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BIBLIOTHEEK UNIVERSITE1T UTRECHT

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31.84):: ^

sur les Emanations des fours a zinc,

CoNSIDfiRfiES SOUS LE BAPPORT

DE LETJR INFLUENCE SUR LA SANT DE L'HOMME, D Btail et des Plante;

par M. petrj),

Medecin-Veterinairc, Mtmbre de TAcadeinie royale de Medccine de Belgique, el de la Commission Provinciale d'AgricuIture.

1847

c.

EXTRAIT DE LA REVUE Mamp;llcnle, Pltarmaceutique et Hlpplatrlqae^

PUBL1EE PAR

Le Docteb Ch. DETIENNE, Fils, a LiSge.

IMPRIMERIE DE 3.~f.n y AlU^WVOrs 7 EBlTEUft.

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NOTICE

SUR LES EMANATIONS DES FOLKS A ZINC ,

Comiderees sons Ic rapport de lew influence sur la sanle de lkomme, du

be lall et des plantes.

Dans lonl gouvemement rereclion (i'etablissfnionls indnsfricls n'est, cotnine on sail, jamais autorisoe sans que les anionics n'y aient cunsenli, et cclles-cin'accordeni, qu'apres s'etre entourees (Ilt;; Ions los renseignemenls capables de les eclairer sur loules les queslions d'hygiene publique ou de salubrile que peul faire snrgir le Iravail de pares elablissements.

II devail en ctre ainsl, pour mellrc d'accord rinleret general avec l'in-leret prive. Des incommodites de tonte espece, des intrels nombreux com-mandaient que les demandes de ee genre, ne fussont jamais aeeordees que sous certaines conditions; e'est la la marclie que n a cesse de suivre le gou-vernement a l'egard dos iiivlustricis.

Parmi les elablissements qui, dans noire pays, ont etc l'objet du plus grand nombre dc plaintes, suit avant, soil apres Icur ruisc c i activite, ce sont, sans contredil, les i'ours a zinc, du moins dans quelques localiles. Mais il parait, en revanche, que personne plus que ccux qui exploitenl ce genre d'industrie, n'a ete plus dispose a faire el n'a fait reellement plus de sacrifices, pour reparcr autant que possible, les per les reelles ou prelendues eprouvees par les proprietaires des terrains avoisinant les fours zinc.

Nous ignorons si les conditions imposees par le gouvernemenl ont ete obscrvees par les exploitanls, nous I'ignorons d'autant plus que nous ne savons pas en quoi consistent ces conditions; mais ce que nous savons, c est qu a la suite de plaintes donl la justice a c!e saisie, des expertises sur les lieux, ainsi que l'analyse des produils emananl des fours, ont etefaites, et que la societe exploitant la Cabniiie a tie a plusicurs reprises condamnee a payer des dommagos-interels anx proprietnires don( les terrains avoi-sinaient les fours reduction, pour cause d alteration de riicrbe des pros, de degradation , ou de mortalitc do ( oi tains arbres fruiliers, ainsi que pour

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prelenduc perle de besliaux dans unc des localites o sc trouvent les fours a zinc.

Nous ne nous pcrmettrons pas d'argumenlcr si e'est a lort ou raison que les tribunaux ont porle un pared jugement; loin de nous l'idee de critiquer leurs decisions; nous savons Irop bien que celles-ci n'onl ele que le resultal du travail consciencieux des experts, dont I'avis, comme on sail, lie en quelque sorte les juges dans ce genre de questions.

Notre desir, e'est que le travail fut soumis au seul corps competent du pays, rAcademie Royale de medecine. Les renseignemenls obtenus, les observations faites, ainsi que les analyses des produits provenant des fours zinc, pourront etre verifies par elle; ne puisant sa conviction que dans l'aulorite des faits, elle decidera stir cette question, si grande d'interet general, avee toute I'impartialite qu'elie comporte.

La societe anonyme pour l exploitation el la reduction du mineral de zinc possede dansnotre pays trois ctablissements, savoir ;

Le premier Angleur pres de CLenee qui date de 1838.

Lesecond au lieu dit la Yicille Monlagne, teiriloire neutreaux confins de noire royaume et du territoire Prussien, dans la commune de Moresnel, dtanl de 1835.

La troisieme existant deja du temps de rempire, sc troiivc dans le faubourg Sl.-Loonard (Liege).

11 paraitrail que les plainles contre les deux premiers elablissemenls ne so seraienl eleveesque dans 1c courant uc 18'i-0, bien que dans les environs de rctablissemcnl qui avoisine Liege, beaucoup de proprielaires avaient depuis long-temps elcve la voix contre le funeslc resultal des exbalaisons de ses fours; la socielc avail pris a priori dans celle localile, el cela long-temps avanl rinlervention des tribunaux, certains arrangements qui con-sislaienl payer aux plaignants des indemnites du fail des dcgals qu'ils eprouvaient dans la culture de leurs champs ou de la deterioration causee aux arbres fruitiers.

Bienll apres, les habitants d'Angleur et de Moresnel suivirenl I'exemple de ceux du faubourg de Liege el dirigerent autanl d'aclions en reparation contre la societe anonyme qui, avanl la decision des tribunaux, accorda egalement a certains proprielaires, des indemnites, non seulcmenl de la nature des premieres, mais encore pour maladie ou morlalile de besliaux attribuees aux emanations des fours a zinc de Moresnel.

On comprend que la circonstance de la maladie survenuc chez le betail cl qualifice de Calaminaire, vinl compliquer la question d'indernnite. La socielc ne recula , parait-il, devanl aucun sacrifice el paya asse: largcment les proprielaires de besliaux morls ou malades, lorsque les pretentions ne

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Uli paraissaienl pas cxageroes, Ces indemnilcs fnrcnt payees sons la direclion de feu M. Lambelin et eonlimierent l'etre sons so saccesseur M. Cli. DeBrouckere; cependant les demandes d'indemnite, qui tout d'abord sc bornaient aux eultivatcurs dont l'habilation on les terrains se Irouvaieut dans un rayon plus ou moins rapproche des fours, se mtdliplierent bienlt et ehaque reclamant joignait a sa demande un certifieat du veterinaire du lieu, eonstatant que l'animal ou les animaux deperissaient ou etaient morls par suite de la maladic Calaminaire; enfin eeux qui demandaient devinreiit si nombreux et arrivaient de si loin , que M. le Direeteur ne crut pas devoir prendre sur lui de les indemniser, et finit par croire que la plupart des reclamants ne dirigeaient d'aetion eontre la soeicte que parce qn'ils y etaient eneourages par les indemnites aecordees anlerieurement cerlains autres cultivatenrs; il fondait son opinion sur la grande distance qui les separait des fours et sur ce que Ton qualifiait de (Jalaminaire toute maladie survenant dans le betail de Moresnet, quelle que fut d'ailleurs sa nature.

Les doutes qu'il coneut se justifiaient, selon lui, par la eirconstance que ni les eultivateurs de Liege niceuxd'Angleur, neformulaienl aucuneplainte pour morlalite ou maladie du betail. D'un autre cle, il est certain que le veterinaire delivrant les certificats de morlalite, ne traitait pas les animaux malades, du moins dans la grande majorite des cas, et qu'il n'arrivait qu'a-qu'apres leur mort ou lorsque les patients n'offraient plus de chance de gue-rison. En un mot, il n'etait appele que pour delivrer le certifieat qui nc manquait jamais dementionner la maladie calaminaire; c'ctaitla d'ailleurs la condition pour l'obtention de l'indcmnile.

Appele avec mon collegue de Herve, M. Labaye, a Constater l'elat sanitairc de plus de 40 betes a cornes que l'on disait malades par suite des emanations de zinc, nous nous sommes rendus le 9 juin decette annee a la VieilleMon-tagnc chez les eultivatcurs dont les noms nous avaient ete designcs ; nous y avons examine avec la plus grande attention, tete par tele, les diflerents animaux reputes malades.

Quelques-uns des eultivateurs, a notre arrivce chez eux, nous ont declare qu'une ou plusienrs de leurs vaclies avaient ete indisposees par suite des cxhalaisons des fours, ajoutant cnsnile que, pour le moment ellcs se portaient bien. Nous observons ici que beaucoup de betes etaient a pleine peau , mangaient, buvaient, ruminaient et (burnissaient une assez grande quantite de lait.

De ce nombre etait le betail des sieurs Kuypcr, Neyssen et Lcclcrcq. L etat des autres animaux fut trouve le metne, a pen de diiTorence pres, chez les sieurs Franssens, Leuchter, Tirmrnerman, Charesse, Migelbier el Westmester, Malgre que lous cos eultivateurs soutinssent que leur betail ctail

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malade, nous ne pmes considerer com me ids des animaux dont les functions les plus imporlanles, les jilns esse!:lieilcs :gt; la vie s'cxeculaient rcgulie-rement, telle que la digeslion, !a circuialiciii, !a respiration , la nutrition et la rumination.

Deux cultivateurs s'etant plaint do ce que ielait deleurs vacliesetait clair, aqueux, se eaillebotail par ia tuLsson, nous nous somrncs assures seance te-nante que leur pretention n'etait pas fondee.

Deux betes seulement, sur ie nuiiibre dc 40, ont tie trouvees malades bien que niangeant encore.

L'une appartenant au sicur Fiancois, dont i'habitalion est de 80 a 100 metres des fours, presentait les syniptomessuivants: poils herisses, maigreur voisine du marasme, yeux enibnccs dans les orbites, pouls petit, felifoniie, donnant 52 50 pulsations par minute, rispiration et digestion normales, secretion laiteuse sensiblementdiminute. L animal se trouvait I'etable sans fourrage ni litire, n'ayant dans sa cicciie que des ramassis poudreux de fourrages melcs de cliaux et de decombirs. La femme Francois lui donna sur notre invitation une poignee dc nourriture verte; a peine I'animal l'eut-il apercue qu'il sc jeta dessus et lo dt vora en moins d'une minute. Nous crumcs avoir la preuvc que cet animal manquait de soins et de nourriture : nous engagcames !a feuimc Francois a la laisscrpturer avec les unti es au nombre de trois et qui ne prescnlaient aucun signc maladif.

L'autre vacbe est la propriete du sicur Hermans, distant des fours de 300 400 metres; cet liommc qui tient 7 vaches nous a declare que deja il avait obtenu des secours de la societe a litre d'indemnite. 11 s'obstine a renfermer commc emprisonnea I't'lable tout son betail. A notre arrivce cbez lui, ciuq de ces vachcs ruminaient paisiblemcnt; il les dil loules malades, mangcant peu, ne ruminant pas, donnant peu de lait, par consequent fesant peu de beurre. La verite est qu'une seule de ses vaches est rcellement souffrante; eile est gee dc 4 ans, sous poil blanc et gris, d'une maigreur extreme, mangeantpeu, maisruminant, ayant le poil berisse, le pouls et la respiration a I'ciat normal. Les aulres betes au nombre de six, bien que plus maigrcs que toutes Celles que nous visitames ailleurs, ruminent, mangent etboivent.

Comment ajouter foi a la version de cet bomme, alors que tout ce que nous voyions, loin de justifier ses assertions Ics contrcdisaient. 11 nous a paru que la maigreur de son betail tenait a la parcimonie avec laquelle on lui distribuait le fourrage, une cpoque ou les animaux ont rbabitude de pturer, ainsi qu'au defaut de soins, accuse par la crassequi les recouvre. enfin l'insalubrite de I'etable qui n'a point de fenelres, est malpropre, basse et humide, o l'air ne circule ni ne pent se renouveler, et d'o !e betail ne sorlait depuis plusicurs mois que pour se rendre un instant 1';*-brcuvoir.

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Les signes remarques cliezles malades avant not re visile, par M. Sercxhe, veterinaire du lieu, sont les suivanls ; inappelence, hcrissement dii poll, toux, retraitdu lait qui devient clair, paraissant ainsi pcrdre ses principes bitureux et casecux, diarrhee foetidc, araaigrissenient progress if; en an la morlvient metlre un terme cet etat de chose, donl la duree est de^iaoisa \in an au plus.

Cliez quelques ar'imaux la rumination continue, ainsi que I'appetit. mtme jusqu'a la raort. Cbcz d'autres ees functions sont suspendues ou cessenl completement. Avant temoigne le desir d'autopsier quelques animaux, Us proprietaires ainsi que M. De Brouckere y consentirent.

M. Serexhe nous presenta de faire abaltre la premiere bete venue du sieur Francois, comme devant presenter egalement des ulcerations organiuuos prfendes aux poumoiis el aux organes digestifs, ainsi qu'il l'avait, disait-i!, conslamment observe; mais nous crumes devoir de preference fixer noire choix sur eeux de ees animaux dont nous avons donne plus haul le tableau maladif par le motif que ces vaches etant reconnues malades, devaient nous foil! nir des lesions moins equivoques de fespecc d'intexication allribuci' aux emanations des fours a Zinc.

Tout etant dispose, I'autopsie cut lieu en presence de qualre veteriaaires el des parties.

Au lop sie de la cache du sicuv Hermans.

L'animal est tres-maigre, sous poil blanc mele de gris, age de qualre ans, ayanl dej porte Irois veaux.

Au rapport de Hermans, il lousse frequemment. L'ecarisseur coupa transversalement les jugulaircs et les carolides; mais la mort arrivant lenlc-mcnt, il acheva la bete eri I'assommant.

Lapeauenlcvee laissc voir les chairs generalement pales, decolorees, sans eccliymosesou epanchement dans le lissu cellulaire.La mcmepaleur s'obscrve cxlerieuremcnt a la masse intestinale et aux estomacs dont les Irois premiers sont plus ou moins fournis d'aiiments; leur surface interieure n'oifre rien de particulier ni d'anormal. La muqueuse du dernier estomac ou veritable ven-tricule est generalement rosee; on remarque a ses nombreux replis plusieurs laches rougetres aliant de la largeur d un pois, a celle d une petite feve.

Vers rouverlure pyloriqueon apercoit hud neuf ecchymoses plus petites que les laches susdiles.

Le feuiilel ou troisieme dilatation ventriculaire est sain , mi-plein d'aiiments.

Adherence parfaile de I cpclhelium !a muqueuse.

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Le reseau est dans le meme etat ainsi que le rumen ou quot;panse : rinlestin grele fendu sur plusieurs pieds de sa longueur, est reeouvert de mucosites assez epaisses, mais ne presente apres le lavage aucune trace de phlegmasie, ni epalsissement, ni alteration organiques.

Le gros intestin offre sa muqueuse pale, l'ctat normal.

Le larynx est sain.

La trachee offre un peu de mucosite ecumeuse sa bifurcation ; la muqueuse lavee avec precaution reflechit une leinte legerement jauntre et presente par-ci, par-la, des linoaisons rougeatres, paraissantsous-muqueuses et sieger dans la couche musculaire; ni lesions organiques, ni epaisissement ne se font remarquer.

Les poumons sont crepitants, flottant sur l'eau, de couleur naturelle,

Des decoupures nombreuses faites en tous sens dans leur tissu ne laissent voir le moindre vestige de tubercules. Le poumon droit offre seulement son sommet une tche rougeatre peu elendue. Le poumon gauche offre a ses bords deux ecchymoses, 1'unede la largeur d'un cent., I'autre d'une piece de cinq francs.

On ne remarque ni epancbement, ni adherence des plevres entre elles, non plus qu'avec les coles.

Coeur. Legere infdtralion du tissu cellulaire qui embrasse les vaisseaux cardiaques, tissu du coeur pale sans trace de phlogose. Les parois du ventri-cule droit sont un peu ramollis. On remarque a celles du ventricule gauche six sept ecchymoses dans le sens de la longueur; une petite poche vesiculeuse du volume d'un pois conlenant de la serosile jauntre, s'apercoit la partie droite de l'ou vertu re auriculo-ventriculaire.

Le foie a le volume normal, sa couleur est d'un brun pale offrant assez de resistance; vesicule du foie peu pres vide.

La rate est ple, presque vide de sang, quoique resistante.

Reins letat normal.

Autopsie de la vache du sieur Fran pois.

Abattuede la meme maniere que la premiere, cettebete est tres maigre, presente aussibeaucoup de pleur des chairs. L'ouverture de l'abdomen laisse apercevoir les intestins et le rumen offrant la memo decoloration. La partie visible du mesentere est jauntre, infiltree sur une partie de son etendue d'une serosite opaline.

Le Rumen est peu pres plein d'aliments maceres, parmi lesquels on trouve trois morceaux de cuivre pesant plusieurs onces, ainsi que trois ou quatreautres corps etrangers, du volume d'un petit pois, offrant une texture feutree, dure et coriace.

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Le Reseau mi-plein d'une nourriturc bien maceree, presenlc qurnzc ou vingt pointes de clous en for tres aceres et aulres corps cgalement en for. La muqueuse est saine.

Le feuillet contient peu de nourrilure qui est liquide; pour le reste ricn d'anormal.

Caillette. La muqueuse est un peu epaissie de couleur rose, laissanJ. apercevoir sur quelques points de son etendue des taches rouges, plus nom-breuses et plus larges que cellos remarquees sur I'autre vache.

Les intestins ouverls sur une grande portion de leur etendue ne prc-senlent rien de particulier , si ce n est le caecum dont la muqueuse offre quelques points jaunatros de la largeur d'uu pels.

Le pericarde est infiltie vers la base du coeur ; un epanchement de trois quatre onces d'une liqueur citrine s'y fait remarquer, dans laquelle nage un peu de matiere albumineuse.

Le foie est pale et decolore, du volume ordinaire. Vosicule bilaire tres-distenduc par une bile aqueuse et peu colorce.

Le bord droit du lobe principal ofl're un epaississement de la serousc qui le revet.

Rate pale et decoloree.

Les rognons presentent la meme decoloration ; le droit laisse voir son grand bord une petite vesicule du volume d un pois,

Le Larynx est d'un jaune pale, sans trace d'inflammation.

Les deux poumons n'olfrent rien d'anormal , et n'ont contracte aucune adherence.

N'etant pas competent pour traiter la question de science, mon honorable collegue, M. Chandelon, a bien voulu s'en occuper. S'etant rendu avec nous a la Vieille Montagne il s'y procura les matieres suivantcs :

A. Un cchantillon de la poussiere qui se depose sur le sol aux environs des fours et qu'il recueillit sur le toit qui recouvre les fours reduction.

B. Un echantillon de la terre des environs de la maison Hermans.

C. Id. de l'eau provenant de l abreuvoir dudit Hermans.

D. Id. do celle provenant de la riviere, dite la Gueule, a I'endroit oil vont boire les vaches du sieur Francois.

E. Id. de l'eau puisee dans la meme riviere en amont du la voir dc letablissement de la Vieille Montagne.

F. Id. de la meme eau puisee en aval dos lavoirs du meme etablis-scment.

Voici quels furent les produits fournis par I'analyse.

A. La plus grande partie de la poussiere se compose de malieres inso-lubles qui sont ; du zinc nictallique , de Voxide sincirjue et fcriiquc et du charhon, plus une tres minime quanlite de sulfate de zinr.

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B. La lerre ramassrc a la superficle du sol pi es lie la maison Hermans, a don no nne iorle proportion de [er, do zinc, de chaux, d'alumine et de

silie.

C. L'ean de l'abreuvoir de Hermans, du sulfate calcique ct ma-

(inesique.

D. L'eau de la Gucnle que boit 1c betail de Francois eontenait du sulfate calcique , carhonnte idem et du carbonate maynesiquc.

E. L'eau de la meme riviere en aniont du lavoir de retablisscment, du eh lor are maynexique,

Suii'ale calcique;

zincique ;

aluminique ; du carbonate calcique.

F. Fnfin l'eau en aval dn lavoir eontenait les meines sels sauf le sulfate aluminique.

D'apres M. le professeur Delvaux , un gros du residu qui se trouve dans les tuyaux ou s'ojiere la reduction du zinc, contiendrait cn sei

soluble :

Sulfate calcique..............0, 00213

zincique............................0, 0033G

manganeux.............0, OOOW

magnesique..........................0, 00017

sodique et potassique....................0, 00039

Cblorure sodique..........................0, 00009

Perte..................................0, 00021

0, 00399

L'cxperience ayant constate;

1 Que les condensaleurs adaptes depuis quelquc temps aux fourneaux diminuent au moins de moitic la quantite de poussiere que chaquc four repand.

2quot; Que cliaque condensafeur retient par jour , environ 16 kilog. de matiere pulverulcnte, on pourra par le calcul suivant determiner d'une maniere approximative ;

A. La quantite de poussiere que les fourneaux d'un etablissement re-pandent par jour sur un metre carre de surface.

]?. La proportion de sels solubles que celte poussiere renferme.

Dans rbypothese que la supposition ci-dessus soil exacte et que cliaque four lance cliaque jour 32 kilogr. de poussiere , il est clair que les dix fours de la Vidllc Montvync en lanceront 32 X i0=320iik)g. jour.

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u

En supposant niissi que colle poussiere sc ropaiidc s:ir une itendne dc 125,000 metres carres, on aura puur chaque metre carte deux grammes 5i centigrammes de poussiere par 2V hcures.

Or, uu gramme contient 0,007 cle malieres solubles, done l: s quot;.SV do matiere repandue en 2'i- heures sur uu metre carre de surface, conliendront en sels solubles , 0,0175 (1).

La matiere puUeruicnle retiree des tuyaux oa s'opere la reduction de la calamine, a fourni a i'analyse, suivant amp;1. Delvaux :

Matiere combustible.............0, 460

Siiice ou piutot matiere terreuse insoluble dans les acides . . 0, 4G0

Oxide ferrilt;]ue ') zincique

0, 080

0, 231

de manganese.............0, 020

0, 032

1, 020

Le surcroit de poids do 2 pnur provient de ce que Ions les rnetaux ont etc doses a I'etat d'oxide, taiuiis qu'une parlie se trouve dans la matiere l'ctal metallique ou du moins a un etat d'oxidation moindre.

Independamment dc ces analyses cbimiques, nous croyons qu'il n'est pas inutile de faire connaitre le compose du minerai de la Vieille Montagne, etudie par l'un des plus savants geologiics du pays.

M. Dumont, professeur a rnr.iversite de Liege, dans son memoire sur la constitution geologique de la province dc Liege dit, page 149, que le minerai de la vieille montafjiic est particulicrement compose de zinc oxide, silicifere, presentant des parties d'aspect terreux, melees d'argile; des veines et des modules d'argile plastique et lilhomarge, rouge, jaune ver-datre, et des cavites tapissers des diverses substances suivantes: chaux car-bonatce, ferriferc, blanc-verdatrc, quartz hyalin prismc jauntre.

Willemite,

Hopeite.

(I) II nous paruit que cost se moiilrpr fort lavr;e en arlmctlunt (jue les 0,0173 dix-millieaics de sulfale de zinc soient uvates [jar les animaux |intiirunt, our it noiA senilite qu'on [lounait encore considi'Tuljlenient ia leduirc |Kir les mntifs :

A. Que le belail ne pture que 7 a Smoisau plus dans I'annep,

15. Qu'au bout de peu de jours il cbange de palmares.

C. Qu'on ne pent admettre que rhcrbe senle recueille toute la poussiere laucee par les fours et dont une partie se depose necessainiuent sur le sol.

D. Enfin que la rosee comuie la pluie dissolvunt le sutfule de zinc , lavent la planfc et la debarrussent ainsi d'unc jjrandc parlie do ce set.

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Zinc oxide silicifere.

Zinc carboaale.

Manganese hydrate.

De tout ce que venons d'exposcr, surgissentnecessairementplusieursquestions dont la solution est de la plus haute importance pour 1c gouvernement el pour le pays.

Nous allons les soumettrc et tcher d'y repondre.

1quot; Question.

Los usines zinc constituent-elles des etabiissemcnts tellement dange-rotix, tellement insalubres par leur voisinage que le gouvernement dans rinteiet general, puisse etre en droit dc fermer ceux qui existent et de rejeter Tavenir toute demande d'etablissement de ce genre?

Nous ne le pensons pas, car rexperience a prouve que les sels et oxides de zinc, etaient de tons les poisons metalliques, ceux qui produisent 1c moins d'accidents graves (Orfila, Tratte des poisons, tome I, pages 5G9 et 578). L'experience a prouve en outre que les usines plomb, mercure, arsenic, cuivre, etc., et dont quelques-unes existent dans le pays, sont bien autrement nuisibles que les fours zinc; a peine le zinc rentrerait-il dans la categoric de ces derniers, si meine il etait allie eux dans le mi-nerai, a cause des minimis quantiles qu'il en contiendrait; mais i'hypo-these dc cet alliage est inadmissible. Maintes analyses I'ont demontre claire-ment, du moins pour le mineral extrait de la Vieille Montague, dont la base est tout simplemcnt du carbonate et du silieate de zinc.

2C Question.

Les fours a zinc tels qu'ils sont etablis dans notre pays, causcnt-ils du dommage aux champs voisins et nuiscnt-ils reellement aux arbustes et certains arbrcs fruilicrs?

Les commissions chargees de s'en assurer et qui so sont rendues sur les lieux I'ont constate, notamment pour l'herbe des prairies, certains legumes et arbres fruit. Nous pensons d'ailleurs que toute substance pulverulente de quelque nature qu'elle puisse etre, doit nuire a la vegetation en obs-truant les orifices des vaisseaux exhalants et absorbants des jeunes plantes; e'est ce qui se voit dans les champs que bordc unc grande route dont la poussiere recouvre les haies et les hies, qui sont d ordinaire chetifs et mou-rants; e'est ce qu'on remarque encore dans les champs qui avoisinent les hauls fourncaux; mais ce n'csl l qu'une action toute mccaniaue cfui elrit

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et fait perir 1c vegetal; a eelte action mecaniquc vient sc joiiulrc ractioti ehimique des matiores de zinc dont les proprietes slyptkjues el irritantes, doivent puissamment contribuer a hater la mort du vegetal ou tout an moins ne lui permettrc qu'une vie languissante.

L'observation a demontre que les feuilles les plus jeunes et les plus velues perissaient plus tot que les feuilles adultes et dont la surface est lisse, polio, que de telle maniere le poirier, par exemple, rcsistait tres-bien aux emanations; qu'il en est de memc des nsperges ou des arbres resineux en general, tandis que le pecher, le pommier, 1c cerisier ct ainsi que l'endive et le celeri se ressentaient les premiers de l'influence des exhalaisons. La socictc ne clierebe pas parait-il a nier cetle action dcletere de ses fours sur quelques vegetaux, du raoins dansnn certain rayon de ceux-ci; e'est le motif qui de tout temps I'a engagee a s'entendre priori avec plusieurs proprietaires et pour lequel aussi les tribunaux ont admis des dommages-interets.

On voit que la socicte admet l'indemnite; mais ce qu'elle vcut, afin de se soustraireau caprice du premier reclamanl venu, e'est qu'on circonscrive, qu'on determine le rayon dans lequel eile aura a indemniser ;c'esl quel'Academic apprecie jusqu' quelle distance les matieres quot;solubles peuvent se re-pandre en quantite sffisante pour nuire la vegetation et eclaircisse un point scientifique qu'elle est seule competente connaitre.

3e Question.

Los nsines a zinc sont-elles prejudiciablos a la sante do Thomme qui vit dans lour voisinage?

Aucun fait ne parait le constator. Loin do la, ricn n'etablit que depuis lour creation, la mortalite ait augmonte dans les menages avoisinant les fours. L'experionce prouve memeque hommes, femmcs, enfants, ouvriers do ces usines, sont dans los mcilleures conditions do sante, malgre que constamment exposes une temperature elevee, ou nous oumes peine a tenir quelques minutes, ils soient sans ccsse plonges dans une atmosphere d'emanations do zinc telle, quo leur corps nu est entierement reconvert de la memo poussiere de zinc que cello qui s'echappo dos cheminees et qui fait depot an dehors.

Nous savons que plusieurs ouvriers entres a Tage de 10 ans dans ces usines, sont aujourd'hui des hommes fails (de 25 a 35 ans) jouissant do la moilleure sante. Bon nombre d'antres y travaillent depuis 1804; quolques-uns enfin ont alleinl Tage do 70 a 80 ans. On ne pent assignor, parait-il, aucun genre do maladies comme allaquant d'uno maniere speciale les ouvriers zinequeurs. On a copendant remarque que quelques-uns des plus vieux sonl alteints d'asthme, bien qu'il y ail de nombronses exceplions.

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'|.u Ours lion.

I.es usilies h zinc imisciil-cllrs aux animaux (1lt;; (onle cs| amp;cc qui palurcnl on habitent les environs des fours et peut-on considcrer la maladie du gros helail, observee a Moresnet, comino etant produite par les exbaluIsens des fours a zinc?

ISous avons vu des clievanx, des vaehes, des clicvres el drs cliiens bien porlants cl vigoureux non-seulement a des distances Ires rapprochees des fours, ma is encore dans IVnceinle dc la Vinllr Montagne ou i!s etaienl a demeurc et dont plusieurs y avaient etc eleves. Nous croyons que si les emanations des fours zinc etaient reellement nuisibles a la sanlo des ani-nianx qui vivent a proximileou dans un certain rayon dos usisies, la meme chose devrait s'observer et les memes plaintes suririi aux environs de tous lquot;s etablissements a zinc, et cependant rien de semblablo n'a et observe ni a L:ege, ni a Angleur, bien que de nombreux cultivateurs eltvent ct nour-rissent du betail dans ces deux localites.

D'un autre cote, si nous recourons a lensemble des signes que nous ont offert les vacbes malades a Moresnet ainsi qu'au groupe des lesions organiques observees Touverlnre des cadavres, nous ne pouvons admettre que rexistence d une gastritc ou d'une gaslro-enterite chroniquc dont les causes sonl si diverses, abandonnee a el!e-memc corame ellc 1'a etc dans cette circonstance et qui p^ut , comme on sait, aniener des desordres si funestes, soit necessairement el positivement le resultat des emanations des usines de zinc.

Si I on fail attention que le terrain de la Vieille Montagne, ainsi qu'une grande etendue de ses alentours, est essentiellement calaminaire, qu'une partie de ce terrain ingrat ne donne que fort pen de bonnes plantes, beau-coup de mauvaises, telles que la buglosse, la pensee jaune, diverses especcs de carex, inbercntes a la nature du sol, que meme les graminecs y sont grossieres et ligneuses, fournissant ainsi une nourriture irritantc, acide et pen reparatrice, on trouvera peut-etre que cetle circonslancc dsavanta-geuse, jointe aux autrcs causes maladives que nous avons signalces, telles que le defaut de soin , d'air et de nourriture, est dc nature expli-qucr le developpement de la maladie des vacbes Muresnet, et attribuee d'autant plus legerement el plus volontiers aux usines zinc qu'on avait priori accorde plus facilement des indemnites.

Poursuivons et voyons d'apres ce qu'ont produit les analyses cbimiqucs, comment on pcut expliqucr par les pbenomenes patbogeniques observes tanl pendant la vie, qu'apres la raort, rempoisonncment par lessdsdc zinc.

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A. Nous avons vu que la puussierc d'un ^ris noiratrc sccomposail prin-cipalcmcnt dc malicre insoluble, c'est--dire de zinc nielailicjue, d'oxide dc fer, de zinc et de charbon, plus une minime quanlilc dc sulfide de zinc ct defer,

I. Que I'eau do la Oueule en aval et ei! anionl de l'cndiit o sc lave L; minerai contenait une petite quantitede sulfate dc zinc.

C. Que I'eau dc la mcme riviere a une plusgrande distance et oil les vachcs du cultivateur Francois ont l'liabitude de s'abreuver, n'en contenait }M)i!!t,

D. Enlin que I'eau puisce dans l'abreuvoir du fermier Hermans etait une eau ordinaire nc contenant aueun sei metallique venencux.

E. Que d'apres le calcul que nous avons fait plus linut, chaquc meho carre de surface etait journellement reconvert de deux gramnics Si centigr. de f)oussiere representant 0, 0175 de sei soluble.

Nous repondrons done a la question de noxibilite que nous nous sommes faitc par les reflexions suivantes :

1 Que les signes observes dans la maladic des vachcs a Morcsnet ne sunt pas ceux que produit l'enipoisonncment des sels de zinc (iiors la diarrhee).

2 Que le sulfate de zinc donnc pendant longlemps et des doses frac-t ionnces parait agir en stupefiant le cerveau , que chez les aniraaux en question mil signe de stupefaction ni de gene dans la locomotion n'a ele remarque.

3quot; Que la quantitc de couperose blanche qui scule doive ici apparemrnent etre nuisible a raison dc sa grande solubilite, est lellemenl minime et dans la ct dans I'eau qu'elle laisse difficilement croire un empoison-

nement chez le gros betail. L'insensibilile bien connue des animaux ruminants a Taction de la plupart des poisons est telle, qu'il faudrait ce nous semble, user de quantites autrement considerables pour realiser chez eux un veritable cmpoisonncment,

kquot; Que le sulfate do zinc parvenu dans restomac est decompose par les matieres animales ct ramene 1 etat insoluble.

5 Que des experiences faitcs par MM. Dejaer et Delvaux de Liege sur des prisonniers Espagnols dcmonlrcnt qu'alors memo que des aliments prepares dans des vases de zinc, de manicre a acqucrir une savcur tres-desa-grcable, ne donnent lieu a aucun accident; ils ont meme administre 1c citrate de zinc a la dose d'un gros, sans qu'il en soit rcsulte aucun efiet appreciable.

6quot; Qu'il rcsulte d'cxperienccs faites par M. Orfila que des chiens pcuvent supporter sans mourir une once dc sulfate de zinc et que la mort n'en rcsulte que pour autant qu'on ait erapeche le vomisseraeut en liant I'sesopiiage. La mort n'arrivc dans ce cas qu'au Iroisicmc jour.

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*7 Que plusicurs cxemples d'empoisonnements accidentcls par cc sei metallique, demontrent que des personnes ont pu en prendre deux onces, sans que la mort en ait ele la suite.

8 Que jamais on n'a vu dans le betail d'Angleur ni de Liege de maladies attribuees aux fours zinc.

9 Que de quarantc vaches qu'on disait malades a Moresnet, deux ont ete trouvees Vetre reel lament.

10quot; Que cette maladie n'est ni continue ni persistante dans celte localite , mais apparait au conlraire a des periodes plus ou moins eloignees, ce qui, selon nous, n'aurait pas lieu si eile etait due aux emanations du zinc.

11 Que les matieres de zinc et autres formant poussiere doiventen raison de leur pesanleur specifique et du peu d'elevation des cheminees (15 metres) se deposer a peu de distance des fours a reduction.

12 Que le linge blanc place le matin a 100 metres environ des fours, n'ofirait pas la moindre trace de depot de poussiere a 3 beures de relevee.

13 Qu'une foule de cullivatcursreclament desindemnites, bicn que leurs habitations ou leurs pturages soient eloignes de 300 a 600 et meme 900 metres des fours.

14 Que d'autres laboureurs situes des distances beaucoup plus rappro-chees ne se sont jamais plaint ni d'avarie de denrees, ni d'indisposition de leur betail.

15 Qu'enfin, en aucun cas, on ne peut admettre gratuitement I'intoxica-tion par le zinc et qu'il conviendrait pour s'assurer de la presence de; celui-ci dans le sang des animaux, d'analyser cc liquide comme cela se pratique dans les cas d'empoisonnements par le plomb, le mercure et l'arsenic.

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