|
||||||||
(
|
IP-
|
|
||||||
|
||||||||
MEMOIRE
|
||||||||
|
||||||||
• i u i.i
|
||||||||
|
||||||||
KAP
|
ii
|
i jamp; ik .i-. '^,. % a
|
||||||
|
||||||||
SA N.-VITRK KT S(tN TRAITEMENT.
|
||||||||
|
||||||||
J.-P. MEGNIN,
IKIKHIVAlllK KS 1 u llfi.nifvr i'Aliril iKIliK MONTIC 1.1 II (.Mini IMI'KKIAI.K
|
||||||||
|
||||||||
Üxlrail laquo;In Juiinml ile meileciue Kllrriitaiii' imlilaiii'
|
||||||||
|
||||||||
PARIS P. ASSELIN, gendre et successeur de LABE
lilirairc id' la Facnllc de llfdi'tinlaquo; A ilo In SocieK Imperlale el Onlralr it Hidreine lelermaire
PLACE UK. I.'1:1.01.K nE MEDEC.INE
|
|
|||||||
5T( ^
|
186 4
|
|||||||
^/s\r(i)^o
|
|
|||||||
|
||||||||
JikäiiM^iMilMl
|
Mt
|
|||||||
|
||
|
||
|
||
|
||
'
|
||
|
||
MEMOIRE
|
||
|
||
LE CRAPAUD DU CHEVAL
|
||
|
||
SA NATURE ET SON TRA1TEMENT
|
||
|
||
|
||
|
||
|
||
l'AUIS. — IMP. V. GOUl'V ET C, RL'i; GABAKCtERG, 'gt;.
|
||
|
||
|
||
|
||
|
||
|
||
|
||
|
||
|
||
|
||
BIBLIOTHEEK UNIVERSITEIT UTRECHT
Hill
|
||
|
||
2912 888 5
|
||
|
||
|
||||
MEMOIRE
|
||||
|
||||
BUK LE
|
- ..-^ 5 ::
|
|||
|
||||
CMPALD
|
|
AL
|
||
|
||||
SA NATURE ET SON TRAJTEMENT,
|
||||
|
||||
J.-P. MEGNIN,
VtiliniN.URE EN 2' AU REGIMENT D'aIUILLERIE MONTE DF. LA GARDE IMPERIAI.E
|
||||
|
||||
Exlrail (!ii Journal dc medccine viSteriiiaire niililaire,
i #9632;
P. ASSELI^,g^i(lre.,et äräetväs^eii/ de LABE
tilrairo do la FatulU lie Bfdecine^oJ^aamp;^fi^ryi^TCenlrale du He'decine Tfldrinaire
PLACE DE L'liCOl.E DE MEDEC1.NE
|
||||
|
||||
|
||||
d864
|
||||
|
||||
|
||||
*-
|
laquo;s
|
|
||
^ quot;%W
|
||||
|
||||
|
||
|
||
|
||
MEMOIRE
|
||
|
||
SUR
|
||
|
||
LE CRAPAID l)ü GHEVAL
|
||
|
||
SA NATURE ET SON TRAITEMENT
|
||
|
||
Preliminaires.
|
||
|
||
Sous le nom de crapaud, nom tr6s-peu scientifique, mais qui a prcvalu malgre les lenlalives desnosolo^istes modernes, on designe urn; affection des exliemilös du cheval caraclerisee : 1deg; par le dccollemenl plus ou nioius elendu de la botte cornee, debutant toujours par la fourchelte; 2deg; par l'hypertrophie des parlies deeou-verles, qui, mamelonnees, rappellenl plus ou moins Tas-pect du chou lleur, ou le dos rugueux du batracien qui a donne son nom a ralTection ; 3quot; enlin, par une secretion infecte, caracteristique, qui suinte de ces memes parties.
La gravile de cetle mäladie, qui peut aller jiis(]irä priver une ou plusieurs extremites du cheval de leur revelement corne, et meine faire mourircet animal d'e-puisement, sa tenaciie, qui fait qu'elle resiste souvent de longs mois et meine des annees ä toule espece de trailement, ont appele de lout temps sur eile la sollici-lude des hippiatres el des velerinaires. Mais si Ton esl
|
||
|
||
|
|||
|
— f)
|
||
|
|||
arrive au prcsscntimenl de sa nature, grace aux savantes recherches el aii\ lumineuses dissertatioDs de M. Bouley, il laut avouer que sons le rapport de son trailement, malgre la graude variete des mclliodes preconisees, on u'esl guere ])lus avaiice que du temps de Solleysel, puis-que les procedes du c6l6bre bippiatre sont encore au Qombre de ceux par lesquels on a obtenu, jusqu'a ce jour, les meilleurs resultals.
Les etudes microscopiques auxquelles nous nous sommes livrc pour determiner la nature dc cette affection, aiasi que les heureux essais que nous venons de faire d'un nouvel agent pharmaceulique, Qxeront-ils les incertitudes ä eel egard? C'est ee (jue nous esperons. Mais avant de dövelopper les considerations qui nous ont guide dans nos rechercbes, il ne sera pas sans inleret de passer en revue les opinions de nos devanciers et de nos conleniporains sur la nature du crapaud, et les me-thodes de trailement qu'elles leur onl suggerces.
Bistorique.
Dans les quelques auteurs ou exlraits d'auteurs an-ciens, grecs ou latins, que nous avons pu consulter, nous n'avons rien trouve qui ait trait a la maladie que nous eludions, si ce D'est peul-elre l'origine de son nom : en effel, Vegece appeile la fourchetle du sabot ranula . gre-nouille, crapaud; rien u'einpeche de croire que ce qui a pu ctre appele dans un temps mal de la fourchetle ou mal du crapaud, ne seit devenu crapaud lout court.
En anglais, le crapaud s'appelle aussi frog (gre-nouille).
Les premieres descriptions claires etprecisesqui aienl etc donnees sur cette maladie el son trailement, nous les avons trouvees dans nos vieux hippialres fransect;ais.
Pour iSoZ/ej/seZ (1), le crapaud, qu'il appeile surloul/i'c, esl cause par laquo; une huraeurqui vienldes uerfs, laquelie laquo; elant privee des esprils qui la maintenaient pendant
(1) Farfail Mareclial. Trevoux, 1615.
|
|||
|
|||
|
||
ft qu'elle etait dans le nerf, desenere en une tres-grande laquo; pourriture, qui donne tanl de peine ä vaincre cl cause laquo; celle puapteur, parce que d'aulant plus cette maliere a laquo; ele parfaile, quand eile degenere de celle perfection et laquo; qu'elle vienl h se corrompre, lors eile esl inliniment laquo; plus corrompue que d'une autre maliere qui aurait laquo; moins de perfection, et la maligait^et la difficult^ de laquo; I'extirper cst loujours plus grande, en sorle que, a laquo; moins que les remedes soient bien appropries el ap-laquo; pliques ä temps, le clicval en demeure estropiez. raquo;
Celle interpretation humorale, lout a fail incomprehensible aujourd'hui, ä moins que I'on admetle que Sol-leysel ail voulu parier do la lymphe et des vaisseaux lympbatiques, que Ton confondait alors avec lous les lissus blancs sous la denomination geuerale de nerfs, n'en lemoigne pas moins d'une exacle observation des plie-nomenes apparents et des consequences de celle grave affection.
C'esl, en efl'el, une source abondanle el intarissable qui s'ecoule du pied du cheval malade, et Solleysel a pu se croire aulorise a la regarder comma laquo; logout des hu-meurs corrompues du corps du cheval. raquo; II a constate la concomitance de celle affection avec les eaux aux jambes, qu'il conseille de trailer avanl de toucher au cra-paud; quanta celui-ei, voici son traitement: apres I'avoir bien dccouvcrl en enlevanl avec I'instrument trancbant loutes les parlies de come decollees, en evitant de faire du sang, il le pause avec I'ongueot suivanl:
Savon noir.......1 livrc
Chaux vive en poudre. ... 4 onccs
aide d'un bon appareil contentif ä eclisses.
Ce pansement esl renouvcle lous les deux jours, en preoant laquo; la precaution d'oster avec I'espatule les pet its laquo; escarres que les onguenls out fails, sans faire le moin-laquo; tire sang (pie vous pourrez. raquo; Si eel onguent ne mange pas assez, on ajoule, pour 5 parlies dudil, une partie de bonne eau-forle, el on pause en allernanl, lanlotavec
|
||
|
||
|
||
_ 8 —
ronguenl ä la chaux, l'eau vulneraire, 1'ongHent de Schmidt (basilicum animc avcc de l'oxyde de cuivre el des sulfures arsenieux), tantöt avec l'6gypliac et le vigo. —Si le fie esl si malm qu'il resisle au Irailemeul, on peul employer le feu, mais Solleysel prefere un causlique compost de :
Esprit de sei.......]
Esprit de nitre......I —
Mercurc........I
Opium.........)
II va meme, dans les cas graves, jusqu'a extirper !o tendon sur loqnel il pretend quo le fie a ses racines.
Pendant le traitement, Solleysel conseille de faire prendre au cheval du foic d'anlimeine dans du son mouille, laquo; afin de consommer une parlie des humeurs laquo; qui tombent sur le pied, car comme il ne souffre rien laquo; d'impur, il dlssipera tout ce qui pent engendrer cette laquo; humeur qui abreuve et nourrit le lie. raquo;
Enfin, comme corollaire du traitement et pour pre-venir toute recidive, I'hippiatre conseille de barrer les veines du pied, precepte barbare qui prouve I'ignorance oü Ton etait de son temps des principes les plus elemen-taires dc la pbysiologie.
Garsaull (1) est tres-sobre d'inlerpretalions eliolo-giques; il attribue le crapaud au temperament vicie ou flegmatique du cheval ou a quelque resle de maladies, et il remarque avecraison queleschevaux lourds, charges d'humeurs, y sont plus sujets quo les autres. Quant a sa nature, il n'esl pas plus avance que Solleysel, puisque, comme celui-ci, il lui suppose des racines trös-prolondes pouvant gagner le tendon et mßnie le petit pied; aussi base-t-il son traitement sur celte idee. Apres avoir ra~ fraicbi le cheval avec la saignee, les lavements, I'acier, le foie d'antimoine, des breuvages alocliques et mielles,
|
||
|
||
;i) Le Nouvcau Parfait Marechm. Paris, n5o.
|
||
|
||
|
||
le lout laquo; pour empechcr que la lluxion ne se continue laquo; sur le mal, laquo; il coupe laquo; le fie en entier en prenanl laquo; bien garde de n'y laisser aucunes racines qu'on dis-laquo; tingue au fond du mal en forme de pelits filaments laquo; blancs; raquo; il panse ensuile avec de la ter6benlhine chaude pour arreter le sang, puis, alternativement avec du bäume vert, de I'6g^ptiac, de l'eau vulneraire, etc.; mais laquo; le plus grand remede des fies est de couper tou-laquo; jours jusqu'au dela do la racine, et de compresser laquo; ensuile trcs-unimont, de peur que dans remlroit qui laquo; tic presserait pas, la chair abreuvee de rimiueur du laquo; ficne vint a boursouder, el ä en reproduire un autre laquo; qu'il faudrait toujours conper. raquo;
(c On peul, au lieu tie couper avec le bistouri, employer laquo; lecouteau de feu; mais il a un inconvenient, e'est que laquo; si on esl oblige d'y revenir ä plusieurs fois on desscclie laquo; trop la corne. raquo;
Garsault conslale, en passanl, que la lenacile du cra-paud esl Ires-variable; que, par cxcmple, si on a deux crapauds ä trailer en meme temps, on en guerit facile-ment un pendant qu'on uc viendra peul-etre Jamals ä bout do I'autre.
La Gueriniere {1) on plulöl le medecin qu'il a charge de la partie vclerinaire de son ouvrage, voil dans le crapaud un cancer, d'autanl plus dangereux qu'il attaque le lendon quis'implante sous l'os du pied et meine les tendons laleraux. C'esl laquo; ordinairement un reflux de laquo; quelqu'humeur maligne donl on a supprime le cours laquo; par des remedes aslringenls, comme des mux desse-laquo; chees, un resle de fourlnire ou du farcin. raquo;
Une remarque curieuse que fail eel auteur, c'esl quo malgre son assertion ei-dessus, il serable attribuer les lesions profundes du lendon cl de l'os du pied, qu'on conslale parfbis dans les crapauds inveleres, ä l'aclion des dessiccalifs trop forts. Nous dirons, en passant, quoi-
|
||
|
||
(1J Ecolc de eavalcric. Paris, l7Gi).
|
||
|
||
|
||
- toque nous avons ay reveair, (|uc nous avons la certitude (ju'clles n'ont pas d'aulres causes.
Quanta son trailemeutj il est presqueenlierernenlcopiä sur Sölleysel : il pause ayec an onguenl peu different de regypliac, auquel il ajoute de l'eau-forle suivant le bc-soia ; mömes prescriptions inlenies, nieme recoinuian-dalion pour prevenir la tecidtve, ä savoir la i'ameuse üpc)-atioii du barrage des laquo;eines.
Pour clüre la liste des ccuycrs bippiatres du dernier siecle, citons encore Wayrother, auteur du Parfaitecuyer de villeet decampagne (1), qui, ä rarlicle Fic ou Crapaud, copie presque lextuellement Garsault, et arrivöns au celebic marechal des pctiles-ecuries du rui et ä sou docle bis.
Lafosse decrit parfaitement le crapaud,.- (• C'est un dela-laquo; bremenl total de la fourchelle de corne avec pulriiiile, laquo; qui met la fourchette de chair a d6couverl, lacjuelle se laquo; luiuctie, devient filamenleuse et de la forme d'uu laquo; chou-fleur, depourvue de sensibilitö et abondant en laquo; serosite. raquo;
II ne se prononce pas sur sa nature el lui donne pour cause l'aci'eic de la lymphe nourriciere, entretenue par la salet6, les ordures dans lesquelles le pied s6journe, et aussi, comme cause prödisposante, les pieds creux, ear, suivant lui, les pieds plats cbez lesquels la fourchette touche ä terre n'y sont jamais sujets. II se garde bien de confondre le crapaud avec les aulres lesions de la fourchette, tels que fies resultant de coups de boutoir, de piqüres, fourchettes echauffees, pourries, qui sont Ires-faciles ä guerir; tandis que levrai erapaud qui, quoique tres-ancien et tres-etendu, ne faxt jamais boiter le cheval, est d'une eure Irös-difficile.
Son trailement est presque exclusivement chirurgical. Apres avoir dessole de maniere ä deeouvrir toule l'ölen-due de Paffection, il coupe, en dedolant, toute sa surface
|
||
|
||
(i) Bruxelles, i'89.
|
||
|
||
|
||
— n —
|
||
|
||
de maniöre ä ramener la fourcbette et les parlies luine-Hees ä leurs dimensions normales, puis il pause commc une plaie simple, en comprimanl Lien loules les parlies; au boul de cinq jours, il leve l'appareil, el il continue de meme tous les jours en coupanl cbaqiie Ibis les portions de chair blanchalre qui reap|)araisscnt. laquo; 11 arrive quel-qucfois'qu'au bout d'un certain temps la corne parail vouloir revenir; pour lors, on s'en apergoit par une pellicule qui se forme el qui annonce la regeneration de la sole ; mais souvent celte corne, qui dans son laquo; commencement lenailbien, vient h se detacher et il laquo; se forme entre eile et la chair une maliere blanchalre, laquo; epaisse comme du froruage caille. Dans cecas, on doil laquo; enlever celte corne, et ebarber loule la chair qui est laquo; dessous jusqu'au sang. Get accident arrive souvent:
|
||
|
||
aussi cetlc opiniätrcle esl si graiulc dans certains ehe-
|
||
|
||
laquo; vaux qu'on en a vu 6lre de cinq et sept mois ä guerir. laquo; quoiqu'ils aient ele bien trailes. raquo;
Nous avons cite texluellcmenl ee passage, parce qu'il esl impossible de mieux decrirc les dernieres phases de räffection, et qu'il prouve a (|uel baut degre le marechal hippiatre 6lait done dujusle esprit d'observation; c'est pour la mömeraison que nous allons encore citer le |)as-sage suivant: laquo; 11 est encore differentes methodes de laquo; trailer les fies : les uns emploienl le bäume de eomman-laquo; deur, la lerebcnlhine ou aulres incarnalifs de celte es-laquo; p(gt;ce, elee sonl ceux qui räisonnenl le mieux; d'autres laquo; emploienl les dessiccalifs, telsque Fonguenl 6gypliac, l'eau de Rabel; et d'autres enlin se servent des causti-ques, lels que la pierre de vitriol en poudre, l'eau-forle, le beurre d'antimoine, le feu, etc., mais la pratique des uns et des aulres n'a pas le succes qu'ils en atteii-dent, et ceux qui met tent en usage ces demiers re-niedes occasionnenldes accidents fachcux qui les obli-gent d'abandouner ranimal, parce qu'avec leurs caus-liquesv ils altaquent le tendon ou le cartilage. Cepen-dant nous conseillerons les incarnalifs el les dessiccalifs, parce que rexperience prouve que ce sonl ceux qui reussissenl le mieux: mais on peut dire avec ve-
|
||
|
||
|
||
— 12 —
laquo;nbsp; rite que le plus esseuliel |)our obtenirla guerison est
laquo;nbsp; de bien operer et de bien poser son appareil, de ma-
laquo;nbsp; niöre ;i ce que les chairs soienl loujours comprim6es '
laquo;nbsp; fortcment et egalemenl. Les medicaments ne sont
laquo;nbsp; qu'accessoircs, le temps et la nature font le reste, raquo;
Bourgelat, le celebre createur des 6coles velerinaires, considere le crapaud comtne une c.vcroissance fongueuse qui nait ordinairement dans le corps spongieux d'oii la fourchette tire sa forme el sa figure.
D'abord benigne, celte affection degenere en un veritable ulcere chancreux secrelanl une malicre ichoreuse, sanieuse, extrememenl feiide, pouvant s'eleadre h la sole, aux talons, aux quarliers el a toutes les portions ligaraenteuses et aponevroliques de celte exlremite et rendre a la fin I'animal absolument incapable de tout service.
Nous verrons plus lard, quand nous en serons a letude de la nature du crapaud, que nous sommes bien loin d'etre d'accord avec I'llluslre auleur que nous cilons; nous pouvons dire dejä que nous ne savons sur quoi il s'est base pour qualifier celte maladie ä'ulcere chancreux; car qui (lit ulcere el chaoere, dil affection rongeante, destruclion; or, ici rien n'estronge, rien n'est detruil en fait de tissu vivanl, tout es! au contrairebypertropbie.
Bourgelat recounaitä celte affection une cause conslitu-lionnelle, car, comme prelude du trailement, il conseille des saignees generales, des purgatifs et une diele adou-cissanle, laquo; propre ä detruire la vivacile des bumeurs et laquo; aceelerer raquo;, ])uis des agents tels i|ue des atlenuanls et des aperitifs. Enlin, laquo; attaquer 1'excroissance en i'era-laquo; porlanl avec rinstrumenl tranehanl el en consumanl laquo; avec des cathereliques loules lesracines qui 1'allacbent laquo; au corps spongieux dc la fourchette, el queiquefoisect;,ä-laquo; l'expansion aponevrotique du tendon, el qui ne sont laquo; que des vaisseaux lyrnphatiques (jui, sans celte pre-laquo; caution, susciteraient incontestablement de nouvelles laquo; croissanccs. Tout depend des pansements et de la sa-laquo; gacite avec laqueile le marecbal les diversiöe et des
|
||
|
||
|
||
— 13 —
laquo; lumteres qui le guident en pareille circonstance. raquo; Qu'on se reporle maintenant ä ce que nous avons dil de l'opinion de Garsauil sur la nature du crapaud et du trailement qu'il preconise, on verra que Bourgclat n'a fait que le paraphraser et qu'il est Liien loin de la sagacite qu'a inontrce LaTosse dans la merne queslioa. Pourquoi faul-il que la juste admiration et le respect dus au maitre aient fait accepter sans confeste el admettre comme article de foi lout qu'a dille foodateur des ecoles \eleri-naires sur cette terrible maladie, el cela par lous les pro-fesseurs i'raneais el etrangers qui se sont succede pendant toute la premiere moilie de ce siecle!
Ce n'est qu'en 1850 quo M. Bouley, secouant le joug de la tradition, a commence ä etudier rationnellemenl le crapaud.
Mais n'anlicipons pas ct rendons un juste hommage ä quelques praticiens qui, s'ils n'onl pu reussir a faire avancer la question dc la nature du crapaud, n'en onl pas moins, par des melliodes de trailemenl parliculie-res, cssaye de venir en aide a leurs confreres dans la lulle livree depuis si longtemps el si infruelueusemenl ä une affection que Chabert avail appele ['opprobre de la medecine veterinaire.
En 18013, M. Janne, veterinaire h Hex (Meuse), redige surle crapaud un memoire dont I'analyse parail en 1833 seulemenl dans le Journal theoriqueet pratique.
Dans ce travail, ce pralicien regarde le crapaud comme un changcment d'action dans le tissu foliiculeux ou re-liculaire du pied, d'oü resulte une secrelion viciee de la maliere glutineuse deslinee ä unir les fibres du sabot. (Combien il elail plus pres de la verile que MM. Chabert, Hazard, Girard, elc, pour qui le crapaud est toujours Tulcerc rongeant de Bourgelat! )
Cette affection, enzoolique dans cerlaines contrees du nord. Ires-rare dans les pays cbauds, n'est pas, sui-vant lui, constilutionnelle; les chevaux d'un temperament mou, lymphatique, en gueiissent plus difficilement que ccux d'un temperament oppose. La maladie est lo-
|
||
|
||
|
||
— 14 —
cale et nullement dangereuse; un traitement local la gueril en |jcu de lemps lorsqu'il esl bien enlendu.
Voici ce Irailement qui varie suivaot la gravity de la maladie, ä laquelle I'auleur reconnait (rois degres :
1deg; La fourchette seule est allaquce. — Prescriptions. La faire porter sur le sol en abatlant les laions, en ferrant a lunette et en faisant travailler le malade dans une terre douce, seche et privee de pierces et de cailloux.
2quot; La fourchette est tumefiee; les feuillets des arcs-boutants et des quartiers sont envahis. — Enlever sans faire saigner lout ce qui esl decoile; panser avec des spiritueux et une eloupade hien egalement compressive; monies prescriptions pour les pansements subs6quents, enappliquant loulefois de l'6gyptiac sur toules les parlies de mauvais aspect, el en enlevant avec soin la peilicule qui so forme, si eile nc parait pas solide; pour les parties rebelles ä regypliac, employer le sulfate de cuivre puherise.— Eviter I'lmmidile a recuric —Aussilöl apres la guerison, pour peu (pie la nouvelle corne ait de la consistance, employer le cheval au labour dans un terrain doux.
3quot; Les tendons, les synoviales, les cartilages sontaffeetes.— Faciliter les exfoliations par des pansements a la leinlure d'aloes, el conlinuer comme pour le deuxieme degre.
L'auteur repudie Temploi des causliques et des grands delabrements chirurgicaux.
II protend avoir gueri par sa meliiode heaucoup de crapauds reputes incurables par Cliabert et Girard.
On voil qua ce traitement n'est pas Ires-eloigne de celui de Solleysel qui, du resto, est employe par tons les guerisseurs äsecrets. Mais malgre sa superiorile sur celui dit par exlirpation, ce dernier n'en conlinua pas moins ä etro preconise ofiiciellemcnl jusqu'ä ces derniers lemps.
Les auteurs quo nous avons encore ä ciler ont lous employe les caustiques, soil seuls, soil c*mme-Compl6-raentaires de rinslrutnent tranchanl; ainsi:
llurlrel d'Arboval, apres avoir rase toules les parlies
|
||
|
||
|
||
— 15 —
exuberantes, ä peu pres comme le conseüle Lafosse, cauterise la surface denutlee par la dMagralion d'une couche de poudre ä cauon dont il la recuuvrc; il complete par un pansemcnl compressif el reilere celte operation tant que le mal n'esl pas vaincu.
M. Crepin a obtenu de bons resullats par ce procöde.
31. Prevost, de Geneve (vers 183Ö), emploie le beurre (Tanlimoine, corame causüque, aide d'une forle compression au moyen d'un i'er ä plaque. Ce procetlc n'est pas nouveau.puisque Lafosse cite eel agent parmi ceux employes de son temps; ccqui n'apas empeebe M.Huard, de Valenciennes, de 1c preconiser de nouveau, en 1852, dans un memoire adresse au ministre de l'agriculture, oil il s'attribue le merile de rinvention.
En 1810, un autre causlique est employe avec succcs ä la clinique de l'Ecole de Lyon: e'est lapale de Canquoin, melange de farine el do cblorure de zinc, qui, d'aprös l'auleur du Compie rendu, cauterise assez fortetnent et cependanl d'une maniere assez bornee pour pouvoir remplacer le bislouri.
En 1841, dans une excellente monograpbie, la plus complete qui ait parujusqu'alors sur le crapaud, M. Mer-cier,d'Evreux, se livre a de savantes dissertations sur la nature du crapaud. Apres avoir refute victorieusemeat l'opinion de ceux qui considerenl le crapaud comme un ulcere rongeant, ce qui a'ctait pas difficile; apres iui avoir refuse une nature squirrbeuse, quoiqu'il admette quo le squirrhe puisse en devenir une complication: apres avoir reconnu une grande analogie entre celte affection et la dartre humide, tout en leur refusant I'idenlite: il conelut que le crapauu n'est autre qu'une inflammation cbro-nique de I'appareil scereteur du pied (qu'il ajjijclle podo-parenchiderme!) et il lehagüse ppdoparenehidermitechro-nique'
|
||
|
||
|
||
— 16 —
Son traitement consiste dans Temploi d'un caustique compose de:
Acide sulfurique......1 partie
Essence de leiebciuhine. ... 4 —
La liqueur noire qui resulte de ce melange est employee seule, avee un pansement compressif, et suffil dans le crapaud recent. Pour le crapaud ancien (M. Mer-cierre coanait jusqu'ä onze degres dans cette affection), son enipioi suit I'extirpalion par rinstrument tranchanl des lissus indures,
lei se placerait dans son ordre chronologique, la me-thode de M. Plasse; mais, lant ä cause du relentissement cju'elle a cu, que parce qu'elle a ete la cause elTiciente des belles recherches de M. H. Bouley sur la nature du crapaud, nous allons la reserver et poursuivre nos citations sur les travaux de quelques praticiens modernes, IVancais el Strangers.
M. Percival {theVeterinarian,18sect;l) considere le crapaud (canker, lupus) corame une maladie des tissussecreleurs du pied, afi'ectant parliculieremenl les lissuB veloules de la fourchelte et de la sole, et consistant essentiellemenl dans la production d'unc substance morbide parliculierc appelee fongus. — Pour son traitement, apr6s avoir excise les lies, il emploie 1'acide nitriquc qu'il prefere a lous les caustiques counus; il en imbibe un tampon avec lequel il trotte la surface malade, puis il applique un pansement compressif. —A l'interieur, des purgatifs.
31. Wells do Warwick {loco citato) voil la reussite du traitement du crapaud dans l'emploi tres-varie de re-medes dili'erenls, tels que le cautere actuel, le beurrc d'antimoine, I'acide nitrique, la solution de sulfate de cuivre; puis !lt;gt; goudron sur la corne neuve.
M. Fischer {Recueil, seplembrc 1852), aprfes avoir emis ropinion quele crapaud estsurtout conslilutionnel, peul-
|
||
|
||
|
||
— 17 —
6tre mfirne h6r6(litaire, apr^s avoir reconnu les graves inconvenients de hmethode par extirpation, preconise le Iraitement ci-apies, suivi par les veterinaires allemands : application d'une pale de chlorure de chaux recouverte de cliaux. vive en poudre, el le toul mainlenu par une botte; — selons aux (esses el pilules purgatives aller-nanl avec des pilules slimulaiites ä base de canlliarides, camphre el gentiane. (J'elais encore ä FEcole d'Alfort, lorsque ce Irailement y fut experimenle sur un cheval af't'ecle d'un crapaud a un niembre poslerieur, tellement grave que le pied elail litleralemenl sans sabot, el ce-pendant le malade chausse desa belle ne boitaitpas.— Apres presque un an d'allernalivesde mieux el de pire et de suins continus,— il elail confie h men camarade Savi-dan,— la corne finil par repousser saino, el ranitnal put (Mrc ulilise, loul en conservant sa botle encore long-temps.)
M. Auhry de Saint-Servan {Recueil, avril 1853), guerit le crapaud au inoyen de la pale de Vienne :
Potasse caustique......5 parlies
Chaux.........C —
;)/. Prange {Recueil, Janvier ISöö), emploie avec succes con Ire le crapaud un goudron causlique compose de :
Gondron........10 grammes
Acidc sulfurique......15 —
M. Anginiard fils {Recueil, avril 18öö), pense quo le crapaud esl une affection constitutionnelle, el conseille, comme partie priocipale du trailement, une medicalion interne modilicalhce.
Revenons äla melbode de M. Plasse, teile qu'il I'a ex-posee devanl la Sociele des velerinaires du Poitou en 18 iö.
Sans rechercher quelle esl la nalure du crapaud, M. Plasse reconnait la plus parfaile analogic enlre cette
|
||
|
||
|
||
— 18 —
maladie et les eaux aux jambes. C'est la nutrition de la corne dans ic premier cas et lanulrilion des polls dans le second qui soul alterees.
La vaiiele de temperamenls et de localiles n'entre pour rien dans les causes, alleadu que les chevaux el les mulels de la plaine el des marais y son! 6galement su-jels. — I.e temperanieiil lyinplialique el I'huinidile fa-vorisenl le dcveioppemcnl da crapaud dcja exislant et meine sa transmission, mais M. Plasse niequ'ils en soienl la cause direcle.
Sa melhode de Irailement consiste, apres avoir de-couverl par I'exlirpation de la corne decollee loules les parlies aft'eclees, ä bien recouvrir ces parlies d'une cou-che de pale causlique composee de :
Akin calcine......100 grammes
Aculu sulfuriquc.....Q. S.
pour faire unc päte de consistancc mielleuse.
On reilere celle application pendant cmr/jours, sans enlever I'aQcieone el sans appliquer de pansement. Le sixieme jour, on enleve I'eschare en se servant, s'il est necessaire, de la feuille de sauge; puis on recommence le Irailement pendant cinq aulres jours, el ainsi de suite, jusqu'a ce que la secretion de corne renlre dans la voie ordinaire. — On termine la cicatrisation par des pou-dres siccatives, I'alun calcine, le sulfalede cuivre, etc.
Si le temps et le terrain permeltcnt d'eviler riiumidite, rien n'empeche d'uliliser le mala Je pendant le irailement.
Par celle methode, M. Plasse comple plus de -iOO cures dans unintervallededix-scplannees.—A la proclamation de resullats aussi brillanls, on congoit (pie les profes-seurs de clinique des ecoles se soienl emus et aient ele desireuxde les verilier; c'eslce qui a etel'ait avec perse:: verance pendant piusieurs annses par M. Bouley, qui a reconnu qu'eftVolivement ['agent de M. Plasse, si causlique sur des lissus sains, n'elait pour le crapaud qu'un puissant modilicaleur, el qu il arrive souvent que sous
|
||
|
||
|
||
— 19 —
l'influence des modificalions continues que Ton imprime aux tissus keralngenes par son emploi repele, !e champ du mal se relrecil peu ä pen, la secretion cornee revient a son etal normal el y persble sur la circonlerence des parlies malades, en sorte qu'ä chaque lois nouvelle qu'on met änu les parties vives par renlövement de la concha qui les recouvre, l'elendue de la surface sur laquelle la secretion morbide continue est nohihlemenl diminuee, etqu'enfm eile (inil par disparailre ä son lour sous la couche de corne definitivemenl adherente.
C'est ainsi que, dans les casles plus heureux se produil la gu6rison du crapaud par l'emploi du traitemenl de M. Plasse.
Mais les choses ne se passent pas toujours de la meme mani(ire. Assezsouvenl les tissus morbides qui, dans les premiers temps du traitemenl, ont supports avec impu-nile le contact de la pale sulfurique, en raison de leur turgescence el de leur densile, de i'abondance des liquides albumineux qui les iotiltrenl, perdent peuäpeu celle facultede tolerance, au fur el a mesure ququot;iis s'affaissent et qu'ils se rapprochent de letat normal; alors la pale causlique les cnlame d'une maniere teile que, si 1'on persisle dans son emploi, l'os el Taponevrose plan-laire peuvenl eti-e interesses. II ne faul done employer celle pale qu'avec une ccrlainc mesure, el s'arreter, par exemple, lorsque les animaux manifestenl la douleur qu'ils eprouvent par des elancemenls el la difliculle d'appui.
Apres de longues experiences, apres avoir vu Irop souvenl ce trailement inellicace, M. Bouley lui refuse rinfaillibilile pratique que M. Plasse lui a assignee, el il esl en cela d'accord avec M. Rossignol, qui I'a experiments de son cole.
En somme, il n'est pour M. Bouley qu'un excellent adjuvant dans le traitemenl du crapaud par les substances pyrogenees.
Nous I'avons dit, c'est en experimentant le precede de trailement du crapaud de M. Plasse que M. Bouley a 61^
|
||
|
||
|
||
— 20 —
conduit ä reflechir profomlomenl sur la nature de cette bizarre aft'eclion. L'observalion de cas trcs-nombreux de celte maladie, — I'examen anatomique scrupuleux de toules ses lesions soil a roeil nu, soil avec le secours du microscope, — l'elude, surtout, des modilicalions que ces meines lesions subisseut sous Taction des divers agents medicamenteux, — l'ont porte ä lirer la conclusion suivanle :
// n'y a dans le crapaud aucune alleralion essentielle de la trame des tissus sous-corncs, aucune transformation de hur substance, aucun depot de molecules heteromorjihes dans leurs interstices; il n'y a printiliveinent qu'une alteration de leur secretion, qui se complique a une certaine epoque d'une hyper-irophie morbide des processus villeux dont leur surface est normalement recouverte.
La demonstralion de cette those est donnee d'une maniere si claire, si irrefragable dans un brillant article dn Recueil (Janvier 18Gl),que nous serious presque tcnle d'en donner la copie integrale. Nous preferons y ren-voyer nos lecleurs, nous reservant d'en citer en tem|)s et lieu les principaux passages. Nous serons du reste souvent force de repeter les meines arguments lorsque nous parlerons de nos propres observations et de nos experiences personnel les.
Le but que Ton se propose dans le traitement du crapaud elant de ramener la i'onction keratogene ä son elat normal, en respeclanl autant que possible les parlies qui en sonl cliargees, M. Bouley ne voit pas de meilleur moyen pour alleindre ce resullat que l'empioi des substances pyrog6nees (goudrou, huile de cade, buile de pelrole, etc.). Cette melliode, dont Tidee apparticnt ä M. Reynal, a produit ä la clinique de TEcole d'Alfort d'heureux resullals; mais, d'apres l'aveu meine de M. Bouley, eile ne suffit pas toujours pour exlirper de-linilivement un crapaud, surtout lorsqu'il s'est relran-clie dans les lacunes de la fourcbette, puisque dans ce cas-la il conseille d'y associer l'empioi des escharoti-ques; pate de Plasse, liqueur de Mercier, beurre d'anti-moiiie,etc.;bref nous rctombons dans les vieuxmoyens,
|
||
|
||
|
||
— 21 —
sans en excepter le bistouri, dont M. Bouley conseille I'emploi lorsqu'on a affaire ä des fics Irop volumineux; — les fics ! qui, d'aprfes sa belie döcpuverte, ne sonl aulre cliosc que des faisceaux de villosiles hyporlro-pbiees el qu'il imporle de conserver el de ramener ä leur elal el fonclions primitives.
Nous nous permellrons de dire des h presenl que noire agent, ä nous, remplilsi bien le buldesi^ne, qu'en quinze jours il esl alleinl,el cela sans le secours des caustiques ni d'aucun inslrumenl Irancbant.
Caracteres physiques du crapaud.
II esl difficile de distiDguer le crapaud an debut d'une fourchette echaufße ou d'une/bwrc/ie/Ze pourric qui ne sonl que deux degres d'une meine el benigne affeclion ; com-mc ceile-ci, il esl caraclerise par une secretion pultacee grisalre, d'une forte odeur ammoniacale, remplissant la lacune m6diane de la fourclielte d'abord, puis leslacu-nes laterales, el provoquant le d6collement de la come qui tapisse ces lacunes et eelle qui revel le corps meme de la fourclielte. Mais le Irailement seul permel bientot d'etablir la difference : car tandis que de simples soins de proprcte, aides ou non de quelques dessicealifs tels que I'acetale de cuivreen poudre, rcgypliac, etc., ont bien vile raison d'une fourchette echaufße, ou meme pourrie, ces meines moyens sonl impuissants avec le crapaud et ne rempeebent pas de sulvre ses phases. Aussi, voit-on le deeollemenl gagner successivement lonle la surface de la sole el commencer un travail de desagregation entre les feuillels de come el les feuillcls de chair, sur-loul sous les arcs-boutants; seulemenl ce travail, se faisanl beaucoup plus lentemenl qu'enlre la sole et le lissu veloute, il semble qu'arrivee h ee point, la maladie reste slalionnaire , du moins quant ä son extension, car e'est a ce moment qu'on observe les transformations que subil la surface malade. Cette surface, depouillee de la come qui la revetait, est d'un blanc opalin el parail lisse, parce qu'elle est formee par les sommels des villosiles qui.
|
||
|
||
|
||
__ 22 —
commen?ant ä se tum^fier, sont lassies et serrees les unes conlre les autres comme les paves d'une rue. De celle surface s'ecoule une qnanlile enorme de liquide sereux, lequel, a demi soiidifie, devienl celle maliere grise, pullacec, d'une odeur caraclfirislique, qul n'esl que de la corne fluide ä laquelle une cause inconnue a refuse la qualile de se concreler nonnalement.
C'esl done le tissu veioule qui est malade, mais non pas au point de cesser lout a fait ses fonclions, puisque le fail ci-dessus prouve qu'elies sont, au conlraire, exa-gerees, mais perverties.
Le mal conlinuant ä faire des progrcs, et les villosiles etant le siege du mal, leur tuniefaclion ne fait qu'aug-menler; mais, comme elles sont deja lassees les unes sur les aulres, celles chez lesquelles celle vie I'acliee esl plus vigoureuse se devcloppent d'une manicre exageree, soil aux depens de leurs voisines, soil concurremraenl avec elles; de l;i ces surfaces irrögulieremenl mamelonnees, ces vegetations blancliätres, resserablant, soil ä des champignons, soil ä des löles de choux-fleurs, que Ton appelle/i'cs, poireatur, et que Ton remarquesurloul dansle voisinage des lacunes, sur la fourchelte et au pourtour de la solo, c'esl-ä-dire aux endroits oü, ä l'elal normal, les villosiles sont elles-memes plus nombreuses el plus developpees.
C'esl ä M. Boulcy, qui pour cela s'esl aide des secours du microscope, que Ton doit celle saine inlerprelalion d'un phenomene palhologique qu'on n'expliquail avanl lui qu'en faisanl inlervenir le squirrhe, le cancer ou une nature fibreuse avec de longues el prüfendes racines.
Le decollement plus ou moins etendu de la boilc cernee, la secretion parliculiere et les lies, lels sont en resume les caracteros essenliels du crapaud; les aulres uhenomönes qui aecompagnent quelquefois ceux-ci ne sont que secondaires. Ainsi, les pinceaux de corne isoles, lordusel encore adherents, que l'on voll souvent s'elever de la sole d'un pied al'fecle de crapaud ancien, sont dus, comme l'a clairement explique M. Bouley, ä des points du tissu veioule qui, comme des ilots au mi-
|
||
|
||
|
||
— 23 ~
lieu de la mer, sont resles sains et continuent h fournir leur contingent de bonne corne. De möme, l'evase-ment da sabot quelquefois excessif qui se remarque aussi dans les memes cas, s'e.xplique par l'absence de la sole qui n'cst plus lä pour mainlenir la courbure normale de la paroi : c'est un arc prive de sa corde. Quant au creusemcnl du sabol, il est lout d'illusion; car, pour utilise^ le malade qui ne boile pas, quelque ancienne que soil raffeclion, le marechal lui menage la corne le plus possible.
Disons, pour terminer, que si aucun traitement ne vient contre-carrcr ou aggraver la marche du crapaud, celui ci, tout en decollanl petit h petit la paroi, dans sa marche des quarliers vers la pince, envahira bien plus prompleraent la roatrice de l'ongle, c'esl-a-dire la cuti-dure, en commengant par les talons; et il anivera un moment oil la boile cornee tout cntiere sera delacliee; et cepemlant aucun organe inlerne du pied en dessous du lissu reticulaire n'aura etc lese ni infime nff'ecte, et aucune boiterie, aucune souffraoce ne viendra accuser d'aussi grands delabrcmcnts.
II est une complication du crapaud que nous ne pou-vons passersous silence parce qu'elle est assez frequente, et qu'elle peut l'accompagner meme au debut.
C'est lorsque le mal, apres avoir envabi la I'ourcbelte et les talons, s'ctend, non-seulement au tissu veloute qui n'esl autre que la partie papilleuse du derme sous corne, mais encore au derme cutane donl il est le prolongemenl: alors la peau se tumefie, se mamelonne, devient verru-queuse; les polls tombcnt en partie; ceux qui restentse herissent el laissenl d6gouller une abondante serosile, griscllre, fetide, donl I'odeur caracteristique csl idenlique-menlcelle de la secretion du crapaud. A ces signes, on a dejä reconnu les eaux anx jambes. Effectivement, pour nous ces deux affections sont identiques, et squot;il y a quel-qucs differences d'aspect cela tient uniquement h ce que les parties qui sonl le siege du crapaud sont d'une organisation plus riclie, quoique faisant partie du möme organe (le tegument externe), que celles qui sont le siege
|
||
|
||
|
||
— 24 —
des eaux aux jambes. Dans les deux cas, c'est la parlie papilleuse du derme qui est affectee, el, comme nous le verrons plus loin, le meme trailement produit idenlique-ment les memes effets.
Anatomie pathologique.
Examinees a loeil nu, les lesions du crapaud viefge, si Ton |)eiit dire, c'esl-a-dire n'ayant encore ete I'ohjel d'aucun traifement, soul I'^paississement, rhypertrophie des tissus k6ralog6nes el surlout des papules matrices de laconic, par suite d'unc infillralion plaslique tout ä fail analogue h cclle que proiluirait une inllammalion chronique. L'examen microscopique ne fait pas voir aulre chose, ce qui csl beaucoup, parce que riiypolbese d'une nature squirrheuse ou cancereuse se Irouve ainsi (^carlee. En effet, on sail que pour les micrographes la nature de ces tissus heteromorphes est delerminee par la presence d'un elemenl constant : une cellule d'une forme particuliere. Eh hien ! d'apies les recherches faites par M. Robin, sur les instances de M. Bouley, il a ete impossible ä rhabile micrographe de renconlrer dans les lissus, siege du crapaud, la fameuse cellule : M. Robin n'a vu que des papules rendues plus cpaisses et plus fiiables jiar i'infillralion plaslique donl elles sonl impre-gnecs ; il a remarque qu'aux points oü la secrelion esl conservee, eile esl si active, que, au lieu de se figer en nappes pour s'ecailler plus lard en plaques transversales, comme cela a lieu normalemenl (1), les cellules epilbe-liales poussenl dans le sens de leur longueur, comme celles qui formenl les fibres de la paroi; de lä ces longs lilaments cornes, lordus, que Ton voil s'eleverde la sole des pieds envabis par de vieux crapauds.
:i, L'anatomie des teguments ilu pled nous apprend, en effet, que, dans In sabot, la paroi scullaquo; esl coinposec de tubes cornes soinle,-; cüle ä cüie dans tonte leur longueur, et que, dans la sole comme dans la fourcbette, I'aspect tubule qn'on remarque ä la naissance de la eorne pr6s des paplllea n'est qn'apparent, car une fois blen concrete, e'est une masse amorphe susceptible de se dechirer dans tous les sens el surlout en travels, comme l'onijle de l'horanie.
|
||
|
||
|
|||
Les lesions du crapaud ont une grande analogic avec celles de I'inflammalion ohronique; mais celle analogic tt'eslqu'objeclive : la marche, la duree de cos affections, leur influence sur le reste de l'orgänisme, la sensihilile des lissus malades, riiifhicnce des Irailemenls, offrent dejä Irop de differences pour qu'il n'y en ail pas une fon-damenlale entre dies.
Combien d'aulres maladies que, par analogic anssi, on avail regard6es comrae de simples inflammaiions, sonl devenues des maladies speeiliques ! Example : les dartres, mol bien vague designanl une classe d'affections qni, a mesure qtic leur tHiide se complete, se rangent pen a pen, les nnes aprßs les autres, dans la grande categoric des par,asitaires. Et ce n'est pas sans intention que nous prenons les dartres pour exemple; car si M. Bouley a dt'j:i elabli la similitude qui exisle entre le crapaud et les affections herpetiques, nous savons maintenant quo celte similitude nc se borne pas anx symptomes exle-ricurs, mais qu'eile exisle aussi entre les causes.
Les lesions anatoniiques des eaux aux jambes, (jue nous assimilons an crapaud, sonl aussi les meines, c'esl-ä-dire qu'on ne trouve ä l'examen des parlies al'fectees qu'une hyperlrophie du derme cutane el surloul des pa pilles ct racines pilleuses, par suite d'un epanchemenl sero plasticine, ce qui prouve que les grappas sont tout a fait les analogues des fies de la sole. Et il n'y a pas d'aulres lesions; car si on vu quelquefois les eaux aux mmhoamp;i compliquerd'ulceralion et meme de periostites el d'exos-loses, c'csl quo le malade, irrile par des applications causliques, a pu se grauer, non-seulemenl jusqu'au sang, mais meine jusqu'ä I'os,
De möme, dans le crapaud, si on rencontre des destructions du coussinet planlaire, des inflammations el des necroses des cartilages, des ligaments, des tendons et jusqu'ä des caries de l'os du pied, ces lesions ne sonl dnesqu'ä I'emploi intempeslif de rinstrument Iranchant, du caulere acluel ou des causliques potenliels.
|
|
||
|
|||
|
||
26 —
|
||
|
||
Nature et causes du crapaud.
Nous ne voulons pas revenir aux oorabreuses opinions emises sur la nalure du crapaud par k's divers auteurs que nous venous de passer en revue: nous avons deja fail pressentir quelle valeur elles onl ;i nos yeux.Nous nous contenterons de repondre a ceux qui le regardent comine une aft'eclion conslllulionnelle, que nous ne compre-nons pas, s'ii en csl ainsi, quVlIe resle localisee a un seul organe, qu'elle n'ait pas dilTerentcs manieres de se raa-nii'esler, coinrne la morve, par exemple, (pii tantol ap-parail sous forme d'abces farcineux, de lubercules |ml-monaires ou glandulaires,d'ulc6resdes niult;|ueuses, etc.; lorsqu'un organisme esl sous le coup d'une diaihese quelconque, on voitraremeiit un seul organe et surloul une seule el meine pailie d'organe avanl le monopole de reruplion crilique : voyez la gourme, Ics aft'eetions typhoi'des, charbonneuses, eic.
Ainsi done, pour nous, le crapaud esl une alTeclion toute locale.
D'apres ce que nous avons dil de son analomie palho-logiqueje crapaud n'est pas non plus un ulcererotigeant, car rien n'est ron^e ni delruil, tout, au conlraire, esl hyjX'ilropliic dans les lissus qu'il atTecle; — ni un cancer, ni un squirrhe, car on n'a pas trouve la cellule caracle-ristique. Nous avons vu que ses lesions out une grande analogic avee celles de rinüammalion chronique; mais nous avons atissi elabli les caraclcres qui les dislin-guenl. L'absence complfele de sensibility, sa resistance 6nergique aux traitemenls antiphlogistiques, resoluiifs, substilutifs, el niome a I'exlirpalion, ne permellent pas de voir dans eel le affection la simple consequence d'une irritation causec paries boues acres, les emanations am-moniacales des ecuries malpropres; du resle, on con-nail les resullals do ees causes, et on sail la difference qu'il y a entre la fourchelle pourrie el le crapaud.
Resle l'opinion de M. Bouley, qui voit dans le crapaud une dartre du pied. Nous avons deja dil quo nous nous y
|
||
|
||
|
||
ralliions complelement. Mais qu'est-ce qu'une dartre? On a applique ce mol bien vague ä des maladies trcs-diffe-renles lesunes des aulres, inais ayanlcependanlqiielques caracleres communs, lels que : la vicialion continue de la secretion 6pidermique, unc tendance ä s'^tendre d'un point central vers une p6riph6rie indctermineo, el sur-tout une grande tenacile; caracleres qui s'appliqiient tres-bien aussi aux maladies psoriques. Depnis que Ton a inieux cludie ces al'fc'ctions au moyen (I'insliuments grnssissants d'une grande puissance, lalumiöres'esl faile pour un grand nombre d'enlre elles qui mainlenanl sont si bien connues dans leur nature et leurs causes, que leur Iraitement est devenu un jeu. C'est que Ton a döcouvert qne ces affections, que Ton regardait comme conslitu-tionnelles, comme des emoncloires de l'organisme vicie, sonl dues simplement ä deux parasites, soit vegelanx, soil animaux, qui, vivant, se mullipliant, ct rampant a la surface on dans röpaisseur du derme, surtout au voi-sinage des papiiles et des bulbes pileux, detenninent ces inflammations de la peau en apparence si benigiies el en realile si tenaces par suite de la persistance de la cause. C'esl ainsi que la gale estproduite par Vacarus, — la dartre tonsurante, par le tricophyton tonsurans, — le viliiigo du cuir cbevelu, par le microsporon Audouini,— la leigne faveuse, par YMhorion Schcenleinii,— le muguet du mouton el des enfants, par ['otdium albicans, etc.
Hering a bien trouvc dans les produits de secrelion du crapaud et des eaux-aux-jambes un acarien qu'il a appele glyciphagvs hippopodos; mais sa decouverle n'a pas ele conlirmee, el nous avons prouve ailleurs (1) que cet acarien est ties commnn et pent se rencontrer dans toutes les malieres organiques en decomposition.
M. Huzard pöre, en comparanl le crapaud a lapUque polonaise, elail bien plus pies de la verile, puisque dans ces derniers temps un savant allemand, M. \Vatlier, a
|
||
|
||
(1) Elude microscopique ct iconoyrnphique des alteralions des fourrages, p. 19.
|
||
|
||
|
||
— 28 —
decouvert le cryptogamequi cause cetle affection du sys-I6me pileux de l'homme (trichophyte sporulo'ide, Ch. Robin); elc'esl frappe de I'analogie qui exisle entrclecra-paud, les eaux-auamp;-jambes, les dartres et los tcilt;j;ncs, affections chez lesquelles ce sent les organes produc-teurs des Elements epidermiques qui sont essenliclle-menl affecles, que nous avons 6le conduit a pousser nos rechorches microscopiques dans ce sens, recberches qui out etc couronnees d'un plcin succös et qui confir-ment plciiiemenl la maniöre de voir de M. Bouley.
Oiii, le crapaud esl aussi cause par un cryplogame; et si ce, parasite a echappe aux investigations du savant M. Ch. Robin, c'eslqinl n'a pas cu h examiner de pieces assez fraiches ni assez enlieres. En effet, e'est au point d'emergence des papules, a ieur racioe, si Ton pent dire, qu'il fautchercher le parasite ; de plus, les lubes de son micelium sont tellement fugaces et disparaisseat si promplement, particularity qui lui est commune avec plusieurscryptogamesdel'^chelle inferieure, que cen'est qu'apres de noinbrcux el iofructueux essais, el en oxami-nant des pieces Ircs-fraicbes, loulcs cliaudes, prises sur le vivanl, que nous avons pu le voir et l'eludier sous loules ses faces.
Voici du resle le resullal tres-delaille dc noire etude microscopique du crapaud.
Etude microscopique du crapaud.
Produits de secretion. — Les abondants produils de secretion du crapaud ont ele les premiers l'objel de noire exatnen. — Malgrd l'äpparence, ce n'esl rien moins que du pus ; e'est im liquide compose, en pleine fermen-latioD pulride, dans lequel nage une quantile innom-brable de vibrions tres-animes, et qui tient en suspension de nombreuscs cellules epidermiques en elat de dissolution plus ou moins avancee; on peut en quelque sorle se rendre lemoin dc celte dissolution en exami-nant pendant plusieurs minutes el ä dilferenles reprises la meine preparation, que Ton mainlient humide sur la
|
||
|
||
|
||
— 29 —
lame de verre de robjectif par raddition de parties tr6s-aqueuses des mömes produits.— Sapropriele dissolvante des elements muco-albumineux dont sent composes les produits epidermiques, la forte odour ammoniacalc qu'il repand, sa reaction franchement alcaline avec le papier de tournesol, indiqucnt que le liquide du crapaud est compose on majeure partie de carbonate el d'acetale d'ammoniaque, produits que Ton sail etre fournis par tous les corps organises azotes en decomposition.
Nous avons vainement cherche dans les produrts secretes du crapaud Tacarus annonce par Hering; cepen-dant, pendant plus de six. semaines il ne s'est pas passe un jour que nous n'en ayons mis sur le porle-objel du microscope; mais parmi les detritus que I'on remar-que dans ces produits etendus d'eau, outre de rares globules pur.ulents, quelques globules d'inllammation, des lamelles epidermiques ou cornees dont les elemenls se desagregenl, outre I'immense quanlile de cellules epi-llieliales dont nous avons deja parle el qui constituent ä elles seules la matiere caseeuse donl il est question dans la premiere partie de noire travail, nous avons a ciler particulierement un grand nombre de granules analogues aux noyaux des globules de pus, mais sur lesquels le milieu dissolvanl dans lequel ils se Irouvent ne parail pas avoir d'aclion. — Nous verrons plus loin quelle esl la nature de ces corpuscules.
Tissus hypertrophies. — Les lies verruqueux qui ve-gelenl avec lanl de vigueur sous la sole dtMuulee du pied du cheval aflecle dc crapaud, ne sonl autrc cbose, ainsi qu'il a deja ele dil, qu'un agregal de villosiles hypertro-phices. Pas n'esl besoin du concours du microscope pour s'en rendre comple: il sut'lil d'ampuler line de ces productions el d'en separer les elemenls par une simple traction, comine on le voit ä la tig. 1quot; dc noire plan-che III. — L'examen microscopique d'un dc ces elements monlre que c'esl unc masse celluleuse impregnee de sues plastiques el revclue d'un epiderme. — C'esl ä la base de ces productions, avons-nous dil en nous fondant
|
||
|
||
|
||
— 30 —
sur l'analogie offerle par les teignes faveuse et tonsurante, qu'il fautchercher lecryptogame, cause du crapaud.
Choisissez un lie bien nourri, de la plus belie venue possible, ampulez-le, et, tout chcmd, divi'sez-le avec les doigls en deux ou Irois segments; raclez doucement avec uu scalpel une de leurs surfaces nacrees, portez !a miuce pollicule ainsi oblenue sur une lame de verre; — Qoyez-la d'une gouile d'eau; — etalez-la le plus possible au moyen d'une paire d'aiguilles; — ecrasez la sous une aulre lame de verre,— cl piacez le loul sur le porle-objel du microscope. — Vous verrez infailUblement dans le champ de celui-ci (le grossissement elanl d'au inoins 300 diamelres) le dessin lig. 2, palnche 1U, ou quelque chose d'analogue : c'est une iamelie celiuleuse (a), une plaque de jeune epiderme (6), un groupe de vieilies cellules 6pidermiques (c), le lout cnserre dans un reseau de filaments rameux, iulriques, enlre-croises, pnraissaat emerger de certains cenlres marcjues par une agglomeration de corpuscules formanl par leur ensemble une lache jaune,£l que nous reconnaissons pour les avoir dejä vus ddns'leliquide secrele.— Dans l'eau de la preparation, nous voyons encore quelques-uns de ces rameaux isoles, (fig. 3) arraches probablemenl avec les poinles, el flol-tant en compagnie de cellules epilheliales (a), de globules de lymphe (//), de globules r.aiiguins(c) et des corpuscules (d) donl nous avons dejä parle.
Que sonl ces ßlaments? Quesont ces corpuscules?
Les experts mycologues, a la seulevue de nos dessins, les auront vile reconnus; ä ceux qui ne le sont pas, nous donnerons le conseil que nous avons recu nous-meme de M. Robin: Comparez avec les moisissures, el vous verrez l'analogie frappante qu'il y a enlre ces productions el les mucedinecs (avec IVidium surlouP.
En effet, ce que nous avons sous les yeux est un veritable parasite, analogue au trichophylon de I'heipes ton-suranl, a Vachorion de la leigne faveuse, au microsporon de la mentagre.
Comment le nommerons-nous? Nous pourrions I'ap-peler keraphyton, c'est-ä-dire plante parasite de la corne,
|
||
|
||
|
||
— 31 -
|
||
|
||
comme le trichophyton esl la plante parasite du poll, si nous ne pensions pas qu'il n'est pas parlicuiier an cra-pauil, mais qu'il apparlient aussi aux eaux-aux-jambes; — on |)uui-rail encore Vsuppelerl'otdiumbafracosis, c'est-a-dire le parasite du mal de crapaud. Quo! qu'il en soit, nous avons bien affaire a un cryptogarae de la famille des Oidiees, de l'ordre des Arthrosporces, caraclerise par un micelium (loconneux, des tubes receptiiculaires con-tenant des sporules, ceiles-ci, spheriques, ayant a leur com|)let devcloppemenl environ 0,003 de diametre.
Nous nous expliquons parlaitement qu'on n'ait pas trouve encore ce champignon, quoiqu'on ail fait avant nous des etudes micrographiques sur ie crapaud; c'esl qua ses cellules filamenleuses sonl d'une extreme i'uga-cite: dies se fondent, se decomposent avec une teile ra-pidile qu'une piece raorte depuis Irois heures n'en pre-sente, plus de traces. — Ce phenomene donne la raison de deux fails:
1quot; La progression des sporules dans les tissus.
2deg; L'abondante secretion ammoniacale du crap; ad
En eitel, les sporules qui se torment et murissent dans les lubes filiformes du champignon sont porlees par ceux-ei dans les tissus ou enlre les villosilcs encore sai-nes; la mortde ces lubes leur laissant la liberle, elles germent el donnenl naissance a de nouveaux sujels. — La rapide decomposition de ces lubes, do nature azolce comme lous les champignons, fournit ces produits am-moniacaux si abondants qui viennenl dissoudre les cellules epidermiques presque au fur et ä rhesure de leur formation. — Ainsi se Irouve ex|)li(jue ec phenomene etrange d'un ecoulemenlpulride emananl de parlies non morliliees, oü la vie, au conlraire, esl lies exageree.
La presence de ce liquide irritant ainsi qua de ce lacis vivanl, non moins irritant, dans la malrice de la cornc, a'explique-l-elle pas aussi, d'abord le decolle-menl de la corne, ensuite rexacerbation de la lonclion secretoire et vegetalive de celte malrice qui, conlinuel-lemenl irritee, agacee, s'hyperlrophie, se revolle conlre celle robe de Nessus qui 1'elreint, qui la brüle?
|
||
|
||
|
||
- 3g -
L'antagonisme conlinuel des forces reparalrices de la vie et des causes sans cesse renaissanles du mal, donne la clef de la tenacile du crapaud et des deboires qu'on a si loogtemps et sl souvenl essiiyes en cherchaut ä le comballre.
Ndus regrellons exlremement de n'avoir pas eu de yrappes d'eaux-aux-jambes ä examiner, car, nous le re-petons encore, nous sommes persuade que nous y trou-verions le meine cryptogams.
Le crapaud du cheval esl done une affection parasi-taire.
Mais, nous dira-l-on, toutes les affections parasitaires avec lesquelles vous comparez le crapaud et les eaux-aux-jambes cat un caraclere commun qui manque ä ces derniers, savoir: la contagion. — Eh bien! qui vous dit qu'elles ne Tont pas aussi, ce caraclere? Nous ne sommes pus le premier ä le leur attribuer: Ilurlrcl d'Arboval et beaueoup d'autres l'ont fail pour les eaux-aux-jambes, et pour le crapaud M. Plasse a paru en avoir la pensee dans la phrase suivante: laquo; L'humidite concourt ä sa p-o-pagaiion. raquo; Nous avons ete temoin dquot;un fail difiieile ä expliquer sans faire inlervcnir la contagion.
Chez M. Vidal, proprielaire ä Pezeoas, deux mules hahilaienl, ccMe ä cöte, la meine (icurie. Gelle de droite eul au pied posiirieur gauche un crapaud qui, apres plu-sieurs mois d'un Irailemenl empirique infruetueux, de-vinl dcfinilivcmcnl impotente et ful sacriliee. — On s'a-per^ut peu de temps apres que la meine maladie s'el.ail developpee au pied postäHeur droit de la mule restante, c'est-ä-dire au pied, voisin du premier pied malade, qui avaü foule le meine sol! — Ne serail-ce pas une interpretation bien naturelle que cellc qui admettrait que les sporules du cryplogame, cause du premier crapaud, de-posees sur le furnier avec les produils s^creles, onl trouve dans le pied sain, pieliuautle meine sol, un nou-veau champ Ires-piopice ä leur eclosion et ä leur propagation? üui cerlainemenl; mais ä ce comple, il n'y aurait pasderaison pour que tous les cbevaux foulanl un sol im-
|
||
|
||
|
|||
— 33 —
pr^gn6 de la s^crötion du crapaud, ne devinssent la proie deceüe terrible malaJie; c'csl cependant ce qui esl hien loin d'arriver, nous le savous parfaitement, et la raison en est facile ä donner : il n'y a pas d'organe rnieux prolege conlre les influences exlerieures que le pied du cheval lorsque sa boile cornee est intacte; or, comme c'est rimmense rnajorite des cas, les sporules ne pour-ront se greller sur im pied que lorsqu'elles le trouve-ronl en quelqiie sorle prepare, c'esl-a-dire lorsque la boite cornee laissera uo point ä decouvert et en mörne temps sullisammenl protege centre les frottemerits exle-rieurs.N'est-ce pas ce qui existe dans la fourchette pour-rie ou cchaulTee? les lacuaes ne sont-elles pas alors toules preparees pour l'inoculalion? C'est lä, en effel, le seul cas oü le crapaud puisse el doive se Iransmeltre par contagion; et nous repugnons d'aulant rnoins ä admellre cetle inlerpretalion, (|ue par eile nous nous expliquons en rnerne temps le peu de frequence des cas de contagion, et, en meine temps aussi, la propagation du crapaud d'un pied a un aulre et ineme aux. qualre exlrerni-16s d'un meine animal,et cela, sans faire inlerveuir l'in-fluence de la constitulion.
Nous nous perrnellrons encore d'invoquer en favour de la those que nous soutenons l'analogie des el'fels ob-tenus par le traiternent que nous avons employe conlre dilferentes especes de dartres eminemment contagieu-ses, et les meines efl'els hemeux dans Temploi du meme tniitemont con Ire le crapaud. Et ce n'est pas seulemenl entre nos mains que le perchlorurc de fer a ete eflicace conlre les affections herpetiques, puisque, parson moyen, M. Laurent a eu promplemenl raison de deux dailies humides chez le chien, el quecbez i'homme on a Iraileavec le meine succesun eczema des bourses, une gale el un liehen agrius (1).
Ainsi done, en resume, commc cause delerminante, pathog£muue ducrapaud, nous admettons un parasite cryptogamique special.
(1) Rt'cuci/d'avril 1801. (Lettre de M. Laurent, j
|
|
||
|
|||
|
|||
|
— 3-i —
Quant aux causes predisposantes, la principale est : suivant nous, la malproprele des pieds des chevaux et des ecuries, dont la consequence peut 6tre I'^chauffe-ment de la fourchelle, cause predisposante par excellence. Nous aurions des raisons de douler de l'influence des temperaments, parce que nous avons vu des chevaux el des mulcts du midi ou des pays de montagnes, a temperament manifestement sanguin-nerveux, 6tre afl'ectes de crapauds. 11 est ccpendant nalurel d'adinettre en faveur du crapafid et des eaux-aux-jambes la rögle generale applicable aux maladies parasitaires, ä savoir: que les temperamenls lymphatiques sent eininemincnt propices a leur developpement.
Nous en dirons autant des Saisons, parce quo nous avons vu des crapauds, et des plus graves, en plain ete et par des temps tres-secs. — II n'en est pas moins vrai que rhumidile, le l'roid et les boues acres, en irritant la peau et en ramollissant la corne, peuvent provoquer des echauifements de fourchelte, des crevasses, et, par suite, etre Irös-favorables ä la propagation du crapaud et des eaux-aux-jambes.
Traitement du crapaud.
M. H. Bouley a parfaitement indique le but que Ton doit alteindre dans le traitement du crapaud :
K L'art doit se proposer pour but principal dans le laquo; traitement du crapaud de reslituer autant que possi-u ble aux tissus malades leurs proprieles physiques et laquo; physiologiqueS, et non pas comme le font la plupart laquo; des methodes les plus en usage, de leur subslituer, par v. une action destructiveprofonde, des tissusde nouvelle laquo; formation qui n'en sont pour ainsi dire qu'une imita-laquo; tion imparfaite. Delruire dans le crapaud, e'est depas-laquo; ser le but, c'esl aller boaucoup au delii des exigences laquo; du mal. Pourquoi cette destruction enellet? La trans-laquo; formation squirrheuse qu'on se propose de faire dispa-laquo; railre n'a jarnais existe. Les fics ne sent pas des vege-laquo; talions libreuses radiculces, ce sont des processus
|
||
|
|||
|
||
- 35 —
laquo; villeux des tissus hypertrophies par rinflammation. laquo; La secretion cornee, loin d'etre suspendue, est au laquo; contraire plus abondanle que jamais. L'organe kera-laquo; log6ne exisledonc encore avec les conditions presque laquo; normales de sa structure, allere seulement, perverli laquo; dans sa fonclion. Le but a alleindre est de ramener sa laquo; fonclion ä l'elat normal, en respectanl aulant que laquo; possible la slructure des parlies qui en sent chargees.raquo;
On peut faire ä M. Bouley I'objeclion que Ton gueril tous les jours le crapaud par Texlirpalion, les causliques ou le feu ; mais il y repond victorieusement: laquo; On fait laquo; inevitablemenl disparailre, par l'emploi de ces moyens, laquo; la structure villeuse ou feuillelee caraclerislicjue de laquo; l'appareil keralo^ene; ce qui vienl en occuper la place lt;laquo; n'est qu'une membrane lisse, douee, il est vrai, de la laquo; faculle secreloire, maisn'ayant pas les conditions pby-laquo; siques voulues pour s'engrener avec les produits sett creles et leur donner la solidite d'adberence qu'exige laquo; l'usage du sabot, d'oii ces decollemenls par le sang, lt;t la serosile ou le pus qu'on voil si souvent survenir laquo; dans les pieds qui onl subi des alleralions prolondes. raquo;
laquo; II faul, dansle traitement du crapaud, eviter ces con-laquo; sequences; on y arrivera par l'emploi de substances laquo; qui auront la propriete d,agi7' tout a la fois sur les mou laquo; vements nutritifs des parlies malades et sur les produih laquo; de leur secretion. raquo;
11 est impossible de mieux faire le proces aux anciens syslemes, meme dans leurs succes, et de mieux 6tablii les bases d'un traitement lalionnel.
Pour M. Bouley, les substances les plus propres ä remplir la double indication qu'il pose sont les produits pyrogenes, lels que le goudron, Thuile de pelrole, I'buile decade, elc.,associes de temps en lemps avec des agents doues de proprieles escharotiques, mais dont il faul savoir moderer l'action de lelle fagon qu'ilsne pvoduisent qu'une irritation modilicalrice et non pas une caulerisa-lion profonde.
L'experience a-t-elle realise les esperances que cette melhode faisait si justement concevoir? Oui, certaine-
|
||
|
||
|
||||
- 36 —
|
||||
|
||||
|
ment; et cependant enlre quelques mains ou a'existail peul-Aire pas le möme taclquc cliez les premiers experi-inenlaleurs — et on peüt juger par ce cpie nous avons (lit que celle melhode esl presque loule de tact — enlre quelques mains, disons-nous, ellc n'a [)as produlf des resul-tals tres-salisfaisanls. Mais on nc pent pas se dissunuler une chose, c'esl quo, quoiqu'oü ait obtenu par eile plus de succesque paraucune auirc, cetle mclliode ne laisse pas que d'exiger un temps assez Ionlaquo;? : M. Bouley dit lui-meme qu'il faut en moyenne deux ä trois mots pour obtenir une gudrison complete. Seulemenlce Irailement a le grand avantage de permettre d'uliliser les animaux malades, la doulcur qu'il determine elant nulle ou ä peu pres.
Que dirail-on d'un moyen qui, a lui seul, remplirait toutes les indicalions que comporlelc Irailement du cra-paud, telles que: Coagulation instantanee des produits secretes; retour prompt cm volume normal des tissus hypertrophies, retour prompt de la secretion normale; securite complete dans I'emploi, lagent en question n'etant pas caustique et par consequent pas deslructeur? De plus, comme eel agent esl parasitaire par excellence, il donne une gucrison complele, sans recidive,
Cerlainemenl ce medicament scrail le bienvenu. Eh bien ! nous nous permeltrons de dire que celle 6pilh6te appartient de Aro\tBi\iperchlorurede fer, ct nous allons en donncr la preuve. Mais avanl, nous voulons dire comment Tidcede sonemploi dans le cas special dont il s'agil nous a etc suggeree, et cela bien avant que nous connussions la nature intime du crapaud.
Au commencement de Tannee 1861, nous elions en garnison a Toulouse el altaclie au 19deg; regiment d'artille-rie. Lp 20 Janvier, une belle jument de trail du regiment (a0 8:208), agee de dix ans, d'origlne limousine, d'ua lem-peramenl Franchement sanguin-nerveux, enlre h rinlir-raerie, alTectee d'uo crapaud au pied poslcrieur gaucbe. —Traitementpendant six semaines paries selsde cuivre alternant avec les pyrog6nes, sans sueces. Le 1quot; mars, la malade esl envoyee aux höpilaux de l'ecole velerinaire
|
|
||
|
||||
|
||
— 37 —
ofi eile reste encore six semaines, pendant lesquelles eile esl soumise, tanlol au trailement de Solleysel, modifie par M. Lafosse, lanlot aux pyroxenes, tanlot h une medication interne complelee d'un seton ä la fesse. — Rien n'y fait, le mal reste stationnaire.
Le 26 avril 1861. la bete esl re/brWc pour cause de crapaud incurable el vendue comme teile.
ire Observation. — Le 26 jnin suivant, entre a I'infir-merie du regiment le cheval de trait nquot; 646, age de cinq ans, venant, comme le premier, du depot de remonte de Giiercl, mais d'origine berrichonne el d'un temperarnent fraucbemenl sanguin ; il esl alfeclc d'un crapaud an pied poslerieur droit. — Pendant quioze jours, applications soulenues de goudron, alternant avec IVgyptiac. — Mal-gre cc trailement, la maladie, localisee d'abord h la f'our-clielle et h ses trois lacuncs, souleve bientol la sole, et s'elend jusqu'ä la paroi.— Desole de ce resullal, et encore impressionne dc I'insucc^s cite plus bant, nous nous mimes arelire les belles pages de M. Bouley sur la nature du crapaud ; nous nous souvinmes en möme temps d'un article paru depuis peu de letups dans le Recueil (1), oü il elail question du traitemenl des dartres par le pcr-chlorure de fer. Ce fut un trail de lumiere ! — Puisque le crapaud esl une dartre el que le percblorure de fer guerit les dartres, il doit gueriraussi le crapaud.
Immedialement nous nous pröcuröns du percblorure de fer oflicinal (sohuion de Buiin-Diibuisson ä 30deg;), et nous nous mettuns en devoir de preparer un premier pansement.
Etal du pied le 10 juillet. — Le revclement corne de la fourciietlcet dc la sole n'existe i)lus.— Toute la surface qu'ii recouvrail esl lumeliee,plut6lconvexe que concave, irrcgulierement mamelonnee, tubereuse, ressemblant exactement, en un mot, ä la surface d'une lele de chou-fleur, d'une leinte pale, blancluitre, recouverte d'une
|
||
|
||
(l) Recueil, avril 18GI. [Lettre de M. Laurent.]
|
||
|
||
|
||
|
||
|
||
— 38 -
couche de secretion pultacee, grisatre, Irös-humide, abondante surtoul dans les scissures qui representenl les lacunas comblees presque par de grosses vegetations dissimulant en partle les arcs-boutanls; celte maliöre a 1'odeur infecte, ammoniacale, caraclerislique du cra-paud. — En suivant la commissure de la paroi jusque sous les arcs-boutants au moyen de la spalule, on voit que Texlremile seulement des feuillets est a jour et qua le mal n'a jias encore penelre sous la muraille.— Inscn-sibilile-presque complete des tissus hyperlropliies.— Pas de boilciie, meme quand le pied eslänu sur le sol.
Pansement. — Quatre gateaux de cbarpie, forlemenl imbibes de perchlorure cle fer, sont appliques sur la surface malade de maniere h la couvrir entierement; le pansement est complete par une eloupade secbe et des eclisses mediocrement compressives.
Le It. A la levee du pansement, nous sommes stu-pel'ail de ce que nous voyons : le pied a recupete une grande partie de sa concavite, une croüte bmnzee cou-vre uniformemcnt loules les parlies qui, la veille, elaient ä mi; si on essaye de la racier, eile resisle, et on voit qu'elle est fortemenl adberenle; si on la coupe avec la fcuille de sauge, on conslate que sa couleur n'est que superficielle, el que sa tranche est la meme que celle qu'on ferait sur du froraage de Gruyere bien dur.
Quelle est la nature de eclte croüte? Esl-cc une escliare faite aux depens des lissus malades? Non, e'est une substance homogene, sans traces d'organisation; d'ailleurs le perchlorure de fer n'est pas un causlique: nous I'avons manipul^ sans precaution, et nos doigls en ont ete taclies sans qu'il s'en soil suivi d'accidcnls. — Est-ce une corne de nouvelle formation? Nous n'osons Tesperer: ce serail un miracle! Bref, nous laissons au temps le soin de resoudre cette enigme, et nous allen-dons. — Nolons en passant que toule odeur infecle a disparu.
Pansement. Nous oignons d'un corps gras toule la face inferieure du pied et nous reappliquons une etoupade seche avec des eclisses.
|
||
|
||
|
||
— 39 ~
Le 12. Möme ötatque laveille.—Möme pansement.
Le 13. Meme 6tat apparent. — Mais en regardant de pies, on voit qu'a certains endroils la sole artiücielle est boursouflee legörcment et fcndillee, et que par ces fissures s'echappe un peu d'lmmidile; en passant la spatule dans ces fenles, on met äjour des decollements plus ou moihs grands produils par Tinterposilion d'une mati(ire blanche, caseeuse, entre la sole factice et le tissu veloule : c'est le crapaud qui, dans ces points, a repris son empire.— Cetle sole arraehee partout oil eile n'adhere plus et la matißre caseeuse enlevee, on voit les villosiles parfailementintactes, rosdes, raais encore un peu hyper-trophiees. —Nouveau pansement au perchlorure de fer, comme le premier jour.
Le 14. La sole artificielle est retablie dans toute I'e-lendue du pied et parfailement ailhcrenle.— Laconca-vite du pied est encore plusprononcee quele 11.— Mais un phenomene insolite so manifeste : c'est une sensibililö assez marquee de la face solaire h la pression du doigt, et, apres rappliealion d'un simplepansemenlä fonguenl de pied et aux eloupes s^ches, on constate en renlrant le malade ä l'ecurie une boilerie assez marquee du pied que Ton vient de panser.
Le 13. Plus de boiterie; — le pansement leve, la nou-velle sole exploree paraissant intacte partout, on pause comme la veille.
Le 16. On ne louche pas au pied.
Le 17. A la levee du pansement, de nombreux decol-lemenls se font remarquer sur le pourlour de la sole, surlal'ourchette, et surtoulärinlerieur des trois lacuncs qui sont entierement decouvertes. — Toules ces parlies sont mises exactement a nu par ['arrachement de la sole et renlevemcnt de la malicre caseiforme qui les recou-vre.— Les villosites mises ainsi a jour sont trös-vigou-reuses el meme congestionnees.
Pansement avec une forte proportion de perchlorure de fer.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; *#9632;
Le 18, Le malade boite fortement en sortant de I'e-
|
||
|
||
|
||
— 10 —
curie; noussommes presque lenle de croire ä un pan-semenl tiop serre.
Cc pansemcul dcfail, (nolons encore en passanl qu'ä la levee de chaque pansement au perchlorure de fer, nous trouvons loulcs les eloupes noircies et si huiuides qu'avanl d'avoireu rexplicalion de ce fait, teile que nous la donneroiis plus loin, nous croyions ä l'incurie des hommes do garde, ä qui nous recommandions chaque jour de tenir au malade une liliere bien seche); ce pansement dcfail, dlsons-nous, nous trouvons une belle sole, couleur bronze florenlin, lies-adlierenle elayant sa concavile normale; mais eile esl cliaude el lies-sensible k la pression des doigls.
Pansement a i'onguent de pied cl aux eloupes secbes. — Älenie boiterie pour rentrer.
Le 19. La boiterie a disparu, — la sole csl intacte, adberenle partout, el de temperature normale. — Pansement sec.
Le 20. Möme ^!al du pied, meme pansement.
Le 21. Memo elat du pied. — Un pen d'lmmidite dans les lacunes, au fond desquelles on fail adherer de pelites lenles imbibces de perchlorure defer.
Le 25. Jusqu'a ce jour rien de particulier. Aujourd'hui, rhumidite denonec encore de petils decollemenls dans le fond des lacunes; on en reconnait aussi un autre allonge le long de la scissurc de la paroi. —Ces parties, soigneusement decouverles, sont pansees avec de pelils plumasseaux imbibes de perchlorure de fer, qui ne touchenl que les points malades. — Partout ailleuis, application d'onguent de pied el pansement ä sec.
Le 30. On esl encore oblige de meltre un peu de perchlorure de fer dans les lacunes. Mais depuis cc moment le pied est rcsle intact; la sole normale a succcde sans interruption h la sole faclice, ce dont, on a pu s'assurer en la paraat ä diverses reprises. A (later de cc jour aussi, les pansements onl ele tout h fail abandonnes : on s'est contenic d'oindre de goudron toutes les parlies cornccs nouvelles el encore minces.
Jusqu'au 21 aout, dale oü il a ele rendu d^finilivement
|
||
|
||
|
||
_ il _
ä sa batlerie, le cheval qüi fait 1e sujet de celle observation a ele I'objet d'une surveillance de lous lesinstanls, et la guerison ne s'esl pas demenlie ; il en a ele de m6me iusqu'a aujourd'hui.
En somme, apr^s iw// jours d'un trailcment quo nous faisionsa latons, nous oblenons la guerison d'un crapaud de la plus belle venue.
Encourage par un lei resullal, nous desirions vive-mcnl. une nouvelle occasion de contiouer uos experiences; aussi, ties qu'ellese presenla, nous la saisimes avec cmpressemenl.
|
||
|
||
amp; Observation.— Le 22 aout, nous faisons cntrer ä nnfirmerle Ic cheval de seile n0 925, age de qualre ans, d'origine auvergnate el de lemperament sanguin-ner-veux; il esl aH'ccle d'un quadruple crapaud avec compli-caiion d'eaux-aux jarabes.
Le mal esl a pen pies au möme degre h chaque pied, quoiqu'un peu plus elendu aux membres poslcrieurs: la fourchclle el ses Irois lacunes sont a nu, ainsi qu'une petile zone de la sole d'un cenliuuMre de largcur ä peu pros; de gros lies verruqueux couvrent cos parties et laissenl suinter la maliorc puliacec, grisatre, lelide, ca-raclcrisiique du crapaud.—Tonic la parlie correspon-dante des talons el du pü du paluron esl envabie par une criiplion lubereiisc, qui, a la coloration rosec qu'elle Imprime a la peau, ä Tap pa re nee verruqneuse qu'elle lui donne, ä la depilation presque complclc elau suinlemcnt caracteristique qui imbibe et reunit en pinceaux les quelques poils berissesqui restenl,esl bien vile reconnue pour les eaux-aux-jambes. En les disposant ainsi a cole du crapaud, avec lequcl il esl difficile d'Slablir la delimitation, il semble que la nature ail vouiu donner un exemple frappant de l'idenlite qu'il y a entre ces deux affectioDs: mamp;me aspect, meine lesion, meme secretion; et, nous le repetons, si ce n'etait la region ahalomique dilTeicnle el les quelques poils qui se remarquenl dans Tune, on ne pourrail dire oil linit le crapaud, ou com-nienceiil les eaux-aux-jambes.
|
||
|
||
|
||
— 4-2 —
Traitemenl. Aprös avoir enleve jusqu'ä ses extremes limiles loute la come decollee, aprcs avoir bien cssuye toutes les parlies malades,nous les recouvroos d'un large galean dV'loupes inihihe de perchlorure de far, que nous maintenons par un pansement h eclisses. — Quant a I'af-feclion de peau, nous nous conteotons, apres avoir bien nctloye toulesles parlies aflVclecs el coupe les poils, de la lotionnerde perchlorure de fer.
Le 23. Mcme pansement, memes lotions.
Les jours suivants, nous nous conlcnlons de surveiller la sole dc nouvelle formation, ei chaque fois qu'un point se decolle, nous le decouvrons et appliquons immcciiale-ment du perchlorure de fer.
Le 31. Nous supprimons le pansement ä eclisses, le mal paraissant localise aux lacunes. — Toutes ies aulres parlies sonl enduilcs de goudron; quant aux premieres, nous mainlenons dans leurs cavites de pclites lenlcs d'eloupes imbibees de perchlorure de fer.
Le traitemenl de la peau ayant marche de pair, nous avons oblenu par son moyen raffaissement des saillies verruqueuses, un epidcrme jaune,factice,qui,äsachute, a laisse voir un epidcrme regencre commen^ant ä se charger d'une nouvelle vcgelaiion pileuse; ä part quel-ques points rebelles qui ont necessile de nouveaux al-touchements dc perchlorure de fer, la guerison a marche sans interruption, et eile clait complete 1c ö aout, ainsi que celle du crapaud.
12septembre. L'animal quittait l'infirraerie et repre-nait son travail. — Depuis on n'a signale aucune reci-dive. Nombre de jours de traitemenl: quinse.
Depuis ces deux cas, nous avons eu I'occasion d'ap-pliquer le memc trailemenl sur plusieurs chevaux ou mulels apparlenant ä des cullivateurs. Chaque fois il a sui\ i les memes phases el a monlre la meine succession de phenomenes que ceux decrils plus haul; chaque Ibis aussi, nous avons eu a enregislrer le meine succes, el la duree moyenne du traitemenl n'a pas depassc ühi^ jours.
|
||
|
||
|
||
|
||
|
||
— 43 —
Mode (Taclion du perchlorwe de fer.
On peut regarder !e perchlorure de fer comme un me-flicament nouveau. Ceperulant sous le regne de Louis XV, ä l'elal de remede secrel, il passa pour une panacee universelle, sous le nom de qoutie d'or, el se vendit reel-lement au poids de Tor. Mais les premieres experiences pour l'elude de sa puissance comme hemoslalique et coagulant du sang, et par suite de son utilite dans le traitemenl des tumeurs anevrvsmales et erecliles,dalent de 1854.
On n'a pas tarde h I'essayer dans une foule d'alfeclions tres-dilferentes el a lui reconnaitre un grand nombre de proprietes. Ainsi M. Deveau, dans un metnoire sur I'em-ploi du perchlorure de fer, adrcsse ä rAcademie des sciences, tire les conclusions suivanles :
1deg; Lc perchlorure de fer esl rhemostatique le plus puissant connu;
2deg; Le perchlorure de fer cst un modificaleur des tissus vivants, mais surtout modiUcateur therapeulique des membranes muqueuses dans les blennorhagies, les leucorrhees, les catarrhes bronchiques, etc.;
3deg; Le perchlorure de fer esl anlisyphilitique, puisqu'il a la propriete de guerir les chancres veneiiens, les ulce-rations du vagin el de la matrice, sans qu'on ait a redou-ler les dangers qui se manifeslenl par l'usage du nilrate d'argenl, de Fiode, du mercurc el de leurs composes;
4deg; Le perchlorure de fer esl un medicament d'uue grande puissance dans les affections scrofuleuses;
5deg; Le perchlorure de fer esl sans aucun danger dans son usage a l'intörieur el dans son application externe.
Un pcu plus tard,M. Hennequin constate son efficacilc dans la stomatitc-pseudo-memhraneuse.
En 1856, h I'armee d'Orient, M. Salleron I'emploie avec un grand succes contra la pourriturc d'hopital el rinfeclion purulenle.
Enfin, en 1860, la Gazette des Hopitaux publie les
|
||
|
||
|
||
- M -
heureux resultats quo Ton oblient par son emploi conlre difforontos espfeces de dartres.
IMais tons cos travaux apparliennenl h la m6decine humaine, ot nous n'avons en niedeeine velemiaire quo la note de M. Laurent snr l'ernploi du perchlorufe de fer conlre les dartres du chien, et dont nous avons dejä parle.
Nous nous trompons, il y a un autre exemple de l'ernploi de ce medicament dans nne affection du cheval, mais on le chercherait vainement dans nos publications speciales (1). C'esl en feuillelanl le journal mensuel des medeeins mililaires que le hasard nous I'a fail rencon-trer; c'esl I'histoire d'une lesion traumatique furl grave de la grande gaiue sesamoniienne ayanl flni par com-promeltre si serieusement la vie du cheval quo son aba-tage avail ele resolu ; en desespoirdc cause, on eotre-cours au perchlorure de fer, dont l'ernploi fut suivi d'un plein sueces.
Arrivons a raction decet agent dans !e cas special qui nous occupe.
Comme effet physico-chimique, nous conslalons ä la levee du pansement, c'esl-ä-dlre vingl-qualre heures apres I'application, d'abord I'absence complete de i'o-deur caract6ristique du crapaud (le perchlorure defer csl done eminemment disinfectant); — toute la piaie eslrecouverte d'une croiile s6che, sonore, bronz6e, for-tcmeiil adherente, et donl I'epaisseur est en raison direcle de I'liypertrophie du tissu qu'elle recouvre; c'esl ce que i'on pent verifier en I'examinaDt lors de ses decoilemenls successifs. —Ceile croiile n'estpas one eschare, c'est-ä-dire le produit de la desorganisalion des tissus sous-jacenls,puisque les decoiiemeiits laissent yoir le tissu veloutc el les villositdsparfailement intacles. D'autres avant nous, d'ailleurs, ont etabli que le perchlorure de fer n'est pas causiique: il lanne les tissus en coagulant instautanement i'albuinine, mais ne les dc-
|
||
|
||
11) A cette epoque, le Journal de mcdccinc vclcrinairc militairc n'cxistiiit pa.laquo; encore.
|
||
|
||
|
||
|
||
|
||
— iä —
compose pas. On ne peut pas non plus le classer parmi les astrinfjents, puisque ceux-ci refoulent le sang el blan-cbissent les tissus par raslriclion qulls clelerinineiit, lantlis que lui appelle le sang el la rougeur en provo-quanl une tlouleur assez fork', iiullce preeieux qui an-nonce que la vie el la sensibility normale se retablis-senl dans les lissus sur lesqucls agil le perchlorure de fer.
Mais quelle est done la nature de celle croüle, de eelle sole arliflcielle qui vienl si beureusement lenir lieu et plaee de la vraie sole pendant que eelle-ci csl en voiede regeneration?
N'avons-nous pas dit qu'elle est d-autant |)lus epaisse que les lissus sont plus hypertrophies? N'avons-nous pas vu (|uquot;a cheque application du medicament I'hyperlro-phie diminuc de nioilie? G'esl done la serosile epanchee, cause de eelle hyperlropbie, (jui lournil les rnaleriaux de la croülo; et c'esl par une action allraclive, corn-parable ä celle des vesicants, que les liquides inle-rieurs affluent ä la surface el sont coagules immediate-men t.
Rien n'est plus facile, du reste, (pie de demonlrer experiinenlalemcnl celle action chimico-physiologique du perchlorure de fer: on prend un verre a pied, conique, qu(gt; Ton remplil ä inoitiede serosile du sans; — sur la surface du liquide on plaee avec precaution un gäteau d'eloupes imbibe de perchlorure de fer, que la forme du verre maiulicnl dans eelle posilion. — On voit bienlöl un coagulum blanc se former el gagner progressiveraent les parlies les plus inlerieures, landis que les parlies aqueuses viennent remplacer le perchlorure de fer dans les eloupes.
Ce coagulum desseche devienl tres-dur, d'unc consis-tance eoruee, et tout ä fail impulrdfiable.
Celle experience, en meine temps qu'elle explique la formation de la croüle el sa nature, donne la raison de la grande humidite donl soul imbibces les eloupes du pansement.
Aux phenomeaes physiques el chimiques constants
|
||
|
||
|
||
- 46 —
qu'exerce le [jerchlorure de fer, qu'on ajoute 1 energie avec laquelle la vie el le sang reviennent dans les tissus d'ou il a sontire les produils epanches, el on se rendra parfaitement compte de son action llierapeutique. C'est un irritant et an stimulant, d'aulant plus energique et d'aulant plus sup6rieur a tons les irritants connus, qu'il n'a aucuoe propriele slypliqiie, aslringenle ni causlique. Ajoutons rnainlenant que le perchlorure de fer est un parasiticide par excellence. Des autorites medicales I'onl deja appeie le grand deslrucleur des virus ; M. Sal-leron a prouve que le ferment pulride est anniliile par lui. Erilre les virus et les ferments, entre ceux-ci el les parasites microscopiques vegelaux ou animaux les li-inites soul bien diflicilesä etal)lir. Quesontces derniers? Des globules ou des filaments albumineux se mouvant ou vegetant. 7— Sous rinfluence du coagulaleur par excellence, ces eurieuses productions doivent etre tan-nees instanlanemenl (1).
Mode d'emploi du perchlorure de fer, — Nous n'avons pas besoin de nous elendre beaucoup sur ce chapilre, car il n'y a pas de medicamenls dont remploi soil plus simple, plus facile et plus inoffensif.
On doit s'altacher pour le crapaud a obtenirimme-dialemenl une forte croule en ne menageant pas le perchlorure de fer dans les deux ou trois premiers panse-ments, que Ton fait comme nous Favons indique plus haut, puis, lorsque la douleur vient annoncer que le mal est bieniol va'mcu, ä comballre les petils decollements successifs, chacun isolemenl. Les lacunes de la four-cbetle sent toujours les dernieres ä ceder.
Quant aux affections de la peau, il taut tendre par des lotions quolitliennes ä oblenir un epiderme artiliciel adherent qui, ä sa cluile, laissera un epitlerme de nou-velle formation parfaitement sain. — Comme dans le
|
||
|
||
(1) C'est ce que demontre aussi I'cxperipnce, car tons les fjelils insecles parasites que rums avons pu nous procurer sont morts jnslaiilanemeiit dans le perciilurure de fer.
|
||
|
||
|
||
|
||
|
||
— 17 -
crapaud il y aura toujours des parties plus rebelles que d'aulres, on les surveillera alteulivement pour les com-ballre chacune en parliculier.
Conclusions:
Nous sommes arrive a la fin de notre travail et nous pensons avoir etabli, de maniere a ce qu'il ne resle de doute pour personne, la nature essenliellement parasi-taire du crapaud. Ce fail meine explique les succ6s par-liels qu'on a obtenus au moyen de diverses melbodes de Iraitement ayanl pour base les pyrogenes, les anlipu-Irides et autres substances qui n'agissent qu'en arretant la vegetation ou la pullulalion des ctres inliniments pe-tits qui, d apres les belles rechercbes de M. Pasteur, sont la seule cause des fermentations putrides et autres. Nous sommes meine persuade que, en subsliluant au goudron, h la suie, au\ huilcs empyreumatiques, etc., la creosote elendue, el surlout Vacidephceniquc, on obliendra de meilleurs resultals, parce que ces substances p6-nötrenl mieux a la base des villosiles hyperlrophiees oü gile le parasite. L'emploi des solutions faibles de bi-chlorurc de mercure, de sels de cuivre ou d'arseoic, conduit au meme resuilat el pour la memo raison. M. Naudin, velerinaire au train d'arlilieric de la garde, nous raconlail dernierement qu'il guerissail infaillibie-ment, en Afrique, les eaux-aux-jambes au moyen du sa-vod de becccur, preparation alunee, camphiee el arse-nicale, dcslinee äla conservalion des oiseaux empaillcs. Mais ä tons ces agents, nous prcl'erons le percblorure de fer qui remplil mieux et plussuremenl le meine but, tout en combaltanl admirablemenlla turgescence des parlies hypertrophies.
En somme :
1deg; Lecrapaud du cbeval csl une affection locale de nature essenliellemenl parasilaire.
2deg; 11 est cause par un cryptogame microscopique que nous proposons de nommer keraphyton, ou oidium ba-tracosis.
|
||
|
||
^^^^^^^^H^^H^^H^H^BBl^HHH
|
||
|
||
— 48 —
3deg; L'affeclion cutanee des exlremitesducheval connue sous le nom d'eaux-aux-jinnbes est idenliquement la mSmeque le crapaud; ellc n'en dillere que par le lieu d'elecllon.
4deg; iN'ous croyoas ces affections coulagleuses, quoique ä un degre Ires-horne.
5deg; Par le perelilorure de fer on obtientla guerison de I'une el de l'autre süreinenlolradicaleinenl dans I'espace de (|iiii)ze ä vingl jours.
Gquot; Par ses qualiles liemoslatiques, desinfcclantes, an-lipulrides et parasiticides, le perelilorure de fer est un agent d'une teile imporlance quesa place est desonnais marquee dans toutes les pharmacies veterinaires.
ßourgcs, cc #9632;Icravrill8ü2.
|
||
|
||
EXPLICATION Di:s PLANCHES.
|
||
|
||
PLANCUE Iro.
Crapaud ducheval au debut, compliquö d'eaux-aux-jambes.
PLANCHE II.
Le meme crapaud, quaranlo-huit lieurcs apres 1c premier pansemcni au perelilorure de fer. üne tenötre, lenue ouvene au moyen d'une eriguo, montre l'öpaisseur de la sole adventive soulcvdc \gt;ar la ma-tiere casecuse, el une petite panic de tissu velouldintact.
PLANCHE 111.
ttude micrograi)liiquc du crapaud ct do son champignon :
Fig. 1. Segment d'un tic do crapaud (grandeur naturelle).
Fig. -. A. Lamelle de tissu cellulaire. li. Lamelle öpidermique dc nouvellc fproiatjon. C. Groupe de vlcilles cellules öpideniiiques non agr6g(5es — a. .leimes cellules (Jpidermiques — /'. Globules do Ivinphe — d. Globules sauguitis — e. Sporules du microsporon batracosis.
Fig. 3. Filanienls rompus du champignon.
|
||
|
||
IMP. V. I'.Ol.TV ET f.quot;, r.lF. C.lRAS'-ltRE-
|
||
|
||
|
|||
Le Crap au d du Cheval,nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; PI
|
|||
|
|||
|
|||
MFXN1N as nal.iel ti iilh
|
#9632;.'Jr 'r'/ quot;irnci ysiznquot;*:
|
||
|
|||
'quot;
|
^^^^quot;
|
||
|
|||
I
|
|||
|
|||
|
|||
Le Crapaud du Cheval.nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; nbsp; 77 11,
|
|||
|
|||
|
|||
|
|||
.HIN si nil del St hlh
|
Wgt;t'. ,..'#9632;#9632; Swier, ismii es.
|
||
|
|||
1
|
|||
|
|||
—^——^^———
|
||
|
||
|
||||||||||
Le Crapaud du Chevai
|
PI
|
|||||||||
|
||||||||||
/'oC-
|
1/ Fi3-5 b
|
|||||||||
|
||||||||||
|
||||||||||
J U
w
|
|
|
||||||||
|
||||||||||
^
|
||||||||||
|
ii
|
|||||||||
•IP
|
||||||||||
€ \gt;-
|
|
|||||||||
|
?
|
|
||||||||
|
||||||||||
|
||||||||||
Fio
|
||||||||||
|
||||||||||
gt;;;-N;H jdoat del 4 lith.
|
.7laquo;. trunux, f'act fach;. 3. Versnlks.
|
|||||||||
|
||||||||||
I
|
||||||||||
|
||||||||||
—^^^^^^^^^—^—^^^^^^^m^^^
|
||
|
||
s^
|
||
|
||
|
||
|
||
|
||
|
||
gt;olaquo;kMnlaquo;w(
druktofi
WSSTA
|
||
|
||
|
||