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INSTRUCTIONS
S U R
LES MOYENS DE S'ASSURER DE L'EXtSTENCfi DE LA MORVE,
SuR ceux propres a prevenir Vinvaßon de cetti
Maladie, a en priferver les CHE VA UX> & d definficler les Ecuries oü eile ä regne. Par P. Chabert & J.-B. Huzard,
de l'Inftitut National, de la Societe de Medecing
de Paris » 8cc, IMPRIMEES PAR ORDRE Du GOUVERUEMEKT.
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QUATRIEME EDITION
A laqudk on a ajoute la derniere Loi für ks Maladks
contagieufes* |
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A PARIS,
De 1'ImPIUMERIE & dans la LlBRAIRIE VfcTfiKIWAtSS
de M.-R. HUZARD, ruede l'Epcron, N°.iif tjuank?
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Saint-Andre-des-Arts.
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An V, (1757 v-.ß')
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AVERTISSEMENT.
N ö u S avons re'uni dans cette nouvelle
Edition : i °. L'Inßruclion re'dige'e par le C* Chabert, imprimee par ordre du Gouverne- ment en 1785 , reimprimee en 1790, & en Frimairc de Van II (1794 vieux fiyle)M traduite en Allemand. 20. U Inßruclion re'dige'e parle C. Huzard8
imprimee par ordre Ju Comite de Salut Public, Van II, reimprimee l 'anne'e fuivante, &fac- ceßivement dans prefquetous les Dipartemens, traduite cn Allemand, en Hollandois , (je. 30. L 'Inßruclion que le Confeil Executlf
provifoire fit rediger en Frimaire de Van II, pour les Veterinaires charges d'injpecler & de v'ifiter les Chevaux fufpeclis de Nlorve, ou affecle's de cette maladie ; cette Inßruclion leur indique la marche quils doivent fiuivre avec les Autorlte's conßituees, les Proprie- taires, &c. eu e'gard aux vifites de Chevaux morveux ou fufpecls. A 2
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49. Enfin laLoi dui6Juillet 1784,(v.fl.)
für les Maladies contagieufes en general, 0 für la Morve en particulier. Cette hoi, qui neß pas rapporüe j que les circonfiances nont encore que modißee, neß pas connue de tous les Tribunaux & des Autorites conßituies qui doivent en faire X application, quoiqu'elle foit reflee jufqu'd prefent um des prinzipales fauve-gardes des propriites rurales- II nous a paru d'autant plus important de
riunir & de reimprimer ces diß'erentes Inflruc- tions, que la Morve, compagne Gfuite ordi- naire de la Guerre , exerce en ce moment [es ravages dans plußeurs Dipartemens, & quun ajfe^ grand nombre de Poßes en fönt infecle'eSj de maniere d iveiller la follicitude du Gouver- nement , qui a charge l'un de nous de parcourir les lieux oü eile regne, & de prendre toutes les mefures propres ä la jaire cejfer. Paris, le Ier. Meffidor, an Ve.
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INSTRUCTIONS
S U R
LES MOYENS DE S'ASSURER DE L'EXISTENCE DE. LA MORVE,
SvR ceux propres a privenir V'mväfion de
cette Maladie* ä en pre'server les Chevaux,
& d deßnfecler les Ecuries oü eile a regne'. / |
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Article Premier.
Signes auxquels on reconnoit l'exifiencs
de la Morve. JljES fignes de la Morve ne fönt pas
toujours les memes ; ils varient fouvent dans les differens individus, & fur-tout aux diverfes epoques de la maladie : on en diftingue ordinairement trois, que Ton connoit fous le nom de premier, fecond & troifieme degre. A 3
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in
Slgnes du premUr degri.
Les fignes qui annoncent le premier
degre fönt : 1°. L'ecoulement, par un nazeau feule-
ment, d'une humeur blanchätre 8c fluide, qui n'eft bien fenfible que lorfque l'animal a ete exerce pendant quelque temps. 2°. L'engorgement Bc rinflämmation ca-
xa&erifes par la rougeur de la membrane qui tapiffe l'interieur du nez, pres de la partie, fur-tout, qui fep'are les deux na- zeaux. 3°. Le gonflement des vaiffeaux fanguins
de cette meme membrane, vaiffeaux qui fönt prefque inappercevables dans les ani- maux fains, fur-tout dans le repos. 4°. L'engorgement d'une ou de plufieurs
glandes de la ganache, du cote du nazeau par lequel l'ecoulement a lieu. 5°. Le poli, le brillant du poil, qui eft
du au defaut de tranfpiration. 6°. Lebon etatapparentde L'animal avec
les fignes precedens. |
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C73
7°. La crudite & la tranfparence des
urines. Les fignes de la Morve produite par
la communicätion, ne fönt pas toujours les rnemes que ceux de la Morve qui pro- vient de mauvais föurrages, d'exercices outres, &c. Dans le premier cas, c'eft-a-dire dans
celui de la communicätion , le flux effc toujours plus ou moins copieux par un nazeau : tous les fignes que noüs venons d'indiquer exiftent fans toux. Dans le fe- cond cas, au contraire, unetoux, ou grafie, ou feche, accompagne la maladie, que pre- cede le degoüt ou la trifteffe. Signes du ficond aegre.
Les fignes du fecond degre fönt:
i°. L'epaiffuTement, la couleur jaune & verdatre du flux, favifcofite, fon adherence aux bords de l'ouverture des nazeaux. 2°. Le froncement & le retrouffement de
la partie fuperieure du bord de l'orifice du nazeau, par lequel l'ecoulement a Heu. A 4,
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C 8 ]
5®. Enfin, la fenfibilite des glandes en-
gorgees & leur adhefion aux os de la mä- choire pofterieure. Signes du troifieme degre.
Les fignes du troifieme degre fönt:
i°. La couleur grifatre ou noiratre & la
fetidite de la matiere qui flIre par les nazeaux. 2,°, Les trainees de fang qu'on y apper-
501't communement. 3°. Les hemorrhagies frequentes de la
rnembrane interne du nez. 4°, L'ecoulement etabü par les deux na-
zeaux ä la fois. . ._ 5°. Les ulceres chancreux qui corrodent
Ja membrane interne du nez. 6°. La fenfibilite exceflive des glandes
tumefjees, & leur plus forte adherence a l'os de la machoire, 7°. La chaflie des yeux ou de l'ceil re-
pondant au nazeau quiflue, lorfqueleflux n'a Heu que par un feul. 8°. La tumefaöion de la paupiere in<-
ferieure. |
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Ü9l
9°. Le bourfouflement&le foulevement
des os du nez oudu chanfrein. io°. Le degoiit, l'abattement, la toux,
l'enflure des jambes Sc des tefticules. io°. Enfin ia claudication fans aucune
Caufe apparente; lorfqu'elle furvient apres lesautres fympt6mesci-deffus,elleannonce le plus fouvent la. fin prochaine du fujet, ' Les fignes qui viennent d'etre indiques , ne fönt pas tous particuliers ä la Morve; il en eft plufieurs qui fönt communs a d'au- tres maladies, avec lefquelles il eft tres- dangereux & malheureufement trop ordi- nale de la confondre. Ces maladies fönt la Gourme, la fauffe
Gourme,laPeripneumonie, la Morfondure & la Pleurefie. L'ecoulement par les nazeaux, d'une hu»
meur plus ou moins epaiffe; l'engorgcment des glandes fituees fous la ganache ; les chancres für la membrane interne du nez, fönt des fymptomes communs a plufieurs de ces maladies & a la Morve; mais ce qui les diffeuencie effentiellement , c'eft que |
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[ xo 1
dans la derniere, ces trois fymptomes exif-
tent le plus fouvent a la fois, ce qui n'ar- rive jamais dans les premieres. Celles-ci fönt töujours aigues, inflarnmatoires, des ]es premiers jours de leur invafion ; elles ont le caraftere le plus alarmant ; elles parcourent leurs periodes en peu de jours; leflux, lorfqu'il exiße, diminue peu-ä-peu, le fang fe depure, les fonäions fe reta- büffent, & l'animal guerit. Celle-lä au contraire ne parcourt fes pe-
riodes qu'avec une extreme lenteur ; les ßgnes qui l'annoncent, ne s'aggravent que par gradation; l'animal qui en eil: atteint, paroit jouir de la fante la plus integre, fur- tout jufqu'au deuxieme temps; ce n'eil que vers la fin de celui-ci , ou au commence- tnent du troifieme, que commencent or- dinairement ä fe manifefter exterieurement, les lefions internes produites par cette Hialadie, Ces cara&eres , 8c fur-tout le dernier,
c'efl-a-dire , l'apparence de l'etat le plus fain avec le flux, ou l'engorgement des |
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C » ]
glandes, ou les chancres de la raembrane
dunez, etabliiTent entre ces maladies des differences auxquelles il n'eft pas poflible de fe meprendre , pour peu qu'on y faffe attention." A R T. I I.
Ouvertüre des anlmaux atteitts de la Morve.
Quelque facile qn'il foit , pour For-
dinaire, de reconnoitre Texiftence de la Morve, dediftinguer ce.it e maladie de Celles qui ont de la reffemblance avec eile, il eit des cas cependant cü cetre diftinöioh n'efl pas auffi aifee. II n'eit pas rare, par exem- ple, quedans les ecuries ou il ya beaucoup, de chevaux, & fur-tout dans les regimens de cavalerie, plulieurs fe trouvent ä la fois atteints d'un flux leger qu'accompagne le plus fouvent, rengorgement prefqueinfen- fible d'une ou de plulieurs glandes logees fous la ganache; le peu de gravite de ces lymptomes femble devoir infpirer,& n'inf- pire que trop fouvent en effet, une fecurite |
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dont les fuites fönt prefque toujours fu-
neßes. Pour ne laififer aucune incertitude für la
nature de la maladie, & für celle des pre- cautionsa prendre dans/cette circonfUnce, le parti le plus sür eft, fans cont|edit, le facrifice d'un ou de plufieurs chevaux at- teints, & l'infpeftion attentive des vifce- res : on doit etre sür que les defordres qu'on decouvre dans les animaux facrifles, exiftent dans tous ceux en qui on recon- noit les meines fymptomes. JLtißons interieures produltes par la Morve.
Les poumons fönt affez ordinairement
les vifceres les plus grievement affe&es. On les trouve fouvent tumefies, couverts d'hy- dstides, de tubercules & d'obftruftions. Les glandes bronchiques fönt le plus ordinai- rement tumefiees h abcedees ; eette lefion eft meme quelquefois la feule qu*on apper- coive dans cet organe. La membrane qui tapiffe les bronches &
la trachee-artere, eft affez fouvent enßam- |
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C'5]
mee Sc ulcetee; les premieres fönt remplies
d'une humeur epaiffe St alTez fouvent fem- blable a celle que l'animal jette par les na- zeaux. La face interne des os fervant de parois aux differentes cavites du nez } Sc la cloifon cartilagineufe qui les fepare, fönt fouvent carriees & couvertes de pus. La membrane qui les tapiffe, eil ulceree. La rate, le foie & les reins eprouvent auffides lefions, quelqusfois corifiderables ; on re- connoit celles des derniers, par le pus dont les urines fönt chargees. On trouve fouvent ä l'ouverture de la
tete, le cerveau plus mou St plus fiafque que dans un animal fain, uneplus grande quan- tite d'eau dans les cavites de ce vifcere; le plexus choro'ide engorge, obflrue & fouvent garni de concretions plus ou moins volu- mineufes; les glandes engorgees & lecryf- tallin terne, fans confifiance & comme de- compofe. Ce feroit une erreur de croire que tous
ces defordres exiftent ä la fois,8c que leur reunion feule doiye faire prononcer afHr- |
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[*4]
mativernent Zur Texiflence de la Morve ;il ne faut que quelques uns d'eux joints aux fymptomes exterieurs dont nous avons parle, pour ne laiffer aucun doute für la prefence de cette cruelle maladie. Akt. III.
Caufes de la Morve.
Les caufes ies plus ordinaires de la
Morve fönt : i°. La communication deschevaux fains
avec des chevaux morveux , ou l'ufage de quelques uns des objets qui leur ont fervL, commebrides, feiles, harnois,couvertures, feaux , etrilles, eponges, brofies, epouf- fettes,&c. Cette caufe eil plus ou moins aclive, fuivant le caraöere du virus & les difpofitions des fujets expofes a fes effets. 2°. Les tourbillons de vapeurs fournies
parlatranfpiration de tous les chevaux d'un regiment dans les manceuvres des efca- drons , vapeurs qui fönt introduites dans les poumons par l'infpiration. 30. La mauvaife nature desalimens dont
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[ *5 3
les chevaux fönt nourris: tels que les foins
des pres bas; ceux qui ont ete xouilles, vafes , ou mal recoltes ; les avoines qui ont fejourne trop iong-temps dans les bateaux, ou qui ont ete foumifes ä Ja pra- tique pernicieufe dujavelage; enfin,toutes les efpeces d'alimens echauffans continues pendant long-temps. 4°. La trop petite quantite d'alimens :
cette caufe efi tres - frequente dans les regimens ou Ton a la pernicieufe habi- tude de retrancher une partie de la ration d'avoine deßinee a chaque cheval. Ce re- tranchement qui a fouvent Heu dans le temps meme oü les chevaux travaillent le plus , appauvrit les liqueurs , 8c precipite les folides dans l'atonie. Les chevaux epuifes par la fatigue & l'abilinence , fönt remis a la ration ordinaire; ils ne reprennent pas leur embonpoint aufli vite qu'ils l'avoient perdu ; plufieurs meme renent toujours maigres & valetudinaires , 8c le plus grand nombre ^prouvent des flux par les nazeaux qui degenerent tres-fouvent en Morve, |
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[i6]
<j°. Varret fubit de la tranfpiration,\or[~
que l'animaleft expofe ä un air froid, apres im exercice qui a mis les humeurs en mou- vement, eft la caufe la plus ordinale de la Morve. 6°. Une gourme, une morfondure, ou
touteautre maladie interne negligee. 70. Des javards, des crapauds, des poi-
reaux,des eaux ou autres maux externes gueris par l'application des remedes pure- inent locaux , qui ne fönt difparoitre la maladie , qu'en la faifant paffer dans le fang. 8°. Le reflux fpontane dans la maffe du
fang , de l'humeur morbirlque , dans des maladies qui fembloient n'avoir aucune analogie avec la Morve, comme la gale , le farcin, & toutes les autres maladies de la peau. On doit biea obferver que la Morve qui
paroit ä la fuite du farcin, eft prefque tou- jours incurable , 8c qu'on doit beaucoup efperer au contraire,quand c'eft la Morve qui degenere en farcin. Art»
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Art. IV.
Reßexions für la curabllite de la Morve.
La Morve n'efl pas Incurable; maisfon
traitement a ete jufqu'ä prefent long , & par confequent difpendieux. II eil encore tres-incertain , fur-tout dans les chevaux chez lefquels eile a fait des progres; mais ce qu'il y a de sür, c'eft la perte enorme qu'elle peut occafionner, en fe propa- geant d'un individu ä l'autre, meine pen- dant le traitement. Ce feroit donc en- tendre mal fes interets, que de ohercher a. la guerir, fur-tout lorfqu'elle efl ancienne; & ii eile ne 1'eft pas, lorfque le virus a fait en peu de temps des progres tres-rapides; ainfi, la eure de cette maladie ne doitetre entreprife , qu'autant qu'elle fera dans fon principe , ou tout au plus a fon fecond Periode; 8c il faut encore que les animaux qu'on fe propofe de traiter, foient en bon etat, d'un bon temperament, exempts de tous autres vices, 8c d'une valeur qui puiiTe couvrir la depenfe. B
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[ i8 ]
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Ar t. V.
Examen & feparation des chevaux affeclis t
ou fufpecisi. L A Morve & toutes les maladies qu'ac*
compagne le flux par les nazeaux , etant contagieufes, la premiere indication qui fe prefente a remplir, c'efl la feparation de tous les chevaux fains, d'avec ceux at- teints de quelques-unes de ces maladies; la feconde , la definfeäion des chevaux qui ont communique avec les chevaux mor- veux ; la troifieme , raffainiffement des ecuries ; la quatrieme, la puriikation des harnois. La feparation des chevaux fains d'avec
les malades doit etre precedee d'un examen attentif de tous les animauxquicompofent * l'equipage. Celui qui pretendvoir toutd'un feul coup-d'ceil, ou ne voit pas, ou voit mal. II n'eft pas bien difficile de reconnbi- tre un cheval decidement rnorveux , mais II n'efl pas aufii aife de juger de ceux |
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chez lefquels la Morve n'a fait encore qus
tr'es-peu de progres. Pour proceder avec methode a cet exa-
men , il faut faire fortir par ordre tous les chevaux, tant fains que rnalades. Afin qu'aucun n'echappe ä l'infpedlion , eile fe fera ainfi i l'animal detache & forti de fa place, on le fera conduire fous la porte de l'ecurie, & dans un jour qui foit tel que toutes les parties de la tete foienteclairees, de maniere qu'aucune d'elles ne puiSe fe derober aux regards. On commencera par les yeux; on com-
parera la tranfparence des humeurs de Tun avec celle des humeurs de l'autre; on verra ü les paupieres, fur-tout l'inferieure ,Tont egalement minces & applaties: on prome- nera enfuite fes regards Air la furface du front & du chanfrein;on verra fi ces par- ties fönt bien egales, ou s'il eft un poinc de la furface de l'une, ou de la furface de l'autre, qui faffe faillie : il arrive, mais le cas eft rare , que l'une des parties de cette furface, eft enfoncee & fraäuree par B 2
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[20]
des accidens exterieurs , ou que la voute
ofieufe des nazeaux efl enfoncee Scecrafee par des coups de pied, des morfures, &c. Dans tous ces cas, la membrane pituitaire efl tumefiee , ainil que les glandes logees dans Tauge; il y a flux par les nazeaux ou par un feul; on reconnoit enfin tous.les fymptomes de Ja Morve, mais il faut pren- dre garde de s'en laiffer irnpofer par cette fauü'e apparence; il n'y a aucun danger : il fuffit de remedier ä ces maux exterieurs, pour faire ceffer tous les accidens. On fera enfnite lever le nez de l'animal;
on lui ouvrira les nazeaux; on confiderera tres-attentivement l'etat de la membrane pituitaire ; eile peut etre ulceree , bour- fouflee, relächee, enfiammee, & l'orifice des nazeaux dans l'etat naturel; s'il eil fronce Sc ride , c'efl une preuve qu'il y a !ong- lemps que l'animal jette. On comparera encore l'etat de la mem-
brane qui tapiffe le nazeau gauche , avec l'etat de celle qui tapiffe le droit. Cell au moyen du taö, qu'on s'affurera
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[21 ]
de Petat fain ou malade des gkndes lojreeu
dans -lauge. II faut prendre garde que la ganache des jeunes chevaux eft toujours plus pleine que celle des chevaux adultes.; il faut encore faire attention que la bafe de la langue forme .une eminence quel- quefois tres-faillante dans l'auge, & qu'il importe de ne pas prendre eet etat, qui eil naturel , pour un etat maladif. Il eft £a- cile de s'en affurer, en mettant les doigts für la barre, & en faifant remuer la langue de l'animal; alors, fi c'eft la bafe qui fait* faillie, eile s'evanoüit fur-le-champ ; mais fi c'eft une glande tumeliee, eile reue dans la meme place. Qaoi qu'il en foit , les glandes tuinefiees feront ramenees 6c fer- rees legerement contre la branche de la mächoire qui les avoifinera; & c'eft par cette compreffion, q-u'on jugerade leur fenfibilite ou de leur infenfibilite , de leur plus cu nioins d'adherence & de leur degre de durete. Une autre attention äavoir danscet examen, & qui eft de la plus grande impor- tancepour ladeäfion", c'eft de s'afiursr ß B 3
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[22 ]
h glande tumefiee eft ou n'efl pas en fluc-
tuation, c'eil-a-dire■■■; fi|l'humeur qui Ja
tumefie, eft convertie en matiere fupuree,
ou, ü eile ne l'eft pas. Dans le premier cas, Je
centre eft mou ; od Tent par le tacl l'exif-
tence d'un liquide, qui.n'eft autre chofe
que du pus, dont l'evacuation feule fuffit
quelquefois pour fauver le malade. Dans
le fecond, la tumefadion prefente lememe
degre de durete dans toute fon etendue,
& ce genre de tumefaöion eil toujours celui
'de la Morve.
II irnporte encore d'examiner la bouche
de lanima! & de foumettre , fur-tout ä une infpeflion rigoureufe, les dents machelie- res de la mächoire anterieure; elles peuvent etre fendues, cariees & ouvertes jufques dans' le finus maxillaire; alors le fourrao-e quia penetre par cette Ouvertüre de la dent dans le finus, peut etre, 8c eft effe&ivement le plus fouvem, la caufe de tous les fympto- mes qu'on prend pour ceux de la Morve; Je mal n'eft abfolument que local, puifqu'il fi'eil queilion pour le guerir, que d'extraire |
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1*3]
Ja dent & de deterger parlaitement & exac- tement le finus, apres en avoir retire le fourrage qui s'y etoit introduit. II nous refte maintenant a comparerces
fymptömes , pour en tirer des induöions capables de nous guider, dans le jugement a porter, für ce qu'on doit craindre ou ef- perer des animaux infpeftes. La gravite de chacun de ces fymptömes en particulier, n'tft pas toujours une raifonpourcondam- ner les chevaux. La tumefaaion tres-forte d une glande, toutes les autres parties etant faines', n'ell pas ordinairement dan^ereufe. II en efl de meme des lefions de la mem- brane pituitaire, d'un ceil, des paupieres , &c, lorfque l'une de ces parties fera af- feäee feparement, quel que foit d'ailleurs le degre d'intenfite de cette affeftion; mais on ne doit pas avoir la-meme fecurite, fi l'on remarque une filiation dans la lefion de chacune des parties que nous avons exa- minees, & que cette lefion s'obferve für ün feulcote de latete; c'eil-ä-dire, que/fi Ton rencontre les humeurs du globe de Toeil B 4
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[24]
droit, par exemple, legerement troubles, Ja paupiere de cet ceil bourfouflee, lamem- brane pituitaire du nazeau droit engorgee, & 'es glandes de deffous la ganache da meme c6te droit, tumefiees, tous ces'fymp- tomes, quelque legers qu'ils foient d ail- leurs, doivent jetter dans la plus grande deftance, & faire regarder l'animal comme reellement affeße de la Morve. Et fi ä ces fymptomes ie Joint un flux leger par le nazeau repondant au cöte malade , il ne refle plusaucun pretexe de douter de l'etar vicie de ce fujet. II eft encore plus irre- vocablement perdu , fi ä tous ces accidens fe Joint l'exuberance de Tos du front ou du nez. Le froncement & la crifpation de l'orifice des nazeaux indiquent toujours un flux tres-ancien , cet etat ne provenant que de l'irritation longue 8c continuelle qu'a produite für la membrane pituitaire J'humeur de Ja Morve, ]i faut prendre garde que la plus grande
partie des chevaux , quelque bien deve- Joppee que foitla Morve, ne jettent prefque |
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[ *5 1
pas dans le repos; cette circonfiance doit
determiner l'Expert ä un fecond examen. II fera fortir l'animal; quelque legers que foient les fymptomes qui l'auront frappe Jors de fon premier examen , il le fera trotter fous l'hcmme ou en main, pendant Fefpace de vingt a vingt-cinq minutes. C'efl apres cet exercice , que le cheral etant agite & fes humeurs mifes en mouve- Hient, la matierede.lamembrane pituitäire & des finus fortira par un ou par les deux nazeaux, avec plus ou moins d'abondance; ce n'eft qu'alors qu'il pourra juger par la qualite de cette matiere, du degre de ma- lignite de cette cruelle maladie. L'humeur qui fluera , fera ou uniforme ou grume- leufe , blanche ou fanguinolente. Lorf- qu'elle eil blanche Sc uniforme, fon ca- raßere efl moins mauvais que lorfqu'elle eft grumeleufe & coloree; plus cette cou- leur approche de celle du fang , plus on doit redouter fes effets, relativement,d'une- part, au degre de deterioration qui s'eft dperee dans l'interieur du fujet affefle, & |
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[26]
de l'autre, au degre de malignite de Ja
eontagion dans les autres chevaux. Ce degre de malignite de la eontagion,
fera encore relatif a la difpofition des fu- jets qui auront ete expofes a fes coups. Les juites de cette communication feront d au- tant plus h redouter , que les chevaux fe- ront plus jeunes, que leurs humeurs de gourme feront plus en mouvement, qu'ils pecheront par exees de maigreur, que leur temperament fera plus altere ouvicied'une maniere quelconque ; que leur nombre fera plus con/iderable, que l'ecurie qui Jes aura reunis fera plus etroite, & que le fer- viee qu'ils auront rendu , exigeoit qu'ils fuffent plus raiTembles & plus meles les «nsavec les autres; & ce n'eft que par cette raifon que la Morve fait des progres aufli prompts & auffi etendus dans les Regimens, chez les Maitres de Poftes, & generalement dans toutss les ecuries qui contiennent beaueoup de chevaux. En refumant, le Veterinaire ne doit
condamner que les chevaux chez lefquels ü |
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C 27 ]
fe reuniraplufieurs fymptomes de la Morve:
tels que le flux Joint ä la tumefaöion des glandes, le trouble des humeurs du globe, le gonflement de la paupiere inferieure, Ig bourfouflement des os du nez ou du front. Au defaut de ces derniers fymptomes ,
le froncement de l'oriflce des nazeaux ; &r au defaut de Tun & de l'autre de ces der- niers, les ulcerations de la membrane pi- tuitaire fuffiront, etant reunies avec la le- fion des humeurs du globe 8c de la tume- faftion des glandes fituees dans Tauge. En ce qui concerne le flux grumeleux par Tun des nazeaux, quand meme il feroit le feul fymptöme maladif , il n'en faudroit pas moins condamner l'animal; mais pour que ce jugement foit equitable, il faut necef*- fairement que ce flux n'ait lieu que par un nazeau; car s'il avoit lieu par Jes deux , °n pourroit prefumer qu'il feroit le produit d une vomique ou abces dans les poumons, qui affez fouvent, par le feul effort de la nature , s'ouvre, fe vuide 8c n'a aucune fuite facheufe. |
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[28]
Mais ü ces fymptomes ne fubfirlent pas
avec les conditions que nous venons de de- crire , l'Artifte regardera I'animal comme fufpeclfeulement; il regardera auffi comme tels tous les chevaux dont l'examen le plus exacr. ne lui auroit fait eonnoitre aucun veftige des fymptomes deerits ; parce que toutcheval quia communique avec des che- vaux morveux , doit etre regarde comme fufpeft, par la raifon qu'il eft impoffible de iavoir jufqu'ä quel point les fujetsibnt fuf- ceptibles de ce virus, les effets qu'il peut produire dans ceux qu'il a penetres, & le temps qu'il peut mettre pour annoncerau- dehors fon exiftence au-dedans. Tous ces effets variant dans les divers individus, ainfi que nous^ l'avons dit; formidables & mor- tels dans ceux-ci; peu dangereux 6c lenrs dans ceux-la; enfin, nuls dans le plus grand nombre. II eft bien important dansTexamenqu'on
fait, pour s'affurer de 1'exilt.ence de la Morve chez les particuliers, de ne pas perdre de Tue, qu'ils cherchentprefque toujours a de- |
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[29 3
rober leurs chevaux malades aux regards des Experts. II yaplufieurs moyens de recon- noitre cette fouflra&ion, dont les fuites ne. fönt que trop fouvent funeftes. i°. Onvifite tous les lieux de lamaifon,
propres ä receller des chevaux , comme granges, etables, bergeries, toits, &c. 2°. On confidere avec attention toutes
les places de 1'ecurie; s'il y en a de vuides , on en examine bien Fetat; ou elles fönt nouvellement netoyees , 8c alors on doit foupconner qu'elks ont ete occupees par des chevaux infeöes; ou elles ne fönt pas netoyees, alors on y trouve des traces evi- dentes de l'exifience de cette maladie, dans les animaux qui les occupoient; le mur de face, les fufeaux & le montant du ratelier„ les parois, tant internes qu'externes, de Tauge, fönt couverts d'une couche noire-, epaiffe , quelquefois avec des teintes. de ^ang; dans cq cas, on interroge les parti- culiers, & on reconnoit facilement, ä leur embarras, s'ils ontfouflrait leurs chevaux; alors on doitregarder comme fufpeös, tous ceux' qu'on trouve dans' recurie. |
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Art. VI. Maniere de claffer les chevaux affeBes ß
ou fujpeBs, Qüoiqu'il en foit, cet examen fait,
TArtifte fera trois claffes de malades. La premiere fera compofee de ceux chez lef- quels la Morve fera entierement declaree, & qui feront dans le cas d'etre abattus , conformement aux Ordonnances concer- nant cette maladie. La deuxieme claffe fera compofee des
animaux qui n'auront que quelques fymp- tömes de la maladie. Enfin, la troifieme, de ceux qui ne feront
regardes comme fufpefls, que parrapport ä leur commerce avec des chevaux morveux-, Art. V I L
Premiere claffe.
animaux ä abattre. Les chevaux compofant la premiere
claffe etant reconnus decidementmorveux, & irrevocablement perdus, feront abattus |
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fans delai , conformement a l'efprit des Ordonnances. L'Expert y procedera de la maniere fui-
vante : il prendra le fignalement de l'ani- mal; il en decrira le poil, fes nuances, fes marques, la taille, l'äge & les qualites; il procedera enfuite ä l'abattage, qui doit ö faire au bord de la foffe dans laqueile le ca- davre fera enfoui. II eft plufieurs manieres d'oter la vie ä
l'animal , & le choix n'eft pas indifferent, L'Artifte devant decrire 2< configner dans fon proces-verbal, i'etat dans lequel il trouvera lesvifceres, il importeque les partiesinte- rieüres ne foient ni offenfies, ni akerees, qu'elles fe montrent a fes regards aufli entie- res qu'il foit poffible. La piqure ou la feftion de la moelle allongee , entre la premiere & la feconde vertebre du col , doit erre profcrite, en ce qu'elle produit des epan- chemens fanguins dans le cerveau,'des ec- chymofesdans le cervelet, & occsfionnela vacuite de la ferofite renfermee dans les ventricules; il en eft de meme de cctte ou* |
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verture enorme que les ecarifieurs prati*- quent au poitral; ils ouvrent les grosvaif- feaux & offenfent les poumons 8c le coeur. L'infuflation de l'air expire dans l'une des jugulaires, apres qu'elle aura ete ouverte, comme dans la faignee, eil un moyen für de tuer l'animal, & qui n'eil fuivi d'autre changement, dans les vifceres, que de la diftention des parois du coeur 8c de globu- les d'air intercales dans les globules fanguins des petits vaiffeaux , du cerveau fur-tout. L'ouverture d'une ou des deux carotides , pratiquee ä la partie moyenne de l'enco- lure , n'eft pas moins füre 8c moins facile : on laifie couler le fang für la terre qui aete retiree de la foffe, oc on a foin de l'enfouir avec le cadavre. L'animal abattu par l'une ou l'autre de
ces deux dernieres methodes, l'Expert pro- cedera ä f examen des vifceres de la maniere fuivante : la peau enlevee, il ouvrira l'ab- domen par deux grandes incifions qui fe croiferont dans Ieur milieu ; apres avoir cxarnine fuperficjellement le paquet intef- tinaj
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C33 j
tvnal & l'eftomac, il les retirera de cette
cavite, il les ouvrira dans toute leur eten- due : ces parties renferment quelquefois une qnantite prodi'gieufe de vers de toutes cfpeces, dont il impörte d'avoir connoif- fance pour l'avantäge des chevaux ä prefer- ver; il infpeflera enfuite les autres viiceres renfermes dans cette cavite-; le foie, h rare , le pancreas'M les reins & les autres parties ayant ete vifijtes exterieurement , feront ctuverts & examines interieuremeht: cette Operation faite, il ouvrira lapoitrine, & , pour cet effet, il enlevera toutes les vraies c6tes d'un feul cöte, en preferant cependant le c6te repondant au nazeäu ma- lade; les mufcles intereoftaux coupes en- tre chaqüe cote, en dirigeant rinciiion du ilernum aux vertebres dorfales, il les de- farticulera du ilerntim , & il les frafturera ,pres de leur articulation aux vertebres dor- fales; le thorax ainfi ouvert, & les vifeeres qu'il rer.ferme pouvant etre examines fa- cilement, il les paffera fuccemvement en revue avant que d'en offenfer aueun. Lt C
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t 34 3
plevte, le mediaßin , la furface exterieure
des poumons, les, glandes bronchiques , thorachiqu.es, &c ayant ete infpedees, & leur etat decrit, l'Expert arrachera les pou- mons apres les avoir detaches de la trachee- artere & des gros vaiffeaux ; il ouvrirales bronches depuis leur principe jufqu'a leurs demieres ramifications, & decrira exaöe- lneot le vice dont elles pourroient etreaf- feftees. La trachee-artere fera egalement ouverte dans toute fon etendue, depuis fon infertion dans la poitrine jufqu'a. fon prin- cipe dans la bouche ; il examinera i'etat de fa membrane interieure, qui eft tres-fou- vent le meme que celui de la membrane pituitaire; de cet examen, il paffera a celui de latete; les mufcles qui la recouvrent enleves, il s'armera d'un rogne-pied & d'un brochoir, il coupera & enlevera avec pre- cautian les os-du crane, du front ßtdunez, pour mettre le cerveau, le cervelet, les fmus. frontaux , ethmoidaux, zigomatiques., ma- xillaires & les foffes nazales ä decouvert; il les fcrutera avec foin; & comme ces |
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parties fönt doubles , il comparera celles d'un cote avec Celles de l'autre ; il ouvrira le cerveau; rengorgement du plexus cho- roide, l'eau contenue dans les ventricules, la laxite ou la mollelTe des glandes pitui- taires & pineajes, l'engorgement des corps glanduleux du cervelet, l'hydropifie des ventricules olfaöifs, enfin , la/mollelTe de la maße cerebrale, fönt des accidens tres- frequens dans la Morve; ces parties doivent donc etre examinees avec foin, & leurs le« fions appreciees. Touies les parties du fujet, ainfi vues,
examinees & decrites, feront enfouies, ainfi que le refte du cadavre, comme il eil; pref- crit par les Ordonnances. Art. VII I:
Deuxieme Claffe.
Animaux d traiur.
Les Chevaux compofant la deuxieme-
claffe fönt, ainfi que nous l'avonsobferve, ceux chez lefquels on a reconnu quelques Ca
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C 3* 3
fympt6mes de Morve; quoiqu'ils ayent
paru ä Ja fuite de h communication des chevaux de cette clafle avec ceux de Ja pre- cedente, on ne doit pas fe croire en droit d'en conclure, qu'ils foient tqujours dus a cette ünique caufe ; edle qui les avoit de- •veloppesdansles premiers, a bien pu aufli ie,s faire naitre dans les feconds; nous avons icconmi en effet( an. IIJ.) plufieurs caufe» de la Morve : la mauvaife qualite des ali- mens, les fautes commifes dans le regime l'exces d'exercice, les e-curies mal-faines, &C. II. Importe-donc au Veterinaire' d'exa- aoüiner avec toute l'attention dont il eft ca- pable, toutes ces caufes, & de voir s'il n'en exifte aucune ä laquelle il puiffe attribuer le developpement de cette cruelle maladie, par la raifon que taut que Ja caufe fubfif- • tera, il eft impoffible d'efperer la ceflation de ce fieau, Ton doit au contraire s'atten- dre ä le voir fe renouveller fans ceffe, quel- qi:e foient les facrifices que Ton £eray& les moyens medicinaux que l'on rnettra en Ufäge pouren operer Testinfilon. Cette |
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condition , dont l'importance eit evidente, ayant ete remplie, l'Arttfte reflechira en- core für le genre de Iefion que cetrc caufe peut avöir öccafionne ; fa nature& faduree, l'etat des animaüx für Iefquels eile a agi, doivent neeeifairement donner lieu ä des modifiqrtions dans le plan du regime & du träitement ä preicrire; celui que nous al- lons tracerici, ne fauroit etre convenable a toutes les circonftances qui peuvent fe rencontrer dans tous les cas; mais lesprin- cipes generaux que nous allons etablir a cet egard, fuffiront aux Veterinaires pour l'ap- pücation particuliere qu'ils fönt dans lecaj d'en faire. A R T. I X4
Sqlns & Regime.
FAITES panfer les animaux deux fois
le jour, 8c tenez-les dans la plus grande proprete. Faites evaporer matin & foir dans l'ecii-
rie une chopine d'eau 8c autant de vinaigre rneles enfemble; fupprimez un tiers de k Co.
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tfourriture ä ceux qui feront cn bon £tat;
ji'en ötez qu'un quart ä ceux qui le feront moins; faites-les boire a l'eau blanche ou ä l'eau pure, fuivant qu'ils- prefereront l'une ou l'autre de ces boiffons ; mais ne leur otez pas l'avoine, eile eft preferable au fon. Dans cette circoriflance oit il Importe de jie pas affoiblir i'efiomac, contentez-vous de ne la donner qu'aux deux tiers de la ra- tion ordinaire ; il feroit dangereux de Jes nourrir trop fortement, il fuffit qu'ils foient entretenus dans l'etat oü ils ibnt. Us ne doivent point travailler , mais feulement etre promenes une demi-heure le matin , & autant le foir , lorfque le temps fera beau. Le foin fera fupprime entiererr.ent aux
chevaux dont la poitrine fera foible, irri- tee, enflammee, & on fubftituera ä la ra- tion de ce fourrage, une botte de paille de la meilleure qualite : fi les animaux la mangentmal, on y joindra une ou deux livres de bon foin :.on melera un peu d'orge ä leur avoine, ou on leur fera man- |
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t39:
get feparement ce grain, apres qu'il aura
ete grue ou macere dans un peu d'eau, pendant'fix a huit heures. A l'egard des chevaux tres-charnus, mous
& d'un temperament lache , on ajoutera une jointee de feveroles ä leur avoine. Cet aliment cordial & fudorifique öpere le plus grand'bien, il vivifie le poil £c retablit l'excretion de l'infenfible tranfpiration. Art. X.
Traltement prejervatlß
Il confifte, en general, dans la ßigrieft
& l'adminiftration des delayans, des adou- ciffans, des bechiques 8c des incififs donnes en breuvages ou fous la formed'opiat jcette derniere forme efi la moins avantap-eufe i l'eau chargee de fubfiances medicinales par la decoction ou l'infufion, paflant plus fa- cüement 8c plus promptement dans le fang, agit plus fürement : auffi Fopiat.ne doit-ii etre prefere, qu'autant que l'animal refufe conftamment d'avaler les liquides donnes avec la corne, ou qu'autant qu'une toux C4
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C 40 ]
forte & opiniätre iuit Ja deglutition du liquide verfe dans la bouche. Loriqu'on eft dans Ja neceflite de donner ces fhblxances avec une fpatule, apres Jes avoir incorpo- rees dans le miel, il eil ä propos d'injecler plu/ieurs fois dans Ja, bouche de l'animal, un liquide analogiie aux poudres qui ont compoie Topiat, & dont le miel ä iervi d'excipient. , Faites prendre unecliopine dedecoflion
de viperine, de bourrache & de chicoree fauvage , apres avoir coupe cette Jiqueur «vecpartie egale d'eau de chaux preiiüere(iz)? '" •■ i ' ■ ' (a ) On prepare ainfi I'eau de chaux prermere : pier.ez
une Iivre de chaux vive, fraichement cuire ou foigneuie- flitnt pre'ieryec de l'air & de l'eau ( ce qui le fait en prenant de la chaux encore cliaude, dont on remplit proniptemeni: des bocaux que l'on a fait prealablciiien1: ciiaußer, & que l'on a bouche le plus exa&ement polfible); mettez-]a dans une terrine de gres; vsrfez deffus douze pintes d'eau de riviere la plus pure , ou d'eau diftillee que rous aurez fait chauffer; remuez le tout jufqu'ä ce que toutc U chaux foit dela'yee & e'teinte ; paffez & flltrez enfuite dans une «hauffe ; mettez la liqueur dans des cruches; emplifitz-lcs & boucliez-les comtne il faur, pour les garder. Ondoit jemuer iöuvent la liqueur, csr h chaux qui £■ de'pyfsau |
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& y avoir ajoute deux ou trois onces de miel.commun & deux gros de fei de nitre; donnez incontinent apres , un lavement emöllient fait d'une decoöion de feuilles de mauve, ä laqueile vous aurez ajoute deux onces de fei commun. Promenez l'a- nimal pendant une demi-lieure, faites-Ie etriller, bouchonner, brofi'er ä fond, Sc faites-lui departir Je tiers de la ration fixee de "fourrage; reiterez le foir, une heure avant que de donner ä. föuper , le breu- vage, le lavement, Ja promenade & le pan- fement de la main; contmuez ce traitement pendant dix a douze jours, ce qui fuffira, fi vous avez la precaution de faigner l'animal ä la jugulaire, & de lui tirer quatre livres de fang, oudeux pintes, mefure de Paris : ces proportions fönt celies fixees po'urun |
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fond du vafe , peut s'echiuffer au point de le faire caffer.
L'eau de riyiere , l'e?u de pluie & i'eau diliiliee, fönt preferab'es ä l'eau de puits, en ce que celle-ci conüent fouvent de b felenite, & msaie du falpetre, &c. Au refte, ks viiflTeaux dans lefquels.on garde i'enu dechaux, doivent etre-foigneufement taucHj. |
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cheval de moyenne taille; vous aurez k
augmenter les dofes ou ä les diminuer, fui- vant que Tanimal fera de la grande ou de Ja petite efpece. Si la poitrine eftdelicate, enflammee & irritie, fubftituez l'infufion de fleurs peflorales, telles que Celles de mauve, de violette, de pied-de-chat & de bouillori-blanc, aux plantes ameres nom- liiöes ci-deffus- Si la toux elr graffe 6c que I'humeur
bronchiale alt befoin d'etre incifee, vous ne faignerez point, mais vous ferez ufage de racine d'aunee, que vous donnerez eri opiat, a la döfe de deüx onces, apres l'a- voir incorporee dans le miel, avec addition de deux gros de fleurs de foufre, & d'urj demi - gros de kerroes mineral ; donnez par-deflus la decoflion des plantes ameres preicrite. La iaignee doit £tre encore profcrite
dans les fujets qui ont des eaux aux jamr bes, qui fönt d'un temperament pituiteux, qui font mous, See Ils exigent de plus, que le premier breuvage preferit, foit aiguife |
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de deux gros de vitriol de mars, Sc autant de fei ammoniac ; il eft tres-hon de leur paffer un feton au poitrail, a moins que les eaux ne coulentabondamment, alorson fe contentera d'entretenir & de faciliter cet ecoulement par descataplafmes faits de mie de pain & d'eau, ou d'ofeille cuite avec le vieuxoing, ou le bafilieum, ou les vefica- toires, 6cc. Teiles fönt les nuances a obferverdans
la methode prefervative : il feroit inutile de nous etendre davantage für cet objet, mais cotume nous avons etabü que les chevaux qui compofoient cette claffe, etoient affeöes de quelques fymptomes, nous allons prefcrire ce qu'il eil: neceflaire de faire de plus a chaque animal, relative- ment aux fymptomes particuliers qu'on lui reconnoit. Si la membrane pituitaire eft engorgee,
on lavera & on baffinera la tete de l'ani- nal, 8c fur-=tout le chanfrein, avec de Teau vinaigree , fept ä huit fois le jour ; cette liqueur fera employee tiede pendant les |
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; C 441
quarre ä cinq premiers jours feulement, on
Femploiera froide enfuite ; on effuiera & on broffera toutes les parties mouillees , jufqu'a ce qu'elles foient entierement fe- ches; on fera humer ä Tanirnal, matin & foir, lavapeur de refine que l'on fera brüler für une pelle chauffee au point de rougir, & on aura foin de couvrir la pelle & la refine d'un entonnoir qui raffemblera les vapeurs & les dirigera. dans les nazeaux. Si cette membrane eft enflammäe, on
faignera l'animal au palais, entre les qua- trieme& cinquieme fillons, avec le biftouri courbe ou la corne de chamois; on fera humer les vapeurs d'eau chaude vinaigree, la tete du cheval & le vafe contenant la liqueur, etant enveloppes d'une couver- ture capable de retenir ces vapeurs; on pratiquera de plus, les lotions & ablutions d'eau vinaigree prefcrite ci-devant. S'il y a flux par un ou par les deux na-
zeaux , on paflera un morceau. de fublime corrofif au poitrail de l'animal : on prefe- rera de le placer für le cote du poitrail qui |
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reppnd au nazeau par lequei I'ecoiilement a
Heu; s'il exifte par les deux, on en pla- cera un de chaque cdte ; il fera de la grof- feur d'une amande, enveloppe d'une toile tres-fine & tres-claire , fixe.e par le moyen d'un brin de fll ; on Tintroduira au-deli de la peau & dans l'epaifieur des mufcles pecloraux; on l'y laiffera fejourner pen- dant trois ou quarre jours, jufqu'ä ce qu'il ait pröduit un fort engorgement; on en fera l'extra&ion,&on fera.fuppurer le plus promptement 6c le plus Jong-temps qu'il . fera pofiible la turheur qu'il aura etablie; foi& en y paffant uri feton. foit en y appli- quant les veficatoires , foit en panfant avec le bafilicum , le*tout fuivast que la fuppuration fera abondante ou rare; on jotionnera le chanfrein pendant quatre ä cinq jours avec l'eau tiede vinaigree, corttme il a ete indique precedemment. Le lendemain du dernier jour de ces
Jotions, on friöionnera ce meme chan- frein avec de la teinture de cantharides(£), |
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(Z>) Cette teinture fe fe'pare ajnfi : prenez une. once de
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& on Ie couvrira d'un large plumacea»
qui en fera imbibe, & que l'on fixera par le inoyen d'un bandage. L'effet de cette liqueur etant de produire vingt-quatre heures apres fon application, des veficules für la partie, de l'engorgement 6c de la fuppuration; c'eft un veritable veficatoire dont il faut fuivre reffer ; s'il eil: foible ou infuffifant , on en appliquera de nouveau ; fi.au contraire il eft trop confiderable , on le moderera par des lotions. de lait tiede 6c par des onclions d'onguent populeum ou de beurre frais; la fuppuration que ce medicament opere , dure huit a dix jours, & ce n-'eft que lorfqu'elle eil bien etablie , qu'on lave Ja partie journelleme'nt avec de l'eau tiede. II eil une attention tres-importante ä avoir dans l'emploi de ce veficatoire, c'eft d'eviter d'en mettre pres des yeux, &c d'em- csntharides en poudre grofftere, mettez-]a dans une bou-
t;ille, verfez defius une Jivre d'efprit-de-vin, boucliez le vife, laiffez en digeftioa für les cendres chaudes pendant vingt-quatre" heures, fiJtrez , cxprimez & gardez pour i'ufage. |
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pecher qu'il ne s'introduife entre les pau- pieres & für le globe, dans la crainte qu'il n'endommage l'organe & qu'il ne detruife meme la vifion ; mais pour prevenir ces accidens, il ne fiiffit pas que ibn applica- tion foit eloignee de l'ceil, il fäut encore attacher l'animal avec deux longes, Sc de maniere qu'il ne puiiTe frotter la partie contre les corps" voifins , Sc etendre par cette aäion, le remede au-delä des bornes qu'on lui a fixees. Nous obferverons que le flux par les
nafeaux augmente pendant les efifets de- ce topique, & que ce n'ell: que lorfque fon aclion eil entierement cefiee, que le flux diminue & qu'il difparoit; mais cette dif- parition n'a pas lieu tout-ä-coup , eile s'opere infennblement & par degres j d'autre fois le flux fubfifte tel qu'il etoit, & il arrive encore ( mais ce cas eil plus rare) que cet ecoulement augmente, que le carafiere de la matiere qui le conrlitue, change, que de blanche, douce & homo- gene qu'elle etoit ? eile devient rougeatre, |
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C 43 3
coloree, &c. Dans le premier cas, on paffe
quatre fetons für la,partie laterale de l'en- colure repondant au nazeau malade ; & fi ]e flux a lieu par les deux nazeaux , on pratique' la meme Operation du cöte op- pofe; mais clans ce cas, il importe fur-tout, pour les chevaux fins & delicats , de la pratiquer en deux temps, c'eft-a-dire, de he proceder a l'infertion des fefons du fecond cote de l'encolure, que lorfque la fuppuration fera bien' etablie für la partie oppofee ; mais ü le cheval efr. d'une tiffure lache, on peut & il eft neceffaire d'ope- rer für les deux cotes ä la fois. Ces fetons que l'on paffe direöement
fous la peau , doivent s'etendre de la cri- ftiere ä la jugulaire exclufivement'; cette fituation fait que la matiere que ces corps etrangers etabliffent le deux ou le troilierr.e jour, ne rencontre point d'obffacle dans fon cours, qu'eile fejourne peu , qu'iJ e/l facüe de la faire couler &. de deterger ä fond les ulceres qu'ils ont etablis. Les ef- fets des fetons fönt, de fufciter pendant ■ les
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C 49 1
3es deux premiers jours une fievre plus ou moins forte ; cet etat febrile eü bientöt fuivi de la fuppuration, & ceile-ci de la re- folution des glandesceTinterieur de Tauge, & de la ceffation du £fu>: (c); lorfque cet effet n'a pas lieu, que le fiux & Ja turne- |
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(c) Que'ques pcrfonnrs, tres-infixuite» d'ailleurs, ont
bläme l'ufage des fetons, qui r.e kur ontprcfentc d'autres efiets qu'une fuppuration degoutante , & fejon dies fort inutüe. Sans doute, elles les auroient juge' plus ftvorable- blement, ü elles avoient remarque que la nature portc fouvent d'elle-nieme far des parties eloigne'es de la täte, l'humeur fixe'e für la membrane pituitaire; nous avons obferve' que c'etoit prafque toujours für les faces laterales de l'encolure, que ces depöts avoient lieu : de-lä, l'indica- tion de cette partie pour la place des fetons , l'irritation qu'ils e'tabiiffent , calme prefque toujours celle que l'lm- nieur morbifique avoit caufife für la membrane pituitaire * i"s ope'rent affez promptement la fönte des glandej en- gorgees, la diminution , & aflez fouvent la ceffation totale du fiux par les nazeaux; effet qui fuit ordinairement de tres-pres la fievre que fufeite leur infettion ; la fuppura- tion qu'ils e'tabiiffent, met bientöt fin ä la fievre, &diffipe tous. ies autres aeeidens produitft par le vice Morveux. Nous r.e pretendons point affurer, au refte, que tous les clievaux afFeöe's eprouvent des effets auffi heureux de ce traitement, mais nous pouvons affurer qu'un tres-grand fWmbre lui ont du leur guerifen, D
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C 50
■fa&ion des glandes fubfiftent, il eft inu-
tile de perfifier plus iong-temps dans l'em- ploi des moyens curatifs quelconques, il faut neceffairement facrifier les animaux au bout de deux decades de ces tentatives; mais IH'evaciiation dont il s'agit avoit opere la refolution des glandes, 8c qu'il ne refta plus qu'un flux leger , on chercheroit a jafferrnir, ä confolider la membrane pitui- taire, & Ton y parviendroit par des raies de cautirifation tracees für le chanfrein : elles feroiit dirigees longitudinalement de la partie fuperieure du front au bout du nez.
On cauterife cette partie , comrne on
a coutume de le pratiquer, für les jambes ' gorgees ou aÄbiblies. On trace par le moyen du cautere cutelaire, chauffe au point de arougir, des raies longitudinales; on les traverfe par d'autres raies dirigees oblique- ment & de maniere qu'il en refulte des lofangesde dix-huit ä vingt lignes de cote. Les efTets du feu paffes, il,efi extremement rare que la membrane pimitaire ne foit |
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pas entierement retablie, & le flux abfo-
lument cefle. Dans le cas contraire , Ta- nimal doit etre mis au nombre des che- vaux de la premiere claffe, 8c facrifie coinme eux. Les lotions frequentes des nazeaux, la proprere des rateliers, des mangeoires, des murs de face, fönt d'une tres-grande confequence, pour eviter que Ja matiere du flux ne fe repande dans le fang par la yoie de la deglutition ; l'omiffion de. ces foins a tres-fouvent ete la caufe des pro« gres de la Morve & de fon incurabilite. Si les glandes de deflbus la ganache fönt
tumefiees ,& que cette tumefaclion ne foit accompagnee ni d'adherence., ni de dou- . leur , on les broflera trois a quatre fois le jour, on les bafiinera ,8c on les lotion- nera avec de l'eau tiede , on les frpttera jufqu'a. ce qu'elles foient feches,. & on les couvrira d'une peau d'agneau ou de mou- ton , la laine tournee du cote de la partie malade. Si elles fpnt dures & adherentes, on.
les recouvrira de cataplafmes emollients, P 2
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C 5* ]
faits de feuüles de mauve & de violette
cuires dans l'eau,qu*on renouvellera matin & foir, Sc'qüe l'on continuera jufqu'ä. ce qu'elles foient ramollies; alors on aura re- cours au traitement ci-deffus. Si elles fönt douloureufes, on emploiera
ces meines cataplafmes, auxquels on ajou- tera une partie de feuilles de morelle ; la douleur paffee on les lavera , broffera & couvrira, comme il eft dit dans le cas de leur engorgement fimple; mais il faut obferver que la tumefaßion de ces glandes, lorfqu'eÜe eil accompagnee de douleur , fetermine affez fouvent par la fuppuration , fur-tout apres un certain temps de l'ufage des cataplafmes precedents; lorfque cette circonftance, qui ei! tres-avantageufe, ar- rive, on ouvre la tumeur avec le bouton de feu, & on fait fuppurer, Je plus Jong- temps puffible , Tulcere qui en refulte, en le panfant journellement avec Tonguent bafiiicum.. Nous ajouteTons qu'il arrive quelquefois
que la tumefadion de ee& glandes reMe k |
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C 53 3
tous ces moyens, alors la douleur & h du-
rete etant diflipees, il faut avoir recours i la teinture de cantharides ; & dans le cas de fon infuffifance, ä la cauterifation, teile que nous l'av.ons indique pour le chanfrein. Art. XI.
Tro,ßkme Chffc.
Chevaux qui ont communiquc avtc ceux aitaquis.
LES Chevaux compofant la troifieme
clafle , ne devant etre regardes comme fufpects que parce qu'ils ont communiquc avec des chevaux affedes de Morve , ils n'exigent pas un traitement auffi cotn- plique que les precedens ; mais, quelque fimple qu'il foit, il y auroit le plus" grand danger ä le negliger, parce que l'on doit tout craindre des effets des particules du virus Morveux, qui peuvent s'etre intro- duites dans le fang , & circuler avec ce fluide; il eft donc de la detniere impor- tance de le depurer par des medica«iens D 3
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C54]
tapables d'augmenter les fecretions 8c les excretions. Les (ubflances medicinales, par le moyeri
defquelles on fe propofe de remplir cette indication , doivent etre relatives ä Tetat des humeurs des fujets a träger , & ä la temperature de l'ätmofphere dans les diffe- rentes faifons de l'annee; la chaleur excef- jfive affoiblit les folides, & donne au fang moins.de confiflance ; le froid opere un effet contraire. Dans le premier cas, on fe contentera
d'abreuver les animaux d'eau acidulee & nitree, c%fi-ä-dire, für un feau de la- quelle on aura mis un plein verre de vi- naigre & fait diffoudre quatre gros de fei de nitre. Oh aura l'attention de faire prendre ces fubfiances en breuväge , partie le ma- tin & partie le foir, ä ceux des animaux qui refu'feroient de les prendre volontaire- "ment ; mäis aiors on he les etendra que dans deux pintes d'eau, für chacune def- quelles on äfauterä encore deux onces de miel commun. Cette bolffon ou ces breu- |
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[55 3
vages feront continu&ä pendant une quin- zaine de jours; mais fi la chaleur ou la fe- chereffe de l'atmofphere fönt confiderables, on les continuera pendant trois femaines 9 & meme pendant un mois. Ce traitement ne s'oppofera pas au tra-
vail des animaux , mais il importe tres- effentiellement qtie celui qu'on en exigera foit au-deifous de leurs forces, Dans le fecond cas, on adminiftrera tous les ma- tins, a l'animal, ä jeun, pendant dix ou douze jours, une chopine d'eau de chaux premiere, avec addition d'un gros & demi, me'me deux gros d'aikali-volatil concret, fuivant la force des fujets; au defaut d'al- kali, on aura recours au Tel ammoniac, mais la dofe de celui-ci fera quadruple de celle du premier. Ce traitement n'exige, ain/i que le pre-
cedent, aucun regime,8cpermetauffiqu'on fe ferve des animaux, fur-tau* fi le tems n'eft ni trop froid ni trop humide ; on obferve cependant que ce remede pouffant fortement ä la peauouaux urines , on doli D 4
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C50
tenir Ies chevaux couverts, 8c donner im peu de repos a ceux qui fönt de grandes rieperditions par l'une ou l'autre de ces evacuations; on doit encore les broffer & les etriller au moins deux fois par jour.- Art. XII.
Procede-s ä fuivre pour privetür l'invaßon
de la Morve ; en preßrver les Chevaux;
definfecler les ecuries , oü cette maladle
aura regne , & les uflenfiles qui auront
fervi caix chevaux Morveux ou fufpecls.
i.
Les caufes les plus ordinaires de la Morve
etant j i°, La commurjication des chevaux fains avec des chevaux Morveux. i°. L'u- fäge de quelques-uns des objets qui leur ont fervi, comme brides, feiles, hamois, couvertures, feaux , etrilles , epoulTettes, eponges , brofles , peignes , 8cc. 30. Les vapeurs fournies par ]a tranfpiration , 8c qui penetrent immediatementpar les pores de la peau, ou par la refpiration. 4*. L'ac- |
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C57 3
tion , enfin , de manger enfemble , Tun
avalänt la bave, ou le flux que l'autre a repandu für les alimens; on fentira com- bien les precautions qui vont etre indiqüies fönt importantes. 2.
Ces precautions fönt de plufieursefpeces;
elles embrafient : i°. Les foins qu'on doit prendre für les routes, relativement aux ecuriesdes auberges, des pofies, des etapes ou des fejours, & relativement aux che- vaux qu'on y löge. 2*. Ceux qu'on doit avoir dans les depöts pour empecher la Morve de s'y propager. 30. Les moyens de definfeflion particuliers aux ecuries. Et 40. enfin, ceux des meubles'&. uftenfiles a. leur ufage. Precautions d prendre für les routes.
3- •
Tous les convois & tous les equipages qui fönt für les routes, bivouaqueront juf- qu'a ce que les ecuries aient ete parfai- |
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CS*]
fcement netoyees, & auffi long-tems que
le permettra ia temperafure de la faifon. 4»
Les capitaines ou chefs de convois ou
«i'equipages , choifiront Je lieu le plus commode a cet effet; foit par la proxi- snite du lieu du fejour, foit par la Joca- Ihe ; s'il y a des arbres, ou un abri quel- eortque , iJs le prefereront. 5-
Si le convoi eft compofe de voitures f il en formeront une efpece de parc, oü als ne laifferont qu'une forde, & dans le- quel ils renfermeront les chevaux, qui fe- ront attaches aux voitures. 6.
Si les chevaux fönt für deux rangs, il
legnerä une allee au milieu , affez grande pour empecher les coups de pieds. ' 7-
Si le convoi n'eft compofe que de che- vaux , le chef fera muni de piquets & de cordes; les chevaux fexont attaches aux pi^ |
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C!9 3
quets, & autant qu'U fe pourra tete-i-t§te,
s'il y en a deux rangs. 8.
II y aura toujours plufieurs hommes de garde au bivouac, & parmi eux , deux of- iiciers. 9-
Si le convoi eft conüderable , la muni-
cipalite fournira un detachement de gardes nationales pour le furveiller. 10.
Les condußeurs ou charretiers auront conftamment avec eux des fachets ou facs- ä-bouche, propres ä faire manger leurs che- vaux feparement, en cas de befoin. II.
Ils auront auffi plufieurs paniers-a-nez9
pour ceux qui viendroient ä jetter enroute. 12.
Lorfque la faifon ne permettra plus de
bivouaquer, les condu&eurs reclameront, autant qu'il fera poffible, dans les iieuK des etapes ou des fejours, des ecnries fe~ |
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[6o]
parees & uniquem.ent. deßinees pour leurs
equipages.
. 13-
Lorfqu'ils arriveront dans une auberge, avant de mettre leur chevaux ä 1'ecurie,
avant de les attacher dans les cours , Sc meme avant de les deteller , ils s'informe- lont fi eile a ete definfeöee depuis peu , & dans le cas ou eile ne l'auroit pas ete, ils prendroient les precautions fuivantes. 14. Ils feront fortir töut le furnier 8c toute la litiere; feront balayer & netoyer ä fond les ^curies ; "frotteront avec des bouchons de paille, & laveront a grande eau les ra- teliers , les murs de devant & de retour, & fur-tout les auges , dans toutes les par- ties en dedans & en dehors. Si l'ecurie eft pavee, on lavera le pave de la meme ma* liiere, ainfi que les barres s'il y en a. 15.
Dans aucun cas ils ne remettront pas l'ancienne litiere dans Tecurie; mais de la paille fraiche, s'il le peuvent. |
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[ 6i ]
16. Ils ne laifferont communi-juer leurs che-
vaux avec aucun autre , fous quelque pre- texte que ce foit, 8c ne per nettront pas qu'ils foient pan&s oa foigies par des etran^ers. Ils ne fouffriront pas qu'il foient con-
duits aux mares & abreuvoirs, ni qu'ils boivent dans les auges ou pierres, avec, avant ou apres d'autres chevaux ; ils les feront boire dans uri feau, & auront Fat- tention de puifer l'eau chaque fois; ils jet- teront celle que chacun a,ira JailTee; & ü. Tun d'eux avoit bave ou jene dans Je feau, on Ie rinceroit avant de faire boire urj autre cheval. 18.
Si les chevaux nepeuvent pas etre dans
un ecurie feparee , les conducteurs auront l'attention de ne pas en laiiTermettre d'autres trop proche des Jeurs; ils y aura toujours, au moins , une place d'iutervaüe, & les ehevaux qui fe trourerout de ce cote, fe- |
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[ 621
ront attaches affez court , pour ne pou-
voir fe flairer ou fe lecher. 19.
lis feront manger leur chevaux fepare-
ment, c'eß-ä-dire, qu'ils donneront ä cha- cun fa portion de nourriture devant lui ; parce que, fi Tun d'eux avoit quelque ten- dance ä la maJadie, il la communiqueroit beaucoup plus facilement aux autres, en iriangeant enfemble. 20.
S'ils s'appercoivent que Tun de leurs
chevaux vienne ä jetter, quelque foit Ja xiature de l'humeur qu'il jette , il faudra le faire manger au fac , & nullement dans Tauge avec les autres, parce qu'en s'e- brouant, il peut jetter de ia morve für fes vmfins, & donner lieu ainfi , comme on Vlent de le dire dans l'article precedent, ä la contagion. 11.
- Ils ne fouffrirom pas que les inarechaux,
ou tous autres qui vifiteroient leurs che- |
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vaux, fourrent Ies doigts da-ns Ies nafeaux,
fous le pretexte de s'affurer , s'il y a des chancres plus haut que la vue ne peut porter ; l'homme inftruit 8c connoifleur n'a pas befoin d'employer ce moyen pour juger la maladie, 8c l'ignorant ou Je mal- yeillant peut ecorcher avec fes ongles, la membrane pituitaire , inoculer aina* la Morve, ou faire paffer pour Morveux, ou faire devenir tels , des chevaux qui ne Tetoient aucunement. Ces exemples ne fönt malheureufement que trop multiplies, 22.
Les conduöeurs ne fe ferviront, fous
aucun pretexte, des etrilles, broffes, epouf- fettes, ou autres uflenfiles d'ecurie desau- berges; ils en auront qui ne ferviront que pour leur chevaux, & ils ne fouffriront pas egalement, qu'aucun autre le ferve de ce qui eil a leur ufage. Dans le cas oü un de leur chevaux pa-
roi'troit avoir quelque difpofirion a la ma- |
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[64]
ladie , ils continueront pour I.ui, de fe fervir de leurs etrilles 8c broffes; mais ils
ne s'en ferviront que pour lui feulement,
& ils en prendront de nouvelles pour ceux
qui fe portent bien.
24.
Ils auront auffi la plus grande attention»
en route , de mettre au nez du cheval qui
jerteroit, le panier qui ieur a ete recotn-
mande par l'article 11. Ce panier fera gar-
ni, en dedans, de toile ciree, & les con>
duöeurs auront foin de la laver, ou de la
renouveller , iorfqu'il en fera befoin. Ils
cfiuverpnt auffi tres frequemment le nez
de ces fortes de chevaux , & ils laveront
ciiaque fois l'eponge dont ils fe feront
fervis.
25.
•Ils' ne fe ferviront aucunement pour leurs
autres chevaux, de ce qui aura ete a Pu- fage de celui affcöe ou fufpeöe de la ma- Jadie, comme etrille, broffe , bride, har- nois, facs, &c, qu'auparavant le tout n'ait ete lave , leffive ou paffe aa feu , felon leut
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t*5 3
leur nature, comrae il fera deraille plus loin ;
ils ne laifferont trainer dans les auberges aucun ufienfile .apres eux, dans Ja crainte que quelques autres n'en faffent ufage. 26.
Les chevaux fufpeös de Morve, qui era«
cueront les camps ou les depots, pour etre- conduits & traites dans les infirmeries OU aux ecoles veterinaires, ne pourrout, fous quelque pretexte que ce foit, etre recus dans aucune ecurie für la route. II bivoua- queront toujours , ou feront abrites fous des remifes, ou dans des endroits oü il neieftepas ordinairementd'autres chevaux. 27.
Pour l'execution de cet article, les agens
des communes fe feront reprefenter le controle des chevaux, dans Jequel leur ma- ladie fera toujours defignee. Les conduc- teurs qui eluderoient cette precaution, ou quienfreindroient cette mefure, feront pu* nis fuiyant les Ordonnances, |
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E
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[ 66 3 ' - . -
Pricautlons generales äprendre dans les depou
de chevaux. 28.
II fera fait des vifites frequentes dans
tous les depots de chevaux, & dans toutes les ecuries publiques & particulieres, ä ref- fet de furveiller les chevaux qui y arrivent, & qui y fejournent , & les clafler fuivant leur etat. 29.
Ces vifites ieront töujoufs faites , en
prefence des autorites confiituees, par des artiftes veterinaires, ou par des marechaux- experts, en l'abfence des premiers; ils fe- ront abattre ou feparer les chevaux Mor- veux ou fufpe&s, comme il a ete dit art. 7. 30.
Auffitot qu'on s'appercevra qu'un cheval
jette par un des nafeaux ou par les deux, il fera place hors de toute communication avec les chevaux fains ; & la place , qu'il vient de quitter, fera netoyee immediate- irient apres, comme il va etre dit plus loin» |
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Les artiftes veterinaires, les irarechaux"
expertSj, 8c autres qui vifiteront des che- vaux.Morveux ou fufp< &s, & tous ceux qui äuront occafion de les touchet, ainii que tous autres chevaux queJconques* fe lave* ront frequemment les mains. 32.
Les palfrenier's employes au panfement
des chevaux affefles de Morve ou d'autres jmaladiescontagieufes, feront revetus d'un iarreau ou d'une bloufe de toile, qui fera liee aux poignets, Sc qui defcendra jufqu'au deffous des genoux. 33-
Cette bloufe fera chanpee & leffivee tous les huit jours, 8c meme plus fouvent, s'il eft neceffaire. 34.
Ceux qui feront trouves faifant leur fer-
vice fans etre revetus de cette bloufe, fe« ront punis d'un jour de retenue de leurs appointemens , pout Ja premiere fois, d# JE 2
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I
C 68 ]
trois jours pour la feconde , & renvoyes
pdur la troifieme. 35-
II eft expreflement defendu aux palefre- niers \employes au fervice des chevaux Morveux ou affeöes de maladies conta- gieufes, de frequenter les ecurieS ou fe trouvent les chevaux fains, fous pein'e d'une retenue de trois jours d'appointe- mens, pour la premiere fois, & de renvoi, en cas de recidive. 36.
Ils feront renvoyes fur-le-champ, s'ils
fonttrouves dans ces ecuries avec la bloufe qu'ils doivent porter dans Celles oü ils fönt leur fervice. 37- ■
Les palfreniers auront le plus grand foin
de netoyer, eponger les nafeaux de leurs che'vaux, en les panfant , & de n'y laiffer ni ctoutes ni ordures. Toute negligence, a cet egard, feroit d'autant plus coupable, que ces croutes peuvent, en fe fechant, exciter de l'irritation 6c de 1'inflammation |
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IH1
dans la membrane pituitaire , 8c donner
lieu ainfi au developpement de la Morve. 38.
L'abattage & l'ouverture des chevaux Morveux, fe fera toujours für le lieu meme ou l'animal doit etre enfoui, afin d'evlter les traxnees de fang & de matieres aai- males, qui ont lieu lors du tranfport des debris des cadavres, 8c qui peuvent donner lieu a la communication immediate de la maladie. 39.
Les ecarifleurs charges de l'abattage des
chevaux Morveux, auront egalement foin de fe laver frequemment. 40.
Les chefs de depots 8c les furveillans
ne les fouffriront pas vaguer dans les ecu- ries, oü ils peuvent, en touchantles che- vaux fains, propager la contagion. 41.
On ne fouffrira ni chiens ni aucuns au- tres animaux dans les ecuries qui renfer» E 3
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C?o3
«nent des chevaux fufpeös ; ils peuvent
s'impregner, en ie couchant für lautiere, du flux Moiveux qu'y depofent les che- vaux , & i(' reporter, par la meme voie, dans des ecuries, 8c ä des chevaux fains. 42.
Dans touies les in firmen es des depAts
de la Republique, excepte celles etablies aux ecoles veterinaues, aucun cheval fuf- peöe de Morve, ou affefle d'autres mala- dits contagieufes, ne fera garde plus de deux mois ; h" au bout de ce tems il n'efl pas en voie de guerifon , il fera abattu , ou conduit aux ecoles veterinaires. Precautions pour la dißnfeclwn des Ecuries.
V
43.
Les precautions ä prendre, relativement
eux ecuries, aux equipages, & ä'tous les tsfterifiles, qui ayant fervi aux chevaux Mor- veux ou fufpefts, auroient pu fe charger des particules du virus morbifique , ibnt plus importantes pour l'extinclion de la |
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C 7* ]
Morve,que tous les remedes prefcrits cort* tre cette maladie ; cn effet , les foiris ä donner aux chevaux quJon veut preferver, le regime auquel on doit les foumettre s radminirtfation des fubfiances mediana- les , les plus propres a s'oppofer aux ef- fets de Ia Morve, feroient des moyens in- fuffifans, fi Ton negligeoit ceux capables de mettre les aiiimaux ä l'abri de l'in- flüerice des particules de.ce virus. 4^4 ■
Les ecuries qui ont befoin d'etre ne-
toyees & retablies,. fönt celles dont'-lös murs de face Sc de retour, fönt plus ou moins degrades & couverts , ainfi que les rateliers & les auges , de croutes ou de trainees noires , epaiffes, qui deviennent gluantes lorfqu'elles fönt mouillees,- & qui qui quelquefois fönt melees de trainees de fang; celles , dont le fond des auges mal Joint, retient les alimens, le flux, k bave qui y fermentent , s'y putreiient , exhalent une mauvaife odeur, & fe melent e 4
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[72j
aux nouveaux alimens qu'on y remet , &
jfont airjfi avales par Ies chevaux ; Celles ,
dont le fol eft irregulier, qui fönt mal pa-
vees; enfin ^ ceiles qui ont ete blanchies
ä la chaux , ä la port.ee ou. les animaux
peuvent atteindre.
45-
Le plafond , les fenetres , feront bien netoyees: on n'y laiffera ni pouffiere, ni
toiles d'araignees , ni rien , enfin , qui
puiffe fe charger des particules virulentes,
46.
On decrepira & recrepira les murs de
face & ceux de retour; iis feront recrepis
depuis le fol jufqiu la hauteur de fept pieds ?
au moins,
47.
Le fond ou le fol de Tecurie , s'il eft
en terre , fera renouvelle a un pied de pro- fondeur; on preferera, pour la remplacer, s'il eft poffible, les gravas, ou le mache- 48.
Si l'ecurie efi pavee, & que le pave foit |
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C 73 D
fixe ä chaux & ciment, il fuffira de laver
ä grande eau, de bien balayer & racler les paves, & fur-tout leurs interftices : fi les paves ne fönt fixes qu'avec la terre, on les lavera ; il feront laves , ön 6tera la terre qui les entouroit & on les replacera avec de nouvelle terre. 49-
On aura Tattention, dans ce deplacement, de conferver au pave la pente qu'il doit avoir pour l'ecoulement des eaux, &fi le ibl de l'ecurie etoit trop bas, on profite- roit de cette circonfiance pour le relever. 5°*
Les murs de dehors de l'ecurie , aux endroits ou Ton attache ordinairement les chevaux, feront auffi laves, racles, ou grat« tes, recrepis s'ils en ont befoin, & les an- neaux paffes au feu avec un brandon de paille allumee. Les autorites conftituees feront faire ,
toutes les fois qu'elles le jugeront necef- |
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C74D
faire , de pareilles Operations, au-devant des boutiques des marechaux de leur com- mune, qui, tous fönt, für cet objet im.- ,portant,d une apathieoud'unenegligence, qui ne peuc etre que dangereuie, parce <ju'ils recoivent & attachent indiitinfle- ment toutes fortes de chevaux , fains ou malades, 52'.
Des qu'une tommune aura commence
ä netoyer les ecuries publiques, & des au- berges qu'elJe renferme, aucun cheva-1 n'y fera recu que ce netoyement ne foit en- tierement acheve, 53.
Les communes placees für les routes ,
oü dans lefquelles il paffe des convois', ou de la cavalerie, feront executer, fan3 delai, dans les ecuries de leur arrondifle- ment, tout ce qui eft contenu dans la prefente Inftruäion. Les corps adminiftratifs ^furveilleront
cette execution. |
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[ 75 1
54-
Les Operations du netoyement Sc des re- parations des ecuries etant entierement fi- nies, il fera fait unederniere vifite par l'a- gent rnunicipal, affifte d'un magon & d'un artifie veterinaire, ou d'un marechal-ex- pert; ils conftateront , par un proces-ver- bal, fi le netoyement eft parfait, & fi Fe- curie eft en etat de recevöir des chevaux. 55-
Toutes ces precautions prifes, on laiffera
iecher les ecuries avant d'y mettre des chevaux. Le tems neceffaire pour cette ex- fkcation , doit etre relatif a la faifon, ainfi qu'au genre d'enduit, dont on fe fera fervi pour recrepir les murs, Pricautions relatives aux ufienßles &
meubles d'ecuries. Le s auges ou mangeoires, les rateliers*
& les barres, feront demontes , rabotes, planes ä blanc, Sc remis en place. |
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L?6 1
II en fera de meme des coffres ä avoine,
lits, fupentes , 8c de tout ce qui fera en bois. 57-
Les Cordes qui portent les barres, les
longes de cordes des Jicols, & toutes celles employees dans les ecuries, feront leffivees 8c feche.es, fi elles en meritent la peine. 58.
Les boucles 8c les annaux des Iicols , ceux des barres, feront paffes au feu; il fuflfira pour ces derniers, de les expofer ä la chaleur d'un brandon de paille allumee, pour calciner les parties virulentes, qui pourroient y etre adherentes. 59-
Les feaux, baquets, augets 8c tinettes ,
feront racles 8c laves ä l'eau bouillante. 60.
Tout ce qui n'aura que peu de valeur, ou qui fera en mauvais etat, tels que les objets ci-deffus, les eponges, les broffes, & les manches des etrilles, fera brüle. |
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[77]
<5i. Lesetrilles, fi elles fontencorebonneSj
feront paffees au feu, les mors de bridons, d'abreuvoirs, de brides & de filets, toutes les boucles & ardillons, feront paffes au feu & etames ; les etriers feront egalement paffes au feu & bronzes. 62.
On enlevera les panneaux des feiles; on en fera bouillir le crin dans une forte lef- five de cendres; Ia toile de ces panneaux, celle du couffinet, ainfi que Ia bafanne für laquelle ils fönt fixes, feront jetees au feu ; leculeron, les feutres,& lestrouffes-etriers, feront renouvelles; les fontes feront lavees, raclees & paffees ä Teau feconde. Les epouffettes, les facs ä avoine, les
fangles, Ja houffe, les chaperons & les toiles , feront leffives ou renouvelleä, s'ils fönt en mauvais etat, & dans ce derniet cas, ils feront jetes au feu. |
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[78]
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64.
Les teueres des licols, des brides , des*
bridons, les renes, les bricoles, les longes de cuir, les courroies du porte-manteau, les etrivieres , le poitrail,le porte-mouf- queton,le porte-croffe, lescontre-fanglons, 8c toutes les parties de l'equipage faites de cuir , feront lavees , raclees , paffees k l'eau feconde, & enfuite ä I'huile graffe. Pre'cautions genirales,
65. On aura pour regle generale dans le ne-
toyement des harnois 8c uftenfiles d'ecu- rie. i°. De paffer au feu, etamer ou bron- 2er tout ce qui eft en metal. 2°. De leffiver tout ce qui eft en cordes , ou en toile. 30. De racler, laver, paffer a l'eau feconde & a I'huile graffe , ,tout ce qui eft en cuir* 40. De blanchir au rabot, tout ce qui eil en bois. Et 50. enfin, de bnuler tout ,ce qui nc merite pas Ia peine d'etre conferve« |
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C 79 3
66.
On joindra ä toutes ces precautions, 5t
lorfqu'elles feront prifes, celle de parfumer les ecuries avec leparfum fuivant : Mettez dans une terrine de gres, une
livre de fei marin ou decuifine; pofez cette terrine für un fourneau, plein decharbons allumes ; portez-le dans l'ecurie > dont vous aurez 6te ^toutes matieres combuftibles ; remuez le fei avec un baton , pour qu'il ne fe grumele pas; lorfcju'il fera echauffe ä ne plus pouvoif y tenir lesdoigts, vous ver- ferez dans la terrine, promptement , rnais avec preaution , une demi-livre , environ , debon acide vitriolique, ouhuile de vitriol; vous vous retirez für le champ1, pour ne pas jefpirer la vapeur blanche & tres-abondante qui s'eleve dumelange; fermez exaöement les portes 8c les fenetres, Sc ne rentrez que lorfque les vapeurs feront entierementcef- fees. Si l'ecurieeflgrande, on fait lameme Operation en deux ou trois endroits a la, fois, en rrietrant les dofes moindres. |
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£8o]
67.
Si on ne peut fe procurer d'huile de
Vitriol, on fe bornera ä faire evaporer du vinaigre dans l'ecurie , für un fourneau, ayant foin de teniregalement les portes 8c les fenetres fermees, pendant tout le tems que durera l'evaporation. On la repetera matin 8c foir, pendant quatre ä cinq jours. 68.
Üepuis Iong-tems on complete la defin^
feäion des ecuries fufpe&es, en les blan- chiffant a la chaux, foit en detrempe, foit ä k colle. Ce moyen qui a paru fbnde für les bohs
effefs qu'on attribuoit a l'eau de chaux , pour la guerifon de la Morve , ne produit aucun bien pour la purification desecuries, & peut , par l'efpece de confiance qu'il infpire, propager la contagion de cettema- ladie, ou la developper. Les prepofes au netoyement desecuries,
perfuades d,e la vertu pretendue fpecifique <ie la chaux, negligent, les autres moyens de
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[8i]
de proprete , & la coiuhe de chaux reecra*
vre fouvent le fluxmorveux, depofe & err- croute für les murs, les äuges & les rate-* liers; mais cette couche, bientot enlevee par.lafalive, la bave, Ja boiik>n,ou le frof- tement, laifle ces croutes adecouvert, les chevaux ne tardent pas ä les lecher, & ä s'inoculerainfi la maladie; d'uneautrepart, les particules irritantes 8c caufliqies de la chaux,detachees, 8c devenues pulverultntes par le frottement, portees dans les jafeaux par l'infpiration, s'attachent für la merri- brane pituitaire, peuvent, en excitant de l'inllamrnation & de Tirritation dans cette membrane , faire naitre lä Morve, fi eile n'exifte pas, ou la developper plus ou moins rapidement, fi les chevaux y ont quelques difpofitiöns ; il ne faut, fans doute , pas chercher ailleurs la caufe del'opiniätrete de cette maladie, dans certäines ecuries , par- faitement netoyees & blanchies ä la chaux. 69. D'apres ces obfervations, confiatees pas: des experiences, nous invitons, non-ieule- F
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mentane pas blanchirlesecuriesä lachaux,
mais encore ä laver, Tacler ou broffer les murs, 4es auges & les rateliers de Celles qui auroient ete blanchies, jufqu'a ce que la cou- leurdechaux foit entierement difparue. Le gouvernement attend du patriotifme
de ies agens , qu'iis ne negligeront rien pour le bien du fervice en particulier, 8c pour le bien public en general. Les pre- cautions qui leur fönt indiquees dans ces inflruÖions, tendent non^feulementä pre- ferver les equipages de la republique, des atteintes de la Morve , mais elles tendent encore, dans le cas oü un de fes chevaux s'en trouveroit affefle, ä preferver tous ceux avec lefquels il pourroit avoir quelques Communications direktes, ou indire&es; 8c fous ce point de vue, il efpere tout de la furveillance des corps adminiitratifs, aux- quels les inflruflions ont ete envoyees. |
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INSTRUCTION
Sl/R la conduitc que les Artifles Vetinnaires
envoyes par les Autontis Conßituies t dolvent tenir für les Routes, O dans les Communes qu'ils parcoureront. |
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JLje confeil executif provifoire etant in-
forme des ravages qu'occafionne für diffe- ferentes routes a la republique, la maladie contagieufe de la Morve; confiderant que cette maladie fecommunique & fe propage par toutes fortes de voies ; que l'ecurie ou le cheval atteint de la Morve n'a fait que paffer, les harnois & tout ce qui lui a fervi, recoivent & communiquent Ja maladie qui ne tarde pas ä fe developper; qu'une des caufes principales de la contagion ne peut etre attribuee qu'ä la negligence, ä l'igno- rance & ä un interet mal entendu de Ja part des proprietaires , entrepreneurs, au- F 2
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bergiftes, voituriers & maitres de poltes, qui, au Heu de declarer le mal des fon prin- cipe, cherchent ä le deguifer, jufqu'ä ce «jue les animaux qui en fontatteints, foient abfolument hors de fervice; que des eca- lifleurs & autres , apres avoir achete des chevaux affedes, fous pretextedelesguerir, ou de les abattre, en fontun trafic funefte, meine dans la vente des parties mortes, a cru devoir s'occuper des moyens de repri- mer des abus auffi contraires a l'agricul- ture, au commerce, & fur-tout au fervice des armees, & prevenir les effets de la Morve qui deviendroit bien-töt un verka- ble fleau, fi on ne le hatoit d'en detruire les caufes; & par la deliberation du 15 fri- maire, an 2, il a charge les miniftres de Ja guerreSc del'interieur deprendre,chacun dans leur departement refpeftif, lesmefures convenables , pour arreter les progres de cette maladie. En confequence , il a ete redige une Inftruclion particuliere par le citoyen Chahert, direöeur de I'ecole vete- rinaire d'Alfort, für les moyens ä employer |
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pour preferver de la contagion les chevaux fains, 8c traiter ceux qui en etant dejä atteints , feront neanmoins juges fufcep- tibles de guerifon ; 8c il a paru neceflaire d'envoyer en meine tems des artißes ve- terinaires für les routes 8c dans les divers endroits oü la Morve s'eft manifeftee, pour y infpeöer 8c vifiter tous les chevaux, fans aucune exception quelconque; illeuraete prefcrit ce qui füit. ARTICLE PREMIER.
Ces artiiles vifiteront tous les equipages?
convois, remontes, relais, poftes, auberges, 8c autres qu'ils reneontreront für les routes, Ces vifites feront faites quoiqu'avec at-
tention, le plus brievement poffible, pour ne pas retarder le fervice. Art. II.
S'ils trouvent für les routes quelques
chevaux fufpefts ou morveux, ils les feront
für le champ oter d'avec les autres , 8c
conduire a part, derriere la voiture, juf-
qu'au premier e'ndroit.
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11s fe retireront a!ors devant J'autorite
conflituee qui s'y trguvera , iJs lui feront part de leur miflion, & demanderont ä etre affifte de commißaires, ßcd'un ou plufieurs experts nommes pour agir contradiftoiie- ment avec eux. IIs demanderont tous les renfeignemens relatifs aux lieux qu'on peut foupconner de receler des chevaux, s'y tranfporteront, examineront avec foin les ecuries, auberges, pofles, &c. Art. III.
Si apres ces vifites faites, quelques che-
vaux fönt juges fufpefls & fufceptibles de traitement, les artifles veterinaires les feront clafier conformement ä rinftrutftion, 8c in- diqueront le traitement qu'il y aura ä leur faire, qui fera fuivi fous la furveillance des agens nationaux. 11 en fera drefie proces - verbal, lequel
contiendra letfignalement exaö: du cheval, la nature des fymptömes, 8c le traitement; il fera figne par toutes les parties prefentes. |
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Art. IV.
Les chevaux juges Morveux & deflines ä
etre tues, feront auffi fignales, conforme- ment ä l'Infiruftion, & en prefence des commiflaires. Art. V.
Tous ces proces-verbaux feront envoyes
en original au miniftre de l'interieur; une copie certifiee reftera entre les mains de l'agent national, & une autre copie egale- ment certifiee, fera remife a l'artifte vete- rinaire.
Art, VI. r
Si quelques chevaux faifoient l'objet d'o-
pinions differentes entre les experts, il en feroit dreffe un proces-verbal particulier, dans laquel chacun articuleroit fesdires; ce proces-verbal feroit envoye für le champ au miniftre de l'interieur; les chevaux ref- teroient depofes dans le lieu qu'indique- roient les commiflaires, & fous leur für- veillance immediate , pour, für le vu da proces-verbal, etre ftatue ce qu'il paroitroit F4
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Je plus convenable au bien de Ia republique,
dans le plus court delai poflible. Art. VIT.
Ces artiftes auront Ja plus grande atten- tion ä ce que les depouilles de Tanimal abattu , foient enfouis für le champ &tres- profondement, pour que les chiens n'em- portent & n'entrainent pas au loin, les portions de ces depouilles. Art. VIII.
S'il s'agit d'un cheval qui appartienne a
quelque adminiftration publique, ils l'indi-
queront dans le proces-yerbal, 8cy ajouteront
le nom du direfteur, du condußeur ou du
cocher ; ils noteront tres-exaflement les
!N0S. que ces chevaux pouvoient avoir iur
chacune des cuifles, & quelquefois ä Ten-»
colure,
A R T. IX.
Si ce cheval n'eft que iufpeä, & que
fendroit oü il fe trouvera , ne foit pas pro- pre au traitement dont il auroit befoin , jlsle feront reconduire ä Paris, derriere h |
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premiere voiture de l'adminiflration qui
pallera für la route, en recommandant au cocher de fe con former exaßement ä ce qui eil prefcrit, art. XII. de ri.nftruäion precedente, dpnt chacun des artiftes vete- rinaire fera muni'd'un exemplaire. Si Ja miflion de ces artiftes, ü leur patrio-
tifme , ü Je bien de Ja repubhque enfin exigent de leur part beaucoup d'exa&itude, de defintereffement, de furveillance 8c meme de feverite dans les examens, ils doivent auffi avoir toujours prefent ä l'ef- prit 8c dans Je coeur, les prineipes de li- berte 8c de fraternite qui lient aujourd'hui tous les Francois ; ils doivent fe conduire avec la prudence 8c l'amenite neceflaires, pour faire fentir aux proprietaires que les facrifices qu'ils exigent d'eux, fönt des fa- crifices faits au bonheur general; Sc que le travail des uns, comme le devouement & la refignation desautres, tendent a la prof- perite de la Republique. |
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C 90 J
ARRÄT DU CONSEIL D'fiTAT
DU ROI, Po UR prevenlr les dangers des maladies
des Ariimaux , & particulieremint de la. Morve. Dil 16 juilkt 1784.
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Extrait des Reglßres du Confeil d'Atat.
J_jE Roi etant informe des ravages qu'oc-
cafionnent für les animaux, dans differentes provinces de fon Royaume, les maladies contagieufes dont ils fönt attaques, no- tamment celle de la Morve ; & confiderant que cette maladie, contre laquelle on n'a trouve jufqu'ä prefent aucun remede cu- ratif, fe communique , fe propage & fe perpetue par toutes fortes de voies; que Fecurie oü un cheval attgint de la Morve |
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n'a fait que paffer, les harnois & tout ce
qui lui a fervi, recoivent& communiquent ce vice epidemique , qui ne tarde pas a fe developper; qu'une des caufes principales de la contagion ne peut etre attribuee qu'a. Ia negligence & ä un interet mal entendu des proprieraires , marchands de chevaux & befiiaux , qui , au lieu de declarer le mal des fon principe, cherchent a le de- guifer, jufqu'ä ce que les animaux qui en fönt atteints foient abfolument hors d'etat de fervice; que des Ecariffeurs & autres, apres avoir achete des chevaux & betes frappes de mal, fous pretexte de les gue- rir ou les abattre , en fönt un trafic fu- nefle , meme dans la vente des parties mortes. Sa Majefte jugeant neceffaire de reprimer des abus auffi contraires ä l'agri- culture & au commerce, & voulanty pour- voir : Oui le rapportdu fieur deCalonne, Confeiller ordinaire au Confeil royal, Con- troleur generaldes finances, Le Roi ETANT EN SON ConseIL , a ordonne 8c ordonne ce qui fuit : |
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ÄRTICLE PREMIER.
Toutes perfonnes, de quelque qualite
& condition qu'elles foient , qui auront des chevaux & beftiaux atteints ou foüp- ^onnes de hMorve ou de toute autre ma- ladie contagieufe, teile que le charbony Ja gale, la clavelie, le farcin & la rage, feront terms, ä peine de cinq cens livres do- rnende , d'en faire für - le - champ leur declaration aux Maires, Kchevins ou Syn- dics des villes, bourgs & paroiffes de leur refidence, pour etre lesdits chevaux & bef- tiaux vus & vifites fansdelais, en laprefence defdits OfHciers, par les Experts veterinaires les plus prochains, lefquels fe tranfporte- ront a cet effet dans les ecuries, etables & faergeries, pour reconnoltre & conftater exaöement l'etat des chevaux & animaux qui leur auront ete declares. I I.
Autorise SaMajefle les fieurs Intendans
&CommifTaires departis dans les differentes |
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provinces du Royaume a nommer autant d'Experts qu'ils le jugeront a pröpos r>our lefditesvifites, choifis par preferenqe parmi les eleves des Ecoles veteriniures , ä ieur defaut parmi les Marechaux oa autrc; qui' auront les certifieats d'etude §; de c-'.'acite duDireöeur de 1'EcoIe ve'ivinaire« oa qai auront fubi un examen für les jemandes qui leur feront hites en preience dudit fieur Commiflaire par deux Artijtes veteri- naires du departement. III.
Seront tenus lefdits Experts de preter
leur miniftere toutes fois & quantes ils en*-—- feront requis par les Officiers . de Mare- chauffee , Subdelegues , Officiers munici- paux &Syndics, pourexaminer leschevaux & befiiaux fufpe&s; comme auffi de fe tranf- porter ä cet effet dans les marches pubiics & dans les ecuries des Maitres de pofte, des Entrepreneurs de meffageries ou rou- läge, & loueurs de chevaux, meme auCfi dans les ecuries , bergeries & etables de |
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particulfers, für les declarations & denon-
ciationsde mal eontagieux qui auroient ete faites ä Jeur egard, en fe faifant toutefois, audit cas, autorifer par le Juge du lieu, & accompagner d'un Officiermunicipal oudu Syndic de la paroiffe. Fait defenfes Sa Majefte a toutes perfonnes de refufer l'en- tree de leurs ecuries, etables 6c bergeries auxdits Experts ainfi affiftes, & d'apporter aucun obftacle a ce qu'il foit procede , conformement ä ce que deiTus, auxdites viiites, dont il fera drefle proces-verbal, ]ors duquel, en cas de difficulte, les parties intereflees pourront faire tels dires & re- quifitions qu'elles aviferont , & il y fera flatue provifoirement & fans aucun delai, par le Jage qui aura autorife la vifite. I V.
DeFENSES fönt faites a tous Marechaux,
Bergers & autres, de traiter aucun animal attaque de la maladie contagieufe & pefti- lentielle , fans en avoir fait la declaration aux Officiers municipaux ou Syndic de leur |
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refidence , lefquels en rendront compte
fur-le-champ au Subdelegue, qui fera appli- quer fans delai für le front de la bete malade, un/Cachet en cire verte portant ces mors: Atümal fofpecl; pour des cet inflant etre les chevaux ou autres animaux qui auront ete ainfi marques, conduits 8c enfermes dans des lieux fepares & ifoles. Fait pareil- lement defenfes Sa Majefte a toutes per- fonnes de les laifler communiquer avec d'autres animaux, ni de les laifler vaguer dans des pärurages communs, le tout ibus la meme peine d'amende. V..
Les chevaux qui auront ete attaques de
Ja Morve, 8c les autres befiiaux dont la maladie contagieufe aura ete reconnue in- curable par les Experts, feront abattus fans delai, enfuite ouverts par lefdits Experts, lefquels appelleront a i'abattage 8c Ouver- türe defdits animaux un Officier municipal ou Syndic, qui en dreffera proces-verbal, pour etre envoye audit fieur Commiflaire |
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departi, ou a fon Subdelegue; & ce proces-
verbal contiendra en detail le genre & le caraötete de Ja maladie de l'animal, & les precautions pour eviter la contagion. VI.
Les chevaux & beftiaux morts Sc abattus
pour caufe de Morve , ou de toute autre malagie contagieufe peftilentielle, feront enteires ( chairs & olTernens)dans des foffes de dix pieds de profondeur, qui ne pour- ront etre ouvertes plus, pres de cent toifes de toute habitation, &. les peaux en feront tailladees; les ecuries dans lefquelles au- ront fejourne des chevaux Morveux, ainfi que les eubles 8cbergeries qui aurontfervi aux animaux attaques de maladies conta- gieufes, feront, ä la diligence des Officiers municipaux ScExperts, aerees 8c punflies; lefdits lieux ne pourront etre occupes par aucuns autres animaux que lorfqu'ils au- ront ete purines, 8c qu'il fe fera ecoule un temps fuffifant pour en oter l'infeäion; les equipages, harnois, Colliers, feront brüies ou
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ou echaudes, conformement a ce qui fera
prefcrit par le proces-verbal d'abattage qui aura ete dreffe, & don«: fera laiffe copie , pour par les proprtetaires ou autres s'y* Conformer,ainß qu'atoutes les precautions qui auront ete indiqüees par les Experts,a 1'efFet d'eviter la contagion, le tout fous Ja ineme peine de ciaq cents livres d'a- inende. VII.
FAIT Sa Majefie defenfes, fous les memes
peines , a tous. Marchands de chevaux 8c autres, de detourner, fous quelque pretexte que ce foit, vendre ou expofer en vente dans les foires & marches ou par-tout ail- leurs, des chevaux U befiiaux atteints ou fufpeöes de Morve ou de maladies conta- gieufes, Sc aux Hoteliers, Cabaretiers , Laboureurs & autres, de recevoirdansleurs ecuries ou erables ordinai.es, aucuns chevaux ou animaux ioupgonnes de fembiables ma- ladies ; auquel cas ils feront renus d'ea. G
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faire auffi-töt h ded.aration ci-de/Tus preß» crite (i). VII I.
- Autorise Sa Majefle lefdits fkurs Gom-
miffaires departis, & Jeurs Subdelegues, k commettre dans les vüles, bourgs & ■vil- lages de leurs generalites , teJ nombre d'E- cariffeurs qui fera juge neceffaire , lefquels feuls pourroht faire Penlevement & ecarif- fage des animaux morts dans les arrondif- femens qui leur feront prefcrits, auxqueis ilTeradclivre fans frais, tine commiffion par lefdits fieurs Intendans h Suhdelegues, fan* qu'aucuns autres puiffent s'inimifcer dans (i) Ilre'fultebieneVidemmentde cet article, non-feulement
que la Morve & les autres maladies eontagieufes fout placees- au rang des cas redhibitoires, rnais encore que les animaux feulement fufpeftes de ces maladies, foit pour avoir habite avec ceux qui en etoient infeftes, foit parce qu'ils en ont quelques-uns des fympiömes, ne fönt egalement pas ven- dabies , & doivent etre repris par les Vendeurs, lorlque I* demande en garantie eft formee dans le deiai d'ufage, & que la maladie ou la fafpicion eft conftatee par proces- verbal d'Experts nommes d'office. (Note des £dheurs.y |
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Fecariflage des chevaux & beftiaux, a peine
de prifon.
IX.
Les Ecariffeurs ne pourront, fous peine
d'etre dechus de leur commiffion, d'amende
ou de teile autre punition qu'il appartien-
dra, vendre &c debiter aucune viande qui
proviendra des chet'aux ou aaimaux qui,
fuivant l'article 11, auront ete abattus pour
etre enterres.
X.
AüTORlSE Sa Majefle toutes perfonnes ä
denoncer les contraventions qui pourront etre faires aux difpolitions du prefentarret; & lorfqu'elles auront ete bien & duement conftatees, le tiers des amendes qui auront ete prononcees, 6t qui feront payables fans deport, appartiendra au denonciateur, au- quel il fera en outre accorde une recom- penfe proportionnee au merite de la denon- ciation. X I.
Seront tenus les Maires & Echevins
dans les villes, & les Syndics dans lescarrt- G 2
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pagnes, d'informer, au premier avis qu'ils
en auront, Jes Intendans & leurs Subdele- gu^s,des maladies contagieufes ou epizooti- ques qui ie manifeßeront dansl'etenduede leur arrondiffement, ä peine d'etre rendus perfonnellement refponfables de tous dom- mages qui pourroient refulter de leur ne- gligence. X I I.
TOUTES les amendes encourues, aux
termes des articles ci-deffus, feront payees fans deport, & les contrevenans y feront contraints par toutes voies dues & raifon- nables, meme par emprifonnement deleurs perfonnes. X I I J.
Et-feront lesOrdonnances rendues pour
Ja police du marche aux chevaux,& notam- ment celle du 8 juillet 1763 , executees en leur contenu. X I V.
ORDONNE Sa Majefie que , conforme-
ment aux attributions ci-devant donnees ,, tant au fieur Lieutenant general de Police |
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C ioi 3
de la vllle de Paris, qu'aux fieurs Commif-
iaires departis dansles provinces duRoyau- me, chacun en droit ioi , ils continuent d'avoir, exclufivement ä tous autres Juges 9 la connoiffance des conteftations quipour» roient furvenir für Texecution du prefent Arret, ainfi que des precedens Reglemens & Ordonnances intervenus au meine fujet, fauf l'appel au Confeil: leur enjoint, ainfi qu'aux Maires , Echevins & Syndics, de tenir la main a l'execution du prefent Arret, & aux Officiers & Cavaliers de Ma- xechautTee , & tous autres , de preter la main-forte & Taffiflance neceffaires a cet effet. FAIT au Confeil d'Etat duRoi, Sa Majelie y etant, tenu ä Verfailles le feize juillet mil fept cent quatre-vingt-quatre« Signe le Baron de Bueteuil. |
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F IN.
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C I02 ]
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TABLE
DES MATIERES.
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Pages
jtvEKTISSEMEKT , 3
Art. Ier. Signes auxquels on reconnoit
l'exiflence de la Morve , 5
Signes du premier degri, 6
Signes dufecond degre , 7
Signes du troifleme degre 8
ART. II. Ouvertüre des animaux atteints
de la Morve, 11
Leßons intirieures produites par la Morve, 12
ART. III. Caufes de la Morve, 14
ART. IV. Reflexions für lacurabilite de la Morve, 17
Art. V. Examen & feparation des che- vaux affecte's oufufpecls, 18 ART. VI. Maniere de claffer les chevaux affecles oufufpecls, 30
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C I03 1
ART. VII. Premiere claße.— Animaux ä ahattre, 30
ART. VIII. Deuxieme clajfe. — Animaux
ä rr-aiter, 25
ART. IX. Soins & regime, 37
Art. X. Trahement prefervatiß, 29
ART. XI. Troißeme claße. — Chevaux
qui ont communique avec ceux at~ taquis, 53 ART. XII. Proce'de's a fuivre pour pre-
venir l'invaßon de la Morve; en prißrver les chevaux; dcßnfecler les e'curies, oü cette maladie auraregne, & les ußenßles qui aurontßrvi aux chevaux Morveux ou fujpeBs, 56 Precautions ä prendre ßr les routes, <^j
Precautions pour la dißnßclioii des ~ e'curies J 70
Precautions relatives aux ußenßles &
meuhles d'ecuries, 75; Precautions gene'rales, 78
Instruction ßur la conduite que
les Artißes veterinäires envoye's par les
autorites conßhuies doivent tenir ßr |
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C io4 ]
les routes, 0 dans les commune* qu'ils parcoureront, Arret du confeil d'etat du Roi, pour prevenir les dangers des maladies des animaux , & particuUerement de la Morve, |
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Fin de la Table des Matieres.
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