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LANATOM
GE N E R ALE
DU CHEVAL*
C O N T E N A NT
Une ample & exaàe defcription de la forme > fîtuation &
ufages de toutes (es parties. Leurs différences & leurs correspondances avec celles de
l'homme. La generation du Poulet & celle du Lapin.
Un Difcours du mouvement du Chile & de la circulation
au Sang. La maniere de dififéauer certaines parties du Cheval difficiles
a anatomifer» ET
^UefeS obrcrvâtions Phifiques, Anatomigues & curieufes fur
aifterentes parties du Corps & fur quelques Maladies. Le tout enrichi de Figures.
Traduit del'Anglois,
*W*. À. DE GAÏLSAULT, C^itMne d» Hsr*s Ah K-oy en farvi vmtt.
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BIBLIOTHEEK DER
__________________________________________I RIJKSUNIVERSITEIT À P A R î s;
*hô* ROÉERT-MARC D'ÉSPIT T v r-
U i;.Jl!>i11LLy' rue ftint Jacques dans
la cou^de la vieille Pofte. ' m. d~c~c x Fx~TT~-----~"
WEC APPROBATION ET PRIVILEGE DU ROY,
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DU TRADUCTEUR
L'Utilité de l'anatomie de l'Homme-eft û connue
prcfentement,& on en eft tellement perfuadé, qu'il feroit fuperflii de s'éforcer à en faire fentir la conféqiienre ; & il eft sûr en effet que la Mede- cine 8c la Chirurgie ne feroient rien fans (on fe- cours,..& que c'eft par fon moyen qu'elles ont mon- té au degré de perfeâion où elles font à prefent ; cependant les Maréchaux qui ont pour objet la confervatioii du corps du Cheval, & qui doivent réiiair ces deux feiences cnfemble ? font reftez en arrière & dans uneinhabiletécondaninablejc'eft ainfi que je nomme une connoiiTance vague , incertaine, dénuée de principes, remplie de fuperftkions, & q.ui n'eft fondée que fur une pratique aveugle qui le iuccede perpétuellement dans leurs boutiques. 11 eft vrai que la connoiiTance de la ftrufture du corps humain eft Ia plus efîentielîe -&; la plus intéreffânte.;- mais je croi que le Cheval doit marcher immédia- tement après, à caufe de la grande utilité dont il eft, & des agrémens qu'il procure à l'homme \ c'eft pour- quoi il eftde fon intérêt de veiller à la confervation d'un Animal qui lui eft fi neceiTaire. Les Maréchaux qui en font leur métier , devroient donc fonger fé- |
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iv, P R F F A C E
x Ì c u ferii c n t à pc r fe 61 i on n er 1 è ut s con « o i ïk n cc s, ma is
deux chofes fe font oppofées jufqu'à prefent à leur avancement en eet art ; la premiere e ft qu'ils n'ont jamais eu enee Royaume aucun fecours du- cute de l'anatomie.*.point d'Ecoies pour être riife truits , & aucun Livre où ils puiiTent l'apprendre: à: l'égard delà feconde i's la doivent uniquement à> leur façon de penfer, puifque la plupart croiroient être deshonorez , & paffe r à ce qu ils difent pour des écorelieurs s'ils avoient mis la main fur un Che* val mort : û pareille idée étoit entrée par malheur dans la peniée des Chirurgiens., & qu'ils fe fuffent pris pour des Bouchers quand ils auroiett.fi touché le corps d un homme mort, il cil: certain que les Chi- rurgiens & les Maréchaux iraient encore de pair eniemble à l'égard de la feience qui aide à conferver la vie. Si quelqu'un qui n'auroit aucune teinture du nom 8c desufages des différentes parties qui corn-- pofenc un vaifleau , entreprenoit de le conduire., ce ne feroit que par un pur hazard qu'il feroit une route heureufe ; il eft plus certain qu'il ne connoî- troit que la. funefte expérience des écueiîs, & qu'il cauferoit enfin par la perte du vairTeau le dommage. ou la ruine des intéreffez. Le Maréchal fans anato- mie peut donc être comparé ave-c raifon au Pilote^ ignorant^ la feience préliminaire lui manque totale- ment)& fi quelques-uns des relTorts de l'Animal vieil-- nent à fe déranger, il ne voit que trouble & confufion, il-n'en connoît aucun,, il ne fçait où porter fa réfo- lutioni alors à, tout hazard il employé des remèdes dont il croit avoir découvert la vertu, parce qu'ils, luiront réiilîi quelquefois, quoiqu'ils lui ayent maii-r- |
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DU TRADUCTE U R. v
A"
cfWê peut-être en bien d'autres occafions j s'agit-il de
taire quelque opération > il eftropicra le Cheval y ou li i! pcrce un aIjCCZ j iJ ouvrira une artère confi* «erable , & caufera la mort à l'Animal : mais que tera-t-il? Celui qui lui a appris fon métier ne le fça- Voit pas Jui-nième, & il donnera une pareille inl- M'uclion à fon fucceffeur. Toutes ces réfleóìions ont' fait aiTez d'impreffion fur moi pour m'engager à traduire cette Anatomie; je la propefe non feule- ment aux Maréchaux de bonne volonté, mais en- core a tous ceux qui fe mêlent de l'art de la Cava-- leric , aufqueîs ;e la croi prefqu; auiïi neceffairc ^'aux gens du métier. J-orfqu'on, exerce une profefîlon dans laquelle
raitpour commander , &c dont par confé- <|Lient otrdoit être parfaitement inftruit, il eft très-- c ag«cabïc. d'etre expofé à h honte d'être guidé; par un inférieur, ou du.moins très-fàcheux de fe Oliver en butte aux fautes d'un ignorant fans pou- voa Jcs découvrir, ou y remédier ; inconvénient ö autant plus trifte , qu?il entraîne quelquefois aveci JttA Pertc d>un Animal qui coûte fouvent beau- coup a remplacer, non-feulement du coté de la dé- penic,ma,8 quelquefois par l'impoffibilitéderetrou. ver ce que Ion a perdu à l'égard de fes qualité*. Je pere donc que non-feulement l'inilrudion fuivra- Ja lecture de cette Anatomie , mais encore qu'elle iervira beaucoupà donner de l'émulation à-nos Ma réchaux , puifque c'eft un Maréchal Anglois qui IV compofé, & qui aiTùrémentn'avoitpas de honte dediflequer le corps d'un Cheval mort pour,parve- nir, a la gloire de -conter ver h vie & la-fanté à ceux |
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vj 'P R E F ' A C 'E
qu'il avoit entre fes mains : ii a même poufìe fon
zélé en ce genre jufqu'ala fìmplecuriofité fur la gé- nération des Animaux > en s'inftruifant de celle du -Poulet, & du Lapin ; il efperoit auffi qu'il anroit des imitateurs, car il a donné dans fon Livre le moyen de parvenir à la diffe&ion de certaines parties diffi- ciles à couper , de façon qu'on ne les détruife pas en voulant les découvrir. J'ai évité le plus qu'il m'a été poffible de me fer-
vir de termes tirez du Grec ou d'autres mots peu connus j qui: font une partie de l'étude de ceux qui veulent exercer la Médecine, & qui par conféquent ne feroient pas compris par le vulgaire j je les ai mis en François dans le corps dû dtfcours, j'aime mieux- m'eKprimçr en plus de paroles & me faire entendre jd'iine partie de mes Lecteurs, c'eft-à- dircj des Maréchaux : je les avertis feulement que je ne me Servirai du terme de nerf, que pour defignec ces conduits mois .& blancs qui partant du cer- veau coulent tout le long des os du col & de Pepine du dos, 8c entrent de diftance en diftance dans le corps pour conduire les efprits animaux'dans toutes, fes parties : c'eft-U les véritables nerfs ; & ce que les Maréchaux & plisfîeurs autres appellent tous les jours nerf dans les Chevaux, font de véritables tendons deftinez à former les divers mouvemens du corps : par exemple , lorfqu'on dit qu'un Cheval a k nçrf de la jambe bien détaché,on fe trompe dans 1'expreffioü. i Se il arrive de-là que (ï on a entendu dire que les nerfs portent les efprits animaux , oit peut inférer que ce qu'on appelle le nerf de la jam- be fert à çet.ufage. Il eft donc effentiel de change- |
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DU TRADUCTEUR, vi;
ce terme, & de le nommer le tendon de la jambe : par ce nom on connoìt fon office quand on a appris une fois que tous les tendons du corps fervent à former fes mouvemens;on apprendra auffi àdifiin- gUer une veine d'une artère, &c. ^ Je crois que je fuis le premier François qui ai fon-
gé à donner à nos Maréchaux une anatomie com- piette du Cheval, & tous les Peuples qui nous envi- ronnent , feavoir les Italiens, les Allemans, les An- glois & les Efpagnols nous ont précédé de beau- coup ; mais j'efpere du genie de la Nation que nous les atteindrons dans peu , & que le même 2ele qui m'a déterminé à cette traduâion , les animera pour en en profiter. ]'ai deffiné & gravé moi-même les Efìampés qui
7 font jointes j afin de diminuer le prix du Livre, & donner par ce moyen plus de facilité pour l'acheter. |
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P R EFACE
DE L A U T E U R
Rien tf'efì: plus capable de retarder le progrès
d'un Art ,que de croire qu'il a atteint fa per- fection par le travail de nos prédécelTeursj & de fe .contenter de leurs dédiions, car 11 nos anciens Artif- tes avoient eu une confiance aufll aveugle,& qu'ils ,euiTentfpenfé qu'il étoit fuffifant de fuivre les traces de leurs devanciers , de façon qu'ils fe fuflent ren- fermez dans les bornes prefcrites avant eux j-il-s ne fe feroient donnez aucun foin pour augmenter en connoilïance dans leur profcfïion ; de maniere que nayant point approfondi les myfteres de notre Art ils n'auroient pas tranfmis à la pofterké les connoif- fances qu'ils avoient acquisi cette con fide ration m'a engagé à former ;je projet d'effayer à cultiver & à augmenter notre Art pour le conduire à la plus grande perfection où il foit encore parvenu :m'étant donc attaché à l'examen de plufieurs de fcs parties & ayant remarqué que notre profeffion a tant de correspondance avec celle des Médecins , qu'elle ne diffère que par rapport au fu jet 0 j'ai crû que celui qui vouloit réùflir à la connoiflance du Cheval, de- voir prendre la même route qui mene à celle de l'Honime, & ainii cju'il falloit ( après avoir une fois |
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ployé
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D E V A U T^Ü R. k
ployé fon efprit à la pratique de la Médecine ) faire
fa premiere & principale occupation de l'étude de l'Anatomie pour acquérir la connoiiTance de toutes les différentes parties des actions & ufages de ces parties fur le corps même de l'Animal, en faveur duquel notre Arc doit être exercé vfans quoi on ne doit pas,fe croire affes intelligent pour être capable de cette profeffîon ; & combien eft-ii rare encore parmi la plus grande partie de ceux qui penfent être habiles Maréchaux, d'en trouver qui ayentla con- noiiTance de l'Animal, fur lequel ils exercent leur profeffion f une grande quantité ne connoît nulle- ment la fituation,ni l'ufage de fes parties, & ne peut par conféquent tirer que des conjectures vagues fur ƒ lieu & k nature des maladies :Ainfi ils font obligez ee donner leurs remèdes au hazard , & ne méritent que par raillerie Je nom de Docleurs enChevaux. J'ofe aller un peu plus loin^ ce qui n'excitera,
point à ce que j'efpere l'envie des Médecins, car j'ai pour eux beaucoup de confédération : je dirai donc que l'Anatomie eft en quelque façon plus néceiTaiie aux Maréchaux qu'aux Médecins,afin de découvrir tes maladies; car outre Iaconnoiffance dupoulx,des urines, & des flgnes pathogomoniques de chaque maladie dont ils jouiffent librement, ils trouvent encore debien plus grands fecours dans leurs recher- elles par les récits & les plaintes des patiens, même , avantage qu'un Maréchal ne fçauroit avoir, puif- ^uM a affaire à une créature incapable d'exprimer ce qu'elle reffent : il lui faut donc une attention in- izimene plus grande p^r juger des fondions de h
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x F R E F A C E
chaque partie. & du rapport que l'une peut avoir avec
l'autre , & ainfi des autres circonftances ; & comme il.faut quefes recherches foient fon propre ouvrages, il lui eft bien plus difficile de faire une découverte auffi ample & aufîicertainedes maladies., Il y a deux chofes principalement néceffaires pour
découvrir 8c juger les maladies , feavoir la connoif-
fance de la maladie mème,& celle de la partie affligée ;
plusieurs iïgpes peuvent y conduire,mais le principal
Cç>mbi;en la le découvredans la fonction de la partie afiBigée spar
CQnnoiffancc des i \ r li r * r - i* r> • i
parties eli necei-exemple > lorique Ion a içu une rois que l'acuon de
SSmS:1*111^^^^^ concociion ,ondigeftion ,fil'on dm..„ s'apperçoit que cette conco&ion eft diminuée ou in- terrompue, on jugera aifément que l'eftomach eft
mal difpofé s de même fçachant que le foye occupe le côté droit & la rate5 le côté gauche8 lion trouve le côté droit dur & enflé,,ileft certain que ce fera le foye , & non la rate qui fera endommagé* & c'eft fur cette connoiflance que l'on appliquera les remè- des convenablement: ainfi fi l'on ignore actuellement lejs parties du corps , il eft impofïible que l'on con- noiïfe la fituation ,8c 1'aótion, foit de celles dont nous venons de parler, foit desautresjce qui ne peut s'ap- prendre que par l'Anatomie. Puifqu'il eft donc d'une 11 grande utilité d'entendre
cette Anatomie qui nous eft il néceffaire ,j'ai penfé que je ne pouvois mieux employer mon, tems 8c me livrer à quelque chofe de plus utile pour les progrès de notre profeûlon ,que de m'appliquer à cet Art, premièrement moi-même , mais comme il ne s'eft ttbuvé-perfonne de mon état avant mpi emi m'ait |
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DE L'A UT EUR. m}
frayé le chemin } & que jepuhTe prendre pour mo-
dèle , j'efpere que tout Homme qui aura de la con- noilïance me deviendra favorable & ne cenfurera pas iévérement quelques imperfections qui fe ren- contreront peut-être dans le cours de cet Ouvrage: de plus>j'ofe me flater qu'ayant rompu la glace , .rjc donnerai de l'émulation aux Artiftes de mérite. Puifque ce Livre eft deftiné à enfeigner l'anato-
mie du Cheval, il-Faut i°. que vous fçachie2 ce que Définition 4<s c'eft que l'Anatomie 5 c'eft l'aftion d'ouvrir .& &£****"*• couper le corps de quelque Animal?que ce foit ter- reftre, ou aquatique ; de façon que l'on puiffe par ce moyen acquérir la connoilTance de la fabrique de ce corps & l'ufage de (es parties. ^ette connoiiTancefe peut acquérir de deux ma- En combien de
îlir«i-/=.c /-.,, • r o • • n n • façons on peut
*iu.res, ou par mlpechon-, ou par înitruction : ces rapprendre*
deux moyens font ttès-bons, mais le premier eft le plus sûr, & le dernier le plus gracieux & le plus Jioble. Le premier qui eft l'infpe&ioneft de regarder les
figures qui reprefentent les parties des Chevaux , ou de regarder dans leurs corps mêmes. Le fécond qui eft l'inftr-u&ion > s'acquiert par le
moyen d'un Maître qui nous enfeigne , ou bien en Jifant les Ecrits des fameux Auteurs. Les figures font neceiïaires pour représenter tou-
rtes les fois qifon^veut les parties qu'on ne peut pas avoir tous les jours la commodité de voir dans les corps mêmes ? car on ne fçauroit avoir , dans le De quelle mo- dems qu'on en auroit befoin , la quantité «k corps fSSJSÏÏ -morts neceffaires pour s'exercer : c'eft pour cette bij
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3#" F R E F A C E
raifort que j'ai crû les figures que je donne utiles &
profitables; ce qui m'a engagé aies reprefenter co- piées très-exactement fur la, nature même : je n'ai: fait graver que les plus neceiTaires, obmettant cel- les de moindre considération, de peur de compofer un volume trop gros & trop cher , dont l'achat au- roit pu décourager, ceux pour qui principalement il a été fait.. Àrçrciffement. Mais quoique je compte queles figures font très- utiles dans l'occaiion , cependant j'avertis l'Etudiant de ne point tant s'en rapporter à ces copies, qu'il neglige de travailler fur l'original même ; car corn- ine il n'eft pas poffible de former un bon General d'Armée par de feules, reprefentarions de Troupes.. fans lui faire acquérir la pratique &„ l'expérience au milieu des combats réels & effe&ifs , de même: il eft inutile de prétendre qu'on parviendra à une exacte, connoifïance de l'Anatomie par le.feul exa- men des figures anatomiques* Il ne faut pas cependant fe décourager d'étudier
par la crainte de ne point trouver des corps de Che- - vaux tels qu'il les faut pour opérer deffus ; car on . peut fuppléer à cette difette en prenant un Afhe, un .Mulet ; un Mouton j un Bœuf, un Cochon ou un-, Chien 5 tous ces Animaux reffemblent à peu de cho- fe près au Cheval pour la iîtuation, les a&ions-& ks mpuvemens des parties intérieures j 8c comme ces. mouvçmens font les mêmes dans les Bêtes & dans les Hommes,fuivant le Docteur Crook > lorfqu'il > parle du mouvement du cœur , des artères , du dia-- J^iragnos > du. cerveau & des .inteflins ? ils doivent i |
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DE V A Ü T E U K, xll)
fe reffembler plus sûrement encore d'une Bète à
l'autre. Nous allons à prefent vous montrer de quelle Laméthode42
maniere on doit proceder à la diiTeótion , ce qtfilde rA,uuoaue' ne faut pas faire avec confufion , mais avec beau- boup d'ordre & de méthode- en agiffant en confé- quence des régies fuivantes. Premièrement donc il faut commencer par ce qui
eftle mieux.connu & le plus aifé , qui font les par- ties extérieures 3 attendu que leur eonnoiffance eft; très-neceffaire aux cures chirurgicales : on en dif- tmgue communément de deux fortes, les unes ione appellées parties fpermaticales & folides , c'eft-àr dire produites de fémence., tels font les os, les ten- dons &les ligamens ; les autres fe nomment parties» Sanguines, parce qu'elles pailent pour être formées par le fang comme les mufcles. Je ne donnerai point ici d'infttu&ions particu-
lières pour Tanatomifatien de quelques-unes de ces parties, je vous renvoyé pour cet effet au corps- du Livre j & vous avertis feulement que lorfque vous voudrez choifir un corps pour examiner les. parties folides , les- corps des< Chevaux vieux & maigres doivent être préférez, parce que la graiiïe. qui fe trouve dansles parties du corps d'un Cheval gras vous embarrafîeroit, beaucoup Se vous arrête- roit troplong-tems. Vous devez aufll obfèrver qu'il y a.deux ma-
jores dagir dans la . dihe&ion ;8gj vous avez des , ^etS/n. abondance>aI^rs vous pouvezvoir les muf- des de l'un , les entrailles de l'autre, les vaiileaux h iii
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xiv V R E F A C E
du troifiéme , &c fans vous mettre en peine de
gâter une partie en en découvrant une autre ; mais quand ils font fi rares que vous ne pouvez travail- ler qu'à un corps feulement, fi vous voulez tout voir dans ce corps, il faut couper affez adroite- ment pour ne rien déranger de la fituation & de l'arrangement des parties. Venons à prefent à l'ordre de la. difTecìion j vous
commencerez i°.par la tête, comme étant la partie la plus noble ; enfuite vous ouvrirez la poitrine, 8c vous finirez par le ventre ; mais fi , comme j'ai dit , vous n'avez qu'un fujet, il faudra commencer par les parties les plus fu jettes, à corruption ; ainfi diilé- quez d'abord le ventre , puis la poitrine , & enfin la tête : ces deux routes font fouvent ufitées -, la pre- miere s'appelle difle&ion de dignité > & l'autre de diuturnité ; l'une étant la plus noble, Se. l'autre de plus longue durée. Ce n'eft pas ici le lieu de traiter de k plupart des!
parties contenues dans ces trois régions ; ainfi je les quitterai jusqu'à ce que je vienne à les expliquer chacune dans fon rang dans le Traité fuivant, mon defîein étant d'être auffi brief que je pourrai, & de ne pas fouvent répeter les mêmes chofes, comme j'ai vu que quelques Auteurs ont fait; c'eft pourquoi je finirai cette Préface quand je vous aurai infor- mé que toutes les parties fujettes aux couteaux anatomiftés feront examinées dans ce Livre à l'or- Divifion de* dinaire, fuivant les deux diftin&ions de fîmples o» fmies' fimilaires,'■& de compôfées on difîimilaires, 1 tes finales, jjr^ p'ârtiçs fimples en general ipnt m nomh&&
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DE V A Ü T E U R. xv
oe dix, fçavoir les os, les tendons, ks Hgâftiens, les membranes, les fibres, la chair & la peau, Se quoique les nerfs , les artères & les veines foient généralement mis au nombre des parties (Impies, ce- pendant elles ne le font pas véritablement : car la iabftance intérieure des nerfs eft moélleufe-, & l'ex- térieure membraneufe. Les artères font compofez de deux peaux,différentes l'une de l'autre , & les vemesd'une,peau, de fibres & de valvules5 ainfi on ne doit compter proprement que fept parties fim- p/es : on les appelle fimples ou fimilaires , parce que chacune de leurs particules porre le même nom, «a la-même fubftance que la partie endere 5 ainii chaque partie de> l'os eft os ,&c. Au contraire, les parties diffimilaires ou compo-
ses (ont-diviféés en plufours parcelles de fubftan- ce^ ik denomination diffemblable : par exemple , qu une jambe foit coupée en plufîeurs pièces, cela «e fait pas phifieurs jambes, mais elle eft compo- se dechair,d'os,deveines,&c. au lieu que com- me nous venons de dire, quoiqu'on ait divifé une partie innilaire en pluficurs parcelles, ces parcelles ieront tou;ours femblables l'une à l'autre & de meme,nature : fuppofons qu'un ligament foit coupé e* plufieurs morceaux , tous ces morceaux parti- cipent uniquement & véritablement de la nature du ligament , & elles fubfîftent toutes comme elles gavant, excepté leur longueur , 0u quelque -autre accident. * trerV* ^'{CTS m°n deff^ * été de mon-
ter la methode de. l'Anatomie ,, ,&. Je fujec |
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Lescompofées.
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5ivj PREFACE DE HAUTEUR.
de mon entreprife ; il ne me refte plus qu'à
commencer à entrer en matière avec la plus gran- de netteté qui me fera poflible pour parvenir à l'io- Itruftion de mon JLe&eur. |
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^'ANATOMIE
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S
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EXPLICATION
■*V tluficurs termes tirez, du Grec & du La^
tm four fernjir à l intelligence de ce
Livre*
Nôn/AN\PÛ mC difPe»rerde me fervir en pluficur»
ftnToi r dc Cc LivKcdc mots ^ du Grec foui ne ^traduire en n™ *,daUtrCS 1UÜ eft abfolument impoffible
barasi 'en ai mif ?W ^^ JG"er Ic Ledeur dans ^m- gens de k II"' lesPUcation à la tette , afin que les dans fo„ Profe(rio,n v°yent « que himifie le mot même Uè "Tv '• ll fe trOUVer* au(fi dans ce»e «Fucati^
rend mr dTs? Ç?1S PCU C°mmUns & tircz d« La^ queie cetteexDU-atTonnr . atOUSCeStermcs auron^ recours à
lorfouVn lif,T q S mftmira fur Ie chamP* P" c«mplc ,
tòriquen ïifant on trouvera le chorion , on viendra chercher ^^£2^oh ron f— i" St
„„iKq u,"'S n'hc?«ww«», alors on verra bien ohé h
ïSr*"* »PP*U* ™<i , parce quel! conrS e Z^&^Zïï™*™*^ **> * Livre'! «fuite on «taifc.ï*^?"^0^^ ^T»: ^parcbnfc'quen, t^ZS™ ^ T " £*ianm;tfcmentKffcmbhntàiï ««*2m*&2
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Explication
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XVlij
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La lettre L. fignifie que le mot e fi Latin ^ î§
la lettre G. fignifie quii e fi tiré du Çrec> , A
L: jk B DO MEN ,ventre.
jf\. Abducteur , éloigneur.
Acceffoire , qui accompagne. Acquèux, comme de l'eau.
L Acromium , le bout ou la pointe. Addu&eur, amenern* ■> qui amene.
Adhérer, fe tenir fermement à quelque chofe,
X, Adnata , née fur ou auprès. Albugineux , comme du blanc d'oeuf» .
L Albumen, blanc d'oeuf. G AlLntoïdes, refîemblant à un boudin» Alvéoles , petites auges.
Amygdales, amandes.
k Ammos, petit Agneau. , Annulaires, en forme d'anneaux.
Aorte, vaiiFeau ou coffre.
G Apo-phife , produ&ion ou bofle. Appendice, avance longue.
Apre-artere, attere raboteufe.
Articulation jjonclion mouvante.
Q-AthUs , nom propre d'un Homme, fuppofe qui portoit le monde fur fes épaules. Auditoire qui fert à entendre les fons.
Axillaire de l'auTelle.
B
BAZ E , ce qui foûtient ou qui eft plus large;
Bafil'que , grande ou royale, L Bi-ceps qui a deux têtes. Brachial du bras.
G ■. Bronches , goiier. Bronchiale*, qui appartiennent au gofien
Buccinateur,qui fonne de la trompette, |
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des termes Grées ~& latins* xix
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CAP IL LA I RE S de la groffeur d'un cheveux.
Capfuie atrabilaire, petite boëte de la bile noire. <U Parotide, de l'auoupiflement. Cartilage , partie plus dure que la chair & moins que l'os.
Caruncule , petite chair Cave ^ veine cave, veinexreufe. Cavité, enfoncement. L Lecum ou etcum, aveugle. p, %ty"*s OUc^cales du ventre.
^ Lephaltque de la tête. G Cephdo-pharingien, delà tête au pbarwx.
^rato-ghffe, deh corne (de Vos hyoïdes) à la langue.
Cervical du derriere du coh Cervix , le derriere du col.
G Chtlc,fac. Chilifî cation, formation du chilc.
<j ^honon , qui contient. G Coroïdes reffemblant au chorion. Uhaire^reffemblant aux cils ou poils des paupières»
C conference , le tour de quelque chofe. F
Circulaire, en rond.
L -Ciftic* , ou cifliques de la veflle Clavicule, petite clef.
L Clipei-forme fait comme un bouclier Coagulé, caille',
G Colon, creux. Compaft, e'pais.
X. Compkxum , qui embtâffe. Concave, enfoncé ou creux.
Conc^^1 UfiCUrS Ch^^-ifentenfembl.
G re coJndenfer » s epaiflir enfemble.
V Condyle,jonaion Se congeler, fe geler enfemble.
Cong obee ramaûee en boules. Conglomérée rarnafféeparpetitsgrains.
Connexion Uaifon, rapport d une chofe à une autre Conique, de la figure d'unpain de mere, ' c ij
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xx Explication
Contexture, affemblage par liaifon.
Conftringent, étraiciflant.
Contra&ion , refferrement en foi.
Cornée-, de confidence de corne.
Coronale ou coronaire , comme une couronne.
Corps canelcz , corpora ftriat a , corps à côtes de melon.
G Cor aco-hyoïdien •> de l'os fait en bec de Corbeau à l'os hyoïdes,, G Cotiledon, vaze creux. X Coxendix , l'os du haut de la cuiffe. G Cremafier-, qui fufpend. Cribreux ou cribriforme , percé comme un crible.
G Crico'aritenoïdien, du cartilage cricoïde à I'aritenoïde. G Cricoïde, en forme de cercle ou d'anneau. G Crico-tiroïdien du cartilage cricoïde au tiroide. Crural des jambes.
L Cuneiforme » fait en forme de coin à fendre du bois. D
DE'FE'R. E N T , qui apporte ou qui rapporte.
Deltoïde » reflemblant à la lettre a Delta des Grecs. G Diaphragme, ce qui eft entre deux , ce qui fépare. G Dtaftolc, ouvrement, l'action d'ouvrir. Dilater, élargir , ouvrir. Diffimilaire , qui a de différentes natures, E
G J? MB RIO N qui croît dedans.
_|_i Emmcnce, élévation ou butte.
Empan, mefure d'Allemagne,du pouce au petit doigt de la
maia étendue. Emulgent, qui traît comme d'une mammelle.
G Epi-derme, qui couvre la peau. G Epi-didime s , jumeaux. G Epi-gaflrique , du haut du ventre ou fur le ventre/
G Epi-glotte , fur la glotte. Epine , tranchant ou pointe.
G Epi-phife > attachée ou née deffus. G Epi-plocn, qui nage deffus. |
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_ des termes Grecs ejr Latins, xxi
lirecteur, e'kveur.
G Efophage ou sefophagc , porte manger. Expiration, c'eft quand on pouffe fon haleine.
Exterieur on external de dehors. Extrême qui eft au bout ou à la fin. |
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^ Tp 4'SCIA-LAT d, ruban ou bande large,
L J_ Fafcialis fait comme une bande. Ferment, liqueur qui s échauffe par elle-même.
Fermentation , effet de la liqueur échauffée.
L Fétus ou fetus, le Petit dans le ventre de fa Mere» Fibre , petit fil.
Fibreux compofé de petits fils.
Fiftuleux, creux & long comme une flûte.
Fongeux plein de pores comme le champignon.
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du ventre.
f. jS-* &aflr°memien, le ventre de la jambe, G Genio-glojfe , du menton à la langue. ^ wmo-hyoïdien > du menton à l'os hyoïde t. Glanduleux, compofé de glandes-.
Globe , boule.
G Glotte, petite langue ou languette. H
? TT {FP0'M A N ES > tireur ou manie de Cheval.
U i -j Hif°'^a.firic »du bas du ventre ou fous le ventre. G Hyoïdes , fait comme v ypfihn , lettre Grecque. G Hyo-ùroidien, de lbs hyoïdes au cartilage tiroide. I
LI A c A L , appartenant à l'os ilium>
G Jl ///«77/, tournant. |
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Implanté, planté ou reftant dedans.
Incifif, coupant,qui coupe, |
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C iij
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xxij' lÙ-xpltcatie»
Inférieur > d'en bas.
Influant, qui coule dedans.
Inné, né dedans.
Innominé , qui n'a point dé nom.
Infertion, tuyaux qui entrent l'un dans l'autre , ils s'infertien*
nent.
Infpiration , c'eft quand on reitre fon haleine à foi. Inter-coftal, entre les côtés. Intérieur ou internai de dedans. Interdice, ce qui eft placé entre» Inveftiflant, qui entoure. Irradiation , ce qui pénétre, comme les rayons du foleil,
G ïfchium -, qui eft fort. Jugal, fait comme un joug de Boeufs.
Jugulaire, du gofierou de la gorge. L
LA C RIM A L , qui appartient aux larmes.
La&a , du lait ou contenant du lait. G Lamboïdd reffemblant au a lambda, lettre Grecque. G Juârinx , le haut de la trachée-artere. Latéral, du côté.
Ligament qui lie ou attache.
Limphe, de l'eau.
Limphatique, contenant de la limphe.
Linéament, une petite ligne.
Lobes, gouffes.
Lombaire, du bas du dos.
Lombes, les reins ou le bas du dos.
Luxation , déboitement.
M
MAMMAI RE,ou mammillaire des rnammelles,
A/^f^r,mâcheur, qui mâche. G Mafloïdien > ayant la forme d'une mammelle. Maxillaire, de la mâchoire. Mcdiaftin, qui fe tient au milieu. Membrane , du parchemin. Méninges, membrane de la tste. |
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r des termes Grecs òr Latins. xxiij
~ Mezaraïque , du mézentcrc.
G Mesentere , entre les boyaux.
G Miero-cême, petit monde.
G Mlo-glofe, de la mâchoire à la langue.
Mitrale, comme la mitre d'un Evêque.
Molaire, qui fait l'effet d'une meule de moulin.
Moteur , qui remue.
Mucilagineux , rcffcmblant à de la morve.
Mufqueux, comme de la moufle.
Mufcle, petit rat.
ulculaire , de confiftence de mufcle ou appartenant au muf- L Myrthi-forme , en forme de grains de myrthe.
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N
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N
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ITREfJX, comme du falpêtre.
Nutrition , ce qui donne la nourriture. |
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O
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r\BLlQUE5 de biais.
j~f Obftruâion , bouchement, obftracr, boucher un paf-
fage de quelque liqueur, °btus, , qui eft évafé.
L Occiput , le derriere de la tête. Olfa&oire de l'odorat.
Ondulation > comme le mouvement de l'eau,
G Optique de la vue ou voyant. Orbite , c'eft un rond creux.
Orbiculaire, en forme de boule.
Orifice, ouverture ou embouchure d'un conduit.
Ovaire , endroit ou font les œufs,
L Ovi-pare , qui engendre des œufs. |
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&;T) AMPIJsri.FO RM E y en forme de ferment de vi-
A. gne. G Pancréas , qui eft forme' entièrement de chair.
Pannicule , une petite panne ( comme celle du. Cochon. )
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rfxiv Explica tim
■ Papillare , fait en bout de mammelle.
G Pareftchtme, épanchement d'an fuc épaiilî, G Parafiate, q u i i e ti en t fe r me a u p rès. G Parotide , auprès de l'oreille. Particule, petite partie
G Pathétique, formant les paffions. G P atho-gnomoniques , qui fait connojtre les paillons ou fouf-
frances. Pedine , qui vient du pénil.
L P e fais, un baflin. Perforation , trou qui paffe au travers.
G Péri-carde , autour du cœur. G Péri crâne , autour du crâne. G Péri-fyflole ■, aux environs du refierrement. G Péri-ofte-, autour des os. G Péri-ftaltique , qui eft envoyé à l'entour fucceffîvement.
G Péri-toine , tendu à l'entour. Pétreux, pierreux, ou comme de la pierre.
Pharynx , le commencement de l'éfophage.
Phrénique, ancien nom du diaphragme , qui fignifie entende-
ment troublé. G Pilore, portier. Pineale, reffemblant à une pomme de pain.
L Placenta ■, gâteau. G Plaftique, de puiffance. Plé-vre, côté.
L Plexus , entrelaflement ou neud. G Pneumones , poulmons. Poplité, du jarret.
G Pore •> ouverture ou conduit. Primo-genital, delà premiere formation.
Poftérieur, de derriere.
Production , avance ou excroifïance naturelle,
Progreiïion, avance ou allongement.
Prolifique ? qui eft fertile.
Proftates , iltuécs auprès.
G Pterigoïdien -, ayant comme des aîles. G Pterigo-falatin , de l'avance pterigoïde au palais. G Pterigo-fiaphilin j de l'avance pterigoïde à la luette. Pubis,du poil.
Pulmonaire, des poulmons,
Purulant
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des termes Grecs & Latins, xxv
Putulant, ayant du pus.
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ïQ
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U ADRATI j quarrez.
Quadn-\xxmczyix, quatre jumeaux enfemble. |
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R
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RA M î F I c A - T I ON ou ramofite , féparation d'un
tronc en plufieurs branches. Se raréfier, devenir rare eYfubtil. Ueclum , droit. Retine , petit fetz ou filet. Récurrent, remontant. Rhomboïde, losange. orateur , qui tourne ou fait tourner comme une roue fur
ion aiibeu. |
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S
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L O AC RU M, grand.
L O Sacrolumbes , de l'os facrum aux lombes.
Sagittal, comme une flèche.
Salivai re , de la falive.
Sanguification , formation du fang.
L Scapula , l'épaule. G Sclerotica , dure, L Scuti-forme, en forme de bouclier long , qu'on appclloit un
écu.
L Septum , féparation. Séreux , compofe' de férofitez.
Serofité, liqueur comme du petit lait.
L Serratus , fait ou terminé en dents de feie. <3 Sigmoide,fait comme la lettre ƒ figma , lettre Grecque. Similaire , de même nature.
L Sincifut, le devant de la tête. L Sinus, recoin. G Lys-tole, refferremenr. Sous-clavier, fous la clavicule.
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d
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xxvj Explication
Sous-fcapuhîre > fous XcfatpuU.
G SünoïcU de la forme d'un coin à fendre du bois. G SfCKo-pharingïen , de l'os fphenoïdesau pharynx. G Sphwffer > qui ferre & embrafie fortement. Spiral, comme la coquille d'un Limaçon.
Splénique j de la rate.
Spongieux, en façon d'épongé.
L Sternum, couché. • G Stemo-hyoïdien , du Jt e mu m à l'os hyoïdes.
G Stilo-cerato-hyoïdien , deïzsznccjiiloïdes^iz corne de l'os hyot des.
G Stih-glojje-, de YavanccfîHoïdes à la langue. G Stiloïdes , reffemblant à une longue éguille. Supérieur d'en haut.
Suture , couture.
T
Tomporal , de la temple,
G Thorachique de la poitrine. Thorax, poitrine.
L Trochlea , poulie. L Thymus , feuille de thym. Tympan, tambour.
G Tireo-aritenoïdien, du cartilage tiroide à Xaritemide. G Tiroide > en forme de bouclier. G Trachée-artere , artère raboteufe. Trapèze, quarré irrégulier.
Tranfverfal » de travers.
Triangulaire à trois angles ou coin?
L Tri-cufpides » à trois pointes. L TonfdU , les glandes de la gorge -G Tonique, étendant. G Trocanter, qui fait tourner. V
VA G U E, qui va ça & là.
Vagina, guàìne. Valvule , petit battant de potte. Variqueux , qui a des élévations en forme de varices. |
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des termes Grées & Lâtms, javij
Ventricule , petit centre,
Vermiculaire , à la façon des vers. G Vertebre , fait pour tourner. Vifqueux , comme de la glu. fàvi-pare , qui engendre des petits vivans. ombilicaux, , du nombril. Uraque "J> G Uretere V- appartenans à l'urine.
Uretre j
L Uterus , matrice. Utérine, appartenant à la matrice.
Uvee, faite en raifin.
Uvula, un petit raifin.
ç, Y^ P S ILO IDE, autre nom de l'os hyoïdes.
-L Ypfilo-glojje, de l'os j^wVfof, à la langue, G 7 IG0^TI£ü£, de l'union oujon&ion.
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A P P R O B A T I O N
de Monfieur Winjlow.
J'AI lu par ordre de Monfeignenr le Garde des Sceaux le
Manuicrit intitulé, XAnatomie au Cheval, ejrt. & au moyen des changemens qu'on y a faits , j'ai jugé qu'il peut égale- ment convenir aux gensde la Profeflion & aux Curieux. 11 ne renferme rien d'ailleurs qui puifle empêcher d'en permet- tre l'impreflion. Fait à Paris le feize Février mil fept cens trente - deux. WINSLOW,
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L'ANATOMIE
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U CHEVAL-
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■
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p R E M l e R L j y R E.
DU BAS-VENTRE-
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CHAPITRE P E. E M I E R.
Z> V POIL.
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y AN T de détailler ce fuperbe Animal , DespaftiesquI
il ne iera pas mal-à-propos de vous expliquer entourent touc par ordre la fuuation de fes parties. Je com-%<%$> * I% mrceem d0n.C Par k P£a" o-éc du poil , Pi
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s^S
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patee quee eft elle qui s'offreda premiere à il
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en a encore n,, qUdlè renveloPPe entièrement 5 il y
Voir io u'? e aUtreS COmmun^ à tout fon corps, fca-
mierc Peau ƒ F'3" ?m eft immédiatement fous cette pre r^ „; -, "Minorane commune des mute es • nnf^
«s m .1 jm a d autres qui cnt01IKnt ks m^ ^WJ
A
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Pt. I.
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F, A.. QcurfcLultJwit ij 31
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*- L'ANATOM IE
Je parlerai de celles-là en leur lieu : je vais commencer par
celles qui font communes à tout le corps, & premièrement . par les poils. On a prétendu qu'ils étoient formez de l'excrément gluant
& terreftre de la troiliéme coûion > ainfi fuivant cette opinion -. ils.ne font.pas réputez proprement une partie du corps, mais une fuite des excrémens. Les poils font dépourvus de fenti- ment, & n'ont que la vie végétative comme les plantes. Les uns croyent que les poils, font nourris d'une quantité .
proportionée du fuc qui les à engendrés, Se qui s'y commu- nique continuellement, d'autres penfent que les poils étant concaves & poreux,font nourris comme les plumes des Oi féaux, . c'eft à-dire par le fang, car difent-ils, fi quelqu'un arrache une . des plumes d'un jeune Oifeau qui n'eft pas encore tout-à-fait cmplumé, il fortira quelque gou ce de fang de fon tronc, mais quand nous accorderions que c'eft le fang qui.donne la nour- - riture aux poils,nous ne pourrions pas nous empêcher detrou- ver un grand changement dans ce fang , & qu'il a bien dégé- néré de fa propre nature avant qu'il,puiflé fervir à la.nourri- - ture des poils ; car le poil de la tête d'un Homme, par exem- ple , ne croît pas feulement pendant qu'il eft en vie & en fante, .-> mais il croît encore dans un mort dans lequel toute la maffe : du fang eft dépourvue de la puiflance nutritive , comme on .< l'a obfervé. dans des corps gardez fans être, enterrez. Mais quelque foit l'humeur qui nourrit les poils, elle fort
par, les pores de la peau avec l'aide de l'acìion & de la chi* leur du corps, de façon que fa partie la plus pure entre par la racine du poil, oc la plus terreftre nétant pas capable de I pafler par des pores fi imperceptibles ,eft pouflee dehors entre : chaque poil, & forme une cralîe ou poulhere qui eft celle qui I s'attache à l'étrille : c'eft ce qui fait que quand on croit avoir bien panfé un Cheval le matin, fi on n'y touche pas jufquau jour fuivant, on trouvera-le Jendemain autant de poulhere comme le matin de la veille, car plus les pores feront tenus ouverts & libres par le moyen du panfemeat, plus il viendra de nourriture aux poils & de cette poulhere exerementelle - à la peau. . Comment le - $&&'■ vient *a chute du poil à quantité de Chevaux mal |>oil tombe, panfez , comme font les. Chevaux de charette aufquels on ne prend pas grand foin , car faute d'ôter la crafle elle demeure fur l'embouchure des pores, ou à h racine des poils 5 & le pa£ j |
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piò
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PL II.
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r> u /che val; *
lage pat lequel vient le fuc pour nourrir le poil cft obftrué
& bouché : c'eft par la même raifon que les feuilles tombent en Automne auiïi-bien que les fruits qui viennent avant leurs faifon de maturité'. |
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Quant àla couleur des poils, elle eft différente fuivant l'hu-diJ|j[™ de
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Ift
coti-
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jneur qui prédomine dans le corps ; car la couleur du poil ieUr des poils
luivra la qualité de l'humeur qui eft pouffée en dehors vers la peau pour fa nouriture. Si c'eft l'humeur bilieufe qui domine, le Cheval fera noir
ou alezan , ou châtain,fi c'eft le fang.il fera bay,clair ou rouhan; ii ceft le flegme, le poil fera blanc, ou ifabelle,ft c'eft la mé- lancolie , il fera gris de fer,ou fourisbrun : ceci fuffit pour la. couleur des poils ; venons enfuiteà leur ufage. Ils fervent 1°. à couvrir la peau , z°. à la défendre , 30. à Leurs *fa£«*
la decorer,& enfin , comme j'ai fait voir, à fuccer ôc à fe nour- rir de tout l'excrément fuperflu de ce fuc qui eft envoyé de toutes les parties du corps aux: pores de la peau. |
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CHAPITRE IL
De l'Epi derme m premiere f eau.
LA peau fur laquelle les poils croiflent, eft compofée de
deux différentes peaux.fune defquelles s'appelle l'Epiderme ou premiere peau, qui fert à défendre le corps des injures du dehors ; elle eit elle-même infenfible , afin de réfifter plus for- tement aux injures du tems, ou aux autres accidens qui peu- vent arriver en plufieurs occafions : la nature l'a ainfr ordonné, parce que quand même cette peati viendroit à être frotée u« peu longtems par une Selle mal faite ou autrement,il n'en proviendroitnicicatrice,ni tache à la peau , pourvu que la Carne qui ^eft fous elle , c'eft-à-dire la véritable peau , n'ait pas ete attaquée; car cette peau de deflbus qui eft une partie fper- maticale ou folide *ne lçauroit être fi aifément réparée , ce qui =ft caule que la plupart des bleflures ne peuvent être guéries lans qu'il refte toujours une cicatrice: or comme l'Epiderme eit compofé pour ainfi dire du furplus de la matière de la ve- ntale peau & des vahTeaux qui fe terminent en elle, qui font de toutes fortes, fçavoir des veines , des artères & des'nerfs , ;pasundefquels..ne s'étend plus loin que la vraie peau , il Aij
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PL. ui.
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y 20
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4< V AN A T O M ÏE
eft évident que eet Epiderme eft fans fentiment , puifqu'it'
n'y a que ces vaiffeaux qui puiffent communiquer le fentiment & le mouvement à toutes les parties du corps ; c'eft ce que vous pourrez reconnoître par cette expérience. Tirez la peau d'un Cheval, & coupez feulement la première peau, le Cheval n'en fentira rien , il reitera immobile,& le fang ne fortira point; mais fi vous coupezaffez avant pour entamer la véritable peau qui eft au deffpus de l'Epiderme, alors le Cheval fe remuera & feignera, parce que vous avez touché de très-petits vaiffeaux 5 &en les coupant vous avez cauféau Gheval le fentiment de douleur ôc. donné une iffuë au fang. î©nufage. A l'égard de fon ufage , outre qu'elle fert à envelopper toirt le corps, elle couvre en même tems les embouchures de tous
ces petits vaiffeaux , dont nous avons déjà parlé, qui viennent aboutir aux poils, afin que le fang, les efprits & les autres li- queurs ne puiffent pas en fortifie qui arriverait fans cette peau 5 mais fes pores font affez grands pour laiffer paffer les vapeurs ;Jaumides qui font pouffées de toutes les parties du corps & qui fortent ou en forme de fueur , ou par infenfible tranfpira- tkm : fi ces pores fe trouvoient obftruez, ou referrez pendant quelque tems par un froid fubit , caufé pour avoir fait boire de l'eau froide au> Cheval après une rude cavalcade , ou pour l'avoir fait entrer trop avant dans l'eau quand il a chaud 5 les vapeurs qui veulent paffer ne pourroient plus avoir d'iffuë, & retteroient entre les deux peaux ; alors leur fejour cauferoit des maladies dangereufes, ou du moins elles tomberoient dans les jambes, & y cauferoient inflammation ou rupture ,ce que nous appelions poireaux , eaux, o-u crevaffes. |
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■•—
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C H API T.R E III,
De la vraie Te au,,
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* r hft T" ^ vra*c Peau fe trouve immédiatement fous l'Epiderme s
'JLjelle s'appelle en Latin Cmis-Sz. fubftanee comme j'ai dit ci- devant eft fpermatique ou folide, de maniere que û elle eft une fois perdue 3 elle ne fçauroit jamais retourner en fon premier état, & ne peut être réunie que par une cicatrice formée au moyen de la chair de deffous qui f e feche & fe refîerre. Les yoils ne fe reproduiront plus à l'endroit de la cicatrice ,puif?. |
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p-y^
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. 2 Vr.
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E> U C H E V A L: S
«tùlis'y trouve un calus deftitué des pores d'où fortcntks poils:
Le corps entier eft environné de la vraie peau comme de l'Epi-
derme, & elle a des paflages comme lui,tant pour recevoir que
pour làiffer fortir les chofesnécefiaircs au foulagemcnt du corps.
Pour nourrir cette peau , & la rendre capable de fentimerïti Ses vaiffeaux.
elle a des vaiffeaux de toutes fortes , fçavoir des veines, des artères & des nerfs qui font pleins de petits rameaux fourchus, lefquels fe terminent à la peau par de très-petits fils , fcmblables à des cheveux Se dont pas un n'entre dans l'Epiderme. A l'égard de fa couleur elle, eft variée comme les humeurâ Sa couleir.
dans le corps, car l'humeur qui y eft la plus abondante , la colore fuivant fa qualités par exemple,fi le iang eft le plus abon- dant, elle eft très^ rouge -, lì c'eft la bile qui prédomine , elle fera jeaunatre,& ainfi des autres humeurs.- Son-principal ufage eft d'entourer & de défendre le cerps, Son ufaae,
comme j'ai dit ci-deffus de l'Epiderme, car comme l'Epi- derme le préferve de la violence du chaud & du froid , de même la peau enferme , comme dans un boëte, tous les efprits & la chaleur naturelle , qui à moins de cela feroit abondamment diûipée dans un tems chaud , ou dans un violent exercice ,ce qui pourroit caufer la perte de l'Animal ; mais quoique la nature ait fait la peau pour empêcher la diifipation des efprits, cependant elle l'a formé, ainfi que l'Epiderme , pleine de pe- tits porcs afin que dans un violent exercice elle pût donner iflue à la grande quantité de vapeurs chaudes & humides , que nous appelions fueur;& quand même la Bête eft endormie, fi l'air eft tempéré , les vapeurs palTent continuellement par in- fenfible tranfpiration; elle eft aufti d'une grande utilité dans le tems froid, car alors elle eft plus vigoureufement aftiegée par l'air qui en lareflerrant,fait que les pores fe ferment^ de fa- çon que la chaleur occupe le dedans, & que le froid ne fçau- roit pénétrer.■■. |
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CHAPITRE IV.
T>u Pannicule Charnu* •
XMmédiatcmcnt au'delïous de la vraie peau fe trouva le rà -noms■ d«
X.l anmcule charnu , qu'on appelle Membrana, carnofa' ou pannicule -char- ïmnnulus car nojus, parce que dans la plupart des parties dunu*" A-nj .
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pó O'
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n. v.
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6 L'ANATOMIE
Cheval, il approche de la nature de la chair & tient beaucoup
du mufcle.
5a fauation Se On prétend que dans l'homme cette membrane fe trouve
étendue. çQns ja gt.a^e } cependant quelques fçavans Anatomiftes difent qu'on ne la trouve dans l'Homme qu'à l'endroit du front, c'eft l'opinion du Do&eur GUJf&n '■ mais dans les Che- vaux elle eft immédiatement fous la peau par-deflus la grahTe, & eft plus fémblable à un mufcle qu'à une membrane. Ce panniculc refiemble à la vraie peau, à laquelle il eft étroitement attaché par des fibres & des vaifTeaux innombrables, &s'éten* dant comme elle ils entourent tous, les deux le corps entier : le pannicule eft prefque totalement .charnu en pluficurs en- droits^ dans les autres il eft tout-à-fait membraneux. Ses vaiffsaux. Il a comme la vraie peau des vaifTeaux de toutes fortes; car
avant que ces vaifTeaux puiffent atteindre la peau , il faut qu'ils patient par cette membrane dans laquelle, ils fournifTent plu- lieurs petits rameaux de veines, d'artères <?c de nerfs ; & com- me c'eft principalement les nerfs qui aident fon mouvement, quelques-uns l'appellent la membrane nerveufe. Sonuf Son principal utage eft de fervir de mufcle pour fairefrow
cerla peau quand l'Animal veut fedébarrafTer des mouches,
: ou de quelqu'autre chofe qui l'incommode , il fert auiTià dé- fendre les parties qui en font proches , & à fortifier dans leurs partages les vailTcaux qui font répandus dans la vraie peau î il empêche aufïi que la graifTe ne foit fondue & difperfée par le continuel mouvement des mufeles ; & enfin il aide à guérir, ou plutôt à fermer la peau quand elle eft coupée ou blefTée ; caria peau étant une partie fpermatique,elle ne peut pas être reproduite de nouveau : c'eft pourquoi la membrane charnue aide à coller les deux cotez enfemble , de façon qu'ils font corps avec elle ,<5c forment ce que nous appelions une cicatrice. |
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o-~i6'
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PL. VI
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DU CHEV AL,
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C H A PI TRE V.
Gè la Graiffe {$ de la Membrane communi
des Mufcles,
IL y a deux fortes de grailles que l'on a diftingué par des Comment la
noms difFércns : celle dont nous parlerons dans ce Chapitre griffe eft engen- cftappellée en Latinpinguedotôc en François graiffe , mais celle qu on trouve dans le ventre & qui fait la coëffe,le mesentere oc velope des roignons,fe nomme fœ/vum^tàiffc ferme ou fuif: premiere ne fe congèlera pas fi vite ni fi dure que la dernière ,
une & 1 autre eft formée par la partie huileufe du fang 5 celle ont nous allons traiter icLfe trouve entre la membrane char- nue, décrite'dans- le précédent- Chapitre, & la membrane commune des mufcles. ■La graiffe eft la quatrième couverture commune, de tout le
corps , puifque toutes les parties qui ont les autres couvertures communes ont aufll celle-ci, à moins que le Cheval ne foit extrêmement maigre ; cependant les Chevaux les plus gras n'en ont pas une grande quantité, il faut fçavoir que tous les ali- mens font compofez de quelques parties ou principes que jesChimiftes peuvent fépa.rer l'un de l'autre , comme les fels, les efprits&. les-huiles: ainfi lorfque laliment qui eft com- pose de quelques-uns de ces principes fe cuit & fe digère dans l'eflomach , il les détache l'un de l'autre , de façon que chaque principe fert à la nourriture & à 1 accroiffement de la partie qui eft de même nature que lui. Ainfi ! a partie huileufe, autrement appellée- la fulphureufe ou fouffrée, parce qu'elle s enflamme comme du fouffre, fuïntant pour ainfi-dire parles pores des vaifleaux , fe porte,des parties intérieures vers la lurface du corps où elle eft arrêtée par le tiffu de la membrane charnue fous laquelle elle fe congelé en forme de graiffe rom^Ut,0lîfel:VerqUe Cette Sraîffe n'€ft P*S un corPs c°ntinu ,
I „;w ? rre °U COmmc 'ce ^ue nous appelions, la partie hâileuledu fuif fondu, maiselle eft enfermée dansd'innom- Drablesicparationsrocmbraneufcs faites à peu près comme celles
des rayons de imel 5 ce qui fait paroître eette graiffe un peu ipongtcufe: ces réparations font vraifemblablement empruntées |
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. Q~i
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p
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Pi. VII
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S y h N A T O MIE
du Pannicule charnu. Il n'eft pas aifé de rendre bien raifon de
<:ettchumcur ou huile qui fe tourne en graillé, car elle nepeut pas être produite par le froid,attendu que l'Animal a toujours une chaleur aduelle;e!le peut encore beaucoup moins être for- me'e parla chaleur qui feroit plus propre à fendre la graille dans l:huik , qu'à durcir l'huile dans la graiffe; c'eftpou-rquoi quel- que-uns difent qu'il faut que ce foi t une chaleur modérée qui produife cet effet : car il eft certain que quand la Bête cft mo- dérément chaude , nous voyons par expérience qu'elle cft ibeaucoup plus grafie. Je n'oferois cependant affûrer qu'une chaleur modérée fût la caufe de cette graiffe ; ce quej'en puis augurer,eft que lorfque la matière huileufe fort des v.einessdes artères, &c. elle eft accompagne'e tout le long de fon cours . par une humeur aqueufe fort légere.: que lorfque ces deux humeurs arrivent à la membrane charnue , cette dernière étant fubtile, s'évapore au travers de cette membrane ,& y eft j .évacuée parja fucurou par infenfible tranfpiration : maisaue l'autre étant plus épaiiïe&plus gluante,clle eft forcée à fcjourner ■ & par ce féjour perdant infeniiblement cette humeur de petit, lait qui confervoit auparavant la fluidité, elle fe caille oc fe transforme en graifié. Son ufage. La graiffe fert à entourer le corps, afin d'entretenir fa chaleur naturelle , car elle empêche cette chaleur de trop fe diflîper en bouchant à ce deffein les pores par fon épaiffeur &par fa con- fiftance gluante. De plus elle remplit les efpaces vuides qui fe trouvent entre
les mufcles & les rides de la peau , ce qui rend le Cheval poli & beau ; & c'eft faute de graiffe que les Chevaux vieux oc mai" gres font fi défigurez. Elle fert aufti de rempart contre les accidens caufez, foi*
par des coups, des çontufions, par une trop grande pefanteur? ou telle autre chofe femblable. Finalement elle fecourre les Animaux pendant quelque tems
quand ils manquent de nourriture , car elle fert comme d'ali- ment & conferve le jeu des parties du corps jufqu'à ce que le Cheval ait retrouvé fa nourriture ordinaire. Delà commu- La cinquième ou dernière couverture commune du corpo fîiufclesbranedeSe^ ^ memorane commune des mufcles, elle eft étendue par deffus tous les mufcles immédiatement fous la graiffe,& eft liée par des fibres à la membrane qui eft propre à chaque mufcle* mais elle ne s'y attache pas fi. fermement que le mouvement |
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'P-'B$
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Tl , Vili.
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'D ü C H E V A L; 9
&es mufcles ne puifle avoir fon jeu ; ce qui arriveroit fi elle les
^ro^ de trop près. On prétend qu'elle prend fon origine de
épine du dos, parce qu'elle y tient très-fermement, & eft plus
torte que par tout ailleurs : dans un Cheval elleeft aufû épaifle
aufli forte que du parchemin ; fes ufages font de maintenir es mufcles en leur propre fituation, de les enveloper comme . «ans une gaîne pour les entretenir dansleur mouvement &
Pour les défendre des accidens.
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C H A I> I T R E V L
°P'es parties propres qui entourent le bas centre,
AI ces vous avoir montré qu'elles fontlesparties-eommunes
qui entourent tout le corps,je vais maintenant démontrer qu elles font celles qui font propres au bas-ventre en parti- culier ; il yen a feulement deux outre les communes dont on a déjà parle', fçavoir les mufcles du ventre & le péritoine. • ia-r.le bas-yentrenous entendons toute cette cavité qui eft
au deflous du diaphragme & qui eft environnée par les petites cotes, la pointe de l'os de la poitrine , les reins, les os des hanches & les os des aînés, & qui eft remplie par les boyaux & les autres inteftins. Ces mufcles font dans tous les Chevaux en même nombre , les mufcksdc
icavoir quatre mufcles de chaque côté ; la premiere paire l'^domen ou qui eft apparente s'appelle l'externe ou extérieure oblique ,bas~YeMre- la paire fuivante eft l'interne ou intérieure oblique ,1a troifiéme paire eftles d^tix droits ,■& deflous celle-là font les deux muf- • clés tranfverfauxou de travers, ainu-appellez.parce qu'ils font lituez en travers du ventre. f Les .mufcles fi vous des prenez dans la fignification la plus mte cWnaVo°UtrCCqUe W^ppeUoqs'cSaüWfivousfépLz^ffi**
cette chair avec foin en pluhçurs pièces fans en entamer ou brifcr aucune , chaque pièce ainii réparée fe nomme un muicle. difKOUt^S J-CS pie'CCS de chair PortCilt chacune un épithete Que les muf-
■ ^ngue fuivant les endroits différent où elles* font fituées, des font lesinf- ol auiu kuvant leurs fim,.„n x.r i r m r trumensdumon- en oénp'ri ! nnl ' f ^ & 'leUrS *&%™**™ elles font toutes vement volon-
CB geneiai appcllecs des mufcles, leur office étant de faire lestaire* mouvemens volontaires qui s'accomplifient de lix différentes B
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P"°i
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Fi . IX ■
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VJI
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vin
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i© V A N A T O li I E
manières, fçavoir en haut, en bas , en avant, en arrière , à
droite & à gauche itous ces mouvemens fe forment de la ma- niere fuivante. Il faut que vous (cachiez que tous, ou la plupart des muf-
cles ont chacun leurs mufcles oppofez ou antagoniftes, de façon que lorfque l'un eft contrade ou retiré fur lui ,ce qui eft le mouvement particulier & propre du mufcle, Tantago- nifte dans le même tems eft relâché., & au contraire quand celui quia fait le premier mouvement fe relâche, l'antago- nifte entre lui-même en mouvement de contraction , & le pre- mier fe relâche 3 par exemple, quand vous étendez ou votre bras ou votre.jambe , ce., mouvement eft formé par un mufcle, & quand vous retirez votre bras ou votre jambe en arrière , ce mouvement eft formé par un autre mufcle. Il ne faut pas cependant croire qu'une jambe ou un bras
foient étendus ou retirez par le fecoursd'un mufcle tout fcul , mais comme ces membres font compofez de plufieurs parties qui ont chacune des mufcles diftinguéz * les mufcles de cha- cune de ces parties font dans le même tems les mouvemens dont je viens de parler : cette mécanique ne fçauroit être exé- cutée fans l'affiftance d'un nerf qui apportant aux mufcles des efpritsqu'il amene de la cervelle,, les rend capables de mou- vement. , Que îe mou- ^ Y a d'autres mouvemens dans le corps qui ne font pas vementinvolon-formez par les mufcles,comme, félon quelques uns , la pul-- l*Ì0e des mufS ^zti0n ^u cœur & des artères „ le mouvement ferïftaltïque de clés proprement l'eftomach & des boyaux du pafîage du fiel , des uretères aPP<^ez-,. & de plufieurs autres parties qui ont leurs mouvemens con- tinuels, foit que le Cheval dorme ou marche. Ils accomplifient toujours leurs mouvemens dans les Hommes comme dans les Chevaux fans que la volonté y participe ; c'eft pourquoi on appelle ces mouvemens involontaires ou naturels. Je vais montrer, en nie conformant au fentiment de tous -
les Auteurs qui ont traité l'Anatomie , de quelles parties les ■ mufcles font compofés. Qu'un muf- Un mufcle étant une partie organifée, eft compofé de nerfs, de eft une partie de chairs, de fibres, de veines, d'artères & le tout couvert par «iifimilaire, une membrane propre 5 il eft appelle organical, parce qu'il eft . l'inftrument ou l'organe du mouvement, & il eft auffi diflimi- .- laire,à caufe qu'il eft compofé de plufieurs parties , ce qui eft... allez évidemment prouvé, |
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« a a -1 o
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ci
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DU C H E V AL îi'
Voici les ufages de toutes les parties qui forment uri mufcle ; En combien
les fibres & les tendons font les inftrumens immédiats de fon <*f Pa,niesrj5f*
a£rinn-!, u • ,i' i- i • îi pies il coniîitï, açLiun j ia chair proprement appellee remplit les intervalles ou
dutances entre les fibres ; les artères par le tranfport des ef-
prits animaux & du fang confervent la chaleur naturelle & aident à la nourrir ; les veines reportent en montant au cœur tout le fang qui rette-après que les mufcles ont été nourris; les nerfs portent les efprits animaux aux fibres & aux tendons, afin quils foient rendus capables d'aftion ; & les membranes ou peaux qui environnent les mufcles les maintiennent en leur place & les féparent l'un de.l'autre. Après avoir montré ce que c'eft qu'un mufcle & les pa^^^^011^0^
fimples dont il eftcompoféjil faut vous expliquer à préfent l'éti- ck.aPPe filologie de fon nomjileft appelle parles Latins mu s ^ou mu f culti s, parce qu'il eft femblable à une fouris écorchée ,• ou à un poif- ion qui s'appelle mufculus,& par quelques Auteurs il eft appelle Lacertus ,à caufe de fa reflemblance à un Lézard ; il eft vrai qu'il n'eiLpas juftcmentdefa figure , à caufe de fes différentes pro- portions, mais on ne fçauroit nier qu'il ne reffemble en cou- leur à une fouris écorchée. Comme les mufcles font plufieurs en nombre.on leur a donné PourquoI \es
plulieurs noms qu'ils prennent, foit de leurs figures ou de leurs mufcles ont des lituation, de leurs adions, fouvent de leurs ufagcs, quelquefois nomsdiftinguez. auffi de leurs attaches, & quelquefois de leurs grandeurs; mais quoiqu'il y ait delà différence dans les mufcles par rapporta leurs figures,à leurs grandeurs,àleurs fituation?,&c. cependant ils font fi unis & conjoints dans tout le corps, qu'en plufieurs en- droits: ils font très-difficiles à féparer , excepté lorfque les.vents ou quelque humeur féreufe , laiteufe , ou quelqu'autré ma- nere, fegliffe entr'eux; £Our lors quelquefois ils s'entrouvrent & font à quelque diftance l'un de l'autre. Cependant ils ne font pas fi étroitement unis qu'ilsne puif-
ient .être fepaxez & divifez l'un .d'avec l'autre avec de l'a- drefte.& de.l'attention, c'eft pourquoi fi vous voulez voiries différentes parties d'un mufcle féparément,il faut le divifer ,ce nui fe fait de la maniere f ui van te. Quelques-uns divifent d'abord *in mufcle en deux parties. De la divifion
.Ravoir la partie charnue & la partie tendineufe , enfuite ond'un mulck c" le div-fe en trois autres parties ,fcavoir la m/, te ventre o/ milieu & la queue : par la tête on entend le commencement «ou l'origine d'un mufcle, qui eft un tiffu ligamenteux à ner- |
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7 • I 2 S
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Fi. XI
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xi L'ANATOMIE
veux-, ou quelquefois charnu : par le milieu on entend cette*
partie moyenne qui eft abfolument charnue 5 & par la queue on entend le tendon, confidane en des fibres nombreux qui partent- du mufcle & de la membrane qui l'entourent, & qui s'uniffant petit à petit en un corps , forment le tendon qui eft la queue du mufcle : ce tendon eft quelquefois rond , quelque- fois large, ou long, ou court, ou plus épais,ou plus mince,félon la partie à laquelle il appartient, ou félon l'ufage auquel il eft deftiné, étant néceflaire que fes parties félon qu'elles font re- muées plus fortement, ou avec, plus de; véhémence , ayent des tendons plus épais & plus forts.. Je viens aux mufcles en particulier. Les premiers dont je par- -
krai font ceux de f abdomen ou bas-ventre , dont j'ai dit queN que chofe au commencement de ce Chapitre 5 je vais entrer dans un plus grand détail,afin de vous faire connoître leurs Situations.. la paire exter- La premiere paire qui s'offre d'elle-même à la vûë eft ap- üe de l'oblique pellée la paire oblique, ou en travers, descendante externe j ^fondant, cette paire eft plus large que toutes les autres, quoique plu- sieurs Auteurs diient que la paire oblique interne lui eft égale en figure, en grandeur , en force & en action .- l'origine ou fource de ces mufcles eft au côté.de l'os de la poitrine au bord, le plus bas de cinq ou fix des plus baffes côtes , & aux bouts des avances tranfverfes des jointures des os des reins : à l'en- droit où ils naiffent de ces cotes ils imitent les dents d'une fciej car fortant avec une pointe /étroite du bas de chaque côte , chacune de ces pointes s'élargit de plus en plus jufqu'à ce qu'elle s'unifie à fes deux voifînes de chaque côté; de façon qu'il : fe trouve un efpace-de plus d'un pouce entre chaque pointe, dans lequel efpace vuide, le plus grand mufclede la poitrine aboutit avec de pareilles pointes ; depuis leurs origines ils des- cendent entraversducôtéde la ligne blanche qui eft dans le • milieu du ventre ; mais avant d'atteindre la. moitié de cette efpace,ils perdent leur fubftance charnuè,-& deviennent tcndir. neux, leur tendon eft fi uni. à la membrane commune des mufcles décrite dans le Chapitre précédent, qu'ils Semblent ne faire plus qu'un avec elk , & paflant par defius les mufcles droits ils aboutiffent dans la ligne blanche dont nous venons de parler, & vont s'attacher en bas à l'os même des aînés,
la, paire inter-- -é r • 1 • i i- ri • ■ r- »e de l'oblique - infime on trouve la paire oblique alcendante interne , ainfi
afceodajjç,.. appellée à caufe delà dire&ion de fes fibres qui eft oppofée à
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p-lÓ'o-
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f/. XII.
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celle der ® U CHEVA L' »*
ment iextcrnc 'car les fibres de l'externe defcendcnt oblique-
ils corrT aU COntraire celles-ci montent de la même maniere ; des ve nJCnccnt aux cotez des os des hanches, & aux avances attache^ — ^"^ & dc l0S facrum> & leurs tendons font
che a ^Jr Partie aux petites côtes, & en partie à la ligne blan- Pas en dU nombril 5■& dans les endroits où ils ne font adhèrent0"5] F" ^ tendondc ces mufclcs ci-devant décrits, ils
okK„. j r-a membrane commune des mufcles comme les Cliques defeendans-.. externe t' 1^ Une a<^ioTl différente des premiers, caria paire Leurs a&ions,
ceux-ci a ^ as"yentre vers là poitrine où eft fon origine;
de mou/ COntraire tirent la poitrine en bas par uneefpéce
l'aclinn .Crnent en travers du coté des hanches, parce que
l'orio-i„ ƒ tOUt mufcle eft de tirer du côté de fon origine, &
hanche Ceux"cieft> comme j'ai dit, au côte de l'os de la
qu'onUltC °nP' de'COuvfe la Paire des mufclesdroits -, ou étroits La ipaire des
defrrrJ aPPcllez ainfl à caufe que leurs fibres & eux-mêmesmuicks droics'- leurs ori"in'n hSn" dr?re Ju^u'au bas-ventre; ils prennent boTtdelbs dlHUCOte dU Cartilage formé en e>'e <& «a au. bâtTrdes îv ?.°"T * & à 1Yxttàn"ë tendinWc des côtes ém n 'i lIS paiT:m t0utdu lonS de la partie la plus* S 7eT'& vont droit à ros des a-es <* i£ fc
neu* ™ Vlr, CeS mufcks Plufie^s intervalles tendi-
du"Cheval tP US ^ mOÌnS Cn n0mbrC fdon la 8«™*™
m^le IVra ft P 1SCOmmUnémem ils font huit àb chaque de chactrl f, gUCZ' qUllS %arcnt les mufcles en huitpar- WnTi FrtKf Un nerf Pa»ic^r,cependant im palc ; tt timCnt de Plufieurs Anatomiftes que pour fc voyent L«arte ' v a ^ ' ™ dedam de C£S m"fc!es
«des , u":aPPu»czlu,fcoout den bas des tendons des mut pi«mi*i»ï.-
dro„s -.on les appelle les .mufcles pùramidaux; Us on, ut B nj.
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p*i38-
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PL.xiii. ■■ Jùj'. i
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A 3
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■H L' ANATOMIE
figuro triangulaire. Failope dit que leur ufage eft d'aider les
mufcles droits lorfqu'ils fe preffent pour faire fortir les excré-
mens : je crois que ces mufcles ont été fi--rarement trouvez»
qu'on peut les appeller des jeux.de la nature ; car je ne me ref-
fouviens pas de les avoir jamais obfervez, mais il paroît que
c'eft la plus balle partie ou portion des mufcles droits qu'on a.
pris pour des mufcles particuliers.
Les mufcles Deffous tous ces mufcles, on trouve les mufcles tranfver-
t anfverfes ou ç ajn(j appeiiez par leur propre fituation .& celle de leurs
de travers. •■• . \r r , <. -. r i r
fibres qui coulent en travers du ventre i ils .font de figure qua-
drangulaire ou à quatre angles , ôc attachez fi près du péri"
; toine qui eft fous eux , qu'on ne peut pas aifément les en fé" parer. Ils prennent leur origine d'une ou de deux des plus baffes
, côtes bâtardes , ou fauflés côtes, des progrelïions, ou avances
tranfverfes des jointures, ou vertèbres des reins , des os des
hanches , leurs tendons s'étendent jufqu'à la.ligne blanche où
ils font terminez.
• Jpuraction. Leur action.eft de preffer les boyaux pour l'expulfion des
exe rémens.
ViStion de tous Comme chacun de tous les mufcles du bas-ventre a une les mufcles en-a£j.jon a \u[ appartenante dont nous venons de faire le dé' ' iemble. ^^ &^nq ccs djx mufcles enfemble ont deux actions gene" raies, dont la premiere eft de fervir de défenfe ou de rem-
part à toutes les parties qui font fous eux ; & comme ils font charnus & allez épais, ils confervent la chaleur naturelle & aident la concodion. La feconde, eli de fervir à la compreflion des boyaux pour faire fortir les excrémens, aideZ eux-mêmes par le diaphragme qui pouffe les excrémens efl bas, fans quoi ils feroient feulement comprimez, & ne fe" roient fouvent pas plus déterminez à defeendte qu'à monter» Je penfe qu'il ne feroit pas mal à propos en cet endroit d'ex" cliquer ce que l'on appelle la ligne blanche, de peur qu'ayant été fi fouvent nommée en ce Chapitre fans avoir dit ce que c'cft,cela n'embarraflé le Le&eur, Ce que c'eft j a [[anc blanche n'eft autre chofe que l'aboutiffement des âinche.1Bne tendons des mufcles du bas-ventre ; elle eft appellée blanche > à caufe de fa couleur , & elle eft très-bien nommée, puifqu'el' le n'eft compofée que de tendons & de fibres fans aucun6 tiffure avec la partie charnue qui puiffe altérer eu changer fe couleur : elle divife le ventre en deux parties, une droite & ^ne gauche, & elle eft placée tout le long de fon milieu tarif |
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■ Il Jj-
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DU CHEVAL I5
au dcflus qu'au deflbus du nombril, depuis le bout de l'os de
la poitrine jufqu'à l'os des aînés. Comme la tetine eft une partie exte'rieure du ventre dans
jument, je devrais , félon l'ordre, parler ici d'elle , qtais
parce que fon aaion qui eft de feirc k Ma fl rapport au Pou-
m , attendu qu'elle lui fournit la nourriture, je n'en dirai rien
n cet endroit, mais j'en traiterai à la fin, de ce Livre après voir achevé les parties de la génération des Jumens & la fa- .on dont le Poulain fe forme, fe nourrit, &c dans la matrice
uc la mere.
F LAN CHE 1 i;.
n
eprefente toutes les parties qui entourent t Abdomen , tant les
communes que les propres. Démontre la peau & î'épiderme retourné. A A
ta membrane charnue pareillement retuornée avec la cou- B B
^ne de graifle qui eft en dedans. La membrane commune qui envelope les raufcles pareil- C C
icment. rerournée* •. r Le mufclc oblique .defeendant reprefenté dans fa fìtuation DD
°u cote droit. Le tendon du même allant, à la ligne blanche. dd
-on origine faite en feie provenant des côtes. ƒ $
Le mufclc oblique afeendant avec fon tendon e.e. du même E E
v«te pareillement dans fa fituation. Le mufcle droit exprimé en entier du côté gauche, mais FF
Cement eri partie du coté droit , parce que les tendons de oDhquc defeendant &, afeendant coulent par dcflus mais'ochCÌY"-'f ^P^V" «ticr du côté gauche, G G
iais cache du cote droit par les deux obliques. - La ligne blanche «5c la peau extérieure du péritoine cou- g s
Pee en deux, afin que la graifle contenue entre la peauta-. Prieure & extérieure du péritoine paroifle danspffS^^f °U .ï°USdfSles raufcl« obliques afeen- HH
C dP;;stfbtrfeS:aiffeaUX *^^P^clttd* Les tefticules.
ï-.a. verge. * ^
Lc ftertmm ou l'os de la poitrine...;. ?T
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P ■ XV.
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0.(88+.
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À
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j6 X* A N A T O -M I E
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CHAPITRE VI I.
Du Péritoine.
LEs mufcles du ventre aufll-bien que les tendons qui for-
ment la.ligne blanchcétant tous ôtez , on découvre le péritoine. -Ce que c'eft Le péritoine cft de fubftance fpermatique comme toutes <jue le péritoine. jes autres membranes ou peaux ; il cft ovai ou femblable à la figure d'un grand oeuf > car il environne tout le bas-vcntrc il entoure toutes les parties qui y font contenues pour les for- tifier 5 c'eft pourquoi il prend fon nom d'étend-re & d'envi- ronner quoiqu'il foit leger & moux ; afin de n'être point trop pefant ni incommode , cependant il eft très-fort & d'une fub- ftance ferrée , afin qu'il puifle être étendu fans danger quand le ventre eft rempli d'alimens, ou que la matrice eft plaine 5 il eft fort uni en dedans & tapiflé d'une humeur gliffante pour ne point orfencer les boyaux, mais de l'autre côté il eft raboteux,afin de pouvoir s'attacher aux mufcles quife trouvent fur lui, de façon qu'il n'en peut être féparé que difficilement, .comme j'ai montré ci-devant. Son origiiie. Il prend fon origine des vertèbres ou jointures des reins où il eft très-épais , & on croit à caufe de cela qu'il pro- cede de la membrane qui entoure la moelle dans les os du dos, & qui eft continuée delà double membrane de la tête a il eft double par tout , & j'ai toujours obfervé entre fes mem- branes quantité de graifle : c'eft une çhofe dont les Anato- miftes n'ont point parlé dans les autres Animaux* Ses vaif- feaux coulent tout au long de cette graifte entre fes deux membranes , afin d'être .mieux fecourus & défendus, & que leurs branches foient plus sûrement difpcrfécs par toute la Ses perfections membrane, C'eft auffi à ce deflcin qu'il eft percé en plufîeurs ou trous./ endroits dans la proportion néceflaire à la geofleur des vaif- feaux qui y parlent, de peur que dans les extentions ou ef- forts , ils ne foient déchirez. Il en eft ainfi dans les hommes, & tous les jours on en voit l'expérience 5 car lorfque les en*-- fans ont des toux véhémentes , ou font des cris outrez ,&. de longue durée , on voit en quelques-uns l'orifice du nombril s'ouvrir ? & dans les autres ks orifices qui font daes le?
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/j-1^4
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fi?.*.
ACJÇA
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DU CHEVAL, ir
ks aînés par où ks vaiffeaux fpermatiques ou femihals for-
cent pour aller aux tefticules , s'élargüTant donnent la liberté aux petits boyaux de fortir de leur place, &de tomber dans 4es parties extérieures, ce quicaufe les ruptures 5c defcentes. J'ai vu la même chofe dans les Chevaux. Toutes les envelopes ou peaux extérieures qui couvrent Les peaux ex-
chaque partie contenue dans le bas-ventre , .procèdent de la telles p^rtksX" membrane intérieure du péritoine :il en fortent ou plusépaif- bas-ventre, ont fes ou plus minces, fuivant la néceffité ou Tufage-de la par-Ie,ur onSme du
„ r i , i ■ r , péritoine,
lie. Par exemple , la membrane commune des roignons , la
membrane propre du foye <3c de la rate, chacun defquels n'en
a qu'une , font très-légères 5 car elles ne font jamais natu- rellement étendues , ainfi il n'étoit pas néceffaire pour leurs exiftences qu'elles fuflent plus fortes. Les membranes commu- nes de Teftomach , des boyaux , de la veflîe-& de la matri- ce , font un peu plus épaüTes , mais beaucoup plus fortes & plus ferrées, parce que leur ufage l'exige. Cet ufage eft d'ê- tre étendu quand l'occafion s'en trouve. Comme il y a de plufieurs fortes d'entrailles qui font (î-
tuées en différens endroits , les membranes extérieures qui entourent chacune de ces entrailles , prennent leur origine de la partie du péritoine qui eft la plus près d'eues : Par exemple, les entrailles hautes qui font l'eftomach , le foye ,4a rate, &c. empruntent leurs membranes de la partie du péritoine quii fait le deffous de la membrane du diaphragme 5 de même les baffes entrailles, comme la veflie , la matrice , &c. les em- pruntent de-la partie du péritoine qui s'attache à Tos des aînés comme étant la plus prochaine. De ce péritoine proviennent âufïi deux membranes , qui
•font celles delà coëffe & celles du mezentere , comme aufli
;plufieurs ligamens, dont les plus remarquables font ceux du
foye & dés boyaux.
Le péritoine eft compofé dé fibres membraneux & nerveux m .,•>..
. r v s T -rr • r at r jj Sacòmpoiitioa. -qui font tres-pefits. Les vaifleaux qui le dilperlent dedans ,
font de petites branches de veines «5c d'artères qui lui viennent
'du diaphragme & des autres parties voifines ; fçavoir des veines & artères féminales & mammaires. Ses nerfs font des branches de ceux qui font portez aux mufcles du bas- ven- tre. Il a plufieurs ufages. Le premier eft de contenir & de cOû- son ufage,
-"wir toutes les parties du basj-ventre. Sccoridcjnentjd'aiderl'ex- C
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üS: V A N A T O M I E
lîulilon des cxcrémens en preffant l'eftomach & les boyaux
par devant & par les cotez comme, le diaphragme fait en haut. De plus, il attache par fes ligamens tous les boyaux en leur propre place avec le fecours du mezenterc, afin qu'un mouvement violent,.tel quede courir ou de fauter , ne les en faffe fortir : il entretient auffi avec fes ligamens le foye en fa place. Son. dernier; ufage eft de garantir les vaiffeaux qui coulent dans fa fubftance, parce qu'étant petits , ils feroient en danger d'être rompus dans une courte trop longue, s'ils n'étoient pas maintenus entre fes deux peaux. |
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CHAPITRE VIII.
De la Coëffe qm couvre les mteflins _, appelles
Epiploon,.
POur fuivre l'ordre de la diffe&ion après avoir détaillé-
toutes les parties inveftiffantes ou contenantes du bas-ven-- tre , il faut maintenant parler aux parties invefties ou conte- nues: Ainfi je vais commencer par la Coëffe.,-qui paroît en- fuite dans la diffeciion.; GeoHec'eftque La Coëffe en Latin eft appellée Omentumàc omen^ârce que Ucoërfe. ' les Devins Romains prétendoient prédire par fon moyen les chofesà venir. Elle eft auffi..appellée , Mappa ventris , ouïe torchon du ventre , parce qu'il femble qu'elle s'imbibe des fuperfluitez du ventre.Elle couvre tous ou la plupart des boyaux. dans plufieurs Animaux ; mais dans un Cheval elle eft lep'us fouvent éloignée de toutes les parties baffes-du ventre , ôcon ne la trouve que dans les rides ou plis qui font autour de l'eftomach : je fuppofe qu'elle fe retire ainfi à caufe du rude travail & du violent exercice du Cheval j car quand un Che- val eft jeune & avant qu'il ait travaillé£ elle s'étend auffi loin fur les entrailles .que dans les autres créatures , comme l'a obfervé le fçavant Marc-Aurele Severin , qui dit avoir vu. dans une Pouliche qu'il difféqua à Naples, la Coëffe toute ^ Tofqu'où elle étendue fur les boyaux jufqu'au-delà du fond de la matrice- boyaux.*" k* à ^quelle elle s'attachoit fermement. Klk eft quel- Il eft quelquefois arrivé que la Coëffe tombant entre le fond <
Muerait?"" ^c la veffic ^ ie co* de *a matric^ des femmes , en comprime.' |
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Ö2.I
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2.
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Pi . XVIII
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. X
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Jy-t.
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DU C'H E VA L. *»
ffi Fort la bouche qu'elle occafionne la ftérilité 5 mais je ne
crois pas que les Jumens foient fujettes à cet accident. Elle eft compose de deux membranes , celle de deffus ou Sa conne&fo»
'la premiere provient du fond de l'eftomach auquel elle eft at- ouonSln«- tache'e , auffi-bien qu'au côte' creux du foye & de la rate. La membrane intérieure naît du péritoine immédiatement fous le diaphragme vers le dos , & eft liée tout du long de la par- tie du boyau colon qui paffe dcffousreftomach. Elle s'attache de la même façon au pancreas & au commencement des petits boyaux proche du bas orifice de, l'eftomach. Ges membra- .ncs font lardées de quantité de graiffe. Elle reflemble à une bourfe de filets ou à un fac de Faucon- SaSgurc*
nier , ayant la figure d'une double envelope ouverte par en haut & réunie en bas » où elle eft quelquefois ronde & quelquefois inégale s mais elle eft orbiculaire à fa partie fupé- ricLire. Elle a des vaiffeaux de toute forte qui fe difperfent dans Ses vaiffeaux.
fa fubftance. Ses veines & fes artères viennent des bran- ches des celiacales & des mezentericales , & fes nerfs de la double branche de la paire intercoftale. Cette Cocffe a beaucoup de graiffe dans les Chevaux , par- saqraiflè.
'ticulierement dans ceux qui font fains & qui n'ont pas écé haraffez , ou par des maladies, ou par de longs jeûnes ; car dans ceux-là ellene confifte quali qu'enmembranes& vaiffeaux, fa graiffe ayant fervi d'aliment pour conferver la chaleur na- turelle , & pour nourrir l'Animal quand il ne mangeoit point. La graiffe n'eft pas également partagée à toutes les parties de la Coëffe, mais elle coure çà & là par rameaux en côtoyant toujours les plus gros vaiffeaux du fang : les efpaces qui fe trouvent entre ces rameaux , font entièrement membra- neux & tranfparens à la vue comme un filet dont elle a le nom dans quelques Pays. Cette graiffe étant donc adhérante aux vaiffeaux & les accompagnant toujours , il paroît qu'elle eft engendrée par la partie onclueufe ou huileufe dufang qui fuin- tant au travers des vaiffeaux , eft retenue par la clôture & par l'épaiffeur de la membrane , par la froideur de laquelle cette humeur eft caillée ou congelée en graiffe : mais il eft très-peu vraifemblable que cette graillé foit formée par je ne ■fçai quelles fumées qui jettent des vapeurs dehors des parties contenues dans le bas-ventre , lefquellcs fe condenfent par le «noyen de ceue membrane , fans parler de plufieurs abfurdi- Cij
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P. XIX
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"50 t'XNA TÖ M TE
tezde cette opinion , dont il s'enfuivroit, fi on pouvoit fex*
pliquer ainfi, que pareillement toutes les autres membranes- feroient enduites par ces vapeurs, ce qu'on ne voit jamais. Les ufages de L'ufage de cette graifle abondante eft de maintenir & con*. «ette graiffe. ferverla chaleur -du.fond: de l^eftomach. Sa partie fupérieure n'en a pas befoin.., attendu qu'elle eft couverte par le foye dont les lobes fe trouvent défi "us- & tapilîent cet endroit : elle fert 'auni à humefter les boyaux qui ont grand befoin d'être entretenus gliffans & coulans , afin qu'ils puiffent mieux ac- complir leurs.mouvcmcnsperi/ialtiifuest ou femblables au mou- vement d'un ver, lesufages des Outre l'ufagedeSimembrancs ou peaux de cette CoëftCjOui eft d'enfermer & de congeler la graiffe dont nous venons de par- 1er, elles fervent encore à foûtenir toutes les branches des vaiffeaux qui paffenr au travers d'elles pour aller à l'eftomach.» à la rate > au commencement des petits boyaux , au colon > &ç» PL AN QUE III
Rçprê fente les boyaux dans leur fituation •> comme ils paroiffeni
atre s que la Co'effe a été êtée. «A A A ^e b°yau colon au boyaucolique avec fes circonvolutions v
ou plis, comme aulïi qu'elle eftla partie du bas-ventre qu'il occupe. B B ]_e boyau droit ou culier. CCC Le boyaux Cœcum ou aveugle,
D D I> Le Diaphragme.
E;£. La Verge.
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C HAP I;T RE I X.
De l'Efophage & de l'Eftomach. A GoëfFe e'tant ôte'e , les inteflins ou boyaux paroif-
fent dans leur fituation naturelle , comme il eft démon- tre .dans la figure precedente. Mais il y a une autre partie qui eft cache'e fous eux dont il faut parler actuellement fuivant iK^rede la difleftion : cette partie eft l'eftomach > il eft un;- |
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fia. 1. j3-3.36~
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IL.XK
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Jv-7-
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DU C H E V A L. zi
^ue dans-le Cheval comme dans l'Homme ; il y a des Ani-
maux portans des cornes, comme les Bœufs , Béliers. &c. & d'autres aufti qui n'ont point de cornes, & qui cependant font Bêtes ruminantes , comme les Chameaux , les Biches, &c. qui en ont quatre. L'eftomach eft,pour ainfi dire, la cuifine du corps & le refervoir du manger & de la boiflbn , aufii-bien que de l'apetit qui eft excité par le moyen des nerfs , difpcr- fez principalement dans fon orifice fupérieur , & qui fe ré- pandent en petits filets par toute fa fubftancc ; il eft appelle en Latin Ventrkulus, ce qui lignifie un petit ventre: Il cil: pla- cé juftement fous le diaphragme entre le foye & la rate, à peu près dans le milieu du corps, inclinant un peu vers le côté gauche,.afin de contrebalancer le foye , qui eft beaucoup plus gros &. plus pefant que la rate. Avant de détailler l'eftomach, il faut premièrement décrire L efoPhage«
l'efophage qui en dépend , quoique fa plus grande partie foit dans le col & dans la poitrine , parce qu'il fert d'entonnoir pour conduire l'aliment depuis la bouche jufques dans fa capar cité. L'efophage eft une partie organicalè, diiTimilaire, creufe & Son origine &-
ronde. Il commence à la racine de la langue par derriere le f°« chemin, haut du conduit de la refpiration, d'où il defcend en droite ligne entre le conduit de la refpiration & les jointures du col & de la poitrine. Quand il. eft. arrivé vers le cinquième ou fixiéme joint , il fe tourne un peu à droit pour donner pafiage au tronc de la grande^artere ; mais environ, au neuviè- me joint, il tourne versie côté gauche & pafle fur la grande artère , enfuite traverfant le diaphragme par un trou qui. lui eft propre ? 'û aboutit dans l'eftomach vers fon côté gauche , comme vous verrez, dans la figure fuivante. Il confitte, en trois membranes ou peauxjcelle qui eft le plus Sa fubft»nce«
en dehors ou la; membrane commune, eft empruntée de la pieuvre ou des ligamens des jointures du col & de la poitri- ne , fur lefquelselle s'attache, elle envelope les deux membra- nes propres. La premiere membrane propre ou celle du mi- lieu eft épaifle, & confitte en deux rangs de fibres charnus qui montent ôedefeendent obliquement ou de travers. Les uns «5c les autres font la figure d'un X. La feconde propre ou la p]us intérieure eft rnembraneufe , ôc a feulement des fibres , droits. l^n paffapar le'colil reçoit fes veines des jugulaires dans. Ses rafleaux*
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•il L'ANATOMIE
la poitrine , il reçoit des veines delà veine fans compagnon, Se
dans leniroit où il fe joint à l'eftomach , de la branche coro- naire de la veine porte ; pour fes artères dans le col iis lui vien- nent des carotides, dans la poitrine des intercofiales, & où il eft joint à l'eftomach de la branché céìiaque coronaire, il a des nerfs de la fixiéme paire. Il a deux glandes notables à fon commencement dans le
goficr appeliez amigdales , à caufe de leurs formes d'amendes, lefquelles féparent une efpece d'humeur flegmatique , pour entretenir le dedans de l'eïophage humide & coulant, afin que l'aliment défeende plus aifément en bas. Sonufageeft de porter dans l'eftomach le manger après qu'il
eft mâché' , auiii bien que la boiflbja pour être convertis en chile. Ayant fini l'e'fophage , nous allons maintenant retourner à
l'eftomach. |
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Ses glandes.
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Son «fage.
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L'eftomach.
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Sa figure.
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Sa figure eft ronde & un peu longue, reffémblant à une cor-
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nemufe ; il eft enflé par le côte' gauche & en bas, & d'une plus
grande capacité que du côte droit où il s'étrecit peu à peu , afin de laiffer de la place au foye 5 il eft plus grand ou plus petit Sa grandeur, félon la grandeur du Cheval, ou félon la quantité de viande ou de boifïbn qu'il contient 5 car il fe ferre ou s'étend félon l'oc- cafion; par exemple , il il contient actuellement une grande quantité de manger ou de boire , il fera fort étendu , mais à mefute que cette nourriture fe digère, elle paffe par fon orifice inférieur dans les petits boyaux , pour êtrefuccée par les veines la&éesj & l'eftomach continuant à fe referrer fucceHivernent, &c - s'élevant en lui-même , preffe perpétuellement ce qui refte d'a- limens, & les embraffe de tous côrés fi intimement, qu'il ne s'y trouve aucune efpace vuide :auffi voit-on dans un eftomach que le dedans eft toujours raboteux & ridé,quoique le côté de dehors foit poli & uni: l'eftomach eft beaucoup plus petit dans le Cheval 'en comparaifon de la groffeur de fon corps & de l'étendue de fes boyaux,que dans la plupart des autres Animaux, |
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Ses orifices.
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lia deux orifices ,un à gauche & fupci-ieur qui eft deftiné
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à recevoir les alimens, l'autre à droite qui/eft un peu plusba?,
par lequel ilsfortent après leur concoefion : le premier étant le plus élevé, je vais commencer par lui ; il eft plus ample & plus large que l'autre , parce qu'il reçoit les alimens qui ne font quelquefois mâchez qu'à demi ; c'eft pourquoi il eu plu* épais & plus fort q,ue le bas orifice par lequel la nourriture ne |
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Jy-4
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PL,XXII
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DU CHEVAL, 23
paffe que lorfqu'clle eft re'duite en fubftance fluide.
Cet orifice étant une continuation de l'éYophage, eft appelle
la bouche de l'eftomach, & a un fentiment exquis, à caule des L'orifice haut nerfs qui l'environnent, & par le moyen desquels il fent la di- " Saucie- fette des alifnens ; ce qui engage l'Animai à chercher de la Nourriture pour fatisfaire à cette néceffité ; il eft plus près du milieu de l'eftomach , & n'elt pas fi approche' du côte' gauche ^ue dans l'Homme. Il eft garni de fibres charnus & circulaires deftinez à l'e'- Son uf
trecir & à le fermer après que les ahmens font entrez dans l'eftomach , pour empêcher les fume'es de monter à la tête ou files feroieni très-dommageables;de plus ces vapeurs font ne'cef- fcircs dans l'eftomach pour aider la concoclion : & comme on a coutume de mettre le couvercle furia viande qui bout fur le feu pour retenir & empêcher les vapeurs de fortir,de même *1 eft néceffaire en cette occafion que les vapeurs foient retenues dans l'eftomach, afin que l'aliment en foit plutôt dige're'. Le bas orifice eft appelle pilorus ■> qui veut dire le portier 5 fes _ , '.c
{Un- r , rr . ' , . ^ r ■ 1 i-i 1 m Le bas orifice
ronflions iont desouvnr pour laitier fortir le chue quand.il&fcs fondions
eft envoyé dans le boyau duodenum , & enfiate il fe referme , afin qu'il n'en forte rien qui ne foit entièrement digéré: cette contraction eft faite par des fibres tranfverfes dont il eft abon- damment garni à ce deflein, comme aufti par un cercle épais & compatte qui l'environne en rond ;-ce cercle eft par propoition femblable au mufcle fphintter du fondement; c'eft par tous ces fibres & par ce cercle que fon acìion de portier du bas Orifice eft opérée -, & comme je viens de dire , il s'ouvre ou s'étrecit félon 1'öccafion : je vais parler à prefent de la ftruc- ture de l'eftomach lui-même 5 il eft'compote de trois mem- . La compofî- oranes ou peaux; la premiere ou la plus exterieure vient du mach. péritoine , la deuxie'me ou celle du milieu eft plus charnue que la premiere,.&confitte en fibres charnus qui renforcent extrê- mement l'eftomach, & qui parleur chaleur aident la concoc- tion : la troifie'me ou la plus intérieure eft nerveufe, &c c'eft dans celle-là que tous les vaiffeaux fe terminent : cette mem- orane fe continue par l'éfophage jufqu'à la bouche, afin que a bouche ne reçoive rien qui puiffe nuire à l'eftomach. Il eft garni de vaiffeaux de toute forte ; il a en premier lieu Ses vaiffeaux;
des veines de la branche fplemque, fçavoirfc vas breve ou veine *" 1*. fes veines, coune qui aboutit dans le fond de l'eftomach ,& enfuite monte e&tre les membranes vers l'orifice fupérieur , mais elle fe- |
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24 L'ANATOMIE
perd avant que d'arriver tout à fait à cet orifice. ±°. lés deux
veines gaftriques , fçavoir une grande & une petite qui ram- pent Je long du fond de l'eftomach » & dans leurs cours y éten- dent plufieurs branches ; mais la branche la plus grande des deux eft celle qui eft appellée la veine coronaire qui- en- toure l'orifice haut de l'eftomach : 3°. une veine qui eft com- mune au côté gauche de l'eftomach & à la coëffè. Il en a une autre de la branche me'zente'rique qui liti eft:
commune aufti bien qu'à la coëffe du côté droit > & enfin fon orifice droit ou bas a une petite veine du tronc de la -veine-, porte qui eft appellée pybrique. Avant que la circulation du fang fut trouvée , on penfoit que toutes ces veines apportoient le fang à l'eftomach pour fa nourriture ; mais depuis qu'elle a été découverte parle fieur Harvee, onfçait àpréfent que ces veines n'apportent rien à l'eftomach, mais qu'elles raportent le fang artériel fuperflu qui ne fert point à fa nourriture. Quel- ques perfones fçavantes ont admis l'opinion que ces vaiffcaux fuccent non feulement le fang , mais encore la plus légere & fpiritueufe partie du chile de l'eftomach, 'laquelle étant portée avec le fang au cœur, fait un chemin plus court que fi elle defeendoit dans les boyaux, & entroit dans les veines laótées, comme il fera plus amplement expliqué dans la fuite. Cette fuppofition eft plus raifonnable à caufe du foulagement promt & fubit que ces Animaux reçoivent des boiflbns cordiales ,ou autres femblables. Je ne prétend pas cependant décider la con- troverfe entre ceux qui foûtiennent cette opinion & ceux qui la nient: mais je la crois très-probable à caufe-delà promte révification des Chevaux, qui étant prêts à défaillir redevien- nent fubitement vigoureux lorfqu'on leur donne quelque breuvage confortatif, à moins que nous ne pendons avec quel- ques uns que les parties fpiritueufes de ces portions s'imbibent dans les nerfs de l'eftomach, & par ce moyen redonnent du coeur & de la vigueur au Cheval. , Se$ arteres. Les artères de l'eftomach font des petits filets qui viennent de la branche celiacale de la grande artère j ils accompagnent les veines dans tout leur cours & lui donnent la nourriture & la chaleur naturelle, car l'eftomach non plus qu'aucune autre partie n'eft nourri par le chile, mais par le fang artériel qui eft apporté du cœur par ces arteres. •. Ses nerfs. Il a deux notables nerfs de la fixiéme paire, dite la huitième .par ie Do&eur .Willis* lef quels partent de ces branches qui corn-
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DU CHEVAL; %s
pofcnt les 'nerfs recurrens : ceux - ci environnent l'orifice
haut de l'eftomach, & de - là ils marchent obliquement fe traverfant l'un l'autre fur la plus grande efpace de fon éten- due : la branche droite environne la partie qui eft à gau- che & qui eft la plus en devant, & la branche gauche envi- ronne la partie qui eft à droite & la plus en arrière. §es a&ionî* L'eftomach a plufieurs aclions comme le fentiment
de faim & de foif qui eft excité en lui par le défaut du manger Ou du boire, car il a un appétit ou un defir qui l'engage à rechercher la nourriture : fecondement il a une action de refferrement par laquelle il fe retraiciten lui-même en en- tourant les alimens, & les retenant jufqu'à ce qu'ils foient en- tièrement cuits & changez en un fuc clair appelle chile : troi- sièmement il a un mouvement appelle perijldtique ■> les boyaux en ont un pareil 5 ce mouvement reffemble à celui d'un ver ï & c'eft ce mouvement vermiculaire qui caufe cette contrac- tion fucceflive de haut en bas, afin que le chile foit chafie avec douceur & par degrez dans les boyaux ; mais la princi- pale & la plus conftdérable fonction de l'eftomach eft quatriè- mement la ehilincation, c'eft-à-dire la facilité de tourner l'ali- ment en une liqueur blanchâtre , communément connue par le nom de chile : cette liqueur étant pouffée hors de l'eftomach. dans les boyaux, fa plus fubtile partie eft fuccée toute entière par une forte de vaiffeaux nommez veines laftées, ainfi ap- pelées à caufe de la couleur blanche dont cette liqueur les teint : ces veines aboutiffent par toute l'étendue du dedans des boyaux , & portent le chile vers le cœur par des chemins que je décrirai par la fuite 5. mais la partie la plus épaiffe & la plus grolliere eft pouffée le long des boyaux, .& jectée dehors du fondement comme excrément Comment fe Il y a plufieurs parties qui concourent à cette dernière &faitladigdtion«
principale action : premièrement le grand nombre des artères difperfez dans la fubftance de l'eftomach qui augmentent beau- coup la chaleur., & quoique ceci ne foit pas le principal in- finiment de la concochon, cependant il y eft d'un grand fe- cours. Cette chaleur eft aufïi augmentée par le foye qui cou- vre la. partie de dehors du côté droit, & encore par la coéfFe qui par fes deux membranes entoure le fond de l'eftomach : fecondement afin que cette eoncodtion ait toute fa force , il eft neceflaire qu'elle foit aidée par le ferment de l'eftomach : ce ferment eft compofé en partie de la falive dont la bouche D
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*6 E-A N A T O M I E
du Cheval eft toujours abondamment fournie pour humecier-
& adoucir fon aliment quand il mâche : cette falive paffe donc continuellement avec l'aliment dans l'eftomach où elle fe mê- le avecune liqueur acide & fale'e engendrée vraifemblablëmenr- par le moyen de vapeurs acides & falées qui proviennent des artères Ftomacales , & qui font condenfez par l'eftomach mê- me en ce fuc ou liqueur pour diflbudre & Fondre les alimens folides, à peu près comme l'eau forte fond, l'acier ,& réduire toute leur maffe en une fubftance fluide qui defcend alors dans les boyaux , comme il eft dit ci-deffus. On croyoit autre- fois que ce fuc acide venoit de la rate par la veine appellée le court vaiffeau : mais de "plus nouveaux Anatomiftes ont dé- couvert par la circulation du fang que cette veine n'apporte rien de la rate àreftomaeh, mais au contraire -, qu'elle porte le fang qui; eft fuperflu pour la nourriture de l'eftomach à la veine fplenique par laquelle il paffe au foye, & de-l.à au cœur dans la circulation: ainfi on nefçauroit croire que la rate par- ticipe en rien à l'origine de ee ferment. , |
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G H A E ITRE X.
Des Boyaux en gexeml..
lÈursìiomsjleur "1 Es boyaux fon appeliez en Latin Intefiina, parce qu'ils»:
feure & leur 1 / font placez dans la partie la plus intérieure du corps , longueur., comme on peut voir dans la troifiéme Planche qui démontre leur pofition naturelle ; ils rempliffent la plus grande partie de la concavité du bas-ventre 5 Ils font oblongs, ronds & creux , & font au. nombre de fix plus gros ou plus petits, fuivant la grandeur du Cheval ; ce font les inftrumens de la diftribution du chile & de l'expulfion de la fiente -, ils font continuez de- puis le pylore ou portier de l'eftomach jufqu'au Fondement ; ils ont environ]vingt-quatre ou vingt-cinq aulnes de longueur, un peu plus, ou un peu moins, félon la grandeur du Cheval j c'eft pourquoi ils font ncceffairement plufieurs circonvolutions, afin que la cavité du bas-ventrepuiûe les contenir, ce qui ne fe pourroit pas autrement. Ils font affemblez & entortillez dans les "plis du ntezentere
qui s'entrelaffe avec eux ; ils font auffi attachez au dos, le. îpiU afin qu'ils ne puiffent fortir de leurs places, ni rouler au.* |
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%
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D TT CÏÏïVA L; 27 •
«ïeïïiis Tan de 1'autr e, ce qui feroit fouvent arrivé fans ces atta-
ches , particulièrement dans ie cas d'un violent exercice, com- me à la chaffe en courant , en fautant, ou autres adions fem- blables : que fi par hazard un de ces boyaux a pefe' fur l'autre , &obftrué le paffage des excrémens, d'exceffives douleurs de ventre s'enfuivent par i'étranglement de la fiente, ou d'autres femblables accidens , qui par leur durée caufent la mort. Les boyaux font fouvent gras en dehors, mais en dedans ils
font couverts par une fubflance vifqueufe & gluante deftinée à les entretenir plus fouples, «5c à rendre le paffage des excré- mens plus coulant. Ils ont trois couvertures ainfî qne l'eftomach : la plus en leurs peau*»
dehors ou commune eft nerveufe , elle naît médiatement da péritoine > mais immédiatement des membranes du mesentere » excepté au commencement du premier boyau & de la partie du colon qui coule deflous l'eftomach où cette couverture pro- vient immédiatement de la coëffe qui eft attachée à ces par* ties. La peau mitoyenne ou du milieu eft plus épaiffe & char- nue : elle a deux rangs de fibres, dont ceux d'en dehors font droits, & les intérieurs tranfverfes ou de travers. La peau la plus intérieure eft auffi nerveufe que la peau extérieure , niais <n dedans elle eft encrouftée par une efpece de fubftance fport- gieufe qui fert comme de tamis pour laifler paffer le chile hors des boyaux dans les veines laftées. Cette peau a toutes fortes de fibres & eft très-ridée, afin que le chile ait le tems de parler fans trop de précipitation : les fibres de cette peau & de celle du milieu fervent à accomplir le mouvement perifidtïque ( ou. femblable à un ver ) des boyaux par lequel tout ce qu'ils con- tiennent eft pouffé doucement jufqu'en bas vers le fondement. Leurs vaiffeainr* Les boyaux ont toutes fortes de vaiffeaux -, i° des veines 1°. Les veine*
il leurs en vient de plufieurs branches de la veine porte, maisdu fan£* ia plupart viennent de cette branche de veine, appellée la me- ^*. z,enterio[ue : les Anciens croyoient que les ufages de ces deux veines étoient de porter le fang du foye aux boyaux pour leur nourriture, & enfuite de rapporter le chile des boyaux au foye où il étoit tourné en fang, mais la connoiffance de la cir- culation montre évidamment que loin de porter le fang aux boyaux, elles reçoivent tout celui qu'elles contiennent des ar- tères qui abouuffent dans les inteftins , qu'enfuite elles le con- duifent au foye par lequel il paffe dans la veine cave qui le mene au cœur. A l'égard du dernier ufage de ces veines, fe- D*j
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•4« L' A N A T O M I E
Ion l'opinion qu'elles apportoient le chile des boyaux au foyc,
Afellius a trouvé il y a environ cent ans une autre forte de vaiffeaux qui portent le chile, & qu'il a appelle à caufe de Des veines la-|eur couleur veines laftées5 cependant celles-là ne le portent «Ces. , r \ Aru<■■ v c'
point non plus au foye , comme Afellius lavoit pentes mais
elles coulent le long de la circonférence du mezentere , & en- fuite elles fe joignent & fe déchargent vers fon centre danS un refervoir commun près de l'os du dos ;«de-là le chile paffe tout le long des reins jufqu'à l'os du col, ou par un propre tuyau ; il eft vuidé dans la veine fousclavierc dans laquelle étant mêlée avec le fang , il va fe rendre au cœur. Je finis les veines du fang des boyaux par leur ufage qui cfl feulement de recevoir le fang artériel fuperfîu à la nourriture des boyaux. |
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f. Arccics.
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Une feconde forte de vaiffeaux difperfez dans les boyaux
font les artères qui viennent en partie de la branche celiaque & en partie delà me&enterique, pour donner de la chaleur & delà nourriture aux boyaux : c'eft auffi par ces artères que quand on purge le Cheval, les impuretez & les mauvaifes hu- meurs qui coulent dans la maffe du fang fe déchargent dans les boyaux pour fortir enfuite par le fondement, jo, Nerfs. Leurs nerfs viennent de cette paire qui éroit communément appellée la fixiéme paire , mais qui félon la diftinciiondu Do-
cteur Willis , eft à préfent généralement réputée la neuvième, & autrement appellée la paire mtercoftale ou d'entre les côtes } parce que defeendant au bas de la poitrine , elle envoyé un fi- let de nerfs entre chaque côte : ces nerfs donnent le fentiment aux boyaux , & fourniffént à leurs fibres des cfprits animaux ■> afin de les rendre capables d'accomplir leur mouvement ver- miculaire. Comme nous avons fait mention des veines laftées ci-deffus , nous n'en traiterons plus o^ue dans le Chapitre du mesentere. |
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DU CHEVAL*
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29
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CHAPITRE XL
Des T&ojaîx en particulier,
QUOIQUE les boyaux foient toujours continuez depuis
le bas orifice de l'eftomach jufqu'au fondement , ce- pendant on a coutume de les diftinguer en plufieurs. Dans les Hommes , ils font .divifez en frx , trois petits & trois gros. A l'égard des petits, nous ne pouvons fuivre de même cette diviliondans le Cheval, n'y ayant pas de différence affez con- sidérable entr'eux pour les diftinguer en plufieurs : Maiscom- me le fécond des gros boyaux a trois féparations apparentes , nous le diviierons en trois 5 ce qui répondra au même nombre qui eft diftingué dans l'Homme , ainfi nous en compterons fix. Nous commencerons à faire notre diftinftion par le nom de *•» le petic
petit boyau : il eft long de 20 ou 22 aunes, un peu plus e'troit oyau' à un pied & demi de l'eftomach que vers la fin , mais en fon total il eft plus Urge de deux pouces ou deux pouces & demi que celui d'un Bœuf; en commençant fon cours il fe courbe deffous l'eftomach vers l'os du dos, le long duquel il defeend pendant une cfpace affez confidérable adhérant à cet os par une forte membrane qui fcmble être empruntée de la coéffe qui fe joint en cet endroit à lui , c'eft-là toute fon attache : Mais tout de fuite il quitte la place 5 & commençant à tour- ner en rond , il eft reçu dans les plis du mezentere, de façon qu'il ne peut s'entortiller ni fe mêler avec les autres. Il ya beau- coup plus de veines 'Liftées dedans ce boyau que dans les fui- Vans ; & outre ics vaiffeaux qui lui font communs , auffi-bien qu'aux gros boyaux , fcavoir veines, artères & nerfs, il a en- core deux autres vaiffeaux qui s'embouchent en lui ; fcavoir un qui vient du foye , & l'autre du pancréas. Par le premier il reçoit une humeur jaune & bilieufe ; Oc par le dernier un fuc particulier du pancreas , appelle le fuc pancréatique. Ces deux conduits & leurs liqueurs entrent dans ce boyau environ un pied au-deffous de l'eftomach , à un pouce ou deux de , diftance l'une de l'autre , où venant à fermenter avec, le chi- le qui fe trouve en leur chemin , elles le rendent plus leger D iij
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3° V A N A T O M I E
&à peu près en confiftence de bierre. Cefi par cette fer-
mentation que la partie la plus impure ou la plus terreftre & groflîere du chileeftprécipitée &,féparée delà plus pure & de la plus fpinrueufe , qui par ce moyen devient aflezfubti- le pour être reçue par les petites embouchures des veines lac- tées qui s'ouvrent en abondance dans ce petit boyau pendant que la partie excrémentcufe la plus épaule eft pouffée le lonff des boyaux par leur mouvement vermiculaire & rendue , ce qu'on appelle la fiente. Ce boyau au bout d'un pied & demi ou environ depuis fon commencement du pylore, devient plus large &dans le même efpace vers fon bout avant qu'il foit joint au fuivant, il eft un peu plus étroit que dans fes autres parties. j*jssyt jtn la rdefcriptlon ,du pctit b°>'au > « *™
s enfuite aux gros qui font au nombre de cinq. Le premier eft
appellecœcumrouie boyau aveugle , parce qu'il n'a qu'un paf. fage pour killer entrer ou fortir les excrémens. Us y entrent en venant du petit boyau , & ils en fortent pour pafler dans le boyau fuivant : il n'eft pas rond comme le petit boyau mais il eft , pour ainfi dire , quarré , moyennant quatre hW- mens qui coulant tout du long de fes quatre cotez , le main- tiennent en cette fituation. Ces ligamens étant plus courts que les membranes, le font bourfer par dehors & former plu- fieurs cellules comme le colon fait dans les autres Animaux Il a environ trois pieds de long, mais il eft fort inégal dans fa largeur ; car quoiqu'à fon embouchure où il eft joint au petit boyau & au colon, il foit de près d'un bon demi pied de large , ù va cependant fi fort en diminuant,qu'à fon boutil na pas plus de 3 pouces. Il a très-peu de groffeur en beaucoup d Animaux,particulierement dans l'Homme, en qui il n'a pas or- dinairement plus de 4 pouces de long, & eft à peine groscom. me le petit doigt : dans un Lapin il a prefque la même propor- tion avec le refte des boyaux que dans unChe val : fes „figes font tres-difficiles a diftinguer dans les Animaux où il eft fi pctit - mais en un Cheval où il efttrès-apparentpour fa grofleur, on découvre aifement qu'il eft deftiné à arrêter le paflW troo promt des excrémens en les recevant dans lui comme dans un heu de repos , d'autant que fi. ils fe précipitoient trop promtement dans le refte des boyaux fans entrer dans ce cul de lac , ds parviendroient trop vite à leur deftination journa- lière, qui eft de fortir par le fondement, & par conféquent le Cheval fe vuideroir continuellement, ce qui le feroit dépé- |
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DU CHEVAL 3i
*ïr. parce que les veines la&ées n'auroient pas le tems de
fuccer tout le chile des boyaux pour le tourner en la nour- riture du Cheval : d'ailleurs il feroit très-incommode au Che- Val & aux Cavalier d'être toujours au'milieu de l'ordure & de la fiente. Sa jon&ion au petit boyau & au boyau co- lon vous fera mieux concevoir tout ceci dans la figure fuivan- te que par ce difeours. Le deuxième gros boyau eft appelle dans l'Homme le colon:
ce boyau, paroît être féparé dans un Cheval en trois parties : je n'entreprendrai point de leur attigner un nom particulier , mais je les appellerai feulement les trois colon : le premier des trois a environ quatre pieds & demi de longueur, & environ ün demipied de large. Le fécond eft auiïi large que le premier, niais il n'a que trois pieds de longueur ou environ : ces deux derniers font féparez l'un de l'autre par un col étroit d'en- viron un. demi pied de long & quatre pouces de large .• le premier de ces deux grands colons fe joint par fa partie fu- perieure avec le boyau csecum décrit ci-deiïus :à cette jondion on remarque une valvule qui eft une membrane mobile, la- quelle fe ferme en rond à fon embouchure , & qui eft dif- poféc de façon qu'elle laiiïe entrer dans ce colon ce qui fort du caecum ou du petit boyau ; mais s'il vouloir pafler quel- que chofe du colon dans les boyaux que nous venons de nom* mer,alors les bords de cette valvule s'approchent l'un de l'autre* ■^ y mettent empêchement. C'eft par ce moyen que la nature a prévenu le retour des excrémens du colon dans le petit boyau, te bout d'en bas du dernier de ces deux grands colons fe jointau troifiéme colon qui eft très-étroit en comparaifon des deux autres binais il eft plus de,deux fois aulfi long que les deux pris ^ufemblc, ayant au moins 5 aunes & demi de longueur. Ces 3 colonsfont plifféz en plusieurs cellules par le moyen de deux li- gamens, l'un defquels coule le long de leur partie fupérieure 8c l'autre le long de l'inférieure. Outre ces deux ligamens qui font communs aux trois colons , le plus large en a en quelques en- droits deux autres qui coulent le long de fes cotez ,.&'le col- %i les divife les a tous quatre , ce qui le rend quarré comme *e boyau cœcum< Ces colons dans tous les Animaux, auiïî-bien *}Ue le ccecum font pliez en cellules } afin que les excrémens v féjournent & ne parlent point trop rapidement pour que *e refte du chile qui n'a pas été enlevé par les veines lactées- ?& font dans le petit boyau foit peu à peu entièrement fuceé. |
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52 L' AN A T O M r E
par celles qui font embouchées dans l'épaiffeur de ceux-cî.
Nous appelions excrément ce qu'ils contiennent à caufe que la plus grande partie eft exrement j mais tout Iechile n'en eft cependant féparé , que lorfque ces excrémcns font arrivez vers le bout du dernier colon : il s'en faut au moins une di- xième partie que les veines ladées foient auffi nombreufesdans ces colons que dans le petit boyau. te boyau droit Le dernier boyau appelle Rettum ouïe boyau droit, parce ©uculier. qu'il eft fans aucun repli, fe joint au bout d'en bas du petit co- lon il eft auffi appelle le boyau culier , parce qu'il va jufqu'au
fondement : les peaux de ce boyau , particulièrement celles du milieu font plu^ épaiffes que celles de toutes les autres. Il pa- roît charnu <3c mufculaire ; il a environ un pied & demi de long & trois ou quatre pouces de large •■> il n'eft pas ramaf- fé dans les replis du mezentere, mais il eft attaché fermement depuis fon commencement qui eft au bas des reins, jufqu'à fa fin qui eft au trou du fondement, aux os des reins & du crou- pion par une membrane qui l'empêche de fortir de fa place lorfqu'il pouffe la fiente au dehors. Au bout d'en bas qui eft le trou du fondcment,il a un mufcle rond qui l'entoure: ce muf- eie eft appelle le fphintfer. Ce fphinder le refferre & le fer- me , afin que rien ne puiffe fortir que du confentement dé la Bête lorfquelle veut fienter ; alors elle preffe fes boyaux avec des mufcles qui environnent le ventre qui font décrits ci- deffus Chapitre VI. .& par ce moyen force la fiente à fortir par le fondement. Voilà 1'hiftoir.e des boyaux finie, nous n'avons pas befoin
de rien ajouter fur leurs ufages , parce que nous les avons déduits dans la defeription que nous en venons de faire ; c'eft- pourquoi nous allons pafier aux autres parties. PLANCHE IV.
lief refente la membrane du milieu ejr les membranes les plus
intérieures del'ejlomach, l'efophage, l'efiomach, & les boyauxt
le tout hors du corps.
Figure Premiere. -
Montre l'eûomach dont on a ôté la membrane.nerveufe ,
qui eft la plus extérieure, afin que le deffus de la furface convexe de la feconde paroifle avec fes fibres charnus. L'efophage
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D LT GH E V A L: p&.
L'éfophage. A À
L'orifice fuperieur de l'eftomach. B
Le bas orifice appelle pylore. C
Une portion du petit boyau. D
Les fibres tournans en rond qui environnent l'eftomach da EE E
côté concave. La partie fuperieure de l'eftomach } d'où partent ces fibres. FFF
Les fibres circulaires charnus qui entourent l'orifice" fu- Q Q
perieur de l'eftomach , & qui en fe refîerrant ferment cet ori- fice comme une bourfe félon l'occafion. Le paflage du fiel qui s'embouche dans le petit boyau. H
Le conduit pancréatique abouthTant dans le petit boyau. I
Fg. 2.
'Montre L'eftomach en dedans, afin que fa membrane ridée
paronTe. L'orifice gauche de I?eftomach. A A
L'orifice droit ou bas de l'eftomach > auquel le petit boyau B
eft joint. Le fommet de l'eftomach entre les deux orifices. C C
Les cotez, les bouts & le fond en dedans de l'eftomach avec EEEE
fa membrane raboteufe & fes rides ou plis.
Une portion du petit boyau. Jï
%. 3«
Montre une piece de la membrane intérieure nerveufe dont
on aôtéla couverture ridée ; ce qui fait voir la furface con- cave qui eft deflbus avec fes nombreufes ramifications de Vaiffeaux. Fig. 4.
Montre un morceau de la peau ou couverture raboteufe
qui reflemble à une quatrième peau ; 1a furface extérieure par laquelle elle s'attache à la membrane nerveufe eft toute pleine de glandes & d'embouchures de vaifieaux, comme on le voit dans cette figure. Fig, 5.
L'éfophagç, A
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34- L* ANATO MI E
B:; L'orifice fuperieurde l'eftomach.
C C Les deux nerfs externes de la fixie'me paire, reconnue pouf
la huitième, difperfez fur la partie fupérieure de l'eftomach.
DDD Les trois différentes membranes de l'éfophage un peu re- tournées pour qu'on les voye plus clairement.
F> Le bas orifice de l'eftomach , ascile.pylore? ou portier. F,- La membrane extérieure de l'eftomach ,un peu retournée..
G L'entrée du pore biliaire ou paffage de la bile au commen-
cement du petit boyau.
H ; L'entrée du conduit pancréatique, ou le pafTage du pancréas.■; qui s'ouvre dans le même boyau.
111111II, Le petit boyau.,. . K Le boyau cœcum-, ou boyau aveugle.;. LL Le premier colon-,ou boyau creux.
M Le petit col qui divife le premier colon du-.fécond colon.
NN, Le fécond colon ou celui du milieu.
OO >. ' Un des ligamens qui contractent le boyau cœmm Se les co-
lons en forme de cellules.
P P Le troifieme & dernier colon > beaucoup plus étroitique les deux précédens, mais plus long.
Q^Çh L'inteftin rectum, ou boyau culier. Pw Les deux mufcles appeliez éleveurs du fondement.
S Le mufçle fphincler qui reflerre , ou pliffe le trou du fon*
dement.
T.y La peau du milieu de l'eftomach où les deux branches des nerfs recurrens font difperfées.
V La troifieme ou plus intérieure membrane, ou peau de l'eftomach.
XX. Les ramifications des vaifleaux du fang comme ils paflent au dehors de l'eftomach.
YY. Plufieurs vaiffeaux gafirics ou du ventre qui aboutiûent; dans. le. fond de l'eftomach.
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DU C H E V A X,
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;2S
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CHAPITRE XI I,
Le Mesentere,
LE Me&enterium ou mezentere eft appelle ainfi, parce qu'il ,
eft placé au milieu des boyaux qu'il embrafleen rond, les &ionnom, affcmblant en forme de globe. Il eft pliffé& d'une figure circu- laire : il eft compofé de deux membra nes,entre lefquelles cou- rent plufieurs vaifleaux de toutes les efpe'ces, il s'y trouve un . amas de beaucoup de graifle. Le Do&cur Warton dit que dans l'Homme entre ces deux membranes on en trouve une troifie- me dans laquelle il y a des glandes Se des vaifleaux : fi cela eft, , ,cette membrane eft aufll dans le mezentere du Cheval qui eft xempli de glandes : il a près d'un pied de long depuis fon cen- tre jufqu'à fa circonférence. Il prend fon origine au premier ou au troifieme os du dos Sûnorigiae.
vers les reins, fes fibres membraneux font des productions du péritoine j en cet endroit ils font répandus fur fes deux mem- branes. La graifle dont fes membranes font farcies > eft formée ,£a grayrç,
de la même matière que 'celle de la coëffe décrite ci-devant Chapitre 8. fçavoir de la partie huileufe du fang , qui fuintant hors des artères qui coulent en abondance entre ces mem- branes y eft arrêtée, parce quelles font plus compactes & plus ferrées que les peaux des artères , & comme ces membranes font plus froides que les artères ? cette liqueur y eft congelée icn forme de graifle. Les membranes du mezentere ont une quantité innombra- Ses vaifleaux,
;.ble de vaifleaux qui paffent au travers d'elles , plutôt pour être foûtenus & conduits dans leur route, que pour l'ufage pro- pre de ces membranes. Premièrement on y voit des veines au quelles On a donné le nom de Mez,araïques ; ce font des bran- l°'Sesvexnes> ches de la veine porte , leur office eft de recevoir autant de fang artériel qu'elles en peuvent employer pour la nourriture des boyaux & du mezentere 5 elles tranfportent le furplus au feye ■> & de4à dans le cœur. Avant que les veines la&ées fuf» fent trouvez, on s'imaginoit que celles-ci apportaient le chile au foye, mais cette opinion eft maintenant rejettée, com- me on la jdIus amplement démontré au Chapitre 10. E ij
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36 L'ANATOMIE
a». Ses artères.. Ses artères font appeliez Mezaraïques ou Me&enteriques »-
parce qu'elles coulent en grand nombre au travers du mezen* tere pour fe rendre aux. boyaux ; leurs ufages ont été aufli expliquez ci-deffus au Chapitre io. Outre ces ufages ils four— nilïent continuellement de nouvelles vapeurs huileufes pour entretenir la graifle du mezentere. a». Ses nerfs. Ses nerfs font très-nombreux >& naifient de cette paire qui eft maintenant, félon le Docteur Willis > communément ap- peliez l'intercoftale » & comptée pour la neuvième paire j elle étoit autrefois réputée pour la fixiéme., 4? Sesveines, Toutes fes veines laâées viennent des boyaux , elles cou* lent, vers fon centre , elles font très-fines, & prefques tranfpa» rantes, n'ayant qu'une feule membrane elles s'entrouvrent par plufieurs embouchures dans la membrane la plus intérieure des boyaux pour fuccer le chile', de-là elles fe vont diftribuer. dans les glandes du mezentere, où plufieurs petites entrant dans chaque glande, en fortent réunies en une plus grofle veine laûée, en fortant de toutes ces petites glandes, ces veines s'acheminent toutes à la plus grande qui eft placée près da dos au centre du mezentere pour fe rendre enfuite au refer- voir commun qui'eft fi tué entre les roignons ou reins j je ren^ voye encore.le Lefteur au Chapitre io. où il verra le chemin, qu'elles prennent enfuite. Se f outre toutes ces efpeces de vauTeaux, Thomas dttrtolin Da- feux limphaÙT °ois, en a trouvé d'une cinquième forte , qui font très-diffici- *îFs' les à rencontrer en beaucoup de parties du corps, mais qui font très-abondants dans le mezentere -, ces vaifleaux ont été
nommez vaifleaux Umphatiqties, comme qui dirok paflage de l'eau ; leur cafaqueou peau eft unique comme celle des veines lattées, mais plus tranfparante , & la limphe ou eau qui eft contenue en eux eft très-claire ; cette liqueur eft fort différente de la ferofité, ou de cette partie reffemblante à du petit lait qui vient du fang , comme on peut le découvrir par cette expérience. Si vous mettez un peu de cette liqueur dans une cuilliere,elle deviendra d'elle-même auffitô.t en gelée , ce que. la ferofité du fang ne fera pas, à moins que vous ne la faifiez. chauffer fur le feu. On prétend que cette limphe eft produite, par une légere vapeur humide du fang qui fe condenfant en, eau eft buë par ces vaifleaux: tous les vaifleaux limphatiques. qui coulent dans le mezentere, vont fe décharger dans le com- mun réferyoir du chue,.dont j'ai parlé ci-deffus? où ilspaffent |
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DU CHE V A t. 3.7
avec le chile par le conduit qui monte le long du dos vers l'é-
paule ; & c'eft en cet endroit qu'ils fe mêlent avec le fang dans Jj veine fousclaviere. Dans la membrane mitoyenne du mezentere qui a été trou- ses glandes.
ve'e premièrement par le Docteur Warton-, comme nous avons dit ci-devant , il y. a une grande quantité de glandes , dans lefqueiles les veines lactées qui parlent par le mezentere , en- trent î & reflbrtant enfuite , elles continuent leurcourfe juf- qu*à une grofle glande qui eft à fon centre, dans laquelle elles fe rencontrent toutes enfemble ; de-là elles vont toutes fe ren- dre au commun refervoir comme je l'ai dit ci-devant. Ces glandes aident à appuyer & à fortifier ces veines lactées dans leur chemin. L'ufage du^ mezentere eft de fervir de lien ou de bandage aux sbn triage,
boyaux pour les aflembler & les attacher au dos , afin que par leur pefanteur confidérable ils ne puiffenr pas fe rompre ou rouler confufément l'un fur l'autre , ce qui empêcherait le mouvement vermiculaire , ou du moins, lui nuiroit beau- coup. Outre cela le mezentere par fes membranes & par fes glandes garantit & foûtient plufieurs vaifieaux qui parlent par lui- |
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CHAPITRE XIII.
Du F ancre as..
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L
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E pancréas eft un corps informe d'une fubftance glandu- du pancréas
leufe & fembiable. à de la chair : de-là il eft appelle pan- & de ion nom, |
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créas qui fignifie tout de chair.
Dans la difledtion on le trouve à l'extrémité du foye & du Sa fituatioa..
fond de l'eftomach 5 mais lörfque le Cheval eft en vie , il eft fîtué du côté, du dos au bas deleftomach, & eft dans fa lon- gueur en travers du ventre. Sa propre chair eft blanche & molle ; mais les petites glan- Sa fuMlancc. ]
des dont il eft abondamment garni, font d'une couleur plus rougeâtre : il eft couvert d'une membrane unique qui lui vient du péritoine, ainfi qu'à toutes les entrailles du bas-ven- tre dont il eft prefque la moindre. Il a des veines de la branche de la veine porte qui va à la Ses vaifleauKi
ï<ûe.& qui eft appellée fpkm^ue ; fes artères naiflent de l'arte* |
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38 r A. N A TO M I E
re cœliacale , & fes nerfs de la paire intercoftaie ou neuvième
paire.Cet inteftin, vu fa grofleur, a une très-grande quantité de ces vaifleauxlimphatiques décrits dans le précèdent Chapitre qui lui viennent après avoir traverfé le mezentere. Outre ces vaiffeaux qui lui font communs avec les autres
parties, il a un tuyau ou paflage particulier qui a été trouve pour la premiere fois à Padouè' dans un corps humain , il y a environ quatre-vingt ans. Ce paflage eft membraneux,» quoiqu'il paroifle unique à fa fortie , cependant il fe divife dans le pancréas , premièrement en deux rameaux , & ces deux en d'innombrables petites branches qui font toutes dif- perfées dans fa fubftance, óc dont les extrémitez fe terminent à des glandes rougeâtres dont nous venons de dire que le pan- créas étoit remplie. Avant que ce paflage fût trouvé, quelques- uns penfeient que l'ufage du pancréas étoit feulement de fer- ait de couffin , étant très-mol , pour appuyer l'eftomach & foûtenir les vaiffeaux qui paffent par lui. D'autres penfoient qu'il envoyait un ferment à l'eftomach pour aider la concoc- tion : ce dernier ufage étoit de pure imagination , n'y ayant point de paflage connu du pancréas à l'eftomach. Quand le conduit qui s'ouvre dans le commencement du petit boyau. près de l'entrée du partage du fiel eût été trouvé, on foup- çonna que le pancréas avoit un ufage particulier qui fe décou- vre par cette expériencejen ouvrant des Chiens vivans & cou- pant ce paflage à l'endroit de fon infertion dans le boyau , on en reçoit le bout dans l'embouchure étroite d'un vafe,( Voyez cette maniere dans CAndl de Barthol chap. 13 .ligne premiere, ) dans lequel il fe trouve en peu d'heures une cuillerée de jus qui en eft fortie : c'eft pour distinguer ce fuc de toutes les au- tres liqueurs du corps qu'on l'a appelle le fuc pancréatique du nom de pancréas ; ainfi il paroît qu'il y a une liqueur parti- culière qui fe fépare des artères quand elles paflentparles pe- tites glandes dont on a parlé ci-defllis.Cette liqueur eft,à ce que difent ceux qui en ont tâté, d'un goût falé & un peu fur. Lorf- que ce jus fort de fon propre tuyau pour entrer dans le com- mencement du petit boyau , il y rencontre le fiel avec lequelil fermenteùl caufe aufll quelque fermentation dans le chile qui defcendpar cet endroit. Par cette fermentation, les parties les plus pures, du chile font féparées des plus impures , & terref- tres, comme j'ai dit plus amplement dans l'onzième Ch. quand j'ai décrit le petit boyau. |
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DU C H H V AL ;
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3.9
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CHAPITRE X IV.
Du Foye..
A Y a N T maintenant fini les parties qui aident la premiere
conco&ion,quieft la chilificationnous procéderons à celles qui fervent plusou moins à la fanguification, parmi lesquelles le foye étoit eftimé par les Anciens être le principal,& même pres- que le feul inftrument.Cette erreur étoit fondéefur l'imperfection-- de l'Anatomie; car on n'avoitpas encore trouvé les veines lac- tées que nous avons décrites ci-devant. On penfoit donc alors que le chile en fortant des boyaux étoit reçu par les veines mezaraïques, qui vont toutes au foye > étant des branches de la veine porte ; mais la veine cave qui fort du foye , & qui eft le tronc d'où proviennent toutes les branches des veines de tout le corps, ne contenant rien en elle que le fang ? il s'en- fuit néceflairement que fi le chilë venoit au foye , il faudroit qu'il y fût tourné en fang avant que d'en reffbrtir. Cette opi- nion que le foye faifoit le fang , étoit fi fort enracinée , même dans les gens d'efprit t que quelque tems après la découverte des veines la&ées , ils vouloient encore abfolument qu'il y eût quelque communication de ces veines au foye , quoiqu'ils ne. Ja pûflent découvrir : ce qui les obligeoit à chercher mille ex- pédiens pour Soutenir leur opinion & faire l'apologie du foye contre la grande glande du mezentere , dans laquelle on les découvre aifément & non au-delà. Ce préjugé fut bien-tôt furmonté , quand environ trente ans après le refervoir com- tïiun defdites veines lactées qui eft décrit ci-devant dans le Chap. io. & 1-2. fut trouvé , &■ qu'en même-tems on eût dé- couvert un nouvel office du foye. Par ce nouvel ufage on peut encore dire que le foye fert en quelque maniere àia fan- guification s c'eft ce que nous allons démontrer dans ce Cha- pitre & dans le fuivant. La fubftance du foye reflemble à un fang concret ou congé- Sa fubftance »,
lé : c'eft pourquoi elle eft appellée parenchima, qui veut dire J£uatwn. fc-figu. çffufion de fang. Le foye .eft unième & fi tué au haut du bas- centre , ayant fa partie Supérieure du côté droit fous les petites ^ôtes près du diaphragme, & fa partie inférieure fur le côté |
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40 'L'ANATOMIE
droit de l'eftomach en devant : ir eli divifé en pluficurs lobes
dans les Chevaux , ce qui le rend bien different de celui des Hommes dans lefquels il eft un corps continu. Ses lobes cou- vrent l'eftomach , fe prenant à lui & s'étendant quafi comme une main qui voudrait prendre quelque chofe. L'eftomach a grand befoin de cette couverture; car parce moyen fa chaleur qui fert à la concoûion eft puiiïamment entretenue. A l'égard de fa fecme , voyez la figure qui eft à la fin du Chapitre 16. Planche cinquième. SesliçamensSc H- eft retenu en fa place par trois ligamens dont le plus fort eft fes membranes appelle le ligament fufpenfoire : il naïf du péritoine à l'endroit înveltiffances. Q^ j£ p^rjtoine eft étendu fur le côté bas du diaphragme , il eft très-fort & membraneux , & fortant du diaphragme un peu vers le côté droit, il aboutit dans le côté fupérieur ou conve- xe du foye, dans lequel il entre pendant un petit efpace , mais en y entrant il perd une de fes membranes, qui s'étendant & fe dilatant, devient 1a peau qui envelope tout le foye ; car le foye eft feulement couvert par une peau légere que ce liga- ment lui fournit : Il a un fécond ligament qui femble lui venir de la peau du foye , & qui aboutit au cartilage pointu qui eft au bas de l'os de la poitrine. Ces deux ligamens empêchent le foye de tomber dans le ventrc,ou de glifier en côté. Le troi- fiémeligament n'en eft pas un originairement; car quand le Poulain eft dans la matrice, il lui fert de veine prenant depuis le nombril jufqu'au côté bas, ou concave du foye, C'eft par cette veine que la nourriture eft apportée de la mere au Pou- lain ; mais auifi-tôt qu'il eft venu au monde & qu'il a com- mencé à prendre fa nourriture par la bouche , toute cette vei- ne fe féche , fe ferme, Se devient un ligament qui empêche le foye de monter, ou fe porter en haut contre le diaphrag- me , ce qui pourrait arriver par des fauts que les Chevaux fe- raient ou autres chofes femblables. Ce ligament eft juftement oppofé au ligament fufpenfoire, attcn'du qu'il eft attaché au bas de la partie fupéiïeure du foye. |
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Sesvcines.
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Il y a dans le foye de deux fortes de veines. Premièrement
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les racines de la veine cave qui s'étendant dans toutes fes par-
ties , reçoivent en elles Je fang qui lui eft apporté parla veine porte ; de-là deux pu trois petites racines de veine fe réunifient en une , & celle-là fe joignant avec deux ou trois de la même efpçce^en forment une autre qui eft plus graffe , & ainfi fuc- jccflivement jufqu'à ce qu'elles aillent enfin fe rencontrer toutes en
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DU CHEVAL, 41
en un tronc nommé la veine cave » qui fort de la partie fu-
péricure du foye , & qui traversant incontinent le diaphragmes va monter au cœur. La feconde forte de veine e il la veine porte ., dont toutes les branches viennent des boyaux , de la rate , de l'eftomach , &c. & s'uniffent en un tronc qui entre dans le foye par fon côté concave. Ce tronc n'y eft pas plutôt entré, qu'incontinent après il eftdiviféen d'innombrables bran- ches difperfées par tous les lobes du foye pour lui donner la nourriture. La veine porte tient à cet égard la place d'une ar- tère & y reffemble beaucoup ; car dans le foye elle a deux mem- branes dont elle reçoit la plus extérieure en entrant de la mem- brane qui entoure le foye ; mais comme l'abondance du fang qui eft porté par la veine porte, n'ell pas totalement employée dans le foye pour fa nourriture , le furplus eft reçu & repris parles racines de la veine cave qui le ramènent au cœur. Cette Veine eft appellée porte à caufe qu'elle entre dans le foye , en- tre ces deux enflures, appellée portes par Hypocrite. Le foye n'eft pas nourri jufqu'à la moindre de toutes fes ses artères*
parties par le fang que lui apporte la veine porte 5 car une branche d'artère qui vient de l'artère celiaque y entre par fon côté concave ,juftement près de la veine porte. Cette branche envoyé des petits filets d artère fur la membrane du foye, fur les deux membranes de la veine porte &fur les vaifieauxdela bile; mais on n'a pas encore découvert fi quelqu'un de ces ra- meaux entre dansleparcnchime,ou fubftance du foye.Ces filets d'artère portent la chaleur & la nourriture aux parties au tra- vers defquels elles coulent. Ses nerfs naiflfent de la paire intercoftale , fçavoir en partie Ses nerfs.
de la branche ftomachique & en partie de lamezentérique : ils fe communiquent feulement aux parties où les artères font diftribuées,de façon que toute la fubftance du foye a très-peu de fentiment. Nous avons expliqué ci-dévant que quoique les veines lac- Ses vaifTeaux
tées eûffent été trouvées , on a crû pendant quelque tems en- lymphatiques. core que le chile étoit tranfporté au foye , & on reftoit dans cette faufle opinion à caufe qu'on voit pafler entre le mezen- terc & le foye une petite quantité de vaifleaux limpides & prefque tranfparens , mais d'un côté ils font trop peu pour cet oflke : d'ailleurs ils font fi menus & en fi petit nombre , que pour dix des veines ladées , à peine en trouve-t-on un de ceux-là : d'autre côté ils ne font pas de la couleur des veines |
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43-. f'À N A T O M IE'
ia&ées étant beaucoup plus claires , «5c la liqueur qu'ils con-
tiennent ne vient pas du mezentereaufoye , mais du foye au. mezentere , comme ila été obfervé en des difleftions vivan- tes , où après avoir lié, ces.vaiffeaux, ils s'emplifloient entre la ligature & le foye , & fe flétrifToient du côté du mezentere : il -, faut donc convenir qu'ils étoientalors devrais vaiffeaux lini» phatiquesqui portent la limphe où ceteauquife féparedu fang dans le foye, au mezentere , &. de-làau commun refervoir da, ehile avec lequel elle fc mêle. Ses autres vaiiïeaux font de. nombreufes branches du.
pore biliaire : j'en traiterai plus amplement dans le Chapitre iiuvant ;ainfije n'en parlerai pas davantage ici , mais je dirai feulement comment on peut faire la diftimftion des branches - de la veine cave,, de la veine porte & du pore biliaire. Celles de - la veine cave {ont couvertes comme par une peau, elles font blanches, claires & font d'une grande cavité. Celles de la vei- ne porte ont une double membrane , & par conféquent font plusépaiffcs & plus fortes, mais elles ne font pas fi larges que: celles de la, veine cave. Enfin les branches du pore biliaire font - d'un jaune obfcur ■ ■& ont une membrane plus épaifle qu'aucu- ne des deux-veines fufdites : elles font auili plus étroites : celles-- ci font enfermées avec celles delà veine porte dans une mem- brane commune qui fait leur peau la plus extérieure. Quoique nous ayons montré dans le commencement de ce
Chapitre l'erreur des Anciens qui attribuoient la fanguifica- tion totalement au foye , cependant il faut avouer qu'il eft utile à quelque chofe pour la purification du fang , puifqu'il', fert à en féparer la bile , comme il fera plus amplement dé- montré dans le Chapitre fuivant. Il a auffi en-lui une fuffifan- te quantité de férofitez ou d'humeurs en confiftcnce de petit; îait.qui étant filtrées du fang font portées par les vaiffeaux lini"- phatiques au commun refervoir du chile, comme nous avons dit ci-devant, En troifiéme & dernier lieu il aide la conçoâion, de l'eftoniach par une douce chaleur, |
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DU CHEVAL,
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CHAPITRE XV.
Du Tore biliaire. IL eft difficile de donner une raifon fatisfaifantc de ce que
la plupart des Animaux ont une veiilcule du fiel pour la ^collection delà bile » ôc outre cela un pore biliaire & que ks Chevaux & toutes les bêtes qui n'ont point la corne du pied fendue , aufii-bien que les Cerfs, Daims & plufieurs autres Bê- tes , ont feulement le paflage ou pore biliaire fans avoir une veûicule du fiel. J'en lahTe la découverte aux ConnoifTeurs cu- îieux ; pour moi je ne prétend pas être a fiez pénétrant. Quelques-uns n'ayant pas trouvé de vefiie du fiel dans les Chevaux , ont affûré fauflement que le Cheval n'avoit point du tout de fiel. Le Docteur Rrovvn met cette erreur au nom- bre de celles qu'il appelle , les erreurs vulgaires. Le tronc du pore biliaire entre dans le foye , fort près de Sa ramofitë
l'endroit par ou entre la veine porte avec laquelle il eft en-dans le foye & Velopé dans une membrane commune qui leur vient à tous £a *ortlehors ^u deux de cette membrane qui couvre le foye. Ces deux vaif- feaux ne font ainfi envelopez qu'en entrant dans le foye ; car avant ce tems , chacun d'eux n'eft couvert que d'une feule membrane propre. Les branches du pore biliaire cheminent avec celles delà veine porte pai-toutes les parties du foye ac- compagnées de la même artère & du même^nerf qui courent fur fa membrane. Toutes ces branches ,fçavoir celles du pore biliaire s'uniiTent enfuite en un tronc qui va droit au petit boyau,dans lequel ce tronc aboutit environ à un pied de dif- tance du bas orifice de reftornach;&c'cii:en cet endroit qu'il fe décharge de la bile. Ayant fait la defcription de Ce vailîeau, il refte deux chofes Comment la
■a examiner. i°. Comment 4a bile eft féparée du fang dans le dufamM'I^foa ïoye. z°. Quel eft fort ufage. A l'égard de la premiere , il faut ufage. •confiderei- qu'il ne peut fe faire une féparation comme celle- •ci fans qu'elle foit caufée par quelque forte de- ferment. Une vient à la vérité au foye rien que fous la forme de fang , mais cependant il faut examiner de quelle partie ce fang coule. On trouve donc qu'il en vient une quantité conlidérablc de la tate parla bnnchcfilemam, & fi on veut en goûter, on lui rij
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44 L'ANATOMIE^
trouvera uue forte d'aigreur rude & fûre differente du rede
de la maffe du fang. Cette liqueur aigre fe mêlant alors avec le refte du fang & paffant avec lui dans le foye par les vaif- feauxles plus étroits,y caufe une fermentation comme celle du levain. C'eft par cette fermentation que la bile jaune eft féparée du fang de la même maniere que la leveure de bierre eft féparée dans le baril. Cette fermentation eft aidée par la nature même du foye, & la bile eft formée de particules fi différentes de celles du fang , que quoique le fang forte de la veine porte pour entrer dans la veine cave , cependant la bile refte en arrière & eft reçue parles petits rameaux du po- re biliaire. Quelques perfonnes affûrent que cette féparation fe fait par l'aide de quelques petites glandes , dans lefquelles les bouts de plufieurs vailleaux entrent ; mais je n'ai jamais pu découvrir ces petites glandes. L'ufage du fiel eft d'exciter con- jointement avec le fuc pancréatique un ferment dans le petit boyau pour fervir aux offices qui fpnt affez amplement expli- quez dans l'onzième Chapitre , à quoi nous ajouterons feu- lement qu'il fert par fon acrimonie à éguillonner les boyaux pour les animer à expulfer les excrémens qui font contenus en eux s ôc comme il n'a pas de veiiicule ou de refervoir, il paffe continuellement dans les boyaux., ce qui fait que les Chevaux fientent plus fouvent que la plupart des autres Animaux. Cette difpofition , comme le remarque le Docleur Brovvn , a été prudemment ordonnée par la providence en confidération de la nourriture abondante de cet Animal, de la grandeur de fes boyaux & de leurs diverfes circonvolutions j » car, dit-il, la bile eftuncliftere naturel ou une excrétion par ^laquelle la nature en chaffe un autre., &c» |
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DU CHEVAL.
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^tuaa »>t» »
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CHAPITRE XVI.
jD^ la Rate»
LA rate eft d'une fubftance molle , fpongieufe & reflem- La fubftance
blant à un fang épais, .noir & congelé dont on dit qu'elle de la rate, eft compofée. Cependant quelques perfonnes qui l'ont depuis peu examinée plus particulièrement avec le microfeope , di- fent que la plus grande partie de fa fubftance , excepté les vaif- feaux du fang , confitte en une grande quantité de petites glan- des enfermées dans des cellules charnues faites comme des rayons de miel ; que par leur propre nature ces glandes font blanches & paroiflent telles quand le fang en eft ôté. J'ai de la peine à croire qu'il y ait de pareilles glandes dans la rare > car lì cela étoit , il faudrait qu'elles fuffent bien différentes de celles des autres parties & d'une fubftance bien plus détachée ; attendu qu'après avoir ôté la peau qui entoure la rare , je l'ai lavée dans de l'eau de riviere pour en ôter la chair , Se qu'il n'eft refté après cette opération que les vaiffeaux feuls fans au- cune autre fubftance. Il y a dans la planche fuivanteune figu- re qui fait voir ces vaiffeaux dégagez de la chair. Elle eft fituëefous les petites ou ratifies côtes du côté gauche Sa fitimion &
Vis-à-vis du foye entre l'eftomach &lesfaufles côtes. Elle s'attache connexion. fouvent au diaphragme par une peau qui lui vient du péritoine: elle eft aulïi attachée par une membrane à l'eftomach. Elle eft de forme triangulaire, longue , & un peu pointue
comme vous voyez dans la figure. Sa couleur dans un Cheval fain eft rougeâtre tirant un peu Sa c"ouieiir.
fur le noir j mais dans un Cheval qui n'eft pas en fanté elle devient plus obfcure & eft d'une couleur plombée , ou cen- drée ; fouvent encore dans un Cheval mal fain , elle eft de la couleur de l'humeur qui le rend malade. ' La peau dont elle eft couverte eft plus épaifle que celle du ^ memhrme>
foye , tantàcaufe de fa fubftance détachée & molle .qui a befoin dîme plus forte couverture pour la défendis., nn'afin qu'elle puifle mieux foûtenir le battement des artères 4*fi y font affez confidérables & en quantité. Cette mei7ibiu.it ^u, vient du péritoine à qui elle eft communément attachée , aufïi- bien qu'au rein gauche, au diaphragme & à la coeffe. Quelques" liij
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46 L'A N A TOM IE
Anatomiftes modernes ont afluré qu'elle eft couverte pat
deux peaux ; fçavoir une extérieure, qui eft celle dont nous ve- nons de parler > & une intérieure provenant des vaifleaux qui entrent en elle. Ses vaifleaux, Toutes fes veines viennent de cette branche de la veine por-
1°. les veines. te ^ e^ appellée la branche fylénïque > car la veine porte bien-tôt après qu'elle eft fonie du côté concave du foye, en- voyé une branche considérable , qui paflant en travers du corps du côté droit au gauche par deflous le foye & i'eftomach, entre dans la rate , & fe divife fur elle en d'innombrables ra- meaux. Chaque petit rameau de l'avteve Jplémque s'unit: avec cette veine un peu avant qu'elle entre dans la rate. Il part aufli du bout d'en bas de la rate deux ou trois vaifleaux appel- iez va/a brev'uyow. vaifleaux courts qui vont à l'eftomach.L'ufa- ge de la vtincfplerzique eft de porter hors de la rate tout le fang artériel fuperflu à fa nourriture, & outre cela le propre fuc qui fe forme en elle , duquel nous parlerons inceflam- ment. l»,Sesartères. Ses artères font trois ou quatre fois en plus grand nombre
que fes veines : elles naiflent toutes de la branche delinque gau- che qui porte le nom de /^W<p<?:c'eftpar fes artères qu'elle re- çoit la chaleur & la nourriture, aufli-bien que la matière par laquelle fon propre fuc eft fait. Avant que cette artère entre dans la rate, il en fort un petit rameau qui s'ouvre dans la vtjne fnlémqu.e-, comme fai'marqué ci-deflus. 3«. Ses nerfs. " Ses nerfs. foBt petits & en affez grand nombre ; ils naiflent
de la branche mezentérique du nerf gauche intercoftal , & font pour la plupart difperfez fur la peau qui couvre la rate ; cependant quelques-uns entrent dans fa fubftance. Ses vajc- -Enfin elle a plufienrs vaifleaux limph;vtiq,ucs qui rampent féaux' limplïati- fur fa peau , & qui enfuite prennent leur chemin le long de ques. la coëffe vers le commun refervoir du chilc,dans lequel ils dé- chargent la liqueur qui eft contenue en eux , ainfi que font
tous les autres vai/Teanx limphatiques qui proviennent de plu- ficurs parties du bas-ventre, J'ai montré ci-devant dans le dou- zième Chapitre qui traite du mezentere ce que c'eft que ces vaifleaux limphatiques , & qu'elle eft la liqueur qu'ils con- tiennent. ■$«jifages. II. n'y a point de partie du corps , qui quant à fes ufages ,
ait fouftert une plus grande diverfite" d'opinions que celle-ci.
(Quelques-uns l'ont fait le refervok 4e h bile noire, ou d'un |
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DU CHEVAL 47
fang épais 8c groflîer féparé dans le foye & amené à la rate
par la branche fplenique : D'autres penfent que c'eft donner un ufage trop bas & trop ignoble à une partie fi confidérable que de la croire un fécond foye ; ôc leur opinion eft que la partie la plus fubtile ôc la plus fpiritueufe du chile paftant dans le foye , la plus épaifle ôc la plus grofliere va dans la ra- te , & que ce chile s'y change en un fang plus noir & plus terreftre , deftiné en partie pour la propre nourtiture de la rate , ôten partie pour celle des boyaux , de l'eftomach , du mezentere, &c. Il fuffira de dire pour répondre à ces deux opinions ,que là premiere eft contraire à la circulation du fang, puifque rien ne palle du foye à la rate , mais que la commu- nication eft de la rate au foye. A l'égard de la dernière , outre qu'elle eft contraire à la circulation , elle eft oppofée auffi au véritable mouvement du chile qui ne pafieni au foye ni à la rate, comme nousavons déjà démontré plus d'une fois. Il y a une troifiéme opinion , qui eft que le fang que les artères tui portent en grande quantiré , forme un fuc acide ou ai- gre , qui eft envoyé à l'eftomach par le moyen dçs va fi. hrevia, ou veines courtes , & qui fe déchargeant dans l'eftomach pro- voque l'appétit & aide la conception. Cette opinion a eu une grande quantité de Sedateurs , quoique fa faufleté foit dé- montrée, par l'expérience fuivahte : fi on ouvre un Chien , ou 4utrc Animal fcmblable en vie , ôc qu'on lie fes veines cour- tes avec un fil , elles s'empliront & s'enfleront entre reftomach ôc la ligature ; mais elles deviendront, vuides du côté de la rate, Ce quimontreparfaitemèntquelc fahg,ou quelque humeur que ce foit qui coule en ces veines courtes vient de l'eftomach. Ç>uoiqu'ilknfoit , nous accorderons qne le jus aigre que la fate rend ,eft formé de parties du fang artériel qui eft trahf- porté en elle par l'arterc fplénjque : qu'enfuite il ne va pas à Reftomach, mais au foyepar'la branche fplenique de la veine porte. ; car û on lie cette, branche comme il a été dit ci- öevant des veines courtes , elle s'emplira vers la rate ôc fé vul- nera vers le foye. Il paroît que l'ufage de ce fuc eft de fe mê- ler dans le tronc de la veiné porte avec tout le fang qui eft *eçû dans fes branchés venant de pluficurs parues du ba's-vên- tre , particulièrement des boyaux ?& d'entrer par ce moyen dans" lé foye ou il caufe une fermentation dans le fang qui fAit que-la bile cri eft fépârée-pOurÎes ufages mentionnez dans ^Chapitreprécèdent,où nous avons traitéde cette, réparation. |
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4s L'ANATOMIE
Un autre ufage delà rate eft d'entretenir pat fa chaleur
le côté gauche de l'eftormch» ainfi que le foye fait du côté droit pour aider la conço&ion j elie doit être très-chaude puif- qu'elle a une fi grande quantité d'artères. Il y a encore beaucoup d'autres opinions fur l'ufage de la
rate, qu'il feroit enuyeux de rapporter ici, attendu que la dé- couverte de la circulation du fang ôc du mouvement du chile i'uliir pour les réfuter toutes.' PLANCHE V.
Reprefenté le foye en entier aujf'bien que fes vaiffeaux dégagez,
de leur chair -, la rate entière & fes vaijjemx •> ejr les mêmes
yaijjeauxfeuls dégagez, de leur chair & le pancréas.
Figure Premiere.
Montre le foye hors du corps §c placé de fon côté .concavç
ou creux.
A AAA Le côté concave du foye couvert parfa peau. B La veine porte , & fa fortie du côté concave du foye. C Le tronc de la veine cave fortant auMi du foye.
D Le pore biliaire coupé près du foye.
E Une artère du rameau céliaque , qui étend fes branches
fur le foye.
J Un nerf de la fixiéme paire, comme il eft communément compté , qui étend fes branches fur le foye.
G G Les bords du foye retournez , & qui pendent fur fon côté concave.
HHHH Les quatre lobes du foye. Fig. 2.
Montre les vaiffeaux du foye dégagez de fon parenchimç
ou fubftance charnue. A A Une portion de la veine cave. B B Le tronc de la veine porte, fortant du foye.
C Le pore biliaire coupé près du foye.
EEEE Les branches de la veine porte difperfées dans le foye.
E E Les branches de la veine cave pareillement distribuées dan.<*
le foye.
L<*
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"DU CHBVÀ L"; ' '40
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Les plus remarquables jondions des embouchures de la
Veine cave & de la veine porte, L'artère qui vient de l'artère celiale > & qui étend fes bran-
ches dans le foye. Les bouts des veines qui font appellées capillaires, ou fem-
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GGG
H H
I |
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"blablesà des cheveux àcaufe de leur finefle.
%• 3-
Montre'la rate entière avec fes vaifleaux tant du dedans
que du dehors. Le corps de la rate par fon côté concave qui reçoit les
Vaifleaux. |
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B
G D
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La veine fplenique*
L'a rte re fp le nique.
.Les nerfs qui viennent de la branche mezentérique du nerf
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intercojlal gauche,
Fig. 4.:
Montre les vaifleaux de la rate , féparez de leur paretî-
tchime. L'artère celiarne coupée près de la grande artère. À1
Son rameau droit fupérieur produifant la gajhique droite B
ou l'artère de reftomach ; il fait aufll les ci/lie* gemelU qui paflent au foye & au pore biliaire. Son rameau droit intérieur , qui pafle au mezentere êc aux G
boyaux. Son rameau gauche appelle l'artère fpknique qui porte le D
fang à la rate. Les nerfs delà rate venant de la branche mezente'rique du E'
nerf gauche intercoftal. La branche fplenique ou veine porte coupée près de fon ï
tronc La veine 'fpleniqtte coupée & ouverte pour montrer fes G
valvules qui permettent au fang de paffer de la rate au foye, mais l'empêchent de retourner du foye à la rate. La diftribution des nerfs dans la fubftance de la rate ac- H H
compagnans ks veines & artères. Plufieurs jonctions les plus apparentes des veines & artères. I I&,cV
Vaifleaux qui vont du bas de la rate à reftomach, appeliez KK
Vaifleaux ou vazes courts. G |
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5.CT L' A N A T O M î E
LLj&cv £cs branches capillaires des veines , artères & nerfs dif»
perfées par toute la fubftance de la rate. |
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. 5.
Montre le pancréas dont la membrane & une partie de
la fubftance font ôtez pour mieux faire voir les vaifleaux qui lui viennent de la veine & artère fplemque; elle repréfente aufli le paffage pancréatique trouvé par Wirtfungtanus. A Le corps du pancréas diflequé,.
B Le nouveau paflageappellé le conduit de Wirtfungianm, ou
pancréatique.
Q L'orifice dudit paffage à l'endroit où. il entre dans le com-
mencement du petit boyau.
D Les artères du pancréas difperfées dans fa fubftance.
E La veine du pancréas difperfée pareillement dans fa fubf-
tance.
E Ses nerfs qui font une branche de la paire intercoftale.
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CHAPITRE XVII.
Des roignons ou reins y t$ des caffuies
Attrabilaires.. leurs noms. * Es roignons font autrement appeliez reiris? du nom latin <
1 4 renes , qui eft dérivé du mot grec, qui fignifie flux, parce
que les parties aqueufes du fang s'enféparent continuellement ■■
par leur moyen , & font ce qu'on appelle l'urine. .
Ils font au nombre de deux, afin que quand l'un eft bouché
Leur nombre,. . , ■'■, ,, . r . fituation&con-Par un gravier ou par quelque autre accident, 1 urine fort
nexion. féparée dans l'autre , fans quoi l'Animal ne pourroit vivre ; ils
font fituez au bas du dos derriere l'eftomah , & derriere les
boyaux , le roignon droit fous le foye , & le gauche fous la
rate aux deux cotez de la veine cave & de la grande artère
à l'oppofite l'un de l'autre -, ils repofent' fur les mufcles des
reins, & font enfermez entre les membranes du péritoine
qui les aflïïrent en leur place ; ils font attachez à la veine
cave & à la grande artère par les vaifleaux émalgens & à la
vefiie -par les uretères que nous décrirons dans le Chapitre:
fuivant.
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DU C H E V A L. 51
Ils font rarement d'une forme pareille l'un à l'autre ; car le , fi
droit reffemble à un cœur, excepté qu'il eft un peu plus plat, au lieu que le gauche reffemble davantage à celui d'un hom- mc;ayant la forme d'un haricot : voyez la figure fuivante. Ils font couverts par deux membranes , une intérieure, qui Leurs tnem»
leur eft propre & une extérieure qui leur eft commune ; laines, plus intérieure paroît naître de la peau la plus extérieure des vaiffeaux qui entrent en eux; cette peau s'attache fi près des roignons,qu'elle ne peut que difficilement en être féparée,étant très-mince & ayant des petits filets de nerfs d'un bout à l'autre qui viennent d'un rameau du nerf intercoftal. L'extérieure qui «eft commune aux roignons , eft empruntée du péritoine, ôc envelope négligemment les reins : cette peau eft empreinte de graifïc', & par cette raifon elle eft appclléc la membrane graif- feufe ; il paffe dedans une artère & une veine qui font auffi appellees graiffeuf es,& naiffent de la grandeartere & de la veine cave. Quant à leur fubftance on a toujours cru jufqu'à ces der- leurs fubf-
niers tems que c'étoit une chair dure & compacte ; il efttance*
bien vrai qu'elle eft affez ferme au toucher , & qu'ils
paroiffent charnus à la vue , mais comme rien ne fe fépare du
fang dans les autres parties du corps , fi ce n'eft par l'aide des
glandes, car c'eft ainfi que la falive eft féparée dans la bouche,
la bile dansle foye , & les mauvaifes humeurs dans les boyaux,
quand on prend une purgation &c, ainfi il faut fe rendre aux
obfervations des plus habiles Anatomiftes, qui par leurs mi-
crofeopes ont découvert que la fubftance des roignons eft pref-
que entièrement compofee de glandes, par lefquelles l'urine
eft féparée du fang de la façon que je vais le montrer tout à
l'heure.
Les artères & les veines des roignons font appellees emulgen- Leurs vaiffeaux
tes, parce qu'elles expriment l'urine &la font fortir de h maffe émulgens,leurs
, r r . i i • j' ii veines & leurs du iang ; comme quand on tire le lait d une vache , chaque artères.
roignon n'a fouvent qu'une artère & une veine , quelque
fois cependant ils en ont deux, ou plus de chaque forte. Lorf- que ces vaiffeaux entrent dans les roignons ils fe féparent en plufieurs branches, & celles-là en d'autres fucceffivement juf- qu'à ce qu'elles deviennent déliées comme des poils : les artères cmulgentes naiffent du tronc de la grande artère, & les veines de la veine cave 5 celles-là comme celles-ci en entrant dans les roignons fe dépouillent de leur membrane extérieure qui Gij
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5a L'AN AT OMIl
devient la membrane propre des roignons,eomme nous avons
obfervé ci-devant, mais pour les dédommager de cette perte,' ils font envelopez en un commun étui avec les branches der l'uretere de la façon qu'il eft montré dans le quinzième Cha* pitre , que les branches du pore biliaire dans le foye font en^ fermées en une commune membrane avec celles de la veine porte : les artères apportent le fang pour la nourriture des roignons, & avec lui l'humeur aqueufe qui eft féparée dans leurs glandes & qui faitlurine : par les veines le fang retourne à la veine cave ôc de-là monte au coeur. . Outre les innombrables petites glandes dont nous avons
montré que la fubftance des roignons eft compofée, il y en a environ dix plus considérables par leur grandeur , pofées dans le centre du roignon , & placées à l'entrée dans le pefois ou baifin ; elles font appellées en htm carunculœ fapilla.res,S>c par tlons mararaïi-queïques"uns nommées- productions mammillaires ; ces Àairej. glandes font ainfi nommées à caufe de la refiemblance qu'elles ont avec les bouts des mammelles des femmes ; elles font un i
peu plus dures que le refte de la fubftance des roignons & d'une couleur plus foible, elles font à peu-près delà groffeür d'une feverolle, chacune d'elles a plufieurs petits trous ou porcs par lefquels l'urine, diftile des petits conduits urinaires dans le.ven- tre des roignons, ou dans la cavité du felvis. ; le Pthfs ou.- Le pelvis ou baffin eft une cellule ou cavité membraneufe1 fcaiTui. ^ans [e miijeu du roignon , & n'eft autre chofe que la tête de l'uretere: élargie ; il y a autour de lui quelques gros tuyaux qui .
vont à ces glandes mammillaires dont nous avons parlé ci-de-- vant, un tuyau pour chaque glande, par lefquels l'urine tombe dans cette cavité » <3t de-là dans l'uretere. ;. JLems avions.,. L'aftion.des roignons eft de féparer du fang l'humeur aqueufe , ce quife fait en cette maniere. On fçait qu'un Cheval ne peut non plus vivre fans boire que fans manger : or la boif- fon ne fert pas feulement à .rafraîchir le corps -, mais elle eft encore plus utile pour rendre le chiie clair, afin qu'il puifle paf- fer par les chemins étroits des veines lactées ì ainfi l'eau, que le Cheval boit paffe avec le chile le plus huileux dans la maffe' du fang,où étant arrivée, l'eau.n'eftplus alorsd aucun ufageiles-. artères émuigentes décrites ci-devant la portent aux roignons- mélée encore avec le fang pour qu'elle en foit féparée ; & conv - me le fang étant d'une confiftance plus épaiffe que l'eau , ne peut entrer par les paffages cttoits par lefquels Teau diftiie y . |
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DU C H E V A L; 53
cefang qui refte après que la nourriture a été fournie aux roi-
gnons , s'en retourne par les veines émulgentes dans la veine cave & de-là au cœur , mais les parties aqueufes coulent des groffes branches des artères émulgentes dans de plus petites, qui fe divifant fuccefliviment de plus en plus, finitïent par des branches qui deviennent auflfi minces qu'un cheveu , & qui vont aboutir dans ces petites glandes vers le côté d'en dehors des roignons où cette humeur aqueufe eft traite, pour ainfi-dire par ces glandes dans les petits tuyaux urinaires,qui font à peu- près gros comme des fibres, & par. lefquels elle coulej'ufqu'aux caruncules papillaires qui la filtrent enfuite dans le baifin ; de- là elle defcend parles uretères dans la veffie , où quand elle devient incommode,foit par fa quantité, ou par fon acreté, &c. elle provoque le Cheval à la faire fortir ; c'eft cette eau que l'on appelle urine : & comme l'urine n'eft pas de la môme couleur que l'eau qu'il a bû-, mais communément jaune, il eft Vraiiemblable qu'elle gagne cette couleur d'une petite quan- tité de bile qui fe-mêle avec elle, de forte que l'urine fera teinte conformément à la qualité de la bile, fçavoir en jaune ; fi labile eft de fa couleur naturelle, ou bien fi la bile fe trouve furnatu- rellcment de quelque autre couleur,commenoire, verdâtre,&c. l'urine s'en ientira, comme quelques perfonnes l-'obfervenc dans les Chevaux malades; c'eft pourquoi dans les Chevaux comme dans les Hommes , on acquiert fouvent quelque con- - noiffance de la maladie par l'obfervation de l'urine. Au-deffus des roignons un peu en dehors & environ à un £es capfùles
doigt d'eux , il y a deux glandes qui font connues par plufieurs "^' „^res,' noms & par plufieurs ufages, que les Auteurs leurs ont attri- fituation,' leur buez : quelques-uns les appellent les faux roignons à caufe de grofleur& ie«ç la rcffemblance qu'ils ont avec les véritables à l'égard de leur forme , & à caufe qu'ils "ont crû" qu'ils aidoient les véritables - dans la réparation-de Turine. Bartholinlcs appelle les étuis de la. oile noire, parce qu'il eft d'opinion -qu'ils rcçcuveBt la bile noire de la rate: d'autres leurs ont donné d'autres noms que ' je ne vous rapporterai pas; il n'y a pas l'ongtems qu'on les a trouvez pour la premiere fois ; ils font dans un Cheval environ ■ >* auifi gros qu'une fève de Jardin & de la forme qu'ils font re- Préfcntez dans la figure ; ils font couverts par une unique pea u clairerqui communément s'attache àia peau graiffeufe qui entoure les roignons ; ils ont une petite cavité en eux. : Leurs veines & leurs artères viennent pour la plupart des ScéwnwMww», |
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54 X' A N A T O M I E
émulgentés, mais quelquefois elles viennent immédiatement
de la grande artère &de la veine cave ; les artères leurs portent le fang pour leur nourriture , & parconféquent il s'en retourne parles veines comme faitauiTi cette humeur,quclle que'elle foit qui eft cuite & féparée en eux , car ils n'ont pas d'autres vaif- feaux à cet effet 5 ils ont à la vérité quelques vaiffeaux limpha- tiques,mais ils leurs font communs comme aux autres parties, & n'ont pas ici un ufage particulier. Leurs nerfs naiffent de cette branche de la paire intercoftale qui va à l'eftomach, à la rate & à la membrane la plus intérieure ou propre qui cou- vre les roignons. Leurs ufages. On trouve communément dans leur cavité une humeur noirâtre formée d'une partie du fang artériel qui coule vers eux, il eli très-incertain de quelle nature & ufagc cette hu- meur eft 5 elle n'a pas d'autre chemin pour fori ir de cette cavité que parles veines qui dépofent ce qui eft contenu en elles dans les veines émulgentés ou dans la veine cave, & ainfi il faut qu'elle paffe de néceffité au cœur avec le fang vénal : fi on avoit trouvé quelque chemin par où elle eût pu paffer probablement aux roignons ', alors il feroit très-plaulible ,fui- vant l'opinion de Bartholin, qu'elle forme un ferment à l'u- fage des reins , pour leur aider à féparer du fang l'humeur aqueufe ; mais jufqu'à ce tems il faut fufpendre fon opinion. A mon égard, attendu que plufieurs fçavans Anatomiftes qui ont traité de ces glandes ne fçaventoù ils en font dans la dé- couverte de leur véritable ufagc , je n'aurai pas honte de con- feffer ma propre ignorance & mon infuffifance en cela. |
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CHAPITRE XVIIL
Des Vreferes ou pajfages de burine LEs uretères ou conduits de l'urine font au nombre de deux,
ils font fituez de chaque côté à quelque diftance de la- veine cave de de la grande artère. Ils commencent au baffin des roignons.du creux duquel ilsfortent & vont à la velile, formant une ligne courbe fembiable à une. f ils s'embouchent au bas de fa partie poftéricure, pas loin de fon fphin&er , coulant la va- leur de l'étendue d'un pouce entre fes deux membranes pro- |
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Les uretères.
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DU CHEVAL. 55
pres pour empêcher que l'urine ne reflue en eux 5 car lorfque
la veille eftpreffée, ces peaux fe ferrant l'une contre l'autre,fcr- ment les embouchures des uretères. Leur fubftance rcffèmble beaucoup à celles des veines, elle Leur fuf,ftaBcg
eft feulement plus blanche, plus nerveufe «5c plus e'paiffe 5 ils 6cieurvaifleaux font communément compoiez de deux peaux ; la plus inté- rieure qui leur eft propre, <5c une plus extérieure qui eft em- pruntée du péritoine; ils ont de petites veines «5c artères qui leurs viennent des vaifieaux voifins, «5c quantité de petites cor- des venant des branches des nerfs intercoftaux, d'où provient ce fentiment de douleur fi insupportable quand ungraviers'y arrête. Leur cavité eft affez large pour introduire facilement une Leur cavite
groffe paille dans ceux d'un Cheval mort, c'cft pourquoi il & leur ufage» eft à préfumer que dans un Cheval vivant elle i'eft beaucoup davantage : c'eft par ces paffages ou cavitez que l'urine coule des reins à la velue 5 voilà leur feul & véritable ufage. |
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CHAPITRE XIX.
D*è la Veffie*.
LA veflle de l'urine eft fituée au fond du ventre dans cette i_a fîtuation &
cavité qui eft formée par ì'osfacrum,^ les hanches «5c par fubftance de la l'os pubis en dedans des deux membranes du péritoine r elle eft d'une fubftance en partie membraneufe , afin de pouvoir s'étendre & fe contracter, & en partie charnue pour exécuter le mouvement de contraction ou refferrement qui s'accomplit par le moyen de fes fibres charnues, lefquclles font entièrement lituéesdans fa membrane du milieu qui eft vraiment mufeu- laire , comme je vais vous montrer tout-à-1'heure. Plie eft d'une figure orbiculaire femblable à une poire, ayant Sa figure-
en dedans une valle concavité dans laquelle l'urine eft con- - tenue. Elle eft compofée de trois membranes, la premiere & la ses «lembrajies*
plus extérieure vient du péritoine ; cette membrane cft: très- forte & extrêmement ferrée : la plus intérieure eft claire , blan- che , luifante & d'un fentiment exquis r elle eft entrelaffée de " toutes fortes de fibres, afin qu elle foit bien foûtentië dans fes exténuons & fes contractions, ces fibres l'étendant ou 1a tirant |
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56 V ANATÔ MI E
en haut tous enfemble, félon que le befoin le requiert. "Je
l'ai fouvcnt trouvée enduite par dedans d'une humeur mufqueu- fe que j'ai pris pour un excrément de la veffie de la troifiéme , conco&ion, Se même pour fervir à empêcher cette membrane d'être offenféc par l'acreté de l'urinerla membrane du milieu qui eft entre ces deuxeft plus épaiffe que les deux ci-deffus, Se rem- plie de fibres charnues comme la premiere peau deTeftomach Se de la matrice. Ces fibres coulent du fens de» fa longueur, & c'eft en fe retreciflant qu'ils font fortir l'urine, contraignant. le muf- cle fphin&er qui entoure le col de la veffie à s'ouvrir. Ses perfora- Elle a trois ouvertures, deux dans la partie de derriere un nonsoutrous. u au-deffous du col pour laifler entrer l'urine des uretères
dans la veille ,.& une au col de la veffie pour laifler fortir l'uri- ne au dehors. Ses parties & On divife la veffie en deux parties, fçavoir fon fond Se fon leur connexion. çplj je fond eft la partie la plus ample Se la plus étendue; fon
col eft plus étroit ôc pins ferré ; fon fond eft attaché ferme- ment par une membrane à l'inteftin rectum, ou boyau culier, ôc a la grande artère un peu avant fa divifion par les artè- res umbilkdes , afin que dans un mouvement trop violent elle ne puiffe tomber fur fon col, ce qui empêcheroit la fortie de l'urine. Son col eft plus étroit, mais-plus long dans les Che- yvaux que dans les Jumens , & dans les deux fexes il eft charnu Se environné par un mufcle fphinëter qui eft garni de grande quantité de fibres, dont quelques-unes font droites & les autres , de travers, ces dernières couchées fous les premières. Ce mufcle fphin&er femble n'être autre chofe que.la membrane du mi- lieu de la veffie rendue plus épaiffe en cet endroit par l'entre- mife des fibres circulaires ou de travers: fon ufage eft de fer- mer le col de la veffie, afin que les urines n'en puiffent fortir !j que lorfque parleur quantité ou par leurpointillement elles deviennent fi incommodes à la Bète , qu'elles la provoquent à faire ouvrir le fphin&er en retreciflant les mufcles du ventre Scia membrane mufculaire de la veffie. Si ce fphincler venoit à perdre fa force, le Cheval en perdrott l'ufage, Se l'urine fortiroit de la veffie a mefure qu'elle y entreroit. Ses yaifleaux. Ses veines Se artères procèdent des branches hypogaftri- ques de la veine cave Se de la grande artère , elles entrent dans fon col dans lequel une partie s'y perd Se le refte coule dans fon fond. Ses nerfs viennent en partie des intercoftaux,, & en partie de la mçjçlle de l'os du dos, appelle l'os facruna » ou
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D ü CHEVAL ; s?
t)u le croupion, qui eft le plus proche de la croupière.
Les ufages de la veiïie font de recevoir l'urine qui vient des Son ufags,
roignons par les uretères ,& de la contenir jufqu'à ce que (a trop grande quantité incommode la Bête ; car aufllrôt les mutcles du ventre & de la membrane mufculaire du milieu de la velile la contraignent à fortir. |
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CHAPITRE XX,
2)<f la Verge & du Foureau*
OUTRE le principal ufage de la verge des Chevaux en-
tiers , qui eft de s'accoupler avec les Jumens » elle a en- core celui de conduire l'urine hors de la velile 5 & parce que ce dernier ufage eft le feul dans les Chevaux châtrez , nous en traiterons ici à la fuite de la veille. La verge d'un Cheval eft cachée prcFque toute dans le fou- Les parties de
reau , duquel, quand elle eft tirée dehors, elle emprunte la1*^1^ couverture qui eli compofée"de l'épiderme, de la véritable pcauSc de la membrane charnue qui lui. font communes com- me aux autres parties du corps. Son gland a une membrane propre qui l'entoure , & toute la verge confitte en deux corps nerveux & une peau qui les fépare , l'uretre, le gland , quatre mufcles & des vaifleaux , ce que nous allons détailler par or- dre. Les deux corps nerveux font entourez par une membrane Les corps net*
-epaifle , ferme 6c blanche, mais leur fubitance la plus inté- veux« ncurc eft très - fpongieufe ; ils ne font prefque compofez que de vaifleaux, fçavoir veines, artères & filets de nerfs qui font merveillcufcment tiflus l'un avec l'autre : ces corps ner- veux proviennent du bas des os des aînés , à peu de diftance l'un de l'autre, ou ils lailfent feulement entr'eux une efpace pour le paflage du conduit de l'urine, mais peu après ils fc rencontrent, &c vont côte à côte dans toute l'étendue de la verge jufqu'au gland, ayant feulement entr'eux une peau dé- liée; à leur naiflance ils font la figure du '.haut de la let- tre Y. Le conduit de l'urine eftfitué entr'eux, ou plutôt deflous, & Le tuyau da
eft d'une fubitance pareille àia leur 5 en dedans il eft membra*115, H
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5« L' Ai NA TO M Î E
neux &. très-fenfible • il part du col de la veffie, & eft pres-
que d'une égale largeur dans toute fa .longueur. A fa nailTan— ce où il joint le col de la veflie,il a une valvule membraneu- fe qui* permet à l'urine de fortir , mais empêche la matière; feminale , ou quelqu'autre chofe qui fuinteroit dans le con- duit de l'urine, d'entrer dans la vefïie, à moins qu'on ne la force à s'ouvrir ayec une fonde, ou avec.autre chofe fcm^- bhlle. Le.ghtnd. Au devant de l'extrémité de ces corps nerveux fe trouve le- gland qui y eft attaché & diftingué du refte de la'verge par
un cercle fembîable à une couronne qui l'entoure ; il eft d'un- fentiment plus exquis que les corps nerveux, mais il n'eft pas d'une fubftance beaucoup différente , quoique quelques- uns difent qu'il eft glanduleux : quand la verge eft tirée , 11 n'a pas d'autre couverture qu'une peau très-fine. Les mufcles.. La verge a quatre mufclcs à fa racine, deux à chaque cô- té; la premiere paire qui eft courte & épaifife,part delaboffc de l'os de .la hanche i ces deux mufcles s'attachent dans les corps nerveux proche de leur commencement ; ■ ik font ap- peliez éreéteurs * parce qu'ils aident la verge à s'élever: la fe- conde paire eft plus longue & plus mince ; ils proviennent du: mufeie fphinfter du fondement, &. côtoyant le conduit de l'urine environ vers fon milieu, ils fervent à l'élargir, pour que l*urine,&c. ayent un plus libre paffage : ils font appeliez di- latans, c'eft à-dire ouvrans.. Lçs vâilTeaux* ^es ve'nes & artères naiffent des hypogaftriques , & entrent à l'endroit où les corps nerveux fe rencontrent ; fes nerfs vien- nent du plus: bas vertébral." Son.ufage..; Le premier & le plus confidérable ufage de la verge eft -la copulation par laquelle elle fert à'porter la matière feminale
dans la femelle , mais le fécond , ou plutôt le feul ufage qu'elle ait dans les Chevaux châtrez , eft de fervir comme de robinet à la veifie pour que l'urine forte quand elle devient incommo- de; de'c'eft principalement à cet office que l'uretre eft em- piove. f Lefoureau,-. Excepté le tems que la verge eft tendue' par le fang & par les efp'rùs, elle eft cachée dans fon feureau dont il n'eft pas béfoin"de parler, attendu qu'il eft feulement un redoublement . des couvertures communes du corps, fçavoir 1 epidemie , la • vraye peau & la membrane charnue qui lé trouve fort mince . en cet endroit: ce fou rea u piroît répondre au prépuce, des Honimes^,.* • |
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DU C "H EVA li
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*m i I
CHAPITRE XXL
1D<f/ parties qui fervent à la propagation âaw$
les Chevaux, Ç$ premièrement des <vaif~
fe aux pré parans fpermatiques.
A Pre's avoir montré les parties qui fervent à la eh if t-
fication & en quelque forte à la nutrition & fanguifi- cation , je vais eniuite expliquer celles qui fervent à la géné- ration ; & comme toutes les précédentes , excepté la verge dont je viens de traiter dans le dernier Chapitre', font com- munes & femblables dans le mâle & dans la femelle , & que ces dernières différent confidérablcment dans les deux fexes , il faut les traiter féparément. Je commencerai donc par les parties du Cheval , & enfuite je traiterai celles de la Ju- ment. Les premières parties félon l'ordre ,font les vaifleaux pré- <§e$ ^atSéau*
parans ou fpermatiques , artères & veines : les artères por- prépar-uvs. tent le fang , & les efprits animaux aux tefticules pour former ■la matière feminale , & les veines rapportent des tefticules le fang fuperflu ou incapable de cet office. Leurs artères fortent du tronc defeendant de la grande artère , à peu près deux lar- geurs de main au-deflbus des émulgentes une de chaque côté, & les veines fortent du pareil tronc de la veine cave deux à chaque coté plus haut que les artères, comme vous pouvez voir dans la figure : dans les corps humains les veines du cô- té gauche naiffent communément de la veine gauche émui- gente , & il n'y en a qu'une. Les Anatomiftcs difent que fî elles, naifibient de la veine cave il feroit néceflairc qu'elles paf- faflent deflus la grande artère , qui par fon battement conti- i-nuel empêcheroit le retour du fang des tefticules dans cette veine : mais attendu que la nature n'a pas eu cette précaution pour le Cheval quoiqu'il en fût autant befoin que dans l'hom- me , je ne fçaurois regarder cette raifon comme fatisfaifante. A la rencontre de ces artères & veines refpe&ivement chacu- ne de leur côté, fcavoir l'artère droite avec la veine droite,& l'artère gauche avec la veine gauche,elles acquièrent une com- mune couverture dupéritoine , öc ces vaifleaux defeendans ca- ri i) |
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6o V ANATOMIE
tre ces deux membranes jufqu'au bas des reins coulent fur les-
uretères comme la figure le montre. Dans leur chemin ils cn- voyent de petits filets au pe'ritoine ; les veines fe divifent en, plufieurs petits rameaux qulfe réjoignent un peu après , mais les artcrcs vont affez long-texns par un tuyau feulement, quoique diverfcment- cntrelaffé &. cntretiffu avec les veines avecléfquclles elles ne font pas unies comme on le croyoit gène'rai e ment avant la découverte de la circulation du fang s on croyoit aufli jufqu'alors que les veines portoient le fang, & les artères les efprits animaux aux teftieules, que les artères s'ouvroient dans les veines & les veines dans les artères pour mêlerle fang avec les efprits animaux ,. afin de préparer la ma- tière féminale dans les teftieules; mais depuis que la circula- tion du fang a été pleinement entendue., ileft devenu certain que le fang &: les efprits coulent aux teftieules par les artères feulement , & après avoir recherché très-exa&ement fi les veines fe joignoient avec les artères en cet endroit 7 on ne l'a pas trouvé ni rien de femblable, mais feulement que ces deux, veines & artères font couvertes tout du long par une commu- ne membrane ; c'eft ce qui a donné lieu à l'erreur. Quand ces- vaiffeaux font arrivez à la diftance de plus d'un demi pied des teftieules ; les artères commencent à fe divifer en plufieurs rameaux & les veines en beaucoup davantage. Tous ces vaif- feaux fortent du ventre par les:trous que fait le péritoine en allant cntoureiUes bourfes : l'efpace qui fe trouve entre l'en- droit où ces vaiffeaux commencent à fe ramifierai fort >. & les teftieules c-ft appelle le corps pyramidal, parce que des tefticu. . les en haut il devient de plus étroit en plus étroit comme une piramide ,,ainfi qu'il eft repréfenté dans la figure. Il eft auffi appelle corps variqueux , parce que les-vaiffeaux ainfi divifez font un corps plus épais : & enfin le plexus femblable au fer- ment de vigne ou entretifftire,..parce que les veines & les ar- tères s'entortillent & s'^graftent l'une, autour de l'autre comme des fermens de vigne. Tous fesvaiffeaux entrent- dans les tefti- eules divifez en plufieurs branches, mais. les. veines en un nom- bre bien plus grand que les artères , ce qui étoit néceffaire pour que le fang coulât très - vivement aux. teftieules par les artères, mais retournât plus doucement par les veines; e'eft pourquoiil convcnoit qu'elles entraflent dansles teftieules avec un plus grand nombre de rameaux. £s!ou$ avons aflez fuffifamment montré l'ufage des vaiffeaux |
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DU CHEVAL êi
préparans dans ce que nous avons dit d'eux > pour concevoir
clairement que le nom de préparateurs appartient particuliè- rement & feulement aux artères qui portent le fang & les ef- prits aux tefticules pour les nourrir & former la matière fémi- nale , & qu'il ne peut être nullement donné aux veines qui rapportent feulement le fang qui n'eft pas converti en ces ufages. Comme les nerfs & les vaiOTeauxlimphatiques qui accom-
pagnent aux tefticules les vaifleaux dont nous venons de par- ler font deftinez pour les tefticules mêmcs,& ne font que fuivre la route des artères & veines dans leur paifage, nous n'en di- rons rien de plus ici , mais nous montrerons leur origine Se leur ufage dans le Chapitre fuivant. CHAPITRE XXÏT.
De f tefiicules Ç& des parafiate s.
LE s tefticules font appellées en Latin telles, qui fignifìe té- T
r ,fv, . , r i r « i • Leursnomsi moins, a caule qu ils témoignent le lexe , la torce & la vi-
gueur de l'Animal. Ils font toujours deux fuivant l'ordre de la nature , c'eft pourquoi les Grecs les appellent par un nom qui fignifìe Jumeaux* Ils font de forme ovale , mais tant foit petvapplatie: leur Leur forme
fubftance a été autrefois réputée glanduleufe comme s'ils &iubftanc?' étoient feulement deux grofles glandes qui ne différoient des glandes des autres parties du corps qu'en groffeur & en ufa- ge ; mais les Anatomiftes modernes ont découverts qu'ils ne font pas d'une fubftance fi-folide que les autres glandes , <5c qu'ils font entièrement compofez de vaifleaux qui s'entortil- lent de tous cotez &. qui font retenus dans leurs peaux , & reflerrez parla peau la plus intérieure qui entoure les tefticu- les. Quand on les coupe en,deux ils ne paroiflent pas rouges , mais blanchâtres, parce qu'auiïi-tôt que le fang y entre , il commence à perdre fa couleur &fa nature pour Te tourner en matière féminale : & comme je n'ai jamais vu. de fang dans- les tefticules , je crois que les veines coulent feulement dans les membranes des tefticules » & que ceft là que les arteses leurs remettent le fang fuperflu avant d'entrer dans le corps - des tefticules ,, & alors, les -vaifleaux dont.les tefticules fontJ: H iii
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62 X' ANATOMIE
compofez feront feulement des artères qui s'y féparent en très-
grande quantité de petits filets > très-fins dcftinez à former la fémence. Je ne crois pas me tromper iorfque je dis que non-feule-
ment les deux veines & les deux artères coulent dans toutes les membranes qui environnent les tefticules , mais que le •corps des tefticules même n'a pas d'autres vaifleaux du fang que les artères. Il eft même incertain qu'ils ayent quelques au- tres fortes de vaifleaux : il eft vrai qu'il y a des nerfs & des vaifleaux limphatiques qui viennent vers les tefticules , com- me j'ai obfervé dans le Chapitre précèdent. Mais je doute ■qu'ils aillent plus avant que dans les membranes des tefticules. Quelques perfonnes difent que les nerfs naiffent ./; de la paire vertebrale ; d'autres, qu'ils viennent de l'intercof- tale; & de troifiémes, difent qu'ils viennent & de l'une &de
l'autre : mais quelle que foit leur origine , je penfe qu'ils font le plus fouvent , & même toujours , employez aux mufcles fufpenfoires des tefticules , c'eft-a-dire aux mufcles , par lef- quels les tefticules font foûtenuës &: à leurs membranes. Ain- fi je fuis très-éloigné de croire , comme quelques perfonnes, que ces nerfs contribuent prefque entièrement à fournir la matière pour faire la femence, Les vaifleaux limphatiques viennent manifeftement d'entre les membranes des tefticules, & montent dans le ventre parles mêmes ouvertures par ief- quelles les vaifleaux préparans defeendent , coulant toujours en montant , jufqu'à ce qu'ils atteignent le commun refer- voir du chile où ils fc déchargent. Voyez le Chapitre 10* & 12.
leurs peaux. Les tefticules étant des parties fenfibles , délicates & nobics,
font défendues du froid extérieur ou autres injures par pill- ile urs membranes, dont les unes leurs font communes avec quelque autre partie du corps : & les autres leurs font pro- pres uniquement. La couverture commune environne les deux tefticules, formant une cavité qui les enferme comme dans un fac , & fait ce que nous appelions la bourfe. Cette couverture eft compofée de deux membranes, dont l'extérieure :eft la peau avec l'épiderme,& l'intérieure eft la membrane charnue. La plus extérieure n'eft pas divifée comme dans un homme, par une ligne qui coule dans le .milieu en Ion" gueur : la plus intérieure lui eft attachée allez étroitement par un côté : elle l'eu: aulfi à la membrane propre fa sa' |
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DU CHEVAL 63
fine , par fon côte' intérieur, au moyen de plufieurs fibres
membraneufes. La couverture propre n'eft compofée de même que de deux membranes, quoique quelques-uns ayent crû qu'il y en avoit trois. La plus extérieure eft appcllee va- ginale 5 ou peau femblable à une guaine , parce que les tefti- cules font enfermées en elle comme dans une guàìne : elle eft épailfe & fort unie par le dedans, mais rilde par dehors à caufe de plufieurs fibres ou petits filets , par lcfquels elle eft attachée à la peau la plus intérieure des membranes com- munes : elle eft remplie de veines & eft une production du pé- ritoine 5 caries vaiiîeaux préparans defeendant d'au-deffusdes os des aînés dans la bourfe, le péritoine leur fait un étui pour leur défenfe , & marche avec eux jufqu'au bas des tefti- culcs qu'il entoure pareillement. Dans cette membrane eft Du mufcle fuf- attaché le mufcle qui fufpend les tefticulcs, que nous allon; tkuk^f décrire prefenremeht. Quelques perfonnes le compofcn! de deux peaux dont la plus extérieure , retient le nom de vagi- nale j ci-devant mentionné ; & ils appellent la plus intérieure la peau rouge à caufe de fa-couleur, mais il "eft certain que cette peau rouge n'eft autre chofe que le mufcle fufpenfcirc ei-devant dit, qui s'étend en largeur & comme une peau clai- re furia peau vaginale. La dernière ou plus intérieure mem- brane qui couvre immédiatement les tefticulcs, qui eft la fe- conde propre, eft appeliée la membrane nerveufe > ou au- trement , la membrane blanche : elle eft épaiffe , forte, & d'une couleur tirant fur le blanc : elle paroît provenir de la peau extérieure des vaificaux préparans : elle eft rude à fon côté le plus proche des tefticules & unie & glifiante à fan côté extérieur. Chaque tefticule eft fufpendu par un mufcle appelle cremaflet i^ts rmklès-
ou fufpenfoire : ces mufcles proviennent du ligament des os des aines , & defeendant par la progreûlon du péritoine , dont ont vient de parler j ils font infertionnez dans la mem- brane vaginale qu'ils fortifient , pour qu'elle puiife ioûtenir le poids des tefticules. Au fommet ou au dos, pour ainfi dire, de chaque tefticu-
le, il y a un corps long, blachâtre & un peu rond-, qu'on dif- a *" lìngue très-aifément des tefticules , quoiqu'il ne foit pas d'une fubfbncefort différente , feulement il n'eft pas aufli ferme & Pompaci: , que le font les tefticules. On nomme ces deux CCirps lesparafiate'S, parce qu'ils fervent, pour ainfi dire, aux •■ |
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$i L' ANATOMIE
tefticuleS,& aufii épiâidimesà caufe qu'ils font jumeaux. Ils font
entièrement compofcz,ccmme les tefticulcs,dc vaiffeaux qui fc diftribucnt &fc réunifient tous enfuite en une cordc,qui fe con- tinue dans les vaiffeaux déférens, dcfquels on parlera dans le Chapitre fuivant. X'ufage des L'ufage des parties dont on vient de parler , paroît être de tefticules & desfaire ^ je perfectionner la matière pour la propagation de pa ' l'efpéce, Un fécond ufage, ou plutôt un effet des tefticules , eft de donner le courage & la vigueur au Cheval : car nous ob-
fervons que les Chevaux entiers font généralement d'un, plus grand courage que les Guilledins, ou Chevaux hongres. |
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CHAPITRE XXIII.
*!)€$ vaijfeaux déférens, des veflicules femina-
les & des Pro fiate s. Ses vaiffeaux T Es vaiffeaux déférens font au nombre de deux , un de
déférens. | A chaque côté : ils commencent au plus petit bout des parafâtes , décrits dans le premier Chapitre , <3t en font com-
me une continuation. Ils font blanchâtres & affez fermes : ils ne font pas creux comme une veine, mais ils reffcmblcnt à un nerfs car on diftingue difficilement leurscavitez, à moins que les vefficules féminales étant trop pleines, la matière ne regorge $ pour ainfi dire, dans ces vaiîfeaux, comme je l'ai quelquefois obfervé. En fortant des paraftates ils montent au - deffus des bourfes droit dans le ventre par la même progreffion du pé" ritoine 5 par laquelle les vaiffeaux préparans defeendent- Quand ils font entrez dans le ventre , ils traverfent peu après les artères de dehors en dedans, & prenant un petit circuit » ils tournent fous la veflk jufqu'à ce qu'ils arrivent prefque à fon col , vers lequel ils deviennent plus amples que devant. En cet endroit leurs cotez s'ouvrent dans les velïkules fémina- les. Cependant ils continuent leur courfe avec le conduit de l'urine jufqu'aux proftates ; mais ils font devenus beaucoup plus petits avant de les atteindre. Ces vaiffeaux fervent coki- me d'aqueducs pour parvenir des tefticules aux vefficules fé" minales : c'eft parleurs cols que la matière contenue dans ce* vcflicuj.es, vient au conduit de l'urine dans la copulation*
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BU CHE 'V A L; ö$
Les endroits où la matière fpermatique eft cnferme'e , s'ap- Les vefikuieis
pellcnt les velGcules ieminales ou féminaircs. Le * Docteur feiaiil^e^ ÎVtiArton affare que dans un Cheval elles font compoféès de ■deux parties, dont l'une eft membraneufe , & l'autre glandu- leufe. « La velue, dit-il, a été trouvée de fix pouces de long <rç & de près de 3 de large , quoiqu'elle fût vuide ôenonouver- re te:maiseiie paroît capable d'être étendue à une plus grande lon-^t gueur & largeur fi elle étoit remplie. Quand on ouvre le fond ré ■de cette veuie, & qu'on met une fonde dedans > la fonde r« paffe obliquement vers le conduit de l'urine & y entre par <* le même trou , par lequel entre le vaiffeau défèrent du^e -même côté. L'autre partie.de ces veilles que nous appelions re .glanduleufcs, étoit pi us large & plus épaiffe à l'endroit qui rç joint le conduit de l'urine,&où entrent les vaiffeaux déferens; r$ mais en defeendant versie fond,elle devenoit de plus mince en i* plus mince , refîembiant à un coin à fendre du bois. La h fubftance de fes glandes n'étoit pas beaucoup différente de rç celle des tcfticules, mais d'une couleur plus obfcure ; & elles it avoient des trous il apparens qu'on y auroit admis une fon- ■>* de aflèz groffe. Tous ces trous fe rejoignent en un commun <■« conduit avant qu'ils atteignent l'uretre > car mettant une « fonde dans chacun de cefdits trous, elle rendoit fins au- «1 cun obftacle dans ce commun paffage ; mais on ne pût pas ?e ■tout-à-fait pénécrer de ce paflage au conduit du l'urine , « parce qu'il étoit couvert de la membrane claire <3c fpon- r? gieufe de l'uretre : c'eft par cette membrane que la matière rç fpermatique paffe dans la copulation. Jufques ici c'eft le r? Docteur Whurton qui parle en fon trentième Chapitre des glandes. Pour moi je n'ai jamais obfervc une fi grande diffé- rence d'une partie des vefficules feminales à l'autre , ni que l'une parût membraneufe , & l'autre glanduieufe ; & je n'au- rois pas imaginé qu'un fi fçavant Anatomifte eût pris les profi- tâtes pour une partie des vefficules feminales , attendu que celles-là font les feules parties, qui dans cet endroit me pa- coiffent glanduleufes. Toutes les veffies feminales que j'ai ob- fervées m'ont prefquc toujours paru d'une fubftance fcmbla- ble , peut-être un peu plus épaiiTes en un endroit que dans tin autre. Elles font blanchâtres d'une confiftance très - forte, & pleines en dedans de petites cellules comme celles des gre- nades : elles n'ont, point de communications l'une avec l'au- tre ; leur extrémité la plus épaiffe eft un peu enflée à chaque I
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66 L'ANATÖM IE
côté de la vefïie , comme vous voyez dans la figure , & leurs
plus petits bouts ou embouchures , qui font les plus près l'un de l'autre , s'ouvrent chacun à part dans le vaiffeau défé- rent. Je n'ai découvert aucune différence entre cette femencc & celle que j'ai Quelquefois; vue dans les vaiffeaux déférens r quand les veflicules avoient regorgé dedans par plénitude ? ôc il n'eft pas probable qu'elle foit d'une différente eîpece ou nature, vu qu'il y a une communication fi manifefte entre les vaiffeaux déférens & les veflicules feminales , qu'il paroît qu'elles ne reçoivent ou ne contiennent rien que ce qu'ils leurs amènent. . jUurufage,.. L'ufage des veflicules , comme il a été dit, eft de rece- voir la femcnce des vaiffeaux déférens, & de la garder juf- qu'au tems de la copulation. On voit ici une des plus curieu- fes inventions de la nature , qui eft une petite caruncule qui eft placéç à l'embouchure du trou par où la matière fpermati- que diftile dans la verge , & qui eft mifé en cet endroit pour empêcher qu'elle ne forte fans neceflìté ; car le conti- nuel écoulement qui en feroit arrivé fans cette earuncule ,•■ auroit été extrêmement préjudiciable à l'Animal. Quand cette caruiîcule eft diminuée ou attaquée dans les Hommes par les maladies vénériennes , la gonorhée ou l'écoulement invo- lontaire arrivent neceffairemenr. les Chevaux ne font pas ëxèmts dé cette maladie, quoiqu'ils ne l'ayent pas dans les mêmes occafions : car ce mal que nous appelions dans- les-l Chevaux, le fuppurement de la verge » leur eft caufé pour - avoir été refroidis foûdainement après de rudes cavalcades j elle leur vient auffi quand le Cheval s'cft outré à force de courir , & très-fouvent elle eft caufée par la débilité qui fuit l'exténuation & autres chofes femblables,,. tes Proftates ^n dernier lieu , venons aux proftates, qui font ainfi ap- Icurfituation, pcllées , parce qu'elles font fituées devant les vefficules femi- grofleur....&..for- nalles : ce font des corps glanduleux à peu près,de la même nature & fubftance que les autres'glandes du corps : elles font pofées à la racine de la, verge au-deffus du mufcle fphin&er de la veftie, & font deux à chaque côté de fon col. Elles font grofles environ comme une petite poire de bergamotte , d'u- ne figure ovale feulement un peu plate , & couvertes par une peau très - épaiffe , qui empêche la fubftance huileufe > dont ils ont une grande quantité , de fortir. leurs vaiffeaux Eues ontdes veines, ancres, nerfs & vaiffeaux limphatiques?- £v.i.vUis porcs?_ ,
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DU C H E V A L. 67
& d'ailleurs plusieurs pores qui s'ouvrent dans l'uretre, En pla-
ideurs Animaux, particulièrement dans les plus petites efpéces, * ces pores fe diftinguent difficilement ; mais dans un Cheval ils font très-évidens, & s'ouvrent dans la partie fupe'rieure du conduit de l'urine» environ à un pouce de diftancc de l'em- bouchure des vaiffeaux déferens ; le Dodeur Wh&rton a comm- uté douze de ces petits trous qui s'ouvrent dans le conduit de Turine : au-devant de chacune de ces ouvertures, eft placée une petite glande environ de la grofleurd'un grain de moutar- de, qui fert à empêcher l'entrée de l'urine dans ces trous, quand en fortant de la velile elle paffe par devantxeux. . La nature & l'ufage de la liqueur qui eft contenue dans les xw uragc«
proftates,& fa fortie dans le conduit de l'urine, eft un peu diffi- cile à déterminer. Quelques perfonnes prennent les proftates pour être une efpéce de tefticules , & penfent qu'elles con-» tiennent une forte de matière fpermatique qni n'eft pas d'une nature fi noble que celle qui eft faite dansles tefticules : cette opinion eft fondée fur ce que ces perfonnes prétendent qu'il fe trouve des Hommes, qui après a.voirété taillez de la pierre, ne deviennent ftériles qu'autant que les pierres auront été fi grofles & fi raboteufes, qu'on aura déchiré les proftates en les tirant dehors. Mais il eft vraifemblable que cette ftérilité ne vient pas tant du déchirement des proftates, que de celui du bout des vaiffeaux déferens ou des vefficules feminales ; & que quand la playe eft guérie , les cotez de ces vaiffeaux s'uniffent enfemble ; de forte qu'ils ne peuvent ni contenir , ni porter dans le conduit de l'urine : ainfi il eft probable que cette hu- meur huileufe & gluante que les proftates laiffent écha- per dans le conduit de l'urine , eft d'une nature très-différente •de celle de la vraie matière fpermatique, de même que les proftates elles-mêmes font d'une nature différente des tefticu- les ;j car comme j'ai expliqué ci- devant > les tefticules font ^entièrement Formez de vaiffeaux, au lieu que les proftates font glanduleufes : ainfi je croi que cette humeur fert feulement à rendre l'uretre fouple & gliffante, &àla défendre de l'acrimo^ oie de l'urine. |
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M L'ANATOMIE
CHAPITRE XX IT.
Des parties de la génération âans les Jumensx
0* premièrement des <vaij[eaux appeliez* préparans*.
Jktesarteresn^WTOus avons démontré que les artères préparantes des
J_^l Chevaux font deux feulement : fçavoir un de chaque côté j mais dans les Jumens, il y en a trois ou davantage à chaque côté ,lefquelles fortent toutes de la grande artère au- deflbus des émulgentes, les unes plus haut & les autres plus bas:elles defccndent en accompagnant les veines avec lefquelles elles font fort entrelaffées, mais fans communication..Quelques branches de ces artères paffent aux ovaires : quelques autres aux cornes de la matrice , & d'autres au vagina, ou guaine. &VI;s$ veines... Les veines préparantes font deux à chaque côté dans le Che-
val, quoiqu'il n'y ait qu'une artère, mais dans la Jument quoi?- qu'il y ait plufieurs artères de chaque côté , cependant il n'y a qu'une veine;la raifon de cela paroît être que les artères dans la îument n'étant pas tant employées à fes parties génitales que pour nourrir le Poulain contenu dans la matrice ,.il écoit né- ceffaire qu'il y eût plufieurs vaiffeaux pour lui apporter une grande quantiré de fue nourrifiier ,dont la plus grande partie étant reçue par le Poulain , il n'étoitpas befoin d'un nombre égal de veines pour rapporter lé fang qui vient avec ce fucôc qui fe retrouve enfuite en très-petite quantité en comparaison de l'abondance que les artères enavôient apportez. Ces deux veines préparantes fortent delà veine cave, un pea
au defTous des émulgentes &non de l'émulgente même , non plus que dans le Cheval entier,quoique dans les Hommes & dans les Pemmes la veine- gauche naiffe généralement de l'émul- gente- gauche. Elles fe joignent avec les artères de la même maniere que dans les Chevaux entiers, & les accompagnent dans tous les endroits où nous venons de montrer que les artères coulent. lïeurs ufages.. Quand la Jument n'eft pas pleine , les artères apportent'
feulement le fang pour la nourriture de plufieurs parties dans- lefquelles elles entrent,mais quand elle eft pleine eues apportent |
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DU C H E V A L. >6*
outre le fang, le fuc nourricier, qui eft le chile empreint d c£-
prits, mais qui n'eft point encore parfaitement change' en fang,. pour la croiflance & la nourriture du Poulain , comme nous expliquerons par la fuite , quand nous viendrons à démontrer comment le Poulain eft nourri dans la matrice jmais foit que la Jument foit pleine, ou non, les veines fervent à rapportée le fang fuperflu à la veine cave & de-là au cœur. |
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G H A P I T R E XXV.
Des Tefticules des Jumens, autrement appelle &
Ovaires 3 & des trompes de la matrice. LEs tefticules desjumens font, pour ainfi-dire , des grappes
d'eeufs 5 ce quia donné lieu aux modernes de les appelles; ovaires. Ils different de ceux des Chevaux dans les particu- laritez fuivantes. Premièrement les tefticules desChevaux pendent hors du corps £eur «twtioa*
dans la bourfe , mais ceux des Jumens font dans la cavité du ventre , à peu de diftance des cornes de la matrice aufquclles ils fonr attachez par un fort ligament. 2°. Les tefticules des Jumens font la moitié moins gres LeurgrofleurSe
que ceux des Chevaux, ils n'ont pas la même figure , mais ils ö font plus plats &plùs minces,ils nont point de paraftates au- deflus d'eux, ôc outre cela ils ont leur fuperficie alïez mal unie, au lieu que les tefticules des Chevaux fontliflez & polis. 3°.Les tefticules dcsChevaux font couverts par quatre peaux, Leurmembna^.
deux communes, & deux propres ; mais ceux desjumens ne font couverts que d'une jufqu'àla moitié , & de deux pour Fa utre moitié. La peau extérieure de ces deux dernières vient immédiatement des vaifleaux préparans qui entrent en eux & médiatement du péritoine. 40. Et dernièrement ils different très-fort les uns des autres Eeur-Ssbtença
en leur fubftance & ufage. Car nous avons expliqué ci-devant& uia3t;'. Chapitre vingt-deux que les tefticules des Chevaux font pref- que entièrement compofez des vaifleaux fpermatiques ,& rou- lent de côté «Se d'autre , mais ceux des Jumens confiftent prin- cipalement en membranes nombreufes & en petites fibres négli- gemment unies l'une à L'autre , entre lefquelles il y a quelques ' 1 -"L
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70 L' ANATOMIE
petites vefficüles prefque auffi grofles que des pois, quclque-
unes plus gtoffes ou plus petites, & qui font remplies d'une li- queur très-claiïe & légere. Ces yelïicules font des œufs reffemblans à ceux d'unoifeau;
car fi vous les faites bouillir , comme ceux qui l'ont éiïayé l'af-
, furent, ils auront la même couleur, le même goût & la même
confiftance que le blanc des œufs de poule 5 ainfiles tefticules
de la femelle font aujourd'hui très-convenablement appeliez
ovaires, ou nids d'oeufs : ces œufs font nourris par les vaiffeaux
,du fang décrits dans le Chapitre précédent, & quand dans le
tems de la copulation un, ou plulieurs de, ces œufs .eft rendu
fertile , il fe fépare des autres, & étant reçu par l'embouchure de
;la trompe de la matrice, il defeend dans la cornt, & gagnant
le fond de la matrice il vient à conception.
Les vaiffeaux du fang qui courent dans-les tefticules ont
été traitez dans le Chapitre précédent fous le nom de vaif- feaux préparans ; à l'égard de leurs nerfs ils naiffent de la paire intercoftale & des nerfs de l'os facrum : B.&rtholin affare, qu'ils ont auffi des vaiffeaux limphatiques. Des trompes Vdlope a découvert deux conduits qu'il a appelle trompes * de la matrice, à caufe de leur forme, & comme il a été le premier qui les a trouvé, ou du moins le premier qui ait réglé leur ufage , .-.elles-.ont été depuis communément connues fous le nom de a trompes de Fallope: « il dit qu'elles font nerveufes & blanches, » qu'elles proviennent des cornes de la matrice ; qu'à leur ori- si gine elles font très-minces, mais qu'enfuite & peu après elles ,« deviennent plus amples, fe courbant de côté & d'autre juf- ji qu'auprès de leurs bouts, où difeontinuant leur tournoye- « ment, elles deviennent affez larges ôeparoiffent tant foit peu a charnues.Leurs bouts les plus proches des tefticules font tour- nez , déchiquetez & flafques, n'ayant plus la membrane qui foûtientla plus grande partie de leur longeur. Leur fubftance;3 Leur fubftance paroît plutôt membraneufe que nerveufe, eueur.'é ^' ion~ elles confident en deux membranes 5 la plus intérieure eft une continuation de la tunique intérieure delà matrice, & la plus extérieure vient de la plus extérieure de la matrice : On feroit entrer le petit doigt à lendroit où ces trompes font les plus larges , mais vers les cornes de la matrice elles ne font pas fi épaiffes qu'une paille ordinaire ; cependant elles font encore affez creufes pour que la paille pût y entrer ; & à lendroit où çlles s'ouvrent dans les cornes >.leur orifice reffemble aupetic |
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DU CHEVAL 7ï
bout d'une mammelle : quant à leur longueur elle eft affcz dif-
ficile à déterminer exa&ement,parce qu'elles vont en tournant de côté & d'autre, mais-je crois qu'elles ont plus d'un demi pied de longeur. Leur ufage eft de fervir de canaux par lefquels quelques ^eUf wfaSe>
parties fubtiles de la matière feminale paffe de la matrice jus- qu'aux tefticules delà femelle pour féconder par ce moyen un ou plusieurs œufs, félon les différentes efpeces d'Animauxjmais il eft très-rare qu'il y en ait plus d'un ainiî fécondé dans la Ju* ment, attendu qu'il n'eft pas commun qu'elles faffent deux Pou- lains; c'eft ainfi que l'œuf eft fécondé, & lorfquil vient pour ainfi dire en maturité, il tombe ou. fe fépare des tefticules, ôc eft reçu par l'embouchure déchiquetée de la trompe le long de laquelle il paffe jufqu'à ce qu'il arrive dans la corne de la matrice , dans laquelle , comme j'ai dit ci-devant , la trompe eft attachée ; c'eft en cette confidération que l'ancien nom de vaiffeaux déférens pourra être conferve aux trompes , vu. qu'elles conduifent les œufs des tefticules à la matrice. Difons en- core quepuifque les bouts les plus larges des trompes qui d'a- bord reçoivent les œufs ? font flafques & ne font pas attachez aux tefticules , il eft vraifemblable que dans cette occafion elles s'enflent aufli-bien que les autres parties de la génération , & qu'avec leurs embouchures déchiquetées , elles agrafifent & faififfent les tefticules, comme la bouche d'une Lamproye faifit un caillou , ôc par ce moyen portent aux œufs l'efprit ou la vapeur feminale , & qu'enfuite elles reçoivent des tefti- cules un œuf fécondé. |
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CHAPITRE XX(YL
De la Matrice t$ de Je s Cornes. LA matrice d'une Jument reffcmble beaucoup à la lettre. Safbrme & fej.
Y. dont la queue répond au vagina, les deux lignes cour- Pames'j bes qui tournent l'une d'un côté & l'autre de l'autre font ap- pelées les cornes de la matrice à caute de leur rcffemblance à des cornes, & cette partie du vagina où les cornes commen- cent à fc féparcr , étant un peu plus ample que le refte eft le fond de la matrice dans lequel eft le Poulain : les petits qui font dans la matrice des chiennes 3 des hazes & des autres animaux? |
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72 L'ANATOMIE
qui en ont plufieurs enfemble , font contenus tous entiers dans
les cornes de la matrice dans lefquelles la conception eft pre- mièrement faite ; mai- dans une Jument qui communément n'en porte qu'un à la fois, ce n'eft pas la même chofe; car il ne refte dans les cornes que quelque partie des peaux dont le Pou- lain eft couvert dans le tems qu'il eft dans la matrice. $a fituation. £a matrice eft fituée à La partie la plus baffe du bas-ventre
dans cette large cavité qui eft formée & environnée par les os des hanches , les os des aînés & l'os facrum ; elle eft placée en- tre la veftie & le boyau reEium ou culier,& fermement retenue en fa place par deux paires de ligamens. % §es ligamens. ^a Premier<? paire provient du péritoine & eft beaucoup plus
,courte,mais plus large que la deuxième,ils reffemblent aux ailes d'uncchauve-fouriSjils font d'une fubftance lâche,molle & mem- braneur~ , & s'attachent aux cornes de la matrice : ils tiennent aufti aux ovaires & les lient fermement aux os des hanches où ces ligamens prennent leur origine. La deuxième paire de ligamcns provient du fond de la ma-
trice i ils font appeliez les ligamens ronds ou femblables à un ver ".ils montent de chaque côté entre les deux membranes du péritoine vers les os des aines fur lefquels ils parlent en travers, & enfuitefe féparant,pour ainfi-dire,enplufieurs déchiquetures ils abominent auprès du clitoris ; ils fervent aufti à attacher la matrice plus fermement en fa place. Sa fubftance. La matrice eft d'une fubftance nerveufe ou plutôt membra-
neufe , plus compacte & plus ferrée dans les Jumens qui ne font pas pleines, mais plus fpongieufe dans celles qui le font > elle eft compofée de deux membranes & d'un parenchime char- nu & fibreux qui fe trouve entre ces deux membranes ; cette chair pourroit être prife pour une troifiéme membrane. La membrane extérieure eft empruntée du péritoine, elle eft vraie- ment double comme le péritoine, quoiqu'elle ne foit comptée que pour une : elle eft très-forte. La plus intérieure n'eft pas fi forte ni fi ferme que celle-là, mais elle paroît être un peu poreufe ; la fubftance du milieu qui eft entre ces deux mem- branes eft ce qui fait la plus forte épaiffeur de la matrice en tout tems , mais particulièrement dans le tems que la Ju- ment eft pleine , car elle s'imbibe fi fort du fuc nourricier qui coule abondamment à la matrice dans ce tems-là , qu'elle a prefque un doigt d'épaiffeur. • Ses vaiâeauç Ses artères font des branches,en partie des vaiffeauxprépa-
& artères. . +• l x
** rans,
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DU CHEVAL; 73'
fans & enpartic des hypogaftriques qui s'unifient l'un avec l'au-
tre , mais non pas avec les veines j ils coulent tout-le long de la matrice , en fe pliant & fe tournant & non en ligne droite , de peur qu'ils ne foient rompus quand la matrice fe gonfle & s'é- tend pour contenir le Poulain. Ses veines naiffent aufli des veines préparantes & hypogaf» i9_ Veines
tnques,mais elles font en bien plus petit nombre que les artères, caria nature n'ayant pas tant formé cette partie pour l'utilité de l'Animal que pour la propagation de l'efpece, &le Poulain quand il eft dansla matrice , ne recevant de nourriture que celle quiluieft apportée .par les artères , il étoit néceffaire que les artères fuffent larges & «ombreufes pour lui porter une grande abondance de fang, mais attendu que la plus grande partie de celui qui eft apporté par les artères eft employé pour la nour- riture du Poulain «5c des parties dans lefquelles il eft contenu , il n'eftpas befoin d'un plus grand nombre de veines pour rap- porter le fuperflu. Les veines fe confondent entre-elles com- me les artères. Elle a fes nerfs de la paire intercoftak & des nerfs de l'os ?*• Nerfs,
Jkcrum. On a obfervé plufieurs vaifleaux lymphatiques qui rampent 4». VaifTeaux
tout le long de fa furface, & qui fe raffemblant enfuite fe vui- lymphatique*. dent dans le commun refervoir du chile & de la limphe : quel- que perfonnes ont prisées vaifleaux lymphatiques pour des vei- nes lactées. Ce que nous venons de dire de la matrice proprement ap- sesc0nieR»
pellée, peut s'appliquer à fes cornes aufli-bien qu'à leur fubftan- ce &c à leur vaifleaux j à l'égard de leur conformation vous la voyez dans la figure fuivante :ces cornes font plus petites dans les Jumens que dans tout autre Animal ,parproportionàla groffeur de fon corps , elles naiffent,de la matrice , elles vont toujours en diminuant & environ vers leur milieu , les trompes fejoignent avec elles , eues ont un mouvement fucceffif <Sc Vermiculaire comme celui des boyaux; c'eft parce mouvement que l'œuf étant ford de la trompe, eft conduit doucement tout le longjufqu'à ce qu'il arrive au fond de la matrice dans les Jumens: mais dans les Animaux qui conçoivent plufieurs petits,en même tems les œufs fécondez féjournent dans les cornes jufqu'à ce qu'ils foient venus en maturité, & ne dépen- dent dans le fond de la matrice que lorfqu'ils font prêts à en être mis dehors |
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74 L'ANATOMIE
Ses ufages, Par ce que nous avons dit, on voit que lufage de la matrice
eft de recevoir la matière féminale dont certains efprits qui en: fortent, montent par les trompes aux tefticules où ils pénétrent un ou plufieurs œufs; ceux qui font ainfi pénétrés font tranf- portez par les trompes dans les cornes, & par les cornes dans- le fond delà matrice, où venant à conception, ils féjournent affez longtems pour que toutes les parties de l'Animal foient achevées; & alors la matrice irritée par le mouvement & la groffeur du Poulain le contraint à fortir avec l'aide des mufcles du ventre & du diaphragme. Comme nous avons deflein de faire un difcours particulier fur la génération des Animaux qui fera joint à ce traité ,nous n'en dirons pas davantage pré- sentement fur cette matière. |
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CHAPITRE XXVIL
Du Vagina ou Cjuaine de la Matrice Jes Caron-
cules appelle'esMjrtiformes à cauje de leurs rejfemblance aux fruits du myrthe 3 le Clitoris ■ Ç$ les parties extérieures de la génération*
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L3 Vagina»
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NO u s n'aurons pas befoin d'entrer dans la description des
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vaiffeaux du vagina ou guaine de la matrice , puifquils
font entièrement les mêmes que ceux de la matrice même démontrée au premier Chapitre. Il n'eft pas non plus néceffaire d'expliquer fa fubftance, attendu qu'elle eft femblable à celle de- la matrice,,excepté qu'elle n'eft pas fi épaiflfe ni fi forte , mais elle eft plus molle , nerveule & fpongieufe. Le vagina a plus de trois pieds de long , il eft d'une égale largeur d'un bouta l'autre oc très-mal. uni & ridé dans fa furfaee intérieure y le coB de la veffieeft joint à Fa partie baffe , ou du côté du ventre ,, à une petite diftanee de la partie honceufe externe : à Toppo- lite de ce col, le côté de deffus du vagina eft fortement attaché au mufcle fphin&er du boyau culier : il n'y a pas dans le vagina eet efpece de col qui le diftingue & le fépare du fond de la matrice , mais le vagina lui-même paroît s'élargir en ce que j'appelle le fond de la matrice, lesCamneuîes |e n'ai jamais examiné foigneufement fi il y a voit quelque r^rtmiormes,- •*■ A * z ™
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DU CHEVAL; 75
membrane qui paffe en travers du vagina dansles Jumens qui
n'ont jamais été couvertes : je crois cependant qu'elle ne s'y trouve pas, mais les caruncules ou petites glandes enflées qui font appcllées myrtiformes à caufe de leur reffemblance avec le fruits du myrrhe, fe diftinguent fi bien, qu'on les voit fans difle&ion 5 car fi on regarde à la nature d'une Jument lorfqu'elle ouvre l'orifice du vagina,on voit diftihftement les caruncules: on en trouve quatre , la plus large defquelles étant pofée jufte- ment à l'embouchure du paffage de l'urine, aide en partie à la fermer. Dans le vagina du côté de la veffie eft placé un corps long Le Clitoris
& fpongieux qu'on appelle clitoris , mais il eft bien plus en- foncé dans le vagina, qu'on ne dit qu'il eft dans les Femmes. Car le bout qui eft le plus proche delà fente extérieure en eü à fept ou huit travers de doigt,au lieu que dans les Femmes on dit qu'il n'en eft éloigné que d'un pouce ; ceux qui préten-» dent que les parties génitales du mâle & de la femelle fe ref- femblent exactement, difent que ce corps dans la femelle ré- pond aux corps caverneux dans le mâle : àia vérité il n'eftpas d'une fubftance diiférente, mais il n'eft pas la. deuxième partie fi gros. Il eft mol & fpongieux, mais quand la Jument eft en chaleur il groffit & fouffre une efpece de tenfion comme la verge du Cheval j il a deux paires de mufcles qui lui appar- tiennent , une de ces deux paires eft ronde & provient des os des hanches ; l'autre vient du fphinefer du boyau culierrfes veines & artères naiffent de celles qui font appellées honteufes, ou appartenantes aux parties honteufes ,& fes nerfs qui font paffablement larges afin d'être plus fenfibles , viennent du même endroit que ceux qui font difperfez dans le vagina & dans la matrice. A l'égard des parties honteufes du dehors,les lèvres font les ^es ievre%
premières qui s'offrent à la vue; on voit encore les ccmmunes les nimphes,, couvertures,fçavoir la peau & la membrane charnue, qui font fortifiées par -une graiife fpongieufe i elles fervent à couvrir l'orifice extérieur du vagina, premièrement pour le décorer <Sc pour le défendre du froid, des mouches ou autres injures ; 1 ap- proche de ces deux lèvres eft ce qui s'appelle la fente. Sion ouvre un peu les lèvres , alors les nimphes paroiffent 5 elles ont été ainfi appellées, parce qu'elles fe tiennent proche du conduit de l'urine & la dirigent quand elle fort de la veffie afin que les lèvres ne foient point mouillées ; elles font deux*- |
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76 L* A N A T O M ï E
une à chaque coté , juftement dans le dedans des lèvres. Elles.
commencent au bas des parties honteufes à la jointure ou aa. milieu des os des aînés , de-là elles montent tout auprès l'une de l'autre , un peu plus loin que la moitié de la largeur de l'orifice du vagina>& finhTent chacune en un angle émomTé., leur fubftance eft en partie charnuë& en partie membraneufe; elles font molles, fpongieufes & d'une couleur rouge , elles ont les mêmes vaifleaux que le clitoris,leur ulage eft d'empêcher l'urine d'approcher, des lèvres & de les mouiller, & elles fervent awifibiçn que les lèvres à fermer l'embouchure du vagina. PLANCHE V L.
Réprefente les troncs defcendans de là veine cave & de ht
grande artère , les artères émulgentes , les reins ou roignons , les cap fuies atrabilaires , les uretères > la veffie , la verge ? les vaijfe aux pré par ans les te/licules, les vaijfeaux, déferens.«,, les vejjicuks fémindes, & les proftates du Cheval entier. La veine cave l'aorte , les reins, &c. & toutes les parties die
là ge'néxation de la Jument.. Figure Premiere*
lie tronc defcendant de là veine cave.
Le tronc defcendant de la grande artère.
Les veines émulgentes fortant delà veine cave.
Les artères émulgentes fortant de la grandeartercou aorte*
Les roignons ou reins.
Les capfules atrabilaires..
Les uretères,
La velile.
La veffie ouverte , pour-qu'ôn en voye le dedans.
Le col de la veille, à l'endroit où il,s'ouvre dans le conduit:
de la verge. Le ligament de la veffie.
Les corps.nerveux.de la verge; féparez jufqu'au conduit de.
l'urine. Luretre.
Le bout ou. là pattie la plus épaiffede la verge appelle'e le.
gland*, |
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«
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DU C H E V A L: 77
Les veines préparantes ou fpermatiques, N N N N
Les artères préparantes ou fpermatiques. O O
Les corps piramidaux, autrement appUez corps variqueux P P . ©u pampiniformes. Le tefticule droit, avec fa peau la plus intérieure. Q
Le tefticule gauche dévêtu de toutes fes peaux» m R
Lepididyriïc , ou parafiate du tefticule gauche* S
Les- vauTeaux déférens. T T
Les veiïkules féminales,. V V
Les profiates.. XX
Fig. 2.
Montre la veine cave, l'aorte, les reins &c. & toutes les par-
ties genèratives des Jumens, La veine cave. A
La grande artère ou l'aorte B
Les veines émulgentes. C C
Les artères émulgentes. L>£)
Les roignons. EE
Les capfules atrabilaires. E F
Les uretères coupez. G G
Les veines fpermatiques. HHH,&c.
Les artères fpermatiques. I £
Les veines hypogaftriques. i i
Les a r te res hypogafiriqu es* i i
Les ovaires. KK'
Les trompes de la matrice. ll
Les orifices déchiquetez. H
Le ligament large qui foutient & qui lie auffi les tefticules M M ou ovaires aux cornes , &les cornes ôc tefticules à Kos des
hanches..
Les cornes de la matrice. NN
Le fond de la matrice ou eft le Poulain. o o
Le vagina. pp
Le vagina ou vagin coupé & ouvert pour que le clitoris QC^
marqué, q. paroiffe.
La veilie de l'urine mife en côte. R
Son infertion ou aboutiflement dans le vagina proche fon S orifice.
L'orifice extérieur du vagim< X %
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fi L'ANATOMIE
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CHAPITRE XXVIII.
Cenimene le Poulain eft nourri dans la matrice _,
des membranes qul'envelopent 9 des li- queurs contenues en elles 9 f$ enfin dit Cordon\ JE finirais ce premier livre , après avoir décrit toutes les
parties qui fervent en quelque forte à la génération dans les Jumens, & après avoir montré leur ufage, fi ce nétoit qu'il convient de parler un peu du Poulain contenu dans la ma- trice, pour la conception & génération duquel toutes ces parties font formées. Mais je ne m'étendrai pas amplement ici fur cette matiere,dont je parlerai feulement & fommairenient en brcf,renvoyant le leclcur pour une plus ample information& fatisfaciion au traité de la génération des Animaux qui eft à la fin de ce Chapitre, dans lequel en obfervant par ordre ôc par dégrez comment ]a conception des autres Animaux s'ac- complit, on concevra comment par proportion la nature , procède à la formation du Poulain.
Comment le£ . , . . Poulain eft Avant donc que nous venions aux: membranes qui entour-
nourri. rent le Poulain, ce qui fera le fujet dece Chapitre, il fera
néceffaire de parler un peu des chemins ou vaiffeaux par
lefquels la nourriture lui eft amenée pour le faire croître de- puis La groffeur d'une abeille jufqu'à une aulïi vafte grandeur- La premiere H n*y a pas longtcms qu'il étoit généralement reçu , que
Opinion. , /<;/*. °. il ~ ? „ / le petit etoit nourri par le fang de fa mere ôc nommément
que les h ypogaft tiques & quelques-uns des vaiffeaux fperma-
tiques de la mere étoient ouverts dans les branches des vaif- feaux qui vont au nombril du Poulain 5 qu'ainli le fang cou' - loit de la. mere à l'enfant par un chemin préparé ; cette opinion avoit fi fort prévalu qu'il étoit réputé pour une vérité coni"' rante qu'après même que le Poulain étoit forti de la matrice & qu'il époit nécciïité à recevoir fa nourriture par la bouche» il éroit encore nourri par le fang; car on penfoit que le lait étoit du fang qui avoit feulement changé de couleur & dc goût dans les glandes blanches des mammdles 5 c'étoit une |
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DU CHEVAL. 70
étrange imagination de croire que la nature fît & défit de cette
maniere, premièrement qu'elle tournât le chile en fang & enfuite tournât le fang en une liqueur fcmblable au chile : je dis-donc que l'on fuppofoit que les vaiffeaux de la mere s'uniflbient aux vaiffeaux du nombril du Poulain, & que c'étoit par ces vaiffeaux que le fang lui étoit apporte' pour fa nour- riture. Mais oh ne fe mettoit point en peine de prouver comment le Poulain pouvoir être nourri avant qu'il eût un Vaiffcau du nombril , ou avant qu'il fût affez avancé en terme pour être attaché à quelque partie de la matrice. L'embrion ou le premier point eft formé en tout Animal avant les vaif- feaux du nombril, & il eft déjà parvenu à une groffeur affez coniuiérable avant que ces vaiffeaux foient capables de recevoir quelque liqueur en eux, & quand ils font parfaitement formez éc qu'ils peuvent accomplir leur office quel qu'il foit ; dans quelques Animaux > particulièrement dans une Truye ils n'at- teignent jamais plus avant que le chorïon , ou. la membrane la plus extérieure de celles dans lefquelles le petit Cochon eft enfermé ; c'eft pourquoi ils ne peuvent toucher ni commu- niquer à ceux de la Truye, ces veines & artères n'allant jamais plus loin que la membrane intérieure de la matrice ; & à le'gard de l'Animal que nous avons principalement à exami- miner qui eft la Jument , le chorion n'eft adhérant à la membrane la plus intérieure de la matrice, que prefque au bout de fix mois : nous montrerons tout à l'heure comment cela fe fait. Ces réflexions & ces obfervations démontrent clairement que le petit ne peut être nourri parle fang de fa mere, vu qu'il ne fe trouve aucun chemin par lequel le fang puiffe lui être apporté, en plufieurs Animaux pour un tems confidérable ,& dans quelques autres en tout tems. D'autres Anatomiües ayant découvert fuffifament les erreurs ■&
de cette opinion, panchentà croire que le petit eft nourri dans la matrice avec la même liqueur de laquelle il eft nourri après être venu au monde, fçavoir avec le chile un peu rafiné;& ne trouvant aucune voye convenable par où le chile puiiïe être apporté à la matrice , ils fe font imaginez avoir trouvé des veines laftées qui y venoient directement^ foit de la grande glande qui eft au centre du mezentere, ou bien du commun refervoir du chile : mais d'autres qui ne favorifent pas cette opinion, fuppofent que ces vaiffeaux qui ont été imagines k&és font feulement des vaiffeaux limphatiques, portant |
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so L'ANATO M I E
la limphe ou l'eauTuperfluë de la matrice au commun refer-
voir ou la limphe de toutes les autres parties contenues dans le bas-vcntixeft déchargée pardcfemblables vaiffeaux. Cette opi- nion feroit très-plauiiblc fionavoit e'té affez habile pour trou- ver un chemin qui conduifrt lechile à la matrice ;& comme il eft très-probable que ces prétendues veines lacïécs ne font rien que des vaiffeaux limphatiques , cette fuppofition ne fçautoit avoir lieu. La 3. opinion Encore que cette opinion foit faufle à l'égard des vaiffeaux apusvraye" qui portent la liqueur (dans la matrice pour nourrir le petit, cependant elle paroît avoir frapé jufte à l'égard delà liqueur même 5 car puifque cette liqueur ne peut pas être fang, à caufe de la raifondite ci-devant, il n'y a que le chile qui foit capable d'être tourné en nourriture, & quoiqu'on appelle fuc nourricier, ce fuc par lequel les corps qui viennent à maturité font nourris , ce nom ne fait que dénoter fon office ,& ne fnppofe pas une liqueur tout à fait différente du fang ou du chile , puifqu'elle participe de la nature des deux ; car c'eft le chile un peu exalté ou empreint des efprits du fang, ce fuc arrive à la matrice par les chemins fuivans. Prima le chile montant du commun refervoir par le conduit thorachiqueau. ventricule droit du cœur , en fort enfuite, mêlé avec le fang pour paffer dans les poulmons, de^là ils retournent tous deux ah ventricule gauche du cœur hors duquel ils font jettez dans l!aorte,d'où le chile courre confonduaveclefang dans toutes les parties du corps,mais quand la mere eft pleine , il eft aile de concevoir que ce fang tend vers la matrice en plus grande quantité qu'aux autres parties du corps , de même qu'il eft probable que ce fang qui va par les artères émulgentes aux roignons,eft accompagné d'une plus grande quantité d'hu- meur acqueufe que ne l'eft celui qui coule aux autres parties, parce que la nature a établi les roignons pour féparer cette humeur du fang 5 ainfi par la même raifon il doit defeendre plus,du chile à la matrice par les artères fpermatiques & hy- pogaftriques , Qu'à quelques-autres parties que ce foit, parce qu'il eft deftiné en ce lieu à ê-tre féparé du fang en plus grande quantité pour la nourriture du Poulain. Ces artères comme font tous Jes autres dans le corps fe fubdivifent toujours jufqu'à eex^u'elles finiffent par de très-perits filets femblables à des cheveux qui fe terminent dans la membrane la plus inté- rieure de la matrice. Mais toutes leurs branches qui entourent la
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T> U CHEVA L; si
h matrice font beaucoup plus larges, quand la femelle eft
pleine que dans tout autre tems,ce qui prouve que la nourriture eft'effectivement apportée par eux : la plus grande difficulté cft de fçavoir comment elle peut être déchargée des artères dans la matrice fans que le fang y paffe avec elle ; pour la ré- foudre > il faut confidérer que -les particules de plufieurs li- queurs font de figures différentes, fçavoir quelques unes rort- des.d'autres anguleufes, &c. Or nous fçavons que de deux corps de la même grandeur , dont-l'un eft rond & l'autre quarré , le tond paffera par \m trou-par lequel le quarré ne pourra paf- fer ; & au contraire , que le quarré paffera par un trou par où le rond n'entrera pas , félon que le trou fera rond ou quarré î c'eft ce qui fait que le chile peut paffer par le petit bout des artères, & que le fang ne pourra pas l'y accompagner, mais fc trouvera obligé de retourner par les veines, & même outre la différence de figure , il eft probable que les particules de ce chile qui paffe dans la matrice font plus petites que celles du fang, puilque le chile eft un corps plus clair & plus acqueux : c'eft pourquoi il cft auffi aifément féparé du fang dans la ma- tricc,que l'urine l'eftparlesroignons dans les uretercs:quelques perfonnes croyent que pour aider cette fépax*ation, il y a une certaine fermentation dans la matrice , de même qu'il s'en fait dans les parties du corps où les autres fucs font féparèz du fang comme la bile da-ns le foye, & félon quelques-uns l'urine dans les roignons ; mais de quelque maniere que cette féparation foit faite, il eft certain qu'il y en a une -Nous allons mon- trer comment le Poulain fe fert de cette liqueur pour fa nour- riture. On a crû pendant un tems que la conception étoit faite
par le mélange des liqueurs féminales du mâle & de la fe- melle. La difficulté étoit d'imaginer comment une fubftance fi fluide pouvoit avoir acquis fi diligemment des membra- nes allez Gompa-des pour enfermcrle foetus comme nous voyons qu'il l'cft en peu de jours ; mais on croit maintenant qire la conception fe fait par le moyen d'un œuf qui defeend des tefticules & tombe dans la matrice où il eft reçu ; alors cette difficulté s'évanouit, car les membranes de cet œufs l'inveftif- fent originairement, de même qu'on voit dans les œuf des Oifeauxles mêmes membranes qui font fous la coquille en- tourrcr entièrement ces œufs. Ces membranes <ne font primo que deux j appellées arnnios & chorion, mais au bout de quelque L
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82 1? A NA T O MIE
tems,ii s'en trouve une troifiéme appellée allantoïdes, ou mem*-
brane reffemblante à un boudin, L'amnios., La membrane ou peau qui envelope immédiatement lé: fœtus eft appellée amnios ; elle eft très-fine , unie & claire ; elle
contientla liqueur avec laquelle le fœtus eft premièrement for-- mé,& celle par laquelle il eft enfuite nourrhla liqueur de la for- mation du Poulain eft originairement en clle,& même dans le tems de la conception elle eft fous la forme d'un œuf : mais celle par-laquelle le petit eft nourri, & par laquelle les parties croiflent, fuinte dans cette membrane,immédiatement parle ehorìòn ou membrane extérieure pour les premiers mois,juf- qu'àce que le cordon du nombril foit perfezione & qu'il eroine une nouvelle membrane entre ces deux qui contient une ef- pecc de liqueur particuliere, comme nous montrerons tout à l'heure. Tout le fuc qui eft dans V amnios depuis le commence- ment jufqu'à la fin , excepté celui par lequel l'embrion eft formé , eft du chile qui fuinte , premièrement du chorion ,&C çnfuitc ce chile qui a été reçu d'adord par la veine umbilicale du fœtus vient dans l'amnios par les artères umbilicales dudit fœtus qui envoyent plufieurs branches dans cette membrane, kfquelles s'y déchargent comme les artères hypogaftriques ôc fpermatiques font dans la matrice 3 la liqueur qui eft ainfi reçue dans cette membrane la plus intérieure , nourrit d'abord l'embrion en fe joignant aux principes du fœtus, attendu que ces principes attirent à eux celles des parties de,cette liqueur qui font convenables à leur accroiflement qui fe fait petit à petit : mais fi-tôt que le foetus a fa bouche & fon eftomach parfaits , il fucce alors tout, ce fuc par la bouche, ce qui fait qu'il pafte au cœur par le même chemin par lequel il y va après fa naiflance. T e chorion La deuxième membrane qui entoure le fœtus depuis le commencement jufqu'à la fin & .qui eft originaire dans l'œuf,
eft appellée le chorion ; elle eft un peu plus épaiffe que l'amnios & eit unie en dedans, mais rude & inégale en, dehors : cette membrane boit tout le fuc nourricier qui eft vuidé dans la matrice par les artères hypogaftriques & fpermatiques 5 ce fuc eft enfuite filtré, pour ainfi dire, de cette membrane dans ïamnios pour la nourriture du fœtus 5 car fa liqueur eft tout- à-fait la même que celle de l'amnios. Cette membrane pendant cinq ou fix mois n'adhère à la matrice en aucune partie, mais iq fœtus qui en eft couvert eft détaché comme la veille d'un |
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D U C'H E'VAX: 'is
balon qui ne feroit point appliquée contre le cuir ; cela eft ainfi
d^ns la Jument 5 mais dans beaucoup d'autres Animaux cette membrane commune eft bien plutôt adhe'rente à la matrice : enfuite certaines taches rougeâtres ou caruncules commen- cent à croître fur toute fa furface ; ces taches ne font pas fi • greffes qu'un grain de vefce , en même tems la membrane devient plus épaiffe & elle paroît garnie de quantité de vaif- fcaux;à mefure que fes caruncules augmentent en nombre elles croiifent davantage en largeur , de façon qu'à Ta fin elles font tout étendues fur le chorion*, & alors à fon côté extérieur il paroît avoir perdu la nature d'une membrane , & eft devenu un placent* ou arriere-faix ; dans ce même tems le cordon pé- nétrant l'amnios aboutit dans \tchorion, & ces vaiffeauxnom- breux qu'on y aperçoit font feulement des branches des artères & veines du nombril; alors cette membrane par le moyen des caruncules qui croiifent fur elle, devient adhérente à la mem- brane intérieure de la matrice dans laquelle les vaiffeaux du nombril s'imbibant du fuc nourricier, le portent au fœtus pour fa nourriture , comme nous le démontrerons tout préfente- ment quand nous parlerons du cordon : cependant ces carun- cules ne font pas fi fort attachées à la matrice,qu'elles n'en puif- fent être féparées fans déchirement, les vaiffeaux qui fediftri- buent dans le chorion , ne fe joignant point avec les vaiffeaux hypogAfiriques ou fpermatiques de la mere en cet endroit, com- me les anciens favoient penfé : il n'y a dans une Jument aucune de ces glandulesappellées cotylédons qui s'attachent àia mem- brane intérieure de la matrice , dans Tefquels les caruncules du chorion font unies de même qu'un gland l'eft à fa cupule comme cela fe trouve dans une Brebis ou dans une Chèvre : mais ces caruncules s'attachent immédiatement dans la Jument à la membrane elle-même,& paroiflent fervir d'épongés pour s'imbiber du fuc nourricier qui les arrofe abondamment, après quoi ledit fuc eft fuccé par les embouchures de la veine du nombril, comme il a été dit ci-devant; une partie du chorion eft repliée en bourfe de chaque côté dans les cornes de la matrice. Auffi-tôt que le cordon du nombril a pénétré l'amnios , il Lallantoidcs
commence à paroître une troifiéme membrane entre les deux fufdites ; cette membrane contient une liqueur totalement différente de celle qui eft contenue dans les autres : nous avons fait voir que celle-là elt le chile , mais celle - ci eft l'urine Lij
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'tf L'A N A T O M ÎE
du Poulain ; cette urine dans Ie tems que le Poulain eft dans îa
matrice n'eu: pas vuidée hors delà vcflle par la voye ordinaire» mais il y a un tuyau appelle uraque qui pafle du fond de fa veflie au nombril,& vuide l'urine dans cette membrane dans laquelle elle fe trouve raflemblée à la quantité de plufieurs pintes : cette membrane eft appellée allant oï des, ou femblable à un boudin , parce que dans plufieurs Animaux comme les Vaches , les Brebis,.&c, elle eft de.cette forme & paroît feuler ment être l'uraquc, un peu élargi.,.mais elle eft d'une autre figure dans lesJumens>&eft delà même dimention que les deux autres membranes déjà décrites qui entourent tout le foetus : elle eft plus épaifle qu'elles, &en eft aifément distinguée > parce qu'elles font toutes remplies de vaifleaux & qu'elle n'en a aucun qu'on puiflè difeerner. Quoique cette membrane ne paroiflfe pas jufqu'au tems ci-devant dit »11 eft cependant vraifemblable qu'elle, a voit fon origine dans l'œuf ; & lorfquelle paroît, le chorion fe vuide , parce qu'il ne peut plus rien paûers alors du chorion dans l'amnios à caufe de cette membrane & de fa liqueur qui font entre le chorion & l'amnios. Le chorion aLors fe joint fi près de l'allantoïdes > qu'il n'en peut être féparé. que. — difficilement. Il nage en cette membrane plufieurs morceaux, qui femblent être charnus , mais quand, on les déchireilsne paroiflent que des peaux : on fuppofe qu'ils font des afîem- blages de quelque partie du fuc nourricier qui pafle avec, l'urine,. dans laquelle féjournant quelque temsil fe caille.&: forme un efpece de corps. II y a un de ces morceaux plus remarquable que les autres ; on dit qu'il eft attaché au front ï/hyppoinaaes. du Poulain, & on l'appelle hyppomanes, il eft de la figure d'une
langue : on dit, que la Jument a coutume de. le manger aufll- tôt qu'elle a Pouliné ,<3c que fi elle ne le mangeoit pas,ellene. voudroit plus, avoir foin de fon Poulain ; on a coutume de fécher & de faller ce morceau <5c de le mettre dans la boiflbn. pour en faire une potion amoureufej je n'en, dirai rien , ne. l'ayant jamais expérimenté.Cette membrane eft pliée en bourfe. comme le chorion dans les cornes de la matrice.5 la liqueur, qu'elle contient eft l'urine, comme nous avons dit ci-devant ,, qui étant apportée de la velile du Poulain par l'uraque,s'y raf- femble de jour en jour en très-grande quantité. tes vaiffeaux. Nous fommes enfin parvenus aux vaifleaux qui compofent
le cordon ; ils font au nombre de quatre , une veine , deux arreres & l'uraque 5 ils font tous envelopez dans une commune |
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DUÊHEVA L. 85
$eau & font tortillez l'un autour de l'autre comme une corde
dont la plus grande partie eft contenue dans l'amnios, Lereftc dans l'allantoïdes , & aulïi-tôt que cette corde l'a pénétré, clic eft immédiatement & directement enfoncée dans icchorion. La veine eft aufll groffe que les artères & provient du côté Une veine.
concave,ou bas du foye du Poulain ; & quand elle eft arrivée au nombril,elle en fort en un tronc qui eft fur le champ divile en deux branches , lefquelles en partant par l'amnios, lui envoyent quelques filets , & de - là continuant leur marche par l'allantoïdes, elles vont au chorionSc aux caruncules qui font deffus lui dans lefquelles elles fe terminent en d'innom- brables branches : leur ufage eft de s'imbiber du fuc nourricier & du fang qui font fuperflus à la nourriture de ces parties, & de les apporter au fœtus. Les artères au nombre de deux proviennent à ce qu'on croit 2-Artères,
des branches intérieures iliacales de la grande artère j mais j'ai toujours obfervé qu'elles naiffent de l'aorte même , avant qu'elle fe divifejSc montant par les cotez de la veille, elles ren- contrent la veine au nombril & commencent en. cet endroit à fe tordre avec elle : leur route & leurs jonctions font les mêmes quecclles de laveine,mais ellesenvoyentplus de filets dans l'am- nios. Leur ufage eft de porter la chaleur & la nourriture aux parties qui enferment le fœtus, fçavoir à l'amnios » au- chorkn & à fes caruncules,& outre cela les branches qui font difperfées dans l'amnios fontdiftiler en lui un peu de ce fuc nourricier qui ne s'eft pas tourné en fang, parce qu'il n'a circulé qu'une fois par le cœur du fœtus : ce fuc étant rafiemblé dans la cavité de l'amnios , eft bu par la bouche du fœtus, & ainfi il paffe en lui gas la même voyc qu'il prend après la naiflance du Poulain. Le quatrième vaiffeau enfermé dans le cordon du nombril l^r^chm,
eft appelle uraque à caufe de fon emploi qui eft d'apporter turine 5 il naît du fond de la venie, & perçant hors du nom- bril avec la veine & les artères ,auul-tôt qu'il a traverfé l'amnios il s'ouvre fort large dans la cavité de l'allantoïdes fervant de conduit pou* laiffer fortir Turine hors de la venie du fœtus dans cetre membrane. Comme le fœtus ne vuide point fes exerémens par le fondement tant qu'il eft dans la matrice, £ n'a aucun magazin pour les contenir que fes propres boyaux,.. parmi lefquels le boyau cœcum paroît le plus convenable à cet office, & attendu qu'il, eft nourri entièrement avec un fuc dans Liij;.
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26 L' A N A T O M IE
lequel eft mêlé une affez grande quantité de cette humeur
acqueufe qui eft rendue fuffifamment fluide pour pouvoir paffer par les chemins étroits par où elle doit marcherai faut néceffai- rement que ne pouvant pas retourner à la mere , il y ait quel- que refervoir particulier pour la contenir ; & comme la veffie du fœtus n'eft pas affez grande pour en tenir la cinquième par- tie , puifqu'elle peut à peine fuffir pour une dixième , la mem- brane allantoïdes eft le refervoir dans lequel cette liqueur eft verfée hors de la veffie par l'uraque. Après que ces quatre vaiffeaux font fortis du nombril, ils
font enfermez dans une commune peau qui confifte en une double membrane, dont la plus intérieure eft empruntée du péritoine,& la plus extérieure de la membrane charnue décrite ci-devant,Chapitre quatre : après la naiffânee du Poulain , ces vaiffeaux perdant leur ufage primitif , les deux artères fervent de ligament pour tenir la vefïie en fa place , «Se la veine fert à la même chofe pour le foye , mais l'uraque difparoît entière- ment. Voilà l'explication des membranes & vaiffeaux du nombril
qui font enfermez dans la matrice quand la Jument eft pleine, & qui quand elle a mis bas, font ce qu'on appelle l'arriere- faix : nous aurions pu ajouter quelles font les parties du Pou- lain les premières formées,celles qui fonile plutôt perfedionées & dans quelles particularitez un Poulain dans la matrice diffère de lui-même quand il en eft dehors ; nous aurions auifi été plus étendus en montrant comment il eft nourri dans la matrice, mais nous évitons à deffein de parler de ces chofes en cet en- droit , & nous renvoyons le Leèteurau traité delà génération des Animaux qui eft à la fin du Chapitre fuivant, par lequel ; no us tâcherons de fatisfaire fa ciiriofité. |
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DU CHE VA L.
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87'
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PLANCHE Vil
Reprêfente le fœtus couvert par la matrice ^l'eflomach , les
boyaux , &c. étant ctez,. Le corps de la matrice. A A
La corne de la matrice du côte' gauche, B B Le foye. D D D
La velile. E
Les ligamens de la vcflìe. FF
Lesurereres. G G
Les vaifleaux Iliaques. FI H,
Les vaifleaux hypogajlriques. 11
Les os des aines coupez & féparez. M M
La nature. N
Le gros de la queue. O
Le diaphragme. P P
Le col de la veflîe joint au vagina.. Q_
Les vaifleaux appeliez honteux, difperfez dedans & autour S S des lèvres de la nature. |
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CHAPITRE XXIX.
Des Tétines. QUo 1 Q,u e les tétines foient une partie extérieuredu bas-
ventre, nous avons cependant différé leur defcriprion. jufqu'ici à caufe delà dépendance qu'elles ont avec la matrice, & aufli parce que leur office eft de produire la même nourri- ture au Poulain quand il ed forti de la matrice, qu'il avoit quand il étoit dedans., Elles font iituées au bas du ventre à l'extrémité des mufcles
droits, elles font très-petites dans la Jument en comparaifon ^e fon corps & de leurs groffeurs dans plufieurs autres Ani- maux ; quand la Jument n'allaite pas, elles ne paroifient pref- atie point. Eiles font compofées de membranes communes, de graifle, Leurfubftances
de glandes, & de tuyaux deftinez à leur porter le. lait qui eft fc'paré des vaifleaux dans les glandes. Quoique quand h mere allaite, elles paroiflent n'être qu'un Leur mmhr-
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ss L'^NATOMIÏ
corps arondi femblable à une feule mamelle avec deux bouts,
cependant elles confident véritablement en deux corps joints l'un à l'autre feulement par contiguité , car elles ont chacune leurs propres vaiffeaux, tuyaux & bouts, & la vérité eft qu'elles paroiifcnt à l'œil être très-bien diftinguées, quand même la Ju- ment n'eft ni pleine ni allaitante. Lem»glandes. La plus grande partie de leur grofîeur eft formée par plufieurs glandes qui fontfi unies l'une à l'autre qu'il n'y paroît qu'un corps continu , fi on les obferve fans une cxaètc atten- tion. Cette contiguité apparente vient de la graiffc ,qui emplit cxa&ement l'cfpace qui eft entre chaque glande&qui eft très- pareille en couleur aux glandes. Il y auneplus grande glande que les autres fituée à la racine de chaque bout. Par le moyen de ces glandes le lait eft féparé du fang, comme nous Talions expliquer plus au long. Le bout des Leurs bouts ont une forme ronde , ils font d'une fubftancc mamelles. fpongieufe & couverts avec une peau plus claire que le refte
delà tétine; ces bouts font percez de plufieurs petits trous par
lcfquels le lait fort quand le Poulain tête. Les vaiffeaux Les tétines ont toutes fortes de vaiflèaux, veines artères, appartenons nerfs & vaiflèaux lymphatiques , & outre cela elles ont des
aux ternies. tuyaux particuliers pour contenir & porter le lait j les veines
&c artères font des branches de l'hypogafttrique qui procède des branches intérieures iliaques delà veine cave & de l'aorte5 il leur vient auffi probablement quelques filets des branches exté- rieures qui font appcllécs les vaiffeaux épygafiriques ; je n'ai pas examiné leurs nerfs ,,mais il y a beaucoup d'apparence qu'il* font les mêmes que ceux qui font diCperfez dans la matrice &£ dansle ^gi»d,fçavoir des filets de la paire intcrcoftale & quel- ques unsde.l'os/îo-#z»;leurs vaiffeaux lymphatiques fontaflez nombreux, & tendent comme tous ceux du bas-ventre au com- mun refervoir du chile qui eft au centre du m£.z,tntere. Les tuyaux du Hks.ont auffi une autre forte.de vaiffeaux, qui font appeliez *""• tuyaux dulait, rjar.ee que c'eft dans ces conduits qu'il fé raf-
fermale ; il n'y a qu'un de ces tuyaux à la racine de chaque bout
de tétine de chaque côté , mais une grande quantité d'autres petits viennent de chaque partie de h tétinefe décharger dans ' cet unique tuyau : lorfquc le bouten eft luccé :par le Poulain ceux qui appartiennent à un isout n'ont point de communi'.
cation avec ceux de l'autre 5 adnfi les deux tétines font des parties.diftinguées comme les mamelles des Femmes. Plufieuts perfonneS
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D U CHEVAL f !»•'■
^perfones fé font trompe'es en croyant que ces tuyaux étoient
de vrayes veines la&ées , fuppofant que quelques unes des veines la&ées du mezentere venoient fe rendre en cet endroit i mais attendu qu'on n'en voit point dans le chemin qui eft entre le mezentere & les tétines , nous pouvons bien nier qu'on les puiiïe trouver dans la te'tine elle-même. -L'ufagc des te'tines eft de féparer & de préparer le lait pour v-aù
la nourriture du Poulain > ce qui fe fait en cette maniere ; le tétines, chile de la Jument étant mêlé avec fon fang dans le cœur » coule avec lui par les artères dans toutes les parties du corps, mais aparament en bien plus grande abondance vers les tétines comme aufll vers la matrice quand la Jument eft pleine : les artères qui le portent immédiatement aux tétines font les bran- ches hypogaftriques qui aboutiflent à leurs glandes, ces glandes tamifent le chile dansles tuyaux du lait, & comme le fang qui eft mêlé avec le chile dans les artères étant un corps plus épais ou compofé de particules d'une autre formene peut entrer par les pores étroits des glandes, il eft reçu par les petites embou- chures des veines qui fe terminent pareillement dans cesglan- des. C'eft une erreur de croire que le lait eft fait du fang, fi nous parlons du fang proprement appelle : mais nous difons que le lait eft fait du fang, dans le fens général, attendu que lorfquc le chile eft -confufément mêlé avec le fang dans les artères, il ne peut pas aifément en être diftingué ô de façon que toute la malle du fang paroît être homogene & de la même nature. Après que le chile eft akifi féparé dans les glandes il perce tout le long des tuyaux du lait des plus petits dans les plus larges ou jLeft referve pour l'ufage du Poulain. ■P LAN CHETI.
He f réfente le ventre du fœtus ouvert four mieux voir les vaijfexux
ombilicaux qt auffi deux des membranes dans lefquelles le fie tus ejl enfermé dans U matrise, avec les veines & artères quife àifnrfent dans ces membranes. Figure Premiere,
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AA
B
CGC
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le foyc.
ïLc fternum ,ou l'os de la poitrine.
Xe boyau colo»,
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$ó L'ANATOMÌE
fr La vefifie.
E L'uraque coupé,parce quel'dlantoi'des dans lequel il entre
n'eft pas exprimé.
*F La veine umbilicale. G G Les artères- umbilicaks:
H H H,occ. L'amnios.
II, &c. Le cljorion, awc les branches de la veine &■ des aitercs utiï^
L bilicales difperfécs en lui. MMjOCc. Les mêmes branches coulant dans l'amnios.
** La c&runcuk appeliée hyffommes , que Ion-dit naître fur" k front du Poulain , mais quia été'trouvée dans la membrane
du milieu ) appeliée ailantoïdes.
Fig. z.
Montre k Poulain & deux de fes membranes, comme elles--
font repréfentées par k dodeur Ncedham. A Le Poulain couché dans {es membranes.
* Le cordon du nombril, dont la produdiön E. paffe parla
cavité de la membrane urinaire vers k chonm. G C C L'amnios.
%} D D D La place du chorion qui vient naturellement à la membrane
urinaire , mais ileft ici ©té, afin q;ae le fœtus paroiffe à travers-
l'amnios & la membrane urinaire.
E La production du cordon qui a été divifse en deux-ôc qui eit Coupée suffi, bien que k chorion,
* L'endroit du cordon où la fonie de l'uraque eft marquée par
deu* points : cet uraque n'eft pas aiTûrément une partie de la membrane G G. ou urinaire Y mais de CC ou l'amnios dont il paroît un redoublement qui retourne jufqu'à la vedic. G G G La membrane urinaire, qui en cet endroit n-'eft pas l'a lia n--.
toïdes ou de la forme d'un boudin , entourant tout k fœtus
auih bkn que l'amnios qui eft commune au Poulain comme à l'Homme , au Chien, au Chat, au Lapin & peut-êrre àd'a li- tres qui ont des arriere-fak, quoiqu'ils different l'un de l'autre en plufieurs circonftanees. H H Les avances de cette membrane & du chorion dans les cornes
de la matrice.
aaaa Les vaiflfeaux du fang qui viennent du cordon , difperfez
dans l'amniosda membrane urinaire en eft absolument dénuée ?
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D U C H E V A L. ft
car le refte du cordon eûemploye au chorion, qui efteoupéavec
lui dans cette figure. |
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CHAPITRE XXX.
3Dela génération des Animaux qui viennent
d'un œuR Des premiers principes d'un œuf & pur quelle voyeilpœjfe h Puterufy
i comment il atteint a ft parfaite grojfeur, ejr comment il devient fertile. LEs Animaux font communémentdiftinguez en ovipares»
ou qui viennent d'un œuf ,& vivipares, ou qui fortent vi* vans des matrices ; par cette diftin&ion nous n'entendons pas qu'il y ait quelque différence eflentielle dans la matière princi- pale , ou originelle de l'une & de l'autre de ces créatures , mais nous prétendons feulement montrer par cette diftin&ion qu'il y a des Animaux qui font fortir de leurs corps des œufs qui • éclofent enfuite, où après avoir été couvez comme ceux des Oileaux,ou par la feule chaleur du foleil, comme lesinfe&es, .ou bien par quelque autre moyen ; au lieu que ceux qui con- servent leurs œufs dans leur corps les font éclore , pour ainfi dire, dans leur matrice ou dans fes cornes; & quand le petit Animal eft formé de quelques uns de ces œufs , alors il eft .contraint de fortir dehors de la matrice. Pour mieux faire re- cevoir cette vérité parle vulgaire prevenute montrerai pre- mièrement comment la nature procède à la génération des Animaux ovipares, & enfuite j'examinerai ù reffemblance avec -celle des vivipares. Quoique mon deflein foit de donner l'Hiftoire de la généra-
tion des Animaux ovipares , je ne parlerai cependant pas de 11 formation des infedes reptils & Animaux aquatiques, mais je choifirai les Oileaux, àcaufe que leurs œufs font plus parfaits, & parmi ce genre je prendrai la Poule qui eft plus familière & plus en main pour faire des obfervations deffus ; & afin de ne rien obmettre , pour rendre ce difeours intelligible, je com- mencerai par expliquer premièrement le premier principe de l'œuf; deuxièmement je ferai voir par quel chemin il paiïedans Mij
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T$* L'A NA TÒMI E
lutéVus:troìfiémement comment ilatteintla groffeufqu'ila quand1
il en fort : quatrièmement comment il eft fécondé : cinquième- ment & en dernier lieu les dégrés de la formation du ?oulet,juf- *qu'à fa fortie de l'œufron verra dans là planche fuivante lé deffeîn d'après- natur© delà figure dont il paroît chaque jour depuis le ■ terris que fes parties peuvent être affcz diftinguées pour être deflignées, jufqu'à ce qu'il foit devenu fi parfait,que l'on ne puiffê plus examiner les parties intérieures fons-ics diffecjuer i les quatre premières observations feront le fujct de ce Chapitre,. & les deux dernières, qui font les plus éffentielles à notre def- .fein , feront pour le Chapitre fuivant.. Ijçss premiers, La premiere chofe que nous devons examiner, c'eftJ.'Ovaire% principes d'un parce que c'eft l'endroit où paroifïent les premiers principes - de l'œuf 5 il eft inutile de parler ici delà différence qu'il y a entre .Ibvaire d'une Poule. & celui des autres Oifeaux, .des Poifforrs, des Serpens, &c.puifqusil ne confitte qu'en de petites circonf- <tances qui ne regardent point notre deffein ; tout le monde convient qu'en tous ces Animaux , il y a un ovaire & que les premiers principes des oeufs y ont été trouvez.' L'ovaire, L'ovaire, dans une Poule eft fi tué fous l'os du dos , fur h grande artère & la veine defce»dante,un peu plus, bas que le foye,
•àia même place où font les tefticulesduCoq,ce qui eft enviroçi au même endroit où dans les Animaux vivipares- font les vaif- feauxpréparans qui vont aux tefticiffesiles œufs qui font dans cet ovaire paroiffent premièrement d'une couleur blanche, & pref- que auiù petits que le fable de la mer;mais enfiate ils deviennent environ audi gros- qiùin grain de grêle i alors -ils tournent fur le jaune & font véritablement les jaunes des œufs qui fe formeront» ils acquièrent enfuite leur blanc comme nous montrerons dans peuxhacun de ces jaunes ett entouréd'une propre peau,& outre cela ils en empruntent un autre de l'ovaire ; c'eft cette peau qui les unit tous à leur baze ou racine commune,'qui eft cette partie de l'ovaire qui s'attache au trône defeendant de la grande artère & de la grande.veine : -de façon que, par le moyen.de cette peaa ils font maintenus en leur place.Ceux de ces jaunes qui font les plus extérieurs font plus gros,ctux du milieu plus pents,& ceux qui font les plus proches de la racine font les plus peurs de tous, a»..Par qud•. JJinfunailulum ow enronoirqui eft compofé d'une mem* paffete ï'ouS^ranc ff,ès-clùre& fouple , environne .l'ovaire avecfon orifice, à,l'utçtus,. '& s'allongeant du côté du dos, il eft continué vers la partie fur péricure & la plus e'troite de la matrice, appcllée fa progreffioa •ou ion wa&cc*-. |
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DU C H E V AL. t95
A mefure que les jaunes de l'ovaire viennent à maturité ils
tombent l'un après l'autre dans l'embouchure de l'entonoir qui les porte fur le champ dans la progreflion de l'utérus : cette progreflion ou avance a plufieurs plis ou cellules fernbla- bles à celles du boyau colon : en plufieurs Animaux ces cellu- les ne contribuent pas feulement au plus long fe'jour de l'œuf dans la matrice, mais elle fervent en core à receùillir cette hu- meur acqueufe & gluante qui l'arrofe abondament oc qui forme les blancs des œufs. Fendant le tems que les jaunes demeurent dans l'ovaire, ils 3. Gomment
font nourris & accrus par le fang artériel comme toutes les au-i,(jeufr, eft au- tres parties du corps ; mais aufti-tôt qu'ils en font fortis , ils font entièrement libres, nes'attachant ni aux cotez de l'utérus, ni à fa progreflion ; c'eft cependant en cet endroit qu'ils ac« quierent leur blanc : car la quantité d'artères qui y font ré- pandus ,vomifient, pour ainfi dire , horsdfe leurs petites em- bouchures,qui s'ouvrent dans la cavité de l'utérus & dans fa pro- greffion , beaucoup d'une liqueur claire & chileufe que les jaunes attirent & aifemblent autour d'eux par un principe na- turel.de végétation ; c'eft cette liqueur qui compofe le blanc, & attendu que , comme j'ai remarqué ci-devant, les jaunes qui viennent de l'ovaire ont deux peaux , l'une propre & l'an- empruntée : le blanc , fuivant mon opinion , va fe placer en- tr'elles ; car l'humeur utérine paffe au travers de la peau em- pruntée ; mais elicne fçaurok avancer vers le centre de l'œuf, étant arrêtée par la peau propre qui eft plus épaiffe & plus ferrée ;-. & eomme la racine de l'ovaire dont la peau extérieure eft empruntée r. eft d'une fubftance plus lâche & plus fpors- gieufe , il eft probable que la peau qui entoure l'œuf extérieu- rement, eft de même nature 5 il arrive cependant que quel- ques particules de cette humeur pénétrent aufli par la peau intérieure pour donner accroiflement au jaune., & changent ou altèrent un peu la fubftance qu'il avoit dans le tems qu'il étoit dans l'ovaire. Je crois que cette opinion eft nouvelle 5 ce- pendant, je fuis d'autant plus difpofé à la foûtenir , qu'il me parok que non-feulement il gft impolhble.de concevoir coni.- ruent l'oeuf acquierroit une nouvelle peau lorfqu'il eft dans l'utérus, attendu qu'il n'eft attaché à aucune partie de laquelle. !l pût la recevoir , mais encore à caufe de la reflemblance qui paroît être entre la façon dent un œuf eft nourri dans les- Poules, avec, celle., d'un fœtus dans les Animaux vivipares 3 M iij.
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94- L' A N A T O M I E
on foit que le fœtus , quelque petit qu'il foit, eft couvert par
deux peaux,le chorion &l'amnìos,& que la liqueur blanchâtre de la matrice pafte au travers de ces deux membranes pour alter le nourrir dans l'amnios;mais le jaune eft bien différent de l'em- brion ; car aucune des parties du Poulet n'en eli formée , il lui fort feulement d'une nourriture grolliere : ainii la liqueur uté- rine de la Poule qui reifemblc à la liqueur blanchâtre de la matrice dont nous venons de parler , pafle feulement par la peau extérieure qui répond au chorion , & eft ramaifée entr'- elle <k la peau intérieure pour l'ufage du foetus. Mais fi nous fuppofons avec le Docteur Harvej qu'il y a deux blancs, le plus intérieur d'une confiftance plus épaiffe & le plus extérieur d'une plus claire , lefquels font enfermez chacun dans une membrane particuliere 5 alors, comme ces membranes répon- dent exactement au chorion & àTamnios , il faut que nous fuppofions aufli que cette peau , qufétoit empruntée de l'o^ vaire , étoit originairement double , & qu'elle commence feu- lement alors à la paroître ; mais nous avons affez difeuté cette matière : l'œuf commence à groflir en premier lieu dans la prog! eTion de {'uterus , & enfuite il defeend par degré dans l'utérus même, où il croît à fon entière proportion. L'utérus dé- L'utérus eft d'une fuhftance, charnue , mais difpofée de fa* |
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♦ru
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çon , qu'elle peut être aifément étendue en longueur ou en
largeur : il eft toujours fort ridé & fort pliffé , à moins qu'il ne foit étendu par un œuf parfait. Quand l'œuf eft arrivé à fa jufte grofleur , de façon qu'il ne peut être plus long-tems con- tenu dans l'utérus, il commence à acquérir une écaille quête Docteur Harvey dit être dure , lors même que l'œuf eft encore dans l'utérus , quoique Ariftote & Aquape-adente maintiennent que l'écaillé ou la coque doit fon origine à cette humeur vif* queufc~& gluante quiarrofeia furface dei'œuf •■, & que quand l'œuf eft pondu, la partie acqueufe s'évaporant, le refte s'en' durcit & devient une coquille 5 mais les femmes de la catfv pagne décident cette controverfe au ili bien que les plus grand5 Philosophes : car en touchant la Poule avec les doigts , feloö qu'elles fentent fi l'œuf eft mou ou dur , fuivant leur eX? prefiion , elles connoiffent fi elle pondra le même jour o# non ; il eft vrai qu'elles ne trouveront pas l'œuf tout-à-fait # dur que quand il eft pondu. 4. comment Quatrièmement, fi l'on regarde un œuf pondu par une Pou' fécond. CVien *e ^ui n'a )amais été coquetéc, on ne le trouvera pas différent t |
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D U C H E V A L. 95
autant que l'oeil en peur juger.d'un autre qui eft pondu panine
qui aacoûtumé d'être coquciée journellement; de façon qu'il paroît difficile de rendre raifon pourquoi l'un fera fertile & l'au- tre non. Je penfe qu'il eft particulier à une Poule de pondre auiïi bien fans Coq , qu'avec lui ; & que le Coq n'eft pas une eaufe efficiente de l'œuf, mais qu'il fert feulement à le rendre fertile. Le DoftenvHarvey,&' d'autres encore ont fait une remarque
digne de con(idération,qui cil qu'un feul accouplement du Coq cil fuffifant pour fcrtilifer toute une bande d'oeufs , quand même il y en auroit une vingtaine ou davantage ; cette obfer- Vation, comme nous dirons enfuite , détruit une erreur fort commune, qui eft que ces taches qu'on voit attachées au jaune Se qui font communément appellées germes , font la matière féminale du Coq;car comment pourroit-il fe faire qu'il en four- tiiffe en une fois autant qu'il en faut pour fertilifer tant d'œufs f 8c quand on le fuppoferok, il eft certain qu'aucune partie de eette matière ne fçauroit arriver jufqu'à l'ovaire : car l'organe du Coq ne peut atteindre à un quart du chemin , qui eft entre lorifice extérieur & l'ovaire. De plus cette partie qui eft entre l'orifice extérieur & l'utérus, qui répond au vagina , dans les Animaux vivipares, eft fi pleine de plis & de rides qu'on ne fçauroit faire entrer de dehors, en. dedans rien qui foitde la grofleur d'une foye de Cochon, Je dis donc que les premiers principes des œufs font fécondez:
dans l'ovaire ,-car il n'eft pas probale que l'utérus foit empreint Par le Coq d'une vertu de fécondité qui puiflé fe communiquer à l'œuf après qu'il eft defeendu de l'ovaire ; il eft vrai que dans une Poule les jaunes fe féparent & tombent dans l'ovaire de leur propre mouvement, & fans la participation du Coq, $C que les autres Oifeaux ne pondent pas naturellement fans le Concours du mâle ; ainfi on: ne doit pas douter que les œufs de Q Poule &de l'Oifeau fauvage ne foient rendus féconds dans k même endroit , attendu que non feulement il dépend du tifile , que les œufs d'un Oifean,-fauvage foient rendus féconds, ^ais encore qu'il puifie en pondre quelqu'un ; c'eft pourquoi «* vertu prolifique doit fe trouver furl'ovaire ; concluons donc ^quoiqu'une Poule , par une propriété particuliere , ponde f^ns être coquetée , des œufs qui ilors font tous fans germe , il "fut que ceux qui doivent former des Poulets ayent été fécon- dez parle Coq avant qu'ils foient f épatez de l'ovaire ; .car ii |
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96- V AN A T O M I E
fcroit déraifonnable de fuppofer une fi grande variation dans
la fécondation des œufs du même genre d'Animaux, & de croire que les uns feroient fertilifez dans l'ovaire, & les autres dans l'utérus. Nous avons afifez parlé de l'origine ,accroiflement& ferti--
lifation de l'œuf ; il nous relie à examiner les degrés de la formation du Poulet. H |
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C H A P I TRE XXX I.
Les degré & de la formation du, ^Poulet. Ce que c'eft T 'œu^ e^ *a ^emence &le principe du fœtus, & en même-
qu'un œuf. JL^tems la matrice dans laquelle il eft nourri & formé; un œuf ne forme qu'un Poulet, & fi quelquefois on en trouve deux dans le même œuf, c'eft que réellement il y a deux œufs enfermez dans la même coque , comme deux cerneaux dans une noix. Ses parties. Afin que l'on puifle connoître par quelles parties de l'œuf un Poulet eft formé & nourri, nous allons faire l'énumération de toutes les parties d'un œuf. La premiere ou la plus extérieure eft la coque qui eft com-
me la matrice où le Poulet eft fabriquera fuivante eft le blanc, ou comme dit le Dofteur Harvey, deux blancs dont le pre- mier eft plus clair & l'autre plus épais ; le blanc répond an fuc nourricier ou au chile dans la matrice des Animaux vi- vipares;& comme c'eft de lui que le Poulet reçoit par fes vaif- feaux umbilicaux fa premiere nourriture, ilpourroitêtre pro- prement appellélechilc,reffemblant au chile par lequel le fœtus dansles Animaux vivipareseft nourri, qui eft appelle albumen > , ou une liqueur blanchâtre ; ce nom dérive du blanc du'n œuf qui eft ainfi appelle en latin : ces noms font appliquez également aux deux chiles, parce qu'ils n'ont pas feulement le même ufage» mais font encore de même nature, tant à la couleur qu'au goût, & s'accordent particulièrement en ce que tous les deux fe congellent par la chaleur du feu. La partie fuivante eft le jau* - ne,en latin appelle vitellum de vita. > la vie,à caufe que le Pou- let s'ennourrit ; il eft autrement nommé luteumjit jaune,à caufe de fa couleur ; il fert auflî de nourriture au Poulet, mais il eft d'une .n'arare plus grolfiere & plus terreftre que le blanc ; c'eft « pourquoi |
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DU CHEV A'IV 9?
pourquoi il ne le nourrit qu'en fécond lieu , quand îc blanc eft
employé & ufé , comme nous montrerons plus amplement. Le jaune & le ""blanc font chacun entourez d'une membrane» ou bien fi il yadeux»b!ancs,comme le dit le DoGtcur Harvey ,1c plus intérieur ou plus épais eft féparé par une propre mem- brane du plus extérieur ou plus clair; ces deux membranes de blancs sépaiMtsà exactement au chorion &cà Vamnios des Ani- maux vivipares qui contiennent la liqueur bianche ou chileufe deftinée pour la nourriture du fœtus dont nous avons parlé dans le Chapitre précédent : dans la membrane qui entoure le jau- ne , vers chaque bout dé l'œuf eft placé -Une tache ou petit neud tranfparent; ces neuds font communément appelle germes, à caufe de l'opinion qu'on a qu'ils Viennent du fpermeduCoq & que c'eft eux qui produifent le Poulet, mais puifquil y en a deux en chaque œuf, un vers chaque bout, fi ils étoientla femence ou le, premier principe végétatif au Poulét,il faudroit qu'il y eûtdeux Poulets formez dans chaque œuf: le Do&eurH^r- ■vey les appelle très-ingenieufement les pôles de ce microcòme t -nefervant pas à autre deflein que pourunirle jaune au blancj car quoiqu'ils adhèrent à la membrane qui entoure le jaune, cependant leur plus large diamètre ou moitié fe trouve dans le bknc. Ils font appeliez en latin grandines , grains de grêle à caufe de leur couleur, comme étant d'une fubftance plus blanche & plusluifante que n'eft le blanc, & rëflemblant beau- coup en forme &?encoufcurà de petitsgrains de grêle qui ont été un peu mouilles. Ayant fait rénuméfatióri de toutes les parties d'un œuf ôc
n'ayant fuppofé aucune de fes parties être celle qui eft le pre- mier principe du Poulet, plufieurs feront dans l'étonnemént & dans Patente - de fçavoir quelle eft donc la partie à laquelle nous potirons attribuer cette fonction 5 l'opinion du fieur Harvey fur cela eft claire & convaincante, fçavoir qu'aucun de ces neuds n'eft le germe; mais que c'eft une autre tache ronde & unie, environ au (ìì girofle qu'une- lentille, qui adhère pareille- ment à la peau du jaune environ dans le milieu de lefpace qui eft entre-les germes; & quoiquelle foit très-petite,-cela ne peut pas préjudicier à cette opinion quand on confidérera que les conceptions , ou œufs des Animaux vivipares, même les plus gros ne font pas plus gros qu'une baie de moufquet quand ils font féparez des tefticules on ovaires. On conçoit à préfent ce que c'eft dans l'œuf que ce-cercle -blanc ou cette |
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9« L'ANATOMIE^ ]
tache ; ainfi je n'en dirai rien davantage. Je confeiiretoîs plû-*
tôt à mon Lecteur dexaminer le Docteur Har<vey fur cette opi- , nion, que de fe contenter pour fatisfaire fa curiofitéde ce;petit abregé % qui fuffit cependant au défaut du livjre dudit .Dotieur r dégénérât Animal. |. ?ae quels Le premier principe ou le 'germe par lequel le Poulet eft : qrez^un poulet "formé. étant,, connu , confidèrons maintenant les degrez de fa■■>.
ibrt d'un œuf, végétation & comment il fort un Animal de cet oeuf •' nous ■-
avons montré dans le Chapitre, précédent* qu'àlavûë il n'y a rien dans un œuf fécondé qui ne foit dans.ua œuf fans germe? & que même on trouve ce cercle blanc ou tache mentionnée :: en dernier lieu dans l'un comme dans l'autre J mais ce qui fait qu'il eft fertile dans* l'un & fterile dans l'autre , c'eft d'être ou s de ne pas être empreint par la fémence du Coq : les Poules qui ne font point: coquetées jettent, toujours leurs œufs fans - que le germe foit fécondé, mais lesautres Poules les pondent ordinairement prolifiques : nous avons.afiez, parlé de cela ci* devant* ; le moyen de ; Les moyens qui mettent ces principes génératifs, ou plu* - l'incubation, tôt félon moi végétatifs , en aclion c'eft UncubMion ou cou-
vement de la Poule qui influe fut la matière de laquelle le Pou- - let eli formé , commç: la douce chaleur des rayons du foleil ■ nourrit les fén?ences; qui font mifes dansje fein ou matrice de leur, mere qui eft la terre * la différence qu'il y a feulement ici : eft que la, fémence.d'une; plante n^; .contient que le principe végétatif, & aiiffi-tôti.que la puiflanee flafiique eli exalée en v elicjla plante attire fa nourriture des veines capillaires pu meattts. ■ déjà terre>mais l'œuf eft la fémence& ,en méme-tems la matrice qui contient; en dedans delie tout ce qui eft: néçeflàire pour la ; formation Se nourriture du fœtus ; quoique le couvemçnt de la Poule excite le pouvoir flafliqttedans le cercle blanc dont nous ■» ayons-parlé, cependant il rie provient en lui aucune vertu de la h Poule elle-même r attendu qu'une chajeur élémentaire qui fera ? aulfidouce^aufli égale &airflî Gonflante que celle.de laPoule aura- te même influence fur l'œuf, car les Hiftoriens racontent que les. Egyptiensfont éclore leursœufs par la chaleur d'une étuve? - ou bien même que les œufs fécondez étant couverts de fable écjofent par. ia chaleur du foleil, q,ui eft beaucoup plus violente en Afrique que dans les centrées de l'Europe : concluons donc qu'une douce chaleur, foit élémentaire ou Animale,eft le moyen- » par lequel le Pouk|. ett formç 4'un œuf. Nous allons procéder r. |
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ï> Ü CHE V A t. t>9
*à notre obfervation par jours i où nous verrons lesdégcez de
1 la formation du Poulet. Pour ce qui eft des trois 'prerniers jours , tout eft fi irnpar- les dégrez'ò«
* fait, que l'état dans lequel eft l'embrion n'a pu être deffigne' j>rdre de la ; par un Peintre que )'ai employé pour deffigner les figures fui- olmatlon* vantes j mais elles le font depuis le quatrième jour1 jufqu'au dix-feptiéme dans la Table fuivante qu'il fera bon de regarder, afin que ceÜifcóürs foit mieux entendu. A la fin du premier jour , ou de vingt ^quatre heures , le te progrès
jaune a Changé de fituation , ayant pâfle du centre de l'œuf à'GuPreimerJC>ur'' fon bout émouffé : il étoit aufïî à moitié tourné ; car les ger- mes qui font aux deux bouts de l'œuf, à l'oppofite<l'un de : l'autre, étoienttournez versées cotez, & cette tache blan- che , ou-neud qui adhère à fa peau , de laquelle le Poulet eft formé , au lieu d*être au côté de l'œuf, ëtoit alors du côté du jaune qui regarde version bout aigu. Gette tache étoit àufli un peu plus groffe , mais fans aucune * autre fenfible altération: au bout émouffé de l'œuf, la Concavité qui eft naturelle à tous ■ les œufs étoit un peu élargie : le jaune étoit avancé fi près d'elle, qu'on le voyoit au travers du blanc, Ou plutôt dès membra* nes du blanc ; carie blanc lui-même étoit prefque tout en- tièrement retiré au bout aigu. La coquille enfin pàroiffoit plus ' obfcure qu'auparavant. A la fin du fécond jour t-ou au bout de quarânte-huitheu- ;È;tÔUf,
Nres, ladite tache étoit étendue de la largeur d'urie lentille , Se pàroiffoit de différentes couleurs : quelques; parties paroifloient , plus luifântes, & d'autres,plus obfcures'■: tout le corps de la tache fortoit dans le blanc , la membrane inVeftiffante étoit cependant toujours adhérante au jaune. Le Do&eür Harvey compare le germe en cet état à un œil,câr il l'apelle de ce nom, fuppofant que fon centre reiTemble à la prunelle de l'œil , Se le cercle extérieur, ainfi qu'il le' nomme, à l'iris : il allure que cette prunelle eft la fémence vegetative ouïe principe du Pou- let , & que le cercle extérieur eft compofé de la partie cryftal- •line & la plus pure du blanc, contenu dans une propre mem- brane , & dont la fémence reçoit fon premier accroiffement-': qu'à rnefure que la tache eft dilatée, cette partie du blanc eft eonfommée; & c'eft juftementce qui arrive dans les Animaux vivipareSjen quil'œuf s'imbibe de cette liqueur alhugineufc qui arrofe les cotez de la matrice î car ces deux efpéces d'Ani- maux reçoivent leu* iiourritute par cette voye jufqu'à ce |
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**>.•', L''A:N-ATOM-n-
que leurs vaifleaux umbilicaux foient formez sainfile premie^ "*
accroifiementeft une véritable végétation.... 3. .Joui-.., Au bout du troinéme jour j'ai pris un troifiéme œuf, Sc le ■ brifant au bout étroit;, j'ym trouvé,une grande altération de
l'état ou il étoit le jour d'auparavant ; car dans le centre de cette tache ci-devant décrite s j'ai trouvé un petit corps rou- ge, qui quelquefois étoit vu tout entier ; mais fur le champ ;< il difparoiffoit en tournant. Il y.avoit à la circonférence de la' ! tache-, à une paflable diftance du centre un-cercle rougeâtre9 S «Utre lequel & le corps rouge du centre-, couloient plusieurs • filets rouges;&,minces. Le corps rouge obfervé » on y décou- vroit un mouvement fort de dilatation & de contraction de ' lui-même > femblable. à la pulfation du cœur : on prouvera ' enfuite que, ç'eft le cœur même , fon mouvement cefia au bout d'un,quart d'heure l'œuf étant., devenu ..froide-Il paroît par cette agitation qu'il y a maintenant un progrès qui pafle ' delà végétation à quelque degré d'Animalité. Les petites IL- • gnes rouges.qui .vont du centre à la circonférence., paroif- foient toutes arriver à un- tronc qui devient enfuite les vaif* - féaux du nombril, lefquels fe féparent entre le jaune & les blancs pouf porter de-là la nourriture au petit Poulet.|;:. 4. Jour, a k fin du quatrième jour * toutes les parties ci- devant dér crites , étoient plus vifibles : le petit corps rouge parût alors
compofé de deux-patties-, qm pendant que l'une fe contrac- toit: elle-même , l'autre étoit dilatée , ce „qui-arrivoit à l'une & à l'autre fucceffivement ; cela me-donna foupçon que l'u- ne étoit le cœur ,& l'autre les oreillettes, Ces contractions ÔC dilatations dans les. Animaux, parfaits-,,, obfervent la même règle comme je le vis alors , ce qui fera prouverai- la fuite,. Les lignes, de fang étoient étendues, jijfqu'au-delà,du cercle rougeâtre vers le blanc & vers le jaune , & le tronc dont elles miffent ne me parût point d'un fi beau rouge : il étoit de*- venu un peu plus terne » comme s'il étoit furvenu fur lui une couleur Un peu blanchâtre , ôç d'une fubftance cotton- ïiée^qui s'étoit attachée fur le tçone de la veine , comme de la moufle fur la branche d'un arbre. La cavité du bout émouf-t fé de l'œuf, étoit plus large que devant les deux petits corps ïouges , continuèrent leur battement plus long-tems que celui «Ju jour précédent * & aufli-tôtqu'ils -cefïerent, je les ótai de le#r place JaulïL- bien que la partie cendrée du tronc de la ' 0Wm^\n les mis dans de l'eau öette 5. les cotes rouge.s. |
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DU CHE VAL." loi
perdirent d'abord leur couleur, & la partie cotonneuîe perdit
la forme j & l'afped qu'elle avoit dans l'oeuf: je m'imaginar que- cette fubftance velue étoitde premier principe du corps- du Poulet , mais qu'elle n'étoit pas d'une confluence affez fer- me pour retenir la premiere figure dans l'eau : quoiqu'il en \ foit, j'apperçûs très-bien par u-n œuf que je rompis le jour fui- vant, & auffi par an autre œuf que je caffai ce même qua- trième jour que je ne m'e'tois pas trompé. Quand je l'eus • forti de fa coque, il avoit la forme telle- qu'elle eft deffignée - dans la premiere figure de la Table fuivante , qui montre le tronc de couleur cendrée, la fubftance velue , & quelques.* uns de ces-filets qui y tiennent ou qui en procèdent. Au:bout du cinquième jour ,i les deux petits corps rouges 5.Tour*
fe font trouvez d'une couleur plus foible en apparence , mais c'étoit à caufe que la chair du cœur avoit commencé à les entourer. A une petite diftance de-là paroiflbient les premiers principes de la tête confiftans en quatre bubes, dont 2. étoient claires 5c tranfparentes , & les 2. autres d'une couleur différen- " te 5 les deux claires font la cervelle & le cervelet, & celle d'une couleur différente , font les yeux.' Ces dernières paroiffoient plus grofies que .les deux autres : on diftinguoit auffi le bec qui paroiffoit blanc. Jlobfervai auffi dans le même œuf les principes: des poulmons & du foye , dont le dernier naifioit de la veine umbilicale. La fubftance velûë dont nous avons par-8 lé ci-devant, qui s'affembloit autour de la veine, étoit alors d'u^ Jaeriffure plus folide & plus ferrée , & paroiffoit évidemment être le premier principe de la carcaffe du Poulet, hors de là**' quelle les deux ailes & les deux jambes commençoient à pouf-' fer , & à être très-aifées à diftinguer.-Cet embrion , quoique toutes-fes parties fuffent imparfaites-» paroiffoit cependant être divariti car.j'obfervai qu'il feplioit çà & là de tems en tems. !!• ■ eft deffigné dans la deuxième figure de la Table fuivante- ^ans la forme qu'il avoit au bout du cinquième jour que la> ^oulc l'avoit couvé.. ■„-; Au bout du fixiémejour,-toutes les parties ci-deffus mention- gv*!$m
^ées, font plus viables : il n'y a même aucune partie de fon corps ^ont on ne voye la figure : le-cœur a acquis fa forme & paroif "tane , auQi-bien que les poulmons & le foye : les yeux éeoienr Wsde la tête comme 2.boutons,& chacun étoit beaucoup plus-' Sfos que la cervelle , & la tête avec toutes fes parties , étoit" ' ^ucouppLus grofic que, tout le reftç du, corps, La cesyclk?- 2Sï" •■.
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irffti 4 L,VA N AT O MIE
* & le cervelet étoient encore d'une fubftanceacquèufe :1e cerve*1
let fortoit au-deffus de lacervelle.On faiibit quelque foible de- couverte de l'épine du dos, étant plus blanche que le relie des parties qui l'environnoient ; on voyoit aufli les côtes qui s'é- tendoient depuis l'épine , & qui refiembloient au fil le plus fin & le plus blanc d une toile claire : les lineamens des intef- tins,. de même que le cœur , le foye & les Poulmons , pou- voient être vus fans difledion. Ce jour , comme quelques jours après, le corps eft ouvert par devant, & laifle voir à' découvert toutes les entrailles. Les premiers principes ;-du corps commencent par derriere , & s'étendent en devant paf dégrez, de même que les Chapentiers de vaifieaux commen* .cent à faire premièrement le dos ou la quille du vaifleau , & de cette quille élèvent les cotez : non-feulement les jambes font apparentes dans ce jour, mais les pieds & leurs griffes font iulïi féparez avec puiflance de les mouvoir. ■ Nous avons def* figné fa forme dans la troifiéme figure dé la Table fuivante. ?!>,&?. 8. Jour- Le feptiéme jour je ne trouvai point'de changement de-Ce quej'avoisvû le jour précèdent, linon que quelques parties étoient plus évidentes & plus /parfaites. jjJe ne vis rien de diffe- rentie huitième jour, exéepté qu'en un œuf que j'ai ouvert une fois le huitième jour je --ne pouvoisplus diftinguer le bat- tement du cœur., fans nn. peu difféquer la poitrine qùicorn" mencoit à fc fermer fur lui. L'état d'un Poulet en ces deux jours , eft .deûlgné dans la quatre & cinquième figure. « A; la fin du neuvième jour, dans un œuf que j'ouvris , j^ s ne pus découvrir le cœur ; car la poitrine étoit fermée fur lui»
^quoique très-lâchement & imparfaitement; mais dans un au- ! tre œuf qu'une autre Poule avoit couvé , & que je cafla* „ dans le même-tems , je vis fans difledion le mouvement di* < cœur. J'aperçus le Poulet remuer les jambes,les ailes,la tête » ,&toutesles autres parties. Sa tête étoit prefque aulli groffc ,que tout fon corps : fes yeux étoient avancez hors de fa tetc* & au moins auûl gros qu'une petite baie de piftolet : le blanc de l'œuf étoit déjà prefque confommé pour la nourriture du iPoulet, & je vis pleinement alors fes vaifTeauxumbilicaux at* teindre jufqu'au jaune , qui paroiflbit n'avoir pas encore éx& entamé : fes parties font'de confiftence différentes , quelqu&S' .unes plus claires , & quelques autres plus épaifles. J'aperçus que les filets capillaires des vahTcaux du nombril étoient dil" vperfez dans les parties les plus claires » le .coeur, lefoye &Ì& |
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DUC HT EVA L.-- io?
poulmons étoient toujours d'une couleur plus blanche, 5c leur
chair n'avoit pas encore acquis fa fermeté , quoiqu'il eûflent atteint à peu près leur propre conformation. La fixiéme fi- gure exprime le Poulet dans la forme de ce jour. Au bout du dixième jour ,je trouvai la poitrine a fiez fer- lo.Jour»]
mement clofe ; mais l'abdomen, ou bas- ventre , étoit tout-à-- fait ouvert , & on voyoit pendre hors dudit abdomen l'efto- mach & les boyaux* Sur le dos je diftinguai une grande quan- tité de petites taches noirâtres* » qui font les principes des plumes qui couvrent l'Oifeau. Les yeux continuoient d'être à peu près dans la même fituation que le jour précèdent, n'é- tant encore que très-peu retirez dans leur orbite : là cer- velle & le cervelet n'étoient point encore parfaitement reti- rez dans le crâne : le blanc de l'oeuf diminuoit toujours , mais le jaune étoit peu ou point entamé : fur quoi il eft à remar- quer que les œufs fans germe , commencent à puer & à fe pourrir par la chaleur de la Poule,, au bout de quatre jours •• qu'ils ont été couvez ,& qu'ils augmentent tous les jours en s pourriture tant qu'ils font couvez 5 mais que dans les œufs fertilifez ,1e blanc qui refte , aufli-bien que le jaune, retien- nent leur propre odeur & faveur,: de plus le jaune n'étant pas - tout-à-fait conforamé quand le Poulet eft éclos , ce qui en * refte fent.aufïi bon que le jaune d'un œuf frais. La figure d'un\'- Poulet de ce jour-ci fe voit figure feptiéme. A la fin du onzième jour, je fus furprjs de voir les plu- n.îoUr*-- J
îïies, fort avancées j car non-feulement: celles du dos que j'a- Vois obfervé naître le jour de devantyéroientdevenués des plu- ies très-vifibles, mais tout fon corps aufll en étoit couvert ; fon abdomen étoit toujours ouvert , fes boyaux en fortoient encore , mais la cervelle & cervelet étoient parfaitement re- tirez dans le crâne , cependant les yeux étoient toujours en dehors : on diftinguoit auilî fon croupion y & les plumes qui jont. la queue" y étoient attachées. La huitième figure exprime ^ Poulet dece jour. Toutes les parties étant à preYententierementformées , ce "3"&I7,î°w=%
e,,oit tomber dans la répétition des mêmes chofes , de don- j^r un détail particulier du procédé de chaque jour y depuis ,e douze jufqu'à la fin du dix-feptiéme , que l'abdomen eft toû- J^ürs ouvert. Je dirai feulement fuccintement quelques petits, ^angemens qui arrivent dans cet intervale qui ne font pas îa&t dansle Poulet même que dans- les liqueurs qui le nour* |
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104 L* A N A T O M ï E
rident > & dans fes vaifleaux umbilicaux. Le Docteur Harvey
en compte 5. fçavoir^ 3. veines& z. arteres;unedes veinespro* vient de la veine cave au*deffus du foye: elle eft la plus large, & x envoyé des branches dans le blanc : & comme il eft dans ce 'tems-ci prefque tout.employé , les branches de cette veine commencent à fefle'trir, & petit à petit s'effacent entièrement; mais les deux autres veines qui naiffent de la veine porte, con- tinuent plus long-tems , attendu que leurs branches font dif- tribuées dans le jaune qui n'eft encoreentamé que très-peu : elles font accompagnées par deux artères qui naiffent des ar- tères lumbaires ou des reins. Quand le-blanc eft, Gonfommé, , les membranes qui le contiennent commencent àie,contrae- x ter fur elles-mêmes ,& à s'attacher l'une à l'autre , commele chorion s'attache à Tallantoïdes dans les Animaux vivipares ■> ôc le Poulet n'ayant plus de; liqueur dans laquelle.il puiffe na- ger , comme il faifoit dans le tems que le blanc y- ètoit enco- re , repofe fon ventre fur le jaune , qui s'approche de l'abdomen à mefure que,les membranes, qui fe refferrent de plus en plus, l'y conduifent. Sa tête eft communément fous l'aile droite : fi on difféque fa poitrine , on trouvera que fon eoeur &. fes poui- mons ont prefque acquis leur rougeur naturelle j mais le foyc paroît d'un blanc un peu jaunâtre : fi on ouvre la tête , on trouvera à la cervelle une fnbuance affez folide , quoique peu auparavant la cervelle & le cervelet ayent paru n'être cornpo- fez que d'eau.. JL.es, yeux continuent toujours à ,êùre placez beaucoup plus hprs de leur orbite,qu'ils ne le font quand le Poulet eiteçlos. Cet accroifiement graduel dans cet intervale .5 fçavoir du douze, treize, quinze & dix-feptie'me jour , eft def- figné dans la, neuf, dix, onze, & douzième, figure de la Table fui vante» j Dans le dix-huitiémejour les boyaux font retirez en dedans
de \ abdomen , comme auffi ce qui refte de jaune , duquel les vaifleaux umbilicaux continuent à prendre leur nourriture pour le Poulet, après qu'il eft ainfi enfermé dans le ventre, &• mê- i.me après que le Poulet eft éclos ; car le jaune n'eft totalement , confommé qu'au bout de quelques jours, ;& ■ cette provifion eft neceffaire , attendu que la Poule ne donne point de nour* riture au Poulet , comme les créatures vivipares font à leurs petits, mais qu'il doit la chercher de la même façon que fait fa mere : c'eft pourquoi la nature a prudemment pourvu qu'il fut toujours nourri par les vaifleaux umbilicaux jufqu'à c£ .que
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I
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£> V CHEVA L. 10 5
que Ton bec eût acquis la force de paître. La veine umbilicale
qui eft la plus large des trois, & qui vient de la veine cave , laquelle étoit ci-devant diftribuée dans le blanc , eft à préfent entièrement effacée,parce que le blanc eft totalement confom- mé. On entend le Poulet fe remuer dans l'œuf, & fi on met l'œuf à fon oreille, on l'entend quelquefois piailler : ce bruit augmente, de plus en plus vers le vingt-unième jour qui .eft le jour où ils ont accoutumé d'éclorc. Nous ne donnons aucune figure du Poulet depuis le dix-huitiéme jour ; car dans tout ce tems l'abdomen étant fermé , il ne paroîtroit que la furfa- ce du corps , qui eft toute couverte de plumes ; c'eft pour- quoi nous n'expliquerons pas lesdégrezde fa génération , nous ajouterons feulement un mot de fa fortie de la coque. Le Poulet éclos ordinairement au bout de trois femaines ; comment k
avantdcnc confomméiufqu'au vingt ou auvin^t-deuxau plus,130"!^ éflos&:
; . .r J v ■ ? . . c a . . ,* torti de la co- toutc la provifion que la nature lui avoit fourni dans fa pc- QUe,
tite demeure & ayant befoin de refpirer un air plus libre , il
commence à fe fentir mal à fon aile & à s'efforcer de fortir. 11 faut remaquer qu'il fe trouve à chaque œuf dans le bout le plus large une petite cavité qui eft remplie , comme j'ai dit, par un air né avec lui. Comme cette cavité croît à mefurc que la matière de l'œuf fe confomme , cet air doit être plus raréfié pour remplir cet efpace vuide ; car la coque paroît d'u- ne fubfiftance fi ferrée & fi compatì:e qu'elle n'admet aucun air extérieur en elle ; ou fi nous fuppofons qu'elle foit affez poreufe pour que l'air extérieur puifle s'infinuer dans cette cavité , cet air ne fera pas encore fuffifant pour dégager la ref- piration du Poulet, autant qu'il eft néceffaire pour que notre Animal vive : ainfi à plus forte raifon cet air inné ci-devant mentionné , étant alors fi fort raréfié , ne peut lui fuffire. Le Poulet a néanmoins quelque forte de refpiration , fans quoi il ne pouroit pas avoir fa voix formée par l'expiration , mais il a befoin alors d'une refpiration plus libre & plus éten- due ; c'eft pourquoi en gratant & piquant contre la coque , il s'efforce à briferfa prifon lui-même , n'étant point aidé de la Poule comme les petits des Animaux vivipares le font par leurs mères, dont les matrices qui contiennent le fœtus, étant tourmentées par fon roulement , font excitées à s'en débaraf- fer : en ce cas-là la naiffance dépend prefque entièrement des efforts de la mere , & le fœtus n'y concourt autrement qu'en lui caufant de l'incommodité par fon mouvement. A'l'égard O
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roe L' ANATOMIE
de la coquille , quieti femblable à une matrice extérieure, die
eft en partie préparée pour que fa fortie foit plus aifée ;■ car ta chaleur du Poulet , celle de la mere qui la couve , & h confomption du blanc l'ayant à la fin rendus féche & caftante, elle reçoit aifément les impreiïions du bec du Poulet qui pi- que contr'elle , & qui vient de rompre beaucoup plus faci- lement les membranes, dans lefquelles il et oit envelopé qui font proprement l'arriere-faix. Le Poulet alors doit entière- ment à fon propre travail fa fortie hors de l'œuf; car fon bec , comme le Bélier des Romains , démolit & ruine lesmurailr. les de fa prifon , de laquelle il fort par la brèche qu'il vient d'y faire. |
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CU A P I T R E XXX IJ.
Deia génération des Animaux vivipares r
O particulièrement du Lapin. LA génération des Animaux qui fortent vivans du ventre de
leur mere, qu'on appelle pour cette raifon vivipares, a tant de reflemblance avec celle des ovipares , ou qui fortent vivans d'un œuf couvé, qu'il ne fera pasbefoinque nous nous étendions beaucoup fur cet article ; c'eil pourquoi nous expliquerons feulement le plus fuccintement que nous gourons le procede de la génération du Lapin , non-feulement pour fervir d'é- claircifTcment à celle du Poulain, mais afin de montrer en- fuite la conformité qui fe trouve entre les ovipares &les vi* yipares à l'égard de cette manœuvre delà nature, i9. Les femelles vivipares ne conçoivent que lörfqnïin ou
plufieurs des œufs qui font dans leurs ovaires s'en détachent après avoir été fécondés pour-être conduits par les trompes dans la matrice ou dans fes cornes, dans lefquelles ils devien- nent ce que nous appelions une conception. 2°. L'Animal que nous prenons ici pour modèle , ne-
forme pas fes conceptions dans le fond de Yuterus ou matrice- comme une Jument, mais dans les cornes qui partent immé? diatemenr du vagin , fans former aucun-fond de matrice : c'eft aiïjûGt un de ces Animaux qui portent des pUcenu au lieu de es* |
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DU CHEVAL. io7
tyledons\ comme il a été remarqué Chap. XXVIII. & chaque
petit a le fien en particulier. Les ovaires d'une Haze font très-petits & contiennent quan-
tité d'œufs tranfparens, remplis d'une liqueur vifqueufe fem- biable à du blanc d'oeuf : chaque petit œuf eft retenu en fa place par une envelope. L'œuf fécondé fort au bout de trois ou quatre jours par un
trou qui fe fait dans le milieu d'une petite tumeur, laquelle fe forme fur l'envelope dans cette occafion , & il defeend & refte dans la corne de l'utérus. Versie feptiémejour il fe forme dans différens endroits des
Cornes , des tumeurs ou groffeurs tranfparentes , tiiliies de fi- lets de veines Ôc d'artères deftinées à contenir les œufs qui font précédemment defeendus des ovaires , & qui de la grof- feur d'une tête d'épingle font alors parvenus à celle d'une bal- le de piftolet plus ou moins. Si on fait bouillir ces œufs, ils fe durciflent comme du blanc d'œuf. C'eft dans ces cellules & de ces œufs que fe forme l'cmbrion qui commence à pouvoir, fe diftinguer vers le douzième jour. A mefure que ces cellules grofliffent elles fe trouvent plus
proches les unes des autres. Vers le 14. ou 15e jour, on diftingue aflez l'embrion,
c'eft-à-dire, le petit Lapin , pour en découvrir toutes les par- ties : fa tête eft alors claire & tranfparente : on y voit la cer- velle qui fe termine en pointe , les yeux gros & la gueule ou- verte , fes petites oreilles commencent à fe diftinguer : il pa- toît une ligne blanche formée par l'os du dos, dont une par- tie qui fe recourbe vers le fternum , reffemble aflez à la quille d'un navire 5 on voit des deux cotez de cette ligne des vaif- feaux très-déliez , qui étendent leurs branches fur le dos & jusqu'aux patcs. On voit à fa poitrine deux taches rouges qui font les premiers principes des ventricules du cœur : on y dif- tingue auffi des taches blanchâtres qui font les poulmons :1e Ventre eft ouvert : on y voit le principe du foye qui eft rou- geâtre : on découvre auffi un corps blanc , auquel eft attaché Une matière mucilagineufe, femblableà du fil tordu , ce qui eft les premiers principes de l'eftomach & des boyaux. Toutes ces parties ne font que croître Se fe perfectionner
jufqu'à ce que l'Animal foit allez formé pour fortir de la ma- lice ; alors & quelque tems auparavant, les cellules dont cha- îne contient un embrion enfermé dans fes membranes s'é- Oij
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XDS PANATOMI E
tant extrêmement rapprochées l'une de l'autre, s'étendent err
long, & toutes cnfemblc forment la reffemblance d'un bou~ din. Ce boudin s'agite par un mouvement ondoyant, fembla* ble au mouvement périftaltique des boyaux, au moyen dequoi chaque Petit, avec l'aide des efforts de la Mere , fort fuccefli- vement de Vuterus , hors duquel il eft chafie. Il eft à remarquer que la matrice de la Haze ne devient pas
plus épaiffe quand elle eft pleine , que quand elle ne l'eft pas. La planche fuivante, dans laquelle eft la figure de l'utérus-
d'une Haze ,& les progrès delà formation du petit Lapin fer-- vira à détailler & à éclaircir davantage ce que nous venons de: dire. P LANCHE IX;
Le haut de la Planche reprefente les degré z, de la formation dki
Poulet depuis le quatrième jour après que Cxufejicouvé jufquau dix-feptiém'e. X, Etat du Poulet dans l'œuf avec fes vaifleaux dufang le qua*-
triéme jour.
II Figure du cinquième joue
ï 11, ïigure du fixiéme jour.
IV. Figure du feptiéme jour.
V. Figure du huitième jour.
VI. Figure du neuvième jour;.
VI I. Figure du dixième jour; VIII. Figure du onzième jour.. ÏX.X.XLXII Figure du 12. 13.15..& 17e. jouf;
Le bas de la Planche reprefente les parties de /'uterus ou matrice
d'une Haz>e. Les diverfes figures des œufs ou conceptions, les, cellules » ér un petit Lapin parfait, avec fon arriere-faix. Figure Premiere.
Mentre: les parties génitales de la HaUi
j^ Le vagina.
]j La veifie.
G Q,. J*es cornes de Xuterus tirées en avasît,;,
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DU C H E V Al; 109
Le commencement des trompes, à l'endroit où elles partent j) j)
des cornes.
L'extrémité de la trompe qui s'élargit par dégrez comme E E
Un entonnoir.
La cavité de l'entonnoir qui embrafie les ovaires. p p
Les ligamens membraneux qui lient l'entonnoir à la corne q q
de la matrice,
Une portion de l'entonnoir attachée aux tefticules ou ovai- H H
tes.
Les ovaires ou tefticules. jl.
Les ligamens membraneux qui tiennent les ovaires à la cor- j\ K
ne de la matrice.
La membrane claire qui paffe entre les deux ligamens.. L L
Les vaifleaux dufangqui vont aux ovaires. MM
Les portions de ia veine-cave & de la grande artère. N N
Les vaifleaux hypogajlriques qui vont fe rendre à la ma- O O
trice.
Un ovaire d'Haze > dans lequeîau bout de deux jours les pe- p
tites tumeurs percées des envelopes ,,paroiflent.
Un ovaire, dans lequcl.au bout de trois jours répàifieur des ~
cavitez des ovaires dans iefquels les oeufs font enfermez paroif- ^
fcnr,
Fig. 2. 3. 4. 5. & 6,
Montre les oeufs du 3. 4.5. 6:6c 7e pmt%\
Fig. 7.
Montre les cellules qui font formées le huitième jour dans la cornt
de/'uterus.
La cellule qui contient l'oeuf dans corne de \uterus. '&
La cellule ouverte dans laquelle on ne trouve que de la li- -n
^ueur. Fig. 8.
Uifpojition du neuvième jour,-
La cellule. Jg.
La cellule ouverte, dans l'oeuf de laquelle on voit une nuée ]p
«làirc. O iij.
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no L'ANATOMIE
Fig. 9.
Difpofìtion du dixième jour.
'A La cellule remplie de vaiffeaux du fang.
B La cellule ouverte, dans laquelle on voit l'embrion reffern-
blant à un ver.
Fig. 1 o.
Dijpoftion du douzième jour*
!A -La ceilule.
B La cellule ouverte , dans laquelle on diftingue la forme de
l'embrion.
Fig. 11»
Dijpoftion du quatorzième jour.
A La cellule
jjj L'embrion avec fon arriere-faix> & fes vaiffeaux umbilicauX)
ou du nombril.
Fig. 12-
Montre le petit Lapin avec fon arriere-faix,
A Le Petit enfermé dans la membrane amnìos. .
BB La membrane amnios enflée.
G C La menbrane urinaire ou allantoïdes enflée -, & formant >
pour ainfi dire , plufieurs cellules.
jy Les deux corps glanduleux à'Everhard ou la partie blanche du placenta.
££ Le partie roufsâtre du placenta. j?; Les vaiffeaux omphalo-mezentcriques de Needham, c'eft-à-
dire , les vaiffeaux qui vont du mezentere au nombril , cou-
lansfur le chorion, qui dans cette figure eftóté de fa place.
Fig, 13. ;
Montre le derriere da placenta arraché dé la matrice.
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DU CHEVAL. m
Le corps glanduleux d'Everhard ayant cinq ou fix trous en H H
lui. La partie roufsâtre du-placaifa. I j Fig. 14.
Montre le côté de devant de l' arriere-faix ou- placenta , dans le-
quel les vaijfeaux du nombril entrent. Une ligne divifant, pour ainfi dire , le placenta en deux par- k
ties. Les vaifleaux umbilicaux difperfez fur le placenta, faifant L L
diverfes ramifications. La veine umbilicale pareillement difperfée dans le placenta-. M
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C H A P I T R. E XX XIII.
La rejfemblance ou conformité quii y a
entre la génération des Animaux ovi- pares 3 Ç$ celle des vivipares* COmme ila «té démontré par les difcours précédens 3'
que les premiers principes du fœtus des Animaux ovi- pares & vivipares font l'oeuf , & qu'on les peut comprendre proprement fous la même dénomination , nous confidere- tons le plus brièvement que nous pourons la correfpondan- ee quieft entre ces deux genres d'Animaux pour la formation, d'un Animai parfait. La matière des œufs dans les ovipares , & de la conception,
dans les vivipares , tire fon origine uniquement de la femelle Qui fait, que cette matière eft un œuf, ou une conceptions, tììais la puiflance nutritive qui réfide dedans , dérive del'im- Preiilon , ou fi vous voulez.,.de l'irradiation de la matière fé- finale , dont l'influence toute feule les a rendus capables de produire un fœtus de leurs propres efpéces. L'œuf, ou la conception , étant par ce moyen douez d'u>
**« vertu nutritive , ils ont befoin d,une nourriture convenable Pour les principes & l'accroifiement de l'Animal, qui en fort. |
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Ma L'ANATOMIE
Dansles Animaux vivipares aufli-tôt qu'un œuf eft fep a ré
du tcfticulc ou ovaire-, & arrive'à la matrice couvert de daix membranes, il commence alors à s'imbiber de quelques par- tics de cette liqueur blanchâtre , qui arrofe abondamment les côttez de la matrice lorfqu'unc. conception fe fait Cette li- queur s'imbibe donc dans les membranes, parce qu'il n'y a pas encore de vaiffcaux formez pour la porter , & que la concep- tion ne s'attache encore nulle part, lien eft de même delà pe- tite tache blanche dans un œuf de Poule: auiii-tôt que la ver- tu végétative y eft excite'e par la douce chaleur de la Poule qui le couve , il attire en lui quelques parties de la portion la plus claire & la plus pure du blanc , ce qui fait croître le fœ- tus i & cet accroiffement arrive à tous deux avant quils ayenr. aucun des plus petits linéamens qu'ils produifent enfuite. La premiere chofe qui paraît de'figner le fœtus dans un
oeuf ,ou dans une conception , c'eft la tache rouge animée & les petites lignes rougeâtres qui en partent a & deviennent enfuite les vaifleaux du nombril, lefquels dans les Animaux vivipares qui ont des placenta , font implantez dans le placen- ta ■>&. dont lembrion tire fa nourtiture. Dans les ovipares qui n'ont point de placenta,> ces vaifleaux entrent dans les mem- branes qui contiennent le blanc & le jaune : il eft probable que ces membranes ont quelques glandes adhérantes à elles » par Icfquelles lefdites liqueurs traverfent dans les vaiffcaux du nombril\ & qui pour cette raifon répondent aux cotyàelons dans les Bêtes qui n'ont point de placenta. En même-tems ou à peu près, paroiffent quelques linéamens de l'épine ou tronc du corps répondans au tronc d'une plante. La partie , qui dans le fœtus devient la plus groffe &la plus
parfaite , eft la tête. Vous voyez par les deux dernières figu- res ci-devant , que dans les Poulets elle eft d'abord prcfquc aufli étendue que tout le corps. Deux raifons concourent à la diligence de la nature dans la formation de cette partie. Pre- mièrement , il faut que la cervelle , étant la fource de 1* fonction animale , devienne affez groffe pour pouvoir per- fectionner & tranfmettre les cfprits Animaux par les nerfs dans toutes les parties du corps de l'Animal , pour exécuter \& mouvemens foiblcs & imparfaits qui lui font néceffaires en cet état. Secondement , comme il eft néceffaire que l'Anima fucce & avale le fuc nourricier blanc , dans lequel il flote > £es parties doivent devenir plus grofles & plus fortes pour Ie befoîrt
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D U CHE VA L. ii/
òefoin de la nourriture & de l'accroiflement à venir.
Mais lorfque notre fœtus, foit ovipare ou vivipare , a
pafie du rang des végétables dans celui des Animaux , la par- tie Li plus pure du blanc de l'œuf dans les ovipares , eft pref- que toute e'puife'e par les veines umbilicales , & employée à l'accroiflement des parties du Poulet : alors fon bec, fon gofier, -&C font devenus aflez parfaits pour accomplir leur office de boire & d'avaler le relie du blanc > qui eft le plus groflier & le plus terreftre ; e'eft.ce que l'on de'couvrira , fi on ouvre le jabot d'un Poulet nouvellement éclos > car on trouvera dedans urte liqueur claire , de la même confiftence , du même goût, &. de la même couleur que le blanc , laquelle ne peut être amenée en cet endroit, autrement que parce qu'il l'a avalé. De même , le fœtus des Animaux vivipares étant arrivé au temsoù fa bouche , fon eftomach, &c. font parfaits , avale- une partie de fa nourriture , quoiqu ii continue toujours à en recevoir une autre par la veine umbilicàle , ainfi qu'un Poulet après avoir confommé toutle blanc , tire toujours fa nourri- rure du jaune par d'autres branches du même vaifleau ; non- ifeulement afin quel'eftomach foit initié dans l'office qu'il doit accomplir après la naiflance ; fçavoir la conco&ion, mais en- core pour que le fœtus foit inftruit& accoutumé à la façon de fe nourrir , qu'il continue après être forti de la matrice. Le fœtus attire donc par fa bouche dans fon eftomach, une partie grofliere de ce fuc nourricier, répondant au blanc le plus épais d'un œuf, dans lequel il nage dans ïamnios , & qui y eft apportée par fes artères umbilicales de la maniere fuivante. La veine umbilicàle étant implantée dans le f lacent a,, ou dans le cotylédons de la matrice , s'imbibe en cet endroit du fuc nour- ricier qui y eft apporté par les artères hypogaflriqucs Safperma- tiques de la mere : ce fuc étant compote de différentes parti- cules , eft conduit au fœtus où il fe mêle avec le fang ; alors les parties les plus pures dudit fuc nourricier s'y incorporans, les plus groflieres & terreftres paflent du fœtus par les artères umbilicales vers le placenta ou les cotydelons ; mais dans leut route elles fe féparent dans les branches de ces artères , qui font difperfées dans Vdmnios, & en font enfuite rejetées par leurs extrémitez, dans la cavité de ïamnios , où cette liqueur s'af- iemble en grande quantité pour l'ufage ci-devant dit. Enfin , quand le Poulet a dépenfé toute fa provifion , & eft
devenu fi gros qu'il eft incommodé dans fa coquille > qui eft P
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JI4 V A N A T O M II
la matrice extérieure de fa mere , & qu'il manque d'un air
plus libre pour yrcfpirer, cette coquille commence à deve- nir fragile & capable d'être rompue , de façon que le Poulet piquant contre, la caffè, & fort parce moyen. De même quand Je fœtus dans les Animaux vivipares eftconfidérablement graf- fi , & que les cotez du pelais ou baiììn ne permettent plus aucu- ne extention de la matrice > le fœtus ayant befoin de fes cou» déesfranches, fe tourne, & caufant de l'incommodité' à fa mere ,. la matrice elle-même eft provoquée à des efforts confide'rables j»our l'exclufion d'un fardeau qui lui eft maintenant devenu irop à charge, de-là en partie par les efforts du petit ,pour fe délivrer lui-même de fa prifon , & en partie par ceux de fe mete » la nature ayant préparé le paffage, la naiffance s'enfuit,. |
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LIVRE SECOND-
DE LA POITRINE
OU VENTRE DU MILIEU
AVERTISSEMENT.
O (tsfrTAlE ce Livre traite des or-
ganes les plus confidérables de la circulation du Jang 3 /ravoir le CœurtS les Poulmons ; fai cru qu'ilétoit convenable de placer ici le Difcours de mon Auteur fur le mouvement du chile i$ la circulation du fang 3 qui dans l'Original efi tout à la fin Ç$ hors de rang. De plus, ce Difcours fe trouve plus proche du Li- vre précèdent, qui traite du bas-ventre 3 dans lequel il efi parlé de plufieurs parties 3 bar lesquelles le mouvement du chile s'accomplit : cefi au (fi afin de raffembler tout ce qui regarde la matière de la génération que fai transporté celle du Poulet & du Lapin à la fuite de celle du Poulain s Livre Premier. |
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„6 L'ANATOMIE
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DISCOURS
SUR LE MOUVEMENT
DU C H I L E E T
LA CIRCULATION DU SANG-
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G H A. P IT RE PRE M>I E R.
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J
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E vais traiter un fujet qui a exercé les plumes d'une 0'
grande quantité de fçav-ans Anatomiftes, que je n'ofe pas inviter le Le&eur fçavant à l'examen de ce difGOurs en lui promettant de furpafler les excellens Auteurs qui- en ont |
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traité devant moi 5 mais mon principal motif pour ce traité ,
eft que ce Livre doit probablement tomber entre les mains de. gens qui ne lifent jamais ces Auteurs, ce qui fait que cette feience leur fera aufli nouvelle que fi on n'a voit jamais écrit précédemment fur cette matière. Je ne veux pas cependant prévenir les fçavans Anatomiftes contre ce traire, de façon. qu'ils ne s'attendent à -y trouver que des chofes rebatuës, &' par conséquent indignes de leur attention: car outre que la méthode de ce difeours eft neuve, il s'y trouvera encore quel- ques expériences, qui félon ma connoiflance, n'ont été faites, par aucun autre. Quoiqu'il en foit, je ferai très-concis ayant dit quelque chofe fur la même matière au premier Livre dans les Chapitres de l'Eftomach, des Boyaux, du Mezcntere, ÔC- dans le Chapitre huit de ce fécond Livre en parlant du Cœur- Dumouve- i°. Nous allons commencer parlé mouvement du chile > «eut du chile parcc que le chile eft la liqueur dont le fang eft formé; le ohilc |
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DU CHEVAL, 117
cft un fuc laiteux, femblable à de la creme d'orge, pre'pare' &
Cuit dans l'eftomach, provenant de la nourriture qui y eft en- trée y car quand l'Animal a mâché l'aliment fuffifàmment, 6c qu'il l'a par ce moyen haché & préparé avec l'aide de la falive qui fe mêle avec lui dans la bouche, il l'avale & le fait paffer dans l'eftomach, qui en fe reflerrant l'embrafle étroitement & le retient en lui, les deux orifices étant fermez. Quand le man- ger eft cuit, pour ainfi dire, par la douce chaleur de l'eftomach, il entre en une fermentation excitée par l'acidité de la falive & par le ferment acre de l'eftomach même :ces liqueurs travaillent furies parties falées & fulphureufes des alimens qu'ils diffoluent Ou précipitent, & l'eau ou la liqueur que l'Animal boit, les détrempe & les tourne en une fubftancc coulante, que nous appelions le chile. A l'égard des autres parties de la nourritu- re qui ne font pas ainfi dùToutes & rendues fluides , parce qu'elles font d'une fubftance plus grofllere & plus terreftre , elles deviennent ce que nous appelions la fiente, dont je ne. parlerai pas davantage , attendu qu'il ne s'agit point de cette connoiûance dans le deflein que j'ai ici. Le chile étant ainfi préparé dans l'eftomach yfort petit à pe-
tit par fon bas orifice dans les boyaux, le long defquels il eil doucement conduit avec la fiente par leur mouvement peri- ftaltique & vermiculaire. Il fe trouve dans chacun des boyaux Plus ou moins de ces veines qui font appellées laftées, à caufe de 'a liqueur chileufe blanchâtre qui y eft communément trouvée, Ce qui les diftingue. des vaifîeaux du fang qui paroiffent d'un.. *"Ougc bleu ou obfcur. Ces veines lactées étant attachées aux loyaux comme plufieurs petits tuyaux de plomb leferoknt à* ün autre beaucoup plus large , elles boivent une partie du. chile qui leur eft amené de la façon que nous allons expliqueiv *-a partie qui foûtient ces veines eft le mezentere ; c'eft dans fes plis que la plupart des boyaux, font ramafiez, excepté le Commencement du premier ou petit boyau ,.<& du dernier ou "Oyau droit. A l'égard de la conftru&ion de toutes ces parties, Svezie neuf, dix, onze & douzième Chapitre du premier. vivre,-
Je dis donc que ces veines laclées reçoivent dans leurs em-
bouchures la liqueur chileufe ci-devant dite , par les éponges. vifqueufes qui enduifent le dedans des boyaux ôc qui fervent ^ tamis pour féparer les parties les plus pures du chile des ures & terreftresj mais afin que cette opération fe fafiCc. |
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avec plus de facilité, il arrive dans les boyaux même irne nou-
velle forte de fermentation du chiiepar fon melange avec la bile & le fuc pancréatique , comme j'ai démontré dans les Chapitres ci-devant indiquez & dans le treizième du même Livre. Orla raifon pourquoi le chile fe fépare plutôt dans ces petits vaiffeaux, que de continuer fa route en bas dans les gros boyaux, ne vient pas d'une faculté de choix & de préfé- rence qui fok dans ces vailïeaux même , mais elle vient de la. continuelle agitation & preilion des boyaux occafionée en partie par leur mouvement pcriftaltique , & en partie par leur élévation & abaifiement caufé par le continuel mouvement des mufcles de la pance & du diaphragme dans le tems de la refpiration :ces mouvemens hâtent auiTi-b defeente de la mafie chileufe en bas dans les boyaux même ; car il faut obferver que le petit boyau dans lequel il fe trouve une plus grande quantité de veines laftées eft quafi tout entier dans la partie baffe & avancée du ventre , pendant que le colon qui eft à la partie poflérieure eft élevé auiïi haut que le fond de l'efto- rmeh ,& eft communément celui qui eft le plus rempli d'ex- crément digéré en une confidence âflez ferme. Toutes ces rai- fons doivent faire concevoir aifément que le chile eft neceffai- rement contraint de regorger dans les veines laciées par la compreihon des inteftins ; & fi on trouve que ceci donne une fuîBfinte raifon méchanique de la premiere entrée du chile dans les veines laciées, nous n'aurons pas plus de peine à mon- trer pourquoi le chile monte par lefdites veines dans le con- duit thorachique jufqu'au coeur, attendu que la liqueur qui fuit la premiere pouffe neceflairement celle qui eft devant» montant enfuite auffi haut qu'eft l'endroit dont elle defeend. Tout le monde fçait, par exemple, qu'un aqueduc portera l'eau crcfque à la même hauteur de la fontaine dont il la reçoit» quoique depuis l'endroit d'où elle vient jufqu'à l'endroit oi elle fe déchargé il y ait un vallon de cent pas perpendiculaires plus bas que fa fource i de même tout le manger & 1: boire étant reçus dans ic corps par la bouche , il n'eft pas étonnant que le chile qui en eft formé monte au Ili haut que le cœur» quoiqu'il defeende d'abord à la plus baffe partie de l'abdomen» attendu que le cœur approche de la hauteur de la bouche î de plus le mouvement du chile dont nous avons parlé a u° avantage confidçrable fur celui de l'eau dans un tuyau, puifque I'sau qui eft dedans ne monte que par fa propre pefanicur fa»5 |
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être aidée pu- les vaiflcaux qui la contiennent, au lieu que le
mangerà le boire ne font pas pouffez feulement en bas dansl'ef- tomach park mouvement du gofier & de lefophage, mais que l'orifice iupérieure de l'eftomach fe fermant fur eux, empêche qu'ils ne retournent, & le mouvement périftaltiquc des boyaux. ci-devant dit joint à la dilatation & coutradion'du bas-ventre & de la poitrine dans le terns de la refpiration, force le chiic à. pafler tout le long des tuyaux , à quoi fa propre pcfantcuraidc encore.Les veines ladées ont encore un avantage par-dcflUs un aqueduc, parce qu'elles ont des valvules qui empêchent la chute & le retour de la liqueur contenue en elles; de façon que quelque foit l'agitation ou compreflion de ces vaiflcaux, il y a toujours un chemin ouvert auchile pour avancer, mais il ne peut retourner en arrière. Le chile étant donc reçu dans les veines ladées de la façon
dont je viens de l'expliquer , continué' fa courfe par le mezen* tere au commun refervoir vers les reins. Dans ce chemin les Veines laftées entrent dans plufieurs glandes du mezentere donc «lles^ fortent partagées en plufieurs branches qui vont encore pénétrer dans d'autres glandes, dont elles fortent toujours en le multipliant & fe joignant les unes avec les autres : toutes. ces branches continuent leur chemin vers la grande glande qui eft au centre du mezentere à l'endroit où il tient aux reins • Plufieurs y entrent & quelques autres coulent deflus, mais cel- l€s qui entrent, reflbrrent enfuite , & fe joignant avec celles ^ui coulent deflus, elles fe déchargent toutes enfemble dans le Commun refervoir ci-devant dit. Ce refervoir eft nommé commun, parce qu'il eft commua
*u chile & à la lymphe, qui eft la dernière humeur que nous vons expliquez Chapitre douze 5 il. eft fitué derriere & un peu ü deflus de la grande glande qui eft au centre du mezentere v J*ant vers le côté gauche à côté de la veine cave dépendante Pfes le roignon gauche. Il reflemble à un petit fac ou veflîe „ ^ n'eft autre chofe que la partie la plus ample ou l'origine du ^nduit thorachique dont il eft la continuation. Toutîe chile ^nt porté dans ce refervoir aufîi-bien que la lymphe qui re- ^tnc de toutes les entrailles de l'abdomen & des parties infè- res du corps laquelle fe confond avec lui, ces deux liqueurs ^°ntcntle long des reins & du dos par le 'fufdit conduit tho~ çuique qui eft un long tuyau très-mince & prefque tranfpa- ***>■ qui traverfe toute la longueur de la goitrine deilôus oa |
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izo L'ANATOMIE
derriere l'aorte,en dedans de l'épine du dos,vers le côté gauche»
& qui en dernier Jieu paflant fous le thymus , s'ouvre dans le bas côté de la veine fous-claviere gauche , tout contre cet en- droit où la veine jugulaire gauche entre dans cette veine aucôtié fupérieur. Quoique ce conduit communément foit unique, ce- pendant il entre par cinq ou fix embouchures dans ladite veine, ce& embouchures font toutes couvertes en dedans avec une val- vule large qui permet au chue & à la lymphe d'entrer dans la veine, mais empêche foit ces liqueurs ou le fang de gliffer hors de la veine dans ce conduit. Il a plufieurs valvules aufli-bien que ks veines la&ées du mezenjere pour empêcher le retour des liqueurs qu'il contient : ce conduit avec ce refervoir , &c font deffignez dans la Table fuivante. Le chue étant ainfi déchargé dans la veine fous-claviere, s'y
mêle avec le fang vénal & coule avec lui au ventricule droit du cœur où il commence à être changé en fang ; c'eft pour- quoi nous ne pouvons déformais le fuivre plus avant fous la même dénomination ; car quoiqu'il ne foit pas parfaitement tourné en fang & qu'il foit encore chile quelque tems après qu'il a paffé au cœur avec le fang dans la circulation ., cepen* dant il eftfi confondu avec.le fang., qu'il fait corps avec lui? ainfi nous le quitterons ici, & .nous avertirons feulement que félon l'examen le plus exad & le plus foigneux des meilleurs Anatomiftes , tout le chile paffe parles chemins que,nous avons décris, & qu'aucune partie de luin'eft apportée, foit au foye , fpit à .la rate , .ni même à la matrice dans le tems qu'elle eft pleine, non plus qu'aux mammelles pour faire le lait , s'entend immédiatement ..& par des vaiffeaux pro' pres ; car il paffe à la vérité quelque parties du chile parles artères, mais elles font confondues avec le fang , duquel elles font féparées enfuite pour lanourrirure du fœtus , comm6 je l'ai expliqué plus amplement dans les 28. & 29. Chap. dx* premier Livre. De la circula- .11 eft ii généralement reçu , que partie du fang fort cont^ tionduiang. nucllement du cœur, & que partie continuellement y re' tourne par un mouvement circulaire que je n'ai pas befoi^1 d'effayerà prouver que cela eft ainfi 5 mais je montrerai feu' lement comment ce mouvement s'accomplit. Sonpaffagedu Nous venons de ûiivrelechilejufqu'au ventricule droite1* 2rSïae»ga°u-cœur'dans lecluel il entrc mèlé avec le fang vénal dans &
che. tems de l'élargiflement du cœur ou dixfick » c'eft en cet en' |
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DU G H E V AL. 121
droit que le chilc & le fang font plus intimement. mêlez
l'un avec l'autre , & il eft probable qu'ils entreprennent quel- que degré de fermentation ; mais il ne peut être que foible j, vu le peu de féjour qu'ils font dans le cœur, ce qui ne dure que pendant le peu de tems qui fe trouve entre l'élargiffement & le refferement qui fuit ; car tout le fang & le chile qui étoit apporre de la veine cave dans le cœur , par le refferement ou \zfyJlole précédent fort du ventricule dans l'artère pulmo- naire par le J'y pôle fuivant. Ces liqueurs alors, que nous défi- nirons déformais fous la notion de fang feulement, étant en- trées dans Tartere pulmonaire, font amenées par les deux branches dans les deux lobes des poulmons. Les plus petits ra- meaux de ces deux branches fe joignant avec de pareils filets de la veine pulmonaire , font paffer le fang dans ladite veine » d'où il eft conduit au ventricule gauche du cœur. Le fang dans cette route étant empreint des particules nitreufes de l'air, qui font reçues dans les poulmons par l'infpiration, & qui de-là s'in- fmuent «lies-mêmes dans le fang., fouffre une bien plus gran- de fermentation dans le ventricule gauche qu'elle n'a été ci» devant dans le droit , quoiqu'il ne faffe pas un plus long fé- jour dans l'un que dans l'autre ventricule ; car le fyftole & le àixflole des 2. ventricules font achevez en un même efpace de tems : & l'intervale ou ceffation entre ces deux mouvemens eft égale. C'eft pourquoi dans le dzmicv Jjftole , le même fang eft pouffé hors de ce ventricule gauche , dans l'aorte ou la grande artère, qui eft la racine de toutes les artères du corps, excepté de l artère pulmonaire. Il ne fera pas befoin ici de dé- crire les valvules aux orifices des deux ventricules du cœur qui empêchent le retour du fang en lui, telles que font celles de l'artère pulmonaire & de l'aprte , ni celles qui empêchent le regorgement du fang hors de lui dans la veine cave , & dans l'artère pulmonaire ; car nous en avons parlé dans le huitiè- me Chapitre du feeojid Livre j mais nous allons tracer la cour- fe du fang que nous avons fuiyi jufqu'au commencement de l'aorte. Le cœur eft l'auteur du mouvement de toutes les liqueurs le pafïaged»
qui y ont une fois paffe , foit fang , lymphe, bile , fuc ner- caunj| gauchc"~ veux ou autres ; car le cœur, comme une pompe , jette de- danstoute l'ha- hors le fa,ng avec vigueur , Se le dernier forti pouffe toû- buudedacorgs, jours celui qui eft devant lui. Le fang a toutes les autres hu- rleurs, ou formellement,ou matériellement en lui, «Stcom- |
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me celles qui lui font fournies nouvellement de plufieiirs par-
ties, y font envoyées par lui r ce qui étoit dans la partie avant que la recrue arrivât , doit faire place à cette recrue & refaire le même chemin jufqu'à ce qu'elles foientjettées hors du corps fic'eft un excrément , ou qu'elles retournent enfuiteau cœur fi c'eft une humeur utile. C'eft ainfi que les humeurs fe féparent du fàng à mefure qu'elles font employées à la nourriture & à la réparation des parties, ou qu'elles font évaporées par in* fenfiblc tranfpiration. Mais* pour entrer en un détail plus par- ticulier , il faut fçavoir que l'aorte ayant reçu le fang du ven- tricule gauche--, eft aufli-tôtdivifee en deux troncs ,J'afcen- «fânttrde'Cl*aor™ê ^am & ie defeendant ; le tronc afeendant montant avec le ou grands arte- conduit de la refpjration au fommet de la poitrine , envoyé Kj deux branches appeilées les fous-clavieres , parce qu'elles coulent fous les clavicules. Ces deux branches envoyent enco-
re de leurs parties Supérieures & inférieures , plufieurs antres rameaux : de la partie fupérieure naiflent les artères appeilées mammaires ou des mammelles , dans les hommes, les cervi- cales .ou de la tête , qui font en partie employées aux mufcles du col,-.■, & qui enfuite entrant dans fes vertèbres ou os, mon- tent à la tête par ce trou *.par lequel la moelle en defeend j & enfin les mufcuiâires qui fe diftribuent aulïï aux mufcles du col : de leurs parties baflfes procèdent les artères fupérieures in- tercoftales. Quand elles ont envoyé, toutes ces branches, elles fortent de la poitrine pour aller fe répandre dans les bras . ou dans les jambes de devant desj»êtes; A côté précifément de l'endroit,où lé grand tronc afeendant de l'aorte envoyé les ar-' teres fous-clavieres, il fe divife en2. larges branches, appeilées ' îesarteres carotides, ou deraiToupiffenient,qui montent direct tement en haut, & qui premièrement envoyent quelques pe- tits rejettons à la langue , aux mufcles de l'os hyoïdes , ckc. ôc \ çnfuite fe fubdivifans en branches intérieures Ôc extérieures» les extérieures font employées aux muicics-des lèvres ,^dcs^ jou es, des tempes, &c. & les intérieures entrant au crâne par les trous par lefquels la paire vague de nerfs, ou huitième pai-* re en fort-,, elles font difperfées dans la cervelle.à la durc ïîîere & à la pie mere , où elles font le retz,. admirable , Se l&: fkxus choroïdes ou entrelanement, par leur union avec quel" ques filets des artères cervicales dont on a parlé ci-devant* Après que le fang qui coule par ces artères à la cervelle , &0, aièrvi à ce qui c'a nécelïaire en ces endroits, il s'en retour»6 |
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T> U CHEVAL; 125
pir les veines jugulaires ou du goîier qui font auffi extérieures
&L intérieures : ces veines fuivcnt la même route que les artères. Xes extérieures jugulaires font celles qu'on voit fi clairement au col, Se que nous ouvrons communément dans les Chevaux en les feignant. Il s'agit à préfent d'expliquer la maniere dont le fang paffe des artères dans les veines, fi c'eft en s'y joignant ou par quelqu autre voye, fur quoi pour ma propre fatisfac- tion j'ai fait l'expérience fuivante. Ayant feigne'un Cheval à mort, afin que fes veines & artères Expériencequi
fuffent defemplies plus promtement dans le tems qu'il étoit prouve que les encore chaud , je tirai une de fes artères carotides à laquelle je Joignent "e pas fis une ouverture allez près de la poitrine , je mis une plume avec les veines, à cette fente &jefoufiïai dedans detoutema force; alors j'a- perçus les branches des artères des deux cotez de la face, &c. qui s'enfloient auifi bien que les artères carotides, de l'autre côté du col; mais je n'eus pas plutôt cefié de fouffler qu'elles fe vuiderent & s'applatirent incontinent, & le vent fut pouffé Vers le ceeur: voyant cela , je liaii'artere de l'autre côté vers le même endroit où j'avois fait le trou , afin d'arrêter le pro- grès du fouffle, & ayant foufflé une feconde fois , les artères des deux cotez s'enflèrent extrêmement ; alors je fis promte- ment une ligature au deffus du trou pour arrêter le vent,ce qui fit que les artères & toutes leurs branches dans le col, la face,&c. continuèrent à être étendues ; ce qu'ayant examiné pendanrtrn. tems, j'ôtai les deux ligatures » ôc les artères & leurs branches fe Vuiderent ; mais pendant tout ce tems les -veines jugulaires ne furent point enflées, fur quoi je conclus que les artères n'étoient pas joints avec les veines , mais feulement l'une avec l'autre ; 3c pour me confirmer davantage dans cette opinion, je pris enfuitc la veine jugulaire extérieure d'un côté , j'y fis un trou, & je liai h même veine de l'autre côté ; je mis ma plume dans le troij que Ta vois fait & foufHai dedans comme j'avois fait précédam- «îientdans les artères, là-deffus la veine jugulaire de l'autre côtédulcol s'enfla,aufli bien que eelle dans laquelle je foufflois, & leurs branches fur la face, &c : auffi-tôt qu'elles fu rent toutes <3eux remplies, je liai au-deffus du trou pour renfermer l'air dedans,& les deux veines, & leurs branches continuèrent à être enflées jufqn'à ce qu'ayant détaché les ligatures , les veines fe Vuiderent dans le moment ; mais pendant tout ce tems-ià les artères n'étoient nullement remuées; ce qui me perfuada de plus «n plus-qu'il n'y avçit point de jonctions entre les veines & les 9J
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124 L'ANATOMIE
artères par lesquelles le fangpûrpaffer de l'une dans l'autre: mais
qu'on n'en trouvoir qu'entre les vaiffeaux^delamême efpece , j'entens , dans toute la circonférence du corps; car il y enadans de certaines entrailles du corps qui ne fuivent pas la même règle & dont les branches de la veine s'unifient avec celles de l'artère particulièrement, lartere & veine pulmonaire dans les poul- inons , Tarte re & veine fplenique ou la plus proche de la rate , Cela veine porte , qui avec fa double peau doit plutôt parler pour une artère que pour une veine avec la veine cave,dans le foye: cependant il feroit étonnant y ayant une circulation du fang qu'il ne fe trouvât point de communication entre les artères & les veines,mais il faut confiderei-que dans les corps vivans toutes les parties font beaucoup plus poreufes- que-dans ■ un corps mort ; car quand le mouvement des humeurs eeffe,« plufieursdes plus-petits pafiages qui leurs fervoient à paffer pour accomplir leurs ufages, s'applatiffent& fe ferment.Or quoique ' ièlon mon expérience il n'y ait pas de partage a près la mort pour' que le vent entre des artères dans les veines, ni des-veines dans les arteres,il ne faut pas pourcela dire qu'il n'y en a pas da ns lés corps' vivans ; car quoique nous ne puiftions accorder aucunes jonc- tions de l'une à l'autre dans l'habitude du corps, comme nous- avons dit ci-devant, cependant il y a une autre voye par laquelle* les humeurs coulent de l'une dans l'autre, & cela fe fait ainfi. Le* fang artériel par la pulfation du cœur eft pouffé hors des extré- mitez des artères dans la véritable fubftance des parties du corps,- laquelle étant rare & poreufe permet au fang d'y couler ,mais ces pores étant-très étroits ne peuvent en contenir qu'une très- petite quantité-,& comme l'écoulement eft continuel, il doit y: avoir auiìì. une décharge continuelle; c'eft à cet uf.ge que les/ veines font deftinéesainfi par leurs extrémitez , elles s'imbibent ou fuccent le fang des artères extravafé . pour ainfi dire^dans la fubftance des parties du corps ,& le rapportent dans leurs pkis' larges branches , qui le déchargent dans 11 veine cave par la- quelle il monte au coeur. Il'eft certain que le fang des artères fè répand dans la fubftance des parties où elles coulent ; car Ci cela n'étoitpas ainfi, ces parties ne recevroient point de nour- riture du fang : il eft vrai qne dans le tems qu'il eft dans les vaif- feaux il contribue à échauffer les parties au travers defquelles il paffe; mais il ne peut pas les nourrir , puifque même les vaiffeauxles plus larges ne le font pas par la courfe du fang qui coule tout le long de leurs eavitez, mais par lès vaiiïeaux |
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DU CHEVAL 125
capillaires qui fe répandent fur leurs membranes. Je ne fçache
rien à obje&er contre cette maniere d'expliquer le pafiage du fang des artères dans les veines, fi ce n'éit fa promte circulation que les plus habiles Anatomiftes diient être fi vive, que toute la maffe du fang paffe le plus fouventpar le cœur en une heure de tems; d'où vient que quelques-uns penfent qu'il eft néceflaire d'admettre des jonclions des artères avec les vcincsjfur^tout aux endroits du corps par où le fang court en plus grande abon- dance de l'une dans l'autre , ce qui n'eft pas probable, difent-ils, qu'il puiffe faire par le moyen de l'extravaiion , quoique par. rapportala nourriture des parties ils croyent cette extravafien néceffaire : j'oppoferai feulement à cette obje&ion l'expérience dont je viens de parler , qui me paroit détruire entièrement les jonctions des veines avec les artères 5 c'eft pourquoi après avoir montré toutes les branches du tronc afcenda«t,nous allons pro- céder à celles du defeendant. Le tronc defeendant de l'aorte eft plus large que I'afcendant, Le,tronc def-
1 a- ' ' v a -i u 1 » \ • » 1 j ce"dant de étant deftine. a fournir la chaleur& la nourriture a plus de l'aorte.
parties: ildefcend parl'éfophageversle diaphragme, & avant
que d'y arriver il envoyé les branches inférieures intercofiales Se les bronchâtes; ces dernières accompagnent les branches du con- duit de la refpiration dans les poulnaons. En arrivant au dia- phragme il envoyé les artères fhrmiw,e s , fur le diaphragme ôc fur le médiaftin ou membrane féparante de la poitrine; quand il-a per-cé le diaphragme il defeend en un tronc unique aulîi bas que la dernière vertebre des reins, mais dans ce chemin il. envoyé plufieurs branches , premièrement la caiiaque ou far? tere de l'eftomach qui fort en un feul tronc , mais elle eft di- viféc enfuite en branche droite & gauchejh droite fournit de-ra- deaux le côté droit de l'eftomach , feavoir le pilore » les Membranes inveftiffantes du foye , la veaicule du fiel,le côté •iroit de la coèffe , & cette partie du colon à laquelle le com- mencement du petit boyau & le mezentere s'attachent : la gau- che ,appellée la branche fplemque ■> envoyé quelques filets à. ^ partie du milieu, au côté gauche. &. à l'orifice de l'eftomachu ^à la partie gauche de la coèffe , mais fa plus grande partie Marche à la rate dans laquelle elle entre '.quelquefois avant d'y entrer elle envoyelc vaifleau court arrérieux quipafleà la partie Souche de l'eftomach , mais dans les Chevaux ce vaifleau court **en provient qu'après qu'elle eft entrée dans la rire, comme °a peut voir dans la feptiéme table jointe au feiziéme Cha- |
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j?;S L'ANATO MIE
ere du premier Livre , où toute les branches de l'artère fpleni-
ae font de/lignées ; les veines qui accompagnent l'artère cadia- <ue font des branches de la veine porre;, &. elles ont le même) aom que l'artère. Proche de l'artère cxliaque il fort du tronc ^ ,de l'aorte la me&enterique fupérieure qui eft employée fur la partie fupérieure du mezentere & du petit boyau ; enfuite les artères émulgentes droite & gauche iefquelles fe divifent en deux branches ou plus, qui entrent dans les roignons de chaque côte & déchargent les parties acqueufes du fang qui font l'urine: au deffous de ces deux artères l'aorte envoyé les aneves/permatiques-, qui dans les Chevaux font communément deux& dans les Ju- mens fouvent davantage de chaque côtés celles-ci vont auiïiaux tefticules,à la matrice, &c. enfuite pc r la baile mez,entérique qui paffe à la plus baffe partie du mezentere & aux gros boyauxjalors le tronc de l'aorte étant arrivé au fommetde l'os faorum ,ou du ctonpion, ôc ayant jufqu'ici defeendu fous la veine cave com- mence à paffer fur elle & fe divife en deux branches égales appelléesles iliaques , qui font dansle moment fubdivifées en extérieures & intérieures ; de l'extérieure ;naiffent les artères mufculaires qui font employez au f fi as, au rnufcles fefliers, &c. les hypogaftriques qui vont aux parties de la génération dans Iemale , & dans la femeltaà la veille , &c. Et enfin les arteres du nombril qui dans le foetus montant par les cotez delà vef- fie , vont au nombril & à l'arriere-faix, ou auxeotyledons ; nous en avons parlé Chapitre vingt-huit du premier Livre.Des bran- ches de 1'üiaque externe naiffent , premièrement les artères épigaffriques qui tournent en haut, coulant fur le côté d'en de- hors du péritoine, entre lui & les rnufcles jufqu'à la hauteur du nombril, où ils rencontrent les mammaires : deuxièmement les arteres honteufes , qui font employées aux parties honteufes du mâle & de la femelle 5 les branches iliaques alors defeendent aux cuiffes & commencent à être a^çcllées crurales. Nous avons fini la defeription de toutes les plus larges bran-
dies de l'aorte, par Iefquelles le fang eft apporté du cœur dans toutes les parties du corps : il eft affez inutile de donner un pareil détail des veines,attendu que chacune de cesarteres a une veine qui l'accompagne & qui eft communément appelle^ du même nom ; de façon qu'en connoiffant les arteres quîvien- nent à chaque partie , on connaîtra les veines par où le fang en retourne , particulièrement dans les membres & dans Ie5 parties extérieures : U eft vrai qu'au dedans du corps,principale? |
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DU CHEVAL ï27
ment à labdomen on bas-ventre, il y a quelques Variations, c'eft-
à-dire que quelques unes de ees veines naiffent de la veine cave & d'autres de la veine porte, : cette dernière fournit de rameaux les entrailles qui achèvent la premiere conco&ion comme l'ef- tomach , les boyaux ,1e mézentere &en partie la rate , le pan- creas & le foye : les branches de la veine porte recevant en elles le fang qui eft fuperflu à la nourriture des parties fufdkes dans lefquelies elles font difperfées, elles s'unifient au deffous du foye en un tronc qui fe partageant en pluikurs racines par toute la fubftance du foye , communique fon fang à de pareil- les racines de la veine cave qui fort du côté fupérieurdu foye j ceft dans ce pafiage de la veine porte à la veine cave que la bile eft féparée du fang ; mais le fang qui eft reçu immédiate- ment dans les branches de la veine cave eft difperfé aux autres parties du bas-ventre, & celui qui eft ramené par les veines qui reviennent de toutes les autres parties du corps à fon tronc montant ou delcendant, ne parle pas dans les entrailles, mais étant îuccé par les filets capillaires hors des pores de ces parties, il coule & paffe par de petites branches, en de plus larges ,& enfin il arrive dans le grand tronc de la veine cave par lequel il eft verfé enfuite dans le ventricule droit du cœur pour y être ranimé de nouveau A renvoyé dans le corps par une fe<*- conde circulation/ PL A N CHE X.
Mepréfente tous les vaijfeaux du fang du corpir d'un Cheval-jr
veines é~ artères ejrplufeurs entrailles par oh ces vaijjeaux p^Jfent.
*
Le tronc afeendant de la grande artère.' A
Le tronc defeendant de la même. B
Le tronc afeendant de la veine cave. C
Le tronc defeendant de la- même. D
La divifion du tronc afeendant de la grande artere,errarteres EEEEE M
carotides & cervicales, qui parlent au col & à la tête , en ar- tères foufeiavieres qui defeendent aux jambes de devant, & enfin en branches mammaires , ainfi appellées dans les corps ^umfins,mais improprement dans les Chevaux ôc jumens ^ont les mamelles refont pas fur la poi trine. Les diviiìons du troue afeendant de ia veiae'cave»en braE* El fi |
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îzg L'ANATOMIE
che intérieure & extérieure ou fuperficielle jugulaire & en
branches foufclavieres.
GGGG Les ramofitez du tronc defccndant delà grande arterç en branches iliaques, e'pigajîriques , hypogafiriques & crurales.
H H Les pareilles ramifications du tronc dépendant de la veine cave.
I Le cœur dans fa pofition naturelle, KK' Les poulmons de même. :|
L Le foye de même.
M La rate de même.
NN Le mezentere tourné de côté.
O O Les roignons.
P P Les capfules atrabilaires. *
QJ3_ Les uretères.
RR. Les veines fpermatiques. .-;
SS. Les artères fpermatiques.
TT Les tefticules.
V V Les vaiffeaux déférens ou éjaculatoircs.
\V W Le mufcle crémafier ou fufpenfoire des tefticules.
«X La veflic de l'urine.
Y Y Les glandes proftates. 1
Z Z Les veffies féminales. a a Le corps de la verge.
b Le gland.
c c Les veines êmttlgentes. *
d d Les artères émulgentes.
e e c Les vaiffeaux du mezentere.
I
PLANCHE XL
Reprêfente les vaiffeaux du chile & ceux du fang du corps d'utft
Jument ,/es parties génitales, <&c. |
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A Le cœur.
B Le tronc defcendant de la grande artère.
C Le plus bas côté de ladite artère coupé > afin que Ion voye
.mieux le réfcrvoir du chile qui eft fous lui.
D Le refervoir du chile. E Le mezentere.
F La grande glande du mesentere.
G G Les veines la&ées coulant du mezentere au refervoir °^
chile >
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'B ü 'C~U E V A L: n* ■
tirile.» dans lequel elles vuident leur chüe,
Lesconduits thoraohiqif.es> qui portent Ie chile du refervoir HH
àia veine foufclaviere dans laquelle il eft vuidé. |
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L'aboutifTement dudit conduit dans la veine foufclaviere.
Le tronc descendant de la veine cave.
Xe tronc afcendant de la même.
Le tronc afcendant de la grande artère»
Les veines jugulaires & artères carotides.
Les capfules atrabilaires.
Les veines céphaliques ou bafiUqms s & les artères qui fe
ramifient dans les jambes de devant» Les veines & artères mammaires.
Les veines & artères épigdfiriqms.
Les veines & artères hypogaJfric[ue${
Les veines & artères crurales.
Les roignons.
Les uretères coupez près de la vefficj,
Xes veines & zxtcvcsfpermatiqueu
Les tefticules ou ovaires.
Les trompes de la matrice»
Les cornes de la matrice.
Le corps de la matrice,
La veflk de l'urine tournée à côte'.
Le fond de la matrice où le Poulain fc tient.
Xes orifices déchiquetés des -trompes de la matrice*
Les ligamens larges qui foûtiennent la matrice»
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Le clitoris. g
X'orifice extérieur du vagina de la matrice. h h
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CHAPITRE II.
Ues parties da ventre, du milieu ou de Ia poitrine» Des partiesmvejìijfantes m qui entourent la pìtr'mt.
APrès avoir achevé le bas-ventre, Tordre de la diflecvtion
demande que je vienne enfuiteau ventre du milieu ap- rile Thorax ou la poitrine, & aux parties qui y font contenues ^ par lçfqueiles elle eft environnée, |
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i3ö L' A N A T O M I E
Par quelles premièrement elle eft bornée ou entourée en haut par les
parties le thorax . . , , , ,. , , , •,>*,' eft borné* os «u co^ » & en °ls Par *e diaphragme, a la partie de devant
par l'os de la poitrine, dans la partie de derriere par les pale* röns des épaules , par l'os du d'os , par les vrayes & 'faufïes côtes & par les mufcles intercoftaux ; tous ces remparts de con- fluence differente ont été formez & compofez parla nature , non feulement pour défendre les parties qui font contenues dedans des injures extérieures ,mais encore pour l'ufage de la refpiration, fans laquelle l'Animal n'auroitpû fubfifter; & pour fatisfaire à ces deux obje&ions,. il étoit néceffaire que la poi- trine fût eompofée de parties diverfes; car fi elle avoir été touter offeufe elle n'auroit pu être contractée & dilatée fuivant l'oc- cafion , ce qui auroit ôté lçjeu des poulmons ;& fi elle avoit été toute charnue, les parties qu'elle contient n'auroient pas été fuffifament préfervées^c'eft pourquoi elle eft en partie offeufe, en partie tendineufe & en partie charnue,afin qu'elle puiffe mieux accomplir les deux offices dont nous venons de parler. les parties. Nous allons détailler les parties qui entourent la poitrine, *°iT'ffantes iîl_^ont quelques unes font communes & les autres font propres. Les parties communes contenantes font les mêmes que celles du bas-ventre , fçavoir ïépàermer la yraye peau, le pannicule charnu , la graiffe & les communes membranes des mufcles dont nous ne dirons rien d'avantageici, en ayant parlé ample- ment dans le premier Livre., le» parties, Les parties propres contenantes de la poitrine font les rnuf- jantcs"inVe ~c*es ' *cs os' h pauvre , membrane qui la ferme en dedans, le- diaphragme & le médiaftin qui eft la peau qui traverfe la poi- trine depuis ce qu'on appelle le bréchet juïqu'au dos , & qui fépare les poulmons .• elle eft ap'pellée par quelques uns la mu- raille .réparante; Les parties in- Les parties contenues font le cœur avec fon fac appelle le veities ou con- / . •% ,. , , ,, ,r , rr n
tenues.. péricarde , les poulmons, une partie delelophage qui eft ap-
pelle par lesAnatomiftes trachée artère & plufîeurs vaiffeaux
avec les troncs delà veine cave & delà grande artère dont les branches amendantes font foutenues par le thymus ou glande dans la gorge. |
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DU C' H E V A t; ut
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CHAPITRE III.
^Des mufcles de la poitrine appeliez, intercoftaux. '*■
LA poitrine a plufieurs paires de mufcles qui font placez
fur les côtes extérieurement, mais parce qu'on ne peut aifément ouvrir affez la poitrine pour examiner les parties con- tenues en elle fans défigurer quelque portion de ces mufcles, nous n'en parlerons point en cet endroit & nous renvoyons le lecteur au livre des mufcles : nous décrirons feulement ici les intercoftaux i c'eft ces mufcles dont on ne fçauroit s'empêcher de gâter une partie lorfqu'en ouvrant la poitrine, on brife les bouts tendineux des côtes. Ces mufcles font appeliez intercoftaux , de ce qu'ils font p0Ui.Q • ies
placez entre les côtes & rempliffent l'efpace qui eft entre mufcles inter- chacune ; deux de ces mufcles font placez l'un fur l'autre ; dans c?ft.aux f°nt chaque efpace le fuperieur eft appelle l'extérieur, & l'inférieur l'intérieur. L'extérieur prend fa fource de la plus baffe partie de la côte L'extérieur.
Supérieure & fa fin à la plus haute partie de l'inférieure. L'intérieur prend fa fource au contraire du premier, fça- L'intérieur»
voir à la partie fupérieure dé la côte la plus balle , & fa fina la plus baffe partie de l'inférieure. Les côtes fupérieures font celles qui font les plus proches
de la tête i & les plus baffes font les plus proches du ventre. Comme ces mufcles different à l'égard de leurs origines &
de leurs attachcs,ils différent encore pareillement dans la courfe de leurs fibres; car quoiqu'ils foient compofez de fibres obli- ques j cependant ceux de l'extérieur font contraires à ceux de l'intérieur, fe croifant l'un l'autre en croix de faint André ou commela lettre X. Ces mufcles font au nombre de foixante-quatre, c'eft à-dire £ÇUr n0mbr©»
trente-deux de chaque côté, y ayant à chaque côte du coffre <Tun Cheval dix-fept côtes, & entre chaque côte deuxmuicles, comme j'ai dit ci-devant. Laftion de ces mufcles eft d'aider à la refpiration en éten-' Leur aafofti
<iant & contractant la poitrine, i°. les extérieurs fervent à éle- ver les côtes & à les tirer en haut, ce qui élargit la cavité de la poitrine, & par ce moyen donne une place libre à l'air poux Rij
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:,3i LUNATO Ml E
entrer dans les poulmons par l'infpiration•■; & aucontraire leê
intérieurs tirent les côtes en dedans & obliquement en bas* vers l'os de la poitrine afmde .rétrécir^ & par ce moyen l'aie qui enfle les poulmons en eft chafle , ce qui s'appelle l'expi* ration-: mais comme ces mufclesne fuftifentpas tous feuls.pouf accomplir ces actions , ils font aidez par ceux qui font ftu? k poitrine? par le diaphragme & par les poulmons mêmes. |
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G. H A P IT R E IV.
De la çlevre ou peau, qui double le dedans,
des côtes*
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C
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Ette couverture ou peau appellée la- plèvre-, eft la peau :
.qui couvre toutes les côtes en dedans de la poitrine; elle |
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eft de la même nature & a le même ufage que le péritoine*
dans le bas-ventre; elle eft auffi de la. même fubftance, mais- beaucoup plus forte & plusépaifie; Rkknus aflïïre le. contrair* par rapport aux Hommes. Elle eft,pour ainftdire,d'iine nature ou température-mitoyen--
ne , ni trop dure ni trop molle , trop dure de peur que ne pou- vant pas s'étendre & céder dans; Fade de la refpiration , elle • empêchât le mouvement de la poitrine ; trop molle de peun que le mouvement de la- poitrine ne la blelfât, mais elle eft plutôt dure que molle, pour mieux :. défendre .les parties ■ nobles. -,. l'origine de. la: On prétend qu'elle tire fon origine des peaux qui couvrent.
plèvre» , les nerfs de la moelle de l'épine qui fort par les os , ou verte»:
bres du dos , pour entrer dans la poitrine :ainfi on croit quelle>
eft une continuation desmembrànes.'de la tête, car elle eft plus ; épaiffe fur la partie de derriere delà poitrine ou elle s'àttachsv fi ferme ayx os du dos,qu5clle'Jie peut en être féparée que dif- ficilement. Elle eft. double, afin : que les vaiftéaux intercoftaux cou-*i
lent fans danger entre fes membranes,& qu'ils foientpréfervea. parleur- moyen de la dureté dés côtes qui feroient capables • de les blefiér ou de les rompre ta peau d'en c elîorsde lai pieuvre,■prmcipalemcr.fiCelleq.«i/
c#•ptociie.dej.a' cavité de,la-pounae eft plus épaiiï* iétû%&p*f |
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bu CHiVAt; m
rîëure, qui eft attachée aux côtes ,eft plus molle & plus mince:
c'en; entre ce deux peaux que fe forme cette maladie mortelle dans les Hommes 3,appellée pleurefie. La plèvre eft percée en plufieurs endroits pour l'entrée & la „ e'
fortie des vaiffeaux , car en haut elle laiffefortir les jugulaires tions.-
& les axillaires artères & veines; & en bas , par le diaphragme fortcnt les troncs de la veine cave & delà grande artère; outre cela ellelahfe parler endedans les nerfs de la paire vague dont l'un va en; dedans & l'autre en dehors du conduit de la refoû ration. Ses propres vaiffeaux font des veines de la, veine fans compa- „ -^
gnon & de la veine iupeneure intercoltalc.Scs artères naifientauf- ü des fupérieures intercoftalcs, comme celles desfoufclavieres ; elles defeendent vers la feptiéme ou huitième côte au deifous de Uquelle elles reçoivent les filets des artères de la partie de der- fiere de la grande artère defeendante ; elle a auiïi autant de paires de nerfs, excepté une , qu'il y a de joints à l'os du dos dans toute lalongeurde la poitrine 5 car entre chaque joint il en fort une paire , mais comme le fupérieur & le plus bas ; joint font comptez pour les deux externes y & qui'il n'y a pas" Une paire de nerfs par extrême, il doit y avoir une paire de ïierfs de moins qu'il n'y a de joints; c'eft pourquoi les joints, ou* Vertèbres étant dix-fept ,il doit y avoir feulement feize paires' jle nerfs àia poitrine :auffi*tôt que les nerfs font fortis desv' joints* ils fe divifent en branches de devant & branches de der- riere; les branches de devant fervent aux mufcles intercof- taux & à la plèvre ; & ceux de derriere font employez aux muf*' cles qui font du côté du dos.- Scsufages font fort femblabks à ceux du péritoine, car comy Senûagci,
^c le péritoine eft étendu autour de tout le bas-ventre & quii* CrU'elope avec fes peaux tous les inteftins qui font contenus de» ^ns, entourant chaque entraille avec une peau {particuliere ^ airiil la plèvre environne: demême les entrailles du ventre du' Milieu; car. elle eft. étendue autour de toute la cavité de la! Ntrine & donne une peau à chaque parrie particulière- c°ntenuë en elle , foit médiatement ou immédiatement ; elle ^°Uvre auâi les mufcles intercoftaux & forme la membrane' ^péneure du diaphragme ielle eli: arrofée en dedans de la poi»- /ine par une humeur acqueufe , afin que les poulmons.quu „°rrt contre elle par leur côté, extérieur puiflent- fe-mouyo, unique* -d'être bleUcz par fa duretés |
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V ANATOMIE
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JH
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CHAPITRE V.
Du Diaphragme.
LE diaphragme eft ainfi appelle de fon emploi qui eft de
distinguer ou de féparer , parce qu'il fépare les entrailles du bas-ventre des inftrumens de la vie &de la refpiration qui font dans le ventre du milieu. C'eft un mufcle long & rond fitué à la plus baffe partie de la
poitrine en travers de laquelle il paffe , descendant un peu plus bas dans le ventre du côté du dos : il a une figure & une action differente de tous les autres rnufcles. Il eft auffi large que la poitrine eft ample, car fcs bords font
attachez au bas de l'os de la poitrine, & fuivant la rondeur for- mée par les côtes ; ils s'attachent enfin au plus bas joint verte' bral de la poitrine. Il eft formé de ces deux productions longues & charnues >
qui partant des vertèbres des reins, aux rnufcles defquels elles font attachez fortement, s'élargiflent de plus en plus en mon' tant jufqu'à ce qu'elles arrivent au plus baffes vertèbres de la poitrine , ou croiffant toujours elles s'uniffent enfemble & for- ment ainfi ce mufcle appelle le diaphragme. A l'égard de fa fubflance elle eft en partie charnue » etf
partie nerveufe & en partie membraneufe :il a deux membra' nes très-fortes, ce qui lui eft néceffaire à caufe du continuel mouvement dans lequel il eft. La fupérieure vient de la pleuvi'6 & l'intérieure du péritoine : à la fupérieure s'attachent la plu5 baffe partie dumédiaftin & du fac du cœur dans les Hommes» mais non dans les Chevaux ou autres Bêtes, & quelquefois le* plus bas bouts des deux grands lobes des poulmons : facircoO' îérence eft charnue & fon milieu ou centre eft nerveux : un5 bleffûre en cet endroit eft mortelle, mais dans la partie charnu elle peut fe guérir quelquefois. Il a en lui plufieurs trous, i°; un proche de fon centre, maJ*
un peu versie côté droit,donnantpaffàge au troncafcend3^ de la veine cave qui monte du foye ; le deuxième eft au côte gauche de fon centre , il eft plus gros que le premier & pltl$ du côté du dos : il fert à laiffer fortir de la poitrine l'éfophag & les deux nerfs qui vont à l'eftomach : le troifiémc eft plus & |
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Son nom.
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Son origine»
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Sa fubflance.
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perfora-
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Ses
lions. |
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DU CHEVAL. ï3S
arrière du côté des verte'bres pour le pafiagede la grande artère,
de la veine fans compagnon Se du nerf que le Docteur Willis diftingue de la huitième paire par le nom d'intercoftal. Le diaphragme a des vaiffeaux de toutes fortes, car il a des Ses vaiûeai.x.
Veines qui naiiîent du tronc de la veine cave,qui fontappellées Veines phreniques , ôt suffi quelques filets de la veine adipeufe ou veine de la graille; cette veine eft ainfi appeile'c, parce qu'elle eft la plus employée à la membrane graifteufe qui entoure les roignons. Il a des artères du tronc de la grande artère appellées aufit
phreniques 5 fes nerfs font au nombre de deux qui viennent de la moelle de l'épine du dos à la troifiéme ou quatrième join- ture de l'os du col ; de-là ils defeendent dans la cavité de la poitrine foûtenus & attachez par le médiaftin, de peur qu'ils ne ïbient offenfez dans un mouvement violent. Aulli-tôt que ces nerfs atteignent le diaphragme , ils entrent dans fon centre & fe difperfant dans toute fa fubftance ils fe terminent en lui : ou- tre ceux-là quelques perfonnes ont obfervé d'autres petits ra- meaux de nerfs qui lui font envoyez par les nerfs de la hui- tième paire & qui defeendent enfuite vers l'eftomach. On à donné plufieurs ufages au diaphragme ; les principaux Plufieurs ufa-
font ceux qui fuivent. i°. Il eft le principal mufele qui aide ges du diaphrag- 1 me-* 1 °. Il aide 'ì
l'action de la refpiration,foit qu'elle ioit animale & volontaire, la reip'iration.
ou naturelle & involontaire ; c'eft-à-dire en dormant ou en veillant, ce qui fe fait en cette maniere : quand on prend fa fefpiration il devient tendu & gonflé, prefiant un peu les par- tics contenues dans le bas-ventre 5 mais quand la refpiraticn fort, il eft relâché & monte un'peu dans la poitrine , étant en Partie aidé par l'afcenfion des entrailles du bas-ventre dont *es mufcles s'alongent un peu dans l'expiration ; ce qui fait que fes parties contenues dans le bas-ventre , ayant moins d'cfpace çn largeur en doivent avoir davantage en longueur. Il faut fe reflbuvenir qu'un mufele n'eft capable que d'une feule forte ^e mouvement , fçavoir celui de contraction , car celui de ref- %ition ou relâchement eft dû au mufele oppofé , comme j'ai montré plus amplement dans le premier Livre, Chapitre 6- c'eft pourquoi le propre mouvement du diaphragme eft feulement dansl'infpiration , ou lorfque Ion prend fon haleine: ^eft alors que fes fibres étant contractées tout-à-fait en rond ^ s'étend à peu près comme du parchemin fur le haut d'un tam» °ut, mais quand il fe relâche & devient flafque dans l'expira*- |
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i36 V A NATO MIE
tion » Ce mouvement ne vient pas de lui, mais de Ces mufcîes
qui refferent ou re'treciìrent la poitrine, appeliez ie facrolumbus ét le triangolar is ou à trois coins,qui font fur les côtes, comme bous montrerons dans le Chapitre des mufcles ; & enfin des intercoftaux intérieurs, de'crits ci-devant Chapitre trois, auP quels quelques uns des mufcles du bas-ventre donnent peut- être quelque aiiiftance. s.Sonmoaye- 20. Le diaphragme qui s'élève & s'abaiffe perpétuellement .Sisntaideladif- r r • • ,' n T *r , 0
mbtitiqn du occauonnant par cette agitation lettomach , les boyaux &c. a
chile. ëgtç toujours en mouvement en haut & en bas , les aide à pouffer dehors les liqueurs ôt tout ce qu'ils contiennent ; ai nu"
il fert beaucoup à la distribution du chile , que le feul mouve- ment vermiculœire des boyaux auroit plus de peine à faire en- trer dans les innombrables petits vaiffeaux par, lefquels il doit paffer : je prétend que c'eft là un des plusconfidérables ufages du diaphragme, & dont peu d'Anatomiftcs ont eu connoif* fance. ,3..il aide à ex- 30. H aide l'expulfion de l'excrément , auffi bien que celle ^ent1&ifpou" du Poulain dans le tems que la Jument pouline 5 car dans ces . lain de la lu- deux occafions lorfque l'Animal retient fa refpiration, le dia- jnent- phragme eft maintenu dans fon extention , & continuant de preffér & d'apuyer fur les parties contenues dans le bas-ventre?
.& celles-là s'apuyant fur leurs voifines, elles font toutes un peu ferrées; & ainfi tout ce qui eft contenu dans chacune , foit fiente urine , ou'le Poulain eft jette dehors. Il fert à d'- ^on dernier u^aSe c^ cc^ul dont nous avons parlé au com- ,ylir l'abdomen mencemenc de ce Chapitre., qui eft de féparer le bas-ventre 0e la poitrine. ^e [a poitrine, de peur qu'il ne montât quelques vapeurs mal* faifantes des parties inférieures aux plus nobles, telles que font celles qui font contenues dans la poitrine, |
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Cju*. n'
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DU G H E V A L;
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137-
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CHAPITRE VI.
ha membrane feparante 3 appelle'e le
Médiaflin. CE TT e membrane eft appellée en Latin , mcâtâjlmum, de Son nom»
fon office qui eft de partager ou divifer , parce qu'elle divife la poitrine par le milieu en deux parties égales. Elle provient de la plevre dont nous avons de'ja parlé Chap. Son origines
IV. car la plevre naifiant de l'os du dos, marche de chaque côté de la cavité de la poitrine fur le dedans des côtes, jufqu'à ce qu'elle arrive à" l'os de la poitrine où ces deux membra- nes £e joignent enfemble fans s'unir ; car depuis l'os de la poi- trine , ces deux membranes vont droit au dos par le milieu de la poitrine , mais avant que d'avoir marché la longueur d'un • pouce , elles commencent à fe féparer ; & s'éloignant Tune de l'autre petit à petit, elles forment une intervale fuffifantc pour contenir le cœur &fon fac ; mais quand elles font arrivées près «du dos, elles fe joignent enfemble derechef. Remarquez que le medistjlin étant un redoublement de la plevre, eft compofé de deux membranes comme elle, ce qui forme quatre membra- nes à l'endroit où elles fe joignent. 11 eft entièrement membra- neux comme la plevre dont il eft formé : il eft lifté du côté des poulmons , mais raboteux du côté du cœur,à caufe que le fac du cœur fe joint à lui par plufieurs fibres. Entre les deux peaux de cette membrane , il y a plufieurs ses taureaux,
petits vaiffeaux de toutes fortes, premièrement des veines de la phrémque, ou veine du diaphragme, & de la veine fans compagnon. Elle a aufti une veine propre à elle , qui lui vient de la branche fous-claviere , & qui eft appellée de fon propre Hom , mediatine. Secondement fes artères viennent de l'artère fhrénique , ou artère du diaphragme qui fort du tronc def- cendant de la grande artère. Troifiémement, elle a des nerfs des fhréniojues , où de ces deux branches de la huitième paire qui defeendent du diaphragme par le médiaftin , à l'orifice fu- périeur de l'eftomach. BarthoUn lui donne aufti des vaiffeaux emphatiques. L'ufagedumediaftin? eft premièrement de divifer la poi- Sesufages.
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Us îr a na To MïB:
trine & les poulmons en deux parties, afin que fi quelque îi"
cheux accident arrive à un poulmon , l'autre foit conferve ; ce quia été remarque'plufieurs fois par les Anatomiftes qui ont' trouvé un côté ou lobe du poulmon tout-à-fait féché ÔC confommé dans les phtifiques pendant que l'autre étoit frais- ée fain 3 & fouvent un côté des poulmons eft alTez endomma- gé par une blefliire pour en occafionner la perte; mais l'autre en faifant fa fonction.conferve la vie. Secondement le médiaftin fert à donner de l'efpace au coeur
pour être à fon aife dans fon fac, afin que dans le tems de fors mouvement; il ne batte point contre les côtezoffeuxde.la poi- trine.. Troifiémement, il fert à foûtenir 5c à conferver les vaif-
feaux qui paflent par lui, & s'attachant au diaphragme,il l'em- pêche d'être entraîné en bas par la péfanteur des entrailles du bas-ventre , particulièrement par lefoye dont les ligamens- fufpenfoires lui font attachez. |
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G HAP I T R E VII.
¥)u thymus vu grande glande du gofier 3 & de
là.ipurfi" du Cœur , appel lé e ^Péricarde avec l'eau contenue en elle... T* E thym u s eft un. corps glanduleux, mol ôcfpongieux»
mt.kthymm^ '_■ ,4 placé dans la partie fupérieure de la poitrine proche du trou du gofier, furies bouts des clavicules ou os du collet. Il s'appelle thymus, parce qu'il reffembk beaucoup à une
feuille de thim. Son ufage eft de fervir comme de couffin pour les veines
■ • & artères qui parlent en cet endroit, afin qu elles foientga- ranties de la dureté des clavicules, qui fans lui feroient capables- de les blefler ou de les rompre. „ les vaiffeaux - Les vaiffeaux qui paflent fur le thymus,. font - là veine cave' qui paffent..iur& la grande artère > dont les branches qui font en grand nom^ lwi'• bre , fe difperfent de-là à beaucoup d'extrémitez de.la circon- férence du corps ; içavoir quelques-unes aux épaules ôc au*
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tA
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ïambes de.devant 5 quelques-unes au col & à la tête , part""
culierçmeni;. les .veines jugulaires intérieures .& extérieures |
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'T> U C H JE V A L. 139
tes artères carotides , & ces branches qui coulent tout le long
du ventre , appellées par nous autres Maréchaux , les veines du foye : cette glande eft plus greffe dans les Poulains que dans les grands Chevaux à proportion de leurs corps, & dans les Veaux elle eft affez large, & paffe pour un morceau déli- cat, que l'on appelle ris de Veau. Le péricarde , ou bourfe d u cœur , eft cette peau ou cou- Ce „ne c»e{|
Verture qui envelope le cœur, & dans laquelle ii eft fufpendu j que le péricarde, auffi lui reflemble-t-elle pour la configuration. Le "péricarde prend fon origine à l'extrémité large & fupé- Son origine*
rieure du cœur, des peaux extérieures qui entourent les vaif- feaux qui entrent dans le cœur 5 ces peaux viennent de la plèvre. Sa fubftance eft épaiffe & un peu rude ; elle ne l'eft cepen- Sa fuî,aattCCî
dant pas affez pour pouvoir bîeffer les poulmons quand il preffe contr'eux ou eux contre lui : elle n'eft pas auffi trop molle , de peur qu'elle ne foit offenfée par la dureté des cotez ; parce que le péricarde dans les fortes pulfations du cœur, bat contre le médiaftin , qui feul eft entre lui & les cô- tes ; mais étant placé entre deux contraires , c'eft-à-dire, en- tre la molefle des poulmons & la dureté des côtes, fa fub- ftance doit être d'une nature mitoyenne entr'eux deux: le côté •d'en dehors eft rude & fibreux,s'attachant en plufieurs endroits au médiaftin ; mais en dedans il eft uni & gliffant ,afin que le -cœur fe remué plus aifément & plus librement dans lui. Il eft percé en cinq endroits ; fcavoir au côté droit par le s<*s perfora*
tronc afeendant de la veine cave qui vient du foye , & entre wons, au ventricule droit du cœur par laveine fous-claviere qui def- cend des os du canal dans le même ventricule , & 30. par i'artere pulmonaire qui paffe du ventricule droit dans les poul- mons : il eft percé du côté gauche par la veine pulmonaire qui vient despoulmons,& entre au ventricule gauche du cœurj ■& enfin , par la grande artère qui fort dudit ventricule. Il reçoit fes veines de la baffe partie de la veine du dia- Ses vajffSau?;«
phragme o\\frheni^uet & de la partie fupérieure des axillaires, mais tous ces vaiffeaux font forts petits. On ne découvre point d'artères qui lui viennent d'aucun en-
droit i & la raifon qu'on en fuppofe , eft qu'Ueft immédiate- ment échauffé par la proximité du cœur ; mais comme le cœur même n'eft point fans artères, quoiqu'il foit reconnu la four- be de la vie , par conféquent toute autre partie doit en a voit S Ì]
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ï4o L'ANATOMÌ E
aufli ; ainfi il faut que ceux du péricarde foient fi fins qu'on n£
les fçauroit diftinguer.
Il eft garni de filets, de nerfs, des nerfs gauches reeurrens oiî
de la huitie'me paire , ou paire vague. A ces vaifleaux , Bart.holin ajoute des vaifleaux lymphatiques
qui fervent à boire, partie de la liqueur contenue' dans labour*
fe du cœur pour empêcher fon trop grand accroiflement.
' l'ufase du pé- ^es u^aocs f°nt ^e couvrir & de préferver le cœur , & de
yicarde" & de contenir une certaine liqueur qui fert à conferver le cceurhu-
l'sau qui y eJtmi^ & frajs } eaF je CQeu.r étant une partie très-chaude, a be-
foin d'iiumidité pour le rafraîchir & pour le rendre plus aifé
dans fon mouvement ; car il eft , pour ainfî dire , porté pas*
cette liqueur s dans laquelle il nage , pour que le fentiment de
pefanteur lui fok ôté.
De Phumeur On trouve aufli une liqueur fcmblabie dans la cavité de là
fOI^fnue dans poitrine , feulement d'une couleur un- peu plus rougeâtre ref-
ia poitrine». ¥ 7 oir *,, rr \ . T °, . . femblant a de leau & du iang mele enlemole. Je nai jamais
manqué de la trouver ou plus ou moins abondante. Cette li-
queur eft deftinée à rafraîchir les parties de la poitrine, comme celle du péricarde l'eft à tempérer la chaleur du cœur. |
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CHAPITRE VUL
*Du Cœur*.
SonnQfflv Tr Ecœur eft nommé en Latin , cor a currrenâo de courir?
1 \f parce qu'il eft dans un continuel mouvement. . Il eft feul j il eft fitué dans le milieu de la cavité de la poi- trine, tant pour fa fureté, que pour qu'il puifle fe mouvoir également dans fa place ou il. eft entourépar les lobes despoul- mons. quoique l'on dife. que le cœur eft dans le milieu de. la poi-
trine ,. on ne doit pas entendre que tout le cœur y foit iîtué, mais feulement que fa bafe ou fa partie la plus haute eft di- rectement dans le milieu j car fa pointe eli tournée du côté 'gauche , à caufedu peu d^efpace qu'il a pour achever fon mou- vement dans fa place ; & fi cette pointe n'étoit. pas rangée » elle pourroit battre contre le diaphragme } ce qui empêche- roit non - feulement le propre mouvement du cœur, mais •attuile diaphragme cou rrok rifque^d'ea être offenfe' s & quÊ |
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DU CHEVAL 14-1
fon mouvement fût interrompu; car on fçait qu'il eft dans un
continuel mouvement comme le coeur. Onfcnt très-bien le mouvement & le battement du cœurau Pourquoi h
côté gauche, & on ne le fenrpasde même au côté droit,à kattement„eft o ' r ' lenti au coté
caufe que le tronc afeendant de la veine cave eft au côté droit ; gauche, & non
de façon que fi la pointe du cœur n'étoit pas tirée un peu de audr<>"» l'autre côté , le cœur fe trouveroit pofer defîus ou battre contre ce vaiffeau, ce qui empêcheroit le fang qui cil appor- té du foyc par cette veine de monter au cœur. Le cœur à un double mouvement , le reflerrement appelle j.e mouvement
fyftole , & le relâchement appelle' diaflole , qui eft plutôt une du cœur. ceffation de mouvement. Quand le cœur eft relâché , il reçoit dans fes- ventricules le fang de la veine cave & de la veine, des poulmons; dans le ventricule droit celui de la veine cave & dans le gauche celui de la veine des poulmons ; & quand il fe reflerre ilfaitfortir ou chaflé le fang hors des ventricules ,, fçavoir hors du ventricule droit dans l'artère des poulmons, <5e hors du- gauche dans la grande artère. La figure du cœur eft pyramidale ou conique, c'eft-à-dîr-
re ,.. qu'il eft ample à fa baze , & étroit à fa pointe : il eft boflu SafaSure- ou enflé par devant, mais par derriere il eft plus plat : il s'al- longe & s'élargit fucceffivement de la façon fuivante. Quand il fe refferre pour chaffer le fang hors de lui , alors il eft pi lis court, mais plus large , & quand il fe relâche pour recevoir ^ fang il devient plus long & plus étroit» Sa fubftanee eft une chair folide , épaiffe & ferrée ,afin qu'il Sa j-^
puiffe mieux réfifter à la perpétuité de fon mouvement , & chaffer avec plus de force le fang aux parties les plus éloi- gnées. Il eft compofé de grandes quantité de fibres mufeu- ^ires & charnues > dont un petit nombre eft droit ; ce font les plus en dehors , mais la plus grande partie eft en travers ou plutôt en fpirale , particulièrement vers fa pointe , reffem- klant un peu aux. anneaux tournais de la coquille d'un lima- Çon. ' Il eft attaché par le moyen du fae du cœur au médiaftirr ,-,& Sa connexion,
p3-r fes propres vaiffeaux à plufieurs parties du corps. Ses parties font extérieures & intérieures : celles qui font ses parties çx»
extérieures font fa bourfe ou fàc , la peau & la graifie , à quoi ternalles. *' faut ajouter quelques-uns de fes vain'eaux. Nous avons traité dans le Chapitre precedent de fon fae
^^mé péricarde : à l'égard de fes vaiffeaux dont quelques-uns S. iij.
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,s .4-3 r ^NATOMI!
entourent le cœur comme l'artcrc & veine coronaire , & les
autres entrent dans les ventricules, fcavoir les troncs de la vei- ne cave & de la grande artère , auûi-bien que les vaifleaux pulmonaires: nous allons les détailler 5 mais nous ne pa-rle- rons dans ce Chapitre que des vaifleaux coronaires laiiïant les autres pour le Chapitre fuivant. SapeaUj 11 a une peau propre à lui, femblable à la "membrane d'un niufcle à caufe de fa grande fermeté , & qui lui eft fi fort at-
tachée , qu'il eft très-difficile de l'en féparer : c'eft une con- tinuité de la peau d'en dehors de la grande artère, ainfi que ,1a membrane qui couvre le dedans de. fes ventricules eft une continuation de la peau intérieure de cette artère. Sagraiffe* Le cœur étant dans un continuel mouvement & d'Une grande chaleur , il eft abondamment garni de graiffe pour em-
pêcher qu'il ne fe féche : cette graiffe eft pour la plus grande partie placée à fa baze ; car fa pointe qui pend dans l'humeur contenue dans le péricarde eft continuellement hume et e, de façon qu'elle n'a pas befoin d'être rafraîchie d'une autre maniere, différence en- Il faut fcavoir que cette graiffe du cœur eft d'une confif- * ur* &Tau- tcnce différente de la plus grande partie delà graiffe du refte jtresgraifles. du corps,; car elle eft beaucoup plus ferme , attendu que fi le cœur qui eft ene partie très-chaude avoit une graiffe molle , il la fonderoit certainement. Les -vaiffeaux ^e cœur a de toutes fortes de vaifleaux ; quelques-uns en- . extérieurs du vironnent fa baze , comme une guirlande ; fcavoir une veine xœur. g. ^eux avères. ju Veine. La veine eft appellée veine coronaire , à caufe qu'elle l'en-
toure en rond : elle provient de la veine cave un peu avant
qu'elle entre dans l'oreille gauche du cœur. 11 naît de cette veine de petites branches qui font difperfées toutes lur 1* furface du cœur , allant de la baze à la pointe. a. Artères. Ses deux artères font aufli appcllées coronaires,, h caufc qu'elles entourent le cœur commela veine, & difperfent eg**
lement leurs petites branches fur la furface extérieure ducceufr afin de le fournir de fang artériel pour fa nourriture. Leurs valvules, Qn obferve à i'origine de chacune de ces deux artères 5 aufli" bien que celle de la veine une valvule qu'on verra , fi OIÎ difféque le vaiffeau un peu avant qu'il forte du fac du cceu^ La valvule de la veine laifle entrer le fang dans le cœur, r»aJ' ne fouffre pas qu'il en reflbrte ; & cellesdes artères laiflent lof- îir du cœur, mais l'empêchent d'y retourner. |
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DU CHEVAL. m-r
Île coeur eft aufti fourni de beaucoup dé nerfs très-minces Ses nerfs,
qui naifient des branches de la huitie'me paire 5 ces branche*
font celles qui font envoyées au fac du cœur.
Les branches qui vont dans le cœur y entrent par trois
principaux endroits, les unes entrent dans le cœur même ,
d'autres dans les oreilles du cœur , & les troifiémes dans fes
vaiffeaux.
Nous avons fini les parties extérieures du cœur , dans le
Chapitre fuivant nous parlerons des intérieures.
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CHAPITRE I X,
2) es Ventricules, des Vaiffeaux intérieurs *,
des Valvules Ç$ des oreilles du Qœur.. NO u s parlerons premièrement des ventricules du cœur
qui font deux , un à chaque côté diftingué ou-■•divi*~ fé par une féparation charnue en un droit & un gauche. Le ventricule droit eft un peu plus gros que le gauche , T . ,,
,., • , r : ' J. 1 • 1 • ! Le ventricule-
parce quii reçoit le fang qui s employé a la nourriture des droit.
poulmons , & par lefquels il coule de ce ventricule au gauche»
comme celui qui lui eft actuellement apporté ,& qui de-là
fort par les artères dans toutes les parties du corps. Le ven-
i tricule droit eft plus large que le gauche , & le gauche eft
plus long ; car il defeend plus près de la pointe du cœur.
Il n'eft pas exaclement rond^niais plutôt demi circulaire,, ref- Sa. iigure» ■
femblantàune demi-lune. La fubftance de fes cotez rr'eft pas fi dure ni fi épaiffe que §a-,fHkftanc&-•
celle du gauche ? ni la furface de fa cavité intérieure il mal Unie. Ses fibres ne font point en fi grand nombre, ni fi forts, . parce qu'il n'envoyé pas le fang plus 1 oin qu aux poulmons j... au lieti; que le gauche le verfe dans les parties les plus reçu* Mes du corps ic'eft pourquoi il avoir beibin d'une conforma- îion plus foiide & plus forte. L'ufogc de ce ventricule eft premièrement de recevoir le Sesufogçs-
fang qui revient de la circulation par la veine cave , auffi- .bien que le chile «5c la lymphe mêlée avec le fang par la veine*: ^xilbire , & alors de l'atténuer & cuire pour la nourriture des Ppulmons ?à qui ces humeurs fon;: apportez fous la forme de- |
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J44 V ANATOMIE
fang par l'arterc pulmonaire , autrement appellée la veine àft
tericllc ; mais ce n'eft que la plus perire portion de ce fang qui eu employée aux poulrnons , fa plus grande partie paf' fc par la veine pulmonaire au ventricule gauche pour recc* voir en cet endroit une plus grande perfection. Le ventricule Paffons au ventricule gauche : ileft beaucoup plus petit que leurhe ' lar" le droit, parce qu'il contient une plus petite quantité de fang» à caufe qu'une partie de celui qui fort du droit eft employée à la nourriture des poulrnons avant que le refte parvienne jus- qu'au gauche. Sa' fiJi"re & H diffère auffi du droit par rapport à fa figure ; car le droit eft demi circulaire, & le gauche eft prefque rond & plus long, car il defeend à peu près à la pointe du cœur , ce que l'autre ne fait pas. La chair ou la muraille du gauche eft plus épaiffe que celle
de l'autre, excepté proche de la pointe du cœur , où fon cô- té gauche eft plus mince qu'aucune partie de la fubftance du ventricule droit. Il eft auffi plus dur & plus compact que le droit , afin que les efprits animaux ne puiffe pas -s'évaporer , & afin qu'il ait plus de force quand il fe refferre pour pouffer & envoyer le fang dans les parties du corps les plus éloignées. ,. r Le fang qui vient des poulrnons eft reçu dans ce ventricu- le par la veine pulmonaire , appellée autrement l'artère vei-
neufe : lorfque ce fang eft chaffé hors dudit ventricule dans la grande artère , il eft d'une couleur très-différente de celui .qui fort du ventricule droit dans l'artère pulmonaire ; car ce dernier eft pourpre obfcur , mais l'autre eft d'un bel écarlate : l'ufage du ventricule gauche eft de perfectionner les efprits ani- maux, & de les envoyer avec le fang par les artères dans tout le corps pour la continuation de la chaleur naturelle & pour la nourriture de chaque partie. les cotez inte- Le dedans des deux ventricules eft inégal, mal-uni & rabo- rieurs des ven- teux,car il eft divifé en plufieurs filions féparez par des fibres uiauesducceur. cnarnues afin qUe [c £mg qUj vient dans le cœur y foit plus agité,<Stpar ce moyen plus intimement mêlé avec le chile& l'air qui y viennent avec lui le premier dans le ventricule droit & tous les deux dans le gauche : de ces fibres çharnuél par- tent des fibres nprveufes qui s'attachent aux valvules dont nous parlerons inçefïamment : elles font en plus grand nom- bre dans le ventricule gauche que dans le droit parcequ'iletoit péceffaire que le refferrement du premier fût plus fort que ce- lui |
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D U C H E y A L. *45
lui du dernier, vu que le fang du gauche eft envoyé à toutes
les parties du corps, mais que celui du droit ne va pas plus loin que les poulmons. Vous voyez ces fibres, filions & val- vules très-bien exprimez dans la figure fuivante. Les ventricules font divifez par une muraille appellee le Lî feptm OVk
feptum , ou la féparation qui n'eft autre chofe que la muraille cloilbn. droite du ventricule gauche , & c'eft pourquoi le côté droit eft enflé , & le gauche creux. Au côté gauche le feptum eft fillonné & inégal comme eft le refte du ventricule ; mais au droit il eft prefque uni : le feptum a plufieurs fofles qui pa- roifîent le traverfer, que je crois être feulement formées pour la. plus grande agitation du fang dans le ventricule. Dans le Chapitre précédent, nous avons décrit les vaifleaux . 1-,« vaiffeaux.
, . . r r / . inteneurs du exterieurs du cœur , communément nommez les coronati es ; coeur*
&. par lefquelsil eft nourri. Nous allons dans celui-ci expli-
quer les intérieurs ; fçavoir ceux qui s'ouvrent dans les ven- tricules & qui entrent dans leurs finus intérieurs, mais qui ne donnent point de nourriture au cœur : ils font quatre , la veine cave , l'artère pulmonaire , la veine pulmonaire & la grande artère. La veine cave & la veine arterieufe , ou l'artère pulmonai- la veine cave
re, appartiennent au ventricule droit. La veine cave le rem- rieu^rappar-6" plitde fang vénal qui retourne de toutes les parties du corps, tiennent™ ven- & qui eft reçu dedans quand le cœur eft relâché 5 cet état dutric^ drolc' cœur eft appelle diaftole-, & l'artère pulmonaire porte ledit fang dans les poulmons quand le cœur eft reflerré , ce qui s'ap- ■gzWcfiftole. Deux vaiffeaux appartiennent aufii au ventricule gauche ; i'artere vei-
feavoir l'artère veineufe ou la veine pulmonaire , & l'aorte ou «euie & l'aorta la grande artère. La veine pulmonaire reçoit au dedans de au^enmcuîs la fubftance des poulmons , le fang de l'artère pulmonaire & gauche. le verfe dans le ventricule gauche pour allumer en cet en- droit la chaleur animale , & perfectionner le fang artériel <3c les efprits. La grande artère eft le tronc dont toutes les au- tres artères partent, & par lefquelles le fang artériel, après qu'il eft perfectionné dans ce ventricule, eft difperfé & jette dans toutes les parties du corps pour leur vie & pourkurnour- riture. Chacun de ces quatre vaiiteaux a des valvules deftinéespour , Troisvalvules
t> r 1 1 / - 1 e ■ , a ia veine c:>ve
Image dont nous avons parle ci-devant, & premièrement la appdiées tihuf-
Veine cave en a trois qui font d'une figure triangulaire ouà trois pdes ou a trois
rj-c pointes.
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ï4<5 L'ANATOMIE
pointes : elles font place'es à la baze du cœur , à l'entree de
ladite veine dans le cœur, regardans de dehors en dedans , de- façon qu'elles laiffent pafler le fang qui entre dans le. cœur , SC l'émpêchentde retourner parle même chemin. Trois valvu- L'artère pulmonaire a auffi trois valvules , qui au contraire: fes à la veine ar- jes premières , regardent de- dedans en dehors, & qui à caufe- lTsÎ~}nmûïdÎsl ~ de ***** reffl-mblance à la lettre C. font appellées figmoïdes , la lettre grecque figma. étant de cette figure. Ces valvules , com- me les premières r font placées à la baze du cœur & à l'en- trée , ou plutôt à la fonie du, ventricule. Leur ufage eli de laif- fer fortir dans l'artère pulmonaire le fang apporté dans ce ven- tricule par la veine cave pour être porté par elle dans les poul*- mons, mais ellesl'empêchent de retourner dans le ventricule.. La veine pulmonaire a deux valvules qui regardent de de- B-ux valvules nors en dedans, comme celles de la veine cave : leur ufage eft. à l'artère vei- d'admettre dans le ventricule gauche le fang apporté des poul- »///W«!?Pe e£S'mons par la veine pulmonaire , mais elles empêchent qu'il ne retourne par cette veine aux poulmons ; celles-là font appel- fées mitraks , à caufe de leur refiemblance à la mitre d'unÉvê- que. La grande artère a auffi trois valvules nommées dem*litnai~-
*Trois valvules res :'^cur ufage eft d'empêcher le fang de retourner de la grande
à l'aorte appel- artère dans le ventricule gauche,.mais elles le laiffent pafler du
kes demi-imat- cœtll: dans ladite artère > de-là■il.e.ft. envoyé par fes branches dans,
toutes les parties du corps,
Après avoir parlé des ventricules, vaiffeaux & valvules du
Le s oreillettes, cœur, nous allons pafler à fes deux appendices ou parties qui *u cœm> y font jointes & placées à fa bafe , qui font appellées les oreil- les ou oreillettes du cœur , à caufe de quelque reffemblance
qu'elles ont avec les oreilles de la tête. : elles font deux, une de chaque côté du cœur•■: la droite eft plus large, mais plus molle, la gauche plus petite & plus dure ; la droite eft plus large, parce que l'orifice de la veine cave appartenant.au ventricule droit,, eft plus groffe & plus large que l'orifice de la veine pulmo- naire qui appartient au ventricule gauche y car il n'étoit pas, néceflaire que la veine des poulmons fût aufli large que la vei- ne cave, attendu que le fang qui, eft conduit au' ventricule, gauche n'eft pas en fi grandequantité que celui qui eft appor- té par la veine cave au ventricule droit, & qu'il eft plus fin Se: plus fpiritueux par l'impreflion. de l'air qu'il a reçu dans les poulmons, c'eft pourquoi paflant avec glus de vîtefte ,; il n'a- üefoin que d'un çamléttoiu. |
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DU CHEVAL H7
Ha partie extérieure ou la furfàce des oreillettes, quand elles Leur furfaec
font pleines & étendues, eft unie & gonflée, mais quand elles font vuides , elle eft pleine de plis, Leur fubftance eft particuliere à elles , elle eft mince & Leurfulj"ancc
molle , afin qu'elle puiffe être plus facilement contractée, mais nerveufe & forte, afin qu'elle fupporte le mouvement conti- . tiuel auquel elle eft deftinée. L'oreille gauche eft la plus com- pacte , la plus épaifle & la plus charnue : à leurs parties inté- rieures elles ont des fibres qui vont de leur bafe qui joint le cœur, vers leur fommet où les veines entrent dedans.Ces fibres reflemblent à celles des ventricules du cœur, & c'eft par leur moyen qu'elles fc reflerrent dans le tems de lz\\tfy(lole, pour charter le fang contenu en elles dans les ventricules. Les oreilles ont, comme le cœur, deux mouvemens , pre- Leurs moun*
mierement \c fyftole ou reiferrement , enfuite le diaftoU ou re- mens' lâchement : il y a aufli entre ces deux mouvemens , ce dans les oreilles & dans le cœur , un infervale qu'on fenr aifément dans les Chevaux malades ou prêts à mourir 5 mais elle n'eft pas fiaifée à diftinguer ou à fentir dans un Cheval fain 5 car ces mouvemens font faits fi rapidement, qu'ils paroiffcntfe fuc- ceder immédiatement l'un à l'autre fans aucune intervale en- tte deux. Cette' paufe ou intervale s'appelle périftftole. Le fyftole & le diaftole des deux oreillettes arrivent en un
même tems;car quand la droite forme fon diaftole, alors & au même inftant la gauche forme le fien : elles font de même à l'égard du fyftole ; mais quoique le cœur ait le même mouve- menr que les oreilles , cependant il ne le fuit pas , mais il le contrarie 5 car \z fyftole des oreilles arrive au même tems que le diafiole des ventricules , & au contraire leur fyftole arrive avec le diaftole des oreilles. L'ufage des oreilles, eft de prévenir l'engorgement du fang Lcurufaga
qui vient de la veine cave & de la veine des poulmons dans les Ventricules du cœur, ce qui auroit forcé les valvules & fuffo- qué la faculté animale 5 car les valvules en recevant le fang qui vient defdites veines, lemefurent,pour ainfi dire, pour le cœuncar il entre beaucoup plus de fang defdites veines dans les oreilles à chacun de leurs dïaftoles, qu'il n'en peut être conve- nablement raréfié & achevé au même tems dans les ventricules. |
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TiJ
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i48 L' A N AT O MI E
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P L A N~C H E XII.
Repréfente les parties extérieures propres de la poitrine', l&
' jituation naturelle du diaphragme ,le cœur ejr les poulmans* figure Premiere.
A 'Ltfiernum ou os de la poitrine.
B Le diaphragme.
C Le trou par lequel la veine cave monte du foye au cœur.
Lì. Le trou pat où l'éïophage traverfe le diaphragme.
B Le trou par où le tronc afcendant de l'aorte paffe par le dia-
phragme.
F Les deux productions du diaphragme. G G Les mufcles ^yô<w dans leur fituation naturelle.
H H Les mufcles quadrati ou mufcles quarrez des reins»
II La cavité intérieure de l'os du bafïin ou des aînés.
K Le mufcle appelle le grand dentelé , ou ferratus major ant'p-
eus en fa propre place.
L Le même mufcle ôté de fa place ,. & retourné pour mieux voir le ferratus minor > ou le petit dantelé & toutes les autres
parties qui font fous lui. •M- Le ferratus minor ou le plus petit mufcle fait en feie du côté; d'en dehors en fa place.
N N N Quelques-uns des mufcles intercoftaux extérieurs. O O O Les parties cartilagineufes descôtes, attachées au fternum ou-
à l'os de la poitrine.
Fig. x.
Montre le flernum ou l'os de la poitrine coupé, élevé ou retourneV
afin qu'on voye le médiaftin, le cœut ■> les foulmons ejr le diaphragme.
A A La furface d'en dedans de l'os de la poitrine & des cartilages
qui font en cet endroit.
BB Une portion du diaphragme. CG Le bout des côtes à l'endroit où l'os de la poitrine a été
coupé.
DD Le corps glanduleux appelle thymus. ji Les cotez du médiaftin ôtez de l'os de la poitrine.
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DU CHEVAL'. 149
Le cœur dans fa fituation naturelle. p
Une p o r tion d u péricarde, q
Ftg* h
Montre le diaphragme & ƒ* progrejjion ou fon avance'.
Le nerf gauche. j±
Le nerf droit. j
La membrane ou peau fupérieure du diaphragme. £
La fubftance du diaphragme ou le diaphragme mis à •décou* £j
Vert.
Le trou par où pafte l'éfophage. j?
Le trou par où pafte la veine cave. p
La partie membraneufe ou nerveufe du diaphragme qui eft q
à fon centre.
Les progreflîons ou avances du diaphragme entre lefquelles h H FT
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k tronc de la
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ol
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ande artère defeend.
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Fig. 4.
Montre lie cœur & les poulmons dans Uur fituation naturelle »
mais hors du corpi*
Le coeur dans fa propre place.
Tous les lobes du poulmon. La partie reliante du péricarde dont on a coupéle furplus pour
tïfteux voir le cœur. L es vaiffeaux coronaires- L'aorte fortant du cœur. Son tronc defeendant, Son tronc afeendant.. Le tronc defeendant de la veine cavev Le tronc afeendant de la même. Une portion de 1 apre-artere ou conduit de la refpiration.
3a divifion ou fourchure dans les poulmons,. Fig. 5,.
^ontrela veine cave avecle ventricule droit dijféque', afin défaire
hoiries valvules a trois pointes otê tricufpides^ la veine cave* |
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îso r ANATOMIE
A L'orifice delà veine coronaire.
B Les valvules tricufpides qui admettent le fang dans le ven-
tricule droit, & qui l'empêchent de retourner par la même
voye. Ç CC Les petites fibres qui attachent le bout des valvules à la fub"
ftance du cœur.
P Le ventricule coupé en longueur pour mieux voir les parties
ci-defTus,
Fig. 6.
Montre k ventricule gauche ouvert en longueur four mieux voirfei
V-alvules*
A La veine pulmonaire venant des poulmons, Ôc en apportant
le fang qui eft verfé dans le ventricule gauche.
B B B Les valvules mitrales de la veine pulmonaire. Fig. 7.
Montre l'aorte cou fée é* fefarée du cœur four qu'on voye fes
valvules.
A A A Les valvules de l'aorte.
B B Une fonde pafiee par la veine pulmonaire dans le ventricü*
le gauche du cœur.
Fig. 8.
Montre le ventricule droit du cœur flus découvert pour qu'on vof
Us valvules de l'artère f ulmonaire. A Le ventricule ouvert.
3 B B Les valvules figmoïdes de l'artère pulmonairc,qui laiflent iot'
tir le fang du ventricule dans les poulmons.
B B l Une fonde pafféc par4l'artere pulmonaire, traveriant le vc*1' tricule droit du cœur. |
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DU C H E V A I.
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151
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CHAPITRE X..
&es organes de la refptratïon■ 9 fçavoir des
poulmons & de la trachée - artère *
ǧ leurs ufages,.
LEs poulmons qui font les principaux inftrumens de la Hes noms cîiffe-
. rcfpiration ,fontappellez en hztmpulmo-aes ; & en Grec ^n^des poul" pneumones, de leur office, qui eft de tirer en dedans, cï de pouf- fer en dehorsl'haleine ou l'air. Leur fituation eft dans la cavité de la poitrine qu'ils em- Leur fituation
pliffent prelque tout-à-fait ,. particulièrement quand ils font &kurslobes, cöflez par l'air : ils font divifez en deux parties appeliez lobes, dont l'un eft au côté droit du médiaftin , & l'autre au gau- che. Leur fubflancc n'eft pas charnue , mais purement fiftu-ieurrukjjancc<
'cufe , c'eft-à dire , totalement compofée de tuyaux de plu- sieurs fortes & grandeurs , diverfement entortillez : nous par- erons de ces tuyaux par ordre , & nous commencerons par le principal qui eft le conduit de la rcfpiration appelle âpre- ^rtere ou trachéc-artere. L'âpre-artere eft un tuyau ou canal' qui defeend du col, Lipre-artere ou,
eOrnmençant dans le gofier à la racine de la langue , doù il wachée-artere.. atteint les poulmons , dans lefquels il fe difperfe en d'innom- mables branches grandes & petites. Ces branches coulent juf- ^u'aux extrémitez de la fubftance des poulmons, & aboutif- cr>t à des petites veffies 3 dans lefquelles ils envoyent l'air dans ^nfpiration. Elle eft diviféé par les Anaromiftes en trois parties prin- T, . ,
p;~ , r , r, ■ n. r , r ' ■ , Les parues de
'pales 5 lça voir le larynx qui eft fon bout fupeneur , dont l'apre-anere,.
^us parlerons ci-aprèsplus au long. La deuxième partie qui
Centre le larynx & les poulmons, eft un long tuyau appelle
**chêt ou âpre , pour le distinguer des artères unies & liftées,
^uicontiennent le fang & les cfprits animaux, & ariere, par»
c qu'il contient l'air dans la refpiraticn. La dernière par-
,le du conduit de la rcfpiration , eft diftinguée par le nom de~
Y°nehut ou kronchU bronche ,cjrii enferme fes ramifications
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152 V ANATOMIE
dans les poulmons , quoique le nom de bronchas foit quelque'*
fois pris pour fignifier toute la tracheé-artere
La trachée-artere, ou conduit de la refpiration, eft couver-
te avec deux peaux , une intérieure & une extérieure. La plus extérieure eft d'une raifonnable épaifleur : elle n'eft ni fiépaifle ni fi forte que l'autre : elle naît de h plèvre ou peau qui double fes cotez en dedans , & elle eft attachée fermement aux liga- mens des cartilages. Cette peau fert même à les lier plus fot' tement l'un à l'autre, ce qui contribue à la folidité avec la' quelle ce tuyau tient à fes parties voifines ■$ elle s'accompagne aulïï dans toute fa courfe des nerfs du conduit de la reipira' tion & des poulmons. La plus intérieure eft plus épaiffe & plus folide que la prC'
miere , particulièrement dans le gofier dont elle couvre le de dans, auiïi-bien que tout le dedans de ia trachée-artere & fe$ branches jufqu'au fond des poulmons : elle a deux rangs de fibres mufculaircs, les extérieures font droites, & les intérieure* font en travers. Les premières fervent à racourcir le conduit de la refpiration , & les dernières à le rétrécir. Cette membrane xft très-forte, afin, félon les apparences, de pouvoir refiftet au mouvement violent du toufter fans en être offenfée : elle ,eft très-fenfible , «Scelle eft enduite en dedans par une humeuf graiffeufe ou vifqueufe qui provient des glandes delà gorge* & fert à l'entretenir moîte & gliflante , afin que la refpiration fe fafle avec plus grande aifance & liberté. Le corps ou la fubftance de l'âpre-artere eft placé entre ceS
deux peaux, elle eft en partie deJa nature du cartilage, & efl partie de celle du ligament ; cardie efteompofée de plufieui's cartilages reflemblans à des anneaux : ils font aftez ronds paf devant, mais la partie de derriere qui eft proche l'éfophag6 eft coupée , & n'eft: rejointe que par une fubftance forte # membr-aneufe , mais plus molle que les cartilages , afin que l'éfophage qui eft deffus en cet endroit ne foit pas bleffé. Les cartilages faits en anneaux font joints par de forts lig*'
mens qui les attachent tous à une égale diftance l'un de l'autre- La trachée-artere a des vaiffeaux de toute forte. i°. Ve*
veines des jugulaires externes, des artères des carotides ,& des nerfs des nerfs recurrens de la paire vague ou huitième paif communément reçue pour la fixiéme. Quand elle eft defeenduë environ la longueur de deux cr!1,
pans ou d'un pied & demi dans la poitrine , elle eft diviie |
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•Ses peaux.
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Ses cartilages,
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Ses vaiffeaux.
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5a divifiofl.
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DU C HE VAL. 153
en deux troncs, un defquels paffe dans le lobe droit des poul-
mons, & l'autre dans le gauche : auffi-tôt qu'ils y font entrez chacun fe fubdivife , & ces fubdivifions fe ramifient encore juïqu'à ce qu'elles deviennent très-nombreufes & fines : elles accompagnent les veines 6c artères pulmonaires , & aboutif- fent à ces petites veflicules dont nous avons parlé ci-devant L'ufage de la trachée-artere efr, premièrement de fervi r de Sesufages»
tuyau pour conduire l'air dansles poulmons, reffemblant en cela au bout d'un foiifflet : quand le dedans de'la trachée-ar- tere eft rempli d'une trop grande quantité d'humeurs flegma- tiques, ou qu'il arrive quelque embaras en elle ou dans quel- ques unes de fes branches , l'étouffement & rérréciffernent de la poitrine s'enfuit , parce que l'air n'a .pas une libre entrée dans les poulmons. Son fécond ufage eft de 'laiffer fortir l'air hors des.poulmons , auffi-bien que les vapeurs fumeufes du fang qui s'évaporent par leurs porcs : fa partie fupérieure fertauffi quand l'air eft pouffé avec force hors d'elle dans l'ex- piration à former le henniffement du Cheval. Voilà tout ce que nous avons à dire de la trachee-artere. Une feconde forte de vaiffeaux difperfez dansles poulmons, \es vàiffeaut
& qui compofent une partie confidérabîe de leur grandeur , ^on^ ? font les vaiffeaux du fang qui viennent en partie de la gran- de artère , mais'les principaux fontl'ârtere & la veine pulmo- naire, dont les branches font répandues en grand nombre par toute fa fubftance , & entrelaffées avec les branches de la tra- chée-artere , l'artère deflbus & la veine deffus 0 toutes deux s'attachant fi étroitement qu'on ne peut pas les en féparer ai- fément : les artères & les veines ont communication entre elles en plufieurs endroits, les plus petits filets des artères s'ou- Vrant dans ceux des veines pour qu'ils fe falTe une plus promte circulation du fang. dans les poulmons. La contexture des vaiffeaux autour des vefficules de fair eft très - admirable ; car leurs petits rameaux , femblables à des cheveux, font en- tretiffus l'un avec l'autre avec l'artifice le plus curieux , com- me un filet tourné en rond autour de toutes ces veflicules , ce qui vraifemblablement a été difpofé de cette façon , afin que toutes les particules du fang foient animées par l'air qui paffe par ces petits vaiffeaux. Une troifiëme forte de vaiffeaux qui fe ramifient dans les tes vaiffeaux
poulmons font les vaiffeaux lymphatiques , dont le nom lymphatiques, vicnt de ce qu'ils contiennent une humeur acquetile appellée V
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154. L'A N A T O M ï '«F
lymphe. Nous avons décrit plus amplement ces vaiffeaux dans
le premier Liv. Chap. 12. Ils accompagnent les veines & les artères par toute la fubftance des poulmons dont ils recoi* vent l'humeur ou l'eau, qui a été premièrement féparée dans les glandes : cette humeur paroît être une fuperfiuité du fang " ôc peutêtre-du fuc nerveux que ces vaiffeaux-vont décharger' dans le conduit thorachique dans lequel leurs plus greffes bran*'- ches entrent- Quoique ces . vaiffeaux >foient minces , ce-" pendant ils font bien, néceffaires & d'un grand ufage 5 car fé-1 Ion le Docleur Willis , fi 'quelques-unes, de , leurs branchés1 viennent à êtreobftruées. ou xompue\, il s'enfuit .dans les Hom- mes une hydropifie de. poulmons-& de la poitrine fouvent ac* compagnée de toux.ôer.-d'amaîgriflement s à caufe que les hu- meurs fuperflues. qui coulent dans ces vaiffeaux , qui comme autant de canaux fervent pour les contenir & pour les tranf- porter , féjournant ou diftilant dans la poitrine, y caufent les maladies fufdites. Cette opinion me confirme dans ma penfée fur l'origine de cette humeur acqueufe,dans les Chevaux, que j'ai très-fouvent trouvée en abondance dans la poitrine en la -Imxs.wh h difféquant,.
A ces trois fortes de vaiffeaux fe joint unequatriémeefpéce»
ce font les nerfs dont il y a des branches innombrables difper- fées dans toute leur fubftance & qui accompagnent leurs vaif- feaux du fang & les tuyaux de la trachée-artere,, ils viennent des leuts membsa- nerfs recurrens de lapaire vague.;
nes .inydUfiaii-.. l£S poulmons tiffus avec ces quatre fortes de vaiffeaux font
couverts d'une peau épaiffe, ou plutôt de deux peaux 5 car il n'eft pas difficile de la féparer en deux. Ces peaux font rem- plies de quantité de pores ou trous par kfquels il eft Vraifem- blable que les poulmons peuvent recevoir quelque chofe qui viçndroit de la cavité -de la poitrine 5 car comment pourrait- on expliquer autrement que la matière corrompue & purulente rama fiée dans la poitrine par un abcès qui. aurait crevé efl elle ou autre chofe femblablc, pût palier par un autre chemin dans le conduit de la refpiration > de façon qu'elle foit jette de- hors en touffant j ce qui arrive fouvent dans les Chevau* comme dans les Hommes^ La plus extérieure de ces deuX peaux eft unie & fine, mais l'intérieure eft affez épaiffe & ra* boteufe en dedans, paroiffant comme un rayon de miei j a caufe que les extrémitez des vaiffeaux & des veffies y aboU" fiCcat;., Ces deux peaux prifes enfemble compofent.une mcm" |
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DUC H E V AL. 155
[ forane très-forte , ce qui étoit très-néceffaire ; car autrement,
dans une violente infpiration où les poulmons s'étendent ex- traordinairement, elle auroit pu fe rompre «Se caufer une grande incommodité, ou même la mortà l'Animal à qui l'ac- cident feroit arrivé. Leurs a&iotià Ayant fini la defcriprion des parties dont les poulmons font& uiaSes-
compofez ou formez, nous allons parler de "leurs actions & ufages. Leur premier ufage eft , félon Galkft , de fervir d'oreillers
pour le cœur, afin que la dureté des parties qui font derriere eux ne l'offenfe pas dans fon battement. Secondement, ce font les inftrumens de la refpiration, &
c'eft-là leur propre a&ion. La refpiration eft achevée par deux mouvemens , fçavoir relâchement & refferrement; quand ils font relâchez ils reçoivent l'air en eux, -c'eft ce qui s'appelle infpiration ; mais quand ils font refferrez , ils pouffent l'air dehors, ce qui s'appelle expiration. Dans le tems que l'air eft attiré dans finfpiration , la poi-
trine reçoit un double avantage 5 premièrement, le cœur & le fang font rafraîchis, & nous voyons que plus il y a de cha- leur dans le fang, plus l'air eft tiré fréquemment dans la poi- trine, afin que le fang lbit continuellement rafraîchi. Secon- dement, la chaleur naturelle eft continuée ,*car comme un feu ordinaire s'éteint quand il manque d'air, de même l'Ani- mal meurt quand la même chofe lui arrive. Ace bien de l'inf- spiration il faut ajouter que quand les poulmons font élevez .par l'air attiré en eux,leur fubftance eft écartée,de façon qu'elle facilite au fang une plus libre circulation. L'air ayant achevé fon office il devient chaud par fon féjour
dans les poulmons , & ainfi il ne peut „plus fervir à rafraîchir 'le fang ni le cœur, & fes particules nitreufes font confommées par la chaleur naturelle qu'elles entretiennent , c'eft pourquoi il eft néceflaire qu'il foit rejette , afin de faire place à un nou- vel air frais, de façon que ce tirement & Tejettement d'air fe fuccede l'un à l'autre, & répond au fiftok & diafiok du cœur. Ce mouvement des poulmons eft en partie volontaire & en. partie naturel , mais celui du cœur eft entièrement naturel. L'expiration a encore un ufage particulier ,-car c'eft par elle
que les vapeurs chaudes & fumeufes, ou les excremens du •Coeur & du fang artériel font renvoyées. Ces excremens vien- nent du cœur par les artères pneumoni^ues avec le fang , de Vij
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i56> L'ANATOM IE
même tous les excre'mens des poulmons qui ont étéramaffez
dans les branches du conduit de la respiration, font parce * mouvement d'expiration , a près avoir été élevez par la toux » conduits dans le grand tronc de la trache'e - artère par lequel comme par un rofeau , la force de lair les conduit à la boucha & au nez par où ils fortent en dernier lieu. Le Le&eur s'inihuira de la nature dix mouvement des poul-
mons & par quels muicles de la poitrine il eli aidé dans le Cha-- pitre de ce Livre qui traite du diaphragme , dont le mouvez ment répond à celui des poulmons.. |
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G.H A PIT R E. X L
Du Coi,.
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A
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Près les deux ventres inférieurs » l'ordre dé la difleétioïï'
demande que je monte au troifiéme & plus haut ventre |
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qui eft la tête dans laquelle fe trouve la faculté Animale, mais^
il faut traiter auparavant des parties qui y conduifent, qui font- les parties du col. Sun .nom,. Le col eft appelle en Latin collum à colle qui fignifie une colline , car il fort du corps comme.une colline s'élève au-defc •
fus de la terre.. WflHwdu^ol?11" ' ^ comprend la diftance qui eft entre la tête & la poitrine 5- & fes parties font contenantes,ou contenuësrppur les premières» elles font les mêmes que celles des. autres parties du corps ; mais les parties contenues font particulières à lui, fçavoiri'éib- phage , la trachée - artère», les vertèbres ou jointures du col' ; & fes mufcles : nous parlerons des deux dernières dans le quatrième & cinquième Livre ; nous avons traité la premiere
dans le premier Livre comme appartenante à l'efiormch ,& la- deuxiéme. dans celui-ci à caufede fa correfpondance avec les ■ poulmons 5 mais parce que les portions de ces deux-ci qui font auprès du gofier en font diftinguées par dés .noms & des uiar ges particuliers , nous allons en parler dans ce Chapitre. Le ; fommet de U trachéc-anere, s'apelk larynx. & celui de l'éib-- phage fe nomme pharynx, iMuarynx,- Le larynx ou. gofier eft fitué à la, partie fuperîeure du col» joignant la racine delà langue* il eft dans les corps humains^ ttnftmmçntde la voix , ft dans les autres Animaux , l'origine'" |
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DU CHEVAL. 1.57
«tu fon qu'ils forment, par quelque nom qu'il foit diftingué,
par exemple du hanmfièment du Cheval, du beuglement du Boeuf &c. Sa figure eft à peu près circulaire, il eft feulement plus enflé Sa figure,
en devant &. il s applatit par derriere proche de l'éiophage allez pour lui donner un plus libre paffage, & afin que le man- ger puiffe defeendre fans obftaclc dans 1 cftomach. Il eft compofé de cinq cartilages ; le premier s'appelle fiuti- ^ fubftance
formez, caufe qu'il reffemble à un Bouclier, car il eft creux en dedans & boffu en dehors dans les corps humains, particulière- ment dans les Hommes, car dans les Femmes iln'eft pas fi fort1 . avancé ; il fait une bofle nommée par pluileurs Anatomiftes la pomme d'Adam. Le deuxième cartilage' du larynx eft appelle annulaire defa'
leffemblanceà l'anneau dont les Turcs arment leur pouce quand ils tirent des flèches j ce cartilage eft rond & entoure tout le larynx. Le troifiéme & quatrième font joints enfemble , & forment"
îa reffemblance du col d'une éguiere , c'eft pourquoi ils fontap- pelfczg«^ta/<?,r; ces deux cartilages parlent fouvent pour un ,. parce qu'ils n'ont qu'une peau propre à eux deux ; «5c jufqu'à ce que cette peau foit ôtée , on ne peut pas Les féparer. Ils forment. tousdeux la glotre,ou glottis ,ou petite langue. Le cinquième eft appelleépiglotte ,parce qu'ileft placé au,
deffus de la glotte : la iubftance eft molle & fi forme femblable à une feuille de lierre : foraufage eft d'empêcher de tomber ■ dans là trachée - artère quelque clïofe qui puiiïe l'ofFcnccr , quand l'Animal avallc foit le manger ou laboiffon. Ces cartilages^ font- remuez par pluficurs paires de mufcles
<îue nous décrirons dans le quatrième Livre. Ses vaiflèaux font de toute forte, lés veines viennent des ju- -ir '
Ru la ires externes , fes artères des greffes bnncbes des carotides, da.iamx. '*
il a fes nerfs des nerfs recurrens, ou de la fixiéme paire, com- munément reconnue pour la huitième ; ons len appelle votar ^■f dans les Annimaux qui ont de là voix. Iiaaufll deux fortes de glandes , dont les .unes qui font ap-" ses. glande^
p.ellecs tonfiltœ font pLicées au cô.c ÔMvvatâ, , ôbàtia ga'rrîeTU- pèrieure du Lrynx , ce l'ont ces gìandes qui darié les corps hu- mains font appellées amygdales-des oreilles 5 leur troige eft de' Réparer du fang cette humeur flegmatique nommée la fauve; ** ^yi-fert à les humecter auûi-bien que l'éiophage , afin que ce? Viij.
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tî58 TL'A N A T OM'Î'Î
parties foient renduesplus gliflantes pour les ufages aufquèîs
elles font deftinées.
L'autre paire de glandes eft placée à l'oppofite despremiercs,
e'eft-à-dire au bas du larynx une à chaque côte du cartilage feutiforme ; dans j les Chevaux elles font plus grandes que les premières à caufe que de greffes branches , des veines & at" teres provenant des veines & artères jugulaires s'y diftribuent : ce font ces glandes qui coulent fous la gorge, ou entre les mâ- choires du Cheval, & on les peut fentir pleinement en tout tems i mais principalement quand un Cheval àia gourme ou. la morve ; car alors elles font très - enflées. jLe $Mx}U* lc pharynx, ou le fommet de l'éfophage, eft ainfi appelle d'un mot grec qui fignifie porter , parce qu'il porte le manger & le
boire de la bouche vers Teftomach: il eft tant foit peu plus , charnu que le refte de l'éîophage : il fe joint par derriere à ïuvula,au cotez aux tonJzll<e,öi à la partie d'en dehors à l'épiglotte: il a plufieurs mufcles par l'aide defquels il achevé fon mouve- ment ; nous en traiterons dans le quatrième Livre. Son ufage eft de recevoir le manger quand il eft mâché ; & le ferrant de tous cotez en fe comprimant lui même, il le conduit jufqu'aü \ba.s de l'éfophâge par lequel il defeend dans l'eftomach, FLANCHE XIII.
JMontre les artères & veines pneumoniquesc^ pulmonaires cou*
fées des 'ventricules droits & gauches du cœur & fépare'es
des hranches du bronçbia ou conduit de la refpiration*
'figure Premiere*
. A & X'artere pnmmomque coupée près du ventricule droit âiî
coeur.
B B La veine pneumonique coupée près du ventricule gauche. CC CC . Leurs branches, qui accompagnent les branches du conduit
de la refpiration, difpcrfées par toute la fubftance des pouk
mons.
DDDD Les extrémitez de toutes lefdites branches, qui aboutiffe^ aux parties extrêmes des poulmons & qui par leur petite^
font appellées. capillaires.
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0'U C H E'VA'i;
Fig. 2.
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*59
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Montre la partie fupérieure de la trachée - artère attachée "k tos
hyoides &.œ la racine de la langue. Lès cartilages de la partie fupérieure de la trachée-artère. A A A-A
La tête de ladite trachée -artère attachée à l'os hyoïdes.
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C
DDD D
EE Eïï' |
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Le ligament qui attache cette tête audit os.
L'os hyoïdes.
Lès os qui fe joignent avec l'os hyoïde* au fond de la tête»
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Là langue. .
Fig, 3*i
Montre f'os hyoïdes féparé de la. trachée-artère & de la langue.
Les deux os longs joints à l'os hyoïdes •> dont les deux autres A A
bouts font attachez quand ils font en leur place au bas de la- tête. BBB Les os- cartilagineux qui achèvent l'os hyoïdes,
Fig. 4„
Montre- les' parties fupérieure s de la trachée - artère avec /<?•'
cartilage feutiforme ejr tépiglotte vus de profil pour qu'on voye les - côtés de ces parties. |
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L'epiglotte.
Le cartilage feutiforme.
Une portion de la trache'e - artère,
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A
G |
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'Fin du deuxième
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i6o V A N A T O M I E
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S3,ST5„
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LIVRE TROISIEME-
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u' C
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OU
VENTRE SUPERIEUR
ET DES NERFS.
CHAPITRE P R E M I E R;
De la T'éte Ç$ des parties Animales contenues
en elle,
Yant fini la defcription des deux ventres inférieurs
qui font deux des principales parties du corps, je viens
__ maintenant aux dernier qui cft la tête , ou eft le fiege
uc la îacuké Animale.
Je continuerai toujours la même méthode que j'ai fuivie
dans les deux premiers ventres , examinant fes parties à me'
iure qu'elles s'offrent à la vue dans la difTcélion.
Les parties delà tête , comme des deux autres ventres don*
on a parlé ci-devant, font d-iftinguées en parties contenantes
& en parties contenues ; les contenantes font ou commun^
ou propres.
les parties con- l0. A l'égard des parties contenantes communes dont U
tenantes coai- r, , ... * . . --(•„ munesdelatête. premiere eft lepiderme avec les poils ,nous en avons lunate
ment traite' dans le premier Chapitre du premier Livre. ^a
feconde
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DU CHEVAL; 161
feconde eft la vraye peau , enfuite la graiffe , & le pannicule
charnu defquels nous avons traité amplement dans les cinq premiers Chapitres du premier Livre- |
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Les parties
contenantes |
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Les parties contenantes propres font cinq, fçavoir les muf-
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cles , le péricrâne , le période, le crâne , & les membranes ou propres
méninges contenues en lui. |
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Nous parlerons des mufcles dans le Livre fuivant , qui
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Sesmufcles.
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traite de tous les mufcles du corps.
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Le pannicule charnu & les autres parties communes invef-
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Le péricrâne.
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tiffantes qui font fur lui étant ôte'es , on découvre le péricrâne
qui eu; une peau blanche & très-fenfible , étendue fur tout le crâne & qui tient au periofte par tout, excepté dans l'en- droit où les mufcles des temples de chaque côté les féparent l'un de l'autre ; il y a plufieurs fibres déliées qui paffent de cette membrane par les futures ou coutures du crâne & qui font at- tachées à la dure-mere, qui eu" la peau la plus en dehors de celles qui enferment la cervelle au dedans du crâne. C'eft ce qui fait croire à quelques Anatomiftes que le péricrâne tire fon ori- gine de cette peau ; quoiqu'il en foit, fes fibres fervent à rete- nir la dure-mere dans fa place ; c'eft cette dure-mere qui em- pêche la cervelle qu'elle entoure , d'être heurtée contre la du- reté du crâne dans les violentes concuffions de la tête. La feconde partie inveftiflante cft Icpe'riojîe ; c'eft une peau Le perioftc*.
d'une fubftance très-femblable au péricrâne , elle eft feulement plus fine, & de la même nature que la membrane qui envelope les os dans tout le corps,excepté aux dents qui font découvertes; cette membrane rend le crâne fenfible auiïi bien que tous les os, car d'eux-mêmes il font fans fentiment, elle s'attache très- fermement au crâne , elle a des artères, des externes carotides & des veines des externes jugulaires auffi bien que le péri- crâne. On pouroit parler ici des os de la tête & de ceux du crâne,
ttiais comme le cinquième Livre eft dettine pour la defcrfption de tous les os du corps , j'y renvoyé le lecteur , & je vais palier au parties du dedans du crâne , dont la premiere eft la dure-mere , ce qui veut dire la peau ou membrane dure, pour la diftinguer de la plus fine qui eft immédiatement fous elle & qui enferme la cervelle. Cette dure ou épaifle membrane , eft appellée par plufieurs ^ dure-mere»
Auteurs la dure-mere , parce qu'ils difent que la plupart des peaux de tout le corps naifient d'elle, & que par conféquent cllç Eft leur mere» X * |
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i6i L'AN A'.TO MIT.
$a connexion,. Sa figure & fon étendue s'acorde à tous les os du crâne , est"
elle entre dans toutes leurs cavitez5 elle eft attachée très-forte-- ment aafond du crâne à fes progreiïions & autour de fes trous9 > de façon qu'on ne peut pas aifément l'en féparer; elle eft rete- nue aufli par les fibres ci-devant dites, qui viennent du pericrine par les futures du crâne, & auffi par les vaifleaux du fang qui - pénétrent le crâne & qui s'enfoncent dans cette membrane : ces vaifleaux l'attachent aufli à la peau qui eft fous elle appellée la pie-mere, & en plufieurs endroits àia cervelle même :elle confitte en deux peaux comme le péritoine dans le bas-ventre & la plèvre dans la poitrine. Dans.fa partie fupérieure , elle eft redoublée, & fon redoublement divife U cervelle en deux par- ties , une droite & une gauche 5 ce redoublement eft large dans la partie de derriere & il devient toujours plus étroit à mefure qu'il gagne la partie de devant, c'eft-à-dire vers le nez j c'eft %%îwk%t pourquoi les Médecins l'appellent/tf/xr , parce que dans la tête
de l'Homme qui eft prefque ronde, elle fait à peu près le demi; cercle que fait une faulx ■; nous retiendrons le même nom dans le Cheval » quoique moins proprement attendu que fafigure eft un,peu différente. 'S&JitHb Dans ce redoublement il fe trouve plufieurs cavitez appellées
par les LatinsJîmts ì on croit qu'elles font les réfervoirs de l'a-
bondance du fang & des efprits; elles font appeliez par Gallus les ventricules de la dure-mere, & par d'autres , les citernes du fang : le plus confidéràble; & le plus étendu en longueur,va tout le long de la partie fupérieure de la faulx depuis le nez jufque vers le derriere de la tête où il fe divife en plufieurs branches? deux defquelles defeendent vers le fond de L'occiput, & la, troi* Cçme à la glande pineale; Ondit que les embouchures des veines & artères font ou"
vertes dans ces cavitez : les artères verfentle fang dedans,& les veines le; reçoivent enfuite ;ee qui a été obfcrvé dans la diflèc- tion d'Animaux vivans 5 car on a vu dans le [mus long & fu* périeurun battement fort, occafioné parle fang qui eft de"-' chargé en lui par les artères. •ï$pieî»icre* . L'autre membrane qui entoure la: cervelle eft appellée \s
pie-mere, ou tendre mere,parce qu'elle couvre immédiatement ' ou s'attache étroitement à la cervelle, l'embraflant comme une mere fait fon enfant, elle eft étendue' fur toute la; partie d'en? dehors de la; cervelle & s'irifinuant dans tous fes contours aufls ' biejjnque dans ceux du sereb&Uum? ou cervelet, &a la moelle-- |
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DU C H E V A ï: i6j
allongée , elle lie toutes leurs progreffionsôc leurs parties l'une à
il'autre de façon qu'elles ne peuvent pas fe déplacer ni fentirla dureté l'une de l'autre : en quelque endroit qu'elle pafledes vaif- feaux du fang coulent en elle , & vont fe difperfer dans les parties qu'elle enferme. Cette peau eft très-fine & d'un fentiment très-exquis; la dure-
mere & elle font vraifemblablement les inftrumens de toute fenfation , car le fentiment eft communiqué à chaque partie immédiatement par les nerfs,& lesfibres nerveux viennent plus probablement de ces membranes qui couvrent les nerfs, que de leur partie moélleufe, qui n'eft qu'une continuation de la moelle allongée & fpinale,& qui n'a de fentiment que par la vertu de ces membranes qui l'envelopent. Elle eft remplie de beaucoup d'artères & de veines très-fines Ses vaifleauli
pour la plupart & entrelaffées l'une avec l'autre comme un filet : les artères naiffent des artères carotides Sx. cervicales ou delà tête, & les veines des veines jugulaires ou du gofier. L'ufagede ces deux membranes qui entourent la cervelle^*"pae|^eces
eft de foûtenir les vaiffeaux qui y entrent, de l'entourer & de la défendre delà dureté des parties qui l'environnent, dt la con- ferver dans fafituation & dansfa forme, fans quoi elle fe ré- pand roit de tous cotez, étant d'une confiftance très-molle ,& en dernier lieu de donner une peau non feulement aux nerfs qui naiffent du dedans du crâne , mais aufii àceux qui coulent dans l'os du dos, car ces deux membranes entourent la moelle allongée ou la moelle des nerfs tout le long dudit os au travers duquel ces nerfs entrent dans le corps pour fe diftribuerà tou*. tes fes parties. |
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CHAPITRE I I.
SD&f f orties âe la Cervelle 3 fç-avoir ce qui
s'appelle proprement la cervelle 9 le
Cervelet t$ la moelle /pinate.
Sì nous prenons la cervelle dans fa fignification la plus ëten- les pâmes d«
due, elle comprend toute cette fubftance moélleufe qu'on rve e° trouve dans la cavité du crâne , mais elle a toujours été divifée par tous les Auteurs en trois parties j la premiere qui eft la Xi]
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i64 L'ANATOMIE
partie de defliis & la plus étendue , eft appellée la cervelleJ
la partie du milieu eft le cervelet ; & enfin celle de derriere eft appellée la moelle allongée ; c'eft la partie de la moelle de l'épine du dos qui fe trouve dans le crâne. Ia fubftance Nous allons parler de toutes ces parties en leur ordre : com- bla divifion de mençons par la cervelle ; elle eft d'une fubftance moëlleufe, mais non par tout également , car fa partie fuperieure qu'on appelle fon écorce ou fa partie cendrée , eft d'une couleur plus obfcure que la partie la plus intérieure qui eft blanche , & qu'on appelle fa moelle : la cervelle eft diviiée en deux cotez égaux, un droit & un gauche, par une membrane qui vient du front au derriere de la tête j mais cette membrane ne def- cend pas affez profondément dans 1a cervelle pour atteindre jufqu'à la partie cendrée. Cette peau féparante eft appellée la faulx; nous en avons parlé dans le Chapitre précédent. Son action. L'action de la cervelle eft de perfectionner les efprits ani- maux qui paflent enfuite dans la moelle allongée, & de-làdans les nerfs pour le fentiment & le mouvement de tout le corps , comme il a été expliqué plus amplement Chapitre premier. te cervelet. La feconde partie de la cervelle eft appellée le cervelet , il eft fitué dans la partie de derriere du crâne proche de l'os du derriere de la tête ; il eft feulement féparé de la cervelle dans fa partie fuperieure par-la pie-mere. Le cervelet reffemble beaucoup à la cervelle en couleur &
en fubftance , mais fes circonvolutions ou plis ne font pas dif- pofez de même , car la cervelle n'obferve pas d'ordre dans fes tournemens, comme fait le cervelet dont tous les plis fon£ circulaires, étant l'un fur l'autre comme une pile d'aifietes y & la pie-mere qui entoure chacun à part , les fépare l'un de l'autre. Ses parties. Il eft formé de quatre parties dont deux font latérales, on à chaque côté, la droite & la gauche ; celles-là font fphéri- . tmes ou rondes comme une globe. Les deux autres font daas le milieu des deux premières ,fe tenant de devant en arrière » & elles font composées de plufieurs portions rondes qui ref- femblent aux Vers qu'on trouve dans le bois pourri dont elles ont tiré le nom de progreffions vermiculaires. Les ufages du cervelet font les mêmes que ceux de la cer»
velie, |
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DU CHEVAL.
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155
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C H A PITRE III.
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T)e la Moelle allongée contenue en dehors
du Crâne, |
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LA partie de la moelle fpinale qui eft en dedans du crâne, sa fubftanee,
&L qu'on nomme en cet endroit la moelle allongée , eft la troifiéme partie de la cervelle 5 elle eft d'une fubftance unifor- me , blanche, ferre'e & un peu plus dure que la cervelle 6c le cervelet. Elle naît de la cervelle & du cervelet par fix origines, deux Son °"ginc»
defquelles viennent de la partie extérieure de la cervelle , & font appellées corporafiriatt, ou corps calleux;ce font les bouts de fes deux cuiffes, les quatre autres , qui naiiïcnt plus bas & plus en arrière tiennent au cervelet, & font ces élévations 9 qui font appellées nates & tejles , fefles & tefticules. Sa figure , après fon origine eft longue & ronde , elle eft ga fo-
plus épaifle proche de fon commencement qu'enfuite : fa lon- gueur en dedans du crâne eft environ de deux pouces, com- mençant vers la partie de devant delà tête jufqu'au col, dans le- quel continuant fon chemin elle parvient tout le long du dos jufques au bas des reins ; la partie de cette moelle qui paffe dans le râble eft communément appellée la moelle du dos. En dedans du crâne elle eft entourée feulement de deux Ses membra-
membranes, & lorfqu'elk en fort > elle en reçoit une troifié- ms* me, Elle emprunte la premiere de la peau intérieure de ia cer- velle ou pie-mere qui la couvre immédiatement ; la feconde de la peau fupérieure de la cervelle ou dure-mere qui elicoi- de furia premiere qu'elle couvre ; & la troifiéme part d'un %ament fort qui attache enfemble les parties d'en dehors des °s du colet : celle-ci couvre les deux premières , &eft très- forte. |
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La moelle allongée eft l'origine &la fource de tous les nerfs
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Ses ufages*
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*lui, femblables à de petits ruiffeaui,font couler les efprits ani-
maux dans toutes les parties du corps , & quand on dit qu'ils biffent de la cervelle , ce qui eft une façon de parler fort or- dinaire > on renferme dans ce nom général toutes ces trois Parties j mais en la divifant j comme nous venons de faire » |
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,rfS5 X* A. N A T O M I E
& comme elle doit l'être effectivement, alors ons'aperçoît que
la cervelle & le cervelet n'ont aucune part à l'origine des nerfs î & l'œil feul eli: fuffifant pour fe convaincre qu'elle eft dans . cette partie de la moelle fpinale contenue en dedans du crâne dont tous nerfs de la cervelle naiflent ,.& dans la partie qui eft hors du crâne appellée la moelle du dos , de laquelle par- tent tous les autres nerfs qui fe distribuent dans -le corps. Il étoit néceflaire que les nerfs du corps prîiîent leur origine dans toute cette étendue & àunefi grande diftance de la tête, car s'ils étoient fortis immédiatement de la cervelle pour aller fe rendre aux extrémitez du corps , la longueur du chemin les auroit trop affoiblis; c'eft pourquoi la nature a voulu que ces nerfs prîûent naiffance de la moelle du dos pour fe rendre à ces parties fi éloignées de la cervelle, dénombre des Les nerfs qui -naiflent de la moelle fpinale hors du crâne, nerfs qui naïf- font dans le Cheval au nombre de trente-fept paires, depuis fentdeia moël- \'os du derriere de la tête, ou depuis que la moelle en eft for- tie jufqu'à la fin de la queue' , parce qu'il pafle une paire de nerfs au travers de chaque jointure ou vertebre de l'os du dos- c'eft pourquoi il y a autant de nerfs qui naiflent de la moelle fpinale, qu'il y a d'os à l'épine; de plus il en part neuf paires de la moelle allongée ou de cette partie de la moelle fpinale qui eft en dedans du crâne, comme nous montrerons plus au .long ci-après. |
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ï) U C IÎ E V A L; 167
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CHAPITRE IV.
Des parues de la Cervelle proprement ainji
appelle e 3fcavoir le Retz, admirable ,la Glan- de pituitaire 3 l'Entonnoir 3 les Ventricules de la Cervelle 3 le Corps calleux •> le Plexus choroïdes 9 les Fefles , les ^Tefiicules3 le Pe- nis ou Glande pineale,. APre's avoir donné la divifion de la cervelle propre-
ment appellée, du cervelet & de la moelle fpinale , nous allons retourner encore à la cervelle pour voir exactement fes parties > & nous commencerons par le retz admirable. Ce retz eft formé d'innombrables filets d'artères provenans ^e mz a(j_
des plus larges branches des artères carotides & cervicales qui ourable» paflent dans le crâne au travers des os des tempes par des trous qui leurs font propres. Ce retz eft bien plus aifé à diftinguer dans les Boeufs & dans les. Chevaux que dans les autres Animaux plus petits. . Il eft appelle retz admirable' > rete mirabile , à caufe de fa ©çfonnooi.
flru&ure. Les artères dont il eft compofé fe croifent l'une l'au- tre comme les mailles dvun* filet, ou plutôt comme fi plufieurs filets étoient étendus l'un fur l'autre : il fe répand fur tout le fond de la cervelle en dedans & en dehors de la dure-mere »■ quelques-uns de fes plus petits rameaux entrent dans la glan- de pituitaire. On dit que ce retz eft deftiné à préparer le fang pour la for- Sonufage,
mation des efprits animaux , & que tous les contours de fes petits vaifleaux font faits pour que cette préparation ait le tems de s'achever , & de peur que le fang n'entre en trop grande quantité dans la cervelle , ce qui inonderoit & trou- bleroit la faculté animale. La glande pituitaire, gianduia pituitaria eft ainfi nommée , fc*-glande %i~>
à caufe de fon ufage , qui eft de recevoir les excrémens vif- tUluir«- v, queux de la cervelle par Y infundibulum ou entonnoir qui les îranfporte , comme plufieurs Auteurs difent , dans le palais pour être vuidez par la bouche, ou par le nez : mais d'autres |
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î6$ V A N A*T O M I E
veulent que cela fe faffe ainfi', fçavoir que cette humeur eft en»
voyéc par les veines jugulaires dans deux petits paffages,unde chaque côté , qui font les branches d'un tronc qui commence au fond de la glande pituitaire , & qui eft divifé en deux aorès qu'il a pénétré l'os qui reffemble à un coing. De-là on conclut que le rhume ou la morve qui fort en fi grande abondance hors des nazeaux des Chevaux morfondus ou glandez , ne tombe pas de la cervelle , comme j'ai penfé moi-même quel- quefois , mais que cette humeur eft féparée du fang des artères par les glandes de la partie fupérieure & intérieure des na- zeaux , ce que je croirois volontiers ; car je remarque que les autres glandes font aufll enflées par le rhume en même tems > particulièrement les glandes de la ganache du Cheval, ce qui £ft un figne des plus certains que nous ayons, qu'un Cheval a de la difpofition à la morve. Si après avoir fuffifamment examiné le retz admirable &
la glande pituitaire , vous ôtez tout-à-fait la dure-mere de la cervelle , vous verrez à fa baze ou à fon fond le commence- ment de la moelle allongée j c'eft-à-dire , ce qui en eft conte- nu dans le crâne, & dont nous avons traité dans le Chapitre précédent : vous découvrirez auffi très-bien les origines des paires de nerfs, dont nous traiterons plus amplement dans un endroit plus convenable , & le fond du cervelet comme vous le voyez démontré dans la Table fuivante. Vinfundibuium Après ces parties, vous voyez à plein le bout de l'entonnoir, ou entonnoir. Ce bout s'étend avant la diffeftionjufqu'à la glande pituitaire fur laquelle il verfe les excrémens flegmatiques de la cervelle » comme il a déjà été montré. Il eft ainfi appelle à caufe de fa forme , car en haut fa tête
eft large , mais fa plus baffe partie eft un tuyau long <& étroit : fon baflin eft appelle par quelque Auteurs pelvis : on dit qu'il commence par la partie d'en dehors du troifiéme ventricule du cerveau ; mais dans un Cheval on en voit jamais que deux qu'on puiffe proprement appeller ventricules , entre lefquels .cet entonnoir eft fitué pour recevoir leur humeur acqueufë qu'ils vuident en lui. J'ai fouvent trouvé ce canal prefque rerfl' pli par un flegme épais ,& le Docteur Willis dit que dans 1* cervelle d'un Cheval, illa-obiervéplusgros.qu'aneplumed'Oye T», «.-«„« & plem d'eau claire.
Les corps ca- VÇ , ,«„
neiez, nam tef- -Nous allons expliquer maintenant les parties de la cervelle
tes* qui font cachées, & qui ne peuvent être découvertes fans diflec* ( tion % J
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D VC H E VAL; i<5<>
tìon , & premièrement nous parlerons desfefles nates & des
tefticules tefies , ce font quatre corps ronds qui fortent de la moelle allongée-ou du haut de la moelle /finale. Les deux premiers nommez les fejjès , font plus gros , & les tefticules paroiflent n'en être que des excroiflànces. Les fejfes fe tiennent plus bas & adhérent au cervelet, de même que les tefticules i elles font plus larges que dans un Homme, & paroiflent cou- leur de chair quand elles font enfermées dans la pie-mere , mais quand elle eft ôtée elles paroiflent jaunâtres & d'une cou- leur différente du refte de la moelle. Nous avons parlé de tout cela ci-devant au commencement du quatrième Chapitre , auffi-bien que des corpora ftriata ou derniers bouts de la moelle allongée qui. tiennent à la cervelle proprement ap- pellée. Ces quatre éminences font comparées par le Docteur
tVUlis à des taupinières, c'eft pourquoi il les appelle de ce nom. Entre ces quatre éminences , ou plutôt entre les deux plus rLa gian(jep«»
baffes , fçavoir les fejfes eft placée une glande qui eft appellée, nçak. la glande pineale à caufe de fa reffemblance à une pomme de pin : elle eft auffi appellée la verge de la cervelle , parce qu'elle eft placée proche des tefticules , <3c qu'elle reffem- ble à la verge d'un . Homme : cette glande , auffi - bien que les fefles & les tefticules eft reprèfentée dans la Table fui- Vante. Il y a de grandes difputes parmi les SçaVans fur les ufages Sesufag«& :
de cette glande, mais je fouferis à l'opinion de Bartholin > qui croit que fes ufages font les mêmes que ceux des autres glan- des, qui eft de féparer la lymphe du fang artériel. On voit -une fente entre les feffes près de la glande pineale,
dont je juge qu'il eft convenable de parler , parce que beau- Coup d'Auteurs en ont fait mention , quelques-uns lui don- nent le nom à'anus ; d'autres l'appellent vulva ,mais je ne puis juger pourquoi ils ont donné ces noms à cette partie, & ce- lane vaut pas la peine de s'en informer , vu qu'ils n'ont pas d'autre fondement que l'imagination : quoiqu'il en foit , puis- qu'elle eft connue par ces noms, j'ai penfé qu'il étok à pro- pos de ne pas les paiïer fous filence , attendu qu'on la voit auffi Virement dans les Chevaux que les Anatomiftes l'ont trouvée dans les cervelles humaines, - Paifons aux ventricules de la cervelle ,, quelques perfonnes Les ventricule.
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'ï70 L'ANATOM ï E
en comptent deux & d'autres trois ; mais fi la diflettion eft faite
en commençant par en bas, on n'en trouvera feulement que deux, & je n'en ai jamais, trouvé davantage j car je ne fçaurois penfer que celui qui eft appelle le troifiéme en foit un : c'eft plutôt une portion des deux autres joints enfemble : quelques autres Auteurs ont dit qu'il n'y en avoit qu'un féparé en deux feulement à fon commencement, mais réuni à l'autre bout & ne faifant qu'une même cavité. S^uî-s jj&ges, Ces ventricules ont plufieurs ufages fuivant les diverfes opi" nions des Auteurs, mais je me tiendrai en ce point au fenti- ment des plus modernes ; fç/avoir, qu'ils font premièrement formez pour que le fangait un paffage plus aifé ■■» car tout le long de leurs cotez, coulent plufieurs branches des vaifleauX du fang qui n'auroient pas pu fe diftribuer auiïl facilement dans la fubftance de laccrvelle5parce qu'elles auroient été pref* fée par fa grande pefanteur qai auroit bouché le paflàge du fang , au lieu que par, le moyen des ventricules , il circule avec plus de liberté. Un autre ufage de ces ventricules > eft de fervit à recevoir l'excrément féreux ou de confiftence de petit lait, qui eft féparé.du fang par la peau glanduieufe qui entoure les ventricules 5 & par la glande, pif uitaire: cette humeur féreufe fartant des artères eft fuccéçenfuite par les branches jugulai- res , & retourne par elles avec le fang au cœur. Dans les membranes qui enferment les ventricules ,il y a un
mélange de petits rameaux des veines & artères qui eft appel- lé entrelaflement ou plexus choroïdes 5 les vaifleaux qui font ce plexus font de petites branches des artères carotides, & quel- ques-unes des veines jugulaires internes entrelaffées avec elles. La peau dans laquelle ces vaiffeaux font répandus à une gran- de quantité.de petites glandes attachées en elle , qui comme j'ai déjà dit, féparentla matière féreufe du fang. Dansles diicours Anatomiques des corps Humains, on exa-
mine avec détail plufieurs autres parties de la cervelle, comme le fornix ou la voûte , le corps calleux, le feptum luciàum, &c- qui font auflî aifez à diftinguer dans les Chevaux que dans lef hommes: mais cela ne nous étant pas fort e(Tentiel,je ferai court fur cet article, & je ne ferai que la définition de leur5 noms, r iç corps cal- Ce qu'on appelle le corps calleux, eft cette fubftanceblarr" ïeux*, che de la cervelle qu'on diftingue clairement quand on pair' tage h cervelle par fon milieu} pour voir les vewricuies > câ*
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DU C H E V A L. i7x
alors vous voyez cette fubftance blanche qui fait la partie du
milieu de la cervelle : fon côté d'en dehors eft d'une couleur cendrée , & eft connu fous le nom de cortex ou écorce. Le feptum lucidum ou cloifon tranfparente., eft feulement cet- i.e feptimiuci-
te féparation qui divife les deux ventricules ci-devant décrits ; àum ou clpifoK pluficurs le prennent pour un redoublement de la pie-mere , tran(Parente' & d'autres pour une portion de la cervelle. ~Ltfornix ou voûte , eft une efpece d'arche qui fe tient en- Le fomix ou
tre la cervelle & la moelle allongée. Sa fubftance eft fernbla- voù^' ■foie à celle du corps calleux, & elle eft d'une figure triangulai- re : fon ufag'e eft de fupporter la partie fupérieure de la eer- Veile j-afin quefon poids ne prefle pas les parties de deflous, PLANCHE XI V.
!Meprefente ylufeurs tètes difféquées & coupées de différentes f a*. '
çons pour en voir plufieurs parties détaillées» Figure Premiere.
Montre le crâne d'un Cheval fcié & féparé', de maniere' que leu
parties de la cervelleparoijjent dans leur fituation naturelle. La fubftance de la cervelle couverte avec la pie - mere, la Tî
dure-mere étant ôtée.
Le cervelet dans fa fituation naturelle. H H
Les progreflions vermiculaires dans leur fituation natu- L L
relie.
Une portion de la moelle allongée. M M
La dure-mere qui contient la moelle allongée , coupée en NN
<teux parties, & retournée.
L'os du derriere du crâne * coupé & féparé» O Q
Fig. 2.
Montre la cervelle otée } afin que le cervelet & fes progreffions
vermiculaires foient mieux appercués. Le cervelet un peu abaifle' pour faire voir fes parties plus C C C G
a découvert. Ses progreflions vermiculaires. >;
Yi)
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i7z UANATOMIE
3P La partie de la moelle fpinale qui eft contenue dans Ie
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crâne.
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£2 La partie de la dure-mcre qui entoure la moelle fpinale dans
le crâne, ouverte &jettée en arrière.
Fig. 3.
Montre le corps de U cerve lie & de la moelle Allongée,
AA I es yeux.
BB I es nerfs optiques.
C C Les nerfs qui font remuer les yeux.
D D La quatrième paire de nerfs appeliez par le Docleur Wîllis•>
les nerfs pathétiques propres au mufcle oblique fupérieur
des yeux feulement, par lequel l'oeiieft principalement remué dans les paillons d'amour , de colere , &c. EEEE Les autres nerfs provenansde la moelle, de l'épine en de- dans du crâne.
EFFE Le corps de la cervelle. G G La moelle allongée.
H H La moelle allongée coupée dans l'endroit ou elle fort do.
crâne.
1111 Les barres du palais. Q^Q/ La cavité qui pafte du.palais au nez.
RR.RR Lesdens.
SS La dure-mere coupée, féparée & retournée*
X La glande pituitaire-
% 4-
Montre le crâne dont la cervelle ejl ète'e. A Le tronc par où la moelle fpinale fort du cerveau»
B La glande pituitaire.
CCC Les nerfs optiques.
P D Le fond du crâne où là cervelle eft contenue.
5-
Montre les élcvAttom de U moelle allongée appellèesfìjfes
&tejiïmk$% |
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D U C H E V A L. 173
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La glande pineale. *
Les deux bofles delà moelle allongée , appellée tefticuïes.
Les deux autres éminences appellées feffes. Un ventricule entre'le cervelet &la racine de la moelle allon- gée , appellée par quelques Auteurs le quatrième ventricule. Les progrefllcns vermiculaires du cervelet. Les autres parties du cervelet. Une partie de la cervelle fous le cervelet. |
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% 6.
Montre tes ventricules de la cervelle avec le plexus choroïdes 0»
~— entrelacement choroïde.
■ Les ventricules de la cervelle. M
Le corps calleux ou fubftance blanche de la cervelle qui eft B B
la partie de fon milieu. Le cervelet. CCC
Le plexus choroïdes fkué'dansles ventricules de la cervelle. D D
Fig. 7.
Montre les progrefjions mammillaires ou femhlab les h des mommel'
les &les os de la partie fupêrïeure des nazcaux. Les os cartilagineux des nazeaux. £j jq-
Les progreffions mammillaires des nerfs de l'odorat. O O
L'os cribriforme ou femblable à un crible, dans les trous S S SS
auquel les nerfs de l'odorat font difperfez. Fig. 8.
Montre la cervelle dans fa fituation naturelle & les partks «*
devant, &c.
La cervelle dans fa fituation naturelle avec la pie-mere. A A A A
Les os fpongieux mis à découvert. CC C G
Les os cartilagineux des nazeaux. jyg
La féparation qui divife la partie fupéricure de la cervelle GGG
çn deux cotez , un droit & un gauche.
L'os de l'occiput ou os du derriere de la tête; WHH
. L'os cribriforme fur lequel les progreifrons mammillaires fe q q q
urinent.
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17 4 V AN A T O MTÏ
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CHAPITRE V.
De laffian de la Cervelle £ƒ de l'exercice de la
Faculté animale par 2es nerfs Ç$ fibres, Pre's avoir examiné la ftructuredela cervelle, &difcou-
ru de toutes fes parties , nous allons à préfent parler de fon aclion en générai, & montrer , félon l'opinion de nos Sça- va.ns & Modernes Auteurs, comment la faculté animale fe ma- nifefte en elle. L'aâion de la Onxonvieht généralement que l'adion propre de la ççr- eerveik. velie., la.prenant dans un fens étendu , eft d'achever les ef- prits animaux qui font portez par les nerfs dans toutes les
parties du corps pour former les a&ions ou les mouvemens animaux 5 car toutes les motions volontaires font formées par l'aide de ces efprits. efprksTnimaux ^cscfyvlts forent des efprits animaux du fang artériel, com-
ïont..faits, me de leur propre matière , & ce n'eft pas dansles vaiffeaux
qu'ils acquièrent leur perfection, mais c'eft au travers de la.
véritable fubftance de la cervelle dans \cparenchime de laquelle
le fang & fes efprits font répandus.
Il y a de grandes controverfesparmilcs Sçavans &plufieurs
argumens faits par chacun fur la maniere dont ce travail eft
achevé 5 mais je vous expoferai feulement l'opinion d'un
très-illuftre Auteur, en vous repétant fes propres paroles.
■Commentles u Le cœur, dit-il, eft le premier mobile du corps 5 c'eft
elprits animaux ,,..._« . r , , . r r ■
entrent dans les w mi qui fait mouvoir toutes les humeurs qui ont une fois
nerfs. « pafte en lui. Le cœur par fes fiftoles pouffe le fang à la tête
» comme à tontes les autres parties du corps parles branches
« des artères carotides dont les filets innombrables coulent en *) partie fur l'écorce extérieure , ou partie grife de la cervelle » ■»&en partie dans fa fubftance extérieure moëlleufe ou blanche- a Ces filets d'artères naiffent du plexus choroïdes du retz aditti- ji rable ôc des carotides mêmes immédiatement : la férofité fu* ■>i perflue du fang eft féparéepar les glandes ci-devant décrites» » & le fang qui n'eft pas changé en efprits animaux retourne * enfuite au cœur par les veines ; mais les particules qui (ont
* propres Ôc convenables à être converties en efprits, font C&.
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DU CHEVAL; r75
ttavafées dans le vrai parenchime de la cervelle , ou du k
moins font diftribuées en elle par d'invifibles vaiffeaux capii-« laires,dans lefquels étant tournez en efprits.cesefprits par l'aider desfilamensdont lafubftance intérieure delàcervelleeftprin- »•■ cipalement compofée , font portez dans les corpora, fîriaîmt ou corps canelez ,ou dansles autres progrefiions de la moelle » allongée , qui font composez de femblables fila mens ; dc-là <e ils palient dans les nerfs dont la fubftance intérieure eft fi- i* breufe , comme la moelle de laquelle ils miffent ; & h rai- «■ fon de ce mouvement fucceffif de l'un à l'autre , eft la pul- re fation du cœur par laquelle ce qui en. fort pouffe toujours « ce qui eft devant: de-là vient,, dit mon Auteur , que la k- vraie caufe de l'apoplexie ,ou le mouvement & le fentiment te. font ptefque tout-à-fait éteints > eft l'obftrudion ou la com- t? preflion des artères de la cervelle , par lefquelles le plus fubtil r? du fang doit lui apporter les cfprits animaux : ainfi quand rc l'apoplexie eft formée , ces cfprits ne font pas pouffez hors ff ee la cervelle le long des fibres dans les nerfs pour y ache- '« ver leurs fondions, C'eft - là les termes de cet illuftre Au- «■ teur à l'égard de eette mécanique. re Il relie..maintenant à feavoir comment lésefprits animaux
coulent perpétuellement de la cervelle par les nerfs, & com- ment ils entrent & empliffent les différentes fortes de fibres qui compofent les parties mouvantes & fenfitives. J'ai déjà montré par le précédent difcours, que la cervelle Comment les
<& le cervelet font la premiere fource des efprits animaux , £fP«ts_ animaux qui en fortant de leur fubftance coulent le long des nerfs fibres, par une très-grande quantité de petits ruiffeaux , pour fe dif- tribuer aux différentes parties du corps, jufqu'à ce qu'au bout de ce chemin.il&.-fortent des très-petites branches capillaires des nerfs pour paffer dans les petites fibres qui font entrelafi'ées- dans les membranes-» dans la chair mufculeufe , & dans les autres parties-, & enfin de toutes ces parties dans les tendons^ des mufcles vies rendant les organes du fentiment & du mou- vement, C'eft dans ces parties que devenant plus fixes , ils font appeliez les efprits implantez ou demeurans, en atten- dant que les nerfs avec leurs efprits influans ou déterminans, leurs apportent de la cervelle finitine néceffaire pour achever Suremploi. H s'agit maintenant de connoître les fibres nerveufes & Leur OTigjafa
lçurs parties, qui... font les inftrumens immédiats de la faculté |
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i76 L'ANATOMIE
animale , c'eft pourquoi il eft à propos de nous informer ât
leur origine. 14 efl évident qu'ils ne naifient pas immédiate- ment de la tête ni d'aucune partie de fa moelle ; & nous ne .pouvons pas raifonnablement juger qu'ils proviennent des nerfs, parce que les fibres dans beaucoup de parties , excédent infiniment la 'grofleur des nerfs qui y entrent , comme il eft aifédcle voir parle tendon de chaque mufcle qui.eft compo- sé de fibres re'unis & bien plusgrofles que le nerf qui entre dans le mufcle 5 de façon qu'il n'eft pas raifonnable de croire que les tendons foient feulement des portions continuées des nerfs que fe divifent en filets déliez, comme quelques-uns ont ima- giné : & il eft plus probable de croire que ces fibres font des par- ties fpermœtiques òcprimogenitales , c'eft-à-dirc , qu'ils doivent leur origine à la premiere formation des parties de l'embrion dans la matrice, aufli-bien & auffi-tôt que les nerfs mêmes » „à moins qu'on ne veuille avec le Do&eur ÏVMis excepter de ce nombre les fibres des parties fanguines, qu'il penfe être engen- drées en deuxième lieu du fang & du fuc nerveux qui y cou* Jent. Que les fibres II faut plutôt remarquer à l'égard de ces fibres quelles leUVmouvemenc >f°nt capables d'achever leurs mouvemens, non-feulement par par les efprits lesefprits animaux qui coulent dans les nerfs àl'inftant de ces implantez en xnouvemens,maìsauuì par les efprits qui ontété fournis aux fi- bres mêmes : il eft aifé de fe convaincre de cette vérité , en obfer-vant un Animal nouvellement tué dont la peau eft ôtée 5 car quoique fa vie foit éteinte, & que toute la force des efprits qui coulent par fes nerfs foit entièrement ceftée, cependant les efprits implantez dans ces fibres en fortant des mufcles lefi agitent encore, & les forcent à plufieurs convulfions & mou" ,vcmens tremblans. |
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sMPT*
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CHAPITRE
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D U C H E V A L: 177
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CHAPITRE VI.
5Des ISIerfs du dedans du Crâne 3 premiere*
ment la premiere > la feconde ^ '&ia troifiéme paire. A Pr e's avoir fuffifamment traite de la tête , de fa facul-
té & efprits animaux, il eft à propos de parier enfuire des-nerfs,, commençant félon l'ordre de la diffeótlon par ceux qui naiffent immédiatement de la cervelle, que je trouve être en même nombre dans les Chevaux que le Do&eur Willis a obfervé qu'ils font dans les Hommes, fç/avoir neuf paires > c'eft pourquoi je fuivrai la même méthode , & je commence- rai , comme ledit Dofteur a fait, par les nerfs de l'odorat 9 parce qu'ils paroifient les premiers dans la diflection. Ces nerfs font appeliez progreiïionsmammillaires, mammil- î.a premiera
■larœ procejjes , à caufe qu'ils font ronds & leurs bouts comme paire, favoli- mi bout de mammelle ; ils prennent leur origine des jambes fs nerfs ^e l'<H de la moelle allongée entre les corpora, firiata ou corps cane» lez , & les loges des nerfs optiques, de-là coulant fous le fond. de la cervelle , ils croiflent petit à petit-, & devenus plus gros. 3c plus larges , ils parviennent couverts feulement par la pie- naere , à l'os cribriforme quieftfitué au fommet des mzeaux. Pendant tout leur chemin ils font mois & moelleux 5 car ils font creux & aflez remplis d'humidité : étant arrivez à cet os ils reçoivent une couverture nouvelle parla dure-mere , avec la- quelle ils fe féparent alors en petits filets femblables à de peti- tes cordes, plufieu-rs defquelles parlent par les trous de l'os cribriforme dans les cavitez des narines où ils font diftribuez de chaque -côté en entrant dans les membranes qui couvrent ces parties. On croit que ces fibres ou filamens qui procèdent ainli des progreflions mammillaires font les vrayes organes de l'odorat, & la caufe de ce que les perfonnes qui ne font pas ac- coutumées à prendre .du tabac , pour peu qu'ils en fententfont provoquez à l'éternuement occafionné par cette poudre qui monte au haut du nez , & qui féjourne deffus ces tendres rnem- krancs,dans lefquelles les petites fibres de l'odorat étant difper- ^s^ elles font immédiatement irritées & contraintes à faire un Z
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#S L'ANATOMIE
mouvement convulfif que nous appelions éternuement : ces
progreiïïons font plus larges dans les Chevaux & dans toute forte de gros bétail que dans les Hommes, parce qu'il étoit néceflaire que leur odorat fût plus exquis, vu qu'ils ne peuvent diftinguer la bonne ou mauvaife qualité de leur aliment que par ce fens feulement. La deuxième Paflbns maintenant à la deuxième conjugaifon ou paire de »ptiques. S ner^s » ^Ul *°nt *cs °Pti(îues OVi ncv^s de la vûë ainfi appeliez ,
à caufe qu'ils portent les efprits vifuels aux yeux , ou parce qu'ils conduifent à la cervelle les repréfentations des chofes vi- fibles. Ils naifient un peu derriere 4es premiers ; ils fortent de la
moelle allongée , & ayant marché pendant un peu de tems avec un certain contour , ils fe joignent au-deffus du plat ou de la fcellede l'os, fphmoïde , confondant & mêlant entière- ment leur fubftance enfcmble , autant que je l'ai toujours pu voir dans tous les Chevaux que j'ai difféqué , quoique quel- ques Auteurs difent que dans les corps Humains ils font à la vérité unis, mais que c'eft feulement par attouchement fans confondre leurs fibres les unes avec les autres. Ces nerfs fe féparent peu après leur union , & ils fortent du
crâne pour aller dans le centre des yeux & y former trois peaux par la dilatation de leur fubftance. A leur origine & peu après leurs progreffions ou avance-
mens ils font très-molsjcar ils he font couverts alors qu'avec la pie-mere ; mais aufli-tôt qu'ils atteignent la dure-mere elle s'allonge fur eux comme j'ai dit ci-deflus > & par ce moyen- là ils deviennent & plus forts & plus durs. Cette membrane extérieure > c'eft-à-dire la dure-mere , eft celle qui forme cette peau de l'oeil appellée cornée ou fclerotica, &de l'intérieure ou pie-mere procède la feconde peau de l'œil appellée vuée ou peau , qui à caufe de fa couleur reffemble à un raifin , & en- fin la fubftance moëlleufe du nerf fait la troifiéme peau ap- pellée retine ou femblable à un filet. Le Do&eur Wifos à\x que le fens de la vue, aufll-bien que
celui de l'odorat ne fe forme pas tant par l'aide du nerfqu'atf moyen des fibres qui font entrelaffëes dans ces organes j car c'eft , dit-il j les petites fibres des peaux des yeux , particuliè- rement celles qui entrent dans la cornée & qui y font difpofées comme un filet qui reçoivent l'impreffion des chofes viiìbles 5 & la représentation des objets tels qu'ils s'offrent à la vûë ? mais |
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du cheval; 179
c8eft l'office du nerf lui-même de porter intérieurement ces
images lenfibles au commun refervoir de tout fentiment. La troifie'me paire , eft les moteurs des yeux : les anciens paireou'motairs
Auteurs les comptent pour la deuxie'me paire, & les Modernes des yeux. pour la troifiéme. , Ils prennent leur origine de la baze ou fond de lamoeîlc
allongée derriere l'entonnoir, de-là ils avancent tout le long des cotez des nerfs optiques. Ils font joints enfcmble à leur origine, afin que lorfque l'un des deux yeux eft remué vers un objet, l'autre foit auiïi dirigé vers le même. Ils font plus petits, mais plus durs que les premiers, & com-
me j'ai déjà dit , ils accompagnent les précédens tout le long de leurs cotez jufqu'à ce qu'ils arrivent à l'os cuneiforme ou fem- blable à un coin ; en cet endroit les nerfs optiques parlent par le premier trou de cet os , & ceux-ci pafient par le fécond <Sc continuent leur chemin jufqu'à ce qu'ils parviennent aux muf- cles des yeux, à chacun defquels ils envoyent un petit rameau, qui fe divife enfuite en une grande quantité d'autres plus déliez , par lefquels les efprits animaux font portez dansles fibres des mufcles pour former le mouvement des yeux , com- pie j'expliquerai plus amplement quand je traiterai des muf- cles des yeux dans le Livre fuivant. |
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CHAPITRE VII.
'La quatrième Çf cinquième paire de nerfs an>
dedans du Qrâne. LA 4e paire de nerfs prend fon origine à l'opofitedc tous
les autres ; car au lieu que les autres la prennent du fond ou des cotez de la moelle allongée , ceux - ci ont leur com- mencement à fon fommet par derriere les bofles rondes de la cervelle>appeilées reffes &c tefticules. Nous avons déjà traité de ces éminences en parlant des parties de la cervelle ; de-là fe pliansun peu en devant par les cotez de ladite, moelle allon- gée , ils font auûi-tôt cachez par la dure-mere fous laquelle ils coulent jufqu'à ce qu'ils foient arrivez à ce trou du crâne 9 par lequel fortent les autres nerfs défignez pour les yeux : ceux- ci les accompagnent fans s'y unir ,&vont fe terminer dans le "Sufcle oblique fupérieur des yeux/ Zij
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igo L* A NA' TOMI E
La quatrième. Le Docteur Willis les appelle les nerfs pathétiques, à caufèv
paire ou nerfs .... . „- n , rr • i i <■ pathétiques. dit-ilj que leur office eftde mouvoir les yeux pathétiquemenry-
c'eft-à-dire, fuivant la force des parlions & les inftin&s de la na*
ture qui paffent de la cervelle au cervelet, & reviennent du cervelet à la cervelle , par les fefles, par les tcfticules■& parleur progreflion moëlleufe ; car , dit ce fçavant Anatomifte , com- me par les diyerfes impulfions & ondulations des efprits ani- mauxqui demeurent en ces parties -, il arrive un commerce mutuel entre la cervelle & le prœcordia , qui fignifie le cœur, par le moyen des nerfs qui viennentdu^r^cor^aux progref- libns ,reffemblantesà des anneaux du cervelet ; il eft nécef- faire que ces nerfs qui ont leurs racines dans le milieu de ce chemin , c'eft-à-dire, entre la cervelle & le cervelet, foient frap- pez par chaque pulfation des efprits qui fe re'pandent de côté & d'autre : ainfi les mouvemens des yeux fuiveront nécessai- rement les ■ affections de ces parties. Tous les Animaux parfaits, dit-il, font fournis de ces nerfs 5 car il n'y en a pas un qui ne foit fujet à la colere, à aimer, à haïr & à d'autres affections : on découvre affez ces difpofitions dans les petits Animaux , mais beaucoup davantage dans le regard & les geftes des Chevaux qui font très-expreflifs-à cet égard. La clnquiçiiie Nous voici parvenus à la cinquième paire fur l'origine dé îà« Pfy.ç».. quelle il.y,a plufieurs difputes parmi les Auteurs :1e Docteur Willis âifûre qu'ils nailTent des progreflions annulaires du cer-
velet : après avoir cherché avec exactitude cette origine à l'en- droit que le Docteur Willis indique , je ne l'ai jamais rencon- tré dans k Cheval , quoiqu'elle y fóit dans les corps Humains? mais j'ai trouvé qu'ils prennent leurs commencemens comme les autres, c'eft-à-dice, de la moelle allongée un peu au-deiïous de la premiere paire. ; Ils font compofez de plufieurs fibres ramafTéés enfemble ,
dont quelques-unes font molles & les autres- font dures : ainfi ils ne font pas proprement une feule paire de.nerfs , mais plu- tôt unaffemblage de plufieurs petits nerfs,dont quelques-uns font deftinez pour un ufage , & d'autres pour un autre ; car ils font diftribuez en plufieurs parties éloignées l'une de l'autre: dans quelques-unes ils fervent pour le mouvement , & dans quelques, autres pour le. fentiment 5 de-là vient, dit le Docteur Willis, cette fimpatie & ce confentement d'actions qne l'on remarque entre les parties dans lefquelles ces nerfs font diflri- bgçz : par exemple , commq quelques-uns de ces filets .yo&J- |
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DU CHEVAL, 1*1
aux yeux , d'autres au palais , à la bouche, au ne2 > &c. quand
nous regardons ou flairons quelque chofe que ce foit qui plai- fe à notre palais , il en eft averti par un efpéce deplaifir que nous y reflc nrons. Mais afin qu'on entende mieux comment plufieurs parties
ont du rapport entr'elles par le moyen de ces nerfs , & com- bien il y en a , il eft à propos d'examiner leurs divifions , leurs progreffions & leurs différentes infertions 5 premièrement leurs troncs fortant de la moelle allongée , comme il a été ci- delTus montré , font divifez chacun en deux: notables bran- ches , la premiere defquelles fe dirige droftenbas, & fortant dû crâne par un trou qui lui eft propre , elle fe divifé en déf- cendant vers la mâchoire inférieure, à laquelle elle eft prin- cipalement deftinée en plufieurs petites branches qui fe diftri- buent aux mufcles. des tempes & à ceux de la face 5t des joues ; d'autres filets ou petits rejettons fe répandent autTi dans les lèvres, aux gencives, aux racines des dens, aux mâchoires, au.gofier » au bout du palais & à la langue; Les autres branches de. cette paire font appellées les branches1
fupérieures , elles font plus larges Pque les premières-pendant tout leur chemin. Après leur premiere.divifion , elles mar- chent droit en avant pendant un petit efpace coulant fous la d.ure-mere proche le côté de l'os appelle chaifi de Turquie , & tout contre la glande pituitaire. : ils envoyent de-là plufieurs petits filets au tronc des carotides. qui forme le retz admira- ble , enfui te ils font entez dans les nerfs de la fixiéme paire , d'où ils envoyent par derriere, quelquefois un ,.■& quelquefois deux rejettons unis, enfemble , qui fe joignant encore avec deux autres tournent derriere les nerfs de la fixiéme paire, 5c forment la racine ou premier tronc de la paire des nerfs in- tercoftaux .reconnus pour être la neuvième paire, dont nous allons parler dans le Chapitre dixième. Après que ces deux branches de - la cinquième paire ont
donné leurs rejettons pour la racine des nerfs inrercoitaux,elies fe féparent chacune en deux.autrcs branches confidérables., une plus baffe &.■ une plus haute : ces deux branches marchent vers le globe des yeux; elles fe divifent enfuite en 2. autres bran- ches, la premiere fe partage encore en 2. dont l'une pâlTe au ^ez & l'autre àia couverture des yeux. La feconde forme qua- lteou cinq rejettons , dont la plus grande partie eft employée aüx paupières, &Je rettele diftribuë aux peaux de l'oeil oc à &&,-- Sondes.. Z4ij |
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182 L' A N A T O M I E
La feconde ou plus grande branche de la deuxième divi*
fion de ces nerfs écant portée vers l'orbite de l'œil eft enfuite divifée en deux nouvelles branches , la plus baffe defquelles le reployant en bas & fe divifant en plufieurs rejettons, eft em- ployée au palais & à la région fupérieure des mâchoires ; 1* plus haute eft portée au-delà de l'orbite de l'œil & paffe pat' un trou qui eft à la mâchoire fupérieure , où elle eft accorti' pagnée de la veinè & de l'artère qui font entrelaffées autour? cl'.e envoyé plufieurs rejettons aux mufcles des joués,deslévies> du nez & aux racines des dents fupérieures. |
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CHAPITRE VIII.
De la fixie'me ÇS? feptiéme paire en dedans
du Crâne.
La fixiéme T L s'agit à préfent d'expliquer ces nerfs, qui font reconnus
paire. j^ pai. ic Docteur Willis pour être la fixiéme paire. Ils pren' nent leur commencement tout auprès delà cinquième, & fe
cachent pendant un peu de tems fous la dure-mere 5 ils forcent du crâne avec la quatrième & cinquième paire ci-devant nom' mécs,&par le même trou ; enfuite chacun d'eux parvient avec un unique tronc proche des orbites des yeux en s'unif' fant pour cet effet vers le côté de l'os nommé Chaife-Turque t avec les fécondes branches de la cinquième paire 5 de-là 'M envoyent un ou deu^ filets qui fe joignant avec les premières branches de la cinquième paire , comme il a été remarqua au Chapitre précédent, font le commencement des nerfs in' tercoftaux ; enfuite marchant un peu en avant chacun d'eu* eft divifé proche de l'orbite de l'œil en deux branches , Tun^ defquelles entre dans le mufcle qui tire l'œil en dehors nom' mé abducteur, lequel eftfkué dans le coin d'en dehors de l'oeil» l'autre branche qui fe divife en beaucoup de fibres eft employé6 au feptiéme mufcle de l'œil , qui ne fe trouve , à ce que \'o$ dit , que dans les Bêtes ; pour moi je n'ai point examiné s'il manque totalement dans les Hommes : quoiqu'il en foit > i*s font très-évidens & très-aifez à trouver dans le Cheval, Jepa1" lerai de l'ufage de cette fixiéme paire quand il en fera tems- La feptiéme II faut enfuite examiner la feptiéme paire qui avoit tof paire ou nerfsj jours été reconnue pour la cinquième avant le Docteur/iT//^" del'ouye. J
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DU CHEVAL. i83
qui en à change' le compte 5 ceux-ci font employez-à l'organe
de l'ouye : c'eft pourquoi on lesa appeliez les nerfs auditeurs; ils prennent leur fource dans les Hommes, félon le Doftcur Willis , du bas côté de 1'éminence annulaire du cervelet 5 mais Je fuis fur qu'il n'en eft pas ainfi dans les Chevaux 9 dans lefquels j'ai toujours trouvé qu'ils proviennent des côtés de la Hioëlle allongée. Chacun d'eux a deux progrefïions, l'une molle & l'autre plus
dure: cette diftin&ionde fubftance fait que pluiieurs perfonnes penfent qu'ils font effectivement deux paires de nerfs , quoi- que communément ils ne foient comptez que pour une. La plus molle de ces" deux progreiïions eft particulièrement
appellée le nerf auditoire ; elle fort par un trou de ïos petreu.t Ou pierreux, pourfe rendre dans les cellules de l'oreille qu'el- le couvre avec une membrane très fine : c'eft par cette rncrri- brane que les fons font apportez au commun réfervoir des lens. La progrefïion la plus dure eft plutôt , à ce qu'on dit, defti-
tiée à conduire le mouvement que le fentiment ; cette pro- grcflion fort auffi comme la précédente au-travers de l'os pier- reux par un trou qui lui eftdeftiné,& elle reçoit immédiate- ment après un filet de la paire vague ou huitième paire, après quoi elle eft fur le champ divifée en deux branches, dont la premiere defcend Se eft employée aux mufcles de la langue Se de l'os byoides 5 l'autre tournant autour du pafiage auditoire Se montant plus haut eft divifée en trois rejettons, le premier defquels répondant au nerf de la premiere divifion employé Quelques rejettons aux mufcles des lèvres, de la bouche , de la foce & du nez, & fait agir parce moyen quelques unes des °rganes extérieures de la voix , comme le premier fait mou- voir quelques unes des intérieures. Le deuxième de ces rejet- ons fe divife en plufieurs autres branches plus petites qui font CtH'oyées dans les mufcles du front & aux paupières, & le troi- ''îrae ou dernier coule & s'étend dans les mufcles des oreilles > de-là il arrive que lorfque quelques fons inacoûtumez étonnent 'Animal, forr, oreille eft dreflee par un inftinct naturel pour les écouter ^pîus attentivement , & en même tems les efprits c°ulant parles autres branches de ce nerf dans les mufcles des Paupières, les ouvrent autant qu'il eft poffible, afin que la bête N'uTe voir plus diftindemenr le danger qui la menace ; cette Ctûa tion des yeux eft appeliée égarement, |
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*U X'ANATOMIE
■............ h, ,.,„.__________________._______________________,_________________ ■ ■ i ■■■■H
CHAPITRE I X.
?La huitième Çf neuvième paire de nerfs., LA huitième paire dons nous allons parler & qui eft com-
munément reconnue pourla fixiéme , s'appelle la paire va- pore vagu;. gue,parCe qu'elle fe diftribué' non feulement à la tête & au col* mais encore à plufieurs des parties inférieures du corpsjfcavoir à la poitrine & dans .le ventre. Ces nerfs Portent comme les precédens de la moelle allon-
gée un peu au-ieffous des nerfs auditeurs : leur racine ce .commencement eft compofé de plufieurs fibres dont quelques unes font plus petites & d'autres plus épaiffès ; il s'y joint une fibre ou plutôt un nerf beaucoup plus grand ; cette fibre vient de la moelie fpinale du col ; tout cet aflemblage eft envelopé avec une feule peau prife de la dure-mere , de forte qu'il pa- roît que tous ces filets necompofent qu'un nerf : ils continuent àêtre unis jufqu'à ce qu'ils foient fortis du crâne, après quoi ils font dilperfez dans plufieurs parties ; le nerf fpinal eft diftribué aux mufclcs du col & des épaules, & une notable fibre de la huitième paire fe joint dechaque .côté à la progreftionla plus dure de la feptiéme paire ou auditoire 5 deux autres coulent dans les mufclcs de l'éibphage & du col, mais le refte des fibres •de cette paire vague ou huitième continue de marcher en un feul tronc & à la place de la fibre , ou nerf fpinal qui vient de les quitter 3 ils en reçoivent un nouveau qui eft l'intercoftal 011 nerf de la neuvième paire. En cet endroit où ledit nerf intercoftal eft .uni avec le nerf
de la huitième paire , il fe fait un notable plexus , qui n'eft
autre chofe que le tronc du nerf enflé 5 & formant une cfpece
de tumeur qui reffcmbleau joint,ou au neud d'un rofeau & d'oà
il fort une branche de nerf confidérabîe qui étant portée yc&
ic gofier eft divifée en trois filets, le premier defquels s'étend
dans icfphiwcter de l'éfophage , le deuxième fe cachant fousle
cartilage dipeïforme ou fait en bouclier du larynx ^ diftribué fcs
rejettons aux mufclcs fupérieurs du gofier & particulièrement
à celui qui en ferme l'ouverture 5 le troifiéme de ces rejettons
paffe auflî fous le cartilage dipeiforme^ rencontrant le fomm^
4u nerf récurrent il s'unit avec lui,
M
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Î3 ü C H E V A r; -îss
Au defîbus du plexus dont nous venons de parler qui eft for-
Blé par l'union de la paire intercoftale avec la paire vague, ou huitième paire, le tronc de cette dernière paire defeend par les côtés de l'artère carotide, afeendant auquel il donne quelques rejettons, ôc il envoyé du côté gauche feulement au fond du col un autre filet qui fe joint au nerf récurrent. Le tronc de la paire vague defeend enfuite fans aucune ra-
mifications confiderables, jufqu'à ce qu'il arrive entre la pre- miere & feconde côte ; en cet endroit il fe forme un deuxième plexus d'où partent plufieurs rejettons, & denombreufes fibres qui vont vers le cœur & fes progrefiions, ce qui ne fe fait pas tout à fait de la même maniere des deux côtés : le Docteur Willis dit que cette paire envoyé beaucoup plus de branches Vers le coeur dans les bêtes que dansles Hommes, dans lefquels la plus grande quantité de filets envoyez à ces parties vient de la paire intercoftale,au lieu que cette paire enfourni très-peu dans les Bêtes ,mais l'abondance de l'un fupplée au défaut de l'autre. Il y a, dit le même Auteur , une différence digne de remar-
que entre chacun des deux nerfs recurrensqui fortentdu tronc de la huitième paire , car celui qui fort du côté droit eft plus épais & tourne autour de l'artère axillaire ou des aillelles, au lieu que celui qui vient du côté gauche naît bien plus bas, <5c s'entrelaflant au tour du tronc defeendant de l'aorte , retourne & monte en haut, envoyant de diftanec en diftance plufieurs rejettons à diverfes parties. Ledit Doóteur a obfervé que les nerfs qui paiïent versie cœur
des Bêtes font en beaucoup moins grand nombre que dans les Hommes. Quand le tronc de la paire vague eft arrivé tout auprès du
cœur,ils'en détache plufieurs branches confiderables de chaque côté , lefquelles pafiant aux poulmons font diftribuées par toute leur fubftance , dans laquelle elles accompagnent les vaifleaux du fang & les branches du conduit de la refpiration 5 dans le tems que cette pake defeend parle conduit de la refpiration, elle diftribuë auiîî plufieurs rejettons dansles peaux de l'éfo- phage. Après que tous ces rameaux de nerfs ont été diftribuez, alors chaque tronc defeendant par l'éfophage eft divifé en bran- che intérieure & extérieure ; mais incontinent après les bran- ches extérieures fe réiiniiïent au Tronc extérieur & les intérieures à l'intérieur, enfuite ie tronc extérieur defeend par le côté den- ^ehors de l'orifice de l'eftomach jufqu'à fon fond, & le tronc Aa,
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ï*ö t'AN AT 0 M I E
intérieur defcéndant par le côté d'en dedans du même orifice »
retourne furfespas & rampe toutle long de fa partie fupérieure* Le le&eur apprendra à quelles autres parties les fikts de cette' huitième paire , ou paire vague font employez dans letemsque je décrirai ces parties ; car j'ai conftamment obfervé dans ces defcriptions de montrer d'où les nerfs font dérivés, la neuvième - 11 y a diverfes opinions fur l'origine de la .neuvième paire , paire ou paire mais jjs ne }a doivent pas à la paire vague ;ai»fi ils ne fçauroient ia " palTer pour en être des branches : ils. ne paroiflènt poinravoir de racine propre a eux, mais ils partent de deux ou trois bran-
ches récurrentes de la cinquième & fixiéme paire ,.. tout auprès- de l'endroit où cesbranches fortent defdites paires : cette neu- vième paire fait en fortant l'effet que feroit un arbriflèau qui feroit enté fur un autre arbre.. Ces nerfs ainfi établis fortent enfuite du crâne par des trous^
qui Leurs font propres, & immédiatement après ils forment un plexus de chaque côté , auprès de celui de la paire vague; c'eft- à ces plexus que fe joignent deux progrelïions nerveufes qui fortant de la premiere paire vertébrale , donnent une verge ou rejetton dans le fphmÛer de l'éfophage & une autre dansleplexus de la paire vague duquel nous avons parlé-ci-devant ; de-là defcéndant par les vertèbres du col ils ferment chacun vers fon milieu un autre plexus plus grand , auquel fe joint un lar- ge nerf de la paire vertébrale voifine dont procèdent piufieurs- filets, qui s'unifTant avec ceux de la paire vague , fe répandent* autour du p~rœcordiay qui eli le coeur & les poulmons , excepté un feul qui coule un peu. plus bas :1e Docteur Willis- allure que ce plexus dont nous avons parlé en dernier lieu ne fe trou- ve que dans l'Homme; mais attendu que j'ai toujours trouvé très-peu de différence dans les autres parties entre un Homme' & l'Animal dont je parle, je fufpendrai ma croyance fur cet article , parce que je n'en ai pas fait une perquifition allez exacte dans le Cheval. Ce plexus eft appelle plexus cervical'*, parce qu'il eft formel
dans le col ; c'eft de lui que les troncs de la paire intercoftale fortent pour defeendre par les clavicules dans la poitrine :aufli- tôt qu'ils font arrivez à k deuxième côte , chacun reçoit trois ©u quatre branchesdes nerfs vertebrals, cequicompofe unau- tre plexus confidérable, que l'on appelle communément l'in*- tercoftal ; enfuite ces troncs defeendent par les racines des côtes dans chacune de leurs intervales , & ils reçoivent en def- t
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DU CHEVA L; u?
Cendant jufqu'à l'os facrum un nerf vertébral qui leur vient
de chaque jointure des vertèbres : au(îi-tôt qu'ils font forrisde Il cavité de la poitrine & qu'ils font parvenus tout auprès du fond de l'eftomach , ils envoyent de chaque côté une bran- che considérable , chacune defquelles fait fon principal plexus vers le mézentere ; ces branches forment fept plexus , feavoir cinq larges qui font fupérieurs & deux plus petits qui font pi us bas j car chaque branche fe divife incontinent en deux autres , <& chacune forme un plexus, ce qui fait quatre,& le cinquième cft dans le milieu & eli le plus large ,• ceux-là font les cinq fu- périeurs. Les deux plexus inférieurs font formez par les trOncs quî
defeendent jufqu'à la plus baffe partie des reins, ils font diftin^ guez parles noms de plexus, le plus bas& le plus petit >infimu$ &mimmus , & ils donnent des nerfs à plufieurs parties du bas- ventre. Enfin quand cette paire intercoftale à defeendu jufqu'à l'os
fdcrum & qu'ils ont fourni des nerfs à plufieurs parties du bas- ventre » ils fe ployent l'un vers l'autre & paroiflent être atta- chez enfemble par deux ou trois progreffions ; enfin ils fe ter- minent par de petites fibres qui font distribuées dans le mufcle fphmÏÏer de-l'anus. PLANCHE XVr
Me'préfente la, cervelle d'un Cheval hors du crâne a-vet les nerfs
vpticj.ues y les moteurs des yeux elr les pathétiques, lei yeux,
avec leurs mufles^ & l'origine de tous les nerfs de U tête,
Figure Premiere.
"Le fond de 'la cervelle couvert avec la dure-mere*
Le cervelet.
Une partie de la moelle allongée.
La glande pituitairé coupée en deux dans le milieu , & re-
tournée de chaque côté avec là dure-mere ? pour mieux voir fente ou l'entonnoir; La fente appeliée vulva.
Les progrelïions ou avances mammillairés, couvertes avec
ta dure-mere , âurrement appellées les nerfs de l'odorat ou premiere pake* - "
Aaij
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\\i L'ANATOMIE
G G La fource des nerfs optiques ou deuxième paire.'
H Lunion des nerfs optiques.
II La réparation enfuite defdits nerfs & leur chemin pouf
aller aux yeux.
K K Les nerfs moteurs des yeux ou troifiéme paire. L L Les nerfs pathe'tiques reconnus par le Dodeur Willis pouf
la quatrième paire.
MM Lacinquième paire de nerfs du Dodeur Willis. N N Les têtes des mufcles des yeux , e'eft-à-dire l'endroit où ils
font coupez pour être féparez & placez comme dans la
figure.
■ ' Le mufcle orbkulaire.de l'œil dans fa fituation naturelle dans cet œil ,mais dans l'autre œil il eft entièrement ôté pous
voir le chemin du nerf optique,.
PP Le mufcle qui tire l'œil en haut » appelle l'éleveur ou le fu* perbe.
Q£L Le mufcle qui tire l'œil en bas, appelle l'abaijfeur ou l'hum- ble.
B. K. Le mufcle qui porte l'œil en bas vers le nez,appelle le buveur Ou l'ameneur.
S S Le mufcle qui tire l'œil en dehors»appellé le dédaigneux ou i'éloigneur.
TT Le mufcle qui porte l'œil vers fon coin d'en dehors, appelle oblique inférieur.
■* V Le mufcle qui porte l'œil obliquement en haut, avec fe poulie, appelle l'oblique fupér leur.
-W- "• La tunique corne'e , ou peau de l'œil avec la prunelle, Fig. 2.
A A A A La baze ou le fond de la cervelle.
. ~, " Le ceryekt placé à la partie de derriere de la tête.
G G La moelle allongée.
•D *-* La premiere paire de nerfs ou nerfs de l'odorat.
^ \\ La deuxième paire ou nerfs optiques.
*y La troifiéme paire ou moteurs des yeux.
G G La quatrième paire ou nerfs pathétiques du Dodeur Willlsl
**** '3 La cinquième paire.
zr ti La fixiéme paire.
KK La feptiéme paire du Dodeur Willis , ou nerfs auditoire
flui paflbicM autrefois pour la cinquième paire.; |
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Vf,
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DU CHEVAL. 189
La huitième paire ou paire vague qui avant le Dofteur LLIIl
Wilhs ,pafibit pour la fixiéme paire. La paire acceiïoire ou nerfs fpinals ; cette paire s'unit avec la m M
paire vague. La neuvième paire. jg ^
La dixie'me paire de la tête , ou plutôt la premiere paire du O O
col j elle naît de la partie la plus éloignée , ou de la partie de derriere de la moelle allongée proche l'endroit où elle fort du crâne. Le tronc de l'artère carotide coupe' à l'endroit où elle eft p p
divifée en partie de devant & partie de derriere. Une branche de ladite artère entrant dans la fubftance de QQ
Ja cervelle. L*entonnoir. R
i&mxglandes placées derriere l'entonnoir. SS
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CHAPITRE X.
Des nerfs provenant de la moelle de l'épinâ
du dos j quand elle e fi dans les vertebres du coL
A Près avoir parlé des paires de nerfs qui tircntleur origine
de la partie de la moelle contenue dans le crâne, l'ordre de la difïeciion demande que je procede enfuite à ceux qui naiflent de celle qui fortant du crâne coule dans les Vertèbres du COI & du dos. :■-:• :l' ' Trente fep> Nous avons obferve dans un Chapitre précédent que depuis paires de nerfs
le crâne iufqu'aux os du croupion , il naît trent-fept paires de lor""c de la
r r r ' r 1 j 11 j j- r V j 1 moelle fpmale. ïierls, içavoir iept paires au col, dans le dos dix-fept, dans les 4
reins fept & à l'os facrum fix ; nous avons auiïi remarqué ci-
devant qu'il fe trouve une paire de nerfs entre chaque jointure des os du col, ce que nous allons examiner le plus brièvement qu'il fera polXible. Quoique la premiere paire du col , foit communément Ia premjqrç,
comptée parmi les paires de l'épine ou des os du dos, parce paire dn-col, Qu'elle eft entre la premiere vertèbre & le crâne, cependant!! ûous çonfidérons fon origine, elle doit plutôt être réputée la A a iij
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390 L'ANATOMIE
dixième pairede la cervelle, car elle prend fon origine pai?
plufieurs fibres de la moelle allongée qui eft dans le crâne » mais immédiatement après elle defeend par derriere : elle eft la feule qui prenne cette route, car tous les autres qui naiflent dans le crâne parlent en devant: cette paire eft principalement employée auxmufcles du col. ta deuxième. La deuxième paire fort entre la premiere & deuxième ver- tèbre du col, & eft employée fur le col, furia tête & furia face. Baatrlémf ^ & La troi^lïie & quatrième paire forrent des trous qui font
entre la deuxième & troifiéme , & la troifiéme & quatrième vertèbre 5 ils fe répandent dans les mufcles des joues & dans ceux font qui communs à la tête & au col. £a cinquième. La cinquième paire fort entre la quatrième •& cinqu'iime vertèbre; un filet de chaque «erfde cette paire fe joignant iVcc de pareils filets qui viennent de la quatrième & fixiéme paire ? compofent ce nerf remarquable, qui va au diaphragme & qui eft appelle le nerf phrenique ; les autres branches de cette cin- quième paire font diftribuées partie en arrière & partie en de- vant dans plufieurs mufcles j car quelques unes remontent à la tête , & les autres coulent vers les jambes de devant, & font diftribuées dans plufieurs mufcles autour des épaules, la fixiémç. La fixiéme paire fort fous la cinquième vertèbre, & a com- me les autres plufieurs branches, dont quelques unes vont au%
mufcles des jambes de devant, otles autres auxmufcles du coli mais un filet particulier aide à achever le tronc du nerfphré- nique,qui fe joint comme nous avons dit, ci-deffus .avec les filets de la quatrième & cinquième paire. £a feptiéme, La feptiéme paire fort du trou qui eft commun àia fixiénic & feptiéme vertébrc;& fe (oignant avec la paire précédente,fça- voir la fixiéme du coi & avec les deux premières de la poitrine » elle eft difperfée dans plufieurs mufcles des deux épaules au c<& öc aux joues. jre nerf accet- p ^ d i'cncjr0it ou mft la feptiéme paire de nerfs , il eU foire qui monte . . _, , t f f ' &
à la cervelle & provient une autre qui a ete trouvée par le Docteur iVtllts0^
£'unit: avec la qu'il-a appelle le nerf acceffoire de la paire vaguer elle mont^ paure vague. ^g cotez de la moelle fpinalc , & grofliftànt de plus enpluS elle va jufqu'au crâne fans envoyer de branches à aucunes par'
ties. Quand ces nerfs font entrez dans le crâne , ils fe joignent avecles filets de la huitième paire de la cervellc,appelléela paife vague 3 avec laquelle ils refîbrtent du crâne, mais immédiate' |
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DU CHEVAL. 191
«îcnt après il s'en féparent, & fe difperfent dans les mufcles du
eoi & des épaules, comme nous avons montré dans le Chapitre précédent , quand nous avons parlé de la paire vague. |
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CHAPITRE XL
*2)es nerfs qui naijfent de la moelle fpinaU
quand elle efi dans les vertèbres du dos
des reins Ç$ de l'os facrum.
IL fort de la moelle du dos dix-fèpt paires de nerfs » répon-
dans aux dix-fept jointures , ou os du dos du Cheval 5 ce nombre excède celui des jointures du dos dansles corps hu- mains 5 car ils n'en ont que douze , & ainfi les Hammes n'ont pas plus de douze paires de nerfs dansles os du dos. La premiere de ces paires fort du trou qui eft commun à la la premiere
dernière vertèbre du col & à la premiere de la poitrine : cha- Pa*re du d°s* que nerf fe divife comme font tous les fuivans fur le champ en deux, branchesjcelle de devant eftplus large que celle de derriere, elle fe joint avec les deux dernières du col 5 & ainfi fa plus gran- de divifion paffe aux jambes de devant, excepté feulement un petit filet qui en fort avant cette jonôion , & qui eft employé Air quelques-uns des mufcles de la poitrine & du col .• fa plus petite divifion qui eft celle de derriere , eft employée fur les nnufcles du dos. La feconde paire fort entre la premiere & la feconde ver- La feconde
tébre de la poitrine * la branche la plus en devant s'étant unie Pa*re' ^Vec la premiere de la poitrine , elles fe joignent toutes les , deux avec la fixiéme & feptiéme du col, ce qui forme un ple~ *«/ duquel fort la plus grande quantité des nerfs qui fe répan- dent dans les mufcles des épaules & des jambes de devant ; mais aVant que cette fufdite branche de devant s'unifle avecles pré- sentes , elle envoyé au nerf inrcrcoftal, ou nerf de la neu- vie'me paire un filet qui defeend dans la capacité de la pol- line , auffi-bien que ce qui refte de la cinquième paire. La branche de cette feconde paire qui eft appellée la bian*
c^e la plus en arrière, fe diftribuë avec la plus en dedans de la Cerniere paire de la poitrine de la même facon quç la gréçéV |
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i ?z X'ANATOMI 1
dente jc'eft pourquoi il eft inutile d'en faire un plus long de*
tail.
A l'égard des quinze paires reliantes , ce feroit toujours ré-
péter la même chofe que de les de'tailler toutes en particulier : je dirai donc en ge'ne'ral , qu'immédiatement après qu'ils font fortis par les trous des vertèbres 5 chaque nerf fe fépare en deux branches, dont la plus en dehors qui eft la plus grolle , envoyé un filet au nerf interçoftal, & ce qui en refte eft em- ployé aux mufcles qui font entre les côtes appellées mufcles in* tercojlo.ua, tant extérieurs qu'intérieurs, excepté un autre pe- tit filet qui vient aux mufcles de la poitrine qui font deflus les côtes, & un ou deux autres filets qui entrent, dans les mufcles obliques defcendans du bas-ventre : les branches les plus in- térieures & les plus petites tournent immédiatement après leurs divifions vers l'épine du dos , & font employées fur fes mufcles & fur fa peau. Nous allons palier aux nerfs qui naiflent de la partie de la
. moelle fpinale qui eft contenue dans les vertèbres des reins au nombre des fept paires fuivant le nombre des os de cette par- tie: la premiere fort entre la premiere vertèbre des reins & la dernière du dos. Chaque nerf , comme ceux du dos, fe di- vife fur le champ en deux branches, dont la plus en dehors eft employée fur la partie charnue du diaphragme , particu- lièrement fur fcs deux progrelllons & au mufcle pfoas : la plus intérieure entre dans le mufcle appelle le très-long du dos. La deuxième paire fort entre la premiere & feconde verte'-'
bre des reins fous le mufcle pfoas : la plus en dehors de fes branches eft employée fur le mufcle qui remplit la cavité de l'os ileum ou des hanches, qui eft le fécond extenfeur de la cuiffe : elle envoyé aufli un filet au mufcle fafeialis & au* autres parties voifines : la plus intérieure ou de derriere pafte dans les mufcles feffiers où elle fe perd. La troifiéme paire fort entre la feconde & troifiéme ver-
tèbre des reins de deflbus le mufcle pjoas comme la précédente* la branche de devant defeend au jarret & à la jambe de derrie- re, fourniffant des nerfs à plufieurs mufcles qui font autour de ces parties : la branche de derriere fe difperfe dans les muf- cles des reins. Les quatre autres paires de nerfs des reins fortent cornoie
lespremieres entre les vertébes 5 leurs branches de devant font difperjees dans la plupart (tes mufcles, des fefles 5 des jambes |
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ï.es quinze
paires reliantes |
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ta premiere
paire des reins |
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La feconde
paire, |
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la troifiéme
paire. |
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Xes qiutre
paires reliantes,
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D ü cheval; 19?
<Ìe derriere ', ils envoyent aufft quelques autres fiktsaux muf-
cles qui élèvent la verge & quelques autres au col de la \c(- fie. Dans les lumens quelques filets font envoyez à la matrice: les branches poftérieures font portées en ajriere & font em- ployées fur piufieurs mufcles du dos. Nous femmes enfin parvenus au relie des paires de nerfs
qui naiifent de la moelle fpinale ; ce font les fix paires qui for- tent par les fis vertèbres de l'os facrum . dans lequel les trous qiîifont deitinez à la fortiede ces nerfs font aflez larges. La premiere de ces paires fort entré la dernière vertebre des „ ^1 P1'effiier»
. • \. , • r /. j i. r i i - Paire de l os f*f
reins, & la premiere vertebre de 1 os ƒacrum ae la même ma- tiUm<
niere que les précédens, & fe divife comme eux en deux bran-
ches ; la plus en devant fe mêle avec celles des reins, & defeend avec eux aux jambes de derriere, donnant des nerfs à piufieurs mufcles de ces parties ; la plus en arrière fournit de nerfs le plus gros mufcle feaier &les autres parties des environs. Les clna autres paires fortent devant & derriere, mais ils font *res cinqpair<$'
divifez chacun en deux branches avant d'être hors de l'os ; une de ces branches paffe de chaque côté dans les parties de devant & l'autre dans celles de derriere ^ les branches qui fortent dans les parties de derriere font difperfécs dans les mufcles qui font fur les os facrum & ileum^ & celles qui panent dans les parties de devant fe répandent dans piufieurs mufcles du devant de la cuiffe; piufieurs envoyent auûl quelques filets auxbourfes, à la velile ôc aux mufcles du fondement. Il eft à propos avant de finir ce Chapitre d'expliquer en peu
de mots comment les nerfs fortent, ce qui eft très-foigneufe- ment décrit par le Do&eur WïUis de la maniere fuivante. « De chaque côté de la moelle fpinale proche de fon bord Comment le*
jj extérieur il part quatre ou cinq filets de nerfs à fon côté ^"moëiïe^PU *' fuperieur & autant au côté inférieur; ces deux compagnies de nak* $> filets pénétrent premièrement la pie-mere qui eft la peau la fc plus proche delà moelle fpinale , & enfuite la dure-mere ou Ì» peau du milieu , qui leur fert pour ainfi dire d'une com- ij mune cnvclope ; mais comme ces deux compagnies défibres J' doivent paffer parla troifiéme membrane , car 1a moelle de Ji l'épine en a trois, ils fe rencontrent & fe joignent enfemble., *> La peau qu'ils cmpruntentde la deuxième membrane iesen- * velope & ils ne forment plus pour ainiï dire qu'un feul tronc: -ÌJ quand ce tronc fort de la jointure de la vertebre, il fe divife iJ fur le champ en piufieurs nerfs défignés pour diverfes parties, Bb
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tH 1'AtfAÏÖMIE
>i Ceft de Cette façon que plufîeurs ncrfs vertebrate prennent
s* leur origine dans tout le trajet delà nioërle fpinale & dans- j» les endroirs où les nerfs brachiate, ou des jambes de devant» » & les nerfs entrais ou des jambes de derriere 5 fortent, la s* moelle fpinale devient plus grofife & les fibres nerveux font si plus larges. Mais afin de mieux faire comprendre ce difcôurs jj j'ai jugé qu'il feroit bon d'y joindre la figure fuivante qui m repre'fente la moelle fpinale, à laquelle j'ai ajouté le furpluS, ^ des paires de nerfs quife trouvent dans le Cheval, ? L A N C HE XVh
Réprefente tes nerfs de tout le corps ■> tant ceux qui naijfent de m
moelle allongée dans le crâne , que ceux qui fortent de Uditi moelle quand elle efi fortie hors du- crâne : U deuxième figuri représente la.moelle de l'épine. Figure Prewierei
"AAAAAA Les nerfs qui naiffent de la moelle allongée dans le crâner
B Ladite moelle allongée. CC. Les yeux avec les nerfs optiques qui forment leurs mem*!
branes, & les moteurs des yeux qui fervent à les mouvoir.
D J} La huitième paire ou paire vague de nerfs du Do&euf Willis, avec leur chemin dans la poitrine & dans le bas-ventre«
Depuis 1. jufqu'à 7. les nerfs qui nailTent de la moelle de Fépine quand elle eft dans les vertèbres du col. Depuis 1. à 17. ceux qui naiffent d'elle quand elle eft dans tël
vertèbres du dos. Depuis 1. à 7. ceux qui naiffent d'elle quand elle eft dans le*
vertèbres des reins. Depuis 1. à 6. ceux qui naiffent d'elle quand elle eft dans !'<#
facrum > & qui fe répandent dans toutes les parties de derriere # aux jambes de derriere, leur donnant te temimçmk te mW" yeraeat» |
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Öü CH EVAt^ st|
%• 2 ;
Montre la moeite [finale è tèe toute entière de l'os du dos : U
membrane qui l'enferme efi retournee de chaque coté four mieux montrer les commencemens ér les productions de tous les nerfs tvertebrals du Docteur Willis. Le haut de la moelle fpinale à l'endroit où elle eft coupe'c A A
& féparée de la moëile allongée. L'artère fpinale qui paroît defcendre tout le long de la moël- B
le,& qui cependant provient des artères qui lui viennent d'en- tre les joints des vertèbres. Le nerf fpinal venant de la cinq ou fixie'me vertèbre du col ç ç
Sui commencement de la paire vague. Les portions de la membrane qui couvre la moelle,difle'quées p p
& retournées. Les nerfs fpinals envoyez hors du bord fuperieur de la EEEE
moelle par bandes , avec lefquels de pareilles bandes qui naif- fent du bord inférieur fe rencontrent &fe joignent enfemble, formant un feul tronc en dedans des jointures des vertébres.puis fe féparant enfuite hors de ces vertèbres , chacun va fe répan- dre dans les parties qui lui font deftinées. Les nerfs qui naiflent en dedans de la région du col. ïf
Les nerfs deftinez aux épaules & aux jambes de devant; en G g
cet endroit la moelle des deux cotez eft: plus épaiïïe & les nerfs plus gros. Les nerfs qui vont autour du dos & des reins ; en cet endroit H h
la moelle des deux cotez eft redevenuë plus petite & les nerfs lin peu plus minces. Les nerfs deftinez aux fefles & jambes de derriere ; en cet I(
tndroit le corps médullaire ou moelleux & les nerfs font de- Venus plus gros. Les nerfs fortants de Vos facrumt jfcv
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Bb ij
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*3« L' A N A T O M I E
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CHAPITRE XII,
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Des T supere s -> des Teux & de leurs parties ±
ff avoir leurs peaux t$ humeurs. lesyeux 'eur& X ^ s yeux ^ont appeliez en Latin oculi » du mot de occludo
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noms*
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X_4 fermer, ou de occulto cacher» parce qu'ils font cachez
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quand on ferme les paupières : ils font les organes ou les inf-
trumens de la vue ; ils font compofez de plufieurs parties j fcavoir , humeurs > membranes , &c. leur nombre. ^s f°nt ^eux ' & ce^a p°ur ^a fureté & la perfe&ion de la
vue » afin que fi l'un eft malade , ou perdu par quelque ac- cident ) l'autre fuppléc au défaut» keurs figures. L'œil tout feul , c'eft-à-dire , quand les mufcles , nerfs &
les vaiffeaux du fang qui entrent en lui font ôtez, eft'd'une forme ronde , afin d'avoir plus de facilité pour fe mouvoir, ÔC auffi afin qu'il puiife mieux recevoir les rayons des chofes vi- fibles. fcars parties* Les paupières font fur les yeux ; elles les contiennent, pouf
ainfi dire , & leur fervent de fauvegarde Si de couverture pour les preierverdes injures extérieures; elles fc joignent à la graif- fc & aux mufcles ; & enfin les membranes, les humeurs & les vaiffeaux font les parties qui compofent l'oeil même. les paupières. Les paupières fervent de rideaux aux yeux & les garantii*
fent de la pouiïiere , des mouches, enfin de ce qui peuroit leur nuire » eues font cempofées de peau , d'une membrane charnue & de mufcles , mais les mufcles & la membrane charnue font très-fins : elles font doublées en dedans proche l'œil' avec une membrane prolongée du péricrâne qui eft très- polie , afin qu'elle gliffe mieux fur l'œil dans fes mouvemens ? les extrémitez ou bords des paupières font dures & tendineu- fes, afin qu'elles s'affemblent plus exactement & ne paffete pas l'une fur l'autre : ceci eft fuffifant pour les parties extérieu- res contenantes des yeux, fcavoir les paupières. A l'égard des mufcles, nous différerons à en parler j.ufqu'atJ
Livre prochain 5 la graific eft de même confiftance que celle qui eft entremêlée parmi les autres parties, & elle ftrt ici a entretenir le derriere & les environs de l'œil humeélé » antf |
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DU CHEVAL. iç7
quii glifle plus aifémcnt quand il remue dans fon orbite.
Nous allons maintenant pafler à la defcriprion de la fub- Les tuniques
ftance de l'œil & des parties qui le compofent : commençons ^es yeu"«%?*« par fes tuniques ; la premiere ou la plus en dehors, eft une peau commune venant du péricrâne , elle eft étendue fur tout le blanc de l'œil ; c'eft cette peau qui affermit l'ccildans fon orbite ; elle eff d'un fentiment exquis & a pluficurs petites ar- tères & veines qui rampent fur elle & qu'on diftingue très- aifernent quand il y a quelque inflammation dans cette partie : elle eft appcllée aânata ou conjonctive. Quand cette aânata eft ôtéc , les tuniques propres paroif- s», fiiemim
fent au nombre de trois ; la premiere eft appellée fderofica , à caule de fa dureté, elle provient de la dure-mere, ou , ce qui eft la même chofe , de la peau la plus en dehors du nerf opti- que ; elle eft un peu dure & épaule à fon côté de derriere » mais dans la partie de devant elle eft tranfparcnte comme de la corne ; c'eft pourquoi elle perd le nom de fderotka en cet endroit , & eft appellée cornée , à caufe de fa tranfparence. La deuxième peau propre eft immédiatement deflbus celle- 3». chmrdett
là 6c eft appellée choroïdes, parce qu'elle rcflèmblc à la mem- brane appellée chorion qui envelope le Poulain dans la matri- ce ; elle provient de la pie-mere , qui eft la peau intérieure du nerf optique; cette peau eft noirâtre fur toute la partie d'en dedans du derriere de l'œil , afin que les représentations qui font reçues dans l'œil paroiffent plus brillantes. Cette peau eft percée en devant de la largeur de la prunelle
ou vifiere de l'œil qu'elle environne , pour permettre aux rayons des objets vifibies de pafler dans l'humeur criftalline ; comme fa partie de devant qui fe trouve fous le blanc de l'œil approche de la couleur d'un raifin , on l'appelle uvée : ainfi ce nom diftingue le devant deecette peau de la partie de derriere, comme le devant de la fderotka eft diftingue par le nom de cornee ;j'explique ceci afin que le Lecteur ne prenne pas ces quatre noms pour quatre peaux,attendu qu'elles ne font que deux 5 & qu'il n'entreprenne pas de chercher ce qu'il ne trou- 'veroit certainement pas. A la circonférence de l'uvee dans l'en- droit où fa membrane fe redouble oc ployé en arrière pour aller joindre l'humeur* enftailinc , il y a un ligament appelle le liga- ment aliairt qui eft compofé de petits ligamensou fibres fernbla- bhs aux poils qui croiflentdcffus les paupières dans les corps hu- Huins : ces fibres ou petites lignes noires# coulent donc de ia Bbiij
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i*s V ANATOMIE
circonférence de l'uvée aux cotez de l'humeur criftailine, ïâ«
quelle ils entourent,& s'élargüTant ou fé reffcrrant felonl'occa- "fion , ils élargiflent ou 'retréciflent le trou qui forme l'#- vee. f.La retine- La troifiéme ou la plus intérieure peau propre de l'œil eft
appellée la retine ou peau femblable à un filet, parce qu'elle entoure l'humeur vîtrée comme feroit un filet. Cette peau eft compofée de lafubftance moëlleufedu nerf
optique 5 elle eft très-fine & d'une couleur fomb re, mêlée avec un rouge obfcur : fa figure eft demi-circulaire, ronde en de- hors & creufe endedans ; elle contient en elle l'humeur vîtrée» & reçoit aulîi dans fon fein l'humeur criftailine étendant fes fibres jufqu'au ligament «/jù/V^auquelelles apportent lesefprits animaux pour la continuation de fon mouvement : on obfer- ve que fi on met cette peau dans l'eau chaude & qu'on la fe- eouë un peu pour nettoyer la matière gluante quiy eft attachée, qu'on la lbuléve enfuite légèrement, fes fibres ou filamens pa- roîtront en grand nombre & femblables aux fils d'une toile fine. les humeurs Ayant achevé les tuniques ou peaux des yeux, nous allons des yeux. pafiër au humeurs contenues dans ces peaux ; ces humeurs
font au nombre de trois , fçavoir l'humeur acqueufe , l'hu-
meur vîtrée & l'humeur criftailine ; cette dernière eft placée prefque au centre des yeux, & eft la plus noble pour fes u fa- ges. L'humeur ac- L'humeur acqueufe eft la plus extérieure , elle eft claire & gueule. coulante comme de l'eau dont elle tire fon nom ; elle remplit
entièrement dans la partie de devant de l'œil l'efpace qui eft
entre la cornée, ou la peau la plus extérieure & l'humeur crif- tailine : fi quelque corpufcule figé & coloré nage dans cette humeur, les figures de plufieurs infectes, comme Moucherons, Mouches , Araignées, &c. paraîtront voler devant les yeux , comme il a éré fouvent déclaré par les Hommes qui ont eu cette incommodité ; c'eft pourquoi je fuis très-porté à croire que les Chevaux , qui fans aucune caufe évidente remuent toujours la tête , & font de tems en tems des écarts, ont dans ks yeux de ces petits corps qui flottent dans l'humeur acqueu- fe , Iefquels en parlant devant l'humeur criftailine leur repré- sentent des in fecîes volans devant leurs yeux. De plus, on a obfervé dans les corps Humains, que fouvent
plusieurs de ces particules colorées qui font dans l'humeur acj |
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D'U CHEVAL, i^
queufe, s'amaffent & s'unifient fi e'troitement enfemblcqu'elles
font, pour ainfi dire, comme une peau ou membrane déliée étendue devant la vifiere de l'œil , ce qui caufe un aveugle- ment abfolu. Cette maladie eft appclle'e par les Médecins une eatarade. L'Animal dont nous parlons y eft auffi très-fuiet , mais nous n'avons pas de terme propre pour la designerà fon égard. L'humeur fuivante eft appellée l'humeur cristalline , à caufe & cxiflalîinç*
qu'elle rcflemble à du criftal ; elle n'a point de couleur par elle même , afin de mieux recevoir l'image de toutes les cou- leurs. Elle'eft placée entre lés humeurs acqueufe & vitree : elle
n'eft pas exactement dans le mileu ou centre de l'œil,. mais plutôt vers fa partie de devant j elle eft enfermée , pour ainfi dire , dans le fein de l'humeur vitrée ; elle eft unie & plate par devant» mais plus ronde par derriere. Cette humeur eft le premier ou principal infiniment de iâ
vue' , parce qu'elle ramafle ou reçoit les rayons des chofes vifibles 'que la retine arrête enfuite par fon corps obfcur &'■ conduit parle nerf optique àia commune origine de.tout ferr- timent. La troifiéme& dernière des humeurs de l'œil' eft la vitrée-9
ainfi appellée ,à caufe qu'elle'refiemble à du verre fondu ; elle Vltre^ n'eft pas d'une confidence fi éparfle que l'humeur-criftalline , mais elleexcéde beaucoup en quantité cette humeur & l'humeur acqueufe ; elle eft ronde à fa partie de derriere , mais plate en devant ; elle a feulement un petit creux dans fon milieu dans lequel l'humeur criftalline eft placée comme dans un e'tui j elle remplit entièrement toutes les parties de derriere dans la globe de l'œil, & aufll quelques parties des cotez. Cette humeur fert, félon G allie» , premièrement à nourrir
l'humeur criftalline : fecondement elle conduit à ja recipe les objets vifiblcs reçus dans l'humeur criftalline, |
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200 L'ANAtOMlE
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CHAPITRE XIII.
*Des Oreilles & de leurs parties. |
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L
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E s oreilles font les inftrumens de 1'oüyc ; elles ont été for-
mées parla nature avec autant d'art que les yeux,mais elles |
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fonr fi pleines de chemins embrouillez & compoféesde tant de
parties, qu'il fera très-difficile de les bien de'montrer ; cepen- dant je vais faire mon poiïible pour expliquer ce que j'ai re- marquai en travaillant moi-même fur cette partie , & ce que j'ai appris par les écrits des plus fameux Anatom.ffi.es. L'oreille. Les parties de l'oreille font ou extérieures, ou intérieures : l'oreille extérieure eft appellée aurìcola , elle eft defiinée à ra-
maffer dans fa cavité les parties de l'air qui portent le fon & à les conduire à l'oreille intérieure. i/oreille exté- Les parties dont l'oreille extérieure eft formée font propres ties'.1" ' CS ou communes :les communes, font l'épiderme ,1a vraie peau & la membrane nerveufe ; les propres font les mufcles , les veines , les artères , les nerfs , &. les cartilages. Nous parlerons de fes mufcles dans le quatrième Livre qui traite des mufcles. Les veines de l'oreille viennent de la veine jugulaire «xterne : les artères des artères carotides, & les nerfs de la fe- conde paire du col, jointe avec la progreffion la plus folide de la feptiéme paire : le cartilage dont elle eft compoféc étoic la fubftance la plus propre pour que les oreilles du Cheval fuflent droites & mobiles. Ses ufaàés ^cs u^ages de l'oreille extérieure font de fervir d'ornement à la tête , & de recevoir , ou du moins d'aider à recevoir les
fons ; car premièrement elle les raflèmble , fecondement elle modère la violence de leur mouvement, de façon qu'ils vieni nent battre avec douceur contre le timpan ou tambour. L'oreille inté- L'oreille intérieure ou d'en dedans eft compofée de diver-* rkure. l'es parties qui font contenues dans l'os pierreux , & l'oreille ex- térieure cil attachée fur elle.
Ses parties. Ses parties font, premièrement le tambour avec fes cordes & fes mufcles. Secondement, quatre petits os. Troiliément » fes cavitez remplies d'air ,& enfin fes vaiffeaux. Le tambour, ^c tambour appelle tmpanum, eft une membrane nerveufe
de
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DU CHEVAL 201
^c tràîifparentê d'un fentirnent très-exquis ; il eft formé par la,
progreiïion la plus molle du nerf auditoire qui s'eft déployée ; il eft très-fcc , afin qu'il rende mieux l'écho des fons ; il eft fort afin qu'il puifle mieux réfifter aux injures de dehors 5 il a une corde derriere lui, comme les tambours militaires en ont qui fert à le fortifier &: à l'étendre : nous décrirons fes mufcles au quatrième Livre. . Au dedans de ce tambour il y a une cavité intérieure ap-
pelles cochla ou coquille , dans laquelle font plufieurs petits ©s fecs qui n'ont point de moelle & qui ne font couverts par aucune membrane, mais à leurs bouts où ils fe joignent en- femble , ils font attachez avec un petit ligament qui vient de la corde du tambour. Le premier de ces quatre petits os eft appelle mdlleolus ou . ies ^«repô*
petit marteau : ce marteau a une tête ronde qui rient par un ligament lâche da-ns la cavité du fécond petit os qui eft appel- lé enclume: cette têtefe continuëen un petit os qui s'avance a» milieu du tambour où il tient ; ti a deuxprogreflions vers fon milieu , l'une plus courte que l'autre ; la plus courte reçoit le tendon du mufcle intérieur, & la plus longue a le tendon du tnuîclc extérieur , le rambour fe trouvant entre deux. L'os le plus proche du marteau eft appelle par les Anato- leiwWjlR
miftes incus ou enclume , parce qu'il a une tête& deux pieds; il retïemble cependant plutôt à une dent qui a deux racines qua une enclume. La tête de cette enclume eft a fiez épaiiTe , ■& a dans fon L'coclum.^
fommet une caviré polie qui reçoit la tête du marteau : le plus petit pied de l'enclume eft attaché au fommet de l'écrier par un ligament ferme, mais quin'eft pas tendu j le plus gros pied fe tient fur l'os fauammofum ou écailleux. Le troifieme os eft appelle l'étrier ; il a un trou dans fon mi- sL'ctrier-
lieu & fe tient devant, ou plutôt entoure le paflage qui eft ap- pelle la fenêtre ovale, par laquelle les fons forten* de la pre» Rîiere cavité dans la feconde appellée le labyrinthe : ces cavi- tez font dans l'os pierreux & contiennent en elles un air qui n'en fort point » & comme l'humeur criftallme de l'œil eft Je __ principal inftrument de la vûë pour recevoir les images vi- ables , de même cet air naturel de l'oreille eft le principal inf. trument qui reçoit la forme des fons , mais un autre organe pks noble en eft émue & en juge comme je l'expliquerai incef- fomniemv Ce
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2CZ. L' A N A T O M I fi-
La-figure de l'étrier eft triangulaire dans les Chevaux » &■
très-femblable à la lettre A. des Grecs, mais dans les Hommes clic eft un peu différente > & comme cette figure rcflembie aux éi riers que l'on voit fouvcnt dans les vieilles tapifferies , qui font bien différera de ceux dont nous nous fervons maintenant » je fuppofe que fon nom vient de cette reffemblance.. La partie fupérieure de cet écrier eft étroite , comme vous
voyez par ta figure 5 c'eft fur elle que le plus long pied de l'en- clume fe tient; L'os orbiculai-. Le quatrième ou dernierde ces petits os a été trouvé depuis re* peu de. tems par un foigneux Anatomifte nommé Franc Sihius} car jufqu'à ce tems on en avoir connu que trois..
Cet os , à caufe de fa forme ronde eft appelle orbiculaire , il
eft attaché'par un ligament délié au côté de l'étrier, dans cette partie où l'étrier eft attaché à l'enclume. Les ufages de•' Ces quatre os ne font pas faits pour produire du fon en frap- jtsos.. panrl'un contre l'autre., mais ils font deftinez à défendre la membrane du, timpan ,de peur qu'elle ne foit déchirée par les
violentes fecouffes, de l'air extérieur quand il. eft agité par le: tonnerre > par le bruit du canon, &c. 2°. Ils aident le fens de 1'oüye de la maniere fuivante : L'air
extérieur bat contre le tambour & le pouffe contre le mar- teau : celui-ci bat fur, l'enclume & l'enclume eft portée con- tre l'étrier , le tout plus ou moins fort , félon que l'air a agi plus fortement ou plus foiblement ; ainfi. l'étrier. ouvre la fé-? ,.*■ ' nêtre ovale plus ou moins, & le fon fe porte au commun re- fervoir de tout fentiment, ou plus fort ou plus foible.
Bescavitez.de/ Nous allons parler des cavitez que quelques Anatomiftes Üomlle, ont appciiees cavernes,elles font dans le milieu de l'os pierreuX- à l'endroit où il eft le: plus élevé , il y en a. trois.,
la ooguillé.. On doit voir la premiere aufli-tôt que la membrane du tam- bour eft orée 5 elle eft appellée coquille, à. caufe qu'elle reffl femble àia coquille d'une timballe 5 cependant ce nom ne lui a pas tant'été. donné à caufe de fa forme qu'à caufe de ioti ufage ; car quand cette membrane eft frapée par quelque fonS extérieurs, l'écho fe fait dans cette cavité comme dans le creu* d'une timballe , ou dans nos tambours, quand ou bat fur leur peau ; car dans ce tems-là le fon eft principalement occafionné. Car l'air qui eft enfermé dans la cavité.. - La nature a placé dans cette eayité divers inftrumens, pre- înierement quelques-uns fervent pour mod'érer l'air ; tels font- |
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DU CHEVAL. 203
îcs quatre' os , les cordes & les mufcles. Secondement, d'autres
fervent à conduire l'air dans les autres cavitez : tels font deux petits trous , commraunément appeliez fenêtres : & enfin une troifie'mc forte eft deftinée à l'écoulement des humeurs, tels font les deux paflages dont l'un va dans le palais, & l'autre dans les nazeaux ; c'eft par ces paffages que fort la matière pituileufe raflemblée dans cette cavité. Le premier des trous eft le fupérieur & le .plus large , on Ia fenêtre
l'appelle la fenêtre ovale, à caufe de fa figure.; elle s'ouvre en dedans ,ou plutôt en arrière avec une embouchure affez gran- de dans le labyrinthe ; mais elle eft fermée proche de la co- quille par la baze de l'étrier quand le fon celle. L'autre eft La'fenêtre plus petit & plus bas, il eft rond ; c'eft-pourquoi on l'appelle ronde, la fenêtre ronde ; elle eft toujours ouverte n'ayant rien qui la. couvre,& elle eft divifée par l'os écailleux en deux tuyauxi dont l'un va à la cochléa ou coquille , & l'autre dans le labyrinthe. La feconde de ces cavitez eft appellée labyrinthe ,à caufe Ie labyrint!^
xle fes replis & contours : fi on la conîidére dans toute fa dimen- sion , elle eft ronde & beaucoup plus petite que la premiere ; fes contours font demi ronds , car ils n'arrondiflent pas tout- à-fait la cavité -> & ne font pas le cercle entier non plus que les cartilages de la trachée-artere : leur ufage eft d'entortiller les fons ,dc façon qu'ils puiflent être communiquez plus à loi- fir au nerf auditoire répandu dans la membrane qui entoure ou plutôt qui forme cette cavité; elle a trois trous aflez larges » deux en dedans & un qui en fort. Les deux qui s'ouvrent £x\ elle, font les trous ovals & ronds dont on a parlé ci-deïîus j c'eftpar eux que l'air interne agité fort de la coquille dans le la* byrinthe : celui qui s'ouvre hors de labyrinthe paffe vers la 'troifiéme cavité j appellée cochka. 5 dans laquelle le fufdit air paffe en fortant du labyrinthe. Outre ces trous, il y en a qua» tre autres petits pour l'entrée des fibres nerveux qui fe difper- Xent dans la membrane qui enferme cette cavité La troifiéme cavité ou la plus intérieure eft appellée cochlea. cochle®
t>u coquille de Limaçon , à caufe de fon entonnoir en fpira- le que l'on voit diftin&ement quand on ôte la partie fupé- tieure de l'os. Cette cavité eft bien plus petite que les deux premières ï
Slle eft aflez longue, mais courbée : il aboutit en elle un tuyau ^u trou rond de la premiere cavité, & un autre de la feconde ^ont nous venons de pariet»
Çcij
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204 L'ANATOMIE
Elle ed entourés comme le font les autres cavitez avec une
membrane molle & claire , pareille à celle des gencives : les petites fibres du nerf auditoire entrent dans elle comme dans celle du labyrinthe » & cela par trois.ou quatre trous qui font tous très-petits. Elle eft remplie comme la premiere d'un air interieur par lo
moyen duquel le fon fc communique quand l'air extérieur a frappé fur le tambour , & le nerf auditoire entrant dans la membrane qui enferme les cavitez eft affc&é de ce fon qu'il communique à l'origine des.nerfs où le commun refervoir du? fentiment eft fitué pour les diftinguer & en juger. Les vaifleaux du. fang qui font répandus fur l'oreille exté»
rieure fe distribuent à ces trois cavitez , les nerfs font aufll de la même paire , fçavoir la feptiéme , mais les progreifions les plus dures du nerf vont à l'oreille extérieure ,.& les plus molf^ les viennent à l'intérieure,. P L A' N CHE XVlll
Repifente les féaux, les humeurs^r les mufdes des yeux yjfriàk
jlmfturt, intérieur e de l'oreille. Figure, Bremiere.
L'humeur criftalline.
L'iris ou le cercle qui eft autour de la prunelle de FϔU
Eig. 2*.
L'humeur criftalline.
L'humeur acqueufe qui entoure l'humeur criftalline à fon*
coté de devant. Figt î*.
Le côté de derriere de l'humeur criftalline.
L'humeur vitrée recevant l'immeur criftalline dans fon fciö#
Fìg. 43?-
Lavali commune de l'œil , appeUçç çonjwtftvj çoup#
eu quatre &jettçç en arrjçfe» |
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DU CHEVAL; 201
La cornee qui eft la partie de devant de h fdérotique. B
La choroïdes, dont la partie de devant eft appelle'e uvee , C
à caufe qu'elle eft de la couleur d'un raifin. % 5.
Montre Vail forti âe la tête avec fes mufcles dam leur f tua fio»'
naturelle.
Le nerf optique coupé' près de la cervelle; M
La fource des mufcles. B
Eeur aboutiflement daris les peaux de l'œil. C C
La commune peau de l'oeil, appelle'econjonctive ou ad- & nata. La corne'e. E
La prunelle de l'œil. 35
Fig. 6". 1
Montre tous les mufcles de f œil écartez, afin qitowpuijji mim^
les dijlingucr.
Le nerf optique. . ft
Le feptie'me mufcle appelle^ orbiculairù B
Le dédaigneux. C
Lefuperbe. D
L'oblique inférieur. E
L'oblique fupérieur avec le cartilage , au travers dutnjeX il paffe, qui eft appelle trochlea ou poulie. E-
Le buveur. G
L'humble. U-,
Fig. p
Montre tœ fruttare intérieure de l'oreille avec fes es auditoires $:
tant gros que petits,'
Le côté d'en dedans de l'os .de la tempe; . &&■
L'os fpongieux. B
Le trou dans lequel le nerf auditoire eft attachéY- G
Le plus grand contour de la cochléa ou coquille de Limaçon. D - les trois os demi-circulaires qui forment le labyrinthe, E
^©marteau* %
fS-cii]^
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205 V ANATOMIE
L'enclume»
L'étrier. Le mufcle extérieur de l'oreille.
ie mufcle intérieur. 'F/g. S.
Xe labyrinthe.
La cochlea on coquille.
Le trou ovai devant Icquell'é trier eft fitué.
L'aqueduc trouvé par Fallope.
Les petits trous deftinez à laifler fortir les veines & artères»
-La fenêtre ronde.
'F/g. 9-
"Montre la cochlea, & le labyrinthe ditTéquez
L'efpace qui divife la cochlea. en deux trous. Le trou rond qui paflc de la coquille dans le plus bas retoiuV -.de la cochlea. Les circonvolutions du labyrinthe ouvertes.
Xa fenêtre ovale. • F/g. io.
tf\iontre l'os pierreux coupé par le milieu pour mieux voir le cef*.
de fur lequel le timpan, eji'placé. Le cercle rond avec le timpan.
Le marteau dans fa fituation naturelle»
L'enclume de même.
X'étrier de même.
Fig. ii. L'enclume.
F/g. Ta. Le marteau; |
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f/g. 13. X'étrier.
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3> U CHEVAL. 207
CHAPITRE XIV.
Du Ne& j des Lèvres Ç$ de la Bouche.
AP R e's avoir décrit toutes les organes de la vue & de l'oiiye,
nous venons à prêtent au troifiéme fens exterieur qui eft celui de l'odorat dont le nez cftl'inftrumeHt, & nous en al- lons faire la defeiption. Le nez fé divile comme l'oreille en parties extérieures & in-
térieures. Les parties extérieures font la peau, les mufcles-, les cartita- tes parties ex-
* * " - « ternailes ciu nez ges, des vaiffeaux de toute forte , & pludeurs os qui iont diitin-
gucz&divifez par des futures ou.coutures-
La peau dont le nez eft couvert eft fine, & n'a point de la peau,
graille fous elle ; cette peau eu fi attachée aux mufcles ôc aux cartilages , qu'on ne peut pas l'en féparcr aifément. Quelques-uns des os qui font les cavitez du nez > fort Les°s& caiti-
propres, & les autres font communs, nous en parlerons dars le cinquième Livre, ilaaufti cinq cartilages dont nous par- lerons dans le même Livre. Les vaideauxdu nez font des veines qui viennent des jugu- Les vaiffeaux.
laires, des artères qui fortent des carotides ôc des nerfs de la &"Oifiéme paire de. la cervelle qui envoyent une branche à cha- que côté du nez j.outre lés nerfs olft&oirs ou la premiere paire appcllée les progreffions mammillaires. A l'égard des parties intérieures du nez , nous commence- Lespartiesin-
*ons premièrement par la peau qui environne tout le dedans ternaiies. ries nazeaux : cette peau naît de la dure - mere , & n'eft pas ^* memb»ne particuliere à cette partie feulement , mais elle eft commune à la bouche , au palais , à la langue, au larynx, &ç. elle eft plus fine & d'un fentiment plus exquis dans les nazeaux que par tout ailleurs 5 car fi quelque chofe entre dans le nez , qui foit ^'une nature piquante , cela irrite cette peau & caûfe l'étcr- ^uement au Cheval. Cette peau a derriere elle une abondan- ce de petites glandes, dans lefquelles la liqueur qui fort par le ^ez eft féparée. Il y a encore une autre peau appartenante au dedans dit nez r.a membrane
aPpellée la membrane mufculaire , deftinée à- tenireniemblc piN&irç,-■ °u-a reflerrerks nazeaux. |
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zm V A N A T O M IE
Li duit fp3îî- Dans U partie fupérieure des nazeaux , il y aoinc fubftance
gieufe. fpongieufe Charnue' & rouge , dont les os fpongicux font rem- plis.
L'ó$ criblé. ^ y a au^ au k°at fripérieur du nez proche la cervelle au-def- ifus des.2. nazeaux un os., qui à caufe de fa rctTemblance à un >cribie ,-parce qu'il eft percé de petits trous , eft appelle l'os cribriforme ou femblable à un crible : au dedans de cet os font fituées ces 2. progrefllons de la cervelle appellées mammillaires, qui font lesvraisinftrumens de I'odoratjc'eft pourquoi elles font appellées les véritables nerfs de l'odorat : ces 2. progrefllons en- voyent parles trous de cet os cribriforme beaucoup de petites fi- bres qui font difperfées dans toute l'étendue du dedans du nez. Ces fibres font les organes immédiates de l'odorat , mais les, odeurs font communiquées à la commune origine de tout fen- timent dans la cervelle parles progrefllons ci-deflus dont ces fi- bres fortent. les tffages du Le principal ufage du nez eft l'odorat qui fe fait de la ma- Aç*. nierc fuivante : les nazeaux contribuent à l'odorat , comme l'oreille extérieure à Yóüyc; car l'oreille ramaffe les fons qui vo-
lent dans l'air ; de même quand les odeurs cxhallent des corps ©doriférans, le Cheval en refpirant parle nez & jamais parli bouche, comme nousfaifons fouvent, attire les odeurs qui font dans l'air ; ces odeurs montent par les nazeaux au fom- met de leurs cavitez jufqu'à l'os cribriforme , où frappant les petites fibres des nerfs olf&ctoires , qui viennent comme il a été dit des progrciTions mammillaires par les petits trous de cet os» ces fibres communiquent leurs fenfations à ces progrefllons qui les portent à la commune origine des nerfs, par laquelle les odeurs font diftinguées. Les ufages inférieurs du nez font , premièrement de pren-
dre la refpiration , & enfuite de fervir d'égoût pour vuider le* humeurs, fuperfluës flegmatiques du fang. tes lèvres & Nous allons présentement traiter des lèvres qui font les par- leur fubflanee. tks extérieures de la bouche 5 elles font deux, l'une fupérieU' re, & l'autre inférieure : elles font d'une fubftance molle, char> nue, fpongieufe , & font compoféesde quelques niufcles cou- verts en dehors avec une peau velue ,mais en dedans elles fo°f couvertes par une membrane qui eft commune à la bouche^ à l'eftomach. tetws ufages. Les ufages des lèvres font, premièrement de ramafler 1e foin & l'avoine ou quelque autre alirqent que ce foit. Second*" pie»*
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DU CHEVAL' 209
ment, de le retenir ou d'aider à le retenir dans le rems qu'il eft
mâché. Troisièmement > de fervir à garantir les gencives & les dents des injures extérieures. Au dedans des lèvres eft la bouche ; fes parties font conte- La bouche,
fiantes ou contenues,c'eft-à-dire , celles qui compofentla bou- che & celles qui font contenues en elle. Les parties dont la bouche eft faite font de deux fortes , Lesparties
quelques-unes charnues & d'autres ofleufes ; les parties char-coaCcaant:es* nues font les lèvres dont nous avons déjà parlé , les mufcles des joues &-de la mâchoire inférieure 5 fes os font les os fupé- ■ rieurs & inférieurs des mâchoires dans lefquels les dents font enfoncées. Toutes ces parties, aufli-bien que toute la capacité du de-
dans de la bouche , font doublées avec une membrane épaiffe qui eft raboteufe , pour ainfi dire , dans le palais , à caufe de beaucoup de petites glandes qui font derriere , par lefquelles Une partie de la falive vient dans la Couche : cette membra- ne fe redouble pour faire la luette félon l'opinion de plufieurs Anatomiftes ; mais d'autres penfent qu'elle eft d'une fubftan- ce particuliere : je crois que ce dernier fentiment eft le meil- leur. Les parties contenues dans la bouche , font les dents & l'os lesparties
hyoïdes qui eft à la racine de la langue : (nous traiterons de ces contenues, deux parties dans le Livredes osj Les gencives , le palais, la luette, les amigdales, la langue& les mufcles qui fervent à la naouvoir. Les gencives au nombre.de deux font d'une fubftance du- tes gencive
re, charnue & deftituée de mouvement > afin que les dents foient mieux arrêtées dans leurs trous ou loges que l'on nom- me alvéoles. Le palais eft la partie fupérie'ure de la bouche ; il eft ap- Le palais,
pelle amfi , pareequ'il eft environné, & pour ainfi dire , pal- liffidé avec les dents; il s'étend depuis la partie de derriere de h bouche jufqu'aux dents de devant , mais il n'eft pas fi creux dans le Cheval que dans les Hommes : il a fur lui environ dix-huit filions ou bares qui fe fuccedent .depuis les dents de devant jufqu'au fond de la bouche ; il eft compefé d'os , d'une chah- glanduleufe Se d'une peau épaifle qui eft remplie de pe- tits trous pour Laffer pafler dans la bouche la fauve qui fort, des petites glandes dont nous avons parlé ci-devanr La luette eft une glande ou une efpéce de glande rouge La IueftÇà
D d
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aio L'A NATOMIE
fongueufe & oblongue , fituée à la partie de derriere du palai*
dans l'endroit où les nazeaux ont communication avec 1* bouche ; elle pend avec un petit bout émouifé précifémeïtf au-deiïus de la fente du larynx. Son ufage.. La luette paife pour être deftinée à modérer le froid àe
l'air attiré dans les poulmons, mais fon principal ufage dan5 le Cheval eft d'empêcher l'eau qu'il boit d'entrer de fa boucha dans fes nazeaux. Il eft très-néceffaire que la luette foit connue par les Ma'
réchaux ; car cette connoiflance peut contribuer à préfervcf plufieurs Chevaux d'une maladie qui arrive à la luette lorfqti^ les humeurs coulant en trop grande abondance à cette glaö' de l'ont trop relâchée & étendue , de façon qu'elle defceO^ jufques dans la gorge à tel point que le Cheval ne peut plu* avalla- , parce qu'elle bouche le paffage par où l'aliment dort defcendre , ce qui fait que quand le Cheval s'éforce à i'avaller t il fort par le nez au lie* de paffer par l'éfophage dans l'eftö' mach, & le Cheval maigrit ou meurt de faim. J'ai quelquefois été témoin oculaire de cette maladie, & j'efT
ai entendu fouvcnt parler à d'autres perfonnes; mais je n'aija' mais vu ni oui dire à aucun Maréchal qu'ils aycnt trouvé oe remede à cette maladie, leurs efforts ayant toujours été fa"5 fuccès pour n'avoir pas bien connu la maladie ou la parti affeclée.' Ea langue.. La langue eft appellée en Latin lingua n Ungendo , lèche? »
Ses, membra- c\\e eft d'une figure longue , large & épaifle , principalcrnef1
vers fa racine ; elle eft couverte de deux peaux , l'extérieur: efl' toure feulement fa partie de deffus qui eft à peu près aulii uni dans le Cheval que dans l'Homme ; elle eft. plus rude dans Ie Bœufs : cette membrane eft très-poreufe. , La peau intérieure couvre toute la langue deffus & d ffovf"*
elle eft fine & molle , elle eft garnie de plufieurs elevatici fcmblables à des bouts de mammelies, ces élevures entre"' dans les pores ou trous de h peau extérieure. Safwbflance.. II. y a diverfes opinions à l'égard de fa fubftance ; car que\
ques uns la font glanduleufe , d'autres mufculeufe ; & à'^v
tres difent qu'elle eft d'une fubftance particuliiere j je fuis *$
'de cette opinion' , pareeque je n'ai trouvé en aucune parrfe' dl
corps une fubftance pareille.
S« vaiffeaux.. EUe fl des vai(reaux dc'toutcs forteS, fçavoir dcs veines & - la branche intérieure de la jugulaire extérieure , des artei
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D V C lì EVA L. ui
des carotides , Bc des nerfs de deux endroits» un de la cinquiè-
me , & l'autre de la huitième paire de la cervelle. La langue a pîufieurs mufcles à fa racine , lefquels compo-
sent tons fes mouvemens : j'en parlerai dans le Livre fuivanr j ^ outre ces mufcles il y a encore à la racine de la langue une Srande quantité de graiffe qui les entrelarde. Les ufages de la langue font > premièrement de tâter la sesufa^eg»
Nourriture qui eft offerte , & c'eft par ce moyen , auili-bien %ic par l'odorat que le Cheval diftingue fi elle eft bonne ou ttiauvaife pour lui ; de plus elle aide à mâcher l'aliment en l'a- gitant de côté & d'autre, & après qu'il eft mâché, elle l'aide à defeendre dans l'eftomach. On a trouvé par deffous la racine de la langue une glande Les conduits
large , de laquelle naiffent deux tuyaux appeliez les conduits almues* falivairesj l'un fort de la partie de devant , & l'autre de la par- tie de derriere de' la glande : ces deux tuyaux à une petite dif- tance de la glande s'unifient en un feul qui court afîez droit en . devant fous la langue vers le menton : dans le milieu de fon chemin , comme le Docteur Wharton l'aflure , il fe trouve d'autres glandes affez remarquables dans un Cheval quife tien- nent de chaque côté dé ce conduit & qui fe déchargent en lui. Quand ce tuyau eft venu proche du menton au filet de la langue , il aboutit dans d'autres petites glandes par lefquelles il verfe dans la bouche une partie de la falive qui la tient con- tinuellement humectée. Contre ce conduit il y en a deux autres pour le même ufa-
ge qui fortent des glandes qui font au-deflbus de la racine de l'oreille » appellées parotides , ôc qui coulent fur le côté de •dehors de l'os de la mâchoire jufquesau milieu de ce mufcle des joues qu'on appelle buccinai eur » ou ils s'ouvrent dans la Cavité de la bouche, dans laquelle ils répandent cette liqueur Nommée falive , qui eft féparée du fang dans ces glandes & dans les autres. Il eft bon de remarquer que cette falive n'eft pas propre- L'ufagedela
Nient une humeur excrémentelle comme celle qui eft féparée dansles glandes des autres parties du corps, particulièrement dans celles des boyaux ; car elle eft d'un grand ufage , non- îeulemcnt en ce qu'elle humecte continuellement la bouche , auffi-bien que le foin & l'avoine quand le Cheval les mâchent, Niais encore en ce qu'étant avalée avec la nourriture elle aide *a fermentation & la concoction dans l'eftomach , dans le- . Ddij
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ivi V ANATOMIE
quel une partie de ce fuc paffe avec chaque bôuche'e.
Il ne fera pas mal à propos de parler en cet endroit-ci d'un>
Cheval qui fût blefie dans le milieu de la joüë j fa blefiure ne fé pouvoit refermer , paroe qu'il en diftiloit une humeur ac- queufe claire qui s'oppofoit toujours à la réunion de laplaye i cette liqueur couloit en fi grande quantité , qu'en peu d'heu- res de tems, particulièrement après avoir bû } fa mangeoire reffembloit à un ruifleau : un Maréchal l'entreprit , & mon avis ayant été demandé, je confeillai de brûler l'endroit 5 & depuis je n'ai pu m'informer de la réiiffite. Or comme pareil accident peut encore arriver à cette partie,
j'ai penfé, afin que mon Leûeur entende où il fa ut appliquer le cautère,qui eft un fer rouge,pour etancher cette liqucur,qu'il étoit à propos de donner une figure de chacun de ces conduits falivaux,tant de celui qui eft fous la langue,qui a été trouvé par le Doóteur Wharton , que de celui qui venant des parotides coule fur le dehors de la mâchoire trouvé par Steno, Danois. PLANCHE XV III.
Cette Planche représente la tête d'un Veau $> montre les conduit?
qui naijfent des glandes qui font fous l'oreille appellées parotides. Figure Premieree
a a a a La parotide conglomerce'e.
b b La parotide conclobée.
c Le vaifîeau lymphatique qui defeend de là glande conglo-
bée.
dddd Les racines du conduit falivairc- e ce Le tronc dudit conduit.
f fff Les branches extérieures de la veine jugulaire,
g S S o Les nerfs qui entrent dans les glandes & dans la tête , corn*
me on les voit placez en dehors en h.
i i Les filets de nerfs accompagnant le conduit falivaire. |
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DU CHEVAL.
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21?
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Fig. 2. & 3.
■Montre la glande qui ejl fous la langue appelle'e maxillaire , avec
le conduit 'qui en fort du Doffeur Wharton. La partie de derriere de la glande. A
Les racines de derriere du conduit falivaire. a a a
La partie de devant de la glande. B
Les racines de devant dudit conduit. b b
Le tronc du derriere dudit conduit montant fur le tendon C
du double ventre du mufcle.
Son retour & fon union avec le conduit de devant. D
Le tronc commun du conduit falivaire. E
Le double ventre du mufcle. F Q
La progreiïion dudit tronc vers les dents de devant de la ma- H
choire inférieure*
L'ouverture du conduit falivaire fous le bout de la langue I
proche les dents de devant de ladite mâchoire.
: La glande ronde qui eft la maxillaire. K
Un rang d'élevures raboteufes , fous le côte' de la langue. L
La langue rangée d'un côté hors de fa place, afin qu'on voye M
la fortie du vairTeau.
La glande de l'oreille. $
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Fin du "quatrième Livre*
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Ddiij
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•
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2 14 3L.' ANATO M IE
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(^ f5> f9 ft W **9-!?9. .ft f9 **9 *9 ft ft ft ft ft ft ft ft ft ft ft ft ft ft. : *
ò~ o', "o o ' ö . 6" ~o o '" 0 S o o 1' o o • 'o o "q t>'~~o cC^T^ilì .^ 3"] "~ö o^'^P^'ô'Z
^O J."0 9r° ^'~^~ O "O O , 'ö" O T O Ö O~,~~0 O, O Q~ O O * Q 3 '~° . . 9 , ~? ° n
|
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■tó~ <S£ w M'M tó *>£ W tó tó W tó W tó Wi W tó 5£ W (tibè <y (*è (>è W W.*
*J>^<f»^^»c^«^<f»e£> cf> tf> ^ <$, ^> «p cf> cfj «f, <f> «$, (f, c|5 ^ cp rfj ^>" LIVRE QUATRIEME-
DES MUSCLES-
>
CHAPITRE PREMIER.
Contenant une description de toutes les efpeces
de Chairs.
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Y a n T été oblige' au Chapitre fix du premier Livre
de parler des mufcles de l'abdomen ou basM'entre , il étoit nécefïaire que je donnât dans ce Chapitre une cTuinoiïiance générale dece que c'eft qu'un muicle •■> c'eft pour- quoi on y trouvera la définition du mufcle , qu'elle efl fa def- tination & fes ufages en général ,& en combien de parties il eft divifé ; en un mot tout ce qui peut donner une connoiflan- ce générale de cet organe du corps. Dans ce même Chapitre j'ai dit, que toutes les parties char-
nues fontmufculaires,ce qui ne doit pas être entendu de toute chair en général, mais feulement de la chair proprement ainfi appellée ,car il y a quatre fortes de chairs, premièrement cell£ qui eft ainfi proprement appellée, telle eft celle des mufcles» deuxièmement celle des entrailles , fçavoir du foyeek de la rate & telles autres femblables 5 troisièmement celle des glandes, & quatrièmement la chair membraneufe , comme eft celle de l'cftomach , des boyaux, &c. La chair des mufcles eft molle & rouffeâtre, elle eft corn"
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ï> U CHEVAL. 2is
pofée de fibres & de lang coagule' & caillé ; car quand le fon.g:
dans fa circulation fort des artères pourpaffer dans les veines, il s'extravafe hors des artères dans leur vraye fubftance char- nue ,<5c il n'eft pas fi totalement fuccé & repris par les veines,, que quelques-unes de fes particules ne fe joignent aux fibres charnues,& ne rempliffenttous leurs interitices,c'cft-à-direlcs efpaces vuides entre chaque fibre, où ces particules fe conge- lant &«£e fixant , cornpofenravetlefdites fibres cette fu bilance: qui eft proprement appellée chair. A légard des autres parties qui fervent à conftituer un muf-
cle , de fes ufages & de la raifon de fa dénomination, j'en ai difeouru fi amplement dans le feptiérnc Chapitre du premici' Livre,que je n'aurai pas befoin d'ajouter ici autre chofe fur cette matière. Je crois être obligé feulement d'expliquer au Lec- teur pourquoi je n'ai pas repréfenté les mufcles en figures particulières comme j'ai fait les autres parties du corps , & aufil pourquoi je n'ofe pas l'affûter de mon exaeiitude dans la def- cription que j'en donne. Premièrement à caufe de leur grand nombre, qui par Ta.
quantité' de figures auroit. rendu le Livre beaucoup plus cher. Deuxièmement je n'ai pas eu la commodité de les examiner
tousjainfima defeription verbale dans ceux que je n'ai pasobfer- vé n'eft peut-être pas tout-à-fait exaéte ; mais cependant j'ai trou- vé dans ceux que j'ai examiné une fi grande reffemblance avec ceux des Hommes ,que j'ai lieu de préfumer la même reffem- blance en ceux que je n'ai pas cbfervé. Troifiémement les mufcles du ventre d'un Cheval dont la
planche eft à la fin du fixieme Chapitre du premier Livre ont été deffinez d'après nature; ceux, de la planche ci-après ont été ajuftez de la façon fuivante. Je les ai enlevez pour les confer- ver , puis je l'es ai remis en leurs mêmes places ; & ayant mis Iç Cheval ainfi raccommodé dans latitude où vous le voyez , je - l'ai fait deffiner.. Toutes ces raifons déduites je reviens à la fuite de mon ex-
plication fur les mufcles en général. Une deuxième forte de chair eft celle des entrailles, comme
du foye , de la rate & des roignons ; leur fubftance paffoit autrefois pour être compofée d'un épanchement «k fewg con- gelé autour des vaifleaux, mais les nouveaux /• r.nomilles affù- rent qu'elle eft prefque entièrement glanduleuic ; & quoique: ©n ait coutume de mettre le coeur au nombre des parties fuf-- |
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ìi6 L'ANATOMIE
dites , cependant il eft d'une, fubftance fort differente , étant
vraiment mufculaire : c'eft pourquoi il eft plus convenable de le ranger parmi les mufcles, quoiqu'il foit d'une confiftence plus dure & plus ferree qu'eux. Une troifiéme forte de chair eft celle des glandes, tellesfont
le thymus dont nous avons de'ja traité, les parotides ou glandes qui font defous les oreilles, les glandes des oreilles, plufieurs glandes dans le mesentere & dans les autres parties du corps & le pancréas dans le bas-ventre. Les glandes étant des pa rties fperma ticales, leur parenchime
ou fubftance charnue n'eft pas fanguine comme celle des deux premières fortes de chairs, mais elleéft fpermaticalc,c'eft-à-dire, compofée des premiers principes de l'embrion ; & quoique les glandes foient quelquefois enflées , particulieremenfdans les Hommes attaquez des écrouellcs& dans les Chevaux, qui après avoir fouffert de grands froids ont les glandes des oreilles, ou bien les parotides ou glandes fous les oreilles fi enflées & dou- 'loureufes, que le Cheval ne peut plus avaler fa boiflbn , ou du moins ne peut pas baiffer la tête , de façon qu'on elt forcé de lever un fecau aulh haut que la mangeoire pour le faire boire, cependant je crois que l'enflure de ces glandes ne \ient pas d'un flux extraordinaire du fang qui coule en ces parties , mais d'une humeur flegmatique qui tombe fur elles ; car quand la. maladie eft guérie ejles retournent enfuite à leur premiere petitefie , parce qu'elles font naturellement incapables de cet accroiftcmcnt qui n'eft naturel & propre qu'aux parties qu'on appelle finguines. La cervelle eft, difent quelques Auteurs » de cette efpece de chair. La dernière forte de chair eft celle qui eft appellée meni'
braneufe , telle eft celle de la peau du milieu de iefo.phage, la. chair de l'eftomach, des boyaux , de la matrice & de-la veflie* car quoique leurs peaux les plus intérieures &les plusexté- rieures foient purement nerveufes ou membraneufes , cepen* dant celles du milieu fonteompofées de deux rangs de fibres & d'une chair qui y tient, & qu'on découvre particulièrement dans les boyaux quand on les racle pour faire les cordes des inftrumens de nautique ; car alors on ôte une grande quantite de matière vifqueufe qui forme cette efpece de chair dont je parle,:&:la fubftance membraneufe ou fibreufe refte & devient même plus forte par cette opération : quoique cette peau du tmilieu.foit mufculaire j.cepcndant fon-parenchime diiïere cri - * bea*
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I) V CHEVAL. t\7
beaucoup dégards de celle des mufcles fanguins & particulière-
ment en ce qu'elle cil ipermaticale,comme j'ai dit ci-devant des glandes. Les parties qui compofent ces trois dernières fortes de chairs
font foutes décrites en leur lieu , mais celles qui compofent la pre.mier-e forte , qui comme j'ai dit eft la chair des mufcles , vont être expliquées dans ce Livre qui contient la eonnoiflanec des mufcles. |
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CHAPITR. E II.
Des Mufcles 9 des F au fi ères, COmme j'ai parlé dans le fixiéme Chapitre du premier
Livre des parties dont un mufcle eft compofé, de fes dif- férences & de fes ufages en général, j'y renvoyé le Lecteur : je devrois maintenant fuivant le plan que je me fuis propofé d'expliquer tous les mufcles en particulier, entamer cette ma- tière par ceux du bas-ventre 5 mais comme je les ai démontrez auûi dans Le fixiéme Chapitre du premier Livre,je n'en dirai rien de plus, afin de ne pas devenir ennuyeux par mes répéti- tions 5 ainfi les mufcles que je vas expliquer lent les mufcles des paupières au nombre de trois paires. La premiere paire eft appellée recîus ou aperiens, ouvreurs à tes paupière*
caufe qu'ils élèvent & ouvrent la paupière fupérieure, °nt *• paires de Us font fituées à la partie fupérieure de l'orbite de l'œil & pair^poar "S
naiffenr petits-, mais charnus,au même endroit où naît l'élé- ouvrir, vateur de l'œil, fçavoir au trou par lequel le nerf optique pafte dans l'orbite : ils reflemblent à ce mufcle en figure & eniubf- tance charnue, & ils marchent avec lui ,jufqu'à ce qu'enfin s en féparantils fe joignent par un tendon affez large , mais fin , au cartilage du bord de la paupière fupérieure où ils fervent,com- me nous avons dit, à ouvrir la paupiereen l'élevant. Les deux autres paires des paupières font appellées fermeurs Deux Pour &
Ou demi ronds, parce que chacun coule dans la longueur de la *crme'"« paupière j quelques perfonnes les appellent circulaires ou ronds-, fuppofant qu'lsne compofent qu'un mufcle qui entoure les deux paupières de chaque œil en rond comme avec unccrclej ^ais les Anatomixles les plus exacts ont découverts que dans les Ec
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ais E' A N 'A T Ö M IE
Animaux dont le corps eft véritablement mufculeux ou char*
du, ces mufcles doivent être comptez pour deux paires , parce' que chaque paire reçoit des nerfs de differcns cndtoits. Ils font entre la membrane charnue & la peau intérieure qui double ics paupières. Celui qui tire en bas ou ferme la paupière fupéricure eft plus
large & naît du coin de l'œil qui eft du côté du nez,de-là il traver- fe obliquement vers l'autre coin : immédiatement après fa naif- fance il devient charnu & large , de façon qu'il remplit toute l'cfpace qui eft entre le fourcil & le bord le plus bas de la pau- pière jufques au coin d'en dehors de l'œil dans lequel il s'attache. Le moindre de ces deux eft celui qui remue la paupière bafle pour la fermer 5 à fon origine il eft plutôt membraneux^ que charnu ; ce mufeie eft très-fin & délié : il prend fon origi- ne du coin d'en dedans de l'œil par un commencement aigu; comme celui de la paupière fupérieure 5 de là traverfant par' le bas de l'œil, il. devient un peu charnu versie milieu de tee paupière, &c il continué fon chemin vers le coin d'en dehors > autour duquel il tourne, & montant un peu à la paupière fu-- périeure , il s'attache avec une queue paflablement large. Les mufcles du,. Il y a dans ce canton une autre paire de mufcles qui quoiqu'ils onC' n'appartiennent pas proprement aux paupières , cependant» ils paroiflent contribuer en quelque chofe à les mouvoir en
haut ou à les ouvrir; c'eft pourquoi il eft à propos de les décrire ici; ce font donc les mufcles appeliez frontaux ou du front : ils naiffent du crâne proche la future coronale, & descendent avec des fibres droites jufqu'aux fourcils où ils font terminez * c'eft par l'aide de ces mufcles que la peau du front à- laquelle ils s'attachent fermement eft reiièrréeou ridée,& par conféquent alors les paupières fupéiieures font un peu tirées en haut. |
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DU CHEVAL;"»
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219
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C'H APITRE III.
Les Mu file s des Teux,
N compte feptmufcles pour le mouvement des yeux du Ies veux ont
Cheval : dansles corps humains on n'en compte que fix, fept pairts dtf parce qu'ils n'ont point le mufcle circulaire qui fufpend l'oeil.muii:les' De ces fept s quatre font droits , deux obliques ou de travers
& l'autre circulaire ou rond ; les droits fervent à mouvoir les yeux en bau? & en bas ;les obliques obliquement ,& le rond ou circulaire aide à tenir l'œil fufpend u en fa place. Ces mufcles ont tous leurs origines dans un même endroit,ils Leurs fource-sâ;
ont aufïi les mêmes progreiTions & la même ftru&urc, & leurs-ini"erti°ns' attaches font femblables -, car ils viennent tous de la membrane qui entoure l'orbite de l'œil proche du trou par où. le nerf op- tique paffe de la cervelle dans ledit orbite : ils fe touchent l'un l'autre à leur commencement, mais ils fc féparent immédiat tement après,& àmefure qu'ils avancent ils deviennent gros & charnus jufqu'à leur milieu qui eft rond & enflé , mais enfuitc il dégénèrent de leur fubftance charnue en une fubftance fine &c membraneufe qui va s'attacher à la cornée de l'oeil, c'eft-à- direàcette peau qui entoure tout le blanc. „ ., T ri • 1 j .~ ri,- £>Jou ils tnG
Les mufcles prennent leurs noms des mouvemens auiquclsIeurs nQms.
ils fervent ; par exemple le premier des mufcles droits eft ap- pelle éleveur, parce qu'il porte l'œil en haut; le deuxième-Attoilm&ciéjrh abaiffeur, parce qu'il eft l'antagonifte du premier , car il le mcmnu en bas. Les Anatomiftes leurs ont encore donné deux autres noms par rapport aux Hommes 5 le premier eft appelle le fu- perbe parce que quand l'œil eft élevé le regard eft fier, & au contraire quand l'œil eft tiré en bas par l'autre mufcle , on regarde avec une contenance foumife & humble 5 c'eft -pour- lé deuxième mufcle s'appelle humble. ' . Le troifiéme mufcle droit eft appelle amenenr, parce qu'il 'jœdîttmi'
porte l'œil vers le nez ; il eft encore appelle buveur, parce que c'eft lui qui fait regarder dans le verre quand nous buvons ; car alors nous portons communément nos yeux vers le vaze qui eft devant notre nez. Le quatrième mufcle droit eft appelle' e'loigneu.r ou dédai- 'AUmnu
E e ij
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zzo L' A N A T O M. I E
gneux, parce qu'il tire l'œil au coin d'en dehors, ce qui fait le
regard de colere ou de dédain. Ces quatre mufcles ont tous ces mouvemens quand ils font
remue's Séparément,mais quand tous les quatre travaillent en~ fembleils n'ont qu'une action qui eft de tenir l'œil rixe en fa- place , ce que les Médecins appellent mouvement tonique ; mais- dans les Bêtes qui ont le muScle fufpenfoire ,1e mouvement tonique fe fait preSque entièrement par lui. Ces quatre mufcles aufti bien que les trois autres font représentez au naturel dans la planche XVI T. le mufcle obli.. Les miifcles qui Suivent, font les obliques qui font comme 4iie iupérteur.
nous avons dit au nombre de deux paires : on les appelle rota.-
teurs, parce qu'ils font tourner l'œil en rond comme unerou|Lj
le premier eft appelle le plus grand ou fupérieur oblique ; il eft plus long, que l'autre, mais plus mince : il naît de la partie Su- périeure , mais d'en dedans de l'orbite de l'œil près du trou par où le nerf optique vient, comme font tous les autres ; de-là il pafle droit à la partie Supérieure du coin d'en dedans de l'œil fous la forme d'un petit tendon rond qui pafte au tra vers dun cartilage qui eft placé en cet endroit & qu'on appelle Trotbleœi ou la poulie , & il continue de-là fa courfe, traversant le long de la partie Supérieure de l'œil jufqu'à ce qu'enfin il s'attache à la peau Supérieure de l'œil entre les tendons du mufcle éle- veur & du mufcle éioigneur i il roule l'œil vers le coin d'en de- dans. ' ^f pfa*. bas Le deuxième mufcle oblique eft appelle le petit oblique » c e o Kjue. ou i'0bi;iqU€ intérieur; il eft plus court que l'autre & plus épais» il naît d'une fente qui eft dans la partie baffe de l'orbite de l'œil ♦ fon origine eft charnue j de-là il monte en travers vers le coin d'en dehors de l'œil autour duquel il tourne , & alors il fe ter- mine en un tendon conrt,arondi & nerveux, qui fe rencontrant avec le tendon du mufcle oblique fupérieur & paroiftànt s'u- nir avec lui, eft attaché dans le même endroit: il tourne l'œil vers le coin d'en, dehors, te mufcle or- Le Septième mufcle eft appelle orbiculaire ou rond , ou muf- iCHiaire. cje fllfpCX1f0jre . ^ Gn^n à caufe qu'on ne le trouve que dans les Bêtes-5 il aie n@m de Septième des Bêrcs : il eft court & char-
nu , il cnvelope le nerf optique & il va s'attacher à la partie de derriere de la cornée: fa figure eft aufti dans la planche X V11, où il eft repréfenté dans fa firuation naturelle : l'ufage de ce mufcle eft > comme nous avons dit, de Soutenir 1 œil de |
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DU CHEVAL. 221
peur que lorfque l'Animal regarde continuellement vers la
terre , il ne forte en dehors : c'eft auffi par lui que le mouve- ment tonique ou fixe eft forme'. |
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CHAPITRE IV,
Des Mufcles du Nez>. LE nez d'un Cheval étant prefque tout entier cartilagineux
eft remué de différentes façons 5 ces mouvemens font faits pjr les mufcles fuivans , premièrement il eft tiré pour faire fermer les nazeaux par les mufcles adducteurs ou îermears , & fecondement il eft dilaté pour faire ouvrir les nazeaux par les mufcles abducteurs ou ouvreurs;& pour chaque mouvement il y a deux paires de mufcles 5 de façon qu'en tout il y a huit mufcles qui appartiennent au nez. Je vais commencer les deux dernières paires, Ica voi ries ouvreurs. La premiere paire vient de l'os des mâchoires fupericuresprès ia premiere
de la premiere paire propre des lèvres ,ôc elle s'attache en par- du&eurs! es a ~ tie au bas des ailes ou circonférence cartilagineufe des nazeaux, & en partie dans la partie haute de la lèvre fupérieure. L'autre paire commence au fommet du nez près de l'œil par La deuxiéac
une origine charnue &. pointue > d'où defeendant un peu en Paire- traversée coulant fur chaque côté du nez, elle aboutit enfin aux ailes comme la premiere paire , mais avec un bout plus large & plus charnu > & comme chacun de ces mufcles eft étroit au commencement & large en flniffânt, ils forment une figure triangulaire femblable à la lettre grecque a delta y c'eft à caufe de cette figure que quelques Anatomiftes les ont appeliez del" toïdes. L'ufage de cette paire aum-Ijien que de la premiere eft de tirer la circonférence cartilagineufe ou les ailes des nazeaux en haut, & ainfi de les élargir Ôc, ouvrir. - Les autres deux paires font appellées les mufcles adducteurs paire des^uf-
Qu firmeurs -, la premiere paire elt extérieure 5 elie naît autour des addudeurs» de la racine du cartilige des nazeaux, d'où elle monte en biais Mïfqu'au haut du nez ou elle s'attache: cette paire eft pluschar- rmë que l'autre ,, quoique à la vérité il n'y air pas beaucoup de chair dans aucun des mufcles du nez. La deuxième paire des mufcles adducteurs eft Intérieure & La deuxiém* Ec iïj Paire-
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222 L'ANATOMIE'
cachée dans la cavité' des nazeaux fous leur peau inte'rieure ; ils
ne font pas Fi charnus que les premiers ; ils naiflentdubont de l'os du nez ft: refiemblant à une fubftance membraneufe étendue ils defccndcnt à la circonférence cartilagineufe des nazeaux où. ils font terminez. Quand la premiere paire de ces mufcles fe reffere elle preffclcs
ailes ou cartilages du nez & la dernière paire les tire endedans; c'eft ainfi que les nazeaux font fermez : le mufcle orbiculaire ou rond de la lèvre fupérieure aide auffi à ce mouvement,car en tirant la lèvre fupérieure en bas, il fait au même tems ré- trécir ou reiïerrer lesnazeaux. |
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CHAPITRE V.
hes 2\dufiles des Lèvres & des Joues, |
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L
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Es lèvres ont plufieurs paires de mufcles, dont quelques-
uns font propres aux lèvres feulement, ■& d'autres font |
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communs aux joues & aux lèvres.
Le premier Les communs font deux à chaque côté de la face , le pre- ûpiwlé "le'Tiiar^ m*cr ^fï|¥iêïs c& appelle le quarré : il tire de côté les joués Se ré/ les lèvres : il reffcmbleplutôt à une peau qu'à un mufcle,car il éft large & mince. Ce qui le fait feulement parler pour un
mufcle , c'eft qu'il eft entrelardé de quelques fibres charnues. Il naît extérieurement d'une des vertèbres du col, comme
auffi de l'os de iépaule, de l'os du col, & de l'os de la poitrine i
de-là il monte avec des fibres obliques au menton, au lèvres ÔC
à la racine du nez & tire toutes ces parties en bas obliquement'
Le deuxième commua mufcle des joués 8c des lèvres eft
appelle te/»iforaPPe^^ans^escorPs humains le trompeteur , parce que quan<*
outroropeteur. on fouffle dans une trompeté la principale force vient de cç
mufcle. C'eft le plus Confidérable mufcle des joues : nous lu1
conferverons le même nom dans le Cheval, ou bien nous l'ap'
pcllerons le relïerrèur à caufe qu'il fert à reiïerrer les joués.
Il naît de prefque toute la longeur de l'os de la mâchoire fu-
périeure, & eft attaché à toute la longueur de l'os de la mâchoire inférieure à la racine des gencives > il eft mince & membraneux* il eft entreteflede fibres qui coulent de diffçrens cotez ,■&• J* |
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DU C H E V A LÌ 223
geau delà bouche intérieure eft fi étroitement unie avec lui,
qu'on peut rarement l'en féparer : ce mufcle eft fituè fous la' partie fupéricure du premier & cil étendu fur toute la dimen- i-io n de la joue. Son ufage dans les Chevaux & autres Bêtes, eft de fecourir
pour ainfi-dire la bouche danslaftion de m.âcher ; car cuand le manger en mâchant,tombe des dents entre lui êc les joV:ës,il aide à le rapporter furies dents,afin qu'il foit fuffifament broyé & rendu par ce moyen pluspropre pour la concodion quand M tombe dans l'eftomach : outre cet office j1 fertaufli en d'au- tres occafiensà remuer les joues & les lèvres. Nous allons parler maintenant aux mufcles qui font pro- La premier*
pres aux lèvres feulement. On en compte cinq paires oc un- Paire des muf- la premkre paire eft appeilée les éleveurs des lévres.Cette paire ^,fe J™ naît de la mâchoire fupeneure a l'endroit où elle fait fa. con- ou éleveurs, cavité de la joue' : à leur origine ils font gros & charnus : de - là paflant obliquement en bas le long des joués , ils s'attachent • àlalévrc fupéricure proche le nez. L'ufage de ces mufcles, fi tous les deux agiflént enfemble, eft de tirer la lèvre fupéricure dire£fcernent en haut, mais Ci un feul. agit „ alors il n'y a qu'un côté de la lèvre qui s'élève obliquement : on voit aifément le travail de ces mufcles en regardant un Cheval entier après qu'il a fenti une Jument : car alors il lèvera le plus fouventla tête en l'air & élèvera fa lèvre fupérieure jufqu a ce qu'il en ait prefque retourné le dedans en dehors ; la même chofe arrive auiïi à plufieurs Chevaux en fentant feulement la fiente d'un autre Cheval. La deuxième paire eft appeilée les abduéteurs ou ceux qui La ^"^éme
tirent la lèvre de côté ; ils naiflent de la cavité qui cft fous l'os ÈIÏÏciï- pigal par un commencement rond & charnu ; ils font couverts gneurs- de quelque graifle, particulièrement dans icsHChevaux gras ; de-là ils descendent de chaque côté jufqu:aujmilieu de la lèvre fu- périeure à laquelle ils s'attachent avec .un tendon fort & rond : quand ils agiflént enfemble ils remuent les, lèvres en defllis & en dehors comme font les premiers j-& quand il n'y en a qu'un qui travaille il aide feulement, l'aciion de celui des premiers qui eft de fon côté,,.qui cft de tirer la lèvre en defllis de ce cote-la. La troifiéme paire eft appeilée parRioUnus, Zigomatique ou la troifîéma
légale à caufe de fon origine qui eft au dehors de la progreihon Pfhe appellée .de l'os jiigal 5 ces mufcles ont leur commenccment°çharnu §£3T** °a |
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i2+ L' ANATOMIE
iSc un peu rond ; ils defcendent un peu en travers des jolies,
& vont s'attacher aux cotez de la lèvre iùpérieure proche du
coin de la bouche : l'ufage de cette paire eft de tirer les lèvres
cn haut par les cotez.
quatrième La quatrième paire eft appeliez deprimtns ou tirans en bas
paire appellëe la lèvre inférieure ; ils naiiient charnus & larges de la partie
depHmens ou a" ja pjus bafie & la plus en dehors de la mâchoire inférieure j
..valeurs. 1 îx 1 1 li- x 1 i' ■ c' ■
de-la chacun marche obliquement a la lèvre intérieure »
dans laquelle ils s'attachent environ vers fon milieu ; l'ufage de cette paire eft de tirer la lèvre inférieure en bas & un peu cn dehors, de façon qu'elle fe joint dans cette action avec la premiere paire des mufcles communs , appellée la paire qua née. La cinquième paire eft appellée oblique detrahens à caufe
pan-e appelT/e^ ^e ^euT of^ce W1 e^ ^e r*rer *a *e'vre inférieure obliquement
oblique detrahens en bas & en dehors : ils prennent leurs origines des cotez de ou tirants de ja mâchoire inférieure , où ils commencent avec une tête charnaé & large , de-là ils montent en haut devenant en leur chemin un peu plus étroits, & chacun eft attache dans les coins de la lèvre inférieure : leur ufage eft,comme il a été dit, de tirer la lèvre inférieure obliquement en bas & endehors. Le mufcle impair ou fcul eft appelle orbiculaire , parce
qu'il environne tout le tour des deux lèvres ; il eft aufli ap- pelle conftmingent , parce qu'il fert, pour ainfidire, de muf- cle fphincier pour raflembler & reflerrer les lèvres : il eft atta* che très-ferme aux lèvres , & compoiè la plus grande partie de leur fubftance. |
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CHAPITRÉ
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DU CHEVAL 225
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CHAPITRE VI.
Les M,u[cles de la Mâchoire de défions.
COmme la mâchoire eft immobile elle n'a point de muf-
cies , puifquc le feut ufage des mufcies eft de faire mou- voir ; mais la mâchoire inférieure qui a des mouvcmens de différentes fortes a befoin de diverfes fortes de mufcies poul- ies faire ; ces mufcies font au nombre de cinq paires. La premiere paire de ces mufcies eft appellée la paire des M premiere
rempes,parce qu'elle eft fituéefur les tempes; ilsnaiffentdesos cks^ppeiîée du fourcil ou du front, du haut de la tête, des tempes & de temporales ou des l'os fait en coin ; ils font les plus forts & les plus larges de tou- temPes» tes les cinq paires 5 leur commencement eft charnu , lar- ge & demi rond ; leur côté d'en dedans eft fur le périofle > & leur côté d'en dehors eft couvert avec le péricrâne 5 ils defeen- dent fous l'os jugal à la progrefllon aiguë de la mâchoire in- férieure à laquelle ils font attachez par un tendon court, mais très-fort: ces mufcies élèvent avec une grande force la mâchoi- re inférieure pour fermer la bouche. La feconde paire eft appcilée deprmens , parce qu'elle ti- t* feconde
re la mâchoire en bas ; ils font aufll appeliez doublement *dìp"ÌJilì &?*+> Ventrus , à caufe de ce qu'ils ont, pour ainfi dire, deux ventres : bajffcurs. ceux- ci étant aidez par les mufcies quarrez que nous avons dé- crit dans le Chapitre précédent en parlant des mufcies qui font communs aux lèvres & aux joués, ils tirent en bas la mâ- choire pour faire ouvrir la bouche 5 ils naiflent avec un com- mencement large & nerveux des progreffions de l'os de la tempe appeliez fiyloides , <5c devenans immédiatement après fonds, charnus <3c petits, ils dcfcendent,&dans leurmilieu qui fe trouve àia charnière de l'os delà mâchoire inférieure , ils perdent leur fubftance charnue & dégénèrent en un tendon nerveux & rond ; mais devenant enfuite charnus ils s'attachent dans le côté d'en dedans de la mâchoire inférieure à fon mi- lieu ou partie d'en devant. La troifiéme paire eft appcilée mufTeteres , parce qu'ils ai- ...
A v r 1 A 1 1 ai- \ 1 . La troillcllic
aent tres-rort le machement on remuant la mâchoire adroit paire appellée
^ à gauche ; ils or» deux commencemens , le premier eft lar- môfietms wmà* 0 r c cheurs.
£ f
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226 L'ANATOMIE
ge, fort & nerveux , il naît à la future qui joint le premier &
le quatrième os de la mâchoire fupe'rieure : l'autre commen- cement eft charnu & naît de l'os jugal. Ils s'attachent fer- mement & dans toute leur largeur au côte' d'en dehors de la mâchoire fupérieurexes mufcles à caufe delà diverfitéde leurs fibres remuent la mâchoire inferieure en devant, en arrière ôc à côté ; aiqfi ils lui donnent par ce moyen un mouvement cir- culaire. La quatrième ^a quatrième paire eft appellée pterigoïdiens externes r paire appellée comme fi elle reflèmbloit à une paire d'ailes 5 ceux - ci ont Pfr'go'deiiwoude commc jes premiers , un double commencement en partie de la forme dJu- r . , ., .- rr 1 j I • ne aile, nerveux & en partie charnu ; îlsnailient aulli de deux endroits,
fçavoir du côté fupéricur , & d'en dehors des progreiiîons aî-
léesde l'os cunéiforme ou fait en coin & de la ligne raboteufe du même os;de-là ils defeendent avec des fibres droits 5 ils s'é- largiflcnt Se s'épaiûiflcnt de plus en plus jufqu'à ce qu'ils vien- nent au côté de la mâchoire inférieure , au dedans de laquelle iis s'attachent avec un fort tendon : l'ufagc de cette paire de muscles , eft d'ouvrir la mâchoire & de la mouvoir en devant » ce qui paroît quand les dents d'en bas avancent en dehors plus que celle d'en haut. la cinquième La cinquième & dernière paire des mufcles delà mâchoi- paire appellée re inférieure eft appellée pterigoïdiens internes; ils naifîent m«oupterigoï-avec un commencement nerveux du cote den dedans ou de di.en.interne, la cavité del'os fait en coin à fes progreffions ailées ; & deve- nant larges & épais j ils defeendent droit à la partie intérieure , & de derriere de la mâchoire inférieure où ils font attachez par un tendon nerveux , large & fort : l'ufagë de ces mufcles eft de tirer la mâchoire vers leur tête ou en arrière & auiïi d'aider le mufcle des tempes à élever la mâchoire en haut |
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DU -CHEVAL
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227
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CHAPITRE VIL
Des sPXCufcles de l'Oreille» LEs mufcles de l'oreille dans les Bêtes, particulièrement
celles qui ont des oreilles larges, comme les Chevaux, les Bœufs, les Lièvres, &c. font bien plus grands que ceux des Hommes > & leurs oreilles font mobiles pour chaffer les infec- tes , parce que ces Animaux ne le peuvent pas faire avec les mains comme les Hommes. N ous avons divile 1 oreille dans le premier Livre en exte- L'oreille exté-
rieure & intérieure 5 l'exte'rieure à quatre mufcles , & ce font rieure à quatre ceux-là qui font bien plus larges dans les Bêtes que dans les niuIcles' Hommes ; l'oreille intérieure en a deux qui font d'une largeur proportionnelle du Cheval à l'Homme. Nous allons parler du premier mufcle de l'oreille extérieu- *? L'ékve«r
re qui eft appelle l'éleveur de l'oreille : il naît au coté d'en dehors du mufcle du front ; il eft mince & membraneux à fon origine , de-là étant porté fur le mufcle temporal ou des tempes, & devenant un peu plus étroit à mefure qu'il avance, il s'attache enfin dans la partie fupérieure de l'oreille pour la remuer en haut & en avant. Le fécond mufcle eft appelle le tireur ou tirant l'oreille enar- ». Le tireur
riere ; ce müfcle provient des progreffions mammillaires avec enarnere. une tête charnue , large & fibreufe , & devenant plus étroit à mefure qu'il avance , il s'attache en longueur à la racine du cartilage de l'oreille , quelquefois par deux & quelquefois par trois tendons : fon ufage eft de tirer l'oreille en arrière & un peu en haut. Le troifiéme eft appelle l'ameneur , c'eft par fon moyen . 3.AHucmî '
que l'oreille eft tirée en avant & un peu en bas 5 il mtte pour mrm ourams"* n être qu une partie du quarre que nous avons décrit dans le cinquième Chapitre , & qui elt un des mufcles communs aux joues & aux lèvres : ce mufcle montant avec fes fibres eft atta- ché dans le bas côté de h racine de l'oreille. Le quatrième eft appelle abducens aurem ou l'éloigneur, par- 4# jBdueens su*
ce qu'il tire l'oreille en arrière 5 il prend fon origine par derrie- rem ou l'éloi- i"e la tête, de la peau qui enferme les mufcles qui appartien- sneur' F f ij
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223 L'ANATOMIE
nent à ces parties, il eft dabord un peu étroit, mais enfuitc de-
venant plus large , il eft porté en travers à la partie de derriere de l'oreille à laquelle il eft attaché ; il aide le fécond mufcle dans fon office > & il a quelquefois deux & quelquefois trois ten- dons comme le fécond fufdit. L'oreille inté- Enfuite viennent les deuxmufclesde l'oreille intérieure ap- T.x"«!rieìu\ Pellee Aurn >comme l'extérieure eft appellée auricula ; le pre- ' mier de ces mufcles eft appelle le mufcle extérieur du timpan» parce qu'il remue le timpan ou tambour de l'oreille en haut, &en dehors: il eft mince mais large à fon eommencemènt qui eftàla partie fnpéricure du trou dei'oreille;enfuite devenant plus étroit, il prend la forme d'un petit tendon très-mince, qui va au côtéd'en dehors du timpan, jufqu'à ce qu'il arrive à fon cen- tre ou milieu auquel il s'attache dans l'endroit où le petit os appelle le marteau eft attaché par dedans : le mufcle le tire auiïi-bien que la membrane ou timpan un peu en dehors Se en haut 5 ce mufcle, aufli-bien que le fuivant, font les plus petits de prefque tous les mufoies du corps ; c'eft pourquoi il faut une grande adrefle pour les ôter fans les déchirer. 1. L'intérieur. Le fécond eft apf ilé le mufcle intérieur du timpan 5 il a fon origine de l'os cuneiforme à l'endroit où cet os cft joint avec la progreflionde l'os pierreux j il eft fitué en dedans de la cavi- té de l'os pierreux ; & quoique charnu à fon commencement » il y eft mince & très-petit >, il eft divifé à fon milieu en deux tendons très-petits & très-minces , dont l'un s'attache à la pro- gression fupérieure du marteau,& l'autre à fon col ; l'ufage de ce mufcle quand il agit tout fcul , cft dé, tirer la tête du mar- teau obliquement en,avant >.& aufll dç le tirer un peu en de- dans ; mais quand l'extérieur travaille avec lui, ils remuent le timpan & fes petits os en haut & en bas,ce qui fe fait quand le Cheval veut entendre attentivement quelque bruit qui ap- proche- |
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DU CHEVAL
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CHAPITRE VIII.
Des JMufcles âe la Langue.
LA langue des Animaux a deux principaux ufages, fçavoir
de tâter l'aliment & de le rouler de côté & d'autre dans la bouche ; ainfi elle a plufieurs mufcles deftinez a faire fcs mou- vcmens divers en tous fens ; & afin qu'elle n'atteigne pas plus loin qu'il n'eft néccflaire,ra nature l'a reftrcintecn deflbus avec un ligament fort, qui dans les Hommes eft appelle filet ou bride de la langue. . La langue a cinq paires de mufcles faits pour elle outre ceux . L* langue a
qui lui font communs & à l'os hyoïdes > nous en parlerons dans -d^^k" pro - le Chapitre fuivant. pres. La premiere paire propre eft apçdiéc genioglojfumou pairedu uGtm-ifrjl*,
menton à la langue ; ces mufcles font ainfi appeliez à caufe que leur origine eft au menton & leur attache dans la langue* cette paire naît delà partie raboteufe qui eft au milieu du de- vant de la mâchoire inférieure dans fa partie intérieure & la plusbalTc 5 ils paffent pour avoir dans leur progrcflion plu- iieurs divifions femblables aux mufcles droits de la pance , com- me fi chacun étoit compoféde plufieurs mufcles 5 quoiqu'il en foit, ils atteignent au milieu de la langue où ils s'attachent à fon côté d'en bas : leur ufage eft de mouvoir la langue en avant vers les dents de devant, & quelquefois hors de la bouche quand la Bête ramaiTe fon manger. La feconde paire eft appeiléc ypfilogloffum , elle tire ce nom lf iffHo-gkP,e
de l'os hyoïdes , que l'on appelle auili ypfiloï'des , parce-qu'il feflemble à la Lettre grecque v. ( ypfilon : ) ils aboutiflent dans le milieu de la langue , & ont une aftion contraire aux premiers ; car les premiers remuent la langue en dehors , & ceux-ci la remuent en dedans ou en arrière. La troifiémc paire eft appellee myloglojfe, à caufe de l'endroit 3, Mifo-g/ofli,
où ils naiffent & de celui ou ils s'attachent \ car ils naiiTent de h partie intérieure de la mâchoire inférieure aux racines des dents mâchelieres les plus éloignées , & ils vont aboutir dans le %.ament qui attache la langue kuxfouces ou goiier : quand k& deux travaillent cnfemble , ils tirent la langue en bas, mais F f ijj.
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2-30 L'ANATOMIE
s'il n'y aqu'un feul qui agiffe, il tire la langue obliquement de
fon côté.
.^.cemo-glofe, La quatrième paire eft appelle'e ceratoglojfe , parce qu'ils
nailfent des cornes de l'os hyoïdes, & qu'ils vont s'attacher aux . cotez de la langue ; (i l'un des deux agit tout fculil tire la lan- gue de fon cô;é à droit ou à gauche , mais fi les deux travail- lent enfembie ils tirent la langue en bas & en dedans. y. sMo-gioffe. La cinquième Ôc dernière paire des mufcles propres de U
. N lingue eft appellée Jlilogloffe , parce qu'ils naiflent- des pro- greiiions ftyloïdes , ou femblables à des plumes , des os des
tempes : ils font charnus à leur commencement, quoique très- petits & poinrus, mais enfuite ils deviennent plus larges & plus épais ; ils coulent le long des côrez de la langue dans lefquels ils s'attachent environ au milieu de fa longueur ; ii un de ces mufcles travaille toutleul, il tirera la langue au côté droit ou gauche i ii ils agiffent enfembie , la langue eft tirée en haut & . en dedans. |
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CHAPITRE IX.
*Des mufcles de l'os de, la Langue appelle l os
hyoïdes.
L'os hyoïdes al Es mufcles des joiies & de la langue fervent à agiter Ie
qt^repaires de J^ manger çà& là dans la bouche , & ceux de la mâchoire
inférieure à le mâcher & à le moudre : il faut enfuite qu'il foic
avalé 5c qu'il defeende dans feftomach i c'cft'à quoi aucun dç
ces mufcles ne contribuent en aucune chofe ; c'eft pourquoi
ilétoit néceffaire qu'il y en eût d'autres * qui par le mou\r£'
ment diverfifïé de la langue fuient defcendre:les morceau*
dans l'éibphage ; tels font ceux qui font communs à. la lang1^
& a l'os hyoïdes qui eft attaché à fa: bafe ou racine ; il y en *
quatre.
Stwio-hjcïdhn. La premiere eft a^zMézfternohyoïdiens ■> parce que cct&
paire naît de la partie fupérieure , mais intérieure du Jlern'^
ou osdeia poitrine avec un commencement large & charmi'
ils montent deffous la peau du col le long de la trachèe-arte^'
confervant toujours leur même largeur & fubftance 5 & ils s'ac-
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DU CHEVAL 231
tachent à la racine ou fond de l'os hyoïdes qu'ils remuent en bas
ou en arrière. La feconde paire eft oppofée à la premiere , & eft appellée *, Gm]o-hy0'i-
geniohyoï diens ;t\\c eft large , courte & très-charnuës ils naiflent dien' avec des fibres > qui vent de divers fens du côté d'en dedans de la partie de devant de la mâchoire inférieure vers le men- ton :ils s'attachent à la partie du milcu de l'os hyoïdes qu'ils ti- rent droit en haut & un peu en devant. La troifiéme paire eft appellée cor acohyoï diens : ils font min- ;,_ coraeg-byeì*
ces, mais forts, & les plus longs mufcles de tout le corps par Wt proportion à leur conformation menue" : ils fortent des pro- greilions appellées coracohyoïdienes^on reffemblantesau bec d'un Corbeau, au bout fupérieur du paleron de l'épaule proche dit col, & ils montent obliquement en haut fous fa premiere pai- re des mufcles de la tête appeliez m/iftoïdiens où ils perdent leur fubftance charnue * la confondant avec ceux-ci qui font plus remarquables & plus confidérables qu'eux ; c'eft pourquoi ils dégénèrent pour quelque tems en un tendon rond & ner- veux ; mais, auifi-tôt qu'ils ont quitté ces mufcles , ils rede- viennent mufculeux eux-mêmes , & continuent ainfijufqu'à ce qu'ils foient parvenus jufqu'à l'os hyoïdes , aux cornes duquel us s'attachent ■; ces mufcles à caufe de leurs deux corps font appeliez par quelques-uns mufcles à deux ventres : leur ufa- ge eft de tirer l'os hyoïdes obliquement en bas. La quatrième & dernière paire des mufcles de l'ós hyoïdes t-Styittttrw-hyo't
eft appellée Jiyloceratohyoïdicns 5 ils naiflent de la racine des*""*. progrcfllons appelléesT^/ö/Ww, & a boutaient dans les cornes de l'os hyoïdes> ils remuent cet os obliquement en haut, |
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zîz L'ANATOMIE
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CHAPITRE X.
Les Mufcles au Larynx. ieiatynx adeux f~\ U o i Q_u E les Bêtes ne, diverfifient pas les tons de la voix
paires de mui- V _£. comme les Hommes , cependant ils ont le même nom- descommuns. ^re ^e mufcics pour mouvoir les cartilages dont le larynx » qui eft le principal instrument de la voix eft'compofé : ces muf- cles font ou propres ou communs ; les communs font ceux qui font attachez au larynx, mais qui n'en naiffentpas ,& les pro- pres , font' ceux qui naiOent & fe terminent dans le larynx ; le tout confifte en deux paires de mufcles communs, & en quatre paires de propres & un de plus, r. stem-tim- La premiere des paires communes eft appellée flernothyroi' dien* dient & par quelques uns bromhium ou muicles de l'éfophage '■> ils naiflent avec un commencement large & charnu delà partie
fupe'rieure d'en dedans au Jlernum ou os de la poitrine dans le goder, & montant avec des fibres droits par les cotez de 1* trachée-artere , ils continuent dans leur même largeur Se fub- ftanec jufqu'à ce qu'ils arrivent au cartilage tyoïde ou fait eu bouclier auquel ils s'attachent; leur ufage eft de tirer en ba5 le fufdit cartilage, pour e'iargir l'ouverture de la trachéc-arfc re ou du larynx, comme quelques Auteurs penfent ; mais d'au- tres difent. qu'en le tirant ainlicn bas, ils fervent à rétrécir la' 1 dite ouverture. i.Hjd-tiroïdUn. Le feconde paire eft a pedice hyo-tiroïdiens i ils naiftent au bas de l'os hyoïdes avec un commencement large & charnu , de' là defeendant avec des fibres droits , ils s'attachent au cartil3' gè tiroide : les uns difent qu'ils étre'ciffcnt l'ouverture du Ury«* en l'e'levant en haut, & d'autres au contraire aflïïrent qu'ils l'e'- largiffent. Et quatre pai- La premiere paire des mufeies propres du larynx eft appc*' res de propres & je'e cricotiroïdiens de devant , parce qu'ils prennent leur co&' U\imcrÎco-ti>oï- mencement de la partie d'en devant du cartilage du laryfi* dm de devant. qUi reffemble à un anneau & qu'on appelle crkoïdes , & qu'^ vont obliquement au cartilage dtidit larynx fait en bouclier » qui s'appelle tiroide, aux cotez duquel ils s'attachent ; l'ufrgc de cette paire de mufcles eft de remuer obliquement en b»sl
cartilage
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DU CHEVAL. ui
"Cartilage Fait en bouclier, & parce moyen d'ouvrir la glotte ou
fente ou larynx. La feconde des paires propres des mufcles du Urynx eft ap- ti crko-ar'icmt-
$Ç.\\éctrico-aritenoidiens de derriere; ceux-ci au contraire de la <<«» de derrière» > premiere paire naiffent de la partie baffe & de derriere du car- tilage fait en anneau,& montant en haut avec des fibres droites? ils s'attachent avec un bout nerveux au bas côté du cartilage aiitenoides ou fait en aiguière , & le tirant en haut & en arriè- re , ils ouvrent & élargiffent le Urynx. La troifie'me paire eft appellée crico-aritenoidiens des cotez, crUo~.wtcnóì*
parce qu'ils font (îtuéz à côté de la premiere paire ; ils naiffent dien d.$ cotez, dt s cotez du cartilage fait en anneau avec une origine affez menue , de-là montant directement en haut & devenant plus larges <5c charnus , ils vont s'attacher aux cotez du cartilage arïtenoides ou fait en aiguière, dans cette portion que la paire précédente ne couvre pas : l'ufage de certe paire eft d'ouvrir le larynx en tirant ce cartilage obliquement en côté. La quatrième paire eft appellée thyreo-aritencidens ; ils for.t ^Thyrco-aritenofr
les plus grands «5c les plus forts de tous les mufcles propres du dicn' Urynx ; car ils font à peu près égaux à tous les autres pris en- fcmble 5 ils naiffent près l'un de l'autre de la partie intérieure creufe qui eft dans le milieu du cartilage fait en bouclier, dont ils rempliffent la cavité dans toute fa longueur ; de-là ils mon- tent en haut avec des fibres obliques , & devenant plus étroits en montant, ils viennent s'attacher aux cotez du cartilage fait en aiguière ; ce font ces mufcles qui font principalement atta-v quez dans les corps humains qui ont la maladie qu'on ap- pelle efquinancie > car quand ces mufcles font enflâmez ils s'en- flent dans la gorge & en rendent l'ouverture fi étroite que ic patient eft fuifoqué faute de refpiration. Le cinquième 6c dernier rnufcle eft feul & eft appelle art* j. Le mufcle*
tenoides ou le fécond rnufcle fermant ; il prend fon origine de aritaoïdim. la ligne de derrierre du cartilage fait en éguiere ou arithenoiâe , duquel il prend fon nom 5 il eft très-petit mais charnu , <5c coulant avec des fibres tranfverfes , il va s'attacher aux deux cotez du même cartilage lefquels il aide à fe rapprocher Luri- de l'autre, & par conféquent à étrécir le gofier L'épiglotte ou cette pointe cartilagineufe qui couvre la.
fente du larynx n'a pas de mufcles qu'on puiffe distinguer dans les Hommes,ni je crois dans un Cheval; mais on dit que dans les Animaux qui ruminent comme Bœufs, Moutons |
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234 E' ANATOMIE
&c. on en voit plufieurs dont Ics uns naiffent de l'os hyoïdes &T
s'attachent à la bafc de l'e'piglotte qu'ils lèvent en haut, & les autres font placez entre la peau & le cartilage de- l'e'piglotte fervans à fermer le larynx. |
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CHAPITRE XI.
Des Mufcles de la Luette & delaGorge.
T i . n. j» ,„ T • A luette ou uvula a deux mufcles pour la maintenir err
mufcles. g y la place , 1 un defquels eit appellepterigojtaphilw exterieur y
i. pterigo-fa- ji mît je la mâchoire derriere la dernière dent mâchcliere , êc
pbilin exteneur. ^ ^^ ^ ^ ^—- 2. pterigo-fta- Le fécond eli appdle'e pterigojlaphìlìn intérieur ; il proce-"
jbiiin intérieur». je je ia partjc $&QC je l'aile intérieure de la progreffion peri' goïdes ou aîle'e , & s'attache de la même maniere que le premia dans la luette. Voilà h defeription que les Anatomiftes donnent commit"
ne'ment de ces deux mufcles , mais on pourroitfe douter qu'il5 feroient imaginaires ; car puifque la luette n'apoint de mouve-» ment volontaire apparant , il paroît qu'elle n'a befoin d'aucun mufcle. ttjkttxmxz fept Après les mufcles de la luette, nous venons à ceux de la gor' mui'cles. ge ou du commencement de l'éfophage appelle' pharynx » au' i. La pairefpbe- quei appartiennent fept mufcles 5 fçavoir trois paires Se ufl
iphincter : la premiere paire eftappellee fphenopharingiens hlP naiffentmincesôc nerveux delà progreffion>de l'os cunéiforme & defeendant par la cavité intérieure des progreffions aile'es, il*' s'attachent aux cotez du palais & du pharynx qu'ils elargii fent dans le -rems que l'Animal veut avaler; a. ctphaiorpba-. Lapaire fuivante efr â^d^ceephalo-pharmgkns; ils naifle*1*' ringen, de cette partie où la tête eft jointe à là premiere verte'bre à& col, de-là ils defeendent au pharynx ,,dans lequel ils font étc*1'
dus avec le large entrelaflement de fibres qui paroiffent con1" pofer cette membrane ; l'adion de cette paire eft contraire a' la premiere j car ceux-là ouvrent le pharynx pour que la BOü{f riture defeende dans l'e'fophagc : & au contraire, ceux-ci l'e'tre" cillent quand la nourriture eft paflee» & la contraignent aif1*'1 à defeendre au.bas deTe'fophage. |
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DU CHEVAL. 235
Latroifiéme paire eli appelle'e ftilo-pharingiens •■> ils naiflent ?. st!io-pbari*~
avec un petit commencement de la partie intérieure de hie*> $rogrcfììon ftyloides de l'os de la tempe ,& defcendantavecun corps mince , ils s'attachent dans les cotez du pharynx qu'ils ou- vrent & élargifTent. Le dernier de ces mufcles cft fans compagnon, on l'appelle 4. Lemufcle
afophagien ou le fpin&er de l'éibphage 5 il naît à un côte àx\œf°thatien- cartilage fait en bouclier , & s'attache à l'autre côté du même cartilage, de façon qu'il environne entièrement-la partie de de- vant & de derriere de l'éfophage de la maniere que les fphinc- ters de l'anus & de la velile les enveloppent ; ce mufclc fert au (li au même ufage, car il reflerre en rond l'embouchure de l'éfophage comme les autres reflerrent l'anus & la velile : (Quoique j'aye pour garants plufieurs Auteurs pour dé- crire ce mufcle comme le dernier des fept , cependant il y en a d'autres qui le reconnoiflent pour le premier mufcle de la gorge , parce que , difent-ils , quand on l'enlève d'abord en dilféquant, on découvrira mieux le Jlilo-phraringien ôc le ce- phalo-pba*wgien. Ayant fait la defeription des mufcles delà luette & de la 1. Paires de.
gorge, auffi-bien que de tous les mufcles des parties intérieures JJJuïpeu'Jir2 & extérieures de la bouche & de la mâchoire , félon qu'ils ont le Dodteur été traitez par les Anatomiftes anciens <5c Modernes, il nous3"™™* refte maintenant à expliquer les mufcles de la tête, du col & des parties inférieures ; mais avant que de fortir tout-à-fait de cet article-ci, je croi qu'il eft néceflaire d'inftruire le Lecteur de deux paires de mufcles appartenant au palais qui ont été trouvez par le Docteur Brovvn 5 il appelle le premierƒ**- tigo-paUtin , & l'autre fpheno-pdatin. « Il-en a fait à lui-même la defeription fuivante : la pre- « Tterigo-^tet®.
miere , dit-il, ou les pterigo-ptUtins font fituez dans la h partie balle de la cavité que forment les progreiîlons ailées « de l'os cunéiforme, & ils fe terminent autour delà glande du « palais par des tendons qui vont fur defdites progreiîlons, & « aux deux trochlea ou poulies : l'ufage de cette paire eft de <* comprimer la fufdite glande du palais 6c YuvuU ou la « luette. « La feconde paire eft A^çWétfpheno-palatins ; ils ont un « spheno-paiatin.
ufage contraire à la premiere ; car ils élèvent la fufdite glan- n de & la luette 5 ils nailfentde Y os fphenoides ou cuneiforme , & « ils s'attachent avec un tendon plus large que ceux de la pre- « G g ij
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336 L' A N A T O M I E
jj mîere paire aux cotez de la glande fufdite & delà luette ; ott
croit à caufe de la fitnation & aûion de cette dernière paire de mufcles que quand l'humeur qui a enflé cette glande & relâ- ché la luette,eft écoulée » ces mufcles aident à remettre la luette en fa fituation naturelle 5 cependant il me fcmble que fon pro- pre reflerrement fufht pour la rétablir. |
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CHAPITRE *X IL
Des Mufcles de la Tête, |
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£a tête a huit
paires de muf- cles. propres. |
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LEs mufcles de la tête font ou propres ou communs ;k&
communs font ceux qui meuvent en premier lieu le col, |
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& feulement en fécond lieu la tête : nous parlerons de ceux-là
dans le Chapitre fuivantjcar félon L'ordre ,on doit parler, pre- mièrement des propres , c'eft-à-dire, de ceux qui remuent feu- lement la têre fans que le colfe remue dans le même-tems : il y en a huit paires. 1. Maftoide ou La premiere paire eftappeliée ma/îoïdiens ; quelques Auteurs |
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Hiatnmillaire.
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prennent celle-ci pour la huitième & dernière paire , & la Jple~
mum pour la premiere ; mais comme j'ai envie de fuivre les plus Modernes, je commencerai parles ma/icïdicns , & je les re- connoîrrai pour la premiere paire.. Ils font fituez à la partie de devant dn col ; chacun-a une
double ôrigine,runedcfquelles vient de l'os de la poitrine , & eft entièrement nerveufe , & l'autre de l'os du col ; celle-là eft charnue : après ces origines ils montent obliquement le long du col jufqu'à ce qu'ils viennent à la partie de derriere de la tê- te, fçavoir aux progreffions mammillaires de l'os des tempes anfqucHes ils s'attachent par un tendon rond &. charnu : fi ces- deux mufcles travaillent enfembîe ils remuent la rete droit en avant ou en bas , mais Ci l'un des deux travaille tout feul, alors il tire la tête un peu d'un côté : de toutes les huit paires il n'y a que celle-là qui plie la tête droit en avant & qui foit placée dans la p-mie d'en devant du col j car toutes les autres font fi' taées derrière vers le crin, & font tirer la tête en arrière ou feu-' lemen t d'un côté. La deuxième paire ou la premiere qui tire en arrière eft 2p-
pellée fplenium 5 ils font longs & épais 5 ils naiflent de la cin- quième vertèbre fupérieure de la poitrine & de la cinquième |
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»2.. SiUnmm.
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BU CHEVAL. 2î7
pKis baffe du col avec une origine nerveufe ; de-là ils montent
Vers la partie de derriere de la tête où ils s'attachent avec un tendon large & charnu : fi les deux agiffent enfemble ils tirent la tête direâxment en arrière j mais fi un agit tout feul il tire la tête un peu en côté. La troilie'me paire , ou la deuxie'me qui tire en arrière, efl 3- C^ticxum^
appellee Complexum ou Tngetwinum-, parce que chaque muf- cîe paroît être compofe' de trois ; car ils naiflent avec trois tê- tes , dont l'une vient des progreflions tranfverfes de la quatriè- me & cinquième verte'bre de la poitrine ; la feconde vient de la premiere & feconde dcfdites vertèbres 5 & la troifiéme du fommet de la feptiéme verte'bre du col : ces deux têtes s'unil- fent toutes en un corps, qui devenant long & charnu monte jufqu'à l'occiput ou au derriere delà tête , & s'attache fur ledit os à la racine des progreiïions mammillaires , quelque- fois par un tendon , quelquefois par. trois. La quatrie'me paire , ou troifie'me qui tire en arrière, eft 4. petit &c~
appellee p&rvum & craffum, parce qu'ils font petits & épais 5 pais». ils font fituez fous la premiere paire; ils naiflent des progref- fions tranfverfes des fix vertèbres les plus hautes du col j leur commencement cft nerveux, mais enfiate devenanscharnus, ils font portez obliquement en haut & s'attachent aux racines de derriere des progreflions mammillaires : leur ufage quand, ils travaillent enfemble eft de porter la tçtc en arrière ;& fi un. feul travaille , il porte la tête d'un côté. La cinquième paire eft appellee les grands droits» ou la plus j Grand droit
grande paire droite : ils font petits, charnus & minces, & naif- fent du bout de la pointe de la deuxième vertèbre du col où ils fe touchent l'un l'autre , mais ils fe féparent dans le mo- ment & montant tous les deux en haut, ils s'attachent avec Un tendon rond dans le milieu de l'occiput ou du derriere d^e la tête : l'action de cette paire eft la même que celle de la pre- miere. La fixieme paire , ou la cinquième qui tire en arrière, eft 6% petk droit,,
appellee la plus petite paire droite •-, leur fituarion éft jufte- ment fur la premiere paire , & leurs fubftances & progrciLcns font pareilles ; ils naiifent près l'un de l'autre de la partie de derriere de la premiere vertèbre du col, à l'endroit où les autres Vertèbres ont une pointe, mais cette pointe manque à celle- ci , parce qu'elle auroit offenfé la première paire de mufcles «lui naiflent de la deuxième vertèbre & qui parient fur elle :. |
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23S L' A N A T O M I E
immédiatement après leur origine ils fe féparent, & montant
en haut ils s'attachent de chaque coté à l'occiput, ils fervent à aider le mouvement des deux paires ci-devant: or ce qui fait qu'il y a tant de mufcles qui tirent la tête en arrière, & qu'il n'y en a qu'une paire pour la mouvoir en devant, c'eft qu'elle eft aflez portée à fe pancher d'elle-même en devant ou en bas, mais qu'il falloit une plus grande force pour la mouvoir en haut ou en arrière. 7-Oblique fu- La feptiéme paire eft appellee fuperieurs obliques; ils font peneur. fituez fous la paire des grands droits , & leur reflemblent en figure & en fubftance ; ils font petits & fortent du milieu de
l'occiput , & paflant au côté d'en dehors des paires droites , ils defeendent en bas & s'attachent fur les bouts des pro'greflions * tranfverfes de la premiere vertèbre du col , le mufcle droit fur la progreffion droite , & le gauche fur la gauche ; fi ils mar- chent enfemble ils conduifent la tête doucement droit en ar- rière, s. Oblique in- La huitième paire eft appellee la plus baffe paire oblique i féneur. ils naiftent du fommet de la deuxième vertèbre du col ; de-là ils montent obliquement en haut , & s'attachent aux progref-
fions tranfverfes de la premiere vertèbre du col : ils fent longs, ronds & charnus, & font aufll bien que la premiere paire un triangle dont les cotez font égaux : rufage de cette paire eft de mouvoir la tête en demi cercle en faifant tourner la premiere vertèbre fur les progreflions de la deuxième; mais ce mouve- ment n'eft formé que quand il n'y en a qu'un qui agit ; car fi ils agifïènt tous deux enfemble , alors ou ils aident à tenir la tête ferme , comme quelques Auteurs difent, ou ils la tirent ' très-peu en arrière. |
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CAAPITRE XIII.
Des Mufcles du Col. |
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L
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A tête n'eft pas feulement remuée en premier lieu par
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Les mufcles
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fes mufcles propres que nous venons de décrire, mais elle
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communs alate.
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quïre^aiS^l'eft auffi en fécond lieu par 1» autres mufcles qui appartien-
nent au col, qui font au nombre de quatre paires , par laid6 dcfquels le col eft; ployé en devant, ou en arrière, ou d'un co- |
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DU CHEVAL. zi?
té, ou d'un autre ; mais il y a plus de mufcles pour le tirer.
en arrière qu'en devant ou de côté , parce que le travail cft plus grand à caufe de la pefanteur de la tête & du col ; c'eft pourquoi il y a deux paires de mufcles pour plier le col en ar- rière , fçavoir la premiere & deuxième qui le tirent aufft un peu obliquement ; & la troifiéme & quatrième paire le tirent en devant & d'un côté félon qu'ils travaillent ou enfemble ou féparément. La premiere paire eft appellee les épineux, parce qu'ils font r." Epineux,
fituez entre les bouts des vertèbres; ils naiflent de la baze des pointes de la feptiéme vertèbre fupérieurc de la poitrine, & de la cinquième plus baffe du col où ils font feparez l'un de l'autre parles bouts defdites pointes; ils vont s'attacher au bas de la deuxième vertèbre du col ; ils tirent le col en arrière ou un peu obliquement : quelques uns penfent qu'ils n'ont pas leur origine des pointes ou épines du col, mais qu'ils y adhè- rent feulement en pafiant. La paire fuivante eft appellee tranfverfale, parce qu'ils naif- i.Tranfuerfil.
fent des progreffions traniverfes des vertèbres fupérieures de la poitrine; de-là ils montent par dégrez & deviennent plusforts & plus épais, & ils s'attachent aux côtez d'en dehors de tou- tes les progreffions tranfverfes des os du col :Tufage de cette paire comme de la premiere eft de tirer le col dire&ement en arrière; mais fi un travaille tout fcul, il le tire obliquement. La troifiéme paire eft appellee la paire longue : elle eft ca- j.Long.-
chéc fous l'éfophage ; c'eft pourquoi quelques uns Rappellent les cachez de l'éfophage : ils naiilent avec un commencement mince & pointu , mais charnu, de la cinquième & fixiéme ver- tèbres du dos; & en montant, ils .s'attachent aux côtez de tou- tes les vertèbres jufqu'à ce qu'ils viennent à la premiere ou plus grolle du col où ils fe touchent & s'attachent fur fes progref- fions : quand ils travaillent enfemble ils plient le col dircele- ment en avant & en bas, & en même tems ils font pancher la tête ; quand il n'y en a qu'un qui travaille le col cit tiré vers le côté. >-£La quatrième & dernière paire eft appellee fcdenes ou -4> Scalene,
triangulaires; ils font comptez par quelques Auteurs pour la huitième paire de la poitrine ; ils font fituez au côté du col, gagnant plutôt fa partie de devant que celle de derriere : ils prennent leur origine de la oremiere côte où ils naiffent char- nus & larges, & ils vont s'attacher aux cotez d'en dedans de |
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Ho L'ANATOMIE
toutes les progreiïions rranfverfes des vertèbres du col ; leur
ufage eft le même que des précédons : on obferve qu'ils font percez pour laiffer fortir les veines, artères &. nerfs du corps dans les jambes de devant. FLANCHE XIX.
Repre'fente un Cheval debout vît en devant pour qu'on diflingue
mieux les mufcles de la tète çjr du col: cette figure repréfente
aufft plufieurs autres mufcles moins parfaitement.
Figure Premiere.
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La paire mafloï dienne.
Les mufcles de l'os de l'épaule. La paire à trois têtes, ou compie xum. La paire des mufcles du col, appellée fcalene ou triangu- gulaire. La trachée-artere dans fa fituation naturelle.
La paire des mufcles du col, appellée longs ôtez de deflUS l'éfophagc La paire du nez, appellée philtrum.
Les mufcles adducieurs ou fermant les nazeaux. Les mufcles des paupières. Les mufcles des tempes. • Les mufcles des oreilles. Le mulcle frontal. Le cuctillaris ou capuchon. Le deltoïdes de l'épaule. Le grand dentelé ( retiré ) car naturellement fes dents at-
teignent à celle de la paire oblique descendante du ventre. Les mufcles pectoraux. L'oblique deicendant du ventre un peu écarté du grand
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dentelé.
S Les deltoïdes des cuifl.es, qu'on appelle ainfi , parce qu'il5 font juftement de la même figure que ceux des épaules.
T Leferratus f o(lieus , ou le dentelé de derriere. VVV Les mufcles intercoftaux extérieurs,
WXY Les mufcles des fefles,
Z Le valle externe,
a Le facrohmbus.
b Le ürès-long du dos,
c Le demi épineux. ^
CHAPITRE
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DU CHEVAL, Hl
•>" i«i* wwi i
CHAPITRE XIV.
Des Aîufcles de la poitrine,
AYant fini les mufcles de la tête & du col, nous allons
procederà ceux de la poitrine, dans laquelle font conte- nus les principaux inftrumens de la vie qui font le cœur & les poulmons ; ôc comme les poulmons qui font les principales organes de la refpiration manquent de mufcles pour fe reflerrer ôc s'élargir eux-mêmes, il étoit nécefl'aire qu'ils fuflent aidez par la poitrine dans laquelle ils font enfermez ;c'eft pourquoi la poitrine a plu Meurs mufcles , dont les uns la refferrent dans l'expiration & les autres l'élargiiïent dans l'infpiration. La poitrine a quatre paires de dilateurs ou élargifieurs ou- , +• Dikten»
. , /. . / ■ ■•«■■* • r de la poitrine» tre la leizieme paire des externes mtercoitaux, y ayant, com-
me il a été déjà dit Chapitre deux du fécond Livre , deux
mufcles entre chaque côte, feavoir un externe ôc un interne, les côtes étant dix-fept ; ôc prenant une côte pour la partie extrê- me du col ôc une autre pour la partie extrême du flanc : il y a une paire de mufcles moins qu'il n'y a de côtes ; ceux donc qui font fituez extérieurement fervent tous comme fi ce n'étoit qu'un feul mufcle pour aider la poitrine dans fa dilatation,& ceux qui font intérieurs étant fous les premiers, aident fa con- traction :mais pour une plus ample defeription de ces mufcles Voyez le Chapitre trois du deuxième Livre. La premiere paire des mufcles élargiffeurs cft appellée fouf- ,. Soufchvicr.
claviers àcaufe de leur fituation qui cft fous l'os du col appel- le la clavicule ; car ils rempliflent l'efpace qui eft entre la cla- vicule ôc la premiere côte ; leur origine qui vient de la partie la plu? baffe ôc intérieure de la clavicule qui eft proche de la côte, eft charnue j de-là ils coulent obliquement ôc vont s'atta- cher avec un bout charnu dans la premiere côte proche de l'os ^e la poitrine : l'action de cette paire de mufcles eft de tirer la premiere côte en haut & en avant, ce qui élargit la cavité de *a poitrine. La deuxième paire des élargiiïeurs cft appellée les grands i. Grand den-
^ntelez , ou la paire la plus grande ôc la plus en dehors , termi- *elé de devant. 'téeen dents de feie ? ils prennent ce nom de leur fituation , de Hh
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242 L'ANATOMIE
leur grandeur & en partie de la figurede leurs tendons quiref-
femblentaux dents d'une fcie 5 ils naiffent en dedans de l'os de l'épaule ou paleron & des deux côtes fupérieures,&. s'attachent aux cinq vraies côtes les plus baffes , & aux deux faufles côtes- fupérieurcs jufqu'à l'endroit où elles finiflent en. cartilages , de façon que la largeur de ces mufclcs tient une grande partie du côte' de la poitrine : ils y font très-charnus ; l'ufage de cette paire eft de tirer les côtes en avant & en haut, & ainfi d'élargir la poitrine , particulièrement dans le tems des grands & vio- lens exercices. *. Dentelé de La troifiéme paire propre desmufcles de la poitrine eft ap* derriere fupé pellée la fupérieure paire de derriere faite en dents de fcie 3 ils rieur., fontfituez vers le dos fous le mufcle appelle Rho'mboides, ou le quatrième mufcle du paleron, entre les deux palerons &
par deffus la premiere paire de la tête : ils riaiffent membraneux des pointes des trois plus baffes vertèbres du col, & de la pre- miere du dos, & s'attachent dans les intervalles des trois ou qua- tre côtesd'en haut, ce qui élargit la cavité intérieure de la poi- trine. 4. Dentelé de La quatrième eft appelléé la plus baffe paire de derrière flûte derrière infc- endents de fcie : ils font fituezà peu près dans lemilieu du dos fous le mufcle large qui eft le premier des preffeurs de l'épaule: ils naiffent des pointes des trois plus baffes verrébres du dos & de la premiere des reins avec un commencement membra- neux , nerveux & large ; enfuite ils croifent les mufclcs du dos» & devenant charnus ils s'attachent à trois Ou quatre des baffes faufles côtes dans l'endroit où elles ne font pas cartilagineufes : leur ufage eft de tirer les trois ou quatre plus baffes côtes en dehors ,-& ainfi d'élargir la partie baffe de la poitrine. Outre ces quatre paires il y a encore un autre mufcle qui
aide l'élargiffement de la poitrine dansl'infpiration 5 ce muf'
eie eft le diaphragme dont j'ai, déjà traité dans le cinquième
Chapitre du deuxième Livre, c'eft pourquoi-je n'en parlerai
pas davantage ici.
%. Paires qui' Nous allons maintenant aux mufcles qui étréciffent la poltri"
contractent la ne dans l'expiration ; la premiere paire eft appelléc triangulaire
Pt?TrianSulaire. quoiqu'ils ne faffent pas un triangle parfait, parce qu'ils foi*
" compofez de deux cotez longs & d'un court : ils naiffent de 1*
ligne du milieu de l'os de la poitrine à fon côté d'en dedans»
car ils font fituez en dedans de la cavité de la poitrine fous l'°5
de la-poitrine ; ils font petits, ôc minces & vont s'attacher nu*
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DU C H E V AL 24j
bouts cfTcux de la 3 ■ 4- 5 • fixiéme vraie côte, à l'cndroirou. elles
font attachées à leurs cartilages : l'ufage de cette paire cft de tirer les côtes vers l'os, de la poitrine , & par conféquent de, rétrécir dans l'expiration. La paire fuivante eft a^dxéc facrolumbes>k caufe qu'ils naif- z.Sacrolambitm
fent de l'os Jucrum & du iommet des reins : ils font fituez fous la fupérieurc paire de derriere faite en fcie,& coulant en haut ils fe mêlent avec le mufclc long du dos Se s'attachent a infi aux • progreliions tranfverfcs des os des reins jufqu'à la plus bafie vertèbre de la poitrine jde-là gagnant les côtes ils fe terminent dans leurs plus bas cotez ,s'attachant à chacune par un tendon particulier, jufqu'à environ trois ou quatre doigts de large près du fommet du dos : l'ufage de cette paire fuivant Vefiingius, eft de contracter la poitrine; mais Spigcllius & Bartholin croyent à caufc qu'ils commencent au même endroit où le mufcle long du dos prend fon origine , qu'ils étendent & élèvent la poitrine. Il y a une autre paire oppofee à celle-ci décrite parD'temer- cervicalsdef»
brock , qui leur a donné le nom de cervicals defcendans: ceux-cendans. ci, dit-il, naiiïent delà 3. 4. 5. 6.&feptiéme vertèbre du col & s'attachent au côté fupérieur de chaque côte comme les facrolumbes s'attachent au côté inférieur ; & il dit que cette paire en tirant les côtes en haut dans l'infpiration élargit la poitrine comme l'autre en les tirant en bas rétrécit. Outre les mufcles fufditsqui reflerrentla poitrine, il y a en-
core feize mufcles intercoftaiu intérieurs qui fervent au même ufage, de la même façon que les intercoftaux extérieurs aident les mufcles qui élargirent la poitrine , c'eft-à-dire, en agif- fant tous enfemble comme û ce n'étoit qu'un mufcle ; car ils viennent obliquement du bas des côtes fupérieures com- me les autres du haut des baffes côtes : leurs fibres croifent celles des premiers : tous ces mufcles font encore aidez dans leurs mouvemens par les mufcles du ventre & par ceux des palerons & des jambes de devant. |
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Hh ij
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î44 L'AN A'TOMIE
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CHAPITRE XV.
Des ^Mufcles du dos , t$ des Reins,
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L
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Es mufcles du dos aufli-bien que ceux de toute l'épine
font fi diverfement & fi ccnfufc'mcnt entremêlez & atta- |
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chez qu'il y a des Anatomiftes qui les ont divifez en plus ôc
d'autres en moins de mufcles, & cela à caufe d'une infinité d'origines de leurs fibres & de la multitude de leurs atta- ches que la nature a multipliez dans ces endroits pour don- ner plus de force aux reins & au dos du Cheval. Lcsmufcksdu ^es mu^"c^es du ^os ^es Chevaux n'accompliflent qu'un dosdeschevaux mouvement apparent, qui eft celui de foûtenir avec l'aide des n'ont qu'un vertèbres du dos la pefanreur de leurs corps «5c celle desfar-
inouvenjent. , . . <^r r r deaux : car les corps des Chevaux ne peuvent pas ie tourneren
arrière & en devant, en côté ôc prefque en demi cercle comme
font les corps des Hommes, ce qui s'exécute parmi les danfc.urs, fauteurs, &c. Quoique ces mufcles foient divifez par les Anatomiftes mo-
dernes en plufieurs paires , cependant les anciens, comme G A' lien-, font de l'opinion que puil'qu'on ne peut par aucun moyen lesféparer véritablement, il faut qu'ils foient ou bien autant de paires comme il y a d'os au dos, ou , ce qui eft plus vraifem- blable , qu'il n'y ait qu'une feule paire qui porte fes diftribu* tions tendineufes à toutes les vertèbres du dos; & dhGalierti fi un mufcle de cette paire travaille tout feul, l'épine eft tour- née vers ce côté,foit droit ou gauche , mais fi ils travaillent en' femble l'épine n'eft ployée ni d'un côté ni de l'autre, mais eft tirée droit en arrière, ou plutôt tenue dans fa propre place ; if ajoute que les mufcles de l'épine , excepté les mufcles quJ plient le col, n'ont point d'antagoniftes, c'elKà-dirc demii^' clés qui leurs foient oppofez pour faire le mouvement con- traire. 4. Paires du Quoique ces mufcles du dos ne foient pas propres au dos fc11'
dos &d^s reinslement, mais qu'ils foient auffi communs aux reins & recon- ou loir, es. ^ ^q ^ j^ deuxième paire ,je ne bifferai pas de commen- cer par eux contre la coutume des Anatomiftes. 1. Lestrès-longs Cette paire'qui eft connue fous le nom de mufcles très-longs du dos. •' - 'f
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du cheval: '245
cft ainfi appelle'eà _aufe de leur longueur extraordinaire , car
ils font les plus longs mufcles & les plus forts de tout le corps: ils naiffent de l'os facrunt & ileum, ou os de la hanche, & paffant tout le long des épines des reins, du dos & du col, ils vont juf- qu'aux progreffions mammillaires des os des tempes : ils font prefque confondus avec les facrolumbes & les demi épineux lorf- •qu'ils paffent par les reins ,ce qui fait que quelques perfonnes les ont pris pour des portions de ces mufcles, mais auffi-rôt qu'ils arrivent au dos ils s'en féparent > ce que l'on voit très-dif- tindement: leur ufage quand ils agiffent enfemble , eft de tenir le dos & les reins fermes & droits , mais fi l'un des deux agit tout feul, alors l'épine tourne de côté, car leurs fibres font obli- ques ou de travers. La paire quyfuit s'appelle la paire quarrée à caufe de leur t, La paire
figure j car quand ils font dans leur fituation naturelle , tous quarrée. les deux enfemble font une figure quarrée , quoique quand ils font fépatez ils toient chacun d'une figure triangulaire : ils naiffent larges,épais & charnus de la cavité fupérieure & de der- riere de l'os des hanches, & du côté intérieur & fupérieur de l'os facrumils demeurent charnus pendant tout leur chemin &. ils ; s'attachent à toutes les progreffions tranfverfes des vertèbres
des reins jufqu'à la plus balle côte: leur ufage eft de ployer les reins en dehors & en bas ; mais fi un des deux travaille feul il tire les reins de côté & un peu en arrière. Les mufcles d'cnfuite font appeliez mufcles facrez à caufc 3. Les facrez.
qu'ils prennent leur origine de l'os f&crum : ils naiffent,avec : un commencement pointu , à cette partie dudit os ou l'épine
eft attachée aux os des hanches ; après leur origine ils devien- nent plus larges par dégrez , & quoiqu'ils ne unifient que quand ils font venus à la pointe de la plus baffe vertèbre delà poitrine, cependant tout le long de leur chemin ils s'attachent à plu- fieurs des pointes & des progreffions obliques des vertèbres des reins > leurs fibres coulent obliquement en haut & en de- dans : leur ufage , quand il n'y en a qu'un qui agit, eft de tirer le corps un peu de côté,.& s'ils travaillent tous les deux ils, étendent la partie de l'épine où ils font attachez. La dernière paire eft appel'.ée demi - épineux : ils naiffent 4. Les demi
avec une origine nerveufe de toutes les pointes ce ïos fierum épineux. & des reins ils s'attachent dans les progreffions tranfverfes des vertèbres des reins & à quelques unes des plus balles de la poitrine 5 ceux-ci avec la premiere paire remplirent toutes Hhiij
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H^S V ANATOMIE
les diftances qui font entre les épines, s'y touchant les; uns les
.autres& n'ayant entr'eux qu'un ligament membraneux qua' fort de 1 épine fupéfiçurc , l'ufage de cette paire eft de joindre les cpincsenfcmblc , <5c d'étendre ou d re fier cette partie du dos à laquelle ils font joints ; fi tous les mufcles du dos & des reins travaillent cnfcmble, tout le dos eft étendu, ou en quelque fa- con tiré en arrière ; fi les mufcles d'un côté travaillent feuls le corps eft tourné de ce coté. Quand ces mufcles font relâchez 5c étendus par quelque ef-
fort , cet accident eft guériffablc, mais fi ils font rompus &C brifez la maladie eft incurable. |
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G H A. P. I T EL E . X' JTl. ■ ■
Des Mufiles du fondement 3 de la ijeffte 3des
teflicules 3 de la verge, & du clitoris, lefphin<acrdu T Efpliih&eJr.eïï'tra mufclc charnu fitué tout au bout du
fondement. I 4'boyau culier qu'il entoure en rond comme.un anneau
auquel il reffemble beaucoup 5 il eft plutôt attaché qu'il ne naît
de la plus baffe vertebre de Kos factum , étant rond & large, ÔC
garni de fibres qui tournent en fond : ce mufclc eft: plus épais
au deffus &en dedans du fondement qu'aai bas où il adhère fi
fermement à la peau qu'on ne l'en petit pasaifément féparer :
ce mufclc fert à empêcher la fiente de fortir involontairement
& quand il n'eft pas néceffaire.
a.Elçveursds Les autres deux font appeliez éleveurs dufondemcntjilsfont
fondement;. petits, larges & nerveux : ils naiflènt dés ligamens des os des
hanches & de l'os facrum ; de-là pafiant parles côrez du boyau
culier, ils vont s'attacher à la partie fupérieure du fphinefer >
mais une portion d'eux va aufii à la racine de la verge, & dans
les Jumens au col de la matrice : leur ufage eft d'aider les
mufcles du ventre à chaffer des excrémens, ce qu'ils font en
élevant en haut le fondement > ils aident auili à empêcher 1e
fondement dé tomber , ce qui cependant arrive quelquefois
quand ils font trop relâchez.
Le fphin&er La vcffie à aufii un mufclc appelle fphintter quieft fitué au
de la veille. haut de fon çol ^ cntourc. jj eft gaf ni de fibres t0urnans eö
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DU C H E V AL ' 247
rond comme le fphin&er du fondement,& fert au même ufage;
car il reffere le col de la veille , comme fait l'anus, afin que l'urine ne forte pas fans un relâchement volontaire decemuf- cle ; dans les Jumens il eft fitué au bout de la vefiie , c'eft-à- dirc au trou où le col de la vefiie s'ouvre dans lewar ina.. Les mufcles de la, verge font quatre , ou deux paires ; nous
en avons déjà parlé dans le premier Livre, Chapitre vin<n. La premiere paire eft appellée érecteurs delà verge, & les autres élargiiTeurs ou accélérateurs 5 je renvoyé le Lecteur audit Cha- pitre comme au Chapitre vingt-deux , pour la defeription du mufcle des. tefticules, appelle cremajîtr, qui les fufpcnt ,.& au Chapitre vingt-fept, pour les mufcles du clitoris qui'font deux' paires, comme ceux de la verge à laquelle il reffcmblc. |
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CHAPITRE. X VII.:-.
Des Mufcles du Paleronde t Epaule. Près avoirfuffifa mment traité des mufcles des trois ventres,
il me refte à parler de ceux des membres : je commence- rai par les plus en devant dont les premiers font ceux qui. re- muent les épaules ; mais avant d'entrer en matière il'eft bon de remarquer que les mufcles qui fervent à remuer les os- ont feulement leurs attaches dans les os qu'ils remuent, mais qu'ils prennent leurs origines de quelque asd'au-deffus ou dé quel- qu'autre partie lupericurç 5 ainfì Ics mufcles qui meuvent la- cuifie naiiicnt de los des hanches ou de l'es des aines, &c. L'épaule à quatre mouvemens, fçavoir en dcvant„en arrière., L'épaulé a 4,
en haur& en bas : ces mouvemens font faits par quatre pairesp?ircs" de muicles propres : la premiere paire eft fituée entre les deux épaules dont elle couvre le Commet. Ils font appeliez capuchons à caufe 'de leur fèffemblance avec
le capuchon d'un Moine ; leur premiere origine eft charnue capuchon!6 °*" & fine : ils la prennent de l'occiput ou du derriere de la tête; mais en defeendant au bas du col ils ont d'autres commence- mens membraneux qui partent de cinq des pointes des vertè- bres du col,& aufli de]a huitième ou neuvième des fupé- rieures de la poitrine ; mais immédiatement après ils commen- cent à s'étrécir & ils defeendent vers les épaules dans tout le fom- ;ITTI ': : ■
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24s L'ANATOMIE
met defquclles ils font attachez auffi bien que dans le paleron
ou os de l'épaule , & dans la plus large partie de l'os du col > cette paire de mufcles à caufe de fes diverfcs origines a plufieurs fortes de fibres deftinées à différens mouvemens ; ainfi quand la partie fupérieure du mufcle qui naît de l'occiput fereffere, alors l'e'paule cftélevée obliquement en avant versla tête, cette partie étant garnie avec des fibres obliquesj & quand cette par- tie qui naît des vertèbres du col fe reffere, alors elle eft tirée droit de ce côté-là. i. Les éleveurs. La deuxième paire eft appellée éleveurs, 5c dans ks Hommes mufcles de patiences ils fontfituez au dcffusdel'os du col com- mençant des progreftions tranfverfes delà premiere 2. 3. & quatrième vertèbre du coldefquelles origines s'étant unies dans le milieu j ou environ de la longueur des mufcles, ils font en dernier lieu attachez dans les épaules à leur coin d'en-devant: l'ufage de ces mufcles eft de tirer les épaules en haut & en devant. j.Lepetkden- ^a tW'fiéme paire'eft appellée les petits dentelés ou la plus ««lédedevanc. baffe paire faite en fcie : ils font fous les mufcles pecioraux ou du poitrail, & naiffentdes quatre côtes fupérieures avant qu'elles deviennent cartilagineufes par quatre portions char- nues; quirepréfentent les dents d'une fcie; de-làils vont unpeu en biais à l'epa ule , & s'attachent dans fes progreffions,appeliées progreftions faites en ancre avec un large tendon, en partie charnu & en partie nerveux : lufage de cette paire eft de mou- voir les épaules en devant du côté du poitrail. i-Lcsrhomfat- { La quatrième & dernière paire eft appellée Rhomboïdes; ils - font fîtuez fous les capuchons ; ils font minces, larges & quar- rez: ils naiffent charnus des progreffions ou pointes de derriere
des trois plus baffes vertèbres du col > & d'autant des fupé- rieures de la poitrine ; & continuant à être charnus ils font attachez dans la bafe des épaules : leur ufage eft de tirer l'épau- le un peu en haut & en arrière vers le dos. |
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CHAPITRE
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DU CHEVAL.
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249
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CHAPITRE XVIII.
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Des Jïiïujcles de tos de l'épaule.
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CE que nous appelions l'os de Pe'paule eft cet os qui prend
du bas du paleron jufqu'à la jointure fuivante que nous appelions le coude. II eft néceflaire défaire cette diiHnciion parce que le paleron ôc cette partie font communément com- prifes fous le nom d'épaule. |
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Chaque épaule
neuf mufcles |
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Les mouvemens de l'épaule font cinq , fçavoir vers le dos,
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vers la tête , vers la queue , vers la poitrine & circulairement: fçivoin». deux
chaque épaule a neuf mufcles pour tous ces mouvemens éleveurs dont deux la meuvent vers la tête, fçavoir le deltoide & le |
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fufépineux. '
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Le deltoïdes.
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Le premier eft appelle' deltoïdes à caufe de fa figure qui
reffemble au à des Grecs : il eft charnu & triangulaire, naif- fant du milieu de la clavicule , du fommet de l'épaule & de' tout le haut du paleron i il va jufqu'au milieu de l'os de l'épaule où il eft attaché : ce mufcle a diverfes fortes de fi- bres dont les unes coulent obliquement en bas , telles font celles qui font dans fa partie de devant, les autres oblique- ment en devant qui font celles de la partie de derriere, & une troifiéme forte qui font placées dans le milieu, qui coulent directement vers la jambe de devant ; c'eft pourquoi quand les fibres de la'partie de devant font reilerrées, l'épaule eft élevée en haut & en devant vers le nez du Cheval ; fi celles du milieu font refter rees elle eft levée directement vers le dos 5 fi c'eft celles de derriere , elle eft portée obliquement en arrière ; c'eft pourquoi outre le principal ufage de ce mufcle qui eft de lever l'épaule il fert encore, comme on voit à d'au- tres mouvemens. Le fécond éleveur de l'épaule eft appelle fufpineux par quel-
ques uns , & par d'autres le fufcapulaire fupérieur de L'épaulet parce qu'il eit fitué tout en haut du paleron ôc remplit toute la cavité qui eft entre fon épine & fon bord fupérieur : il naît long & charnu de la pointe de l'épaule , ôc paflant fur le paleron il s'attache par un tendon large & fort au coi de l'os 4e l'épaule : pluficurs Auteurs croyent que ce mufcle non feu- li
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Le fufpineux,.
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250 L' A N A T O M I E
lcment élevé l'épaule, ce qui eft fon principal ufagc comme
étant un des éleveurs , mais qu'il aide aufiî à la tourner en rond. lo.Deux abaif- Les abaifleurs de l'épaule font deux,fçavoir le très-large & le LeSt v l grand rond ; le très large eft ainfi appelle àcaufe de fa largeur» car il couvre avec fon compagnon prefque tout le dos; on l'ap- pelle auiîi mufcle gratte-cul dans les Hommes : fon commen- cement eft membraneux & large» & vient des fommetsde tou- tes les pointes des os du col qui font entre la fixiéme vertèbre de la poitrine & le milieu de l'os factum , & auftl de la partie fupérieure de l'os ileum, ou os de la hanche; de-là il monte en haut jufqu'à ce qu'il vienne à cette partie du dos où les côtes commencent à fe courber vers le dos 5 là il devient plus charnu & eft porté fur le coin de derriere ou plus bas du paleron, au- quel endroit il commence à devenir plus étroit,maisil continue' à être charnu & il s'attache en longueur par un large & fort ten- don deffous la tête fupérieure de Fos de l'épaule fur fon côté d'en devant entre les mufcles pedoral & rond dans un efpace qui eft entr'eux à ce deflein. Il tire l'épaule vers la queue & un peu obliquement vers le dos. te grand rond. ^c deuxième qui tire l'épaule en bas eft appelle le grand mufcle rond : il prend fon origine de tout le bas côté du pale- ron & s'attache àia partie fupérieure & intérieure de l'os de l'épaule avec un tendon court, maisfort & large : fon ufage eft le même que le premier, de tirer l'épaule versla queue. 3e. Deux ti- Les deux paires de mufcles qui tirent l'épaule en devant font reur en devant, appeliez le pedoral & le coracoidien : le pedoral eft ainfi ap- -s pectoraux. pen.éàcaufe qu'il eft deffus le côté d'en devant du poitrail ; il a un commencement très-large & prefque tout-à-fait mem- braneux ; il prend cette origine de plufieurs endroits > car fa partie fupérieure naît du milieu de la clavicule du côté qui eft proche de la poitrine ; fon milieu de toute la longueur de l'os de la poitrine , fes bouts, des cartilages des côtes qui fe ter- minent à lui , & fa plus baffe partie naît des cartilages de la 6. 7. & huitième côte. Après qu'il eft né de tous ces endroits, il devient fur le champ charnu & épais, & coulant vers l'épaule il s'attache à l'os de l'épaule avec un tendon court, mais large, nerveux & fort, un peu deffous de la tête , entre le mufcle deltoïdes & celui qui eft appelle biceps ou à deux têtes: l'office de ce mufcle eft, quand il fe refferre également, de mouvoir également & directement l'épaule en devant ou versla poitrine, |
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DU CHEVA L. 251
mais fi toutes fes fibres ne font pas également reflerrées(ca r à cau-
fe de fes divers commencemens il a auîïi diverfes fortes de fibres, quelques unes coulant en travers du basen haut & d'autres de même du haut en bas; ou ne travaillent pas enfemble, alors ce mufcle fait d'autres mouvemens comme de tirer l'épaule plus vers la tête ou vers la queue , félon que les différentes fibres travaillent. Le coracoïdien, eft compté par Bartholin pour le neuvicme Le comùìdiem
mufcle de l'épaule : ce mufcle dit-il a été premièrement obfervé par Armtius & PUcentinus , mais nous le reconnoîtrons avec les Auteurs modernes pour le fixiéme & le deuxième qui tire vers la tête : il fe nomme Caracoïdien à caufe qu'il tire fon origi- ne des progreflions car acoï de s on du paleron , de-là il atteint au milieu de l'os de l'épaule où il eft attaché : fon ufage cft,comme difent ceux qui l'ont découvert,de tirer l'épaule aux progreflions de l'os du paleron ou en devant fur la poitrine. L'épaule eft portée vers le dos par trois mufcles qui font 4». trois tï-
le foufpineux, le foufcapulaire & le rond. reursen arriéra /-> 1 • • n 1 • n. 1 / r' • ou versie dos.
Celui qui eft reconnu pour le premier eft le louiepineux Le foufépineux»
nommé par quelques uns le fufcapulaire inférieur : il eft fitué
fur le paleron & remplit toute l'efpace qui eft entre fa pointe
& fon plus bas bord, comme le fufcapulaire fupérieur remplit
l'efpace fupérieure : il naît charnu de la baze du paleron fous
fa pointe, & devenant plus étroit à mefure que l'os du paleron
s'étrécit, il s'attache avec un tendon large& court au quatrième
ligament de l'os de l'épaule.
Le deuxième qui tire l'épaule vers le dos, eft le foufcapulaire, £e foufcapt^
parce qu'il eft fituée deflbus l'qs du paleron entre cet os & les laire. côtes ; il eft très-charnu , naiflant ainfi de la partie intérieure de la pointe du paleron, il eft triangulaire comme l'os, deve- nant plus étroit par degrez en defeendant, ôc il s'attache à m des ligamens de l'os* de l'épaule. Le troifiéme ôc dernier de ceux qui tirent l'épaule vers le Le petit ton&.
dos eft appelle le petit rond à caufe de fa figure : il naît du plus bas bout du paleron & eft attaché au col de l'os de l'épaule. A l'égard du mouvement en rond de l'épaule iln'eftpas fait
par un mufcle particulier, mais par plufieurs des fufdits mufcles qui agiflent fuccefllvement. |
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t' A N A T OM IE
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2 5^
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CHAPITRE XIX
Des Mufcles de la Jambe tf du Pied dff
devant,.
Que Ja jambe-T* A partie de la jambe qui commence au coude & finit au
de devant d'un § A genou ■. répond dans les Hommes à celle qui va depuis le S^foptmîe^011^]"^11^11 PoiSnet 5 mais le Cheval n'a qu'un os dans cette
au bras d'imefpaee 5 c'eft ce, que nous appelions l'os du coude : & dans les Homme. Hommes il y en a deux ria partie, que nous appelions le genou Raccorde plus exactement avec le poignet des Hommes, car en
l'examinant pour voir fa compolition , j'ai trouvé qu'elle eft faite de. deux rangs, de petits os comme eft fait k poignet des Hommes, & non comme leur genou qui eli compofé d'un feul petit os rond , appelle la rotule , attaché entre les jointures de la plus baffe tête de l'os de la* cuilïe & des têtes des deux os de leurs jambes. Cette rotule fe trouve exactement au haut de la cuiiïe du Cheval du côté du ventre ,& cette partie répond parfaitement au genou de l'Homme , comme je le prouverai par la fuite > l'os qui eft deffous le genou du Cheval «5c que nous-appellons l'os de la jambe , a deux petits os qui lui font attachez & qui defeendent par fes côtes dans prefque toute fa longueur, c'eft-à-djrejufqu'à deux ou trois ppuces.du boulet. Or cet os de la jambe qui va depuis le genou jufqu'au boulet: répond à ce qu'on appelle le deflus delà main des Hommes » où cette efpace qui «ft entre le poignet .& les premières join- tures des doigts ■:-. l'Homme a cinq os en-cet endroit , & le Cheval n'ena que trois: de mêmele boulet répond aux premiers joints des doigts ,1e paturon aux-feconds ,& le petit pied fur lequel eft la corne à ces joints des doigts fur lefqucls les ongles croiffent ; ainfi toutes ces parties dans le Cheval approchent beaucoup des mêmes parties dans l'Homme, excepté feulement le nombre des os & des.mufcles 5 car le Cheval eft un Animsl dont tout le pied eft néceflairement. remué, dans le même rems, ce qui fait qu'il n'a pas befoin de cette diverfité de muf- cles, qui fe trouvent dans la main des Hommes , d'autant plus encore , que les pieds de devant d'un Cheval ne fervent pas à d'autres jafagys que ceux de derriere. |
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DU C H E V A L.1 253
Nousiillons traiter des mufcles qui font remuer toutes les
jointures dont nous venons de parler , fçavoir l'os du coude , l'os de la jambe , le boulet, le paturon & le petit pied. Premièrement le coude cft ou ployé, ou étendu 5 les plicurs Deux roubles
font deux, le premier defqucls cft appelle mufcle à deux têtes. ployent Ie cotl- à caufe de fon double commencement; la premiere tête quidl£c nteL ou eft tendineufe & ronde par dehors naît du bord fupérieur dcmufciéVckux la concavité de l'os de l'épaule ; la feconde eft plus large &cfitêt£S- formée en partie de tendons & en partie de chairs; elle naît des progreflions du paleron faites comme un ancre, & enfuitc des- cendant par la tête intérieure de l'os de l'épaule , elle fe ren- contre avec la premiere tête & devient un mufcle fort & char- nu qui defeend parle côté d'en dedans de l'os du coude jus- qu'au genou où il s'attache ; il porte le coude en devant & un peu en dedans. Le fécond ployeur cft appelle brachial interne, à caufe qu'il Lebra
eft fur le côté d'en dedans de la jambe 5 il eft fous le biceps <5cterne" eft un peu plus court que lui, il eft d'une fubftance charnue ; il prend fon commencement proche du bout de ce mufcle de l'épaule appelle deltoïdes , environ nu milieu de l'os de l'épau- le auquel il eft fermement attaché , après quoi il marche com- me le premier, & va s'attacher au coté de devant de 1 os du ■ coude un peu au-defius du genou 1 il aide le mouvement du premier. Le coude a auffî deux mufcîes qui retendent, &c qui font à Deux auflï qui
•fon côté d'<n dehors & de derriere : le premier à caufe de fa ^?"^"^ longueur eft appelle le long 5 il naît fort «5c large en partie, ncr- ' ; - j veux & en partie charnu (ce qui fait que plufieùrs lui donr
rient deux têtes ) du plus bas côté de l'os du paleron; enfuite il defeend au côté de derriere de l'os de l'épaule 6c de l'os du coude , & s'attache en dehors juftement au genou : il tire le coude du côté du dos & un peu en dehors , & par-là il l'étend tout droit. Le fécond extenfeur du coude cft appelle le court, parce 2.. Le court.
qu'il naît ds derriere le col de l'os de l'épaule', & terunt la même route que le premier , il s'attache au bas de l'os du coude dans le même endroit où le premier eft attaché, dont il aide le mouvement. Il y a des Anatomiftes qui en comptent encore deux autres , Lebrachialex-
dont le premier s'appelle brachial externs, acarpe qu'il eft pia-térieur° C-é.au côté d'en dehors du bras de l'Homme; mais St>i<relïius le |
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Li.iij
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254 L'ANATOMIE
regarde comme la feconde tête du mufcle long , parce qu'il
eft joint avec lui, & qu'il s'attache avec avec lui & avec le muf- cle court. 1>mmi, L'autre eft appelle ancone ; ce mufcle a un" petit corps, il naît
de la partie baffe de derriere de l'os tie l'épaule , ôc il s'attache
à l'epaifleur d'un doigt ou de deux au«deffous du coude ; mais quelques-uns le prennent pour n'être qu'une partie du mufcle court. Paffons maintenant à la jointure qui eft communément ap-
pellée l'os delà jambe , & qui répond véritablement au dos de- la main des Hommes : cette jointu te eft ployée ou étendue com- me le coude, Deux mufcles Deux mufcles fervent à ployer la jambe ; le premier eftap-
qui plient l'os ^ Cllkitai interne; il naît de la bofte intérieure de l'os de le-
de la ïambe. x h , 1. Cubital in- paule, oc defcendant le long du cote de dedans du coude , il terne- s'attache dans les cotez intérieurs ôc de derriere de la furfa-
ce de l'os de la jambe.
z. Radial in- Le fécond eft appelle dans les Hommes radial interne , ôc |
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tenie.
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très-improprement dans lesChevaux,puifqu'ils n'ont point d'os
qui s'appelle/Wm ou rayon 5 ila la même origine,progreffion & attache que le premier. Deux mufcles H y a auffi deux extenfeurs , le premier eft appelle cubital ex- extenfeufs. terne ; il naît -de la bofte de dehors de l'os de l'épaule , ôc def- terne. * " cendant au bas du coude , il s'attache au côté de devant ôc de dehors de la tête de l'os de la jambe. 1. Radial ex- I-e fécond extenfeur eft appelle radial externe, impropre- terne, ment dans un Cheval, il a la même origine,progreflion ôc at- tache que le premier. La jointure d'cnfuiteeft le boulet qui répond aux premiè-
res jointures de la main d'un Homme , comme le paturon ré- pond aux fécondes jointures, ôc lé petit pied aux dernières où les ongles croiffenntoutes ces jointures font pliéesou étendues de même que les précédentes ; mais à?anr que nous décri- vions les mufcles qui achèvent leurs a&ions, il eft bon de par- ler d'un mufcle qui eft appelle dans les Hommes palmaire » parce qu'il eft étendu fur la pa-me de la main ; mais dans les Chevaux il eft étendu fur la foie du pied ; c'eft pourquoi le nom de plantaire lui feroit plus convenable ; il naît charnu de la boffe intérieure de l'os de l'épaule , mais immédiatement près il finit en un tendon mince qui defeend à la foie du pied. |
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DU CHEVAL 255
Le boulet » le paturon &le petit pied font pliez par deux Deux mufcles
mufcles :1c premier eft appelle fublime : je fuppofe^ que e'eft ^drott^ parce qu'il couvre lefuivant j il naît de la bofle intérieure de petit pied. l'os de l'épaule , & s'attache dans le petit pied. J* Le iuWime. Le fécond eft nommé le profoiidjil naît de la partie fupérieu- a. Le profond
re de l'os du coude , & s'attache dans le petit pied. Ces trois parties font étendues par un mufele très-confidé- Us font éten-
rable appelle le grand extenfeur j il naît de la bofle extérieu-dus Par un > re de l'os de l'épaule , &.fon tendon s'attache au côté de de- ^?*™*exten* vant & de deflus du paturon & du petit pied > quelques-uns en font deux mufcles. SUITE DE LA PLANCHE XIX.
Repréfente un Cheval va en coté , afin qu'on voye le plus de
mufcles qu il é/l poffible. figure Seconde
Le mufek oblique defeendant du ventre. A A
Le mufele oblique montant du ventre à l'endroit de fon ori- B gine à l'os de la hanche.
Son tendon membraneux qui atteint à la ligne blanche. C
Le mufele tranfverfe du ventre. D
Le mufele droit de la même partie, E
Le mufele pe&oral. P
Le grand dentelé. G
Le deltoïdes de l'épaule. H
Le dentelé de derriere. v \\
Le capuchon ou trapèze. •' K
Le Sacrolumbes. L
Le très-long du dos. M
Le demi épineux. N
Les mufcles intercoftaux. O O O O O
Les côtes mifes à découvert. P P P
Le bout ou la paitie cartilagineufe du paleron,appelléela Q,
pointe de 1'épaule.
Le petit feffier. R.
Le moyen feflìer. . S
Le grand feuler. T
Le deltoïdes de la cuifle ayant fon tendon rompu, y
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256 L'AN AT O Ml E
XX" Le mufcle bicefs ou à deux têtes.
Y Le vafte externe. :
Z Le mufcle droit.
a Un des mufcles propres de la joiie appelle latéral.
b Un mufcle des nazeaux appellephitirum ou du breuvage d'a-
mour.
c Le mufcle externe ad du&eur ou-mufcle fermeur du nez.
d L'orbiculaire qui tire les lèvres enfemble » étant commun
aux deux lèvres.
c Les mufcles des paupières.
f Le mufcle des tempes.
g Le trompeteur.
h Un des mufcles du col appelle'le long, fituéfous lefophage,
mais qu'on ne peut voir en cette figure , à caufe de fon atti-
tude. ii Un des mufcles propres de la tête, appelle mafioìdien. K Le mufcle de la tête appelle' triangulaire oufplenium fembla-
ble à une rate.
I Le mufcle du front.
m Un des mufcles qui meuvent le col, appelle' l'e'pineux.
n Le tomolixu$ ou trigeminus , ainfi appelle'de fon triple pli.
o Le fousclavier tiré un peu en dehors de deflbus les autres
mufcles.
p Le foufpineux ou le foufcapulaire inférieur. q Le fufépineux ou fuiçapulaire fupérienr.
r Lefcalene ou triangle inégal.
i' Le grand rond un peu hors de fa place à fon bas bout,
t Le mufcle à deux têtes.
u Le long.
W Le brachial externe,
x Le cubital externe.
y Le radial externe.
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a
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Le radial interne.
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(3 Le cubital interne.
II Le gajlrocnemius ou ) unica u interne des deux jambes de àct*
rie re. 2 2 Le gaftroenemius ou jumeau externe des mêmes.
3 Le tendon du mufcle plantaire fortant comme d'une coulis
4 Le tibial de devant.
5 5 L'extenfeur de la dernière jointure dedoigts ou le long, ail*-
fi appelle par le Doûeur Brovvn,
CHAPITRE
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DU C HEY A t; a5?
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CHAPITRE XX.
Des Mufcles du Fémur ou au haut de la cuijfe
du ChevaL
PA R le haut de la cuifle nous entendons cette partie qui va
depuis l'os de la hanche jufqu'à celui qui eft appelle la ro- tule qui confitte en un os long & large qu'on appelle fémur : cet os a une tète ronde qui entre dans la cavité ronde de l'os de la hanche » de façon qu'il peut remuer de tous les fens, ce qui fe fait parle moyen de quantité de mufcles deftinezà accom- plir fes mouvemens : quelques-uns plient le haut de la cuifle en avant ; d'autres4a remuent en arrière, ôc par conféquent rétendent : une troifiéme forte la ployent en dedans comme quand un Cheval frote une jambe contre l'autre ; une qua- trième forte la remue en dehors ,■& une cinquième prefquc obliquement : nous allons parler premièrement de ceux qui la ployent en devant qui font trois. Le premier eft appelle pfoas ou lombaire-, ileftprcfquerond, lesplieursdeîi
épais & fort ; il eft dans la partie intérieure du ventre le long''0"1^""^0^. des vertèbres des reins i il naît charnu des progreflions tranf- lombaire* verfes des deux plus baffes vertèbres de la poitrine ,-& des deux ou trois fupérieures des reins ; de-là defeendant par le côté d'en dedans de l'os iteum, il finit par un tendon fort & rond qui s'attache au côté d'en dedans de la partie fupérieure de la plus petite tête de l'os de la cuifle ou fémur : fon ufage eft de tirer fortement le haut de la cuifle en haut & de la porter un peu en devant; les roignons font placez fur ce mufele près de l'endroit où fes nerfs entrent en lui. Le fécond qui tire en devant eft appelle iliaque interne ou le ^.t"tii*\w%»*
mulcle intérieur de la hanche ; il naît avec une origine petite teneur* & charnue du côté d'en dedans de l'os de la hanche , & fe joi- gnant par fon tendon au premier mufele, il s'attache avec un tendon rond à la petite tête de l'os du haut de la cuifle ; fes u fa ges font les mêmes que ceux du premier ; fçavoir de lever le haut de la cuifle en haut & de la porter par ce moyen en. de- vant i mais il ne la remue pas tant en dedans que fait le Kk
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25$ L'ANATOMIE
3. pettine ou Le troifie'me eft appelle pefiwé> il naît large & charnu de
du pèrni. jji ligne de l'os de l'aîne proche fon cartilage, & il s'attache au
côté d'en dedans du bas de l'os du haut de la cuifle avec un ten-
don large 5 fon ufage eft de tirer le haut de la cuifle en haut & en dedans ; ce mufcle eft celui , qui dans les Hommes aide à mettre une cuifle fur l'autre lorfqu'on eft affis. Les extenfeurs Venons maintenant aux mufcles qui plient la cuifle en ar* font auflì trois* rjerc ? & par conféquent l'e'tendent , comme quand un Che-
feuièr. val s'étend lui-même 5 ce mouvement eft formé par trois muf-
cles , le premier eft appelle le mufcle feflier le plus en dehors
ou le plus grand feflier ; il naît avec un commencement très- charnu du fommet de l'os de la tête & de l'os facrum, : en- fuite defeendant un peu obliquement , & paflant deffus la jointure de l'os du haut delà cuifle , il devient plus étroit & il fe termine ainfi en un tendon fort & large qui s'attache à la partie intérieure de l'os du haut de la cuifle , juftement au- deflus de la rotule ; il paroît même aller jufqu'au fommet de l'os du bas de la cuifle : fon ufage eft de tirer la cuifle en ar- tiere , & ainfi de l'étendre j il fert aufli à aider le Cheval à re- culer. z. Le moyen Le fécond eft appelle le moyen feflier ; il eft plus large que feûîer. le premier & il le cotoye aufli-bien que le troifieme ci-après:
on les voit tous deux fans ôter le premier, comme vous voyez
difiinûement dans la figure fuivante > il naît avec un com- mencement charnu 5c large, un peu plus haut que le premier, de la pointe de l'os de la hanche, & va jufqu'au bout du haut de Fos delà cuifle dans le côté d'en dehors de laquelle il s'attache avec un tendon large, fort & membraneux? fon ufage eft d'e- ; rendre le haut de la cuifle & de I3 tirer en dehors & en arrière» comme quand le Cheval fe pofte pour uriner. 3.Le petit feflier". Le troifieme & dernier des extenfeurs eft appelle le petit fef-
"fier"; j] naît à la même hauteur que le premier de l'épine de l'os de la hanche ; il eft rond , pointu ôc charnu à fon origine» :. dans fon chemin il devient plus large ,& defeendant oblique- ment par le côté du fécond mufcle , il s'attache au bas bout de Tos du haut de la cuifle vers fon côté d'en devant 5 il aide le mouvement du premier , th\int la cuifle en haut & en ar- rière. Un Moteur de Le haut de la cuifle eft tiré en dedans par le mufcle Ç dansUll£çavoirlg rrois ou cluatl'c têtes j car il pafle fous ces deux noms»parce que
muicle à trois quelques uns afmrerît qu'il a trois têtes ou commencemens ï
ou quatre têtes.
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DU CHEVAL. iS9
d'autres difent qu'il en a quatre : ce mufcle paffe pour le plus
pais de tous les mufcles du corps 5 il eft compofe'd'une grande diverfité de fibres. Le premier de fes commencemens vient de la partie fupé-
rieucc de l'os des aînés, d'où il naît avec une tête ncrveufe;3c en defcendant, il s'attache au côte' d'en dedans du plus bas bout de l'os du haut de la cuitfe. Le fécond naît du bas côté du même os, il eft charnu & lar-
ge , & s'attache au côté d'en dedans de l'os du haut de la cuifle un peu plus haut que le premier. ■' Le troifiéme naîrcharnu &un peu nerveux de toute la partie
baffe de l'os de la hanche , tournant autour de la circonféren- ce de ce large trou , "& il s'attache proche le dernier. Le quatrième naît nerveux & charnu du bout du haut de
la hanche , & enfuite coulant tout le long'du côté d'en dedans de la cuifle 5 il finit en un tendon rond , qui fe joignant avec le tendon de la premiere partie dece mufcle , s'attache avec elle au plus bas bout de l'os du haut de la cuifle. Le haut delà cuifle eft portéen dehors par quatre mufcles Quatre muf-
aDDcllez o/uadri-iumeaux , lefqucls tous font placez furie côté ,ïreau!,ei?t la
,rr ■ j- / a r ,. . , . - .cume en dehors d en dehors de 1 os du haut de la cuifle : le premier eft appel* appeliez quadri-
le iliaque externe & formé en poire , à caufe qu'il reflemble à pmaux. une poire ; îUclt plus long que les autres , & mit rond de la nCt x plus baffe & extérieure partie de l'os facrum -, de-là il defeend fur le côté de derriere de la plus grande tête de l'os de la cuifle, & i! s'attache au côté d'en dehors du plas bas bout de l'os du haut de la cuifle. Le fécond & troifiéme n'ont point de noms particuliers ,
mais tous les deux naiffentde la boffe de l'os ifchium proche l'un de l'autre ; ils s'attachent avec le premier. Le quatrième & dernier eft appelle le quadri-jumeau quar-
ré j-il eft plus charnu & large que les autres > il naît de h par- tie'intérieure de la bofle de Y ifchium à la diftance de deux ou trois pouces du troifiéme , Se aboutit avec le premier. Il faut mettre au rang des quatre mufcles fufdits : ce muf- tt'&hàldeï&i
cle que nous avons nommé le deltoïdes de la cuifle n'en trou- vant aucun dans les Hommes qui lui réponde pour qu'on puif- fe en emprunter le nom, il naît, comme on voit, dans la fi- gure,du coté d'en dehors'du bout de l'os ileum avec un com- mencement pointu , mais s'élargiflant immédiatement après il devient triangulaire & s'attache avec un tendon large Se K kij
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DU CHE V A L. x6r
charnu de là partie fupérieure de l'os ileum à fon côté d'en de- tâftfal*t*mte.
hors, & quand il eft proche de là grande avance de l'os de amieiiir£e* là cuifle , il devient large , nerveux& membraneux, ce qui fait qu'on l'a appelle la bande ernmailliotante ; car il entoure pref- que tous ks mufclcs delà cuifle; quand il eft defcendu juiqu'à l'endroit que l'on appelle le genou dans les Hommes , qui eft cette jointure que nous appelions le haut du bas de la cuifle des Chevaux , il pafié en travers fur la rotule, & s'attache en dernier lieu fur le côté d'en devant de l'os du bas delà cuifle ; fon ufage eft d'étendre cette partie en droiture , & félon quel- ques Auteurs , de la tirer un peu obliquement en dehors. Le fécond extenfeureft appelle le long étendeur ou le coû- i; Le long.
turier ,,à caufe qu'il fert à mettre les jambes en croix comme font les Tailleurs j il naît pointu & nerveux de la partie fupé- rieure & d'en devant de la progreflion de l'os ileum , .& def- eendant obliquement au côté d'en dedans de la cuifle ,. il de- vient plus charnu & large, continuant ainfi jufqu'à ce qu'il ar* rive au côté d'en dedans du bas de la cuifle un peu au-deflbus de la rotule où il finit en un tendon large , qui s'attache à l'os du bas de la cuifle ; fon ufage eft non-feulement d'étendre le bas de la cuifle , mais aufli de la tirer en dedans ; c'eft pour- quoi quelques Auteurs le reconnoiffent pour un desplieurs de là cuifle. Le troifieme eftappellé fe droit ; il naît du bord le plus bas 3. Le droit,
de l'os de: la hanche , & defeendant avec un corps rond & charnu droit en bas du côté d'en devant de la cuifle , il arrive à là rotule où il finit en un tendon fort & large, qui defeend fur la rotule à laquelle il tient, & il va s'attacher au côté d'en devant delà partie fupérieure de l'os du bas de la cuifle. Le quatrième eft appelle vafte externe, à caufe qu'il eft gros 4ir Levafte ex-
& charnu 5 & qu'il deicend en dehors du mufcle droit ; il naît £«rne. large & ncr-veux.de la racine de la plus grande tête de l'os de la cuifle > s'attachaht ferme àia partie d'en dehors dudir os, juf- qu'à ce qwii vienne à la rotule où il devient membraneux, & s?uniflant avec le tendon du mufcle droit, il s'attache au mê- me os & dans le même endroit que le précédent, mais à fon cô- té d'en dehors. Lecinquiéme eft appelle vafte interne ; il coulé au côté d'en .
dedans du droit ; il naît delà racine de la plus petite tête de terne. ein-
l'os de la cuifle & du col dudit os avec- un commencement Nerveux, & devenant.eufuite charnu-, il defeend au bas de Kkiij_:
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*6o L' A: N. A T O M I E
membraneux au côté d'en dehors de l'os du haut de la cuifle;
cette attache eft ôtée dans-la figure fuivante vuparoît par fa.
fituation qu'illaide le mouvement du quadri-jumeau quatre.
la cuifle eft Le haut de la cuifle eft tourné en rond obliquement par
tournée un peu deux mufcles appeliez houcheurs, parce qu'ils empliflent le
en rond par deux; , . *\Ç ., T. „' * '. ,] , . r' ', mufcles. grand trou qui elt entre 1 os pubis & los de k hanche ; le pre-
i. Le boucheur mier eft appelle boucheur intérieur; il naît dutour intérieur
inteneur. du trou ci-devant dit , ,& paffant en travers du bout de l'os de
la hanche, il s'attache dans k cavite.de la plus grande tète de
l'os du haut de la cuifle..
». Leboucheurr L.autre eft appelle boucheur extérieur ; il naît du tourex-
«ueneur, térieur dudit trou avec un commencement charnu & large >
& tournant autour du col de l'os du haut de k cuifle , il finit
en un tendon fort & large qui eft attaché dans la cavité, de k
plus grande tête de l'os dek cuifle. avec le premier.
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C HA; P LT RE XXL.
tDes~MuJcles du Tibia ou au bas de la mi$z
du Cheval,,
E s mufcles du tibia, ou bas de la cuifle du Cheval font en*
,même nombre dans les Chevaux & dans les Hommes , mais leurs attaches font différentes à caufe que les Chevaux, n'ont qu'un osau bas de la cuifle qui répond à k jambe de 1 Homme ,.& que les Hommes en ayant deux*-, plufieurs mufcles s'attachent l'un à l'un & les autres à l'autre, ce qui n'eft point au Cheval j.d'ailleurs ces mufcles dans l'Homme Se dans le Cheval.fe reflemblent en origine, fubftancc, figure; &courfc,ce que je vais démontrer dans ce Chapitre & dans?' le. fuivant. m la jambe efti: £e bas de la cuifle a trois mouvemens qui lui font pro- mufclesî'arCinqPrcs' ■• fçavoir d'être piiée , étendue & remuée obliquement' i.Lemembra-en dehors : tous les extenfeurs font à la partie de devant de wuX' k cuifle ; le premier eft appelle le membraneux; ce mufcle eft appelle par Bartholm leloigneur, parce qu'il eroyoit que fon >
oflicc étoit de mouvoir le bas de k cuifle ohliquement en; dehors ; mais ce mouvement eft attribué depuis Bmholtnwxi peplité, & le membraneux étend le bas de la cuifle : il nâit |
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262 L'ANATOMIE
l'os de la cuiffe, s'y attachant ferme jufqu'à ce qu'il vienne àia
rotule fur laquelle il paffe , & cnfuite il s'unit avec les deux premiers, & s'attache au même endroit où les premiers font attachez. Quatre muf- Les plieurs du bas de la cuiffe font quatre ; le premier, félon clés puent U Bartholm , eft appelle' à deux têtes : d'autres Auteurs le recon- J T. Le biceps ouno^cnt pour le cinquième &dernier , parce qu'ils- fuppofent à deux têtes, qui) y a cinq mufcles plieurs. Il naît pointu oc nerveux de l'os du haut de la hanche , & e'tant porté au côté d'en dehors de la cuiffe, ii devient charnu environ vers fon milieu , ce qui for- me comme une feconde tête ; il defcend enfuite & il devient plus épais & nerveux jufqu'à ce qu'il fe termine en un tendon fort , qui s'attache au côté d'en dehors & un peu derriere une avance qui eft à l'os du bas de la cuiffe 5 l'ufage de ce mufcle eft de plier le bas de la cuiffe en la tirant en arrière. Le demi- Le fuivant, félon Bartholm, eft le demi membraneux qui eft |
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membraneux.
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compté par d'autres pour le quatrième plieur; il naît de la boffe
de l'os du haut de la hanche , comme font les deux premiers avec une tête petite Se membraneufe : de-là il defcend au bas de la partie de derriere de la cuiffe & parvient jufqu'à l'os du bas de la cuiffe , dans lequel il s'attache avec un tendon rond par derriere", eri cet endroit qui eft appelle dans 1 Homme le jarret. 3. Le déminer- Le troifiéme , fuivant le même Auteur ,eft le demi ner- |
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veux.
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veux , ainfi appelle -à caufe de fa lu bilance qui eft en partie
nerveufe & en partie charnue , comme le premier eft appelle demi membraneux , parce qu'il eft en partie charnu & en partie membraneux ; il naît petit «Se nerveux de la fufdite boffe de l'os du haut de la cuiflê,ainfi que les deux premiers : dc-là defeendant obliquement par la partie de derriere & inté- rieure de la cuiffe , il devient charnu ; fon tendon gagne vers le milieu de l'os du bas de la cuiffe , & s'attache à la partie d'en dedans & là plus baffe. Le grêle. Le quatrième eft appelle mufcle menu ; il eft compté par quelques Auteurs pour Je fécond plieur du bas de la cuiffe î mais je le rangerai d'après Bartholm le quatrième & dernier; il naît large & nerveux du milieu de l'os de faîne juftement à fa jointure, de-là il defcend du côté d'en dedans de la cuifle jufqu'à ce qu'il vienne à l'os du bas de la cuiffe au côté d'en dedans,duquel il s'attache avec un tendon rond proche du pre- mier. |
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DU CHEVAL 263
Nota. Que comme quelques uns de ces mufcles font placez les
uns en dehors & les autres en dedans, fi ils travaillent enfemble ils tirent le bas de la cuifïe directement en arrière, mais fi un feul eft refferré, alors il plie le bas de la cuiiïe un peu du côté que lemufcle eft placé & en arrière. Il y a un autre mufcle dont l'ufage eft de mouvoir le bas rT . .
1 1 -rr . .• -1 À' 1 e 1 , On OUI U
de la cuiiïe obliquement : il naît large & nerveux de la tête meut oblique-
d'en dehors de l'os de la cuiffe, & enfuite devenant charnu il ment,fjavoirlç coule tranfverfalement du bas de la cuifleàla partie de derriere^ ' ' & d'en dedans de la bofte fupérieure de l'os du bas de la cuifle où il s'attache. |
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CHAPITRE XXII.
Des Mufcles de la jambe de derriere.
PAr la jambe de derriere on doit entendre cet os qui eft
deflbus le jarret du Cheval & qui va jufqu'au boulet ; cet os re'pond aux cinq offelets qui font le coude-pied des Hom- mes; de même le boulet & le paturon répondent aux premiers & féconds joints des doigts dans les Hommes," & enfin ce qui eft appelle le petit pied répond aux derniers joints des doigts où les ongles croiflent. Les mufcles qui meuvent toute la jambe de derriere qui eft
fous le jarrer, viennent des parties dau-deflus du jarref,fçavoir; le fléchiftcur court, Fétendeur court &le plantaire qui eft à la foie du pied ; celui- ci ne peut pas être appelle proprement un mufcle , car il eft très-petit & peu ou point charnu , mais plutôt ligamenteux; d'ailleurs il n'y a que les tendons defdits , mufcles qui aillent jufqu'au pied,& les uns s'attachent à une des jointures fufditcs & les autres à une autre. La jambe eft étendue, ployée & tournée en côté félon que
l'os qui va au boulet eft remué. Premièrement elle eft pliée quand fl eft tiré en haut & en L>os de la jam-
devant; à ce defiein elle eft aidée par deux mufcles : le premici be eft plié par eft appelle le tibial ou mufcle du devant de la jambe à caufe Lmuf^e^., qu'il eft (itué fur la partie de devant de l'os de la jambe vers fon devant, côté d'en dehors : il naît pointu & charnu de l'avance fupé- rieure de l'os du bas de la cuùTe où il s'attache ferme en def- |
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-2$t L'A N ÂTOMÎE
cendant tout le long , & vers le bas il fe termine petit à petit
en un tendon, qui paffant dclTous le cartilage qui entoure le jar- ret eft divifé en deux tendons qui s'attachent au côté d'en de- vant de l'os de la jambe qu'il tire en devant <5c en haut aufli bien que.le refte du pied. i. te péroné Le fuivant cft appelle.perone de deva nr,parcc qu'il naît dans de .dsv.ani. un.Homme de cet os delà -jambe qui cft appelle peroneus ou fibula ; mais commede Cheval n'a qu'un os cnxet endroit que
nous nommons le bas de la cuiffe , il naît de l'avance iuperieure „dudic os & il defeend avec fa fubftance charnue julqu'à ce qu'il vienne à peu-près au bas de cet os où il finit comme le premier en un tendon, qui defeendant par le .côté d'en dehors du jarret s'attache au côté d'en dehors de l'os de la jambe , qu'il remue aufli bien que le refte du pied en avant &■ un peu-en dehors, il eft étendu Le pied eft étendu quand l'os de la jambe eft tiré en arrière, - par trois. ce qui ,fe fait par trois mufclcs , dont le premier eft appelle mien ou jumeau jumeau externe > dans les Hommes il faitia.plus grande partie
-extérieur. de la jambe : il naît dans le Cheval'large & charnu du bas de la tête inférieure & intérieure de l'os de la cuiffe , & aufli de la
tête extérieure du même os ; car il a deux origines lesquelles defeendent féparement pendant un cfpacc,& elles commen- cent à s'unir enfcmble environ vers le milieu de l'os du bas de la cuiffejaprès quoi elles finiflent toutes deux en un feul ten- don large, fort & nerveux qui s'unit avec le tendon du mufclc ci-après, & ils s'attachent tous deux dans l'os de la jambe. x.Gaftrûïntmm Le deuxième étendeur delà ïambe .eft appelle le jumeau ne^r " interne ; il cft un peu au-defîous du premier & naît de la partie de derriere du bout fupérieur de l'os de la cuiffe avec
un commencementfort & nerveux, & devenant tendineux vers le bas bout dudit os ,il s'unit avec.le tendon du premier & s'attache avec lui au même endroit. 3. Plantaire. Le dernier & troilîéme eft appelle plantaire eu mufcle de la foie ; il naît charnu, rond & mince entre les deux premiers»
commençant de la partie de derriere de la plus baffe tête àc l'os de la cuiffe; & quand il a defeendu un peu fur l'os du bas de la cuiffe il devient un tendon rond & mince qui coule entre les tendons des deux premiers, &fe joignant très-étroite- ment avec eux, il defeend jufqu'à l'os de la jambe où il les laiffe h & marchant tout le long de la partie de derriere de l'os du boulet & du paturon , il fe termine à l'os du petit pied, «Se s'étendant par deffous ledit os, il forme cette partie qui dans les Hommes 5'appellc
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D U CHEVA L, z6s
s'appelle la plante du pied, & dans les Chevaux celle qui
eli immédiatement fous la folle & qu'on voit clairement quand on a déffolé un Cheval* Les tendons de ces trois mufcles qui font ce fort & épais tes tendons de
tendon avec lequel le s Bouchers pendent leur viande eft ap- ces trois muf- pellé à caufe de fa grandeur Se de fa force finguliere la grande qu'on aitile la corde : c'eft auffi ce tendon qui defeend au bas de la partie de grande corde. derriere de la jambe & que nous appelions le nerf de derriere. La jambe eft auffi remuée un peu de côté, c'eft-à-dire en Heft remué
dedans ou en dehors par deux mufcles ; le premier eft ap- en£ôte par deux pelle tibial poftérieur : il naît du bout fupérieur de l'os du derrière". bas de la cuiffe, de-là il defeend entre les mufcles de derriere ci-devant nommez, jufqu'à ce qu'il vienne à la jointure de l'os de la jambe où il devient tendineux j il defeend enfuite du côté d'en dedans de l'os du boulet & du paturon , jufqu'à ce qu'il vienne au petit pied auquel ii s'attache : fon ufage eft de mouvoir le pied obliquement en dedans. Le deuxième eft appelle péroné poftérieur :il naît de la par- t. Le peronf
tie fupérieure & de derriere de l'os du bas de la cuiffe par un dc derriere. - -commencement nerveux & fort j de-là il defeend tout le long du côté d'en dehors dudit os , s'attachant fermement à lui juf- qu'à ce qu'il arrive à fon milieu où il devient tendineux, & il defeend avec le tendon du péroné de devant au côté d'en dehors •de la jointure de la jambe à laquelle cependant il n'eft pas at- taché , car il continué fon chemin jufqu'à ce qu'il atteigne le petit pied au fond duquel il s'attache ; il remitele pied au con- traire du premier, c'eft-à-dire obliquement en dehors. Le boulet, le paturon & le petit pied font auffi ployez ou éten- Le boulet,le pl- dus par leurs propres mufcles ; les ployeurs font deux , le pre- 5"r?r &le,Pe"c
■ rL if'i n> î -rr i *■ * j i „• r l • pied font ployez mier eft appelle leflechiffeur long ; n naît de la partie lupeneure par deux muf,
& de derriere de l'os du bas de la Cuffie , il devient tendineux des- Vers le milieu <5c defeend par le côté d'en dedans du jarret aa bas chjiïeur.°nS de l'os du boulet & du paturon dans le petit pied. Le fécond eft appelle fléchiffeur court 5 il naît du côté d'en . _ „
dedans de l'os de la jambe un peu au-deffous du jarret & a la fléchiflèur. même attache que le premier : ces deux plient le paturon & le petit pied , & les tirent en arrière. Les étendeurs font auffi deux ; le premier eft appelle éten- n font aufli
deur long,il naît du côté intérieur & d'en devant de l'os du bas «endus par dc la cuiffe juftenient deflbus la rotule , & defeend fur le côté i/Lelong ere-* ^e devant de cet os de l'os de la jambe & du paturon , & s'at- tenfeur, Ll
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166- L' A NA T O M I E
tache àia partie fupérieure & d'en dehors du petit pied.
Le court ex-__ L'étendeur court naît de la partie de devant du ligament nfénr. qU^ cntoure la jointure du jarret,& defeendant fous le premier • il a la même attache. Ces deux mufcles étendent le paturon &
le.petk pied en le tirant en devant, v
SUITE DE LA P L A N C H E XIX..
Repréfente un Cheval vu far derriere > afin que les mufcles..,■
f e fier s, ejre.fe voy ent plus âiflinçlement. Figure Troifiéme.
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Fin du quatrième Livre*.
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DU CHEVAL.
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267
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LIVRE CINQUIEME
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SOS
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CHAPITRE PREMIER.
Zte la nature ., définition -3 différences Çf
parties des Os. LE s os font comparez par les fçavans & anciens Philofo-
phes à la carcafle d'un vaiffeau à laquelle les autres par- ties font attachées, & par le moyen de laquelle elle lont soutenues ; les os donnent la Habilité, la force & la forme à chaque partie & à tout le corps•': leur connoiffance eft trèi-nécefïaire, car fans elles on ignorerait les origines & les attaches des mufcles, & leurs diflocations &fradures ne pour- roient être guéries fans la connoiffance de leurs figures & de leurs jonûions l'un à l'autre. L'os eft défini, une partie fimilaire la plus feche & la plus !La diftin&ion
froide de toutes les autres formée de la partie la plus terreftre os' de la fémence dans la matrice, ceft-à-dire de l'humeur qui eft dans l'œuf s nourrie avec de femblables parties du fang après la naiffance & humectée avec la moelle. ~ Les os font différens les uns des autres en plufieurs manières; de^a '
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os.
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cette diverfité vient premièrement de leur dureté ou de leur
^oleffejainfi les plus baffes parties des os des tempes font d'une LI ij
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z6$ V A N A T O M I E
confidence très-dure auflî bien que les os des dentsjd'autfes font
mois en comparaifon de ceux-là comme les os fpongieux du nez & ce qui eft appelle' les progreiïions ou avances de quelques os ; & enfin d'autres font d'une fubftance moyenne entre ceux là,.tel eft tout le refte des os. Onjes diftingue enfuite félon leurs grandeurs; ainfi quelques
lins font eftimcz grands, quelques uns petits & quelques uns> d'une dimenfion modérée entre les deux. Ils font auflî divifez par leurs figures 5 car quelques uns font
ronds, d'autres plats, plufieurs ont trois cotez» d'autres quatre, quelques uns rerfembient a un batteau.d'autrcs à une coupe ou à un marteau, à une enclume, ou un étrier, tels que font les os de l'oreille intérieure. Ils font auflî diftinguez parleurs fituations, jonftions, ca-
vitez, fenfations & par d'autres confédérations qu'il feroit trop ennuyeux de pourfuivre plus loin. içurspartjçs.. La plupart des os font divifez en trois parties ; première-- ment la partie qui compofe le milieu de l'os ou le corps del'os j fecondement la partie offeufe qui eft entée fur l'os& qui y tient par un cartilage ; troifiérnement la partie qui fait une élévation fur l'os : la premiere de ces parties n'a pas de nom propre à elles, mais eft appcllée par le nom général d'os ; la deuxième qui eft: cette partie qui croît à l'os eft proprement appellée épiphife ou., progrelfion. Pour expliquer tous ces os, nous diviferons le corps en trois
parties,fçavoir la tête ,1e tronc & les membres ; par la tête nous entendons la tête & le col : la premiere & fupérieure partie de la tête eft le crâne qui-couvre la cervelle, il eft compofé dans les corps humains de quinze ou dix-fept os tant gros que pe- tits : fuivant plufieurs Amtomiftes, il n'y en a que neuf gros , trois defquels font communs au crâne &à la mâchoire fupé- rieure,fçavoir l'os cuneiforme , l'os du joug &l'os fpongieux, les fîx autres font les os propres du crâne & qui le eompofent lui-mê- me, tels font l'os du front, l'os de Xctcïfut ,les deux os au fin' ciput, & les deux os des tempes,dans chacun defquels font con- tenus trois petits os dont nous avons déjà parlé dans le Chapitre de l'oreille,fçavoir le marteau,l'enclume ôc l'étrier 5.& en y ajou- tant le nouvel os trouvé depuis peu à loreille appelle l'os or- biculaire, cela fera dix-fept os 5 les os les plus larges de la tête font divifez par plufieurs futures ou fentes dentelées; ces futu- res & leurs os font en même nombre dans les Chevaux que dans- les Hommes comme on verra par la figure ci-après» |
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DU CHEVAL. 269
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CHAPITRE IL
Des Sutures de la Tête, \
UNe future eft une ionciion d'un os de la tête à un au?„5!qUrCeft
r ■ ^ une "lfure j tre : il y en a de deux fortes , les unes font plates oc fai- & de combiea
tes en ligne droite comme deux planches ou deux pierres ci- deiortes.
mentées enfemble : les autres fonf_dentelées comme deuxfcies dont les dents de l'une feraient placées entre les dents de l'au- tre. Quelques-unes de ces futures font propres au crâne feule- ics futures
ment, & les autres communes à lui & àia mâchoire fupérieu- forit Pr°P«s ou re : de plus , il y a de deux fortes de futures ,fçavoir vraies & j_es proóres fauffes : de la premiere forte font les dentelées ci-devant dites, font vraies ou qui font trois , fçavoir la coronale, la lambdoìdale & la fagit- tale : les fauffes font unies, mais quelques-uns en reconnoif- fent plus & d'autres moins, La premiere des dentelées eft appellée coronale , parce que ■ i-pfiiweet»
c'eft dans cet endroit que les Anciens pofoient leurs couron- nes : cette future dans les Hommes , comme dans les Chevaux coule en travers du crâne au-deffus du front atteignant de l'os de la tempe d'un côté à l'autre os de la tempe : elle joint l'os du front à l'os du devant de la tête. La feconde eft appellée Lmbdoïdale 5 à caufe qu'elle reffem- 2. La futura
ble dans fes diraenfions à la Lettre grecque a lambda ■■> elle eft ^mbdndalt. fituée à la partie de derriere de la tête; elle eft oppofée à la pre- miere, car elle commence au bas èsXoicipùt, de-là elle mon- te obliquement à chaque oreille dans les Hommes & dans les Chevaux un peu au-deffus; elle joint l'os de lW//>#/auxosdu fmeiput & des tempes. La troifiéme ne traverfe pas la tête comme les deux pre- ?• Iafutm>ç
mieres , mais elle defeend du haut en bas; dans les crânes hu« ^//rtf" mains elle va feulement du haut ou du milieu de \xlambdoi- âale jufqu'au milieu de la coronale ; mais dans les Chevaux elle atteint plus loin , car elle traverfe la future coronale & coule enfuite du bas de l'os frontal jufqu'au nez; elle n'eft pas.fi. dentelée dans les crânes des Chevaux que les deux autres le font, comme vous pouvez voir par la figure fuivante 5 elle L1 iij
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27o V A N-A T O M I E
cilla dernière des futures dentelées & fe nommefagittalei-k
caute qu'elle eft droite comme une fle'chc. Les fauffes fu- Les fauflfeg futures propres rcilemblent feulement à une li- ;ures Ione deux. ^aQ & ne fQm p0jm c]u t0ut dentelées ; elles font deux , la prcrùierc qui part delà racine des. progeïîions msmmillai-
r« monte en ligne circulaire & defeend enfuite vers le fond . de 1 oreille après qu'elle a entouré l'os de la tempe ; cette fu- ture joint les os ànfmciput à l'occiput , & l'os fyhenoïàe avec les os des tempes. La deuxième des fauffes futures propres coule obliquement
en bas, naiffant du côté ou. plutôt du fomrnet de la premiere & defeendant vers l'orbite de l'oeil au, commencement de la premiere future commune. Les futures Les futures communes font celles que n'appartiennent pas communes. au crâne feulement , mais font communes à lui, à l'os cunéi- forme & à la mâchoire fupérieure > les fuivantes font les plus remarquables, i. La future La frontale par laquelle la progreffion la plus en dehors frontale- ^c pos frontal eli jointe avec le premier os de la mâchoire fupérieure.
}. La future cu- La feconde s'appelle cunéiforme ; c'eft par elle que l'os fait en coin eu |oint avec le premier os de la mâchoire fupérieure. rJiiL% uture. La troifieme s'appelle cribreufe , elle e(l commune a l'os cnbleufe ou cri- ,.r „ ** r, . .
breufe, cuneiforme oc au feptum ou leparation du nez.
Les futures fervent j premièrement à être les foûpirauxde
la cervelle par lcfquels les excrémens impurs font exhalez ou • évaporez : fetondement à empêcher la cervelle d'être ébranlée,, & que fes parties ne foient pas déplacées dans les mouvemens violens, parce qu'elles laiflént parler les fibres qui vont de la dure-mere au péricrâne qui eft fur le crâne , lesquelles fibres tiennent fufpendués, pour ainfi dire , la durc-rnere &: la cer- velle même qui eft enveloppée dedans , afin que la dure- té du crâne ne l'offenfe pas, & que fa pefanteur ne la porte pas contre le crâne. Les futures font aufli faites pour l'entrée & la fortie des
vaiffeaux,pour la nourriture des parties contenues en dedans du crâne , & enfin pour que fi il arrive fratture à la tête , la fratture ou brifement ne s'étende pas à tout le crâne , mais s'arrête au bout de l'os cafie. |
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DU CHEVAL.
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CHAPITRE III.
Des propres Os du Crâne.
LE s os du crâné fontde deux fortes,propres ou communs;
nous parlerons des premiers dans ce Chapitre , & dès fé- conds dans le fuivant. Les propres font fix, un du front, un de la partie de der?- impropres
riere la tête, deux coronaires , & deux des tempes ; tous ces osfonc fix- font féparez l'un de l'autre par les futures ci-devant décrites. L'os du front eft fftué en devant & fait la partie du de- r. L'osdufront,
vant du crâne ; il eft au-delîus & va un peu au-deflous de l'orbite des yeux ; il eft borné en devant par la premiere fu- ture commune & par la coronale, aux cotez par les os des tempes & en dedans par les os fpongieux. ., Entre les lamines ou écailles de cet os au fornmetdu nez, il Ses cavitez*
y a une large cavité , de laquelle deux trous palïcnt aux na- zeaux : ces trous font remplis de plufieurs fibres ofleufes & pe- tites écailles qui font entourées avec une membrane humide , & qui contiennent une moelle, molle , ou , pour ainfi dire, un corps huileux. Ces cavitez ont:plufieurs ufages , comme premièrement de
préparer l'air qui eft attiré dans, les nazeaux pour la généra- tion des cfprits animaux. Secondement de contenir pour quel- que tems l'air odoriférant , afin que les fenteurs foient diftin- guéesplus à loifir. Troifiémement, plufieurs penfent qu'elles ■ fervent pour la collection des humeurs flegmatiques ;"& d'au- tres enfin- qu'elles aident le fon de la voix : je ne détermine- rai pas là vérité d'aucunes de ces opinions , mais j'obferverai.. i feulement que ces cavitez font par proportion plus larges dans, un Cheval que dans un Homme. Outre ces cavitez , il y a aufiï un finusow recoin formé par
deux écailles , dont l'une qui eft la plus en dehors fair là par- tie fupérieure du dedans de l'orbite de l'œil 5 elle eli polie &z lilTcc , l'autre fait la cavité des yeux de chaque côté; celle-ci n'eft pas lifle'e , mais elle a des inég-ditez qui; répondent aux circonvolutions tournantes de la cervelle , dont elle reçoit les portions boffuës. |
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27a V A K A T O MIE
Ses trous. çct os ju fronra ^nçrx cjciix tl-ous dans la,partie du milieu du
fourcil qui vont à l'orbite àe l'œil, & par lefquels la premiere
branche du nerf de la premiere paire de la tête paffe aux muf-
^progref- dcs du front> lia auffi quatreprogeffions,deuxdefquelles font fituées au
grand coin de l'œil, & les deux autres au .petit coin ; elles ai- lles os ànfmci- cjent toutes à compofer la partie fupérieure de l'orbite. xion.eU Les os du fimiput ou de la partie de devant de la tête font
deux» Se font joints enfemble avec l'os frontal par la future
coronale, par derriere avec l'os de l'occiput par la future Umb~ doïdale,dc chaque côté aux os des tempes par les futures écail- leufes,& à jl'os cunéiforme par une des futures communes : ces os font auffi joints l'un à l'autre dans le milieu du fommet de la tête par une future commune à eux deux, appellée la future i. Leur figure, fagittâle.
face^rVus1^" *-eur ^olu'c c& * Peu Pr^s quarrec ; leur fubftance eft plus
mince que celle des autres os, & confitte en deux feuilles con- caves par tout excepté à leurs plus bas bords où ils font joints aux os des tempes : ils font polis en dehors, mais en dedans ils font mal-unis, ayant plufieurs enfoncemens ou tanières tout le long de la future fagittale aufquclles la dure-mere s'attache fermement 5 ces os ont auffi plufieurs filions longs & tour- nans pour conduire les vaiffeaux qui vont des jugulaires in- ternes par ladite dure-mere à la cervelle ; ils ont pareillement plufieurs petits trous,dont quelques-uns ne pénétrent qu'une feuille : ceux-ci font deftinez pour l'entrée & la fortie des vaif- feaux qui courent entre les deux feuilles , mais la plus grande quantité de ces trous paffe tout au| travers ; ils font faits poul- ie paffage des petites veines & artères de dedans en dehors,& L'os occipital, de dehors en dedans. Enfuite eft l'os de Xocciput ou du derriere de la tête qui fait
la partie baffe du derrière de la tête& la partie du milieu de la baze du crâne ; il eft d'une fubftance plus dure qu'aucun os du crâne , excepté l'os pierreux des os des "tempes ; il eft plus épais en bas où il eft fanschair & où les deux finus de la dure <k pie-mere font joints aux cotez du grand trou par lequel la moelle de l'épine defeend : il eft allez mince & fans aucune cavité intérieure ; mais afin que fon peu d'épaiffeur ne lui pré- judicie point en cet endroit, une large progreffion ou éminen- ce monte du bord de ce trou par dedans, courant tout le l°ng de fon fommet pour le renforcer & l'armer contre plufieurs accidens
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TrU CHEVAL, zn
sccidens, comme coups , &c. cette éminence efl: ce qui fépare
les deux e'levations du cervelet. Cet os eft à cinq angles : par deux il eft joint dans fa partie sa formé Si ■
Supérieure aux os du finciput par la future Umboïàde-, par les connexion, deux autres au côté d'en devant des os des tempes par une des fauffcs futures5 & parle cinquième angle à l'os cunéiforme. Il a en lui plufieurs finus ou canaux , quelques-uns font en -Sts finus.
dedans & d'autres en dehors ; parmi ceux d'en dedans il y en a deux paffablement larges qui font faits pour recevoir les avances du cervelet : quelques autres font faits pour recevoir les élévations de la cervelle même ; & d'autres pour recevoir les deux finus de la dure-mere , afin qu'elle ne foit pas com- primée par les os du crâne ; les deux d'en dehors fe trouvent dans-fa plus baffe partie aux cotez du grand trou , ils font d'u- ne forme demi ronde. Cet os a aufli plufieurs progreflions dont quatre font cou- ses progref-
vertesavec un cartilage gliffant, & font reçues dans autant fions & trous, de'finus de la premiere vertebre du col, mais la plus confi- dérable, de laquelle j'ai parlé ci-devant, fert à fortifier l'os. Il a aufli cinq trous ; le premier eft dans le milieu du bas du col 5 c'eft le plus large de tous les trous d'en dedans de la tête ; il -eft rond & un peu long , c'eft par lui que la moelle allongée fort du crâne dans la cavité des, vertèbres du col : les quatre autres font beaucoup plus petits & font faits pour le paffage -de plufieurs vaifleaux. Parlons maintenant des os des tempes ; ils font fituez aux pes ^ leur conl
cotez du crâne & vont jufqu'au bas des oreilles; ils fe joignent nexion. dans leur partie fupérieure au côté d'en dehors des os de la couronne par la future écailleufe ; ils font joints par devant àia premiere progreffion du premier os de la mâchoire fu- périeure , &leurpartie de derriere eft jointe à l'occiput ^t une des fauffes futures. . L'os des tempes eft large dans fa partie fupérieure , poli <Sc ie«r fiSm'e*
fait en demi rond , mais au-deffous il eft fans régularité com- me un rocher raboteux , inégal &dur , c'eft pourquoi on l'a appelle l'os pierreux. La fubftance de cet os eft aufli variée que fa figure ; car Leur fubftance»
en bas il eft épais & raboteux , mais en montant il devient petit à petit plus fin , & à fon fommet il eft fi mince , qu'il eft prefque tranfparent, particulièrement à l'endroit du muf- «le temporal , & il eft évafé comme une écaille delïus le bas M m
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274 L'ANATOMIE
bord de l'os du fmciput : cet os en defcendant fous l'os de la
tempe ; s'amincit pareillement, leurs Rms. *-es os ^es tcmp£s ont chacun àcxxxjinus ou cavitez : celle qui eft en dehors eft plus large que l'autre ; elle eft donble'e d'un cartilage fitué entre le paflàge auditoire & la progref- fion de l'os du joug : elle eft d'une longueur paffable , cou- lant , pour ainfi dire en travers ,&• la plus longue progrëffion ou tête de la mâchoire inférieure entre en elle ;: ì'zmttjìnus eft en dedans au côté de derriere des progrefïions de l'os du joug » & eft commun à l'os des tempes avec l'os 'du derriere de la tête, leursprogref- De ces/inus&c cavitez il fe forme un appendice aigu, long fions. & Affcz épais dans les Gj^vaux , mais dans les Hommes il eft
bien plus long & délié : on l'appelle, à caufe de fa figure , os •
Jiiloïdes ou os femblable à une plume : l'os de la' tempe a en- core trois autres progrefïions , deux extérieures & une inté- rieure. .. La premiere extérieure eft émauffée , épaifle & courte .'
on prétend même qu'elle eft un peu endedans : elle defeend en bas & reflemble un peu au pis d'une Vache, d'où elle eft appellée mammillaire. La feconde qui eft en dehors coule devant le trou de To-
reille jufqu'à la progrëffion du premier os de la mâchoire fu- périeure, ce qui forme l'os jugal 5 car ces deux progreffions, l'une de l'os de la tempe & l'autre du premier os de la mâ- choire fupérieure étant jointes par une future oblongue, font comme une efpece de pont , pour ainfi dire , ou un joug de Bœufs d'où cet os tire fon nom , & dont nous parlerons dans le Ch a pitre fuivant.\ L*os petreu*, La troifiéme progrëffion , qui eft l'inte'rieure , eft ce qui éft fes trous.&ca- appelle l'os pierreux : il eft paffablement long, ils fort du côté-
d'en dedans du bas du crâne ; il a deux trous , dont Fun don- ne paffage à une artère , & l'autre au nerf auditoire pour en' ti-er dans les cavitez intérieures de l'oreille qui, font trois '■> x fçavoirie timpan ,1e labyrinthe & la coquille : cette progref- fjorf a au côté d'en dehors du crâne trois trous , le premier
qui eft le plus large eft appelle le paffage auditoire : le fé- cond eft étroit .> court & oblique , s'approchant du premier parle premier trou de l'os cunéiforme '■ c'eft par ce trou que la veine jugulaire entre dans les cavitez intérieures du crâne : leUroiféme trou eft fitué entre les progrefïions mammillaires |
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DU CHHA L; 275
& l'appendice phi de ou femblable à une plume , & aboutit
au paflage qui va de l'oreille à la bouche : les anciens Ana- tomiftcs n'ont reconnu que trois petits os cachez dansles cavitezde cette progreffîon , mais les Modernes en comptent quatre, fçavok l'enclume, le marteau , 1 etrier & l'os orbi- cuLiire. Nous en avons parlé & repréfente'leurs figures dans le ttofiérae Livre , & je ne les ai remis ici que pour finir le nombre des os du crâne. |
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CHAPITRE IV.
Des Os communs au Crâne Çf à la Mâchoire
Supérieure.
AP K e's avoir traité des os propres au crâne feulement,
je viens enfuiteà ceux qui fonr communs à lui & à la mâchoire fnpérieure 5 ils font trois, fçavoir l'os fpbe noi 'des ou cunéiforme , l'os cribriforme & l'os jugal. Le premier eft l'os cunéiforme oufphenoïdes, ainfi appelle de Vos-tunhfomtj,
fa fituation qui eft entre les os du crâne & la mâchoire fupé- atloa' rieure , & non à caufe de fa refTemblance avec celle d'un coin; il eft joint en devant à l'os du front , & par derriere à l'os de l'occiput ; par les cotez il eft joint pour la plus grande partie à l'os pierreux 5 il fe joint en haut au premier, quatre & fixie'mc os de la mâchoire fupérieure, & en bas aux os du palais & de la bouche. Il a plufieiirs progrefllons dont quelques-unes font exterieu- Ses progrefc
res & les autres intérieures 5 les intérieures font quatre qui en ^ons* fortent, comme quatre pieds d'une table ou chaife : l'efpace qui eft entr'elles forme h felle de Turquie : les extérieures font font aulìì quatre 5 les deux les plus en devant fe joignent à la mâchoire fupérieure & font appellées les progrefllons ailées , à caufe qu'elle reflemblent aux ailes d'une Chauve-fouris j car elles font épaiffes en quelques endroits, & elles finiffent avec fi peu d'épaifleur , qu'elles deviennent à peu près auffi min- ces & aiguës que les bords d'un couteau : les deux dernières font étendues vers les progreflìonsy^/w^ des os des tem- pes. Mmij*
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27Ô - L'.A NA TOM VE~-
Ses cavitez, Cerosa plufieurs cavitez, dont deux lui font communes
avec les os des tempes & les os; du devant delà tête. Ses trous, Il a.auffi. plufieurs petits trous ; il y en afept à chaque côté?
un.defquels étant rond donne paflage au.nerf optique pour
aller vers l'œil : les autres donnent paflage les uns à l'un- , les autres à plufieurs paires de nerfs ; d'autres font pour les artè- res carotides & veines jugulaires .;.,&; d'autres pour des nerfs. & des vaifieaux du fang. l'os cribriforme, . L'os commun d'enfuite eft l'os cribriforme , ainfi appelle à connexion? & caufe d'innombrables petits trous femblables à un crible , par- lefquels les odeurs pafient aux progreflions mammillaires ou aux nerfs de l'odorats il eft fitué dans k.partie de devant du crâ« ne un peu au-deffous des orbites des yeux fous le milieu de la baze de l'os du front & à la partie fupe'rieure des nazeaux 5 il eft joint par une ligne fimple & unie à l'os du front, ait fécond' os de la mâchoire fupérieure & à l'os cunéiforme. Ses parties. Plufieurs perfonnes ont divifé cet os en quatre parties , dont
la.premiere: eft une progreffion qui eft dans fa partie,Supérieu- re & mitoyenne ; elle, eft longue &;- triangulaire , finiiTant en unepointeaiguë.} .ce qui l'a fait appeller crête de Coq ; elle coule entre les progreffions mammillaires » les féparant l'une, de l'autre : ìc fnus de la faulx tient à fa pointe aiguë., La feconde partie,- de cet. os s'appelle plus proprement os-
cribriforme , étant percé par toute fa fuperficie comme un cri- ble : quelques-uns de fes trousfontdroits & d'autres obliques : on.a obfervc qu'ils font beaucoup plus larges dans les Chiens par proportion que dans les.autres Animaux,, ce. qui fait qu'ils ont l'odorar plus fin>»£ La troifiéme partie eft une progreffion au côté de deflous
oppoiée à la progreffionSupérieure -, laquelle divife la partie fupérieure duaez endeux nazeaux,.d'où elk eft appcllce la cloi-
fon du nez.' La quatrième & dernière partie de-cet os , peut être com-
parée à une éponge, ou à une pierrede ponce, car elle eft po- reufe & pleine de petites cavitez quifont remplies d'une chair fpongieufe : cette partie fpongieufe-eft fituée jufte au fommet des nazeaux : on prend quelquefois cetre partie pour le tout, &-tout l'os eft appelle fpongieux. ou .cribriforme indifférem- ment. « r „„ Cet os fert à faire le .coin d'en dedans de l'orbite.de l'œil ; à i egard de fes autres ufages , ils font décrits au quinzième Laïa-
pitre d» treizième Livre, |
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D U CHE V AL 277
Le troifiéme & dernier os commun au crâne & à la mâchoi- l'os jugal,
re fupérieure eft appelle l'os jugal ; il eft fitué de chaque côté de la face du Cheval entre le paflage auditoire & le premier os de lamâchoire fupérieure : il eft formé de deux os, l'un defquels eft une progrellion de. l'os des tempes qui vient du paflage au- ditoire & fait la. partie de derriere , & l'autre os e'tant plus en devant eft une progeifiondu premier os delà mâchoire fupé- rieure ; c'eft ce qui fait le bas côté du petit coin ou coin d'enr dehors de. l'œil : ces deux progreftions font jointes par une-fu- ture oblique & forment eniemble l'os jugal : defllis cet osculi- le le tendon du mufcle temporal & le tendon du mufcle mâ- cheur ou majjeter qui defcend àia mâchoire inférieure, Plufieurs perfonnes. ne font que deux os communs au crâ-
ne & à la mâchoire fupérieure , &ne recohnoiflént pas celui- ci pour un troifiéme , puifque ce n'eft que l'aflemblage de deux progreflions ; mais cependant on l'appelle l'os jugal. |
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€ H A P I T R E V.
Les Os des Mâchoires £ƒ leurs parties.
N s u 1 t E .viennent les os des mâchoires fupérieures & in-
férieures ; nous allons parler de la fupérieure. La mâchoire fupérieure a de deux fortes d'os , les uns pro- r.es os de la
pres & les. autres communs à elle & au crâne : les commune mâchoire %é- font l'os cunéiforme-, l'os cribriforme & l'os jugal dont nous avons parlé dans le Chapitre ci-devant : il s'agit à préfent des os propres à la mâchoire même qui font le plus bas côté de l'or- bire de l'œil, le, nez , les joues & le palais. Douze os font toutes fes parties? fça voir fixa chaque cô- r. Vos zìgoma,
té de la face , le premier eft appelle Zhomatime f pareeque par *'?»' ou del'u- r rr -i c~ï* 1 1 1 ■ j 1' - t -\ h nion , ou de la
fes progreflions il lait la plus grande partie de los jugal : il eu pomette.
fitué à la plus balle partie du coin d'en dehors de f œil, .& la
compofe.
Le fuivant. eft un os rond , petit , fin Se fragile , fitué dans Zi Vosiaoy?
le.coin d'en dedans de l'ceil , appelle os lacrymal.-, parce qu'ils
a un un trou en lui, par lequel fort l'humeur léréufe qui fait
les larmes dans les Hommes: c'eft fur ce trou. ,qu'eft la uetitc
glande z^cliéc caruncule-Ucrymde,.qui détourne le continuel
Mm iij
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278 L' A N A T O M î E
écoulement de la fufdite humeur ? il y a aulfi dans la plus baffe
partie de cet os un autre trou qui va à la cavité des nazeaux , par lequel une branche delà premiere paire de nerfs pafle à la peau intérieure du nez. 3. L'os moni- Xe troifiéme eft fitué dans le côté d'en dedans de l'œil ; ilfe |
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ge,
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continue en dedans avec les os fpongieux des nazeaux ; il eft
large,prefquequarré& auffi fin &tranfparent que l'écaillé d'un Poiffon 5 il eft poli à fon core d'en dehors , mais en dedans il eft raboteux «5c inégal, à caufe des écailles qui s'attachent a lui: il eft joint à quatre osj fçavoir à l'os du front ,à l'os cuneifor- me , au fécond os de la-mâchoire qui eft le fécond fufdit, & à l'os des joues dont nous allons parler > il n'a point de nom particulier , d'où vient qu'on l'appelle os innommé ou fans nom. $. L'os des Le quatrième os eft appelle l'os des joues, parce qu'il fait joues. ja pius grande partie des joues & du palais, il contient dans Sa. connexion -
' fes cavitez les dents d'en haut : il eft plus large qu'aucun autre
os de la mâchoire fupérieure & eft borné par plufieurs futures? car fans compter les dents qui font enclavées en lui, il eft joint à plufieurs os aufquels il aboutit : premièrement il eft joint en haut proche du nez à l'os du front, au-defibus à l'os cunéiforme ôc à l'os du du palais, en devant à l'os ïacrymal & au cinquième os qui fait la partie fupérieure, du nez , qui eft celui qui va être décrit, & enfin à fon propre compagnon qui eft l'autre os des joues. Ses trous. Cet DS a tro^s trous dont deux font fous lorbite de l'œil ; c'eft-à-dire un de chaque côté qui vient de la bafle partie de
l'œil en dehors : leur ufage eft de laifler pafler d'eux branches de la. cinquième paire de nerfs hors de l'orbite de l'œil pour fe diflribuer furia face dansles parties où. ils font employez. Le troifiéme de ces trous eft dans le palais au côté de der-
riere des dents mâcheliercs où les deux os de la mâchoire fe rencontrent 5 il eft immédiatement après divifé en deux , l'un defquels coule d'un côté'dufeptum du nez , & l'autre coule de l'autre jusqu'aux nazeaux pour lefquels il pafle par ces trous une petite veine & une petite artère. Il a aufii une cavité de chaque côté du,nez fous l'orbite de
l'oeil ; cette cavité eft couverte avec une membrane très-fine,
elle eft fouvent remplie d'un phlegme vifqueux & gluant.
l'os dune*. Le cinquième os de la mâchoire fupérieure fait avec fon
compagnon l'éminence ofleufe du nez } ç'eft un petit osa peu
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DU CHEVAL" 279
près qnarré;ileftdur ,folide & affez épais ;il a plufieurs petits
trous ; il fc joint par en haut à l'os du front , c'eft-à-dire à fes progreùìons intérieures ; par les cotez d'en deflus il eft joint au premier os ,& un peu plus bas au quatrième os de la mâchoire fupérieure; dans le milieu il eft joint à fon compagnon, & par deflbus aux cartilages qui font la baffe partie du nez. Le fixiéme eft celui qui fait le palais avec fon compagnon ; L'osdu palais,
c-eft un os large, fin & folide, & à fon bout où il eft raboteux il reffemble à un demi cercle ; il eft joint par derriere aux pro- greiiions ailées» de l'os cunéiforme, & à fon côté d'en dedans à la cloifon des nazeaux ; ilfe joint auffi comme l'os du nez au quatrième os de la mâchoire fupérieure qui eft l'os des joues, & enfin à fon compagnon dans fa partie de derriere. Cet os a auffi deux trous, un de chaque côté, qui vont en
haut & en arrière à deux trous de l'os cunéiforme. Nous allons parlerà préfent de la mâchoire inférieure, qui k5°sdela piâ-
fait la plus baffe partie de la capacité delà bouche -, elle dif- rieure fes pro- fere de la mâchoire fupérieure en ce qu'elle eft mobile : elle greffions■&/&««. eft longue Ôc à fes deux bouts,il y a deux progreffions que quel- ques perfonnes ont appellées cornes; celle qui eft la plus en- devant monte en haut ôc d'une bafe large , elle devient aiguë - aboutiffant en une efpece de pointe ; cette pointe reçoit le tendon du mufcle temporal 5 ce tendon l'entoure & y eft fer- mement attaché : de-là il arrive qu'une luxation de la mâchoire inférieure eft très-dangereufe ôc difficile à guérir à cai^e de l'extention de ce tendon qui arrive en cette occafion. La progrelïion de derriere eft appellée articulaire, parce
qu'elle ferr pour l'articulation ; celle-là a un col & une tête oblongue qu'on appelle condyle ; cette tête eft couverte par un cartilage pour faciliter fon mouvement : elle entre dans le finus de l'os pierreux qui eft auiïi couvert d'un cartilage , ôc elle y eft attachée fermement par un ligament membraneux ; aux cotez ôc aux racines de ces progreffions il y a de petits finus ou cavitez , mais elles font plus profondes en dedans qu'en dehors : le principal ufage de ces deux progreffions eft de fervir de paffage ou d'attache aux mufcles. Cette mâchoire eft très-dure & tres-folide j elle a de châ- Ses cavités &
que côté plus en arrière que dans les Hommes une cavité «ous. qui contient un fue moelleux pour fa nourriture 7 elle a auffi quatre trous, dont deux font aux racines de fes progrefiions par lefquels une branche de la cinquième paire des nerfs > |
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ïîsfe L'ANATOMIE
une veine 5c une artère parlent pour aller aux dents j les deux
autres trous font à la partie de devant aux cotez du men- ton : c'eft par ces trous que deux filets de ladite cinqnie'me branche de nerfs fortent pour fe répandre aux mufeies & à la peau de la lèvre inférieure. Zesévéoles. Cette mâchoire a comme la fupéricure des alvéoles ou |
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des dents
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étuis pour loger les dents: ils font profonds afin que les
dents {oient plus fermement attachées & enfoncées en eux ' quand quelques dents tombent, comme les dents des Pou- lains , &c. ils s'effacent en fort peu de tems , & la gencive devient unie fans qu'il refte aucun creux. |
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CHAPITRE VI.
De la figure , grandeur ^nombre & articula*
tion des Dents. . Les dents, leur TT Es dents font d'une fubfïance rrès-durc ôcplusdureque
fubilance & ;-H ^ i j ^ i n. j i • n.
vaiiïeaux. p 4 tous les os de tout le refte du corps ; leur partie qut eit
hors des gencives eft polie & fans aucune couverture ou peau,
mais la partie qui eft dans les afae'oles eft un peu raboteufe ÖC couverteavec une membrane fine, qui eft d'un fentiment très- exquisxelles qu'on appelle dents mâchelieres ont en dedans une cavité manifefte 5 mais les incifoires ou dents de devant & les crocs en ont une très-profonde: il entre dans ces cavitez par de très-petits trous qui font dans les racines des dents , à chaque dent un petit rameau d'artère des carotides , une veine des ju- gulaires & un filet des nerfs de la cinquième paire , lequel fe répandant dans h membrane fine qui entoure ladite cavité ia rend d'un fentiment très-vif ; mais la partie offeufe de la dent eft d'elle-même infenfible. Ces vaiffeaux ci-devant, fçavoir la veine , artère & nerf font unis enfemble & enfermez avec une peau commune quand ils entrent dans la mâchoire, en dedans de laquelle ils ont un canal propre pour aller tout le long du deflbus des racines des dents , à chacune delquelles racines ils envoyent de petits filets qui y pafient comme nous venons de Trois fortes dire, de dents. Les Chevaux comme les Hommes ont de trois fortes de dents i.ies Jencives.^avoir ies COUpantes, ^ ^ents de chien & les mâchantes ; les
coupantes
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DU CHEVAL; 2§r
Coupantes ou incifives font celles que nous appelions les dents
de devant, parce qu'elles font fitue'es à la partie de devant des mâchoires ; leurs bords font aigus comme ceux d'un cou- teau ; elles font larges afin qu'elles puiffent mieux mordre ou ramaffer l'herbe, &c. elles font douze, fçavoir fix à chaque mâ- choire i chacune n'a qu'une racine qui eft affez large & même ordinairement plus large qu'aucune des racines des dents mâ- chelieres. Celles d'enfuite font appeliez crochets ou crocs dans les Che- *• Les canines
vaux g mais dans les Hommes elles font appellées dents canines, °u- s dc
if • 'cnien ou ci'Q«
non feulementparce quelles relTemblentaux dents d'un Chien checs.
& qu'elles fortent des gencives comme celles des Chiens, mais
âuffi à caufe de leur ufage qui eft de ronger & de brifer avec
leurs pointes aiguës ce qui eft trop dur pour les dents de de
vant $ elles n'ont aufti qu'une racire.
Les troifiémes font les dents doubles ; elles font appellées , T„, . . .
rr 3. Les molaires
molaires parce que le manger eft moulu par elles comme le ou mâcheliws*
bled eft broyé par la meule: il y en à vingt-quatre, fçavoir douze à chaque mâchoire : elles font fituées dans la partie intérieure de la bouche & font environnées à leurs cotez d'en dehors par les joties. Les deux dents de devant qui font les plus proches des dents Commen£ m
de Chien font celles par lefquellesl'âge d'un Cheval eft connu connoît l'âge jufqu'àpres l'âge de fept ans, parce qu'elles ont plufieurs petites d'un cheval paç écailles fines pofées en rond fur la fu perfide de leur fommet dont le milieu paroît creux 5 quand on trouve cette cavité c'eft un figne certain que les Chevaux n'ont pas encore fept ans, & on doit obferver aufli que plus les Chevaux font près de cet âge,plusla cavité diminue,de forte que quand ils vienent à avoir fept années complètes, elle eft totalement effacée , 6c on ne connoîtplus l'âge du Cheval par ce ligne ; carpar le perpé- tuel ufage que les Chevaux font de ces dents, lefdites écailles de leur fommet qui forment cette cavité„s'ufent, de forte que tout le fommet des dents devient uni & plat. Les dents molaires ont auffi des inégalitez à leurs fommets,
mais ces creux font d'une nature bien différente des autres,car ce font de petites foffes longues qui vont de tous les fens ; cette inégalité leur eft très-neceffaire pour brifer l'aliment, |
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Nu
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282, L'A N A T O M I E
PLANCHE XX.
Les figures premiere & feconde reprefentent les futures du crâne
d'un jeune Poulain nouvellement pouline', paraqu'elles ne font pas fi a fées a- difinguer dans un Cheval qui a pris fa croifr fame. Figure Premiere.
Montre les futures du fommet ejrdes cotez du crâne,
A A A La premiere future appellée coronale.
BB La feconde propre future appellée lambdoïdale , à caufe
qu'elle reflemble àia lettre j'lambda des Grecs.
CC G La troifie'me propre & vraie future aççcliéclfagittak > ou femblable à une flèche.
J)D La premiere propre faufle future ainfi appellée,parce qu'elle n'eft pas en dents de feie comme les trois autres} elle eft auiïi
appellée écailleufe.
JE E i-a premiere future commune, par laquelle la plus baffe progreifion de l'os du front eft jointe avec le premier os de la
mâchoire fupérieure.
•je La feconde commune future par laquelle Pos cunéiforme * ou femblable à un coin eft joint avec ledit premier os de la,
mâchoire fupérieure ; elle eft appellée cunéiforme.
G La troifie'me future commune appellée cribreufe , qui eft commune à l'os cunéiforme & zü feptum, ou cloifon fe'parante
_ des nazeaux. La future commune quidivifel'osjugal en deux,
Fig. ' 2,
Montre les futures du fond du crâne. AÂ La future commune qui joint le fond de l'os occipital, ou dis
derriere de la tête à l'os fphenoïde.
J3.B.B B Plusieurs autres futures qui appartiennent au fond de i'of du crâne.-
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DU CHEVAL. 2gj
Les figures trois ejr quatre', reftêfkntent les os du erme tant
propres que communs avec leurs trous four l'entrée* $* fortie de vaijjeàux autant qu'on peut le voir en deux f gure s y l'une montrant le fom?net ey l'autre le bas du crâne. Fig. 3-
Montre les os fuperieurs du crâne , du nez çy de U mâchoire
fupérieure.
Les os du fmeiput ou partie du devant de la tête. A A
Les os des tempes fur lefquels font les mufcles temporaux. 13 B
L'os jugal. M AI
La future commune qui joint l'os du front & les os de la O O
Hlâchoire fupérieure enfemble.
Les fix dents de devant de la mâchoire fupérieure. . D D D
Un trou un peu au-deffus de la gencive fupérieure par le- X
quel paffent les veines & artères dû palais , qui fe répendent
enfuite autour de la lèvre fupérieure.
Fig. 4.
Montre les os dit derriere ejr du bas du crâne avec leurs trous, L'os de l'occiput. A A
Les trous par lefquels la fixiérne paire de nerfs fortent du B B
crâne. Les deux trous, par lefquels la feptiéme paire de nerfs for- C G
tent du crâne. Les trous par lefquels les nerfs du goût qui font difperfez D D
autour de la langue paffent des mufcles de l'os hyoïdes & de plufieurs autres parties dans la bouche. Les trous par où les artères & veines jugulaires extérieures E E
paffent dans le crâne. Un trou dans la progreffion de l'os cunéiforme appelle pte'ri- F H
goïdes > fitué au bas du crâne. Deux, trous dans les os du palais. jj fj
Le trou du palais par lequel l'artère & veine du palais paf- j^
fent de la bouche à la lèvre fupérieure. Les trous par lefquels les veines,arteres & nerfs paffent pour OO^.
N n ü
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284 L'ANATOMIE
aller aux racines de toutes les dents.
P P Les trous par lefquels les nerfs optiques pafifcnt à l'orbite des yeux.
Y Y Les fix dents de devant de la mâchoire inférieure. XX Les crochets ou dents de chien.
•^E M Les trous par lefquels la cinquième paire de nerfs fort du
crâne.
Les figures cinq & fix montrent une tête de Cheval & les ma'
choir e s vues en coté ; on y voit mieux les os qn'on n'apas\pu fi bien diÇinguer dans les figures précédentes, % 5-
•"■ L'os des 'tempes fur lequel le mufcle temporal dk placé.
B Le trou du crâne par lequel fort un petit nerf de la cervelle
qui fe répand autour du fommet du crâne.
■D D Les os qui font le fommet du nez.
H H Uos jugal.
£ ( Les trous par lefquels paffe une branche de nerfs de la cin-
quième paire qui fe répand fur les mufcles de la lèvre fupé*
rieure & des nazeaux. •k La production ronde de la mâchoire fupérieure quieft ap-
pellée cervix,
•M- Le paffage auditoire.
** Les progreffiohs mammillaires de l'os de la tempe.
OCiQ L'os de la mâchoire inférieure.
P P Le trou par où le nerf de la cinquie'me paire fort, lequel
nerf donne des filets aux mufcles de la lèvre inférieure.
0. La produ&ion de la mâchoire inférieure qui entre dam la
fupérieure.
& L'os de l'occiput ou du derriere de la tête..
Fig. 6,
Montre feulement le crâne ejr la mâchoire fupérieure , l'inférieure
étant êtée -, afin qu'onpuiffe mieux zioir les trous qui font dans le fond du crâne, & qui et oient cachez, dans la précédente figure par l'articulation de la mâchoire inférieure. t^ Le trou par où Les nerfs paffent de la cervelle à la mâchoire
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l
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fupérieure.
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D ü CHEVAL 285
Un trou par où paffe un petit nerf de la cervelle , lequel fé E
fépare fur le fond de l'occiput Ôc fur les autres parties du fond du crâne. Uu trou par lequel paffe une branche de la veine & artère F
extérieure jugulaire pour entrer dans la cervelle. Un trou par où paffe la fixiéme paire de nerfs, fuivant le G
Do&eur Willis. Le trou par lequel les nerfs optiques vont de la cervelle aux H
yeux. Un trou par lequel paffe une autre paire de nerfs, qui fe I
répand dans les mufcles de la langue, Se envoyé auffi des filets aux mufcles des oreille». Le trou par ou fort la veine du palais. K
Un autre trou par lequel paffe un petit filet de l'artcre 5c jyf
yeine intérieure jugulaire , pour entrer dans la cervelle. Le paffage de lbüie. q
Un trou par lequel un petit nerf fort de la cervelle pour être q
diftribué autour du fommetdu crâne. Le trou par où le nerf delà cinquième paire fort delà ma- s
choire fupérieure après qu'il a donné des filets aux racines des dents mâchelieres , de-là il marche vers la lévre inférieure, où il eli difperfé dans fes mufcles. Deux autres trous dans le fond du crâne, par lequels paf- x X.
fent d'autres paires de nerfs qui font difperfez autour de k tête , de la face & de la bouche. Les figures Jept & huit montrent les deux mâchoires [épatées
lune de l'autre & leurs os bri fez,, afin de faire voir les racines des dents , & ?ot*r montrer comme Us nerf fe diftnbuçnt dans les racines de chaque dent, Fig. 7,
Les dents de devant. A A
Les deux productions de la mâchoire inférieure qui s'arti- B B
culent dans la fupérieure.
La progreffton à laquelle le mufcle temporal eft attachée. C G
Un trou par lequel paffe une branche de l'artère & de la D Veine extérieure jugulaire.
Un trou par lequel paffe la branche de nerfs de la cinquième E
paire , laquelle branche coule tout le long des dents, leur
N n iij
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286 V AN A T O M I E
donne des filets de nerfs & cnfuite va fé terminer autour
des lèvres , foumiffint des filets à tous les mufcles des lèvres & du nez. Nota.. Que ce nerf à lèvre fupérieure eft celui que les Ma-
réchaux appellent la corde 8c que fouvent ils coupent pour prévenir le bronchement, croyant que cette corde atteint du bout du nez où ils le coupent aux jambes de devait & de-là au pied , & que tirant la tête en bas > il fait broncher le Che- val ; mais cette incifion eft plus propre à empêcher le mou* vement des le'vres qu'à remédier au bronchement. K Un petit trou par lequel paffe un nerf de la tête au peri*
crune.
T Le même trou dans la mâchoire fupérieure que la lettre E montre dans l'inférieure ,par lequel le nerf que les Maréchaux
appellent la corde, paffe aux lèvres.
S Les crocs ou dents de Chien de la mâchoire inférieure. Y Le paffage auditoire ou le trou de l'oreille.
Y Un des crocs de la mâchoire fupérieure. *
1,2.3.4.5.6. Les dents mâchelieres. OOOO Le nerf qui envoyé des filets aux racines des dents de la
mâchoire inférieure j ce nerf eft la premiere branche de la cinquième paire du Do&eur Willis* |
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DU CHEVAL. 287
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CHAPITRE VIL
2)? l'Os de la Langue appelle Os
Hyoïdes. L'Os hyoïdes eft de la figure de la Lettre Grecque (v. y f filon) L'os hyoïdes j
& eft fitué à la racine de la langue par deflbus : c'eft cet os ^^"^ & fes qui la foûtient & l'affermit en fa place : il eft compofé de trois ' • os ; fça voir un au milieu qui eft plus large que les deux autres j
il eft boflu en devant ou en deflbus, & un peu creux en de- dans ; il eft joint par fon côté boflu à la baze de la langue : les deux autres os font à côte' : on les appelle fes cornes j il y a deux cartilages attachez au premier os, & un cartilage à cha- cun des deux autres ; ils font tous attachez aux parties qui les joignent par unefubftance en partie charnue & en partie ner- veufe : il a trois f nus ou cavitez , fçavoir en haut un finn s en travers pour recevoir la feconde paire des mufcles propres à lui & fes à cotez j il y en a deux autres qui fe trouvent deflbus la premiere paire des mufcles attachez à fes cotez. Quoique cet os foit petit, cependant fon ufage eft très- Ses wfagefc
grand ; car prefque tous les mufcles qui font mouvoir la lan- gue lui font attachez ou en naiflenti ilfert auffi à aider l'ouver- ture du gofier 5 car il reçoit ïépiglotte dans fon fein quand elle s'e'leve en haut dans le tems de la refpiration ; & enfin quel- ques-uns des mufcles du larynx naifîentdelui. |
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CHAPITRE VIII.
Des Os du CoL
AP R e's avoir traite' des os de la tête, nous allons à pré-
fent expliquer fes os du col : ils font de deux fortes , fçavoir les clavicules & les vertèbres : nous allons parler des clavicules. Il y a deux clavicules, une à chaque côté relies font appel- les clavicules,
léesainfij, à caufe de leur reflembian.ee à une ancienne clefleur fowtancc Si mages.
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283 L' ANATOMIE
qui avoit la figure de la Lettre italique f. ou parce qu'elles fer-
ment, pour ainfi dire la poitrine ; car quelques-uns .les comp- tent parmi les os de la poitrine ; leur fubftance eft fpongieufe & épaiffe , particuiietement autour de leur tête , mais dans leur milieu elles font jointes par un bout au fommet de l'os de la poitrine ; & par l'autre au premier os du dos , en quoi elles différent de celles des Hommes qui font jointes aux pro- g re filons des os de l'épaule : leur ufageeftde foûtenir les pale- rons afin qu'ils ne gliiTent pas en bas avec l'os de l'épaule fur la poitrine ,ce qui arrive fouvent dansles fra&ures ou difloca- tions de ces parties. Les vertèbres Les vertèbres du col font fcpt, & on les compte de la tête du col. en defeendant j ainfi la plus proche de la tête eft la premiere ; il y a dans chacune d'elles une large cavité » de même que dans
celles du dos & des reins pour laifler pafler la moelle fpinale : outre cette large cavité, commune à toutes les vertèbres, elles ont encore chacune deux autres trous plus^ petits dans leurs progreffions tranfverfes, par lefquels les veines & artères cer- vicales montent à la tête & entre chaque progreffion ; il y a un troifiéme trou , ou plutôt la moitié d'un, car une moitié eft formée par le bas côté de la vertèbre fupérieure, & l'autre moi- tié par le haut côté de l'inférieure : c'eft par ces trous que les nerfs de la moelle fpinale fortent. La premiere ^a Premicre vertèbre eft appellée atlas , parce que dans les cui'atlas. Hommes cet os porte la tête immédiatement fur lui : le corps de cet os eft plus folide que les autres, il n'a point de progref-
fion ou pointe par derriere, ayant feulement une forte de bofte demi ronde à la place d'une progreffion ; il paroît que cela eft ainfi, de peur que la plus grande paire droite des mufclcs de Ja tête qui miflent de la feconde vertèbre du col ôc marchent fur tout fon côté de derrierede foientpas bleflezlorfque l'Ani- mal plie la tête en devant, mais il a toutes fes autres progref- fions , fça voir les montantes, les dépendantes & les tranfverfes; il a en dedans du côté d'en devant de fon grand trou un finus de figure demi circulaire qui e.ft doublé avec un cartilage , & qui reçoit la progreffion, qui eft faite comme une dent, de la feconde vertebre. • La feconde oh La feconde vertebre eft appellée endentée, parce qu'il fort
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P«ndentée.
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hors de fon côté fupérieur entre fes deux progrefîlons afeen-
dantes un appendice ou progreffion ronde & longue , fern- blableà la dent de Chien d'un Homme , ou au crochet dans un
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DU CHEVAL. 289
ira Cheval : cette dent cil couverte avec un cartilage, & en-
tre dans le fmus fufdit de la premiere verte'bre : c'oft fur cette dent que la tête tourne comme fur un pivot 5 de-là vient que quelques - uns la nomment effieu. Cette partie de la dent qui n'entre pas dans \zàSx.fimts, c'eft-à-dire fa baze , eft entou- re'e d'un ligament qui la lie à Yocciput. Cette verte'bre & les quatre fuivantes ont des pointes ou progrefiions de derriere , chacune desquelles eft divife'e en deux pour que les ligamens Ôc mufcles s'y attachent plus fermement : il n'eft pas befoin de de'erireles autres .en particulier , parce qu'elles,reflemblent en .tout à la fecónde , excepte que leurs progreilions des cotez font plus larges & divifées en deux , comme celles de derriere , ôc la feptie'me. ne différé pas des autres comme dans lesHommcs, Les corps des verte'bres du col font plus longs que de celles du dos & des reins, & quoique le col du Cheval foit très-long, ce- pendant il n'en a que fept > comme les.Hommes,.& il y en a yingt-quatre , tant au dos qu'au reins , quoique tout cet cf- pace ne foit pas fi long que le col. |
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N
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CHAPITRE IX.
Des Vertèbres du Dos 3 des Reins & des \
Cotes.
LE dos eft compofé de dix-fept vertebres : ce nombre eft
e'gal à celui des côtes d'un feul côré 5 car aux deux cotez de chaque verte'bre il y a une côte : la clavicule s'attache , com- Le dosa dix* me nous avons dit, à la premiere verte'bre du dos, &. la der- e^ Ycnc iCS* niere côte eft articulée dans la vertèbre que nous recon- noiffons pour la premiere des reins , dans laquelle cette côte eft cependant jointe de façon, qu'il n'eft pas aifé de di- re fi elle tient au fommet de la verte'bre ou au plus bas bout de la dix-feptiéme du dos: les corps des verte'bres du dos , auifi-lcu^",^.erl& bien que leurs progrefTions , different un peu des corpi fions. & des progreffions des verte'bres du col 5 car les corps des verte'bres du col font plus longs ; les progreffions de derriere des verte'bres du dos ne font pas fendues en deux comme el- les du col,& les tranfverfes font plus courtes & êmoufie'es;.ccl!e?> ci n'ont point de trous , comme il y en a dans celles du col mais elles ont chacune unjhws peu profond dans lequel L O o
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290 L'ANATOMIE
te s'attache en partie ; d'ailleurs les progreiïions de ces vertè-
bres ci & de celles du col font en nombre égal; fçavoir quatre obliques, c'eft-à-dire , deux.qui montent obliquement, & deux qui defeendent de même ; deux aux cotez , & une aigué ou âfe derrière ,qui cil appelles la pointe ou épine. Lés corps cle ces vertèbres né font pas fi folides que ceux
du col, mais elles font plus enflées, plus épaules & plus plei- nes de petits trous deftinez à hifler paffer les vaiffeaux du fang à la moelle fpinale : de plus , elles ont deux trous à cha- que jointure pour la fortie des nerfs qui viennent de la moelle fpinale : chacune de ces vertèbres a de chaque coté un Ji'nus ou cavité pour l'articulation de la tête de la côte , & ceux du col n'en ont point, parce qu'aucun os ne fe joint à-eux. Nota. Que les progrefhons des cotez des deux ou trois
plus baffes vertèbres commencent à devenir plus courtes, leurs pointes font plus émouffées ; elles deviennent plus unies en dehors , & elles ne tournent pas fi fort en bas que celles de ci- devant ; à l'égard de la grande cavité qui fe trouve dans le mi- lieu de leurs corps , elle eft proportionnée à la moelle qu'elle contient. Les reins en j)es os jtl dos ( nous venons à ceux des reins qui font la co\-ps7propre" troiliéme partie de l'épine : ils font fept, & font plus gros que fions & coìrne-.ceux du -col êc du dos : -leurs progreiïions de derriere ou Xi9a* leurs pointes font plus courtes, mais plus larges & plusépaif» fe que celles du dos : celles-là fe plient un peu en haut-, mais
celles-ci fé courbent un peu en bas: leurs progreiïions. des cotez excédent celles du dos en longueur; les vertèbres des reins - font jointes l'une à l'autre par un cartilage gliflant ., la plus haute à la dernière du dos, & la plus baffe à la premiere de Outre les trous qui fontàleurs cotez entre leurs jointures
pour la fortie des nerfs , ils en ont auffi plufieurs autres petits pour l'entrée des vaiffeaux du fang ; à l'égard de leur trou du milieu , il c'a inutile d'en parler en particulier, vu qu'il ne dif- fère pas du dos ayant une largeur proportionnée à l'épaiffeur de la moelle qu'il contient. . , . Il y a trente-quatre côtes, fçavoir dix-fept de chaque côté ; sous. V l leur fubftance eft en partie offeufeôc en partie cartilagineufe , tant pour la fermetéque pour rarticuIation,afin que fuivant l'oc- cafion elles puiffent ceder un peu fans être brifées : elles font di- vifé.çs en deux efpeces , fçavoir vraies & fauffes ; les vraies font |
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D U C H E V A L, loi
les neuf fupe'ricures 5 elles font ainfi appellécs, parce que cha-
cune avec fa compagne forme un cercle complet ; elles font jointes par le moyen des vertèbres au dos par derriere , &à l'os de la poitrine par devant : les côtes font articules dans les os du dos par derriere par le moyen d*un peu de fu bilance carti- lagincufe:cctte attache eft bien exprimée dans la figure fu iva n- te ; chaque côte à l'endroit de fon articulation dans la vertè- bre a deux bofles , dont l'une eftreçûë dans \tfinus du corps de la verte'bre , & l'autre qui eft moindre eft reçue' dans celui de la progrefiionducôté : elles font jointes auffîen devant à l'os de la poitrine par voie d'articulation,carîeurscartilages finitTent en de petitestêtes qui font reçu es dans les//w«^polis de l'osdela poitrine. Les faufles côtes font les huit plus baffes : elles font d une fub- Huit bâtardes»
ftance plus molle & plus cartilagineufe que les autres , parce qu'étant articule'cs feulement à un bout , il e'toit néceflaire qu'elles fuflent d'une nature plus cèdente & pliable , fans quoi elle auraient été fujetes à être rompues, outre que cette na- ture pliante convient beaucoup aux parties qu'elles enferment; carl'eftomich qui eft dans cette région s'étend àmefure que l'Animal boitôc mange ; & il faut que les côtes lui laiffent de la liberté quand lui, ou fes parties voifincs, comme le foye ou la rate, battent contr'elles. Leur forme, comme on voit dans la figure fui vante , eft de- Leur flfn,re.
mi ronde comme un arc bandé 3 afin que la poitrine foit plus forte & plus ample. Elles font à leur côté d'en dehors rudes & inégales , particu- Leur rurface,
lierement proche des vertèbres, afin que le ligament qui les at- tache aux os des reins y tienne plus fermement; mais à leur cô- té d'en dedans,qui eft couvert avec la plèvre ellesfont plus.unies> de peur qu'elles ne bleffent les poulmons & les autres parties qui battent contr'elles ; elles font toutes plus étroites & plus rondes vers le dos , & plus larges & plates vers la poitrine ; elles ont dans leur partie la plus baffe & la plus en devant, une raye qui coule tout le long d'elles, & dans laquelle un nerf & les vaif- feaux du fang font conduits. Les ufagesdes. côtes font i°. de fervir de défenfe aux entrailles Lcurufage*
du dedans de la poitrine & à l'eftomach, au foye & à la rate dans le bas-ventre. 2°. De fupporterlesmnfcles qui fervent pour la refpiration >& d'être remuées par lefdits mufcles : c'eft ce qui fait que la poitrine neconfifte pas en un os feul ; car alors elle auroit été immobile , au lieu qu'elle fouffre aifément l'éiargif- fement óc le refierrement. O o ij |
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Z9Z L* A N A T O M I E
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CHAPITRE X,
Du Sternum ou Os de la Poitrine 9 Çf du
Scappila ou Paleron. L„ ft:rnum>& TT E fiernum dans un Cheval n'eft pas plat en dehors com-
fgure & iübftan- _|__^ me il l'eft dans les Hommes, mais il avance & eft à peu près femblable à la quille du bout d'un bittcau:il eft enflé à fon milieu en dehors & concave en dedans; il cft d'une fub- ftance fpongieufe , ni fi folide, ni fi blanche que la plupart des os du corps: il cft plutôt cartilagineux qu'ofleux dans les Poulains, & alors il eft compofé de plus de parties que dans un Cheval fait ; car avec le tems les cartilages fe changent en une fubftance Offeufe , & s'incorporent l'un dans l'autre de fa- çon qu'ils nehiffent aucune trace de leur premiere divifion. Quelles font Dans la partie fupérieure vers la gorge il eft plutôt pointu
les parties qui qUC cornu comme il cft dans les Hommes, & dans fon côté en hû. " d'en dedans il eft concave pour faciliter la defeente de la tra- chée-ariere : il a endehors de chaque côté de fon bout fupé- rieur un petit finus dans lequel les têtes des clavicules font re- çues ou articulées ; il y a entre cette articulation & fon plus bas bout, neuf finus de chaque côté, dans lefquels les bouts cartilagineux d'autant de vraies côtes font attachez : fon plus bas bout fe termine en un cartilage, même dans les vieux Che- vaux ; & ce bout eft d'une forme plus obtufe & plus émouflée que dans les Hommes. Sonufage. Le fternum fert à l'articulation d'un des bouts des clavicu-
les & de toutes les vraies côtes; il fert auffi de bouclier à la
poitrine pour la confervation & défenfe des parties nobles, fça- voir le coeur & les poulmons, qui font placez derriere lui. lefcapula, fa. Le paleron ou omo.platte eft appelle en Latin fcapula ; ils
fituation, figure ronr deux, c'eft-i-dire un de chaque côté de la partie fupérieu-
& connexion. , , . . l r r re de la poitrine.
L'omoplatte eft fi tué & appliqué fur le côté des vraies côtes;
il cft prefque triangulaire , concave en dedans & voûté en de- hors comme une arcade; il n'eft joint à aucun os, mais par fon bas bout il finit à l'os de l'épaule ; il tient à plufieurs parties |
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D U C H E V A & a $ j
par le moyen des mufclcs qui s'attachent en lui ou qui en nniC~
fent, fçavoir à la partie de derriere la tête , par le mufcle fiit en capuchon qui eft le premier de fes moteurs , aux vertèbres du col par fa deuxième paire , & au dos par les mufclcs rhom- boïdes , &c. Il a trois progreffions dont la premiere qui eft la plus courte Sesprogref,
eft appeilée fon col ; ce col fe termine en forme de coupe crea- 'ims' fe qui reçoit la tête de l'os de l'épaule 5 le bord de cette coupe eft entouré avec un cartilage épais qui rend fa cavité plus pro- fonde, afin que la tête de l'os de l'épaule qui y entre ne puiffe pas aifément s'en échaper. La deuxième progreffion, que plu- fieurs perfonnes comptentpour la prcmierc,eft étendue tout le long de fon milieu au côté d'en dehors & eft appeilée fon épi- ne, & le bout de cette épine qui par un finûs peu profond re- çoit une des têtes de l'os de l'épaule eft appeilée acramium , qui veut dire pointe ou bout : la troifiéme & dernière de fes pro- greillons eft vers le plus bas côté ; & au dedans de cet os & à caufe de la reffemblance qu'elle a avec une ancre,elle eft appei- lée Amyroid.es : quelques uns la comparent aufii à un bec de Corbeau , d'où elle prend le nom de corAcoides. Cette progreffion aide à contenir l'os de l'épaule en fa pla-
ce , parce qu'elle entre un peu dans le fin us de cet os. Il y a cinq appendices autour de fon col, trois defquels don- ses appendices,
nent l'origine à plufieurs mufclcs, & les deux autres aux liga* mens qui joignent l'os de l'épaule à l'omoplatte. Comme la deuxième progreffion coule en dehors tout le
long du milieu de fon dos, elle forme deux longues cavitez dans lefquelles font plufieurs mufclcs, particulièrement le fuf- capulairc & le foufcapulaire , appeliez autrement épineux & fous-épineux , parce que le premier eft placé au dcffus de cette arrête, ou au côté proche du col, & l'autre au deflbus ou pro- che des eôtes. |
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W&t
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Oo iij
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29+ L' A N A T O M I E
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C H A P I T R E X I.
De l'Os de l'Epaule Ö* de l'Os qui e fi dejfous^
appelle frOs du Coude. Des os de la T ES os de la jambe de devant qui font deflbus l'omoplat-
jambe de devant, f 4 tc font i'os jc l'épaule , l'os du coude , les fept oflelets qui font le genou & qui re'pondcnt aux huit petits os qui font le poignet dans les Hommes , l'os de la jambe qui re'pond au dos de h main, le boulet qui répond au premier joint des doigts , le paturon au deuxième joint, & l'os du petit pied au- tour duquel eft la corne au dernier joint où les ongles croif- fent : nous avons parlé amplement de ces reffernblances dans le Livre des mufcles,ceft pourquoi nous allons procéder aux os fufdits dans leur ordre. L'os de l'épaule. L'os de l'épaule eft celui qui va du palcronjufqu'au coude ; fes deux bouts font appeliez têtes , étant plus gros que le refte de les: la fupéricure qui entre dans la coupe de l'omoplatte ou paleron, clt naturellement un appendice dudit os, mais en- fuite elle devient une partie ou progrclüon de l'os même. Quels os font Cette tête cft large & ronde; elle eft couverte par deflus articulez avec avec un cartilage afin qu'elle gliffe mieux dans la cavité de la. co.ipe du paleron : au côté d'en dehors de cette tête il s'éieve deux progrefiions raboteufes 5c mal unies, dans lefqueiles deux ligamens font attachez pour renforcet cette jointure ; une des progreffions eft fcmblable à une feconde tête , & cft articu- lée dans la petite cavité de Xacromium ou du bout deh pohv tc de l'os de l'épaule ; entre ces denx progrefiions il y a un creux long& rond par lequel paffe la tête nerveufe dumufcleà deux têtes ou biceps : il y a auffi aux côtes d'en dedans une autre ca- vité ronde qui eft au côté de ladite tête, de.laquelle naît le fort ligament qui s'attache à cette tête dans la coupe du pa- leron. La plus baffe tête de cet os qui dans les Hommes eft articu-
lée avec deux os , fçavoir l'os du coude & le rayon » n'eft jointe dans un Cheval qu'avec un, qui s'appelle l'os du coude ; mais elle y cft fi intimement unie , qu'elle le reçoit & eft reçue |
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DU CHEVAL. H95
de lui, y ayant trois progreffions & deux finus cntr'eux très-
femblables aux progreffions du même os dans un Homme. Outre ces progreffions fufdites, cet os en a à fon core une
autre remarquable de laquelle naiffcnt les mufcics qui font au cote' d'en dedans delà jambe deffus l'os du coude 5 i! a encore une autre progreffion à fon côte' d'en dehors, mais un peu plus petite que la premiere , d'où naiffent les mufcics qui font au côte' d'en dehors de la jambe: on voit fur l'os du coude , envi- ron vers le milieu à fon côte' d'en dedans un trou par lequel les veines & artères p a lient à la moelle contenue dans cet ôspout fa nourriture. La partie dVnfuitc cft appelle'e le coude; il eft compofe' , L'osdùcoude,
comme il a été dit, de deux os dans les Hommes, mais d'un {ïs amcuLui01iS f cul dans les Chevaux : les deux os des Hommes vont du coude au poignet, & celui des Chevaux du coude à la jointure appel- le'e communément le genou : cet os du coude dans fa partie fupérieure & de derriere a une progreffion longue , ronde & un peu applatic '■, laquelle entre dans le plus large linus ou cavité de la plus baffe tête de l'épaule ; c'eft ce qui fait cette élévation que nousappdlons le coude: cette progreffion eft un peu ra- boteufe & mal-unie, tant afin que les ligamens qui entourent la jointure y foient plus fetmement attachez, que pour l'atta- che des mufcics du coude , & auffi pour donner l'origine aux mufcles qui plient la plus bafié partie de h jambe & du pied : c'eft pour cette raifon que l'os lui-même eft rude & raboteux à la racine de cette progreffion : la circonférence du finus dans lequel il entre,eft auffi pleine d'inégalitez,parce qu'il fort des liga- mens de cet endroit : la plus petite & intérieure progreffion cft reçue par le plus petit finus de la tête de l'os de l'épaule 5 il y a trois cavitez dans la tête fupérieure de cet os pour recevoir au- tant de progreffions du bas bout de l'épaule ; & fon plus bas bout s'articule avec tes trois fupe'rieurs petits os du genou , qui font la premiere rangée, comme nous montrerons dans le: Chapitre fuivant. |
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Z96 t A N A T O M I E
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CHAPITRE XII.
Des fept OJfelets du Cjenou , des Os de la
Jambe qui vont du Genou au ^Boulets des deux Os du Paturon & de l'Os du petit Tied. Le nombre des -«-^ N T R E yos d(J coude & l'os de h iambe il y a deux rangées
pcncs os auge- rU , ,„-.,, J / i aou. JL> eie petits os 1 un au defiusde 1 autre : ils font au nombre
dcfcpt, fçavoir trois dans la premiere rangée & quatre dans
la deuxième : tous ces os font joints l'un à l'autre fi fermement
qu'on ne peut les féparer que mal-aifément ; la rangée iupé-
rieure eft articulée avec le bas bout de l'os du coude , & la plus
balle avec le bout fupérieur de l'os de la jambe.
Ces os different l'un de l'autre dans leur grandeur , forme
& fituation : on dit que dans leur premiere génération ils ne font que des cartilages & non des os, mais qu'avec le tems ils deviennent/durs &c s'oiïiilent : leur fubftance eft fpongïeufe comme tout le refte des os qui viennent de cartilages ; de cette forte font tous les appendices des os, les os de la poitrine, &c, ceux-ci font tous couverts par deffus avec un ligament mem- braneux <5c cartilagineux par lequel ils font (I fort attachez cn- fembie qu'à moins de couper ce ligament & féparer ces mem- branes ou peaux ; il eft très difficile de les distinguer l'un de l'autre , CC qui fait qu'à la premiere vue" on ne les prendroit tous que pour un feul os. Ils ont une double fuperficie ; celle d'en dehors eft élevée ou
bofTuë 5 celle de dedans eft concave, & à leur partie fupérieure où ils font joints à l'os du coude, ils font polis & couverts par deffus avec le cartilage ci-devant mentionné. Le rang fupé- Je n'entreprendrai point de donner de nom propre à ces os, |
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rieur
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mais je les diftinguerai par leur ordre & nombre, appellant ce-
lui qui eft placé audedans du rang fupérieur le premier; ce- lui-là eft un peu oblong & courbé en dedans ; il eft articulé avec l'os du coude en deffus,& en deffousavec ie feond os du rmg de
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DU C H E VAL. z9~f
de defîbus jil touche aum le trois & quatrième du même rang,
fon coté d'en dedans fe joint fermement au côté d'en dedans du deuxième os de fon propre rang. Le fécond de ces os cft attaché ferme au premier ; il eft un
peu plus petit que lui; il eft joint aTos du coude dans fa par- tie fupérieure, laquelle partie eft creufe pour*recevoir \appen- dice dudit osi il eft aafiiï joint avec le premier os par un côté au troifiérae par l'autre , ou plutôt par fa partie de derriere > & enfin par en bas au feptiéme os ou quatrième du bas rang. Le troisième eft auffi joint en haut par une fuperficie plate
à l'os du coude ; par fon côté d'en dedans aux deux os de fon propre rang» & par fa partie baffe aux quatre os du rang d'enfuite. Le quatrième os , ou premier du bas rang eft un peu plus Le rang bas,
petit qu'aucun des trois ci-deflus & eftprefque rond ; il eft uni, n'étant ni creux ni boflii comme les autres : il eft joint par def- fusau côté d'en dehors de la partie balle du premier os-au def- fous à l'os de la jambe , & en dedans au preniicj; & deuxième os de fon propre rang. Le cinquième» ou deuxième du bas rang a plufieurspetits
finus ; il en a un remarquable en haut dans lequel le premier os du rang fupérieur eft articulé, & un autre deflbus pour re- cevoir une partie de la tête de l'os de la jambe. Le fixiéme , ou troifiéme du bas rang eft joint avec une fu-
perfide plate de chaque côté au feptiéme ou quatrième os, & celui que nous venons de décrire, audcfîus au deuxième, & au deflbus à l'os de la jambe. Le feptiéme, ou quatrième du bas rang, n'eft pas beau-
coup différent du premier, étant joint en dedans à celui-ci qui eft décrit ci-deflus; à fon côté fupérieur il eft joint au troifié- me du premier rang, &au bas côté à la tête ou fommetde l'os de la jambe. La partie de la jambe qui répond au dos de la main ljos de la jam-
de l'Homme cft faite de trois os , l'un defquels cft long be, fon amen- & rond & plus large que les deux autres ; il va du genou au hmon' boulet & eft joint par deflus avec chacun des petits os du plus bas rang du genou , & en deflbus il eft joint au boulet par une articulation mutuelle avec deux têtes & trois petites cavitez. A chaque côté de cet os eft attaché un autre os long & dé- Lesosdupoin-
lié reffemblant à un poinçon, parce qu'il eft un peu plus épais Ç°nouics écl*f- à la partie fupériçure, & qu'à mefure qu'il defeend vers le pied k pp
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298 L'ANATOMIE
il devient plus mince jufqu'à ce qu'enfin il aboutiiïe en une'
pointe aiguë un peu au deffus delà jointure de l'os de la jam- be avec le boukt : entre ces deux os coulent les tendons des mufcles , qui defeendant au bas de l'os de la jambe remuent le pied : nous appellerons ces os les édifies, parce qu'ils font po- fez de chaque côté de l'os de la jambe , comme les édifies donc les remetteurs fe fervent pour les os rompus. le boulet. L'os-qui répond au premier joint des doigts de l'Homme
eft appelle boulet 5 il eft élevé & court : il y a à fon fommet où
il eft articulé avec l'os de la jambe trois progreffions & deux cavitez entr'elles; il. y a aufïi deux petits os triangulaires atta- chez à la partie de derriere 5 fon côté d'en dehors eft plat & uni & fans aucune rudeffe; tout fon bout d'en bas eft compo- fé de deux têtes, qui font rondes, bofluësôc articulées dans la cavité du paturon qui eft fous lui. U paturon. Enfuite eft le paturon qui répond à la deuxie'me jointure des
doigts ; il n'eft pas beaucoup différent du premier boulet; il eft feulement de la moitié moinsdong ; fon bout fupérieur, com- me il a été dit, eft articulé avec le boulet, & fon bas bout eft reçu par l'os du petit pied de la même façon qu'il reçoit le bas bout du boulet fur fon bout fupérieur. piedTiÌUf§S, - Le dernieros du Picd eft l'os du petit pied : il a la figure
ftfjib.ice & fi- d'une demi lune & eft épais à fon fommet où il a des cavitez »««• pour recevoir les têtes du bas bout du paturon 5 mais il eft fin & large en bas & versies bords pour avoir un plus ferme ap-
pui : fa fuLftance eft fpongieufe ; il a une grande quantité de petits trous à fes cotez pour le paffage des vaiffeaux , aufïi bien que beaucoup de petits finus dans lefquels font attachez les bouts des tendons des mufcles qui remuent la partie baffe de la jambe & du pied , & dont les fibres font quelquefois affedez. de différentes maladies. |
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DU CHEVAL.
PLANCHE XXL |
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293
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Reprefente tes fept vertèbres du col vies de trois cotez, y tous les
os de la poitrine , les vertèbres du dos & lei omoplattes ou palerons , les os des jambes de devant joints & f parez,, & tos factura. Figure première.
Un trou par lequel une branche de la veine jugulaire inter- A
ne & de l'artère carotide fort de la premiere vertèbre , ayant entre' dans la même verte'bre au trou marqué avec la lettre F. Un trou dans la premiere vertèbre hors duquel paffe le pre- g
mier .nerf delà moelle fpinale qui fort du crâne: ce nerf mar- che droit à la veine & artère fufdite , & fe joignanr avec eux les accompagne à la tête & au corps, y ayant à ce deflein une branche de ce nerf qui monte & une qui defeend. Ladite veine, artère & nerf coupez Ôc fe'parez du refte du C D E
corps auffi bien que la feptie'me vertèbre. Le trou qui eft à la premiere vertèbre & par lequel la vei- E
ne & artère entrent dans ledit os & fortent enfuite à la lettre A.
Le trou qui eft entre la premiere & feconde verte'bre par le- l*
quel paffe la deuxième paire de nerfs de la moelle fpinale. Le refte des trous qui font dans les autres fix vertèbres & H H O^R. S E
par lefquelsla veine & artère jugulaires & les nerfs fpinals en- trent & fortent. I. 2. 3. 4- 5- 6. 7. Les fept vertèbres du col.
Fig: 2. Montre le derriere defdites vertèbres.
Fig. 3- Montre le devant defdites vertèbres. |
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Fig. 4.
La longueur du fiernum ou os de la poitrine.
Le bout fupèrieur du même os. Le cartilage qui eft appelle' dans les Hommes feutifome eu
fait en épèe. La clavicule qui reflcmble à une côte.
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Ab
cc DD.
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$.06 V ANATOMIE
E E S Les vertèbres de la poitrine dans lefquelles les côtes font ar«
ticule'es.
ï F F ? Les parties cartilagineufes des côtes. 2. 3.4. 5.6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. 15. 16. 17; 18»
Les dix-fept côtes.
% 5-
Montre les dix-fept verîéhres de la poitrine vues de côté pouf
mieux diflinguer comment les cotes font articulées dans
les côtes defdites vertèbres..
A A B ï-cs deux produirions de la premiere verte'bre de la poitrine
qui font articulées dans la feptiéme vertèbre du col.
C C CC Quelques uns des petits ligamens qui attachent les têtes des côtes dans les articulations des verte'brcs. I. II. III. IV. V. VI. VII. Vili, jufqu'à XVII. Les dixr
fept progrelïïons élevées cm pointes dès vertèbres de la poi- trine.. ' Fig. 6,.
Montre Fornopdatte retourne', afin qu'on voye fà face intérieure.
H La coupe dans laquelle la grande tête ronde de l'os de l'é*
paule eft articulée.
N La progreflion qui entre dans l?os de l'épaule. M Q^ Le côté de deflbus ou intérieur de l'omoplatte ou paleron.
Fig. 7.
Montre Tomoplatte ou paleron vu par fa. fa.ee extérieure. j| La cavité ou coupe dans laquelle l'os de l'épaule eft arti??
culée,
jsj La progreflion qui entre dans l'os de l'épaule. Q, Le bout fupérieur du paleron dont le cartilage eft ôtç»
$ La progrelüon du paleron appellce fon épine.
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PU CHEVAL* soi
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Fig. 8.
Montre les os de U jambe de devant joints enfemble » lomophtte
étant êtée.
Les têtes de l'os de l'épaule qui s'articulent dans la cavitc' de j^ b
l'omopiatte.
Une production dans le côté de l'os de l'épaule où planeurs C
mufcles de la jambe prennent leur origine.
La tête d'en bas dudit os, laquelle eft jointe avec le fom- d
met de l'os du coude.
La partie d'en dehors du premier petit os du rang fupérieur E
du genou.
La progreiïîon de l'os du coude, y
Le fommet de l'os du coude joint avec le bas bout de l'os de g
l'épaule..
Le bas de l'os du coude. H
La premiere rangée des offelets du genou. I
La deuxième rangée des offelets du genou. L
Les os du poinçon ou les édifies qui font de chaque côté M
jde l'os de la jambe.
Le fommet de l'os de la jambe qui cft articulé dans le fe- j^f
cond rang des petits os du genou.
Le bas bout dudit os de la jambe, O
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L'os du boulet.
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Q_
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Les deux petits os triangulaires qui font joints au derriere y
du boulet prés fon fommet.
L'os du paleron. R.
L'os du petit pied. j
Fig. 9,
Montre, les os de la jambe dans leur fituation.
Les têtes de l'os de l'épaule qui s'articulent avec le paleron. A B
Les productions qui font au coté dudit os. C
La tête d'en bas qui s'articule avec los du coude. D
Le premier oflelet de la premiere rangée du genou, E
La production ou avance de l'os du coude. E
Le fommet ou tête de l'os du coude. Q
Le bas dudit os H
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*o L'ANATOMIE
I La premiere rangée des petits os du genou.
L La deuxième rangée des petits os du genou.
M Les os du poinçon ou les édifies aux cotez de l'os de 1$
jambe.
N Le fommet de Tos de la jambe. O Le bas dudit os.
P L'os du boulet.
S L'os du paturon.
Y Les deux petits os triangulaires attachez au fommet des o§
du boulet.
y L'os du petit pied. Fig. io.
Montre la partie de devant de l'épaule fe'pare'e des autres os, A N La tête de l'os de l'épaule ou humérus qui s'articule avec lo
paleron.
B La production qui eftau côté dudit os. E Les têtes du bas dudit os , lefquelles s'articulent dans les
cavitez des bouts fupérieurs de l'os du coude.
D La cavité dans laquelle s'articule la production de l'os da coude.
OQ Le corps de l'os de l'épaule. Fi g. 11.
Montre la partie de derriere de Pos de l'épaule*
p La grande tête ronde qui eft au fommet de l'os de l'épaule.
* La grande production du même os.
La divifion de la tête qui eft au bas bout de l'os de l'é-
Q paule. La petite éminence qui eft au côté dudit os-.
Fin. 12.
Montre le coté de devant de Vos du coude*
"^ Le fommet de la longue produ&ion qui eft au bout fupé-
rieur de f os du coude.
Le milieu de ladite production,
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DU CHEVAL. " 3o3
Les cavitez qui font au bout fupe'rieur de l'os du coude C
dans lefquelles les baffes têtes de l'os de l'e'paule font articu- lées. Le corps de l'os du coude. q
Les têtes rondes au bas de l'os du coude, p h
Fig. 13.
Montre le còte de derriere de ïos du coude.
Le fommet de la longue production de l'os du coude. A
Les têtes fupérieures dudit os qui s'articulent avec le bas J3 B
bout de l'os de l'e'paule. Les têtes inférieures dudit os qui s'articulent avec la range'e C C
fupe'rieure des petits os du genou. Une cavité au bas bout dudit os dans laquelle s'articule un £
des petits os de la rangée fnpérieure des òffejets du genou. Le corps dudit os. JJ
Fig. 14.
Montre le cote de devant de l'os de la jambe, La tête fupérieure dudit os & des deux os du poinçon qui DD
s'articulent de chaque côté avec la baffe rangée des petits os du genou. Les deux têtes dudit os qui s'articulent dans la partie fupé- C
ràeure de l'os du boulet. Le corps dudit os. M
Les deux cavitez qui font aux cotez des têtes d'en bas dudit NN
©s, dans lefquelles les têtes de l'os du boulet font articulées. Fig. 15.
Montre le cote' de derriere de tos de la jambe. Les têtes de l'os de la jambe & des deux écliffes ou poinçons o
à chaque côté. Les deux têtes du bas bout de cet os qui font articulées avec p
l'os du boulet. La cavité qui eft entre ces deux têtes dans laquelle une pro» Q.
greffion du haut bout de l'os du boulet s'articule, |
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304 V A N A T O M LE
F/V. 16.
Montre la partie de devant de l'os du boulet.
2£ La caviré qui eft dans la partie fupérieure de l'os du bou-
let, laquelle reçoit les têtes du b3s bout de l'os de la jambe.
T$ Les têtes du bas bout de l'os du boulet, lefquelles s'articu-
lent dans les finus du bout fupe'rieur du paturon»
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17.
Montre U f ortie de derriere de tos du boulet. % La cavité dans laquelle les têtes des deux petits os triangu*
laires font articulez.
BB Les deux têtes du bas bout du boulet qui fç joignent avec
l'os du paturon.
Y Les cavitez du bout fupérieur de l'os du boulet qui reçoi-
vent les têtes du bas bout de l'os de la jambe.
Fig. 18,
Montre la partie de devant du boulet ejr les deux os triangulaires.,
attachez, à la partie de derriere, R ^ Les deux petits os triangulaires.
y y Les cavitez dans lefquelles les deux têtes du bas bout de l'os
de la jambe font articulées,
2, Le corps de l'os du boulet. Fig. 19. Montre l'os du paturon par fon cote de devant.
Fig. 20. Montre le derriere de l'os du paturon.
Fig. 2i.
Montre le bas de l'os du petit pied.
Q La circonférence de cet os qui rend le pied de figure ronde.
£ Les cavitez dans lefquelles les têtes du paturon s'articulent.
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D U C H E VA t; 305
r .
i Fig. 22.
Montre les cotez, ér Ie fommet du petit pied.
Tout le deflus dudit os.
Fig. 23. Montre le côté de devant des deux petits os trian-
gulaires féparez de la partie fupérieure de l'os du boulet. Fig. 24. Montre le derriere defdits deux petits os.
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CHAPITRE XI II.
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De L'os facrum _, Ç$ des os du Croupion.
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L
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'Os facrum , eft fitué au bas bout du dos, au bout des ver- L'os facrum,
te'bres des reins aux dernières defquelles un de fes bouts eft ^JxloT^ügml |
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articulé , & l'autre bout au premier des os du croupion ; il eft & iurface.
beaucoup plus large que tous les os du dos ; fa figure eft pref- que triangulaire, car il a un commencement large &il finit par degrés en étréciflant: à fon côté d'en dedans il eft poli & con- cave, mais un peu inégal; fon côté d'en dehors eft bollii & ra- boteux parce que les mufcles du dos & leurs ligamens font attachez à lui : fes progreffions ou pointes font très-petjtes & les tranfverfes font prcfque effacées ; à l'égard des obliques elles ne paroiflent point, excepté à la premiere vertèbre. Il y a dans fon côté le plus en dehors certains fmus aufquels les os des hanches s'attachent fermement par un cartilage. |
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Ses vertèbres.
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Il a fix vertèbres dont les pointes font plus petites que les
pointes des vertèbres des reins , & la plus petite eft toujours la plus baffe , ou la plus proche de l'os du croupion. Cet os eft troué en plufieurs endroits, premièrement dans Ses trous.
toute fa longueur il a un large trou ou cavité pour recevoir la moelle fpinale; dans ce trou il y en a plufieurs.plus petits pour la fortie des nerfs,& ceux-là ne font pas dans les cotez des vertèbres , comme font ceux qui font dans les vertèbres du col, du dos & des reins , mais à fon côté d'en dedans & d'en de- |
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hors ou d'au-defliis ,ceux d'en bas fon beaucoup plus larges.
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Les os de lu
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Au bas bout de cet os font les os du croupion ou de la _^|-
Q.q
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3oó L' ANATOMIE
queue qui dans le Cheval font dix-huit , ils font joints l'ima
l'autre par un cartilage, mais fi négligemment que le Cheval Peut plier fon croupion de quel côte il veut; ceux de ces os qui font proche de l'os facrum, font un peu plus épais & plus larges que ceux qui font plus loin de lui ; car à mefure qu'ils defcendent ils deviennent de plus petits'en. plus petits; de façon que le plus bas fe termine en une pointe cartilagineufe, com- me vous voyez dans la figure du fquelette où ils font repré- fentez. dans leur fituation d'après nature : ces os ne font pas durs comme la plupart des autres os, mais plus moelleux ôc fpongieux > ils n'ont n'y progreffions n'y cavitez, excepté le premier quia une perite cavité pour recevoir la dernière ver- tèbre de l'os facrum , laquelle vertèbre eft la dernière.qui reçoit la moelle fpinale. |
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CHAPITRE XIV.
De l'os innommé communément divife en
trois parties s fcavoir les deux os âe la hanche & l'os de laine. Vos mnommê... T 'Os de la hancheeft divifé par les Anatomiftes en trois
I..4 parties, premièrement l'os ilium, qui eft ainfi nommé par- ce que le boyau ilium eft dclTous lui : le fécond eft appelle coxendix, ou os ifchium ■> c'cft la partie baffe & d'en dehors de l'os innominé qui eft le nom des trois os quand ils font joints tous enfemble,car ils ne font véritablement qu'un os dans les vieux Chevaux, quoique dans les Poulains ils foient féparez l'un de l'autre par des cartilages , ce qui les fait diftinguer par trois noms : la troifiéme partie de cet os eft appellée l'os de l'aine ou pubis. L'os iiium, oit Cette partie qui eft appellée os ilium, eft la fupérieure & la
: la hanche.. ^u$ iargC5 enc eft jointe à l'os facrum : fa figure eft demi ronde
& fa partie tournante eft appellée fa crête ; elle, eft un peu voûtée par dehors, & concave en dedans, fa partie voûtée eft appellée fon dos , & la partie concave fa côte. Sacrête», Cette partie qui eft appellée fa crête , cil inégale en plu-
fieurs.endroits, parce que glufieurs mufcles y prennent leurs-
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DU CHEVAL. 307
origine , fçavoir les mufcles obliques de l'abdomen, le deltoïdes
de la cuiffe, le premier extcnfcur de la jambe appelle mem- braneux , &c. au dos de cet os il y a des lignes inégales pour la naiflancedes trois mufcles de la cuiffe qui font appeliez les feiïiers, & auffi pour d'autres mufcles qui font fous eux. La feconde des parties de cet os innomine', eft appellee coxen- L'os coxendix
dix, c'eft fa partie la plus baffe £c d'en denors dans laquelle il y a un grand finti s appelle coupe ou vaze , dans lequel la tête de l'os de la cuiffe eft très-fermement articule' : cette coupe a des bords très-fermement environnez avec un cartilage ap- pelle le fourcil , dans fa circonférence , on obferve trois finus » deux éminences& une progreifionaigue,& enfin un appendice qui eft très-épais, le tout deftinè en partie pour les ligamens & en partie pouf les mufcles. La troifiéme & dernière partie de l'os innommé eft appellee L'os/>«&/,
ospubis, ou os de l'ameni eft originairement compofé de deux os féparez l'un de l'autre , joints dans Je milieu avec un car- tilage qui a la continuité du tems devient os, & alors ces deux os n'en font plus qu'un ; il eft placé au bas du ventre entre les deux jambes de derriere , ila à chaque côté en dehors un finus pour la defccnte des vaifleaux des jambes; il eft auiïi raboteux du même côté pour donner une plus ferme origine au mufcles droits de 1'Abdomen, & aux féconds plieurs de la jambe > cet os eft mince & concave en dedans & percé du plus grand trou qu'yaent tous ceux qui lui font pareils dans tout le corps: à fon côté de derriere & d'en dedans, il a deux progreffions d'où, les corps nerveux de la verge 6c quelques mufcles prennent leurs origines. Ces os avec l'os facrum font cette cavité appellee le baffin Le badìa*
dans laquelle font contenus une partie des boyaux &dela vef- fiedu Cheval, &dans une Jument une partie des boyaux , la venie & la matrice. |
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Q/pî
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3o8 V A N A T O M I E
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CHAPITRE XV.
Z>e L'os du haut de la Cuijje & du Patella
ou. Qs de de la Rotule, L'os du haut de "j A cuiffeeft appelle'e en latin fémur à fercndo,Tporter, parce
1 a que l'Animal eft porté defiùs ou foûtenu par elle 5 cet os , comme l'os de 1 épaule , eft unique , atteignant de l'os de la hanche au jarret ; fa figure eft longue , ronde#& droite excepté aux deux bouts où font fes.têtes & élévations ; il a en haut une tête, un col & deux progrefllons; & en bas il finit en une tête qui a deux progreiiions & une cavité entr'elles.. Sa tête fupé.- La tête fupérieure eft* un appendice orbicu taire qui fe tient
furie corde l'osjc'eft Ja tête laplusépaiffe & la plus large de tous les os du corps 5 elle eft ronde & longue pour mieux entrer • dans la coupe de l'os de la hanche; cette tête eft non feulement profonde par elle même,mais elle eft encore rendue plus creufe par un cartilage large qui entoure tous fes bords, car il étoit nècefla'ire qu'il y eût une ferme articulation en cet endroit à caufe de la grande pefanreur que la cuiffe avoit à foûtenir , & afin de la renforcer davantage & d'attacher les deux os plus fermement enfemble ; il fort en cet endroit de la coupe de l'os de la hanche un ligament très-fort & rond qui s'attache dans le. petit Jitms, qui eft dans la tête de l'os delà cuiffe ; cette tête eft unie & garnie par deffus d'un cartilage afin qu'elle puiffe mieux glifferdansla coupe. Son coi. Lapins petite partie de deffous de cette tête eft appellée le
col de l'os de la cuiûe selle eft affez longue, <Sc montant obli-
quement en haut, elle tourne un peu en dedans, c'eft une pro- grefiion de cet os. Il naît au bas bout de ce col où l'os devient plus large deux autres progrefllons appeliées trocâMers ou bien Rotateurs-, à caufe des mufcles de ce nom qui font atta- chez à elles : la fupérieure de ces progrefllons eft plus grande que la baffe, & même plus grande qu'aucune progreffion dans tout le corps qui ne foit pas jointe à un autre os ; elle eft tour- née en haut:& en dehors, mais l'autre qui eft plus petite que. celle-là eft en arrière & un peu en dedans, |
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D ü CHE V A L. 309
L'os de la cuiffe au-dcffous de fon milieu devient plus épais Satèted'enbas
& fon bas bout fe termine en une tête ample & large du côte' e, dmlez £n de derrière , de laquelle naiffent deux progreffionsfcmblablcs à deux autres têtes entre lefquellesii y a un efpace large d'en- viron deux doigts pour recevoir une éminence ou enflure de la tête de l'os du bas de la cuiffe. Ces deux têtes qui font au bas bout de la cuiffe font rabo»
teufes à leur côte'd'en dehors, mais à leur côté d'en dedans elles font couvertes avec un cartilage, ce qui les rend plus gliffantes afin que la jointure fe meuve plusaifément;une de ces têtes eü plus épaiffe & eft fi tuée en dedans; l'autre eft plus mince, mais plus large & eft fitue'e en dehors; quelques uns des rnuf- cies qui meuvent le bas de la cuifle naiffent de ces têtes, & quel- ques uns de ccuxqui meuvent le haut de la cuiffe y font attachez; les cotez de ces têtes font pleins de petits trous defquels forcent les racines des ligamens qui fortifient lajointuredela rotule. Ces têtes ont auiïi quatre cavitcz, deux defquelles font dans Leurs cayitez.
îè milieu entre les deux têtes & une troifiéme au côté d'en de- hors de chacune des deux précédentes ; celle de ces cavitez du milieu qui eft plus en devant, eft faite pour recevoir l'émi- nence de la rotule & pour cet effet elle eft couverte avec un cartilage ; là feconde des cavitez du milieu eft plus en arrière, eft plus,profende que l'autre , elle eft raboteufe & inégale pour recevoir h éminence de l'os du bas delà cuiffe;la troifiéme eli au côté d'en dehors de la tête d'en dehors, <5c la quatrième a u côté d'en dehors de la tête d'en dedans : c'eft par elles que les ten- dons de pluficurs mufclcs du bas de la cuiffe defeendenr. Au bas bout de l'os du hautde la cuiffe entre lui & la tête de Larotuje
l'os du bas de la cuiffe à fon côté d'en devant eft placé un petit osarondi appelle la rotule; il a environ trois doigts de large, plat au dehors , boffuen dedans & percé de pluficurs petirs trous : il eft couvert en dedans avec un cartilage , «5c il eft rendu ferme en fa place par les larges tendons du 2. 3- & qua- trième mufcle extenfeur de la cuiffe : cet os fortifie la jointure de l'os du haut de la cuiffe avec l'os du bas delà cuiffe & empê- che qu'ils ne s'y difloquent par devant. |
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^qiij.
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310 L' A N A T O M I E
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CHAPITRE -XVI.
De L'os du bat de la Cuiffe}des rangées des
Ojfelcts du Jarret., & des Os de la f ambe de derriere s du boulet 3 paturon o petit Pied. T, , , TL va la même différence entre la jambe de derriere d'un
II n'y a qu un os § J . . ,, '
au basdela cuif- A Cheval «x les jambes d un Homme , qui eft entre les jambes
te. de devant du Cheval &. les bras d'un Homme ;car dans le
bras d'un Homme il y a deux os qui vont du coude au poignet,
& dans un Cheval il n'y en a qu'un qui répond à ces deux 5c qui va au genou du Cheval ; de même dans la jambe d'un Homme il y a deux os, & dans la même jointure d'un Cheval qui va de la rotule au jarret il n'y en a qu'un, que nous ap- pelions l'os du bas -de la cuifle. Sa figure. Sa figure eft longue & ronde en un Cheval, mais dans un Homme eilc eft à trois quarres 5 fa partie fupérieure qui eft
jointe avec l'os de la cuifle eft plus large & plus épaiffe que la baffe. Sa tête fupé- Sa tête fupe'rieurc dans laquelle font deux cavitez & une rieure. élévation emr'elles eft couverte avec un cartilage pour fe join-
dre aux deux têtes & à la cavité de fos du haut de la cuifle 5 ce
cartilage eft attaché à elle par des ligamens ; il eft gliffant & poli, & les cavitez qu'il double font pleines d'une matière ac- queufe qui fertau mouvement de cette jointure en la rendant humide & gliflante. Sa tête infé- ^a partie baffe de cet os ou fa baffe tête eft ronde & pareil- rieui-e. lement couverte avec un cartilage avec lequel elle eft rendue
un peu large, mais cependant elle n'eft pas fi large que la tête
fupérieure. Ses fixus &ap- Cet os a plufieurs^W/w & appendices auflì bien que l'os dii pendiees. n<nit je la cuifle , tant pour faciliter la defeente des tendons
de plufieurs mufcles, que pour la naiflance d'autres mufeies qui
meuvent la jambe. Sa cavité. Cet os auffi bien que l'os du haut de la cuifle & beaucoup |
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DU CHEVAL. su
d'autres os, a une notable cavité en lui remplie de moelle ; il eft
auiïî percé en plufieurs endroits pour laitier entrer plusieurs vaifleaux dans ladite moelle. Enfuite viennent les petits os du jarret qui répondent au cou- Les fept petits
de-pied & au talon d'un Homme ; ils font au même nombre os du iarret' que ceux du genou dans les jambes de devant , & ont aüffi deux rangées, l'une au-deffus de l'autre compofées de trois os dans la fupérieure & quatre dans la baffe :ces os, comme ceux du genou font fi fermement articulez l'un à l'autre, & fi bien attachez & enveloppez enfemble avec des ligamens membra- neux , qu'il n'eftpas aifé de découvrir leur divifion ; de façon que fans une exacte perquisition »on ne les croiroit pas la moi- tié du nombre qu'ils font. Si nous parlions de chacun d'eux en particulie r ,& de leur
union l'un avec l'autre , ou enfin de leur jonction avec l'os du bas la cuhTe en haut, ou avec les trois os delà jambe en bas, ce feroit répéter la même defeription de ceux du genou : il n'y a feulement que celui qui eft le plus derriere & le plus lar- ge qui mérite qu'on en ait une plus parfaite connoiffance , car c'eft celui qui forme l'a partie du jarret du Cheval ( Voyez la figure fui van te. ) Plufieurs-tendons des mufcles qui plient la jambe s'attachent à cet os ;à fon côté d'en dedans il y a un large finus par lequel descendent les tendons de ces mufcles qui re- muent les parties baffes du pied : les plus larges vaifleaux de cette partie defeendent auili par ce finus. Les os qui fuivent ceux-là font les trois qui répondent aux Les os de la
cinq qui font cette partie du pied dans les Hommes qui eft ap- jambe de derrie- pelle le coude-pied 5 mais ils ne font que trois dans les Che- vaux ; ils prennent de la baffe rangée des petits os du jarret dont nous venons de parler ; un de ces os' eft un os large , long <5c & rond par en bas : les deux autres font plus petits & courts : l'un d'eux eft placé au côté d'en dedans, & l'autre au côté d'en dehors du premier, auquel ils font fi bien attachez qu'on ne peut les en féparer aifément : ces petits os répondent en toutes ehofesaux os qui coulent en bas par les cotez de l'os de la jambe de devant, & que j'appelle , à caufe de leur figure , les os du poinçon ou les édifies. Les parties reftantes de la ïambe & pied de derriere font le . , ,
, , l , , J \ . , -, r r Lesosdubou- boulet, avec les deux petits os triangulaires attachez a fon lom- iet, du paturon
met ; le paturon & l'os du petit pied : ils font tous femblabks & du petit p1£d.
à ceux des jambes de devant dont nous avons parlé :.ainfi je
n'en dirai pas davantage fur cette matière,
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Hi L* ANATOMIE
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SUITE DE LA PLANCHE X XI.
Figure Vingt-cinq.
Montre les vertèbres des reins jointes avec le bout fupérieur de
l'os facrum.
i. 2. 3. 4. 5. Les fept pointes ou progreffions de derriere des verte'bres
6. 7- des reins.
1.2.3-4-5.6. Les fix pointes de l'os facrum ou facré. 1. 2. 3-4- Les trous dans l'os facrum pour la fortie des nerfs delà moelle fpinale hors de cet os. G Le trou dans Y os facrum qui contient la moelle fpinale. D D D Les productions longues & unies qui vont aux cotez des
vertèbres des reins.
VVV Les petites productions aux cotez des vertèbres, par les- quelles elles s'articulent l'une à l'autre.
Fig. 26. Montre la premiere vertèbre des reins ôte'e d'avec
les autres & tournée de côté. Fig. 27. Montre la dernière vertèbre des reins vue par le côté
de devant, par lequel elle étoit jointe à l'avant-derniere :on y voit le trou par où la moelle fpinale paffoit en elle. PLANCHE X XII.
Repréfente les os de la queue joints avec Ì os facrum : on y voit
encore différentes fi'gures de ces os ej? le fquelette d'un Cheval.
ligure Premiere.
Montre le coté d'en dedans de (os facrum , ejr les os du croupion
ou de la queue , le tout joint enfcmble. a a Les productions de l'os facrum qui s'articulent avec la der-
nière vertèbre des reins.
g g Les deux longues productions de l'os facrum^ qui font join-
tes avec l'os de la hanche ou l'os ilium.
Q Une cavité au bout fupérieur de Y os facrum qui reçoit la
tête
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îxvf cheval; 313
tête de la dernière vertèbre des reins ,& qui s'articule avec
elle. Le trou dans lequel la moelle de l'e'pine du dos eli con- D
tenue. Les autres produdions de l'os facrum qui font articulées G G
avec l'os pubis. Les trous dans l'os facrum d'où ibrtent les paires de nerfs H.H
qui font diftribuées dans toutes les parties de derrière. Depuis i. jufqu'à 18. Les dix-huit os du croupion ou de
la queue. Fig. 2,
Montre la partie de l'os facrum qui fe joint aux reins ; fin cote
à'en dedans tourné en haut. La cavité' ronde dans laquelle la tête de la dernière verte- A
brc des reins eft articulée. Le bas côté de la large produdion de Vos facrum , laquelle B B
fe joint avec l'os ilium. Le trou dudit os dans lequel la moelle de l'épine du dos eft C
contenue. Les deux petites produdions les plus en devant, avec lef- F B
quelles la dernière vertèbre des reins eft articulée. Fig. 3.
Montre le côté de tos facrum qui regarde en dedans du corps » &
auffi fes trous par lefquels les nerfs fortent de la moelle fpinale.
La cavité qui reçoit la tête ronde de la dernière vertèbre des A
reins. Les deux produdions qui s'articulent avec le derriere de la C C
plus baffe ou dernière vertèbre des reins. Le plus bas côté des deux larges produdions de l'os facrum. D D
Les trous par iefqucls les nerfs de la moelle fpinale fortent, EEE
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Rr
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V A NAT OM IE
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Jï4
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Fig. 4.
Montre les trois os qui compofent l'os innommé ou fans nom ; le*
dit os élevé, droit en haut. ]^B ' La partie fupérieure de l'os ilium.
C C Les deux produdions dudit os qui font attachées par des Us
gamens très-forts aux progrefllons de l'os facrum.
J) D Les pointes ou fommets dudit os. BEE E. Le coxendix ou l'os ifchion qui fait la partie baffe & d en
dehors de l'os innominé.
J F Les deux trous qui font à l'os pubis ou os des aînés faits pouç Tentre'e & fonie des vaiffeaux.
Q La future qui divife Vos pubis dans le milieu» H n Les extrémitez ou bouts dudit òs,
Fig. 5,
Montre l'os innominé tourné en arrière.
11 Le coxendix ou os ifchium , dans lequel la tête du fémur d®>'
os de la cuiffe entre.
M M Les extrémitez ou bouts de l'os pubis ou os de l'aîne,
ìsf ÎS[ Les deux larges trous qui font dans le bas dudit os.
O O P P Le côté d'en dedans de l'os ilium.
QO- Les pointes ou fommets dudit os.
^ La future c!e l'os de l'aîne qui le divife en deux parties,
Fig. 6.
Montre lefquelletle ou tous les os d'un Chevalraffemble^l
A'A/ U omoplate ou paleron , ou /caputa.
B L'os de la poitrine ou fternum,
C C L'os de l'épaule ou humérus.
D; D D D L'os des bras & l'os du bas des cuifies d'un Cheval.
E E E E Les petits os dont le genou & le jarret du Cheval font com*
pofez.
E E L'os des jambes de devant,
f f L'os des jambes de derriere.
GGGG Les édifies ou os du poinçon,
H: H H R : L'os du boulet, k.
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DU CHEVAL. m
X'os du paturon. • II11
L'os du petit pied. KKKK
Les petits os triangulaires qui s'attachent au bout fupéVieur XL Li,
du boulet.
L'os de la hanche ou ilium* y^
Le coxenàix ou l'os ifchion. j$
L os des aines ou os pubis. O O
L'os du haut des cuifles ou fémur. - p p
Le petit os de la cuifle appelle la rotule. q q
Les cartilages qui font au bout des çôre?; R R.K,
Les dix fept côtes. SS S
Les bouts fupe'rieurs des côtes qui font articulez dms les JTX
vertèbres de h poitrine.
L'os hyoïdes dans fa fituation naturelle» Y
, La mâchoire inférieure. ny
La mâchoire fupérieure. Y
L os occipital ou du derriere de la tête. Y
Depuis î. jufqu'à 18. Les dix-fept verte'bresde la poitrine. Depuis i. jufqu'à 16. Les fix productions fupérieurcs de l'os facrum.
Depuis i. jufqu'à 18. Les dix-huit qs du croupioH ou nœuds de la queue.
Les fept vertèbres du col: LU. III. IV*. y. vi. vu.
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Rrij
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3r6 L'ANATOMIE
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C H A PITRE XVII.
De la Corne des fie ds des Chevaux qui repond
aux Ongles des Doigts de l'Homme, Comment la T ^ ^ot ^es Chevaux ' quelque foit fon origine & la ma-
come eiì nour- f},^ tiere dont il eft formé, paroît croître , félon l'opinion de np & comment Columbus ■, par l'addition de parties nouvelles à celles qui font fur le pied. à t'a racine , «Se qui chaflent fucceffivement celles qui font de- vant elles j il eft ,d'une confiftance mitoyenne entre les os & les cartilages ; car il n'en pas fi dur que les os, ni fi mol que les cartilages ; mais il eft d'une fubftance de corne & fans fen- timent ; il tient aflez ferme aux parties qui font enfermées en dedans de lui, & il eft attaché à l'os du petit pied par un li- gament qui vient de fon fommet ou racine, laquelle racine eft aufïi environnée quelque peu par la peau. DefTous lui il y a plufieurs filets de nerfs & tendons de muf-
cles qui vont au véritable fond de la corne du pied, c'eft-à-di^ re, fous la folle du pied. |
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CHAPITRE XVIII.
Du Cartilage,
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L
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E cartilage approche de la nature des os :: c'eft une par-
tie froide & lèche , faite, félon quelques Auteurs , de la |
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partie la plus glutinenfe de la fémenec; ils font flexibles & fans
fentiment ; ils font plus mois qu'un os, mais ils approchent fi fort de fa nature , que plufieurs cartilages par la fuite du tems & à mefure quelesAnimaux vieilliffent,fe durcilîent com- me des os. leur ufage. Les cartilages ont plufieurs ufages : premièrement ils aident le mouvement des os .à leurs jointures l'un avec l'autre : c'eft pourquoi aux jointures qui font fujetes à de grands mouve- mens, les bouts des Jînus ou des cavitez des os qui font arti- culez l'un avec l'autre > font généralement doublez par un car- |
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DU CHEVAL 317
tiiage pour rendre le mouvement plus gliffânt & plus fur 5
tels font l'articulation de Vhumerus avec l'omoplate, de l'os de la cuifle avec l'os de la hanche, &c. Le fécond ufage eft d'être flexibles ,afin de cedetà la vio-
lence des injures extérieures , parce que s'il y avoit eu des os en leur place , ils auroient été en danger d'être brifez à caufe de leur dureté & de leur roideur 5 c'eft à ce but que plufieurs os qui font expofez aux injures extérieures , font garnis de carti- lages , comme le nez & les oreilles, &c. Un autre ufage eft que par leur moyen plufieurs os font
joints Se colez enfemble comme les os des aines le font l'un à l'autre. Il y a plufieurs autres ufages particuliers pour les cartila-
ges : plufieurs appartiennent à la vue , à fouie, à l'odorat , à la refpiration, &c. qui ont chacun leur nom & dont nous avons parlé en leur lieu. |
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CHAPITRE XIX.
Du Ligament.
COmme le gliflant des cartilages rend le mouvement des
os plus aifé , de même les ligamens le rendent plus fur en renforçant l'articulation d'un os avec l'autre. Le ligament eftune partie froide & féche, d'une nature mi- ce que c'eil
toyenne entre le cartilage & la membrane , plus dure que les Wan ligament, membranes de peur que dans les mouvemens violens il ne foit rompu » & plus mol que le cartilage afin qu'il obéifie plus aifément aux mufcles qu remuent les os : ceux qui lient un os avec l'autre font pour la plupart infenfibles, tant parce qu'ils ne reçoivent point de nerfs, que de peur qu'étant per- pétuellement remuez ils ne fuffent trop forcez & fatiguez , mais ceux, qui attachent les autres parties comme ceux du foye , de la matrice,de la bride delà langue,&c. ont du fen- timent. On diftingue plufieurs cfpeces de ligamens , & ces diffé- Leurs différen*
rences font prifes, premièrement de leur fubftance ; car lesces' uns font durs, & les autres mois : les premiers font appeliez cartilagineux & les derniers membraneux : l'épithctc demern- ftriij
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gis L1 A N A T O M Î E
braneux eft pareillement donné à quelques- uns à caufe de
leurìargeur ;& par oppoûtion d'autres font appeliez nerveux, parce qu'ils font ronds comme des nerfs. Ils font aufii diftinguez par leur origine & leur attache '■> car
quelques-uns naiffent des os, d'autres des cartilages, & d'au- tres des membranes ; & fuivant cela leurs attaches font diffé- rentes j'enfin ils font diftinguez par leur force & par leur fi- gure. , teurs.ufages. Les ligamens ont plufieurs ufages, ils renforcent les articu- lations des os : ils attachent auffi les os l'un avec l'autre dans les endroits où il n'y a point de vraies articulations : rroifié- mement ils fervent de couverture extérieure aux tendons des mufcles; car plufieurs mufcles font couverts dans toute leur longueur avec des ligamens & des membranes : quatrième- ment ils fervent comme d'oreillers entre les os & les tendons des mufcles : cinquièmement , quelques-uns font deftinez à fufpendre les entrailles pour que leur pefanteur ne les entraî- ne pas : tels font les ligamens du foye , &e« |
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fin du cinquième t$ dernier Livre*
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Sur la maniere fie diïïéquer certaines
Parues difficiles fans courre rifque de les gâter. Du Tannimi? charnu,
SI on veut féparer de la peau le pannicule charnu afin de l'exami-
ner , il faut ufer dune grande précaution ; car la peau & le panni- cele font joints fi étroitement & pWir une fi grande quantité de fibres & de vaifféaux , qu'à moins d'une grande attention pour les féparer l'un de l'autre, on courre rifque d'enlever d'un bout à lautre le pannicule attaché à la peau. 2)<? la maniere de feier le Crâne four l'ouvrir*
SI vous êtes curieux de découvrir & d'examiner les parties conte-
nues dans le crâne, il faut vous fervir d'une feie & commencer à feier l'os du derriere de la tête, appelle os occipital, di'vïfant le trou qui eft dans ledit os par le milieu, puis vous continuerez à feier premierment tout le long d'un côté de la tête un peu au deffus du paffàge auditoire jufqu'à ce que vous veniez à l'os du front un peu au deffous de l'œil, ou juftement à l'œil même: alors fciez l'os du front en travers jufqu'à l'autre œil de l'autre côté; puis feparanr encore de ce côcé le trou de l'os occipital de la façon dont vous l'avez féparé -en commençant à feier , c'eft-à-dire pat le milieu , enlevez tout dou- cement & avec foin la partie fupérieure du crâne que vous venez de détacher du refte des os, de peur de gâter la dure-mere qui eft immédiatement deffous ; car cette peau eft attachée au crâne en plu- ïieui-s places. Quand vous aurez cette piece de crâne, détachez-en la dure-mere, vous la couperez defeendant dans le milieu de la longueur , alors vous découvrirez pleinement la cervelle avec fes tours 6V retours, & vous verrez clairement le cervelet avec fçs progreffions vermicu- laires. Notti. Que lorfque vous mènerez votre feie pour couper le crâne,
11 faut bien prendre garde de l'enfoncer trop avant ; il ne faut feiet |
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précifement que dans l'os, parce que la fcie pourroit entamer la cer-
velle, ce qui empêcheroit que vous ne puifftez voir nettement tou- tes les parties. ha maniere de finir la cervelle 3 & dans quel
ordre on découvre fes parties. QUand le crâneeft fci'é de la maniere dont nous l'avons expliqué
dans l'article précédent , fi ou veut voir le retz admirable & les autres parties du fond ou du deilous de la cervelle, il faut enlever en rond petit à petit avec de courtes tenailles ce qui refte du crâne ju(qu'à ce que vous veniez le plus prcs du bas que vous pourrez: alors élevez très-doucement la cervelle commençant par devant à l'endroit où l'os du fronr commence à la quitter; quand vous l'aurez un peu élevée, vous découvrirez d'abord les progreffions mammillaires avec les fiiamens nerveux qui y font attachez & qui paflent par l'os cribri- forme : lorfque vous aurez détaché ces fiiamens , élevez davantage la cervelle, vous verrez enfuite les branches des artères carotides , qui après avoir pénétré le crâne montent à la cervelle , vous les couperez Se vous élèverez enfuite davantage la cervelle pour voir l'union Se la iortie des nerfs optiques ; fi vous coupez le tronc defdits nerfs, vous verrez d'autres artères qui, comme les carotides entrent par les os des tempes .- ces artères & quelques petites veines qui fe joignent avec elles compofent ce que nous appelions le retz admirable. Coupez ces artères, & élevant toujours la cervelle un peu plus haut
vous appercevrez les nerfs moteurs ou mouvans des yeux -, les autres paires de nerfs fuivent& s'aperçoivent fucceffivement, de façon qu'à melme que vous en coupez une paire & que vous élevez toujours pe- tit à petit la cervelle avec fes appendices vous découvrez toujours mieux la fuivante ; ainfi quand cous les nerfs qui prennent leur ori- gine dans la cervelle Se les artères carotides & vertébrales font cou- pées , alors toute la cervelle eft détachée du crâne. Après que la cervelle eft ôtée Se que vous avez vu toutes les par-
ties ci-devant, commencez par ôter la dure-mere, autrement elle vous cacheroit toutes les autres parties ; alors vous appercevrez au milieu , du fond delà cervelle un peu au deHous de l'union des nerfs optiques une petite glande à peu près de la grandeur d'une piece de quatre fols & d'une rondeur un peu applatie : elle eft fituée dans un petit creux au fond du crâne dans un os appelle l'es cunéiforme : fi vous voulez voir cette glande dans fa fituation naturelle, il ne faudra point ôter la dure- mere à cet endroit, Se vous la découvirez par la maxime ci-delTus , c'eft-à-dire en élevant toujours la cervelle : vous la voyez dans cet état à la Planche 14. Fig- 4. lettre B. mais fi vous enlevez la dure-mere elle viendra avec elle ; cette glande eft apellée la glande pituitaire. A l'égard des fefles Se tefticales de la cervelle vous les verrez pleine-
îiicnt fi vous élevez la parité de derriere de la cervelle après que vous l'aurez
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l'aurez féparéô du cervelet, la tournant le plus que vous pourrez en
arrière ou du côté du dos prenant bien garde dp la, rompre. *De la maniere de découvrir les ventricules
de la cervelle, POur voir les ventricules de la cervelle, il faut couper toute fa
fubftance jufqu'à ce que vous croyez être arrivé à peu près au mi- lieu , féparant le côté Supérieur de l'inférieur \ par ce moyen vous les découvrirez dans le milieu de la cervelle, voyez la figure j. de la plan- che 14. dans laquelle ils font repréfentez d'après nature, c'eft-à-dire autant qu'on peut les voir fans une plus grande difleótion : ils paroif- fent demi-circulaires 8c comme une demi-lune ; mais fi vous coupez davantagepour fuivre leurs cavitez légèrement avec une fonde, con- duifez votre fonde en defcendanten devant vers le nez ; car ils s'ap* profonduTent en cet endroit dans la partie blanche & intérieure de la cervelle appellée le corps calleux : vous les fuivrez aufïï loin que les progrefîîons mammillaires : û vous conduifez votre fonde du côté de derriere, vous trouverez qu'ils defcendent jufqu'à la baze ou fond de la cervelle, alors découvrez-les de ces deux cotez, & vous les trouve- rez femblables à un fer à Cheval. La maniere de lever les mufcles des yeux.
ON peut s'y prendre de deux façons pour examiner les mufcles
des yeux ; ia premiere eft de fortir de l'orbite lceil & toutes fes appartenances : la feconde eft de le donner la peine d'enlever tous les os qui compofent l'orbite fans couper l'œil •• cette dernière façon eft la meilleure; car alors on fera fur de voir fes mufcles dans leur Ci~ tuacion naturelle, mais de quelque maniere que vous vous y preniez vous ferez votre diffeétion ainfî » premièrement vous ôterez avec une paire de cizeaux la graiffe & les peaux,' qui entourent l'œil, nettoyant le plus que vous pourrez, alors commencez en cet ordre ; enlevez d'abord l'oblique fupérieur qui eft le plus large des deux obliques ,en- fuite décachez l'oblique inférieur, enfuite les quatre mufcles droits ; il faut lever feulement l'oblique (iipérieur &c ne le pas ôter jufqu'à ce que vous ayez vu & ôté les cinq autres ; car alors vous appercevrez mieux comment le tendon dudit mufcle paffe dans l'anneau cartilagi- neux appelé trohlea , qui eft fitué dans le coin d'en dedans de lceil. Après avoir examiné tous ces mufcles, remarquez le feptiéme Se der-
nier mufcle qui entoure le nerf optique, atteignant depuis l'endroit où les autres mufcles naiffent jufques tout au fond de l'hémifphere da derriere de lceil. |
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Sf
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T)ì$eMìon des deux mufcles du tìmpani*.
COmmeces deux mufcles font exceffivement fins & délicats^ll faut
ufer de grande précaution pour les enlever fans les endommager: ainfi il faudra ouvrir avec grand foin l'os pétreux ou pierreux , qui eft l'os des tempes avec un ciz.eau , une fcie ou une lime , ôtant les mor- ceaux de l'os petit à petit, de peur que ces mufcles ne fe déchirent; pendant cette opération. DISSERTATIONS
SUR DIFFERENTES
MATIERES ANATOMIQJJES.
De l'eau contenue dans le péricarde,.
LES Auteurs penfent 8c parlent différemment à l'égard de l'ori-
gine de l'eau qui eft contenue dans le péricarde ; car quelques uns ont prétendu que cette eau eft-engendrée parles liqueurs que nous buvons : Hjffoerate eft de cette opinion. ;. il dit dans fou Livre Ve Corde que le cœur eft enfermé dans une veffie: il s'exprime ainfi à caufe de la feitemblance de l'humeur du péricarde avec celle qui eft contenue dans la "effie , quoiqu'en même tems il dife que cette humeur n'a au- cune acrimonie ou goût lalé comme l'urine ;. pour confirmer cette opi- nion il cite une expérience qu'on, peut faire fur un Cochon ou quel- quautre Animal qu'on aura fait jeûner quelque tems, aptes quoi fi on lui donne à boire de l'eau ou du lait mêlé avec du vermillon , 8c qu'immédiatement eninite on le tue 8c qu'on ouvre le plus vue qu'on pourra le coudait de la refpi ration aufli bien que plufieurs de fes branches, on y trouvera, dit mou Auteur , tout le long de leur côté d'en dedans la couleur de l'a tiquent qu'il a bu, même jufqu'aux extré- mitez des plus petits tuyaux defquels., dit-il , une partie de cette li- queurdiitile dans lecén'carde. Jj'àvWé que cette opinion n'eft pas fort probable, mais je l'ai citée à caufe de l'antiquité & de la réputa- tion de l'Auteur. D'autres. Auteurs font d'opinions différentes .-quelques.uns difenfe |
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.que cette liqueur -procede d'une humidité où fauve qui diftiie des
glandes de deflbus la langue dans l'éfophage& de-là dans le cœur, Se ainll dans le péricarde ; mais celle-ci n'eft pas plus probable que J'a ut re. Un fçavant Auteur moderne eft d'avis qu'elle fort de certaines glan-
des qui lont iîruées à la bafe du cœur : cette opinion eft atTez vraifem- blable , mais je penfe que la fuivanre doit lui être préférée. Enfin d'amies, comme Bartholin &c. conviennent que cette eau
procède des vapeurs Se exhalaifons humides qui fe féparent des hu- meurs du cœur par fon mouvement & par fa chaleur, lefquelles étant fixées par la fu bilan ce ferrée du péricarde , fe changent en eau par le froid refpeétif de cette .membrane. Pourquoi les Poijfons n ont qu'un ventricule
au Cœur.
LES Animaux qui vivent dans l'eau comme les PoilTons en géné-
ral n'ont qu'un ventricule au cœur ; en voici la raifon : les Ani- maux qui vivent fur terre ont deux ventricules, parce que le fang paf- fant de l'un à l'autre eft porté par les poulmons pour être rafraîchi par l'air qu'ils attirent dans l'infpiration 5 mais le Poiiïon vivant dans un élément froid qui entoure tout fon corps, l'eau qui eft cet élément fuffit par elle-même pour tempérer la chaleur de fon fang: or comme il eft impolïïble que les Poiflons falîent ufage des poulmons dans l'eau, il ne paroît pas nécelïaire qu'ils en ayent,nipar conféquent qu'ils ayent deux ventricules au cœur ,-ces ventricules font rréceffaires aux Animaux terreftres qui ont des poulmons & qui refpirent un air plus libre : je ne me mêlerai point ici d'examiner combien l'eau approche de la nature de l'air, ou fi il y a quelques vraies particules d'air con- tenues dans les pores de l'eau ;& en cas que cela loit, quel eft le che- min par où elles peuvent s'infinuer dans le fang &jle cœur des PoifTons; ce font des queftions trop délicates Se trop phylofophiques pour moi: mais comme nous vayons que les PoilTons peuvent vivre avec tant de vivacité pendant plufieurs années fans refpiration , du moins fans ce que nous entendons par ce terme , on pourroit foupçonner que quel- ques uns de nos Anatomiftes modernes attribuent trop de vertu à l'air que nous rcfpirons ; car ils difent qne l'air eft la feule matière qui for- me & continue les efprits animaux, & que le cœur femblable à une J)ompe ne fait feulement qu'entretenir le mouvement du fang pour e diftribuer avec les efprits dans toutes les parties du corps par fe* artères. |
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S f lij
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3*4'
Sur le 'ventricule gauche du cœur,
PLufieurs perfonnes penfent que Je rouge vif du fang qui fort du
ventricule gauche n'appartient pas fi fort à une vertu ï'uréminen- te de ce ventricule fur le ventricule droit qu'aux particules de l'air qui s'infinuent elles-mêmes dans le fang qui circule dans les poulmons lorfque ce fang fort de l'artère pulmonaire dans la veine pulmonairej car le Docteur ip'wer allure que fi en difîéquant un Animal vivant on ouvre la veine pulmonaire dans l'endroit où elle paffe des poulmons dans le ventricule gauche, le fang paroîtra auffï rouge que quand il fort dudit ventricule. Suppofant donc fur le témoignage d'un aufîî bon Auteur que cela foit ainfi , on ne fcauroit nier que les particules aériennes ne fe mêlent plus intimement avec le fang par la grande agi- tation qu'il reçoit dans le ventricule gauche : ainfi nous ferons obli- gez de penfer comme les anciens, que les efprits animaux dont l'air paroîr être la bafe font perfectionnez & rectifiez à un plus haut de- gré dans le ventricule gauche que dans le droit. Du feptum ou féparation mitoyenne du cœur,
tâ des pores dudtt Jeptum.. C'EST une très-ancienne opinion qu'il y a une grande quantité
de pores ou trous dans löfeftum, par lefquels la partie la plus fine &r la plus fpiritueufe du fang fort immédiatement du ventricule droit dans le gauche fans prendre le circuit que le refle du fang prend par les poulmons : on dit que ces trous font plus amples à fon côté droit, & quepaffânt de travers, ils deviennent plus étroits vers le gauche j plusieurs modernes confirment cette opinion, entr'autres Tartholm , lequel après avoir fait l'énumëration de plufieurs Anatomiftes qui ont allure les avoir vus eux-mêmes, dit qu'il a vu le feptum d'un Cochon percé tout au travers en plufieurs endroits de pores allez grands & allez larges pour y admettre un pois médiocrement gros, & qu'une fonde poulîée dans plufieurs avoit palFé du ventricule droit dans le gauche , dans lequel une fine membrane qui pendoit devant la bouche de chaque pòre comme une anaftomofe ; je fuppofe qu'il veut dire une valvule, empêchoit l'entrée de la fonde par ce côté; ainfi par confé- cjuent cette valvule empêche le fang de retourner du ventricule gau- che dans le droit quand l'Animal eft vivant : Je même Auteur croit que le feptum eft nourri par Je fang qui paiïe au travers de ces- pores, attendu que les veines coronaires coulent feulement fur la furface d'en dehors du cœur : ainfi il n'eft pas feulement nourri par la fpiri- tueufe partie du fang, mais encore par la plus fine partie du chilequi paffè par fes porcs :il feroit ennuyeux de dire tous les Auteurs qu'il cite, aufïï bien que les raifons qu'il donne de ce que fou vent ils n® |
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paroilîent point dans pîufieurs corps morts : il y a beaucoup départa-
ges outre ceux-là dans les Animaux dont on ne découvre aucune trace après leur mort : il ne paroît pas vraifemblable , quoiqu'on en dife, qae le feptitm foit nourri par du fang qui paffe fi rapidement au tra- vers de fes trous fuppofez; de plus malgré l'examen de pîufieurs au- tres fameux Anatomiftes ces pores n'ont point été trouvez ; à la vérité pn voit au feptum pîufieurs creux qui paroilîent paflèr au travers. Sur la (ubjtance des poulmons.
LA fubftance des poulmons a jufqu'à prefent été prife pour être un
farenchime ou fubftance charnue ; mais de -curieux Anatomiftes , êc particulièrement Malpighius Italien , les a trouvez d'une fubftance toute différente; car il allure qu'elle n'eft nullement charnue, mais entièrement membraneufe, étant faite des branches de la trachée-ar- tère 8c de petites vefficules qui font à leurs bouts, comme ciuffi des vaifïeaux pulmonaires & de la peau qui les enferme ; mais la plus grande partie de leur fubftance eft compofëe de petites vefficules. Ce grand Homme a découvert la fubftance des poulmons en jettant
de l'eau dans les poulmons de pîufieurs Animaux qu'il dilîéquoit dans le tems qu'ils étoient encore chauds jufqu'à ce que toute la forme des poulmons parût blanche ; alors faifant forti r toute l'eau claire, il rem- pliffoit les poulmons d'air par la trachée-artere , puis liant la trachée- artère pour y renfermer l'air, il les laifibit fécher : après qu'il.1, furent fecs il découvrit en les élevant en l'air les petites vefficules au bout de chaque petite branche du conduit de la refpiration comme elles ont été reprefeutees d'après nature par le Doéteur 'Willis dans la deuxième Partie du Pharmaceutice rational, Voyez WMis pag. i. StB. ï. Cap. t, Enfuire,dit Malpighius, fron coupe quelque partie de ces poulmons
ainfi féchez, on verra pleinement un grand nombre de ces vefficules qui paroilîent blanches ; de plus il alîùre que par l'aide du miciofcope il a découvert une efpece de retz admirable qui lie toutes ces vef- fies l'une à l'autre : il prétend que ce retz eft formé par des petites ramofîrez de l'artère pulmonaire & de la veine pulmonaire, Jefquelles portent le fang par les plis & replis de ces petits vaifïeaux dans la fub- ftance defdites vefficules. Outre les vaifïeaux qui forment ce filet. le Doéïeur gillis dit qu'on en apperçoit d'une autre forte dans les difïè- clions vivantes , fçavoir des vaifïeaux lymphatiques difperfez fur tous les poulmons. j'ai, explique l'ufage & la nature de ces vaifïeaux , Li- vre premier, Chapitre XII. enfin il dit qu'il y a une abondance de fi- lets de nerfs diftnbuez par tout fur les poulmons : il y a une chof'e de plus à remarquer touchant l'obfervation dudit Docteur concernant les vaifTeaux des poulmons , c'eft que non feulement ils empruntent leurs vaifïeaux du fang, de l'artère & veine pulmonaire, mais que quelques uns procèdent de l'aorte même , ce qui paroît être fait afin <rpe les poulmons ioienc véritablement nourris par ces derniers corra- . ' S f iij |
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ine toutes les autres parties du corps, & afin que le fang qui vient
aux poulmons du ventricule droit du cœur par l'artcre pulmonaire, & retourne au gauche par la veine pulmonaire., ne fafle pas ce che- min pour la nourriture des poulmons , mais feulement qu'il /oit em- preint de l'air fans lequel il eft imparfait, & par conféquent incapa- ble de couferver la chaleur animale des parties du corps & de contri- buer à le nourrir. Si quelque partie de la boifion paffe par la
trachée-artère dam les poulmons^ HYPPOCRATE penfoit que toute la boiflon ne paffe pas en-
tièrement par l'éfophage, mais qu'une partie coule par la tra- chée-attere : il fe fonde fur ce qu'il trouva dans les poulmons d'un Cochon nouvellement tué une liqueur de la même couleur de celle •qu'il a voit bû avant (a mort: "BarthcHn eft du même fentim'ent à eau- fe d'une expérience de Julius "fafelin Anatomifte de-Naples qui cher- chant dans un corps la caule de fa mort, trouva fon péricarde fi rem- pli d'humeur, que l'ayant ferré dans fes mains , une partie de cette humeur en fortit par la bouche : cependant je ne crois pas qu'il faille inférer de cela qu'une partie de la boiffon paffe usuellement par la crachée-ancre ; & fi on le fuppofoit il (eroit difficile d'imaginer com- ment elle entreroit enfuite de la trachée-artere dans le péricarde , at- tendu que toutes les branches du conduit de la refpiration finiffent dans les poulmons, & qu'ils font couverts d'une membrane qui n'adhè- re jamais au péricarde, & très-rarement ou même jamais au média- ftin qui eft entre le péricarde & les poulmons ; il eft vrai qu'il paroît extraordinaire qu'en preffant le péricarde la liqueur contenue en lui forte par la bouche , mais fi le fait eft véritable il faut que cela fe foit fait par -quelque paffàge fumatine!, vu que ceux qui entendent l'A- natomie fçavent qu'il n'y a point de communication entre le péricar- carde & Tâpre-artere. A l'égard de la grande quantité d'humeur qui fe trouve quelquefois dans le péricarde , j'ai vu la même chofe dans les Chevaux dans lefquels non feulement le péricarde , mais encore la poitrine étoient extrêmement remplie de cette liqueur > mais je ne crois pas qu'il faille conclure de laquelle y vient du conduit de la ref- piration j car attendu que je n'ai trouvé cela que dans des Chevaux qui avoient été malades de la pouffe & de la toux, je croi que cette grande quantité d'eau procede plutôt d'une hydropifie de poitrine que de toute autre caule: de plus, lés meilleurs Anatomiftes difent qu'il ne fçauroit pafler naturellement la moindre goûte de liqueur dans le conduit de la refpiration, ce qu'on éprouve tous les jours ; car fi par quelque accident il arrive que la moindre partie de boiffon y entre, il furyient une toux très-violente : à l'égard de l'obfervation à'Hyfpcmte , il eft plus vraifemblable que les poulmons du Cochon itoient teints par quelque humeur provenant de maladie & de déran» |
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gement qui fe trouva de la même couleur que la boiffon qu'il avoic
pris, que de croire que c'étoic la boifîon même qui y étoit entrée. D-e la memhrane qui entoure les poulmons.
LA membrane ou plutôt les deux peaux qui entourent les poulmons
font garnies de pores ou trous allez larges, fuivant "Bartholm, qui dit qu'on les voit clairement fi on enfle les poulmons avec un fouiller: fournies "WaUus a remarqué la même choie ; il dit qu'il a obiervé dans des diffecTrions vivantes de ces trous allez larges pour contenir un pois de grolîeur médiocre : j'ai cependant de la peine à croire que ces pores foient allez grands pour qu'on puiffe y faire entrer un pois dans des directions vivantes : à la vérité je n'ai pas eu la commodité d'obferver les poulmons en pareilles occafions ; mais immédiatement après la mort & avant que les poulmons ayent été tout-à-fait froids , j<e n ai jamais vu de'ces trous, quoique j'aye fi fort foufflé les poul- mons , que j'aye brilé plufieurs des petites branches du conduit de la refpiration & fait élever plufieurs ampoules à la peau extérieure des poulmons ; mais bien loin que le vent foit forti par aucun trou , il a refté plufieurs jours dans ces ampoules : je ne dis pas cela pour con- trarier ces célèbres Anatomiftes , mais pour fake voir que fi il y a de tels trous , du moins rien n'en fore des poulmons dans la poi- trine». Sur la emfe de la morue des Chevaux.
PLufieurs perfonnes ont crû que les humeurs vifqncnfes qui for-
toient de la glande pituitaire , Voyez Chapitre V. du troifiéme Li- vre, alloient par l'entonnoir fe décharger dans le palais pour être vui- dées par la Bouche & par le nez , mais d'autres Anatomiftes ont trou- vez deux paflages qui fervent à conduire ces humeurs dans les veines jugulaires où ils aboutirent après être iortis du fond de ladite glan- de en un tronc: ces deux paifages ont été découverts en y injectant avec une feringue des liqueurs de plufieurs couleurs ; ôc on a obfervé que lefdites liqueurs palTbienc toutes dans les veines , & qu'aucun ne prenoit le chemin du palais ou du nez: c'eft pourquoi il faut conclu- re que quelque foit la lerofité ou l'humeur flegmatique qui forte des ventricules de la cervelle par l'entonnoir , elle ne diftile pas fur le pa- lais , mais qu'elle eft verfee enfuitc dans le fang & mêlée avec lui. Cette expérience eftencore à détruire l'erreur de nos anciens Au-
teurs qui ont foûten n ( & "os meilleurs praticiens le foûtiennent: en- core aujourd'hui ) que la morve procede ci'uïoe cervelle endommagée & gâfée, & que toute cette matière morvenfe qui fort par les na- zchîx vient de cetre caule : fi cela étoit toute la cetvelle ce la tête d'un Cheval ne îufhroit' pas pour fournir certe matière pendait irois jeurs par la quantité quìi en fort quelquefois : c'eft donc une très.- |
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fauffe opinion qu'on ne fçauroic adopter quand on s'eft appliqué à la
connoiiîânce de ces parties. plusieurs perfonnes s'imaginent encore que le Cheval morveux eft
atteint d'un mal qu'ils appellent corruption de l'épine du dos ; j« fup- pofe qu'ils entendent par cette expreffion la moelle fpinale con- tenue dans les vertèbres du col & du dos : mais il feroit impoffi- ble qu'aucun Animal puiiïe vivre jufqu'à ce que toute fa cervelle fût entièrement ruinée par une maladie qui atteignît enfui te jufqu'à la moelle ipinale qui eft en dehors du crâne. Mais cette maladie qu'ils appellent, comme je viens de dire, cor,'
ruption de l'épine du dos , n'eu: autre chofe qu'une morve bien dé- clarée .& envieillie , ce qui fe connoît par le changement de couleuc des matières j car on a généralement oblervé que quand le Cheval a eu quelquexerns cette maladie, la matière change par dégrez d'une couleur aflez blanche ou une couleur plus fombre qui tourne dabord un peu fur le rouge ; mais au bout d'un tems considérable , principa- lement quand le Cheval commence à tirer vers fa fin , elle eft noire & dégoûtante à voir & à fentir. C'eft de cette altération de couleur que je crois que ce mal a pris
fon nom de corruption de l'épine, mais ce n'eft feulement qu'un plus grand degré d'une feule & même maladie, dans laquelle les reins & le dos n'eft pas plus attaquée qu'aucune autre partie du corps qui lan- guit totalement par la longueur d'une maladie qui avance par de- Brcz- , ... ...
Cela étant, voici mon opinion fur le progrès de. ce mal 8c Cut le
changement qu'on voit arriver aux couleurs de cette matière à mefu-
re que le mal dure &c s'envieillit. , Lo-rfque le fang eft dépravé &z gâté par une nourriture mal feine,
par de grands froids, par l'infection de l'air, ou par l'approche des Chevaux qui ont le mal, ( car cette ma'adie fe gagne, ) la matière fleg- matique qui coule alors avec lui fe dégorge par les bouts des artères dans la partie fupérieure des nazeaux , principalement autour des os fpongieux ; car dans un Cheval il y a peu de cette matière qui forte par la bouche^ mais, elle defcend toujours par les nazeaux : cette hu.. meur donc fortant continuellement des artères par les os fpongieux remplit enfin fi fort lefdits os de matière impure , que devenant en- gorgée comme un égoût , il n'y a plus alors un fi libre palfage pour l'humeur qu'au commencement de la maladie , de façon que la ma- tière y féjournant, acquiert à la longue une qualité fi mauvaife, qu'elle corrode,caufe des chancres,& ulcere non feulement ces os, mais encore tous les paiïages des nazeaux jufqu'à ce qu'elle les ait rongez & con- fommez,, comme il arrive quelquefois aux maladies vénériennes, Se à la fin elle caufe la mort à l'Animal -, car il eft très-rare qu'on puifïe guérir le Cheval quand les chancres font formez. Or cette morve qui vient toujours de plus en plus abondante defcendant parles chemins corrompus & élargis parce qu'ils font rongés , devient d'une autre couleur qu'elle n'avoir accoutumé d'être , c'eft-à-dire plus noire tirant fur.
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II
fut le rouge; elle eft auiïî plus coulante & d'une très-mauvaife odeur:
cette altération n'arrive pas d'une matière qui coule d'une partie nouvelle , mais elle eft caufée parla fcelete des parties au travers def- quelles elle palle , c'eft ce qui rend fa teinture plus forte. Je ne trouve pas Jd'autre caufe de la variété de ces accidens ■
que la grande faleté du fang qui a changé fa fubftance fpiritueufc, bal- zanique & volatile en un état infipide comme du vin évanté ; ainfi à la fuite du tems manquant d'efprit qui le vivifient eVcaufentles fermen- tations nécelfaires dans les endroits du corps où les parties excrémèn- ,telles fe féparoient du fang, ces excrémens font rafïemblez chaque jour en plus grande quantité & acquièrent un plus grand degré de ma- lignité , dont le fang ne fçauroit fe débarafïer par une autre voye que par celle des nazeaux;& cette mauvaife difpofïcion augmentant de jour en jour détruit l'Animal, lotfqu'elle eft arrivé à fon plus haut degré. Que l'effort des reins e fi pdus fondent un relâ-
chement des mufcles demi épineux _, qu'une dijlocation des vertebres des reins. LA paire des mufcles demi épineux décrits dans le Chapitre X V.
du quatrième Livre,eft fujecte à être offencée par divers accidens, comme par de trop grands fardeau*, ou pour avoir trop tôt deiîelé un Cheval quand il a chaud, &c. ce qui caule quelquefois à ces mufcles un réfroidiffèment & un relâchement qui les prive en quelque ma- niere de fentiment &r de mouvement, de façon que le Cheval devient inutile ; cet accident arrive fouvent auffi aux Chevaux vieux & maigres aufquels par foibleiïe & parce qu'ils abondent en humeurs flegmati- ques, ces mufcles font fi Fort relâchez , qu'à pp.ine le Cheval peut-il porter fon corps ; enee cas je penfe qu'il n'y arien de meilleur que die bonne & fortifiante nourriture,& en même tems d'appliquer quel- que emplâtre qui ranime & confolide la parrie affectée & relâchée. A l'égard des Chevaux à.qui ce mal provient d'avoir foufFert du
réfroidiflement, le meilleur fera de leur donner intérieurement des remèdes chauds & conforratifs, d'appliquer auffi fur la partie des peaux de Mouton chaudes fouvent renouvellées , 8C en même tems d'oindre les reins extérieurement avec des huiles; on peut auffi les faire fuer dans un tas de fumier , Se après qu'ils en feront forti s, appliquer fur les reins une charge ou emplâtre fortifiante. Plufienrs de nos Maîtres prennent toutes les maladies de cette forte
pour la même, difant toujours que les Cheveaux ont eu les reins rom- pus; mais la vraie caufe & la plus commune de cette foiblefte de reins eft la trop grande extenfion des demi épineux ; ce n'eft pas qu'il ne fe trouve quelquefois que les reins font difloquez , car j'ai vu dans un Cheval non feulement toutes les parties mufculaires , comme brifées & plufieurs de leurs intervalles remplies d'une humeur congelée , mais Tt
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33°
je trouvai encore une forte de diflocation dans l'endroit oò.Y os fier/tut
ie joint à la plus baffe ou dernière vertèbre des reins : ce mal eft rare-
ment curable , ou fi on en vient à bout, ce n'eft pas fans un grand foin & un long ménagement. Ainfi on peut aiiément comprendre que les mufcles des reins éten-
dusYe guénfïent affez facilement fi on s'y prend de bonne heure, mai* que les mufcles ou les os de ces parties rompues le guérillent rare» ment» r
Remarque (ùr trois Mufcles de la Çuijfe.
CElui qui diffeque doit bien examiner Se fe mettre au fait des trois
mufcles de la cuiffe nommez le droit, le valle externe , & le vafte interne, il verra comme ils s'approchent, fe joignent tous crois, for- mant un tendon très-large & très-fort, qui s'étend & envelope la ro- tule de la cuiffe , la maintenant fi ferme en fa place fur la jointure de l'os du haut de la cuifle avec l'os du bas de la cuiffe, qu'elle n'en eft jamais ou très-rarement déplacée ; car quoique cette partie foit fou- vent afFedtée par des extentions & entorlës, cependant je n'y ai jamais vu de déplacement abiolu ni de diflocation ; la rotule peut à la vérité êxre emmenée d'un côté ou d'un autre par quelque ac«ident, mais elle eft immédiatement enfuite remile en fa place par ce tendon compolé & ligamenteux, qui comme un reffort revient fur le champ lui-même avec l'os auquel il eft attaché dans fa premiere fituation", de fàçoa que ce qui eft communément pris pour une diflocation de cet os pa- roît plutôt venir du fang extravafé hors des vailleaux capillaires qui fouvent ont été rompus par de grandes extentions , ce fang s'écant gâ.té & épaiiïi dans les efpaces qui font entre les membranes & les mufcles afFeéte les parties fenfibles voifines, ce qui caufe au Cheval la grande douleur qu'on voit fuccéder à de tels accidens : les moyens dont nous nous lèrvons pour guérir ce mal font d'échauffer la partie avec des huiles pénétrantes qui guériffent communément , fi on les applique avant que le fang foit trop congelé ; mais.fi cela n'y fait rien, on eft contraint après avoir fendu la peau de fouftler dans l'ouverture pour féparer les peaux l'une d'avec l'autre , moyennant quoi on don- ne lieu à la matière congelée de fortir,ce qui guérit le Cheval de façon qu'il ne s'en relient plus par la fuite : on voit bien par cette cure que fi l'os étoit déplacé comme bien des Maréchaux le croyent, cette maniere de procéder qui eft d'ouvrir les deux peaux , bien loin de contribuer àlaguérilon, donneroit plus de facilité à l'os pour fot- tir de fa place que pour s'y remettre,. |
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Remarque fur les maux du gros tendon
du Jarret. LOrfquc le gros tendon du jarret qui eft compofé des jumeaux &
du plantaire a foufFert quelque effort ou rontufion , le Cheval Y fent de grandes douleurs à caule de la fehfibiiité de la partie , cependant ces accidens ne font pas fi dangereux pour ;a vie des Chevaux qu'on dît qu'ils le font dans l'Homme; car il n'eft pas dif- ficile de les guérir , particulièrement lorfque le mal eft nouveau. Des effets de la four bure & de fa cure.
IOrfque les fibres tendineufes dont les tendons qui s'attachent au
j petit pied pour le mouvoir font compofés , font affectées par quelqu'accidens , les Chevaux foufFrent tant de mal dans les pieds qu'ils peuvent rarement s'appuyer deffus ; c'eft cet état que nous ap- pelions fourbure: cette maladie eft tres-difficüe à guérir, parce que ces fibres ont beaucoup de portée ,&c que plufieurs coulent au côté fupérieur de l'os entre lui & la corne , de façon que comme la corne croît fur les côtés comme la folle fait au deffous du pied , c'eft un grand hazard fi on guérit en deilolant feulement & en n'enlevant pas âufïï une partie de la corne ; je ne fuis pas feul qui foit de cette opi- nion , & je me fonde fur l'expérience de ceux qui ont guéri des Che- vaux fourbus en découpant la corne depuis la couronne jufqu'en bas ■en cinq ou fix endroits jufqu'à y faire venir le fang & en appliquant enfuite les remèdes convenables^ ils n'auroient pas guéris leurs Che- vaux en dcflblant feulement. Sur (es Artères épigaftriques t§ mammaires 3
Veines afeendantes & défendantes. |
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N a crû pendant un tems que les artères épigaftriques, les veines
afeendantes, les artères mammaires & les veines defeeudantes fe |
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joignoient les unes aux autres dans les corps humains, c'eft-a-dire que
les artères fe joignoient aux artères ,8c les veines aux veines -, mais les Anatomiftes modernes ont découvert que cette opinion étoit une pure imagination que leurs anciens avoient inventée pour foûtenir un autre fâufle idée qui étoit, que pendant que l'enfant eft dans la matrice , il eft nourri par le fang qui lui eft apporté par les artères & veines hypogaftriques , mais qu'après l'enfantement le fang chan- geant fa courfe, remonte au haut de la matrice par les vailieaux |
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pigaftriques qui fe joignent aux mammaires par le moyen defquels
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il monte aux mammelles où il eft converti en lait ; ce que je rap-
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porte étoit par rapport aux femmes , mais on a découvert que cela
ne fc fait nullement de cette façon-là; il eft encore plus aifé de s'en convaincre par rapport aux Jumens, à caufe de la fituation de leur tétines qui eft bien différente de celle des femmes> quoique ces vaif- feaux ayent le même cours dans les unes comme dans les autres. Si un Animal f eut vivre fans rate.
IL fe trouve plufieurs Animaux qui naturellement n'ont point de
rate comme tous les infectes, c'eft pourquoi le proverbe qui dit qu'une mouche même n'eft pas fans rate eft faux ; les Animaux qui n'ont point de velîie n'ont point de rate comme le Caméléon ou autres femblables ; mais la grande queftion eft de fcavoir fi ceux aux- quels la nature en a donné une , peuvent nuire après qu'elle leur aura étéôtéé ; il eft vrai que des parties qui paroiflenc être auffi con- sidérables ont été quelquefois retranchées du corps humain fans pour cela avoir ôté la vie : j'ai lu que dans des maladies de conféquence la matrice de quelques Femmes avoit quelquefois été enlevée, & que cependant elles n'avoient pas laiffez de vivre par la fuite en allez bonne fanté ( lartholin Epift. ) de plus il eft commun de châtrer quel- ques efpeces d'Animaux , quoiqu'il y ait des vaiiïeaux considérables qui coulent dans les tefticules -} il eft vrai que ces parties paroiiTenc être entièrement formées pour la propagation Se non pour le fervice nécelTaire de l'Animal : c'eft pourquoi quand elles font ôtées, quoique le but pour lequel elles ont été crées ne puiffe plus fubfifter ..cependant l'Animal qui les a perdus peut encore très-bien vivre fans elles : àl'é» gard de la rate elle n'eft utile en rien à la génération , mais d'ufage feulement pour le corps ; cependant plufieurs perfonnes fe font vantez qu'après l'avoir ôté à des Chiens & à des Chats, ces Animaux n'avoient pas laille de vivre enfuite en allez bon point un tems confidérable ; cette opération eft bien difficile,vû que la rate eftfituéeen dedans des petites côtes plus près du dos que de la poitrine ; & je ne puis croire qu'un Cheval puifle vivre longtems fi on la lui ôtoit, encore moins un Homme dans lequel elle eft plus grande par proportion que dans aucun autre Animal, ( comme Banholin l'aflûre , ) Scies vaifïeaux qui y entrent font en telle quantité & fi confidérables qu'il paroît im- poflible qu'on pût étancher le fang outre qu'elle eft d'un ufage né- ceflaire dans le corps, comme on voit dans le Chapitre X VI. du pre- mier Livre qui en traite. |
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"«www» w. w w w w w y w w w w w w wwZJTZTIT^nTiT^
T A B L
DES CHAPITRE
ET DES PLANCHES
Qui font dans ce Volume,
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LIVRE PREMIER,
Du Bas * Ventre.
CHAPITRE T^l
PREMIER. JJy Poil. page i
IL De /'epidemie, o# premiere pau. 3
III. Z?£ /« ì'r^f ^f^w. 4
I V. Du Pannicule charnu. 5
V. De la graijje (jr de la membrane commune des mu f eie s. 7
V I. Des parties propres qui entourent le bas-ventre. 9
PLANCHE IL qui reprefente toutes les parties qui entourent
le bas-ventre, tant les communes que les propres. i} VII. Du Péritoine. 16
VIII. De la coeffè qui couvre les intejìins , appellée epiploon.
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334 TABLE DES CHAPITRES
PLANCHE III. qui reprefente les boyaux dans leur fituation)
comme ils paroiffent aj>rès que la co'effe a été òtée. 20 CHAPITRE IX. De /'éfophage ejr de ïeftomach, idem.
X. Des boyaux en general. 26
X. I- Des boyaux en particulier. 29
PLANCHE IV. qui reprefente la membrane au milieu ejr les
membranes lés plus intérieures de l'efiomach , l éfophage , l'eflo- mach ejr les boyaux, le tout hors du corps, 32 XII. Le mezentere. 3 5
XIII. Du pancréas. 37
XIV. Du foye. 39
X V. Du porc biliaire. 43 X VI. De la rate 45 PLANCHE V. qui reprefente le foye en entier auffi bien que
fes vai f eaux dégagez, de leur chair , la rate entière ejr fes
vaijfeaux, & les mêmes vaijfeaux feuls dégagez, de leur chair
J& le pancréas. 48
XVII. Des roignons ou reins ejr ^i cap fuies atrabilaires. 50
XVIII. Des uretères ou pajj'ages de l'urine. 54
XIX. De la veffie. 5 5
X X. De la verge ejr du four e au. ' 57 XXI. Des parties qui fervent a la propagation dais les Che-
vaux, ejr premièrement des vaiffeaux préparons fpermari- ques. 5 9 XXII. Des teflicules ejr des paraftates. 6i
XXUI. Des vaiffeaux de'fe'rens, des vefficules fe'minales ejr des proftates. 64
XXIV. Des parties de la generation dans les fumens ,'t ejr ƒ re-
mierement des vaiffeaux appeliez, préparans. 68 XXV. Des teflicules des Jumens , autrement appellées ovaires,
ejr des trompes de la matrice. 69 XXVI De la matrice ejr de fes cornes. 7I
XXVII. Du vagina ou guaine de la matrice , les caruncules dp*
pellées myrtiformes a caufe de leur rejfemblance aux fruits du myrthe, le clitoris ejr les parties extérieures de la genera- tion. 74 |
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ET DES PLANCHES. 535
PLANCHE VI. qui reprefente les troncs defcendans de la vei-
ne cave & de la grande artère > les artères émulgentes, les reins ou roignons, les capfules atrabilaires , les uretères , la vcffe, la verge , les vaiffcaux frefarans , les teflicules , les vaiffeaux déférens » les vefj'tcules féminales & poft aie s du Cheval entier. La veine cave > l'aorte j les reins > &c. de la Jument. 76 CHAPITRE XXVIII. Comment le Poulain ejl nourri dans la
matrice , des membranes qui l'envelopent > des liqueurs conte nues en elles , ejr enfin du cordon. 78 PLANCHE FIL qui reprefente le fœtus couvert par la mairi'
ce ì l'eftomach •> les boyaux, &c étani ***** s 7 XXIX. Des tétines. idem.
PLANCHE VIII. qui reprefente le ventre du fœtus ouvert
tour mieux voir les vaiffeaux umbilicaux , & auffi deux des membranes dans lefquelles le fœtus eft enfermé dans la ma- trice avec les veines ej" artères qui Je difperfent dans ces mem- branes. 89 XXX. De la generation des Animaux qui viennent d'un œuf.
Des premiers principes d'un œuf ejr par quelle voye il paffe a /'uterus, comment il atteint a fa parfaite groffeur ejr comment il devient fertile. 91 XXXI. Les degrez de la formation du Poulet. 96
XXXII. De la generation des Animaux vivipares, ejr particu-
lièrement du Lapin. 106 PLANCHE IX- reprefentant la formation du Poulet & celle
du Lapin. 108 XXXIII. La reffemblance ou conformité quii y a entre U gene-
ration des Animaux ovipares^ celie des vivipares, ni |
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356 TABLE DES CHAPITRES
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LIVRE SECOND.
De la Poitrine ou Ventre du milieu. 'Averûjfement. US
CHAPITRE ~T~\ Ifcours fur le mouvement du ubile & U
PREMIER. \Jf circulation du fang. 116 PLANCHE X. qui reprefente tous les vaijfeaux du fang du
corps d'un Cheval-, veines & artères ejr plujieurs entrailles par où ces vaijfeaux pajfent. iz7 PLANCHE XL qui reprefente les vaifeaux du chile ejr ceux
du fang du corps d'une Jument , fes parties génitales , eyc. 12,8
I I. Des parties du ventre du milieu ou de la poitrine. Des parties invejiijjantes ou qui entourent la poitrine. I29
III. Des mufcles de la poitrtne , appeliez, intercoftaux. 1 3 1
T V. De la pieuvre on peau qui double le dedans des cotes. 1 32
V. Du diaphragme, 134
VI. La membrane féparante, appellée le médiaftin. 137
VII. Du thymus ou grande glande du gofier, ejr de la. bourfe
du cœur , appellée le péricarde * avec leau contenue en elle. 138
VIII. Du cœur. 140
I X. Des ventricules, des vaijfeaux intérieurs > des valvules des oreilles du cœur. ' 143
PLANCHE XIL qui reprefente les parties propres de U poi-
trine , U fituation naturelle du diaphragme } le cœur & les poulmons. I48 X. Des organes de la refpiration, fçavoir des poulmons , de U
trachée-artere ejr de leurs ufages. 15 * XL Du col. 156
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TlAnCHz xiii.
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ET DES PLANCHES.
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337
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PLANCHE XIII. qui montre les art ir es $ veiné s pneu-
rnoniques ou pulmonaires coupées des ventricules droit ejr gauche^ du cœur, & féparées des branches du bronchi* ou con- duit de U refphdtion. 158 |
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LIVRE TROISIEME.
De la Tête ou Ventre fupérieur & des Nerfs.
CHAPITRE " """\ E U tète ejr des parties animales 'conte"
PREMIER. JL/ nues en elle. 160 IL Des parties de la cervelle, ffavoir ce qui s appelle propre-
ment la cervelle ì le cervelet ejr La moelle fpinale. 163 III. De la moelle allongée contenue en dehors du crâne. 165
IV. Des parties de la cervelle proprement ainfi appeilée ■, fça-
voir le retz, admirable, la glande pituitaire > l'entonnoir , les ventricules de la cervelle, le corps calleux, le plexus choroï- des » les fefjes y les tefiicules , le penis ou glande pineale. 167 PLANCHE XIV. qui reprefente plufieurs tètes dtffequées ejr
coupées de différentes façons pour en voir plufieurs parties dé- taillées, 171 V. De lattion de la cervelle ejr de l'exercice de la faculté
p animale fur les nerfs ejr fur les fibres. '74 VI. Des nerfs du dedans du crâne, premièrement la premiere,
la feconde ejr la troifiéme paire. 177 VII- La quatrième ejr cinquième paire de nerfs au dedans du
crâne. J79 VIII. De la fixiéme ejr feptiéme paire en dedans du crâne. i§2,
IX. La huitième ejr neuvième paire de nerfs. I84.
PLANCHE XV. qui reprefente la cervelle d'un Cheval fars
du crâne avec les nerfs optiques, les moteurs des jeux ejr les pathétiques, h yeux avec leurs mujeles \ & l'origine de tous ks nerfs dek tête, lö* |
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V
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?38 TABLEDES CHAPITRES
CHAPITRE X. Des nerfs provenans de la moelle de l'épine dit
dos quand elle efi dans les 'vertèbres du cet. 189
X I. Des nerfs qui naiffent de la moelle fpinale quand elle efl
dans les vertèbres du dos des reins ejr de l'as facru-m. 191
PLANCHE XVI. qui reprefente les nerfs de tout le corps, tant
ceux qui naiffent de la moelle allongée dans le crâne , que ceux qui naiffent de ladite moelle quand elle efl fortie hors du crâne: la deuxième f gure reprefente la moelle de l'épine. 194 XII. Des paupières & des yeux & de leurs 'parties , fçavoir
leurs peaux & humeurs* 196 XIII. Des oreilles & de leurs parties. a-oa
PLANCHE XVII. qui reprefente les humeurs & les mufles
des yeux •> ejr U\ flruclure intérieure de l'oreille. 204 XIV. Du nez, » des lèvres ejr de la bouche. 207
PLANCHE XVIII. Cette planche reprefente la tète d'un Veau,.
ejr montre les conduits qui naiffent des glandes qui font fous l'oreille appellées parotides. 212. |
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LIVRE QUATRIEME.
Des Mufcles.
CHAPITRE f~*\Ontenant une defcripùon de toutes les
PREMIER. V> efp eces de chairs.. 214
I I. Des mufcles-des paupières. 217
111. Des mufcles des yeux. 219
ï V. Des mufles du nez,. 221
V. Des mufcles des lèvres ejr des joués. 222
VI. Les mufcles de la mâchoire de deffous, 225
VII. Des mufcles de l'oreille. 227
VIII. Des mufcles de U langue. 229
I X. Des mufcles de l'os de la langue j appellée los hyoïdes. 2J0 X. Des mufcles du larynx. s"3*
XI. Des mufcles de la luette & de lagorgt, z$4t
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ET DES PLANCHES. m
CHAPITRE XII. Des mu/des de la tète, 256
XIII. Des mufcles du col. 238
PLANCHE XIX. qui reprefente un Cheval debout vu en de-
vant four qu'on âifiingue mieux les mufcles de la tète ejr du col : cette figure reprejente aufji plufieurs autres mufcles moins far f alternent. 240 XIV. Des mufcles de la poitrine. 241
X V. Des mufcles du dos & des reins. 244. XVI. Des mufcles du fondement, de la v effet des teflicules ,
de la verge ejr du clitoris. 246 XVII. Des mufles du paleron de l'épaule. 2^7
XVIII. Des mufcles de l'os de l'épaule. 249
XIX. Des mufcles de la jambe & du pied de devant. 252,
SUITE DE LA PLANCHE XIX. qui reprefenteun Che-
val vu en côté % afin qu'on voye le plus de mufcles qu'il eji pof Me. v 255 X X. Des mufcles du fémur ou du haut de la cuijfe du Che-
val. 2 57 X X I. Des mufcles du tibia ou du bas de U cuijfe du Cheval, 260
XXII. Des mufcles de la jambe de derriere. 265 SUITE DE LA PLANCHE XIX. qui reprefente un Che'
val vu par derriere, afin que les mufcles fefters, &c. fe voyent plus dijiinttement. 26e |
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LIVRE CINQJVIPME.
Des Os.
CHAPITRE T%E la nature , définition, différences &
PREMIER. ±Jparties des os. 267 I I. Des futures de la tète. 2Ó9
III. Des propres os dn crâne. 27l
T- V. Des os communs au crâne faitU mâchoire fupèrieure. 275
Vuij
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34o TABLE DES CHAPITRES, &c.
V. Des os des mâchoires ejr leurs parties. 277
V I. De la f gut e > grandeur , nombre ejr articulation des dents,
280
PLANCHE XX. qui reprefente plufieurs tètes pour en faire
voir les différentes parties. 282 VI I. De tos de la langue appelle os hyoïdes. 287
VIII. Des os du col. idem. I X. Des vertèbres du dos, des reins ejr des cotes. 289 X. Du fternum ou os de la poitrine ejr du fcapula ou pa- 1er on. 292
X I. De Tos de ïepaule ejr de ros qui efi dejfous , appelle tos
du coude. 294
XII. Des fept offelets du genou, des os de la jambe qui vont
du genou au boulet 3 des deux os dn paturon ejr de tos du petit pied. 296 PLANCHE XXI. qui reprefente les fept vertèbres du colvuès
de trois cotez,, tous les os de la poitrine-, les vertèbres du dos (jr les omoplattes ou palerons, les os des ïambes de devant joints <jr fefarez,, ejr tos facrum.. 299 XIII. De tos facrum ejr des os du croupion. 305
XIV. De l'os innomine, communément divi fé en trois parties,
fcavoir les deux os de la hanche ejr tos de taîne. 306 X V. De tos du haut de la cuiffe ejr du patella ou os de la ro-
tule. 308 XVI. De tos du bas de la cuiffe, des rangées d'offelets du jar-
ret , & des os de la jambe de derriere 5 du boulet, du paturon ejr du petit pied. 310 SUITE DE LA PLANCHE XXI. ET PLANCHE XXII.
qui reprefente les os de la queue joints avec tos facrum ; on y voit encore différentes figures de cet os ejr le fquelette d'ut* Cheval. $1%, XVII. De la, corne des pieds des Chevaux qui répond aux on-
gles des doigts de lHomme. 316 XVIII. Du cartilage.. idem.
XIX. Du ligament* 317
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n'
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ERRAT A.
Preface du Traducteur page iij. ligne 4. & il eff sûr, tifa il eft sûr.
Preface de l'Auteur, page ix. ligne 17. despatiens, même, tifa des patiens mêmes j
Page xj. ligne 17. font ttès-bons, tifa font très-bons. Matière. A. page 7. ligne avant dernière eette , tifa cette. B. page 51. ligne 13. qu'elles font celles, tifa quelles font celles.
Page if. ligne 15. retuornée ,lifa retournée. Page 16. ligne 11. & d'environn -quoiqu'il fok leger & moux j afin , tifi $
& d'environner ; quoiqu'il fo^ leger & mol afin. C. page ij>. ligne 5. panereas, tifa pancréas.
Ibid. des petits boyaux , tifa du petit boyau. Page ». ligne 11. en bas, tifaen bas. Ligne 16. les petits boyaux, tifale petit boyau.
Page 14. ligne 10. veine, porte iifrçyvme porte » E. page3<f. ligne 13. membrane tifa membrane : Page 38. ligne 14. remplie ///^rempli. Ibict. l'Anal, de Barthoti liiez l'Anate de 'Barthol. I. page 71. ligne 6. feminale paffe, tf/^pafTent. K. page 73. ligne $%. plufieurs petits, en même tems les œufs Sic. tifa plu-
fieurs petits en même tems, les œufs &c. Page 78. ligne n. feulement & fommairement en bref, Ifa feulement fom^ mairement & en bref.
L. page 81. ligne 37. de cet œufs , Ifa «le cet œuf. Ligne 39. dansles œuf, tifa dans les œufs. Page 8i. ligne 9. les parties, tifi%_ fes parties.. M. page <>j. ligne z6. probale, tifaprobable. O. page 103. ligne ir. nous n'expliquerons pas les degrez Sec. life\ nous; n'expliquerons pas davantage les degrez &c.
Q. page 130. ligne 10. deux objections, ///ê^deux objets. R. page 134. ligne iz. formée par les côtes > ils s'attachent Ifaiotmée par ies côtes , ils s'attachent.
S. page 13?. ligne 18. des cotez, lfades côtes. Page 141. ligne 17. humeclc e, Ifa humeeìée. X. page i£j. ligne 11. corpora fidata, ou, corps calleux j tifix. coltra finita , 014, corps canelezj
Y. page \q6. ligne 18. ce la cervelle, tifi^de la cervelle^ 2. page 178. ligne 31. vuée, lfa\xsée.. Page 181. ligne 14. deftinée en plufieurs &c tifix. deftinées, en plufieurs &c
Aa page i8j. ligne 4. de l'artère carotide, afeendant, auquel lijc^de PartefCt carotide afeendante, laquelle
B b. page 1^4. ligne 4. de derriere 5 forrent, lifi%_ de derriere fortent x Page zoo. ligne 8. j'ai remarquai, Ifa j'ai remarqué. C c. page soi. ligne 5. cochlay liiez cochlea* Page Z03. ligne 7. pituileufe,, tifi%_ pituiteufe. Page zo?, ligne ij. qui font les cavitez , tifa qui font les cayitez». Dd. îiz. ligne 13. conglomercée , lifez congkmerce. Ligne 214. concloiée, liiez tongkbée. F r. page %■$%. ligne 18. tyóide, lifez tiroide. G g. page i3f. ligne 7. fpiniter, iifi%_ fphinâerv Ii. page 149. ligne z8. fufpineux, lifaûiSèpiaeâti. Page îji. lig- *$ & 13. Caracoidien & cavacoides., liiez. CoraccïdienSi coraco}Ì&,:
Page 119. ligne z. pais, lifa épais. Page 308. ligne 3. os de de la rotule, Hfi^ 0% de la rotule. |
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PRIVILEGE T>V ROT,
LOUIS par la grâce de Dieu, Roi de France 5c de Na-
varre , à nos amez ôc féaux Conseillers les gens tenans nos Cours de Parlement, Maîtres des Requêtes ordinaires de notre Hôtel, Grand Confeil, Prévôt de Paris, Baillifs, Séné- chaux , leurs Lieutenans Civils <c lutres nos Jufiiciers qu'il ap- partiendra , Salut. Notre bien amé le Sieur François- Alexandre ee G ab sa ult, Capitaine de notre Haras en furvivance, Nous ayant fait fupplier de lui accorder nos Lettres de permiifion pour l'impreilion d'un Livre qui a pour titre : l'Anatomie du Cheval'par> ledit Sieur de Garfault > offrant pour cet effet dé le faire imprimer en bon papier & beaux cara&eres fuivant la feuille imprimée & attachée pour modèle fous le contre-feel des prefentes, Nous lui avons permis & permettons par ces prefentes de faire imprimer ledit Livre ci- deffus fpécifié conjointement ou féparément & autant de fois que bon lui femblera , & de le faire vendre & débiter par tout notre Royaume pendant le tems de trois années confécutives, à compter du jour de la date defdites prefentes : Faifons défen- fes à tous Libraires-Imprimeurs & autres perfonnes de quel- que qualité & condition qu'elles foient d'en introduire d'im- preflion étrangère dans aucun lieu de notre obéiiiance ; à la charge que ces prefentes feront enregiftrees tout au long fur le Regiftre de la Communauté des Imprimeurs & Libraires de Paris dans trois mois de la date d'icelles , que l'impreiLon de ce Livre fera faite dans notre Royaume & non ailleurs, <5c que 1 Impétrant fe conformera en tout aux Regiemens de la Librairie ,& notamment à celui du dixième Avril mil fept cens vingt cinq > & qu'avant que de l'expofer en vente, le manuf- ■erit ou imprimé qui aitra fervi de copie à limpreiiion dudit Livre fera remis dans le même état où l'Approbation y aura étédonnée es mains de notre très-cher & féal Chevalier Garde des Sceaux de France le Sieur Chauvelin , Se qu'il en fera en- fuite remis deux Exemplaires dans notre Bibliothèque publi- que, un dans celle de notre Château du Louvre, & un dans celle de notre très-cher & féal Chevalier Garde des Sceaux de France le Sieur Chauyclinj le tout à peine de nullité des pre* |
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fentes•> du contenu dcfquelles Vous mandons 5c enjoignons
de faire jouir ledit Expofant ou fes ayans caufe pleinement & paifiblement fans fouffrir qu'il leur foit fait aucun trouble ou empêchement : Voulons qu'à la copie defdires prefentes qui fera imprime'e tout au long au commencement ou à la fin dudir Livre, foy foit ajcûte'e comme à l'original: Com- mandons au premier notre Huiifier ou Sergent de faire pour l'exécution d'icelles tous Actes requis & neceffaires fans de- mander autre permiifion ; & nonotftant Clameur de Haro , Chartre Normande & Lettres à ce contraires ;Car tel eft no- tre plaifir. Donne' à Vcriailles le douzième jour du mois d'Avril, l'an de grâce mil fept cens trente-deux, & de notre Règne le dix-feptiéme. Par le Roy en fon Confeil.BONNEAU.
Regtftré fur le Regifre Vili, delà Chambre Royale & Syn-
dicale de la Librairie ejr Imprimerie de Park , N°- 351. fol. 3 3 5« conformément au Reglement de 1723. qui fait défenfes Art. IV. a toutesperfonnss de quelque qualité quelles foient, autre que les Libraires ou Imprimeurs , de vendre> débiter & fare affi- cher aucuns Livres pour les vendre en leurs noms •> foit qu'ils s'en difent les Auteurs ou autrement -, ejr à la charge de fournir les Exemplaires preferits par ïArticle CVIII. du même Règle" ment. A Paris le dix-neuf Avril mil fept cens trente-deux. Signé,. P. A. Le Mercier, Syndic.
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