó Ie nom de zone de Zinn.
0deg; De la rétine. — La rétine est la partie essentielle du globe de ['ooil. Gontinuée en arrière par Ie nerf optique, dont clle est considérco comme l'expansion terminale, clle s'étend ä la face inlerne de la choroïde el se lerminc en avant ä la zone de Zinn. Cette dernière partie qui doil mème ölre considérco comme lo prolongement de la rétine, se inoule exaclemonl sur les proces ciliairos dont olie répèto la forme radiée, cc qui lui donne I'aspect d'une fraise du temps de la Renaissance. Sur un ceil dont on a eulové lo corps vitré, la rétine renversée sur ellc-mème Holle dans lacavitc libre el n'adhère quo par un soul point, par lo nerf optique, ii la face interne de l'u-il. La rétine possèdo des vaisseaux, Varthrc el la veine centrales, de la rétine, qui se divisent en deux branches, l'une supérieure, 1'autrc inférieure, el se relient au vaisseau ciliaire par de lines anastomoses.
7deg; Du corps vitré. — Le cor/is vitré on Vhumeur vitree occupe toute l'étendue do lacavitéoculaire siluceon arrièredu cristallin. Lorsqu'on 1c met en liberté par l'incision des membranes, il a la forme d'une gelee incolore absolument transparente, qui s'échappe tout d'un coup el en entior de la coque de l'u'il, cc qui a pour rósultal de plisserla rétine, et de flétrir l'oeil. Le corps vitré est enveloppé par une mem­brane désignée sous le nom do membrane hyaloïde qui s'applique exac-tement conlre la face interne de la rétine. Cette membrane envoie de sa face profonde des prolongomenls aréolés, lesquels maintiennent entre leur mailles le liquide qui compose l'humeur vitree. 11 en résulle que si Ton presse fortomenl entre les doigts l'humeur vitree, il s'é-coule un liquide clairet il nc resle bicnlót plus qu'une membrane ex-trèmenicnt delicate presque imperceptible.
iraquo;ih.ilaquo;ii.lt;h. — Chez 1c baeuf, riiumour vitréo est beaucoup plusconsia-tante que cliez lo cheval. La pressiou du doiiit 011 l'incision divise lo corps cu polits fragments qui conservent assez longtemps leur forme, de plus lu mem­brane hyaloïde se trouve soudee trés-inlimonicnt ii lu face posterieure du cristallin el tic la zone do Zinn.
S 7. — De l'appareil lacrymal.
Nous étudierons succossivement dans eet appareil:
1deg; L'organe de secretion des larmos 011 la glande lacrvmale ;
^0 Les points et les conduits lacrymaux;
li0 Le sac lacrvmal el 1c canal nasal.
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100nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE SPECIALE OU DES REGIONS.
1deg; Organe de secretion des larmes. — La glande lacrymale est siluóü cntro l'apophyse orbitaire du frontal et l'aponévrose constiluant le tendon du releveur de la paupiëro supérieure. Elle est convexe sur sa l'aco superieure qnl est en rapport avec la face inlcnie de l'apophyso orbitaire, concave sur sa l'acc inférieure pour se monier sur les organes convexes qu'elle recouvre. G'est une glande en grappe, forméopar des granulations tenues réunies par du tissu conjonetif; eile donne uais-sance 11 dix on douzecanaux excréteurs très-flns, qui viennents'onvrir dans le sinus conjonclival supérieur pres de I'angle nasal del'ffiil, et auxquels on a donné le nom de canaitx hygrophthalmiques. Le róle de la glande lacrymale est de sécréter les larmes, dont l'usage est d'hnmec-ler la face antérieure de la cornée ainsi (jne Ia conjonctivo, cl de faciliter le glissement des paupières en même temps fjiie d'empèchcr la dessic-cation de la cornée qui aurait pour résultat la psrte de sa transpa­rence. Sons rinllnence de rinllammation de la conjonctive la secretion des larmes est considérablement augmentée. Les emotions morales quiproduisentaussi eet effetchez l'homnie, paraissent dans certains cas, avoir une même influence sur quelques espèces animales et nolammenl Ie chien et quelques ruminants.
2deg; Points et conduits lacrymaiu. — Les points lacrymanx sontles ori-lices palpébraux des conduits lacrymanx, ils sont au noinbre de deux et situés ü chaqu'e paupière, l'un au-dessus, 1'autre au-dessous de la caroncule lacrymale, le supérieur est crensé l\ la face inlerne de la paupière supérieure ; pour le trouver, il est nécessaire de relever avec le doigt rextrémilé interne de la panpicre : son diametro assez con­siderable, pent recevoir des stylets de i millimetre 1/2 de diamètre; le point lacrymal inférieur est silué tout ä fait sur le bord libre de la paupière inférieure, en regard de la caroncule lacrymale, il est plus large que le supérieur.
Les conduits lacrymanx qui font suite aux points lacrymanx, possè-denl des parois minces creusées dans l'épaisseur des paupières. Le conduit lacrymal supérieur est plus long que l'inférieur; lorsqu'on l'insuffle, on voit qu'il est sitné immédiatement sons la conjonctive dans sa parlie supérieure, il s'inlléchit ensuite en avanl pour venir aborder le sac lacrymal uu peu en arrière do rinsertion du conduit inférieur. La muqueuse qui tapisse les conduits, dépendance de la mu-queuse-conjonctivale, est tapissée par un epithelium pavimentenx ti couches straliflées. Leur largeur permet le cathétérisme avec des sondes assez volumineuses.
3deg; J)u sac lacri/mal et du canal nasal. — Le sac lacrymal qui n'csl autre chose que 1'extrémitc supérieure et un peu reullce du canal nasal, tapisse la cavité creusée dans 1'os lacrymal et reQoit les conduits lacry­manx ; il diffère de ces conduits en ce que 1 epithelium qui le tapisse est vibratile au lien d'etre pavimentenx.
Quant au canal nasal, e'est un long conduit qui part du sac la-
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FACE POSTÉRIEURE DE LA TETE.
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crymal pourvenir so tertniner dans Ie naseau. Duns sa'partie supé­rieure, le canal inembraneux se Irouve enfermé dans mi canal osseux, ereusé dans l'épaisseur des os maxillaire et lacryrnal; plus bas, il est logé dans la scissnre ül)li(iiio en has et en avant de Tos maxil­laire, il passe entre les deux cornets et pourrait se limiter, iï l'exté-rieur, par unc ligne oblique passant ;i uu centimetre environ au-dessus du tmu sous-orbitaire; l'extrémité Inférieure du canal nasal vient s'ou-vrir par un orifice h bords nets vers la commissure inférieure des na-rines, au point oil la peau des naseaux se continue avec la muqueuso des fosses nasales. Ondésigne cet orifice par 1c nom A'égout nasal. Che/ Väne et 1c mulet, l'égout nasal so trouve percé ä la face interne de l'ailc externe du nez.
La muqueuse qui tapisse le sac lacryrnal et le canal nasal, esl eil continuité directe avec la conjonctive; niais le point oü 1c canal vienl s'ouvrir dans les narines, sépare cette muqueuse de la pituitaire. Ces deux muqueuses ne sent done pas continues l'une h l'autre, c'est co qui cxplique pourquoi dans les inflammations de la muqueuse nasale, on ne rencontre pas toujours, comme cela se voit chez les carnassiers par exemple, uae inflammation concomitante de la conjonctive, mais cela a lieu fort souvent toutefois.
GHAP1TRE III
FACE POSTÉU1EÜRE DE LA TBTE
Gelte face, oxactemeut limitée par le hord postérieur des branches du maxillaire el le corps de cet os, represente une sorte de V allongé, dout 1'ouverture postérieure s'avance jusqu'ül la partie antéro-supé-rieure de l'encolure, a laquelle on donne, communément le nom de
gorge.
Nous divisorons la face postérieure de la lète en deux regions: Vespace inter-maxülaire on region de l'angc el la region labiale infe­rieure dans laquelle nous ferons rentrer \a $amp;amp;[.amp; region mentomière.
sect; I. — Espace intermaxillaire ou region de lauge.
Gelte region occupe l'espace compris entre les deux branches du maxillaire inférieur par lesquelles ellc est trèsbien limitée. Elle a done extérieurement la forme d'un triangle dent la base postérieure est limitée par le hord antérieur de l'encolure, Ie sommet s'arrèle ä la sym-physe maxillaire.
En raison de son étendue et des couches très-différentcs (pie la dis-
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108nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE SPÉCIALE OU DES ItÉWONS.
section dómonlrc dans cette region, il sera hou, croyons-nous, de la
divisor en deux parties, l'une postérieure, la plus large etde beaueoup
la plus importante, ïi laquelle nous donnerons Ie nom de régton sous-
hyoïdieme, 1'autre anlérieure, très-rétrécie, quo nous appellerons laquo;laquo;•
blinguale,
a. Region sors-iiYoiDir.xxi:.
1011e s'arrête au niveau d'une ligne qui réunirait les scissures niaxil-laires ou mêmela pointe de l'hyoïde.
La peau qui recouvre cette region est minee, pen adherente, el recouverte do poils mous et courts parsemés d'autres beaueoup plus longs.
L'extérieur de la region est très-importante h considérer au point de vue du diagnostic des maladies dont olie est si souvent lo siége. Clie/. lanimal sain, 1'espace intcrmaxillairo est parfaitement óvidé, cc qui lui a fait donner Ie nom d'augc; les ganglions, que 1'on perQoit très-bien sous la peau line et mobile, sont petits, groupés el tout h fait indolents; entln, on doit très-bien sontir Ie corps de l'hyoïde el son prolongc-ment anlórieur qui occupe 1c milieu de la region. L'auge toulefois est moins évidée chez les animaux jeunes el adultes que chez les vieux. Ghcz lesjeunes, on la rencontre mème assez souvent presque remplie, sans que cette disposition puisse èlre considérée comme uu signe de maladie.
Au-dessous de la peau, on tronve un tissu conjonctif peu abondant quil'unit au muscle peaucier'. Gelui-ci qui s'étend en couche continue sous Ia peau, est forme par des fibres pales ïi direction longitudinale.
Le tissu conjonctif silué au-dessous du peaucier, est très-abondant, surtout chez les sujets lymphatiques; eest dans intérieur que se développent les abces si frequents que l'ou rencontre dans la region. Les ganglions inler-rnaxillaires se trouvent situésau milieu de cette couche cellulaire; cc soul eux qui, en s'cnflaramant, donneut lieu ä la plupart des abces derange.
lis forment deux séries longitudinales appliquées contro le muscle ptérygoïdien interne et s'étendent du bord postérieur du maxillaire au niveau do la scissure. Ace point, on rencontre une masse trans­versale de petits ganglions qui relient l'une i\ l'autre les deux séries longitudinales. Les ganglions loges dans deux sortes de gout-tières formées par le ptérygoïdien interne en dehors olie bord externe des omoplals hyoïdiens en dedans, s'avancentassez profondémeul pour s'appliquer sur le bord inférieur de la glande sous-maxillaire. Leur vo­lume vario do la grosseur d'une lentille ä cello d'un haricot; ils sont au nombre d'ä peu prés 23 a 30 de chaque cóté, quelques-uns d'entre eux out, un aspect noirAtre ou grisätre, qu'ils doivont ti des accumu­lations de mallere pigmontaire. Nous décrirons encore, comme appar-tenant ä collo couche, trois organes qu'il est de la plus haute impor-
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Lance de no pas blesser dans les operations si fréquentes que I'on esl appelé ä pratiquer clans I'augc. Cclle derogation ä noire maniere de procéder sera snl'lisaminenl rachelée par I'avanLage qui résultera du coup d'oeil d'ensemble jeté sur les trois vaisseaux principaux de la region el sur leurs rapports réciproques.
Los Irois conduits dont nous voulons parier sent, en procédant du plus superflciel an plus prol'ond, lo canal de Slénon, la veine glosso-faciale el l'artère du mèmonom. Tons les Irois sont silués sur les cólés de la region el très-exaclemenl appliques conlre les fibres du muscle ptérygoïdien interne, lis arrivent ü se toucher dans la scissure maxil-laire el sont d'aulanl plus dislants les uns des antres qu'on se rap-proche davantage du bord postérieur du maxillairc.
Le canal de Slénon, Ie plus rapproché du bord, traverse l'espaee en suivanl unc direction ä pen prés rectiligne; il forme la corde d'un segment de cercle donl le bord convexe du maxillairc représente l'arc, segment donl la llèche serail de deux ;\ trois centimetres environ.
La veine, qui vient ensuile, est éloignée du canal.de Slénon de deux centimetres environ en arrièrc; eile revolt vers 1c milieu de son par­cours inter-maxillaire la veine sublinguale, gros vaisseau d'un volume i\ ])eu prés égal au sien cl dont Ia position doit ètre bien connue. Elle vient de la langue, traverse le muscle mylo-hyoïdion el passe au milieu de l'amas ganglionnaire pour arriver ä la veine principale.
Quant ä Tariere, eile provienl de la carotide interne, el emerge par conséquent dos parties profondes; eile ne se montre que dans la tnoitié inférieure de la region, el se dirigö très-obliquement en bas pour alleindre la scissure maxillairc en avant des deux aulres conduits. A la distance d'un travers de main en arrière de la scissure, il n'esl plus guère de dangor de l'atteindre.
Une couche musculaire succède ;quot;i la couche si compliquée que nous venons de décrlre; eile esl lormée par la lerminaison hyoïdienne des muscles sterno-hyoïdien el omoplat-hyoïdien. Loin d eire complete, eile occupe seulement la partie médiane, en laissant de chaquo cóté d'elle un espace qui est,ainsi que nous l'avons dcja dit, occupé par du lissu conjonctif au milieu duquel se trouvent los chapelets de gan­glions.
Lorsqu'on a enlevé les muscles omoplat et sterno-hyoïdiens, on découvre le prolongemenl anlérieur de l'hyoïde, son corps el, ses cornes ; plus en arrière, la face inférieure du larynx sur laquello on re-COnnalt le corps du thyroïde, la membrane crico-lbyroïdienne, le cri-coïde, le premier cerceau de la Irachée el les glandes thyroïdes re-couvertes en partie par le petit muscle sterno-thyroïdien. De plus, de chaquo c6l6 du larynx on rencontre la moitié inférieure des glandes sous-maxillaires avcc les vaisseaux el les nerfs qui les accompagnent ;i leur bord supérieur.
L'apparcil liyoïdien sera décrit ;i l'arliclc bouche, Ie larynx sera
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170nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS.
t'ompris dans la region de la gorge, nous n'avons done pas fi nous en occuper ici, mais il nous reslo h signaler los muscles qiii, recouvrant la face interne des branches du maxillaire, forment les parois laterales de la cavité intor-maxillaire. Nous voulons parlor dos plérygoïdiens internes, très-forts muscles que leur analogie avec Ie muscle inasséler a fait nomnier masséters internes. Cos muscles sont croisés il leur face inlerne par lo digaslrique dont la première parlie s'arrèto sur Ie hord postérieur du maxillaire, tandis que la deuxième va s'inscrer par des lihres aponcvroliqiies très-fortes sur la parlie droito do ce bord, jus-qu'auprès do la symphyse du menlon; lo lendon qui réunit les deux venires do co muscle, coupe il peu pres i angle droit la direction des lihres du ptérygoïdien interne et passe dans l'anneau du grand kérato-byoïdien.
Vaisseaux et nerfs, — Nous avons dejä fait connattre la position des deux vaisseaux glosso-faciaux el du canal do SIciiüu, les prineipaux conduits do collo region. Nous citerons encore 1c canal de Warthon, qui longo lo hord supérieur do la glande sons-maxillaire et les quelques vaisseaux innominés qui serendent t\ cotle glande.
Qucintaux nerfs, silués hien assez profondément pour étre généra-lomont souslrails aux causes vulncranlos extérioures, ce sont les nerfs hypo-glosse et glosso-pharynglen, appliques comme los vaisseaux sur lo muscle ptérygoïdien interne, en dedans des branches de l'hyoïde, lo nerf lingual et Ie mylo-hyoïdien compris entre la face externe dn inasséler interne ol la branche du maxillaire.
Do l'étude minnlioiise de cotle region, découlent des indications chirnrgicales pari'aitoment précisos. Nous attirerons l'attention sur les points prineipaux; los organes musculaires, nerveux et les cananx d'excrétion des glandes salivaires parotide et sous-maxillairc, se trou-vent tons silués symétriquement sur les parois laterales de l'espace, el pour la phqiart appliqués contre Ie muscle masséler interne, soitü sa face interne. Il y a nne seulo exception très-imporlante ä collo régie génerale, c'ost la presence de Ia veine snhlingualo dans la moitié anté-rieure do la region sous-hyoïdionne, et au milieu du paquet de ganglions transversanx.
Unc deuxième observation non moins importante resul te de l'étude dos ganglions et du milieu dans lequel on les rencontre. Cos ganglions, en eilet, accompagnent les canaux de la region, ce qui serail une circonslance Irès-délavorahle si I'on dovail agir sur eux ä l'état sain ; mais, chaque Ibis qu'un abces se développe dans l'espace inter-maxil-laire, eet ahcès lend i\ éloigner la peau des parlies profondos, tandis que les vaisseaux et conduits no peuvent quitter leur position : il est done facile de comprendre d'après cola que la ponction faite Ie plus loin possible de la paroi et la plus rapprochée du milieu de 1'auge sera lonjoiirs complétement inoffensive dans la moitié postérieure. 11 n'en est pas de méme si I'on a ä agir sur la moitié antérieuro ; lä,
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on effet, so roncontrent los deux veincs sublinguales; mais ccs veines, de meine que les vaissoaux latéraux, sont lixes, tandis que l'abcès ou la tumeur, ne pouvant sedóvelopper paren haut, s'agrandira aux dépens des deux couches extensibles situées au-dessous de lul, je vcux parier du peaucier et de la peau ; il s'óloignera done d'autant plus de celte veine qu'il sera plus volumincux, et il ne pourra non plus arriver d'accidents, si Ie bistourl est parfaitementlimité.
ün voit done par l;i que, malgré sa complication et la frequence des tumours qui s'y rencontrent, l'espace inter-maxillaire estun des points du corps oü il est Ie plus facile d'cviter dos accidents graves.
Nous ne parlous pas de la possibilité d'atteindre Ie larynx par eette voie, c'ost un accident qui n'arriveracorlahiemeut jamais si Ton a sein de donner ä la portion penetrante do l'instruinent uno longueur me-surée. Mais si Ton devait avoir ti faire l'extirpation des gangl ons, les (liflicuUés seraiont hion plus grandes, car nous avons dit que ces or-ganes se trouvent rapprochés des vaissoaux. Gepondant comme l'abla-tion n'a de raison d'etre qu'autant que les ganglions sontdovenus vo-lumineux, on cvilera des accidents graves en avant soin de les dissó-quor exaetement un ä un, Ie tranchant du bistouri (Haut toujours tournó ducöté du ganglion.
b. — REGION SUBLINGÜALE.
Igt;a region sublinguale est beaucoup plus simple que cello que nous vonons d'oxaminer, ellc s'étcnd de la scissure maxillairo jusqu'ä la symphyse du menton. Les deux premières couches, peau et lissu con-jouctil' sous-cutané, sont los meines que dans la precédente region. Le peaucier présente seulemcnt quelques rares fibres musculaires, ;i peino, süffisantes pour séparer les deux couches de tissu conjonctil'entre les-quelles il se trouve, de sorte qu'on pourrait parfaitement décrire une simple couche conjonctive, formée de lissu lache et ahnndaiit. On ren­contre encore quelques ganglions dans celte couche, mais ils soutlrès-peu nombroux en avant de la scissure.
De chaquo cotc, intimement appliqués surl'os maxillalre, nous trou-vons 1c venire inférieur du digaslrique et surloul l'aponévroso termi­nale qui attache ses fibres au bord inférieur de l'os.
Dans lo plan median et sur les cotcs : 1deg; Le muscle inylo-hyoïdion qui romplit lo role d'uno sangle deslinée ä supporter la languo, attaché sur rhyoïdo onarrièreet do cliaque coté sur laligne mvléenno; seslibros sont transversales et se réunissenl sur un raphé libreux median.
Au-dessus se trouvent los deux muscles similaires génio hyoïdiens, muscles allonges el fusiformes, dont les libres alTectentla direction de Taxe de la region.
lünfln, surles cótés.entre les muscles propres de la languo olle mylo-hyoïdien, la glando sublinguale, aplatie d'un coté ü l'autre, tranchanlo
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sur tüulc sa circonférence, qui laisse écbapper de son bord supérieur une vlngtaine de petits canaux excréteurs, désignés sous Ie nom de canaux de Kivinus, donl les tuberculcs d'excrétion sont situésen séries longitudinaleraquo;, de chaque cólé de la langue, dans Ie fond du canal lingual. A sa face interne passe Ie canal de Warthon.
Les artéres sonl fournies par la sublinguale; dans chaque muscle mylo-hyoïdien, Ie sang est apporté par un vaisseau assez volumineux, qui est silué dans son milieu et laisse óchapper des branches transver­sales dont la direction est la mömc quo celle des libres du muscle. Une vetne satellite accompagne cette artère et s'ouvre dans la sublin­guale.
Le nerf spécial au mylo-hyoïdien est un grèle filet du maxillaire infé­rieur, il s'applique très-mtimcmcnt centre la branche du maxillaire, el aborde le muscle h sou bord postérieur pour se distribuer i\ sa face externe avec les divisions de la branche venue de l'artère sublinguale.
sect; 2. — Region labiale inférieure.
Cello region ressemble d'une facon très-parfaite ä la region latérjtke supérieure, aussi aurons-nous très-peu de chose li changer ä co que nous ayons dit (voy. page 132). Les deux teguments renfermenl entre eux Ia portion inférieure du muscle orbiculaire. (Test sur les cótés de ce muscle que viennent seperdroles tendons du muscle maxillo-labial. Signalens aussi dans la lèvre inférieure des tentacules plus nombreux qu'ü la supérieure.
On trouveen arrière do la lèvre inférieure un renflement particulier qui a cté appelé kouppe du menion. La region meulonnière du cheval ne mérite pas, üi proprement parier, d'etre séparée de la region labiale. Comme sur celle-ci, on trouve une peau épaisse, trèsinlimement adhé-rente au tissu musculaire qui en forme la base. Les fibres de ce tissu affectent des directions dilférenles, la plupart soul transversales, d'autres verticales; celles-ci s'attachent sur la face inférieure du corps du maxillaire et représenlenl les miloyens postérieurs, dont les fibres passcnl i\ travers celles du muscle transversal.
Los vatsseaux sonl les divisions des arlcros el des veines coronai-res qui viennent s'anastomoser avec l'artère sortie du trou menlonnicr. Les nerfs, très-nombreux, font de la houppe du menton une des regions los plus sensibles de réconomie ; ils sonl formés par le trijumeau el sortent du conduit dentaire inférieur par le trou menlonnicr, pour se dislribuer par gros faiscenux dans loules les parlies do cette region.
Comme ii la lèvre supérieure, on applique assez fréquemment, a la houppe du menton, des appareils constricteurs pour produire la don-leur derivative de celle que les operations doivent causer.'
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sect; 3. — De la bouche.
Le mol de bouche a plusieurs signifleations dans les arts et dans les sfiences naturelles. Au point devue de l'esthétiquepure, il peul servirä designer seulemout l'ouverture extérieure circonscrite par les lèvres. Plus généralement, on donne ce nom ä renscmble de la cavité qui forme la première partie des voics digestives, et qui renferme la langue. Enfin une signification qui intéresse tons ceux qui s'occupent de che-vanx, c'est cclle qu'emploie l'art de réquitation el (£iii sort h designer les différents degrés de sensibilité decertaines de süs parlies, sensibilité que le cavalier exploite avec 1c mors pour diriger sa monture.
Pour nous, le mot do bouche comprend, comme en anatomie descrip­tive, l'ensemhle do la cavitébuccaleavec sos parois et les organes qu'elle renferme. Il nous paralt done nécessaire, après avoir décrit la cavité, d'en étudier les différentes parlies de l'intérieurvers l'extérieur, carc'est vraiment de cettefaQon que procédé le Chirurgien, lorsqueson interven­tion est réclamée par les affections assez fréquentes de cette region.
Dans le squelette, la bouche est circonscrite supérieurement par les us petils et grands sus-maxillairos et les palatins ; latéralement par les branches du inaxillaire; iuférieureinent les muscles mylo-hyoïdien et génio-hyoïdien ferment une soupente sur laquelle s'appuie la langue, soupente complétée en arrière par le corps de rhyoïde el les muscles quiviennent s'y attacher, c'est-ü-dire les sous-scapulo-hyoïdiens et les stemo-hyoïdiens.
La bouche est done allongée dans le sens de la tète : son grand dia­metro s'étend de l'ouverture antérleure ä l'isthme du gosier, son dia­metro Iransversal de l'uneärautrejoue, el le vertical du palais an fond du canal lingual.Les arcades dentairescirconscriventun espacc median occupé par le palais et le canal lingual avec la langue, et limitent en dedans un autre espace périphérique dont la paroi extérieure est formée par les joues et les lèvres.
Lorsque la bouche esl fermée, le vide est très-peu considerable ä son intérieur, la langue remplissant presqne complótement l'espace limité par les arcades dentaires et les joues et les lèvres venant elles-mèmes s'appuyer sur ces arcades ; mals lorsqu'elle esl ouverte, il so forme un vide angulaire dontle sommet correspondant ä la base de l'épiglotte, etd'autant plus considerable que la boucheestplus largement ouverte.
Dans toute son clendne, la bouche esl lapissée par une muqueuse résistante qui acquiert menie, dans certains points, une épaisseur et une force considerables. Ello prend différents noms répondant a ceux des organes qu'elle revèt; la partie qui enveloppe la base des dents, a rcQii celui do gencives. La muqueuse buccale se continue sur le bord libre des lèvres avec la peau, avec la muqueuse pharyngienne par l'isthme et jusque dans rinlérieur des glandes salivaires par l'intermé-
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il
174nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS.
diaire de lours canaux oxcrótours. Tons les points qui doivent se trouvor en contact avec les aliments sont reeouverls par un epithelium épais, souvent corné, d'une très-grande rudesse : lel esl celui des joues, du palais el surtout de la face supérieure de la langue; dans les parlies que les aliments ne touchent que d'une l'aeon accidentelle, comme les cólés ellc 1'rein de la langue, celle-ei possède au contraire une très-flno muquouse et un epithelium pen resistant, quoique toujours stratiüó.
La muqueuse de la beuche comprond dans sou ópaisseur des glandules en grappe qui versent leur fluide, connu sous Ie nom de salive, M'in-térieurde l'organe; on les rencontre sur lapartio qui recouvre les lè-vres, les joues, les faces laterales et la base de la langue, et Ie voile du palais. Ue plus la muqueuse de la partie supérieure de la langue pos­sède un grand norabre de papilles que l'on a divisées, d'après leur forme, en papilles filiformes, fungiformes el caliciformes, renfermant pour la plupart des tenninaisons nerveusesparticulières ([ui en fonl desorganes de la gustation.
La bouche présente ä étudior: l'ouverture antérieure el quatre parois; une supérieure, la üOiUe/?a/afme; deux laterales, les youes; une infé­rieure, Ie canal lingual mal circonscrit en arrière oü il est rempli par Ia lauf/uc; et une postérieure formée pur Ie voile du palais.
ü. — HKGIO.V SÜPÈRlEUnE ou nu PALAIS.
I^e palais ou la voute palatine est compris entre l'arcade dentaire supérieure et 1c bord antérieur du voile ; il présente ä considérer :
1deg; La muqueuse ;
lquot; Une coucho vasculaire ;
3deg; Lc squelelte de la region ;
4deg; lies vaisseaux et des nerfs.
#9632;1deg; Lamp;muqueuse très-épaisse, estpartagée en deux parties sjmétriques par un sillon longitudinal median, duquel partent dix-buit ä vingt sillons transversaux plus rapprocbés les mis des anlres dans la pariicposlérieure (jue dans l'anlérieure. Ces sillons laissenl entre euxdes saillics formées par Ia reunion de deux plans inclines, celui qui regarde en avant élanl beancoup plus oblique que Ie postérieur, d'oü il résulle (jne les sub-stances alimentaires glissent très-facilement vers Ie fond de la bouche el y sont relennes par Ie plan postérieur presquo perpendiculaire.
2deg; La couche vasculaire n'esl autre chose que Ie réseau admirable des veines palatines, réseau lellement serre qu'il n'admel qu'une très-petile quantité de lissu conjonctif intermediaire. Dans la partie anté­rieure, les veines qui forment Ie réseau sont d'un calibre plus petit qu'en arrière; les plus petiles qui sont les plus superflcielles, s'enfon-cent dans les saillies de la muqueuse, de sortc qu'on peut voir dans eetlc couche une repetition des sillons, mals moins accuses cependant que dan., cette dernière membrane; les veinules, dans la pai'lie anté­rieure, sont superposées les unes aux anlres, au nonibre de six h buil;
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on arrière, elles soul plus volumineuses oL no forment plus qu'uno coucho double ou mênne simple. L'existence d'un réseau veineux aussi développé explique très-bien l'abondance des hémorrhagios dans les cas de plaies du palais el la difflculté de lliémostiise lorsque la saignée a élé pratiquée sur cette region.
3quot; Le squelette est formé par los pclits el les grands sus-maxillaires en avant, et par les os paiatinsen arrière. La couche osseuse n'est in-torrompue qu'ii laparlie anlérieure, vis-ä-vis des lentes incisives.
W Les artères palatines sent des vaisseaux volumineux qui passent dans le Iron palatin, snivent la scissuro palatine, et s'avancont h la ren­contre l'une do l'autre pour s'anastomoser i\ plein canal sur la ligne médiane, au niveau du troisièmo sillon de la muqueuse. Le tronc unique qui résulte de cetlo anastomose traverse le Iron incisif pour aller s'épui-ser dans la lèvre supérieure, après s'ètre anastomose avec les eoronaires supérieures.
La position des artères palatines au niveau du troisième sillon est importante ä connaitre, car on doit praliquer la saignée au palais en arrière de ce sillon pour évitor de blesser des artères aussi volumineuses; et si Ton fait usage, pour cette operation, d'un bistouri, il faut que son tranchant soittourné versie fond de la bouche, pour éviter que, par ünedchappée, l'arcade dos artères ne se trouve atteinte.
Les feines qui forment le réseau admirable du deuxième plan, se réunissent en arrière dans des Lroncs assez volumineux qui passent dans la scissuro staphyline et vont déboucher dans la veine buccale.
Les raquo;er/spalatins sont satellites des artères, ils forment une sortc de réseau autour de celles-ci et s'épuisent dans les vaisseaux el le tegu­ment. Ils proviennent de la cinquième paire.
IMiVftreiices. — Le palais des ruminants olTrc uuo grande élenduc ; il est tout a faitlissc en nrrière. Cetle disposition bleu diiTérenledc cello du cbeval correspond ii la nécessité dans laquelle se trouvent les ruminants de ramener lours idiinoiitsii la bouche. Les arótes transversales dons cette partie eussenl göné l'arrivde du hot de rejection. Les sillons au nombre de quinze a seize, sont drolls et non recourbés, ils s'arrélent au niveau du milieu de la troi­sième dent inolaire, les saillics soul Qnement dentelées a leur sommet : lout ii fait ii Ia parlie anlérieure du palais, prés du bourrelel qui remplaco les dents incisives supérieures, ou remarque une sorle de T median, aux oxlré-inilés des brandies duquel viennent s'ouvrir les oriflecs du canal do Jacobson. Le réseau vasculaire du palais du bceuf est égalcment très-déve-loppé, mais beaucoup moius étendu que celui du cheval,il existe seuloment dans Ia parlie módiane do rorgano.
Le palais du porc présouto de vingt a vingt-deux sillons transversaux ä bords lissos ; en in; trouve plus quo sopt a neuf sillons ehe/, los camassiers. L'organo de Jacobson exislo aussi ebez le porc el les caruassiors.
/(. — IIËGIONS LATERALES OU DËS JOUES,
Nous en avons parlé dans la description des faces laterales de la töte.
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Cjo ([iiia rapport ä la muqueuseaétéditdans leparagrapbe de la bouche on general, nousn'y reviendrons done pas ici. Mais nous devons signaler quelques differences chez les autres animaux. Les joues du baufsonl Mrissces de papilles coniques extrêmement développées; ces papilles, très-nombreuses et serrées l'une centre l'autre en avant, sonL plus es-pacées inais aussi beaucoup i)lus développées en arrière, olies alteignenl Justpi'f'i uu centimetre de longueur cl leur sommet se dirige en arrière.
'#9632;. — llliCION 1'OSTKRIF.L'nE OU STAPUYUNK.
Le voile du palais fait suite en arrière ü la voute palatine; il est obli-quement dirigé en arrière et en bas. En raison de sa forme et de ses grandes dimensions, il isule, de la l'acon la phis complete chez les soli-pèdes, la bouche de rarrièrc-bouche. Cette separation est mème tellemenl prononcéc qu'il est presque impossible ä ces animaux de respirer par la bouche et qu'ils seraient inl'ailliblement asphyxies par l'obstruction des cavilés nasales. Gelle disposition empêcbe aussi le retour des corps, tant solides que gazeux, du pharynx vers la bouche; aussi dans lescas de vomissement, qui sonldureste assez rares, voil-on les aliments être rejetés par les cavilés nasales.
Le voile dn palais a la forme d'un quadrilatère allongé, présentant deux faces lapissées par les muqueuses do la bouche et du pharynx, deux bords laléraux insérés sur la limile des faces laterales des deux ravilés qu'il separo, un bord anlérieur attaché sur l'arcade palatine et on continuité directe avecle palais, cl enfin un bord inférieur libre, de forme concave, qui embrasse élroilement la base do la langue, lout h fait en avant de l'épiglotte, el (jui concourl ä former l'isthme du gosier.
Lorsque les aliments passent de la bouche dans le pharynx, ils sou-lèvenl ce bord libre el s'en eiiveloppenl complélcment, de sorle qu'il aucun moment il n'y a communication ouverte entre les deux cavilés. Le voile du palais remplil exaclemenl le róle d'une soupape.
Le bord libre du voile est mainleuu aux angles par quatre replismu-queux; deux postérieurs (jui se contournent autour du larynx, ce sont les piliers postérieurs, el deux anlérieurs qui se voienl sur les cotés de la base de la langue el ferment les piliers anlérieurs.
Nous reconnaissons dans le voile du palais: 1deg; unc .muquense anlé-rieurc, continuation do la muqueuse de la bouche, criblée d'oriflces glandulaires; 2deg; unc veritable coucbe glanduleuse, épaisse lt;i sa partie inférieure et surtout dans les piliers anlérieurs; 3quot; uno membrane llbreuse très-forle, atlachée sur l'arcade palatine el se prolongeanl en arrière par le muscle pharyngo-slaphylin, qui occupe la moilié posté­rieure de la coucbe. Citons encore le muscle palalo-slaphylin, mince baiulelelle longitudinale, dont l'usage est de rclever le bord libre, et 1'expansion tendineuso du péristapbylin externe qui'se confond avec la membrane tibreuse épanouie ä la face postérieure du pharyngo-slaphylin. 4deg; La muqueuse de la face postérieure dont nous parleruns
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ä propos du pharynx, cL 5quot; enfin los vaisseauxot les nerfs, Les premiers soul représentés par l'artère pharyngienne cl la staphyline, les seconds viouncnL du maxilhürc supérieur cl de la cinquième paire par Ie gan­glion de Meckel,
Diirt'rciiccs. — Les ruminants possödent un \oil(; moins développé, lt;iiii peul se soulevcr facilement pour la régurgiluliüii des aliments duns l'acte de la rumination.
Lc pores et les carnassiers surtout ont un voile du palais trös-courf el mobile qui leur permet de respirer par Ia bouche.
'/. — REGION IMKIUKIIUO OU UXGUALK.
Gette region se Irouve comprise entre les deux branches du maxil-laire inférieur, et sur 1'espèce do sangle formée par les muscles mylo-hyoïdiens doubles, sur la li gne médiane, des génio-hyoïdiens. En nrrière, eile s'élend jusqu'amp;la face antérieure du larynx.
Ou désigne, en anatomie descriptive, sous lo nom de canal lingual, tont cel espacc qui est pour ainsi dire eu totalité rcmpli par la langue. Le canal lingual, chez rauimal vivant, se reduit ä l'espècc de goullière située enarrière des incisives inférieures, au-dessns du corps du maxil-liiiro, goullicre qui se bifurque pour constituer deux sillons s'étendant de chaque colé de la langue, entre eile et les arcades molaircs infé­rieures, jusqu'au voile du palais. Dans 1'état ordinaire meine, la mu-queuse des faces laterales de Ia langue étant appliquée immédialc-lïient sur les gencives des molaircs, el sou extrémité libre s'appuyant sur la goullière antérieure, lo canal lingual est enlicrenienl coinblé par l'organe qu'il est chargé de loger. Nous signalerons dans eet espace des orifices glanduleux d'une grande importance : 1deg; celui de la glande maxillaire appelé vulgairement barbilUm, qui se Irouve percé au sommet d'un luberculc llollant en avant et un pen sur lc cole du frein antérieur de lu langue ; 2deg; deux séries linéaires de lubercules siluées de chaque cóté de la langue, orifices des canaux de Rivinus, tubes excréteurs de la glande sublinguale. On peul les apercevoir après avoir ouvert la bouche et alliré la langue, au dehors par l'espace interden taire.
Iraquo;e lu langulaquo;. — La langue superposce au canal lingual (iu'elle reni-plit en cnlier, est formée d'une partie lixo cl d'une parlie ilollanle.
La première a la forme d'un prisine donl deux angles sent libres cl symétriques, le troisième est adherent el sert ä allacher la langue dans le fond du canal; c'esl par ce dernier que pénètrent dans l'organe les muscles qui la composenl, ainsi que les veines el les nerfs. La partie libre, aplatieet élargie en spalule, peut se projoler hors de Ia bouche dans Ia prehension des aliments. La facilité avec laquelle on peul 1'at-lirer au dehors, ainsiqu'uno parlie de Ia portion fixe, par unecertaine traction, pennet de l'examiner facilement et de pratiquer, comme sur un organe extérieur, les operations que son élal reclame. On allire
Piiucn r,T Ioussaint.Chirurgie,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 12
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souvent aussi la languc en dehors de la bouche, lorsqu'on veut prati-quer une operation dans quelque partie de cettc cavitc, sur les dents ou sur les joues notammenl. Si la traction est excessive, lefrein se déchire; il peut arriver aussi, si l'on confle 1c soin de tenir la languc ;\ un aido non intelligent des choses, qn'il la mette entre les molaires et que l'a-nimal la haehe lui-mórac en rapprochant les mamp;choires.
La base de Ia langue est fixée ;\ l'hyoïde qui donne attache ;\ la plu-part de ses muscles.
Nous avons h envisager clans la langue :
1deg; La membrane muqueuse ;
2deg; Les muscles;
3deg; Une charpente flbro-cartilagineuse;
4deg; Des valsseaux et des nerfs.
1deg; Lamemöfaiie muqueuse vwèt toutes los parties libres de la languc et se continuo avec cello du canal lingual. Elle a des caractères parti-culiers de structure, suivant les points envisages. Elle est forto, recou-verte d'unecoucheépilhélialocornco d'une grande épaisseur dans ton te l'étendue do Ia face supérieure; dans toute cotte partie aussi, olie adhere tres-intimemont aux Lissus sous-jacents et presente une foule d'élevures ot de depressions connues sous Ie nom de papilles, organes dont nous avons déja parlé et qui sorvent ä l'exercice de la sensil)ililé générale et do la sensibilité gustative. Vers la base de la langue, deux papilles caliciformcs très-développées ontreQU lo nom de trous borgnes de Morgagni,
Sur les cótcs de la langue et ;\ la face inférieure do la partie libre, Ia muqueuse est fine et séparée des muscles par un tissu conjonctif assez développé pour rendre sa dissection facile, cc n'est qu'ä proximité du bord antériour (ju'ello devient adhérente comme k la face supérieure.
La muqueuse des faces laterales se réunit on avant de Ia partie fixe otforme lü un repli assez fort, attaché sur 1c corps du maxillairc, etqui semble destine i\ maintenir Ia partie lihre, d'oü lo nom de frein de la languc qui lui a étédonné. On I'appelle aussi pilicr antérieur par oppo­sition aux piliers postérieurs que nous avons rattachés ü la description du voile du palais.
Dans tons ses points, mais surtout sur les faces laterales, Ia languc montre les orifices de glandules salivaires logees dans l'épaisseur du dermc. Un aphorisme très-ancien dit que la langue est lo miroir de l'estoinac; non-sculement dans les affections do l'estomac, mais encore dans toutes les inflammations, on consulto l'état de la muqueuse lin-guale ; ellc peut-être scehc, chaude, piUcusc, chargée, sédimenteuse, fuligineuse, (de.
2deg; Les musdes de la langue sont divisés en extrinsèques et on in-Irinscques.
On est dans l'babitude de décrire, sous 1c nom de muscles intrin-seques de la languc, une couche charnuc placéc au-dessous de la mu-
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queuse de la face supérieure. Sur une coupe examinee au microscope on voit les fibres qui la composent affecter loules les directions. D'après M. Chauveau, toutes ces fibres ne seraient que le prolongement des muscles que nous allons mainlenant examiner sous le nom de muscles cxtrinsèques.
Gcux-ci sont chargés de produire les mouvements si varies dont la langue est le siege.
On trouve d'abord, sur les cótés, une longue bandelctte qui va du corps de l'hyoïde ä la parlic libra dans laquclle eile se perd ; ce muscle, qui a pour mission de reürcr la langue au fond de la bouche, a reQU le nom destylo-glosseo\iké)'ato-glosse.,ljamp;hamp;sio-%\osse, qui'se trouve situé sur un deuxième plan, est aplati, large et forme de fibres dont les infé-rieures sont plus longues que les supérieures ; il est attaché eu arrière sur le corps de l'hyoïde. La direction de ses fibres indique qu'il doit retirer la langue au fond du canal.
Le génio-glosse, situé en dedans du precedent, a une structure el des usages complexes; ses fibres pronnent naissance sur un tendon qui s'attache sur la surface génienne du maxillaire inférieur; de l;i elles rayonnent en arrière en coupant a angle droit celles du basio-glosse; d'autres sont perpendiculaires ä Taxe de la langue; enfin les antérieures se dirigent en avant. On peut voir paria que les premières atliront la parlie fixe de l'organe ä l'extérieur, les moyennes la pres­sent centre l'os maxillaire inférieur, tandis que les antérieures ra-incnent la parlie fixe dans l'intérieur de la bouche. Si loutcs ces fibres agissent en même temps, Ia langue doit diminuer de longueur pour augmenter son diametro transversal.
Les deux muscles génio-glosses sont immcdiatement appliqués 1'un contre l'autre, Dans la parüe postérieure seulemenl, ils sont séparés, ainsi que le basio-glosse, par une masse cuneiforms de tissu adi-peux.
3deg; Le fibro-cartilage de la langue est reduit ii un petit cordon cylin-drique, décritpour la premiere fois par Rrühl, el situé sur la ligne médiane au-dessous de la inuqueuse; cetle sorte de charpente flbreuse a de 6 ;\ 8 centimetres de longueur; on ne la rencontre que chez les solipèdes.
La langue possède également un support osseux représenté par l'ap-pendice antérieur de l'hyoïde sur lequel viennent s'attacher la plupart des muscles extrinsèques-.
La langue remplit un röle très-important clans la digestion : c'est ellc qui, grace i\ ses organes tactiles spéciaux, indique ä Tanimal la saveur des aliments; il est rare qu'elle le mellc en défaut lorsque l'a-nimal choisit librement les substances dont il doit se nourrir; clle est ie moyen dont les grands herbivores se servent pour atteindre lour nourriture et l'attirer sous les monies dentaires, ou la faire passer directement dans le pharyu x si eile est assez diviséc. Pendant le repas,
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eile est aussi chargéo de ramener les aliments sous les molaires s'ils s'en écartent dans les mouveiuents qu'exige Ia trituration. Enlln eile peutservirä modulcrla voix.
Elle a done un róle fort complexe et important ä remplir; aussi les animaux qui sont priv.és d'une partie de eet organe souffrent-iis d'un défaut de nutrition, ou luème peuvent mourir d'inaniüon si la partie retranchée est süffisante pom? animier complétement ses fonetions.
MM. Philippeau cl Vulpian ont cependant pu paralyse!' compléte­ment la langue par la section du nerf hypoglosse, sans quo I'animal en mourul, mais 11 maigrissait visiblementet demandaitune noumture spéciale; de plus, dans le cas do paralysie complete, la langue s'égare entre les arcades dentaires et ne tarde pas a. se couvrir de plaies qui lui sont faites par les pointes dont les molaires sont recouvertes. La section accidenlelie de la langue esl commune i\ observer par suite de l'imprcvoyance aveclaquelle on attache les ehevaux, aloes quo la longe est encore lixce dans la bouche : e'est toujours un accident grave. M. Bonley m'a dit avoir vu des ehevaux intelligents suppleer ;i I'insuf-flsance du fonctionnement de la langue coupée, en élevant la lêle pour faire tomber dans lefond de la bouche, par la déclivité, 1'avoine qu'ils no peuvent plus faire monter sous les molaires par raction de leur langue.
4deg; Vaisseaux et nerfs de In langue. — Les artères linguales et sublin-guales vont porter le sang l\ la langue. Elles proviennent toutes deux de la glosso-faciale. La première s'en détache ä la hauteur de la corne ile 1'hyoïde, [uiis eile se loge entre les muscles basio-glosse et génio-glosse, et vient s'anastomoser par une line arcade avec cello du cóté oppose, fi un centimetre environ du bord libre antérieur. Elle est Irès-llexueuse dans son trajot et donne, sur sou parcours, une foule do ra meaux dont quelques-uns s'abouchent avec ceux de l'artère opposée. L'artère sublinguale ne l'ouruit ([ue quelquos lines divisions au cóté de la pai'tie anlérieure de la langue et surtout au génio-glossc,
Les veines soul volumineuses et au nombre de trois : deux vont se rendre dans la maxillaire externe, el Ia troisième, qui accompagne le nerf lingual, dans Ia maxillairc interne. I.es deux premières sont des affluents de la voine sublinguale, mais souvent ellcs se jettent isole­ment dans Ia veine glosso-faciale; on les volt ramper sous la muqueuso de la face laterale de la langue, oü leur couleur bleue décèle leur posi­tion, et traverser le muscle tnylo-hyoïdien pour se réunir au vaisseau principal de la face, au niveau des ganglions lyniphatiques de Tauge. Les nerß de la langue proviennent de trois paires encéphaliqucs. La cinquième paire l'ournitle lingual uu pclit hypo-giossiMjui, place d'abord superlicielleinent ;quot;i la base de la langue, vient accumplir la dernière partie de sou trajot, avec l'artère, entre le basio-glosse el le génio-glosse. La neuvième paire, ou le glosso-pharyngien, donne des lilcts au tiers postérieur. Ces deux nerfs donnenl h l'organe Ia sensibilité générale
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et gustative, lo premier dans les deux liers antérieurs et 1c deuxième dans Ie liers postérieur.
La motricité est apporléc aux muscles de la languc par Ie grand hypo-glosse, lequel fait Ie même trajet que son homonyme et ijue Tar­iere linguale,
Wlirurciiccs. — La langue du bmif se dislingue par uu volume considéralaquo; ble, qui est d'ailleurs en rapport avec la dapacilé do la cavilé buccalo et lo développemont do tout l'appareil digestif. Tout on ell'ot, chez Ie bceuf, ainsi d'ailleurs que ebez los autres ruminants, semble Otro disposé en mio lt;lcs fonctions digestives, qui primont lont I'organisme chez ooi animal ; la oomplexilédc cos fonctions oxigo qu'il y consacre unc bonne panic do la du-réo do sa vie. Aussi n'est-il point étonnunt do rencontrer une disposition or-ganique tout ä fait spéciale ; c'est ainsi que nous trouverons uu pharynx très-Iarge, uu oesophage dilatable, des cslomaos multiples, d'uno capacité immense, el uu intestin d'une longueur extraordinaire. Ajoutons a cola que les actos de la digcslion soul pour ainsi dire doubles et que la rumination triple au moins la durée do la mastication. Mais rovouons aux caractëres particuliers do ia langue : sa muqueuse, très-i'orte, se treuve hérissée, dans sa parlic lilire, do papillos roniquos, pclitos, mals très-dures, eoimno cornées et dirigées en arrièro, lesquellcs sont ainsi faitcs pour aider a la prehension des aliments. Eu arrière, la langue csl rec^ouvcrlo de petites papillos en forme do pyramides triangulaires, moius serrées que los antérieures, mais toul aussi rudes; on en remarque, do cbaque coté, sopl ou huil qui sont calicifor-mes et volumineuses, co sont do véritables Irons borgucs de Morgagni. La langue du bceuf est trós-prolractilc, 1'animal pout la porter facilement jusque dans ses naseaux.
La langue du jporc,petite, triangulaire,pointue, esl poumobile; cello du chicn, donee cl lisse, l'esl au contraire beaueoup.
sect; 4. — Du pharynx ou arrière-bouche.
Le pharynx estsituéen arrière de Ia bouche v.l des eavités nasales. L'épaisseur des lissus latéraux et sa position entre les branches du maxillaire font qu'on im peutpénétrer ä sou intérieur qu'en traversant la cavilé buccale ou les eavités nasales. Chez le cheval, le développe-ment du voile du palais empêche qu'on ne |)uisse voir sa cavilé, même lorsque la bouche esl aussi grandement ouverteque possible. C'esl unc region difücilement accessible cl sur laquelle 1c ebinirgieu a ])en de moyens d'action.
On peul cludier Ie pharynx en 1'aisant une coupe antéro-postérieure do la téte, cc qui a pour eH'cl de le diviser en deux parlies symétriques. Si on veut l'examiaer h I'extérieur, il esl nécessaire de pratiquer unc section transversale, passant en arrière des deux arcades orbilaircs et dirigée vers Tangle postérieur de la nulchoire. Cette section, qui enlève teute la cavilé cerebrale, moins le diverticule des lobes oll'actifs, montre que le pharynx csl situé en avant cl au-dessuus do celle cavilé.
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Cctle menie section permet de conslaler que le pharynx aü'ecte la forme d'un cylindre allonge, oblique en bas et en arrière, et séparé des organes avoisinants par un 'issu conjonctif très-iache cl lamelleux, ce qui doit permettre très-facilement sa dilatation. Gelle-ci doit cepon-dantse faire plus aisément dans 1c sens de Taxe de la töte, car la pre­sence des deux branches de Thyoide, entre lesquelles l'organe se trouve situé, limite naturellement la dilatation transversale. Le tissu con-jonclif dont le pharynx est entouré peut 6tre 1c siége d'abcès survenant après 1'inflammation de l'organe.
Le pharynx est en rapport en arrière el en dehors avec les poches gutturales.
Les constricteurs superieur, moyen et inférieur ferment les parois poslérieures et laterales du pharynx; c'est le voile du palais qui lui forme une paroi antérieurc complèle h cause do son grand développe-menl.
A l'intérieur, le pharynx se trouve reconvert cl'une muqueuse jau-nätre, épaisse, lache sur la face postérieure du voile du palais, oü olie présente de nomhreux replis longitudinaux; plus adhérente et plus lisse sur les parois laterales on postérieure qui répondent aux con­stricteurs.
Sept ouvertures viennent déboucher dans Ie pharynx : en haul los deux ouvertures gutturales des cavités nasales; en regard d'clles el sur les parois laterales, deux fentes allongées et recouvertes par une lame cartiiagiueuse continuée en arrière par une sorle de cornet: ce sont les ouvertures plniryngicnnes des trompes d'Eustache qui font com-muniquer le pharynx avec les poches gutturales el l'oreille moyenne ; en bas et en avant, Tisthme du gosier, qui donne acces dans la bou-che; en arrière de listhmc, l'ouverture du larynx, circonscrite par répiglolte qui se montre renversée sur la face postérieure du voile, les arylénoïdes en arrière el les cordes vocales supérieures, qui réunissent ces organes. En dehors des cordes vocales, on rencontre deux replis paralleles ä ces dernières ; le premier rattache, comme une sangle, la face antérieure de répiglotlc !\ la face postérieure des arylénoïdes, c'est le repli aryténo-épiglottique; le second, plus externe, n'estautre chose que le pilier postérieur du voile du palais. Entre les deux replis mu-queux existe une gonttièrc qui conduit directcment dans la troisième ouverture inférieure, c'est-ädire dans Torifice supérieur de l'oeso-phagc.
De ces ouvertures, celles qui servcnl au passage de l'air restent tou-jours largement ouvertcs, iï l'exception pourlanl de l'ouverture du larynx qui est en parlic fermée pendant la deglutition; l'isthme du gosier et l'orilice supérieur de l'oBSophage nc s'ouvrent que lors du passage des aliments, else reformenl derrière eeux-ci aussitöt qu'ils sont déglulis.
Les vmsseaux du pharynx, pen importants, lui viennent d'une arlère
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particuliere, l'artère pharyngienne, des branches de l'artère thyroï-dicnnc el de la staphyline.
Lesner/s soat fournis parlcglosso-pharyngien, Ie pneumogastrique, Ie spinal et Ie grand sympalhique.
A cause de sa consliUition cxlérieurement membraneuse, 1c pharynx peut éprouver des changomcnts de forme considerables, en rapport surtout avec les pliénomènes de la deglutition.
Diiréreucei. — Le pharynx des ruminants est très-vaslo cl plus allongé que cliez lo cheval. Lu muqueuse est pcrcillée de trous vohiinineux qui don-nent acces dans l'inlérieur ä des glandes volumineuses, situécs en dehors (lelie, les constricleurs, moyens ot inférieurs, sonl moins disliuets que chez le cheval et leur bord inlerne se louche. Le pharynx du mouton montre sur sa face poslörieure un repli qui semhlc eonlinuer en arrière la muqueuse de la cloison médiane du nez.
CHAPITRE IV
DE LA TÊTE EN GENERAL
En décrivantles diverses regions dont l'ensemble constitue la töte, nous n'avons fait qu'effleurer un point très-imporlant de son étude, colle de son squelette : certaines considerations générales applicables ei eette partie du corps auraienl difliciloment tronvé place dans une étude détaillée de chacune de ses regions. Nous devons done revenir sur la téte d'uno faQon générale et dire quelques mots des os qui la composent, des dents dont les tnäcboires sont garnies et des cavités dontellc est creusée.
Les os qui constituent la tète revêtent la forme générale qu'elle affecte sur l'animal vivant, c'est-i-dirc celle d'une pyramide quadran-gulaire, creusée de cavités plus on moins profondes cl hérisséo de saillies irrégulières. Les cavités et les fosses servent au passage de l'air on des aliments et logent des parties molles on des organes très-importants; les saillies donnentun plus grand développement ü la töte, lout en ménageant sa légèreté, ou bien écartent les insertions imiscu-laires pour leur fournir un bras de levier plus puissant. Tout dans la lóte semblo avoir élé conslruit de maniere h donner une grande légè­reté en méme temps que beaucoup de force pour permeltre soil aux 1'onctions des organes des sens de s'accomplir libremenl, soil pour donner au cerveau une enveloppe solide qui le motte ä l'abri des cir-constances extérieures qui pourraient lui èlre nuisibles.
La division de la löte en portion eränienne el portion facialc, que nousavons negligee jusqu'ft présent, nous avons dit phis haul pourquoi, doit nous arrêter mi instant.
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(Stnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS.
Le cräne occupe, chez les animaux, une place relalivemcnl minimc par rapport h la face; néanmoins, sou étude acquiert une grande importance lorsqu'on se place au point devue do la determination des races. Ghez des animaux de la meine espèce, le cerveau peul ètre plus ou moins développé, il'en résulteque les dimensions du erftne seront dans un rapport différent avec celles do la 1'acc, et qu'elles donne-ronl une forme spéciale h la töte. Endépendammentde cette forme d'en-semble, il ])cul arriver aussi ijue le cerveau, qui est toujours plus long que large, possède des diaiuètrcs supéro-inférieur el transversal dout les rapports soient différents; le cräne lui-mème se trouvera large dans le cas oüle diametro transversal du cerveau sera dans un rapport plus grand avec le supéro-inférieur; il sera comme comprimé dans le cas contraire.
Or, comme les dimensions transversales des aulros parties de la töte suivent le développement du cräne, on aura dans chaeun des cas ex­tremes une forme spéciale pour cetle partie du corps.
Appliquant aux animaux domesüqiies les mensurations que Blumen­bach et Iletzius ont été les premiers ä faire sur rhomme, mensura­tions qui ont acquis une si grande exactitude dans ces dernières années, grace surtout aux importants travaux de MM. Broca et Pruner-Bey, M. Sanson a imagine toute une classiflcation nouvelle do nos animaux fondée sur les formes de la töte. II donne aux formes erft-niennes los monies noms que les anthropologistes que nous venons de nommer ont appliques aux races humaines. En un mot nous avons, depuis M. Sanson, des animaux brachycéphales et des animaux dolicho-céphnk'S. Voici comment ce zootechnicien mesure le cräne des chevaux.
laquo; Extérieurement, les limitesdela cavité cerebrale sont assez exacte-ment indiquées, chez les animaux d'espèce equine, en haut ä l'aide d'une ligne passant en arrière des conduits auditifs et parlesommet de Tangle des crótes pariétalcs, en basü l'aide d'une autro ligne joi-gnant les extrémités dos crètos frontales, et de chaque cóté par des li-gnes perpendiculaires aux premières et tangentes aux points les plus saillants des pariélaux.
laquo; il en est de memo h ])eu do chose prés chez les autres espèces : mais, en raison de l'étendue prédominante du frontal el des sinus frontaux chez les especes bovines, on a très-approximativement les limites du cräne en prenanten bas le point culminant de l'arcade or-bitaire, en haut la tan gen te au segment inférieur de la base des che-villcs osseuses, elsur les cotés les points saillants des sillons frontaux.
laquo; La cavité so trouve aussi comprise dans un parallélogramme rec­tangle, permettant de mesurer exactement les deux diatnètres de Pellipsoïde. Dans les conditions naturelles ces deux diamètres nc sont jamais égaux.
laquo; Lorsque le transversal l'emporte en étonduc sur le longitudinal, le le cräne est dit brachyeéphak (ou cräne court); quand c'esl au con-
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DE LA TETE EN GENERAL.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;)H;i
trairc 1c diamètre longitudinal qui l'enaporte, lo crüne esl appoló doli-chocäphale (ou oräne allongó). Ge soul los deux types crftniens ou crä-niologiques,
laquo; Lcs rapports divers, dans chaque sons, entro los doux dimensions, donnent Vindice ccphalique, la transversale 6tant ramenée iï 100. Ainsi rindiccplus grand quo lOOappai'liont an typo, dolichoccphalc; lopluspo-titau typo brachycéphale. Cos rapports impriment los nuances do la bra-eAyc^oAa/ieetdeladolichocéphalie: chacunede cos nuancestypiques cor-oespondanlä uno conformation particuliere de la region do la face(l). raquo;
Lcs lignesque nous venous de citer, oxtraitos do la nouvelle edition du livre do M. Sanson, représentent done exactement 1'idée qu'il so Tail dos types dolichocéphale et brachycéphale, il est regrettable que M. Sanson, en empruntant los données et los noms de l'anthropo-logic; nc les applique pas exactement ;quot;i nos animaux; cola peut don-ncc matière ä confusion. Ainsi, lorsqu'il parle de Vindice céphalique, nom dont M. Broca est Ie pärrain, pourquoi dit-il que l'indice plus petit que 100 appartiont au type brachycéphale? Cost deformer systé-matiquement l'idée de M. Broca, et M. Sanson sail fort bien que ja­mais l'indice céphalique n'est plus petit que 100 chez l'homme; les individus les plus braehycéphales out toujours Ie crane plus long que large, mai's en changeant ainsi la signification du mot indice cépha­lique, M. Sanson est-il bien sur d'etre dans lo vrai pour 1c cheval au moins ? Est-il bien sür qu'il y ait dos chevaux chez lesquels lo diame­tro transversal du crane 1'emporte sur lo longitudinal? Nous donnons plus loin dos moyennes do dimensions prises sur un certain nombre d'animaux, directement dans rintérieur de la boite eränienne, el nous devons direque, quolles que soiont los races de chevaux sur lesquelles nous ayonsprisces mensurations, Ie diamètre longitudinal l'a toujours empörte sur Ie transversal. 11 ne nous somble done pas que, pour qu'un animal soit brachycéphale, il faille que lo diamètre transversal rem­porte sur 1c longitudinal, comme lo dit M. Sanson, mais chez cot ani­mal, comme pour l'homme, il suffit que lo rapport entre les deux diametres atteigne unc certaine valour. Colte valeur est encore ä de­terminer.
Revenons maintenant aux caractères anatomiques de la tête.
Nous nc nous occuperons pas plus longteiups do la portion eränienne, les os qui la composent devantêtre passes en revue dans lo paragraphe des cnvcloppes osseuses de l'encéphale, oü ils trouveront leur place tout naturellement.
sect; 1. De la face.
Lcs os de la face sont nombroux, mais, au point de vue chirurgical,
(1) Amlré Sanson, Trait'': lt;lc ZootechnU ou Économie du bélail, 2e edition, toine I, pages iü et 41. Paris, 187'é.
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186nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE SPÉCIALE OU DES IIÉGIONS.
on pourrait envisager la face comme n'étant formée quo do doux os, l'un supérieur, remplissanl, ainsi que lo dit Bordeu, Ie röle d'une en-(;Iiime sur laquelle viendrailTrapper un marleau représenté paria mä-choire inférieure.
((. — DE LA MACilOinK SDPÉHIEDBEt
Tons les os qui constituent la mdchoire supérieure sont unis entre eux d'une l'aQon tcllement intime qu'ils linissent, i\ Tage adulte, par ne plus former qu'une senle masse, dans laquelle la force est réparlie en raison directe dos efforts que chaque point a il supporter.
Lorsqu'on envisage la disposition do l'arcade dentaire supérieure par rapport aux masses osseusesdans lesqucllos cllo est implantée, on voil, en cffot, que los parties los moins appuyéos sont celles qui doivonl supporter Ie moins d'efforts; ainsi les incisives, dont 1c rolo so borne ä couper ou i\ pincer les aliments, situées tout ;\ fait ïi Foxtrémité des bras du levier représenté par los mAchoires, s'implantent sur dos os rolativement minces et fragiles, portant pour ainsi dire ü faux sur l'o-rifico antérieur dos cavitós nasales, tandis que los molaires reposent sur dos masses osseuses solides, et d'autant plus fortes qu'ellos sont plus postérieures, c'est-ä-dire qu'elles ont des prossions plus conside­rables ä supporter, l'action des muscles masticateurs se faisant d'autant mioux sontir quo los moulos dentaires sont plus rapprochées de ces muscles.
Chez lo cheval, la resultante des forces développées par los muscles masticateurs, Ie massétor entre autros, passoen arrière de la dernière molairo, mais très-près de cette dent, co qui fait que co muscle agit toujours par un levier in ter-puissant ou du troisièmo genre, ce sont toujours les molairesdc la partie moyenne de l'arcade qui sont les plus fortes; les premières, en offet, sont déjfi loin de la ligno de la resul­tante, et la postérieure est plus petite ; eile repose en outre sur une partie du maxillaire très-délicate et qui nc pourrait supporter des pros­sions aussi considerables que les troisième, quatrième et cinquième par exemple, dont Ie point d'appui est renforcé par la créte maxil­laire. Une disposition ;i peu pres somblable se rencontre choz lo b(Buf. Mais, choz lo chien, les dents les plus fortes sont situées tont a fait en arrière, et l'on voit ces auiinaux, lorsqn'ils doivent broyer des sub­stances dures, los faire passer jusque sur les dents les plus profondes, dont la disposition est memo tont ü fait spéciale; nous verrons en offet, un pen plus loin, que los dernières molaires du chien sont tuborculeuses, propres i\ casser, ;\ broyer, tandis que les autres sont hérisséos do pointes et ne pouvent sorvirqu'ïi perforer ou ä déchirer.
Mais los os de la face nc sont pas scnlement assembles on vue de la mastication. Tout en ctant apposés de Ia fagou la plus favorable pour eet acte, ils sont arranges do tollc sorte qu'ils peuvent égalemcnt
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protégor dos cavités dans lesquollcs so trouvent loges dos organes importants.
Cost ainsi qu'on voit l'appareil oculaire place dans une logo spéciale, protégé par une apophyse très-forte, en forme de voute venant s'arc-bouter contro une sortc de colonne formée par l'apophyse montante duzygomatique, qui s'appuie ello-mêmo sur 1c temporal, auquel Tos maxillairo inférieur sort de pilier. Les coups portés sur l'orbite onl une tendance i\ glisscr, on vertu de la forme convexe do l'apophyse or-bitaire, et lont lo monde sait que la voute est la forme architecturale qui peut supporter los prossions les plus considerables. L'os copondanl peut faire défaut choz certaines espèces, cho/ lo chicn et Ie porc no-tammont; mais ici, la voiito est remplacéepar un cordon übroux extro-moment resistant, qui peut défler des chocs enormes sans se rompre, on vertu do sa consistance el de son élaslicitc.
Les cavités nasalos sonl égalomont protegees par des os très-l'orts et quolquofois clastiques, comme roxtrémité des sns-nasaux. Partout aiileurs, au contraire, les parois sont assez minoes, mais olies sont re-couvertes par des muscles d'une certaine épaisseur ou bien los cavités qu'ellos encoignont n'ont pas une importance aussi grande que cellos que nous venons do passer en revue. Les sinus qui pouvenl ètre on-vorts sans qu'il on résulte un danger pour l'animal, no sont proteges que par dos parois prosque papyracées. Tout dans la face so Irouvo done dispose pour unir la force ä ia légèreté.
//. — DG LA UACHOIBG INKKIUEOltli.
Elle est formée par un soul os, Ie maxillaire inférieur, qui conslitue i'unique parlie mobile de la face. Formé par deux portions symétriquos réunies sur la ligno médiane, Ie maxillairo ofl'ro ä l'étude un corps et deux branches, hv corps, élargi on forme de spatulo, présente une courbe parabolique sur laquelle se remarquent les alveoles des dents incisivos; la face supérieure tapissco par la muqneiise buccalo est légö-roment oxcavéo et fortement rétrécie au point d'union du corps avec les branches; sur la face inférieure, convexe clans tous les sens, on re-marquo, choz lo cheval, la trace de la souduro des deux parlies de Tos. Choz Ie boeuf et les autres ruminants, la souduro des deux bran­ches du maxillairo no se fait jamais, mais il arrive souvent que sur une töte macóréo los deux branches restant unies l'une u l'autre par engrënement réciproque des deux surfaces laterales. Sur los parties laterales du corps, et i\ un ou deux centimetres en avant do la première molaire, on remarque lo trou mentonnier, qui est l'oriflceinférieur du conduit maxillo-dentaire, dans lequel passont Ie nerf et l'artère den-tairos inférieurs.
Los branches du maxillairo s'ccartent l'une de l'autre on forme de V ä ouverture supérieure, puis olios so portent on avant en serocourbant
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188nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGION'S.
etviennentse terminer par une longue apophyseet un condyleque nousavons sufflsamment décrits en parlant de rarticulation temporo-inaxilhüre. L'écartement des branches n'est jamais süffisant pour per-mettre aux dents qu'elles portent de correspondre exactement avcc les molaires supérieures, qui débordent toujours en dehors d'une quantité considerable. Lo bord antérieur des branches est creusc de six Irons profonds qui servent ü loger les dents molaires ; 1c postérieur, d'abord ;i jjcn |)rès droil, se recourbebrusquement el assez rógulièrement. Au point oil a lieu cetlc courbure, l'épaisseur des branches est beaucoup pins considerable que partout ailleurs, ce qui a vain a celte partie 1c nom do bord refoulé. Le maxillaireinférieur est un ospresque eniièrc-ment compacte; la substance spongicuse n'existe guère que dans lc condyle el dans quelques points du bord antérieur on alvéolaire. 11 est parcouru, dans une grande partie de son étendue, par le canaldentaire ou maxillo-dontaire, dont rorillce supérieur se voit en dedans des branches, an niveau de la dernière dent molaire el ä Irois centimetres el demi environ en arrière de celle dent. Cc canal, qui loge une peüte arlère cl un nerf dentaire volumincux, passe au-dessous des dents mo­laires et vient s'ouvrir inférieurement par le troumentonnier.
Les formes et la consistance des maxillaires varient dans une assez large mesure avcc Tilge des snjels, el les diverses conformations qu'on y remarque tiennent surtout a revolution el ti l'usure des dents. C'esl ainsi que, chez les sujets jeunes el adultes, le corps est beaucoup plus épais que chez les animaux ilgcs; il en est de mème du bord postérieur dans la partie qui correspond aux molaires. Au fur el ;i mesure de leur usure, les molaires se rapprochent du bord alvéolaire, el le bord oppose qui leur devail sa largcur devient plus mince par le relrail des deux lames de Tos.
sect; 2. — Des dents.
f.es den Is présenten l les variations los plus grandes dans les diverses espèces de nos animaux domestiques. Leur forme cl leur disposition dans Tarcadc dentaire sont en rapport avec le reV/i'me propre i'i chaque animal. Or on peut diviser les animaux en Irois categories sous le rap­port dn régime : ils se nourrisseul exclusivemcnl de matières végétales, ou de matières animales, ou bien leur alimentation peut être mixte, c'est-ä-dire composée de substances animales et végétales; de lä trois types principanx do syslème dentaire et trois denominations particu-lières appliquées aux animaux qui les possèdent: /wrbivores, car-nivores ou omnioores, L'homme s'est assujetti des représentantlaquo; de chacun de ces types, et si le chien et lo chat se sont soumis i\ un re­gime mixte, ils n'en onl pas moins conserve intactes les formes du syslème dentaire caractcrislique du type zoologiquc auquel ils ap-parliennenl.
Parmi les animaux herbivores et dans les deux carnivores domesti-
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qacs, on rencontre mOmc des differences spéciflques assezgrandes pour qu'il soil facile, au premier abord pour quiconque s'esL exercé, de dire lt;\ quelle espöeo appartient unc dent. Cost ainsi que 1c cheval, le bceuf, les petils ruminants, le lapin, qui Ions soul herbivores, out des dentitions ditrérentos; quo le cliien et le chat eux-nièmes n'ont pas la même forme de Systeme dentaire. Leporc, parmi les animaux doraes-liques, est le seul représentant des omnivores.
Mais les dents ne présentent pas le meine aspect pendant toute la durée de la vie de l'anlmal. Au moment de la naissance, ellcs nian-quent tout fifait on soul en nomhre pen considerable ; elles se mon-trent ensuile ;\ des époques ä pen pres tixes etquiontété déterminées. Ges premières dents elles-mêraes n'ont, peur la plupart, qu'une durée éphémëre; elles tombent a. uncertain moment pour être remplacées par d'autres qui doivent persister pendant toute la durée do la vie, de l;i deux périodes bien distinctes dans la dentition.On a appelé dents de Ml on dents caduqnes celles qui se montrenl les premières après la naissance, el qui doivent être remplacées par d'autres, quo Ton a désignéés par répithèle de dents remplagantes. Quelques dents ne sent pas soumises au remplacement, on les ïiovooiq dents persistantes, Enlin, pour les espöees herbivores, les mutations du Systeme dentaire ne s'arrêtent pas liY : sous l'influence dos frottements dus a la mastica­tion, les dents s'usent et poussent ii mesure ; or comme la forme et la direction do lour partie profonde n'est pas la inöme quo cello de la partie libre, il en résulte des changements continuels dans leur aspect, et souvent dans la disposition d'ensemble de l'arcade. Toutcs ces par-ticularités onlcté étudiées avec beauconp do soin pour la plupart do nos espèces domestiques ; ellcs sonl Lrès-imporlanles, car elles four-nissent des données, en general sufflsamment exactes, pour la connais-sance de l'äge.
Par ce simple apercu on voit quo, ä cole do la question de caracté-ristique zoologique, et do cello qui a rapport au régime, il s'en pré­sente imo autro qui, jiour être en partie speculative, n'en a pas moins une grande importance. On comprend égalementqu'une étude complete du Systeme dentaire 1'aito h ce triple point do vuo ferait ä eile seulo la matière d'un ouvrage et ne saurait rentrer dans noire cadre. On trou-vera d'aillours tons his renseignements sur ce sujet dans les livres spéciaux. Nous nous en liendrons done ici aux données applicablesä la chirurgie.
Los dents possèdent, chez tons les animaux, des caraclèros généraux qu'il Importe de rappeler avant do passer i\ leur étude speciale.
Implantées dans les maxillaires, les dents se disposent h la suite les unes des autres do maniere h constituer l\ chaque mftchoire une ar­cade parabolique ouvorlo on arrièrc. Los dents do chaque mächoiro se molleulen rapport do lacons fort diverses chez los animaux. On trouve, chez nos mammilères domestiques, trois categories de dents: los unes
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190nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS.
siluóes en avant et tlosünéos surtout ü couper sont appelées incisives; d'autres situées tout ä fait en arrière de l'arcade dentaire sont ap­pelées molaires, nova qui indique sul'lisamment qu'elles doivent broyer. Entre les incisives et les molaires, exisle un espace plus ou moins largo appelé cspace inler-dentaire oü l'on rencontre une autre dent de forme spéciale, surtout caractérisée chez certaines especes, et qui a reQu Ie nom de canine, quoiqu'elle ne se présente pas toujours h son maximum de dévcloppcment chez les chiens. L'exislence des canines, qui ont pour usage do déchirer. n'est pas constante chez les herbivores.
Envisagée isolement, chaque dent peut se diviser en deux parties: Tune qui est situce au-dessus de la gencive et fait saillie dans l'inté-rieur de la bouche, c'est la parlie librc; l'autre qui est implantée dans une cavitc du maxillaire, appelée alveole, a recur Ie nom de meine. La ligne horizontale qui séparc l'une de l'autre ces deux parties a etc nommée collet. 11 n'est pas inutile do dire ici que Ie collet n'existe pas ä l'état de partie distincte dans la plupart des dents des herbivores, puisquo la racine doit h un certain moment devcnir partie libre, mais chez les carnivores et chez Ie bocuf pour les incisives, Ie collet est in­dique par un léger rétrécissemenl.
La racine de la dent est percée a son centre d'uno ou do plusieurs cavités, par lesquelles pénètre l'organe nourricier désigné sous Ie nom de bulbe ou de pulpe dentaire. Le bulbe renferme des vaisseaux et dos nerfs, qui doivent apporter ;i la dent la nutrition et la sensibilité.
Au point de vue de leur structure, il entre dans les dents trois sub­stances appelces ivoire, émail ei cement.
Vivoire on dentine, qui forme la base de la dent, entoure de toutes parts la cavité qui renferme le bulbe dentaire; c!est une substance d'un blanc jaunätre, de consistance plus dure que l'os, creusée de cana-liculcs qui partent de la cavité du bulbe et rayonnent dans toutes les directions; sa composition chimique la rapproche des os.
li'émail enveloppe surtout la partie libre, sur laquelle il forme une couche continue, il s'étend mème sur la racine dans les dents des her­bivores ; souvent il se montre dans l'intcrieur et forme, soit des culs-dc-sac, soit des replis caractéristiques qui semblent jetés au milieu do l'i-voirc pour diminuer son usure et rendre plus irreguliere la urface de frottement. On rencontre la première disposition dans los incisives du cheval; la seconde se voit dans les dents molaires de ce mème anima! et chez tons les ruminants. L'émail, d'unblanc brillant, est formé de pelits prismes, accolés les uns aux autres, et implantés par une de leurs extrémités sur l'ivoire; il estbeaucoup plus dur que cettc dernière substance.
Le cement recouvre seulement la racine des dents chez les carnas-siers; mais on le rencontre également dans l'épaisseur de la parlie libre de la dent chez les herbivores. Sa couleur est d'un gris plus ou
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moins foncó, souvent absolumcnt noire, et sa texture cclle d'un tissu osseux moins les canaux de Ilavers.
Chaque dent est recouverte dans Ia racinepar Ie périosle alvéolo-den-taire, qni nc diffère pas du périosle ordinaire, et qui concourt, avec Ie bulbe, i\ la nutrition do la dent et ;\ la consolidation, par une sorto de cal, des fractures quipeuvent se produire sur ces organes.
ncveloppcmi'iit laquo;ieraquo; laquo;lenta. — Chez lous les animaux les dents se développent clans l'intérieur d'un sac clos nommcslaquo;e ou folllculc den-taire, creusé dans l'épaisseur de I'os nuixillaire. La cavitc du sac est tapissée par une membrane Ilhreuse trcs-dense, doublée intérieure-tnent d'une autre couche cellulo-vasculaire. D'après plusieurs au­teurs, cette dernière couche ne serait autre chose qu'une sorte d'inva-gination de la muqueuse buccale. Au fond du sac on aperQoit plu­sieurs papilles, formant renllemenl, qui remplissent presque ;\ olies seules la cavitc du sac, cl 1'ormeront plus tard la pulpe denlaire ; c'esl ä leur surface quo va so former l'ivoire. En regard de cc point, c'est-ä-dire dans la partie Ia plus superliciello du sac, on trouvo un amas de cellules reliées ;\ celles de la gencive par une trainee cellu­laire; on donne ü ces cellules qui doivent sccrcler rénuül, lenomd'w-(laue ou de germe do Vémail. Au fur et i\ mesure que l'ivoire sera se­crete inférieurement, en poussant devant lui l'ómail dejä forme, il s'en coilferacomme d'une sorte de chapeau.
Quant au cement, il ost produit par la portion du follicule qui dc-vra former plus tard 1c périosle alvéolo-dentaire.
Les diverses couches (juc nous venons d'examiner augmentent peu a pen de volume cl de consislance, clbienlötla partie supérieure de la dentperce la gencive el apparait ;\ l'extérieur. La dent est complete, mais l'épaisseur de la lame (l'ivoire qui reconvro la pulpe n'est pas ;i beaucoup prèsaussi grande qu'elle Ie sera plus tard ; lo bulbe denlaire, en effet, sécretc constaminent de nouvelles couches d'ivoire qui sent disposées h la face interne des premières cl sont conséquemment pla-cées au centre de la dent. La couleur des dornières couches est plus jauiUUre que cello dos premières, ainsi qu'on peut très-bien levoir sur la coupe d'une dent quelle qu'elle soit.
Nous avons déja dit que los premières donls apparues chez Ie jeune animal étaient destinées ä disparailre dans un espace do temps très-court, pour ètre remplacées par d'autres qui duroronl toute la vie. L'époque h laquelle se fait 1c remplacement des dents est variable sui-vant les animaux ; mais dans les follicules denlaircs de l'embryon, on peul déjïi voir, chez Louies les dents qui doivent être remplacées., uu second follicule annexe au premier ; dans ce deuxièmo follicule se dé-velopperala dcnl permanente qui poussera ensuite la première par la based ne tardera pas i\prendre sa place.
Dch lt;ilt;u(n laquo;icr solipMeti. —On rencontre chez los solipèdes adultes trente-six t\ quaranle dents. Ghaque mAchoire présente six incisives.
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102nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE SPÉCIALE 01! DES REGIONS.
douze moläires,et chez lesmtllos seuletnent deux canines; les femelles peuvent cependantprésenter des canines, mais lorsqu'elles exislenL,elles sont toujours rüdimentaires.Il exisle également, ohez beaucoup de su-jels, une très-petite ilent situco en avant ilc la première molaire. Ges den tss'observont plus souventamp;la mäohoire supérieureQu'ä l'inférieure, et quelques auteurs d'histoire naturelle les comprennent menie dans Ia tormulo dentaire qui s'ccrirait ainsi : i l c \ w|. Cctte formule indi-ciiice par M. Gervais estfautive dans beaucoup de cas, soit parce que la molaire supplementaire manque, soit parce qu'elle peut se rencontrer également ;\ la mdchoire inférieure.
Dans la première dentition soul comprises les trois avanl-molaircs, les incisives el les crochets ou canines. Les trois dernières tnolaires sont toujours des dents persistantes.
1deg; Jndsïves, Leur forme n'cst pas la mème cliez l'animal jeune el chez l'adulte.
Les incisives de l'adulte ont la forme de pyramides incurvées sur elles-mèmes de maniere amp; présenter leur convexité endehors. La partie supérieure, cello qui apparait la première, est aplalie d'avant en ar-rière; dans Ie milieu de lour longueur, los incisives devienuont Irian-gulaires, enfin l'extrémité inférieure est aplalie d'un cóté il l'autre. Ges diverses formes se montrent sur la surface ou lalde dentaire au fur et ü mesure de leur rasement: ellos servenl ä reconnaitre I'äge de l'animal ; la face antérieure présente souvent un sillon longi­tudinal assez profond ; la postérieure csl régulièrement arrondie. L'extrémité supérieure de la dent montre des formes bicn dilfé-reules suivant l'äge' Dans la dent vierge, la surface de frottement n'existe pas, on y trouve un relief continu, plus élevé en avant qu'en arrièro. limilant uno cavilé assez profonde dans laquelle se prolonge l'émail externe, cello cavilé ou cul-de-sac se dirige vers Ie bord postérieur de l'incisivo ; (die est remplie en grande partie par du cement. En extérieur, on appelle cello cavilé cornet dentaire extérieur. Lorsqueladentausé,lesbordsne lardent pasïi seniveler, l'émail qui les formailen enlier est détruitet il ne reslo bientót plus quo la portion rentree de cello substance qui limilo une lache noire et so trouve sé-parée de l'émail externe par une coucho d'ivoire. L'épaisseur de cotto dernière coucho est plus grande en avant qu'en arrièro, io cornet se ré-trécitde plus en plus en se rapprochant du bord postérieur; il est bien­tót reduit h un point ovalaire qui Unit lui-mème par disparaitre pour laisser complétoinont laplace a l'ivoire.
La racine do l'incisive est percée d'un trou unique qui logo la pulpe dentaire ; co trou se prolonge assez haul ets'insinue möme entre Ie cornet dentaire el la face antérieure de la dent. Par les progrèsdo l'äge, la cavilé do la pulpe se remplit d'ivoire jaune que l'on tlislinguo très-Jiien sur la coupe d'une deul h partir d'un certain age, et que l'on ap­pelle éloile dentaire.
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Lc cémcnl cxistc dans Ie cornel dentaire ct sniquot; les parlies encMssées de la dent; H jjersislo rareraent sur la partie libre qui ost sonmise au frottementdes lèvres ou de la langue; on no 1'y rencontre guère quo dans les anfractuosités et les légers pils oü il se montre sous un as­pect noir raat.
Les den Is caduques ont fipenprcsles memos caractères destructure que les dents de remplacement : Ie cornet dentaire existe, mais il est pou profond ; la racine est nellemenl séparée de la partie libre par un rétrécissementprononcé, de plus, eos dents no poussent pas constam-menl; anssilöl, qu'elles ont oommoncó lt;i s'user, leur croissance esl arrêtée. EUes sont ensuite chassées de leur alveole par les dents de remplacement qui poussent en arrière (relies et quelquefois même do lelie sorto quo leur racine peul ètro pincée entre Talveolo el Ie bord antérieur de la dent nouvelle. Dans ce cas elles persistent plus ou moins longtemps après l'évolution de celles-ci cl on peul èlrc oblige do les arracber.
2deg; Canines. Nous avons dója dit (pie cos dents n'existent avec un cer­tain volume que chez les mulos, los femelles n'en possèdent pas ou n'en ont que de rudimentaires. 11 existe une canine pour chaque espace interden laire, mais eile est beaucoup plus rapprochée des incisives que des molaires, el cello particularité esl plus marquee, dans la mächoire inférieure que dans la supérieure. Los canines ou crochets, qui sont les dents les plus simples chez les équidés, se composenl d'une parlie libre légèrement deviée en dehors, présentanl une surface externe h peu prés régulièrement arrondie, et une surface interne, divisée en trois reliefs, donl un median beaucoup plus volumincnx que los deux latéraux.
La racine, incurvée sur olle-mème, esl creusée d'une cavité qui ren­ferme Ie bulbe dentaire.
Chez ranimal jeune, Ie crochet est reconvert partout d'une couche d'émail ; mais a. mesure que ranimal vieillil, les dents canines se Iron-vanl en contact avec 1c mors de la bride, il en résulte une usure irre­guliere, qui met l'ivoire ä nu: la langue peut aussi les user; enfin on rencontre des dents qui même ä un ;\gc très-avancé sont encore par-lai lemen l in lades.
Les dents canines de jeune sujol soul Irès-peliles et comme avor-tées ; elles tombent do trois ä quatre ans el sont alors romplacéos par de vrais crochets possédanl les caractères que nous venons de décrire,
;Jo Mobdres, On trouve, avons-nous dit, vingt-quatro molaires, douze ä chaque mamp;choire ; nous no tiendrons pas compte dos politos molaires supplémentaires que Ton rencontre chez quelques individus, car elles sont de peu d'imporlanco et disparaissent lo plus souvent avec los dents de lait.
Envisagée isolement, chaque molaire a la forme d'un parallélipipède rectangle, Irès-lógèrement incurve dans sa longueur. Les molaires anté-rieures cl postérieures de chaque cótc et de chaque mamp;choiren'ontque
l'liUCIl kt Toossaim. — Cliiiuryic.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; i3
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194nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS.
troisanglcs, cequi leur donneuneforme prismatique. Disons aussique,
les mohiiros supérieures 6laut beaucoup plus larges que les inlerienres, leur surface libre se rapproche de la forme carrée.
La face externe monlre deux colonnes osseuses qui règnent Ie long du grand axo de l'organe ; Tune se Irouve sur Ie bord anlérieur, l'aulre vers Ie milieu de la dent. Ces deux colonnes sont séparées l'une de l'autre, et la postérieure de la colonne antórieure do la dent qui la suit, par des gorges profondes assez régulièrement sculptécs en forme de demi-canal.
Sur la face interne se voit un relief plus ou moins obtus et d'au-lant plus large que la dent est plus postérieure, relief qui correspond h un repli interne de l'email, loujours plus rapproche de la face an-térieure que de la postérieure. Les faces antcrieurc et postérieure sont intimement appliquées contre les mémcs faces des autres dents; clles sont lisses et Ie frottement qu'elles exécutent contre leurs voisines a pour résultat d'user la lame d'émail qui horde les faces. Dans les molaires antérieures et postéricures, un hord plus ou moins tranchant remplace la face cxcenlriqne.
Les molaires afl'ecLonl dans leur implantation une direction légère-ment radiéc; los molaires antérieures et postéricures sont dirigées vers Ie centre de l'arcade etles moyennes affectent une direction perpendi­culaire. En vertu de cette disposition, Ie plan qui passerait par la base des alveoles auralt une longueur plus grande d'environ ;j ü 4 centi­metres, que celui qui passerait par la table. Gelte difference est due ïi ce que chaque alveole est séparée de ses voisines par une lame osseuse en forme de coin, dont ie sommet n'arrive pas jusqu'au niveau du hord do l'os maxillaire. Il résulle de celle disposition que, dans la partie libre, les dents se louchent constamment par leurs faces correspon-dantes, et que leur union est d'autant plus intime qu'elles sont plus longues. Dans les vieux chevaux, chez lesquels ia croissance des dents n'est pas en rapport avec leur usure, la partie libre est pen proéini-nente el un certain écarlemenl se remarque entre chacune d'elles.
11 entre, dans la structure des dents molaires, les trois substances dont nous avonsparlé h propos des dents en general; mais leur arran­gement diderc considérablement de celui que nous avons observe dans les incisives, et, de plus, il n'est pas tout ä fait Ie mómc dans les mo­laires supérieures et dans les inférieures.
Chaque molaire esl cnveloppée par un ruban d'émail, doublé lui-même, en certains endroits, par Ie cement ; on trouve en outre, dans l'intérieur de chaque dent, des espöces d'ilots bordes par l'émail, ren-fermant du cement dans leur intérieur, et séparés du ruban externe par 1'ivoire. En general, Ie cement tend ä comhler Ie sillon et les plis extérieurs do l'émail; on en trouve une quanlité notable dans les deux demi-canaux de la face externe de chaque dent, et une couche épaisse de plus de deux millimetres sur toute l'étenduo de la face interne ; les
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ilots, ainsi que nous venons de lo dire, en sonl remplis, el il s'ensuit que lo cement entre pour une très-largo part, pros de moitie, clans la composition d'une molaire. Quant ä l'ivoire, on le rencontre seule-mont dans I'intervalle' compris entre le ruban externe et les replis in­ternes de l'émail. Comme pour les autres dents, l'ivoire entoure la ca-vité Interieure très-diverticulée. Secrete par la pulpe dentairc, il se trouve d'autant plus abondant que 1'animal est plus ftgé. Chez les sujets jeunes et dans une dent qui n'a pas encore use on trouve trös-peu d'i-voire, aussi, si on la fait maccrer, eile montre une sorto de creux inté­rieur dans lequel se voient les colonnes émailleuses parfaitcment disséquécs et isolées.
Dans la dent supérieure, la disposition de l'émail figure, pour ainsi dire, un B majuscule dont la boude anléricure présente'nn prolonge-ment en forme d'anse, et dont les traits, au lieu d'etre pleins, sont rc-présenlés par un double ruban qui en limite les contours; l'ivoire occupe les pleins et les déliés et se trouve ainsi limité par l'émail ; le cement remplit les boucles et nivclle en partie les sillons extérieurs.
Dans les molaires inférienres la lamc d'ómail est partout continue avec elle-möme, mais eile forme aussi des replis internes assez compli-qués.
Mais les dents présentent aussi des particularités importanles au point de vue de leur arrangement dans les arcades, et doivent ötre considérécs dans la mftchoire supérieure et dans l'inlerieure.
A la mächoire supérieure, les molaires sont implantées sur deux lignes très-légèrenaent courbes, dontla convexité estbeaucoup plusap-parenle en dehors, ce qui tient h ce que les molaires moyennes sont les plus larges. La ligne qui les limite en dedans est sensiblement droite ; de plus, l'écartement des deux arcades est plus considerable en arrière qu'en avant. Mesurce sur des têtes avant appartenu ;i des sujets adultes, et de taille h pen pres semblable, la distance entre les mo­laires est h très-peu de chose pres la mömc. La largeur apparente du chanfrein, qui diffère suivaut les races, n'influe pour ainsi dire pas sur eet écartement. Voici des moyennes que l'on peut appliquer aux sujets de taille ordinaire:
Distance entre les deux molaires antérieures.......... (gt; centimetres.
Distance entre les troisièmes molaires................ 7nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
Distance entre les sixièmes molaires... i............. 8 — 1/2.
Chez les animaux vieux, lorsque les dents out considcrablement usé, ces mesures augmentent d'un demi-centimètre environ : cc qui résulte de 1'obliquité en dedans de la direction de ces dents.
Les molaires examinees h la mächoire inferieure se montrent arran-gées en series rectilignes, beaucoup plus écartées en arrière qu'en avant.
Lorsque les molaires supérieures présentent entre ellesles distances
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qui vicnnent d'etre indiquées, voici cellos qu'on observe poiu- los iu-féricures:
Distance entre los deux molairos antérieures......... 4 cent. 50.
Distance entre les troisièmea moiaires............... !i
Distance entre lus sixièmes molaires.................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 7nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 50.
Comme on Ie voit par ces monsurntions, les arcades molaires supé­rieures ne se correspondent ])as oxactement lorsqu'elles sont rap-prochées.
Indcpeudiunmcnt de ces differences, nous nolerons également quo la surface libre représente un plan incline, oblique en dehors pour les molaires inférieures el inversemont dispose pour les supérieures; la surface antéro-postérieure décrit une courbe concave clans les dents inférieures et convexe dans les supérieures: enfin, olie présente, de plus, des dentelureslégères, inverses pour chaque mächoire el qui s'en-grènent mutuellement, comme les dents d'une roue, dans les mouve-ments de mastication.
Toutes les particularités que nous venons d'indiquer sont en rapport avec Ie régime exclusivement herbivore du cheval. Les dents sont admirablement disposéespour broyer, et, suivant l'expression si juste de Cu vier, laquo; elles représentent des meules de moulin (jui se repiquent d'elles-mêmes. raquo;
En raison du défaut de coincidence des deux mächoires, 1c cheval, ainsi que la plupart des herbivores, ne peul mächer quo sur un seul cole ä la fois, et, lorsqu'il veut Ie faire, il doit commencer par un mouvement de diduclion. Quand la mastication s'offectuc d'un cótc, les arcades du coté oppose sont loujours Irès-cloignées l'une do l'autre, non-seulement en distance laterale, mals anssi en hauteur. En effet, au début du mouvement de mastication, les deux plans inclines se correspondent par leur partie la plus élevée, el, ce n'osl qu'au mo­ment oü ils out enlièroment achové leur glissement l'un sur Fautre (|uc les molaires du coté oppose arrivent ii se toucher. Enfin, dans ces mouvements de diduclion, les inAchoires décrivent autonr de l'arti-culation temporale un are de cercle d'autant plus étendu qu'elles sont plus antérieures; aussi, nous avons vu que, relativement, les molaires postérieures de la mdchoire inferieure sont beaucoup plus écartées que les antérieures, ce qui permotaux deux mftchoires de se correspomlro constamment par toute lour surface, pendant la durée d'un mouvement de mastication.
Vaisseaux el nerfs des dents. — Les vaisseaux et les nerl's arrivent aux dents par Ie bulbe dentaire; il y a, pour ehacun de ces organes, une petite arlériole qui se divise ii 1'intérieur de la papille, et les capil-lairos reconstituent une veinule, dont lo trajet intra-bulhairc est inverse de celui de Tariere. Cost l'artère dentaire supérieure qui fournit Ie sang aux molaires, aux canines et aux incisives de la m;\-
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choiro supérieure, et,pour arriver h cette destination,Ie vaisseau suil uu trajel intra-osseux, au-dessus des racines. Les dents inférieuros soul desservies par Tariere dentairo inférieure, qui passe dans le conduit maxillo-dentaire, et se continue au delä du Iron mentonnier par un petit, canal special silué au-dessous des racines du crochet et des dents incisives.
La veine dentaire supérieure se jelle dans l'alvéolaire, el l'inférieure dans Ia maxillaire interne.
Les nerfs sent fournis, pour les dents supérieures, par la branche maxillaire supérieure du Irijnniean el, pour les inférieures, par le nerf maxillaire inférieur qui est une aulre division de cc nerf. Le Irajet des ncrl's dentaires est absolumenl semblahle ;\ celui des vaisseaux.
DlfTérencea. Bents dun ruminants. — Les denls du bmtf, du mouton et de lachévre, sontau uombre de. trente-dcux, réparlies ainsiqu'il suit: huit inci­sives ti la mftchoire inférieure seulement, et vingt-qualro molaires, six. ii chaque arcade. On rencontre assez souvent, clie/ le boeuf, une septièmo mo-luire, et, lorsqu'eile exislc, eile est toujours plus développée que cliezlcclio-val. Le dromudaire ue possède que sixincisivcs ix Ia mftcboire inférieure, muis on lui Irouvc deux caniues a chaque möchoire, cc qui porie le uombre de ses dents ä trcnte-qualre. Uno disposition semblable existe chezle lama[\),
Incisives. — Les incisives manqueut a la mftchoiro supérieure des ruminants, clles y soul rcmplacées par un bourrelet cartilagineux, très-résistant, recou-vert par la muqueusc buccale. Au nombrc do huit a la maclioiro inférieure, ces denls se disposoul, suivant 1'exprcssiou heureuse de. M. Lccoq, en clavier, et, pour rendre l'analogie avec un veritable clavier plus complet encore, les denls incisives jouisseul d'uuc ccrlaiue mobilité qu'il faut se garder do prendro pour un état maladif, clles cedent douc sous la pression du doigt comme elles le font lorsqu'elles s'appuient conlrc le bourrelet supérieur.
Le co/tó des incisives du boeuf est très-marqué; il divise la deut en deux parlies bien disliuctes : la parlie libre. esl élargio et aplatie de dessus eu des-sous, la face supérieure est presque plane, on y remarque seulement uu re­lief coniqué; l'inférieure ou 1'cxterne esl convexe et parfailement blanche. Le bord antéricur est minco (^l tranchaul. Quant aux bords latéraux, rinlernc est légèrement convexe suivant sa longueur; 1'externe est ii pen pres droit
La racine de la deut est arrondie réguliërement el présente une ouverture unique logeanl le bulbe.
Dans les denls vierges, la parlie libre est cnvcloppéo par une couchecon-tiuuc d'émail; l'usuro se moutre d'abord aux em irons du bord aulérieur, et gagne peu a peu louto la face supérieure, pendant quo le bord antérieur présente une arêle vivo ; la forme de la table dentaire se tnodifle bientöt et apparail sous la forme triangulaire, puis arrondie, jnsqu'i'i co qu'enfln dans la
(I) Cost par une fansso analogie, entre le banif, lachèvre etleraouton, el ie droma-
daii'o, ou quelques espèces Uu ruminants sauvages, que M. Gervais dans ses Elements
de Zoologie, p, 85, a cru pouvolr indiquer, pournos principaux ruminants domestiques,
o 0 6 la formule dentaire suivante ( - c - m-. Le coin étanl ici considóró romme une ca-
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ulna. 11 ost biou évident, pour tons coux qui ont voulu examiner la dentition du bcjeiiC ou du mouton, que ces anitnaux ont quatre incisives et pas do canines.
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vieillossc il no rcsle pour ainsi dire phis que la rucino. Los dents laissont entre dies un écartoment qui va en augmentant en möme lemps que l'ustire.
Les denls incisives de la chevre el du moutou sont moins aplalies que celles du bouuf, elles sont aussi plus relevées pur leur partie libre; la racinc estentouróe par une couche do cement trcsnoir.
Molaires. — Les considerations clans losquelles nous sommes entrés a propos des molaires duclieval sont prosque tonics applicables a celles des ruminants; e'est en eilet, il très-pen de chose prés, la inOme disposition et la möme forme danslesdenls et dans I'ensemble ; Ie mécanismo de la mastication est foutä fait le möme. Mcntionnons ncanmoins quclques differences. Les mo­laires vont on augmentant do largcur et d'épaisscur de la premiere a la dor-nièrc. Dans les trois dernicres, l'ómail all'ecte dans scs roplis une forme qui est cello d'nn I! parfaitemontdessiiié, mais, dans les trois premières,il n'existe qu'un soul Hot do substance ccmeiiteuso limile par l'émail; aussi la disposi­tion de cette dernière substance cst tout a fait celle d'un 1). La móme chose so romarquo dans los molaires infórioures.
La distance entre les arcades d'unc möme mäclioire est la meine ä la par-lie anlérieure qu'a la partie postérieure. Los dents sont done disposées sur deux séries paralleles. Mais la diflüronce dans l'écartement des molaires de chaque mächoire est plus considerable encore que clioz le choval ; c'esl ainsi quo l'arcadoinfóriourercntrorailcomplétement, cliezlebcBuf, dans rintervalle situé entre les dents de l'arcndo supérieure. Los distances entre chaque ar­cade sont : entre los molaires supérieures S centimetres et demi, entre los in-ferieures :gt; centimetres et demi. Gelte disproportion cst moins marquée chez les petils rnminants. Enfin los deutelures Irausversalcs engrenautes de cha­que arcade sont beaucoup plus prononcées chez les ruminants que chez les solipèdes.
Denis des car nasners. — Nous devonsles examiner succcssivementchez nos il eux carnassiers domesliques, lo chien et le chat.
Dans les cspèces sauvages du genre Canis, telles que le ronard et 1c loup, et
dans la plupart des chiens domesliques,le nombrcdos denls est de quarante-
doux, divisóes en douze incisivcs, quatre canines et vingt-six molaires ; — for-
3 I 0 mulo dentaire ; i,- c, - m, -. —. Mais sous rinfluence de la domestication,
cerlaincs races de chiens ont été considérablcmcnt detournées du type pri-milif: la face s'est agrandie chez los lévricrs, ou bien s'est rétrécio comme dansle buil; il enost résultó, pour n'cnvisager que ces deux types extremes, que les mnehoires ont offert un espace plus ou moins développé pour l'im-plantalion dos dents, of quecellcs-ci se sont accrues en nombre chez certains lévriors ou bien onl disparu on partie chez les bulls. On comprend facilemenl que cette variation ne peut porter que sur les molaires, la largeur dos maxil-laires restant seusiblomcnt la mème a la partie antérieure. Nous possédons, dans la cülloctioii de riïcolc de Lyon, des tètos do lévriers qui out sept mo­laires supérieures et neuf molaires inférieures, co qui porto le chillre dos denls k quarante-huü. En revanche, il s'y rencontre égalemenl des lötcs de bulls,qui n'ont que cinq molaires supérieures et six inférieures, ce qui reduit le nombre u trentc-huil. Chez certains auimaux de cette dernière race, chez lesqucls la face conservait encore une certaine longueur, le nombre des
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dents est ordinaire, mais les molaircs ii deux racines y sont (out ii fait tour­nees en travers; enfin cliez ceux qui se rapprodient dnvanlage encore de la forme que nous appcllerons normale, les dents sont obliques et rappellcnt ainsi la dentition du phoque. Dans les races il museau allonge, au contraire, on voitles dents s'cspaccr jusqu'acoqu'cnfiiiun intervalle trop considerable se fasse jour entre les canines et les premières denls molaires, ou bien entre ladernière et l'apophyse coronoïde el néccssile 1'addilion d'uncdont. Cost en efl'el par une avant-molaire que commence l'augmcntation du nombre des dents, une arrière-molaire tubcrculeuse s'ajoute ensuitc s'il y a lieu. C'est aussi dans eet ordre que les dcnls disparaissent chez les aniinaux ä face ra-petissée.
Ineisim. — I.es incisives du einen sont au nombre de douze, six a chaque mi'iclioire. Les denls de lamächoire supérieure sont plus fortes quo celles do rinlerieurc, el, conlraircment 'a co qu'on remarque cbez les herbivores, ce sont les coins de Tune et l'aulre macboire qui sont les plus volumineux, les mitoycnnesviennenl eusuite ct enlinles pinces.
Chaque incisive présente une partie libre, dontla forme rappelle assezbien colle des flews de lis des armoiries, rccouverle dans ces points par une belle couche d'émail. Dans les dents qui n'onl point encore use, la racine, compri-mée d'un cote a l'autre, est recouverte par un cement jaunatre et próscule, dans son intérieur, la cavitó du bulbe qui se prolongo jusquo dans la parlie libre, mais cotte cavité se comble trcs-vile.
La forme des incisives caduques est la mömc que celles de l'adulte, seu-lement les dents sont plus fines, plus aiguös, et plus serrées les unes conlro les autres.
Canines. — Les canines sont pour les carnassiers des armes offensives trés-redoutables, aussi présenfenl-elles une force considerable ; la partie libre, en forme do conerecourbé en dehorset un penen arriérc, posscdo une exlrémité #9632;ou sommet assez mousse chez les chiens, mais beaucoup plus aigue dans les espóccsdu genre felis; les canines supérieures sont généralement plus lon­gues, mais raoins épaisses a la base que les inférieures, elles laissent entre clles ct les coins un espace dans lequel se logent ces derniöres, lorsque la bouchc est fermée. La face externe do la partie libre est parfaitemont lisse, l'interne présente deux sillons luléraux qui vont se rejoindre ä la pointe de la dent. La racine, une fois et demi au moins plus longue que la partie libre el beaucoup plus volumineuse, assure aux canines une implantation très-solide dans un alvéol profond.
Molaires. — Chez la plupart des cliiens les molaires sont au nombre de douze iïla machoire supérieure et de quatorze ä l'inférieure et chaque molaire a sa forme propre qui pormel de la dislinguer frès-facilement de ses voisines. A la mAclioirc supérieure on trouve une avanl-molaire pourvue d'une scule ra­cine, puis deux aulrcs avant-moluires présentant deux racines et tenninées par des pointes. La quatrième deut ou première avant-molaire, Irès-forlc ct pourvue de deux pointes, possède Irois racines; on la nomino dent emiossicre.Enfln on rencoulro, en arrière de ccllc-ci, deux dents appeléos tubcrculenscs, dont la première, tiès-forle, possède trois racines, et n'ost tubcrculeuse que dans sa moitié inlcrue, qui est forlemciil rentree. La dernière peut ótre plus ou moins développée et avoir deux ou seulemcnt une racine. A la md-choire inférieure, on trouve quatre avaiil-molaircs dont la force augmente
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200nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS.
d'avant en arrière, llt;i première ne possédant qu'une racine, les trois aulrns en ayant deux. \ai cinquième dent ou premicro arrière-molaire, de beaucoüp la plus forte de toutes, répond ii ladent carnassiëro; les deux dernières arrière-molaires sont tuberculeuaes; l'avant-dernièro, la plus forlo, a deux racines, tandis que ladornière n'en olTre qu'une.
La formo des arcades supérieure et inférieure est très-différente. Les séries des molaires supérieures s'écartcnt forlcmcnl d'avant en arrière jusqu'au ni­veau de la carnassièrc, puis ellcs se rapprochent ii la parlie tout ti fait pos­térieure. Les arcades inférieures décrivent égalemenl de légères courbes ii convexité externe.
Lorsque la bouche est fermce, l'arcade inférieure rentre complétetnent dans la supérieure, a l'exception des tuberculeuses postérieures, qui sont en opposition directe dans les deux maclioires; cl comme les maclinires du cliieu n'exécutent que deux mouvements, l'écarlement et Ie rapprochement, il en résulte que les dents ne pouvent que percer et couper les substances animales; olies percent par leur pointes, et coupent par leur frottemenl Tune contrel'autre. On pourrail comparer l'aclion des molaires inférieures et supérieures a celle de deux lames de ciscaux qui glissent l'unc contre rautre. L(!s tuberculeuseS'poslérieures ont une (able presque plane qui leur pcrniet de retenir des substances dures pour les écraser, et cola parce qu'elles correspondent exaclement.
Chez Ie clmt, on ne rencontre que quatorze molaires, dont luiit ä la mä-clioire supérieure, et six a l'inférieure ; elles sont toules munies do pointes et augmentent de force de la première a la dernière. Les pointes des mo­laires du chat sont beaucoüp plus aiguës el plus délicatcs que celles du chien ; ainsi, lorsque les dials onl un os ii ronger, il est rare qu'ils clierclient ä Ie broyer; ils enlëvent les dernières parceiles de chair avec leur langue couverte de papilles cornées.
Dcnts du pore. — Au nombre de quarantc-quatre, elles sont divisécs en douze incisivcs, quatre canines el vingt-huit molaires.
Les t'ncmvesde la mftchoire supérieure affectentdes formes très-différentes; tos pinceset les miloyennes monlrent, sur leur lable, une cuvité qui rappelle celle des incisives du chcval; les pinces sonl très-volumineuses et reeourbées 1'une vers rautre de fa^on a occnper il elles seules loute la parlie anlérieure do l'arcade dentaire; les miloyennes, beaucoüp moins volumineuses, sonl re-porlées en arrière; quant aux coins, lout ä fait rudimentaires, ils ne peuvenl servir ii couper les aliments. A la mftchoire inférieure, los incisives rappel-lenl, parlour forme, les meines dents des rongeurs ; comme a la supérieure, la force des dents diminue des pinces aux coins, la direction générale des incisives inférieures esl presque parallele a celle du plancher do la caviló buccale.
Los canines du pore sent remarquables par leur force el leur direction cen-Irifuge; die/, les.animaux vieux, elles prennenl le nom de defenses ct soul beaucoüp plus développées dans le male quo dans la femello ; elles sorlent de la bouche et se recourbent en arrière, celles de la mäclioire supérieure sont rendues plus solides par une sorte do pilier osseux qui enloure leur racine.
Quant aux molaires, au nombre de quatorze ä chaque mftchoire; elles pos-sëdent des caraclètes intermédiaires entre celles des carnivores et des herbi­vores, cl ressemblcnt beaucoüp ii celles de rhommc, Lcurs dimensions son
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DE L'ENCÉPIIALE ET DK SES ENVELOPPES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;201
d'autant plus grandes qu'elles sont plus postéricures. Lour surface est béris-séodo pelils mameioas coniques nl cannelós recouverts d'émail; cllcs usciit sous l'influence des froltetnents el arrlvent h présenter mie surface h pou prés lisso.
Les arcades molnircs supérieures et iulërieures se correspondent h pcu prés exactement; l'arcado molaire supérieure est loutefois un pen plus large.
Dents ilu lapin. — Get animal, aiusi quo tons les rongeurs, no possèdo a chaque mflchoire que deux incislves (I), recourbées les unes vers les aulros, et sonl laillécs en biseau aux dépens de la face interne do iaqon u former de vérilablcs pinces coupantes.
Les canines n'cxislent pas. Les molaires, au nombre de douze ii la mftchoiro supérieure et dedix ;ï l'inférieure, out uno forme tabulaire analogue ii cello dos deuts du inoulou.
CHAP1TRE V
DE L'ENCÉPHALE ET DE SES ENVELOPPES
L'encéphale, renferme dans Ia cavitc erftnienne, est protégé par des enveloppes osscuses et membraneuses que nous allons étudier avant de l'exatniner lui-mème,
sect; 1. Enveloppe osseuse de l'encéphale.
Examinee sur un squeletto, eelte enveloppe a la forme d'un ovoïdc dont Ie grand axo forme avec celui de la tele un angle très-aigu, ou-vert on avant et en bas. Cola tient h. cc que la partie supérieure fuit légèrement en arrière.
L'ovoïde présente uno longueur d'environ 10 ä 11 centimetres, ses faces laterales et supérieures sonl libres ; son extrémité postérieure est munie en haul d'un appendice allonge transversalement et recourbé en arrière, quiestla protuberance occipitale; l'extrémité antérieurese trouve comme perdue dans Ie frontal, sous la lame externe duquel olie semble rentrer.
La boite ossense du cranc est constituée par les pariétaux, qui des­sinent a sa surface externe leurs crêles convergentes en arrière, et forment la face superieure et une bonne partie des faces laterales; par les lemporaux qui complètent ces dernières faces, et dans lesquels on distingue la portion écailleuse et la portion tubéreuse, et enlin par Ie sphénolde qui en forme la face inférieure, Irès-anl'ractueuse, percée do trous qui donnent passage h des artères et i\ des nerfs, mais qui est pou importante h notie point de vue. L'extrétnité antérieure est
(1) On trouve copondant en arrière des deux Incislves supérieures deux auties petites dents supplémentaires, clio/. lo lapin et lo liuvrc, c'est même une caractérlstlquo du genre Lepus.
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formée par l'ethmoïde et 1c frontal; Ia postérieure par l'occipital, flans lequel est crcusé lo trou rachidion ou occipital qui fait communiquer la cavité rachidienne avec la cavité encéphalique.
L'épaisseur des parois du erdne varle beaucoup suivant lo point que Ton envisage; eile esttrès-forte au niveau du rochcr et aussi dans toute la partie qui correspond ä l'occipital et principalemcnt a la protube­rance. Les portions de parol formées par Ie parietal, i\ l'exception de colic qui correspond ;\ la protuberance pariótale interne, ont une ópais sour do G i\ 8 millimetres sur la ligno raédiane dans l'intervalle compris entre les crètes; mais en debtors de celles-ci, c'csl-ä-dire dans loutc la portion recouverte par Ie crotaphite et qui correspond aussi ä la por­tion ccaillousc du temporal, l'os devient tollemcnt mince qu'il est translucide. Getto minceur est plus grande encore au niveau des ailes du sphenoïde, c'est-ä-dire en arrière et au-dessus de la gaine oculaire; c'est assurément en co point quo la boilo eränienne possède Ie inoins de force. Dans lo frontal, ainsi que dans lo corps du sphenoïde, les lamos s'écartent et circohscrivent des espaces que nous avons dójii étudiés sous 1c nom do sinus ; la lame interne, toujours très-minee, estseparce de l'externe par loulc la largeurde ces sinus.
11 résultc de eet examen que partout oil la boilo osseuse eränienne esl directement en contact avec la peau, ce qui n'a lieu quo pour l'ospaco compris entre les crêtes pariétales, olie a une épaisseur rela­tive considerable, et que partout au contraire oil Tos est mince, clle se Irouve protegee par des portions molles d'une assez grande épais­seur; c'est ce que Ton constate au niveau des crolaphilos, et au-dos-sous do la gaine oculaire on la presence de l'orbilo el l'éloignement de l'arcade zygomaüque qui semide placée au dehors comme un fort avance, diminuont considérablemenl les chances de fracture de ses parois.
En opposition avec ses faces laterales, la partie médiane, qui n'est rccouverle que par la peau, acquiert déj;\ une épaisseur considerable et, do plus, clle est formée en voute fuyant légèrement en arrière, ce qui augmente sa solidité et force les coups portés h eet endroit ïi glisser sur la protuberance occipitalo, laquelle peut défier dos chocs conside­rables. La partie qui est la plus exposée, c'est-ä-dire l'extremito ante-rieure correspondant au milieu du frontal, so trouve protegee par les sinus dont cetos est creusé. La presence do cos cavilés, profondes de li centimetres, et séparées l'une de l'autre par une lame osseuse assez forte et toujours imperforée, qui semble deslinéo ;i soutenir comme un pilier la lame externe do l'os du front, assure done aussi de ce cöté la sécurile dos centros nerveux.
Au point de vuc do la structure, tons les os qui torment la paroi du crAne offrent dos caractores communs. Il entre dans leur composition deux lamos do lissu compacte, entre losquclles se trouve logee une plus ou moins grande quantité de substance spongiouso. On désigno
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DE L'ENCÉPIIALE ET DE SE8 ENVELOPPES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;203
ccs lames sous 1c nom de tables, qu'on distingue cn interne et externe; la substance intermediaire est appelée diploé. Partout oü l'os est trans­parent, la substance spongieuse est peu considerable, eile manque móme dans beaucoup d'cndioils et les deux tables ne forment alors qu'une scule lamo compacte; mais dans certains points, comme la base de la protuberance pariétale interne, comme roccipital et principale-ment sa protuberance, Ie diploc est très-épais et l'ormé au centre par des arcoles tellcment largcs que, dans ce dernier endroit surtout, elles peuvent avoir jusqu'ä 3 ou G millimetres de diamëtre. 11 existe une seule exception ü cette regle, c'cst cello qui est formee par le rocher oü la substance spongieuse manque complétement.
L'enveloppe osseuse du crane circonscrit la cavité crünienne qui peut se diviser en deux parties, l'une antérieure correspondant aux os frontal, ethmoïde, sphénoïde, pariétaux et portion ccailleuso du temporal, l'autre postérieure formée par le rocber et roccipital.
La limite de ces deux cavités est indiquee dans lo squelette sur les cótés par un rebord saillant forme par les angles adjacents des deux portions du temporal, cn bant par la saillie très-développcc appelée protuberance pariétale interne. En bas, il n'y a pas de limite bicn nette.
(lette division en deux loges est beaucoup plus accusée sur les pieces fraicbes : ainsi que nous le verrons plus loin en parlant des enveloppes membraneuses, la cavité antérieure sert h loger le cerveau propre-ment dit, ainsi que les corps striés, les pédoncules cérébraux et les couches opliques ; dans la postérieure on trouve lo ccrvelct, la pro­tuberance et le bulbc.
La premiere a la forme assez reguliere d'un ovoïde légèrement aplati de dessus en dessous. Ses formes extéricures se dessinent seules sur une töte osseuse vue de face; sou grand diamclre s'étend de la base de la protuberance pariétale interne au cöté de l'apopbyse crista-galli: il est d'environ Ho millimetres; sa largeur mesuréo d'un temporal h l'autre est de 90 h 9S millimetres et sa troisième dimension du parietal au corps du sphénoïde est de 75 millimetres. Lc diamètre anléro-postéricur surpasse done le diamètre lateral de 2 centimetres environ.
La cavité antérieure est partagéeen deux parties symétriques qui lo­gout chacune un lobe cerebral par une créte sur laquelle viennent s'attacber certaines parties de la dure-mcre. nette créte, qui regne aux deux extrémités et sur la voute, est formée par l'apopbyse crista-galli et l'arète antérieure de la protuberance pariétale réunies par la saillie qui indique le point de soudure des deux moitiés du parietal, saillie qui est ;i la vérité peu apparente en beaucoup de cas. Ghaque loge pré­sente un diverticule antérieur profond limite en avant par la lame cri-blée de rethinoïde, et servant i\ loger le lobe olfactif.
La loge postérieure est beaucoup moins spacieuse; sou diamètre
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transversal, qui n'est plus quo ck; 0 centimetres environ, s'clend d'un rocher ü l'autre; de la base de la protuberance pariétale a la face in-Icme de rapophyse basilaire, eile mesure GÜ ä (i3 inillimèlres. 11 est difficile d'indiquer Tine mesure exacte pour la dimension antéro-pos-tcrieure.
On y remarque en dehors I'oriflce lt;ln conduit auditif interne, creusé dans 1c rocher; en avant et en dedans de cc dernier, rouvcrlure du trou déchiré, bouché en grande partie ä l'état frais par du cartilage; toutä fail ;i rangle postéro-infériour de lacavité, lo Iron occipital qui fait communiquer la cavité cérébelleuse avec la cavilé rachidienne; on Ironve sur Ie cole do cello deruièro portion, Ie trou condylien, large ouverture par laquelle lo nerf hypoglosse sorl de la cavilé ertoienne.
UiHV-rcnccN. — Chcz tous les animaux, les memos ns onlrcnl dans la composilion des pnrois du crane, sculcment la mesure claus laquelle chacun d'eux coucourt a les former varia.
Chez Ie bmif, Ie frontal forme la plus grande parlic de la face anlérieure, cependant csllo qui correspond uu parietal est plus considerable que nc 1c laisseraient supposer les limites extérieures de eet os; c'ost m(gt;me lo pa­rietal qui forme la plus grande partie de la base osseuse du chignon.
Envisagées d'une fagon générale, les parois du crane no soul, dans aucune autre espèce, aussi fortes que chez Ie bccuf. Dans loulc la partio anlérieure, les parois soul très-épaissos et los deux lames écartées l'une do l'autre par des sinus nombreu.v. 11 n'enlre dans la composilion de cette parlie que de la substance compacte ; cette disposition domie ii la tète des animaux de respèce bovine une solidité qui lui pennet de supporter des chocs enormes. Chacun sail avec quelle force ces animaux s'atlaquent par lo front el quels coups rc-sultent de la collision do parcilles masses lancéesu loute vilesse, et cependant les fractures du crane sout très-raros dims respèce bovine ; cotlo rareté (lent a la force des parois du erftne, a la grande surface du front qui diminue la pression supportée par chaque partie, en multiplianl los points do contact. Si la massue du boucher parvient a fracturor les parois du crime, c'esl surtout parce qn'elle agit avec une Irès-grande force sur uu point très-Iimité. Les parois osseusesqui correspondent a la face temporale soul minces, mais hors de tonte atteinte.
Chez los untres ruminants, l'épaisseur des parois du crane vurio considé-rublemeul suivaul que cos unimuux possèdeut ou non des cornes ; dans lous les cus, Ie crane se trouve roporté en urrièro de ces appendices el très-bien protégé par eux ; lorsquo los cornes inanqueul, la presence des sinus fron-laux et la forme 1'nyanlo du haut de la töte permet encore h cos animaux d'u-ser dans une cerlaine mesure do leur moyen d'attaque OU de defense.
Lc cerveau du porc est protégé par des sinus trcs-largcs existant dans Ie frontal, et surtout dans la protuberance occipitale.
Quant aux pareus du cräne cbez lo chicn, elles soul parlonl très-minces, excepté dans la partie qni correspond ala crèto pariétale; mais si l'os est peu resistant, les crolapbites qui Ie recouvrent soul épais ot Ibrment aux parlies laterales de la boile cruiiienue, une protection süffisante.
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DE L'IÏNCKPHAI.R ET DE SES ENVELOPPES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;205
sect; 2. — Enveloppes membraneuses.
Ellessont aunombre de trols ; la dure-mère, Varachnoïde et la pie-mère. On les désigne souvent sous lo nom générique de ménïnges, et elles prennent alors Ie nom de méninges externe, moyenne el interne, sui-vant leur profondeur.
a. La dnre-mcre, la plus superQcielle des trois membranes, lapisse toute rélemlue de la faee interne de la holte eränienne, et so continue en arrièro, au niveau du trou occipital, avec la dure-mère rachidienne. Dans la holte du eräne, eile adhere plus on moins aux os, mais eile est toujours distincte du périoste interne; eile est très-vaseulaire, ;\ rencontre des autres membranes du tissu conjonetif, et les vaisseaux dont eile est parcourue sont assez volumineux pour marquer leur cm-preinle qui apparait en demi-gonilière rainilico, ä la fagon dos divisions des nervures principales d'uno l'euillo digitinorviée, h la face inlerne des os du eräne.
J.cs points oü l'adhérence entre les parois du crane el la dure-mère esl la plus prononcce soul: la partie médiane de la voute, tout le long de la suture des deux parties du parietal, sur l'apopliyse crista-galli, le corps du spliénoïde, I'apophyse basilaire, dans toute la cavité cérébel-Icusc et sur la protuberance pariétale inlerne. Elle est moins forte sur les cötés de la voute, on il est facile de séparer l'une de l'autre ces deux parlies.
La dure-mère présente ii l'intérleur du cräne des replis ou prolon-gements très-importants dont nous allons examiner les principaux.
1deg; La faux du cerveau, qui doit son nom ;\ la forme qu'elle alfecte et qui séparel'un de l'autre les deux lobes, répond par un bord adherent ii I'apophyse crista-galli, ;\ la suture médiane du frontal et du parietal, el ii l'arête antérieure de la protuberance qui la réunit, par son extrémité postérieure, ;\ Ia lenle du cervelet; toute l'étendue de ce re-pli est creusée dun canal veineux de forme triangulaire appelé le sinus median. Son bord libre, tellemcnt mince qu'il est percillé d'une foule de petits trous, comme une dentelle, s'enfonce dans la scissurc interlo-baire et s'avance jusque sur 1c corps calleux auquel cllc adhère assez pour diviser le compartiment cérébral en deux cavités dislincles, l'une droite et l'autre gauche.
L'cxamen de la faux du cerveau indique qu'il n'est pas indifférent, dans le cas d'épanchements, de trépaner sur l'un ou l'autre c6té, puis-que ces deux cötés ne communiquent pas entre eux. On ne devra pas non plus trépaner sur la ligne médiane, d'abord ;\ cause de la lar-geur du repli falciformo ;i sa base, largeur qui demanderait une cou-ronne très-largc pourpermettre d'arriver äl'un ou l'autre hemisphere, ensuite parce qu'on s'exposerait ä léser le sinus median, dont les hé-morrhagies, toujours considerables, scraieiil très-difflciles üi arréter.
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2deg; La lente du cervelet, qui sépare la cavitc cräiiienne do la cavité cé-rébelleuse. Les deux lamos qui la forment s'étondent de chaque cötc do Ia protuberance pariétale interne, sur les arctes laterales de laquelle olies sont attachées, ainsi que sur los arètos temporo-parictales. Le bord adherent est large et creusé de sinus transversaux; le bord libre s'avance jusque sur les pcdoncules cérebraux et entouro complélement la mocllc allongée.
3deg; Enfin un troisicmo repli, qui no nous présente rien do particulier ä examiner, entouro Ia glandc pituitaire; il a relt;ju le nom de repli pitui-taire ou sus-sphénoïdal,
11 est facile do se rendre compte du röle de ces roplis membraneux qui separent ainsi les unes des autres toutos les parties de l'encéphale. On voit immcdiatement qu'ils sent destines ä isolor ces masses pul-penses et molles qui se fussent infailliblement blessées et meurtries dans los chocs ou les mouveraents brusques, si ellos n'ousscnt 6t6 sépa-i'ées les unes des autres et renfermées dans des loges étroites.
Indépcndamment de ces replis que nous venons d'examincr, la dure-mèro fournit aux nerfs eräniens, i\ leur passage, 1c périnèvre qui les enveloppe jusqu'ä leur terminaison,
b.nbsp; nbsp;Uarachnoïde remplil par rapport aux centros norveux 1c role d'une scrouse : olie est formée de deux feuillets. Le premier on ftuillet parietal est sonde avcc la dure-mère et ne présente rien do particulier h considércr. Le feuillet visceral s'étend sur loutes les parties des centres, mais ne se prolongc pas dans toutes lours anfracluosités. Lorsqu'il passe d'une circonvolution sur l'autre, il franchil la scissurc qui les sépare on formant un pont sous lequel circule 1c fluïde céphalo-rachi-dien. Dans certains points meine, il est tellement écarté de la substance cerebrale, qu'il se Irouve de véritables réservoirs entre lui et la pie-mère ; c'est ;\ ces espaces larges et remplis du liquide sous-arachnoï-dien que Magendie a donné le nom de confluent. Il en a décrit trois : l'un est antérieur et se trouvo situé on avant du chiasma dos nerfs op-tiques ; un deuxième ou inferieur au niveau des pcdoncules cérebraux est limité on avant par la tigo pituitaire et on arrière par le bord anté­rieur de la protuberance, c'est lo plus spacicux ; le troisicmo ou pos-térieur est situé en arrière du cervelet, au-dessus du bulbe. G'cst par ce troisicmo confluent que le quatriëme vontricule ot, par suite, tons #9632; les ventriculos cérebraux coinmuniquenl avoc la cavité sous-arachnoï-dienne. L'ouverture qui les mot en rapport se trouvo au niveau du ca­lamus scriptorius; sigualéc par Magendie, Renault en a contesté 1'existence, chez 1c cbeval, et M. Lavocat ne l'aurait pas rencontréo choz les autres animaux domestiquos.
c.nbsp;La pie-mère, qui n'est autre chosc que l'enveloppe propre des cen­tros nerveux, recouvre toutes lours parties, s'enfonco dans toutes leurs depressions, et envoie de sa face interne dos prolongoments qui sepa­rent les uns des autres les elements nerveux. La pie-mère est une
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DE L'ENCÉPHALE ET DE SES ENVELOPPES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 207
tnombrane très-vasculaire qui laissc voir avcc la plus grande facililó ses vaissoaux gorges da sang clans les autopsies de maladies nerveuses, surtout ü forme dynamique.
Ce qnc nous avons dit de la boitc ossense du eräne et des envelop-pes memhraneusos qui la complètent nous dispense de revenir sur la forme de lacavité erftnienne. Aussi allons-nous passer immediatement ä la description ou plutöt ä 1'énumération des organes contenus dans la cavilc encéphalique.
sect; 3. — De l'encéphale.
C'est un renflement nerveux forme de Irois parlies, deux lobes córé-braux symétriques, Ie cervelet et rislhmo: toutcs ent uno consistance faihle, sedésagrégent ou se dechirent sous l'influence d'une aelion Irès-modérée. T^a substance cerebrale romplit apen prés exaclement la ca-vité tapissóe par la dure-mère, cc qui rend impossible raccumnlation du liquide céphalo-racliidien, en dehors des points qui répondenl aux confluents elan fond des sillons.
Les tnbes e(?rä6röMa; parfaitement distincts l'un de l'autre, quand on les examine par leur face superieure, sont séparés par la scissure in-terlobaire, dans laquelle s'avance la faux du cerveau. Au fond de la scissure, les deux lobes sont réunis par une commissure que ron ap-pclle Ie corps calleux. Gbaque lobe cerebral esl creusé d'une cavité allongcc appelcevenlricule lateral, qui communique avec celle du cóté oppose par une ouverture médiane appelcc trou de Monro, creusée en avant du trigone cerebral.
Les faces superieure et laterales des lobes, convexos et rcpondanl au parietal el au frontal, présentent ;\ leur surface une grande quan-tilé de replis, appelcs circonvolutions cerebrates, qui semblent avoir pour usage d'augmenler la surface exterieure de l'organe, tout en lui conservanl un certain volume. Les circonvolutions, recouvertes d'une substance grise, oll'rent une disposition assez irreguliere lorsqu'on les envisage dans deux espèccs différentes, mais se trouvent disposecs de la même maniere pour les sujets d'une mCme espèce. Gbaque lobe ce­rebral est muni, ä sa partie antérieure,d'unprolongement coniqüe, qui s'avance dans Ie diverticule antérieurde la cavité, au-dessous du sinus frontal correspondant, jusquïi la lame criblée de l'ethmoïde: c'est 1c lobule olfactif, quidonne naissanco aux nerl's olfactifs, lesquels traver-sent les trous de la lame criblée et se distribuentaux parois des cavités nasales. Lc lobe olfactif est creusé d'une cavité qui communique avcc Ie ventriculc lateral correspondant.
La face inférieure des hemispheres nous présente, en arrière, Ie lobule mastoïde ou cérébral, limité en avant par la scissure de Sylvius, dont la direction est transversale, et qui Ie séparc du noyau cxtra-ventriculaire du corps strié, bordé lui-mCmc par les deux racines du lobulo olfactif.
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208nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS.
Lc cervdct esl logé dans la cavitó cérchelkmse, en arrière des lobes cérébraux, donl il est séparé par la protuberance pariétale interne et la tonlo du cervelet. Comme tous les organes medians, lo cervelet est symétrique el présente sur son milieu Ie lobe moyen, séparé dos lobos laléraux par un sillon qui lo fait paraltre on relief cl lui donne la forme d'un ver ;\ soie, surtout h ses extrémités, qui onl reQU pour cela Ie nom d'éminonoes vermiculaires,etsont distinguées en antéricuro ot postérieure. Ces eminences concourent i\ former 1c plafond du qua-Irième ventriculc. Les lobes latéraux, sillonnés en tous sens, rattachent Ie cervelet M'islhme par rinlermédiairo dos pédoncules céróbelleux,
Uisthme, qui établit la communication entre 1c cervelet el les lobos cérébraux, est la continuation do la moelle épinière, aussi rappclle-l-on moelleallongée, L'isthme esl cache sur sa face supérieure par lo cervelet et les hemispheres, on n'aperQoit en arrière que la portion la plus infé­rieure du bulbe.
A la face inférieure on trouve, d'arrière en avant, la continuation du sillon anlérieur de la moelle; sur los cótés los pyramides et los olives; un faisceau de fibres Iransversales, lo pont do Varoio; les pédoncules cérébraux sur lesquels csl appliquée la glando pituitaire, en avant de cello dernière Ie chiasmades nerfs optiques. Do la face inférieure el des cötés de risthme, on voit s'échapper les nerfs eräniens donl rélude, Ircs-complexe et tres-importante, au point de vue physiologique, nous en-trainerait loin du cadre que nous nous sommes tracé; ils sortent du erftne par dos ouvertures siluéos sur les cótés du planchcr de la cavité cranienne. La profondeur h laquelle ils se trouvent silués los rend tout h fait inaccessibles au Chirurgien.
(Vest au cerveau proprement dit que sont réservées les fonclions los plus élevées del'animalité : les sentiments, l'intelligence resident dans cellc parlic des centros nervoux. Le cervelet et l'isthme paraissent sur tout en rapport avec los fonclions vitales, aussi uno lésion de co der-nier organe se manifeste-t-elle par dos troubles plus on moins consi­derables de la sensibilité. Une blessure, en apparenco inoffensive, peut entratner rapidemenf la mort. Au contraire, il arrive qu'une parlic ou nionie la totalité d'un lobe cérébral soit détruit sans qu'on s'cn aperQolve par d'aulrcs symptómes qu'une diminulion do rinlolligencc, et encore cc caractère manque-t-il souvent. Il sufflt que la lésion mar-che lenteraent pour quo ses elfels passent inaperenis: l'hemisphere res­tant supplée en quelque sorte celui du cóté oppose. Il n'cn est plus de memo si la blessure est faite d'un soul coup, cxpérimenlalomenl, par exemple. Les désordres sont alors tellement graves que l'animal csl inutilisable, surtout par porie de la conscience. Flourcns, ol après lui un grand nombrc d'expérimentateurs, onlexercé leur sagacité sur les fonclions si multiples des centres nerveux. Ils sont, arrivés h dos résul-tats donl los conclusions générales sont admises par loul lo monde, maisil cxisle encore beaucoup de points ä élueider sur les questions
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do dóluil, qui sonlle sujclde controverses el souvenl de theories lout h fait opposées, appuyées prosque toutes sur des faits.
Ges opinions conlradictoires n'ont rien qui puisse étonner lorsqu'on songe que des lésions trcs-proi'ondes n'amenent point de troubles im-médials, tandis qu'une simple piqüre, ä peineappreciable, peutentral-ner la mort dans un laps de temps très-courl, et souvent ces rcsultals restent incxpliqués par l'autopsie. Il est done facile de comprendre Ie desaccord des physiologistes en maintes occasions.
Les parois crüniennes et Torgane qu'elles rcnlerment posscdent des vaisseaux nombreux que nous allons très-succinctement passer en revue.
Les artcres proviennent de l'occipitale, de la carotide interne cl möm de la carotide externe.
Quelques ramuscules méningés viennent de l'occipitale par l'inter-médiaire de la vertebrale et de la mastoïdienne, rnais la branche prin­cipale de cette artèreest la cérébro-spinale. Cellc-cidonne Ie tronc ba-silaire, qui s'anastomose avec son congénère du c6té oppose; un autre rameau de la même artèrc se porie en arrière et s'anastomose comme l'antérieur pour conslituer Tariere spinale mcdiane.
Le tronc basüaire, si tue au-dessous du bulbe rachidien, se termine en s'anaslomosanl avec les cércbrales; il donne sur son trajet les céré-bolleuses antérieureset les cérébelleuses postcrieures, dont le nom in-dicine la destination et la position.
L'arlère carotide interne est tont entière destincc au rcnilement an-térieur des centros nerveux. L'unc des divisions terminales de la caro­tide primitive, eile aborde le cräne par 1c trou déchirc, décril deux courbures successives ä la face supérieure du sphénoïde, plongeant en ce point dans le sang du sinus caverneux. Les deux carotides internes communiquent entre dies par deux anastomoses transversales. La ca­rotide traverse ensuite la dure-mère et pénètre dans le eräne, marche d'arrière en avant sur les cotés do la glande pituitaire cl so termine par trois branches qui soul: les artères cerebrale postóricurc, cerebrale moyenne et cerebrale antérieure.
La premiere se porto on arrière pour s'anastomoser avec celle du cóté oppose, les rameaux quelle émet se distribuent ä rislhme et ü l'extrémité postérieure des lobes cérébraux. L'arlère moyenne se loge dans la scissurc de Sylvius et se distribue ä la partie moyenne de l'or-gane. L'antéricure s'ongage dans la scissurc inlerlobairc, se réunit d'abord ä celle du cöté oppose, pour so diviser bienlot en deux bran­ches, qui communiquent par une largo anastomose avec la branche méniugiennc de l'artère ophtbalmique, venue de la maxillairc interne par le trou orbitaire; un grand nombre de divisions de l'arlère oph-thalmique se perdent dans la dure-mère.
Les veines suivent un trajet analogue ä celui des arlörcs dans la sub­stance cerebrale et ä la surface du cerveau, mais elles s'en éloignent
riuu.ii kt Toussaim. Chirwyie,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1 '*
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210nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS.
bicntot pour se jeter dans des réservoirs particuliers très-vasles, donl nous avons déja parlé sous lo nom de sinus. Les sinus principaux sont les sinus de la faux du cerveau ou sinus median, les deux sinus caver-neux ou sinus sphénoïdaux, Ie sinus Iransverse, logé dans la tenle du cervelet. Citons encore un groupe do grosses veines situécs autourdu Iron occipital,et qui doivent ü leur position et Meur volume d'avoir clé appelées sinus occipito-atloïdien.
Les vaisseaux capillaires ou quasi-capillaires de la substance cere­brale ont des caractères particuliers qui peuvent étre observes, mt'ine ä l'oeil nu. Ils sontentourés par uno sorte de gaine conjonctivc qui les isolc du tissu nerveux, en laissant un espace asscz considerable entre eile et la parol externe des vaisseaux. G'est a eet espace qu'on a donné Ie nom de gaine lymphatique.
La sensibilité et Ie pouvoir moteur des diverses parties de l'encé-phale sont tres-différents.
SECTION DEUXIEME
DU TRONC
Lc tronc peut se diviser en quatre sous-sections Irès-naturelles qui sont 1c colaquo;, Ie thorax oupoitrine, Vabdomen et Ie bassin. Ghacuno de oes divisions a pour base une portion plus ou moins étendue de la colonne vertebrale; or comme Ia colonne vertebrale est une dans son ensemble et donne lieu h des considerations générales qui ne pour-raient 6tre faites dans uno étude morcelée, nous allons en donner une description générale ü laquelle nous rattacherons l'étude de la moclle épinière et do ses onveloppes. Gette maniere de procéder aura en outre l'avantage de rapprocher de l'encéphale la description des autres par­ties des centres nerveux.
yl. — DU RAGII1S EN GENERAL.
Lc rachis, formé par la reunion d'un certain nombre d'os courts, ap-pelés vertèbres, est la partie du corps do l'animal qui se dessine la première chez l'embryon, et les vertèbres dont il est formé doivenl étre considérées comme les pieces fondamentales du systèmeosseux ; elles introduisent, dans la classification du règne animal, unedisünc-
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DU RACIIIS EN GENERAL.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 2U
lion de la plus haute importance : colic des animauxvertébrés. 11 serait mème possible d'après certains auteurs de considérer tous les au tres os do I'économie, sans en excepter ceux des mombres, comme des dépendances des vertèbres ; sans vouloir entrer dans aucune des considerations qui militent en faveur de la theorie vertebrale du sque-lettc,nous clirons cependant quela löte elle-mêmc doitètre considérée commo forméepar quatre vertèbres, dont la composition a (Hó donnés par M. Lavocat (1).
Nous devrions peut-ètre, dans rétudc du rachis, faire rentrer celle des masses musculaires qui l'entourent, oar elles présentent dans les diverses sections une très-grande analogie, sinon au point de vue de leur volume, au moins sous celui deleurs attaches. Mais nous pen­sons que cettc étude, on raison dos considerations pathologiqucs aux-quollos eile peurra donner lieu, sera mieux placée dans l'examen de chaque section. Nous parlerons soulemcntici: 1deg; rfe lacolonne vertebrale ; 2deg; de la eavité rachidiennc et de la moeite.
sect; I. De la colonne vertebrale.
La colonne vertebrale est une üge solide, mais flexible, ótendue do la töte ä l'extrótnité do la queue, dans une direction horizontale, au-dessus dos cavités splanchniqucs qu'elle somble supporter. Elle est composée d'un nomhrc variable, suivant les espècos, d'anneaux osseux appelés vertèbres, réunis très-solidcmont los uns aux autres parnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; i
des ligaments qui laissent ;\ 1'cnsomblo une certaino mobilité, laquelle copendantn'cst jamais assez grande, pour modifier sensiblomontla lar-geur du canal qui results do l'union des vertèbres, d'oü il s'ensuit que los compressions no sont pas possiblss par Ie fait des mouvements normaux.
La colonnevortébralcprésontoplusieurscourburosqui modifiont, dans une certaino mesure, sa direction horizontale : la section antci'ioure ou cervicale est inclinéo lt;i 45deg; environ et se porte en haut. Elle montre memo deux inflexions qui tendont i\ lui donner vaguement la forme d'un S. Les sections dorsale et lombaire , iï pen prés droites dans la tnajorité dos cas, pcuventètre légërementincurréesdans l'un ou 1'autre sens, suivant les ospcecs ou mème suivant les individus ; la section sa-crée, maintenuc fixe entre los coxaux, est horizontale, et la coecygienne librs et très-flexible tend h prondre une direction verticale. Los cour-bures peuvent ètre modifiées, dans une largo mosure, aux deux extré-mitcs de la colonne : c'est on ellct clans ces points que l'on rencontre-la plus grande mobilité : les regions intermédiaires arrangées en forme de poutre soutenue par des piliers et ayant surtout ü supporter des pressionset ü transmettre des efforts sont beaucoup mieux fixées.
(1) Lavocat, NouucWes eludes sw te Systeme vertebral, I8G0.
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2t'2nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE SPÉCIALE OU DES RÉtilONS.
Si l'on fail abstraction des apophyses épincuscs, on peut voir que Vépaisseur de la colonne vertebrale diminue de la partie antérieure vors la partie postérieure avec quelques variantes néanmoias, Très-grande dans la partie moyenne de la region cervicale, eile diminue jusqu'ü la region lombaire ; olie augmenle ensuite dans celte dernière pourdimi-nucr dans les regions sacree et coccygienne.
On peul considérer quatre faces ü la colonne vertebrale:
La face supérieure est la plus importante pour Ie Chirurgien, car c'estla plus facilcmcnt accessible dans touto son étendue: eile presente dans son milieu la série des apophyses épincuscs qui, toujours très-pe-tites et cachéos par les muscles dans la region cervicale, deviennenl longues et saillantes dans la partie antérieure de la region dorsale, diini-nuent de longueur pour se maintenir ä peu pres égales dans la portion postérieure ainsi que dans les regions lombaire et sacrée. Le som­met de ces apophyses, reconvert par le ligament surépineux dorso-lombairc, peut ölre cache par les masses musculaires laterales dans les anlmaux dlts ;\ dos el h reins doubles, mail le plus souvent il se dessine en une saillie plus ou moins prononcée, suivant 1'état d'embonpoint el le développemenl des muscles, el présente de légères saillies qui indi-quent lo sommet de chaque apophyse. En dehors et de chaque coté de la ligne médianc, se trouvent deux lignes saillantes formées par la série des apophyses transverses el recouverles par les muscles de la region spinale.
La face inférieure est consliluéo, dans la region cervicale, par le corps et los apophyses transverses, et dans les autres regions par le corps des vertèbres sculcment.
Les faces laterales montrent les apophyses transverses el les trous de conjugaison, auxquels il faut ajouter, pour la region dorsale, la tèle des coles. A la region lombaire, les apophyses transverses sont extrê-mement développées, el la ligne qui les limilo en dehors esttrès-facilemcnl sentie au-dessous de la peau, en dehors du bord externe de I'iUo-spinal, au-dessus du liane. Dans le sacrum, les faces laterales s'ar-liculent avec les coxaux.
Chaque vcrtèbrc s'unit avec cello qui la precede et avec cclle qui la suil par deux modes d'articulalion : l'un qui unit les parlies supé­rieures spinales : c'esl une double arlhrodie siégcant sur les apophyses articulaircs, 1'autre qui apparlienl aux amphiarthroses el résulte des rapports établis entre les corps des vertèbres.
Les corps des vertèbres sont réunis par un ßhro-carlilage, disposé en forme do disque, ü face antérieure convexe et a face postérieure con­cave. Ce disque est decomposable en couches concentriques, très-serrécs ü la circonférence, beaucoup plus läches au centre, oü elles disparaissent mémc souvent d'uue fagon complete pour étre rempla-cées par une sorle de pulpc semi-carlilagineusc. Les fibres qui forment le ligament, très-courles, Icgèremcnl obliques, se croisent en X pour
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DU HACIIIS EN GENERAL.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 213
aller s'attachcr sur les surfaces articulaires. On rencontre également, h la face supérieure du corps des vcrtöbres, un long ligament rubané qui s'étcnd de l'atlas au coccyx, sur 1c planchcr do la cavilé rachi-dienne, et auquel on a donné Ie nom de liynment vertebral commun supé­rieur. Enfin un autrc cordon fibreux, appelé ligament vertebral com­mun inférieur, réunit les vertcbres par la face inferieure du corps.
La partic spinale ou annulaire de la vertèbro est réunie non moins solidement ;\ celle de ses voisines par plusieurs ligaments. C'est d'abord un Wgumcni commun sur-épineux, fibreux dans sa partie postérieure qui recouvre Ie sommet des apophyses épineuses des regions dorsale et lombaire et qui change de nature i\ la region cervicale, devicnt clastique ct prcncl alors le nom de ligament cervical; puls un ligament Ires-fort, dit interépineux, forme de deux lamelies paralleles, allant du bord postérieur d'une apophyse au bord antéricurde celle cpii la suit; il se prolonge möme entre les lames vertebrates, oü il prend le nom de liga­ment interannulaire; enfin les apophyses articulaires sont réunies par des capsules périphériques, attachées sur leur pourtour, et dou-blces par unc petite synoviale.
Comme on le voit, les pieces solides de la colonne vertebrale sont unies par un appareil ligamenteux très-compliqué et bien propre ä assurer la solidité qui est teile, qu'il est plus commun de voir les frac­tures des vertèbres que leur luxation. Gclles-ci nc sont cependant pas inconnues. M. Goubaux a pu en réunir plusieurs exemples (1). Il ré-sulte des observations de ceprofesseur que, dans ces cas, on constate une mobilité inaccoutumée de la region, et l'examen direct des übro-cartilages fait reconnaitre que i'adhérence entre les deux surfaces ar­ticulaires no se fait plus que par la péripherie, c'est-a-dirc par cette partie du disque dont les fibres sont croisécs en sautoir. Dans les autres points, la tote et la cavité sont dans les mftmes rapports que la tête de riuimcrus et la cavité glcnoïde du scapulum par excmple On ne trouve, autour des surfaces articulaires, aucun gonllcment, aucune alteration quelconque, ni aucune vegetation osseuse ou ostéophyte.
M. Goubaux fait également observer que, dans ce cas, le plancher de la cavilé rachidiennc offre, i\ l'endroit de la rupture, unc deviation angulairo dont le sommet correspond au fibro-carülage rupture. La moelle épinière suit naturcllement le changement de direction do la cavité rachidienne, et eile pent être tiraillée ;\ des degrés divers. Si la deviation est très-accusée, la moelle peul mème 6trc comprimée, ce qui donne lieu i\ des paralysies, des irrégularités de la marche, etc.
La mobilité do la colonne vertebrale est très-variable snivant les regions.
(1) A. Goubaux, Des déiiintions de la colonne vertebrale chez les animanx domestiques, in Comptes rendus de l'Académie de médecine, année 18G3, ot De la rupturedes disqms et des fibro-eartitages interverlébraux, in Bulletin de ta Sociélé centrale de médecine vétérinaire, séance du 11 mars I8quot;5.
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214nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS.
Gelle do la region cervicale ticnt i\ 1'absence dos apopbyses 6pi-neuses, au grand dévcloppomont des apopbyses articulaires, réunies entre elles par des ligaments élastiques, iï la forme do la iótoet de la cavité dos vertèbros dont la courbe est extrömemonl accuséo. Dans les regions dorsale et lombaire, Ia lixité est obtenuo par les apopbyses 6pi-neuses et transversos, Ie pou de développement et unc sorte de coap-tation on forme de gond des apopbyses articulaires. A la region saorée, les mouvements sont complétemont mils par suite do la soudurc des vertèbros les unes avec les au tres.
iMUV'rcm-cM. — I.o noinbre des pieces du rachis est variable chez les ani-maux maimnifóres, ainsi que nous 1c dirotis en parlaut des regions. Cbcz Ie bniuf, la colonne vertebrale aPfccto une direction plus régulicrement lio-rizontale, la region cervicale, plus courtc, est moins mobile que cbcz 1c cheval, ce qui ticnt k la brièvclö des vertèbros, et au développement, rela-tivement plus considerable, des eminences d'inserüon. Les vertèbros dorsales, moinsnombrcusesmais plus longues, sont surmontóesd'uneapopbyseépineuse très-longue el fortemont recourbée en arrière dans les premières. Les apo-physes trausversesdc la region lombaire, plus larges el plus irrégulières, s'in-clincnt légóremont en bas, Ie sacrum, plus l'ort,monlro dos apopbyses épincu-ses réunies a leur sommet par une largo et forte crèle continue. Les disques intcrverlébraux sont bnaiicoup plus épais que chez lo cheval et Ie ligament surépineux dorso-lombairo est élaslique dans loulo sou étendue.
La colonne vertebrale du mouton el de la chêvre est rolativement moins forte que celle du boeuf. Les vcrtèbres onl plus de gracililé.
Chez Ie porc, la colonne vertebrale dóerit datis sou ensemble uno courbe ä couvexilé supérieure. La mobililé y est moins grande que cbcz lous les au-tres animuux domesliqucs. Les vcrtèbres corvicales, très-courtos, n'cxéculenl que des mouvements très-obscurs, aussi Ie cou est-il très-fort chez cel animal.
La colonne vertebrale du chien el du chat est généralcmonl très-flexible ; mais, a l'encontre de cello du cheval, c'esl dans les regions dorsale el lombaire qu'clle monlrc Ie plus de mobililé ; cello du chat surloutesl Irès-remarquuble sous cc rapport.
sect; 2. — De la cavité rachidienne et de la moelle.
La cavité rachidienne est nn long canal communiquant avec la cavité eränienne et se terminantcn arrière au niveau du premier os coccy-gion par une extrémité rétrécie. Les dimensions transversales du canal, variables suivanl les regions, sont d'autant plus grandes que la region a plus de mobilitó. Très-large au milieu de l'atlas, oü les mouvements sont très-étendus, lo canal diminue subitement dans l'axis, augmento an niveau des demières vcrtèbres cervioales et des premières dorsales, se rétrécit onsuile dans touto la region dorsale pour s'élargir de nou­veau dans Ia region lombaire diminue ensuitc progrossivement pour
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DU IUCI1IS EN GENERAL.
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disparaltre vers la guatrième vertèbre coccygicnne. Il est important de notcr qu'au niveau des renflemenls dorsal et lombaire du canal, la moelleaugmente de volume olcmet une plus grande quanüté de nerfs.
Indépendamment de Tenveloppe osscusc qui lui est fournic par les vcrtèbres, la moelle épinière est entourée par des membranes qui conti-nuenten arrière celles que nous avons étudiées dans la region encépha-lique et que nous avons nommécs dwe-mère, arachnoïde et pic-mère.
La dure-mcre rachidienno a la forme d'iine gaine allongée, tcrminée en arrière par une pointe effilée. Ses dimensions étant en rapport avec celles du canal rachidien, eile offre son plus grand diamètre au niveau do l'atlas el des renflcments cervico-dorsal et lombaire; néan-moins, l'espace occupé par la dure-mère est toujours plus étroitque Ie canal, do tolle sorle qu'il existe entre eile et les parois osseuses un cspace occupé par un üssu lache, toujours infillré de graisse, qui rem-plit ie röle de coussinet mobile destine ä amortir les chocs el ;\ pre-server la moelle dans les mouvemonls du rachis. La face interne de la dure-mère spinale, tapissée par Ie feuillel externe de l'arachnoïde, donne attache aux pointes du ligament deutele de la pie-mère. Au niveau de chaque pairc nerveuso olie est traversée en deux points par les faisecaux radiculaires des nerfs, et leur forme möme une mem­brane d'enveloppe qui se conlinue par Ie périnèvre.
h'arachnoïde se decompose, comme les séreuses, en deux feuillels. Tun externe, très-intimemcnl uni ä la 1'ace inlerne de la dure-mère, l'aulre interne, séparé de la pie-mère par un espace rempli de liquide céphalo-rachidwn. Cel espace est surlout développé en arrière, autour des nerfs de la queue de cheval. En s'accumulant autour de la moelle, Ie liquide rachidien üent cetle partie des centres nerveux éloignée des parois osseuses, el, en vertu du principe d'Archimède, lui fait perdre une bonne parlie de son poids, ce qui contribue notablemmenl h amor­tir les secousses auxquellcs eile est sans cesse exposée.
Quant a la pie-mère, olle n'csl, i\ propremenl parier, que la mem­brane propre de Ia moelle épinière; sa 1'ace interne, entourée de toulcs paris par un réseau très-richo de vaisscaux Uns, donne naissance au ligament denlelé.
La moelle épinière est un gros cordon blanc, forme do substance norveuse, donl la limile anlérieure peut 6tre fixéc au niveau du trou occipital, et qui se lermine en arrière vers Ie milieu de la region sacrée par un prolongemonl rclréci duquel part un paquel de libres ner-veuses appclées nerfs de la queue de cheval.
Le diamètre transversal de la moelle est toujours plus grand que Ie supéro-inférieur, aussi a-t-elle une section de forme clliplique; ses dimensions sont en rapport avec l'étendue du canal rachidien et sur-tout avec la quanlilé de nerfs qu'elle fournilaux organes. Elle présente deux rcullements principaux qu'on a appclés, le premier, renßement ou bulbe brachial, le second, renßement ou bulbe crural ou lombaire. Sur los
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216nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS.
faces inférieure et supérieure de la moclle existent des sillons medians prolbnds, qui semblent diviser la moclle en deux parties symétriques. Le sillon inférieur, 1c plus large, arrive sur la commissure blanche; 1c postérieur, très-étroit, s'étend jusque sur Ia commissure grise. On a rhabitiule, en anatomie, de considérer, comme formant deux autres sillons, les ligncs qui passeraientparles points d'émcrgence des racines supérieures et inférioures des nerfs ; do sorte qu'on peut reconnaitre, dans chaque moilié de la moelle, trois parties on faisceavx : Tun infé­rieur, nn autre supérieur, et le troisième intermediaire ou lateral.
Les racines nerveuses, après leur origine ;\ Ia moelle, se dirigent transversalement el abordent le trou de conjugaison situé en face du lieu oü elles prennent naissance. Gelte régie est absolue pour les re­gions ccrvicale, dorsale et les deux ou trols premiers espaecs lombaires. Mais dans la partie postérieure de cette dernièrc region et dans la portion sacrée, on volt les racines suivre un certain trajet entre la dure-mère et les parois osseuses, avant de sortir du canal rachidien. En d'autres ternes, ces nerfs prennent leur origine ä la moelle un peu plus haut .que nc le laisserait supposer leur point d'émergence externe de la colonne vertebrale ; il résulte de cette disposition que dans le cas de paralysie du train postérieur commcnqant dans vine position déterminée, la lesion de la moelle existe un peu plus haut que l'o-rigine apparente du nerf. Cette donnée, qui acquiert une grande importance en chirurgie humaine, ;\ cause du long trajet que parcourent les racines dans le canal rachidien choz l'homme, et de la facilité avcc laquelle on parviont i\ circonscrire les points paralyses, en a beaucoup moins en chirurgie vétérinaire, oü les racines sent peu obliques et sur-tout ä cause de la difflcullé que l'on éprouve pour agir cfncaccmcnt sur un point limitc de, la moelle.
li. — DU GOU.
Le cou, appelé plus souvent encolure chez les grands animaux, a pour base les vertèhres ccrvicales; c'est le segment du tronc intermediaire au thorax et ä la tote, qu'il Supporte ä son cxlrémité antérieure. Le thorax n'est pas apparent h son union avec le cou : l'épaule et lebras le cachent dans touto sa partie antérieure ; aussi dirons-nousque Fen-colurc est limitée en arrière par le bord antérieur de l'épaule, oblique d'arrièrc en avant et do haut en bas.
L'cxamcn des formes d'ensemble de l'encolure est très-important au point de vue de Fcxlérienr, et 1c plus ou moins de longueur ou d'épaisseur de cette region implique le plus ou moins d'aptitude de l'a-
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DU RACIIIS ET GÉNÉUAL.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;217
nimal pour im service ou pour tin autre. Nous nc nous arrèlorons pas ä ces détails qul sortent de notre cadre; mais nous croyons cependant devoir mentionner la très-grande mobilité de réncolure, car eile doit être utilisée dans certaines operations pour incliner la töte dans un sens ou dans l'autrc, ce qui a pour effet d'augmenter la longueur de la partic opposée k celle vers laquelle on porto la töte et de donner un espace plus grand au Chirurgien. L'inclinaison permet égalcment de faire saillir certains organes qui, au contraire, restent caches ou très-peu apparents du coté de la flexion.
L'examen anatomique do réncolure nous force de la divisor en deux grandes sections cgalemenl divisihles ellcs-mömes; la premiere com-prond toutes les couches musculalres situécs en arrière et sur Ie cóté des vertèbres cervicales et ces vcrtèbres elles-mömcs ; l'autre moins étendue, mais beaucoup plus interessante par les organes divers et importants qu'on y rencontre, comprend toule la portion situéc en avant des vertèbres cervicales.
CIIAP1TRE PREMIER
PARTIE SUPÉRIEUBE DU COU
On peut se représenter Ia portion supérieure du cou comme une pyramide triangulaire dont Ie sommet tronqué s'unirait ä la téte en arrière des oreilles ; la base serait l'ormée par im plan oblique qui passerait en avant des épaules; quant aux faces, l'une d'elles serait représentée par la face antérieure des vertèbres cervicales et les bords correspondants des mastoïdo-huméraux, les deux autres, réunies par Ie bord supérieur de la crinière, comprendraient les faces laterales re-couvertes par la peau.
sect; 1. Region cervicale supérieure proprement dite.
La region cervicale supérieure montre une saillie longitudinale très-large et convexe, occupant teute sa parlio inféro-antérieurc, et qui est formée par Ie masloïdo-humcral; cettc saillie est d'aulantplus accen-tuée que l'animal est micux musclé; sa longueur est teile qu'elle OCCupe Ie tiers environ de la largeur de la base et conslitue ä eile seulo Ie sommet do la region, eile est surmontéc en arrière par un mé-plat de forme triangulaire et de méme direction que la region ellc-mème. Lorsque l'animal baisse la tète, la saillie devient plus large et plus forte et Ie méplat supérieur raquo;'efface presque complétemcnt.
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218nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS.
1deg; La peau, très-peu adhérente sur la convexité de la saillie longitu­dinale, perd do sa mobilité en se rapprochanl de la crinière.
Immédialcment au-dessous de la peau on rencontre plusieurs plans aponévrotiques; c'est d'abord Taponevrose sous-cutanée peu épaisse, dont les fibres n'onl pas do direction propre et qui supporte quelques muscles el les innombrables branches du riebe plexus nerveux cervical; ce plan est mobile et se déplace facilcment avec 1c tegument.
2deg; Au-dessous do lui se remarque une belle aponévrose nacrée, dont les fibres affectent une direction verticale très-régulière, el par consé­quent oblique par rapport au grand axe du cou ; ellos partent toules du hord supérieur de 1'encoluro ; leur origine se fait au-dessous et au milieu du lissu particulier dont ce bord est chargé, puis clles des­cendent parallèlement les unes aux aulres jusqu'au hord supérieur du mastoïdo-huméral; quelques-unes passent sous co muscle, la plupart continuent leur chemin ü la surface et so perdent en arrivaut i\ la goutlière jugulaire. Les libres postérieures s'ccartenl pour former deux plans entre lesquels se trouve logé lo muscle trapeze, qui appar-tient par conséquent ä cello couche anatomique.
Lc trapèze est un muscle mince occupant Ie méplat triangulaire situé au-dessus do la saillie formóe par Ie mastoïdo-huméral ; ces deux muscles no soul aucunement en rapport, Taponévrose dont nous avons parlé les rolle Tun ä l'autre. Les fibres du trapeze, rares et délicatcs, s'attachent sur lacorde duligamentcervical parl'intermédiaire de 1'apo-névrose; elles offrent une direction exactcment perpendiculaire ä celles de cello dernière, cl vont se fixer on arrière, sur la crêlo acromienno, par une aulre aponévrose qui lui est commune avec Ie trapèze dorsal.
Nous devons aussi ranger dans cello deuxicmo couche Ie mastoïdo-huméral, muscle extrêmemonl important qui forme la saillie si liien marquée qui surplombc la goutlière jugulaire. Ge muscle apparlient par son insertion inférieure au membrc thoracique, dont il recouvre rarticulation scapulo-humérale, et h la tele par son insertion supé­rieure. La portion postérieure raquo;'attache, de plus, sur les apophyses transverses des vcrlèbres cervicalos. Le bord supérieur est bien mar­que ; rinlerieur, qui limite supériouremont la goutlière do la jugulaire, recouvre même légèremont cettc veine sur la partie inférieure de 1'en-colure. Le mastoïdo-huméral se détache très-bicn en saillie sous la peau, surloul dans la marcho ; c'cst, en efl'el, par sa contraction qu'a lieu la projection en avant du membrc antérieur; la section de ce muscle a pour eifel de faire boiler l'animal qui Iraino pénihlement la pointe du pied sur le sol, mais eile n'empêche pas l'appui.
3deg; La Iroisième couche apparlient seulcmont i\ la base du cou : olie est formée, d'une part par la partie anlériouro du releveur propre de l'é-paule, épaisse el charnue on arrière, et dont la pointe, longoant la Corde du ligament cervical, sur laqucllo olie s'attache, arrive, en s'at-
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PARTIE SUPlilUEURE DU COU.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 210
ténuant, jusqü'au tiers supérieur do l'encolure; et, d'autre part, par 1'angulaire de l'omoplate dont les (ihres, trcs-courles et fortes, se diri­gent en bas pour se terminor sur les apophyses transverses des vertö-bres cervicalos.
Aquot; Sous les couches précédentes, c'est ;\-dire sous les muscles que nous venons de citer et immédialemenl au-dessous de l'aponévrose de la partie superieure de la region, on voil un muscle très-l'orl, très-large, qui en occupe toute l'étendue : c'est Ie aplénius, dont les ü])rcs supé­rieures sont paralleles i\ la crinière ; les inférieures se devient légère-ment en bas pour aller s'allacher sur les apophyses transverses des vertèbres cervicales, en avant de la partie inférieure de I'ilio-spinal, dont elles seml)lent être la continuation.
5deg; Enfin les muscles complexus torment la couche la plus profonde. La direction de leurs fibres est tout ;\ fait parallele au bord supérieur de l'encolure; mais ces fibres sont inlerrompues par de fortes intcrseCT lions aponévrotiques qui les coupent obliquement.
Indépendammcnt de ces couches nous trouvons, groupés autour des vertèbres cervicales, un certain nombre de muscles courts: les inter-transversairos el les Iransversaires épineux, qui comblenl los espaces situés entre les larges apophyses transverses des vertèbres cervicales et recouvrent leur face supérieure.
Au-dcssus des vertèbres cervicales, dans Ie plan median du cou, se rencontre la portion lamcllaire du ligament cervical, membrane élas-tique composée de deux lames très-intimement maintenues en contact par un tissu conjonctif court. Chacune des lames va s'allacher par une sorte de denlelure sur les rudiments des Upophyses épineuses des ver­tèbres cervicales qui suivenl la première.
Les lames élasliques du ligament, percillées de trous comme une dentclle, sont consliluées par de très-grosscs fibres élasliques, anasto-mosées on réseau les unes avec les autres.
Le squelette de Ia region est formé par les vertèbres cervicales. Au nombre de sept chez tous les mammifcres, ces vertèbres présentent des caractères spéciaux qui sont: une grande épaisseur du corps, une convexité très-grande de la tóle et une concavité très-prononcée pour recevoir cette lête, un développement considerable des apophyses transverses et articulaires, ces dernières réunies par des ligaments élas­liques; enfin les apophyses épineuses sonl rudimenlaires, la dernière seulemenl présente une longueur de quelques centimetres. La pre­mière vertèbre cervicale, qui a re(;.u le nom d'allas, diffère des autres par la minceur de son corps et le grand développement de ses apophy­ses transverses. La tête est remplacce par deux cavités articulaires diarthrodiales qui relt;joivent les condyles de l'occipilal; les surfaces ar­ticulaires des apophyses postérieures se réunissent au corps pour former une surface unique (jui répond au pivot axoïdien. La deuxième vertèbre, appelée aatfs, a aussi une forme spéciale qui lui est donnée par
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220nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS.
son pivot antériour el par lo grand dévcloppement longitudinal de sa crête épincuse.
Vaisscaux ut nerfs. — Les artères sont volumincuscs; ce sonl, pav or-dre do profondeur : la dorsale donl la branche supérieure, prcsquo pa­rallele au bord supérieur do l'encolure, est située sur la face supcr-ficielle du grand complexus, ü environ im travers de main de ce bord ; la cervicale supérieure, appliquée sur la portion lamcllaire du ligament cervical, sous 1c grand complexus. Sa direction est la même que cello de la dorsale; mais clle est située plus bas, ü peu prés au milieu de la region. Enliu l'artère vertebrale se logo dans les trous vertcbraux percés ä la base des apopbyses transverses des vertèbres ; eile s'anastomose ä plein canal avec l'atloïdo-musculaire ä la face externe de l'apophyse transverse de l'atlas, et c'est ello qui suppléo en grande partie la caro-tide lorsquc cette dernière est oblitérée. Les trois artères do la region communiquont les unes avec les autres par do nombreuses anastomo­ses transversales qui traversenl les muscles.
Les veines satellites des artères portent les mémes noms qu'elles, et suivent Ie méme trajet; olies viennent se rondre dans les veines cavcs antérieures.
Los nerfs fournis par les paires cervicales forment un beau réseau sous-cutané dont nous avons dcj;\ parlé ; on rencontre de plus la branche supérieure du nerf spinal, qui rampe au milieu dos plexus su-perficiels pour se rendre ä la face interne du trapeze dorsal. Ce nerf important passe sous l'extrémité supérieure du inastoïdo-huméral, en contournant l'ailo de l'atlas et longe ensuite lo bord supérieur du muscle, pour s'on séparer vors Ie milieu de la region. Dans son trajet, lo spinal s'anastomose avec dos branches nombreuses venues des ncrl's cervicaux.
raquo;iiiV-rriKi-N. — Chez \avacho la region est moins étendue, plus frauchc-ment triangulaire, mais cllc ne ditlorc pas, a proprement parlor, comme couches musculaires et comme disposition de ccqu'ou rencontre clicz Ie che-val. Elle est bcaucoup moins mobile, ce qui lient a une disposition plus im-briquéo des vcrlcbrcs. La peau presente de nombrcux pils tres-fins et verticaux qui s'eH'acent lorsqueranimal baisse la töte. Chez Ie laurcmc, 1c cou, Ircs-large et épais, montre sur les cölés et sur sou bord supérieur uno masse épaisse de tissu fibro-graisscux. Cost une sorto do loupe que Ton pourrait comparer a celle du bison. Les animaux castrés jeunes en sont déponrvus. Une disposi­tion, rappelant cello de la vaclio, se remarque égalemenl chez les petits ru­minants, mais la region est plus arrondic et moins étendue relativemcnt. La region cervicale supérieure du porc présente au-dessous de la peau uno couche épaisse de graisse , qui se prolonge mème entre les muscles. Chez les carnassiers, la force du splenius, des complexus et du mastoïdo-huméral donncaussi a la region une forme arrondic; la peau chez ces animaux est exlrömcmcut mobile et présente une couche trcs-lachc do lissu conjonclif. 11 suflit, lorsqu'on veut passer un séton, de former un repli de la peau et
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PAHTIE SUPÉRIEURE DU COÜ.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;221
de troucr d'un soul coup los deux épaisscurs. En reprcnanl sa posilion, Ie tegument, ainsi traverse, donnera au sélon une longueur d'aulant plus grande que Ie repli aura 6tö plus considerable.
sect; 2. — Region de la crinière.
Elle s'étend sur toul 1c bord superieur de l'cncolure; limilce en avant par la nucpie, en arrière par Ie garrot, la crinière présente h. 6tu-dicr extérieurement des polls longs et plus ou moins lins cl nombreux suivant les races. Chez les chovaux communs, el surloul cliez les en-tiers, les poils sonl grossiers el très-nombreux; ils sonl soyeux, fins el plus rares dans les races nobles et ils peuvenl acquérir une grande longueur chez los chevaux orientaux.
La peau, Irès-cpaisse el lixe, se continue par sa faco profonde avcc une quantité plus ou moins grande de lissu flbro-graisseux que l'on ren­contre toujours enlre clle el Ie ligament cervical. Ce tissu esl möme quelquefoislellemenlabondanlchez lesclievaux communs qu'ilentraine Ie bord supérieur de l'cncolure qui se penehc alors sur l'un ou l'autre cólé. Quelle que soit la linossc de la race, on trouve toujours, au-des-sous de la peau, une ccrlainc quantité do ce tissu (ibro-clastique, dans les mailles duquel sonl renfermées des cellules graisseuses, et qui crie sous l'inslrumenl tranchanl.
L'organc Ie plus important de la region esl celle portion du liga-mcnl commun sur-épineux que l'on a appclé ligament cervical, el (jui esl bien certainemenl l'appareil élastique 1c plus scmarquable que l'on puisse rencontrer chez les mammilercs. 11 esl forme de doux par­lies que l'on désigne en anatomie sous Ie nom de portion funiculaire cl do portion lamellaire. Cello dernièro, siluée profondémcnl, apparlient h la region cervicale supérieure propremenl dito, tandis que la portion funiculaire, que l'on appelle encore corde du ligament cervical consli-lue la base de la region de la crinière; clle représente un gros funicule qui s'étend directemenl des apophyses épineuses des deuxième, troi-sième cl qualricmo vertèbres dorsales, jusqu'ä la tubérosité cervicale de l'occipilal, sur laquolle il s'inscro. La corde du ligament cervical est facilement separable en deux parlies que réunil un tissu conjonclil' très-pcu abondanl.
Comme lous los organes formés do tissu élastique, Ie ligament cervi­cal esl doué de propriétés vitales tres-peu prononcées; aussi ne ré-paro-l-il ses portos de substance qu'avec la plus grande difflculté ; lors-qu'il a été divisé complétement en travers, la soudure ulléricure des deux bouls ne se fait que par dos faisceaux do tissu conjonctif. Si la solution de conlinuilé,au Hou d'avoir été 1'ail.o par un instrument Iran-ohant cl d'une faQon bien nette, a été causée par une veritable carie, il en résullc d'abord une plaic diflicilcmonl guérissablc el que l'on pour-rail rapprocher sous ce rapport des caries carlilagineuses, el de plus
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22-2nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE SPÉCIALE OU DES HÉGIONS.
uneperte, partielle tout au moins, des functions du ligament. Or ces functions sont très-importanles chez les grands animaux herbivores, car c'est Ie ligament cervical qui contrilme dans unc large mesure ïl maintenir, par S6s propriétés mécaniques, la tête élevée, et qui donne h l'encoluro sa position oblique. Les clicvaux privés d'une partie do leur ligament cervical tiennent génóralement lo cou dans unc position ho­rizontale et la tête basse, cc qui est toujours d'un fächeux aspect.
Les blessures du ligament cervical se font surtout remarquer en ar-rière au point de separation de la crinicre et du garrot, lä oü s'excrcent les fi'ottements du collier. Cost aussi ä la crinièro que se dévcloppe Ie rouvieux, variété de gale qui a pour effet d'épaissir la peau et de former des replis dont l'excoriation, déterminée par les frottcments, peut ame-ner Ie sphacèle de la peau et du ligament cervical.
Les vaisscaux et les nerfs de la crinière sontpeu importants, comme cela arrive toujours dans les parties médianes du corps; on n'y ren­contre que les divisions extremes des artcres ccrvicales supérieures et dorsales; et, au voisinage de la nnque, les ramifications des branches retrogrades de l'artère occipito-musculaire. Les veinules se jettent clans les troncs de memo nom que les artères. Une circonslance ä noter, c'est que Ie ligament cervical est très-peu vasculaire. Les vaisscaux cpi'on y rencontre ne font que traverser eet organe pour se rendre au tegument.
Les ncr/s proviennent des branches du plexus cervical et se distri-buent exclusivement ä la peau.
raquo;Iirérences. — Dans 1c mulet la crinièro est pcu abondantc et tres-courto.
Chez \'dne les crins font presqae complétcment défaut; il nst beaucoup plus rare de rcncontrcrcliez ces animaux les altéralions du bord supérieur de rcncolure si fréquentcs et si graves chez lo choval,
Chez Ie hmufla crinière n'existe pas, mais eclte partio do rencolure doil ètro considérèo copendanl comme mie region dislincle; car, ä part les crins, on retrouve chez lo bceuf les monies parties que chez lo cheval et dans une superposition scinblablo.
Lo ligament cervical se Irouvc, dans respcee bovine, beaucoup plus d6ve-loppó que chez les solipèdes, cc qui est en rapport avee ses functions, la toto du bceuf ayant toujours un poids plus considerable que cello du cheval. Le ligament même présomo une conformation dilfórente fort bicn décrite par M. Lecoq, dans les tenncs suivauts : laquo; A partir du garrot, lo ligament snr-épi-neux ecsse do recouvrir la tête dos apophyses épincuses et s'étond do chaque coté on une large et forte lame pronaul dos points d'attache sur les cötés des apophyses, et se sóparant, il partir do la premiere vcrtèbre dorsale, eu deux parlies : l'une supórieurc, l'aulre inférieure. La première gagne la tubérosité cervicale sous forme d'un gros cordon uni au cordon du coté oppose; l'autre s'épanouit en une lame qui va s'atUichcr a la moilié postérieure de l'apophys'e épincuse do l'axis et a cello dos troisième et quatrième vortèbres. Une pro­duction do mömo nature, Veritable auxiliairo de la partie principale, part du bord autériour do l'apophyse épineuse de la première vertcbre dorsale, et s'atlacheaux apophyses ópincusesdes quatrième, ciuquième, sixièmo et sep-
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rARTIli SUPÉIUEURE DU COU.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 223
tièmc vcrtèbrcs. Le bord supérieur de cotte production ligamonteuso auxi-lifiire est cache entre les deux lamos du ligament principal. raquo;
r.licz les peliles cspèces de nos animaux ruminants la disposition du liga­ment cervical est ii pon prés la méme que chez le bouuf, mais avec un volume Leaucoup plus faible.
Gliez le poro, le bord supérieur du cou est trés-obtus et toujours cbargé d'une grande quantitédc graisse. Le ligament cervical propremerit dit n'existe pas, ce qui s'expliquc parfaitement par la direction oblique eu avant et en bas de l'encolure, le peu de longueur do cette region et la force des muscles cervicaux supérieurs.
Chez Ie chat et lo vhien lo cou est prcsquo cylindrique, les polls no diffe­rent pas dans le bord supérieur de ce qu'ils sont dans les aulres regions, la peau y est très-mobile, le ligament cervical fait défaut.
8 3. — Region de la nuque.
Lanuqueest cetto partie du bord supérieur de rencolure qui cor­respond ä la face postérieure de l'occipUal, k l'atlas et ä Taxis. Dans les traites d'extérieur on considèrc la nuque comme faisant partie de la tête; mais nous rapprochons cette region de celle do Ia crinière, car toutes les considerationsdont nous avons parlé, a propos do cette der-nière, lui sont applicables, cc qui nous dispensera d'y revenir. Toute-fois olie montre une complication plus grande et posscde, en oulrc, divers organes d'une grande importance chirurgicalo qui juslifient qu'on la considcre comme une portion séparée de cette region.
Limitée on avant par la protuberance occipitale, eile s'étend en ar-rière de cc point ä environ un travers et demi de main. Son diametro transversal egale 1c longitudinal. La peau est mobile partout, möme dans les points qui portent les crins. Aussi ne trouve-t-on plus au-dessous d'elle le tissu flbro-graisseux de la crinière, ou du moins il y existe en quantité moindre et diminue ü mesure que l'on se rappro-che de la protuberance, on il est remplacé par du tissu conjonctif or­dinaire. Au-dessous de la peau et ü la partie supérieure, on voit, en premiere couche, les muscles cervicaux auriculaires qui se recomiais-sent facilement par la direction de leurs fibres obliques en avant et en dehors. Ges muscles se joignent sur la ligne mcdianc et recouvrent l'attache supérieure du ligament cervical.
Une deuxième couche est formee par le splénius et par l'aponóvrose quilui est commune, avec le petit complexus. Les deux muscles splé­nius torment une legére saillie, hordant un sillon median, large de deux centimetres environ, dans 1c fond duquel apparait 1c ligament cervical. La troisième couche. ost reprcsentce par le tendon extrème-ment fort du grand complexus; on pout ranger aussi dans cc plan mus­culaire le petit oblique (atloïdo-mastoïdien), dont les fibres se distin-guent toujours très-bien par leur direction oblique en avant et en de- #9632;
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224nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS.
dans; tandis que celles du eomplexus suivent h peu prés la direc­tion du grand axe du cou, Le muscle grand oblique (axoïdo-atloïdicn), dont les libres ont une direction opposée h cello du precedent, est silué en arrière du petit oblique, sur la face externe de l'atlas et de l'axis, et se trouve sur un plan plus profond que le grand eomplexus; sou bord interne constitue, avecle bord correspondant du petit oblique et le ligament cervical, une sorte do triangle dans lequel sont loges les muscles droitspostérieurs do la löte, distingués en grand eten petit; eclui-ci, plus profond que le premier, se trouve applique directe-ment sur l'articulation atloïdo-occipilale. Le ligament cervical reste seul IcrsqueTon a enlevé toutes les masses rausculairos; il no présente rien de particulier dont nous n'ayons tlcji\ parlc dans l'étude de la cri-nière, si ce n'ost loutefois rexistence presquo constante d'une bourse sérouse située iinmédialomcnt a sa face inferieure ou antérieure, bourse séreuse qui facilite son glissement sur l'atlas. Getto bourse peut man-quor; ello n'oxistc pas chez les animaux jeunes et se forme par les progrès do l'äge sous rinlluenco des mouvements repétes de la töte, et de l'appui de la tètière du licol; chez los jeunes sujets ello est rem-placée par du tissu conjonctif assez lache. Nous devons faire rentror, dans la description de cette region, los deux articulations atloïdo-occi-pitale et axoïdo-atloïdienne.
Ariiculalion atloïdo-occipilale. — Ainsi quo 1'indique son nom, cette articulation estformée par los condyles de l'üccipilal, entre lesquols so trouve lo trou de mêmc nom, et par les deux cavités que l'on trouve creusces sur le corps et la portion annulaire de l'atlas, cavités qui re-présentent la toto et los apophyses articulaires des autres vertèbres. Un soul ligament réunit les pieces de cette articulation. C'est un man­chen fibroux attaché autour des surfaces qu'il est chargé do réunir. Il est beaucoup plus resistant ä sa face supérieure qu'ä rinférioure et présente memo, pour lo renforcer, quatre faisecaux fibroux, deux qui se croisent en X ü la partie médiane de sa face supérieure et deux au­tres situés sur les cótés et qui se portent de l'atlas ä la base des apo-hyses slyloïdes do l'occipital.
Les synovialcs, au nombre de deux, correspondent chacune ü uu condyle ainsi qu'ä la caviléglénoïdo qui le regoit.
Tous les mouvements sont possibles dans cette articulation, mais les plus marqués sont 1'extension et Ia flexion.
Il oxiste entre l'atlas et I'occipilal, tout ä fait dans le plan median du corps el, h la face superieure, un Intervalle rempli soulement par le ligament do l'arliculation. Get Intervalle peut varier dans des limites assez considerables, suivant la position de la töte : lorsque celle-ci est rclovéo, les condyles se portanl on avant et en bas, rapprochont l'occi­pital du bord anléro-supérieur de l'atlas et réduisent respaco qui sé-paro ces deux os; récartoment peut dans certain cas d'extonsion exagérée, n'ötre que do quolques millimetres. Mais si la töte est for-
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PARTIE SUPÉRIEURE DU COU.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;22ö
teraent abaissée, la distance iater-osseuse csL aussi grande que possi­ble el peut aller jusqu'i'i trois on quatre centimetres, c'est-ä-diro jus-qii'ä la lifnite (b^ distension du ligament capsulairo. (Vest dans eet In­tervalle que l'on pratique habiluellement la section de la moelle ópi-niöre. 11 est d'autant pins facile alors de pénétrer jusqn'a la moelle que 1'espace est plus large, c'est-ä-dire (ine la têle est plus abaissée ou bien fait avec Ie bord inférieur de rencoluro un angle plus aigu,
Articulation axoïdo-atlotdienne, — Les surfaces arliculaires sont dis-posées pour Ie mouvement de rotation. On volt du cóté del'axis une apophyso dite ondontoïde prósentant ä sa base (it do chaque coté deux facettes ondulées .qui répondent ä desemblables laccttes de l'atlas. L'apophyse ondontoïde est lixé sur Ie corps de l'atlas par un ligamenl très-court et exlrèmement fort, cache sous la moelle épiuière et ses enveloppes. De mèmeque Ie ligament axoïdo-atloïdien inférieur, il esl inaccessible au Chirurgien. Le ligament capsulairo s'élend du bord antérieur de 1'axis au hord postérieur de l'atlas, tout autour des parlies de 1'arliculalion qui représentent les apophyses arliculaires des autres vertèbres ; il est surmonté par deux lames élasliques longiludinales, qui sont l'analogue du ligament inter-épineux des autres vertèbres, et aux-quelles oaadonnéle nom de ligament axoïdo-atloïdien supérieur.
L'enscmble des ligaments de rarticulatlonaxoïdo-atloïdiennc forme un des moyens d'union les plus puissants do l'économio. Le ligamenl atloïdien est pouralnsi dire le régulateur decetle articulation, c'enesl en méme temps le Hen le plus lort. Sa disposition est tolle que, tout cnpermettant ä l'apophyse ondontoïde de pivoter sur le corps lt;lc l'atlas, olie no laisso opérer aiicun mouvement de latéralité el, ä plus forte raison, aucune deviation dans le sens du grand axe de l'apophyse. On comprend, d'ailleurs, que si cette apophyse pouvait oxécuter un mou­vement capable de diminucr la largeur dn canal racliidien, il en résul-teraitlcs consequences les plus graves par suite de la compression de la moelle épiuière qui anrail Infailliblement lien. La brièveté el la force du ligament sont un obstacle presque insurmontable au déplacemenl de l'apophyse ondontoïde et, detail, nous n'avons vu mille part que des luxations de cctle articulation aient été observées. Si, apres avoir cnlevé les muscles du cou, tout en respeclant les ligaments de l'arlicu-lalion, on ossaie de produire cette luxation, on n'arrive qu'ä i'racturer l'apophyse odontoïde.
Vaisseaux etnerfs. #9632;— Le sang esl amené a la nuque par des arlères importantes qu'il Importe do ne ])as attcindre dans les opéralions. L'artère occipito-musculairó, la plus volumineuse, se trouve, ä sou origine, recouvorle par le muscle grand oblique el se dirige trans-versalemeut en dedans ä la surface des muscles drolls postérieurs. L'atloïdo-musculairoou retrograde, ])liis éloignce do laligne médiane, est silnée entre le muscle petit oblique et l'apophyse! Iransverse de l'atlas.
Pirccu i.T ToussAiNT. — Chirurgie,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;l-'i
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220nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS.
Nous citerons parmi les nerfs une branche très-voluraineuse envoyécopy; par la première paire cervioale. et qui passe en travers du tendon du grand complexus, entre ce muscle et Ie splénius, pour aller se distri-Imer aux ccrvico-auriculaircs et ;\ la peau. D'autres branches moins importantes se voient h la surface dos muscles droits postérieurs.
Differences. — La rósiou qui, clioz 1c banif, correspond ;i la nnque dit cheval, ne slaquo; trouve pas Immédialcment en arrièro du sommet do la t(Mo, on trouve une large surface quadrilatère, qui a pour base la face posté­rieure du frontal, lo parietal et une porlioii de 1'occipikil, et qui esl seule-mont rccouverlc par la peau. Quant a la nuque proprcment dile, olle forme une surface plane, large, comprise enlro les deux orcilles, et dans laquelle le tegument, asscz mobile, est dépourvu des polls longs qui se romarquent sur le cheval. I.os couches musculaires sous-jacentes out it Irös-peu do chose prés la niöino disposition quo ehe/, ce dernier animal.
La pcau do la nuque es( exlrèmonienl mobile ebcz lo cliicn, on y passe souvent des sétons, sans, qu'il en résulto aucim accident, malgré la compli-cationdola region, mais on devra avoir soin copondant de les passer toujours enlro la peau et l'oponévrose sansintéresser celle-ci.
CHAPITRE 11
PARTIE INFÉRIEURE DU COU
Elle comprend, ainsi que nous 1'avons dit, tont cc qui se trouve situé en avant des vertèbres eervicales et s'éteud de l'augc ä la region pectorale: nous lui assignerons pour limites laterales, le hord antc-rieur de la saillie produitc par le mastoïdo-huméral. Les deux sillons dans lesquels rarapent les vcincs jugulaires porteront b^ nom (b1 ces reines el, scront étudiées comme regions distinctes. Une aulre region impaire foi'me le hord antérieur, nous lui donnerons le nom de region Iracbéale.
sect; 1. — Region jugulaire.
Encore appellee gouttière de lit jugulaire, cette region a la forme d'un (temi-canal assez régulier, ä bords mousses, se raccordant en arrièro avec la saillic du mastoïdo-huméral et se continuant en avant avec 1c demi-cylimlre 1'onné par la region Irachéalc. La gouttière s'avanee en haul jusquo surja region parotidienne, sur laquelle eile se continue, pour s'arrêler au-dessous de la légere saillie produite par la base do l'oreillo; en bas, olie s'inlléehit en dedans cl seréunit ä celle du cóté oppose en limilant la region do la Irachée. Les deux goullières ainsi
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fusionnées, semblent se conlinuer clioz les chevaux bien muscles par une depression (jui sépare les deux regions pecloralos et dans Ie fond de laquelle on peut sentir, h une profondeur plus ou moins grande, Ie prolongement Irachclien du sternum.
Le demi-canal est toujours plus accuse ä la partie supérieure que dans tont autreendroit; toute la goultière seprononce lorsque l'aninial abaisse la töte, eile diminue dans 1c mouvement oppose ainsi que dans Ia flexion laterale, mais cependant saus disparaltre complétement.
l^a peau est partout minco et mobile, et présente des poils lins et courts, eile reconvre un lissu conjonctiflft.che et assez abondant, dans lequel se rencontrenl les divisions des norfs cervicanx et une branche du nerf facial, le raineau cervical, dont la direction est celle de la re­gion elle-mémo.
Au-dessous du tissu conjonclif, se tronve le peaucier cervical. Co muscle, dont les fibres päles sont très-caractéristiques, est beaucoup plus épais ä la partie Inférieure do la region que partout ailleurs. 11 peul, en efl'et, attcindre deux centimetres d'épaisseur pres de son ori­gine sternale, tandisque la partie tout lt;i fait supérieure n'a gucre que quelques millimetres.
Une couche pen épaisse de lissu conjonctif sépare 1c peaucier de l'or-ganc qui donne son nom h la region, c'est-a-dire de la jugulaire, mais, sur les cölés de la veine, co tissu devieut plus abondant; il se condense pour faire au vaissoaii une gaine résistante que Ton doit inciser lors-qu'on veutmettro la veine a nu. Celle-ci s'énuclée pour ainsi dire lors-qu'un coup debistouri a eulamé sa galnosans toucher ä ses parois;elle apparait alors avec une couleur bleu-noirfttro, si I'on a en le soin de faire la compression au-dessous du point attaque. Dans le cas con­traire, eile est plisséo en long et pent èlre confondue avec les lamos de tissu conjonclif (jui rentourenl.
La veine jvgulatre est séparée dos organes sous-jacents, mais dans mie partie de son étendue seuloment, par le muscle omplat-hyoïdien, ([ui traverse obliquement la region pour ulier s'attacher sur le corps do l'hyoïde. Quoique cc muscle soit aplati, il n'a cependant pas une épaisseur uniforme : c'est vers le point de reunion du tiers supérieur avec le tiers moyen et mème un pen plus bas qu'elle est la plus grande, (rest done en ce point que l'on devra pratiquer la saignée, car c'est Ih qu'on sera le moins exposé ;\ altcimlro la carotide. La carotidc est aussi plus profonde et la veine plus superllciello dans la partie supé­rieure du cou, tandis qu'ü Ia partie inférieure, les deux vaisseaux se rapprochent et se placent k pen pres ü la même profondeur. Tout h fail en avant des verlèbres, se Irouvent les muscles long du cou cl droit antérieur de la tètc. Dans I'espace silué entre ces derniors nmsclcs, l'omoplat hyoïdien ou le peaucier et la tracliée^on rencontre la carotide, Ie; cordon coinmun au pneumogastricpio et au sympalhique, le nerf laryngé et l'msophage.
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Ces organcs sont noycs dans uno atmosphere de lissu conjonctif abondant et Iftche qui offre un chemin tout tracé pour les migrations du pus; il n'est pas rare, en ell'et de constater que les abces profonds de la partie supérieure du cou s'étemlent avcc la l'acililé la plus grande, en suivant co tissu conjonctif, non-seulement parce qu'il est très-läche et très-facilemont permeable, mais aussi h cause do sa position très-inclinée. line laut pas oublier non plus qu'il est en continuitó directe avcc celui des médiastins et des plèvres. J'ai pu constater plu-sieursfois, qu'aprèsroBSophagotomie, ou des operations sur la carotlde ou la jugulaire dans Ie tiers inférieur du cou, lepus s'était étendu de proche en proche jusque dans Ie lissu sous-pleural et avait ainsi amené des inflammations consécutives des plèvres. Non-seulement 1c pus, mais l'air lui-même, se répand avec la plus grande facilité dans 1c lissu de cette region, et cela surtout lorsque la plaie siégc dans les parties inl'érieures. l.a pénélralionde ce gaz dans les aréoles du tissu conjonctif est considérablement facilitée par rinsplration, dont les cU'ets peuvent se faire sentir ii une assez grande distance ou avant de la première co te. Les liquides qui s'inültrent après roesophagotomie ou Ie sang qui s'é-coule dans Ie tissu cellulaire après Ia piqüre do la carotlde, sont fré-quenimeut la cause de semblables accidents.
Revenons maintenant sur plusieurs organes importants que nous n'avons encore que signalés.
La jugulaire est, dans la plupart des cas, très-facile ä limiter exterieu-rement; il sufflt pour cela d'exercer une compression älabasedu cou: on Ia voit alors se dessiner avec uno netteté d'autantplus grande que rauimal ales teguments plus lins, et qu'il est inoins chargé de graisse, Lorsque la veine est remplie de sang, si on lui imprime quelques mouvements de bas en haul, 11 so forme des ondes trcs-visibles qui re-montent jusqu'ä, la base de roreille et c[ui décèlent ainsi lo trajet de la veine dans tout son parcours. La veine est en rapporten haul, au-dessus du bord supérieur du muscle omoplat-hyoïdien, avcc la caro-lido olie cordon commun des nerfs pneumogastrique etsympathique. Au-dcssous du muscle, olle prond une position inférieure par rapport i\ ces organes. Dans la partie inférieure du cou, la veine jugulaire se rapproche do la ligno médiane en passant sur les colés de Ia Irachée, pour arriver ä sa face inférieure. Avant do se réunir ;i cello du cólé oppose eile reQoitla veine de l'ars.
Lc cours du sang est très-rapide dans Ia jugulaire car, en raison de Ia position du vaisseau, la posanleiu' exorce son influence sur ce liquide poor Ie porter vers lo cienr. Uo plus, ä COaque mouvement inspiraloire, la tendance au vide qui se produit dans lacavité thora-cique vient encore ajouter uno sortc d'olf'ct de pompe aspiranlc. Gelte double action est exlrèmoment facilitée par co fait que les parois dn confluent sont altachées ;\ la face interne des cölcs et no peuvent s'appiiquer I'une contre l'autre. 11 y a done lä une ouverture lonjouis
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béante, qui est admirablemont disposée pour transmettre l'aspiration produite parlerelftchement des fibres de roreilletloetpaiTinspiration. Cela expliquo aussi la grande lacililo avec laquello l'air peul s'intro-(luire paries ouvertures de cette veine.
Malgró la oapacité du conduit, Ie sang qui se trouve dans lajugu-laire est done toujours en mouvement rapide et eu quantité assez petite. Aussi nc voit-on pas la veine dans l'élat ordinaire: la compres­sion déterminée par Ie collier, la main ou une corde Ia fait bientöt apparaitre.
La carotide primitwe, qui nait du Ironc ccphaliquc, branche impor-lante de I'artère axillaire droite, so trouve, ä son origine, comprise entre la veine cavc et la face inférieure de la trachée ; ellc monle sur Ie cötó du conduit aérien en s'avancant vers sa face supérieure qu'elle ne tarde pas i\ attcindre vers 1c quart inférieur, se place ensuite uu peu en arricro, au-dessous de l'omoplat-hyoïdien el arrive jusqu'au niveau du larynx oü ello so divise pour former roccipilalc, la carotide externe et la carotide intern e.
Le cordon du pneumogastrique et du sympathiqne raccompague dans tont sou parcours, en restant inlimcment accolc h sa face supé­rieure ; le nerf recurrent, au contraire, est place en avant du vaisscau el ä une ccrlaine distance dans la partie inférieure du cou ; les mus­cles long du cou et droit antérieurde la têle, k la partie supérieure et en arrière, romoplat-hyoïdien dans la partie moyenne el en dehors, Id scalène, dans la partie inferieure et en dehors, sonl aussi en rap­port avec la carotide. L'artère gauche se met de plus en rapport avec rcesophage au niveau de la deviation de cc dernier.
La position des cordons nervcux esl sufflsamment indiquéepar leurs rapports avec la carotide. Quant ä Ymophage, il se trouve compris entre la face postérieure de la trachée et la face antérieure des muscles qui recouvrent en avanl les vertèbrcs cervicales. En arrivant vers le mi­lieu du cou, il commence i\ so devier i\ gauche de lelie sorlo qu'ä l'en-Irée de la poitrine, il se trouve silué sur le cöté de la trachée, entre ce conduit et le muscle scalène. Dans sa partie supérieure il est longé de chaque culé par les neri's et les vaisseaux que nous venons d'étudier; auniveau de sa deviation, il est seulemont en rapport avec ccuxducóté gauche.
II entre dans lastruclure de riesophage deux membranes dont la pre­mière externe est charnue, forniée de deux plans de Qbrcs rouges, les unes circulaires, les autres iongiludiuaies, ces dernières superflcielles. La deuxièmo membrane est une muqueuse qui, dans l'élat ordinaire, présente de nombreux plis longitudinaus qni disparaissent par l'élar-gissemenl du canal, au moment du passage des aliments. Les deux membranes oBSophagiennes peuvent glisscr I'une sur l'autre avec la plus grande facilité. G'est dire que le lissu conjonctif qui les réunit esl très-hlche et assez abondaul.
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2nOnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS.
Los vaisseaux qui si^ rondent fi cos divers organes vionnent laquo;lo la carotide, ou de l'artère cervlcale inférieure. Los veines assez nom-breuses so rendcnt ;\ la jugulaire. Quant aux nerfs, ils proviennent, pour la poau et Ie peaucier, du plexus cervical; los nerfs de la carotide sont fournis par Ie sympathique, soil par Ie plexus carotidien ou par Ie plexus cardiaque et Ie ganglion cervical inférieur. Geux do I'ioso-phage sont donnés par Ie recurrent pour la partie inférieure, el prennent Ie nom d'oesophagiens inférieurs ; pour la partio supérieure, ils proviennent des nerfs laryngé supérieur et laryngé externe. On los voit former h la surface de la membrane cbarnue un beau réseau qui a
de fréquentes communications avec Ie laryn
'b^-
inférieur. On a dunne ;i
cos ncri's Ie nom d'oesophagiens supérieurs.
•raquo;iir.'rciiclaquo;-laquo; — I,ii region jugulaire dn /;'(#9632;///'est moins bien limitéo quo chez 1c clieval, ello no forme plus guere ici Ie deml-canal ou la goutlière. La peau présente la continuation des plis verticaux do la region supérieure, olie acquiert mie oxlrOme mobililé.
La jugulaire clip/, lous les auimaux anlres que les solipèdcs est double, mais cependunt la jugulaire externe est toujours plus volumineuso que l'in-torno. Chez los ruminants, malgró Ia presence do cotto secündo veine, la première acquiert un volume énorme; néanmoins la jugulaire inleruo servant do déversoir pour Ie trop plein du sang do la veine externe, on peul éprou-ver mie cerlaine difflcullé dans la saignée a faire gonfler collo demière par Ia simple compression digitale el l'on est dans I'liabilude do so sorvir, pour arriver ä eo résullal, dune cordo qui fait lo lour du cou et peul so serrer a volonté.
sect; 2. — Bégion trachéale.
La region trachéale, lt;[ui comprend Ie bord anlérionr ou inférieur du cou, csl trop improprement appelée gosier, ainsi que Ie fail observer M. Lecoq dans son traite d'extérieur, pour que nous conservions cette denomination vulgaire. Très-simple dans sa partie médiaue, la region trachéale offre une coniploxité plus grande ä ses deux extrémilés, aussi la diviserons-nous en trois sections: une moyenne on region trachéale proprement dite, une supérieure ou gutturale et une inférieure que nous appellerons sus-sieimale.
il. —#9632; aÉGION ÏHA(:in;:.\I.F. proprement dite.
La régión trachéale, arrondie, so rattache h la region jugulaire par mie courbe paraboliquedont la régularité doit èlre parfaite; lors-laquo;juc la trachée est déprimée sur rune de ses faces, l'aspect. de la re­gion osl irregulier, et il est toujours facile, par une exploration très-simple avec la main, de percevoir les alterations dont les cartilages tra-chéaux peuventètre lo siége. La poau est mince et mobile partout el
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FACE INFÉaiEURE HU GOU.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 'i;jl
les poils forment très-souvent un hv\ 6pi radio dims 1c milieu de la region.
La couche de Lissu conjonctif sous-jacente ost génóralement assez pen ahoiulanlc et unit d'une faQon intime lo tegument au muscle peau-ciei'. Celui-ci oll're une épaisseur variable dans les différents points de la region; toujours très-mincealapartie supérieure, sou épaisseur aug-mente ;i mesure ([iie l'on se rapproche de la region sus-slcrnale. (die/, les animauxbien musclés il peul atteindre, ca ce dernier point, jusqu n deux centimetres d'épaisseur. Uno deuxième coucho musculaire incom­plete est forraée, dans la partie médiane, par les muscles slerno-hyoïdion et thyroïdien ; sur les cótés, onvoit sous la Tonne de deux longs fais-ceaux ä section ovalaire, les muscles sterno-maxillaires, qui se distin-guent en outre du peaucier par la direction longitudinale et la cou­leur rouge vil'de leurs fibres. Gelte dernière couche musculaire est unie ;\ la trachée par un lissu conjonctif lache et abondant,
Lorsqu'on a cnlevc toutcs ces parlies, la trachée apparalt sous la forme d'un tube formé d'une série d'anneauxcartilagineux, réunis entre eux par une membrane; sa forme n'est pas cylindriquo, c'est plutót un tube ellipsoïde dont les herds ol la face inférieure sont assez régulière-ment arrondis, tandis que la face supérieure est ;i peu pres plane. Getto face montre les extrémités aplaties des arcs carlilagineux qui ontrent dans la composition do 1'organe ; los cartilages se chevauchent lege-rement sur la face postérieure,
Si maintenant nous étudions la structure do la trachée, nousverrons que les cartilages sont réunis entre eux au inoyen de ligaments libro-élastiques intermédiaires, disposition en vertu do laquelle les arcs car­lilagineux peuvenl s'éloigner les uns des autres pour permettre l'allon-gement du tube trachéal. Sur la face postérieure seulemenl, exisle une membrane charnue, formée par des fibres transversales qui appartien-nent au systèrae de la vie organique et n'ont d'autre action (pie de diminuer Ie diametro transversal de la trachée; lorsqu'elles se re-Utchent, l'organe reprend sou diametro primitif par la mise on jeu de l'élasticilé propre des cartilages. Lorsq.ue la membrane charnue est tout h fait paralysée, il peut arriver que les cartilages non maintenus se redressent peu ä peu et donnent ainsi lieu a un aplatissement; on peut très-bien reproduire ce phénomèno sur un segment de liacbée cnlevésnrun cadavre; dans ce cas la destruction ou Tincision de la membrane musculeuse sufflt pour amener un redressement, plus ou moins parfait, des arcs carlilaginoux. Xous avons eu l'occasion de cons-tatcr souvent sur de vieux chevaux un redressement des cartilages lel-lement prononcéque les deux faces de la trachée se louchaioul par Icurmiliouetne laissaient, pour Ie passage de Pair, qu'un double canal occupant les parties laterales et forme par les bords encore recourbés des bandes carlilagineuses, Deux fois inènie il nous a été possible de constater une adherence des deux points opposes de la miiqueiise, mais
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232nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS.
nous no saurlons dire si ecs adhórences se sent I'ailes sous I'influence do piaics existant primitlvement dans lo conduit on si les I'roUcmonls dos deux points opposes do la muqueuse I'un contre 1'autre ont dóter-minó ces plaios et par suite Ia soudure. L'aplatissemontdü la trachóe est toujonrs un accident grave en co qu'il diminuc la facultó respira­toire des animaux.
L:i Iracliée entretient avoc les organos voisins des rapports impor­tants ii connaitre. Entourée par un tissu conjonctil' assez Iftcho qui la meten rapport medial avec les muscles qui i'environnent, la trachce se lroiive,de pins, longée par les valssoaux, les nerfs dc la region jugu-laire et par I'ajsophage. (jO dernier est applique sur sa lace postérieure et so place ensuite sur son cote gauche 11 la base du con, il commence sa deviation 11 partir du milieu de la region. Les carotuies et les nerfs pneumo-gastriques et sympathiqnes longent les bords posterieurs de 1'organe et convergent, ä la base du cou, vers sa face antérieure qu'ellos atteiguenl au niveau de la première cote. Lo larvngé inferieur suit un trajetïipen pros identique ä celui do la carotide, mais il est situé on avant do co vaissean surtont h la partie inférieure dn con.
La region trachéale recoit lesang d'a7'lores]}cu volumineuses venues, pour la partie inférieure, do Tariere thoraciquo externe et de la branche inférieure de Tariere cervicale inférieure on trachélo-musculaire; pour ses parties moyenne et supérieure les vaisseaux artériels émanent dos carolides ; on les tronve toujours plus volnmineux sur les cotés de la region que dans la partie médiane. Les veines so rendont ä la jugulaire. Les nn-fs proviennent, pour la peau, de branches émanéos du plexus cervical ainsi (jne du long rameau facial. Les muscles slerno-maxillaires recoivent la sensibilité et Ie mouvement (Tun gros rameau venu do la branche externe dn spinal, rameau qni pénètredans cc muscle par sa face interne et ä son extrémité supérieure. Quant äla trachée ello-mème eile roQoit ses nerfs du larvngé inférieur (recurrent).
UlflV'renoes. — Les quclquGs dilTéronces que présente la region trachéale chez los différents animaux domesliqucs tiennent surlout iï la presence de teguments et de couches musculoires plus on moins ópaisses et aus dimen­sions de la traclióo. Los organes importants dn lo region rcstenl ii pon prós les meines chez tons.
Chez lo bwuf la peau somblo, Irop largo pour 1c cou, eile forme ou-dessous do la trachée uu repli plas ou moins prononcé suivant los races, que Ton fait disparailre avcc la plus grande fucilité par unc simple traction, ce qui donno nne mobilité extrómo au tegument, el qu'on a désigné sous lo nam do fanon. L'épaisseur dos couches musculaircs est égalemont plus grande dioz Ie Ixouf, la Iracliée ost plna potilo ot ollo est moins facilement saisie entre les doigts. Ou remarquo également que chez presque (ons los animaux, il existe en avant do la trachée un plexus veineux, a mailles assez serrées, qui pent donner liou ä un ócoiilomcnt sunguin assez considerable. Ce plexus, qni esl géncralemont moins prononcé chez los sülipódcs, dolt autant que possible ölrc respocté dans la Irachéotomio.
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TAGE INFÉRIEURE HU COU.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 233
h. — imiln.N' OUTTUnALE.
Collo region ä iaquelle tm pourrait aussi dormer lo nom do laryii-gienne, en raison de l'organe Ie plus important qu'on y rencontre, comprend lit partie quo l'on désigne en oxtérlour sous lo nom de gorge, el qui a pour base les anneaux les plus cloves do ia trachéo ainsi que lo larynx. Sa situation varic suivanl la position de la 161c. Lorsque celle-ci est étenduo, la region gutturale so détache nettement sous la forme d'un demi-cylindre; ellc rentro dans Tauge, dans les mouvo-monls exagcres do flexion el no forme pour ainsi dire plus, ïi cc mo­ment, quo la partio postérieure ou supérieure do l'espaco inlcr-nuixil-laire.
La peau qui rocouvre la gorge csl mince, très-mobile, rocouverte do poils mous et assez longs. Elle présente dans Ja flexion do la lólo do nombroux plis Iransvcrsaux qui s'clfacent par l'extension.
Au-dessous do la peau, lo lissu conjonctif est très-abondant, los li-bres du peaucier cervico-facial sont comme noyées dans cc tissu. Après on avoir débarrassé la region, ou mol h nu les llhres des muscles sous-scapulo-hyoïdiens, qui s'étalent et se rejoignent en ce point sur la ligno módiane. Au-dessous de ces muscles, on retrouve les minces faisceaux des muscles sterno-hyoïdiens cl sterno-thyroïdiens, ces der-niers out pris une position laterale.
Enfin les cartilages du larynx cl les anneaux supérieurs do la trachéo soul siluésplus profondément, on reconnatt, en procédant d'arrière en avant, lo bord antériour de l'anneau du cricoïde, la membrane crico-tbyroïdienne, allougce en lünne de triangle ;i somrnet antérieur cl lo corps du lliyroïde.
Au point de vue de la structure, la partie supérieure de la trachéo ne présente rien de particulier ;i dire dont nous n'ayons déjii parlé dans la description de cot organc, mais nous devons rapidement énumérer les diverses parties qui ontrent dans la composition du larynx, (quot;.o der-nier est forme de pieces cartilagiriouses reunies par des membranes. On y rencontre, indépendemment do celles que nous venons de nom-mer, l'epiglotte située en avant et los deux aryténoïdes, assis sur lo car­tilage .cricoïde en face de l'épiglotte.
(les différents cartilages soul uuis entre oux par dos articulations diarthrodiales au nombre de quatre: uno pour chaquo branche du thyroïde et une pour chaque arylcnoïdc. Les membranes crico-thyroï-dienne et crico-trachéale réunissent, d'autro pari, ie corps du lliyroïde avec l'anneau cricoïdien cl cc dernier avec Ie premier cerceau de la trachéo.
Los pieces du larynx sont réunies par des muscles nombreux don! Ie nom indique sufflsamment la position. Cost Ie muscle hyo-lhy-
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ti.Ttnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS.
roïdien siluc sur los eötós de la membrane du mömc nom el du carti­lage thyroïde, dont l'usage csL de porter 1c larynx en avant et en hauten faisant entrer l'appareil dansles branches de l'hyoïde ; l'hyo-épiglotti-(juc attaché en avant de l'épiglotte qu'i! concourt ü ramener dans sa position lorsqu'un mouvement de deglutition a porto ce cartilage en arrièro; 1c crico-Lhyroïdien, (iiü rapproche par sa contraction les deux cartilages dont il porie les noms; Ie crico-aryléuoïdien postérieur, qui dilate rentree dn larynx en écartant l'un de Tautre les aryténoïdes et en les faisant basculer sur Ie cricoïde; Ie crico-aryténoïdien lateral, aatagonisle dn muscle precedent; Ie thyro-aryténoïdien, compose de deux 1'aisceaux, muscle cache sous la branche du thyroïde cL dont l'u­sage est deresserrer Ie larynx; enün l'ai'yténoïdien, qui rapproche les deux cartilages aryténoïdes.
Les aryténoïdes sent unis au corps du thyroïde par deux bandelettes élastiques très-importantes qui font saillieen dedans du larynx etqu'on appelle cordcsvncales. Ges brganes comprennent entre eux un espace triangulaire, äsommet antérieur. désigné sous Ie nom deglotte, Toute la portion de l'intérieur. du larynx situé au-dessus des cordes vocales asiappélée portion sus-glottique, la partio qui est située au-dessous re-ro\l \(i nom de, jwrtwn sous-glottique, enfin les aryténoïdes s'miissent aux parlies laterales do l'épiglotte par deux replis que Ton a appelés quelquefois, raais a tort, cordes vocales supérieures. Ces prolongements circonscrivent en haut les ventricules du larynx, diverticules en forme de poches, situcs sur les cotcs de l'organe et prolongés entre les deux faisceaux du muscle thyro-aryténoïdien.
La membrane muqueuse tapisse toute la face interne du larynx; eile continue la muqueuse pharyngienne, qui se replie autour des organes saillanls,e.'est-ii-dire l'épiglotte, les aryténoïdes, pour pénétrer ensuite dans Ie larynx et de la dans la Irachée. Getto muqueuse est recouverte par un epithelium ä cils vibratils dans presque tons ses points, ex-ceplé ;\ la surface de l'épiglotte et des cordes vocales, oil l'épithélium est simplement stratiflé.
La muqueuse du larynx est unc des plus sensibles de réconomie. Il sufflt du moindre attouchementpour determiner immédiatemeid, par action reflexe, des eftorts de loux dont Ie but est de débarrasser Ie la­rynx des malières (|iii 1'ont irrité. Ghacun sait que lorsqucdes parlicu-les alimentaires ont pénétré dans Ie larynx, il s'ensuil une loux vio­lente qui dure jusqu'a ce que les substances qui ont determine l'irritation soient cxpulsées. 11 n'osl mème pas besoin de porter direc-tement l'action sur la muqueuse laryngienne pour provoquer la toux, il suflit de la simple compression du larynx on des premiers ccrceaux de la trachée faite ä travers la peau. Cost un moyen qui est fréquem-ment employé par Ie vétérinaire pour se rend re compte de l'étal des diverses parties do l'appareil respiratoire.
Sur les cotcs des derniers anneaux cartilaglneux de la trachée, nous
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FACE INFÉRIEURE UI) COU.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 233
reucontrons aussi 1c corps thyroïde, sous la forme d'unepeüte masse do couleur brunätre. Cello glande, toujours d'un petit volume sur Ie chevnl, peul s'hyportropbier ehe/ certains animaux et surtout chez Ie chien. Elle donne Heu ä unc tumour qu'on a désignée sous Ie nom de gottre.
Les arth-es qui apporlont Ie sang h la region, vionnent de la carolide primitive. Co sont des brandies assez volumineusos, au nombre de deux, Tariere thyro-laryngienne et la thyroïdienno accessoire. La pre­mière so divise bienlól en deux branches, une larynglenne cl mie thy­roïdienno. L'arlèro laryngienne qui pénèlro dans l'organe on passant entre Ie bord posterieur du thyroïde el Ie cricoïde, est destinée aux mus­cles cli\ Ia muqueuse. Le volume de I'artère thyroïdionne est hors de rapport avec Ia pelitesso de l'organe auquel olie se distribue. Les bran­ches se prolongenl jusque dans los muscles el les teguments. Les veïnes sont satellites dos arlères et portent le memo nom qu'elles.
Quant aux nerfs, ils vionnent pour la peau el les muscles, du plexus cervical. Le larynx possède une inncrvalion assez complexe. Deux nerfs importants, le laryngé superieur cl rinférieur se dislribnonl ïi ses muscles on ä sa muqueuse. Tous les deux vionnent du pneumogastri-que, mais ils sont fournis par co nerf ä des hauteurs bleu d.ifférentes. Le laryngé supérieur est sensitif; il se distribue h la muqueuse de rentree de la glollo et cnvoie mème une branche très-forto au laryngé inférieur (anastomose de Galien). Le laryngé inférieur ou recurrent nail du pneumogastrique dans rinlérieur de la cavilé thoraciquo et remonte le long de la trachée pour venir se distribuer au larynx; c'est le nerf molenr, il animo tous les muscles de l'appareil moins uu, le crico-thyroïdlen, dont la contraction est mise en jeu par le laryngé ex lerne.
La region sternaio qui constitue, avons-nous dit, celle partie de la region tracbéale située immédiatemenl en avant d(^ la première cöte, peul so limiter inlerieurcmcnl par le prolongement anlérieur dn sternum, el do chaque colé par la pointe de Tépaule.
La peauminceel mobile, couverte de polls lins, ne présente rien do particulier; eile est doublée d'un tissu conjonctif serre et peu abon-dant qui supporte de nombreux rameaux nerveux du plexus brachial.
La première couche musculaire est 1'ormée par le peaucier. En ce point le muscle acquiert unecortaine épaisseur ; il se distinguera facilement du masloïdo humeral par la couleur p;\lc de ses libres el leur direction convergente vers la pointe du sternum.
Lorsqu'on a enlevé le peaucier, on trouve \m tissu conjonctif abon-dant, souvent inlillré do graisse, qui relie les organes suivants: sur la ligne médiane les deux faiscoaux presque confondus des slcrno-maxil-
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laires, on debors Ie hord antérieur dn mastoldo-huméral cl, dans l'in-tervalle compris entre cos muscles, un espaco rempli par les ganglions pré-pectoraux, ranges on deux series rapprochées sur Ia ligne rnédiane etqui partent de l'attacho sternale desstcrno-maxillaires, puis montent on s'écartant al en prenant une position plus profondo de chaque cölé de ces muscles pour arrivcr ainsi jusqu'ä la face inférieure de Ia ju-gulaire. Au uomhre de vingt ä vingt-cinq de chaque cóLc, ces gan­glions onl un volume qui vario de celui d'une lenülle ;\ celui d'imc noisette.
En arrière des sterno-maxillaires nous indiquerons Ia presence d'un cordon musculaire l'onné par la reunion dos sterno-hyoïdion cl Ihyroï-dien. Lorsque cos organes ont cté enlevés, on se trouve cu presence d'un cspacc triangulaire ä sommet inferieur rempli par du t.issu conjonc-lif extrC'incmenl lache que Ie doigi déchirc avcc la plus grande facilité, ce qui permet alors de voir, dans les deux angles superieurs, los deux jugulairesconvergeant l'uno vers I'autre et, dans I'espace compris entre elles, un paquet forme do Irois ou quatro ganglions volumineus, im-médiatement appliqués sur la trachée. Les jugulaires et les ganglions cachent la face inferieure de la trachée.Entre ces deux sorles d'organcs, on trouve les deux artères carotides primitives, les nerfs laryngés infé­rieurs et les oesophagiens récurrents : du cólc gauche se voit l'neso-phagc, centre lequel se trouvent appliqués, en has, la jugulaire ot la carotidc, cu dehors, 1c cordon commun au sympathique et au pneu-mogastrique. Enlin la trachée est situce tout ä fait profondcinont. Sur les cótés cllc esl en rapport avcc los muscles scalènes.
Gitons encore dans cotle region les organes suivants : les artères ot les veines axillaircs, qui s'appliquent sur Ie hord antérieur de la première cöle, Ie canal thoracique qui vieut s'ouvrir dans la jugu­laire gauche au même niveau, l'artère el la veine thoraciques infe-rieures ä leur origine el enfin l'artère ccrvicale inferieure et la veine de mömo nom.
Dans I'espace silué entre les deux scalènes, on voit sorlir l'énorme faisceau des nerfs du plexus brachial qui contournent la première cole pour aller en masse se porter jusqu'ä la face interne du memhre.
DiirérvnccH. — Clicz lous les fuiimaux autres que les solipèdcs, la region sus-stcrnale est moins profondc, ce qui tient au moindre développetnent des muscles pectoraux. Les organes qui entrent dans sa composition étant éga-loment moins serres les uns conlrc les aulres, leur disseclion en sera rendue plus facilo. En oulrc, Ie memhre antérieur étant plus mobile, pourra (Mrc reporté plus fortemerrt en arrière, ce qui penneüra de découvrir plus com-plétement l'un ou 1'autrc culé. hes ruminants cl les carnassiers présenteut cos diverses dispositions au plus haut degré.
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he la porrniNE.
C. — DE LA POITRINE.
La poitrine est collo vaste cavitéquirenferme los poumons, 1c coeur, los gros vais'seaux, la partie inférieure de roosophage. Los limitesexté-rieures de la poitrine sent indiquées par les colos, qui cependant no répondent pas oxaclomoul ;\ la cavité pectorale. En effet, Ie diaphrag-mc, qui sépare I'tinc de l'autre les deux grande cavités splanchniques, laquo;'attache sur la face interne des cólos et laisse en arrièreles cartilages costaux, qui font aussi partie dos parois de la cavité abdominale et que nous décrirons plus tard sous Ie nom d'hypochondres. 11 faut done restreindre los liuüles de la cavité thoracique on arrière, ii une ligne qui partirait do l'extrémité de la dernière cólc el qui vicn-drait jusqu'au sternum, on laissant en arrière tout l'espace occupé paries cartilages costaux, c'est-ä-direune bande large d'eiïviron huitä dix centimetres. Supérieurement les limites do la cavité sonl mar­quees par la region dilo dorsale du squelette qui se divise sur l'animal en doux sections bien distinctes, Ie garrot en avant, Ie dos on arrière. Lo sternum reconvert par los muscles pectoraux forme la paroi infé­rieure do la cavité.
On doit séparer dos parois du thorax l'épaule et lo bras qui rccouvronl une grande étendue do la region coslale; ces parlies seront comprises plus tard dans la description des regions du membre anlé-rieur.
Nous décrirons successivement on deux chapitres los parois de la poitrine et la cavité qu'ollcs limitent.
CHAP1TRE PREMIER
DES PAROIS THORACIQUES.
Les parois llioraciqiies se divisent naturellement en supérieure, laterales, inférieure el postérieure : I'anterieure, que nous omottons, est formée par los organes silucs dans l'espace compris entre los deux premières cötos el donl nous avons parlé dans la region sus-sternale.
Nous étudierons, dans la paroi supérieure, la region du garrot cl collo du dos; los parois laterales seront décrilcs sous lo nom de region cos-talc; rinférieure sous celui do region stcmale, el la postérieure sous la denomination de region diaphragmatiqm.
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238nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS
sect; 1, — Region du Garrot.
L'une des plus importanles par la frequence des alterations qu'on y renconlre ainsi que par le nombro des couches anatomiques, cotto re­gion, siluéo entre rencolure el le dos, n pour base les apophyses cpi-neusos des 8 ou !) premieres verlchres dorsales, el correspond par conséquent au somniet de l'épaulo dont le bord supérieur la liniile par cole.
Le garret, partie la plus élevéc de la portion lixe du Ironc, repré­sente une saillie aplatie d'nn cóté ä I'autre, une sorte d'arète, qui s'abaisse en arrière vors la region dorsale el so continue en avant sans lignc do demarcation bien tranchóe avec I'encolure. Lbs faces laterales de cetle saillie oll'renL une surface h'^èrement convexe, duo aux fibres du trapeze; lo bord supérieur, gcnóralenient mince dans los chevanx tins, se continuo par une courbe breve avec les faces laterales; sur une coupe transversale le garrot apparait commc un coin ;\ sommei supé­rieur, dont les apophyses épinousos dos vortèbres occupent la lignc médiane.
La peau du garrot, épaisse el pen mobile au sommet, peul, sur les cólcs, executor quehjucs déplacenienls, olie présente ti'ès-souvent des cicatrices qui, suivant leur gravité, ont détruit les bulbes piloux el mis la peau ä nu ou bien ont seulement change la couleur dos poils. Le tissu conjoncit'f sous-cutané olfre d'assez grandes variations comme épaisseur, suivant les races; sa composition a beaucoup d'analogie avec celui du bord supérieur de Uencoluro, aussi est il forlomont mé­lange de fibres ólastiques et souvent inliltré de graisse ; très-souvenl aussi il estlesiége d'unc bourseséreuseirreguliere, anfractnouse, munio de nombreuses brides plus ou moins élasliques et renfermanl une cer-taine quantité do liquide. (Tost ä 1'inflammatiou de cetle bourse séreuse que 1'on dolt un bon nombre des accidents de la region. Sur les faces laterales, le tissu conjonctif se continue sous la forme d'une lamoélas tique qui remplit lo role d'aponévrose de contention dn trapèze.
Le muscle que nous venons de nommer forme la troisième conche laterale, il est plus ou moins épais suivant. la hauteur du garrot ef s'insère sous les lamos du ligament élastiquc cervical : quant ;\ ce dernier ligament, que nous pouvons comprendre dans eelte couche anatomique, il est forme des deux parlies de la corde cervicale qui, arrivées h ce point, s'aplatissent légèrement pour se placer sur le coté du sommot des apophyses épineuses. Getto position laterale permet do constater. lorsqno la peau et lo fascia superficialis ont éló enlevés, Ie somniet des apophyses reconvert d'une sorte de libro-cartillago, for­mant une série desaillies très-légèresenlre les deuxpartiesdu ligament dans le fond de la depression longitudinale qu'elles limllent par coté.
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ES P.UIOIS TnORACIQUES.
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Au dessou sdu musclo trapeze lo rhomboïdo forme la douxiömo cou-che musculaire ; il osL h remarquerque sos (ihres, perpendlculaires dans la partie médiane de lii region, deviennont obliques antérieuroment; car olles convergent toutes vors la face inlerne du cartilage de pro-longement du scapulum. de dernier organe n'appartient que par son extrémilé tout ä fait supérieure h la region; il dépasse très-peu en hau­teur Ie niveau du plan supérieur des vertebras, non compris Fapophyse épineuse,
Un plan aponévrotique très-fort sépate Ia coucbe musculaire donl nous venous de parier de Ia branche supérieure de l'ilio-spinal; cette aponévrose appartient au petit deutele antérieur; eile se continue en avant avec les lihres du splénius el du grand complcxus qui pronnent sur elles lenrs insertions fixes.
La branche supérieure et, antérieure de l'ilio-spinal constiluée par les I'aisceaux internes ou épiueux de ce muscle forme la dernière cou-cho musculaire complete.
Nous signalerons encore les faisceaux musculo-tendineux du trans-versaire épineux du dos et des lombes, qui ne dépassent pas Ie milieu de la hauteur des apophyses épineuses.
Squeletta de la region. — La description déja falle de Ia colonne ver­tebrale nous dispense de parier des vertèbres. Nous dirons quelques mots de leurs apophyses épineuses seulcment: celles-ci occupent ie plan median du garrot; aplalies d'un cóté ä l'autre, elles sont beau-coup moins fortes, vu leur longueur et leurs dimensions en largeur cl en épaisseur. que celles de larégion dorsale. Nous avons rencontre sur des animanx de dissection, les quatrièmo cinquième et sixième apophyses des vertèbres dorsales, fracturées chez des animauux (|iii pendant la vie n'avaicnt pas paru en souffrir; mals il est incontestable que si rattention eüt été attirée de ce cóté on ent constaté de Ia douleur.
Ces fractures peuvent se consolider, témoin les cals assez volnmi-neux el sondes entre enx (juc l'on rencontre quel([uefois. 11 ne faul pas oublier non plus que rextrémité supérieure est fortement élargie el presque cxclusivemeul formce de tissu spongicux, tissu éminennnenl favorable audéveloppeméntde lacario, aussin'est-ilpas raredelacons-tater dans les cas deplaie dugarrot, lorsque Ie ligament a été attcinl. Nous avons déja dit combien la vitalité du tissu élastique est pen con­siderable, et combien les affections des organes rju'il forme soul re-helles aux agents thérapeutiques ; la presence d'un foyer purulent dans Ie voisinage des parties osseuses entraine hientèl l'altération du pé-rioste el la mortification du tissu osseux.
Ajoutons que Ie garrot, par sa position, conserve forcément Ie pus qui s'est formé dans eclte region, ce qui vienl encore augmenter les diffl-cultés do Ia guérison.
Enfin I'inclinaison des plans musculaires el aponévrotiques dirigo conslammenl les produils de rinllammalion vors los parties profondes,
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240nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS.
et il n'esl pas rare, dans los cas do, plaios du garrot, do voir Ie pus arriver jusque sur los vertèbres et les coles on suivant los interstices dos couches anatomiques. Dans co cas alors la science du Chirurgien est ä pen prés impuissaute .i amener unc guérison qui pennotle do conserver l'animal.
Les vaisseaux artériels, assez pen importants, sent constitués par les divisions de l'artère dorsale el les rameaux supérieurs des in-tercostales. Les veines accompagnent les artères, el il est essonücl de savoir que Ie sang circule dans ces derniers vaisseaux avec nne grande rapidité, \n leur position presque verticale; dans les operations qui se pratiquent sur eelte parlio on doit doac craindre rentree do l'air dans los veines.
Les nerfs proviennent des branches ascendantes dos premières paires dorsales ; niais on y rencontre de plus la branche supérieure du spinal, qui arrive ä la Taco interne du Irapè/.o renforcée par dos einpnnits fails ä toules les paires cervicales. l^e spinal va so perdre dans lo tra­peze dorsal.
Dlflfóroiicos. — Lg garrot esl moins dlsliucl chez les autres animaux quo chez los solipèdes; il est égalcmcnt moins important de lo bien connattre on raisonde la plus grande rareté des accidents qui peuvent y avoir lour siege. Chez les ruminants et les carnassiers, lo bord supérieur du scapulum arrive au niveau du sommcl des vertèbres dorsales cl quelquelbis mêmc ledépasse, dcsortcqu'il exisle unc sorto do demi-canal correspondant amp; la lignemó-diaue. Lu presence d'un os ou d'un carlilago sur les cólés du garrol com-pliquc d'aulanl sa structure et rend plus graves encore les alterations donl il peut ótre Ie siégc.
sect;2. — Region dorsale.
Lo dos qui a pour base les dix dernières vertèbres dorsales, fait suite au garrol, et se trouve limité en arrière par la region loinbaire el sur los cólés par les regions costales.
Les tormes extérieures soul, variables suivant les races: dans quel-ques-unes lo dos présente un développement assez considerable des muscles spinaux, pour que lo sommet des apophyses corresponde ä uu sillon median; les animaux qui montrontcetle conformation spéciale sent dils a dos double et appartiennent aux races communes. Chez les races nobles, un développement plus considerable des apophyses épineuses les montre au contraire en saillic; les cótés do la region sevoit alors smis In forme de deux plans inclines en dehors donl l'obliquité est d'aulanl moins prononcée que les animaux out plus d'onibonpoint.
La peau est épaisse el pen mobile. Lo tissu conjonclif sons-culané pen aboudant, se montre cependant très-apte h s'inflltrer do grdisse.
L'aponévroso dn grand dorsal apparail aussilöt qu'on a enlovc la peau olie tissu conjonctif: très-ópaisseet très-forte, cello aponévrose,
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REGIOiN COSTALE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 2H
recouverte en avant par les (ihres les plus postérieures du trapeze cl sur les cötés par los libres les plus élevéos du peaucier, rocouvre h son lour une pelile portion de eclies du petit deutele antérieur cor-respondant aux deux ou trois dentelures postérieures, ainsi (jue loule ceile dn deutele postérieur qui se confond avoc eile avant d'atteindre les verlèbres.
L'ilio-spinal vicnl ensuite: cc muscle, h section prismatique, occupe tout l'espace angulaire formé par Ia face supérieure du plan costal et Ie eèté des apophysesépineuses ; il adhere pen h Tapouévrose du grand dorsal cl des denlclés dont il csl facile de Ie séparer avec les doigts, raais il affeclo des rapports très-intirnes avec les parlies osscuses si-tuces sous sa l'aeo profonde el prend sur elles de nombreuses inser­tions ; aussi doit-ou Ie considérer plutót comme une reunion de nom-breux muscles courts, que comme uu veritable muscle long. En vertu do la faible adherence du muscle avec Ie plan aponévrolique qui Ie re-couvre, les abces situés au-dessous de ce dernier ont une grande tendance ;\ s'étendre en décollant les deux plans, el la resistance de l'aponévrose oppose uu obstacle presque insurmontable äl'apparition naturelle du pus au dehors. Une ouverture pratiquée sur Ie cótc do la region dorsale devra done toiijours èlre faile dans cc cas.
Les muscles tout ü fait profonds sonl : les sus-costaux, lesiuter-costaux et Ie transversaire épineux du dos el des lombes.
Le ligament sus-épineux dorsal, enticrement forme, chez les soli-pèdes, de tissu fihrenx, est très-forl el oll're une grande resistance t\ 1'action destructive du pus, savitalité est beaucoup plus grande que celle du tissn élastique de la partie correspondanto du garrol; 1c pus a cgaleinent une moindre tendance ä s'iufillrer ;\ travers les muscles, que dans celle dernière region. 11 en résulle, si Ton considère cga-lemenl le peu de complication du dos, que les abces de eelte partie du corps sonl beaucoup moins graves qii'ä quelques decimetres en avant; aussi les voit-on se guérir avec assez de facilité par le repos cl quelques soins, lorsqu'il n'y a pas cu de necrose des verlèbres.
Les artères, les veines ot los nerfs sonl fournis par les rameaux su­périeurs des branches intercostales; ils présentent toujours uu volume peu considerable cl se truuvent silués en regard des espaces inter-costaux ou interépineux.
ItifTércncoB.— lelies sout peu imporlanlos. Signalons cependanl chez les ruminanls la presence d'un ligament sus-épiiieu.\ dorso-lombaire élastique.
sect;3. — Region costale.
Geile region, qui comprend toute l'étenduede la paroi laterale de la
cage thoracique, s'clend, d'avant en arrière, del'encolure aux hypochon-
I'bucii kt 'J'otssAisT. — Cltirurgir.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;16
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242nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS.
dres, iln garrol cl dn (Ids h la region pcclorale. Elle so trouvo lout natui'olloment diviséo en deux grandos sections : l'uno, (|iii répond ü la face intorno du membro antérieur, so trouve cachéo par l'ópaulo et Ie bras; l'autre comprend toute la partie do la region situéo on arrière dos muscles olécraniens. Nous coramencerons par la description do cette dornim', qui osl la plus importante.
La poau offre une mobilité et une épaisseur moyennes. Lc tissucon-jonctif sous-cutané osl très-peu abondant ol très-serré, ce qui tient i^ co que lo muscle peaucier, qui occupo toute rétendue do la region, oon-Iracle dos adherencos Irès-inlinies avoo la poau.
(lo niiisclo. (pii l'oiino on róaliló la douxième couche anatomique, a uno épaisseur qui no dépasse guère un centimetre, toutes sesfibres soul dirigécs ii pou prés horizontalemont d'arrièro ou avant, olies prennent leur insertion diroctement sur lo derme, auquel olies ad-hèronl iuliuiemoul, ol sur lo l'asoia suporliciel.
Au-dessous du peaucier so trouvo une couche abondante de tissu conjonetif lache ; c'ost par son intermediaire rpio se font les dépla-cements do la poau de la region, c'est ollo aussi qui osl lo sióge de Ia plupart dos abces et desépanchements qui se forment sur los cotos ä la suile de contusions.
En troisième couche nous trouvons la portion charnue du grand dorsal, dont Ie bord postérieur se dirige vors lo milieu de l'humérus. Ce musclo so prolonge, par son aponévrose, dans la region du dos. Lorsqu'on a cnlcvé Ie peaucier ol Ie grand dorsal, les cöles n'apparais-scnl quo dans une polilo étendue qui correspond ;i la partie médiane des buit dernières ; inférieurement les arcs costaux sent reconverts, ainsi que los cartilages asternaux, par la longue bande charnue du muscle grand oblique de l'abdomen, doublée en dehors tic l'expan-sion élastique qui constitue la tunique abdominale ; en haul, olles sonl cachées par los digitations charnuos dos polils dentelés antérieur et postérieur; lc dentelé postérieur et Ie grand oblique, qui arrivenla se confondre en arrière, laissent entre eux un espaco en forme de V ii ouverture antérieure se prolongeant sous Ie bord postérieur du grand dorsal. A la lace interne do l'épaule, lo muscle grand dentelé forme l'analogue de la couche musculaire dans laqucllc nous avons fait rentrer Ie grand oblique el los donlelés do la respiration; nous nepar­lous que pour mémoire du transversal des cótes, insigniflant ä noire point de vue. Citons encore les fibres postérieures du sterno-trochinien.
Enfin, la dernière couche musculaire est formée par les intercostaux,1 silués entre les cótes, se prolongeant dans los iulorvalles limitcs par les cartilages ol divisés on deux couches : los inlorcoslaux exlernes el internes; les premiers out leurs fibres obliques en arrière ol en bas, les seconds se dirigenten sens oppose. La presence de cos deux couches musculaires, dont les fibres so croisent ä angle droit, est importante au point do vue des plaies penetrantes. Elle fait que rintroduclion
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REGION COSTALE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;243
d'un corps tranchant et mince dans rintérieur do la poitrine ne pro-duit quo raroment un pneumo-thorax par cnlróo de, l'air oxlci'ieiir. En effet, lorsqu'une des couches musculaires esl coupéo en Iravers, l'autre au contraire n'a que très-peu de Übres atteintes; car l'instru-meuL aura pour ainsi dire passé entre les fibres. Or, la contraction qui a pom- effet d'agrandir considérablement la plaie, lorsque les libres sont coupées transversalement, fermera au contraire celle plaie par Ie rapprocBement des Qbres qui n'auront él6 (jue séparées.
Les cütes, sur lesquelles s'attachent ces petits muscles, soul au nombro de dix-huit; elles s'articulent toutes en haul, avec la colonne vertebrale ; en bas elles se divisent en cótes astornales ou fausses-cótes au nombre lt;le dix, el en cötes sternalesqui s'appuient direcleraent sur Ie sternum.
Tonlos les cötes sont pourvues d'un cartilage de prolongemenl épais et court; dans los coles sternales, cc cartilage s'articule, par une ar-throdie, avec Ie sternum.
Dansles cólcs astornales, les cartilages, arrondis, terminésen pointe ä leur extrémité, s'appuient les uns sur les autres el soul réunis entre eux par de petits ligaments annulaires élastiquos.
Les colos présentent des differences assez grandes pour qu'il soit facile de los reconnattre lorsqu'elles sont séparées dn corps : la pre­mière ost coiirto et forte, presque droite ; leur longueur s'accrott de la première ä la neuvième el diminue ensuito jusqu'ä la dix-huitième; cette möme progression existo pour les cartilages de prolongement; leurs courbes sont d'autant plus brèves qu'elles sont plus postérieures; c'esl la dix-huitième qui présente la plus petite. Enfin olles s'élargissent, dans leur partie moyenne, de la première 5, la sixièmo, et se rétrécissent jusqii';\ladcrnière.
Quanta la part qu'elles prennent dans Facto do Ia respiration, olle esl d'autant plus marquee qu'elles sont plus postérieures, les anté-rieures, cachées sous l'épaule, sontpeu mobiles, et snrtoul la première; on pourrait möme dire que celle-ci ne l'esl pas. Les coles sont toutes plus ou moins aplaties (run cóté a Taulre; elles sont formées par deux lamos de lissn compacte renfermant du Lissu spongieux ; celui-ci est surtout dévoloppó au point d'union avec Ie cartilage. Quant fi ce der-nier, iln'estvéritablementcartilagineux que chez les jeunes sujets: déja chez l'adulte il suliil une transformation osseuse i\ largos alveoles ren­fermant de la moelle qui s'accroit avec l'äge et, dans la vieillesse, il no res Ie plus du cartilage qu'une mince couche superliciolle; mais cette couche suhsiste toujours.
Vaüseaux et raquo;er/s. — A pari la veine sous-cutanée thoracique qui n'exislo avec un certain volume que chez les solipèdes, la region cos-tale ne presente aucun vaisseau important. Los divisions arterielles qu'on y rencontre proviennent de la sous-scapulairo, de la thoracique externe, et des artères coslales qui sniveut Ie bord postérieur de chaquo
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244nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGION'S.
cote. Quant ä la veine de l'óperon, clle nattde la reunion des deux bran­ches vonant de la parol abdominale, suil lo bord supérieur du sterno-trochinien, au-dessous des fibres les plus inlcrieures du peaucier, et gagnela veine humorale en passant sous Ie memhre antérieur. On y pratique assez souvent la saignée,
Les nerl's proviennent du plexus brachial on des inlereoslaux; citons deux branches imporlautes: Ia première on sous-cutanée thoracique sort de satellite i\ la veine du mßme nom, au bord supérieur de laquello eile se trouve accolce et (pi'cllo accompagnede ses divisions jusqu'au liane ; une autre branche va se rendre au grand dorsal; il existe une division nervcuse fort remarquable qui se rend au grand deutele, clle est cachce sous 1'épauleet se trouveappliquée très-intimetnent ä la sur­face du muscle, c'cst 1c nerf respirateur de Gh. Rell; les nerfs inter-costaux en nombrc égal t\ celui des cötes donnonl les branches per-forautes intercostales lesquelles vont s'anastomoser avoc la branche sous-cutanée thoracique ;\ la face interne du peaucier.
sect; 4. —Region sternale ou pectorale inférieure.
Cette region, qui a pour base Ie sternum et les cartilages des cótes sternales, est limitée latéralement par la face interne des membres thoraciques, en avant par la region sus-sternale, en arrière paria re­gion abdominale. On voit que nous lui donnons pour étendue tont ce. qu'on comprend en extérieur sous Ie nom d'laquo;rs, inter-ars cl passage des sang les. Nous dirons meine, ä ce sujet, que nous n'avons jamais compris la nécessité d'nne division aussi compliquée pour une surface aussi pen étendue et aussi naturelle. La peau, Mavérité, présente dans ce point certaines particularités qui doivent attirer rattention, mais qu'il est cependant facile et plus commode de signaler dans une seulc region. G'est ainsi qu'elle montre, au point d'union de l'avant-bras avec la region sternale, desplis, dits de locomotion, qui s'étcndent d'avant en arrière et décrivent une légere courbe h concavité externe; que dans la partie postérieure, qui s'élargit considérablemenl, clle devient lissc et s'applique intimement sur les muscles pccloraux profonds qui recouvrent Textrémité postérieure du sternum; mais, malgré toute notre bonne volonté, nous ne voyons pas pourquoi eet endroit s'appol-lerait plutot passage des sangles que les parties laterales do la region costale, par cxcmple, qui présenteut aussi un point d'appui pour ce hamais et sur lesquelles on rencontre les mêmes alterations détermi-nées par les mêmes causes.
Les plis de locomotion, qui se présentent au point d'union, du mem­hre avcc lo thorax, importants il connaitre, sont souvent Ie siége de frotlemcnts quipeuvent amener des excoriations plus ou moins graves. Lorsque l'oedème a envahi les membres et qu'il remonte assez baut
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REGION STBRNALB.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 2iö
pour altcindro la region slcrnalc, c'est un lieu do predilection pour les alterations cutanéos. Dansles cas d'abcès de la face interne des mem­bres on de la region préscapulaire, la partie est déformée et montro line tumeur plus ou moins volumineuse qui peul siéger au-dessous dc la pcau ou bien au-dessus des muscles pectoraux.
Le tissu conjonctif qui sépare la peau de la couche musculaire su-perficiolle est toujours, ä l'état sain, en quantité très-minimo, aussi faut-il prendre quelques precautions pour isoler ces deux plans.
La première couclie musculaire esl formce par lo pectoral superfi-ciel, muscle mince, ä direction transversale, qui s'arrêto vers le point d'union du tiers postérieur du sternum avec le tiers moyen, et qui se porto en dehors el en has sur la lace interne du membro thoracique; la partie antérieure, beaucoup plus épaisse que la postérieure, est con-nuc sous le nom de sterno-huméral, tand is que la postérieure recoil le nom dc sterno-aponévrolique.
Les muscles sterno-trocliinien et sterno-préscapulaire i'ormcnl la deuxième couche de la region slcrnalc; le dernier a la forme d'un fais-ccau prismatique qui va du sternum ;\ Tangle de l'épaule; son exlré-milé préscapulaire appartient au raj'on supérieur du memhrc anlé-ricur. Quant au premier muscle, sa forme est triangulaire et sou extrémité postérieure, très-élargie, s'applique sur la face inférieure dc l'appendice xiphoïdo el des cartilages coslaux; il recouvre la tuniquo abdominale et les fibres les plus poslérieures du grand droit de l'abdo-incn; la limite de son bord supérieur est indiquée par la veine sous-culanée thoracique.
Le sternum el les cartilages coslaux qui vieimenl s'arlieuler sur lui, forment lo squelette de la region. On a compare Irès-lieureusemenl le bord inférieur de celle piece osléo-carlilagineuse ;\ la carène d'unna-vire : la moilié postérieure est recliligneel aplalie de dessus en dessous ; lamoitié antérieure, compriméed'un cóté ä l'autre, présente un bord inférieur tranchant qui se relève en forme dc proue et se lermine par une extrémité libre appelée prolongement trachélicn. C'est lt;i b ou (J centimetres en arrière de cette extrémité que vieimenl s'arlieuler les deux premiers cartilages coslaux qui olfrenl cello particularité do so rcjoimlre dans une articulation unique, possédant unc seule synoviale, maisprésentant néanmoins deux pelites cavités glénoïdes. Les autresnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;*
curtilages posscdcnl cbacun leur articulation propre, avec un ligament membraneux annulaire Irès-courta fibres dirigées dans le sens des car­tilages. Quant äceux-ci, ils sontd'autant plus longs qu'on les envisage plusposlérieuremcnl, etilssont légèrement inclines en avant el en bas.
L'intervalle qui sépare les cartilages est comblé par l'extremite in­férieure des muscles intercostaux externes et internes; enfin nous trouvons en dedans de ces pieces un musclo tapissé par les plèvrcs : c'cst 1c triangulaire du sternum.
La structure du sternum esl lont ä fail particuliere; il ne suhil jamai
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246nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS.
entièrcmont la transformation osseuse; memo choz les chevaux les plus vieux, on peul toujours distinguer les six noyaux osseux impairs, ranges a la suite les mis des autres, séparés par des intervalles remplis dematièrecartilagineuso primitive, d'autant moins abondante, il est vrai, que l'animal est plus age.
Le prolongement trachélien et Ie bord inférieur constituant la carène sont entièrement formes par du cartilage; il en est de möme de l'ap-pendice xiphoïde, qui s'élargit en forme de spatulo et dont les bords llexibles deviennent extrêmement minces,
Vaisseaux et nerfs. — Les artères soul : la thoraciquo externe, lt;pü passe dansl'épaisseur des muscles pectoraux, u proximité des cótés du sternum, au-dessous des articulationschondro-sternales, etlathoracique interne, qui suitune marche analogue entre le muscle triangulaire et les cartilages, et qui communique au niveau de chaque espace inter­costal avec la première.
Les veines, volumineusos, suivent Ie même trajet que les artères et out ri'eu lesmèmes noms.
Les lymphatiques se rendent dans les ganglions prépectoraux.
Les nerfs, appelés thoraciques inférieurs ou branches des pectoraux, simt au nombrc de quatrc principaux ; ils viennenl du brachial, directe-ment ou par 1'intermediaire des grosses branches fournies par ce
plexus, et abordent les muscles par leur face
profonde,
Differences. — i.os dilférences principales de cel In region licnncnl sur-lout ii l'aspect extérieur. Les meines muscles coiieourcnt a la former chez toulcs les espéces.
Chez le ftffiilaquo;/', un large repli de peau, extrémité inférieure du fanon, se détache au-dessous de la region. Lo sternum est nplali de dessus en dessous el non caréné; do plus, chose assez importanle, le prolongement trachélien est uui au corps du sternum par une articulation diarthrodiale qui permei des mouvcmcnls laléraux assez cteudus.
Dans les pelites espéces, la region peul ólre beaucoup plus facilemont explorée, en raison de la mobililé du membre anlérieur. C'est ainsi que chezlc ducn el le chat, on arrive facilemenl, après avoir porté lo membre en arrière, ä senlir avec lo doigt la deuxicme cóte.
S3. — Region diaiJhragmatique.
Lediaphragme forme, entre la cavilé thoracique et la cavité abdo­minale, unecloison musculo-aponévrotique mobile et flexible, oblique de haut en bas, etd'arrière en avant, etfortement convexe sur sa face antérieure.
Sa portion centrale, entièrement aponévrotique, a recu le nom de centre pbrénique; de toute sa périphériepartent des fibres musculaires qui vont s'attachor sur la face interne des cötes, prés de leur cartilage de prolongement qui reste ainsi en dehors de la cavilé thoracique. Les
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REGION DIAI'IlltACMATIQlK.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 217
Obres de la partio supéro-postérieure, masséos en deux gros faisceaux auxquols on a donné lonom de piliers, vont s'insérer sous Ie corps des vertèbres lombaires, par rintermédiaire d'un fort lenden qui se con-fond avec lo ligament vertebral ('(11111111111 inférieur; los inférieures, qui correspondent ü l'appendice xiphoïde, s'insèrent sur colte partie du sternum.
Colto cloison est percée de plusieurs ouvertures importantes pour Ie passage des organes qui se rendenl de 1'une iï l'autre cavité. Lc centre phrénique montre, un peu i droite, un largo trou occupé par la veine cave postérieure ; lc pilier droit est traverse par l'ojsophage; enfin tout h fait ii la partie supérieure, dans lo triangle fornié#par les deux piliers ot lc corps des vertèbres, se, trouvent loges 1'aorte postérieure et Ie canal thoracique. Notons également que lo diaphragme est jeté comme uno sanglesous les fibres charnues anléricures des psoas.
La face antérieure, recouverte par la plèvre, se trouve en rapport avec la base des lobos pulmonaires : olie est fortement convexe, surtout dans son tiers inférieur. Getto convexilé que l'on peul très-bicn étu-dier sur un cadavre frais, co qui équivaul ä Trial do l'expiration, montre ((ne la flècho do l'arc de courbure du diaphragme est d'environ 33 centimetres dans sa partie la plusdéviée; lc centre phrénique pourra done être reporté i\ environ 40 ou 'tl centimetres en avanl du hord des cartilages costaux dans uno grande expiration. La convexilé di-minuedans rinspiration. Suivant M. Colin, Ie déplacement dn centre phrénique serail égal aquot; on 8 centimetres. Ce déplacemenl est limité par la masse des viscères alulomiiuuix ainsi que par la veine cave qui uniL Ie diaphragme au ccour.
11 rcsnlle de cette convexilé du diaphragmej qu'il se trouve appliqué dansuneparlie de sa bande charnue contre la paroi thoracique,auniveau des deux ou Irois dernières coles, et, plns bas, ;i mie cerlaine distance des hypochondres, cl qu'une plaie penetrante faite dans ces limitcs peul traverser los parois costales, Ie diaphragme et pénétrer dans la ca­vité abdominalesansblesser les lobespulmonaires. G'esl mie experience que nous avons souvent faite, avec des stylets onfoncés, perpondiculai-rement a la paroi, duns lesdouzième, treizième ou qualorzième espaces inlercostaux ;i 13 centimetres de l'hypochondre; on arrive ä traverser Ie diaphragme el restoniac saus léser lc poumon.
La paroi posterieure du diaphragme, concave, est tapissée par lc pé-ritoine, cl se trouve en rapport avec un certain nombre d'organes que nous étudierons cu parlant de la cavité abdominale.
Les vnisseaux du diaphragme portent Ie 110111 de CO muscle, les artères proviennent directement de l'aorte ou de l'artère mammaire interne, les vcincs se rendent t\ la veine cave.
Les ncrß phréniques ou diaphragmatiques soul fournis paries ein-quième et sixieme paires cervicales, cl par un rameau du plexus lira-
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2iSnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE SPÉCIALE OU DUS ItEGIONS.
chial; ils travorsent toule l'étendua de la cavité thoracique avant d'arrlvor h 1'organe.
On rencontre assez souvent dans les autopsies des dóehirures du dia-phragme qui peuvont avoir étó produitos avant la mort, ou au con­traire ötre post mortem: il importe de bion distinguer entre ces deux genres de lesions.
Dans Ie cas de déchirure du diaphragme avant la mort, il peut se pré­senter deux cas : la déchirure a cté produite brusquement et sur une large étendue, il y a alors une veritable cventration, et la mort nc tarde pas aétre la suite de cette grave lesion; inais on constate aussi des ouvertures plus petites, qui ne mettent pas la vie en danger immé-diat, et qui penvent möme exister pendant très-longtemps sans symp-tumes apparents. Les exemples de hornies diaphragmatiques sent très-nombreux dans la science; elles penvent ötre Ie résultat de vio­lences extérieures, ou de contractions énergiques des muscles expira-teurs pendant IVIlbrt; M. liouley a montré (1) que l'on peut diagnosti-quer la presence de l'intestin dans la cavité thoracique par des symptömes qui ressemblent a ceux de la pousse, mais sont générale-ment beaucoup plus accentués, et par rauscultation qui fait constater l'absence de murmure respiratoire dans les points occupés par Ie viscère hernié, et permet d'en tend re un limit de horhorygme li\ oü, normale-ment, on nc devrait pas en percevoir, A la percussion la poitrine est sonore des deux oótés. On a rencontre, h l'autopsie de chevaux morts de maladio on mème de vieillesse, une anse d'intestin qui avait pénétré dans la cavité thoracique, ä travers une déchirure du diaphragme. 11 n'existe qu'une seule observation de henüt! il travers rouverturc ecsophagienne; c'est celle qui est rapportée par Pranconi {Recueü de mcd. vét., 1844), et qui est survenue chez un cheval très-vi-goureux, après un violent effort de collier.
Lorsque la déchirure est arrivéo après la mort. eile est Iiabiluelle-ment Ie résultat d'une pression trop forte due au développemenl des gaz dans l'intestin, et particulièrement dans Ie colon et Ie coecum; mais eile peul tcnir aussi ;\ une sorte de maceration ou de digestion des parois par Ie sue gastrique, On rencontre alors, dans cc cas, l'estomac perforé, Les deux causes penvent exister en mêine temps. Les déchi-rures ante mortem sont faciles ä rcconnailre aux signes suivants : bords irrcguliers, déchiquetésou frangés, rouges ou violacés, hémorrhagies e^ caillots sanguins, En outre une infiltration se produit pendant la vie entre les tissus, de teile sorte que les bords de la solution de continnité sontépaissis et comme hoursoullés, lamlis qu'ils sont régidiers et sans épaississement, pales ou rosés, quand il s'agit d'une déchirure ]mt mortem.
(1) II. Jiüiilcy, Recueü de méd. vit., 1812, ot article Hernie An Nouvenu Dictionmire pratique, t. IX, p, 282.
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DU MlCüUSTIN.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;249
ninV-iH-iK-i's. — Lo diaphragme du öoeu/quot; possède des piliers charnus tres-volumineux; do plus, il g'attache plus cu avant que clicz lo choval: 1c dernior
espaco iiiüu'coslal so, trouvo loul entler dans Ia caviló abdominale. Les liy-pochondres sonl égaloment plus larges.
CI1A IM THE II
DE LA CA.VITÉ THORACIQÜE
La cavité thoracique est constituée latéralement par los coles, en haut par la colonne vertebrale, en bas par le sternum, en arrière par Ic diaphragme, et en avant par les divers organes qui passent entre les deux premières cütes ; ä la vérilé il n'y a pas la de veritable parui aiitc-rieurc, ainsi que quelqucs anleurs ont vmilu le dire, puisque les vais-seaux du cou, la tracbée el roesophage sonl contenus entre los deux faces du médiastin antérieur; il y a seulement une adherence de tous ces organes, réunis entre eux par un lissu conjoncüf: aussi, lorsqu'on pratique des operations dans le voisinage, on arrive avoc une ex­treme l'acililé ä pénclrer dans la caviló pieuralo comme cola m'est ar­rive plusieurs fois sur des cbiens chez lesquels je pratiquais des llslnles du canal thoracique, dans un bul experimental.
En raison de la direction inclinée du diaphragme, le diamètre an-téro-postérieur de la cavité thoracique esl beaucoup plus considerable ä la partie supérieure qu'ä I'lnferieure, le diamètre Iransversal atteint son maximum au niveau de la neuvième cóte.
Nous devons étudier dans la cage thoracique le médiaslin renl'er-manl le cieur, les gros vaisscaux, la trachée, roesophage; les cavités pleuraks, el le pouinon.
sect; Ier. — Du médiastin.
Lc médiastin est constitué par les plèvres qui, après avoir tapissé les cólcs el lc diaphragme, se rélléchissenl au-dessous du corps des verlc-bres el sur le sternum, pour s'adosser l'une contro l'autro, et former ainsi, clans la caviló thoracique, deux cavités séparées par un septum median, comprenanl bii-mème, entre ses deux feuillets, un certain nombre d'organes de la plus baute importance.
En anatomie descriptive, on fait deux parties du médiaslin, mais les denominations de médiastin antérieur et postérieur, n'ont pins ici do raison d'ólrc bien évidente; au point de vue chirurgical il y a unesenlo cloison qui sópare Tune de I'autre les cavitéspleurales, electie donnóo
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ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS.
n'csl nii'iuo applicable (jiie chez lus aniniaux domestiquos aulrcs que les solipèdos; car on salt que, chez ces dorniers aniniaux, Ie médiastin esl persillc, dans sa parlle posterieure, de teile sortc que les deux cavités communiquent l'une avec 1'autro tr6s-largement, ce qui constituedes conditions tout i fait spéciales dans les cas de pneumothorax ou d'c-panchemcnldes plèvres: il rcsiille, en effet, de lalibrecommunication entre les deux cavités pleuralos, que les ga/ ou les liquides passent avec la plus grande facililé d'un cölé dans l'autre, el qu'il n'y a, h propre-men! parier, au point de vug pathologique, qu'une seule cavité pleu-ralc. On ne devra done jamais perdre de vue cclte consideration dans l'éliule des maladies des plèvres ou des plaiespénétrantesde la poitrine.
Le médiastin renferme entre ses deux feulllots des vaisseaux, des nerl's el des conduits spéciaux, que nous nous contenterons d'énumé-rcr en indiquant leur position.
Dans la portion antcricure du médiastin, on trouve : la trachce, I'ob-sophage encore dévié i\ gauche, mais qui ne tarde pas ;i reprendre sa position au-dessus du conduit aérien ; l'aorte antérieureet ses deux branches de division, rartère axillaire gauche el le tronc brachio-cé-phaliquo; les vaisseaux intra-thoraciques qui partent de ces deux vaisseaux et qui montent sur les cólés do recsophage el de la trachée, c'est-ä-dire les artères dorsales, cervicales supérieures el verlébrales; la veine cave anlérieuro, le canal Ihoracique el la veine azygos, qui le traversent en venant do la voute ; les nerfs pneumogastriques, .diaphragmatiques, cardiaques, récurrents, une partie du thymus, des ganglions lymphatiques, el 1'origine des branches.
La portion postérieure comprend entre ses i'euillels : l'aorte posté­rieure, l'aorte primitive, le péricarde, renfermantle cneur; la portion postérieure de rocsophage, des nerfs pneumogastriques el diaphragma­tiques; le canal Ihoracique, el la veine azygos pour la plus grande partie.
Tons ces organes sont piongés dans une atmosphere de lissu con-jonctif lülche el peu abondant, lecoeur excepté. Ce dernier possède en eifel une poche spéciale, le péricarde, qui s'applique exaclemenl sur lui, el se prêtc avec la plus grande facililé aux déplacements qu'exigent ses contractions el ses dilatations. Le péricarde esl lapissé par une sércuse spéciale, dont un feuillet se replie sur le coeur. Quanlau ceeur lui-nième, il a l'aspect d'un coue dont, la base serail représentée par les oreillelles el le sommet par la pointe du venlricule gauche. Lc ventricule droil forme la face anlérieure el la plus grande partie de la face droite du coeur; le, venlricule gauche conslilue le bord postérieur el, en partie, Ia face gauche. Le cceur se trouve compris entre le bord antérieur de la quatrième cöle el l'intervalle situc entre la sixième el la septième. 11 est par conséquent recouvert en en lier par les masses musculaires olécraniennes; aussi, dans 1'auscultation, esl-on oblige do faire porter ie membre antérieur en avant, pour percevoir ses bruits.
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DRS CAVITÉS PLEURALES KT DIJ POUMON.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;281
Differencelaquo;, — Chez Ions les aniraaux aulres quo los solipèdcs, lo mè-dlaslin est complot ol séparo Ia cavité thoracique on deux compartiments; aussi peul-on voir, choz (ons ces aniniaux, dos épanchements gazeux on
liquides unilulóniux.
sect;2. — Des cavités pleurales et du poumon.
Los cavités des plèvres n'existcnt, dans relat ordinaire, que virtuel-lemont, puisque les poumons remplissent d'uno fagon complete tout l'espace limitépar les parois thoraciques; ec n'est qu'ä l'état patholo-giquo que des liquides ou des gaz, en venant seloger entro lo rouillot parietal ol lo feuillet visceral, produisent entre les deux feuillets une separation d'autant plus grande que les naatières épanchées sont en quantité plus considerable.
Los poumons, libres dans los cavités pleurales, n'ont d'attaches (juo par lours racines, par lesquellos pónèlrenl dans l'organo les bron­chos, los vaisseaux et los nerfs; lour face exlerno convexe est on rap­port avec la l'ace interne des coles par rintermédiaire dos deux feuil­lets séreux; leur face interne, légèrement concave, s'applique sur lo tnédiastin, la base répond au diaphragme el Ie sommet s'avancoj us­que derrière la première cole.
Lo poumon droit présente trois lobules, Ie gauche n'cn a que deux, dontun anléricur, séparé du reste de l'organe par une sorte d'échan-crure existant au niveau du coeur.
Choz l'adulte, lo tissu pulmonaire se présente avec une belle couleur rose; saconsistance ost plus grande que ne Ie laisserait supposer Ie premier examen, et inalgrc sa flaccidité il offro une. assez grande force de resistance aux efforts de dilacération ; sou poids spéciflque csl plus léger que celui de I'eau, il surnage toujours lorsqu'il osl sain.
Etudié dans sa composition anatomique, lo poumon se montre par-tagc on un grand nombrc de petits lobules de forme polyédrique, séparés los uns des aulres par des cloisons conjonctives assez épaisses. Dans ehacuu do cos lobules arrive, une division bronchique qui se sé­paro on un certain nombre de branches ou bronchules, sur Ie trajet desquelles soul placées des vésicules, en nombre assez considerable ; chaque vésicule pulmonaire est done plutótune depression do forme di­gitale placéo sur lo trajet de la bronche terminale qu'une veritable cavité piriforme, analogue aux culs-de-sac des glandes en grappe; néanmoins, si l'on devait assimilor lo poumon a une glande, e'ost pros do ce dernier type qu'il devrait ètre range. En arrivant dans Ie lobule, les petites bronchos ou infundibula pordonl leur lexlure oarlilagincusc, el les vésicules pulmonaires ne sont plus formées que d'une membrane propre conjonctive, très-mince, doublée l\ sa l'ace profonde d'une ve­ritable couche de capillaires sanguins ol recouverte sur sa facelibre par un epithelium pavimenteux.
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2!i2nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS.
Dans aucun autro organe, la circulation n'est plus active; il passe en effet dans le poumon, en un temps donné, une quantité do sang égalo t\ cellc qui parcourt, dans le meine temps, toutle resledu corps. Les vaisseaux fonctionnels sent: Tariere et lesveines pulmonaires ; les vaisseaux nutritifs viennent de l'artère broncho-OBSophagienne, dont les divisions capillaires s'anaslomosent avec celles des vaisseaux fonc­tionnels.
Les lymphatiques, également très-abondants, se distinguent en sn-perflciels et profonds : le réseau superflclel, très-facile ä injecter, se trouvesitué au-dossous de laplèvre;les lymphatiques profonds, distri-])iiés auteur des lobules, se réunissent aux superflciels pour venir se jeter dans les ganglions bronchiques.
Los wr/is proviennent des pneumogastriquos et du grand sympathi-que, ils suivent le trajetdes bronches et des vaisseaux pour se distri-buer ä l'organe.
G'est dans le poumon que se passent les pliénoniènes do l'bématose, c'est-ä-dirola transformation du sang veineux eu sang artériel. G'est done im organe de première importance, el dont l'inactivité fonclion-nelle cntrauie la mort, dans un laps de temps Irès-court, par asphyxie.
Unc des propriétés les plus importantes du poumon, est sou élasticité ou sa rétractilité; c'cst de sa eonnaissance que resul toni la pluparl des indications chirurgicales dans les plaics penetrantes de la poitrine.
Kien de plus facile h démontrer que la rétractilité pulmonairo : sur le cadavre d'un animal sain, si Ton fail unc ouverture entre deux cules, on percoil aussitot un sirilemcnl qui annonce la penetration de l'air dans le thorax, et le poumon, qui remplissait toute la cavité de la plè-vre, n'en occupe bientót plus qu'uno très-petite partie. Sur les solipè-des, l'ouvcrturc d'un seid cóté iIm thorax sullil pour araener raffaisse-mentdes deux poumons par suite de la communication des deux cavités pleurales entre (dies, par le médiastin postérieur. Chez tous les aulres animaux, 1c poumon correspondant ;\ la cavité pleuraleouverte s'affaisse seul.
Lorsquole poumon est affaissé, on pont le ramener ü ses dimensions premières el meine les lui faire dépasscr, en insul'llanl de l'air par la Irachée, el si, après cetle insufflation, on laisse ä l'air la liberté de s'échapper, le poumon s'affaisse de nouveau par la misc en jeu do sou élasticité et mèmede sa contractilité; inais ne nous oecupons, pour le moment, que de l'élasticilé. Des phénomèncs semblables se passent sur Tanimal vivaut, el nous dirons meine qn'ils présentent des carac-tères plus rnarqués; lorsqu'on ouvre le thorax sur un cheval vivant, le poumon s'affaisse très-vite, el l'animal ne lardo pas a mourir asphyxie.
Ouelle est done la puissance qui fait que, dans relat normal, le pou­mon reste intimement appliqué centre les parois du thorax? Ici il nquot;y a ;\ invoquer aucune action musculaire, le phénomène est simpleinent mécanique. La surface inlerne du poumon ou les vésicules pulmo-
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DRS GAVITÉS PLEURALES ET DU POUMON.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 2ö3
naires sont en cornmunication directe avec l'air extérieur, ot suppor-tenl une pression egale h celle de tous les corps piongés clans ce fluïde, c'csl-ii-dire d'unc atmosphere. La surface extérieure, au contraire, ne se trouvo en aucun point en contact avec l'air, o'est pourquoi la pres­sion interne lend constamment ä dilator 1c poumon, et doit Ie faire jusqu'aux limitesde sa distension OU de sa force de resistance. Or, dans les circonstances ordinalres, et même dans les plus fortes inspirations, jamais Ie poumon n'arrive ficotctat d'oxtrèmoexpansion, et c'est pour­quoi il snit tous les mouvements des parois thoraciques sans jamais s'en écarter.
Dans rinspiration, la cause do la dilatation du poumon est done tou-jours la pression atmosphérique et les monvoments inspiratoires ne sont que des moyens médints. Dans Texpiration, si Ie poumon revient sur lul-même, c'est en vertu do sonélasticité. Cello propriété est memo telleraent importante, qu'elle agit seidc dans Ie jjUis grand nombre des mouvements d'expiratlon ; les muscles expirateurs restent inactifs dans les respirations ordinalres : or, que par une cause quelconque la cavité pleurale vienne i\ communlquer directement avec l'air exterieur, il s'établira un équillbre entre la pression extérieure et l'intérieure, el Ie poumon, obéissant a la faculté élastique ou contractile des ele­ments qui ontrent dans sa composition, reviendra sur lul-même, el les mouvements resplratolres seront impulssants pour faire pénélrer la moiudre bulle d'air dans sa cavité; nous en conclurons que Ie résultat est Ie moino : quo Ie pneumothorax soil la consequence d'unc ouver­ture des bronchos, d'nno rupture des vésicules ou d'une plaie falle aux parois thoraciques.
Ges conditions élant posées, voyons maintenant clans cjuelles cir­constances ellespeuvent so produire. J'ai dit dans les premières pages do cel ouvrago, cin'il m'avait 616 donné d'ohserver un pneumothorax mortel par suite dedéchirures du poumon faltes par des fragments de coles violemment refoulées clans la cavité thoraclque (voir page 4); mais il est assez rare d'observer dos plaies du poumon aussi conside­rables, sans que Ie thorax soit intéresse. Dans la plupart des cas l'é-panclienient d'air clans la plèvre provienl de plaies de la parol pro-dnites par la penetration d'lnstruments ou d'objets divers, cl dans cc cas la gravité de la blessure dépend surtout du volume el do la forme dn corps vnlnéranl. Lorsqne cc dernier est mince et tranchant, d'im petit volume, il arrive Ie plus souvent qu'il no se fait pas d'épan-chement gazeux, ou tont au moins cpi'il est très-liniilé: une des ralsons est cjuo les muscles qui recouvrent les parois dn thorax on les muscles Intercostaux, en raison de la direction différente deleurs (ihres, ne pen-vent ötre tous intéresses au même degré ot que lesübres de 1'un d'eux se rcsserronl pour affronter les lèvres de la plaie, lorsque celles de I'autre auralent une tendance ä s'écarter. Lc sang épanclic dans la plaie arrêtera aussi la penetration de Tuir. 11 arrive égalcment que
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ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS.
les mouvemonts de l'anlmal, on provoquant des déplacements de la peau, détruisontleparallélisme laquo;los ouvertures des différentes couches. Si 1'instrument a atteint en memo temps Ie lissu pulmonaire, cc qui cs( Ie ens Ie plus frequent, mie petite quantité d'air a pu pénétrer dans la cavité des plèvres, mais dans uu organe aussi vasculaire l'épan-chement du sang ne tarde pas h se faire, et Ie pneumothorax reste Irès-limilé par suite de roccltision des lèvres de la plaie pulmonaire.
On observe quelquefols, après ces blessures, un emphysème des pa-rois du thorax, emphysème beaucoup plus frequent eL plus grave ehe/. l'homme que chez nos animaux domestiques, oü il reste toujours très-limilc. Lorsqu'il se produit, on expliquo sa formation par la penetration de l'air venant du poumon dans la plaie dos parois. Sous l'influence de rexpiration Ie gaz esl, comprimé, el cherche h s'échapper par toules les ouvertures, il peul, done prendre lo chemin de la plaie, mais 11 esl alors arrèlé dans sou Irajel, et pénètre dans les aréoles du lissu con-jonctif. Néanmoins les conditions essentielles pour la production do remphysèmo ne se trouvent pas réunies ä chaque moment, il faut que la plaie du poumon et cello des parois se trouvent directement en re­gard. Or, Ie mécanisme de la dilatation du poumon dans 1'inspiration nous fait voir que les rapports entre eet organe el la cavité thoracique changent constamment. En faisant au thorax une fenêtre qui respecte la plèvro pariétale on apergoit, par transparence, Ie poumon aller cl venir librement dans la cavité; il arrive done que pendant un certain temps les plaies ne s'affrontent plus et, que la sortie du gaz en est d'au-lant plus difficile. D'ailleurs les animaux blesses peuvent jusqu'ä un certain point condamner ;\ l'immobilité 1c cólé blessé et opposer un nouvel obstacle ä la penetration de l'air dans lo lissu conjonctif des parois.
Lorsquc les blessures du thorax sont larges el profondes, lorsque surloul une perle de, substance plus ou moins considerable s'est pro-duile, 1c pneumothorax qui en résulto est, toujours mortel, et, dirons-nous, très-rapidement mortel, line circonstance cependant peul dimi-nuerleurgravité:c'est la presence d'adhérences entre Ie poumon el les parois, qui empèchenl 1c premier do s'affaisser complétomoul el permet encore un fonctionnement incomplet. Dans ces cas, la résonnance lympaniqne en certains points el la persislance du murmure respira­toire en d'autres pourront faire juger de l'étendue el de la gravité du pneumothorax.
On peul aussi remarquer quelquofois, dans les plaies des parois tho-raciques, que lo poumon esl sorti en partie el a forme une tumeur, un veritable pneumocèk. La formation du pneumocèle, qui semblerait inadmissible après ce que nous avons dit do la rétractilité du poumon, s'explique par la coincidence d'une expiration brusque avcc Ie moment de l'accident qui a determine rouverture de la paroi thoracique. Dans cc cas, l'air soumis ;Y une haute pression poussc lo lissu pulmonaire
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DE I.'ABDOMEN.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 2153
dans la plaio, ot une partio de 1'organe y est alnsi retonue par com­pression on par uno sorte d'étranglcment. Go qui rend Ires-plausible l'idéo d'un brusquo mouvement oxpiratoiro au moment de I'accident qui a été suivi do la hernie pulmonairo, e'est que toujours, lorsqu'un animal est surpris, möme par un coup assez léger, il se produit mie brusque expiration qui determine uno augmentation considerable de la pression intrapulmonaire, ainsiquoj'ai pu lo remarquer souvent dans les rechercbes qucj'ai eu l'occasion dó faire sur la respiration.
Differences. — Les diiréroncos que nuns avons ä noter ne portent quo sur ranatemio du poumon, En raison dlaquo; L'isolement complel des cavités des plèvres, los poumons nc soul, cliez aucun aulro animal, solidaircs l'un do l'autre, comme, on Ie remarquechez les solipèdes. I.o pneumotliorax, lors-qu'il so prodiil(,pout done ótre unilateral, cl par conséquent beaucoup moina grave. Notons aussi que chez les raquo;'laquo;minojjte, Ie lobe antérieur droit se replie on avant du cocur et s'avance a gauche, cequi fait que Ie médiastin chez cos animaux se trouve dévié de co cótó. De plus lo lissu'pulmonaire est Irós-acttcment divisé ea lobules, par d'ópaisses lamos do lissu cellulaire. Cos ca-ractères so relrouvent a uu moindre degré chez Ie pore.Le poum on des car-nussiufs cs[ très-souvent pigmcnlé el, affecte une couleur grise ounoirütre.
/gt;. DE L'ABDOMEN.
L'abdomen cstcettc. vaste cavité, situéo en arrière du thorax, renfër-mant les organes principaux de la digestion avec lours glandcs annexes et uuc partio de l'apparcil génito-urinaire, limiLóe eu avant par lo diaphragme, vn haut par la section lombaire de la colonne vertebrale, en bas et sur les cotés par des parois spéciales otcoraprenant en arrière un diverticule plus étroit, la cavité pelvienne ou Ie bassin circonscrit par les rayons supérieurs dos membres postérieurs et Ie sacrum. En raison des organes speciaux qui forment les parois du bassin el de ceux qu'il renferme, nous l'étudierons apart et nous assignerons Jl l'abdomen, pour limito postérieure, l'ouverture appelée détroü antérieur, formée par Ie bord antérieur des coxauxet Ie sacrum.
A l'extérieur, les culcs et les saillics des coxaux limitent d'une l'aoon assez nette la cavité abdominale. Néanmoins, si l'on se rappelle ce (jue nous avons dit des attaches du diaphragme et de sa courbure, il est bicn évident que l'abdomen est beaucoup plus étendu qu'il ne Ie paratt ä l'extérieur, et qu'une bonne partie se trouve ^ituée en regard des coles; aussi ferons-nous rentrer les bypochondres dans la descrip­tion des parois abdominales, ce qui est sul'lisamment justitie par la raison qu'un corps penetrant entre les cartilages costaux arrivera dans la cavité abdominale.
La forme générale de Tabdoincn varic dans des limilos assez grandes suivant les individus. Chez quelques-uns, et surtout dans los races communes nourries avec des aliments grossiers, la masse intestinale,
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286nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE SPÉCIALE OU DES ItÉGIOiNS.
volumineuse, donne un grand développement ä 1'abdomen dont les parois molles se prêtent avecla plus grande facilité aux changements de volume des organes qu'elles renferment, ainsi qu'on s'eu aper^oit facilement chez les fcmcllcs en état de gestation; cliez d'autres, au contraire, les parois, retirees sur elies-mêmes, indiquent ä peine mie lo­gere courbure du sternum au pubis; cctle dernière forme, désignée en extérieur sous 1c iiom do ventre levrcté, indique généralement un état maladif des organes de la digestion.
Daus les diü'érenles espèces de nos animaux domesticpies, la forme du ventre varie beaucoup : on Ie trouvo très-développé ehez les rumi­nants et surtout chez lo bceuf, Ie lapin est dans Ie mème cas; les car-nassiers, au contraire, se font remarquer par un abdomen de petites dimensions.
Ainsi que nous I'avons fait pour Ie thorax, nous envisagerons suc-cessivement en deux chapitres les parois abdominales et les organes qu'elles renferment.
CHAP1TRE PREMIER
DES PAROIS ABDOMINALES
La paroi antéricure ayant dejü élé décrite sous Ie nom de region dia-phragmatique, il nous reste ä parier de la paroi superieure ou region loiu-haire et des parties molles qui ferment l'abdomen par cóté et en bas, que nous décrirons sous Ie nom de paroi inferieure et de parois late­rales; nous appellerons la partiequi correspond aux cartilages costaux, region de ïhypochondre, et cclle qui se trouveimmédiatement en arrière region du flanc.
sect; 1. — Paroi supérieure ou region lombaire.
La region lombaire, désignée en extérieur sous Ie nom de rein, fait suite è la region dorsale ; ses limites laterales nettcment indiquées par Ie bord externe desapophyses transverses, qui surplombent légère-nicnt Ie liane, lui donnent une largeur plus grande qu'ä la region dorsale, néanmoins eile se trouve essentiellemcnt composée par les mêmes couches. Comme Ie dos, Ie rein peut 6trc double, c'est-i-dire que les muscles spinaux peuvent faire saillie de chaque cóté de la ligne médiane el limiter une sorte de sillon dont 1c fond correspond au sommet des apophyses ópineusos des vertèbres lombaires.
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REGION LOMBA1RE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;231
La peau qui recouvre la region lombaire cst fixe ct assez cpaisse. Au-dossous d'elle, on trouvo un lissu conjonctif pou abondant, mais qui néanmoins se charge de graisso avec assez de facilité. Lorsque Ie pannicule adipeuxfait déi'aul, on reconnait, après l'enlèvement tie la peau, l'aponévrose lt;lu grand dorsal, doubléo ä la partie antérieure do eelle du petit deutele postérieur. Ces lames aponévrotiquos sent sépa-rées de la première eouehe musculaire par un lissu conjonctif assez abondant.
Celle-ei, très-épaisse, de section prismatique, remplit en entierTangle forme par les apophyses transverses et les apophyses épineuses des vertebras; eile est constituéo par l'ilio-spinal dans sa portion appelée masse commune, doublée on arricre par la pointe antérieure du grand i'essicr ; l'aponévrose nacrée de l'ilio-spinal se prolongejusqu'au bord antérieur de rilium en passant sous Ie prolongemcnt du muscle prin­cipal de la croupe.
On troiiYC encore,appliques conlre les apophyses épineuses, les l'ais-ceaux lombaires du transversaire épineux du dos et des lombes et, dans rintervallo des apophyses transverses, les fibres des intertrans-versaires.
Après avoir enlevé toutes ces couches, on se trouve en presence des vertcbres lombaires, qui ne présentent ä considérer dans leur portion épincuserien dont nous n'ayons déja parlé ä propos des dernières dor­sales; mais leurs apophyses Iransverses sent tout älait caractérisliques. Leur grand développemenl leur a fait donner Ie nom de cosliformes; aplaties de dessus en dessous, elles s'étendcnt horizontaleraent en tra­vers jiis(iirä une distance de 1-2 ;i L4 centimetres du corps de la ver-tèbre, les premières sont légèremenl incurvées en arrière et les posté-rieures en avant. Disons encore (pie la cinquième s'articule en arrière avec la sixicme et cclle-ci avec la première vertèbre sacrée par de vé-ritables arthrodies , pourvues d'un ligament périphérique et d'uno synoviale.
Au-dessous des vertèbres, la paroi supérieure de l'abdomen présente encoredeux couches musculairesprofondes; la première 1'ormée par un muscle mince, divisé en l'aisceaux, ([ui a étc appclé carré des lombes ; la seconde, beaucoup plus importante, constituée par les deux muscles grand et petit psoas, ce dernier situé en dedans du premier. Les psoas sont enx-mèmes reconverts par une aponévrose, tres forte en arrière, mais beaucoup plus mince en avant, appelée fascia iliaca ou aponévrose lombo-iliaqne, qui formele veritable plafond de la cavité abdominale.
Les vaisseaux de la paroi supérieure soul, les artères et les vcines lombaires, qui s'cspaccnt d'une maniere reguliere entre chaque apo-physe transverse; on leur distingue une branche supérieure on lombo-spinale pour les muscles, les teguments de la partie supérieure de la region et la raoelle épinière, et beaucoup plus considerable que l'infé-rieure qui dessert lo psoas.
I'liucn ut TouäsiiNT. — ClumrgiCinbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;' lt;
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258nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE SPÉCIALE OU DES UÉfilONS.
Lesnerfs lombalressuivent un trajet analogue ;quot;i celui dos vaisseaux et se divisent, comme les artères, en deux branches, l'une supórioure, j'autre inférieure.
#9632;lifl't-micelaquo;. — A part les (limonsioiis plus ou moins yranclcs de code region chez les divers anitnaux ot la direction dos apophyses Iransvorsos, on no Irouvc rien de bien particulier ä signaler.
Très-naturello au point de vue chirurgical, la paroi inférieure de l'abdomen, qui répond j\ toute l'étenduo du grand droit, s'étend do l'appendice xiphoïde du sternum au pubis cl s'avance sur les cèlés jusqu'iiuue ligne qui passorait un peu au-dessous de l'exlrémilc infé-rieure de la première cótc et viondrait rejoindre Ie pubis en passant on dedans des aimoanx inguinaux. Gette delimitation fait volr quo celle paroi est beaucoup plus largo dans sou milieu qu'a ehacune do ses extrémilés.
La peau do la region possède une extreme mobilité, excepté au niveau do la cicatrice ombilicale, ou olie adhère i\ une sorte de pédicule qui se sent très-bien au-dessous d'ello ; les polls qui la recouvrent, lins el longs, deviennent rares el courts en approchantdu pubis. En avant do cel os se voient, chez 1c mïlle, 1c fourreau, los bourses el les mamelies chez la femelle ; nous eu forens une description particuliere.
La couche de lissu conjonctif sous-cutané offre une certaine impor­tance; quoique assez pen développce dans les circonstances ordinaires, ello esl susceptible d'acquérir une grande épaisseur lorsqu'elle est inflltrée de scrosilc, el rien n'est plus frequent que de constater, sur lesparois abdominales, des mdèmes considerables ä la suite de plaies ou de contusions des parois laterales ou mème supérieures de l'abdo­men; l'anasarque en determine presque toujours; on en Irouve égale-ment dans l'ascite. Ce lissu conjonctif s'inflltre aussi facilemenl de graisse.
La troisième couche est forméo paria tunique abdominale, vaste expansion de lissu übreux jaune, épaisse en avant du pubis, el dont la force diminue au fur et ä mesure qu'on se rapproche dos parlies late­rales; ses fibres se dirigent d'avant on arrièro. La tunique remplitle róle d'une sangle élastique dont les dimensions soul d'autant plus grandes (juc Ie poids qu'elle a ;i supporter est plus considerable; c'est un obstacle mécanique qui agit par sa propriélé retractile pour con-server aux paruis abdominales un développement en rapport avec celui dos organes qu'olies soul chargées de maintenir. La tunique abdomi­nale est tres-mtimement unie i\ l'aponévrose du grand oblique.
Geile dernière s'nnit !\ celle dn muscle petit oblique, cc qui nous en­gage ä en faire une soule couche; ïi la rigueur möme, vu les adhéronecs
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l'AROI INFÉRIEURE DE L'ABDOMEN.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 2ä9
que ce plan contracte avec la tunique abdominale, on pourrait com-prendre ces trois lames llbreuses dans mie memo description, si olies n'étaiont forinéesde tissus dilférents, Lus fibres des muscles obliques n'unt cependant pas uno memo direction, celles de l'oblique superflciel se dirigeant d'avanten arrière el de debors on dedans, tandis que les fibres du pelil oblique onL une directioa tout h fait opposéo. Jusquc sur les limiles laterales de la region qui nous occupe, les deux plans reslent séparés, mais ä partir du bord externo du grand druil, on voit les fibres se mêler, se natter pour ainsi dire, et ne plus former qu'un seul plan d'une resistance extreme. En arrivant sur la ligne módiane, les fibres aponévrotiques se croisont avec celles des muscles du coté oppose, cc qui fait que l'épaisseur de l'aponévrose en est au moins doublée. ün a donné au cordon qui en résulte Ie nom de liyite li lunch c.
Au-dessous de l'aponévrose des obliques, on voit les muscles grands droits qui occupent toute l'étendue de la region ; leurs fibres, dirigées dans Ie sens antéro-poslóricur, sont attacbées en avant sur l'appen-dice postérieur du sternum et les cartilages costaux, et se terminent en arrière par un tendon qui passe entre les deux anneaux inguinaux pour aller s'atlacber au bord aulcricur du pubis. Ces fibres sont, de distance en distance, interrompues par de beaux tendons nacrés dispo­ses les uns a cuté des autresdo maniere ä simulerdes bandes aponévro­tiques festonnées, disposition qui rend ces muscles polygastriques; les tendons s'attachent pour Ia plupart aux fibres profondes de l'aponé­vrose des obliques.
Les muscles droils sont aussi doubles intérieurement par une aulre aponévrose qui appartient au muscle transverse, et qui est beaueoup plus forte en avant qu'en arrière, oü eile degéucre on tissu conjonetif; il résulte de cetle disposition que les droils sont enveloppés dans uno veritable gaine quo l'on pourrait comparer aux aponévroses d'enve-loppe des muscles des membres et qui est bien faite pour assurer l'énergie de leurs contractions.
Entre ie muscle Liansverse et Ie péritoine, on trouve une couche do tissu conjonetif ä laquollc on a donné Ie nom de fascia tramvmalis, pres del'arcadecrurale, au pointoü eiles'épaissitetdevientlamineuse. Il s'accumule souvent, dans ce tissu conjonetif sous-péritonéal, une assez grande quantité do graisse, surtout aux environs de la ligne blan­che, ce qui donno aux parois abdominales une plus grande épaisseur en ce point. La presence de cette graisse donne au feuillet peritoneal une grande mobilité.
Z)e/'omfoïe'c. — L'ombilic est une region fort limitéo qui se traduit quelquefois i\ l'ooil par un léger relief siégeant sur la partie moyenne de ia ligne blanche, el qui donne au toucher Ia sensation d'une cicatrice arrondie, reliée aux organes sous-jacents par une sorte de cordon. Lorsqu'ou a enlevé la peau et Ie fascia superficialis, on se
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260nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS.
trouve en presence d'une ouverture Irös-pclito, irréguliërement ar-
ronclie, complélomont bouchée par du lissu conjonctif dans lequel so remarquent de petits pelotons de graisse qui viennent souvent faire hernie sous la peauou ïi l'orilice interne. Ce dernier, généralement peu apparent, est réuni au péi'itoine par uu tissu conjonctif plus court, et laisse échapper un mince cordon, enveloppé dans un repli du péri-toine, qui va aboutir au cul-de-sac antérieur do la vessie et qui est la trace del'ouraque. Il est rare que I'on rencontre chez l'adulte rien qui ressemble aux vestiges des artères ombilicales; mais, chez Ie foetus, ces vaisseaux, enveloppés paria membraneamniotique, traversentl'anneau et vontse rattacherau systèmo vasculaire general. On jjeut les retrouver chez l'animal né (le[)uis peu, dans un élatphis ou moins parfait, sou­vent méme, au moment de la naissance, les artères ombilicales sent encore très-perméables et peuvent Oire la cause d'hémorrhagies graves, si l'on neprend Ie soin d'appliquer uno ligature sur Ie cordon. Ce dernier ne lai'de pas ;i se detacher en naasso et se rompt lou jours auinêmeen-droit, au niveau du point oü la peau se réfléchit sur lui; par suite d'un travail ultérieur, la peau se sonde ensuite avec lo tissu conjonctif du cordon et forme une cicatrice qui devient de jour en jour plus pe­tite et pins dense.
Assez souvent au moment de lanaissance, l'ouverture aponévrotique qui livre passage au cordon ombilical, Irop large pour ce dernier, laisse passer en méme temps une anse d'intestin, qui arrive jusque sous la peau et produit une tumeur plus ou moins volumineuse; dans quelques cas même, la peau non adhérente au cordon laisse échapper au dehors l'anse intestinale; on remédié dans les premiers temps de la vie assez l'acilement ;i eet inconvenient, par des soins appro-priés. On cherche, après avoir reduit la hernie, ä produire une union des parois aponévrotiques et de la peau, eten y arrive Ie plus souvent. Maislorsque la tumeur est ancienne et que lesbordsnetsetdéja cicatri­ces de l'ouverture se prótent mal ä une reunion, il arrive souvent que la hernie ne peut ètre contenue.
Les vaisseaux de la paroi abdominale inférieure sont pen volumi-neux; les artères sont: 1deg; l'abdominale antérieure, branche de la tho-racique interne, qui passe sous l'appendice xiphoïde et se place sur la face supérieure du grand droit; 2deg; l'abdominale postérieure, fournie par Tariere prépubienne, située ä sou origine, en dedans du collet de la gaine vaginale, qui se place entre Ie petit oblique et Ie transverse, et longe ensuite Ie bord externe du grand droit; 3deg; la sous-cutanée abdominale, qui vienl également de l'artöre prépubienne, mais par la honteuse externe, et se place entre la peau cl la tunique abdo­minale ; 1'extrómitc terminale de celte artèrc, s mllcchit en avaul de 1'ombilic et forme l;i une anastomose par inosculation d'un très-pctit volume.
On trouve des veines satellites de ces artères, mais il faut signaler
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Igt;AROI LATEIULE DE ^ABDOMEN.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 261
de plus la racino inférieuro do la sous-cutanée llioracique, dontle tra-jet est très-bien indiqué par Ie bord supérieur du pectoral profond, et qu'on peut faire apparaltre par una compression en arrière do l'é-paule.
Los bjinphaliques viennont se rcmlro dans les ganglions axillaires et inguinaux,
Los nerfsamp;oni fournis par les dernières paires dorsales, par los in-tercostaux, cl par los paires lombaires.
Au point oü cos dilléronls organes traversent les aponévroses do la region, les Obres s'écartent et ferment une ouverture ordinairement losangique.
itifrércnces. — Elles consistent principalemcnt dans Ie plus ou moins do force de la tunique abdominale : eelle-ei, ainsi que nous l'avons déjii dit, étant deslinée ii faire équilibre a la pesanteur qui tend a faire tom-ber les organes renfermés duns la cavité abdominale, est d'anlaiit plus développée que la masse des organes digestifs est plus considerable. Plus forte encore cliez les grands ruminants que cliez Ie ehoval, eile dispurait presque dans les carnassiers. Signalens encore ehe/, les animaux rumi­nants la presence, autour de 1'ombilie el sous la peau, de muscles protiacteurs cl rétracleurs du fourrcau cbez lo mulo, muscles dont les vestiges existent égalcment cliez la l'emclle, et enfin, cbez celte dernière, l'existence d'uno veine voluinineuse, sous-cutanée abdominale, dontle volume est on rapport avec l'activité de la secretion lactée, et qui rampe sous la peau pour renlrer en-suito dans la cavité thoracique a cöté de r.-ippendiee xipboïdc par uue ouverture appeléoportc ou/öntone cülaquo; toilt; par les éleveurs. Tons les mam-mifères domestiques nulres que les solipfcdes et les ruminants, portent en outro des mamelles situées en cuuclie plus ou moins continue au-dessous de la peau de la parol abdominale et jusque sur la region pectorale. Très-peu apparentes dans l'état ordinaire, ces glandes augmentent considérablement 1'épaisseur des parois abdominales pendant la période de lactation. Ktndiées isolement, elles ne différent pas, comme constitution, de. celles des autres ani­maux (I).
sect; 3. — Paroi laterale de labclomen.
Très-vaste, la paroi laterale de rahdomen est limitée en avan! par la region costalo, en bas par Ie bord externe du grand droit, en baut par los apophyses transverses des vertèbres lombaires, en arrière par Ie bord externe de l'iliurn el Ie pubis; eile comprend les cartilages costaux, ainsi que nous l'avons déjil dit. Sa grande étendue nous engage il la diviser en trois regions que nous appellerons, region de VhypO' chondre, region du flanc et region inguinale ; nous étudierons en mème temps Ie fotUTeau el la region scrotale qui lui soul annexes, ainsi que les mamelles.
(1) Vüjoz Mamelles,
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20-2nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE SPÉCRLE 01) DES REGION'S.
((. — HEGION DB L ÜYPOCIIONDUE,
L'hypochondro, qui a pour base les arcs cartilagineux des cótes asternales, forme une region allongée, convexe, qui s'étend ol)li-quetnent de la dernière cóte au sternum entro la region costaleet lo liane.
La peau ne présente rien de particulier ;\ considérer. Au-dessous d'clle il n'exisle qu'un üssu conjonctif très-peu abondant qui 1'unit (rune fagon intime avec lo peaucier; les (ihres de ce dernier sont en ce point dirigées d'avant en arrière. Sous 1c peaucier, se trouve uno couche de lissu conjonctif assez ópaisse qui permet les déplace-mcnls du tegument. Comme pour la region costalc, lorsqu'on l'ait mouvoir la peau en eet ondroit, on entrains en mèrne lemps Ie mus­cle qui lui esl propre.
La tunique abdominale se prolonge sur la region en une belle lamo de couleur jauue qui recouvre les fibres cliaruues du muscle grand oblique. Gelles-ci, obliquement dirigées on arrière eten bas, présentent des dentelures antérieures en nonibre égal ;\ celui des cótes sur les-quclles elles s'attachent. Elles recouvrent inférieuremont les fibres les plus antérieures du droil.de l'abdomen ; supérieurement elles s'appli-quent immédiatement sur les cartilages costaux el les muscles qui les réunissent.
Les cartilages costaux, en forme de baguettes allongées ä pointe di-rigéeen avantetenbas, s'accolenten arrière les uns des autresetsont réunis par de petits ligaments élastiques et par les prolongemenls des musclesintercostaux externes et internes; leur mobilité est tres-grande, et ils peuvent subir, dans leurs rapports les uns avec les autres, des changementsassez considerables sans qu'il en résulte des désordres no­tables. Les contusions de la parol thoracique en ce point sont rare-ment suivies de fractures des cartilages, la cóte se rompant plutot sur sa convexité.
Au-dessous des cartilages, on rencontre les dentelures do la portion charnuedu transverse do l'abdomen, entre-croisées avec celles du dia-phragme, dontla bande charnuo périphérique appartientaussi en partie a cette region. Enün une couche celluleuse assez abondanto sépare ces organes du péritoine.
Comme on levoit, la region de Thypochondre est assez compliquée. Les vaisseaux qu'on y rencontre, pcu volumineux, donnenl rarement Heu ädeshémorrhagies considerables; les artères sont formées par les intercostales qui viennent se réunie h l'artère asternale qui rampe en dedans du eerde cartilagineux et donnc uneartère pour cbaque espace. Les nerfs proviennentégalement des intercostaux.
Differences. — Clicz 1c bmuf, lo diaphragme s'attachant sur l'avant-
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REGION DU FLANC.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;203
dernlère cüle, Ie dcrnior cspacc intcrcostïil doit cgalerncrit ütrc comprls dans cctle region.
h. — HÉGION DU FLANC.
Lu flanc, compris entre la dornière cóto et Ie hord antérieur do rilium, borné on haul par la region lombaire, en l)asgt; pur la region ab­dominale inférieure, présente des formes extérieures assoz différentes suivantles animaux et leur état d'embonpoint. Très-creux ü sa partie supérieure chez les snjels maigres et ä jeun, sa depression csl ä pcinc marquee chez les animaux gras. Le creux du flanc est bomé en bas par une saillie oblique, la corde du flanc, plus prononcée en arrière qu'en avant, oü olie se perd insonsiblement. A partir do la corde, le flanc se porte en has et en dedans, d'nne l'aeon beaucoup plus pro­noncée qu'il nc leparail au premier abord, ear le pli du grasset, par sa direction verticale, semble lo continuer inférieurement.
La peau, mince et mubile, se trouve rallachce aux organes sous-jacents par un tissuconjonctif très-abondant, entrcmèléde fortes fibres élastiques; dans la partie antéro-inféricurede la coucho sous-cutanée, on remarque la pointe postérieure du peaucier qui vlent se perdre on avant du grasset. II esl ä remarquer qu'une lame flbreuse assez solide, sorte d'aponévrose de contention, rocouvre les fibres du muscle grand oblique.
Celui-ci appartient ä la region du liane par une partie de sa portion charnuc et de son aponévrose ; la portion charnue forme une bande correspondant au creux du liane et ä son hord antérieur; les fibres sont dirigces en arrière et en bas, l'aponévrose fait partie de la corde et se prolonge au-dessous d'elle.
Sous le grand oblique, on trouve la portion charnue du muscle petit oblique dont les fibres, recouvertes d'une resplendissante aponévrose, ont une direction tout ä fait opposée ä eelle du premier muscle et sont par conséquent obliques en avant eten bas. Les deux obliques sont sc-parés l'un de l'autre par un fascia assez lache.
En Iroisièmo couche mnsculeuso se rencontre le Iransvei'se : ses (ihres charnues, qui existent seulemont dans le creux dn flanc, sont continuées dans le reste de la region par l'aponévrose.
Enfln il existe dans \esparois dn flanc une couche aponévrotique très-pen abondante qui unit lo transverse au péritoine d'une maniere assez lilcho pour qu'il soil loujours facile de séparcr ces deux plans,
Envisagées dans leur ensemble, les parois du liane sont très-bien organisées pour preléger los organes sous-jaceuts, en verin de la di­rection différente des trois plans rausculaires qui les forment et do leur cpaisseur.
Les artères sont toutcs d'un petit volume, olies proviennent de la branche inférieure des lombaires, ou de la circonflexe iliaque; les
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ui
264nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS.
veines se rondent aux vaisseaux do möme nom. II en est de mömo dos ner/'s qui proviennent dos paires lombaires.
niffftrenoei. — Lo liane est beaucoup plus largo et plus prononcé chez les nmimnts qvte chez les solipèdes, co qui (lout u la longueur plus consi-dérable de la region lombaire, chez ces animaux; il est égalemenl plus creux a gauche qn'h droite ; enlin il se remplit complétement dans Ie cas do inéléorisme et fournit un excellent signo pour Ie diagnostic. Disons encore que les paroissont plus öpaisses;le petit oblique et raponévroso du transverse notammont sont plus forts que chez les solipèdes.
C, —REGIO?) INODISAt.E.
Gölte potilo mals très-importante region est située en avant du pubis, en dehors de ee quo nous avons appelé la parol infórieure de rabdomen, ülaquelle nous avons assigné pour limites celles du grand droit. A la réaliló, la region inguinalo fait partio do la paroi inférieure,, mais nous l'avons réunie ;i la paroi laterale pour maintenir autant que possible rhomogénéiló dans nos regions.
La region inguinale est, sur l'animal vivant, caehéo en partie par Ie fourreau on les tes/icules, ou par les glandes mammaires, suivant Ie sexe; cesorganes, situés dans la region, seront décritsaprès eile.
La tunique abdominale ayant été mise ä nu par l'ablationdes parties qui recouvrent la region inguinalo, onremarque, do chaque cóté de la lignc médiane, äquelquos centimetres en avant du pubis et du ooi de rilium, une ouverture longue do 7 iï 8 centimetres, étroite, oblique-ment dirigée en arrière, ou bas et en dedans: c'est Ie caml inguinal, dont la paroi postérieure est formée par l'amwfo crarafe. Auteur de oos deux parties los parois abdominalos possèdent dos caractères spé-ciaux d'unc grande importance: la tunique abdominale, extrèmement forte et épaisse, laisse voir des plis longitudinaux on légèrement radios; eile ost très-intimement unie l\ Taponevroso du grand oblique. La por­tion cbarnuo dn petit oblique descend on ce point jusque sur lc tendon prcpubion ; l'aponévrose du transverse, qui fait presquo complétement défaut, est transformée on nu tlssu conjonctif qui no conserve plus
qu'unc forme vaguoment lamellaire: aussi, lorsqu'on examine les paroi
s
abdominalos par leur face interne, apergoit-on très-nettement les Obres du petit oblique ä leavers lo póritoine et l'aponévrose du transverse.
.Mais les rhangements los plus interessants soul. subis par l'aponé­vrose du grand oblique : anivée en avant de la cuisse, cello aponévroso sedédouble: l'un dos feuillets, qui descend sur la Face interne do la cuisse et enveloppe les muscles do cetto region, a roru Ie nom Üapo-névrose crurale interne: sa description rentte dans celle de la region crurale; l'autre, beaucoup plus important, renlre dans la cavitó abdo­minale et forme Varende cmrale.
h'arcade crurale, encore appelée ligament de Follope ou ligament de
É.
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REGION INGUINALE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Ï6ö
1'oupart, worn qu'elle mérilo bien réellement en raison do sos attaches, est mi largo ruban attaché d'un cötc sur l'angle externe de niium, de Tantro sur 1c bord antérieur du pubis ; sa face antóriouro est divisée en deux parties, l'uno interne, qui l'ormo la paroi postérieure du canal inguinal, l'autre externe, qui donne attache ;\ une partie des ßbres dn jiotit oblique; la face posterieure, concave, emhrasso les muscles rotuliens, lo long adducteur de la jambe, Ie pectine, et les vaissoaux cruraux au point oïi ils sortent do la cavitó abdominale, d'oü lo nom OCarcade qui a étc domic ä co ligament; son hord superieur, très-consis-tant on dehors, oii il s'al lache sur I'aponevroso lombo-iliaque, dovienl plus mince ;\ sa partie interne et moyenne, et se prolongo ;\ la surface du muscle long addiictcnr de la jambe et du fnscia iliaca avec lecpiel il ne tarde pasä so confondre. Le bord inférieur adhere ii celui de l'a-ponévrosedu grand obliqueou se continuo avec l'aponévrose fcmorale.
Le canal inguinal, T)amp;v\Gq\xamp;\ sortent lo cordon tcsticnlairo et Tariere honleuse chez lo male, on los vaissoaux mammairos do la l'cmelle, est un conduit d'une longueur do 7 a 10 centimetres environ, auquel nous pouvons reconnaltre un orifice inférieur, un supérieur et une partie in­termediaire.
Vorificc inférieur ou anneau inguinal inférieur, perce dans los Obres de l'aponévrose du grand oblique, et dont la direction a déja clé don-née, presente deux bords ou piliers, Vun antérieur, l'autre postérieur, formés par des fibres courbées en are, et deux commissures dont l'in-terno, formée par le Lendon prépubien commun anx muscles abdo-minaux, est do benucoup la plus [orte.
L'orilice supérieur, anneau inguinal supérieur, Irès-petit chez la femelle, emhrasso étroitement les vaissoaux niannnaires, chez lo mille; l'ouverture, plus considerable, tout en étant cependant moins grande que ['inférieure, est parfaitement limitée, el se présente sous la forme d'une fenteallongée, a bords nettementdéflnis, sur lesquels se prolonge le périloine, pour aller former le revèleinont séroux de la luniqnc vagi­nale .
Le canal inguinal proprement dit affecte la forme d'un conoïde ä base inférieure, aplati d'avant en arrière, don! la paroi anlérionre est lormée par les fibres les i)lns internes du petit oblique, et la posté­rieure par le i'ouillot aponévrotique que nous avons appelé arcade cru-rale.
De la disposition anatomique du canal inguinal, nous pouvons tirer des inductions patbologiques importantes au point de vue de la forma­tion dos licrnics. L'étroitcsse du canal et la disposition du périloine qui so replio autourdes vaissoaux niannnaires, saus pénélrer dans Tin-térieur du canal, fait écarter immédiatement l'idéo de leur possibilité saus déchiruropréalablo chez la junient. Mais chez lochoval, rouverturc beaucoup plus considerable, la presence du repli peritoneal qui cons ti tue une sorle do guide pour la penetration d'une anse d'intestin, rendent ces
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266nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS.
cas pathologiquesassez frequents. Néanmoins, il est do toute nécessilé, pour qu'une hernie se produiso, qu'il y uil dilatation de l'anneau supé-rieuï, cl duns cc cas, lonles les jKirlics du canal ne coucourent pas ;\ son extension dans la mftme mesure. La presence de l'arcadc crnralo en arricre et du tendon prépubien en dedans rendent impossible ou tout au moins extrêmcment difficile nn élargisscinent de cos deux colós. Cost done anx dépens de la commissure externe on du bord antérieur qu'il peut se faire, lei, en eiïet, nous avons des parlies molles facilement déprimables, car les fibres du muscle petit oblique et l'apo-nevroso dn grand oblique sonl loin d'olIVir en dehors la resistance du tendon conmmn des muscles abdominanx.
Le canal inguinal livre passage ail cordon tesliculaire, die/ lemäle ; l'importance de cel organe et ses rapports avec 1c leslicule nous enga-gent i\ le signaler seulement ici pour y revenir pins loin avec details.
Vaisseaux et nerfs. Les artens de la region sont: Tariere prépn-bienne el ses divisions, Vabdominale postérieure, la honteusi: externe, la sous-eutanöe abdominale el la circonflexe iliaque. L'artère prépubienno nail de l'iliaque externe, au niveau du bord antérieur du pubis, eile traverse ensuile l'anneau crural pour se placer sur la Face antérieure de l'arcade crurale, prés des l'anneau inguinal supérieur; läellese partago en deux branches qui soul, appclées abdominale postérieure et honteuse externe. L'abdoininale postérieure passe en dedans de l'anneau supé­rieur, entre ses bords el la tunique vaginale en croisant la direction du cordon spermatlquc, else place entre Ie petit oblique el le grand droit pour pénétrer ensuite dans cc dernier muscle. La position de cello artcre est tres-importante ä connailre, si l'on nc veul la blesser dans les debridements qu'exige l'opéralion de la hernie étranglée. Uartbre honteuse externe descend sur la paroi postérieure du canal inguinal, sur l'arcade crurale, franchit l'anneau inférieur el se partage en deux branches, 1'unc qui apparlient ä la verge, la dorsale antérieure, l'autre, appelée sous-cutanée abdominale, qui se dirigc en avant, ä la face super-flcielle de la tunique abdominale, en longeant l'insertion du ligament suspenseur du fourreau. L'artère circonflexe iliaque donne, par sa branche postérieure, uu certain nombre de petils ramoaux pen impor­tants, qui s'anastomoscnl avec cenx de l'abdoininale postérieure.
Les veines onf uu trajetä pen prés identique k celui des artéres.
Los lymphatiques se rendent aux ganglions inguinaux et iliaques.
Los nerfs, peu importants, proviemient des paires lombaires.
(/. — DU FOUURKAi;.
Le fourreau, formé par nn repli do la peau de la region abdominale, est disposé en forme de cavité logeant la partie libre de la, verge lors-
que cclle-ci est a l'élal do llaccidité. Pendant l'érection, le fourreau dis-parait ol la portion de peau qui le forme sert ;i recouvrir l'organc
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DU FOlIltlißAi;.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 207
considérableraent grossi, qui semble ainsi prendre naissance ;\ la region pubienne. Cost, l'analoguo du prepuce de rhoinine.
La peau du fourreau, très-miace, lino et onetueuse, no possède do polls quo sur sa face externe ol encore y sonlils (ins el rares; on ren­contre souvent versie hord libre et de chaqiie coté, surtont choz l'ftne et le mulct, des rudiments de mamelons. En se repliant dans la cavité, la peau devienl, extromemont (ine; presque toujours eile se pré­sente marbrée do taches noires et blanches, et renferme, dans son épaisseur, une grande quantité de glandos sébacées sécrétant une humeur onctueuse abondante d'odeur spéciale, forte et penetrante, qui pont, en s'accumulant, se durch' et causer un prurit violent; dans cer­tains cas memo, la quantité en est assez considerable pour comprimer fortement la verge et donut r lieu ;quot;i des excoriations, qui ontune grande tendance ä s'agraudir lorsqu'on u'y remedie pas par des soins de pro­pre té.
Entre los deux feuillets de la peau du fourreau, on ne rencontre qu'une lame aponévrotique épaisse, decomposable en plusieurs i'ouil-lots, dont qnelques-uns proviennenl direclement du dartos, et sonl par conséquent élastiques, el, meine contractilos. C'est ä ces feuillets aponévrotiques qui se prolongent do chaque cólé sur la tunique abdo­minale, et semblent s'y aLtachcr, qu'on a donné assez improprement le nom do ligaments suspenseurs du fourrmu.
La seiilo artère importante qu'on rencontre de chaque coté du four­reau a déja été citce plusieurs Ibis ; c'est la sous-cutance abdominale.
Les lymphatiques se rendent aux memos ganglions quo coux de la region précédenle, et les nerfs provionnent de la memo source.
DIfféroucea. — Le fourreau du bmuf, étroit et pcu saillant, s'avancobeau-coup plus loin que ehe/.Ie clicval, et portch sou entree un bouquel de poils longs et roides. 11 est mü par qnatre muscles spéciaux dont nous avons déjii dit quclques mots. Deux de ces muscles tirent le fourreau en arrière et découvrent la verge; on les appelle rótmeteun ou postérieurs en raison do leur position. I.es deux autres sont opposes aux precedents comme action et comme position; on les appelleproiradeMrs on anWrieMrs, Très-développés clicz l'animal entier, nous avons déja signalé leur existence rudimentaire chez la vaclie.
Chez le chien, le fourreau ressetnble beaucoup a celui du taureau : comme lui, il est étroit et long, et présente des muscles moletirs ; lapartie du tegu­ment repliée eu dedans est mince et de belle couleur rose.
be fourreau du porc, étroit et pins allonge encore que choz les ruminants, présente prés de rouvcrlure autéricure une poclie forméo par un repli de la peau, qui s'ouvre clans la cavité du fourreau et séci'èle un liqtiide onctucux, d'odcnr spéciale et trës-désagréablc, qui se mèle a l'urine.
I.e fourreau des romjeurs est reporté, comme, celui du chat, en arrière, dans la region périnéale. bes poils qui le recouvreul sont longs et tins j il est potirvu d'tm muscle rélractcur.
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ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS.
C. — REGION BCROTALG OU J)ES liorilSKS.
La rógion scrotale, parfaitement (lóliniilcc, siluée dans la region inguinale, a la forme d'un sac divisé en deux parties par un raphé f]iii prolonge celui de la region périnéale. Dans la pluparl des cas, les deux moitiés du scrotum ne sont pas situées au nißine niveau; c'csl presque toujours Ie cóté gauche qui descend Ie plus bas, disposition qui a évidemment pour but d'éviter la compression des testiculesl'un par l'autre dans Ie brusque rapprochement des cuissos.
La forme du scrotum varie dans une mesure assez considerable suivant Tage, les races, et même les moments de la journée, ou l'état du sujet. Chez les ^pulains, chez lesquels les testicules sont encore engages dans Ie canal inguinal, les bourses sont peu accusces, ratali-nées, et forment unc saillie mollc. Dans les races de chevaux fins, et surtout chez les chevaux orientaux, les testicules, très-volumineux, donnent ;\ la region une grande extension et lo scrotum apparatt très-nettement avec sou aspect biloculaire. Enfin Ie froid, en provoquant la contraction des fibres musculaires du dartos, retire les bourses sur la region inguinale, tandis que la chaleur les laisse très-pendantcs, et dessine alors ;\ la region superieure une sorte de rétrécissement ou de collet. Notons en passant que ce dernier ctat doit disposer aux varices du cordon.
On rencontre assez l'rcquemmcnt des bourses qui ne renferment qu'un scul tcsticule, el on a donné aux animaux qui présentent cette particularité Ie nom de monorehides. Cette denomination, qui laisserait supposer qu'il n'cxisto qu'un tcsticule, est presque toujours fautive ; Ie deuxiömc étant restc dans la cavité abdominale ou engage dans Ie canal, la veritable monorchidio est un fait extrêmement rare, ainsi qu'un peut s'on assurer chez les animaux auxquels on a enlevé Ie tcs­ticule apparent, et qui conservent tons les défauts et les appétitsdes cn-tiers. Quant aux cas oü l'on a dit avoir constaté trois testicules, ils mériteraient d'etre étudiés de nouveau, car on a pu prendre pour uu troisième organe une lumcur ou un kyste séreux.
Lorsqu'on procédé ä la dissection des bourses, on rencontre succes-sivement cinq couches distinctes formant les parois de deux cavités clans lesquelles sont loges les organes essentiels, c'est-tVdire les testi­cules, et superposées dans l'ordre suivant:
1deg;La peau;
igt;0 Lc dartos ;
3deg; Une coucheaponévrotique;
4deg; Le crémaster;
5deg; La tunique fibrcusc doublce de la tunique vaginale.
l0La peau, appclée scrotum, extrêmement mince el recouverte de poils fins et courts, présente, sur la ligne médiane la continuation du
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REGION SCaOTALE OU DES DOL'USES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;269
raphé qiii doit servir lt;lo guide lorsqu'on veut pénétrer dans l'un ou l'autredes sacsdartoïques.Au toucher, la peau du scrotum semble li^s-mobilo, mals ce n'osL l!\ qu'une illusion, car eile adhere d'uno l'acon extrèmernent intime ;\ la douxióme couclie on au dartos; ce qui fait que cettc dernière membrane csl toujours entralnée dans les déplace-ments de la peau. Le siégo du mouvement n'esl done jias direclement au-dessous de la peau, mais bien dans la couche cellulaire qui sépare le dartos de la tunique lihreuse el du crémaster.
L'extensibilité des deux couches ainsi reunies est assez grande pour permettre h des tumeurs ou ;\ des collections sérouses très-considé-rables de se développer dans les bourses; mais, dans ce cas, la peau du fourreau, celle du ventre, des culsses et du périnée est entralnéo de proche en proche, et sert i\ l'extension ; aussi, lorsque la tumeur est extraite, uue partie du tegument reprend sa place; nous disons une partie, car si la tumeur a óté considerable, il resle toujours un excé-dant de renvoloppo tégumenlaire (jui devra 6tre excise, si Ton ne veut voii' les bords de la plaie se replier en dedans sous l'influence de la rétractilitó propre au dermc et de la contraction des fibres dartoïquos, etnuire ainsi ;\ la cicatrisation. G'esl pent-ètre a un phénomène patho-logique de cette nature que l'on doitde voir se former, dans quelques cas, la tumeur du. cordon appelée champignon, qui apparatt surtout lorsque la cicatrisation de la plaie des bourses n'est pas assez rapide.
2deg; Le dartos, dontnous venons de faire en partie I'liistoire avec cello du scrotum, devrail pcut-èlre, au point de vue chirurgical, former une seulo couche avec le tegument, car il est uni d'une faQon tellemenl in-timc h la peau, qu'il devient très-dilïlrile, memo dans les dissections les plus minutieuses, de séparer ces deux membranes. Le dartos est con-stitué par un mélange de (ihres musculaires de la vie organiqne el de fibres élastiques, dirigées en sens différents, cc qui lui donne l'aspect d'un réseau ; il est formé do deux poches, qui répondent chacune ;quot;i un canal inguinal, et s'adossent sur la ligne mediane pour former une double cloison dont les lames, en s'écartant supérienrement, donnent passage i\ la verge. Lcs bords de chaque poclie se perdent, en s'amincis-sant graduellement, dans le fourreau, sur les parois du ventre, la face interne des cuisses, le périnée et la verge.
Nous avons déja dit que le dartos se contracle sous l'influence du froid, et retire les bourses vers la region inguinale en produisant eet état chiffonné si caradtéristique que l'on observe! surtout le matin.
3deg; La tunique fihro-cdhdairc sous-jacente au dartos, assez cpaisse et trés-lamelleuse, se decompose facilement en fenillets dont le nombre ne peut etro fixé et dépend de l'habileté de la dissection. Au pourtour de l'anneau inguinal inférieur, le tissu dont eile est formée se continue avec l'aponévrose du grand oblique. En arrière et en bas, vers le point qui correspond a la queue de 1'épididyme, le tissu se condense et s'attache si fortement ;\ Ia tunique (Ibreuse qui double en dehors la
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270nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS.
tunique vaginale, qu'il est nécessaire, pour l'en séparer, d'exercer unc forlc traelion, ainsi qu'on peut s'en assurer dans l'opération de la cas­tration dite a teslicules converts.
40Lc crémaster ou tunique érythroïdé est habituelleinenl décrit comme une membrane d'enveloppe du lesticule. (Test. mie bandelette muscu­laire d'un rouge vil', atlachce en haut ä la surface interne dn fascia iliaca et qui descend dans Ie canal inguinal applique au cuté externe de la tunique übreuse; il vient s'épanouir inférieurement sur son cul-de-sac ou il se termine par de pelits tendons qui s'altachent snr cette der-nicre membrane. En raison de sa forme, Ie crémaster mérite done très-peu ia denomination d'enveloppe: aussi est-ce tout simplcment pour nous conformer a 1'usago general que nous lui conservons ce titre, Ie cölé externe de la tunique übreuse seulement étant en parlie protege par ce muscle. Lorsque Ie crémaster se contractc, il determine Tascen-sion du testiculc vers la region inguinale; sa construction diffère de celle du dartos en ce qu'eile determine des mouvements brusques et génc-ralement de peu de durée. Néanmoins pendant la castration il peut opposer une certaine resistance assez soutenue aux efforts de l'opé-rateur.
5quot; La tunique ßhremc propre, l'cnveloppe la plus complete du lesti­cule, se continue par son extrémité supérieure avec Ie fascia (ransver-saiis; rétrécie dans sa partie moyenne, qui enveloppe Ie cordon testicu-laire, elle s'élargit ä sa partie inférieure, el premi un aspect piriforme pour envelopper ie testiculc sur lequel elle se moule exactement. A son extrémité supérieure elle communique librement avec la cavitc abdo­minale, et se trouve tapissée, ;\ sou intérieur, par un diverticule du péri-toine que l'on nomme tunique vaginale et qui enveloppe Ie (eslicule et Ie cordon de la mème maniere que Ie péritoine enveloppe les or-ganes de la cavité abdominale, c'cst-ii-dire qu'on peut lui reconnattre un feuillet parietal et un feuillet visceral. Le t'ciüllet parietal lapissc toute l'étendue de la gaine flbreuse; arrive i\ son bord postérieur, il se replie pour envelopper Ie cordon testiculuireet le testiculc, et forme ainsi un 1'rein séreux allonge comme la partie rétrécie de la tunique flbreuse elle-mèmc ; le frein s'arrCle au niveau de la queue de lépidi-dyme, cc qui fait que le testicule proprement dit est libre dans la partie piriforme de la gaine. La presence du frein séreux explique pourquoi, dans l'hydrocèle, le lesticule se trouve loujours siluéa la partie postérieure de latumeur; car le liquide, dilatant l'enveloppe, re­pousse toutcs les membranes, et le cordon snit la paroi postérieure ä laquelle il se trouve attaché. 11 sera facile de compremlre Ia formation de la tunique vaginale après la description du développement du lesti­cule que nous donnons plus loin.
11 est très-important, dans le débridenientdes hernics élranglées, de connaitre exactement la disposition, dans rinléricur du canal inguinal, de Ia tunique flbreuse doubléc de la gaine péritonéale qu'on appelle
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ItÉOION SCROTALE OU DES BOURSES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;271
quelquefois en vétérinaire, par un singulier pleonasme, gatne vaginale. Void la description qu'en donne M. Bouloy (1) : laquo; La gaine vaginale rappelle assez IjIch la disposition d'une cornue dont 1c tube serail ré-tréci ä la limile de son tiers supérieur, au Heu d'avoir une forme régu-lièrement cylindrique. Ainsi configure, Ie goulot de la gaine vaginale a quelque analogie de forme avec Ie saldier des anciens. Au point de vue dn rolo du snc herniaire, que la gaine vaginale remplit forcément lors-quc l'intestin s'y est engage, la disposition que nous venons de rappe-ler a unc importance considerable, car eile est la condition de l'étran-glemen t qui complique (rune maniere presque fatale les hernies récentes du cheval. C'est en eilet au niveau de eetto parlie rctréeiedu goulot de la galne, qui conslituo, dans le cas de hernie, le cullet du sac, (jue s'opère la constriction du viscère hernié, et non Ji Toriflce supérieur du canal
inguinal, comme le professait Girard..... la constriction n'a lieu que
par un point exclusif do la gaine, c'esl-iVdirc par son collet, et c'est exclusivement sur ce point rétréci, sur ce collet, que doit 6trepratiquéo l'iucision qui débride l'organe étranglé. raquo;
Du testicule et du cordon testiculaire, — Le testicule est un organe dc forme ovalaire, généralement d'un volume un pen plus considerable ii gauche qw'h droite, aplati d'un cóté ä l'autre, et dont Taxe principal est legcroment incline en arrière, en bas et en dedans. 11 est libre an fond de la gaine vaginale, inais ne pent cependant cprouver quo de très-petits déplacements, en raison de l'étroitesse de l'espace qui le renferme et de la presence du cordon qui le rattache, par l'intermé-diaire du frein peritoneal, an bord postérieur de la gaine. C'est son bord supérieur qui recoit les vaisseaux et les nerfs, et qui suit le canal defe­rent. Lc testicule est envelop]laquo;'; par une tunique albuginéo extrême-ment furtc, dans l'épaisseur delaquelle on volt ramper lesmagnifiques réseaux vasculaires de Torgane. En avant et vers le hord supérieur, la tunique externe presente un épaississement dans loquel passent les canaux séminifères et auquel on a donnélenom de corps d'JSighmore. De sa face interne la tunique albuginéo envoie des prolongements qui ferment, i\ rintérieur de l'organe, des loges dans lesquelles sont renfer-més les canalicules séminifères. Quant iï ces derniers, ils sont groupós, par deux on trois, en lobules d'oü emergent les canaux droits qui tra­versent le corps d'Highmore pour aller former l'épididyme.
Malgré la grande densité de son enveloppe, le testicule donne, sous la prossion, la sensation d'un corps assez mou, comme fluctuant, état qu'il esl très-imporlantdecnnnailre, car onpourraitcroirc, dans eer tains cas, qu'il renferme de la sérositéou du pus. Lorsqu'il est cnllammc, le testicule prenduneconsistance plus grande, et comme la luniquepropre est par sa nature pen extensible, il en résultc une compression conside­rable des nerfs de l'organe, qui donne lieu aux atroces douleurs que
(1) Koitveau Dictionnaircpratique, t. IX, p. 20i.
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272nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE SPÉCIALE OU DES IIÉGIONS.
I'on constate chez rhomme el que ranimal manifesto si hicn par la (lèvre, la diffloulté do la marche cl l'attention extreme qu'il mei ä óvi-it'v tons les mouvoments brusques qui pourraient amener une com­pression par los cuisses.
En sortant du testiculo, les canalicules tlroils se réunissent pour constituer une vingtaine de canaux dils efférents qui s'anastomosent eux-mêmes après avoir dccril un certain nombre do llexuosilcs, for­mant, par leur ensemble, une sorte de corps vermiforme, couché sur Ie bord supérieur du testiculo etauquel on a donnéle nora i'épididyme. On aperQoit très-bion, ;i travers la membrane d'euveloppe do l'épidi-dymo, les circonvolutions décriles par les canaux ellerenls.
ISnvisagé dans sou ensemble, Vépidtdyme présente ä considérer une tète, tournee en avant, par oii pénètrentles canalicules; une partie moyenne, rétrécie, aplalie d'un cóté ü l'autrc, rattachée au testicule pur uu ligament séreux; el une queue ou partie postérieure, d'oü s'é-chappo un canal uniqueque nous allons examiner sous Ie nom Cleaned déférent.\amp; queue de 1'épididyme, mieux détachée que la tête, forme cette espèce de petit sphéroïde qui est comme surajouté ä l'extrémité poslérioure du lesticule et dont les formes se dessinent menie ä tra­vers loutes les enveloppes.
Le canal déférent se délacbe de la queue de l'épididyme el. se porte en haul et un peu en avaut vers ranneau inguinal; il est enveloppé dans un repli particulier de la séreuse du cordon el s'élèvo ä Ll lt;ni 8 centimetres en arrière des vaissoaux spermatiques, On le recon-nait facilemenl, an lonelier, ä sa consistance plus dure (pie cclli; des vaisseaux elä S(m volume qui est ii pen prés celui d'une plume a écrire.
Quant aux anlres organcs qui constituent le cordon, ce sont des ar-tères cl des veines, qu'on trouve réunies en un paquet assez volumineux occupant le bord anlérienr, el s'éleudant jusipi'au boi'd supérieur du testicule, L'artèro grande testiculaire emerge do l'aorte dans la cavité abdominale el descend directement vers l'anneau inguinal supérieur. Arrivée sur le testicule, olie le contourne sur sa grande courburc en partant de son bord postérieur. On voit s'échapper, de chaque cóté du rameau principal, dos divisions llcxueuses du plus bel effet. La petite testiculaire if arrive pas jusqu'au testicule ; eile se dlstribuc aux parties Constituantes du cordon.
Les veines du testicule se réunissent en deux ou trois troncs assez volumineux, formant en avant du canal déférent un plexus très-com-pliquc, presipie loujours variqueux chez lesanimaux agés, et qui linil par constituer, ä la partie supérieure dn canal, un tronc unique qui va se jeler dans la veine cave postérieure.
Les lymphatiques du cordon sont nombreux et volumineux, souvent variqueux comme les veines. lis se déversenl dans les ganglions sous-loiubaircs.
Les nerfsproviennent du sympathique paries plexus pelviens.
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REGION SCROTALE OU MES HOCUSES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;273
Indépendatnment des vaisseaux spermatiques cl du canal déféront, on rencontre, entre les deux lames de la séreuse du cordon le-iicu-laiie, uu veritable muscle assez volumineux, forme de fibres de ia vlo organique, qui pronnent naissance au niveau de la partie superieure du canal el descendent, jusqiie sur Ie lesliciile on l'épididyme on olies se terminent. Cc muscle, décril pour la première fois par M. Boulcy(l), serail d'aprës lui l'agent de la contraclion forle et soutenue qui main-lit'ul souvent, dans la castration ä testicules découverts, Ie Leslicule centre l'anneau inguinal inférieur. 11 csl bien certain que cc muscle doil avoir une cerlaine force de contraction, car il possède un volume assez considerable ; mais quoique les enveloppcs soient, dans ce genre d'opération, complétement incisées, ie crémastor peut ccpendant en­core agir sur Ie leslicule par l'intermédiaii'e dn frein séreux du cordon, aiusi (jue je m'en suis assure.
La region scrolalo, indépendamment des vaisseaux propres du lesli­cule el du cordon, recoil des branches de Tariere honteuse externe : ce sont de lins ramuscules dont la section ne determine jamais d'hémor-rhagies dont on ail i\ se préoccuper. lieu csl de même des veines, qui cependant sont plus voluminouses.
Les tymp/iaäques sc rendeul anx ganglions inguinaux.
Les nevfs, au nombrede trois,proviennent de la Iroisicme paire lom-baire el mórileul une menliou parliculière : Tun, désigné sous ie nom du nerf inguinal interne, sc place au culé interne du canal inguinal, les deuxanlres, nerfs inguinaux externes, au cólé externe, ainsi que l'indique leur nom. Tons trois sitnés sous Ie périloine, abandonnent quelques (ilels aux muscles ahdoiuinaux el au crémastor el vont se ramiflerdans les enveloppcs lesliculaircs aiusi que dans la peau de la region ingui-nale cl ie l'ourrean.
Développement, —11 sufflra, pour comprendre de quelle maniere scfor-menlles enveloppcs lesliculaircs, de décrire la marebe du leslicule de la cavité abdominale dans Ie sac, scrotal. G'csl en eifel pendant eelle migration (pie se constituent en réalité Ie cordon, la tunique flbreuse, la tunique vaginale, cl dirons-nous Ie canal inguinal iui-inèrnc, car avant cello époque ce tiernier n'est guëre qu'nno fente pcu apparente. Lc, scrotum cl ie dartos seuls existent, mais avec un développement pcu considerable, avant ia dcsccnlc du leslicule.
Lc leslicule dn foetus Irès-jenne Holle librement dans la cavité abdo­minale, suspendn h un repli séreux qui deviendra plus lard lc frein du cordon. Les vaisseaux cl les nerl's soul également épars. Mais, ä cctlc époque, on remarque que Ie lesticule présente ä son bord posterieur une adherence avec un funicule gros et court, qui, d'après quelques auteurs, serail de nature musculaire et prolongerait ie crémaster, l'ai-sanl saillic dans la cavité abdominale el attaché, d'aulre part, sur lc
(I) liccucil do Médecine Vi'/érinnirr, IS.Vi.
Pbucii bt Toi'SSAiNT. — Chirui'giSinbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 'Q
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ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS.
bord aatérieur du pubis ou dans 1c sae scrotal. Eu raison dos usages qu'on lui altribue, on a donné h cello production lo nom do (juöerun-culum testis ; par sos contractions ou par sou raceourcisscmonl, lo gu-bernaculum allire Ie teslicule vors l'anneau inguiual, ot ou nièiue lemps se dépouille de la portion de péritoine qui recouvrait son cxlrc-milc proéminente interne ; cello partie do séreuse servira ä former la tunique vaginale. Avant la naissance, on remarque dcj;\ qu'au niveau do l'anneau inguinal, il se présente une depression dans laquelle lo teslicule so trouve engage. Chez cerlainos espèces, tout Ie travail do la doscento du testlcule dans los bourses esl effectué au moment de raccouchement, mais, chez les solipèdes, lo lesliculo resteengage dans Ie trajet inguinal pres do dix muis encore après la naissance. 11 esl fa­cile maintenant de so rendro compte de la maniere dent se forment les diflëronlcs parlies des enveloppes, Le péritoine qui recouvre Ie cordon el Ie lesliculo esl lo mèroe que celui qui les enveloppait déja dans la cavité abdominale. La lame pariétale ou tunique vaginale provient d'une partie do la lame pariétale de l'abdomen qui a glissé de proche en proche, elaussi de cello qui recouvrait le ^MiemacM/wm. La tunique fibreuse provient du fascia transversatis rcfoulc par la marche du tesli­cule dans le canal inguinal; quant au crémaster, qui était déja formé, mais faisait partie des parois abdominales, el quo quelques auteurs font mömc venir d'un faisceau du petit oblique, il suil dans sa marche le fascia transversalis sur lequel il se trouve appliqué. La coucho aponé-vroliquo sous-jacenlc au darlos dépend do Taponevrose du grand oblique el du l'ascia superlicialis. G'esl lorsque la desceute est complete quo so formant les poches dartoïques et que s'agrandit lo scrotum.
Differencelaquo;. —C'cst seulcrnenl chez les solipèdes cl les ruminants que les lesticules sont situés dans la region inguinale. Cbcz les carnivores et le porcon les trouve reportés ii la region périnéalc, au-dessous de l'anus, el leur forme variodans unc assez largo mesure suivanl les espèces. Mais apari la po-silion etla forme, la superposition des couchos et l'arrangement des parlies Constituantes du cordon sont sensiblement les mèmes chez lous.
(;iiez los ruminants, la masse représentée par le scrotum ot les testicules est volumincusc, pcndanlc entre los cuisses et de forme ovoïde, avoc uu collet supérieur bien marqué; le scrotum est rougoalrc, les teslicules plus allonges, comme la masse elle-méme; l'épididyme possëde une lóte large recouvraut une partie du bord antérieur du lesliculo, la parlio moyenne est très-rétrócie etla queue, librc, s'infléchit on dedans et en haul pour so con-tinuer par un canal deferent d'un dinmèlre plus fin que celui du cheval.
f,os testicules du chien et du chal sont arrondis et situés au-dossous do l'anus, ils dcvioiuicut raroment pendants choz lo chien. Mais, en general, do memo que chezle porc, los bourses soul peu détachéos des parlies voi-sines.
La tuniquo vaginale, chez lo lapin, estcouchéo souslo pubis, et lo fond est situé sous rischion, le crémaster enveloppe complétement la tunique fl-
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REGION MAMMAIRE.
breuse, t.cs tcsticules, allonges et relativemont très-voluinineux', no d cendenf que très-tard dans los bourses.
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f. — REGION MAMMAIRE,
Los mamelies, spéciales i\ Ia femelle et chargées de sécréler lo lait, sont deux glandes en grappe composées, siluécs dans la region ingni-nale, au même point quo les testicules du aiillc. Rudimentaires avant l'age adulte, les mamelles se développent pendant les dernlers mois de la première gestation, conservent un volume considerable pendant la lactation, et diminuent ensuite pour s'accroltre périodiquement chaqué fois que la conception a en lieu.
A rextérieur, chaque mamelle représente une masse hémisphérique, comprimée sur sa face interne par cello du cöté oppose, présentant vers sou milieu un prolongement appelé mameion ou trayon, qui est percé ;\ son cxlrémité de plusienrs orilices communiquant avec les sinus galactophores, et d'oü s'échappe Ie lait par la succion on la compression.
La peau qui recouvre les mamelles, noire, mince et très-douce au toucher, présentant des poils rares et tins, gllsse avec la plus grande facilité sur une couche conjunctive et élastique sous-jacente.
Celle-ci, épaisse et formée de plusieurs lames, sert ä rattacher les mamelles auxparois du ventre et du périnée et en memo temps i\ les isoler Tune de l'autre; en effet, eile se prolongs sur la ligne médiane entre les deux lobos, et vas'attacher sur la tunique abdominale et dans l'entre-deux des cuisses; de sa face interne eile envoie dans l'inté-rieur des glandes des prolongements qui servent ïi isoler les lobules qui les constituent.
Au-dessous de la tunique (ibro-élastique et dans les aréoles que fer­ment ses prolongements internes, se rencontre Ie tissu glandulaire, analogue ä celui des glandes salivaires. II presente des grains ou öc/h?quot;, rénnis sur les canaux laetifères de maniere ä former dos sortes do grap-pos. Les canaux se rasscmblent entre onx, et finissont par conslilner dos conduits principaux, volumineux, qui viennent s'ouvrir dans les smtM galactophores, Ces derniers, dans lesquels s'accumule Ie lait se­crete, sont généralement au nombre de deux pour chaque mamelle, mais on peut en trouver un plus grand nombre; ils communiqnonl Ie plus souvent los uns avec les autres, et soul prolongés dans Ie mame­ion par des canaux excrêteurs indépendants dont los orilices, très-étroits, sont comme percés a l'emporte-pièce sur Ie sommet du mame­ion. Los canaux excrêteurs, les sinus, los canaux laetifères el los vésicules acinionnes sont tapissés par une membrane muqueuse très-linc.
Entre les parties sécrétantes de Ia glande et dans rintériour de In
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ANATOMIE SPECIALE OU DES REGIONS.
lame aponévi'olique qui isolo les acini, on ronconlrc souvonl des pelo­tons adipeux on même de la graisse on coucbe continue.
Lea artères des mamelles proviennentd'une branche postérieure on mainmaire de la hon teuso externe aprcs son trajot clans le canal inguinal.
Les veines soul voluminouses el nombreuses.
Les nerfs proviennont de la troisième paire rombaire par les nerfs inguinaux.
Les inflammations qui so développent dans les différents lissus qui composent la mamelle, peuvent so divisor en Ireis categories ; 1quot; les inflammations superflcielles ou sous-cutanées, qui siégentdans lo lissn flbro-élastique; ^0 les inflammations profondes ou sous-mammaircs, et ;i0 les Inflammations parenchymateuses. Les deux premiers modes ressemblent aux inflammations qui se remarquent dans lo tissu con-jonctif des autres parlies du corps. Quant aux inflammations paren­chymateuses, ellos soul très-fréqucntes dans la période de la lacta­tion, surtout chez la vache, et on leur donne généralement le nom de mammite, Généralement la mammite n'attaque qu'un des lobules, mals olie peut se propager, par continuité de lissu, aux voisins, et il se déve-loppe uno série d'abcès dont le siége varie el se trouve dans chacuu des lobes mammaires; aussi esl-il nécessaire do clicrchera circonscrire autant que possible l'inilammation aussilöt qu'elle a élé reconnue : or il Importe do savoir que, (|iiigt;i qu'on lasse, cette inflammation arrivera presque inévitablement ii la suppuration. L'abcès pourra s'ouvrir sur la muqueuse ou se frayer un chemin par la peau. Si los moyens abor-lifs n'ont pas réussi, plusieurs chirurgiens donnent Ie conseil d'ouvrir d'un coup de bistouri, au niveau do la tumeur, l'abcès déja forme, ou s'il no Test pas encore, de hater ainsi la guérison par uu débridement. 11 n'esl \)as rare de constater, après l'inflammation d'un lohe mam-mairc, sou atrophie, el par suile la disparilion de ses fonctions.
Iliffërences. — Hien n'est plus variable, quo la position, la forme el lo volume des mamelles cliez les dilfércntcs espèces; la vac/ie possëde quatre mamelles et quotre mamclons. Souvent mèine on rencontre deux autres mamelles supplémenlaires, qui \o. [ilus souvent oe sécrótent pas do luit, il cxisic sculement un sinus galaclophore.ä la base, do chaque mameion; coux-ci, plus longs el plus gros, soul percés d'un soul canal excréteur.
La hrehis cl Xnchévre n'ont, comme la jument, que deux mamelles avec denx mamelons ; lo ins esl trcs-yolumineux chez les chèvres cl pond souvent Irès-bas.
Chez la (raie, la c/iienne la Zaj3Ïlaquo;c, les mamelles, ainsi quo nous avons déjii ou l'occasion de le dire, sonl rangécs en deux séries lalérales qui occnpenl non-soulcmcnt la region inguioalc, mais encore loule l'étendue de laparoi abdominale et s'avanccnt mème jusque sur la region pectorale ; leur nom-bre varie suivant les cspèces. La truio peut en avoir sept paires, ordinal-rement olio n'en porto quo six. La chienne possede cinq mamelles de chaque coté, cl la chatte quatre. Cliez toua ces animaux, le mameion présente do
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DE LA GAVITÉ ABDOMINALE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;277
six ii huil orifices, et co soul toujours les gltmdos postörlcurcs qui sont les plus dévoloppées,
11 results de colte disposilion particuliere fine les matnelles recoivent da sang dos artöres abdominales anlérieures el Ihoracique, et que cello dernièro pout iilors porter lo nom de mamoiaire.
Los mamclles de la cliienne soul IVéquoinmont lo sléga d'uno lumour sar-comalcuso, que l'ün pout enlover aVec assez de ('acililé, mals qui a l'iiicon-vénient do se reproduire ol souvent de so généraliser.
CHAP1TRE 11
UK LA CAVITÉ ABDOMINALE.
Envisagéed'une fagon générale, la cavilé abdominale se montre sous la forme d'un ovoïde presque régulier, dnnt legrand axe est oblique-menl dirigé de haul en has et d'arrière en avant, de lelie sorte que la grande exlrémilé correspond h rentree du bassin, tandis que la polite vient s'appuyer sur l'appendice xiphoïde du sternum. En raisondela grande convexité du diaphragme, donl les bords se raccordent très-hien avcc la courbe des parois abdominales inférieures et laterales, la eavité abdominale est bcaucoup plus spacieuse qu'elle nc Ie paralt ;\ rextérieur. La llcche de courbure du diaphragme, variable du reste dans les mouvemenls respiratoires, n'cst pas moindre de 33 ;\ 40 cen­timetres sur des chevaux de taille moyenne.
Los parois de la eavité abdominale sont symétriques ; aussi nous a-l-il sufii d'une seule description pour faire eonnaitre les deux cólés. Mais il n'en est, plus ainsi des organes qu'elle renferme, nous pouvons meme dire qu'aucun de ces organes, ä rexcepüon des reins, n'a son analo­gue du cötc oppose; aussi Ie cóté droit et Ie gauche exigent-ils des des­criptions spécialcs; de plus, la flxilé des organes abdominaux n'cst obtenue que par des Hens läches et mobiles, ce qui change constam-menl lours rapports; Ie volumen'est pas moins sujet a variations, et dépend du moment de la journée, de l'intervalle de temps qui sé-pare 1c moment de l'examcn de celui du repos, de l'élat de gesta­tion, etc. II rcsulle de toules ecs considerations quo la description des organes de la eavité abdominale ne peul eire faitc avcc une precision rigoureuse et que si les rapports que mms donnerons ici se rencon-trent Ie plus souvent sur Ie cadavro, des conditions nombreuses pcu-vent les faire varier sur 1c vivant.
Nous commencerons l'étude de la cavilé abdominale en donnant une idéé succincte de la position des organes par rapport aux parois abdominales, en un mot, en l'aisant Vanatomie des plans, afin de per-
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ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS.
mettre au Chirurgien do juger de l'étendue cl de la gravité des lesions déterminées par uu corps qui aurait pénétré dans l'abdonaen ; nous clu-dierons ensuite Ie péritoine et ses dépendances; puls nous reviendrons avec quelques détails sin- les organes digestif's et leurs annexes.
Anatomie des plans.
I I
Nous suivrons pour l'étudier l'ordre que nous avons adopté pour décrire les parols.
1deg; Region diaphragmatiqm, — En arrière dn diaphragme on rencon­tre Ie foie, situé surtout en haul dans la portion droite, cl s'avancant ä gauche danslapartie inférieure; sur la faceantérieure dece viscère se voit 1c sillon fornaé par la veine cave posterieure ; la veine porlo et l'appareil des canaux biliaires rampent sur sa face postérieure; l'icso-phage traverse lo diaphragme et s'ouvre dans l'estomac qui occupe en arrière du foic la region centrale du diaphragme. Danslapartie dito sus-sternalo de la region diaphragrnatique se trouvo la deuxième cour-buré du cólon replié, .siluée un peu au-dessus et i\ gauche de la première; Ie duodenum, place i\ droite et au-dessus de restomac, appartient aussi, par son origine, ä cetto partiede l'abdomen.
2deg; Region lombaire. — Los organes do cotlo region sont places en dedans ou en dehors du péritoine; citons, dans cetle dernièro posi­tion, les reins et les uretères. Les reins, situés au-dessous des apophyses transvérses des vertèbres lombaires et du psoas, s'avancent jusqu'5, la dernièro cèlo, Ie droit méme est reconvert par l'avant-dernière. Proteges par des tissus d'une grande épaisseur, les reins ne sont pas acccssihlcs au Chirurgien, excepté par leur hord externe sur lequel on pourrait i\ la rigueur parvcnir, mais en passant en de-hors des apophyses costiformes des vertèbres lombaires par Ie liane. Les uretères sont aussi situés au-dessus du péritoine et niarchent en arrière jusqn'a la vessie. En avant des reins, on rencontre Ie pan­creas, traverse par la veine porie ; sur la lignc médiane, deux vaisseaux volumineux: ;\ gauche, l'aorte abdominale avec ses branches princi-palcs, Ie tronc coeliaque en avant, les artères grande et petite inéseulé-riques, les rénales; ädroite, la veine cave. L'aorte passe entre les deux piliers du diaphragme.
Les viscères abdominaux situés en dedans du péritoine, soul : ïi droite et en avant, la crosse du caecum iixée ;i la region sous-lombaire, au-dessous du rein droit, par une surface non recouverte par la sé-reuso; et Ie duodenum qui la contourne en dehors, pour so porter ensuite en travers el ä gauche; sur la ligne médiane. Ia qnalricine por­tion du colon replié cl l'originedu cèlon Ilüllanl qui lui fait suite.
;{0 Paroi infirimre. — Toule l'étendue de la paroi inférieure de l'ab­domen qui correspond, ainsiquo nous 1'avonsdit, a la largeur des mus-
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ANATOMIE DKS PLANS DE LA CAVITÉ ABDOMINALE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 279
clos grands droits, est occupée par 1c colon rupWé et par l'extrémité llultante du crecuin. Sur la ligne médiane et un pcu ü droite, la pre­mière portion du colon replié, qui se porte on avant, dccrit la cour-bure stcrnalo cl se, continue par la deuxième portion, laquello se prolongejusqu'ä rentree du bassin ; la Iroisième portion est logee dans Ie liane gauche. Entre la première et la deuxième portion du colon, on voit Uoltei' la pointe du coBcum, libre dans une étendue de 23 i\ 30 centimetres et pouvant, par conséquent, se dévier en avant on en arricre. Souvent aussi, dans 1c même Intervalle, on trouve uno on plusieurs anses d'intestin gröle.
#9632;ïquot; l'aroi laterale de l'abdoinm. — Nous l'avons divisée en trois sous-régions appelées Vhypochondre, Ie flancet la region inguinale.
Dans la region de ïhypochondre droit sontsitués : Ie lobe droitdu foie avec Ie lobule de Spigel, ainsi qu'une bonno partie du lobe moyen, et la quatrième partie du colon replié, siluce en avant de la portion moyenne du coecutn. Dans ïhypochondre gauche, on trouve la rato et la partieantérieuro des deuxième et troisième portions du cölon replié.
Lc liane droit recouvre la majeure partie dn eneenm et quelqnes circonvolutions du cölon flottant et de l'inleslin grèle. Dans Ie gauche se trouvent la deuxième et la troisième partie dn cölon replié; cc n'est que tout.ï fait en haul, duns Ie crenx, qu'on trouve les circonvolutions del'intestin grèle et du cölon flottant.
Ä.U niveau des deux regions inguinales se rencontre la courbure pel-vienno du cölon, ainsi que quelques anses dmtestin grèle. Quand la vessie est très-remplie, eile s'avance sur la paroi abdominale inférieure et ocenpc en partie les regions inguinales.
Differences. — C'est clicz \eamp; ruminants quo, l'on trouvo les differences los plus grandes dans l'anatomio des pluns de la cavilé abdominale. L'énorme dévcloppemcnl des eslomacs, qui remplissent ii eux sculs plus des qinilro cinquièmes de la cavité abdominale, change d'une fagon considerable les rap-ports des organes avec los parois.
C'est ainsi que loulc la paroi abdominale, loul l'bypoeboiulrc, Ie flanc gauche et une bonne partie de la region diaphragmalique soul ocenpés par les es­lomacs el surloiil par Ie plus grand, Ie rumen. Lc réseau esl logé dans I'liy-pochondre gauche, Ie feuillet Aana la partie ccnlralo diaphramalique, el la cnitlette occupc I'liypocliondro droil. Lc ruinen touche a la paroi sous-lom-baire gauche cl au rein du memo cólé, il s'avance eu arrière jusqu'a l'enlrée du bassin. Toule ponclion, ouverture, ou blessure praliquée dans Ie liane gauclic, arrivora nécessairemcnl sur lui. Aussi voit-on cbaque jour les indi-vidus les moins habiles praliquer Ia poiiclion du rumen sur des raoulons ou sur des bccufs.
L'hypocbondrc gauche renferme égalemeul la rale, altachée par un court repli a la pause. Dans Ie droil, on rencontre Ie foie el mie partie do la masso intestinale. Le flanc droit, loujours plus creuxque Ie gauche, répond aussi a l'inteslin el surlont aux circonvolutions intesliuales; de meine, c'est de cc
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ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS.
cólü quo se porto l'utérus pendant la gostallon; aussi devienl-il nssez facllo de pcrccvolr Ie fu'tus i\ travers les organes, lorsqu'il a acquls mi certain développemenl.
Chez los cwnassi'ej'S, reslomac, volumineux, descend jusquo sur la parol inrórieure, surlout après Ie repas, et souvent mórao jusque vers rombilic. Dans toulc la pnrtie. postérieure se renconlrent Ie colon transverse etrinleslin gróle. Le (lanc droil est occupó par Ie colon ascendant, Ie gauche par lo cOlon descendant. Le foie estlimilé älurcgion diaphragmatique droite.
La disposition des organes abdomlnaux du porc se rapproche bcauconp de collo des carnassiors, Citous cependant uu ca;cnin plus volumineux logé entre deux lames péritonéales et place duns lo tlanc droil.
Cliez lo kpfnrestomac est presque liroité a la region diaphragmatique; le gros inteslin qui présente nn coecum presque semblable si celui du clicval, est logé dans le liane droil; ä la parol abdominale inférieure correspond également mi cölon très-volumineux etbosselé.
sect; 2. — Du péritolne.
Lc péritoine est la membrane séreusequi tapisse l'abdomen, le di-verticule du bassin.et se replie sur les organes abdominaux, soil pour les envelopper d'unc faQon è peu prés complete, soil pour les recou-vrir par imu de leurs faces seulenient;eelle dernière disposition se fait remarquer surtout pour les organes appliqués contre la region lom-baire, tandis que l'intestin, reslomac, la rale, ne sont dépourvus d'en-veloppe péritonéale que dans le poinl très-limité oii les deux feulllets se mettenten rapport 1'un avec l'autre, après avoir reconvert les laces do l'organe,
Lo péritoine se divise en deux feulllets ; parietal cl visceral. Lc fenil-lel parietal esl appliqué contre les parois abdominales dans toute son étendue; on peul reconnaltre dans sa structure une membrane flbreuse recouverte d'un epithelium; presque partout, cc feuillet so trouve doublé d'une coucbo do lissu conjonclif assez épaisse qui expli-qne Irès-hien sa grande facilité de locomotion, el permet de com-prendre comment, dans des hernies très-volumineuses, on trouve une couchc scrouso constituant les parois du sac herniaire; c'esl surtout sur les parois abdominales inférieures que cello laxilé du lissu con-jonctif sous-séreux esl portee h son maximum. A la vérité, toutes les hernies ne sont pas enveloppées parle péritoine, el, M. Bouley fait très-justcmont observer, que souvent, dans celles qui sont volumineuses et qui se forment subitement, Ie péritoine, insufflsamment élastique, peut se ruplurer et so rupture très-souvent; niais les mouvements des in-teslins lissent et condensent pour ainsi dire le lissu conjonclil', lui donnent une consistance süffisante pour lui Faire prendre l'aspect de la membrane, et il se forme ensuiteun epithelium, de teile sorte qu'au bout de pen de lemps, lc nouveau péritoine est raccordé i randen et lui ressemble absoluraent.
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DU PÉRITOINE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;281
La laxilé du pérituinc et la l'acililé avoc laquclle on peut 1'isolcr doivent ètre mises ;'i profil dans les operations qui se pratiquent au voisinage do la cavité. Cbaque f'ois que Ton aura ü agir dans un point Irès-rappi'ochó de la cavité abdominale, il sera bon d'éloigner Ie péri-loine avec Ie doigl, en Ie décollant; on doit, autant que possible, cviter la formation des plaies du péritoine,car elles pen vent ètre très-rapide-nienl moilelles, et si dans quclques cas, et sans qn'on puissc Ie plus souvent savoir pourquoi, clles paraissent étre d'une grande innocuité, on ne doit pas compter sur un résultat favorable constant, rien n'ó-tnnt aussi variable que la l'aeon dont ces plaies so comportent dans leurs terminaisons, En general, la penetration de l'aii', du pus ou d'autres corps étrangers dans Ia cavité péritonéale est toiijours une circonstance défavorable, el qui entralnc Ia mort Ie plus souvent. Néanmoins il existe,indépendamment des susceptibilités individuelles, de grandes diiTérences suivant los cspcccs, et parmi celles que les vété-rinaires sont appelés ä soigner, il n'en est pas rertainement quiré-siste mieux que Ie chion aux plaies du péritoine. J'ai eu l'occasion de faire très-souvent des flstules de l'estoraacou de l'intestin sur ces ani-maux, et sur plus de qninze operations, un seul est mort de péritonite aiguë. Dans une circonstance oü j'avais enlevé Ia rate et on une cer-taine quantité de sang s'était forcément épanché dans la cavité abdo­minale, je réunis les lèvres de la plaie par plusieurs points do suture en y comprenant Ie pédicule qui soutcnait Ie viscère enlevé el dont j'avais lié les vaisseaux en masse; quclques jours après, l'animal enleva les points de sulure avec ses dents et til ainsi une large plaie par la­quclle on pouvail facilement passer deux doigts, el quifaisait commu­nique!' lihrement Ie péritoine avec l'extérieur. Pendant un mois environ quo cetlc plaie mit i\ se fermer, l'air enlra et sortit i\ chaque mouve­ment respiratoire, en produisant un bruit de souffle assez fort, et malgré cela Ie chien conserva sa gaieté et ne manifesta aueun Symp­tome grave; un mois après que la plaie fut fermée, il mourut dans uno chloroformisation et je trouvai, t\ l'autopsie, dans la cavité du péritoine, prés d'un litre de pus provenant do l'ancienne plaie.
Le péritoine forme, dit-on, une cavité saus ouverture excepté chez les femelles, oii il en existe une au niveau du pavilion de la trompe ; mals, de fail, il n'y a pas de vide réel, puisque les viscères abdo-miuaux et les parois se louchenl dans tons les points. II résulle de cette disposition qu'il est oxtrèmcniont diflicilc qu'une plaie interesse le péritoine sans léser les organes intérieurs. Si, dans certains cas, une arme a pu pénétrer dans la cavité abdominale sans causer de symptó-mes trop inquiétanls, il nefandrait cepondant pas en conclure (|ne les organes n'onl pas élé ])Iesscs. Les plaies des viscères abdominanx n'a-mènent pas toujours des épanchements dans la séreuse, et il sufflt souvent, ainsi qn'on pent très-bien s'en rendre compte dans la ponc-lion du gros intestin, que rinslrument soit ténu pour que les plaies
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282nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATÜ.MIK SPECIALE OU DES HEGIO.NS.
qui on resultant passent presque inaperQues, la pression des parois abdominales et des fibres musculalres des organes lósós empdcbantla sortie des matières fécales. Travers (1) a pu plonger ;\ plus d'un pied de profondeur uue pelile épée dans les llancs d'une junient; lorsqu'on abattit l'animal cinq beures après, on trouva l'intestin grèle, lo coecam eile mésentère blesses en plusieurs endroits; les plaies étaient d'une couleur noire, lours Lords en contact, mais non adherents, ot quoiquo lajnmcnt cül mange abondamment avant l'expérience, on ne troava aucun épanchement de chyme ou de matières fécales. D'après collo experience, et une autre ä pen pros semblable, Travers conelul que L'épanchement n'cst pas uno consequence nécessaire des plaies pene­trantes de rabdomen,
Le pcritüiuc visceral enveloppe ou recouvre les organes de la cavité abdominale ot forme mi certain nombre de replis qu'on a appelés mé-scnlèrc, méso-cólOH, méso-coecum, etc. Tous cos replis, qui servent en memo temps de moyens d'attache peur les viscères qu'ils enveloppent, offrent une grande importance au point de vue do la iixilé dos orga­nes, en co sons que de leur longueur dépend la facilité avoc laquelle ces organes pourrontse déplacer. Lo mcso-ccecum, par oxemplo, rond le dóplacemenl du cuecum solidaire de celui de la première partie du cólon replió; le méso-cólon réunit los deux parlies de l'anso cólique; le mésentère, plus long etplus lache, n'oppose qu'un obstacle bien faible aux mouvements des circonvolutions intestinales qui peuventse re-. trouvcr,poui' ainsi dire, dans toutes les parties de la cavité; aussi osl-co l'une des causes qui font que colinloslin, beaucoup plus mobile qu'au-cune autre partie du tube digestif, constitue lo plus souvent les hernies.
Un des replis les plus remarquables du péritoine est celui qu'il forme auteur de l'cstomac cl auquel on a donné lo nom d'épiploon gastro-cóligue, ou de grand epiploon. On voit les deux lamos qui viennent do former le ligament hépato-gastrique s'écarter au niveau do la potilo courbure de reslomac, tapisser ses l'aces else réunir sur la grande courbure, s'adosser et fermer ensuite un grand repli, persillé detrous. Par rune do sos extrémités, le cul-de-sac gauche do reslomac est al-lacbó ;\ la parei sous-lombaire, l'autre se prolonge sur lo duodenum; par son bord poslérieur, il va s'altacher sur la lerminaison du colon replió; do colte maniere, le grand epiploon forme une sorlo do cavité secondaire dans la grande cavité péritonéale ot l'ouverture qui les fail communiquer l'une avec l'autre, dilo/iialus de Winslow, est comprise entre la veine porto, la veine cave postérieure, l'extrémitó anlcrieure du pancreas et la petite courbure de reslomac.
Gilons encore, parrai los plus importants des replis du péritoine, les ligaments du foie, distingués en ligaments du lobe moyen, du lobe
(I) 1!. Travers, An inquiry into Hie process of Xalwe in repairing injuries 0/ Hie in-teslines. London, 1812.
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DES OHGANES DIGESTIFS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;2S3
(jauche et du Iahe droit; le ligament cardiai/ne, qui enveloppe la lerini-iiiiisoii de l'cesophage; lo ligament hépato-gastrique, qui üxamp; Yestoxnamp;c dans la scissure postérieure du foie; Yépiploon yustro-fijlénüjiw, paiiic du grand epiploon, qui suspend la rate i\ l'estomac; \es ligaments de la vessie, divises on moyen et latéraux, et enfin les ligaments larges et ronds ehez la fomelle.
Diirérencelaquo;. — Lo reuillet parietal du péritoine se eomporlc ii peu prés do la mème fagon choz tons les animaux. On nc trouve des differences bleu im-portanles que pour le grand epiploon. Chez \amp;Si ruminants, W. se dótaclie du milieu de la face inférieure de la panse, enveloppe toute la parlie droito de cc viscère, et se continue en haut avec le mésenlère. Clicz les carnussiers, l'épiploon descend au-dessous de la masse intestinale jusqu'uu bassin et so replic ensuilo sur lui-mémc pour se déployer sur le colon. La grande étendue de l'épiploon chez tous ces animaux fait qu'on en rencontre souvent de grands lambeaux sortant par lesplaiespenetrantes ou formant en parlie les lumcurs herniaires,
sect;3. — Des organes digestifs.
La portion abdominale des organes digestifs comprend Veslomac, Vinteslm yrèle, 1c gros inteslin divisc en cwcum, ct'don replié et cólon flottant, et les glandes annexes, le foie et le pancreas. La rale, (lont les fonctions sont plutèt en rapport avec la circulation, se trouve aussi renfermée dans la cavilé abdominale.
Veslomac est situó dans la region diapliragmatiquc, beaucoup plus fi droito qu'ä gauche; sa capacité moyenne est d'environ 10 litres chez lo cheval, mais sur Taiiimal vivant, ses dimensions varient dans une très-large mesure. Plissc et revenu sur lui-même, dans 1'état de vacuilé, il peut devenir beaucoup plus volumineux que nous nc l'avonsdit, lors-qu'il est fortcment distendu par les aliments; mais quel ([nc soil son élat de distension, il a'arrive jamais ä toucher la parol abdominale, la presence de la courbure sternale du colon l'en empèchant. Sa face antcrieure est en rapport ;\ droite avec le foie, a gauche avec le dia-phragme, Ia face postérieure avec la courbure diaphragmatique du cö-lon ; lorsque 1c viscère est distendu, la grande courbure s'allcnge et glisse entre les deux lames de l'épiploon : il est alorsassez difficile d'in-diquer exactement ses rapports, le cul-de-sac gauche s'avanQant clans rhypochondre correspoudant et mème jusqu'au voisinage du liane.
La face interne do l'estomac montre une muqueuse d'aspect bleu différent, suivant qu'on I'étudie ä droite ou ä gauche. A gauche, eile présente une consistance et une couleur ä peu prèsscmblables ä celles de l'cesophage; aussi, dans cette parlie du viscère, ne participe-t-elle en rien aux secretions etaux fonctions gastriques proprement dites; du cötc droit, au contraire, la muqueuse affecte une couleur rouge hm-nälre, et devient très-vasculaire et folliculeuse: e'est la veritable mu-
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ANATOMIE SPKCIALK OU DES HEÜlÜNS.
queuse stomacale, teile qu'on la rencontre cbez tousles animaux. et uolairmiont chez les carnassiers.
Deux ouvertures tlonnent iiecès dans l'estomac : l'une estuno porie d'entrée pour les aliments, c;'esL roriflee CBSophagien ; l'autre est leur porte de sortie, c'esl Ie pylore, qui commence Ie tube intestinal; olies doiventnous arrêter uu instant. La disposition do l'ouverture eesopha-glenne ou cardia a donné lieu ä de nombreuses discussions. Nous nc rappellerons pas toutesles idees qui out été émises ;\ ce sujet, carelles s'écartent, peur la plupart, plus ou moins de lavérité. Chacun de leurs auteurs, partant (rune idee préconQue, voulait y trouver un fait ex-pliquant la difflculté du vomissement chez les solipèdes. La vraie dis­position est (ine roesophage s'insère sur la petite courhure perpendicu-lairementa la paroi stomacale; rimpossibilité dans laquelle les clic-vaux sont de vomir tient i\ uno cause qui a clé parfaitement misc en lumière par M. Lecoq, ;\ savoir, que, dans l'état normal, l'ouverture cardiaque, étantréduite ;\ rien, supporte, dans lanausée, unc pression qui est en raison de son étendue et par consequent nulle par 1c fait do l'occlusion complete.
La tonicité des fortes fibres qui terminent l'cBsophage suffit et au delä poui'maintenir cetle ouverture! toujours fermée, quelle que soit la pression. Cela est si vrai, que lorsque, pour une cause on pour une autre, les flbres de la cravate cardiaque viennent ä se reläcber, Ie vomis­sement s'effectue avec assez defacilité. On no compte plus aujourd'bui les cas de vomissement chez Ie cheval, et toujours, lorsque Tautopsic a etc falte apres 1c vomissement, l'ouverture OBSophagienne a etc reconnue très-dilatée. Voyons maintenant dans quelles conditions peut se faire cett-; dilatation. On a dit tres-souvent que Ie vomissement élait un symptóme de rupture de l'estomac. Do ce que Ie plus souvent les cheviuix qui ontvomi présentent unc rupture stomacale, il ne faut cependant pas en inférer qu'elle existe toujours. En ellVI, plusieurs chevaux out pu, après avoir vorai, dans Ie cours d'une indigestion, se rélablir et vivro ensuiteen très-bonne santé, co qui prouve péremptoi-rement l'absence de rupture (1). i.e cas de M. Fclizet, dans loquel un cheval qui avail vomi plusieurs fois, fut lué après un accident et pré-senla i\ l'autopsie une dilatation du cardia, laquo; béant au point de per-nieltre la très-libre introduction del'index sans aucnn froltemenl, raquo; dit l'auteur, et saus déchirure, nous semble juger complétement ces deux propositions ; qu'il faut pour qu'un cheval puisse vomir que Ie cardia soit préalablement dilate; el que les chevaux qui vomissent n'ont pas forcément l'estomac déchiró. Mais ce dernier accident se présente très-souvent; i! y a done lieu de se dcniander, comment se produit la dila-
(1) Voyez notamment l'article Indigeslion, par M. II. Bonley, du Kouvenn Diction-noire, el les mémoires de JIM. Félizet ei Dubois, liecueil de Médecine vétdrimirei
mars 1875.
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DES 0I1GANES DIGESTIFS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 283
taüon du cardia, quelle est la cause de la rupture et do la grande fre­quence du vomissement dans cc cas : e'est ä ces deux questions que répond nu mémoire de M. I.avoeal, publió dans Ie Rccueil (numero de mai 187.')). Pour cel. auteur, ce sont les (ihres muscnlaires de l'esLomac qui déterminent pen fi pen, par leurs contractions réltérées, la disten­sion dn cardia, dont elles precedent, ainsi que I'épuisement muscu­laire qui, frappant ces (ihres, les rend inertes et incapables do résister pins longtemps. Dans ime note jointe au luème mémoire, M. Arloing indique commentilest possiblequo levomissemenl ait Hen mêmeaprès la rupture de l'esloinac : les matièros alimentaires répandues dans l'abdomen n'en soul. pas moins pressécs par les deux agents princi-paux du vomissement, Ie diaphragme el les muscles abdominaux, et l'effet de la contraction de ces organes sera de faire fuir les substances liquides ou semi-fluides par 1'onverlure qn'elles trouveront béantc. Or, si 1'on suppose Ie cardia dilaté, il n'yapas de raison pour qu'elles no prennent ce chemin plutót qu'un aulre, car la pression se trouve moins élevée dans la cavilé thoracique el par suite dans Hesophage que dans un point quelconque de la cavilé abdominale. Quant ;i la rupture de l'eslomac, eile doit èlre attribuée ä la pression énorme qiuil supporte pendant reffort qui suit la nausée, et ü la distension consi­derable qu'il présente Loujours dans les cas d'indigestion avec sur­charge alimentaire, et qui a pour effet d'amincir considérablement ses parois, et par suite de les rendre moins résistantes.
L'ouverture pylorique, porcéo au fond du sac droit, est entouréepar un sphincter très-fort, qui peut se resserrer au point de boucher com-plétement la lumière du canal.
Les artères de l'estomac viennent lt;lu tronc cccliaque par les gastri-ques anlérieure el postérieure. Les veines se rendent a la veine porte, les ner/s provionnent du pneumogastrique et du syrapathique, parl'inter-médiaire du plexus solaire.
Vintcstin grèle fait suite ;\ restoraac et se divise en trois parlies, Ie duodenum, \e jejunum el Vileum.
he duodenum est la portion la plus lixe de l'inlestin, on pourrail presque dire de tout Ie tube digestif; il est maintenu par un court lien séreux a la paroi sous-lombaire el en dehors de ia crosse du coBCum qu'il contourne h droite, après quoi il traverse la cavilé ab­dominale pour se porler ä gauche el se continuer par Ie jejunum. Sa position doit ètre bien connue; car on pourrait, si l'on faisait la ponction du coecum trop haut, Ie traverser avant d'arriver dans ce der­nier réservoir.
On donne Ie nom de jejunum a toute cello portion de l'intestin grèle qui flotte dans Ie liane gauche el mème dans Ie droit, en arrière dn coacum; sa longueur est d'environ 20 metres; il est soutenu par une lame séreuse, qui commence aulour de l'artère grande mésen-térique, d'autant plus large qu'elle est plus rapprochée de la termi-
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280nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE SPÉCIALE OU 1)KS REGIONS.
naison do I'intostin. En raison de son petit volume et du grand dé-veloppement du mésentère, l'intestin grêle so déplace avec la plus grande fiicilité; aussi forme-t-il la grande majorité des hernies : lors-
([ue celles-ci sent ingulnales on situées sur la parol abdominale iu-férieure, on peut dire presque ;i coup sür qu'elles sonl formées par la dornière portion do l'intestin, et cela en raison des dimensions du mésentère qui Ie soutient et qui lui pormet d'arriver jusqu'ö, uneassez grande distance de son point d'attachc. Girard a ccpeiulant deceit une hernie inguinale formée par la courbure pelvienne du gros colon. On en a constate aussi quelques-unes par ie colon llottant.
L'iléon est ladernière partie de l'intestin grêle; il se termine dans la concavité de la crosse du coecum, audossous do Forigine du colon. L'iléon se distingnei première vue desautres parties de rintestin grèle par l'épaisseur de ses parels ot sa rigidité.
Si maintenant nous examinons l'intestin au point de vue de sa structure, nous lui reconnallrons trois tuniques : l'une externe, formée par Ie péritoine, très-mince et très-adhérente h la tunique musculeuse ; celle-ci est formée do deux plans de fibres, les unes longiludinales, supcr-fkielles, les autres profondes, circulaires, ces dernicres les plus fortes. Cost i\ leur presence que l'intestin doit ses contractions péri-staltiques et antipéristaltiques, si visibles sur uu animal récemment tue, 1! n'cst pas douteux qu'il ne faille attribuer h la grande force de la tunique musculeuse de l'intestin l'innocuité dont jouissent certaines plaies pcu étendues : les contractions de Ia membrane charnue, en rap-procbant les lèvres do la plaie, empecbent la sortie des niatières alimcn-taires, et limilent ainsi rinflamraation du péritoine. La tunique muqueuse, recouverte de papilles et de villosités qui donnent au tou­cher la sensation du velours, adhere h la tunique musculeuse par un lissu conjonctif liehe qui lui pormet do glisser sur eile avec facilité. Los plaques de Peyer, qui se remarquent surtout dans la dernière por­tion de l'intestin grèle, sent Ie siége d'ulcérations particulières qui ca-ractérisent la flèvre tj'plioïde.
Le sang arrive h l'intestin grêle par la grande mésentérique, Ie duo­denum reQoit une artère venant du trouc coeliaque. 11 n'y a d'impor-tant ä noter dans cos arlcres que la disposition anastomotique qui facilité la circulation dans loutos les positions des auses intestinales. (Test par la ])olito courbure que ces artères arrivent ä l'organo; sur la grande courbure, olies sont réduites a des canaux très-ténus. Les veincs se réunissenl pour former la grande mésaraïque. Les b/mpha-itques, appelés c/n/liforts, vont aux ganglions mósentériquos. Les nerfs dependent du grand sympathique et proviennent du plexus solaire.
Le Cfficwm occupe le cóté droit de l'abdomen, par sa partie supé­rieure ; la partie moyenne se rapproche de la ligne médiane et il arrive communément de rencontrer sou extrémité flottante prés de l'appen-dice xipboïde et menie dans Ibypocliondro gaucbo. En anatomie dos-
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DES 0RGA.NE8 DIGESTIFS.
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criptive, on reconnalt au cnecum une crosse on extrémité supérieure, unc partie moyenne et unc pointe ou extrémité inférieure.
La crossc du coKCum est altachée par un tissn conjonctif assez litcho h. la region sous-lombairc : du coté droit, ello touche en haut iï la face inférieure du rein droit et au pancreas ; en dehors, au flaue droit et au duodenum; eu dedans, eile esten rapport avec la quatrième por­tion du cölon replié. En se rcpliant de la paroi souslombairo sur Ie coecum, Ie péritoine n'en recouvre pas rextrémité supérieure; de mème unc certaine partie de la face interne est directcmeut en rapport avec la terminaison du colon replié, et la portion de la séreuse qui passe directcmeut de Tun sur l'autre viscère a reen Ie nom de méso-ccecum. La crosse ou l'arc du ccccum est la portion do eet organe qui ofl'ro lo plus d'importance au point de vue chirurgical, car on y pratique assez souvent des ponctions ayant pour but de faire évacuer les gaz qui s'y accumulenl dans certaines formes d'indigestions. Lc lieu d'élection et Ie manuel de cetle operation devant être décrits dans la seconde partie de eet ouvrage, nous nous contenterons de dire quo Ie coecum dolt toujours Ctre ponctionnc assez bas pour que l'instrument pénètre dans la portion qui est recouverte par Ie péritoine; plus haut, il y aurait ;i craindre les blessures du rein ou celles du duodenum, et ces accidents seraient bicn autremenl redoulables que celui de la double perfora­tion du péritoine.
La partie supérieure de la portion moyenne de l'organe égale-ment accessible au Chirurgien, répond au ccrclc cartilagineux des cótes; mais plus bas lc coecum, ainsi que nous l'avons dit, se porte vers la region médiane do la cavité abdominale et se trouve séparé de riiypochondre par la premiere portion du gros colon. Quanta rextré­mité inférieure, eile se voit entre la premiere et la dcuxicme portion de ce memo intestin et peut se déplacer assez facilemenl en raison de 1'absence des Hens séreux qui unissent les autres parties du viscère. Di­sons qu'il arrive assez communément de trouver dans Ie cul-de-sac de la pointe une certaine quantité de graviers formés, pour la plu-part, de grains de quartz dont lo volume excède rarement celui d'uu haricot.
Dans toutc son ctendue Ie coecum se montre bosselé extórieureinent, et présente dans la portion moyenne quatre bandes charnues longitu-dinales destiuées iï raccourcir l'organe en plissant ses parois et pro-duisant des sillons transversaux et des bosselures. A l'intérieur les sillons s'accuscnt en relief et forment des replis dunt l'usage est incon-testablemcnt de donner une plus grande surface d'absorption sous uu volume determine.
On ne rencontre généralement dans Ie coecurn que des maticres presque liquides et des gaz.
L'intérieur du coecum montre encore, dans la eoncavité de la crosse, deux ouvertures, dont l'une, la supérieure, donno acces dans Ie colon
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28Snbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE SPÉCIALE OU DES UÉfilO.XS.
replié ot rinférieure dans l'intestin grêle; cetlo dernière est cntourée par une valvule nppelée iléo-coecale ou de Bauhin, qui permet bien I'entree du chyme dans Ie coecum, niiiis qui doit opposer une grande resistance ö sou retour dans Ie conduit d'oü il vient.
Le colon est mi Immense réservoir dont la capacité pout atteindre cent Hires et qui se divise en deux parlies bicn distlnctes, l'une appelée cólon replié, l'autre colon ßoiiant.
Le premier part tie la crosse du coocum, oü il présente d'abord un diamètre iï peine plus grand que celui de l'iléon, se rende presque im-médiatement, atteint une largeur au inoins aussi considerable que eelle du coecum el so porie vers la region sternale de rabdomen ; pour atteindre cette position, le cólon gagne la parol abdominale inférieure sur laquelle 11 se place et cola en vertu de son poids el de la densité des matières qu'il contient; dans cette espèce de renversement, le có­lon se plaeo en dehors el ä droite de la portion moyenne du coecum, A parlir de la region sternale ou épigastrique, commence la deuxième portion, qui se replie fi gauche et en haul, el arrive, loujours appliquée sur la parol abdominale, jusqu'au pubis droll. La, le cólon se replie de nouveau h gauche en formant la courbure pelvienne ä laquelle fait suite la troisième portion. Jusqu'au pubis le cólon avail a pen prés conserve le diamètre que nous avons constató dans la première partie, mals ä parlir de la courbure pelvienne il se, rélrécil considérablement, el la troisième portion, qui se reporte en avant et u gauche de la deuxième, présente un volume beaucoup plus petit que eelle dernière. Au niveau do l'hypochondre gauche, lo cólon se replie de nouveau, mais se porie cette fois ;i droite, au-dessus do la courbure sternale cl de la première portion, et forme ainsi la courbure diaphragmatique siluée h. gauche cl en arrière de l'estomac ; enfin la quatrièmo portion, qui vient après cello dernière courbure, occupe l'hj'pochondre droll pour se porter ensuite dans le plan median el ä gauche de la crosse du coe­cum, ou eile so lermine en so continuant par le cölon llollant. C'est dans cello quatrième portion que Ie cölon atteint sa plus grande di­mension; 11 se rétrécit h sa terminaison.
La description du trajet du cölon, que nous venous de donner, dif-lero un pen de collo que l'on trouve dans les Ihres classiques, pour la première et la quatrième partie, cl de cello que Ton obtient, on re-mettant les organes en place après los avoir vides el insufflés, sans avoir brisé lours lions. Cela lienl ä co que lo cölon, ne renfermant guère que dos aliments compactes, lend ä prendre une position très-déclive; dans lo mouvement que la premiere el la quatrième portion exécutent, olies seplacent h droite du coecum, la première touchant la parol abdominale inférieure el la quatrième se plaeanl au-dessus de la première, dans l'bypochondredroit; il résulte de cette-version, que la partie moyenne du coecum se trouve reportée vers la ligne médiane du corps, el qu'elle execute un leger mouvement de torsion qui a pour
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[IES ORGANES DIGESTIFS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 2.S!J
effet do porter Ia pointe du cóté gauche laquo;l quelquefois mème en ar-rière. Nous 1'avons déja dit, nous avons toujours rencontre'cette pointe enlre la première et !ii deuxième portion, ;\ gaucho de la ligne blanche.
Lu méso-cólon réunit ontro ellos la première cl la quatrième portion du cólon, ainsi que la deuxième cl la ti'oisième, et rend ces portions solidaires lus unes des autres.
De mßuic que sur Ie caecum, nous trouvons sur lo culon des bandes charnues longitudinales cl dos sillons Iransversaux limitant des bos-selures; quatre bandes existent sur la première cl la deuxième por­tion ; unc seulement, occupant la convexité, so voll sur la courbure pel-vienne el la troisième portion ; trois sur la quatrième, deux seulement se prolongent sur Ie colon flottant.
Quant ii cc dernier, c'est un tube bosselé d'une longueur de li üi 't metres, dont Ie mode de lixilé el la disposition générale rap-]ielleiil 1'inlcstin grèle; il est néanmoins pins volumineux. Ses cir-convolutions occupent Ie flanc gauche et 1c droit en arrière du coecum, il se termine en arrière par Ie rectum. En raison du dévelop-pement de la portion de mésentére qui Ie soutient et de son diametro relativement petit, Ie colon flottant peul prodnire des turaeurs her-niaires ; mais il est Facile h distinguer de l'intcstin grèle par la pre­sence de ses deux bandes charnues et par son diametro.
La structure des différentes parties dn gros intestin du cheval ne diffère pas, i\ pari l'existence des bandes charnues, de cellc que nous avonsindiquéepour rinleslin grêle. Sur les points oh ces conduits sont direclemcnl appliques run centre l'autre, on contre les parois, comme cela arrive pour la crosse du coecum seulement, Ie péritoine manque. La membrane charnue est généralement forte, formco de fibres circu­laires, el de rares fibres longitudinales. La muqueuse est très-forte el se distingue de celle de rinleslin par l'absence des plaques do Pover.
Les artères proviennent, pour Ie coecum, les quatre portions du có­lon roplié et l'origine du colon flottant, de la grande mésentériqne; pour lo reste du cólon flottant cl Ie rectum, de la petite mésentérique. Tonlos les veines se rendent ä la veine porto ; les lymphatiques, aux ganglions mcsonlériques , après avoir traverse los paquets de gan­glions que l'on rencontre Ie long dos bandes charnues du coecum on du cólon. Los iierfs sont fournis par Ie plexus solaire.
Le foie, ia plus volumineuse do toutes les glandes de réconomie, est siluéa droite de la region diaphragmatique de l'abdomen, oii il affecle une direction oblique de haul en bas et tie droite h gauche ; il dépasse mème très-souvent, on haul de I'hypochondre droit, les cercles carti-lagineux dos fausses cótes et s'avance ainsi jusque dans la region du flanc. Comme tons les organes silués dans celte region, le foie so reporte sensiblement on arrière dans les mouvements d'inspiralion.
La face anlérieure du foie convexe, appuyce contre le diaphragme,
Pucn KT TOUSSAINT. — Chil'UVfjk,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;* f
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ANATOMIE SPECIALE OU DES REGIONS.
se fait retnarquer par nne scissure assez profonde qui loge la veine cave postérieure. Cello face regarde aussi lecótédroit, et se trouve séparée de l'hypochondre par lo diaphragme et Ie bord aminci du poumon. La face postérieure, tournee en arrière et en dedans, pré­sente également un sillon dans lequel pénètre Ia veine porie, el d'oii sortent les canaux biliaires, La circonférence est acnincie et découpée par des échancrures dent la position n'a rien de hien fixe, mais cpii per-mettent cependant de diviser l'organe en trois lobes: un supérieur ou droit, un moyen et un inférieur ou gauche. Généraleraent lo moyon on volume, Ie lohe droit porie en arrière el tout ?i fait en haut un petit lobule relic par un frein séreux au rein droit, et qu'on nommc lolmle de Spigel,
Les gros troncs vasculaires qui pénètrent dans Ie foio sont, ponr eet organe, de puissants moyens de (ixilé; de plus, on lui reconnalt quatre ligaments particuliers: L'un antérieur, qui va du centre phrénique ;\ la face antérieure; los trois autres sont spéciaux a chaque lobe; celui dn lohc droit va do la parol sous-lomhaire au hord supérieur du lobo ; Ie ligament du lohe moyen est un repli falciforme qui provient tic la paroi abdominale inférieuro el du milieu du diaphragme; il est remar-quable en cc qu'il porie, sur sou hord libre, Ie vestige de la veine ombi-licalo du foetus; enfin, celui du lohc gauche provient du centre apo-névrotique du diaphragme el s'insère sur Ie bord supérieur du lobo.
Lo tissu propre du 1'oio so distingue par une couleur hruu rougeä-tro tout ü fait caractéristique et une ilensiló assez considerable qui n'exclut pas une grande friabilité. Cello friabilité est due i\ co qu'on rencontre dans son intérieur une très-petite quantité do tissu conjonc-tif, et a co que la substance propre de ses lobules est presque entière-mentformée de cellules; aussi les déebirures du 1'oic par contre-coup sonl-elles assez fréquentes. 11 arrive memo assez souvont qu'un coup violent porté dans l'hypochondre droit determine dos désordres dans lo l'oic sans que les parois exlérieurcs de la cavitéaient élé rupturées. Lc l'oic est enveloppé par une mince membrane, pen adhérente au lissu, qu'on a appeléecapsw/e de. Glisson, recouverte elle-même, dans loutos les parlies qui nc toucbentpas au diaphragme, par la séreuse de 1'abdomen.
Le canal excrélcur du l'oic, appelé canal rhaleiloqw, est exlrêmc-ment simple chez los solipèdcs, cbez lesqucls l'on ne rencontre pas de vésicule hiliairo. Après ètre sorti de la scissure postérieure, lo canal monte entre les deux lames de répiploon et aborde le duodenum, t\ Li centimetres environ du pylore^ au meine point quo le principal canal pancréatique; i\ leur enlrée dans l'intestin les deux canaux sont entourés par le repli vasculaire qu'on a nommé ampoule de Valer.
Lc foie est un organe Irès-vasculaire : le sang qui lui arrive vient do deux sourees: del'arfère fiépatigue, et de la veine porte, tronc formé par los veines qui revionnont de toutes les parties du tube digestif, du
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DES ORGANES DIGESTIFS.
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pancreas et de la rale. Quant aux vaisseaux efl'érents, ils formont les veincs sus-hépatiques, qui se rendent ;\ la veine cave h son passage clans la scissure antérieure.
Lc foie secrete la bile vorsóo dans 1'intestin tin cheval d'une faQon continue : il esl egalciiienl chargé, ainsi que l'a démontré M. Gl. Ber­nard, de produire du sncrc.
Lo pancreas, situé sous la region lombaire, au-dessus du péritoine, a unc formo assez irreguliere et variable suivant les individus; h noire point de vue, lc pancreas n'est interessant que par les rapports qu'il entretient avec la veine porte, qui lo traverse do part en part, et avec les autres organes de lacavitc, comme la terminaison du colon et la crossc du coccum.
Quant i\ la rate, eile est située dans l'hypochondre gauche; suspen-due par nn ligament épiploïque ä rcxlrémilc gauche de l'eslomac, eile esl appliquée contre la portion charnue du diaphragtne; mais ses rap­ports varient en meine temps quo les dimensions de l'estomac, qui peut la refouler en arrière ou l'altirer en avant.
On ignore les usages de la rate. Les animanx auxquels eile a été enlevée ne paraissent i)as en souffrir; néanmoins eile regoit une quan-litc de sang considerable, inalgrc son petit volume.
Differencelaquo;, — Che/, la plupart des animaux elles sont considerables et tiennent au modo particulier de l'alimentation.
L'eslomac des rumimnts se trouve partagé ou quatre comparliments qui on! regu lesnomsde rumen, réseau, feuillet et caillette. Les trois premiers sont de simples réservoirs et doivent ótro considérés, au point de vue physiolo-gique, commo des renflements situés sur le trajet de l'ffisophagc ; l'estomac propreincnt dil de ces animaux est la caillette.
Lc rumen ou la pause offro unc capacité qui peut dépasser 200 Hires; c'est uu immense sac allongfi d'avant en arrière el déprimé de dessus en dessous. II esl divisé en deux compartimenls, I'undroit el 1'autre gauche : celui-ci, plus volu-mineux que le premier, regoit en avanl i'insertion en infundibulum de I'ce-sophagc; lo droit esl enveloppé en parlie p:ir répiploou. La face supérieure du rumen esl en rapport avec les intostins, rinférieure repose stir la paroi abdominale; le bord gauche louche la paroi soos-lomhuire et occupe loul le Ihmc, le droit répond a la parlie inférieure de l'hypochondre el du (lane droils, ainsi qu'aux circonvolutions inleslinales; l'exlrémité antérieure, bornée par le réseau et le feuillet, s'avance jusqu'au diaphragme, la postérieure est en rapport avec les organes do la cavilé pelvienne.
Le rumen présente dans sa structure les mèracs elements que l'estomac du cheval, on y reeoiinait unc sóreuse, une membrane charnue. très-épaisse, renforcée encore par des pilicrs musculaircs. Quant h la muqueuse, eile es! recouverte d'un epithelium stratiüé amp; couches nombreuses el présente dos papillcs durcs, cornées el très-volumineuscs.
Lo réseau, appelé aussi bonnet, esl lo plus petit ties quatre compartimenls gastriques; place entre le diaphragme el lo cul-de-sac antérieur gauche du rumen, it communique avec ce dernier viscèrc par unc ouverture large, Ires-
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incomplétement ferraée par uno valvule. C'esl dans Ie réseau quo s'accumu-
leiit lus liquides en exces; sa muquouse présente mie Irós-bcllc disposi­tion qui rappelle los alveoles dos gfttoaux de eire dos aboilles. La goutliére o^sop/tagjenne, qui continue l'cesophage, est comme creusóe dansla petite cour-bure du bonnet; on voit qu'ello est forméo par deux lèvres épaisses qui coramencent dans Ie rumen et se terminent dans Ie feuillot. La gouttière conduit les alimonls duns Ie feuillot après la deuxièmemastication.
l,c feuillet est encore connu sous Ie nomdo psauder ou mille-fmillet, D'un volume plus considerable que Ie réseau, ce diverticule présente, ä son intérieur, la disposition exlrömemont curieuse d'Otre partagé dans Ie sous de sa lon­gueur par des lames d'inégales dimensions, dont un bord est adherent a la grande circonlëronce de l'organe ou sur ses faces, tandis que l'autre, qui est libre, regarde la petite courbure : cos lames, parsemées de petits nodules cornés, possèdent dans lour structure dos fibres musculaircs lissos. Entre chacunedes grandes lames on en trouve plusieurs séries dont los dimensions smit do plus on plus petites et flnissent par no plus former que des séries d'élevures. La presence dos grains cornés sur les faces dos lamos rond tres-plausible l'idée qu'ellessontchargéesd'atlénuer encore par leurs mouvements les aliments qui ont déjü subi deux mastications.
Quant ii la eaillette, i\ part sa forme, olle no présente rien de bion particulier ii considérer, si ce n'est la disposition des valvules conniventcs que l'on ren­contre sur sa muqueuse. Cost Ie veritable estomac dos ruminants, celui duns lequel s'effectuent les phénoméncs do la digestion gastrique.
[/inlestin gréle des ruminants Holte ö,l'extrémité d'uue lamemésentérique, dont Ie bord externo est plissé en festons semblables ii coux d'une collerette renaissance non emposéo. Son diamètre est moins considerable que celui du cbeval,mais en revanche l'inteslin est beaucoup plus long. La briëvetéde Ia lamo du mósentóro. qui lo supporle ne lui permet pas de grands déplace-inouts. On rencontre ii son intérieur do fort bolles plaques do Peyer, souvent ulcérées par cotte maladie redoutuble si commune clioz Ie boeuf, nous avons nommé lu tuberculose. Dans lu poste bovine, olles peuvent l'être également.
Lc coccum, ii peu prés cylindrique, no présente ui bourrelets, ni bandes longitudinales; I'cxtrómité du cul-de-sac, arrondie, (lotte librement duns la cavité abdominale et se dirige en arrière. L'extrémité opposée, non recourbéc en crosso, se continue directement avoc lo colon ; ce dernier, soutenu entre le-^ lamos du mésentère, décrit un certain nombre dc^ circonvolutions ellip-soïdos, ou tours de spires concentriques entre losquelles viennent so placer d'autres tours excentriques; lc dernier tour est Irès-rapproché do la ligne d'inserlion de I'intestin gróle. Il ne peut y avoir de distinction en colon re-plié et cölon tlotlant.
Le fuie des ruminants no présente [dus la division en trois lobos ; muis cc qu'il y a di; plus parliculièrement interessant dans l'appareil biliaire de cos aiiimaux, ainsi d'aillours que ehe/, loutes les espèces domestiques autres que los solipèdes, c'est Ia presence d'unevésicule destinóe ii rocueillir, duns l'in-lervalle des digestions, la bilc sécrétée. L'appareil d'excrétion se compose done d'un canal hépatique, qui va du Pole ii un aulre canal branche sur lui et qu'on appelle canal cystique, aboulissant dans Ia vésicule. La portion de canal qui s'élend du canal cystique au duodenum a regu le nom do cholédo-quo. La vésicule biliaire est uno poche assez volumineuse dont les parois
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transpurenteslaissenl voir lu couleur foncóc du liquide qu'cllo ronformc; sou­vent eile présente h sou intérieur des calculs qui peuvent ótro colorés tie faQons (lilïiirüiites suivant la uaüiro de in suhstaneu (jui a procédé ii leur formation,
iNolons encore que dans Ie foie Ars bétes ovines surtout on rencontre Irès-souvent des parasites, appelés domes ou nüciix: distomes, donl la presence peut détürminer des accidents plus on moins graves et dont un des premiers ellets est de provoquer l'épaississeinont considerable des canaux biliaires qui se détachent sur Ie fond sombre du l'oic comme une arborisation jaunftlre.
Les differences quo présentent les organes abdotninaux des autres aui-maux dooiostiqucs, sonl beaucoup moins importantes et ne donnent lieu qu'a un potil nombro de considerations dont nous avons déja iudiqué les plus importantes, c'est-ä-dire les rapports, dans Ie paragraphe (lesplans ana-lomiqnes. Disons que chez ces an'nnanx 1'oesophage présente, il sou insertion sur l'csloniae, une dilatation en infundibuium el que ce viscére est relalivemenl tres-volumineux chez les carnassiers, ce qui tient elie/ eux a Ia nature des aliments, dont Ia digestion s'effectue pour la plus grande partie dans l'esto-mac. En revanche linlesliu est moins long et plus clroit. 11 y a done une correlation très-rcmarquable entre les deux parlies du tube digestif chez lous les aniinaiix.
Le Ibic des carnassiers, Irès-volumineux, est partagó ou cinq lobes; c'est Ie lobe moyen qui porto Ia vésicule biliaire.
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201nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS.
E. — ÜU laquo;ASSIN.
Lo bassin, partic la plus postérieure dutronc, esl conslitué par une ccinturc osseuse non interrompuc, formée du sacrum eld'une partie du coccyx en haut, des os iliaques sur les cötés et en has. En n'examinant que 1c squelelte, Ie bassin se trouve parfaitement liniité par les os quo nous venons de nommer ; mais il n'en est plus de mème lorsqu'on en­visage les parlies molles qui 1c recouvrent, et ses limites extérieures sonten réalité assez difflciles ;\ lixer; car, latéralement el en bas, 1c bassin se trouve caebe par les masses musculaires de la fesse et de la cuisse qui appartiennent évidemment au membre posterieur; aussi la separation du bassin el du membre abdominal est-elle un peu ar-tilicielle. Nous suivrons néanmoins, en laisant quelques réserves, la marche que nous avons adoptée jusqu'alors, et nous décrirons suc-cessivement : 1deg; les pom's du bassin; 2quot; sa cavité.
CHAPITRE PREMIER
DKS PAROIS DU BASSIN.
Il serail peut-être plus exact d'employer la designation de parties extérieures du bassin, que celle quenous venonsd'écrlre; en effet, lesor-ganes que nous nous proposons de ranger dans co cbapilrc, n'en forment pas, ä parties regions sacrée, cocci/gienne et Ie squelelte, h pro-prement parier les parois : c'ost ainsi quo Vanus, la vulve, la region pértnéale el, Vurèlhre ne soni, que des parties extérieures d'appareils que nous aurons ä envisager spécialemenl en parlant des organos con-lonus dans la cavité du bassin. Si done nous avons cru devoir grouper ainsi ces différentes regions, c'est surtout d'après cette considera­tion quo Ie Chirurgien devra agir sur olies de I'extérieur vers lintérieur, tandis que pour les parties des appareils de la defecation et génilo-urinairos qui sont renformées dans la cavité, il devra procéder en sons inverse.
sect; 10P. — Region sacrée.
La region sacrée, qui a pour base les cinq voiicbres donl la reunion conslituo l'os sacrum, est peu étendue i\ I'extérieur, car los regions de la croupe la recouvrent de cbaque cóté; olie affecte la forme d'un
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REGION COGCYGIENNE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 29?!
coin enclavé enlre los deux regions fessières, dont la base n'esl aulre chose que le plafond do la cavile du bassin.
Chez les chevaux ;\ croupe double, la region sacrée répond au fond du sillon ; chez l'äne, Ie mulct el los chevaux cl origine oriëntale, olie est au contraire proéminente, et l'on peul möme ydistinguer les saillies produites par le sommet des apophyses épineuses des vertèbres. La peau do la region, très-épaisse, lixo, recouvre uu tissu conjonctif peu abondanl, qui la sépare d'une forte lame aponévrotique, laquelle prend des attaches très-fortes sur lo sommet dos apophyses.
Les muscles qui se rencontrent dans collo region soul peu impor­tants : ce sont los derniers faisceaux du transversaire épineux, etl'o-rigine dos muscles coccygiens latéraux, loges dans la gouttière sacrée.
L'os sacrum présente aétudier une face supérieure, divisée en deux parties par los apophyses qui forment los parois internes des gouttières dans lo fond dosquollos s'ouvrent quatre trous dits sus-sacrés, par oü passeul los vaisseaux et les aerfs sacrés supérieurs; la face inférieure est lisse, recouverte par lo péritoine ; olie présente quatre aulres trous sous-sacrés, correspondant ;i ceux que nous venons de nommer; los bords latéraux montront, en avant, les surfaces ditos auriculaires qui répondent ä do semblables facetles des iliums ; de très-forts et courts ligaments assurent une coaplation tellement grande entre ces deux os, (pio malgré la pression et les chocs souvont enormes que doit sup­porter cctle articulation dans los allures rapides, los efforts do lirago, les sauls, on le cabrer, on connait ;i peine sos luxations. Une syuo-viale oxislc pour l'articulation sacro-iliaque, ce qui indique qu'il peut se produire de légers mouvements, mais on comprend saus peine qu'ils doivcnl eire oxlrèiiiemont limités.
Les artères sacrées laterales, en passant au-dessous des trous sacrés, donnent des branches qui traversen l les trous pour venir se distribuer aux muscles de la gouttière, après avoir abandonné dos rameauxäla moelle. Les veines suivent uu trajel inverse. Les nerfs traversent égalo-ment cos conduits pour aller, les inférieurs, concourir ä la formation du plexus lombo-sacré, ou se distribuer aux organes du bassin; los supérieurs, aux muscles Iransvorsaires ot coccygiens latéraux.
Uiflercucpg. — La rógiou sacrée du bceuf est relativement plus ótendue en longueur; lo sacrum présente uu bord supérieur continu qui réunil los apophyses et lelransformo en une masse presque compacte.
sect; 2. —Region coccygienne.
Quoique cettc region n'appartienne pas en ontier au bassin, nous la ferons cependant rentrer dans son étude, pour ne pas compliquer inu-
lileincnl los divisions.
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296nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS.
Par sa partie antérieure, la region coccygienno ressemble beaucoup, apart uno raoins grande flxité, ä la region sacrée; la partie postérieure, très-moblle, peut êlrc i)oiiéc dans tuutos les directions ; eile est, de plus, recouverte d'une grande quantité de polls constituant los crius de la queue.
Lu peau est extrötnemont épaisse et très-adhérente dans toutes les parlies recouvcrtes de crins; on avant, cette adherence est moindre, il exisle meine, sur les cölés, une assez grande quantité de lissu conjonctif ijui la sépare des muscles demi-membraneux el ischio-coccygiens.
Au-dessous de la peau, on trouve une aponévrose forte, très-adhé­rente au plan qu'elle réunit, formée de helles fibres natures et di-viséc en loges qui séparent les groupes musculaires dont il nous resle ;\ parier. Geux-cl sonl pairs el divisés en sacro-coccygiens supérieurs, moyens ou latéraux, et inférieurs; ils se ressemblent louselsouL for­mes de courts faisceaux qui prennent insertion sur Ie sacrum ou sur les vertèbres caudales, pour so terminer en arrière par un court tendon, deux ou trois vertèbres plus loin. Suivant qu'ils agissent seuls ou as­sociés, ils portent la queue dans toules les directions. Citons encore uu muscle d'une certaine importance chirurgicale, car il est assez souvent l'objet d'une operation dile de la queue u Pangluise, c'est l'ischio-coccygien, qui prend son insertion fixe ä la face inlerne du ligament ischialique, et so poftcquot;en haut et en arrière pour s'attacher sur Ie cóté des premiers os sacrés. On peul lo faire saillir sous la peau en relevant forlemcnl la queue.
Les vertèbres caudales sont au nombre de quinze ä dix-huit el dé-génèrent graduellement de la première ä la dernière. Les premières présentent encore un Iron racludien complet, qui se trouve bientót reduit i\ une gouttière, laquelle disparalt elle-mème dans les derniers; de plus, la cavilé du corps s'ell'aco el les deux surfaces convexes sonl réunies par un ligament inlervertébral épais.
Les artères coccygiennes sont au nombre de trois : deux laterales et une médiane ; elles viennent des sous-sacrées; les deux premières se placent sous les muscles abaisseurs contre les vertèbres, la troisième est situéc ü la face inferieure des vertèbres sur la ligne médiane. Ces artères, peu volumineuses, peuvent néanmoins ètro la source d'hé-morrhagies mortelles dans l'opéralion de la section de la queue, si l'on négligé de les obturer complétement par Ie cautère, ou bien un pen plus lard, lorsque l'eschare vient ü tomher. L'abondancc tic l'hé-morrhagie tient surtuut ä la rectitude de Tariere et i\ la direction in-clinéc de la queue.
IMfftareucea. — Chez lonsles auimaux domesliquns ärexception do la cliè-vrc et du lapin, la queue est plus volumineuse et plus longue relalivemcnt que clicz 1c cheval, los poils qui la recouvrenl sonl plus ou moins longs sui-vant les cspèces ou los races.
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I1ÉGI0N ANALE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 297
sect; 3. — Region anale.
L'anus, orifice postérieur du tube digestif, fait une saillio arrondio très-accusée chez les sujets jeunes et chez les adultes, mais qui diminue ä mesure que l'äge arrive; chez los animaux vieux il parail sous la forme (run segment sphéroïdal, ombiliqué ä sou centre el en-touré d'un profond sillon circulaire.
La peau de l'anus, üne, habituelloment noire, dépourvue'de poils et lubriflée par une quantité considerable de glandes sébacées, montre de pelils plis convergeant vers Ie centre, qui disparaissent par I'agrandis-sement de l'ouverture dans Ie moment du passage des matières fécales.
Lo tissu conjonctif sous-cutané esl si peu abondant, qu'il semble que 1c derme touche immédiaternent Ie muscle sphincter externe.
Geliii-ci est constitué par des fibres musculaires, peu nombreuses el pi\les chez los sujets vieux el maigros, fortes el très-oolorées chez les jeunes, formant un cercle aütour de l'ouverture anale; Ie ])lns grand nombre décrivent Ie lour complet, qnclqiies-uncs s'égarenl, soit dans la region du pcrinóe, soit vers la base do la queue : nous citerons particulièrement un fort •fatscéau postérieur qui va s'attacher sur ie muscle ischio-coccygien. La tonicité soule du sphincter de l'anus suflil pour fermer compléternent l'ouverture anale. Le relächement, qui s'elfocluo lors du passage des excrements, a lieu par diminution do la tonicité musculaire.
La contraction s'oxerce h la (in de 1'expulsion el volonlairemcnl. Les contractions reflexes sent Irès-fortes lorsqu'on lonte d'introduire un corps quelconque dans l'intérieur de l'anus cl du rectum.
Äu-dessous du sphincter, on trouve on arrière cl sur los coles seu-lemenl, los fibres lorm-inalos du rétracteur de l'anus et, dans toute la circonférence, ie deuxième sphincter do l'anus, forme par des fibres blanches do la vie organique ; ce muscle n'est quo la continuation des fibres circulaires du rectum.
La muqueuse, plissée longitndinalement, très-épaisse dans sa partie anlórioure, le devient davantage encorepostérieurement, on cllo Unit par prcndreles caracteres do la peau. Dans certains cas deparalysie du sphincter, la muqueuse, entralnée au dehors dans los efforts d'expul-siou, flnil par no plus rovonir dans sa position normale el pout rosier ainsi apparente au dehors, dans l'intervalle des sclles, sous Taspect d'un bourrelet rosé; souvent mome 1'oriflce ne so roferme plus com­pléternent, el le rectum communique avec 1'extérieur : il résulto de cello disposition que l'air entre el sort ä chaque mouvement do la marche ou de la respiration en produisant un bruit particulier.
Les artères sonl peu importantes; co sont los ramifications lerminalos de la pelilo mésentérique et de la honteuse interne. Les veincs, dilos hémorrhoïdales, plus volumineuses et i)lus nombreuses, rampcnl au-
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20,Snbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS.
dessous lt;lo la peau ; ellos peuvenl donner lieu ä des hémorrhagies très-abondantes.
Lc quot;laquo;ƒ héimuTlioïdal (cinquième paire sacrée) innervo les muscles de ranus.
sect; 'i. Region périnéale. Elle doit ölre ótuclice chez Ie male cl chcz la femelle.
a. — m'.MOX PJtniNÉAI.E CIIEZ l,K MALE.
Très-étendue chcz lo male, la region périnéale occupe la partie mé-diane du corps et s'étend de ranus a la region des bourses. Elle est limitéc en haut et de chaque cole par la pointe des ischions et, dans sa partie inférieure, paries muscles du plat do la cuisse.
La peau du périnée, très-mince et très-flne, est dépourvue de poils tout ;quot;i fait en dessous de l'amis; dans l'enlre-deux des cuisses les poils existent, mais ils sont fins et courts. II est ;\ remarquer que la ligne médiane est très-bien dessinée i\ la partie supérieure par uno sortc do sillun très-fln. Dans les autres parties, les poils, en s'ccartant, reudent visibUs cette ligne médiane.
Au-dessous de la peau, on rencontre dos feuillots aponévrotiques qu'il est facile de multiplier par la dissection, mais qui peuvenl se ranger en deux couches. La première, la plus superflcielle, de nature (Ibro-élastique, n'est que la continuation du dartos ; cllc recouvre la region périnéale, s'amincit au fur et ä mesure qn'elle s'approche de ranus el finit par se perdre ä proximité du sphincter. Ses fibres les plus supérieures donnent attache ä un faisceau musculaire tout ä fait sous-cutané, qui descend du sphincter anal pour venir se perdre ä, 5 ou C centimetres au-dessous do eet orilicc. Le deuxième plan apo-névrotique. que Ton appello encore aponévrosc profonde, est forme par du tissu flbreux blanc tout h fait inextensible. Très-adhérent au precedent par sa face externe, il recouvre, on se fixant sur eux, les muscles accélérateurs et ischio-cavernoux, aiusi que les ligaments sus-penseurs et rétracteurs de la verge. II s'insinue entre risclüo-caver-neux et le deini-racmbranoux pour aller s'attachor en haut sur la tubérosité ischiatique et se perdre inférieurcinont en s'épuisant dans l'entre-deux des cuisses; quelques-unes de ses fibres entourent direc-tementla portion (ixe de la verge et vont rejuimlre 1'aponévrose com­mune aux muscles du plat de la cuisse.
Les ligaments susponseurs et rétracteurs do la verge forment, dans la region périnéale supérieure, c'est-è-dire ä partir de l'anus jusqu'ä l'arcade iscliiale, une expansion asscz largo pour constituor une veri­table couche anatomique. Dans lo roste du périnée, ils ont une lar-geur d'un centimetre environ etoccupent oxaetemont la ligne médiane
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REGION PÉRINÉALE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;299
de In region, on recouvrant 1c muscle accélérateur; ils sont formós par des muscles lilancs.
Enfin on rencontre clans toulo I'étendue du périnóe la portion fixe de la verge, qui dcmaiule une description spéciale.
Du penis, — Le penis ou la verge s'éloiul de l'arcade ischiale jus-qu'au fourreau en passant au-dessus dos bourses; il résulle dol'accole-ment du corps caverneux et du canal de l'urèthre. On divise généralement le penis en'deux parties: l'une, qui s'éleiul de l'ischium aux bourses, prend le nom da portion fixe; l'autre, qui représente Ia moitié antérieure environ,. recjoiL celui deportion Ubrc, el se trouve logee dans le fourreau.
La portion fixe de la verge oecupe loule I'étendue du perinco; eile est siliiée au-dessous des plans aponévrotiques que nous venons d'c-Uidier et se présente sous la forme d'un cordon volumineux, com­primé d'un cöló i^ l'autre, présenlant en avant le corps caverneux eL en arrièrele canal de l'urèthre enveloppé de son tissu erectile et de son muscle accélérateur reconvert lui-mème par los cordons sus-penseurs.
La portion libre est séparée de la première par un rcnllement circu­laire dü ä la presence sous la peau d'une cerlaine quantité de tissu élastique ou contractile. Son extrémité, appelée lt;e/e de la verge on ijhind, est renllée circulairement et limitco en arricre par un rebord saillant appelé couronnedu gland, et formé par l'expansion terminale du tissu erectile de l'urèthre ; ce rebord, échancré par en bas, présente sur sa face antérieure et au centre une petite saillie qui a pour base l'extré-mitc antérieure du corps caverneux ; au-dessous du prolongement du • canal de I'liretlire ou tube uréthral, entouré par une depression circu­laire, se trouve la fossette du gland, qui présente a son fond et sous le tube uréthral, une cavité ü deux compartiments latéraux dite sinus uréthral. Quelques mots maintenant sur les deux parties qui forment le penis, c'est-ädire le canal de l'urèthre otlo corps caverneux.
1deg; Le canal de l'urèthre commence a la vessie, s'applique sur l'is-chium, le contourne en arrière pour se placer entre los deux branches du corps caverneux et ensuite dans la scissurc postérieure, et vient se terminer ïi l'oxtrémité libre de la verge par le lube uréthral. Toute la portion situce au-dessus de l'arcade ischiale prend le nom de portion membraneuse du canal; cello qui est situéo au-dessous est appelée por­tion spongieuse.
a. La portion membraneuse, d'une longueur de 1:2 ä lö centimetres environ, très-rétrécie ä son origine, c'est-ä-dire pres du col de la ves­sie, s'agrandit au niveau de la prostate et forme lïi le eul-de-sac du bulbe ou le ventricule, et diminuo ensuite de diametro jusqu'ä l'arcade ischiale ; on remarque sur la face interne du canal, pres du col cl sur sa paroi supérieure, les orifices d'excrétion de la prostate ranges en deux lignes paralleles, limilanl entre elles nnc petite saillie allongée, appelée crête uréthrale ou veru montan urn; un peu plus en arrière, se
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300nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE SPECIALE OU DES REGIONS.
voient los orifices d'excrétion des glandos de Cowpor. La mombmne mucjueuse de la portion membraneuse est Irès-délicate et so déchire avoo la plus grantle facilité, circonslance qu'on no doil jamais oublier dans l'exploration de la vessie, lorsqu'on fail pcnétrci' les instnimonls dans cc reservoir. Cette muqueuse se trouve doublée dans la partie qui s'étend on arrière de la prostate par lo muscle de Wilson, forme de fibres transversales jetées au-dessus et au-dessous du canal, et se réu-nissant sur les cótés i)oiir s'attacher, par des fibres apon'évrotiques, sur les parois laterales du bassin; les glandes de Cowper elles-inßines sont reconvertcs par los llhres les plus postérieures du muscle qui ne tardent pas ü se conl'ondrc avec cellos de raccélcraleur.
Les glandes situées sur 1c trajet de la portion membraneuse du canal de furèthre sent la prostate et los glandes de Cowper. La première, placée tout ä. fait ;i l'origine du canal, en travers du col sur lequel olle so nioule, est divisée en deux lobes latéraux par un étranglemont et recouvre la terminaison des canaux deferents. (Vest une glande en grappe, dont les canaux excrétcurs s'ouvrent de la faQon (pie nous avons dite plus haut. Quant aux glaiu/cs dc Cowper, ou pclitcs prostates, situées plus en arrière, entre 1c muscle de Wilson et la muqueuse du canal, elles présentent la möme organisation quo la prostate.
La portion intrapelvienne du canal et ses glandes sont on rap­port en haut avec lo, rectum, en has avec le muscle obturateur in­terne, et répondent par cote aux muselos et aux ligaments qui closent la cavité pelvienne.
//. La portion spongieuse du canal affecte dans tout son parcours une largeur i\ pen prés uniforme, mais moins grande quo celle do la portion membraneuse; ce n'est que tout ä fait en arrière du lube uréthral quo Ton trouve une légere dilatation appelce fosse naviculaire. La surface libre de la muqueuse est lisse dans tonic son élcndue; quant a Pexterne, clle est entourée par une enveloppe ('reelile parti­culiere, doublée elle-même d'un muscle important, Vaccélérateur ou bulhu-cavemeiix.
Uenveloppe erectile commence pres de l'arcade ischiale, en arrière dos glandes de Cowper, par une portion renllée, désignéo sous le nom de bulbe del'iirethre; ello enveloppe de toutes parts la muqueuse et se termine en avant par un autre renllemenl très-développé, formant la base du gland ou la tête de la verge. Comme tons les tissus érectiles, ello est l'onnce d'aréolcs commnniquant entre ellcs. cl remplies par le sang au moment de l'ércction. •
Quant au muscle Indljo-eaverricux, ce n'est pour ainsi (lire que la continuation dos llhres du muscle de Wilson, qui entoure la portion membraneuse. Ses fibres sont circulairps, ellos enveloppent lo canal, doublé de son tissu erectile, jusqu'au gland : elles partent, en arrière, d'un rapbé median cache par les ligaments snspenseurs, et con­tournen L le canal de chaque cülé, mais n'arrivenl eependant pas ä se
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REGION PÉIUNÉALE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 301
rencontrer sur la faca supérieure, do sorte que cuUo couche est forcó-ment incomplete en avant et on haul.
2deg; Le corps caverneux, qui forme la plus grande partie de la verge, s'óLcud do I'arcade ischiale, suf laquellc 11 proud iusertiou par deux racines, jusqu'ïi rextréraitó do la verge. Cast une longue ligo erectile déprimée d'un cólé a 1'autre, convexe sur sou bord antérieur ou supé­rieur, appolé aussl boi'd dorsal, (,'L creusée sur lo bord oppose d'une yout-tière dans latjuellc est lojféo la portion spongieuse de l'urèthre. Los deux racines du corps caverneux s'écartent l'une de l'autre en arrière et vicnncnt s'attacher sur la taco inférieure des iscliiums, oiiellcs soul recouvertes par deux muscles épais, très-forts, appelés ischio-caverneux; l'extrémitó antérieure se termine en poiuLo mousse, plongóe dans le tissu erectile do l'urèthre.
ludépendainmcnt de sou attache sur I'arcade ischiale, le corps caver­neux se trouve Qxé par deux ligaments suspenseurs, qui proviennent de la sympliyse puliienne ot qui descendent, entre les muscles du plat de la cuisse, pour se lerminer sur lo hord dorsal, au point corres-pondant, c'est-è-dire ;\ une i)etile distance du point de reunion des deux racines.
Le corps caverneux est forme par une enveloppe extérieure de tissu flbreux blanc, extrémement épaisse el, forte, mais néanmoins élasti-que; de sa l'ace profonde, cotte enveloppe laisse échapper des trabé-cules qui ferment des cloisons i\ l'iutérieur de l'organe. Une de ces cloisons, placée en forme de septum median, incoinplet en avant, divise loute la partie postérieure en deux logos.
Vaisseaux et nerfs. — Les arlères du périnée différent de celles du penis proprement dit. Les teguments reQoivent le sang de l'artèro ischiatique el de quelques rameaux de l'artèro honteuse interne.
Quant au penis, ses artères viennent de plusieurs sources : l'artère honteuse interne esl un vaisseau volumineux qui s'accole a la prostate, aux glandes de Gowper, et s'infléchit par en bas, en contournant l'ar-cade ischiale, pour se jeter dans le bulbe do l'urèthre, après avoir donné plusieurs rameaux ä la prostate et ä la portion membraneuse du canal. Souvent aussi l'artère honteuse externe fournit la caverneuse, qui contourne alors I'arcade ischiale ot se jetto dans la racino du corps caverneux. Le plus souvent l'artère caverneuse proviont do l'obtura-trice, et aborde alors lo corps caverneux r.n rampant sous la face infé­rieure de l'ischiuni. La caverneuse fournit aussi ['avlbre dorsale posté­rieure ilc /laquo; yerg'e, qui se divise en deux branches : 1'uno postérieure, qui remonte le long du ('anal, L'autre antérieure, placée dans une petite rainure du bord dorsal et qui va ;\ la rencontre de la branche posté­rieure do l'artère dorsale antérieure fournie par la honteuse externe a sa sortie du canal inguinal. Lorsque los arlères ont penétré dans l'in-térieur des corps érectiles, ellos affectent une disposition toul;\ fait particuliere; ces vaisseaux, qui possèdent des parois musculaires tres-
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302nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS.
épaissos, so divisont en bouquets de branches, qui so terminent dans les aréoles, soil, cu cul-de-sac, soil lo plus souvont en émettant de petils rameaux contourncs en tire-bouchon, bien étudiés par lUmgel cL Müller et fpi'on a appelés arthes héticines.
Les oeines qui proviennent directement des capillaires, ou font suite aux aréoles, composent des réseaux volumineux silués sur 1c bord dorsal.
Les nei'fs proviennent des honteuses internes. Lo nerf pénien suil lc trajet de Tariere caverneuse, quand celle-ci vient dc la honteuse interne,
iiiflV-rcnccs.— Lesdinoreiicesporlent snrtmit snrle penis. Chezletoureau, la verge, trós-longuc ct mince, est. entourée, dans lc périnée, pur uuo gaino aponéM'Ollquo compliHo; eile decrit au niveau du pubisdeuxcourbures sueccs-sives, auquelles on a donnó lc nom d'Spénienne, C'esl au niveau de la deuxième coui'burc ou courbure supérieure que la verge rcgoit l'insertion des llga-mcnls suspcuscurs : la partie libre, fortement eflilée, est reconverlo d'une muqueuse rose, line et Irès-papillaire. On ne rencontre ä rextrémilé de la verge aucune des particularités qnc nons avons décritos chez le clievat. La portion membranouso esl plus épaissc que chez le cheval, ello présenle du tissn erectile, lo muscle accélérateur s'arróte au-dessous de l'ischium. Les glandes de Cowper a'existenl pas ct la proslnte est pen volumineuse; de plus, la gouttière qui logo le canal do Turèlhre est transformée on uu canal com­plet par nno larne proveuaut de l'enveloppe flbrouse du corps caverneux qui est peu dóveloppc et présente inluricnroinent un cordon longitudinal flbreux,
Le penis du jiovc ressemble beaucoup a celui des ruminants, comme forme générale. Au moment do rérection il est comme contourné on tire-bouchon ii sou exlrémilé libre.
Chez le chien, lo penis esl long el se (ermine en pointe obtuse : la moilié pos­térieure a pour base le corps caverneux ; l'anléricure posséde uu os allonge, conoïde, il gouttière inférieure recevant le canal de l'urèthre ; le sommet de l'os s'engage dans la pointe du penis; la base est unie au corps caverneux, dont l'enveloppe fibreuse se confond avec le périosto. De plus, la portion libre posséde deux renllcmenls érectiles: l'un anlérienr analogue h la tóle du penis du cheval, est forme par le tissu erectile de rurèlhre; l'autre, postérieur, commence a la limite des deux portions do la verge, an point on lo foiirreau so replie sur cot organc ; au moment de la copulation, cc dernier renflement devieut d'un volume énorme, et c'esl lui qui esl la cause do la Prolongation de l'acte sexuel; la verge ne pent s'échapper de la vulve quo lorsqu'il est redevenu mou ; il est ä remarquer quo le tissn erectile qui en forme la base n'a pas do communication avec celui du canal ni avec celui du corps caver­neux ; il ne s'érigo que lorsque lo penis a déja pénétré dans la vulve, sans quoi linlroduction ne serail pas possible. On pourrait done dire quo le cliien a, dans cbaqne coil, deux erections, l'iine qui est nécessaire pour 1'in-tromissiou du penis, I'aulre qui arrive aprés celle-ci el qui maintiont le penis dans sa position pendant un temps sul'lisanl pour quo l'éjaculation so lasse, et raèmc an dolii de ce temps.
Lo penis du chat, courl eldirigé en arriérc dans l'état ordinaire, se reléve
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DE LA VL'LVE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;303
el so porie on avant pendant IVrodion. La partie llbre, conique, possède im os pénien rudimentaire entouró d'une couclin erectile ; eile est recouverto d'uni! muqueusc hórissöo de papilles dures dirigécs en arrièreet érectilcs.
Chez 1c tapin Ie pónis osl dirigé cu arrière.
h. — REGION l'KIUNICAI.K. CHEZ l.S FEUU.LE.
Ello est limilce en avant par les mamelies, T.a presence do l'ouver-turevulvaire la divise en deux parties quo nous pouvons appeler péri-ncale supérieure et périnéale inférüwe.
La region supérieure offre i\ peine quelques centimetres d'étendue ; sos couches no présentent rien do lüon particulier ä signaler, car olles sont formcos par dos parties dont nous avons ou dejä l'occasion de parlor ä propos de l'anus, ou que nous décrirons clans la region vulvaire.
Quant i\ la region périnéale inférieure, olie, osl très-déveioppóo en longueur, puisqu'elle s'étend de la vulveanx marnelles. EI1(; est peu largo et ne présente pour ainsi dire qu'une ligne complétement cachée lorsque les cuissos sont rapprochées.
La peau, minco ot mobile, est ;\ pcinc couvorto do poils trcs-llns ; lorsqu'on I'a enlevéo, on reconnatt los raêmes couches membraneuses que chez Ie mille; l'enveloppe flbro-élastlque dos mamollos, qui pout se comparer au dartos, est decomposable en uno série de ia-molles dont Ie nombre varie suivanl la Qnesse de ia dissection. Ces lamos donnent beaucoup de mohililé a la peau du périnée et recou-vrent uno ou deux veines enormes, qui prennentnaissance dans Ie corps erectile du clitoris et sont de tout point analogues aux voinos qui ac-compagnenl lo bord dorsal do la verge dans cetto memo region.
sect; o. — De la vulva.
La vulve forme un conduit, long d'environ 12 centimetres, com­primé lalóraloniont do faQOn que ses parois arrivont ä so Lonelier, li mi to on avant par Ie vagin et dont l'oriflce postérieur apparalt dans la region périnéale, sous Torme crime fente aliongee, bordée de cliaquo cole paries lèvres réunies olles-mèmes par les commissures.
Los lèvres de la vulve, tranchantes h leur hord libre, sont longées do chaque cóté par un repli cutané, en forme do bourrelet, qui occupe la place des grandes lèvres chez la foriune, mais qui no ponten ètre con-sidéré comme {'analogue, car cos dernières représontent los rudiments du scrotum do l'homme, La commissure supérieure, très-aigue, n'est éloignée que de 4 centimetres environ de louverture de l'anus; l'infé-rieure, plus arrondie, cache ie clitoris qui apparatt ä rintériour, après que Ton a écarté très-faiblement les lèvres. Un peu au-dessus du cli­toris, les lèvres foumissent un repli interne qui ronvoloppo et lui forme un veritable y;/e/mr ou capuchon.
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30}nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS.
Examinee iï l'irlérieur, la vulve montre, en avant de la partiesupé-i'ieuro du prepuce, douze A quinze orifices glandulaires, ordinairement ranges on deux series paralleles de chaque cölc de la ligne médiane; plus loin, la paroi inférieure du conduit s'élargit el ou remarque Ie méaturinaire, qui donno acces dans l'intérieur du canal de l'urèthre. Le meat est lui-mèmo surmonté d'un repli orbiculairo, clésigné sous Ie nom de calvule dn ment, situé sur la limite de la vulve el du vagin, dont roriflee est beaucoup plus étroit que le canal vulvaire, et c'est ä ce pointqueron rencontre aussi quelquefoisl'Ayjnen, membrane circulaire, plus ou moins développée el le plus souvent rcduilu ;\ quelques replis muqneux.
La peau extérieure, extrémement mince, douce et constamment lu-bridée par les produits d'excrétion d'un grand nombre de glandes sóba-cées, csl presque toujours de couleur noire ou marbrée de laches blanches, et pourvue de polls raves el extrêmement lins. Elle esl Irès-exlensible el semble augrnenter d'étendue quelque temps avant Ie pari. Au-dessous ereile, el lui adhérant très-intimement, on trouve uno aponévrose très-serréo, d'une épaisseur de plusieurs millimetres, presipie homogene, renl'ennanl une grande quantité de fibres élasti-ques, etparsemce de glandes séhacées. Gelle aponévrose se montre avec les mèmes caractères dans la region périnéale supérieure, et eile se continiiG en devenant fibreuse et lamellaire avec les enveloppes des muscles cruraux postérieurs,
Lorsqu'on a enlevé la couche aponévrotique, on met ä nu le muscle constricteur postérieur de la vulve, formé de belles fibres d'un rouge päle, avant Ia signification d'un sphincter; supérieurement, ces fibres se confondent avec celles du sphincter de 1'anus; les plus profondes s'attachent aux ligaments suspenseurs, et, par leur intermediaire, h la face inférieure du sacrum; inférieurement, ellesse réunissent sous la commissure; les unes s'attachent sur la base du clitoris, ce soul les plus nombreuses el les plus antérieures; les autres, superlicielles, des­cendent dans la region périnéale et se perdcnl dans l'aponévrose sous-culanée. Le constricteur antérieur est analogue au muscle de Wilson du mille, il présente, tout ä fait en avant, un faisceau beaucoup plus fortque sa partie postérieure, qui, en se continuant sur le canal de l'urèthre, i'ornic le sphincter de la vessie.
Sous le constricteur postérieur, et ïi une distance de li centimetres environ du bord libre deslèvres, on rencontre dans les parois du vagin un organe de tissu erectile : c'est .le bulbe du vagin, qui entre en erec­tion dans le coït; il prend naissance aux environs des racines du cli­toris et ses extrémités arrondies moulent jusqu'è proximité do la paroi supérieure.
Les muscles et le hulbo du vagin sont réunis au tegument inlerne par un lissu conjonclif, abondant et Irès-peu serre, qui permet des jglissements considerables de la muqueuse.
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DES PAROIS Hl ItASSLN'.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;30b
Quant ii ccllc-ci, olle offro uno couleur roséc qui devient d'un rouge vif au moment dos chalcurs; olle présente ä étudier uno grande quan-lité de follicules muquoux renfermés dans son intérieur.
Le clitoris, situc entre les replis formés par Ie dédoublement infé­rieur dos lèvros, représente lo corps cavornoux du mille ot se Irouve, comme lui, formé par un tissu erectile attaché sur los ischions par deux racines recouvertes d'un rudiment de muscle ischio-caverneux; on rencontre memo les ligaments suspensours du clitoris semblablos ïi coux du corps caverneux.
L'orifico vulvaire du canal de i'urèthre, situé h environ 12 on 14 centimetres de la commissure inférieure do la vulve, est légè-rement disposé cu infundibulum et laisso facilement passer le doigt; il peul done admeltrc des sondes d'un très-l'ort calibre dans les cas de calhétérismo do la vessic. Le méat urinaire est surmonté d'uno large valvulo muqueuse présentant un bord adherent et un bord libro; le premier se continuo avec la paroi du vagin et forme uno sorto de pla­fond au-dessus du méat; lo second recouvre eet orilice et se trouvo dirigó on arrière; la valvulo arroto facilement les instruments intro-tluils dans la vulve lorsqu'on les main lien t appliqués sur la paroi inférieure et les dirige aiusi tont naturollement vers roriüce du canal de I'urèthre.
Quant ü la membrane hymen, sa presence est loin d'etre constante; olle so monti'e, lorsqu'cllo oxiste, sous la forme d'un repli circulaire obturant en partie rentree du vagin, attaché sur la face supérieure de la valvulo ot limitant très-nottomont les deux cavités. Lorsqu'cllo a etc détruito par los approchos du mulo, ses débris frangés constituent les caroncules nn/rtipmnes.
Le canal de I'urèthre do la 1'emelle, extrömement court, est creu-sé dans l'épaisseur de la paroi inférieure du vagin et de la vulvej sa longueur totale no dépasse pas 3 on A centimetres, la muqueuse qui le forme et qui no présente de particulier h étudier que des plis longitudinaux, est recouvorte par lo constricteur antéricur, lequel forme, dans sa partie la plus rapprochée do la vossie, un gros faisecau proéminent dont l'épaisseur est double ou triple do celle du resto du muscle, et dont les fibres laterales vienuent se perdre sur les cótés du vagin.
Vatmaux et nerfs. — Les artères de la vulve et des autres parties quo nous venons d'examiner sont fournies par les branches terminalos de l'artère honteuse interne ; ces artöres sont polites et hors do toute pro­portion avec les volumintux plexus veineux qui rocouvrent los faces laterales el inférieure de la vulve et qui commencent dans les corps ércclilcs de cel organe.
Les nerfs sont fournis par le honteux interne qui vient de la qna-trième paire sacrée.
Ctücu M lutssAiM. — r/(igt;M(y/irnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;'M
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30t)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE SPÉCIALE OU HES IIÉGIONS.
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CHAPITRE II
DE LA CAVITÉ PELVIENNE.
La cavitc pelvienne est limitéc ä rintérieur par l'enveloppe squelet-tiquc que lui formont les coxaux cl lo sacrum; des ligaments et des muscles achèvent de transformer cc divorticulc en une cavitc des plus nettes. Ces ligaments sont les ischiatiques, larges aponévroses dont lo róle est bien plutót de clore Ie bassin, et d'isoler les organcs qu'il renferme que de réunir ou de consolider les os sur lesquels ils s'atta-chent. On les voit s'insérer par leur bord superieur sur Ie sacrum, par l'inférieur sur la crete sus-cotyloïdienne et lo bord postérieur de l'is-cbium, leur hord antcriour est séparc du col do rilium par un cspaeo appelé grande cchancruro ischiatique oü passent dos vaisseaux et des nerfsdolii plus haute importance; la petile échaucrurc ischiatique siege entre les deux attaches du hord inférieur, lo postérieur est libro et dirigé en arricre. Los muscles obturateurs, en bouchant los Irons demêmcnom, concourent ;\ completer on bas los parois du bassin.
Ainsi ferme sur les cótés, 1c bassin représente une sorte do court et large canal rétréci en arrière, ouvort largement on avant, oü il commu­nique avcc la cavité abdominale. On a donné a cello ouverture 1c nom de déiroit antérieur, par opposition ä l'extremite opposée, qui a reqa celui do déiroit postérieur.
La connaissance des dimensions dos deux détroils acquiert une grande importance en obstétrique; cos dimensions sont beaucoup plus considerables chez la jument que chez l'étalon.
M.Arloing(l) a determine avoc soin des moyennes de dimensions, dans los doux sexes, quo nous résumons dans los chilfros suivants :
Diamclrcs hoiizonlaux :
Cheval.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Junicnt.
Entre les deux cretos iléo-pectinéos.............. O'^SSé (r,'205
Entre los deux cretes sus-cloytuïdicnuus......... 0 ,102nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;0 ,IG1
Üiamclres verticaux :
Distance entre lo sacrum ot Ie pubis........... o ,227nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;0 ,20.'i
Distance entre Ie sacrum et l'Uchion............. o ,175 o ,100
La taille moyenne dos animaux sur lesquels ces mensurations out élé faiies est de lquot;',51i), pour les juments, et de rraquo;,o2o pour les chevaux.
Ces differences, il est ti peine besoin do lo dire, sont en rapport avec Ie róle de la femelle dans l'acte de la generation.
(1) S. AHuing, hludrj du bassin c/w: lemóle cl chez la femelle umlouhic point de me analomiquc et obslóirtcal, In Journal de Uédeclne vétérinaire, 18C8.
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IJE LA CAVITÉ PELVIENNE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 307
On peul, jusqu'ü un certain poiut, déduire des dimensions extérieures du bassin celles que devront avoir lesdétroits; un certain nombre de mensurations out éL6 l'iiites par M. Arloing, duns Ie travail mentionné plus haul, et par M. Saint-Gyr dans son magistral ouvrage d'Obstétri-que (I). Comme elles comportent des données et des tableaux qui ont clc fails dans un hut spécial, nous y renverrons uos lecleurs qui pour-ront ainsi s'édifler complétement sur uu des points les plus importants do la chirurgie vétérinaire. Nous ajoulcrons seulement (]ue, d'après la mojrenne d'uu grand nombre ile mensurations prises par M. Saint-Gyr, on peut obtenir approximativement Ie diametre sacro-pubien eu mul-tipliant Ia taille de la juineiit par Ie uombrc 0,131?); el Ie diametre bis-iliaque en multipliant la distance qui sépare les deux angles ex­ternes des eoxaux par 0,4634 s'il s'agil d'uno jument de race line, et par 0,3948 si Ton a affaire i\ une jument commune.
En se repliant aulour des organes rcnt'crmés dans 1c bassin, Ie pc-ritoine Ie divise en deux parlies bien distinctes, rune antérieure tapis-séc par la séreuse et qui n'esl que rarrière-fond de la cavilé abdo­minale, l'aulre postérieure, dans laquelle les organes propres du canal pelvien sonl noyés dans une atmosphere de tissu conjonetif lache, loujours inliltré d'une plus ou moins grande quantité de graisse. La division que nous venons d'élablir est d'une très-grande importance au point de vue des déchirures qui peuvent se produirc dans Ie rectum ou dans Ie vagin, Suivant que la déchirure se sera produite en avant ou en arrière du repli peritoneal, eile occasionnera des désordres d'une gravité bien différente. Les plaies de la partie pré-péritonéale seront de véritables plaies de la cavilé abdominale et du péritoinc, et donneront lieu aux meines considerations que les déchirures de l'in-testin; au contraire, celles qui siégeront en arrière, laisseront échap-per les excrements dans Ie tissu conjonetif oü ils agiront comme corps étranger pouvant provoquer des abces ou la gangrene.
Nous décrirons, dans la cavilé pelvienne, Ie rectum, la vcssic, Ie vagin el Vutérus,
sect; 1. Du Rectum.
Le rectum termino l'intestin ; c'esl un conduit volumineus, qui traverse, d'avant en'arrière et en iigne droite, la cavilé du bassin. La limite qui sépare le rectum du colon llutlant est indiquée par ['ab­sence de bosselures et de bandes longitudinales. De plus, le rectum possédant des parois beaucoup plus épaisses et plus dilatables, peut renfermer jusqu'ü Irois litres de matières fécales, ce qui lui donne la signification d'un réservoir oü les excrements atteudent le moment de leur expulsion au dehors.
Le rectum se divise en deux parlies : une située en avant du repli
(1) SiiiiU-CjT, Tvaiié d'ObsiiMque vétérinaire, Paris, 1875.
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ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS.
péviUméa}, partte. pré-péritonéale; l'autro, en nvvibro, partie post-péri-tonéale; la première fait suite au cólon flottaat; on y retrouve encore les Iruccs dos hamles charnues du precedent conduit, qui s'irradient pour concourir ;i former la membrane charnue si forte qui se remar-que, on arrière, dans les parois du canal.
Le rectum pré-péritonéal est maintenu au-dessous do la paroi sous-lombaire par la partie postérieure du mésentère colique, appelée m6-so-reclnm, frein d'autant plus court cju'il est plus postérieur. En se repliant dans l'arrière-fond de la cavilc abdominale, le péritoine forme un ligament circulaire autour de l'organe. Les rapports de la portion antérieure 'du rectum sent, en haul, la paroi sacréo et les deux outrois dernières vertèbres lombaires; lalaxitédu repli pé-ritonéal supérieur permet quelquesdéplacements, toujours très-bornés cependant. Les rapports inférieurs sont, chez le mille, l'anse pelvienne du cólon replié et ia vessie, celle-ci repousse le colon on avant au fur et ä mesure qu'ellc se remplit d'urine; mais, chez la femelle, le corps de l'utérus et les ligaments larges établissent une separation com-plclc entre le rectum et les autres organes.
Dans sa partie postérieure, post-péritonéale, il est maintenu par un tissu conjoncüf lache, qui lui permet de se dilator et non do so dépla-cer; sa longueur est comprise entre 18 etari centimetres, suivant les sujols. 11 répond, en haut, au sacrum; par coté, au ligament sacro-sciatiquo ; il recouvre chez 1c male la partie postérieure de la vessie, los canaux deferents, los vésicules séminales, l'originc du canal de l'urèthre et les glandes qui l'accompagnent, c'est-;\-dire la prostate et los glandes de Cowper. Chez la femelle, il est séparé de la vessie par la partie postérieure du corps de l'utérus el par le vagin.
Le rectum est iixé dans sa position par un certain nombre de replis périlonéaux et d'organes spéciaux que l'on pourrait appeler los liya-ments du rectum.
Lo cul-de-sac peritoneal du bassin et le méso-rectum dolvent ölre considérés comme de véritables ligaments séreux, qui no pormettent que des déplacemenls légers de la partie antérieure et lixent la posté­rieure. Colle-ci est de nouveau assujeltic, en arrière, par los ligaments suspenseurs de la verge, qui prennent naissance ä la partie inférieure du sacrum et descendent, sous forme de bandelotles aplaties, entre le muscle rétracteur de l'anus et la paroi du rectum, un peu en avant du sphincter de l'anus. Ces ligaments ronforcent les parois rectales, en leur abandonnant quelques faiscoaux, et se rejoignent il leur face inférieure on formantun anneau susponsour tres-fort, sorte de sangle qui sombie surlout destinéo au rectum. On pourrait d'autant mieux considérer cette partie du ligament, appeléjusqu'ii présent suspemeur de la verge, comme appartenant exlusivement au rectum, qu'il existo chez la jument; cos cordons, Lont en donnant quelques (Ihres aux pa­rois laterales du vagin, n'onl cependant rien perdu dos dimensions
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mi LA ÜAVIÏE PEäLVIENNE.
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qu'ils onl sur Ie cheval. l-es cordons suspenseurs et rétracleurs ile la verge seraienl/ done boaucoup mieux décrits, physidlogiquement par-lant, si on les faisait partir soulement do la lace inférieure du recüim, toute la parlie située au-dessus de ce point appartonant de fait u rexlrémité postérieure du canal aliiuenlairc, et constituant uu liga-mout suspenseur du reduin.
Étudióde l'intérieur vers l'extérieur, Ie rectum présente dans sa struc­ture, la raembrano muqueuse, suite de lamuqneuso intestinale, pré-sentant des replis longitudinaux et transversaux, d'autant plus mar­ques qu'il est moins rempli par les matières fécales. Gette muqueuse est très-lftchement unie ;\ la membrane charnue par un tissu conjonctif, abondant et pen solide, qui laisse très-facilement glisser l'une sur l'autfe les deux couches. Quant, ;i la membrane charnue, eile présente, comme cello de l'intestin, deux couches adhérentes. La première est circulaire, et ses faisceaux soul peu volumineux; la deuxicme, l'ex-terne, est, au contraire, très-forte el composée do gros faisceaux tour-nant légèrement en spiraio autour de l'organe, faisceaux qui nc sonl que la continuation de la couchc extérieure de I'lntestin, augmentée des fibres dos bandes longitudinales, (iui se sonl répandues autour du rectum, en augmentant considérablement d'épaisseur.
Unc dëmière couche est formée dans la paiiie pré-péritonéale par la séreuse elle-même. Cello couche manque dans la portion posté­rieure, oh Ton no rencontre que Ie tissu conjonctif lache dontnous avons dé ja parlé.
Une partie des fibres charnues, provenant de la couche externe du rectum, se róunissent en deux faisceaux similaires, constituant un gros funicule median, qui va prendre do lories attaches sous los deux ou trois premières vorlèbros coccygiennes, et qui a la signification d'un veritable cl très-fort ligament, appartenant aussi hien h l'anus qu'au rectum, car il se dessine notlomenl au-dessous de la peau, lors-qu'on fait effort sur la queue pour la relever.
Vaisseaux et laquo;er/s. — Los arlères du rectum sont fournies par des di­visions de la petite mésentérique et de la honteuse inlerne. Los veines, plus volumineuses, sonl aussi plus nombreuses; elles onl presque tou-jours un aspocl variqueux. et se réunissent pour concourir ;\ la forma­tion dos veines satellites des arlères, ellcs se déversent dans la veine iliaque interne.
Les nerl's, nombrcux, proviennent du plexus hypogastrique ou pel-vien, et aussi du plexus mésentérique postérieur, pur lo nerf de co nom.
Witrérencus. — On trouve chez les Comawierraquo;, prés de l'anus, deux petites poches ovales, renformant de nombreuses glandes qui sccrètenl une humeur fétido versée dans lo rectum.
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ANATOMIE SPÉCIALE OU lgt;ES REGION'S.
2. — De la Vessie.
A l'ótatde vacuité, la vessie, petito, iluro cl retirée LouL au fond do la cavité dn bassin, so dessine ä peine parune logere saiilic dans l'ar-rière-fond forme par Ie diverticulum peritoneal; mais si olie est for-lement gonflce par l'urine, clle peul dópasser do beauooup la cavité du bassin ; on pent y rencontrer, dans certains cas, jusqu'ä quatre on cinq litres de liquide. Lorsqu'elle est modérémcnt distendue, eile a la forme d'une gourde ;\ col dirigé en arrière, et dont Ie fond présente la cicatrice du canal de l'ouraque. Elle répond par son cul-de-sac an-térieur ä la courbure pclvienne du colon replié; sa face inférieure repose sur le pubis, on memo peut s'infléchir en avant de eet os et arnverplus on moins loin sur la parol abdominale; sa face supérieure répond aux vésicules séminales, aux renllcmenls pelviens des canaux deferents, aux uretères et au rectum, chez Ie male. Chez la fcmelle, ello est seiilemcnl. en rapport avec le vagin, Ie corps de l'utérus, les uretères et les parois laterales dn bassin.
Le col de la vessie est (ixé, chez lo mi\le, sur la parol inférieure du bassin par un ligament particulier très-fort; ce ligament n'existc pas chez lafemelle.
L'intérieur de la vessie no présente rien d'important ä considérer, si ce n'est l'ouverturo du col et celles des deux uretères placées en avant et an-dessus de lui, de faQon ü circonscrirc un espace triangulaire, appelé trigóne vésical.
La muqneuse öftre des rides en différents sens, qui s'effacent dans l'état do plenitude.
La structure de co réservoir est fort simple. Deux membranes entrent dans la composition de ses parois : l'interne est nne muqneuse, l'externe est de nature charnue. Dans la region antérieure de la ves­sie, cette couche charnue est doublén en debors par la calotte séreuso fonrnic par le péritoine.
La membrane muscnlense est forméc de (ihres circulaires obliques, qui partent dn milieu du cul-desac, c'cst ä-dire de la cicatrice do l'ouraque, et se dirigent vers le col.
Nous avons déja dit, que la vessie du m;\lo est llxée sur la parol du bassin par un ligament particulier; cello de la femclle est maintenue par les parois du vagin. Quant a ses moyens de (Ixité antérieurs, ils sont formés par le repli peritoneal orbiculaire auquel s'ajontent trois autres replis formés de deux lamos sérenses accolées, partant du fond du cul-de-sac; Tun median s'étend jusqn';\ l'omhilic, les deux autres, latéranx, s'atlachent sur les cótés du bassin et portent ;i leur bord libre un gros cordon qui n'est antro choso que l'artèro ombilicale oblitcrée.
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DU VAG1N ET DE L'üTÉRUS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 311
Vaisseaux et nerfs, — Ils sont fournis par la branche vésicale do l'ar-tère vésico-prostatique ou vésico-vaginale, suivant Ie sexo ; les veines sont satellites tics artères. Quant aux norfs, ils provionnent du plexus pclvion, el dos branches inférieures des deux premieres puires sacrées.
IMnV'rtüiccH.—Chez tons les iuümiiux luilrosqucles Rollpè(les,la vcssie est complotcmont cnveloppéo jusqii'a sou col par lo périloine; il en rösulte quo los moyens de flxité sont plus imparl'aits et que l'organepeut se projeter plus libremenl dans la cavilö abdominale. Chez les ruminants, la vessie, dont la parois sont très-minces, est relativement très-vaste. Cclle du forc est pres-que situéo en entier dans la cavité abdominale 5 la couehe musculaire des parois^e la vessie des oamassiers est au contraire beaucoup plus épaisse que cliez lo clieval.
sect; 3. — Du Vagin et de TUtérus.
Lc vagin est 1c conduit intermediaire entre l'utérua et la vnlvc. G'est par lui que s'opèrc la copulation, el il donnc passage au produit de la conception arrive t\ son complet développement.
La direction du vagin est en tont point parallele iï celle du rectum. Sa longueur esl d'environ 18 h 20 cenlinoètres, mesurée du rauseau de tauche iï la valvule du méat urinaire; son extensibilité très-grande lui permet do se prêler ä rintroduction du penis et au passage du foetus pendant raccouchement.
La capaclté du vagin esl beaucoup plus considerable h son extré-mité anlérieure rju'ä son entree; cellc-ci esl, en effet, trèsrclrécie, ainsi que nousTavons déja dit en traitant de lavulve. Indépendamment des causes de retrecissement dues i\ la presence de rhymen, la mem­brane charnue esl entourée en dehors d'une sorte de cravate musculaire extrömement forte, qu'on appcllc anneau vaginal, etqui oppose, dans certains cas, un obstacle très-sérieux h la penetration de la main dans l'intérieur de I'organe.
Lo vagin répond, en haut au rectum, en bas ä la vessie, et comme il est aplati dans l'état de vacuilé, ces deux reservoirs nc sont séparés Tun do l'autre que par l'épaissenr des deux parois du conduit inter­mediaire ; lalcralomont Ie vagin répond aux ligaments ischiatiqnes par l'intermédiaire dn tissu conjonctif du bassin.
La structure du vagin esl simple; la membrane muqueuse eslplisséo longitudiiialemont; Ia couehe charnue qui la double en dehors est parcourue par un grand nombre de vaisseaux. L'extrémité postérieure possède, de plus, un anneau musculaire très-résistant que nous avons appelé anneau vaginal; cquot;est un fort cordon d'une épaisscnr de prés d'un centimetre et d'une largeur de trois centimetres, formant un cercle complet autour de l'ouverture postérieure; en rapport en haut avec Ie rectum; il est pen visible sur les cötés, oü il se trouve recon­vert par les libres les plus profondes du constricteur antérieur de la
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312nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS.
vnlvo. Sur Ie cadavro, il est très-facile de se rendre compto de la pre­sence do cot anueau; en introduisant un doigt dans Ie vagin et on pressant les parois du conduit entre les doigts, on sent, au point oii il existe, une épaisseur quo no possèdontni les autres parties du conduit vaginal, ni la vulvo olle-même.
Les vaisseaux et les nerfs viennent de la mème source que ceux de la vcssio et de Ia vulve.
L'uiérus, ou la matrice, est situé pour la plus grande partie, dans l'abdomen, mais, en raison de ses connexions avec Ie vagin, il doit ólre décrit après ee conduit.
Cost un réservoir membraneux. simple ;i sa partie postérieure qui constitue Ie corps, biflde en avant oii chacune des branches reQoit 1c nom do corne.
Le corps de l'utérus, cylindrique, légèremenl déprimé de dessus en dessous, répond par sa l'ace supérieure au rectum, et par ses faces laterales et inlerieures aux circonvolutions intestinales; rextrémitc postérieure, rétrécie, a élé désignée sous le nom de col.
Les comes, qui s'écarienl, l'une de l'aulre en se portant en avant, sont recourbées de lacon l\ présenter une concavité supérieure, leur extrémitó antérieure estarrondie en cul-de-sac, et présente l'insertion de Voviducte.
L'utérus est attaché lx la paroi sous-lombaire par des Hens mem­braneux, appclés lirjarnenis larges on suspenseters, bcaucoup plus dévo-loppés en avant qu'en arrière; chacun de ces ligaments dont la forme est triangulaire présente un bord antérieur libre qui soutient l'ovi-ducte el, Tovaire, un bord supérieur attaché ä la paroi sous-lombaire et un bord inférieur flxé dans la concavité des cornos et sur les faces laterales du corps. Le ligament large est forme de deux fouillets périto-néaux, unis entre oux par dn lissu conjonctif, et qui compreunent aussi l'oviducte et l'ovaire. On retrouve également 1'analogue des lujamenls ronds de la femme dans deux lamelies élroites qui partent de chaque cöté des ligaments larges, au niveau des trompes cl des ovaires, et se dirigent vers l'anneau inguinal.
Los ovaires, compris entre les deux lamos séreuses des ligaments larges, sont deux corps ovoïdes du volume d'un eenf de pigeon, situées un pou en arrière des reins au-dessous de la paroi sous-lombaire, lisses :i leur surface, mais présentant presquo constamment chez les fomelles adultes des élevures anondies, qui ne sont autre chose que des vési-cules de Graaf plus ou moins développées. En se rupturant, ces vési-culos lancentdans le pavilion de la trompc l'ovule enveloppé dans un amas de cellules appelé cumulus proliger. Quant aux trompes qu'on peut comparer aux canaux d'excrélion des autres giandes, olies com-mencent pres de l'ovaire par une extrémitó élargic appclcc pavilion de la trompe, et se portent en dccrivanl des llexuosités juscpi'ü Textrémité des cornes ulérines. Notons ici que le pavilion n'ost ])as en continuité
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DU VA(iIN ET DE L'UTERUS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ili
directe avec l'ovairo etqu'il s'ouvrc iliroctemenl dans la cavitó pórlto-néale. C'esl Ie soul cas qui existe de communication d'une tnuqueuse avec une sóreuse.
L'intérieur de l'ulérus montre la muqueuse formant des replis nona-brcux quidisparaissent pendant la gestation; on y roconnait trois com-partiments correspondant au corps et aux conies. J^a cavitó du corps communique avec Ie vagin par un ótroit canal percó dans Ie col, et appelé cavité du col; Ie canal ulcrin se prolonge dans 1c fond du vagin et y fait une saillic assez prononcée sur laquelle on remarque de iujiu-broux plis radiés, auxquels on donne Ie nom de fleur épanouie. La mu­queuse uterine, mince, tres-délicate, presente un grand nombre du glandes en tube.
La membrane charnue, qui double la muqueuse en dehors, est formée par des fibres circulaires et longitudinales, dont lo nombre s'accroit d'une faQon considerable pendant la grossesse, car, malgré sa grande extension i\ cette époque, l'épaisseur de la membrane augmente plu-lol qu'elle ne diminue.
La séreuse, continuation des ligaments larges, recouvrc toutForgane et forme möme un frein triangulaire qui occupe Ie sommet de l'angle forme par les deux corues.
Lo sang est apporló ä l'utérus et aux ovaires par les artères utérines et utéro-ovariennes. Les divisions de ces artères sent très-remarqua-bles par leurs flexuosités et leurs anastomoses, les veines do möme nom qui ramènent Ie saug ti la veine cave postérieure ferment de très-beaux réseaux, et sont déponrvues de valvules.
Les lymphatiques se rendent aux ganglions sous-lombaires. Les nerfs proviennent du plexus mésentérique et du plexus pelvien.
UlfféreuceH. — l.c vagiu dos ramiiinnts csl plus long, l'épaisseur do ses parois plus considerable; on y rencontre los glandes de Bartbolin. L'utóms présente des dillerences très-remarquables ; la courburc des comes regarde en bas, et cependant rallaclie dos ligaments largos so fait dans leur conca-vité, il résulto de cetto disposition quo rextrémité dos cornos so trouvo tor-due sur clle-mömo, landis que la baso et Ie corps de l'utérus reslènt fixes; car ccux-ci, reecvant l'insertion dos ligaments sur leur i'uce inférieure, sont comme supportés pour une largo sangle.
La muqueuse uterine ost chez la vache parsemée de gros tubercules appelós cotyltklonsqui se développent considérablcmeul pendant la gestation. La mem­brane cbarnue est plus épaissc.
Clie/,la(laquo;laquo;elos ovaires tendenta prendre une forme engrappe quirappello eeux des oiseaux;les comes de la matrice, Irès-lungues et flexueuses, ilottcnt au milieu des circonvolutions intoslinales avec lesquelleson peut quelquel'ois les confondre ebez les jeunes.
Les ovaires et I'lilerus descamassiers ressemblent ii ceux de la truie, il en est do memo pour l'utérus do lalapine et en general chez les anlmaux multi-pares.
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ANATOMIE SPECIALE OU DES REGIONS.
SECTION TROISIEME
DKS MEMBRES
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Les membres sent distingués en antérteurs on llioraciques et pos/e-7'ieurs on abdonthiaux. Si, chcz les carnassiers et lo pore, les membres antérieurs peuvent aider, dans quelques occasions, h\amp; prehension des aliments, ils neméritent cependant pas 1c Utre d'organes préhenseurs, el l'on peut diro que, cbez les animaux domostiques, les membres sont exchisivcmont les organes do soutien du corps et de la locomotion. Ils jouissent, pour rexécution do eelte dernière fonction,d'iino grande mo-bilitóotsont formes do rayons qui se llécbissent les uns sur les autres et déplacent constamment leurs rapports. En vertu de oette mobilité et des situations constamment (lill'érentes qu'ils occupent par rapport au monde exterieur, les membres sont plus exposes qu'aucune autre partie du corps aux atteintcs des corps vulnérants. Leurs blessures sont plus graves en general quo celles qui atteignent Ie tronc, car Ie mouvement empêche ou rend plus difficile leur guérison.
Il existe entre les diverses sections du membre antérieur ctcclle du membre posterieur, une homologie très-remarquable et qui a frappe de .tons temps les observateurs. Ainsi l'épaule correspond au bassin, Ie bras estrhomologuc de la cuissc, l'avant-bras do la jambe, etc. Ges rap­ports qui demandent une certaine attention pour (Hre saisis dans les rayons supérieurs, deviennent au contraire extrémement évidents dans les parties inférieures, et eela au point que non-seulemcnt Ie vulgaire appelle du mème nom Ie doigt antérieur et Ie postérieur, mais que les anatomistes cux-mémes n'ont que de très-légères differences i\ si­gnaler dans toutes les regions si compliquées qui se trouvent siluces au delä du métacarpc et du métatarse : c'est pourquoi nous n'aurons i\ les décrire qu'une seule fois et nous les réunirons dans un cbapitre spécial, qui viemlra après la description des parties dissemblablcs des membres antérieur et postérieur.
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DU MEMDRE ANTÉRIEUR.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;313
CHAPITRE PREMIER
DU NEMURE ANTÉRIEUR
Lc membre antérieur supporto la plus grande partie du polds
du corps dans la station el en tame le terrain dans I'action. 11 n'csl rattaché au tronc que par des muscles qui font pourainsi dire 1'offlce des sanglcs, cntourant le thorax. Ccmode d'attachc donne fiscs rayons supérieurs nne mo])ilit6 d'autant plus considerable que l'animal est moins yolumineux, car la force et la hricvetc relative des attaches sont on raison directe du poids que le membre a ft supporter. On utilise la facullé de déplacement de l'cpaule et dubras, pour mettre ädecouvert le thorax dans certainos portions qui restent habituellement cachees, lorsqu'on vcut pratiquer l'auscultation ou la percussion.
Los parties du membre antérieur que nous nous proposons d'étudior dans ce chapitro se divisent en cinq sections. Ucpaule, le bras, Vavant' brau, le yenou otle canon. L'épaule, le bras et l'avant-bras sont dos sec­tions tout a fait naturelles, auxquelles nous rattachorons certainos re­gions spéciales, telles que le coude et la pointe de l'épaule. Quant au genou et au canon cc sont des parties do co que nous pourrions appeler la main, en appliquant, comme cela doitétro fait rationnolloment, aux animaux los denominations des parties analogues de I'liommc, co sont done des regions moins completes, anatomiqucmont, mais do la plus grande importance au point do vuo chirurgical.
sect; I. — De l'épaule.
h'épaule, considéréo an point do vue des formes extérioures, com-prond toutc la partie du membre antérieur qui recouvrc le thorax; olle est limitée en avant par l'enöoluro, on arriore par la cóte, superieure-ment par le garrot, inféricuromonl par l'avant-bras.
Gelte reunion des deux rayons du membre antérieur, qui peut étre juste dans l'étude de l'extérieur, no doit plus ètro admise on ana­tomie ; la grande élendue d'une lelie region, ainsi que la divorsité des organes enlouranl les deux os qui on forment la base, rendrail une description des couches chirurgicales très-obscure et pen naturelle. Nous devrons done comprendro soulenient dans la region de l'épaule la partie du membre antérieur qui a pour base l'omoplate.
L'épaule comprend les deux fosses scapulaires séparées par la sail-lie do l'épino acromienne ; nous croyons devoir y rattacher aussi la masse des muscles olccrdnicns situós dans l'angle oblus formé par les os de l'épanlo et du bras.
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AN.VroMlK SI'Kmi-K tlf UKS ItliülüNS.
I :
La limito antérleure do la region ost nettoment tracée par uno cl6-pression plus ou moins profondo dirigéo obliquement du garrot ä la poiale tic 1'épaule, La saillic fornaéc par 1'épaule sur locou csl due an bord antérieur do roraoplato, an muscle sus-épineux cl h la longue pointe ascondanlo du slorno-pró-scapulairo, La partie infórieuro do co bord, corrospondant h l'arliculalion, se détacho ou ronde-bosso, Kn arricro, l'épaulo so distingue ä peino de la cóte, car los muscles olé-craniens s'amincissent considérablement h leur bord postérieur ; mais ce bord, vertical ol s'étendant do l'angle postérieur do l'omoplate jus-(jii'ä l'olécrane, so porcoil toujours très-bien h la main lorsqu'on nc peut Ie limiter ä roeil. Très-souvont la limite supérieure de l'épaule, sur les chevaux Uns, so dessine par mie courbo en saillie légere forraquo; mee par lo bord supérieur du cartilage de prolongemont du scapu-lum ; cheü les auimaux très-gras ou commuus cellc ligne est effacée. On se rappollera que, sur un cheval de laillo moyenne, il y a apen prés un travers do main entre lo sommet dos apophyses qui constituent lo garret el 1c bord supérieur du cartilage.
Enfin en bus nous circonscrirons la region qui nous occupe par lo bord inférieur des muscles olécraniens, qui se monlre généralement sous la forme d'ime saillie h convexité inférieure, surplombant la re­gion du bras.
La peau qui rocouvro l'épaule, d'épaissour moyenne, permet do constater un certain nombre do points de repère importants; c'estainsl que la eréle de l'épine acromienne se dessine en une légere saillie pa­rallele au bord antérieur de l'omoplate et, comme lui, oblique en avant et en bas; cette saillie, qui disparait vers Ie tiers supérieur, xe trouve eontinuée jusqu'en bas par un sillon peu prononoé indiquant la limite dos muscles sus et sous-épineux; un autre sillon, parallele au premier, se voit au niveau du bord postérieur de l'omoplate et trace la ligne de separation des muscles grand scapulo-huméral (abducteur du bras)et gros extenseur de l'avant-bras. Cos particularités se distinguent beaucoup mieux, pendantl'action, lorsqueles muscles se conlractenl.
Le lissu conjonctif sous-cutané est plus ou moins abondant; il permet h la peau une locomotion assez grande.
Le muscle peaucior forme la première couche musculaire ; il n'existo pas ü la partie supérieure ni ä l'angle postéro-inférieür do la region; los fibres du peaucicr présonlent sur l'épaule uno direction verticale. Uno autre couche musculaire, forméc par le trapeze el lo mastoïdo-huméral, recouvre toulc rétendue de la fosse sus-épineuse el la partie supérieure de la fosse sous-épineuse; les fibres du trapeze viennent converger sur l'épine, ä laquelle olies sont altachées par une très-forte aponévrose; disons, de plus, quo tout ce muscle osl reconvert par une lame élastique d'autant plus ópaisse qu'eile est plus supé­rieure el qui descend de la region du garrot en s'insinuant entre le peaucicr el le muscle qui nous occupe. Le mastoïdo-huméral, qui re-
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couvre surtout ranglescapulo-huméral, ost forme do lil)re.s plus épais-scs et de couleur foncée. II ost séparé des plans ninscnlaircs donl nous avons ä parier par une couche aponévrotique assez abondante. Nous dcvons aussi rattacber h collc couche la portion inférieure du masloido humeral qiii s'aplatit pour rocouvrli' la partie antérieure de la region cl surtout l'artlculation,
La quatrième couche osL formée par plusiours muscles parfaite-ment distinets el dont nous avons dejä intlilt;iuc cn paiiic les limilcs. La fosse sus-épineuse est remplie on entier par lo muscle sus-épineux, i'ocouvcrt inférieurement par l'expansion huméraledumastoïdo-humé-rale. La longue pointe remontante du sterno-pré-scapulaire longe 1c bord antérieur du sus-épineux cl se termine au niveau du quart supé­rieur du scapulum. Ce muscle estentouré en avant parun lissu con-jonctif très-lache et s'attache sur l'aponévrose propre du sus-épi­neux. En arrière de répine tgt;n rencontre d'abord 1c grand abduoteur du bras, recouvrant 1c petit muscle do rnême nom, cpü devient apo-nóvrotique supérieurement; son aponévrose no se distingue pas, a proprement parlor, de collo du sous-épineux. Go dernier remplit toutc la fossc qui lui donne sou nom, il déborde même légèremerit on avant et en bas 1'extrémité de répine.
On désigue sous 1c nom de losse sous-scapulalre la face interne légè-remont excavéc de l'omoplate qui logo Ie muscle sous-scapulaire. Nous forons remarquer que co muscle ost separé du grand dentelé, lequel apparüent au thorax, par un Intervalle rempli de tissu conjonctif très-lftche pour se pretor aux mouvemonts de l'épaule sur Ie thorax. Il arrive quelquefois, comme nous avons pu l'observer, que cc tissu con-jonctil' est 1c siége d'abcès qui, n'éprouvant aucune difflcuité pour se développer, doviennent très-considérables, écartent Ie mombrc et viennent, dans certains cas, former une tumeur soit eu avant, soit en arrière de l'épaule. Il est preferable, vu la disposition dos organes, d'ouvrir ces abces iï la partic postérieure, oü une large incision peut ötre pratiquée saus crainte d'accidents grave-. La main introduite entre Ie membre et Ie thorax peut ctre promenéo dans un large espace ver­tical, et il soinblo que l'épaule soil ontièromont décolléo du tronc ; inais 1c tissu conjonctif refoulé par l'abcès se répare bien vile et la region no tarde pas ärecouvrer son inlégrité.
La rrgion des muscles olécramens ou extonsours de 1'avant-bras, que nous avons séparée des autres parties de l'épaule pour en faire uno sous-region spéciale, est exlrcmement simple: ces muscles fonnent au-dessous du peaucier une couche qui peut atteindre lü centimetres d'épaisseur dans Ie sommet de rangle scapulo-huinéral ; ils s'amin-cissent un pen ;i leur bord postérieur, qui se détacho en relief sur Ie thorax, etvient s'insérer h l'olécrftne. Disons encore, qu'au-dessous du grand scapulo-olécranien, on rencontre Ie mince muscle long extonseur de l'avantbras, séparé du premier et du thorax par un tissu conjonc-
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ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS
üf abondant. G'esl aussi dans cclle region que se Iruuve l'extrémité inférieure des muscles grand dorsal el grand rond, qui viennent se réunir par uu tendon commun ü la tubérosité inlerne du corps de riunnérus.
Squeletle. — L'onioplale forme seul Ie squelette de la region. 11 est partout enveloppe de muscles trës-épais qui Ie préservenl de la violence des chocs et rendent ses fractures très-rares. Inlcrieiiremenl il s'ar-licule avec riuimérus par une cavilc glénoïdo beaucoup moins grande que la tóle qu'elle esl dostinéo a recevoir, Très-minoe au niveau du fond des fosses sus et sous-épineuses, 1'omoplate deviant plus cpais sur sesbords, i\ ses angles, surtout al'mferieur, et au niveau de répine.
Vaisieaux et nerfs, — Les artères, siluées ä la face interne du morn-bre, proviennent du tronc brachial et sent au nombre de deux: Tar­iere sus-scapulaire on scapulaire supérieure comprise dans rintersticc qui séparele sous-scapulaire et Ie sus-épincux, et l'artëre sous-scapu-laire, beaucoup plus volumineuse, qui prend naissance au point oü Ie tronc brachial change de nom et prend celui d'artère huméralc jl'artère sous-scapulaire se loge entre Ie sous-scapulaire et I'adducteur du bras, el donne dans son parcours : une artère pour Ie grand dorsal, lacir-conllexc postérieure de Tépaulc, (iiii appai'lient ü la region suivante, cl de nombreux ramcaux musculaires,
Les veines suivent Ie trajet des artères et reQoivent les mèmes noms.
Los lymphatiques se rendent aux ganglions sous-scapulaircs.
Les nerfs proviennent du plexus brachial. Un certainnombre d'enlre cux ne font que traverserie lissu conjonclif de la face interne du mem-bre pour se rendre aux parties auxquclles ils soul destines, tcls sont: la branche de l'angulaire et du rhomboïdc, la branche du grand deutele ou thoracique supérieure, la branche dn grand dorsal, la branche sous-cutancc thoracique, Ie nerf axillaire ou circonflexe, Ie nerf do I'adduc­teur ou du grand rond. D'aulrcs branches sont spécialoniont destinecs aux muscles de la region, co sont : les branches du sous-scapulaire, Ie nerf sus-scapulaire; ce dernier, après avoir traverse l'interstice qui existe entre lo storno pré-scapulaire et Ie sus-épincux, gagne la face externe et passe en travers de répine acronneime au-dessous du peaucief pour aller se perdre dans lesous-épinenx.
#9632;HflfórcnccB. — A pari les formes extéricures, 1c grand dévoloppcmcnt en biiuteurdcrépaule clR'zlcsrumiiuiiil.sellcscai'nassiers,dont lebord superieur dépasse mème 1c sommel des apophjscs épincuses du garrol, on ne irouvo que des diflerenccs Irès-légèrcsdans la disposition des plans muscnleux. Disons loulefois que l'omoplate des carnasslers nc possédc pas do prolongement carlilagineux, et quo la position de Tépine varic dans les dill'érenles cspéces. Chez Ie bcBuf, cllo partage la surface externe en deux regions dont raulérieurc est ala poslcricurc comme un cs( ä Irois ; chez les carnassiorä, olie la diviseen deuxpartieséyales,l'aeromiüii, s'ari'èle a Iroisconlimëtres environ au-dessus
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llliGION m LA I'OINÏE DE L'ÉPAULE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;319
de la cavité glénoidechcz lespremiera animaux el descend a son niveau chez les seconds.
sect; 2 — Region de la pointe de l'épaule.
Cctle region, qui représente la parlic la plus avancóe du naembre antérieur, et qui a pour base l'articulation scapulo-humérale, mérite, en raison de son importance el de la frequence des lésions dont eile est 1c siégc, unc description spéciale, qui nous permettra en outre d'étudier l'articulation.
A l'extérieur, la pointe de l'épaule, bicn délachéo en avant, se continue enarrièreparuneligne de separation bien nette entre l'épaule etlebras. Malgré l'épaisseur assez considerable des lissus qui rentourent, on peut cependant, avec assez de i'acilité, reconnaitre les limites des divers organes qui se groupent autour de l'arliculation ou qui entrent dans sa composition. C'est ainsi qu'on percevra cu dehors unc saillie osseuse presque superftciolle, qui est la convexité du trochanter qu'on appelle aussi quelquefois grand trochiter ; en avant et un peu en bas, unc autre saillie, l'onnéc par la lèvro externe de la coulisse bicipitale, se conti­nuo en avant par unc courbe assez reguliere qui répond au tendon du biceps, les deux saillies dont nous venons de parier, séparées par un léger creux, forment avec l'empreinte deltoïdienne, siluée un peu plus bas et en arrière, les trois angles d'une sorte de triangle isocèle ä base renversée.
La peau est partout mince et assez mobile, mais clle entraine cepen-dantavec facilité la première couche musculaire,lonnée par Textrémité inférieure du mastoïdo-huméral, qui s'aplatit et recouvre comme d'une sorte de calotte loute la partie antérieure et externe de la region. La facilité avec laquelle se déplace cette couche fait voir que lo tissu con-jonctif sous-cutanó est moins abondant que celui qui se trouve entre Ie muscle et les organes qu'il nous roste i\ citer.
Dans ses parties les plus profondes Ie tissu conjonctif devient tres-nettement lanineux et forme comme une aponévrose ä plusieurs cou­ches qui descend du sus-épineux, s'étend par coté jusque sur Ie tendon du sous-épineux et en bas sur Ie coraco-radial. Sur ce muscle meine I'aponévrose acquiert une grande consistance et forme unc très-fortc gaine, qui a pour lenseur Ie sus-épineux.
En avant de l'articulation, nous trouvons Ie tendon extrèmement fort du coraco-radial, moulé sur sa coulisse et i'ormé iY ce niveau de ilbres musculaircs, de Obres tendineuses ot mème de (ibro-cartilagc !\ sa face profonde ; on ne doit pas oublicr que Ie tendon glisso dans sa cou­lisse par Ie moyen d'une synoviale vésiculairo très-importante ;i notre point de vue, en ce sens qu'elle peut être Ie siége d'inllammation. Au-dessous du tendon, on rencontre loujours un coussinct graisscux qui
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320nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE SPÉCIALE OU liKS REGIONS.
rempliU'intervallo silué entre Ie scapulum, l'humérus, et la face posté­rieure du tendon, au-dessusde Ia synoviale.
En dehors, on trouve, d'avanten arrière, la branche externe du sus-épineux, oxclusivement charnue, qui vient s'atlacher sur Ie sommet et en dedans du trochauler, puls Ie tendon du sons-ópineux, qui, aprös avoir glissc sur la convexité par une denxième synoviale vési-culaire, se dirige obliquement en avant et en bas peur s'attacher sur lacrète; enfin, en arrière de comusele, les deux abducteurs, situés 1'un au-dessusde l'autre, viennent s'appuyer jusque sur la capsule articn-
laire.
En arrière, les muscles olécraniens forment une gaine séparée de la face posterieure de l'articulation par un pcu de tissu conjonclif. Le scapulo-huméral grèle, qui se Irouve aussi en arrière et directcment appliqué sur l'articulation, mérite üi peine d'etre cité. Lesorganes que ron rencontre ä la face interne sont, cnproccdant d'avant en arrière: la branche interne du sus-épineiix, entièrement musculaire et attaché sur le sommet du trochin, 1c tendon du coraco-huméral, qui glisse sur celui dn sous-scapulaire uu moven d'une synoviale assez allongée, et enfin ce dernier muscle qui est lui-mème pourvu d'une très-pctitc synoviale, pour glisser sur la convexité du trochin.
Articutation scapulo-humérale. — Cette articulation présente un grand intérét, car eile est souvent le siege d'altcrations; mals la pro-1'ondcur ü laquelle eile est siluce dans les lissus la rend assez (liflicile i\ explorer et les moyens d'actions dont la chirurgie dispose nc pcuvenl agir sur eile que mcdialement.
Du cöté de l'omoplate la surface articulairc est une cavitc ditc glénoïde, legèrement concave, complclce par un bourrelet lihreux, maisneanmoins trop pelitcpour embrasseren entier la tète de riiumé-rtis ; celle-ci, large et régulièrementarrondie, est bordée en avant et de Chaque colé par les eminences appclées trochitcr et trochin. Un ligament capsulaire, i\ pen prös uniformement épais, mais renforcé en avant par deux faisceaux qui vont s'insérer Tun sur le trochin, l'autre sur 1c trochitcr, réunitles deux surfaces; ce ligament est assez lache pour permettre entre les deux surfaces un écartement de 2 centimetres envi­ron. Néanmoins lasoliditéde l'articulation et Ia coaptation exïicte sont assurées par les nombroux et forts muscles qui I'etttourent et par la pression atmosphérique. La laxité du ligament est indispensable pour laisser aux mouVements tine très-grando étendue. La synoviale, sim­ple, tapisse la face interne du ligament. Tons les mouvements sont possibles dans cette articulation.
Vaisseavx cl nerfs. — La region qui nous occupe en ce moment ne possède en propre que des vaisseaux et des nerfs d'un petit volume parmi lesquels nous citerons les artères, les veines et les nerfs cir-conllexes; mais c'est h sa face interne que viennent se placer le tronc brachial et 1c plexus du mème nonij ainsi que les veines axillaires, ce
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REGION DU IIIUS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;'Mi
qui en fait Tun des points du corps les plus dangereux ü explorer avec les instruments.
sect; 3. — Region du bras.
Colic region est assez clillicile u limiter extérieurement, au moins par son bord supérieur, cache pur les massesmusculaires oleeräniennes.Sa face antéro-inférieure libra s'avance i\ Ia rencontre du hord antérieur de l'épaule et forme, en 1c rejoignant, la pointe de 1'épaule dontnous venons de nous oecuper; en arrière et eu l)as, lebras est limitépar Ie coude cl l'avant-bras. En resumé, 1c bras n'occupo chez ikjs grands ani-maux qu'nnc partio très-limitéc du membre antérieur qui a pour base la diaphysc de rimmcrus, et qui se trouve pen distincte extérieurement des par lies environnantes.
Le lissu conjonclif sous-cutanc, lache, pcu abondant, laisse voir, ininiédialcinent après l'ablation de la peau, la première couche mus­culaire.
Cellc-ci, formée par l'extrémité inférieure du mastoïdo-huméral, recouvre Ia face externe et antérieure; le cóté interne est recouvert de la méme faQon par les fibres les plus antérieures du pectoral superli-cicl. Les deux muscles mastoïdo-huméral et sterno-huméral sonl réunis par unc aponévrose qui embrassc ia partie antérieure de la region cl vient s'attacher üi la crölo ({ui litnite en avant la gouttièro de torsion de l'humérus.
Les autres muscles qui entourent l'humérus ne peuvent que diftl-cilement êlre ranges en couche; nous trouvons, en dehors, l'extrémité inférieure de l'abducteur du bras (grand scapulo-huméral), qui s'ar-rète ä l'empreinte deltoïdienne; le moyen extenseur de l'avant-bras huméro-olécranien (externe), donl les fibres s'attachent ä Ia légere crète siluéc sous la töte articulaire de l'humérus, suivent la direction de ces os etrecouvrent le court lléchisseur de l'avant-bras; celui-ci affeclc une direction verticale; sou bord antérieur peut (Ure limité par unc ligne qui passerait en arrière de Ia tubérosité deltoïdienne; ï'extrémité inférieure du muscle passe sous ie pont libreux que le biceps cnvoie sur l'extenseur antérieur du métacarpe, et se porto en suite au cóté interne du membre, en dedans de l'articulation du coude ; ce muscle décrit done les trois quarts d'nn tour de spire autour de l'humérus, suit en un mot la direction de Ia goutÜère de torsion; il est séparé du coraco-radial par l'aponévrose du mastoïdo-huméral et du sterno-huméral.
Quant an biceps, il recouvre la face antérieure de l'humérus et se trouve maintcnu par unc forte aponévrose particuliere, formée de fibres très-foiics; il est, de plus, entreconpé de très-fortes lames lendineuses, dont l'une, extrèmement résistante, s'élcnd de Fun h l'autre de ses tendons et empêche son relächement au delä d'une certaine mesure.
Ptucll ut Tou89Algt;T. — Clurtirgie.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 21
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322nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE SPÉCIALE OU DKS REGION'S.
Dans Ie repos, cello lame flbreuso offro un obstacle mécanique :quot;i la flexion (U^ l'articulatlon scapulo-humérale. La direction génerale du coraco-radial esl légèrement oblique en dedans, car on salt qu'il vienl se terminer ä la 1'aco interne de l'extrémité supérieure du radius.
A sa face interne, l'humérus se trouve reconvert par la parlie infe­rieure du coraco-huméral et, dans uno petite portion, par rextrémité commune aux muscles grand dorsal el grand rond, le sterno-truclii-nien (portion du pectoral profond), s'applique également sur la parlie superieure de cetle face.
Los paquets de ganglions que nous avons appelés, dans 1c premier livrc do cet ouvrage, ganglions brachiaux, se placenta la face interne de l'humérus, au-dessus de rarticulalion du coude, pres du tendon du grand rond et du grand dorsal.
Squelelte. — Ainsi que nous I'avons déjü dit, le squelelte est forme par la diaphyse de l'humérus. Très-volumineux et très-fort, l'humérus peut supporter des chocs enormes saus se briser. Néanmoins, on a des cas assez frequents de fracture do cel os, qui est en offet Fun des plus exposes dans les chutes quel'animal faitsiirle c6té,car c'estsurlui que porie alors la plus grande partie du poids du corps. 11 est ïi rouiarquer que, lorsqu'il existo une fracture simple dn corps de l'humérus, ou unc fêlure, sa direction est presquo toujours parallele ;i cello de la gout-tièro do torsion ; c'est qu'cn réalité, l'aspect spécial de l'bumérus nc tient pas seulement h sa conformation extérieure, mais bien ä une veritable torsion, plus prononcée chez les aniinaux adultes que chez les jeunes, ainsi que I'a détnonlré M. Marlins. Le corps de I'humerus esl entièrement compacte.
Vaisseaux et nei'fs. — Ces organes, situés t\ la face interne du bras, offrent nn volume considerable et une importance extreme; c'est en efTet h pcu pres (\ la hauteur de la partie antérieure du bras que l'ar-lercella veine axillaires sorlenl de la cavité thoracique et que le volunii-neux faisceau nerveux du plexus brachial aborde le membre antcrieur. Aussi les trouvons-nous réunis en une socle de paqnet, lout ä fait en arrière de rarticulalion.
Uarlère humérale, qui continuo Vaxillaire, descend ;\ peu prés verti-calemenl au dedans de la region, c'est-ä-dire qu'elle croise obliquement la direction do l'humérus; placée d'abord en arrière de eet os, ello correspond ensuile i\ sa partie médiane par l'intermédiaire du tendon commun au grand dorsal et au grand rond, puis tend ä prendre une position antérieure en arrivant iï l'extrémité inférieure de Ia region, oil olle se divise en deux branches, qui sent: les artères radiales an­térieure et postérieure. Dans ce trajet, l'humérale donne plusienrs artères imporlantes : 1deg; Tariere pré-humérale ou cireonflexe anté­rieure, qui vienl so terminer dans 1c mastoïdo-huméral, apres avoir passé entre les branches du coraco-huméral et contourné la face an-léricure de l'humérus, au-dessous de la coulisse hicipitale; 2deg; la collu-
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REGION DU COUDE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;:)23
térale externe du coude, ou humerak profonde, très-grosse branche qui iiaiL prés du tendon du grand dorsal et se porie en arrière, dans la masse des extenscurs de l'avant-bras; l'une de scs divisions passe sous Ie gros exlenseur et contourne, avec Ie nerf radial, Ie lléchissonr oblique de l'avant-bras, pour arriver sous 1c court extenscur en avant de l'articu-lation du coude, oü eile s'anastomose avec des divisions de la radiale antérieure; 3deg; l'artère épt'condyHenne ou cubitale qui so porte en arrière ä la surface de l'hutnérus, pour se placer sous Ie long exLcnseur de l'avant-bras, et descendre ensuite derrière l'épitrochlée; nous la re-trouverons dans l'avant-brasavecle nerf cubital, (lette branche donne souvent l'artère nourricière do 1'humérus cjui peut provenir directe-ment de l'humérale; 4deg; citons cnlin Vavlèrc principale du biceps, vers la partie médiane de rinmicrale.
La veine htcmérale, satellite de l'artère dn même nom etplacéc en arrière d'olle, résulte de la reunion des diverses vcines de l'avanl-bras; ellcreQoit les vcines collatérales des artères quo nous venous do citer et de plus un vaisseau très-itnportant, la. veine sous-cutanée-tkoracique ou do Véjjeron, qui lui arrive tres-près do sa partie terminale.
Les principaux nerf's do la face interne dn bras ne font que traverser cetle region pour aller se distribuer un peu plus bas; cc sonL : en avant do l'artère, Ie nerf median et 1c brachial anlcrieur; cc dernier crolse l'artère en dehors pour se placer ensuite a sa face anté­rieure; en arrière 1c nerf cubital, 1c radial séparés de l'artère par la veine humorale, la branche cutanée interne du radial; quant au radial lui-même il contourne la face postérieure du bras pour venir, avec la branche principale de l'artère Immcrale profonde, se placer au bord postérieur du court lléchisseur do Favant-bras. Le nerf median fournit ainsi nne branche (nerf musculo-cnlané) qui s'cngage sous le biceps, et se divise en deux ramcaux, l'un qui va au muscle brachial antérieur, l'autre qui passe entre co dernier muscle et 1c long (lechis-scur pour devenir superflciel cl rampcr ;\ la face externe do l'aponé-vroset antibrachiale avec les vcines sous-cutanées.
Itiiftrnnceg. — La region du bras est beaucoup plus dislinctc et plus élcn-due chez les carnassiors que choz nos grands herbivores; aussi est-elle plus facilemont oxplorable. La face iulcrnc est ä peu pres complétement détachéc du Ironc, ce qui permet de placer ehe/, ces onimaux les appareils conlentifs que nöccssiteut les fractures de l'humérus.
sect; 4. — Region du coude.
Intermediaire au bras et h. l'avant-bras, la region du condc peul se diviscr en deux parties bien distinctcs, quo nous réunirons dans ce paragraphe pour no pas eompliquer nos descriptions; l'une est la re­gion olécrftnienne, l'autre rarliculalion humcro-radio-cubilale.
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32inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE SPÉCIALE OU DES HÉGIONS.
Region olécranienne. — Elle comprend les parties Irès-simples si-tuóes autour de l'extrémité supérieure du cubitus ä laquclle on u donnó Ie nom d'olécrane. Très-facile i limitcr i\ l'extérieur, cl laissant facilemenl sentir l'os qui lui sert do base, on peut se rendre Ie complo Ie plus exact des diverses alterations dont les tissus peuvent ötre Ie siégo. Cost ainsi que la peau présente souvent en co point des. excoriations duos hVéponge du fer, d'oü Ie nom qui a 616 donné ;\ une tumeur chronique, souvent phlegmoneuse au début, formée par l'in-duration du lissu conjonctif sous-cutané, avec des callosités ä la peau, ressemblant assez ä la tumeur sternale du dromadaire. On ne par-vient guère ä guérir 1'éponge qu'en cherchant ti écarter les causes qui l'onl amenée, c'est-i-diro en évitant, par une disposition spé­ciale donnée au fer, que cetle armature nc vienne frappcr contre lu sommet do l'olécrane lorsque l'aiümal est couché. 11 peut aussi devenir nécessaire d'enlever une éponge trop volumineuse; on y parviendra en la dissequant, car Ie lissu dont cllc est entouréo est exclusivemeul conjonctif; dans cc cas, après 1'excision do la tumour, on devra presque toujeurs retranclior une certaine quantité de peau, après quoi quelques points do suture l'ormoront la plaie assez facile-nient.
Au-dcssous du lissu conjonctif sous-cutané, qui a line assez grande tendance h se charger de graisse, on rencontre une aponévrose d'é-paissour moyenno qui, après avoir reconvert rextrémilé terminale des muscles dits olócraniens, et s'étro attachée sur la face externe de l'olé-cr;\nc, se continue en bas avcc l'aponévrose antibrachiale. Tons los muscles exlenseurs de l'avant-bras vionnent s'attacher sur l'olécrftne : trois sur Ie sommot, cesont les plus volumineux, c'est-ä-dire Ie gros, Ie court et Ie moyen extenseur; lo premier de ces trois muscles pos-sède une petite synoviale vésiculaire ; Ie long extenseur prend son in­sertion au bord postérieur, et Ie petit extenseur au bord antéricur, ce dernier romplit en partie l'espace angulaire situé entre 1'humérus et l'olécrAne.
Les artères viennent de l'artère Immérale par l'épicondylienne, que l'on nommc aussi, ä cause de sa position au-dcssous du long extenseur, collatéralo interne du coude; Ie ner/'cubital suil a pou prés 1c mémc trajet que l'artère du memo nom, sa branche cutanéo inlerne est siluéc immédiatement au-dessous de la peau de la face interne.
Articulation liuméro-radio-cubilalc. — Encore appelée articulation du coude, olie est formée par rextrémilé inférieure de l'huiïiérus el rex­trémilé supérieure du radius, a laquelle il faut ajouter en arrière la surface articulaire sculptée sur 1c hord antéricur de rolécrane. Trois ligaments servent aréunir ces surfaces arliculaires: les deux laléraux très-forts, funiculaires, s'attachontsur los cötés de chacunedes surfaces arliculaires del'humérus et du radius. Los fibres mcdianes du ligament lateral interne descendent au-dessous de la tubérosité bicipitale. Le
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DE L'AVANT-BRAS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;32ü
ligament antérieur, membraneux, est beaucoup plus fort en dedans lt;]uc dans sa moitié externe oü il est reduit i\ quelques rares fibres qui recouvrent la synoviale.
Gettc dernière, trcs-iinportanlc, tapissc la face inlerno des trois li­gaments, et se pmlonge en arrière en formant trois culs-de-sac : l'un qui occupc toute 1'étendue do la fosse olécranienne, les deux autresqui descendent de chaque cólé du cubitus; Texlerne tapisse l'oxtrémité su­périeure du fléchisseur externe du métacarpe, et facilite son glissement sur les surfaces articulaircs; l'interne remplit lo même róle par rap­port au tendon commun des muscles fléchisseurs du métacarpe et du picd.
L'articulation du coude est une charnière parfaite qui nc permet que la flexion et 1'extension.
sect; 5. — De l'avant-bras.
L'avant-bras a pour base deux os: Ie radius et 1c cubitus, Nous avons lt;\è]h, dans Ie paragrapho precedent, parlé de la region ocoupée par rextrcniitc supérieure de ces os, laquelle fait partie de l'articulation du condc ; l'extrémité inférieure sera décrite dans Ia region du genou ; il nc nous reste h parier que de la partie du membre correspondant ä la diaphyse du radius; la region de l'avant-bras est done moins ctendue laquo;n anatomie topographique qu'en anatomie descriptive.
L'avant-bras a la forme d'un cöne tronqué, comprimé d'un coté ;i l'autre, abase renversée et sur lequel se dessinent exactement les deux masses musculaires qui forment les regions antibrachiales antérieure et postérieure. Getto distinction, facile ïi faire vers Ie milieu de l'avant-bras, se prononce d'autant mieux qu'on se rapproche davantage du genou ; eile est indiquée par une depression qui part de l'olécrftne et se porte sur Ie milieu de la face externe, en décrivantune courbe lt;i con-vexité antérieure et superieure pour se diriger ensuite verlicalement jusqu'an genou ; on peut méme, dans Ie fond de cc sillon, sentir avec la plus grande facilitó Ie bord externe du radius. Du cólé interne la dis­tinction est bien plus facile ;\ faire encore, car Ie bord du radius esi immédiatemenl situé au-dessous de la peau dans toutc son étendue.
Le tegument dessine admirablement, chezles chevaux bien musclés, les particularités relatives aux muscles ainsi qu'aux tendons qui les continuent; fine ettrès-mobile h la partie supérieure, la peau devient d'autant plus épaisse qu'on 1'envisage dans nn endroit plus rapproclié du genou et plus en avant; en arrière eten dedans eile offrcplus de finesse que dans les parties externe et antérieure.
Au-dessous du fascia superlicialis, dans lequel rampent les branches cutances des nerfs du plexus brachial, on rencontre une premiere apo-névrose d'cnveloppe générale forméc ;\ la face interne de la region par l'aponévrosc du sterno-aponévrofique (pectoralsuperflciel). En dehors,
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320nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE SPÉCIALE OU DES RÉGIO.NS.
Ie tissii lainineux dont ello est constituóe fait suile aux faisceaux infé­rieurs du peaucier; cette première couche aponévrotique se distingue très-bien de celle que nous allons décriro, par une grande mobilité qui lui permet de suivre a peu pres lous les mouvements de la peau. L'apo-névrose sous-jacente, extrêraement forte, s'insère sur Ie bord antérieur interne du radius et fait suite inferieurement au muscle long exten-seur de l'avant-bras; eile raquo;'attache cgalement sur la face externe de l'olécnlno et forme une gaine complete ä lous les muscles de l'avant-bras. En arrivant sur l'extrémité inférieure do ce dernier, l'aponóvrose qui nous occupe s'épaissit considérablement pour se continuer sur Ie genou; c'est eile qui fournit les gaines superücielles inférieures des muscles fléchisseurs du métacarpe.
Au-dessous de cette enveloppe générale on en trouve deux autres partielles, non moins fortes : 1'une qui entoure les muscles de la region antérieure, l'autre ceux de la region postérieure ; toutes les deux s'at-tachent sur les bords externe et interne du radius, après avoir main-tenu cumme des sangles completes les muscles des deux regions. La presence de ces dilférentes aponévroses rend très-bien compte de la forme et de l'é ten due de certains abces. Lorsque ceux-ci siégeront en­tre la peau et la première enveloppe, on bien entre cette gaine et les enveloppes do region, les abces pourront se développer sur toute la périphérie du membrc; mals encore pourra-t-on les différencier et in-diquerleur position exacte, cardans Ie premier cas, lorsque 1'abcès sera sous-cutané, la peau tendue restera adhérente aux points enllam-més; tandis que dans Ie second, lorsqu'il sera sous-aponévrotique, Ie tegument restera libre et par conséquent mobile.
Dans lo cas oü rinllammation se développe dans Tune des gaines par­tielles, la tumeur est limitée sur les cotés de l'avant-bras et se fait voir en avant ou en arrière suivant qu'elle siége dans la gaine de la region antibrachiale antérieure ou postérieure.
Disons enfin que chaque muscle de la region antérieure et les trois supcrflcicls de la region postérieure sout rnunis de gaines propres qui assurent leur isolement physiologique.
Les muscles qui entourentl'avant-bras, avons-nous dit, sontdivisés en deux sous-régions occupant, l'une la face antérieure, l'autre la face postérieure du radius, etconcourant toutes deux ä recouvrir son bord externe sur Ie milieu duquel elles vont se rejoindre.
La region antérieure comprend des muscles extenseurs, soit du mé­tacarpe, soit des phalanges. Nous trouvons, en procédant de dedans en deliors, l'extenseur antérieur du métacarpe, charnu seulement ä sa partic supérieure el londinoux inferieurement; ses fibres musculaires affectent dans leur ensemble la forme d'un cöne ii base renversée ; sou tendon occupe la partic médianc de la face antérieure. En dehors do ce muscle et affectant une forme el une direction semblables, l'ex­tenseur antérieur des phalanges, moins développe que l'extenseur du
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HU MEMBRE ANTÉRIEUR.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;327
raótacarpo; 1c tendon inférieur de cc muscle se trouve ü rangle antéro-oxterne du radius. Nous verrons plus tard que ces tendons glissent, au moyen do synoviales particulières, sur la face antérleuro de l'articu-lallon du carpe : pour le moment, contentons-nous de signaler ce fait, quo cos synoviales dc glisscmcnL rcmonlcnt asscz haul le long des tendons qu'elles entourent; pour l'extenseur antérieur du méta-cai'pe la limilo supérieure de la synovialo est ïi dix ou onze centi­metres au-dessus de 1'interligno articulaire carpienno; eile remonte moins haut sur le tendon du muscle voisin et s'anèle ä huit centi­metres environ du point que nous venous dc signaler.
Sur le cole externe de 1'avant-bras et de l'extenseur antérieur des phalanges sc trouve uu petit muscle conoïde, l'extenseur lateral des phalanges; son tendon se voll très-bien sur les animaux maigres au moment oü il va pénclrer dans la gaine que lui fournit le carpe; c.eLte gaine ne remonte pas sur l'avant-bras, eile s'arrête au niveau do l'articulation.
Pour completer l'énumération des muscles do la region, citons en­core l'extenseur oblique du metacarpe, situé en couche profonde au-dessous des deux muscles principaux de la face antérieure ; sa parüe charnue est attaches sur le hord externe de l'os ; son tendon, reconvert par l'extenseur antérieur des phalanges, traverse obliquement la partieinférieure de la region.
Les muscles de la lace postérieure sont tons lléchisseurs et disposes en deux couches. Ceux de la couclie superQcielle, au nombre de trois, agissent sur le metacarpe; les deux profonds sont fléchisseurs des phalanges.
Les trois lléchisseurs du metacarpe forment, en sc joignant par leurs bords, unegaine complete aux deux muscles profonds; ils sont distin-gués, eu égard ïi leur position, en externe, oblique et interne; l'externe se met en rapport avec l'extenseur lateral des phalanges par l'intermé-diaire do la lame flbreuse très-forte qui attache les aponévroses de l'avant-bras sur le bord externe du radius; il se dirige, en menie temps que l'oblique, vers l'os sus-carpicn sur lequel ces deux muscles s'in-sèrent par un tendon aplali et extrêmement fort. L'interne est le plus petit des trois; il arrive jusque sur la tètc du métacarpien lateral interne sur lequel il s'attache.
Les corps charnus des deux muscles lléchisseurs des phalanges forment, par leur ensemble, une sorle de prisme h hord postérieur decomposable en plusieurs faisceaux intimement accolés, presque confondus, et forteraent tendineux, s'nttachant en haut sur l'épitro-chlée, l'épicondyle et le hord postérieur du cubitus; vers l'extrémité inférieure de la region, les tendons soul plus distincts, mais néan-moins ils restont tonjours unis; le tendon du fléchisseur superliciel roQoit dc la partie interne de la face postérieure du radius une très-forte bride flbreuse qui se sent très-bien ä la main, un peu au-dessus do
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ANATOMIE SPÉCW
DU DES REGIONS.
la face interne du carpe. En traversant la gaine carpienne, les deux tendons rcstenl accolés; celui du perforant so trouve en avantet con­serve cette position jusqu'i\ la deuxième phalange.
Squeletle de la region. — Le radius forme presque ä lui setil le sque-letle de la region. Le cubitus, silué i\ sa face posterieure et du cólé externe, n'est représenté que par imo pointe légèrement prismatique qui se termine vers le tiers inférieur du radius aveclequel eile fait corps. L'os principal tie l'avant-bras est aplati d'avant en arrière ot légère­ment convexe en avant dans le sens de la longueur. Sa face antérieure, sou bord externe et sa face postérieure sont ontièrement reconverts par les muscles qui nous ont occupé jusqu'iï présent. Le bord interne seul est dépourvu d'enveloppe musculaire et se mot en rapport avec la peau par l'intermédiaire des aponévroses; il n'est en rapport qu'avec la veine sous-culanéo médiane, qui croise légèrement son grand axc, ainsi que nous le dirons plus loin.
Vaisseavx. —Les ar/ères sont : l'artère collatérale interne du coude ou cubitale, qui descend au-dessous de l'aponévrose antibrachiale postérieure, en suivant exactcment le bord adherent des muscles fléchisseurs externe et oblique du métacarpe; on devra remarquer ([iie cette artère, assez peu importante, est accompagnée par le nerf cubital et la veine de méme nom; Ie tendon Olécrftnien du muscle perforant sera un guide tres-certain pour la recherche de ces trois or-ganes, car il les accompagne jusqu'au-dessus du carpe.
Les deux divisions de l'humérale, la radiale antérieure et la radiale postérieure, appartiennent ii l'avant-bras. La radiale antérieure est la plus petite des deux branches; eile est destinée aux muscles de la face antérieure, dans lesquels ellc s'épuisc presque complétement; un tres-mince filet soul descend sous le tendon do l'extenseur antériour des phalanges, en compagnie du nerf radial, jusqu'au-dessous du genou, oü il fluit par se perdre. La radiale postérieure continue exactement l'hu­mérale; ellc suit la direction du ligament lateral interne de l'articu-lation du coude et se place alors sous le fléchisseur interne du métacarpe, qu'elle accompagne jusqu'au genou ; arrivée \h, eile fournit le tronc commun dos interossouses niélacarpiennes ot l'artère colla lérale du canon. Au niveau de l'arcade radio-cubitale, olie donno l'interosseuse do l'avant-bras, qui passe en arrière du radius, en croi-sant directoment son grand axo au-dessous du perforant, et qui, après avoir traverse l'arcade radio-cubitale, se place dans rangle forme par la face postérieure du radius et le bord externe du cubitus; les divi­sions inférieuros de l'interosseuse communiquent sur le carpe avec les ramifications terminalcs de la radiale antérieure.
Nous avons déjaparlé de la veine cubitale; la veine radiale antérieure suitlemème trajet que Tariere du raèmenom; quant aux veines ra­diales poslérieures profondes, olies aecompaguont l'artère postérieure en formant autour d'elle un veritable plexus. L'artère interosscuso
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DU MEMBRE INTÉRIEUR.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 329
possèdc aussi une veine satellite. Contiuuation des méta- carpiennes, ces veines forment rhuméralc en se réunissant ä la partie supérieure de l'avant-bras.
11 nous reste mainlenant h parier de deux vaisseaux vcincux plus importants, car on y pratique quelquefols la salgnée. 1quot; La veine sous-cutanée médiane ou interne qui fait suite j\ la tnétacarpienne in­terne, part de la face postérieure et interne du carpe et rampe h. la sur­face des aponévroses, sur Ie bord interne du radius, qu'elle croisc ohli-lt;iuement de bas en haut et d'arrière en avant, pour venir se terminer en avant et on dedans de rextrémitó supérieure de Tos par deux branches, l'une antérieure, la veine céphalique, l'autre postérieure, la Ixtsiliquc, cpii traverse 1c sterno-aponcvrolujue pour se jeter dans l'hu-rnérale.
2deg; La veine sous-cutanée radiale ou antérieure, moins importante, naitdc la region du genou et monto sur la face antérieure de l'avant-bras, pour venir se terminer i\ la veine céphalique, rarementïila sous-cutanée médiane.
Les nerfs sont importants et suivent géncralement Ie trajet des vais­seaux ; nous citerons Ie nerf radial, qui pénètre sous les exlenscurs du inétacarpe et des phalanges, et qui accompagne Tariere radiale anté­rieure jusqu'au niveau de rextensenr oblique. Ce nerf s'épuisc dans les muscles de la face antérieure de l'avant-bras et la peau. Le nerf cu­bital, dont nous avons déj;\ indiqué le trajet en commun avec Tariere lt;'t la veine du mème nom, donne des rameaux ;i la peau de la face postérieure do Tavant-bras et concourt aussi par unc branche ä la for­mation du nerf plantaire externe.
L'arlère radiale postérieure posseeb; aussi son nerf satellite, locuhilo-plnnlaivc ou median, le plus volummcux des nerfs de la region, qui se trouve situé en arrière de Tariere postérieure de Tavant-bras, au-dessous du muscle iléchisseur interne du inétacarpe. Arrive vers le tiers inté­rieur de la region, le median se divisc en deux branches, qui fonneront les nerfs planlaires externe et interne. C'est par Tintermédiaire de la branche musculo-culanée que le nerf median iunerve la peau de la face antérieure de Tavant-bras ; la branche qui est destinée ä eet usage separtage en deux illetsprincipaux, qui rampeulüla face interne lt;le la peau en accompagnant les deux veines sous-cutanées de Tavant-bras. Il donne aussi des filets au Iléchisseur interne du inétacarpe et aux lléchisscurs des phalanges.
DilTérenccs. —On rencontre, chez les animaux domcsliques aulrcs que les solipèdcs, des dilfércnces tjui (iciuient uu uombre des dolgts complcts de hi main; plus ce uombre est considerable, plus grand doildtre le nombie des muscles chargés de les mouvoir.
Les ruminants qui possèdcnt deux doigls complcts out déja un muscle de plus que le chcval. L'cxlcnscur anlérieur des phalanges se divisc en deux
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330nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS.
portions paralleles, l'une interne, qni formu l'extenseur commun des doigls, 1'autre externe, aiipclé extonseur propre du doigt inlerne; l'exlenseur lateral des phalanges du clieval dovient l'extenseur propre da doigt externe.
Lc pore rappclle lo boeul' par la division du l'extenseur antérieur du mcla-carpe; le faisccau externe on extensour commun des doigls so divisc móme racilement en plusieurs faisccaux secondaires; le perforé csl forme do deux corps charnus.
Chez les camassiers, l'extenseur antérieur est furmé d'un seul faisceau musculaire, mais sou tendon se quadrifurque inférieureineut; on cons-lalu do plus un cerlaln nombre do muscles qui n'exislent pus clicz les untres anirnaux el quo nous nous conlciilerons d'éuuinérer ; co sont: un extenseur propre du poncc et de l'index; lo long supinateur, le court supinaleur, le rond pronateur et le carré pronateur.
On trouve chez les carnassiers deuxartères interosseuses, Tune antérieure qui descend sur la face antérieure du carpc, l'autre poslérieurc qui formera 1'arcade palmaire profondc.
sect; G. — Du genou.
Lc genou correspond au poignet de l'homnie el non ü son genou ; mais nous croyons devoir ncanmoliis conservcr ceLle expression, tout impropre qu'elle est, parce qu'elle est consacrée par 1'habitude et comprise de tout lc monde. Cello region, qui a pour base les os du carpe, avec l'extrémilé inférieure du radius cl Ia Iele des raétacarpiens, csl silucc entre l'avant-bras eile canon.
Vu de face, lc genou csl uu pen plus largo que l'avant-bras ; il ditni-nuc de largeur de haut en l)as, pour se rétrécir ensuite brusquement on se continuant avec le mélacarpc. Sur unc section transversale, celle region apparaitrait avec une forme prismatique assez ncllcmcnl des-since; aussi pouvons-nous lui reconnaltreexlérieurement Iroisraces et trois bords.
La face antérieure, quadrilatère, convexe d'un cólc h l'autre, laissc facilement reconnaltre, par l'exploralion, rextrenute inferieure du ra­dius, sur laquelle on distingue les coulisses verticales qui servent au glissement des extenseurs antérieurs du métacarpe cl des phalan­ges, coulisses séparées par des aretes minces. A deux centimetres envi­ron au-dessous de la lignc horizontale qui indiquela limite supérieure de la region, on perQoit unc légere depression formée par la reunion de l'extrémité inférieure du métacarpe el des os de la première rangée. Lorsque lc membre csl fléchi, celle depression se transforme en unc losse assez profondc. La flexion permet également de sentir un autre Intervalle, parallele cl distant de deux centimetres environ, qui scparc les os de la premiere rangcede ccux de la seconde. Quant a ccs dernicrs, ils font pour ainsi dire corps avec l'extrémité superieure du méta­carpe. On reconnait leur limilc inférieure ;i cc qu'ils snrplombenl un pen le canon. La face externe csl legcrcmcnl convexe dans ses
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DU GENOU.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MI
deux sens; on yreconnaltrafacilement In partie (jni correspond i'i l'os sus-carpien ; l'interne esl plane ou légèreraent concave ; eile répond directement h la grande gaine carpienne. Le bord externe montro en haut la saillie laterale externe de l'extrémUé inférieure du radius, assez nettement séparée en deux parties par une coulisse verticale dans laquolle passe le tendon de l'extenseur lateral des phalanges; il se ter-mineinférieurement par une autre saillic formée par le métacarpien ru-dimenlaire corrcspondant. Le bord interne, mieux dessiué, permet de sentir, de haut en bas: la tubérosité interne de l'extrémiléinférieure du radius; en bas, la tête du métacarpien rudimentaire interne, et entre les deux, sur une ligne un pen reportéc en arrière, une saillie obtuse quirépond au quatrième os delarangée supérieure, c'est-ä-direansca-phoïde. Quant aubord postérieur, il est formé parle tendon des iléchis-seurs externe et oblique du métacarpe et par le bord postérieur de l'os sus-carpien, dont la partie inférieure se reporte obliquement en avant et en bas, pour se continuer avec le tendon.
Nous décrirons successivement dans cclle region importante :
1deg; La peau,
21deg; Le tissu conjonctif,
3quot; L'aponévrose d'enveloppe générale,
#9632;4deg; Les tendons et les gaines qui entourent 1'articulation,
fj0 Les ligaments,
0deg; Le scpielette de l'articulation,
7deg; Les vaisseaux et les nerl's.
#9632;1deg; IjUpean, épaisse et forte, mobile surtout en avant, oü eile présente sa plus grande épaisseur, rnontre en arrière des plis de locomotion horizontaux. Chez les chovaux dont l'articulation est parl'aitement nette, toutes les particularités dont nous venous de parier se dessinent admi-rablcment et peuvent étre très-bien vues sansqu'il soit nécessaire d'y porter la main.
2deg; Le tissu conjonctif sous-cutané, plus abondant en avant qu'en arrière et sur les colés, est en rapport avec les déplacemenls que la peau peut exécuterdans les diverses parties.
3deg; Le (roisième plan est formé par des fibres aponévrotiques très-i'ortes et très-épaissos, qui sont 1c prolongement de l'aponévrose anti-brachiale, laquelle acquiert sur le genou une épaisseur qu'elle n'a-vait jamais cue. A la partie antérieure, les fibres ont une direction transversale ; sur les parties laterales et postérieures, elles sont trans­versales on obliques ; ellos forment en arrière une lame épaisse do un a trois millimetres. Cette aponévrose constitue la paroi externe des uombreuses gaines tendinenses que l'on rencontre tout autour du genou.
La quatrième couclic n'est pas continue; eile est formée en avant par le tendon de l'extenseur antérieur du métacarpe, celui de l'extenseur antérieur des phalanges et une partie de l'extenseur oblique du méta-
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332nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE SPÉCIALE OU DES BÉGIONS.
carpe; sur Ie cótó interne, par cc dernier leadon ; sur ie cölc externe par Ie tendon de l'oxtenseur lateral des phalanges et la branche anté-rieure du (léchisseur externe dn métacarpe. En arrière, cette coucho comprend les organes tendineux, vasculaires et nerveux qui passent ü liroximilc ou dans la gaine carpienne, et qui sent, en procédantde üe-hors en dedans et des parties superflcielles aux parties profondes : lquot; la veine métacarpienno externe, qui so trouve immédiateinent en dedans de l'os sus-carpien ; 2deg; la veine métacarpienno interne qui montc di-rectement on arrière du bord interne; la métacarpienno externe forme un peu plus haut la radiale postérieure ; au niveau du carpe, ellc on-voie ei Tinterne une forte branche cpii rejoint cclle-ci un pcu au-des-sous de l'articulation et forme avec olie la sous-cutanée médiano; liquot; Ie tronc commun des interosseuses métacarpiennes qui est accolé au hord postérieur de la métacarpienno interne; 4deg; profondement au-dossous de la raétacarpienne interne, Ie tendon du iléchissour interne du métacarpe; 8deg; l'artère digitale, continuation de la radiale posté­rieure, qui passe dans la grande gaine carpienne avec Ie nerf plantaire interne et les tendons des muscles fléchisseurs superflciel et profond des phalanges; 6deg; Ie nerf plantaire externe rpii suit la face profonde de la veine métacarpienne externe.
Signalons maintenant les diverses gaines tendineuses que l'on ren­contre autour du carpe. Ellos sont au nombre de sopt. Trois sont situées en avant : cello de l'extenseur antérieur des phalanges en dehors, au milieu collo de l'extenseur antérieur du métacarpe (on ponrra les sui-vre sur Ie genou en so rappelant que lenrs limites sont indiquées par des saillies vcrtieales do l'oxtrémiLé inférieure du radius) et en dedans, la coulisse fort oblique de, l'extenseur oblique du métacarpe; celle-ci se remarque aussi sur la face interne qu'elle coupe obliquement. Deux sont situées en dehors : collo do l'extonseur lateral des pha­langes qui traverse Ie ligament lateral externe de larliculation, et la gaine oblique en avant et en bas do la branche antérieure du llécbis-seur externe du métacarpe. Les deux dernières sont situées en arrière ; c'est d'abord la grande gaine carpienne qui renferme les deux tendons des fléchisseurs des phalanges, l'artère radiale postérieure et Ie nerf plantaire interne; on dernièrc ligne nous citorons une autre petite gaine située en dedans de la précédente et qui serl au glissement du tendon du lléchisseur interne du métacarpe. La grande gaine remonte en haut entre Ie radius et les muscles fléchisseurs du métacarpe. Lors-qu'elle est distondue par une quantité anormale do synovie, ellc ne peut apparaitre audessus du carpe que de chaque coté de celui-ci et immédiatement au-dessus de lui, entre l'os el les bords des muscles fléchisseurs externe et interne. Le cul-de-sac inférieur descend h trois ou quatre centimetres au-dessous du carpe. Dans los cas de synovito, il forme une tumour en arrière de l'extrémité supérieure du mélacarpion principal.
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DU GENOU.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 333
5deg; Les quatrc prineipaux/^ameiKs sontdivisés on latéraux, antérieut' et postérieur, Los ligaments latéraux, funiciilos très-gros et Torts, vont des cótés de rexlrcmitc inférieure du radius iï Ia lote des métacarpiens latéraux, et abandonnent dos faisceaux aux os des deux rangées ; l'in-lerno est plus fort el plus largo (]no l'extèrne; co dernier est traverse par Ie london de l'extensour lateral dos phalanges. Ses (ihres sont de. deuxordres et légèrement croisées en X; cos deux ligaments se con-fondent en avant et en arrière avec les ligaments antérieur et posté­rieur. Geux-ci sont des ligaments membraniformes ; ils s'attachent sur les bords des extrémités opposées du radius et dos os du métacarpe, ol sur les ligaments latéraux. L'antérieur, Irës-ample, plissó lorsque Ie membre est étendu, so lend dans la flexion. Lo postérieur est, au contraire,, plissé dans la llexion et tendu dans l'extension; il nivelle los anfractuosités du squelette et forme los parois profondes des gaines qui entourent l'articulation.
0deg; Le squelette est forme par l'extrémité inférieure du radius, l'ex-trémité supérieure des métacarpiens entre lesquelles se trouvent in-terposées les deux rangées des os du carpe. L'extrémité inférieure dn radius est, allongée transversalement, ello présente en avant les cou­lisses dont il a déja ólé question : l'extèrne et la módiane sont très-larges et correspondent aux tendons dos muscles extenseurs des pha­langes et du métacarpe; l'interne, polite et oblique en dedans, loge la portion tendineuse de l'extenseui'oblique du métaoarpe. Sur les cötés on vöit les deux tubérosités laterales; l'extèrne est divisce en deux par­lies paria coulisse du tendon de l'extenseur lateral des phalanges. La face postérieure possède, au-dessus dos condyles articulaires, unecrêle Irès-saillante, qui donne attache au ligament postérieur. La première rangée des os du carpe est formée par quatre os, qui sont, en procédant de dehors en dedans: Tos sus-carpien ou pisiforme, place sur le cóté externe et comme surajouté aux deux rangées, le pyramidal, le semi-lunaire et le scaphoïde. Dans la rangée inférieure, l'os crochu qui ré­pond au pyramidal et au semi-lunairo, le grand os qui répond au semi-lunaire et au scaphoïde, et enfin le trapèze qui répond au scaphoïde.
Lc métacarpe est forme par trois os, le métacarpien externe répond a l'os crochu par une seule facette. On en trouve deux sur Ie métacar­pien median ou principal, qui correspond ;i l'os crochu et au grand os, enfin lc métacarpien interne répond par deux facolles au grand os et au trapeze.
Un certain nomhrc do ligaments réunissent les os des rangées entre eux, ainsiqu'avec les os de Tavant-braset du métacarpe. Les ligaments extérieurs ou superflciels vont d'un os iï son voisin dans la rangée ou bien au point correspondant du métacarpe. Les inlerosseux ou pro-fonds sont cachéspar les os qu'ils réunissent; ces petils ligaments sont peu importants au point de vue chirurgical.
Les synoviales sont au nombre de trois: l'uno situéc entre Tos de I'a-
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334nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE SPÉCIALE OU DES RÉOIONS.
vant-bras et les os do lii première rangéo, unc^ deuxième entre les os dos deux rangées, et la Iroisième entre les os de la rangéo inférieure et ceux du métacarpe. Cette dernière communique avec hi seconde entre les deux premiers os de la rangée inférieure. Toute ces synoviales pos-scdent des prolongements qüi s'insinuent entre les os des rangées nour faciliter leur glissenient les mis sur les autres; ces culs-dc-sac descen­dent jusque sur les ligaments iuterosseux. L'articulation de Tos sus-carpien et du deuxième os de la rangée supérieure a quelquefois une synoviale propre.
Vaisseaux cl nerfs, #9632;— En parlanl des organes situés on arrièro du carpe, nous avons énuméré les vaisseaux et les nerfs principaux et in-diqué leur position. Les vaisseaux propres ä rarliculatiou viennentdes troncs vasculaires que nous avons étndiés clans la parties postérieure et sont en general pon volumineux. Nous signalerons une branche arte­rielle venue de la collatérale du canon, anastomosce avec la tenninai-son de l'artère épicondylienne, et formant ainsi Tarcado sns-carpienne ou palmaire superlieielle ; une division importante de cette. arcade des-eend en dedans de l'os crochu jusqu'ä rextrémitc supérieure du méta­carpe. Les nerfs superüciels dans la region viennent, los antérieurs, de la branche cutance du cubital, les postérieurs, du brachial cutané in­terne et du nerf musculo-cutané du median.
L'articulation carpienne est Ie siége de deux mouvements etondus, la flexion etTextension, et de quelques mouvements accessoires : 1'ab-duetion et radduetion, qui ne sont possibles quelorsque l'articulation est fléchie. Disons immédiatement que la deuxième rangée, unie très-intimement au métacarpe, ne prend qu'une part très-minimc clans Ie mouvement.
G'est surtout entre Ie radius et la première rangée et entre les deux rangées que les déplacements s'exécutent. Dans la flexion, Ie radius roule d'arrièro en avant sur la première rangée dont les os exécntent un mouvement de bascule sur ceux de la deuxième rangée et ouvrent ainsi un angle en avant; il en est de möme, mais d'une tagon incom-parablement moins prononcée pour les os de la deuxième rangée sur Ie métacarpe. Des os de la rangéo supérieure, Ie deuxième se porto en baut dans ce mouvement.
DiirórenccB. — Klles portent surtout sur 1c nombre des os du carpe, et celui des gaines que Ton rencontre pour les nombreux tendons cjui passent auteur de la region.
Les ruminants ne possëdent quo six os, dont deux sculemont a la rangée inférieure, Ie grand os et Ie trapézoïde sout rcunis; Ie cbiou n'u que sept os dont troisiila rangée supérieure, muis cbez Ie porc et Ie cbat onlrouve huit os carpiens, comme cbez Tbomme.
Cbez Ie porc, Ie deuxième os de la rangée supérieure répond au cubitus ; quant ii ceux de la rangée inférieure, Ie premier répond aux deux mélacar-piens externes, Ie deuxième au grand métacarpien interne, Ie troisième ii
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DU MÉTACARPE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 33Ö
l'os precedent 6t au pclit métacarpien interne; Ie quatriëme os nc répond ii aucun os du métacarpe,
Chez les curnassiers, l'os sus carpien s'articule avec Ie cubitus; lo pyra­midal occupe tonte l'étendue du bord externe et s'articule aussi avec ie métacarpien externe; les os de la rangóo inférieureaffectent les mèmes rap-porls que ccux du porc, de plus Ie quatrième s'articule avec Ie métacarpien du pouce.
sect; 7. Du métacarpe ou canon antérieur.
Getto region, slluép au-dessous de la prócédcnto, cl limilóo en bas par Ie beulet, offre l'aspect d'un cylindre aplati latéralement et lógc-rement renflé ä ses deux extrémités, un peu plus i\ la supérieure qu'ä l'inférieure. Ello correspond aux regions qu'on désigne en extérieur
sous les noms de canon et tcn/lnn.
La peau est mobile quoique épaisse, recouverte de polls plus longs et plus tins en arrière qu'en avant; chez les chevaux nobles dont les mem­bres sont nets, on volt très-bien les organes sous-jacents.
La couehc aponcvrolique sous-cut;tiiéc, plus ou moins épaisse sni-vant la finesse du tnembre, pent se decomposer en plnsicurs lamos dont l'épaisseur est plus considerable en avant, oü elies séparent soulos la peau de l'os el dos tendons, qu'en arrière oii ellos sont simplement appliquées sur l'aponévrose propre aux tendons dos llócliissours, Cette dernière est la continuation de raponóvrose h lihvcs transversales et entre-croiséos que nous avons trouvée antour du gonou; olie est très-complète on haut de la region oü ello est formóe do belles fibres na-crées, attachées très-fortement sur les métacarpiens latéraux el dont la direction est oblique de hauten bas et do dedans en dohors; vers 1c milieu du métacarpe, ces fibres deviennent moins épaisses el dégénè-rent entissu conjonclif en arrivant pres du boulet. Il osl cssenliel de savoir que collo aponóvrose forme line gaine qui contient, en haut sur-loul, los vaisseaux el les nerfs de la region.
On ne rencontre aulonr du canon que les tendons des flcchisseurs et des extenseurs du doigt.
En avant se Irouvo Ie tendon de l'extenseur antérieur des pha­langes qui, d'abord un pon externe, tend lt;i gagnor la ligno médiane; il est longc on dohors par celui de l'extenseur lateral auquel il en-voie une branche assez considerable.
En arrière lo tendon du flcchisseur superflciel recouvre celui du fléchissour profond. Les deux organes formant une cordo volumineuse qui se détache très-bien sur lo vivanl; lo perforant reQoit une bride exlrèmomcnt forto, qui lui vionl du ligament postérieur du carpo, cl qui 1c rejoint au milieu du métacarpe. Quoique assez intimomcnl unis l'un fi l'autre, cos deux tendons peuvonl ccpcndanl ölrc dislingués l'un do l'autre quand on explore la region avec los doigts. Sur une sec­tion transversale des doux cordes londinouscs, lo fléchissour superflciel
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OTHVM
330nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE SPÉCIALE OU DES UEGIONS.
a la forme d'un croissant, tandis ([no la coupe du fléchisseur profond
représente im ovale regulier. Tont h fait en couche profonde, on ren­contre Ie ligament suspenscur du beulet, qui s'attache sur les os de la rangée inférieure du carpe et sur la face postérieure du métacarpicu principal; cette bride très-furte, aplatie, descend entre es deux inéla-carpiens latéraux et se divise, au niveau du quart inférieur du mé-tacarpe, en deux branches qui vont aux grands sésamoïdes et de l;i au tendon de 1'extenseur antérlcur des phalanges.
Signaions encore, pour ètre complet, cjuatre petits muscles rudi-mentaires sans importance, les deux lombricaux et les; deux inter-osseux métacarpiens.
Vaisseaux et nerfs. — üne artèrc importante et très-volumineuse, l'ar(ère collatérale du canon, continuation de la radiale posterieure, longe du cöté inlerne Ie tendon du perforant; arrivée au-dessus du beulet, eile prend une position profonde entre les branches du liga­ment suspenseur, reQoit les inlerosseuses métacarpiennes et se divise en deux branches : les arlères digitales; dans ce trajet, eile domic de très-nombreuses divisions tendineuses et cutanées.
Uno branche, que nous avons déja nommée trom: commun des in-terossenses métacarpiennes, va se loger, en passant en dedans des tendons, entre Ie ligament suspenscur du boulet el la bride de rcnt'or-cement du perforant; hi, clle s'anaslomose avec une artcre venue de l'arcade sus-carpienne pour former Varcadc pabnaire profonde ou sous-carpienne; cello arcade donne naissance ;\ quatre branches, los inlerosseuses métacarpiennes, donl deux, les postérieures ou pal-mairos, descendent Ie long des os rudimentaires du métacarpo, de chaque coté du ligament suspenseur du boulet, et vont s'anastomosor avec la collatérale du canon; les deux aulros, antérieures ou dorsales, contournent la toto dos deux os latéraux du mélacarpe et se placent en dehors d'eux dans rangle de reunion qu'ils torment avec l'os prin­cipal.
Deux vcincs voluminousos, les collatérales du canon, dislinguccs cu externe et interne, continuent, de chaque cóté et en avant des ten-dons, les veines digitales; l'externe est longéo en arrière par lo nerf plantaire externe, l'inteme est séparée du nerf par l'artère collatérale. Les deux veines communiquent entre olies, on arrière des deux bran­ches du ligament suspenseur du boulet, par nne anastomose très-volu-mineusequi donne naissance aux inlerosseuses métacarpiennes,' celles-ci, siluéos entre la face antériouro du ligament suspenseur du boulet el Ie métacarpien rudimentaire, correspondent aux artères du mome nom, et se Icrminenl de chaque cóté au-dossous du carpe dans los colla­térales.
Les nerfs planlaires, distingués en externe et interne, longent los cotés du tendon du perforant; l'externe est accolé au bord postérieur de la veine mélacarpienne externe; l'interne osl séparé de la veine
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DU MEMBRE ANTlilUEUR.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 331
par l'artère collatérale du canon. Ce dernier cnvoie ;quot;i celui du cötéop­pose unc branche qui pari du milieu du niclacarpe, et contourne obli-quenaent la surface des tendons, pour se réunir au nerf plantaire externe.
Unc branche très-forle esl fournie par Ie plantaire externe pour les muscles lonibricaux et interosseux.
UilTérences. — La presence de doigls multiples ciUraiue, cliez nos ani-mauxdomestiques, de grandes differences dans la conrormation dumétacarpe.
A rexlérieur, chez los ruminants, cos differences sont peu accuaées, cur co.th^ region a pour base un os principnl comme cboz lo cheval; néanmolns on ren­contre déja Irois tendons uu lieu do deux sur la faco antérioure : lo median qui apparlienta l'extenseurcommun des doigls, sediviseen deux branches on approchant do rarUcula(ionmétacarpo-phamp;langienne,dechaquecöté se Irou-venl les tendons des extenseurs propres, interne ou externe. A la faco posté­rieure, mömc disposition, c'osl-ä-diro que los tendons des llécliisseurs so söparont on deux branches, serendent a chaquo doigt et se eomportcnl, cha-cun, comme lo tendon unique du cheval. I-o ligament suspenscur du beulet se divisc en huil branches, un pen au-dessus do 1'arliciilalion.
L'os métacarpien principal est forme do la soudure dc deux os ii pen prés égaux en dimension, ainsi quo le montre son extrémité inférieure et les sil-lons antérieur et postérieur qui sont creiiscs sur ses faces ; il porie en ar-riére et en dehors un petit os rudimentaire, discoi'Jal ou légèromont allongé, trace d'un troisième métacarpien.
Le mélacarpo du po?'c a pour base quatre os : deux principaux silués ou avant et deux postérieurs plus pelilsja cbaeun de cos métacarpiens complels répondent des tendons, des vaisseaux el des norfs, dontla disposilion rap-pello la conformation du mélacarpo du cheval. Los métacarpiens s'arliculenl enlrc eux, ä leur exlrémiló supérieure, par des facettes laterales ; 1c liga­ment susponseur du boulef esl romplacé par dos muscles pahnaires.
Les vaisseaux sont plus nombroux que chez le cheval; les artères radialo et iuterossenso postérieures, on arrivanl sur le mélacarpe, s'anaslornosenl pour former los arcades palmuiros suporlieielle el profoude, qui fournissenl les interosseuses mélacarpiennos, situces de chaque colé, le long dos os métacarpiens en avanl el en arrière dc la main.
Chez los carmssieis, on rencontre cinq doigls, dont un, le pouce, esl pen dévcloppé,les qualre aulres se trouvent presque sur lemèmo plan. La dispo­silion des tendons, des muscles, des vaisseaux est ä peu prés la móme que chez le porc.
Nous allons passer immédiatement t\ l'étude des mombres posté­rieurs, lo boulct, 1c paluron et le picd scront étudiées dans les mem­bres antérieurs et posterieurs en mème temps, en raison de leur simi­litude.
I'kucu kt Tovssaimt. Chirurgie,
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338nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIOiNS.
CHAP1TRE 11
DU MIMlilu: POSTERIEUR.
Lc tnembre postérieur, qui supporte une part moins grande du poids du corps que l'antérieur, est destine surtout ü pousser Ie corps en avant pendant les allures ; aussi cst-il tros-solidement relié au tronc par son rayon supérieur, par la hanche qui, en s'unissant ä celle du cóté oppose, circonscrit Ie bassin. Si, par sa face interne. Vos de la hanche 1'orme les parois d'un diverticule des cavilés splanchniques, il appartient par sa face externe au meinbre postérieur: aussi nous Ie comprendrons dans la doscripLion de celui-ci.
Nous reconnaitrons uu membre postérieur cinq sections principales, la hanche, la cuisse, la jambe, \vjarret, Ie canon postérieur; toutel'ois il y a lieu de faire une étude apart de la region du grasset dont l'impor-tance n'est pas moins grande que celle des regions précédemment nominees.
sect; 1. — De la hanche.
La hanche, qui répond ;i l'épaulo, comprend les parlies musculaires situces auteur du coxal, et eet os lui-même. Comme on Ie voit, cette denomination générale embrasse les parties qu'on désigne en exté­rieur, sous Ie nom de crovpe, de hanche et une partie de la fesse. Ces distinctions, bonnes en extérieur parce qu'elles sont comprises de tout Ie monde, s'allieraient mal ici avec une description de plans mus­culaires; la hanche est d'ailleurs une region extrêmemcnt simple et qui, pour cette raison, ne mérite pas d'etre ainsi 1'raclionnée. Nous y ferons rcnlrer l'étude de l'articulation coxo-fémorale.
La forme de la region qui nous occupo varie dans des limites assez grandes chez les diverses races de chevaux, mais ellc est assez connue de tout 1c monde pour qu'il ne soit pas nécessaire de nous y arrêter. Disons néanmoins que l'épaisseur des tissus qui recouvrenl Ie coxal doit ètre prise en consideration dans Ie diagnostic des plaies produites par des instruments tranchants ou piquanls.
La peau de la region, assez épaisse, est tres-adhérente ïi l'aponévrose commune aux muscles de la croupe et do la region ischio-libialc posté­rieure; un tissu conjonctif court, de couleur jaunätre, renl'ermant souvent de la graisse, ne permet que des déplacements extrêmemcnt limités de la peau; aussi la voit-on se plisser en travers dans les con­tractions musculaires. L'adhérenco de ces couches est aussi la cause des insuccès frequents qui suivent les tenlatives de reunion du tégu-
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DE LA IIANCIIE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 339
ment ü la suite des blessures larges et profondes dont cctle region est souvent le siege : l'inllammation, en augmentant Ie volume des tissus, entratne la peau, los points de suture no tardent pas ;i Ia couper et. la plaie béante laisse apercevoir les muscles.
Ceux-ci ne forment, pour ainsi dire, qu'iine seule couche d'une très-grande épaisseur. On rencontre dans teute la moitié antérieure, qui correspond h la fosse iliaque externe, la masse du fessier principal doublée en dehors et en arrière par 1c fessier superficiel. Les fibres do ces muscles (ilio-trochantériens) convergent vers legrand trochanter. Le tendon du muscle moyen s'y attache après avoir glissé sur une synoviale vésiculaire sltuée au niveau de la portion saillante de cette partic du femur appelée convexité du trochanter et que l'on sent très-facilement au-dessous de la peau, sur le milieu de la ligne qui limile inférieurement la region.
En arrière de la masse des muscles fessiers, on trouve la pointe supé­rieure du long vaste, puls celle du demi-tendineux, qui forme la base du bord postérieur de la region, eten dedans celle du demi-mem-braneux.
Nous devons aussi rattacher h la hanche la portion musculeuse du fascia lata (ilio-aponévrotique) situéc au-dessous de rangle antéro-externe do l'ilium, au-dessus des muscles antérieurs de la cuisse. üansl'action, cette partie musculeuse se dessine trèsbien au-dessous de la peau et produit sur cette dernière des plis obliques en arrière et en bas. Ce muscle recouvre le bord externe du psoas iliaque dont la partie médiane et le bord interne sont loges dans la losse iliaque interne.
Lorsque tous ces muscles ont été enlevés, on voit complétement ä nu la fosse iliaque externe, la grande echanernre sciatique, les nerfs et les vaisseaux qui en sortent, le ligament sacro-iliaque, l'angle externe de Fischium et le fessier profond, jeté en travers sur l'articu-lation coxo-fémorale.
L'ilium offre une surface légèrement concave, inclinée en dehors et en arrière, de forme triangulaire, ä base tournee en avant et en haut; il présente un angle interne relevé vers l'épine sacréc, un angle externe sur lequel se remarquent quatre tubérosités accouplées deux a deux; les deux supérieures servent aux attaches du fessier principal, les deux inférieures donnent insertion au fascia lata; l'angle postérieur de niium forme le col et une partie de Ia cavité cotyloïde.
Le ligament sacro-sciatique sépare les muscles de la croupe de la cavité du bassin. C'est plutót, ainsi que nous l'avons déji\ dit, une eleison de separation qu'un veritable ligament.
L'échancrnre sciatique, situéc entre le bord antérieur du ligament et le bord interne de l'ilium, donne passage h l'artère fessicre, qui con-toume ce dernier pour se porter en haut et se diviser dans la masse; des fessiers, aux nerfs grand et petit sciatiques qui s'appliquent h la
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MHVH
340nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE SPÉCIALE OU DES ItÉÜIONS.
surface du ligament else portent on arrière du fémur ; dans ce trajet, ils soul compris entre le grand, le petit fessier et le long vaste; citons encore parmi les vaisseaux de la region Tariere el la veine iliacu-lé-morales, qui longent le bord externe de l'ilium, ä partir du lenden du petit psoas; la veine fessière, satellite de Tariere; la veine et l'artèrc ischiatiques, branche principale de Ia sous-sacrée qui sorl de la cavitó pelvienne sous Texlrémilé supérieure du long vaste.
Articulation coxo'fémorale. — Elle est formée par la cavité cotyloïde du coxal et la töte du fémur. La cavité cotyloïde, très-profonde et complétée encore par un bourrelet librenx, présente h son fond una Torte depression qui se prolonge sur le bord interne de la cavité en formant une large, cchancrure, transformée en Iron par le bourrelet fibro-cartilaglneux. La tête du fémui' esl bien détach6e,parfaitemenl arrondie, et tnontre aussi une losse profonde dans laquelle viennenl s'attacher les ligaments coxo-fémoral et pubio-fémoral. Le premier de ces deux Hens est très-court; le second pari du tendon pré pubien des muscles abdoniinaux, passe sous le pont forme par le bourrelet coly-lo'idien pour venir s'attacher pres de son congencre. Ce serail, d'après les auteurs, ce ligament qui rendrait impossible les coups de pied de cóté dits en vac/de. tndépendamment de ces liens, on trouvo un liga­ment périphériquo membraneux, analogue a celui de Tartlculation scapulo-huméralo.
Les chocs nombreux auxquels esl exposée conslammenl 1'articu-lation coxofémorale amènent quclquefois des inflammations ou des fractures de Tune ou de Tautre surface. Le col du fémur esl exposé aux fractures, dans les sauts, en raison de sa direction oblique et de la position légèrement excentrique de la töte, A la suite d'une fracture de la tele, celle-ci pent resler dans la cavité cotyloïde, et il so forme, fi la longue, unepseudarlhroseau point fracture. M. Arloingen a décrit nn bel oxemple dans le Journal de médecine vétérinaire de Lyon, ISOS. Si les ligaments interosseux se rompent au contraire, il se fail une luxation, et la fausse articulation se fait généralement en avant de la cavité cotyloïde; dans le cas oü la rupture est moins complete, la töte du fémur, appuyant principalement a la partie antérieure de la cavité, la deforme el lui fait prendre, ä la longue, une forme allongée d'avant en arrière.
Il exisle d'autres deformations resultant des lesions de Tarticulatioii coxo-fémorale; si ces lesions olfrent une certaine difficullé pour êlrc diagnostiquées iï travers les couches épaisses des muscles qui entourent la jointure ; les soins soul bien plus dil'liciles encore h donner et les­tent le plus souvent inefflcaces, du moins chez les grands animaux.
Dlfféreneea. — La banche ufl'oclo des formes assoz différentes qui tieu-ncnl ïi la direclion et au plus ou moins de développement des diverses parties du coxal. Chez les ruminants, Tos do la liancho ólant plus horizontal donne ii
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DE LA CUISSE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ^
colle partie du corps une plus grande longueur; la partie postérioure se prolongo bien on arriëro de Ia naissance do la queue. Lc tissu coiijoiiclif sous-culané est plus abondant, les muscles dlffèronl également: lo Ibssicr superflciel et Ie long vaste sont réunis et ne ferment qu'un soul muscle qui glisse surlc trochanter au moyen d'une bourse synoviale très-dévoloppóe, la-([iiellc osl, souvent Ie slége d'allérations pathologlques {gouüe des rumi­nants). Au niveau du grand trochanter également, Ie long vaste s'niiil au fascia lala par une aponévroso qui peul se rupturer clicz les bóles très-mai-gres en face de la saillie osseusc. Celle-ci, au lieu de glisser sin- la face in-lorne de l'aponévrose, se Irouve rctenue fortement en arrièro par Ie bord antérieur du long vaste et Ie membre reste dans l'extension forcée. On est quelquefois oblige d'inciser les fibres du muscle pour rendre au membre la libcrlc de ses mouvemeiils, ainsi que nous Ie verrons plus loin on décri-vant la socliun do l'ischio-tibial externe.
Le pore offro une disposition qui rappelle celle des ruminants.
Chez les carnassiers lc fessier superflciel est le plus volumineux dcsmusclcs do la region.
sect; 12. — De la cuisse.
La cuisse a pour base lo fémur; chez les chevaux d'un erabonpo.int ol d'une musculature moyenne eile est aplatie d'un coLó h I'autre et présente en dehors une surface convexe, de forme quadrilatère, plus large on haul qu'en bas, ïi limites très-naturelles qui soul : en avant, ia ligne qui descend de la pointe de la hancho au grasset; cette ligne s'aocuse très-bien dans les contractions par la tension du muscle ilio-aponévrotique el do son aponévrose; en arrière, le bord posterieur du membrepartant de rangic ischial el se dirigeant obliquement on avant; en haut un bord obtus incline en arrière el en bas, bord forme par l'in-tersection de la face antérieure avec leplan, oblique en dehors, de la region fessière; en bas, une ligne parallele au bord supérieur el qui passe au-dessus de rarliciilalion du grasset. La cuisse est bien moins développée en dedans. La face interne, toujours convexe, se mei en rap­port ;i sa partie supérieure, avec celle du cole oppose, eile s'en Irouve plus ou moins écartée ä l'extrémité inférieure. La verge, les testiculcs ou les mamelies, suivant lc sexe, cachent la partie antérieure el supé­rieure de celle face.
D'après les limiles que nous venons de iixer ä la cuisse, ou volt que nous comprenons, dans celle region, ce que l'on nomme fesse en exté­rieur; car, en réalité, la fesse n'est que la partie postérieure de la cuisse.
La cuisse est plus ou moins convexe h sa face antérieure ; olie pré­sente d'abord un méplat, se raccordant avec le liane, correspondant h. niio-aponévrotique ; en dehors une large surface convexe limiléo par un sillon vertical partant de I'ischium pour aller, en suivant une direction parallele au bord postérieur do la region, mourir sur la jambe; cc sillon indique la separation entre lo long vaste el lc demi-
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342nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS,
tendinous. Enfin co dernier muscle cl 1c clemi-mcmbraneux se rcti-nissent.pour former Ie hord postérieur, convexe, h courbe breve, 1c-qucl se continue ensuite par ia face interne; celle-ci, que l'on nomme on cxtérieiic/j/laquo;/1 lt;/lt;gt;/laquo;, ewme, est convexe, en rapport avec cclle du coté oppose. En avant du plat de la cuisseet en haut on voit se dessiner Ie bord anlérieur du muscle, c'est en avant rpie se trouve un espace in-tormusoulaire dans lequcl se placent les vaisseaux fémoraux; on voit la veine saphène se dessiner en relief sur Ie hord antcrieur du muscle.
La peau qui entoure la cuisso varie considérahlement au point de vue de I'épaisseur et de ['adherence. Très-flne antérieurement et pres-que denuee de poils ii sa face inlerne, eile devient plus épaissc en ar-rière et surtout en dehors en arrivant sur Ie grasset; sa mobilitéest très-grande sur la face interne, très-grande également prés de 1'arti-culation el en arrière, mais sur la face externe clle diminue considéra­hlement et anx environs du bord supérieur on remarque dejä 1'adhé-rence intime de la region fessière.
Nous dovons maintenant, pour étudier les masses musculaires qui entourent la cuisse, les diviser en trois sections.
La première situce en avant sera la region antérieure, unc deuxième comprendra la face externe el Ie hord posterieur ; une troisième ia face interne.
-10 Dans la region crurale antérieure Ie tissn conjonclif sous-cutané est abondant et lamelleux, surtout lorsqu'on se rapproche de rarticulation du grasset.
La première couche musculaire est formée par Ie muscle'dn fascia lala, dont la parlie supérieure seule est charnue ; son aponévrose infe­rieure entoure la section antérieure de loutes paris et lui forme une vé-ritable aponévrose de contention.
Au-dessous de cctle aponévrose se montrent les trois muscles, que l'on a réunis sous l'appellation commune de triceps crural: en dehors, Ie vaste externe, en dedans Ie vaste interne et au milieu Ie droit anlé­rieur; immédiatenient appliqués sur Ie lemur, qu'ils entourent en avant, en dehors et en dedans, les muscles du triceps, cbarnus et tres-forts, s'insèrent tous les trois ;i la rotule; ils étendent la jambe en même temps qu'ils fléchissent 1c fémur sur 1c coxal ; ils sont par con­séquent les agents actifs du mouvement du memhrc en avant,
L'artère iliaco-fémorale, l'nne des branches de terminaison de l'ar-tèrc iliaque interne, passe entre Ie droit anlérieur et Ie vaste externe; l'artère musculaire superflcielle, ou grande musculaire antérieure, oc-cupe une position'semblable du coté interne Des veines accompagnent chacun de ces vaisseaux. Lo nerf fémoral anlérieur, dont les para-lysies sont assez fréquentcs, innervc la masse du triceps.
2deg; La m/wlaquo; crurale externe et postérieure correspond ä la masse des muscles ischio-tihiaux, c'est une region Ires-simple, dont la limite esl indiquée en avant par Ie hord anlérieur du long vaste. A la parlie sn-
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DE LA CHISSE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 343
périeure, olio est séparée de la region antérieuro par la saillie obtuse quo forme la convexiló du trochanter, au-dessous de laquelle on sent trës-bien lebord trancbant de la crèle sous-trochanlérienne.
En arrivant au niveau du bord externe du fémur, 1'aponévrose du fascia lata so divise en deux lames : l'uno profonde qui passe en avant du long vaste, l'autre superflcielle qui se répand h la surface des mus­cles cruraux externes et leur forme comme une aponévrose d'enve-loppe. Au-dessous de ce premier feuillet on on trouve un autre, très-adhérent aux fibres du long vaste, mais non ü celles du demi-tendineux et du demi-meinbrancux.
L'uniquc couchc musculaire, consliluée par les ischio-tibiaux, forme en avant une sorte de goutlière séparée de la face postérieure du fémur par la lame inlerne el antérieure de l'aponévrose du fascia lata, qui va s'insérer au bord externe du fémur, et ä sa face postérieure. Dans celte goultière descend Ie nerf grand sciatiquo.
Lesartères sont : l'obturatrice, des branches de la grande musculaire postérieure el l'artère fémoro-poplitée ; chacune de ces artères possède une ou deux veines correspondantes.
3deg; La region interne de la cuisse est un pen plus compliquée que l'externeet l'antérieure. Au-dessous de la peau, on trouve unemince coucbe conjonctive générale, qui provient du feuillet inférieur de l'a­ponévrose du grand oblique de l'abdomen; puis, en coucbe superfl­cielle, les muscles court et long adducteurs de la jambe, prolongés inférieurement par une belle et très-forte lame Qbreuse, qui formera l'aponévrose jambière. Le long adducteur est séparé de son congénère par un cspacc triangulaire a sommet inférieur, très-apparent surtout lorsqu'après avoir, sur un cbeval couché, relevé Ie membre supérieur on porte l'infériour en arrière, cc qui a pour effet de faire saillir forte-ment le bord antérieur du court adducteur. Dans cet cspacc triangu­laire, qui fait suile ftl'anneau crural, passent l'artère et la veine fémo-rales, vaisseaux très-volumineux.
En dernière couchc musculaire, on rencontre, en procédant d'avant en arrière, le pectine, le petit adducteur de la cuisse et 1c grand adduc­teur ; celui-ci, biflde inférieurement, laisse, entre ses deux branches, un espace appelé anneau du grand adducteur, dans lequel passe l'artère el la veine fémorales.
Les vaisseaux de la face interne de la cuisse sont, en allant des parties superflcielles vers les parties profondes; Tariere et la veine saphènes, situées au-dessous de la peau ä la surface du court adducteur, l'artère en avant, la veine en arrière ; ces deux vaisseaux sont entonrés par les branches du nerf saphènc interne et de sou accessoire lorsqu'il existc. La veine saphènc se voit loujours avec la plus grande facilité, en raison de sa position verticale, clle contient toujours une certaine quaulité de sang, mais ïi cause de sa communication avec la saphènc
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laquo;tui
314nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS.
externe, il n'est pas facile de la gonfler au deli d'une cerlainc mesure au moment de la saignée.
Dans l'anneau crural, nous trouvons Tariere lemoralc, la veine de momc nom et Ie nerf saphène interne; i'artère estaccoléeau hord pos­térieur dn long adducteur de la jambe, se dirige en arrière, pour venir passer entre les deux branches du grand adducteur de lacuisse, et se placer ensulto dans rinterslice qui sépare rundeTautre, ä leur oxtré-mitc supérieure, les jumeaux de la jambe ; ä ee point olie change de nom et preud celui d'artère poplitée. Dans ce trajetI'artère donno les branches principales que nous avons énuméréesen décrivant les antres regions de la cnisse et un certain nombre d'artères innominées, trop potites pour avoir reQU des noms particuliers. Nous ne citerons done que I'artère nourrioière du féraur, et la saphène, dont nous avons déjè indiqué 1c trajet.
L'artère fémoro-poplitée, qui se rend aux muscles de la region li-biale postérieure, uait au-dessous de ranneau dn grand adducteur.
La veine léuiorale, d'un calibre beaucoup plus considerable que celui de I'artère, est placée, dans ranneau crural, en arrière de ce vaisseau et un pen plus profondément; eile raccompagne dans tout son trajet en conservant cette position et regoit les veines satellites des artères musculaires.
Dans Ie triangle ou anueaii crural on rencontre également nu pacpiet de ganglions lyniphaliques, appliques sur la gaine conjonctive des vais-seanx ; eest h ces ganglions que l'on a donné Ie nom é'inguimux pro-fonds; ils recoivent les lyniphaliques superliciels qui accompagnent la veine saphène, et qui viennent des parties inférieures du membre. Les lyniphaliques profonds, qui accompagnent I'artère el la veine crurales, vont aussi se rendre il ces ganglions. Indépendamment de eet amas ganglionnaire, nous devons en citer d'autres disséniincs dans les di­verses regions de la cnisse, ce sont: Iraquo; les ganglions/jojo/Ws situés en arrière du nerf grand sciatique, au-dessus des jumeaux do la jambe entre Ie long vaste et Ie denii-lendineux, prés de I'artère fémoro-po­plitée, qui recoivent les lyniphaliques du jarret el de la region crurale posterieure ; 2deg; les ganglions pré-cruraux places en dedans du bord an-térieur du fascia lala et qui resolvent les lyniphaliques de la partie antérieure et interne do la cuisse. Un certain nombre de vaisseaux de la face interne de la cnisse vont également se rendre aux ganglions in-guinaux superflciels situés ü cóté du fonrreau.
Le trajet des nerfs a cté sufflsamtnent indiqué plus haut.
Differences. — Les difTérences, peu imporlantes, ne nous arréteront pas longfemps,disons seulement que 1c muscle du fascia lalacsl beaucoup plus large chez tous les nnimaux (pic chez les solipèdes. L'artère fémoralc (ra-verse, ebez le boeuf, Ie long adducteur de la jambe.
#9632;il
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DU GRASSET.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;340
sect;3. — Region du grasset; articulations fémoro-rotulienne et
fémoro-tibiale.
Getto region, qui occtipe le sommet de rangle saillant forme par lo membre postérieur au point de reunion du fémur avec les os de la jambe, esl nnc des plus importanles par sa complication el, la frequence des lesions dont eile esl le siege ; eile esl, liiuilée en haul, par la cuisse, en bas par la jambe ; sa lace postérieure esl cachcc par les muscles jumeaux, reconverts eux-m6mes par 1'extrémité inférieure des ischio-tibiaux ; l'antérieure, l'inlerne et 1'externcqui soul presque sous-cuta-uées, peuvent 6lro explorées avecassez defacilité.
Les Tormes exlérieures de la region du grasset différent suivant la position dn membre; lorsque colui-ci appuie franchoment sur le sol, on constate deux reliefs superposes, et séparés par un profond sillon transversal. Le relief supérieur, de consislauce molle ä sa partio la plus ólevcc, est l'ormé par la parlie inférieure de la masse charnue dn tri­ceps ; le sillon transversal répond au bord inférieur de la rotule ; entin le relief inférieur qui correspond iï la Lrochlée fémorale et aux liga­ments rotuliens, se prolong!! inférieureraent jusque sur le bord supé­rieur de la crêle du tibia, laquellc se dessine au-dessous de la peau, sous la forme d'une légere arète fi concavité externe.
Lorsque le membre est llécbi ou seulementau repos, appnyanl par la pince du i)ied sur le sol, la rotule se reporle dans la lrochlée fémo­rale et se dessine en très-forte saillie; sa face supérieure occupe alors le sommet de 1'angle très-saillanl, formé par les deux rayons.
La face externe laisse senlir avec assez de nelteté la face, correspon-danle du condyle externe du fémur et, au-dessous de lui, l'inlerligne de rarticulation fémoro-tibiale masquée en partie par Ie ligament fu-niculaire. L'inlerne permei de constater le bord interne du tibia, et un léger relief qui semble le continue!' en ban! cl qui n'esl autre chose que 1c ligament lateral inlerne de la mème articulaiion, lequcl s'arrête sur le condyle interne.
La peau esl partout très-mobile ; lorsque le membre est ä Tappni, eile forme des plis transversaux plus ou moins nombreux qui s'effacent dans la flexion.
La couche aponévrotique sous-cutanée, épaisse et lamelleuse, s(gt; continue par cólé avec la lame, superflcielle qui recouvre les muscles ischio-tibiaux. Au-dessous d'elle, mie aponévrose respleudissanle, Ircs-épaisse, enveloppe toule la region, s'attache sur la face antérieurc de la rotule, se continue en haul avec, celle du fascia lala, en bas avec l'apo-névrosc jambière générale, en debors avec, celle do l'extrémité infé­rieure dn long vaste, et dégénère en dedans en lissu lache qui recouvre les muscles de la face interne de la cuisse, oü eile esl remplacée par une aulre non moins forte, celle, des adducteurs de la jambe.
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ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS.
Les organes musculaires manquent presque complétement autour des articulations : cilons la raasse du triceps qui raquo;'attache sur la face supérieure de la rotule, Ie long vaste qui recouvre une pellte partie de la face laterale de rarticulalion fémoro-tibiale, et les adducteurs
de la jambe en dedans, qui s'arrêlent au niveau de la partie supé­rieure des condyles.
En arrière, les muscles ferment au contraire deux couches épaisses, l'une, superflcielle, constituée par Ie long vaste, Ie demi-lcndiueux, Ie demi-raembraneux; l'autre profonde, formce par les jumeaux de la jambe, Ie perforé et 1c tendon du poplitc.
Articulation femavo-rotulienne. —Nous croyons devoir séparer rune de l'autre les articulations fémoro-rotulienno et fémoro tibiale ; quoi-((iie les mouvements soient solidaires dans ces deux jointures, elles forment des organes distincts, attendu que lours synoviales sont sé-paróes.
La rotule so trouve attachée ä l'extrémité supérieure du tibia par trois ligaments funiculaires très-forts, distiugués en externe, interne etmoyen. Le ligament externe, Ie plus long et Ie plus fort, part du bord externe de la rotule et va s'attacher sur Ie sommet do Ia cröte tibiale. L'interne, ä peu prés de même longueur que ie precedent, se trans-l'orme, en arrivant sur la rotule, en un libro-cartilage épais, qui se inoule sur la face interne do la trochlée fémoralo et sert ainsi d'appa-reil complémentaire ])om' la surface rotulienne ; Ie ligament moyen, vertical comme les deux autres, part de la partie moyenne de la ro­tule et va s'insérer dans la fossette située au milieu de la tubcrosité an-térieure du tibia oü il glisse au moyen d'une petite synoviale.
Les trois ligaments rotuliens, Ie median surtout, sont noyés au mi­lieu (rune masse considerable de tissu adipeux, qui double en avant la capsule synoviale, et qui ne manque jamais, même chez les animaux les plus maigres. Getto couchc, qui n'a jamais moins d'un centimetre el demi d'épaisseur, disparaitsurles cotes et au-dessous del'insertion ro-tulicnne des muscles du triceps.
Los ligaments dils rotuliens no soul, ä proprement parier, que des cordes deslinces ii transmottre ä la jambe Faction développée paries muscles du triceps crural; le veritable ligament fémoro-rotullen est une capsule attachée par ses bords autour de la trochlée fémoralo el sur la périphérie de la surface postérieure de la rotule ou desappareils librn-carlilagineux qui la complètent par cöté. (quot;eltc capsule posscde de chaque cèté un faisceau de renforcement qui s'attacho sur la face excentrique des deux condyles et qui jouc, par rapport ä l'articulation, le role d'un veritable ligament lateral.
Les surfaces articulaires sont, du cóté du femur : la trochlée anlé-rioure, (lont les lèvrcs sont allongées de hauten bas; nous rappellerons que la lèvro interne est beaucoup plus saillante que l'externe, et du cóté de la rotule, un relief median bordé de deux gorges, dontrinternc
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ARTICULATION FEMOUO-ïllUALE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 317
esl rendue presque bemi-cylindrique par la substance flbro-cartilagi-neusedu ligament rotulien inlerne.
La synoviale de l'articulation fémoro-rotulienne s'ótend en haul jnsque sous la masse dcsnmscles du triceps, et il arrive assez fréquem-ment qu'elle communique avec I'une on l'autre des synoviales de l'ar-ticulation fémoro-tibiale.
Les seuls monvcmenls que pnisse execnter la rolnlo sur la trochlée fémorale sont des glissements de haut en has ou de lias en haut.
Les luxations de la rotule sont assez fréquentes, el se font en de-hors ; les luxations en dedans sont empöehées par l'élévation de la lè-vre inlerne de la trochlée, et snrtoul par la direction de la resultante des forces des muscles de la region crnrale antéricure qui passe ton-jours en dehors do la partie rnédiane de la trochlée el sollicite la rotule ä glisser de ce cölé. Gelle-ci esl retcnuc par sa capsule el aussi par le faisceau flbreux qui double la capsule synoviale; mais, lorsqu'un épan-chement a allonge ce ligament on hien lorsqu'un effort brusque I'a rompu, la luxation se fait avec la pins grande 1'acililé, et la rotule se trouve alors située en dehors el au-dessus de la trochlée. Gel accident place le membre dans I'extension forces, et ne pennet aucun mouve­ment de llexion. La reduction dc la rotule esl assez facile ä faire, malheiirensemenl la luxation se reproduit avec la plus grande 1'acilité, en raison de la direction de la force musculaire qui agil sur eile.
11 esl ä remarquer que chez les jeunes chevaux, dans la période de convalescence des maladies graves, pneumonias, flèvres typhoïdes, ententes, etc., cos luxations de la rotule s'opèrenl pour ainsi dire spon-tanément, i\ l'écurie même. On pourrait peut-être allrihuer eel acci­dent au dél'aul de lonicilc des tissus, ä la suite des alterations qu'ils onl subi el pendant la période morbide.
Articulation fémoro-tibiale. — Elle esl formée par les condyles du lemur el la surface articulaire supérieure dn tibia, mais comme ces deux surfaces sont convexes l'une el l'autre, on rencontre, pour as­surer la coaptation, des übro-cartilages complémentaires on ménis-ques bi-concaves épais en dehors, minces i\ leur partie concentrique qui vient s'appuyer sur l'épine du tibia; le ménisque inlerne s'allache en avant el en arrière de l'épine tibiale, l'exlerne so comporle ä pen prés dc même, mais il possède, de plus, en arrière, un cordon qui va s'altacher dans l'écbancrure inter-eondylienne du fémur, en dehors du condyle interne el rcmplil par conséquent, outre son role spécial, celui d'nn veritable ligament.
Quant aux ligaments spéciauxa l'articulation, ilssont au nombre de cinq : 1deg; les deux ligaments laléraux, cordons rubanés qui vontducóté excentrique des condyles ;quot;i la partie correspondante des deux faces du tibia, I'externe s'allache aussi sur la této du péroné. A leur partie supérieure les ligaments s'insèrenl un pen en arrière de Taxe des con­dyles, cc qui fait qu'ils se relikhenl dans la flexion el ne sont lendus
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:tl8nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANAÏOMIK SPÉCIALE OU DES REGIONS.
(juc dans l'cxtcnsion. 2deg; Lc ligament postérieur ou mombraneux formé, supérieurement do deux lames dont la suporflcielle, traversée par les va'sfnaux fémoro-poplités, ombrasse les condyles du fémur, ('t s'attache memo au ligament croisé posterieur. J}0 Los ligaments inler-osscux ou UgamenU croisés au nombre de deux, se trouveut loges dans réchancrure intercondj'lienne; rantérieur, oblique do haut on ])as et d'avanten arrière, se fixe en haut on dedans du condylo externe et en bas dans la rainure du sommet de l'épine; Ie postérieur, plus long et oblique on sons oppose, s'insère, en arrière, sur la faeette ü-biale interne et va de lä se remi re clans Ie fond de réchancrure inter-condylienne.
L'articulation est encore aü'ermie en avant par Ie tendon, extrêmo-ment fort, commun au lléchisseur du métatarse et ü l'extenseur an-térieur des phalanges, on arrière par celui du poplité.
On rencontre pour cetto articulation deux synoviales, une pour cliaque condyle, la face du tibia el Ie ménisque correspondant, (k's deux synoviales sont adossées rune i\ l'autre sur la ligne mcdianc, et comprennent entre cllcs les deux ligaments croisés.
L'articulation fémoro-tibiale est une charnière imparfaite, qui permet la flexion et l'extension, eten outre quelquesmouvements do rotation,
Dans la flexion, la surface articulaire du tibia s'éloigne du fémur et forme avec olio un angle assez largonicnt ouvert en avant, les condyles du fémur entralnent les ménisques, qui se portenten avant, et la rotule en descendant Ie long de la troclilée vientse placer en avant des con­dyles ; dans cc temps les ligaments latéraux de l'articulation fémoro-libiale se rchlchent. Dans l'extension, au contraire, ces ligaments se tendent fortement, la rotule va se replacerii la parlie supérieure de la trochlée en se cachant sous les muscles cruraux, et les ménisques se reportent en arrière. Dans les quelques mouvements de rotation quo pout executor l'articulation, les ménisques sont cnlrainés en sens in­verse l'un de l'autre ou, si Ton vent, se placent en diagonale.
#9632;Mirércnces. —Chez los pelits animaux, cos articulalions soul boaucoup moins compliquées. On nc trouve chez los carnassiers, los polils ruminants et lo porc, qu'uii soul ligament rolulien; la synoviale est uniquo pour los deux articulalions; de plus, cbez les carnassiers, on rencontre claus l'épaisseur du ligament mombraneux postérieur un petit os sésamoïde siluó on regard de cliaque condyle et donoanlattache uu bi-fémoro-calcanéen,
sect; 4. — De la jambe.
La jambe a pour base la diaphyse du tibia et Ie péroné, os tout ä fait rudimentaire chez les solipèdcs, qui disparatt presque chez les ruminants et mérite ;i peine mie mention ; olle est bornée on haut par lc grasset et la cuissc, en bas par la region du jarret. L'exlrémilc
#9632;HIM
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DE I.A JAMBE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;aW
inférieure des muscles ischio-tibiaux, qui doit ötre comprise dans ia description anatomique de la jambe, donne h la partie supérieure, en so superposant aus muscles gastro-cnémiens, une largeur consi­derable, ce qui fait quo la rorino extérieure de la jambe est celle d'uu tronc de cone h base supérieure, fortement comprimé d'un cote h I'aulre.
La lace aulérieiire de la jambe présente im relief plus on inoins ac­cuse, produit par le corps charnu de l'extenseur antérieur des pha­langes ; la face postérieure a pour base le long vaste, 1c demi-tendineux ot, plus bas, la corde du jarret, formée par les tendons du jmnoau el du perforé auquel vient se joindre une très-forte aponévrose; la face externe, convexe dans ses deux tiers antérieurs, dessiue un creux en avant de la corde; I'mterne, plane, laisse sentir dans loute son ctendue la face interne du tibia sur laquelle se dessiue la veine sa-pliène interne.
La peau de la jambe, épaisse et assez mobile, ne peut subir do grands déplacemcnlsen raisun de son pen de dcveloppement.
Le tissu conjonctil' sous-cutané, rare et court, unit ia peau aux fortes aponévroses de la region, (lelies ei forment des couches superposées. La plus snpei'llcielle, ou aponévrose jambière d'enveloppc générale, qui provient des muscles dn plat de la cuisse, du fascia lata, du long vaste et dn demi lendineux, s'altache ä la face interne de l'os ainsi qu'ä sa crétc, puls ellc se porte en arrière autour du tendon d'Achillc, en donnant naissance h une lanière extrêniement épaisse et forto, située en avant de la corde du jarret ; après avoir contracté une adherence intime avecle tendon du perforé, eile envoie une forte bride ä celui du jnmeau, pnis, en anivant prés du jarret, eile s'unit aux bords du tendon du fléchisseur et va s'attacher de chaque cöté du calcanéum, complé-tant ainsi la gaine d'enveloppc du tendon dn jumeau. Au-dessous de eette curiouse enveloppe flbreuse, on en rencontre, en avant, une autre qui enveloppe les muscles de la region antérieure et envoie de sa face profonde des divisions qui séparent chacun des muscles antérieurs; los postérieurs possèdent cgalemenl une aponévrose propre.
A la face antérieure de la jambe, nous rencontrons, en allant de dehors en dedans : l'extenseur lateral des phalanges, l'extenseur anté­rieur, dont le corps charnu forme la saillie de la face antérieure, et le fléchisseur du métatarsé, celui-ci doit nous arrèlerun instant :
Situé sous l'extenseur antérieur des phalanges, le fléchisseur du métatarsé (tibio prémétatarsien) se compose de deux portions, l'une charnue, l'autrc tendineuse, non i)as situées bout h bout, inais placées l'une en avant de l'anlre. La portion charnue, immédiatcment appli-quéc sur le tibia, n'olfre rien de bien particulier i\ considcrer, sinon la disposition de son tendon inférieur qui passe duns un anneau forme paria portion tendineuse et se comporle avec eile comme le perforant par rapport an perforé. La portion tendineuse est plus interessante,
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330nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS.
car eile donnc assez fréquemment lieu h des accidents chirurgicaux, très-bien (Undies par M. II. Bouleydans 1'article lt;/amöedu Nouveau Dic-iionnaire auquel nous empruntons la plupart des détails pathologiques, dans lesquels nous allons entrer.
La portion tendineuse du fléchisseur, situcc entre l'exlenseur anté-rieur et la portion charnue, commence sur l'extrémitó inférieure du fémur, entre la trochléc el Ie condyle externe, passe dans la coulisse anléro-externo du tibia dans laquelie eile glisse au moyen d'une syno-viale qui communique avec cellc de l'articulation, descend jusque sur la face anlérieure du jarret, oii eile se perfore pour laisser passer Ie tendon de la portion charnue et s'insère par deux branches, l'une qui va s'attacber au cuboïde, 1'autre qui descend verticalement jusque sur la face anlérieure du métatarslen principal.
Gelte corde, tout ä fait inextensible, rend les mouvements de flexion du métatarse solidaires de ceux de la cuisse. Chaquefois, en cffet, que Ie fémur se lléchil, lo point d'insertion supérieur do la corde se re-lève, il doit en ftlro de même do l'extrémité inférieure, en vertu de rinoxtcnsibililé propre aux cordes tendineuses; il est alors nécessaire que Ie metatarsien principal suive Ie mouvement qui est determine par los fléchisseurs du fémur, el se fléchisse ;i son lour sur 1c tarse. Ce qui rond les mouvements de ces deux os, absolument synchrones. Les organes actifs de lallexion du métatarse sont done los fléchisseurs de la cuisse. La portion charnue du fléchisseur du métatarse n'agit pasd'une facon bien énergique dansles mouvements ordinaires. On s'en rend très-bien comptc dans los cas do rupture de cctle corde tendi­neuse, cas qui équivalent ä une demonstration expérimentale.
Il arrive assen fréquemment que cette corde se rompt, soit dans les efforts violents qui ont pour hut de débarrasser Tun des membres postérieurs, comme ceux que fait l'animal pour dégager son membre retenu ä la harre postérieure d'un travail par exemplo, soit dans tout autre cas analogue se produisant même sur los deux membres en même temps; immédiatement apparaissent les symptómes caractéristiques de cel accident. Lorsque Ie membre est ;i l'appui, rien d'apparent, l'ani-nial repose franchomont sur Ie membre, et coluici n'a rien perdu de sa solidité. Mais aussitót que Ie membre se lléchü, on voil Ie canon osciller d'avant en arrière, absolument comme s'il y avail une fracture du libia; la corde du jarret, n'étant plus soutenue par sou antago-nistc, devienl Basque. Mais, des que Ie membre esl de nouveau pose ä terre, il reprend toute sa ferraeté, et il semble que l'accident ail com-plélomenl disparu.
La corde du fléchisseur du métatarse récupère généraloment ses propriétés en six somaincs ou deux mois par reunion des bouts divisés au depens d'un lissu fibreux de nouvelle formation. Lo repos est pour ainsi dire Ie soul Iraitemonl ä employer.
La region jambière postérieure est forméc ii la partie supérieure par
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DE LA JAMBE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; .tut
Irois couches de muscles, i\ 1'inférieuro par deux couches seulement. L'exli'cmilc inférieure des muscles long vaste, demi-tendineux el dorni-menbraneux constituc 1c plan superQciel de Ia partie superieure. Au-dessous d'eux se rcuconlrenl les jumeaux de la jainhe et Ie pciToré, dont l'insertion supérieure remonte jusqu'au quart inférieur du fé-imir; formes d'un corps charnu ;i leur exlrcmiló lixe, ces muscles so continuent par le tendon volumineux appelé corde du jarrcl. La cou-chc musculaire profonde comprend en haut le poplité (lémoro-lihial oblique), en ])as le Qéchisseur profond des phalanges (perforant) et entre ces deux muscles le corps charnu du fléchisseur oblique des phalanges.
Le squelelle de la region est forme par deux os, le tibia et lepéroné ; co dernier, rudimentaire, reduit h un stylet osseux dont l'extrémité su­périeure s'applique sur la face externe du tibia, mérite seulement d'ötre nommé. Le tibia est run des os les plus forts del'économie ; prismati-que ä sa partie supérieure, il s'aplatit légèrement d'avant en arrière ä son oxtrémité inférieure; sa face interne, plus large en haut qu'en bas, est sous-cutanée dans toutc son étendue; son bord antérieur (crête du tibia) est également libre dans toute sa longueur; le bord externe, ca­che en haut par la masse des muscles antérieurs et postérieurs qui se rejoignent sur la ligne médiane, devient superflciel ä sa partie infé­rieure, ce qui expose davanlage les animaux aux fractures lorsque les coups sont portés sur cettc region : mais la partie la plus vulnera­ble du tibia est bien certainement sa face interne, qui se trouve heu-reusement protegee par sa position.
Vaisseaux el nerfs. —Les artères principales de la jambe sont les ti-biales, distinguées en antérieure et postérieure : la premiere, volumi-ncuse, traverserarcade forméeparle tibia et le péroné aucóté externe de l'extrémité supérieure de la region, se place ensuite sur la face antérieure du tibia sous le fléchisseur du métatarse et se continue au niveau du jarret par l'artère pédieuse; eile émet une artériolc qui descend le long du péroné sous l'extenseur lateral des phalanges (artère péronière). La deuxième, situéc profondément, sous les mus­cles poplité et fléchisseur profond des phalanges, devient supcrlicielle vers le creux du jarret, dans lequel eile se place sous l'aponévrose jambièreamp;la face interne du membre; au niveau du sommet du calca-néum, eile décrit une courbure en S el, s'accole au grand nerf sciali-([uo apres s'être anastomosée avec une branche qui accompagne la face antérieure de la corde du jarret, et qui provient de la poplitée.
Les veines se distinguent en superflcielles et profondes : ces derniè-res, qui accompagnent les artères tibiales antérieure et postérieure, portent lo mème nomqu'elles; ce sont des vaisseaux volumineux, 1c plus souvent doubles. Les veines superflcielles sout, i\ la face in­terne : les racines antérieure et postérieure de la saphene interne, la premiere situéc directcment sur la face interne du tibia; ä la face ex-terne, la veine saphène externe qui monle le long de la corde du jarret.
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ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS.
Les lijmphatiques so rendont atix ganglions poplités on aux ganglions inguinaux profonds. Le nlaquo;'/quot;tibial antériour se rend aux muscles de la face antérieurc,
il passe ä la lace siiperliciello du jiuneaii externe et seplace sons Foxlen-seur antérleur des phalanges, vers le quart supérieur du tibia. Le nerf le plus volumineux tie la region, esl le grand sciatique, (jni so trouve logo on avant do la corde du jarret, A la lace interne du membre, sous l'aponévroso jambière. Dans une position analogue, au cölé cxlerne, on rencontre le nerf saphène externe ot en avant de lui, dans une posi­tion plus rapprochée lt;lu bord antérieur de la jambe que du poslé-rieur, les branches inusculo-culances. A la face interne se rencon-trent ógaleinenl les divisions dos nerfs saphènes, qui donnent une grande quantilé de rameaux sous-cutanés.
OIITérences. — On uo rencontre que chez los solipëdes la disposition tendineusa que nous avons cUiilice dans lo flóchisseur du métatarse. Chez les ruminants, on Irouve uu long péronior lateral, situó cu dchors, nu muscle libinl antérieur, qui représente la portion charnue du néchisseur de méta­tarse, laudis que la portion tendineuso est remplacéo par uu corps charnu; uu extenseur cominun des doigls; uu extenseur propre du doigl interne el un extenseur dn doigl exlerne.
Chez 1c j)o;'c, l'exlenseur commun des doigls possëde qualre tendens, un pour cliaque doigt; il en esl de mómo chez les curuassiers.
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— Du jarret.
Lo jarret, situé entre la jambe et le métatarse, a pour base los os du tarse, l'extrémité inférieure dn tibia etl'extrémité supérieure dés os du métatarse.
Formes exléricurcs. — L'unedes articulations les plus 1'orlos olies plus importantes do 1'économie, le jarret, vu sur une coupe horizontale qui passerait par les deux malléoles, affecte la forme d'iin prisme äbase dirigée en avant, moins développé ;\ la partie inférieure qu'ä la supé­rieure; il présente ä considérer trois faces, reunies parautant de bords. La face antérieure, quadrilatère, légèrement rétrécie i\ sa partie ini'é-neuro ostlimilóc on haut par los deux malléoles, on tubérosités latera­les ot inférieures du tibia ; do cos deux tubérosités, l'interne forme le point lo plus saillant do co coté do l'articulalion ; eile est plus avancée et inicux détachée que l'externe, qui est reporlée sur la l'aco laterale. Sur son milieu, la l'aco antérieure présente une saillio verticale très-accusée surtout !\3 on A centimetres au-dessous do la lignequiréunit les malléoles. Gette saillie est formée par les deux tendons dufléchisseur du métatarse. La lèvre interne de la charnière astragalienne recouverte du tendon du lléchissour occupo lo point culminant de la saillie. En de-hors do ccllo-ci le doigt perQoit une autro saillie osseusè arrondie, qui n'est autro chose que la lèvre externe do la trochléc ; onlin entre la
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DU JAItltET.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 383
mallcolo inlcrno el la saillie médiane, 1c doigl s'enfonce profondément dans une sorte de eavile remplie par la synoviale de l'articulation principale du tarse. Lorsque cette synoviale est le siege d'hydarthrose, c'est en ce point qu'apparalt la tumeur molle qui en est le resul lal.
La face externe esl limilée en haul el en arrièrepar le sommei du calcanéum formant la pointe du jarrel. La ligne qui réunit le sommot du calcanéum i la mallcolo externe esl oblique en avant el en bas. Très-rélrécie ü sa parlic inferieure, la face externe esl convexe dans sa moilió anlcrieiue, légèrement concave ou plano dans sa partie pos-lóro-supérieure, qui correspond au calcanéum. En avant du calca­néum, enlrc cel os, le bord externe du tibia el la corde du jarrel se Irouve uno portion évidóe qui a sensiblement les mémes limilcs el la mOme forme des deux cölés du rnembre. La nellelé de celle partie est fort imporlanle i\ considérer; la face profonde do la peau d'un cólé n'est séparée de celle du cólé oppose que par un tissu conjonclif Irès-peu développé. Les deux eminences laterales de la face ante* rieure, malléole cxlerne et lèvre externe de la Irucldée aslragaliennc, limitent en avant la portion convexe de la face externe; en arricre de ces deux saillies et en regard d'olles, on en Irouve deux aulres qui formeraient les quatre angles d'un quadrilalèro, large de deux Ira-vers do doigl par en haul, el de quatre environ par en bas. La lubérosilé supérieure esl formée par la portion postérieure de la malléole externe, séparée de l'antérieure par uno coulisse ; l'inférieure, parle renflement de l'extrémilé inférieure du calcanéum. C'estimmédiatement au-dessous de celle saillie que se Irouve l'articulation de la première avoc la deuxième rangée. Plus bas on Irouve une aulre saillie qui limile 1'ar-Liculalion inférieurenienl : olie esl formée par la lèle du mélalarsien lateral externe; assez prononcée, eile semble rcliée ä la précédonle par un relief oblique en avant et en haul.
La face interne, de meine forme que l'externe, äpeu pres plane dans toute sonétendue, présente, en avant du bord postérieur el parallèle-menl ä lui, une depression dans laquelle le doigl reconnail au palper les limites de la grande gaine tarsionne. 11 arrive Ircs-fréquemmenl que eelle-ci esl lo siége d'bydarlhroso, el, dans ce cas, la fluctua­tion au poinl que nous venons d'indiquor cl les bosses molles que 1'on Irouve dans le creux du jarrel, soit du cólé interne seulemenl, soit des deux eotcssi la maladie esllrcs-avancée, indiquenlles limites de la synoviale malade. A la partie inférieure une saillie assoz forte est formée par la lèle du mélacarpien rudimentaire interne.
Nous neroviendrons pas sur los bords anlériours el posterieurs, dont nous avons déji\ parlé dans la description de la face anlérieure ; quant au bord postérieur, épais etarrondi, il s'óvide légèrement dans sa par-lie moyenne; on peutsentir dans toute son étonduc le tendon du lléchis-seur superliciel dos phalanges, fortement tonduquot;lorsque le membro oslappuyé sur le sol.
Pbugu kt ïüussaist. Chirurgie*nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 2o
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351nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS.
Couches anatomiques, —La peaudujarret, 6piiisso,äpoils ras, dessine oorrectement, chez los sujetsbien conformés, toutos les saillies osseuses cl ligamenteuses sous-jacentes, el s'enfonce clans loulcs les depres­sions.
On renconlre au-dessous do la peau pltisicurs plans aponcvroü-qnes qui sonl: 1deg; nne forle lame unie au tegument par des fibres con-jonclivescourles, cequi fail ((u'cllo est entralnée dans los déplacements que Ton fait subirä la peau ; 2deg; un deuxième feuillet decomposable en plusleurs lames, dans l'épaisseur diiquel se rencontrent les vaisseanxet les nerl's supèrficiels, c'est-ä-dire los racines do la veine saphèno, les branches du nerf du même uom, celles du musculo-ciilanc ; on peut considérer cc plan comme faisant suite ä l'aponévrose jambière d'en-veloppe générale; 3deg; los aponcvroses jambières antérioiirc et poslé-rieure, qui, en se prolongeant i\ la surface du jarrel, formentdes plans fibreux resplcndissants, attaches sur les saillies osseuses, et recouvrant, d'une faQon très-exactc, les tendons ouleurs gaines synoviales; l'anlé-rieure prend une attache très-forto sur la tubérosité externe et infé­rieure du tibia, et envoie de cc point des fibres nacrécs qui vont, en s'irradiant, renforccrla couchc siUice h. la face antcricurc et s'atlacher sur Ie bord supérieur do la bride de contentiun des tendons des exten-scurs des phalanges; l'aponévrose postérieure s'unit ii la paroi interne de la grande gaine larsienne ainsi qu'au ligament lateral interne.
Au-dessous de ces différents plans se trouvent les tendons qui franchissent l'articulation, ou prennent des insertions sur ses diverses parties; la plupart sonl enveloppcs par des gaines synoviales. En avant, on rencontre, en procédant de dehors en dedans: 1deg; Ie ten-don de l'extenseur lateral des phalanges, qui passe dans la coulisse externe de l'extrémité inférieure du tibia, puis sur Ie cölé du tarse, oü il se trouve maintonu dans une gaine Ircs-longuc et tres-forte ; 2quot; 1c tendon de l'extenseur antérieur, situé cxaclcmcnt en regard do la gorge médiane de la trochlée astragalicnne, maintonu dansleplidn jarrel par nne courle bride spéciale, ponrvu d'une synovialo plus courte mais plus largo que cello du precedent, et qui passe avec lui sous la bride transversale situce i\ l'extremite supérieure du méta-carpe ; 3deg; les tendons des deux parties du fléebisseur du métatarse situées 1'une au-devant do l'autre, el maintenues sur Ie tibia, on mömc temps que l'extenseur principal dos phalanges, par une bride transver­sale : 1c plus superliciel apparticnl ä la cordc tendineuse ; après avoir recju une forte bride flbreuse du bord interne du tibia, il forme un an-neau dans lequel passe Ie tendon do la portion charnuc. Quatro bran­ches prolongent, au-dessous do l'anneau, les deux extrémilés tendi-ncuses du muscle; deux appartiennent ä la portion superflcielle et vont, l'une i\ la face antéricure du mélacarpion principal, l'autre au cuboïde. Les deux branches do la portion profondc se rendont au me-tatarsien principal et au second cuncil'orme. Trris synoviales sonl.
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DU JAIUtET.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;355
aimcxccs h cos tendons, l'unc lapisse l'annoau de la corde el le tendon qu'il enveloppe; les deux untres sont affectées aux branches excen-
li'iqnes.
Les tendons situés en arrière de l'articulation sont: 1deg; celui du llé-chisseur superflciel ou perforc, qui passe sur le somniet du calcanéum en se moulant sur le tendon des junieaux et la face posterieure de l'os. Lorsque co tendon, qui re.couvre ces parties comme d'uno calotte, est déployé, il n'a pas moins de C hl centimetres do largeur ; il est tapissé sur toute sa face antcrieure par une très-belle membrane synoviale qui remonte au-dessus de la pointe du jarrct ü une distance de 8i 10 centi­metres, et descend au-dessous dans une étendue un pcu raoindre. Une autre capsule synoviale tapisse la face antérieure du tendon des ju­nieaux, le sommet du calcanéum et descend mOme sur sa face anté­rieure. Nous avons vu plusieurs fois ces deux synoviales communiquer entre olles, de teile sorte que le tendon des jumeaux etaitentoure lout ft fait ;\ sa terminaison par une synoviale vaginale ; 2quot; les tendons des lléchisseurs profond et oblique des phalanges ; le grèle funicule dn lléclnsseur oblique passe dans une gaine profonde et très-longue situóe sous le ligament calcanéo-mctartarsieu et vient rejoindre le tendon du fléchisseur profond au-dessous du tarse, dans ['intérieur meine de la grande gaine tarsienne. Cctte dernière enveloppe complcteraent le tendon du perforant sur une longueur d'environ 22 centimetres, sou extrémité supérieure arrive h pen prös au niveau de l'extrémité supé­rieure du calcanéum, l'inférieure s'arrête ä ü centimetres au-dessous de rinterligne articulaire tarso-mótatai'sieune.
Articulations du jeu ret. — Au point devue de la mécaniquedes mou-vemeuts, l'articulation du tibia et des os du tarse, qui forme la plus parl'aite de toutes les charuières de l'économie, peut étre considérée comme une jointure simple, forméc par la reception des gorges et du relief median du tibia, obliques eu dehors el en avant, dans le double relief et la gorge médiane dirigés dans le meine sens, qui se remarque sur ia face antéro-snpcrieure de l'astragalc; ncamnoins, comme les os du tarse, les ligaments qui les réunissent el les synoviales qui les lu-briflent peuvent donncr lien ä des considerations pathologiques d'itn-portance assez grande, nous en dirons quelques mots avant d'étudier l'articulation libio-tarsienne.
La première rangce dos os du tarse est formée par le calcanéum et Vastrayale: co dernier os présente, sur sa face postérieure, qui est legè-rement tournee en dehors, quatre facettcs planos répondant ä des fa-celtes semblables de la face antérieure articulaire de l'extrémité in­férieure du calcanéum. Le calcanéum est rcmarquable par la longue apophyse verticale,- qui s'élcve au-dessus de l'articulation, et sur le sommet de laquelle vient s'attacher lo tendon des jumeaux et la lame übreuse qui lo renforec. Le tendon du perforé glissc sur le tendon du calcanéum comme sur une poulic de réllexion. En arrière el en
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330nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE SPECIALE OU DES UÉGIONS.
dedans nous dcvons citer lu parlie Interne du calcanéum, qui serl éga-lomentde poulie de renvoi au tendon du perforant et concourt u former la paroi antérieure de la grande gaine tarsienne. Outre les ligaments généraux de I'articulation, les deux os de la première rangée sont réunis par quatre ligaments dits aslragalo-calcanéens: l'xm supérieur, lapissé par la synovialo de rarliculation tibio-tarsiennc, situc i\ l'ex-tréraité supérieure de la poulie astragalienne ;;deiix latóraux, formés de minoes laisceaux allaut des cutés d'un os au cóté correspondant de l'autre; 1c quatrième interosseux, occupant une parlie de l'espace situé entre les deux os en contact.
Les os de la seconde rangée au nombre de quatre sont ainsi dispo­ses: en dehors, un os unique, allonge dans Ie sens anlcro-postérieur, Ie cuboïde, s'articulant avec los deux os superposes etpresque semblables de la face interne el antérieure, c'est-ä-tlire Ie sca/i/toïde cl Ie grand nméiforme, qui présenlont chaciin sur leur bord externe deux facettes, une antérieure, l'autre postérieure, en toni quatre i'acotles répondant au cuboïde. Lcscaphoïde el Ie grand cunéiforme, concaves sur leurl'ace supérieure, lógèremont convexes sur l'inférieure, ont une épaisseur i\ peu prés scmblable el mesurenl ensemble l'épaisseur du cuboïde; en dedans el en arriére ils s'arliculent avec los cunéiformes, supé-rieurement 1c scaphoïde répond ä l'astragale, inférieurement Ie grand cunéiforme s'appuie sur lomélalarsicn principal. Le petit cunéiforme, souvent partagé en deux, répond au mélatarsien rudimentaire interne.
Six ligaments réunissent cos différents os. Nous nous conlenterons de les énumérer, lours noms indiquanl sufflsamment leur position, co sont: les ligaments antérieurs appelés cuboïdo-scaphoïdien et cuboïdo-cunéen, deux autres ligaments interosseux de même nom ; un inter­osseux seapÄOMfo-cwn^en, puis un inlerosseux dit raquo;ito'-ammi.
La rangée supérieure el rinférieure soul réunies par quatre liga­ments, qui apparliennenl aussi ü la seconde rangée cl au métalarso, ce sont : le calccméo-métalarsien, Vastragato-métatarsien, le tarso-méta-tarsien postérieur, el un ligament interosseux attaché sur les quatre pieces. Outre ces ligaments, la dernière rangée esl fixéo sur lo méta-larse par un lien interosseux très-fort qui se divise en trois laisceaux se rendant ä chacun des os de la tlcuxicmo rangée.
Los ligaments do I'articulation tiöio-tarsienne, ou généraux, soul au nombre de quatre : deux membranoux, l'un antérieui', l'autre posté­rieur ; deux latéraux divisés en plusieurs faisceaux ; lo ligament anté-rieur, membraniforme, plus fort en dehors qu'en dedans, esl attaché on haut sur le tibia, descend au-dessous de la poulie astragalienne el s'at-lache sur l'astragale, lo scaphoïde, le grand cunéiforme el le ligameid astragalo-métatarsien ; il se lend dans l'extenslon et se relücho dans la llexion ;lo ligament postérieur, très-fort, rolilclié dans roxlension, forme toujours un repli bion accuse au niveau de l'extrémité inférieure du libia : dans son centre il présente un épaississemenl carlilagineuxqui
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DU JÄHRET.
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doublt' en avant la grantle gaine tarsiennej ses deux faces sonl tapissécs par tit'iix synoviales, rune antérieure, raquo;ini appartient ;quot;i rarticulation • libio-tarsienne, l'autre postérieure ou do la galne,
Lo ligament lateral externe se divise en deux faisceaux. L'un de ces faisceaux part de la lèvre antérieure de la maliéole externe et va h l'as-Iragalo, l'autre partan t de la lèvre postérieure, so rend au calcanéum et se prolonge jusqu'au métatarse par Ie ligament calcanéo-cuboïdo-métalarsien; Ie ligament funiculaire interne présente trois faisceaux qui partent en commun de la maliéole interne et vont ;\ l'astragalc, au calcanéum, aux os de Ia deuxième rangée et aux métatarsiens interne et principal.
Quatre synoviales lubriflent les articulations du jarret. La plus im­portante est cello tpii tapisse les ligaments de rarticulation tibio-tar-sienne sur leur face interne; en outre eile donnc im cul-tlc-sac pour rarticulation des deux os do la première rangée. Lorsqu'elle se dilate, olie forme une tuincur en avant et en dedans, au point que nous avons déja indiqué ; en arrière olie peut ainsi faire hernie dans ie creux du jarret et occuper uncpartie de l'espace qui est souvent rempli par la dilatation de la grande gaine tarsienne. La deuxième synoviale se trouve siluée entre Ie scaphoïde et Ie grand cunéiforme. La troisième, qui communi­que souvent avec la capsule tibio-tarsienne, est située entre les os des deux rangées; cllo descend de plus entre Ie cuboïde et de scaphoïde. Enfin on trouve nnc synoviale pour rarticulation des os dularso avec ceux du métatarse.
Les tnouvements qui s'exécutent entre les différentes pieces osscuses du tarse sont tellement obscurs qu'on peullcs considérer comme mils; les liens solides qui les réunissent ne permettent que de tres-légers glissements qui leur donnent une plus grande force de resistance aux chocs, mals ne doivent pas ötre considérés comme de véritables liga­ments articulaires. G'cst dans rarticulation tibio-astragalicnne que s'exécutent les deux mouvements d'exlension et de flexion qui soyt les seuls que cette articulation puissc effectuer; notons ici que, dans la flexion du canon sur la jambe, rextrémilc inférieure se porte en de-hors en raison de l'obliquité dans cc sens des surfaces articulaires.
Vaisseaux et nerf's. — Les artères proviennenf des tibiales. Ala face antérieure, l'artère pédicuse, placéc sur Ie milieu de rarticulation, qu'elle franchit de hauten bas, sedévieen dehors, passe sous la branche cuboïdienue du fléchisseur du métatarse, puls, arrivée au niveau de la deuxième rangée, se divise en deux branches, 1'une, la pédieuse perforanto, qui passe dans 1c conduit cuboïdo-cunéo-scaphoïdien et va se réunir en arrière ü l'anastomose des deux artères plantaires; l'autre, la pédieuse mótatarsionne, plus volumineuse, qui descend et se loge dans l'angle de reunion antérieur forme par Ie mélatarsien ex­terne et Ie principal. Les deux divisions do la tibiale postérieure sont deux petits vaisseaux qui prennent Ie nom de plantaires ets'ap-
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338nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS.
pliquent sur la face externe de la coulisse tarsiennc, en longcanl les bords dn lendon du perforant; h l'extrémité supérieure du canon, eiles s'anastomosent entre elles et avec lapédicuse perforante en form an t' une arcade profonde situéefi la superficie do Forigine du ligament sus-penscur du boulet oü elles donnent naissancc aux interossenses plan-taires.
Les veines, plus volumineuses que les artères, sont la continuation des trois métatarsiennes. L'uue antérieure, suite de la métatarsienne interne, se place sur la face antérieure du tarso dans un point Irès-rap-proché du bord interne, et exaclcnient h l'endroil oü se fait quelque-fois la dilatation de la principale synoviale du jarret. On no devra pas confondre les varices dont cette veine est quelquefois atteinte avec les hydarthroses du jarret, Cette veine forme la racine antérieure de la saphène interne. La racine postérieure, continuation de la métatarsienne externe, passe en dehors de la gaine tarsienne, et se prolongo dans 1c creux du jarret Ie long du tendon perforant, en compagnie du nerf fémoro-poplité. Quant ;quot;i la troisième veine, suite de la métatarsienne profonde, clle communique avec la précédente, au-dessous dutarse, par nne tres-grosse branche; puis eile traverse Ie conduit cuboïdo-cunéo-scaphoïdieu avec l'artère pédieuse perforante, et arrive ;i la face antérieure du jarret, oü eile ferme uno des deux racincs de la tibiale antérieure.
Les nerfs superflciels soul, en avant, les ramifications du musculo-cutané et une branche du tibial antérieur qui accompagne l'artère pé­dieuse. En arrière, nous trouvons Ie grand fémoro-poplité, situéen avant et au colé interne de la corde du jarret. Cc nerf, Ie plus important de la region, passe en arrière de la gaine tarsienne et se divisc, au ni­veau du milieu de cette gaine, en deux branches, les nerfs plantaires, qui se séparent Tun de l'aulre ä l'extrémité supérieure du métatarse. Dans une position identique, au colé externe du membre, on rencontre Ie nejf saphène externe.
Differences, — Les (lill'érciices principalcs qui se font remarquer dans lo jnrret des ruminants portent sur la disposilion des vaisscaux de la region. Disons ecpendant que te cuboïdo est réuni au scaphoïde et que les surfaces iirllculairesdutibiaelderaslragalc, moinsévidemmentdisposéescnpoulies, se dirigent directementen avant. Quant aux vaisscaux,nous renconirons en avant la pédieuse métatarsienne flanquée de deux veines, dont l'externe Irès-volu-mineuse communique, par une large anaslomose oblique en arrière eten haut, très-visiblca la face extérieure du jarret, avec la mólatarsiennc externe, qui passe cllc-même nu culé externe du calcanéum, pour se placer ensuite en avant du tendon des jumeaux. Tnc aulre veine interne superficiellc suit un trajet identique au cOtó interne du calcanéum, et communique en avant de eet os avec rexterne, par une anastomüso d'oii parlent les deux veines sa-phènes.
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DE LA HÉGION PHAIANGIENNE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;389
SO. — Region du métatarse ou canon postérieur.
La description cléj;\ falle du canon antérieur nous permettra d'abréger considérablcmenl ccllecUi canon du membre postérieur. Nous n'avons en elfet ;\ signaler que quelques did'éranccs, clans les dimensionä, dans l'épaisseuret dans la disposition du système vasculaire.
Plus long et plus épais que Ie canon antérieur, l'os qui forme la base du métatarse n'est aplati d'avant en arrière qu'ä son extrémité Infé­rieure; l'extrémité supérieure esl, au contraire, i\ pcu prés cylindri-que, les métatarsiens rudimentaires sont aussi plus volumineux et plus detaches qu'au membre antérieur.
L'arlère collatéralc du canon, appcléc pédieusc métatarsienne, des­cend sur la face antcrieure du tarsc pour se leger dans l'angle plan que forment, en seréunissant 1'un ïi l'autre, Ie métatarsien principal et Ie métatarsien rudimentaire externe. Vers lo tiers inferieur de la region, eile passe entre les deux os pour se porter sur la face postérieure; arrivée au-dessus du boulet, eile se comporte comme la collatérale anlérieure.
Les Irois veines métalarsienncs superflcielles accompagnent, en dc-hors et en dedans, lestendons des fléchisseurs et les nerfsplantaires; l'interne se dévie en avant et se place sur la face anLérieurc du tarsc; c'est la racine antcrieure de la saphène interne.
Differencelaquo;. — lïllcs sont do mómc ordre que celles que nous avons si-gualées dans Ie métacarpe. Disons néanmoins que, sur la face aiüérieurc du canon dubceuf, on trouve unc arlère imporlanle, la pédieusc métatarsienne, qui se loge dans Ia scissure anlérieure do l'os; eile est accompagnée de deux veines volumineuses etd'un nerf important, lo musculo-cutané, qui so divise on dernier lieu en quatro branches principales allant aux cotés de chacun dos doigts.
En arrière, on rencontre deux veines métalarsicnnes, situées sus, la face püstéricuro du canon, entre cos os et 1c ligament postérieur du boulet, la veine plantaire interne, supoiiiciellc, très-volumineuse, accompagne lo nerf plantaire interne au cütécorrcspondaut des tendons des fléchisseurs.
CHAPITRE 111
DE LA REGION PIIAL4ISGIENNE OU DU DOIGT DANS LES MEM15RES ANTÉRIEURS ET POSTÉRIEURS.
A partir du métacarpe ou du métatarse, avons-nous dit plus bant, .m ne rencontre plus que de trcs-légèrcs differences dans les extrémi-
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ANATOMIE SPÉCIALE Oll DES REGIONS.
lés, aussi nous sufflra-t-il d'une description unique pour faireconnaitre la region (li^ilóo dans los qualre membres.
La region digitéeest il coup sürla plus importante de toutc récono-miechez 1c cheval, laquo;pasdopied, pasdeehovalraquo; disaienl los ancienship-piatres: cet aphorisme, quo M. 11. Bouley a pris pour épigraphe de son beau Tratte de Voryanisalion du pied du c/icval, resume en six mots rimpor-lance extreme quo la region digitée, ot surtout la partie de eclto region qui correspond h la troisième phalange, acquiert au point de vue vété­rinaire, importance très-bien mise on lumióre par la citation suivanlc quo nous empruntons ;\ Tiiitroduction do rouvragc quo nous venous de nommer.
laquo; Quel est, en effet, I'usage cxclusif du cheval dans 1c groupe des ani-maux ((ue l'liommea soumis ;\ son empire ? Celui d'unmoteur. Comme ces merveilleuscs machines quo {'Industrie humaine a créecs, pour ainsi dire h son imitation, el auxquelles it a servi de mesure, cet ani­mal est employe cxclusivcment h eugendrer Ie mouvement et ä Ie com-muniquer aux masses inertes avec lesquellcs on Ie met en rapport.
laquo; Or, 1c cheval ne peut fouctionner comme moteur et produirc la plus grande somme possible d'effets utiles qu'ü ia condition de lapar-faite solidité de ses colonnes de soutien et de la force des adhérences de ses pieds sur Ie sol. Car c'est vers Ie pied que convergent, et c'esl ä lui qu'aboutissent toules les actions des ressorts locomoteurs; c'est lui qui sert de point d'appui aux leviers que ces ressorts metlenten mou­vement; et, en dernier rcsullat, c'est de la solidité de cet appui que dependent, et la süretó de la station, et la stabilité de l'équilibre do la machine animale, et aussi l'énergie de la propulsion qui determine son déplacemént.
laquo;Pas de pied, pas de cheval done. Cette vérilé trouvo tousles jours sa triste confirmation dans la ruine prématurée de bon nombrc d'ani-maux réduits ä l'impuissance de rendre leurs services, parce qu'ils pèchent par les pieds.
laquo; Toules les qualités d'un cheval sont, en effet, considérablement amoindries, et peuvent méme étre entièrement annulées, par la mau-vaise conformation ou les alterations accidentelles de ces organes es-sentiels; et, quelle que soit Ia supcrioritc tie son origine, si parl'aite que se présente sa constitution d'ensemble, si régulier l'agencement de ses parties, si bonne la trempe de ses ressorts : l'animal n'en demeurc pas moins incapable de sul'üre aux services auxquels il était apte par sa race et par sa conformation, lorsque ses pieds, altérés dans leurs formes ou rendus douloureux par des maladies profondes, no fournissentplus äla machinequ'un point d'appui incertain ou hésité.
laquo; La region du pied a done une importance principale dans I'ordon-nance générale du mécanisme locomotcur, olie Ie tient tout entier sous sa dépendance comme la base l'édifice, comme Ie point d'appui Ie levier; Ia régularité de su structure, Tinlégrité de sa fonctlon, sont les
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DK LA REGION PHALANGIENNE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 361
conditions essentielles, absolues do rutiiisation complete du rheval aux usages do la doinesticité. raquo;
Qu'il nous soit permis d'ajouter après la page éloquente qne nous Te­nons do transcriro, qu'il n'osl pas possible de praüquer une operation, si bénigne qu'elle paraisse au premier abord, clans la region du pied, sans posscderüi fond I'anatomie dc eel. organe. II se produit très-sou-vent, en elfet, dans Ie cours d'unc intervention chirurgicale, des com­plications, forcément imprévues dans la description réglée d'un manuel opératoire general, et qui no peuvent Otre vaincuos que par Tinitialivo du Chirurgien : initiative dontles indications sont données par les con-naissanccs anatomiques.
Cela est si vrai, qu'on no voit quo très-rarcmcnt un empirique s'a-venturer dans les operations délicates quo reclame si souvent le pied du cheval, operations que lo vétérinaire instruit mone presque toujours a bonne fin et qui suflisent souvent pour asseoir sa reputation, cc qui 1c recompense largement des efforts qu'il a pu faire pour perfeclion-ner son talent d'opcrateur par l'étude approfondie de I'anatomie et de la physiologic.
Nous avonsdivisé ce chapitrecn trois paragraphes ayantpour titrc : 1deg; leboulet; 2deg; le paturon ; 3deg; le pied proprcment dit, ou region on-guéale.
Tout en restant fidele amp; notre maniere de décrire, c'esl-ä-diro en procédant des parties superiicielles vers les parties profondes, nous em-prunterons un certain nombre de nos données i\ l'étude si parfaite que M. II. Bouley a donnée dc ces regions, nous y ajouterons cgalemenl une partie des magnifiques figures de l'atlas qui est joint ü son Traite, figures que nous avons complétccs par une autre, dessinée d'après na­ture, des rapports des tissus podophylleux et kéraphylleux.
sect; 1. — Region du boulet.
Les parties du corps du cheval qui ont re^u en exterieur 1c nom de houlet correspondent aux articulations métacarpo- et métatarso-pha-langiennes, et cc nom leur aété donnc en raison des formes arrondies qu'elles presentent et qui dessinent un relief spheroidal sur les parties qui les avoisinent. Ce relief est formé en avant par une courhc légere : sur les cotés la courbe se prononce davantagc et les lignes qui la limitent'vont, en arricre, k la rencontre Tune de l'autre se rejoindre par une autre courbe plus breve. La face posterieure forme une ligne droitc avcc 1c tendon.
Si l'on fait une coupe horizontale au niveau du boulet, on aura sur la section une forme ovalairc Irès-régulière et tres-prononcéc, h grosso cx-trémité dirigée en avant. 11 résulte dc cette disposition quelc plus grand diamètre du boulet est antéro-postérieur, mais le rapport qui existe
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3G2nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE SPECIALE OU DES REGIONS.
entre les deux dlamètres üc la region n'est pas toujours Ie mème : (iicz los clicvaux dont 1c tendon esl bien dessiné, très-écarté du canon et chez loscjucls par conséquent los sésamoïdes volumlncux sonl éloi-gnés do la surface articulaire, la difference qul exislc entre los deux diametres devientplus considerable, mais cette difference n'est cepen-dant pas absolue, car un grand diamètre antéro-postérieur correspond généraleraent h une dimension transversale très-grandc également, c'est-ä-dire h uneplus grande surface articulaire, cc (jui lend h conser-ver les rapports des deux dimensions. 11 est inutile de répéter ici que la grande largeur du boulet est une des beautés principales de l'animal.
i. La peau du houlet varie considérablement on épaisseur suivant les sujcls. Chez les animaux appartenant aux races distinguées, eile est line, couverte de polls trcs-lins et courts, ce qui permet do voir toutcs les saillies des tendons et des os. Dans los races communes, la peau acquiert une assez grande épaisseur et se couvre do poils très-longs, qui en masquent la forme. Dans les unes et los autres races, lorsque lo boulet n'a ólc lo siege d'aucunc alteration, la peau est très-raobile. A la partie inférieure do la face postérieure on remarque que Ie boulet est pourvu d'un petit organo corné, toujours enveloppe de poils longs plus ou moins nombreux ; c'est l'ergot ou lo fanon, rudiment d'un doigt avorté, l'importance de ce polit organe est grande au point de vue de l'anatomie philosophique, mais il mérite h peine d'etre signalé ici. Il est cependant ä remarquer qu'au-dessous de la peau, la position do l'ergot est indiquée par une petite masse do tissu lamineux (it élas-tique, situéc un pen au-dessous du point d'inllexion des tendons 116-chisscurs, cc qui fait quo la face postérieure du boulet se continuo inférieurement avec sa forme droito, dans une petite étendue, aprës que les tendons sur losquels eile se moule IVintdéja abandounó.
2. Lo tissu ennjonctif sous-culané offre une cortaine épaisseur, et doit ötre decompose en trois couches : l'une superficielle, aréolaire, assez l;\che, qui so prole ;\ quelques mouvements; une deuxième plus compacte, épaisse surtout sur les cotés de la region, au niveau des vaisseaux et des nerfs digitos, qui sont piongés dans son épaisseur; enfin une troisicmo, profonde, aréolaire comme la premiere, mais plus mince encore. Les mouvements de la peau peuvent se passer dans la première et la troisième couche. Dans les déplacements pen considera­bles la mobilité do la couche superficielle est soulc on jou ; si, au con­traire, on tire fortement sur la peau, la troisicmo couche se prête ;\ co tiraillement ot il en résulte que la deuxième couche, cello qui renferme les vaisseaux, se trouve déplacée; on peut ainsi faire aller et venir Tar­iere, la veine et lo nerf, qu'on sentalors parfaitement roulcr sous Ie doigt.
Le tissu de Forgot doit étre rattaché aux couches conjonctives; il est plus ou moins abondant suivant la finesse des sujets et se trouve 1'ormé par un tissu flbro-graisseux, maintcnuentre deux lames conjonctives.
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DE LA REGION miALANGIENNE.
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3. Au-dcssous de la couchc aponévrotique se voient des tendons et des brkles tcndlneitses destinéos i\ mouvoir Ie doigtou h afï'ermirles tendons et les surfaces articukiires, ce sont, en procódant d'avant en arrièrc :
Fig. I. — Appareil articulaire de In region digitale (membre antériour) (I).
AA) coupe laterale de la boitc eornéc.
B,nbsp; apophysc Iiasihiirc.
b) extrémilé postiirieure du cartilage dans l'lntó-
rUur de l'anglo d'lnflexton tin sabotlaquo; (^, face externe du cartilage.
!)f ouvertures vasoulaires ä la surface du cartilage. F, hord supérieur du cartilage.
C,nbsp; ligament latéi'al autérieur. II, apophyse rétrossalelaquo;
I, tendon de rextenseur principal des phalanges h.
son Insertion sur fómioence pyramidale. J, hord posterieur du cartilage. K, hrides laterales qui unissent 1c tendon de l'ex-
tenseur dos phalanges aux hranches du liga­ment suspenscur du boulet en K'.
Q, portion de la gaine fihreuso denveloppo des tendons iltïehisseurs des phalanges.
11, brides laterales de la gaine de renfurcement du tendon perforaiit.
T, tendon perforant.
Y, gaine de ron force ment du tendon perforant.
X, insertion ä la première phalange des hrides la­terales de la gaine de renforcemeut.
Z, insertion ä la première phalange de l'cvtcnscur lateral des phalanges.
(1) Empruntée au Traite de l'oryanisation du pied du cheval, par M. 11. Bouley.
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364nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS.
i0 les tendons dos deux exlenseurs du doigt, aplatis et atleignant cn-semble uno largeur de 3 centimetres environ; la direction de ces tendons est verticale, lis sont intiniement unis par cöté au ligament antérieur de l'articulation par un tissn court, qni donne naissanceanne 1'orte lame aponévrotique, laquelle se porte obliquoment en haut et en dehors pour s'attaclicr sur Ie bord du mélacarpien principal. Le tendon de l'extenseur lateral, silué en dehors, s'arrèLo sur la capsule de l'arti­culation et sur l'extrémitó supérieure de la première phalange (Z, flg. 1). 2deg; Une forte bride oblique en avant et en bas provenant du ligament supérieur du boulet, el allan t rejoindre le tendon antérieur dans la region du paturon ; 3deg; une seconde bride horizontale qui va de la face externe des sésamoïdes au tendon du perforé; iquot; enfin, le volumineux faisecau qui résulte de l'ensenible des tendons des fléchisseurs des phalanges. Le tendon du perforé enveloppe, comme on le sail, celui dn perforant dans un anneau complet, co qui fait que ce dernier est silué au milieu des fibres du premier dans lequel il glissc au moyen d'une coulisse tapissce par une synoviale ; le perforé est maintenu par une gaine fibreuse rt'enveloppe dont on voit un des faisreaux supérieurs en Q. Deux synoviales très-hnporlantes facilitent le glissemenl des tendons de l'ex-tenseur et des fléchisseurs. La première située entre la face antérieure du ligament membraneux de l'articulation et laface adjacente du tendon extenseur est vésiculairc, souvent divisée en deux par un repli. A l'état normal son diametro vertical est d'environ 3 centimetres et lo transver­sal de 1 cenlimètre et demi. Elle est spéciale au tendon extenseur an­térieur des phalanges, rexlenseur lateral n'en possède jamais. L'accu-raulation du liquide dans son intérieur constitueI'Aygro))ia du boulet.
La seconde synoviale, commune aux tendons fléchisseurs, a reQU le nom de grande gaine sésamohUunnc; c'est une des plus impoiiantes de l'économie, el quoiqu'elle n'appartienne pas uniquement lt;\ la region du boulet, mais hien aussi au paturon, nous la décrirons cependant ici.
La grande gaine sesamoïdionne ou mclacarpo-plialangieniie a une longueur d'environ 20 cenlimèlres; son extrémilé supérieure remonte un pen au-dessus du niveau des boutons des métacarpiens laléraux, l'inférieure descend jusqu'ä Ia partio médiane de la deuxième phalange. Nous pouvons lui considércr une face antérieure ou profonde,une pos­terieure ou superflcielle et deux extréinilés.
La face postérieure est absolumenl lisse, eile est moins étenduo que l'antérieure, car eile s'arrêto inférieurement au niveau de l'inlerligne articulaire des deux premières phalanges. L'antérieure, très-irrégu-lière, anfructueuse, est formée par la face correspondanle de l'anneau du perforé, la coulisse sésamoïdiennc, la face postérieure des ligaments sésamoïtliens inférieurs, cello du fibro-cartilage de rextrémité infe­rieure do la première phalange et do la deuxième. Au-dessous de la coulisse sésamoïdiennc, la face antérieure cessc d'etre lisse, ellc pre­sente des divcrlicules latéraux incomplétement séparés par des brides
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DE LA REGION P1IA.LANG1ENNE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 363
aponévrotiques percées de larges irons, et dont quelques-unes vien-
Fig. 2. — Coupe longitudinale de In region digitêe, dans son plan median.
A, B, coussinot plantaire.
C, membrano ßbreuso d'envcloppo du coussincl
plantairei l), ümito antóriouro du coussincl. K, douxièmo phitlangc. F, aiiicnlatiou lt;lc la promicrc avee la deuxlèmo
phalangelaquo; II, insertion du perforé aux parties laterales de l'os
coronaire. 1, insertion dn l'aponévrosc pUiutaire b. la crèto
senii-lunairc. K, premiere phalange. I,, coupe du tendon pcrforii.
M, ligament transverse de tissn librcux jauno qul unit la face antéricurc du perforant h la face posterieure do los coronaire et srèpare Ic cul-de-sac inférieur do la grande gaine sdsamoï-dlcnne de celui do la gaine svnoviale do la deuxieme articulation pbalangionno P.
N, dlvorticulo de la gaine de l'articulalion du pled, entre Ie petil sésamoïdo et la Iroisième pha­lange.
O, petite gaine si!sainoïdiennc.
T, tendon perforant.
Y, articulation nuUacarpo-phalangieimc.
nent s'attachcr sur la face antéricurc du perforant. Ges brides sou-tiennent des vaisscanx d'un certain volume. A partir de Particulation
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36Gnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGION'S.
inter-phalangienne la synoviale redevient absolument lissc. L'extré-mité inférieure de la synoviale est constituée par lo cul-de-sac anté-rieur qui s'avance jusqu'au milieu de la deuxième phalange el s'adosse t\ Ia bride qui réunit Ie tendon ü la face postérieure de la deuxième pha­lange, et qui indiqueógalementlalimitodela synoviale de l'articulation du pied. Or, comme cetto bride est oblique en arriöre et en bas, il s'en-suil que les deux extremités des synoviales so chevauehent, la grande gaine restant en arrlère. Le perforé ne formant pas un anneau com­plet, les parois de la gaine sont complélces par une expansion mem-braniforme très-adhérente autendon, sur sa face posterieure, et vonanL s'attacher do chaque cóté sur les bords des os phalangions (voy. lig. 1 et 3) oü eile est renforcée par trois brides flbreuses très-fortcs.
L'cxtrcmité supérieure de la gaine grande sésamoïdicnnc forme deux culs-de-sac très-bien séparés l'un del'autre etprofonds d'environ 8 ä6 centimetres, comprenant toute la partie de Ia gaine situcc au-dessus do la ligne médiano de la coulisse sésamoïdienne. Lc diverticule postérieur est creusé entre la face antérieure du perforant otla face postérieure do l'anneau du perforé; l'anteneur est situcen avant de ce dernier tendon, et s'appuiecontrelaface postérieure du ligament suspenseur du beulet. Tout i\ fait a leur extremité supérieure les deux culs-de-sac ne sont sé­parés que par radossement des replis de lasynpviale qui les tapissc, ee qui tien t ä ce que l'anneau du perforé ne remon te pas jusqu'ii leurs sommets.
Articulation métacarpo-p/udanfjienne. — Les surfaces articulaires sont: du cölé du canon, deux condyles latéraux, séparés par une arète mé-dianc; du cóté de la premiere phalange, deux cavités glénoïdes séparées par une gorge médianc. Cetle dernière surface est en outre complélée en arrière par les grands sésamoïdes et le flbro-cartilage qui les réunit, etauquel on adonné le oom de ligament intersésamoïdien. Les sésa-moïdiens possèdeut en outre trois autres ligaments qui assurent leur union avec la première phalange, tout en leur permettant certains mouvements do bascule sur ce dernier os. Ces ligaments sont dislin-gués en superficiel, moven et profond : le premier est une bandelette aplatie, qui, située en arrière de Ia première phalange qu'elle snit dans toute sa longueur, prend naissance dans le flbro-cartilage inférieur et vase confondre supérieurement avec le ligament intersésamoïdien; le moyen est triangulaire, ses fibres vont des parties laterales, et même, parun mince faisceau, de la partie moyenne del'appareil sésamoïdien, jusqu'au flbro-cartilage inférieur vers lequel olies convergent. Le liga­ment profond, forme de deux petites bandclcltcs croisées en sautoir, va de la base du sésaraoïde h l'extrémité supérieure de la première phalange.
Deux ligaments sésamoïdiens latéraux rclient en outre les cotés des os complémcntaires avec les bords de la phalange ; ils liinilcntainsi le déplacement en arrière,
Ainsi formées, les deux surfaces articulaires sont réunies par des li-
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DE LA REGION PHAIANGIENNE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 3laquo;7
gaments très-forts, au nombre de quatre, un antérieur, un postérieur et deux latéraux : ces deux derniers, semblables entreeux, comprennent deux faisceaux superposes, Ie faisceau profond,attaché dans 1'excavation laterale de rextrémité inférieure du métacarpien, csl intimetnent uni au superdciel qui va prendre son attache plus haut jusque sous Ie bcmlon du métacarpien rudimentaire. Tous los deux se confondent infórieu-rement et viennent s'attacher sur rextrémité supérieure delapreiniëre phalange, en entremêlant leurs fibres avec celles du sésamoïdien lateral.
Le ligament antérieur capsulaire, très-fort et resistant, s'attachc autour des surfaces articnlaires qu'il maintient en contact et se confond par coté avec les ligaments latéraux; sa face antcrieure, intimement unie au tendon de l'extenseur lateral, so trouvo séparce de celui de l'extonseur antérieur par une synoviale vésiculaire que nous avons déja étudice.
Quant au ligament postérieur, qui est appelé smpemew du boulet, son origine se fait beaucoup plus haut que ne semblerait l'indiquer sa terminaison; ilprend naissance en arrière du carpe et du métacarpe, ou du tarse et du métatarse, pour descendre le long de cette dernière region. Avant d'arrivor sur les sésamoïdes, ce ligament se bifurque et chacune de ses branches, après s'être attachée sur le sommetdes sésa­moïdes, fournit ensuite les deux brides de renforcement du tendon de l'extenseur antérieur.
La synoviale tapissc les ligaments et se prolonge en arrière et en haut pour former un cul-do-sac assez étendu, situé entre le ligament suspenseur du beulet et la face postérieure du canon. L'inflammation de cette synoviale ou l'hyperhémie resultant de l'activité et de la con-tinuité d'action de la function produisent les molettes articulaires qu'on distinguera facilement, d'après leur position, des molettes ten-dineuses qui ont leur siége dans la grande gaine sesamoïdienne. Les molettes articulaires sent situées très-près de Tos, en avant du liga­ment suspenseur du beulet, au-dessus de l'articulation, jamais au-dessous. Les molettes•tendineuses ont leur siége en arrière du ligament suspenseur, autour des tendons; elles s'étendent plus haut que les ar­ticulaires et toujours elies donnent lieu ü un reullement sensible aux doigts, au-dessous de l'articulation, dans la region phalangienne.
Vaisseaux et nerfa. — Les vaisseaux arlérieh situés dans la region du beulet font suite a Tartère collatérale du canon qui, en arrivant ä la face postérieure du canon, au niveau de la bifurcation du ligament suspenseur du beulet, se divisc en deux branches d'cgal volume : les collaléralcs du doigt ou arlères dujitalcs[\), lig. 3, A, tig. 11). Ces artères, placécs entre le tendon du lléchisseur profond des phalanges et le liga­ment suspenseur du beulet, au-dessus du cul-de-sac supérieur de la grande gaine sésamoïdienne, qu'elles comprennent entre elles, s'ócar-tent l'une de 1'autre, et viennent prendre une position supcrficiclle de chaque cöté de I'articulation, sur lo bord des tendons tlécbisseurs,
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368nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS,
au-dessous du fascia flbreux qui J'ait suite h la tunique propre du coussinet plautaire; l'artèro interne et rexterne afTectent une direction
et des rapports exactenieiil semblables au moment oü elles deviennent superflcielles : nous devons néanmoins dire que leur origine est uu
Fig. ;i. — Artèvess veines ot nerfs de la region digitée.
V, nerf plautaire.
A,nbsp; point d'émergcnoe du nerf planlairc au-dussua
des sösamoïdes.
B,nbsp; K, ü, hranclie carlilagineuse.
C,nbsp; C, C, brancho culaiuie,
I), artèro digitale, a la face postérieure de laquollc 1c nerf est aocolé.
E,nbsp; \'„ divisions anastoiuotiqucs cntie la brancho
cartilagineusc et la branche cutanée*
F,nbsp; F, division destinée aux bulbes cavtilagincux;
ramcaux bulbcux.
G,nbsp; nbsp;branches transverses en arricre de l'artlcula-
tiun métacarpo-phalangionnelaquo; V, veine digitale.
pcu différente dans 1c membre antérieur el Ie postérieur. Dans Ie membrc antérieur, l'artère interne continue presqué en Ugne directe Ia collatérale du canon, tandis que Texternc décrit h son origine une courbe prononcée pour contourner supérieurement lecul-de-sac de Ia gaine sésamoïdienne. Au membrc postérieur, la division de la collaté-
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DE LA REGION PHALA.NGIENNE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 369
raio du canon se fait suf la lignc médianc du membre, el les deux vaisseaux artériels du doigt sonl absolument itlenüfiues comme ori­gine et comme Irajet. Dans ce Irajct, les artères digitales cmettent des rameaux antérieurs et postérieurs, (jui se divisent plusieurs 1'ois et dont les dernières ramifications se rejoigncnt et s'anastomosent sur les faces antcrieure et postérieure et ont nolammenl une petite arté-riolc qui nait au milieu de rextremité supérieure de la première pha­lange et se rend au tissu de l'crgot (B et G, lig. 3).
Les veines digitales (V, lig. 3, P, flg. 13), paralleles aux artères, sont situées un peu eu avant d'cllcs; elles s'accolent üi l'artère au mo­ment de pénétrer entre les tendens fléchisseurs et Ie suspenseur du beulet, et se réunissent eu arrière par une arcade qui laisse échapper les trois veines du canon.
En arrivant sur 1c houlet, lesnegt;'/s plantutres (A, P, lig. 3) s'accolent au bord postérieur de Tariere digitale ; au niveau de cello articulation ils doiment plusieurs branches, Tune antérieuro, cufanée {C,G, lig. 3), qui nait au milieu do rextremité superieure des grands sésamoïdes, croise très-obliquement la direction do Tariere, s'aecole ä la i'ace posté­rieure de la veine pour passer bienlól ä sa face antérieure. Une autre branche (13, lig. .'i), appelée cartilagineuse par M. 11. Eonley, se détacbo du nerf plantaire au niveau de la première phalange et se porie en avant de la veine digitale, quelle accompagne jusqu'au cartilage com­plémentaire.
Les lymphatiques du beulet se rendent aux mèmes ganglions que ceux du canon et du jarrel.
Differences. —Chez les ruminants Tarliculation métacarpo- et métalarso-phalangienne est double, et cliucune dos parties ressemblo beaucoup a Tarli­culation simple du cheval. Sur la face antérieure de cliaqnc articulation se trouve une des branches de Texleiiseur commun et sur le cole excentrique celui dcTcxtcuseur propre, en arrière le perforé et le perforant sc comportent comme choz lo cheval. Les ligaments sésamoïdiens se réduisent a celui que nous avons appelé profoud chez le cheval; ou trouve, entre les deux premières phalanges, uu ligament interdigilé supérieur, dont les libros croisées en sautoirvont d'uuc phalange a Tautre; 1c ligament suspenseur dn boulet sc divise inférieurement eu liuit branches, deux vont ä chaque division du ten­don du perforé et concourenl a former Tanneau de ee teudou, quatre se ren­dent au sommet de chaque sésamoïde et les deux qui vont aux sésamoïdes excentriqueslaissent échapper une branche qui se rend au tendon de Texlen-seur propre du doigt, enfin les deux derniers rameaux passent dans Téchan-crure de Tos du canon, et se sépareul eu arrivant a la face antérieure pour aller se joindre au tendon de Texlensour propre de chaque doigt.
Les artères dn boulet dn boeu f différent suivant qu'on les éludie au membre antcricurou au membre postérieur. Au membre antérieur on rencontre une uollatérale du canon qui se comporle comme chezle cheval, mais qui fournit, au niveau du bord supérieur du boulet, Irois digitales, une mcdiane beaucoup plus forte que les laterales qui vont se placer sur les coles excentriques des
Pbucii kt XoussiiKT. — Chiruryic,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 2 l-
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ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS.
doit,'ls. Chacune de ces artcres est accompagnco par unc veine digitale volu-raiiieuse situéc a sa face anlériouro, et par un nerf plantaire qui croise les vaisseaux d'avant en arrière; l'artèrc digitale médiane est tlanquéc de deux veines enormes. Au membre postérieur on rencontre l'artèro principale, c'est-ä-dirc la mélalarsienno ä la fuco antérioure du beulet, sur lo milieu duquel eile descend avcc la veine de méme nom. En arrière, on trouve trois pelites artères digitales, trois veines et trois faisceaux nerveux disposes comme au membre antériour, mais d'un volume Men difTérent; los artères, surtoutla digitale externe, sont trós-petites. Les veines collatérales externes sont sculcs volumineuscs, 1'autre est au contraire très-petile.
sect; 2. — Du paturon.
Lc paturon (voy. pour les ligaments cl les leiulons, les flg. 1, 2 et 4) a pour base la première phalange, unc partic de la deuxième et la première articulation interphalangienne ; il csl limité en baut par Ie boulet, en bas par lc pied. Lu region h laquelle on donne on extérieur Ie nom de courome, doit ótre comprise en partic dans celle du paturon cl dans cello du pied, car cllc n'a pas de caractéristique analoniique.
Le paturon affecte unc direction oblique en avant et en bas, de 45deg; environ; sa largeur augmente iï sa partie inférieure de faQon ü lui donner unc forme Icgèremcnt conique, cachée en partic, chez les chevaux de race commune, par rabondance cl la longueur des poils.
La peau acquiert une grande cpaisseur sur lo paturon, cpaisseur qui n'esl cependant pas partout Ia meine; c'esl ü la face postérieure cl dans loute la partie qui avoisine lc sabol qu'elle offre Ie plus de force. Très-inlimenienl adhérente aux üssus sous-jacents, eile ne peutéprou-ver que des déplacements très-légers.
La couche conjonctive sous-cutanée, plus épaisse en arrière cl sur les cölés qu'en avant, forme plulót une gangue qu'nnc veritable apo-névrose; élastlque ctmolie, cllc est difficile ä en lamer avec l'instru-menl tranchant. Pour étudierplus fructueusement cette region, nous envisagerons successivetnent la partie antérioure et la postérieure.
A la face antérioure el au-dessous de l'aponévrose, on ne rencontre qu'un tendon largo el épais, appliqué immédiatement sur les os. donl il esl séparé seulement par des vaisseaux cl leur gaine conjonctive : c'esl le tendon de l'extenseur antérieur des phalanges. Rétréci au niveau du bord inférieur du boulet,il s'élargita mesure qu'il s'avance verslalimite inférieure de la region. Il regoit au milieu de la première phalange, de chaque cólé, les brides de reni'orcemcnl du tendon suspenscur du boulet, qui croisent en éebarpe la direction de la première phalange ; en revanche, le tendon laisse cchapper, b. peu prés au memo point, deux faisceaux qui se dirigent sur les coles, en passant sous ceux du
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ligament suspenseur et cm les croisant en X; ccs faisceaux vonts'atta-cher sur les extrémités du cartilage glénoïdien qui complete en arrière
Fig. 4. — Ligaments et tendons de la region digitalef vus de trots quarts
A,nbsp; ligament lateral antöneur de l'articalatlon tlu
pied. B^ tendon extenseur des phalangeslaquo; C) face interne du Rbro-oartllage lateral. D, ligament Lateral postérieur on sésamoïdien.
B,nbsp; branche divergente en ilehors du ligament la-
teral postérieur, alhuit s'attacher on dedans de t'apophyso basilalre et se confondro aveo le ligament lateral antérienr. 1, brides laterales de la gaine do renforcomont dn
pcrforanf, aulvant une direclion parallele aiu deux ligaments du pied et allant s'attacher aux parties laterales de la première phalange.
H, branches du perforé.
l', insertion en dedans de Tapophyse rótrossale de l'aponévrose dn perforant deubléo de sa gaine do ronforcementi
X, Insertion supérieure dos brides laterales de In gaine de renforcement.
la deuxieme phalange, et constituent ses brides supérieures. En pas­sant en avant de rarticulalion inlerphalangienne, le tendon remplit
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372nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGION'S.
Ie róle d'un ligamont capsulaire antórieur et raquo;'attache par conséquent sur les bords des ns qui la forment.
En étudiant la face postérieure (lig. A), on reconnalt au-dessous du lissu conjonctif sous-cutané, une large expansion qui en occupc toutc l'étendue; cette membranefibreuse, appeléeparM. II. Bouley tunique jiropre du comsinet plantmre, se prolongo en haut jusqu'au boulet, et se confond avec lo tissu de l'ergot; eile est bordée de chaque cóté par uno handelettc rcsislante, siluée en dehors du faisceau vasculo-nerveux que l'on trouve sur chaque face laterale, dont cllc croise obliqucment la direction; cet ourlct est un point de repère indiqué clans la section du nerf plantaire, qui se trouve accolc ;\ son bord antérieur, vers Ie milieu de la region, et qui s'en cloigne a sa partie supérieure.
On trouve, au-dessous de cette lame fibreuse, une miuce couche d'un fascia cellulaire qui la sépare de la gaine de renforcement du tendon perforant; celle-ci, intimement unie en arrière au tendon du Qéchisseur superflciel, se ratlache en outre ;\ la premiere phalange par deux brides laterales obliques en avant.
Au-dessous de la gaine de renforcement, se voient les tendons du perforé et du perforant : Ie premier, superflciel, se divise au niveau du milieu de la première phalange en deux branches très-fortes,qui s'écar-tent l'une de I'autre et vont s'attacher h chaque exlrémité du cartilage dit glénoïdien. Le tendon du perforant glissc au-dessous de celui du perforé dans la gaine grande sésamoïdiennc que nous avons décrite dans la region du boulet. Enfin on rencontre en couches tout iï fait pro­fondes, directement appliqués sur la face postérieure de la deuxième phalange, les ligaments sésamoïdiens inférieurs.
Articulation de la première avec la deuxième phalange (lig. 2, •4 et 9). — Les surfaces articulaires sont, du cóté de la première phalange, deux condyles latéraux séparés par nne gorge médiane ; du cóté de la deuxième phalange, deux cavités glénoïdales et un relief antéro-posté-rieur; de plus, cette dernière surface est complétéc en arrière par un ftbro-cartilage dit glénoïdien, qui agit aussi comme uno poulie de ren-voi sur laquelle glissc le tendon du perforant. Ce übro-cartilage rem-plit en mème temps le role d'un ligament, car son bord superieur s'at-tache sur l'extrémité inférieure de la première phalange par six brides, deux supérieures qui vont aux faces laterales du premier phalangien et au tendon de l'extenseur antérieur ; deux moyennes et deux infé-rieures, qui se rendent aussi ä Ia première phalange. Ce cartilage est luliriüé en avant par la capsule de l'articulation, en arrière par celle de la gaine grande sesamoïdienne. Nous avons déja dit que le tendon de l'extenseur antérieur remplissait le rölc d'un ligament membi'anenx ; quant aux ligaments latéraux, ils partent des cótés de la première phalange, se dirigent en arrière, s'attachent sur les bords latéraux do la deuxième phalange et vont enfin so terminer sur le petit sésa-
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Dt: LA REGION PUALANGIENNE.
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moïde, pour conslituer les ligaments lalcraux postérieurs de Tarli-culation du pied. La synoviale est simple, eile tapisse les ligaments, 1c tendon et re-
Fig.
Vaisseaux artétnels superficiels de la region digitaleraquo;
A, A', Aquot;, artère digitale depuis son point d'émer-gonoo an-dfsaus des grands sésamoidea juslaquo; qu'au point ou olie disparatt suus la plaque des earlllages en N.
Il, rameanx transverses anléricurs de Tarticulalion métacarpo-phalangloJine.
C, artère peipendieiilairo.
I), ranieau ascendant de I'artère perpondieulairc.
K, ramoau descendant de I'artère perpendiculaire.
F, ramcau transverse (pii forme avoo Ie oorrospon-dant Ie ccrcle coronaire superficlel.
f, ramusoulofl ascendants dons 1c bourrolot [du
cerele coronaire superfieicl. f', ranmsculcs ascendants du tissu podophylleux. G, ratnoaui transverses postdrieura de l'articula-
tlon mdtacarpo-phalaogicnuo.
K, artère dn coussinct plantaire.
F, artère elrcoiiüexo.
Ui U, divisions terminalos ascendautos de I'artère digitale ; elles sortent des porosités de la troi-sièmo phalange pour se rainifier dans 1c tissu podophylleiix.
monte un peu en arrière, sur la lroisiè:iie phalange, en avant du fibro-cartilage.
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Vaisseaux et wer/s (fig. 3, 8, M, 12, 13 et 44). — Les artèros et la veine digitales sont situées entre la peau el la membrane qui forme la tunique propre du coussinet plantaire ; elles sont accompagnces par les branches des nerfs plantaires; leur disposition est la suivante : en avant, la branche cutanée du nerf, puis la veine digitale, souvent double jusqu'au milieu de la region ; puis la branche nerveuse, dite cartilagineuse, qui envois h. la branche cutanée des fdets nombreux qui croisent la veine ; enfin l'artère, et, ü sou bord postérieur, lo nerf plantaire qui lui est intimeineut accolé et la recouvre souvent en dehors. En outre, on rencontre des divisions vasculaircs secondaires, parmi lesquellcs nous citerons : vers ie milieu de la première pha­lange, l'artère perpendiculaire do Percival, qui donne des ramcaux antérieurs et postérieurs anastomoses les uns avcc los autres, en avant et en arrière, et formant ainsi un corcle complet au-dessous des ten-dons qui recouvrent les faces de l'organe; ä différentes hauteurs, des artérioles, cutanées, arliculaires ou tendineuses, formant un réseau tres-riche, ainsi que Ie montre la figure 5. Les veines, affectent un trajet analogue ä ceux des artérioles.
OilTérenceg. — Ciiacunc des regions plialangicnncs du bocuf représente assez exactement la region unique du cheval: Ie fendon exlensour propre du doigt représente l'extenseur anléricur comme forme et comme disposilion, l'cxtenscur commun se traduit par un cordon silué au cölé internede chaque doigt. On trouve, entre les deux premieres phalanges, un ligament unissant dit interdigité supérieur, forme de fdjres courbes croisécs en sautoir. Au ni­veau de 1'espace interdigité se Irouve au membre antérieur, une veine volu-mineuse; en arrière l'artère pédieuse métalarsienne passe dans rintervalle situé entre les deux premières phalanges. Les veines ont été suffisamment indiquées dans la region du boulet.
sect; 3. — Du pied.
La region du pied, chez lo cheval, comprond toutes les parties des extrémités recouvertes par l'ongle ou 1c sabot; eile a pour base la moitié inférieure de la dcuxième phalange. Ia troisième phalange avec l'appareil fibro-cartilagineux qui complete eet os sur les cotés et Ie petit sesamoïde. Ces trois os sont réunis par une articulation tres-importante, la dcuxième articulation inlerphalangienne ou articu­lation du pied; des ligaments cl des tendons faisant également fonc-tion de ligaments entourent ces os, qui sont encore reeouverts par un prolongement du derme; des vaisseaux et des nerfs complètent ces différentes parties et viennent leur apportcr la nutrition et la sensibi-lité. Le sabot ou l'ongle forme ü toutes ces parties une enveloppe qui les protege contre les attcintes des corps extérieurs.
Nous allons décrire ces différents organes en procédant dans un
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ordre inverse fi celui de leur enumeration, c'est-iVdirc cn allant des parties supcrflcielles versies parties profoades.
tt. — UK LA UOIÏE r.01lN-ÉE OU SABOT,
Vu dans son ensemble, le sabot reproduit il pen pres la forme exté­rieure de la troisième phalange, c'esl-iVdiro celle d'un corps légè-rcmenl coniquo, obliquement tronqué d'avant en arricre et do haut cn bas, de teile sorte que la section oblique aurait légèremcnt em-piété sur la base.
Ferme sur toute sa circonféronce par un bord très-élevé en avant, très-bas en arrière, h son fond par un plancher légèrement convexe, le sabot est largement ouvert en haut et sa cavité interne répète h pen prés exactement sa forme extérieure; les pieces dont il est compose, très-fortcmcnt unies Tune i\ l'autre, pcuvent cependant étre separées avec assez do facilité. Une maceration suffisiimment prolongée permet de reconnailre, dans la boite cornée, Irois parlies bion distinctes comme forme et, dirons-nous, comme arrangement dos elements qui en 1'ormcnt la structure. Ces parlies sont: lamp;paroi, la sole et la fourchette, prolongée par le pénople,
\0 Varol. — Laparoionmurailleiovme loutc la portion du sabot visible lorsque le pied repose sur le sol; on outro, olie se prolonge par deux pointes qui se replicnt d'arrière en avant et convergent vers 1c centre de la surface plantaire cn se plaQant comme deux cloisons entre la fourchette et la sole, avec le bord interne de laquclle olies nc tardent pas i\ se confondre vers le milieu ou le tiers antéricur de la longueur de ce bord.
L'aspect de la bande de cornc de la parol est exactement, si on la suppose déployée, cello d'un croissant. Si Ton prond, par exemple, la visiere d'un casque, et que l'on recourbe cette visiere sur elle-mömc de faQon que son bord convexe appuic par tous ses points sur un plan, et que ses deux pointes, repliéos ä angles aigus, üi une petite distance des extrémités, so dirigent vers le centre de la portion d'es-pace circonscrite, on aura une idee fort exacte de la disposition de la paroi.
En vertu de la plus grande longueur du bord convexe, lorsqu'on le fait appuyer par tons ses points sur un plan, la figure prond une forme légörcmcnt conique, co qui existc normalemont pour 1c sabot du cheval; il n'est pas jusqu'aux pointes rentrantcs qui, en se relevant légcroment au-dossus du plan sur lequcl appuie le bord convexe, comme olies le font dans le pied pour se mottro au niveau de la sole, ne viennent completer cotlo figure déjamp; fort approchéc de la mu-raillc.
La largcur de la paroi, comme celle du croissant, diminue de la partie moyenne ou antéricure vers ses extrémités; I'inclinaison
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oblique, très-forte en avant, diminuc considérablement sur les cutcs, dcvicnt bientöt nullc el se prononce même on sens oppose, aux points de reflexion des oxtrémités rentrantes, oü ellc est parallele ä cello de la partie antérieure on mcdiano; ce qui justitie, en partic, Ie choix qu'avait fait Bracy-Clark d'un cylindre coupé obliquement et ro-posant sur sa surface de section, pour représenter Ie pied du cheval.
L'épaisseur de la muraille n'cst pas partout la móme. G'est en avant qu'elle présente la plus grande force; sur les cótós, eile s'a-mincit pen ;\ pen jnsquïi son angle d'inflexion postérieur, oü ellc s'épaissit, pour devenir enfin plus mince que partout ailleurs, dans les parties réfléchies.
La come conserve la mórnc épaissour dans tons les points de sa hauteur, eile est par conséquent aussi forte au niveau do son bord supérieur qu'ü l'inférieur, ce qui indique bien que sa secretion se fait pour la plus grande partio par 1c bourrelet; l'épaisseur plus conside­rable qui devrait rcsnlter de la formation de cellules h la surface du derme disparalt par l'usure que subit la face externe sous 1'influenco dos corps étrangers, et cola de teile sorte que, lorsque sur des pieds bien conformés il y a une légere difference, eile se trouve souvent a l'avantage de la partie supérieure; on démontre l'usure de la face externe par la direction dos tubes de la paroi, qui deviennent de plus en plus superliciels, et dont les plus rapprochés do la face externe flnissent par seperdre avant d'arriver au bord inférieur. En general, les parties correspondantes laterales sont plus fortes on dehors qu'en dedans du sabot; il en est do memo de l'extrémité rélléchio externe.
Au point do vuo de la dureté, la cornc présente, comme Tépiderme, des differences très-importantes; sa consistanco augmente des parties profondes aux parties supcrliciellos : les couches profondes sont molles, faciles i\ couper, les couches moyennes déja plus consistantcs et les externes deviennent très-dures.M.H.Bouley a formule ii cc propos cetto loi très-juste. laquo;En regle générale, la cornc est d'antant plus souplc et molle qu'elle est plus voisine des parties vivos, d'autant plus dure et résistante qu'elle en est plus éloignée. raquo; En vertu de cette loi, Ie bord inférieur est toujours plus resistant quo Ie supérieur.
Quant ;\ la couleur externe, clle dépend de l'état de pigmentation de la peau du membre au niveau dn bourrelet: blanche lorsque l'ani-mal a une robe blanche ou bien présente des balzanes, olie devient d'un gris plus ou moins foncé lorsque la peau est pigmentée. Les couches profondes sont toujours blanches.
On a donné différents noms aux diverses parties do Ia paroi : l'an-térieure, qui correspond au milieu du croissant, areQucelui dc/jwee; de chaque cöté et symétriquement par rapport i\ Ia pince, se trQuvont les mamelies, larges de 3 ü 4 centimetres; les regions laterales, les plus étendues, prennent Ie nom de quartiers; aux points oü la paroi
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so rcflechit, c'cst-üi-clire tout il fait en arrière, so trouvent les talons; les angles d'inflexion eux-mèmes sont appelcs laquo;rcs-bmUants; cette ex­pression est considérée comme synonyme de talon ; quant aux parties rcllcchies etappliquécs contre Ie bord interne do la sole, elles prennenl 1c nom de barres.
La fuce externe de la paroi, parfaitement rectiligne du bord supérieur ä rinférieur, est comme recouverte d'nn vernis forme d'une mince couche cornée, sécrétée parun petit renflement superpose au bourrelet principal et appelé bourrelet périoplique; on appelle par s\x\\q périople cette couche cornée quirecouvre Ia surface externe du sabot. La couche superilcielle laisse apercevoir au-dessous d'elle de legeres stries lungi-tudinales, paralleles, et des sillons transversaux üi peinc marqués sur la corne ;i I'état physiologique, mais qui s'accontuent davanlage dans certaines maladies du pied, notamment aprës Ia fourbure, et prennent alors Ie nom do cercles.
La fuce interne recouvre la faco externe du dermc qui enveloppe rextrémitc, et entretient avec lui dos rapports identiques ä coux que la couche de Malpighi de 1 épiderme entretient avec Ie dormodans les autres parties du corps; ncanmoins son aspect est particulier; on y remarque unc quantité considerable de lamos ou plis longitudinaux, allant du bord supérieur au bord inferieur, s'engrenant avec des plis semblablement disposes dn dermc, mais non identiques dans lour structure, car ces derniers out la signification de papillcs cornposcos; I'ensemble des plis qui appartiennent ;\ la paroi a regu Ie nom de tissu kéraphijlleux; los lamos du derme portent Ie nom do tissupodophylleux, Co mol de tissu, assez impropre dans Ie cas présent, car il pourrait laisser supposer quo ces parties ont uno structure spéciale, no doit s'ontendre que do ragencoment particulier dos cellules du tissu corné avec les fibres du derme.
La face interne est moins étendue que l'externe; Ie bord supérieur étant taille on bisean interne; los lamos du tissu kérapbylloux occu-pont loute son étendue; longues en avant, elles décroissent sur les cotés cl arrivent, sur les barres, ;\ n'avoir plus que quelques milli­metres de longueur; leur largeur est ä pcu pres la memo dans tous los points; celles de la partie antérieure sont néanmoins un pon plus larges, et aussi plus espacéos. Si on los examine sur leur longueur, on pent voir égalemont qu'elles sont plus saillantos vers Ie bord plan-tairo qu'ä leur extrémité superieure, prés du bord coronaire.
Outro ses rapports avec Ie tissu dormique qui recouvre la dernièro phalange, la paroi est aussi en continuité directe sur touto l'étendue de son bord inférieur, avec la circonfóronco do la solo, avec laquello ses lamos s'engrènent comme olies lo font plus haut avec lo dermc.
Le bord superieur de la paroi est creusé en dedans d'une gorge qui répond au bourrelet et qui présente on croux les reliefs do cette partie du tegument. En raison do sa forme oblique on dedans, on a donné
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au bord supérieur Ie nom de biseau; ;\ cause de ses usages qui sont de reecvoir et do loger la cuiidure, Bracy-Clark l'appelle aussi cavitó cu-tigérale. Large en avant, la cavité cutigérale présente des dimensions moindres sur les cótés, s'élargit au niveau dos arcs-boutants, pour se rétrécirde nouveau sur les barros et se perdre avant d'avoir attoint leur extrémitc. Entre Ia limilo inférieure de la cavilé cutigérale et Ie sommet des lamos kéraphylleuses, on retnarque une zone unie, large do 2 millimetres environ, limitéo supérieurement par Ie bord aminci du périople.
Dans toute son étenduc, la surface cutigérale est cribléo d'une in-nombrable quantité do petitos ouvertures, d'autant plus profondes qu'elles s'approchent davantage des lames kéraphylleuses, ouvertures deslinécs ;\ logor les papilles du bourrelet, larges ü rentree, mais se rétrécissant graduolloinent pour se lermincr par mie pointe très-fme.
Le bord inférieur de la paroi, plan-uni, reposant sur Ie sol, se trouvo habitucllcmont au niveau de la face inférieure do la solo. Assez sou­vent, lorsque les animaux out marché sur un sol dur sans que cc bord ait été protégé par le for, il présente des filaments semblables ä ceux d'un très-court pinceau; eet aspect, remarqué depuis longtomps, avait fait croirc autrefois que Ia corne était composóe de poils ag-glutinés.
En se réfléchissant en dedans, los extrémités do la paroi constituent, au point d'inllexion, les arcs-boutants, désignés en extérieur sous le nom de talons. La disposition de Ia lame cornéo n'offro rien de bien particulier en co point, sinon sa direction légèrement oblique en avant et en bas; le talon forme généralement une courbe breve, sur laquello vient s'appuyer la fourchetto. Quant aux barres, leur incli-naison se fait de teile sorte qu'elles sont plus rapprochées par leur bord supérieur que par l'inférieur; olies sont en rapport par leur face interne et supérieure avec Ia solo, par leur face externe et inférieure avcc Ia fourchetto, dontollos limilont parcolé los lacunes laterales. Les barres ne viennent pas se rejoindre h l'extrémité de la fourchetto comme Ie croyait Bracy-Clark; olies s'arrètent vers Ie tiers antérieur du bord interne do Ia solo, en se confondant avcc cette derniëre partie et avec la fourchetle.
2deg; Sole. — La solo est une plaque cornéo épaissc, comprise entre Ie bord plantairo de Ia paroi et ses prolongomcnts réfléchis. Considéréc isolement, la solo a la forme d'une lame circulaire, légèrement com-priméo sur ses parties laterales, h laquello on aurait enlevé un sectcur, comprenant un cinquième environ de'la circonféronce et dont la pointe se prolongerait un peuau delä du centre.
L'épaisseur do la solo est plus grande dans les parties qui avoisinent sou bord externe que dans son milieu. Dans les pieds qui ont usé régu-liörement, l'épaisseur de la solo est ;\ peu prés Ia mftme, dans ses points les plus forts, que collo de la paroi; mais sous rinfluence d'un
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défaut d'usure, ello peut acquérir des dimensions beaueoup plus consi­derables. La consislance de la sole est soumiseäla memo regle que nous avons énoncée plus haul : les points les plus rapprochés des parties vives sont les plus souples. Quant h sa coloration, ellc est la möme que celle de la paroi, mais généralement la leinte noire est moins I'oncee.
On étudie dans la solo nne face supérieure, une tu/cricwe, un bord in­terne et un bord externe.
Ln face superieure, qni forme le planchcr do laboitc cornée, cstbombéc au centre, et, aprcs s'ètre inclinée dans tous les sens, se relcvc un peu sur les bords;elle présente unc multitude do petils orifices analogues h ceux de la cavilé cutigérale, et logeant, comme ces derniers, des prolonge-ments villeux qui viennont du tissu vclouté.
La face inférieure, excavée ou creuséo en formo do voute, est h très-peu prés parallele ä la face supérieure ; cetto face présente, lorsqu'ellc u'apas élé parée par rinstrument du maréchal, des lames superllciclles qui s'exfolient et lui donnent un aspect rugucux, ou écailleux. Le hord externe ou circulaire s'engrèneavec la partio inférieure de la face interne de la paroi, et contracte avec cette dernière unc adherence très-intime ; Vmterne, formé par deux parties droites qui se réunissent h angle aigu vers 1c centre, correspond en arrière aux barros, dans lo tiers antéricur aux cotés de la pointe do la fourchettc.
3deg; Vourohette. — Située dans l'échancrure de la sole et entre les barros, la fourchettc représente une sorto de coin ou de pyramidc ä base postérieure, t\ sommet dirigé en avant, moins épaisse que la solo, amincie encore sur sesbords, forméc d'une cornc plus molle que collo doloutes les autres parties du sabot et dont la couleur, d'un gris plus ou moins foncé sur les chovaux blancs, est d'un beau noirluisant chez les animaux ä robe foncéc.
On reconnait h. la fourchettc une face supérieure, unc inférieure, deux faces laterales, une base et un sommet.
La face supérieure ou interne, correspondant au corps pyramidal, présente en avant unc cavité de tnême forme que la face elle-mömo, bifurquéo en arrière et comprenant entre ses deux branches un relief triangulaire appelé, par M. II. Boulcy, arète de la fourchettc, dont le bord arrondi est d'autantplus largo qu'il se rapproche davantago de la liase. Dans toute son étondue, cetto faco est creuséc de trous comme la face correspondantc de la solo. ha. face inférieure, un peu plus large que la supérieure, en raison de la direction oblique des barres, présente en relief les creux de Ia face supérieure et, réoiproquement, montro un creux au point correspondant h la saillic, creux désigné sous le nom de lacune médiane de la fourchette limité par les branches. Entre les bran­ches et los barres, on trouve deux excavations qui vont se rcunir en avant du coussinet et forment les lacunes laterales. Los faces laterales sy-métriques, planes, et obliquement dirigecs en bas et en dehors, inti-
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380nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE SPÉCIALE OU DES nÉGIONS.
mement unies aux barres el üi la sole, forment Ie hord inlcrne des la-cunes laterales par leur partie libre inférieure. La base de la fourchelte monlre les extrémités i)oslcrieiires des branches, unies aux arcs-bou-tants, et forme les glomes en se rcpliant en dehors de chaque cólé, pour se conlinuer avec lo périople; entre les barres se voit rextrémité do la lacune médiane. he sommei est limilé en avant par Ie point de reunion des lames laterales, et s'unitä la sole.
4deg; Pórlople. — Le périople on bande coronaire reale attaché i\ la four-c.hette par les glómes apres uno maceration prolongée; il fait done par-lie du mftme système, ou si 1'on vent, 11 n'en est qu'une dépendance; on le voit décrire uu tour complet au niveau du bord supérieur de la parol, dont sa consistancc molle, sa couleur brun jaunätre le distinguent l'acilement. Envisage ainsi que nous venons de le faire, le périople serait done une sorte de ruban exislant seulemenl au bord supérieur de la parol. C'estbien ainsi qu'il se présente en eifel sur les sabots macérés, mais 11 nc faut pas ouhlier epic ces sabots out subi l'action de la rape du maréchal. Si Ton voulait avoir une idéé très-exacte du périople, on devrait l'étudier sur des pieds non pares, qui le montreraienl sous l'aspect d'unecouche mince, répandue comme im veritable vernis sur toutc la surface externe du sahot.
La face externe de la bande pcriopliquc estslriée finimcnl et légère-ment onduleuse; Vinterne se modèle sur la eorne de la parol : le bo7'd supérieur remonte un pen plus bant que celui de la parol, il correspond i\ lamp;gouttière cutigérale secondaire de la peau du bourrelet ; Vinférieuu* mince cl Irregulier, seprolonge plus ou moins bas, suivant les i'rolle-inents auxquels a été soumise la face externe de la parol.
/gt;.
DC DERME QÖI RECOUVliK LA TROISIËME PHALANGE OU APPAHEIt, KÉKATOGÈNE.
En arrivantau-dessus dn sabel, le derme de la region digitale revel un aspect spécial; il forme d'abord, auteur de l'origiue de l'ongle, un ren-llemenl circulaire appelé bourrelet, se continue au-dessous de la parol, en recouvrant le tendon de 1'extenseur antérieur des phalanges, teute la face externe de la troisième phalange, la moitié inférieure do la sur­face externe des fihro-carlilages qui la complètent en haut et en arrière, et prend en ces différents points le nom de tissu feuilleté; puls cnün il se prolonge sur le coussinel plantaire et la face inférieure de la troisième phalange oü il est désigné sous répilhèto de tissu veloulé. La part que prennent ä la secretion de la corne les diverses parlies du derme, part qui est loin d'etre egale pour toutes, lui a fait donner le nom de membrane kératog'ene. Nous allons décrire ces différentes parties en commemjant par le bourrelet.
i0 llourrelet. — Le bourrelet ou cutidure (fig. G), souvent décrit comme un organe simple, a été divisé en deux parties dislinctes par
HM
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DE LA REGION PIIALANGIENNE.
381
M. H. Bouley en raison des deux renflements hémi-cylindriques qu'il
présente et qui sont disposes circulairemont l'un au-dessus de Tautre. Celui qui oecupe la position supérieure, et qui est destine i sécréter lo périople est appelé bourrelet périoplique ; on donne au second le noni do bourrelet principal.
a. Lg bourrelet périoplique, situc au-dessus du bourrelet principal, au-qucl il est parallele, ali'ecte la forme d'uii léger renlleiuenL convexe, en
Bnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Bnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; B
Fig. G. — Teguments et vaisseaux h In surface de la troisiéme phalange.
A, A, vaisscaus artdriols ilc la poau. — B, 11, vaisseaux artéricis ilu bourrelet. — U, villosilés lt;ln
bourrelet.
s'étendant en arrière et de chaque cóté jusqu'au niveau des bulbes cartilagineux. Continu ä sa partie supérieure avec la peau, il estséparé du bourrelet principal par uu sillon assez prüfend, largo ä sa partie antérieure ou médiane, rétréci sur les cotés et élargi de nouveau prés des bulbes cartilagineux.
Sur toutc sa surface, le bourrelet périoplique eslhérissé de papillcs qui se piongent clans les trous infundibuliforraes de la partie cornée qu'il sécrete.
b. Encore appelc culidure ou matricc de l'ongk, 1c bourrelet principal forme, ainsi que le dit M. II.Bouley, uncsortede cornichcarrondic dis-posée obliquement d'avant en arrière et de haut en bas, depuis le som niet deréminence pyramidale qui constituc son point lo plus élevé, jusqu'aux bulbes cartilagineux, au-dessous desquels il se réllécliit ä angle aigu do
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382nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS.
dchors eu dedans et do haul en bas, pour so prolonger en ligno droitc el aller s'effacer clans lo fond des lacunes qui bordent do chaque cóté, ü la face inférieure du doigt, le relief saillant du coussinct plantairc.
Lc bourrelel rollöle une couleur habituellement noirälrc qui masque en parlie la couleur rouge dos nombrcux vaissoaux qui se rencontrent dans son épaisseur: couleur (pie Ton peut conslatcrsur los animauxä come blanche on dans les points qui correspondent i\ des balzanes.
Comme la corno qu'il est destine üi sécrclor, lc bourrelel, plus largo en avant et au niveau des arcs-boutants, diminue d'épaisseur sur les cótcs, c'est-ä-dire dans les points qui correspondent aux quartiers ; sa surface est reinarquable par la grande quanlilé de papilles qu'elle présente; ces papilles, plus développées sur le bord inférieur du bour­relel qu'au bord supérieur, sonl coniques, comme les cavités do Ia corne qui doivent los recevoir; lour longueur vario do 1 ou 2 millimetres ;\ S ou 6. La meilleure maniere de les mctlre on evidence est de plongor dans Tcau claire une partio do l'organc, dépouilléc avoc precaution do son revêtement corné.- Le bord supérieur du bourrclet, taille i\ arète vive et saillante, est séparé du bourrelet périoplique parle sillon pério-plicjiio; rinférieur so continue avoc le tissu'fouilloté. La ligne de sepa­ration des deux parties du tegument est indiquée par une zone blan-clullro, appelée zone coronaire inférieure. Los parties réllccbies du bourrelet doslinées ä la secretion des portions de parois que nous avons appclées barros, montront une épaisseur ot une inclinaison qui sont on rapport avoc cellos do cos dernières parlies.
2deg; TInhu fouilloté (lig. 0). — Dósigné aussi sous les noms do chair cannelée, feuülets de chair par los anciens bippiatres, de tissu lamelleux par les Anglais, expressions inusjtées aujourd'hui, le tissu feuilkté (Bourgelat) est aussi Irès-souvent dósigné sous le nom do tissu podophyl-leux quolui a donnéBracy-Clark par opposition ä celui do kéraphylleux, réserve i\ la parlie do la corne qui lui est contigue. Ces dernières ex­pressions no doivent ölre adoplées aujourd'hui que comme donnant une idéé do la forme extérieure propre i\ la partio du tegument que nous décrivons en co moment; sa composition no diffère pas do celle des aulres parlies du dorme culané, les feuillets n'étanl aulro cbose que d'cnormos papilles composées.
Ces fouillets, paralleles entre oux, s'élendont do la zone coronaire au bord inférieur de la Iroisiöme phalange, s'clfacont ;\ co point el soul remplacés, ä la face inférieure, par les villosilcs du tissu qui forme la base de la solo.
Chaque papillc offre sur une coupe transversale I'aspectd'un prisme ä base tenant au derme, ;\ bord libra Lranchant et d'aspect simple ä l'cßil nu, mals il n'ost pas besoin d'un Ircs-forl grossissomonl — ainsi que lo inonlre la figure 7 grossie 20 fois — pour so convaincre quo lc hord lranchant esllrés-souvcnl bifurqué ou memo plus complétement divisé. Sur les faces laterales des papilles en feuillets, on on rencontre
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DE LA IIKGION PHALANGIENNE.
381!
d'autrcs, bcaucoup pluspcliles, qui s'agencent sur la papille principale comme les l'olioles des fougères sur Taxe qui les slipporle ; il est mßme tres-facile de voir, avecdesgrossissemenls plus forts, que, de la surface de ces divisions papillaires, des fibres très-flnes du lissu conjonclif qui forme la base de leur structure, se dctachenl et se prolongent entre les
h.t.
F.S.
Fig. 1. — Coupe ili' ronholtoiiott réciproque de* papilles du ti.isu feuilleti: nt des
lames de In corncnbsp; du pied du cheval.
A,.V,A, papilh's du dernicp1antatro(tissu rouilletó]nbsp; nbsp; 1), prolongontpuls ilu tissu oorné : la portion een-
avoc les papilles secondniros s'engrenant avecnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; tralo est do la corno parfaito; les prolongc-
la corno.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; inonls E, K, représentés plus roncés sent ana-
11, dennc a la surface do la trolslömc phalango.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; loguos ii la coucho do Malplghl; les cellules
C, C, vaisseaux du dormo el des prolongemoutanbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; se colorout ti-ès racilcinenl par Ie carmin.
papillaires.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; p, curne blanche.
cellules molles de la come qui les recouvre immédiatement et qui a la signification des cellules du corps muqueux de Malpighi. Get enchevè-trement du derme et des ccllulos, signalé pourd'autres parties du corps, est ici très-visible et a pour but, on n'en saurait doutcr, de rendre plus forte l'adhérence entre les cellules et Ie derme qui les sécrète, de même que les feuillcts mnltiplient, par leur disposition, les points de contact du derme avec son revètementet assurent ainsi la force adhe­sive et 1'activité formatricc des cellules de la corne.
La longueur des feuillets est proportionnée ;\ la bautenr de la surface sur laquelle on les rencontre; leur largeur est plus considerable en avant et aux points de reflexion que partout ailleurs. Lorsqu'on fait des
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384
ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS.
coupes do relic membrane, on remarque souvent qu'entre deux pa­pules très-développées, ils'en trouve une beaucoup plus petite, ;\ largeur variable, s'approchant plus on moins du bord librc de ses voisines. Si nous examinons raaintenant celle largeur h partir de l'extrémité supé­rieure, nous verrons que, d'abord très-peu développéesen ce point, elles augmentent de haut en has, alleignenl biontöt une largeur d'environ 3 hi millimetres el la conservent jusqu'ä l'extrétnité inférieure. En ce dernier point, les feuillels se conlinuent par des houppes de papilles secondaires analogues h celles du bourrelel on de la sole.
D'après M. II. Bouley, le nombre dos feuillels varie de 330 h COO, el leur étendue, en les supposant déployés el clalcs sur un plan, serail six i\ sept 1'ois plus considerable que cello de la snporlicic extérieure du cylindre du doigl.
Lo dernie do la face antérieure do la troisième phalange offre une épaisseur qui est au moins do 4 lt;\ 3 millimetres; sa vascularité, très-grande, est en rapport avec l'épaisseur des parlies qu'elle doit nonriir.
;i0 'riNsu velonté. —Le tissic velouti', sole de chair des anciens analo-inislcs, s'étendsur tonte la surface plantaire de la troisième phalange et de l'appareil öbro-cartilagineux appolé coussmet plcmlaire, dont il dessine tonics les particularités en s'adaptant exactemont sur leur surface.
Le nom do lissu velouté lui a clé donnc en raison de l'aspect el do la sensation particuliere au toucher que lui donno le gazon touffu dos papilles dont il est revètu. Sa couleur grise habituelle lui est donnce par des granulations pigmenlaires qui masciuent los vaisseaux.
Les papilles du lissu velouté, très-longues sur la périphérie de la region, diminnent do longueur au fur et ä mesure qu'on se rapproche des parlies centrales. Elles sonl plus pelites sur le corps pyramidal quo partont aillcurs.
Quant ä leur structure, ces papilles ne peuvent être considérées comme des organes simples, car elles montrent sur leur circonférence de très-pelits prolongemenls qui les rapprocbeul dos papilles cotnpo-sées. Leur forme générale est la méme qn'au bourrelel, c'esl-ii-dirc c.cllc d'im cone très-eflilé.
Rapports entre le denneet san revètemcnt corae (lig. 7). — L'idéc la plus simple eten memo temps laplus féconde en applications physiologiques et palhologiques,que l'on i)uisse se faire dn derme phalangien et do son revèlemenl cornc, c'est de l'assimiler aux autres parties de Ia peau, inais d'uno peau dépourvue do polls; car si les anciens auteurs qui se sonl ocenpésde lacorne des animaux ongulésont cru pouvoir comparer celleci lt;i des poils agglutinés, le microscope a démonlré, depnis long-temps déjti, que la corne n'est qu'un epithelium présentant une épais­seur extraordinaire et nu arrangement spécial. On rencontre done, dans l'appareil corné etdansle derme sous-jacent, toutes les parlies qui cons-
,
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DE LA UÉGION PIIALANGIENNE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 383
tiluenl le tegument exlenic : dans 1c dermc, feutrage ilos faisccaux de tissuconjonctif,réseauxvasculairesetnerveux,papillesderniiques;dans la corne, des cellules épithéliales seulement, molles, polyédriques et Vivantes dans les par lies profondes, ou ciles prolifèrent else comportent envers les réactifs comme celles du réseau de M^lpighi; aplaties, des-séchées, dures et agglutinées dans les parlies superllcielles, comme elles le sonl dans la couche cornée de 1'ópiderme ; comme dans l'épi-derme aussi, le mode d'origine, d'existence cl de destruction csl le même. Les cellules formées clans les couches profondes deviendront par la suite cellules superflcielles el seront éliminces par les frotte-ments, parl'instrument du maréchal ou par des lamelies aplaties qui représententd'énormes pelliculcs. A l'épaisseur prés, il ny a doncrien dans la peau du sabot qu'on ne rencontre dans les aulres parlies du corps. Quant aux lames si parliculières qu'on a désignées sous le nom de lissu podophylleux,elles ne sonl qu'unc disposition, qu'un artifice mécanique destine ädonuerä l'épidermeou äla corne une plus grande force d'adhérence, en lui présentant une plus grande surface d'iin-plantation; elles représentent de volumineuses papilles composées, d'une disposition très-remarquable, mais d'une structure analogue ä celles de loutes les aulres papilles. l.e derme qui recouvre la troisième phalange présente cependant ceci de particulier que son réseau vascu­laire est oxtrómement développé ; nulle autrepartie de réconomie, 11 pari peut-être quelques glandes, ne regoit une aussi grande quantité de sang pour un pareil volume; nul ne montre un réseau vasculaire aussi large el plus compliqué.
Ces dispositions spéciales sonl en rapport avec la quantité énorme de cellules qui doil êlre l'ormce pour consliluer une couche aussi con­siderable de lissu epithelial et la maintenir dans des proportions sufli-santes pour le role physiologique auquel eile esl deslinée.
e. — nu coussinet pi.antaihe.
Le coussinet planiaire fait partie de l'appareil Qbro-cartilagineux com-plémentaire de l'os du pied et doil, en anatomie descriptive, eire réuni aux Qbro-cartilages latéraux, avec lesqucls il esl en continuité directe. Nous l'en séparons cependant ici, en raison de sa positiüii superücielle et nous décrirons l'appareil cartilagineux lateral quand nous parlerons de la troisième phalange en particulier.
Envisage dans son ensemble, 1c coussinet planiaire a la forme dun coin enclavé entre les libro-cartilages latéraux, le tendon du peiTorant et la partie du lissu velouté sur laquelle il repose. Nous lui considére-rons une face supérieure, une face inférieure, deux (wrth latéraux, uuc base et un sommet.
La face supérieure, appelée encore antéro-supéricure en raison de sa direction oblique en baseten avant, concave d'arrière en avant, moulée
pBUCn et TüLSsiixT. — Chirurt/it'.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ^^
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im
386nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS.
sur l'expansion du perforant ou aponévrose plantaire, est séparée do co tendon par unelame Dbreuse tlont nous avons (16j;\ parlé en décrlvanl la region du paturon ; cettc lame flbreuse, tunique propre du coussinet plantaire, se continuo par sa face externe et inférieure avec les cloisons flbro-élastiques do ia trame du coussinet, ot joue par rapport a eclui-ci Ie rólc d'une membrane d'envßloppe propre. Sa face profonde adhère •Ma gaine do renforcemonl tin tendon perforant.
La face inférieure ou inféro-postcrieurc, convexe dans sa longueur, recouverte par lo derme plantaire, montre dans son milieu ie corpspy-
v
c
Fig. 8. — Coujie transversale de In portie postérieure du pied, en arrière iks phalanges, ä travers les deux lihro-cnrtilnyes.
Tï, bulbcs du coussinot plantaire. 0, face inlcrnc des Abro-cartilagos* C', hauteur dusabotlaquo;
I), l-roncoii do ia bride laterale de la giune tic ren-forcemont du perforant (cettc coupe est plus complete de lautre cóté, Ia coupe étant un peu oblique).
E, point lie junction du bord iiifiSricur des carti-
lages avec la substance du coussinet plantaire,
F,nbsp; depression longitudinale de la face antérieuro
du coussinet plantaire.
G,nbsp; couclies slratifnies du coussinet plantaire dans
lo corps pyramidal. /, surface supérieure des barros, Y, iSpaisscur et direction des barros.
ramidal, forme do deux reliefs arrondis qui proviennent des bulbcs car-tilaginoux, reliefs séparés par une cavitó módiane en forme de triangle appelée lacune médiane du coussinet plantaire, en avant de laquelle viennent so réunir los reliefs iatéraux pour conslitucr Ie ren/Zmc/;/ pyramidal.
UM
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DE LA REGION PHALANGIENNE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;387
hesbords latéraux on faces laterales du coussinet sonlcn contact et naême en continuitó avecla face interne des cartilages latéraux; larges en arrière, ces bords viciment se terminer par une pointe antérioure qul se confond avcc Ie sommet du coussinet. Leur conlinuitc avec les fibro-carlilages se fait par des brides fibreuses et par des colonnes (Ibro-cartilagineuses qui vont do l'un ü l'autre organe, et même par une veritable coulinuité de texture vers la partie inférieure des bords.
Lixl/ase de l'apparcil, tournee en haut et en arrière, recouverte par la peau, montre dans son milieu une depression qui est la continuité de cello do Ia face inférieure et deux rcnllemonts latéraux appelés bulbes renflés du coussinet plantaire, continus en dedans avec les saillies postérieures du corps pyramidal. Comme l'antérieure, la face posté­rieure est enveloppée par une expansion cellulo-flbreuse, continue en dedans avec les cloisons, en arrière avec los bords postérieurs dos car­tilages, eten avant avec la tunique propre antérieure.
Lo sommet a la forme d'un bord tranchant convexe qui s'avanco ä vine petite distance au delä, de la eröto scmi-lunairo de Tos du pied, et qui fait continuité avec les fibres superllcielles du tendon perforant.
Lo coussinet plantaire a une structure spéciale, qui diffère considé-rablement do cello des flbro-cartilages latéraux. Sa masse est diviséo en loges par des lamos fibreuses qui scmblont parlir de la base et quivont au bord antcrieurou ä la face inférieure; ces lamos, tres-serrées on arrière, sont coupées par d'autres lames transversales, et l'intervalle cotnpris entre les cloisons est rompli d'un lissu jaunütro qui cric sous rinslrument ot se trouvo forme d'un lissu élastique mélange de fibres connectives et mème do quelques cellules adipouses, au milieu des-quelles se ramifient do nombreux vaisseaux ot des nerfs voluminoux. La presence do cos derniers organes différencie complétemontle cous­sinet plantaire dos flbro-cartilages.
'/. — HKS TENDONS EXTENSEUB ANTÉMEDIl ET FLÉCHISSECB l'nOFOND DES PHALANGES.
Ces tendons (fig. i, 2, 4) pourraient 6tre considcrés comme des liga­ments appartenant iï l'articulation du pied, rantérieur ou tendon de Vextenseur principal des phalanges, épais et fort, adhere intimement a la face antérieure do la dernière phalange, descend, on s'élargissant con-sidérablement, au-devant de I'espace inter-articulaire, s'unit ä la cap­sule synovialo de l'articulation, puis il vient prendre une forte inser­tion sur touto rétendue de la lignc convexe qui borde l'éminence pyramidale do l'os du pied. Les cótés du tendon s'unissent intimement sur les bords avcc les ligaments latéraux antérieurs. Enfin les flbro-cartilages latéraux de l'os du pied envoient ä sa surface une forte lame qui contribue ;\ réunir en un tout compacte 1c lissu libroux de la faco antérieure.
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388nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS.
Lc tendon cki fléchisseur profond, silué 11 l'opposc du premier, s'é-chappe de l'anneau du perforé et commonce ä s'ólargir pour prendre
IjientèL la forme clalée qui lui a valu Ie nom A'aponévrose jilanlaire. Eu passant en ar-rière de la seconde phalange, ce tendon s'allachc sur la l'aee postérieure de eet os par un li­gament de tissu übreux jaune (jiü sert aussi a séparer la grande gaine sésamoïdienne du cul-de-sac supérieur de [''articulation du pied; une forte lame, partie de ce liga­ment, descend jusque sur Ie bord supérieur el postérieur du pclit sésamoïde et sépare la gaine petite sésamoïdienne de la synoviale de l'articula-tion; Ie tendon glisse ensuite parl'intcrmédiaire de la gaine sésamoïdienne surlaface pos-léro-inférieure du sésamoïde comme sur une pouliederen-voi et vient enfin s'attacher ;\ la crête semi-lunaire de l'os du pied. Dans cette partie, la gaine de renforcement du perforant est intimement ap-
pliquée sur Ie tendon et fait
Hg. 9. — Fnce postériewe de In véyioii digitale.
li, tnsoi'tion du ligament postöricur ;i rcxtrémlld dn
sésarnuïde. (l, bourrclcl complémontairc du iquot;'lit sésamoïdo. II, branche divergonlo en dch irs du ligament lateral
posterieur.
I.nbsp; ligaraonl impair unissant ii; bord antórieui* inférieur
du petit sésamoïde ä l'os du pied, en urrièrc de la crèto semi-lunaire.
II,nbsp; hord lateral du tendon perforant en dedans du carti-
lage.
S, insertion do raponévrose plantairo ä la crèlc aemi-iunairc.
T, face inférieure de l'apunévrose plantalrc.
V, gaine de renforcement do l'aponévroso plantairo.
X, brides laterales do la gaine do renforcement do l'apo­névroso p'.antaire*
corps avcc lui.
La peltte gaine sésamoïdienne (O, lig. 2) facilitole glissement du tendon du perforant sur la face postérieure du petit sésamoïde ; eile appartient done h co tendon et doit èlre décrite avcc lui. C'est une sy­noviale vésiculaire, très-apla-tie, assez étendue, dont Ie bord supérieur remonte jus-
qu'au niveau del'extrémité in­férieure de la grande gaine, tandis que l'inféricur s'avanee jusqu'ä rinsertion du perforant ä la cröte semi-lunaire; la gaine tapisse, en se rélléchissant, la face inferieure du ligament qui unit la troisicme
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DE L\ REGION PllALANHIEiNNE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;38Ö
phalange au pcüt sésamoïdo, cc dernier os et la bride qui part du bord supérieur du scsauioïde pour aller au perforant; cetto bride sé-pare la petite gaine sésamoïdionne do la synovialc de la premiere articulation interpbalangienne et non du cul-de-sac inférieur de la grande gaine sésamoïdienno, comme on l'a dit, cette dernière (S, fig. 2) s'arrêtant au niveau du ligament jaune (M, flg. 2), situé un peu plus haul, qui rattache Ie tendon perforant h Ia face postérieure de la deuxième phalange.
C. — DES OS Qia CONSTITUENT I.IC SQUELETTE Dli LA IlÈr.lON DL' I'IED ET DB i/auticui.aïion QOI I.ES BÊUNIT,
Trois os constituent 1c squelctte de la region du pied ; l'iin de ces os, la troisième phalange est en outre complétée par des fibro-carli-lages d'une très-grande importance, que nous décrirons comme annexes de la piece mème qui les Supporte.
1deg; Deuxlime phalange. — Encore appolóe phalangim, la deuxième phalange n'appartient ;\ la region du pied que par sa moilié inférieure; c'est un os court, aplati d'avant en arrière, présentant une face ante-rieure marquee de quelques empreintes sur lesquelles s'attache 1c ten-don de l'extenseur antérieur; une face postérieure lubriflée en grande partie par la synovialc de l'articulation ; deux bords latéraux garnis d'empreintes ligamentaires ; une face supérieure décritedans la region du paturon ; et une face inférieure, occupée par deux condyles séparés par une gorge médiane, concave e'un coté ;quot;i l'autre, mais convexe d'avant en arrière. La deuxième phalange, cnveloppée par une coucho épaisse de substance compacte, renferme un noyau d'une substance spongieuse très-serrée; eile se développe par deux noyaux d'ossiflca-lion, dont un pour l'extrénjité supérieure ; cos noyaux se soudent de très-bonne beure, de (juinze i\ dix-huit mois (1).
2deg; 'B'roiHiïini' plialuns'c et IIIiro-citriilayeH cuiiiplt'-inentiiiroN. — La
troisième phalange ou /ihalaiiyiukt, appelée encore phalange unguéule, ter-mine 1c doigt et supporte l'ongle dont ellc répète ;\ peu prés la forme ; eile représente done un cóne très-court tronqué d'avant en arrière et de haul en bas, auquel on peut considércr trois faces, trois bords et deux angles latéraux.
La face antérieure, convexe d'un coté h l'autre, oblique de baut en bas et d'avant en arrière, se montre criblée de trous de différents
(I) Dans lei chapltre consacré au tissu oswnx, nous avons ócrit (page 45) d'aprfrs M, Samson lt;|uo lt;i la soudure des épiphyses indique Ie commenrement do l'ige aclulio ; qa'elle coincide exactomont avec l'éruption des dernières dents permanentes. gt;gt; Des observations uombreuscs faites depuis cette époque nons out motltl'é qu'il n'eu est pas ainsi ct quo cette donnée uc se vérille cbcz aucun animal, doniestiqno oil Fauvage. Dans certaines espèces l'éruption complete des dents perinauentns est faite avant qu'aucnnu épipliyse no soit sendee, cliez d'autros, lasoudurecommence longtemps avant l'éruption des premières dents et u'est pas encore parfaite aprèa, La loi qu'avait posée M. Sam­son, n'est done appuyce sur aucunc observation rigonrouse.
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390nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS.
calibres qui tlonnont passage fi dos vaisseaux artériels on veineux; uno scissure dite pré-plantatre, parallele au bord inférieur, laisse passer mie arLèrc volumineuse : Ie nom d'éminence patilobe a clé donné, par Bracy-Clark, h la portion d'os située entre Ie bord inférieur et la scis­sure. La fnci; supérieure est articulairc et s'adapie .\ l'extrémité infé­rieure de la deuxième phalange. On y remarque deux cavilós glcnoï-dales séparces par un relief antéro-postcrieur. La face inférieure qui répond ;\ Ia solo, est légèremont excavée en forme de voute, et se trouve divisée en deux regions par la crêle semi-lunaire, sur laquelle vient s'attacher Ie tendon du perforant; toute la partie située entre cctle crête et Ie bord pcri-plaulaire est criblée de trous très-üns, qui donnent passage ä une partie des vaisseaux de la surface plantaire. La partie circonscrite par la crète semi-lunaire montre, parallèlement aux extrémités postérieures de la cróte, deux scissures ditesplantaires, aboutissant amp;\xx trous plantaires, symétriquement places au-dessous du tendon, Irons qui sont les orifices d'un canal intérieur contourné en ferme de demi-cercle plus on moins régulier et appelé sinus semi-lunaire.
Les bords sont distingués en supérieur, inférieur et postérieur. Le bord sM/jmtw présente, dans son milieu, une saillic très-développée, Véminence pyramidale, dont le plan antérieur fait partie de la face ex­terne de Tos, et dont le postérieur concourt h former la surface arti-culaire; les bords de l'éminence sont creusés d'une scissure dans la­quelle viennent s'attacher les fibres du tendon de l'extenseur antérieur; decbaque cöté de réminence se montre une facette, nettement taillée aux dépens de la face antérieure de l'os, et dans laquelle vient s'attacher le ligament lateral antérieur de l'articulation. A partir de ce point jus-qua son extrémité posterieure, le bord supérieur donne insertion aux Qbro-cartilages complémcntaires. Le bord inférieur sépare la face an­térieure de l'inférieure; il est mince, tranchant et percéde trous vas-cnlaires très-larges qui interrompent irrégulièrement son arête. Le bord postérieur, très-légèrement concave, montre une facette diartbro-diale étroite qui s'oppose ä une autre facette du petit sésamoïde.
luB% extrémités damp;s angles latéraux du troisicme pbalangien sont di-rigces en arrière et donnent attache aux flbro-cartilages. Une échan-crure profonde, origine de la scissure pré-plantaire, les divise en deux branches, courtes et fortes, qui onl été nommces: la supérieure, apophyse basilaire; \quot;mïbv\amp;\\vamp;, apophyse rétrossale; chez les animaux Hgés ces deux apophyses se soudentpresque constamment et transfor-ment l'échancrure en un trou.
La structure de la troisième phalange est importante a connaitre pour le Chirurgien. On rencontre tout autour de l'os un revétement com­pacte interrompu par les innombrables canaux qui pénètrcnt dans son intérieur, et auxquels le tissu compacte fournit une sorte de gaine très-rcsislante. Lc plus considerable des trous osscux de l'mlérieur de
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DE LA UÉGION PIIALANGIE.NNE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 391
l'os, cst lo sinus scmi-limaire, duquel partentdos oaiuuix rayonnés dont les principaux vont aboutlr aux foramens du bord inférieur (S, V, flg. 11). La substance spongieusc n'cxistc (juc dans im petit noyau central.
Fibro-cartilages complémentaires, — Les flbro-cartilages qui com-plètent la troisième phalange (C, fig. 1, 4, 8 et 10), sont des plaques scutiformes, situées sur les cötes et en arrière de la troisième pha­lange, unies par leur face interne au coussinet plantaire et auxquels nous pouvons rcconnaitre deux faces ct quatro bords.
La face externe, irrégulièrcmcnt convexe, surplombe légèrement cclle de Los du pied, et so montre creusce d'ouvertures vasculaires prolon-gées par des scissures. Vinterne, concave, recouvre los cutés de l'ar-ticulation du pied; en arrière, eile s'unil d'nne l'a(;ou Irès-intiine avec Ie bord lateral du coussinet plantaire. Les faces du fibro-cartilage sonl recouvertes par de magniflquesplexus veineux qui formentde véritables conches vasculaires continues.
Lc bord supérieur, convexe ou recliligne, aminci, cst separe du posterieur par un angle obtus limile tres-souvent en avant par une scissure dans laquelle passent l'artère et la veine digitales; il donne at­tache en dedans au ligament sésamoïdien lateral postérieur. Le oord inférieur, attaché en avant sur les apophyses rétrossale et hasilaire, sur la face externe de l'os jusqu'ä la scissure pré-plantaire et móme réminence patilobe, se réfléchit en dedans pour se conlinuer avec la couche inferieure du coussinet plantaire. Le oord postérieur, convexe, dirigé obliquement en arrière ct en bas, s'épaissit ;\ sa partie infe­rieure et va ;\ Ia rencontre des bulbes du coussinet plantaire avec les-quels il s'iuiit pour former les bulbes cartilayineux ; W forme la base dn talon. Le bord antnrieur, dirigé dans leniéme sens, s'araincit ets'unil très-intiiuemenl au ligament lateral antérieur de l'articulation, de teile sorle qn'on ne peut les séparcr que par un artifice ; de ce bord part une expansion libreuse qui va s'unir iï celle du culé oppose en passant Ji la surface externe du tendon.
Les fibro-cartilages montrent, dans leur structure, un mélange de cellules carlilagincuscs el de fibres conjonctivcs : ces dernières lui donnent une consistance lelie qu'il est possible de les replier de fagon ei los doubler sur une face sans les rompre. Lorsque la pressiou cessc d'agir, ils reprennenl exaclement leur forme première.
On constate quelques differences dans la disposition des cartilages aux membres antérieurs et postérieurs. Dans les premiers, ils sonl plusépais, parlant plus forts, plus développés, el dépassent le bord supérieur du sabel dans une plus grande élemlue.
3deg; Petit raquo;laquo;'#9632;laquo;nmoïtic. — Encore appclé os naviculaire, le petit sésa-moïde est, ainsi que I'indique ce dernier nom, allonge Iransversa-lemenl el silué conlrc le bord postérieur de la troisième phalange. Sa partie médiane est renllée, cl ses cxlréinilés amincies; il raontre une face supérieure, sur laquelle se prolongent les surfaces glénoïdalcs de
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392nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS.
Ia troisième phalange, line face inférieure, rccouvcrtc do cartilage et tapisséepar la synoviale de la petite gaine sésamoïdienne; un bord an-térieur creusc d'une rainurc dans laquelle s'insère 1c ligament inler-ossenx qui l'unit au bord postérieur de la troisième phalange; un bord postérieur sur leqnel s'attacho Ie bourrclet complementaire. Los deux extrémités donnentaussi insertion aux ligaments latéraux postérieurs de l'articulation dupied,
liig'iiiiiciits laquo;ie i'iiriiciilnUon du pled. — Outre Ie tendon du muscle extenseur antérieur des phalanges qui remplit, par rapport ä l'articu-lation, Ie r61e d'un ligament capsulaire antérieur, et 1c tendon du llé-chisseur profond qui assure en arrière la coaptation des surfaces arti-cnlaires, nous trouvons qnatrc ligaments latéraux : deux anlcrieurs et deux postérieurs.
Lc ligament lateral antérieur est un faisceau large et fort, attaché en haut sur la face antérieurc de la denxième phalange, en bas au bord supérieur de la troisième, dans la fossetle creusee entre l'éminence pyramidale cl l'apophyse basilaire. Ses fibres superflciellcs se prolon-gent même ;\ la surface de la phalange pour arriver jusqu'au hord supé­rieur de la scissurc pré-plantaire; les postérieures se conlourncnt en arrière et vont se terminer aux extrémités du petit sésamoïde. La face externe de ce ligament fait pour ainsi dire corps avec lc bord inférieur du flbro-cartilage; son bord externeest, ainsi que nous l'avons dit, trés-intimement sonde avec Ie bord antérieur du cartilage ; sa face interne, tapissée par la synoviale de rarticulation, lui est très-adhérente, enfin lobord interne se confond avec Ie hord lateral du tendon derextenseur,
Le ligament lateralposté'ieur, situc en arrière de l'antérieuT, affecte la memo direction oblique en arrière et en bas; il n'est quo la continua­tion du ligament lateral de la première articulation interphalangienne, qui s'est prolongé plus bas jusqu'ä. l'extréinité dn petit sésamoïde et même ïi la face interne des plaques cartilagineuses ; lc faisceau qui prend insertion sur l'extrémité du sésamoïde se contourne en arrière et vient se réunir ;\ celui du cóté oppose, en s'attachant sur lc bord pos­térieur de Tos, pour former lebourreletcomplémentaire, lequel est réuni au tendon du (léchisseur profond des phalanges par une lame fibreuse qui sépare la synoviale de rarticulation du pied de Ia petite gaine sé­samoïdienne.
Enfin le petit sésamoïde est lui-même attaché au bord postérieur do la troisième phalange par un court et largo ligament interosseux, qui fait continuité avec la face inférieure et va s'altacher au-dessous du bord postérieur de Ia troisième phalange. Co ligament, tapissé ii sa face supérieure par Ia synoviale de l'articulation, forme une parlio de la paroi antéricuro de la petite gaine sésamoïdienne. La s)/noviale do l'articulation du pied tapisse Ia face interne du ligament que nous ve­nons de décriro et forme en outre deux culs-dc-sac importants. Tun qui se prolongé en arrière de la deuxième phalange et vient s'adosscr
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DE LA REGION PHAUNGIENNE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;3fl3
jusque sur Ie ligament élastique qui unit 1c perforant i\ la face posté­rieure do la deuxième phalange, ligament qui Ie sépare da cul-do-sac inférieur do la grande gaine sésamoïdienne; l'autre qui se prolonge ontre le petit sésamoïde et Ie bord postérieur do la troisième phalange., et vienl s'appuyer jusriue sur le ligament interosseux. Dans tons les points de son ctendue, la synoviale est entourée par des ligaments on des tendons Irès-forts, cxccplé lontefois dans le petit espace qui s'6-lend entre les Lords adjaecnts des ligaments latóraux, oü la synoviale esl direetement en contact avec le Qbro-cartilage. (Test done en ce point seulement qu'on sera expose ä i'atteindre dans les operations qui exigent 1'ablation du flbro-cartilage.
Les mouvements de 1'articulation sont : la llexion el l'extension et quelque légers mouvements de latéralité. Lorsque le pied arrive sur le sol, 1c petit sésamoïde bascule d'avanten airièro sur son ligament interosseux et so trouve séparé de la troisième phalange par un es­pace angulaire ouvert vers 1c centre do rarticulation, espace toujours trës-limité, qui so trouve bientót efface par la pression qu'exerce snr lui le tendon du fléchisseur profond.
f. — VAISSBAUX UT NEBFS DU PIED.
#9632;1deg; Artörcs. — Los arlèros (lig. 10 et 11) sont fournies par les deux digitales, vaisseaux symétriques dans leui' trajetet dans leurs branches, comme lesdernières parties du pied elles-mêmes. Nous les avons exa­minees jusqu'au pied, il nous roste main tenant ä revoir quelques bran­ches collatérales qui se rendent au coussinet planlairc el au tendon perforant el i\ étndior la disposition des branches lerminalcs. 11 serail (lit'lieile d'en donnor uno meilleure description quo cello qu'on a falte iM. II. Bouley, aussi le citerons-nous ici sans rien changer.
laquo; Varthe du coussinet plmtaire (lig. 11 K), d'un assez gros calibre, nail ä angle aigu au niveau du hord supérieur do l'os coronaire; cllo descend, accompagnée d'un cordon nerveux destine aus memes re­gions qu'ellc, par-dessus les bulbes renflés du coussinet planlairc et se divisc iinmédialemont en deux branches principalcs, dont rune, 1'ex-terne, la plus courlo, contourne 1c bulbe cartilagineux et se disperse dans 1c tissu velouté qui revet la region des talons, tandis que l'in-terno gagne la lacune mcdiane du coussinet plantaire, s'appliqueä la face interne de celte excavation et se prolonge, en disséminant ses ramnsculos divergents dans le tissu velouté, jusqu'ä la pointe du corps pyramidal, ou olle forme mie anastomose en arcade avec la branche correspondante do l'artère opposce.
laquo;Entre cos deux branches principales, l'artère du coussinet plan­lairc onvoic do nombreuses divisions dans la masscdes bulbes,
laquo;Enfln un dernier ramcau postérieur important éinano du tronc de la digitale, juste au niveau du ramcau transverse antéricur.
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ANATOM IK SPÉCIALE OU DES HEGIONS.
laquo; Ge ramcau postérieur, transverse lui-mOmc, passe au-dessous du tendon perl'oranl, en longeant Ie bord inférieur du ligament posté­rieur de la première articulation phalangienne, et complete, en s'abou-chant avee 1'artère opposée, Ie corcle vasculaire dont la circonférence antérieure est formée par I'anastomose des deux ramcaux anlórieurs, e'est-ci-dirc par Ie cercle coronaire superficiel,
laquo; Branches ierminales de 1'artère digitale. — L'artère digitale, arrivée i\ la face interne et;\la base de I'apophyse basilaire, au niveau de l'ex-trémité du petit sésamoïde, se divise en deux branches que Von peut distinguer en antérieure on externe et postérieure o\x interne.
laquo; l0La branche externe (lig. 10), encore appelée pré-plantaire, el par
Fig. 10.
Disposition 'Ie Fartère pré-plantaii'e.
.\, arll'rc digitale.
1', artèrc circonflcxe formdc par lea divisions X, ótnergentes des orlllces vascuiaires ipii s'tni-vrent au-dessus du corps dcntcU do l'os.
0. arlèi-c pré-plantairo.
]t, rameau retrograde illaquo; la branche externe de la
digitale. lïiürc (j et It, on voit sur cello figure 1c troisième
rameau de la hrauelic terminale externe de la
digitale, lt;|iii \a conoourir a la rormation de
l'artère clrconfloxo P.
les Anglais artère des feuillets (laminal artery), se dclacbe i1! angle pres-que droit, en arrière du tronc de la digitale, en dedans de I'apophyse basilaire. De \h, clle se dirige obliquement en arrière et en bas, ac-compagnée de la branche posterieure du nerf plantaire qui quitte h ce point Ie tronc de l'artère mère; arrivée, après un trajet de 1 centi­metre environ, au niveau de l'encoche profonde dont se trouve cn-taillce I'apophyse basilaire, elle s'y introduit en faisant elle-möme un
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DK LA REGION PHALANGIENNE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 395
pli ä angle aigii dans loqucl cllo enabrasse la l)aso de cello éminonco.
a Au cDoment qu'elle prend cettenouvelle direction, ellolaisse échap-perune pclile branche retrograde qui se divise dans le lissu des talons el des branches du corps pyramidal, s'y anastomose par quelques-unes de sos divisions avec les divisions divergentes de Tariere du coussinet plantaire, puis seprolonge le long do la erölo semi-lunaire, au-dessous de 1'aponcvroso plantaire, etva au-devant de la branche correspondante du cole oppose, avec laquelle eile forme une anastomose i\ grande arcade, dont los rameaux arborises concourenl ;\ former le lacis arlc-riel du lissu veloulé.
laquo;Uno ibis traversée l'encoche de 1'apophyse basilaire, la branche ex-lorno de la digitale vienl se divisor, sur les parlies laterales de la pha­lange, au-dessous de la plaque du cartilage, en Irois rameaux princi-paux : l'un retrograde va disperser sos rainusculos ä la surface el dans la profondeur du bulbo cartilaginoux; le deuxième se dirige, do con-ccrl avec un diet nerveux, en avant el en bas, dans une sclssuro obli­que qui sillonnc réininence palilobo el va s'anastomoser, après s'ölre raniilicc dans 1c lissu podophylleux, avec la grande arlère circonßexe (jui longe 1c bord Iranchanldo l'(js du pied.
(( Le troisième rameau constitue Tariere pré-plantaire proprcincnl dile. Accompagnée do la branche postérieure du nerf plantaire, cello arlère s'insinue dans lascissurc pré-plantaire cl en parcourl le sillon horizontal, en s'irradiant par uno succession do décomposilions mul­tiples, d'une pari, dans la trame du lissu feuilleté oh olle forme un lacis très-anastomotique, do concert avec les ramuscules du cercle coro­naire superflciel cl avec ccux qui s'échappent do la profondeur do Tos du pied, ä travers les innombrables foramens dont il csl percé, cl, d'autre pari, dans le lissu du bonrrolct.
laquo; Anivéo h Texlrcmilc du sillon pré-plantaire, la branche terminale externe do la digitale, réduite ü un très-petlt calibre ou représenlcc par quelques divisions extremes, plonge dans Tintérieur do Tos par une ou plusieurs des ouvertures fixes qui se lrouvonl;\ Textrémité do co sillon, el va se réunir au cercle anastomotique intérieur üu sinus semi-hmaire.
laquo; 2deg; D'un diamëtre plus considerable que la branche externe, la branche interne o\\ postérieure de la digitale csl ;\ propremcnl parier la conlinuallon du Ironc de Tariere more.
laquo;Immédiatement au-dessous du point d'émergence de la branche externe, cllo se dirige obliquement, en dedans cl en avant, gagne la scissure plantaire, se loge dans sa gouttière dont eile suitlo contour, cl plonge, h Toxlrcnülc de cello gouttière, dans la profondeur de Tos par lavoie du large foramen qui la tennine.
(( Avant do disparaltre par cello ouverture, olie laisse échapper un rameau transversal qui rampe ;\ la surface du ligament inlerosseux et forme, par sa reunion avec un rameau corrcspondanl de Tariere oppo-sée, uno anastomose rccliligne.
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ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS.
(( Unc fois introduile dans la profondcur de Tos, eile suit la direction des canaux postérieurs du sinus semi-hmaire, pénètrc dans ce sinus et
Fig. II. — quot;Oistribiition (h Vartère digitale ä In face postérieure de la region digitéeraquo;
A, A', artëro digitalelaquo;
C, arlëro perpendiculaire, h non point d'origlne^
\\} 1'un des rameaux dchelonnéa postérieurs, des-t'md au tendon porforant, dons lequel il se ra-mi flo.
J, ramoau écholonnd profondlaquo;
K, point d'orlgino de 1'artërc du coussinet plan-laire.
M, ramoau transverse profoiui, qui complete 011 nrrlëre Ie cerclecorona!ro superflclel en avant.
S, branche terminale postérieure OU artère plan-
laire, dans la sclssure plantalrc, et dans 1c sinus scml-lunairo, ou eile forme avcc sa eon-génèro l'anastomoso seml-lunaire. V, divisions rayonndes de Tariere digitale, émanunt de la convoxlté de l'anastomoso semi-Innaii'o, et sulvonl Ia direction des oanaux des­cendants de la troisième phalange, pour aller concourlr a Ia lurmation de 1'arlèro clrcon-flexe sur Ie contour extérieur du bord dentelë
do 1*08.
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DE LA REGION PIULANGIENNE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 307
s'infléchit de dehorscn dedans duns rinlórieur do sa cavité semi-circu-lairo, pour aller ;\ la rencontre de la branche correspondante do l'ar-lère opposée, avec laquolle eile s'abouche ä plein canal cl forme uu domiccrclo anastomotique complet, que nous appellerons anastomose semi-lunaire. üc la convexité de l'anse formée par l'anastomose semi-lunaii'c, émanent deux ordres do vaisseaux secondaires.
laquo; Les uns ascendants, d'un plus petit calibre, suivent Ia direction des canaux osseux de mème nom, s'irradient dans la trame spongieuse de la troisième phalange, cl viennent, comme autant de racines chevc-lues, s'échapper par les nombrcuses ouvertures do sa face antérieure, oü olies formonl un rósoau très-inlriqué en s'anaslomosanl, dans la trame du lissu feuilleté, avec los divisions extremes do la branche anté­rieure do la digitale el ducerclc coronaire supcrlicicl.
;lt; Cost i\ ces divisions ascendantes que Spooner donne Ie nom d'artères antérieures dos fcuillots {anterior laminal arteries).
laquo;Los autres vaisseaux quiémanent de Vauastomose semi-lunaire, et que Spooner désignc sous lo nom d'artères inférieures communiquantes {inferior communicating arteries), ont une disposition rayonnée comme les canaux ossoux descendants dont ils suivonlla direction.
laquo; Us naissent perpendiculairement de la circonférence antérieure de l'anastomose semi-lunaire, ot s'en détachent, comme autant do rayons divergents, les uns on lignc droite, los autres on se bifurquant, et ga-gnent, par la voic des canaux descendants, les grandes ouvertures iixes, aunombre de douze h quatorze, orilices de ces canaux, au-dessus du bord tranchant de Tos.
laquo; A leur sortie de la phalange, cos ramoaux descendants cnvoicnl dans la trame du tissn feuilleté une multitude de ramuscules ascen­dants qui vont concourir ;i fonnci' lo réseau artériel de ce tissu; puis, ils s'inlléchisscnt vers la face inferieure de la troisième phalange, on suivanl la demi-gou ttière par laquelle les canaux intérieurs so conlinuent jusqu'ä son bord tranchant; ils s'anastomosent transversalement par une succession de peliles arcades qu'ils se projettent do Tun i l'au-tre el forment ainsi un grand canal circonllexe qui suit lo contour do la courbo parabolique du bord tranchant de l'os du picd, du cöté de sa face inférieure; c'estTartère circonllexe.
laquo; Do la circonférence interne de celte artère circonflexe ;\ la formation de laquelle concourt,-encore en arrière, lo deuxième rameau de termi-naison do la branche externe de la digitale, émanent les artères so-laires au nombre do quatorze ;\ quinze, qui convergent en s'irradiant vers lo centre du cercle, dont l'artèrc circonllexe forme 1c contour extérieur.
laquo; Cos artères convergentes se distribuent dans la trame du lissu ve-louté, et concourenl h en former lo riche réseau artériel, do concert avec les divisions extremes de Tariere du coussinet plantairc dont nous avons vu plus haul la disposition. raquo;
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308nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ANATOMIE SPÉCIALE Oö DES REGIONS.
2quot; Velnes. — L'appareil veineux de la region digitale peut ètro divisé en appareil veineux externe et ojipareil veineux interne ou intra-osseux.
laquo; \a De l'appareil veineux externe. — L'appareil veineux externe de la ré^iüii digitale est trës-remarquable par Ie nombre, Ie développement, la dislribution superflcielle et la disposition réticulée des canaux qui Ie composent.
laquo; On no saurail inieux en donncr une idee qu'en Ie comparanl dans sa forme générale ü un filet h maillcs irrégulières, tendu et nioulé sur les deux dernières phalanges et les contenant dans sou réseau.
laquo; Cotle intrication réÜculaire do l'appareil veineux du pied se des-sine morvoilleuscment sur les pieces injoclces après maceration et desséchées ensuite.
laquo; Pour en faciliter la description, nous y reconnaitrons trois parlies distinctes par leur situation-, bien que ne formant qu'un tout continu, ;\ savoir :
a. ha réseau solaire ;
Ij. Lo réseau podophylkux;
c. Le réseau coronaire.
laquo; a. Du réseau solaire (fig. 12). — Les veines du réseau solaire sont rc-marquables par l'égalité de lour calibre dans toutcl'etendue de la sur­face plantairc, ot par l'absenee presque absolue do communications anastomotiques avec les parlies prof'ondos.
(i Soutenues dans un canevas fibroux spécial (rcüculum plantaire), qui remplace le périoste h la surface inférieure de la phalange cl, fait continuilé au cborion du lissu volouté, cos veines paraissent en effot n'avoir de communication qu'avoc ollos-mcnios, au point qu'il esl possible de detacher lo réticulum plantairc do la face supérieure de la troisicnio phalange sans los intérossor.
laquo; La disposition générale des canaux veineux dans l'épaisseur du réticulum qui les supporte rappelle assoz bien cello dos nervures secondaires dans Ie lintbe do ccrlaincs fouilles asymétriques. lis suivcnl dans leur parcours une ligne irrégulièreinent briséo, ot inter-ceptent entre eux, en s'abouchant h des intervalles très-rapprocbés, des espaces inégaux, soiics de maillcs ä formes polygonales irrégu­lières.
laquo; Ces canaux veineux ont un double canal do décharge : l'un central (A, fig. 12), 1c moins considerable et lo moins conslanl; I'autre péri-phériquo ou circünflcxe, qui répond ;\ Tartcre du memo nom dont il forme la veine satellite (B.B, fig. 12).
o Le canal central est forme par les anastomoses simultanées d'une foule do ramifications veineuses, convorgentes vers 1c centre du doigt,; il ost do forme parabolique, ot embrasse dans la concavité de sa courbe la pointe du corps pyramidal, d'on il projoftc ses deux bran-
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DE LA REGION PHA.LANGIENNB,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;390
dies parallclement sur les cótés de cc corps dans lo fond des lacunes
Fig. 12.— Vaisseaitx veineux de la face postérieure t/u cloigt.
A,nbsp;A', canal central de ddcharge des veines du
plexus solairo,
B,nbsp; B, ciinal vcincux péripliiSiiquc on veino circon-
flcxc,
(',, C' veincsde doohftl'gQ tiu plexus veineux solairo dans 1c plexus coronaire snperfieiel.J
1), face postérieure du plexus veineux coronaire superlieicl. Sur la limilc interne de CO plexus on voit en D la gFOSSO veinc conniiunlijiiante postérlouro qul sort de oonduent uux oanaux émorgonts dos bulboa oartilaglneux, et ä la
partie, postérlouro du plexus solaire qui s'y dégorgc par pluslcara veinos aUtircntes.
.1, continuation do la veine cotnminiiquantc posté­rieure, dans laqucllc se déverseut les veines du plexus coronaire superiieiel. Kilo va se rdnnir en X ä la veine comninniquante anté-ricure, pour IWrncc ta veine digitale Q, Q',
H, gaine des tendons fliichissenrs, dans loquello se rami lien t des divisions vciiiouses trans verses.
T, 1quot;, tendon perforantlaquo;
X, gaine de ronforcomäntdu tendon perforant.
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400nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE SPECIALE OU DES REGIONS.
laterales, jusqti'aux bulbes cartilagineux, points oü il so dévorse dans It' plexus coronaire cxlcrno. Getto disposition n'est cependunt point constante : on rencontre assez souvent des pieces oü lo canal central que nous venons d'indiquer est remplacé par des canaux multiples pins considerables que los veinos qui forraent l'ensemble du rcseau, el qui lour servent do déversoirs vers 1c plexus coronaire suporficiel.
o Le canal veineux fiériphérique on veine circonflexe, d'un gros calibre, l'ormée par les ramifications divergentes du réseau solaire cl par les veines descendantes du plexus podophylleux, longe, en suivant une ligno légèroment ondnlce, le limbo extérieur du lissu velouté, en dedans de l'artère circonflexe dont eile est le satellite; olle est qncl-(jnelois décomposéo, dans certains points do son trajcl, en plusieurs canaux plus polils qui fonl conliiuiilc i\ sos tronQons.
laquo; Elle rccoit, dans son parcours circulaire, la décharge de loules los veines solaires divergentes et dos veines podophylleuses descendantes, el se lermine, aux extréraités du croissant de la troisième phalange, en plusieurs gros rameaux qui rampent, sous la membrane podophyl-leuse, jnsquVi la plaque du cartilage oü ils concourenl ä former le plexus coronaire superilciel.
(( 1). Du plexus OMréseuu veineux podophylleux. —Los veines du réseau podophylleux prcsenlent une disposition analogue h collo du réseau solaire; olies soul, comme ces dernières, soutenues dans les mailles d'un cancvas Dbreux [reliculum proces$igerum de Bracy-GIark, réti-culum sous-podophylleux), élalé sur la i'ace anlérionre de Tos on ma­niere de périosle, et conlinu au cborion du lissu feuiiloló. Comniu-niquant largemonl entre olies par des anastomoses multiples, olios paraissent, comme dans le réseau solaire, presque complétemcnt iso-lées des parlies profondes, donl on pourrait croire communément qu'elles émanont.
lt;( Sinueuses, briséos dans leur cours, los veines podophylleuses ser­penten l dans le sens de la longueur des lames feuilleléos qui les revè-lent, li'ès-rapprochécs les unes dos aulres et interceptant cnlre elles des mailles allongées clroiles. Leur confluence esl lelie, dans quel-(pies points, qu'elles paraissent comme accoléos par leurs parois externes.
laquo;Le calibre de ces vaisseaux ost assez uniformémentégal dans loule l'étendue du réseau podophylleux, si co n'est vers les parties poste-rieures on existent les canaux principaux de décharge du plexus podo­phylleux dansle réseau coronaire.
laquo;Les veines podophylleuses sent en communication anastomotique, en bas, avecla veine circonflexe du réseau solaire qu'elles concourent lt;i former, el en haul avec le plexus coronaire qui n'on esl que la con-tinuité.
H c. Du plexus veineux coronaire. — Le plexus veinoux coronaire est disposé comme une guirlanderameuse autour deladeuxièmephalange.
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DE LA REGION PIIA.LANGIENNE.
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a l'origine de la troisiöme, et sur la circonféreuco de l'appareil fibro-cartilaglaeuxqui complete cetto dernière.
laquo;11 est supporté, commclcs autresréseaux veineux du doigt, par un
Fig. 13. — Yaisscanx veineux des faces laterales de la rdyion digitée; plexus cartilagineux et coronaire superfleiel.
A, A, A, ploxus veineux podophylleutlaquo; H, 1), pkxus vcineiu coronaire. 11, partie centrale du plexns veineux coronaire. (1, C, veincs ascendantes du plexus veineux coro­naire.
c, veine connnunirpianli! supérifiure entre les deux plexus corunaires superliciels.
P, veine digitale.
G, G', raciucs de la veine digitale.
N, veine coinmuniquanto inférieure entre les deux
plexus coronaires superliciels.
N. B. Les autres lettres do cetto figuro donnent 1'indication de la disposition des li­gaments et des tendons, déjil faite dans los planches I et IV.
canevas fibreux immédialement sous-jacent et continu au chorion du bourrelet, et il est juxtapose, en y adhérant, h 1'épanouisscmcnt du
Pbijcii BI Toussüht. Chirurgie.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;#9632;'quot;
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402nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE SPECIALE OU DES ItEGIONS.
tendon extenseur, aux plaques oartilagineuses et aux fibres renflées du coussinetplantaire.
a Cc plexus procédé des réseaux podophylleux solaire et intra-osseux.
Nousy rcconnaiti'ons, pour la facililé de sa description, trois parties : 1'une centrale et antérieure, siluée entre les deux plaques des carti­lages, al deux laléraks, correspondant t\ cos cartilages eux-mömes.
ttha par He central 6 du plexus coronaire, immédia temen t sous-jacento au bourrelet, constituc un réseau très-serré, forme par d'innombrables veines radiculaires qui s'élèvent, en serpentant, du plexus podophyl­leux, auquel elles font continuité, jusqu'ä une grosso veine anastomo-tique jetée en écharpe d'un plexus cartilagineux i\ l'autre, et dans laquellc elles s'ouvrent par dix ou douze bouches principales.
laquo;Ces veines de la partie centrale du plexus coronaire augmenlent graduellement de calibre en diminuant de nombre, depuis Ie plexus podophylleux, ou elles prennent leur origine, jusqu'ä leur canal supé­rieur de décharge, qui ne parait étre lui-móme que la resultante de leurs anastomoses successives.
laquo;La plaque des cartilages serf do support par ses deux faces et par les foramens canaliculés dont eile est traversée, ü un massif de veines convergentes très-serrécs et très-anastomotiques, que l'on peut dis-tingucr, d'après son siégc, sous lenom Ac plexus cartilagineux,
laquo; Ce plexus cartilagineux est formé par deux couches do vaisseaux, l'une super/iciellc, l'autre profonde,
laquo; La couc/te superfictelle (D, C, fig. 13), élenduc sur la surface externe des plaques et des bulbes cartilagineux, prend sou origine, par des racines innombrables, aux veines de la partie du réseau podophylleux correspondante ;\ Ia superlicie qu'elle ocenpo. Ces racines, massées en réseau très-dense, convergent vers les parties supérieures en di­minuant de nombre eten augmentant de volume, et finissent parse fondre, ä l'aide d'anastomoses successives, en dix ou douze rameaux principaux, lesquels se réunissent eux-mèmes ä deux branches consi­derables situécs sur la limite supérieure du plexus. Ces branches, enfin, par leur fusion dernicre au niveau de l'extrémité inférieure de la première phalange, constituent la veine digitale, satellite de l'artère du même nom (F, flg. 13).
laquo;Considérée de bas en haut et sur un pied préalablement préparé par injection, la veine digitale, divisée en deux branches, subdivisée elle-möme en rameaux et en ramuscules divergents et épanouis h la surface convexe du cartilage et du bourrelet, rappelle bien la disposition des arbres tailles en espaliers, dont les branches étalées sont lixées aux murailles sur lesquelles elles se ramifient.
laquo;Les deux branches périphériques du plexus cartilagineux superficiel établissent Tune et l'autre des voies de communication avec lo plexus cartilagineux oppose en contractant des anastomoses ä plein canal avec les branches de ce plexus qui leur sont symétriques.
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DE LA REGION PIIALANGIENNE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;403
laquo; Lcs voies anastomotiqucs anléricurcs sont doubles et supcrposces l'une ä l'autro.
laquo;La plus inférieure et la plus superflcielle est constiluée par cetto grosse veine (N, fig. 13), jetéc en écharpc d'un plexus ä l'autre, dans Ie plan median, ä la surface externe du tendon extenseur, et qui sert de canal de décharge ä unc multitude considerable de ramuscules vei-neux émergeant de la parlic antérieure du plexus podophylleux.
laquo; Cette première veine communiquante réunit l'une ä l'autre les bran­ches antérieures du plexus cartilagineux.
laquo; La seconde veine communiquante, située ö. deux centimetres au-dessus de la première et au-dessous du tendon, est jetée transvcrsale-ment d'une branche antérieure du plexus ä l'autre. Elle s'abouche avec l'une et l'autre de chaquo cöté, au point móme oü vient aboulir la première veine communiquante (N, fig. 13).
laquo; Sinucux dans lout son trajet, quelquefois double, quclquefois formé de plusieurs vcinos confluentes, ce canal anastomolique sert de dé-versoir ä quelques veincs profondes.
laquo; L'anastomose entre les branches périphériques postérieures du plexus cartilagineux (D, flg. 12) est constiluée par une longue veine de gros calibre, irrégulièrement courbe, sinueuse ou brisée dans son parcours, mais toujours d'une longueur beaucoup plus considerable que la distance mesurée entre les deux plaques carlilagineuses entre lesquelles ellc est élendue.
laquo; Cette veine communiquante postérieure sert de confluent ä des ca-naux émergeant des bulbes cartilagineux, et ü la partie postérieure du plexus solaire qui s'y dégorgo par cinq ou six vcines all'érenles assez développées.
laquo; La couche profonde du plexus cartilagineux est formée :
laquo; Par d'assez forts rameaux ascendants de la partie postérieure des plexus podophylleux et solaire;
laquo; Par Tapparcil veineux intérieur de Ia troisicme phalange;
laquo;Par les veines profondes qui proviennent de l'os de la couronnc, des ligaments et des tendons qui rentourent.
lt;( Les rameaux ascendants du lissu podophylleux s'introduiscnt par les nombreux foramens dont est traversée la base de la plaque cartilagi-ncuse et la coquo fibreuso inférieure du coussinet planlairo, suivent les canaux qui continuent ces foramens dans l'épaisseur du cartilage, et viennent ä sa face interne, de concert avec les rameaux qui prece­dent du systèrac veineux intra-osseux et ceux qui viennent des tendons et des ligaments, former un faisceau de cinq ou six grosses veines con-vergentes, qui soréunissent en deux fortes branches ascendantes, les­quelles s'anastomoscnt elles-mömes, avant leur reunion definitive aux deux branches périphériques résultantes du plexus cartilagineux su-perflciel, et concourent avec ellcs k constituer la veine digitale.
laquo; 2deg; Appareil veineux interne ou intra-osseux. — Girard lils et Iligot ont
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404nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ANATOMIE SPÉCIALE OU DES REGIONS.
nie quo l'artèro plantaire eüt, dans l'intérleur de la phalange, un Sys­teme veineux satellite. G'est une erreur échappée ;\ cos deux savants anatomistes.
laquo; La disposition de l'appareil veineux dans l'intérieur de la phalange est absolument identique avoc celle de l'appareil artériel.
laquo; Les veinules radiculaires satellites des artórioles terminales con-vergent, en formant des anastomoses successives, vers Ie sinus semi-lunaire, dans lequel elles se rendentpar les canaux osseux antérieurs, .ascendants et descendants, que parcourent les artères émergentes de l'anastomóse semi-lnnaire. IA olies se déversentdans un canal veineux demi-circulaire, satellite de cette anastomose, lequel se continuo en arricre par deux veines ellerentcs qui suivent les canaux postérieurs du sinus semi-lunaire, sortent paries foramens planlaircs, s'engagcnt dans la scissure de mème nom, montent en dedans do l'apophyse ba-silaire, s'appliquent ä la face interne de la plaque carlilagincuse dans unc des anfractuosités dont eile est sculptée, et concourent i\ la forma­tion do la couche profonde du plexus cartilagineux.
a Outre ces veines convergentes vers Ie plexus cartilagineux, il en est d'autres divergentes, en très-petit nonihre, qui suivent Ie trajet des artères, et vont se rondre dans Ie plexus podophylleux, ä travers les porosités antérieures de la phalange.
lt;i La dissection des pieces injectées par les veines met hors de doute cette disposition de l'appareil veineux dans rintcrieur du picd.
laquo;Mais est-ce hco groupe de vaisseaux satellites des artères que se borne ce Systeme veineux intérieur, ou bien n'cst-il pas étendu sur une plus vaste surface, et toutes les aréoles du tissu spongieux de l'os ne peuvent-clles pas en être considérées comme unc dépendance ?
laquo; Cette maniere do voir semble être appuyée par Ie résultat de ccr-taines injections, oii 1'on volt la matière introduite par les voies vei-neuses remplir toutes les spongioles intérienres du tissu osseux ; mais ce nest probablement \h qu'un accident de l'opération elle-mêmo, et il est presumable que Ie passage direct de l'injection veineuse clans les aréoles du tissu spongieux tient ;\ la rupture des parois vasculaires, car si Ie tissu de la phalange formait une sorte de divcrliculum du système veineux, comme l'admet l'oplnion que nous exposons, les operations faites sur Ie vil', oü Ie tissu do l'os est profondément inté­resse, devraient étre suivies d'liémorrhagies par les orifices béants des aréoles, fait qui ne se produit pas.
laquo;11 ne nous parait done pas qu'il y alt, ;\ eet égard, dans la structure de la troisièmo phalange, derogation au plan general sur lequel les os sont construits, et nous pensons quo son système veineux intérieur esl borné ä l'ensemble des vaisseaux, du reste très-nombreux, qui accom-pagnent les divisions arterielles. raquo;
3deg; Lymphatiques. — Ces vaisseaux sont très-nombreux et très-volu-mineux dans cette region :ilsfornientdanslc dermeun beau réseau, qui
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DE IA REGION PHALANGIENNE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;103
['enveloppe de la même maniere quclc réseauveineux, d'oü sedétachent des vaisseaux plus larges, fréquemment anastomoses, qui suivont Ie Irajel des vaisseaux sanguins du doigtet vont se jcter dans les ganglions
Fig. 14gt; — Nerfs de hi region digüaleraquo;
A,
riorf plantalro.
point d'emcrgence du nerf ptantatre au-dossus
des Bésamoïdeslaquo; Iirauchc carUlagiocusolaquo; brauche outanóo* ai-tcrc digitale. division raquo;on Cüiistantc dcstlnéc au Imlbc carti*
lagiiicux. I, branche iln coussliiet plaiilairc, brandie transverse coronaire*
M, division podophyllousölaquo;
O, nerf prö-pbnitaire.
o, ramcau descendant dans la scissuve pati-
lobe* il, ramusculcs artérlels qui acoompagnent I'artfere
digitale dans Ia seissnre plantairc. V, veine dont l'cxistencc n'est pas constante, qui
tongo queiquefoia Ie nerf plantaire en arrière
dans tout son trajet pbalaiigicn.
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do Ia racine du membre avcc leurs analogues des regions du canon et du jarret.
4deg; iVerfw. — Les rameaux des nerfs plantaires qui se rendent aux di­verses parties du pied, provionnent de diverses hauteurs : nous avons déjficilé, dans les regions du boulol et du paturon, deux branches prin-cipales que nous avons appelées branche cutanée et branche carlilagineme, d'après M. II. Bouléy. Quant au nerf plantaire ou troisième branche des anatomistes vétérinaires, il s'cpuiso complétement dans les organcs qui constituent Ie pied.
La branche cutanée (G, C, flg. 3 et 14), ou antcricure, principalement destinée ;\ Ia peau, fournit des divisions très-ténues au bourrelet.
La branche carlilagineme (B, B, flg. 3 et 14) ou moyenne, fréquemment anastomosée avcc la premiere, se place on avant de I'artère digitale qu'elle accompagne jusqu'aa bord supérieur do la plaque cartilagi-neuse complémentaire de l'os du pied. La cllc se divise en plusieurs ra­meaux, qui se rendent au plexus veineux coronaire superflciel, au bour­relet et au tissu podophylleux. La branche cartllagineuse fournit aussi Ie rameau bulbeux donl lenom indique sufflsamment la distribution.
Le nerf plantaire donnc aussi naissance, au niveau du bord supérieur du cartilage, ii une branche transverse (K, flg. 14) qui se porte au plexus veineux cartilagineux interne.
Quelques branches, ordinairement deux, destinéesau coussinet plan­taire, naissent du nerf principal ;\ l'opposé de Ia branche transverse, et se rendent jusqu'au tissu velouté (1,1, fig. 14); l'une d'elles se distri-bue dans l'apophyse rclrossale (M, flg. 14).
Quant aux divisions terminates du nerf plantaire, clles sont Irès-nombreuses, et suivent, pour se rendre aux organes, lo cbemin tracé par les divisions arterielles. Les principales sont :
Le pré-planiaire, analogue de tout point ä I'artère de memo nom ;
Un rameau postérieur qui s'engage clans le tissu du derme de la face plantaire ets'épuise dans le coussinet plantaire.
(J. — DÉVELOPPEMENT DES DIVEnSES PABTIES DO PIED, ET MODIF1C.ATIO.NS QU'ir, SÜBIT
SUIVANT LES AGES.
Les modiflcations des diverses parties du pied sont incessantes: non-seulement les faces extérieures, l'épaisseur de la corne, mals aussi les parties osseuses et carlilagineuses sont dans un état de mutation continuel.
Quoique la troisième phalange ne présente qu'un seul noyau d'ossi-ficalion, son développoment n'est pas, mème i l'äge adulte, ce qu'il sera plus tard ; les apophyses basilaires et rétrossales n'existcnt pas chez le foetus ct le poulain; elles se forment plus tard par ossilicalion d'unc partie du flbro-cartilage et se montrent d'aulant plus dévelop-pées que l'animal est plus age; il n'y a cependant pas ;\ ce sujet de rè-
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gles fixes i\ poser. Tel animal, arrive ä im äge avance, et ceoi sc remar-quo surtout dans les races nobles, ne nous montrera qu'unc troisième phalange modérément développée, tandis que chez d'autres, et prin-cipalcmcnt chez les chevaux de gros trait, rossification aura envahi uno portion très-grande du flbro-cartilage, et donnó unc forme particu­liere äl'os. Non-seulement ces differences se remarquent sur des ani-maux différents, mais les pieds d'un mömo sujet, Ie bipèdc antérieur ou Ie postérieur, et móme les parties symélriques d'un möme os montrent sous ce rapport les plus grandes differences. Une chose ccpendant ne manque jamais, c'estl'apparition d'une profonde échancrure, séparant les denxapophyses des angles postérieurs de l'os; presque toujours mCme la scissure est transforméeen un trou complet. En möme temps quo ces modifications se montrent, on trouvedes bourgeons osseux ayant l'as-pect de stalactites plus ou moins dcvcloppées; quelquefois möme l'ossifi-cation a envahi Ie cartilage sous la forme de noyaux volumincux qui no sc ratlachcnt ;\l'os principal que par un islhme très-étroit. Eu memo temps que ces changements dans les détails se produiscut, Ie volume general de l'os subit des transformations ; il augmente jusqu'ä Tilge adulte, puis décroit dans la vieillesso. Sous l'influence du resserrement du sabot.la troisième phalange diminue de volume, se rélrécil.La struc­ture de l'os subit des modifications en rapport avec l'dgo. Au moment do la naissance, 1c tissu spongieux n'est enveloppé que par une couche très-miuce de substance compacte, qui sc laissc facilcment entamer; les trous vasculaires sont petits et exlrömement nombreux, la crète semi-lunaire est ü pcine dessiuée. A mesure que l'äge adulte approchc, quelquos trous vasculaires s'agrandissent, bcaucoup de petits orifices disparaissent, la forme se dessine, la croüto compacte s'accentue et sc tasse autour des foramens et des canaux intra-osseux.'Enfiu, lorsquo la vieillesse arrive, la substance compacte remplace partout la substance spongieuse.la mocUe des espaces aréolaircs, abondanted'abord, dispa-rait presque en entier, et les canaux vasculaires souls persistent. La forme de la face inférieure surtout s'accentue par la formation de l'a-rötc vive do la crête semi-lunairc, qui donne unc forte attache ä 1'apo-névrose plantaire.
Les cartilages complémentaires de l'os dupied, Iecoussinetplantaire, les ligaments et les tendons subissent, sous I'mlluencc do l'ilge, toutes les modifications inhérentes h ces tissus. D'abord mous,pcu consistants, très-vasculaires,ils s'affaissent, deviennent rigides, trcs-tonaces,porclent deleurélasticifé : les cartilages s'ossifient en partio ou quelquefois meine en totalité, d'oü les formes, ces productions h moitié pathologiques seulemenl, qui entrainent un si grand nombre de boiteries.
Le dermc qui enveloppe Ie doigt subit lui-mème des modifications profondes; il perd de sa vascularité, de sa souplesse, de ses propriétés sécrétantes et nutritives, d'oü résultentles modifications dans la struc­ture de Ia corne qui sont le propre de la decrepitude.
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ANATOMIE SPECIALE OU DES REGIONS.
Quant aux diverses parties qui constituent 1c rcvólement come, leurs mutations sont très-intéressantes, Chez 1c foetus h termo, le sabot, mou, très-souple, do couleur bleudtre ou blanche, estloin d'avoir la consislance qu'ii présentera plus lard; sa forme générale est absolumcnt opposóe ;\ cello qu'ii aura dans la suite; il cst conique, rnais c'ost le bord supérieur qui cst le plus large; la forme du bord inférieur est niioiix dessinée on ovale, la face externe a l'aspect d'un
Fig. lö. Face inféneure du schot iiu poulain [dans les premières semaines).
A, tampon élastiquo du sahol fccUil reduit en liimüUes divergentes par la pression du piod sur 1c sol.
corps fibroux, et la cavilé cutigérale offre un développement conside­rable. Lc bord inférieur n'arrive pas au niveau de la solo, et se trouve extrêmement mince.
La sole et ia fourebette formenl une sorte do tampon élastiqm, d'uno couleur jauno clair, qui porie scul sur lo sol ot no tarde pas a se divi­ser sous riniluencc de la pression en pinceaux cornés, dont le volume diminue rapidément. Le lendemain de Ia naissancc, la sole et la four­ebette sont déjiï micux séparées Tune de l'autre, et quolques semaines apres, on distingue avec facililé los limitcs do ces deux parties ; la four­ebette néanmoins conserve encore ses bords frangés.
A l'Ago d'un an environ, le sabot commence ä perdre la forme coni-que renversée qu'il aurait ene jusque-lä, le diametro inférieur s'ae-croit, la hauteur des talons diminue en memo temps quo la pincc s'al-
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DE LA REGION PHALA.NGIENNE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 109
longc. Cos deux parlies prennent leur inclinaison parallele, lafourchette se dessinc avec nettelé, enfln, lt;i cinq ans, Ie pied présente los carac-tères que nous avons décrits. Plus lard, la paroi so resserre, la come deviant duro et plus cassante; sa nutrition so fait mal, olle s'araincit et se deforme.
Jinr/TcurcH. — Clicz lo haml', lo mouton, la c/u'yce et le iwre, chaque doigl estterminé par imo sorto de subot ayaul la i)las grande analogie de texture avec celui des solipèdes; il en dilï'èro pur la forme. D'une fa(;on générale on peul dire que Feusemble des deux doigls des didactyles représente assez bien la surface extérieure du doigl unique ducheval; la face externe des omjlons des rumiuauls n'offre done quo des differences négligeables; la face concentrique ou interne de chacun de ces organes est légèrement exca-vée et parcourue par des sillons ; il résulle de cclte concavilé que les on-glons ne se touchentque par leur périphérie el surloul par I'extrémitó anlé-ricure légèrement recourbée en dedans. La corno de eelte paroi interne est Irès-mince et uc supporterail que très-diflicilement riuiplantalion des clous; aussi lorsqu'on ferre un animal de l'espèeo bovine,u'eu placc-t-on que sur la paroi externe. L'onglon externe, plus dévcloppé que I'lnterne, se recourbe souvent un pou en avant de celui-ci. La face planlaire de rongion, pen épaisse, est légèrement dépriméo, la corne qui en forme la sole est mince, facile a couper cl peut se déprimer avec assez do facililé.
La cavilé cutigérale est pou développée,comme lo bourrelel. Les fcuillcts do la peau règncnt sur toulo la périphérie et soul plus minces el plus nom-brenx que chez le cheval.les papilles sont, dans tous les points, plus fines et moins longues, cc qui entraino un développemenl moins grand des tubes, los-quels se remarqnonl, comme choz le cheval, dans tousles points do la sub­stance cnrnée.
Lo coussinct plantairo, allonge et taille on forme decoin, est assez prononcó on arriörc oü il forme la base du talon unique de obaqne doigt.
Lo toudon du perforé ne présente rion do particulier ä sa terminaison; celui du perforant possèdo nne laniëre flbreuse qui fait suite ii l'aponévroso do la region du canon, descend sur les talons, on arrière et on dohors des doigts, lout on restant unie ii l'autre doigl par line bride intermediaire, qui s'altacho sur les gaines de renforcement dos tendons flécliissenrs, et viont enfln so terminer en s'unissant a l'exlonscur propre du doigt, au coussinet planlaire, au ligament intordigile inférieur et au fléchisseur profund dos pha­langes.
L'n appareil libroux propre aux animaux didactyles a été appelé liyamimt interdigité inférieur. Cc ligament, formé do fibres ontro-croiséos sur la lignc médiano, au niveau dos deux phalanges torminalos, dont il borne récarlomont, se diviso il cliaquo extrémito on deux faiscoaux, dont l'un, lo supérieur, passe sur lo perforant auquel il forme unc gaine d'assujollissoment el va so fixer on dohors de roxlrémité inferieure de la première phalange; l'autre, ou 1 in-férlonr, s'attaoho sur roxlrémité interne du petit sésamoïdo et sur la face in-terno do l'os du pied. Lo ligament intordigile des polils ruminants, moins compliqué, s'élond simplomonl en travers d'une oxtrémilé interne d'un sésa­moïdo a colle do lautre.
Les ligaments propres ä l'arliculalion du pied out, ä très-peu do chose prés,
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ANATOMIE SPECIALE OU DES REGIONS.
la móme disposition quo chez le chcval; notons néanmoins la presence d'un ligamenl anlórieur élasüque, situé entre roxtenseur commun du doigt et le ligaincnt lateral antcricur.
Los vaisscaux artórinls du pied des ruminants, moins volumincux que coux du cheval, ne different que très-peu, au point de vue do lour distribution. Les réscaux veineux ont la même forme cl la mtaie signification; ils sont aussi serres, mais on ne peut ici faire la distinction en deux plexus cartilagincux externe et interne; un seul lacis tres-fourni remplace ces deux couches vascu-laircs. La distribution des nerfs dans la region do la dernière phalange ne présente rien do parüculior.
Chozles camassiers et les rongeurs, les appendices cornés qui terminent les doigts prennent le nom de griffes, Ces organes, très-développós etprolongés par une pointe plus on moins aiguë, rocourbée en bas, ne servent pas ä l'appui du membre sur losol.Ontrouvcsous ladernicrophalangoune sorte decoussi-nel tibro-graisseux, dépourvu de poils et rccouvertd'uno couche cpidormique épaisse et forte; do ces tubercules, l'un place au centre, est très-développé, trois autres lui ferment une sorte de couronno; celui du pouce ne peut appuyer jusqu'a lorre. Les articulations qui réunissent los phalanges sont Irès-simples et les moyens d'union sont surlout constituös par deux liga­ments latcraux.
Les griffes du chat, très-aiguës et r6lraclilcs,se relcvent, pendant l'appui du membre sur lo sol, dans les espacos inlerdigilés, a l'aido d'un petit ligament jaune Élastique, qui va de la seconde a la troisièrao phalange. Les vaisseaux et les nerfs marchont parallèlemenl anx plialangos el ferment de nombrcuses anastomoses d'oü se dégagent des anses qui pénètrent dans le dormo sous-onguló, ou se portent dansles papilles des coussiuots, co qui donno ä ces or­ganes une grande vitalilé et une sensibililé tactile trcs-développée.
M
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DEÜXIEME PARTIE
MÉDEGINE OPÉRATOIRE
PRELIMINAIRES
On appollc médecinc opératoire ccltc partie de la chirurgie qui a spé-cialement pourobjet l'étude des operations. — Or, on désigne sous 1c nom iVoperation chirurr/icale unc action mécanique exercee avec la main sculc ou armee d'instrumcnts, sur les lissus de I'Drganisme, dans Ie but de gucrir certaincs maladies, do les prévenir ou de modifier Ie caractère et les formes des animaux afin de les rendre plus aptes au genre de service auquel on les destine.
D'après cette definition, on voit que Ie but des operations est com­plexe : tantót, en efi'et, on se propose, par leur cmploi, d'enlever ou d'exürper un organo en dégénérescence, qui entretient la maladie: telles sont, par excmple, l'opéralion du javart cartilagineux, l'cxlirpa-tion des tumeurs des mamelies, etc. D'autres fois, l'opération prévient Ie développement d'accidents graves: c'est ainsi que la trachcotomie empècbe l'asphyxie, que Ie débridement des plaies üslulcuscs fait cesscr l'élranglemenl dont elles sont parfois Ie siege et prévient ainsi la gangrene. Enfin, dans quelques cas, on pratique une operation cbirurgicale soit pour rendre les animaux plus maniables, soit pour faciliter leur embonpoint, soit pour les embellir d'après les caprices de la mode ou les fanlaisies des propriétaires, lelies sont la castration et l'amputation des orcilles.
On comprend dèslors toutc l'importance des operations; néanmoins, comme l'a fait fort bienremarqncr M. II. Bouley, laquo; Ie champ de la chi­rurgie vétérinaire est beaucoup plus circonscrit que celui de la cbi-rurgie de Fbommo, parce que les limiles de son application utile sont rigourcusement marquees : d'un cótc par la perfection des résultats mécaniques quelle dolt produire et de l'autre par la valcur vénale des sujets auxquels clle s'adresse (1). raquo; Peur que les operations chirur-
(1) Diet, de méd. et de chirurg., par MM. H. Bouloy et Roynal, t. Ill, p. 635.
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il2nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MÉDECINE OPÉKATOIRE.
gicales soicnt suivies de succes, il Importe que celui qui les pratique laquo; soit en possession d'un ensemble de connalssances spéciales, i\ dé-faut desquelles on peut encore dovenir operateur par voie d'imitation, dans un certain nombrc de cas determines; mais l'on nc saurait 6tre qu'un manoeuvre sans initiative et sans fécondité raquo; (II. Bouley).
L'opérateur doit 6trc ä mörne de reconnailre les indications d'une operation, c'est-ä-dire laquo; apprécier exactcraent quand et comment il faut agir et dans quelles Umites..,., il doit savoir en un motprendre une decision raisonnée raquo; (II. Bouley). On conQoit que c'cstpar 1'étude clinique et théoriquo des maladies cliinirgicales que Ie praticien ac-quiert Ia sürelé de diagnostic necessaire pour lui inspircr les determi­nations qu'il doit prendre. laquo; Mais en fait de matières chirurgicales, il nc sufflt pas de savoir saisir les indications et de reconnailre ce (ju'il y a de mieux i\ faire pour les remplir. Un plan une Ibis conQu, on doit pouvoir l'exécuter, et c'est ici surtout qu'il est vrai de dire qu'il y a loin du projet ä la chose. Après s'ètrc inspire de la science patholo-giqne, Ie Chirurgien doit devenir homme d'action. Pour cela, d'autros connalssances lui sont indispensables, ce sont celles que lui fournissent l'anatomie descriptive générale et la physiologic se prêtant un mutuel concours raquo; (II. Bouley).
Ges sciences indiquent au Chirurgien quels sont les organes qu'il doit ménager et quels sont ceux qu'il peut atteindre avec impunité, et quand l'opération est terminee il lui est possible de prévoir d'après la nature des tissus intéresses, la marche du travail do cicatrisation, sa duréc ot les complications qui pourront survenir.
L'opérateur doit toujours avoir présentes ü la mémoirc les disposi­tions anatomiques des regions sur lesquelles il est appelé i\ agir. Si l'opération qu'il faut pratiquer est difficile et porie sur une region dont la complexité anatomique fait craindro des accidents, Ie Chirur­gien fora bien de se préparer ä cette operation, de se faire la main, comme ie conseille M, II. Bouley, par une repetition des manoeuvres opératoires sur Ie cadavro ou sur un animal d'expérience.
laquo; L'exercice pratique de la Chirurgie veterinaire, dit M. II. Bouley, exige do la part de celui qui veut s'y livrer, une cerlaine vigueur corpo-rello associée ;\ une grande agilité pour qu'il puisse lulter avec avan-tage centre l'indocilité des animaux, contre-balancer leurs efforts el éviter les atteintes qu'ils sont si prompts toujours et si habiles ä di-rigercontre ceux qui leur inlligent des tortures. En outre, il faut que Ie Chirurgien vétérinaire soit doué do sang-froid et de patience afin que, maitre de lui, il conserve toule sa presence d'esprit pour diriger les manoeuvres si souvent penibles et dangercuses que nécossite la contention des grands animaux domestiques surtout; qu'il sache pré­voir les dil'ücultcs et parer il toutes les éventualités qui peuvent surgir avant, pendant ou après les operations, qu'enlin il inspire de la con-liance ü ses aides et que, prudent pour eux comme pour lui-méme, il
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PRELIMINAIRE8.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;.'ill!
liuisse les mettre ii I'abri, par les dispositions qu'il sait preadre, dos dangers auxquels lour inexperience les exposerail (1).raquo;
Le vieil axiome d'Asclépiade cito tutu et jucundè resume tout Ie plan de conduite du Chirurgien. S'il opèro rapideinent, il abrége les souf-1'rancos de l'animal; avcc si'ireté ou assurance, il fait une plaie nette et évite des délabrements inutiles, avec elegance ou agréablement, les tissus divisés ou les appareils appliqués sur les parties présentent une disposition qui n'a rien de blessant pour l'ccil ui de gênant pour I'ani-inal. — llemarquons toutol'ois avec Hurtrel d'Arboval que le veritable triomphe du Chirurgien est plutüt dans la réussite de ses operations que dans la rapiditéavec laquelleil les execute.
Avant d'entreprendre une operation, le praticien devra enraisonner l'indication ou l'opportunité; il ne devra pas oublier qu'une operation, si simple qu'elle soit, peutêtro suivie de graves accidents; il devra se demandcr surtout si après 1'opération l'animal pourra ßlre utilise avec avantage par son propriélaire, si, en un mot, l'opération dolt être suivie d'un résultat économiquo sérieux et incontestable.
On divise les operations en simples elcompliquées, sèches aisamjlantcs. La picture, l'incision sonl des operations simples ; la trepanation, rhyovertébrotomicsont des operations compliquées; le bistournage est une operation secho, l'ablation des tumeurs ä l'aide du bistouri, une operation sanglanto. liest des operations dites imtantes ou de nécessité, exemple : la trachcotomie quand il y a menace de suffocation; il en est d'autres que l'on appelle de convenance ou de fanlaisie, telles sonl : I'amputation des orcilles, do la queue, la myotomie coccygienne.
Les operations sonl régulières ou rétjlées quand on les pratique sur des lissus sains cl d'après des donnces ótablies h l'avance, irrégulières ou wso/itesquand on agit suivant l'exigence des cas et la nécessité de la situation ou les complications qui peuvent survenir, exemplcs: abla­tion de tumeurs, extraction de corps étrangers.
Le chirurgion peul quelquefois choisir lo moment qui lui parait le plus favorable pour pratiquer une operation, c'cst ce qui consliluele temps d'élection. — Mais, dans d'autres circonslances, il faut opérer immédiatemenl, car la vie de l'animal est compromise, comme c'est le cas pour le débridement du collet de Ia gaine vaginale quand il exisle une hernieinguinaleétranglée : le temps est alors de nécessité cl l'opéra-tion est fturgence.
Quand l'opération est pratiquée dans le point précis, indiqué par I'a-natomie de la region, 1c lieu est dit Selection; il est de nécessité quand il est determine par 1'accident ou la maladie mème qui reclame l'opé-ration.
On appelle methode la manoeuvre principale que Ton execute pour ell'ecluer une operation, cl l'on donne le nom de procédé aux mameuvres spéciales que l'on pratique de preference ä d'autres, suivant les indi-
(1) Diet, de mid, et de chirurg., art. CuinunoiE, p. C39.
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414nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MÉDECINE OPÉtUTOIRE.
cations. Ainsi la castration peut so pratiquer par plusienrs methodes, casscaux, torsion, bistournagc, etc, comportant clles-mèmes plusieurs procédés; dans la castration paria methode des casseaux, par cxemple, nous trouvons Ie procédé h testicules converts cl Ie procédé ätesticules décoiwerts. — Toulofois, dans lo langage ordinaire, les mots, methode et procédé, sont souvent employés comme synonymes.
Avant d'opérer, il Importe do choisir Ie procédé que l'on se propose de mottro en usage; cc choix repose sur les dispositions anatomiques de la region, rétenduo des lesions, les caractères des tissus, les adhé-rences qu'ils peuvent avoir contractées. Or, il n'est pas toujours pos­sible de reconnaitre, aupréalablo, les caraclércs anatomo-palhologiques des tissus, rétendue dos lésions; end'autros termos, lo diagnostic, porté avant d'opérer, présente souvent des points obscurs que Topération dévoile ot qui obligent lo Chirurgien h modifier lo plan primitivemont adoplé, Ie procédé qu'il avait d'abord choisi. — En principe, dirons-nous, il faut determiner ä l'avance l'ordre suivant lequel les manncuvres opératoires se succéderont, calculcr et prévoir les complications ou les accidents qui peuvent surgir, mais il est telles circonstances ou l'on se voit oblige do tout modifier on so guidant sur l'inspiration du mo­ment: c'ost dans cos circonstances qu'apparait Ie génie ou le talent do l'opéraleur.
Quoi qu'il en soit, avant d'opérer, il faut examiner les instruments et s'assurer s'ils sont en bon état; si Ton craint quo quelqucs-uns d'en-trocuxviennont ;\ s'ébrécher ou ä se casser pendant 1'opération, on doit les avoir en double afin de pouvoir continuor l'opération. — Ces ins­truments seront places i\ portee de l'opérateur, il on sera de möme des objots do pansoment.
Lorsque l'opération ;\ pratiquer est do longue duréo et porte sur des organes doués d'une vivo sensibilité, il peut étre ulile d'y préparor le sujet. — Cotte precaution est surtout indiquée quand on a affaire ü dos animaux irritables, nervoux, chez lesquels les souifranecs produiles par les manoeuvres opératoires peuvent devenir lo point do depart de phénomenes inllammatoiros exagérés. — En pareil cas, il est prudent do no donner aux animaux la veille do l'opération que la moitié ou lo quart do lour ration habituelle; de leur administrer quelques laxa-tifs, etc. Nous ajouterons que si la region sur laquolle l'opération doit ètró faite est couverto do furnier, de boue ou de croütes, on doit préa-lablomcnt la nottoyer, cola va do soi.
On conQoit égaloment que le Chirurgien doit placer l'animal de tolle sorlo que la region sur laquolle il va porter rinstrument soit bien éclai-rec alin qu'il puisso opérer avec süroté et précision; en outre, il assi-gnera;\ chacun de ses aides la position qu'ils doivent occuper, le rólc qu'ils auront ä remplir; enfin, l'opérateur se placera lui-möme de maniere i n'être point göné dans ses mouvements et ä agir avec lo plus do facilité.
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LIVRE PREMIER
MOYENS DE CONTENTION DES ANIMAUX DOMESTIQUES
Considerations générales. — La prcmiöro condition ä laquelle il faut salisfaire, dit avcc raison M. II. Boulcy, lorsqu'on so propose do prati-quer unc operation chirurgicale sur un animal domestique, c'osl tie Vassujettir, c'est-ä-dire de le contenir do teile facjon qu'il no puisse nuire ni h lui-m6mc ni aux personnesqui doivent se Irouvci- ä sa proxi-mité, par la violence et la spontaneile de ses mouvemenls (1). On conQoiten cifct quo, quand la d'ouleur resultant de l'action des instru­ments sur les tissus surexcite l'organisme et exalte pour ainsi dire I'inslinct de conservation, 1'animal, inquiet, cllrayé, en proie souvent h. de vives souffrances, cherche k se soustraire ä la main du Chirurgien en se defendant au moyen do ses pieds, de ses dents, dc scs comes ou do ses griffes.
Pour pratiquer une operation avec sécuHté pouv ses aides, soi-m6me et son patient, il est done nécessaire d'assujettir les animaux. Trois ordres de moyens, sent employés h cot effet : 1deg; les moyens simples dc douceur, ccux quo Ton peut appeler bémns, en raison de leur mode d'action; 2deg; les moyens dérwatt'fs ou de torture et ;{0 les moyens méca-nfques de contention.
1deg; Des moyens bénins. a. Les caresses de la main sur les diverses parties du corps et principalement la nuque et le bord dorsal dc I'enco-lure. b. L'iniluence de la voix, du regard et du geste de Thommc, surtout dc celui qui donne habitucllcment ses soins ä l'animal. c .ha. privation momentance de l'usage de la vue h l'aide d'une couverture, d'un la­biler ou d'une capote ä lunettes appliques sur la löte. Uctounitssement que Ton produit en faisant tourner l'animal dans un ccrclo étroit jusqu'ä ce qu'il chancelle. Cost li un moyen pratique excellent ;\ l'aide duquel on peul rendre abordables les chevaux les plus difliciles et les plus prompts h I'attaquc (2). e. Enfin les agents anesthésiques dont nous parlerons plus loin. Tels sont les moyens qu'il est bon de mcttre en usage dans beaucoup de cas.
2deg; Des moyens déricatifs ou de torture. — L'usage do cos moyens est basé sur ce fait qu'une douleur vive, provoquéc artiflciellement, atténue cello produite par l'opération, et determine unc sortc d'inlimidation
(1)nbsp; II. Bouloy ct Reynal, Did, de méd. et de chirurg., art. Assijeitih,
(2)nbsp; Id,, ibid,, p. 1G3.
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vk;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; moyens dij contention des animaux domestiques.
momentanée qui paralyse les forces des sujcts; do plus, les moyens de torture sont en mème temps des moyens de con train Ie.
3deg; Desmoyem mécaniques de contention,— lt;(lls consistent, dit M.H. Bou-ley, dans rapplication sur les animaux, d'appareils divers suivant les especes, destines iX limiter Ieurs mouvements, c\ annulerleurs moyens de defense et ä les maintenir dans les positions les plus favorables pour la pratique des operations qu'ils doivent subiret l'adaptation despanse-ments que ces operations réclament. Différents les uns des autres et dans leur puissance el dans leur mode d'aclion, les moyens d'assujet-tissement dontnous venons d'exposer Ie principe doivent être employés isolement ou successivement suivant Ie caractère individuel des ani­maux, la force dentils sont doués et surtout la nature et la gravité des operations qui en nécessitent l'usage. — Regle générale, on ne dolt jamais s'approcher d'un animal pour 1'assujettir sans avoir pressenli quel peut être son caractère par Texamen de son facies, de ses attitudes et de ses mouvements. L'expression de l'oeil, l'attitude des oreillcs, Ia pose de la tête, rhabitüde générale du corps ; les mouvements des mem­bres, des mächoires et de la queue suivant les espèces, Ie timbre et les modulations de la voix dans quelques cas, donnent en general de très-bons indices. 11 ne faut pas négliger les rcnseignemenls particuliers que peuvent donner les personnes chargées du soin des animaux. — Get examen fait et ces renseignements recueillis, il est toujours prudent de n'aborder un animal, s'il appartient aux espöces qui sont susceptibles d'agrcssion, qu'cn Ie prévenant de la voix ou du geste; et toujours, quand on Taborcle, il faut éviter de se inettre ;i portee de ses atleintes en restant en dehors du champ dans lequel il mout d'habitude ses armes offensives (1). raquo;
CHAPITRE PREMIER
MOYENS D'ASSÜJETTISSEMENT DU CIIEVAL DEDOUT
(( Le chcval peut être dangereux pour l'opérateur et ses aides par les mouvements de totalilé qu'il peut imprimer ä son corps lorsqu'il est attaché him mur ou teini par la töte; par les actions de ses membres antérieurs et postérieurs, les mouvements latéraux de sa töte et ses tnorsuresraquo;(11. Bouley).
Les moyens ordinaires d'attaque et de defense sont les membres : tantót I'animal projette violemment un membrc antérieur en avant ou s'enlcve subitcment dans l'attitude du cabrer, tantót il frappe avcc les
(1) Loc, ei/., p. 1C4 et ICó.
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MOYENS D'ASSUJÉTISSEMENT DU CIIEVAL DEIiOUÏ.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;417
membres postérieurs en avant ou en arriöre et cela avec une teile vi-gueur que, pour nous servir d'une expression de M. II. Bouley, laquo;lo sabot fait siffler l'air, de la même maniere qu'un projectile lancé par la poudre. raquo; Dans quelques cas, Ie membre postérieur est vivement porté en avant et dans ['abduction: c'est lo coup de pied en vache. a II est des chevaux, dit encore M. H. Bouley, qui conservent longtemps Ie souvenir des doulours qu'on leur a fait subir et qui témoignent de leur rancune, en attaquant de prime-saut la personne qu'ils reconnaissent ou croient reconnaitro, pour cclle qui les a déjiï fait soulfrir. raquo; Quelques chevaux se rapprochent briisquonient de l'opérateur par des pas de coté et cherchent ïi l'acculer contre une stalle ou contre un mur, il en est même qui, ft ce moment, l'attaquent du pied et de la dent, ü'autres inclinent violemment la tftte t\ droite et ä gauche et peuvent ainsi atteindre mortellement ropérateur on les aides. Enfin quelques che­vaux cherchent ä inordre, mais co moyen de defense ou d'attaquo est exception nel.
INDICATIONS A REMPLIR POUR L ASsUJETISSEMENT DU CIIEVAL. DIVERS MOYENS EMPLOYÉS.
I.nbsp; — L'ammal doitêtre place sur wi terrain nonpaoé, et non glissant, reconvert, par precaution, d'une cottehe de pailte, de furnier ou de sable, pour amortir les e/fels des chutes (II. Boulkv).
II.nbsp;— Fixer la têle. — Cette indication est importante ft remplir, car, on limilo de la sorte, les mouvements de déplacement du corps. — La töte peut ètre maintonue par un aide vigoureux ou fixce ä un corps resistant comme un anneau scellc dans un mur, un poteau, un arbre, une roue do cbarrette, etc. — Le premier moyen est preferable au second attendu que ropérateur peut aisément so mouvoir auteur de l'animal et éviter ses atteintos, de plus l'aide chargé de tenir la tête peut rincliner ü droite ou ä gauche, l'élever ou l'abaissér afin do pré-venir des mouvements de laléralilé du corps et d'éviter faction du cabrer ou de la ruado.
A. — MOYENS KMl'I.OYKS POUH TliNlR UN CHBVAL KN MAIN.
Pour lixer en mains Ia töte d'un cheval, on se sert du licol d'écurie, de la bride ou du cavogon. — La bride est preferable ä tons los au tros harnais qu'on applique sur la löte, car il .suffit d'agir sur le mors pour faire compreudre i\ l'animal, comme le dit M. II. Bouley laquo; qu'on est maltre de ses mouvements. raquo; La bride ;\ ooillères est particulièrement recommandée, car olle empêche la vision en arrière et prévient ainsi les coups de pied en vache el autres.
Prucu kt Tol'ssaint . — Chitwgie*
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418nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MOYENS DE CONTENTION DES ANIMAUX DOMESTIQUES.
Lc cavcyon est unc cspèce de licol donl La muscrollo est l'ormée par un arc de for, portant trois anneaux oil s'attachent des longcs. Quand le caveQon no porte qu'une lon^o, celle-ci est (1x6c dans I'anneau me­dian; quelquos sccousscs imprimées amp; cette longe, produisent sur lc chanfrein, des pressions douloureuses qui maitrisent Tanimal et 1'cm-pêchent siirtout de se cabrcr.
Quand on emploie lc licol, on forme avee la longc une anse que Ton introduit dans la bouchc el quo Ton fait agir sur les barros, ä la maniere du mors d'uno bride.
Dans tons les cas, l'aide, chargé de tenir la lèto, doit so placer en avant de l'animal, un pen sur le coló, pour évitor les attoiiitcs des membres antcriours ; il saisit do très-près la longc du licol on los renes de la bride et les tiont serrées d'une senle main piacée sous le rnenton ou des deux, appliquées de cbaque cóté do la bouclio, selon la force qu'il faut employer. — L'aide sera attentif h tons les mouvemonls do ranimal afin de los prévenir par les déplacements de rcncolurc.
laquo; Ainsi l'élévation brusque do la tctc empêche la ruade, son abais-sement met obstacle au cabrer; son déplacement d'un cole on de l'autre faitroffico d'un gouvernail sur la barque et force le corps ä se monvoir en sens inverse. raquo; (H. Bouley.)
Les moyens quo nous venons d'axamincr suffi-sent pour maintenir un cheval sur lequel on pra­
tique unc operation de courte duróc et peu dou-loureuse, comme nne ponction superflcielle, unc saignée; inais, quand il s'agit d'effecluer unc ope­ration determinant unc certalne douleur, il faut employer les moyens dcrivalifs ou de torture, c'est-ä-diro lc tord-nez, los moraillcs on le mors d'Allemagne.
Tord-nez. — Cet objol consiste en unc Ugo de bois, cylindrique(/?^. 16), do la grossour du bras d'un enfant et d'une longueur variable depuis 5 i\ G de­cimetres jusqu'a 7 et 8 decimetres environ. Cette tige est travorséo M'ime de sos extrémités, par unc ouverture qui donne passage iï une corde de la grosseur du petit doigt, dont los extrémités sont réunies par un noeud droit. Cette cordo forme ainsi une anse d'uno étendue lelie qu'on puisse aisément y engager la main.
Pour appliquer le tord-nez, on prend la tige de
Fig. IG. — Tord-nez.
la main droito, on passe l'extrémité dos doigts do
la main gauche, on les tenant écartés et tendus, dans Lause forméc par la cordo, puis on saisit vigoureusement le bout du nez avec ces mèmes doigts,en faisanl glisser l'anse de maniere l\ cc qu'elle embrasse lo bout du nez, puis la main droite imprimo ä
#9632;É
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MOYENS D'ASSUJÉTISSEMENT DU CHEVAL DEBOUT.
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;lige du tord-noz, un mouvomcnt de rotation rapide sur ellc-mömc de lelie sorto quo l'anse so rétrécit et comprimé les tissus. — On con-lie la tige du tord-nez Ji uu aide ou bien on la fixe, au moyen d'une licelle, i\ la muscrolie du licol,
Quand il cxisle des excoriations au bout du ncz, on place Ie tord-nez i\ la lövro inlcrieure, parfois, on Ie met ;\ rune ou l'autre oreille. On peut facilement improviser un tord-nez i\ l'aide d'une anse de corde que Ton dispose auteur du bout du nez, cl d'un i);\ton que Ton faitagir comme un tourniquet.
Les morailles [fig. 17). — On dósigno sous ce nom, un apparcil en fer,
coinpf)s6 de deux branches articulées on compas et donl l'une d'elles porto üi son extrémité libre, un anneau ovale, tandis que l'autre ollrc une partie élargic, irrégullèrement triangulaire, muniesur son bord externe, d'encoehes assez profondes, dispo-secs ;\ la maniere des dents d'une crémaillère. — Ces encoohes sont destinées ü recevoir l'anneau qui ferme ainsi l'appareil cl Ie mainlient en si-tualion. — Pour placer cel appareil, onprend avec la main gauche, Ie bout du nez qu'on serre énergi-quement, puis, au moyen de la main droite, qui tient les morailles par la charnière, on los place lt;i choval sur Ie bout du ncz, et, par l'action combi-nee des deux mains, on rapproche vivemen lies deux branches de rinslrnmcnl, en faisant effort comme pour fermer les deux branches du compas quo re-prcsenlenl los morailles, cl qui, quelle que soil la force déployée, ne peuvenl so rapprocher au point d'etre on contact, pulsqu'entre ellos deux se Ironve enserré Ie boni du ncz. — Ou engage ensuite l'an­
neau dans les dentelures do la crémaillère et on
Fig. 17.— Morailles.
lui fail 1'ranchir un plus ou moins grand noiubre de crans, suivaut la compression qu'on veut determiner, — On com-prend aiscmcnl que Ie mode d'action des morailles est identique h celui du tord-nez, pourtant, il est bon do direque, ia compression pro-duite par les morailles s'exerQant sur une plus large surface quo collo do la corde dn tord-noz, los excoriations soul moins h redouter par leur emplol que par celui du tord-nez. — Ncanmoins, cc dernier appareil étant plus simple que Ie precedent cl pouvant ètre impro­vise aisémont, on lui donne généralemonl la preference. On connait encore des morailles en bois. — Gel iiislruinenl(//ic/. 18) se compose de deux branches munies de cannelures. — On mainlient cos branches ä l'aide d'une licelle, qui remplaco l'anneau et la crémaillère des mo­railles ordinairos.
Mors d'AUctnagne. —Il so compose: 1deg; d'une corde de la grosseur
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420nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MOYENS DK CONTENTION DES ANIMAUX DOMESTIQUES.
de cello du tord-nez et d'une longueur do lm,20 iï r',30. — 2deg; D'un bätonnet ayant une longueur do 3 ^ 4 decimetres. Pour s'en servir, on introduit la cordopar son milieu, dans laboucho et on en dirigeles ex-trémilcs do bas en haut, sur les parois laterales de la töte, pour venir los neuer en arrière dos oreilles, sur la nuque, en laissant la corde modérément tenduc. On introduit rnsuitc 1c Mtonnot entre l'uno des l'acos laterales de la töte, indisünetement, h droite ou ii gauche, et ja corde (fig. 19); on lui communique im mouvement de rotation lel quo
Fig. 18. — Morailles en b'ois
Kig. 19. — Mors d'Allemagne.
la corde so tordant sur elle-mème, sa tension augmente graduelle-ment, d'oü resul tent dos tiraillements douloureux qui so fontsentir principalement sur les commissures des lèvres, dont le tegument peut mème 6tre entamc, surtout si l'on emploie une cordc de faible diametro. A l'aido du mors d'Allemagne, on parvient quelquefois ä maitriser dos chevaux sur lesquels rapplicatiou du tord-nez était restée sans effet. Il est certains chevaux dont on arrête subitemont los mouvements violents, en suspendant momentanément la vision. On emploie ä eet effet, soit une couverture qu'on flxo avec un surfaix, en posant celui-ci par sou milieu sur la nuque et en croisant sous la ganeche, los deux extrémités qu'on ramene sur le chanfrein oü on les réunit, soit im ta­buer ou un appareil particulier désignésous le nom de capote amp; lu­nettes ou simplement capotc.
Caraquo;ote. — trost une enveloppe, formée de forte toile, tailléo sur la
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M0YEN8 D'ASSUJÉTISSEMENT DU CUEVAL DEBOUT.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 421
forme de la tête du cheval {fig, 3, G) et qui se fixe sous l'auge ü Taidc do peLitcs courroies. Cello enveloppe, rembourrée de maniere ä pro-téger les orbites et les parlies saillanles de la lóle, présente supc-rieurement deux ouvertures qui donnenl passage aux oreilles. On confectionne quelquefois la capote avec du cuirsouple, alors eet appa-reil protégé mieux la lèle que la capote eu toile, surtout quand on lixe Tanimal dans un travail.
Lorsque 1c cheval qu'on vent assujétir cherche i\ mordre, on 1'en empèche ;i l'aide d'unc muselière lixce au licol ou ü la bride, et, ü dé-
rig. 20.
C, capotc ;i (i'illèrcs. —O, collior ä cliapdet. — T, troussc-pied.
faut de eet appareil, au moven d'une corde fixée par un noeud coulant au col de la mAchoire inférieure cl ctroitcment enroulée aulour des dents. Quand on veut empêcher un cheval de porter les dents sur une plaic ou sur un appareil de panscmenl, on se sort du collier ;i cha-peletou du bMon a surfaix.
Le collier ä cliapelet [fig, 20, O) se compose : de dix h douze batons cylindriques, de lihA centimetres de diamclrc et de 40 centimetres en­viron de longueur, percés ä leurs extrémites d'un trou qui donne pas­sage a une ficelle. Ges bütons sont maintenus ä distance les uns des aulres, par de petits morceaux de bois, arrondis, de forme olivaire, tra­verses de part en part, d'un trou dans lequcl passe une licelle destinée ;\ fixer l'appareil un peu en arricre de la nuque et en avant du garrot. On remplace quelquefois la ficelle terminale par une courroie en cuir, que Ton boucle sur l'encolure. La corde du collier iï cliapelet determine quelquefois surle bord supérieur derencolure, des plaies ou crevasses
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422nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MOYENS DE CONTENTION DES AiNIMAUX DOMESTIQUES.
très-doulourcuses. J'ai vu un fort beau cheval succombcr au tétanos, survenu après la formation de ces cntamures. 11 faut done avoir le soin d'interposer entre la corde ou la courroio et le bord superieur de l'en-colure, un petit coussinet d'ótoupe pour prcvenir des accidents.
Le baton h surfaix {/ig. 21) consiste en une tigc de bois d'une lon­gueur d'un metre, trente centimetres environ, dont chaque cxtrémité
Fig. 21. — ISiitun ïi surfaix, applique, A, point d'allacho ou la nuiserolle du licol. — B, poinl d'attache au surfaix.
cst munie d'une forte ficelle. On entoure la poilrine de l'animal avec un surfaix ou avec une longe, qu'on serre et arrête solidement, puis on attache äla muserolle du licol, une des extrémités du baton el l'autre extrcniitó, t\ la portion du surfaix qui passe sur la parlic laterale de la poitrine {/ig. 21, A). Lc baton est place du coté droit si on opère ü gau­che cl vice versa. Son efl'et est d'cmpêcher ou de bomer la lloxion de l'encolure.
II. — MOYENS EMPLOYES POUR EIXEK UN CHEVAL A UN COUPS BËSISIANT.
On emploie tantot le licol ordinaire, tantót le licol dc force. Cclui-ci est en corde ou en cuir. Le licol de force en corde, sc compose d'une muserolle, d'une tètière et d'une longe. Ce licol a rinconvenient de contusionner la nuque clans le cas oü l'animal tirerait au nnat-d. Le licol do force en cuir est forme d'une muserolle, d'une têlière, d'une
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sous-gorge et (i'iine longe, il présente en outre des boucles qni per-mettent de l'agrandir ou de Ie rétrécir h volonté. Le cuir doit 6tre sonple et resistant. Ce licol est preferable au precedent, car, par son emploi, on évite les excoriations de la nnque.
La longe du licol doit toujours ötre en corde et non en cuir, afin de pouvoir plus aisément la dénouer.
Cette longe est conliée ;\ un aide ou hicn fixco ii un anneau scellé dans un mur ou un potcau, etc.; il Importe dans ce dernier cas, do ramener la longe dans l'anneau qui se trouva sous la muserolle du licol, après l'avoir préalabletnent passée dans l'anneau lixc au mur ou au potcau ; la longe est ainsi doublce et présente une tres-grande resis­tance; puis on 1'arrête par un noeud coulant afin qu'onpuissepronapte-ment detacher ranimal, ce qui est indispensable quand il lire fortemenl au renard. Il ne faut jamais attacher un animal avec la longe passée dans la bouche, car s'il vient ü reeuier brusquemeul, la langue sera coupée Iransversalement; de móine, il faut éviter de passer la longe sur le chanfrein pour prévenir des fractures du sus-maxillaire ou du sus-nasal.
Si Ton veut opérer sur les parlies antérieures du corps, il est urgent, pour empßcber ranimal de secabrer ou de frapper despieds dedevant, d'attacher la töte le plus bas possible; quand on so propose d'agir sur les parties postéricures, il laut au contraire llxer la töte aussi haut qn'on le peut. Si Ton a lieu de craindre que ranimal, en se defendant, se blesse la téte centre le mur, on entoure celle-ci d'une couverture ou bien on applique la capote ; on se sert quelquefois aussi des luneltes. On appelle ainsi un appareil compose de deux piöces do cuir concaves, flxces i\ des montants de bridon, et quo Ton applique sur les yeux qu'elles recouvrent.
On nc se servira pas de la bride pour attacher un cheval, car s'il venait h tirer en arrière, il pourrail se briser la mächoire inférieure, se couper la langue ou bien, — ce qui est plus coinmun—, briser les renes et s'ccliapper.
111. Limitir les monvcmmls des membres pour empêcher les déplace-ments du corps et prévenir autanl que possible les attaques, — On remplit cette indication, soit par l'emploi d'un aide qui rnaintient leve un membre antérieur ou postérieur, soit par remploi de la plate-longe ou des entravons. Ces moyens out pour but de diminucr la base de sus-tentation, de rendre solidaires les actions de deux membres et d'einpé-cher qn'un membre ä l'appui, ne puisse se lever pour l'attaque.
a. Lever un pied. — laquo; En regle générale, dilM. 11. Bouley, quand on se propose de lever le membre antérieur ou postérieur d'un cheval, on doit observer les prescriptions suivanles:
laquo; 1deg; 11 faut se mettre en dehors des directions dans lesquelles ces membres se meuvent le plus l'acilement pour l'attaque,consequemment dans 1c champ de I'abduction, ou leurs actions sont le plus bornces. raquo;
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421-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MOYENS DE CONTENTION DES ANIMAUX D0ME8TIQUE8.
laquo; 2deg; On doit prendre avecl'une de ses mains, la gauche ou la droile suivant 1c cole du corps cm Ton so trouve un point d'appui sur la partie supérieure du membre, aün d'etre toujours provenu des mou-vemenls que l'animal vcut faire et de pouvóir se maintenir h. dis­tance ou s'écarter tont i^ fait lorsque ces mouvements menacent de devenir agrcssifs; puis, on descend sa main libre, en la glissant suc-cessivemeut vers les parties inférieures, et, arrive ü la region digitée, on la saisitct l'ün cherche ;\ produire Ia flexion des canons sur les rayons qui les dominent; si l'animal résiste ü cette premiere manoeuvre, on cherche par une forte impulsion communiquéc au haut de son corps, a déverser uneplus grande parlie du centre de gravité sur les membres qui doivent restor h l'appui, et ä décharger d'autant celui qui doit y ötre soustrait. raquo;
laquo;3deg; La flexion du canon opérée, il faut faire soi-mómc un demi-tour rapide de conversion, afin de pouvoir donner au membre fléchi un point d'appui sur l'une ou l'autre de ses cuisses, projetée en avant, et d'oppo-ser la resistance de tout son corps, fortement ctayé en arrière, aux ef­forts que l'animal peut faire pour se dégager(l). raquo;
Pour lever un membre antérieur, ilsufflt, sur beaucoup de chevaux, de saisir Ie canon avec la main corrospondant au colé, et de Ie fléchir sur l'avant-bras en relevant la region digitée, et, pour Ie mainte­nir leve, on peut se borner aio tenir d'une main par Ie bout de la pince, u l'aide du pouce appliqué sur la voute du fer, les autres doigts appuyés sur la face antéricuro de la paroi.
Pour lever un membre postérieur, on engage Ie bras qui correspond au coté du corps oh l'on se trouve, en dedans de la jambe de l'animal ; puis, on saisit Ie canon, et l'on soulève Ie membre en se redressant.
Dans beaucoup d'atellers de maréchalerie, les teneurs de pied son t mu­nis d'uno sorto de baudrier en cuir, termincpar une courroic que l'on enroule autour du pftturon, et dont l'extrémité est solidement tenue par une de leurs mains; eet appareil transmet sur les épaules, une grande partie du poids qu'ils devraient supporter ä bras tendus, et augmente de la sortc leur force de resistance.
Pour tenir leve un membre postérieur, on fixe parfois il la base de la queue, une longe en cordc ou en cuir que l'on passe sous Ie päturon du membre fléchi.
b. Etnploi lt;lc la plate-longe. — La plute-longe est une sorte de lien en corde, d'une longueur d'environ cinq metres et demi, aplati en forme de sangle dans la moilié ou les trois quarts de sa longueur. La partie plate, large do cinq ä six centimetres, porto une ganse h son extrémité. La plate-longe sort k lever et il maintenir au soutien, un membre pos­térieur ou un membre antérieur, afin de reporter Ie poids du corps sur
(1) H. Boulcy et Reynal, Dicliomaire de médec. el de chirurgie vétér., art. Assijéttib, p. 172.
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MOYENS D'ASSUJÉTISSEMENT DU CHEVAL DEBOUT.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 423
lc mcmbrc oppose, qui est ;\ l'appui, cl prcvenir ainsi les coups de pied.
Quand on vcut lever un membre postérieur, ä l'alde do la plate-longe, on peut appliquer cc Hen de plusicui's manières :
1deg; On fixe l'extrémité aplatie de la plate-longe, par un nocud coulant, autour du pftturon du membre postérieur qu'on veut lever, puis on di-rige l'extrémité libre do cc cordage, entre les deux avant-bras, on la fait remontcr d'avant en arrièrc Ie long de l'épaule, du cötc oppose au membre qu'il faut lever, on la rabat par dessus legarrotpour la faire descendre lc long des cöles jusqu'au coudc du membre correspondant ä celui qui est entrave; lä, on la croise avec elle-même de dedans en dehors et de dessus en dessous {ftij. 22). Ccla fait, on exerce deux efforts
Fig. 22. — Contention du cheval debout (Ier procédé d'application de la platu-longe).
combines de traction : laquo; Tun d'arrière en avant sur la partie ascen-dante de la plate-longe, qui a pour résultat de forcer Ie mcmbrc ä s'in-lléclnr sous lc corps ; l'autre de dedans en debors sur la partie libre du cordage, en arrièrc du coude, qui complete ce premier effet et produit Ie raccourcisscment et la tension du lieu au degre voulu, pour que lo membre soit suspendu au-dessus du sol ;i unc hauteur lelie qu'il ne puisse plus y prendre d'appui. raquo; (II. Bouley.)
2deg; On fixe la plate-longe autour de 1'encolure en ayant sein do l'arrölcr par un nccud fixe pour prcvenir la compression de la Irachce, puis on dirige son extremité libre entre les canons posterieurs, on la fait glisser jusque dans Ie paturon du mcmbrc qu'on se propose de lever et on la ramene vivemen t en avant, en exergant une traction suf-
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i26nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MOYENS DE CONTENTION DES ANIMAL'X DOMESTIQUES.
flsante pour soulever Ie mcmbrc et I'engager sous Ie tronc. — La plale-luiige glisse alors dans Ie pli du pftturon, qui fait oftice de poulic de renvoi. On la fixe en la croisanl avec elle-möme de debors en dedans et de dessus en dessous {fiy. 23).
Eig. S3. — Contention du cheval debout (2deg; procédé d'application do la plate-longe).
3deg; La plate-longe est flxée aulour de l'encolure, son extrémité libre est dirigée en arrière et va s'enrouler autour du pftturon du membre
postérieur qu'il s'agitde lever, puis un ou deux aides tirent fortement sur ce cordage de maniere ä soulever Ie membre et ä Ie porter en armere; un aide 1c saisit alors et Ie tient ü la maniere habituelle {fig. 24).
4quot; On fixe mie plate-longe aulour de l'encolure en observant les mèmes precautions ({lie préccdemment; laquo; puis on la conduit Ie long de la colonne vertebrale jusqu'ä la base de Ia queue autour de laquello on l'enroule; enfln on passe son extrémité flottante dans un entravon fixe, I'anneau en arrière, autour du päturon du membre qu'il s'agit de soulever. Tout étant ainsi disposé, un ou deux hommes, places ü dis­tance sur Ie cótc de l'aninial, parviennent i'acilemcnt, en tirant sur la plale-longe, a detacher de lerrc Ie membre entravc el ä Ie porter en arrière [ßg. 25). Le cheval, ainsi contenu, a pen de tendance i\ réagir, car tout effort qu'il fait, a pour résultat de serrer d'une maniere plus élroite el plus douloureuse, l'anse de la plate-longe enroulce ä la base de la queue. S'il faut donner au piedlevé plus de fixité, un homme se place dans la position habituelle de raide-f'erreur, ayanl pour unique oriice de soutenir sur sa cuisse, le membre entravé, dont tout le poids et tons les efforts sont conlrebalancés par la plate-longe maintenue tendue. raquo; (II. BOULEY.)
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MOYENS D'ASSUJKTISSEMfiNÏ DU CI1EVAL DEDOUT.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;427
Pour maintcnir leve un membre anlérieur tout en évitant les alleintes de l'animal, on fixe au püturon do cc membre Tune des cxlrémilés de
Fig. Vi.—Contention du cheval debout (3deg; procédii d'epplloatlon do Ia pkte-longe).
la plate-longe et Ton jeüc rextrémité opposéc par-dessus Ie garrot, de l'autre c6lé de l'animal. Il suflit ensuilc do tirer sur cello extrcmilé,
Fig. 25. — Contention du cheval debout (-4deg; procédé d'appllcatlon do la plate-longe}.
soit de prés, soil de loin, suivant que Ie sujet est plus ou moins dan-gereux, pour maintcnir Ie canon üécbi sur l'avant-bras.
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428nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;M0YEN8 DE CONTIiNTION DES ANIMAÜX DO.MESTIQUES.
c. Emphi du trousse-pied, — Le trousse-pied est une courroie ou une petite sangle d'environ Om,C0 de longueur, portant une boucle ä une de ses extrémités et des Irons i\ l'autre. Pour s'en servir, on léve un des pieds de devant, on lléchit lo canon sur l'avant-bras et on em-brasse avec ce Hen, ces deux rayons au niveau du päturon ; on boucle alors l'instrument qu'on serre au degré convenable; lo membre resto ainsi leve et llcchi. Une simple corde ou une longe peuvent faire office de trousse-pied (fiy. 20, T). Get appareil ale grave inconvenient de ne pouvoirêtre détaché instantanément, et si, par malheur, l'animal en se débattant, vientätomber, il y a lieu de craindre qu'il seblesse augenou de la maniere la plus grave. — u 11 y a done, dit M. II. Bouley, indica­tion expresse, toutcs les fois que, par nécessité absolue, on a re-
Fig. 20. — Contention du cheval debuut (fixation des membres postérieurs au moyen de rentravon porte-lacs et d'un entravon ordinaire).
cours au trousse-pied, de disposer sous l'animal une épaisse liüère de furnier, propre h. amortir les effets des chutes (i). raquo;
d. Emploides entmvom. — Pour empêcher les ruades, on place dans le piUuron de l'un des membres postérieurs, l'entravon porte-lacs et ä l'aulre, un entravon simple. Si le lacs porte une chaine, il suffit de le passer une fois dans la boucle de l'entravon simple et d'introduire Ie porle-mousqneton dans l'un des anneaux de la chaine en ayant le sein de rapprocher l'un de Tautre, les membres posterieurs sans toulcfois
(I) Loco citato, p. lie.
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M0YEN8 D'ASSUJÉTISSEMEN'T ÜU CHEVA.L EN POSITION DEliOUT. 420
les mettre en contact, cc qui déterminerait une chute. — Quand Ie lacs n'est pas mimi d'une chaino, on Ie passe deux Ibis dans l'anneau de cbaque entravon, et on Ie fixe par un namd, dans 1'anse duquel on interpose un petit botillon de paillo. Que! que soit Ie lacs employé, on Ie dirige entre les deux avant-bras et on Ie dispose aulour de la poilrine, comme la plate-longe quand il s'agit de lever un membre postérieur [ßg, 26).
On peut encore fixer les membres postérieurs, au moyon de deux entravons et d'une bricole munic d'anneaux disposes latéralement, i droite et i\ gauchc. Les lacs sont dirigés en avant et croisés sous Ie ventre, de teile sorte que celui qui est fixe ä l'entravon droit, va s'atta-eber i\ l'anneau situé du cótégauche do la bricole, et celui de l'entravon gauche, iï l'anneau droit. Ce moven est principalement mis en usage pour assujétir les jumentsdans la monteen main.
Si les moyens d'assujétissement que nous venons de décrire, pa-raissent insuflisants, on peut alors avoir recouj-sa l'emploi de machines qu'on désigne sous Ie nom de travails.
sect; 2.
Des travails.
On désigne sous Ie nom de travails, des machines destiaécs h assujé­tir les grands animaux, soit pour praliquer la l'errurc, soit pour des operations.
On connait plusieurs sortcs de travails, savoir : les travails dpoteaux, les travails-muraille, et les lits-muraille ä bascule.
A. Travails laquo; pofeaux. — lis sont employés depuis un temps imme­morial par les maréchaux pour l'errer les chevaux méchants. Les dispositions de ces machines ont varié beaucoup suivant Ie génie inventif de leurs auteurs, et il ne saurait enlrer dans notre pensee de donner dans un ouvrage do Ia nature de celui-ci, Ia description dé-laillée des divers travails que Ton connait : ce serait, d'une part, dépasser les limites que nous nous sommes tracées, et, d'autre part, il nous aparu qu'il était bien süffisant de décrire 1'une de ces machines pour que Ton puisse, ä l'occasion, la prendre pour modöle.
Gonsidéré dans son ensemble, un travail ä poteaux représente une sorte de cage quadrangulaire, l'ormée de quatre poutres principales ou montants, solidement implanlés ou scellés en terre äl'aide de fonda-lions en magonnerie, et assemblees entre elles i\ leur sommet, par des poutres transversales ou de jonction (/?lt;/. 27).
Les poteaux P, P', ont 13 centimetres do diamètre et une hauteur de 2m,35 environ ; les antérieurs sontdistants l'un de 1'autre de 0'quot;,(54 et les postérieurs, de On',84 ; ils sont en bois de cböne et leurs carres sont abattues alin d'éviter (pie l'animal se blesse ; leur extrémité, implantée dans Ie sol, est consolidée par des Jambes de force, P, F', qui reposenl elles-mêmes sur un plancher, E, E', 1'ormé par des madriers en chêne
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i30nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MOYENS DE CONTENTION DES ANIMAUX D0MB8TIQUES.
solidemont assembles les uns avcc les autres. Ce planchcr est muni de six anneaux solidemont scollcs, disposes de teile sorle que les deux antérieurs correspondent aux pieds de devant, les deux postérieurs, aux pieds do derrière, et los deux moyens occupent l'cspace com-pris entre les premiers et les seconds. Le travail est ferme par cóté, au moyen de deux traverses en bois,
Fig. 7'. Travail employé pour le cheval.
T, T, d'unclargeur deO'Ml.quot;) sur0m,ll d'cpaisscur, implanlces dans les potcaux, P, P'; sur ces traverses sent lixées verticalemenl deux pou-trelles qui s'assemblcnt cgalement avcc les poutres de jonction on transversales. Ces pontrelles offrent une hauteur de Oquot;1,!)!), unc lar-geur do O1quot;,10 sur 0m,10 d'épaisseur. Sur leur face externe et h (T/iO des traverses, se trouvent fixes deux forts treuils, en chêne, E, E', il l'aide de brides en fer, boulonnées, faisant office do coussincts et dans
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MOYENS D'ASSÜJÉTISSEMENT DU CHEVAL EN POSITION DEBOUT. 4.11
losquolles reposent los tourillons, — Deux potites barres on fer, B, B', ou leviers, sont passées dans des irons qui traversent chaque Ireuil do part en part, et dans losqncls oHes pcuvonl aisément ^lisser. Chaquo Ireuil presente h ses cxlrcniitcs, mie petite roue dentée, surmontóe d'un cliquet, G, fixe aux poutrelles verticales, permettant d'arrèter ;\ volontc Ie mouvement du treuil.
Les poteaux antérieurs présentent, t\ 1quot;',20 au-dessus du plancher, une barre arrondio, en hois, disposée transversalement, autour de laquelle on enroulc solidement deux longcs du licol de force pour les fixer ensuite, soit ü la harre elle-mème, soil h des annoaux disposes sur les poteaux antérieurs.
Les poteaux postérieurs sont également munis, sur leur face poste­rieure, et i\ lm,;20 do distance du plancher, d'anncaux destines h don-ner passage ä une chaine on ;i une forte corde qui sert 11 fermer Ie travail en arrière, et ;\ bomer ainsi les tnouvements de récul aux-quels l'animal peut se livrer.
Plusieurs pieces en Ier s'ajoutent au travail quand il s'agit de fixer les membres pour la ferrure ou des operations chirurgicales.
Ges pieces on for sont représentées en A et A'. (lelie qui est employee pour les membres antérieurs s'adaptc dans une mortaise pratiquée sur chaquo traverse, prés des poutrelles qui les réunissent aux poutres de jonction, ot on los lixo en situation verticale, au moyen d'une cla-vcltc que l'on introduit dans un trou pratique dans chaque traverse. La clavette passe également dans un trou que présente la partie aplatle de la piece do fer, ot, comme cette même partie présente plu­sieurs ouvertures, il s'ensuit qu'on peut fixer ladite piece ïi différentes hauteurs. — Les pieces de fer qui servent h fixer les membres de der­riére, s'adaptont aux poteaux postérieurs de la memo maniere; touto-fois il est ü remarquer que chacunc des pieces destinées aux membres postérieurs, présente un anneau, B, B', dans lequel on introduit une harre de for, flxéo au moyen do clavettes, et sur laquelle on assujétit l'nn ou l'autre dos membres posterieurs. — Quelques praticiens font fixer d'une maniere definitive, ces pieces de fer sur les traverses et sur les poteaux posterieurs au moyen do boulons.
Un appareil do sangles, semblable ;i celui qu'on voit dans ia figure 27 ou simplemont deux largos sangles fixées aux crochets des trouils, servent ;\soutenirou ;\ soulever modérément 1c cbcval qu'on place dans Ie travail. — Enfin, quatro entravons, munis do lacs, complètent Ie systcme do contention; les lacs peuvent étre fixes aux entravons ü l'aide de chatnes, et, dans ce cas, il faut encore quatro po)'te-moustjnc-tons; ou bien, ils pouvent consistor en de fortes cordos que l'on fixe h des annoaux disposes sur les montants ou les traverses de la ma­chine ; d'aulres fois on los fixe aux pieces de fer, destinées ä maintenir soulevés et assujétis les membres antérieurs ou postérieurs.
Tolles sont, ä part quelques modifications, los dispositions que pré-
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432nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MOYENS DE CONTENTION DES ANIMAUX DOME8TIQUE8.
seilte le travail journcUoment employé h l'óeole vétérinaire do Lyon.
Comme nous l'avons dit, il existe d'autres travails, notamment le travail-muraille de Gohier, le lit-muraille ä bascule de Fromage de Feugré. Ces difl'érentes machines ne sont plus employees de nos jours, ce qui nous dispense d'en parier.
Remarquons toutefois qn'on so sort souvent pour assujétir les grands ruminants, de travails présentant des dispositions dilfcrentcs de cellos que nécossito la contention du cheval et dont nous parlorons a propos dos moyons d'assujélissemcnt des animaux de l'espèce bo­vine.
Hippo-lassn ou lasso dompteur de MM. liaabc et Lnncl. — Cet appareil, que l'on peul considérer selon l'expression dos inventeurs, comme la camisole de force des grands quadrupëdes domestiques, so compose d'une bricole et d'une avaloiro, placées au niveau de la jonction des mombres avoc le tronc, et reliécs entre olies do chaque cóté, par une lanière en cuir, lixéc i\ l'avaloire comme on lo voit en L {/u/. 28). Cette lanière passe sur une bouclo i\ rouleau, B (/'V/. 28), lixée ül chaque extrémité de la bricole, rovient en arrièrepour s'engager dans une boude scmblable B' (/ig. 28), disposéo ü chaque bout do l'ava­loire. L'extrémité do cclle lanière est ensuite confléo ;\ un aide ou
Fig. 2laquo;. — Hippo-lasso ou la.sso dompteur de MM. Raabo ot Lunol.
llxée dans une petite bouclo ;\ ardillon (b), placéc sur le cóté de la bricole, de lelie sorto que l'on peut resserrer l'appareil au degré qui est jugé nécessaire. — Deux courroies passces au-dessus do ranimal, sur le garrotct sur les reins, suspendent le lasso.
Deux plates-longes ou deux lacs munis de gansos, pourraient ;\ la rigueur, remplacer Vhippo-lasso,
Dans le plus grand nombro dos cas, cet appareil se place très-faci-
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MOYENS D'ASSUJÉTISSEMENT DU CIIEVA.L EN POSITION DEIIOÜT. 133
lement siu- Ie cheval, h la maniere d'un harnais ordinaire; mais, quand on a affaire ;\ nn animal Lrès-méchanl, MM. Itaabe et Lunel Cüiiseillent d'opérer dans l'écurie et do la maniere suivante :
a Le cheval étant attaché haut et court après Ie ramp;teüer, un homme place du cóté raontoir présente la bricole ouverte en avant du poi-trail; un deuxième homme, place du cóté hors monloir, reQoit l'extré-milé de cette bricole, laquelle ne touche pas encore l'aninial; ce n'cst que lorsque la courroic do support de cette partie du lasso a etc pas-sée au-dessus de Pencolure et qu'elle est bouclée du coló oppose que ces hommes abandonnent la bricole, qui pond au cou du cheval. L'avaloirc est alors mise aussitöt en travers, au-dessus de l'encolure et riiommc, place du cóté oü la courroie do resserrement du lasso n'cst pas engagéo dans ses boucles de va el, vient, l'y engage rapide-ment, en observant de la mainlenir sur son plat, et il en boucle l'extré-mité. — 11 ne reslo plus qu'ä garnir rarrièro-main, co qui serait la partie la plus dangereuse de l'opéralion; mais Ie danger disparalt grace ü une corde quoiCQiique que l'on a passéo lt;i l'avance, on double dans l'anneau fixé au centre et en arrièro de l'avaloiro ot qu'il sufflt do lirer ;\ soi, étant i\ distance et derriere le cheval. Cotte corde fait glis-ser en arrièro l'avaloirc, qui vient en quelque sorle coiffer l'arrière-main de l'animal. raquo;
laquo; Quand il est possible d'ongagor la töte et rencoliiro du cheval sans Irop de difflcultés, ce n'cst qu'après cetle operation qu'on atta­che le cheval au rMolior. Dans ce cas, le lasso est presenté ferme ;i l'avance, cl, pour embrasser la croupe, on opèro comme-nous venons d'indiquer (1). raquo;
Quoi qu'il en soit, l'hippo-lasso ainsi disposé fonclionne i\ la maniere d'une moufle, cc qui permet d'obtenir, par de legers efforts de trac­tion exercés sur la courroie de resserrement, des effets très-consi-dérablcs. — laquo; Sous son action, dit II. Rodet, le bipèdo antérieur cl le bipède postérieur se rapprocheut peu ü peu l'un de Tautre; la base du sustenlalion se rélrécit graduelloment, l'équilibre devient de plus en plus instable, et, si Ton continue i\ agir, on voil bientót l'ani­mal, étonné, reduit h rimpuissance, s'affaisser sur lui-méme et so
coucher sur le liane pour éviler une chute dovenuo imminente.__
Mais il n'esl pas nécessaire d'allor jusque-lä pour domptcr l'animal le plus méchant; car, aux premières tractions opérées sur los longes de 1'appareil, ses efforts, ses moyens do defense se trouvent complélement paralyses (2). raquo;
D'après M. H. Bouley, laquo; rhippo-Iasso ne saurait 6tre mieux com­pare qu'il un travail portatif, très-léger, d'un très-petlt volume, que le vétérinaire peut facilement empörter avoc lui ot qui deviendra, lors-qu'il sera connu, Tun de ses plus ulilos auxiliaires dans rexercice de
(1)nbsp; ////)po-/at,?o, etc, brocli. iii-8 par MM. Raabe et Lunel. Paris, 1859, p. 2(!.
(2)nbsp; Journal de méd. vet. de lyon, annéo 18i!), p, '170.
Fbuch kt Toussaibt. Chirurgie,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 28
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434nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MOYEiNS DE CONTENTION DES ANIMAUX DOMESTIQUES.
sa penible el dangereuse profession, raquo; Uno fois, dit encore M. II. Bou-ley, que l'animal est enfermé duns 1'enccinte tie cetappareil, ilne peut ni frapper du devant, ni ruer eu arrière, et les ruades eu avant des membres postérieurs n'ont pas lieu parco que l'instabilité de l'équi-libre quirésultedu rapprochement des membres, empeche l'animal de detacher l'un d'eux du sol, par la craintc d'une chute qu'il sent immi­nente. Dans ces conditions, les operations debout peuvent être prati-quées très-commodément saus que l'opérateur on ses aides courent la chance d'etre frappés ; seiilemenl. comme rhippo-lasso, lorsqu'il n'est pas étroitement serre, permet unc certaine liborté de mouvements par pas raccourcis, il faut (Hrc provenu de la possibilité d'une chute, si ces mouvements vionnent ;\ se precipiter sous l'incitalion de la souf-france, et il est prudent d'appliquer des genouillères au cheval sur Ie-quel Ie lasso est jeté ou de disposer sous luiunelitière (1). raquo;
M. Lecoq, M. Rey, pensent également que rhippo-lasso est nn ex­cellent moyen de contention ü l'aideduquel on peutmaitriser les ani-maux les plus irritables et pratiquer sur eux dans bon nombre de cas, des operations chirurgicales sans avoir recours ä l'abatage.
L'hippo-lasso exerce sur Ie caractère de l'animal, une influence qui mérite d'etre signalée. C'est ainsi que MM. Raabc et llunel rapportent qu'un cheval trös-irritablc et qui ne voulait pas se laisser ferrer, devint très-doux ctsclaissa facilement lever les pieds après l'application du lasso dompteur. M. Bourgeois, vétérinaire militaire, a également cons­tate l'influence de eet appareil sur des chevaux laquo; mécliants, vicieux, qui se refusaient par tous les moyens, soit a la tonte des membres, soit ä leur flambage ou t\ la marque sur 1c sabot (2). raquo; M. Rey a cons-tale également qu'un cheval qu'on ne pouvait ferrer qu'au travail, s'cst laissé ferrer facilement après l'application de l'hippo-lasso.
C'est donclä, comme Ie dit M. II. Rouley, unc bonne, ntile el très-humaine invention, cl ceux qui Tont congue ont bien mérité de toutos les personnes que leur profession oblige ü des rapports de tous les instants, avec les animaux domestiques (3). raquo;
CHAPITRE 11
COMENTION DU CHEVAL EN POSITION COUCIIÉü;
Quand 1'opération qu'on se propose de pratiquer est longue, doulou-reuse et exige que la region sur laquelle on agil, soit immobilisée
(1)nbsp; Ikcueildeméd.vél., 1859, p. 505.
(2)nbsp; Ibidem, p. 593. (8) Ibid., p. 506.
I
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CONTENTION DU CIIEVAL EN POSITION COUCIIÉE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 430
pour ne pas blesser des organcs importants, il faut couchör l'aniinal et rassujctir dans cctto position. A cot elfot, plusieurs methodes sont tnises en usage, toutefois, avant tonte chose, on doit préparer le lit sur lequel 1'animal doit ötre conché on abattu. Ge lit consistc en uno cpaisse couche de litièrc, de furnier on de paille, qu'on etend en cou-clie d'autaut plus cpaisse que le sol est de sa nature plus resistant. Quand on se sert de furnier, il est prudent de l'explorer attentivement, de crainte qu'il nc recèle quelques corps durs : pavós, débris do bois, de fer, ossements, etc.
laquo; Le lit, dit M. II. Uouley, doit mesurer dans sa longueur et sa lar-geur au moins une fois et demie la longueur et la hauteur de I'animal pour lequel il est destine. L'exccs de dimensions dans ces sens, comme l'excès en épaisseur, ne saurait ètre un dci'aut (1). raquo;
A. — methode d'abatage pak les enthaves, 1deg; Procédé par les entravons ordinair es. — Les entravons {ßg. 29) sont
Fig. 2i). — Entravons.
RI, porte-müusquelon.
de fortes courroics en cuir souplo, d'une longueur de 0,quot;,43 surOD1,05 de largcur et 0m,01 d'cpaisscur, terminces ä une de leurs extrémités par une boncle dont l'ardillon nc doit depasser le bord que de deux on trois millimetres, alin qu'on puisse désentraver aisément; l'autre ex-trémité est un peu amlncie et présente plusieurs trous destines ;\ re-cevoir rardillon, cc qui permet d'appliqucr l'appareil ä des chevaux de
(1) Dktionntiire de méd. et de chirurgie vélir., par MM. II. Buulcy cl Reynat, art. Assu-JÊim, p. no.
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436nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MOYENS DE CONTENTION DES ANIMAUX DOMESTIQUES.
différente taille. A 0quot;,14 du bord do la boude sur lequel repose I'ar-dillon, se trouvo très-solidement fixé un anneau en bon for, do forme ovalaire, et do 0quot;1,uS do diamètre, en y comprenant l'épaisseur do cbaque anneau, qui est d'un centimetre. Ghaque entravon ost bien rembourré afin d'éviter des excoriations. Le lacs consislo en une forlo cordc, longuo de sect;m,50 h 6 metres, üxée soit direefement au aioyen d'une ganse i\ un entravon qu'on appelle pour ecla entravon porte-lacs, soit, comme l'a conscillé M. Hoy, par 1'inlormcdiairo d'une chaine do 0o,,40 de longueur dont la première maillc est passce dans l'anneau de l'entravon porte-lacs ot la dernicre, lixce ä une cordc, longuo do cinq moires environ.
Quand on cmploie lo lacs, prolongé par une chaine, il faut avoir en­core Ji sa disposition, une sortc de crocket ;i ressort dit portc-mo usqueton (fig. ä!), M) quo I'on place dans I'mio dos maillos de la chaiuc pour mainlonir los ontraves réunies.
Lorsqu'on se propose do coucher un clieval, on prepare préalable-ment le lit comme nous l'avons indlqué, puis i'animal ctant i\ joun, on le conduit an moyen du britlon on du licol dont la longe est passée dans la bouche, dans Fendroit oil il doit ètre abattu. M. 11. liouley prescrit de faire monter lo choval sur lo lit et do lo placer parallèle-ment h sa longueur, sur Tun do ses bords, los pieds dans la litiorc. laquo; Lorsque los pieds sont maintenus sur lo sul nu, on dehors du lit, dit M. It. liouley, ils sont exposes ä glisser au moment oü Ton cbranle la masse do I'animal, et sa chute pont alors s'opórer de trop haut (1). raquo; D'autres auteurs so bornent ä dire qu'il faut placer I'animal au bord du lit, toutefois il nous paraltpreferable de procéder comme l'indique M. 11. Bouley. On garnitla tèto d'une capote ä lunettes on d'un tablier, et 1'on applique ensuite les entraves do la maniere suivante: un aide leve le niembro anlóricur oppose au cótó sur lequel on veut coucher I'animal, puis Ton fixe au paturon de co membre, l'entravon porte-lacs, l'anneau en arrière et la bouclo on dohors, des aides appliquent suc-cessivemont on simultancmont les enlravons aux autres membres on observant que les annoaux soient dirigés en avant aux mombres pos­terieurs, eten arrière au membre aiitóriour qui est h l'appui, c'est-ü-dire comme pour son congénère. Cela fait, on engage l'extrémité du lacs do dehors on dedans dans l'entravon du membre de derrière op­pose au cóté sur lequel I'animal doit otre couché, puis de dedans en dehors dans l'anneau de l'entravon de l'autre membre posterieur; on le ramene ensuite en avant pour l'engager do dehors on dedans, dans l'anneau de l'entravon place au membre anferiour du cólc oü I'animal doit ètro abattu, finalement, on passe 1c lacs de dedans en dehors, dans l'anneau do l'entravon porte-lacs; ainsi sotrouve ferme le ccrcle com­plet du cordage qui relie entre eux les quatro membres. On jelto alors
(1) iraquo;i(7., ai't. AssiJiiTin, p. ITJ.
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CONTENTION DU CIIEVAL EN POSITION COUCIIEE.
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line plalc-longo autoiir do hi poitrine et Ton conlie les extrémilcs de ce cordage, h trois on quatre aides places du cóló oü l'animal doit ètre abatlu. M. H.Bouley, ;\ l'exemple de Yatcl, faitappliquer la plate-longe autour do l'avant-bras du membre oü so trouve rentravon/;o?7e-/aelaquo;, puis on la ramene par-dessus lo garrot du cötc oppose.
Les aides nécessaires pour la manoeuvre propreincnt dite de l'aba-tage, doivent ölrc répartis do teile sorto que celui qui est ;\ la löte, soit Ie plus vigoureux et Ie plus experimenté. laquo; 11 doit so placer du cótc sur lecpiel l'animal va lomber, tenant d'une main soit l'oreille qui lui est opposée, soit, si 1c sujet est trop haut de taille, Ie montant du licol, taadis que de l'autre il saisit les renes du hridon on la longe du licól ramenées par dessus la nuque de dehors en dedans, pret, en exerQant une vigoureuse traction sur ces liens, i^ tordre la tête sur rencolure et ä decomposer ainsi Ia resistance des muscles qui font mouvoir ce puissant levier. — Lorsqne les chevaux sont trop vigoureux, il faut deux hommes ;\ la töte : l'un qui tire sur les renes ramenées par dessus la nuque, l'autre qui tient l'animal par l'un dos montants du licol et
Fig. 30. — Contention du clieval en position counhée (attitude du clicval ot disposition des aides au niomont de 1'abatage).
par une oreille; h. l'opposc, un aide est place ïi Ia queue sur laquelle il doit exercer une traction vigoureuse pour ébranler l'arriöre-main; enfin un on deux aides out pour mission de tirer sur la plate-longe do l'avant-bras, tandis que deux autres doivent, de concert avee l'opéra-teur, faire agir lours efforts sur Ie lacs des entravons (/?(/. 30). raquo; (II. Boulev.)
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438nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MOYENS DE CONTENTION DES ANIMAUX DOMESTIQUES.
Le moment est venu d'abattre l'animal, il faut alors ngir avec me­thode pour éviter des accidents irrémédiables. laquo; Abattre im cheval, dit M. 11. liouley, cc n'est pas, comme beaucoup le pensent et comme un grand nombre l'exécutent, le faire tomher de son haut sur Ie sol, en surmontant sa force par une force qui lui est supérieure, Non; l'abatage méthodique est moins une question de force que d'adressc : il faut savoir mettre rauimal, quo Ton veut placer en position décubitale, dans de lelies conditions d'instabilité d'équilibre, que lui-même soit sollicité parson instinct de conservation ä Ilcchir ses membres et ;\ se rapprocherdu sol pour amortir les effetsd'une chute qu'il sent inevitable.raquo;
lt;( On remplit cette indication en rétrécissant clans les plus étroites lirnitcs possibles, la base de sustenlation. A eet effet, l'opérateur se place en avant de ceux de ses aides qui tiennent le lacs, et, 1c saisissant d'une main pendant que de l'autre il appuie sur les cótcs do rauimal, il commande ü l'aide qui lient la tête de lui imprimer un mouvement do reeul, en agissant sur les harres; alors et dans le moment memo que l'animal obéit :i cc commandement en portanten arrière los membres antérieurs, lul, operateur, tire sur le lacs et en reduit le cercle propor-tionnellement ü l'étendue du pas do reeul quo les membres de devant ont execute. Si la base de sustenlation est encore trop grande pour que, do lui-même, l'animal cherche ïi se coucher, on complete cc pre­mier résultat en faisant rapprocher mécaniqueincnt, par un aide, les membres postérieurs des antérieurs, et en ayant soin, ;\ mesure que co rapprochement s'opère, de rétrócir d'autant le cercle du lacs. Lorsque, par cel artifice, on a réussi ;\ faire converger les quatre membres sous 1c centre de gravitc, alors l'équilibrc est devenu telle-ment instable, que rauimal est sollicité h fléchir ses membres pour se rapprocher du sol et évitor ainsi de tomber do trop haut. Dans cc cas, il n'y a plus, pour achever la manoeuvre, qu'a remplir une dornicro indication :
Èbmnler la masse du corps et diriger sa chute de maniere ä la placer dans la position décubitale la plus convenable pour le hut qu'on se propose. Acotcübt, l'opérateur saisit le moment ou il volt que l'équilibre est devenu lout Jl fait instable, et alors, par la parole ou par le gosto, il donnoü ses aides le signal d'accomplir simultanément les manoeuvres qui leur ont élé d'avance assignees, manoeuvres qui consistent, pour les uns, ;\ tirer dans le mème sens sur la plate-longe de l'avanl-bras, sur la lêto el sur la queue, afin d'éhranlor la masse par on haul, landis que les aulres l'ébranlent par on bas en lirant sur le lacs, en sens oppose, et en rapprochant de plus en plus los quatre membres. Do cos deux actions inverses et simullancos, la plus énergique doit êlre collo qui s'exerce sur la partie supérieure du corps. L'action du lacs doit avoir moins pour but d'éhranlor la masse que do résister passivc-ment aux efforts (pie fait l'animal pour dégagcr ses membres et recon-qnérir son équilibre.
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laquo; Cost ä ces conditions quo la chute s'effeotue suivant loules les regies. Quo si, au contraire, on cxerce sur 1c lacs une action trop puissante, comme cola arrive quand on cmploic im grand nombrc d'aides, alors les piods sent briisquemenl detaches do lorre el la masse du corps, ontrainée par la traction supérieure, est lancée sur Ie sol avec nne violence souvenl dangereuse.
laquo; Pour qu'un animal soit abattu convenablement, il faut ou bion qu'il s'intlécbisse sur los genoux et qu'il s'étende loul doucoment et sans bruit sur 1c cótó, en touchant succcssivemenl la lilièro de l'épaule, des cotos cl de la hauche, ou bion que, sa chulc commenQant par Ie derrière, on Ie voie s'étendre doucement de la hanclio fi l'épaule (1). raquo;
Quand l'animal est abattu, il faut annuler les efforts qu'il fait pour se dégager en ordonnant lï l'aidc qui lient la töle, do la porter brusque-menl on arrlère, on la saisissant d'unc main par roreille et de l'autre par Ie col de la mächoire inferieure, 1c pouce de cello main forlemenl appuyé sur los barros; on memo temps, l'aide place ä la queue appuie forlemenl sur la croupe pour limiter ou empêcher los mouvements du train posterieur, tandis que l'opérateur et les aides tirent forlemenl sur Ie lacs pour achever de rapprocher les membres. — Alors, si Ton a em­ployé Ie lacs mimi d'une cbaine, l'opérateur place rapidement lo porto-mousquelon dans la maillc la plus rapprochée des anneaux, cl les membres soul ainsi maintenus rapprochés les uns des aulros. Ce moyen, on lo voit, est très-expédltif, mals on se tromporait si on Ie croyail exempt de dangers. Ainsi nous avons vu Irois 1'ois, dans une période de dix années de pratique h. la clinique de Lyon, l'une des maillos de la cbaine se briser sous les efforts violcnls du cheval abattu, ot, une fois, l'aide chargé do tenir la löte, a élé grièvement blessépar l'un des membres antérieurs. — M. 11. liouley conseillo d'agir de la maniere suivante : laquo; On introduit l'extrémité d'une lige de for, 1c lisonnier, par exomple, dans l'annoau de la ehaine du porte-lacs, Ie plus rapproché dos entraves, afin de s'opposcr ä récartemont des membres, puis on fait passer une seconde fois Ie lacs dans los anneaux des entravons pour doublor sa force de resistance, enfin on l'arrête par un nmud qui embrasse son double tour, cl dans lequel on a soin d'interposer un petit Ijotillon de paillc, afin qu'il soit plus facile ;\ dclier. — Si lo lacs n'esl pas pourvu d'une chalne, on lo passe, de nouveau et successivcmenl dans los anneaux de tous les entravons, puis on Ie fixe comme précédemment par un nccud qui embrasse son double tour, el dans lequel on interpose une forte poignée do paille.
Lorsquel'on aaffaireä dos sujols très-irrilables, prompts älattaque el impatients de tonic contraintc, los diflerentes manoeuvres que com-porle l'abatage, ne pouvent pas s'effectuer avec la régularilé que nous avons décrite. raquo; Avec de Iels sujols, dit M. II. Bouley, los regies ne
(1) Diet, de méd, el de chirurgie vélér., art. Assuétih, p, 181 et suiv.
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440nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MOYENS DE CONTENTION' DES ANIMAUX DOMESTIQUES.
changent pas, mais lclu#9632; application rencontre degrandes laquo;lifficullés, ol Ie succes des manoeuvres dépend surtout de la spontanéité avec la-quelle l'opérateur qui les dirige, saisil 1'occasion rapide oü ranimal peut être ébranlé sur sa base, sans qu'il y ail danger pour lui de faire une chule de trop haut. Ce qu'il y a ä craindre avec depareils ani-maux, c'est que, au moment ou ils se senlent entravés, ils no l'assent un saut brusque pour se jeter en avant: c'est surtout qu'ils no s'enlè-vent de toutc leur hauteur sur leurs pieds de derrière, ;\ l'inslant oü commencent les efforts do traction sur les cordages qui les rctiennent el que des manoeuvres intempestives ne les renversent dans celle at­titude.
laquo; Pour próvenir ces dangers, il fautdonner au lit une grande étendue, beaucoup d'épaisseur, el faire concourir l'irritabilité même des sujots et la soudainelé de leurs mouvements aux elf'orts qui tendent ïi les renverser.
laquo; A cel cfïet, lo lacs étanl mainlenu tendu, l'opérateur applique sur les i'esscs de l'animal un coup de fouet ou de cravacho, qui Ie sollicite ä un mouvement brusque en avant, d'oü résulte imincdialcment sa chute amortie, los membres antérieurs ne pouvant se dégager el étant forces de so fléchir soudainement par Ie fail de l'obstacle que los entra-vons opposent ä leur extension. raquo;
laquo; L'action des aides du lacs doit 6tre dans cc cas, toute passive ; ceux qui tiennent la plate-longe, la I6le el la queue, doiventseuls faire effort pour renverser ranimal sur lo co té (I). raquo;
Quand l'animal est ainsi assujéti en position couchée, il est neces­saire dans beaucoup de cas, de dégager un membre antérieur ou posté­rieur el de Ie fixer dans diverses attitudes, soit pour découvrir la region sur laquelle on se propose d'opérer, soil pour inimobiliser cello region. — Pour y parvenir, il ne faut jamais, comme Ie fait remarquer .M. il. Bouley, laquo; lutter centre la force musculaire du membre u dépla-cer, par une traction directe, mais, au contraire, decomposer celle force par un artiflee tres simple.
laquo; Soit, par exemple, Ie membre postérieur droit que 1'on vent porter vers les parties antérieuros pour mcltro ä nu la region inguinale, comme dans la castration. Une plate-longe est fixée autour du canon do ce membre, dirigée vers Ie bord dorsal de l'encolure par-dessous laquelle on la fait glisser ; ramonée en croisant lo poitrail, par-dessus l'avant-bras du membre antérieur droit, puis engagée sous lejarret du mem­bre postérieur droit qu'il s'agil de déplacer ; rabattue sur la curdc cal-cancenne cl conduite enfin vers lo garret, oü un aide squot;on einpare (^.31).
laquo; Ainsi disposce, celle plate-longe va fonclionner ;\ la maniere du cordage d'une moufle ; lo bord dorsal de l'encolure el la cordc calca-néenne, sur lesquels eile giisse, faisant l'office de poulios qui changent
(1) Did. de méd, ei de Chirurgie vètèr., art. Assujétiii, p, 183.
I
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CONTENTION DU CHEVAL EN POSITION COUCI1EK.
4'il
la direction de la force el la dceomposont. Pour opérer lo dcplacemcnl du membre postérieur droit, il sufflra dans cc cas de deux aides, I'un place au poitrail, qui lirera sur la plale-longe de dessous eu dessus et d'avant eu arrière ; l'autre place au garret, qui combinera ses efforts avec ceux du premier on tirant sur cetle corde d'arrière en avant. On
Fig. 31. — Contention du cheval en position couehée [tnaiusuvre h Bxécater pour amcnoi-an membre postérieur sur 1'antériear correspondant].
peut ainsi faire arriver graduellement le pied postérieur jusqu'au ni­veau de l'articulation scapulo-humérale (1) (/lg. 1)1). raquo;
G'est eu agissant d'après ces principes, que Ton ainènc un membre antérieur un peu au-dessus du jarret oppose latéraleraent (fig. 32) ou
en diagonale. On lixc alors les membres l'un avec l'autre par deux lours de plale-longe, croisés en X, cl clroilemenL consolidcs par un lour horizontal {fig. 33).
Lorsque ropération qui a necessile l'abatage, est termince, il faut dé-gager les membres s'ils ont 6lé prcalablenient assujétis avec la plale-longe, désentraver 1'animal et le faire relcver. —Quand un membre a été déplacé et iixc avec la plale-longe, il faut cnlever successivcment lous les tours que ferme cc cordage, et, quand on arrive au dernier, au lieu de laisser le membre se dégager tout ü coup, ce qui serail très-dangereux, on replace la plale-longe dans la position qu'on lui avail donnce tout d'abord pour opérer le déplacement, et l'on ramene gra-
(l) Loco citato, art, AsstJÉTin, p. 184.
.
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442nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MOYENS DE CONTENTION DES ANIMAUX D0ME8TIQUES.
ducllemcnt Ie picd dans l'entravon oü il était prlmitivement fixe.
Fig. 82. - Contention du cheval en position couchéc (manoeuvre a exécuter pour fixer un membre antérieur sur lo postérieur correspondant).
Fig. 33. - Contention du cheval en position couchée (membre antérieur fixe sur Ie postérieur correspondant).
On boude cot entravon et 1'on cnlève complétement la platc-longe.
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CONTENTION DU CHEVAL EN POSITION COUCIIEE.
4i3
Pour (lesen(rarer un animal, il faut qu'un aide lire perpendiculaire-rnent sur 1c lacs pour soulovcr los quatre membres, l'opéi'ateur place \is-i\-vis de la face planlairo des sabels, déboucle successivenicnt, sans brusqucrie et sans secousscs, les enlraves placecs en dessous ; puis, I'aide qui lient lo lacs, laisse relomber les membres tout doucement el Ton déboucle les entraves de dessus, en memo temps I'aide place ä la töte, la porto en arricre et s'eltace lo plus possible pour cviter d'etre blossó, puis il defait les courroios do la capote. Dès que los en­traves sont débouclces, on lire doucement sur Ie lacs alin do les dé-gagcr et d'empècher que i'animal se blosse sur los ardillons des boucles.
Quand un choval estdésentravó, on lo fait relevcr en l'excitant paria parole ou Ie fouet; en outre, i'aide place i\ la tölc, doil facililor les mouvements auxquels se livre I'animal pour se relevcr. A cetefl'et, il se porto rapidement du co 16 oppose tl celui sur loquel I'animal est couché on tirant i\ lui les renes du bridon ou la longe dn licol, de maniere ä fléchir la lèle et l'encolure. — Dans quelques cas, il est ulilo d'ólendre mecaniquement les mombres antérieurs ot do tircr sur la queue pour soulovcr rarricre-train.
2deg; Procédé par les entravnns aiujlais. — Pour évilcr les accidents qui peuvculsurvenir au moment oü l'on désentrave un choval, Bracy-Glark avail modlflé los entravous do la maniere suivanto : lo lacs élail lerminc par une chaine en for d'un mö trede long environ, lixéo ;i i'cntravon porte-lacs au moyen d'un petit apparcil i\ vis, susceptible de se défaire promplcment, quand on voulait relevcr I'animal. lt;i Avcc co procédé, quand on olait la vis, co qui pormellait de relircr la chaine, I'animal clait librc et so rclcvail avcc les quatre entravons aux pieds ; cc qui n'6-tait pas un petit inconvenient, ;\ cause de la difflcullé de les öler sur I'animal debout pendant les efforts fails par eclui-ci pour s'cn débar-rasser. raquo; (J. Goürdon.) — Nous pensons quo cot inconvenient a élé
Flg. 'i'i. — Enlravon Bracy-tllarck.
exagéré, car M. lo professeur Roy ayant on l'idéo d'omploycr ce Sys­teme, a la clinique de l'école de f/yon, nous avons pu en apprccierla valcur pratique. La figure 3-4 représente l'onlravon porle-lacs, muni do sa vis qu'il suffil d'enlcver pour que les membres soient délics ;\ l'ins-lant memo. Un aide leve alors un mombre antérieur pendant que les
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444nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MOYENS ÜE CONTENTION DES A.NIMAUX DOMESTIQUES.
autres enlèvent les entruvüiis. 11 n'est pas ümolro connaissance qu'au-cim accident soit arrive ilcpuis que co systèmo est employé ä Lyon. Nous ferons remarquer toutefois, qu'il csldes animaux très-irritables, chez lesquels l'enlèvement des enlravons peul présenter de sérieux
dangers ; aussi comprenons-nous que lesvélérinaires anglais (Spooner, Gloag) aient niodilic los enlravons de maniere ;\ ce que ranimal s'en débarrasse lui-même en se relevant.
Un entravon anglais (/?(/. liöjost forme par deux courroics d'inégale longueur que l'ou voit en A ; 1'une d'clles, la plus courlc(a), estniunio
Fig. 1)5. — Entravons anglcds.
A, cnliMvun démontd. —B, entravon porte-lacs. —C, entravon dunt les deux pieces sonl malntenucs sur Ie lacs.
ä l'une de ses cxlrcniilcs d'unc boucle avec ardillon, et, ;\ l'extrémilé opposée, d'un anneau ; l'autre (amp;)porte une bouclo de forme rectangu-laire (e) destinée ;\ donner passage ä l'anneau (n) de la piece, a, eile est en outrepercée de trous destines ü recevoir l'ardillon (0-
L'entravonpor/e-facs se compose, comme les autres, de deux pieces en cuir, munies d'anncaux el de boucles; loutofois la piece, a, porie un an­neau pourvu d'un petit prolongoment, échancré cl laraudc, pour don­ner passage ;\ une vis.
Quand on vent se servir de ces entravons, on introduit l'anneau de 1'entravon porte-lacs dans la boucle rectangulaire de la seconde piece, I); on engage la première maillc de Ia chalne du lacs, dansl'échanci'ure de l'anneau, et on la fixo au moyon d'une vis lermince par uno clof (c):
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CONTENTION Du CI1EVAL EN POSITION C0UCIIE1Ï.
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la bouclc ct I'anneau sont ainsi maintenus ct no peuvent se séparer. On applique alors cct entravon h la maniere ordinaire, sur le cole op­pose ü celui sur Icquel l'animal doit èlre couché. Pour mellre les au-Ires entravons, on a préalableraent boucló ensemble les deux pieces de cuir qui les coinposenl, puis on les dispose autour des pAlurons en in-troduisant I'anneau dans la boucle rectangulaire ; un aide passe le lacs dans I'anneau ct les deux parties de l'entravon sc trouvent ainsi réu­nies (/ig. 20, C), On observcra d'ailleurs les mêmes regies que pour les entravons ordinaircs, e'est-a-dire que les anneaux scront diriges en avant aux membres posterieurs, et en arricre aux membres antérieurs, les bouclcs en dehors pour cviter quo les ardillons no blessent les päturons.
Le circuit forme pur lo lacs, presente lesmêmesdispositions que quand on emploie les entravons ordinaircs et Ton observe les meines regies pour cüuclier raniiual, (pie celles indiquées prcccdcmmcnl,. Puis, les quatre membres étant rassomblés en un 1'aisceau, on les maintient ainsi en introduisant leporte-molaquo;sylaquo;eton {fig, 35, E) dans la maille la plus rapprochce des entravons.
Avcc le Systeme anglais, ïaction de desentraver l'animal est des plus simples, il suliit d'en/eweraquo;' la vis, de lirer modércmcnl sur le lacs ct les deux pieces composant chaque entravon, se trouvent ainsi détachées ;\ l'instant et simultanément. Ace moment, il peut arriver, comme l'a observe M. Rey, que l'animal se relèvc brusqnement, les entravons sont alors projetés au loin avec violence et peuvent de la sorte, alteindre les assistants. Pour parer ä cc danger, M. Daprey a imagine uu Sys­teme compliqué, pen applicable i\ la pratique et qu'il est toujours possible de remplacerpar lemoyen suivantconseillc parM. 11. Bouley: On passe dans chaquc entravon, une corde que Ton lixe par un naeud coulant, et, quand la goupille est dévissce, on retire les entravons les uns après les aulres au moven de la corde dont ils sont munis.
Le systems anglais a l'incontestable avantage de meUre t'opérateur ct ses aides ;i 1'abri des dangers que présente l'action de désentraver; muis, indépendamment des accidents qui peuvent résulter de la brusque disjonction des entraves, il présente l'inconvénient d'etre d'un emploi difficile pour certains chevauxchatouiileux, indociles, surlesquels il est dangcreux de maintenir lesanneaux engagés^dans les boucles, pendant qn'on passe le lacs qui doit les maintenir rapprochés. En outre, les entravons anglais content deux l'ois plus que les entravons ordinaircs.
3deg; Procédés pur les entravons improvises. — Dans quelques cas excep-lionnels, le praücien sc voit dans la nécessite d'improviser des entravons.
On se sert, ä cct efi'et de quatre bouts do corde, que l'on enroulc autour des pdturons ct que l'on noueen debors, en observant de laisser a leurs anses assez do liberté pour qu'un cordage faisant l'ofQce de lacs, puissc glisser librement entre elles et la peau.
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/i46.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MOYENS DE CONTENTION DES ANIMAUX DOMESTIQUES.
Si l'on a ;\ saclisposilion quatre anneaux do fer, on plic on deux, un bout de corde, on en passe les deux extrémités dans l'anneau et on les ramene dans i'ansede la corde, qui forme ainsi unnosud coulant qu'on serreforlemonl surl'anneau, puis, on none autourde chaquepäturon.
A défaut d'anneaux métalliques, on fait un noeud sur chaque bout de corde, plié en deux, on a ainsi une petite anse ou bouclo de corde qui remplace l'anneau des enlravons ordinaires ; on attache ensuitc chacun de ces Hens autour des päturons.
Quel que soit Ie moyen employé, Ie lacs est passé ä la maniere habi­tuelle et lixé par un noeud dans lequel on interpose un holillon de paille.
Vatel d'abord, et M. Gourdon onsuite, ont parlc d'un moyen que M. 11. Bouley a decrit de Ia maniere suivante : laquo; Prenez une longe, doublez-la sur elle-méme ; placez dans l'anse qu'elle forme en se doublant, Ie pituron d'unmembre antérieur, et failes un noeud fixe; puis écartez les deux bouts de la corde, placez entre onx Ie pAlnron de l'autre membre et nouez-los par-dessus. De cetlo faQon, les deux membres antérieurs se trouveront attaches 1'un ;\ l'autre par une double entravc de corde. Disposcz Ie memo appareil au bipèdo postérieur. Gela fait, lixez deux cordes dont la longueur dépassc cclle du cheval, l'imc au milieu de l'entrave autérieure et l'autre au milieu de l'entrave postérieure, et donnez-leur une direction inverse de teile fagon que Ia première vionne sortir entre les mombres postérieurs, et la seconde entre les membres antérieurs. Avec un appareil ainsi disposé, en fai-sant exercer des tractions opposées sur les deux cordages, on arrive ;\ rapprocher tollcment los quatre membres, que l'animal est rendu instable sur sa base trop étroito, et qu'il suffit d'un léger effort sur sa toto et sur sa queue pour Ie motLro bas (1). raquo;
On conQoit que dans ces divers cas, l'aotion de dcsenlravor est diffi­cile, et que la prossion dos cordes peut determiner dans lo pli du p;Uu-rou quelques excoriations ou blessures, qui peuvent n'être pas sans gravité.
B. — METHODES d'aDATAQE SANS I.'liMI'I.OI DKS ENTRAVONS.
On est oblige parfois, dans la pratique, d'assujétir en position cou-chée, certains chevaux indomptables ou irritables h l'oxcès, sur lesquels on ne peut appliquer les enlravons ; d'aulres fois, Ie praticion n'a pas ces apparoils lt;\ sa disposition. Pour cos motifs, on a imagine divers pro­cédés d'abatage (pie nous allons examiner.
I. Procédé Rohard. — Pour mottro co procédé en pratique, on so sort, soit d'un lacs do 7 A 8 metres do longueur, muni d'une ganse, soit de deux platos-longes attachées bout h bont. Uu aide se place i\ la töte et
(I) Loco cilalo, p. 185.
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CONTENTION DU CHEVU EN POSITION COUCIIÉR.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;447
saisit l'oreille cllcs rones du.J)ridon h la maniere ordinaire. S'il s'agit de couchcr un cheval sur lo cótó gauche, par excmplo, l'opérateur se place du cole droit du cheval et vis-ä-vis de l'épaule; 11 prend l'extrómité du lacs opposec ä la ganse et fait i\ 2 metres et demi environ de cette extré.milé.uii premier noeudquo Rohard appclle nwud-anncau (/?^.21, A) et immcdiatcment au-dessous do ee premier iiücud^ on en fait un second, dit nwudd'arrêt (fig. 3G B) dans lequcl Ie lacs est compris. laquo; De cette maniere, dit llohard, Ie neend forme d'abord unc espèce de collier. Ges
Fig. 3G. — Cheval sur Ie point d'etre abattlt, par lo procédé Uohard.
deuxnoeuds doiventdescendrejusqu'au-dessous do lapointode l'épaule. Cela fait, on prend l'autre extréniilc du lacs quo Ton passe par der­rière los avant-bras ä pen prés ü leur tiers superieur; ou la ramene sur Ie cóté externe de l'avant-bras gauche, puis en avant des avant-bras, et enlin sur Ie coté externe de l'avant-bras droit, et au-dessus de Ia partie du lacspritnitivementpassée amp; la partie postérieure des avant-bras. On a soindo serrer un peu cetlc circonvolution, en rapprochant, s'il est possible, les deux membres antcrieurs l'un de l'autre; puis on jette Ie lacs par-dessous Ie ventre et du cótó gauche {/ig. 36). Tandis quel'aide maintient cette circonvolution aulour des avant-bras, l'opé-rateur prend avecle lacs Ie pMuron du membre postérieur gauche de deliors en dedans et d'arrière en avant; il en ramene onsuite l'extré-mité sur Ia partie postérieure du garrot et du coté droit. Sans quitter Ie lacs, il passe du cóté gauche, se place un peu en arriëre de répaule, pose Ie bord cubital doses deux avant-bras sur la partie postérieure du gar-
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418nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MOYENS DE CONTENTION DES ANIMAÜX D0ME8TIQUE8.
rol, afin dcpouvoir snisir vino plus grande partiedu lacs. Ainsi place, il tire doucement sur lo lacs, on memo temps qu'avec son pied droil, il frappe Ie pied postérieur gauche du cheval, qui nc tarde pas t\ 1c lover.
L'opérateur attire ce membre Ie plus possible et saus secousse, en ayant soin do reporter les mains plus loin sur Ie lacs au fur et ii mesure qu'il avance, et, lorsqu'il s'aperQoit que 1'animal vent so défendre, il commando h l'aido place h la töte d'agir, tandis que lui-möme tire promptement et avec force, en appuyant Ie ventre centre Ie cheval. Aussitótle cheval glisso pour ainsi dire sur Ie venire de l'opérateur et tombe sans aucun danger.....
laquo; Lc cheval unc fois abattu, il s'agit de fixer les membres d'une ma-nière definitive. On commence par lo membre postérieur gauche ; on passela partic libre du lacs par-dessous l'aulre partie, qui s'étend de la circonvolulion des avant-bras au membre posterieur gauche ; puis
Fig. 37.
Cheval flxé, d'après lu procédé Rohard,
on replie sur elle-mètne cel Ie partie du lacs, de maniere h former uno anse dans laquelle on prend Ie piUuron, qui se trouve enveloppé par uu nocud analogue ä celui de la saignéc; on Ie serre en tirant Ie bout libre du lacs, que Ton vient fixer au collier par nn nreud semblablo h celui de la salgnée {/ig. ;)7, a); puis on amène l'autre membre postérieur avec lo bout du lacs, qui est, encore assez long pour faire deux circonvolu-tions auteur du pAturon et revenir jnsqu'au collier oü on loflxe par un noeud simple (1) [fig. 37, b).
(I) Hecueil de méil. vét., 1831, p. 8 ot suiv.
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CONTENTION DU GHBVAL EiN POSITION COUCIIÉE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 449
Pour faire relever 1c cheval, on défait 1c ikimuI d'arrêt et l'on dégage les membres du cordage qui les euloure. Mais ce lemps de l'opération est dii'licile et dangercux, il faut, comme 1c dit Girard laquo; beaucoup de precautions pour éviter des accidents raquo;. Get auteur faisait remarquer en outre laquo; que si dans l'instant du renversement, rextrémité saisie par 1c lacs u'a pas 6t6 assez portee en avant, Ie chevul peut se blcsser en gigotant, décrocher mème la corde du päturon (1). raquo; — M. Gour-don rapporte qu'un cheval d'expérience lt;i que M. Hey cherchait ä faire tomberpar cc procédé se fracturale bassin (2). lt;i Nous avous em­ployé plusieurs fois Ie procédé llohard, pour coucher des chevaux des­tines aux exercices pratiques de chirurgie des élèves, et, bien que nos sujels d'expérience fussent pour la plupart peu vigoureux, nous pen­sons que 1c mode d'abatage dont il s'agit, ])eut rendre des services au praticien, qui s'estexercé de bonne heure aux diüerentes manoeuvres qu'il comporte. raquo;
II. Autres procédés. — Pour coucher un cheval sur Ie cole gauche par exemple, on peut employer ie moyen suivant qui a été décrit par M. II. Bouley. laquo;Appliquez un trousse-pied au tnembre antérieur gauche; puis la tête de rauimal étant coilfée d'un bridon, placez-vous du cóté oii Ie picd est leve, prenez les renes de la main droite et lléchissoz fortement la tête sur Ie cóté droit, jusqa'au point d'ame-ner Ie menton sur Ie dos; par cettc manoeuvre vous ferez pencherle corps tellement i\ gauche, que rauimal sentant son équilibre rompu se laissera aller doucement sur la liticre (IJ). raquo;
Si l'animal qu'il s'agit d'abattre est tellement dangereux qu'on ne puisse l'abordcr pour lui appliquer les entraves, on a conseillé de Ie domptcr en Ie faisanl tourner rapidement et élroitement sur lui-niöme.
On peut encore employer d'autres moyens conseillés sucecssive-ment par divers auteurs (Girard, Yatel, Gourdon, II. Bouley).
laquo; On jette une platc-longe autour du corps du sujet; puis on dis­pose sur Ie sol l'anse ouverte d'un noeud coulant, et l'on dirige l'ani­mal, dont les yeux sont bandés, de maniere qu'il viennc placer l'un de ses pieds antérieurs au milieu de cettc anse; cela fait, 1c noeud coulant est rapidement serre. II sufflt imintenant pour abattre l'ani­mal, do faire tirer sur la plate-longe du corps, et sur la tête du cèté uu Ie membre est pris, en mème temps que, par une traction exercée sur cc membre, on lui fait perdre terre. L'équilibre est bientót rompu par ses efforts combines et l'animal tombe. Reste ensuitc ïi réunir les membres en faisceaux ä l'aido de cordages, ou d'enlravcs si l'on en a ä sa disposition. raquo;
(1)nbsp;Girard. Traite du pied, 3laquo; edit., p. 139.
(2)nbsp; Elements de etiirurg. vet., 1.1, p. til,
(3)nbsp; Diel, de tiiild. et de chirurgie, art. Assujiiim, p. 18C.
riiucii kt Toussajnt. Chiruryie,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ~!)
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4ü0nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MOYENS DK CONTENTION DES ANIMAUX D0ME8TIQÜE8.
Il est im auti'o moyen d'arrivor au mömo résultat : c/est do se servir de doux plates-longes, l'nne pour 1c bipöde postérieur cL 1'autre pour Ie bipède antérieur. On place lo noeud coulant do la première au­teur du corps, en lui laissant assez do laxile pour qu'il soit possible de Ie faire glisser rapidement par-dessus la croupe, jusqu'aux membres qu'il doit étreindre. Cela fail, on dispose sur lo sol 1'anse tout ouverte du noeud coulant de la seconde, et Ton dirige 1'animal de maniere i lui meltre los pieds dans lo cercle qu'elle représente. Alors, äun signal donné, les deux plates-longes sont lirées simullanómont etserrées au-tonr des membres. 11 no rosto plus, pour abattre 1'animal, qu'äexercer dos tractions sur dies en sens oppose, la plate-longe de derrière étant dirigéeen avant et inversement pour cello do devant. Sous cos efforts combines, la base de sustontation est rétrécie au minimum par lo rap­prochement force des membres de chaque bipède l'un contre l'autre et dos deux bipèdes run vors l'autre ; et, si la manoeuvre est con­duite avec rapidité et entente, l'animal nc peut éviter sa chute (1) raquo; (H. Bodley).
Enfin, on peut coucher un cheval très-facilement i\ l'aide du lasso dompteur de MM. Raabe et Lunel comme nous l'avons vu (page 432), et appliquer ensuite les enlraves. 11 existo d'autres procédés d'abatage particulièrement pour la castration, nous los décrirons en parlant do cette operation.
CHAPITRE 111
MOYENS DASSUJÉTISSEDIENT DES ANIMAUX DE L'ESPÈCË
BOVINE
Art. 1C1'. — Contention des bêtes bovines en position
debout.
Cost quand les animaux de l'espèce bovine sont mainlonus dans cette position quo Ton pratique sur eux, la plupart des operations chi-rurgicales.
Indications laquo; remplir. — I. Fixer la icle. — Nous dirons avec M. 11. Bouley, que'e'est la condition essentielle pour prcvonir les attaques de l'aniniiil et limiter les mouvements brusques do son corps. Divers moyens sont employés pour remplir cctte indication.
1raquo; Quand il s'agit d'examiner l'intérieur de la bouche ou do pratiquer line operation do courto durée et pon doulourcuse, et quo l'animal no parait pas méchant, on se borne au moyen suivant : un aide se place
(1) Loco cilato, p. 188.
I
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MOYENS D'ASSUJETISSEMBNT DES AMM.VUX DE L'ESPÉCE ÜOVIN'E. 4SI
d'un colé de l'encolure, ;\ gauche jo suppose, il prend avec Ia main gauche la corne correspondante, tandls qu'avecla main droilo passóe ontre les cornes etdescendue sur Ie chanfrein, il saisit lo mufle en introduisant lo pouce dans une narine et les doi^ts, indicateui'et mó-dius, dans la narine opposée, en serrant plus ou moins fortoment sni-vant la resistance du sujet.
2deg; Ponr cvitor les attcintes des cornes, on ernploie quelquefois Ie moven suivant : On fixe line corde au tour de la base dos cornes et on la dirlge en arrière pour faire un premier enlacement au­teur des cotes, et un anlre autour du flanc. La corde se lixo onsuite ;\ la base de la queue. Ce cordage mainliont do la sorte la töte du taureau clovóe, et, quand il cherche ä l'abaisser, la corde exorco sur la queue, une pression douloureuse qui oblige l'animal i\ roster tran-quillo.
[i0 Lo moyen Ie plus sür d'assujélir une böte bovine est de llxor la têle lt;x un poteau ou i un arbre. Deux procédés principaux sont em­ployés suivant les cas.
a. — On place lo front de la béte contre lo poteau. Une anse de corde ou un nocud coulant est disposé ;\ la base do l'une des cornes, Ia droite, par exemple, que la corde contodrne d'abord pourvenir s'enla-cer ä la base do la corne gauche, passer onsuite sur la mique pour en-tourer de nouveau la corne droite, s'onronler onsuite autour du po­teau. La corde revient ensuilo ;i la base do la corne gauche et l'on fait ainsi un deuxième tour semblable au precedent.
Ges tours sont consolidcs par un dernier, jolé en travers entre lo poteau et Ia Löte, puis, la corde ostdescendue sur lo chanfrein, onlacéo autour do la partie inférieure do la löte et son exlrémitó est conliéo ii un aide. C'est de cettc maniere que nous flxons les taurcaux pour Ie marlolage.
h. — Quand on pratique la saignée ü la jugulairo, on assujetit la béte bovine par les cornes, ot l'encolure est appliquée contre l'arbre ou lo poteau, par Ie cóté oppose ä celui oü l'on se propose d'opérer.
Supposons qu'il s'agisse de saignor ;\ la jugulaire gauche, l'animal est amené vors Ie poteau de tolle sorte que la base de la corne droite appuie sur celui-ei.
Une anse do corde est disposée i\ la naissanco de Ia corne gauche, puis on la fait passer sur lo front, pour l'enlacer une premiere fois a la base de la corne droite, aprës quoi on l'enroule autour du poteau do lelie sorte quo son extremité soit ramenée on arrière sur Ia nuque et onlacéo autour de Ia corne gauche. On fait alors un deuxième tour semblable au premier, et la corde est onsuite descendue sur Ie chan­frein, onlacéo autour de roxtrémité inférieure de la töte etlc bouten est conflé ;\ un aide.
Aquot; On peut encore assujétir l'animal en Ie fixant au jong avoc son compagnon d'attolage, ou un autre animal de son ospèce.
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V.i-1nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MOYENS DE CONTENTION DES ANIMAUX DOMESTIQUES.
II. Limiter les mouvements des mcmbi'es et prévcnir les attaques.
La
conformation anatomique des animaux de l'espèco bovine, s'oppose ä la ruade en arrière, mais ils peuvent, avec leurs membres postérieurs Prapper en avant et en dehors, c'est-ä-dire donner des coiijjs de pied en vaclic. Quand run ties membres antérieurs est levé, l'animal Ie porie parfois brusquement en arrière ce qui pent être dangereux. Enfin, on voit souvent des bótes ;\ cornes se dcplacer brusquement d'nn cótc on do l'autre, et parfois même clles s'affaissent.
Plusieurs moyens sont mis en usage pour éviter les atteintes des membres.
Voici les plus usuels qui ont ctó dóerits très-succinctement, par M. II. Bouley.
laquo; 1quot; Entraver ensemble les membres postérieurs tivcc une longe ou ilcux entravons associés. Le membre qui restc ä 1'appui, empéche alors ('clui que l'animal veut lever de se porter loin,
laquo; 2deg; Enroulcr la queue même de l'animal de dedans en dehors et d'avant en arrière {fig, 38), autour de la jambe du membre donl l'opé-
Fig. 38. — Contention du boeuf (manumvre i exéctater pour éviter los coups de pied
en vnche).
rateur peut ótre menace, et faire lenir solidement Textrémité de cette queue par un aide arc-bouté par une de ses mains contre Ia banche du sujet. C'est un rnoyende contention très-efftcace, car il agit ä Ia fois par la resistance que Ia queue oppose au mouvement du membre en avant, et par la douleur que ce mouvement determine en produisant sur l'appendicc caudal, un üraillement très-énergiquc.
laquo; ;i0 Placer un garrot au-dessus du jarret et le serrer jusqu'ä cc que la eerde calcanéennc soit mise en contact avec la face postérieure du tibia. Un tord-nez peut parfaitemenl servir pour eet usage. Par ce
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MOYENS Ü'ASSUJÉTISSEMENT DES AN1MAUX DE LESPÉCE BOVINE. 4B3
moyen do coörcition douloureuse, la flexion du mclalar.se sur la jambe est empèchée et 1'animal se trouve dans rimpossibilité de nier en avant.
laquo; 4deg; Enlever de terre ä l'aide d'une plate-Ionge fixée autour dos phalanges, Ie mombre posterieur dont on vent prévenir les mouvements d'attaque, et Ie maintenir attaché soit i\ l'avant-bras du mombre cor-respondant, soit aux comes.
laquo; 5deg; Disposer sous Ie vontre de l'animal, on avant des jarrels, une perche tenue horizontalcment par deux aides. Tout mouvement en avant des membres postérieurs se trouvera empöché par cetle resis­tance.
laquo; 0quot; Mioux, se servir do cotte perche comme d'un levier. ä l'aide du-quel on immobilisera Ie corps de l'animal contro un mur en même temps qu'on mettra obstacle h ses ruades en avant. A cot efl'et, la per­che est appuyée obliquement sur 1c sol du coté oppose ïi colui oü To-pérateur se trouve et placée en avant du grasset; puis un aide la sou-tienl par son autre extrémilé sur l'une do ses épaules et s'en sort comme d'un levier du deuxième genre, pour faire resistance au dépla-cemont lateral de l'animal et rimmobilisor contre un mur. A supposer qu'il soit nécessaire de tourner autour do l'animal, on peut improviser une sorte de travail, en se servant de deux porches, disposces en X sous son ventre, en avant do ses membres postérieurs etappuyées do cha-quo cóté sur les épaules d'un aide. Par eet appareil de contention qu'on pout improviser partout, losdcplacements latéraux de l'animal, comme ses attaques, sont également empéchés. raquo; Cost lo moven que nous omployons pour lo martelago du taureau.
laquo; 7deg; Immobiliser Ie corps de l'anitnal contro un mur, ;\ l'aide d'une plate-longe flxce ä un anneau on avant du poitrail et vonant s'altacher ä un autre anneau en arrièredos fosses. On complete avantageusement co moyen de contention dcjfi trcs-cfficace, ;\ l'aide d'une perche hori­zontale ou oblique qui empêche les mouvements des membres posté­rieurs (1). raquo;
Contention par les boucles. — Vom maitriser Ie taureau et lo conduire, on applique pres du mulle et sur la cloison nasale, une pince ou un anneau, présentant diverses formes.
1deg; Pince ou mouchette. — G'est un instrument ;\ l'aide duquel on comprimé la cloison nasale. Il en existe plusieurs modèles.
La pince la plus simple se compose comme on Ie voit {fig, 39, A) de deux branches en Ier, articulécs par une charnière. Ces branches pré-sentent une cloublo courburc on forme defer ïicheval, et so terminent par un polit ronllement hémisphérique, poli. Uno vis do pression les traverse et pennet de les rapprocher h divers degrés, suivant que l'on désiro coinprimer plus ou moins forlement la cloison nasale.
(1) Dkl. de méd, cl de chirurgie, art. AssujÉTin, p. 195.
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48-inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MOYBNS DE CONTENTION DES ANIMAUX DOMESTIQUES.
H La pincc la plus commode eL la plus répandue aujourd'hui [fig, 39, li), dit M. Reynal, se compose tic deux tiges : l'une de 8 cenli-mètres de longueur environ, porie ;\iinc de ses extremités un trou quj donne passage ;iuii anneau cl ä I'autre un demi-cercle, qui constitue la pince ä proprement parier; i'autre branche,pluscourte,égalementler-minée en demi-cercle par une de ses cxlrémitcs, est lixóc par i'autre
l'ig. 3i). — Pinces-mouchettes, A, ptuccs-moucliottcs ii vis. — I), pinccs-mouchcttos ordinairos.
sur les parlies laterales de la première lige ä l'aide d'une charnière mobile dont l'écartement esl traverse par une enlaille avec perle de substance, pratiquée sur la branche la plus longue; uu curseur mobile rapproche les deux ligeset les maintient lixos ;i l'aided'un petit ressort rivé par une extrérnité au niveau de rarticulation des deux bran­ches (1). raquo;
Pour appliquer ccllc pince, un aide ticiil la tóle rclcvce en saisissanl d'une main, une corne, el de I'autre, Ie mulle, comme nous l'avons dc-crit précédemment (page 451), raquo;l'opérateur tienl de la main drolte la mouchetle ouverlc, introduit d'abord dans Ie nez la branche fixe, puis la branche mobile; il les maintient ensuite réunies en faisant glisscr Ie curseur en avant de la coche du ressort raquo; (Reynal).
Quelque soil rinslrumcnl employé, on adaple äl'anneau unelonge ou un baton conducteur,
2deg; Anneau nasal. — La forme de cel anneau est trcs-variable suivanl les localilés.
Quelle que soil sa forme, un anneau ou bouclc se compose ordinai-remenl de deux pieces de fer, articulées par charnière äune exlrémilé, el rivées sur place ä I'autre exlrémilé au moyen d'une goupillc. Cel instrument s'applique au bout du nez, cl traverse de part en pari, la
(1) Dictionnaire de mail. et de chirurgie, art. Uouclemext, p. 55quot;.
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MOYENS D'ASSUJÉTISSEMENT DES ANIMAUX DE L'ESPÈCE DOVINE. i'ó-j
cloison nasale prcalablcmcnt perl'orée. Bella a imagine un anneau na­sal qui presente unc brisure. On passe eet appareil ä travers Ia cloison nasale, on Ie rive au moyon d'une goupille eten Ie soutientau-dessus du mulle de l'animal, par unc tètière avec son monlant. M. Roland a inventé un anneau ;i vis, tres-ingenieux et très-utilc. Get anneau est représenté par la figure -40. Il se compose de l'anneau proprement dit, A et de la piece, li, disposée sous forme d'anso. laquo; La piece, A, dit
rig. 40. — Anneau IMaml.
M. Roland, présente une ouverture nécessaire pour passer l'anneau ä
travers la cloison du nez, une extrémité. b, munie d'une tète plate, une extrémité, c, qui porie un pas de vis. En d, il est chagriné par des rainures circulaires afin de produire une forte douleur dans Ie cas on Ie taureau serait indocile. La piece, B, enfer;\ cheval, offre deux ou-verlures : Tune en e dans laquelle coule aisément l'anneau, A, l'aiitrc en /quot;, taraudée.
laquo; Pour placer l'anneau h vis, on Ie dispose comme on Ie voit dans la figure A0 (G). Après avoir fixe Ie taureau i\ un travail ou ïi un arbre, on perce la cloison nasale avec un bislouri ou un coutcau, ou mieux avec un petit trocart, on passe l'anneau. On lo ferme sans faire éprouver la moindre douleur ;\ l'animal, en faisanl glisser l'anse, B, de maniere que l'extrémité, c, vienno en b, et que rouverture embrasse l'extrémité, e, et en vissant alors la pièce, B, sur la piece, A. On place le frontal comme pour les autres anneaux et l'opéralion est termiiiée.
laquo; Si on vent l'enlever, c'cst très-facile; sans fixer le taureau on met une gouttc ri'liuile sur l'extrémité taraudée; après avoir débouclé le frontal, on devisse l'anse, B, et on retire l'anneau sans que l'animal se plaigne de la plus petite secousse.
En résumé, solidité, simplicilé, prix pen élcvc, facilité pour la metlre, pour l'óter sans faire souffrir le taureau, leis sont dit M. Roland, les avantages de l'anneau nasal ü vis(l). raquo;
Beury, ancien vétérinaire ;i Saint-Dizior (Haulo-Marnc), a inventé 11 un anneau nasal ;\ charnicre, s'ouvranl par le milieu ; l'une des bran­ches se termine par unc pointe acérée en forme de lame de canif el se
(l) Agt;via!es de l'agriculture fran^nise, 18,)3 (I),
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486nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MOYEiNS DE CONTENTION DES ANIMAUX DOMESTIQUES.
referme sur la seconde t\ laquelle ellc resto solidcmcnl lixcc au moyen il'iiii ressort interieur.
(i Pour placer cel snneau, on se met en face du taureau. La main gauche tenant un bouchon de liege ou un morceau de bois blanc creusé en godet ü une extrémité, prend un point d'appui sur Ie cóté droit de la partie antcrieure ou (Ibreuse de la cloison nasale, tandis que la main droile, armee de l'anneau complétemeut ouvert, opère avec sa pointe un mouvement de pression du cóté oppose. Aussitöt que la pointe de l'anneau a traverse la cloison, les deux mains peu-vent agir de concert sur les deux branches et opérer leur rapproche­ment (I). raquo;
M. Percheron a modiflé l'anneau doM. Roland, en garnissantTune
Fig. il.
Amieau Percheron,
des exlrémités qui s'engage dans 1c cylindre creux, d'une pointe acérée semblable i\ celles d'un trocart, ce qui dispense de 1'emploi de eet instrument (fiy. 41).
Bouclement du taureau. — Pour appliquer l'anneau nasal, il faut préalablement perforer la cloison nasale. A eet eü'et, on assujétit solidement 1c taureau en Ie flxant par la tête il un poteau, ou mieux dans uu travail quand on a eet appareil k sa disposition. On dit mßmc que dans quelques cas, il est nécessaire de couchcr Ie taureau quel'on veut boucler; raamp;is nous avons pratique autrefois cettc operation sur quelques taureaux bressans, sans avoir recours i\ l'abatage.
Quand Ie taureau est assujéti, l'opérateur, place ii droitede l'animal, saisil Ie mulle avec 1c pouce et l'index de la main gauche, puis avec la main droile armee du trocart, il introduit eet instrument dans lacavité nasale droite, et par une forte secousse il traverse de part en part et d'un seul coup, la cloison nasale. On retire alors lepoinQon du trocart, et, dans la canule, restée en place, on engage Tune des exlrémités de l'anneau, puis on lire i\ soi la canule lout en poussant l'anneau qui traverse bientot la cloison nasale, et vient sortir de l'aulrc cóté. 11 nc reste plus qu'è Ie fermer soit au moyen d'un rivet, d'une goupille ou
[\) Journal de méd. vit, de Lyon, 1802, p. 192.
.
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MOYENS D'ASSUJÉTISSEMENT DES AN1MAUX DE L'ESPÉCE GOVINE. 457
d'une vis, suivant l'anneau employé. On place ensuite une löllèrc en cnir.
Lorsque l'animal csl solidement maintenu, celte operation, dit M. Reynal, se fait très-rapidement; eile no donnc lieu ququot;h une faihle hémorrhagie.
Pour conduire les taureaux très-méchants, on introduit une longo dans l'anneau. Parfois cc moyen est insufflsant; il faut alors avoir recours au baton conducteur.
/inton conducteur. — Ge bälon csl forme d'une tigcen bols, de rquot;,30a lm,80 de longueur, sur 10 a. 12 centimetres de circon-férence, termincc ;\ l'une do ses extrémités, par une piöce en fer, qui s'y Irouvc fixée i\ l'aide d'une douille rivéc. La forme de l'annature du baton conducteur va-
rie : tantot c'cst une chatnette terminée par une tra-
i
verse, tantót un crochet forme par un ressort. Or, M. Roland ayant remarqué que pour appliquer Ie b;\-ton on pour Ie décrocher do l'anneau nasal, il était nécessaire d'approcher les animaux , cc qui peut être dangereux chez certains taureaux très-méchants, M. Ro­land, disons-nous, a eu l'ingénieuse idéé d'inverser en forme d'^ rextrémilé du crochet de l'armature^. 42), cc qui permet d'appliquer cl de retirer Ie baton en se placant ä une certaine distance de l'animal.
Pour maitriscr et conduire les taureaux, M. Vigan a imagine un appareil très-simple, qui est encore pen employé, et qui, ä noire avis, mérite de l'etro davan-lage.
laquo; Comme on Ie voit {fig. 43, A), cel appareil so com­pose d'un courlc hampe emmanchée dans une douille F1?' '','-gt;- ~ .quot;'quot; 1nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;. ,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; '0quot; conducteur
qui se prolonge en s'amineissant, et qui porie unepoi- (systèmo Ro-
gnée a son extrémité. A O1quot;,20 de la poignce, exisle lanci^ un crochet descendant ;\ angle droit, fixe ä queue d'aronde et brasé. La hampe joue en longueur, dansun anneau cousu sur une pièce de cuir destinée ä s'attacher aux deux cornes de l'animal; i\ rextrémilé opposée ü la douille se trouve un arrèt en fer dans lequel passe une sangle en cuir (f). raquo;
Quand l'animal est coiff'é de cel appareil, comme on Ie voit dans la ilgure 43,13, la hampe oubiUon appuie sur Ie chignon el Ie garrol, et fait office d'un levier du second genre ou inter-rêsistant. Cel appareil possède une grande puissance, il empêche l'abaissement de la töte et permet de maitriscr et de conduire facilement les taureaux méchanls.
Bouletage des cornes. — On désigne ainsi une operation qui consistoa fixer a la pointe des cornes, une petite boule de bois uu de metal. Celte
(1) Journal d'agricullure pratique, 1857, p. CC.
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ran
#9632;l.'i.Snbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MOYENS DE CONTENTION' DES ANIMAUX DOMESTIQÜES.
operation a pour but d'atténuer lus accidents causes par les coups do come; eile est également employee dans quelques parties do la France, notamment dans le Cher, pour éviter les excoriations que les boeufs ä l'engrais, se Tont avec la pointe dos comes, quand, chose commune, ils soul affectés de démangeaisons.
Un mecanicien, M. Métayei', a fait comiaitre le procédé qu'11 met en usage dans lo département d'llle-el-Vilaine pour le bouletage des comes (I). On prend line Louie en bois (cormier, buis ou tout autre bois dur, liant et sec) de sept centimetres de diamètre, on la pcrce
Fig. /i3. — Appareil Vigan,
A, tianipe munio (I'lm crochet, (i'mi anncau cl tic courroics appropHéfiBlaquo; — B, appavell ea situationlaquo;
d'un trou, creusc en cone, dans leiiuel uu enl'unce rextrémité de la cornc en l'ajustant de teile sorte qu'ellc ne vacille pas, puis, ä l'aide d'une vrille, on fait un deuxième trou dans la partie moyenne de la boule suivant une direction transversale. Ce trou traverse A la fois la boulc et la corne. On y introduit un clou recuit de la grosseur de la vrille, el l'onenrivela pointe. Par ce moyen, la boule esl lixéc.
On pourrait encore, comme le conseille M. II. Bouley, pratiquer rouverture transversale dans la boule, avanlde l'ajuster sur rextrémité de Ia cornc, et la conlinucr sur celle-ci (2).
(1)nbsp; Recueil de mécl. vél., 1851, p, 372.
(2)nbsp; Ibid., 1851, p. 37G.
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MOYENS IVASSnÉTISSEMENT DES AN1MAUX DE L'ESPECE ÜOVINE. 4iii)
laquo; En Angloterre, dit M. Qourdon,on pratique 1c bouletage h peuprès de la memo maniere h l'aide do pcliles boules de cuivre creusées d'une cavité pour laisser pcuétrer la pointe de la corne el (pie l'on mainlient eu plaee par unevis (I . raquo;
Contention par les tvamils. — On cmploic part'ois pour assujétir los hèles i\ comes, soit un travail analogue ä celui quo nous avons décrit p. 430, en romplaoanl ia traverse antérieure par un jong auquel on lixe la lóte, soit Ie travail Dcsaybats, trop compliqué pour trouver place dans eet ouvrage, soit, et Ie plus souvent, un travail special dont la description a etc doiinée par Goiffon (2).
Les pieces debois composant cc travail, représenté par la figure 44, sent solidement implantées dans lo sol et roliées los unes aux autres par des longrines, c'ost-a-dire des traverses de charpente incrustóes dans 1c sol au niveau du pilotage, qui achèvent ainsi renracinement do la machine dans lo sol.
Les quatre poteaux principaux ont une hanlcur totale do lm,68 i\ r',72 au-dessus du sol. lis sonl rectilignes ;i leur parlie inférieure el supérieure,
AOquot;,83 du sol, les poteaux anlóriours, cl a 0quot;', 00, les poteaux poste­rieurs prcsontonl une incurvation donl Ia convexilé est tournee en de-hors. La hauteur de cetle incurvation, mesurce dn point, d, au point, i, egale Oquot;1,!;!. 11 est ä remarquer que cetle incurvation est plus pronon-cce pour les poteaux postérieurs, A el C, que pour les poteaux anté-rieurs, B etü. Cetle difference d'incurvation tient h la conformation de l'aniinal. On sail on ollol que lo Ironc offre moins de largeur en arrière des épaulcs qu'au niveau des handles.
On observera encore que les deux poteaux, antcrieur el postérieur, 15 el A, opposes latéralement, sonl lixes, tandis que les poteaux, C clD, sonl mobiles par Ie moyeu d'une charnière disposée ü la parlie in­férieure, comme on Ie voit dans la lignrcM.
Ghaque poleau presente vers sa parlie terminale, une mortaise, plus évasée dans los poteaux mobiles que dans les poteaux fixes, afin de donner passage ü des clefs, E, F, glissanl ä frottcment doux dans ces morlaises. Quand los poteaux sontrelevés ol rapprochés au degré con-venable, les clefs étant engagées dans les morlaises, on les mainlient dans eclte situation h l'aide de clavelles en 1'cr, passéesdans dos Irons dont chaqueclefest pourvue. Ainsi se trouve ferniée paren haul, l'espèce de cage que représente ce travail.
A 0in,92 des poteaux anlóriours, se trouve un aulre poleau, d, mimi de chevillos ft différentes hauteurs. G'esl centre ce poleau qu'il faut fixer solidement la lèle.
(1)nbsp; Elements de chirurgie vil., t. II, p. 93.
(2)nbsp; Elements de l'art vétérinaire. Essai sur les appareils et les bandnyes, par Cl. Uourgelat, 2' edition, p. !)i.
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#9632;HM
400nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MOYENS DE CONTENTION DES AN1M.VUX DOMESTIQUES
des membres postérieurs, suivant Ie besoinnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Utre
coussinet, sur laquelle on fiv, !!' ' quot;u', .,Il,uinfIquot;egt; garnie d'un
FIk. 4',
Travail employé pour Ie bmuf.
présente dans une mortaise garnie defer nroHn.,^
antérieurs cL on Ie lixe au move r, n / ' praiiqueo SUI' los Poteaux
stance plus ou moins grande du sol, suivant les casnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Jnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; quot;^
lour assujéür une bete bovine dims cc lriv.il laquo;n „
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MOYENS D'ASSüJÉTISSEMENT HES ANIM\UX DE L'ESPÈCE 110VINE. 161
Art. 2. — Contention des bêtes bovines en position couchée.
Il est rare que l'on ait i'ocours h cello position pour assujétir les animauxde l'espèce bovine, car, dans Ie plus grand nombre des oas oü 1'intervention du Chirurgien est jugée nécessaire, il suflildo fixer soli-dement les bóles h comes par la töte, et delimiter les mouvements des membres par l'un des procédés de contention que nous avons in-diqués précédemment, pour agiravec ioule la sürclé desirable.
1deg; Procédé d'abatage pnr los entravons. — Quand on se propose de coucherun sujet do l'espèce bovine, on pout avoir recours au procédé d'abatage par les entravons, en so servant toutefois d'entravons plus pclits et inoius largesque ceux employés pour Ie chcval. Ces entravons se placent autour du piUurnu, co qui ne laisso pas que d'etre souvent Tort difficile sur les animaux dont il s'agit, aussi a-t-on recommandé de les placer au-dessus du boulel.
On procédé ensuile de la meine maniere que pour Ie cheval et d'aprcs les mömes principes, cu observant, toutefois, de donner au lil une plus grande épaisseur ducèlé de la léte, afln d'éviterles fractures des comes. Quand l'animal est couchó, il est quelquefoisnécessaire pour s'opposer anx mouvements de l'encolure, d'appliquer sur celle-ci une longue traversede bols, sur les extrémités de laquelle deux aides sontchargés d'exercerune pression proportionnée aux efforts que fait l'animal pour redresser sa tète.
2deg; Procédés d'abatage sam les entravons. — Ledoctcur allemand Uusfl' a employé les moyeus suivants :
a. On prend une corde do 12 metres de longueur environ, au milieu de laquelle on fait uuc anse qu'on lixo autour des cornes. On engage les bouts de cette corde entre' les membres antcrieurs et postérieurs; puls on enroule la corde do dedans en debors, autour de cbaque p;\tu-ron, et on en ramene les bouts pour les engager dans 1'anse disposée autour dela tète, qui, de la sortc, fait office de poulie de renvoi ; deux aides places vors Ia téle saisissont les extrémités de la corde. A un signal donné par l'opcratour, lis tirent fortcmont. Cos tractions ont pour cffet de rapprocher les membres les uns des autres, et d'obliger l'anitnal ä s'affaisser ou s'accroupir d'abordsur Ie train postérieur, pour s'ótendre ftnalement sur la liticre. On congoit que pour assurer Ia par-l'aite execution de cettc manoeuvre, il est nécessaire que des aides se placenta Ia tète et ;\ la queue sur lesquelles ilsexercent de vigoureuses tractions. laquo; Les animaux veulent-ils se défendre, quand on tire sur les lacs, ils no tombent pour cola que plus proinptement; s'ils poussent avec Ia töte, ou s'ils veulent donner des coups de pied avcc les mem­bres de derrière, ou s'ils piétinent seulement, Ie passage et 1c rac-courcissement de la eerde ne s'en fait que plus ('acileinent (1). raquo;
(1) Extrait du Repertorium iler Thierheilkumle et traduit par l'iscliei- {Journal de midecine vétérinaire de Lyon, 1850, p. 27ö).
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462nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MOYK.NS DE CONTENTION DES ANIMAÜX DOMEST1QUES.
é, RusfFa également mis en usage uu autre procédé d'abatage, dit par enlacemenl, Co procédé a élé décrit diias lo traite de chirurgie vété­rinaire de Gurlt et. Hertwig.
On se munitd'une corde présentant une longueur de 12 ü 13 metres, ä l'une des oxtrémités do laquelle on fait itn nceud coulant. Co ntend s'attache auteur des cornos et l'on dirige la corde sur lo bord dorsal de l'encolure jusqu'au tiers postérieur do cotle region, oü l'on fait un premier enlacemenl. On snit la colonne vertebrale et l'on pra­tique un deuxième enlacement derrière los épaules, puls un troisième enlacement au niveau du liane, autour du ventre et l'on fait tenir lo bout de la corde, en arrière, lo long du sacrum. laquo; Quand on vout cou-cher l'animal sur Ie cölé gauche, il faut faire passer Ia corde du cóté droit de l'origine de la queue (Fischer) et wee vma/deux aides tirent sur la corde tandis qu'un autre, place ülatête, cherche h ronversor l'animal. Les tractions exercéos sur la corde resserrent les onlacements k et l'animal après quelques secondes, se couche tout doucement el tranquillement sur lo cölé en lléchissant sesquatre membres... 11 est ulile d'enduire la corde de savon ou do suil', aux endroits oü eile so croiso, pour diminucr le frottement (I) raquo; (Fischer).
Par co procédé d'ahalago, c'ost la compression exorcéo par la corde sur les regions enlacces, qui sollicile ranimal ä se coucher. On coiiQoit, comme lo docteur UusH' I'a fait remarquer, quo, pour évitor les acci­dents qui peuvent résulter do Venlacement, il no faut employer co pro­cédé d'abatage quo sur des animaux qui out cté préalablement mis ;\ la dicte pendant quelques heures.
CHAPITRE IV
MOYENS D'ASSUJÉTISSEMEIVr DES PETITS QUADRUPÈDES
DOMESTIQUES
Akt. 1er. — Contention des animaux de Tespece ovine.
Les brebis et les moutons se laissonl faciletnent assnjétir, mais on voit parfois certains béliers se défendre vigourcusemenl. (( Les ])éliers dit M. 11. Douley, ont souvont un caractère lier cl agrossour, el il faut Ctro en garde contre lours coups, surtout lorsqu'on se trouvo au milieu d'un troupeau d'animaux reproducteurs que l'orgasme genital rend plus audacieux. Dans ce cas, co n'osl pas l'animal dont on veul s'omparer pour 1'assujétir qu'il faut craindro, mals bion ceux qui sont libres dans la bergcrie et qui so jottent souvent lète baisséc sur l'opé-rateur et ses aides au moment ou ils s'y attendant 1c moins. 1! y a dos
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MOYENS D'ASSUJÉTISSEMENT DES QUADRUPÈDES D0MË8T1QÜES. 463
exetnples deviolentes contusions ol inline do fractures de jambes, pro-duites par ces attaques inopinées (I). raquo;
Pour assujétir un mouton, on saisit d'une main un membre poste­rieur etdo 1'autre Ie membre antérieur correspondanl, puison renverse l'animal sur Ie flanc oppose.
Quand on veut opcrer sur la töte, on fait tonir Ie mouton par un liomine assis, qui place contra son ventre Ie dos de l'animal et saisit les membres antérieurs, puls il assujétit l'arrièro-train entre ses cuisses et ses jambes. Parfois ropéraleur maintient lui-même 1c mouton sans avoir recours ä un aide.
Lorsqu'on vent fixer les quatre membres, on lic d'abord les membres de chaque bipède lateral, puis on les réunitparun tour do cordage dont on lixc les bouts par un nceud droit, ou mieux par une rosette.
Aut. 2. — Contention des animaux de Tespèce porcine.
Pour assujétir un animal de l'espèce porcine, il faut d'abord s'en em-parer, ce qui n'estpas toujours chose facile. La plupart des auteurs onl conseillé pour cola les moyens suivants:
i0 On attache, une licello ;\ l'extrémité d'nn l);\lon et 1'on fait uno ganse ou lacet ;\ mcud coulant ;\ l'extrómité do cette ticelle. On lixo sur ce noeud coulant un morceau do pain ou de viande qu'on présente ä l'animal. Dès que celui-ci ouvro la gueule pour saisir eet appftt, on tire sur lo lacet qui entoure la nulchoire supérieure; alors Ie noeud se serre d'autant plus que l'animal chercho ä se dégager et en raison même des efforts qu'il fait pouréchapper h cette élreinte.
2deg; On place quelquos aliments au i'ond d'un tonneau, et, quand Ie porc s'y est engage, on Ie saisit par les membres posterieurs.
3deg; On peut encore saisir Ie porc en Ie serrant centre Ia portc, — préalablement entrebaillée — do la porcherie, au moment oü il cherche ä y rentrer ou ä en sorlir.
Pour coucher un porc, deux aides sont necessaires quand l'animal est un pen Age ; l'und'eux saisit une jambe un peu au-dessus du jarret, l'autre s'empare des deux oreilles en se plaQant de cötó pour éviter les coups de groin. En agissanl siinultanénient, ils font perdre lerre ä l'animal et Ie renversent; l'aide place i la toto appuie ensuite sou genou sur Ie cou do la béte.
Si ['operateur veut examiner la cavité buccale, laquo; il prolite, dit M. II. Bouley, des cris que pousse l'animal quand il est couchc pour introduiro entre les mdchoires, un bilton dont il se sort comme d'un levicr alin do les tenir écartóes, il conQe l'extrémité de co levier ïi un aide, ou l'appuie sous un de ses pieds, ü la maniere des langueyours et procédé ;\ 1'opération qu'il doit pratiquer. Si cette operation doit
(1) Diel, de me;/, et de chirurg., art. Asscimn, p. 198.
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46inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MOYENS DB CONTENTION DES ANIMAUX DOMESTIQUES.
ölreportéejusque dans lo pharynx comme la cauterisation parexemple, on poul Faire maintenir los mftchoires écartées par deux aides agissant en sens inverse sur des cordages passes dans chacunc d'elles ; mais il est preferable de so servir d'une soi-te de speculum en ])ois, forme par une traverse percée dans son milieu d'une largo ouverture ovalaire {ßg. 45). On place cette traverse de champ entre les deux mftchoires,
c
3
rig, i5.
!gt;]ici:ulum pour Ie pon:
el on les lixe Tune et l'autre dans un él.at complet d'immobilité i\ l'aide de cordages enroulcs autour de tonlos les deux. Ainsi bftillönné, leporcest non-seulement dans rimpossibilité de mordre, mais il est est encore très-facile ä mailrisor, grace aux points d'appui qu'olTrent les deux bras de la traverse puur lui maintenir la tote, et s'opposer h lous ses mouvements (t). raquo;
Viborg a parlé dans son ouvrage sur 1c porc, de l'emploi d'une sorte de tord-nez {ßg. 46) forme d'un bftton de AO ä TjO centimetres de long,
l'ig. if!.— Turd-iicz jiour Ie porc.
aplali ;\ une de ses exlrémilcs. Gelle-ci est munio d'une anse de corde (|Li'on engage autour des mftchoires, el que l'on serre en tordant. Ce moyen esl employé quand los animaux qu'on se propose d'assujétir, chcrchonl ä mordre.
Pourcmpöclier Ie porc de fouger, c'cst-ä-dire de fouillcr la lorre avcc Ie groin et de faire ainsi des dégftts plus ou moins considerables, on a recours ä divers moyons.
1deg; Incision du groin. — Gelte operation consisle h praliquer sur lo hourrclot du groin, une ou plusieurs incisions dans 1c sens Iransversal. On opèro sur Tanimal, maintenu debout. Quand il s'agit d'un porc pen t\gc, un aide sufflt pour l'assujclir. 11 enfourche l'animal etsaisit vigoureuscmcnl lesoreilles. Lorsque l'animal qu'on se propose d'opc-
(1) Did. denied, et de chirurgie,wt, AssujÉnn, p. 199.
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MOYENS D'ASSUJÉTISSEMENT DES QUADRUPEDES DOMESTIQÜES. 468
rer est Age, Irois aides sont nécessaires : i'un saisil la Iele par los oreilles, l'autre s'empare des membres postérieurs au-dessus des jar-rets et Ie Lroisième, profltant des cris que pousse l'animal, dispose autour de la inAchoire inférieure, une corde munie d'un nceud coulant dont il fixe les bouts sur la mèchoire supérieure.
L'incision du groin eslune operation qui est rarementemployee, car, dans Ie plus grand nombre des cas, olie n'empiVhe pas Ie porc de fou-ger, ot,do plus, olie rond ie bouclement beaucoup plus difficile ;\ prati-quer el souvent inefficace.
En pratiquant l'incision du groin, il faut éviter do blesser l'os du bout oir ou du groin,amp;ün de prévenlr la carie qui pourrait en résulter.
2deg; Ténotomienasale auec excision des tendons releveurs du groin. — Getto operation a etc décrite par Viborg Bardonnet dos Marlels, MM. Gour-don, lleynal. — Elle consiste dans la section du tendon de cbacun dos muscles sus-inaxillo-labial. —Chez 1c porc,cos muscles très-puissants, prennent leur origine dans lafossette de la J'ace externe du lacrymal et se torminont sur Ie groin par un tendon, qui forme sous la peau un re­lief bien accuse, que I'on peut aisement sentir en abaissant Ie groin.
D'après Bardonnet des Martels, laquo; chaque tendon giisso dans une espèce de gaine et est éloigné de un centimetre environ de la ligne mó-diano, ce qui fait qu'il y a entre los deux tendons congcnèros, deux centimetres environ d'écartement, ä deux centimetres au-dessus du bourrelot (1).raquo;
1'vocédê Viborg, Faire une incision ;i la peau, metlre les tendons ü découvert, laquo; les traverser d'une aiguille enfilée, les lirer au moyen du fil, hors de l'ouverturede la peau et couper de chaque tendon im mor-ceau de un centimetre 3 millimetres de longueur. L'incision se guérit d'elle-mème (2).raquo;
Procédé llardonnet des Marlels. — Sur une trnio de 15 mois, fixéc de-bout par trois aides, eet auteur a opéré de la maniere suivanle : laquo; A 13 millimetres do la ligne médiane, etä 4 centimetres au-dessus du bourrelot, nous avons incisé profondément la peau sur une étendue de 23 millimetres, cnsuivantla direction du tendon du muscle releveur gauche. Aprës 1'avoir découvert, nous l'avons soulevc avec une érigne et en avons retranché un morceau, long de 13 millimetres environ(3). m
M. Iteynal a pratique parce procédé, la ténotomie des tendons rele­veurs sur des cochons, ctil a remarqué que cotle operation n'abolissait que très-imparl'aitemont Ie mouvement du groin,il pense avec Viborg et Bardonnet laquo;que 1c bouclement proprement dit est Ie moyen Ie plus sim­ple, Ie plus sür, Ie plus expédilif et Ie moins dangcroux, pour enipö-chor les pores de fouiller la terre (4). raquo;
(i) Traite des mnniements, p. 392.
(2)nbsp; Mémoires sur l'iducalion, les maladies du porc, par Erik Viborg, 1823, p. 71.
(3)nbsp; nbsp;Traite des maniemenls, p. 393.
(1) Dkl. de mid, el de chirurgie, art. Bouclement, p, 5Cü.
Pkuch kt Tuussaint. Chirurgie.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 30
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466nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MOYENS DE CONTEN'TION' DES ANIMAUX DOMESÏIOUES.
J'ai effectué cclte operation sur un porc agé de quatre mois, qui a ólé place dans un enclos avec un animal do son espèce et de möme Age, que j'ai houclc au moyen de I'armature bretonne. Je pouvais done juger comparativement de Ia valeur respective des deux metho­des. Or, Ie porc, qui avuit subi la ténotomio nasale, a continue ;\ longer comme anparavant, tandis que celui qui avait 616 boucló ne pouvait Ie faire.
3deg; Bouclcmcnt. — On appelle ainsi une operation qui consisto ä fixer au centre ou sur los cótós dn bourrelet du groin, nn fll d'archal diver-semenl recourbé ou une armature particuliere. On se serl pour hou­der Ie porc de divers appareils suivant les localités. Lc plus simple est formó par un morecau de lil d'archal de la longueur do 4 centi­metres environ et de la grosseur d'une aiguille ;\ tricoter, prcsentanl nne maille h l'unc do ses extrémités,
L'anitnal etant assnj6ti et les mächoires rapprochées i\ l'aidc de l'appareil de Viborg(/ty. 46), on perce le boutoir au moyen d'une alöne
Fla
i. — BoMctemea^ lt;/laquo;pocc (systèrae Blavette).
ä im centimetre en arrièrc du bourrelet, suivant une direction oblique de haut en bas et d'arrière en avant. On introduit lo til tnétallique dans cottc ouverture; puis, ;\ l'aide d'une pince, on passe le bout du lil dans la maille ou on lo (ixe. On forme ainsi une sorte d'annoau ou do houcle. Parfois, on place deux de ces anneaux Tun ä cótó de l'autre. Au lieu de se servir d'un lil métallique mimi d'une anso, on se borne quel-quefois ü lc recourbor en forme d'S, après l'avoir préalablement intro­duit dans lc boutoir. D'autres fois, on emploie un lil dont los extr6-mitós sont pointues et dispos6es en forme de fer de flöche. Vihorg fait rcmarqncr que le porc laquo; s'accoutume biontot ä la doulour produite
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MOYENS D'ASSUJÉTISSEMENT DES QÜADRUPÈDES DOME8TIQUES. 467
par la boucle; il recommence ;\ 1'ouger, et la bouclc tombe par suite do ia déchirure de la narine (1). raquo;
Pour remcdicrfi ces inconv6nients,Biavctic a propose lemoycnsuivant:
On se munit d'une petite bande de l'er, longue de 23 h 30 centi­metres, ou d'un simple fil d'arcbal, aplati dans sa par tic moyenne. Cclte bande est contournée sur plat, et les deux bran­dies sont repliées ensuite, de maniere ä former uno anse au centre de la bande {fig. 47). Ges branches sont pereces vers les courbures C,C', de deux trous en re­gard, l'un rond, l'autre ovale, los trous carrés formant des angles qui diminuent la solidité de la bande. On préparé en outre, une petite clavette munie d'une tète et d'une lame mince comme un clou i\ ferrer.
Pour appliquer eet appareil, on pratique, avec une forte alène, deux trous dans la partie moyenne du bour-relct du groin, au colé inlerne du naseau, et de haut en bas, en ayant bion soin de ne pas léser Ie bouloir. On passe clans ces deux trous, la bande de fer de teile sorle que l'anse embrasse, en arrière du groin, les deux tiers superieurs de Ia largeur du nez, et on la fixe ;i l'aide de la clavette qU'on passe dans les trous et Fig- /tS- ~Lquot;quot;quot;' (ju-on rive ensuite.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; aplaquetrouée
1) après Bardonnet des Martel, sou emploic dans Ie mr/lt (lu cgt; Loiret, une lame h plaque troucc {fig. 48), pour bonder les pores. Laiige, longue de 6 il 7 centimetres el large de 4 millimc-
Fig. iO. — liuuckmcnt du porc,
A, Armature a double lame. —a, Morccau de eiiir pour consolider l'armaturd et prévenirla déchirure lu groin. — It, Armature on situation.
tres, est aplatie, die resscmble i\ la lame d'un clou Ji cheval. La
(I) Mém, de la Soc. vet. du Calvados et de la Manc/ie, 1837.
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108nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MOYENS DE CONTENTION DES ANIMAUX DOMESTIQUES.
plaque, de forme un pen triangulaire, a lo millimetres environ de cóté. laquo; Get appareil, dit Bardonnet des Martel, sa sur Ie 111 d'archal comme sur la lame iï double pointe en fer de lance, Ie mérite de dóehirer moins promplemcnt 1c bourrelet du groin par la raison que celui-ci se trotive protégé par la plaque trouée. raquo; Pour appliquer cel appareil, on fait pénétrer la lame ;\ la base du bourrelet, d'arrière en avant et de haut en has, iï la maniere d'un clou, on rabat la plaque sur Ie groin et Ton passe la pointe de la lame dans 1'ouverture que présente la plaque. En outre, on recourbe cette pointe de teile sorte qu'elle soit dirigée vers la face inférieure du groin, afin de piquer l'a-nimal s'il cherebe ä fouger.
On cmploic encore dans beaucoiip de contrées, notammont en Bre­tagne, \m appareil que Bardonnet a qualilié é'iirmature ü double lame {fig. 49).
Cel appareil, qui représente clans son ensemble une sorte de petite foorcho, se compose de deux branches on lames métalliques d'une longueur de Kh Q centimetres sur 3 millimetres de largeur el un milli­metre d'épaisseur, terminées en pointe el reliécs Tune h 1'aulre par une traverse cylindriquo aulour de laquelle roule une sorte d'anneau on de mancbon très-mobile. Les brandies sont incurvées ä leur point d'u-nion avec la traverse, afin d'embrasser exaclemeut Ie contour dn grein.
Pour appliquer cette armature, on enfonce les deux branches h un centimetre au-dessous du rebord ou bourrelet que présente Ie groin, a cóté des narines, de lelie sorte que l'anneau mobile corresponde au centre du bontoir el Ie déborde de 3 i\ 4 millimetres. Les branches de l'armalure pénètrcnt done dans Ie groin, suivant une direction oblique de bas en haut el d'avanl en arrière, pour ressortir un pen au-dessus du bourrelet. Pour les maintenir dans cette Situation, on engage dans-chacune d'elles, un morceau de cuir épais (fig. 49,laquo;) de 45 millimetres de longueur et de lo de largeur, sur lequel on tord ou on enroulo plusieurs fois les branches sur elles-mêmes au moyen d'une pince ronde. Cette armature peut être faite en lil d'archal aplali, l'anneau est formé dans ce cas, par un lil de fer ou de laiton roulé en spirales très-rapprochées. Bardonnet des Martels pense que de tous les appa-reils employés pour bonder Ie pore, cette armature est laquo; la plus solide et la plus durable lorsqu'elle est faite en fer doux et convenablemenl placéc. raquo;
Abt. 3. — Contention du chien et du chat.
Pour empöcher 1c chien de mordre, on se sert, comme on Ie sait d'une muselière. A défaul de eet appareil, on cmploie une corde ou un ruban de ül que l'on none d'abord autour de la mAchoire inférieure, puis on rabat ses deux bouts sur la mAchoire supérieure ou on les (ixe
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MOYENS D'ASSUJETISSEMENT DES QUADRUPÈDES DOMESTIQÜES. IGO
par un nosud droit h rosolte. Par cc moycn, les mftchoires sontétroite-ment rapprocbées. Mais il faut veilier h cc que 1c chicn nc se débarrasse de co licn avec ses pallcs antérieures. Pour cola, il faut faire tenir les pattcs par un ou deux aides, ou bien les fixer en les liant ensemble, comme on lo fait pour Ie mouton.
On a affaire parl'ois !\ des chiens indocilcs, hargncux, donf il est dif­ficile et dangereux de s'emparer. Dans co cas, on emploie une longue pince on for, sortc de tenaille,dontles mors sont recourbés et ferment un collier {fiff. 50) dans lequel on élreinl Ie cou de l'animal sans
Fig. !)ü. — Pince-oollier puur saisiv Ie chien.
trop sorrer, toutefois. C'cst par cc moyen que nous saisissons quel-quefois des chiens enragés, soit pour recueillir do la bave, soil pour injector des medicaments dans 1c tissu conjonctif. laquo;A défaut de jBJMCe A collier, dit M. II. Bouley, on peut faire usage, pour remplir Ie mèrac office, de deux longs batons portant l'un etl'autre un mvwA coulant. Ges noeuds étant places et serres autour du cou de l'animal, les M-tons servent ;\ lo maintenir ä distance entre deux aides.
laquo; De tous los animaux domestiques Ie chat est peut-être celui qu'il est lo plus difficile d'assujótir. Douó d'une souplesse et d'une a};ililé extremes, il cchappe facilement aux moyens do contention qui ont peu de prise sur son pelago soyeux et sur ses parties pon saillantes. Armé de griffes et do dents, il sait on faire usage avec une grande énergie; la douleur d'une operation réveille sa nature do tigre, et il faut ètre en garde contre la perfldie de ses attaques.
laquo;Avantrinventiondesanesth6siques,le meilleur moyen d'assujétisse-mont du chat élait de renfermer dans un sac do forte toile que l'on dé-cousait sur lo point oü devait porter l'action chirnrgicale. Mais, menie avec cc moyen, il fallait Otre en garde contre les morsures ou l'ac­tion des grilles !i travers les parois du sac.
laquo; Grace aux agents anosthésiquos, la contention du chat est aujour-d'hui des plus faciles. On enferme l'animal dans un panier ou dans une boitc oü Ton place une épongc imprégnée d'éthor ou de chloro-forme. Quelques minutes sufliscnt pour que féthérisation soit com­plete, et l'opération pont alors se faire avec la plus grande süreté.
laquo; La contention des volatiles s'clf'octuc avec la plus grande facilité. On place la téte do l'animal sous l'une do ses ailes et on l'endort en l'étourdissant par quelques mouvements rolatoires imprimés au corps de l'animal. Cola fait on laisso la tèto libre pourprévonir 1'asphyxie.
laquo; Pour les oiseaux qui font usage de leur bcc dans une intention
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470nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MOYENS DE CONTENTION DES ANIMAÜX DOMESTIQUES.
agressive comme lo perroquet, il faut avoir recours au chloroforme. L'anesthésie est presque instantanéeraquo;(l). (II. Boüley.)
CHAPITRE V
DE L EMPLOI DKS AMESTHÉSIQUES
On désigne sous Ie nom d'aiiest/iésu/ues, des composes qui possèdent la propriélé d'abollr la motilité el la sensibilité, et de produire ainsi Ie sommeil. Ces composes, lires du règnö organique, soul nombreux ; les principaux sent l'éther el ie chloroforme.
Indications, — Nous avons vu précédemment que Ie Chirurgien vclé-rinaire doit avant toutes choses, flxei' solidement les animaux sur les-quels il opère, annihiler Ie plus possi])le leurs mouvements, cl les mettre enfin dans rimpossibilité de faire usage de leurs moyens d'attaque ou de defense. Or, on peul obtenir ce résultat, important au premier chef, par remploi des anesthésiques.
L'éthérisation a ólc particulièrement recommandée en chirurgie vé­térinaire, par M. II. Bouley, pour pratiquer certaines operations, no-tamment Ie débridement du collet de la gaine vaginale dans la hernia inguinale étranglée el la reduction de l'anse herniaire ; la castration des animaux très-irritables el d'un grand prix; les operations de pied, telles que Ie javart cartilagineux el Ie clou de rue penetrant. Dans ce dernier cas, il sufflt que l'anesthésie soit produile au moment lo plus douloureux et dans Ie temps Ie plus délicat de ropération, c'est-ä-dire l'extirpation du übro-cartilage, la section de raponévrose plantaire, et lorsqu'on rugine la face postérieure du petit sésamoïde. L'éthérisa­tion peul ètre cgalement d'un Irès-grand secours pour la reduction des fractures el des luxations des grands animaux domestiques, ainsi que pour l'cvulsion des dents.
Nous avons employé souvent l'éthérisation chez la chienne, pour l'ablalion des lumenrs, la castration; quelqußfois pour la cauterisation par le for rouge et ropération de la calaracle.
Contre-indications, — Les maladies des voies respiratoires el les affections du cceur augmentent les dangers de l'éthérisation. On ne doit pas non plus soumeltre ;i raction des anesthésiques, les animaux qui viennent de prendre leur repas, car la repletion de l'eslomac l'avorise mécaniquement l'asphyxie.
Modes d'emploi. — C'est sous forme d'mhalaliom que l'éther et le chloroforme produisent 1c plus complctemont, leurs effels anesthé­siques.
(1) Diclionnaire de méd, et de chirurgie vet., art. AssujÉTin, p.
iOÏ.
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DE L'EMPLOl DES ANESTHÉ8IQUES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;471
Pour quo l'anesthésie puisse ètre faite sans dangers, il faut que les vapours d'cthor ou do chloroforme soient mélangées d'une cerlainc quantitó d'air. laquo; 11 résulte en effot do recherches faites sur la constitu­tion de l'air éthéró, par Lassaigne, que la tension do la vapeur d'éther peul, ä certaines temperatures, raréfler Fair au point d'y affaiblir la proportion d'oxygène dool il ne roste plus que 13 ;i 14 p. 0/0, c'est-fc-diro une proportion plus faible que cello de l'air expire (I). raquo;
Ou a imagine divers appareils inhalalours qui ne sont plus employés de nos jours. L'apparoil Defays, décrit dans diverses publications, notamment lo Journal vétérinaire el agricole de Belgique, lome VI, n'esl plus employé aujourd'hui. 11 en esl do même de celui dont on s'esl servi h récolo d'Alforl pendant quelques annecs (2).
M. Roux, do Toulon, a imagine une sorte d'inhalateur sacciformo consistant en uno pelilc vossic doublée d'une enveloppe en loile qu'on ferme ä Taido d'un lion passé dans une coulisse, ot présentant sur Ie cólc une polite ouverture disposée en entonnoir. Par collo ouverture, que l'on peul fermer et ouvrir a voiontó ä l'aide d'un pelil bouchon, on verse 1'éther ou bleu on laisse pénétrer l'air dans l'apparcil, suivant les cas.
Gel appareil a été quelquefois employé ehe/ Ie einen; on s'ost servi également, pour 1c cheval, d'un appareil analogue. Mais M. II. Bouley a démontré que l'on pouvait remplacertrès-avantageusemenl, les divers appareils inhalateurs, par deux poules épongos imbibées d'éther. Ainsi préparées, cos épongos sonl introduites dans rune et l'aulro narine et main tenues en place par los mains de deux aides, de teile sorte que l'air puisse pénétrer libremonl dans los cavilés nasales. Quand los épongos paraisscnl dosséchéos, on les imbibe sur place en versant sur elles une certaine quantitó do liquide anesthésique.
A défaut d'éponges, on se sert d'un plumasseau ou do boulelles d'étoupe, que l'on mainlient dans les narines, en laissant loujours uu
libro acces ä l'air.
Dos quo les animaux respircnl les premieres vapours du liquide anesthésique, ils se livrent ä des mouvements désordonnés, et, dans beaucoup de cas, l'anesthésie est complete au bout do 5 a 6 minutes chez lo cheval. La quantité d'éther nécessaire pour oblenir co résultat, varie de un decilitre el demi ii 2 decilitres pour lo cheval.
Quand on vout élbcriser un cbien, il faut préalablemonl lui lier los quatre pattes. 11 sufflt ensuite d'appliquer sur los narines do petites boulelles d'éloupos impregnées d'éther, ou bien do lui plongor lo mu-seau dans 1'inhalateur sacoiforme dont lo fond esl garni d'étoupe, im-bihóe d ether ou de chloroforme.
Choix du liquide. — Collo question a été l'objet do vives controverses
(1)nbsp; nbsp;Diet, de méd. et de chirwyie re/., art. ANESTHÉSIE.
(2)nbsp; Ikcueilde méd. vét., 1848, p. 02-
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472nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MOYENS DE CONTENTION DES ANIMAUX DOMESTIQUES.
onlro les chlrurgiens dcriiommc. Aujourd'hui encore, les uns preferent l'éther, les autres, Ie chloroforme.
Les premiers disent que l'éther est d'un emploi facile, qu'il ost toujours possible d'en graduer la dose suivant rimpressionnabillté des sujets, que si l'aneslhésie se prodnit moins rapidement I'asphyxle est en revanche, moins ü craindre que par l'cmploi du chloroforme.
Les seconds, ;i la tète desquelsil faut placer M. Sédillot, disent que Ie chloroforme pur et h/en adminisiré, ne tue jamais, que la période d'excitaüon, qui precede les effets anesthésiques, est moins longue avec Ie chloroforme qu'aveo l'elher; que l'anesthésie survient plus rapidement et no s'accompagne pas au réveil, de ces céphalées qu'on observe chez certains malades endormis par l'éther.
Emploi du chloroforme. — Guide par les conscils do M. 11. llouley, nous avons employé Ie chloroforme pour effectuer certaines operations sur Ie cheval. G'est ainsi que par ce moyen nous avons pratique rope-ration du javart cartilagineux par ablation du quartier, sur des sujets très-irritables, en évilant les accidents qui pouvent survcnir quand l'opcrateur accomplit la manoeuvre la plus delicate, c'est-ädire l'ex-oision de la partic antérieure du flbro-cartilagc. A ce moment, si 1'ani-mal se debat, I'instrument tranchant blesse Ie ligament lateral anté-ricur ou la capsule synoviale articulaire, et, quelquefois même, ces deux organes h la fois. Or, l'observation démontre que ceslésions sontsuivies d'une arthrite suppurée el de complications irrémédiables, L'anesthé­sie prévient tons ces accidents. 11 en est encore de même quand il s'agit d'appliquer Ie feu h un cheval d'un temperament nerveux, et qui paralt doué d'une vive sensibilité. En pareil cas, il n'est pas rare d'observer des fractures de la colonne vertebrale, par suite des mouvements vio-lents et énergiques auxquels lesanimaux selivrent, quand on applique Ie cantore sur la peau. Gräce ä l'emploi du chloroforme, on évile eet accident mortel. Enfin, nous nous sommes servi du chloroforme avec Ie plus grand avantage, pour appliquer les entravons ;\ certains cho-vaux méchants ou chatouilleux, qui ruaient ou frappaient du pied au moindre attouchement dans 1c pli du pamp;turon.
Pour employer Ie chloroforme, nous nous servons d'un appareil très-simple, et qui u'cst autre que la muselière en cuirquel'on applique ä quelques chevaux de luxe, après leur repas, pour les empêcher de manger leur lilière, et prevenir do Ia sorte un trop grand développe-ment du ventre. Getto muselière, pourvue d'un fond et d'ouvertures la­terales, qui permettent la libre entree de 1'air dans les narines, s'ap-plique ü demeurc, au moyen de deux monlants que l'on boucle sur la nuque. On dispose dans eet appareil, quelques boulettos d'étoupc que Ton imbibe de chloroforme. Dès que les premières vapeurs do ce li­quide pénètrent dans l'appareil respiratoire, certains sujets s'agilent, mais la plupart restent immobiles, et nc tardent pas !\ présenter tons les signes de l'anesthésie. Yingt-cinq i\ trentc grammes de chloroforme
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DES ACCIDENTS QUI PEUVENT SLHIVENIR CIIEZ LE CIIEVAL. 47Ü
sufflsent pour produire chcz 1c cheval, — dans la plupart dos cas,— unc anesthésic complete, i\ la condition toutefois que cc liquide soit pur et bien rectifié, Dans Ie cas contraire, il en faut unc plus grande quantité, et des accidents peuvent survenir. Par l'emploi du chloro-i'orme, la période d'excitation qui precede l'anesthésie est de très-courte durée, eile passe möme inaperQue chez certains chevaux, aussi est-il preferable d'avoir recours i\ eet agent anesthésique plutotqu'ä I'éther.
Pour provoquer 1c réveil chez les animaux, on a simplement recours a des allusions d'eau froide .sur la tele.
S'il survient unc syncope ct s'il s'agit d'un petit animal, on le porte au grand air, on suspend immédiatcnient les inhalations anesthésiques et Ton imprime ;\ la poitrine des mouvemcnls de succussion, rapides et saccadés. On a conseilló de verser de rainmoniaquectendue d'eau dans les cavités nasales, et, comme dernière ressource, la Irachéo-tomie, pour faire la respiration artiliciello au moyen d'un soufflet.
CHAP1TRE VI
raquo;ES ACCIDENTS QUI PEUVENT SURVENIR PENDANT ET APRES
LES MANOEUVRES DE LASSUJÉTISSEMENT
CIIEZ LE CIIEVAL
Il y a lieu de distinguer les accidents qui peuvent se montrer quand 1c cheval est assujéti en position couchée, et ccux qui se produisent par l'abatage de 1'animal.
laquo; Les accidents consécutifs i\ l'application des moyens d'assujétisse-ment résultent, dit M. II. Bouley, de dilfcrentos causes, qui sent:
laquo; 1deg; L'insufflsance des moyens contentifs employés pour limiter les mouvements des animaux;
laquo; 2deg; L'abus de la force dans l'application de ces moyens ;
laquo; 3deg; Le défaut do precautions süffisantes prises, soit pour amorlir lo choc ou le frottement du corps des animaux contre les objets qui les entourent ou contre le sol; soit pour prévenir les excoriations qui peuventrésulter du contact prolongé des appareils de contention sur les regions ou ils sont adaptés ;
laquo; ^t0 La violence et la conlinuité des efforts qu'ils font pour se sous-traire ä la contrainte qu'ils subissent, surtout lorsqu'iis sont mainte-nus longtemps en position forcéo ;
laquo; o0 L'énergie des mouvements auxquels ils se livrent lorsqu'iis se sentent débarrassés des Hens qui les retenaient;
laquo; 6deg; L'impuissanco de leurs efi'orts pour se rclcver, lorsqu'un delcurs membres est engourdi ou paralyse;
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M
474nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MOYENS DE CONTENTION DES ANIMAUX DOMESTIQUES.
laquo; 7deg; Les obstacles mis ïi l'exécution de la fonction respiratoire, soil par les moyens do contention eux-mêraes, soit par l'incurie ou par I'imprévoyance des assistants de l'opérateur;
8deg; La mise en assnjétissement des animaux immédialcment après leur repas;
laquo; 9deg; La misc on assujétissement des femelles dans une époque avan-ecc do la gestation (1). raquo;
DES ACCIDENTS CONSÉCUTIFS AUX MAN(EÜVRES DE LA CONTENTION EN POSITION DEBOüT
•1deg; Excoriatiom et déchirures de la peau. — L'usage immodéré du tord-nez, rinsuflisance de la lilière, Ie froissemcat dus paturons par les en-travons, la compression do Ia plate-longe, les chutes sur les genoux, telles soul les causes do eet accident.
Indications. — Employer Ie tord-nez avecménagement. En prevision d'une chute, disposer sur Ie sol une épaisse litière, appliquer des ge-nouillcrcs i\ l'uniinal. luterposer une étoupade entre les eutravons et Ie pli du paturon ; garnir Ie corps d'une couverture afin de protéger les parties sailiantes.
2deg; Fractures. — Ellcs siégent k la tête, nolaminenl sur 1c eräne et l'orbite; olies résultent des mouvements violents auxquels l'animal se livre parfois pour se detacher.
Indications. — Appliquer au tour de la tote uu appareil protecteur, tel que capote a lunettes en toile ou mieux en cuir, couverture plice en plusieurs doubles, etc.
3deg; Déchirures musculaire*. — Elles surviennent surlout quand l'animal est assujéti dans 1c travail, notamment quand Tun dos membres pos­térieurs est lixé ä la traverse do eet appareil; nous avons observe plusieurs l'ois, en pareil cas, une rupture de la cordc tcmlineuse du tibio-pré-métatarsien. laquo; On prévient eet accident assez grave, soit en suspendant l'animal ä l'aide de la sangle, soit en lui faisant faire un pas de reeul, de maniere qu'il ne puisse tirer sur son membre attaché, en s'arc-boutant sur Ie sol de l'autre membre postérieur ü l'appui (2). raquo;
DES ACCIDENTS CONSÉCUTIFS AÜX MANOEUVRES DE L'ASSUJÉTISSEMENT EN POSITION COUCnÉE
1deg; Excoriatiom et déchirures de la peau. — On prévient eet accident par les moyens que nous avons indiqués prccédeinment.
2deg; Fractures. —Elles se montrent principalement sur la colonne ver­tebrale ; elles Interessent soit les dernières vertèbres dorsales, soit les
(1)nbsp; Diet, de mid. et de chirurgie, art. Assujetib, p. ^03.
(2)nbsp; Loco cilalu, art. Assuétui, p. 200.
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DES ACCIDENTS QUI PEUVENT SURVENIU CI1EZ LE CIIEVAL. 470
vertèbres lombaires. On les observe quelquefois sur les membres. Ces fractures rósullenl dans quelques cas, de l'emploi abusii' des forces destinées ä opérer l'abatage de Tanimal, parfois elles sent produites par des corps durs, dos os, des piorres, elc, qul se trouvent dans la liüèro. Les os qui occupent une position supcrficielle, comme les cótes, ['angleexterne de rilium, sonl les plus exposesaux fractures. Parfois, Iecontre-coup, qui résulte d'une chute violente, determine la fracture du col de rilium. Les fèlures ou fractures incomplètes des os des mem­bres, s'achèvcnt souvent au moment de la chute de l'animaL
Maisce sont surtout les contractions musculaires, énergiques et vio-lentcs, auxquelles se livrcnl les animaux, assujetis en position décu-bitale, qui déterminent Ie plus fréquemment des fractures de la colonne vertebrale ou des membres.
Il est ä remarquer que ces fractures, notamment celles qui intc-ressent les vertèbres, présentent toujours un grand nombre de frag-menls;clles sonten unmet, comminutives ou esr/uilleuses, clM. H.Bouley a expliqué co fait de Ia maniere suivante : laquo; Lorsque Ie cheval est fixe les quatre membres rassemblés en faisceau par Ie meud des entravons, les effortsqu'il fait pour réagir centre la douleur, ontpoureffet de faire fortement arc-bouter la colonne vertebrale en conlro-baul, el il est possible que, dans cette forte flexion de la colonne vertebrale, les efforts de pression supportés par chacune des vertèbres (dontle corps repre­sente les voussoirs de l'cspöce de voute 1'ormée par la colonne) soient tels, que rune d'ellcs cède sous ces pressions extremes et s'écrase, comme on voit l'un des voussoirs d'un pont s'ccraser el ceder sous une pression trop forte, lorsque la substance de cc voussoir est trop molle etn'offre pas anx pressions une süffisante resistance (1). raquo; M. J. Gour-don partage, sous ce rapport, la maniere de voir do M. II. Bouley, et il fait observer que la production de cette fracture résulte surtout de la contraction extrèmement puissante du muscle ilio-spinal et de ses congénères dont Faction se concentre en quelque sorte, sur Ia partie de Ia colonne vertebrale, qui tend ü ètre vousséeen contre-baut par Ie refoulement des viscères abdominaux.
laquo; llicn de moins ótonnant alors que, sous cette puissance extraor­dinaire la vertèbre, soit en quelque sorte triturce (2). raquo; (J. Gourdon.)
G'est encore h la contraction musculaire qu'il faut attribuer ces frac­tures que Ton observe parfois, quand les animaux se relèvent.
Indications. — laquo; Observer scrupuleusement les régies qui doivent pré-sidcr aux manoeuvres de l'abatage, lesquelles ont 6t6 inspirces par I'ex-périence des accidents que ces inanojuvres peuvent entrainer. Une fois los animaux en position décubitale, amoindrir raction des muscles lléchisseurs de la colonne vertebrale en faisant toujours maintenir la
(1} Reoueil de médecine vétérinaire, 1852, p. 391. (2) EUm.de chirurgie véiér., t. I, p. Ui).
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476nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MOYENS DE CONTENTION DES AN1MAUX DOMESTIQUUS.
lète en position redresséa; ölrc trös-expéditif dans {'execution tics ope­rations qni réclament une position forcce des membres; et si ces ope­rations exigent du temps comme la cauterisation, diminncr le pins possible la contention ; si les sujets sont très-iri'ilables, recourir i\ l'emploi des anesthésiques pour annular leurs monvcnicnls; s'abstenir d'abattre les animaux dont les membres peuvent ötre predisposes aux fractures par suite dc contusions; redoubler de precaution avec cenx qui sont énei'giques, hauts de taille, lourds, maigrcs, etc.; les aider ;\ so relever, lorsqu'ils manquent de force ; les souteniravec des appa-reils convenables lorsqu'ils sont redresses, etc., etc. (1). raquo; (il. Boüley.)
[\0 Luxations. — C'est nn accident très-rare. M. Hey en a cite nn example très-remarquable. II s'agit d'un cbeval qui avail óté concbé pour subir l'application du feu sur un engorgement tendineux d'un membre antérieur, L'operation dura trois quarts d'heure; quand eile i'nt lermince, on dclacbalcs entraveset l'anitaalse rclcva brusquement. An mOme instant, M. Hey observa laquo; une sorte de seconsso prés de l'épaule du membre qui avait cté cautérisé (2). raquo; 11 s'élait produit une luxation en arrière dc l'humérus avec fracture du cubitns.
•4deg; Distension des muscles, des tendons et des aponévroses, — Les disten­sions musculaircs sont l'réqnentes i\ la suite des manoeuvres de l'aba-lagc. On concoit que les efforts violents auxqucls les animaux se li-vrent pour se débarrasser des liens qui les assujétissent, on bien les positions forcées des membres pour certaines operations, déterminent des tiraillemcnts, des déchirures interstitielles, Cel accident se recon-nalt t\nnc certaine raideur et parfois mömc ;\ une boiteric très-forte ; les muscles, qui ont ctcle siege de üraillemenis prolongés, sont tendus, contracturés, douloureux h. la pression, tuméflés ; parfois des abces se forment dans l'épaisseur des masses musculaircs, le pus pent fuser au loin et Onalement, dans quelques cas exceptionnels, determiner la mort dc l'animal.
Sympb. Bouley a observe sur mie jument abattue pour la cauterisa­tion, une decbirure des aponévroses du grand et du petit oblique de l'abdomen non loin dn muscle droit (.'!).
M. Bouley a vu un cas dc rupture du tibio-pré-metatarsi en sur une jument qui avait etc mise en position pour subir une operation sur un sabot posterieur (4).
Bouley jeune a communiqué alaSociétc centrale vétérinaire, en 1852, un cas dc rupture du diapbragme, consecutive ;\ l'abatagc d'un cbeval auquel, en raison de son indocililé, on avait laissé 1c tord-ncz appliqué iï la lèvre supérieure. D'aprcs eet eminent praticien, cette circonslancc
(1)nbsp; Diet, de méil. et de chirurgie, art. Assujétih, art. 212.
(2)nbsp; Journal de méd. vél,, publié ii l'écolo de Lyon, 181!), p. !08.
(3)nbsp; Ilullelin de la Sociélé centrale vétérinaire, t. I, p, 300, et Dicl, de méd. cl de chirurgie, art. AssujÉTin, p. 215.
(1| Dicl de méd. et de chirurgie, art. AsswiiTin, p. 210.
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DES ACCIDENTS QUI PEUVENT SURVENIR CHEZ LE CIIEVAL. 477
n'a pas été sans influence sur la production de la déchirure cu deter­minant un 6lal d'cxtrome contraction du système musculaire.
5deg; Pamlysies. — A la suite des fractures de la colonne vertebrale, on observe une paralysie du train postérieur et les animaux sont dans rimpossibillté do so relever.
Quand les membres sont lixés en diagonale, les rayons osseux éprou-vent des compressions qui peuvent ralentir ou suspendre momenta-nément Ie cours du sang, léser les cordons nerveux ct determiner ainsi des paralysies locales.
Los phenomönes do paralysie so remarquent quand l'animal cst re-love ; des qu'il essaie do marcher, les rayons du membra qui a clé lixc, se iléchissentbrusquement les uns sur les autres et la locomotion est lout d'abord impossible. Mais ces phénomènes sonl ordinairoment de courte duróe, ils disparaissent dans les premières heures (jui suivent ('operation. Quelquefois, ils se prolongent pendant un ou deux jours, mais en s'all'aiblissant graduellement. Par exception, ils persistent d'une maniere irremediable.
Indications. — laquo; No recourir ä la position diagonale que lorsqu'elle est irapérieusement commandéepar les nécossitós de l'opération etdimi-nuér Ie plus possible la durée du temps pendant lequel cette position doit être maintenue. Si l'opération doit porter sur Ie pied, ce qui est Ie cas Ie plus ordinaire, avoir soiu conséquemment qu'il soit si bien préparé ä ravanco,parle ramollissemeut et 1'amincissementde Ia corne (|ue Faction opératoire soit réduitea sos temps les plus ossentiels. Être ie plus expéditif possible dans cette action et dans Ie pansement con-sécutif. Si l'animal se livre ä des mouvements très-énergiques, revenir aux anesthésiques, surtout dans Ie cas oü l'opération doit fatalement se prolonger (1). raquo; (II. Boulev.)
G0 Ruptures des viscères. —Gohier a observe une rupture du rectum ;i H centimetres do l'anus, sur un cbeval abatlu avec violence, et qui avait ingéré préalablementune grande quantité d'eau. M. Rey a vu se pro-duire une déchirure du cceur consecutivemont i\ 1'abatage, M. Schaack a observe dans Ie mömc cas une rupture do l'artère humérale.
Ges divers accidents sont heureusement fort rares, car, dit M. II. Bouley laquo;si nous prenons pour base de notre appreciation co que nous avons constaté dans une pratique de vingt ans, nous devons dire que les cas de rupture Interieure sont beaucoup plus rares que les autres accidents raquo; et nous ajouterons que depuis quatorze ans quènous exor-Qons la médechie vétérinaire, nous n'en avons pas observe un seul exemple.
Néanmoins, nous répéterons qu'il no faut assujó tir les grands animaux en position décubitalc, que lorsqu'ils sont complélcmeul ;\ jeün, et en usant des plus grandes precautions pour leur faire perdre l'équilibre.
(I) nicl, denied, el de chirurgie,Mt, AssiJÉTin, p. 218
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.1-78nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MOYENS HE CONTENTION DES ANIMAUX DOMESTIQÜES.
7deg; Asphyxie, — laquo; Get accident, dit M. II. Bouley, csl un de ceu\ (jui dolvent ßtro toujours prévus et évitós. Il peut ötre cause par I'ap-plication du tord-nez sur une trop grande étendue do la lèvre supc-rieure, do teile faQon cpio l'opiflce des narincs est considcrahlement ré-tréci et Ie mouvement do lours ailos gèné; par renfouissomont de la lèlo tropprofondément dans la litière;par la compression des narincs sous los mains dos aides qui tionnent la töte; par la constriction soit de la sous-gorgc du licol, soit des liens passes antonr de rcncolure pour releverun membre postérieur et enfin par la compression dos cotcs et du ventro de Tanimal sous Ie poids des aides et des assistants. Ge der-nier accident est surtout ;\ redouter dans les amphitheatres do chi­rurgie, oü les clöves pour suivre de plus prés les différents tomps d'unc operation, onl de la tendance ä s'appuyer sur les épaulcs, la croupe et les cotos dos patients. Nousn'avons jamais étc témoin d'accidents mor-tels produits parectte cause, mais nous savons qu'i' y en a do très-raresexemples. Los indications pratiques ressortcnl sans commcnlaircs de cc simple exposé (I). raquo;
(I) Diet, de méd. et de chirurgie, art. Assdjétir, p. 5ID.
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LIVRE DEUX1ÈME
ELEMENTS DES OPERATIONS
CHAP1TRE PREMIER
INCISIONS — DISSECTIONS — PONCTIONS
sect; lor. — Des incisions.
On désigne ainsi des solutions de continuité faitcs par des instru­ments tranchants.
Les bistouris, les scalpels, les feuilles do sauge, los ciseaux, sont les instruments habituellement mis en usage.
Bistoupl {//#. 51). — Get instrument so compose de deux parties, la lama et lo manche, qui prend aussi 1c nom dc c/nhse; le point do ren­contre de ces deux parties s'appclle le talon.
IMusieurs mécanismes sont employes pour lixcr la lame du bistouri sur son manche. Dans les bistouris ordinairelaquo;, deux clu\sses, réu­nies ä lours extrémitcs, soutiennent par un simple pivot la lame do
Fig. 51.
Bistouris, druif et convexe.
rinstrument; celle-ci aplatio transversalcmcnti\ son origine, arc-bouto centre lebord postérieur du manche lorsqu'clle est ouvortc et ne peul se renverser en arrièrc ; toutefois, la lame en se rcpliant sur le manche peut blesser Topérateur. Pour obvier ä eet inconvenient on a armé le bistouri, c'est-ä-dire qu'on aappliqué un ressort, scmblablo ä celui des couteaux de poche, au point d'union de la lame avec le manche ; en outre les cbässes sont unies par leur bord dorsal au moyen d'une ligo
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ELEMENTS DES OPERATIONS.
métallique, qui contribuc ïi former une gatne i\ la lame et ä augmenter
la solidilé du manche. On arme encore Ie bistouri en entourant d'une mèche d'étoupes Ie point d'union de la lame avec 1c manche.
Larrey a conseillé l'emploi d'un bislouri donl la lame est üxée par un petit anneau ou une sortc do virole plate mouléc sur Ie manche. Cette disposition, pen usitée en chirurgie humaine, ne l'cst pas ciavantagc en chirurgie vétérinaire.
Lc tranchant du bistouri est droit ou convexe.
On emploie aussi en vétérinaire, Ie bistouri boutonné, Ie bistouri ;i lame cachée. Nous dccrirons ces instruments ;\ propos des opera­tions qui en réclament l'usage.
Positions du bistouri. — On eu a décrit un assez grand nombre, qu'il est rationneide réduire ricinq principales :
lrc Position. Comme un couteau detuhlc, lc tranchant en bas {fig. 32). — Le pouce et Ie médius appliqués ;\ runion du manche avec Ia lame, rindicaleur appuyant sur lc dos et le cóté externe de la lame ; l'annu-lairo et le petit doigt assujétissant le manche dans le creux de la main.
2laquo; Post/ion.Comme un couteauó. découper, le tranchant en haut (ß(j. 53).
Fig. 52.
r0 position du bistouri.
Fig. 53. — 2deg; position du bistouri.
—nbsp;Cette position n'est qu'une modification de la précédcnte ; la lame du bistouri, au lieu de regardoren bas, est tournee en haut, et le doigt indicateur en occupe lc cóté.
3deg; Position. —• Comme une plume n écrire, lc tranchant en bas {fig. 84).
—nbsp;Le pouce et 1'index places sur rarticulation de la lame avec lc
Fig. 64. — S' jiosition du bistouri.
Fig. 55. — i' position du, bistouri.
manche ; le médius sur le plat de la lame ïi une distance variable seien le besoin, le tranchant lourné vers la paume de la main. L'annulairc et le petit doigt servent i\ prendre uu point d'appui.
4deg; Position. Comme une plume ä écrire, le tranchant en haut {/ig. 55). — Memo position que la précédente, seulemont le tranchant regarde en baut.
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INCISIONS. — DISSECTIONS. — PONCTIONS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 481
o0 Position. Comme tin archet [fig. 86). — Lo poucc et 1c médius sur rarticulation du bistouri, 1'indicateur sur 1c dos de la lamo; I'annu-laire ct lepelit doigl sur 1c cole externe du manche.
Fig. 56.
• 5deg; position ilu bistouri.
Quelle que soit la position du bistouri, l'opérateur doit tenir cot instrument d'une main fenncet bien assurée.
2deg; Vcuilic de sauge. — On désigne sous cc nom un instrument tran-chant employé en chirurgie vétérinaire exclusivement. Get instrument se compose d'un manche en bois ou en corne, qui porte ä Tune de ses extréniitcs une lame tixe. Gelte lame, plus largo que cello du bistouri, est courbée sur plat; la partie tranchante csl convexe el otfre
diverses dispositions. Sous ce rap-
\
port, on a distingue la fouille do sauge ;Ulroito (/?(/. 37, G), la fouille do sauge ;\ gauche (/?lt;/. 5T, A) el la feuille de sauge double ou ti deux tranchants {fig. 57, B).
Un ticnt la fouille de sauge a
pleine main, Ie manche étant so-
ÏII
lidement assujéti par les doigts
lilllll I
dans la paume de la main droito ou tic la main gauche, suivant tjue Ton fait usage do lafeuille do sauge ;\ droito ou de la feuille do sauge ä gauche. En outre, quand on so sort de cot instrument, on prend un point d'appui sur les parties voisines, avec le poueo de la main qui tient la feuille de sauge (/fy. 88).
Quant äla feuille de sauge dou-
ble, on la tient des deux mains, en appuyant les pouces Tun sur lautre, comme on 1c voit clans la
Fig. 57. — Feuilles de sauge.
A. Fouille de sauge a ptnclio, lt. Fouillo de sauge double. (1. Feuille de sauge ä droitc.
fig. 89.
La feuille de sauge sort principalement pour les operations do pied ; on l'emploie également pour l'ablation des tumeurs, les resections de parlies durcs, etc.
Psucn ET TOUSSAIMquot;. — CkivUi'ljic.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;31
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is-j
ELEMENTS DES OPERATIONS.
gt; Ciseaux. — Les cisoaux son td roils ou courbes sur Ie plat {fig. (10) iu coürbes sur Ie tranchant: ces derniers sontpeu usilés. La pointe
Fig. .')8.— Maniève lt;le tenir la feuille de sauge simple*
Fig. 59. — Maniere de tenir la feuille de sauge double.
Fig. (!0. — Ciseaux, droits et courbes.
doit ötre arrondie, 1'articulation modérément serrée et laissant tons les mouvcmcnls bien libres, les branches paralleles quand l'instrument est
ferm 6.
Position des ciseaux. — Lc pouce est place dans un des anneaux, i'annulaire clans lo second et los anlres doigls soutiennent les branches et en assurent 1'action.
Mo'lu d'action des instruments tranchants, — On a cru pendant long-lemps fjue ie bistouri agissait toujours en sciant, les ciseaux en pres­sant, etl'on en concinail qu'il no fallalt pas employer les ciseaux poiir faire des incisions. CeLle maniere do voir n'csl plus admise. 11 est facile de s'assurer, en elfet, que les incisions l'ailes avec les ciseaux sonl Irös-nettes et que la contusion, qui, au dire des anciens, résultait de la pres-sion des ciseaux sur les lissus, est tout ä fail chimérique.
Precautions générales, — Pour mieux faire couper les instruments, on recommandait autrefois d'enplotiger la lame dans du rhuilo, dans un liquide chaud ou de la repassei' sur sa main pour la rendre plus glissante OU moins froidc. Ges precautions peuvent Clro negligees, mais il imporle que la lauic de l'instrument donl on se sort, soil bien propre, cxomple de rouille oude loule aulre lache el que ie tranchant en soit bien affllé.
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INCISIONS. — DISSECTIONS. — PONCTIONS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 483
Lapartie sur laquelle on se propose de porter I'instruraent tranchant doit ótro préalablement nettoyée, les polls coupes ou rasés, les soies on la lainc arrachées.
Régies générales. 1deg; Tendre exactement la peau sur la region oü va porter l'instrument tranchant.
2deg; Inciser les tissus en tenant 1c bistouri d'une main ferme et assu­res ; éviter les échappées.
3deg; Dirigcr les incisions suivant ie grand axe de la partie ou do la tu-meur sur laquelle on opère. Inciser les tissus parallèlement h la direc­tion des cordons nerveux ctvasculaires, h celles des fibres inusculaircs, ouauxrcplis cutancs.
A0 Donner du premier coup aux incisions, tonte l'étendue et la pro-1'ondcur qu'ellcs doivent avoir alin de diminuer la douleur.
Ges deux dernières regies souffrent quelques exceptions, les deux premières n'en admettent aucune.
Methodes opératoires. — Les incisions se pratiquent suivant plusieurs methodes : 1deg; de la peau vers les parties profondes, ou de dehors en dedans; 2deg; des parties profondes vers la peau ou de dedans en dehors; 3deg; par la methode sous-cutanée; 4deg; en dédolant.
Dans les deux premières methodes, l'instrument peut eire dirigé de cinq manicres :
u. Contre soi, — Quand Ie bistouri est ramene du point de depart de rincision vers ropérateur.
b.nbsp; Devant sin. — L'instrument suit une direction opposes.
c.nbsp; De (jauche u droite. — Lo bistouri marche transversalement dirigé par la main droite.
d.nbsp; De droite ägauche, — Il suit une direction opposée. On Ie lienl de la main gauche et parfois de la droite.
e.nbsp; De haut en bas. — On couQoil qu'il faut toujours se placer de ma­niere ui pouvoir inciser de gauche ;\ droite ou de haut en bas. Ces positions sont en eilet plus naturelles et permettent d'opérer plus fa-cilement que los au Lres.
1deg; INCISIONS DK DlillüIiS EN nKHA.NS.
.1. Incisions simples. — Il faut préalablement que la peau soit tenduc. Pour cela on peut s'y prendre de plusieurs manicres :
a.nbsp; Appliquer la main ä plat sur la region ä inciser, Ie pouce cl l'in-dex écarlés.
b.nbsp; Appuyer Ie bord cubital de la main gauche en arrière, Ie petit doigt d'un cóté et Ie pouce de 1'autre.
c.nbsp; Appliquer sur la peau, l'indicateur d'un cuté, Ie pouce de l'autre et inciser dans rinlervalle.
rf. Appuyer l'extrénnité des quatre doigts places sur la même ligne
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48inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ELEMENTS DES OPERATIONS.
uu pcu au-dessous de la partie fi inciser et dans Ie sens que doit par-courir Ie bistoui'i.
e. Tirer la peau d'un cóté, tandis qu'un aide la retire de l'autre.
/'. Faire écarter la peau on les lissus par des aides, pour avoir ses deux mains libros..
l01' Procédé. — Quand la peau ostconvenablementtendue, prendre un bistouri droit, que Ton Lieut en première ou eu troisiömo position, porter perpendiculairement Ia pointe du bistouri sur les teguments, la faire pénétrer i\ la profondeurconvenable, incliner ensuite Ie tranchant do l'iustrument sous uu angle de 4oquot;, 1c rclcver de nouveau ;\ angle droit eu finissanl I'lncision pour éviter ces sections effleurées de la peau qu'on appello des queues ou trainees.
2deg; Procédé. —Se servir du bistouri droit ou convexe, tenti en pre­mière, troisième ou dnquième position, suivant qu'il est nécessaire d'appuyer plus ou moins fortement sur rinstrument; porter Ie tran­chant du bistoui'i perpendiculairement sur la peau, que Ton divise sans changer la direction de rinstrument.
Ce procédé est employé quand on vcut diviser la peau couchc par couche et avec precaution; dans ce cas, les queues sont inevitables, mais c'est un léger inconvenient comparalivcment aux avanlages que présente ce mode d'opérer.
3quot; Procédé. — Faire un pli ä la peau, donncr un cöté ;\ tenir ä un aide, garder l'autre coté entre 1c pouce et l'indicateur gauches ; serrer forte­ment ce repli dans toule sa hauteur et Ie tendre selon sa longueur en deux sens opposes. Porter Ie bistouri droit tenu de la main droite en première ou cinquième position, sur ce repli; faire agir Ie tranchant perpendiculairement au repli, du talon t\ la pointe, en pressant et sciant a la fois de maniere ä couper la peau d'un seul coup.
//. Incisions composées, — Elles sont très-varicos. — On peut les ré-duire aux formes suivantes : en V, en T, en croix -\-, en ellipse, en croissant. La maniere de les pratiquer est soumise aux régies géné­rales suivantes formulées de main de niattre par Malgaigne, h qui nous les empruntons.
laquo; a, ïoutes les branches des incisions composées se font par Ie pre­mier procédé des incisions simples. raquo;
laquo; /gt;. Quand deux incisions doivent se toucher par un point commun, la seconde doit se terminer sur la première. Cotte regio a pour but de permettre toujours de tendre la peau. raquo;
laquo; c. 11 n'y a point do proportions absolues entre les branches d'une incision eomposée ; leur étendue varie selon les diamétres de la partie qu'on vent découvrir. raquo;
laquo; d. Quand deux incisions unies doivent êtro placécs l'une au-dessus de l'autre, il faut, en general, commencor par l'inférieure pour éviter que Ie sang masque les parties. raquo;
cc e. On commence on general par l'incision la plus facile, parce que les
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autrcs tombant sur olios, sonlplus conrlos ct plus aisécs ä terminer. Ainsi, dans Tincision en \ renversé, on commence par la branche droitej ainsi quand il y a une incision transversale, on commence toujours par celle-lä. raquo;
laquo; f. Aucuno de ces reglos n'ost absoluo; il est memo quelqnc cas oh il est nécessaire de les enfreindre (1). raquo;
Regies spéciales. Incision en V. —Forméc par deux incisionsdroites dont la seconde vient finir ;\ angle aigu, i\ deux ou Irois millimötrcs de rextrémité terminale de la première incision, afin que s'il se produit une queue, la portion de peau comprise dans l'angle de Tincision soit loujours parfaitement divisée.
Cette incision est quelquel'ois forméc par deux branches réunies ä angle droil, c'cst l'incision en L.
Incision en T.— Cost une incision transversale sur Ie milieu de la-quelle vient tomber une incision verticale.
Incision cruciale ou en -f-. Pratiquer d'abord l'incision transversale; faire remonter sur sa partic moyenne, la branche inférieure do l'autre incision; procédcr Ma branche supérieure qui doit tomber au point de reunion des deux autres.— Si la peau est indurée de teile sortc qu'il n'y a pas ä craindre qu'elle se plisso sous Ie tranchantdu bistouri, on se bornc ü faire deux incisions, l'uno transversale, l'autre perpendi­culaire.
L'incision en X se fait de mémc.
Incision elliptique. — Faire comme ;\ l'ordinairc, une premiere inci­sion; commeneer la seconde ä trois on quatre millimetres de l'ex-trémilé gauche de la première, et la linir ä trois ou quatre millimetres au delä de son extrémité droite, afin que la peau, clans les points d'in-tersection, soit complétement divisée.
Incision en croissant. — Forméc par deux incisions courbes, donll'in-terno décrit une courbe i\ plus grand rayon que l'externe, de teillaquo; sorte que ces deux incisions se roncontrent par leurs cxlrémilés. On la pratique de la mêmc maniere que l'incision elliptique. On peut combiner ensemble plusicurs incisions composées, ainsi l'incision en éloile forméc par plusicurs V réunis; l'incision quadrilatcre, etc., etc.
2deg; INCISIONS DE DEDANS KN DEHORS.
Files se pratiquent sans conducteur ou avcc conducteur, et dans ce dernier cas, on se sort de la sonde cannelce ou du doigt. — L'une et l'autre de ces methodes complent, du roste, plusicurs procédés.
A. Sans conducteurs.— 1quot; Procédé. #9632;—#9632; Tenir Ie bistouri droit en qua-trième position {plume laquo; écn're, tranchant en haul), 1c plonger perpendi-culaircment au travers des teguments; puis l'abaisser de teile sortc
(I) J. F, Malgaigno, Manuel tie médecine opératoire, 3deg; édit. Paris, 18:!!), p. 7.
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#9632;
486nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ELEMENTS DES OPERATIONS.
quo lo dos de l'instrument fasse avec la peau un angle de 43deg;; couper ainsi sur letranchant obliqucment dirigé, la portion do peau i\ diviser el relcver pcrpendiculairemont la pointe du bistouri devanlsoioucontre $oi suivant les cas, pour terminer nettement I'incision. Appuyer, pendant l'opération, Ie bord cubital de la main gauche sur la peau, pres de la main droite, pour augmenter la tension du tegument.
2deg; Procédé. — Faire un pli i\ la peau et Ie maintenir tendu avec 1'as-sistance d'un aide, traverser ce pli do part en part ;\ sa base, avec Ie bistouri droit tenu on deuxième position {cauteau de table, tranchcmt en haut); enronccr Ie bistouri jusqu'au talon et couper Ie pli en cntier, en rctirant rinstrunient et faisant agir Ie tranchant du talon ä la pointe.
3deg; Procédé.— On Femploic quand on vent agrandir une incision déja faite. On enl'onco Ie bistouri ä plat, en deuxième position, sous la peau aussi loin qu'on Ie juge nécessaire; alors on retourne Ie tranchant en haut; en abaissant Ie poigneton traverse la peau avec la pointe du bistouri et on retire l'instrument en coupant Ie lambcau de peau qui se trouve applique sur 1c tranchant du bistouri.
4deg; Procédé. Incision laquo; lambeau. — Soulevcr avec les doigts de la main gauche Ia portion de peau qui doit êlro taillce en lambeau; tra­verser de part en part la base de ce pli, avec 1c bistouri tenu on pre­mière position mais ä plat, rotiror Ie bistouri en lui imprimant des mouvements de scio, et tailler ainsi un lambeau demi-circulaire aussi long et aussi épais qu'on lo désire.
B. Avec un conducteur.— On se sort de la sonde cannelée ou du doigt. Dans tons les cas, on congoit que quand on cmploie un conducteur pour diriger rinstrument, il faut qu'il oxisto préalablomont une ouver­ture quolconque, naturelle ou arlillciolle.
Ier Procédé.— Inlroduiro la sonde cannelée sous la peau jusqu'au point oü doit finir I'incision; placer la pointe du bistouri dans la can­nelure do la sonde, rinstrument étant tenu en quatrième position (plume h écriro, tranchant en haut), et incline ;\ 480. — Faire glisser Ie bistouri ainsi disposé, en incisant jusqu'au cul-de-sac terminal do la sonde; rclcver alors perpendiculairement l'instrument tranchant et lo retirer en memo temps que la sonde. Co procédé et lo suivant sont em­ployés pour pratiquer les débridements.
2deg; Procédé. — Introduire la sonde, glisser lo bistouri i\ plat, en deuxième position jusqu'au cul-de-sac; rolevor alors Ie tranchant ot la pointe et achevcr I'incision en rctirant Ie bistouri et lo rameiiant centre soi. — Getto maniere d'inciscr ainsi que la précédcnle constituent Vac-tion de débrider, communcment employee en chirurgie.
3deg; Procédé. — La sonde étant introduite, on la fait basculer do teile sorte quo son oxtrémité ou /wc, soulève les teguments et forme une saillio sur laquelle on incise la peau do dchors en dedans, jusqu'd la rencontre de la sonde. Alors on introduit la pointe du bistouri dans la cannelure do la sonde etl'on débride les tissus sur une étendue plus ou
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INCISIONS. — DISSECTIONS.
PONCÏ10NS.
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moins considerable. — Cost par ceprocédé que Ton praliqucune contre-ouverlure toulcs les Ibis que cola esljugé nécessaire pour faciliter I'écou-lement du pus. — Puur éviter les tätonnements el abreger la durée du tomps opératoire qui consiste ä inciscr la peau de dehors en dedans, sur la saillie formée par la sonde engagée dans les lissus, MM. Legouesl el Sédillot onl propose de se servir d'une sonde cannolée terminée par une extrémilé d'acicr Iranchanle et acérée. laquo; On commence, disenl ses auleurs, par porler sous les parlies dénudées la sonde cannelée h cul-de-sac ordinaire, sur eile on conduil la sonde poinlue que 1'on dégage du cul-de-sac de la première pour la ponsser sous les lé-guments qu'elle traverse; on retire la première sonde el l'on conduil Ie bistouri sur la seconde qui l'a remplacée (1). raquo; — Geile maniere d'opérer nous parail de nature h recevoir des applications en chirurgie vétérinaire, notammenl pour Ie débridemcnl de la jugulaire dans Ie cas de phlébite.
4deg; Procédé.— Lc doigt serl de conducteur, on l'engage sous les lissus quo l'on veut divisor, on fait glissersurlui Ie bistouri boutonné, place ä plat jusqu'au point oü l'on veut débrider, on relève Ie tranchant et on incise devant soi ou centre soi.
Ce procédé est employé pour Ie débridement du collet de la gaine vaginale chez leclieval, clans Ie cas de hernic inguinale élranglée.
3deg; INCISIONS SOUS-CL-MNIiES.
Ges incisions constituent Ie premier temps de quelques operations comme la ténotomic plantaire, la ponction suivie de rinjection iodce d'après Ie procédé de J. Guérin. Pour les praliquer, on divise la peau, sur une pelitc étendue, ï ä. S millimetres, avec un instrument ä lame très-étroile on un trocart fin que l'on fait glisser sous Ie tegument suivant une direction oblique, el l'on pratique l'opération qu'on a ré-solu d'effectuer (lénotoinic, ponction d'une gaine synoviale, etc).
La metbode sous-cutanée présente de très-grands avantages, car on sail, par les travaux d'Ammon, de Syme, de Stass, de Bouvier, de Stro-meyer, de J. Guérin, que les plaics sous-cutanées ne suppurent pas, quand elles sont convenablement praliquées, cl se cicatrisent avec une extreme facilité.
4deg; INCISIONS EN DÉDOLANT.
On saisit avec des pinces anatomiques ou des pinecs ü dents de sou-ris, la parlie que l'on se propose de diviser, puis, avec Ie bistouri convexe lenu en cinquième position (archel), ou bien avec la feuille de sauge te­nue ;\ pleinc main, Ie pouce prenantun point d'appui sur les parlies voi-sines, on incise les tissus, par un mouvement descie. — Ge procédé est
(1) Traite de médecine opératoire, t. I, p. 118.
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ELEMENTS DES OPERATIONS.
mis en usage dans les dissections et les operations de pied, principalcment pour l'ablation du Qbro-cartilage lateral. Dansce cas, on no se contcnlo pas d'inciser les tissus ou les organes, mais on les enlövc par excision.
sect; 2. — Dissections.
On appellc ainsi la division on 1'excision du tissu conjonclif afln de séparer les organes les uns des autres.
On so sort pour praliquer les dissections du scalpel, qui estunc sorte de bistouri ä lamc fixe, des placesanatomiques ou des pinces ü griffes ou ;\ dents do souris. Les ciscaux droits sont fréquemment employes, surtout pour la dissection des cordons vasculaires et nerveux, pour en-lever la graisse. Lc bistouri droit, la sonde cannelée, Ie doigt, sont 6ga-lement mis on usage, soit pour incisor le lissu conjonclif, soit pour le dilacérer ou l'écarter afin d'isoler les organes.
Le bistouri droit est l'instrument employé de preference, pour les dis­sections que réclamcnt les operations chimrgicales proprement dites, tandis quo le scalpel csl habituellement reserve pour les preparations anatomiques.
Nous aurons en vue clans ce paragraphe, les dissections considérces, comme l'uu des temps d'uno operation chirurgicale complexe, et, Ji I'exemple deMalgaigne, nous reconnaltrons trois procédés.
1er Procédé. Dissection Libre. — Quand il s'agitde disséquerun lam-beau de peau, qui n'adhère que faiblement aux tissus sous-jacents, on en saisit le bord avee des pinces ou le poucc et l'indicateur gaudies, on l'écarte le plus possible, et, avec le bistouri droit ou convexe, tenu comme une plume i\ écrire, on divise le tissu conjonclif en promonant Finstrumcnt tranchant d'une extrémité du lambeau k Tautre, et en par-courant I'lntervalle d'un seul coup, tout en faisant agir l'instrument contre soi autant quo possible.
Si Ton a i\ disséquer un lambeau moins large ä son extrémité qu'ïi sa base, comme après les incisions en T, en V, en -)-, en croissant, chaque coup de bistouri doit embrasser toute la largeur du lambeau et, consé-quemment, diminuer progressivement d'étendue.
Lorsque 1c tissu conjonclif est lache, le doigt indicatcur et des frac­tions modérées effectuent Ia manoeuvre opératoire, Ce mode de dissec­tion constituc Vénucléation. Il est fréquemment mis en usage pour cer-laines tumours sous-cutanées. Par son emploi, on évito l'hémorrhagie, car rarracbement, ainsi que nous le verrons plus loin, est un moyen hémostatique.
2deg; Procédé. — Dissection dos lambeaux adherents. — Le bistouri est tenu comme précédemment, mais on agil h petits coups, en ayantsoin de ne pas trop pénétrer dans les tissus cl de laisser au tegument une épaisseur convenable.
3deg; Procédé. Dissection en dódolant, — La peau élant incisée, on sai-
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INCISIONS. — DISSECTIONS. — PONCTIONS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 489
sit los tissus sous-jaoents avec une pince ä disséquer ol on en soulève do minces fcuillels qu'on excise avec le bistouri droit ou convexe, tenu en archctj en imprimant h l'instrument un mouvement de scie.
sect; 3. — Ponctions.
On appelle alnsi une operation qui consiste i\ faire pénétrer dans les tissus un instrument piquant.
La ponction consütuo souvent le premier temps de l'incision avec laquelle on la confond quelquefois. La saignéo est une ponction. En general, la ponction a tantót pour but d'explorer une turneur, tantöt de donner issue ü dos gaz on des liquides; cxemples : entcrotomie, thoracentèsc, paracentcsc, etc.
On pratique la ponction avec le bistouri droit, la lancette, le trocart, le cautère conique chauffc ;\ blanc, les aiguilles diverses i\ acupunc­ture ou clavelisation.
A.nbsp; Ponction avec le bistouri droit. — On ticnt le bistouri comme une plume ü écrire ou comme un couteau do table, suivant la resistance des tissus i\ traverser. On limite la lamo du bistouri en avanQant lo doigt indicateur sur la lame, ä une cortaiuo distance de la pointe do rin$trii-ment, egale ä la profondeur quo Ton veut atteindro. Le bistouri est cn-l'oncé d'un seul coup, brusquemont, porpendiculairement jusqu'ä la profondeur voulue. On le retire ensuite pcrpendiculairemont, ;\ moins qu'on no veuille agrandir I'ouverture.
B.nbsp; Ponction avec la lancette. — La lancette {fig. 61, A. B. G.) ost une sorte de petit bistouri compose d'uuo lame et d'un manche ou ckdsse.
Ki^. (H . — Lancettes.
A. Lancette h grain d'orgo. — li, Lancette ii grain d'avoinc. — C. Lancette ä alicès
La lamo est en acicr trempé, olle offre deux Iranchants et se termine en /joi?ite iiiguü; 1'extrétnité opposée, non-tranebante, constitueleftl/on, eile s'unit au manche.
II existe plusieurs sortes do lancettes suivant la forme de la lame. Ainsi on connait la lancette hgrain d'orye [fig. Gl, A), ä grain d'avoinc [fig. 01,B), haltcès {fig. 01, C). Dans cettc dcrnicre. Tun des trancbants est concave etl'autre convexe.
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490nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ELEMENTS DES OPERATIONS.
Pour sc servir do lalancette, on la dispose de lelie sorte que la lame forme avecla cMsse un angle droil; on saisit la lame enlrc le pouce et l'index, plus ou moins avances sur la lame suivant la prol'ondeur ii laquello on veut pénétrer; les autres doigts légèrement fléchis de teile sorte qu'on prenne im point d'appuisur lours extrémités reunies ou sur le dos des phalangettes. On enfonce la lame perpendiculairement et on la retire de menie, ä moins qu'on nc vcuillo agrandir l'ouverture, alors on la fait marcher comme le bistouri
tenu en plume ä écrire.
C. Ponclinn avec le trocart. — Le trocart {fig. 02), appelé encore trok-qmrts, est un in-strument compose de deux pieces : le poinron et la canule, exactcnient ajustés.
Lc poinfon, V, cst une tige cylindrique on aplatie en acier, lerminée äl'une de ses extrc-milcs par une pointe en forme de pyramitle triangulaire d'oii le nom de tvois-quarts, ou par une lame aplatie semblable ä une lanccttc. L'ex-Ircmitc opposée est munie d'une poignéc ar-i'ondie en hois.
La canule, G, est une sorte de gaine ou cylin-drc creux, en laiton ou en maillechort, d'une
moindrc longueur que lc poinQon de tolle sorte
Fig. 02. — Trocart. P. Poinfon. — C. Canulb.
quo quand il est engalné dans la canule, sa
pointe se projelte au delii do celle-ci. Asscz souvent la canule du trocart porte un pavilion en forme do bec d'aiguière, pour faciliter récoulement du liquide et en diriger le jet; quelquefois ce pavilion est aplali.
On se sort parfois du trocart dont la canule est munie d'un robinet, qui empêche la penetration de l'air el regie la sortie du liquide.
Le calibre des trocarts vario suivant la destination do cos instru­ments. Ainsi on construit des trocarts do toutes dimensions, depuisle trocart explorateur aussi dclic qu'une aiguille ü tricoter, jusqu'au tro­cart de très-gros calibre, employe pour la ponction du ruinen.
La forme et la longueur varient cgalomont. Ilabituellement, on so sort de trocarts droits, parfois de trocarts courbes ; leur longueur vario de 10 ä iO centimetres environ.
Quel que soit le trocart employé, il cst important, avant de s'on servir, de s'assurer que lo poinQon est bien libre dans sa canule.
Nous distinguerons deux sortes de ponctions: la ponction simple et la ponction combinée avec I'aspiration par la methode de üieulafoy.
1quot; Ponction simple. — Pour so servir du trocart, on lc saisit de teile sorte que le manche soit assujéti dans la paume de lamain paries trois dcrniers doigts, le pouco applique au point do contact du man­che avec la canule, l'index appliqué sur celle-ci, le plus pres pos-
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INCISIONS. — DISSECTIONS. — PONCTIONS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 401
sible de la pointe, qu'il limile. On enl'oncc perpendiculairement le trocart eL quand on éprouve la sensation d'une resistance vainoue, on retire d'une main le poingon du trocart tandis quo do I'autre main, on soulient la canule. Dans quolques cas, notammenl quand il s'agit de kystes multiloculaires, il est bon de diriger la canule dans di­vers sens et de presser sur la tumeur, pour faciliter rócoulemcnt du li(Iiiide. On observera encore do ne pas appuycr rorilicc do la canule centre les parois de la poche, car on empêcherail ainsi la sortie du liquide.
On retire la canule en prenanl un point d'appui avec une main, au voisinago des parties on on l'a enfoncee et en exerQant de I'autre, des tractions sur l'instrument parallèlement a sou axe.
Squot; Methode d'aspiration de Dieulafoy,— Le docleur Georges Dieulafoy a imagine un appareil aspirateur très-ingénicux, i\ I'aideduquel on pent sans danger, pratiqucr une ponction exploralrico dans une tumeur molle, reconnaitrc la nature du liquide quelle renferme et établir ainsi les indications qu'elle comporte.
L'aspirateur de Dieulafoy (/fy. 63)estforiné par une seringue en verre d'une capacité de 150 grammes dont on peut fixer le piston au haut de sa course en lui imprimant un mouvement de rotation de gauche ä droitc, et cela grace i\ une disposition spéciale de la tigedu piston. A l'une des extrcinitcs de la seringue sent adaptcs deux ajutages pour-vus do robinets, sur Fun d'eux on fixe uu tube en caoutchouc destine ü le mettre en rapport avec l'aiguille aspiratrice; I'autre ajutage sert i\ expulser de Ia seringue le liquide qui y a etc introduit par l'aspira-tion. Lorsqu'on veut se servir de eet instrument, on ferme les robinets des deux ajutages, on retire le piston jusqu'ä la partie supérieure et on le lixe en lui imprimant un mouvement de rotation ii gauche. Le vide est ainsi fait dans le corps de pompe. On plonge l'aiguille dans le liquide que l'on veutaspirer et on ouvre le robinet de l'ajutage auquel est llxé le tube en caoutchouc. Ce liquide arrive dans l'appareil. Pour le vieler, on ouvre le robinet de l'ajutage oppose, on ferme Ie prece­dent et on abaisse le piston.
A cet appareil aspirateur s'ajoutent des aiguilles creuses destinées ;i traverser les lissus, et numcrotées suivant leur calibre, ainsi, le nquot; 1 a un demi-millimètre de diametro; leii0ü, un millimetre; le n0 3, un millimetre et demi; le n0 4, deux millimetres. On comjoit aisément que l'eniploi do ces aiguilles si déliées, doitètre inolfensif; effectivement, les experiences auxquellesM. Dieulafoy s'est livró sur les animaux, out prouvé que la piqüre du cocur lui-mörne, avec les aiguilles aspiratrices, laquo;était sans consequence (1). raquo; Au surplus, M. II. Douley a signalé dans le Recuetl de médecine vétérinaire, année ISTo, p. 202, les services que la Methode d'aspiration ie M, le docteur Dieulafoy, si souvent em-
(I) liccucil de médecine veterinaire. ISió, ]). 200.
raquo;•
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ELEMENTS DES OPERATIONS.
ployée chcz riiomme, csl appelée ïl rendre ;i la pratique vétérinaire. Ainsi par son emploi, on peut évitcr lies erreurs de diagnostic dont les consequences peuvent ètre l'unesles ; exemplcs : hcrnie ventrale prise pour un abces ; cystocèle prise pour unkysteséreux,etc. Grace Ji cettc
f 1
Mg. (j'i. Seringue Dieulafoy.
methode, la ponction des abces parotidiens profonds dortt la presence gene la deglutition et la respiration, peut-être faite sans danger; enfin l'aspiration des liquides ayanl donné chez l'homme, los meilleurs ré-sultats pour le trailemcntdes hydropisies arliculaires, peut-être, dirons-nous avec M. II. Boulcy, préviendrait-on chcz les animaux, les dangers de la suppuration synoviale, clans les arthrites ou les synovites aiguös par desponctions aspiralrices I'aites ;i temps. —Nousverrons plus loin, en décrivant la thoracentèse et la hernie inguinale, que la methode du docteur Dieulafoy est susceptible de recevoir d'heurcuses applications. Ü. Ponction avec le cmtere aeluel. — On se sort d'un cautère conique chauffé ;\ blanc, en donnant ïi la partie efrdée de l'inslrument unc Ion-
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I1ÉM0SÏAS1E.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;493
guoiir proportionnello ü la profondeur oü l'on vcutarrivcr. On enfoncc Ie cautère perpendiculairement en appuyant jusqu'ä ce que l'on éprouve la sensation indiquant que l'on a pénétré dans une cavité; puis on Ie retire suivant uno direction perpendiculaire.
Co mode do ponction, frequemment usité en chirurgie vétérinaire pour ouvrir les abces, les éponges, les capelets, présente plusieurs uvantages sur l'emploi du bistouri. Ainsi, I'hémorrhagie est gónórale-ment évitéc, l'ouverture l'aitc par Ie cautère, au liou de se cicalriser rapidement comme celle produiieparle bistouri, reste béante pendant uu assez long temps et Ie pus peut ainsi s'écoulcr facilement, enfin Ie calorique modilie favorablement la nature de 1'inflammation et favo-ilso la resolution.
CHAPITRE II
HÉMOSTASIE
On désigne sous ce nom, l'etude des moyens propres äproduire V/ié-moslase, c'cst-.Vclire l'arrêt provisoire ou définitif du sang.
On wppeWahémorrkagte, Fecoulement du sang.
Or, l'hémostasie a pour objet de prévcnirlcs liémorrhagies on deles faire ecsser.
Cette partie de la chirurgie offrc un grand intéröt. On concjoit en effet, que quand Ie sang s'ccoulc en abondance, il masque la couleur des tissus et rond ainsi les diverses manoeuvres de 1'opération fort inccr-taines, si même il n'oblige pas Ie Chirurgien ;\ suspendre l'opération commencée. En outre, une hémorrhagie prolongée affaiblit l'animal et 1c met souvent hors d'état de supporter les suites de l'opération.
11 faut done que Ie Chirurgien soit ;\ même de prévenir une hémor­rhagie avant une operation et de l'arrêter déliniüvemcnt pendant ou après. En consequence, nous distinguerons une hémostasc temporaire et une hémostasc definitive,
sect; 1er. Hémostase temporaire.
En vétérinaire on n'emploie qu'un soul moyen pour suspendre pro-
visoirement Ie cours du sang, e'est la compression circulaire oula li­gature en masse, qui a été mise en usage do tout temps.
On se sort pour cela du garrot. On appelle ainsi un lion circulaire que Ton applique autour de la region oü so trouvent los vaisseaux que l'on veut comprimer.
Chez les grands animaux domestiques, 1c cbeval notamment, e'est
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ELEMENTS DES OPERATIONS.
autour du patui'on quo Ton place lo garrot. Get appareil consislo on uno simple corde do la grosseur du polit dplgt, quo Ton none autour du paturonde maniere h laisser un intcrvalle süffisant pour y engager un biUonnct, lt;i I'aido duquel on serre la corde ä volonté et au degré con-vcnable. Un niban de fil double et formant üne anse dont on noue forlemont les bouts sur lo paturon est égalemont employé. Mals, par re moyen, la compression est moindro que dans lo cas prece­dent. Tel est lo garrot mis on usage par les vétérinaires pour los opera­tions de pied. Lo lion circulaire exergant uno compression pcripbéri-que, suspend la circulation en menie temps qu'il diminue dans uno certaine mesure, la sensibilité de la region par suite de la pression que subissenl los lilets nerveux. Cet appareil compresseur peut 6tre improvise partout, il jouit d'uno grande puissance et nous ne sa-chions pas que chez lo cheval au moins, sou emploi ait étó suivi d'ac-cidents, quand il n'a ólé laissc en place que Ie temps striclcmcnt néces­saire ;\ l'opération. On conQoit aisément, qu'un garrot oublié dans Ie pli du paturon et laissé en place pendant plu-sicurs heures après l'opération, déterminera
infaillibletnent la gangrene do roxtrémilé et la chute du sabot. Mais cel accident est nn de coux qu'un praticien, soucieux de sa reputa­tion, saura loujours évilor.
Brogniez avail propose do rcmplacer lo gar­rot par un instrument particulier appelé par lui, adstricleur {fig. 0-4). 11 se compose d'un cy-lindrc en cuivre portant h son fond, 0, une ouverture allongée, destinéc h recevoir lacour-roie, a, que l'on fait monter dans son intérieur au moyen d'uno vis, c, terminée par un anneau et taraudée ;\ qualrepas pour perraettre ;\ré-crou de marcher plus vite.
Get appareil est inusité. 11 en est de même
des nombreux instruments qui ontété inventés
Fig. 01. — Ac/stricteur de Brogniez,
pour exercei' la compression chez l'homme.
Ainsi lis tourniquet do J. L. Petit, Ie com­presseur, dit de Dupuytren, les compresseurs gradués.de Marcelin Duval, etc.,seront toujours remplacés avantageu-sement, en chirurgie vétérinaire, par lo moyen prhnitif, c'est-ä-dire Ie Hen circulaire forme par uno simple corde et nu bälonnet.
Métiuiiic d'Eamarehi — Depuis quelques années, on emploie choz l'homme, une methode de compression, introduite en chirurgie humain e par Ie professenr Esmarch (de Kiel). Getto methode a pour but d'éviler au patient, une porto do sang et de permettre au Chirurgien d'opérer presqne ;\ sec on h blanc, comme si l'on agissaitsur lo cadavro. Pourcela. Bsmarch se sort d'unebande en caoutchouc qu'on enroule autour de la
I
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UEMOSTASIE.
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parlie ft opérer afin tie faii-c refluer vers les parlies centrales, Ie sang qu'elle contenait, puis, pour empècher l'arrivée par les artères d'une nouvelle quantilé de sang, on passe par-dessus la Lande, et au moment d'opérer, un tube de caoutchouc que l'on serre 1'ortemcnt il la ma­niere d'un garrot.
Gelte methode d'hómostase peut ötre employee en chirurgie vétéri­naire, pour les amputations des membres ou les ablations do tumeurs comme nous Ie verrons plus loin.
CompreHsion fiigitaie. — Quand on se propose d'exerccr la com­pression sur uno artcre, afin de suspendre la circulation dans les parties oü eile sedistribue, on peul faire appliquer sur ce vaisseau les doigls d'un aide. La compression dü/itale s'effectue au moven du poncc ou mieux des quatre anlres doigls disposes perpendiculaire-ment au plan osseux sur lequel Tariere repose. L'aide chargé do ce röle important, doil snivre du regard tousles lenips de l'opération et jiiger de Tétat cl des nécessilcs de la compression. Quand les doigls s'engourdissent, on les soutient avec ceux de l'autre main. La com­pression digitale a etc recommandée chez Thomme par plusieurs chi-rurgiens, notarament par Vanzetti de Padoue pour Ie trailement des anévrismes.
ha,compression avec la pelotc on Ie cachet consisle i\ appuyer sur Ie vais­seau avec une bande roulcc ou une pclole soutenue par uu manche ;i cachet qu'un aide lien t dans sa main. Nous ne parlous do ce moven que pour mémoire, car il est ïi pcu pres abandoimc chez l'liomme el nul-lement usile en vétérinaire.
8 2. — Hémostase definitive.
Pendant une operation, on divise des vaissoaux de divers calibres : capillaires, veines et artères. Le sangs'écoule en plus ou moins grande quantité et sa couleur varie suivaut la nature des vaisseaux divises. Ainsi les bémorrhagies arterielles soul caractérisées par un jet do sang rutilant, qui a lieu par saccades isochrones avec les ballemenls car-diaques, tandis que, quand riiémorrhagic résulle de la blessure d'une veine, le sang est noir cl s'échappe en jet continu. Mais souvent le sang s'écoule en nappe cl présente une couleur intermediaire entre rolle du sang veineux et colle du sang artériel. On devine que dans ce cas, qui est le plus frequent, les veines et les artères onl élé di-visées.
Si 1'hémorrhagio provient de la division des capillaires ou de vais­seaux d'un petit calibre, eile s'arrète parfois d'olle-möme, sous l'in-fluence de la rélraclililé des parlies divisées. Quand eile persiste, on a recoursäl'emploi des tnoyens hétnostatiques, physiquesouchiniiqiies. Enfin, lorsqu'un vaisseau volumineus aétéblessó,il faul employer divers tnoyens chirurgicaux d'hémoslase.
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490nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ELEMENTS DES OPERATIONS.
A.nbsp; iiéinostatiqnegphyBiquvti. —Ou clislinguo parmi cux, les refrige­rants el les absorbants,
Refrigerants, — L'eau fraicho, la neige, la glaco pilée, les liqukles très-volalils comme l'éther, lo chloroforme, les mélanges frigorifl-ques divers peuvent 6tre employés pour combaltrc les hémorrha-gies. En chirurgie vétérinaire, on emploic habituellement l'eau froide, on en imbibe des compresses on micux des boulettes d'éloupe que l'ün dispose sur la partio qui osl Ie siége do l'hémorrhagie. Par-fois, on emploie l'eau fraicho sous forme de lotions, A'affusions, de douches, clc.
Les refrigerants produisenl nnc certaine excitation sur les nerfs vaso-motcurs, suivie d'une contraction toniquo des (Ihres musculaires des vaisseaux, d'oü resul te l'effacement de leur calibre el l'arrèt du sang.
Absorbants. L'étoupe, la charpic, Tagaric, l'amadou, la toilo d'arai-gnée, la pondre de lycoperdon si vanléc par Lafosse, la colophanc pul-vérisée, la pondre de gorame, la eendre de bois léycrement chauffée, la farine, l'éponge, telles sent lessubstances qui peuvent ötre employees pour arrêter les hémorrhagics capillaircs. On emploic ordinairement l'étoupe. A cot effet, on bourre la plaie d'oü 1c sang s'échappe, avec des boulettes d'étoupo, trempées dans l'eau fnüche, et l'on exerce ensuite une compression convenablc. Les absorbants constituent des hémos-tatiques peu actifs, qui agissent d'une maniere toule mécaniquo en divisant Ie liquide, en réparpillant en quelque sorte dansles matières spongicuses, ce qui facilitc la coagulation.
B.nbsp; ilt'mostntiqucsect; chimiques. — Astringents. Lc pcrchlorure de fer, Ie vinaigre, l'eau alcoolisée, les solutions astringentes de suU'ate de cuivre, de sulfate de fer, d'alun potassique ou ammoniacal, de tannin ; l'eau de liinclli dont la creosote est Ie principe actif; l'eau de Pa-gliari, etc, etc, possèdent ä un degré plus ou moins prononcé, une action astringcnle ou coagulante c[iii les fait rechercher pour arrêter les hémorrhagies, L'eau de Pagliari eslun hémostalique puissant, fré-quemment employé chez rhomme. D'aprcs MM. Lcgouest et Sédil.lot, quand on mélange une partie de sang humain récent, avec qualre par-lies de liqueur clc Pagliari, laquo; la liqueur se prend en massc, et devient tellemenl adhérente aux parois du vase que l'on peut impunément renverser ce dernier, Ie coagulum no se détache pas raquo; (1).
Cette liqueur se compose de :
üiinjoin.................................. y.quot;iO grammes.
Almi potassique ci'istallisü................. 500 grammes.
Kau commune............................ ö Utres.
lt;( On fait bouiilir Ie lout pendant six heures, dans un pot de lerre ;l) Traili de mod. op., Logoucst et Sédillot, t. 1, p. 229.
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UEM0STAS1E.
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vernissé, en agltant sans cesso la masse résineuse et eu remplaQant successivement l'eau évaporée par du 1'eau chaude pour no pas inter-rompre l'ébullition (I).raquo; On ülli'ocl on conserve pour l'usage.
L'alun calcine on poudre, convient également pour arrèter les hé-morrhagies. L'csscncc de térébentbine, conseillée par Billroth et jour-nellemcnt employee pour les plaies ilu pied, pourrait aussi êlre eai-ployée comme hémostatique.
La plupart des astringents s'emploient al'état ]i(iiiide. On enimbibe des compresses, des boulettes d'étoupes on des plumasseaux que l'on applique sur la plaie en comprimant au besoin.
Do lous les composes hémostatiques, Ie perchlorurc de f er est cer-tainement Ie plus puissant, aussi l'emploie-t-on depréférence ; il forme avec Ie sang nu magma noirfttre, fortement adherent. Le sulfate de peroxyde de fer serait, d'après les recherches do M. Monsel, un excel-lenl, hómoslalique. 11 aurait, comme le perchlorurc deler, la propriété decoagulerle sang et de former un caillot resistant.
Causliques. — Ges agents, mis en contact avec les lissus, s'y com-binent, coagulent le sauget forment ainsi uue esckare. Us peuvent, lous, ii des degrés divers, remplir le róle d'hémostatiques. Toutefois les causliques olnmiques on polenticls, soul rarement employés i\ co titre, tout au plus, dans quelques cas, met-on en usage l'eau de liahol. Par contre, la cauterisation aumoyen du fer chaufle ä blanc, esl d'un em-ploi journalier en chirurgie vétérinaire. Nous indiquerons plus loin, ;\ propos do l'applicalion du feu, les régies applicables t\ cc moyen hémo­statique; nous nous bomerons i\ dire ici qu'il faut, pour arrèter unché-mórrhagie, se servir d'un cautère chaufl'é ;quot;i blanc et non pas au rouge sombre,comme on serail porté ä le penser d'après des experiences déjiï anciennes de Bouchacourt, lailes sur le cadavrc humain. La pratique de tous les jours nous déraontre que, quand on se serl d'un cautère chaude au rouge sombre, on ne peul anèler uue hémorrhagie un peu forte comme,par exemple, cellequirésultede l'amputationdela queue, tandis qu'on l'arrête aisément en employant un cautère chaullë ä blanc. On applique le cautère perpcndiculairement sur les lissns d'oii le sang s'échappe, tont en exergantäleur surface imecerlaine compres­sion dont la pratique appreud ä conuailrc le degré. L'application du cautère incandescent doilèlro do courte durée, Imil ä dix secondes en­viron, car le cautère, en so refroidissant, adhere h 1'eschare el quand on retire rinstrument, l'hémori'hagie se reproduit. 11 estbonégalemenl d'élancher la plaie avec des étoupes sèches, avant depratiquer la cau­terisation.
C. llómaNiaUqiicgciiirurs'icnux. —11 y on a Iroispriucipaux : la COlh-pression, la ligature et la torsion.
A. Compression. — On l'cxcrcc soit sur la partie tronqueo dos vais-
(I) Lococilnlo, p. 230.
Pbucm üt Toussaint, Chirurgie*
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seaux, soit sur leur trajct; dèslors, on a distingue la compression, on directe, laterale, immediate on mediate. Qiiand la compression est oxercée ;i distance ct d'une maniere indirecte, eile constitue Ie tamponnement.
a.nbsp; Compression directe. — On la pratiquedans la plaie elle-même d'oü provienl l'hémorrhagie. On superpose des bouleltes d'étoupes de ma­niere ä combler la plale donton rapproche les bords ä l'aide d'une suture plus ou raoins serrée. On emploie ;\ eet ellel, soit la suture ä points séparés, soit la sulure entortillée ou mieux Va suture lt;) bourdonnets; d'autres ibis on so sert d'un handage circulaire. L'appareil destine lt;i maintenir la compression varie snivanl les regions. A l'encolui'e, an garrot et dans la region ingiiinalc, on a recours ä la suLure ä bour­donnets, parl'ois ä la suture entortillée; pour leshémorrhagies qui sié-gent sur les membres, on emploie im bandage circulaire. Dans la plu­part des cas, on combine l'emploi de la compression avec l'usage des hémostatiques physiques ou chimiques dont nous avons parló précé-demment. Ainsi on imbibe les boulettes d'eau fratche ou d'eau alcoo-lisce, d'eau de Rabel ou de perchlorure de i'er, clc.
Par ce moyen, on peul arrèlcr des hémorrhagies pour lesquelles on ne peut employer, eu égard ;i la disposition anatomique de la region, la cauterisation au Ier rouge ou la ligature. Aussi, est-il d'un emploi frequent en chirurgie vétérinaire, Ajoulons q.u'il est facile i\ mettre en pratique et n'exige pas une grande habitude. Mais il ofTre plusieurs in-convénients. Ainsi la laxilé des tissus amène Ie relächement des pieces composant l'appareil compressif; les points de suture conpent Ie tegu­ment quand ils son t Irop serres ; paribis, quand la compression est trop forte, la gangröne se declare. Nous en connaissons plus d'un exemple après les hémorrhagies de la region parotidienne, consócu-tives ä la ponction d'abcès de celle region. 11 faut done que Ie degré de constriction des points de suture soit süffisant pour arrêter l'hé-morrhagie, raais nou point excessif afin d'éviter la section do la peau et surtout la gangrene.
b.nbsp; Compression laterale. — On peut l'exercer sur Ie vaisscau blcssc lui-même ou bien sur les parties qui Ie recouvrent; eile est done im­mediate ou mediale.
Compression laterale immediate. — Si Ie vaisseau qui donne licu ä une hémorrhagie n'est pas mis ä découverl dans une élendue sulïisanlc, il faul préalablement débrider en dei^ä et au delä de la plaie, afln d'e.xer-cer la compression sur une large surface. On applique ä eet elfct, des boulettes d'étoupe sècho ou mieux imprégnées d'un liquide hémosta-tique, etl'on rapproche les bords de la plaie comme il a été dit précé-demment.
On peul pratiquer plus simplement ia compression laterale en appli-quant les doigts sur Tariere blossée, pendant plusieurs heures. L'opé-rateurse fait alors assister par plusieurs aides qui se remplacenl aller-uativement.
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IIEMOSTASIK.
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Par cc moycn, on évite les accidents qui peuvent résulter d'nnc com­pression trop prononcée, c'csl-u-dire la section de la peau et la gan­grene. Si la compression digitaleest insufflsante pour maltriser 1'hé-morrhagie, on a recours alorsü la compression laléraleon fi la ligature (lont nous parlorons plus loin. La compression laterale immediate a été misc en usage avec succes après la piqüre de la carotide.
Compression laterale mediate. — On la pratique sur l'om'erture du vaisseau, on deQä et au deläsur les tissus qui Ie recouvrent. On emploie ä eet offet, une étoupade sèelie on mieux imbibée d'eau iraiche, que Ton dispose sur la region et que l'on mainlient ä l'aide d'une bande mé-thodiquement enroulée. Parfois on eonsolide l'appareil el on augmente la compression, en interposant entre Tétoupade et labande.des espèccs d'cclisses ou d'attelles formées par de petites plancliettcs de boisou de carton épais.
Ce mode de compression est parliculièremcnt applicable aux vais-seaux superliciels,qui clieniinentsur des plans résislanls ou dans Ipur voisinage immédial et sur lesquels on peut prondre un point d'appui.
La bande circulaire qui constitue Ia pièce principale de eet appareil compresseur, cxerce sur les parties qu'elleentoure, une Forte pression qui met obstacle et empêche mêmela circulation de retour, suspend l'innervaüon, gene mécaniquement certaines fonctions, comme la respiration, quand l'appareil est appliqué autourde l'encolure, ce qui determine incvitablement des slases sanguines, des engorgements gan-greneux qui peuvent (Hre rapidement mortels.
On atténue les inconvénients inhérents ä cc procédé, en laissant l'ap­pareil en place seulement pendant Ie temps necessaire ü la cicatrisation des blessures arterielles et qui varie comme on Ie comprend, suivant l'étendue de la plaie arterielle. Quand Ie vaisseau est pcu voliimineux, quelques beures sufflsent; dans d'autres cas, l'appareil compressif doit èlre maintenu en place pendant un ou deux jours.
Il faut encore cxercer Ia compression sur une large surface afin d'é-viter les étranglements ou pincemenls.
Pour les membres il est recommandé de praliquer la compression en procédant des parties périphériques vers les parties centrales, afin de dhninucr l'étendue de 1'engorgement consécutif ä l'arrêt de la cir­culation veineuse.
Tmnponnement. — C'esl un moyen bémostatique qui consisle ;i intro-duii'c dans une plaie ou une cavité naturelle, unecertaiue quanlité d'c-loiii)(!s, imbibecs d'un liquide bémostatique. On peut remplacer 1'é-toupe par des éponges, mais celte matière u'cst pas usitceeu chirurgie vétérinaire.
Le tamponncment est mis en usage pour combaltre l'épistaxis abon-dante, les bémorrbagies utérincs, les bómorrbagies provenant de la ponclion des abces ou d'autres tuiueurs, etc,
Un remplit ou inicux on bourre avec des boulcttes d'étoupes ou
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500nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ELEMENTS DES OPERATIONS.
mOmc de simples bourdonnets, la cavité d'oü procédé I'hémorrhagie. Co procédé a rinconvénient de tneurtrir les plaies, les surfaces mu-queuses, mais cela no saurait dans la plupart des cas, contr'indiquer son omploi, atlendu qnc lo lamponnoment estun moyen hémostatique d'iin omploi facile eL (Tune olilcaciló inarquéc ; anssi lo met-on fort souvent en usage.
Effets de la compression. —Co moven hémostatique rapprocho les bords do la plaio laile au vaisseati d'oü procédé riiómorrliagic et faci-lito ainsi la cicatrisation de la blessure arterielle ou veineuse, La com­pression présente l'avantage de no pas determiner, comme la ligature, I'obliteration du canal vasculaire ; toutofois eet avantage no pent être obtonn qu'autantque l'apparoil comprosscur nc roste pas en place au-dela cle 3G ou 48 henres. Passé ce laps do temps, les ellets do la com­pression sont semblables aceiix do Ia ligature.
Les fails publiés, en 1845, par Amussat, démonlrent qnc les blessures arterielles ou veinenses, se cicatrisent quand on en a rapproché los bords par la compression employee suivant Tun ou l'autre des procédés indiqués précédommeut. Mais, si la blessure est élendue et accom-gnée do porto do substance, la compression est insufflsante et il faut avoir recours ;\ la ligature.
B. lasraquo;*quot;laquo;-laquo;- — Cost line operation qui consislo h étreindro les vais-seaux dans un lien circulaire plus on moins fortement serre. Cost Ie moyen hémostatique par excellence, mais il a rinconvénient do deter­miner fatalemcnt l'oblilération duvaisseau qui I'asubi.
Do memo quo la compression, la ligature pout ètre immediate ou mediale, Mais il faut distinguer en outre, nno ligature Itmporaire, d'al-ieyile) cl unc ligature/jmnanentó. La ligature temporaire uo reste ai)|)li-ciuéc que pendant mi temps plus on moins court : cllen'cst plus em­ployee. La //(/c^Mrc d'attonte se place sur los vaisseaux sansêtre serrée. La ligature permanente est lx pcu pres la seulo employee ; olie reste dans la piaiejusqu'au moment oii eile est éliminée paria suppuration.
On so sort habituellement, pour pratiquer la ligature, d'un lil ordi­naire. Parfois on emploie un lil métallique très-fin. On s'estservi chez l'homme de ligatures faites avec la peau do daim (Pbysick et Dorsay, Jameson, Malgaigne), afin, croyait-on, do determiner uno irritation moindre. Quoi qu'il en soit, en vétérinaire on donne généralement la preference au lil ordinaire que l'on rencontre partout. 11 faut avoir lo soin do lo cirer, a(in quo la ligature qu'il doit former, no so dossorro pas.
Los pinces employees pour saisir le vaisseau ä lior,ont varié do forme suivant los époques. Actuellomont on so sort d'uno pince anatomique ordinaire ou mioux d'uno sortc de pence lt;) coulisse, dont les mors restent rapprochés quand Tartcrc a été saisio, co qui dispense do I'emploi d'un aide. On so sort parfois du tenaculum {fig. 68). G'est unc sortc do tigc d'ficicr, ofliléo, lerminée on pointe aiguë et recourbée en crochet. Uno aiguille coui'be;\ suture pout remplaccr cot instrument.
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HEMOSTASIE.
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Ligature immediate. — Cost le inoyen hémostatique le plus sür. On rappliqueprincipalement sur les grosses artères, lorsque l'hémorrhagie est abondante. Les vaisseaux peuvent fili'c coupes en travers, dans toutolcur épaisseurou seulement dans unepartie. Dans quelques cas, la blessure consislecn une petite incision laterale ou uno .simple piqüre. Nous avons vu qu'il est permis alors de compter sur la compression. Nous supposerons done dans la description du nmnuel Operateure, que la ligature doit êlre appliquée sur un vaisseau coupé en travers.
Manuel opératoire. /'reinier procédé. Premier temps. Saisïr l'artère. — Pour cberclicr les vaisseaux, le Chirur­gien doit so rappeler leur situation anatomique, mais quand le sang coule de loutcs parts, le mieux est d'étan-cher la plaie en pressant ;\ sa surface, avee une boulelle d'étoupes. On saisit ensuite avec des pinces ;\ dissec­
tion, le vaisseau quo Ton se propose do Her, et on ratlirc ä soi par des tractions lucnagces; par ce moyen, on le
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dégage des tissus qui l'environnent; d'autres fois, il est Kis. c.quot;,. nécessaire, pour isoler le vaisseau, de le disséquer dans renncutum. une certaine étendue, de séparer les filets nerveux qui lui soul accolés, pour cola on se serf d'une seconde pairc de pinces A l'aide de laquelle on détruit les adhérences conjonctives avec les nerfs et les vaisseaux environnanls.
Deuxième temps. Placer la ligature. — Quelques cbirurgiens ont ['habitude do disposer sur les pinces, la ligature formant nceud. üès (ine le vaisseau est saisi entre les mors do la pince, on fait glisser le lil sur lui, et l'aide n'a plus qu';\ tirer sur les exlrémités du Hen. laquo; La simiilicité de cette manoeuvre, disent MM. Legouest et Sédillot, n'est qu'apparente : l'anse do lil adhere a la plaie; les bouts s'enroulent et l'aide serre le noeud avant (pie l'anse de la ligature ait dépassé la pince, qui se trouve liée, etc. (I). raquo; Habitucllement on opèro de la maniere suivante : L'artère étant saisie etisolée, l'aide chargé de placer la liga­ture applique le til par son milieu sur les mors de la pince, derrière la inain du Chirurgien qui tient la pince afin de n'ótre pas gêne dans si's mouvements. L'aide fait un premier nceud simple en le commen-caut pres des houts du Hen et évitant de tordre lefil. Ce premier nocud est serre jusqu'auprès de la pince; puis au moyen du pouce de cha-que main, on fait glisser le nooud sur l'artère et l'on serre en ap-pliquant les pouces l'un contre l'autrc. 11 faut serrer avec une cer-taine force pour rompre la lunique interne du vaisseau; l'habitude peut scule guider ä eet égard. Si la plaie est profonde, on se sert des doigts indicateurs au Heu des pouces, pour conduire la ligature et la serrer {fig, CO). On fait par-dessus le premier nocud un
(1) Loco citato, t. I, p. 21quot;.
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ELEMENTS DES OPERATIONS.
deuxième noeud représenté comme on Ie voit [fig, 67), et non pas comme Ie nooud représenté {fig. C8), qui peut se desserrer. On coupe
(•'ig, OO. — Manuel opératoire de la ligature.
Vim des Louis du lil prés de la ligature, et on laisse h l'autre unc eer-taine longueur pour pouvoir Ie diriger dans l'angle inférieur de la plaie
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Fig. 07
Namd droit.
Fig. (is. — Naiudde traven
Quelqucfois on coupe les deux exlrémitcsdu lil au ras delaligature el on abandonne celle-ci dans les tissus oü eile s'cnkyste; toutefois, chez lo cheval, cette ligamp;lure perdue, comme on l'appelle, peut devenir Ie point de depart d'un foyer purulent, car, on sail que chez eet ani­mal la facuité pyogénique est très-développée.
Quand on se propose de aisserdes ligatures dans les tissus, comme puur la castration de la chienne par,excmple, on se sert alors de lils métalliques.
Quand Ia ligature intéresse une artcre, eile doit êlre pratiquée parfois, non-seulement sur Ie bout central, mals aussi sur lo bout périphérique.
Quand on la pratique sur une veine, il suflit de lier Ie bout périphérique ü moins que la partic restante de la veine ne puisse servir de voie d'écoulement au pus, et conduirc ce liquide dans un lieu
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IIÉMOSTASIE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; S03
oü sa presence détermino des accidents mortels, comme e'est le cas pour la jugulaire quand il y nphlébite hémorrhagique; alors il 1'aut lier le bout central.
Deuxièmeprocédé, — Co procédé no diifère de celui que nous vcnons de décrire que par 1c moyen employé pour saisir l'artère. On so sert on effet, du tenaculum, ü l'aido duquel on traverse do part en part, les pa-rois de l'artère et on l'attire ainsi au dehors, en l'isolant dos lissus en-vironnants; on applique ensuite la ligature comme i\ Tordinaire.
Ligature mediate. — On désigne sous co nom nno operation qui con-sisle ä lier avec le vaisseau, les tissns environnants dans une cortaino épaisseur. On pratique cetto operation ä l'aide (rune aiguille courbo munie d'un fil ciré siini)lu ou double. On pique cetle aiguille ä proximité du vaisseau qui donne licu ;\ riiémorrhagic, on le contourne et on none les extrémités du lion ä la maniere ordinaire.
Ce genre de ligature est souvont mis en usage pour les artères d'un petit calibre qu'on no peut parvonir i\ isolcr dos tissus environnants. Il est h. remarquer que Ia ligature mediale est un moyen hémostatique moins puissant quo la ligature immediate, puisque la constriction exercée par le Hen sur los paroisdu vaisseau, est moins forte.
La ligature mediate produil uno vivo douleur, attendu quo les filels norveux, satellites du vaisseau sur lequel on 1'applique, sont com-primés par Ie lion.
Effets de la ligature, — Quand on étreint uno artère dans une ligature, les tuniques interne et moyenne sont divisées par Ie lien constricteur et so rebroussent on dessus et en dessous du licn, formant ainsi un double cul-de-sac ; quant ä Ia membrane externe, olie résisle et arrète le sang. Dés lors, un caillot se Tonne, puis l'irrilalion produite par l'application du lien, determine la proliferation dos elements cellulaircs formant les parois du vaisseau et dos adbérenecs no tardont pas ïv s'établir entre cellcs-ci et le caillot.
La presence de la ligature provoquo ä 1'extérieur du vaisseau, une inflammation éliminatrice de teile sorto qu'au bout d'un certain temps, le fil tombe et entralneavec lui lo trongon vasculaire, situé au dele do la ligature. En méme temps quo cos phénomèncs se produisent au dehors, lo caillot adhère de plus on plus aux tuniques vasculaires, puis il devient ensuite lo siégo de metamorphoses regressives ; il diminuo de volume et Unit par disparaitro.
Au fur et ä mesure que la résorption du caillot s'opère, les parois du vaisseau se ressorronl jusqu'ä effacement complot do son calibre et se transforment en un cordon libroux, dopuis le point d'application de la ligature jusqu'i la première collalérale.
Cc travail d'oblitéralion peut ótre contrarie par uno inflammation trop intense determinant la chute prétnaturée de la ligature, c'est-ä-dii'o avant que I'adhéronce du caillot so soit établio, dès lors 1'hé-morrhagie se reproduit; ou bicn, par I'applicalion do la ligature sur un
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504nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ELEMENTS DES OI'ÉIIATIOMS.
point trop rapproché cl'une collatérale. G'est ainsi que, quand Ta la distance entre la ligature et la première collatérale n'est que de 4 ;i ,'i millimetres, Ie caillot ne se forme pas, surtout si l'artère est do fort calibre.
G, Torsion. — G'est un moyeii héraostatiquo très-anciennement eonnu, toutofois c'est Amussat qui en a fait l'étude la plus complete. Vclpeau, Thierry, Prickede Hambourg, ontégalement étudiéla torsion el propose diverses niodilicalioiis dans Ie manuel opératoire. Amussat avail cxagóró les inconvénients de la ligature, el vanté outre mesure les avantages dela torsion; aussi recommandait-il cc moyen hémostatique i\ rexclusion do tous les autres, mèine pour les artères d'un fort ca­libre. 11 pensait que la ligature entreteuait l'irritation et augmontait aiusi les accidents inllammatoires, comme 1c ferait un corps étranger, accidentellement introduit dans les lissus, tandis que la torsion n'exi-geant pas remploi d'un Hen, ne présenterait pas les meines inconvé­nients. L'opinion d'Amussat était évidcinmenl exagérée; l'expérience de tous les jours Ie démontre. En outre, on a constate que la torsion était un moven hémostatique moins puissant que la ligature el d'unc application beancoup moins simple.
Après ces réserves nous pouvons diro que la torsion convient par-1'aitement pour arrèter les hémorrhagies produitcs par la blessure des vaisseaux d'un petit calibre.
Procédé d'Amussat. — Les instruments employés sontquatre pinces, dontdeux ordinaires ou anatomiques, une pince dite ii hof/ucttcs parce que les mors soul formés par deux petiles tiges cylindriques el une pince ä torsion, qui n'est autre chose qu'une forte pince anatomique, dontles branches son t main tenues rapprochées au moyen d'un ressort, ou d'un petit verrou h coulisse. Au moyen (rune pince ordinaire, on saisil l'extrémité librcdo l'artère; avec une seconde, on isole Ie vaisscau en refoulantle tissu conjonctif environnant, dans une élendue de 12 tl 13 millimetres ou avant ou au-dessus de la surface de la plaie. laquo; Cela fait, cette seconde pince est remplacée par la pince h torsion, avec la-quelle on prend l'artère transversalement ä son extrémité; puis cette pince élanl serréc et lenuc de la main droite, de la main gauche on prend la pince ä baguettes avec laquelle on saisil transversalement Ie vaisscau au niveau des chairs; on presse sur eclte pince pour couper la tunique interne el moyenne, et tandis qu'on serre les baguettes avec mie force sufüsante, on imprime ä la pince h torsion, un mouvement de rotation sur son axe, dans l'étendue d'un demi-are de ccrcle, comme si on voulait enrouler l'artère autour do ses mors, et en prenant un point d'appui siir la pince ;i baguettes, après quoi on ramene la pince do lelie sorte que sou axe soit parallele h 1'axe de Tariere; et, en rou-lant riustrumeiil entre les doigts, on fait executer au vaisscau sept ;i buil tours de rotation sur son axe. L'opéralion est linie alors, on retire la pince ii baguettes, et avec la pince ä torsion on repousse dans les
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HÉMOSTASIE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; KOö
chairs lo bout do l'artère, a moins qu'on ail porté la torsion au poinl de rompre co tourillon cl de 1c rclircr entre les mors do la pincc (I).raquo;
Les cflels do co procédé opératoire sonl faciles h comprendro. En eiTet, la pression produite sur Ie vaisseau par les pinces a baguettes, rompt les tuniques interne cl moyenne de l'artère, comme Ie ferait une ligature, el ces tuniques se replient sur elles-mêmes dans l'intérieur du vaisseau comme un doigl de gant retourné; la torsion allonge la tunique externe, qui s'enroule sur clle-même comme une corde en s'ellllanl de plus en plus, de lelie sorlo que Ie caillotest solidomenl ar-rèló, d'une part par Ie refoulemcnl des tuniques moyenne ol inlerne, el de l'autre, par I'espèce de capuchon que lui forme la tunique externe tordue.
Le procédé d'Amussalesl, comme on Ie voil, assez compliqué, aussi a-t-on propose de se passer de la pince a baguettes, que l'on rempla-cerait par le pouce el l'indicateur de la main gauche (procédés Pricke, Velpeau). Thierry se conlonlait memo de saisir le ])oul de l'artère avec dos pinces ordinaires, el de le tourner cinq ou six fois sur lui-mèmo. Ce procédé est celui que l'on mol en usage quand il s'agit d'ar-rèlor l'hémorrhagie produite par des artérioles divisées pendant une operation. Mais il est insuffisanl quand il s'agil d'arrêter un écoule-mcnl sanguin, produit par la blessure d'une grosse artère, auquel cas l'emploi des pinces i\ baguettes peul eire utile si l'onn'a pas recours ä la ligature.
Proccd/! de M. Tillavx. — 11 esl remarquablo par sa simplicilé el son cflicacilé. Ainsi, la torsion, effectuée d'après ce procédé, peul, d'après M. Tillaux, êlro employee pour les arlöres d'un l'orl calibre, telles que la fémorale ol l'humérale, du moins chez l'homme, ainsi que le prou-vent un Ires-grand nombre do fails observes par co chirurgion dans les hopilaux Saint-Antoine, Saint-Louis et Lariboisière.
Pour praliquer la torsion dos artères do quelque grosseur qu'elles soienl, M. Tillaux ne se sort que d'une sculc pince {fig. G'J), qui res-semble beaucoup i\ la pince ä torsion ordinaire; laquo; clle esl seulomenl plus forlc, les mors sonl plus longs el s'adaptent plus hermétique-menl l'un i\ l'autre. A roxlrémilé opposée aux mors exisle une sorte d'ailello deslinée a facililer la mameuvrc cu donnant aux doigts une plus large prise. raquo; — Voici le procédé opératoire : laquo; L'exlrémilé de l'artère étant isolée, ainsi qu'on le fail pour la ligature, dans l'élendue d'environ 12 ü 15 millimetres, ou la saisil obliquement avec la pince a torsion, puis, soutenant celle-ci de la main gauche et la maintenant clans la memo direction que Tariere, on saisil l'ailette do la main droile ol on imprimo ä l'artère des mouvements de torsion sur place, sans exercer aucune traction. Les mouvements ne doivent êtro ni lents, ni rapides; on en execute un nombre süffisant pour quo le bout saisi se
(I; Malgaigne, Manuel de méd. op., Xü'.Vd, Z' édiiiun, p, 303.
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806nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ELEMENTS HES OPERATIONS.
détache et roste dans la pincc... Un point capital est la maniere dont il convient de saisir l'artère. Il ne faut pas la prendre parallèlement il sa direction, car la largeur de la pince devrait 6trc alors proportionnce ä celle de l'artère. En effét, pour quo la torsion soit efficace, olie doit s'exercer sur toute la largeur du vaisseau. Sans
cette precaution, la partio non saisic par la pince, et par conséquent non lorduo, roste per­meable et donno passage au sang, L'artère dolt done ètre saisie obliquement (1). — On voitquoco procédé opératoire est des plus simples; en outre, d'après M. Tillaux, il présente do sérieux avan-tages sur la ligature. Ainsi, par son emploi, on n'a pas ä craindre les héinorrhagies consécutivos que l'on observe parfois au moment do la chute do la ligature; d'un autre cote. Ia presence do celle-ci dans la plaie empêche la reunion par première intention. — Ajoutohs que d'après los experiences de M. Ie docteur Magen, la torsion pratiquée d'après Ie procédé de M. Tillaux, donne un résnltal tout aussi favorable sur los artères alhéromateuses que sur les artères normales.
Alltres procóilés Iii'-inostatiquofi cliirur^it-aiix.
Fig. (il). — Pincc du D' I'. Tillaux //our la torsion des artères.
— lis sant nombreux mais d'une cfücacité i)lus que douteuse, aussi sont-ilspeu employés mömo
chez rhoinmo. Nous nous borncrons done i\ les mentionner. Per plication ou mlacement. — Conseillé par Ie docteur allemand Stir­ling, cc procédé consiste il Isolcr l'artère ä lier, puls ä faire uno pelilo boutonnière sur Ie cóté du vaisseau dans laqucllo on passe les mors (rune pincc avoc laqucllo on saisit lesparois opposées do l'artère, pour les ramener dans rouverture pratiquée. Inusité chez I'liomme et los animaux.
Refoulement. — On applique les pinces ä baguettes sur Ie vaisseau, puis on refoule avec nnc pince ordinaire, les membranes divisées, vers les capillairos.
A/ilutissL'iiietit.— Mis en usage par Perin ä l'aide d'un petit anneau do plomb mis ä cheval sur l'artère, et dont on rapproche fortementles parties laterales avec uno pince.
Arrachement.— Extirpation partielle du vaisseau avec les doigtsseuls ou armés d'une pincc ordinaire. Nous verrons en parlant de la castra­tion que rarrachemont est souvent mis en pratique chez los jeunes.
Mdchures.— On emploiece procédé concurremment avec la ligature lemporaire. La ligature poséc, on saisit l'artère au-dessus, transvorsale-
(I) Comptes rcnclus do la Société do chirurgie de Paris, séancc du 22 mars l8T(i.
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REUNION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;007
ment, et on l'étrcint entre Ia pincc ;\ baguettes, de maniere h rompre les tuniques internes dans toutc leur circonférence, sans offenser la tunique externe. On fait une ou plusieurs mächures. (Procédé Amussat).
Séton. — Jameson a propose de traverser Ie vaisseau avec im séton de peau de daim do 4 fi C millimetres de largeur. Caron du Villards a propose l'cmploi d'un fil métalliquc.
Bouchons mécaniques. — On a propose d'introdulre dans les artcres des petits cones de eire, do sulfatc dc cuivre, de fer, d'alun, etc.
Acupressure. Acutorsion. Acufilopressure, — Cousciilcs par le professeur Simpson, adoptcs par Pirric et Keith (1), et étudiés avec soin par Billroth, en 1808 (2), ees divers moyens hémostatiques con­sistent ;\ comprimer ou ;\ lordre les artères divisées, ii l'aide d'une aiguille munie ou non d'un lil simple ou mieux d'un fll métallique. Ces procédés sent inférieurs ä la ligature, et la presence des aiguilles dans les chairs donne souvent lieu t\ une inflammation vive, accompagnée de suppuration.
En résumé, les moyens d'obtenir l'hémostase, se réduisent ;\ trois en chirurgie vétérinaire, que nous pouvons classerdans I'ordre suivant d'après leur valeur pratique et la frequence do lour emploi, savoir : #9632;1deg; compression, seule ou mieux combinéc avec les hémostatiques phy­siques ou chimiques; 2deg; ligature immediate ou mediate; 3deg; torsion.
CHAP1TRE III
UliUNIOlN
On désigne sous cenom, l'ensemble des moyens ;\ l'aide desqucls on obtient le rapprochement ou l'affrontement des herds d'une plaie afin d'en ohtenir la cicatrisation par première intention. Ces moyens sout : la position, les empliUres agglutinalifs et los sutures. Avant de les étudler nous parlerons du résuUat qu'on se propose d'obtenir par leur emploi, c'est-ä-dire la cicatrisation des plaies.
€icnirignlt;ion laquo;les plnivs. — Elle peut avoir lieu par première ou se­conde intention ; dans le premier cas, les plaies ne suppurenl pas, tandis que dans le second il se produit dc la suppuration et uu bourgeonne-ment eharnu.
A. Cicatrisation par première intention.— Il est démontré aujourd'hui, par les recherches microscopiques, que la cicatrisation d'une plaie ne
(l)6laquo;i. mcd.üc Paris, p. 278, tmnée 1868. (2) Wiener medizinische Wuchensfntl (1868).
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308nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ELEMENTS DES OPERATIONS.
se produit pas pur laquo; uuc lymplio plastique qui domic lieu i^ ties elements anatomiques, raquo; ni par (( mie sérosité coagulable qui en réunit les bords raquo;, comme on l'a ccrit ti I'arlicle cicatrice, dans un ouvragc Lrts-rcccnt. Les choscs se passent autrement, ainsi qu'on peuts'en assurer par uno étude attentive lailc au moyen du microscope.
Une solution de conliuuité intéresse toujours les capillaires au moins, cl domic ainsi ccoulcnient ii une [raquo;lus on moins grande quantité de sang. Puis le sang se coagule dans les capillaires, en rapport avec la solution dc continuitc jusqu'aux premiers capillaires collatéraux, dans lesquels la circulation continue. Lcs bords de la plaie soul ainsi entourés d'une sorte de reseau vasculaire, et, sous rinllucnce dc Firri-lalion resultant de la division des tissus, ils donncnl naissancc a un tissu embryonnaire qui coinhle la perte do substance. Si les bords do la plaie sent mis en contact, cc tissu sc vascularisc tres-promptement, par la proliferation des collides épithélialcs des capillaires, et la forma­tion d'anscs capillaires qui pui'tent des bords dc la solution de conti-nuité, pour s'anastomoser bientótles unes avec les autrcs. Alors, dans le tissu cicatriciel embryonnaire, lcs cellules deviennent ctoilées, s'anaslomosent, so transforment en un reseau de cellules plasmati-ques, et la substance fondamenlale, inollc d'abord, devienl bienlot lihrillairc et aussi résistante (jnc lcs tissus anciens.
Cc mode de cicatrisation qui est de tons 1c plus rapide, nepcut êlre obtenu qu'autant quo lcs tissus out c(é diviscs avec netteté et ä uno faible profondeur, et qu'il n'exislc pas dans la plaie des parties mor-tiliées, qui remplisscnl alors le role dc corps ctrangers, el déterminent ainsi dela suppuration. En outre, chez lecheval, lcs plaiesles plus sim­ples suppurent, car cbez cet animal la faculté pyogenique, comme l'a fait remarquer M.H.Bouley, est plus développée que cbez tousles antics.
B. Cicatrisation par seconde intention. — Des bourgeons charnus se lormenl sur la plaie dont lcs bords ne peuvent (Hrc maintcnus en con­tact ; ils sont bicn organises vers 1c sixième on 1c buitième jour, et constituent ainsi une sorte de membrane bourgeonnante dont lcs vais-seaux s'anaslomosent d'un bourgeon h I'autre, el lorsquc lous lcs bour­geons soul bicn relics lcs uns aux autrcs par lcs anastomoses, la cica­trisation s'opère paria Iransformation du tissu embryonnaire cn tissu conjonetif comme dans le cas precedent. Mais ici, la cicatrisation a lieu lentement, attendu qu'il laut de tonte nécessile que les bourgeons se développent etsubissent ulléricurcment les transformations cn lissu cicatriciel, analogue au lissu préexistanl. — En outre, — cl pour nous servir del'expression consacrcc —la surface de ces bourgeons cliarnus sécrete du pus. Toutcs ces ncoformalions témoignenl des metamor­phoses par lesquelles passent los elements anatomiques embryon-naires, sous l'influence de l'inflammation, avant de devenir des cle­ments normaux. Des lors, on conceit que le temps exigé pour la formation du tissu cicatriciel, on la recouslitulion des clements nor-
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ItEUNION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 509
manx, ost plus long quo quand lo Lissu cicatriciel cmhryonaairc éprouve d'emblóe los transformations on lissu cicatriciel sans passer par la pé­riode regressive intermediaire, c'est-ä-dire la formation du pus, Etudions maintenant les moyens d'obtenir la cicatrisation des plaios.
sect; Ier. Position.
Ge moyen consiste h placer los plaios de teile sorlo quo lours bords n'cprouvenl aucun tiraillotnent afin ([no la cicatrisation ait lieu lo plus rapidement possible. L'indocilitó dos animaux s'oppose dans liinmeuse majorité dos cas, ft cc quo ron puisso, en vétérinaire, jouir, commo chcz I'liommo, des avanlages do la position. Lo praticien s'efforcera dans los limites du possible, do donner aux animaux nne position tolle que les bords dos plaios soiont relachés afin de l'aci-ütcr lour rapprochement. — Envisagéo de cette maniere la position constitueun temps préparatoirede la reunion, qu'ilconvientdemettre on pratique quand on se propose do maintenir les parlies rapprochées paries ompUUres agglutinatifs on les sutures.
#9632; sect; 2. — Emplätres agglutinatifs.
Los omphUros sont formes par un melange a parties ögales de poix noire et do poix résine auxquelles on ajoute de la térébenthine ou de I'liuilo d'olive, afin do rendre los matières résineuses moins cassantes. On fait fondre ces matières i\ une temperature convenable, puls on los etend sur des bandelettes de toilo que l'on applique im-médiatement sur los plaies, en commencant par los parties centra­les de celles-ci. Cost cc que les anciens appelaient des su/um sècAes, On emploic frequemmont los omplälros agglutinatifs rt Utre de mo­yens de contention des fractures. Mais nous n'avons jamais eu re­cours ä co moyen pour la reunion dos plaios cbez les animaux domos-liques, bien qu'il ait éló recommandé par quelques auteurs, et nous pensons que les bandelettes endiiites do poix, pcuvont aisément 6tro remplacées dans la pratique par les sutures qui sont d'un emploi beau-coup plus commode. Remarquons toutefois que quelques praticiens, M. Rossignol, veterinaire i\ Pierre (Haute-Saóne), entre autres, out ob-tcnu d'excollonts rcsultats par l'emploi combine do la suture et dos bandelettes enduites do poix, disposées par-dessus la sulure.
Le collodion peut égaloment otre employé pour consolidcr une suture, on en etend sur dos bandelettes que l'on applique sur la plaie prcalablement suturée. — Dans co cas, il ost bon de ménager une voio d'écoulement au pus, sans cola la stagnation prolongée do cc liquide peut determiner de graves accidents.
Quelques auteurs, Vatel,M. Gourdon entre autres, ontdonnéla des­cription des bandages unissants pour maintenir rapproehós les bords
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BIOnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ELEMENTS DES OPEIUTIO.NS.
d'une plaio. — Ces bandages ne sont pas usilcs cliez les animanx do-mestiques, attendu que leur application nécessiteune compression qui, dans beaucoup de cas, nous paralt de nature a determiner des engorge­ments gangréneux; en outre, il esl toujours possible el m6me avan-tageux de remplacer ces bandages unissants, qui ne laissent pas quo d'etre d'une application souvent fort difflcile ;i cause de l'indocilité des animaux, par les simples pansements dont nous parlerons plus loin. Pour ces motifs, nous ne décrirons pas les bandages unissants.
sect; 3. — Sutures.
On désigne sous ce nom, une operation qui consisle ii mettre en contact les bords d'une plaie, au raoyen d'aiguilles el de tils on menie do petites cbevilles en bois ou en gomme élastique.
Les sutures, après avoir joui d'une grande vogue en médecine hu-maine, out élé abandonnccs, puis, employees de nouveau, et, flnale-ment, elles sont aujourd'hui très-souvent raises en usage. Toutefois, en médecine vétérinaire cc raoyen de reunion n'offre pas autant d'im-portance que chez I'liomme, attendu que chez les animaux domestiques la plupart des plaies se guérissent très-promptement sansqu'il soil ne­cessaire, comme on pourrait le penser laquo; priori, d'avoir recours a la suture. Ainsi cbez lo cheval, les plus peliles plaies suppurenl malgré l'emploi des sutures, el la cicatrisation a lieu par seconde intention. Néanmoins, les sutures sonl assez fréquemment employees cbez les animaux, mêmc sur le cheval — pour les plaies ;\ lambeaux. — Elles Facilitent la cicatrisation el accélèrent ainsi la guérison. — Du resle,
en décrivant les diverses sortes de sutures nous en ferons connaitre les
pi'incipales indications.
Iiistrumciils etubjets nvceggaircs. a. Aiguilles u suture {fit/. 70, A, li, G), — Gc sont de peliles tiges en
l'er tloux, quand il esl nécessaire
Fig
quot;0. — Aiguilles ii suture.
qu'clles soient llexibles, ou en acier
Irempé quand il faut qu'clles pré-sentent une certaine raideur. — Ces liges sonl conrbes ou droiles. — On y considère la tele ou talon prósenlanl une ouverture ellipsoïde appelée Vceilov. le chas dans laquelle on passe le 111; le corps qui esl cylindrique ou aplati el ],d/ioiHle.
On emploie parl'ois une forte aiguille ä sulure nionléc sur im man­che; e'est I'aiguille de Heister encore appelée aiguille a pansement, ai-f/iiilk äbourdonnets, parce qu'elle est particulièrement raise en usage pour pratlquer la suture a bourdonnets. Baker-Brown a fail construirc des aiguilles tubulées, sortes de pelits lubes creux, porlés sur uu manche cl coupes ;\ leurs cxliérailcs par un biseau tranchant cl pointu. On
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s'en sort en chirurgie hurnaine pour traverser les lèvres des plaies et y porter des Ills métalliques. — On pourrait los employer de la meine maniere en chirurgie vétérinaire.
Des ópingles ordinaires dites dans le commerce, épingles anglatses sont souvent nécessaires pour les sutures. On les choisira de prefe­rence ii töte plate. —Pour enfoncer les épingles on pout se servir d'un inslmmcnt appclé porle-cpingle dont nous donnerons la description ii propos de la saignéo.
On emploie pour effectuer la suture, soit un simple lil de chanvre, préalablement ciré, soit un lil doublé une fois sur lui-mème, — rare-mcnt plus. — Dans quelques cas particuliers, notammont pour la su-ture delavulve comme moyen contentif dans lo cas de renversement du vagin, ohez la vache, on a employé des lanières en cuir. Parfois, on se sertdü Hls métalliques très-flns.
lllt;gt;a;l(gt;8 KéiK'-ralclaquo; iIvh tmtiircs. — Nous dcvons les cnvisager dans les divers temps que reclame l'application des sutures.
ti. Disponlion des lèvres de la plate. — 1deg; La plaie doit olre bicn lavéc et débarrassóe des corps étrangers ou du sang qui Ia recouvrent.
:20 Aviver les bords de la plaie, s'ils sont llclris, noirätres ou bien s'ils out commence üi bourgeonner. —On avive une plaie en excisant ses bords de maniere i\ en enlever de minces feuillets; on convertit ainsi une plaie ancienne en une plaie recente.
3deg; Rapprocher les bords de la plaie de teile sorte qu'ils soient en contact, el les faire maintenir dans cello situation par un aide.
//. Application des sutures, — 1deg; Tenir l'aiguille do la main droile comme une plume ;\ écrire ou comme une aiguille ordinaire a coudre, — Dans le premier cas, appliquer le pouce sur la concavité de I'aiguille si Ton so sort d'une aiguille courbe, les aulres doigts en opposition et appuyés solidement les uns contre les autres. Si la resistance des teguments est très-forte, coiffer le bout du doigt indicateur d'un petit capuchon d'étoupes, d'un dé ;i coudre. Parfois on est oblige, pour l'aire pcnclrer l'aiguille, de la saisir avcc les mors d'unc pince ä dissé-quer.
2deg; Traverser perpendiculairement ou ä peu prés, les teguments : en implanlanl l'aiginlle obliquement on en embrasserait une portion t\ la fois trop mince et trop étendüe.
3deg; Bviter de piquer les nerts, des membranes ou des tendons.
#9632;4deg; Si l'on fait pénétrer l'aiguille de dehors en dedans, il faut saisir le lambeau entre le pouce et l'indicateur de la main gauche ; quand l'aiguille pénètre de dedans en dehors, on appuie avec ces deux doigts sur le tegument de chaque cóté du point oü l'aiguille va sortir.
firaquo; La distance entre les poinls doit ètre lelie que la plaie ne baille point, dans leurs inlervalles. — Les points doivent ètre régulièrement cspacés.
iiquot; La distance entre les bords de la plaie et les points par oü sort
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ELEMENTS DES OPERATIONS.
ralguille varie suivant l'épaisseur des tissus: eile ne doit pas être moin-tiro do 2 fi 3 millimetres ni dépasser I h 2 centimetres.
7deg; On commence on general la suture, par la partie moyenne de la plaio, cc qui permet d'en affronter les bords pins exactementet phis régulièrement. Cello regie souffre d'assez nombreuses exceptions.
8deg; Faire rapprocher el maintenir en contact les bords do la plaie par un aide, jnsqu'fi ce quo tons les lils soienl serres etnoués. Ne serrer les ills que tout juste an degré nécessaire pom- maintenir les bords de la plaie en contact, en observant soigneusement do n'exercer aucune traction violente sur les Hls, cequi aurait pour eilet de couper los bords de la peau sur uns étendue plus ou moins considerable. En regle générale, on serre les nosuds en commengant par ceux du milieu. T Les Ills devronl èlre serres de lelie sorte qu'ils maintiennent les bords de la plaie en contact sans los rapprocher trop, afln d'éviter l'é-tranglement des lambeaux el la section de la peau qui surviendrait au moment du gonflement inllammaloire : e'estune precaution capitate. raquo;os sutures cu particulier. — 1deg; Suture simple encore appelée su­ture entrecoupée ou ;'i points séparés', olie est formée do lils distiucts, engages entre les lè-
fe^
vres de la plaie etnoués isolement {ßg. 71). On la pratique de plusieurs manières. Premier procédé {hatnye). — On enflle ;i
une aiguille, un lien mesure il l'avance el
Fig. 71. — Suture ä points séparés.
d'une longueur lelie qu'il sufflse pour faire lous les points. Les lèvres de la plaio élanl
rapprochées par un aide, on les traverse toutes deux i\ la fois de droite h gauche en tenant 1'aiguille comme nous l'avons indiqué. Le premier point ainsi fait, on reporte l'aiguille plus loin pour en former un second el ainsi de suilo en ayant lo sein de laisser des anses assez grandes, Quand lous les points sonl terminés, on coupe les anses par 1c milieu et on lie chaque point de suture séparé-ment, en commengant par ceux du milieu, soit ;\ deux nocuds, soit ä un noeud el une rosellc. C'osl 1c procédé le plus expédilif et le plus employé.
Deuxièmeprocédé, — laquo;On préparé autant de liens qu'on vent faire de nocuds, on cnlile chaque lion ä deux aiguilles. La première aiguille, tenue comme une plume i\ écrire, est portee au fond de la plaie cl on la fait sortir de dedans en dehors ;\ la distance convenable. On passe de même 1'autre aiguille de l'autre cótc ; on retire les aiguilles el on nouc los deux bouts du fll.raquo;
(i On peul no se sorvir que d'une aiguille : on commence alors par traverser l'un des bords de la plaie de dehors en dedans, puis on tra­verse l'autre de dedans en dehora (1). raquo; Geile sulure est fréquemment
(I) MalgaiKilo, Manuel de méd, op., 'i' edition, p.
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REUNION.
513
employee ; cllc donne de bons résultats si Ton se conforme, en la pra-liquant, aux regies que nous avons cxposées.
•2deg; Sulure ä bourämnets {fiy. 72). — Gelle suture esl souvent misc cn usage cüinme moyen de pansement, pour
retenir les cloupes placées dans une plaie et
o———T—?^-----—1
éviter ainsi le retour d'une hémorrhagie, C'est ainsi qu'on l'omploie pour les plnies de rencolure après le dcbridement de la jugu-luirc, dans le cas de phlébite, quand on re­doute uno hémorrhagie.
(l'eslen quelque sorte mie variété de la su-Inre enlrccoupée dont nous venons de parier.
Fig. v.*. — Suture a hum donnets.
On se sert, pour lapratiquer, d'une aiguille mu-
nio d'un 111 double, portant un petit bourdonnetd'étoupes ;i son extré-nillc terminale. Après avoir garni la plaie qui donne lieu ;i I'lieniorrba-gie, avee nne clonpade plus ou moins tassée, on saisil l'un des lam-beaux de la plaie entre le ponce ct I'indicateur gauches, el on le traversu de dehors en dedans avee l'aiguille, tenue comme il a élé dit précédem-inenl. On lire l'aiguille jusqu'ä ce que le bourdonnol vienne s'appliquei' sur le lambeau, puis on coupe le lil en lui laissantune longueur süffi­sante pour pouvoir faire un lucud. On répète la menie mancBUvre sur ie lambeau oppose, el l'on fait ainsi le nombre de points jugé néces­saire. On nouc ensuile chaque poinl de suture au centre de la plaie, de maniere h exercer une cerlaine compression sur l'éloupade. Par co moyen, on arrête l'hémorrhagie. G'est done
plutöt un adjuvant des procédés hémostati-(pies qu'nn moyen do reunion.
3deg; Suture enckevUlce ou emplumec {jig. 73). — On se serl d'un lil double donl on enfllo les deux cxlrérnilés danslechas de l'aiguillo de maniere t\ former une anse. On traverso isolement ou simultanément les deux levres de la plaie en ayanl le soin de retirer l'ai­guille de lelie sorte que l'anse du lil reslc cn dehors de l'une des lèvres de la plaie. On fait ainsi le nombre de points nécessaires, puis on passe dans chaque anse de 01 une
enche-
petite cheville de bols, un luyau de plume
d'oie (//y. 73), une pelile sonde en gomme élastique, un petil rouleau de diachylon. Gela fait, on dédouble les lils el on place dans leur écar-tementune seconde ligc semblable iquot;i la première, sur laquelle on les noue les uns après les aulres, en commenQant par cenx du milieu, avec une force süffisante pour opérer le rapprochement des bords de la plaie.
On a conseillé chez l'homme, de recouvrir celle sulure avec quelques handelellesaggiuliiialives pour en assurer le succes.
Pkuch kt TorssAiNT. — Chirurgie*nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;laquo;^J
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'ó\'t
ELEMENTS DES OPEIUTIONS.
Nous avons souvent employé cc moyen do reunion chcz lachienno, après l'ablation des tumeurs des mamelies : il nous a donné do bons résultats.
Aquot; Suture cntortilléc {[hj. 74 et 78). — G'est une suture fréquemment employee pour les plaies des paupières, des narines, etc., chcz Ie ehe-
Fig. 7 i. — Sviure entortillée ((il entouré on 8),
Tig. 75. — Suture entortillée (lil enroulé circulairoment).
val et qui, bien appliquée, produit les meilleurs effets. On la pratique au moyen d'épingles ä tête plate el de lils cirés. S'il s'agissait de tra­verser uuo épaisseur considerable des lissus ou si la resistance de ecux-ci était trop prononcée, on se servirait de grosses épingles ou de liges métalliques, acerces el résislanles, Autrefois on se servait chez riiomme de petiles tiges d'or ou d'argenl, inais la simple ópingle en laiton convient parfaitement. Les lèvrcs de la plaie élanl rapprochées, on saisit une épingle entre Ie pouce cl Ie médius de la main droite el on renfonce dans les lissus en appuyant sur la lêle de l'épingle avec 1'index. On traverse d'un sen! coup ou successivement les deux lèvres de la plaic comme avec l'aiguille h suture. On place autant d'épingles qu'on Ie juge nécessaire ; chacune d'elles doit être implantée i\ deux ou trois millimetres de distance du bord libre de la plaie, el les intervalles qui les séparent doivent être égaux comme pour les points de suture. Pour rapprocher les bords de la plaie on dispose aulour de chaque épingle un lil croisé plusieurs l'ois en 8 de chiffre et reliant les épingles les unes aux autres, comme on Ie voit dans la figure 74; d'autres fois, on fait de simples lours avec Ie lil saus Ie croiser en 8 de chiffre {fig. 75), mais Ie moyen precedent est preferable. Quand on est arrive h l'extré-mité terminale de la plaie, on unit les deux bouts du lil pur un double nceud ou une rosette.
Quelques praticiens passent un premier lil aulour de chaque épin­gle, puis un second et parl'ois un troisième, de lelie sorte que l'inter-valle dos épingles, au lieu d'etre recouvert par un seul lil comme pré-cédemment, en présente deux ou trois.
Nous employons indislinclement ces trois procédés; loulcfois, i\ nolre avis, Ie premier est Ie meilleur.
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HÉIIN10N.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; BIB
laquo; Rigal do Gaillac a propose de remplacer les lils par un petit ruban do 'ommo élastique. A'oici comment on proeëde. L'épingle traverse d'abord ane lanière de caoutchouc, puis les deux lèvres de la plaie, et, lorsque cclles-ci sont mises en contact et que la pointe de l'épingle fait saillie au delïi de la peau, on y engage l'extrémité li))re de la la­nière tendue de caoutchouc, et la suture est achevée. La traction doit ètre trcs-faihle par cola soul quelle est continue (1). raquo; Qucl que soit 1c procédé employé, il faut toujours couperla pointe de chaque épingle aveo des cisailles.
5deg; Suture ä points continus ou en surjet (fig. 70). —La plupart des au­teurs l'ont appelée SMtore rflaquo; pelletier: toutefois MM. Legouest et Sé-dillot ont établi une distinction que nous adoptons. Nous donnerons plus loin la description dela suture du pelletier. On pratique la suture en surjet par 1c tnême procédé que celui de Lal'aye pour la suture en-trecoupéc, seulement au lieu de couper los anses de fil on les serre de
Fig, 70. — Suture u points continus ou en surjet.
Fig. 7 7. — Suture il points pusses ou en ziyzuy.
teile sorto que tons les points de cette suture sont solidaircs les uns des autres. On arrête 1c lil a chaque extrémité soit iï l'aide d'un petit hourdonnet ou d'un nccuil ä rosette.
Oettc suture est assez rarement employee aujourd'lmi, attendu qu'elle a l'inconvénient de froncer les bords de la plaie ; en outre, si un point vieut ä ètre coupé ou enlevé accidentellement, tous les autres se relächent; aussi, laremplace-t-on paria suture entrecoupée.
ti0 Suture h points passés ou en zigzag (flg. 77). — Dans cetto suture Ie iil, au lieu de former une spirale comme pour la suture en surjet, décrit des zigzags en allanl d'un cóté iï 1'autre de la plaie [fig. 77); on a quelquefois employé cetle suture h litre de moyen contenlil' après la reduction de la hernie ombilicale chez 1c cheval.
7deg; Sutvrc du pelletier {fiij. 78). - liille se pratique ii l'aide d'un lil armé d'nne aiguille ([ue l'on passe alternativement au-dessus et au-dessous de chaque cóté des lèvres de la plaie. n L'aH'ron temen t est regulieret exact, mals les jets de lil restent entre les herds de la solution de con-tinuilé, ce qui efjt uu grave inconvenient. Cette suture est particuliè-roineul applicable aux cas oh les bords de la plaie tendraient i\ se dé-passer (2). raquo;
(1) Legouest et Sédillot, .Vlaquo;/. opératoire, t. I, p, liö. C2) Loco ciiato, t. I, p, 1 15.
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ELEMENTS DES OPERATIONS.
8quot; Suture en 1'{fig. 79).— C'csl unc sorte de pointäl'aideduquelon réunit les Lords dune incision en T ou d'tme incision eniciale. On pratique celte suture tie deux manières: 1deg; avec wi fil armé d'une ai­guille a chacun de ses Luuts. On enfonce cliaque aiguille do dchors en dedans dans l'un des ansles du T, el, on les fait ressortir de dedans en
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Fig. quot;8. — Suture du pelletim: Fig. quot;9. — Suture en T. Fig. 80. — Suture, en .V.
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dehors au deh\ de l'incision Iransversale. Le (11 forme ainsi une anse qui croise et serre l'incision inférieure, perpendiculaire ; les deux clicfs du lil sunt ensuilc noucs ensemble, et l'on forme de la sorte une deuxième anse. 2,deg; Avec me seule aiguille. On pique 1'aiguille, munio dquot;un lil, au-dessus de rincision transversale, de dehors en dedans pour le faire sortir au-dessous do cetle incision et ä droite do rincision perpendiculaire. On rabat le lil sur celte incision et on implante l'ai-guille ;i gauche pour la faire sorlir au-dessus de rincision transversale en regard du point oü Ton a implante l'aiguille lont d'abord : il ne restc plus qu'ä neuer les bunts du 111.
9deg; Suture en ,\ {/ig. 80). — (Vest le point particulier ;\ I'aide duquel on ferme la plaie du llancehez la truie lors do la castration. On pratique celte suture ä I'aide d'une aiguille courbe munie d'un (11. On traverse d'un seul coup ou succcssivement les deux lèvres de la plaie de dehors en dedans ;i l'une de ses exlrémilcs, puls on croise la plaie avec le lil et on iniplante raiguille a I'autre exlrcniilc de la plaie, on en traverse les bords comme précédemment et on none les deux bouts du lil au cen­tre de la plaie. Le lil forme ainsi h. l'extérieur un X (fig, 80).
10deg; Sutures mélalliques. — Les différentes sutures dont nous venons de paiier se praliquenl góuóralemenl avec des Ills de chanvro ; on a conseillé d'employer chez l'homnie, des Hls métalliques très-lins. MM. Legouest et Scdillot pensent (in.e laquo;lo seul avantage des üls métal­liques est de presenter plus de linesse, d'etre moins irritants et depou-voir plus longtemps rester dans l'épaisseur des lissus sans y développer d'inflammation, dans lous los cas oü ils n'exercent ni pression, ni trac­tion, ni étrangieinenl, cas qui sont en réalité assez rares. Les Ills employés dans les sutures ulccrenl el divisent égalemcnl les lissus, et
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Uli UN'ION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; lil 7
sous ce rapport les üls métalliques n'ont pas do supériorité bicn établie sur los autres (1). raquo; Nous avons employé quelquefois los sutures mé-talliques chez Ie chien, ot nous avons remarqué (jno los üls coupent les lèvresde la plaie avec la plus grande rapidité, aussi, nous servons-nous, ile preference, du lil de chanvrc ordinaire que i'on Irouvo du roste partout.
Prócautions it, pmnilrc pour laquo;nloTcr les sutures. —Sains consécw-
tito. — L'époque ;\ laquelle il convient d'enlever les points de suture varie suivant la nature des tissus sur lesqucls porton t la suture,leur cpais-seur et l'espèce animale que I'on considère. Clicz lo cheval et Ie chien, la suppuration survient beaucoupplus rapidement que chez les ruminants et lo porc sur lesquels los Hls des sutures restent pendant longtemps dans los chairs sans determiner la formation du pus. En outre, dans les regions riches en lissu conjonctif et en vaisseaux, le pus se forme, toutes choscs étant egales d'ailleurs, plus proinptomcnt qu'ailleurs, aussi convient-il en pared cas de laisser los sutures moins longtomps en place. En general, on les enlève du deuxième au quatrième jour. Si ren observait un gonflement anormal, un étranglement des bords de la plaie par les Pils, 11 faudrait les enlever immédiatement.
Pour enlever les sutures, il est nécessaire de prondre quelques pre­cautions afin do ne pas détruire les adhérenecs qui se sont établies. Hèglo générale, il ne i'auL enlever qu'un seul point ü la fois, et on commence par les points les moins cssentiels. Les fils ou les épingles seront coupes très-près du cole oppose ;i celui oïi on les retire, et il faut préalahloment les débarrasser des croülos qui pcuvent les recou-vrir. ün coupe les Hls avec dos ciseaux et les épingles avec dos cisaillcs, et on les retire de gauche lt;i droite en appuyant avec lepouce ot l'indi-cateur gauche sur le point par oü on los fait sortir. Si, dans quelques points do la plaie, los adhérences cicatricielles sont faibles on nulles, on laisso les points do suture pendant un ou deux jours encore et on les enlève ensuite. Dans quelques cas, notamment quand on redoute la separation des bords de la plaie, on applique par-dessus quelques bandeletles agglutinativcs äla poix ou au collodion. Quand uno suture a été pratiquée, de même qu'après 1'avoir enlevée, il importe d'atta-chcr los animaux de lelie sorte qu'ils ne puissent porter les dents sur la partie opcréc ; en outre, il est bon d'appliquer aux grands animaux soit le collier h chapclct, soit lo baton i\ surfaix. 11 faut se rappeler que la cicatrisation dos plaios est accompagnée d'un prurit, très-violent parfois, qui porie les animaux ;\ so mordro clh arrachor les sutures.
f I) Legouest et Sédillot, Traite de méd. op., t.), p. 110.
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F
ols ELEMENTS DKS OPERATIOiNS.
GHAPITRE IV
DES PANSEMENTS
i
On appelle pansement, dit M. J. Gourdon, laquo;untnode de traitement
local, périodiquemenl répété, exergant une action continue, suivant habituellement la pratique des operations, et consistant dans l'appli-cation raéthodique ä Ia surface des plaies, d'appareils particuliers qni complètent relict de l'opéralion et concourent ;\ la guérison (1). raquo; Le but que Ton se propose d'atteindre en pratiquant les pansements varic suivant les indicationsi remplir. Or, ces indicationssont nombreuses. Tautet, en cfl'et, il faut preserver la plaie du contact des corps exté­rieurs, maintenir i\ sa surface des medicaments pour obtenir une cicatrisation reguliere et rapide ; tantót il faul oxercer une action mc-canique (dilatation on compression) que 1c Chirurgien doit ètre ïi mömo de diriger h. son gré, suivant les cas.
L'ctudo dos pansements comprend : 1deg; la description des ohjetsmaté-nets qui servant ä los pratiquer; 2deg; les regies de leur application; aoleurs effets. Nous suivrons sous, ce rapport, l'ordrc adopté par M. J. Gourdon.
sect; 1. #9632;- Materiel servant ä, pratiquer les pansements.
II y a lieu de distingucr los instruments, matières et nbjels de pan­sements.
Iiifitriuncuts lt;ie pangenient. — On so sort habituellement des ci-seaux courk's, de Ia sonde cannelée en guise de spatule ; parl'ois on em-ploie des pinces analomiques, des pinecs ä dents de souris. On so sort encore d'autres instruments que nous allons faire connaltre.
Pincedanncuux. — Elle est lormóe de deux branches d'égale longueur, articulées comme des eiseaux ; ces branches, plates et dentelées ;i l'une de leurs extrémités, portent h l'extrémité opposée un anneau qui permet de se servirde eet instrument i\ la maniere des eiseaux. La longueur totale des pinces fi anneaux est de 20 centimetres environ. On se sert de eet instrument pour enlever les esquilles, les corps étrangers; dans quelques cas, il remplace le doigt pour enlever les matières de pansement.
Sonde laquo; .S. — Tige métallique recourbée en forme d'S, lerminée en pointe mousse h ses extremitós qui sont munies parl'ois d'une ouverture elliptique pour passer une mèche. Parl'ois on garnit l'une des extrémités de la sonde, et l'on se sert alors de rinstrument comme
(I) Elements i/e chirurgie vétérinaire, t. I, p, 225.
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DES PANSEMENTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;519
dune sortc A'écoüvillon pour nettoyer des trajets flstuleux. Exemple : plaie fistulcuse de Ia gouttiëre jugulaire dans le cas de phlébite, opérée par les dóbridements successil's. Dans ce cas, on introduit la sonde préalablement garnie d'étoupes dans le canal veineux par Touverture inférieure, el on la fait ressortir par rouverture supérieure. On enlève ainsi le pus contenu dans la portion de veine situóc entre les deux plaies produitcs par le débridement.
PorCe-mèche, —Cost vine lige enboisouenmétal d'une longueur pro-portionnée i\ la profondeur de la llslule ou de Ia cavitó on il faut placer une mèche. Geile lige se tenninc ïi l'une do ses extréinilcs par une petite fourche ;i deux branches et äl'autrepar une partie arrondie ou uu petit disque qui en facilite le manlement. Cet instrument est em­ployé non-seulemenl pour porter les inèches, mais aussi les liens quand on se propose de lier une tumeur dont le pédicule est situé profondé-ment. Il peut done servir soit de porte-mèche, soit de porte-nwud. A eet effet, on place la mèche on le lien ä cheval entre les branches de la fourche, on lient 1'instrnment de la main droite, le poucc el le médius appliqués sur le lien, Findex allonge sur la lige el le disque terminal (in la poignée, dans la paume de la main.
Stylets, Sonde en plomb, — Ge sonlde peliles tiges mélaliiques de la grosseur d'une aiguille ïi tricoter, droites ou courbes, mousses, fe-uèlrées ou non, avec ou sans rainurc. Ges instruments soul plulot em­ployés pour explorer los trajets flstuleux que pour panser les plaies. II en est de memode la sonde en plomb. qui n'est aulre chose qu'un lil decomélal, enroulc en spirale sur Ini-möme.
Seringue ä injection,Rasoir. — Ges instruments sonl connus de tout le monde : il est done inutile de les décrire.
Blatièrcsdc paiigement. — l^loupe. — On désignesous ce nom les
débris on le rebut de la lilasse de chanvrc, qui se séparentdes fils ou des brins pendant ropéralion industrielle connue sous le nom de pei-gnage du chanvre. L'étoupe est 1'ormée par les filaments do chanvre, qui restent sur le peigne. G'esl, enmédecine vétérinaire, la matière de pan-sement par excellence. Elle sert ü protéger les plaies contre les corps extérieurs, ä y mainlenir ime temperature egale. En oulrc, comme c'est une matiöre spougieuse, elles'imbibe des liquides qui se torment i'ila surface des plaies, les absorbe etprévient, dans une certaine me­sure, les accidents funcsles qui pourraient résullcr de leur stagnation prolongcc. L'étoupe entrelient par son contact une excitation favo­rable ü la cicatrisation des plaies, eile favorise l'aclion dos medica­ments, etc.
L'étoupe de bonne qualitéestformée par des filaments courts et fins, non entremèlés de portions lassées ou feutrées, qui en rendent remploi; diliieile ; eile csl doucc au toucher.
On distingue Fótoupe brute cl réloupc hachée. Gelle-ci s'oblient eni coupant avecles ciseaux Tétoupe brnle en brins plus ou moins courts.
X ba.
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Ö20nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ELEMENTS DES OPERATIONS.
On s'en sort pour les plaies des genoux, du jarret, clc, et en general dans tons les casoü les plaies sont supcrlicielles eine réclament pas l'emploi d'un appareil special.
On emploic l'étoupe sous forme do plumasseaux, de lioidetlcs, do bourdonnels, de mèches, clc.
Plumasseaux. — Ce soul des cspèccs do coussinels quo 1'on fait on étirant parallèleraent les brins d'étoupe en ayantle sein de débar-rasser cetto matiöro desnodositésou portions feutrées, qui peuvents'y i'oncontrei'. On donnc aux plumasseaux l'épaisseur convenable, en sn-perposant plusiours couches do brins d'éloupes, puis on on replie les extrémitéssur une des faces. Ils peuventêtre quadrangulaires ouovales. Dans tous les cas, ils doivent présenter une egale consistance el une épaisseui' süffisante pour exercer la compression au degré convenable et bicn protéger la plaie. Quand les plumasseaux sont volutnineux el épais, ils constituent des gateaux, mieux vaut on general superposer plusiours plumasseaux que de leur donner beaucoup d'ópaisscur.
L'emploi dos plumasseaux pennet d'exercer une compression regu­liere et d'obtenir ainsi uu bourgeonnetnent uniforme.
Bouleites, Rouleaux. — Los boulettes sonl formées par une petite quan-lité d'étoupe que l'on roule mollement entre les mains. On lour donne lo nom de roukaiu: quand leur forme est cylindroïde. Les boulettes serventè, panser les plaies, ;\ garnir lours anfractuosités soil ponr exor-eer imecerlaine compression sur des vegetations luxuriantes, soil pour arroter une hémorrhagie,
Bourdonnets. — On appelle ainsi de pelits lampons d'étoupe que l'on i'ormo en roulant cotlo matière entre les doigls et serrant for lemen t. On les emploie fréquemment comme naoud d'arrêtpour retenir Ie fll dos sutures, lis sorvont égalomenl h dilater les trajets flstuleux et préviennont ainsi l'occlusion Irop rapide, d'une plaie profonde.
Tcntcs. — Co sont dos espècos do gros bourdonnels, fails avec de l'é-loupe donl los fils sonl parallèlemeul disposes el forlomonl serres au moyen d'un lil do chanvre dans touto leur étendue ou seulemenl dans une partie. On rabat les brins d'éloupes dans la portion qui n'est pas liéo el la tente présente ainsi la forme d'une lèlo de clou ou d'un cham­pignon. On emploie los tenlcs poür dilater les trajets fistuleux et faci-lilor 1'écoulement du pus. Los anciens se sorvaienl fréquemment de tenlcs Irös-sorrcos, parfois memo ils employaicnt des éponges préparées ou des racinos spongieuses, nolammonl la racine do gentiane qui pos-sédail, croyail-on, dos vertuscicatrisantes parliculicres, mais Ie lomps etl'expérience out fait justice do ces moyens qui, do nos jours, sonl abandonnés.
Mèches, — EUessont formées de filaments d'éloupes, disposes d'abord parallèlemenl, puis tordus ensemble de maniere ;\ former une sorle de cordon oude ruban que l'on introduit dans dos trajets fistuleux ou que l'on passe dans des contr'ouverluros i\ la maniere d'un se/oraquo;. On los
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DES 1'ANSEMliNTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;;i2l
fait plus on moins longues ou épaisses suivantles cas. Lesmècbos sont fréquemment employees pour faciliter ia sortie du pus.
Pelotes. —On appelle ainsi une masse d'étoupe cnvcloppóe d'un mor-ceaü do loile qu'on serre avec tin lil ciró de maniere ;i en rapprocher les bouts. On confectionne queiquefois des pelotes sans enveloppes en roulant et en serrant enlrc les mains une certaine quantitó d'étoupes, de maniere ä obtenir une masse ferme eL résistante. Les pelolos sont employees principalement pour pratlquer Ie tamponnement ou exer-cer sur les tissus une compression plus ou moins énergique.
Charple. — C'cst une malièro formóe par nn amas de filaments de toile. Pour faire la charpie, on choisit de preference un morceau de loile fi demi uséo.On lo coupe suivantla longueur que l'on veutdonner aux brins do charpie, puls on tire tons les lils de la toile dans lo sens de leur longueur, et, s'ils se cassent, on les reprend du cóté oppose. Parfois, au Hou de dcliler la toile, on laratisse avec un instrument Iran-chant, on a ainsi la charpie rdpée, Gelle-ci est très-fine el très-spun-gieuse.
La charpie est fort pcu usitóc en chirurgie vétérinaire, tout au plus l'emploie-t-on chez les petils animaux. On lui donno alors les mèmes formes que celles de l'éloupe.
Succódanéade l'étoupe et de la cliavple. — Les Anglais emploienl, au lieu de charpie, une sortc d'ctoffe tissée do teile sorte que Tune de ses facos présente un aspect tomenteux, c'cst ce que l'on connait sous lo nom de charpie anglaise. D'après MM. Legouest et Sédillot, laquo; cc tissu dont l'épaisseur ne dépasse guère cclle du lingo ordinaire ne peul ser-vir de remplissage ni de moyon d'absorption. raquo;
Pour suppleer l\ l'étoupe ou ä la charpie, on a propose d'employer Ie colon, la lame, Véponge préparée on spongio-piline, l'amadou, Ie typha, la mousse, ie /om.
Le colon ou ia ouate méritent seuls une inention particuliere. Lc colon particulièrement a été surtout préconisé par Anderson pour le Iraitemcnt des hrülures. A défaut d'étoupe on peut s'en servir, celle niatière entretient aulour des plaies une donce chalcuV, et permet d'exercer une compression uniforme, mais eile a rinconvénient de se coller aux plaies et de n'ahsorbcr que faiblement les liquides produils par la piaic. La ouate sort chez rhommo pour la confection du ban­dage ouato-silicaté dont on a laut parlé dans ces dernières années.pour le trailement des fractures ou comme appareil de pansomenl après les amputations.
Nous avons employé la ouate de colon pour lo pansoment des plaies du pied chez le clieval. Collo malièro se lasso plus facilement que 1'é-loupo clexige nne plus grande attention do la part de l'opérateur pour (luo la compression soit reguliere; mais, en compensation, eile absorbe bien le pus fourni par les plaies; de plus, son prix étant moins élcvé que Celui de l'élonpe, il y aavanlagc ;\ romployer.
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!)2^nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ELEMENTS DES OPÉKVTIOKS.
Quant mix autres matières, elles produisent sur les plales une teile irritation quo leur emploi no sera toujours qu'exceptionnel. On peut toutefois s'en serviren les appliquant par-dessus les étoupes, donton emploie ainsi qu'une moindre quantité.
Les topiques quo Ton applique sur les plaies sent très-variés.et lour elude esUlu ressort do la thcrapeutiquc.
lt;Mgt;jL-tH laquo;ic pausemeut. — Compresses. — Ce sent des pieces do toilo ordinairement pliées on plusieurs doubles, présentant diverses formes, quo Ton applique sur laplaie ollo-mêmc et lo plus souvent sur Tctoupo. On dispose ensuite par-dessus les Landes on bandages quo nous 1'crons connattre.
En chirurgie vétérinaire, on so passe souvent de l'emploi dos com­presses ; on se contente d'appliquer sur les premiers plumassoaux un largo plumasseau qui s'ctend au deli\ de la plaie, et cet apparoil constitue cc quo Ton désigne communément sous lo nom d'étoupade.
Quand on applique uno compresse.ilfaut veiller h cc qu'elle no pré­sente aucunpli et que ses bords se correspondent exactement pour que l'épaisseur en soit partout égalo.
Les compresses sont lonyuettes ou en forme de carré long, quadrila-tères, triangulaires, selon la maniere dont on les découpe. Si 1 on fend vers les centres los quatre angles d'une compresse, coupée en carré, on obtient une compresse dite en croix de Malte. Si la division n'inté-resse que deux angles, on a la demi-croix de Malte, En divisant en deux ou trois portions l'un des cotcs d'une compresse, on forme une compresse fondue ä deux ou i\ trois chefs. Ges compresses sont princi-palementusitées pour relever les chairs aprèslcs amputations.
On nomme compresses fenètrée, criblée,percillée, des pieces do toile, qui présentent une multitude de peütes ouvertures faites ä l'emporte-pièce ou au moyen des ciseaux courbes.
Elles sout inusitées en chirurgie vétérinaire. Il en est de même de la compresse graduèe, simple ou pyramidale, formée par une succession de plis dont la longueur diminue graduellement.
Bandes. — Liensplats plus ou moins étroits et d'une longueur variable servant ;i envelopper ou h serrer les diverses pieces d'un pansoment.
On les fait ordinairement en toile, quelquefois en flanelle quand on so propose d'entretenir la clialeur dans une region, rarementen cotou ou en laine, car ces tissus adherent fortement aux plaies et ne s'iraprè-gnent pas des liquides i'ournis par la jilaio. Les bandes les plus usitées en médecine vétérinaire sont formées par de simples rubans de lil d'une largeur de 1 a 3 centimetres. On distingue, dans une bande, les exlré-milés ou chefs el la partie moyenne ou Ie plein.
Pour se servir de la bande, on a lo soin de renrouler sur ello-méino on serrant convenablement pour qu'elle no s'affaisse pas dans la main ct no vienno ainsi ;\ manquer durant l'applicalion du pansoment.
La maniere d'enroulcr une bande est connue de tout Ie monde, il
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DES PANSEMENTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; S23
csl done inutile de la décrire. Si la bande esl roulée en un seul cylin-dre, on la dit roulée (i un globe ou ä un clwf; si Ton a roulé sépai'é-nient chacun des deux chefs, on a une bande roulée ;\ deux globes ou ä deux chefs.
Altelles. Eclisses, Drains. — Les attelles soul des pieces d'apparoils, employees pour la contention des luxations et dos fractures. Ces pieces sont failos en carton, en bois, en fer-blanc, ou en tóle. On se sert ordinairement du carton ou du bois, car ces matières présentent tout a Ia l'ois lo degré de legóreté et de solidité nécessaires ; les excoriations, les entamures de la peau, sont moins i\ craindre par leur emploi, aussl en fait-on un frequent usage pour Ie traitement des fractures chez les petits animanx surtout. — On déconpe les attelles de tello sorte que leurs contours soient semblables iï coux du membre, ou, plus généralcment, de la region sur laquelle on se propose de les appliqucr. — Il est bon en outre d'arrondir leurs bords et surtout leurs angles, de ne les appliquer sur une region qu'après avoir prcalable-ment garni celle-ci d'étoupes ou d'autres matières molles.
Les eclisses sont de pelites plaques en tóle ou en bois, propres ü. maintenir les matières de pansement dans la region plantaire et qui exercent en outre sur ces matières une compression plus ou moins lorte, au gre de ropérateur. •
Les drains, inventcs par M. Chassaignac,- sont des tubes en caout­chouc vulcanise d'une longueur et d'un diametro variables suivant les dimensions de l'oiiverturo du foyer purulent dans Icquel on les intro­duit. Ces tubes sont criblés de trous dans lesquels Ie pus s'engage. Ce liquide coule ensuito dans Ie tube, puis au dehors, et la stagnation du pus est ainsi évitce; toutefois, d'aprcs MM. Legouest et Scdillot, laquo; les drains ne laissent pas ccouler de pus par leur canal central; ils s'étranglcnt üi leur orifice d'entree et de sortie par la diminution et Ie resserrement de ces ouvertures, s'entourent de granulations et d'adhé-i'ences dans leur trajet et flnissent par empècher l'écoulement du pus et par determiner los accidents qu'on les croyail destines ä prévenir. raquo; — Les drains n'ont pas étc employés, que nous Ie sachions du moins, chez les animaux. On peut les remplacer par une simple mècbe d'é-loupcs ou un ruban de fil, engage de part en part dans Ie foyer purulent.
BANDACES.
laquo; Les bandages, dit M. J. Gourdon, sont des appareils très-divers, propres ;i envelopper les parlies ou ix les maintenir dans une posi­tion déterminée. lis sont appliques seuls ou bien ils servent ä con-tenir, ä ralfennir des pansemenls; ils remplissent enün des indications Irès-multipliées (1). raquo; A l'exeinple de eet auteur, nous distinguerons
(1) Elements de chirurgie vit., 1.1, p. 247.
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824nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ELEMENTS DES OPERATIONS.
Irois cspèces principales de bandages, savoir : 1deg; lci5 bandages roulés; 2deg; les bandages pfems; 3deg; los bandages mécamques.
A.nbsp; Bandoye ronlé. — On le pratique avec unc bande et pins parli-culièrement avec lo ruban do (11. Il est circulaire quand tons los tours do bände so recouvrent exactement, spiral quand los tours do bande IVirment dos doloircs, cm's^en Imit do chilfro, recurrent, etc.
B.nbsp; Bandagen plcins. — Ils sont formes par dos ])iceos de tolle quo Ton dispose sur los diverses regions du corps. Bourgclat a fait connaltre, le premier, los différents bandages que Ton pent employer chez le olie val; il en a déerit vingt-sept espcees dans son Essai sur les appa­rel l.s et los bandages.
Ponr lixcr cos bandages, Bourgelat recommandail I'emploi d'une snrto do harnais, appelé soutien, compose d'un surfaix muni en avant d'nne bricolo et en arrière d'une double courroie pourvue, do distance on distance, d'anneaux qui permettent de l'allonger on de la raccourcir et terminée par nnc croupière. lgt;o surfaix et la bricole portent des anneaux auxquels on attache les liens des bandages. Ce bandage est ordinairement remplacó dans la pratique par nn sim-ple surfaix on unebricole ordinaire.
I. Frontal simple {fig. 81 et 82). — Piece de toile couvrant la plus
Fig, 81. — Frontal simple (vu do face).
Fig. fl. Frontid simple (vu de cotó).
grande parlic dn front et le sommet de la têle, portant un rcpli pour logcr le toupet et seflxantau moven de quatre liens d'une longueur convenable. — Los deux liens inférieurs présentent chacun, ;\ 16 centi-inèlrcs environ do lour point d'emcrgence, unc échancrure ovalaire ou ganse dans laquelle passent les lions supérieurs. Puis, tons les liens so croisent en X sous la ganache et remontent i\ droite et il gauche sur les faces laterales de la tèle jusque sur la nuque oii on les none. 2. Frontal compose {fig. 83 et Hi). — Piece do loile ayant la forme
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Dl'S l'ANSEMENTS.
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d'un losaiigc, appliquée sur lo sommet de la töte, Ie front el une partie du obanfrein, tnunie do six liens distingués en supérieurs, moyens el inférieurs. — Les moyens partent de la partie ia plus large du
Fig. 83. — Frontal compose (vu de face). Fig. 84. — Frontal compose {vu de cöté).
bandage, dechaque cóté; chacun d'eux se termine par une anse dans laquelle passent d'abord les liens supérieurs qui se croisent pour re-monter ensuile sur la nuque oü on les noue. Les liens inférieurs, croi-sós d'abord sous la ganache, passent, en remontant, dans les ganses des liens moyens, el so lixcnl sur la nuque par un lucud. —Si, par cette manoeuvre, les Hens moyens tendenl ä reiAonler, on conduit alors les Hens inférieurs, qui doivent avoir une longueur süffisante, sous la ganache oü on los lixe.
'S. (lul sim plu ou monocle {fit/. 85 el 86). — Cg bandage, qui ropró-
Fig. 85. — Monocli' (vu do face).nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Fig. 8(i. — Monocle (vu de cóté).
sente un carré long, échancré dans chacun de ses angles correspon-
mm
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S26nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ELEMENTS DES OPERATIONS.
(lanl ;i chaque oroille, est pourvu do doux plis transversaux pour so, monier sur la convcxilé do rorbitc ct do cinq liens pour 1c fixer. Los Irois lions supérieurs se flxcnt ;\ la sous-gorge dn llcol on do la bride, les deux liens inférieurs so nouent égalcment sur cello courroio iï la parlie dcclive do cello-ci.
4. WiI double [fig. m ol 88).— Co bandage, forme d'nnc piece de loilo, échancrée anx deux angles supérieurs, est muni do bull liens qui so
Fig. 87. — Bandage pour les f/oux i/cux (vu do face).
Fig. 86. — Iliiin/iif/f pour les deux ynu: (vu de cöii1).
lixenl ä la sous-gorge. — Deux roplis dans lo sens longitudinal, pra­tiques l'un a la parlie supérieure et l'autre h la partio inférieure dn bandage, facilitent son adaptation parfaite anx surfaces qu'il doit re-couvrir.
5,nbsp; Bandage de la region saus-maxillaire. — II consiste le plus ordi-nairement en un lambeau de peau de tnouton on d'agneau, oll'rant unc forme triangulaire et muni de quatre lions ; d'autres fois e'est ime piece do toile carrée, pliée on deux, de maniere äformer un triangle; on interpose entre los doubles do l'étoupe ou du colon, el on les coud ensemble. Co bandage, ainsi matelassé, est muni do trois liens: deux supérieurs fixes iï chaque angle de la base du triangle, lo troisième, fixe par son milieu, au sommet. — On 1c place de lelie sorte (pie la base du triangle soit trouvée on haul; les doux lions supérieurs son^ fixes sur la nuque, autoitr do la lélicre du licol, par un nncud; el le'quot;.sommet osl maintenu dans I'espace intra-maxillairo par le lion inférieur dont on none los doux bouts sur le chanlrein. (Ie bandage est consolidé par la muserolle du licol.
6.nbsp; Bandage des oreilles (fig.Hd el 90). —Forme do doux pieces do toile deforme triangulaire, réunies sur la nuque par la base, présentant chacune une sorte de goussct dans lequel on engage chaque oroille, ce bandage so fixe ä l'aide de six liens : les deux supérieurs prcscntent
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DES PANSEMENTS.
im
chacun une ganse dans laquelle passcnt los liens moyons; les uns et les autres so croisent sous la ganache oL so nouent sur la nuque. Les liens inférieurs se croisent en X sur lo front et se nouent sur lo chanfroin.
Fig. 89. — Bandage des oreilles (vu de face).
Fig, UÜ. — Bandage des oreilles (vu do c6té).
Pour róunir sur Ie sommet do la tótc les deux pieces de co bandage et maintenir les oreilles dressces, on none deux a deux les lions fixes sur chaque hord interne du bandage.
Fig. 91. A. Bandage des oroUleaou béguin* — B. Bandage pour los maladies dos mamollos.
A. cette ospèce, doit être rattaché lo bandage connu sous Ie nom do héyuln, si souvent employé chez lo chion, dans lo cas do chancres aux
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ELEMENTS DKS OPERATIONS.
oreilles, G'esl, unc sorLo do double gousset dans lequel on engage les oreilles et (iu'(jii maintient par quatre liens, quiso crolsent sous la ga-nache el vont se flxer par uu nosud sur la nuque {ßif.9i A). Lebéguin est en loile ou en lilet. 7. Bandage pour la partie supérieure de l'cncolure [fig. {di). — Longue
l'ig. 02. — liuntttiyn jiuur In partie supérieure de l'cncolure.
piece de teile appliquée sur Ie bord dorsal el les faces laterales do 1'en-colure, terminée par mi ppolongement qul recouvre Ie sommet de la lèle et descend sur Ie chanfrein. Noufs Hens fixent ce bandage. Les inférieurs, /gt;, h, sont terminés par des ganses dans lesquelles pas-
Fig. !);!. — Bandage pow les parties antérieure et laterale de l'mculure.
sent les liens e, r, pour s'cutrccrolscr sous la ganache, remonter sur les faces laterales de la lêlo otse nouer sur la nuque ; los liens, d,d, se tixcnl
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DES PAN8EMENT8.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 829
do cbaque eölé lt;\ un anneau do la bricole formant soutien ; le lion im­pair, /', est bifurqué ä quelques centimetres en arrière de son point d'émergonce, et chacunedes branches vient se nouer autourdu surfaix. On pourrait se passer de bricole et fixer an surfaix les liens, tl, d, et /. Vatel conseille dc fixer tout siinplomont le lien impair du bord posté­rieur i\ quelques crins tresses ä coloffet, en avant du garrot. Co ban­dage est très-ulilo dans le cas de mal d'oncolure ou do nuque snrlont pendant l'cté.
8. Bandage pour les parties aiitérieure et laterales de l'encolure (ßg, 'J'A). — Piece de tolle ayant la forme d'un octogone porlanl un lien i\ chaeun de ses angles. Ces huit lions se lixenl do la maniere suivante : los antérieurs sur le front on mioux autour de la sous-gorge du licol, les moyens sur le bord dorsal de rencolurc, les postérieurs so croisent sur le garrot ot se flxent au surfaix, los inférieurs s'attachent au surfaix ou ïi la bricole sans se croiser.
ü. üatulcHjedu yarrot (fig. 94). — Piece de tolle carréc, tronquée a ses deux angles postérieurs, porlanl au milieu do ses bords, antérieur el
Fig. 04.
Bandage du ynrrot.
postérieur, un repli d'une longueur variable suivant la hauteur du garrot, munie do cinq liens : les deux antérieurs, llxés au-dessus du poilrail, les deux postérieurs d'inégale longueur, attaches autour de la poitrine en maniere de surfaix, le postérieur, correspondanl ä la co­lonne vertebrale, s'attachc ä la croupicro. Vatcl ajoulait ïi ce bandage un sixicme lien, cousu sur 1c bord antérieur et so fixant sur le bord su­périeur de l'encolure au moyen d'une Iresse do crins.
iO.\/Jandage pour le dos (fig. 95). — Enveloppe en forme de carré long, tronquée anx deux angles postérieurs dans une étendue de (5 centime-tres, pourvue de six lions, un ä chaque angle; deux liens se flxent autour du thorax, deux, autour de L'abdomen dans la regionombilicale, cl les deux autres sous la queue en maniere de croupiers. Vatel ojoute deux
Peocu ut TotssAiM.— ChivurgUinbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;3'!
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b30nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ELEMENTS UES OPERATIONS.
liens ü ce bandage pourl'empêcher de glissor en arrière. Ces deux liens, cousus sur Ie bord antérieur de l'enveloppe, vlennent se fixer ïi la par-
11r 1' I
Fig, 90. — Uandage pour Ie dos,
(ie supérieure du poitrail comme pour Ie bandage du garrol.
H. JJamlage des reins et de la croupe {fig, laquo;JO). — Ce bandage présente une forme semblable i cello du precedent el une étendue süffisante pour recouvrir la croupe et les reins, les angles postérieurs en soul
Fig. 90. — Bandage (tcs rein* et de la croupe.
tromjués d'environ 10 h 11 centimetres. Tons les bords, i\ rexception de l'antérieur, présentent un repli de deux- l ravers de doigts pour quo ('enveloppe se moule exactement sur la convexité de la croupe. A cha-(pie angle est 11x6 un lien, les deux antérieurs cheminent sous Ie venire, remontent Ie long des flancs et se lixent l'un ä l'auLre sur les lombes;
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DES PANSEMENTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ü3l
los deux posterieurs contournent de dchors en dedans la pointe de la 1'esse, croisent obliquement la face inlerne de la cuissc, remontent le long du grasset et de la face externe de la cuisse pour s.'unir aux liens mitoyens ä peu prös au niveau de rarliculation coxo-fémorale. Pour que cotte enveloppe ne puisse glisser en arrière, Vatel ajou.lo deux liens au bord antcrieur, ces liens viennent se fixer tl un surl'aix.
12. /iandaye ponr la /esse {fig. 97 et 98). —11 est l'ormé par une piece de teile une fois et demie plus longue que large d'après Bourgelat, do forme rectangulairc, enveloppant toute la fesse el une parlie de la croupe de teile sorto que 1c bord interne longe le périnée et le bord
Fig. 1)7. — ltii.nlt;//iijc jif/ur to fesse, applique sur l'animal.
Fig. 08.
Bnndoge //our la fesse, vu isolement.
oppose, la face externe do la jambe el de la cuisse. Le bord externe [ßg. 98, /', d) présente un rcpli ayant 8 centimetres environ de largeur ä sa base, el le bord inférieur [d, c, c) oll're deux aulres replis, qui, de mème que le precedent, permettentl'adaptation exacte de l'enveloppe sur la convexité de la fesse et de la croupe. Iluit liens sont cousus a ce bandage; le bord postérieur en porte trois (laquo;, a, a) fi la parlie supé­rieure, qui se (ixenl ïila croupière; 1c bord supérieur en présente un {b) d'une longueur süffisante pour qu'on puisse l'attacher au surl'aix, Ie bord inférieur en a lrois((/, e, c). Les liens d et e embrassent la jambe cl s'entre-croisent comme on le voit en g {fig. 97); le lien d vase Uxer au culeron de la croupière, tandisque le lien c se dirige en avant, croisela region du liane el vient se fixer au surl'aix, le lien e croise obliquement la face interne de la cuisse, remonte le long des llancs pour ölre lixé ïila croupière. Quant au Imilième Hen /', il se fixe sur lo lien e, comme on le voit en h {fig. 97).
I .'i. Bandagepour les maladies des bourses et des mamelles. — 11a la forme dun triangle lionqué dont la base est placéc en avant des bourses; il
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ELEMENTS DES OPERATIONS.
est muni do quatre lions, un ä chaque angle; los deux antérieurs ga-gnent los (lanes ol so fixenl sur los loinbos, les deux postérieurs remon-tent lo long du périnée, entourent la quouo au-dessus de laquelle ils se croisent pour venir so fixer aux precedents, sur les reins.
Co bandage peul, 6lro égaloinent employé pour los maladies dos nia-mellcs chez la jument. Pour la vache, la chèvre et la brebis, il repré­sente une poche beaucoup plus profonde, poreóc ordinairemenl do Irons pour Ie passage dos trayons. Pour la chienne, cc bandage conslitue une enveloppe formée par une piece de loilo deux fois plus longue que largo, d'après Vatel. Gelte enveloppe porie prés du milieu do ses grands bords des ouvertures par lesquelles doivonl passer los membres pos­térieurs. L'extrémité postérieure do cello \nbcc de loilo est échancrée dans sou milieu, do lelie sorle qu'elle présente de chaque cotc lt;(dos es-pèces do liens qui romonlenlsur la croupe et les lombes se croisent en cel endroil, el s'y üxenl au moven de quelques.épingles Tories on quel-ques points de sulure. Los portions de loilo, en deliors des ouvertures qui donnent passage aux membres postérieurs, sont repliées sufflsam-menl pour que lo bandage s'applique ;i la convexile de la region du pubis. La portion de 1'enveloppe, qui se trouve en avant des ouvertures précédemment indiquées, porto six lions : quatre d'entreeux, deux de chaque cole so réunissent par nceuds sur Ie dos et les lombes ; deux aulres, partant du bord antérieur i\ pen de distance des angles anlé-rienrs, se croisent sur lo poitrail oh ils se réunissent par nceuds, co qui cmpèclio ;\ l'enveloppe de glisser en arrière raquo; (I) (fig. 91, /J).
Fig. Oi). — Bondage pour Ie dessous du venire.
IV. Bandage pour Ie dessous du venire [fig, 99). — Piece de loilo en forme de carré long, deux fois plus longue que largo, prósenlant sur
(1) Vatel, Elements lt;le pathologie vél., t. II, p, ?18.
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DES PANSEMENT8.
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chacun do ses grands cólés des replis ponr s'adapter amp; la convexité du ventre, munie do six liens dont deux se fixent sur les lombcs, deux sur Ie dos et deux autros sur Ie garrot. On ajoute quelquefois nn septième Hen qui passe au-dessus du poitrail, réunit lus deux liens anlérieurs et empèche i\ 1'appareil de glisseren arrière.
18. Bandage pout' la portie inférieure de la poilrine. — Pièce de toile carrée, présentant unprolongement antcneur passant entre les avant-bras, et éohancrée convenablement pom- s'appliquer sur les parois de la poitrine, immcdialcnient en arrière des avant-bras. Ce bandage pré­sente ordinairement six liens, un ä chaque angle du carré et deux au prolongement antérieur. Ces Hens se fixent deux h deux en avant du garrot, en arrière de cettc region et sur Ie dos. Ce bandage est assez souvent fait avec une piece de cuir, et los Hens sont constilués par des courroios munies de boücles et de trous. Aiusi fabriqué, il est journel-lement employe pour appliqüer des sinapismes sur les cótés de la poi­trine, chez Ie cheval.
16. Bandiiya du poilraü {fig. 100). — 11 présente la mème forme que ie precedent, toulefois, l'appendice ou prolongement, au lieu d'etre
Vin;. 100. —Bfindiirje ilu poilvail.
situé on avant se trouve place on arrière dans l'inter-ars qu'il recouvre. Ce prolongement est muni de deux Hens qui vont se nouer sur Ie gar­rot. Quatre autres Hens, un ;\ cbaque angle, se fixent au smfaix et maintiennent ainsi Ie bandage appliqué centre Ie poitrail. On a Ie soin de ménagcr des rcplis sur les bords de Fenveloppe pour que son adap­tation sur la convexité du poitrail soit aussi exacte que possible.
17. Bandage de l'épaule {flg. 101 et 102). — Cost une grande pièce de toile de forme trapézoïde recouvrant la region de l'épaule et du bras. Ce bandage s'applique un pen obliquement et il présente sur ses bords antérieurs (fig. 102) des replis qui lui permettent de recouvrir cxactement la convexité que présente la parlie antcrieure du bras.
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ELEMENTS DES OPERATIONS.
Il porto sopt lions ; los lions c, c se, (ixont sur Ie garret, b. la naissance lt;le l'encolure aux lions e, /'qui sont d'abord dirigés autoar do l'avant-bras du cöté oti lo bandage est applique pour se porter onsuite du cólé
Fig. 101. — Bandage dn l'épaule, appliqué
sur l'Miiiiiial.
Fig. 102. — Ilnnt/ar/n de l'épaule, vu isolement.
oppose etvenir se noucr aux lions e, c, comme il a etc dit. Lo lien d est fixe i\ un des anncaux de la bricole on du soutien ; los Hens g, hsoni, iixés aux anneaux du même appareil.
18. Haw/af/e pour I'articulationmême de l'épaule [fig, 103). —Piece de teile de forme carrée dont l'angle superieur est tronqué, cetto enve-
Kig. 103. — Bandage pow Particulation méme dn Pépaule,
loppe est pourvue do plusicurs roplis pour s'adapter a la convexite de üépaule, clle ostmunie on outre de six liens, dont trois antéricurs, et
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URS PAN8EMENTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ö'Jb
Irois postérieurs. Les deux premiers se fixenl par lUEud aulour de l'en-colure, le Iroisicme ä im anneau de la bricole et les autres en arrière, au surfaix. #9632;1'J. Bundage du coude(fig. 104 et 105). —Piece de loile présenlant un
Fig. lOi. — Bandage du coude, appliqué sur
l'aninial.
Kig. 105. — llnndngc du coude, VU isolement.
long repli inférieur et deux replis latcraux pour s'appliquer exaetement
sur la saillie de l'olécramp;ne, Cinq liens servent i\ le fixer; le lien /'
(fig. lOiet 105) est conduitdirectementsur le garrot pours'attacherpar
noQud avec le lien i {/ig. 104 et 105) qui a etc préalablementpassé sous le
thorax pour remonler ensuitc du cólc oppose
et s'unir au lien f; les liens g et /(s'atlachent
ii des anncaux de la bricole au-devant du poi-
Irail; 1c lien k conlonrne d'arrière en avant
la face interne de I'avant-bras, longc I'inter-
ars, passe sous les autres liens dont il croise
obliquöment la direction et vient se lixer ;\
l'un des anneaux do la bricole au-devant du
poitrail.
20. /landage pour I'avant-bras {fig. 100). — 11 a la forme d'un triangle dont le sommet sc-rait largemcnt tr'onqué. Le bord supérieur, qui est le plus large, esl échancré de maniere a embrasser convenablement l'inlcr-ars el le pli du coude. Ce bandage est soutenu par
deux liens pi'incipaux qui se croisent et vont s'attacher ä une bricole munie d'anncaux;
Fig. 10G. — Bandage -lur Va-vant-bras.
les bords latéraux de ce bandage sont en-
suite rapprocliés et serres sur la face externe de l'avant-bras par une série de pelits Hens noués deux ;\ deux.
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ELEMENTS DES OPÉIUTIONS.
21, Bandage pour Ie genou (/?lt;/. 107). — Piece do toile carrée, dans la-(juelle on a pratique deux échancrures, rune, au bord supérieur, pour que l'enveloppe puisse s'adapter exactement sur la saillie que forme Tos crochu, l'autre, dans Ie milieu pour la convexilé do la face antcriouro du genou. Ges échancrures sonl garnies l'uneot l'aulre de pelites pieces de teile, cousues sur la piece principale, et qui forment ainsi deux
Fis
10quot;. — lidndngo iiour Ie yenou.
101. Bandage pour les plates du grasset.
goussets dans lesquels se logent les eminences osseuses du genou. Un lion, bifurqué, lixc sur lo bord superieur du bandage et noué auteur de l'cncolure ou ilxé ä des tresses de crins, seutient l'enveloppe et l'em-pöcho de glisser ; de pelits liens maintiennent rapprechés los bords la-téraux comme pour Ie bandage de l'avant-bras.
22. Bandage pour les jjluies du grasset {fig. dOS). — Il a la forme d'un triangle dent la base serail egale ä quatre Ibis la hauteur (Bourgclat). 11 est muni de trois liens, un ä chaque angle. laquo; Lo' Hen de l'anglo supe­rieur monte Ie long du liane, et s'attache li la croupière sur les reins, celui do rangle interieur se contourne on avant, on dedans do la cuisso et monte so fixer au culeron, ;quot;i la base de la queue; lo troisième con­tourne la 1'csso, croise, d'arrière en avant, la face interne de la cuisse, remonte au-dovant de la rotulo, et va s'attachcr on arricre au même point que lo precedent après avoir cmbrassé lo premier lien. raquo; (J. Geur­den) (1).
(1) Elements de chirurgie vél.,X. I, p. 258.
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23. Bandage pour la jambe. — Co bandage est representé par les figures 109 el. HO. Son bord supérieur présente quatre liens (/lt;//. 101), A, B, G, D); les bords latéraux sonl munis de cinq üu six pelils liens. On fait i\ co bandage trois goussets, dont deux, C, D, sonl pratiques au bord supérieur ot un 1 au bord interieur; les bords latéraux oflrcnl cbacun un repii. Ges goussets et ces replis pennettenl d'appliquer exac-tement Ie bandage sur la convexité de la jambe. Pour lixer cc ban-
Fig. 100. — liimdnc/o pour la jambe, vu iso-lOment.
Fig. 110. — llinuloye pour lu ./nwif/e, appliqué sur l'aiumal.
dage, 1c lion D remonte Ie long des flaues et vient s'attachor h la crou-pière sur los reins ; Ie lieu G monte de dedans en deliors, Ie long de la face interne de la cuisse pour longer la fesse et venir se lixcr au cu-leron de la croupiérc. Les liens A et ß secroisent ;\ la partie inférieure de la fesse un peu au-dessus de la corde du jarrct, de teile sorte que Ie lien A venant do la face interne de la jambe se porie sur la face externe pour 6tre üxé au surfaix. Quant au lien li, il vient s'attachor au culcron de Ia croupière. Les petits Hens des bords latéraux sont noués deux (\ deux, el Ie bandage est ainsi plus ou moins serre.
24. Bandage du jarrel et du canon {fig. Ill et U2). — Il est formé par une pièce de toile d'une étenduc süffisante pour cnlourer compléte-ment Ie jarrct et Ie canon jusqu'au boulet; son bord supérieur pré­sente une échancrure pour Ie pli du jarrel, el son exlrcinitc inférieure, uno sorte de gousset pour loger Ie fanon. Quatre Hens partent de la partie supérieure de cc bandage et se fixent au bandage de la jambe ; les pelils Hens qui garnissent les bords latéraux s'altacbenl cbacun ;i leur correspondanl.
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ELEMENTS ÜES OPEUATIONS.
C. Bandages mécaniques, —On appelleainsi des appareils plus ou tnoins compliqués, qui no serventpas seulementè protéger les regions sur les-quelleson les applique, mais qui exercent encore uneptession pins ou moins forte, soit pour s'opposer i la devia­tion des diverses parties d'iino region, soit pour en ohlenir 1c redrossement. A cette categorie de bandages, appartiennent les ferrements de Bourgelat, les ortbosomes de Brogniez el Defays, etc.
III. — Bandage du jnmf et du ennon, vu isolement.
Fig. 112. —linndnfjc dujarret ei du canon, appliquO sur ranimal.
Ces appareils sont mis en usage après la reduction des luxations ou des fractures; parfois on les emploie pour remédier h la retraction ten-dineuse ou ä la honlcliire, et il nous parait rationncl de renvoyer leur description äl'etude du trailement do ces lesions afin de nepas Ia sépa-rer du mode d'application de ces appareils, qui constitue un des temps opóratoircs du traitement des luxations cl des fractures, c'est-ä-dire la contention.
sect; 2. Application des pansements.
L'application des pansements présente une haute importance, attendu qu'elle exerce sur les suites de 1'opération une grande influence. On ne saurait méconnaltre en effet, qu'un pansemcnl bien execute, régu-lièrement compressif, favorise la reslauralion des parties mutilées et assure une cicatrisation reguliere, sans boursouflement ni deviation des parlies sur lesquelles I'action traumatique a porto.
Soins préHmmires. — On con^oit aisément que la première chose il faire poupappliquerunpansoment, est de se placer commodément pour pouvoir agir sans interruption et en éprouvant le moins de fatigue pos­sible quand l'application du panscment est une fois commencéc ; Tani-
m m
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mal sera maintenu de teile sorle qu'il ne puisse pus, par des mouve-mcnts Imp clendus, retarder ou empêcher 1'application des diverses pieces du pansement.
On devine également que l'opérateur doilinellre h sa portee toutos les malicies de pansement.
RÊGLES DES PANSEMENTS.
A. — DISPOSITION^ GIÓNKIULKS.
a.nbsp;Nettoyerlapartie.— Avant d'appliquer un pansement il faut débar-rasser la plaie des caillots sanguins, des croütes, des corps étrangersi bone, furnier, etc.,etc., qui peuventsotrouver ü sasurface ou dans son voisinage immédiat. On y parvient an moyen d'une épon^'e line ou slniplcinent d'une boulette d'étoupes, imbibée d'eau tiède que ron promène doucement k la surface de la plaie pour ne pas faire saigner. Le lavage de la plaie doit èlro fait avec ménagement, et si Ie degré d'ad-hérence des croütes nécessite l'emploi de la spatule ou des ciseaux courbes, il faudra éviter d'agir avec violence alin de nc pas intéresser les parties vives.
Les matières do pansement doivent êtro en bon état do propreté.
b.nbsp; Agir avec douceur et promptitude, — Tontos les pieces de pansement étant préparées ot placées ä proximitc de l'opérateur, celtii-ci les su­perpose sur la plaie en agissant avec precaution et sans perdre dn temps. 11 Importe en effet que la plaie soit rapidement sonstraite au contact de l'air pour éviter une irritation Irop prononcéequl retarderait la cicatrisation. Si l'on agit avec douceur et ménagement en disposant un appareil de pansement, la douleur est moindre, et l'animal restant alors immobile, l'opération s'effectue avec, teute la célérité desirable. On évitera done dans les pansemcnls les manoeuvres soudaines et brusques.
c.nbsp; Éviter la f/éne des foncltons, la deformation des parties, — laquo; En ap-pliquantun pansementquelconque, ditM. Gourdon, il est toujours es-sentiel de veillor a ce que les pieces mises en place nescient pas elles-mömes une cause de douleur, soit actuellement, soit plus tard, par suite de leur étendue, de leur forme, de leurs angles, de leur mauvaise position, afin de ne pas provoquer l'animal ä se débarrasser de l'appa-reil par desmouvements insoliles et de no pas aggraver le mal primitif par une excitation doulonreuse, inutile (1). raquo; On doit veilier surtout ä ce (pie la circulation ne soit pas interceplée par le pansement ; aussi est-il do regle de n'exercer qu'unc compression modcréc, et quand il s'agit d'appliquer un bandage sur un membre, dans le cas de fracture par exemple, on doit procéder de la périphérie vers le centre alin d'évi-
(1) Elements de chirurgie vét,, t. I, p. 2C.').
Ml tB.
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ELEMENTS DES OPERATIONS.
ter la staso sanguine resultant d'un ralentissement on de 1'interruption de la circulation de retour. Autant que faire se pourra, l'opérateur devra donner au pansement une forme reguliere sinon élégante, la compression sera uniformo et méthodiquo.
B. — DISPOSITIONS PAU
ricüLißnE!
Application des bouk-ttes, den plumasseaux, des compresses. — Ou enduit ou on imbibe les boulettes de topiques propres h activer la cicatrisa­tion, ou bien on elend coux-ci avec la spatule a la surface de la solution de continuité; puis, on place les boulettes dans les anfractuosités des plaies do maniere ii combler celles-ci ; on les superpose dans les points oil Ton désire que la compression soit plus forte qu'ailleurs ; ou les recouvre d'un petit plumasseau el ainsi do suite jusqu'ä ce que l'é-toupe, placée i\ la surface de la plaie, soil au même niveau que le tegu­ment, enfin on termine l'étonpade par un plumasseau dépassant les pre­cedents el s'étcndant sur une certaiue surface, au voisinage do la plaie. On dispose les compresses comme les boulettes el les plumasseaux, quelquefois on s'en serl pour recouvrir ceux-ci el les maintenir, Mais. quand on agit sur une region qui peutètre aisément entourée, comme los membres par exemple, on mainlienl les plumasseaux ou l'étoupade avec une bande en forme derubande (11, roulco ïi un ou deux chefs.
Application de la bande. — Pourappliquer régulièrement une bande roulée ä un chef, on la tient de la main droile et on l'enrüule auteur des parlies par sa face externe, c'est-ä-dire que le boutlibre do labande est appliqué sur la partie a recouvrir et tenu do la main gaucbe, tandis que Tautre main tenant la bande, le globe en dessus la déroule el re-vient au point de depart. Les premiers tours doivent recouvrir un peu obliquement le chef initial afin de Tassujettir, On déroule la bande au fur el ä mesure de son application ou bien on en dégage une certaine longueur, ce qui permet de mieux jugerde laforce de traction que Von exerce el d'éviter plus facilemenl les plis. Quoi qu'il en soit, les tours de bande soul dits circulaires quand les nouveaux tours recouvrenl en-lièrement les premiers ; ce sont des doloires quand ils ne recouvrenl qu'un tiers ou une moitié du tour precedent. Si Ton applique une bande sur une partie de forme coniquo comme les membres par exem­ple, eile presse davanlage parun de ses bords que parl'autre et forme ainsi des godets. On óvite eet inconvenient en pratiquant des renversés. Pour cela on ploie obliquement la face externe de la bande sur elle-inème de la partie la plus large du membrc vers la plus ctroite, pen­dant que Ton soulient ce pli ou renversé avec le pouce gaucbe; par ce moyen, la bande est successivement appliquée par ses deux faces, inais eile doit de nouveau former quelques circulaires au moment oü l'ou cesse les renversés. Ün assujettil le clief terminal au moyen d'une épingle dont la tèle est tournee du coté de 1'exlrémité de la bande.
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URS PANSEMENTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; iiil
Quelques personnes fendent l'cxlrómitó terminale de Ia bande pour avoir deux chefs que Ton none solidcmont. Quand on se sert d'une bande, rouléo h deux chefs, on rapi)lic[iie d'ahord par sa partic moyenne, puis, donnant l'un desglobes ä tenir ä un aide, on commence ä enrou-Icr celui que Ton lient dans la main droite, et, quand il cst cpuisc, on enroulo 1'autre en sens contraire et on none les deux exlrémités.
On applique les bandes, sèc/tes ou mouillées, dans ce dernier cas, elles se rclAchent, et la compression devient insufflsante. 11 est done prefe­rable d'employer des bandes sèches.
RENOUVELLEMENT DES PANSEMENTS.
lquot; Époque du renauvellemcnl. — Lc moment auquel il convient de ro-nouveler un pansement varie suivant la nature de la plaic, la saison, Tilge de l'animal, le milieu dans lequol il se trouve. Toutes ces cir-constances exercent une influence plus on moins prononcée sur la marche de la cicatrisation, mais nous ne pouvons que les mentionner dans un ouvragedo la nature de celui-ci, car leur étude cst ctroitement lice ä celle de la cicatrisation des plaies. En those génerale, il Taut at-tendre pour lever le premier appareil (pic la suppuration se produlse, cc qui a lieu vers le Iroisicme ou lc quatrième jour, fi cc moment les bourgeons cliarnus sontfi peine formes; ils sontconstitués par un tissu embryonnaire très-jeune et partantfort délicat, qui saigne au moindre contact. Quand il s'agil des plaies du pied, on attend souvent, huit, quinze, vingt ct mOine vingt-cinq jours avant de ronouvclerle premier pansement. Par contre, si I'on a établi un pansement compressif sur un vaissean divisé pour arrcter rhémorrhagie qui en résullail, il no faut pas allendrc au dch'i dc vingt-quatre heures pour lc renouveler, car, ainsi que nous I'avons fait remarquer, passé co temps, l'obli-tération du vaisseau so produit par la formation d'un caillot, el le canal vasculaire est perdu sans retour, pour la circulation.
Si, aprcs I'application d'un premier pansement, la douleur rofeéuiie par les animaux augmente, cc que Ton apprécie par le plus ou •moins d'intensité de la liovre de reaction, par rattitude des animaux, leur état d'agitation, les doulcurs lancinantes, un engorgement didus, etc., il y a alors indication formelle, soit dedesserrer l'appareil de pansement, soit meine de l'enlever complétement pour rechercher la cause de Tag-gravalion du mal, sans se préocenper du temps qui s'est écoulé depuis I'application du premier appareil.
On doit éviler quo lc pus séjourne dans les plaies afln de diminuer les chances d'absorption de ce liquide. Pour faciliter l'écoulement du pus, on place des mèehes ou dos drains dans la jilaie si la disposition de celleci le permet, ou bien on renouvelle le pansement.
'iquot;Precautionsgénéralesa observer. — La levée du premier appareil cxige quelques precautions, attendu que les diverses pieces de pansement
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Si2nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ELEMENTS DES OPERATIONS.
sont souvent agglutinét^s ot comnic collces les unes t'iux autres par du sang (lesscchc, du pus concrete, etc. 11 faut done, si l'on pense que les adhérences entre les matières de pansement sonl fortes, ramollir préa-lablomcnt les pieces de l'apparcil en les plongeant dans un bain tiède comme eela se faitquelquefois quand Ie pansement a etc applique sur les membres, ou bien les imbiber d'eau ticde. On enlève ensuile lous les objets, piece i\ piece, sans brusquerie ailn d'éviter les ébranle-ments douloureux qui poileraient inévitablement I'animal h s'agiter; par suile Ie travail de cicatrisation pourrait .se trouver compromis, uu commence par enlever la bande en pelotonnant son extrémité daas les mains afin d'éviter qu'ellc ne traiae sur Ie sol. Oa enlève les plumasseaux et les boulettes, au moven des doigts ou des places ä anneaux-.
Quand la plaie est mise ä nu, on l'étanche avec suin, on absorbe Ie pusavec une boulette d'étoupe, en évitant d'appuyer ou de frotter h sa surface, ce qui aurait pour résultat de la faire saigner et de retarder aiasi la cicatrisation. Pnis, après avoir examine la plaie et rempli les indications que comporte son ctat, lelies que: extraction d'esquilles, dobourbitlons, resection ou cauterisation des bourgeons charaus, débri-deiueat; on procédé ä l'application du pansement. Si l'état de la plaie est tel qu'il ae nécessite aucune intervention chirurgicale, il est indi-que de la laisser 1c aioias longtemps possible, exposée au contact de l'air dout faction irritante, quoi qu'cn all dit Velpeau, retarde dans une certaine limitc, Ie travail de cicatrisation. II faut done, pource pansement, comme du reste pour les pansements consécutlfs, que los matières et objets de pansement soient prepares ä l'avance.
sect;3. — Effets des pansements.
lis soul très-variés; les uns sontcommuns ä lous les pansements ; les autres, particuliörs a quelques-uns d'entre eux.
#9632;Iquot; E/fels généraux. — L'application d'un pansement met une plaie ä l'abri du contact de l'air et la protégé centre les corps extérieurs; par ce moyen, la doulcur dont eile est Ie siége est atnoindrie, l'irritation in-flammatoire, diminuée, et la cicatrisation, accélérée. Les matières de pansement absorbent Ie pus el la sérosité el s'opposent, dans une certaine mesure, k l'absorplion de ces liquides dont la presence dans Ie sang donne lieu ä des accidents souvent mortels. Les pause-meats, soit par eux-mèmes, soit par les topiques dont ils sont im-prégnés, entretiennent ä la surface des plaies une certaine excitation qui accélère la guérison. La chaleur ([u'ils entretiennent dans les par­ties sur lesquelles on les applique est très-favorable aussi ;\ la guérison.
2deg; Effetsspéciaux. — A 1'exemple de divers auteurs, Vatel, M. Gour-don, nous distinguerons, sous ce rapport, plusieurs variétés de panse­ments que nous aliens mentionner.
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DES PAN8EMENTS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;K43
a. Pansement contentif. — Employe après la reduction dus luxations vA des fractures, ce pansement a pour objet do maiiitenit' los parties bn situation normale et do permetlre aiusi lour consolidation. Par exten­sion, on appelle encore pansement contentif, los piöccs de teile, enve-loppos on bandages, qui sorvent ä maintonir des plumasseaux ou des cataplasmes sur uue region quelconque.
1). Pansement unüsant, — 11 consisle dans I'emploi des sutures, des handolottes agglutinatives dont nous avons parlc et sur lesquollos nous n'avons pas ;\ revenir.
c.nbsp; Pansement sttspensif, — G'est l'appareil ou le bandage qui sert a soutonir des organos ä texture molle et très-vasculaire comme les tos-ticiilos, les mamelies, que leur situation dans los parties supérieures du corps, expose ;i des liraillements d'aulaiit plus douloureux (jiie l'iii-llainmalion dont ees organes sent quelquefois le siógo, est plus pro-noucce. Ainsi, le bandage pour les maladies des bourses el les maladies des mamelles constitue le pansement suspensif.
d.nbsp; Pansement compressif, — Cost un moyen hémostatique qui a cté étudié on son lieu. Le pansement compressif est égaleuicnt mis en usage peur reprimer un bourgeonnement trop actif.
o. Pansement divisif, — 11 est employé pour les plaios infundibuli-l'ormos dont il Importe que l'oriflce ne se cicatrise pas avant los parties profondes. On dilate l'ouverture de cos plaies, avec des bourdonnets, des mèches ou des canules.
f.nbsp; Pansement expuhif, #9632;—#9632; On appollo ainsi lout appareil qui a pour edel de determiner la sortie du pus ou sa disparilion de la surface des plaies. Un pansement simple, forme d'étoupes, est expulsif par suite des propi'iélós absorbantes que présente l'éloupe. Gelte matière s'imbibe du pus produit i\ la surface de la plaie et empêche ainsi l'absorption de celni-ci. Une simj)le mècbo, qui plonge il la maniere d'un siphon dans un foyer purulent et dans laquelle le pus monte par capillarité, comme riiuile dans unelampe, Cünstilue un appareil expulsif des plus simples. Le drainage des plaies ou l'emploi des drains de M. Ghassaignac, osl aussi un pansement expulsif.
g.nbsp; Pansement anliseptiqw ou de Lister. — Dcpuis quelques années on emploie, en médecine humaine, et avec un très-grand succes, uu mode de pansement imagine par Lister, Chirurgien d'Édimbourg, Pour appli-quer co pansement, on place immédiatement ä la surface de la plaie, le silkprotecteur, espècc de taffetas gommó, souple et mince, préalablemen I Irempé dans mie solution phéniquée h -2,S p. 100. Au-dossus dn silk on dispose unnombre variable de couches de gazo antiseptique (1), sèche
(I) La gazo antiseptique su prepare on trempant do la gazo de coton ordinaire clans le mélnngo suivant, en fusion :
Acido phénlqua.............................. I
Résine ordinaire............................. 5
Parafflno................................... 7
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844nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ELEMENTS DES OPERATIONS.
ou moiiilléc, puis sur ces couches unc toilo impermeable (mackintosh de Lisier); puis de nouvelles couclies de gaze ailtiseptique que 1'ou lixe avec des bandes de même substance. La toile impermeable a pour bul soil d'empêcher l'évaporation de l'acide phenique, soil de forcer les secretions de la plaie iï s'inflltrer complétement dans Ie pansement an-tiseptique. Les couches extérieures de gaze achèvent d'absorber cc qui aurail pu dépasser les bords du mackintosh.
L'acide phénique n'osl pas Ie seal agcnl antiseptique auquel on puisse avoir recours pour un pansement de celte nature, l'acide salicylique, les sulliles el hyposulfltes alcalins, Ie permanganate de potasse jouis-sent également d'une grande effleacité pour prévenir la seplicéinie.
On soumet la gazo ainsi prepares ä 1'action de la presse liydrauliquo et on laisse séclior.
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LIVRE TROISIÈME
OPERATIONS GENERALES
CHAPITRE PREMIER
DES EMISSIONS SANGUINES
ARTICLE Iquot;. — DE LA SAIGNÉE
sect; 1. Généralités.
On désigne sous ce nom, une operation cjui consiste h pratiquer une ouverture dans un vaisseau, velneux ou artóriel, afln d'extraire une certaine quantitó do sang. Cette operation, appliquée exclusivement aux veines, a tcqu lo nom äe phlébotomie; on l'a appeléc artériotomie quand eile so pratique sav\esamp;T\kvamp;s\ artério-phlébotomie, pour indi-quer Ia saignée interessant äla fois les artères et les veines comme cela a lien quand eile porie sur les capillaires. Dans co dernier cas, on la désigne plus simplcmcnt, sous Ie nom de saignée capillaire dont tout Ie monde comprend immédiatemenl la signification. On a propose en­core do designer la saigncc d'une maniere générale, sous la denomina­tion d'anyciotomie {do, dvyiiov vaisseau, etrejAVitv couper). Cctte expression n'est pas usilée. La saignée est une operation dite de petile chirurgie, car eile est facile t\cxécuter, néanmoins eile peut êlrc suivie de graves accidents, si olle n'est pas faite selon les régies do l'art; d'un autre coté, r'est une operation employee fréquemment. Ces motifs nous ont en-gagé iirétudiei' avec détails.
La découvertc .ou l'origine de la saignée se perd dans Ia nuit des lemps : il est certain que cctte operation élaitconnue des Grccs et des domains. Elle a élé mise en usage ä toutes les époques, ot, pour nous en tenir exclusivement aux applications qu'elle a recues en médecine vétérinaire, nous dirons que nos devanciers, les hippiätres, imitant servilemenl leurs prédéecsscurs, ont non-seulement usé, mais encore abuse de la saignée. Certains auteurs anciens conseillaienl de pratiquer la saignée dans toulcs les parties du corps oii les vaisseaux étaient ap-parenls; laquo; d'autres, dit Lafosse, ont été plus loin encore, car si Ton laquo; considcre la planche de 1'abbé de Villars, on voitqu'il indique d'après
Paven ut TonssAiNT. — Chintrijic.
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546nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;OPERATIONS GÉNÉRALBS.
(i Solleysel, los saignécs dims les endroits oü il n'y a nulle apparence laquo; do vaisscaux. raquo; Et Ie célèbre bippiätre ajonle : laquo; Rien de si ridicule laquo; que ce qui se rencontre h cc sujet dans ces anciens auteurs, on ne laquo; pratique plusaujourd'huila saignée dans tous ces endroits, mais on (i la fait encore au flanc, au larmier, dessous Ia queue, au lampas, ce laquo;qui n'est autorisó ni par 1c raisonnement ni par Ia saine theorie. laquo; On en voit encore qui ordonnent des saignécs de precaution au mois laquo; do naai, ou bien ;\ I'arrivée d'un voyage après un long exercice, ou laquo; mèmepour remettre dos cbevaux qui sent maigres, qui ont un mau-laquo; vais poil. Ces gons ignorent que la plus petite quantitó de sang tiré (i d'un animal sain, raffaiblit... Au lieu de saigner alors, ils devraiont H metlre en usage lous les bons aliments, les farineux, et laisser laquo; simploment reposer lo clieval (1). raquo;
On voit, par ces citations, que l'hippiätre Lafosse avait bien observe, car les préceptes qu'il a formules sur I'opportunité de la saignée sont exacts.
Bon nombrc d'autcnrs so sont occupés do cette operation. Nous ci­terons Chabert (2), Vatcl (lï), llurlrol d'Arboval (4), Brogniez (3), Re­nault (C), l'Ecole de Lyon (7), et M. Gourdon (8).
Indications, — La saignée est ragout par excellence pour combatlre I'inflammation aiguë.
Dans ce cas, colto operation modere Ie cours du sang, et en diminue la quahtité, d'oü il suit que la marchedes phcnomènos inflammatoires est enrayee et parfois déflnitivement suspenduo. Une saignée, faite ä propos, peut done faire avorter une lésion inllaminaloirc commen-canle.
Quelques praticions ont conserve I'habitude dos saignées de prin-tenij/s, qui, pour Ie dire on passant, sont quelquefois pratiquées en au-lomne. Nous ne blAmons pas eet usage d'une maniere absolue, mais nous ne pouvons nous empêcher de faire romarquer qu'il est souvent la source d'accidents graves, de phlébite nolammont. Or, s'il est dé-montré que la saignée prinlanière n'est pas exempte do dangors, il en est tout aulrement en co qui concorne sos prétondus avantages. Ainsi, los uns pensent que sous rinfluence de I'air vivifiant du priulemps el de. la nourriture que regoivent alors les animaux, il survient un état pléthorique auquel on remédié par la saignée ; los autres croient que
(1)nbsp; I.afossc, Didionnuire raisonni d'Hippiairigue, t. II, partio IV, p. 52, iiocglxxvi.
(2)nbsp; Instructions et observations sur les muladics iles animaux domesfiques, t. III, p. 08.
(3)nbsp; É/i!mc?its de jialholoyie vet., t. II, p. 342.
('O Dictionnaire de médecine, ile chirurgie et d'hygièm vétérinaires,
(5) Traite do chirurgie vél., t. III, p. 270.
((i) Maison rustique du XIX' siècle, t. II, p, 250.
(quot;) Dictimnaire de médecine, de, chirurgie, publié ;i l'Écolo de I.yon.
(8) Elements de chirurgie vit., t. I, p. #9632;140.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;\,
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DRS EMISSIONS SANGUINES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 347
Ie régime du vert auquel sont alors soumis les animaux doit être ncces-sairemenl suivid'une saignée. Nous ne nous arrêterons pas ;\ disculer ces opinions. Pour nous, comme pour la plupart des praüciens, la saignée, faite au printemps, peul avoir sa raison d'etre chez des ani­maux qui, après avoir été nourris pendant l'hiver, avcc parcimonie, sont soumis brusquement, et sans transition aucune, ü un régime tout ä la ibis abondant et tres-nutritif, sous l'influence duquel on los voit engraisser en quelque sorte ä vue d'cBil. Dans de pareilles conditions, une saignée peut ètre utile sinon pour rétablirFéquilibre entre les ac­quisitions et les perles, du m oins pour retarder et méme prévenir des accidents pléthoriques,
Contre-indimlions. —La saignée est contre-indiquéo dansles maladies générales, eruptives, telles que: gourmc, clavelée, tnaladie des chiens; dansles affections dites typhoïdes et plus généralement dans loules les affections anémiques, cachectiques.
Quantiié de sang d exiraire. — La quanlilé de sang qu'il convient d'cx-trairc du système circulatoire d'un animal, estinflnimentvariable sui-vant les indications qu'on se propose de rcmplir, suivant les animaux auxquels on a affaire. En these générale, il faut extraire une moindre quanlilé de sang arlériel que do sang vcineux, puisque l'analyso chi-mique démontre que 1c premier contient une plus forte proportion do fibrine, de globules, et d'oxygène que Ie second ; on sail en outre qu'il possède seul les propriélés nécessaires ü l'entretien des fonctions orga-niques, laquo; car Ie sang vcineux, qui cesse pendant quelqucs instants de se transformer dans Ie poumon en sang arlériel, a bientot frappe de mort loul Torganisme raquo; (Colin) (l,i.
On ne peul lixer, d'une maniere générale, la quanlilé de sang qu'il convient d'cxtrairc ;\ un animal, allendu que la taille des animaux, leur ttge, leur état d'embonpoint et un grand nombre d'autres circonslances tiréos des cas parliculiers oü la saignée est indiquée, sont susceplibles de faire varier celle quanlilé au moins dans une certaine limile.
Ghabert pensait que laquo; si Ton tire d'un cbeval de la taille de lm,64, 2 kilogrammes u 2kil,r), on n'en tirera pas la même quanlilé d'un cbe­val moins épais cl moins élevé; unbocnf de première force peut, sans éprouver aucun dommage, en perdre environ 2S iï 30 hectogrammes; Ie cochon, 8 hectogrammes; Ie mouton, 2 ä 3 hectogrammes ; lo chien 1 hectogramme ou2, etc. (2). Les chiffres indiqués dans Ie diclionnaire de MM. Locoq, Roy, Tisserant, Tabourin, différent peu des precedents, si cc n'est pour Ie pore, Chez cot animal, la saignée ordinaire serail, d'après Ie livre précilé, de 250 ä 300 grammes. D'aprèsM. Gourdon, laquo; sur un cheval de taille moyenne, on peul aller, au moins une pie-
(I) Colin, Traite de physiologie, t. II, lquot; edition, p. 197.
(S) Ohaboi't, Instructions et observations sur les maladies des animaux domcstiqnes, 1792, p. 102.
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quot;M #9632;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; OPERATIONS GÉNÉRALES.
11 mi ore fois, jusqu'ä 10 et 18 kilogrammes; aprës le repas ce chiifre lt;i peul monier jusqu'au double (1). raquo;
Mais les cxpét'iences de M. Colin onl démontré que la mort survient o aprës une pertedesang, de 11,800 grammes chez uncheval hongredu laquo; poids de 200 kilogrammes; après une perte de iG,000 grammes chez laquo; une jument du poids do 2'J2 kilogrammos; après une emission de laquo; 17,800 grammes chez uu cheval eulier pesanl 337 kilogrammes (2). raquo;
Les quantités Indiquées par M. Gourdon soul done Irop élovéos, et, en definitive, celles lixces approximativement par Chabertnous paraissent les plus convenables.
Instruments et objets nécessaires. — Une paire de ilammes ou une lancettc £1 forte lame; des ciseaux courbes; des épingles ; un vase destine ;\ recevoir 1c sang; du lil ciré ou des crins assembles; un seau contenant de l'eau fralche et une éponge, tcls sont les objets néces­saires.
La lancettc, qui n'est guere employee que dans des cas exception-nels, est semblable ;\ cellequi a été dóerite précédemment (voy. p. 489) avec cettc difference que sa lame est plus forte et plus large, du moins quand on l'emploie pour saigner les animaux de grande taille.
La flamme est l'instrument usité dans la pratique. — 11 y en a de plusieurs sortes ; la flamme ordinaire et los Hammes iï ressort.
Fig. ll^i. —Flamme ordinaire•
Flamme ordinaire {fig. 113).— Cot instrument se compose essen-tiellement d'une tige aplatie, en acior (//i;. 113, T), d'une longueur de
(1)nbsp; Gourdon, Elements de chirurgie vél., t. I, p, -154.
(2)nbsp; G. Colin, TraiU de physiologic compnréraquo; den animaux domesliqucs, t. 11, Iquot; (Mil­lion, p. IOC.
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DES EMISSIONS SANGUINES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 549
10 centimetres environ sur 10 ii 13 millimetres de largeur et 2 milli­metres d'épaisseur. Cette tigc présente, prés tie son extrémitélibre, une lume de forme triangulaire (L, fuj. 113), qui s'endétache ä angle droit, ct dont chaque face est partagée en deux biseaux par une arête mé-diane. — Les dimensions do la lame varient suivant l'épaisseur de la peau chez les animaux sur lesquels on se propose de pratiquer la saignée; sous ce rapport on peul établir la division suivante :
Longuour, mosuréonbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Largour
Bur lanbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; prise
ligno raédiano.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ä la base.
Grosse lame............................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ü,u2Unbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 0,022
Lame moyenne..........................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 0,010nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 0,018
Petite lame............................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; lt;',014nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 0,015
Ges Irois lames conviennent pour tons les cas qui se présentent dans la pratique; ehacune d'elles correspond h une tige, ct leur reunion dans un 6lui commun forme la flamme ordinaire. — L'étui, destine ä loger ces tiges, porte encore le nom de chussc (fig. 113, G); il est forme par deux plaques en metal, en corne, cnivoire, ou en écaille, etc., réunies l'une avec l'autre et laissant entre ellcs, un écartement süffisant pour recevoir les tiges et les lames qui en dependent. — Le mode d'arti-culation de la cMsse avec les tiges resscmble ä celui de la lame d'un rasoir avec son manche.
Flnmmes ä ressort. — II y en a de plusieurs series. D'après les au­teurs, la flamme allemande serail la plus ancienne. La collection d'instrumenls de chirurgie de l'ÉcoIe de Lyon, conlient plusieurs specimens de flamtncs lt;\ ressort dont nous avons pu étudicr nous-même, de visu, la construction el le mécanisme.
1. Flamme allemande, simplißee.— Get instrument (/?,(/. 114 cl 113) se compose des parlies suivanles : 1deg; un ressort 11 {fig. 114), fixé dans unc boilo H'B', et terminé ä son extrémité libre par un anneau, A, dans lequel on peut engager le doigl pour armer rinstrumenl; cel anneau présente sur Fun de ses cótés unc ouverture, sorte de morlaisc M, destinée ä recevoir la lame; 2deg; la lame L, L' ofl're, ainsi qu'on le voit en L', ;\ sa base et dans son milieu, une petite lige, sorte de tenon, E, E, muni dans son épaisseur d'un Iron destine ;\ recevoir une vis V ; ce tenon se place dans la morlaisc, M, que présente l'anneau cl on l'y fixe i\ 1'aide de la vis; cette disposition permet de changer facile-ment la lame; 3deg; une bascule B [fig. 115), placée surle plan oppose a celui de la tige el portanl ;\ son extrémité supérieure, une petite lige T, aplatie, penetrant dans la hoile par une ouverture reelan-gulaire ménagée ü cel efl'et; quand celle tige est abaissée, eile lient le ressort i\ l'arrêt; 4deg; d'une boile ou cofl're en cuivre, qui cojilienl ie grand ressort cl dans sa partie inférieure, les lames de rechangc; l'unc des parois de cette boile s'enlève pour montrer les disposi-
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lions de l'appareil et 1c nettoyer, l'autre porte en dehors la bas­cule B. — La longueur totale de l'instriuncnt est de 13 centimetres. — Pour armer rinstrumeat, on 1c saisit de la main gauche, I'index
Fig. 114. — Ft/nmnn allemande (Intérieur de la boito).
Fig. 115.— Flamme allemande, viie de cótc poiir montrer la bascule.
applique sur la bascule, le poucc en opposition, tandis qu'avec I'index on le medius do la main droite, engage dans I'anneau, on ramene 1c ressort en arricre ; alors, en lächant la bascule, la petite tige qu'elle présente s'abaisse dans 1'ouverturo do la boito et forme ainsi une siiillio qui retient le ressort.
Quand on veut se servir de cettc flamme, on lache la détente en comprimant la bascule et la lame pénètre dans les tissus. Mais après quelques saignées, le clou ou rivet, qui fixe le ressort ;i la boite, est ébranlé etil devient impossible d'armer I'instrument, car le ressort giisse sur la pellte tige de la bascule qui doit le retenir ä l'arrêt. — 11 faut alors serrer le rivet.
Flamme a ressoH anglaise [fig. 116). — Get instrument est forme par uu ressort, un levier, une bascule ct la lame.
Le ressort R est une bande d'acier de 15 millimetres de largeur, pliée sur plat et arrondie ä sa face interne; les branches B,B' do cc ressort sont inegales; la plus longue B, est munic de la lame L', la plus courteB', presente une charnicre G, qui I'articule avec le levier L; un peu au-dessous de cette charniorc se trouve un collet rectangulaire F, qui entoure et retient une sorte d'ansc ou de gorge G, ménagée au-dessous de la lame L. La branche, courte li', porto ïl G centimetres
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DES EMISSIONS SANGUIN'KS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;oül
de ia charnière, unbouton A, aplati latéralement et formant sur la petite tigc qui lo soulient, nn doable cpaulemont; ce bouton est mo­bile et dolt tourneravec 1'acililc.
Le levier L cst line bande d'acier do 12 centimetres de longueur, aplatie sur sa face interne qui vient s'appliquer, quand rinslrmncntest
Fig, lie. — Flimune anglaise,
armé, sur la face externe do la branche B' du ressort, arrondie sur la face opposée. Cclovicr présente vers sa partie inferieure une ouverture rcclangulaire destinée i\ donner passage au bouton A, et ä sou extré-mité terminale, unc charnière G, articulce avec la bascule S; un pcu au-dessous de la charnière C, ce levier présente un conducteur DD', llxé ä demcurc. Ce conducteur cst constituc par deux branches par-faitement égales et qui forment, en avant de la lame, unc projection d'environ 1 ccnlimètre; ces deux branches s'appliquent sur la peau de chaque cuté de la veine qu'ils embrassent en quelquc sortc, tout en formant un point d'appui qui permei de manncuvrer facilement l'ap-pareil. — La bascule S offre unc longueur de 8 centimetres et demi, ellc pivolo sur le levier L, grace i\ la charnière G de cehü-ci; olie présente amp; Tune de ses extrémités une partie élargie et recourbée par en bas, et t\ l'autre une sorte do saillie ou de crampon M, servant i\ retenir la grande branche 15 du ressort qnand on arme l'instrument.
La lame L' n'est autre qu'une lame de flamme ordinaire, cllc se üxc sur 1c ressort, au moyen d'une petite tigc qu'on serre en arrière, avec une vis, cc qui permet de changer la lame quand on le juge né­cessaire.
m.
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SiJ2nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; OPERATIONS GÉNÉRALES.
La longueur totale de l'instrument quand il est armé, est de 14 ccn-[imètres.
Pour armer eet instrument, on rabat lo crampon de la bascule sur la grande branche du ressort; on fait effort pour rapprochcr le levier L de la branche B' du ressort, jusqu'è ce qu'il soit en contact avec celle-ci; dans ce mouvement, le bouton A du ressort s'est engage dans 1'ouverture du levier, et, en tournant cc bouton, on maintientle levier en contact avec la branche B' du ressort.
L'instrument étant ainsi préparé, on engage les doigts, ;\ 1'exception du pouce, dans l'anse formée par le ressort, le pouce étant appliqué sur la partie élargie de la bascule; on porte l'instrument en regard de la veine h ouvrir, en observant que les deux branches du conducteur embrassent bleu le vaisseau tout en prenant un point d'appui; on presse sur la bascule et la lame pénètre avec force dans les tissus. — A 1'aide de cettc flamme, on pratique Irès-facilement la saignée h la saphène.
Phlébotome de Brogniez. — On arme eet instrument en rabattant le pavilion C, comme on lo voit dans la figure 117. Pour s'en scrvir, laquo; I'o-
Fig. 117. — Phlébotome do Brogniez.
pérateur saisit l'instrument par le grand ressort A de la mßme maniere, que l'anse d'une aiguière, il appuie sur la veine avec le dcmi-cerclc B, tourné transvcrsalemcnt, en approche le pavilion G, presse sur la dé­tente D, et la lame E, vient frapper dans la boutonnière F, du pavilion qui 1'empêche d'aller trop loin, puls eile sort d'elie-même (1). raquo;
Get instrument est d'un emploi dangereux, ä en juger du moins par
(I) Brogniez, Traite de chirurgie vet., t. Ill, p. 284.
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DES EMISSIONS SANGUINES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;553
le specimen que nous avons pu examiner. Il peut arriver en cfl'et qu'en appuyant sur le pavilion pour armer ['instrument, on louche la dé­tente ; alors la lame part au même instant et s'implanto profondément clans l'un dos doigts, le pouco notanuuenl. Cot accident est ;i uraindre quand le ressort du pavilion est dur.
On volt que tous ces instruments soul très-compliqués; on devine dès lors qu'ils doivent ótre fort chers, ajoulons qu'il est tout aussi fa-rile pour le veritable praticien do saigner avec la simple flamme ordi­naire ä laquelle il pent imprimer, au moyen du bätonnet, une impulsion plus ou moins forte, mais toujours calculce, tandis qu'en se servant des Hammes ä ressort, la force d'action est constante et ne pent être proportionnée aux indications individuelles; aussi ces appareils doivent-ils ótre rejetés de la pratique. Tout an plus, pourrait-on employer la flamme ä ressort anglaise, pour la saignée ïi la saphène. Néanmoins nous avons pensé quo dans un ouvrago de la nature de celui-ci, nous ne pouvions passer sous silence la description des Hammes ä ressort, en nous bornant h co que nous avons pu voir, car, ü unc certaine époque, ces instruments jouissaient d'une grande faveur, en Allemagne et en Angleterre notamment.
Lc batonnet ou bulon a saigner, consiste en unc petite tige de bois d'une longueur de 30 centimetres environ, quelquefois plus, renflée ä l'une de ses extrémités, en forme de massue, avec laquelle on frappe sur le dos de la flamme, rétrécie ;\ l'extrémité opposée, afin d'etre te­nue facilement dans la main. Le bätonnet doit étre en bois dur, ce qui en augmente lopoids. On peutle remplacerpar le manche du brochoir; quelques praticiens se servent mème du bord cubital do la main. Lo vuse d sanij doit élre mimi d'anscs laterales pour pouvoir étre saisi et tenu facilement. 11 est bon encore qu'il soit gradué do distance en dis­tance pour indiquer los domi-litres on simplcment los Utres.
É/iingles. —Ellos doivent ötre courtes, faitos on laiton, h tige forte et raide et ;i tèle plate.
Porie epinyle, — Cot instrument {ßg, 118 et li'J), ])eut être très-uti-
Fig. 118. — Poi'te-épinglc.
Fig. 110. — Porte-épingle
(couplaquo; loiigituilinale des mors1.
loment employé dans quelques cas, sur certains sujets h peau cpaisse ot dure. M. Gourdon conseillc d'adopter spécialcment pour la saignée, laquo; le modéle ci-contre dans lequel le manche, creusc en etui, porto ä sa
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BB4nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;OPERATIONS ÖÉNÉRALES.
partie inférieure un couvercle qui so fixe iï vis ct sort i\ renfermer des épingles, dont on peut ainsi, l'instrument ótant dans la trousse, avoir toujours avec soi une provision süffisante. Pour fixer l'éplngle i\ eel instrument, les mors sent creusés ä leur face interne do deux rainures spéciales, l'une transversale, l'autre longitudinale, pour los situations diverses qui pcuvent se presenter ; de plus, ces rainures portent des excavations pour loger les tötos d'épingles. Dans les cas ordiuairos, on place l'épingle dans la rainure transversale, en ne laissant dépasser au dehors que l'étenduequi doil pénétrerdans los tissns ; on ponsse en-suite Ie coulant, et, l'épingle se trouvant maintenue avec une extreme solidité, on l'introduit dans les teguments. Le porte-épingle peut ser-vir encore pour onlcver une épingle mal placée, courbee ou trop en-foncée, et, au roste, pour foute circonstance ou il y aura lieu do diriger une épingle ou une aiguille dans les tissus olfrant une cortaine resis­tance (I). raquo;
sect; 2. — De la saignée chez les solipèdes.
Cette operation pent se pratiquer sur un assez grand nomhre de veinos; toutcfois, do nos jours, olie est réservée très-généralementpour la jugulairo ; ce n'est guère que dans des cas exceptionnels qu'on a re­cours h la saignée h la céphalique et ü la saphène ; ajoutons toutefois que, dans les écoles vétérinairos, ct afin d'exercor los élèves, on pra­tique la saignée i\ d'autres veinos dont il sera question dans cot article.
A.
#9632;'XUiSKK A LA .ircri.AlliK.
trost la plus importante de toufes les operations de ce genre, at-tendu qu'on 1'emploie fréquenimcnt. Le volume de la veine jugulairo, sa situation dans une region élevéo, la facilité avec laquelle on peul ouvrir ce vaisseau ct fermer la plaio de saignée, sent autanl do cir-constances qui inilitont en sa faveur el la font préférer ä tonte autre.
Anatomic de In region. Lieu d'élection, — La veine jugulairo prend naissanoe n derrière lo maxillairo, en dessous de rarticnlation tem-poro-maxillaire, par deux grosses veinos, le tronc temporal superßctel et la veine max illaire interneraquo; (A. Chauvcau et Arloing). Ainsi conslituéc, olie traverse la parotide, reQoit diverses veines collatérales; puis eile se place dans {'interstice musculaire, connu sous le nom do gouttière juyulairc, formé par les bords adjacents du sterno-maxillaire et du masloïdo-huméral (portion antérieure). La veine jugulaire {fig. 120, JJ') se dirige ensuite en bas ol en arrièro tout en restant logee dans la gout­tière qui porto son nom : olio arrive ainsi i\ l'extrémité inférieure do Pencolure d'oücllc pénètre dans la poitrine.
Dans son trajcl cervical, la veine qui nous occupo, accompagne l'ar-
(I) J. Gourdon, Elements de chirurgie vél., t. I, p, #9632;iCC,
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'lore carotide et ses nerfs salelliles si cc n'est dans 1c tiers moyen de l'encolure oü eile est séparée do cetto artère, par la largo bande muscu­laire quo forme romoplal-hyoïdicn {fig. 104, O, II); rappelons toutefois
Pig. 130. — Anatomie de la veine jugiüaire el. de Cwsophage c/inz Ie cheval. JiJgt; jugulairej C, carotide; 0,11, omoplaUhyoüdicn; I), (csophago; S, stcrno-maxillairo; M, masfoïdo-
huméral.
que, dans Ie üers supérieur du cou, la jugulaire occupe, par rapport ä la carotide, une situation superficielle, tandis qu'ä la region inférieure, ces deux vaisseaux rampent sur 1c mCsmc planet, pour ainsi dire, bord h bord. Cost done dans 1c tiers tnoyen de l'encolure qu'il convient do pratiquer la saignée pour no pas blesscr la carotide.
I. Fixation de 1'animal. — Un aide lient le cheval debout, au moyon d'un bridon ou 'simplement i\ l'aide d'une longe passée dans la bouche ot, avee la main restéo libre, il eouvre l'ccil du cótó de la jugulaire ä ouvrir, pour éviter que l'animal, clfrayé par le mouvement que fora ropérateur pour frapper sur la flamme, ne rejelte brusquement la löte du cótó oppose et ne fasse manquer l'opération. — Une capote, une bride i\ ocillèros, un large bouchon do paille engage sous le mon-tant dulicol, un tablier disposé autourde la Lèto peuvent, au bosoin, remplacer la main de l'aide. — La töte doit êlre tenue un pen rclevcc de maniere ;\ cc que la jugulaire ot la peau qui la recouvre. soient
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OPERATIONS OÉNÉRALES.
légèrement tendues et mieux appliquées l'une conlre l'autre, el Ie olie-val doit 6tre place de teile sorte que la veine qu'on se propose d'ouvrir, soit hieu cclaii'éc.
II.nbsp; Chotx de Vimlrumenl; chou-du cólé. — On emploie la flamme, ä peu prés dans lous les cas ; oe n'cst guère quo dans un but experi­mental on pour une demonstration chirurgicale qu'on se sert de la lancette. On saigne habituellement ä la jugulaire gauche, car Topé-rateur, tenant alors Ie Mtonnet do Ia main droite, frappe avec plus d'assurance que quand il tiont cet instrument avec la mainopposée, comme c'est Ie cas lorsqu'on saigne a droite. Si, sur l'une dos jugu-laires, il exislo des dilatations variqueuses, provenant d'anciennes saignées, il faudra saigner au-dessus, ou mieux effeotuer ropération sur la veine opposée, afln d'éviter un thrombus.
III.nbsp; Preparation de la veine.—Les hippiätres conscillaient de se servir d'une corde avec laquello on étreignait la base de l'encolure, de ma­niere i\ exercer une forte compression sur la jugulaire afln de rendre ce vaisseau très-apparent. Pendant longtemps, cc mode decompres­sion a etc seul mis en usage, mals aujourd'hui il n'cst employé que dans quolques circonstances exceptionnelles, notamment dans Ie cas de coliques quand on no peut immobiliser les animaux, ou bien quand la peau esL épaisse, et Ia jugulaire pou apparenle, comme on l'observe chez certains chevaux do trait ii oncolure courte. La compression exer-cée ;\ l'aide d'une corde, qui embrasse les deux jugulaires simultanó-mont, empöchant, ainsi (|iie l'a fait remarquer Chabert, l'arrivée du sang au coeur, determine une slaso sanguine dans los vaisseaux on-céphaliques, d'oü peuvent résulter dos phénomènes apoplectiformes, des mouvements désordonnés, la cbuto de l'animal sur Ie sol. Il peut arrivcr enfln que Ie cheval viennc i'i s'échapper des mains do l'aide, qui 1c maintient, dos lors, la perte de sang devient lollo, que la mort peut s'ensuivre, ainsi que Chabert en a observe un exemple. II. d'Ar-boval ajoute qu'il a vu, en pareilcas, des animaux s'affaisser brusque-menl, comme frappés d'apoplexie. Il est done, ü la.fois, plus simple cl plus prudent, de faire gonfler la veine en la comprimant avec les doigis, appliques dans la gouttière jugulaire, au-dessous du point oü Ton so propose d'ouvrir Ie vaisseau. Pour mettre la veine en evi­dence, il faut encore lisscr los poils en passant, sur Ie point oü l'on va opérer, une épongo monillcc; dans aucun cas, il ne faut los couper, attendu que cello tonsure déprécie les animaux, au moins pour un certain temps.
IV.nbsp; nbsp;Position de Vopérntcur. Maniere de pratiquer Hnctsion, Ecoxdcmmt et arrèl dn samj. — L'opcraleur sort de l'étui, cello des tiges de la flamme dont la lame convienl au cheval qu'il va saigner; il l'ouvre de teile sorte que 1c dos de la ligo forme, arecl'étui, un angle plus ou moins oblus. Puls il saisil l'instrument de la maniere suivante ; Ie pouce est clendu et appliqué sur l'une dos faces de l'articulation de
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la tige avcc l'étui, Ie dolgt indiealeur, — égalemonl allonge, — appuie Mir la i'aco opposée, l'étui longc la face palmairc de l'indexet repose sur I'entre-deux des doigts {fig, 121), Ie médius, l'annulaire cL 1c pclit
Fi^. 121. — Maniere de tenir la flamme.
doigl, légèrement lléchis, s'appliquent les uns contre les autres en s'affermissant rautuellement. L'opérateur place le bätonnot sous le bras dont la main est armee do la flamme.
Supposons que la saigncc soit pratiquée sur la jugulairo gauche. — Lc chirurgion tient la flamme do la main gauche el so place do teile sorto que sa lace soit tournee du coté de la toto de l'animal, puis, il applique la main gauche sur la Jugulairo, ;i peu prés au mi­lieu de l'encolure ou uu peu au-dessus. En appuyant modcrément, la veine forme sous la peau un relief cylindrique, plus oumoins accuse suivantl'épaisseur du tegument, etparun léger mouvement, imprimé ;i la main, il ost facile de faire onduler le sang el do s'assurer ainsi do l'élat du canal veineux.
L'opérateur dispose alors la ligc de la flamme dans une direction exactement parallele ä colle de la veine, lout en observant que la lame de rinstrument soit bien perpendiculaire au vaisseau, en regard de la peau qu'clle eflleure sans la toucher.
Puis ilsaisil delamain droite, le bïltonnetpassé sous lobras gauche, ol frappe un coup sec cl mesure, sur 1c dos de la ligc. L'habitude approiul ;\ donner cc coup avec unc force suflisanto pour faire péuétrer la flamme convonablemout, sans traverser la veine de part en part, toutefois, il ost bien évident que, quand la peau ost line, le vais­seau étroit et superliciel, l'animal jeune, la lame tranchanto et le bätonnet lourd, il faut frapper légèrement. Aussilot que le coup osl donné, on doit so hater de relovcr le bätonnet. En dounanl un
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coup lourd, en pesant sur la ligc, on courrait Ie risque de transpercer 1c vaisseau. Des que l'opérateur a frappe Ie coup do Mtonnet, il retire la flamme et un jet de sang s'échappe ii 1'instant mème, ü supposes toutefois que l'opération soit faito convenablement et Ia veine bien ouverte. Pourévlter l'introductlon derair dans la jugulaire, Bouley jeune, — qui avail observe plusieurs cas de ce genre, — avait lo sein, dès que lo coup de flamme était donné, c'est-a-dire au moment oü cesse la compression qui a suspendu Ie cours du sang dans la veine, — d'appliquoi'instanlanément Ie bout du Mtonnet sur reuver turc du vaisseau (1). 11 pent arriver, que lo sang nc s'écoule qu'en petite quanlité et en nappe Ie long des poils. On dit alors que la saignée est haveuse. Coci se produit quand 1'ouvorlurc l'aito au canal vcineux est trop étroite ou bien lorsque, par suite d'un mouvement do l'animal, les ouvertures f ai tes h. Ia veine et h la peau no se corres­pondent plus. Dans ce cas, on doit chercher ä rétablir leur super­position, en ramenant la tote dans la position qu'elle occupait au moment oü la flamme a pénétré dans les tissus. Si, malgró cetto precaution, I'écoulement sanguin n'augmentepas, il faut, pour cviter lo thrombus, qui se montro ordinairement dans les cas de ce genre, pratiquer la saignée du cole oppose. Quand lo coup de bütonnot a etc donné et la flamme retiree, il peut se faire quo lo sang no s'ccoule pas, bien que ropérateur continue i\ comprimer la veine. On devine que la saignée est manquée. On dit encore qu'on a fait nno saignck' blanche. Ceel résulle do ce qu'on n'a pas frappe assoz fort sur Ie bätonnet, ou bien de ce que la lame do la flamme a piqué h cuté, soit qu'elle alt été mal placéc ou que la veine ail glissé au moment oü l'on a donné lo coup de biUonnet.
Si l'on reconnail que l'incision est pratiquee au point convenable, il sulfit alors de réintroduire la flamme dans I'ouverturequi viont d'etre faite, puis de frapper un second coup de bätonnet. Mais il est pre­ferable, pour éviter un thrombus, de pratiquer une deuxième inci­sion au-dessus ou an-dessous de la précédonlo, ou bien, ce qui vaut mieux encore, on saignoä Ia jugulaire droite,
Lorsque la saignée a été bien faite, lo sang s'écoule rapidomentet en jet continu dès qu'o'u exerce une certaino compression au-dessous du point oü olie a été cllocluée. La compression peut otro pratiquee au moyen du rebord du vase destine h recevoir lo sang, mais il vaut mieux, pour éviter ie plissement de la peau et rinfiltration du sang dans Ie lissu conjonctif, comprimer la veine t\ l'aido du bout dos doigls pendant qu'un aide tionl, ä proxiinité de la veine, Ie vase destine ä recueillir lo sang. L'opérateur veillera ä ce que les mouvoments de la töte soient aussi bornés quo possible, et, si lo jol vient ä se ralentir, ou pourra faire remuer les mAchoires de l'animal, soit en lui lirant
(!) II. liouley, note inédili!.
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la langue avec precaution, soil en introdnisant un baton dans la bou-ehc, on micux, si 1c sujol a conserve l'appétit, ea lui faisant manger unc boucbée do 1'oiu. Ces petites manoeuvres sont inutiles, quand la veine est convenablement ouverte et la compression, reguliere et exacte, co que Ton obtient h l'aide des doigts.
Quand la quantité de saiifi; i)l)lcniie est jugée süffisante, il y a, dit M. Sanson (1), laquo; une precaution ü prendre que nous recommandons instamment do no point négliger. Avant do faire cesser la compression, il Importe beaucoup d'appliquer un doigt sur l'ouverture do la saignée, car c'est lo soul moyen d'éviter que do l'air s'introduise dans la partie vide de la veine au moment oü la circulation s'y rétablit. Cet accident, lorsqu'il so produit, est très-souvent mortel. raquo; Nous sommes com-plétemcnt de l'avis do eet auteur qui, du roste, a reproduit iel lespró-ceplos recomraandés dans l'enseignement classique.
Il faut ensuite arrèter déflnitivement la saignée.
Quand la quantité de sang obtenue est jugée süffisante, plusieurs moyens ont été conseillés. Ainsi, d'aprèsM. Gourdon, les anciens em-ployaientdes emplälres d'argile et de crottin ou une eclisse, maintenus par une bande ; les raaréchaux du siècle dernier se servaient d'un bandage avec compresse et vitriol, oubien, laquo;la saignée faite, on lächail, laquo; la corde, on la tralnaitdoucement, 'i trois ouqualre reprises, devant laquo; l'ouverture du vaisseau pour délourner Ie sang el on conduisaitle che-laquo; val ä l'écurie. Quelquefois on appliquait autour de l'incision, la moitié laquo; d'une coquille do noix que l'on raainlenait a la main pendant un laquo; certain temps cl on laissail ensuite l'animal au repos. (2) raquo; 11 sufllt de menlionner ces procédés pour montrer qu'ils sonl défectueux, aussi n'oll'renl-ils plus de nos jours qu'tin intérêt historique, et il ne viendra saus doule a l'esprit de personnne, de les lirer de l'oubli dans lequel ils sonl tombes et qu'ils mérilent. Le moyen usilé dans la pratique pour obtenir la cicatrisation de laplaie de saignée, consiste il en réunir les lèvres par un point de suture enlorlilléc. A eel effet, on pince, avec le pouce etl'index de la main gauche,, les bords de la piqure cutanéc, en évitant loulcfois de les lirer a soi pour rendre plus facile I'applicalion de l'épinglc, car, par celte traction ou ces tiraillements, on formerait unc sorle d'excavalion entre la peau et la veine; dès lors le sang s'inlil-trerail dans 1c lissu conjonctif sous-cutané, formant ainsi un throm­bus. Il faut au contraire avoir la precaution d'ajjpuyer légèrement sur l'cncolurc au moment oil l'on enfonce l'épinglc. La negligence do cette precaution peut entratner ledéveloppement d'un thrombus et memo d'une phlébite consecutive.
Les lèvres de l'incision étant maintenues en contact par l'index el le pouce de la main gauche, on traverse ces deux lèvres dans leur milieu
(1)nbsp; A. Sanson, Notio/is usuelles de médeeinlaquo; vétérinaire. Paris. 18C3.
(2)nbsp; Gourdon, Élém. de cliir. vél., t. I, p. 490.
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ä tin ou denx millimetres de leur bord librc, avec unc épinglo, tenue do la main droite, et qu'on fait pénétrer jusqu'aux deux tiers de sa longueur, en transperyant d'abord la lövre supérieure, puis, la lèvre inférieure, do teile sorte que la töte de 1'ópingle est dirigéc en haut. M. Gourdon a conseillé de se servir, pour placer 1'épingle, d'un instru­ment appelé, pour ce motif, porte-épingle, dont nous avons préecdem-ment donné la description et Ie mode d'emploi (V. p. Sö3). L'emploide eet instrument serait indiqué laquo; quand la peau est épaissc, dure, mouil-lée. raquo; Pour s'en servir, il faut préalablement 1c munir (rune épingle, comme il a été dit (p. 553). laquo; On Ie prend h pleine main et Ie pouce faisant contre-appui aussiprès que possible du point oü doil pénétrer l'épingle, on introduit colle-ci en pressant bien perpendiculairement iivec la partio moyenne de l'index ramene jusqu'auprès dd'l'cxtrémité des mors. Gela fait, pour retirer Ie porte-épingle, on appuie Ie manche sur la paumc de la main, et, agissant simultanément avec lo pouce et l'index sur la rondelle du coulant, on abaisse celui-ei sur la main ; les mors s'ouvrent et l'épingle se trouve dégagée saus qu'on aitfaitau-cun tiraillemenl. (I) raquo;. Pour mainlenir en contact permanent, les deux lèvres de l'incision, on lixe auteur de l'épingle Ie lieu, préparé, qui se compose ordinairement de quelques brins de crins, inouillés avec la salive ou avec Ie sang de maniere ä former uu seul faisceau. On arrache ces crins ä la crinicre ou ä la queue, el, après los avoir réunis et hu-mectés, on dispose 1c nceudde la saignée, en faisant au milieu du lien deux anses que l'on superpose {ßg. 122) et que Ton engage il chaque ex-
Ffg. 122. — Nosucl ilc saignée.
irémilé de l'épingle, laquo; Quelques praticiens emploient au lieu de crins, — qui ont toujours do la tendance i\ se dénouer en raison de leur clasti-cilé, — un 111 un peu gros. Cc moyen est mome preferable toulcs les fois que 1'animal uc peut ötre l'objet d'une surveillance attentive (1).raquo; Quelle que soit la nature du Hen, on Ie serre modérément, en ayant toujours Ie soin de ne pas tirer la peau h. soi. La plupart dos praticiens
fl) J. Gourdon, Élém.de cliir, vél., t. I, p, 478. (2) H, lioulcy. — Note inéditc.
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consolideut Ie noeud de la saignée par un noeud droit; c'csl une pre­caution qui peul avoir son utililc pour prévenir Iti reouveiiure do la saignée. Dans Lous los cas, on coupe los oxtrémités du lien do maniere ii ne lour laisser quo A ii S centimetres do longueur; on lotionne, avoc do I'cau fralche, la plaie do saignée el I'opération est terminée.
Toutefois, si une soulo lèvre do la plaie a etc traverses par l'ó-pingle, l'écoulement sanguin continue; il faut alors retirer l'épingle ot la placer do tolle sorlo qu'ello traverse do part on part les deux lovros de I'incision. Mais la persistance de l'écoulement du sang apres la suture, pout èlro due ä la Irop grande longueur do I'incisioii ou a l'application défectueuse do l'épingle, qui no sc trouve pas au milieu do I'incision d'oii lo sang peut alors s'échapper par la commissure su-périeure on inférieure suivant la situation do l'épingle. Dans lo pre­mier cas, il faut placer deux épingles, l'une au tiers antcriour, I'autre au tiers postérieur do I'incision, en cntonrant chaenne d'ellos d'un lien particulier; dans lo second, il sulTit d'enleveretde placer l'épingle dans lapartie médiane do rincislon. Notons encore qu'il convient do ne pas serrer trop fortement lo lien dont on entoure l'épingle, afin d'éviter la mortification do la peau d'oü résulte une vivo douleur prurigineuse qui porte les animaux ;\ so gratter contre les corps environnants, ce qui pent determiner un thrombus et une phlébite. 11 faut se borner h. rap-procher et maintenir on contact los lèvres do la plaie, pour en favoriser la cicatrisation par première intention; néanmoins, il n'est pas rare d'observer quo la plaie de saignée donne un pen de suppuration chez certains chevaux. Ajoutons qu'il est des snjots très-irritables, pour lesquels l'application do l'épingle reclame remploi du tord-ncz. Si, nialgré ce moyon, on no pouvaitparvenir t\ fixer l'épingle, co quo jo n'ai jamais vu, ilfaudrait alors avoir recours ;\ un bandage compressif ot maintenir l'animal en repos complot pendant trois ä quatre jours. Mais, on pareil cas, il serait preferable, comme nous I'a fait romar-quer M. H. Bouley, d'avoir recours ü l'anesthésie locale, (pic Ton obtiendrait facilement au moyon de la pulverisation de I'éther sur Ie point oil Ton doit implanter l'épingle. — Cettc pulverisation se pra­tique il I'aido do I'appareil do Richardson : e'est une operation très-simple, ct dont los eH'ots sont très-manifestes comme nous l'avons dé-monti'é dans lo Journal de ilicole de Lyon, 180!). p. 21)3.
Precautions fienernles, soins complémentaire*. — Après I'opération de la saignée il Importe do prondro quelques precautions pour éviter une hémorrhagie ou un thrombus. — Ainsi, il est recomrmndé d'attacher l'animal au rätolier pendant dix ou douzeheures. Mais il n'est pas tou-jours possible d'agir ainsi, notamment lorsqu'on saigne un cheval af-feeté deviolentes coliqnes; copcntlant, il ne parält pas que les acci­dents provonant do la saignée soient bion plus frequents dans co cas que dans los precedents, ce qui portorail ü penser quo la precaution qui consisted tenir un cheval attaché au nUolicrpendant au moinsdixöu
l'ii en ut ToutSAiNTi — Chirurgie,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; laquo;Ju
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(louze heures, comme lo repetent Ions los auteurs, n'a pas rimportance qu'on lui a iiLü'iI)iice. 11 sufflt en efl'et de maintenir 1'animal ainsi fixe, pendant deux on trois heures, et do l'empêcher do manger pendant cc laps de temps, an bout duquel l'agglutination des lèvres de la plaic vei-nense est dójü sfl'ectuée.
Renault conseillait de laisser äla dièle pendant vingt-quatre ou trente-six heures, le cheval récemment saigné. La pratique de tons les jours enseigne que cette prescription esl exagérée ; tout au plus, dans quel-ques cas exceptionnels, soumet-on I'animal h une demi-diète Ie jour de ropération. Mals il est bon de le laisser en repos pendant deux jours, afin que la plaie ait acquis un degré do consolidation tel qu'elle puisse résister au reflux sanguin produit par la compression du collier sur la veine, pendant les efforts du ürage.
11 est prudent également dene ne pas meltre en liberté dans un pA-turage, un cheval qu'on vient de saigner ; en pareil cas, il convient d'at-tondre deux ou trois jours pour que les mouvements de la tête et de 1'encolure ne déterminent pas une héraorrhagie par la plaie desaignée. Enfin, il est recommandé d'cnlever l'épingle au bout de six h huit jours : toutefois, dès le quatrième jour, on peut procéder h cette petite ope­ration sans avoir rien ftcraindre, äsupposerque Ton ait affaire äun che­val vigoureux et bien portant, tandis que, s'il s'agit d'un animal faiblo et debile, il est prudent d'attendre davantage ou möme de laisser tomber l'épingle d'elle-même, comme le font beaucoup de praticiens. Toute­fois, la presence prolongée de l'épingle peut faire naitre uu prurit local qu'il faut éviter pour prévenir le développement d'une phlébite. — A eet eflet, on fera des lotions laquo; avec une solution de sublimé au cen-tième (1). raquo;
B.
SAIC.NIÏE A LA SAPI1ÈNB INTERNE.
Elle est quelquefois mise en usage, notamment quand ranimal a du rouvieux, comme l'on dit vulgairement, c'est-iï-dire quand il est atteint degalo sarcoptique ou psoroptique ä lencolure, ou bien quand il lui man­que une jugulaire.Enpareil cas, on conceit que. si une phlébite se décla-raitsurla seule jugiilairc dont Tanimal estpourvu, la circulation encé-phaliqucseraitgènée, d'oü la formation de phénomcnesapoplectiformes.
Disposition anatnmigue, lieu d'élection. — La veine saphëne interne qui est une continuation de la métatarsienne interne, monte h la face interne du tibia qu'elle croise k la partie supérieure, puis eile gagne le plat de lacuisse oü olie rampesurle muscle qui forme cette region, pour disparattre ensuite dans l'interstice des deux adducteurs de la jambe.
On peut pratiquer la saignée soit sur la partie de la veine qui repose sur le muscle du plat de la cuisse, soit h la face interne du tibia. Dans ce dernier cas, l'opération doitêtrcfaito avec Ia lancette, attenduqu'eo
(I) H. Boulcy— Nots inédite.
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se servant de la flamme, on blesserait Tos et Ton casscrait la pointe do I'instrument,
Manuel opératoire. — La saignée ä la saphene se pratique sur Fanimal luaintenu debout ä la maniere habituelle, en observant toutefois dc lo-nir la löte fortement relevée pour empêcher les ruades. L'opérateur peut se placer de plusieurs maniöres suivant les instruments qu'il em-ploie, lancette, (lamme ordinaire, llamme ä ressort et suivant la taille de l'animal, sou degre d'irritabilité.
Nous allons décriro ces diverses positions en supposant que la sai­gnée soit pratiquée sur la saphène droite. Un aide leve Ie niembre pos­térieur gauche et Ie maintient vigoureusement comme si Ton vouiait ferrer. L'opérateur se, place vers Ie llanc gauche, fléchit les jarrels, engage un pen Ie corps sons lo venire de l'animal, et porto la main droite, armee do Ia lancette, pres du trajet de la veine que l'on incise, en euloncant vivemeul la pointe de I'instrument et la relevant d'un seul coup, comme pour déhrider.
Si l'on se sertde la llamme, l'opérateur tient eet instrument avcc la main droite ; il se place comme •prócédemmciit, puis, sans exercer au-cune compression sur levaisseau, il dispose la llamme en regard de cc-lui-ci, et de lelie sorte que ie talon de I'instrument soit tonrnc en bas et la lame en baut, et il frappe sur Ie dos de la llamme avec Ie bäton-net lenu de la main gauche. Cette position est dangereuse, car l'opéra­teur peut étre atteint gravement, par Ie grasset du membre leve, au moment oü il donne Ie coup de bamp;tonnet,
Pour éviter cola, Ie Chirurgien doit se placer en arrière et en dedans du membre donl il se propose d'ouvrir la saphène. Lc membre oppose étant soulevé et ramene en avant au moven de Iaplate-longe, disposée comme dans la llgure 23; la face interne du membre ;quot;i opérer se trouve ainsi il découvert, dans unc étendue teile que, sur la plupart des sujets. Ia sapböno est nettement visible par suite de la tension des muscles et de la repletion qu'éprouve Ie vaisseau quand l'animal est lixé dans celte attitude. L'opérateur tient alors la flamme avec Ia main gauche s'il opére sur Ia saphène droite, lo talon de I'instrument est dirigé en bas et la lame, en bant; la main droite est munie du hïl-tonnet. Il est évident que, quand on vent saigner ;\ la saphène gauche, r'est la main droite qni tient Ia llamme et la gauche, Ie bMonnel. Sous ce rapport nous diffcrons complétement d'opinion avec M. Gourdon, qui indique, quand Ie sujet est assujetti, comme nous venons de Ie dire, de tenir laquo; la llamme de Ia main correspondant au cóté oü l'on saigne raquo; et do porter laquo; rinstrnment sur la veine, la lame en bas, en re­montant aussi haut que possible vers Ie pli dc l'aine ; avec les trois doigts libres on fait gonfler Ie vaisseau par la compression et l'on donne nn coup de bittonnet sec et rapide. raquo; Gelte position, qni permet-Irait de comprimcr Ie vaisseau, serail preferable ä celle que nous avons décrite précédcrament si eile était realisable en pratique, mals il n'en
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üsl pas ainsi, et, quelle que soit la bonne volonlé de l'opérateur, il ne ])eul parvenir ö placer la flamme comme l'a indiqué M. Gourdon, ii moins que d'appliquer la lame de l'instrument sur la veine üi sou pas­sage sur Ie tibia. Or, Lous les auteurs recommandent exprcsscment — et c'ost h\ un précepto bon ä observer — de no pas se sei'vir de la (lamme pour saigner ii Ia saphène quand on se propose d'ouvrir ce vaisseau sur son Irajet ä la face interne du tibia, attendu que si le coup de bätonnet est trop fort, la veine pourra être transpercée, et le tissu osseux, entamé par la pointe de la flamme, ce qui donnerait naissance iï unc pcrioslite ; en outre, on est exposé, en opérant de la sorte, ä émousser et mOme !\ casser la lame de l'instrument.
On a conseillé encore de se placer en avant du membrc h saigner, mais cette position est très-incommode mème quand on se sertdela lancette et, ä plus forte raison, quand 011 se sert de la flamme ordi­naire. Si on employait la flamme i\ ressort, on la tiendrait de Ia main droitc pour saigner ä la saphène gauche, l'opérateur se placerait alors vis-i\-vis du flanc droit et se baisserait un peu pour appliquer l'instru­ment sur la veine.
Quand la saphène est ouverte, le sang nc s'en échappe pas loujours en arcade comme pour la jugulaire; il arrive assez souvent que la sai-gnée est buveusc; on peut alors activer l'écoulement sanguin, en pres­sant le vaisseau de bas en haut, en frictionnant le mcmbre, en faisant marcher l'animal, en enlevant les caillots qui se ferment anlour de rouverture. Parfois mème, sur certains chevaux, pour obtenir une quantité de sang süffisante, il est nécessaire de pratiquer une saignée ä la saphène de l'autre cólc.
On arrête l'écoulement du sang ä l'aide d'un point de suture entor-tillée ; remarquons toulefois que l'application de l'épingle est ici beau-coup plus difficile que partout ailleurs, nonsculement par suite de la position fatigante et gênée que l'opérateur est forcé de prendre pour bicn voir rouverture, mais encore parce que l'animal se defend davan-tage, ce qu'il faut attribuer sans doute ;quot;i la doulcur que determine l'implantation de l'épingle clans une portion de peau sous laquelle rampent de nombreux fdets nerveux, dont un, assez volumineux, ac-compagne la veine elle-mème. Aussi, dans quelques cas, se voit-on oblige, pour appliquer l'épingle, de metlre un tord-nez au choval, d'entravcr les membres postérieurs, et meine de coucher l'animal ou de le fixer dans un travail. Cc serail le cas, — ici encore, — d'avoir recours fi l'anesthésie locale au moyen de l'cther pulverise.
C. — SAIGNÉE A LA CÉPHALIQDE.
Disposition anatomique. Lieu d'élection. — La veine céphaligue ou de l'ars forme l'uno des deux branches terminales de la sous-cutanée mé-diane ou interne; eile croise la bride iibreuse que le biceps envoie ä l'ex-
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tenseur antérieur du métacarpe, so logo dans l'interstice compris outre les musclesmastoïdo-hutnéral et sterno-huméral, pour serendre ensuite dans la veine jugulaire.
La portion do cotto voino, accossihle h I'lnstnimcnt, ropose sur l'ex-trcmité inférieure dn mastoïdo-huméral dans une étendue de cinq cen­timetres environ. Pour la trouver, on se guide sur la bride iihreusc du biceps et l'on ne tardc pas i\ sentir Ie vaisseau un peu en dedans de l'avant-bras, ;\ la hauteur du pli antérieur cto])liqiic, qui séparo lo bras do l'avant-bras.
Manuel de l'operation. — 11 estassez difficile de saigner ;i la veine cé-phalique, attendu que, quand on comprimé cctte veine, ello segonfleä poine, lo sang trouvantune large voie d'écoulement dans la veine basi-lique. Alin d'activer Ia circulation et de rendre la voino plus apparente, les auteurs ont conseilléde faire marcher l'animal pendant quelque temps, de faire lever lo pied oppose, do porter 1c membre sur lequel on veut saigner, on avant raquo; pour donner plus de latitude au passage du laquo; sang, et en dedans pour produire sur la basiliquo, une ccrtaino com-laquo; prossion determinant l'arrivée dans la céphalique d'une plus grande laquo; quantité do sang raquo; (Gourdou).
On se sort toujours do la flamme, car la mobilité de la veine rendrait la saignée ä la lancette fort difficile. La flamme doit 6tre ouverte de maniere i\ former un angle beaucoup plus obtus que quand on saigne cl la jugulaire. L'opérateur se place contra Ie poitrail.
Quand on saigne ä la céphalique droite, par oxomplc, on tient la flamme de la main gauche, la lame tournee en bas, et, avec les Irois doigts qui ne soutienuent pas rinslrument et Ie bord cubital de la main, on comprimé Ie vaisseau en appuyanldaus l'interstice compris entre lo sterno-huméral et lo mastoïdo-huméral; la main droite, pourvue du Mtonnet, frappe un coup sec sur Ie dos de la flamme, Parfois Ie sang coule avec abondance et on l'arréte en appliquant une épingle qu'on entoure de crins comme pour los autres saignées. M. Oourdon fait re-marquer que o lo plus souvent, ä cause de la seconde ouverture que la flamme fait presque toujours sur la paroi opposée, il se développe un thrombus, mais il est sans gravité. raquo;
Lorsqu'on so propose do saigner äla céphalique gauche, on tient la flamme de la main droite et lo bätonnet dans la main opposée. Si l'on se servait de la flamme ;\ ressort, do collo de Brogniez notammonl, on tiendrait eet instrument de la memo main que la flamme.
1).
SAIGNÉE ALA SOUS-CUTANKE ÏUORACIQUK OU VKIXI5 rK I, Et'ERON.
Trcs-employco autrefois, cctte saignée est ä peu pres inusitée de nos jours. Crépin la considérait comme élant do nature ä calmer la douleur qui accompagne de fortes coliques. Depuis pres do vinglans, disait-il, laquo; j'emploio los fortes saignées do la sous-cutanée thoracique centre les
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laquo; coliques, et sur deux cents chevaux environ, jo n'en ai pas perdu plus laquo; de sept on huit(l). raquo;
Disposition amtomique. — La sous-cutanée thoracique fait suite h I'ab-dominale superflcielle, ellc parape sur Ie cóté du thorax au niveau du bord supérieur du muscle sterno-trochinien, mais no devient bien appa rente qu'en regard do laseptième ou do la sixièraecótejusqu'en dedans du coude oü eile disparalt. Cost dans ce trajot, qui mesure de IOä 12 cl parl'ois 15 centimetres de longueui', (|iio la veine pout ètrei'acilemcnt ouverte. On choisira uu ospace intor-costal afin do no pas émousser l'instruineut.
Manuel opératoire. — Pour rendrc la veine apaprente, Chabert conseil-lait de coiiulro Ie corps, en arrlèredu garrot, avec une bande de deux ou trois travers de doigt de largeur sur ;{ metres de longueur, qui, descendant du garrot, venait s'appliquer fortement sur Ie passage des sangles, pour remonter du cóté oppose et faire ensuite une deuxième et raême une troislème fois Ie tour du thorax, en serrant Ie plus possi­ble, et on nouait sur Ie dos. De plus, en portant en avant Ie membre antérieur correspondaut au cóté oü l'on désire pratiquer la saignée el en frictionnant Ie trajet de la veine, on ob tien t un gonflement, qui ne laisse rien ä désirer. Toutefois, dans Ie plus grand nombre des cas, il sulïit de comprimer Ie vaisseau avec Ie bord cubital de la main pour Ie mettrc en evidence. Il va sans dire que, s'il en ctait autrement, on pour-rait avoir recours au bandage préconisé par Chabert.
L'opération se pratique au moven de la lancette ou de la flamme. Que! que soit I'instrument employé, l'opérateurse placecontre I'épaule, Ie dus tourné vers la têle de raiiimal. S'il s'agit de pratiquer une sai­gnée ä Ia sous-cutanée thoracique gauche, on applique Ie bord cubital de la main gauche au niveau du coude en faisant effort pour comprimer Ie vaisseau et ie muire apparent, puis avec Ia lancette tenue de la main droite, quiprend uu pointd'appui sur la region, on pique la veine et on la débride du mème coup ; aussitot lo sang s'écoule. Quand on se sert de la flamme, onladisposeen regard du vaisseau eu comprimant celui-ci ä l'aide dos doigts.et, avecle bras gauche appuyésurlescótes, ondonne Ie coup de hdtonnct. La pointe de la lame doitêtre placée de lelie sorte qu'en penetrant dans les tissus, ellc ne vicnne pas s'émousser sur une cöte. L'emploi de Ia flamme no perinettaut pas loujours h ropérateur d'exercer avec Ie bout des doigts, une compression süffisante, il devient parfois nécessaire d'appliquor uu bandage ou un simple surfaix, serre autour du thorax. Si l'on opère sur Ia sous-cutanée thoracique gauche, on tient la lancette ou la flamme de la main droite.
Ou ferme la saignée ä la maniere habituelle, mais on óprouve souvent beaucoup de diflicultés pour placer l'épinglo, car la peau estépaisse et souvent très-duro. G'est Ie cas de faire usage du porte-épiugle.
(I) Journal de méd. vét. thioriqua et pratique, t. II, ill.
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Après la saignée ä la sous-cutanéo thoracique, il survient presquc loujours un thrombus. Cot accident est saus gravité, il disparait de lui-mOrno ou bien par la compression et les astringents.
E. — DE LA SAIGNÉE A DIVEB8ES VE1NES.
Los veines do peut calibre auxquelles t)u pratique quelquefois la sai­gnée, choz 1c cheval, sont los suivantes :
Transvoi'salo do la face ;
Angulaire de la face ;
Nasale suporliciello;
Facial e;
Auriculaire postérieure;
Lingualo profonde ;
Coccygienno inférieure;
Mediane de ravant-bräs.
Los hippuUros pi'atiquaiont souvent cos diverses saignées, qui nc sont plus employees de nos jours que dans des cas exceptionnels et lort rares. 11 serail peut-être möme plus exact de dire que les praticiens modernes out renonce a leur emploi ; toutefois, comme ellcs peuvenl faire partio des exercices pratiques de chirurgie des élèves, nous avons ponsó, i\ rexemplo de M. Gourdon, qu'il ne serait pas saus intérêt de les décrire sommalrement,
1quot; Veine transversale de lu face. Disposition anatomique. — Cello veine, quirampe au-dessous del'arcade temporale,parallèlementäTar­iere transversale do la face donl olie est satellite, se dirige en arrière vers Ie hord postérieur du maxillaire, disparait sous la poitrine et va s'ouvrir dans la veine temporale.
Manuel, opératoire, — Pour rendre levaisseau apparent, il faut exer-cerla compression, avec lepouce, sous Ie creux do la lompe, en avanl et au-dessous du condyle du maxillaire inférieur. Si l'on saigne ä gfiu-che, on applique lo poucegauclio sur la veine, dans Ie creux de la lompe, tandis que les autres doigls, places dans la salière, font contre-appui; au moyen de la lancette, tenue de la main droite, on incise la veine en dirigeant la pointe de rinstrument vers lo hout du nez et en observanl de no pas inlóresser l'artère temporale, située au-dessous de la veine el accolée ;\ celle-ci. Pour la saignée h droite, on tient la lancette de la main gauche cl l'on comprimé avec Ie pouce droit.
L'écoulement sanguin estfaible, et, pourl'augmcnter, on faitmächer l'animal. On peut ici se dispenser d'appliquer unc épingle, car la sai­gnée s'arrêtedès qu'on cesse la compression.
2quot; Veine ani/nlau-e de la face. Disposition anatomique. — La veine angulaire de Heil est la branche supérieure d'origine do la glosso-fa-eiale, clle premi naissance vers Tangle nasal de l'oeil et rampe entre
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Ie muscle releveur lt;ic la lèvre supérieure eLlc lacrymal, accompagnée
ä une jiotilc distance par le rameau corrospondant do Tariere niaxil-laire cxlenic. Elle no tarde pas ;\ se réunir i\ la veine nasale pour for­mer la glosso-faciale.
Manuel opéraloire. — Comprimer la veine ä l'aicle lt;lu poucc, appli­que immédiatement au-dessous do repine zygomatique, el piquer le vaisseau avee la lancelte lenue h la maniere habituelle. — Le sang coulc moins Icnlcment que de la temporale el s'arrête néanraoins, dès que la compression c'essc.
3deg; Veine nasale super fic/el Ie. — G'est le ramoau inférieur de la veine maxillairc externe i\ sa naissance. 11 accompagnc la division nasale de Tariere glosso-faciale, el se Irouvc appliqué sous le muscle sus-maxillo-labial, accompagné par des divisions du nerf maxillaire supé­rieur.
On opère comme pour l'angulaire.
4deg; Veine facials ou glosso-faviale. — Cello veine, formée par 1'union dos deux préccdenles, longe le bord antérieur du masséter pour con-lourner le bord postérieur du maxillaire. C'osl seulement dans son trajol sur la face, que ce vaisseau peul êlre ouvert facilement. A cot effel.on le comprimé avec le pouce, au-dessus de Ia scissure maxillaire, los aulres doigts faisanl contre-appul dans Tauge, et Ton saigne avec, la lancette soili\ la partie supérieure au niveau de la reunion des deux racines, soit lx la partie moyenne sur le hord antérieur du masséter. — L'écoulement sanguin peul êlro assez abondant, car la veine est d'un certain calibre, ce qui nécessite quelquefois Tapplication d'uno épinglc.
3deg; Veine auriculaire postérieure. — C'osl un vaisseau assez volumj-neux qui commence sur la compie pour descendre sur la face externe de la parotide pres du bord postérieur de cello glande. Cetlc veine n'est accessible qu'en un point très-limité, silué entre la base del'oreille et le bord refoulé de Tallas. — On comprimé, pour la rondre visible, presque immédiatement au-dessous de co point.
G0 Veine Unguale profonde. — Cetle veine rampe do cbaque colé do la face inférieure de la langue, el présente, environ i\ 10 centimetres de la pointe do col organe, la grosseur d'un tuyau de plume. — Pour saigner ;i cello veine, un aide saisil d'une main le bout du nez on le tord-nez suivant Tirritabililódc l'animal, et do l'autre appuie sur les barros avec assez de force pour ouvrir la beuche. S'il s'agil de saigner i\ gauche, Topératenr, place ä droite, saisil la langue avec. la main gauche, et la lire au dehors tout en lui imprimant un léger mouvement de torsion, do maniere fi mellre sa face laterale gauche, bien ä découvert. — On apergoit alors le vaisseau et, pour le faire gonfler, on le comprimé avec le pouce do la main gauche, tandis qu'a-vec la main droite, armee de la lancette, on ouvre la veino, ü la ma­niere habituelle, un pcu au-dessus du frein, et le sang coule. — Dès
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quo la compression ecsse, rhémorrhagie s'arrèto. On abandonno alors la langue ä ellc-inc'ine el l'opération est ainsi terminée.
7deg; Veine coccygienne inféueure. — Cc vaisseau laquo; rampe de chaque cöté de la queue dans l'intervalle qui sépare 1c muscle coccygien infé­rieur du coccygien lateral; puls, iï environ trois travers de doigt de la base de la queue, 11 quitte celle position, se portc en haut et en dedans en passant obliquement ä la surface du muscle coccygien inférieur cl va se terminer dans la sous-sacrée, en croisant la partie laterale et supérieure du sphincter. Extérieurement, la veine correspond iï la ligno servant de limilc h. la portion de peau de la queue reconvcrlc de erin (1). raquo;
On pent saigncr h la flamme ou ä la lancette. — Quel que soil l'ins-trument employé, il faut, avant de procéder i\ l'opération, faire lever par nn aide im inembre postérieur, et, dans quelques cas, il peut 6lre utiled'avoir recours an tord-nez. Chabert recommandait decouperles crins do la ([iicuc, i\ 3 ou o centimetres du tronQon, el d'appliquer sur celui-ci, une ligature, de maniere h rendre la veine apparentc. On pourra employer ce moyen quand la compression, cxercéc ü l'aide du poucc, sera insuffisanle. Dans tons les cas, la queue doit êlre re-levée cl tendue. Si Ton opère avec la flamme, on la lient de la main gauche, el on en dirige la pointe vers la veine dans laquelle on la fait pénétrer en donnant un coup de Mtonncl.
Si on emploie la lancette, on pent se passer de l'aide chargé de lenir la queue, Ie Chirurgien saisil hü-meme eet organe de la main gauche et prend ainsi un point d'appui tandis qu'il opère do la main droite.
Pour arrèter Ie sang, on enlcvc la ligature disposée ü la base de la queue, et Ton fait un pansement compressif qu'on enlève au bout de six henres, les lèvres de la plaic de saignée élanl alors réunies.
8. Veine som-cutanée médiane de l'avant-bras ou veine interne.
D'aprèsM. Gourdon, laquo; cello veine, quoique chez les anciens parfaile-ment distinguée de la céphalique, fut ensuite tont ii fait confondue aveccelle-ci, et, jusqu'fi Lafosse, restamêmeseuleconnue comme veine de l'ars; ainsi Chaberl lui conserve encore ce nom. raquo; Valel, Hurtrel d'Arboval, Brogniez onl fait la memo confusion (2).
Gelte veine, qui fait suile h la métacarpienne interne, monte Ma face interne du membre en croisant très-obliquemcnt Ie radius et se Ier-mine vers 1'extrémité inférieuredu coraco-radial, par les veines céphali­que et basilique ; olie devient superflciclle vors la partie moyenne du radius, niais olie est plus apparcnle vors Ie tiers supérieur de eet os. Cost ce point qu'il faut choisir pour praliquer la saignée.
Celle saignée se pratique toujours ä la lancette, car, en se servant de la llamme, on court Ie risque d'émousser ou de casser la lame de eet
(I) J. Gourdon, Èlént, de chirurgie vil., t. I, p. .r)03. (?) lilcmenls de chirurgie vél., t. III, p, 385.
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instrument sur Ia face inlorae du radius, comme l'a fait remarquer La-fosso, saus comptei- que la blessure faite au tissu osseux peul determi­ner um! périostose qui peut ètre suivie tie boiterie. Pour pratiquer la saignée i\ la veine sous-cutanée médiane do l'avant-bras, un aide leve 1c membre oppose i\ celui sur lequel on va opérer el Ie porte en arrière, afln do découvrir Ie plus possible la face interne de l'avant-bras; 1'opéralcur se place en face du membre sur lequel il va saigner. S'il s'agit d'ouvrir la sous-cutanée médiane droite, on appuie Ie pouce gauche sur Ie vaisseau, ä la partie supérieure et inlerne do l'avant-bras, les autres doigts étant appliqués du cóté oppose; au moyen de la lan-celle tenue de la main droite, ei vice versäsi Ton veut saigner ägauche, on pique la veine el on l'incise ä la maniere ordinaire. Un point de su­ture entortillée peut être nécessaire pour arrêter la saignée.
sect; 3. — De la saignée chez les animaux de Tespéce bovine.
Chez les grands ruminants comme chez les solipèdes, la saignée se pratique principalement ä la jugulaire el pour les meines motifs. Par-Ibis, on saigneila sous-cutanée abdominale.
.1.
SAIGNÉE DE LA JDQUI.AIBE,
Il Importe préalablement debien fixer 1'animal sur Icqucl on se pro­pose d'opércr, car, dit M. Sanson, laquo; on a vu des boeufs qui, effrayés par Ie sang (jui coulait de leur veine, se sontenfuis après avoir recu Ie coup dellamme et soul alles mourir, par effusion de sang. loindu lieu d'oü ils étaient parlis, après avoir culbiité I'aide qui les lenait(l). raquo; On sail que, chezlecheval, pareillo chose aclé observéepai'Chabert,aIorsqu on se servait d'unecorde, lixée autour de l'encolure, pour faire gonfler la veine. Or, pour pratiquer la saignée ä la jugulaire sur nos grands rumi­nants domestiques, il est nécessaire dans tons les cas, vu la grande laxité du tissu conjonctif sous-cutané de l'encolure et I'extróme uiobi-lilé de la peau dans cette region, d'avoir recours ä I'usage de la corde pour maintenir Ie parallélismc entre les ouvertures ciitance el veineuse et permettre ainsi l'écoulementdu sang. Done, après avoir solidement fixé lanimal paries comes en l'attachant soil h un poteau corame cola est indiqué p. 431, soil en rassujettissant dans un travail approprié, on dispose, autour de l'encolure et a la base de celte region, une corde souple et bien unie, de la grosseiir du petit doigl, pourvue ;i l'une de ses extrémités d'un oeillet laquo; servant h former un nceud coulant qui cn-loure l'encolure en la serrant. On arrête ce noeud en passantI'extrémité Holtante de la corde en dessous do la partie qui presse Ie cou et en for­mant en dessus, une demi-rosetto. Lorsqu'on vent ensuite faire cesser
(I) A. Sanson, Notions usuel/cs de mod. vet. Paris, 1803, p. 131.
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la compression, il sufflt do tirer sur collo oxlrémiló floltante : la demi-rosette so derail, la corde so dégage cl 1c noeud coulant so desserre par ccia soul (1). raquo;
Si Ton a un aide ä sa disposition, on so conlcnlc de fairo une anse coulante au moyen d'iino ganse faite a une oxlrémiló do la corde, ct dans laquelle on passe l'autre extrémitó quo Ton conlio h I'aide, qui tire dessus, du cóté oppose ä celui oü I'on veut saigner; la corde comprimé alors la base do rencolure eli'ait gonfler la jugulaire ; on a sein ä co moment do tirer la peau au-dessous tie la ligature do lelle sorle quo lo tegument soil parl'aitement tendu etuni. M. Gourdon fait remarqucr que l'aido, charge do leiiir la corde, pout quot; augmenter, di-minuer, ou faire cesser la compression au gré de l'opérateur cl sans embarras ; raquo; puis, col auteur ajoulc : laquo; 11 arrive quelquofois qu'en pla-t;aiil la corde auteur du ecu, on ne peul pas reiulre la jugulaire immo­bile et dure, parce que la cordo remonte. II faul alors ä cetlc ligature déja placce allaclier uno aulre corde, assez longue, ä son contour in­férieur, la faire passer entre les jambes de devant, puis enlre celles de derrière, el la donner ii un aide place on arrière du sujet, el qui, en ti-rant sur cello corde, maintientla ligature ä la partie inférieure do ren­colure (2). raquo; Nous avons pratique la saignée un grand nombre de fois sur des bccufsel des vaches sans avoir recours ä l'emploi de cello der-nière corde, qui ne nousparait pas indispensable ot dans laquelle l'ani-mal peut Irès-bien s'empêtreret trébucher au moment oü i'on donne Ie coup de bätonnet. M. Goui'don dit encore laquo;qu'il y a des bêtes cjui se laissent lombei' sous l'inlluence de la compressionexercéepar la corde; d'autres sont prises d'un élourdisseraent qui lient de la syncope, d'uno congestion sanguine cerebrale (3). Nous ne nous rappelons pas avoir vu semblable chose, cliez les boeufs ot vaches que nous avons saignés ; mals nous nous souvenons Ircs-bien que quelques-uns de ces animaux s'agitaient assez vivement au moment oü l'on serrait la corde, sanstou-tefois lomber sur lo sol. Quoiqu'il en soil du reste, au fur cl a mesure que,la compression exercée par la ligature augmenle, la veine jugulaire devienl de plus en plus apparente ; eile apparalt bientót sous la forme d'un gros cordon, qui remplilla gouttière jugulaire. On lient lallammo de la mème maniere que pour la saignée dn choval el l'on se sert de la plus large el de la plus forte lame, lei, on pressent bien que 1c volume considerable que la veine acquiert par la compression, l'empêche d'etre traversée de part en part, et qu'ainsi l'on n'a pasä craindre de piquerla carotide. Pourcemolif, on peul sans danger, frapper lout de suite un vigoureux coup de bAlonnel ; il est mème preferable d'agir de la sorle pour n'avoir ijas a recommencer l'opéralion, cc qui n'est pas sans in­convenient quand on a alfaire h un animal quelque peu vélilleux ou
(1) A. Sanson, Ine. cit.
(i) Gourdon, Elém. de chir. vét,, t. I, p. 508.
(3) Id., ibid, p. 508.
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872nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; OPERATIONS GÉNÉHALES.
indocile. Aiissiiötlo sangjaillit au loin avec impétuosité ; l'opérateur doit so placer vers l'épaule ol un pen en arrière, do teile sorto quo ses vötements ne soientpas laches par lo sang el surtout do faQon ä no pas 6tre atlcint par un coup do corno on un coup do pied. Dès qu'on lache la corde, la compression cesso et le sang ne coule plus. Dans bon nombrc do cas, l'opéi'ation est ainsi terminée, et ranimal opéré osl reconduit i\ I'étable ou au pftturage ; quelquefois on i)lisso la peau ä plusieurs reprises, auvoisinagedelasaignée,etle parallélisme entre l'ouverture de la peau ol cello do la veiuo n'oxistant plus, cola pent sulTire pour arrêter l'écoulement sanguin ; mals comme il n'est pas absolument rare, dans des cas de co genre, do voir la plaio de sai-gnée donner encore du sang, il est bion preferable et il sera toujours prudent, pour éviter io retour d'une hémorrhagie. de fermer la plaio de saignée avec une épingle autour de laquelle on enroule du ill ou du erin. L'épaisseur de la peau rend cpielquei'ois choz certains su-jols, rapplication de l'épingle fort diffleile ; on peutalors se servir du porte-épingle, mals on peut aussi s'cn passer en garnissant d'étoupes 1'extrémité de l'index. üès quo ropération est terminée, on abandonne ranimal ïi lui-mome ; on n'apas ici h redouter,comme pour lecboval, les suites du frottoment de la plaio do saignée, ni les mouvements de l'encolure. La saignée a la jugulairo chez los grands ruminants est ac-compagnée assez souventd'un thrombus, qui disparait sansaucun trai-temonl,; toutefois, pendant assez longtemps, on trouve au-dessous do la plaie do saignée un petit noyau induré qui, (inalemont, s'efface com-plétement.
B, — SAIGNÉE .\ LA' VEINE SOUS-CDTANÉE ABDOMINALE OL' MAMMAIRR, ^((/(/laquo;raquo;'CillCfit
por te du luit.
A l'occasion de cette saignée, M. Sanson s'est élevé laquo; contre lo pré-jugé qui consiste ä croire que la saignée de la veine abdominale arrêto la secretion du lail chez les vaehes, Il n'cn est absolument rien. Elle ne produit niplus ni moins cerésultat que la saignée de la jugulairo ou toutc autre. 11 y a des raisons précisément qui doivent la faire préférer. C'estce qui a lieulorsqu'ils'agit de saignerun animal atteintd'une affec­tion de la poitrine ou (rune partiequelconque des voies respiratoirespar exemple. Dans cecas, la compression du cou nécessaire pour ouvrir la jugulairo determine unegène qn'il convicntd'éviter (1). n
Pour pratiquer cette saignée, ranimal est assujetti solidemenlpar les cornes comme précédemment, et l'opérateur se place ;i gauche ou i\ droile, suivant le cas, 1c dos loumc contre Ia tète do ranimal. De plus, pour contenir lo sujet, et pour l'empècher de lancer des mades, M. Gourd on conseille, d'après M. Gruzcl, d'exercer laquo; une compression
(1) A. Sanson, he. eil.
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circulaire autour du corps, au niveau des flaues, iï l'aide d'une corde. raquo; Mais il esl plus simple d'employer Ie moyen indiqué par llenauU(l), loqnel consisto ä passer la queue de ranimal entre les membres pos­térieurs, puis ü la ramener en arrière en lui faisant emhrasser Ie membre du cóté ü opérer et ;\ faire tenir son extrémité par un aide vigoureux place derrière la croupe de l'animal (voir flg. 38) qui, ainsi nuüutcuu, ne peut plus donner de t'OM/;.s- de pied en vache.
Pour faire gonfler la veine, on peul appliquer uu bandage autour dn corps, mais il est plus simple et plus expéditif de comprimer avec les doigts de la main qui tient la flamme. Gelte compression est süffisante. Souvent, la veine esl très-apparente d'elle-mèmo. L'opérateur procédé ä cetle saignée de la menie maniere que pour la sous-culanée tbora-cique chez Ie clieval. On ferme la saignée par un point de suture entor-tillce.
sect;4. — De la saignée chez Ie mouton.
On pratique trcs-raremeiit la saignée cbez Ie mouton, atlendu que les maladies dont eet animal peut ölre affecté, olfrent plutót les cara-lères d'im élal anémique lt;jue plélborique, t\ l'exception toutefois du sang /Ie rale.
Quand cello operation parait nécessaire, on peut la praliquer sur diverses veines, nolamment la faciale, lamp;jugulaire, la. céphalique et la saphène. Daubenton a fait remarquer que, de son temps, c'ést-ä-dire vers 1770, on saignait les moutons sur différentes parties du corps, au front, au-dessus cl au-dessous des yeux, ä 1'oreille, äla jugulaire, au bras, ä la queue, au-dessus du jarret et aux pieds (2).
SAIGNÉE A I.A FACIALE.
Elle a été décrite par Daubenton sous Ie nom de saignée i\ la jone. Pour faire cetle saignée, l'opérateur place Ie mouton entre ses jam­bes et 1c maintient solidement, Lout en plaQant Ie genou gauche un pen plus en avant que Ie droit. Puis il passe la main gauche sous la löte de l'animal et saisit la mächoire inférieure de lelie sorle que ses doigts, apres avoir contourné Ie bord inférieur du maxillaire. viennent comprimer la veine au milieu de la joue et la rendent ainsi apparenle. On touche alors, de l'autre main, la jouc droitc du mouton et l'on trouve ;\ peu pres h egale distance de Fceil et do la bouche, un petit tu-bercule, qui n'est autre ehose que la lubérosilé maxillaire {ftcj. 122, T), dont la situation doit servir de guide ou de point de repöre pour trou-ver la veine faciale. Ce vaisseau passe immédiatement au-dessous de la
(I) Maison ruslique du XIX' siècle, p. 283.
(?) Daubenton, Instruct ion pour les bergers, otc. 1770, p. £05 ot suiv.
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374nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; OPERATIONS GÉNÉRALES.
tubérosité qu'il contourno et il apparalt assez nettement quand on lo comprimé sur lajoue. Alors, on prend de la main droito, la lancette qu'on a préalablement placée entre les don Is, comme Dauben ton Ie conseille, ou, co qui est bien preferable, qu'on a disposée ;\ sa portee,
Fig. 12:!. — Anatomie 1/0 la reine faciale c/ie: Ie mouton.
et on incise la veine do bas en haut, parallèlement ä sa direction, ä ö millimetres environ au-dcssus do l'éminence, qui sort de guide.
Daubenton recommandait cette saignée do preference h toute autre parce qu'elle n'oblige pas ä couper la laine, no la salit pas et qu'elle dispense do I'emploi d'un aide,; toutefois olio no fournit qu'uno petite quantité do sang.
/). — SAIGNÉE A LA JUGULATBE.
On pout opórcr snrraniinal maintenu debout et, plus commodément, quand il est couché sur une table.
Dans 1c premier oas, nn aide assujettit le mouton en I'enfourchant entre ses cuisses et en lui appuyant la croupe dans Tangle d'un mur pour l'empêcher de reculer, on memo temps qu'il tient la tête et la sou-lève autant qu'il 1c peut, après l'avoir saisio par les comes ou par les oreilles. Dans le second cas, deux aides sont nécessaires.
L'opcratour coupo la laine sur le point 011 il se proposed'ouvrir la jugulaire, puis it fait gonfler co vaisseau en le comprimant avec les doigts ou mieux on appliquant une ligature t\ la base du con ; quand la veine est apparente, il pratique la saignée, avec la lancette ou avec une petite flamme, ün rapproche ensuite les bords do la plaic par un point de suture entortillée.
Getto saignée peut donncr une assez grande quantité do sang.
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6'. — SAIGNÉE A I.A CKPIIALIQUE.
On couche ranimal sur Ie cöté oppose ;\ celui oii Von vont saigner, et l'on porie en arrière membre antérióur sur lequel on opère, puis on coupe ou bion on arrache la laine h. la region antérieure du bras, Gela fait, dit M. Gourdon, laquo; on comprimé ;i la partie moyenne de cello region, avec la lancetle on ouvre la veine au-dessous de ce point. On ferme la saignée lt;i la maniere ordinaire (1}. raquo;
D. — SAIGNÉE A LA SAPHÈNE.
On saigne principalement a la saphène externe. L'animal est couché sur una table, on applique line ligature vers la partie supérieure de la jambe ; la veine devient apparcnlc cl on l'ouvre avec la lanectte.
sect; S. — De la saignée chez Ie porc.
La saignée est très-difflcile a pratiquer chez Ie porc, par suite de la grande quantité de graisse qui se trouve sous la peau et masque les veincs. Go n'est gucre que chez les animaux maigres qu'on peut ren-dre la jugulaire assez apparcnlc pour l'inciser, mais alors la saignée est contre-indiquée. Chabert a conseillé de saigner eet animal aux veincs auriculaires et Gohier a déeril ensuite la saignée ä la saphène. M. Gour­don a également étudié ces saignées avec beaucoup de soin, comme toutes celles du roste qu'on pratique chez nos animaux domestiques.
A. — SAIGNÉE ACX AURICULAIRES.
Ges veincs rampent ;\ la face interne des oreilles, elles sont assez grosses, notamment celle qui se trouve pres du bord antérieur de l'o-reille. Pour pratiquer celle saignée. il faut que l'animal soit solidement conlenu par plusieurs aides, suivant la force du sujet, et il est bon d'appliquor unemiiserollc auteur du groin. On saisit ensuite ä ploinc main l'oreille sur laqucllc on va opérer, on la renverse sur la nuque et on comprimé'la veine pres de la conqueet, quand Ie vaisseau est bion apparent, on Touvre avec la lancelle. Dès que Ton cesso la compression, rccouleinent sanguin se tarit.
JJ. — SAIGNÉE A l.A SAPHÈNE.
On saigne chez 1c porc h la saphène externe, qui présente scule un volume convcnable pour l'opéralion dont il s'agit. Getto veine laquo; est
(1) J. Gourdon, loc, cil., p. 517.
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B76nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;OPERATIONS GÉNÉRALES.
formée par la ré union d'une branche venant de la tarsienne interno avec uneseconde branche tarsienne externe superQcielle. Ges deux branches se réunissent au milieu du creux du jarret, aim point exactement de niveau iivcc 1c sommet du calcanéum. De cc point d'origine, la veine remonte verticalement, croise en arrière la corde du jarret, ä (i ou 8 centimetres do sa naissance, suivant la taille du sujet, imis se pertl aussitót entre les muscles demi-tendineux el demi-membraneux. Dans cc trajet, la veine est toule superflcielle, notamment ä la partie supé­rieure, au point oü eile esl appliquóe sur la corde du jarret. C'csl l;i par conséquent qu'il convient de flxerle lieu d'élection pour la saignée i\ cette veine (1). raquo;
Poursaigner iï cotte veine, l'animal doil ölre couché sur Ie menabro ;i opcrer, les Irois autres ctanl lies ensemble. On fait gonfler la veine en appliquant une ligature très-serrée et en pratiquant des frictions sur son trajet; néanmoins, il arrive souvent que cc vaisseau est ä peine visible, cc qui n'empêche pas de l'atteindre presque aussi facilement quo si on Ie voyait, mais il faut pour cela en cohuailrc la position exacte. 11 est bon de remarquer encore que, pour ouvrir celte veine, il faut enfpneer la lancctlc plus profondément que chez les autres ani-maux. Parfois on esl oblige de faire plusieurs ponctions pour obtenir une certaine quantité de sang. II esl indiqué de fermer la saignée, par un point de suture enlortillée.
sect; C. — De Ia saignée chez Ie chien.
Ün pratique quelquefois la saignée chez Ie chien, et, de preference, a la jugulaire. Les auteurs ont parlé aussi de Ia saignée i\ la céphalique et;\ la saphène; nous nous bornerons ä décrire la saignée ;\ lajugulaire, attendu ([uc la saignée aux autres veines se pratique chez Ie chien, comme sur Ie inouton el Ie porc.
Quelle que soit la veine qu'on se propose d'ouvrir, l'animal doil ölre solidement assujetti. A eet eifel, on Ie couche sur une table, oü plu­sieurs aides Ie iiiainliennenl, el on Ie mnsèle convenablemenl.
Pour faire apparaltre Ia veine, on applique une ligature autour du cou el on pratique la saignée soit avec une petite flamme comme pour Ie moiilon, suil avec la lancctlc. Pour arrêler l'écoulement du sang, il sul'lild'enlever la ligature ; mais il n'esl pas exact de dire que la grande plasticité du sang chez Ie chien s'oppose ïi ce qu'on puisse, chez cel animal, relircr, en une seule fois, une grande quantité de sang, döOou v200 grammes. Il est vrai qu'unc pareille saignée affaiblit beaucoup, mème les sujets de grande taille, il esl done léméraire d'opérer une lelie süuslraclion dans la masse du sang ; toutefois il n'esl pas impos-
(1) J. Gourdon, ÉUmenls de chirurgie vit., t. 1, p, 519,
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sihlü d'effectuer cette large saigaóe, ä la condition, bien entendu, que la compression soit permanente.
AKT. II. — A.RTERIOTOMIE.
La saignóc pratiquce sur les artères est désignéc sous Ie notri A'ar-tériotomie.
On no pratique aujourd'hui ce genre do saignée que dans des ras très-rares.
Les seulos artères sur lesquelles cc procédé opératoire soit quelquc-l'ois mis en usage, sont l'artère temporale chez Ie cheval, rauriculaire postérieure et la coccygienne médiane chez Ie bOBuf. Ghez ie pore, on saigne quelquefois ä l'artère aurioulaire postérieure.
A, ---- SAIGNÉE A L'ARTÈRE TIIANSVEUSAI.E 1)E I.A FACE, CHEZ LE CHEVAL.
Cetle saignée a éló recommandée par Chabert pour combattrc Ie vertige; eet auteur dit en avoir retire de très-bons eüets dans les casde ce genre. Mais il est évident qu'il sera bonjours preferable, en pareille circonstance, de saigner ä une veine, la jngulaire par exemple, plutót cpie de pratiquer une saignée arterielle qui constitue, suivanl la re-marque de M. II. Bouley (1), laquo; un veritable accident raquo;.
Disposition anatomique. — L'artère transversale de la face constitue Ia branche supérieure de l'artère sous-zygomatique, eile nalt au-des-sous du condylc du maxillaire, se dirigc vers Ie bord antérieurdu mas-séter, accompagnée de sa veine satellite, de teile sorte que Ie lieud'élec-lion pour 1'artériotomie correspond ïi celui de laphlébotomie,
Manuel opératoire. — On opèrc sur I'animal debout ou couché. 11. d'Arboval recommandait d'abattre Tanimal, de fendre la peau au-dessons de l'épine zygomatique, de chercher l'artère et de l'inciser (2). M. Gourdon fait remarquer qu'il est toutaussi facile d'opércr sur l'a-riimal maintenu debout. On reconnalt Tariere en appliquant Ie doigt immédiatementau-dessous de l'épine isygoraatique, on trouve alors un petit cordon arrondi dans lequel on sent les pulsations, alors avec la lancelte, tenue de la main droite, quelqup soit Ie cotcoüron opère, on incise 1c vaisseau dans la direction de sou axe. Lc sang artériel s'échappc alorsen jet saccadé sans qu'il soitnécessaire,comme on Iecomprend hicn, d'excrcer aucune compression. Pour arrêter Técoulement du sang, il Importe de préparer préalablement divers objets de pansement, car, d'après Chabert, laquo; 1'épingle, capable d'arrèter Ie sang des veiues, est inutile dans ce cas, il est done nécessaire d'employcr une bande de ruban de lil ou de toile solide, de six ä buit centimetres de largeur snr
(1)nbsp; Note inédite.
(2)nbsp; II. d'Ai'boval, Dictiomaire, p. 515.
rmicii et Toussaint. CHirWffUtnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;^7
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i)78nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;OPERATIONS GÉNÉRALES.
trois metres de longueur (1). raquo; Celte bande doit 6lre roulée i\ deux chefs. 11 faut aussi se munir de compresses graduées, et de deux potils bourdonnets. Tout étant préparé et la quantilé de sang que l'opérateur se proposait d'extraire étant écoulée, on comprimé I'artère au-dessous du condylo maxillaire, c'est-;Vdirc au passage de I'artère sur Ie bord postérieur du maxillaire. Pour exercer celle compression, on se sort du pouce droit si c'est I'artère gauche qui vient d'ölrc ouverte, et vice versa. On rapproche les bords de la plaie, avec les doigts de la main restéo lii)re; laquo; on pourrait utilement, dilM. Gourdon, faire une suture ontortillée avec une épingle fine et uu lil peu serre, niais cela ne sau-rait suffire, et l'on dolt completer Ie pansement au moyen de la com­pression (2). )) Pour cela, on applique uu petit bourdonnet sur chaque lèvre de la plaie, puls on la couvre de compresses en commengant par les plus petites, jusqu'ä ce qu'on ail forme une eminence dépassant la saillie de 1'arcade temporale. On les maintient en appuyant forlemont avec Ie pouce qui fait la compression. Avec la main opposée, on prend la bande et on en place Ie milieu sur les compresses. Puis, on conlieü un aide Tun des chefs de la bande, en lui indiquant de commencer ä la dérouler en passant sur la parlie antérieure dela boile crAnieune pour descendre ensuitesous la mächoire ; en même temps que soi-même, on conduit l'autre chef du cölé oppose. On répète plusieurs 1'ois la même manoeuvre jusqu'ä ce que toute la bande ail élé employee, el de lasorte les circonvolutions se croisent en dessous et en dessus de la lèle; on lixe les extrémitcsavec de fortes épingles on bien avec quelques points de suture. II faul eusuile allacher laquo; rauimal la lèle haule el t\ deux longes et Ie laisser dans eet état cinq ïi six heures ; co qui suflil pour donner Ie temps iUa plaie de se fermer(3). raquo;
Gelte saignce peul se praliquer chez Ie boeuf de la même maniere que chez Ie cheval.
II.
SAIONÉE A I. AliTEIIK AUIUCULAIBE I'OSTlilllKCIlE.
Elle n'est employee de nos jours que chez Ie boeuf el Ie porc.
1deg; C/tez Ie bceuf. — La saignée i Tariere auriculaire postérieure est pratiquée depuis longtemps chez Ie boeuf. Elle a élé decrile avec sein par Maillet (4) en 18;i5, el par tons les auteurs qui se sont sucecdéde-puis celle époque. Geile saignée est conscillée pour combattre les con­gestions cl les inflammations des organes encéphaliques, Maillet pre­tend avoir remarqué qu'elle présente l'avanlage d'accélérer la marebe du tournis, de hdler ainsi 1c moment de Topération et par suilo la guó-rison. Mais ii 1'époque oü cetle opinion a été émise, on ne connais-
(1)nbsp; Instruct, nét., t. Ill, p. 1-U..
(2)nbsp; J. Gourdon, /oc. cil., p. 52ö.
(3)nbsp; Chabcü-t, loc. cit,, p, liquot;.
('t) liecudl tie médeeine vétérinaire, llaquo;35, t. XII, p, 299.
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sail pas la nature parasitaire tlu tournis: il cst done permis de con-tester sinon inême de nier les ellets favorables qn'on dit avoir obtemis par l'emploi de cettc salgnée dans les cas dont il s'agit.
Disposition anatomique. — L'artère auriculaire posterieure rampe sur la taco externe de la conque, prös du bord supérieur de cel Organe et en arricre, ou, plus exactement, comme Ie dit M. Gourdon, au-dessus
Fig. 124. — Disposition anatomique 'Ie l'artère auriculaire postérieure,
de la ligne d'intcrscctioii des deux plans que forme la conqne en se re-pliant presque ü angle droit ;i la partie posterieure et supérieure
(/fy. m.A).
Manuelopéraloire, — On lixe l'animal en raüachant solidcment par les cornes ä im pica ou ä un arbre, et l'on se nmnit d'un petit bistouri droit ou mieux d'une lancette. On frictionne Ie trajet de l'artère afin deniultre cc vaisseau en evidence ; puis on introduit les trois derniers doigts de la main gauche dans rintcrieur de la conque, tandisque l'in-dicateur et Ie pouce de la luême main s'appliquent sur Ia face externe decetappondicecartilagineux, l'un en avant et l'autre en arrière de l'ar­tère dont on a préalableuient recopnu Ie trajet. Cela fait, laquo; de la main droite, on implanlo rinstrument perpendiculairemcnt a la conque an bord postérieur de la scissure,et, ayant traverse la peau, on contourne l'artère, on la coupe totalementen travers, el l'on retire rinstrument en agrandissant unpeul'ouverture de la peau. Iminédiatemenl après cettc incision, on voit sorlir de grosses gouttes de sang rutilant qui indiquent que l'artère est ouverte. Alors, sans abandonner l'oreille, on• prend Ie bälonnet et l'on frappe conlinuellcment ii p(!lits coups sur Ie trajet de Tariere, entre l'incision et la tèlo. Cettc dernière precaution est indispensable dans la pluparl des cas, pour faire sorlir Ie sang en
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OPERATIONS GÉNÉRALES.
assez grande quantitó: sans eile, en effet, il n'en sortpresque jamais ((iio quelques gouttes, h moins pourtant qu'il n'y ait turgescence sup la toto, comme cela se remarque dans certaines maladies intlamma-loircs des organes contenus dans cotte cavité (I).raquo;
M. Gourdon pensequ'on peut substituer l'incision longitudinaleä ia section transversale du vaisseau, cequi permettrait, d'après cetauteur, de conservor lo trajet do l'artère tout on donnant prest/nu la mème quantité do sang. Cependant Malgaigne a fait remarquer que ehe/. 1'homme, l'artériotomie äla temporale pouvaitêtre suivie d'anévrysme ou d'hémorrhagie quand l'artère n'était divisée lt;: quo partiellement(2).raquo;
L'écoulement sanguin, qui résulte de cette saignée, s'arrête spontané-ment dans la plupart dos oas ; s'il en clait autremenl, on appliquerait un point de sulure entortillée sur laplaio de saignée, lout en compri-mantpar une ligature la base du pavilion.
Il est boa d'aüacher ranimal avec un lien court et serre, pour em-pêcher los froltements.
^. Cliez Ie porc. — 11 peut ótre ulile d'avoir recours ä rartériotomie, vu les difflcultés que présente la phlébotomie sur eet animal, et l'on choisit de preference l'artère auriculaire postérieure, qui est assez
Fig. l-gt;5.
Dispositioti anatomique de l'aptère auriculaire postérieure dwz lo porc*
grosso etsuperflcielle. Pour trouver cettc artèro, il faut la chercherprès de la base do la conquo oü ello rampc, cachée eu partie parlc muscle cervico-auriculairo moyen; au delä de co muscle, olle se dirige vors la pointe de 1'oreille tout en conservant ä pen pres sou meine calibre jns-quot;(jue vers lo tiers inférieur do roreille. On peul atteindre cette artère
(1)nbsp; Recueil de méd, vet., 1835.
(2)nbsp; J.-K. Malgaigne, Manuel de médecinc opératoire, 3deg; edition, 1839, p. 85.
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soit ;\ Ia partie supérieure do I'oreille, soil äla partie moyenne de cel Organe. A col elicl, on pique lo vaisseau avcc la lancette el on Ie coupe en travel's; sil'écoulement sanguin élait pouabondant, on pour-rait flageller l'oreille comme on Ie faitchezle boeuf.
C. — 8AIGNÊE A I.',um':iiE COCCYGIENNR MEDIANS CHEZ LK IKKUl'.
Cetle artère rampe ä la face inférieure de la queue, ello est d'abord recouverto par les muscles coccygiens inférieurs, puis, iï cinq on six centimetres do la base de la queue, eile deviant superflcielle et acces-silde jusfjLic vers l'extrémité do la queue. Pour saigner ä cotte artère, laquo; on pent so servir de la lancette, du bistouri ; mais lo plus souvent on emploio la flamme tenue tout ouverle dans la main, lo ponce étendn sur Ie dos de la tige (I). raquo; On relève la queue, on incise la peau sur lo point correspondant ü l'artère qu'on coupe en travers pour obtenir une certaine quantité de sang. L'incision doit se faire au tiers supe­rieur de la queue, car M. Cruzel, cite par M. Gourdon, a vu laquo; des abces, la carie des os, la chute de la queue survenir après une saignée prati-quee tres-bant, a une faible distance de l'origine do eet organe.raquo; 11 peul otre bon do flageller la queue pour obtenir uu écoulement sanguin no­table. Après l'opération, il est convcnable d'appliquer un pansement compressif fortné par un plumasseau, maintenu par queiques lours de bande.
Allï. lil.— SAIGNÉES CAPILLAIRES.
Avoc la pluparl des auteurs, nous désignons sons cc titre les saignées qui Interessent los vaisseaux capillaires, conslitués comme on Ie sail, par dos arlcrioles et des vcinules, d'oii Ie nom d'artério-phlébotomie que 1'on a donné quetquefois ;'i ce genre de saignée. Nous avons dit ou commeiiQant ce chapitre, que l'expression de saignée capillaire nous paraissait preferable,
Les saignées capillaires étaient en grand honncnr autrefois, les hip-piätros, les maréchaux les employuient dans presque Ions los cas. Mais, de nos jours, les praticiens, guides par des principes ralionnels, en onl restreint l'usage h certains cas parliculiers. Parmi los saignées capil­laires donl Vusage s'est perpétué jusqu'è nous, il faut citer la saignée au palais, la saignée on pince, la saignée a la couronne. Celles-lä soulos mcritont d'appeler notre attention ; toutefois, ii l'exemple dos auteurs qui nous out procédés, nous éliulicrons comme saignées capil­laires, les mouchetures et scarifications, les ventouses et les sangsues.
(I) .1. Gourdon, Elements de chirurgie vét,, t, I, p. 635.
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OPEHATIONS GÉNÉRALES.
sect; I. — Saignées capillaires simples.
A. — SAIGNliE AU TALAIS.
Très-vantée par les hippiAlres du siècle dernier pour combattre I'inappétence chez Ie cheval, celle saignée osl encore quelquefois raise en usage aujourd'hui. Elle est indiquée dans lo cas de stomatite, principalement ü l'époque du remplacement des incisives, car la rau-queuse Imccale est alors Imnéiiée, la bouche est chaude et remplie d'une salive écumeuse. Disposition amtomique. —(Voir, première partie, p. 174.) Manuel opéraloire. — Les hippuUres employaicnt unc corne de cha­mois pour pratiquer cette saignée ou un clou, ce qui déterminait par-fois des dilacérations ctendues et des hemorrhagies difficiles i\ arröter ; Chabert dit mömc avoir observe la carie de la voute palatine laquo; dans leliën oüla pointe de la corne avaitfait ciïort raquo;. Aussi, eet auteur s'6-levait-il avec force, contre Temploi de ces instruments et conseillait-il l'usage d'un bistouri courbe bien affllé. Mais on emploie ordinaire-ment un bistouri droit ou un bistouri ü serpette; quelques praticiens se servent d'une lancette. Toutefois, l'emploi de la corne de chamois n'cst pas aussi dól'ectueux qu'on pourrait 1c croire, et, ä ce sujet M. II. Bouley nous fait remarquer que cet instrument, n'est nullc-ment ä dédaigner pour la saignée au palais, attendu que l'héinor-rhagie qu'il produit n'cst jamais difficile ;\ arrêter.
laquo; L'opératcur se place ä la droite de l'aninial, saisit la langue de la main gauche ; tenant de la droite Ie bistouri revêtu d'étoupes pour qu'il n'agisse que par sa pointe degagée, il l'introduit dans la bouche, Ie tranchant tourné vers Ie fond, 1c dos conséquemment vers l'arcade et il incise avec un petit débridement, d'avant en arrière (II. Bou­ley) (I). raquo; he bistouri doit étre enfoncé au milieu du palais dans Ie quatrième on cinquièrae sillon afin de ne pas atteindre les artères pa­latines qui s'anaslomosent chez beaucoup de sujets au niveau du troisième sillon.
Le sang s'échappe aussitót et quelquefois en grande abondance, sur-tout si un mouvement de l'animal a fait dévier {'instrument au moment de I'incision. C'est qu'alors on a blessé quelques divisions de Tariere palatine, sinon cc vaisseau lui-même. Dans ce cas, la saignée ne s'ar-rétc pas spontanément, contrairement ä ce qu'on observe quand I'in­cision estfaite au licu d'élection, c'est-ü-dire entre le quatrième et le cinquiëme sillon que forme la muqueuse buccale.
Les moyens hémostatiques conseillés en pareil cas sont assez varies; le plus simple et lu plus employé consiste i\ présenter au cheval un
(I) Note Inédlte.
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barbotage fait avec de la farine d'orge; cotle mutiere pulvérulente en s'introduisant dans la plaie, forme uncsorte de bouchon obturateur qui produit l'hétnostase. Quand l'hémorrhagie persiste, les hippiätres, Lafosse entre autres, h l'exemple de Végccc, recommandaient l'appli-cation d'une pointe de feu sur la plaie de saignée. Ce moven est non-seulement d'un emploi difüoile, mais encore ilaugmenle l'hémor-rhagie au lieu de l'arrêter, et pent determiner 1'exfoliation des couches ossenses superllciclles do la voute dn palais. 11 est bien preferable d'appliquer un simple pansemeat compressif, formé par un plumas-seau mainlcnu h la mïlchoire supérieure, par quelques tours de bande. Mals ce moyen peut ötre insnl'fi-
sant; dans ce cas, et afin d'excreer une compression plus forte, on se sert du petit appareil representé par la figure 120. Get appareil se compose d'une sorte de mors en
bois, laquo; portant dans son milieu une espèce de planchette, large de 'A h
Vig. 12G. — Appareil compresseur /joiu arrétei' In saignée nu palais.
centimetres et llxéc transversa-
lement sur ie billot par sa partie
moyenne. Cclin-ci porteä chaque extrémité deux courroies, Tune ser­vant de montant de têtièrc, Taulre devant s'attacher sur Ie chanfrein avec celle du cótéoppose, pour determiner la compression. On met cel appareil dans la bouche ; on applique sur l'ouverture d'oïi s'écoule le sang, une étoupade, figurant une compresse graduée d'une épaisseur convenable, et on la mainlient en place ;i l'aide de la planchette qui comprimé au degré voulii, quand Ton serre la courroic placée sur le chanfrein. Quelquefois, an lieu d'employer la planchette nue, on la garnit de basane el on la rembonrre fortement de maniere ä former une espèce de pelole ; on pent alors I'appliquer directomenl, sur la plaie pour exercer la compression. Au bout de cinq on six heures, on peutvetirer cet appareil, l'hémorrhagie étant alors arrêtée (1). raquo;
Mulgnccs coronairlaquo;raquo;.
Nous enempruntons la description ä M. II. Bouloy, ellesonlétécon-seillces dans le cas de fourbure aiguö. laquo; On salt qu'il exisle, ii la region coronaire de chaque cote, un plexus veineux supcrficiel trcs-riche, sup-porté par la plaque des cartilages, et 1'ormé paria convergence versce point d'un grand nombre des veines do la region digitale. Ces plexus sont reliés I'un ä l'autre par de grosses veines communicantes, jetées en écharpe sur les faces antérieure et postérieure do la deuxième pha­lange, el de teile sorte que cel os est comme enlace par un appareil
(1) J. Goardon, loc. cil., p. 539.
Mfl ki
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veineux très-considérable. Rien n'cst facile commo do pénétrer dans I'un ou dans l'autre des vaisseaux de eet appareil : il siil'lit pour cela de faire plonger la pointe d'un bistouri au delä de la peau : cetle pone-lion est iramédiatementsuivied'un écoulemont sanguinassez abondant. Qu'on la multiplic, et la saignce qni en résultera sera équivalente h celle d'une veine principale d'un membre ou memo du cou. Mais il n'esl pas indifférent de faire des scarifications sur toute la circonférence do la couronnc, en arrlère aussi bien qu'en avant ou sur les cotós. Sur les cótés, il faut toujoiirs s'en abstenir par crainte de la blessure imme­diate des cartilages ou dos lesions dont ils peuvcnl devenir Ie siége lorsque la plaie de salgnée se complique de suppuration. Nous avons observe, dit M. H. Bouley, des/aüarfa cartilagineux, qni ne reconnais-saient pas d'autrc cause qu'une simple ponction faite anx veines du plexus qui recouvre Ie cartilage. En avant, la salgnée est moius dange-reuso, mais la situation do la grande veine coininuuicante antérieure sur Ie tendon extenseur rond possible la blessure de ce dernier. Mieux vaut done ncponctionner qu'on arricre, dans Ie milieu du pli du pa-turou, ou existent deux grosses veines échelonnécs, dont on est sür d'atteindre l'une ou l'autre sans danger aucun, ni immédiat ni éloi-gné, ces deux veines reposantsur les bulbes renflés du coussinet plan-taire (1).
Salgpnée 11 la plncc laquo;lu pied.
Elle est indiquéepour calmer les soulfranccs qui rcsultent dos chocs de la boite cornée centre les pierres que 1'animal heurte quelquefois pendant la marche, c'est-ä-dire pour remédier i eet accident que Von désigne sous Ie nom i'étonnement de sabot. La saignéo en pince a étc conseillée pour combattre la fourbure aiguë, mais M. Bouley a fait remarquer que, dans cc cas, lt;i on a beaucoup depoinea maintenir levé Ie pied sur lequel on se propose de la pratiquer, en raison des souf-frances accrues de celui qui doit restera 1'appui. En outre, cette saignée ne laisse pas que d'etre assoz douloureuse par elle-möme; et dans l'état de congestion ou d'inflammation des tissus du pied, eile peut devenir 1c point de depart d'accidents de suppuration diffuse, qui auraiont une extreme gravité (^). raquo;
Disposition anatomique. •—(Voir première partie, page ;}1)7.)
Manuel opératoire. — Plusieurs procédés out étc conscillés. Nous ne parlerons pas de celui de Végèce qui ne présente qu'un intérêt purement historique.
Procédé de Chabert. —Il est assez complique. On ajnste laquo; un for dont la couverture soit échancrée dans sa rive Interieure, au point que la largeur restante soit redui to ;\ l'épaisseur de la paroi. raquo; Ce fer échancré
(1) Diclionnaira de médecine et de chirurgie vët,, t. VII, art. Foodburii, p, 321. {1) II. Bouloy, loc. cit., p. 324.
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permet lt;lc faire Ia saignce quand Ie pied est ferré, laquo;il donne Ie moycii de panser et repanser il Yolonté Ia plale resultant de la saignce; laquo; il prévient lt;( les seeousses que donnent nécessairement au pied les coups debrochoirraquo; au moment de rimplantation des clous. Mais ces avan-tages, contestablcs, dont Ghabert exngérait rimportance, sont eflacés par l'inconvenient qui résulte de la preparation spéciale du fer, laquelle demande un certain temps, nnit ü la solidité du fer, et, chose plus sé-rieuse, ne peut être cffcctuéc que dans les cas oü Ton a une forge ;\ sa disposition. Ghabert recommande ensuite de parcr Ie pied et de laquo; creu-ser avec la renette, Ia solo de corne entre la pointe de la fourchette et laparoi, raquo; de maniere ä faire une cavitéconoïded'une largeurdehuitmil-litnètres ii sa base : laquo; la direction de cette cuvitc répondra i\ celle de la fourchette. raquo; Quand Ie tissu veloutc est mis ü découvert, on introduit un bistouri courbe, dont la pointe sera bien aflilée, dans la cavité qu'on vientde creuser, on Ie tient comme une plume ä écrire, Ie tran-chant tourné conlre Ie bord plantaire du pied, et Ie dos vers Ia pointe de la fourchette. laquo; Lorsque la pointe aura fait quatre cm six millimetres eh; trajet dans cetle partic, retirez votre instrument en inclinant, par un second temps, Ie manche du coté de la fourchette; incisez les vais-seaux tant artcricls que veineux qui se trouveront compris entre lo tranchant et Ia face interne de la paroi (Ghabert), raquo; Quand on juge que la perte de sang est süffisante, on garnit la face inférieure du pied avec de petits plumassoaux qu'on maintient ii l'aide d'éclisses. On fait ainsi un pansement compressif.
Procédé Valcl. — laquo; On pare Ie piedlaquo; fond priucipalcinent en pince. On fait avec une renette ou la corne d'un boutoir, une rainure en ar-ricre du cercle blanchMre qui sépare la sole de la muraille, et suivant sa direction, et, la main armee d'une feuille de sauge ou d'un bistouri, on pratique une incision transversale dans I'épaisseur du tissu réticu-laire place entre la face antérieure de Tos du pied et la face interne de la muraille en pince (tissu podophylleux) en inclinant Ie manche de I'ins-trument vers Ia fourchette. Le sang ayanl sufflsamment coulé, on remlaquo; plit la rainure d'un petit bourdonnet; on recouvre celui-ci d'un plu-masseau ; on attache le fer en brocliant dans les vieux Irons; s'il n'est pas assez couvert, on y ajoute une éclisse semi-lunaireamincie conve-uablemenl ;\ son bord convexe (1).raquo;
Procédé Orépin (2). — On se contente d'inciser les parties vives, non #9632;avec Ie bistouri, mais avec la renette elle-même, et on applique un fer couvert qui sort ä maintenir sur la plaie une étoupade graduée exergant une compression méthodique. L'auteur pratique cette saignce nou-seu-lemeut en pince, mais encore clans toules les parties du pied etplus par-ticuliërement au pourtour des parlies malades, alin de diminucr les
(1)nbsp; nbsp;Vatel, Èlémtnts de pathologie vél., t. Il, p. 319.
(2)nbsp; Journal de mécl. vél, tliéoru/ue et pratique, 1831, t, II, p. -113.
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soufTrances dont cllcs sont Ie siége, notammeut dans 1c cas do piqüre on d'enclouure.
En résumé, pour pratiquer Ia saignée en pince, il faut parer lo pied surtout en pince, et creuser avec Ia renette dans la zone correspon-dant a I'engrënetnent de la sole avec la muraille, une rainuro qui ar­rive jnsqu'aux cannelures podophylleuses, sans les intéresser, pour éviter une cerise; puis, avec Ie bistouri droit ou inieux une feuille de sauge f^ lame étroite, tenue ;i la maniere ordinaire, 1c pouce prenanl nn point d'appui sur la muraille, on incise Ie tissu kératogène et Ton divise ainsi l'arcade vasculaire qui rëgne au bord inférieur de l'os du pied, en observant que Ie dos de l'instrument soit dirigé vers la pointe de la fourchette. On arrêto riicinorrhagie par un pansement compres-sit, et des éclisses ordinaires.
sect; 2. — Mouchetures et scarifications.
On désigne ainsi de petites plaies qui, d'ordinaire, nepénètrentpas au delft de la peau et du tissu conjonctif sous-cutané, Les mouchetu­res, comme Ie dit Malgaigne, sont de simples piqüres; les scarifica­tions sont des incisions.
A.nbsp; Mouchetures. — Ellcs sont 1'rcqucmment employees chez les ani­malis pour dégorger les parties infiltrees en donnant issue aux liquides qu'elles contiennent. Leur emploi est indiqué dans 1c cas de chcmosis el pour combattre les infiltrations séreuses ou engorgements oedéma-teux des diverses parties du corps, notammeut des extrémités et des organes génitaux. Elles peuvenl èlre accompagnées d'hémbrrhagies abondantes qui nécessitent parfois l'application d'une on plusieurs épingles. Pour éviter eet accident, il est indispensable de limiter con-venablement la lame du histouri ou de la lancette qu'on emploie. A eet effet, onsaisit Ia lame de rinstrument entre 1c pouce et l'index en ne laissant dépasser la pointe que de quelques millimetres, oumieux, et (rune maniere générale, en laissant h la larae une longueur propor-tionnée ü l'épaisseur des tissus inflltrés, cl qu'il s'agit de dégorger. On se sert quelquefois de la flamme avec laquelle on pratique ;\ la maniere ordinaire plusieurs ouvertures disséminées dans l'engorgement, mais on préféré généralement se servir du bistouri, donl l'emploi est plus simple.
B.nbsp;Scarifications. — Ce sont des incisions siipcrliciclles interessant, dans la pluparl des cas, la peau el Ie lissu conjonctif sous-cutané seu-lernont; toiitel'ois, quand il s'agit d'oblenir la resolution de certains en­gorgements l'roids, chroniques, leur profondeur est assez considerable, (i'on 1c nom de tuillades qui leur a élc donné.
Les scarifications conviennent pour modérer la violence de rinllam-niation dans les parlies vivement engorgées el menacées de gangrene.
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ün les pratique ;\ 1'aid e de la lancette, on mieux du bistouri convexe ou droit, Larrey en raédecine humaine préférait lo rasoir. On a employé aussi Ie scariflcateur allemand qui, il l'aide d'un ressort, dégage ä la fois IG ü 24 lames de lanceltes el fait aulant de plaies en un clin d'ocil. (]et instrument n'estpas usité en vétérinaire.
Pour pratiquerlesscariflcationSjOn incise, enpromenanl sur la peau, le tranchant d'un bistouri convexe, incline ä Aiiquot;, et on coupe le tegu­ment de dehors en dedans. Dans quelques cas, on faitune série d'inci-sions paralleles; parfois ces incisions sont croisées. Elles ne produisent pas toujours un écoulcment de sang süffisant ; il peut être bon alors pour l'activer, d'employer des cataplasmes emollients on d'avoir recours ä l'usage des ventouses.
sect; 3. — Ventouses.
On appelleainsi de petites clocbosen verre ou en fer-blanc, lt;i bords bien unis, dans lesquelles on fait le vide et qu'on applique immédiate-ment sur la peau, intacte, ou inciséc, d'ou la distinction des ventouses en sèches et scarifuks.
Les ventouses sèches sont inusitées; quant aux autres leur emploi est très-restreint, et nous ne saurions dire si c'cst laquo; peut-être h lort, raquo; comme le penso M. Gourdon, car on peut tres-bien se passer de leur emploi pour lo traitement des laquo; pneumonies, ententes, ophlhalmies, parotidites, engorgements traumatiques ou spontanes de la region testiculaire, raquo; etc, etc, pourlesquels on les aconseillées. llemarquons toutefois, quel'écoulementde sang,produit par les ventouses, peut ètre assez considerable. Ainsi, avec six ventouses scariliées, sur les reins d'un cheval, on peul, dans l'espace d'une heure, obtenir d'un ä deux kilogrammes de sang (1). raquo;
Il existe des ventouses de diverses formes et dimensions, mais on peut les remplacer économiquement par un verre a boire, ä bords bien unis.
Application. — Tons les procédés d'application des ventouses avant pour but do raréficr l'air contenu dans le vase, et de produire un vide d'oil résulte la turgescence de la peau, il est indispensable cbez nos ani-maux domestiques, non-seulementde couper les polls, mais encore de les raser sur tonte l'étendue de la region oil Ton se propose d'appliquer des ventouses, afin (pie les bords de eet appareil s'appliquent tres-exac-tement sur le tegument. Il y a une multitude de procédés parmi les-qncls nous citerons les suivants.
A, Ventouses sèches. — 1deg; On projette dans la ventouse un petit cone de papier enllammé, ou bien une boulette de coton, d'étoupe, égale-ment enflammée et on l'applique immédialement sur la peau.
(l) Diclionnaire general de médecitw et de chirurgie, publié a l'École do Lyon, p. 11.34.
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OPÉItATlONS (iENliRALES.
2deg; Poiii- mioux róussir, il est bon d'humecter ces corps spongieux de substances inflammables, alcool, ether, essence do térébenthine,
;!0 laquo;l.es barbiers d'Allemagne se contentaientde plonger la ventouse dans un baquetd'eau très-chaude et de l'appliquer iramédiatement. Au sovlir de l'eau, la ventouse est remplie de vapeur qui se condense en se refroidissantraquo; (Malgaigne).
4deg; Aün de ne pas bniler Ia peau, on a imagine la renlouse ä pompe ofi Ie vide se fait par une pompe aspirante surmontant la cloche de verre. Mais Malgaigne fait reniarquer que Ia cherlé de eet instrument ne per-met pas qu'il devienne de longtemps d'un usage general chez rhoinmc et ä plus lortc raison, ajouterons-nous, chez les animaux.
Pour culever les ventouses, on incline l'appareil d'un c5lc, tandis qu'avec Ie pouce gauche on déprime fortement la peau, pres du hord de la ventouse, de maniere ä obtenir une entr'ouverture dans laquelle se précipite fair exterieur.
IJ. Ventouses scarifier's. — laquo; On applique les ventouses fi l'ordinaire ; puis on les enlève une minute apres cette application ; et e'est la peau rouge et tuméflée qu'on searifie, soit avec Ie scariflcateur allemand, soil avec la pointe d'une lancette, soit avec le bistouri on le rasoir. Toutes les coupures doivont se faire très-rapidement, el sans perdre un moment on rcapplique la ventouse. La peau se gonfle de nouveau, mais cetle fois 1c sang sort par toutes les coupures, jnsqu'ä cc que l'action aspirante de la ventouse soit épuisée raquo; (Malgaigne). On enlève la ventouse et on Ia débarrasse dn sang qu'elle contient, on nettoie la peau et on rcapplique la ventouse si la chose est jugce necessaire.
Sarlandiëre avaitimaginé un instrumentnommé èrfe/fomèft'e,compose d'une ventouse ä pompe, renfermant une espcee de scariflcateur, cc qui permet de scarifier Ia peau et d'allirer le sang sans le déranger. laquo; C'est trop de complication, dit Malgaigne, pour des rcsullals trop légers. raquo; Ncanmoins Leblanc a essayc d'importer Ie bdellomètre en chirurgie vétérinaire. M. Gourdon a décrit et figure dans son ouvrage 1'instrument de Leblanc, imilé de celui de Sarlandière, mais comme il estinusilé, nous nous absliendrons d'en parier.
sect; 4. — Des sangsues.
La sangsue est un ver de Ia classe des Annclides, de l'ordre des Abranches, de la familie des Ilirudinées.
laquo; Toutes les Ilirudinées n'ont pas la facullé d'enlamer, ;\ l'aide de mftchoires dentées, Ia peau des animaux vertébrés pour en sucer le sang. Celles qui la possèdent sont les seules employees en médecinc. Elles se caraclérisent, outre leur couleur génerale vert-foncé, par Ia pre­sence sur 1c dos de six handes longitudinales, de couleur ferrugineuse et plus ou moins maculées de laches noires. Le ventre, plus clair, est largement bordé de noir. Elles forment plusieurs espèces dont deux
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sont principalemont employees en médecino, savoir : la sangsue verte
et la sangsue grise (1). raquo;
L'emploi des sangsuesest très-restreinten médecine vétérinaire ; tout au plus, les emploie-t-on dans quelques eas exception Dels, chcz les petits animaux. On les a recommandees laquo; autrefois contre certaines
laquo; ophthalmies, on leur préféré les saignées locales aux veines de la
(i face (2). raquo;
Pour ces motifs, nous nous contenterons d'exposer sommairement les procédés employés pour appliquer les sangsues, les moyens recom-mandés pour les faire tomber, les faire dégorger et arrêter l'hémor-rhagie.
I.nbsp; Application des sanysues. — A 1'exemple de ce qui so pratique chez l'bomme, il est bon do laver préalablement la partie el de l'humecter avec du lait ou du sang. On choisit do preference, pour les appliquer, les regions oü la peau esl tine ; tout en évitant de les placer au voisinage des ouvertures naturelles dans lesquelles elles pourraien L s'introduire.
laquo; Pour appliquer les sangsues en nombre el sur une surface large, on les met dans un verre qu'on renverse sur la peau. raquo; Mais il esl prefe­rable de laquo; les placer dans une compresse dlsposée en creux dans la paume de la main et qu'on renverse sur la peau raquo; (Malgaigne).
Pour les disposer sur les paupières, Leblanc, i\ l'exemple de Brun-ninghausen etLoeffler, a propose remploi d'un tube de fer-blanc, troué dans toulo sa surface, pour Ie rcnouvellement de l'air et garni d'un pis­ton, a On retire cc piston pour introduiro uu certain nombre de sang­sues ; puis appliquant une extrémité du tube sur la peau, en poussant Ie piston, on force la sangsue de s'approcher raquo; (Gourdon).
II.nbsp;Pour hater la chule des sangsues. —laquo; On punt les piquer, leur couper la queue, leurmeltre prös de la töte une pincée de sei, des cendres de tabac; il esl un moyen aussi simple el plus sür quand on veul les con­serve!' : c'est de repousser leur extrémité buccale du lieu oü elles onl mordu, avec l'ongle du doigl indicaleur promené sur la peau avec un certain effort raquo; (Malgaigne).
III.nbsp;l'our faire dégorger les sangsues, — On les met dansl'eau claire et, si on veul s'en servir bientot, on los saupoudre ensuile de eendre.
IV.nbsp; Pour arrêter Ie sang. —Chez Ie choval, rhémorrhagic. qui résulle de la piqürc des sangsues, s'arrèle dès que ces annélides soul enlevées. S'il en était autremenl, on aurait recours ;\ quelques lotions réfrigé-lanles ou astringentes.
La quantité de sang que chaquo sangsue peul extraire a été évaluée chez l'hoinme ;\ üO grammes. laquo; Sur les animaux, celle appreciation est trop forte, el principalcmenl pour Ie cheval qui ne donnc presque
(1)nbsp; J. Gourdon, loc, cit„ p. 500.
(2)nbsp; üktionnaire general de i'licole ile Lyon, p. 980.
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plus de sung, ties que Ia sangsue est tombée. Toutefois collo même proportion peut ötre altoiule et möine dopassée, si l'on applique ensuite dos emollients et si la region est (Tailleurs tres-vasculaire raquo; (Gourdon).
ART. IV. — ACCIDENTS DE LA SAIGNÉE.
Conformément au plan que nous avons adoplc dans cetouvrage, nous nous borncrons ü signaler les accidents de la saignée et ü en indiqner sommairement Ie traitement.
Parmi los accidents qui peuvent survenir après la saignée, nous cite­rons lessuivants:
I.nbsp; nbsp;Blessure de la trachée. —Accident très-raro resultant de la ma-ladresse do l'opérateur qui frappe un coup de bätonnet beaucoup trop fort ou de la compression exagérée do l'encolure par la corde employee dans quelqnes cas exceptionnels, pour faire gonfler la jugulaire. 11 sufflt de mentionner les causes de col accident pour qu'on puisse tou-jours l'éviter.
II.nbsp; Thrombus. —(rest uno sorle do luineur formée par l'extravasation du sang dans lo tissu conjonclil'péri-voinoux. De tons les accidents de la saignée, lo thrombus osl Ie plus frequent; il peut se compliquer do phlébite, surtout quand il n'est pas l'objet d'nn traitement ralionnel. Lo thrombus osl immédiat on consécutif. Dans Ie premier cas, il résulte d'un dcfant de precaution pendant la saignée; dans lo second, il peut otro produit par la negligence, l'incurie des personnes chargées de sur-veiller l'animal; parfois, il survient sans causes bien appréciables; on l'a attribué alors a la situation de la plaie de saignée au-dessous des valvnles.
Pour empècher Ie développement du thrombus, il faut observer les precautions que nous avons indiquées en parlant do la saignée ïi la jugulaire.
Nous ajouterons ici qu'il faut saigner au-dessus dos valvnles, qui, dans celle veine et sur los chevaux lins, s'accusent ;\ l'extérieur par un léger relief transversal.
Quand Ie thrombus est développé, il Importe de fixer solidement les animaux, avec deux longes, pour les empècher de so frotter contre les corps qui sonla lour portee. On applique sur la tumeur qui constituo lo thrombus, une étoupado imbibée d'eau fralche et maintenue en place par une large bande exercaut une certainc compression, (^e moyen réussit quand Ie thrombus osl récent. Il en estde mömedosca-taplasmes astringents, composes do terre glaisc ou de snie de cbo-minée délayée dans du vinaigre ; lo blauc de Troyos convient égale-ment. Si ces moyens échouenl, il faut avoir recours ä ronguent vésica-loire qu'on applique sur loule rélendne de la tumeur, Ce medicament produits d'excellents eifels, et nous no saurions trop lo recommander
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de preference il tons les autres, En luiil ou dix jours, rarementplus., la resolution de la tumeur est effectuée.
Quand le thrombus resistc h la medication vcsicante, il est compliqué de phlébite.Cetle maladie peut réclamer, dansquelques cas, une opera­tion quo nous dócrirons en son lieu.
III.nbsp; Piqére c/c la carotide,— G'est tin accident rare, qui ne se montre guëre que pur suite d'une anomalie dans la disposition respective de la jugulaire et de la carotide ; cctlc dernièro occupant alors une position superllcicllc. Notons toutefois que rinohservation des régies de la sai-gnée, lechoix défectueux du lieu d'élection ; en d'autres terrnes, la sai-gnée pratiquée trop haut et surtout trop bas peut ötre suivie do cel accident.
La couleur du sang, la rapidité du jet et les saccadesdont il est animé, indiquent au praticien que la carotide a été ouverte ; de plus, on ne tarde pas t\ voir se produire au voisinage de la plaie de saignée et dans los parties profondes, une tumeur, qui s'accroit très-rapidetnent, en-vahit toute la gouttière jugulaire ; c'est un anévrysme faux primitif. Rainard a vu la mort survenir dans un cas de ce genre et il 1'a attribuée ü la compression exercée sur la glotte, par le sang épanché.
Plusieurs fails chimiques etquelques experiences out démontré que, quand l'ouverture de la carotide est étroile, comme c'est le cas lors-((ii'elle est ouverte pendant la saignée, 11 sui'fil de fermer la plaie do saignée avec une ou deux épingles que l'on serre plus que de coutume, et d'appliquer par-dessus un plumasseau malntenu par quelques tours de bande ; on laisse eet appareil compressif en place pendant buit ä dix heures. Quant ä l'anevrysmo faux consécutif, il disparalt de lui-mOme au bout de quelques jours. Ce n'est que quand la carotide est largement ouverte, qu'il peut ètre necessaire d'avoir recours i\ la li-gature de cette artèro.
IV.nbsp; Introduction de l'air dans les veincs. — Get accident rcdoulable est heureusement assez rare ; toutefois, il est peutètre plus exact de dire qu'il pénètre assez raremefit dans la veine une quantitéd'air süffisante pour determiner la mort, car nous avons vu des maréchaux saigner sans aucune precaution, et pourtant on n'observait pas d'une maniere bien manifeste, les symptómes do l'introduclion de l'air dans les veines, néanmoins il ne faut pas oublier que si on négligé do placer le doigt sur la plaie de saignée, avant de cesser la compremon de la veine, l'air peut s'introduire dans le vaisseau au moment oil l'on abandonne celui-ci fi lui-mèino. Or les faits rapportés par Bouley jeune démontrent que 1'introduction de quelques bulles d'air dans le torrent circulatoire peut donner lieu ä des accidents morlels. Quand l'air s'introduit dans la jugulaire, on entend une sorte de bruit de glouglou ou de garyouille-inentqwa l'on constate très-bien aussi en auscultant le coeur; en möme temps, et le plus souvent d'uno maniere soudaine, l'animal tremble sur ses membres, la respiration est accólérée ; bientót les flaues bat-
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:i92nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; OPERATIONS GÉNÉRALES.
tent tumultueusement, les narines se dilatent, lo facies est anxieux, 1'animal chancello, tombe sur Ie sol et meurt. Parfois eettc funeste ter-minaisonne survient pas, solt que l'ouverture de la veine ait etc luissée béante et donne ainsi écoulement au sang, mélange d'air, ou bien que la quantité de ce fluide soit insut'lisante ; nolons eiilln qu'il est des sujets ehez lesqnels l'introduction meine d'une grande quantité d'air ne determine pas la mort. Quand eet accident se produit, 1c mieux est d'ouvrir immédiatement la saignée, ou mème d'cn pratiquer une se­conde du coté oppose, afin d'ouvrir une large voie au sang et ü l'air qu'il renferme. Par ce moyen, Ie danger peut être conjure comme Ie prouvent les observations de Bouley jeune et les experiences de M. 11. Bouley. Si, au moment de fermer la saignée, on entend Ie brult de glon-glou caractéristique, il faut continuer la compression et extraire encore I ou 2 kilogrammes de sang. Lesaint a conseillé do comprimcr métbodi-quemcntla veine de bas en haut, avec l'extrénaité des doigts, et de réité-rer cettemanipulation avec les deux mains et d'une maniere continue, jnsqn'a ce qu'on cesse de voir des bulles d'air sepresenter ü l'ouverture de la saignée. Ge moyen réunit la simplieité i refficacité. Nous n'en dirons pas anlant de la compression du ventre et de la poitrine, de l'as-piration direclo, proposée autrefois par Magendie, car ces moyens ne rénssissent pas.
CHAPITRE II
DES EXUTOIRES
On appelle ainsi des agents thérapeutiques, qui dótenninont et entre-tiennent la suppuration dans los parties du corps oü ils sont appli­ques.
L'usage des exutoires, dit M. 11. Bouley, estaussi vieux que la méde-cine ; mais leur mode d'application et les matières qui les composaicnl, ont varié suivant les époques. (Test ainsi que les bippiiUres du siècle dernier, fiaspard de Saunier notamment, introduisaient sous la peau, préalablement incisée, des cspcccs de cbandclles plates, fabriquées avec différents onguents, fondus ensemble; d'au tres, suivant les con-seils de Solleysel, enfonQaient sous la peau qu'on avail d'abord incisée et décollée sur une certaine étendue et mème meurtrie avec une brique, laquo; de grandes plumes d'oiyes frottées de basilicum j usqu'au haut; raquo; quelquefois on romplaQait ces plumes par des laquo; tranches de lard, lar-ges de deux ä trois doigts. raquo; Mais les accidents formidables qui se montraient parfois, après l'emploi de moyens aussi violents, ont fait abandonner, et depuis longtemps, ces procédés vicieux.
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DUS EXUTOIRES.
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On connait plusicurs sortes d'exutoires, savoir : 1c séton ä mècbo, 1c séton ;\ rouelle, les Irochisques et les preparations vésicantes.
Indications et contrc-indicalions. — L'applicalion des exntoiresproduit nne certaine douleur et uu fluxus sanguin plus on nioins considera­ble, d'oüilsuit ([ii'ils agissent comme révulsifs; de plus, par la secretion purnlente qu'ils déterminent, ils activent la résorption interslitielle, el se compoiient comme les fondants.
On emploic les exntoires ponr comhattre les maladies de poitrine; pour prévenir les métastases, notamment dans Ie cas d'eaux aux jambes et de crapaud. 11 est indiqué également d'avoir recours aux exntoires dans Ie cas d'hillammaüon catarrhale de la muqueuse nasale ; on peut encore en obtenir de bons résultats ponr Ie Irailement des boiteries anciennes, i\ siége inconnu. On les a conseiilcs aussi ponr obtenir la re­solution de diverses tumeurs molles, des tumours synoviales notam­ment. Les sétons pcuvent êlre utilement employés ponr éviter la sta­gnation du pus; c'est-ä-dire ponr drainer des plaies anfractueuses, profondes, situées dans les regions supérieures dn corps; la mèche remplit alors roffice de corps conducteur ou de drain, el par sa situa­tion verticale, favorise Tecoulement du pus.
Enlin, de nos jours encore, les sétons dits do precaution, employés au prinlemps ou ä i'aulomuo, jouissent d'une certaine.faveur auprès d'un grand nombre de personnes. Mais il no faut pas oublier que l'ap-plicalion des sétons peut élro suivio d'accidents très-graves et mêtne mortels.
Les exntoires nc doivent pasêtre employés chez les animaux faibles, débiles; ils sent également contre-indiqués dans les maladies sepli-ques.
ART. I.
Dl! SÉTON DANS L ESPECE CIIEVALINK.
sect; 1.
Séton ä, mèche.
J^e séton ;\ mèche est celui dont l'usage est lo plus répandu ; il consisto en un ruban de ill, d'une longueur variable, qu'on intro­duit sous la peau ä l'aidc d'un instrument approprié, désigné sous Ie nom d'aiguille ü séton. Lo mol séton viont du latin seta (soic, erin) parce qu'autrefois on se servail, ponr établir un séton, do erin do cheval.
Pendant longtemps, on a employé, comme séton, unc corde formée par un assemblage do üls do chanvre el de crins ; de nos jours on se contente d'un simple ruban do fll; quelques empiriques emploiént uno corde plus ou moins grossière. Mais les auteurs onl fait remar-quer qu'on employant nne corde ruguouse, comme c'ost Ie cas quand ello est formée mi-parlio par dn erin, il en résullait des cicatrices cal­louses ayanl quelque analogie avec une corde de farcin. Quoi lt;|u'il en
Pmicil kt ToDSSAlNT. — Chii'Ufyk',nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;JS
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OPERATIONS GÉNÉRALES.
soit, Ie sélon peut amp;tre simple on animé. On dit que Ie séton ä mèchc est animé, quand Ie ruban do (il est enduit d'iine substance irritante comme l'onguent vésicatoire; quelques praticiens emploient l'essence de térébenthine. Brogniez conseiliait d'animer les sétons avec un mé-
Kig. lil. Mèche ili' séton avec son ntnud terminal,
lange de savon et de poivre. (Juel que soit l'ingrédient employé, la mèche est généralement repliée et nouée a rune de ses extrémités (flg. 127).
Le principal instrument pour appliquer un séton, est une aiguille (fig. 1^8) d'une longueur variable depuis quarante jusqu'a soixante centimetres suivant les regions oil Ton se propose d'opérer; l'nue des extrémités constitue la lame et l'autre le to/on qui est quelquefois fixe dans un manche (lig. 129). L'aiguilleä manche est, d'après M. H. Bouley, d'un usage commode ; il est tnême des praticiens qui la preferent ä Taiguille ordinaire. Get instrument, bien qu'il soitpou portatif, n'est done pas laquo; presquecomplélement ahandonnc, raquo; commeleditM. Gour-don. L'aiguille ä séton dont on se sert pour le cheval et le boeuf, consiste en une tige métallique de 1'er doux ou d'acier, aplatie et quelquefois arrondie sur ses bords, terminée ä l'une de ses extré­mités par une partie élargie en lame légèrement incurvée, et assez analogue h une feuille de sauge double; la pointe dela lam,; doit èlre bien affllée. La lame présente, clans son milieu, uue arête médiane qui règne dans toute sa longueur; au centre de la lame se trouve une, ouverture rectangulaire destinée au passage de la mèche. L'extrémité opposée i^ la lame ou le talon, est munie comme celle-la d'nne ou­verture rectangulaire, destinée au même usage. Pour rendre l'ai­guille plus portative, on a imagine do la divisor, suivant sa longueur, en deux ou trois pieces (flg. 130), qui se vissent les unes dans les autres.
Manuel opératoire. — Pour appliquer un sélon, on choisit, quand le cas le permet, mie region oü le tissu conjonctif est lache ctabondant, comme le poitrail. A l'aide du bistouri, droit ou convexe, on incise la peau comme ä l'ordinaire, sur uu pli ou bien do dedans en dohors, on débridant, quelquefois mème de dohors ea dedans, dans le point oü Ton doit implanter l'aiguille; quelques praticiens pratiquent une deuxième incision au point oü le sélon doit sortir, mais on se borne souvent ü faire seulemont l'ouverlure d'entréo avec le bistouri, parfois mème on eü'ectuo les deux ouvertures avec l'aiguille ä sélon. Dans tons les cas, on saisitl'aiguille h pleine main, pres do la kune, et. Ton allonge
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DES EXUTOIItES.
in,;
l'index sur laconcavité de la lame, de maniere il limiter la pointe de i'inslrumont avec la main restée libre ; on Ure fortemenl la peau pour
l'écarter des parlies ([u'elle recouvre, el on enfoncel'aiguilledansle üssu conjonctif; on lui fait parcourir un certain trajet, en ayanl toujours lesoin d'écarter la peau et de diriger l'instrument de lelie sorte que sa pointe ne pénètre dans les muscles nine traverse la peau, avant d'avoir par-couru Ie trajet que Ie praticien désirait. La convexité de la lanic csl généralement tournee dn cötc des muscles; toulelois il est des operateurs qui preferent Ia dispo­sition inverse : la convexité correspon-dant h la peau. Quand on vent faire sor-lir l'aiguille, on l'engagedan^ rouverture qui a pu ètre praliquée ;'i cel effet, on hien on rapproche Ie talon de l'instru­ment du corps de l'anlmal, et, par une sorte de mouvement de bascule, combine avec un certain effort de pression, on transperce Ia peau et la lame apparait
,
Fig. I2S.
Aiguille ä séfon,
ordinaire.
rig-, 129.
Mi/mlle il néton,
h ynfiiicheraquo;
Fig. rso,
Aiguille fi *iilon, en IroUpiicei
au dehors. On introduit la mëche dans rune des ouvertures de l'ins-li'iunent et en reliraul celui-cl, la rnèclie csl placée. Pour la fixer h demeure, il sufflt, si clle est dcji munie d'un nmud ä rune de ses
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üxtrémltós, d'cn faire un deuxième i\ roxlrómilc i)|)i)osée. On arrête quelquefois la mècbeen aouant ses deux extrémités; thuis co cas, si L'animal vient a saisir et ü tirer la mècho avec ses donts, il peut en rósulter une déchirure de la peau.
A. — sf.ioN AP IMHTIIAIl..
Get exutoiro s'etend de rexlrémité antérieure du sternum au passage des sangles ; il presente ordinairement une longueur de .quot;50 ä 35 cen­timetres. On applique un on deux sótons au poitrail; dans lo premier eas, on place Ie sétou suivant laligne mcdiane ; dans Ie second, on les dispose de chaque cóté de la region sur la saillie bilaterale des muscles pectoraux, de teile sorte que los deux scions, examines dans leur en­semble, ferment un Y, ä pointe dirigée en arrière. Le cheval est raain-lenu deboutpar un aide, qui se place du coté oppose ä l'opérateur ; il no faut, dans uucun cas, lixer l'animal a un polcau on i\ un mur, car, s'il vient lont ä coup h tirer au renard, il peut briser sa longe et iiième se renverser brusquement en arrière.
On applique un tord-nez, puls, si l'animal est chatouilleux, on fait levei' un membrc postérieur, afin d'éviter lesatteintes des membres an-térieurs; parfois, mals très-exceptionnellement, on se volt oblige de coucher ou bien de fixer l'ainmal dans un travail.
La position de l'opérateur est variable, suivant l'habitude qu'il a ac-quise. 11 est recoinmandó de so placer i\ droitcdo l'animal cl un pcu en avant. Alors, Ie Chirurgien saisiH'aiguille de la main droite, l'index al­longe sur la convexité de la lame, puls avec la main gauche on tire la peau afin de 1'éloigner des tissussous-jacents; on enfonce alors la lame sous le tegument vers rexlrémité antérieure du sternurn, en écartant la peau, avec la main gauche, sur tout le trajet du séton. On conduit ainsi la pointe de la lame en évitant de blesser les muscles on la peau. Mais on est exposé ä ßtre violemment atteint par les membres ante-rieurs, surtout si l'animal vient ;\ se cabrer, cc qui se voit quelquefois. Aussi, pouropérer en toutc sécurité, est-il preferable de se placer contre le membre antérieur gauche; alors, comme précédemment du reste, on saisit l'aiguille de la main droite, avec cette difference toutefois que l'index dolt (Hre place sur la concavité de la lame ; on écarté la peau avec la main gauche dans la première partie du trajet dn séton, puis on change de main, c'est-ä-dire, qu'avec la main gauche, on saisil l'aiguille implantée sous la peau, et au moyen de la main droite on écarté le tegument dans la region de l'inter-ars. Quand Ie trajet par-couru par l'aiguille est jugé sul'lisant, on relève le talon de l'instru-ment contre le poitrail, et Ton fail, effort pour traverser la peau avec la pointe del'aiguille, Pourfaciliter la sortie de raiguille, on fait contre-appui avec une paire de ciseauxque Von lienl d'une main, tandis que de l'autre main on pousse 1'aiguille pour lui faire franchir la resistance
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DES EXUTOIRES.
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que la peau oppose. Si Ton a próalablcment pratique les ouvertures d'entrée et de sortie avec Ie bistouri, on engage l'aiguille dans ces ouvertures, mais on négligé généralement ces détails, qui augmen-lent la duréede l'opération, saus avantages réels. üuoi qu'il en soit, on engage la nièclic dans l'oeil de la lame, on retire l'aiguille d'arrière en avant, et la mèche occupe ainsi Ie trajet que vicnt do pratiquer l'in-strument. On la fixe i\ demcure, soit au moyen d'un noeud, fait en la pliant plusieurs fois sur elle-même el nouant ses plis ; soit en nouant ses deux extrémités; dans cedemier cas, il peut se produireune déchi-rure du poitrail si l'animal vient ;i tirer la mcehe avec ses dents, aussi préfère-t-on Temploi des nocuds. Si Ion se propose d'appliquer deux sctons, on marque préalablement avec desciseaux leurs points d'origine alln qu'ils soient exaetcinent places ä la mème hauteur, et on les fait converger l'un vers l'autre en arrière atin que les ouvertures de sortie ne se trouvent pas trop rapprochées des ars, car, par suite des mouve-mcnts des membres antérieurs, la cicatrisation des plaies se 1'erait longtemps attendre. Pour appliquer deux sctons au poitrail, 1'opéra-teur peut prendre diverses positions.
1deg; Se placer en avant du membre antérieur droit pour appliquer Ie séton du cóté droit, et centre Ie membre antérieur gauche pour mettre Ie séton correspondant.
2deg; Se placer centre 1c membre antérieur gauche et appliquer ainsi les deux sétons, en changeant de main, pour pratiquer commodément la partie terminale du trajet du séton. On est ainsi i\ l'abri des atteintes de l'animal.
L'opérateur choisira l'une ou l'autre de ces positions suivant l'ha-bitiulc acquise, la largeur du poitrail et l'irritabilité des animaux.
Ou pent employer nne mèche commune aux deux sétons; ä eet effet, on préparé un ruban de lil, pourvu ;\ l'une de ses extrémités d'un nceud, et, après avoir pratique Ie trajet du séton du cóté droit par exem-ph^, on engage la mèche dans Ie talon de l'aiguille que Ton retire alors d'avant en arrière, en la saisissant par la lame ; on applique ensuitc Ie séton du cöté gauche et Ton introduit l'extrémilé de la mèche dans l'oeil del'aiguille, enretirantcelleci, comme pour Ie séton simple; on arrête la mèche par un nceud. Le ruban de lil forme ainsi une anse dont la convexité estdirigée en arrière et les extrémités terminées chacune par un nmud.
B, — SÉTON A L'ÉPA.ÜI.E.
Get exutoire est souvent employé avec succes, pour combattre les boiteries anciennes dont on place Ie siégc dansl'épaule. Plusieurs procédés ont été indiqués pour l'appliquer. J.-B,-C. Itodct (1) entourail en quelque sorte l'articulation scapulo-
(1) Journal pratique de médecine vétérinaire, IK2S, t. Ill, p. ;iSO.
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OPERATIONS QÉNÉIIALES
humorale au moyen de deux séLons dont l'un ctait silué ii la face ex­terne de cettejointure ot l'autre ü Ia face antérieure, prés du poitrail. Gaullet (I) déorit do la maniere suivante 1c mode d'application du séton qu'il a préconisé et qui porte son nom. laquo; Après m'être pourvu, dil-il, d'une aiguillo t\ séton ordinaire, enfllée par I'oBÜdeson talou d'un ruban assez lony, Je fais une premiere incision ä la portie svpé-rieuve et antérieure de fépaule, et, par cede incision j'introduis l'aiguille (jne je pousse parallèlement au bord antérieur du scapu-lum jusqu'd la pointe de l'épaule oü je la fais sortir el la lire entiè-rement au dehors. Après ce premier temps, je la réintroduis dans l'ouverture par laquelle ello vient do sortir el la dirige de haul en has, el toujours sous la peau, jusqu'ä la pariie antérieure et interne de l'avant-bras, oh je la fais sorlii' do nouveau, pour la faire ren-Irer ensuile par la dernière ouverluro qu'ello a falte cl la diriger hori-zontalement d'avant en arrière solaquo;s /a peau de Lars jusqu'ä la face in­terne et postérieure du coude, oü eile sort par une quatrième ouverture qu'ello fait ä cel endroilol par laquelle ello rentre, pour êlre dirigéede bas en haul jusqu'au tiers supérieur des muscles olécraniens, Lü, cin-quiëme ouverture pour faire sorlir l'aiguille qui y rentre ensuile, et va sorlir pour la dernière fois et dclinilivement ;\ la pariie supé'ietirc et posterieure de l'épaule, ä Ia hauteur ü pen prés de l'endioit oü elleélait entree. Je réunis ensemble par un noeud droit les deux oxtrémilés de la mèche ; ou bien je les termine isolement par des noeuds i\ billots, en observant toutefois de laisser assez do jeu pour que la mèche puisse se prêtera rengorgement qui se développera...raquo;
Qaullet conseillail d'opérer sur Ie cheval,maintenu debout, car, dil-il, laquo; lorsqu'il est abattu, les rapports de la peau avec les parties sous-jacentessont tellementchanges qu'on seraitexposé ;\ donner au séton une position tont autre quo cello qu'on se serail proposce, co qui pourrait avoir d'aulres inconvénients que d'etre désagréable ä ia vuc. raquo; fiaullet recommandait de ne pas blesser les muscles, on appliquant ie séton dont il s'agit, car, d'après cc pralicien, la moindre blessure mus­culaire peul donner lieu ïuios engorgements gangréneux. Ce séton momtre, comme on l'a appelé, doit ölre réserve pour les cas les plus. rebellespour lesquelsil constilue une ressource extreme; sou applica­tion a élé suivie plusieurs fols d'accidenls septicémiques mortels. On se bornc habiluollemont ïi employer un séton mesurant i peu prés la longueur du scapulum.
Le séton ä l'épaule se met sur Ie cheval, maintenu debout et assujetti iU'aide du lord-nez ; ce n'est que quand on ïl affaire ä un animal cha-touilleuxü l'excès, on d'un abord dangereux, que le pralicien peutélre auloriséa l'assujettir en position décubitale pour l'opération dont il s'agit. On devine dés lors que co mode d'assujottisscmeiit est tout ä fait
(1) Recueit de méd. vél., 1832, t. IX, p. laquo;55.
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i'xceplionnel et doit fttre exprcsscmenl réserve pour les animaux irri­tables, el, méme dans co cas, quelques inhalations de chloroforme permeltent d'appliquer 1c scion sans avoir recours i\ l'abalage, qui peut-Ctre suivi, — il ne faut pas l'oublier, — d'accidents morlels.
L'aiguille dont on so serlesl formée par deux pieces qui se vissent l'une sur l'autre; celle qui porte la lame esl légèrement incurvée de lelie sorle que l'insirument esl d'un emploi plus commode. On appli­que ce séton i\ la maniere habituelle, en ayanl Ie soin de soulever la peau on avant de la pointe deTaiguilIe pourne pas blesser les muscles. (Iel accident n'esl pas rare dans la region dont il s'agit, soil par suilo des mouvements auxquels l'animal se livre quand il esl couché, soit que l'opérateur négligé de soulever Ie tegument cutané. Dans ce der-nier cas, l'opérationest peut-être plus brillante,mais eile déterminepar-fois des accidents d'une extreme gravilé ainsi que nous l'avons conslalc.
Le sélon ;\ l'épaule pari de Tangle cervical du scapulum, longe lo bord anterieur ou la face externe du sus-ópineux, et se lermine au ni­veau de 1'arliculalion scapulohuméralc ou bien au-dessous de cello jointure qn'il croise presque verticalement.
Dans quelques cas, nolammenl quand on a affaire ä unc boilcrio Ircs-ancicnno, on applique deux sélons ä l'épaule. On les dispose pa-rallèlement, Fun en avant et l'autre en arrièredans la region précilée.
Aprcs l'application de ces grands sélons, il Importe surloul de veillcr ä ce que les animaux ne se frottent point contre les corps qui sont ä lour portee ; il faut aussi empßcher qu'ils arrachent ces sélons. A cel effet, on emploie le collier h chapelet, 1c bitton ;i surfaix. L'oubli de ces precautions élémentaireraquo; peut entralner des décollements élendus du tegument et des engorgements gangréneux.
C.
SÉTON A LA CUISSE.
Rodel conseillait d'appliquer un sélon de 12 ä 13 centimetres de
longueur, au milieu de l'articulation coxo-fémorale, pour combaltro los boileries do la cuisso. Parfois, 11 en appliquait deux qu'il disposail parallëlementsuivant une direction oblique de haul en bas el d'avant en arrière. Actuellement le scion esl encore souvent employé, du moins i\ recole do Lyon, pour combattre les boileries anciennes des membres postérieurs, et don I, par voie d'exclusion, on place lo siege dans la cuisso. Or, co quo nous avons dit pour la lixalion de l'animal, ol lo manucl opé-ratoire du sélon h l'épaule, peul s'appliquer également au sélon amp; la cuisso. Nous ne roviondrons done pas sur ces différents points ; nous nous borncrons i\ dire que le sélon i\ la cuisse doit affecter une direc­tion verticale, pour faciliter l'écoulement du pus ; sa longueur est de #9632;40 ä 45 centimetres en moyenne, ol sa parlie centrale doil correspon-dro ä l'articulation coxo-fémorale.
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OPERATIONS GÉNÉRALES.
D.
SLTON A l..\ FESSE,
On emploie ce scton pour combattre certains engorgements chroni-cjues des membres postérieurs.
Pour l'appliquer, il Importe de fixer très-solidement ranimal, car rimplantation de raigtlille sous la peau provoque, dans cette region, une vive douleur resultant de la blessure des branches terminales du nerf sciatique, quise ramiflent dans Ie lissu conjonctif sous-cutané de la fesse.
Le sujet est ordinairementmaintenudebout, au moyen d'un tord-nez, conflé i\ un aide, qui licnl la tête fortement relevée ; le membre postérieur oppose ä celui sur lequel on opère, estporté en avant, par une plate-longe passée autour du paluron, comme on Ie voit %. 22. On cvile ainsi les nuules ; on peul encore assujettir l'animal dans un travail.
L'opcrateur üenl l'aiguille do la main gauche, s'il se propose d'appli-querun sclon ä la fesse gauche, et vice versa; il se place centre le mem-breSopérer, ledos tourné versla tête deranimal; s'il opèrea gauche par exemple.il prend un point d'appui sur la croupe avec le bras gauche, tan-dis que la main droite pincela peau cl l'écarte des muscles. On plonge alors l'aiguille sous le tegument en observant, que Ia convexitó de la lame soit tournee en dedans, et en dlrigeant Ia pointe de tolle sorlc que les muscles de la fesse ne soientpas intéresses, ni la peau trans-percee ; pour cela, il écarté la peau Ie plus possible, avec les doigts de la main droite, au fur et h mesure que l'aiguille descend. Si l'on met un sétona Ia fesse droite, on prend un point d'appui sur Ia croupeavec Ie bras droit, et l'on pincc la peau avecla main gauche. Pour faciliter la penetration laquo;le l'aiguille sous la peau, il est recom-marulé d'inciser le tegument avec le bistouri, au niveau de la pointe de ia fesse suivant une lignc verticale, soil sur un pli transversal, soil de dehors en dedans ä Ia maniere habituelle. Mais on neglige souvent cello precaution. Notons loulefois que la faible épaisseur du lissu con­jonctif de la region fessière, et son pen de laxile rendenl I'application de ceséton fort difficile surtout chez certains sujets ;\ peau Que.
J.e scion i\ la fesse s'étend depuis la pointe de la fesse, jusqu'au tiers supérieur de la jambe, il affecte une direction légèrement obli­que de dehors en dedans, de lelie sorlc que, quuud on applique deux scions, l'un ä la fesse droite et I'autre du cole oppose, ils simulent uu V ä ouverture supérieure, d'oii il résulle que le pus s'écoule ;i la face interne des membres; en outre, Ia cicatrice inférieure est moins apparente.
Quand Ia pointe de l'aiguille est parvenue au point oü elledoitsortir, on la fail basculer légèrement de maniere i\ en rapprocher ia pointe centre la peau que l'on transperce en appuyant sur le talon de l'ins-
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DES KXUTOIRES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;60raquo;
trument. Pour faeiliter cello manoouvre, on peutappuyer avec des ci-sciiux au-dessous de la lame de maniere ä tendre la peau sur la pointe de 1'aiguille.
II ne rosle plus qn'h introduire la nièche dans Tcrjl de la lame, el h retirer rinslmment de basen haut. — On fixe la mèchc, comme pour Ie scion au poitrail,
E.
SÉTON Al' G HASSET.
On emploie assez souvont, h la clinique de l'école vétérinaire de Lyon, Ie sclon au grassel dans lo cas de luxation incomplete de la ro-lule. — Cel exuloire determine un engorgement qui agit comme moyen contentif.
Ce sélon se place dans la partie medians du grasset; il mesure iri ;i ;iO centimetres do longueur environ. — Pour l'appliquer, on so scrl du bistouri convexe et do l'aiguille ä sélon ordinaire. On en marque l'origine et la terminaison par deux coups de ciseaux. L'o-péralion doil avoir lieu sur 1c clioval assujelli on position décubitale ; lo inombre A opcrer, siluc en dossus, esl mainlenu dans l'extension ä Faido d'une plalo-longe, fixéc autour du sabol, el sur laquelle tirent plusieurs aides. — L'opcralour so place immódialemcnl en arrière des membres postérieurs, puis il incise Ia peau au niveau de la marque faite avec los ciseaux, dans la partie supérieure. — L'incision présente une direction verticale, ello peul ólre faite sur un pli transversal, ou bien en ponctionnant la peau el débridant de dedans en dehors, de maniere iï oblenir une ouverture süffisante pour permettre l'introduc-tion de l'aiguille.
11 fautbicn avoir Ie soin de soulever la peau au-devant de l'aiguille, afin d'éviter que la pointe de l'instrument ne blessc 1'articulation fémoro-rotulienne. On fait sortir l'aiguille au niveau de la marque pratiquée inférieuromenl, et il peul èlro nlile, pour faeiliter eelte ma-noeuvre, de faire contre-appui avec les ciseaux, au-dessous du poinloü Taiguille doil traverser la peau de dedans en dehors. On engage la mècbe dans l'cril de la lame ol on retire rapidement l'aiguille en lui faisant parcourir, en sens inverse, Ie trajet qu'elle vient do frayer. On lixe la mèche i\ l'aido d'un second nocud.
Ce séton produit fréquemment de bons résultats, il fail disparaltre certaines boiteries du grasset conlre lesquelles dos frictions vésicantes ol des applications d'onguont vcsicatoiro se monlrenl impuissantes.
F, — SÉTON AU TIIOIUX.
Col exuloire esl encore très-employc, k Paris du moins, pour com-ballrc les maladies de poitrine, loutefoison emploie dans Ie même but les sinapismes ou les vósicaloires.
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OPERATIONS GÉNÉRALES.
Lo séton au thorax présente une longueur de 30 cenümclres envi­ron; son ouverture de sortie doit être situce ä la partie inférieure de la poitrine, au-dessous de la veine de l'éperon sur laquellc la mèche doit passer. L'ouverture d'entrée se trouve a 30 centimetres au-dessus de la précédente, de lelie sorte que, chez leschevaux de moyenne taille, ce seton occupe Ie tiers inférieur de la cavité thoracique. Sa direction est légèrement oblique de haut on bas et d'avant en arrière.
(i L'opérateur, dit M. Gourdon, se place en arrière du thorax pour appliquer les sétons i\ gauclie et en avant, au niveau de l'épaule pour les appliquer ä droile. raquo; 11 nous parait preferable, pour cviter des coups de pied, de se placer toiijours vers l'épaule, Ie dos tournc vers la léte do l'animal. Si l'on vent appliquer uu séton sur la face laterale gauche du thorax, on tient l'aiguille de la main gauche tandis qu'avec la main opposéo, on écarté ia peau, et vice versa si l'on opère ü droile; dans les deux cas, lo bras prend un point d'appui sur Ie thorax et la convexilé de raiguJUe est dirigéo du coté des muscles, la pointe glisse sous la peau et, quand eile est arrivée au niveau de la veine de répcron, on a Ie soin de tirer for temen t Ie tegument pour éviter de Messer cevaisseauj L'aiguille passe ainsi en dehors de la veine el vient sortir au bord inférieur du thorax. (Ju engage la mèche dans Ie talon de l'aiguille, puis on retire celle-ci dc haul en bas, el l'on lixe Ie ruban de lil comme ä 1'ordinaire.
Le séton au thorax doit ètre appliqué entre la sixième et la sep-tième cole.
G. — SIÏTON A L'ENCOLUnE.
t^e séton all'ecle une disposition oblique de haut en bas et d'avant en arrière. Si l'on se propose d'appliquer deux sétons, on les dispose parallèlemenl. Dans tous les cas, le trajet de ces sétons aboulit un peu au-dessus du trajet de la jugulaire el sur le relief que présente le masloïdo-huméral. Ou applique ces sétons, soit en plongeant l'ai­guille de haut en bas dans les tissus, soit en la poussant dc bas en haul, suivantla taille des animaux. Toulefois, il eslpreferable de faire loujours agir l'aiguille de bas en haul, en la poussant devant soi. Quel-ques pratlciens appliquent le séton sous la crinière, parallèlemenl art bord supérieur de rencolure et prés de celui-ci, afln de dissimuler les traces do eet exutoire. Gelte direction, presque horizontale, est défectueuse, car eile nuit t\ l'écoulement du pus et peut être la cause d'abcès on de décollements.
Le séton ä l'encolure a clé recommandé dans le cas d'immobilité el dt^ fluxion pcriodique.
//. — SÉTON ACX JOCKS.
Très-recommandé autrefois, pourcombattre les maladies des ycux.
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la fluxion périodique notamment, 1c séton aux yeux osl pou employé
do nos joins.
Pour l'appliqtier, on sc sorl de I'aiguille iï séton employee chez Ie einen. On l'introduit au-dessous de repine Kygomatique, im pen en avant et au-dessous de rarticulation temporo-maxillaire, pour la faire sortir ä 2 on Jt centimetres en avant de la crèle zygomatique. On a soin de ne pas blessor les vaisseaux et surtout le plexus sous-zygo-matique.
1. — si'.TON A l.\ I'OUKtIIKTTE.
Gabriel, vétérinaire anglais, a recommandé ce séton dans le cas de fourbure pom- enrayer la marche des symptömes inflammatoires et prévenir le désengrënement du saliot.
laquo;Pour pratiquer, dit M. II. Bouley, 1'opération du setonä la fourchetle, ['instrument leplus convenahle est I'aiguille courbe employee pour la pêrioslotomie, L'animal étant abattu el fixe comme il convient pour mie operation exéculée sur le pied, le sabot est pare ;\ fond ; pnis la fourchetle étant amincie jusqu'ä pellicule, ainsi que les barres, l'opé-rateur faitpénétrerraiguille a travers la peau du pli du paturon, entre les deux bulbes rentlés du coussinetplantaire, et la fait sortir au milieu du corps pyramidal. Gelte aiguille entraine apres olle une mèche de chanvre, qui est laissce dans lo trajet (I). raquo;
Gelte operation determine une hemorrhagie, puis une suppuration ahondanle; eile est larement suivie de succes, aussi n'esl eile plus em­ployee el nc l'avons-nous citco que pour mémoirc.
ij 2. — Du séton ä, rouelle.
Ge séton est encore désigné sous les noms de cautère, orlic, (onla-nelle ou fonticule, séton anglais. Il consiste dans l'introduction sous la jieau, préalableinenl incisée, d'un morceau de cuir en forme de ron-dellc. Pour appliquer cel exutoire, on se sert du bistouri convexe, des ciseaux el de la spatule de la sonde cannelée. On se serl encore, au-jourd'hui, d'un instrument particulier appelé/cW//e lt;/e myrte recourbée. La rondelle consiste en une plaque de cuir, d'une longueur de 7 centi­metres environ et d'une largeur deö centimetres, découpéede maniere a représenter une plaque circulaire ou ovalaire (lig. 131). Geile der-nière forme facilile 1'applicalion du séton. Quelques praticiens sc ser-vent de feutre ou de carton, au lieu de cuir, mais ces matières pou-vent se putréiler, landis que le cuir résisle ïi une maceration prolongée laquo;lans le pus. — Quelle que soit la substance employee, il Importe (pie
(I) Diclionnaire de médedne ei de chirurgie vut., t. Vil, p. 325.
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OPERATIONS GÉNÉRALKS.
la rondelle présente une ouverture dans son milieu, pour faciliter I'c-coulement du pus.
On applique le scion a rouelle, principalement au poitrail, ä la poinle de l'épaule, au niveau de rarlicnlaUon cojco-fémorale. Dans lous les eas, on opèro sur l'animal inainlenu deboul; un tord-nez cst appliqué ü la lèvrc supérieure.
L'opérateur, armé du bistouri convexe, pratique, üla maniere ordi­naire, nnc incision longitudinale sur la peau, de dehors en dedans ; il peut également inciser le tegument sur un pli
transversal, notamment quand on opèro sur une region oïi la peau est llasquo, 1c tissu conjonctif abondant, comme le poitrail par excmple. — Quoi qu'il en soit, l'incision cutanée doit avoir une moindro longueur que cello de la rondelle.
On dilacère ensuite le tissu conjonctif soit avec
Fig. 131. —Rondelle de
rlllr jHjlll' fr sètOll llil-
glais.
la puinle mousse des ciscaux courhes, soit avec la spatule de la sonde, dans une étendue lelie
que Ton puisse, sans Lrop de dil'licultés, logcr la rondelle sous la peau. — On emploie, dans le móme but, un instru­ment special qu'on appelle la feuille de myrle. (Test une lame, fa-(;oimce sur le modele qu'indique son nom, tranchante sur sou pour-tour et soudée ü angle droit sur une tige ü manche. Pour s'en servir, on imprime ü la tige nn mouvement de rotation, de teile sortc que la lame opcre nn dccollement circulaire, qui doit servir de loge ii la ron­delle (I). Ceci fait, ou plie le morceau de cuir en quatre, on l'inlro-duit dans la cavilé qu'on vient de pratiquor et on le déploie de teile sorle que son ouverture centrale correspomle ä I'lncision cutanée ; il faut observer encore que la rondelle de cuir soit exactement étalée sous la peau, afln que cellc-ci nc forme pas de plis ou de rides.
On laisse la rondelle de cuir en place pendant un laps de temps qui peut varier depuis IS ;i 20 jours jusqu'ii un mois ou six semaines, suivant les cas.
Quand on vcut l'enlcver, il u'est pas toujours nécessaire de faire une petite incision ä la peau; il sufflt d'introduiro dans l'ouverture fistu-leusela pointe des ciscaux courbes, et, par un mouvement de levler, on parvient aisement i\ dégager la rondelle, mCme quand on l'a laissée six semaines sous la peau. On peul se servir pour le möme usage, surtout quand l'extraction de la rondelle presente des difficultés, d'une érignc p'iintuc. Le séton {\ rouelle a clé recommandé pour les chevaux de luxe alm d'éviter les traces des sétons ä mèche, mais il faut remar-quer que, quand les sélons i\ rouelle ont séjourné pendant longtemps sous la peau. ils laissentune petite tumcur froide, indurée, qui résultc de la proliferation et del'organisation des elements celliilaires du derme
(1) II. Uoüloy, Communication inédite.
ém
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cn une néoplasie flbroïde. On l'a conseillé également chez les chevaux t|ui arrachent les scions, quelque precaution qu'on prenne.
sect; 3. — Trochique ou trochisque.
On appelle ainsi un exutoire formé par unc substance minerale ou végétale douéo de propriétés irritanles, escharoliques cl niênic cjuisli-ques, Chez 1c cheval, l'emploi des trochisques h litre d'exutoiro a 616 conseillc pour combattre les boiteries anciennes de l'épaule. A eet ef-l'cl, on se sert d'uu petil cristal de siil)liiuc corrosif, taille cn cöne, entouré d'étoupes. On attache un lil autour de ce cristal ainsi enve­loppé; on fait une incision verticale ou oblique de ü iï i centimetres de longueur, an niveau de 1'articulation scapulo-humérale; on dilacère Ie lissn conjonclil'ä l'aidc de la pointe mousse des ciseaux, de maniere ä former un petit godet sous-cutané dans lequel on depose Ie caustique. On 1'y laisse pendant don/e ou vingt-quatre heures, pnis on Ie retire au moyen du lil dont il esl muni.Un engorgement volumineux se declare, la suppuration sni'vient. el parfois la boiterie disparait.
AKT. II. — DU SÉÏON DANS L'ESPÈCE ÜOVINE.
('Am/, les ruminants, Ie tissu conjonctif suppure düTicilemcnt, et il est necessaire de produire une vive inflammation, A cel effet, on se sert des trochisques; les pins employes sont : l'hellébore noir {Helleborus niger), l'hellébore blanc, vcrälre ou varaire {Verato*um album); l'écorce de garoU {Daphne gnidium)', Ie lauréole nu\le [Daphne laureola); la clé-maXile {Clematis vitalba); l'ortie {Unica dioïca,)\e bichlorure de mer-cure, Ie sulfure jaune d'arscnic, l'acide arsénieux, Ie bichromate po-tassique.
L'emploi externe de ces diverses substances pent so faire par deux procédés, savoir : 1c procédé ancien et Ie procédé de Gilbert.
Le premier consiste lt;i inciser la peau au moyen dn bistouri ou des ciseanx. pnis i\ clcchircr le tissu conjonctif de maniere ä former une pe­tite cavité en forme de godet, dans laqnelle on introduit directcment la substance irritante.
Le procédé Gilbert consiste ä employer une mèche sur laqnelle ou a préalablement lixé la matière que l'on vcut employer, l'écorce de garou, unc tige de clématile on d'ortic, de la racinc d'hellébore, etc. On applique les exutoires au fanon, c'est-ä-dire dans une region oü Ie lissn conjonctif esl ä la fois li'ès-lilche et très-abondant; clans quel-ques contrées, cn liressc notamment, on mei encore des trochisques dans la region lomhaire : c'est ce qu'on appelle hei'bir ou couper. Celle operation consiste dans une incision longitudinale, au fanon, transversale sur les lombes, praliquée ä l'aide du bistouri convexe, et
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OPERATIONS GÉNÉRALES.
suivie d'iinc dilacération du tissu conjonctif au naoyen des ciseaux ou du talon de 1'aiguille ,\ sclon, de maniere ä former mi godet sous-cu-tanc dans lequel ou introduit la substance végétale dout la presence provoque de la suppuration.
ART. III. — DU SÉTON DANS L'ESPÉCE CANINE.
La suppuration est facile ;i provoquei' choz lo chien ; aussi cm-ploie-l-on, chez cel animal, Ie séton simple ;\ mèche. — On applique eet oxutoiro, principalement sur la nuque, quelquefois, mals exccp-tionnellemenl, sur la region eostalc.
On se sert, i\ eet effet, d'une petite aiguille, dite aiguille il séton du chien (lig. 132). On tnusèle l'aiümal ä opérer, on Ie couche sur une talile ou hien on Ie maintient debout. On soulève la peau de la nu-
Pig. 13?. — Aiguille ti séton /lour Ir nhien.
que et on la ürc forlemont do maniere ä former uu pli élevé qu'on traverse de pari en part el d'un seul coup, avec. l'aiguille ;i séton. — 11 ne reste plus quïi introduire la mèche, préalabletnent munie d'un noeud d'arrèt ä Tune de ses exlrémités, dans l'nul dout Ie talon est muni. En retirant 1'instrument el, en abändonnant la peau ü elle-mème, Ie pli s'affaisse el la mèche se trouve aiusi placéo dans Ie trajet parcouru par l'aiguille. On lixe la mèche ädemeure en faisant uu noeud a son extrémité flottante, comme pour lecheval. Ge séton est indiqué dans Ie calarrhe auriculaire el l'ophthalmie externe. Ou l'emploie aussi pour combattre les bronchitcs, la pneumonie et dans Ie cas demaladic du jeune Age.
Soinsconsécutifs. — On doitempêcher les animaux d'arracher Ie séton qu'on a appliqué; pour cela, on se sort, suivant les espèces animales, du collier ïi ehapelel, du baton k surfaix ou do la muselière. 11 faut l'a-ciliter récoulemenl du pus en pressant sur Ie trajet de la mèche el en nettoyant les orifices du séton.
ART. IV. — DES ACCIDENTS uil PEUVENT SURVENIR APRÉS L'APPLlCATION
DBS SRTONS.
11 y a lieu d'examiner sommairement ici: les principaux accidents qui so montrenl parl'ois après lapplication des sétons. De co nombre so trouvent l'hémorrhagie, los engorgements gangréneux, les abces et les l'ongosilés ou indurations.
Vhémoi'i'hagie rcsulte de la blessure de quelques vaisseaux d'un eer-
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DES EXUT01RES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 007
lain calibre qui ratnpent dans Ie tissu conjonctif sous-cutané, dans los interstices inusculaires et (|iii out élédivisés par rinslninienl Iran-chant. On peut avoir affaire auss! fi une hétnorrhagie, dito passive, due a la debilitation de ranimal, ä l'appauvrissomont du sang. Dans Ie pre­mier cas, on combat l'hémorrhagie par des lotions d'eau fraiche el Ie repos. Si eela csl insiil'lisant, on retire la mcohe on 1c cnir du sélon, on lamponno les ouvertures cutanées avec des étoupes imbibées de li([iiides liémostatiques, comme l'cau do IJabel, Ie perchlorure de lor. Dans Ie second cas, on combine Ie tamponnomenl avec la suture sim­ple ou ii bourdonnets, suivant l'étendue de la plaie. D'aprèsM. H. Bou-ley, Ie moillenr inoyen pour arrêter riicmorrhagio, ([nolle qu'en soil la cause, c'esl do pratiquor Ie tamponnemenl en l'aisant passer ä IVotto-menl, dans Ie trajet, une mèche de chanvre quelque pen volnminense. En somme, rhémorrhagie consecutive h l'application du séton peul loujours ötre arrètée par les moyens que nous venons d'indiquer.
Uengorgement gangvéneux qui so rnontre après remploi des sétons, notamtnent pendant les saisons chaudes, chez des animaux faibles, (lébilités, soumis i\ de manvaises conditions hygiéniques, on l)icn pen­dant Ie cours de certaines maladies comme I'anasarque et de certaines épizooties sous l'influence d'une constitution medicate, inconnue dans sa nature, eet engorgement gangréneux, disons-nous, se fait remarquer par sa marcho rapidementprogressive el envahissanle, de lelie sorlc qu'au bont do quelqucs heures la region oü était situé Ie sélon csl fortement tuméllée. Le pourtour de cel engorgement csl chand, tres-doulourcux, lamlis que les parties centrales sonl froides, insensibles. L'animal csl abattu, le pouls est petit el frequent, les balloments du coeur, forts et tumultueux. Si l'on comprimé le trajet du sélon, il s'cn échappe une matiëre sanieuse, très-félide. Iinlin,il n'est pas rare que, dans des cas do ce genre, la mort surviennc par snile d'une sorte d'eni-poisonnement resultant de Tabsorption de la mallere putride on sop-ticémique. Pour arrèter les progrès de la gangrene et pour prévenir une lerminaison fatale, il faut s'empresser d'cnlever la mèche du sélon, •d'extrairo los caillols sanguins conlenus dans le trajet parcouru par la mèche, saus toutefois fairede nouvelles ouvertures sur le trajet du sé­lon. Il est égalemenl recommandé de canlériser le trajet dn sélon avec uue lige de fer, rougie au feu; de disséminer dans l'engorgement quel-qnes pointes do feu penetrantes el d'acliver la cauterisation par une bonne application d'onguent vésicatoire; des injections 1'ailes avec des caustiques liquides, l'eau de llabel nolammenl, on bleu avec dos matières antisoptiques, acide phéni(|ue, acide sallcylique, peuvent enrayer la inarche do la gangrene el le pralicieu ne devra pas manquer d'y avoir recours. On combattra les eifels résullanl de l'absorplion ties matières septicémiques par remploi, h l'intérieur, du quinquina, de l'acide phénique. Ajoutons c|iie pour le Irailenient des maladies par alteration du sang et spécialemont pour I'anasarque, il l'audra
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608nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; OPERATIONS QENERALES.
s'abstenir d'employer les scions. 11 en sera de mème durant Ie cours de cerlaines epizootics.
Les olicès surviennent parfois, cinq ou six jours aprèsrapplication des scions; d'autres fois, ils apparaissent uprös renlcvomcnt de la inè-che el s'annoncent par un engorgement phlegtnoneux rjui devient cn-snile fluctuant. (3ii peul prévenir Iji formation des abces en évitant de bietser les muscles au moment de l'application du séton; en pressant méthodiquement, lous les jours, sur Ie trajet de celui-ci pour faire coa­ler Ie pus (ju'il renferme. Si les abces se sont développés, on les ouvre a la maniere ordinaire, cl eet accident n'a pas d'autres consequences, du moins dans les cas ordinaire^, car, un fait observe al'écoled'Alfort, en 1846, démontreque l'application d'un sélon au poitrail peutdonner naissance, par suite des migrations du pus, h des abces multiples dans les ganglions de l'enlrée de la poilrine, et conséculivemenl ä une pleu-riteaiguë qui determine la mort de ranimal (l).
Les füiujositrs se montrent aux orifices des setons qunnd ceux-ci ont été laissés en place pendant longlemps. Ce n'est jamais un accident sérieux. (Ju peut y remédier aisément par l'excision simple ou mieux la cauterisation avec Ie fer rouge ou les caustiques chimiques.
h'induration du trajet du sélon est égalemenl la consequence de 1'ancienneté du sélon. On y remedie par des applications de pommades fondantes, ü base de mercure oud'iode. liest bien-rare qu'avec Ie temps, ces indurations nedisparaissent pas. Nous ne pensons pas tju'elles puis-senl dégénérer en farcin veritable, ;i moins de contamination directe.
CI1AP1TRE lil
DE L'APPLICATION DU 1 EU OU CAUTERISATION ACTUELLE
L'application du feu est une operation que Ton pratique fréquem-ment, el dont on peul obtenir d'cxcellcnts résultats en observantsoi-gneusement les régies on les principes qu'elle comporte.
Qctle operation a élé mise en usageraquo; de tout temps; toutefois, ;'i une certaine epoque, vers I73.'L eile paraitêtre tombée en desuetude 5 lel point que, d'après Solleysel, laquo; parier de mettre Ie feu a un cheval et laquo; parier de l'envoyer ä l'escorcheur, c'étoit tout de mème raquo; [Parfait Muresclml, p. 490, 1715.'!). Mais, teile n'élail pas ropinion de Solleysel sur les propriélés curatives du feu, car il s'est ell'orcé du les mettre en evidence et a conlribué, parses observations, ä réhabiliter ce puissant agent thérapeutique.
(I) Recueil de méd, vél. ISUi, p, iquot;7.
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Dli L'APPLICATION UI! FEU.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 009
Valel, Hurtrel d'Arboval, Leblanc, Renault, M. Gourdon, M. II. Bou-ley cL beaucoup de praticiens se sont occupés de In cauterisation par Ie l'er rouge. M. 11. Bouley surloul a publié, dans sou Dictionnaire do médecine cL de chirurgie, uu travail sur la cauterisation auquel nous avons fait de frequents eraprunts, et 1'on conviendra que nous ne pou-vions pniser ïi meilleure source.
Le nombre considerable detravaux donl l'application du feu a élé l'objet, indique assez l'importance de cello operation en médecine vé­térinaire, Chez nos animaux doraestiques, en effet, le feuest journelie-ment employé. Scs indications sont multiples el variées, nous devons nous contenter de les énumérer sommairement,
1deg; Maladies des tendons. — Engorgements resultant d'un travail exagéré, d'une contusion ou de la tcnotomic.
2deg; Maladies des gaines tendineuses, — Synovites simples ou compli-quées d'iudnraUon des parois de la synoviale avec boiterioou devia­tion des extrémltés.
3quot; Maladies des articulations. — Arthrite chronique avec distension des synoviales articulaires, formant ainsi les vessigons ou les molottes articulaires, I'liydailhrose el nième les néol'ormaüons osseuses sur les marges articulaires.
Aquot; Maladies des os. — De cc nombre se trouvenl les périosloses si fré-quentes dans la region pbalangienne, les oslcites simples ou compli-quées de ramollissement, do carie, etc.
.')quot; lulllirations ilu tissu conjonctif. — Engorgements oodémateux ; indurations tégumentaires consécutives ä des plaies suppurantes, a des abci's l'roids. Kyslcs do diverse nature,
ftquot; Atrophie mascM/oire, essentielle ou consecutive ;\ nuc paralysie.
7deg; Maladies vinden/es.
Ajoutons encore que le feu est un hémostatique puissant cl uu déri-vatif énergique.
On devine que ces indications si variées de la cauterisation par le l'er vouge, réclaraentdivers procédés d'applicalion pour être convenable-unent remplies.
Notons que le feu est contre-indiqué dans les inflammations aiguüs, •accompagnées d'une vive douleur. En pareil cas, il est d'une saine pra­tique d'attendre que l'acuité des symptómes dirainue avant d'avoir re­cours fi l'applicaüon du feu.
Divialonslaquo; — Le tableausuivant, emprunléa M. II. Bouley (I), résumé très-complétement, les divers procédés de cauterisation que nous nous proposons d'étudier :
(I) Nouveau Dictionnaire da melt;t. et ile chirurgie vol., i. Ill, p. 3C9,
Pbi'cu bt TousBAiNt,— Chiruvüie.
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(HO
Ol'Éll.VTlONS GÉNÉRALES.
tlmitmsation acluolle.
! Superlicielle.
'Immediate .
/Transcarrentfi ou eu raies.
. Kn surface.
) Kn pointes.
j Par lo moyen de corps on ignition.
' l'ar le nioycii de Ii(|uide3 cliauds.
^Par rayonnement (objective).
j Par IMntei'médiaira d'una peau de gant.
j l'ar l'intenmidiaire d'uno couenno do lard.
netrante,.
Sous-cutanée.
Mödiate...
, Rapide. ' Inherente.
(
lies iiffcnts laquo;ie ia oantériNutioii iictucile. — On se sort ordiniiircmenl des métaux avec lesqucis on confectionne des instruments spéciaux, designés sous lo noin de cautères. Parfois, on emploie des liquides ehatuls ou bien des malicres combustibles, solides ou liquides.
Les métaux employés pour la fabrication des cautères ont varié siii-vant les époques. Les anciens se servaient de cautères en or, en argent ou on cuivre, car ils pensaienl que le feu, donné avec ces métaux, produisait des effets particuliers, suivant le niélal employé. C'esl ainsi que, pour Solleysel, laquo; le cuivre est fort ami de la plaie, il résiste ä la corruption et nettoie bien. L'or est excellent ä bien des usages, mais le feu donné avec l'or marque et fait une eschare inliniment plus grande. Il y a quelque chose de fort doux dans l'argent, el le feu en est très-bon,car il est moins ftcre quo celui de l'or [Pavf. Mareschal) (1). Nous ne nous arreterons pas ;\ réfuler ces idees purement spéculatives dont le temps a fait justice, et nous dirons que le soul metal employé aujourd'lmi pour pratiquer la cauterisation actuelle, c'est le fer. Ce métal, on raison de son prix peu élevé, de ses propriétés calorifiqucs.et des changements de coloration qu'il éprouvesous l'influence de la cha-leur, est le seul dont on fasse usage actuellement.
Les corps combustibles employés parfois en thérapeutique sout l'étoupe, le coton, I'amadou ; quelques praticiens se sont servis d'es-sencede térébenthine.
A.RTICLE lc
DE L'APPLICATION DU FEU C1IEZ LES SOLIPÉDES.
sect; 1. Cauterisation transcurrente ou en raies.
Ce procédé de cauterisation consiste h promener sur la peau des cautères chauifés ä une temperature graduellement cfoissanle, avec lesqucis on trace des raies qui embrassent toute la region malade. On se sert de cautères dits kristiles{dü hasta, bacho), parce qu'ils ont certaine ressemblance avec une petite hache;on les appelle encore cuUelluires{deculelium,conleamp;\i); maiscettedernière denomination con-
(I) H. lloiiley, Diclionnaire tie mid. el de chirurgie vét., t. Ill, p. 303.
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DE L'APPLICATION DU FEU.
viont moins bien que Ia première,altondu que les cauteres dont on se sert actuellement no présenlenl plus comme autrefois, du temps] de
Fig. li'i. Cautère cullellaire (modele ancien).
Solleysel notamment, la forme d'un oouteau de table. Ainsi la figure 133 représente le couteau de feu, employe par Solleysel. Ou voit que cel instrument diffère de celui qui est employé de nos jours. Lo cautère hastilc {fig, 13i) présente une partie cautérisante en
Fig. 134. — Cautère haslile ou cultellaire (modèle ordinaire).
forme de prisme triangulaire qui ofl're, en moyenne, les dimensions suivantes :
Longueur de la base = 3 centimetres.
Longueur du Iranchant = 4 centimetres.
Hauteur mesurée do la base au tranchant = 48 millimetres.
Kpaisseur do la base = 12 millimetres.
Kpaisseurdu tranchant = 1 äa millimetres.
Ges dimensions sont tros-variablos suivant lo but qu'on sc propose d'atteindre. Ainsi, quand 1c feu doit 6tre mis avoc nno certaine inlen-sité, on cmploie des caulères plus volumineux quo quand il s'agit de produire soulement une cauterisation légere. En those générale, il est preferable de se servir de cauteres de pe tiles dimensions qui sont plus faciles Ä manier, que d'instruments volumineux et pesants, avec les-quels on court le risque d'outro-passer les limiles d'une cauterisation méthodique et süre. — Ilemarquons en outre qu'il est bon que la tige du cautère oll'rc une légere incurvation ; do cetle maniere le cautère est d'un manioment plus commode, et il porie plus facilement par tout son tranchant que quand la tigo est droite; dans ce cas,en eifel,on estexposé a entamerla peau avec los quarres du tranchant.
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012nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; OPERATIONS GÉNÉRALES.
le.'yicK lie ia eantórUation. — Avcc M. 11. Bouloy, nous examine-rons les préceptes qu'il convient d'observer, avant, pendant cl aprcs ['application du feu, (!l cc quo nous dirons sur ces trois points s'appli-quera non-seulement i'i \si caulérisalion en rules, mais encore ä la cau-lérisation en pointes.
A. Avant l'opóratlonlaquo; — 1deg; Choix de la saison. — Pendant los fortes chaleurs do l'ólójo feu pout ilounor naissanco h uuc très-vivc douleur prurigineuse; los insectes irritent les plaies resultant de la cauterisa­tion, dos lors los animaux so frottent avcc une persistance désespérante, ou bien ils portent les dents sur la partie opérée, d'oü peuvent résulter, en (léliullivc, des cicatrices fort disgracieuses, et surtout des accidents, graves ii l'excès, tols quo : plaies articulaires, denudation d'os, do ten­dons, etc. —Kn hivcr, la reaction inflaramatoire provoquée par Tap-plication du feu osl quelquefois nullo ou pon prononcée, et los eli'els thérapeutiques peuvent être insufflsants. — (Vost done pendant los Sai­sons inlermédiaires, printemps et autornne, qu'on procédera do prefe­rence iï l'application du feu. Notons tontefois quo los exigences pro-fessionnollos obligent souvont ie pralicien ;quot;i appliquer Ie feu dans toutes les saisons; il faut alors se rappeler que Ie dogró do la temperature atnaosphérique n'ost pas sans influence sur los suites do la cauteri­sation.
2' Preparation du sujet.—G'estune precaution quiostsouvent, nógligcc sans qu'il survienne aucnn accident. Toutefois, quand on aura affaire a un animal très-irritable. d'un temperament nerveux, il cst prudent de Ie laisser ii la diolo la voillo de l'opération, et mème do lui adininistrer r|uclques laxatifs. — Quoi qu'il en soit, il importe ilis nettoyer exacte-mont la partie sur laquelle Ie feu doit ètro appliqué et de la déharrasser du furnier et de laboue,etc., qui pon vent la recouvrir. —11 est également d'une bonne pratique des couper los polls sur la partie malade ; il ost pliitot nuisible qu'ulile de tondre très-exactement la re­gion ;\ opérer, altendu ((ue, comme 1c dit fort bien M, 11. Bouley, laquo; Ie poil conserve ä une petite hauteur sur la surface cautérisée forme en brülant do chaque cotó du sillon tracé par Ie cautère une sorte de pe­tit remparl qui rempèchededévier. En outre,il protégé la peau del'inter-valledessillonscontreraction trop directe delachaleurrayonnante(l).raquo; — Onaura lo soinde marquer aumoyendequelquescoupsdeciseaux, les li mi tos du feu sur ranimal dohout.car on sail, que par suite du décubitus, les rapports de Ia peau avoc los parlies sous-jacontes sont changes ; dos lors, il pourrait arriver que Ie feu fut appliqué i\ cête du mal. — Si la partie malade a óló lo siógo d'applications vésicantos, il faut atten-dre, pour y mettre Ie feu, que l'inflammation ait dispara et que les croülcs se soient détachées. Eulin, quand il s'agit de cautériser les
(I) Dictionnaire de mvil. el de Chirurgie vél., t. III, p. 813.
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DE L'APPLICATION DU FEU.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;013
membres, onveillera a ceque lo pied correspondant au membre äope­rer soit ferréamp;neuf, car, si Ton esl oblige do ferrer ranimal avant la chute deseschares produites par lo feu, on pourra determiner parfois des excoriations, des déchirures, qui retardent l'époque do la cicatrisa­tion definitive.
3deg; Choix, preparation etchauffe des cautères, —laquo; Gboisir des cautères en rapport de volume avec l'élendue des surfaces sur lesquelles lo feu doit porter ; leur donner une épaisseur de tranchant variable enlre celle d'une piece do deux francs pour les plus pelils ol celle d'iine piece do cinci francs pour les plus gros. Plus minces, ils scraient sus-ceplibles de couper la peau, comme ferait uu couteau ; plus épais, ils creuseraient des sillons trop largos cl détermineraient des cicatrices trap visibles (I). raquo; Tols soul les préceptes que formule M. H. Bouley sur ce sujet. Nous les adoptons pleiuemenl pournotre part, car la pra­tique nous en amontré maintes fois I'exactitude. Remarquons que 1c tranchantdu cautère doil êlre Icgèremcnt convexe el ;\ angles émousses plutót que rectilignes et ä angles droits, co qui rendrait l'instrument difflcileä manier et pourrait determiner la section de la peau si Ton availä caulériser une partie présentant des saillies osseuses ou autres. Ceci a une reelle importance. On chauffeles cautères soil au moyen do la houille, soil avec du charbon de bois ; ce dernier combustible n'encrasse pas los cautères comme la houille, pourtanton nel'emploie qu'exceptionnellement, car on peul aisémeul debarrasser 1c Iranchant du cautère des scoriesqui s'y attachenten lui donnantuncoupde linie avant de s'enservir. Du resle, 1'opérateur pourra placer ä portee de sa main une brique ou uu gros sur lequel il frottera de temps h autre Ie tranchant du cautère si la lime n'en a pas détaché toule la crasse. Uu aide peut èlro nécessaire pour porler les cautères i\ Fopcraleur au fur el ä mesure du besoin, afin que la cauterisation marche sans interruption,
'iquot; Assujellissement du sujet. — Pour appliquer ie feu en raies, il faul coucher ranimal, ou bien Ie fixer deboutsoit ä l'aido d'un simple tord-ncz ou mieux en 1'assujettissant dans un travail approprié. Brogniez recommandait la position debout (2). 11 osl évident que, quand il s'agit d'appliquerle feu en raies ä laparlie inférieure d'un membre, cello at­titude de 1'animal esl fort incommode pour l'opérateur, surtout si l'on considère que l'application du feu esl une operation de longue durée. — Nous recommandons par conséquent d'opérer sur ranimal, couché préalablement sur un lil do paille; pourtant il est uno exception ä cette regle : c'esl quand il s'agit d'appliquer Ie feu sur les lombes. — Dans ce cas, en ell'el, on a lieu de redouler que l'abattage de 1'animal ou les efforts violents auxquels il se livre quand il est couché el assu-
(1)nbsp; Dicliontiaire de méd, et de chirurgie vét. t. III, p, .'il 'i.
(2)nbsp; Voycz, Traite de chirurgie vétérinaire, par Brogniez, 1842, t. II, p, 202.
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614nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;OPERATIONS GÉNÉRALES.
jotti sur un lit de paille, ne détermincnt une fracture des vertèbres dor­sales ou lombairesavec lésions médullaires et paralysie consecutive, d'oü la perte de l'aaimal.
Le sujet ü opórer doit ötro couché sur Ie cöté correspondant au membre malade, alin de cautériser d'abord la face interne de I'extré-mité. Si la lésion, qui reclame I'emploi du feu, est située du cóté externe exclusivemont, il csl clair qu'il faudra coucher l'animal du cóté oppose. — Dans tous les cas, il Importe que 1c membre sur lequel on se propose d'appliquer 1c feu ne soit jamais abandonné amp; lui-möme. M. II. Bouley dit avec raison que laquo; c'est une imprudence extreme de laisser libre de toule entrave le membre sur lequel porte le cau-tère (1). raquo; — Puls il ajoutc : laquo; Le baton ;\ entraves, inventé pour bomer ses mouvcments est un appareil lout Ji fait insuffisant, dangereux par la fausse sécuritc qu'il inspire et qui ne doit jamais être employé. raquo; Nous sommes cntièremcnt de eet avis. Avec eet eminent praticien, nous conseillerons done de laisser fixe dans I'entravon, le membre ä opérer et d'assujettir en position croisée le membre oppose .'i celui sur lequel on opère, ou bien do lier ensemble les membres d'un méme bipëde au-dessus des genoux ou des jarrets. Il peutêtre indi-qué d'appliquer le feu sur plusieurs membres, et nous devons faire remarquer qu'il ne laut jamais procéder, dans la möme séance, il l'ap-plication du feu sur les deux membres d'un bipède antérieur ou posté­rieur, il faut attendre que los phénomènes inflammatoires se soient dissipés pour mettie Ie feu au membre oppose du möme bipède. — Si la cauterisation csl jugée nécessaire pour les quatre membres, il faudra encore pratiquer cette operation en deux séances; toutefois, dans cc cas, on pourra, le inêmc jour, metlre le feu aux deux mem­bres formant bipède diagonal, et, plus lard, aux deux membres opposes. En procédant de ia sorte, on ne risque pas d'augmenter les souffrances de ranimaletde compromettre le succes de l'opération, ce qui arriverait en procédant sans moderation cl en mellant du même coup le feu aux quatre membres. Si l'on opère sur deux mem­bres en un seid jour, il Importe d'enlourcr la partie cautérisée, qui doit ètre en rapport avec le sol, d'un bandage rembourré, ou d'une étoupade afin d'éviter des excoriations qui peuvent ètre sul-vies de cicatrices dillormcs de nature ü déprecier l'animal qui en est por­ton r.
Quand le feu doit 6tre appliqué sur la region de la couronnc ou auteur du paturon, il est indispensable de désentraver le membre; mais on a la precaution de ie fixer préalablement avec son congé-nère, au-dessus des genoux ou des jarrets, ;i l'aide d'une plate-longe qui embrasse étroileiucnt les deux membres. En outre, pour donner plus de flxité au membre ii opérer, on 1c fait maintenir avec une
(i) Dictiomaire demédecinraquo; et de chirurgie vél., t. lil, p. 3i(i.
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deuxième platc-longc disposée autour du sabot, de teile sorle qu'elle forme un noeud coulant dont l'ansc est dirigée on arricrc el en bas. L'extrémilé de celte deuxième plate-longe est conliéc h un aidequi la lient constamment tendue.
B. Pendant 1'opArntion. lquot; Dessin du feu. — Autrcl'ois on inctlait Ie feu cn feuilles de fovgcre, palle d'oie, étoiles, roves, demi-roues, lyres, arcs, elli/ises, vases, treülages, croix de Malte, médaillons, armoiries di­verses, etc., etc., suivant les fanlaisies des propriétaires oules caprices de la mode. — Ceci n'était pas sans inconvenient, et les cicatrices qu'on avail vouhi rendre agréables üla vue étaiont difformes, épaisses, dénudées par suite de la dostruclion du tegument entané aux points d'inlcrsection des lignes ou dans des parties oü ellcs étaient trop rap-prochées. — Aussi a-l-on renonce, et depuis longtemps, ä tous ces dessins plus ou moins compliqués, qui n'ctaient rien moins que ra-tionncls, el dont l'exécution nc laissait pas que d'augmenter les diffi-cultés d'une operation qui exige en ello-möme beaucoup de soins et une grande alten lion.
Remarquons cn premier lieu, que Ie feu doil embrasser non-scule-ment les parlies malades, mais s'étendre un peu au dclü, dans des limites que la pratique apprend ä connailre. — Quant h la direction des raies, clle varie suivant les praliciens. Henaull recommandait expressément de disposer les raies suivant une direction parallele ä cclle des polls, car, dil-il, laquo; toute ligne qui croiserait plus ou moins le sens des polls serail étninemment contraire au bul vers lequel on doil tendre : reffacement plus ou moins complet des marques empreintes sur la peau par le cautère (I). raquo; A l'appui de son opinion, Henaull cboisissail l'oxomple suivant, laquo; Je suppose, disait eet auteur, que le feu soit applique f\ la region lendineusc du canon en raies transversales ïi l'axc du membra : quand l'animal marebera, la peau venant ä s'é­tendre do baut en bas pendant l'appui du membre, il en résultera que les lèvres de chaque raie tcndronl ü s'écarter l'une de Taulre, ce qui les élargira nécessairement el cn rendra les Iraces d'autant plus aper-cevables. raquo;
Ce principe est trop absolu, et M. 11. Houley nous fait remarquer qu'il a vu sur les chevaux des Petites-Voitures de Paris des feux Ircs-réussis, en rales transversales fi Ia direction des polls. Les Anglais, du reslc, ont adopté cc genre do dessin qu'ils ont Importe chez nous (2).
Toulofois, il est incontestable, comme l'onl lalt remarquer MM. (Jour-don et 11. Houley, que quand les raies soul légcrcmenl obliques par rapport i\ la direction des poils, ccux-ci, par suite de la disposition im-briquée qu'ils présentent, se couchent en quelque sorte sur les raies
(1) Reeueil tie mid. vit., t. VI, t82!), p. l.s;gt;. (#9632;,') 11. Douloy. [Note inéilite.)
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rfllaquo;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; OPERATIONS GÉNÉRALES.
disposéos obliquement ot les dissimulent bien mieux que quand elles sont paralleles, car, dans ce cas, los polls so rencoutrent par lours uxtrémités, do chaque cóté dos raies, et prennent ainsi une disposition hórissóo, qul rond la raio do feu plus apparonlo. Nous pensons done avec la plupart dos auteurs qui so sont occupés do cette question, si interessante au point do vue pratique, qu'il est preferable laquo; do multi­plier les lignes légèrement obliques, plutdt que les raies paralleles dans uu dessin de cauterisation transcurrente do quelque region que co soit ; les raies très-inclinées sur une ou deux lignes paralleles qui leur servent d'axe régulateur d'oti olies divergent régulièrement, se Imuvanl sufflsamment en rapport comme Ie voulait Kenault, avec Ie sons dans lequel s'opère l'extension de la peau et présentant en outre eet avanlage do croiser assez Ia direction des polls pour que, dans lour imbrication, ils viennont les reeouvrir parfaitement (1). raquo; Enfin, cette combinaison do raies paralleles et de rales obliques permet h l'opérateur de mettre Ie feu avec methode et de concentrer faction de la chaleur dans les points oü il Ie juge nécessaire. —Nous allons maintenant faire eonnaitre les directions que los raies doivent pré­senter suivant los regions oü l'on se propose do mottre en usage la cauterisation transcurrente. — ün coup d'ceil jeté sur la figure 138 indiquera au lecteur los divers tracés que nous allons énumérer.
i0Feu Wépaule. — Haies paralleles entre elles, dirigées obliquement do haut on bas, d'avant en arrière et du bord antérieur au hord postérieur do la region scapulaire, qui doit être entièrement recou-verte (A).
Quand lo feu est appliqué seulement sur la pointe de l'épaule, les raies doivenl être inscrites dans uu cercle dont Ie centre répond ä l'ar-ticulation, el former deux séries disposéos comme on Ie voit en E pour l'articulation coxo-fémoraIe.
Squot; Feu de garrot. — Deux raies paralleles ä la colonne vertebrale et servant d'axe d'oü emergent, a droiteet ägauche, une série do lignes obliques paralleles entre elles.
3deg; Feu (/e* lombes, — Haies paralleles ä la colonne vertebrale ou mieux obliques do chaque cóté (D).
i? Feu ile lacuisse. — Los raies sont inscrites clans un cercle dont Ie centre répond a rarliculation coxo-fémorale et ferment deux séries disposéos comme on Ie voit en (E).
3deg; Feu de gr asset. — Deux raies verticales sur la l'aee antérioure de la jointure; do chacune d'elles emergent comme d'un axe des lignes obliques de haut en bas et d'avant on arrière (F).
(i0/'tlaquo; de jarret. — Quelques praliciens lo meitent on raies paral­leles sur toute Ia surface du jarret, d'autres, et nous sommes de co nombre, adoplont lo dessin représenté en (G).
(I) II. Boulcy, Dictionnaire de méil. el deehirurgii! vél, I. Ill ,igt;. •'ill
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DE L'APPLICATION DU FEÜ.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;617
7deg; Feu de [jenem. — 11 pout affecter deux dispositions : raies verticales et toutes paralleles entre elles (II), ou bien, plusieuvs raies verticales sur la face antérieure et quelques raies émergentes, obliques sur les faces laterales, en dedans eten dehors.
S0 Feu de tendon, — En raies paralleles (L). On peut encore adopter Ie dessin représenté en J ; raie verticale d'oü emergent des raies ohli-
l''ig. 135. — Dessins des feux.
(pies de haut en bas et d'arrière en avant, mais paralleles entre elles.
9deg; Feu de boulet, — En raies verticales et paralleles recouvranl toute la region (K); M. II. Bouley a conseillé encore de l'appliquer en raies paralleles sur la face antérieure, et obliques sur les faces laterales par rapport ;i une verticale divisant 1c canon en deux parties égales (B).
iOquot; Feu du yntnron. — Raies verticales paralleles ou obliques el sen-sihlemcut divergentes sur les faces antérieure eUatcrale (M).
N(3us négligeons ä dessein de parier des dessins du feu en rains sur les suros, les formes, les épavvins, car, actnellement, on a substilué anx raies des pointes de feu, disposées en quinconce. Nous aurons du restc l'occasion de revenir sur cc sujet dans un article suivanl.
II estli remarquer que loutes los raies doivent êlre égalcment espa-cées, afln que les eifels de la cauterisation soient réguliers et uni­formes. L'écartement des raies varia avec 1'étendue du feu et son inten-sité. On recommande habitueüement de laisser ])lus d'intervalle entre les raies, quaiul il s'agil de cautériser une surface très-ctendue que
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618nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; OPERATIONS GÉNÉRALES.
lorsqu'on se propose d'appliquer Ie feu sur unc region très-limitéc. Toutefois,ce préccpten'esl pas absolu, cl il vaut beaucoup micux tenir compte du plus ou moins d'épaisseur de la peau dans la region ä cau-tériser, que de l'étendue de celle-ci; cur Ie leu, mis en raies espacces, est généralement donné iï gt;inc plus grande profondeur et peut laisser des cicatrices bien plus apparentes, que celui qui est mis en raies rap-prochées. Dans cc cas, en effet, on ne pousse pas aussi loin Ie degré de cauterisation, el l'on évile ainsi des traces dcfeclueuses. Mais ici encore, il laut ólre provenu de la possihilité d'un accident qui pent ötre produit par Faction trop intense et trop concentrée de la ehaleur rayonnante dont les efl'cts se tont sentir sur les intervalles ctroils, lais-sés entre les raies. Remarquons maintenant que des raies large-ment cspacces forment un dessin disgracicux; trop rapprochées, elles peuvent produire des chutes de peau, suivics de cicatrices calleuses et dillbrmes. On devine des lors qu'en dehors de ces principes, il n'est pas possible d'indiquer mathématiquement et one fois pour loutes, la distance qui doit exister entre les raies, car clic est nccessairement variable suivant les cas. Cost par l'habitudc de la cauterisation qu'on apprend ü tracer un dessin plus on moins irréprocbablo, de nature iï permeüre une penetration reguliere et tnéthodique de la ehaleur. 11 nous sufflra d'ajouter que toutes les raies doivent ötre, comme les incisions, nettement commencées et nettement arrêtées sans présenter de queues on de trainees et se terminer uniformement de maniere que les unes ne dépassent pas les autres.
Si lo feu doit ótre appliqué sur les deux faces d'un mombre, les raies devront èlre symétriqnement disposces et présenter la mOme lon­gueur. Enfin, elles ne devront jamais s'entre-crolser, car, l'action de Ia ehaleur se faisantplus vivementsentir aux points d'intersection que partout ailleurs, il pourrail en résulter des chutes de peau.
2'Manoeuvre du cautère. — Sous cello rubrique.empruntée ü M.II. Bou-ley (1), nous devons examiner les particularités suivanles:
a. 7'empéralure des cautères. — Gommencer Ie tracé du feu avec des caulcrcs chauffés au rouge sombre else borner tout d'abord i\ roussir les poils afin que si 1c dessin laisse ii désirer, on puisse Ie rectifier con-venablement, se placer de teile sorte que o les rayons visuels tom-bent toujours entre, la ligne dernière tracée el celle que l'on veut mener parallèlcmenl ä eile ou qui doit en émergerraquo; (II. liouley), d'oii la nécessilé d'etre ainbidextre. Fixer Ie tracé en faisant usage d'un cautère plus chaud, qui carbonise les couches superflcielles de l'épi-derme. — Gontinuer l'opération en faisant glisser successivcment dans chacune des raies les cautères, portés ;i une temperature graduelle-raent croissante, depuis Ie rouge sombre jusqu'au rouge clair qu'il ne faut jamais dépasser.
(1) Dictionnaire tie méd, et de chirurgie wc1/., t. Ill, p, Sia.
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DE L'APPLICVriON DU FEL'.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 610
b. Maniere de tenir et de conduire Ie caulère. — Tcnii' Ie caulère, 16gè-rement el dans unc situation parlaitement perpendiculaire h la sur­face cautérisée. En inclinant l'instrument, les raies présenteraient unc largeur inegale et les intervalles qni les séparent seraienl irrégn-lièrcment chauffés. — Veillor h ce que Ie tranchanl du cautère ne porte jamais parses angles. laquo;En consequence, si 1'on cauterise sur des surfaces anfractueuses et h pans fuyants, il faut lever ou abaisser alternatlvement la main qui tient l'instrument pour conserver tou-jours ü son tranchant ses rapports exacts de contact, aulrement on s'expose ü entamer Ia peau profondément avec la quarre des angles raquo; (H. Bouley).
laquo; Gonduire Ie cautère en tirant il sol ou poussant devantsoi suivant Ie sens de l'imbrication des poils, mais jamais au rebourspour éviler que les bulies pileux ne deviant de leur direction, el que les poils qui doivent en emerger ne repoussenl hérissés, ce qui rendrait la marque du feu plus apparente raquo;(II. Bouley); de plus, en opérant ü contre-poil on plisselapeau par suite des tiraillemenlsque l'on exercesnr les ])oils, ce qui peut faire devier lecauLèrc. —No jamais faire passer Ie caulère deux lois de suite dans la möme raie. Cetle precaution est néces­saire pour que la reaction vasculaire, et la transsudalion sémise qui en est la consequence, puissent s'opérer el permettre au praticien d'apprécier Ie degré oü en est arrivée la cauterisation. Aussi con-vienl-il quand la surface ü caulériscr esl très-étroite, et que 1c nombre de raies est dès lors pen considerable, de laisser s'ccouler un certain temps, dont la pratique apprend ;\ connailre la durce, avant de réap-pliquor Ie cautère dans Ia première raio.
laquo; Imprimor au caulère une vilesse variable suivant Ie degré de temperature, répaisseur de la peau, la consistance des parties sous-jacentes cl Ie temps plus ou moins long qui s'est écoulc depuis Ie dernier tracé.
laquo; En regle générale, la marche du cautère doit être d'autant plus rapide que sa temperature est plus élevée, la peau plus mince, les par­lies sous-jacentos plus dures el qu'un délai moins long s'est écoulé depuis sadernière application, et inversement Ie caulère doit être pro-mené avec d'autant plus de lenteur qu'il esl moins cliaud ; que la peau esl plus épaisse ; que les parlies qu'ellc recouvre soul plus molles et qu'enfln ses applications se repetent a des intervalles plus éloignés.
laquo; Done la marche du caulère doil èlre plus lenlc au début de l'opé-ration el plus rapide ä sa fin, plus rapide an moment oü il sort du foyer que lorsqu'il commence ä se refroidir; plus rapide au haul des raies que dans Ie bas; quand Ie feu esl circonscril que lorsqu'il est étendu; sur les regions supérieures des membres ou la peau est fine que sur les parlies inlérieures oü eile est épaisse; sur les tumcurs osseuses, enfin, que sur les parties molles, etc, etc. (II. bouley).
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E. Sigiirii laquo;rune cautérlaatlon lufflsante. — On reconnalt Irois de-grés dans l'intensitó de la cauterisation, qui correspondent ä un feu léger ordinaire el fort.
Au 1quot; degré, c'est-i-dire dans la cauterisation faible, les sillons produits par Ie cautère présentent nne leinte jaune-brun ayantquel-que analogie avec la couleur du bronze doren tin; rexsudalion séreuse esl pcu abondante, teut au plus voit-on perler cä et iïi au fond des raies quelques gouttelettes lt;le scrosilé limpide.
Le T degré, indiquant une cauterisation tic moyenne inlensilé, est annoncé par la couleur jaune doré des eschares produites par le ter rouge; une abondante scrositc qu'on volt sourdre des raies, et, quand on gratie avec 1'ongle, la peau de l'inlervalle des raies, l'épiderme s'en détache facilement par suite de l'inflltration que 1c tegument a éprouvée.
Le feu cslfuii ou du 3'' degré, quand l'eschare reflète une teintcopy; jaune paille cl que la sérosité ruisselie dans les sillons creusés par le cautère. A ce degré, le dermc csl lellement aminci, qu'on voitpari'ois lo fond des raies s'élargir h vue d'oeil par suite de la rélractilité des lambeaux de peau intermédiaires , et il n'esl pas rare (['observer dans des cas de cc genre la section de la peau. Gel accident est carac-térisc par la couleur blanche nacrée du fond des raies resultant de ce que le lissn conjontil'sous-culané a etc mis ä uu. — Dépasser les li-mites d'une pareille cauterisation,c'est produire une brülure profonde, qui peul èlrc suivio d'accidents graves et, dans tous les cas , de cicatrices très-apparentes. — Quel que soit le degré auquel on se propose d'appliquer le feu, il faut faire pénétrer la chaleur graduelle-ment et lentement. — Une des conditions essentielles du succes de 1'opération, e'est d'agir avec lenteur; plus il faut de temps pour meltrc le feu, laquo; pins le cautère a été passe de fois dans une raio pour lui donner la quantité de cauterisation convenable, disait Ue-nault, plus on est fondé h compter sur la réussite : de toutes les operations, eile esl peut-èlre la senle oil la lenteur soil la condi-tion du succes. raquo; — Or, on peul oblenir aiséitienl el en peu de temps tons les signes indiquant une forte cauterisation; 11 sul'tit, comme on le devine, d'employer d'emblée des cautères chauffes au rouge clair el d'appuyer un peu plus que de coulume, niais le feu, applique de la Sorte, laisse des cicatrices très-apparentes eine prodüit pas les eU'els Ihérapeuliques qu'on en attendait. 11 faut done opérer avec lenteur el passer le cautère un certain nomhre de fois dans chaque rale do maniere h arriver progressivement au degré de cauterisation convenable. Quelques auteurs, Fromage de Feugré, M. Gourdon, ontindiqué le nombre de fois qu'il convient de passer le cautère dans cbaque raie pour oblenir les Irois degrcs de la canlérisa-tion. Mais il est évident que, d'une part, la temperature des cautères, le degré de pression imprimé ä rinstrument, sa vilesse, son poids et,
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d'autre part, l'épaisseur de la peau dans la region cautérisée, lo plus ou moins d'ancienneté du mal, sa nature, soul aulanl de circon-sianecs (iiii peuvent préciplterou retarderle moment auquel apparais-sont los signes d'une cauterisation süffisante. Il faul done arrêler la cauté isation, quand, après avoir opéré avee Icjnle la lenteur desi­rable cl en observant d'ailleurs toutes les regies que nous avons iiuli-quées, on constato les signes énnmórés précédemment. il y a lä, comme Ie dit M. II. Bouley, une question de (act, ([ui échappe ä tout calcul.
D. Aprëa ropératlon. — 11 Importe de retnplir plusieurs indications dont la valeur et l'opportunité ni' peuvent èlro bien appréciées qu'a-près avoir fait connaitre les eifels de la cauterisation. Nous allons done r6sumer,en quelques lignes, lesphénomènes quisurviennent après l'application du feu.
i0 JSffets de la cauterisation, —Dès queles eschares,produites par Ie fer rouge, se refroidissent, un suintement séreux plus ou moins ahon-dant apparait au fond des raies el pen ä pen se concrete au contact de rair, en formant dos croiiles cristallines, jauniltres et dnres. En inöme temps, quand 1c feu a cté mis au 2deg; ou au !t0 degré, les phlyc-lènesqni se sonl formées dans l'intervalle dos raies, inais qu'il esl son-venl fort difficile d'apercovoir, laissent transsuder nno certaine quan-Ulé de sérosiló (jni forme des eroüles jaunätres, de teile sorte que loutela partie cautérisée esl reconverto d'une sorte d'exsudat concrete jaimiilre. (il ressemble ainsi, pour nous servir d'une expression de M. II. Bouley, ä un tronc de bois, reconvert de mousse décolorée. Si Ie feu esl %amp;?•, l'inflammation exsudative esl pen prononcée, el il ne se forme que quelques croütes, disséminées ch el la sur la surface cautérisée, qui reste ä pen pres sèchc. Les mêmes eifels peuvent égale-ment se remarquer quand la cauterisation a été très-intense et qu'il s'estproduit une veritable brüluredésorganisatrice. Dans ce eas, en eifel, la peau, complélomoul mortiflée cl transforrnée cu escharc par l'action de la chaleur, esl devenue impermeable au sang ou aux li­quides inllammaloires; olie esl eonvertie en une membrane inerte, sorte de corps ctrangor, qui ne saurait ötre lesiége d'une reaction in-flammatoire et que la suppuration doit éliminer. Done, los eifels Immé-diats d'nn feu Irèsdóger el d'nn feu très-fort ayant dépassé toute limilo, sonl ohjeclivemenl semblables, et c'est une particularité qu'il ne faut'jamais oublier, surtout quand on se propose do faire ä la sur­face do la partie cautérisée une application vésicante pour augmenter l'action dn feu, qui, dans les premiers jours, paratt insnflisanle. Gom-bien de fois n'avons-nous plt;is vu des chutes de peau ä la suite de ces applications vésicantes sur des feux, qui paraissaient faiblosl
La formation des croütes lt;i la surface de ia partie cautérisée n'a pas lieu seulement pendant les cinq ou six premiers jours qni suivent L'opération, mals eile se continue parfois pendant 12 ä lö jours. Pans
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OPERATIONS GENÉUALES.
quelques cas, notammentquand la cauterisation osl de moyenne in-tonsilé, et (|iie le temps est froid, les croütes ne se montrent pas pen­dant los quatreoii cinq premiers join's, puis elles persistent durant 15 et mème 20 jours, llabituellement, les croütes se dótachent vers le 8deg;, le #9632;lO ou le 18laquo; jour, on tout au moins ft cette epoque, il sulfit d'un lógor frottementpour les detacher tout äfait. Quant iï ia chute des eschares, eile a toujours lieu plus tard; eile donne lieu iY un prurit, plus ou moins prononcc suivant les sujets, mais se produisant tou­jours. Les animaux cherchent alors ä se Irotter ou ö se mordre ; il peut ainsi se produire des plaies qui ne raanquentpas de gravitó, mais dont on i)cut empècher la formation en prenaut les precautions que nous indiquerons plus loin.
Pendant les premiers jours, les eschares sont plus ou moins entou-róos de croütes, mais elles conservent encore leur forme primitive. Peu ü peu, elles se creusent dans leurs parlies centrales, les bords se redressent, et, suivant l'intensilé du feu, des phénomènes de divers ordresapparaissent. Quand le feu est léger, ou du premier degré, la chute des eschares a lieu sans aucun suintement séreux ou purulent, uniquement par la secretion incessante de l'épidernie qui repousse sans relilche, les eschares. Celles-ci se dessèchent, sefendillent el flnis-sent, au bout de2ä3 semaines, par se detacher complctement. Dans ce cas, les traces laissées par le feu sont lt;\ peine visibles. Si le feu a 6té mis au deuxièmo degré, comme c'est le cas le plus ordinaire, rélimina-üon des eschares a lieu par un léger suintement scro-pmulent qui s'étahlit dans le derme sous-jacent, sans toulefois determiner la trans­formation du corps muqueux en appareil pyogénique, c'esl-ädire que l'inflammation éliminatrice est légere et ne s'accotnpagne pas de bourgeonnement. Les eschares sont peu h peu soulevées par l'exsudal qui se forme au-dessous d'elles; elles se fendillent et tombent d'elles-raêmes, un mois environ après rapplication du feu. Les poils repous-sent ensuite sur les parlies cautérisées; ils présentent toujours une disposition unpeu hcrissée, qui remi la cicatrice apparente.
Le feu du 'ó' degré determine des eschares profondes, qui ne pcuvent ètre élimiuées que par suppuration. Des bourgeons charnus se ferment dans le corps papillaire de la peau1; un sillon disjoncleur s'étahlit au pourtour de chaque eschare qui est peu ä peu ramollie par la suppu­ration et soulevée par les bourgeons charnus qui out pris naissance. Le pus et la rélraclililé du tissu cicalriciel qui se forme au-dessous des eschares délerminent leur elimination, mais il ne faut pas moins (leciuqäsix semaines pour qu'elles soient dcünitiveinenl détachées, et encore, h ce moment, n'est-il pas rare de voir, ;i la place des escha­res, des plaiesbourgeonneuses dont la cicatrisation peut se faire long-tetnps atlendre etqui se recouvrent dun épidemie épais, calleux, d'oü une cicatrice dilforme.
Ces divers phénomènes ne sont pas lesseuls qui se produisent aprè*
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DE L'APPLICATION DU KEU.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 623
la cauterisation. On observe en effet, dès Ie lendemain de cette opera­tion, un engorgement, cliaud et douloureux, produit par I'inflltration inflammaloire du tissu conjonclil'sous-cutané; eet engorgement en-tourc non-seulemcnt la partie cautcrisce, mais s'ctend quelquefois bienau deli; il peut envahir tout im memhre et gönerainsi la locomotion; toutefois, il ditninue au fur et amp; mesure (pie se fait réliminalion des eschares et disparalt complétement quand celle-ci est achevce ; alors toute douleur a disparu.
Le feu produit done, comme on le voit, des modifications très-pro-fondes dans l'état des tissus; il determine un afflux sanguin qui devient le point de depart de divers processus d'oü résullent, on definitive, des changements salutaires dans les fonctions nutritives et sécrétoires de la partie cautcrisce. Le feu est certainement le plus énergique des résolutifs, mais il faut savoir que ses elfets thérapculiqucs se pro-duisentavecloiiteur et se font attendre parfois plusieurs mois, d'oü il résulte que quand une premiere cauterisation a été mise en usage, il faut laisser s'écouler trois ou qualre mois avant d'avoir recours de nouveau i\ cette operation, si eile n'a pas donné ü cc moment tons les rcsultats qu'onen attendait.
2deg; Soins consécutifs it I'application du feu. — lis consistent principa-lement ïi empècher los animaux de se frotler contre les corps cnviron-nants, ou de porter les dents sur la partie opérée. Geile indication tres-importante peut ötre aisément misc en pratique ; il sul'üt d'appli-quer aux opérés un collier ä chapelet, un baton ;i surfaix ; parfois, on est oblige d'en tourer la partie opérée (run bandage, d'app'iqner des entraves aux membres d'uu bipöde antcrieur ou postérieur pour évi-tor que 1 animal se trotte avec sou congénère. Le bandage ouaté peul remplir avanlageusement les prescriptions indiquees après l'applica-tion du feu, surtout quand on a affaire il un sujet irritable chez lequcl le prurit peut ctre intense.
Ici se présente la question de savoir si l'on dolt appliquer ini-inédiatemcut apres la cauterisation, soit des corps gras, soit des subs­tances vésicanles sur la partie caulérisée. Renault pensalt que, laquo; la cauterisation élant termincc, il est prudent d'enduire toute la region recouverte de feu, d'une couebe d'onguenl populéum dont le principal bntest dcs'opposeralasécberesse des eschares, qui est quelquefois teile que le mernbre de l'animal est douloureux et nc peul être que diflici-lement fléchi. Gelte onclion a en outre i'avantage de prévenir les crevasses et le fcudiliemcnt de la peau el de faeililer la marchc de l'animal pendant Pexercice auquel il doit 6tre soumis plusieurs fois par jour (1). raquo; Mais les corps gras, chacun le sait, ont la propriclé de favoriser la suppuration ; ils retardent ainsi la cicatrisation des plaios, celles-ci donnent alors naissance ä des cicatrices toujours apparenles
(1) Kecueit de méd. vét., 1820, p, 180.
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#9632;eiinbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; OPERATIONS GÉNÉflALES,
et quelquefois difformes, ainsi (juc Favre de Genève l'avait remarqué (l('l)iiis longtemps. Au surplus, plusieurs experiences faites par M. Guur-don détnonlrent que rapplication d'onguent populóum a pour eifel de retarder beaucoup la chute des eseluires, contrairement ü ce qu'on pourrait penser, el que les cicatrices qui eu résultent, sont laquo; deux fois aussi larges raquo; (I) cjue eelles d'une surface cautérisée non enduite de populóum.
De notre cóté, nous avons appliqué Ie feu en raies sur lo cóté droit des reins d'uu ehevid de 7 ans, Irès-vigoureux, abandonné pour cause do morve chronique. Nous nous sommes servi de cautères en fer, do menie poids, el nous avons tracé qtnnze raies sur la region précitée, ä une distance reguliere el egale ;\ un centimetre, pins, avec Ie concours el d'après les conseils de notre collogue M. Péteaux, nos cautères ont clc cliaullës dans une tnouffle en lorre réfractaire, disposée convenahlcmcnl dans lo foyer dune forge ordinaire. Dans cello moufle el ;i eolc des cau­tères, se trouvait placée la lige d'uu pyromètro ä cadran (pyromètre do Danieli). Nous avons pu determiner ainsi, avec un certain degré de pre­cision, la temperature des cautères.
Cos instruments ont éló cliaullës d'abord h. quot;ISquot; du pyromètre (rouge sombre) el passes Irois fois dans chaque raio, i)uis ä .'JO0 du pyromètro (rouge-cerise) et passés cinq fois dans chaque rale. Nous avons manoeu­vre les cautères en observant soigneusement toutes les regies décrites précédemment. Le feu a éló mis ainsi au 2deg; degré. La moitié antérieure de la surface cautérisée a été recouverle d'onguent populóum, el l'au-tre, laissóe sèche. Quatre jours après la cauterisation, los eschares de la parlie recouverte do populéum étaient soulovées par un suintement purulent qui se monlrail .sur los bords des eschares.
Vers lo sixièmo jour, on pouvail aisément enlever cos memos escha­res, qui étaient décollées par la suppuration ; on mettait ainsi ä nu 1c corps papillaire du derme, qui était Ie siége d'une secretion purulente bien accusée. Lo pus no tarda pas h se concreter au contact de l'air et a. former ainsi de larges croüles opaques qui recouvrirent bientót loule la region enduite de corps gras, tandis que la parlie laissóe sèche prósenlail seulement rh el la, sur les bords des raies, quolques croüles cristallines, jaundtres, de lelie sorte que les deux parties do la region cautérisée olfraienl uu aspool loul différent, el tel, qu'un observateur non provenu aurail pu croire que Ie feu avail éLé mis avec beaucoup plus d'intcnsité dans la region antérieure, recouverle do corps gras, que dans la postérieure, laissóe sèche. Or, nous sommes en mesure, d'aflirmer que Ie feu a óló mis avec uniformité, puisque la temperature des cautères a éló nialhémaliqueinenl dólerminée parun appareil spécial. , quot;Vers Ie quinzième jour, on peul soulever les eschares de la parlie
(I) GoiM'don, Chirurgie vélérinairo, t. I, p, '15,
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UK L'APPLICATION III' I'lil •nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;6i'.i
postérieure et les enlover tout d'une piece; ellos rormaient des bande-lettcs sèches, comme parclieiuiiióes; elles montraient des sillons blan-chfttres sur leurs bords el roses an centre; ])on nombre do polls, courts et drolls, apparaissaient dims dhaque sillon, et la peau, situóe entre les Intervalles dos raies, présentait une multitude de fines cronies très-adhérentes.
A la meine époque, les croïltesproduites par 1'application du popu-léum tenaient encore fortement aux parlies sous-jacentes, et quand on parvenaitä les detacher, cc qui paraissait produire une assez vive douleur h ranimal, on mellail h nu Ie dernie, rouge, ulcéré en quelques points, ailleurs recouvert d'un suintement purulent. 11 y avait done lä. une suppuration sous-crustacée, qu'on nous passe Ie nmL.
Au trentième jour, les croütes et les débris d'esohares qu'elles englo-haienl, peuvent ötro enlevées par la brosse de pansage. La region re-couverte de populcum csl enfin cicalrisée, mals les cicatrices laissées pai'les eschares se soul, lusionnees h tel point qu'on oo pourrait pas corapter Ie nombre de raies, il n'y a plus, pour ainsi dire, qu'une seule cicatrice, landis que dans la region opposée on distingue très-nette-incnt sept cicatrices linéaires. De plus, la partie enduite de corps gras èst glabre dans beaucoup de points ; par centre, les polls repoussent loil, régulièrernent aulour des cicatrices siégeant dans la partie aban-donnée h elle-même après la cauterisation. II existe entre ces deux parties une difference d'aspcct très-frappante cl qui témoignc de l'in-convénient principal ([ue présentent les corps gras.
Conséquemment, l'crnploi de ces substances doit ètre rejelé en 1'es-pèce; tout au plus peut-on y avoir recours, comme Ie conseille M. 11. Bouley, laquo; pour prévenir Ie crevassement de la surface de la peau raquo; quand les symptómes inflammatoires se sont dissipés et que les eschares sont en partie éliminées.
Si nous condamnons l'usage des corps gras après l'applicatiou du feu, il en est autrement des substances vésicantes, dont l'emploi rationnel peut donner parfois de bons résultats. Nos devanciers, les hippiätres, avaient du reste l'habitude d'appliquer sur la surface cau-Icrisce, des preparations émplastiques désignées alors sous Ie nom de ctroïnes, probablement parce que la eiVe entraii pour une large propor­tion, dans leur composition, Ces preparations, trop complexes, soul retnplacées aujourd'hui par l'onguent vésicatoirc, l'alcool cantharide ou les différents feux, liquides. Nous connaiHsons beaucoup de véléri-naires qui combinent l'emploi de la cauterisation transcurrente et des vesicants : ils appliquent immédiatement sur la partie cautérisée uno couched'onguent vésicatoire, on blen ils pratiquenl une friction avec nu liquide vesicant el résolutif.
Ce procédé mixte peut produire de bons eifels, quand la cauterisa­tion par Ie fer rouge est restéc en dec;quot;) des limiles ordinaires ; on ohtient, dans ce ras, une. inflammation cxsudativp assez prononcée
iN l i:h BT InissA^r.Chivui'ffic,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;lquot;
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i'-.'iinbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;OPERATIONS GÉNÉRALES.
muis avoir ö redouter des cicatrices biun apparentos ; mais il en est autrement lorsque Ie vésicatolre, par exemple, est applique sur un l'eu au troisièrae dogré; dans ce cas, on observe souvent des chutes de peau et. comme consequence, des cicatrices calleuses et difCormcs. En somme, il esl preferable, a notre avis, de mettre d'emblée Ie feu au dcgré voulu plutót riuc de chercher ;\ augmenter son action par des applications diverses, dont les ell'ets peuvent varier beaucoup, selon les doses et Ie degré de pureté des ingredients qui entrent dans la com-posilion des onguents on liniments préconisés en pareil cas. Si pour-tant on désirait employer ces substances, il landrail mettre Ie feu au premier dcgré et ne pas dépasser cetto limite, au dcli\ de laquelle des accidents peuvent se montrer. Teile est notre maniere de voirsur cetle question. Ceci posé, nous ponvons continuer l'étude des soins consé-culil's a I'application du feu.
Lorsque la chute des eschares a en lieu, les plaies qui peuvent en résulter on! parfois de La tendance h bourgeonner outre mesure ; il convient alors de les saupoudrer avec de l'alun calcine, du sulfate de cuivre pulverise, ou d'autres poudres plus ou moins escharotiques. Des lotions astringentes peuvent rcmplir Ie mème but. L'emploi du bandage ouatc donne, surtout chez les chevaux de luxe, les meilleurs résultats (I). Le plus souvent, de simples soins hygiéniques sulüsenl pour faire disparaitre l'engorgement inllammatoire qui survient au pourtour de la partie cautérisée; il faut soumettre les animaux h un cxercice modéré, les promener au pas, sur un terrain deux; par ce moven, on active les résorptions interstitielles et l'on évile la formation de ces engorgements chroniques qni sent la consequence d'un repos trop complet, d'une stabulation trop prolongée. Geci nous amène h dire quelques mots sur Pépoque lt;i laquelle il convient de remettre au tra­vail les animaux qui onl été soumis ;ï la cauterisation transcurrentc. .')quot; Ëftoque de le reprise du travail, — Après la cauterisation par le fer rouge, les animaux doivent èlre laissés en repos pendant uu temps variable, suivant l'intensité du feu, le temperament des animaux, leur genre de service. Solleysel voulait qu'on laissdl en repos pendant vingt-sept jours, le cheval auquel ou avail mis le feu; Lafosse, au con­traire, recommandait do mettre en route, le lendemain, un cheval auquel on aurait mis le feu aux quatre membres. 11 y a évidemment, de part et d'autre, une exagération dont il faut nous garder. En these géné­rale, il est indiqué de laisser en repos pendant buit ä dix jours un cheval auquel on a mis le feu ; mais il est évident que les circonslan-ces énumérées précédemment sont denature lt;i faire varier la durée du lemps pendant lequel ('animal opéré doit étre laissé en repos. Ainsi, quand le feu a été mis au troisième degré cl que l'auimal doit être soumis ü un travail exigeant, des allures rapides oil des efforts de trac-
I - II. Uouloy. (No/6 iiiédile.
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DE l.'AI'l'I.ICATHIN III' I-m.
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lion énergiques et répétés, il esl prudent d'attendre que les phéno~ mènes inflamraaloires so soient complétement dissipés, et que la chute dos eschares soit eu grande partie termiuóo. Si Ie feu a clc mis au prcmici' degré ot si 1c sujet no doit pas effectuer un travail peni­ble, on pourra so contenter do Ie laisser en repos pendant cinq ou six jours, surtout s'il paralt ètro d'un temperament lymphatique, s'11 esl pen irritable D'après cela, on comprend qu'il n'est pas possible d'assi-gncr, i)oiii' I'époque de la reprise du travail, un terrne applicable ä tons les cas.
E. Acoidenta Ar la oautérllaquo;atlon. — lis peuvent snrvenir soit pen­dant, soit après ropcration.
a. Pcndimt l'npêration. 1quot;Section de la peau.— Cct accident est annoncé parl'écartement des raies ot la couleur blanche nacrée du lissu con-jonctif sous-cutané, qui se montre au l'ond du sillon. Il résulte de I'i-nobservation des regies qui président ä l'applicationdu feu, notammenl de l'emploi de cautères trop lourds, h tranchant rugueux ou trop mince; il peut être produit encore par ('application de cautères trop chauds, conduits sans tnénagement el avec lesquels on exerce une pression trop forte. En'umórer les causes do cct accident, c'esl in-diquer lo moyen d'y remédior. La section de la peau esl un acci­dent qui determine la formation do cicatrices callouses, téraoignani do rimprevoyance ou de l'inhabileté do l'opérateur,
2deg; ffémorrhagie capillaire.—Parfois dos scorios, ou matières siliceusos, s'attachent au cautère dont olies rendent Ie tranchant inegal ot rn-gueux. Dans eet état, celui-ci peut érailler l'escharedéja produite par de précédentes applications de fer rougedquot;oü résiiltent des blessures de quolquos artcrioles cutanées. On voit alors perier, sur les cótés ou au fond de la raic, une goutlelette de sang, suivie de plusieurs autres ; parfois memo tout lo sillon tracé avec un cautère dont lo tranchant a été mal lime, so remplit de sang. Mais, en general, eet accident ne doit inquiéter en ricn l'opérateur, et il sulïit, pour y remédler, d'appro-cher du point qui donne lieu ä riiémorrhagie, un cautère chauffé au rouge. Cependant nous avons vu quelquefois colto hémorrhagie per-sister pendant plusieurs heures, après la cauterisation.
3deg; Excoriations de la surfacecautérisée. — Elles soul, produites par un défant de precaution. Ainsi, quand on applique Ie feu 1c mèniejour sur deux membres, on est exposé ä voir so produire des excoriations par suite des tnouvements auxquols les animaux se livrent pendant 1 ope­ration, ou mieux des frottements de la face externe de l'un des mem­bres caulérisés sur Ie sol incomplétement garni depaille. Les excoria­tions peuvent être suivies de cicatrices difforraes, 11 Importe done de les prévenir en entourantsoigneusement la partie de plumasseaux eten fixantle patient très-étroitement pour limiter ses mouvevements Ie plus possible.
/;. Après {operation, Airarhemeiil drs eschares. — Cel accidenl ré-
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uiraquo;
OPERATIONS (iEMEHALliS.
suite des morsures que so l'ont les animaux opérés ou des frottements de la partie cautérisée contre les corps environnants ; il peul ,ètre l'origine de cicatrices défectueuses. On 1'évite aisément en prenant les precautions que nous avonsindiquées précédemment.
Destrucnoa de la peau el des parties sous-jacentes. — Geci résulle d'ime cauterisation intempestive pratiquée saus nul souci des regies do l'art, ou par des gens ignorants, qui, pour en imposer au vulgaire, labou-t-enl Ia peau ou la transpercent avec des cautères incandescents. Ou peul observer ici tout Ie cortege symptomatique des brülures graves : chute de peau, des tendons, des ligameiils, plaies articu-laires, etc.; tnais nous ne pensons pas qu'un praticien éclairé cóm-melle jamais mie faute de celle nature.
gt;! ü. — Cauterisation en surface.
La cauterisation en surface, encore appelée feu Gaullet, du oom de son inventeur, consiste ;i recouvrir toute la region malade de larges raies de feu qui se touchent loutes entre elles et ne laissent ainsi aueun Intervalle sur la region cautérisée. Gaullet se servait de cau­tères hasliles plus pesants que los cautères ordinaires et dont lo tran-chant étail rempiacé par une bauche do 12 ii IS millimetres de largeur, légèrement arrondie sur ses quarres. Ce praticien tragait d'abord, sur la pailie malade, une première raie de feu; puis il en dirigeait une autre immêdiatement h cóté de la première et ainsi de suite jusqu'ä ce que toute la surface u cautériser en flit recouverte. laquo; Ces premieres lignes sont ensuite croisées transversalement ou obliquement par d'autres lignes (jui se touchent aussi entre ellos; enfln, ajoute eel au-teur, pour (pie toute la surface recoive une impression aussi egale que possible, je brüle toutes les parties qui n'ont pas été louchces, en passant sur les lignes Ie plat du cautère, qui ne doil plus conserver alors qu'un demi-degré de chaleur (1). Avec un pen de légèrcté dans la main el un pen d'habitude de celle operation, on est sür, d'après Gaullet, de ne pas allerer rintégrité de la peau. raquo; On acquiert cette habitude, au dire de 1'auteur, en ne meltanl pas plus de temps pour opérer par celle methode que par la methode ordinaire.
E/fets. — laquo; An bout de vingt-quatre heures et quelquefois moins, comme cela se voit, sur les exlrémités plutót que .sur Ie corps, un en­gorgement inflammatoire se manifeste, la peau se recouvre ensuite de peliles vésicules séreuses, semblables i\ celles produiles par l'action des cantharides; trois semalnes environ après la cauterisation les eroütes, qui out succédé aux vésicules, commencent ä tomber, et l'on apercoil l'acilement Ie poll (|iii repousse avec sa souplesse et son égalité premières. raquo; Les eifels thérapeuliques auraienl quelque chose de iner-
tly Recueil de mëd, rni., is^s, p. juö.
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UK L'APPLICATION IM KKI .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Ü2Ö
veilleux ; ainsi, on obliendrait, parce raoyen, la guérison radicale des ontorses, distensions tendineuses, synovites chroniquesj etc, etc, sans (|iio rapplicaüon du fen liiis.s;\t anemic cicatrice. M. Gourdon a mis lo feu par cette cnélbode laquo;en passant.le cautère une, deux et trois Ibis sur des surfaces différentes, et au boul de quarante jours, les eschares tenaient encore très-fortement; elles ne tombèrentque plus tard, dans uu lomps variable el en laissant des plaies non propor-tionnées assurément par leur gravité h la faible intensité de ia cau­terisation produilo (i). raquo; Désirant connaitre les effets de la cauterisa­tion ü la Gaullet, nous avous fail l'expérience suivante. Sin' uu cheval agé de six ans, guéri du farcin et conserve comme sujet (l'expérience, nous avons appliqué Ie feu sur la face externe du canon cl dn ten-don antérieur et postérieur drolls. Lc cautère, cbauffé seulement au rouge sombre, a été passé quatre l'ois dans les rales pratiquées sur Ie membre antérieur et buit Ibis sur Ie membre postérieur. Notons que nos raies se toucbaient lontes entre elles et que la bouche de noire cautère présentait 13 millimetres de largeur. Nous nous sommes ainsi conformés rigoureusemenl au procédé opératoire décrit par fiaullet. On a cauterise tonte la surface externe des regions du canon et du tendon, depuis Ie genou ou Ie jarret jusqu'au boulet. L'o-pération a dure dix minutes pour Ie membre antérieur el vingt mi­nutes pour Ie membre postérieur, Ie sujet étant couché et assujetti convenablement. Les phénomènes consécutifs ont été observes jour parjour,
Sur Ie membre antérieur, une exsudation tóul a fait comparable ä cellc produite par des frictions de teinture de cantbarides esl sur-venue peu äpeu; cinq jours après l'opération, la surface cautérisée étail entièrement recouverte de croütes jaunätres, très-adhérentes, qui lui donnaient quelque ressemblance avec uu irone de hois recon-verl de mousse décolorée. Du loquot; au 23ü jour les croiltes se déta-chèrent; elles étaient complélemcnl, tombées Ie 30deg; jour el, mirent i\ • uu une surface blanchéltre formée par des écailles épidermiques et sur liiquelle les polls reponssèrent partout. Sur Ie canon postérieur, la surface cautérisée est restée h peu prés sècbe ; l'eschare a été élimi-uée par Ia suppuration, dont Ie corps papillaire du derme est devenu Ie siége ; lonlelbis la peau n'a pas été intéresséedans toule sou épais-seur. L'escbare s'est détachée avec beaucoup de lenteur el sacbute n'a été complete que trente-sept jours aprés l'opéralion. A cemomenl, la plaie sous-jacente était aux deux tiers cicatrisée ; Ie (issu de cica­trice présentait sur ses bords, quelques polls hérissés. Deux mois après la cauterisation, la plaie élaiteulin fermée, mals la cicatrice était épaisse, calleuse et dénudée dans la majeure partie de sou étendue. Cette experience démontre epic dans la cauterisation en surface, il ne
Il J. Gonrdon, Chirurgie vélérinnirp, i. I. p 728.
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OPERATIONS GÉNERALES
l'aul pas passer Ie cautère chnuffé an rouge sombre, plus tlo quuU'o l'ois sur la rnême surface.
M, II. Bouley pense quo Ie procédé Gaullet constitue Ie ineilleiir tnoyen d'appliquer Ie feu sur Ie grasseL, sur la poinle de l'épaule, sur les kysles du garrot, et Ie docteur Paul IJoulcy, vétérinaire, h Paris, l'emploieavcc un grand succes(I).
Procédé Naudtn. — Naudin, vétérinaire militaire, ayant vu M. Per-rault, vétérinaire h Bourges, et i\f. Parine, vétérinaire ä Nevers, appliquer Ie feu par la methode Gaullet, l'employa h son lour pour Ie traitement des engorgements chroniques des membres resultant de causes diverses (engorgements tendineux, engorgements consécutifs aux plaies articulaires, etc.), et loujours avec succes. M. Naudin pra­tique cette operation de la maniere suivante. laquo; L'animal est fixé de-bout, autant que possible, et contenu ä l'aidc des moyens ordinaires d'assujettissement. Un aide léve un membre de devant, selonle coté ä opérer. el on limite l'étendue oii Ie cautère doit agir, en ayant soin de ne pas couper les poils. Le cheval maintenu, l'un des aides, tenanl la tète, couvre l'unl du cóté 011 l'on opère et appelle ruttention de l'a­nimal par des caresses. Le cautère employé est celui de Gaullet ; on Ie chauffe au rouge-rose plutótqu'au rouge-cerise, et on trace une pre­mière raie au milieu mêmede la surface ä cautériser, en allant dehaul en bas, sans chercher äsuivre une direction rigoureusement droite; h'.i centimetres environ, on en trace une dcuxième et ainsi de suite, de manierei\ couvrirtotalementla partiequi doit ètre cautérisée. lie-passant ensuite une on deux l'ois sur chaenno des raies, cc qui esl subordonné ä l'irritabilité du sujet et al'epaisseur de la peau, dès que des gouttelettes apparaissctit, on en provo([iie la secretion abondaute on promenant le cautère ïi la maniere objective ; toutcela doit se faire rapidement et avec uno main légere. Lorsque la secretion sérense esl egale partoiil el que le milieu des raies présente une leinlc grisjltre ou mème légèremenl jaunAtre, chez les sujetslymphatiques surtout, on lounie le cautère sur son plat. et loujours chauffé comme il a été dit; (in le fait voyager sur les espaces compris entre chaque raie, toujours avec rapidité et légèreté, de maniere ;i obtenir la carbonisation des poilset äembrasser toute la surface ä cautériser, Jusque-lä, l'animal semble éprouver une douleur assez vive, mais, iieu ;\ peu, il tombe dans un étal plus ou moins complet d'insensibilité etd'immobilité, au point que le ])lns souvent le tord-nez devient inutile. Pour terminer l'opération, on repasse partout, une deuxième, une troisième l'ois, rarement unequatrième sur chaque Intervalle des raies, selon i'iudica-lion, c'est-ä-dire jusqu'è ce que l'exsudation sérense soit générale, en évitanl bien de passer de nouveau sur les raies Iraeées par le cautère.raquo;
'11 11. I'ionlny. {Note inédileA
I.
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Uli [/APPLICATION DU FEU,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ÜH1
laquo; En résumé, onjngequeropérationestterrainéeaux signes suivanls; 1deg; secretion séreuse très-abondante accuséepar la presence de goiitte-lettes sur loule la surface ; 2U apparition sur les raies d'une loinlu bru-nätre tiranl sur Ie jaune sale;30 soulèvementfacile de répiderme avec l'üngle sii'épaisseui'de la couche carbonisée des i)oils permet de Ie faire; 4deg; chaleur liède, sensible ä la main: signe moins sur quo les precedents. raquo;
laquo;.....Pour cautériser tout Ie pourtour d'un boulet ou la region ten-
dineuse d'un membre anlérieur, on ne met que douze ä quinze mi­nutes el vingt au plus.raquo;
D'après Naudin, il seproduit, immédiatement après la cauterisation, une exsudation séreuse qui se raieulil au bout de vingt-quatre heures; l'engorgement intlammatoire périphérique est manifeste;laquo;l'esehare se fendille el, laissu suinler uu léger mucus.... L'eiïel inü se produil alors est äpeu pres celui de ronguent vésicatoire, lel qu'on l'observe après quelques jours d'application, au moment oüil commenced sesécher.... Lorsque reschare est fendillée par suite du gonflement el que les vé-sicules séreuses sent délacliées, raquo; Naudin enduil loule la surface cau^ lérisécavec Ie mélange suivanl :
'if Sublimé..................... .'i i G grammes.
A k-ool..........,............ lt;|. s. pour fuiru dissoiulrc.
Ensuite cc liquide esl mélange avec une cuillerée h bouche d'huile d'olive. On agile Ie mélange au moment de s'en servir. laquo; Gelte quan-tité de mélange doit suflire pour trois applications successives de douze heures en douze heures... Vers Ie dixième ou Ie douzième jour, I'm iiltration inllammatoire est ;\ peu prés résorbée..... la marche ne pa-rail plus utre gênée que par la raideur causée par les croütes. Notons que jusqu'ä cetlc période il esl toujours prudent de maintenir l'ani-mal dans une position lelie qu'il ne puisse se inordre ou se fruiter.... Vers Ie quinzième ou Ie vingtième jour, toutes les croütes doivent ètre toiubées, Ie poll est repoussé uniformémenl, el ce n'est plus qu'une affaire de temps peur que les traces de la cauterisation disparaissent tout ü fail, si ropération a élé dirigée méthodiquement.raquo;
Naudin recommande vivement ee mode de cauterisation qui, d'après lui, aurail élé laquo; jusqu'ö ce jour mal connu el trop peu apprécié(t). raquo; Nous avons vu que M. 11. Uouley considers ce procédé de cauterisation comme uu des meilleurs pour mettre Ie feu dans certaines regions.
J^ ;i. De la cauterisation en pointes superflcielles.
Ge procédé consisteü appliquerle feu en se servant de imilèresdv forme conique ou olivaire el ä pointe i)lus ou moins mousse.
(I) Journal des vétérinaires du Midi, année 1802, p. 350 el 448.
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li:!-'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; OPERATIONS liKNKIlU.KS.
La cauterisation lmi pointes superilciellos est journellemenl em­ployee ä l'écolo de Lyon. La flgure 136 représente lo cautère tjonl nous faisons usage. On voit que hi parlie caulérisante est une petite masse ayant la forme de deux cónes opposes base h bast?; 1c cöno infé­rieur est arrondi dans loute soneten-
due et so termine par une pointe mousse d une lar^cm' moyenne de 2 millimetres environ ; lo eöne supé­rieur esl li.xe a angle droi( sur la tige. La longueur de la partie cautéri-sante, esl en moyenne de 3 centime-
Kig.lSß. — Cautère olivaire.
lies; sa circonférence mesurée dans
la partie renflée egale .'! centimetres environ. Ces dimensions peuvenl varier selon les cas, mais en general quot; la parlie cautérisante de ces instruments ne doit pas avoir trop de longueur parce que sa pointe, alors trop rétrécie, se refroidirait trop vile; el, d'autre part, il ne faut pas non pins qu'elle soit trop courte, de peur que sa masse trop pen volumineuse ne puisse pas servir d'ex-cipient ä mie süffisante quantité de chaleur (I). raquo;
Le dessin du feu en pointes doil présenter la disposition du quin-conce, en observant que lonles les pointes soient exactement placées ;i la même distance (voy. fig. 135, P.). On commence habituellement par disposer les pointes en une ligne verticale divisant la surface ä cautériser, en deux parlies égales; pnis on trace, ä une distance egale ;i celle quiséparedeux pointes, une deuxiöme ligne, parallele ä la pre­mière, en observant que les pointes qui la composent, ne soient pas placées en regard des premières, mais hien au niveau de l'intervalle de deux pointes et ainsi de suite pour toutes les lignes Jusqua ce que la surface soit entièremenl recouverte. Parfois, quand il s'agit d'appli-quer le feu suruneforme, par exemple, on dispose les pointes en ran-gées horizontales formantun quinconce.
Pour appliquer le feu en pointes, on couche le sujet et on Ie fixe commepour la cauterisation transcurrente. Mais cc procédé de caute­risation pout anssi 6tre employé sur l'animal raaintenu debout et assu-jelti dans nn travail. Nous avons souvent applique le fen de cette ma­niere principalement an pourtour du jarret,el nous sommos en mesure d'afflrmer qu'avec un pen d'habitude, on arrive il opérer aussi com-modémentel anssi sürement que quand l'animal esl abattu. C'est du moins ce qu'une pratique déja longue nous a démonlré. En opéranl de la sorte, on évite les accidents qui pouvent se produire an mo­ment do I'abatage el Ton pent se passer des aides nécessaires pour coucher l'animal. Pourtant M. Gourdon dit très-nettement dans son ouvragfi sur la chirurgie vétérinaire : laquo; Quant ft cenx, maréchanx el
rlt; ii. Hein
ley, Diillniniuiii' ili- méd, et de c/iirw'f/ie vet,, t. IK. p. 3fl|,
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UK l.'\IM'l.li:\T10N Dl' FBI'
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aulresj ((iii, pour avoir I'air [)lus habiles, mettenl le Ten sur raninuil debout, ils prouvent souleraent qu'ils n'ont pas l'idée de la condition ßssentiollo de l'opération; sa durée. Obliges de se hamp;ter, d'approcher au hasard le fer do lapeau, lis brülent l'animal, mals nc mellouLpas le feu (1).raquo; Cette appreciation nous parait trop exclusive et, sans vouloir entrer ici dans une discussion que no comportent pastes liniites de eet ouvrage, nous nous bornerons tl dire que les nombreuses applications de feu en pointes que nous avons l'aites, nous rendent moins sévèresque l'auteur précitéet nous autorisenlè dire que l'cniploi de co procédé do cauterisation peut avoir Hou avec autant de succes quand le cheval ost (1x6 dans uu travail, que lorsqu'il est abattu et assujetti dans cello position.
Los régies de la cauterisation en pointes soul absolutnent sem-blablesä cellos de la cauterisation en raies; conséquemment, nous no reviendrons pas sur ce sujet; nous nous contenterons de faire renaar-quer que l'application du feu on pointesexige plus do temps que cello du Ioli en raies, attendu laquo; quo la main doit imprirner au cantore un mou­vement saccadé pour le fairesauter successivenaent d'un point dans un autre, au lieu de le faire glisser d'une seule traite lo long d'une raie(H. Bouley).raquo;
L'inlensitó du feu on pointes vario suivant la distance ä laquello los pointes sont placéos et la profondeur qu'elles atteignent.
Oi'dinairemcnt on dispose les pointes ii 10 nu 18 millimetres les unes des autres, eten ne los fait pas pénétrer au delä du derme ; on juge d'ailleurs de l'intensité de la cauterisation par los memos signes que ceux (pii out cté indiqués ä proposdu feu cu raies. Mais il est frequem-inont indiqué d'appliquer lo feu plus fortement dans un point quo dans un autre, de graduer on un mot la cauterisation suivant la gravitó des lésions qu'il s'agitde combattre.
On obtiont l'acilomont co résultat par lo modo do cauterisation dont nous parlons. il sufflt en effet de rapprocher les pointes los unes des au­tres au lieu de Iranspercer lapeau; mais, dans co dernier cas, les pointes doivont otre plus espacéos que quand il s'agit do mottre un feu d'une moyenne inlensitó, alin d'évitor une chute du peau. En somme, nous clirons, avec M. 11. Bouley, qu'on pont donner au feu on pointes un plus grand degre de force qu'on ne pourrait robtenir avec lo feu en raies, sans determiner la chute do la peau, et approprier ainsi la cau­terisation actuelle aux exigences de certains cas oü il faut, pourpro-duire une action rósolutivo complete, faire pénétrer la clialeurä une plus grande profondeur dans los tissus malades (i). 11 faut ajontcr que les traces de la cauterisation en pointes sont généralement moins vi-sibles, moins disgracieuses que celles de la cauterisation en raies, el
(I) lilibn. il(- c/n'rnr. véle)'., t. I, |). 097. I) Dicliomiin'ri' tie médecine el iff chirurgit vél..l. III. p, 363.
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OPERATIÜNS GÉNÉRALES.
entln qu'il esl possible, dans bon nombre de cas, de mellre ce procédé en usage sur l'animal debout, tandis qu'il csl fort difficile ou même impossible d'agir de la sorto quandon applique lo feu en raies. Peur tous ces motifs, la cauterisation en pointes superflcielles est de plus en plus employee, au moins h Lyon. On la met en usage non-seulement pour des lesions n'occupant qu'une petite surface, mais encore quand il s'agitd'appliquer leien autour d'une articulation. L'operation est fort longue, il est vrai, mais les bons résultals qu'on en ohtient com-pensent largementcet inconvenient.
On applique quelquefois Ie feu par une sorte de procédé mixte qui consiste u tracer des raies uu peu plus espaeées que dans les conditions ordinaires; puison dispose, dans lesintervalles, des séries de pointes placées en quinconce,
sect; '(. — Du feu en raies courtes et interrompues,
Prangé, vétérinaire ti Paris, a préconisé, en 1852, un procédé do cauterisation ayant pour but de diminuer les traces du feu.
Pour appliquer Ie feu par ce procédé,laquo; on se sertd'un cautère cunói-forme, étroit et convexe, de lame d'un volume moitié raoindre de celui du cautère ordinaire. raquo; On trace une série de raies longitudinales de 2 centimetres de longueur, que l'on dispose en quinconce. Nous n'avons jamais employé ni vu employer ce procédé de cauterisation. Pourtant nous pensons que les cicatrices qu'il determine doivent étre plus apparentes que celles de la cauterisation en pointes super-licielles; d'un autre cóté, comme l'application du feu en pointes permet de faire pénétrer la chaleur ä une plus grande profondeur et qu'il est possible, par ce procédé, de graduer pour ainsi dire la cauterisation proportionnellement aux lésions qu'il s'agit de combattre, il nous paralt preferable d'avoir recours ä la cauterisation en pointes super­flcielles plutot qu'h l'application du feu en raies courtes el inter­rompues.
s:;
De la cauterisation par des corps en igrnition.
De procédé de cauterisation consiste h faire brüler, sur Ie tegument cutané, diverses matières afin de produire une revulsion ou une deri­vation plus ou moins intense. Parmi les matières combustibles em­ployees pour eet usage, il en est de solides et de liquides. Or, la cau­terisation avec des matières solides inflammables esl généralement désignée sous Ie nom de nwxa.
1. Les moxas sent pen employés en médecine vétérinaire, attendu qu'il est très-facile de les remplacer par l'application pure el simple du cautère actuel.
Plusieurs procédés ont été conseillés pour l'application des moxas;
#9632; i
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UK [.'APPLICATION DU FEU.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; raquo;30
nous nous contenterons de reproduire celui qui a óiii décrit par M. Bouley. laquo; Pour appliquer des moxas, dit eet auteur, on peut so servir d'un faisceau de lllaments d'ótoupes dont on fait une espèoe de lente raodércinenl serrée; on enroule autour d'une do sos extrémités un fil do laiton, qui dolt servir ;i la maintenir lixóo sur place; puis, les poils étant coupes, on applique cette lente par cette extrémité sur la partie que Ton so propose do eaulériser; on allumo l'autre el, l'on active la combustion ä ruide d'un soufflet (i). raquo; On voil que l'appli-cation des moxas ne laisso pas que d'etre compliquée ; pourtant lours (sfl'ots thérapeutiques no sent point différents de ceux do la cauteri­sation ordinaire. 11 sera done toujours preferable d'avoir recours h celle-ci.
2. On pout pratiquer la cauterisation ii l'aide de liquides inQamma-blos, tels quo l'éther, l'alcool, l'ossence de léróhonlhine, lo sulfure de carbone, mais cc procédé expose i\ des dangers. — Prévot, qui l'a con-seillé, lui avait dounó lo nom do cauterisation inccmliuire. — Ce prali-cien en avait obtenu, parait-il, do bons résultats, comme résolutif, ol surtout ä titre de révulsif.
Pour mettre en usage ce procédé de cauterisation, on frictionne la surface ä eaulériser avoc Ie liquide, pms on onllarnme celui-ci. II Importe d'étouffer rapidement les Hammes, au bout de dix ü quinze secondes, avoc unc couverture de laino préparéë lt;\ eet effet. M. Bouley conseille ce modo de cauterisation pour lo traitement dos maladies thoraciques et abdominales, des paraplégies et des paralysies locales, de la faiblesse lombaire, des boiteries par causes occultes do la partie superieure des membres, enfin dans les maladies anciennes.
sect; ü. — De la cauterisation par des liquides chauds.
Plusieurs liquides pouvenl, èlre employés pour eaulériser uno re­gion, loshuilos grasses, l'eau, lo vinaigre, los solutions salines, portoos a la temperature de rébullition, ont cté conseillés dans co but. On devine que l'eau bouillante est employee de preference. La cauterisa­tion par des liquides bouillants produit dos effets révulsifs ol éner-giques ; aussi a-t-elle étó recommandée pour lo traitement dos maladies de poitrino, des paralysies diverses, etc. On peut appliquer les liquides bouillants, soit h l'aide d'un tampon d'ótoupes, soit au moyen du martcau de Mayor,
Lo marl eau de Mayor, ainsi nommé parce qu'il a étó preconisé par Mayor, Chirurgien de Lausanne, consiste tout simplement on un marleau de fer ou de loul aulre metal, qu'on plongo dans l'eau bouil­lante, pondan I. cinq ä six minutes environ, pour qu'il acquièro la tem-pérature du liquide; après quoi, on l'applique immcdiatemont sur Ie
(l) Dktionnairede méd, el de chirurgie vél,, t. III, p. 304.
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OPERATIONS BÉNÉHAIJS,
tegument cutanó avec lequel on le laisse en contact pendant quelques secondes. On concoit que les effets de ee mode de cauterisation doi-venl, ètre pins on moins prononcés, suivant la temperature du liquide dans lequel le marteau est plongé. Des lors, on peul, en employant divers liquides Iels que les solutions salines dont le point d'ébnllilion est plus élevé que celui de Peau ordinaire, obtenir des efl'cts révulsifs pins intenses.
Pour éludier les effets de la cauterisation, suivant les liquides em­ployés, M. Gourdon a fait quelques experiences sur les chevaux. II s'est servi, laquo; comme martean, d'un caulère nummnlaire-ovalaire, de 7 et 9 centimetres dans son petit et son grand diamètre; l'instrument elail maintenu sept h huit minutes dans le liquide houillanl et appli­que snr la partie qui avait etc auparavant recouverte d'un linge de lil mouillé'dans l'eau tiède. raquo; II a obtenu les résultats suivants :
Iquot; Eau bouillante (100quot;). — Snr mie peau line et souple, on ne produit une veritable vésication qu'en appliquantle marteau pendant, quinze i\ vingt secondes. An delft, on determine rescharification. laquo; Quand la peau est épaisse et dnre, on n'obtient i\ aucun degré les lt;( ampoules caractéristiques de la vésication et seulemont des eschares ii très-lentes b. se former. raquo;
2deg; Solution de sei marin (108deg;). -- Effets analogues, mais plus mar­ques. Engorgement limilé de la partie; phlyctènes par 1'application du cautère pendant quinze ä vingt secondes. Un contact pins prolongé determine rescharification.
;t0 Solution de carbonate potassique (138deg;). — laquo; Le métal chauffé h eette temperature, produit une vésication énergique, quand il est applique seulement pendant, cinq secondes. Maintenu pendant dix secondes, il produit une eschare d'une certaine épaisseur etuneplaie pouvant encore se cicalriser, mais an del;\ on n'a plus de vésication et seulement une hrnlure intense ;i la suite de laquelle rcste une ci­catrice qui ne disparait plus (I). raquo;
sect; 7. — Cauterisation objective ou par rayonnement.
Ce procédé de cauterisation consiste h approcher de la surface ä cautériser, un cautère chauffé an rouge, alin de faire pénétrer dans les tissus nne certaine quantité de chaleur. On lui a encore donné le nom Ae cauterisation par approche. La cauterisation objective a été employee de tout temps; mals c'estä Merrier, d'Évreux, que Ton doit de connattre les regies de cette operation. Ge praticien so servail d'un cautère do forme carrce, ovalaire ou circulaire, d'un diamètre de 20 millimetres environ el, d'une épaisseur de 3 millimetres, dont la face inférieure) qui était mise en regard des tissus, était dépolie pour
(1) J. Gonrdon, Èlém. de chir, vét,, t. I, p, 767.
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Uli I.'.U'I'UCATIOM DU FEU.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ÜJ7
rendre le rayonnement de la chaleur plus considerable, Laiidis que la superieure élail lisse et bien brillante puur diminuer les déperditions de la chaleur par rayonnement. 11 Importe de couper les poils au ras; puls Fanimal est abattu et 11x6 convenablement. Les cautères doivent ètre cbauirés au charbon de bois pour óviter leur encrassetnent qui s'opposerait, dansune certaine mesure, au rayonnement calorifique; il Importe de les cbauiTer seulement au rouge sombre en commen^ant l'opération, puls d'élever graduellement leur temperature jusqu'au rougc-cerise saus dépasser cette limite, au delä de laquelle la peau serail ontièreinent transformée en eschare. Le cautère dolt ètre pro-mené ä unc certaine distance de la surface légumenlalre, qui ne doit pas étre moindre de 'i millimetres; on devine que cette distance doit ètre d'autant plus grande que le cautère est plus chaud.
laquo; Quand les poils se carbonisent vivement en produisant une rurnce épaisse, c'est un signe que le cautère est trop chaud ou qu'il est pro-mené trop prés do la surface. La carbonisation des poils dolt ètre évitóc, lis ne doivent jamais ètre plus que roussls. raquo; (Meicier, Recueü vêt., 1843.)
L'opération touche lt;i sa lin, quand ['épidernae s'eulèvc laciloment et que la surface cautcrisée, en même temps qu'elle semble presenter plus d'épalsseur, laisse suintcr de petites gouttelettcs séreuses. Ce mode de cauterisation offre l'avantage do ne pas laisser de traces, mals ceci ne saurait compenser les inconvenients qu'il présente, notamment le danger imminent d'une chute de peau pour pen que l'opérateur dépasse le but h atteindre ; d'un autre cóté, il rcsulte d'expérlences comparatives falies par M. Bouley, ciue la cauterisation transcurrente agit plus énerglquement que Ia cauterisation objective, attendu que la première agit non-senlement par le rayonnement de Ia chaleur, mals encore par la penetration directe de la chaleur prodnitc par le con­tact du cautère sur la peau. Toutefols, Ia cauterisation par approche trouve sou emploi ä titre de moyeu complémentaire de la cauteri­sation ordinaire; on peut cgalement y avoir recours, ü l'exemple de (lohier el de (laullet, pour le traitement des plaies anciennes, de cica­trisation difdcile.
Notons maintenant que quelques amices avant que Mercler lil con-naitre son procédé, Laux avail eu l'idce de pratiquer la cauterisation par approche en plusleurs temps successifs, au lieu d'achever l'opéra­tion en une scule séance, comme le l'aisail Mercler. Par cc moyen, on évite les accidents qui peuveut survenir après la cauterisation objective ; mais, comme le fait remarquer'M. II. Bouley, le feu alnsi appliqué n'agit guère qu'a Ia maniere des applications vésicantes répétées, il serail insuflisant poitr determiner la resolution des luineurs articu-laires chroniques.
M. Peyrouze, vétérinaire militaire, a fait connallre un nouveau procédé de cauterisation objective {Mémoire couronné par la Socièlé
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centrale vétérinaire de Paris, Concours de 1874), qui lui a donnc dos résultats exlrèmemcnt favorables, C'est ainsi que par l'emploi du feu objectif, selon Ie procédé Peyrouze, on obtient lous les eifels Ihcra-peutiques do la cauterisation par Ie 1'er rouge sans que l'opération laisse aucune trace. laquo; ün grand nombre de chevaux réformés ontpu être vendus après avoir subi Ie feu de cette maniere, mème plusieurs i'ois, sans en porter aucune trace, raquo;(Peyrouze.)
Procédé Peyrouze. — On se sort d'un cautère en pointe, mesurant 28 millimetres ä sa base sur (5 centimetres de bauteur, mais qui con­serve la forme cylindrique dans l'étendue de 4 centimetres, en sorte que la partie conique en mesure 2.
L'animal ost ordinairemenl, assujetti debonl; si les polls sont longs, on les coupe au ras.
Le cautère étant cbauffé au rouge sombre, ('operateur trace avec eet instrument un dessin, suivant le mode hahituel pour la cauterisa­tion, avec espacement de 15 ä 20 millimetres, en avant le sein do ne toucher äla peau qu'une on deux fois au plus, juste assez pour que l'empreintedu cautère y roste; puis on approcbe eet instrument de la region äcautcriser, en lo tenant borizontalement a i ou 2 centimetres dos poils qui nc doivent pas ötre carbonises, laquo; et on le raène dans lo sens dos lignos ponctuées, pas plus vite que lorsqu'on fait giisser un cautère cultellaire dans le sillon qu'il a tracé h la surface do l'épi-derme. Si 1c cautère ost porté aux temperatures des rouges-cerise et clair, il faut le tenir plus éloigné de la peau, en position oblique ou perpendiculaire, afin de diminuer l'intensité de son rayonnnomout. Ainsi conduite, l'opération doit durer longtemps, afin que la chaleur pénètre lentement dans los tissus. raquo;
laquo; Les signes ii l'aido desquels on peut reconnaltre les degrés de la cauterisation sont los suivants :
((Augmentation d'épaisseur et plus grande tension de la peau.
o Après une demi-bouro, le doigt passé entre les emproinles laissées par le cautère porto sur sa pulpe une coucbe farineuse humide, un pen piltense.
laquo; Les poils et l'épiderme tiennent encore; mais l'épiderme est facile ;'i detacher par le gratlagc de l'onglo ; ee qu'il laut évitcr, du roste, parce quo la place dénudée laisse immédiatement suinter do la séro-sité qui pout tromper, par son abondance, sur l'intensité actuelle du feu.
laquo; Les signes de la fin de l'opération sont: l'épaissseur considérable-meut accrue de la peau ; sa temperature élevée, très-sensiblc ;ï la main; au toucher, sa surface donne une sensation d'lmmidité el une matière grasse, onctueuse, päteuse on itnido et d'une couleur noi-rätre, raquo;'attache ä la pulpe des doigls. Enliii nu volt de potiles goutte-
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leites de liquide sourdre entre les poils. C'est lä lo signeque Ie feu est
siit'fisammenl intense (1). raquo;
S 8. — De la cauterisation superflcielle mediate.
Ce procédé consistc ä appliquer le leu en interposant entre la sur­face t\ cautériser et lo cautère, soit un morccau de peau de gant, soit unc couenne de lard. Lebianc père conscillail en outre de se servir d'une sorto de cantore iï roulette (|ue l'on faisait glisser plus ou moins rapidemont sur la region malade, préalablement rocouvorle d'une couenne do lard. L'omploi do co cautère était particulièremcnt indiqué quand on se proposait do combattre unc ophlhalmio chronique. Do nos jours on a ontièroment renonce ;\ co modo de cauterisation, qui n'offre aucun avantage sur les procédés ordinaires et présente par eontro de graves inconvénients que Uonault a l'ait connaitro dos I82!(. Ainsi, il est fort difficile de reconnaitro h quol moment il conviont d'arrêter l'opération, car los signes qui indiquent uno cauterisation süffisante n'apparalssent que d'une maniere très-irrégulière, et les chutes de peau sont fréquentos. Pour cos motifs, co procédé de cau­terisation est abandonné.
sect; 9. — Cauterisation penetrante.
On appello ainsi un mode particulier de cauterisation qui consistc ä travorser la peau avec le cautère qu'on fait pénétror ainsi plus ou moins profondément dans les tissus sous-jacents.
11 y a Hou do distinguer ici, h l'exemple do M. TT. Bouley, une cauterisation penetrante rapide, caractériséo laquo;paria brièveté du temps pendant lequel les rapports du cautère sont maintenusavec les tissus,raquo; et uno cauterisation inherente (de inhwrere, s'attachcr ;i), parce que dans ce cas laquo; I'instrument cautérisant roste comme attache aux tissus jusqu'i\ co qu'il leur ait communiqué uno grande partio de sa cha-ieur(2). i)
A. — CACTÉniSATION PENETRANTE RAPIDE.
Collo methode do cauterisation pout 6lre raise en usage par plu-sieurs procédés que nous allons examiner.
1deg; Procédé Lebianc. — Go praticien conseillait de quot; Iravorser cumplétemont la peau avec dos cautères ïi pointe très-oflilée (d'une demi-ligne ä une ligne de diametro dans la partio qui doit pénétror dans les tissus) et ïi attoindro même le tissu cellulaire sous-cutané..., Le feu appliqué do cette maniere laissc autant de véritables cicatrices
Mi Rapport do M. II. Bouley sur le concours de chirurgie cl(; I874.Recueil de iiiód, vét., 1816, p. 1198. (2) H. Buulcy, Dictiomiaü'e de méd, el de diirurgie vit., art. (;,\i ii:i\is,viiu.n, p. ;n7.
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Bid
0PËKAT1ONS GÉiNÉRALES.
;i la peau cl au ti.ssn cellulaire qu'il y a eu ck' pointes de feu. Ce son! précisément ces cicatrices multipliées eL très-rapprochées, (jtii sonl suivics d'un bon effet.... (lelie maniere d'appliquer Ie feu n'est, du reslc, dangoreuse en aucune maniere, menie pour les chevaux les plus irritables; il m'a mème paru que les animaux supportaient plus fucilement celte espèce de feu que la cauterisation transparente ordinaire.... Les pointes de t'cu, quoique très-rapprochées, laissent après ellcs des traces beaucoup moins apparentes que celles dn feu ordinaire... L'action du feu en pointes profondes doit ètre socondee par plusieurs onctions d'onguent vésicatoire, faites h des intervalles éloignés.... J'ai appliqué des vésicatoires jusqu'ä cinq fois sur la meme region (1).
Ge procédé de cauterisation a élé principalement préconisé par Leblanc père, pour Ie traitement des vessigons, des molettes et des tumeurs ossenses.
f'rocé'/é Bianchi, — Co procédé n'est aulre chose qu'une modifica­tion de celui d'Urbain Leblanc, dont il derive; son auteur, vétérinaire ä Bourg, a fait connaitre, en 1865, dans Ie ./m/mal de l'École de Lyon, les bons résnltats qu'il avail obteuus de la cauterisation en pointes lines cl penetrantes, pour Ie traitement des molettes anciennes, compliquées de boitcrie et dans un cas d'engorgement chronique du boulel. Ce pra-ticien a employé pour son premier essai, des aiguilles ä Iricolcr chauf-fées au rouge, avec lesquelles il traversait saus trop de ménagements, — vu la difüculté qu'on éprouve a manier des instruments aussi exigus etpresque incandescents, — la peau et les lissus sous-jacents. Plus tard, encourage par Ie succes qui avail couromié celte première ten­tative, M. Bianchi, pour remplacer les aiguilles h tricoler dont l'ern-ploi élait incommode, cul l'idée laquo; de faire des cantcres olivaires en acieret de detacher de la pointe une aiguille du diamèlre d'une ai­guille ü Iricolcr, longue de igt; centimetres. raquo; Parmi les cas rapportés par M. Bianchi, il en esl un dans lequel il s'agit d'un cheval affecté laquo; d'une grosse molette double du membre postérieur droit, com-pliquée d'engorgement de la partie correspondante des tendons llé-chisseurs el donnant Hen h une boitcrie intense. Les aiguilles rougies, enfoncéesMne settle /bes sur toute la surface tuméflée, ;\ une profondeur de wn amp; deux centimetres est h une distance d'un centimetre environ, out produil une inflammation considerable qui a commence ä di-minuer Ie huitième jour. Quinze jours après ropéralion, l'animal travaillait sans boilerraquo; Quelq.ue temps après, il n'existait plus de trace ni de la molette ni du feu. Nous avons employé maintes fois cc procédé de cauterisation. Nous nous servons d'un canlère olivaire dont la partie terminale est en forme d'aiguille (fig. 137). La longueur de cette aiguille peut varier de \ ä 3 centimetres, sui-
(I) JmtriUll (U'S /inil/irs lli;s V'.'ltW'
iquex, ix.ic, p :)(;:i ui raquo;uiv.
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vant los cas. L'animal cst assujclti commo pourla cauterisation ordi­naire; toutcfois, vu Ie pen de duréc de l'opération, on peul, sans incon­venient, opérer sur Ie sujcL fixe debout, dans un travail par exemple, comme nous l'avons fait souvent. Les cautcres sont chauflcs au rouge-ccrise; on les enfonce d'emblée dans la peau de maniere il traverser cellc-ci de parten part pour faire pé-nétrer l'aiguille dans les tissus sous-jacents; puls, on se contente do toucher pour ainsi dire les parties malades avec l'aiguille chauffée au rouge, en évilant de prolonger sou contact avcc les tissus.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;F,gi i37i
On peut enl'oncer les aiguilles deux ou trois Cautère ä aiguille. fois, jamais plus, dans les mêmes points, mais clans ce cas, on ne doit pas agir coup sur coup, il faut, comme dans la cauterisation ordinaire, laisser s'écouler un certain temps entre deux applications de cautère. On doit éviter ógalemeut d'appuycr trop fprtement avec Ie cautère, sans cela les cschares circulaires qu'il determine peuvent èlre suivies do cicatrices indclébiles.
Le dessin du feu est semblable h celui de la cauterisation superfi-cielle, el, les pointes serontplus ou moins rapprochées suivant la gravitc des lesions qu'il s'agit de cotnbattre.
Ce procédé de cauterisation nous a donné d'excellents rcsultats pour le traitement des moieties tendineusesindurées,des engorgements tendineux et des éparvins. A l'exemple de bon nombre de praliciens, (le; M. Abadie, notamment, nous le recommandons vivement ;i nos confrères. Ajoulons que, quandil est employé avcc ménagement et en se conformant aux préceptes que nous avons exposes, il no survient aucun accident, et les Iraces du feu sont ä peine visibles. Remar-quons loulefois que nous n'avons essayé co procédé do cauterisation ui contre les moieties articulaires ui contre les vessigons arlicu-laires, nous ne pouvons done rien en dire pour ces cas parlicuiicrs. • 11 cst sans douto prudent de ne pas pénélrer dans les cavités articu­laires avec des aiguilles chaulfécs au rouge, bien que la pratique de ['acupuncture témoigne de l'innocuité do l'implantation d'aiguilles dans les articulations.
li. — DE LA C4DTÉBISATION INffÉBENTE.
La cauterisation inherente, dit M. 11. Bouley, est celle que l'on pratique on maintenant les cautères chauffés k blanc, en contact pro-longé avec les tissus de maniere h en produire la désorganisalion plus ou moins profonde, suivant les indications.
(( 11 y a deux manières d'exécuter celle operation : lanlót le cau­tère cst mis en rapport avcc la surface des tissus; tautöt il est plongc Pbvcb kt Toussaixt. Chirurgie*nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 41
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642nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; OPERATIONS GENERALES.
daas leur profondeur ;\ dos distances plus ou moins rapprochces suivanl Ie bul qu'on se propose d'atteindre, raquo;
\a i)e la cauterisation inherente en surface. — laquo; Les instruments qui conviennentpour ce mode de cauterisation sont les cautères sphériques, olivaires, nummulaires, annulaires eL cultellaires. On fait agir ces dernier.s par lours faces laterales et antérieure. Lour volume doit être proportionné i\ la superflcie dos parlies sur lesquelles il est néces­saire quo 1c calorique oxorcc son action désorganisatrice. Après les avoir fait chauffer au rouge blanc, on los applique en pressant d'une main forme üi la surface dos tissns ;\ cautcriscr et on los y mainlient ä demeure, pendant 15, 20, 30 el -40 secondes, suivant ladensité normale ou anormale plus ou moins grande de ces tissus. — Si la partie ;\ cautériser présente une plus grande étenduo que celle (jue la surface du cautcro peut ombrassor, il est preferable, plutüt que de promener l'instrument sur la partie, do 1'enlever du premier point on il a exercé sou action et d'appliquer immédiatement ä cóté mi cautère nouveau chauil'6 au möme dogre et successivemont ainsi jusqu'ü ce que toute la surface malade soit transformée en eschares partout d'égalc épaisscur. Si une seulo application n'est pas süffisante, on la répète une, deux, trois ouquatre fois, suivant qu'il parait nécessaire. L'action du cautcro est ainsi partout reguliere et uniforme. raquo;
laquo; Indications. — ülcères superllciels de la peau et du tissu cellulaire; plaies réfractaires ä la cicatrisation; plaies consecutives ;\ l'extirpation de lies, de verrues, de tumours cancéreuses, mélaniques, fibreusos ; plaies gangreneuses; plaies consecutives ä rouverture d'abcès cbro-niques, au débridement de lislulos entrelenues par la carie dos os, dos tendons ou des ligaments, ou h quelqucs amputations, etc. (1). raquo;
2deg; De la cauterisation inherente profonde. — Elle se pratique avec des cautères coniques incandescents que Ton plonge et qu'on laisso s'éteiiulre en partie, dans l'épaisseur dos lissus, ü une plus ou moins grande profondeur et ä des distances plus ou moins rapprochées, suivant l'étendue de la désorganisation qu'il est indiqué do pro-duire.
(i Indications. —Tnmcurs charbonneuses, gangreneuses, farcineuses; morsures d'animaux enrages ou venimeux ; inliltrations purulenles de la peau cl du tissu cellulaire; carie dos os, dos tendons, des carti­lages, des ligaments; carie dontaire; tumours indurées ou cancéreuses ; fongus, vegetations polypousos (i) raquo;.
Renault conseillait la cauterisation en pointes linos et penetrantes pour Ie traitemont des plaies dites A'été et de cellos qui sont consecu­tives ä réruption de la gourme maligne chez 1c cheval. — Voici, dit
(1)nbsp; nbsp;II. Boulcy, Dktionnaire de mód. et de c/m', vét., art. Cauterisation, p. 385.
(2)nbsp; Ibid.
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M. II. Bouley, comment celle cauterisation doit ètre pratiquée : lt;i Ètant donnée une plaie tie cetle nature, l'opératcur armé d'un cautère incandescent, en cóne acéré, dispose une première série de pointes prolondes, toutes tangentes les unes aux aulres, sur les marges de cettc plaie, en empiétant meme sur 1c tissu de la peau, si sa trame est déj;\ infiltree de pus; il trace, en dedans de cette première série excentrique, un second ccrcle de pointes penetrantes toutes tangentes entre elles et aux premières; puis, au dedans de ce second cercle, un troisième; et sucecssivement ainsi jusqu'ä ce (jue toute la surface de la plaie ulcéreuse soit creusée d'une mul­titude d'alvéoles profondes et confluentes. Cela fait, Ie cautère tou-jours incandescent est réappliqué sucecssivement, de la circonicrenco au centre, dans chacune de ces alveoles, et 1'opération n!est termincc que lorsque la pression de {'instrument ne fait plus sourdre Ie pus autour de lui et ne s'accompagne plus du hruissement particulier qui caraclérise la presence d'un liquide dans les tissus que Ie feu atteint (I).raquo;
M. II. Bouloy a obtenu de très-bons résultats par l'emploi de ce pro­cédé de cauterisation.
sect; io.
De la cauterisation sous-cutanée.
De Nanzio, ancien directeur de l'école vétérinaire de Naples, a préconisc, en i8,'iü, un procédé de cauterisation consistant ä appliquer des pointes de feu directement sur les muscles préalablement mis ;quot;i nu, par une incision interessant toute l'épaisseur du tegument cu-tané. On a appelé ce genre de cauterisation, feusous-cutané, cantévisn-tion inherente sous-cutanée, feu de Nanzio, pour rappeler Ie nom de celui qui l'a préconisé. Remarquons tout'efois que Solleysel, Ituini, Bour-gelat ont mentionné ce procédé opératoire dans leurs ccrits. . Indications. — Le feu sous-cutané a été chaudement recommandé pour le Iraitement des boiteries anciennes de l'épaule on de la cuisse. — C'est un moyen énergique sans doutc, mais on se tromperait si, jugeant d'après quelques cas heureux, on le considérait comme un #9632;remede inl'aillible. 11 est vrai qu'on peut loujours attribuei'les insueeës ü des errcurs de diagnostic, mais ce motif n'a aucune valeur, attendu que, dans bon nombre de cas, il est impossible de determiner avcc certitude le siége d'une claudication ; conséquemment, invoquer une erreur de diagnostic en pareille matière, c'est parier d'une chose qu'on ne saurait demontrer du moins dans beaucoup de cas.
Plusieurs observateurs parmi lesquels nous cilerons de Nanzio (2),
(1)nbsp; II. ßouley, Dioiioimaire ile méd, et de chir. vét,, art. C4DT£ris\tion, p. ;i8ü.
(2)nbsp; Mém. de lu Sociélé vétér. du Calvados et de la Manche. 1837, t. III, p, l!)1.
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OWnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ' OPERATIONS GÉNÉRALES.
Bouley jeune (l), Viramond(2), Rousseau (.'5), Carrier (4), M. Hey (S), M. Mauri (0), out public des fails qui témoignent de l'efflcacité do la cauterisation sous-cutanée pour Ie traitement des boiteries anciennes de l'épaule ou de la cuisse.
Manuel opératoire, — On fixe 1'animal comme pour la cauterisation ordinaire. Viramond, de Narhonne, conseillait d'opérer sur Tanimal mainlenu debout, les morailles étant appliquées el Ie membre oppose ä celui sur lequel on pratique la cauterisation convenablement relevé. M. Hey préféré opérer sur lo cheval couché.
Les instruments dont on se sert consistent en deux bistouris dont un convexe, et l'autre droil, deux érignes plates, unepaire de pinces ä dents do souris, unc paire de ciseaux droils ou courbes, et un caulère olivairc ordinaire. Nous diviserons cetle operation en trois tomps.
Premier Temps. Recherche des /joinls de repère, longueur et direc­tion de l'incision, maniere de pratique}' cellc-ci. —L'opcraleur pratique au niveau de I'articulation de l'épaule ou de la cuisse une in-cision interessant toute répaisscur do la peau. Il Importe que cettc incision soit cxacteineut situce dans Ie plan median de rune ou de l'autre de ces articulations. Pour ccla, on doit rechercher les points de repère formes par les sailiies osseuses, propres ;i cha-cune des jointures précitées. G'est ainsi que pour I'articulation scapulo-luimcrale, l'incision, pour être bien située, dovra passer entre les deux sailiies du trochiler (sommet et convexité) ; pour rarticulalion coxo-fétnorale, entre lo sommet et la convexité du trochantcr. Chez les animaux gras, la determination de ces points de repère est fort difücile et quelquefois mömc impossible; il faut alors imprimer a l'extrémité quelques mouvements, en ayanl Ie soin d'appliquer la main au niveau de I'articulation dont on se propose de caulcriser les musetes environnants. Quelques coups do ciseaux sur les poils marqueront Ie point central par lequel devra passer l'incision. Cette precaution est toujours bonne ;\ prendre, car il ne faut pas oublier que quand les animaux sont couchés, les rapports de Ia peau avoc les tissus sous-jacents sont changes. La direction et la longueur qu'il convient de donner ;quot;i celle-ci varient; ainsi Viramond pratiquait une incision perpendi­culaire de trois pouces et demi de long (environ 10 centimetres) ; M. Ie prol'csscur Rey fait une incision do 10 ä 15 centimetres de long, dans la direction des poils. Cette maniere de procéder est gencra-
(1)nbsp; Hcmeitde médecine vétérinaire, 1837, t. XIV, p, hä'i.
(2)nbsp; Journal des vit. du midi, 1840, t. III, p. KI.
(3)nbsp; Mémoires de la Société vét. de t'IUrault. 1830, Iro série, p. CO. (#9632;i) Journal des vit. du midi. 18i7, t. X, p, 217.
(5) Journal de. méd. veil. de Lyon. 1847, t. III, p. 489. (G) Journal des vél. du midi. I8GG, p. 441.
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lement adoptee. Pour pratiquer celto incision, l'opératour so iilaco en avant de répaule ou en arrière de la fesse, suivant les cas, etd'une main, 11 tend la peau au niveau de la marque falle avec les ciseaux, tandis que de la main opposée, armee du bistouri convexe, tenu en première posilion, il divise ie tegument en évitant d'intéresser les plans musculaires sous-jacents.
Remarquons toutefois que pour les boiteries de répaule, Rousseau pratiquait l'incision de Ia peau ä trois travers de doigt au-dessous et en avant de rarticulation scapulo-humérale, dans l'épaisseur dos muscles mastoïdo-humcral et coraco-radial. 11 a obtenu ainsi cinq 1'ois la guérison do boiteries anciennes de répaule.
Deuxième Temps. Dissection des lambeaux, — A 1'aide du bistouri droit et des pinecs ä dents de souris, on dissëque les bords de rincision de maniere h. former deux lambeaux qu'on écarté au moyen d'érignes plates, confiées ä un ou deux aides, afin de bien découvrir 1'aponé-vrose et les muscles dans lesquels Ie cautère va pénétrer. De Nanzio recommandait de recouvrir les lambeaux cutanés avec des linges mouillés afin de les preserver do Faction de la chalour rayon-nante.
Troisième 'J'emps. Cauterisation. — La profondcur ä laquelle il con-vientde faire pénétrer Ie cautöre a varié suivant les Operateurs. De Nanzio employait un cautère i\ bouton, émoussé, avec lequel il ap-pliqualt trois ou quatre boutons sur Farticulation en laquo; avant la pre­caution de mettre de temps en teraps Ie doigt dans Ie fond de la plaie, pour sentir jusqu'ä quelle profondcur on est arrive, afin dene pas ouvrir rarticulation (1). raquo; Ge danger est quelque peu imagi­naire, vu l'épaisseur des plans musculaires qui entourent les articu­lations scapulo-humérale et coxo-fémorale, m ais cela indique au moins, que de Nanzio faisait pénétrer Ie cautère, profondémont. Vira-mond prescrit do se servir d'un cautère ä pointe émousséc, chaufi'é laquo; jusqu'au rouge palen et de Ie faire pénétrer seulement f\ une pro­fondcur laquo;d'une ligne ou une ligne et un quart raquo;. Ce praticien appli-'quait quatre ou cinq boutons de feu on rond, savoir : un sur 1c point Ie plus central et les trois on quatre autres disposes avec symólrie autour des premiers.raquo; M. Hey applique laquo;avec un cautère olivaire dans l'aponévrose sous-cutanée, trois ü six boutons de feu, disposes en ligne droito ü la profondenr do 2 centimetres. 11 faut revonir eimj ä six fois dans cbaque trou fait par lo cautère et l'opération est termince. raquo; En résumé, il faut employer, pour ce mode. d'appli-cation du feu, des cautères olivaires, semblables lt;i coux mis on usage pour la cauterisation en pointes superficiellos. 11 convient égalemont de ue pas chauffer ces cautères au dela du rouge-cerise et de les implan-ter i\ une profondcur calculée, autant que lo tact du praticien per-
(l) H. Bouley, Dioüomaire de méd, et de c/ur. vet., t. Ill, art. Caltéhisatiox, p. 381.
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met do Ie faire, d'après la gravité on l'ancienneté du mal. On no saurait, i\ eet égard, indiquer des limites applicablcs ä louslcscas; tout ce qu'on peut dire, c'est qu'il ne faut pas traverser les muscles et atteindre les surfaces articulaircs; de mème qu'on nc saurait de­terminer avec quelque précision le nombre do fois qu'il convient de réappliquer le cautère dans chaque trou, attendu qu'il y a lä, comme pour la cauterisation ordinaire, une question de tact qui échappe i\ tout calcul. Nous dirons cependant que, chez les aniniaux gras, il faut se rappeler, comme le fait judicieusement remarqucr M. II. Bouley, que la chaleur fait entrer la graisse en fusion et qu'il faut tenir compte do rinlluence désorganisatrice qu'exerce sur les tissus cette graisse bouillante.
Soins consécutifs. Avantagcs. Inconvénients, — Us sent des plus simples ot consistent dans des soins do propretc, des lotions avec de l'eau fraicbo pure ou additionnée d'extrail de saturne, ou mélangée de vin aromatique; on a 1c soin do recouvrir la plaie d'é-toupes bachées. La suppuration est d'abord abondanto, la plaie est bidcuse, mais, au fur et h mesure que le tomps s'écoule, les choses cbangent de face, la plaie se regularise, le pus devient bomogène; il nc renferme plus de débris d'cscharcs, et finalemcnt la cauterisation sous-cutanée ne laisse plus qu'une cicatrice lineaire fort peu appa-rente, du moins dans quelques cas, et qui ne rcssemblc en ricn aux cicatrices laissées par la cauterisation ordinaire. C'est la, du reste, un des principaux avantages de ce modo do cauterisation. On a signalé, après l'opération dont il s'agil, dos accidents gangreneux qu'il a été possible toutofois d'arröter dans leur marebe envabissanle; on a parlé aussi de décollomenls, ou fusées purulentes, dans les muscles. Nous n'avons jamais observe cos accidents, bien que nous ayons vu em­ployer quelquefois le feu sous-cutané pour Ie traitemont do certaines boiteries très-rebelles; mais nous avons constaté, une Ibis, une cica­trice des plus apparentes, calleuse et irreguliere.
ART. II. — DE L.V CAUTERISATION TRANSCURHUNTE SUR LES AN1MAUX DE L'ESPÊCE liOVINE.
Le feu est raremont mis en usage sur les animaux do l'espèce bovine, cc qu'il faut attribuer sansdoute au mode d'utilisation de cos animaux, ;\ leurs allures lentes et ä leur destination pour la boucherie. Go n'ost guère que chez los sujets conserves pour le travail ou Ia produc­tion du lalt, que la cauterisation transcurrenle peut trouvor son emploi dans quelques cas particnliers.
Indications. — M. Gruzcl arecommandé le feu en raios pour le trai­temont des rbumatismes articulairos périodiques chez le bocuf. D'a­près eet auteur, los acces nc reviennent plus, et laquo; bcaucoup de bceul's peuvent travailler pendant longtemps avec dos articulations couvortes
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de raies de feu (i).raquo; Roche-Lubin a conseillé la cauterisation trans-currente pour le traitement des distensions artlculaires, des engorge­ments tendineux. M. Lafosse pense que laquo; les indications du feu sont i\ peu pres les monies pour le bflBiif que pour les solipèdes (2). raquo;
Rcyles de la cauterisation transcurrente. — Ellcs no different pas d'uno maniere générale de celles qui concernenl la mömc operation, prati-quéechez le cheval, toutefois il faut tcnir compte de l'épaisseur de Ia peau et des troubles digestifs determines par l'application du feu chez le boeuf.
Preparation de 1'anima/. — D'après M. Lafosse, laquo; il est necessaire, laquo;avant de soumettre le bosuf ä Topération, de le tcnir ii la diele au laquo; moins pendant douze heures et de s'assurer que la rumination s'est lt;( bien accomplie après son dernier repas, afin d'éviter la mcléorisa-laquo; lion qui peut encore survenir, alors möme que cos precautions ont (( clé prises, surtout lorsque la cauterisation doit avoir une certaine lt;i durée. raquo;
/'reparation de la par tic, c/ioix des instruments. — M. Lafosse recom-mande de couper les polls sur la surface ïi cautériser, 11 present de se servir do cautères olivaires on cultellaires ä surfaces laterales par-faitement planes, car ces instruments devant pénétrer laquo; prés de deux 1'ois plus profondément dans la peau du boouf que clans cclle des so­lipèdes ....., Ia superfleie de la peau serail plus largement détruite
dans les raies que dans les trous des cautères, si ces instruments al-laient en s'élargissant trop vile de leur partic rétrécie a leur base; par suite les chances de destruction desbulbes pileux scraienl accrues. raquo;
Manmuü redu cautèrc. — La grande épaisseur de la peau chez lo boeuf fail que la cauterisation dans cc cas n'exige pas, de la pari de I'opéra-teur, autant de légèreté de main que chez le cheval; de plus, au dire de M. Lafosse, laquo;la sérosité exbalcc dans les Irons ou les raies de cau­terisation est assez abondante pour refroidir l'instrument cl rendre plus difficile sa penetration. raquo;
Signes d'une cauterisation süffisante. — M. Lafosse pose en principe quelaquo; sur un cheval dont la peau est d'une épaisseur ordinaire, le feu en raies est assez fort lorsque le cautèrc a été méthodiquement pro-mené buit fois dans toutcs les raies par une main légere, en passant graduellement par les diverses nuances comprises entre le rouge-brun et le rouge-blanc (3), raquo; Pariant de la, cel auteur prescrit de passerlaquo; au
moins douze fois dans chaque raie..... Quant au feu en pointes, il
exige aussi pour arriver au degré süffisant, que le cautère passe dans chaque Iron un nombrc de fois, superieur d'un tiers ;\ celui que né-ecssite la memo operation chez le cheval. raquo; Mais tout coci n'a
(1) Cruzel, Trailé pralique des maladies de l'espèce bovine, p. 802.
{'!) Dictionnnirc deméd. el de chirurgte vél., art. Cautkhisation, p, .')52.
(3) Ibid., p. 348.
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OPÉIUTIONS GÉNÉRALES.
rien de bien signiflcatif en soi, car M. Lafosse lui-mömc avoue que o dans les cas particuliers il est nécessaire de tenir complc de l'ópais-sciu' plus ou raoins grande do la peau de I'animal, de son degré d'irri-
tubililé de la region queren cauterise.....Tout eelaexige de diminuer
ou d'augmenler le passage des cautères dansles raics ou les pointes. raquo; Dès lors, il eül étó plus simple et surtout plus exact de dire, avec M. II. Bouley, qu'il y a lü une question do tact qui échappe ä tout calcul el qu'on ne saurait, dans l'état actuel de la science, établir ü ce sujet des formules ayantune valour pratique reelle. En definitive, les seuls signes d'une cauterisation süffisante sont déduits, pour le beeuf comme pour le cheval, de la couleur dos cschares et do la plus ou moins grande quantitc de séiosité qui apparait au fond des raies ou des pointes, et Ton devine que c'est en pratiquant souvent la cauterisation par le fer rouge, qu'on arrive ä acqucrir 1c tact nécessaire pour obtenir de eet agent thérapcutique tous los cll'ets qu'il peut produire.
ART. III. — DE L'APPUGAïION DU FEU CHEZ LE CI1IEN.
Renault ct M. 11. Bouley ont attire I'attenlion sur l'emploi de la cau­terisation chez le chien, et ä la cliiiique de l'école de Lyon nous employons fréquemment cc inoyen.
Indications. — Cost principalement pour combattre les boiteries dues ;\ la presence d'exostoses, au niveau des articulations humcro-radiale, fémoro-tibiale et mome coxo-femorale que nous avons recours a la cau­terisation. Nous employons babituellement le feu en pointes superfl-cielles. Nous sommes en mesure d'al'firmer que ce mode de cauterisa­tion nous a donné d'excellenls résultats chez le chien.
Fixation de I'animal. — La cauterisation par le for rouge determine une vive doulcur que I'animal tcinoigne par de brusques mouvements ct des aboiements plaintifs. Il Importe par conséquent que 1c chien soit muscle et solidemcnt maintenu par plusicurs aides. On peut aussi, comme le conscille M. II. Bouley, avoir recours ä raneslhésic. Parce moyen, on pratique la cauterisation avcc la plus grande facilité.
Preparation du sujet, choix des instruments; chauffe et manoeuvre des cautères. — Il est bon que le chien soit i\ jeun, au moment oü l'on pratique l'opération, surtout si l'on se propose d'employcr l'anesthésie. Si les polls sont longs et touffus, il est convenablc de les coupcr. On devra employer de preference des cautères olivaires, légers, ä pointe ä peine émousséc. Il ne faut pas les chauffer au deh\ du rouge-brun, en­viron 20deg; du pyromètre de Daniell. C'est ici surtout qu'il est indispen­sable, vu la finesse de la peau, d'avoir une tres-grande légèreté de main.'On dispose les pointes de feu en quinconce, comme chez le cheval, en observant les mèmes régies relativementä leur espacement. Quant ä leur profondeur, eile nc doit jamais, d'une maniere générale,
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DE L'AI'PLICATION DU FEU.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 849
dépasser lo dermo, sinonil survientinévitablement uno chute de peau. Les pointes de feu doivent intéresser l'épiderme el les couches superfl-cielles du derme; elles ont ainsi une profondeur d'un ii deux milli-mëtres.
ART. IV. — DE L'APPLIGATION DES CAUSTIQUES.
On designe sous Ie nom de caustiques des substances, simples ou composces, qui possèdcnt la propriété de se combiner avec les cle­ments des tissus et de les transformer ainsi en eschare, c'esl-iVdire en une malièrc inerte, sorte de corps étranger qui doit être ultérieure-mentéliminé de réconomic.
Les caustiques sont souvent employés en médecine vétérinaire, soit ;\ 1'ctat solide, soit i\ l'état liquide. On met également en usage des ongnents, des pätes et des solutions caustiques.
En regle générale, dit M. H. Bouley, laquo;quels que soient l'état et la forme sous lesquels les caustiques sont employés el quclquc but que Ton veuille atteindre, la prescription principale qu'il laut observer dans l'application de ces agents puissants et qui peuvent devonir dangereux par leur puissance mömc, c'cst de bicn mesurer leur dose et de les ap-propricr, sous Ie triple rapport de leur nature, de leur forme et de la duréede leur contact, h l'organisation des parties qui doivent en subir raction, de teile maniere que cette action, restant circonscrite dans de justcs limites, ne retentissepas, par voie de voisinagc, sur les organes qui doivent demeureriU'abri de sesatteintes, et, par voie d'absorplion, sur l'organismc toutenlier. On devra done preserver de leur contact les parties qui peuvent et nc doivent pas y 6tre exposées, ü l'aide de moyens appropriés, tels que les affusions aqueuses, les applications grasses, 1c revêtement ü l'aide de teile de sparadrap, de couches gou-dronnées, d'étoupades ou de linges; cl pour prévenir la propagation par voie d'absorplion, lorsquc les caustiques sont de nature loxique, il faut s'abstenir de les laisser séjourncr dans les parlies au dek\ du temps qui leur est nécessaire pour produire leur efl'el escharotique. Enfin, dans quelques cas même, il sera prudent d'annuler par des agents chimiques appropriés la partie de l'agent caustique qui s'cst combinée avec les tissus pour so convertir en eschare et qui pourrait plus lard être résorbée en se dissolvant dans les liquides orga-niques (I). raquo;
#9632;1deg; Caustiques acides. — Ge sont les acides sulfurique, nitriqueet chlor-hydrique. Pour employer ces caustiques, on plonge dans Ie liquide un pinceau d'étoupes ou une boulellc, assujettie sur une lige de bois ou portee au bout de pinces ä disséquer ou de pinces h pansement, el on applique cette sorte de pinceau dans tons les coins de la surface ä cautériser, en appuyant aussi fort qu'on Ie juge convenable.
(1) 11. Uoulcy, Diclionnaive de mad. et de chirurgie vet., art. CauiÉHISATION, p.
300.
laquo;amp;.
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680nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; OPERATIONS GÉNÉRALES.
L'acide sulfurique esl employe soit h l'état liquide et pur, soit étendu d'eau ou mélange d'alcool, d'ossence de térébenthine. Quelquefoison Ie mélange avec des corps pulvérulents, suie de cheminéo, alun cal­cine ; on forme ainsi des pAles caustlques.
Pour appliquer ces p;\tes caustiques, il faut abstergor la partic ma­lade ; dans quelques cas, il peul Ctre utile do la rafraichir avec Ie his-touri; puis on etend uno couche do p;\lo d'une épaisscur variable. II suffit ensuite, dans Ie plus grand nombre dos cas, d'empècher los ani-manx de porter les dents sur la partio malade. Parfois, il peul 6tre bon de recouvrir la pMe caustique d'étoupos hacbees et do disposer par-dessus, nn bandage simple ou inieux un bandage onaté.
L'alun calcine (sous-sulfate d'alumine et de potasse anhydre) ostun escharotlque léger qui trouve fréquemment son application pour los bourgeons luxuriants. Pour l'employcr, on détorgo la plaio, puis on la saupoudre avec l'alun calciné. 11 se forme une sorte do croüto sous laquelle on trouve la plaio vivo et rouge et les bourgeons réprimés. On réitère cette application aussi souvent qu'il est nécessaire ; il n'y a aucun accident ;\ redouter.
L'acide nifrtgue {eau forte) est ordinairement employé liquide et pur. L'acide monohydralé est 1c plus actif. Get acide, verse goutte ä goutlo sur un gäteau de charpie, Ie transforme en une päte gélatincuse qui constitue lo caustique Rivallié, ainsi appelé parce qu'il a clé préconisé par Ie doclonr de co nora. L'emploi de cette päte permet de micux localiscr l'action caustique do Peau forte. M. Forrand a consoillé de subslitucr l'ainiante (silicate de magnésie) ;\ la charpie, afin d'empè­cher Ie dégagement d'acide hypoazotique produit par la combinaison de l'acide nitrique avec la charpie qui se transforme ainsi en py-roxyline, et de laisser ainsi ä cel acide toute sa force caustique. M. II. Bouley pense que cc mode d'emploi de l'acide nitrique trouvera peut-êtro son application dans la chirurgie vétérinaire, notamment pour les maladies do la region digitale.
Vacide cklorhydrique s'cmploie ordinairement mélange avec du miei et de l'eau ; on l'applique a l'aide d'un pinceau ou d'un tampon d'é­toupos sur les tissus dont on vent modifier la nature. Notons que l'acide cblorbydriquo convient parfaitemen t pour lo trailemenl do la maladie aphtheuse, du muguet dos agneaux, do l'anglne croupale du porc.
2quot; Caustiques alcalins. — Lo principal d'entre oux esl la potasse caus­tique.
La potasse caustique ou pierre u cantore esl rarement usitéo en chirurgie vétérinaire. laquo; Peul-èlro est-ce un tori, dit M. II. Bouley, car la potasse caustique convient parfaitemcnl on raison de ses propriétés dissol-van tos pour opérer la fonto des tuincurs volumineuses qui offrent ii l'aclivité do co caustique un champ Irop vaste pour que Ton ail ä re­douter sa propagation au dela do lours limites (I).raquo; Si Ton se décidait
(1) II. Bouley, Dictiomaive de mid. et dechir. vét.,:wt. Cauiéwsation, p. 807.
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DE L'APPLICATION DU FEU.
(i,-; i
amp; employer la potasse caustique, on pourrait employer Ie procédé de Dupnytren qui permet de porlcr la potasse ii de grandes profondeurs. (( Dupuylrcn availfait fondre des trochisques de potasse pure, lermines en cóne, de six ä hult centimetres do hauteur, de trois centimetres de diamètre !\ la base. On les fixe sur un long porte-crayon ; on les appli­que par la base, si la surface i cautériser est large et unie; parle sommet, si eile est creusée de cavités. 11 faut avoir soin degarnir les environs et surtout la partic la plus déclive, car ia potasse se liquéfle très-aisé-ment et aurail tout lo danger des caustiquos liquides (1). raquo;
3deg; Des caustigues mcfallüjues. — lis sont très-nombrcux. Nous allons les examiner successivement par ordre alpliabétique. On remarquera qu'ä 1'exemplo des auteurs qui nous onl precedes, nous plaQons l'ar-senic et ses composes parmi les caustiques métalliques, hicn que l'arsenic nc soit pas un métal ; mals e'est la une question de cliimie pure qui n'a aucunc importance en chirurgie.
Antimnine. — Lo soul compose employé en vétérinaire est lu proto-chlorure de ce métal. Lc protochlorure d'antimoine (bcurre d'anti-moine) s'emploie i\ la maniere des patés caustiques. C'estun compose doué d'une grande puissance escharotique ; on l'a conseillc pour Ie traitemcnl du crapaud, les morsures des chiens enrages, etc, Un an­cien vétérinaire de Vaise, Bessay, employait fréquemment et avec beaucoupde succes, pour lc traitement des plaies du pied une liqueur dont la composition est rcslée secrete el dans laquelle l'analyse chi-mique a demontré la presence d'une forte proportion de protochlorure d'antimoine.
Argent. — Le nitrate d'argmt fondu ou pierre infernale s'emploie sous forme de petits cylindres que Ton fixe dans un petit instrument qui n'est antro chose qii'un porlc-icrayon en argent connu sous le nom de portc-pierrc.On touche légèrement les parties malades avec le crayon caustique, comme par exemple quand il s'agit d'une kératiteulcéreuse, ou bien on appuie plus ou moins fortement, s'il est nécessaire de mo­difier, h une certaine profondeur, 1'état de la plaie.
Quand on s'cst servi du crayon de nitrate d'argent, on l'essuie soi-gneusement; puis on enl'crme le porte-pierre dans un étui qui se visse sur la base de celui-ci, de plus l'instruinent porte ä Tune de ses extré-milés, un petit étui oü Ton peut tenir en réserve un petit fragment du caustique. — Bernard avail conseillé d'cmploycr lc nitrate argenti-que sous forme de trochisques, pour le traitement desfislnles cartilagi-neuses ; mais le bichlorure de mercure est preferable [wwv eet usage.
Arsenic, — Les deux composes arsénicaux dont on se sertquelque-fois sont: l'acidc arsenieux {arsenic htanc, mort aux rats) et le sulfure jaune d'arsenic {orpiment, orpin j'aune),
L'acide arsenieux cl le sulfure jaune d'arsenic s'cmploicnt habilucl-
(I) Malfjaignc, Manuel de méd. op. I8:j9, p, 18,
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032nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; OPERATIONS GÉNÉRALES.
lemental'étatpulverulent. On los emploio pour modifier lanalure des plaies rebelles comme celles dites d'élê el faciliter leur cicatrisation. On so contente de saupoudrer les parlies malades; mais, en pared cas,il no J'aut jamais oubllcr quo ces matières constituent des poisons très-actifs dont 1'absorption par les surfaces dénudées conslilue im danger im­minent.
Cuiore, — Les composes cuivriques mis en usage sonl le sulfate el les acetates.
Le sulfate de cuivre (vitriol bleu) s'emploie très-fréquemment, soil en poudre, soit en solution dans I'eau. A I'ctal pulverulent, le sulfate de cuivre conslilue un excellent escharolique dont on obtient les meilleurs ctrcts pourle traitement des plaies du pied, qui bourgeonnent souvent avee beaucoup d'activité. En solution dans I'eau, le sulfate de cuivre s'emploie sous forme de bain, ä la dose do 50 i\ 100 grammes par litre, suivantles cas. Ce moded'emploi a etc rccommandc par M. Hey, qui, le premier, a fail connaitre les bons résultats qu'on pouvait en obtenir pourle traitement des maladies du pied. Depuis que M. Roy a ou l'idée d'avoir recours ä ce moyen, on emploie journellement, dans les höpitaux de l'Ecole de Lyon, les bains de sulfate de cuivre, doses comme il vient d'etre dit, el, chose remarquable, bien que la propor­tion de vitriol bleu atlcigne quelquefois 101) grammes par litre ct quo la durée du bain soit d'une et memo deux heures, on n'observe pas de symptömes d'empoisonnemenl. Ajoulons que cette métbode de trai­tement des lesions plantaires par lesbains caustiques s'estgénéralisée, ce qui témoigne en faveur de son efficacilé. M. Rey acgalcmenlprcco-nisc 1'usage du sulfate de cuivre sous forme de petits fragments co-nicjnes ou trochisques.
Le sulfate de cuivre est un des caustiques les plus employés. 11 entre dans la composition de l'eau d'Alibourg, de la liqueur de Yillate, de la liqueur de Yérot, etc.
h'acétale neutre de cuivre (verdet), mélange avec le miei et le vinaigre, couslitue un excellent remede pour le traitement du crapaud.
Le sous-acclate de cuivre (vert-de-gris) entre dans la composition de diverses preparations pliarmaceuliqucs, nolamment l'onguent égyp-tiac.
Mercure. — Ün se serten chirurgie vétérinaire, du bichlorure cl du nitrate acide de mercure.
Le bichlorure de mercure (sublimé corrosif) est un des meilleurs caustiques auxquels on puisse s'adresser dans la pratique. On l'em-ploiedc diverses manières, Ainsi, on taille quelquefois des fragments en forme de cönes plus ou moins allonges que l'on désignc sous lo nom de trochisques. On préparé également des trochisques en mélangant unc partie de sublime, deux parties d'amidon et quanlité süffisante de mucilage de gomme adragante pour faire une päte, avec laqucllo on confectionnede petils cónesqu'on laisse sécber afin qu'ils se durcissent.
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DE L'APPLICATION DU FEU.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 633
Pour s'cu scrvir, on les enfonco dans les üstules et on los maintient on sitiuilion, h l'aido d'un pansoment compressii' simple. M. Roy a particulièrement appelé l'attention des vétérinaires dès IHü! (l), sur l'usage du sublime oorrosif employé sous forme de cöne, pour Ie traite-ment des fislules consécutives h ['operation du clou de rue pene­trant.
M. Saint-Cyr a eu l'idée d'employer 1c sublime corrosif en poudre, pour tarir l'écoulement synovial dans un cas de plaie penetrante de l'articulation temporo-maxillaire. 11 s'estservi laquo;d'une rondelle en cuir souplo de K ou 7 centimetres de diametro raquo;, dont l'une des Tares était recouverte de poix de Bourgogne. Get emplätre agglutinatif fut saupoudré avec du sublime corrosif pulverise, dans une étendue egale lt;i cclle de la plaie; puis, ayantfait chauffer la poix, M. Saint-Cyr appli-qua ce simple appareil sur la plaie, en ayant soin de Ie maintenir pen­dant quelques instants, afin de Ie fairebien adherer aus surfaces (2). Nous avons employé plusieurs fois ce procédé, et il nous est arrive, n'ayant pas de cuir bien souple ;\ noire disposition, d'employer un morceau de peau de gant.
M. iï. Bouley a particulièrement insisté sur l'emploi du sublime corrosif, en poudre, pour Ie traitcment du clou de rue ; il a fait con-naltre fi cc sujet un procédé opératoire que nous décrirons a propos du clou de nie.
La solution alcooliquc ou aqueuse de sublime, plus ou moins con-centrée, s'emploio sous forme d'injections, d'autres Ibis, on se con­tente de toucher les parlies malades avec la liqueur caustique.
Lc sublimé fait partie de l'onguent égyptiac de Solleysel, du topique Terrat, etc.
Le nitrate acide de mercureest encore un caustique énergique, qui s'emploie ;\ l'état de concentration ou étendu d'eau, suivant les cas. On imbibe un petit tampon d'étoupes de ce liquide caustique, et l'on badigeonne ainsi les plaies en penetrant dans les anfractuosités sur-tout si ron soupQonne l'existence de quelques parties cariées, Moi-roud l'a conseillé en injections pour lc traitement des fislules du garrot, mais il faut savoir que ce caustique peul 6lre 1'acilementabsorbé. — 11 y a done lieu de redouter un empoisonnement.
Zinc. — Lc chlorure de zinc {beurre de zinc) possöde des propriétés escharotiques très-prononcées ; mélange ä l'eau et ä la farine do fro-ment, il constituelapäte phagédéniquede Cancoin. M. II. Bouley con-seille pour l'usage vétérinaire la pftte de Cancoin, préparée d'après la formule de Bonnet (de Lyon), c'est-i\-dirc : parties égales de chlorure de zinc et de farine. laquo; Cancoin avail annoncé que la päte de chlorure étaitélastique, eten consequence ne pouvaits'appliquer que sur des
(1) Hccueil vét. 1843.
(5) Journal vétérinaire de l'École de Lyon, 1850, p. 17.
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OPERATIONS GÉNÉRALES.
surfaces planos. Pour la rendre maniable, il ajouLail ii deux parties de eblorure de zinc une partie de clilorure d'antimoine; mais, suivant Velpeau, cello addition esl inutile. Pour appliquer cello päle, il faut d'abord mollro le dorme ii mi. On coupe onsuile une rondelle do pi\le de l'élendue que Ton veul donner ä l'eschare ol d'une épaissour va­riable solon l'épaisseur des lissus et la i'orce de la ptUe elle-mßme. Le causlique agit noltemenl dans les limilcs do son application, sans se répandre plus loin et ;\ une profondeur qui est en raison directe do son ópaisseur (1). raquo;
Nous avons employé la päle do Cancoin avec succes pour le Lraite-menl dos plaios d'éló, conllucnlos cl ä base indurée, ainsi quo pour los solutions de conlinuité anciennes do la lace antérieure des boulels chez le cheval.
Le docteur Auberl, do Lyon, a préconiséjjl'emploi du nitrate de zinc, fondu el coulc on pelils crayons semblablcs ä ceux de nitrate d'ar-gonl. Le nitrate zincique romplaocrailla pierre infernale.
Lesulfate de zinc, en solution caustique, est fréquemment employé par les vétórinaires anglais, pour le traitement du javarl cartilagineux.
CHAPITRE IV
CLAVELISATION EÏ VACCINATION
sect; I. — Clavelisation.
Gelte operation consiste ä inoculer ä un mouten sain on suspect de clavelóc le virus clavoleux, afin do inellre I'aninQal inoculé ä l'abri de la contagion nalurello.
On trouve la première monlion de cello pratique preventive dans un ouvrago public par Ghalette en 17(52, el, deux ans plus lard, on 17G5, Bourgelat recommande cetle operation. laquo; Cependant, s'il fallait s'en rapporter ä un passage de la seconde letlro d'Amoreux ä un magistral do la Cour dos Gompies de Montpellier, olle 6tait depuis longtemps pratiquée dans lo haut Languedoo (2). raquo;Le professeurVenel, de Mont­pellier, Tcissior et beaueoup d'autres, (anten Franco qu'ä l'étranger, conseillèrent la clavelisation. Parmi les nombreux travaux publiés sur ce sujet, nous citerons le mémoire de Girard (1818), celui d'Hurtrel d'Arboval (1822), el los articles conlenus dans les ouvrages do
(1) Malgaigne, Munucl de méd. op., p. 1lt;S.
(J) DicUonnaira de méd. el de cliir. vél,, t. Ill, ait. C;lavei.ée.
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CLAVELISATION ET VACCINATION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;6öii
MM. Gourdon (1837), Hcynal (1837) ot Traite du police sanitaire [iSTi], Lafosse(1861).
Avantages et inconvénients. — Par la clavelisation, on communique au moulon une mahidie ordinairoment bénigne qui preserve eel animal de la claveléo produite par contagion naturelle et qui est souvent ineur-trière; deplus, et c'estlä Tun des pnneipaux avantages de la claveli­sation, la clavelée dóveloppée par inoculation directe ne dure pas au delä d'un mois üi cinq semaines, tandis que la clavelée proprement dito sévit par bouffées dont la durée totale est de quatre ;\ cinq mois. Par la clavelisation, laquo; les mesures de police sanitaire, toujours si oné-reuses pour les propriétalres, deviennent inutiles.raquo; (Hcynal.) Mais on a prétendu que la mortalité, occasionnée par l'inoculation, n'était pas inférieure ü celle produite par Ia maladie.
M. Lafosse pense qu'il n'est pas démontré lt;lt; quo la clavelisation di-miinie Ie chillVe de mortalités dans les trovipeaux dejä infectcs au mo­ment oü on la pratique (1). raquo; Cel auteur oppose aux fails heureux de clavelisation publics antcricurement les résullats défavorables qui ont étéobserves, parait-il, i\Bouohain, en 1846; il ajouteque dans la Ilaute-Garonne, de 1832 ;i 1838, l'épizootie claveleusea sévi quatre 1'ois et que sur les .'}I3)803 bfttes ovines quepossède Ie département, laquo; 1,306 bêtes seuleinent ont 616 frappées, SOsontmortes,raquo; soit 6,12 p. 100. Cechifl're estbien inférieura celui qui représente même Ie minimum de la mortalité, quand Ia clavelée sévit dans un Iroupeau. Ainsi les nombreuses obser­vations rapportées parM. Reynal, soit dans son article du Dictionnaire de médecine et de cliirurgie, soit dans son ouvrage de Police sanitaire, démontrent d'une maniere qui no laisse pas place au doute, que laquo; dans la clavelée naturelle, Ie chiffre de Ia mortalité est de 40 p. 100 au maxi­mum, de 20 p. 101) au minimum, done 30 en moyenne, tandis que 1'on peut évaluer ä 1 p. 100 Ie chiffre de la mortalité occasionnée par la clavelisation (2). raquo; Ces chiffres portenten eux leur enseignement; ils valent mieux, ;\ notre avis, que tons les eomnientaires imaginables, car #9632; ils témoignent hautement de l'importance de la clavelisation. On a prétendu encore que la clavelisation no preserve pas do la contagion naturelle. Get argument n'est pas fond6, attendu que les experiences do Voisin, de Girard père, et los fails d'observation prouvent que les moutons clavelisés ne contractant plus la clavelée.
La clavelisation peutêtre suivieparfois d'accidents gangréneux. raais on peul éviter ceux-ci en choisissant convenablement Ie claveau et l'époque de rinoculation, enfin en opérant sur des animaux clans do bonnes conditions d'ägc et de santé.
En résumé, la clavelisation doilêtrc mise en pratique sur les ani­maux qni font partie d'un tronpeau dans lequel la clavelée vient de se
(1)nbsp; Lafosse, Traite de palhologie véf., t. II, p, 281.
(2)nbsp; Reynal; Traite de police sanitaire, p. 828.
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(UiOnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;OPERATIONS GÉNÉRA.LES.
declarer; c'est lo meilleur moyon pour abréger la durée do la maladie, mais il u'ost pas rationnel do soumettre h cello operation tout 1c ])6tail ovin dune localitc ou d'un département, comme cela a 6t6 conseillc. Sous co rapport, nous partageonsla maniöro devoir de M. Viseiir(l).
Choic du virus. —Le claveau on lo virus claveleux présente avoc son action spéciflque des propriétés constantes plus ou molnsprononcées, sulvant les sujets chcz lesquels 11 a cté recueilli, la période de la mala­die et sa gravltc. II Importe, pour éviter des accidents gangréneux, de prendre certaines precautions que nous allons faire connaitre.
Lo claveau dolt être recueilli sur une böte atteintc de clavcléc hé-nigne,rexpórience ayaut appris que, quand on clavelise des moutons avecle virus puisé chez un animal affecté de clavclée confluente, ma­ligne, il se produisait souvent des accidents gangréneux mortels.
La pustule, dans laquelle on doit puiscr le claveau, est, d'après M. llcynal, laquo;celle quiest circulaire ouovale, bien formée.qui fait saillie ot qui se détache sans difflculté et sans douleur. avec la peau, des par­ties sous-jacentes, légèrement blancMtreä sa circonférenceet ä sa sur­face, et dont on enlève facilement la pellioule qui la recouvre. laquo; M. Lebel a démontré laquo; que les pustules anciennes datant de douze, quatorze et memo seize jours, flétries, recouvertes d'une croüte épaisse est dont la sérositc estdéjü transformée on une matièrc épaisse comme purulente, fournissaient encore un liquide virulent d'excellente qualité, si, au préalable, on avalt la precaution do les incisor profondément et d'attendre que 1c sang se soit écoulé avant de le recueilllr (2). raquo; Vil-pelle, puls Miquel et Thomières ont fait remarquer depuis longtemps qu'en incisant crucialement une pustule clavelense, on obtient une quantité de virus claveleux sufflsante, dit-on, pour claveliser trois ou quatre cents hètes. Igt;e claveau de bonne provenance se présente sous forme d'une sérosité jaunätre, limpide.
Pour prévenir les accidents qui peuvent résulter de la clavelisation, il est indiquc do puiser lo virus sur un animal auquol on aura préala-blement inoculé lo claveau. Barbaucois (1807), Girard père (1816), Viervin (I8i2.'i)i Lcbel (IS't?) et bon nombre d'observateurs allemands ont démontré rjiie le virus s'aH'aiblit par des inoculations successives, et M. Reynal pense qu'il fautmettrc lt;i profit laquo; cetlo attenuation pour communiquer une clavcléc bénigne (3). raquo; Du resto, depuis longtemps, Pessinaa recommandé 1c procédé suivanl ponr obtenir un virus clave­leux dont rinoculation ne soit pas suivie d'accidents. Ou cboisit dix moutons sains, qu'on inocule avec le virus provenant d'une clavclée bénigne; puis, onprend parmi cesanimaux, celui qui présente le moins de pustules, ct Ton inocule avec le virus puisé dans la plus belle pustule dix autros betes, et ainsi de suite jusqu'è, cc que rinoculation nedonne
(i) Visour, Memoirs sur la clavtlée, 1873.
(2) Dielionnaire de méd, et dn chirurgie vdi., art. Clavelisation, p. 72(1.
(8) Loco cit'do, p. 7.?9,
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CLAVELISATION KT VACCINATION.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 657
plus naissance qu'ä unc settle et belle pustule, dans laquolle on puise Ie virus préservatif. Cc procédé de culture du claveau esl mis en usage cn Auli'ichc,oüil donnc, dit-on, les mcilleurs rcsultals. Maisoucomprcml que, quand on est parvenu ä sc procurer de la sorte un claveau d'ex-cellente qualité, il Importe d'en continuer la culture ou d'en assurer la conservation. On no peut guère cultiver le claveau d'une maniere permanente que dans les écoles vétérinaires; c'est ce qu'on fait ü Vienne. 11 es', done interessant d'étudier les moyens employés pour re-cueillir et conserver ce liquide virulent.
Ilccolte et conservation duclaveau.— Quand on se propose de recueillir du claveau, il Importe, au préalable, de préparer soit des plaques de verre, soit des tubes capillaires destines ;\ recevoir le virus clave-leux.
Les plaques de verre qu'on emploie pour eet usage présentent une longueur de 3 i\ 4centimetres el une largcur de 2 u 3 centimetres.Les tubes, destines ä la conservation du claveau, sonttout üi l'ait semblables a ccux qui sont employés pour la conservation du vaccin; ils se composenl d'une petite am­poule, el'lilée ü ses extrémités, présentant une longueur de 4 ä 5 centimetres {fig. Ili8).nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Fis- I38-
On recueille le virus claveleux, soit dans denbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Tube ä vaccin.
jeunes pustules, soit dans des pustules claveleu-ses, parvenues ü leur complete maturité. laquo; Suivant Beugnot, on peut inciser les pustules avant la presence du virus sous l'épiderme, vers le qualrièmc ou 1c cinquième jour. Lebelpréféré attendre que les symp-tomes d'acuité, dont les pustules sont le siégc, aient diminuc ou cessé, c'est-tVdire du douzième au seizième jour; cepeadanl il reconnait que, du sixième au dix-huilième jour, on oblient, par les incisions, un liquide apte ä transmettre la clavelée (1). raquo;
Pour recueillir le claveau, on cnlcve l'épiderme ou mieux la pellicule qui recouyre chaquepustule, et on ne tarde pas t\ voir suinter une sc-rosité claire et limpide. Par ce procédé, on n'obtient que de potitcs quantités de liquide virulent; aussi est-il preferable d'inciser la pustule claveleuse, comme cela a été conseillé par Vilpelle de Meaux.en 183-i, Beugnot, Miquel et Thomières, Lebel et la plupart des praticiens qui se sont occupés de ce sujet. Aprcs I'mcision de la pustule, il s'écoule une certaine quantité de sang; il faut attendre, pour récolter le claveau, que eet écoulcmenl sanguin ait cessé, el que le virus claveleux suinte dans les incisions sous forme d'une sérosité jaunätre el limpide. On plongealors 1'une des extrémités d'un lube dans la source d'oü l'on voit sourdre, en lines goutteletlcs, le liquide virulent, et pour faciliter l'introduction du liquide dans le tube, on roule constamment celui-ci entre les doigts.Si l'humeür claveleuse, après avoir rapidement monté
(1) Dicitonmire de méd. et de chirurgie vél., art. Cr.AVELisAiioN, p. 737.
l'BUCU ET Ï0USSA1NT. — Cltil'urljio.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;**
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658nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; OPERATIONS GÉNÉRALES.
dans le tube capillaire, s'arröte dans rumpoulo qu'il présente, il faut mottre ce tube de cölc et en essaycr un autre. 11 importe que les tubes soientcxactement remplis el que rhurneur virulente qu'ils renferment ne soit point mélangéo d'air, car, s'il en était ainsi, ellc ne tarderait pas ;\ s'altérer. Quand on a chargé ainsi un certain nombrc de tubes, variable suivantlos besoins de chaque praticien, il faut les sceller. Pour ccla, on en fond les extrémités h la (lamme d'une bougie, mais par ce moyen, on decompose l'humeur clavclcusc ; aussi cst-il prefe­rable de boucber les extrémités du tube capillaire, c\ I'aide de eire h cacbetcr, comme on le fait pour les tubes de vaccin. On place ensuite ces tubes dans un petit flacon rempli d'eau qu'on depose dans un en-droit frais et sombre.
Quand on emploie des plaques de verre, il suffit de recueillir le cla-veau avec la lame d'un bistouri et de le déposer sur une plaque de verre qu'on recouvre d'une autre plaque de méme longueur et de mème largeur; puis, on réunit ces deux plaques ä l'aido d'un lut forme de eire jaune ou mieux de eire ;\ cacbetcr. On entoure les plaques ainsi cimen-tées, d'une feuille d'étain ou do plomb, ou simplement d'un morceau de soie noire ou de papier noir. Par ces divers moyens, notamment par l'emploi des tubes, M. Lobel laquo; a pu conserver du clavcau liquide, ayant loutes ses propriélés, jiisqu';\ quinze mois et méme deux ans (1). raquo; Néanmoins, il est toujours preferable, quand los circonstances 1c per-mettent, d'opérer avec un virus clavelcux encore cAalaquo;rf,recueilli immó-diatement sur un mouten ohez lequel la culture du claveau a cté mé-thodiquement faite.
Lorsqu'on veut se servir du claveau contenu dans les tubes, il faut cassor, avec lebout des doigts, les extrémités du tube et en souffler le contenu, a 1'aide d'un cbalumeau de paille ou d'un tube de verre, sur la lancetto avec laquello on va claveliser. Divers instruments out été imagines pour remplir les tubes de vaccin et en chasser ce liquide, notamment Tjopompe du docteurLalagade, d'Albi, et l'appareil du doc-tcur Chassagny, de Lyon. On peut aisément se passer de ces instru­ments dans la pratique; pour ce motif, nous n'en parlerons pas. On s'est quelquefois servi, ä défaut do virus liquide, de croütcs claveleuses préalablement délayées dans une petite quantité d'eau. Ce moyen est souvent suivi d'insuccës.
Circonslancesquipmvcnl modifier les résultals de la clavelisalion. —Ces circonstances sont relatives ä l'état des animaux, ;\ leur Ago el ä la saison pendant laquelle on opcre.
On doit s'abstenir de claveliser les bétes atteintes de maladies chro-niques, notamment d'alfections vermineuses ou cachectiques. laquo; L'état de gestation, l'époque de l'agnelage, de la tonte, le moment des cha-
(I) J. Goui'Jon. Èlémentsldechirurgie vél., t. II, p. .39.
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leurs ou de la montc sonl des conditions spéciales qui, ä moins de nc-cessilé, doivenl faire difl'érer laolavelisatlon (1). raquo;
Les auteurs ont 6mis diverses opinions sur les dangers de la clavcli-sation d'après l'ägedes animaux. M. Reynal pense laquo;qu'il cst preferable d'attendre quo les agneaux soiont sevrés avant de pratiquer la clavcli-sation; après cette période, ils opposent une resistance plus grande ü rinduence morbide qu'excrce sur eux 1'inoculation (2). raquo;
C'est pendant 1c prinlemps ou i'automne qu'il convient do pratiquer la elavelisation; les saisons extremes — liiver et élé — sont défavora-bles i\ cette operation.
Jlégions ou 1'on clavelisc. —Les auteurs ne sont pas d'accord sur le choix de la region oü il convient de claveliscr. Los uns preferent la face interne do la cuissc; les autres, lo dessous do la queue. La plupart des praticiens opèrent dans cette derniöre region, que M. Reynal re-commandc tout particulièrcraenl, parce quo, dit-il, le dessous do la queue est plus rarement le siege d'engorgements et parce que la on peut les conjurer plus facilemcnt qu'ailleurs. laquo; Liebald assure avoir inoculé sous la queue, i\ 5 ou (J centimetres de sa base, plus de CO,000 moutons sans provoquer un cas d'inflammmalion grave de cette partie (3). raquo;
Disposition du local. Position de Voperateur, — II Importe de sé-parer les bêtes clavelisées de celles qui nc le sont pas. — A eet cffet, on divise la bergerie en deux comparliments, h l'aide d'une claie, et 1'on met d'un coté les moutons ;\ claveliser, de 1'autre les bètes opérées. L'opérateur se place alors entre les deux comparli­ments; il proximité se trouve lo mouton qui fournit Ie claveau et que Ton fixe sur une table ou sur une botte de paiile. Plusieurs aides sont également nécessaires; Tun d'eux charge la lancette de l'opéra­teur en la trempant dans l'huraeur qui suinte dans les incisions 1'aitcs aux pustules; un ou deux aides contiennent le sujet qui fournit le claveau, et les autres amenent les moutons ;\ ropératcur en les .tenantcomme pour le bistournage, si l'on clavelise au plat de la cuisse, tanclis qu'on les mainlicnt dehout, tont en préscnlant leur croupe ;\ 1'operateur, quand on opère dessous la queue. L'emploi d'un aide pour charger la lancette n'cst utile qu'autant que l'opérateur a un grand nombre de moutons ä claveliser; dans ce cas, pendant qu'il pratique les piqüres, l'aide imprëgne la lancette d'humeur virulente. M. Geur­den pense que, laquo; avec trois aides, quatre au plus, on peut, si l'on a quelque habitude, claveliscr deux cent cinquante bêtes en une heure (4). raquo;
(1)nbsp; Diet, de méd. et de chirurgie vét., t. III, p, 739.
(2)nbsp; Ibid., p. 739.
(3)nbsp; Ibid,, p. 741.
(i) J. Gonrdon. ülémenls de chirurgie vél., t. II, p. 55.
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COOnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; OPlilUTIONS GÉNÉRALES.
Manuel opératoire. — Plusieurs procédés out été conseillés pour pratiquerla clavolisution. A I'exempiedeM. lleynal, nous examinerons les suivants :
1raquo; Procédé par incision de la peau. — II consisto ;\ pratiquer de pctiles incisions interessant une partie du derme, et dans lesquelles on depose le claveau. Go procédé , qui a été conseilló par Godine jeune, expose ä des hémorrhagies et i\ des engorgements gangréneux consccutifs. 11 est abandonné acluelleinent.
2deg; Procédé par le grattuye de l'épiderme, laquo; On détruit d'abord l'épi-.derme sur un point circonscrit avec la lancette ou leliistouri; on depose ensuite la matière virulente sur la surface absorbante. Ce procédé n'cst pas sür, dit M. Ileynal; le produit inoculé est susceptible d'etre essuyé par les corps extérieurs, d'etre entralné au debors par le suintement séro-sanguinolent dent la surface dénudée est le siégc; il peut enlin s'altérer au contact de l'air; en entre, ;\ la place do l'excoriation épldermique, il se forme souvent une plaie qui revet facilement le caractère ulcéroux. Je ne sache pas, ajoute M. Ileynal, que ce procédé soit encore mis en pratique (1). raquo;
Procédé par le séion. — 11 consiste ;\ introduire, sous l'épiderme, un petit fil de laine ou de coton imprégné de claveau. A eet effet, on passe ce lil, ainsi préparé, dans une aiguille ä coudre ou a suture; on pince la peau clans une region dépourvue de laine, et ä l'aide de raiguille on transperce, de part en part, la couche épldermique du tegument. On tire l'aiguille, puis on lücbe le pli, le fil se trouve alors place sous l'épiderme ; on le coupe par les deux bouts, en le laissiinl dépasser un peu de chaque coté. Les auteurs ont fait remarquer que ce procédé determine souvent des engorgements gangréneux et qu'il oxige beaucoup plus de temps que le procédé par piqüres, que nous allons décrire et qui, ä tous egards, mérite la preference sur les autres procédés.
4deg; Procédé par piqüres. — On peut employer, pour claveliser par ce procédé, un instrument acéré quelconque, bistouri droit, canif, feullle de sauge étroite, etc.;inais on sesert ordinairement, soit d'une aiguille cannelée, soit d'une lancette ordinaire ä g7'am d'avoine, soit d'une lancette cannelée semblable i\ celle employee par les médecins pour Ia vaccination et que l'on trouve aujourd'hui dans les trousses ä l'usage des vétérinaires.
Le choix des instruments a varié suivant les praticiens; les uns pre­ferent l'aiguille cannelée, les autres, la lancette. Parmi les premiers nous citerons M. Ileynal, qui, amp; l'appui de sa maniere devoir, fait re­marquer que l'usage de l'aiguille cannelée est plus commode, plus facile etplus expéditif; deplus, rinoculalion est faite dans des conditions meilleures de succes ; on introduit le virus h la faveur d'une tres-
(I) Diel, de méd. et de Chirurgie vit., t. III, p, 742.
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petite ouverture sous l'épiderme; il ne donne lieu ni !\ une liémor-rhagie, ni ä une plaie, ni h tics engorgements inflammatoires. Avec la lancette dite i\ grain cCavoine, on borne moins I'action de 1'instrument; comme eile est coupante sur les bords, eile produit une incision sous-cutanée plus large, plus ouverto ü l'air extérieur; ellc expose l'opé-ratcur ;\ blesser 1c derme et ;\ faire des piqörcs plus étendues.
laquo;Je saisbien, ajouteM. lleynal, que ces inconvénienls s'amoindrisscnt quand on a 1'habitude de manier la lancette, mais il n'est pas moins vrai qu'avec I'aiguille cannelée, ils ne sont pas ü redouter (1). raquo; Ajou-tons que Girard cmployait I'aiguille cannolce pour la clavelisa-tion (2).
M. Gourdon pense, avec la plupart des auteurs, raquo; que i'aiguille déchire plus ou moins Ie lambeau et qu'en raison de sa finesse, clle peut, malgró toute l'adrcsse possible, ßtre introduitc plus facilcment dans Ie derme et parfois même jusque sous la peau, ce qui a d'assez graves inconvénients (3). raquo; Il est démontré, en effet, que quand on depose 1c claveau dans Ie tissu conjonctif sous-cutané, on voit survcnir des accidents gangréneux. Mais il ne nous parait pas qu'on soit ä l'abri de ces accidents par Femploi de la lancette, el comme, en délini-live, la piqüre produite par I'aiguille est beaucoup plus petile que celle dóterminée par la lancette, nous pensons que la clavclisation pratiquée ;\ l'aide de I'aiguille cannelée offre moins de dangers que par l'emploi de la lancette, tout on reconnaissant que l'habitudc, ac-quise par chaque praticien, de se servir de tel ou tel instrument, at-tcnuo ou mème fait disparailrc les inconvénients inhérents ;ï son #9632;usage.
Quand on se sert de I'aiguille cannelée, on remplit de claveau la cannelure de l'inslrument; puis, tenant eclui-ci de la main droite, comme une plumc ü écrire, on tend la peau de la main gauche dans la region ;\ inoculcr (plat de la cuisse ou dessous do la queue) ; puis on enfonce I'aiguille horizontakment hunc profondeur de 2 ;\ 3 millimetres, de maniere i\ intcresser seulement les couches superficiollcs du tegu­ment cutaué, en óvitant soigueusement de traverser celui-ci. On retire I'aiguille après quelques secondes, en la relevant presque verticalcment, lt;!n même temps qu'avec Ie pouce gauche, on appuie légèrement sur les bords de la piqüre, de maniere ä essuyer complétement la pointe do I'aiguille et ü faire glisser Ie liquide virulent dans Ie petit trajet sous-épidermique que I'aiguille vient de parcourir. M. Gourdon recom-mande de faire laquo;un pli h la peau en la pingant avec les doigts de la main gauche ; puis, tenant Faigiulle horizontalement avec les doigts de la main droite, on la fait pénétrer, en allongeant les doigts
l'l) Hiel. de méd et de chirurgie vet., t. III, p. 1'f2. (21 Vatcl, Élem. de pathologie vét. 1828, t. II, p. 2G7. (3) J. Gourdon. Ètém. de chirurgie vét., I. II, p. 49.
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602nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; OPÉ1UTI0NS GÉNÉRALES.
qui la mainliennent dans 1c pli, sous l'épiderme, h la profondeur de 4 ä G millimetres... (1). raquo; Mais il nous paralt plus simple de tendre la peau comme l'a conscillé M. Heynal. La peau de la queue so tend facilement, dit cel auteur, en plagant la main sur Ie bord dorsal et en exergant une traction dans Ie memo sens d'une part avec Ie pouce et de l'autre avec les quatre doigtsréunis.
laquo; Si l'on se sert de la lancette, on commence, pour faire la piqüre, par tendre la peau entre Ie pouce et l'index gauches; puis on intro­duit la pointe do la lame sous l'épiderme, en tenant rinstmment presque parallclemcnt a la peau et de maniere i\ ne pas l'enfoncer h plus de 2 ä /* millimetres. Cela fait, on pince légèrement la piqüre en rapprocliant les deux extrémités de la petite incision, et on en développe ainsi l'ouverture; puis on relève 1'instrument presque ver-ticalement, et Ie liquide descend ; on maintient la lancette pendant quelquessecondes danscette position; puis on la retire en appuyant le pouce gauche sur la pointe, de maniere i\ la faire essuyer par la pellicule d'épidcrme soulevée etä retenir dans la petite plaie le virus claveleuxraquo; (J. Gourdon) (2).
Le nombre de piqüres qu'il convient do pratiqucr a etc I'objet de nombreuses controverses entre les auteurs; les uns ont recommandé de pratiquer six i\ huit piqüres; d'au tres, une ou deux piqüres seule-ment. Ainsi M. Lafosse pense que laquo; qnalrc ou six piqüres, distancces de 7 ou 8 centimetres, sufflsent ordinairement (.'5). raquo; M. Lebel et avec lui bon nombre de praticiens ne font qu'une ou deux piqüres au plus. Cette maniere de procóder est la seule rationnelle, car on ne peut nier qu'il sufflt de l'introduction, dans un organisme sain, d'une quan-tité infinitesimale de matièrc virulente pour faire développer une ma-ladie contagieuse; cc n'est done pas la quantité qui intervient ici, mais bien la qualité. Si ron considère en outre que la multiplicité des piqüres augmente l'intensité des phénomènes inflammatoires et conséquemmenl rend imminents les accidents gangréneux, on sera conduit a pratiqucr seulement une ou deux piqüres.
Clavelisation par inyeslion gastrique. — En 18'(8, Bclliol et lUoclie-Lubin adressèrent a Ia Société centrale vétérinaire de Paris (4) une communication sur un procédé de clavelisation qu'ils avaient employé sur: 1deg; t/JOO moulons antcnais apparlenant au sieur Aignilhou, l'er-mier de la Prade (Larzac); 2deg; 1,000 brebis laitiöres du même cultiva-teur; Jf0 840 moutons appartenant aux sieurs Maillé frères, des en­virons d'Alby, formant un total de 3,7/i() bètes ovines. Voici en quoi consistait cc procédé. La veille de l'opération, les animaux 1'urent
(1) Etcmenls de chirurgie vél., t. II, p. 50. (5) Ibid., p. 50.
(3) Trailé ile pathologie vet., t. 11, p. 287. (i) Kecueildc mid, vél. 1818, p. 525.
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mainlcnus h la diète ; on ramassa avcc soin loutes les croiitcs dossé-chécs, toutcs les pustules clavcleuscs trouvées sur les bèles infectóes ; on les pulvérisa, puls on les enveloppa dans plusieurs couches de pa­pier. Le jour de l'opération, quatre moulons, choisis parmi les plus malades, furent sacriflés par effusion de sang, et ce liquide futrecueilli eu ayant soin de l'agiter conslamment pour enapêcher la coagulation. On dópega rapidement les victimes, et Ton répandit, sur toute la face interne do la peau, unc couche do sol de cuisine qui s'imprégna du sang, de la sérosilc et de la matière purulente qu'elle contenait. Ce sol fut mélange avec la poudre provenant des croütes claveleuses et le sou composant les provendes ; on y ajouta immédiatement le sang encore chaud, puis onbrassale tout ensemble. Ce mélange, additionné de laquo;la quantité de sei pour completer h cbaque töte sa ration ordi­naire, raquo; forma ainsi unc provende que Ton mit dans de nombreusos auges disposées la veille. Les bètes t\ laine mangèrent, parait-il, laquo; avec la plus grande avidité, raquo; cette provende d'un nouveau genre. On ob-serva ensuite rigoureusement les régies bygiéniques usitées i\ l'égard des troupeaux elavelisés.
laquo; Ducinquiéme au sixicme jour, (ous les symptómes de la clavelée béni-gne se manifeslent sin- (outes les Lêtes u laine, ä l'exceptibn de dix-huit dans les troupeaux d'Aiguilbou et de cinq dans celui des fréros Maillé ; tcnites cos dornières furent atteintes d'une clavelée confluentc et suc-combèrent. Les septiéme, huitième jours et suivants, la clavelée suivit sa marche ordinaire ; vingt jours après, les troupeaux étaient dans un état sanitaire parfait (I).raquo;
Go procédé de clavclisation, qui a l'avantagc d'etre expéditif et d'une execution facile, n'a pas été employé, que nous lo sachions du moins, depuis qu'il a été recommandé par ses inventeurs. LaSociété centrale do médecine vétérinaire avail bien décidé, sur la proposition de M. 11. Bouley, d'abord combattue par Renault, qu'une commission serait nommée pour faire des recherches expérimontales sur lo nou­veau procédé de clavclisation imagine par Belliol et Roche-Lubin, mais cette decision paralt no pas avoir eu de suites, car il n'est pas iV notre connaissance qu'aucun travail ail été publié sur co sujet.
M. Lafosse pensc laquo; qu'il n'est pas encore bien démontréquo cc pro­cédé soit supérieur aux piqüres bien faites, et il ne nous parait pas très-certain que les bêtes mangent toujours la singuliere provende qu'a imaginée Roche-Lubin, et moins certain encore que la contagion résulterait toujours de ce mode d'inoculation (2). raquo; Nous ferons sim-plcmcnt remarquer, ;\ cc sujet, que les experiences de Renault ont démontré que l'on pouvait transmettre la morve aiguö aux cbevaux
(1)nbsp; Recueil de méd. vél,, 1848 p. B27.
(2)nbsp; Traite de pathologie vét,,l. 11, annOo I8G1, p. 28.
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laquo; en leur faisant déglutir des bols imprégnés de matièro virulente^),laquo; et que celles plus récentes do M. Chauveau prouvent que la tubercu­lose et la clavclée so communiquont par ingestion gastrique.
Effets et soinsconséeuttfa. — Lapiquro resultant do rinoculalion dis-parait promptoment; puis, vers lo troisième ou Ie quatrième jour qui suit I'inoculation, une papule apparatt aupoint piqué; olie est transfor-mée on pustule, vers ie sixième ou Ie soptième jour. Des pustules se-condaires se montront assez souvent au voisinage du point inoculc et au pourtour des ouvertures naturelles. On observe, en un mot, une cla-voléo bénigne, si Ton s'est conforme aux precautions que nous avons indiquées. Les bötes clavelisées doivent ötre placées dans de bonnes conditions hygiéniques; on évitera de les laisser exposées aux intcm-péries atmosphériques, cl on los soumettra t\ une demi-dioto jusqu'ä ceque l'éruption soit produite.
Accidents. — 11 faut citer dos engorgements gangréneux qui se mon­tront ordinairomont du douzièmo au vingtième jour aprës l'opération. Leb cl a observe un cas do lotanos laquo; survenu du vingt-cinquième au trentième jour après l'inooulation (2). raquo;
sect; 2. — De la vaccination.
On a pratique Ia vaccination chez lo mouton, en vue de preserver cot animal de la clavelée, et, chez Ie chion, pour prévenir lo développement de la rnaladie du jeune Age. Ces diverses tentatives n'ont pas donné les résultats qu'on en attendait, et il ost bien demontré aujourd'hui quo rinoculation du vaccin au mouton et au chion, no preserve ces animaux d'aucune rnaladie. Quand on vent se procurer du vaccin animal, on inocule du vaccin humain i\ la génisse ou ü lavache; si l'on a du horse-pox ä sa disposition, on obtient, cu I'inoculant, un cowpox plus actif quo celni qui estproduit par I'inoculation du vaccin humain. Lorsqu'on se trouve en presence d'une epidemie varioliquo ou bien quand on de­sire employer du vaccin dont la purctc soit k I'abri do tout reproche, on a recours ä la vaccination animale. Les sujots vacciniförcs doivent ötre de jeunes animaux do l'ospèco bovine, et de preference des gó-nisses de G, 10, et 13 et meine 18 mois. ün inocule au pourtour do la vulve, sur la region périnéale et sur les mamelles, quelquefois sur les trayons. On opöre de la mome maniere que pour la clavclisation, niais, dans cc cas, lo nombre dos piqüres n'ost pas limité : on en fait parfois dix, vingt et memo trente. Plus lo nombre de piqüres estélevé et plus laquantité de vaccin obtenue est considerable. On recueillc, eten con­serve Ie vaccin de la mömc maniere que Ie clavcau. En these générale, il vaut mieux puiser la vaccin dans les pustules au moment de leur
(1)nbsp; Recueil deméd, vél. 1848, p. 530.
(2)nbsp; nbsp;Dicl. de mhl. et de chirurgie vél., t. Ill, p. 7i8.
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DE I/ACUPUNCTURE ET DE L'ELECTaO-PUNCTUIlE.
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formation, c'cst-iï-dire vers 1c cinquièmo jour, que d'iittcndre leur enücr développcment, c'est-iVdirc sept ou huit jours après l'ino-culalion.
CHAPITRE V
DE L'ACUPUNCTUKE ET DE L'ÉLECTRO-PUNCTURE
sect; 1. — De l'acupuncture.
L'acupuncture consislc h faire p6n6Lrer dans les lissus organiques et fi des profondours variables, des aiguilles fines et acérées.
Cette operation parait avoir cté miso en usage, depuis un temps im­memorial, chez les Chinois et lesJaponais. Elle fut connue en Europe vers IG83 par la description qu'en donna un Chirurgien hollandais, Tcn-llhyne. Dujardin, Vicq d'Azyr, Berlioz, Bcclard, Bretonneau, Jules Cloquet ont appelé l'attention des médecins sur cette operation. Parmi les vctérinaires, nous citerons Qirardflls, Bouley jeune, Chanel, Prcvostde Geneve, Clichy, Flammens, Caussé, AI. lleynal el M. fiour-don.
Indications. —On a óbtenu quelques bons résullats, dit-on, au moyen de l'acupuncture pour Ie traitement de la danse de Saint-Guy chez Ie chicn, des boiteries anciennes et de la paraplegic chez les pctils et les grands quadrupcdcs. Gloag, vétérinaire anglais, ditélre parvenu ;i faire disparaltre un vessigon du jarrel par l'acupuncture, la compression et les fondants (1). Getto operation n'a donné, en definitive, que de rares guérisons; aussi n'est-elle que bien rarement employee en médecine vétérinaire.
Instruments, — Onemploie, pourpratiquerl'acupuncture, des aiguilles métalliqucs, linos, cylindriques, polios et Ircs-pointues ;\ l'une de leurs cxlrémités. On se sert, en chirurgie vétérinaire, d'aiguillcs en fer ou en acier ; dans ce dernier cas, il faulavoirla precaution de les faire recuire, afin d'éviter qu'elles ne se brisenl dans les chairs. Leur extrémité mousse doit ètre garnie d'une töte en métal ou en eire ;\ cachetcr; quelquefois cette extrémité est tournee en forme de vis, ce qui permet de faire pivoler l'aiguille entre les doigls et de l'introduire plus facile-ment dans les lissus; d'autrel'ois eile oll'ro la forme d'un prisme ü six pans.
Manuel opcratoire. — On distingue trois procédés :
1deg; Par pression. — On tend la peau avec la main gauche; puis l'opé-
(1) liccueil de méd. vét. 1853, p. 233.
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666nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; OPERATIONS GÉNÉRALES.
rateur, saislssant l'aiguillc prés do la pointe, enlrc 1c pouce ct I'index de la main droite, I'enfonce avec rapidité, en un soul temps, dans les tissus.
2deg; Par rotation. — On implanle l'aiguille au travers des teguments ; puis on en fait rouler l'extrémitó librc enlrc le pouce et I'index. On I'introduit ainsi clans les tissus, en executant ä la fois un mouvement de pressionet de rotation.
3d Par percussion. — On tient raiguille perpendiculairement sur le point oü Ton veutI'implanter; puis on frappe ä petits coups sur la löte do I'instrument, avec un petit maillet deboisou de come, tenu dans la main droite.
Ces procédés sont calques sur ceux mis en usage chez riiomme. 11s ne sont pas également applicables chez les animaux ; 1c procédé par per­cussion, notamment, n'est pas employe. Habituellement on implante les aiguilles dans les chairs, par un double mouvement de pression et do rotation, en observant qu'elles no se briscnt pas, par suite des mou-vements auxquels se livrcnt les animaux. Pour cela, on doit simple-.ment maintenir les aiguilles en place pendant les contractions des organes piques. On congoit en elfet que, si Ton opposait ;\ ce moment une resistance trop forte, on courrait le risque devoir les aiguilles se tordro on se briser dans les tissus.
II n'y a pas do lieu d'électiou pour limplantation des aiguilles, e'est en effetdans les parlies malades qu'il convient de pratiquer I'acupunc-ture. La profondeur ä laquelle on i)cut introduire les aiguilles varie suivant la region anatomique. laquo; Boulcy jeune a enfoncé des aiguilles fi une profondeur de 4, 3 cl C pouccs (8 ;i 12 centimetres) dans les muscles scapulaires, en avant et en arrière de l'épine acromienne et dans ceux qui cnvironnent rarticulation coxo-fémoralc, Chanel, i\ 3 et 12 lignes dans les muscles fessiers du chien (1). raquo; (Reynal.) laquo; Dos expéi'imenlateurs hardis out porté les aiguilles au travers du coeur, des poumons, des viscères abdominaux, des nerfs, dos vais-seaux, etc., sans accidents, ont-ilsdit, nidangers. Il est prudent de se bomer a les introduire au travers de la peau et des tissus cellulaire, fibreux et musculaire. raquo; (Sédillot etLcgoucst.) Le nombrc des aiguilles est variable suivant l'étendue de la region oü siegele malet 1'ancienneté de eclui-ci; on en a employé depuis deux jusqu'ä douze. 'i Le temps de séjour a varié entre huil minutes et dix lieurcs; il a élé en moyenne de trois et quatre heures (2). raquo;
Pour enlcvcr les aiguilles, on fait contre-appui avec deux doigls ap­pliques autour du point d'implantation, pendant qu'on lire perpendi­culairement I'instrument a sol. L'extraction peut être rendue difQcile par l'oxydation des aiguilles. On est alors exposé h briscr ces inslru-
(1) Did, de méd, ct de chirurgie vél., t. I, art. Acüpunctlhe. 12) [bid.
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DE L'ACUPÜNCTURE ET DE L'ÉLECTRO-PUNCTÜRE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 067
mcnts, et leurs debris déterminent quelquefois des abces et des dé-collements plus ou moins étendus.
sect; 2. — Électro-puncture ou galvano-puneture.
Le docteur Sarlandière a eu l'idée de combiner l'emploi de l'acu-puneture avec rélectricité pour obtenir des efi'ets plus énergiques. On emploie alors des aiguilles ä acupuncture, munies d'un anneau h l'une de leurs extrémités. On les enfonce dans les chairs, puis on décharge sur chacune d'elles el ä plusieurs reprises une bouteille doLcyde, ou bien, ce qui est preferable, on les met en communication avec une source d'clectricitc, pile deBunsen, pile au bichromate de potasse, etc. Une aiguille est en communication avec le pole posiüf et l'autre avec lu pole négatif. — On dispose les electrodes de la pilo de maniere fipouYoir iuterronipro le courant. Ghaque fois que le courant passe, l'animal paralt éprouver une secousse plus ou molns forte, suivant la puissance de 1'appareil dont on dispose, et une vive douleur qui se tra­duit par des cris et des mouvements désordonnés.
On a employé, en médecine humaine, l'électro-puncture dans le cas d'ancvrysmes, de variocs, de tumeurs sanguines, dans le but de produire simuUanément Ia coagulation du sang et rinflammation adhesive des parois. D'après cela, on a eu l'idée de l'employer che/.locheval dansle cas Ac phlébite hémoirhagique. M. lleynal en a vu faire l'essai une fois ;i la clinique d'Alfort, mais sans résultats; laquo;on a dü recourir ;\ la liga­ture de la veine (I).raquo; Caussé assure avoir guéri en pcu de temps, par ce moyen, des animaux affectés de coliques, de météorisation, do vertigo abdominal. M. Goubaux a rapporto un cas de guérison do boiteric de l'épaule par l'emploi de rélectro-puncture. On avait attribué cotlc boi-terie ;\ une paralysiedu nerf humeral posterieur (2). II. Rodet a essayé une fois la galvano-puncture ;i courants interrompus, pour óombat-tre les molettes; il s'ost borné ensuite purement cl simploment fi l'em­ploi do courants continus, laquo; appliques sur la peau äl'aide de deux ex-citateurs munis chacun d'uno éponge iml)il)6o d'eau acidulée.raquo; Rodet a d'abord employé un scul element Bunsen, puis il en a réuni deux et memo quatre (3).raquo; On a obtenu de Ia sorte un commencement de re­solution des molettes ; mais los experiences n'onl pas été continuées pendant assez longiomps, pour (|uo l'on piU cmeltre des conclu­sions sur ce sujet. Il n'en roste pas moins acquis ;i la science, que l'élec-tricité est un agent thérapeutique puissant dont l'einploi, combine avec racupuncture, peut donner de bons résultats, nolammenl pour com-battre les paralysios locales ;\ leur début et les faiblesses musculaires qui résultent d'un décubitus prolongé.
(1)nbsp; Diet, ile méd. et de chirurgie vél,, art. AcuPUNCTi'ni', p. 170.
(2)nbsp; nbsp;liecmü de mid. vét. 1848, p. 389.
(8) Journal de méd. vét. de Lyon. 1859, p. 130.
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668nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; OPÉUATIONS GÉNÉRALES.
CHAPITRE VI
PONCTION DES ABCES
Deux procédés opératoires sont employés usuellement en Chirurgie vétérinaire, pourpratiquer l'ouverture des abces: laponction avec Ie bistouri ou 1c Irocart et la ponction avec Ie cautère actuel.
laquo; Qucl que soit, dit M. 11. Bouley, Ie procédé auquel on croit devoir donncr la preference, il est une régie applicable ;\ Tun et i\ raulre et qui les domino : c'est de bien reconnaitre, au prcalable, par une explo­ration de la partic, la disposition qu'affecteht les gros vaisseaux super-flciels et de bien se rcmcltre en mémoirc la situation des gros vais­seaux profonds, pour éviter de porter l'instrument sur leur trajet et do voir une operation souvent des plus simples se compliquer d'un acci­dent des plus rcdoutables (1). raquo;
I. Ponction avec Ie liistouri ou Ie troenrt. — On SC sert Oldiliaire-
ment du bistouri droit; toutefois un bistouri convexe et un Irocart pouvent être nécessaires. On peut cll'ectuer l'ouverture des abces, soit par ponction directe, soit par incision de dehors en dedans.
a. Ponction directe. — Ce procédé est Ie plus expéditif. On 1'emploie toutes les Ibis que la disposition anatomique de la region ne fait pas craindre une hemorrhagie et qnand les abces sont superficicls.
L'opérateur tient Ie bistouri comme une plume ä écrire, Ie tran-tchant lourné en haut ou en bas, en avant ou en arrière, suivant les indications spéciales fournies par l'anatomie de la region; il limite la lame avec les doigts de la main droite, de teile sorte que la projection que forme cette lame soit proportionnéo ii l'épaisseur des parois du foyer purulent. Avec la main gauche, il comprimé la lumeur alin de faire refluer 1c pus vers Ie point oü doit 6tre pratiquée la ponction ; (i puls il plongevivement la pointe de l'instrument ü travers la peau, et l'enfonce ensuite au delä jusqu'ä ce qu'il pei'Qoive cette sensation de resistance vaincue, par laquelle il est prévenu qu'il a pénétré dans la cavité purulente. Le pus commence alors i\ sourdre de chaque cóté do la lamc et, pour lui ouvrir une plus largo issue, l'opérateur complete la ponction par un débridement conduit de preference suivant le sens do la direction des polls, qui donne en general celle des muscles, et tou-jours de bant en bas, ä moins de centre-indications données par la structure, alin que Ia voic d'échappenient du pussuive toujours lesens de la déclivité (2). raquo;
(1)nbsp; Diet, de méd. et de chirurgie vét., t. I, p. 50.
(2)nbsp; Ibid., 1.1, p. 62.
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l'ONCTION DES ABCES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;66ö
b. Ponction de dehors endedans. — Cc procédé est mis on usage quaud il s'agit d'ouvrir dos abces silucs au voisinage des cavités splancbniques ou dos articulations, lorsqu'on a lieu de craindre que Ie bistouri pénè-tre dans la poitrine, l'abdomenou une cavité articulaire. On fait alors avec Ie bistouri, tenu commo un archet, on un couteaudo table, suivant la profondeur h laquelle on veut Ie faire pénétrer, une incision suivant la direction des polls ot interessanttoute l'épaisseur du tegument; puis on divise couche par coucho los parlies sous-jacentes, on ayant Ie soin do s'assurer do lour nature par l'ocil et Ie doigt. laquo; Lorsqu'on arrive aux couches les plus profondes, il est souvent indiqué, pour francbir la dernièro resistance qu'opposent los tissus encore interposes entre l'ox-tórieur et la poche de l'abcès, do se sorvir de l'oxtréinité d'une sonde mousse ou mieux encore du doigt, manoeuvre que permet facilemontla friabilité acquise aux tissus par l'état inflammatoire. Si l'on parvient ainsi a pénétrer dans 1c foyer purulent, il ne faut se decider ;\ élargir avec Ie bistouri la volo déjfi ouvorte au pus, qu'autant que l'on est cer­tain d'éviter les accidentshémorrhagiques ; autrement mieux vaut s'en tonir au premier résultat obtenu et altendre (I) raquo; (II. Bouley).
Le trocart peutaussiêtrc employé pour les ponctions des abces, sur-lout lorsqu'ils sont situés h une tellu profondeur que la lame du bis­touri ne peut los attoindre. On se sort d'un trocart de petit calibre ä lige cylindriqne, torminéo par une pointe quadrangulairo.Pour en faire usage, on pratique une petite incision a la peau, sorte de boutonniöre dans laquelle on place la pointe du trocart; puis on enfonce eet ins­trument muni dé sa canule, par un mouvement do prossion combine avec un mouvement de rotation, jusqu'ä cc quo le défaut de resistance fasse reconnaitre que la pointe do l'instrument a pénétre dans lo vide d'une cavité. On retire la tige du trocart et le pus s'écoulo par la ca­nule. On débrido alors le trajet parcouru parle trocart, soit ti l'aide du bistouri droit, soit au moyon du bistouri boutonné, quelquefois on agrandit l'ouverture par l'einploi du cautère actuol.
II. Ponction avec le ciiutèrc actuci. — Ge procédé est généralemont préféré par los praticiens, carles bémorrbagies sont moins ä redouter quequand on se sort du bistouri; toutofois, et comme l'afaitremarquer M. II. Bouley, laquo; il ne faut pas oublier que les vaisseaux situés au milieu d'un noyau pblegmoneux ne jouissentplusde la mobilitó caractéris-ticjuo qu'ils doivent dans l'état normal, ä Ia laxité du tissu cellulaire qui lesoutoure,ctque dans ces conditions exceptionnelles, oüles place l'in-llammation, ils nepeuvent pas fuir devant lo coin do for que représente le cautère et se dérober ä ses alteintes. L'bémorrbagie est done ü re­douter, memo dans l'opération de la ponction par le feu, ot l'on ne saurait prendre trop do precautions pour n'appliquer l'instrument perlaquo; forateur que dans un lieu oü, suivant les plus grandes probabilités,
Cl) Did. de méd. et de chirurgie vel., t, I, p, 53.
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070nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; OPEIUTIONS GÉNÉRALES.
basécs sur les données anatomiques, on ne doitpas roncontrer de gros vaisseaux (1).raquo;
L'ouvcrture faitc par 1c oautèrc pcrsisle pendant plusieurs jours et perraet l'écoulement du pus, prévient los recidives; on outre, la cha-leur modifie favorablement Tétat dos parties.
Pour procéder i\ cette operation, on so sert, soit d'un cautère oli-vaire ordinaire (voy. fig. 136), soit d'un cautère iï bee d'oiseau {fig. 139), soit d'un cautère ä ügc {fig. 140), suivant la profondeur de l'abcès.
L'animal est mainlenu dobout, un tord-nez est appliqué ä la lèvre supérieure ;puis l'opérateur comprimé d'unc main la tumour purulcnle
Fig. )39. — CaiUére ä bee d'oiseau.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Fig. MO. — Caulère ä tt'ge.
et de l'autre main, armee du cautère chauffé i\ blanc, il applique la pointe de eet instrument dans Ia partie oü la fluctuation so fait sentir, et il rcni'once au travers des teguments par un mouvement de pression et do rotation jusqu'ä cc qu'il éprouve la sensation d'unc resistance vaincue, On retire alors 1c cautère, et Ie pus s'écoule en plus on moins grande quantité suivant la capacité de la poche purulcnte; parfois il jaillitä une assez grande distancelaquo; en décrivant une courbe h grand diamètre sous l'impulsion énergique qu'il regoit de la rétractilité des tissus, d'oü rindication pour ropérateur de s'effacer dedevant l'ouver-ture qu'il vient de frayer au liquide, afin d'en éviterles souillures. raquo; (II. Bouley.) Si ['application d'un premier cautère nc suflit pas pour arrivcr jusqu'au foyer purulent, on peut en appliquer un second et mème un troisième pour frayer au pus une issue assez large pour qu'il puisse s'ccouler facilement.
Quel que soit Ie procédé mis en usage pour ouvrir un abces, il faut s'abstcnir d'introduire les doigts dans la cavité que forme l'abcès,ä moins que l'on soupQonne rexistenco de corps étrangers dont la presence a provoqué la suppuration. Dans tous les cas, il ne faut pas détruire, comme Ie faisaient les anciens, les brides qui vont d'unc paroi fi l'autrc de l'abcès, car l'oxamcn anatomique tlémontre que ces brides
(1) Diel, de méd. et de chirurgie vet., t. I, p. 51.
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DES INJECTIONS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 071
ou poutrclles sont formécs par des vaisscaux et des nerfs. Si, après la ponction do l'abcès Ie pus s'écoulo dil'ticilomcnt, il peut 6tre utile de faire une contre-ouverture dans les parties déclivcs et d'appliquer une mèchc. Les drains en caoutchouc, qui ontétó préconisés par loDr Chas-saignac, pourraient aussi ötre employés, mais une simple mèchc suffit. Pour éviter que les bords de la plaie, resultant de la ponction de l'ab­cès, se cicatrisent troprapidemont elqn'ainsi la collection purulentese reproduise, il faut interposer entre eux une boulettc d'étoupes. Qnand on a pratique la ponction avec ie cautörc, chauffé ;\ blanc, Ie depot purulent no se reproduit pas, l'écoulemont du pus se tarit pen a pen, ;\ moins qu'il n'existe quelque lésion profonde, carie osseuse ou ligamen-teuse, auquelcas il est nécessaire d'avoir recours ä diverses operations dont il sera question plus loin.
CIJAP1TRE VII
DES INJECTIONS
On appclle injection uno operation qui consiste ;\ faire pénétrer dans une cavité naturelle ou accidentclle, différents liquides dans lo hut do modifier la vitalité des parois do ces cavités, do les débarrasser des produits morbides qu'clles renferment, ou bien pour introduirc dans l'organisme des medicaments très-actifs. 11 y a done lieu de dis-tinguer des injections substitutives ou modifleatrices, hypodormiques, intra-veineuses et detersives. Parmi les premières, so trouvent los in­jections iodées, qui, par rimportance qu'clles présentent en médecine vétérinaire, méritont une étude détaillée.
A. — INJECTIONS IODÉES.
G'est on 18'tO que Velpeau et d'autres chirurgiens conseillèrent l'emploi de la teinture d'iode on injection pour Ie traitement de di­verses lesions chirurgicales, nolamment de 1'hydrocèle chez riiommo. Quëlques années après, Leblanc père, de concert avec 1c Dr Thierry, entreprirent une série de recherches sur les injections iodées dans les synoviales articulaires et tendiiieiisos. Ges recherches portèrent leurs auteurs ä penser quo los injections iodées pouvaienl ètre uli-lemcnt employees dans la pratique, pour Ie traitement des tumeurs synoviales de touto sorte qui peuvent survenir chez les animaux. Les injections iodées furent alors essayées clans les écoles vélérinairos. MM. ll.Bouley, Roy, Lafosse, on France,Perosino, ä Turin, lirentcon-nailre les résultats qu'ils en avaient obtenus. Puis, bon nombre de pra-
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072nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;OPERATIONS GÉNÉRALES.
ticiens panni lesquels nous citerons Verrier, Festal, Porct, Barry, etc., employèrent également ces injections.
Ges divers travaux ont 6té 1'objet parfois do vives controverses, do discussions animéos, qui, en lin do comple, ont determine les indica­tions et les contre-indioations des injections iodces.
Indications et conlre-indications. — La teinturo d'iodc, ctendue d'une certaine quanlitc d'eau, est indiquée pour Vhygroma du beulet, lo ves-siyon tendiaeux tarsicn. Leblanc rocommandait ce moycn pour loutcs les dilatations synoviales, qu'elles fussentarticulaires ou tendineuses; de redoutables complications se sont déclarées après I'injection de tein­turo d'iode pure ou meine dilnce dans les cavités articulaires, et, sans entrcrdans tousles détails que cctte question comporterait, nous nous croyons autorisés üdire, d'après los résultats malheureux cjui ontété obtcnus par les expérimentateurs les plus habiles, que les injections iodées doivent ètrc proscrites dans les synoviales articulaires et les tu-meurs qu'elles torment. Nous pensons également qu'il faut êtrc très-réservé dans leur emploi, quand il s'agit de trailer memo des molettes tendineuses, cih plus forte raison si elles sont articulaires. Nous en di-rons autant pour ce qui concerne Ie vessigon tcndineux carpien, car il n'cslpas rare d'observer, dans ce cas, des symptómcs d'artlirite, avec indurationpersistante des tissus euvironnants; toutefois, d'après M.H. Bouley, on obtiendrait par l'emploi des injections iodées pour Ie trai-tcment du vessigon carpien, des cures merveillcuscs (1). Contre Ie ves­sigon rotulien ou l'hydarthrose du grasset, les injections iodées sonfc souvent impuissantes, en outre elles sont suivies d'arthrite suppurée comme pour lo jarret el Ie boulet. Elles sont contre-indiquées pour Ie trailement de l'hygroma de la nuque ; mais elles peuvent constituer laquo; une ressource pour 1c kyste du garrot (2). raquo; On a préconisé les injec­tions iodces dans les cavités splanchniques pour prévenir Ie retour des hydropisies. On a obtenu ainsi quelques succes. Festal les a con-scillées pour les kystcs des oreillcs des chiens; e'est en vain que nous les avons employees en pareil cas. En résumé, ce moyen thérapeutique donne d'oxccllenls résultats quand il s'agit de remcdiei' h. an hygroma du boulet, anlérieur ou postérieur, h un vessigon de la gaine lendi-neuse tarsienne et ä un vessigon carpien. On obtientpar les injections iodces la dispariliou complete do ces tumeurs synoviales qui resistent ü lous les autres moyens de trailement.
Instruments. — M. 11. Bouley s'est servi, dans lo principe, des instru­ments inventcs par M. Jules Guérin pour la ponetion sous-cutanée; mais iln'a pas tardé üi rcconnaitie qu'une seringuc et un trocart ordinaires peuvent fort bien remplacer ceux qui ont élé recommandés par J. Gué­rin. Pour ce motif, nous nc parlerons pas de ces derniers. La seringuc, habiluellement employee pour les injections iodées, se compose d'un
(1) II. Bouley (note inéditc). (1) Id., ibid.
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MUS INJECTIONS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 07J
corps de pompe on élain ou en cuivre étainé,d'une longueui de U) cen­timetres et d'un diamètre de 3 centimetres, dans lequel se meut uu piston exactement ajusté. La canule de cetle seringue s'erabotte her-métiquement dans la gaine ou lefourreau du trocart.Celui-ci présente une longueur de 12 centimetres ; la tige est d'acier, eile présente une forme cylindrique el un diamètre de 3 h \ millimetres; eile est munie d'un manche, et sa pointe représente une pyramide triangulaire. La gaine ou l'étui du trocart est de cuivre étamé ou de maillechort; eile purle quelquofois, dans Ie milieu do sa longueur, un robinet percé d'oii-tre eu outre. Un stylet ou mie aiguille ä tricoter, un bistouri droit ou convexe, sont encore des instruments qu'il est hon de préparer, carlenr emploi peut devenir nécessaire.
Quelques operateurs out conseillé de préparer des plmuasseaiix ot une bande ronlée, pour exercer une certaine compression; mais eet appareil depansementn'est pas indispensable, car nous ne l'avons ja­mais vu employer a l'École de Lyon, oüles injections iodées rciississenl presque toujours dans les cas que nous avons specifies précédemment. /'reparation de la teinture d'iode. — L'alcoolé iodique se compose, d'après Ie Codex: d'iode, i parlie ; alcool ä 86 degrés centésimaux, #9632;12 parties. On dissoul ä froid. La teinture d'iode préparée depuis longtemps renferme de 1'acide iodhydrique : olie possède alors des propriétés plus irritantes (juc quand eile est récemment préparée. On a toujours Ie soin de 1'étcndre d'une certaine quanlitc d'eau, plusou moins considerable, suivant l'ancienneté dn mal, l'äge des animaux vA. leur temperament. En general, on mélange I parlie de teinture d'iode et 2 parties d'eau distillée; il se forme immédiatement un précipité noinUre d'iode.Lorsqu'on a commence a pratiquer les Injec­tions iodées, on se contentait d'agiter ce mélange avec mie baguette, et l'iode, mis ainsi en suspension dans Ie liquide, était injecté eu nature dans Ie sac synovial ou séreux. On a recommandé depuis d'ajoutei' au mélange précité, quelques goultes d'une solution concenlréc d'io-dure polassique pour einpèchcr la precipitation de l'iode de teile.sorte que Ie mélange, préparé pour rinjection, estparfaitement limpide. Ce procédé de preparation est adopté a l'École de Lyon, oiiil donne d'ex-cellents résultats. Nous pensons qu'il est preferable an procédé pri-milif.
Position de l'atiimal. — Uans Ie plus grand nolnbre des cas, 1'anitnal doit ètre conché sur un lit de paille et assujetti de teile sorte que la region ou doit se pratiquer l'opération soit parfaitement ä découvert. A l'exemple de iM. Harry, nous avons opéré quelquefois sur Ie sujet mainlenn deboul el lixé dans un travail, notainment dans plusieurs cas d'hygronias du beulet el du genou, mais nous recounaissons vo-lontiers que, dans cette position incommode, Ie Chirurgien n'apas tonte la süreté de main nécessaire pour une operation de cetle nature. Lisu delapnhclion, — all est indiqué pour chaque galnc par la dis-
PKufch kt rovMMtn, *~ Chtrut'fficinbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; •#9632;)
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674nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; oi'liHATION'S GENEHALES.
position aaatomique. On évitera, dit M. H.Bouley, d'attaquer Ie sac
des séi'euses synoviales pui'les cotés sur lesquels rampentdes vaisseaux ou des neiTs, ou qui soul Irup profondément dérobées sous des mus­cles, des tendons ou des ligaments. On s'abstiendra aussi de les iuló-resser, autant cjue possible, sur celles de leurs laces qui correspondenl aux champs principaux de leurs mouvetneuls, Eu general, du reste, les disleusioiis des gaines aiiicidaires ou lendiueuses sent accusces par des saillics très-caracléristiques, prolongéesentreles interstices des muscles et des tendons, presque sous cutanées dansquelques points de leur é ten-due sur lesquels on peut les attaquer avec la plus grandefacüité (1). raquo;
Manuel opératoire. — 11 y lt;gt; lieu d'étudiei' : 1deg; Va po act Ion de la tumeur, -1quot; Vinjectton de tcintured'iode,
M. 11. Büuley pratiquait autrefois la ponction des tumeurs synoviales par la methode sous-cutanée, A eet eilet, la pointe du trocart étail ap-pliquée soit ä la base, soil au somiuet de la tumour ; la lame de l'ins-trument élait maintenue dans une positioii parallele ä la peau que l'on Iraversait d'outre en outre, par une pression graduée; l'opérateur faisail alors glisser 1'iustrumenl entre Ia peau et les parois de la tumeur dans Ie tissu eellnluire sons-cnlané, jusqu'ä ce qu'il eilt parcouru un trajel de .'i lt;i i centimetres ; puis il Ie plongeait, par une pression mesurce, dans la profondeur de la tumeur. Leblanc conseillait de ponctionner la tumeur directeiuent en traversant du même coupetperpendiculaire-ment, toute l'épaisseur de la peau et les parois de la tumeur synoviale ou kystique.
La ponction par la methode sous-cutanée u'esl pas mise en usage dans les conditions ordinaires de la pratique ; eile exige des instru­ments spéciaux ; Ie liquide injecté peuts'inflltrer dans Ie tissu conjonc-tif sous-culané et donner Hen, chez 'Ie cheval, ïi des abces; enlin eile n'offre aucun avantage sur la ponction directe qui, du reste, est seule employee au jourd'luii. Pour la pratiquer, l'opérateur après s'élre assure, comme Ie conseille M. il. Bouley, laquo; par mie exploration préalable, de relat des parois de la gaine afin de les traverser dans Ie point oü elles présentent Ie inoins d'épaisseur, coupe les poils sur une surface d'un pouce carré, correspondantc au point oil il veut ponctionner (2),raquo; puis, saisissant Ie trocart ;\ pleine main, il l'enfonce dans la tumeur en Ie 1'aisant pénétrer obliquemenl, par une pression mesurce el une sorte de mouvement de térébration. Quand Ie trocart pénètre obliquemenl dans la tumeur, on est moins exposé ä atteindre la paroi opposée que quand l'instrutnent est introduit perpendiculaireraent. Quelques praticiens font u la peau une petite incision, c'esl-ä-dire uno sorte de boulon-nière qui lacilite la penetration du trocart dans les tissus sous-jacenls. La sensation d'iine resistance vaincue annonce ä l'opérateur, dit
I II. Bouley, Hccueil de inéil. uil. ISiquot;, [). Ti. (2) \lt;i.,iOir/., p. K'.
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DES INJECTIONS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;tw.'i
M. Bouley, que le trocart est dans Ie vide de lacavité. laquo; II aiaintient alors d'une main la canule du trocart dans le trajet parcoimi, en retire la lamc ä laquelle eile sert de lourreau, et la synovie s'ccoule par Tissue béante iiui lui est oü'erte. Son jet, proportionné ä l'étendue de la tu-meur et ;\ la distension dusesparois, s'arrête lorsqu'elles sont revenues sur elles-mèmes. L'opérateur facilite l'écoulement du liquide épanché en diminuanl la capacité de la poche par mie pression méthodique exercée ;i l'extérieur sur toutes les faces. Quelque bien faite que soit cette niamcuvre, eile n'abouüt jamais a line evacuation complete de la gaine; il reste tüujours une notable quantité de synovie dans ses an-fractuosités (1).raquo;
Il est des praticiens qui ue laissent écoulei' qu'une petite quantité de synovie avant de procéder ;ï 1'injection. Cielte maniere de faire est irrationnelle, attendu que la teinture d'iode se trouve ainsi étendue dans des proportions que l'on ne peut determiner, d'oü il résulte que les effets (rune pareille injection sont des plus incertains.
Quand la poche est vidce, I'operatcui' introduit la canule de la se-ringuedansla gaine du trocart. La seringue a élé prealablement rom-plie da liquide ä injecter. L'n aidepousse lentement la tige du piston, tandis que l'opérateur fixe d'une main la gaine du trocart et de l'aulre soutientla canule de la seringue, pour éviter tout déplacement. Si une première injection ne sulüt pas pour distendre les parois de la gaine, on retire la seringue et l'on applique immédiatement le doigt sur l'ou-verture du trocart pour s'opposer a la sortie du liquide. Quand on em-ploie un trocart ii robinet, il suffit de fermer eelui-ci, pendant que I'aide charge de nouveau la seringue. Une seconde et mème une troi-sième injection peuvent ètre nécessaires pour distendre convenable-ment les parois de la gaine. Ou laisse le liquide séjourner pendant deux ä trois minutes dans la cavité ; puis on lui donne issue en soulevant le doigt qui ferme Ia canule du trocart ouen ouvrant le robinet de l'ins-trument quand il en est muni. On presse modérémenta la surface de la tumcur, pour faciliter la sortie du li([Ltide. (ielui-ci, qui ctait limpido au moment oü il avail été injecté, est devenu trouble apres I'injection et leséjour dans la poche synoviale, ce qui est dü ä la precipitation de ralburnine de la synovie par la teinture d'iode.
11 n'est pas utile d'appliquer un pansement aprcs cette operation. On fait relever ranimal et on Ie conduit dans une stalle oü il doit être laissé en repos complet pendant sept ä hult jours.
Effetset accidents. —Los edetsimmédiats des injections iodées varient suivant les sujets opérés. 11 en est qui boitent fortement des qu'on les1 fait relever et d'aulres chezlesquels on n'observe. pas ce symptöme. laquo; Les dispositions individuelies donnent ici, comme ledit M. II. Bouleyf les rcsidtats les plus dilférents.raquo; Mais, au bout de quelques heures, la
(I) II, Bouley, Hccwil ilt )/quot;'(/. vU, 184*, [gt;.
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i.TIinbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;0HElaquo;.\T1ÜNS GENEUALKS.
region opéréese Luméfle el devient lesiége d'une vivo douleur locale, qui reten lit sur tout Torganisme raquo;il produit une llèvre plus ou moins in­tense suivant les snjels, la nature de la lumeur synoviale h laquelle mi a voulu i'emédiei', la proportion de teinture d'iodeinjectée. SH'inflamma-tion devient suppurative, les aniraaux éprouvent alors les plus vives souffrances et ils peuvent même succonaber. Dans les circonstances ordinaires, quand rinjeclion iodée a 6tó pratiquée d'après les données acqnisos ä la science par les fails, ia tumefaction augmente pendant les (|iiaraiite-huit heures qui suivent 1'injection ; Ia region opérée offre alors un volume plus considerable (jue celui qu'elle présentail avant rinjeclion. En outre, et quand 1'opéralion a bien réussi, celte tumefaction acquiert une consistance ferme, analogue äcelle des tissus indurés. Mais cen'esl pas läune induration dans Ie sens que Ton attache ordinairement ä ce mot, car, avec les progrès du tenqDs, la resolution s'effeclue, la luineur diminue insensiblement de volume, et il vientun moment oü eile a complétemenl disparu. II Faut quclqucfois, comme Ie dit M. 11. Bouley, trois, quatre et cinq mois pour que ce résultal se produise. Une premiere injection peut être insufflsante, comme on Ie voit parfois dans cerlaines conditions indeterminées pour les hygro-mas du honlel, il laul alors avoir recours ä une (Icnxième injection rnais seiilement six a sept mois après la première. Nolons que, quand Ie liquide injecté fait fausse route el pénètro en parlies ou en lotalilé dans Ie lissu eonjonctif environnant, il se produit un abces, comme nous l'avons vu deux fois. En se conformantaux indications que nous avons l'orinulccs et en opérant avec soin, en observanties préceptes énumérés précédennnenl. on évilera cel accident qui ne laisse pas que d'oH'rir une cei'laine gravilé.
/i, INJECTIONS UYPÜÜERMIQUES,
(les injections soul surtout employees en médecine humaine. Elles consistent a faire pénétrer. sous Ia peau préalablementdivisée, une solu -lion médicamenteuse douée d'une grande activité. C'esi ainsi qu'on em-ploic, sous forme de solution aqueuse ou alcoolique, les alcaloïdes vc-gétaux elleurssels ; la morphine, l'alropine, la strychnine, raconiline. En médecine vétérinaire, on a quelquefois recours aux injections hypo-dermiques dans Ie cas de tétanos, de verlige. C'esl siuiout pour étudicr l'action des medicaments qu'on emploie ce mode d'administration.
Choix de la region. — M, Tabourin, qui a étudié les injections hypo-dermiques d'une maniere tonte particuliere, conseille de laquo; choisir les regions du corps oü Ie lissu cellulaire es! lache et abondanl comme au poitrail, ä I'encolure; sur la region costale. etc. (I). raquo;
Instruments. — On se sert d'une aiguille lt;i séton et d'une soringue ordinaire, ou bien dun vase muni d'un hec pennollaul de verser
(Il Tabourin. Traite rle mnlirre mdifica/e, l. I, p. 'i\. 3* edition.
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MKS INJECTIONS.
commodément Ie liquide. Quand on opère gt;ür les petits animaux, on emploie la seringue Pravaz, ordinaire ouraodiflée. Ghez les grands ani­maux, on se serl. quelquefois de cottc seringue, nolammcnl. quand on injecto des medicaments très-aetifs. La se­ringue de Pravaz se compose d'un petit corps
de pompe de verre ou d'argent, lt;lc 3 ä A cen-
I
timetres do longueur, gradué. La tige du piston est formée par une vis, cl la canule de la serin­gue présente un pas de vis sur lequel on (Ixe la gaine du trocart. Gelui-ci se compose d'une tigc tres-fine et d'une canule d'argent. On a, en médecine humaine, lt;i abandonné Ie piston a vis, dont Ie maniement était trop lent, el M. Luer l'a remplacé par un piston libre a simple frottement muni d'un curseur a vis, gradué, dont chaque millimetre répond ä une goutte de liquide. La canule est droite ou courbe, d'or ou d'acier, terminée en beo de llüte et munie d'une pointe accrée servant do trocart. On regle d'avance, au moyen du cur­seur, Ie nombre de gouttes ä injecter et on n'a plus qu'ä pousser Ie piston après la ponc-Üon (1). )gt;
La figure til représente la seringue de M. Colin, pour injections sous-cutanées. On volt que cel instrument participe ä la fois de la seringue Pravaz el de cello de Luer.
Manuel opératoire. — Il est des plus simples ; ['operateur introduit l'aiguille comme s'il s'a-gissait d'appliquer un sélon, el, quand la peau est divisée, il dilacère Ie lissu conjonctif sous-outané h 1'aide du talon de l'aiguille. On forme ainsi une sorte de godet sous-cutané dans le­quel on injecteou 1'on fait couler la solution médicamenleuse qu'on se propose dadminis-irer. On bouche d'abord l'ouverture cutanée avec Ie doigt; puls on applique un ou deux
poinls de sutufe simple ou entortillée, afin do s'opposeräla sortie du liquide. Dans 1'emploi de ce procédé, il y a lieu de redouler des en­
(#9632;•ig. 141.
Seringue 11 injection.
(Modele Colin.)
gorgements gangréneux, des abces, des dé-
collemcnts plus ou moins étendus. (les accidents lie se produisent pas quand on emploie la seringue de Pravaz ou les instruments qui en
(1) SiHlillot et Legouest, Tratte de until, opér., p. 148.
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1178nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; OPERATIONS UKNKHM.KS.
dérivenl. Dans ce cas, l'opération consiste a piquor la peau h I'aide do la canule qni serl de trocart et h enfoncer cot instrumeni dans lo lissu conjontif sous-cutané; puls, on visse 1'ajutage du corps de pompe Mir cette canule, et Ton abaisse lentement la tige du piston. On peut de la sorte injector, autant de fois qu'on le desire, le contenu do la seringiic. Quand I'injeclion est terminée, il sufQt de retirer la ca­nule ;i pointe acérée qui fait office de trocarl ; U\ piqüre qu'elle a pro-duile s'efface d'elle-m6me.
Les injections hypodermiques peuvent être employees avecavantage chez les solipèdes el chéz les ruminants, quand on ne peutadminis-trer des médicaracnls par les voles digestives, on lorsqu'on a lieu de craindre (|iip les substances médicinales, en se mélangeant aux ali­ments contenus dans le tube digestif, ne produisent pas tons les effets qu'on est en droil d'en attendre. De plus, les recherches de M. Ta-bourin ont démontré que les medicaments administrés par cette voie laquo;agissent rapidement avec leurs propriétés ordinalres et avec une énergie trois on quatre fols plus grande que par les voies gastro-in-testinalcs [D. n
r. — INJECTIONS DANS LES VEINES,
G'est vers le milieu du dix septième siècle que les injections dans les veines paraissent avoir été employees pour administrer certains medi­caments. Plus lard Ghabert, tiering, Vihorg el d'autres encore ont es-saye ce modo d'emploi des medicaments.
Tons les medicaments ne peuvenl 6tre injectés dans les veines ; il en est qni coagulent le sang et délerminenl de la sorte une mort imme­diate ; il en esl d'autres qui, au contact de ce liquide, se réduisent en vapeurs el produisent égalemenl une mort rapide. En outre, il ne faut injecler que des medicaments solubles; laquo; il est csscnliel, ditM. Ta-bourin, de les dissoudre avec soin dans leur meilleur dissolvant, pourvu que celui-ci ne coagule pas le sang; lean, qui n'altère pas ce liquide, es( l'excipicnl qu'il faul choisir de preference, n
Choix de In Deine. — La position superflcielle de la jugulaire, son calibre, son trajel descendanl sonl autant de particularités qui la dé-signent naturellemenl an praticien, quand il se propose d'injccler des medicaments dans les veines.
Instruments. — On emploie la seringue Pravaz on ses derives. On s'est seni qnelquefols d'un lube h injection. Ce lube esl de fer-blanc; il présente une forme conique; sa parlie supérieure est évasée el offro une sorte de rebord ou pavilion; sa parlio inferieure esl munie d'nn bou­ten olivaire qui facilile rinlroduction de l'instrumenl dans la veine; sa lougeur est de 20 centimetres; sa largeur, mesurée amp; sa base, egale •2 centimetres. Un stylet, une petite baguette debois sonl quelquefois (D Tabourln, Trailérlraquo; matUre nutdienle, |). :!?, t. [3laquo; edition.
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HER INJECTIONS.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ^'^
nécessaires pour dósobstruer lo lube fi injection. — M. II- Kouley se servait, äAlfort, laquo; d'un entonnoir do verre, terminé par un lube do cuivre muni d'un robinet. L'instrument (Maul, au préalable, amorcé avecune quanlité d'eaii süffisante pour remplir lo tube, on I'introduit dans la veine par la piqüre de la saignée ; puis I'entonnoir étant rempli du liquide h injocler, on ouvre lo robinet, jusqn'a 06 quo, lo, liquide se soit cooulé dans la veine. 11 faut avoir soin do fermer lo robinet avant que I'entonnoir so soil cotnplétement vide. co quo Ia transparence du verre permet de reconnaltre; on óvilo, ainsi la penetration de rair(l).i)
Fixation de l'animal. — L'animal es! maintenu debout äl'alded'un tord-nez flxé i\ Ia ièvre supérieure.
A. Pncédê par la saignée. — On effectue unc saignée h la maniere ordinaire, puis on introduit dans la veine I'entonnoir préparé comme I'indiqueM. II. Bouley, ou lo tubeä injection. Gette manoeuvrenelaisse pas que d'offrir souvont dos difflcultés, our los mouvements do l'animal détruisent Ie parallélisme entre rouvertnre de Ia peau et celle de la veine, et Ie tube fait fausse route. Pour éviter cola, on pourrait appii-quer, comme 1c conseille M. Tabourin, une corde ou un ruban de fll a la base de l'encolure.
On reconnait que Ie tube est bion dans ia veine, ä Ia presence du sang dans celui-ci. Si Ie tube s'obstrue pendant, l'opération, il faut y plonger un stylet, afin do chasser Ie caillot qui s'oppose h la pene­tration du liquide.
1!. Procédé par piqüre. — L'opérateur fait gonfler la veine, puis il enfonce, dans celle-ci, la canule ä pointe acórée faisant office de trocart. Lo sang se montre aussitót a rorilioe extérieur de la canule, quand celle-ci n'a pas fait fausse route. On embolte I'aju-tage du corps de pompe de la seringue Pravaz, Luer, ou autres, dans Ia canule, el l'on injocte.
II peul èl.ro nécessaire parfois do dósobstruer la eam'ile avcc un stylet. Ce procédé peul, être employé non-sculemcnl chez los pelits animaux, mais encore sur les sujels de grande taille lorsqu'on veut administrer des medicaments très-actifs, d'un prix très-élevé otdont, il Importe que los elfots se produlsent immédialement; tel est, par exemplo, I'emploi de I'hydrato do chloral pour corabattre I'empoison-nomentpar la strychnine,
Quel que soit Ie procédé employé, M. Tabourin recommande laquo;de retirer du système circulatoire une quantité de sang équivalente, en volume, fl la preparation medicinale qu'on doit injecter. Si co soin n'estpas observe, il peut résulterdo l'introdnction brusque d'im liquide dans Ie sang, une tension momentanée dans les vaisscaux, et, par suite, des troubles graves dans Ia circulation et la respiration (2).raquo;
L'injection des medicaments dans les veinea pout determiner tons les
(1) H. Bouley. — Noteinédite.
'1) Tabourin, Tmiti 'Ir maiipre méilie. 3' edition, (. I, p. Sfi.
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Ö80nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; OPERATIONS GÉNÉRALES.
accidents de la saignée; en outre, il est aisé de concevoir que les mani­pulations que aécessite co mode d'emploi des medicaments, rendent I'introduction de l'air imminente et peuvent égaleraent determiner un thrombus, qui peulêtre suivi de phlébite.
I). — INJECTIONS DETERSIVES.
On les pratique soitäl'aido d'une seringuo ordinaire, soit au moven du tube-siphon inventé par M. Hey qnand on les emploie pour com-hattre le coryza du clieval.
Le tube-siphon de M. Rey est do cuir; 11 ollVe, oomme son nom I'indique, la forme d'un siphon el se compose do deux branches ine­gales. La grande branche a 28 centimetres de hauteur et 10 de circon-férence eile; se termine par un pavilion mesurant 4 centimetres et demi de diametro et dépasse ainsi Ia hauteur des cavités nasales. La petite branche ou canule a 9 'centimetres en dedans et H en dehors ; eile est munie d'une sorte d'opercule servant ä fermer les cavités na­salos. Pour rendre l'occlusiou plus complete, on enteure souvent Ia canule avec de 1'étoupe, au-dessus de I'opercule.
Pour so sorvir de eet instrument, l'animal est raaintenu debout; dans quelques cas il peul être utile d'appliquer un tord-nez ;i la lèvre inférieure. La tête est maintenue dans sa position ordinaire.
On introduil la canule dans une narino et on l'enfonce de teile sorte que I'opercule bouche exactemenl l'ouverture que forme la narino; puis on verse le liquide dans la grande branche du tube, el si I'orilice inférieur de la cavité nasale dans laquelle on pratique l'injection, est bien ferme par I'opercule du tube, le liquide ne larde pas ä sortir par la narino opposée ou par la bouche.
Ce procédé d'injection, fondé sur le principe des vases communi-quants, est très-ingénieux, il constitue laquo; une sorte de bain qui permei au liquide d'agir plus longtemps et d'une maniere plus complete sur la membrane pituitaire (A. Rcy)(l). raquo; En outre, ce tube étant de cuir, on évite los blessures de la pituitaire, qui sont l'réquentes quand on emploic une seringue.
CFJAPITRE Vlll
LIGATURE DES AUTÈRKS
Gelte operation esI moins souvent employee ehe/, les animaux que #9632;hez riiomme, attendu que les lésions des vaisseaux, les anévrismes
I) Jowiml 'Ie inM. vét, de Lijon, 1850, |gt;. n7.
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LIGATURE DICS AltTKUES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1181
notamment sont très-rares; toutefois, on peul observer certaines hó-morrhagies arterielles, consécutives ii la ponction d'abcès ou de tu-
ineui's diverses, dent on uc peul se muire imiilrc quo par la ligature du vaisseau divisé.
i^ 1. — Manuel opératoire.
a La ligature (rime arlère, dil le U1' l^arabeul' (I), compreiul Irois phases qui se succèdent sans interruption : I, \ii découverle du faisceau vasculo• nerveux dout l'artèro h lier fait partie; 11, ['isolement de ce vaisseau, el enlin, III, la/raquo;0,alt;uraquo;'e propreraenldite. raquo;
I. — DÉCOUVERTE DU l'AISCEAÜ VASCÜI.O-NERVEOX#9632;
Pour parvenir sürement h découvrir une artère sur laquelle on se propose d'appliquer une ligature, il Importe de so rappeler ses rapports avec les organes environnants (nerfs, muscles, tubérosités osseuses), qui constituent, comma le font remarqner les auteurs, dos points de reph'e ou de ralliement. Si l'opérateur possède des connaissances anatomiques étendues el précises, il lui sera facile de determiner le point oil il faut praliquer I'incision pour découvrir le vaisseau. La determination do la region oit il faut couper présente ici, comme dans tons les cas, du raste, une importance capitate; aussi, en chirurgie humaine, a-t-on conseillé do tracer préalablement sur la peau la ligne d'operation, c'ostä-diro le trajet du faisceau vasculo-nerveux.
laquo; Pour tracer sur la peau la ligne d'opération, dil le Dr Farabeuf (2), nous avons i exploiter les donnéesdela mémoire, de l'ceil el du doigt. La mémoire fournit les connaissances anatomiques. Explorant la region, I'mil voil les reliefs, les gouttières, les pils, les veines, et ap-précie les distances ; le doigl sent les tubérosités osseuses, les in-lorslices musculaires dépressibles el quelquefois même les battements do Tariere sur un point de son parcours. raquo; On trace la lignc d'opéra­tion iï l'aide de la lointuro d'iode.
Ce tracé constituc sans doute une excellente precaution, aisémenl applicable h Thomme, mais qui serail, chez les animaux, d'un emploi difficile par suite do Ia pigmentation de la peau el la presence des polls. 11 va de soi que, si on voulail tracer la ligne d'opération, il faudrait préalablement couper les polls el meine raser complétement la region, avant de procéder ä l'opéralion. ür, il n^, faut pas perdre de vue que dans I'lmmense majorilé des cas, quand on procédé h
(1) Précis de Manuel oiwrulnirc, 1872. it) Ibid.
Ligature 'les nrlères par le docleur Farabeuf,
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1(82nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;OPERATIONS GÉNÉRALES.
hi ligaluro (i'nno artère chez mis nnimaux domestiques, le sang rouleä flots, et quo, oonséquemraent, il Importe d'opérer lo plus ra-pidement possible.
Pour ces motifs, nous ne pensons pas que le li-acé de la ligne d'opé-ration soit souvent effectué par les vétérinalres. Quoi qu'il en soit, la situation du faisceau vasculo-nerveux étaut déterminée et reconnue on incise la peau, soit h l'aide du bistouri droit, tenu comme une plume j\ ócrirc si on vent opérer avec précision, ou comme un couteau rle table si on veut agir avec force, soil ä l'aide du bistouri convexe tenu comme un archet. Quelque soil l'instrument employé, le coup de bistouri doil toujours èlre donné de gauche h droite, et il vaut mieux appuyer la main droite sur le sujet que d'opérer h main ievée. La peau élanl divisée, il faut inciser le tissu conjonotif dans loute son épaisseur, d'un bout h l'aulre de la \)h\c, et mettre ä nu l'a-ponévrose. Pour ce faire, dit M. Farabeuf, laquo;lepouce et l'indexgauches appliqués de chaque cóté de la plaie, en écartent les deux lèvres éga-lement sans les entralner du même cóté. raquo; On incise l'aponévrose de dehors en dedans d'un seul coup de bistouri, ou de dedans en dehors sur la sondecannelée, s'il va du danger, Un aide, tient les lèvres de la plaie écartóes, soit avec les doigts, soit, ce qui est preferable, avec des écarteurs ou des érignes mousses. La plaie est bien abstergée, etl'opérateur recherche i\ l'aide de Feeil ou du doigt; les points dé repère. La mémoire Intervient alors, rappelle les rapports du paquet vasculo-nerveux et indique la voie ä suivre pour continuer l'opé-ration,
II, — ISOLEMENT DE 1,'aRTÈRE.
C'est, dit M. Farabeuf, sur Tariere elle-móme qu'il faut ouvrir la gaine celluleuse, et dans une faible étendue, ö ,i 10 millimetres, afin de détruire le moins possible de vasn vasorum, pour ne pas exposer le valsseau ;\ la gangrene et le futur caillot au ramollissement; cette par-ticularité présente une certaine importance.
Deux procédés sonl employés pour dénuder les artères: la déchirure avec. le bec de la sonde cannelée ou avec des pinceset Vincision.
L'iucision consists ;i saisir et soulever, ä l'aide de la main gauche, armee d'une bonne pinee, la gaine celluleuse pour permettre h la main droite, armee du bistouri, de l'ouvrir sansblesser les vaisseaux. laquo; Voici comment eile se pratique: Tenir les mors de la pince légèremenl écartés (5 ;\ 10 millimetres), les appliqiier tons deux sur l'artère dans le sens de la longueur, appuyer légèremenl et soulever un peu le p/i tramverml ainsi forme. En agissant do cette maniere, on ne tient que la gaine celluleuse, tandis que, si Ton pince en travers, on risque fort de comprendre dans un pli longitudinal Tariere ou Tune do ses veines. La gainesoulevée, on incise \cpU transversal avec la pointe du bistouri
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[JOATURE DRS ARTERES.
iisn
qui doil agir prudomment ol sur lo. milion de l'artèro. I'iiw. boutonnièro longitudinale do 10 millimetres an phis étant faite, la pince, qui n'a
ricn lache, tienl, et écarté une des lèvres do la petite plaie ; le bee do la sonde la dccollo de la tunique externe de Tariere! en détruisant les adhérences de la séreuse péri-artérielle par des mouvements de va-et-vient, puis cherche iï raquo;'engager sous le vaisseau. Le beo de la sonde s'arrête lïi un instant pour servir do repère, pendant que la pince va saisir la deuxième lèvre qu'il faut décoller ü son lour pour engager définitivement la sonde sous lo vaisseau, oujö sa place, un instrument porte-lil quelconque. raquo;
La déchirure de la gaine conjonctivo consiste i1raquo; dilacérer, iï divisor coucho par oouolie, au moyen du hoc de Ia sonde douhléo du módius qui le renforce et l'empêche de fléclnr, le tissu conjoactif péri-arlériel, afin de mettre l'artèro a nu et do la comprendre seuk dans la ligature. Ponr cela, laquo; 1'index gauche est au fond do la plaie prés de Tariere qu'il surveille; la main droiloporto la sonde cannelée perpendiculairement sur le vaisseau et cherche ä accrochcr la gaine en la gratlant avec le bec. de Tinstrunient, raquo; dont les bords doivontétro presque tranchants.
Quel quo soil le procédé employé, le cylindre artériel étant denude dans la plus potito étendue possible, il faut engager dans saparlie pro-t'ondo, une sonde cannelée ou nnc aiguille porle-fll. Cette petite ma-noeuvres'appelle, en argotprofessionnel, charger Tariere.
Lo meilleur instrument pour charger une arlère sans la soulever ni courir le risque do la rompre, c'est Taiguillo de Cooper, on simplo-ment une aiguille ä suluro dont la pointe aura élé préalablement cassée el émoussée avec soin. laquo; Quol que soit Tinstrumont sur lequel on charge Tariere, il faut Ie manoeuvrer avec precaution, pour no pas embrochor les veines ou antres organes voisins. Il est do régie de le conduire sur le doigt indicateiir gauche, de Tcngager d'abord du cöté oü est Técuoil, pour le faire ressortir onsuito do Tantro cóté, raquo;
L'artèro étant chargóe, laquo;il fau t une dernière fois porter lo doigt dossus et s'assurer: 1deg; qu'on comprimanl ou pingant Ie cordon soulevé, on suspend Ie cours du sang dans Ia region irriguée par Ie vaisseau cher­che.; 2deg; que ce cordon s'aplalit parfaitement sous Ie doigt; raquo; ;{quot; quand Tariere ofi're un certain calibre, il est aisé de voir et de sentir les pul­sations.
Le porte-fll est retire, et il roste h nouerles deux bouts du fil.
lil. — Ur.ATt'IlK. dk i.'aiitkuk,
Pans quel point fant-il lier l'artère et comment effèctuer cette manoeuvre? laquo; L'artère est démulée dans une certaino étendue, un centimetre en­viron, et le fil peut toujoursêtre appliqué plus ou moins haut: il n'est pas indifférent do Ie serrer au hasard. Eneffet, quand on fail une liga-
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Ü84nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; OPÉRATJONS QÉNÉRALES,
lure, on se propose d'oblitérer les deux bouts du vaisseau el non pas seulement lo boni central. On doit done se préoeccuper de poser Ie lil äunecertaine distance des troncs ou dos collatérales que lo sang con­tinuera ä parcourlr, que ces vaisseaux appartiennent au bout central ou au bout périphérique. Kt dans Ie cas possible oü, pour s'éloigner d'une collatérale supérieure, on risquoraitde trop s'approcher d'une collatérale inférieure capable de ramener Ie sang en grande quantité, il conviendrait saus (joule de coniprendre colle-ci dans la ligature et au bcsoin de prolonger un peu la denudation neet effet.
laquo; G'est Ie moment de nouer Ie 111. On fait undemi-iKcud, et on Ie serre assez fort pour rompre les tuniques élastiques; puis, laissant flotter Ie fil pour ne pas défaire ce qu'on a fait, on termine lo noeud que l'on dt)it toujours faire droit. 11 ne laut pas serrer énormément, sur-tout quand on fait, dans la conlinuité, une ligature qui n'a aucune chance de glisser. Pour rompre les tuniques élastiques, une constric­tion modérée, pourvu qu'elle soit brusque cl bien circulaire, pas obli­que, sufflt toujours (Farabeuf), raquo;
Pour serrer Ie nosud convenablement et éviter que Ie lil ne glisse dans lesdoigts, il faut employer un lil bien ciré doul on enroule laquo; les chel's autour d'un doigt do chaque main, Ie peul ou I'anuulaire, afin de les tenii' solidement pendant (juc les deux pouces réunis dos h dos s'en-foncent comme un coin dans la plaie entre ces chel's assujeltis par les doigts. 11 suflit alors, pour bien serrerleiueud, d'ecarter brusqnement, par la flexion, les extremités unguéales des pouces, qui se touchenl tou­jours et se fournissent un point d'appui parleurs articulations pbalan-giennes, on a de la sorte beaucoup de précision ; on serre, d'un petit coup sec, modéré, sans trembler; car les deux mains sont en contact. Qénéralement on se sertdes index places dos ädos et agissant comme les pouces : on a ainsi moins de précision, inoins de force, maisplus do f'acilité pour lier au fond d'une plaie (Farabeuf). raquo;
11 nous a paru utilo de reproduire ici les données qui ont été for-mulées ehez l'homme pour la ligature des artères, bien qu'elles parais-sent miuutieuses quand il s'agit d'effectuer eotle operation chez les' animaux. On congoit, en efl'et, qn'on ne saurait prendre trop de precau­tions pour inlerrompre Ie cours du sang dans une region; toutel'ois dans bon nombre dos cas, ainsi que nous l'avons fait remarquer précédem-ment, Ie sangcoule ä Hots et il faut s'empresser do lier Ie vaisseau par lequel il s'échappe, sans trop se préoccuper de l'isolement du vaisseau et de la dissection de sa gaine conjonclive.
Cost ainsi que, quand ou procédé ä l'ablation des lumeurs et que l'on divise les vaisseaux d'un certain calibre, on se contente de pincer ces vaisseaux ä l'aide do pinces h mors plats ou do pincos h baguettes, puis on applique une ligature.
#9632;
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LIGATURE DES ARTÈRES.
us:.
sect; a. — De la ligature de quelques artères en particulier, chez Ie cheval.
a. Carotide. — tnciser la peau dans Ie tiers inferieur de l'encolure, au niveau du bord superieur de la iugulaire, disséquer Ie vaisseau el 1c lier comme il vienl d'etre dit.
!). Crurak, —Coucher Tanimal sur Ie cóté correspondant au vaisseau que l'on veutlier; relever Ie memhre oppose, afin do découvrirla re­gion inguinale; incisor en haul, prés du hord antérieur du muscle droitinlemedc la euisse; séparer co muscle, par une légere dissection, du sous-lombo-tibial; on sent l'artère entre ces muscles: on l'isole el on en pratique la ligature.
c.nbsp;Inter-coslalcs. — Laligature (rune on de plusieurs do ces artères a óló recoramandée dans Ie cas de fractures des cóles, quand on redoute une hémorrhagle dans la poitrine. 11 faut chercher Tariere inter-cos-lalc, au bord postérieur el interne de la cole, 1'isoler comme il a clé dil cl la charger au moven d'une aiguille courbe.
d.nbsp; Saphène. — On peut blesser cette artère en saigaanta la veine du meine nom on bien en pratiquant la ponclion d'une lumeur sanguine, comme nous l'avons vu. Getto artère est très-superflcielle ; une simple incision suffira pour la meltre ä découvert.
Kl.N UI PREMIER VOLUME.
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m
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TABLE DES MATIÈRES
I'llEKACE #9632;
PREMIERE PARTIE
ANATOMIE GHIRU RG1GALE
LIVRK PREMIER
ANATOMIE GÉNÉRALE CHIHURGICALE
CUAPITRE PREMIER, — Des teguments................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1
sect; 1. — De l* peau......................................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; I
Structure do la peau.............................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1
Annexes de la peau...............................................nbsp; nbsp; nbsp; 10
^2. — DES MUQLEUSES.............................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 11
Développement des teguments................................. ..#9632;nbsp; nbsp; nbsp; 11
CIIAIMTUE 11.—Du Systeme conjonctif...............................nbsp; nbsp; nbsp; IS
sect; 1. — TlSSU CONJONCTU PaOPUBMENT DIT............. ..................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 19
sect; 2. — TlSSli FIBUEtX.................................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; '--
GHAPITRE 111. Du système séreux........... ......................nbsp; nbsp; nbsp; ï(i
Iquot; Bourses sérenscs.............................................nbsp; nbsp; nbsp; ïlgt;
Vnbsp; Synoviales tendlneuses........................................#9632;nbsp; nbsp; nbsp; 'is
Vnbsp; Synoviales articulaires..........................................nbsp; nbsp; nbsp; 20
#9632;'iquot; Des grandes séreuses ou sérouses splanchniques. ................nbsp; nbsp; nbsp; :)ü
Développement dos séreuses.........................................nbsp; nbsp; nbsp; ä'J
CIIAIMTKU IV. Du système osseux.................................nbsp; nbsp; nbsp; -ii
Structure du tissu osseux..........................................nbsp; nbsp; nbsp; 36
Ostéogénic.................................. .....................nbsp; nbsp; nbsp; *'
CHAP1TRE V. — Du système cartilagineux.........................nbsp; nbsp; nbsp; 48
CHAPITRK VI. — Des articulations....................................nbsp; nbsp; nbsp; öi
GHAPITRE Vil. Du système musculaire.............................nbsp; nbsp; nbsp; 58
sect; I, — Tissu musculaire a FIBBEB i.isses.................................nbsp; nbsp; nbsp; #9632;gt;ü
g '2. — Tissu musculaire a i-iuiies STRIÉES................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 00
Structure et propriétés des muscles striés..........................nbsp; nbsp; nbsp; (!3
Développement des muscles..........................................nbsp; nbsp; nbsp; 'quot;gt;
CHAMTRE V11I. — Du système vasculaire.............................nbsp; nbsp; nbsp; 13
g 1.—Des akilres.................................................nbsp; nbsp; nbsp; 'i
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Ö88nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ÏABI-li IJKS MATIKUES.
Structui'o et propriótés.............................................nbsp; nbsp; nbsp; 7-
sect; 2. — Des VEINES......................................................nbsp; nbsp; nbsp; H;,
Sti'uoture et proprlétés des vlaquo;iiios...................................nbsp; nbsp; nbsp; XX
sect; 3. — DES LYMFH/ITIQUES............................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 92
Structure et propriétés des iympliatiques ot des ganglions.............nbsp; nbsp; nbsp; 1)1
CHAPITRJJ IX. Du systéme nerveux.................................nbsp; nbsp; nbsp;1U()
Structure et propriétés dn système; nerveux...........................nbsp; nbsp; nbsp;103
LIVRE DEUXIÈME
ANATOMIE SPÉCIALE 01' DES REGIONS.
SECTION PREMIÈRE
DE LA TÊTE.
CHAPITRE PREMIER. — Face antérieure de la tête....................nbsp; nbsp; nbsp;ns
sect; I. — HÊcioJi rnovro-i'AniKTAi.K..........................................nbsp; nbsp; I ID
Differences........................................................nbsp; nbsp; 120
sect; 2. — REGION NVSAl.Ii..................................................nbsp; nbsp; nbsp;IJ)
laquo;. — Region nasale supérieure on nlianfrain.............................nbsp; nbsp; )2)
Differences........................................................nbsp; nbsp; 122
li. — Naseaux.........................................................nbsp; nbsp; nbsp;123
Diffiérences.........................................................nbsp; nbsp; 124
S I). — REGION DIÏS FOSSES NASAI.KS ET AIgt;PAI\KII, OLPACTIF.....................nbsp; nbsp; 125
Differences........................................................nbsp; nbsp; nbsp;130
sect; i. — Boin in NKZ.....................................................nbsp; nbsp; 131
sect; 5. — RiSOION LAlllAl.K SI PKniEL'iu:............................... .......nbsp; nbsp; 132
Differences.......................................................nbsp; nbsp; nbsp;182
CHAPITRE II. Faces laterales de la tête............................nbsp; nbsp; 133
ij I. — lU'filON I'AROTIDIENNE.............................................nbsp; nbsp; 133
Differences........................................................nbsp; nbsp; 138
tj 2. — life ION Tli.MI'OIUI.I!...............................................nbsp; nbsp; 139
Differences..........................................................nbsp; nbsp; nbsp;HO
Jj 3. — AllTICULATION TBHPORO-MAXJLLAIIIK................................nbsp; nbsp; nbsp;140
Differences.........................................................nbsp; nbsp; nbsp;143
S 4. — RÉOION DK LA JOIE..............................................nbsp; nbsp; 143
i). — Region massétérine..............................................nbsp; nbsp; nbsp;143
h. — Region alvéolo-labiale..............;.............................nbsp; nbsp; nbsp;I4rgt;
sect;'5. — Al'l'AI'.EII. AllDITIi . ...............................................nbsp; nbsp; 140
Orcillc externe.......................................................nbsp; nbsp; 146
Differences,.......................................................nbsp; nbsp; 1 it;
sect; fl. — REGION 0I\IHTAII1E ET A Pi'A11 Kil, OCÜI.AMUC............................nbsp; nbsp; 14!)
n. — Ilégioii sonreilièro...............................................nbsp; nbsp; 150
Differences..........................................................nbsp; nbsp; 150
/;. — Region palpébrale on des paupièrea...............................nbsp; nbsp; 160
Ci — Corps cllgliotant.............................. ...........,.....nbsp; nbsp; 154
Differences........................................................nbsp; nbsp; (55
(I. — Do la cavité orbitairc.............................................nbsp; nbsp; 155
DifTércnccs.......................................................,nbsp; nbsp; nbsp;156
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TABLE DES MAT1ÈREB.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; laquo;8laquo;
c — Muscles do l'ooil.................................................nbsp; nbsp; nbsp;151
/. — Do la conjonctivo................................................nbsp; nbsp; nbsp; Ijx
g. — Du globe oiMilairc................................................nbsp; nbsp; nbsp; 159
Differences.........................................................nbsp; nbsp; nbsp;161
Differences.........................................................nbsp; nbsp; nbsp;102
Differences........................................................nbsp; nbsp; nbsp;i(i.'gt;
g 7. — De l'aPPARBIL LACRVUAI...........................................nbsp; nbsp; nbsp; i(!f)
CHAPITRE 111. — Face postérieure de la tête...........................nbsp; nbsp; nbsp;161
sect; I. — ESI'ACK INTERMAXILLAIHE OL IIÉCION DE l.'AUdE.......................nbsp; nbsp; nbsp; 1(17
a. — lléffion sousliyoidicimo..........................................nbsp; nbsp; nbsp;108
h. — Region sublinguale...............................................nbsp; nbsp; nbsp;lil
Ï5 2. — HtóGlON LABIALE INI'ÉIllEUUE.........................................nbsp; nbsp; nbsp; 172
sect; ;i. — De la bouche....................................................nbsp; nbsp; nbsp; 17:!
laquo;. — Hiigion supérieure ou du palals....................................nbsp; nbsp; nbsp; 174
Differences.........................................................nbsp; nbsp; nbsp; 17.quot;.
h, — Ilégions laterales ou des joucs.....................................nbsp; nbsp; nbsp; n,'gt;
e. — Region postérieure ou staphyiino.................................nbsp; nbsp; nbsp; 17(;
Differences.........................................................nbsp; nbsp; nbsp; 17 7
il. — llégion inférieure ou lingnalo.....................................nbsp; nbsp; nbsp; 177
De la langue........................................................nbsp; nbsp; nbsp; 177
Differences____#9632;....................................................nbsp; nbsp; nbsp; 1SI
sect; 1. --- DU PIlAIiysiX OU ARRIKRE-BOUCHE...................................nbsp; nbsp; nbsp; 181
Differences.........................................................nbsp; nbsp; nbsp; (,s:i
CHAPITRE IV.— De la tête en general.................... ............nbsp; nbsp; nbsp;is:!
sect; 1. — De la face......................................................nbsp; nbsp; nbsp; I8.'gt;
a. — De la inüclioire supérieure........................................nbsp; nbsp; nbsp; ISfi
lgt;. — De la mamp;choire inférieure..........................................nbsp; nbsp; nbsp; 187
S 2. — Des dents........................................................nbsp; nbsp; nbsp; 188
Développement des dents............................................nbsp; nbsp; nbsp; 191
Des dents des solipèdos..............................................nbsp; nbsp; nbsp; [!)I
Differences........................................................nbsp; nbsp; nbsp; 197
CHAPITRE V. — De I'encéphale et de ses enveloppes.................nbsp; nbsp; nbsp;201
sect; 1. — KNVri.Ol'l'E 08SEUSE DE L'ENCÉPHALE.................................nbsp; nbsp; nbsp;301
Differences.........................................................nbsp; nbsp; nbsp;504
t; 2. — Enveloppes membbaneuses........................................nbsp; nbsp; nbsp;205
S 8. — De l'encephale..................................................nbsp; nbsp; nbsp;207
SECTION ÜEUXIEME
DU TRONC
A. — Du racliis en general.............................................nbsp; nbsp; nbsp;2ld
g 1. — De la eoLONivE vertépuiale........................................nbsp; nbsp; nbsp;2(1
Differences.........................................................nbsp; nbsp; nbsp;214
;#9632; 2. — De la cavité rachidiemns et de la moelle.........................nbsp; nbsp; nbsp;2(1
/(. — Du cou..........................................................nbsp; nbsp; nbsp;216
CHAPITRE PREMIER. — Partie supérieure du cou......................nbsp; nbsp; nbsp;217
sect; I, — R£OION CBRVIOALE SUPÉRIEURE PBOPRBHBNT DITE......................nbsp; nbsp; nbsp;217
Differences.........................................................nbsp; nbsp; nbsp;220
|5 2, — Region de la crinière............................................nbsp; nbsp; nbsp;221
Differences..........................................................nbsp; nbsp; nbsp;322
sect; 3. — Region de la nvque..............................................nbsp; nbsp; nbsp;223
Differences.........................................................nbsp; nbsp; nbsp;32(i
('kuch kt Touss.UNT. — Chiruryic.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;44
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Ü90nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; TABLE DES MATIEKES.
GHAPITRE H. — Partie inférieure du cou..............................nbsp; nbsp; 22(1
sect; 1. — RliGKIN JLÜU[.A11\E................................................nbsp; nbsp; nbsp;32(',
Differences.............................................. ...........nbsp; nbsp; 330
sect; 2. — REGION TI1ACIIKAI.E................................................nbsp; nbsp; nbsp; 33(1
n. — Uógion tracli(5;ilo proprement dite................................nbsp; nbsp; 23(i
Differences......................................................,.nbsp; nbsp; 333
b.nbsp; — Region gutturale.................................................nbsp; nbsp; 333
c.nbsp; — Region sus-sternale..............................................nbsp; nbsp; 235
Differences.........................................................nbsp; nbsp; 330
C. — Do la poitrino...................................................nbsp; nbsp; iy\
CUAPITRE PREMIER. — Des parois tlioraciques.........................nbsp; nbsp; ni
sect; I, — ISliGlON DU laquo;AlUillT...............................................nbsp; nbsp; nbsp; 23g
Différeiicas.........................................................nbsp; nbsp; 340
g 3. — Region bousale...................................................nbsp; nbsp; 240
Differences.....................................................;. .nbsp; nbsp; 241
sect;3, — Region costai.ic................................................nbsp; nbsp; 341
g 4. — region stehnale 01' pecloralk inférieciik...........................nbsp; nbsp; nbsp; 214
Differences........................... ............................nbsp; nbsp; 31(i
Differences.........................................................nbsp; nbsp; 341)
GHAPITRE II. De la cavité thoracique................................nbsp; nbsp; 249
g I. — Du MÉDIAST1N.......................... .........................nbsp; nbsp; nbsp;349
Differences...........................................................nbsp; nbsp; nbsp;351
g 2, — Des camtés i'i.i.uiiales et du poij.mü.\...............................nbsp; nbsp; nbsp;251
Differences.........................................................nbsp; nbsp; nbsp;255
D. — De l'abdomen..................................................nbsp; nbsp; nbsp;355
1 ;HAPITRE PREMIER. Des parois abdominales........................nbsp; nbsp; nbsp;350
g 1. Paiioi sm'uiuEuiii; ou uégion lombaihe..............................nbsp; nbsp; nbsp;25ß
Differences..........................................................nbsp; nbsp; nbsp;35)(
g 3. — Paiioi iNPÉniEUnE de l'abdomen.....................................nbsp; nbsp; 35laquo;
Differences.........................................................nbsp; nbsp; 201
g :'. — Paroi laterale de l'abdomen.....................................nbsp; nbsp; 2G1
a. — Region de rhypoohondre.......................................nbsp; nbsp; 202
Differences.........................................................nbsp; nbsp; 2(i2
lgt;. — Region du flaue.................................................nbsp; nbsp; nbsp;3(;;;
Differences..........................................................nbsp; nbsp; 2(i/i
lt;#9632;. — Region inguinalc..................................................nbsp; nbsp; 2(i''i
(/. — Du fouiToau...................................................nbsp; nbsp; 2ä(i
Differences.........................................................nbsp; nbsp; 207
e. — Region sci'otale 011 dos bourses...................................nbsp; nbsp; 2ös
Differences.........................................................nbsp; nbsp; 2T(
/'. — Region mammalre.............................. .................nbsp; nbsp; 275
Differences...............................;.........................nbsp; nbsp; 270
OHAPITRE II. — De Ia cavité abdominale...............................nbsp; nbsp; 27 7
g I, Anatomii; des plans...............................................nbsp; nbsp; 278
Differences..........................................................nbsp; nbsp; 27!)
g 2. — Du PKuiTOiNi;....................................................nbsp; nbsp; nbsp;280
Differences..........................................................nbsp; nbsp; nbsp;283
g :i. — Des oro'anes digesth'S...........................................nbsp; nbsp; 283
Differences..........................................................nbsp; nbsp; 291
£'. — Du bassin......................................................nbsp; nbsp; 29/lt;
GHAPITRE PREMIER. Des parois du bassin...........................nbsp; nbsp; 29i
sect; 1. ~ Region SAcwiE...................................................nbsp; nbsp; 294
Differences...........................................................nbsp; nbsp; 295
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TABLE DES MAT1ÈRES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;991
sect; 2 — liÉ(ilON C0CCYG1ENNE............................. .................nbsp; nbsp; nbsp; 205
DiftVirencos..........................................................nbsp; nbsp; nbsp;29laquo;
S :). — Rélt;;ion ANAI.K.....................................................nbsp; nbsp; nbsp;207
sect; i. — Rkoion PÉIIINÉAI.K................................................nbsp; nbsp; nbsp;288
a. — Region pcrinéalo clmz Ie mftlo.....................................nbsp; nbsp; nbsp;2'JR
Differences..........................................................nbsp; nbsp; nbsp;302
/;. — Region périnéale cliez la femello...................................nbsp; nbsp; nbsp;303
sect; 5. — De LA vihvi;....................................................nbsp; nbsp; nbsp;30:!
CHAPITRE IT. — De la cavité pelvienne ...............................nbsp; nbsp; nbsp;-m
sect; 1. — Dl) RECTUM....................................................nbsp; nbsp; nbsp;:i0quot;
Dlfféronccs..........................................................nbsp; nbsp; nbsp;309
S 2. ~ De i.a VEssiE....................................................nbsp; nbsp; nbsp;:!!(gt;
Differences.........................................................nbsp; nbsp; nbsp;:!l I
g :!. — 1)11 V VGI\ ET DE i.'itéius...........................................nbsp; nbsp; nbsp; :!11
Differences.........................................................nbsp; nbsp; nbsp;313
SECTION TftOISIÉME
DES MEMBRES,
CHAPITRE PREMIER, — Du membre antérleur..........................nbsp; nbsp; nbsp;315
sect; 1. — De l'épaüle....................................................nbsp; nbsp; nbsp;315
Differences........................................................nbsp; nbsp; nbsp;-HS
sect; 2. — Récion de LV pointe; raquo;e l'épmii.e.................................nbsp; nbsp; nbsp;319
sect;3.— HÉriioN nu laquo;has......................... .......................nbsp; nbsp; nbsp;321
Differences..........................................................nbsp; nbsp; nbsp;^3
g 4. — Region nc coude.................................................nbsp; nbsp; nbsp;328
sect; .quot;gt;. — DE I.'AVANT-ltllAS..................................................nbsp; nbsp; nbsp; ;i25
Differences..........................................................nbsp; nbsp; nbsp;320
sect; (i. — Du OENOO........................................................nbsp; nbsp; nbsp;:!:!(t
Differences..........................................................nbsp; nbsp; nbsp;384
sect; 7. — Dll MKTACAKPE Oil CANON ANTÉUIEUIl..................................nbsp; nbsp; nbsp; 335
Differences.........................................................nbsp; nbsp; nbsp;:i37
CHAPITRE II. —Du membre postérieur................................nbsp; nbsp; nbsp;338
sect; 1. — De i.a manche............................ .......................nbsp; nbsp; nbsp;338
Differences..........................................................nbsp; nbsp; nbsp;340
sect; 2. — Dn la curssE.....................................................nbsp; nbsp; nbsp;34i
Differences..........................................................nbsp; nbsp; nbsp;34'i
sect;3. — Region du laquo;hasset: aiiticui.ations kémoiio-iioti lienne et iémoiio-
TII1IAI.E........................................................nbsp; nbsp; nbsp; 345
DilKroncos........................................ .................nbsp; nbsp; nbsp;348
sect;4. — De i.a jambe................................................ • •nbsp; nbsp; nbsp;348
Differences..........................................................nbsp; nbsp; nbsp;352
sect; 5. — Du JAiuiET.......................................................nbsp; nbsp; nbsp;353
Differences.....................................................• • #9632; •nbsp; nbsp; nbsp;358
^ 6. — Region me métatahsb ou canon postérieur.........................nbsp; nbsp; nbsp;359
Differences..........................................................nbsp; nbsp; nbsp;359
CHAPITRE III. De la region phalangienne ou du doigt dans les
membres antérieurs et postérieurs..............nbsp; nbsp; nbsp;359
g 1. Region du doulet.................................................nbsp; nbsp; nbsp;301
Differences................,........................................nbsp; nbsp; nbsp;360
sect; 2. — Du PATBRON.....................................................nbsp; nbsp; nbsp;3*0
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802nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; TABLE DES MATIÈUES.
Dift'énüices.........................................................nbsp; nbsp; ICj.j
sect; ü. — Du pifd.........................................................nbsp; nbsp; ;j74
'i. — De la boitü eornélaquo; uu sabot.......................................nbsp; nbsp; :(7.quot;gt;
lquot; Plaquo;roi..........................................................nbsp; nbsp; nbsp;375
2deg; Sole............................................................nbsp; nbsp; :i7S
3quot; Fourcliette.......................................................nbsp; nbsp; 37!)
'1deg; Périople........................................................nbsp; nbsp; 380
i. — Du derme qui recouvre la troUième phalange uu appareil kératogènc,nbsp; nbsp; ;58()
1deg; Bourrelet......................................................nbsp; nbsp; 380
2deg; Tissii feuilletë..................................................nbsp; nbsp; 382
3deg; Tissu volouté..................................................nbsp; nbsp; 381
c, — Du coassinot plantalre.....................'.....................nbsp; nbsp; 3,s.')
lt;/. — Des tendons extonsour antérleur ot fléchisseui' profund des phalanges,nbsp; nbsp; ;iH7 e, — Des os qui constituent lo squelette do la region du pled et do l'artlcula-
tion (jui los réuuit.............................................nbsp; nbsp; 38;raquo;
1quot; Deuxièmo plialango.............................................nbsp; nbsp; 380
2deg; ïroisième phalange et fibro-cartilages complémentaires............nbsp; nbsp; :!8;raquo;
3quot; Petit sésamolde................................................nbsp; nbsp; 301
Ligaments de l'articulatloa du pied...................................nbsp; nbsp; 392
/. — Vaisseaux et nerfs du pied........................................nbsp; nbsp; 30.3
1deg; Vrtères........................................................nbsp; nbsp; 3i);gt;
2quot; Veines.........................................................nbsp; nbsp; 398
3deg; Lymphatiques.................................................nbsp; nbsp; 401
•'raquo;quot; Nerfs..........................................................nbsp; nbsp; 40r,
;/. — Développement des diverses parties du pied, et mollifications qu'il
subit suivant les ages.........................................nbsp; nbsp; /lOC
DilTérciices........................................................nbsp; nbsp; 4(10
DEUXJEME PARTIE
M ÉDEGINB OPÉRATC )J 11K
I'ntl.lMINAIBES...............................................................nbsp; nbsp; nbsp; 411
LIVRE PREMIER
MOYENS DE CON'TÜNTION DES ANIMAUX DOMESTIQÜES
Considerations oÉNteALBs..................................................nbsp; nbsp; il 6
CHAPITRE PREMIER. — Moyens d'assujettissement tlu cheval debout.nbsp; nbsp; i\(i
Indications a remptir pour l'assty'ettissement du cheval..............nbsp; nbsp; 417
.1. —Moyens employés pour tenir nu clieval en main....................nbsp; nbsp; /|17
'(. — Moyens employés pour fixer an clieval A un corps resistant.........nbsp; nbsp; 'tTi
S '#9632;.'. — Des tiiavaiis.....................................................nbsp; nbsp; 42!)
Hippo-lasso.........................................................nbsp; nbsp; 432
CHAPITRE U. Contention du cheval en position couchée..........nbsp; nbsp; 'iVt
-ocr page 714-
TABLE DKS MATIÈRES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Ö93
A #9632; — Methodes d'abatage par les entraves..............................nbsp; nbsp; 'tSS
II. — Methodes d'abatage sans 1'emploi des entravons...................nbsp; nbsp; iifi
CHAPITBK 111. Moyens d'assujettissement ties animaux de Tes-
pèce bovine................ ........................nbsp; nbsp; 450
Akt. i. Contention deb bamp;tes bovinbs in positios deuoot...............nbsp; nbsp; 450
ART. 3. — Contention DBS betes iiovines kn position coihhée.............nbsp; nbsp; nbsp; ilil
ClIAl'll Hi; l\. — Moyens d'assujettissement des petits qttadrupédes
domestiques..........................................nbsp; nbsp; nbsp;i02
Abt. I. Contention desanimadx de l'espèceovine........................nbsp; nbsp; nbsp;IC'J
Abt. V. — Contention des ammaux de i.esi'èce pobuine......................nbsp; nbsp; nbsp;i0:i
Art. 8, Contention im ohien et du chat................................nbsp; nbsp; nbsp;468
CHAPITRE V. — De i'emploi des anesthésiques........................nbsp; nbsp; nbsp;470
CHAPITRË VI. — Des accidents qui peuvent survenir pendant et aprés les manoeuvres de l'assujettissement
chez le cheval.....................................nbsp; nbsp; nbsp;473
Des accidents consécutift aux manoeuvres lt;le In contention en position
ilrhoul.......................................................nbsp; nbsp; nbsp;m
Des accidents consécutifs nux manoeuvres lt;le I'assujellissement en po­sition couchée.................................................nbsp; nbsp; nbsp;474
L1VRE DEUXIÈME
BLÉMENTS HES OPERATIONS.
CHAPITRE PREMIER. — Incisions — Dissections — Ponctlons.........nbsp; nbsp; 479
sect; 1. — Des incisions....................................................nbsp; nbsp; 470
1quot; Bistonri.......................................................nbsp; nbsp; 470
'2deg; Feuille (1c saiip;o...............................................nbsp; nbsp; 481
;iquot; Ciseaux.......................................................nbsp; nbsp; 182
Iquot; Incisions do deliors en dedans.......................................nbsp; nbsp; SS:!
2deg; Incisions do dedans en dehors.....................................nbsp; nbsp; nbsp;185
:!quot; Incisions sous-cutanées...............................i.............nbsp; nbsp; 487
1quot; Incisions en dédolant................................................nbsp; nbsp; nbsp;187
g 2. — Dissections.....................................................nbsp; nbsp; nbsp;188
g 3. — Ponctions.......................................................nbsp; nbsp; nbsp;480
Methode do Dioulafoy................................................nbsp; nbsp; 491
CHAPITRE II. Hémostasie.............................................nbsp; nbsp; 49:!
g 1 . — IlÉmOSTASE TEMI'OnAIRE.............................................nbsp; nbsp; nbsp;493
Methode d'Esmat'ch..................................................nbsp; nbsp; 494
Compression digitale............ .................................nbsp; nbsp; 495
g 2. — HÉMOSTASE DEFINITIVE...........................................nbsp; nbsp; nbsp;495
A, Hémostatiques physiques...........................................nbsp; nbsp; 490
/(. Hémostatiques chlmiques..........................................nbsp; nbsp; 49(!
('. Hémostatiques chlrurglcaux........................................nbsp; nbsp; 197
laquo;. Compression.......................................................nbsp; nbsp; 497
b. — Ligature.......................................................nbsp; nbsp; 500
C, — Torsion........................................................nbsp; nbsp; 50 i
Procédé du docteur Tillaux..........................................nbsp; nbsp; nbsp;.')0.quot;gt;
Antres procédés hémostatiques cliirurgicaux.............................nbsp; nbsp; 50C
CHAPITRE III. - Reunion................................................nbsp; nbsp; 507
-ocr page 715-
*'(,'fnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; TABLE DES MATIÉRES.
Cicatrisation Jos plaios................................................nbsp; nbsp; nbsp;507
sect; 11 — Position........................................................nbsp; nbsp; nbsp;jOD
sect;2. Empi.ATKES AQOLDTINATIFS.........................................nbsp; nbsp; nbsp;iOO
s 'i- — Sutures................................ ......................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;5(0
tnstrnments et objets nécessaires.......................................nbsp; nbsp; nbsp;510
Hèglos génóralüs des sutures...........................................nbsp; nbsp; nbsp;511
Des sutures on particulier...........................................nbsp; nbsp; nbsp;512
Precautions h prendre pour onlover les sutures. — Soins consécutifs___nbsp; nbsp; nbsp;517
t 11AP1TRE IV. Des pansements........................................nbsp; nbsp; nbsp;5IS
sect; I. — MATÉniEL SEUVANT A PRATIQUEII LES PANSEMENTS......................nbsp; nbsp; 01S
Instruments do pansement..........................................nbsp; nbsp; nbsp;518
Matières de pansoiuout. — Étoupe....................................nbsp; nbsp; nbsp;510
Charpie............................................................nbsp; nbsp; 521
Succédanés dei'étoupe ot do la charpie..............................nbsp; nbsp; 531
Objets de pau semen t................................................nbsp; nbsp; 550
Bandages.......................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 52:',
sect; -• — Appuoatioh igt;b.s pansements......................................nbsp; nbsp; 5:jS
Réf/len (fes pansem enls............. ..............................nbsp; nbsp; 530
A, — Dispositions générales...........................................nbsp; nbsp; 530
/*. — Dispositions pai'tlculières.........................................nbsp; nbsp; 5i0
HenonwUemoHt des pansements.....................................nbsp; nbsp; 511
g ;). — Effets des pansements...........................................nbsp; nbsp; 5i2
L1VRE TROISIEME
OPÉHATIONS GÉNÉRALES.
CHAP1ÏRE PREMIER. - Des emissions sanguines..................
AKT. I. De i,a sai(;m':i!.............................................
SI. — fjÉNin-.Ai.rnós......................................
S 2. — ])F. 1,A SAIGNéE CHEZ LES SOLIPEDES...........................
A. ~ Saignéo k la Juguiaire..................................
oib 5i5
545 55 i 554
/;. — Saignéo a la saphène intorne......................................nbsp; nbsp; nbsp;502
(.'. — Saignéo h la cépliallque...............................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;504
D. — Saignéo a la sous-cutanée thoracique on voino de l'éperon..........nbsp; nbsp; nbsp;5ü.r,
iï. — Do la saignéo Ji divoi'sos veinos...............................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 507
5 •'!. — Dk r.A SAIGNÉE CIIGZ LES ANIHAUX Uli l.'esi'iiCE BOVINE.................nbsp; nbsp; nbsp;570
A. — Saignéo a la jugnlairo.......................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;570
/;. — Saignéc ii la veine soas-cutanée abdominale nu mammaire, vulgaire-
mnnt porie du fait....................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; yz
Si. — Dn LA SAKl.NÉi: CHEZ 1,E MOLTON...............................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 573
.1. — Saignéo ik Ia faciale......................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 573
II. #9632; Saignéo ii Ia Jugulaire......................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 574
C. — Saignéo a la céplialiqne......................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;575
0. — Saignéo h la sapkène........................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;575
sect; 5. — De la saicnéi; cm:/. 1,1: roue...................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;575
-1. — Saignéo aux aurlculaires.......................................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 575
H. - Saignéo h la saphène..................... ...................nbsp; nbsp; 575
m
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TABLE DES MATIERES.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Ü9ö
S (gt;. — DK I.A SAIGXÉK CHEZ I.li QHIBN......................................nbsp; nbsp; nbsp;fi'ü
AllT. ?. — AllTKlUOTOMlE...................................................nbsp; nbsp; nbsp;Ti'T
A. — Saignéo ä 1'artère transversale do la face, tlicz Ie cheval............nbsp; nbsp; nbsp;57quot;
/*. — Saignfe a l'arlère auriculaivc postérieure eliez 1c bteuf..............nbsp; nbsp; nbsp;57K
nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;cliez Ie porc...............nbsp; nbsp; nbsp;rgt;Sii
C'. — SaignC'e i l'artère coccygienne médianechez Ie boeuf................nbsp; nbsp; nbsp;581
Abt. :gt;.. — Saignkes caimli.aiiiis...........................................nbsp; nbsp; nbsp;TiRI
S 1. — Saionées capili.aires SIMPLES.....................................nbsp; nbsp; nbsp;ÓS'J
A. — Saignée au palais................................................nbsp; nbsp; nbsp;rgt;8quot;.'
Saignées coronaires.................................................nbsp; nbsp; nbsp;.ri8;gt;
Saignée è Ia pince du pled..........................................nbsp; nbsp; nbsp;TiHi
sect;2. — MouciiETuiiES et scAuiriCAïiü.Ns.....................................nbsp; nbsp; nbsp;.quot;jS(;
sect; 3. — Ventousbs........................................................nbsp; nbsp; nbsp;58ï
sect; 1. — Des sancsues......................................................nbsp; nbsp; nbsp;588
Am. A. Accidents de la saionée.........................................nbsp; nbsp; nbsp;5CJ(|
CHAPITRE II. — Des exutoires...........................................nbsp; nbsp; nbsp;592
A UT. I. — DU SÉTON DANS I.'eSI'ÉCE CHEVAl.lMi...............................nbsp; nbsp; nbsp;S!)3
sect; 1 . — SÉTON A MÈCI1E....................................................nbsp; nbsp; 50!!
A. — Sótuu aa poltrall.................................................nbsp; nbsp; 59(:
II. — Sétou ä t'épanle.................................................nbsp; nbsp; nbsp;5,.)#9632;;
('. — Sélou è. Ia cuissc.................................................nbsp; nbsp; nbsp;5!l(i
/). — Séton ii Ia fesso..................................................nbsp; nbsp; COn
/#9632;,'. — Séton au grassel..................................................nbsp; nbsp; nbsp;(ilil
/•'. — Séton au thorax..................................................nbsp; nbsp; nbsp;0(M
G. — Séton a I'oncoliire.................................................nbsp; nbsp; lt;iOï
//. — Séton aux joues.................................................nbsp; nbsp; nbsp;CO'i
/. — Séton ä Ia fourohette.............................................nbsp; nbsp; nbsp;(iO;;
sect;5!. — Uu BÉTON A RODELLE..............................................nbsp; nbsp; nbsp;CtKi
sect; .'gt;. — TROCHIQUE OU TROCRISQl I...........................................nbsp; nbsp; nbsp;805
AllT. 2. — Du SÉTON DANS I.'eSI'ÈCE don i m...................................nbsp; nbsp; nbsp;005
AllT. :!. — ÜIJ SÉTON DANS I.'KSPÈCE CANINE...................................nbsp; nbsp; nbsp;COO
Abt. -i. — Des accidents qli peovent survenir ai'iiès l'application di;s sétons. ..nbsp; nbsp; nbsp;000
(llVPITIili III. De 1'application du feu ou cauterisation actuelle.nbsp; nbsp; nbsp;OOS
Divisions.........................................................nbsp; nbsp; nbsp;(;q;i
Des agents do la cauterisation actuelle...............................nbsp; nbsp; nbsp;(110
\i.t. I. ~ De i.'application du feu ciiez i.es solipédes.......................nbsp; nbsp; nbsp;Glü
S 1. — CautiIiusation transcvrren i e ul en raies...........................nbsp; nbsp; nbsp;Old
lifcglcs dc la cauterisation............................................nbsp; nbsp; nbsp;012
A. — Avant I'opér^lion................................................nbsp; nbsp; nbsp;012
li. — Pendant 1'opératioii..............................................nbsp; nbsp; nbsp;01 f,
C — Signes d'unc cauterisation suflisanle..............................nbsp; nbsp; nbsp;020
/). — Après ('operation................................................nbsp; nbsp; 021
It. — Accidents de la cauterisation......................................nbsp; nbsp; 037
g #9632;.'. — Caltkbisatton en surface.......................,................nbsp; nbsp; nbsp;c?8
sect; .'). — Dl. LA CAI TÉIUSATION' EN POINTES SI PEUITCIEI.I Is....................nbsp; nbsp; 031
S 'S. — Du EEU KN I1AIES COUIITES ET INTERROMPUES........................nbsp; nbsp; nbsp;63i
g 5. —DB I,A CAUTÉaiSATTON PAB DES COOPS K\ IGNITION..................nbsp; nbsp; nbsp;(jü 1
sect; (I. — DE LA CAUTÉI'.ISATION PAR DES LIQUIDES CTIAUDS.......................nbsp; nbsp; nbsp;035
3 7. —CaUTÉIUSATION OBJECTIVE OU PAR IIAVONNEMENI.......................nbsp; nbsp; nbsp;030
Procédé Peyrouzc..................................................nbsp; nbsp; nbsp;63fj
Ji 8. — De la cauterisation SUPERFICIBLLE aiédiah:.........................nbsp; nbsp; nbsp;030
S 0. - Cautéiusation PENETRANTE........................................nbsp; nbsp; nbsp;030
A. — Cauterisation penetrante rapide..................................nbsp; nbsp; nbsp;ß^D
/(. — Do la cauterisation inherente.....................................nbsp; nbsp; nbsp;041
-ocr page 717-
#9632;
IHKinbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; TADLE IlliS MATIÈRES.
^ 10, — Di; r,A CAi/riiRisATiurj sous-citaxke........................... ...nbsp; nbsp; nbsp; 04;!
i;r. ','. — Db LA caiitéhisation tkanscurrenn: sru i.es ammai \ m i.Esi'i-.oi:
iioviNi-...................................................nbsp; nbsp; nbsp;646
Aiit. :i. — De i.'ai'Im.icatkin m i i:i' ciiez i.e ciiie.n............................nbsp; nbsp; nbsp;O'tS
Aiit. 4. De ^'application des cai;stique.s.................................nbsp; nbsp; nbsp; (au
C.IIAl'ITül-; IV, — 'Clavelisation et vaccination........................nbsp; nbsp; nbsp;(\:,'i
sect; I, — Clavelisation................................... ................nbsp; nbsp; nbsp;054
sect;2.—Db la vaccination...............................................nbsp; nbsp; nbsp;(I(i4
(.11 Al'lTlil', V, — De l'acupuncture ei de l'électro-puncture...........nbsp; nbsp; 06amp;
ij I — De L'ACOPDNCTUttK...............................................nbsp; nbsp; nbsp; G(i.ri
sect; '.'. — ÉLECTnO-PONCÏUnB Ol GALVANO-IM .XCTUUE............................nbsp; nbsp; nbsp; G(iT
CdAI'lTl'il'; VI. — Ponction des abces....................................nbsp; nbsp; (ids
CHAPITRË VII. — Des injections.........................................nbsp; nbsp; nbsp;071
.1. — [iijeclions iodécs..............................................nbsp; nbsp; nbsp;071
H- — —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; liypodermiquos.....................................nbsp; nbsp; nbsp;07(i
C.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; diuis Ins voines................,.....................nbsp; nbsp; nbsp;678
/'. —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; detersives............................................nbsp; nbsp; nbsp;68ü
CHAPITRE VIII, — Ligature des artéres...............................nbsp; nbsp; nbsp;080
sect; I. Manuel opéiiatoire...............................................nbsp; nbsp; nbsp;081
I.nbsp; nbsp;— Découvorto du faiscoau vasculo-nerveux............................nbsp; nbsp; nbsp;osi
II.nbsp; — Isolomont de l'artèro............................................nbsp; nbsp; nbsp;osv
III.nbsp; nbsp;— Llgatui'o do l'artère.............................................nbsp; nbsp; nbsp; (;h:gt;
S; '!, — Dli LA LICATUIVE DE QUBLQUCS AKTÈUKS ES l'ARTICULIEB, CIIEZ LE.CHEVAI___nbsp; nbsp; nbsp; C3amp;
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Aloes des Barbades........Ie kilog.
—nbsp; nbsp; du Cap, dit succotrin, entier..
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; — pulverise............
Alun de glace.....................
—nbsp; nbsp; calcine......................
Anis vert.........................
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Eau de fleur d'oranger......le litre
—nbsp; do goudrou............. __
—nbsp; do Rabel......................
—nbsp; de-vie caniphrée............
—nbsp; vulnürairo............. le litre
Kcorccs do racino de grenadier, le kil. l'llixi^calmantcoIltrolescoliquo8,labquot;lt;,.
— de longue vie.........le litre
Filebore nolr et blanc, pulverise1, le kil.
Énaitiqno en poudre...............
Kmplätro de saven camphré........
Épongi'S...........................
üspèces vulnéraires........le kilog.
Essence d'aspic....................
—nbsp; nbsp; nbsp; de citron..................
—nbsp; nbsp; nbsp; de lavande superfine.......
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; — fine..,.........
—nbsp; nbsp; nbsp; de menthe.................
—nbsp; nbsp; nbsp; de rue....................
—nbsp; nbsp; nbsp; do romarin................
—nbsp; nbsp; nbsp; do sabine.................
—nbsp; nbsp; nbsp; de tórébenthine ............
—nbsp; nbsp; nbsp; do thym blanche...........
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; — rouge.............
Ether acétique....................
—nbsp; nbsp; sulfurique...................
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— rcotifié.............
Étoupes...........................
Extrait d'absintho.................,
—nbsp; nbsp; nbsp; de belladone...........'.'.'...
—nbsp; nbsp; nbsp; de gentiane.................
—nbsp; nbsp; nbsp; de genièvre.................
—nbsp; nbsp; nbsp; gommoux d'opium...........
—nbsp; nbsp; nbsp; do jusquiame...............
—nbsp; nbsp; nbsp; de noix vomique ,...,.......
—nbsp; nbsp; nbsp; quina mou.................
i — ratanhia sec...............
—nbsp; nbsp; nbsp; de Saturne.................
Farine de lin..................#, f
—nbsp; nbsp; nbsp; de moutardo................
de riz pour cataplasmes.....
Fenugrec entier....................
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; pulverise...............'..
Fer reduit par l'hydrogène..........
Fioles.............................
Fleur de soufro...................
Galanga...........................
Gentiane entière..................
Gingerabro pulverise...............
Glycerine..........................
Gomme adragante pulvérisée........
—nbsp; nbsp; nbsp; ammoniaque...............
—nbsp; nbsp; nbsp; arabique blanche...........
—nbsp; nbsp; nbsp; en sorte ...................
—nbsp; nbsp; nbsp;gutte.....................
Goudron liquide..................
Guimauvc racine.......... le kilog.
Gutta-percba en plaques...........
Iluile d'amandes douces............
—nbsp; nbsp; de cade ordinaire...........
—nbsp; nbsp; de cade de genévrier.........
—nbsp; nbsp; de croton tiglium...........
—nbsp; nbsp; empyreuraatique.............
—nbsp; nbsp; de laurier pure..............
—nbsp; nbsp; d'olives.....................
—nbsp; nbsp; de pétrole blanche...........
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Antimome cru.....................
1
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; — pulverise.............
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; diaphorétique............
Asa-foetida........................
Bales de genifevre..................
—nbsp; nbsp; de laurier................. ,
Balances..........................
Baume de copalui..................
1
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32nbsp; nbsp; raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; du commandeur.... Ie litre.
—nbsp; nbsp; nbsp; de Fioraventi....... —
—nbsp; nbsp; nbsp; nerval............le kilog.
—nbsp; nbsp; nbsp; opodeldoch.................
Baume tranquille..................
25
Benzino..........................
Beurre d'antimoine................
Bicarbonate do soude en poudre.....
75
)inbsp; nbsp; nbsp; raquo;
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1nbsp; nbsp; raquo;
Bols purgatifs.............lapifcce.
Bouclions..........................
Camomille................le kilog.
Camphre rartiné...................
Cannelle de Chine entière...........
Cantliarides entiferes...............
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; pulvérisóes............
Carbonate do fer...................
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de potasse...............
Cliargo ramp;olutive..................
Chloral hydrate....................
Chlorate de potasse.................
Chloroformo.......................
Chlorure de chaux sec..............
—nbsp; nbsp; nbsp; d'oxydedesodium.labouteille
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Coaltar...................le kilog.
Confection d'hyacinthe nquot; 1.........
Coriandre.........................
Couperose blanche.................
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; bleue pulvörisée.........
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; verte...................
Crème de tartre pulvérisée..........
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; — soluble............
Crocus entier.....................
—nbsp; nbsp; nbsp; pulverise...................
Cumin de Malte..................
Eau d'Alibourg............le litre
raquo; 00
1nbsp; 80 raquo; 40 4 50 6 raquo;
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2
20
2 2 5
Eau de Cologne............. —
- distiUée............... — raquo; 30
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Prix courant de la Maison RENAULT ainé et PELLIOT U
fr. c.
Huilo do pólrolo noire..............nbsp; nbsp; nbsp; 2 raquo;
__ do foio de moruc.............nbsp; nbsp; nbsp; 2 40
—nbsp; nbsp; de ricin.....................nbsp; nbsp; nbsp; 2 80
Hydriodate de potasse..............nbsp; nbsp; ftO raquo;
lode.............................nbsp; nbsp; W quot;
lodurcs en géitóral.................nbsp; nbsp; laquo;0 raquo;
Ipéca en poudre...................nbsp; nbsp; 32 raquo;
Jalap pulverise...................nbsp; nbsp; nbsp; 8 raquo;
Kermes mineral...................nbsp; nbsp; nbsp; laquo; raquo;
Laudanum de Sydenliam............nbsp; nbsp; fj raquo;
__ do Uousseau............nbsp; nbsp; laquo;0 raquo;
Liqueur de Villato.................nbsp; nbsp; nbsp; 2 40
Lycopode........................nbsp; nbsp; nbsp;8 raquo;
Magnésio angiaise..................nbsp; nbsp; nbsp; ^JU
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;calcinéo..................nbsp; nbsp; nbsp; 7 quot;
Manne en sone....................nbsp; nbsp; nbsp; ft quot;
_ on 1 armes..................nbsp; nbsp; 10 raquo;
Melasse de bcttorave...............nbsp; nbsp; nbsp; raquo; ^lO
—nbsp; nbsp; nbsp;de canne..................nbsp; nbsp; nbsp; quot; (i0
Mercurc cru.......................nbsp; raquo;quot; craquo;lquot;,s
,_ älavapour................nbsp; nbsp; nbsp;
Miei do Bretagne...................nbsp; nbsp; nbsp; 150
Muscades...............•.........nbsp; nbsp; 5 6 quot;
Nitrate d'argont.........Ie grammenbsp; nbsp; nbsp;raquo; 25
Noix vomkiues rApées......Ie kilog.nbsp; nbsp; nbsp; 2 raquo;
Onguent d'althsea..................nbsp; nbsp; nbsp; 3 20
—nbsp; nbsp; nbsp; basilicum.................nbsp; nbsp; nbsp; 2 40
—nbsp; nbsp; nbsp; chaud rusolulif fondant.....nbsp; nbsp; nbsp; 0 50
—nbsp; nbsp; nbsp; centre les ardours..........nbsp; nbsp; nbsp; 2 80
_ __ los crevasses.........nbsp; nbsp; nbsp; ft raquo;
_ — la gale des chevaux..nbsp; nbsp; nbsp; ft 50
„ __ — moutons..nbsp; nbsp; nbsp; ft 50
—nbsp; nbsp; nbsp; égyptiac..................nbsp; nbsp; nbsp; 3 50
__ gris..................,....nbsp; nbsp;au cours
—nbsp; nbsp; nbsp; de laurier.................nbsp; nbsp; nbsp; 3 50
—nbsp; nbsp; nbsp; raercuriel double...........nbsp; nbsp;au MUM
_ de la mfcre................nbsp; nbsp; nbsp; 8 60
—nbsp; nbsp; nbsp; de pieds..................nbsp; nbsp; nbsp; 2 ftO
—nbsp; nbsp; nbsp; populeum........ .......nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;3 20
—nbsp; nbsp; nbsp; styrax....................nbsp; nbsp; nbsp; 'i quot;
—nbsp; nbsp; nbsp; vésicatoirc................nbsp; nbsp; 1deg; quot;
Opium............................nbsp; 10deg; raquo;
Oxyde de fer.......................nbsp; nbsp; nbsp; J laquo;U
— de ziiic.....................nbsp; nbsp; nbsp; 2 50
Oxymel scillitiquo............Ie litrenbsp; nbsp; nbsp;3 oO
—nbsp; nbsp; nbsp; simple.............. —nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;illaquo;
Pavots......................Ie centnbsp; nbsp; nbsp;5 raquo;
Perchlorure de fer.........Ie kilog.nbsp; nbsp; nbsp; ft raquo;
phénol....................Ie litrenbsp; nbsp; nbsp; 5 raquo;
Pierre divine......................nbsp; nbsp; nbsp; 6 *
Pilules on general sur demando......nbsp; nbsp; nbsp; •gt; quot;
Plantes aromatiques................nbsp; nbsp; nbsp; 2 ftO
Poivre blanc.......................nbsp; nbsp; nbsp; e
Poivrelong........................nbsp; nbsp; nbsp; 6 quot;
Poix blanche.......................nbsp; nbsp; nbsp; quot; 80
—nbsp; nbsp; noire........................nbsp; nbsp; nbsp; * 70
—nbsp; nbsp; résine........................nbsp; nbsp; nbsp; raquo; 5deg;
Pommade épispastique verte........nbsp; nbsp; nbsp; 7 raquo;
— d'Helmerick..............nbsp; nbsp; nbsp; U raquo;
Pots faience.......................nbsp; nbsp; nbsp; raquo; quot;
Poudre d'aconit....................nbsp; nbsp; nbsp; 3 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; d'aloèsdu Cap, dit succotrin.nbsp; nbsp; nbsp; ft 50
—nbsp; nbsp; nbsp; astringente de Knaup.......nbsp; nbsp; nbsp; 2 50
—nbsp; nbsp; nbsp; d'aunée....................nbsp; nbsp; nbsp; 2 50
—nbsp; nbsp; nbsp; béchique ..................nbsp; nbsp; nbsp; U *
—nbsp; nbsp; nbsp; de belladone...............nbsp; nbsp; nbsp; 3 50
—nbsp; nbsp; nbsp; cordiale....................nbsp; nbsp; nbsp; 180
—nbsp; nbsp; nbsp; de digitale.................nbsp; nbsp; nbsp; 3 50
Poiulro de noix votnique...... .....
—nbsp; nbsp; nbsp; dfeinfoctante...............
—nbsp; nbsp; nbsp; diuriitique fondante.........
—nbsp; nbsp; nbsp; d'enpliorbe.................
do gentiane...............
—nbsp; nbsp; nbsp; do gommo arabique n0 2....
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; — ndeg; 3....
—nbsp; nbsp; nbsp; do guimauve...............
—nbsp; nbsp; nbsp; d'iris......................
—nbsp; nbsp; nbsp; purgative...................
—nbsp; nbsp; nbsp; de réglisse..................
—nbsp; nbsp; nbsp; do rhubarbe................
—nbsp; nbsp; nbsp; do rue.....................
—nbsp; nbsp; nbsp; de sabine..................
—nbsp; nbsp; nbsp; de tanaisie.................
—nbsp; nbsp; nbsp; do tan.....................
—nbsp; nbsp; nbsp; de valériane...............
—nbsp; nbsp; nbsp; vermifuge.................
Préciplté rouge...................
Quinquina gris entier..............
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— en poudre..........
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;jauno entier ordinaire___
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— — royal.......
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— pulvórisé — .....
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— ordinaire...
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; TOUge entier............
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— pulverise..........
Rhubarbe de Cbine................
Safran du Gätinais.................
Salsepareille coupéo................
Savon vert........................
Scamraonée d'Alep........ Ie kilog.
Seiglc ergoté.......................
Sei ammoniac......................
—nbsp; d'Bpsom................raquo; 30 et
—nbsp; de Glauber.....................
—nbsp; de nitre en poudre.............
—nbsp; de Saturnc.....................
—nbsp; de Sodlitz......................
—nbsp; duobus.........................
Semen-contra d'Alop...............
Séné..............................
Sirop antiscorbutique.......Ie litre
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; .....la bouteille
—nbsp; nbsp; d'éther...............Ie litre
—nbsp; nbsp; d'ipéca........
Sirop de nerprun............ —
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— .......la bouteille
Stapbysaigre entier...............
nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; en poudre............
Strychnine cristallisée .. ,1e gramme
Styrax liquide.............Ie kilog.
Sublime corrosif on poudre.........
Sulfate de quinine.. les 30 grammes
Sulfure de potasse.. ......Ie kilog.
Teinture d'absinthe..............•
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;d'aloès...................
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;d'arnica..................
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; de benjoin...............
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; de cantharides............
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; de castoreum.............
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;d'euphorbe..............
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; de digitale...............
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— éthérée........
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; de gentiane...............
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;d'iode...................
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;d'ipécacuanha.............
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; de Mars tartarisée........
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12 Prix courant de la Maison RENAULT ainé et PELLIOT
fr. o.
Tcinture de quinquina.............nbsp; nbsp; 10 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; de rlmbarbe..............nbsp; nbsp; 18 raquo;
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; de valériane.............nbsp; nbsp; 10 raquo;
Térébentlilno de Venise.............nbsp; nbsp; nbsp; 3 50
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;claire...................nbsp; nbsp; nbsp; 2 40
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ordinaire.,,............nbsp; nbsp; nbsp; 2 raquo;
Têtes de pavots............. Ie centnbsp; nbsp; nbsp;4 raquo;
Thé noir................Ie kilog.nbsp; nbsp; 10 raquo;
fr. c.
Théperlé nn......................nbsp; nbsp; 10
Thériaque.........................nbsp; nbsp; nbsp; 5
Vert-dc-gris pulverise............;..nbsp; nbsp; nbsp; 5
Vin de quinquina........... Ie litrenbsp; nbsp; nbsp;4
Vinaigre des quatre-voleurs.........nbsp; nbsp; nbsp; 5
—nbsp; nbsp; pyroligneux...............nbsp; nbsp; nbsp; 2
—nbsp; nbsp; nbsp;sternutatoire..............nbsp; nbsp; nbsp; 5
50
SPÉCIALITÉS DIVERSES EN DEPOT
Baume Flenrot alnë.....................................Ie flacon
— régéniïratour de Jouanne....................... la boite
Feu anglais de Lelong.............................. la bouteille
Feu francais de J. Olivier...........................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
Feu liongrois de Chastaing..........................nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;
Fondant Bernardin.................................... 1c flacon
Huilo sinapisiie et vésicante de Minot.................. —
Liniment Boyer....................................la bouteille
Liniment Geneau....................................Ie flacon
Liqueur ignóe de Cabaret...........................la bouteille
Onguent vesicant anglais solon James..........Ie pot de 1 once
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— 16
Phénol Boboenf....................................... Ie flacon
Pommade antidartreuse ponr les cliiens, do Chastaing......Ie pot
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de Martin Cliapuis........................... —'
Poudre de Hemmel contre la maladie des chiens.........Ie paquet
—nbsp; nbsp; nbsp;pectorale M'aconit, de Martin Chapuis.. Ie paquet de 9 doses
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de Recordon.......................... la boite
—nbsp; nbsp; nbsp;de Watrin...........................................
Régénérateur Tricard, pour les chevaux couronnés....... Ie flacon
— — Ie demi-flacon Savon sulfureux de A. Mollard pour chevaux..........Ie morceau
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;— pour chiens.............. Ie morceau
Topique portugais de Rouxel...........................Ie flacon
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Lacaze, contre les cors........................... Ie pot
—nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Vautier, contre les insectes.................... Ie flacon
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AVIS
Notre Maison fournit tons les Instruments de chirurgie fabriqués par MM. Salles et autres fabricants, aux mêmes conditions que s'ils étaient directement pris chez eux. Nousprocuronségalemcnt tousles livres et abonnements aux journaux de médecinc, aux mêmes conditions que les libvaires. Enfin, nos clients peuvent nous demander tous les objets accessoires nécessaires au detail des medicaments^ tels que floles, pols, bouchons, balances, etc.
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