-ocr page 1-
-ocr page 2-
-ocr page 3-
il
#9632;V
y
-ocr page 4-
-ocr page 5-
-ocr page 6-
I
-ocr page 7-
if
REGHERCHES
AFFECTIONS FARCINO-MORVEÜSES
DU CHEVAL ET DE L'HOMME
-ocr page 8-
PARIS. — Ttpogbaphie de Vquot; RENOü, MAULDE kt COCK
HIE DE RIVOLI, Kquot; l/i/|
BIBLIOTHEEK UNIVERSITEIT UTRECHT
2912 773 9
-ocr page 9-
RECHERCHES
6m 1ES £^*^ #9632; ttttf. AFFECTIONS
FARCINO-MORVEUSES
DU CHEVAL ET DE LHOMME
EtudebibliograpMpeet critipedes travaux
publies en Prance et ä FEtranger sur la spontaneite,
la contagion, la nature et les manifestations diverses
de la mom.
*
HISTOIRE mm El'IZOOTIE DE IHORYE
OlVnACE COUnOJiNt PAR LA SOCltTfi CENTIULE DE m£dECINE ViTtRlNAIRE DE PARIS {MEDAILLE D'o.l ET 500 Fß.)
Par M. E. AUREGGIO
Viterinaire en premier au Offlj' Membre correspondant^TOi vötdrinaire, Membre etljIamp;iieCtj
do la Marne, du ^raquo;(t^t, des et (J^Afcult} M^dailles d'or et J^O frai%s\ de 1878 et ISfO de la Sc Mention honor; j^jS pour 'i.Ä%re les I
\^
Ii' regiment de cuirassiers, Lie,
centrale de mädecinc
aeta
laires d'Alsace-Lorraine, ictetfe pfglfeftice des animaux ' le-et'Mfc^ile, [x coiKMvi, de pathologie iine vetäHijiire de Paris. iiamp;tTe de lagt;gä|rre
^s aepai ij~t li'ÖS dilitairätK I
fiamp;ti ^illfo^f sa force du temps 'anfen,;-'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Tacite. raquo;
^
PARIS
ASSELIN amp; CIE, LIBBAIRES DE LA FACULTY DK MJiDECUJE
£T DE LA SOCIETE CENTRALE DE MEDECIHE VET^RINAIHI PLACE DE l'eCOLE-DE-MEDECINE
1882
-ocr page 10-
-ocr page 11-
laquo;*
CONCOURS DE 1878-1880
!|
PATHOLOGIE
*
XI. 2laquo; S^RIE.
-ocr page 12-
i
-ocr page 13-
REGHERGHES
SDR LE8
AFFECTIONS FARCING-MORYEUSES
DU CHEVAL ET DE L'HOMME
Etude bibliographique et critique des travaux publies en France et ä TEtranger sur la spoutaneite, la contagion, la nature
et les manifestations diverses de la morve.
HISTOIRE D'UNE EPIZOOTIE DE MORVE Par M. E. AUREGGIO
Vamp;örinaire en premier an W regiment de Cuiraaeiorraquo;.
#9632;
(m£oaille d'ou et SCO ra.)
laquo; La \6nt6 refoit sa force du temps •• et de l'examen.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Tacite.
AVANT-PROPOS
lt; Si I'analyse est la mamp;hode qu'on doit laquo; suivre dans la rechei ehe de la viritS, laquo; eile est aussi la mäthode dont on o doit se servir pour eiposer les de-laquo; couvertes que Ton a Taites. raquo;
(Conoiluc)
Tous les auteurs qui ont ecrit jusau'ä ce jour sup les maladies virulentes, et en particulier sur la
i
#9632;
-ocr page 14-
4nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MtMOlBKS DE LA SOClfiTfi
morve, ont rarement 616 d'accord sur leurs causes generatrices.
Cette dissidence dure encore malgre les nom-breux ecrits dont cette maladie a ete l'objet, si bien qu'il est difficile de se faire une idee exacte et complete sur cette iraportante question.
La contagion de la morve, niee autrefois, est aujourd'hui reconnue par tous; mais peut-elle naitre spontanement?
Voilä la difficulte pendante qui est ä Tordre du iour.
Cette difficult^ s'est accentuöe davantage ä l'ap-parition d'uue variete de morve qui nous vient des Allemands, quoique signalee en France il y a quelque cinquante ans.
Le pas que la morve latente a fait en avant a ete le motif desatteintes portees, dans ces dernie-res annees, ä la doctrine de la spontaneite, qui semble avoir fait un pas en arriere.
La question est done remise ä l'etude, dit M. H. Boüley: laquo; La contagion etant reconnue cause laquo; principale et preponderante, il s'agit maintenant laquo; de rösoudre ce probleme de la part qui pent re-laquo; venir a la spontaneite dans le developpementde laquo; la morve.
laquo; Cette part est-elle reelle?Et, si eile existe, laquo; dans quelle mesure ? Voilä le probleme pos6.
laquo; Malheureusement, pour le resoudre, il n'est
-ocr page 15-
E. AUHEÜGIO.
AFFECTIONS FARCINO-MOUVEUSES
laquo; pas possible de recourir ä rexpörimentalion, laquo; comme pour la contagion.
laquo; C'est la clinique seule qui pent fournir les laquo; elements, et Ton sait combien souvent ils sont laquo; obscurs, incertains, douteux ä cause de la com-laquo; plexite des circonstances au milieu desquelles laquo; ils se produisent la plupart du temps.
laquo; A l'epoque oü nous sommes, on est devenu laquo; tres-justement exigeant sur ce qu'on appelle une laquo; preuve. II faut done, pour qu'un fait puisse etre laquo; considere comme absolument probatif de la laquo; spontaneite de la morve, qu'il se soit produit laquo; dans des conditions telles, que l'influence de la laquo; contagion puisse etre absolument elimin^e. raquo;
C'est pour contribuer ä la solution du probleme pose en 1876, par M. H. Bouley,que nous avons presente ce travail au concours de 1879 ouvert par la Societe centrale de medecine veterinaire de Paris.
II comprend l'histoire d'une interessante epi­zootic de morve etudiee avec le plus grand soin, et sous l'inspiration des travaux publies sur ce sujet en 1875-76-77, ä la Societe centrale de me­decine veterinaire.
Nous avons aussi consulte tous les travaux plus anciens et tres-importants, qui trouveront leur place dans ce Memoire sous la forme d'une etude bibliographique et critique, qui nous permet de
h
-ocr page 16-
6nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEMOIRES DE LA SOClfiTfi
rappeler sommairement les opinions emises par les divers auteurs, et de les discuter, en nous ap-puyant sur nos faits et observations.
Nous avons cherche ä faire connaitre ce qu'une epizootie, minutieusement observee dans ses plus intimes details, pendant quatre ans, nous a äppris au point de vue : 1deg; de l'etiologie ; 2deg; de la conta­gion ; 3deg; des formes variees de la morve; 4deg; et enfin de la desinfection.
Nous produisons surtout des documents tou-chant la question la plus controversee : celle de la spontaneite.
L'accumulation d'un grand nombre de preuves nous a paru d'autant plus utile que la question ä resoudre est plus delicate.
En agissant ainsi, nous nous conformons ä l'avis de M. Bouley qui avance : qu'en clinique, il faut prendre les faits tels qu'ils se produisent, les ras-sembler et attendre. Souvent dit-il, laquo; ce n'est que par le nombre que Ton peut arriver ä une de­monstration. raquo;
Si les documents que nous presentons ne suffi-seut pas aujourd'hui pour faire la demonstration complete de la spontaneite, nous esperons du moins qu'ils contribueront ä retablir cette doctrine sur des bases solides, en attendant que de nou-velles observations vienuent en demontrer la v6rit6 d'une maniere irrefutable.
-ocr page 17-
E. AUREGGIO.
AFPECTIONS FARCINO-MORVEUSES
Car, ainsi que Texprime si justement le c^lebre historien latin u qui nous empruntons I'epigraphe de ce travail:
laquo; La verite recoit sa force du temps et de Texamen. raquo;
(Tacitr).
Au nom de la Commission chargee de l'examen des Memoires envoyes au Concours de pathologic et composee de M. Bouley, inspecteur des Ecoles, des professeurs Trasbot, Nocard et de M. Weber, veterinaire ä Paris; le rapporteur, M. Trasbot, s'exprime ainsi ä propos du travail bibliographique et critique des opinions emises sur la spontaneity et la non-spontaneite de la morve :
laquo; Je vous donnerai une idee exacte du labeür enorme qu'il represente en vous disant que tons les travaux publies ä l'etranger et en France sur le sujet y sont analyses avec une scrupuleuse at­tention. Cette ceuvre d'erudition, fruit de longues et patientes recberches et teile que nous n'en ren-controns pas assez dans les travaux veterinaires, est digne des plus grands eloges. Elle fait connattre tout ce qui a ete ecrit sur les causes premieres de la morve : aussi ceux qui voudront faire uo tra­vail d'ensemble sur cette maladie pourront-iis y puiser les indications historiques les plus com­pletes raquo;.
-ocr page 18-
MAmoires de l.\ sociti'f; PREMIERE PARTIE
CHAPITRE PREMIER
Revue analytique, blbliographique et critique des opinions 6iiiiae* sur la spontaneity et la non-spontan6ite de la morve (1).
• Heureux les vamp;ärinaires qui cioient laquo; ä la morve spontan^e; ils sont tou-quot; jours en garde pour (Sviter la con-laquo; tagion raquo;.
(Examinons souvent les ganachec, quel-quefois les naseaux des chevaux, sur-tout de ceux en traitement pour maladies internes et engorgements).
En 1876-77, au moment oü la Soci6t6 centrale de m6-decine v^terinaire discutait les interessants travaux publics sur le sujet qui fait l'objet de ce Memoire, nous amp;ions aux prises avec une 6pizootie d'angine et de morve.
Frapp6 des doutes qui rfegnent sur la spoutanöilö de la morve et des id6es nouvelles exprimees sur cette mala-die, nous avons appliqu6 toutes les facultes de noire esprit ä l'amp;ude de cette epizootie, pour reconnaitre les points faibles incrimines et nous assurer par I'observa-tion patiemment prolongee de la v^racite de certaines doctrines.
L'incertitude qui rögne encore sur cette question, raal-gr6 les nombreux 6crits qu'elle a rdcemment provoques, montre que le dernier mot est loin d'etre dit sur une des maladies les plus importantes de la palhologie vel6ri-naire.
Que de points obscurs h öclaircir, que de controverses h combattre ! aussi les deux camps spontaneistes et con-tagiontstes se regardent-ils en face plus que jamais et sont-ils loin de se confondre.
(1) L'auteur a groups, dans un index, general correspondant k chaoune des trois parties, au moyen de renvois nuui6rot6ä, OJ5 is-, ouvi'agss oil il.a p\i\si ses rensaigaemsnts.
-ocr page 19-
E. AÜREGGIO. — AFFECTIONS FAllCINOMORVEUSES 9
Que de v6t6rinaires parcourent leur carriöre saws avoir l'occasion de verifier de quel c6t6 se trouve la verit6. — A ceux qu'un hasard malheureux accorde la faveur de voir ce ph^nomöne pathologique, il appartient de faire connattre les observations quelque peu nombreuses qu'elles soient.
Ges fails, qui paraissent insignifmnts dans leur isole-ment et sans valeur, prennentune importance marquee quand ils sent relics ä d'autres anciens et nouveaux pour former un faisceau commun.
Quoique lamorve soil connue depuis un temps immemo­rial (puisque Hippocrate I'a decrite, il y a vingt-trois si6-cle), nous n'envisagerons sommairement dans cette etude que les travaux les plus r6cents.
Bourgklat pensait que les arrets de transpiration peu-vent laquo; determiner la morve raquo;.II attribuait le farcin, si fre­quent sur les bords du Rhone, a la meme cause.
1669. Soileysel laquo; attribuait la morve a des causesfroi-des et la considerait comme une maladie qui a de l'affinite avec la gourme. raquo;
1749-61-1772. (1) Les Lafosse et plus tard Hurtrel d'Arboval faisaient une affection locale de la morve, laquo; determinee par les injections irritantes dans les cavit6s nasales, les coups sur lechanfrein, les catarrhes chroni-ques, la trepanation des sinus, les refroidissements. raquo;
Pour le naturaiiste Büffon, cette maladie s'explique laquo; par I'obligation oil se trouvent les chevaux de plonger les naseaux dans I'eau pour boire, ce qui les irrrite par refroidissement. raquo; Cette opinion a 6t6 combattue par Huzard, Chabert, Gilbert et d'autres.
Chabert et Huzard citent laquo; la mauvaise alimentation, les maladies constitulionnelles et repercutes, etc., la sup­pression de la transpiration.raquo;
Gorier parle prlncipalement laquo; de la suppression brus­que de la transpiration cutanee comme cause de la morve. raquo;
-ocr page 20-
iOnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MfiMOIRES DE LA SOClfiTfi
1815 (2). Dupüy et aprös lui Rodet admettaient que laquo; la morve etait une affection tuberculeuse, cause prochaine de la morve chez des sujets lymphatiques mal confor-mes et predisposes par des maladies aigues pass6es ä l'etat chronique gt;.
Delabere-Blaine (3) dit que laquo; les chevaux epuis^s et maigres sont plus exposes ä devenir morveux que ceux qui se trouvent dans des conditions opposees raquo;.
Gilbert a ecrit que laquo; tres souvent la morve succöde ä la gourme. raquo;
1834 (4) Renault 6crit que lt; le farcin a ete produit par l'absorption du pus dans le casde thrombus.carie du liga-mant cervical, mal d'encolure, etc raquo;.
En 1835, Renault publie des fails de morve survenus ä la suite de causes traumatiques : laquo; Mal de garrot avec longue suppuration ; contusions de la paupiere avec ab-ces ; champignon du cordon testiculaire ä la suite de la castration raquo;.
1837 (5). Riss,vlt;üterinaireaule'hussards,a observeplu-sieurs cas de morve laquo; a la suite des violentes contusions sur les cavites nasales et autres blessures de la tete.
Hurtrel d'Arboval, 1839 (6), dans sa 28 edition, dit: laquo; que la morve est contagieuse ou spontanee ä la suite de l'altöration plus ou moins grande de l'economie.
1838-39 (7) et 1840 (8). Renault et H. Bouley provo-quent la morve aigue en injectant dans les veines d'une jument, une emulsion de maliöre purulente,provenant dun cheval non affects de la morve. raquo;
1840, Bouley jeune, charge de reconnaitre les causes de la morve qui döcimait Tun des regiments de cavalerie en mars 1840, a Signale: laquo;l'insalubrite des 6curies, lamau-vaise nourrilure, l'insuffisance de la ration, les travaux fatigants, les arrets de transpiration, le travail prema­ture, le mauvais choix d'un grand riombre de chevaux. raquo;
-ocr page 21-
E. AUREGGIO.
AFFECTIONS FARCINO-MORVEUSES 11
1841.nbsp; Hamon, dans un mömoire a rAcadömie de m6äe-cine laquo;invoque la degönöration du cheval,la nourriture in-suffisante ou trop homogeneraquo;.
1842.nbsp; Faroe : laquo; Les causes uniques de la morve regi-mentaire sont l'entassement des chevaux, rinsalubritö des öcuries, les arrets de transpiration raquo;.
Pour Lacoste laquo; c'est le travail premature et trop con­siderable ; raquo; c'est aussi l'avis de l'Ecole d'Alfort ä cette 6poque.
1844.Robert, v6t6rinaire en lquot;au 5e d'artillerie laquo; ac­cuse lecasernement et plus tard,en 1846,les arrets de trans­piration raquo;.
1848 (9). Hür6, v^terinaire militaire, laquo;invoque, pour expliquer les causes de la morve dans les regiments, les arrets de transpiration, les refroidissements, le dres­sage. raquo;
1848.nbsp;Riquet (10) dit fort exactement, et M. Reynal est de son avis,que laquo; la morve,dans les regiments ne tient pas aux arrets de la transpiration, pas plus qua toute autre cause unique, mais bien a un concours de circonstan-ces qui agissent ensemble pour produire le m6me r6 sultat gt;.
RouLEYJeune, Mignon et Delafond (11), contrairement ä Reynal laquo; altribuent aux importantes modifications que le casernement a regues la diminution de la mortality dans I'armeeraquo;.
1849.nbsp; Descotes laquo; invoque la mauvaise qualite des che­vaux de remonte ; les ^curies et Talimentation, principa-lement dans le Nord oü le foin est mauvais raquo;.
1849. H. Boüley(12) dit laquo; que dans les animaux de l'espece chevaline, la morve peut etre la consequence de la contagion, mais le plus ordinairement elie est un pro-duit spontane de l'organisatiori dont les actions nutritives ont 6t(3 troubles et perverties. gt;
-ocr page 22-
12nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MßMOIUES DE LA SOCHh'fi
laquo; Le virus morveux est ce principe actif r6sultat de l'oxy-dadon extreme de l'organisme, analogue aux ferments par son origine et ses propri6t6s. raquo;
laquo; Travail exagerö et alimentation insuffisante telles sont les deux causes principales de la morve spontan6e pour H. Bouley. #9632;
1849.REyNAL (13) admet 7 chefs principaux: laquo;Achatde chevaux trop jeunes, mauvais choix. — Emploi prema­ture des chevaux au travail des classes et du dressage par des cavaliers inexp6riment6s, —• Mauvais classement. #9632;— Promenades faites sans couvertures. — Pansages du soir au dehors pendant une grande partie de l'annöe. — Fati­gues eprouvees par suite du manque de littere dans les 6curies. —Courants d'air, refroidissements raquo;.
Aujourd'hui toutes ces prescriptions d'hygi^ne sont appliquees en conformity de la circulaire ministerielle du 17 avril 1878, qui recommande de ne verser les che­vaux de remonte dans les escadrons qu'ä Tage de 6 ans.
1849.Crepin (14) rcconnait que laquo;l'alimentation mauvai-seet les services acceleres jouent un röle dans le d^velop-pemem de la morve. raquo;
Pour Vatel(15), laquo;mauvaise nourriture, logement mal-sain et grandes fatigues raquo;.
Pour Villate (16), laquo; c'est lorsque la respiration cutanee se trouve suspendue par un refroidissement quelconque de la peau et qu'il y a par consequent suspension de cette excretion acide et saline qui devrait etre eliminee par ce tegument, que la, se trouve le principe pathogenique de la morve raquo;.
1849. Rossignol (17) trouve que la cause principale, essentielle de la morve, celle qui agit 18 fois sur 20, laquo; est due aux arrets de transpiration. II n'exclut pas pour cela les autres causes.
Boulby jeuneles classe suivant leur degred'importance:
-ocr page 23-
E. AimEGGIO. — AFFECTIONS FAnCINO-MORVEUSES 13
laquo; 1deg; Excös de travail. 2deg; Mauvaise nourriture ou insuffi-sante alimentation. 3deg; Habitations malsaines. 4deg; Arrets de transpiration. 5deg; Brusque passage d'un repos absolu ä un exercice actif et continu. 7deg; Mauvais choix des animaux. 7deg; Emploi trop jeune des animaux avant qu'ils aient acquis leur entier developpement. 8deg; Usage inconsid6r6 eu 6gard ä leur conformation. 9deg; Contagion.
Barthelemy aine (18) laquo; croit aussi qua les arrets de transpiration sont une des causes influentes. Quant ä lui, il n'a jamais admis que la contagion füt I'unique cause de la morve; que la morve pouvait se developper par d'autres voies, et qu'il fallait bien que le premier cheval devenu morveux le füt deveuu autrement que par con­tagion raquo;.
Renaiilt(19) laquo; croit fondles la plupart des opinions ex-primees ä propos des causes de la morve. Souvent une seule est süffisante et.r^unie sensemble, ellesla produisent encore avec plus de certitude raquo;.
1850 Prange (20) expose aussi les causes generales de la morve. laquo; Causes prödisposantes : Lymphatisme, consti­tutions originelles vicieuses, cachexie ä la suite d'une ali­mentation mauvaise, debilitante raquo;.2deg; Causes occasionnelles laquo; travail pr6matur6, exces de travail, aliments peu netri-tifs, avari^s, alimentation insuffisante, mauvaise, boissons insalubres. Agglomeration, encombrement, arrets de trans­piration cutanee souvent r6pet6s. 3deg; Causesdeterminantes : Une pluie froide sur un animal en sueur, un refroidissement prompt, une course violente, une operation chirurgicale, une affection aigue des poumons, des fievres, un catarrhe chronique, un purgatif, une gourme intarissable, I'infec-tion, la contagion, I'injection d'une emulsion purulente dans les veines, la transfusion, I'inoculatlon raquo;.
1853 (21),ANGiNiARDfilsconsidöre laquo; qu'une seule cause parmi les causes principales pent engendrer la morvlaquo; spontanee; ce sont les arrets de transpiration. raquo;
-ocr page 24-
1
illnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MfiMOIRES DE LA SOClfiTfi
1854nbsp; (23) ciLes v6t6rinaires sont unanimespour recon-naitre Faction simultanee du travail, de la nourriture, des arrets de transpiration, etc. etc., comme causesproducti-ves de la morve. raquo;
1855nbsp; (23) Delorme, d'Aries a vu la morve sedövelopper spontanamp;nent sous l'influence de la diathese purulente chez un cheval affecte d'une fistule au maxillaire inferieur. II n'a pu d^couvrir aucune relation suspecte dans les accoin-tances ant6rieures du malade, aucun cas de morve ä la meme epoque ni dans le pays ni dans les environs. raquo;
Dans une lettre (25) adress6e a Rey (le 10 mai 1867), Delorme dit: laquo; Je suis spontanöiste, mais sous cerlaines reserves cependant; c'est pourquoi, tout en croyant ferme-ment ä la spontaneite de la morve, je crois aussi et depuis longtemps que, dans le climat du Midi tout au moins, la contagion est son mode de propagation le plus ordinaire.raquo; Au Mexique (24), ä la Guadeloupe (26) et la Martinique(27), la morve est inconnue, eile ne s'y faitr ' 'laquo;arquer que quand des chevaux Strangers I'importent.
1858nbsp; (28). Feuvirer, Gu^mard, Joubert, Laffargde, Golet, SipifiRE, Marchand, Lenck et la presque totalite des v6t6rinaires mililaires de celte 6poque s'accordent a dire que laquo; la morve est le plus ordinairement d6termin6e par la nourriture insuffisanteet mediocre; les arrets de tran­spiration; par d'anciennes maladies des organes de la res­piration, etc., etc.; fait justementremarquer : que beau-coup trop de v^terinaires, peut-etre encore convaincus, negligent sans doute plus qu'ils ne devraient le faire la contagion. Men que tous soient aujourd'hui plus ou moins contagionistes. raquo;
1859nbsp; (29). Girard, Düpüy, Barth^lemy, Adelon, Ch. Londe et Bouley jeune, consultes par le Ministre de la guerre, sont d'avis que la morve spontanee sur les che­vaux de l'armee est due a la mauvaise construction et ä l'insalubrite des ^curies, h l'entassement des animaux et la viciation de Fair qui en est la consequence.
-ocr page 25-
E. AÜREGGIO. — AFFECTIONS FARCINO-MORVEUSES 15
Thomas Greeves (30), vötörinaire ä Manchester laquo; admet qua le passage d'une affection chronique des cavitös na­sales ä une autre (la morve) peut durer huit ä dix jours, deux ä trois mois ou meme plusieurs annäes aprös l'appa-rition du catarrhe. raquo;
Fischer (31), v6t6rinaire allemand, parle de rinflamma-tion catarrhale laquo; des sinus raquo; et d'un m6moire sur ce sujet par le professeur Haub^er, de rEcole v6t6rinaire de Dresde. laquo; Le professeur allemand est portö ä croire que si les chevaux affectes de rinflammation des sinus maxillai-res qui a une grande analogic avec la morve n'avaieutpas 6t6 tr6pan6s, la maladie se serait termin^e par la morve, tandis que tous les chevaux qu'il a traites ont 6te gue-ns. raquo;
Cette tendance de Haubner ä croire ä la guörison des chevaux douteux par le traitement apres la trepanation est une erreur grossiöre pour un professeur. Les ca-tarrheux du professeur Haubner n'6taient exposes ä la morve que par suite d'epuisement. L'observation du che-val Selam (22e obs. — 2e partie), si longtemps affect6 d'un catarrhe, nous permet de critiquer les previsions du veteri. naire allemand. La trepanation pouvait aussi amener un semblant de gu^rison chez Selam; mais que seraient deve-nus les tubercules de morve chronique dans les poumons? II n'est pas douteux que Selam etaitinfecte depuis sonvoi-sinage avec le morveux Clairon.
1859(32). LAisirä, v6t6rinaire militaire, laquo;admet des cau­ses directes et indirectes classics comme il suit : 1deg; Le travail disproportionnö ä la force propre des chevaux ou ä la quantity de nourriture. 2deg; Le jeune äge et le manque de resistance des chevaux que Ton introduit sans cesse dans les rangs, les mauvaises constitutions et les mauvais tem­peraments. 3quot; Les gourmes mal jetees et les constitutions delabrees par suite de maladies ou accidents graves. 4deg; L'etiolement, renervation, l'empoisonnement miasma-tique, produits par la trop longue stagnation ä l'ecurie, ä
,ii
-ocr page 26-
16nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MfiMOinES DE LA SOCIfiTfi
laquelle le cheval de troupe est condamn6, et l'air plus ou moins vicie qu'il y respire. 5deg; Les aliments de mediocre et mauvaise qualite. 6deg; La contagion. 7deg; Les brusques refroi-dissements de la peau, les courants d'air et l'abreuvoir trop tot aprös Texercice. gt;•gt;
1861 (33) H.Bouley, rapporteur d'un travail sur un cas de guerison de morve chez Thomme, dit ä propos de la morve chez le cheval: laquo; La cause la plus efficace ä coup sur, la plus active, la plus fr6quente dans les grandes villes, c'est le travail exigö jusqu'ä epuisement, surtout quand les döperditions qu'il entraine ne sont pas conpen-sees par une alimentation tres-r6paratrice. Cette cause est si certaine que nous pourrions prendre l'engagement de faire nattre la morve ä volont6 sur un groupe de chevaux gt;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;donne raquo;.
Au defi de M. Bouillaud de cr^er la morve ä volontß, nous ajouterons que des arguments de cette espece qui 6chappent dans la chaleur de la discussion ont le grave in­convenient de devenir des armes dont se servent nos adver-saires pour nous battre.
Aussi ne les repöterons nous pas avec Renault, H. Bou-ley, U. Leblanc, Peyrouze et d'autres, en laissantäla na­ture le soin d'executer cette difficile besogne.
U. Leblanc, 1861 (34), aprös avoir cit6. dans un M6moire public en 1839, le travail, la mauvaise nourriture, etc., Inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;comme cause de morve, repete en 1862 que si le develop-
pement spontane est une verite, sa communication par con­tagion en est une aussi. laquo; On peut, dit M. Leblanc, presque faire naitre la morve a volonte; laquo; et plus loin raquo; La morve est une maladie virulente, spöciale, spßcifique, une dans sa nature, quelles que soientles formes varieesqu'eile revßte, pouvant s'engendrer spontanement et de toutes places et pouvant se communiquer par contagion quand eile est en-gendr6e. raquo;
II. Leblang aime mieux rexplication de la spontaneity de
-ocr page 27-
E. AUUECGIO. — AFFECTIONS FARC1NO-M011VEUSES 17
la morve de Robin que celle de Renault et Bouley. laquo; Le virus dit Robin, est une alteration des 616ments anatorai-ques et il est specialement une alteration des sublances coagulables. raquo;
J.GuEiuN(34)appelle causes 61oignee3,celles admisespar les veterinaires pour pi oduire la morve spontan^e. II con-sid^re la morve spontan6e comme toujours et inövitable-ment generale et constitutionnelle d6s son d6but.
1861. Renault (35). laquo; Grace h la connaissance que nous avons de la relation directe de causalite qui existe entre certaines mauvaises conditions d'hygiene et la morve nous pouvons pr^voiretpredire la venue de la morve dans les grands etablissements ou Ton emploie beaucoup les chevaux. Teile est ä cet egard mavconviclion, dit Renault que je ne crains pas d'affirmer que la morve n'apparaitra jamais dans les ^curies oil Ton observe I'hygiene prescrite par un vet6rinaire6clair6. raquo;
Nous sommes parfaitement de l'avis de Renault et nous reconnaissons comme lui le danger qu'il y a a ne pas se mefier de la spontaneite; l'histoire de l'^pizootie de morve de Sezanne en est une preuve irrefragable. Ce danger, Renault I'exprime ainsi : laquo; Voyez, unjeune praticien ne connaissantquele contagium, le ferment, comme cause da la morve, sans savoir par quoi, sous Tinfluence de quelles causes ce ferment est produit; ä qui Ton a dit et qui croit fermement qu'il est antiscientifique, qu'il est absurde, d'imaginer que l'excös de^travail, qu'une alimentation in-suflisante ou de mauvaise qualit6, etc., puissent produire cette maladie! Ne lui arrivera-t-il pas de laisser subsisler sans les signaler des 6carts d'hygiöne sous I'influence des-quels la morve sera produite, etc. gt;
1861nbsp; (36). Baillif, v6t6rinaire militalre, admet comme cause determinante essentielle : laquo; Les arrets de transpira­tion. raquo;
1862nbsp;(3). Liautard range sous deux chefs les causes de
XI. 2 Serie.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 2
-ocr page 28-
18nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MßMOIRES DE LA SOClfiTfi
la morve. Ge sont: laquo; 1deg; Les causes ou les conditions qui portent le trouble ou la pertubation dans les fonctions nu­tritives. Ex. 1deg; Violents efforts souvent r6pet6s. 2deg; Apti­tudes individuelles, constitutionnelles ou aequises surtout celies qui rtsultent des maladies de poitrine. 3deg; L'exercice insuffisant. 4deg; La nourriture mauvaise, insuffisante ou mal distribute. 5deg; Degenerescence des races. 6deg; Mauvaisca-sernements. 7deg; Acclimatement. 8deg; Agglomeration. 9quot; Pri­vations de toute nature (boisson et sommeil). 10deg; Inges­tion journaliere d'une trop grande quantite d'eau. 11deg; Un traitement trop debilitant dans certaines maladies. 12deg; Les mauvais traitements de toute sorte produisant l'enervation, coups, chäliments, taquineries, etc. 2deg; Les causes ou con­ditions qui portent le trouble, la perturbation dans les fonctions eliminatrices ou excrementitielles : Ex. 1deg; Ar-rets de transpiration, courants d'alr froids, pluies froides, etc. 2deg; Transitions brusques, quelle que soit leur nature. 3quot; L'exislence sur un point quelconque de l'econo-mie d'une s6cr6tion purulente. raquo;
1862nbsp;(38). Bernard, Saint-Cyr, Bruyant, Mignot, Mar­tin, Büdelot, Fitter, Collet, Pierre, Watrin, Lacombe, Bizot et d'autres veterinaires militaires al'firment que Fin-suffisance et la mediocre qualite des aliments sont une des principales causes de la morve.
Chevalier, Feuvriee, Bernard, Lacombe, Saint-Cyr, Laffargue ont emis en 1862 Fopinion, etablie par des fails, que les arrets de la secretion cutanee sont consider^ comme une des causes predisposantes de la morve.
LEMiCHELne craint pas d'avancer qu'il estconvaincu que la morve ne doit son existence qu'a l'infection de l'air dans les 6curies nombreuses.
1863nbsp; (39). Sanson resume ainsi son opinion sur la spon-taneite : laquo; La morve est le fait de Thomme. 11 ne depend que de lui d'en prevenir I'apparition. II suffit pour cela d'eloigner les circonstances bien cpnnues sous rinfluence
i*!' *'
-ocr page 29-
E. AUREGGIO. — AFFECTIONS FARC1NO-MORVEUSKS 19
desquelles a lieu la generation de l'eiement morveux. Chez le cheval rel^ment morveux s'engendre spontane-ment avec la plus grande facilite. raquo;
Miquelon, veterinaire du Gouvernement ä la Pointe-ä-Pitre (Guadeloupe),assure que pas unbatiment n'estarrrive depuis 1854 sans avoir des malades de la morve, dont il attribue laquo; Tapparition ä bord des navires ä des causes bien connues : (le manque d'air par suite de l'encombre-ment et de la fermeture des panneaux pendant les mau-vais temps et une alimentation le plus souvent avariee, raquo; Ces cas de morve donnent naissance a la morve d'importa-tion. La morve spontanee n'existe pas et m;eux est rare ä la Guadeloupe, a cause de la constitution atmospherique speciale de cette region. laquo; Les observations faitesjusqu'a ce jour sur les causes occasionnelles de la morve demon-trent que cette maladie ne se manifeste spontanäment que sur les solipedes des climats temperes et non sur ceux des contrees excessivement chaudes ou froides. raquo; Cependant Miquelon rapporte une observation trös-int6ressante de morve originelle ou spontanee sur deux mulets.
1865 (40). See. ft La morve est une maladie artificielle, tout entiere du ressort de Texperimentation. — Les causes susceptibles de troubler l'harmonie de la sant6 sont nombreuses, etc. raquo;
En 1866 (41), les veterinaires militaires incriminent la ration reglementaire des chevaux de troupe pour expli-quer les causes de la morve. laquo; L'alimentation est insuffi-samment reparatrice et tonique; en d'autres termes la ration est trop exigue surtout au moment des grands tra-vaux. 5)
Cette assertion est corroborree par le relev6 des pertes par armes. Les chevaux des cuirassiers les plus forts et les plus grands sont les plus eprouves. — Ce sont ensuite les chevaux de la ligne ou de dragons et au troisieme rang sont ceux de la cavalerie legere, qui ont le moins souffert d'une nourriture parcimonieuse.
-ocr page 30-
#9632; -
20nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MfiMOIRES DE LA SOClfi iK
Tout en reconnaissant d'autres causes predisposantes de la morve, les veterinaires militaires altribuent ä la conta­gion une action certaine et puissante.
1867nbsp; Rey. (42). laquo; Je viens soutenir la these de la sponta­neity des maladies virulentes et, sijeprouvequecettespon-taneite existe pour quelques unes d'cnlre-eiles, je serai dans mon droit en l'admettant pour toutes. raquo;
Aux non-spontaneistes qui repetent sans cesse : laquo; Des faits, donnez-nous des faits; un seul nous suffira s'il est bien authentique raquo; Rey ajoute : t Donnez-nous des faits qui etablissent la non spontaneite; car prouver qu'une maladie est contagieuse ce n'est pas demontrer qu'elle n'est pas susceptible de naitre spontanemeut. raquo;
Venant du professeur de clinique de l'Ecoie de Lyon, cet appui de la doctrine de la spontanste n'en est que plus serieux.
1867. Delorme(43) estpartisan dela spontaneite,maisil croit laquo; qu'il n'est pas aussi facile qu'on l'a dit de faire nai­tre cet 6tat morbide dans un organisme sain jusque-lä, par un travail outre, une alimentaiion insuffisante ou mal-saine ou encore par l'injection dans les veines d'une ma­uere quelconque non virulente. raquo;
La restriction de Delorme est parfaitement exacte; le temps a montre l'inexaclitude des pretentious des autcurs de developper la morve ä volonte.L'inanite de ces preven­tions a fait beaucoup de tort ä la doctrine de la sponta­neite de la morve. Ne suffit-il done pas de bien observer comment celle-ci apparait dans les circonstances multiples et variees qu'une experience ne peut pas reunir? Qui veut trop prouver ne prouve rien.
1868nbsp; (44) Guy est spontaneisle. laquo; Les nombreux cas de morve que j'ai observes et les remarques constantes que j'ai faites aux autopsies m'avaient inspire la conviction que les lesions pulmonaires etaient en realite les premieres en
-ocr page 31-
E. AUKEGGIO. — AI-'FECTIOiNS FAUCrNO-MOIlVEÜSES 21
date, dans la morve spontanee, j'entends, et ne faisaient jamais döfaut. raquo;
1869(45). Nicouleau public une observation de morvo qui monlre qu'il est sponlaneiste : laquo; Fatigues, poids du ca­valier, jeunc age, organisation delicate, miseres du camp, epuisement, marasme, tellessont les causes qui font ecla-ter la morve sur une bete chetive, petite, ardente et ner-veuse.
On salt que le malheureux Nicouleau est une victime qui demontre la contagion de la morve du cheval ä l'homme.
1871 (46). Liard. laquo;O'est depuis longtemps une question parfaitement connue ct jug6e que toujours la morve fait son apparition a la suite de grandes fatigues et les misöres occasionnees par les manoeuvres des camps d'instruction et surtout apres les campagnes actives. En dehors de la contagion, qui n'est plus ädiscuter, la morve pent naitre de toutes pieces chez un cheval mis dans de certaines con­ditions de travail penible, avec une alimentation insuffi-sante. raquo;
Zundel laquo; conteste que les privations et les fatigues eprouvöes raquo; pendant la derniere campagne aient ete pour les chevaux des deux armees belligerantes des causes de morve.
II ne voit que la contagion et rien que la contagion.
1872. Barreau (47) cite deux cas de morve spontanee h la suite des grands abus que Ton a ete oblige de faire de la force du cheval. Ils sent pour H. Bouley une occasion de dire son opinion sur cetle question. Nous la reproduisons volontiers, parce que bienlöt nous verrons ses croyances cbranltes laquo; Apres tout, aucune preuve n'est donnee par les partisans de la doctrine etiologique de la contagion, que la morve ne procfede jamais que do la morve elie-meme, tandis que les fails cliniques etablissent au con-Iraire la tres-gramlc probabilite do son döveloppement
-ocr page 32-
21!nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MfiMOIRES DE LA SOCIfi'rt
spontan^ dans des circonstances assez nettement d6termi-n6es, et tout particulierement sous I'influence d'un travail öpuisant. — Jusqu'ä nouvel ordre nous conserverons nos croyances basees sur les r^sultats de l'observation cli-nique, que le cheval peut contracter la morve sans avoir recu la semence de cette maladie, ou en d'autres termes quela morve peut etre, chez le cheval, une maladie spon-raquo;:nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;tan6e.raquo;
1874 (48). Benjamin a constate deux faits de morve spon-tanee : 1deg; Apres une congestion pulmonaire ; 2deg; apräs le traitement des eaux aux jambes, dans un bassin rempli d'eau et de terre glaise. raquo;
1874(49). Bugniet, etant v6t6rinaire militaire, a observe
que la morve peut se declarer spontanement apres une
route longue et fatigante, apres la gourme, l'hydropisie
: .nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; de poitrine, la gale constitutionnelle.raquo; Ce sont lä des faits
precis et rigoureux.
'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1874 (50). Gezard communique deuxcas de morve spon-
tanöes attribues aux travaux excessifs et ä la mauvaise nourriture. laquo; Ces chevaux, dit Cezard, ont fait cette annöe les travaux qu'ils faisaient les annees pr6cedentes avec quatre boeufs qui ont 6te pris par les Prussiens pendant la guerre. De plus, la culture des terres a et6 relativement penible; l'avoine etait rare et cbere et les foins de medio­cre quality. raquo;
iilnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Comme tous les travaux que publiait notre regreite ami
Cezard, celui-ci porte le cachet d'une exactitude parfaite d'observation ; aussi H. Bouley trouve-t-il qu'en presence de faits de la nature de ceux dont Cezard donne la rela­tion, il est bleu difficile de ne voir que la contagion comme cause de la morve.
Les experiences de Davaine.dit H. Bouley danssa Chro-mque de 1874, ne sont-elles pas demonstratives qu'une maladie virulente peut naitre dans un organisme sans qu'elle precede de la contagion ?
-ocr page 33-
1
#9632;
E. AUREÜGIO. — AFFECTIONS FARC1NO MORVEUSES 23
1874nbsp; (51). Vernant. laquo; En province, la morve est une affection rare et, en those g6nerale,on pent dire qu'a noire 6poque, oü les transports de toute nature ne se font plus que par la vapeur, cette maladie est en raison inverse des voies ferr6es. La morve recule devant la vapeur!
laquo; Quant a son apparition, d'apres les observations que j'ai faites, je crois qu'elle nait souvent spontan^ment par suite de travail epuisant, nourriture incomplete non repa-ratrice, transitions subites de temperature ; raquo; mais que la contagion joue un grand role sur son d6veloppement. laquo; Vernant a succede a Glamecy au collegue Godard (61feve de Lyon), mort de la morve contractee en soignant son propre cheval: laquo; Ayant probablement une appreciation erronee sur la nature de la maladie, Godard crut devoir faire lui-meme des injections dans le nez de son cheval. Gelui-ci en 6brouant lui envoya du jetage dans les yeux, etc... raquo; Mort I Quel triste enseignement pour les non-spontanamp;stes qui ne se mefient pas de la morve !
1875nbsp; (52) Bonnard. laquo; Tous les cas de morve sur les chevaux du regiment, depuis six ans que nous y sommes, se sont developpes plus ou moins subitement au milieu des affections genörales gourmeuses et sur des sujets se trouvant sous' l'influence des causes generales. raquo; Plus loin: laquo; Un autre cas de morve se döveloppait a rinfirmerie, sans contagion admissible, nous rafiirmons. raquo; — laquo; Serait-il t6m6raire de conclure que ces cas de morve, qui appa-raissaient pr6cis6ment a. l'epoque oü tous ces jetages gourmeux revetaient les caractferes les plus graves, que cette morve etait I'expression extreme de la maladie g6-n6rale gourmeuse, etc. raquo;
Delamotte (53), v6t6rinaire au 4e escadron des Equi­pages adresse en 1874 ä la Society centrale un M6moire tr^s remarquable avec cet inlitul6 : laquo; La morve peut-elle naitre spontanement ? raquo; A cette question, I'auteur repond affirmativement par une agglomeration de fails bien ob­serves.
-ocr page 34-
24nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MtMOIRES DE LA SOGIfiTfi
i
r..
Les causes principales de la spontaneitö de la morve sont: laquo; 1deg; Le travail 6puisant, privation, manque d'abri, etc; 2deg; Jument ag6e, d6bilit6e, devenue morveuse au mo­ment de mettre has ; 3deg; Morve aprös la pneumonie ; 4deg; Morve resultant de l'^piiisementproduitpar la difficult^ d'alimentation chez un mulet age ayant les molaires en trbs mauvais 6tat; 5deg; Morve apres les gourmes. raquo; L'auteur et le rapporteur de ce Mömoire disent avec beaucoup de raison : laquo; Qu'il est prudent de se garder des atteintes de la thöorle de Tabourin qui conduit de deception en decep­tion. raquo;
Benjamin. • Si on niait la spontaneity, on arriverait k une samp;mrite trompeuseet on s'abstiendrait des precautions hygteniques qui sont aujourd'hui en vigueur. raquo;
Nous ajoutons que le praticien lui-meme est expose au plus grand malheur, ainsi que nous I'avons dit pour le martyre Godard.
1875 (54). Lafosse. laquo; II est assez ordinaire que dans l'ordre d'evolution des trois symptomes caracieristiques, Tulcere apparaisse le dernier, surtout lorsqu'il s'agit de morve spontan^e. raquo;
1875 (55). Collin de Vassy a constate la morve sponta-n6e sous l'influence des causes suivantes : laquo; 1deg; Charrois penibles dans des cliemins embourbös pendant I'hiver pluvieux de 1873-1874 ; 2quot; Augmentation de la dur6e du
\
iilaquo;
travail dans une exploitation de minerals et des chemins
difficiles; 3deg; Travail penible et d6faut de nourriture. raquo;
1875(56). Peyrouze v6t6rinaire, militaire comme son collogue Delamotte pose cette question : laquo; La morve est-elle spontan6e ? raquo; Et la resout par une affirmation formelle solidement appuy6e par des observations d'oü il ressort que laquo; les affections catarrhales precedent souvent dans l'arm^e l'apparition de la morve.raquo; (Memoires de la Society, 1877).
Peyrouze admet avec quelques auteurs que Ton peut
i|
-ocr page 35-
K. AUREGGIO. — AFFECTIONS FAUCINO-MOIWEUSES 25
faire 6clater la morve a volont6. 11 consacre le dernier chapitre de son interessant travail a cette question: laquo; Comment on fait dövelopper la morve. raquo; C'est lä une grave erreur que Ton ne saurait trop criliquer, d'autant plus qu'elle ne repose sur aucun fait. Vouloir trop prouver c'est manquer le but et c'est fournir des Elements serieux de contradiction a ses adversaires. A ce propos Zundel dit fort juslement: laquo; Si les diverses causes plus ou moins banales, toujours les memes, 6taient vraies, on devrait pouvoir cr6er ces maladies a. volonte et c'est ce que per sonne n'ajamais pu faire. raquo;
1875(57)Trasbot. a vu se produire sous seamp; yeux la transformation de la gourme en morve. H. Bouley trouve qu'il y a dans ces phenomenes une analogie frappante avec ceux qu'il a vus avec Renault se produire ä la suite de Tinjection d'une emulsion punilente non specifique dans les veines des chevaux.
Trasbot donne encore le r6cit (58): 1deg; d'une curieuse observation de morve spontaneo sur quatre percherons, developpee sous l'influence de la mauvaise nourriture, de causes epuisantes. laquo; 11 est permis d'affirmer que chez un premier, au moins, la maladie a et6 la cause de l'epuise-ment extreme de l'organisme; 2deg; Observation faite pendant la guerre de 1870-71, alors que Trasbot etait v6t6rinaire auxiliaire au d6pot de remonte de Caen, laquo;sur un lot de chevaux laiss6s en parfait 6tat de santö dans un lieu abso-lument ferme et dans lequel on trouve des morveux apres trois mois et demi, dont un epuise par une gourme pro-longee. raquo;
1875 (59). Palat conclut des observations et de sa longue experience que la contagion est la cause principale de la morve, celle centre laqaelle on doit se (enir le plus en garde. II admet aussi que la morve pent se dövelopper spoutanement. laquo; Depuis 1844 jusqu'en 1874, j'ai vu vingt-huit fois la morve survenir ä la suite de maladies de poi-trine, de gourmes on de vastes foyers purulents.
-ocr page 36-
26nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MßMOIRES DE LA SOCIfiTE
Palat cite une observation de pneumonic purulente sur un cheval d'officier, en garnison h Pont-ä-Mousson.
En 1855, deux mois apres la guerison, Thouvenin, vet6-rinaire, conseille au capitaine de se defaire de ce cheval, parce qu'il pourrait Men devenir morveux.
Huit mois apres, cette prediction se realise. Elle est pour nous un enseignement qu'il faut se metier des che-vaux malingres, qui ont des convalescences prolongees. G'est avec des sujets de cette espece que Ton infecte les regiments.
Palat avait eu soin de se premunir contre la contagion dans ce dernier cas.
Marcout a observe en Cocliinchine, la morve spontanee sous l'influence de causes d'epuisement et l'action döbili-tante du pays.
1875nbsp; (60). Chänier est anti-spontaneiste ; mais ildit: laquo; On voit souvent la morve survenir ä la suite de grandes suppurations, etc., etc.
laquo; De toutes les influences causales auxquelles on a at-tribue la morve, celle-ci est peut-etre la moins contesta-ble. Et pourtant eile a 6te peu invoquee par les sponta-n6istes. raquo;
G'est une erreur. — H. Bouley l'a justement invoqu^e et fait valoir dans sa Chronique du mois d'aoüt 1875.
1876. Lafosse annonce dansle nouveau journal de Tou­louse: Revue veterimire, des preuves tout ä fait convain-cantes de la spontaneity des maladies contagieuses.
1876nbsp;(61). Zundel cite un travail de Gerlach, de Berlin, qui a eu l'occasion d'observer la morve dans les houilleres de Sarrebrück. laquo; La croyance est g6n6rale ä Sarrebrück, meme parmi les vet^rinaires, que la morve nait spontanö-ment sur les chevaux des mines, k la suite des travaux continuels et excessifs auxquels ces animaux sont soutnis, dans une atmosphere souvent vici^e, ä la suite d'un defaut d'equilibre entre la d6pense de force et sa reparation. Les
PI is
^
-ocr page 37-
E. AüßEGGIO, — AFFECTIONS FARCINO-MORVEUSES 27
entrepreneurs de ces houillferes admettent qu'il faut payer un tribut annual, comme consequence forcee du travail dans les souterrains. raquo;
Gerlach etZundel nient la spontan6it6 avec des argu­ments que nous ne reproduirons pas^parce qu'ils denolent une opposition systematique a une doctrine qui n'est pas la leur. — Le professeur berlinois trouve que tout est pour le mieux dans les fosses; que les conditions d'hy-giene y sont bonnes,si bonnes qu'il est dispose ä admettre une contagiosite moindre pour la morve des chevaux des houilleres que pour les chevaux qui travaillent a I'alr libre. — Geux qui, comme nous, ont eu 1'occasion de visiter les houilleres savent quelle miserable existence hommes et betes menent dans ces fosses profondes. Les hommes du moins viennent respirer le grand air tous les jours; les chevaux ne remontent dans I'ascenseur que pour aller chez requarrisseur.
II serait interessant de savoir le moment precis, oü et comment le premier cas de morve s'est montre dans la houillere de Saarbrück.
1876 (62), G. Leblanc. La conviction de C.Leblancest qu'il y a des cas de morve spontanee düs ä une mauvaise hygiene et a un mauvais travail. [Recneil du 15 decem-bre 1880); il communique en 1876, älaSociete un cas de morve spontan6e allribue a un travail exagere, h des ecuries obscures et humides oü regnent des courants d'air froids continus.
Gelte observation donnant quelque prise a la critique, H. Bouley en profile pour exprimer en meme temps que son doute sur 1'observation de C. Leblanc, sa maniere de voir sur la spontaneite. lld.it; laquo; Plus j'avance dans I'elude pratique de 1 eliologie de la morve, plus, je l'avoue, je me trouve ebranle äl'endroit de mes anciennes croyancessur la spontaneile frequenle de celte affection raquo;.
On a sans doute allribue une part trop large a la spon­taneile, en admettant l'influence des causes generales sus-
-ocr page 38-
28nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ÄräMOIKES DE LA SOGlßTfi
ceptibles de faire naitre la morve sur un certain nombre de chevaux h la fois. L'histoire de l'öpizootie que nous soumettons ici ä lappröciation de la Soctete centrale, dömontre d'une maniöre irrefutable qu'il suffit d'un seul sujet bien prepare pour recevoir les germes de ia morve, et communiquer rapidement la maladie h ses voisins. Elle montre les ravages que peut occasionner un seul cheval fnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; tombe morveux spontan6ment.
H. Bouley dit: laquo; La grande experience de la Gompa-gnie des Petites Voitures a contribue beaucoup h modifier sur ce point mon ancienne maniöre de voir. Suivant moi les cbevaux de cette Compagnie ne sent pas nourris dans la mesure que comporte leur travail. Or, etant donne, comme je le crois, que les chevaux ne sontpas suffisam-ment nourris, la consequence qui devrait resulter de ce fait c'cst le developpement de la morve sur une grande Schelle. Eh bien! cette consequence ne s'est pas produite. Les chevaux de la Compagnie sont maigres mais, ils sont 'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; sains. Pourquoi cette immunity des chevaux des Petites
Voitures, malgre l'insuffisance de l'alimentation ? C'est que le directeur est tres soucieux de la contagion et que les v6t6rinaires de la Compagnie sent tres rigoureux dans les inspections journaliferes raquo;.
Sans deute que la vigilance deployöe par les piqueurs et les veterinaires pour eviter la contagion est ä prendre en consideration pour expliquer la diminution de la mor-talite par suite de morve ; mais il en est une autre, capi-
tale, tresimportante, ä faire intervenir: c'est l'alimentation qui, contrairement, k l'opinion emise par M. Bouley est mieux entendue que jamais. Le document administratif que nous avons sous les yeux, intitule: Xte l'alimentation des chevaux dans les grancles ecuries industrielles parM.Bixio en est une preuve frappante ; voiei ce que dit ä ce sujet l'habile directeur de la Compagnie, dans l'avant-propos de son interessant rapport. laquo; La question de l'alimenta­tion est aujourd'bui ä Fötude de tous cöles, etc. — On
-ocr page 39-
E. AUUECGIO. — AFFECTIONS FAKCINO-MOUVEUSES 29
nous accuse de vouloir Taugmentation de nos revenus au detriment de ralimentation de nos chevaux en leur refu-sant le nöcessaire. Rien n'est plus faux que cette accu­sation.
laquo; II est vrai que nous cherchons, comme des adminis-trateurs zeles doivent le faire, k augmenter nos revenus; mais c'est uniquement en perfectionnant les methodes d'alimentation, et non, comme on le dit, en diminuant pu-rement et simplement les rations de nos chevaux. Nous pr^tendons, au contraire, arriver a nourrir nos chevaux mieux qu'ils ne Tont jamais et6 et surtout d'une fagon plus en rapport avec I'emploi que nous faisons de leurs forces.
laquo; Nous avons la conviction que nous obliendrons ce r6-sultat, en augmentant finalement la duree de nos chevaux et en depensant beaucoup moins d'argent raquo;.
Ges importants resultats, la Compagnie des Petites voitures les a atteints aujourd'hui grace a son intelligente division des ration, en ration d'entretien, ration de trans­port, ration de travail; grace enfin ä l'adoption de la thöorie de ralimentation rationnelk? de Grandeau le sa­vant professeur et doyen de la faculte des sciences de Nancy.
Tout en r^allsant par la pratique du systöme d'alimen­tation rationnelle des economies variant, suivant le prix des fourrages, de 1 million ä 1.800.000 fr. etune aug­mentation de recelte de 2 a 3 millions du fait de l'aug-mentation de travail; la sortie d'effectif par mortality et reforme a diminue de 2,32 % ; la morve de 50 %.
Voila des chiffres qui attenuent considerablement les suppositions gratuites qu'a faites H. Bouley sur ralimen­tation des chevaux des Petites-Voitures, charges d'^tayer la doctrine chancelante de la spontaneite. Ajoutons ä cela les justes remarquesdeTrasbot (63): laquo; Autrefois on voyait aux voitures de la Compagnie g6n6rale un grand nombre de chevaux communs et maamp;sifs,pour lesquels, d'une part.
#9632;: r
-ocr page 40-
30nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MfiMOIRES DE LA SOClfilfi
la ration pouvait etre trop faible et, de l'autre, l'allure du trot trbs penible. Aujourd'hui, au contraire, il y a une ma-joritö de petits chevaux legers, sees et nerveux, prove-nant de la Hongrie, de la Pologne et de certains points de laRussie. raquo;
Trasbot reproche avec raison ä H. Bouley de ne pas avoir indiquö avec precision de quoi se compose la ration quotidienne des chevaux des Petites Voltures. (Nous ve-nons de combler cette lacune, avec l'appui de documents officiels recents).
Done, alimentation meilleure et choix plus judicieux de la cavalerie des Pelites Voitures : telles sent les raisons majeures qui expliquent pourquoi la morve a diminue de 50 0/o.
Cette phase critique de la doctrine de la spontaneile presque abandonnee par son plus habile defenseur meri-tait bien quelques developpements. Puissent-ils faire sub-sister dans l'esprit de notre eminent inspecteur les idöes ^inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; de spontaneite, pour ne pas justifier I'observation que lui
adressait Sanson (64), h savoir: laquo; Je verrais, pour ma part, avec chagrin, H. Bouley se laisser entrainer par des vues hypothetiques ä renoncer a une idee qui est le meil-leur de ses titres scientifiques, parce qu'elle est la v6ril6 meme. raquo;
Le paragraphe suivant (65) nous donne I'espoir qu'il en est ainsi, et que H. Bouley est un spontaneiste attenu6 :
..|
laquo; Je ne dispas que je suis entierement convert! h la doc-
trine exclusive de la contagion : mais je n'attribue plus ä la spontaneite la meme importance qu'autrefois, etc. raquo;
Et dans une autre stance (66): laquo; Non pas, je me hate de le dire, que je repudie completement la doctrine de la spontaneite de la morve, ou autrement dit de sa manifes­tation possible, sans qu'elle precede de la contagion. Mais je crois que la part de la spontaneite, dans l'etiologie de la morve, doit etre considerablement reduite, parce qu'on la lui a faite beaucoup trop grande. — Je dis qu'aujour-
-ocr page 41-
E. AUREGGIO, — AFFECTIONS FARCINO-MORVEUSES 31
d'hui il faut renverser les röles : faire a la contagion la part principale et n'attribuer ä la spontaneite qu'une in­fluence secondaire. raquo;
G'estla notre avis, parce que,dansriiistoire de Tepizoo-tie que nous relatons dans ce travail, nous avons vula spon­taneity et la contagion agir dans la proportion de 1 : 25.
Apres ces citaüons, nous croyons que Tabourin (69) se hate un peu quand il dit et ecrit au redacteur en chef du Recueil : laquo; J'ai attaint le principal but de mon premier travail qui etait de vous convertir a la doctrine de la non-spontaneite. — Que pourrais-je ecrire de plus net sur cette question? Qu'ai-je ä m'inqui6ter du gros de l'arm^e, puisque desormais le general est dans mon camp? les sol-dats se rendront d'eux-memes. raquo;
Si le general est dans votre camp, les paragraphes que nous venons de ciler nous autorisent a dire qu'il vous fait des infidelites, car il a encore des accointances avec votre ennemi.
1876 (67). Weber est legerement spontaneiste a en ju-ger par cette rectification. laquo; II trouve qu'on lui a fait tenir un langage un peu trop rigoureux a l'endroit de la spon­taneite de la morve. raquo;
1876 (68). Baillif. Rien ne nait de rien. • II ne peut done eutrer dans notre esprit que la morve peut naitre sans causes. ^ —#9632; Pour lui les causes döterminantes sont : arrets de transpiration, dscuries humides, fatigues, etc.
Misöre physiologique, diete, saignee. Enfin, en 1859 : laquo; Une epizootic catarrhale gourmeuse sur 260 jeunes che-veaux s'est compliquee sur 7 ou 8 de morve aigue gran-greneuse. raquo;
1876 (70). Salle fait remarquer les souifrances endu-rees par les chevaux de son regiment en 1870-71 et la Commune, et le mauvais etat general des chevaux en 1872; dans ces conditions ; laquo; Les consequences immediates de la tonte furent desastreuses (Les effels de la tonte que je
-ocr page 42-
32nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MfiMOlRES DE LA SOClßTE
regarde comme cause determinante de l'explosion de la morve latente, dans certaines circonstances, sont conside-res comme tels par beaucoup de vöterinaires) raquo;.
1876 (71). Bonnaud, ex-chef de service de clinique, fait la guerre ä laspontanamp;te avec des arguments comme celui-ci: laquo; Je suis convaincu par les faits qu'il m'a 6te donn6 d'observer que la pretention de Plasse, offrant de faire se developper ä volonte, pour ainsl dire, la morve et le char-bon, n'etait pas exageree. raquo;
La doctrine cryptogamique de Plasse a trouv6 dans Bonnaud un lieutenant (comme le dit spirituellement H. Bouley) qui a publie des faits interessants dont les con­clusions ne sont pas suffisamment demontrees. Quoi qu'il en soit il a provoque les observateurs ä etudier l'influence des fourrages älteres sur le developpement des maladies contagieuseset Pourquier, Thierry et Gollin ont corro-bor6 les remarques faites par Bonnaud.
1876 (72). Laurent s'etonne des changements de doc­trine ; il est partisan de la spontaneite et conlinuera ä soutenirjusqu'ä plus ample informe les opinions professees par H. Bouley. — Laurent rappeile deux faits de morve spontanee: 1deg; Morve chez un cbeval affecte de crapaud pen­dant quatre mois. — Morve aprös travail forc6 et nourri-tureavec fourrages vaseux nouvellement recolt6s. raquo; Voila, dit Laurent, un cas qui ne peut laisser de doute sur l'ori-gine spontanee de la maladie, ä moins qu'on n'admelte que la morve, latente chez le cheval depuis cinq ans, n'ait fait irruption que sous l'influence d'une cause ad hoc. raquo;
1876 (73). Gollin, de Wassy: laquo;Ceque j'observe äWassy depuis deux mois me fait croire que si le travail exces-sif peut oecasionner la morve, il lui faut le concours d'une mauvaise alimentation. Dans les faits que j'ai observes, je n'ai jamais, malgrö des recherches minutieuses, trouvö trace de contagion : c'est pourquoi je crois h la sponta­nst^.
raquo;i
-ocr page 43-
E. AUr.EGGlO. — AFFECTIONS FARCINO-MORVEUSES 33
1876 (74). Decroix. laquo; La plupart des v6terinaiies ont vu bien des (bis des chevaux entrer a I'infirraerie pour affection interne; puis, au moment ou celle-ci 6tait vaincue, ledepcrissemenl, la suspicion et enfinla morve se declarer sponlanement.
La morve peut done apparallre spontanement sans cause de contagion appreciable.
1876nbsp;(75). Mitaut. laquo; Les effets de la contagion peuvent aussi pendant des mois enliers cchapper h nos investiga­tions les plus minutieuses, le temps ^coule enlre le mo­ment vrai ou suppose de riuoculation et celui oü le mal se reconnatt, par salongue duree, nous empeche de bien voir ou de bien savoir le fil impalpable de la transmission. Dans ce dernier cas, memo, nous nous sentons tout natu-relleraent plus ou moins porles ä admeltrelepouvoir d'une influence secrete capable d'engendrer elle-meme la morve qui parait s'etre alors spontanement dddaree. raquo;
Et plus loin : laquo; Les cas de morve sont devenus beau-coup plus rares depuis les ameliorations dans le caserne-ment et la conduite gen6rale des chevaux, etc., etc, — laquo; Depuis trente ans les changements qu'a subis le service vöterinaire ne sont pas etrangers a la morve. — En dehors de la contagion, toutes les causes qu'on a invoqu6es, j'en suis intimement convaincu, diminuent sansaucun doute la resistance de l'anitnalqui les subit, altörent reconomie et la troublent dans son travail de nutrition, provoquent 6vi-demment la manifestation de la morve dans certains cas; mais bien certainement aussi elles n'en sont pas la cause determinante. raquo;
1877nbsp;(76). Lecornu^ laquo; En presence des id6es mamp;iicales ä l'ordre du jour, quiontune tendance, exag^r^e peut-etre, ä considerer presque exclusivement la contagion comme cause de la propagation de la morve et qui accordent h. l'incubation ou ä la latence de cette maladie un temps indeterminö (jusqu'ä 20 ou 28 mois). raquo;
XI. 28 siaiE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 3
r
i
-ocr page 44-
34nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MfrMOlRES DE LA SOClfiTfi
H. Boüley dit h propos de cette communication laquo; que l'^tat de suspicion ou incubation ne pent pas etre fixe aujourd'hui. La duree de l'incubation de la morve chroni-que n'est pas aujourd'hui d6terminable. raquo;
G'est pour cela que des epizooties de morve rigoureu-sement observ^es commecelle de Sezanne, aideront a elu-ciderce point important de le pöriode d'incubation. Cette determination devra avoir pour consöquenre la prolonga­tion du d61ai de 9 jours accord6 par laloi du 20 mai 1838, s'ii est bien 6tabli que la morve se montre h l'6tat latent aussi fr6quemment que Ton tend a Tadmeltre.
1877 (77). Delamotte. laquo; Les causes pr^disposantes ne font que preparer I'habitat. — G'est au point de vue pratique que nous envisageons cette question de sponta-neite qui est certainement d'une grande importance; car nous ne doutons pas qu'en pareille occurrence, les non-spontaneistes ne soient exposes a de graves m^comptes, puisque 1'apparition de cette morve les surprendra tou-jours. raquo;
Nous avons remarquö en effet, dans Je cours de cette ötude, des faits malheureux de contagion non- seulement du cheval au cheval, mais des cas de contagion du che-val a rhomme.
Delamotte a vu la morve apres une pleuro- pneumonic chronique. II n'a pas dans celle circonstance ete surpris par la contagion, parce qu'il a maintenu le sequestre pen­dant six semaines. laquo; Est-ce parce que nous ne pourrons pas produire de la morve sans le secours de morveux qu'il nous faudra voir condamnee a tout jamais la doc­trine de la spontaneite? Aliens nous voir s'effondrer celte doctrine en veterinaire, quand eile s'eleve triomphante en raedecine humaine? raquo;
1877 (78). Chauffard. laquo; Les conditions de developpe-mentspontanö des maladies zjmotiques ne se trouventpas partout, chacune a son pays originel. raquo;
La morve n'est-elie pas inconnue en Irlande, en Nor-
m
-ocr page 45-
E. AUREGGIO. — AFFECTIONS FARCINO-MOUVEUSES 35
w^ge, en Sicile et dans certaines iles du Danemarck? Ne sait-on pas qu'avant l'expödition du Mexique par les Am6-ricains, la morve n'avait jamais 6te constatee sur les ani-maux solipedes vivantdans ce pays? (Note de Liguistin sur le Mexique).
Enfm nous lerminerons cette longue Enumeration de faits interessantsse rapportant a la spontaneilö de la morve parleramp;jit d'un cas de morve spontanee communiquö par le collogue Leon Barthelemy en 1877. II damp;le toute espece de critique.
1877 (79). Leon Barthelemy. laquo; Ce fait est relatifäun cheval qui, avant la generalisation de l'emploi de la va-peur, 6tait utilise comme moteur d'un manage ä monter 1'eau dans un des ötablissements de bains chauds de la Seine. raquo;
laquo; Ce cheval vöcut dix ans dans ce manege qui lui ser-vait en meme temps d'ecurie, et consequemment aussi isole que possible de tout animal de son espece. On avait 6tabli unpont de bateau pour l'j faire enlrer; il fallut en 6tablir un autre, dix ans apres, lorsqu'on dutle faire sortir de son reduit, pour le conduire chez I'equarrisseur ou il fut abattu comme morveux. Comment avait-il contracte la morve dans ces conditions si completes d'isolement?
La contagion serable h M. Barthelemy bien difficile a invoquer. L'ecurie manege etait situee du colö de l'etablis-sement reserve aux bains des dames et personne n'y pou-vait entrer que rhomme de peine charg6 des soins du cheval et Touvrier ferreur qui tons les deux ou trois mois allait relever les fers et raccornir les sabots. Leon Barthe­lemy fait observer que dans la clientele de son pore, toute de luxe, la morve etait un accident d'une extreme rarete et que consequemment il est bien difficile d'admettre que ce soitpar I'lntermediaire du ferreur, qui n'etait jamais en rapport avec des chevaux morveux, que la contagion ait pu penetrer dans la cellule isolee oü le cheval de celle observation resta enferme pendant dix ans, Barthelemy
-ocr page 46-
36nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;m£moires de LA SOClfiTfi
pfere consid6rait ce cas de morve, survenu dans de telles conditions, comme tres dömonstratif de la spontanste de la maladie. Suivant lui eile s'etait d6velopp6e sous I'in-fluence des conditions antihygteniques auxquelles le che-val etait incessamment expose. Son 6curie 6tait infecte, dil Leon Barth61eniy, en bois pourri, humide et froide en hiver, chaude ä l'exces en 6te, et pour comble, ouverte ä tous les vents : d'oii les refroidissements continuels aux-quels ce cheval 6tait expose pendant le travail et dans ses intermittences. raquo;
laquo; D'aprfes Barthelemy pere, ces refroidissements avaient determinö un catarrhe chronique qui, peu ä peu, avait fini par revetir le carautöre de la morve. raquo; — Voüä des fails qui disposent les esprits en faveur de la spontaneite . Qui trou-vons-nous pour attaquer et combattre ces nombreuses preuves de spontaneite de la morve accumulees avee les ann^espar des praliciens consciencieux, dont les observations sont d'autant plus serieusement recueillies qu'elles sont plus recentes? Nous voyons toute l'ecole veterinaire de Lyon! moins un professeur, leplusautorise de tous :
Le professeur de clinique... Key ! Aux non-spontan6istes qui disent: laquo; Donnez-nous des faits; un seul nous suffira s'il est bien authentique raquo;, Key objecte tres judicieuse-ment en 1867 : laquo; Donnez-nous des fails qui etablissent la non-spontaneil6 ; car, prouver qu'une maladie est conta-gieuse, ce u'est pas d^montrer qu'elle n'est pas suscepti­ble de naitre spontan^ment. gt;
Nous venous de passer en revue les faits reclames par les non-spontan6istes. A la suite de ceux que nous pu-blions dans cet ouvrage, il s'en produira certainement d'auires qui ne manqueronl pas de satisfaire messieurs les contagionistes exclusifs.
Nous cherchons en vain la r6ponse clinique ä Tolyection de Rey. Nous ne voyons partout que des discours et des hypotheses; des fails point.... C'est d'abord Tabourin, le professeur de chimie de Lyon, coincidence extraordinaire.
-ocr page 47-
E. Al'REGGIO. — AFFECTIONS FARC1NO-MORVEÜSES 37
qui r^pond au professeur de clinique de la meme £co1e.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;. |
Cela semble si bizarre ä Tabourin lui-meme qu'il prend pour Epigraphe de son travail: laquo;11 fallait un clinicien, c'estun chimiste qui s'en mele.raquo; Par respect pour la m6-moire de Tabourin nous nous abstiendrons de toutes re­flexions critiques; aussi bien elles ne deplaceraient pas la question pendante. Du reste, H. Bouley a discutg dans sa Chronique de 1874 les theories de Tabourin en rendant justice au talent d'6crivain 616gant du regrett6 professeur del'ficolede Lyon.
Zundel, 61eve de l'ßcole de Lyon, fait une veritable
campagne contre la spontanste, en compagnie des v6te-rinaires allemands et de professeurs berlinois. Pour les besoins de sa cause il fait revivre la morve latente pour
expliquer avec eile tous les faits de morve oü ne pent pas fitre invoquöe la contagion. Nous reviendrons, dans un chapitre special, sur cette importante question qui, pour etre prise en s^rieuse considöralion, ne doit pas supplan-ter la spontaneite possible de la morve. Mais disons, des maintenant, que nous|avons quelque möfiance pour les travaux qui nous viennent de l'autre c6t6 du Rhin, sur-tout depuis I'appreciatlon erronöe que le professeur Gerlach a donn6e des cas de morve observes dans les houillferes de Saarbrück. Enfin, un troisieme vet^rinaire, notrc collegue Chenier, 61eve de Tabourin, s'estpos6 en champion de la doctrine de la contagion exclusive et en ennemi acharnö de la spontaneite. Dans un remarquable travail comprenant sept articles publies en 1877-78, il passe en revue toutes les causes invoquöes comme suscep-tibles de developper la morve et les conteste toutes sans preuves ä l'appui.
La lecture des nombreux articles sur la genfese des ma­ladies virulentes et la morve en particulier, par Ch6nier, nous a suggere quelques reflexions critiques que nous croyons devoir communiquer ici, parce que les faits sur lesquels elles s'appuient se trouvent dans le M6moire que
1
-ocr page 48-
•'
38nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MfiMOIRES DE LA SOClfiTfe
nous avons eu l'honneur d'adresser ä la Soci6t6 centrale de mödecine v6t6rinaire.
Comme Chenier, nous pensons qu'en matiere de preu-ves scientifiques on ne saurait etre trop exigeant; nous pensons aussi qu'on perd une cause en voulant trop la prouver. C'est pour cette raison .que nous sommes dis­poses ä retourner contre lui les reproches qu'il fait aux spontan Mistes: laquo;Si, dit-il, les spontaneistes veulent faire des pros61ytes et nous convertir ä leur doctrine, nous les engageons ä ne pas venir ä chaque instant exposer des vues contradictoires. raquo;
En adversaire convaincu de la spontaneity de la morve, Chenier a developpe, en plusieurs paragraplies, les argu­ments qui ötayent son opinion. Pour la soutenir, il a dis-sequö et presente, les uns apres les autres, les documents qui doivent appuyer sa maniere de voir. C'est ainsi qu'il nie la possibilite du developpement de la morve par les fourrages avaries, les suppurationsprofuses et prolongees, les maladies enervantes et epuisanles, les influences cli-materiques, etc., etc. Mais il ne nous dit pas ce qu'il pense de toutes ces causes agissant en commun, I'une compliquant I'autre.
II fait trop bon marche, ce nous semble, des conside­rations 6tiologiques des auteurs savants et experiment's auxquels on doit, sans conteste, la diminution des morta-lit's par suite de morve: laquo; Lire, dit Chenier, les rapports des v'terinaires militaires etablis il y a 20 ans ou 30 ans, ponrvoirä quel point leur imagination feconde a el6 mise b. contribution pour r'soudre la question d'eliologie de la morve. En attribuant le developpement de l'aflection mor-veuse ä des causes opposees par leur mode d'action sur l'organisme, et si infideles dans leurs effets, on a certai-nement fourni la meilleure preuve de la non-spontanamp;te du virus morveux. raquo;
Nous n'entrerons pas dans tous les developpements que comporte cette importante question; pour abr'ger, nous
#'
-ocr page 49-
E. AUREGGIO. — AFFECTIONS FARCINO-MORVEUSES 39
ne repondrons qu'ä quelques paragraphes du travail de Ch6nier, pour opposer des fails a des hypotheses spöcieu-sement d6veloppees,devant 6tablir qua lameilleure preuve de la non spontaneity de la morve se trouve dans l'infidö-litö et la multipiicitö des causes invoquees.
Voici le paragraphe 6 : laquo; On a aussi attribuö ä ralimen-tation par des fourrages avaries, un role notoire dans le döveloppement de la morve. On voit pourtant chaque jour des exemples de leur innocuitö sous cerapport, etc.raquo; laquo; Or, il y a ä Tarbes deux regiments d'artillerie, Tun a ete ^prouve par la morve en 1875-76. Quel moment a choisi la morve pour cesser ses sevices? Pröcisement celuioü, depuis plusieurs mois, les chevauxconsommaient des fourrages mödiocres, c'est-ä-dire, le moment oü, d'apres les theories des spontan6istes, la morve, si eile n'eüt pas existe, eüt du faire explosion. Quant ä l'autre regiment, malgre un service penible, la morve y est in-connue.gt;
La remarque que Ghenier a falte h Tarbes, nos obser­vations de Sezanne ne la confirment pas. Elles montrent, au contraire, que ia morve a fait ses ravages pendant et surtout quelque temps aprös la consummation de fourra­ges de mediocre quality.
Une des causes predisposantes invoquees par nous dans les cas de morve spontanee, que nous relatons dansnotre mamp;noire sur l'epizootie d'angine et de morve de Sezanne, est une alimentation insuffisante avec des fourrages de mediocre qualite.
Mais ce n'est pas seulement ä celle-ci que nous avons attribuö le röle notoire dans le developpement de la morve spontanee, mais bien a l'action combinöe de causes epui-santes, comme le vertigo, la parturition, l'influence de circonstances climat6riques toutes particuliferes.
Tons les discours que fera Ghenier ne nous empeche-ront pas de considerer comme spontanes les cas de morve que nous publions oh il est materiellement impossible de
• I
-ocr page 50-
liO
MfiMOIRES DE LA SOCIETß
it
faire intervenir la contagion. Nous craindrons toujours la complication de la morve chez les malades reduits au marasme par la maladie ou toute autre cause 6puisante. Ceux-ci doivent etre rigoüreusement observes, isolös et abattus au moindre signe de morve, En agissant ainsi, on 6vitera la contagion qui fait toutes les victimes quand la spontaneity a commence.
Au paragraphe 8, de Chönier, ainsi formula : laquo; On a dit aussi que la gourme pouvait degenerer en morve; comment se fait-il, alors, que ce metaschematisme seit si rare ? raquo;
Nous röpondrons ä ce paragraphe par l'observaiion de la jument Mexicaine, entree ä rinfirmerie pour angine gourmeuse et atteinte par la suite de morve spontanöe, point de depart de la contagion de tous les cas de morve observes. (Voir notre Memoire, 2e partie.) Des faits analo­gues nombreux ont ete signals par les auteurs, comme il suffit de s'en convaincre en jetant lesyeux sur l'esquisse bibliographique de ce Memoire. Si notre collegue avait, comme nous, consacre un temps tres long ä lire conscien-cieusement ce qui a ete publie sur la morve, il n'aurait pas employe un argument aussi faux pour combattre une des causes les plus efficientes et le plus souvent signalee de la morve spontanee.
Ces exemples suffisent pour montrer que Chenier con-verlira difficilement, avec des arguments aussi sujets ä caution, ceux qui, comme moi, croientä la spontaneity de la morve. Apres ces. citations sansvaleurni appui, Chenier se croit autorise ä dire: laquo; La doctrine de la spontaneiti agonise! Vive Vinfection ! raquo;
Jusqu'ä meilleure demonstration de la non-spontan6it6 nous disons:
laquo; La doctrine de la spontaneity liest pas a Vagom'e et la contagion vit toujours.raquo;
Mefions-nous de la morve spontanee et de la conta­gion:
''S*'
4-
m
-ocr page 51-
E. AÜREGGIO. — AFFECTIONS FARCINO-MORVEÜSES 41
Avec ce principe, la crainte de la morve est toujours präsente a l'esprit du v6t6rinaire a qui inc'ombe le soin et la conservation d'un rassemblement de chevaux. II s'ever-tue ä eviler toutesles influences auxquelles il l'attribue et ä appliquer les principes d'hygifene. Avec cette doctrine, enfin, on peut dire, avec Chenier, sans qu'il soil besoin cette fois de lire entre les lignes, que la spontaneity de la morve est la sauvegarde des v^terinaires militaires chefs de service.
Et avec Delamotte, son adversaire obstin6 : lt; La doc­trine de la spontaneite est la sauvegarde des chevaux de l'arm^e. raquo;
A raxiome pose par un non-spontanamp;ste, k savoir : laquo; Qu'il est absurde d'admettre que rien puisse engendrer quelque choseraquo;, Decroix repond: laquo;Nous ne disons pas que la spontanste ne procfede de rien, nous disons seule-ment qu'eile est autre chose que la contagion.raquo; lt; II s'opfere dans I'organisme, dans les matieres secretfees, un cban-gement inconnu dans son essence, mais qui a pour resul-tante la formation d'un principe virulent, egalement inconnu dans son essence.raquo;
Jusqu'a la decouverte de cet inconnu, il nous semble trös prudent de conserver la doctrine de la spontaneity de la morve, en attribuant a la contagion la part tres grande qui luirevient. Pourquoi I'organisme animal qui produit le spermatozo'ide ne ferait-il pas du pus morveux? (Colin, Recueil, 1880, p. 9.)
Lejour n'est peut-etre pas loin oü Ton troirvera pour la morve les elements de la virulence que Arloing, Tous-saint,Gallier, Pasteur enfin,ontdecouverts pour lecbarbon, la tuberculose, la pferipneumonie, la fifevre typhoide, etc.
Pourqvoi la morve riauraitelle pas son microbe?
En 1868,Chauveau a prouv6 que les corpuscules figures du pus des abces pulmonaires du cheval atteint de morve aigue, apres avoir 6t6 completement isol6sdn s6rum, dans
i
-ocr page 52-
ft*
Ä2nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MfiMOlRES DE LA SOCIfiTfi
lequel ils sont suspendus possödent toutes les propriötes specifiques de l'humeur complete.
En 1881, Chauveau, dans son discours inaugural de l'Association scientifique d'Alger, a 6tabli une complete identity de nature entre la contagion et le ferment et a insists de nouveau sur l'activite virulente des particules tenues en suspension dans le sörum. Ces corpuscules figu­res comprennent des Elements cellulaires et de fines granu­lations molöculaires. — Le second physiologiste de Lyon est parvenu ä demontrer qua laquo; pour qu'une humeur viru­lente soil en pleine possession de son activity specifique, il n'est pas necessaire qu'elle contienne d'autres elements figures que les fines granulations moleculaires raquo;.
La nature intime de la virulence inhörente a des corpus­cules solides a une grande importance au point de vue des phönomenes de la contagion de la morve.
H. Bouley, professeur de pathologie compar^e au Mu­seum d'histoire naturelle, dans ses brillantes lemons {2C et 3deg; en 1880-81), cherche h faire ressortir les erreurs d'in-terprßtations sur l'etiologie de la morve et, pages 23 et 37 de son interessant ouvrage: Ls progres en medecine par fexperimentation, il dit que la morve, meconnue dans sa nature, est considöree comme une maladie de causes ba­nales......vieille serie des causes invoquees par les non-
contagionistes,etc. Pour lui, la vraie cause est la contagion.
C. Leblanc, r6pondant h un discours de H. Bouley sur la peripneumonie, ditä l'Academiede medecine (seance du 13 septembre 1881) : laquo; Aujourd'hui on nie la sponta-neitö et, ä mon avis, on a tort. Je pense que, sur ce point, nous differons completement d'avis avec H. Bouley qui no veufplus entendre parier de spontaneite des qu'il s'agit do maladies contagieuses raquo;.
i w
8; j
i
-ocr page 53-
E. AÜREGGIO. - AFFECTIONS FARfilNO-MORVEÜSES 48
CHAPITRE II
I
Considerations g^ntoales sur le logement, I'ali-mentation, VGint des claevaux a* ant et pendant l'^pizootie de morve observ^e ä Suzanne en 1896-189laquo;.
I. — Description sommaire des ^curies baraques.
Les ecuries baraques de Sezanne (Marne), situees dans un bas-fond au pied d'un coteau, sontassez spacieuses et bien am^nagees pour le service; elles sent exposees comma I'indique le dessin ci-contre, les unes dans la direction 0. E.; les autres du nord au sud. Elles sont tres rappro-chees ; les laterales nquot; 1 ä 3, d'une contenance de 20 che-vaux chacune, se touchent, les ouvertures portes et fene-tres sont pratiquees sur le petit c6t6 du sud et au nord. — Les magasins a fourrages et selleries sont au-dessus de ces ecuries. Gelles du centre, isolöes, plus grandes, quoi-que moins 61ev6es, contiennent chacune 44 chevaux; leurs portes et fenetres sont placees dans le meme sens que les precedenles; 2 portes supplementaires sur les petits cötes de TO a I'E. — Trois cours etroites de la lon­gueur des grandes ecuries divisent ce groupe de baraques. La cour centrale 0. E. marque la delimitation ducaserne-ment des chevaux des 2 depots ; le 2e hussards en S et le 4e hussards en N. lis sont, comme on le voit. Tun sur I'autre. Inconvenient tres grave, pour le cas oü une mala-die contagieuse se declare sur les chevaux d'un regiment. L'^curie-infirmerie A esl ä proximite des ^curies du 2deg; hussards. Elle comprend une ecurie de quatre places pour les douteux, adossee k l'^curie des chevaux a maladies ordinaires et separ6e d'elle par un mur.
L'installation de toutes les ^curies est tres-vicieuse.
-ocr page 54-
44
MfiMOIRES DE LA SOClfiTfi
#9632;raquo;KSpp-Sj;
-^mzv)
', j^^^^ ^fffffffl
00
-ocr page 55-
E. AUREGGIO. — AFFECTIONS FARCINO-MORVEUSES 45
Nos observations critiques portent d'abord sur le sol de toutes les 6curies, dont aucune n'est ni ciment^e, ni pav6e, meme celles affect^es au service v6terinaire.
Le sol est de la craie friable et hygrometrique. L'urine ne s'6coule jamais au dehors, eile est absorbee par le cal-caire trfes avide d'humiditfi. II se forme aprfes saturation, derrifere chaque cheval, une flaque urineuse qui se putr6fie rapidement en 6te et disparait par 6vaporation, en engen-drant des 6manations qui vicienl I'air.
Les places occupöes par des chevaux morveux sont diffi-cilement d6sinfect6es; par suite de cet inconvenient grave, il faut, comme nous Tavons demande et obtenu, defoncer les intervalles jusqu'ä 2 centimetres au-dessous des infil­trations d'urine.
Ce sol se degrade facilement; les pieds.en creusant des excavations, mettenl le cheval dans de fächeuses condi­tions d'aplomb et dans l'impossibilite de se reposer conve-nablemenl. Des reparations frequentes sont faites pour remplir ces excavations.
Les parois en planches formantles murs (chacune repr6-sente une graude boite en bois, bourree de foin) presen-tent des inconvenients serieux. La porosite du bois et la matelassure en foin font des parois des ^curies une en-veloppe permeable aux liquides qui empoisonnent le sol et aux gaz qui infectent Fair. Les rats et souris abondent dans ces parties, et notamment, vers le bas oh le foin est pourri.
Pour un casernement definitif, il est ä desirer que des constructions murees remplacent les separations en bois. Les premieres seules permettent une desinfection com­plete. Ce qui est absolument impossible avec des separa­tions en planches dont les fissures retiennent la matiere du jetage.
(Gette operation a 6t6 faite pour les ecuries infirmeries quelque temps apres 1'epizootic de morve.)
-ocr page 56-
46nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MfiMOir.ES DE LA SOClfiTfi
11.^-Alimentation des chevaux bn 1875-1876. -#9632;
inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;L'article 4 du cahier des charges porte que : Les
approvisionnements doivent-elre de la bonne quality du
* •'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;pays et propres ä procurer une alimentation saine et
substantielle, en tenant compte des accidents atmospheri-
ques.
gt;.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Pendant l'annöe 1875, le foin mis en distribution a
toujours amp;e de qualili inferieure, eu 6gard aux circons-tances atmosph^riques oil les r^coltes ont 6t6 faites (appli­cation de Farlicle 4 ci-dessus). II a ete trouve mediocre et lave dans quelques visiles mensuelles. Gelte denree ne reunissait done pas les conditions d'une alimentation saine et substantielle en 1875. Des observations critiques ont et6 faites en 1876.
Au mois de juillet 1876, un lot de foin grossier, jaune, ä tiges dures, trop mur, a ete refuse. Nous avons aussi fait remarquer que du foin ayant un. bei aspect,verdätre, etait
j,,.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; inferieur cependant au point de vue de la composition
botanique en raison de la predominance des mauvaises plantes.
II y avait en magasin, äcette 6poque,une petite quantity de foin de bonne qualitö qui 6tait melange avec du foin vieux et mediocre de l'approvisionnement de reserve. Cette manipulation etait un trompe-roeil dont il 6tait ur­gent de faire cesser Tabus. On a propose de lui subslituer des legumineuses ?
Nous ne sommes pas partisan de la substitution de la luzerneau foin, poids pour poids, parceque, quand eile arrive au rätelier du cheval de troupe, eile est dcpouillee de ses principes les plus substantiels : feuillos et extrömites fleuries, par suite des nombreuses manipulations auxquelles le foin tout particulierement est expose au moment de la distribution. Nous avons exige du foin naturel de meilleure quality et propos6, si le foin devait conlinuer ä 6tre de quality införieure, de lui subslituer de l'avoine de bonne
-ocr page 57-
E. AUREGGIO, — AFFECTIONS FARCINO-MORVEUSES Ü7
quality dans la proportion de 1 kilog. ou 500 grammes seulement, de maniere amp; nous rapprocher de la ration de station du cheval de cavalerie 16gere prussienne, ainsi for­mulae et dent les bons effets sont bien connus.
Armee ullemantic. — Cavalerie l^göre.
RATION DE STATION 4'Br.250
2.500 3.500
IIATION IE MAKCIIE
CANPASNE
1 Avoino. 1 Foin...
i1laquo;'. 750 1.500 1.750
5klaquo;'.250 1.500 1.750
j Paillo................
Jlrmec fran^aise. — Cavalerie legamp;re.
BATION B'HIVER
du 1quot; diicembre aa 31 mars.
RATJON
d'eie
du
1quot;
avril
an 3D
no.
embre.
i
3
A
CUEVAUX
barraques.
CIIEVAUX
bivouaques.
PIED
do guerre.
Avoine, 4 Foin, 3 Paille, 4
50
Avoino 4.75 Foin, 3 Paille, 2
Paille. — La paille dtait de bonne quality ä Suzanne en 1875 et 1876.
Avoine. — L'approvisionnement de l'avoine pour les chevaux de troupe de Sezanne a 6te faite, en 1875-76, en Russie. Elle 6taU blanche, ä grains petits, souvent pous-siereuse et avec des graines 6lrangeres. Apres radoplion d'un nouvel instrument, Tavoine a ete raieux manuten-l.ionn6e. Son poids etait de 43 ä 44 kilog. I'hectolitre. Desirant ameliorer le regime autant qu'il etait en notre pouvoir, nous avons fuit analyser ce grain par M. Gran-deau, professeur de chimie agricole a la faculte des sciences de Nancy.
11 nous a fourni les importants renseignements sui-vants: La valeur nutritive de celle avoine blanche de Russie est inferieuro a un grand nombre d'autres etran-
-ocr page 58-
USnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MfiMOIRES DE LA SOClfcTfi
geres et frangaises, et nolamment des avoines do Brie, de Champagne et de Bourgogne; sa composition cenlesi-male en poids est de :
B^colto do 1895. — Avoine de Unssiv.
Pour 100 kilogrammL-i.
Eau......................... 10.81
Matiferes azotßes.............. 11.25
Matieres grasses............. 5.02
Amidon, ntc................. 57.27
Cellulose brute............... 11.50
Matiferes min^rales............ 4.15
100.00 Matifere azotie = 1. Mature non-azotee et graisse = 5.5i.
L'analyse chimique est certainement le meilleur moyen d'appröcialion d'une denree; sans eile, il est impossible de se rendre compte de la valeur nutritive des matieres alimentaires. Aussi n'avons-nous pas hesite ä la metlre en pratique, au moment oü les chevauxdes depots avaient besoin d'une alimentation substantielle.
Nousavonsdoncexigequederavoinedemeilleureorigine soit mise en distribution ; celle provenant de Russie con-sommee depuis longtemps par les chevaux des depots etait, nous le rep6tons, d'une valeur nutritive insuffisante quoique d'un aspect seduisant. C'est par de l'avoine du pays que Tavoine de Russie a ele remplacee.
1
*
t^HM
1 CLASSEMENT
|i d'apres le poids NATUBIl
CLASSEMENT D'APRES LA VALEUR NETRIT1VE EN MATIERE AZOTEE
i
2 3 4 5
6
7 8
Provenance.
Poids natnrel pap heel.
Nraquo;
ProTenance.
Matiere
azutee
par iilo.
Avoinc grise de Poitou..
—nbsp; nbsp; nbsp; noire de Suede..
—nbsp; nbsp; nbsp;de Bretagne P=...
—nbsp; nbsp; nbsp;BeancedeChartres
—nbsp; nbsp; nbsp;Noire de Brie....
—nbsp; nbsp; nbsp;Koire d'lrhnde..
—nbsp; nbsp; nbsp; Blanche de Russie
—nbsp; nbsp; nbsp;Coulr deBourgog*
SIquot;.100 50.500 50.000 45.90 0 44.000 44.00(1 43.500 41.500
4 6
8 7 5 3 2
1
I. Av. BeancedeChartres IJ. Av. noire d'irlandc.. III. Av. Coul' Bourgogne IT. Av. de Bretagne p0..
V.nbsp;Av. blanche de Russie
VI.nbsp; Avoine noire de Erir-.
VII.nbsp; Av. noire de Suede. VIII Av. grise de Poitou.
0.1066 0.1038 0.1006 0.1000 0.099S 0.0980 0.0974 0.0940
#9632;#9632;^^
^^#9632;#9632;#9632;#9632;J
-ocr page 59-
E. ALULGGIO. — AFFECTIONS FAUCINO-MOUVtUSES 49
Ci-devant le tableau indiquant la valeur nutritive des differentes avoiaes gen^ralement consommees en France, et, comparativement, le poids naturel de ces avoines.
Ce tableau monlre clairement que las avoines les plus lourdes sont quelquef'ois les plus pauvres en matiere azotee ou alibile ; aussi considerons-nous la tremie conique comme un instrument a reformer.
Claaaement des avoines analys^es d'aprea la valeur dn rapport nutrilif. — Malierlaquo;'raquo; azotees, non-aza-tecs et graisse.
DESIGNATION DBS AVOINES
g
m
bo
o
-O tU)
II
in lt;=raquo;
ä amp;
1 S
S |
id |
1 -
re 'S
i j
1
2 3 4 5 6
8 9 10 11 12 13 14 IB 16 17 18 19
Noire d'Irlande, im........
— do Brie, 1874.........
kilog.
44.0 44.0 45.9 51.0 41.2 40.0 45.0 50.0 46.5 50.5 51.1 43.0 46.5 48.0 .44.8 47.0 48.0 43.5 47.7
litres.
227.2 227.2 217.8 193.1 242.7 250.0 222.2 200.0 215.0 198.0 195.0 232.5 215.0 208.4 224.7 212.7 20S.4 224.8 209.0
kilog.
10.38
9.81
10.56
10.58
10.06
9.81
10.05
10.00
9.95
9.75
9.44
9.53
10.06
9.01
8.62
8.37
8.38
8.13
7.25
kilog.
4.57 4.32 4.85 5.40 4.14 3.92 4.52 5.00 4.63 4.92 4.83 4.10 4.23 4.32 3.79 3.95 4.02 3.62 3.46
#9632; #9632;#9632; i:
5.58 5.83 5.85 5.90 6.02 6.10 6.20 6.29 C.30 6.41 6.46 6.30 7.20 7.20 7.70 7.70 7.80 7.81 8.46
Beauco do Chartrcs, 1874___
Noire do Suede, 1375........
Couleur do Bourgogne, 1874.. Hautc-Marue, 1874..........
Bretagne pauvrotte, 1S74.... Beauce de Chartrcs noire, 1S75.
Noire do Suede, 1874........
Poitou (grise), 1874.........
Environs de Paris, 1875.....
Blanche do Suede, 1875......
Bourgogne, 1875............
Rouge d'Evreux, 1875.......
Bretagne grise, 187 S.........
Blanche do Russie, 1874.....
Bretagne grise noire, 1875...
11.1
53.9
3.33
1 94
1 1 II
| Ecart maximum pour 100 kilogrammes de matiere azoteo: 35-88 pour 10raquo;. 1
Une grande surveillance exercee sur la qualite des den-
-ocr page 60-
SOnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MfiMOIRES DE LA SOClfiTfi
r6es alimentaires doit impitoyablement les faire refuser
i'.-
quand elles sont de mauvaise qualite.
'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Celle-ci est une compensation de la quantity, notoire-
ment insuffisante pour un grand nombre de chevaux de
troupe. (La circulaire ministerielle du 10 octobre 1881 #9632;„.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;maintient, l'hiver, la ration d'^tö.)
Maintenir les chevaux en bon 6tat, c'est obtenir süre-*' \nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ment une garantie contre l'usure pr6malur6e et souvent
prevenir les maladies.
. fnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; III. — Eaü.
L'eau des abreuvoirs a 6te souvent de mauvaise quality \'fknbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; en 1875 et commencement de 1876, par suite des degra-
. lt;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;dations de la pompe. Aprfes les pluies, eile arrivait dans
les auges chargee comme un lait de chaux. On 6tait alors oblige d'envoyer, deux fois par jour les chevaux aux abreu­voirs de la ville, ä une distance de 2 kilometres, ce qui augmentait le travail de 8 kilometres par jour. quot;'*nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Nous avons envoye ä M. Ritter, professeur de chimie
analytique ä la faculty de medecine de Nancy, un echantil-lon d'eau du quartier de cavalerie ; en voici I'analyse:
Clilorare de sodium....................nbsp; nbsp; nbsp; 0.0275
Resides solides dessiiclics ä 140 degres..nbsp; nbsp; nbsp; 0.286
Degrßs dosimijtriquos..................nbsp; nbsp; nbsp; 29deg;
nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; aprfes (5bullition...nbsp; nbsp; nbsp; 16quot;.5
Traces d'ammoniaque.................nbsp; nbsp; nbsp; Taibles.
J *nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Azotitos ct azotates............,.......nbsp; nbsp; nbsp; Pcu.
jjj *nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; (No reduit presque pas I'hypermanganato denbsp;potasse.)
L'eau envoyöe ä I'analyse, claire et limpide, a 6te trou-v6e de bonne qualite. Quand eile est charg6e, troublee, blanche, eile est justement consid6r6e comme nuisible.
IV. — Travail.
Les chevaux des escadrons, comme nous le dirons tout ä l'heure, 6taient surtout, en 1875-76, irbs fatigues et en mauvais 6tat. Par suite du nombre restreint de chevaux
-ocr page 61-
E. AUREGGIO. — AFFECTIONS FARCINO-MORVEUSES 51
pour les besoinsdeTinstruction des recrues, quelques-uns 6taient monies deux fois par jour.
Chaque cheval faisait comnie travail journalier 4 kilome­tres pour aller au terrain de manoeuvre et en revenir ; sur le terrain, il avait a ex^cuter une heure et demie de tra­vail a toutes les allures, et enfin le saut des obstacles.
Ce travail ne pourrait pas etre consider^ comma exces-sif, si les animaux qui doivent Texecuter etaient en bonnes conditions et surtout plus abondamment et plus substan-tiellement nounis.Or, nous venons de dire qu'en 1875-76, cette dernifere condition etail loin d'etre remplie.
V. — Etat des chevaux au moment de l'epizootie,
L'etat general des chevaux 6tait peu satisfaisant en 1875-76, et cela se comprend, apres I'examen que nous venons de faire des diverses questions d'Jiygiene.
Le travail a 6t6 suspendu aussitöt apr^s 1'apparition de l'epizooüe angineuse, fin mai.
Au commencement du mois d'aoüt, h la deuxieme visite de M. le veterinaire principal, une trentaine de chevaux out encore 6te reconnus en tres mauvais etat.
L'etat du plus grand nombre etait devenu passable et presque satisfaisant, apres les quelques jours de repos ac-cordes ä la suite de l'epizootie.
Nous avons fait ressortir, k cette öpoque, que la mesure qui consiste ä envoyer aux depots tous les chevaux vieux et eclopes est fächeuse. En effet, eile a pour consequence immediate de modörer les propositions pour la reforme aux escadrons mobilises ; de teile fagon que des chevaux qui devraient etre venduspour vieillesse, usure, boiteries incurables, pousse, etc., etc, sont places aux depots parce que dit-on : ils sont encore tr^s bons pour les recrues. C'est une erreur, a notre avis ; le conscrit fatigue beau-coup son cheval; il est mal assis, serre les jambes, tiraille la beuche, etc.; il ereinte en un mot un cheval tres f^tisect;u6.
-ocr page 62-
52
MfiMOIHES DE LA SOClfiTfc
!:#9632;#9632;#9632;
Gelte cat6gorie de chevaux grossil le nombre des indispo­nibles et des malades ä rinfirmerie, et ä im moment donne quand agit une influence locale, la morve a une large prise sur des chevaux si bien prepares et predisposes a la con­tagion.
Nous croyons qu'il y a avantage pour l'Etat ä se d6faire de ces non-valeurs qui mangent la ration sans rendre un service Equivalent. Depuis cette epoque, plus de 100 che­vaux äg6s et trfes fatigues ont ete r^formes. Aussi I'en-semble en est-il bien meilleur aujourd'hui.
* r'
il
I
-ocr page 63-
E. AUREGGIO. — AFFECTIONS FAUC1NO-MORYEÜSES 53
CHAPITRE III
Considerations g6nerales stir I'cpizootie d'nngines qui a pr6c6d6 I'cpizootie de morve, et apparition de la morve pen­dant I'cpizootie.
laquo; Dans une äpizootie d'angines ou de gourmes, laquo; il faut toujours penser ä la morve. raquo;
Au mois de juin 1876, deux affections se sent montr^es simullanement sur las chevaux des deux depots casernes dans le meme baraquement a Sezanne.
Pendant que l'angine de forme 6pizootique s6vissait avec une intensity en apparence b^nigne, sur les chevaux de tous äges des deux regiments, la morve s'est brusque-ment d6clar6e sur plusieurs sujets qui avaient 6t6 en con­tact avec la jument Mexfeaine, suitöe, la premiere atteinte par l'angine 6pizootique, le 30 avril 1876.
Imm6diatement aprös Mexicaine, 71 chevaux sur un effectif de 220 animaux ont 6t6 affectes d'angines.
Gette maladie choisissait indifferemment ses victimes a toules places et non pas ceux d'une 6curie plutot que ceux d'une autre; mais eile attaquait avec une predilection par-ticulifere les sujets en mauvais 6tat et fatigues.
On s'explique ainsi comment la jument poulinifere, 6puis6e par une parturition difficile, l'allaitement de son poulain, une alimentation insuffisante, etc., devait etre fci premiere victime.
En meme temps que les chevaux des regiments, quel-ques chevaux de la contree, dans un rayon d'une dizaine de kilometres, pr6sentaient sousla meme forme une angine caract6ris6e par le jetage, la loux, I'inappetence, un mou-vement febrile et une sensibility prononc^e de la gorge, etc.
M
-ocr page 64-
5inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEMOIRES DE LA SOCIfiTfi
quot;.1 #9632;-#9632;#9632;
A quoi peut-on attribuer cette crise, consequence d'une
hinbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; constitution m6dicale ?
1nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Les brusques variations atmospheriques du printemps
de 1876 ne sont pas 6trangeres ä cette Epizootic. Les
: |l nC
observations met^orologiques se rapportant aux mois de fevrier, mars, avril et mai accusent une grande söche-resse et des vents continus. Les vents du nord et du nord­est, qui au mois d'avril dominaient d6jä depuis plusieurs mois, n'ont c6d6 la place ä des vents de directions oppo-sees que pour la reprendre et ramener une temperature fraiche, aigre, qui a agi tr^s notablement sur la vegetation printaniere en la rabougrissant; de teile fa^on qu'elle s'est presentee comrae avortee.
Ces transitions doivent avoir exercö une facheuse in­fluence sur l'etat de sante des animaux.
Ailleurs, c'est la fluxion pöriodique qui a s6vi dans des localites oü on ne I'avait jamais vue. Ici h Sezanne, c'est Tangine d'abord, puis la morve qui se sont developpees.
i^nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Pourquoi ? — II est bien difficile d'expliquer ce pheno-
mene. — Ce que Ton peut dire, c'est qu'il n'est pas com-
mun et il n'est pas temeraire d'ajouter que les chevaux
mililaires 6taient bien prepares et bien predisposes par
' nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;les causes developpees dans ce Memoire ; a savoir, le lo-
gement, Tage, ralimenlation, le degrö d'usure et l'etat de
fatigue des chevaux des deux depots.
Pour les deux depots comprenant un effectif de 229
11nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; chevaux de troupe et d'officiers, 20 chevaux morveux (dont
2 farcineux) ont ete abattus du mois de juin 1876 au mois
d'avril 1877. — 50 ont ete isoies et observes comme voi-
sins de morveux et 15 ont ete traites pour glandage,
jetage ou erosions epitheiiales. (Les 5 chevaux qui ont
fait I'objet d'une mention spedale sont de ce nombre.)
(Voir 3quot; Partie.)
Premier cas de morve spontaner. Le premier sujet morveux est une jument de race hon-
-ocr page 65-
E. AÜREGGIO. — AFFECTIONS FARCINO-MORVEÜSES 55
groise, achet^e par le depot de remonte de Faverney en Janvier 1875.
C'est: Mexicaine, n0 matricule 3154, jument, 6 ans, en­tree ä rinfirmerie le 30 avril 1876, pour angine, abattue le 19 juin pour la morve algue. Son poulain mort de la morve, le 18 juin, avait 3 mois et 7 joürs.
Nous ne trouvons aucune circonstance ä invoquer pour expliquer par la contagion ce premier cas de morve.
En effet, la jument est an regiment depuis un an et 11 n'y a pas eu de chevaux morveux depuis l'installation des depots aux baraquements.
Ces bätiments en planches ont 6t6 installös pour loger de l'infanterie prusienne et amenagös plus tard pour la cavalerie frangaise. Les ecuries etaient done vierges de tout contact avec des animaux atteints de maladies viru­lentes.
Mexicaine est la premifere bete morveuse qui ait 6t6 re-marqu^e dans ces locaux militaires.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;j
La contagion avec des chevaux de la locality et des en-
*;#9632;
virons est tout h fait impossible, d'abord parce qu'il y a longtemps que la morve a 6t6 observ^e ä Sözanne. M. Theuveny, maire, aprfes enquete, signale ä M. le g6n6ral en chef du 6e corps qu'il n'existe pas de cas de morve dansun rayon de 15 ä 16 kilometres de S6zanne.
La morve eüt-elle exisl6 sur les chevaux de la villa, qu'il n'y avait aucun danger pour les chevaux de 'troupe, et particulierement pour Mexicaine qui, vu son jeune age, 6tait promen6e avec les chevaux de remonte sur la route ou sur le terrain de manoeuvre ä 4 kilometres du baraque-ment. — Toutes les circonstances militent done en faveur de la spontaneity, qu'expliquent l'influence de la constitu­tion medicale, qui a developp6 I'angine dont la jument Mexicaine a 6t6 atteinte la premiere; I'^puisement par une gestation penible, une alimentation insuffisante et de mau-vaise qualitö en 1876. Enfin la jument, suitee au moment oü la morve s'est d^claree, allaitait son poulain. Celui-ci a
-ocr page 66-
it'
56nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; M^MOIRKS DE LA SOClfiTfi
contracts la morve en sucant le lait empoisonn^ de sa more et peut-etre encore en s'inoculant la matifere du jetage. L'influence de l'herßdite de cette affection, dont Lafosse a signal^ la possibilite, me semble devoir etre 6cart6e dans cette circonstanee, parce que si la morve avait 6t6 a l'ötat latent chez lajument Mexicaine, le mouve-ment f6brile, suite de la parturition, l'eüt fait eclater au dehors. Or nous avons dit que le poulain est n6 bien por-tant la 11 mars 1876 et que la mkve est entr6e k I'infirme-rie pour angine le 30 avril, prfes de deux mois apres la mise-bas.
Cette observation de morve, oü il me parait bien difficile d'invoquer la contagion, me remet en memoire un cas de morve spontan6e public dans le rapport de fin d'annee du 4e hussards en 1875, et observe par M. Grossetete, v6te-rinaire ä Lyon et M. Löcuyer, vötGrinaire ä Pesmes (Haute Saöne), tons deux vötörinaires r^servisles pendant 28 jours au 4' hussards ä Nancy.
Le voici en r6sum6 :
#9632;reg;
%
DEDXlfeME CAS DE MORVE SPONTANläE.
N0 8996. Panurge, cheval, 6 ans. Bai cerise du döpöt de Bec-Hellouin. Entre ä l'infirmerie le 20 aoüt pour vertigo essentiel avec ses manifestations les plus graves. Abattu le 7 septembre pour la morve.
Causes. — L'inappetence prolong6e, les violentes dou-leurs enduröes par I'animal vertigineux, son exposition nuit et jour aux intemp^ries dans la cour de Tinfirmerie oü il 6tait au piquet, etc., ont rapidement determine un appauvrissement du sang et un 6puisement que d^notait le mauvais 6tat g6n6ral.
L'autopsie est faite en presence des v6t6rinaires reser-vistes.
Tous les signes de la morve aigue 6taient d6velopp6s :
-ocr page 67-
E. AUKEGGIO. — AFFECTIONS FARC1NO MORVEÜSES 57
jetage, engorgement ganglionnaire, pustules ulcferes, enfin tubercules trfes nombreux dans les poumons.
Le vertige n'a laisse aucune trace dans le cerveau et sesenveloppes. Cette maladie etait en tres bonne voie de guerison, quand se sont montres, le 5 septembre, I'engor-gement des ganglions de Tauge et un jetage trbs douteux qui aurait pu etre confondu avec celui d'une maladie in-ftammatoire des premieres voles respiratoires, provoquee par les ablutions continues d'eau froide sur le front.
Nous sommes heureux de signaler que ce cheval a tou-jours et6 isolö; cette precaution de la plus haute impor­tance 61oigne toute crainte de contagion pour les chevaux du regiment procedant de ce seul cheval atteint de morve aigue spontanee. La spontaneity de ce cas de morve nous parait indiscutable.
Le 4e hussards n'a pas eu de chevaux morveux depuis des annees; enfin, un delai fort long s'est ecoule depuis I'arriv^e au corps de ce jeune cheval.
II est done impossible de faire intervenir la contagion dans l'histoire de cette maladie qui est, selon toute evi­dence, la complication des deperditions et des fatigues pro-Toqu6es par le vertige essentiel.
La degeneration des maladies catarrhales en farcin et morve a et6 signalee en 1849 par Renault. C'est pour lui un fait qui parait hors de toute contestation. En general, ce sont les animaux plus ou moins fatigues et debilites par les maladies, par l'exces de travail, qui fmissent souvent par contracter la morve a la suite des affections accompa-gnees de suppuration. Cette opinion est appuyee par un grand nombre de fails qui sont consignes dans ce Me-moire et eile est defmitivement jugee par les observations de Panurge et Mexicaine.
Gilbert a 6crit aussi que : Trbs souvent la morve suc-cfede h la gourme.
Pour Anginard fils, loutes les circonstances qui vicn-nent user les rouages organiques ou cntraver les functions
-ocr page 68-
58nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MfiMOIRES DE LA SOCI^T
cutanees, et l'influence des douleurs vives ou de longue daree, sont des causes principales de la morve.
Les Allemands accusent la gourme de conduire ä l'in-fection morveuse; les fails convaincants publics par Grosskopf sont recuses par Zundel, sous pretexte que depuis que la morve est une maladie moins commune, on ne voit plus la gourme se transformer en cette maladie contagieuse.
Ces arguments et d'autres sont Men fails pour fausser Inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;lejugement des jeunes veterinaires qui consulteront les
volumes de Zundel. On sait que Fouvrage de Zundel existe dans toutes les pharmacies militaires.
1$
Nous avons montre que l'^pizootie de morve, base de ce
Mömoire, a eu pour point de depart un cas de morve spontanee succedant ä une affection catarrhale de nature gourmeuse. II est done prudent de se möfier toujours de la morve en cas d'6pizoolie d'angine.
h.
-ocr page 69-
E. AUREG6I0. — AFFECTIONS FAllCfNO-MORVEUSES 59
DEUXIEME PARTIE
CHAPITRE 1deg;
Contagion des affections farcino-morveuses du cheval au clieval et k 1'L.onime. — Etude historique et critique de la conta­gion. — Glandage et contage de la morve.
—nbsp;Morve d'inoculation aux petits animaux.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; f,
—nbsp; Desinfection et precautions.
A. — JDia elieval s'c 1'Saosnane.
Jusque vers 1835,on niait et mieux on ignorait la possi­bility de la transmission des affections farcino-morveuses du cheval ä l'homme.
1835. Vogeu, un des premiers, publia, dans le Journal de medecine veierinaire de 1835, quelques fails tendant ä 6tablirla contagion du farcin du cheval a l'homme.
1837. Le docteur Rayer, dans un Memoire adressö h 1'Academic de medecine de 1837, fait connaitre I'affec-tion farcino-morveuse de Thomme et leve tons les doutes,
Que de victimes ignores cette terrible affection n'a-t-elle pas du faire avant cette öpoque d'ignorance de la contagion de la morve du cheval a l'homme !
De 1839 ä 1850, les travaux de Rayer sont compl6t6s par ceux de Vigla, Lenepveu,Teissier, Gilbert, Lesueur, Tardieo, Renault, H. Bouley, Leblanc, qui 6tablissent l'intöret scientifique des affections farcino-morveuses 6tu-diees au point de vue de lajm6decine comparee de Thomme et des animaux.
Notre Eminent inspecteur des ficoles, H. Bouley, est,
-ocr page 70-
60
MfiMOIRKS DE LA SOClßT£
Üraquo;'
on le sal!., heureusement pour la science et la profession, echappe ä cette maladie qu'il a contractee au contact d'un cheval morveux, pendant qu'il etait professeur de clinique a Alfort, en 1840.
1850. Prangä (1), rapporteur du travail du direc-teur v6t6rinaire Italien, Francois Toggia, qui nie la contagion de la morve du cheval a l'homme, dit ä ce propos: a Je ne nie pas cette contagion quoiqu'elle ne soit pas absolument demontree.raquo; Prange ajoute laquo;que la morve chronique n'etant pas communicable du cheval au cheval ne peut pas non plus l'etre du cheval a l'homme.raquo;
line discussion a lieu a la Societe centrale, en 1850, sur la contagion de la morve du cheval ä l'homme. Re­nault, Delafond, Bouley jeune, 6tablissent la possibilite de la transmission de cette terrible maladie h l'homme. Aux doutes exprimes par Huzard pere, H. Bouley r^pond avec un fait d'une triste realite observe sur I'eleve Benat, mort de la morve contractee en poignant. Avant et depuis les victimes sent nombreuses qui attestent la verite de cette contagion.
En 1844 c'est encore un 61öve : Coindet, qui contracte la morve en dissequant.
En 1863, un nouveau martyr, eleve de deuxieme annee ä Alfort, dont le nom nous 6chappe. Plus tard, Godard, veterinaire civil, Nicouleau et Dezoteux, veterinaires mili-taires, payent leur tribut k la contagion de la morve et grossissent ce martyrologe dont le souvenir est malheu-reusement perdu pour les generations.
Quel efFrayant et saisissant tableau eiles formeraient toutes ces victimes de notre profession et du devouement a la science, dont les noms seraient bien dignes d'etre graves sur le marbre en lettres d'or, a l'exemple des necrologes de la medecinehumaine! Avant de former cette parenthese, qu'il nous soit permis de citer deux noms, celui d'un maitre etcelui d'un ami morts au service de la science: Renault et Cezard.
-ocr page 71-
E. AUKKGGIO. — AFFECTIONS FARClNO-MOIlVEnSES Cl
En terminant ce chapitre, nous exprimonsle voeu, for-mul6dejä ailleurs, que des plaques commemoratives soieut etablies dans les Ecoles pour perpetuer le souvenir des eleves, praticiens et professeurs lues sur le champ de bataille, comme Aouchen au Senegal, et ceux morts victi-mes de leurs devoirs professionnels ä la suite de maladies contagieuses.
Si. Etude hlstoriqite et critifiue laquo;le la eanta-gion de la morve du clteval au clieval. — Auteurs nou-cantagionistelaquo; et contasionisteB exeluisifs.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; p, -
Au commencement de ce siöcle, l'opinion dominante, considerant la morve comme une maladie loca'e, amenanbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;-'M
celte erreur regrettable: la negation de la contagion. Etablie par les Lafosse, appuyee par Buffon, cetle fausse doctrine fut soutenue par Chaumontel, Godine jeune et
Fromage de Feugre (1).
ft-
Mais bientot la question de la contagion subit les in­fluences de l'observation et de l'examen ; si bien que Fromage de Feugre, en 1810 (voir sa correspondance), Lafosse fils, et d'autres vötörinaires de cette 6poque, abandonnant leur erreur, ecrivirent que certaines formes de morve ötaient contagieuses.
G'est lä le point de depart de la distinction etablie entre les v6l6rinaires, au point de vue de la contagion, en morve aigue contagieuse et morve chronique non contagieuse. Cette derniere etait soutenue par Dupuy (TraiU des affec­tions tuberculeuses), Godine jeune (2), le professeur Ges-sona de Turin, Crepin Louchard, etc.
Garsault, La GiröRiNifeRE, Villet, Gaspard, Saunier considöraient la morve comme trfes contagieuse.
Chabert, longtemps partisan de la contagion par contact mediat et immMiat, exprima des doutes sur celle-ci vers
-ocr page 72-
62nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MfiMOIRES DE LA SOClfiTE
la fin de sa carriüre, subissant Tinfluence desid66s anti-contagionistes de Godine jeune.
Solleysel [Parfaü Mavechal) exprime aussi des doutes ä l'endroit de cette contagion, laquo; Gelte maladie se commu­nique plus qu'aucune autre, particuliörement certaines sortes de morve maligne. Mais toutes ne sont pas de meme et ne se communiquent pas si facile rent.raquo; , ;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Gette distinction, attribuee ä tort a Gilbert, est nettement
indiquee dans Absyrthe.
Bourgelat etuit contagioniste avec des restrictions :
laquo; Pour lui, les effets de la morve sont plus ou moins con-
tagieux, contrairement aux auteurs qui admettent que la
morve se developpe fatalement apres chaque contact.raquo;
' i,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Vers ITTS.les yeterinaires anglais Robertson, Bracken,
gt;#9632;,#9632;laquo;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Dutz, Kersting, Camper, ont eu les premiers l'idee de la
'i;;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; non-contagion de la morve.
A une certaine epoque, TEcole d'Alfort niait la contagion
,,,:nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;de la morve chronique. L'Ecole de Lyon lui est toujours
restee fidöle quaud meme. Renault (3), le chef des anti-
'*nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; contagionistes d'Alfort, exprime, en 1849, une opinion qui
montre que sa foi dans la non-contagion n'a pas 6te
ebranlee par les experiences si concluantes de Lamirault
':nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;(4), de 1838 ä 184^, et les opinions des praticiens fran-
Cais et etrangers tels que : Barthelemy, Huzard, Leblanc,
Gohier, Coleman, Delabere-Blaine, Schwab Hering et
tant d'autres. laquo;Je tiendrais a honneur, dit Renault,
Inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; d'avoir 6te le premier a dire que la morve n'est peut-etre
#9632;if'nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;pas contagieuse.raquo;
Tandis que I'Ecole d'Alfort professait la non-contagion de la morve chronique, les Ecoles de Lyon et de Toulouse soutenaient la doctrine oppos^e.
En 1838, les veterinaires militaires questionnes sur la contagion de la morve chronique exprimerent, ä la ma-joril6 de 73 voix, que la morve chronique n'est pas conta­gieuse; vingt-lrois seulement etaient pour la contagion et vingt n'ont pas voulu se prononcer. A la meme £poque, la discussion engagge ä 1'Academic
-ocr page 73-
E. AUREGGIO. — AFFECTIONS FARCINO-MORVEUSES 63
de m6decine sur la morve, vivement öclair^e par les lu-mieres apporteespar Dupuy,Barth61emy et Bouley jeune, ötablit que la morve est contagieuse a l'etat aigu et chro-nique. Les rösultats enregistres ä Lamirault donnent une moyenne de 7 0/q, c'est-a-dire que sur 105 chevaux places en contact avec 40 morveux, il n' y a eu que 7 chevaux contaminös.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; .'
En 1841, LiTTRfi(5) ecrit an National (journal politique): laquo; Si Ton croit, par de nouvelles constructions, pr^venir les ravages de la morve, on se fait une grande illusion. Ce qui entretient la morve dans les quartiers de cavalerie, c'est qu'on ne sequestre pas assez promptement, des es-cadrons, les chevaux suspects ou dejä morveux et qu'on les caserne ensuite trop longtemps dans les infirmeries.raquo;
Cette observation pleine de bons sens de I'illustre aca-demicien est expliqu6e et justifiee par la proportion
enormedes v6t6rinairesmilitaires qui, en 1838, ne croient
(:!
pas a la contagion de la morve.
En 1848(6), sur 136 veterinaires militaires, 64 se pro-noncent en faveur- de la contagion de la morve chronique ; 36 sent non-contagionistes et 36 n'emettent pas d'opi-nion.
1847. Louchard formule son opinion dejä exprimee en 1825, a savoir: laquo; La morve n'est point contagieuse. raquo;
1849. Descotes (7) public un Memoire avec trente obser­vations ayant pour objet de demontrer la non-contagion de la morve chronique. Riquet, rapporteur de ce Memoire, rappelle incidemment les resultats obtenus a I'infirmerie veterinaire de Lamirault. (Instituee par decision du Mi­nistrede la guerre du 11 nov. 1836, pour resoudre la question de la contagion de la morve chronique). 256 che­vaux atteints de morve et 138 sains ont ete les sujets d'exp^riences: 93 chevaux sont rest6s sains malgre leur intercalation entre des chevaux atteints de morVe chroni­que, 28 sont devenus morveux, 1 a ete atteint de farcin aigu.
-ocr page 74-
6i
HBUOIRES DE LA SOCIKTlä
ml i
m gt;
En 1836, la Commission 6tait composee de Cavaignac, president, lieutenant-general de cavalerie; du docteur Magendie, membre de l'Institut; Yvart, directeur d'Alfort; Dupuy, ancien directeur de l'ecole de Toulouse et d'un sous-intendant militaire, secretaire. (Cette Commission devait aussi Studier un traitement curatif par l'acide hydrochlorique, imagine par le pharmacien Gally, culti-vateur ä Lamirault, qui considerait la morve comme une affection calcaire.
En 1840, cette Commission s'est trouvee composee du general Wolf, president; Magendie, Edwards, Boussin-gault, Rayer, Breschet, Renault, Berger et Papin. (En 1842, apres une intercalation de chevaux morveux, du 22 mai au 27 juillet, la Commission a constate le 20 juin que 5 chevaux sur 7 etaient morveux).
1849. Cr^pin (8), n'ayant pas röussi ä la suite d'expe-riences ä transmettre la morve par inoculation, deraeura non contagioniste. ^our lui, l'imagination est pour beau-coup dans l'idee qu'on s'est faite des proprietes conta-gieuses de la morve.)
1849. Deiafond (9) cite 41 fails observes par lui et Miquel, Festal Philippe, Hugon, Millet, Dandre, Leblanc, Barreyre et Hering laquo; qui dömontrent la contagion des af­fections morvo-farcineuses chroniques par virus fixe et virus volatil. Delafond avoue ensuite qu'il est presque force de ne pas croire ä la contagion parce que tous les essais qu'il avail fails pour la transmettre par inoculation etaient restes infructueux.
Villate (9) : laquo; La contagion est, ä son avis, une des causes qu'on doit placer au premier rang de la propaga­tion de la morve.raquo;
Rossignol (10): laquo;Elev6 ä l'ecole des contagionistes, j'en ai conserve les principes, j'ai toujours cru ä la con­tagion de la morve ; mais cette contagion est si capri-cieuse qu'il ne faut point lui donner trop d'impcrtance.
i^.,
-ocr page 75-
E. AUREGGIO, — AFFECTIONS FAnciNO-MORVEUSES 65
La contagion peut bien avoir une certaine influence quand la morve s6vit en grand, mais jamais eile n'en est la cause principale. raquo;
Barth^lemy ainö, 6tant professeur ä Alfort, a plus sou-vent röussi a communiquer la morve par I'lnoculalion que par la cohabitation, contrairement a Delafond qui n'a obtenu que des resultats nögatifs par I'inoculation. Pour BarthMemy : laquo; La morve (5tant une seule et meme maladie quelles que soient ses formes, est contagieuse a tous ses degrßs.raquo;
1850. Pour Prang^ la morve chronique n'est pas con-tagieuse,parceque laquo; les alterations chroniques de la morve ne sont plus que des matieres inertes de l'inflammation eteinte ;.on comprend pourquoi on ne peut plus, par I'ino­culation de ces matieres elles-raemes, allumer une maladie semblable ä celle qu'on produit ordinairement avec celles puisees sur des animaux affects de la morve ä l'ötat aigu. raquo;
1853.nbsp; Anginiard fils (12) rapporte six observations de contagion de la morve chronique.
1854.nbsp; Une decision ministerielle declarant contagieuse la morve chronique aussi bien que la morve aigue dicte aux corps de troupe les mesures sanitaires amp; mettre en pratique.
1855.nbsp;Delorme (13) cite plusieurs observations de con­tagion et fait justement remarquer que : . la morve chro­nique ne se transmet pas avec autant de facility qu'on le suppose dans le vulgaire, et le cheval contamine n'infecte pas sürement et toujours les animaux qui I'approchent. •
1859. Goubaux (14) donne le nom de I'^lfeve Coindet mort de la morve ä la suite d'une blessure contractlt;5e pendant les op6rations.
1859. Laisne (15). laquo; II est Evident que dansl'armfie la contagion doit contribuer aux pertes de la morve. Dans X, 1quot; s^niE.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 5
t-
-ocr page 76-
!#9632; #9632;•
66nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MfiMOIRES DE LA SOCIftTti
quelle proportion ? La chose est dificile k pr6ciser, mais h coup sür, ce n'est que pour une assez faible part. raquo;
1861. H, Bouley (16), dans un discours ä 1'Academic de m^decine, dit que laquo; la morve chronique est une mala-die sur les propri6t6s contagieuses de laquelle il n'y a plus aujourd'hui beaucoup de divergence parmi les praticiens, et que I'ou ne pent pas transmettre dans la grande g6n6-ralit6des experiences par voie d'inoculation. raquo;
1864. Saint-Cyr (17) d^montre par des preuves exp6ri-mentales la contagion de la morve chronique et soutient en 1866 la doctrine de la non-spontaneite a la Soci6te de nKÜdecine de Lyon.
#9632;\
1866.nbsp;Charles (18), de Lille, 6tablit la contagion et
rh6r6dite de la morve en suite de la saillie de 47 juments par un etalon morveux. — En 1843, Dayot a le premier relate la contagion et mieux la communication d'accidents farcineux ä des juments par un etalon atteint de morve chronique. Sur 60 ou 80 juments flair^es et saillies par
'*nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; un 6talon, 30 ou 40 ont contracte le farcin chronique. —
En 1842, un etalon morveux a sailli dumois de mars au 10
#9632;
avril 40 juments qui furent infect6es. — Kn 1852, Angi-niard fils a vu Ja contagion de la morve chronique se faire pendant l'exercice des organes gen^rateurs.
1867.nbsp; Decroix (19) affirme,contrairement k l'opinion de Villemin, que la morve aigue et la morve chronique peu-vent etre inocul6es au chien.
1867. Rev (20) amp;ait partisan de la contagion de la morve chronique dans le temps oü eile 6tait ntfe par I'Ecole d'Alfort.
1873. Zundel (21). laquo; Amesureque nous nous livrons ä une etude approfondie des maladies virulentes, nous constatons de plus en plus que la contagion est la cause unique de ces maladies et que ce n'est que par la conta­gion qu'elles se propagent et se communiquent. raquo;
-ocr page 77-
E. AUREGGIO. — AFFECTIONS FARCINO-MORVEUSES 67
Toutes les maladies virulentes sont uniquement conta-gieuses; telles sont les idees subversives qua Zundel döve-loppe dans son ouvrage, qui tend, malheureusement, ä de-venir classique.
1873.nbsp;H. Boüley(22). laquo; Les maladies contagieuses ne procedent-elles que de la contagion exclusivement dans touslescas? Sur cette grave question, si importante ä ions les points de vue, les esprits sont irks divist5s et les opinions divergentes en deux sens diamfetralement oppo­ses. raquo;
La doctrine de la contagion exclusive tend h prövaloir aujourd'hui. laquo; H. Bouley ajoute.page 324 : laquo;On 6prouve, au contact des faits, des choses de la pratique cet 6bran-lement qui donne b. l'esprit une certaine instabilitö au point de vue de Taffirmation des doctrines.
laquo; J'arrive aux faits et je vais en prendre quelques-uns au hasard, qui nous justifieront d'attendre pour nous rallier a la doctrine de la contagion exclusive, que la de­monstration nous ait 6t6 donn^e qu'en dehors d'elle rien ne pent plus etre accepte, etc, raquo;
Nous admirons volontiers I'extreme reserve de notre ancien maitre.
1874.nbsp;Tabourin (23). Ce travail reflete les id6es de l'Ecole de Lyon : laquo; La contagion ne peut proc^der que de la contagion, ou, en d'autres termes, un organisme ne peut pas contracter une maladie qui soil susceptible de se transmettre, sans que cette maladie lui ait 6t6 transmise a lui-meme. raquo;
Le scepticisme en matiere de spontaneity de la morve s'explique aisement chez les vetamp;'inaires Strangers ä la pratique journaliere.
La longue carrifere d'un praticien peut bien se passer sans qu'il soil en mesure de constater un fait bien averfi de morve spontanöe. Quoi d'etonnant alors que le camp des spontaneistes compte dans ses rangs des incredules tels que Tabourin et Chauveau ?
m
ti \
-ocr page 78-
68
MßMOIRES DE LA SOClfiTfi
;'
En 1876, Tabourin (24) publie un nouveau M6moire sur les maladies virulentes oü ii dit: #9632; Je soutiens la doctrine de la non-spontan6ite avec la majorite de l'Ecole de Lyon. raquo;
1874.nbsp; Schaak (25), veterinaire ä Fontaines-sur-Saone, cite laquo; la disparition du farcin sur les chevaux de la Saone depuis 1840 ; c'est-ä-dire depuis la grande inondation qui submergea toutes les Gcuries situ6es sur le rivage de Gray ä Lyon et au-delä. raquo;
H. Bouley fait remarquer avec finesse que: laquo; Schaack est port6 ä penser que la Saone, comme le fleuve qu'Her-cule d^tourna de son cours pour le faire passer ä travers les ecuries d'Augias opera si bien le lavage des dcuries qu'elle inonda, qu'elle y dftruisit tout principe virulent. raquo;
La Saone, en dötruisant les ecuries, a mis les propri6-taires dans l'obligalion d'en refaire des neuves mieux 6tablies. C'est un moyen radical qu'il convient d'appliquer quand les Ecuries sont des baraques de peu de valeur.
1875.nbsp; Lapötre (26), 61eve de Tabourin, est fidöle ä la doctrine de son ancien professeur, qu'il vient soutenir avec un fait tres critiquable. laquo; Pour lui, la morve procede nöcessairement de la contagion, et quand eile se manifeste endehors de toute influence contagieuse sur un animal qui apuy etre expose deux ou trois ans auparavant, c'est que la periode d'incubation de la morve peut avoir cette longue duree. raquo; Le fait sur lequel s'appuie Lapötre pour soutenir cette these a et6 observe sur un cheval d'artillerie livr6 ä l'agriculture apres la campagne de 1871.
II en est de ce cheval provenant de l'armee, comme des chevaux de rßforme qui, selon quelques auteurs, contrac-tent fatalement la morve plus ou moins longtemps apres. Sans grands efforts d'imagination, rien n'est plus simple pour expliquer ce phönomöne que de rattribuer a cette origine empoisonn^e : le regiment!
II y a lieu de r6agir centre cette tendance qui n'est rien moins que justifiöe. C'esl se faire Vapdtre d'une mauvaise
i|i
-ocr page 79-
E, AUREGGIO. — AFFECTIONS FARCINO-MORVEUSES 69
cause que de soutenir la possibilitä d'une incubation de deux ä trois ans.
Collin de Vassy (26) a räpondu k son collfegue Lapotre (Sociäe vdterinaire de la Haute-Marne) par quatre fails bien recueillis de morve spontan^e.
1875.nbsp; Chenier (27) n'invoque absolument que la conta­gion ; nous avons vu ailleurs quelle lutte il engage contre la spontaneite avec des arguments aussi peu serieux que celui qui suit: laquo; Si les causes invoquees pour la morve spontan6e peuvent occasionner cette maladie, pourquoi choisit-elle ses victimes dans les regiments, administra­tions, roulage, voitures publiques oü le travail est r6gle, la nourriture bonne et tres generalement süffisante, etc. raquo;
C'est exactement le contraire, auregiment du moins, oil il est quelquefois difficile de röunir, quoi qu'on fasse, les conditions d'une bonne alimentation; temoin nos obser­vations d'hygiöne de la premiere partie de ce M6moire et celles de notre collegue observ^es a Tarbes sur deux re­giments d'artillerie. Nous trouvons que Ch6nier se livre souvent, dans ses nombreux articles, ä des contradictions de cette espece qui font beaucoup de tort h la cause qu'il defend si opiniätrement.
1876.nbsp; Mitaut (28). laquo; L'avis que je viens emettre a pour motifs des fails dejä anciens et des fails phis recents qui me semblent devoir etre cites presque tons en faveur de la contagion raquo;. Et plus loin : laquo; Les chevaux ayant oontracte spontanement la morve deviennent des foyers de conta­gion. raquo;
1876. Baillip (29). La contagion de la morve n'a plus de contradicteurs. II n'en fut pas toujours ainsi. raquo;
1876. Bonnaud (30) adresse des compliments h H. Bou-ley au sujet du changement que les fails ont op^re dans son esprit ä propos do la spontaneite des maladies viru­lentes.
Bonnaud est contagioniste, mais dans des conditions
-ocr page 80-
#9632;
70
MfiMOIRES DE LA SOClfttä
;:'
qui le rapprochent singuliferement de la doctrine delaspon-taneite.
laquo; II ne croit pas ä l'influence d'un travail excessif sur le döveloppement de la morve, et il est convaincu que lorsqu'elle se declare en dehors du contage, sa cause ori­ginelle est une nourriture avariöe. raquo; C'est l'explication de la morve par la cryptogamie.
Decroix dit, page 10 de sa brochure:
Spontaneiti de la morve. laquo; Toutefois nous ne disons pas que la spontaneity ne procede de rien, nous disons seule-ment qu'elle est autre chose que la contagion.
Ce rien, n'est-i! pas le cryptogame des fourrages ava-ri6s, avec lequel Plasse etBonnaudexpliquentroriginedes maladies virulentes ?
1876. Hunting (31). laquo; Etant donn6 100 chevaux mor-veux, il y en a 99 sur lesquels la morve s'est propag^e par la contagion.... En admettant memo que quelques cas naissent spontanement, cela n'empeche en rien que des mesures sanitaires bashes sur la contagion seule soient aussi efficaces qu'on puisse le d^sirer. raquo; H. Benjamin dit ä propos de cette observation : laquo; Je ne m'6tonne en rien que M. Huntingsoit contagioniste, j'aurais meme 6t6 sur-pris du contraire. Avec de semblables foyers d'infection il est impossible de juger autrement. raquo;
1876. Souvigny (32). laquo; En cherchant bien la contagion de la morve, on arrive ä la trouver dans I'immense majo-rite des cas oü la morve fait son apparition d'une maniöre qui semble spontanee. raquo; H. Bouley resume une s6rie de faits observes par M. Souvigny au 3quot; spahis et au 31* d'ar-tillerie. Souvigny reussit toujours a saisir l'influence de la contagion et ä la mettre en evidence.
1876. Darbot (31). laquo; Depuis douze ans je n'ai vu dans ma clientele que deux fois la morve, et ces deux fois c'6tait la morve communiquee.
1876. H. Bouley (34). Aprcs les observations ci-dessus
SB
-ocr page 81-
E. AÜRE6GI0. — AFFECTIONS FARCINO-MORVEUSES 71
de Souvigny et Darbot, • H. Bouley avoue qu'il s'est senti 6branle dans ses anciennes croyances sur la spontanste.laquo; En 1873, rappelant plusieurs observations de morve spon-tanee, H. Bouley disait: laquo; Ges faits nous justifieront d'at-tendre pour nous rallier a la doctrine de la contagion exclusive, etc. raquo;
De 1873 ä 1876, H. Bouley 6tait done dans une impasse et au sommet d'une double pente menant, Tune ä la spon-tanamp;t6, Tautre a la contagion. Nous venons de voir pour-quoi et avec quels faits H. Bouley a 6t6 dirig6 dans lanbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;*
voie de la doctrine exclusive de la contagion. II etait Evi­dent que la position instable des vues doctrinales de notre ancien maitre devait etre enlev6e avec les premiers docu­ments bien pr6sent6s qui surgiraient.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; f.
L'honneur de oonserver dans leur camp un membrenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;*,
aussi distinguö, le g6n6ral, comme I'a si spirituellement nomm6 Tabourin, appartenait aux spontan6istes; mais ils
devaient pour cela, produire des faits absolument irr6pro-chables.
V
[#9632;#9632;$
Ceux-ci sent venus trop tard! Le general avait capitul6, ainsi qu'il ressort du passage suivant (34): laquo; En pr6sence de pareils faits quise multiplient de jourenjour, j'avoue, dit H. Bouley, que je me suis 6branl6 dans mes anciennes croyances, etc. raquo; — laquo; Mais voici que se pose une autre question, celie de savoir si reellement la morve est sus­ceptible de se d6velopper en dehors de la contagion et cons6quemment si I'erreur commise ne serait pas seule-ment une erreur de mesure, mais bien une erreur funda­mentale. Eh bien! cette question, il faut savoir I'aborder sans idees pr6con(jues et surtout sans crainte de rencontrer dans les faits, mieux 6tudi6s, la contradiction de ses opi­nions d'autrefois. L'amour propre, en pareille matiere, ne peut-etre qu'un mauvais conseiller. L'histoire de Lami-rault en t6moigne. II faut savoir en profiter. C'est ce a quoi je täche, pour mon compte, et les traits que Ton pourra decocher centre mes changementsd'opinionsneme
-ocr page 82-
72
MfiMBKES DE LA SOCIfiTfi
f
seront pas un obstacle äsuivre la voie queje crois la seule bonne pour arriver ä la döcouverte de la v6rit6. raquo;
Aprfes cette citation doit-on consid6rer H. Bouley comme contagioniste exelusif ? Nousne le croyons pas, quoiqu'en pensent Messieurs les adversaires de la spontan6it6.
Un document d'une extreme importance justifie pleine-ment notre esperance (1).
II est extrait d'une piece officielle adressöe ä la justice, le 29 mai 1877, par H. Bouley. Canonne, de Laon, et Cor-dier, de Soissons, sont nomm6s experts par le Tribunal ci­vil de Chateau-Thierry, pour rechercher oil a pris nais-sance la morve dont ont 6t6 attaints les animaux de deux proprietaires en contestation. Voici leur opinion sur la spontan6it6 de la morve : laquo; La question de savoir si la morve peut se d6velopper spontanöment est aujourd'hui le sujet de nomhreuses discussions; mais, quoique sa solution reste encore incertaine, nous pouvons dire que les observateurs, en tres-grande majority, sont d'accord sur ce point, que, s'il est possible que la morve se developpe spontanöment, c'est-ä-dire en dehors de la contagion, sa spontaneity constitueune trfes-rare exception et que c'est de la contagion que cette maladie procfede dans le plus grand nombre de cas. raquo;
C'est lä un avis träs-sage et tres-moder6. II n'exclut pas la possibility de la spontan6it6 et lui assigne la part reelle, trfes-restreinte sur laquelle les spontaneistes bien pensants sont d'accord.
(1) Voip Chronique du Recueil de medeelne vHMnaire du 15 d^cembre 1877, p. 1237.
-ocr page 83-
E. AUREGGIO. — AFFECTIONS FARCINO-MORVEUSES 73
CHAPITRE II
#9632;*#9632;:
l i
K|raquo;ixootie de morve observee it, S6zaniie. — Details ae rapportant aZ9 cms de eontagion et particularit^s coneernant le contage de la morve. — Autopsies. — K6flexions.
1
laquo; L'hiBtoire du pzasi doit 6tre un guide pour laquo; I'avenir, laquo;
Ainsi que nous I'avons expose au chapitre III de la pre­miere partie de ce Meraoire, la morve s'est declar^e spon-tanementsur la jument Mexicaine dans les premiers jours de juin 1876, 6tant en convalescence de I'angiue gour-meuse epizootique.
A cette 6poque elle, communique la morve au cheval Rivoli, pendant le sejour de celui-ci ä l'infirmerie, du 27 mai au 7 juin ; trois jours apres, Rivoli revient ä l'infir-merie pour un coup de pied sur le tibia droit. La jambe s'engorge conraquo;6cutivement ä cette blessure; I'engorge-ment devient farcineux ; enfin la morve, h I'etat d'incu-bation, Mate sous influence de ce traumatisme. Cimier, voisin de Rigolt, contracte la morve et präsente les sym-ptomes classiques de cette maladie apres une periode d'in-cubation trfes courte.
Les quatre autres cas de morve trouvent leur explica­tion dans la contagion, procedant des chevaux Rivoli, dinier, de la jument Mexicaine et de son poulain, vivant pendant un temps trfes court en promiscuitö dans une infir-merie trop petite, complfetement insuffisante pour les besoins v^tamp;inaires de deux depots, surtout pendant la p6riode difficile et embarrass6e de l'angine Epizootique. Le poulain de Mexicaine doit etre consid6r6 comme un
f
-ocr page 84-
m
llx
MfiMOIRES DE LA SOCIETfi
i
#9632;
6l6ment de contagion qui a jou6 un role important dans la propagation de la morve. En effet, dans les premiers jours de juin et pendant la convalescence, la jument Mexicaine, encore en mauvais 6tat, präsente un nouveau jetage et, peu apres, son poulain devient malade et jette.
Pour l'exciter et le distraire, les cavaliers le font sortir et le prominent au soleil, souvent avec sa mfere, dans les cours, a proximity des ecuries, ouvertes comme c'est I'ha-bitu.de en ete. Or, c'est pr6cis6ment a cette 6poque que les prodromes de la morve se declarent, que la maladie pro-gresse sournoisement au point de faire croire a une reci-dive d'angine chez la jument et a une affection semblable chez son poulain. Cela pouvait n'avoir rien d'etonnant au moment oü I'angine epizootique sevissait avec le plus d'intensite. (II y avait, a ce moment, ä Tinfirmerie plus de 50 chevaux affect6s d'angine avec jetage.) La morve, m6-connue pendant plusieurs jours, a pu ainsi se transmettre facilement par les animaux infectes et particulierement le poulain qui pouvait circuler librement, entrer dans les 6curies ou flairer les chevaux qui passaient par hasard ä c6t6 de lui.
C'est du moins comme cela que nous semblent occa-sionnes les cas de morve observes sur c^s chevaux qui n'ont pas söjourne ä l'infirmerie en meme temps que la jument Mexicaine, et pour lesquels il est impossible d'in-voquer la spontaneite au milieu de ces conditions si favo-rables a la contagion,
Une circonstance qui n'a pas peu conlribu6 ä faciliter l'extension de la contagion, ce sont les frequentes muta­tions des chevaux d'escadron et de rinfirmerie, faites dans l'interet du service et alors que rien ne faisait pr6-voir qu'il devait en rösulter des suites fächeuses.
Ces raisons expliquent pourquoi les chevaux morveux et mieux les chevaux suspects se montraient indistinctement dans toutes les ^curies, sans qu'il füt possible de deter­miner, au debut de repizootie, las faits de contagion.
#9632; i iii
%.
II
-ocr page 85-
E, AÜREGGIO. — AFFECTIONS FARCINO-MORVEUSES 75
Au mois dejuin, les cheyaux sont attaches ä la corde dans la cour du quartier ä de grandes distances les uns des autres.
Nous prenons la direction du service v6t6rlnaire vers le 22 juin, c'est pour cela que nous analysons les renseigne-ments concernant le debut de l'öpizootie de morve,
Pendant ladeuxiäme quinzaine dejuin, 8 chevauxsont abattus pour la morve :nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;£
V Mexicaine, jument suitee, ägee de 6 ans, abattue le
19nbsp;juin ; son poulain, äge de 3 mols et 8 jours, est mort de la morve le 18 juin ; 3e Ache, 11 ans; 4e Rivoli, 4 ans ; 5quot; Joerisse, 5 ans, jument d'officier; S'Cimier, 11 ans; 7e Haridelle, 7 ans ; 8e Sicilique, 16 ans, sont abattus du
20nbsp; au 26 juin 1876.
9C Lyrique, du 2e hussards.— Cheval de 13 ans, entrö ä rinfirmerie pour angine le 21 juin. Pas de glandage.
Cette bete est isolee ä cause d'un engorgement de mau-vaise nature stegeant sur le milieu de la cuisse gauche. Abattu le 3 juillet, un ulcere chancreux s'6tait montr6 ä cette öpoque dans le naseau droit.
Autopsie: Les tubercules sont peu abondants et dissß-min6s dans la trame pulmonaire. Dans le lobe gauche il existe un tubercule gros comme un pois et, ä c6t6, deux autres tubercules tres durs, d'apparence calcaire.
10deg; Birne, 2' hussards. — Jument trös irritable et m6-chanle, äg^e de 12 ans, 1.54, bai chätain; entree ä rinfir­merie le 28 juillet et abattue le meme jour pour la morve.
Getto jument ne figure pas dans les chevaux entrös h l'infirmerie depuis un tr6s long temps, malgrö son mau-vais etat et son usure complete. Elle est dans un 6tat d'epuisement voisin du marasme; excellente disposition pour contractor la morve.
Bdflexions: La jument Rime a communique le farcin au cheval Silo et ä la jument Mere'ide, ses voisins de gauche et de droite, dans la nuit du 27 au 28 juillet et mieux entre
#9632;\
I
:M
-ocr page 86-
76
MfiMOIRES DE LA SOCIfiTfi
-
les visites des 27 et 28 juillet. ,Le 27 juillet, l'examen de Tauge et des cavitös nasales montre l'intögritö de ces dettx regions ; le lendemain elles sont envahies par les lösions caract^ristiques de la morve.
Ces cas de contagion sont extremement curieux par leur raret6, parce qu'ils montrent l'instantaneitö de l'appari-tion des symptömes et la subtilit6 avec laquelle un cheval morveux pent donner ä ses voisins immediats les 616ments de la contagion.
II n'est certainement pas temßraire [d'avancer que la matiere du jetage projetee ou deposee ä la suite d'une morsure par la jument Rime sur l'oeil de Mereide, et la face interne de la cuisse de Silo, est le point de depart d'accidents farcineux. (Observations 15e et 16c.)
A I'äcurie, cette contagion n'eüt probablement pas eu Heu de cette fagon pour Silo; la matiere du jetage ne pouvant pas arriver du cöle de la cuisse ä cause des moyens d'attache trop courts.
Au bivouac, au contraire, il est possible de comprendre que les chevaux faisant un effort, chaeun de leur cot6, pour se rencontrer lete ä tete ou se trouvant accidentelle-ment la tete de Tun sur la croupe de l'autre, se soient Irouvös dans des conditions pour se faire les blessures dont il s'agit.
La jument Rime sect;tait mechanic pour ses voisins, si bien que, dans les longues heures que nous avons passees pros du campement des chevaux, notre attention 6tait souvent attirße du cöt6 de Rime qui portait le dösordre dans cette partie du bivouac.
Autopsie: Chancres trfes-nombreux sur la cloison na­sale, des deux cot6s; pustule sous le repli de l'aile gau­che du nez, jetage double etglandage unilateral adherent, typique.
Les poumons sont farcis de tubercules miliaires carac-tßristiques de la morve aigue.
11deg; Nacarat, du 2e hussards.— Cheval de 15 ans, de pro-
-ocr page 87-
E. AUREGGtO. — AFFECTIONS FARCINO-MORVEUSES '/%
venance inconnue. Alezaraquo; clair; entr6 ä rinfirmerie le
17 juillet pour blessure au jarrel droit, suite de coup de
pied.
Le membre posterieur droit qui porte cette blessure s'engorge ; I'engorgement devient farcineux. Nacarat estnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 'Jfo
abattu le 4 aoüt pour le farcin.
Autopsie: Uiceres farcineux sur toute l'etendue du membre posterieur droit trte engorge. Cordes et nceuds farcineux ä la face interne de la cuisse.
Extreme maigreur du cadavre.
•I.
Rien dans les sinus et les cavites nasales.
Dans les poumons, tubercules dissamp;nines dans la trame et sous la plevre.
12quot; Soute, du 4quot; hussards. — Vigoureuse et magnifique jument d'officier, ä M. Alheily, capitaine-tresorier. Jument en excellent etat d'embonpoint, ägee de 10 ans, 1.50. Saint-Lo. Baifoncö.
La jument Äou/e est entree ä l'infirmerie, pour angine, le 27 juin, sortie le 2 juillet. Du 10 au 24 juillet eile y revient pour une blessure au jarret, suite de coup denbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; )
pied.
Enfin, le 28 juillet, eile est reprise comme suspecte (jetage, a droite poii pique, inappetence, etc.), et le 3 aoüt, la morve est confirmee.
Nul doute que la jument Soute a contracte la morve ä rinfirmerie pendant son premier ou pendant son deuxieme söjour. L'incubation est ici encore tres-courte. Cette jument a eu pour voisine Madame, excellente bete d'officier au moment oil le jetage commenpant etait tres-marqu6.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;*
Cette derniere n'a pas contracts la morve.
L'utilitö des visites quotidiennes est 6vidente en pre­sence de la rapidite avec laquelle apparaissent les sym-plomes.Ecartee a point, la jument Soute n'a pas eu le temps de communiquer la maladie ä Madame. Le jetage unila-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; i
teral h droite s'efFectuait pr6cis6ment du cöte oppos6 ä Madame, placee h gauche de Soute.
-ocr page 88-
I
1
78
MfiMOIRES DE LA SOCIETÄ
Celle-ci se trouvant dans un coin de l'öcurie n'avait pas devoisin h droite.
Autopsie: Foil piquö et terne, jetage jaune, 6pais, coll6 ä l'orifice nasal droit, petite glande a droite, gros chancre ä droite sur la partie inferieure de la cloison cartilagineuse, ulc^rations plus etendues en haut et sur la partie moyenne du meme cotL Petites ulc^rations sous le repli de l'aile interne droite. Peu de muco-pus dans les cavitös nasales. Les poumons sont criblös de tubercules petits comme des grains de millet.
Les lobes ant^rieurs ou lobules en sont farcis.
13C Bouquetiere, jument de 13 ans, du depot d'Agen. Bale. Entree ä rinfirmerie, la premiere fois, le 12 juillet 1876, pour jetage unilateral (ä gauche), consider^e comme dou-teuse pour ce motif. Sort guerie le 7 aoüt. A I'inspection trimestrielle.cettebete, ägee, usee et epuisee, estproposee pour la reforme.
Le 25 aoüt eile est refusöe pour la reforme par le v6te-rinaire civil et, pour ee motif, abattue le meme jour.
Rien ä Vautopsie. Collection du sinus grand maxillaire gauche. Aucune trace de morve; point de lesions dans les cavites et les poumons. Preuve que tous les chevaux de troupe, röfomös pour usure extreme, ne sont pas atteints de morve latente.
14e Silo, cheval, 12 ans, de M^rignac. Noir.
Entr6 ä rinfirmerie le 28 juillet pour une boiterie pos-terieure gauche ä siege inconnu.
Peu apres se declare, ä la face interne de la cuisse gauche, une tumeur volumineuse tres chaude et sensible, präsentant une plaie ulcöreuse, irreguliere a sa partie sup6rieure. Abattu le 10 aoüt comme farcineux.
Ge cheval a ete contaminü par la jument morveuse Rime, dontil a ete le voisin.
Autopsie : Engorgement du membre post6rieur gauche. A la face interne de la cuisse est une tumeur volumineuse
k
1
#9632;#9632;,*
ttTt *
i
-ocr page 89-
E. AUREGGIO. — AFFECTIONS FARC1NO-MORVEÜSES 79
deprim6e et dure, pr6sentant, ä sa partie superieure, une petite plaie irr6guliere, de la dimension d'une piöce de deux francs, de nature farcineuse comme la tumeur qui la porte. Engorgement des ganglions et cordes farci-neuses ä la face interne de la cuisse gauche. Dans les cavites nasales sinus, tracheeet poumons, rien a signaler, aucun signe de morve.
II n'est pas douteux que le cheval Silo eia.it infecte par lajument Rime et que le sacrifice 6tait indiquö, etant
.I.
donne son 6tat et eu 6gard a ses antecedents.
t,
II en est de la jument Mereide comme de Silo, qui ont 6te mis en observation, des le 28 juillet, pour blessures legeres, mais surtout comme voisinsde la jument Rime morveuse (avec jetage).
15e Mereide, jument de 12 ans. Entree ä l'infirmerie le 28 juillet pour une plaie ä la paupiere superieure (ceil gauche). Conjonctivite de tres-mauvais caractere.
Autopsie: Plaies ulcereuses aux paupiöres (ceil gauche), avec cedeme. La paupiere superieure porte une-plaie eten-due a bords saillants d6chiquet6s. Le bourgeonnement est exuberant par places et mollasse, reconvert par une serosite grisätre. Gelle de la paupiere inferieure est plus petite et de meme nature. Le globe oculaire disparait par suite de l'oedeme, les paupieres rapprochees laissent dcouler par leurs bords une mature sero-purulente qui a entame la cor nee.
Les cavites nasales sont intactes, la muqueuse est pointill^e, le poumon gauche est le siege de lesions chro-niques de maladie de poitrine n'ayant aucun caractfere morveux.
Dans la partie post6rieure, au milieu d'une h^patisationnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; j
rouge recente, est une masse grisätre molle. Les bronches voisines sont gorgees par une matiöre s6ro-purulente. Pas de tubercules morveux.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; i
II eüt ete int6ressant d'^tudier plus longtemps les che-vaux Silo et Mereide, mais il etait prudent de les sacrifier
-ocr page 90-
80
MfiMOIRES DE LA SOClliTfi
pour faire disparaitre ces deux sujets dangereux comme 6tant sous le coup de l'iafection morveuse prete amp; 6clater.
Bedouine, jument, 10 ans, de provenance inconnue. Baie. Entree ä linfirmerie le lquot;juin,en sortie ISetrevient le 29juin 1876.
Abattue pour la morve le 4 aoüt.
La relation de ce cas de morve fort curieux präsente un interet pratique qu'il est bon de signaler.
16e Bedouine, ägöe de 10 ans, tres-nerveuse et irritable, enbon 6tat, entre ä l'infirmerie le lerjuin pour une glande du volume d'une noisette, non adh6rente au maxillaire; pas de jetage et absolument rien dans les cayites nasales.
Ce cheval est isole et traite par les topiques et purgatifs aloötiques, ä fortes doses frequemment röpetees. Sous l'in-fluence de ce traitement, la glande disparalt trfes rapide-ment. Bedouine sort de rnfirmerie en bon 6tat et guerie; eile est placöe ä part, completement s6par6e des chevaux, pour etre surveillee et examinee attentivement deux fois par jour. Le 29 juin, alors que nous supposions avoir eu ä faire ä un simple engorgement ganglionnaire, la glande reapparait comme le 1er juin dansl'espace maxillaire petite, dure et n'adherant ni ä la peau ni ä l'os.
Aucun traitement local ni general n'est appliqu6|; cette fois les soins hygiamp;iiques ordinaires et precautions d'usage seulement, pour Studier le cas et etre fix6 au plus tot.
Peu ä peu et rapidement, la glande diminue et|s'efface completemen t. Les caviles nasales son t parfaitement saines, l'^tatgeneral excellent; ces signes et la vigueur de cette belle jument pouvaient nous induire en erreur.
Quelque jours aprös la disparitiondel'adenite, Bedouine est changee d'6curie, mais toujours isol6e et examinee chaque jour ainsi que tous les chevaux des depots.
En temps ordinaire, ce cheval eüt ete remis dans les 6curies communes. Une heureuse inspiration nous a fait agir autrement. Vu les conditions particuliöres oü nous nous trouvions
i
*#9632;
-ocr page 91-
E. AUREGGIO. — AFFECTIONS FAKCINO-MOIWECSES 81
Vers la fm dejuillet, le poil perd sou briilant et I'ani-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;;
mal maigrit. Le 3 aout, la glande reapparait brusquement a la metne place que prdcedemment, mais beaucoup plusnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;V
volumineuse, se fixant sur la branche maxillaire droite. A l'examen des cavit^s nasales, nous constatons une petite pustule du volume d'une lentille sous le repli de 1'aile in­terne et un tres leger jetage du meme cote. Abattage le 3 aoüt.
Autopsie: Cadavreenmauvais etat, tres-amaigri. Glande volumineuse adherente a droite.
Dans la narine droite, vers la partie moyenne de la cloi-son nasale, il y a un chancre tres-etendu, irregulier, rugueux, d'aspect gris plombe at saignant. Plus profon-dement du meme cöte existent des chancres plus petits et rapproches sans etre confondus. Mucosit^s purulentes dans cette cavity salissant I'orifice nasal droit. Les pou-mons sont cribles, farcis de tubercules miliaires et pisi-formes, tres-anciens et de recente formation, ces derniers avec la zone inflammatoire.
Cette observation montre une fois de plus qu'on ne sau-
i1
rait etre trop prudent quand il s'agit de remettre dans le rang, avec des chevaux sains, les animaux glandes, oü le traitement a provisoirement fait disparaitrcl'engorgement glanglionnaire inter-maxillaire.
Les chevaux voisins de la jument BMouine, au moment oh celle-ci etait simplement glandee, sont indemnes.
Ovide et Joyeuse n'ont pas contracte la morve comme cela arrive le plus souvent, quand il n'y a encore que glandage, sans jetage, ce qui permet d'appuyer cette opi­nion que la contagion se fait surtout par la matiere du jetage.
Le 2* hussards n'eprouve pas de perte pendant le mois de septembre, le 4* hussards perd 2 chevaux par suite de morve;ce sont:
17e. tnconsideration, jument ägee de 13 ans, d'Agen,
0
-ocr page 92-
82
MtMOIRES DE LA SOClfiTfi
baie. Entröe ä l'infirmerie le 18 septembre pour glandage, abattue le 19 pour la morve.
Autopsie : Cadavre tres-maigre. Glande inter-maxillaire noueuse et adh^rente ä la brauche de l'os. L'orifice nasal du meme cotö est sali par la matiere du jetage collee ä ses lövres. Sur la pituitaire (toujours ä gauche) et versle tiers inferieur de la cloison, 11 y a une elevure lenticulaire blanc jaunätre,
Cette pustule est seule, sans chancres ä son voisinage. Plus haut, en dehors du champ d'exploration, l'autopsie permet de decouvrir quelques pustules confluentes de re-cente formation; l'ulcöration commence sur deux d'entre elles.
Le lobe ant^rieur gauche du poumon porte seul les traces de la morve. Quelques tubercules miliaires sont dis-semin^s dans cette partie.
Ailleurs des coupes multiples ne permettentpas d'en d6-couvrir.
Antecedents: Ciassee en mauvaiselat ä l'inspection vetö-rinaire du 8 aoüt 1876, cette bete n'estpas entr6e ä l'infir­merie pendant l'epizootie d'angine.
La jument Incomideration a 6t6 infectee pendant son sejour dans les ecuries communes, sans qu'il soil possible de dire comment.
A la visits de sante du 18 septembre, cette jument, qui n'avait rien la veille, est trouvee glandee et jetant entre Impropriety ä droite et Indicateur h gauche. Ges deux voi-sins ont ete preserves. Son troisieme voisin, au bivouac pendant quelques jours : Marmowet a ete en traitement pour glandage simple et rentr6 dans le rang apres gu6ri-son.
17e. Raphael, cheval hongrois de 5 ans, 1.54, de Sam-pigny.
Abattu le 21 septembre comme morveux sans entrer a rinfirmerle.
-ocr page 93-
m\
E. AÜREGGIO. — AFFECTIONS FARCWO-MOIWEUSES 83nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; '%
Autopsie : Cadavre amaigri, polls piques. Glande pres-que imperceptible et jetage pre.laquo;que nul. Les ganglions de
v-\
Tauge sont legerement augmentes de volume, durs et non adherents ä l'os maxillaire et ä la peau.
Sur la cloison nasale et prös de 1'orifice gauche, deux chancres recents caracteristiques de la morve. I/ulceration recente est rouge et en relief sur la muqueuse; eile se continue versle fond de la caviteparune trainee ulcereuse rubanee, irreguliere et tres-rouge.
Petite ulceration sous le repli de l'aile interne du nez. A droite une erosion chancreuse plus petite est le resultat comme k gauche de la transformation recente de la pustule en chancre.
Dans les cavit^s ni muco-pus, ni chancres anciens. Les poumons sont le si6ge des lesions de la morve. Les tuber-cules miliaires seat dissemines dans toule la substance pulmonaire, et entoures par une aureole inflammatoire qui denote que ces lesions sont toutes recentes.
Anticidents : A rinfirmerie, du 11 mai au4juin 1876 pour un coup de pied au membre postörieur gauche. — line deuxieme fois ii rinfirmerie, du 20 juin au 5 juillet pour angine.
Enfla abattu le 21 septembre, morve manifest^e par un glandage non typique et des lesions dans le nez sans jetage.
Mauviette et Cannibal ses voisins n'ont pas ete conta-mines.
Cependant CflnnM a präsente successivementun jetage douteux (12 juillet au 10 aoüt) et du 30 aoüt au 18 sep­tembre, une petite glande.
Cette observation montre qu'il est urgent d'examiner les cavites nasales au moins tous les deux jours, quand on traverse une crise comme celle qui nous occupe.
Raphael pouvait ^tendre les germes de la contagion par suite d'un sejour quelque peu prolonge au milieu des animaux sains.
f r
-ocr page 94-
84
MfcMOlUES DE LA SOCItTfi
:•,
Les rapports d'octobre et de novembre sur l'etat sani-taire sont excellents pour les 23 et 4' hussards ; il n'y a pas un seul cheval en observation comme douteux et point de cas de morve.
La morve a l'air d'avoir completement disparue.
19quot;. Jugurtha, jumentde 6 ans, d'Agen, ä rinfirmerie le
3nbsp;döcembre au pansage du soir pour glandage leger, est abattue le lendemain matin pour la morve.
Autopsie: fitat general mediocre. Glande du volume d'une petite noisette adh6rente, sur la pituitaire une pus­tule du diamätre d'une lentille. Pas de jetage. Les pou-mons sont farcis de tubercules miliaires caracteristiques de la morve aigue.
Jugurtha est entree ä rinfirmerie pour angine du 16 juin au 18 Juillet, au debut de l'epizootie et c'est probable-ment ä celte epoque quelle a pris le germe de la morve.
Ses deux voisins Balcon et Javeline n'ont pas 6t6 conta-mines. Balcon ajete pendant un mois.
Ici encore nous remarquons que le jetage faisait d^faut et que tres probablement pour cette raison ses voisins n'ont pas ete infectes.
20e Clairon, cheval, 10 ans, de Mäcon, ä rinfirmerie le
4nbsp; decembre 1876 pour une petite glande, suinteraent mu-queux assez marquö comme albumineux par la narrine gauche. Abaltu le 4 janvier 1877 comme morveux.
Autopsie : Cadavre en mauvais etat. Glande adh6rente ä gauche, jetage verdätre au naseau gauche et du meme cöte ulcerations et pustules formant une longue trainee d'avant en arriere sur la cloison medians cöte gauche.
Rien dans la cavitß nasale droite. Rien non plus ä l'ori-gine des voiesrespiratoires, mais les poumonssont criblös de tubercules miliaires caracteristiques de la morve aigue.
La toule parait avoir hatö le developpement de la morve
^
1
4I
i.
-ocr page 95-
ü
E. AUREGGTO. — AFFECTIONS FARCINO-MORYEUSES 85nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;$
chez le cheval — Clairon — qui portait depuis longtemps le gei'me de la maladie. En effet:
Les renseignements que nous avons recueillis 6tablis-sent nettement que — Clairon — a ^te en contact pen-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; j^
dant un jour avec le poulain, mort de la morve le 18 juin.
C'est done un cas de morve avec une ptiriode d'incuba-tion de pros de huit mois.
Imm6diatement apres le tondage, — Clairon — a eu le poll terne et les ganglions de Tauge empales. Get engor­
\.
gement ganglionoaire, quoique peu marque, a 6t6 r^frac-taire au traitement le plus 6nergique. II existait un ieger jetage muqueux a gauche, au moment oil 11 est entre a l'infirmerie. Un des voisins, celui de droite : Hippone —i qui se trouvait du cöte oppose aux Lesions n'a pas 6te con-tamine. Au contraire — Selam — qui etait du cote du jetage a contracte la morve qui a debute chez lui par une petite glande. Entr6 a rinfirmerie le 11 decembre 1876, — Selam — manifestement sous le coup de la morve a pr6sent6 ce phßnomfene singulier du retour ä la sante apres cinq jours de traitement. (Voi'r I'observation tresnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;(•
curieuse du cheval Selam que Ton pent considerer comme un exemple type de morve insidieuse).
21e. Indisponible, cheval äge de 16 ans. d'Agen, entre le 25 mars pour glande a gauche peu prononcee (sans jetage ni ulceres). AbaUu le 31 mars pour morve.
Autopsie : Jetage. Glande volumineuse. Ulceration dans le fond de la cavity nasale gauche en dehors du champ d'exploration. Dans les poumons, lubercules miliaires re-cents, plusnombreux dans le lobe gauche et a sa partie anterieure.
Encore une preuve de plus que la morve est peu ou pas transmissible quand le sujet infecte n'est encore que glande.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; I
Indisponible s'est trouve entre Congenial et Nestor qui tons deux sont restös en bonne sant6.
i-
-ocr page 96-
86
M^MOIRES DE LA SOCräTt
Le jetage s'est montre le sixiöme jour seulement aprfes l'eniree ä rinfirmerie.
22e. Säam, du 2e hussards, cheval, 14 ans, 1,49 Isabelle, de forte constitution, a 6te atattu pour la morve le 2 fe-vrier 1878.
Cette observation de morve est remarquable par ses manifestations symptomatiques permettant une erreur de diagnostic, sa pöriode d'incubation, et par l'enseignement pratique qui en döcoule.
Elle fait ressortir que la morve se montre quelquefois avec des apparences telles que l'experience la mieux Stabile peut etre döjouöe quand eile n'a pas pour guide les im-portants renseignements que les vet^rinaires militaires sont toujours en mesure d'avoir. Selam a contracts la morve au contact du morveux — Clairon — dont il a 6t6 levoisin jusqu'au 4 d6cembre 1877.
Selam affectö de l'angine öpizoolique est entre ä l'infir-merie le 15 juin 1876 et sorti le 1er juillet pour etre place avec les chevaux convalescents pour la meme affection, objets d'une surveillance tonte particuliere. — Les pro­dromes de la morve devaient nousfrapper et ne pas passer inapercus puisque les chevaux des deux depots ötaient visiles tous les jours avec une scrupuleuse attention.
Ces visites quotidiennes, oü l'examen des ganglions inter-maxillaires 6tait complete par l'exploration des cavi-t6s nasales, nous ont permis d'isoler les animaux dös l'ap-parition du premier Symptome de nature douteuse.
G'est ainsi que le sujet de cette observation isol6 le 4 döcembre comme voisin de Clairon a ete sequestra le 7 de-cembro 1876, aussitöt apres la constatation d'une petite glande de tres recente formation. A cette epoque comme toujours, l'etat d'embonpointde Stton est excellent, l'ap-pölit et 1'Energie conserves. Le traitement ordinaire (pur-gatifs aloetiques et applications vesicantes) a amene la disparition complete de la glande le 16 d6cembre.
Apres cette öpoque, on pouvait considörer le cheval
#9632;
#9632;'
r
n
-ocr page 97-
E. AUREGGIO. — AFFECTIONS FARCINO-MOUVEUSES 87
comme gueri et le remettre a I'^curie commune. Mais I'ex-perience nous a appris a etre raefiant (Exemple : la ja-
%''
ment BMouine. Obs. n0 16) et puls ce cheval avait 6te volsin d'un cheval morveux: de Clairon — abaltu plus tard le 4 Janvier pour la morve.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ^
Isole, s6rieusement observe, ce cheval a 6t6 consld6r6 comme douteux malgr6 son apparent 6tat de sant6.
En cela, nous nous sommes pr6matur6ment conform^ aux prescriptions ministerielles publiees un an apres.
#9632;\
(Note ministerielle du 27 Janvier 1878 rappelant les pre­cautions concernant les chevaux douteux, voir page 91, 2e Partie).
Cinq mois se passent pendant lesquels Sflam, toujours tenu ä l'ecart, jouit d'une sante parfaite apparente. L'etat general est ivhs satisfaisant, le poll brillant;il na pas ete possible pendant ce long temps de constater ni engorge­ment de Tauge, ni jetage, ni glande. — Au printemps 1877, Selam est promene, exerce a la longe et pause tou­jours par le memo cavalier avec des effets de pansage qui ne sortent pas de l'ecurie. — II boit ä l'ecurie.
Vers la fin du mois de mal, aprös une seance prolongee de trot a la corde, nous constatons que par le naseaunbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; %
droit s'echappe une matiere jaunätre 6paisse non adhe-rente. — L'exercice et des fumigations excitantes (gou-dron, bales de genevrier, etc.), tarissent momentanement cet 6coulement. Quelques jours aprfes, alors que Ton pou-vait supposer que tout etait fini; le 11 septembre 1877, Sdlam est repris ä l'infirmerie pour jetage infect du cote droit seulement. Gelte matiere d'un blanc jaunätre, filante puis caseeuse, non adherente aux naseauxijapparait avec intermittence et particulierement pendant les repos quand la tete est verticale, l'exercice et au moment des fumiga­tions.
La matite du sinus maxillaire droit indiquant une collec­tion, nous donne l'idee de pratiquer la trepanation.
Mais la diminution de 1'ecoulement vers le 20 octobre
-ocr page 98-
88
MfiMOIRES DE LA SOCIfiTfi
sous l'influence des fumigations excitantes (baies de g6n6-vrier, goudron et teinture d'iode) nous fait ajourner cette operation.
Le 30 octobre 1877, le jetage reparait, toujours ä droite, avec les memes caractöres que ci-dessus, mais il est moins infect.
A cette 6poque, nous remettons le service ä notre collfe-gue civil, Moreau de Suzanne.
Pendant quelque temps encore, un traitemenl circons-tanciö, (5nergique, est opposö sans succös.
Une boiterie ä sibge inconnu du membre pos6trieur gauche, sans engorgement ganglionnaire appreciable se montre le 10 döcembre ; eile disparait sans traitement, re-vient et disparait encore.
Ces intermittences de jetage et de boiterie sont signifi-catives pour mes collfegues Moreau et Poinot qui deman-dent rabattage de cet inutile et dangereux sujet.
Autopsie : Ala surface dupoumon comme sur les coupes des lobes pulmonaires, existent des tubercules caractßris-tiques de la morve chronique qu'un peut percevoir facile-ment en passant la main sur l'organe. Ces tubercules fer­ment des petits noyaux indures autour desquels la zone inflammatoire du debut a disparu. En les incisant on voit qu'ils renferment, au milieu d'une coque fibreuse, une gouttelette de pus jaunätre ou une petite masse de tissu cr6tac6. La muqueuse de la trachee, du larynx et des cavi-tes nasales ne presente aueune alteration. Dans le sinus maxillaire superieur droit, se trouve une grande quantity de pus 6pais visqueux jaune, couvrant une matifere grisä-tre, casöuse d'une odeur repoussante. La muqueuse qui tapisse ce sinus est irreguliöre, chagrin6e et d^pourvue d'epith61ium dans certains points; lä eile präsente une couleur rouge terne. On ne trouve pas d'ulc^ration et nous l'avons dit, on n'a jamais pu en constater du vivant de l'animal.
Reflexions :
-ocr page 99-
E. AUREGGIO. — AFFECTIONS FAUCINO-MORVEUSES 89
La disparition de la glande n'est pas une raison pour autoriser le praticien ä consld6rer le cheval comme non douteux. Nous avons plusieurs fois not6 celte particula­rity.
Le coryza et mieux le jetage tres f6tide unilateral, dont le cheval Selmn a 6t6 atteint le 11 septembre, pouvait permettre une erreur de diagnostic tr6s regrettable, si nous n'avions pas 6t6 pr^venu que ce cheval avait ete voi-sin d'un morveux : (Clairon). — La boiterie intermittente a sieg6inconnu, d6clar6e en decembre 1877,devait suffire pour demander I'abattage; malgr6 le constant excellent 6tat de sant6 ; ces deux signes coexistants devaient aug­menter les preventions et fortifier l'id^e de la morve.
— L'autopsie aurait incontestablement r6vele au mois de decembre les alterations profondes des organes pulmo-naires. — Les tubercules decouverts le 2 ffevrier etaient caracteristiques de la morve chronique; d'une morve trfes ancienne.
Cette relation de morve a une grande analogic avec certains cas de morve latente publics dans ces dernieresnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; laquo;!
ann6es etparticulierement par Zundel si affirmatif en pa-reille occurence. Pour nous, ce n'est pas de la morve latente, puisque nous avons constate, k differents inter-valles, des symptömes de morve, facilement meconnais-sables pour un observateur non prevenu.
Les vet6riimires instruits par les renseignements pris chaque jour au contact des malades doivent etre 6videm-ment plus reserves pour l'affirmative et trouver la morve latente beaucoup.plus rare que Zundel.
Au point de vue de la police sanitaire, I'observation que nous venous de rapporter ä un grand interet. Elle se rapproche beaucoup de celle publiee par H. Bouley dans sa Chronique du Recueil de medecine veterinaire du 15 de­cembre 1877 ; eile corrobore certains points litigieux cons-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; , ciensieusement trails dans le rapport d'expertise adresse au tribunal civil de Chateau-Thierry, par MM. H. Bouley, Canonne et Cordier.
#9632;v
.'4
-ocr page 100-
90
MfiMOIKES DE LA SOClM
On trouve dans cette observation comme dans la depo­sition du collogue — C0U6 — consults par les experts la possibility de la confusion de la morve chronique avec le coryza gangreneux.
#9632; %
CHAPITRE III
1. — CSlandage de la Morve
^
laquo; Contrarier par l'application des topiques le mou-n vement d'une plandc c'est dissimuler le mal #9632;#9632; et rendre sa nature moins saisissable. raquo;
(H. Bouley, flee. 15 Fövrier 1878)
Le glandage, pierre de louche de l'affection morveuse, est seien nous I'expression locale d'un 6tat gön^ral et le caractere le plus constant de la morve.
II est sans contredit le plus important des trois signes classiques, eu egard h sa frequence. Bügniet admet a tort que le foyer purulent des sinus est un symptome certain et süffisant pour considerer un cheval comme morveux. La Note ä consulterde H. Bouley,/?ec. (Chronique du 15 avril 1879), k propos d'une poursuitejudiciaire ayant pour base une collection purulente des sinus affirmee etre le signe de la morve, montre que rien n'autorise a affirmer qu'une collection purulente des sinus se termine necessairement par la morve.
Quand il y a infection morveuse, la glande se montre toujours avec plus ou moins de tenacite ou de persistance. Dans le cours de l'epizootie de Suzanne nous avons rare-ment vu manquer le glandage; aussi croyons-nous que ce Symptome ne fait pas si souvent defaut que le pr6tendent les auteurs qui observent souventla morve interne. — Dans ce dernier cas eile est intermitteme, ainsi que nous i'avons remarque surles chevaux BMouine et Selam et d'autres.
.#9632;' 1 k
] lt;;,::
#9632;it
-ocr page 101-
. .41
E. AUREGGIO. — AFFECTIONS FARCINO-MORVEUSES 91
Cette opinion a une importance capitale au point de vue pratique, puisqu'elle est le point de depart de ia plus ou moins grande confiance qu il faut attribuer au traitement du glandage simple.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;h
C'est une grave erreur de supposer qu'un cheval qui a pr6sent6 une glande disparue par un traitement approprte, est damp;initivement a l'abri de la morve, s'il 6tait en posses­sion du principe morveux. — La jumem Bedouine (obser­vation seizieme i est un exemple frappant et tons les che-vaux simplement glandös que nous avons fait abattre stance tenante ä Tapparition du plus petit engorgement ganglionnaire de l'auge, presentaient toujours des tuber-cules dans les poumons alors que les cavites nasales etaient quelquefois inderanes de lesions.
Nous pensons qu'il est urgent de röagir centre cette erreur, cause principale des mortalit6s et source evidente de la propagation de I'afFection morveuse dans les corps de troupe. La circulaire ministerielle du 27 Janvier 1878
A
r
(Voirpage 115) concernant les chevaux douteux de morve est appelee, si eile est rigoureusement observ^e, a produirenbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;f
les plus serieux rösultals sur la diminution de la mortality par suite de morve.
En voici la copie:
laquo; Note ministerielle rappelant les prescriptions reglementaires concernant les chevaux atteints demorve et plusparticulie-rement les ehevaux douteux.
u Versailles, lo 27 Janvier 1878
laquo; Les experiences sur la curability de la morve au moyen de l'alcool, faites r^cemment sans succös au camp de Saint-Maur, sous la surveillance de la Commission d'hygiene hippique, ont fourni l'occasion de constater que les v6teri-naires des corps ne se conformaient pas toujours rigoureu­sement aux prescriptions du reglement concernant la morve.
laquo; En eflfet, en recherchant les antecedents sanitaires des
-ocr page 102-
92
MfiMOTRES DE LA SOClfiTlS
chevaux morveux soumis aux expöriences, la Commission a remarquö que quelques-uns d'entre eux avaient s6journ6 a plusieurs reprises dans las infirmaries comme atteints de coryza, de catarrhe et d'adenite, alors qua las symptomes qu'ils prösentaient devaient les faire consideror comme douteux; il en est r6sulte qua, sous las denominations ci-dessus, qui n'6veillant pas suffisamment {'attention, ces animaux ont pu 6chapper aux masures d'isolement, de desinfection, ä la presentation aux Commissions r^gimen-taires et ä la mise an observation apres la disparition des symptömes. Or, ces chevaux rantrant dans la rang non gu6-ris, mais simplement b]anchis,deviennenllespropagataurs les plus actifs de la morve dans las regiments.
laquo; II importe done au plus haut point qua les manifesta­tions morbides (glandes et jetage), auxquelles doit s'appli-quer la note G du reglement du 26 decembre 1876, sur le service vet6rinaira da rarmea, soient inscrites au registre d'infirmerie et signalees au rapport journalier sous I'indi-cation de douteux da morve. afin que les mesures sanitai-res prescrites soient toujours execulees.
laquo; De plus, clans les regiments oü la morva regne, 1'atten­tion dasveterinaires doit particulieramant se porter sur les animaux en mauvais etat et difficiles ä refaira; sur caux atteints da toux chronique, da boiterie sans cause appre­ciable ou d'un appölit capricieux; sur ceux qui presentent des jetages intarmittants, mema sans mauvais caractere, sur ceux qui laissent voir sur la pituitaire des taches rou-geätre, des 61evures, des turbercules ou des granulations ; sur ceux enfin qui ont au nez ou aux levras les raoindres boutons ou plaies ulcereuses.
laquo; Tous ces chevaux doivent etre retires du rang et mis ä part pour etre I'objet d'une surveillance particuliöre du v6terinaira; si le casernement la permet, ils seront isol6s dans un local special.
laquo; Les chefs de corps veilleront rigoureusement ä Texöcu-tion de ces prescriptions. raquo;
fr 'W
. #9632;
• #9632;
-ocr page 103-
E. AÜREGGIO. — AFFECTIONS FARCLNO-MORVEUSES 93
Victor Laisnä (1) dit que le glaadage est le mode de manil'estalion le plus commun de la presence dansl'orga-nisme du poison morbide qui constitue la morve. Si les sujets surlesquelsonl'observesoat soumisimmediatement ä un traitement approprie, on pent en guörir de 50 ä 90 pour 100.
II n'est pas rare de rencontrer des lesions pathologiques de la morve dans le poumon.les cavit^s nasales,etc., alors que le cheval präsente et n'a Jamals presents d'autre Symptome exterieur que le glandage. Et ailleurs (2) Laisn6 dit que la morve öftre cette singuliere particularite de produire ä Tinterieur ses lesions caracteristiques avant de se manifester au dehors.
G'est ce grave etat que Laisne pretendait gu6rir au moyende sapanaceei.l'fl/ües ou melhodepurgative du doc-teur Signoret. 11 reconnaissait toutefois la necessity de s6-parer les chevaux, de les isoler pour leur faire subir le traitement. Laisne avance (3) que: laquo; Le glandage simple et meme parfois le glandage complique de jetage, combat-tus m6thodiquement en temps utile, peuvent etre gueris radicalement; raquo; laquo; La methode|purgative a la propriete de juger ivhs vite la maladie: si eile est curable, eile decline progressivement et disparalt; dans le cas contraire, eile restestationnaire.baisse et augmente alternativement ouse complique promptement desymptömes encore plus graves.
L'erreur publiöe en 1859-63 par Laisne a fait commettre des fautes graves aux praliciens qui ont suivi ses princi-pes:
En effet la glande morveuse, comme I'adenite simple, dis­paralt sous I'irifluence d'un traitement approprie; eile dis­paralt meme sans traitement pour reparaitre plus tard seule ou accompagn6e par le jetage et les chancres. A cette periode les voisins sont tres exposes a la contagion.
H. Bouley (4) exprime en 1861 cette opinion tres juste que:laquo; Le plus souvent le virus morveux determine des lesions pulmonaires, notamment, et ceslesions sont les pre-
#9632;i.
I
-ocr page 104-
m
94
MfiMOlRES DE LA SOClfiTfi
mieres en date aprös l'iraprögnation de l'organisme. Les autres, celles qui consistent dans l'induration des ganglions lymphatiques de Tauge et dej'inflammation ulc6reuse de la pituitaire, ne viennent qu'aprös. Elles sont I'expression derniöre de l'ötat morveux, G'est pourquoi il n'est pas exact de dire que la curabilite de lamorve esten rapport avec le nombre et l'intensitö des symplomes externes. raquo;
Cette opinion deH. Bouley en 1861 est justifiee par les observations n^croscopiques que nous avons faites en 1876-77. Etcomme lui nous pensons que:
laquo; Un cheval chez lequel on constate la glande de la morve exclusivement a deja les lesions viscerales propres ä cette maladie, et dans un temps plus ou moins long on verra se manifester chez lui les autres symptömes caract6-ristiques: jetage et ulceration. raquo;
Lenck (5), ä propos de latres grande difficulte du diag­nostic des glandes,s'exprimeainsi; laquo; D'ailleursquipourrait surement distinguer une glande qui appartiendrait ä la morve, de celle qui serait 6trangere ä cette maladie?
Nous croyons qu'on n'aboutirait, en voulant les differen-cier, qu'ä une confusion qui pourrait entrainer les plus graves consequences. Est-cequ'il n'est pas vrai queparfois les glandes les plus legeres sont loin d'etre I'expression des dösordres qui existent. raquo;
Guy (6), v^terinairemilitaire, public des observations qui prouvent que la morve peut exister dans l'economie du cheval, laquo; y avoir occasionnö des lesions nombreuses et grandes, sans que cependant cette maladie soit designee par les signes objectifs. raquo; Guy pretend ä tort diagnosti-quer la morve par l'auscultation et la percussion. A ce sujet M. Person ecrit ce qui suit:
Pebson (7) dit % qu'il n'est pas possible de constater avec certitude l'existence de la morve en l'absence de Tun ou de Tau'tre des trois symptömes classiques ou d'une erup­tion specifique a la peau. La morve peut exister sans eux, mais, dans ce cas, c'est äl'autopsieseulement qu'on la re-connaitra. raquo;
t
'iv-
•^v
1
\
*%
\ #9632;
1
\
-ocr page 105-
E. AÜREGGIO. — AFFECTIONS FARCINO-MORVEÜSES 95
Person reproche avec raison ä Guy de confondre la morve et la püthisie: laquo; Guy admet les idöesdeDupuy et pour lui la morve et la phthisie ne font qu'un. raquo;
Lavalard (8), dans un article tr£s court et trfes sensä sur le glandage, fait remarquer que: laquo; G'est le plus sou-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; *;
vent a la visile de sante que le veterinaire reconnait les chevaux glandöset les envoie ä rinfirmerie; ils sont alors places dans une ecurie späciale et habituellement röunis, faute de locaux qui permeltent de les isoler les unraquo; des autres. Dans le nombre de ces chevaux les uns ont la veri­table glande de morve et les autres n'ont qu'une affection des plus benignes, l'angeioleucite des ganglions de Tauge.
Apres quelques jours d'observations, iaverit6 se fait jour et les animaux sains sont separes des malades; mais il est souvent trop tard, et tel cheval rendu dans Fescadron empörte le germe de la morve, puise dans ses quelques jours de quarantaine, auprfes d'un voisin qui n'inspirait d'abord aucune crainte. raquo;
Si les chevaux glandes et douteux etaient separ6s par des cloisons murees ou en bois, les faits de contagion signales par Lavalard pourraient etre evites.
Le glandage est quelquefois consecutif aux lesions d'un organe rapproche; äcepropos Lavalard aremarqii6 que: t G'est le plus souvent sur les barres que Ton trouve la cause premiere de 1'affection qui nous occupe. Les saccades de bridon, la pression du mors, laissent des traces qu'il est facile de reconnaitre. L'inegalite ou la carie dentaire, les morsures, les coups sur la face, les licous trop etroits ont
raquo;I
I
#9632; #9632;
aussi une large part dans la production du glandage. raquo; laquo; Nousnousdemandons,dit Lavalard, si un certain nombre de chevaux atteints d'angeioleucites simples n'ont pas ete victimes de laterreur inspiree par la morve. — Ne pour-rait-on pas aussi par la meme explication se rendrecompte de la benignite de la morve dans certaines circonstances et en presence de certains medicaments heroiques? raquo;
Le diagnostic differentiel des glandes est tres difficile,
-ocr page 106-
96
MfiMOlRES DE LA SOClfiTfi
I .-#9632; Hi
car elles ne se presentent pas toujours adherentes et avec des caracteres bien definis. (Voir nos observations.) Gomme Lavalard nous avons souvent oberve, une glande de morve roulante, indolore, et ne prösentant aucune gravite.
Aussipensons-nous avec Lenck: (9)Qu'on ne connaltpas encore de caracteres absolus ou blen determinfis qui puissent conduire ä 6tablir sürement un diagnostic diffe-rentiel des glandes entre elles.
Qu'elles soientpetites, aplaties,grosses,rondes,roulantes sous la peau ou adherentes, il faut se defier de toutes, sauf de rares exceptions.
La glande de morve pouvant disparaitre avec et sans traitement, contrairement ä Topinion de Laisne, nous croyonsqu'iln'est pas aussi prudent etrationnelquel'avance Lenck de traiter energiquement le glandage. —Ne serait-il pas plus rationnel de rechercher le moyen propre ä faire öclater la morve denoncee par une glande, plutöt que de s'ingönier ä dissimuler par un traitement önergique un etat incurable?
laquo; Nous devons faire remarquer, dit Lenck, que l'aloös peut häter rapparition de syraptomes decisifs dans le sens de la morve. raquo;
Nous avons souvent donne l'aloös ä haules doses pour obtenir ce resultat sur les chevaiax BSdouine et Se'am. Ni la purgation aloelique ni la superpurgation n'ont determine Tapparition du jetage ou des chancres chez des chevaux cependant manifestement morveux.
laquo; J'ai vu souvent, dit Laisne (10), des glandages rebelles se disslper completement sous l'influence d'une superpur­gation. raquo;
Ce paragraphe ne corrobore pas absolument l'idse ex-primee par Lenck, ä savoir que l'aloes laquo; peut häler Tappa­rition de la morve. raquo;
Liard(II), influence paries principes de Laisne et par les erreurs de J. Guerin prononcees ä l'Acadömie de m6-decine en 1861 et le 11 octobre 1882, exprime en trois for-mulesson opinion sur le glandage.
|
IM
*
t #9632;
,.
-ocr page 107-
E. AÜREGGIO. — AFFECTIONS FARCINO-MORVEUSES 97
Qu'est-ce que le glandage simple? C'est la morve ä son d6but,
laquo; Est-ce une affection grave? Relativement non.
laquo; Quel estle meilleurtraitement? Les purgatifs d'alofes.
Comme J. Guerin, Liard admet que la raorve pouvant se manisfester d'une fagon amoindrie, peut etreguerie. laquo; II est Evident (pour lui) que le glandage simple, quelle qu'en soit la cause, est le plus souvent, chez nos chevaux de troupe, le debut de la morve, une morve amoindrie, ebauchee si Ton veut. raquo;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ^
Quelque admiration que nous ayons pour les connais-sances professionnelles de notre ancien collegue milhaire, nous avouons que c'est avec regret que nous exprimons une citation aussi fausse, comme venant de lui.
II n'y a pas de morve ebauchee; il n'existe qu'un 6tat morveux.qui lorsqu'il est accuse par une glande.est irremö-nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; ji
diable quelleque seit l'energie du traitement oppose.
Nicouleau (12) repete apres un grand maitre cet apho-risme bienvrai: laquo; Cheval glande, chevalmorveux raquo;, quinbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;t.
resume I'id^egenerale que Ton doit attribuer au glandage.
II. Du contafge de la moi've par 1'air. — lies ^curies infectees.— Iia peau. — liesinuqiteuses : digestive, oculaire, respiratoire. — IJa sueur. li'iiriue. — IJa raquo;alive. — Abreuvoirs. — Inocu­lations de la morve.
A. — CONTAGE PAR CONTACT M^DIAT ET IM1MEDIAT (AIR EXPIRE)
Les experiences de Renault et les observations ulterieu-res damp;nontrent que la contagion de la morve nese fait pas par I'air; c'est-a-dire par virus volatil. —Cast toujours ä la suite d'un contact plus ou moins long que les voisins des chevaux morveux peuvent contractor cette maladie.
-ocr page 108-
98
MEMOIRES DE LA SOClfiTfi
Nous allons examiner rapidement les voies par lesquelles la contagion s'effectue le plus communamp;nent. Et d'abord: La morve est-elle transmissible, alors qu'aucun öcoule-ment humoral ne s'est encore efFectuö par les narines?
R6pondre ä cette question c'est trailer iraplicitement l'hypothese de la contagion de la morve latente dont nous nous occuponsdans un chapitre special. H. Bouley(13)la rösout ainsi:
laquo; L'opinion la plus g6n6ralement admise est qu'il est necessaire pour que la. morve se transmette, que les ani-maux se trouvent dans des rapports de voisinage ötroits, permettant le contact, quiparait la condition essentielle de la contagion. — En d'autres termes, la morve n'est pas consid6ree g6n6ralement comme une maladie infectieuse susceptible de se transmettre a distance, par I'interme-diaire de Fair charge des Emanations des malades. Les experiences directes de Renault paraissent sur ce point trfes concluantes. Pendant une longue s6rie dlannees il a fait se succMer, ä Alfort, dans I'ecurie servant de lazaret pour les chevaux morveux, des chevaux completement sains, en 6vilant les rapports de contact entre les uns et les autres, et, dans cesconditions, iln'ajamais vula morve se manifester chez les sujets d'experience qui vivalent dans l'atmosphfere des chevaux morveux. raquo;
#9632; La cllnique et rexpörimentation directe raquo;(experiences de Renault qui n'a pu transmettre la morve aigue en etablissant une communication respiratoire ä l'aide d'un tuyau en cuir entre sept chevaux morveux et sept chevaux sains) laquo; dömontrent que la morve ne se transmet pas par I'intermEdiaire de l'air expire.
On est done autorise ä induire de ces r^sultats que la morve n'est pas contagieuse tant que les lesions des cavites nasales ne se sont pas encore etablies et ne se traduisent pas encore par un Ecoulement anormal, c'est-ä-dire parun jetage (catarrhal ou muqueux) qui sert de v6hicule au vi­rus. gt;
-ocr page 109-
E, AÜREGGIO. — AFFECTIONS FRACINO-MORVEUSES 99 B. — ECÜRIES INFECTÄES
Les experiences de Lamirault ont porte sur un sujet important: la contagion paries ecuries infect^es.
Un certain nombre de chevaux sains ont et6 places pen­dant quinze jours dans une 6curie qui avait ete habitee par des morveux.
Replaces dans une öcurie d6sinfect6e et observes pen­dant un mois, ces animaux n'ont pas presente le plus le­ger Symptome de morve.
La Commission a remarqu6 que les jeunes chevaux denbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;i*
remonte sont plus aptes a la contagion que les vieux laquo;che­vaux d'escadron.
Les essais tentes ä Lamirault ont eclairci quelques points douteux relatifs au mode de contage de la morve et ont donne des resultats qui ne sont pas suffisamment connus par tous ceux que la question Interesse. Cela est si vrai que nous voyons en 1868 un vetörinaire, militaire Guy (14), formuler eft 8 paragraphes un projet d'experiences dont
quelques points ont ete parfaitement et irrevocablement
'.
6lucid6s en 1836-40 par la Commission de Betz.
Si I'observation a sanctionne certains resultats obtenus alors, il est bon de ne pas attribuer ä tous une valeur ab-solue. II serait certainement irrationnel d'admettre, en s'appuyant sur les observations de Lamirault, que les ecu­ries infectöes peuvent etre impunement frequentöes par des chevaux sains. Nous avons cite dans le cours de ce travail desexemples frappantsde contagion qui montrent que des ^curies avec parois en planches,desinfectees avec soin, peuvent conserver longternps les elements virulents et etre le point de depart de pWnomöne de contagion.
Le professeur Galtier, de Lyon, avance que le virus mor­veux perd son activity virulente dans les matieres qui le recelent apres quinze jours de dessiccation complete. II nous semble cependant que le virus morveux est suscepti­ble d'une plus grande activite pendant un plus long temps et des cas existent oil il a tenu pendant trfes longternps aux
-ocr page 110-
100nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;M^MOIRES DE LA SOCl£T£
parois d'une 6curie, rätelier et mangeoires. laquo; Fendler, v6-törinaire ä Hagenau, a observe un cas demorveou le virus s'est conserve pendant environ deux ans. II a fait abattre en fövrier 1873 unchevalmorveux äge de quatre ansqui se trouvait depuis plus d'un an dans une ecurie oü, en 1871, nvaient etö cantonnes des chevaux derartillerie allemande dont plusieurs ont ete abattus pour cause de morve. raquo;
C. — PEAU
Renault et Chauveau (15) ont reussi a inoculerla morve par de simples applications de virus a la surface cutanöe. Cependant Chauveau lt; reconnait que la peau est bien moins favorisee que les muqueuses, quoiqu'elle soit beau-coup mieux exposee ä l'action des milieux. Mais la grande ßpaisseur et la soliditö de la couche cornee de son revete-ment 6pidermique constituent un obstacle des plus serieux ä la penetration des virus. raquo;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; t
L'absorption par la peau est rare.sinon impossible, quand eile n'est pas excoriee; c'est pour celte raison que le vete-rinaire peut impunement, quand il n'apas deblessures aux mains, toucher les matieres et lesions tres virulentes pro-venant d'animaux morveux. Les chevaux Merekle et Silo fobs. 14 et 25), voisins de droile et de gauche de la jument morveuse Rime ont et6 contamines par l'intermediaire de plaies, suite de morsures probablement empoisonnees par l'insertion de la matiere du jetage morveux.
Ces exemples si remarquables d'accidents farcineux eta-blissent bien que l'absorption du virus par les plaies de la peau se pj oduit facilement et de la meme maniere que par les inoculations. Renault a remarque qu'une heure avait safti pour l'absorption du virus morveux.
On ne citecomme exemple d'absorption par la peau sans denudation que celui de Renault pour la morve aigue ä la suite d'une ample imbibition de la peau par la matiere virulente.
-ocr page 111-
E. AUREGGIO. — AFFECTIONS FARCINO-MORVEÜSES 101 D. — URINE
Nous avons essays, sans obtenir aucun resultat, I'action de l'urine venant de chevaux morveux, sur la peau denu-dee desmembres d'un äne atteint de gale. — Gette exp6-rience tend ä montrer l'innocuite de l'urine moiveuse.
La matiere du jetage repandue sur la Utiere delayee par rurine peut acquörir de cette fagon des propri6t6s viru­lentes tresremarquables,susceptiblesd'influencerlesparlie3 avec lesquelles eile est en rapport pendant les longues heures que dure le döcubitus. On explique ainsila necessity do rejeter lalitiöre du cheval jeteuret celle de ses voisins, ainsi que l'obligation formelle du nettoyage du sol avec I'eau chlorur^e (Voir chap. Disinfection p. 110).
m
•v
III. — membranelaquo;! muqueuMes.
Les membranes muqueuses pour la plupart possMent.dit Chauveau,dans laminceur de leur epith61ium,la condition principale qui permet la penetration des corpuscules viru-lents.
A. — INFECTION MORVEUSE PAR LES VOIES DIGESTIVES
Longtemps on a prötendu que les matieres virulentes peuvent etre inger^es impunement et que les sues digestifs neutralisent les virus les plus actifs. Renault, Reynal, Her-twig, Colin, ont nourri des animaux avec des debris mor­veux sans dövelopper la morve chez eux.
Decroix, Collin, admettentque la muqueuse digestive ne se prete pas h 1'absorption des virus en s'appuyant sur ce fait que des animaux, cbiens et pores, ont pu avaler im­punement des viandes venant de chevaux morveux. — Tout le monde connait les essais hardis de Decroix fails dans un but pbilanthropique. On salt que 1'infatigable propagateur de riiippophagie n'a pas hesite ä manger de la viande d'a-nimaux morveux.
-ocr page 112-
102nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;m£moires DE LA SOClfiTfi
Les experiences de Renault ont mis en Evidence la possi­bility de l'infection morveuse par les voies digestives en administrant un bol de mucus ä un cheval.
Chauve\u (16) les a reproduites avec succfes:
laquo; Que j'introduise dans la veine jugulaire d'un kae une parcelle presque infinitesimale de substance morveuse, ou bien que j'en fasse avaler ä l'animal une petite quantity en prenant toutes les precautions voulues pour assurer le succösde rexp^rience, jecommuniqueraiinfailliblement ä cet animal l'infection morveuse. raquo;
Depuis la demonstration si concluantedeToussaint{17) que la voie digestive est celle par laquelle s'introduisent dans reconomie les germes des bacteridies charbonneuses, il faut reconnaitre que par analogic la morve peut bien etre communiquee dans les memes circonstances.
Les matieres alimentaires' et particuliferement I'avoine sont melees ädu jetage morveux au moment de la distri­bution oil les chevaux sont excites,se mordent et cherchent ä manger la ration des voisins placee dans les mangeoires. D'autrefois on voit deux voisins partager paisiblement la ration d'un seul, nez k nez et bouche äbouche; dans cette position on entend de frequents ebrouements qui provo-quent 1'evacuation d'une quantite abondante de jetage pouvant etre projete a l'entree des voies nasales ou intro-duit dans labouche avec I'avoine. — Si dans cette derniere circonstance il existe une plaie ou la moindre efFraction de lamuqueuse buccale, on congoit la possibilite de l'inocula-tion de la morve par ce moyen. — Les poussiöres morveu-ses provenant du jetage desseche, fix6 sur les cloisons, rä-teliers et mangeoires en bois,peuvent aussi etre detachees et absorbees par les chevaux qui ont l'babitude de lecher. La lailgue decouvrant des traces dematiöre virulente, dans les anfractuosites des boiseries, apportera dans la bouche l'eiement de la contagion. — Les plaies de la muqueuse produites soit par les pointes des dents irreguliörement usees, soit par les parties coriaces des aliments, offriront
-ocr page 113-
E. ÄTJREGGIO. — AFFECTIONS FARCINO-MORVEUSES 103
une vole facile d'introduction de r616ment virulent dans I'^conomie.
B. — INFECTION MORVEÜSE PAR LES VOIES RESPIRATOIRES
C'est par cette vole que s'effectue le plus ordinairement salon nous la contagion et ca sont las premieres parties de l'apparail raspiratoira que la matiöre virulente atteint,soit ä l'etat pulverulent, solt sous forme da jatage,
Gohier a montre expfirimentalament I'activit^ d'absorp-tion du virus depos6 sur la muqueusa raspiratoira.
Le mucus nasal qui s'ecoule par las narines an quantity plus ou moins abondante suivantTactivitede la respiration, n'est-il pas susceptible de transmettra laraorva alorsqu'alie n'est encore que latente at qu'il existe des 16sions pulmo-naires?
H. Boulev repond laquo; que, actuellement, il n'est pas pos­sible de rösoudre catte question, car il n'existe aucune ex-p6nanca directe qui soit demonstrative de la transmission de lamorve a l'etat latent; aucune experience non plus n'a 6te faite sur la virulence du flux muqueux des narines dans cet etat particulier de la morve. raquo;
Dans l'etat actuel de la science il est certain qua le virus morveux a son maximun d'intensite quand il a la matifere du jetage pour v6hicule. — Les observations que nous avons faites dans le cours de l'epizootie de S6zanne d6-montrent que c'est par le jetage qua la morve a 6t6 com-muniquee ä presque tous les chevaux abattus. Le contage s'est effectu6 de voisin ä voisin ou paries 616ments diss6-mines at caches dans les anfractuositös des parties en bois inaccessibles aux moyens de disinfection. Dans Tepizootie de morve da S6zanne nous ecartons la possibilite de la contagion par I'abrauvoir, parce que les chevaux 6taient abrauv6s avac toutas les precautions desirables pour i'amp;vi-ter. — II en ast de memo da la contagion par rinterm6-diaire deseponges et de la liliere qui ont 6t6d6truites pour etrebien certain qu'alias ne soient pasutilisees.
-ocr page 114-
102nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MfiMOIRES DE LA SOCtfTg
Les experiences de Renault ont mis en Evidence la possi­bility de l'infection morveuse par les voies digestives en administrant un bol de mucus ä un cheval.
Chauveau (16) les a reproduites avec succfes:
laquo; Que j'introduise dans la veine jugulaire d'un amp;ne une parcelle presque infinitesimale de substance morveuse, ou bien que j'en fasse avaler ä l'animal une petite quantity en prenant toutes les precautions voulues pour assurer le succes de l'experience, je communiquerai infailliblement ä cet animal l'infection morveuse. raquo;
Depuis la demonstration si concluantedeToussaint(17) que la voie digestive est celle par laquelle s'introduisent dans I'economie les germes des bacteridies charbonneuses, il faut reconnaitre que par analogic la morve pent bien etre communiquee dans les memescirconstances.
Les matieres alimentaires et particulierement I'avoine sont melees a du jetage morveux au moment de la distri­bution oü les chevaux sont excites,se mordent et cherchent a manger la ration des voisins placee dans les mangeoires. D'autrefois on voit deux voisins partager paisiblement la ration d'un seul, nez h nez et bouche äbouche; dans cette position on entend de frequents ebrouements qui provo-quent 1*evacuation d'une quantite abondante de jetage pouvant etre projete a l'entree des voies nasales ou intro-duit dans labouche avec I'avoine. — Si dans cette dernifere circonstance il existe une plaie ou la moindre effraction de lamuqueuse buccale, on congoit la possibilite de l'inocula-tion de la morve par ce moyen. — Les poussiöres morveu-ses provenant du jetage desseche, fixe sur les cloisons, rk-teliers et mangeoires en bois,peuvent aussi etre detachäes et absorbees par les chevaux qui ont l'habitude de lecher. La lailgue decouvrant des traces dematiöre virulente, dans les anfractuosites des boiseries, apportera dans la bouche l'eiement de la contagion. — Les plaies de la muqueuse produites soit par les pointes des dents irregulierement usees, soit par les parties coriace^ des aliments, oftriront
-ocr page 115-
E. AUREGGIO. — AFFECTIONS FARdNO-MORVEUSES 103
une voie facile d'introduction de l'^löment virulent dans I'^conomie.
B. — INFECTION MORVEUSE PAR LES VOIES RESPIRATOIRES
C'est par cette voie que s'effectue le plus ordinairement selon nous la contagion et ce sont les premieres parties de l'appareil respiratoire que la mattere virulente atteint,soit ä Mat pulverulent, soit sous forme de jetage.
Gohier a montre expörimentalement I'activit^ d'absorp-tion du virus depos6 sur la muqueuse respiratoire.
Le mucus nasal qui s'ecoule par les narines en quantity plus ou moins abondante suivantl'activitede la respiration, n'est-il pas susceptible detransmettre laraorve alorsqu'elle n'est encore que latente et qu'il existe des lösions pulmo-naires?
H. Bouley repond laquo; que, actuellement, il n'est pas pos­sible de rösoudre cette question, car il n'existe aucune ex­perience directe qui soit demonstrative de la transmission de lamorve a I'etat latent; aucune experience non plus n'a 6te faite sur la virulence du flux muqueux des narines dans cet etat particulier de la morve. raquo;
Dans I'etat actuel de la science il est certain que le virus morveux a son maximun d'intensite quand il a la matifere du jetage pour v^hicule. — Les observations que nous avons faites dans le cours de l'epizootie de Samp;anne d6-montrent que c'est par le jetage que la morve a ^16 com-muniquöe ä presque tons les chevaux abattus. Le contage s'est effectuö de voisin k voisin ou par les 616ments diss6-mines et caches dans les anfractuosites des parties en bois inaccessibles aux moyens de disinfection. Dans l'epizootie de morve de Suzanne nous ecartons la possibility de la contagion par I'abreuvoir, parce que les chevaux etaient abreuv6s avec toutes les precautions desirables pour I'evi-ter. — II en est de meme de la contagion par I'interme-diaire deseponges et de la litiöre qui ont etedetruites pour etre bien certain qu'elles ne soient pasutilisees.
-ocr page 116-
104nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MfiMOIRES DE LA SOClfiTE
G. — INFECTION MORVEUSEPAR LA MUQUEUSE OCULAIRE
Les annalesde la science v^terinaire ne signalent pas de faits de contagion par cet organe. Les nombreux docu­ments que nous avons consults ne mentionnent pas cette variety de contage. Cependant Zundel ditlaquo; que la muqueuse oculaire a ete souvent signalee comme se pretant a. la contagion par simple imbibition sans qu'il y ait continuity; eile se prete ä l'absorption du virusmorveux. raquo;
L'imbibition de la matiöre virulente produit fatalement une conjonctivite particuliere, que nous n'avons remar-quee qu'une fois (Obs. 15) dans le cours de l'^pizootie, sur le cheval Mereide.
11 estdoncraisonnable d'admettre la possibility de la con­tagion par cette voie, malheureusement demontr^e par le confrere Godard de Clamecy, mort de la morve aprös avoir repu du jetage morveux dans les yeux.—Triste experience qui atteste que laquo; I'bomme, ainsi que Tavance Peter; est I'etre vivant le plus habile a contracter les maladies viru­lentes engendrees par des organismes inferieurs, lesquels ne jouissent pas a un egal degre de la meme receptivity. raquo;
Zundel admet sans raison que les hommes qui ont pris la morve 6taient phthisiques ou maladifs. — Nous pouvons certifier que notremalheureux collfegue militaire Nicouleau 6tait aussi bien portant queM. Zundel.
IV. — INFECTION MORVEÜSEPAR LA SUEUR AU MOYEN DES HARNACHEMENTS, COUVERTURES ET EFFETS DE PANSAGE
Dans le cours de l'epizootie de S6zanne,nous n'avons pas observe que la morve se seit develüppee sous l'influence de ces causes g^neralement reconnues efficientes.
Dans l'armee et particulierement dans la cavalerie, les couvertures et harnachements ne servent jamais ä plusieurs chevaux; ils sont ajustes suivant trois pointures corres-pondant aux conformations; cette mesure a l'avantage d'^viter les blessures et la communication desmaladies contagieuses.
-ocr page 117-
E. AUREGGIO. — AFFECTIONS FARCINO-MORVEUSES 105
Aucune expörience n'ötablit nettement que la sueur des animaux affects de morve soit virulente; on le craint et
on araison
Ce que Ton sait mieux c'est que le harnachement sali par du sang morveux peut engendrer la morve, surtout s'il produit une blessure lorsqu'il est applique sur le dos d'un cheval sain.
L'eponge peut etre consideree comme un moyen aclif de propagation de la morve dans les regiments, si Ton n'a pasla precaution de faire cesser son usage en temps oppor­tun.
A Suzanne, I'ordre a etß donn6 de retirer aux cavaliers toutes les eponges et de brüler les plus mauvaises dfes I'ap-parition de 1'angine epizootique.
V. — INFECTION MORVEUSE PAR LA SAUVE ABREÜVOIRS ET AUGES INDIVIDUSLS
GAi.TiER,professeur ä l'Ecole veterinaire de Lyon,a trans-mis en novembre 1880 ä l'Academie des sciences les re-sultats d'interessantes experiences sur la morve qui pour-ront servir a eclairer le diagnostic dans les cas douteux et h mettre sur lavoie d'un de ses modes de propagation dans les grandes reunions de chevaux, comme les quartiersde cavalerie par exemple.
La morve a et6 transmise par Galtier ä un äne par in­jection hypodermique de la salive d'un cbeval morveux. Ce fait peut ^tre invoque pour expliquer la propagation de la morve dans les grandes agglomerations de chevaux, dans las quartiers de cavalerie notamment, aux abremoirs.
Getle condition ötiologiqueetantdonneecomme possible, une indication prophylaxique en ressort. Ce serait d'am6-nager les ^curies de teile maniere que I'eau put etre dis­tribute a chaque cheval dans I'auge disposee devantlui. Ce mode d'amenageraent est d6jä realise, dans certains 6ta-
-ocr page 118-
106nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MfiMOIRES DE LA SOClfiTfe
blissements. II y aurait tout benefice ä ce qu'il füt adopt6 pour la cavalerie.
Des augettes individuelles et des separations maponnees ou en planches au moins pour les chevaux de rinfirmerie, de la remonte et quelques places par escadron, permet-traient d'enrayer ä coup sür les maladies contagieuses (et surtout la morve) dans les corps de troupe ä cheval.
VI. — INOCULATIONS DE LA MORVE A l'ANE, AU CHIEN LAPIN,COBAYE, CHAT
Pour 6clairer le diagnostic des cas de morve insidieuse et les jetages douteux.la mödecine vötörinaire dispose au-jourd'hui de moyens excellents et peu coüteux dout les re­giments et les grandes administrations peuvent tirer de röels benefices.
L'inoculation possible de la morve du cheval aux divers animaux est un fait acquis ä la science.
Dans ses interessantes et utiles recherches sur la conta­gion de morve, le professeur Saint-Cyr, de Lyon, a choisi l'äne en raison de sa plus grande impressionnabilite ä contracter la morve d'inoculation; avec de Larbeyretle, il a fait aussi des essais d'inoculation de la morve au chien. Plustard Decroix les arep6tees; laquo;niin Galtier, de Lyon, a communique en 1881 ä rÄcademie de medecine un travail sur les inoculations de la morve au chien.
Rcelllaquo;, Haubner, Schilling, Wyss, Siegmünd, Brigitiont prouvö que le lapin peut träs-bien prendre la morve chro-nique et meme la morve aigue. Zundel fait remarquer que: laquo; Si dans quelques tentatives Ton n'a pasr^ussi, cela ne prouve rien; n'a-t-on pas aussi quelquefois des resul-tats negatifs en inoculant au cheval ou ä l'äne du virus morveux? II y a toujours des idiosyncrasies qui font que certains individus ne sont pas affectespaiScertains virus. raquo;
Rivolta a \u des lapins devenir morveux par suite de cohabitation avec des chevaux morveux.
-ocr page 119-
E. AUREGGIO. -raquo; AFFECTIONS FARCINO-MORVEÜSES 107
Bollinger a vu plus fort qae cela : il a vu un lapin de-venir morveux pour avoir cohabitfi avec d'autres lapins rend us malades par inoculation.
Bollinger, Wirth pr6tendent que la morve peut ötre inoculöe au mouton et äla chfevre. — Falke, Harm et Er-colani I'ont meme vue survenir par infection aprfescohabi tation de ces animaux avec des chevaux.
Des experiences ont 6t6 faites dans le meme sens par les professeurs d'Alfort, Trasbot et Nocard.
En 1880, Galtier a rendu compte k l'Acadamp;nie des scien­ces que laquo; la morve est transmissible du cbeval au lapin et du lapin h l'äne; mais eile ne se transmet pas sürement, en sorte que lorsqu'onse sort du lapin comme rfiactif pour reconnaitre, dans les cas douteux,la nature du jetage chez le cheval, les r6sultats positifs seuls ont de la valeur; mais on ne saurait inferer que le jetage n'est pas morveux de ce que l'inoculation du lapin est restee sans effet. raquo; laquo; La morve se traduit chez le lapin par des lesions qui ressem-blent ä celles de l'infection purulente. Elles restent locali-s6es le plus souvent sous forme de foyers cas^eux. Excep-tionncllement on rencontre des lesions dans les poumons et sur la pituitaire. raquo;
Le professeur agrege Kiener, du Val-de-Gräce, a fait r6-cemment avec succes des inoculations au chat. Get animal presente une sensibilite remarquable ä Faction du virus farcino-morveux. II a inoculö de meme a des cobayes par injection intra-abdominale du pus provenant d'un abcös frontal du chat morveux. Comme les chats, les cobayes ont pr6sent6 äl'äutopsie des lesions tres remarquables, classi-ques de la morve aigue dans les fosses nasales,les poumons, articulations, etc.
Toutes ces interessantes observations sont relatees dans la those (1881^ du docteur Clement,medecin aide-major ä l'höpital militaire de Ghamböry, intitulee: Du farcin chroni-que chez I'homme*
Ce remarquable travail relate deux observations dont les malheureux sujets sont:
-ocr page 120-
108nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MfiMOIRES DE LA SOCIfiTfi
Le collfegue militaire D6zoteux, äg6 de 22 ansl mort au Val-de-Grace, en 1880, apräs dix-huit mois d'atroces souffrances, ä la suite de l'affection farcino-morveuse con-tract^e dans son service.
Lemarechal-ferrantCrusson, du 24'dragons, en traite-ment en 1881 pour farcin chronique ä l'höpital du Val-de-Gräce. Mort aprös deux ans de traitement.
Reflexions. — Les accidents d'inoculation de la morve aux vet6rinaires dependent quelquefois des difficultes oüils se trouvent de se rendre un compte exact des maladies auxquelles ils ont ä faire. II est n6cessaire, dans l'interet de la sante des hommes aussibien que de celle des chevaux que les veterinaires puissent nettement ötablir de suite, en cas de doute, le diagnostic differentiel des maladies conta-gieuses en faisant des inoculations. (Voir Chronique de H, Bouley de fävrier 1882, l'inoculation du jetage de la morve chronique faite ä deux änes, par un vetörinaire expert appelö ä se prononcer entre deux opinions contra-dictoires sur un cas de morve embarrassant.)
La salle de desinfection pourrait ä tres peu de frais etre, dans chaque regiment, amenagee en laboratoire d'essai et d'etude, en y plagant quelques niches pour petits animaux, une holte ä analyse et un microscope.
PROJET D'lNSTALLATION DE MANGEOIRES INDIVIDUELLES ET DE SEPARATIONS OU CLOISONS EN PLANCHES OU MA?ONNERIE
L'6tude du mode de contage de la morve, qua nous ve-nons de faire, appuyee sur les deductions pratiques tiroes de l'epizootie de Suzanne, nous autorise ä consid^rer le je­tage, comme l'ölamp;nent par excellence de la contagion.
C'est ä l'ecurie de voisin ä voisin ou par les germes dis-s^mines et caches dans les parties en hois qu'elle s'effec-tue.
Pour 6viter la contagion nous avons attribu6 deux in-tervalles a tous les chevaux restes dans les ecuries, et nous avons 61oign6 le plus possible les uns des autres les chevaux ä la corde. — Cette precaution prise d^s ie debut
-ocr page 121-
E. AÜREGGIO. — AFFECTIONS FARCINO-MORVECSES 109
de l'gpizootie et la disinfection minutieuse des places oc­cupies par tousles chevaux jeteurs(gourmeuxou morveux) n'ont pas suffi pour arreter imm^diatement les phenomfenes de contagion. Les constructions en bois presentent des inconvönients s^rieux pour combattre efficacement et ra-pidement les maladies contagieuses.
Nous soomes intimement convaincu que Textension de la morve dans les regiments est due aux installations de-fectueuses des 6curies, particulierement celles r6serv6e8 aux jeunes animaux, et celles des chevaux malades.
Pour ces derniersil serait ä d6sirer que les ecuries soient instances sur le modele des ^curies de la gendarmerie avec des separations completes en bois, isolant les chevaux les uns des aulres (Voir fig. A). Avec ce Systeme on 6viterait Ires certainement la propagation des affections contagieu­ses comme la morve.
Chaque fois que nous avons constate des cas isoles de morve sur les chevaux appartenant aux gendarmes, nous avons loujours remarquö que les voisins etaient preserves de la contagion.
L'immunite des chevaux de la gendarmerie a ne pas contracter la morve k cöte de chevaux morveux tient a l'isolement des chevaux les uns des autres par des barrieres completes (Fig. A).
FISH RE A.
-ocr page 122-
110
MfeMOIRES DE LA SOClfiTfi
Sans doute, il serait trös-coüteux d'etablir ces cloisons; mais quels b6n6fices n'en retirerait-on pas, en 6vitant de nombreux cas de contagion! Par economie ne pourrait-on pas installer tout simplement des demi-cloisons en bois, ou enmaconnerie (Fig.B)(comme l'indiquele dessin ci-contre), qui isoleraient suffisamment les animaux en leur permet-tant de se reposer et de manger tranquillement sans etre genes par les voisins?
r-sfsr-, ^^^£:amp;amp;^^äm-iamp;^
Figure B.
La Compagnie generale des petites voitures fait instal­ler, en vue d'experiences sur ralimentation,des ecuries avec augettes individuelles qui pourraient servir de modeles typesauxecuriesinfirmeriesquenousvoudrionsvoir instal­ler pour la categoric des chevaux ä maladies internes, et particulierement pour les chevaux qui jettent: gourrneux catarrheux, glandes et douteux. En substituant ä toutes les parties enbois des mangeoires, räteliers metalliqueset des auges en pierre ou en m6tal,on verra la morve diminuer tres notablement dans les corps de troupe.
VII. — DISINFECTION ET PRECAUTIONS
Les öcuries baraques ont ete desinfectöes et assainies apres leur evacuation au moment de l'angine 6pizootique. Voici les prescriptions qui ont 6t6 donnees ä cet egard au commandant d'armes de la place de Sözanne.
-ocr page 123-
E. AÜREGGIO. — AFFECTIONS FARCINO-MORNEÜSES 111
Ghaque jour les places des jeteifrs seront nettoyees avec soin et blanchies au moins deux fois par semaine* A cet efFet, del'eaudechaux devra rester constammentä la dis­position derinfirmerie.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; -'-f
Ces mesures sont :nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; • _
1deg; La desinfection generaledes ecuries, en commengant par un lavage avec une solution tiede de carbonate de po-tasse sur toutes les parties qui ont ete atteintes par les chevaux, telles que barres, mangeoires, räteliers, et les parois qui se trouvent ä la portöe de leur tete.
Gette operation, prec6dee ou accompagnee du grattage, a pour but de dissoudre toutes les matiöres qui, sous for­me de mucus, jetage ou salive, s'ecoulent des naseaux et de la bouciac, el viennent impr6gner le bois en s'y con-cretant.
Gette operation sera suivie d'une application d'eau ph^-niquee et de chlorure de chaux sur toutes les parties li-gneuses prealablement sech6es.
On terminera par un blanchiment ä l'eau de chaux.
Sur le sol des 6curies, on repandra a profusion de la chaux et du chlorure de chaux.
Apres la desinfection, les ecuries doivent rester dix a quinze jours inoccupöes pour leur laisser le temps debien secheretfaciliter le renouvellement cempletde leur atmo­sphere.
L'execution ponctuelle et attentive de ces diverses ope­rations exige l'evacuation des ecuries et la mise au bivouac de tous les chevaux bien portants.
2deg; La desinfection des effetsdeharnachement, les selles et les objets en cuir seront brosses et laves avec la solu­tion de carbonate de potasse, a raison d'un kilo par cent litres d'eau. Les tapis et les couverture seront lessives avec lameme solution, puis loulonnes. On les passera, en outre, dans un bain d'eau pheniquee conteuant cinq grammes d'acide ph^nique par litre.
3deg; La desinfection des effets de pansage par les memes
-ocr page 124-
113nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MfiMUlRES DE LA SOCIfttä
proc6des, avecla precaution de d6trulrepar le feu les Spon­ges et les epoussettes us6es.
4deg; Pendant ces diverses operations le travail doit etre suspendu.
5deg; Les chevaux qui presenteront la moindre glande ou une trace quelconque de l'affection morveuse seront isoles comme douteux, et leurs deux voisins de droite et de gau­che le seront comme suspects. L'isolement des derniers ne devra pas durer moins de quinze jours.
6deg; Les harnachements des douteux et des suspects seront renfermes sous clef pour etre desinfectes si les chevaux finissent par etre abattus.
7deg; Les places des douteux et des suspects seront desin-feclees et devront rester inoccupees pendant quinze jours.
S0 II Importe que les cavaliers qui soignent les douteux se consacrent exclusivement h ce service, et qu'ils soient pourvus de blouses, d'effets de pansage et d'ustensiles qui ne quittent jamais l'ecurie,
9deg; II convient pendant la duree de l'epizootie morveuse de faire le moins possible de mutations dans les ecuries, parce qu'en augmentant le nombre des voisins d'un cheval infecte, on augmenie d'autant les chances de propagation de la maladie.
Les räteliers et bas flancs de toutes les ecuries ont et6 demontes pour etre mieux laves et desinfectes, et permet-tre de nettoyer et gratter soigneusement les parois en planches.
Comme lesol des ecuries est en^terre battue, une cou-che de plusieurs centimetres de profondeur sera enlevee pour etre remplacöe par d'autre terre en y melant de la chaux et du chlorure de chaux.
-ocr page 125-
E. AL'IIEGÜIO. — AFFJiCTIONS FAUClNO-MOUVEUSliS 113
TROISIEME PARTIE
CHAP1TRE 1quot;
Etude Iiistorique et critifiue de la morve interne on pulmouaire (morve larvee, seelie, inlaquo;v-connue).
(i Un certain nombre de fails out etö produits laquo; qui portent a admettre la longue duree possible laquo; des pfiriodes pendant lesquelles la morve, en laquo; pleine possession do Torganisme, pent demeurer laquo; ccpendant assez dissimul(5e pour qu'on la ma­il connaisse. Boaucoup do vetamp;iuaires se refusent a d'accepter cette opinion. II est done du plus laquo; haut intßrßt d'accumuler les preuves cliniques n de la justesse de cette maniere de voir, atin ii que tout le monde se trouve obligtS, par la ii force des choses, ä rompre avec les anciennes ci croyanccs. L'attention etant maintenant fixt5e laquo; sur cette importante question, nous ne tarde-ii rons pas 4 voir so multiplier les faits qui ser-laquo; viront ä l'eclaircr. II appartient surtout aux n vötörinaires militaires do poursuivre ces Etudes ii qui ne peuvent manquer de devenir fecondes ii entre leurs mains.
(H. Bouley, Chronique du Recueil, 1876, p. 882, 885, 889.)
La constatation de ce point important entrai-nera Tobligation d'abattre les voisins d'un cheval reconnu morvoux i l'autopsie. C'est, h notro avis, le moyen radical le plus s^rieux pour faire dispa-raltre les ßpizooties de morve dans les grandes agglomerations de chevaux.
Les contagionistes exclusifs de I'AllemagQe etä leur t6te Zundel, ont fait revivre dans ces derniferes annöes la morve latente et mieux la morve ä incubation trös-longue, pour
8
-ocr page 126-
Ulinbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MfiMOIRES DE LA SOCIfiTfi
expliquer avec eile tous les cas de morve attribues ä la spontanöite.
En 1817, Dupuy dans son Traite de l'affection tubercu-leuse a pour la premiere fois Signale la morve latente; voici ce qu'il en dit: 1deg; la morve est difficile ä reconnaitre dans son principe ; 2deg; eile reste longtemps cachee dans la pro-fondeur des tissus afFectes sans deranger leur action; 3deg; pendant la duree de cette periode, qui est de deux h trois ans et quelquefois davantage, eile est confondue avec d'autres maladies qu'on croit essentielles, tandis qu'elles ne sont que symptomatiques; 4deg; ces distinctions ne sont pas seulement curieuses, mais utiles, pour eclairer le diagnos­tic; 5deg; il est toujours facile de reconnaitre cette maladie ä l'ouverture des cadavres, puisqu'on rencontre des tuber-cules dans plusieurs tissus de l'economie; 6deg; qu'il n'est pas aise de distinguer la morve commencante dans les animaux vivants, etc.
D'apres Zundel (1), la morve latente a 6te signalee en
1797 par Wiborg, en Danemark,
Bagge, Jessen ont parle de cette variete de morve qui se caractörise par la presence des lesions morveuses dans les parties profondes et l'absence des symptömes cardi-naux de la morve ordinaire. Zundel trouve dans bien des cas, qui pour cela ne cessent pas d'apparlenir a la variete de cas de morve interne, des nodosites morveuses existant sur la pituitaire (pseudo-cicatrice de Leisering) (cicatrices blanchätres de H. Bouley). On pent y rencontrer I'elevure pustuleuse et I'elevure tuberculeuse comme aussi la simple erosion. Enfin, on a cite des cas, dit Zundel, oü il y adu je-tage intermittent, revenant parfois a quelques semaines d'intervalle; d'autres oü il y a de frequentes epistaxis.
H. Bouley appelle cette maladie: morve larv6e, Lafosse (1) Dictionnaire d'Hurtrel d'Arboval, revu par Zundel, 1875.
-ocr page 127-
E. AÜREGGIO. — AFFECTIONS FARGINO-MORVEUSES 115
(morve seche), Gerlach, Lydtin, Zundel et d'autres lui don-nent le nom de morve latente.
Zundel au nom de tous les veterinaires allemands en-nemis de la spontaneite et partisans exclusifs de la conta­gion, trouve que cette morve est plus contagieuse que la morve chronique. Opinion au moius hasardee si non inexac-te, imm6diatement suivie de cette reflexion que la morve latente doit expliquer tous les cas de morve supposes spon­tanes. La propriete contagieuse de cette morve est encore k d^montrer, quoi qu'en dise Zundel. H. Bouley declare nettement en 1877 au tribunal de Chateau-Thierry que rien n'etablit la contagion de la morve latente.
Par artifice et pour les besoins de sa cause, Zundel avance que dans certains cas, qui ne cessent pas d'appar-tenir äla vari6te des cas de morve interne, 11 y a du jetage intermittent.
Ce n'est plus lä de la morve interne! Et quoi d'6tonnant que celle-ci soit contagieuse puisqu'il y a du jetage. Cette nouvelle faute de Zundel,publiee dans sondictionnaire de-vait etre signal6e au debut de ce chapitre pour montrer comment I'auteur en question, fait le sacrifice de la v6rit6 pour donner libre carriere ä ses conceptions, erronees a notre avis, sur la morve.
1850. Goubaux (2) annonce que des chevaux peuvent ne presenter a l'exterieur aucun Symptome de la morve, bien que a I'autopsie on en rencontre les lesions dans les pou-mons et la rate. Goubaux rappelle alors que sur huit che­vaux destines aux operations chirurgicales que pratique-rent 64 eleves, il s'en trouvait quatrequi etaient morveux sans presenter aucun symplöme de morve (On salt que les chevaux sont visit6s avant de servir).
Quatre eifeves se blesserent, Tun d'eux est mort c'est Coindet, qui mourut le 16 juin 1844.
1852. Goubaux (3) laquo; r^pete que les lesions profondes de morve aigue se rencontrent commun6ment sur des chevaux
-ocr page 128-
110nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MfiMOlRES DE LA SOClfiTfi
de dissection ou d'operation, sans qu'il y ait des lesions ex­ternes. raquo;
Lafosse (4)conteste les observations deGoubauxlaquo;Voici, dit-il, uaeidee qui commence äprendre cours et que nous ne partageons pas. Notre avis est qu'il n'y a pas de lesions de morve aigue dansle poumon, sans s'ymptömes d^non-ciateurs de cette grave maladie. raquo;
1859. Goubaux (5) a fait de nouvelles observations con-trolöes par l'examen de Colin et Renault. II cite l'histoire 1deg; d'un cheval anglais morveux, sans jetage ni 16sions dans les cavitös nasales. Dans les poumons et la rate il constate l'existence des lesions de la morve aigue. 2deg; Gelle d'un vieux cheval morveux vu par Delafond (cavites nasales: rien, Poumons: petits tuburcules diss^raines).
Dans l'intestin grele: Quantity innombrable de petites ulc6rations sur la muqueuse.
Leblanc (6) appuie ces observations et rappelle qu'il a d6crit ces lesions: (poumons morveux et rien dans le nez).
Sanson (6) aurait voulu le controle de l'inoculation. Prange (6) dit que Ercolani a observe sur de vieux che-vaux une espece de pyohömie qui produisait des granula­tions pulmonaires de la nature de celles de la morve.
Delafond (6) et Colin sont d'avis sur l'impossibilite d1 assignor des caracteres assez nets aux lesions viscerales constatees par Goubaux, pour qu'il soit possible d'attribuer ces lesions ä la morve plutötqu'ä toute autre cause.
L'opinion exprimöe par les deux professeurs dont Gou­baux a invoqu6 le temoignage, permet de douter de la na­ture morveuse des lesions trouvees si frequemment sur les chevaux de dissection.
Signol (6) cite un cheval douteux pour glandage. La glande etaii intermittente, paraissant et disparaissant ä des epoqiies indeterminees. Nous avons fait la meme re-
-ocr page 129-
E. MJHECCIO. — AFFECTIONS FAUCINO-MORVEUSES 117
marque pour la jument Bfcdouine (obs. XVI) qui presentait des pöriodes assez longues de parfait etat de sant6 (morve latente), tout en 6tant manifestementmorveuse.
1859. Laisnü (7) avance: laquo; Unefois engende dans I'or-ganisme, le germe de la morve peut y rester h I'etat latent pendant des annees. raquo; Cette enormity a 6te r6p6t6e par Haubner, Lydtin,Zündel (8), Lapotre (9).
laquo; Quand la morve se manifeste en dehors de toute in­fluence contagieuse sur un animal qui a pu y etre exposö deux ou trois ans auparavant, c'est que la periode d'in-cubation de la morve peut avoir une longue duree. Laisne complete son opinion en ajoutant une assertion qai manque de preuve h savoir: laquo; Que le germe de la morve peut etre 61imin6 par les seuls efforts de la nature et par un bon regime joint a un exercice mod6r6.
Ce dernier paragraphe nous fixe sur I'invraisemblance des fails avanc6s par Laisn6.
1864. Person (10),veterinaireaux lanciers de la Garde, critiquant un travail de son coliegue Guy laquo; estime que la morve peut exister, sans les symptomes classiques, mais dans ce cas, c'est a Tautopsie seulement qu'on la recon-naitra. raquo;
Guy protend diagnostiquer la morve latente au moyen de l'auscultation et de la percussion.
1873. Zundel (11) affirme carrement la doctrine de la non-spontanöite et constate que la contagion est la cause unique des maladies virulentes. II fait intervenir la morve latente pour soutenir cette doctrine: laquo;line faut pas oublier, dit Zundel, que la periode d'incubation de la maladie far-cino-morveuse peut etre Uks longue et que la maladie peut rester latente pendant des mois, pendant une annöe, ainsi que cela a deja ele signale par Haubner et Lydtin. raquo;
laquo; Lydtin constate que dans ces cas de morve interne, latente oü la maladie ne se caracterise que bien tardive-ment par les trois symtömes, tandis qui! y a do bonne
-ocr page 130-
118nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MfiMOIRES DE LA SOClfiTfi
heure des tuburcules dans les poumons. On reconnait k ces chevaux des symptömes d'asthme, quelque jetage chroni-que, mais rarement des ulcörations. raquo;
Encore une fois, c'est de lamorve ordinaire et nonplus de la morve interne ou latente quand il existe un jetage chronique.
L'observation XXII, relative au cheval Selam, est un cas de morve trös trompeur que les auteurs allemandsrecon-naltraient pour de la morve interne. II n'en est rien cepen-dant, puisqu'il nous a ele possible,en suivant attentiveraent ce malade, de reconnaitre des intermittences deglandage et de jetage.
H. Bouley observe tres judicieusement (12) que Zundel laquo; dötourne le mot latent de son acception veritable, puisqu'il rattache ä la morve interne les cas oü l'on peut constater sur la pituitaire la presence de taches cicatriciel-les et meme de nodosit6s morveuses. La morve ne doit etre consid6reecomme latente, qu'autunt qu'elle ne se denonce exterieurement par aucun de ses symptömes propres. Mais quand Tun ou l'autre de ces symptömes existe, si minime soit -il, la maladie cesse d'etre cachee. II est possible qu'on la möconnaisse, taute de bien voir ce qui est, ou de don-ner ä ce que Ton peut voirsa signification veritable. Mais, dans ces cas, ce n'est pas la maladie qui se dissimule aux yeux, ce sont les yeux qui ne savent pas la voir ou tout au moins qui ne sont pas diriges vers les symptömes qu'ils au-raient pu saisir. raquo;
Nous partageons entierement Vinterprötation emise par notre ancien maitre.
Barreau fait en 1873 (13) une reflexion trbs juste ä propos de la morve latente sur laquelle Zundel vient d'at-tirer lattention dans sa chronique d'Allemage. laquo; II nous parait impossible, dit Barreau, que la tuberculisation du poumon puisse exister des mois entiers sans donner lieu ä un ou plusieurs symptömes qui caracterisent la morve, etc. raquo;
-ocr page 131-
E. AUREGGIO, — AFFECTIONS FARCINO-MORVEÜSES 119
Trasbot admet (14) que les ulcerations des fosses nasa­les et les tubercules pulmonaires se d6veloppent parallfele-ment; ces lesions tout a fait identiques de nature, ne doivent les differences d'aspect qu'ellespramp;sententqu'aux differen­ces memes des tissus qui les portent. C'est h propos d'une observation fort curieuse de Nocard (14), lt; eruption de morve aigue apres la pleuresie chronique chez un cheval raquo;, que Trasbot exprime son opinion sur la concomitance des lesions pulmonaires et des ulcerations produites en moins de vingt-quatre heures dans le cas publie par Nocard.
Les auteurs si compamp;ents que nous venons de nommer, en appuyant notre maniöre de voir, bas^e sur I'observa-tion, sont loia dquot;admettre l'id^e de Dupüy(15) ä savoir laquo; que la morve peut rester cachee pendant une pöriode assez longue, celle oü le tubercule se developpe sans oc-casionner aucun ph6nomene apercevable dans I'animal vi-vant, raquo; La maladie est latente, dit Dapuy, pendant un es-pace ind6termine; eile prend meme les formes de beaucoup d'autres maladies tres difFerentes et dont la nature semble opposee. raquo; Ce sont lä des cas de morve a forme insidieuse dont les signes peu accentues, plus ou moins fugaces et dissimules echappent a la perspicacite et ä la vigilance des praticiens. Que de cas de morve ont 6te publies par Zun-del et d'autres sous le pseudonyme : Morve interne, qui au-raient ete autrement denommes s'ils avaient ete plus sevfe-rement observes. (Ex. obs. 16, 22, etc.) Ces observations montrent l'importance du moindre signe de morve appa-raissant et disparaissant sur des animaux jouissant en ap-parence d'une sant6 parfaite.
L'apparition d'un leger Symptome et sa disparition avec ou sans traitement peut echapper au praticien qui croira a tort avoir eu affaire a un cas de morve a longue incuba­tion.
Le defaut d'une rigoureuse observation est la cause des interpretations fausses et des erreurs publi6es par Zundel, Lapötre et Collin de Bulgneville qui admetlent que la morve peut rester ä l'ötat latent de deux a cinq ans!
-ocr page 132-
120nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MKMOII'.KS DE LA SOCIliTIi
1875 (16). Lapotre,6\b\e de Tabourin, est un contagio-niste exclusif. Pour lui, quand la morve se developpe en de-hors de toute influence contagieuse, sur un animal qui a pu y etre expos6 deuxou trois ans auparavant, c'est que lape-riode d'incubation de la morve pent avoir cette longue du-r6e.
Le collegue de Moutiers-sur-Saulx, appuie cette hypothöse sur un fait que nous considörons comme nul parce qu'il est mal ctudie et absolument incomplet comme description. H. Bouley lui reproche justement de ne pasdonner les de­tails de l'autopsie qui pouvaient servir ä 6clairer la ques­tion de Tanciennetö du mal.
Nous ajouterous qu'il manque ä cette observation les renseignements qui auraient pu etre donnes par le veteri-naire, du regiment d'artillerie qui a livre le cheval en ques­tion ä Tagriculture.
Ce n'est qu'au regiment, dit Lapötre, que ce cheval a pu recevoir le germe de la morve, parce que alors la morve sövisssait avec intensite dans l'armee. — Que nous importe que la morve soil ailleurs, si le regiment d'oü vient le cheval en est exempt.
II manque jusqu'ä la bonne fei scientifique dans l'obser-vationde Lapötre qui a et6 pour ZundeU'occasion d'ecrire sur ce sujet des choses (res critiquables (17). A cette ques­tion:
La morve peut-elle rester k l'etat latent pendant plus de deux ans? Zundel repond affirmativement avec soa assu­rance habituelle. II suffit de lire sa lettre datee de Stras­bourg (27 juin 1875), pour etre trappe de Tinexactitade de ses assertions parfaitement relev6es par H. Bouley (18) qui pense et nous sommes de son avis, que laquo; le premier fait cite par Zundel n'est pas un exemple de morve latente pendant lelongdelai de vingtetun moiset voici pourquoi: lTn poulain qui ainsi que sa mere, avail cohabile avec des chevaux morveux, est vendu en octobre 1873. Dans quel etat 6;ait-il au moment de la venle?Ne presentait-il pas
-ocr page 133-
E. AUKKGGIO. — AFFECTIONS FARCING MOKVliUSKS 121
döjä quelques signes qui devaient le rendre suspect? On n'en sail rien. raquo;
En mai 1874, c'est-ä-dire sept mois apres I'introduction de ce poulain dans ses ecuries, la personne qui Tavait achete, ayant appris qu'ilsortait d'uneecurie infectee, s'en inquiöte, et le fait visiter parunvöterinaire. Celui-ci cons­tate, a cette ^poque, une glande dure et indolente, de la grosseur d'une noix; en outre, le proprietaire lui dit qu'il avait constat6, de temps a autre, du jetage dans les deux naseaux; mais un jetage söreux, non adherent; et ces symptomes, rapproch^s des commemoratit's, ne sontpas pris en consideration; on ennögligela signification, parce qne, ä des visites ult6rieures, faites en 1874 et 1875, laquo; aucun changement n'est constate et que I'etat general est reconnu excellent. raquo; Ge n'est qu'au commencement de juin dernier que le jetage 6tant devenu unilateral et jaune, on soupgonnela morve. L'inoculation essayee la confirme, et on nous donne ce fait comme un exemple de morve res­ide latente du mois d'octobre 1873 au mois de juin 1875, soit de vingt ä vingt et un mois. Get exemple ne nous semble nullement demonstratif de la these pour laquelle on I'in-voque, car, ä la visite faite en mai 1874, la morve avait cesse d'etre latente, puisque sa glande existait et qu'un je­tage intermittent s'etait plusieurs fois manifeste.
Cette glande constatee en mai, sait-on si eile n'existait pas au moment meine de la livraison? Aucune visite n'ayant ete faite, il ne nous semble pas qu'une observation aussi incomplete ait une valeur demonstrative quelconque. Que le poulain, dont il est question ici, ait ete contamine avant le mois d'octobre 187 3, comme l'admet M. Zundel, je l'ac-ceple volonliers, mais ce que je ne reconnais nullement. c'est que la morve * soit reside latente depuis lors, raquo; puisque, encore uno fois, h la premiere visite qui en fut faite, au mois de mai 1874, on constate chez cet animal nn Symptome d'autant plussignificatif qu'on avait sur son compte, des renseignements propres k le faire tenir en suspicion.
-ocr page 134-
122nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MfiMOIRES DE LA SOCIfeTfi
Quant ä la jument poussive et ägee, qui avait cohabit6 avec ce poulain pendant plus de vingtmois, etä l'autopsie de laquelle on constata, dansle parenchyne pulmonaire et sous la sereuse, quelques tubercules dissemines, n'est-ce pas aller bien loln que les appeler morveux rien que par leur aspect et de conclure, de leur presence, ä une conta­gion certaine ? Je demande ä Zundel si, dans le cas oü il eüt fait cette autopsie, sans avoir aucun renseignement, il au-rait ete autant affirmatif. Les renseignements que nous communique Zundel sur les precedes sommaires auxquels on a recours daus le duch6 de Bade, prösentent ä coup sür un tres grand interet; mais j'avoue conserver des doutes sur l'etat latent absolu de la morve, ou autrement dit sur les apparences completes de sante que prösentaient les chevaux ä l'autopsie desquels on a trouve laquo; des ulcerations sur la muqueuse tracheo-bronchique et des nodosites pul-monaires. raquo; Quoi! chez tous ces chevaux le poil 6tait bril­lant, les ganglions lymphatiques avaient absolument leur volume, leur consistance et leur sensibilite physiologique ; aucun flux, meme seulementaqueux, ne s'effectuaitpar les cavites nasales, tout au moins d'une maniere intermittente; l'app^tit etait le meme, et aussi l'aptitude au travail?
Le thermometre n'indiquait aueune modification dans la calorification, etc., etc. Toutcelame parait bien inadmis­sible; a moins que, comme dans le cas du poulain dont il est parle au commencement de cette note, on n'ait consi-d6r6 comme quelque chose d'indifferent, au point de vue diagnostique, la presence, sous la ganache laquo; d'une glande dure et indolente de la grosseur d'une noix raquo; et laquo; lejetage ntermittent, par les deux naseaux, d'un liquide sereux non adherent. raquo; J'ai quelque peine a croire que ces mor-ves, absolument latentes duduche de Bade, n'ont 6te consi-d6rees comme telles que pares qu'elles n'ont pas ete suffi-samment observ^es, et qu'en y regardant de plus prfes on doit d6couvrir des signes qui portent tömoignage que la morve, meme ä Bade, n'estpas aussi dissimuleequelle le parait h premiere vue.
-ocr page 135-
E. AUREGGIO. — AFFECTIONS FARC1NO-MORVEUSES 123
Quand des faits aussi critiquablcs sont produits pour soutenir la cause de la morve latente pendant des annees, nous avouons que ceux qui viennent ensuite nous inspirent pen de confiance.
1875. (19) Collin deBulgnövillefait unecommunication sur un example de morve qui serait restee Iditenie pendant cinq ans. laquo; Les proprietaires ont dit a Collin que ce cheval avail 6te gueri de la morve il y a environ un an. raquo;
Notre confrere croit äcette pr6tendue guerison de morve parce qu'il trouve des cicatrices sur la piluitaire; il donne des prescriptions hygieniques et pr^vient les pro­prietaires, brasseurs h Viltel, de la possibility de la r^ci-dive de la morve. Celle-ci arrive eff'ectivement deux ans apres ses predictions
Nous voyons ici avec quelle facilite Collin fait un cas de morxelatente de cinq ans, avec les on-dit des proprietaires.
Le doute le plus complet existe sur la nature de la pre­miere affection, non constatee par Collin et probablement confondue avec la morve par des personnes inexperimen-tees.
La memo ann^e (20), un homonyme, Collin de Vassy, expose des considerations sur la spontanamp;te de la morve et nie un etat latent de trois k quatre ans.
1875. (21) Peyrouze est däns le vrai quand il dit que la morve latente a et6 d'abord une morve apparenle a sym-ptömes fort attenues. L'exemple de la jument bMouine (Obs. XVI de notre memoire) est frappant; il ebranle 6ton-nemment I'argumentprincipal des contagionistes exclusifs: la morve latente, cause de la contagion.
1875. (22) Peuch, de l'ecole de Lyon, aprfes avoir rap­ports deux faits de morve, pour montrer que celle-ci pent exister sans etre denoncee par ses symptömes propres, conclut que laquo; quand on presente des faits de morve spon-tanee il ne faut les accepter qu'avec la plus grande reserve et ne pas perdre de vue que la morve peut exister sans glande, ni jetage, quoique les poumons soient farcis de
-ocr page 136-
12/inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MÄMOUIES Uli I.A SOCIETE
tuberculesetlescavil^s nasales tapissees de chancres dans les parties supßrieures, comme le d^montrent les deux faits que je viens de relater. raquo;
1875. (23) Pallat communique une sörie d'observations demonstratives du temps plus ou mois long pendant lequel la morve, transmise par contagion, peut rester dissimulec sous les apparences dela sante, sinond'unemaniöre com­plete, au moins aprfesunepremtere manifestation 6ph6m6re de l'infection de l'organisme.
Ces observations et celles de Ch6nier qui suivent se rapprochent des nölres (Obs. XVI et XXII). Nous ne les con-siderons pas comme des cas de morve latente precisement ä cause dela manifestation ephemere constatee.
1875.(24) Chenier public trois documents d'oüilressort ditH. Bouley, laquo; qu'apres une premiere poussee de morve, se denoneant par une glande, le cheval peut si bien recu-p^rer les apparences de ia sante qu'aucun signe chez lui ne donne plus lieu au moindre soupgon pendant une longue periode de temps. raquo; Ces documents, ceux de Pallat, les nötres et les recentes oxperiences de Lacaze (25) montrent le danger qu'ily a, defaire rentrer dans les rangs un cheval qui a 6te glande; c'est-ä-dire qui a presente la veritable glande de morve. La p6riqde d'isolement reglementaire est insuffisanle et illusoire. —Et si eile doitelreprolongee il est plus sage de sacrilier les suspects, nolamment les voisins de morveux.
Chenier (25) donne comme preuve de l'existence de Yetat latent de la morve, !a presence de tubercules dans les poumons d'unejument morte d'un volvulus et qui jamais n'avait presentait aucun Symptome de morve.
lt;#9632; Voüa bleu, si je ne m'abuse, äitCMnierun fait prfais de morve latente. raquo;
H. Bouley repond que laquo; cetie conclusion ne lui paralt-pas suffisamment justifiöe. Elle seraitinaltaquablesile tu-bercule 6tail ie signe miivoquede la morve ou, pour parier aVeC plus de precision, s'il ne se-rcncontraitque dans cette
-ocr page 137-
K. AL'UEGGIO. — AITECTIONS l-'AliCINO-MOUVEUSES 125
maladie. Mais le cheval ne peut-il pas etre atteiut d'uae phthisie tuberculeuse, anatomiquement ivbs semblable ä la phthisic morveuse essentiellement tres difförenle? Pour ma part, je le crois; et comrae en definitive cette question est de celles qui ne sont pas encore r6solues,il faut se garder d'affirmer l'existence de la morve, en se basant exclusive-ment sur la presence des tubercules. raquo;
1875. Dans une discussion (26) sur la morve interne ä laSociamp;eveterinaire d'Alsace-Lorraine, Zundel emet cette opinion: laquo; qu'ilne saurait accepter une phthisie tubercu-leuse du cheval, qui ne serait pas la morve, etc. raquo; Cette erreur est repötee et partagee par le nouveau Dictionnaire de d'Arboval, revu et augmente par Zundel.
En presence deropinionerronee ci-dessus,exprimee par Zundel (reunion de fevrier 1875), Borhauer renonce a de-mander laquo; aux partisans de la tuberculose morveuse, quelle difference ils etablissent entre ce qu'ils appellent la morve interne et la phthisie tuberculeuse du cheval. — Mais toute discussion devient meme impossible devant la tadique qui consisteä nier l'existence de tout ce qui est genant pour leur doctrine. — En concluant, dit Borhauer, que toute tubercu-lisation du poumon sans lesions morveuse etalt la phthisie tuberculeuse et non la morve pulraonaire, je n'ai fait que rapporter l'opinion d'un praticien experimente, Rev qui suit les evolutions de la science et qui certes est a la hau­teur de cette ecole qui s'appelle l'ecole moderne. raquo;
Cette appreciation si juste du president delaSociete vet6-rinaire d'Alsace-Lorraine est en parfaite concordance avec l'opinion de H. Bouley, exprimee ä propos de la quatriöme observation de morve latente de Chenier.
Et plus loin: laquo; Si la morve latenten'est pas une fiction, comment se fait-il done qu'elle ait pu 6chapper si long-temps a la sagacitedes cliniciens, des veterinaires militai-reset praticiens. — Ahljecomprends, dit Borhauer, que cette phthisie porte ombrage aux propagateurs de la morve pulmonaire et qu'il y aurait pour euxle plus grand intöret
-ocr page 138-
126nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MfiMOlRES DE LA SOCIfiTE
de doctrine si Ton pouvait decr6ter sa d6ch6ance et la rayer du cadre nosologique; mais ce coup d'Etat n'estt pas possible: cette phthisic est incrite partout; eile n'est pas une chimere; eile est bien une r6alite et une reality si solidement etablie qu'elle n'abdiquera pas et qu'elle ne se laissera pas detröner par ce pretendant suspect qui s'appelle morve latente. raquo;
Borhauer dit laquo; qu'il se mefie des doctrines nouvelles qui la plupart ne sont que spöculatives; je me mefie surtoutde celles qui nous viennent de Cuntre cöte du Rhin, pays aux reveries mystiques, metaphysiquesethomeopathiques; car, quoi qu'on en disc, la morve interne n'est pas d'origine fran-gaise, c'est une importation germanique; c'est la copie et la traduction du Lungenrotz des Allemands. — Voilä mon sentiment sur la morve interne et sur la phthisic tubercu-leuse. raquo;
Ce sentiment nous le partageons; en cela nous sommes en nombreuse et confraternelle compagnie.
En 18 7 6 (27), Zundel, dans son dernier echo d'Allemagne, dit: laquo; En face de l'accusation d'inventer ou de creer des faits pathologiques, en face surtout de la vision intuitive de certains veterinaires tres capables, il est difficile de re-venir sur la discussion de la g^n^ration non spontanee.
Je ne me sens pas dit-il la haute capacite de ceux a qui n'ec.appent pas les Symptome plus ou moins saillants qu'il y a toujours au debut de la morve. raquo;
La renonciation a la discussion, apres les attaques tres justes dont Zundel a etci lobjet et l'aveu de son impuissance a reconnailre le debut de la morve, indiquent que notre collegue est dans une impasse difficile a traverser.
1876 (28) Roynard, de Lezay (Deux-Sevres), fait une communication, laquo; qui montre la longue pöriode de temps pendant laquelle la morve transmisepar cohabitation peut rester con apparente ou tout au moins peut n'elrepas re-connue, faule de sjmptomes sufiisamment accuses qui la damp;ioncent. raquo;
-ocr page 139-
E, AUREGGIO. #9632;— AFFECTIONS FARCLNO-MORVEUSES i27
La jument cit6e par Roynard prösentait cependant des signes assezcaract6ristiques: farcin, glande morveuse,puis jetage du cot6 gauche, aussi n'est-il pas ^tonnant que cette jument ait donne la morve a un mulct et ä un cheval qui cohabitait avec eile. Le mulet est devenu morveux en huit jours le cheval en neuf mois.
1876, (29) Canü, vetörinaire militaire ä Arras, a fait entrer ä l'infirmerie en aoüt, un cheval suspect de morve (glande de la grosseur d'une noix, qui disparait par les applications resolutives et des pointes de feu penetrantes).
La pituitaire est exempte de lesions visibles, il n'y pas de jetage.
H. Bouley, de passage a Arras, voit ce cheval en fevrier et constate, (une petite tumeur du volume d'un gros pois et sur les bords des ailes du nez l'agglutination des poils par un peu de mucus grisätre.) Etat general hon, sauf le poil un peu terne. — II le declare morveux, etant connus les antecedents et malgre les apparences de sant6 gönerale sous lesquelles se montrait ce cheval.
1876. (30) Chauveau, Arloing, Toüssaint, Delorme ont affirme a Taboürin que les cas de morve interne ou larvee ne sont pas rares.
1876. (31) Souvigny. laquo; Eclaire par les faits qu'il a re-cueillis, adnaet aussi la longueur de la periode de la latence de la morve, qui donne suivant lui, Texplication des cas que Ton croit spontanes. raquo; II cite äl'appuide son opi­nion une observation oü cinq mois se sontecoul6s entre le moment de la contamination et celui de la manifestation de la maladie sur le sujet contamine.
1876. (31) Fleüry, v6terinaire dans laHaute-Marne, cite une relation de morve ou le cheval a pr6sent6 les signes de morve neuf mois apres le contact avec un cheval ä jetage double, abattu pour morve chronique.
1876. (31) Liard a enregistre robservation d'un cheval
-ocr page 140-
128nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MtMOllVES DE LA SOCIETfi
deveuu morveux neuf mois apres avoir coliabitö avecun animal atteint de la morve.
1877. Vernant (32) a remarqu^ la contagion de la morve par cohabitation, aprös quatre-vingt-six jours d'incuba-tion.
1876.nbsp; (33) Lafosse reconnait l'existence d'une morve latente, forme de maladie qu'il a signalee dans un rapport au tribunal de Lombez.
1877.nbsp; H. Bouley (34) definit ainsi qu'il suit la morve latente, dans un proces-verbal d'expertise adresse en mai 1877, a la justice de Ghäteau-Thierry. laquo; Lorsque la morve se caracterise exterieurement par ses symptömes qu'on ap-pelle pour cela objectifs, il est certain qu'elle existe deja depuis un temps qui n'est pas encore determine, ä l'amp;at qu'on appelleiatenf; c'est-ä-dire sans qu'elle se soit encore traduite par l'inflammation speciale de la muqueuse des narines et des sirus de la tete; inflammation dont la conse­quence est la secretion catarrhale du cöte ou eile existe, la tumefaction induree des ganglions lymphatiquesdel'auge, et enfin la destruction ulcereuse de la membrane pituitaire. Souvent dans l'ötat morveux,' avant que les cavites nasales soient le siege de la fluxion specifique propre ä cette mala­die, c'est dans les poumonsque le mouvement morbide s'e~ tablit d'abord et donne lieu aux lesions propres qu'on d6si-gne sous le nom d'abces m6tastaliques et de tubercules, suivant leur degre d'anciennete. raquo;
II ressort de cette definition que la morve n'est plus la­tente quand un signe objectif s'est developpe. Quand il a disparu, la morve doit-eile etre encore consid6ree comma latente par l'observateur qui a assiste ä revolution, puis ä la disparition d'un des signes objectifs de la morve. — Evidemment non! Pour nousla morve est latente depuis le moment de la contamination jusqu'au developpement du plus I6ger symptöme; cet espace de temps plusou moins longest la Periode d'incubationv H. Bouley, dansle Diction-
-ocr page 141-
E. AimEGGlO. — AFFECTIONS FARCINO-MORVEUSES 129
naire encyclopedique des sciences mMicales (art. Morve) s'exprime ainsi (2). laquo; II est commun d'observer les lesions internes de la morve sur des chevauxcontaminös, alors que les signes extörieurs spöcifiques de la maladie ne sont pas encore visibles. raquo;
laquo; Ce qui vient tömoigner de la possibility que la morve reste latente pendant un longdölai, avant qu'apparaissent ses manifestations extrieures, c'est le nombre, la gravity, I'^tendue des lesions internes que Ton est communamp;nent ä meme de constater I'orsqu'on fait abattre un animal dös le premier moment que se montreun Symptome quid6rionce chez lui I'infection morveuse. raquo; Nous n'avons pas eu I'oc-casion de remarquer comme certains auteurs les longues periodes d'incubation dans 1'epizootic de morve de Sezanne. Les chevaux chez qui se developpait une glande, d'une vflaquo; site-ä une autre, presentaient äl'autopsie faitelejour meme de la constatation de ce premier signe, des lesions 6tendues (voir 2e partie).
L'isolement pr6cautionnel des voisins de morveux doit etre plus long et plus s6vfere, quand ils se sont trouvös ä cöte de chevaux malades atteints de jetage muqueux ou mucuso-purulent, et simplement muqueux. — Pour les che­vaux des regiments, nous exprimons le voeu que ces voisins soient abattus.
H. Bouley, en 1877 (35), consultö par le tribunal de Chäteau-Thierry, ä propos de la transmissibilit6 de la morve repond ainsi: laquo; On est autorisö ä induire que la morve n'est pas contagieuse tant que les lesions des cavit6s na­sales ne se sont pas encore 6tablies et ne se traduisent pas encore par un öcoulement anormal, c'est-ä-dire par un jetage qui sert de v^hicule au virus. raquo; laquo; Le flux nasal simplement muqueux peut-il etre le v6hicule du virus mor­veux? Pas possible de röpondre ä cette question, car il n'existe aucune experience directe qui soil demonstrative de la transmission de la morve ä Väat latent.
S'il n'existe pas d'experience demonstrative de la trans-
9
-ocr page 142-
180nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MÄMOIRES DE LA SOClfiTfi
mission de la morve k l'ßtat latent, ainsi que l'avance H. Bouley,il y a des faits quidoivent etre pris en conside­ration, tendant ä 6tablir cette transmissibilit6 au moyen du jetage muqueux.
James Turner a remarqu6(36) un phenomfene de conta­gion de la morve, communique par le jetage sereux a deux chevaux. Le farcin a 6t6 donne ä deuxautres animaux par le meme jetage s6reux.
Abadie (37) de Nantes a observe la contagion dans des circonstances semblables.
C'estsurtout pour cette raison que H. Bouley pense (37) que laquo; ä saperiodeinitiale et alors qu'elle est encore latente, la morve est contagieuse; seulement les chances de sa .contagion sont moindres que lorsque l'ecouiement nasal s'est produit, car c'est par le jetage swrfoMique la contagion s'effectue, la question restant problematique de savoir si l'air expirö peut lui servir de vehicule. raquo;
Barrier, v6terinaire endeuxieme, a publie dans le n0 5 des Archives veteriniires de 1882, un cas interessant de morve latente. 11 s'agit d'un cheval qui est abattu pour la morve vingt-deux mois apres etre sorti d'un regiment d6cim6par la morve en 1878. Iln'estpasdit quece cheval ait 6te voisin d'un morveux. Get important renseignement ne peut cependant jamais echapper dans la pratique regi-mentaire.
-ocr page 143-
E. AUREGGIO. — AFFECTIONS FARCINO-MORVBUSES 181 CÜArnivB tt
raquo;loi've insidieuse ou morve tracli^ale ou laryiifio-truelieale.
11 importe de perfectionner le diagnostic de la a morve, afin quo tous les modes de manifestation laquo; soient bien connus, bion compris, etque, grace u ä cola, on puisso se mettre en defense centre laquo; la contagion. Toute la question est lä: C'est 11 par la prophylaxie qu'on sauvera des millions. m Abadie de Nantes en faisant connaitre un quot; nouveau moyen do diagnostiquer l'ötat mor-o veux sous une de scs formes les plus latentes laquo; et par cousdquant les plus insidieuses, a fait laquo; beaucoup au point do vue iconomique. raquo;
(H. Bodlex : Recueil de 1878, p. 118).
Les cas de morve, apparaissant insidieusement en meme temps ou peu apres d'autres affections, surprennent quel-quefoislespraticiens et les exposent aux plus regrettables mecornptes si leur attention n'est pas eveill^e a temps. En-visagee k ce point de vue, nous avons cru utile de grouper dans ce chapitre, nos observations de morve hisidieuse et celles recemment publiees par divers auteurs. Dans cette categoric, figurent tous las cas de morve qui se pr^sentent avec des symptömes et une pbysionomie extraordinaires que H. Bouley d^signe par la denomination de symptömes de la periode d'incubation et mieuxrfe laptriode de latence.
Notons que les signes prodromiques dont il va etre question, peuvent acquerir une Importance teile par I'ob-servation et le tömoignage d'un grand nombre de faits, qu'ils permettront un jour le diagnostic de la morve aussi sürement que si cette affection se denoneait exterieurement par tous ses symptömes cardinaux.
-ocr page 144-
132nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MfiMOIRES DE LA SOClfiTfi
Quoi qu'il en soit et sans pr6ino-— - p^ui aes aujour-
d'huicomorpn'1-------quot;^ ruDnque morve insidieuse, morve
, ..^iccue, etc., las cas de morve que Ton a trop facilement appel^s morve latente, interne, pulmonaire ou cachöe; quand ils ^talent accuses par un vestige de glande, un larmoiement, un 6coulement ä peine perceptible de söro-sit6 claire, etc.
Apramp;s James Türner, Youatt (1) insiste beaucoup sur un Symptome qui, dansun grand nombre de cas, n'est pas seulement leprölude, maisbien le signe de la morve long-temps avant qu'elle se caracterise par ses symptömes pathognomoniques.
laquo; Ce Symptome, le plusprecoce de la morve, est invariable-ment une augmentation de la secretion nasale d'un cöte. Peu abondante, d'abord, s'ecoulant naturellement, non vis-queuse, aqueuse, la mauere de cette secretion se melange avec un peu de mucus, et son ecoulement peut continuer pendant une pöriode de temps indeterrainee, avant qu'elle prenne un caractere de viscosity:
James Türner regarde ce jetage du premier degrö de la morve comme si dangereux, qu'il recommande l'isolement complet du cheval sur lequel on l'observe, si parfaites que paraissent etre du reste ses conditions de sante. raquo;
James Turner (2) a publi6 la premiere observation sur ce sujet interessant. II l'a recueillie sur une jument en ex-cellente condition et tres-vigoureuse, qui avait comme unique Symptome un jetage sereux par la narine droite. Elle communiqua la morve ä deux chevaux et le farcin ä deux autres.
Abadie de Nantes (3) rapporte: 1deg; un fait absolument semblable observe sur un cheval d'escadron qui laquo; avait un vestige de glande induree, un leger larmoiement d'un oeil et par la narine du möme cöteun ecoulement ä peine per­ceptible de s^rosite claire tombant en goutlelettes trans-
-ocr page 145-
E. AUREGGIO. — AFFECTIONS FARCINO-MORVEUSES 183
parentes. Aprös trois mois de cohabitation avec un autre cheval, celui-ci devint morveux et dut etre abattu, etc. raquo;
2deg; Abapie donne la relation d'un cheval atteint de morve qui n'etait accusee que par un jetage intermittent sans glande ni lesions de la pituitaire. Apres un certain temps de cohabitation avec deux chevaux, ses voisins, ceux-ci contractörent la morve.
A I'autopsie: cicatrices et chancres dans latrachöe, etc.
3deg; Deux autres chevaux morveux signales par Abadie, oil les symptomes classiques faisaient defaut, ne pr^sen-taient qu'un jetage buccal rendu apparent par une pres-sion de la trachee et avec la precaution de saisir la lan-gue au moment de la toux. A I'autopsie, les chancres en nombre et de dimensions considerables occupent toute la longueur de la trachee. — Dans les poumons de ces quatre chevaux morveux: myriades de tubercules.
Suivant Abadie, cette morve ä localisation trach6ale se caract6riserait par la toux,la douleur de la region trach6ale et 1'expectoration par la bouche de mucosit6s sanguino-lentes.
Trasbot fait justement remarquer (4) que chez Tun des sujets observes par Abadie, il y avail une boiterie qui passait d'un membre h I'autre; ces douleurs articulaires avec la toux intermittente appartiennent en propre ä l'af-fection morveuse.
H. Bouley se demande s'il n'existe pas un quatrieme Symptome. Si la glande n'etait pas perceptible dans la re­gion sous-glossienne, il y a de bien grandes probabilites, d'apr^s I'etat dans lequel I'autopsie a montre les ganglions lymphatiques de la poitrine, que ceux de 1'entree de cette ca­vity devaient etre tumefies et indur6s, et qu'ils constituaient une glande antethoracique, tout autant caracteristique par les sensations qu'elle aurait pu donner au toucher, que la glande sous-glossienne ellememe. Nous appelons I'attention des observateurs sur ce point important du diagnostic de
-ocr page 146-
134nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MfiMOIRES DE LA SOClfiTfi
cette morve trachöale, qui est plusfrequente peut-etre que les faits publics ne l'iinpliquent. Dans les foyers de conta­mination, il deviant indique aujourd'hui de ue pas s'at-tacher exclusivement ä l'examen des regions qui sont le siege le plus ordinaire des manifestations locales de la morve; car l'exploration de la trachee et des ganglions lymphatiques annexes peut fournir aussi d'importants ele­ments de diagnostic. raquo;
Barrier, ä propos de sa relation de morve laryngo-tra-cWale, dit:
laquo; Que les ganglions prepectoraux avaient un volume enorme et paraissaient profondement älteres. Je ne pense pas toutefois qu'ils fissent sur notre sujet une saillie assez considerable, ä l'entree de la poitrine, pour constituer une glandeantethoracique... Bien que remontant jusququot;ä la face interne du scalfene inferieur, ils me paraissaient trop dissi-mulös par les deux premieres cötes, trop profonds, en un mot, pouretre facilement perceptibles ä l'exterieur. raquo;
Pourquier de Montpellier (5), profitant des indications de Abadie, diagnostique une morve tracheale sur une mule poitevine, oü manquaient les trois signes classiques essen-tiels de cette maladie.
laquo; La trachte presentait la muqueuse parsemee d'un grand nombre d'elevures, d'un diametre variable de 3 ä 14 millimetres. Une matiere pultacee, grisätre recouvrait des ulcerations rougeätre ä bords tallies ä pic, Uleerations sur les cordes vocales, l'epiglotte, la face posterieure du voile du paiais. — Poumons reraplis de tubercules miliaires recents et anciens. — Bien dans les cavites nasales et sinus. Suivant Trasbot, les signes generaux: Respiration plus ou moins acc61er6e, appetit capricieux, amaigrissement, cedöme (Fun membre intermittent ^et ambulant, etaient confirmatifs de la morve. raquo;
1877. (6) Barrier, chef de service ä Alfort, communi­que ä la soci^tö centrale un cas de morve laryngo-tracheale
-ocr page 147-
E. AUREGGIO, — AFFECTIONS FARC1NO-MORVEÜSES 135
laquo; sur Tanimal vivant, absence complete de tous les sym-ptomes ordinaires de la morve. Pas de jetage apparent, pas de glandage et aucune ulcöration ou trace d'ulcöration sur la pituitaire. — Ulc^ration en tres-grand nombre dans le larynx et la trachte, tubercules pen nombreux, gonfle-ment notable des ganglions lymphatiques gutturaux, bron-chiques et prepectoraux. — raquo; laquo; La muqueuse pituitaire etait enduite ä sa surface d'unmuco-pus epais, visqueux et tres-adherent, surtout en haut. raquo;
Trasbot fait remarquer que les renseignements fournis par l'engorgement des ganglions antamp;horaciques et le muco-pus adherant sur la pituitaire, sont ä prendre en consideration dans les cas de morve tracWale. laquo; Cette observation montre, dit-il que le muco-pus du larynx et de la trachee peut arriver jusque dans les cavit^s nasales, ce qui soit dit en passant est presque la contradiction de cette opinion expriraee plusieurs fois, savoir: que les che-vaux affectes de morve tracheale ne jettent Jamals. raquo;
Plus loin il dit: laquo; Que 1'expulsion du muco-pus par la beuche ne se produit pas necessairement dans tous les cas de morve tracheale, ainsi qu'il I'a constate sur un cheval qui cependant a presente a l'autopsie des chancres dans la trachee. raquo;
Trasbot et Nocard (7) ont remarqufi que I'extreme sen­sibility du larynx et de la trachee et la moindre pression provoquant la toux chez un cheval vieux et cachectique, n'appartient pas sp^cialement a la morve. Toute fois qu'il existe une affection des poumons ou des bronches, la sen-* sibilite de la trachee est trfes-accus6e. Ces signes ont urie importance marquee quand ils sont constates sur des che-vaux ayant cohabite avec des morveux.
1878. (7) Nocard communique ä la soci6t6 centrale une observation de pleuresie chronique chez un cheval, suivie de l'eruption de morve aigue.
Le sujet est une vieille jument, maigre, fatigu66,essouf-fl6e, etc., atteinte de pleuresie chronique: Toux sans jetage
-ocr page 148-
136nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MfiMOIRES DE LA SOClfiTE
et sensibility extreme du larynx et de la trachte; expecto­ration dans la cavite buccale et mächonnements. laquo; La lan-gue estattir^e au dehors et la pression de la trachee provo-quant la toux, la bete projette sur le sol et par la bouche d'abondantes mucositös purulentes, blanchätres et strides de sang. —Le naseaudroitlaisse^couler quelques gouttes de s6rosit6 limpide transparente, albumineuse, visqueuse; glande empätöe douloureuse; profondöment ulceration arrondie, etc. Ces deux symptömes s'accentuent davantage le lendemain. raquo;
Nocard fait les reflexions suivantes: II n'a fallu que vingt-quatre heures pour l'apparition de desordres aussi accentu6s, puisque en moins de trente-six heures une 6tendue considerable de la pituitaire est envahie. II pense que l'äge des lösions pulmonaires est le meme que celui des chancres de la muqueuse respiratoire.
Nocard se demande si la pleur6sie n'etait pas un mode de manifestation de la diathfese morveuse?
La pleur^sie chronique etait simple, purement inflam-matoire.nullement specifique.independante de toute 16sion morveuse pröexistante. Impossible de trouver un tubercule ancien dans le poumon.
1878. (8) C, Leblahc präsente ä la society centrals des pifeces anatomiques provenant d'un cheval morveux et montrant une alteration pulmonaire ineterminee. laquo; Ce cheval jetait d'un cöte et ditait legerement glande, la pitui­taire d'une coloration jaune est couverte d'un enduit glace.
A I'autopsie aucune ulceration sur les muqueuses nasale el laryngo-tracheale. Des elevures marbriessur la muqueuse nasale, dues ä un engorgement des lymphatiques. — Dans la cavite pectorale, traces d'une pleur-esie ancienne. — La grosse division bronchiquedu poumon droit est complete-mentobstruee par un caillot ferme, blanc, ancien, se con-binant en bas et en haut par des caillots noirs et jaunes, consistants, mais de recente formation. Gelte lesion fr6-quente chez I'homme est rare ehez le cheval. Le poumon
-ocr page 149-
E, AURECGIO. — AFFECTIONS FARGINO-MOKVEÜSES 137
6tait parsem6 de taches jaunatres ne renfermant pas de pus, mais des debris de cellules pulmonaires commencant ä subir une degamp;ierescence mal definie. Aucune coque fibreuse ne les enveloppe et la matiere qui les composait n'avait pas d'analogie avec la substance caseeuse des tubercules. Le poumon presente des abces miliaires de morve ä divers degres. raquo;
C. Leblanc präsente ces lesions etun poumon tubercu-leux d'homme. laquo; Vous pouvez, dit-il, voir les differences qui existent entre les lesions de la morve equine et celle de la phthisie humaine. Elles ne ressemblent nullement aux depot fibrineux non enkystes, qui existent dans le poumon du clieval atteint de pleuro-pneumonie ancienne avec obs­truction d'une grosse bronche; si ce cheval avait vecu, on eüt certes trouve, melanges dans le poumon, les abces mi­liaires raorveux et ces depots non purulents.
A ces observations, encore peu nombreuses, de morve insidieuse s'en ajouteront d'autres qui aideront a eclairer la diagnose de l'affection morveuse, si embarrassante quel-quefois, ainsi que le dtimontre la relation du cas de morve insidieuse qui terminece chapitreet que nous avons observe ä Bourbonne-les-Bains.
Morve insidieuse präskntant des symptomes comiuuns aux affections : angine — gourme maligne — coryza gangreneux — caverne pülmonaire.
(Observation recueillie par deux collegues de Bourbonnes les-Bains : Daprey, Germain, et par I'auteur.)
3juin 1876. Germain, jeune veterinaire, est consulte le premier pour un cheval hongre, de trait, 9 ans, 1.52, blanc, de 300 fr. environ, qui est triste, ne mange pas, tousse, jette par les deux naseaux et a le jarret gauche engorge.
Les ganglions sous-glossiens sont engorges des deux cötös, non adherents, Tauge est empätee.
Diagnostic : laquo; La toux et le jetage double font naitre chez notre confrere Tidee d'angine. L'engorgement du jarret et ce renseignement que le sujet change lous les
-ocr page 150-
138nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MfiMOIRES DE LA. SOOIfiTfi
jours d'^curie dans les villages qu'il parcourt, pouvaient faire penser ä la morve. Mais les ganglions sont empätamp;ä. non adherents, et rien n'est remarque sur la pituitaire. La gorge est sensible, etc. G'est done par une angine que debute cette sefene patliologique, et le traitement des pre­miers jours est bien celui de cette affection. laquo;
7 juin : La toux est un peu moinsfrequente. Sur la joue droite on remarque une ulceration n'ayant pas le carac-tere farcineux, de la dimension d'une piece de 0 fr. 50 c; la peau est completement detruite : 11 y a suppuration. L'engorgement du jarret a disparu.
Cauterisation de l'ulcere avec la liqueur de Villate.
9 juin : Apres le gauche, le jarret droit s'engorge : il y a une legere boiterie de ce cöte. L'appetit est meüleuf, l'animal commence ä manger Tavoine. Jetage toujours tres abondant par les deux naseaux et plus epais.
t L'engorgement ambulatoire articulaire est une des manifestations de la morve. raquo;
Du 9 au 14 juin, continuation du traitement classique de l'angine.
14 juin : Le jetage augmente encore, il est jaune ver-dätre, adherent et plus abondant dans la narine gauche.' Glande sous-maxillaire gauche engorg6e, bosselee, sen­sible, mais non adherenle ä Tos maxillaire. Sur la face in­ferne de la cuisse gauche, on voit quatre ou cinq ganglions lymphatiques du volume d'une noisette, durs, sensibles ä la moindre pression, echelonnes de distance en distance.
Dans la cavite nasale droite, injection manifeste de la pituitaire dans la narine gauche ; il y a en outre, h I'eh-tröe de I'aile interne, trois petites pustules jaunätres, du volume d'une lentille spherique, s'affaissant sous la pres­sion dudoigt; un peu plus haut, sur la cloison nasale, une elevure ou plaque blanchätre irreguliere. interessant la pitui­taire, entouree d'une aureole inflammatoire, Engorgement du fourreau. L'appetit est bon, toux rare, plus de ii^vre.
laquo; Les modifications dans la nature du jetage et de la
-ocr page 151-
E. AÖREGGIO. — AFFECTIONS FARUINO-MORVEUSES 139
glande, sans etre encore typiques de Fetat morveux, s'en rapprochent considijrableroent. L'apparition d'une lym-phangite en dedans de la cuisse gauche et les lesions du nez completent ce tableau irregulier de la morve. Germain abandonnant l'idee d'angine, est tres preoccupe de Fetat de gravite de son malade, qu'il considere avec raison comme fortement suspect. raquo;
II supprime tout traileraent, previent le proprietaire qu'il craint la morve et Fengage a consulter Daprey, son collegue plus ancien.
15 juin. Daprey ne trouve pas les symptomes assez tran­ches pour affirmer l'existence de la morve : il dit avoir yu de semblables erosions sur la pituitaire dans des cas de gourme; il neleur trouve pas les caracteres particuliers aux chancres : bords tallies h pic, etc.
Malgre cela, la sequestration du clieval esl prescrite. Daprey ordonne une friction de topique Terrat sur la glande et sur les ganglions de la cuisse et friction de pommade mercurielle sur le chanfrein. Deux fumigations d'encens.
Eleetuaire : Emetique............. 10 grammes.
Gentiane en poudre... GO — Melasse............... 200 —
17 juin. laquo; Germain nous prie de visiter avec lui le sujet en question, n Nous remarquons qua I'ctat general est mauvais : les saillies osseuses sont tres apparentes, la glande a a pen pres disparu sans s'abceder, ainsi que les ganglions de la face interne de la cuisse. Les lesions du nez n'ont pas change; comrae le 14 juin, il y a trois pustules tendant aujourd'hui a se confondre et une cica­trice blanch ätre au-dessus. Jetage un peu moins abon-dant, toujours adherent, formant des croütes, d'une odeur infecte, comme dans le coryza gangreneux cu dans le cas de pneumonie avec caverne.
Quoique les lesions du nez n'aient pas les caracteres ordinaires de la morve, ils n'en sont pas moins ä nos yeux confirmatifs de la morve.
-ocr page 152-
140nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MfiMOIRES DE LA SOCIfiTE
21 juin. laquo; Deuxiöme visite de Daprey avec Germain. raquo; Les trois pustules de la narine gauche se sont ouvertes, elles ont donnö du pus. Rien de change dans la plaque blan-chätre qui se trouvait un peu plus haut. Injection moins vive de la pituitaire. Jetage moins abondant, mais tres-infect.
laquo; II est assez rare de remarquer dans le cas de morve une fetiditö aussi prononcee du jetage. raquo;
Daprey croit que le cheval est en bonne voie de gueri-son et que les pustules 6taient dues a du pus de nature corrosive provenant soit du poumon, soit des sinus,
Comme trailement : Electuaire a la noix vomique; fric­tion de pommade mercurielle sur le chanfrein; injection d'une solution de permanganiate de potasse.
23 juin. Jetage moins abondant, toujours adherent, plus de toux, le cheval mange tres bien.
On remplace les injections de permanganate de potasse pw celles de sulf'ate de zinc-
25 juin. Jetage plus abondant, sans odeur; plaques pus-luleuses de 0,50 c. ä 1 franc sur la cloison dans la narine droite; memes lesions dans la narine gauche, Ganglions sous-glossiens des deux cotes tumefies, non adherents. R^appa-rition des ganglions de la face interne de la cuisse gauche. Amaigrissement du sujet, malgr6 une bonne nourriture.
4 juillet. L'abattage est decide, quoique le collegue Da-prey ne trouve pas encore les lesions du nez typiques de la morve, qui, d'apres lui, sont des ccorchures plutöt que des chancres.
Autopsie le 1 juillet. Dans la partie superieure de la cloi­son nasale, on trouve a gauche deux chancres, et du cöte oppose il en existe un seul irregulier et caracteristique. Collection des sinus surtout a gauche; glandes volumi-neuses mamelonnees non adherenles.
A 1'Ouvertüre de la cavite thoracique, le poumon a un aspect mamelonne; retire de la cavite, une premiere inci­sion dans le sens de la largeur des lobes pulmonaires,
-ocr page 153-
E, AÜBPcOIO. - AFFECTIONS PARCINO-MOIWEUSES 141
montre un grand nombre de points rouges dissemines de pneumonic lobulaire. En promenant la main sur cette coupe, on se rend compte qu'il existe une grande quantity de nodosites miliaires. Ge sont depetits tubercules recents non indures, cntour6s d'une zone inflammatoire rouge.
laquo; Les pouraons sont sains, dit Daprey avec une certainc satisfaction, heureux de voir i'autopsie confirmer ses doutes constants sur l'existence de la morve. Les tuber­cules miliaires recents, parfaitement arrondis et entoures d'une aureole inflammatoire rouge fonce, qui tranche sur la couleurplus päle de la substance pulmonaire exsangue, sont contestes par Daprey qui ne les trouve pas caracte-ristiques de la morve, parce qu'ils ne sont pas indures. Ils constituent une veritable pneumonie lobulaire, origine des tubercules specifiques de la morve. La decouverte de deux productions blanchatres, arrondies, du volume d'une grosse noisette, enkyst^es dans la substance pulmonaire, formant une coque fibreuse dont elles se separent par 6nucl6ation, fait dire ä Daprey : Ah! voilä de vrais tuber­cules, cette fois. Ces gros tubercules, tres durs, d'un aspect crayeux, ont et6 conserves, ainsi que toutes les autres pieces pathologiques recueillies, pour etre soumis h I'exa-men du professeur Nocard qui nous a obligeamment re-pondu le 31 juillet 1879 : laquo; II n'y a pas de doute h avoir : les pieces que vous m'avez envoyees sont bien de la morve et probablement de la morve aigue. raquo;
Reflexions: Gelte relation de morve, corroborant celles qui sont comprises dans cet ouvrage, montre une fois de plus les formes hypocrites et insidieuses que pent revetir la morve, de maniere a tromper le praticien, meme leplus exerci.
Nous remarquons, en effet, dans cette observation : au d6but, une angine franchement accus^e, aprfes laquelle se developpent les germes de la morve.
Nous ne disons pas que la morve a 6te determinee ici par la misfere physiologique et pathologique du cheval en question. En spontan^iste convaincu, il nous faut des fails
-ocr page 154-
h
142nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MfiMOIREB DP. LA SOClamp;ri!',
mieux etablis. Nous avons note que ce cheval est a un marehand d'etoffes qui porte sa vagabonde Industrie de village en village. G'est dans ces conditions que I'animal a sans aucun doute ete contamine dans une des nom-breuses ecuries fr^quentees.
Un engorgement oedemateux du jarret gauche se mon-trant en meme temps qne rinflammalion des premiöres voies repiratoires, peut d'abord ne pas inquieter; mais 11 devient significatif lorsque le quatrieme jour apparait une plaie ulcereuse sur la joue droite.
Germain, tout en designant cette plaie par 1c nom d'ul-ceration, ajoute qu'elle n'a pas le caractere farcineux. L'idee de morve n'6tant pas encore eveillee a ceLte date dans l'esprit de noti'e jeune collegue, il meconnait la na­ture de cette lesion, qui Interesse la peau, dans toute son epaisseur, sur uneetendue d'une piece de 0,50 cent.
Le sixieme jour, c'est le jarret droit qui s'engorge en provoquant une boiterie : le jarret gauche revient ä l'etat normal.
Ces engorgements articulaires, ambulatoires, ont une grande signification dans Faffection morveuse. Mais on salt aussi que les articulations et les ganglions s'engorgent dans certains cas de gourme maligne.
Le dixieme jour, les ganglions de la euisse gauche et de l'auge se developpent, sont sensibles, metis riadhtrent ni h la peau, ni au maxillaii'e.
En meme temps apparaissent des lesions dans lacavitö nasale gauche, que Ton peut attribuer encore ti la crise gourmeuse maligne, pendant laquelle la muqueuse prä­sente quelquefois des erosions epitheliales.
N'a-t-on pas vu dejä de semblables lesions dans d'au-tres circonstances? Nous en avons signale dans ce mo-moire et avons rappele qu'elles se rapprochaient de celles constatees a Bordeaux en 1873 par une commission de völörinaires principaux qui a designe cette affection : laquo; Maladie particuliere des chevaux de l'armee, ayant quel-que ressemblance avec la mofve, raquo;
i fl!
-ocr page 155-
E. AUREGG10. — AFFECTIONS FARCINO-MORVEUSES 143
La trompeuse analogie avec la gourme maligne est .completee par un signe tres rare dans la morve. C'est la fetidite du jetage.
Tons ces signes insolites conduisent le plus age et par suite le plus experimente des trois veterinaires consultes, ä admettre le quinzieme jour que les symptömes ne sont pas assez tranches pour affirmer l'existence de la morve ; sa longue experience lui ayant permis de voir de sem-blables Erosions sur la pituitaire clans des cas de gourme maligne.
L'attenlion de l'observateur pent encore etre detournee par la disparition de l'engorgement ganglionnaire de la cuisse et de Tauge, et en presence du jetage fetide, la pensee que le malade est sous le coup d'un coiyza gangr6-neux ou d'une caverne pulmonaire, pent traverser l'esprit et eloigner davanlage Fidec de morve.
C'est ainsi que notre ancien collegue Daprey estime, le vingt-unieme jour, que le cheval est en bonne voie de guerison et que les pustules etaient occasionn^es par Firritation du pus fetide, et peut-etre, ajoute-t-il, avons-nous atfaire au tricopliyton, etc.
Teiles sont les erreurs dont sont susceptibles les veteri­naires qui ont rarement I'occasion d'obsecver la morve.
Pour nous, la denomination de morve insidieuse doit etre prcteree h celle de morve latente dont l'existence est douteuse. En effet, la morve n'est pas latente ou cacbee si eile s'estdejä manifestee par des signes fugaces qui ontpu echapper a l'observateur. (Voir notre obs. 22deg; et autres.)
La morve mcconnue et mieux la morve insidieuse joue un grand röle dans les epizootics de morve. Notre con­viction est si grande, ä cet egard, que nous proposons pour les enrayer ä tout jamais dans les Administrations qui entretiennent un effectif considerable de chevaux : 1deg; d'abattre /es voisins d'un cheval reconnu morveux a I'autopsie; 20de ne jamais changer leschevauxd'intervalles; 3deg; d'affecler dans les infirmeries aux chevaux ä maladies internes des Stalles avec separations completes faciles a desinfecter aprfes le passage de tout malade.
-ocr page 156-
iltbnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MfiMOIRES DE LA SOCIfiTfi
CHAPITRE III
A. — Malndie particuliere des voies nasales (1). — Itliiuitc exsudative (2). — Coryza phlyetcnolde MiniMlant la suorve (3).
line maladie particuliere des voies nasales s'est montröe pendant l'epizootie de morve rapportee dans ce memoire (Deuxierne partie).
Cette affection, qui a beaucoup de ressemblance avec la morve, est identique a celle decrite en 1873 par une com­mission de veterinaires principaux qui I'ont 6tudiee dans differents regiments de cavalerie et notamment a Bor­deaux.
Les conditions sanitaires des deux depots ^talent si mau-vaises a l'epoque oü cette eruption nasale s'est montröe sur une dizaine de chevaux, que nous avons ete sur le point d'en demander l'abatage apres avis et conseil de notre collfegueMoreau.
Void la copie du rapport que nous avons adressi a I'autoriU militaire enjuillet 1876.
laquo; Dix chevaux ont ete isoles par precaution; ils pr6sen-laquo; taient, les uns des jetages de mauvaise nature, d'autres laquo; avaient des erosions epithöliales de forme chancreuse laquo; sur la cloison et sous le repli de I'aile interne du nez. laquo; Ni les uns ni les autres n'ont jamais presents la moindre laquo; glande.
laquo; Eu ögard au defaut de ce signe pathognomonique, laquo; pierre de touche, de l'aifection morveuse, nous avons laquo; ajourne l'abatage de ces chevaux. Nous ne regrettons laquo; pas cette reserve, car depuis le 12 juillet qu'ils sent en laquo; observation, aucune complication n'estsnrvenue. Les^ro-laquo; sions epitheliales ont disparu par l'application de la laquo; teinture d'iode. A I'interieur, purgatifs aloetiques. Mal-laquo; gr6 cette amelioration qui 61öigne toute crainte de mala-
-ocr page 157-
E. AÜREGGIO, — AFFKCTIONS FARCINO-MORVEÜSES li5
laquo; die contagieuse, la plus grande reserve est encore indi-laquo; quee, parce que dans le meme quartier des chevaux ont laquo; ete abattus recemment pour la morve.
laquo; Un de ces chevaux (numero matricuje 8515. Bouque-laquo; tiere, jument de 13 ans) est proposee pour la reforme laquo; pour usure. D'apres l'ordre du general, si le v6t6riraire laquo; civil propose ä la visite des chevaux refom^s refuse ce laquo; sujet, il sera immediatement abattu.
lt;c La vente de ce cheval n'ayant pas ete autorisee, ila laquo; 6t6 sacrifie immediatement. A I'autopsie aucune trace laquo; de morve! raquo;
Les autres sont dans le rang oil ils font un excellent service depuisun an. Quelques-uns pr6sentent encore au-jourd'hui des cicatrices blanches irr^gulieres aux points primitivementoccupes par les pseudo-ulcferes.
Nous nous demandons, en presence de ces r^sultats, s les v^terinaires qui pr6tendent guerir la morve ne choisis-sent pas pour sujets d'expßrience des malades de l'espöce que nous venons de succinctement rappeler et qui ont avec les morveux une frappante analogie.
Cette maladie, dont il avail ete peuparle jusqu'alors, a 6t6 remarque, apres les veterinaires principaux, par plusieurs collegues militaires: Salle, Picheney et Delamotte, qui l'a baptis^e du nom de coryza phlyctenoide.
l0Nos observations nous autorisent ä avancer, contrai-rement ä l'opinion emise par Delamotte, que cette affec­tion ti1 est pas contagieuse; mais qu'elle se developpe sous l'influence d'une cause gönerale identique ä celle qui a developp6 l'angiue öpizootique dont il a ete parlö dans la premiere partie ce de travail.
2deg; Qu'elle est locale et simplement de nature inflamma-toire. L'autopsie de la jument ßoi((/Me^re a damp;nontre l'in-tegrit6 des organes respiratoires (poumons et bronches).
3deg; Qu'elle n'a pas toujours un rapport immMiat avec la gourme, les lesions nasales se d6voloppent quelquefois
10
-ocr page 158-
146nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEMOIRES DE LA SOClfiTE
aprös la gourme et souvent sans l'influence de l'aftection gourmeuse.
Pour cette raison, nous n'emploierons pas avec Delamotte les denominations de gourme phlyctenoide, coryza phlyc-t^no'ide.
M *raquo;#9632;
STOTICE. — Sur mte maladie iiariiciiliere tie's clie-vanx de l'annee, etmliee giai* line commissioraquo; de vetei'inaires |ii*iuciiiaiiK laquo;16signes jiaiquot; le ministre.
line maladie encore peu connue, caracterisee par des symptomes locaux, et ayaut quelque ressemblance avec la morve, vient de se manifester sur les chevaux des 17c dra­gons, Ge chasseurs, 2C hussards, etc., et a donne lieu ä quelquescraintesnonjustifiees et centre lesquellesil a paru necessaire de premuuir les veterinaires militaires, afin d'eviter I'abatage premature des animaux qui en sent atteints.
line description succincte de cetle affection, peu grave en elle-meme, et a terminaison toujours heureuse, suffira pour edifier sur sa veritable nature les veterinaires des corps oil eile pourrait encore faire son apparition, et eviter toute erreur de diagnostic.
Le debut n'est annonce par aucun prodrome; on voit simplement sur la pituitaire, dans une 6tendue plus ou moins grande, des taches d'un rouge orange sur lesquelles ne tarde pas a venir se deposer une matiere blanchatre, plastique, entre les corps muqueux de celte membrane et sacoucbeepitheliale. Celle-ci, soulevee,finitpar sedetruire et faire place ä une plaque superficielle qui se cicatrise assez promptement. Enfin la mattere plastique blanche, faisant sailHe sur la muqueuse et affectant des formes trös-irr6gulieres,persiste pendant plus ou moins longtempspour disparaitre ensuite, quelquefois d'une maniere complete, d'aulres fois laissant une cicatrice unie el blanchatre.
-ocr page 159-
E. AUREGGIO. — AFFECTIONS FARCINO-MORVEUSES 147
Le stege de ces lesions a lieu le plus framp;juemmerit ä la partie inf6rieure soit de la cloison nasale, soit de la mu-queuse qui tapisse las ailes du nez; presque toujours elles s'accompagnent d'un trfes-leger jetage variant entre un mucus blanchätre glaireux qui, en se melant a la poussiere des fourrages, forme des plaques noirätres qu'on enläve facilement et qui laisse la muqueuse unie ou un peu granu-leuse, mais recouverte parfois de täches blanchätres, saillantes ou non, decrites plus haut; Jamals ou presque jamais il n'existe le plus petit engorgement des ganglions sous-glossiens, ou, si exceptionnellement on observe une petite glande, celle-ci est molle, sans aucune adherence, insensible, et disparait presque toujours au bout de peu de temps. Le cheval, ainsi affecte, tousse trös-rarement; ce-pendant, si on provoque la toux sur queiques sujets, celle-ci est assez difficile et parfois un peu penible. Quo! qu'il en soit, le cheval n'a pas de fiövre de reaction j il conserve son appelit, son Energie et son embonpoint; mais, sur quelques-uns, cependant, on observe un amaigris-sement assez sensible. Dans tous les cas, neanmoins, la gu6-rison ne se fait pas longtemps attendre; les cicatrices blan­chätres seules persistent queiques jours encore.
Les vet^rinaires qui ont 6t6 a meme d'observer cette affection n'hesitent pas ä reconnaitre que le plus souvent eile peut se guerir sans traitement; cependant la bonne nourriture, les toniques et les excitants diffusibles en fa-cilitent la guerison d'une maniere trfes-sensible.
Paris, le 17 avril 1873.
-ocr page 160-
148nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MäMOIRES DE LA SOClElfi
B. — Confusion et analosie de la phthiste tuber-euleusedu ebeval aiec laMorve.
u La cheyal ne peut-ilpas fitre stteint d'uno phthisic tul)crculeuse, anatomiquement tris-semblable ä la phthisie morvouse, cssentiel-lement ti-fes-diffiirciite ? Pour ma pai-t, je le crois; et commc on diSfinitive cette question est do cellos qui ne sontpas encore r6solues,ilfaut se garder d'affirmer roxistence de la morvo ou so basant exclusivement sur la presence des tubercules. En miSdecine hSgale, une somblablo affirmation pourrait avoir unc trfcs-grande gravitö. raquo; (H. Bovley, Chronique de novemb rel875, p. 1621),
L'analogie si frappante des lesions pulraonaires de |ces deux aflfections explique pourquoi l'une est quelquefois prise pour l'autre, quand elles se renconlrent sur un che-val qui n'a d'ailieurs presents aueun signe exterieur damp;iongant la morve. La tendance d'un grand nombre d'auteurs ä admettre une morve dansls ces porte natu-rellement ä voir toujours la morve atente, ie cas, et ä nier la tuberculose.
Zundel, adversaire de la spontaneite et partisan de la morve latente, meme pendant des ann^es, s'exprime ainsi dans son dictionnaire (p. 639): • Tandis quo Dupuy, Gurlt, Hurtrel d'Arboval, Delafond, Borhauer disent que la tuberculose est frequente chez le cheval; que Gotli, Hiring, Hagen, Muller, la disent rares chez celte espece animale, il y a un grand nombre d'auteurs qui disent que la tuberculose proprement dite ne s'observe pas du tout chez ie cheval (Gerlach, Boüinger, Lydtin, Adam, Zundel.)
Si Gotti dil avoir observe sur le cheval une tuberculose analogue ä celle du boeuf, la plupart des autres veterinai-res paraissent avoir confondu avec les lesions de la pneu-monie chronique, avec les vomiques des vieilles maladies
-ocr page 161-
E. AURE6GI0. — AFFECTIONS FARCINO-MORVEUSES 149
de poitriae, quelquefois avec des abcös m6tastatiques de la pyohemie. Si la tuberculose proprement dite ne paratt pas s'observer chez le cheval, par contre, rencontre-t-on chez lui la morve qui, d'apramp;s Villemin, est la maladie la plus voisine de la tuberculose.
Aprfes avoir ajoute son nom h im groupe de collogues allemands, qui ne reconnaissent pas la phthisic chez Je cheval, Zundel dit, page 640 de son Dietionmire (1quot; co-lonne):
laquo; Peut-on admettre que la morve est bei et bien la tu­berculose du cheval: que la difference entre les deux maladies ne tient qu'ä des differences d'espöces ? Nous ne le pensons pas! raquo;
Plus loin, p. 640 (2* colonne) Zundel dit que : a Bollin-ger, Chauveau, Muller, Gotti, Riffi, Verga, Semmer et d'autres, en inoculant la tuberculose ä des chevaux, ont produit la tuberculose simple et non la morve. raquo;
laquo; Chauveau (4), en injectant de tres-petites quantity de matiöre tuberculeuse a des solipedes, a reussi a provo-quer, dans le poumon de ces animaux, des Eruptions mi-liaires grises et transparentes d'une incroyable richesse, comparables aux Eruptions les plus fines et les plus abon-dantes de tuberculose miliaire aigue chez l'homme et cela sans trouble apparent de la sant6. raquo;
Nous ne concevons pas comment Zundel a os6 placer sa negation ausujet de la phthisie Equine, avantla citation si concluante et si affirmative de l'existence de l'affection tuberculeuse chez le cheval, empruntee au savant physio-logiste de Lyon.
Le scepticisme pr6medit6 de notre confrere ne donne-t-il pas la mesure du peu de valeur qu'on doit attacher aux id^es subversives qu'il tend ä propager pour faire passer ses doctrines.
Sans doute la phthisie tuberculeuse du cheval est rare; mais est-ce une raison parce que Zundel ne I'a pas cons­tate ou n'a pas voulu la voir, pour que cette affection
-ocr page 162-
150nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MfiMOIRES DE LA SOCIfiTß
doive etre rayee du cadre nosologique. Elle g^ae M. Zun-del et voilä pourquoi il nie son existence.
L'6tude sommaire qua nous allons faire de la phthisic tuberculeuse du cheval, devait trouver sa place dans le travail bibliographique que nous avons entrepris sur la morve.
1850. (5) BARTHfLEMYain6, rapporte ses experiences de 1822 surles inoculations de la morve. A cette ^poque laquo; on 6tait au lendemain du jour oü Dupuy avait fait connaitre son opinion concernant la difference qu'il pr^tendait exister entre la morve chronique et la morve aigue: Tune, affec­tion tuberculeuse, resumant en eile un grand nombre des maladies du cheval; l'autre, affection de nature typho'ide 6minemment contagieuse, trös-meurtriere, ne devant pas conserver le nom de morve, parce que ce nom ne peut pas donner une idee exacte du degrl de malignite de la maladie qu'il proposait de nommer angine gangreneuse.
1859. (6) Haubner, professeur h Dresde, envisage la morve comme une tuberculose presque de la meme ma-niere que le professeur Dupuy.
1859. (7) Goubaux a souvent rencontr6 dans la periode d6cenuale,de 1850 ä 1860, surles chevaux destines aux operations et dissections, des lesions visc^rales qui n'etaient denoncees ä I'exterieur par aucun Symptome de la morve. Renault et Colin, quiont examine ces lesions, ne leur ont pas trouve des caracteres assez nets pour les attribuer ä la morve plutöt qu'ä toute autre cause.
1863.nbsp; (8) Person : laquo; La phthisic n'est pas une maladie imaginaire, il ne manque pas dans l'armee, des chevaux atteints de tubercules, qui terminent leur vie dans les in-firmeries ou qui sont vendus comme reformes parce que leur etat general est mauvais et qu'ils ne peuvent plus suffire aux exercices de longue haieine. raquo;
1864.nbsp; (9) Guy, dans une reponse aux observations criti­ques de Person sur le diagnostic de la morve, affirme ne
-ocr page 163-
E. AUREGGIO. — AFFECTIONS FARC1N0-M0KVEUSES 151
jamais avoir vu dans les nombreuses autopsies qu'il a faites, les tubcrcules caractöristiques de la phthisie.
1868. (10) H. Bouley, aprfes tout ee qui a 6t6 dit dans la discussion de la tuberculose de I'liomme, provoquee par Villemin, presente ii l'Academie de mMecine quelques considerations surla phthisie des animaux. laquo; II est,.dit-il, une maladie du cheval qui se caracterise d'une maniere si constante par la presence de tubercules pulmonaires qua Dupuy, I'ancien professeur dquot;Alfort, avait cru pouvoir la designer d'apres ce caractere meme et Favait appelee Vaf-fection tuberculeuse. Gelte maladie, vous pressentez quelle eile est: c'est la morve chronique. Villemin, dans son re-marquable ouvrage sur la tuberculose, a parfaitement saisi le rapport qui existe entrela tuberculose du cheval et celle de I'liomme. C'est meme la propriety contagieuse de Tune qui a donne l'idee de rechercher si Tautre ne la possede-rait pas egalement. Je crois toutefois, je me häte de le dire, que Villemin est alle trop loin lorsqu'il s'est laisse entrai-ner h etablir entre les deux maladies une presque identity. Malgre leur similitude matormque, je les crois essenhelle-mentdissembläbles; mais, malgrö cela, il meparait incontes­table que l'etude de revolution des tubercules dans la morve chronique, pent etre d'une grande utility pour 6clairer la question de revolution de la meme lesion dans la phthisie.
Or, la morve chronique etant contagieuse, rien n'est facile comme de la faire naitre a volonte sur un cheval sain et d'en suivre toutes les phases sur une s^rie de sujets, et peut-etre cette etude ainsi poursuivie conduirait-elle h la vraie thöorie de la tuberculose dans toutes les especes.
1873. Chauveau a fait des experiences d'inoculation de la phthisie ä des solipedes citees au commencement de ce chapitrQ, Les resultats qu'il a obtenus se sont traduits par des lesions remarquables, trfes-comparables ä celles que plusieurs auteurs ont trouvees dans les autopsies dont il sera question plus loin.
-ocr page 164-
152nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MfiMOIRES DE LA SOClßTfi
'I
1875. (11) Borhauer rappeile qua Key, dans son Traitä de jurisprudence väerinaire decrit la tuberculisation du poumon sous toutes ses formes et il dit que cette tu­berculisation constituait laphthisie tuberculeuse, etc. laquo; En concluant done ä notre derniere reunion que toute tuber­culisation du poumon sans lesions morveuses etaitla phthi­sic tuberculeuse et non la morve pulmonaire, je n'ai fait que rapporter l'opinion d'unpraticien experimente qui suit les evolutions de la science et qui, certes, est ä la hauteur de cette ecole qui s'appelle Vecule moderne. raquo;
Zundel röpond ä son confrere de Strasbourg et maintient son opinion sur la phthisie tuberculeuse du cheval en disant qu'on n'a pas r6ellement signals des cas de tuberculose chez le cheval, des tubercules analogues ä ceux qui cons­tituent la pommeltere des betes bovines, ou la phthisie de l'homme. Ge qu'on a appelö tubermle chez le cheval, dit Zundel, 6tait un petit abc^s, tantöt consecutif ä une pneu-monie, tantöt resultant de la pyohemie; le pus se trouvant sans communication avec une forte bronche, s'epaissit et rnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; se prend en une masse glaireuse et casäeuse, et plus tard
meme se cr6tifie; le tissu pulmonaire voisin obliterö se contracte autour de ces masses qui sont des vomiques plus tnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;ou moins grandes, de la grosseur d'un pois, d'une noisette,
d'un oeuf, composees de phosphate et de carbonate de chaux, d'une matiöre albumino-fibrineuse, de corps gras. Ce n'est pas lä le tubercule vrai qu'on observe chez le cheval morveux, chez l'homme phthisique, chez la vache atteinte de pommeliöre, oü la tumeur est due ä la granu­lation tuberculeuse, naissant de la substance conjonetive des tissus, augmentant de volume et se proliferant. Le tubercule vrai commence d'abord par un point de peu d'6tendue, et g6n6ralement la tumeur n'aequiert pas des dimensions considerables. Lorsque la cause est energique et etendue, eile marque son action par la multiplicite des foyers, et alors de nombreuses granulations, formees en meme temps, confinent et se roelent en donnant des masses souvent considerables, des plaqCtes, des ilots 6tendus, ce
-ocr page 165-
E. AUREGGIO, — AFFECTIONS FARCINO-MORVEUSES 153
qu'on appelle Tinfiltration tuberculeuse. Or, ces infiltra­tions du lissu pulmonaire ne sont pas rares chez les che-vaux morveux, et pour beaucoup de v6t6rlnaires, elles ne sont pas admises comme un signe de la morve, on croitse trouver en presence d'une induration chronique, d'une lesion de vieille courbature, tandis que, reellement, c'est une lesion caract6ristique de la morve, souvent d'une morve latente, que M. Borhauer nie ä tort.
1875. Zundel, dans sa chronique d'Allemagne (Remeii, fevrier, 1876), donne le compte-rendu de la clinique de l'öccle de Berlin par le chef de service Eggeling, qui rapporte deux cas de morve demontrant le polyraorphisme de cette maladie. Nous reproduisons un de ces prötendus cas de morve pour montrer combien il ressemblo par ses lesions a ce que nous disent sur des observations semblables, les professeurs Ghauveau.Trasbot et Nocard. laquo; Le voici: c'est un cheval qui, depuis quelquesjours, ne mangeait plus avec son appetit ordinaire, qui avait la tete lourde, mal soute-nue, une certaine faiblesse dans rencolure; ä I'ecurie, il aimait a appuyer la tete sur la mangeoire, et permettait aux muscles du ecu de se relacher. L'animal avait un pen de iibvte; le thermometre marquait 390,1 ä l'anus et le pouls battait 44 fois par minute: les muqueuses ^talent sensiblement injectees; il n'y avait pas de jetage, pas de tumefaction dos ganglions, rien d'apparent sur le nez: le cheval paraissait fort fatigue et se couchait volontiers. — Get etat resta le meme pendant pres d'un mois; la fievre apparaissait pour ainsi dire par intermittences, mais sans rögularite, pour disparaitre tout-ä-fait pendant quelques jours, alors, aussi l'animal montrait un meilleur appötit; malgr6 cela, il maigrissait consid^rablement. De temps ä autre, on avait constate dans les muscles ol^craniens, ainsi que dans ceux du cou, des surfaces tum6fiees et dou-loureuses, de la dimension d'un ceuf d'oie, mais sans ten­dance a abcedation : ces tumeurs disparaissaient d'elles-memes au bout de huit ä dix jours.
-ocr page 166-
w
#9632; *#9632;
15inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MfiMOIRES DE LA SOClfiTfi
Ge fut au bout d'un mois environ que, tout-ä-coup, des tumeurs analogues se montrerent a differents points du corps, au nombre de dix h douze, ayant des formes et des dimensions tres-variables; les unes grosses comme une noisette, les autres plus volumineuses qu'une noix; les unes sous-cutanees, mobiles sous la peau, les autres evi-demment logees dans le derma. Ces tumeurs assez sem-blables a celles de l'eöhauboulure, conservaienti'empreinte des doigts et etaient douloureuses ä la pression. L'ani-mal avait comme un torticolis, avec la tete dejelee iatera-lement, le cou recourbe et difficile ä ramener en ligne droite; il manifestait de vives douleurs quand on cher-chait a lui redresser le cou flecbi a droite. Au bout de pen de jours, les tumeurs de la peau se montrerent, comme de ,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; vrais boutons de farcin, devinrent fluctuantes et meme
ulcereuses; des cordesfarcineuses se montrerent egalement et les ganglions lymphatiques s'angorgerent. Le cheval fut done abattu comme farcino-morveux. Outre les lesions d'un farcin general, d'unc tumefaction des ganglions lymphatiques avec degenerescence caseeuse des centres, Ton trouva de nombreux tubercules miliaires des poumons; les uns avec aureole rouge et translucide, conscquemment de date r^cente; les autres presque cartilagineux, indures; des nodosites plus grandes avec centres ramollis, pseudo-purulents, denotaient que le mal n'etait pas de date re-cente ; des nodosites morveuses furent trtmvees a la sur­face de la rate et aussi dans I'orsrane meme. La lesion la plus interessante fut un foyer pseudo-purulent situe sur le cotödeladeuxiemevertebre cervicale, forme au detriment des muscles de la region et traverse par de nombreuses brides fibreuses, entamant la crete de l'os et l'apophyse transverse du cote droit; l'os presentait k sa surface de nombreux osteopbytes.
Le grand abeös communiquait avec un abces plus petit, situö dans le diploe de Taxis et fournissant un pus peu consistant; une partie de l'os 6tait ramollie; une autre partie au contraire plus compacts, scleroses. Il y avait
-ocr page 167-
E. AUREGGIO. — AEFECTIONS F.UICINO-MORVEUSES 155
done une ost6omy61ite morveuse assez analogue ä l'alt ora­tion que la syphilis produit quelquefois dans les os de Thomme.
Ici encore la morve a 6te longtemps latente et raecon-naissable et Ton trouve surtout une alteration particuliöre des os due a la morve.
Les auteurs disent bien que la diathese morveuse peat produire une osteomalacie speciale, mais leur dire ne s'appuyait guere sur des faits. On a vu du ramollissement des os de la face, k la suite d'ulcerations provenant de la muqueuse, et agissant par contiguite ; mais on n'a jamais jusqu'ici signals de metastase des nositös morveuses dans des os eloignös des foyers morveux ordinaires.
1876. (12) Chenier considere le cheval comma refrac-taire au vice tuberculeux. laquo; Jen'ai done pas pu confondre la phthisic tuberculeuse avec la morve. raquo; — C'est pr^cise-ment pour cette raison que nous croyons fondees les sup­positions de C. Leblanc et H. Bouley, et nous regrettons que dans ce cas notre collegue n'ait pas eu recours aux inoculations sur le lapin, si impressionnable aux inocula­tions de la mattere tuberculeuse, ainsi que I'a etabli Ville-min. Dans une autre circonstance, Chenier reconnait (14) que la phthisic tuberculeuse du cheval est rare.
Enfin plus tard (14) il est oblig6 de convenir que 1'or­ganisation du cheval n'est pas refractaire d'une maniere absolue, a la tuberculisalion.
1878. (16)G. Leblanc pense qu'il faut des faits morveux pour accepter l'existence de la phthisic tuberculeuse chez le cheval et qu'il est prudent d'attendre. II a communique ä la Soci6t6 centrale une observation de morve dont les lesions se faisaient remarquer en meme temps qu'une alte­ration ind6termin6e du poumon (voir ch. II, 3e partie). C'est a la suite de cette communication que C. Leblanc a faitlareserve ci-dessus. — En 1875 (17), C. Leblanc dit: laquo; II faudrait decrire les lesions propres ä cette morve latente et ne pas declarer morveux tons les chevaux qui
-ocr page 168-
156nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MfiMOIRES DE LA SOCIfiTÄ
ont des abces miliaires (pour ne pas dire des tubercules) Vnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; dans les poumons. raquo;
1878 (18). Nocard lit ä la Soci6t6 centrale une note sur un cas de neoplasie genöralisöe (lymphadenie?) simulant la tuberculose morveuse chez le cheval.
Les lesions etudiees par Nocard n'^tant pas caracteris-
tiques de la morve et se rapprochant phitöt de celles de la
phthisie, nous avons place ceite interessante observation
dans le chapitre des maladies pouvant etre confondues
iraquo;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;avec la morve.
laquo; Hypertrophie considerable des ganglions lymphati-ques de l'entree de la poitrine, veritable adenopalhie bronchique. — Les poumons ont leur teinte rosee habi­tuelle; ils n'offrent aucune trace de congestion ou d'hepa-tisation ; mais ils sont cribles d'un nombre incroyable de granulations blanc grisätre, ä demi-transparentes, du volume d'un grain de mil, dont les superficielles soulevent la plevre et donnent au contact du doigt la sensation de quot;ji,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; petits grains de plomb enchasses sous la s6reuse; dans
toute l'etendue du poumon on rencontre la merae altera­tion avec les memes caracteres de coloration, de forme, ,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; de nombre et de volume. — Rate extremement volumi-
neuse, etc. Tout le Systeme ganglionnaire abdominal a subi une hypertrophie enorme, etc. Granulations miliaires dans l'epiploon, les mesenl^res, le peritoine. raquo;
H. Bouley se rappelle, ainsi que Trasbot, avoir aussi d6ja rencontr6 des cas semblables et les avoir decrits autrefois dans ses lecons cliniques, des exemples de phthi­sie chez le cheval. Ces lesions se rapprochentbeaucoup de celles obtenues experimentalement par Chauveau (19) en 1873.
Les renseignements complömentaires fournis par Nocard autorisent ce rapprochement, les voici: laquo; Les granulations miliaires dont le poumon est farci, ne sont pas des tuber­cules de morve chronique: elles sont beaucoup plus petites moins nettement dilimitees que les tubercules, et surtout
-ocr page 169-
E. AUREGGIO. — AFFECTIONS FARCINO-MORVEUSES 157
elles n'ont pas cette coque fibreuse dont 1'incision fait en quelque soi'te jaillir un contenu blanchatre, caseeux, fria­ble: ici, rien de pareil; on pent voir, en examinant de pros, ä l'aide de la loupe, une coupe nette de l'organe, que les points blaachätres out un contour irr^guiier, mal d61imite ; les plus voisines semblent s'envoyer des bran­ches de communication; loute 'a masse a les m6mes carac-teres ; la partiecentrale n'a subi aucune alteration, aucune degamp;ierescence; en passant le doigt sur la coupe, on öprouve, il est vrai, la sensation de grains de plomb en-chass6s dans l'organe ; mais cela tient a ce que le tissu nouveau constitu6 par les taches blanchätres, n'ayanl pas l'ölasticitö du poumon et surtout n'etant pas creuse comme lui d'une infinite de vacuoles, ne s'affaisse pas autant sous la pression du doigt. raquo;
1878 (20) Trasbot a communique ä la Societe centrale une observation de tuberculisation miliaire non morveuse chez un cheval, qui est un exemple type de tuberculose equine. Nous citerons les principaux passages qui traitent l'anatomie pathologique de la phthisic et nous terminerons ce chapitre par I'etude comparative de l'anatomie patholo­gique de la morve.
Le sujet de cette observation est une jument poussive et atteinte de cornage presentant tousles signes d'une affec­tion incurable qui pouvait etre confondue avec la morve. Elle est abattue le 1quot; avril 1878. Voici les lesions princi-pales constatees: laquo; Les deux poumons, mais le gauche beaucoup plus que le droit, sont farcis d'une multitude de petites tumeurs spheriques blanc grisätre, translucides, ayant le volume d'une graine de chou, si rapprochees et confluentes dans certains points, qu'elles constituent en­semble des filons plus ou moins ^pais dans lesquels le tissu pulmonaire est atrophiö. On pent conslater qu'elles ont toutes meme forme et meme volume. Meme dans les parties oil, par leur abondance, elles ont amenö l'atrophie du pa-renchyme de l'organe, il n'existe pas de masses volumi-neuses comme on en trouve dans la plupart des neoplasies.
-ocr page 170-
158nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MfiMOIRES DE LA SOCÜlTfi
inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Ge n'est toujours qu'un araas de petites nodosites dis-
tinctes. En examinant des points oü elles sont moins nombreuses, il es,t facile de s'assurer qu'elles sont döve-
fc*
lopp^es dans les cloisons de tissu conjonctif autour des
divisions bronchiques et non dans l'int^rieurde celie-ci, ainsi que cela est pour les tubercules morveux.
Leur substance propre est moderement tenace, grisätre et translucide, et sans aucun foyer purulent au centre.
-:,#9632;•
Autour d'elle le tissu conjonctif qui leur sert de stroma et les relie ensemble, est un peu tum6fi6 et plus 6pais que celui du poumon normal.
Les ganglions de Tauge prßsentent un gonflement ä peine appreciable. II ne reste pour ainsi dire plus trace de la tumefaction assez accusöe et, sans doute, de nature simplement inflammatoire, dont ils ont et6 le sifege alors quil existait des plaies sur la pituitaire. Sur la coupe commeä Fextörieur, ils out leurs caractferes normaux. Les ganglions bronchiques sont, au contraire, fortement hyper­trophies. Ceux du cötö droit ont le volume d'une grosse Ihnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;amande et ceux du cöte gauche, beaucoup plus altörös,
egalent au moins un gros ceuf de poule. Ils sont durs et obscurement bossuös ä leur surface. Leur tissu a complö-''nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;tement perdu son aspect normal. II estblanc grisätre, re-
sistant, et pour ainsi dire forme exclusivement de nodo­sites semblables ä celles du tissu pulmonaire, röunies en masse par une trame fibreuse.
Par suite de son augmentation de volume, le paquet ganglionnaire du cötö gauche s'6tendant en avant a en­globe Torigine du recurrent correspondaut. Ge nerf, ä partir des ganglions jusqu'au larynx, avait eprouvö une atrophie complete. II laquo;Hait rMuit ä un fil trös-fin, grisätre et translucide n'ayant plus la grosseur ni la couleur blan­che et opaque qui caracterisent son etat physiologique.
A la surface du foie, on trouve quelques petites nodosites plates, ayant de 1 ä 2 millimetres de diamötre, qui sont enveloppöes dans la couche profonde de la söreuse et tor­ment de v6ritables taches blanc grisätre ä la surface du
-ocr page 171-
E. AUREGGIO. — AFFECTIONS FARCINO-MORVEUSES 159
parenchyme h6patique. Celui-ci est, d'ailleurs, parfaite-ment intact.
Tous les autres visceres: coeur, rate, pancreas, reins, m^sentere, etc., et ganglions lymphatiques, autres que ceux desbronehes ne renfermaient aucune alteration.
Les elements anatomiques qui composent les petites tumours constituant partout la lesion essentielle, sont for-mees de petits elements ronds ayant seulement 8 a 9 milli­metres de diametre, pourvu d'un noyau ou deux noyaux tres-visibles, quand on colorela preparation avec le picro-carminate d'ammoniaque. Ces 6l6ments, contigus les uns aux autres, sont retenus dans un stroma obscurement fibrillaire, et qui n'est sans doute que letissu conjonctif un peu epaissi du poumon.
Gette premiere clonnee, si eile ne permet pas de dire avec certitude ce qu'est essenliellement cette alteration, suffit au moins a indiquer ce qu'elle n'est pas, Ce n'est pas lä, il est vrai, une indication süffisante, mais c'est pourtantun commencement d'eclaircissement.
On peut affirmer que ce n'est ni la rnorve, ni du sarcome, ni du carcinöme. Danschaque tubercule morveux, on trouve toujours une petite gouttelette de pus, au centre d'un ilöt inflammatoire, si le processus est en voie d'6volution, et dans une coque fibreuse, s'il est acheve. Ici, rien de sem-blable n'existe.
Le sarcome qui se developpe dans le tissu conjonctit comme la neoplasie qui nous occupe, ne reste jamais en petites nodosites semblables a celles que nous voyons ici. II se presente par places, en masses volumineuses, plus ou moins mamelonnees a leur surface et qui croissent plus ou moins vite, mais indefiniment, par la periph6rie. En outre, il est compose essentiellement de cellules fibro-plas-tiques et embryo-plastiques, dont la forme est caractensti-que et bien differente de celles qu'affectent les elements que nous trouvons dans ces pieces.
Qnant au carcinome, dont les tumeurs acquiörent aussi un grand volume, il laisse suinter sur sa coupe un sue
-ocr page 172-
160nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MtiMOIRES DE LA SOClfiTfi
#9632;!
jnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;laiteux, qui a 6t6 consider^ depuis longtemps par lous les
chirurgiens comme un signe clinique caracl£ristique de Tespfece. Dans ce sue, on voit de graudes cellules de formes et de dimensions trfes-variees, qui n'ont aueune analogie avec celles que nous trouvons ici.
La 16sion ä laquelle celle que je viens de meltre sous vos yeux ressemble un peu, est le lymphadenome. Cependant, pour plusieurs raisons, je ne crois pas pouvoir le ranger dans cette catögorie de neoplasies: 1deg; Le malade n'a pr6-• mnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;sentö pendant la vie aueun signe de leueocyth^mie. Avec
Nocard, nous avons fait une fois la numeration des ele­ments figures du sang. Leur nombre 6tait normal. 2deg; Les organes le plus souvent envahis par les tumeurs lympha-tiques, la rate, les ganglions, etc., sont ici parfaitement sains; les ganglions bronchiques seuls sont affectes. 3deg; Enfin, les elements anatomiques essentiels des nodositös que nous voyons ensi grand nombre dans ce poumon, sont beaueoup plus petits que les leueocythes ordinaires, tandis que dans les tumeurs lymphad^niques, ils n'en difförent pas dune fagon appreciable. Je crois done que nous n'avons pas aifaire ä cette derniere neoplasie.
En cherchant dans la pathologic comparee, nous trou-jnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; vons une affection ä laquelle tous les faits observes sur
nolre malade pourraienl se rattacher; c'est la tuherculose de f komme.
Faiblesse, essouflement rapide sous l'influence del'exer-cice öpistaxis comparable au crachement de sang, et enfin amaigrissement qui commengait ä se manifester d'une facon trös-accentu6e lorsque la bete fut sacrifice. Tout cela ressemble bien fort aux symptömes de la phthisie ä sa pöriode d'augtnent.
D'autre part, les nodosites dont le poumon est farci res-semblent absolument ä cette alteration que certains mede-cins ont appel^e la granulation grise et d'autres la gra-nulie. Enfin, comme dans celle-ci, les elements anatomiques sont ires-petits il conviendrait d'appliquer ä la neoplasie que nous avons sous les yeux laqualification de miserable,
-ocr page 173-
E. AUREGGIO. AFFECTIONS FARCINO-MORVEUSES 161
appliqu^e depuis longiemps parVirchow ä celle de la luber-culose.
En somtne, s'il 6talt permis d'avoir une opinion apres la constatation d'un seal fait, je croirais avoir affaire a uu exemple de tuberculose du cheval. Mais, Messieurs, je ne veux pour le moment, que poser la question. Si oui, nous devrons ajouter aux maladies deja connues chez le cheval, la tuberculose, dont jusqu'a ce jour I'existence n'a pas 6t6 prouvee.Plus tard peut-etre en trouverons-nousla solution.
Bouley se rappelle, en voyant les lesions que Trasbot vient de presenter a la Soci6t6, qu'il a eu quelquefois I'oc-casion d'en observer de semblables älaclinique de l'ecole, et qu'il les considerait comme des exemples de pbthisie du cheval, analogue ii la phthisic de riiomme et essentielle-ment ditferenle de la morve.
Cette observation donne lieu h une discussion (seances des 23 mai et 13 juin 1878) h laquelle prennent part Mitaut, Nocard, Trasbot et H. Bouley.
Iiggions anntomiques de la mowe Equinelaquo; aigu^ et clironique.
Par le docteur J. Reiuut.
(Compte-rendu de YAcacUmie des Sciences, 1875) (21 et 22).
On a beaucoup discute, dans ces derniers temps, sur la nature des lesions anatomiques de la morve equine, aigue ou clironique. Tandis que Virchow considere les lumeurs caraclerisques do cette maladie comme des gra-nulomes ou tumeurs formees de bourgeons charnus, Gornil et Ranvier les rapprochent ä ce point des granu­lations tuberculeuses qu'ils d^clarent que toute distinc­tion entre les deux neoplasies est absolument impossible a faire anatomiquement. J'ai repris dernierement la ques­tion, ä l'instigation de H. Bouley, et je me propose de faire connailre dans cette note un certain nornbre des faits que j'ai observes.
11
1
-ocr page 174-
162nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MfiMOinES DE LA SOClfiTfi
On enlfeve, sur un cheval affecte de morve aigue que Ton vient de sacrifier, les portions du poumon connues vulgairement sous le nom de tubenules de la morve, et, apres les avoir plongees dans l'alcool absolu et finalement
l*-'
durcies par rimmeision successive dans l'acide picrique,
la gomme et l'alcool, suivant la möthode de Ranvier, on y pratique facilement des coupes en divers sens. On peut obtenir de la sorte des preparations qui, coloreespar le picrocarminate d'ammoniaque et examinees dans la .,,quot;*#9632;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; glycerine picrocarmin^e, montrent les details suivanls ;
A un tres-faible grossissement.rensemble de la lesion parait constitue par une partie centrale, jaune opaque a l'etat frais, coloree en rouge vif par le reaclif et qui est formte par un plus ou moins grand nombre de grains ,.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; reunis ordinairement en grappe et frequemment groupes
autour d'une bronche de petit calibre, Ces grains sont formes par des cellules embryonnaires qui remplissent exactement les alveoles du poumon et ne different nulle-ment des Hots de pneumonic lobulaire puruleate que Ton
Iraquo;',
rencontre frequemment, et avec un aspect tres-analogue, dans le poumon de Thomme affecte de pyoWmie. Ces grains purulents sont entoures d'une zone translucide, constituee par une nappe hemorrhagiquo. Les alveoles pulmonaires sont remplis de sang qui, au voisinage des grains purulents, a subi une serie de metamorplioses re­gressives et dont la iibrine est de venue granuleuse. Enfin, tout ä fait a la peripherie de la lesion, se voient des hemor-rhagies recenles, au voisinage et au milieu desquelles sont les vaisseaux pulmonaires, dilates et sinuoux. Au pourtour du module de la morve aiusi constitue, le parencliyme pulmonaire est absolument sain. II en est de meme de la plövre, meme dans le cas (qui est le plus frequent) oü la lesion precitee lui estimmediatement subjacente.
Les cellules embryonnaires qui forment les ilots de pneumonie virulente different 6normement des elements cellulaires, des granulations tuberculeuses. Ge sont des cellules en pleine activity. En faisant agir Talcool dilu6
•ii
-ocr page 175-
E. AUREGGIO. — AFFECTIONS FARCINO-MORVEUSES i63
sur la portion centrale de plusieurs nodules morveux, j'ai pu facilement isoler les Elements. Non-seulement leur noyau se colore vivement par le cavmin, mais il offre le plus souvent les caracteres des noyauxbourgeonnantsdes cellules lymphatiques en activity, decrits derniärement par mon mailre, Ranvier (23).
Les caracteres precites s'appliquent aux plus jeunes des lesions pulmonaires de la morve ; lorsqu'elles sont plus anciennes, ces lesions se modifient: le centre des nodules subit, la degenerescence graisseuse et les elements cellu-laires actifs meurent et se transforment en pus vrai. Ordi-nairement bientöt ce pus se concrete et forme avec la zone hemorrhagique qui Tentoure un veritable foyer ca-seeux. Ce foyer se ramollit ou s'atrophie lentement, do teile sorle qua, dans la morve chronique, on trouve ä la place des nodules morveux, des restes d'hemorrhagie ou de pus concret, au milieu des brides fibreuses ou formees de tissu copjonctif, gelalineux et embryonnaire. En raeme temps, le poumon s'enflamme chroniquement et des points de sclerose se developpent regulierement autour des bronchioles, accidentellement dans les portions duparen-. chyme pulmonaire, voisine du nodule transforme. Ces dernieres lesions ne different point de toutes celles que deleminerait dans le poumon la presence d'un corps etranger quelconque, et ne paraissent nullement caracte-ristiques de la morve.
Les nodules morveux des muqueuses ont une grande analogic avec ceux du poumon. Ce sont des grains pro-duits par une inflammation vive qui se distribue par dots et qui s'accompagne d'hemorrhagies dues probablement au ramollissementconcomittant des vaisseaux. Tout autour de ces nodules la muqueuse est envahie par une inflam­mation diffuse considerable, ainsi que le panicule sous-cutane. Au bout d'un certain temps, toutes ces parties sont envahies par de tres-petits elements vraisemblable-ment produits sous Tinfluence de Taclivite des cellules infiltrees dans les lissus. Bientöt la lesion reste stationnaire
-ocr page 176-
I
i
164nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MfiMOIRES DE LA SOClfiTfi
ou se casöifie. On voit alors se produire des ph^nomfenes de retentissement inflammatoire du c6t6 des vaisseaux sanguins et lymphaliques. Les arl^rioles s'enflamment chroniquement, leur calibre se restreint consid^rablement sous l'influence de l'endarlerite ; la penetration du sang devient alors difficile au niveau de la lesion qui subil tout enttere une sorte de desint^gration, 11 en resulte un ulcere, le chancre farcineux qui ne diffcre plus ult^rieure-ment des ulc^rations atones. En meme temps des cordons lymphatiques se montrent ainsi que des adamp;iites. Anato-miquement, ces derniöresno different pas des adenites chroniques caseuses. Elles paraissent cependant s'accom-pagner d'h^morrhagies comme les autres inflammations morveuses, car un certain nombre des cellules lymphati­ques des ganglions caseeux qui constituent le glandage contiennent du pigment sanguin en notable quantite.
Quant au boulon farcineux et au chancre qui lui fait suite, il ne differe pas fondamentalement des nodules et des chancres des muqueuses.
On voit par ce qui pr^cMe que si la morve presente par ses lesions des analogies avec la tuberculose, ces analo­gies sent du moins assez loinlaines. L'infection purulenle se rapproche davanlage de la maladie qui nous occupe. Au point de vue anatomique, d'ailleurs, la pyohamp;nie, la morve, la tuberculose et la syphilis, forment un groupe naturel; toutes ces maladies infectieuses ont pour carac-töre anatomique commun la production d'inflarnmalions disposees par nodule et offrant une tendance marquee k la cas^ification: toutes paraissent originairement deriver de l'impregnation, de l'öconomie par un agent plus ou moins saisissable. Gette communaute d'origine, rapprochee de l'analogie singuliöre des lesions qu'elle determine, n'est pas le point le moins interessant de leur histoire.
-ocr page 177-
E. AUREGGIO. — AFFECTIONS FARCING MORVEUSES 165
CHAPITRE IV
Opinion des auteurs sur la nature de la morve et lern maladies virulentes.
Les auteurs grecs et romains.qui connaissaient la morve, faisaient sur sa nature des hypotheses tr^s-bizarres qui ne meriteraient d'etre signalees ici qu'en raison de leur originality.
Jourdain, Mass6, V6gece, Aristote, Absyrte.Ruini sont les auteurs et traducteurs de ces documents.
Sylvius de le Boe a assimilö il y a longtemps les virus aux ferments ; cette id6e a 6te reprise par H. Bouley et soutenue par lui dans la memorable discussion, sur la morve, äl'Academie de mMecine en 1861.
1669. Solleysel (Parfait mareschal), le premier, et corame lui tous les hippiastres, avant la fondation des t^coles, admettaient l'identit^ de nature cntre la gourme et la morve.
1755. Pour Garsault: laquo; La morve est engendree par une humeur acre que le sang transporte et degorge dans lesglandes ; quelquetbis le sang s'en debarrasse dans les poumons oü il forme des petits abces. Puis le pus de ces tumeurs, repompe par le sang, contribue a le gäter davantage. Le sang est ainsi une espece de poison qui mine l'animal et le conduit a. la phthisic. raquo;
1791. Gilbert consid^raitla gourme at la morve comme de meme nature.
1803. Coleman et les v^terinaires du commencement du siecle ont constat6 que cette alteration etait sp6cifique et virulente.
1815. Düpüy, et apr^s lui Rodet, admettaient que la morve 6tait une affection tuberculeuse, cause prochaine
-ocr page 178-
166nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MfiMOIRES DE LA SOClfiTfi
de la morve chez des sujets lymphatiques et predisposes par des maladies aigues pass6es ä l'etat chronique,
1820. Girard fils, Vatel, d'Arboval et d'autres consi-deraient la gourme et la morve comme une inflammation de la muqueuse des eavitös nasales et les distinguaient en rhinite aigue et rhinite chronique. — Ces veterinaires ontötablicomme regle, ce qui n'est qu'une rare excep­tion.
Hüzard pere a remarqu6 une decomposition profonde du sang, provenant de chevaux morveux.
1839-40 (1). Teissier, Renault et H. Bouley ömettent l'idee quela morve aigue est due ä la presence du pus dans le torreut circulaloire, soit par r6sorption, soit par retention ä l'etat naissant, lors de la suppression de cette s6cr6tion.
Renault a observe que la morve aigue se developpe spontanement sur des chevaux affectes d'anciennes plaies suppuranles. L'experience a confirme cette observation. Du pus pulse sur des animaux non morveux a ete injectö dans les veines de chevaux affectes de la morve chronique, et la morve aigue s'est manifestee. Du pus, egalement d'un cheval non morveux a ete injecte dans la jugulaire d'un cheval sainetquelques jours apres ce cheval succora-bait ä la morve aigue.
Pour öter tons les doutes sur la nature de cette affec­tion en quelque sorte arlificielle, Renault et H. Bouley ont inocule la matiere de l'ecoulement nasal des animaux de-venus malades par injections purulentes, ä des animaux sains, et la morve aigue s'est repeiee sur ces derniers.
Ces fails ont ete repötes par Hering de l'ecole veteri-naire de Stuttgard et Liautard professeur au Veterinary-Coliege de New-York.
(2) Zundel, avec les auteurs allemands, conteste la va-leur de ces experiences.
1847. Hameau (de la Teste) ccmsiderait les virus comme
-ocr page 179-
:,ti
E. AtiREGGIO. — AFFECTIONS FARCIPJO-MORVEUSES 167
des etres organises, pourvus d'une vie propre et indöpen-dante.
II comparait les virus a ceriains parasites qui s'eloi-gnent du receptacle dös qu'ils lui out confix leurs germes. L'hypothese qua les virus sont d'origine parasitaire (espö-ces animales ou vegötales inferieures) est une idee qui a ete frtiquemment r6cusee par les auteurs, ainsi que nous le montrerons dans le cours de ce travail.
1849 (3). Villate laquo; dit que tout porte h evoke que la morve se declarerait sous I'influence d'un principe patho-gönique specifique jouissant de proprietes particuliöres, qui, a l'exemple des poissons septiques, agirait surl'eco-nomie animale d'une maniere speciale. II y a un principe unique, genörateur, pour faire naitre cette maladie tou-jours la meme malgre les causes variees invoquees. raquo;
La nature de la morve,pour Villate, exisle d'abord dans une alteration particuliere du sang et des liquides organi-ques, affecte toute I'economie, fait election dans les vais-seaux et ganglions lympbatiques et choisit deux voies eliminatrices principales : les muqueuses des voies respi-raloires et tissu cellulaire sous cutane.
Renault (4). laquo; Comme Tont admis H. Bouley et Villate, Renault se demande s'il n'y aurait pas dans la morve un principe stranger ä r^conomie et qu'elle s'efforce de re-jeter, raquo;
II range sous trois chefs les sources de cat 616ment:
1deg; laquo; Ou bien il resulte du defaut d'equilibre entre les pertes et la reparation; e'est cette alteration produite dans les materiaux de la nutrition, par I'insuftisance d'alimen-tation, par les exces de travail, etc. raquo;
2deg; laquo; Ou bien il est constitue ou produirpar du pus, soit par tel ou tel öiement du pus^que l'absorption a^fait pen6quot; trer dans les voies circulatoires. raquo;
3deg; laquo; Ou bien, enfin, il est constituö par Tabsorption da principes provenant d'individus affectes da morva. raquo;
-ocr page 180-
168nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MfiMOIRES DE LA SOClfiTfi
;.
inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1850 (5). Renault et Dklafond n'ont jamais constatö
la decomposition profonde du sang signalöe par Huzard
-.
pfere. laquo; Le sang a tantöt plus, tantöt moins de caillot blanc ou de caillot noir et une quantity plus ou moins grande, variable de s6rosit6. raquo;
Delafond a examine du sang morveux plus decinquante fois et jamais il n'a remarqu6 d'aulres lesions qu'une plus ou moins grande quantity de globules de lymphe.
1852 (6). Clement, chef de service de chimie ä AUbrt, a fait des recherches sur les alterations que la douleur long-temps prolongee pent exercer snr la composition du sang; il a remarquß que: laquo; Les douleurs vives et longtemps soutenues s'accompagnent d'une maniere constante et in­variable de la diminution de l'albumine et de la fibrine du sang. raquo;
1852 (7). Lessona veut quela nature de la morve soit inflammatoire avec tendance ä la desorganisation et ä l'ulceration.
11 y aurait diminution dans Faction nerveuse et sanguine; le sang serait plus albumineux.
H. Boüley(8) ä l'Academiede medecine,en 1861, r6pon-dant ä Bouillaud qui ne comprenait pas comment la mau-vaise nourriture, lesurmenage, pouvaientproduire le virus morveux s'exprime ainsi: laquo; J'avais essay6 sur ce point une explication, en m'inspirant des faits mis en Evidence par la physiologic exp6rimentale ; je m'^tais demands si la suroxydation de la fibre musculaire qui coincide avec les contractions repet6es des muscles et sa transformation en cröatine et en cr^atinine, ne conduisaient pas ä faire com-prendre la formation du ferment morveux.
J'ai 6t6 tout heureux de voir cette interpretation presque confirmee par les developpements dans lesquels est entre Robin. Get Eminent physiologiste vous a dit sur la forma­tion des virus des choses qui auraient du peser davantage dans la discussion.
rlt;
-ocr page 181-
E. AÜREGGIO. — AFFECTIONS FARCINO-MORVEÜSES 169
1862 (9). Le Dr PoLLl, de Milan, dans une 6lude sur les maladies ä ferment morbifique, a fait des experiences qui laquo; ont d6montr6 que le sang eprouve, dans les maladies, des alterations, et qu'on peut produire une maladie arfi-ficielle qui presente une grande ressemblance avec les ma­ladies naturelles, en injectant dans les vaisseaux des sub­stances qui agissent comme ferments. 'gt;
laquo; La morve est dans ce cas. Elle est une maladie ä fer­ment morbifique que le lgt;r Polli appelle maladie catalytique dans laquelle la mattere morbifique produit des metamor­phoses par contact avec les prinoipes alterables du sang, est la cause de tous les symptömes que presenlent I'eco-nomie. raquo;
1862 (10). Renault a chercW par l'analyse chimique et le miscroscope ä trouver dans des modifications particu-lieres et constantes de proportions ou de forme, dans la masse des elements du sang, les caraelöres de cetle alte­ration. laquo; Ni Lassaigne, ni Gruby, ni Robin n'ont pu d6cou-vrir quoique ce soit qui constituät dans l'ensemble oü les Elements de ce liquide, une alteration de composition ou de forme pouvant caract6riser cette affection. raquo;
Toutes les preparations que nous avons fait examiner par le professeur Feltz,de la faculty de medecinedeNancy, ont donne les memes ramp;sultats negatifs.
Renault (11) confesse a 1'Acadömie de medecine la complete impuissance des veterinaires a expliquer la mys-terieuse genüse de la morve : laquo; Et il demande aux mede-cins de lui expliquer comment les effluves des marais occa-sionnent une fievre intermittente. raquo;
Naturellement les medecins sont aussi embarrasses que les veterinaires dans cette difficile question. La reflexion si juste de Renault opposee aux vives critiques de ses ad-versaires academiciens,a aujourd'hui quelque chose de lugubre; car cette fievre dont il dematidait l'origine ä l'academie, I'enlevait d la science quelques annees apres dans les marais Pontins oü il avait ete envoy6 en mission par le gouvernement.
-ocr page 182-
170nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MfiMOIRES DE LA SOClfiTf!
1863(12). Robin, dans une 6tude sur les 6tats de la virulence, ne comble pas cette lacune.ä en juger par ce paragraphe :
tinbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; laquo; Le manque de notions suffisamment precises touchant
les actions catalytiques de fermentation et autres, touchant les caracleres des substances organiques et la constitution de la substance organisee sont les seules raisons qui font que l'origine et l'action de ces etats virulents sont encore consid6r6es cornme myslerieuses ou comme vitales.
laquo; Les virus ne sont pas une chose ponderable, un corps, un principe distinct et separable des humeurs ou des tis-sus; ce sont ces tissus et ces humeurs memes arrives gra-duellement a un degr6 d'alteration totius substantim, dit virulence; ce sont le sang, les mucus, le pus, les muscles, etc., devenus virulents. raquo;
. laquo; Ces alterations de la substance organis6e provienuent soit de la mauvaise nature des materiaux alimenlaires qui arrivent au sang, soit de la penetration dans l'economie de matieres miasraaliques venues dudehors.
laquo; On comprend actuellement, dit Robin, commentlesol, les saisons, la temperature, l'etat de secheresse ou d'hu-midite, etc., ont une certaine influence sur I'intensite ou la rapidite de l'altöration virulente de ia matiere organisee, ainsi que'sur sa transmission ä celle qui est encore saine, bien que ces conditions extörieures ne soient pas les agents essentiels de l'apparition de ces effets. raquo;
Cette assertion de Ch. Robin donne une grande valeur 6tiologique aux conditions hygieniques mauvaises. invo-quees par les auteurs pour predisposer la matiere organi­see aux etats virulents.
Selon Robin,la virulence consisterait en une transforma­tion isomerique de la substance organisee due ä une action catalytique. La substance organique (tumeurs et elements anatomiques) ainsi alteree conserverait toutes les qualites physico-chlmiques de l'amp;at normal; mais, au point de vue dynamique,elle jouirait de la propriet6 de transmeitre par
-ocr page 183-
E. AUREGGIO. — AFFECTIONS FARCINO-MORVEUSES 171
simple contact ä toute autre substance organique saine, un Hat analogue au sien.
Chauffard fait observer que la terminaison dc la mala-die semble un dementi formel ä la pathog6nie catalylique de l'affection virulente.
Cette maladie, en effet, les päriodes d'6tat et de declin accomplies, se juge par resolution naturelle.
A-t-on jamais vu les vraies operations catalytiques se terminer de la sorte ? Lorsque les maliöres amylacöes ou albuminoides sent catalytiquement transforraees, les voit-on revenir spontanement apres cette transformation ä leur premier etat ?
THEORIE PATHOGENIQUE SUR L\ NATURE DES VIRUS
Chauffard dit (13) que la laquo; vie est creatrice de mou-vements, eile est cause individuelle d'actes qui döcoulent de son incessante activite.
L'unite de l'etre et la spontanste deses actessont done les deux caracteres primordiaux de la vie. Cette sponta­neity n'est pas, ilestvrai, une faculte toujours et partout pareille dans la serie vivante; mais quel que soit son abais-sement ou sa libre Energie, eile existe toujours et donne a I'activite vivante sa marque supreme. Mais par cela que l'etre vivant est cause de ses actes, il ne s'ensuit pas que ces actes ne puissent etre solliciles, provoqu^s par des in­fluences etrangeres quil'atteignent et l'impressionnent.
Ces sollicitations, au contraire, l'enveloppent de par-tout; elles lui sont d'ailleurs nöcessaires; sans elles I'acti­vite se consumerait sur elle-metne, impuissante a trouver et a conquörir l'aliment dont eile a un incessant besoin. Est-ce ä dire que ces influences exterieures provocatrices soient la cause reelle et prochaine des actes vitaux ? Non, elles en sont seulement la cause occasionnelle, la condition ext6rieure et physique. Le monde vivant plonge au sein
#9632;
-ocr page 184-
172nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MfiMOIRES DE LA SOClfiTfi
du monde inorganique qu'il peut utiliser, grace ä ses deux qualites foadamentales, la sensibility et !'irritabilit6. Tout acte, tout fait vital trouvedonc dans la vie sa cause propre, sa g6a6ration directe, et, dans le monde inorganique, son excitant, sa cause occasionnelle plus ou moins prochaine ou 6loign6e. Par consequent tout acte et tout fait vital demeure necessairement spontan6, c'est-ä-dire qu'il trouve dans l'etre quiTömet, son principe, sa cause, sa fin. Letre vlvant peut etre provoque ä l'acte, mais la realisation de l'acte relöve absolument de sa spontaneity.
Chauffard condut que toute maladie de cause interne est necessairement spontanee.
laquo; La maladie 6tant fait vital, dit Chauffard, la vie peut seule l'emettre, la produire par sa sponlaneite propre.
laquo; Pour etre nonspontaneela maladie exigerait que sa pro­duction s'opörät directement par les causes extörieures et physiques; il faudrait que la maladie fiit un prolongement de l'acte physique ä travers Torganisme, qu'elle füt par consequent de meme nature que cette action. — La mala­die, si eile n'etait pas spontanee, serait done une lesion traumatique ou une alteration chimique de la nature orga-nique.
laquo; La maladie est done une manifestation de la spontaneite vivante; eile est une affection propre de la vie, c'est la cause reelle. Toutes les alterations de tissus ou d'huraeurs qui precedent ou qui suivent l'affection n'en sont que des conditions occasionnelles, ou sont un effetdüaux troubles vitaux suscit^s par eile. raquo;
Pour Chauffard, la maladie speeifique nalt absolument comme les autres maladies, c'est-ä-dire par une reaction vitale comme le fait exterieur hoslile. Toute cause occa­sionnelle peut provoquer la maladie speeifique; celle-ci peut meme surgir sans qu'aucune cause occasionnelle l'ait suscit6e. Elle est dans ce dernier cas le fruit exclusif du travail Interieur de la spontaneite vivante; eile doit tout aux dispositions propres de l'^conomie. Quant au virus, Chauffard le considöre comme itant simplement le produil de
-ocr page 185-
E. AÜREGGIO. — AFFECTIONS FARCINO-MORVEÜSES 173
la maladie spidfique, comme le resultat d'une crise a laquelle aboutirait toute maladie sptcifique.
laquo; Par lui-meme, I'agent specilique n'enfante pas la mala* die qui le suit; il ne penetre pas et ne subsisle pas commc cause dans I'organisme vivant; a peine entre dans cet or-ganisme, il s'y perd en tant que fait physique et s'iln'aötö ressenti de la vie, il ne reste plus rien de lui. En aucun cas, les produits specifiques de la maladie ne sont un prolonge-ment, une multiplication formelle d'agents specifiques pr^alablement inlroduits. Ces produits specifiques sont crees par la maladie elle-meme et fournissent la crise de la specificite congue.raquo;
La spontanste des maladies virulentes ou spdcißquesexiste, l'histoire des maladies infectieuses et virulentes le demontre invinciblement; on engendre experimentalement la morve sans Tintervention d'aucune cause sp^cifique....
La pathologie humaine et la palhologie animale sont pleines de ces 6closions inattendues de la specificite nais-sant sous l'action des causes communes et sans le concours de ces causes uniques et invariables qui sont le type con-sacre de causes specifiques. La Morve chez les Solipede en est un exemple vulgaire.
1864 (14). Sanson. laquo; La morve se developpe spontane-ment sous I'influence d'un concours de circonstances hygie-niques parfaitement connues et appreciees. Ces circon­stances sontpour la morve, inherentes äl'individu lui-meme et leur propre est d'engendrer dans leur liquide sanguin, dans ses tissus, dans ses secretions physiologiques ou pa-thologiques, des proprietes virulentes qui leur donnent toutes les apparences d'un ferment raquo;.
11 y a une frappante analogic entre les virus et les fer­ments; ceux-ci agissentsur les malleres organiques comme les premiers exercent leur action sur le sang. laquo; Le carac-tere essentiel de ce ferment, dit virus morveux, est de se developper spontanement chez les espöees du genre Equus.
-ocr page 186-
iW
i7knbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEMOIHES DE LA SOClfiTfi
Bodillaud nie la spontaneity de la morve, parce que :
laquo; Toutes les fois qu'une maladie sp^cifique se produit il - y a derriere eile une cause specifique. raquo;
1866 (15). Ghauveau comme Bouillaud refuse de croire au developpement spontan^ des maladies virulentes, sous pr^texte que laquo; l'identitö absolue des caracteres presentes par la maladie virulente dite spontan^e, avec ceux de la maladie due positivement a la contagion, entraine imp^rieu-sement la notion d'une identite de causes.raquo;
laquo; La plupart des exemples invoques comme preuve de la realile du developpement spontane des maladies viru-. lentes, peuvent etre recus^s sommairement. raquo;
laquo; La preuve irrecusable de la non-intervention d'un germe ne pent etre donn^e. raquo;
Est-ce pour cette raison que Ghauveau et Bouillaud sont autorises a faire de cette question une science abstraite bien faible pour resistor ä des faits methodiquement observes, auxquels il est vrai il manque l'explication de la myste-rieuamp;e genese.
Et plus loin laquo; la mauere virulente peut-elle naitre au-trement que d'elle-meme raquo;.
Selon Ghauveau, lareponse affirmative ne s'appuie plus aujourd'hui sur des preuves scienlifiques süffisantes. Pour Sanson au contraire, elles sont süffisantes pour quelques-unes des maladies virulentes. laquo; Pour qu'il en füt autrement il faudrait, dit Sanson, qu'on nous montrdt par exemple dans I'air que respirent les chevaux devenant morveux äla suite d'un exces de travail ou d'une insuffisance d alimen­tation, des particules meine infinitesimales de la matiere virulente de la morve. raquo;
En rapprochant cette hypothese de Sanson d'un fait de morve spontanee contenu dans ce memoire, celui de la ju-ment Pcmurge (Gh. Ill, re partie), nousdemandons si Ton pouvait supposer clans I'air de la cour oh le cheval etait attache a un piquet, l'existence de particules de matiere
-ocr page 187-
E. AUREGGIO. — AFFECTIONS FARCINO-MORVEUSES 175
virulente morveuseV lividemment non, puisqu'il n'y avail pas de morveux au regiment depuis des amides.
[1 en est de meme dans l'hisloire curieuse de Mexicaine cöntractant la inorve spontanee enpleine campagne.
1868(16). Ciiauveau a cherclie ä determiner la nature du virus morveux en soumettant h la diffusion, du pus morveux pour extraire les elements fondamentaux du plas­ma. En resume, dit Chauveau : laquo; Pas plus dans la vaccine et la variola le serum des humeurs virulentes n'est done, dansl'affection inorveuse, del'activite specifique quiconsti-tue la virulence.
Cette activit6 reside exclusivement dans les organites ou corpuscules en suspension dans ces humeurs.
1868(17) Colin (d'Alfort) r6fulant les experiences dc Chauveau s'exprime ainsi: laquo; On abientenle,dit-il,de spa­rer par la melhodc de diffusion les elements du pus vario-lique et ceux des liquides virulents de la morve des Soli-pedes; raais si j'en juge par quelques essais qui me sont propres cette methode vaut moins encore pour ces derniers quepour le vaccin, eile les allere tres-vite et tr6s-manifes-tement, sans reussir ä en isoler les materiaux constitulifs. En outre, eile rencontre de nouvelles difficultes, cur dans la mörve tout est virulent : sang lyrnphe, pus mucus na­sal, etc., et chaque liquide a ses globules speciaux, ses granules particuliers. Colin conclut que laquo; Rien ne prouve que la virulence soit attacln5e exclusivement aux corpuscules solides des divers liquides de la morve, du vaccin ou du pus variolique.
1868 (18). Chauveau maintient ses propositions et re-plique: laquo; Des experiences faites en 1866 avec du pus mor­veux qui, mele a 100 fois d'eau et abandonne äl'air, ne pei'tlitsa virulence qu'au qualrieme Jour, Chauveau a repete ces experiences (19) en 1S69 et les a rappelees en 1881 au Congrfes scienlifique d'Alger.
En 1869 (20). Pour le docleur Leraaitre, les inPusoires de microzoaires soul les agents de la fermentation; ces infu-
-ocr page 188-
176nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MfiMOIRES DE LA SOClfiTl:
soires existent naturellement partout dans l'eau, l'air, la terre, les aliments et boissons, sur le corps de Thomme et les animaux.
ifnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; k Quand les infusoires font defaut, les fermentations et
la germination n'ont pas lieu de la meme maniere que la fecondation qui ne se fait pas avec une liqueur seminale manquant de zoospermes raquo;.
Les infusoires portent la vie partout.
1869. (21) J. Grasset, eludiant la virulence charbon-neuse, dit que laquo; le virus est un microzyma qui se nourrit anormalement et dont la vie produit alors des dösordres dans rorganisme. Le microzyma pent se transformer en bacterieeten bacteridie dans de certaines conditions de vie et de milieu.
Selon Chauveau, la theorie du microzyma ou micrococ-cus-virus, est bälie sur des vues hypothetiques.
1869. Sanson n'admet pas lathöorie du microzyma. laquo; 11 n'est pas demonträ que les bacteries ou les microzymas dont elles ne seraient d'apres Bechamp que la transforma­tion, soient la condition determinante de la fermentation.
1869. Cornil, Christöt et Kiener ont constate la pre­sence des bacteries dans le sänget dansle pus de l'homme et du cheval morveux {Recueil de 1869).
Dans une note communiquee en 1868, a. l'Academie des sciences par Cl. Bernard, au nom de Christöt et Kiöner, la Icucocythose est signalee comme une lesion constatöe par ces auteurs dans les affections farcino-morveuses.
L'examen du sang, pratique chaque jour, leur a mon-tr6 que le nombre des globules blancs et celui des glo­bules rouges, au lieu d'etre de 1 pour 400, chiffre normal, allait chaque jour en croissant, au point d'atleindre la pro­portion de un globule blanc pour six globules rouges; en meme temps, ils constat^rent la presence des bacteries apparlenant ä la variete des granulations; ils en trouverenl un pour cinq ä vingt hematics; elles etaient innombrables
-ocr page 189-
E. AOREGGIO. — AFFECTIONS FARC1NO-MORVEUSES 177
dans le pus et les glandes vasculaires sanguines. — En 1872, Sydney Captaud note, dans un cas de farcin aigu, que les globules rouges n'ont pas leur disposition ordinaire, ils ne s'empilent pas, ils soat agglomöres en masses irregulieres.
Les globules blancs sent en proportion beaucoup plus considerables. Captaud ne trouve pas de bacteries.
En 1873, Vincent Brigidi note 6galement cette augmen­tation du nombre des globules blancs du sang et l'absence de bacteries.
En sorte que, si nous resumons ces recherche?, nous pouvons dire que, comme dans la variole, dans la pyohe-mie, les globules rouges out, ainsi que Gubler I'a montre pour ces dernieres maladies, une tendance ä devenir vis-queuse, a ne plus s'empiler, et les globules blancs aug-mentent dans une proportion considerable. Nous n'avons pas eu l'occasion de verifier ce fait pour la morve, mais nous avons vu dans la variole, avant la suppuration, chez les operes avant que la suppuration s'etablit dans finfec-tion purulente, les globules blancs se multiplier a tel point que leur rapport avec les globules rouges atteint 1 pour 45, 1 pour 20.
Ce sont la des caracteres qui doivent faire placer la morve et le farcin a cote des maladies purulentes; de plus, il est impossible de ne pas rapprocher le fait de l'augmen-lation du nombre des globules blancs dans ces maladies du mode particulier suivant lequel se döveioppent des abces. — En quelques heures, en apparence subitement, il se forme sans douleur un depot de pus. Ne peut-on se deman-der si les leucocytes ne sont pas sortis du sang'? Ne peut-on supposer qu'ils se sont deposes dans le tissu cellulaire, sans s'y etre formes sur place, puisque leur presence n'a 6teprecedee d'aucun travail inflammatoire?
Depuis la publication de ces travaux, I'etat leucocythe-mique a ete parfaitement etudie en 1875 et depuis par Paul Bouley, Trasbot et Nocard qui appliquent la num^ra-
12
-ocr page 190-
178nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MfiMOIRES DE LA SOClfiTfi
tion des globules du sang dans l'ßtude de la pathologic des animaux. (Le tableau de M. Malassez sur la numeration des globules du sang morveux et sain.)
Des 1865 et avant Christötet Kiener (21),Megninrecher-chait les caracteres particuliers du sang morveux; comme ces auteurs, il a constate l'abondance extreme des glo­bules blancs et jaunes, il n'a pas vu les bacterium punc-tum (visibles sur le sang en decomposition putride).
H. Bouley fait justement remarquer que ce n'est pas Ghristöt et Kiener qui ont les premiers constate l'augmenta-tion des globules blancs. — Delafond l'a signalee en 1846, dans son mömoire sur la morve.
Trasbot a calculö l'augmentation des globules blancs ; d'apres lui les leucocytes au lieu d'etre dans la proportion de '/öoo existeraient dans celle de Vino, '/so etmemeplus et ils forment parfois ä la surface du Caillot rouge une couche pyo'ide blanc jaunätre.
En 1871 (22). Dans une etude magistrale, Chauveau reprend la question de la physiologie des virus et des ma­ladies virulentes pour eclairer la nature et le mode d'ac-tion des virus.
II determine (23) : 1* Telat physique des agents \iru-lents ; 2deg; l'influence de la dilution des humours virulentes sur les manifestations de leur aclivite. (Chauveau compare la propriöte feconde des ceufs de poissons par du sperme tres-dilu6 (Spallanzani) äl'humeur virulente qui, trfes-diluee aussi, conserve son activite.
3deg; L'isolement des corpuscules solides ou elements figu­res tenus en suspension dans les humeurs virulentes. C'est le pus des abces pulmonaires de la morve aigue qui se prete le mieux a I'experience.
laquo; Nous savons h n'en pas douter,dit Chauveau, que les substances solubles des humeurs ne participent en rien a la faculty virulente et que cette faculte est exclusivemenl fixee sur les particules figurees ou elements solides tenus en suspension dans ces humetfrs raquo;.
-ocr page 191-
E. AÜREGGIO, - AFFECTIONS FARCINO-MOKVEUSEe 179
laquo; II n'y a de compte k tenir que des Elements constants des humeurs virulifferes dans la determination des agents corpusculaires qui donnent ä ces humeurs leurs qualitös specifiques. raquo;
C'est ainsi que les bacteries constatees par occasion dans le sang morveux par Ghristot et Kiener, doivent etre consi-derees comme nulles au point de vue de la virulence.
Chauveau dit: laquo; Aucune des maladies virulentes que j'ai et6 ä meme d'etudier, ne präsente de proto-organismes comme elements constants des humeurs douees de lacti-vite sp^cifique (Glavel^e, morve, etc.) raquo;
laquo; Les seules particules figurees qui existent d'une ma-niere constante dans les humeurs virulentes sont les ele­ments cellulaires et granuliformes. Pour qu'une humeur soit en pleine possession de sou aclivite specifique, il n'est pas necessaire qu'elle contienne d'autres elements figures que les fines granulations moleculaires raquo; Voir (2) expe­riences faites avec du pus morveux, p. 780.
Chauveau examine la discussion sur la nature anim^e du virus : Micrococcus ou Microzyma. laquo; La theorie de Hallier utilisant dit Chauveau, l'application des lois de la genera­tion alternante et de la digeneso ä la reproduction de cer­tains vegetaux cryptogamiques, pretend etablir que les agents virulents ne sont pas autre chose qu'un etat allo-tropiquc de mucedinecs diverses, qui arriveraient h la forme de vegetal complet en dehors de l'organisme, et qui, dans Feconomie anlmale se multiplierait sous forme de grains excessivement tenus c'est-ä-dire de micrococcus.
La theorie des micrococcus-virus est bätie sur des vues hypothetiques; teile est l'opinion de Chauveau qui ajoute cependant que laquo; nous n'avons que d'excellentes conquetes a attendre pour la pathologic anim6e ou parasitairc, des progres que la science imprime tous les jours a la physio-logie de la generation des etres inferieurs surtout de mi­crophytes.
Arrivant au microzyma-virus, Chauveau dit, page 787 : laquo; Que le mycrozyma est le nom donne aux infiniment
-ocr page 192-
%#9632;#9632;
180nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MfeMOIRES DE LA SOClfcTfi
petils qui joiient le role de ferments figures. — Bdchamp et Estor comprennent dans les microzymas toutes les granu­
lations 6Mmentaires de l'organisme sain ou malade, ä causa du role de ferments organiques qu'ils supposent ä ces Clements corpusculaires raquo;.
laquo; Page 788. Aussi rien ne s'opposerait a ce qu'on ad­mit, ä c6t6 des affections septiques ou septieoides engen-',;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;dröes par la multiplication de virus microzoonites ou mi-
crophytes, d'autres affections analogues causees par des ferments figures d'une autre nature; les microzymas dont la multiplication produirait les maladies virulentes. Maisce n'est la qu'une hypothöse k laquellle aucune recherche directe ou indirecte n'est venue donner la moindre sanc­tion. gt;
laquo; P. 789. Les granulations virulentes ne sauraient etre consid^r^es ä aueun titre comme des etres animes ni des parasites. Ce sont de simples 6l6ments anatomiques, et plus loin, page 790, Chauveau ajoute une consideration pleine d'interet et comme le prelude des remarquables de-couvertes de Pasteur et Toussaint. • Renoneer, dit-il, ä consid^rer les virus comme des parasites, abandonner cette notion si claire et si nette, si seduisante surtoutsur la na­ture des maladies virulentes, cela paraitdur a la phalange toujours nombreuse en tous pays, des esprits presses de iouir, desireux d'en finir au plus vite, au risque de s'im-mobiliser dans l'erreur, avec l'incertitude des questions scientifiques.
laquo; P. 792. L'616ment virulent e'est du protoplasma gra-nuleux fragmenle ou r6uni en masse partout identique avec lui-meme. Un jour on arrivera peut-etre a trouver dans les diffferents protoplasmas virulents, des caracteres speci-fiques qui les differencient aussi bien les uns des autres que de la matifere non virulente; mais aujourd'hui on doit renoneer ä y trouver d'autre caracteristique que celle qui leur est donn^e par les qualites sp^cifiques.
L'oeuf humain, le germe de l'homme est absolument
-ocr page 193-
E. AUREGGIO. — AFFECTIONS FARaNO-MORVEUSES 181
semblable ä la plupart de ceux qui donnent naissance ä ses suhordonn^s.
Etonnez-vous done, dit Chauveau, si le germe de la va-riole ne se distingue pas de celui de la morve ou de la syphilis!
La derniere citation du long et si int6ressant travail de Chauveau fait pressentir que l'examen microscopique et l'analyse chimique, quelque habilement pratiques qu'ils soient, ne donnent aucunr6sultat. Chauveau traite dans un chapitre special (25) les moyens a I'aide desquels certains auteurs ont tent6 d'arriver ä la determination des elements virulents.
Comme dans la seplic6mie (26), les modifications dans l'amp;at du sang ne sont pas susceptibles d'etre constatöes ä I'aide du microscope.
Coze et Feltz ont signal^ des modifications dans la com­position et les propriet^s du sang septic6mique.
1875 (27). Degive, professeur beige, considöre la morve comme une affection septoide; suivant iui, l'ötat morveux qu'il appelle septique se traduit par la typhohemie, la pyo-h6mie et la tuberculose.
laquo; Si l'ölamp;nent solide est contagieux, dit Degive, a plus forte raison doit-il en etre de meme pour l'^lßment liquide et plus encore pour l'ölöment gazeux dont I'action subtile doit etre plus efficace. raquo;
Degive semble admettre la contagion par l'ölöment gazeux, ce qui est une erreur. Voilä, dit H. Bouley, oü on pent etre conduit lorsque ne tenant pas compte des faits, on substitue aux realit6s connues, les conceptions de son esprit.
1873 (28). H. Bouley examinant dans sa chronique du Recueil la question de la contagion exclusive des maladies contagieuses, dit laquo; Ceux qui adoptent ou qui professent la doctrine de la contagion semblent 6tablir une complete identity enlre la generation des maladies et celle des
-ocr page 194-
182nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MfiMOlRES T)K LA SOClfiTfi
espöces Vivantes; et r^pudiant pour celle-ci la possibllit6 d'une generation sponlan^e, mcme dans le monde desinfl-niment pelits, ils ne sauraient admettre que des germes morbides puissent s'engcndrer de toutes pieces dans I'or-ganisme, dont les fonctions r6gulieres sont troubles. — Pour eux la contagion est identique h la generation. . L'etre vivant ne pouvant nattre que de l'etre vivant, la maladie contagieuse ne pent proceder que de la conta­gion.
^nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Tabourin (29) est un partisan convaincu de cette idee.
1874. Experiences de Davaine (30). H. Bouley trouye que ces experiences sont demonstratives, laquo; qu'une maladie virulente pent naitre dans un organisme sans qu'elle pro-cfede de la contagion. Si le sang d'un dieval qui meurt d'une gangrene traumatique on autrement dit d'une septi-c6mie, est devenue inoculable, il est evident que dans ce cas il a acquis son activite virulente, non par le fait d'une contagion procedant d'un autre animal, mais par suite ^nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;d'une modification intrinseque, resultant de son infection
putride de la plaie qui a fourni a ce liquide les element? de sa septicemisation, cela est incontestable, Mais enfin, voilä une maladie qui natt en dehors de la contagion. Ne peut-il pas y en avoir d'autres? Le charbon semble etre de
4 I
cette categoric. Pourquoi ce qui est vrai du charbon, de
la septicemie, ne le serait-il pas d'autres maladies suscep^ übles egalement de se transmettre et qui trouveraient, elles
I aussi, les conditions de leur developpement dans des in­fluences speciales qu'il y aurait a determiner comme on I'a fait pour la septicemie. raquo; La morve n'est-elle pas dans ces conditions ? ^nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1875 (31). II nous semble, dit H. Bouley, laquo; que lapossi-
bilite du developpement spontane de la morve ä la suite de l'infection purulente, ressort bien des fails cliniques. raquo; laquo; Pretendre que la morve ne pent pas naitre spontane-laquo; ment chez le cheval, parce que cela impliquerait la ge-laquo; neration spontanee des prote-organismes, c'est com-
-ocr page 195-
E. AÜREGGK). — AFFECTIONS FARCINO-MORVEÜSES 185
laquo; mettre, comme je l'ai dejä dit h M. Tabourin, une laquo; petition de principes, car la preuve reste h faire que ia laquo; contagion en general, etcelledela morveenparticuUer, laquo; precede d'etres vivanls, microzoaires on microphytes, laquo; dont l'etat morbide contagieux traduirait la presence et laquo; leg effets. Est-ce que, ä cöte des ferments organises, il laquo; n'y a pas les ferments organiques, comme la pepsine et laquo; la diastase, par exemple, dont le mode d'action est tout laquo; autre? Rien n'autorisant aujourd'hui ä affirmer que la laquo; morve est causee exclusivement par un ferment du pre-laquo; mier de ces ordres, la question des origines possibles de laquo; cette maladie doit etre reservöe, et, dans tons les c^s, laquo; ce n'est pas pecher contre la vraie möthode scientifique w que d'admettre la possibilite de son döveloppement, en laquo; dehors de la contagion, puisque cette maniere de voir laquo; n'implique rien de contradictoire a la solution que com-laquo; porte aujourd'hui la question des generations sponta-laquo; nees. Dans ses legons de pathologic compar^e au Museum laquo; d'histoire naturelle 1880-1881, H. Bouley ne reconnalt laquo; plus la possibilite du d^veloppement spontanöde lamorve,
1875nbsp; (32). Chenier- laquo; On voit la morve survenir a la suite de grandes suppurations. Y a-t-il la simple coinci­dence ou cause d6terminante. — Resorption des foments du pus en voie d'61aboration et infection purulente? De toutes les influences causales auxquelles on a attribuö la morve, celle-ci est peut-etre la moins contestable. Bt pourtant eile a ete peu invoquee par les partisans de la spontan6it6. raquo;
1876nbsp;(33). Plasse formule cet aphorisme sur la crypto-gamie parasitaire (Uredinöes, moisissures). La source unique du developpement des 6pizoties et des epidemics se trouve exclusivement dans la nourriture compos6e de denrees envahies par des cryptogames veneneux, raquo;
1876 (34). Bonnaud ex-chef de service de clinique k Toulouse, admet que laquo; la virulence consiste dans la pro-pri6te qu'ont des germes vivants de se reproduire avec tous leurs caracieres en passant d'un animal a un autre. Depuis la creation, la vie ne vient que de la vie et ce
-ocr page 196-
184nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MfiMOIRES DE LA SOClfcTfi
germe ne saurait etre spontane, pas plus que la maladie qui r^sulte de son introduction dans l'^conomie.
Bonnaud est convaincu que lorsque la morve se declare nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; en dehors du contage, sa cause originelle est une nourri-
ture avarice.
laquo; Je suis convaincu, dit Bonnaud, par les faits qu'il m'a
6t6 donne d'observer, que la prötention de M. Plasse,offrant
de faire se developper ä volonte pour ainsi dire la morve
et le charbon, n'etait point exag6ree. Le principe morbide
#9632; \nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;est dans le fourrage, il se multiplie dans le sang qui est un
*nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; terrain fertile.
Comme n'importe quel vegetal ou animal qui ne vient qu'apres avoir ete semeoucongu, l'elöment de la virulence ne saurait etre spontane.
laquo;II restera toujours une lacune dans l'ötude des mala­dies contagieuses tant que Ton ne saura pas exactement quels sont le genre et l'espfece des parasites particuliers ä chaque affection. raquo; raquo;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Bonnaud dit en terminant:laquo; Enfin, je croisquela doctrine
5nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; cryptogamique, dont on s'est moque si longtemps, est le
vrai chemin qui conduira ä la decouverte de toutes les causes des maladies indigenes et exotiques, contagieuses et ;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;infectieuses sevissant sur toutes les espöces animales. raquo;
Nocard (35), dans une analyse critique de l'arlicle de Bonnaud sur la cryptogamie, nie l'influence d'une mauvaise alimentation sur le döveloppement du charbon.
CHfiNiER(36), contagionisteexclusif, € pourrait montrer des exerapies nombreux de l'innocuite et de l'impuissance des fourrages avaries ä engendrer le virus morveux. raquo;
Decroix (37): laquo; Comme il est generalement admis avec Inbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Pasteur (quoi qu'il y ait des dissidents) que tous les etres
organises et vivants precedent de germes et ne peuvent naitre spontan^ment, on applique ces ideas aux maladies contagieuses. Seulement il fait observer qu'il n'est nulle-ment demontre que les virus soient des etres organises, se reproduisant par germes ou par males et femelles.
-ocr page 197-
E. AÜREGGIO. — AFFECTIONS FARCINO-MORVEÜSES 185
Tout au plus est-il admis, ä la suite des experiences de notre confrere Chauveau, que ce sont pour la morve des 6l6ments figures du j stage qui peuvent transmettre la maladie par inoculation. Supposant cela incontest6, on n'aurait nullement 6clairci la question de la nature des virus, puisque dans unjetage non virulent il y a6galement des 616ments figures.
Remarquons enfin que, quand Ton monte, (ou que Ton descend) dans ces regions pen pratiques de la science, ou plutöt des recherches, il faut tenir compte, 6claire par l'expamp;'ience du pass6, que les theories d6montrees etre vraies un jour par un savant, sont demontröes fausses quelques jours apröspar un autre savant. — II s'opöre dans Forganisme, dans les matures s6cr6t6es, un changement inconnu dans son essence qui ä pour resultante la forma­tion d'un principe virulent, 6galement inconnu dans son essence.
Signol ne vient-il pas de d6montrer que le sang de la veine-cave des chevaux sacriftes par rassommement devient virulent au bout de 16 ä 20 heures et que, dans ce sang, il se forme des bact6ries ?
1877 (38). Delamotte, a Rlen ne nous autorise ä pr6ju-ger du mode de procreation des virus; ces agents invisi­bles qu'on n'a pas encore pu montrer substantiellement (a part la bacteridie charbonneuse) et dont la nature est toujours aussi obscure et aussi myst6rieuse. Accordons nöanmoins qu'il y a quelques presomptions pour que les principes actifs de ces virus soient des etres vivants (vibrions, bacteries, protoorganites quelconques) puisqu'ils ontla faculty de se multiplier; il estvrai cependantque les simples cellules ont la propriety de proliferer. raquo;
Davaine, Rayer, Pasteur, Joubert, Colin, Paul Bert, Cbauveau, Coze et V. Feltz admettent que les propri6t6s sp^cifiques des liquides virulents ne sont pas le fait des elements figures que le microscope y decouvre, mais bien d'un principe particulier agissant ä la maniamp;re des fer­ments diastasiques.
-ocr page 198-
186nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; MEMOIRES DE LA SOClfiTfi
1877. (39) Tabourin, pour expliquer l'origine des mala­dies virulentes, s'est inspir6 desceuvres du philosophe romain Lucröce qui disait au viic siöcle: laquo; Si quelque chose s'engendrait de rien, les etres de toute espöce pour-raient naitre indiff6remment de toute sorte de corps, sans avoir de germes particuliers. raquo;
Apres quelques citations empruntöes ä Louis Figuier, ä la Genfese, k Cuvier (invariabilite et permanence des es-peces vegfetales et animales, ä Darwin (doctrine du trans-formisme).
Tabourin admet qu'ä l'origine du monde, quelle qu'en soit la date, l'auteur de toutes choses a crfee, en r6alil6 ou en germes, toutes especes vfegfetales et animales, et qu'elles sesontdeveloppöesetpropageesprogressivement ä mesure que les circonstances extferieures ou clitnateriques leur ont 6t6 favorables. II cite ensuite les experiences de Pasteur pour montrer le developpement et le mode d'action des germes; et celles de Tyndall sur les poussieres en suspen­sion dans l'air.
1878 (40). Tous?AiisT,de l'fecolede Toulouse a fait sur le charbon des travaux d'un grand interet qui ouvrent la voie de la dfecouverte de nature des autres maladies contagieu-ses. (Academic des sciences en 1881: Parasitisme de la tu-berculose.)
o Toussaint examinait, en 1876 ,1a proposition suivante: Les bacteridies sont-elles les agents exclusifs de ia viru­lence? raquo;
En 1878, grace aux recherches de Pasteur et de Tous­saint, il est permis de repondre affirmativement: laquo; La baderidie est la condition necessaire pour que le charbon se dfeveloppe. raquo; Colin dit qu'il n'est pas sur que la baclfe-ridie soit un etre vivant, de la nature des cryptogames. Toussaint demontre la nature.parasitaire du charbon que certains auteurs attribuaient ä l'existence d'un virus char-bonneux.
Toussaint, en 1879 (41), generalise et examine les mala-ladies contagieuses au point de vue du parasitisme; mais
-ocr page 199-
E. AÜREGGIO. — AFFECTIONS FARGINO MORVEUSES 187
comme la morve n'est pas comprise dans les sept maladies infectieuses et virulentes que Toussaint considöre comme de nature parasitaire, nous bornerons ici nos citations. II est h desirer que la nature de la morve soit un jour d6-terminee comme Test aujourd'hui celle du charbon.
Cette question passionne l'Acadömie; eile y est h Tordre du jour, Dans la seance du 11 novembre 1879 eile a ete incidemment I'occasion d'une reflexion sur la morve de la part de Bouillaud que nous croyons devoir consigner ici; eile donne au mot spontane un sens absolument conforme ä notre maniere de voir. Voici la röplique de Bouillaud a Pasteur: Pasteur dit qu'il y a malentendu : il ne combat dans la vieille medecine que la tMorie qui admet I'origine spontanee des maladies virulentes, la fabrication sur place par I'öconomie d'un etat morbide virulent et contagieux.
laquo; Vous persistez a tort, dit Bouillaud, dans une distinc­tion cbimerique ; il n'y a pas de medecine nouvelle, et celle-ci est un moulin ä vent centre lequel vous vousescri-mez. Labacteridie n'a rien change aux fails et al'observa-tion cliniques. Vous exagerez aussi (permettez a un adver-saire de la spontaneite de vousle faire remarquer) laportee de Vadieclif spontane. Dans nos discussions, quand nous avons dit d'un mal qu'il etait spontane, cela signifiait pour nous qu'il s'^tait developpe sans cause connue de conta-giosite. En soulevant cette question, vousfaites une grosse guerre a un de vos amis, qui a d6fendu ici la spontan6it6 de la morve, et qui, depuis, il estvrai, a change d'opinion. Ce que vous appelez laquo; votre doctrine raquo; se r6duit ä ceci (e e'est beaucoiip assur^ment): que vous avez vu et montre un corpuscule, laquo;#9632; la bacteridie raquo;,alorsque, comme Newton s'appuyait sur le pouvoir röfringent du diamant pour affir-mer la combustibilite de sa substance, nous parlions du miasme, nous affirmions l'existence du miasme, sans ravoir vu ni touche.
Le dernier mot sur la nature des affections contagieuses et de la morve en particulier n'est pas encore dit.
Sa dölermination n'est pas douteuse en presence des
-ocr page 200-
188nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Mi MOIRES DE LA SOClfiTfe
progrfes röcents et des immenses döcouvertes de la Physio­logie contemporaine.
II est proboble que I'aiFection farcino-morveuse a son microbe.
A qui est r6serv6 Thonneur de le d^couvrir I
TRAITEMENT DE LA MORVE
laquo; En fait de morve, Messieurs, je n'Wsite pas ä le dire, quand on est guamp;lsseur on me devient suspect, non pas, je me bäte de le declarer, d'erreur volontaire, de trom-perie, mais d'illusion. — Les nombreuses autopsies quej'ai faites m'ont conduit ä la desolante conviction que tons les efforts de l'art seront ä Jamals impuissants ä röparer les desastres de cette maladie. raquo;
(Discours de H. Bouley ä 1'Academic de m^decine en 1861.)
Les tentatives nombreuses qui ont 6t6 faites avant et depuis les prophetiques paroles prononc6es a I'Academie au sujet de la guörison de la morve, ne seront pas rappe-I6es ici pour terminer enfin ce long et laborieux travail. Nous ne les citerons qu'ä titre de curiosity.
Galy, pharmacienä Paris, considerait la morve comme une affection calcaire. Sa theorie consistait k dissoudre les sels calcaires existant dans les tubercules par I'adminis-tration de l'acide hydrochlorique.
Le Systeme de Galy fut essaye ä Ladmirault par autori-sation du Ministre de la guerre et sous la surveillance de la commission de 1836 dont nous avonsdonnö la composition. (Chapitre de la contagion).
Au commencement du siöcle, Collin, professeur de l'^cole veterinaire de Milan, employait le soufre ä. hautes doses comme spöcifique de la morve.
Ercolani et Bassi (1860), de l'öcole de Turin, employaient l'ars^nite de strychnine. — Grimelli (1855), professeur piemontais, pr^conisait l'arsönite double de morphine et de strychnine.
1861. Uncasde guerison de morve chez I'homme, par le docteur Bourdon, communique ä I'Academie, fut le point
-ocr page 201-
E. AÜREGGIO. — AFFECTrONS FAHCINO-MORVEÜSES 189
de depart de l'intöressante discussion sur la morve de l'homme et du cheval que nous avons rappel6e dans ce travail.
Le docteur Bourdon administrait ä son malade l'iodure de soufre (10 centigrammes par jour dans 30 grammes de sir op).
1861. Prang6 fait une communication ä la Sociöte cen-trale (stance du 14 mars at discussion occupant les six suivantes) sur le traitement de la morve par 1'arsenic et la strychnine pröconis^s par Ercolani et Bassi.
La commission d'hygifene hippique entreprend des exp6-riences sur le traitement de la morve par le proc6d6 Italien.
1861. Ch. Martin, deBrienne(Aube),emploieavecsuccfes, depuis 18 53, le traitement par I'acide arsenieux (2 grammes) et la noix vomique (7 grammes).
A la meme epoque. Anginiard (de Lavillette), Ledru, b. Pont-Sainte-Maxence, Pouppeville, v^terinaire ä Cherbourg, rapportent des cas de guerison de la morve par I'acide arse­nieux, l'arsenite de strychnine.
En 1862, Ch. Martin guerit la morve initiale, 6bauch6e, recente, ou au d^but, mais non plus la morve chroniquc inveteree.
1861.nbsp; nbsp;Leblanc etablit pour la morve une pöriode pro-dromique pendant laquelle la guerison est assez frequente.
1862.nbsp; Ch. Martin, Gourdon, Guyon, Hiring publient dans le Recueil des guerisons de morve.
Blanc a remarqu6 la guerison spontanee de deux chevaux morveux aprös un s6jour de trois mois sur les hauts pla­teaux des C6vennes.
1867. Bey dit qu'il est reconnu qu'on pent guerir an moins 50 pour 100 de farcin et tout au plus 4 ä 5 pour 100 des chevaux atteints de la morve.
1875. Bonnard 6crit sur la curability spontanee de la morve et emprunte la theorie du docteur de Beaufort pour expliquer ce phenomfene.
-ocr page 202-
190nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEMOIRES DE LA SOClfiTfi
1877. La dernifere tentative de traitement a 6t6 faite sous l'instigation de notre collogue militaire Lacaze et par autorisation ministerielle au camp de Saint-Maur.
La curation de la morve 6tait recherchee par l'adminis-tration de l'alcool ä haute dose.
Apr^s une experience desixmois, le traitement Lacaze, comme tous ceux classes jusqiCa cejour, n'a paseu le moindre avantage en se heurtant ä l'incurabilit^ absolue de la morve.
CONCLUSIONS
L'cpizootie de morve observee ä Sezanne a el6 pour l'auteurde cetouvrageun pi'6texte pour faire l'^tudebiblio-graphique et critique de tous les documents diss6min6s dans les Annales V^rinaires et de Medecine humaine.
11 resulte des travaux publies sur la morve, classes par chapitres et ordonnes chronologiquement, et des observa­tions propres de l'auteur, que :
La morve peut se developper spontanement, c'est-ä-dire qu eileprocede d'aulre chose que de la contagion.
-t-s^SE-S-JO-raquo;-
-ocr page 203-
INDEX DE LA PREMIERE PARTIE
CHAPITRE PBEMIER
(i) Cours complel d'hippiatrique, pages 272 et 273.
(2)nbsp; Traitd de ralfection tuberculeuse.
(3)nbsp; Notions fondamenlales de Varl vilönnaire.
(4)nbsp; Recueil de viMecine vdUrinaire, 1834, p. 393.
(5)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Idem.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1837, p. 603.
(6)nbsp; Dictionnaire d'Hurirel d'Arboval (2deg; edilion).
(7 et 8) Recueil de midecine viiirinaire, 1839-1840, p. '257. (9)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Hern.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1848, p. 978.
(10)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Idem.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1848. Societe centrale V(H(5-
rinaire du 28 septembre.
(11)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Idem.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1848. SocüHö centrale vele-
rinaire du 19 octobre.
(12)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Idem.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1849, p. 618-622. Söance du
8 mars 1849.
(13)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Idem.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1849, p. 630. Möme seance.
(14)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Idem.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Id., p. 637. M6me stance.
(15)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Idem.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Id., p. 648. Seance du
5 avril 1849.
(16)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Idem.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Id., p. 654.
(17)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Idem.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Id., p. 695.
(18)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Idem.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Id., p. 709 et 879. Stance
du 9 aoüt 1849.
(19)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Idem.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Id., p. 880. Stance du
25 octobre 1849.
(20)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Idem.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1850, p. 596. Seance du
28 fevrier 1850.
(21)nbsp; Recueil de mddecine vädrinaire, 1853, p. 438.
(22)nbsp; Mdmoires de la Commission d'hygUne liippiqie, 1859, p. 527.
(23)nbsp; Recueil de mddecine vdtdrinaire, 1855, p. 724.
(24)nbsp; JVo(cs sur le Mexique, par Liguistin. Journal vdlirinaire mililaire.
(25)nbsp; Recueil dc mddecine vdlirinaire, 1867, p. 484.
(26)nbsp; Rapport au Uinistre de la marine, de Royer et Michelon, vfetferi-
naires du gouvernement, ä La Guadeloupe (1864).
-ocr page 204-
192nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MfiMOIRES DE LA SOCIfiTfi
(27)nbsp; Rapport au Minisire de la marine, de Decauti^, vfiWrinaire ä La
Martinique (186i).
(28)nbsp; Memoires de la Commission d'hygiine hippique, 1858, p. 340.
(29)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Idem.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1858, p. 349.
(30)nbsp; The Velerinarian, traduit par C. Leblanc. Recueil, 1859.
(31)nbsp; Chronique vfiterinaire d'Allemagne {Recueil, de 1859, p. 856.)
(32)nbsp; Mtmoires de la Commission d'hygidne hippique, de 1859.
(33)nbsp; Reeueil de mMecine väMnaire, 1861, p. 529. Rapport ä H. Rou-
ley ä l'Acaddmie de mMeeine. Stance du 2 juillet 1861.
(34)nbsp; Idem, idem. Stance du 27 aoüt 1861.
(35)nbsp; Idem, idem. Stance du 3 septembre 1868.
(36)nbsp; Recueil de midecine veterinaire, 1862, p. 225.
(37)nbsp; Journal des vtlerinaires de Lyon, numdro de Janvier 1862.
(38)nbsp; MSmoires de la Commission d'hygidne hippique, 1862, p. 399.
(39)nbsp; Mimoire ä VAcadimie de mädecine, (Söance du 24 mai 1863,)
(40)nbsp; Recueil de viddecine vdtdriuaire, 1865, p. 215.
(41)nbsp; Mimoires de la Commission dliygiine hippique, 1866.
(42)nbsp; Discours ä la SocUli de medecine de Lyon (Stance du 8 avril 1867).
(43)nbsp; Recueil de mMecine vdUrinaire, 1867, p. 484.
(44)nbsp; Journal de midecine vilirimire militaire, 1868, p. 706.
(45)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Idem.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1869, p. 449.
(46)nbsp; Mimoires de la Commission d'hygiene hippique, 1871.
(47)nbsp; Recueil de midecine viiirinaire. 1873, p. 326-327.
(48)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Idem.
(49)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Idem.
(50)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Idem.
(51)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Idem.
1874,
p. 457.
Id.,
p. 461.
Id.,
p. 485.
Id.
p. 744.
(52)nbsp; Mimoires de la Sociiti centrale de midecine viiirinaire, t. V1I1,
p. 341-342 (Extrait d'un Mamp;noire sur les affections typhoides).
(53)nbsp; Analyse de ce Memoire, par Benjamin, rapporteur (Recueil de
mid. vit., Bull, de la Soc, 1875, p. 299.
(54)nbsp; Recueil de mid. vit. 1875, p. 241.
(55)
Idem.
Id., p.
(56)
Idem.
Id., p.
(57)
Idem.
Id., p.
(58)
Idem.
1876, p
(59)
Idem.
1875, p
(60)
Idem.
Id., p.
(61)
Idem.
1876, p
(62)
Idem.
Id., p.
(63)
Idem.
Id., p.
(64)
Idem.
Id., p.
495.
692. Rapport de C. Leblanc. 727. Chronique d'aoiit, H. Bouley.
. 369. . 839.
844. . 199. Chronique v6t6r. d'Allemagne.
247. Bullelin de la Sociiti.
365.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Idem.
250. ..nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Idem.
-ocr page 205-
INDEX DE LA DEÜXlfiME PARTIEnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 193
(65) Recueil de mäd. vit., 1876, p. 255. Bulletin de la Soädte.
Zi70.
Idem.
509.
Idem.
521.
Idem.
911.
Idem.
602.
Idem.
793,
800 et 1293. Bullet, de la Soc
985.
Bulletin de la SocieU.
im
Idem.
(66)
Idem.
(67)
Idem.
(68)
Idem.
(69)
Idem.
(70)
I lern.
(71)
Idem.
(72)
Idem.
(73)
Idem.
Id., p. Id., p. Id., p. Id., p. Id., p. Id., p. Id., p. Id., p.
(74)nbsp; Journal de medeciae välerinaire milüaire de 1876.
(75)nbsp; Recueil de mäd. vit., 1876, p. iOi-Zi02.
(76)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Idem.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1877, p. 253.
(78)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Idem.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Id., p. 1032, 1036.
(79)nbsp; Discours ä fAcadimie de mädecine, en 1877.
(79) Recueil de mid. vet. Chronique de H. Bouley, n0 du 15 juln 1877, p. 77.
INDEX DE LA DEUXIEME PARTIE
CUAPITRE FKEMIER
(1)nbsp; Dictionnaire d?agriculture, article Morve, par Chabert, Fromage
et Chaumontel.
(2)nbsp; Tralli d'hygiene, 1815.
(3)nbsp; Stance de la Sociöle centrale de med. v6t6r. (25 octobre 1849,
p. 888. (U) Recueil de mid. voter., 1849, p. 169.)
(5)nbsp; Lettre du 2 juln 1841, de Littre au Nalional.
(6)nbsp; Recueil des Memoires dliygiene et de mddecine vilirinaioe mill
taire, 1848, p. 29.
(7)nbsp; Recueil de mid. vet. 1849, p. 161, 169.
(8)nbsp; Stance de la Soc. centrale de mSd. vet., 1849, p. 637.
(9)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Idem.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1849, p. 644-666 (5 avril).
(10)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Idem.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1849, p. 695 (12julllet).
(11)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Idem.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1850, p. 374 (10 Janvier).
-ocr page 206-
194nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MßMOIRES PE lA SOGlttt
fia) Recueil de mdd. vit„ 1853, p. 434.
(13)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Idem.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1855, p. 803.
(14)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Idem.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1859, p. 796.
(15)nbsp; Memoires de la Commission d'hyotine hippique, 1859, p. 567.
(16)nbsp; Recueil de mdd. vil., 1861, p. 536.
(17)nbsp; Journal de mii. vtt. de Lyon, 1853.
(18)nbsp; Recueil de mii. vi't., I860, p. 769.
(19)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Utm.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1867, p. 254.
(20)nbsp; Soci6t6 impöriale ^e medecine (ie Lyon. (Stance du 8 avril 1867),
(21)nbsp; Recueil de mid. vol., 1873, p. 222,
(22)
Idem.
1873, p. 321 (Chronique).
(23)
Idem.
1874, p. 323 324.
(24)
Idem.
1879, p. 679,
(25)
Idem.
1874, p, 653,
(26)
Idem.
1875, p. 493495-
(27)
Idem.
1876, p. 841.
(28)
Idem.
1876, p. 400-407.
(29)
Idem.
1876, p, 518,
(30)
Idem.
1876, p. 793.
(31)
Idem. H. Benjamin).
1875, (Analyse du Velerinary Journal, pai
(32)
Journal de mdd. vii
. mil, nraquo; d'aout 1876, et Chronique de H
Bouley, 15 octobrlaquo;
1876.
(33) Recueil de med. vä.
15 ontobre 1876, p. 1096 et 1098.
(34)
Idem.
Jdem.
CHAPITBE III
(1)nbsp; Mdmoirei de la Commission d'hygüne hippique, 1859, p, 533-
(2)nbsp; Journal de mdd. vet, mil., 1862, p. 706.
(3)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Idem.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1863, p. 710.
(4)nbsp; Acad6raie de mMecine (Söance du 17 septembre 1861).
(5)nbsp; Journal de mdd, vdt. mil., 1863, p. 663.
(6)
Idem.
1863, p. 648.
(7)
Idem.
1864, p. 103.
(8)
Idem.
1864, p. 675.
(9)
Idem.
1864, p- 93.
(10)
Idem.
1863, p. 714,
(U)
Idem.
1865, p. 296.
(12)
Idem.
1868, p.quot; 453.
-ocr page 207-
INDEX DE LA TROISIfiME PARTIEnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; IQg
(13)nbsp; Recueil de mäd. vit. mil. 1877, p. 19amp;1. nquot; do d^eenibre,
(14)nbsp; Journal de mid. vä. mil.. 1868, p. 723.
(15)nbsp; Recueil de med. vit., 1868, p. 737.
(16)nbsp; Mamp;noire lu ä la Soci6l6 des sciences me.dicales de Lyon, 1875.
(17)nbsp; Rapport sur le charbon. Recueil de mid. vet., 1879, p. 366.
INDEX DE LA TROISIEME PARTIE
GHAPITBE PBEMIBB
(1)nbsp; Dictionnairc d'Hurtrel d'Harboval, revu par Zundel, 1875.
(2)nbsp; Recueil. Stance de la Societ6 centrale du 24 janvier 1850.
(3)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Idem.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; du 12 aoül 1852.
(4)nbsp; Journal des vitcrinaires du Midi, 1853, p. 84.
(5)nbsp; Sociötö centrale de mM. vötörinaire. Söance du 11 aoüt 1859.
(6)nbsp; Discussion ä la Soci6t6 centrale, 12 aoüt 1859.
(7( Mimoires de la commission d'hyqiine hippique, 1859, p. 567.
(8)nbsp; Recueil de medecine vitirinaire, 1875, p. 730.
(9)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Idem,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1875, p. 495.
(10)nbsp; Journal de midecine vilirinaire, 1844, p. 258.
(11)nbsp; Recueil de midecine vitirinaire, 1873. p. 222.
(12)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Idem.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1875, p. 834.
(13)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Idem.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1873, p, 324. Chronique de mai.
(14)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Idem.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Bullelin de la sociiti. Stance du
24 janvier 1878.
(15)nbsp; nbsp;Traili de Vaffecl'wn luberculense (1quot; division).
(16)nbsp; Recueil de midecine vetirinaine, 1875, p. 493. Chron. H. Bouley
(17)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Idem.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1775, p. 731.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Id.
(18)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Idem.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1875, p. 733. Nraquo; d'aoüt.
(19)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Idem.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1875, p, 940. N0 d'octobre
(20)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Idem.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1875, p. 495. Nquot; de juin,
(21)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Idem.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1875, p. 697.
(22)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Idem.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1875, p. 835.
(23)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Idem.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1875, p. 837. N0 de septembre. (laquo;4) Mem. 1875, p. 1016, 1029.
(25)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Idem.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1878, p. 114, 85.
-ocr page 208-
196nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEMOIRES DE LA SOCItTE
(26) Reunions de la Soci6t6 vdterinaire d'Alsace-Lorraine, de ßvrier
et mars 1875. (-27) Recueüde mSdecineväSrinaire, 1876, p. 621.
(28)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Idem.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1876, p. 882. Chron. H. Bonley.
(29)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Idem.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1876, p. 886.
)30)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Idem.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1876, p. 920. N0 du 15 aoüt.
(31)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Idem.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1876, p. 1096. Nquot; du 15 octobre.
(32)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Idem.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1877, p. 34A. Nquot; du 15 avrü.
(33)nbsp; Traitd de pathologic de Lafond, t. III, p. 975.
(34)nbsp; Dictionnaire encyclopedique des sciences midicales (Article Morve,
par H. Bouley).
(35)nbsp; Recueil de midedne vitdrinaiTC, 1877, p. 12/i6. Nquot; du 15 dec.
(36)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Idem.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1876, p. 430. N0 du 15 avril.
(37)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Idem.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1875, p. 939. N0 d'octobre.
CHAPITRE II
(1)nbsp; Revue vitMnaire de Toulouse. Nc de fövrier 1876.
(2)nbsp; Lefons sue la morve ä l'Universite de Loudres en 1832 (Traduction
dans le Recuetl de 1838).
(3)nbsp; Recueil de midecine vätdrinaire, 1876, p. 430. Chron. H. Bouley.
(4)
Idem.
1877, p
(5)
Idem.
1876, p
(6)
Idem.
1877, p.
(7)
Idem.
1878, p
(8)
Idem.
1878, p
CDAPITBE III
1321. Nraquo; du 15 d6c. 540. Nquot; du 15 mai. 1320, 1323. Nquot; 15 d6c. 170. Ndeg; de fevrier. 634. Nraquo; du 30 juin.
(1)nbsp; Note de MM. les vfeterinaires principaux de la commission d'hy-
gifene hidpique. [Joual de mid. vät. militaire 1873.)
(2)nbsp; Communication de Salle ä la Sociöle centrale de jnedecine v6t.
(8 mai 1873.) Recueil 1873.
(3)nbsp; Article Delamotle. Journal de mid. vit. mil., n0 de marraquo; 1873-74,
p. 595.
(4)nbsp; Recueil de midecine mililaire, 1873.
(5)nbsp; Stance de la Society centrale de mödecine v6t6rinaire, 24 Jan-
vier 1857.
-ocr page 209-
INDEX DE LA TROISIfiME PARTIEnbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;197
(6)nbsp; 3e numiro du Magasin de 1859. (Travail sur rinflamtnation des
sinus.)
(7)nbsp; A propos de la morve (Socicte centrale, 12 aoüt 1859).
(8)nbsp; Journal de mtdecine vilcrinoire, 1864, p. 106.
(9)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Idem.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;I86Z1, p. 264.
(10)nbsp; Discours de H. Bouley sur la tuberculose, ä rAcademie de mt-
decine, 1868.
(11)nbsp; Soci6t6 vetfirinairc d'Alsace-Lorraine. Reunion du 7 mars 1875.
(12)nbsp; Recueilde mid. vä. 1876, p. 1228. Nraquo; du 15 novembre.
(13)
Idem.
(14)
Idem.
(16;
Idem.
(17)
Idem.
(18)
Idem.
(19)
Idem.
(20)
Idem.
1876,nbsp; p. 737.
1877,nbsp; p. 674. Nraquo; du 30 juin.
1878,nbsp; p. 635. Nraquo; du 30 juin. 1875, p. 698. Nraquo; de juillet, (Rapport de
C. Leblanc sur le mömoire de Perouze.) 1878, p. 395. N'du 15avril. 1873. 1878, p. 491. N0 du 15 mai.
(21)nbsp; Vachou. TraiU des tumeurs, p. 534 et 545.
(22)nbsp; Cornil et Ranvier. Manuel d'hislologie pathologique, Vdeg; partie,
p. 211 et 213.
(23)nbsp; L. Ranvier. Traiti technique d'histologie, p. 160.
CH4PITBE IV
(1)nbsp; Recudl dc mid. vil. 1839, et Academie ee mMecine. (Seance du
21 juillet 1840.)
(2)nbsp; Recudl de mid. vil. 1875, p. 725. Nquot; d'aoüt. Chron. H. Rouley. ('S)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Idem.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1849, p. 654. Stance du 5 avrii.
(It)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Idem.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1849, p. 881. Seance du 25 octobre.
(5)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Idem.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;1850, p. 389 el 391. Stance du 10 Janvier.
(6)nbsp; Compte-rendu ä TAcademie des sciences. Juillet 1852.
(7)nbsp; Recueil at med. vit. 1852, p. 297.
(8)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Idem.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1862, p. 435.
(9)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Idem.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1862, p. 308.
(10)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Idem.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 1862, p. 32€.
(11)nbsp; Academie de mcdecinc (3 septembre 1861).
(12)nbsp; Memoire lu a la Societe de biologie (seance du 7 fevrier 1863).
(13)nbsp; De la sponianiiti de la spiußciti dans les maladies. Paris, 1867.
(14)nbsp; Memoire lu a TAcadfimie de medecine, le 24 mai 1864.
(15)nbsp; Recueil de mid. vit., p. 468-686 (Chronique liimestridle des
sciences, par Sanson, 1866.
(16)nbsp; Communication ä TAcademie des science?, 10-17 fevrier 1868.
-ocr page 210-
198
Mfi MOIRES DE LA SOCtfiTfi
(17)
Recueil de mid. vä
(18)
Idem.
(19)
Idem.
(20)
Idem.
(20)
Idem.
(21)
Idem.
(22)
Idem.
(23)
Idem.
1868, p. 706.
1868,nbsp; p. 710.
1869,nbsp; p, 441. 1869, p. 30. 1869, p. 610.
1875, p. 1115 et 1118. Leltre de Megnin k
H. Bouiey sur la numeration de
globule du sang. 1871, p. 117. Notes ärAcad^mie des sciences,
par H; Bouiey. 1871, p. 609 et 650. Conference de Chau-
veau h la Soci6t6 de mMecine de
Lyon. 1871, p. 785. Conference de Chauveau k la
Societe des sciences medicates de
Lyon. 1871, p. 618 et 769. 1873, p. 686. Septic^mie. 1875, p. 388 et 389. Chronique H. Bouiey. 1873. Chronique dell. Bouiey, p. 321.
m)
Hem.
(25)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Idem.
(26)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Idem.
(27)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Idem.
(28)nbsp; Recueil de
mai
(29)nbsp; nbsp; nbsp; Id.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; mai 1874.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Idem.
(30)nbsp; nbsp; nbsp; Id.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;septembre 1874.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Idevi.
(31)nbsp; nbsp; nbsp; Id.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; mai 1875.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Idem.
(32)nbsp; nbsp; nbsp; Id. septembre 1875.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Idem.
(33)nbsp; nbsp; nbsp; Id.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; decembre 1876.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Idem.
(34)nbsp; nbsp; nbsp; Id.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; juillet 1876.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Idem.
(35)nbsp; nbsp; nbsp; Arehives vdtirinaires, nquot; 16.
(36)nbsp; Recueil de mid. vet., 31 mars 1876, p. 314.
(37)nbsp; Journal de mäd. vet. mil., 1876.
(38)nbsp; Recueil de mod. vä., octobre 1877, p. 1031.
(39)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Idem.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; septembre, 1877, p. 1017.
(40)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;Idem.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; avril 1878, p. 337.
(41)nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; Idem.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; octobre 1879, p. 929.
p. 322. p. 648. p. 727. p. 843. p.1267. p. 793.
-ocr page 211-
DIVISION DES MATIERES
PREMlfiRE PARTIE
PAGES
Considerations gdnerales.................................. 3
Ch. I. — Revue analytique, bibliographique et critique des opinions emises sur la spontanditö et la non-sponta-
neite de la raorve.............................. 8
Ch.' II. — Considerations gendrales sur le logement, Talimenta-tion, r^tat des chevaux avant et pendant l'epizoolie
de raorve observ^e ä Sezanne................... 43
1deg; Description sommatre des öcuries-baraques........ 43
2raquo; Alimentation des chevaux en 1875-1877........... 46
3deg; Eau.......................................... 50
4deg; Travail....................................... 50
5deg; Etat des chevaux au moment de l'epizoolie d'angine
et de morve................................... 51
Ch. III. — Considerations generales sur repizootie d'angine qui a precede l'epizootie de morve et apparition de la
morve pendant cette epizootic................... 53
Morve spontanee (deux cas):
iquot; Obs. — Jument suitee de 6 ans, etc............ 54
2laquo; 06s. — Cheval vertigineux de 6 ans............ 56
DEUXIamp;ViE PARTIE
Contagion des affections farcino-morveuses du cheval h l'homme 59 Ch. I. — Etude historique et critique de la contagion de la morve du cheval au cheval et St l'homme. — Auteurs non-contagionnistes et contagionnistes exclusifs.... 61 Ch. II. — Details se rapportant aux 25 cas de morve de conta­gion de l'epizootie observee ä Sezanne en 1876-1877. — Particularites concernant chaque cas. — Autop­sies. — Reflexions..........-................... 73
Ch. III. — i. Glandage de la raorve........................ 90
Note ministerielle rappelant les prescriptions re,-glementalres concernant les chevaux atteinls de morve et plus partlculierement les chevaux dou-teux....................................... 91
-ocr page 212-
200nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp;MEMOIliES DE LA SOCIETfc
PAGES.
ii. Du contage de la morve......................nbsp; nbsp; nbsp; 97
a Par contact mMiat et immödiat. — Air expir6.nbsp; nbsp; nbsp; 97
b Par les ecuries infectees.....................nbsp; nbsp; nbsp; 99
c Par la peau...............................nbsp; nbsp; 100
d Par Turine...............................nbsp; nbsp; 101
in. Membranes muqueuses................. .....nbsp; nbsp; 101
a Voies digestives...........................nbsp; nbsp; 101
b Voies respiratoires.........................nbsp; nbsp; 103
c Muqueuse oculaire.........................nbsp; nbsp; 104
iv. Infection morveuse par la sueur ; au moyen des harnachements, — couvertures, — effets de pan-
sage.......................................nbsp; nbsp; lOh
v. Infection morveuse par la salive : abreuvoirs et
augettes individuelles.........................nbsp; nbsp; 105
vi. Inoculations h l'äne, aux chien, lapin, cobaye,
chat, pour 6clairer le diagnostic...............nbsp; nbsp; 106
vii. Reflexions et projet d'installation de mangeoires et
söparations magonnees ou en planches..........nbsp; nbsp; 108
viii. Precautions et disinfection....................nbsp; nbsp; 108
TROISIEME PARTIE.
Ch. I. — Etude historique et critique de la morve interne,
pulmonaire, latente, etc........................nbsp; nbsp; 113
Ch. II. — Morve insidieuse, morve tracMale ou laryngo-lra-
chöale........................................nbsp; nbsp; 131
Ch. III. — Maladies pouvant 6tre confondues :
o Maladie particuliere des voies nasales.quot;..........nbsp; nbsp; I(i4
b Confusion de la phthisic equine avec la morve___nbsp; nbsp; IZiS
Lösions anatomiques de la morve 6quine (aigue et
chronique)....................................nbsp; nbsp; 161
Ch. IV. — Opinions des auteurs sur la nature de la morve. ...nbsp; nbsp; 165
Un mot sur le traitement de ia morve.............nbsp; nbsp; 188
Conclusion.............................................nbsp; nbsp; 190
29185 Plaquo;IS. — Typographie Vquot;nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; OU^ lUULDE et COCK, rue de RiToli, Ulaquo;.
J/O*
-ocr page 213-
-ocr page 214-
mm
-ocr page 215-
-ocr page 216-
-ocr page 217-
I
m