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LE P A R F
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MARESCHAL,
Qui En/êigne à connotftre la beauté', Ia
bonté, & les défauts des C H E V A U X.
Les fignes <& les cauies des Maladies: les moyens de
les prévenir, leur guerifon, Sc le bon ou mauvais
ufage de la Purgation & de la Saignée.
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L a maniere de les conferver dans les Voyages j de les nourrir j & de
les penfer feloni'ordre.
La Ferrure fur les defleins des Fers, qui rétabliront les .
médians pieds, & conferveront les bons.
ENSEMBLE
Un Traité du Haras , pour élever de beaux & de bons Poulains ; & les Préceptes
pour bien Emboucher les Chevaux : Avec les Figures neceflàixes. Rtvm avec exactitude Cr augmenté méthodiquement.
HUITIEME EDITION,
D I VI S E' EN DEUX PARTIES.
P^'f le Sieur de SOLLEïSEL, Ecuyer, Sieur du Clapier, l'un
sjjjjjS^det Chefs de FAcademie Royale, proche l'Hotel de Condé. £<******
TOME PREMIER. ,< Yen |jd«rt]
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"w&^ A LA H A Y E,
■ e n R i? van Buide Rek, Marchand Libraire, dans le Pooten „
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à l'Enfeigne de Mezerat.
M. Q C X £ I. |
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AVIS AU LECTEUR.
O i c y la nouvelle Edition du Parfait Marefchal,
où je vay mettre de nouvelles découvertes qui fans doute la rendront préférable aux précéden- tes, pay changé beaucoup de chofes pour la diftinguer des autres, qui avoient efté contre- faites par quelques Libraires de Lyon, accoûtu- k mez à tromper le Public, par des Editions de- lettüeufes où ils mêlent honteufement la négligence avec la mau- yarie foy. iis ont altéré dans mon Ouvrage le nom des Drogues, & les ont rendues meconnoiffables> Ils ont falfifié la doze, 8cfait par confequent le remede pire que le mal. Pour tirer le Public de ce danger , je renverfay dans cette nouvelle Edition l'ordre des précédentes, en tranfpofant les deux Parties qui compofent Ouvrage, §c mettant la feconde à la place de la premiere j afin Su po fi notable changement qui frappe les yeux fans choquer la Kaifon ny la Symmetrie fervît à diicerner les bons Exemplaires d avec les fuppofés. Depuis ce temps-là, les expériences & les reflexions m'ont don-
ne de nouvelles lumières dont je veux faire part au Public, & ré- pondre à l'attente de plufieurs Eftrangers qui ayant déjà traduit T ZT^- en ^^erentes Langues , & fe préparant à de nouvelles 1 raductions, feront bienaifesde le voir plus exa£t qu'auparavant. n beaucoup d'endroits, j'ay retranché des Remèdes entiers qui pie fembloient moins bons que les fupplémens que j'y mets ; Et Jay debarafle la plufpart des pages du Livre de ces caractères im- P rtuns, crochets, étoiles & petites mains qui marquoient les Ad- ditions faites de temps en temps, & qui en compofoient un corps * z bizarre
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AVIS AU LECTEUR.
bizarre plus propre à diftraire 6c à confondre le Le£teur qu'à Patr-
tacher 6c à l'inftruire. J'avois laifTé par un efprit indulgent en faveur de beaucoup de
îvlarefchaux, 6c de quelques efpnts opiniâtres certains Remèdes dans mes Editions précédentes, ou plûtoft certaines vieilles routi- nes qu'un long ufage a il fort authorifées , que je ne croyois pas les pouvoir entièrement détruire. Prefentement je bannis cette to- lérance , 6c quoy que je me mette au hazard de foulever contre moy cette foule de gens enteftés de leurs fauffes opinions, je me déclare abfolument contre ces routines inveretées 6c méprifables,. 6c pretens après les avoir rejettées y fubftitiier des remèdes falutai- res. Par exemple , entre les differens Remèdes que j'avois indi- qués pour laForbure^ j'avois gliffé la routine de h fervir des Jar- retières, pour des raifons que j'expliqueray dans le Chapitre de la Forbure. Si j'eufle paffe cette routine fous filence; on m'euft ac- cufé d'avoir voulu faire l'efprit fingulier, ou d'avoir ignoré une Pratique qui de temps immémorial eft enracinée parmy les Mare- fchaux. Maintenant je fors de cette circonfpecfion, 6c vay prou- ver qu'il faut abolir l'ufage des Jarretières, 6c que fi elles ne font entièrement inutiles, elle font plus de mal que de bien. Je feray voir cela clairement à ceux qui ont un peu de bon fens. Il en eft de mefme de ce qui fe pratique ordinairement fur un
Cheval qui a fouffert un effort d'épaule ou d*e hanche : Car plu- sieurs Marefchaux prévenus de la vieille routine font nager le Che- val à fec, fi l'effort eft à l'épaule _> ou luy font tirer l'épine fi l'ef- fort eft à la hanche. Ce qui n'eft autre chofe que redoubler le mal d'une partie déjà tres incommodée: 6c c^eft comme fi un hom- me qui a.fait un effort de jarret , ou de hanche, cherchoit à fe foulager en fautant à clochepied fur la méchante jambe. Mais en cette occafion ils n'en demeurent pas là, car ayant fait
sager le Cheval à fec ou fait tirer l'épine , dans ce moment ils le faignentauxArs, ouauPlatdescuiffes: ce qui eft un contre-temps 6c une imprudence extraordinaire, parce que tout le f ang du Cheval étant agité par le mouvement violent de nager à fec, 6cc. il ne s'en évacue que la partie qui eft la plus pure, 6c la plus remplie d'ef- pritf;
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AVIS AU LECTEUR.
prits animaux: Ainll la Nature demeure affoiblie& bien moins ca-
pable de rétablir Pepatile ou la hanche qu'on veut guérir, outre que c'eft y attirer l'humeur en faignant aux Ars, & que par une plus judi- cieufe pratique, on en pourroit faire revulfion Se la détourner en faignant au col. Ne tombent ils pas encore dans un défaut contre le bon'ufage, lors
qu'ils foupçonnent un Cheval de Morve., parce qu'il eft Glandé & qu'il jette? car alors ils commencent par l'églander comme fi les Glandes étoient la caufe de la Morve j au lieu qu'elles n'en font que l'effet > & un Cheval n'en eft pas moins Morveux pour eftre églandé. Mefme le Cheval qui jette peut n'eftre que morfondu, quoy qu'il paroiffe morveux. Leur abus va plus loin, car s'ils voyent que le Cheval jette après avoir efté Eglandé, ils luy donnent quelques Cor- diaux à leur maniere, qui ne gueriffent point le Cheval 8c n'em- pêchent pas qu'il ne jette : De forte que pour dernière refource ils le purgent Se repurgent: Ce qui eft le grand abus 8clevraymoyen <ïe rendre le mal incurable, étant une chofe tres évidente qu'en cette rencontre la Purgation produit un effet pernicieux, car elle brouille & confond la nature en luy faifant prendre une autre voye que celle qu'elle aurai*, choifie d'elle-mefme pour fe décharger. Ils prévien- draient ces acciöens s'ils étoient capables d'un peu de fpeculation : Mais ce n'eft pas four eux qu'eft fait cet axiome , Medicus eft infpeffor Naturœ; ca»- enfin il faut s'accommoder à la Nature 8c non pas la contrarier. Je poufferois plus loin cette Critique Se rapporterais quantité
d'autres Exemples, mais je renvoyé leLecfeur à la premiere partie de cet Ouvrage, qui l'inftruira de tout ce quiappartientàlacon- noiffance des Chevaux, &z luy fera faire de juclicieufes reflexions fur la caufe èc fur les fignes de leurs maladies. Il les y trouvera définies avec tant de foin, que mal-aifément en pourroit-il, prendre ailleurs des idées plus nettes. Que s'il y veut joindre un peu de Pratique , & s'attacher à la compofition 8c à l'application des Remèdes, il fera hors du danger d'eftre entrainé par les méchantes routines de quel- ques-uns de nos Marefchaux, et d'une autre efpece de gens qui ne font pas moins à craindre. J'entens parler de certains Demy-fça- vans j
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AVIS AU LECTEUR.
vans , qui n'ayanü que des notions fuperficielles de ce que nous
expliquerons, penfent éblouir tout le monde par un grand fracas de paroles, & gardent un honteux filence quand on leur demande des effets. Je dis ma penfée avec beaucoup de liberté, mais encore avec plus de bonne foy 6c de fincerité, 6c chacun fçait que mes paroles & mes aftions font dépouillées d'un bas intereft 3 6c que je n'ay point d'autre motif que celuy d'obliger genereufement le Public _, 6c particulièrement ceux qui aiment les Chevaux. J e finis en difant qu'on peut encore prendre quelques heureufes impreiïïons de cette matière, & de ce qui peut former l'ef prit d'un jeune Gentil-homme en lifant un Livre qui porte pour titre , Les Arts de VHomme âEpée, mis au jour par G. Guillet. On y trouve entre autres chofes la facilité des Diftionnaires, car les Termes 6c les Définitions de chaque matière y font rangés par ordre Alphabétique. Beaucoup de gens s'en font déjà fi bien trouvés, que le Public m'aura quelque obligation de le luy avoir indiqué. |
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Toutes les drogues {y comportions contenues dans ce Livre, Ce trouvent toutes
préparées dans la Boutique de Michel Efchar Efpicier tt Droguifte, logé rué S. Honoré', au coin de la rué du Coq, aux trois Maillets d'or y vis~k~vis la Bart riere des S ergens, à prix raifonnwk. |
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Pag. i.
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LE PARFAIT
MARESCHA L.
PREMIERE PARTIE.
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Des Maladies des Chevaux, ®* de leurs Remèdes.
EUX qui aiment les Chevaux , feront bienaifes que j'aye travaillé CHAP. |
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pour faire voir ce Livre avec toute la perfection dont je fuis capable;
dans toutes les nouvelles impreffions qu'on en a veujufques icy, j'ay fait part au Public des connoiffances que j'ay acquifes non feulement !Kf^, de nouveaux remèdes, mais encore de plufieurs expériences &remar- jte ques pour l'application defdits remèdes;, j'efpere que cette dernière fp Edition éclaircira tous les doutes qui m'ont efté propofez, & qu'on y *6 trouveradequoyfefatisfaire. Je fuis dans une continuelle pratique, & je vois une infinité de Chevaux malades, ainfi tous les jours j'apprends & je découvre des chofesqui m'étoientou douteules ou inconnues, j'ay toujours efTayé d'y trouver des remèdes faciles, & capables de rétablir & de remettre les Chevaux en état de fervir; j'y ay réiiffi quelquefois: &dans cette Edition fi vous prenez la peine de la lire, vous vous •^Percevrez que j'ayôté quelques remèdes trop difficiles à pratiquer, que j'en ay fubftitué de plus faciles & auffi bons ; que j'ay corrigé des défauts qui étoient dans les autres, & eQfin que j'ay mis les choies en tel ellat, que je crois que 'es Curieux avoueront qu'il faut avoîr beaucoup travaillé pour avoir mis ce Livre au point où il eft à prefent. Je n'y pro- Pofe aucun nouveau remede qui ne foit bien expérimenté , & pour la commodité de ceux qui l'ont fouhaité, je l'ay reduit en deux Volumes. Vous aurez une grande facilité pour trouver tous les remèdes qui font dans ce Livre:
"s font tous difpentez & tous prefts à s'en fervir dans une boutique d'Efpicier à Paris;
eux qui font à la Campagne, n'ont qu'à luy écrire, ilenvoyerales comportions toutes
refpS' JeP^.isréP°ndrcdc fa fidélité , de fa capacité, & de plus qu'il n'eft point inte-
Ba ' ^?"''1 Scontente d'un gain modique: Il loge rue Saint Honoré , vis-à-vis la
arnere des Sergens, à l'Enfeigne des trois Maillets d'or, il fe nomme Moniteur Eichar,
Mui a toujours de très-belles & bonnes drogues.
Ayant à trader des maladies des Chevaux, jecroyqu'iin'eitpasneceflàiredes'attacher
Tm-L A aune
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i LEPARFAITMARESCHAL.
C H A p. à une fpeculative inutile : le plus grand lecret eft de tâcher à connoiftre la maladie , mor~
i, bumnojfe, curatton'is pincipum, enfuite de choifir les remèdes qu'une longue expérience a fait connoiftre pour les plus propres, & les appliquer en temps & lieu. J'ay lu nombre d'Auteurs qui ne croiroient pas avoir bien parlé d'une maladie , s'ils n'en rapportoient une curieufe définition, s'ils ne donnoient raifon du nom , s'ils ne faifoient un long dénombrement detousîes îignesqui peuventfaire connoiftre le mal; ils examinent en- fuite toutes les caufes en détail, qui contribuent à produire la maladie qu'ils fe propofent de guérir, ils en établiffent unprognoftic avec régularité ; ils tirent des indications qui font tous les chefs de leur pratique , & feraient bien fafchez d'oublier aucun remede qu'un Auteur ait propofe, pourveu que ce foit un remede univerfel; car pour des par- ticuliers ils n'en veulent point , ayant banny tous les fpecifiques de la Médecine, & l'ayant reduit à ce feul point d'en bien parler; fans offeniér les braves gens; & les fça- vans Médecins,,, dont il y a grand nombre par toute la France, je diray de quelques autres., ceqa'Hipocrate en a dit, Medicinam voeu omniumartntmncbilijjimam, jed fre- Jter igmrantiam evrum, qui cam malè exercent, effe omnium viUftimam. Ainfi je trouve qu'il n'y a que l'oftentation dans cette maniere , & tout ce grand préparant' n'aboutit fouvent qu'à une bagatelle ; une définition ajuitée félon les préceptes de l'art, emba- rafle ordinairement celay qui l'a faite , & ne donne gueres d'éclairciflèment à celuy qui l'entend. Il eft jufte de donner à connoiftre le mal qu'on traite , & de l'expliquer nettement ; mais quelque foin qu'on prenne de s'énoncer , fçachez que l'œil & la pra- tique vous en apprendront plus que tous les Livres, Et jecroyplus utile de s'attacher à chercher de bons remèdes que de beaux difeours ; au contraire des Médecins dont je viens de parler, qui ne cherchent que les beaux difeours, & jamais de bons remèdes: pourveu que vous ayez quelque fondement dans les principes, &que vous n'alliez pointa l'aveugle, ayant de bons remèdes, comme aifeurement il y en a beaucoup dans ce Livre, vous y réùflirez. Je ne laiflepasde donner toute la lumiere que je croy neceflaire, pour faire comprendre la nature du mal que je propofe , j'en donne les marques les plus fa- milières; & fans m'attacher aux caufes inutiles, je propofe des remèdes que j'ay^éprou- vez avec fuccez. Et d'autant que nous avons peu d'Auteurs en François, qui ayent ex- pliqué la maniere de compofer les remèdes, ayant fuppofé que tout le monde fçavoit le mélange & la codion des drogues, j'ay tâché autant qu'il m'a.efté poflible, d'en donner les moyens les plus faciles, & leur juftedofe. J'ay écrit dans ce Traité pour toutes fortes de perfonnes : pour les plus ignorans &
qui n'ont pas la moindre teinture de Médecine, qua maxima turba eft, j'ay mis des re- mèdes aifez & faciles. Pour ceux qui fçavent, ou qui en ont oiiy parler , & mefme ont pratiqué quelque chofe dans la Médecine, il y a des raifonnemens qui les peuvent fatisfaire ; je croy mefme que les habiles y verront quelques endroits où ils pourront trouver dequoy s'occuper pour quelques momens.. Je ne fuis ny Médecin ny Docicur, je n'auray pas peine à le perfuader à ceux qui me connoifïènt ou qui liront ce Livre, ou qui fçauront laprofeflionquejefais: Néanmoins plufieursMédecins oufoy difans,ont dit plus d'une fois , que j'avois fait compofer ce Livre par un Médecin : mais pour defabufer ces Meflieurs , s'ils font encore dans cette erreur , je leur diray qu'il n'eft pas impoflible à un honnefte homme de fçavoir la theorie de la Médecine fans en faire profeflion, & que j'avoue franchement que fans frequenter leurs Efcoles, j'ay lu & relu leurs meilleurs Auteurs, & que fans cette étude je n'aurais pas pu ny inventer des remèdes, ny raifonner fur leurs effets, & j'avoue encore que je connois très-bien que tout ce que j'ay dit eft tres imparfait ; màis fi on prend la peine de bien examiner certains remèdes, on les trouvera bons & méthodiques, & mefme pour les hommes, fi on fçait proportionner la dofe. Avant |
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PREMIERE PARTIE. 3
Avantdevenir à noftre fujet, j'advertiray le Leéteur, ques'ilyadans ce Livre nom- Ch AF<
bre de remèdes pour une mefme maladie, c'eft pour fon foulagement que j'en ay ufé de la i-
forte. On me dira là deflus qu'un remede affeuré pour chaque maladie , n'euft point tant
embarrafle celuy qui n'enfçait pas faire le choix parmy cette multitude. Premièrement
ils font tous bons, & tous éprouvez, & comme le temperament des Chevaux , & le
climat où ils font élevez & nourris eft fort different l'un de l'autre, un remede réüffit par
rois à lun qui ne reiiffira pas à l'autre, ainfi un remede ayant manqué, l'autre ne man-
&"^raPeut eftrepas: Deplusj'ay écrit pour tout le monde, on fe peut trouver dans un
âge, dans unChafteau, à l'armée, éloigné des endroits où l'on peut avoir des dro-
g es commodément, n'eft-il pas bien fatisfaifant dechoifirle remede qu'on trouvera le
°ms compofé, & duquel on trouvera fur le lieu ce qui entre dans fa compoiition? De
Pjus, il y a des remèdes plus difficiles à difpenfer les uns que les autres. Que celuy qui ne
Çait point le mélange des drogues, choifitfe le remede le plus facile à compofer; Outre
^u il y a des ma[acjjes où u faut prefque toujours commencer par un remede, dans le Progrès du mal en prendre un autre, & dans la fin encore un. Amli vous voyez que plu- j^u"remcclesau lieu de nuire, profitent, & font d'un grand foulagement à ceux qui ont Plu V aux ' car enfin ils n'ont qu'à choffir celuy qui leur agrée le plus, ou qui eft le F » racile, puis qu'ils font tous bons, quoyquelesunslefoient plus que les autres, cela ne{epeutautrement. r rour agir avec conduite dans la guerifon des maladies, il faut établir quelques Maxi-
mes generales qu'on doit toujours obferver : les unes regardent le fujet qui fourTre^ les autres le mal qu'on traite, d'autres les remèdes qu'on ordonne, & il y en a mefme pour *.eiuy qUj jes met en executi0I1. n roùr le fujet, qui eft le Cheval malade, il faut autant -qu'il fe peut en connoiftre le
naturel, l'âge, lesforces, &ce quiluy peut avoir donné occafionde tombermalade: il y a des Chevaux qui font d'un naturel délicat & difficile aux remèdes , comme font quelques chevaux de Manege, s'ils font trop jeunes ou trop'âgez, s'ils ont diffipé leurs rorces par le travail, ou par le manquement de nourriture: enfin , s'ils ont fait quelque exccz; toutes ces circonftances ofient la liberté défaire de grands remèdes, ou du moins en diminuent la quantité; il ne feroit pas raifonnabledefaigner&depurgerun Cheval, L 'e tourmenter avec des medicamens, lors qu'il n'aura befoin que de repos, & de bonne nourriture. Pour ce qui regarde le mal, il ne faut pas croire qu'un remede leger & foible puifle
guenr une grande maladie, s'il n'eft ufuel: ce ne feroit pas une moindre faute que de saflujettirà de grands remèdes & de longue haleine, pour une legere indifpofition. L'on doit auffi prendre garde à ne vouloir pas guérir une maìadie particuliere durant
9ue tout le corps fouffre; ce feroit une entreprife vaine de vouloir guérir un pied mala- öe, tant que la jambe, & mefme > toute l'habitude du corps fera pleine de mauvaifes hu- ttieurs; c'eft vouloir tarir un ruifleau fans en arrefter la fource; en quoy pèchent certains Wlarefchaux : il y a auffi des maladies qui nuifent à la guerifon des autres, on les doit traiter les premières ; il faut encore prendre garde s'il y a du venin & de la malignité «ans le mal, car une morfine d'une belle enragée ou venimeufe, eft d'une autre confequen- Ce3u une playe ordinaire. -Touchant les remèdes, s'il eft queftion de quelque opération, il faut qu'elle foit exé-
utee adroitement: s'il eft queftion de drogues, il faut qu'elles foient bien choifies, bien
F parées, & bien appliquées. Tenez pour aifuré que les drogues les plus rares, les plus ' "ic|les à préparer, & les plus chères ne font pas les meilleures : deffiez-vous d'une dro-
o e «ont on vous demandera beaucoup d'argent, & ne meprifez-pas les herbes qu'on foule A 2, tous
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4 LE PARFAIT MARESGHAL,
tous les jours aux pieds. L'on a vu l'or, les perles, les pierreries , la corne de Licorne,
&leBefoüart, fouvent employez avec beaucoup de frais, & toujours fans profit: de for- te que dans les maladies qui donnent du temps, il vaut mieux tenter les remèdes les plus doux, les plus aifez, & à meilleur marché, que d'aller d'abord aux extrêmes. Arnauld de Villeneufve l'a fort bien remarqué dansfon Livre, oùil adit, ubi in promptu habemur fimplicia, dolum eft, fi quis compofitis utatur , c'eft dans fon Traité furies Aphorifmes. Vous devez encore fçavoir que iijepropofe pluiieurs remèdes, dont je fais une longue lifte, mon delTeinn'eft pas qu'on les employé tous, fans en oublier aucun, mais ileft à propos d'en expofer un grand nombre, afin que l'on ne foit pas en peine d'en trouver une partie; car je necroypas que la multitude des drogues foit plus avantageufe qu'un choix de quelques-unes en petit nombre : il y a pourtant certaines comportions parti- culières pour des maladies de confêquence, où je ne voudrais pas qu'on obmît la moin- dre circonftance. je fuis perfuadé que c'eft un aiTez grand bon-heur d'avoir des Marefchaux experts &
adroits dans fon voifinage , il n'en manque pas dans les bonnes Villes, fur la conduite defquels l'on peut fe fier, &qui peuvent exécuter avec hardielïè , fans prefomption, & avec affurance fans embarras, toutes les opérations qui fontneceffaires dans la guerifon des maladies telles que je vous les propofe. Mais comme tout le monde ne peut pas avoir cette commodité, le plus feur eft de fçavoir les chofes, & de ne negliger aucune occa- lion de s'inftruire ; & dautant qu'il y a des remèdes dont les compofitions font allez difficiles, il eft abfolumentneceiïàired'avoir recours aux Apoticaires, qui doiventeftre fidèles dans le choix des drogues qu'il vous fournufent, adroits pour les bien preparer, & raifonnables pour le prix. J'ofe me promettre, pourvu que vous ayez dé l'inclination pour les Chevaux, qu'avec
un peu d'application à ce que je vais vous enleigner, vous reùffirez dans la parfaite con- IioiiTance des maladies, &dans leur entière guerifon. Pour donc traiter un Cheval de quelque infirmité ou maladie qu'il foit atteint, il faut
la connoiftre & fes caufes ; cette connoiflance eft très-difficile dans les Chevaux, qui font privez de raifon, &de l'ufagede la parole; il faut en la plufpart de leurs maux deviner, & par des indices affez legers, tirer des confêquence s necefîaires pour ufer des remèdes qui font les plus convenables à leur mal: ainfi il eft neceflaire encemeftier d'avoir de l'expérience, de l'étude, & fur tout beaucoup d'application, puifque de deux chefs dé- pend la guerifon quand on a connu la maladie , du choix du remede & de fon appli- cation. Si le Cheval en vaut la peine, il faut demeurer derriere luy attentif pour remarquer
jufques à fes moindres aciions, pour fe déterminer aux remèdes qu'on veut pratiquer. C'eft en quoy la plufpart des perfonnes reüfiiiTent mal dans la cure des maux interieurs,
parce que ne voyant un Cheval qu'un moment, il leur eft impofïible de le deviner s'il eft un peu extraordinaire, & comment luy ordonner des remèdes convenables &les ap- pliquer à temps ? car quoy qu'on foit attemif derriere luy à épier jufqu'à fes moindres aciions, pour en tirer quelque indice , fouvent avec tous ces foins on reiiifit mai; ce qu'Hipocrate nous enfeigne, difant : Occafw prœcrp! , judicium difficile, "xpnimentum pericuìofum : l'expérience nous fait connoiftre tous les jours que le jugement des mala- dies eft difficile à l'égard des hommes, n'eft-ilpas encore plus difficile pour les Chevaux, dont les maux ne font pas fi connus ? perfonne n'ayant employé pour eux une étude fi par- ticuliere que pour les hommes: & de plus ils n'expliquent pas leurs infnmiiez. Le commun des Marefchaux de la Campagne, ont feulement une routine ou expérien-
ce de Pere en Fils, deMaiftre à Valet, ou de Compagnon à Compagnon, laquelle »' a pas
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PREMIERE PARTIE. s
pas toujours le fuccez qu'on pourroit efperer, & faute de connoiflàncc & d'étude ; les ma- C h A p
ladies qui fe pourraient guérir dans le commencement font rendues incurables, faute 1. d'en avoir découvert & trouvé la caufe. Ces Meilleurs dont j'ay parlé, qui paflèntpour fçavoir quelque chofe, quoy qu'ils ne
connoilTènt que les maladies extérieures, & qu'ils ne fçachcnt qu'opérer de la main, tel- lement quelk;nent, ont peu de fonds dans cette lcience. Si conftitutionem ab initia nm cognojcet, {? %d c.uûd jn corpure dominatur, non poterà ea qu£ animait conducimi, ofjìrre : Ces deux mots Latins que j'ay tiré d'Hipocrate, expriment très-bien ce que je viens de dire, ceux qui l'entendront lèront de mon Tentimene Une caule efientielle pour laquelle quelques fçavans Marefchaux ne reüflïffent pas
dans la cure des Chevaux, eli qu'ils épargnent les drogues, craignant qu'on ne payera Pas la juîte va;eur d'icelles; par exemple, s'ils ont donné unremede à un Cheval, qui coûterait cinquante ou foixante fols, onfe mocqueroit d'eux s'ils demandoient ce prix; comme auiïi des remèdes cordiaux qu'on doit donner aux fièvres; qui font chers, & coû- teront trois ou quatre francs pour un feul breuvage, on n'eft pas accoutumé à leur voir «onner de pareils remèdes, & ainfi qui voudra les payer ? c'eft pourquoy ils compofent «urs breuvages avec de vieilles drogues, qu'ils ont à bon compte : les cordiaux de mefme, ^fquels échauffent & enflamment plus un corps qu'ils ne le foulagent, &pourveu qu'un Cheval vuide beaucoup par le purgatif qu'ils ont donné, fans s'attacher à la qualité de la Ratiere qui doit eftre évacuée, c'eft allez pour contenter ces gens qui difent que leur Chevalaefté très-bien purgé, contre toute bonne methode : Hipocratedit, Si tafia fur- ganttiy qiialia ƒ urgari ojiortet, conferì, if levitar ferunt', fin minus contra: Mais en ce cas, Ce" plutoft par avarice que manque de capacité; néanmoins depuis que je voy des Che- naux malades, jen'enayveu aucun avec une fièvre continue, fans intermiffion de deux tois vingt-quatre heures, en échapper, quoy que les plus habiles lesayent traitez &medi- Camentez: c'eft en vérité que les Médecins & les autres font bien empefehez, à traiter ces «évres; car on n'y void gueres clair, la nature feule n'en peut venir à bout, & l'on ne la Peut aider toutes les fois qu'on le veut. Jeneme vante pas de vous enfeigner à guérir la fièvre continue; il n'yagueres de re-
ndes qui lepuiflënt: néanmoins il en échappe, y donnant remede de bonne heure, & confervant le coeur fain fans l'enflammer, comme font la plufpart des cordiaux qu'on donne aujourd'huy. Car les Marefchaux compofent leurs cordiaux avec tout ce qu'il y a .^e plus commun & à meilleur marché. Propofez-leur la poudre cordiale cy-aprés décrite, lls s'en donneront bien de garde: elle eft trop chère, difent-ils, & cependant les Chevaux ne gueriflènt pas avec ces cordiaux communs, car un remede cordial doit fortifier parune y^rtu fpecifique, non par une grande chaleur qui enflamme, puisque tout cordial pour 'aux doit eftre compole de fimples, qui fortifient fans enflammer. Les eaux cor- 'ales de feorzonere, de chardon bénit, defeabieufe, de rôles, & autres font admirables, ,"es humecient & fortifient; mais il en faut trois chopines à un Cheval, avec quelque Donne confection, comme eft celle de jacinthe &d'alkermes, fans mufe ny ambre, qui ne lont pas fi chères comme on le croit, on aveedemydragme de garance, qui eft la |taine d'écarlatte: les racines dezedoaire, le Contra-jei va, l'Enula-campana, les cu- ebes, &c. L'eilènce de Vipere eft la bafe des bons cordiaux, & celle qui peut confér- er lecceurduvenin&du feueftranger delà fièvre continue; &fi d'abord qu'on la de- fonMre°nen u**e' le Cheval qui a la fièvre, enferà foulage: ces cordiaux & la faignée Que ?«f reniec'es Pour ces fièvres, comme nous dirons en fon lieu. J'ay fouvent éprouvé |1 Ie11. delà fièvre a efté éteint par un plus grand feu, lequel étant conforme à la na- e e" a^é par elle pour détruire ce feu effranger, qui travaille à la confommer. Ce qui A 3 ■ n'eft
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6 LE PARLAIT MARESCHAL.
C h A P. n'eft pas dans les hommes, qui font d'un tcmperamment bien different. Le fel theriacal
i. des Vipères ed auffi un excellent cordial, & finalement toutes les parties de la Vipere font admirables pour preferver le cœur des Chevaux de toutes les malignités que la fièvre y pourrait caufer ; mais comme l'aâion en doit eftre prompte, les cordiaux qui ont leur elîence en liqueur, ou qui font compofez de fels volatils, font les plus excellens, car d'abord ils pénètrent, & font leur effet dans le moment qu'on les donne. Pour les maux de telle, j'en ay prefervé une infinité avec un minerai, ou avec une
poudre qui eft inférée dans ce Livre; pourlaguefffon on n'a point de remede fi affuré; le mal ayant gagné ils reiiffiflènt & manquent fouvent, & jufqu'à prêtent perfonne ne fe peut vanter d'en avoir un allure; quoy que j'en aye propoféde bons, mais comme ces mauxchangent& ne font plus les mefmes, il faut inventer d'autres remèdes. |
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Remarques Cr obfervations four connoiftre tout Cheval malade,
CHAP. T Es connoiffances neceflàires pour reiïffir dans la cure des maladies des Chevaux,
2, J-'font outre l'idée generale qu'il en faut avoir, de le confiderer attentivement, pour dé- couvrir l'infirmité particuliere qui l'afflige: le premier ligne qu'il vous donnera de fa ma- ladie, fera le degouft ; lors il faut voir s'il a l'œil agart& farouche, l'œil du Cheval eft le vray miroir de fon interieur ; s'il a l'oreille froide, la bouche échauffée, pafteule ou ba- veufe, le poil herifïë aux flancs, &lavé aux extrémités plus qu'à l'ordinaire, c'eft à dire, defteint, ayant accoutumé de l'avoir vif; fi la fiente eft dure & noire, ouverdatre: s'il urine clair, c'efl à fçavoir une eau claire, & crue; que l'œil luy pleure, qu'il aye la teffe pefante & balìe, qu'en cheminant il chancelé, qu'ayant accoutumé d'élire vigou- reux, on le voit tardif &pefant, qu'étant vicieux aux autres Chevaux, il ne leur dit rien, qu'il fe leve & couche îouvent dans l'Efcurie, regardant fon flanc, que lefdits flancs luy redoublent, que le cœur luy baite: cequifeconnüift appliquant lamain platte entre l'é- paule & lafangle au colte gaucne, qu'il fe neglige lans' fefoucier quoy qu'on luy fafîè, -&plufieurs autres lignes que les Chevaux nous donnent de leurs maladies, defquels nous parlerons de chacun enpauiculier en fon lieu. Lors qu'un Cheval a effe long-temps malade, & qu'il ne fe campe plus pour pifler,
mefme qu'il ne^ tire pas, mais limplement laiiie dégoûter l'urine de dedans le fourreau, c'eft prefque toujours un ligne mortel, s'ilnepifïoitpasdelafoite étant enfanté; mais lì fe portant bien, il laiffoit dégoûter l'urine de dedans le fourreau , comme cela arrive quelquefois, on ne pourroit en tirer aucune conjecture s'il pitioit de melme étant ma- lade. C'eft encore un ligne prefque toujours mortel, lors que la queue & le crain s'arrache
avec beaucoup de facilité. C'eft un ligne de maladie dangereufe, lorsque le Cheval ne fe couche point étant ma-
lade . ou s'il fe couche qu'il fe releve d'abord, ne pouvant refpirer à fon aife étant couché ; que fi au contraire au déclin d'une maladie le Cheval fe couche, & demeure long-temps couché, c'eft un tres-bon ligne. Lors qu'un Cheval malade montre le blanc (Je fes yeux au haut, c'eft ligne qu'il fouffre
de la douleur, & que fa maladie fera longue. De ces lignes vous pourrez conjecturer que vôtre Cheval eft malade, il faut tâcher de
connoiftre enfuite fa maladie enparticulier pour y donner remede; un mal connu eft à demyguery, morfam ncjfe curatknis pincipum: nous commencerons par les maux qui vien-
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PREMIERE PARTIE. 7
viennent à la telle, & fuivrons en cet ordre tout au long du corps du Cheval, jufqu'aux Chap.
moindres infirmitez, & donnerons les remèdes après avoir donné une legere définition de z. a malad ie, & de tes caufes, & l'avoir fait connoiftre autant qu'on le peut fur le papier. |
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Du Lampas ou Febve.
T E Lampas eft une groilèur oucroifïance de chair environ comme une noifette, qui CHAP.
■*-J croiit dans le paiais auprès des pinces, & lurpaftè les dents, aux uns plus, & aux autres 3* - moins. Le Cheval voulant manger l'avoine, reffent de la douleur en cette partie, de forte qu'il quitte le manger: cette incommodité eli ordinaire aux jeunes Chevaux. Ouvrant leur bouche, on void d'abord fi le palais eft plus haut que les dents, nous l'ap- i pelions le lampas; le remede eft de l'emporter avec un fer rouge fait exprés; le moindre garçon deMarefchal fçait faire cette opération; mais il faut prendre garde qu'ôtant le lampas, un maladroit qui aura trop flit chauffer fon fer, & qui ayant coupé la groffeur qui fait le Lampas ou Febve, s'il brûle l*os en y retouchant avec le fer chaud plufieurs fois, il faudra qu'il en tombe unelquille, ce qui caufe un grand détordre qui peut avoir des fuites facheufes, qu'il faut éviter en coupant ie lampas du premier coup, fans y revenir lors qu'il eft coupé. A Paris ils font difficulté debrûier le lampas aux jeunes Chevaux dans le temps qu'ils
ont encore des dents de lait dans la bouche , ôtjecroy affurément qu'il ne lefautôter qu'à ceux qui ont mis toutes les dents, s'il ne porte pas de préjudice & ne les empêche de manger. Des Barbes ou Barbillons.
C'eft une petite croiffànce de chair de peu d'importance, qui vient dans le canal fous
Ja langue, de mefme figure qu'on en void aux Barbeaux, elles empefehent le Cheval de boire; on les void en tirant la langue du Cheval decotte: Pour y remédier, il les faut couper avec des cizeaux le plus prés qu'on peut, frotter de fel, & fans au» e myftere elles le gueriffent d'elles-mêmes. Du Tkq.
Nous expliquerons, & ferons connoiftre dans le Chapitre XXV. feconde Partie, ce
SUe c'eft que le Ticq, les remèdes qu'on y peut apporter ne reiùTifïènt pas toujours. On
ait faire une courroye de cuir, large de trois doigts, avec laquelle, on ferre le col du
nevai prés de la telle, en forte néanmoins qu'il puifîè avoir fon haleine: tant que le
eval aura le gozier ferré de cette maniere, ilticquera peu ou point.
Ch autres f°nf c°uvrir les bords de la mangeoire avec des lames de fer ou de cuivre, le
qUHVal trouvant ce fer, n'ofe appuyer les dents delfus pour ticquer, & ainli il demeure
<)u'irUe temPs fans avoir ce divertifièment; mais il y en a de fi attachez à ce caprice,
* ^s ticquent fur le fec& fur le cuivre.
re ave PeUt fac',ement dans les commencemens qu'un Cheval ticque, frotter la mangeoi-
quelqn quelclue ner^e f°rt amere, comme auffi avec de la fiente de vache ou de chien; ton la \&Xai% couvrent les bords de la crèche, fur lefquels il ticque avec une peau de Mou- i ' aine endehors; il feraquelque temps fans ticquer deflus. Le
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8 LE PARFAIT MARESGHAL. .
Ch AP. Leplusafiûré moyen pour les ticqueurs, eft de les faire manger en lieu où il n'y ait
3. point de crèche ou mangeoire, qu'il y ait feulement un râtelier, & attachant les Chevaux
à une boucle contre le mur, leur donner leur avoine dans un havrc-fac, qui eftun fac
qu'on leur pend à la tefte avec une corde, comme font les Cavaliers à l'armée, & les
Chartiers fur les ports à Paris.
J'ay veu des Chevaux guérir abfolument de cette incommodité par l'un de ces moyens,
qui avoient même plus de huit ans paflèz, & dont le défaut par confequent étoit invétéré. |
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Des Surdents.
ON appelle des Surdents, lors que les dents machelieres viennent à croiftre en dehors,
ou en dedans ; en forte que voulant manger, les pointes des dents qui font crues plus hautes que les autres, pincent la chair ou la langue, & font douleur, & l'empefchent de manger. Cette incommodité, quoy que de petite confequence, nelaiflè pas d'embarafièr quand
on levoid perdre le manger, fans aucunecaufe manifefle; qu'il a l'œil & le poil bon, qui eli gay, que néanmoins il amaigrit, ne pouvant manger : il faut manier les dents machelieres fi l'on rencontre tout au travers des lèvres, les pointes qu'on appelle furdents, ou dents de Loup ; on prend un pas d'Afne, qui eftun fer que tous lesMarefchaux ont, avec lequel on fait tenir au Cheval la bouche ouverte, & on void les furdents, on les rompt avec une gouge ( tous les Marefchaux en font pourvus ) on frappe fur la gouge adroitement; car autrement on ébranle une bonne dent au lieudelafurdent, & mefme toute la mâchoire : Pour éviter cet inconvénient, qui peut aifement arriver, aulieud'ab- batre les furdents avec la gouge, l'on fait mâcher au Cheval une grolle lime, que les Ser- ruriers appellent un carreau, il rompra deluy mefme lesfurdens qui furpafient fi elles font petites, fans aucun rifquc d'ébranler les grofles dents, il faut lui faire mâcher ce carreau pendant un quart d'heure de chaque colte. J'ay eu un Mulet quiavoit une dent macheliere de defibus d'une extrême longueur,
comme la dent de deflus étoit tombée, celle de deiFous monta À&m ce vuide, ór perça le palais de l'épaiflèur d'un doigt, ce qui luy raitoit grande peine quand il beuvoit. J'ay ap- porté cet exemple comme extraordinaire, & pour faire voir que les dents quand une fois elles débordent, &qu'ellesne s'ufent pas les unes les autres en mâchant, croulent extrê- mement jufqu'à percer le palais, comme je l'ay dit. J'ay veu un vieux Cheval qui avoit une des groiïès dents de deflus crue de travers, & fi
longue qu'elle fortoit l'épailTeur d'un doigt, du rang des autres machelieres ; il fallut abat- tre le Cheval pour luy caffer cette fur-dent avec la gouge, ce que nous fifmes avec bien de la peine; mais la mâchoire en fut fi fort ébranlée, qu'il lie mangea de quinze jours qu'avec bien de la peine ; enfin il fe remit & mangea très-bien , ce qu'il ne pouvoit faire ayant cette fur-dent qui l'en empefehoit. Lesjeunes Chevaux rarement ont des fur-dents, elles n'arrivent qu'aux vieux, com-
me le lampas n'arrive qu'aux jeunes.; puifqu'au contraire le palais fe décharné & defleche à mefure que les Chevaux croiffent en âge. Il faut remarquer que pour ôter le lampas, barbes & furdents, l'on ouvre la bouche dtt
Cheval avec un pas d'Afne, qu'il faut envelopper à l'endroit où il appuyé fur la barre, de quelque vieil linge ufé, de crainte d'entamer les barres: J'ay veu beaucoup de Chevaux avoir la bouche onenfée, faute de cette précaution. Ve
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PREMIERETARTIE.
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9
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De la Bouche blejfée ou entamée.
LORS que la bride porte trop rudement fur les barres, foit par la faute de la main du CHAP.,
Cavalier ou autrement, les barres s'en trouvent ofFenfées ou rompues, il faut fi la $■. bleffure eft petite & que l'os ne foit pas rompu ; frotter cette partie avec du miel rozat, huit ou dix fois par jour. Si l'os eft rompu, & qu'en palïànt le doigt fur la bleflure, on trouve quelque pointe
qui vous pique, ou qu'il y ait ulcere formé, prendre un peu de coton, que l'on imbibe avec de l'elprit de Vitriol ou del'efpritde fel, on introduit ce coton dans le trou de la barre, & on le laifle agir pendant qu'on tient la langue d'une main& de l'autre la bouche ouverte: Carde faire tomber des goûtes d'efprit de Vitriol, ou autre fur l'ulcere, il en tomberoit facilement ailleurs, ce qui cauteriferoit peut-eftre, & feroit du mal où il n'y en a pas: Le lendemain & tous les jours fuivans, frotter le mal avec du miel Rozat ou. miel commun, l'efcarre tombera, & l'efquille d'os auffi d'elle-mefme, l'efcarre étant tombée, mettez-y fouvent de l'eau de vie ou du fucre, l'ulcere guérira : s'il y a un trou dans la barre avec pourriture & puanteur, ce qu'on connoiften mettant le doigt dans le trou fans trouver efquille, & retirant le doigt on le trouve fort puant & infeci, il faut remplir ce trou avec du fucre pilé, trois ou quatre fois le jour , bien-toft ce fucre aura nettoyé la partie, & continuant, le trou & bouchera, & la barre guérira ; mais il faut mettre au Cheval un Canon fimple, ou autre embouchure qui ne le bleflè plus, &luy ofter abfolument le mords qui l'ablefle, fur peine de perdre la bouche fans relTource: fi la langue étoit bleflee, il faut changer de mords, & en donner un qui ait liberté de lan- gue, elle guérira d'elle-melme fans autre chofe. L'os de la barre eft quelquefois rompu lì étrangement, qu'il eftéclatté jusqu'au def-
fous fous la peau de la barre, la matière s'y forme qui carie l'os, & comme la nature cherche à fe défaire de cette matière corrompue , elle pourrit la peau à l'endroit de la barbe; il s'y fait une enflure ou tumeur avec ulcere pour donner iiïùé' & évacuer une Partie de cette matière. Pour y donner ordre, il faut introduire la fonde par le trou qui eft à la barbe , & confiderer jufqu'où il pénètre : j'en ay fait traitei ou la fonde pene- froitjufques dans la bouche. Le mal fondé & bien reconnu, il faut faire ouverture par defius la barbe avec le coûteaudefeu tranchant, de haut en bas, & fendre le cuir juf- ïu'à l'os, lors ilfautencor fonder, après paflèr un bouton de feu dans l'os jufques où Jjous conduira la fonde, &y revenir à plufieurs fois, jufqu'à ce que vous ayez bien brûié ^ Pénétré tout l'os carié : afin de l'obliger à plutôt efquiller, frottez tout l'endroit que vous av% brûle avec de bonne huile de laurier, & y en mettez de lu en lu heures pendant deux Jours. Mais comme il faut que le Cheval mange pour vivre, le mouvement de la mafehoire
** la partie où eft feitué le mal qui eft fort humide, fera croiftre la chair exceflivement,
jjui pourreit boucher le trou que vous avez fait à la barbe & empefeher les efquilles de tom-
Cr ■> il faut prendre foigneufement garde au trou qui eft à la barbe, & brûler avec le fer
rouge ces chairs qui croiflent trop : & fouvent on eft obligé de les brûler trois & quatre fois
f*1 dirTerens temps : on peut aufli au trou qui répond à la barbe où la chair croît par trop, y
lettre du fublimé en poudre pour éviter d'y mettre fi fouvent le feu ; car dedans la bouche
ur la barre il n'y faut mettre que du fuc> e dans le trou, & l'efquille de la barre tombe aflez
acilernent ; mais à la mâchoire l'efquille qui doit fortir par le trou qui eft fur la barbe, îèra
Tom.L B fort
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»o LE PARFAIT M A R E S C H A L,
C H A p. fort difficile à fe détacher, & c'eft l'endroit où la chair croît fi fort. Finalement les elquilles
ƒ. tombées, on met dans le trou qui eft dans la bouche du fucre pillé, & fur les playcs de la bar- be , on les lave avec eau de vie & de l'alun brûlé enfuite, & on continue' jufqu'à guerifon. |
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Du Cheval dégoûté.
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CHAP- T T^ Cheval eft dégoûté lors qu'il mange moins qu'à l'ordinaire, ou qu'il mange plus
6. ^ mollement, ou bien qu'il refufe abfolument le manger de l'avoine, la rebutant tout
à fait: Le dégoût peut provenir de divetfescaufes, dont les unes font tres faciles à con-
r.ciltre & à guérir ; les autres incertaines, particulièrement dans le commencement d'une
maladie dont l'événement eft douteux.
ISlous rapporterons plulieurscaufes de ce dégoût, avec leurs remèdes :. 11 y a des Che-
naux naturellement délicats, lefquels pour peu de chofe fe dégoûtent, une ordure qu'ils trouveront dans leur avoine, un brin d'herbe moify $ une vétille, & un rien les empefche de manger; mais comme ils le font dégoûtez facilement, tout aufli facilement ils recom- mencent à manger. 11 vient des cirons au dedans des lèvres des Chevaux deflùs & deiTous, qui leur caufent de ladémangeaifon; ils fe trottent continuellement les lèvres contre la mangeoire, & perdent le manger fans autre indifpolition : il faut renverfer les lèvres; fi l'on y void quantité de petites éleveures, ce font des cirons- Le remede eft de couper la premiere peau au dedans des lèvres à l'endroit où font les cirons, avec un biftouris ou couteau bien affilé: on frotte enfuite ces incitions avec du fel & du vinaigre par tout le dedans des lèvres, & le Cheval recquvre d'abord l'appétit. Sivousneconnoifllezpointla caufe pour laquelle vôtre Cheval eft dégoûté, je croy
qu'il eft fort à propos au matin de luy donner un coup de corne, ou bien le faigner au palais, avec la lancette (ce qui eft la mefme chofe) en cette maniere,- on choifit le milieu du palais entre les deux crocs, ou bien fi c'eft une Jument au troifiéme ou quatrième fil- Ion , & l'on perce cet endroit avec une lancette ou avec une corne de Cerf bien pointue, l'un & l'autre ne font pas bien difficiles, & c'eft ce qu'on appelle un coup de corne ; on donne incontinent au Cheval deux picotins de fon mouillé, pour luy arrefter le lâng. Si pourtant après avoir mangé le fon, le Cheval faignoit encore il faut luy lever la tefte
avec la corde , comme qui luy voudroit donner un breuvage , & d'abord le fang s'ar- leftera. Etti l'ayant tenu levée long-temps, la baillant le Cheval faignoit toujours, on peut
fans lever la tefte au Cheval, luy arrefter le fang facilement, avec une coque de noix vuide, l'appliquer fur lafaignée, laprefier &la tenir là quelque temps: la coquille s'y attache & arreftera le fang avec plus de facilité, que beaucoup d'autres remèdes bien difficiles à pratiquer. Sijepouvois guérir un Cheval malade avec une bagatelle, je préfé- rerais cette bagatelle à toutes les drogues des Indes les plus precieufes. On peut faite cette faignée en toutes occafions, dans l'incertitude des maux, car elle
ne peut nuire, &ibuventelle profite beaucoup. En Allemagne elle eft fi ufitée, que la plufpart des Cochers ont une corne pendue à
leur ceinture, tant parce qu'ils croyent d'en eftre bien parez & ornez, que pour faigner leurs Chevaux au palais : D'abord qu'ils paroiffent trilles, dégoûtez, ou étonnez, tout aufli-toft on leur donne un coup de corne, & l'inftrument n'eft pas loin pour le faire, puis qu'Us l'ont toujours avec eux. Si après ce coup de corne, il continue à eftre dégoûté, il le faut tenir au maftigadour
pen-
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_. 'PREMIERE PARTIT. ii
pendant une couple d'heures, l'ôter & le remettre de temps à autre, & luy donner de bons C h A
avemens qui ne peuvent nuire, & tâcher par les obfervations de ce que nous avons dit, à (L découvrir la caule de fon degouft. * » o* Ve wHue caule qui l'aye dégoûté, quand mefme il feroit malade (ce qui arrive aiïez fou-
ntjiltaut luy faire mâcher une plotte, que j'appelle gourmande, enveloppée dans un inge& attachée au filet ou maftigadour, le tenir deux heures bridé ; en le débridant il nangera. La pillule ou plotte fe trouvera décrite dans ce Chapitre fur la fin. une 'b °n aU temPs ^es raves 5 qu'on crie à Paris fi communément, il en faut prendre en aD°ni-le ^31"'16" ■> & luy en faire manger feuilles & racines : La rave remet les Chevaux „0 /Petlt > & les fait pifler ; le remede eft facile , & les Chevaux dégoûtez y prennent ° -r ' .c°mme auffi aux bettes-raves cuites, & fouvent recouvrent l'appétit. La prefle, dèe ^a.Cau^aEìumai ou Equifetum, verte oufeche remet en goût les chevaux & leur *~, , ^ents » c'e^ une herbe qui croift dans les lieux humides ; on s'en fert pour net- to}erlavaiiTelle& la degraiflèr. attach ' ^em'e once d'Alfa fetida, & autant de Sabine en poudre mifedans un noüet, &
conti aU ma^nga<^our ■> le laifiant une couple d'heures luy redonnera l'appétit ; il faut nuer tous les jours plufieurs fois, le mefme noüet fêrvira long-temps.
Co.Peut remarquer fi le Cheval n'a point de chaleur étrangère dans le corps, ce qui fe
rou ?ar le battement de flanc: s'iln'ena point, il eft bon de luy donner dans du vin
eft rfQ<r K n.c ' une once de Theriaque bien délayé , au deflfautde Theriaque l'Orvietan
Pallable, il confommera les cruditez reftées dans l'eftomac , & fera recouvrer l'ap-
oéffoû n'a ^aS P^rc^u absolument le manger, comme nous parlons feulement des Chevaux
arbrifrteZ' °? ^uPP°^e qu'ils mangent, mais peu & mollement, on peut chercher d'un tremD H qu'on nomme de la Sabine, qui a la feuille comme le Cipres, & en mettre lef ■ nsde l'eau, dont il ràut mouiller fon avoine & fon fon, mefme en humecier °in » cela le fera mieux manger. Il faut continuer cette methode quelque temps.
rj ornmunément on fait le remede fuivant, & tout le monde le pratique ; mais pour ne envi°mettre de cequi peutfervir, il faut preparer dans un pot, duverjus, oudu vinaigre ronH°rUUe couP'e^e verres, fept ouhuitgouffes d'ail concaïTées.,' &deux onces envi- d'unr enu' une demi-livre de miel, puis avec un bâton dont le bout fera enveloppé enfe 'kP' 'uyfr°tter'esgencivcs> les lèvres & la langue avec cette compofition méfiée cefTe puis vous luyôterez le maftigadour, & infailliblement il mangera: mais s'il qu'ik^0'3 '°t ' '' faudra recommencer à le frotter ; quelques-uns mettent du miel rofat
il n6?1^^0'bien avec toute la compofition ; du miel commun furfit& il eft tres bon.
bien f ort a Propos avant que de frotter la bouchadu Cheval avec ce remede, de la luy ledóav?r avecune éponge imbibée d'eau fraîche, pour luvôter la bave amere qui fouvent ^goute plus que tout,
ftier j Peut auffi concafièr cinq ou fix goufïès d'ail avecune petite poignée de fel, l'enfer- henr«.ans un linge3 & l'attacher au maftigadour, luy laiflèr dans la bouche une demie |
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cu
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ou une heure.
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Je
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de bon Afta feetida, que j'en-
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VelJop^e)frs*°uventPour les Chevaux dégoûtez ^'un once
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ror>Ke w^ Un ''nSe' & l'attache au maftigadour pour le laifler une couple d'heures
p,us oj'i qu'un Cheval foit bien dégoûté s'il ne mange après; quand il ne mange fondu. y remet le maftigadour, & le mefme Afta feetida fert jufques à ce c u'il foit tout
Iaur'eTdeS toutes ces Precautions le Cheval refte dégoûté ^prenez une branche de bois de
groflf.ur mediocre, mettez-la entre les dents mâchelieres, &îa laiflez mâcher, B i puis
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12 LE PARFAIT MARESCHAL,
C H A p. puis frottez la branche avec du miel rofat, ou du commun au de'faut, & la luy redonnez à
6, mâcher la refrottanc de miel, vous continuerez demie heure de la lorte, il mangera après .fans doute. Une branche de figuier pourra faire prefque le mefme effet.
Quand on a des Chevaux dégoûtez, il faut chercher toutes les inventions poffibles
pour les faire manger fans contrainte, par de petits foins faciles, comme d'ettre fouvent % prés d'eux, fur tout quand le dégoût vient par maladie, leur donner à manger avec la main un peu de foin : d'abord qu'ils le refufent leur mettre le maftigadour une demi-heure, puis le leur ôter, leur prefentant enfuite quelque morceaux de pain; s'ils le refufent leur laver la bouche avec une éponge, leur.donner enfuite un peu d'avoine dans la main : enfin, il faut chercher tous les moyens poffibles d'empefcher un Cheval de perdre abfolument le manger, & pour cet effet l'Armand qui fuit fera merveille. Le plus alture de tous les remèdes eli: de mêler une once de foye d'antimoine parmy du
fon mouillé, que le foye foit bien pulverifé, & continuer à luy en donner deux fois tous les jours, aiïurement il le fera bien manger, & luy profitera beaucoup à la fanté : La de- fcription & la maniere de compofer le foye d'antimoine fe trouvera cy-aprés au Chapi- tre CX XV. On peut luy en faire manger auffi long-temps qu'on voudra fans rien ap- préhender de mauvais ; au contraire, il ne s'en enfuivra que de bons effets, à moins qu'il ne vouluft jetter fa gourme, car le foye d'antimoine rafraîchit, & il ràut échauffer. Je donneray un avis en cet endroit à ceux qui voudront fe fervir de mes remèdes, qu'ils
font tous difpenfez avec le poids de marc, qui eft le poids dont les Orfèvres fe fervent par tout: car la plupart des autres Livres dans leurs compositions parlent du poids de Mé- decine, ou du poids de la Ville où ils pratiquent ; mais dans ce Livre il n'eft fait d'autre mention que du poids de marc de feize onces à la livre, qui eft le poids de Paris & de Bour- gogne ; car quoy que dans quelques Villes de France il y aye feize onces à la livre, les feize *e valent que quatorze de Paris, puis que c'eft le plus grand poids qui foit dans le Royaume. |
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Armand pour un Cheval dégoûté Cr mdade.
CHAP. T)Renez plein un plat de mie de pain blanc émiée bien menue, moüillez-la avec du
y, ' -*- verjus, y mettant trois ou quatre pincées de fel : au défaut de verjus, le vinaigre pourra fervir, &fuffifante quantité de miel rofat ou violât, & à leur défaut du miel commun: mettez cette pâte claire dans un pot, pour la faire cuire fur un petit feu un quart d'heure, pour en ôter l'humidité fuperfluë, puis vous y ajouterez delacanelleenpoudre, le poids de deux écus fols qui font deux gros, une douzaine & demie de clous de girofle battus, une mulcade râpée, & demi-livre de calTonnade : remettez le tout fur un petit feu, & laif- fez cuire à feu lent un demy quart d'heure, remuant de temps en temps avec une efpatule de bois, pour bien mêler le tout & faire in corporer les arromats avec le pain & le miel; mais il faut peu de feu, parce que la vertu des drogues aromatiques s'exale promptement avec le moindre excès de chaleur. Il faut avoir un nerf de bœuf, & mettre tremper le gros bout dans l'eau quatre ou cinq
heures pour l'amollir, enfuite faites le ronger au Cheval avec les dents machelieres, qui Tapplatiront un peu, ouapplatiffez-le avec un marteau, puis vous y mettrez gros comme une noix de l'Armand delTus, & vous ouvrirez la bouche du Cheval, luy faifant tenir la langue hors de la bouche par le côté, afin qu'il ne la remué' point, vous introduirez voftre nerf ainfi chargé le plus ayant que vous pourrez ; d'abord qu'il fera dans la bouche allez pro-
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PREMIERE PARTIE. 13
profond, il luy faut lâcher la langue, & luy laiiTer mâcher le nerf de bœuf & l'Armand Chap-
tout enfemble pendant quelques moments, vous luy en remettrez enfuite jufques à cinq 7. ou fix fois, & le laiflerez après l'efpace de trois heures manger s'il veut, puis vous luy re- donnerez de l'Armand, & continuerez de la forte de trois heures en trois heures. ^ L'Armand eft profitable à tous les Chevaux dégoûtez « malades, pourveu qu'ils n ayent pas la fièvre, je m'en fuis toujours fervy utilement; il nourrit & fait revenir l'ap- pétit, ü ne manque jamais, iï on laifle avaler tout doucement le nerf jufques au fonds du gofier jfens le pouffer, & le tenant par le bout, il fait jetter au dehors quantité de flegmes amers «bilieux, qui font caufe fuffîfante du dégoût: Chaque fois qu'on retire le nerf du gofier, avant que de luy remettre, il faut le bien nettoyer & effuyer avec du foin. yuoy que ce remede foit ordinaire, affurement il eft excellent, & fi on le continué'on
verra qu'il fait de très-bons effets; carilnourrit, donne de l'appétit, & fortifie la chaleur naturelle". L'Armand eft encore bon pour déboucher legofier d'un Cheval quiauroit avalé une
Plume, ou autre ordure arreflée au gofier, le laiilànt avaler en le mâchant tout doucement Par plufieurs fois le nerf chargé d'Armand jufques au fonds, fans lepouffer rudement. *-nfin, on éprouvera que l'ufage de ce remede ne fait aucune violence, «qu'il le nourrit î* le remet en appétit; mais fi le Marefchal pouffoit le nerf, «qu'il ne fût pas amolly, j1 Peut luy crever le gofier, & le faire mourir enfuite ; mais cela n'arrive jamais, fi on le «lue avaler au Cheval en mâchant le nerf fans pouffer beaucoup : de ma connoifiànce il eft mort des Chevaux faute de cette précaution. |
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Flottes gourmandes pour faire manger les Chevaux dégoûtez.
JL n'y a rien au monde qui chagrine & quiembarafîè davantage un homme qui aime lesCHA?
Chevaux, que lors qu'ils ne veulent pas manger en failànt voyage. On eft tous les jours g,
eft cette peine, & jufqu'à prefent je n'avois rien trouvé qui m'euft donué fatisfaétion en-
, e: j'ay expérimenté le remede fuivant plufieurs fois, & m'en fuis fi bien trouvé, que je
J1 ay Pas voulu fruftrer le Public, d'une choie qui peut eftre fi utile aux Chevaux, non feu-
jementàceux qui peuvent eftre dégoûtez fans eftre malades, mais encore pour ceux qui
e font effectivement par quelques maux que ce foit.
Ces Plottes leur feront vuider de la pituite falée, & des flegmes ameres, qui les dégoû-
tent « leur embaralîént le gofier, ils feront l'effet d'un machicatoire « purgeront le cer- eau, enfin l'ufage vous apprendra que le remede eft tres bon; prenez une livre d'Afta ®tida, une livre foyc d'antimoine, demi-livre bois de laurier, « demi-livre bois de ge- ar>VIe,'Ct deux onces racine de peretre: le tout doit eftre mis en poudre groffiere l'un Wl'autre, «pour cela il faut que les bois de laurier & de genévre foient fecs avant de ' s puer; pUjs on mettra le tout dans un grand mortier avec de bon verjus de grain bien épure, & à force de piler & démêler on incorporera les matières ; enforte que le tout fe puille lier pour en former des Plottes, ce qui fe fera aifément fi on a mis le verjus peu à peu, «rion tout à coup, on formera des pilules pefantes une once «demie qu'on fera fecher a J ombre. d'un°u-r s'en fèrvir quand on a quelque Cheval dégoûté, on en prend une qu'on enveloppe
, inS,e ufé & on l'attache au filet, puis on la laifiè ronger & mâchonner au Cheval une
^6^ heures le matin, en le débridant affurement il mangera: lefoir il en faut faire
• P ,\ COnt'nuerde la forte, en remettant une nouvelle Plotte lorsque l'autre eft ufée,
jufqu a ce que ie Cheval ait recouvré l'appétit. B 3 Ces
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14 LE PARFAIT MARES C HAL,
C H A P. « Ces Flottes font vuider quantité d'eaux & de flegmes, qui dégoûtent les Chevaux ; on
S. peut s'en fervir à la Campagne, en attacher une à la bride du Cheval dégoûté, au long de la journée, en le débridant tres-afTurément le Cheval mangera; il faut continuer de la forte jufques à ce que le Cheval mange très-bien, ce qui fera bien-tôt, s'il n'eft point ma- lade d'ailleurs. On peut fe fervir fi on veut des plottes cordiales, ou pilules theriacales : elles font l'effet
à peu prés des plottes, & donnent appétit aux Chevaux fi on les lie avec un morceau de linge au maftigadour, & qu'on les laiffe mâcher deux heures le matin & autant l'aprés-dî- née, en débridant les Chevaux, affurément ils mangeront, & toujours de mieux en mieux. Pilules Stomachiques.
L'ufagedes pilules ftomachiques eftbon pour faire manger les Chevaux, mais on s'en
fert d'une autre maniere que des plottes gourmandes; car on fait avaller celles-cy : les Chevaux qui jettent ou qui ont difpofition à jetter, ces pilules ne leur font pas propres ; car il faut échauffer, & elles ne le font pas, ainfi les précédentes font meilleures à toutes fortes Chevaux : en outre il eft plus aifé d'attacher une plotte à une bride, que d'en faire avaler, ainfi il y a plus de commodité aux autres qu'à celles-cy, on les fait comme il fuit. Prenez une livre de foye d'antimoine, fait comme je l'enfeigneray au Chapitre CXXV.
pilez-le fort fin, ayant fait des mucilages de gomme adragan, vous en formerez des pi- lules pefantes chacune dix gros, & les laifiez fecher. Vous en ferez avaler deux toutes entières avec chopine de vin, laifiant le Cheval bridé
deux heures après; on peut continuer tous les jours jufqu'à un mois, elles profiteront beaucoup aux Chevaux ; mais il n'en faut pas donner à ceux qui jettent par le nez ou qui veulent jetter, ny à tous les Chevaux qu'il faut échauffer, car elles rafraifchifiënt. |
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La nenrritttre des Chevaux qui ne veulent f oint manger étant maladesi
CHAP. "fLy a des Chevaux malades qui perdent abfolument le manger: il faut autant qu'on le
p. -*- peut les délivrer du mal qu'ils ibuffrent, par le choix des bons remèdes, & par une jufte& convenable application d'iceux, & fur toutes chofes elTayer dans tous les remèdes qu'on fera, à leur donner de l'appétit; & que l'efièt du remede foit non feulement pour les guérir, mais encore pour ne les pas dégoûter : pour y parvenir on doit avoir recours à chaque maladie en particulier ; mais à prêtent l'on n'en peut parler qu'en termes généraux. C'eft une maxime très-bonne, qu'on doit faire tout fon poilìble quand on a un Cheval qui ne veut prendre aucun aliment, de l'obliger à en prendre par toutes fortes dévoyés qui ne font pascontraires à fon mal, afin de n'eftre point contraint à luy en donner par force & avec la corne, comme c'eft l'ufage ordinaire: car étant obligé d'en venir là, il luy faut lever la tefte avec la corde, ce qui le contraint beaucoup; & quand il a la fièvre, elle l'au- gmente, ne pouvant avoir librement fon haleine. Ce n'eft pas qu'on ne puifle faire avaller un breuvage à un Cheval fans fe fervir de la corde; mais les incommoditez que nous ve- nons de dire, ou une partie, s'y trouvent toujours. Je ne puis approuver le procédé de ceux qui ayant des Chevaux qui ont perdu le manger
depuis douïe ou quinze heures, foit qu'ils ayent la fièvre ou non -, leur donnent d a- bord une ou deux pintes de lait avec des jaunes d'oeufs : ils croyent avec cette nourri- ture bien rétablir leurs Chevaux de tout ledefordrc que les jeûnes ptecedens leur ont fait fouffrir
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PREMIERE PARTIE. if
fouffrir ; mais outre qu'il n'y a nul péril de laiflèr une couple de jours un Cheval fans C
manger, cette nourriture eft tres peu convenable à leur eftomac, elle eft plutoft ca- pable de leur faire du mal quand ils n'en auroient pas ; d'ailleurs le lait qui eft d'une bonne & facile nourriture, a cela de commun avec tous les.bons alimens, qu'il fe corrompt aifement dans un eftomac déréglé, il fe caille & donne de violentes tran- chées , & s'il ne fort pas par la bouche ( ce qui ne peut arriver aux Chevaux qui ne vomiilënt point ) il s'endurcit & fait des obftruclions de confequence. Auffi Hippo- crate qui le confeille dans plufieurs rencontres, le défend avec raifon dans les maux de telle, dans la fièvre & en d'autres occafions : Lac dare capite dolentilms malum, ma- tumletiam febrkitaritibus. Si Hippocrate l'improuve aux hommes qui la plufpart l'ont fa- milier dans leur nourriture, & qui vomiflènt, que fera ce des Chevaux qui depuis qu'ils ontquicté la mamelle n'en goûtent jamais ? Quand je l'ay voulu éprouver je n'en ay eu au- cune fatisfaótion, particulièrement aux Chevaux fiévreux : In fiomacho œgntanttun am~ m*lhtm accejjit' lac, fed nun imprimititr vitali carattere , froptc-reà acidita; fit putrcfafliva, Wœnonnutrit; fedmalumauget. Si ces raifons ne peuvent defkbufer les gens de l'ufàge du jait aux Chevaux malades, & qu'ils ne gueriflent pas, je les prie de n'en point chercher ~ autre Caule. Vous enpouvez eftre convaincu par une expérience allez facile; qu'une Perfonne qui foit en fanté boive à jeun du lait environ un verre, & qu'il falle enforte Vc°nime il eft facile) de le vomir tout à l'heure, ils'appercevraenlerejettantqu'ileft a'8ry dans fon eftomac, & mefme qu'il feraàdemy figé & changé en fromage, àcaufe ^ufuc acide que tous les animaux ont dans l'eftomac, puis quec'eftunechofetrivialle ^e les acides figent & font cailler le lait, lequel ne peut que nuire dans l'eftomac d'un Cheval malade, puis qu'en cet eftat il eft plus capable de corruption, & de nuire que de nourrir, fuivant la maxime Latine que je viens d'alléguer. Véritablement cette expe- ri£.nce ne fe peut faire fur un Cheval qui ne vomit jamais, mais elle nous fert d'une preuve auurée que le lait aux Chevaux malades, leur eft plus nuifible qu'utile. »1 y en a qui donnent aux Chevaux des confommez faits de bonnes viandes, ce que j'ay
oujours veu pareillement afîèz mal reùffir ; ti l'on vouloit donner un confommé à un
cheval, il faudrait que ce fuft en extrait de foin & d'avoine, qui font fa nourriture ordi- ate; car tout Cheval eft fi fort ennemy de la viande & du gras, que le bouillon eft capa- ble de le dégoûter, quand il ne le feroit pas. Tout le monde fçait qu'un Cheval qui fe Porte bien, auquel on frottera les dents avec de la graille ou du fuif, ne mangera point, ^Ue ferace d'un Cheval malade > Jefçay qu'on pourra ôter toute la graiflè d'un conlommé: mais ce fera toujours une °Urriture qui donnera du dégoût, & qui fera tout à fait étrangère à fon eftomac, ce
?u,l faut éviter par tous les moyens, puis qu'on a des alimens & plus familiers & meil- fij aPProuve le pain cuit, particulièrement la mie, avec de l'eau & un peu de fel, en con-
ance fort claire; c'eft une bonne nourriture pour tous les Chevaux qui ne veulent man- fo n/ ^°'n ' ny avouie ' "Y f°n ' i'en ay veu Ie boire comme de l'eau, ce qui les a nourris
•J* 'ong-tems; s'ils ne le veulent boire, on les y peut contraindre avec la corne, pour llqu'ils en prennent, cela eft capable de les fubftanrer.
ave jVo,'Ile gruée ou de l'orge mondée bien cuitte, fans beurrenygraiflè, Amplement gra^e l'eau, &paffée pour en ôter les grains, & la donner tiède, nourrira la Cheval fans Hou • ^^Pen^ei & f°rt facilement; c'eft au aliment qui a du rapport avec l'ordinaire ou ptltUre qu'il prend, & qui ne donne rien de nouveau au Cheval : il n'y a que la cociion Par M paration ^e forge ou de l'avoine qui ne peut eftre mal faifante à un eftomac débilité 3 longueur du mal; ce procédé me femble raifonnable, & l'expérience fera connoi- ftre
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ì6 LE PARFAIT MARESCHAL,
Ch a p. (tre ce qui ed de plus profitable; le bon fèns, ce me femble, fera pour moy en ce ren«
9. contre. A Paris on a cette commodité, qu'on trouve chez les Grenetiers de la farine d'orge, on
en prend une livre, qu'il faut tamifer pour en ôter le fon, &ne garder que la farine fine, de laquelle 011 fait de la bouillie, avec environ deux pintes d'eau j on la fait cuire comme de la bouillie jufques à ce qu'elle foit épaifTe fuffifàmment, l'ôtant du feu on y mêle demy quarteron de fucre, & on la donne avec la corne, cette quantité peut fuffire pour le nour- rir un jour naturel : de plus, elle humecfe un corps deféché par l'ardeur de la fièvre ou au- tre caufe : s'il a peu de fièvre, & que le dégoût vienne de quelque autre caufe, on peut mê- ler parmy cette bouillie une once de poudre cordiale, qui fera décrite cy-aprés, elle con- tribuera beaucoup à luy faire recouvrer l'appétit, ou bien mêler parmy la bouillie une on- ce de foye d'antimoine en poudre, qui temperera la chaleur des entrailles, fielleefttrop grande, & donnera appétit. Il faut eflre fort circonfpeâ à donner ou à laiflèr prendre de la nourriture aux Chevaux
malades de fièvres ou de battemens de cœur, & autres maladies chaudes & violantes, qui ordinairement ne font pas de durée; J'ay veu mourir nombre de Chevaux pour avoir trop mangé, & qui en feroient échappez s'ils euffent obfervé un regime convenable, c'eftà dire peu; la quantité de foin efl fort contraire aux Chevaux malades, la gerbée quand on en a cft préférable ; on peut faire fonds fur ce qu'il meurt peu ou point de Chevaux de faim, lors qu'ils font malades peu de temps, & quantité meurent de trop manger. Quand on fait prendre de la nourriture aux Chevaux avec la corne, conduifêz-vous fé-
lon les forces & la taille de vôtre Cheval,- que s'il mange de luy-mefme, comme il arrive bienfouvent, parl'ufagede l'antimoine préparé & mis dans fon fon, qui luy excite l'ape- tit, faites-luy obièrver ladiette, car dés-lors que la chaleur naturelle eft trop occupée à cuire & digérer les alimens qu'il a pris, elle ne pourra plus s'employer à confommer l'hu- meur qui caufe le mal; ainfi vous retarderez fa guerifon. C'eft dans les maladies violentes que je recommande fi fort cette diette, car elles ne
font pas de durée : fi la maladie alloit en longueur, i l faudrait prendre d'autres mefures, & nourrir fon Cheval, de crainte qu'il ne fe deilèichefi fort, que la chaleur étrangère ne foit augmentée & qu'on ne le puiffe rétablir enfuite. Cequej'ay dit icy pour la nourriture des Chevaux malades» ne fera point répété dans
tout le cours de ce Livre. Avant que dem'engager plus avant dans la defeription des remèdes, je donnerayavis
à ceux qui aiment les Chevaux, qutil n'y a rien au monde dont on falle un pi us grand abus que des louanges enmatieredes remèdes, qu'on appelle communément fecrets; i'ufa- gedes éloges eli lì frequent, qu'il eft tres difficile de difeerner ri on les diftribuë aveeju- ftice, ou fi c'eft un vain delude paroiftre àperfuader qu'on poffede des chofes extraor- dinaires: Vous remarquerez fans doute, que ceux qui vous offrent des remèdes difent tout au moins qu'ils font admirables, qu'ils guerifïènt tout ce qu'ils touchent; enfinc'eft lesoffenfer que de douter feulement qu'ils foient infaillibles, quoy que dans leur deferi- ption vous ne remarquez ny methode, ny dofe , ny mefme apparence de raifon ; ils veulent vousperfuader que ces raresfecrets enontgueryune infinité. Je ne vous confeille pas de vous laiffér abufer par des louanges fi mal appliquées ; mais éprouvez, étvouscon- noiftrez que ceux qui ont de bons remèdes, ne les donnent qu'après de longues follici- tations, & feulement aux bons amis. Jenedefirepasque vous traitiez les miens plus fa- vorablement , communiquez-les aux gens fçavans , voyez ce qu'ils en diront, & là dellus éprouvez-les, & en faites cas s'ils vous réunifient : Tout ce que je puis vous affu- rer, eft que je vous donne toute l'expérience & le travail de plus de quarante années ; ayant toû-
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PREMIERE PARTIE. 17
toujours cherché & pratiqué des remèdes aux Chevaux pendant ce temps; j'ay étudié Chap.
tous les Livres qui en parlaient ; j'ay conféré avec les Sçavans fur mes doutes; j'ay me- 9. dite fur les differens effets des Simples ; & finalement je les ay expérimentés., non pas une fois, mais cent. J'y ay ajouté ou diminué félon les effets que j'ay v.eu, & fans vouloir palier pour habile,
le plus grand nombre de ceux que je vous donne font de mon invention, & tous compo- sez avec rationnement & methode, lans en faire de myflere ny de fecret, ne m'en étant pas refervé un feul, afin de faire jouir le Public de mon travail. Avant que je fçeuflè le peu que le temps & l'expérience m'ont appris, je tenoisles remèdes qui m'avoientreuffi, n chers & fi cachez, que je ne les donnois que tres rarement, prefentement je m'en fuis ûeiabufé. Celi: une maxime que j'ay toujours trouvée véritable, que dans tous les Arts ceax qui excellent n'ont jamais de jalouiie contre ceux de leur profeffion; tout au contrai- re Jesdcmy-fçavans ne peuvent foufîrir qu'on loue les autres, bien loin de les louer eux- ttiemes, ils s'imaginent que c'eft autant de rabattu de leur gloire. Je ne pretens point à la qualité ny au titre'de fçavaut ; mais j'ay tiré un tres bon augure de ce que l'eftime qu'on a tait de ce Livre a caufé du chagrin à quelques perfonnes qui veulent qu'on les croye cre^habilcs. ~u moment qu'il parut, la plufpart des fameux Marefchauxfe déchaînèrent contre la
^nodequejeprefcris, de traiter les maladies des Chevaux; parce que je ne fuis pas leur ueienne routine: depuis quelques perfonnes de qualité qui ont confiance en moy, ayant udes Chevaux malades, ont ordonné à leurs Marefchaux de fuivre de point en point ce q e3 ordonnerais» ils ont vu que la choie a reiifîi en mille occasions: ils le font rendus , ., Peu à peu ils ont lu mon Livre & ont quitté en partie la vielle routine, & de l'un à autre ils y font prefque tous venus: de forte que depuis quinze ou feize ans, prelque ute la Médecine des Chevaux eli changéei Paris, &tous les jours des Marefchaux me lennent demander avis furies Chevaux malades qu'ils traitent, & parce moyen ils fa- rtant leurs chalans, qui prefque tous Iifent mon Livre & veulent que leurs Marefchaux / IU]vent de point en point quand leurs Chevaux ont quelque infirmité. Si cela continué' vai r rCe 'comme toutes 'es apparences y font, dans peu de temps la Médecine des Che- U.X fera en bon eftat, & les chofes fe feront dans un meilleur ordre que par le palTé. Ce re a Produit cet effet, ce qui n'eit pas peu de chofe. De la Gourme.
J^A Gourme eft une incommodité, de laquelle peu ou point de Chevaux nez en ce cl'- CHAP.
jlu lllat: échappentécfefauventfanseftre attaquez: c'eft unevuidange, ou déchargedes 10. c|eYY.eursluperflués contractées dans la jeuneflé, qui fe fait ordinairement par abfcés au la c °US ^e la §orSe » entre ^es deux os ^c 'a gauache, ou par les nazeaux : nous ne pouvons tu ^P^er mieux qu'à la petite vérole desenfans, avec cette différence du lieu où la na- turefc décharge. ■ tire f ^U-'! ^ a ^'vcr^es opinions fur la caufe de cette maladie , les uns veulent qvfelle
quel! oriâ'ne ^u ventre delà mere, & que le Poulain en apporte les femences, qui dans agit ^UeS années(iue la chaleur naturelle s'augmente viennent à pulluler, & à faire une p|rç^lonou fomentation d'humeurs qui fe jettent enfin fur quelque partie, où elles fup- jajte P?Url ordinaire.- Les autres veulent que le changement de nourriture à fçavoir de meurs a!m^IlsP'us fol'des ) falle une altération notable dans le corps, tant dans les tur- que dans les parties qui s'en nourrùTent, & que de cette altération il arrive une fer- lm' L C men- |
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i8 LE PARFAIT MARESCHAL,
C H a p. mentation qui oblige la nature à faire un effort pour expulfer les reftes de la premiere nour-
xo. riture qui fervent de levain à cette maladie, il y en a qui le perfuadent que toute liqueur fe fermente & le purifie dans un certain temps ; ainlile Vin, la Bière, le Cidre, les Si- rops viennent à bouillir, à écumer, & à fe clarifier les uns plutôt, les autres plus tard , fé- lon la difpolition de la liqueur, &quelefangdes animaux a l'on temps inégal pour fe pu- rifier, d'où vient que la petite vérole vient aux hommes en divers âges. Pour les Che- vaux qui n'ont point le temperament li different entr'eux, la Gourme leur arrive ordinai- rement à trois ou quatre ans'.'mais de quelque fource que vienne le mal, il eft peu im- portant pour la guerifon ; il eft bien plus neceflàire de fçavoir la maniere dont la nature s'en de'charge, c'eft lbuvent par une tumeur fous la gorge entre les deux os de la ganache, & par les naseaux ; quelquefois les Chevaux lajettent limplement par cette tumeur &grof- feur fous la gorge, fouventaufTi elle ne vient point à fuppuration, mais-elle fe refout par jnfenfible tranfpiration ; fi pourtant elle venoit à fuppuration, la guenfon en feroit plus aflùrée. 11 y en a qui lajettent pardiverfes parties, par une épaule, parmi jarret, par deffus
le rognon, par un pied, enfin par l'endroit le plus foible qui eft dans tout le corps du Che- val. Il jettera fa gourme par un endroit blefle, quand la nature eft pr^fte à fe décharger &
à chaffer cette humeur fuperfluë', qui l'incommode au dedans, elle fait effort pour l'ex- pulfer au dehors: Il n'eit rien de plus certain que les parties les plus fortes fe déchargent de leur fardeau fur les plus foibles, fi cette partie qui reçoit ce fardeau eft froide, nerveu- fe, oude petite capacité, elle n'eft pas fumfante de fe libérer entièrement de cette abon- dance d'humeurs qui Fopprefle, & elle en demeure toujours interellcc & aftoiblie. Quand un Cheval a jette la Gourme imparfaitement, fouvent il jette enfuite des faafTès
gourmes à l'âge defix, dix, & dome ans; qui étant négligées dégénèrent en morve: fi la lauffe Gourme a pris fon cours par le nez (ce qui arrive rarement) ils en font bien plus malades : Il eft tres-conftant que le plus utile au Cheval eft dejetter fa gourme par les glandes ou tumeurs fous la gorge; car lors qu'elle eft percée, le Cheval eft hors de péril: ceux qui lajettent par les nazeaux en font auffi fort foulagez. Il eft bien favorable aux Chevaux de jetter la gourme dans le temps qu'ils font poulains
& nourris dans la prairie; car ayant continuellement la tefte balle pour paiftfe l'herbe, l'évacuation en eft plus facile , & ils en font moins travailliez; outre cet avantage que rherbeeft une nourriture humide, qui détrempe mieux les humeurs, & les fait couler avec plus de facilité, leur procurant bien plûtoft la guerifon. Il ne faut pas conclure de ce que delfiis, que l'herbefoit bonne pour la gourme, bien au contraire, à la gourme il faut échauffer, & l'herbe rafraifchir, mais les Poulains qui lajettent dans les pret, la na- ture a eu aflez de chaleur & de force pour pouffer & faire fortir la gourme, ainii ilTn'eft pas befoin d'échauffer, puifque nonobftantlafraicheur de l'herbe, le Cheval a jette là gour- me & la pouflé au dehors', maisaux Chevaux qui mangent fec, iln'en eftpasde mefme, fi on les mettoit au vert , on les refroidiroit trop , & peut-eftrc on leur feroit venir la morve. f_ Tous les Autheurs Italiens &Efpagnols qui ont traité des maladies des chevaux, n'ont
rien dit de la Gourme; il y a apparencequeleRuinyquia fi bien écrit de toutes les mala- dies, n'auroit pas obmis celle-là, s'il l'avoit connue. Mais dans les Pa'is qui approchent du Midy, les Chevaux ne jettent prefque jamais la gourme, ou fi la nature s'en déchar- ge, c'eft par infenfible tranfpiration. Pafcal Caracciolo n'en a rien dit en fon Traité de la Gloria del Cavallo, qui eft fort beau & ample, & d igne de la Traduction de quelque bon- ne plume; C'eft ce qui me donnera fujet de m'étendre plus au long fur cette maladie, comme
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Italiens, des Al |o, ^,3, " „ST™^* L vtcs «0«ngers, comme ceux des io.
diflerens, les heibes <V ï« EP°e r'ufliïent Pas *e*J«ns en France : les climats font Midy, à ronent 'ouàrOcSdPenf tP US oumTsdevertus cueillis au Nord> ou «
^ilaeftécompofJDrodmvl£* " ai?ü un r^e qui aura reüffi dans un Païspour le- efté approprié. P' Produirademechans effets dans un autre climat auquel il n'a pas ce Pwft-cfrSîgUS*?™ d'avoir un remede qui aura reüffi en Angleterre, carenFran-
«mment d'eux ; auffiiL : • ?ue nous nou™ffans & traitons les chevaux tout diflè- öcsleurs.J'enaliegue "if ™anieresde 1« traiter étant malades, doivent eftre différentes j* ^arnifon du Fort de M? a ° exe™Ple*èn'iWe fur les hommes. L'hy ver de l'année i Ó5-7. ^rançois: il y mourSntC P^f. *e D™ke1Klue » étoit compofée de Soldats Anglois, "fpiroicnt mefiLal Tn" ™lleAngIoisdema!adie' & Pas un feul François, stû ils Jîpns; ilfautqueletcmn^ IÖOientdesmefmesaiimens' & faifoient les mefmes fonc- ier eremm»_ iJPtrame»tayecaufélamortauxuns, & conferve la vieauxautres. |
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Ò„„ q,U 1] y a dc bon . afin d'en £ £ i>' , ••dtre 1(^avant P°ur s'en fÇavoir fervir » & li'
$f *dis Pour l'Angleterre ie\^^ ce qui eit fort difficile: Ce Mcnd x & S »e je e d,sj>our l'Allemagne, mais plus fortement pour les Pays
noft pCrire> 'ouloientncïïd^nni^1' f>en France beaucoup de gens qui font capa-
no^e façon de nourrir les Chev^v^ M remed« J^cment appropriez \ noftre climat, à r Ce «ï«e j'alleguenv S^ « Ur temPe«ment. ^«a,nslieux du^earn 0^^^"^J'^ dit cy-devant: EnGafcogne & en
Jg Y Periffentprefiue ,3" ft °haud ' & tienî un Peu da cV™* d'Efpagnef les Che- p^ent aveugles ouenmJ S°T"' PT la J^er tres-imparfaitemen?, ils en de- an R n avoir Pu ietter w Cnt & J ay ,VÛ pIufieurs Chevaux d'Efpagne à Paris, qui au Bearn, le pai "f ieur S°Hfme, ont perdu les yeux. Pour revenir à la Gafcogne & *%** quicauP^^nthyeoupalP ldeChaIT POUr KjKKte&diffiper entièrement ks hu
Sn?Jetter' i'^Slir^r ertdans unclima< où les Chevaux la de- ï ?j IemoindrSdéi o, ff r°^re"temps' & s'iIsne fontpuiffamment avecfCft,pas dan* «SS2 ™' ', efï?,a llS Cn PerdenUes j™- En ces pays icy
quefaClllté> à caufedTcS1*^ P, ' lesChevau? 1ui y font nez, parce qu'ils y jettent «meï ^5 à la tefte n'y S?* ? 'E temPerature d* P™ : Ne voyons-nous pas à Puris aïS* ■ t0ut au comrïiJe en K anger^Xr &<lueI1«ma^ de jambes y gueriffient ra- autres niaux. ntra,re en Provence & Languedoc ; la mefme raifon fert pour les p Remede pour la Geurme.
^SP^T^^S^u^^i. n faf/erd°PPCr fous îa gorge d'une
ouJSÏÏ^ &hOTsd«vents, f^S^-P^.^Chml, ^ tenir chaudement, de fSSS^T ,a «"yoflöak EnteP™ °T f S]ande ' & autour des mâchoires
ftoiddSn tre' ^^g^d'Alffiea^S beurre frais, autant
aansunPot, &decetonguem^£ffe»î.ï,mUbIe MUn.des d,eux' mcllez le tout à
B««k graillez la tumeur, il attirera & fera venir les glandes
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en
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ao LE PARFAIT MARESCHAL,
en maturité, lors que vous, appercevrez que la matière y fera, fi elle ne fe peut percer
p> d'elle-même, ce qui feroit à fouhaiter, il faut appliquer à chaque tumeur un bouton de feu qui fera courbé de peur d'offenfer legofier, qui n'eii pas loin de là; l'efcarre des endroits où vous aurez mis lefeueftant tombée, appliquez dans le trou qu'elle aura laiffé ouvert, une tente frottée de fuppuratif, qui eft du Bajilicum commun, comme il eft décrit cy-aprés. Onguent Baftlicum^ ou Suppurati/.
Coupez "en petits morceaux de cire jaune, du fuif de. mouton, delà refine, &de la
poix noire, de chacun demi-livre: mettez dans une balline ou grand pot, cinq livres d'huile d'olive, faites chauffer fur un allez bon feu, l'huile étant bien chaude, jettezpar- my la cire, le fuif, la retine & la poix, faites fondre le tout, &paüezparun canevas ou grofle toile, & ajoutez à ce quj fera palle uue livre de therebentine, remuez jufques à ce que le tout foit froid, vous aurez ufi tres-bon Supuratif, qu'on appelle du Bafdicwn. Qn frotte avec cet Onguent les parties qu'on veut faire îuppurer, on en frotte les tentes
pour le melme ufage. Cet onguent digère les matières & en avance la fuppuration, il diminue les douleurs que
le pus excite quand il fe forme. Si on méfie avec ce Bafilkum du vert de gris, & de la couperofe blanche, tous les deux
en poudre fine, il guérira une p'laye & la conduira à cicatrice. Si la chair croilîoit trop, ôtbouchoit le trou par où doit fortir la matière, ou que la chair
au tour du trou fut faigneuieoubaveuiê, il faut frotter les tentes avec de l'Epyptiac, qui eft un onguent ordinaire pour deterger les playes, ou mêler avec le baiilic, du vert de gris, & de la couperofe blanche. Si le trou fe bouche trop tôt, il n'y a qu'à remettre le feu, qui fera retomber une fecon-
de efearte. Si le Cheval jette fort bien par les nazeaux, ilneluyfaut rien faire, mais feulement le
tenir chaudement, & le promener foir & matin; car depuis qu'il eft débouché, il n'y a plus rien à appréhender. Mais s'il a les conduits du nez bouchez parla matière qui fe congelé & lé feiche, en forte qu'il ne jette qu'avec peine, & qu'il nepuifle avoir fon ha- leine; il luy faut lèringuer dans les nazeaux (avec une petite leringue) de la liqueur faite moitié eau-de-vie& moitié huile d'olive battus enfemble, le tout tiède, elle détachera les flegmes qui bouchent fes conduits, & aidera la nature à mieux pouflér au dehors: cepetit remede fouventteïteré, donne grande facilité pour faire jetter. S'il ne iene que peu, & que la nature ne s'évertue pas alfez, il faudra l'échauffer en
luy donnant des plottes cordiales, ou des prifes de poudie cordiale, comme auffide l'o- piatte de Kermes, ou bien luy donner des prifes delà poudre du Lieutenant, décrite à la fin de ce Livre; fi vous n'avez de l'une ny de l'autre, donnez-luy tous les matins une dioxine de vin d'Efpagne, & demi-once de theriaque mêlez enfemble. 11 y a une herbe nommée Pervanche, en Latin vinca pervinca, laquelle hachée menu,
& donnée en bonne quantité parmy le ion mouillé, fera jetter abondamment le Cheval. On peut enfuîte luy mettre des plumaceaux tous les jours en cette maniere : on prend
deux grandes plumes d'oye, de celles qui font au milieu de l'aîle, & on les induit de beurre frais fondu fur uneaffiette, & lors qu'il eft refroidy, l'on poudre le bout des pluma- ceaux avec un peu de poivre en poudre, ou du tabac en poudre; puis il faut mettre les plumaceaux dans les nazeaux du Cheval, & afin qu'ils y tiennent, il les faut attacher par le tuyau avec un bon fil qu'on liera au licol, on le laifléra de la forte avec un maftigadour à la bouche, pendant une couple d'heures: ii faut continuer tous les jours de mefmeî mais
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PREMIERE PARTIE. 2*
mais autroifiéme jour il faudra poudrer le bout des plumes avec de la poudre d'ellébore C h A p.
blanc, & continuer jufqu'à-ce que le Cheval ne jette plus. 10. . lleft à propos de réitérer lesplottes & la poudre cordiale, ou la poudre du Lieutenant
félon le befoin, ou l'opiatte cy-aprés. Heit bon de feringuer dans les nazeaux de temps en temps, quand le mal s'opiniâtre.
L'opiatc de Kermes léra excellente en cette occafion, & la corruption qu'on remarque
Par la puanteur de la matière, fera lurmonte'e par fa vertu. |
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Optate de Kermes.
Ç* ETTE Opiate ne cederoit en rien pour les Chevaux, à la confection d'Alkermes ; CHAP.
^ fi au lieu dei grains de fermes fecs qui n'eft proprement que l'écorce, on employoit n. lavraye&precieuiêmoiiellequ'elle enferme, deconlittauceliquide, qui le reduit par fà Maturité fans aucun artifice, en une poudre fort rouge, qui fort elle-mefmeparlctroude fon écorce ou env eloppe, du collé qu'elle adheroit au bois, ou à la feuille d'un petit ar- brifléau, appelle ilex baccifera, où elle s'engendre; il faut éteindre cette poudre rouge fi- toft qu'elle commence à s'animer &fe changer en petit vers fort rouges avec du lue de li- mons de flegme d'un quart,& la pétrir entre les mains & la faire fecher en petits trochifques, ainiï préparée elle vaut mieux que fon écorce, telle qu'on nous l'apporte de Languedoc; fi on a de ces petits trochifques que je viens de décrire, il eii'faut prendre quatre onces; que lì on n'a que la graine, il en faut prendre une livre de la plus recente & belle quoy que lèche, & grains de genev re bien murs & fecs, demi-livre; graine de cubebes & de bryes ce laurier, de chacun lix onces; racines de feorzonere d'Efpagne, d'imperatoire, deze- «oaire, d'iris de Florence, & de rapure de corne de cerf & d'ivoire, de chacun quatre onces & demie, racine £ enula campana autant, écorces d'orange & de citron fechées à l'ombre, de chacune quatre onces, canelle demi-once, doux de girofle & mufeade de chacun deux gros. Le tout doit élire pilé & palle par le tamis fin, pour eflre pefé enfuite, fi toute ladofe
yeft, elle doit revenir à trois livres dix onces & deux dragmes de poudre, letout poidsde marc. IJ faut mêler ces poudres avec onze livres de bon miel écume & cuit en deiny firop, « les bien incorporer. Lorfque le miel elt encore chaud, & la balline étant ôtée de deflfus le feu, on y ajoutera peu à peu les poudres & l'Opiate fera faite. On la laiifera fermenter, dans un pot pendant deux mois, avant de le donner aux Chevaux. La dofe fera d'un quart de livre dans une pinte devin blanc, ou de deux onces dans
"ne chopine de vin d'Efpagne, qu'on fera infufer toute la nuit pour la donner le matin au Cheval, qui doit élire bridé deux heures avant la pri fe & autant après. Quoy que dans cette opiate il n'y entre que les drogues dont nous compofons les pou-
dres cordiales, on trouvera qu'elle produira plus d'effet, parce que la fermentation ou cociion qui s'en fait après fa compofition, exalte les vertus des (impies qui la compofent, « le miel étant empraint de leur fel volatil, le communique à l'eftomac, au poulmon & au'cœur, & de-là par confentement dans toutes les parties du corps ; d'où l'on peut ju- ger qu'elle doit agir avec plus d'efficace & plus promtement que les poudres cordiales, à caule de cette coétion ou fermentation, qui eft un ouvrage fait, avant d'elite dans l'efto- uach. Avicmne après avoir fait un grand difeours, où il montre les bons effets qui re- luitent de la fermentation, & ayant'apporté pour exemple laTheriaque, où il fait voir que d une infinité de fimples de différentes vertus, la fermentation qui s'en fait produit C 3 une
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u LE PARFAIT MARESCHAL,
Ch AP. une qualité, & des effets qu'on ne peut attribuer qu'à cette feule cociiou de tous les fim-
ii. pies; 'ait cnim duplicate effe vîrtutis Medicinam, qucefermentatiunemfupaffa- Cela fe void manifestement dans les chofes naturelles, le mouft par la fermentation fe change en vin, l'eau cuite avec l'orge & le houblon devient de la bière, d'où l'on tire un efprit ardent, & fi le pain n'étoit point levé; il feroit fort mal iàin, il ne devient leger & agréable au gouft que par la fermentation. Le mélange & la divertite des matières eftneceffahe à la fermen- tation, ce qui fe voit clairement dans l'efprit devin, puis que tout feul" il ne fe fermente pas, mêlé néanmoins avec un peu d'huile de therebentine, les particules de cette liqueur' s'élèvent d'abord avec beaucoup d'impetuolué, & font une ebuHitionconiïdcrable. Les deux principes de cette belle cociion font que les corps fubtils étant mêlez avec les plus greffiers les agitent, les dilatent, & excitent cette fermentation, que Monfieur Thomas Willis celebre Médecin Anglois, explique admirablement. Cette opiateelt bonne pour les rhumes, morfondemens, pour la palpitation de cœur,
pour les Chevaux dégoûtez, triftes, maigres, & finalement on la peut donner pour pré- venir les maladies; car comme elle fortifiera la nature, elle aidera à poufler au dehors par les conduits ordinaires, & par le mefme mouvement de la nature, tout ce qui luy nuit & qui peut dégénérer en pourriture. L'on ne doit pas appréhender la chaleur de ce re mede, parce que'es cordiaux comme
çeluy-cy, n'enflamment point les parties, & bien loin de cela, on détruitplûtoftavec ce remede les mauvaifes humeurs, qu'avec la purgation, à caufe de la répugnance que les Chevaux y ont par le dérèglement que la nature en fouflre ; véritablement ce n'eft pas iï-toft que l'opération fe fait, mais c'eft avec moins de préjudice: car au lieu que la nature s'affaiblit par la purgation, dans cette opiate elle trouve une aide qui a de l'affinité avec el- le, & qui la fortifie pour chaflër les mauvaifes humeurs & s'en deftaire ; & enfuite le fiijet qui foufïroit fc trouve gaillard, & preft à rendre de bons fervices à fon Maiftre. Ou peut réitérer plulieurs fois la prife de cette opiate, comme des autres cordiaux, que
nous décrirons cy-aprés, & donner des billots au Cheval,qui feront compofez comme il fuit. Prenez beurre gros comme un œuf, faites-le fondre, mêlez parmycanelle en poudre
le poids d'un écu d'or, une grolle mufeade râpée, fucre le poids de deux écus, mêlez bien le tout enfemble, puis y ajoutezdemy-verred'eau de vie, remuez le tout fur un pe- tit feu, feulement pour l'incorporer enfemble, & le mettez tout ou la moitié dans un lin- ge, que vous lierez en rond, & attacherez au maftigadour, pour le faire mâcher au Che- val trois ou quatre fois le jour: une demi-once d'Alia fetida dans un linge attaché au ma- ftigadour comme j'ay dit cy-delTus, fera prefque la mefme chofe, l'un & l'autre fait le mefme effet des billots. |
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Pour faire jetter les Chevaux par les naz.eaux.
CHAP. TL y a des Chevaux qui ne font point dégoûtez, niais qui jettent leur gourme imparfaite-
J2. ■*■ ment par lesnazeaux, c'eft à dire en petite quantité; cela étant de la forte , il eft à propos d'exciter la nature trop lente à poulter au dehors ce qui luy nuit. Ce que vous exé- cuterez avec le remede fuivant. Le remede eft tel. Prenez gros comme un œuf de beurre frais, faites le fondre dans un
poilon tant qu'il commence! rouflir, mêlez avec ce beurre demy verre de fort vinaigre, demy-verre d'huile d'olive, deux pincées ds poivre, mêlez le tout enfemble dans le poi- lon, |
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déchaînéPïdW0ine^auChevalParl"deuxtmeauxavecunecorne, lamàcil Chap,
le promener en mainT, ^ llauraP»s««mede, ilfautle couvrir d'une couverture, 12. comme s'il étoit prèft à mHieure> Pendant ce temps il luy prendra un battement de flanc deux api es, &leren^„!:eV,"' mais A nes'en faut pas étonner, il pallerà une heure ou Le matin & le SZZ * ^™ ' û Jett£ra fort abondamment.
en Eté, au folcii fi r W J rS luivans > Promenez-le un quart d'heure à la fraifcheur fi c'eft il faut toujours obfer J^TT0'le iailièr march« avec la teite baffe, & flairer la terre ; , v°us ferez étonné m,rw\ Temangerbas, afin de faciliter l'évacuation du cerveau. dansunjourparlenez „n'iïn'V VeC Ce remede' letCera Plus de fiegmes & d'ordures
entablement il en fa'^rP"e",etter01tcnq«inw jours par tous les remèdes ordinaires; Ce foit, fi fciri'fût-il 1 2 £1 i>TnU,e' Pui%c«on le donne à quelque Cheval que coup de flegmes qui affaremenr frmKi uje"er par le n£Z ' & P,oufïèr par ce conduit beau- font. que parce Ju'onW^.- iei?bIent humeu" corrompues & gâtées : mais elles ne le , nui«"bles ny corromn,^ lr ele"lieunaturel' où elles n'étoient nullement humeurs farce qu'elles fonth£™ ^ r"10^00*? évacuées elles le paroiffent ; c'eft lèulemenc SS*. ^infl '****S~?\ ' ™ iana£Ure^ui eft %e en cut fceu fai^un tres bon
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d
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!e"ct: a jetter par ?U1^entle donner a ceux qu, font ouverts, c'eft à dire, quionteom-
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öefoibleüè, oudemannì O;1(îu'^ntcon"oifae(iue la peine qu'ils ont à jetter, procede
^l'te&bonfuccez^r,^? ƒ Chakur naturelle' comme il arrive fouvent; & lors avec «quelle eft toujours: Di,« £ °nner ' parce ^u'on fuit le chemin 1ue Ia Mture nous trace, Lors que la nature r qUe t0Ute autre vove-
"qui luy nuit & ™"s fait connoiftre que le Cheval fe doit décharger & foulager, de *e" Prudemment fait d?e ,?r de &rf fe,s fonâions' & que ce doit eftre par le nez, lors
sen trouvera foulai conïn re' de laidcr & de la fortifier, & fans doute le Cheval ies chofes à contre-temps aucontraireilIe trouv«a tres-mal , & mourra fi on fait P^^'SéêfoSSSi dCS CheTXu h°VJ- d'âge& d'apparence de jetter, quireve-
£ Q* ont efté foulacp'z „£' ma'Sres&haraffez, qui ont jette' abondance de flegmes, v,°lenteévacuation•&on^vU"^'T' mais non ?as esperii defuccomberfou?cette V?uer> fi les cS;„f„q(.^qu;lleleuraye-Srofité' Jene confeilleray jamais de la pra- feer par làU&™™^ Sllr> aidant à^débaraE ni 1nazeaux'. a « eft vôtre guide, & vous ne pouvez
tC.e«e occafion par les conïuirfdîV°yC^^^P^commode, qui fe trouvent en Querce remede fi Serche 1« H ; ma,S,? P»°Ur la com™dité que vous avez à pra- ^nfideration, aCémenr ™erdesdroSufs W 'à vôtre cuifine, vous vous en fervez fans forcer la n'atu e ?é y"Ü&TSff J"™°**. parce qu'il eft toujours perSi Sx trouve le Cheval. Uer par les endrols 1U1 répugnent à ladifpofïtion prefente où fe SUntres^nd^"emSïdeSanc lteUtafif0rt' qUd ^ ci«<lJours fans manger,
Jg re mon opinion., car jecrûsaSSln"^ n!anm2mj de cet* grande évacuation SS,;1 lu? av°it caufé. Neanmo ns iiv ™ ' a C*°fc du §rand ornent de flanc onTeÌqU'0n n'eXcede PÏSEUS SET?*. t0ÛJ°UrS q^'aux Chevaux ™™™>
l'aufre rClterer Ie rOTede pluSffofs Pn'lï? enarnvW-isd'accident,&mefmê luvnuir P^°f qüe,anatureapriscecoUrS 1", a,fIantrunnotab!e intervale d'un remede à iZK^fS?* qU'°n a ÜSd? l!°7Lfait qU/ ^ guider de ce qui uegrandbattementdeflancqu'iileur^Hf;. Çhevaux font mine de vouloir mourir, 4" leur excite, mais cctte bourafque efl bierHoft appaifée:
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14 LE PARFAIT MARESCHAL,
C h a p. Il n'eft pas à propos de donner ce remede aux Chevaux qui ont perdu le.mangcr, ils ne ~
12. font pas en état de fupporter fa violence; il ne le faut pas non plus donner dans un grand froid, car le Cheval courroit rifque d'en mourir; les évacuations extraordinaires étant à craindre en ce temps-là, comme aura dans une grande chaleur d'Efté. Si vous donnez ce remede à un Cheval qui ait quelque partie noble offènfe'e, il avancera
fa mort: ce qui épargne la dépenlè & l'ennuy que donne une longue maladie; Stpuilque l'on doit perdre un Cheval, il vaut mieux que ce foit toft que tard, ne pouvant long-tems iùbiifter avec une partie noble gâtée & corrompue. Ce remede fera donné, fi on le peut commodément, plûtoft'au déclin qu'au croifïànt
de la Lune, parce que dans le croiffant il fait plus de ravage, & renverfe Fceconomie natu- relle , en forte qu'ilfaut un long-temps pour la rétablir ; mais au déclin il ne fait pas fi grand détordre: le jour après le plein de la Lune, il fait très-bien, & non le mefme jour qu'el- le eli dans fon plain : quand on cft le maiftre du temps, & qu'on agit par précaution, on peut s'attacher à ces obfervations qui font très-bonnes. De plus, à tout Cheval qui jette par le nez, on doit nettoyer avec du foin le plus fouvent
qu'il cft poffible, la matière qui fort par les n'azeaux, parce qu'il y trouve quelque goût, à caufequec'eftunefpecedefel, il le lèche & l'avalle, & comme il eft acre & mordicant, il peut faire des ulcères dans les parties. Il faut encore prendre foin que le Cheval qui jette fa gourme, ne boive point d'eau crue,
. niais bien de L'eau qui ait boiiilly, dans laquelle il faut mettre du fon, ou plûtoft de la fari- ne: s'il la veut boire chaude, ce fera tant mieux, mais peu la veulent autrement que froi- de ou tiède. Il eft toujours tres-à propres de feparer le Cheval qui jette, des autres: car non feule-
ment ce mal fe communique , mais un Cheval peut prendre la morve de celuy qui ne jet- tera que la gourme, quand mefme il ne lécheroit point ce qui fort par le nez à fon corn- " pagnon (ce qu'il fera s'il peut) l'odeur ieule cft capable de luy communiquer ce mal, qui ïê peut prendre auftï en beuvant dans un mefme fceau. Nous donnerons encore parlantde la morve, d'autres remèdes pour faire jetter abon-
da nmetu les Chevaux par le nez: vous y pouvez avoir recours, quoy que celuy cy foit ex- cellent lors qu'il n'y a point d'ulcere dans les vifeeres. Si en luy donnant ce remede, l'évacuation en étoit fi grande, qu'il perdît le manger
(ce qui arrive très-rarement) donnez-luy de l'opiate cy-devant, ou des poudres cordia- les : fi tout cela ne le remettoit point en goût, il faut luy faire mâcher les pilules gourman- des, cy-devant. |
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De la faujje Gourme.
CHAP. T A fauffe Gourme vient de ce que les humeurs n'ont pas efté difpofécs pour produire
13. -*-' cette fermentation, qui eli la caufe de la gourme dans le temps ordinaire où les Che- vaux la jettent ■■ ce défaut de fermentation peut venir ou de'force ou de débilité de la nature , & le plus fouvent cette fermentation ou agitation des humeurs aura efté imparfaite, & fe fera faite faiblement , manque de fecours par de bons remèdes, ainfi le Cheval jettera imparfaitement fa gourme, & partie du levain reitera, qui dans fon temps agitera les humeurs qui fe trouveront difpofées , & lors cette fermentation s'achèvera en quelque maniere , & la nature en étant oppreffée, fe décharge & pouffe par les nazeaux, ou par d'autres endroits , les relies d'impuretex qu'elle n'avoit pu eva-
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é PREMIERE PARTIE. if
vaciKf auparavant. Les Chevaux jettent auffi parfois la fauflè gourme par defîbus Iagor-CHAP.
ge entre les deux os de la ganaflè : il s'y forme une tumeur de mefme qu'à la gourme ; & 13. fo t S 7?uvent aux vieux Chevaux, à côté de la ganaflè où Ton tire les avives, par une r grolle tumeur qui perce & fuppure, à l'âge de dix, douze, ou quinze ans; il faut
aiutel?11*' rces Chevaux par de bons remèdes, ils ont toujours grand peine à pouflcr réestro^fo01^0^' ie me fuis fervy en pareilles occafîons des pillules theriacales, reïte- nnv^if^,, 'sdefuite, &fouventfix& dix fois: & quelques lavemens emollians quand on voit que Ipç pu„ ' _ x, « ,, ^ ^ „ v\.~, maladie 01 kevauxfe dégoûtent, car les lavemens ne gâtent jamais rien a quelque
lamalio-nv ^*"0"" Ces Chevaux ordinairement ne jettent rien par les nazeaux, & toute
iolurnerif A S ^vacue Par 'a matière qu'on fait lbrtir de la tumeur, enfuite étant quittes ab- mojne ur^uflè gourme je leur ay fait manger une couple de livres de foye d'anri- ksavfinfIi-'D0Uc're' deux onces par jour dans du ion pour les rétablir, leur fauflé gourms
QuelÜ f amai8ri & exténué.
differen d 1 S °n conno^la feuflè gourme au mefme ligne que la gourme, qui font peu culte de r morVC ' h°rs1ue'e Cheval dans la fauflè gourme commence par une diffi- Par un o/ j'ircr' tout le re^e e^ prefque pareil ; hors que la morve ne commence gueres qu'enfui H attement de flanc & difficulté de refpirer comme la fauflè gourme: Et lors îUrneur ^ rernedes il paroift à côté de la ganache à l'endroit où l'on tire les avives, une te fauflè' °n Peut conc'ure avec certitude que c'efl une fauflè gourme; puifque rarement tUrneu^0urrne aux vieux Chevaux, fé jecte par le nez, c'eft prefque toujours par cette ]a tumeu ^f • la §anacne » & quelle fois quand les Chevaux n'ont que fix ou fept ans, connoiflrptentrcles deux os'de la ganache, &lors ils jettent par le nez, leur âge fait |
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; Chevaux f kPasmorve
^^uefoisiisen^ jMucoup plus malades de cette incommodité que de la gourme, Jettent par les nazeanv',/autedefcCÜUrs' ou e!Ie deSetlere en morve, lors qu'ils la
chaudement, &£,*'ƒ eltP°urquoy elle requiert un grand foin, quiconfifteà les tenir °n Peut luv dn <?onner de bons remèdes,
foudre du Lieme"^ /e,UXj0urJsl'undesPrifesdel'0Piattede Kermes, ou bien de la ??nsi puis le ferina \delaP°"die cordiale, des plottes cordiales, quelques lave- fi le Cheval eft if - s->* m,ectre des PIumaceaux & des billots comme à la gourme • Oue ^ats'^grandbfc^U,Ì mange ?euS ll ne luy faut P°im d™™ de poudres, fi£
^«doMttdeîSïïïî^' ™aiSdeb0nSla:et2enS emollians' ■***■* i luy ?ofes, de chacune d—?"1" de ^0™"^'^ Bu§!ofe' de Chardon bénit, & de S'^re, SgP r' "eC!înconcede confeâion dal Kermes, fans mule £Ur qu'il aura pnSÌÌ^,& W^T *femeat avf,c du Policrefte ^ foir du même Po,ntdebattemPnVJf *f UX c°rdiales, & de deux jours l'un recommencer; que s'il n'a ^menou^^^ S ?*^ffiSS!S5! ?ïllfl^ 1Uy/ai.re Un n°ue^cSAflà fœtiS une once
^^^fauflègo^e 1CSJ0UrSCh0pmede b0n Vm ^Pagne» « qui teüffit tres' ÌS^Sà^f Sgaggg2.8îjg«f, te-tteAtoogtìpii; qo'dteibîenifcu.
eft°n «'y donnoit pàs remede S À* «emr m matUnté que celles de ^gourme :
lkti onornS- r ' eIes durciraient & pourraient rentrer ou demeurer en cet g«TVT0^<iipTScSSï Reviennent pas en matière; il faut encore luy
gne > & une chopinc C,ÏZl Jr a?aler avec une choPine de vin d'E(Pa-
Tvn.L opmedautrevinchaqUepnfe, puis frotter le plus haut de la glande avec
•D un
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i6 LE PARFAIT MARESCHAL,
Ch AP. unretoire&prefenter un fer rouge vis à vis pour faire pénétrer le retoire, qui avancera
13. extrêmement & fera venir la matière. Sitoutcelanereiiflit, faut luy faire un remede pour refoudre une glande, qui fe trouvera à la fin du Traité de la morve, Chapitre XX lequel fans doute étant fait avec foin, refoudra& fera fondre la glande. Outre les remèdes cy-deflus ou autres, qui ne foient pas allez efficaces pour refoudre ou
pour faire meurir les glandes, & pour les attirer à fuppuration, on peut brûler le poil avec une bougie fur les glandes ; & y appliquer un grand emplaflre fait de l'emplaltre Divin, on Manin Dei, ou âçDiachilurn Magnum cumgemmis: Tous les deux fe trouvent chez les Apoticaires: il faut l'étendre fur du cuir blanc délié, & l'appliquer fur le mal, & ajurter la peau d'Agneau par deflus, qui doit envelopper une partie du deflous delatefte, il faut laifier l'emplaltre tant que la matière vienne dans les glandes; & pour lors il les faudra per- cer avec un bouton de feu, & y mettre des tentes, comme nous avons dit. Si les emplâtres ne font pas affez fortes pour attirer les glandes à fuppuration, il faut fe
fervir d'un autre retoire, par exemple l'onguent de fcarabeus ou autre, ou bien il faut com- pofer l'onguent fuivant. |
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Onguent pour faire fuppurer une Glande.
CHAP. /""• E T onguent eft bon non feulement aux glandes limées entre les deux os de la ganache,
14. *-' ou au çofté '■> mais à toutes les tumeurs qu'il eft befoin de faire venir en matière, en les frottant fouvent & tenant la partie fort chaudement, l'onguent eft tel : Prenez quatre onces Baftlicum, faites-le fondre dans un poiflon, ajoutez parmy une once de Divinum oubienduttMKîtfDeiquieftauffibon: c'eft un onguent que les Apoticaires ont toujours, le tout fondu & mêlé enfemble, ôtez du feu & ajoutez trois onces de vieille theriaque, la plus vieille eft la meilleure ; mêliez bien le tout enfemble, & vous fervez de cet onguent, en frottant tous les jours la glande, ou la partie qu'on veut faire venir à fuppuration, & bien-toft vous en verrez les effets : fi l'ongueut eft trop dur, comme il arrivera fi le Bafili- cum eft comme le demandent les Marefchaux à Paris, c'eft à dire tres-dur, & les Apoti- caires pour les contenter y mettent force poix-refine pour l'époiffir, ce qui n'augmente pas fa vertu: fi donc voftre onguent eft trop dur, ajoutez parmy le tout une once d'huile d'olive vieille ; il fera de la confiftance requife. Il faut avoir recours au Chapitre de la Gourme, pur y obferver la mefme methode, &
encore avec plus de loin, à caufe que celle-cy eft beaucoup plus dangereufe. Je vous y ren- voyé pour éviter les redites. |
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Du Rhume eu morfonàement.
CHA P. (~yj ° Y <îue ce mot de Rhume foit un terme general qui s'aproprie à toutes fortes de flu-
iy, ^^xions qui coulent d'une partie &fejettent fur un autre; néanmoins à proprement par- ler , le Rhume des Chevaux eft une décharge qui fe fait fous la gorge & fur les autres parties voifines, des humeurs crues, pituiteufes & fuperfluës, qu'il a ramallées, ou par un grand froid, ou par indigeftion, ou par quelques intempéries particulières, ou par l'efFumation des parties intérieures. Les caufes éloignées qui portent les Chevaux dans cette incommodité, font de diffé- rente |
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PREMIERE PARTIE. %7
rente nature ; ils s'enrhument lors qu'ils paflènt tout d'un coup d'une grande chaleur à C h a ï
Un grand froid, comme quand par un travail extraordinaire au de-là des forces du Cheva 1, i y. luy ayant échauffé non feulement les parties extérieures, mais encore les intérieures, on *c'aille furprendre par le grand froid, ou par la fraifcheur de la nuit en Automne, d'a- bord la fluxion occupe quelques parties intérieures du corps, & en empefche les fondions. La mefme chofe arrive lors qu'un violent & long travail fait fondre &diffoudre les hu-
meurs gluantes & vifqueufes, qui fe jettent fur le poulmon; elles y caufent des obftruc- tions qui font la difficulté d'haleine, ou fi la nature eft aflèï forte, elle s'en décharge par les nazeaux en matière blanche ou verte, qui félon qu'elle eft acre, caufe la toux. oou vent on a crû des Chevaux morveux, les voyant) etter par les nazeaux en abondaa-
Ce» quin'étoient que morfondus. Le Rhume peut venir lors qu'on laiffe boire un Cheval qui a chaud, fans luy faire faire
aucun exercice après avoir beu, ou ■s'il boit en Efté des eaux trop vives, & trop avidern- ttient, ou dé l'eau de neiges fondues. On connoîtra un Cheval enrhumé ou plutoft morfondu ( ces deux termes aux Che-
_*!;lx i ne lignifient qu'une mefme chofe & le mot de rhume n'eft point en ufage ) lors
f °n'e Verra trille & dégoûté, toulîànt & jettant par les nazeaux: on difcernera le mor-
v . groent d'avec la gourme, en s'informant des excès qui le peuvent caufer ; & fi le Che-
les a faits, on peut conclure avec certitude.
Un des grands fignes pour connoître fi le Cheval eft morfondu, eft lors qu'il a le goficr
ce|& dur plus qu'à l'ordinaire, ch i COnn°ît facilement fi le goder eft trop dur, en le maniant, cette dureté provient de la jfkür & de la fecherefiè, qui font des effets du morfondement.
quelquefois les morfondemens font fiviolens, qu'ils donnent la fièvre avec danger de
I °fKi on leur tire du fang de la veine du col, & fouvent on la réitère. On fe fert auffi de jj aignée lors que l'oppreffion de poitrine eft fi grande, qu'ils ne peuvent avoir leur halei- qu- 5 ^e fert auffi de la faignée aux Chevaux morfondus, lors qu'il y a de l'efquinancie,
j ' e"vune inflammation du gofîer, qui empefche le Cheval d'avaler: Voilà trois rencon- | ou l'ori fe doit fervir de la faignée au morfondement.
. j *■£ morfondement eft fort dangereux lors qu'il prend le Cheval au croiflant de la Lune, uy caufe de grandes oppreffions de poulmon, par l'embarras des humeurs qui croiflènt
■ ec la Lune, la fluxion occupe toutes les parties intérieures du corps, &prefquetoû-
f u>s 'e mal eft de longue durée, puis que c'eft un mal de repletion. C'eft une maxime af-
ree que^tous les maux de repletion qui-viennentau croiflant de la Lune, les humeurs
tes Jlnt * ^'auSment:er Par la force que la Lune leur donne en croiflant, font plus abondan-
* plus capables de furcharger la nature, & de la troubler dans fes fondions,
viol Ue S'^ Prenc* ^e Cheval dans le déclin de la Lune, le mal fera plus court & moins he ' Car les humeurs diminueront avec la Lune, &le Cheval fera bien plûtoft lbu- ohf ' CeU-X ^U* ^e m^enf de traiter les Chevaux ne font une attention particuliere fur ces
ervations, mal aifément pourront-ils reüflir dans leur prognoftics, & dans leur cures: J en parle avec coanoiflance de caufe.
ni.es ntra'r^ *es Chevaux morfondus comme ceux qui ont des gourmes & des faufles gour-
l£urj Car ^ leur faut envelopper la gorge avec une peau fourrée, les tenir bien chauds;
maceau?eridel'op'atedeK'ermes' leur mettre dès billots, avec del'Affa fetida, des plu--
Lo f ' î *"erinSuer ■> & du relie comme aux gourmes & aux faufles gourmes. onque le Cheval morfondu n'eft pas tout-à-fait dégoûté, il eft à propos de luy don-
^ D 2 ner |
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i8 LE PARFAIT M ARESCHAL,
Ch AP.ner de la poudre cordiale de trois en trois jours, ou plûtoft de l'opiate de Kermes : que
tf. s'ils ont perdu l'appétit, rien a'eft meilleur que de leur donner l'opiate avec une chopine de vin d'Efpagne de deux jours l'un, s'il n'ont point de fièvre, ou s'ils ont de la fièvre, les eaux cordiales précédées & fuivies des lavemens. L'Armand décrit au Chapitre VIL eft tres-bon, on en peut donner cinq oufixfoislc
jour, & en attacher au maftigadour, vous le trouverez tort fouverain. Tâchez d'avoir l'urine du Cheval morfondu, & toute chaude, mêlez-la avec autant
devin, environ chopine ou trois demy-feptiers de chacun, & faites avaler le tout au Che- val , couvrez-le, & le tçnez bridé deux heures, réitérez plufieurs fois. Si on ne peut avoir cette urine toute chaude, prenez une chopine de bouillon de vian-
de fans graillé ny fel, & autant de vin rouge, faites avaler le tout au Cheval, & continuez trois ou quatre jours, s'il ne fuë pas à la premiere prife, mêlez parmy le breuvage une on- ce de poudre cordiale ,& couvrez-bien le Cheval, continuez de la forte quelques jours. Tour Cheval morfondu qui touffe fort.
Prenez miel rozat, & fuc de regliffe de chacun quatre onces, fenoüil-grec, graine de
Paradis, commin, canelle, girofle, gingembre, gentiane, ariftoloche, anis , & co- riandre, de chacun deux dragmes, il faut mettre en poudre ce qui peut élire pulverifé, & le donner au Cheval dans une chopine de vin blanc, & fix onces d'eau de chardon bénit. Que cc remede n'étonne pas les gens qui ne parlent que de rafraifchir, car on ne doit
pas rafraîchir les Chevaux comme les hommes: Auxmorfondemensfionlesrafraifchit trop, on les fait étouffer ; ainfi il fe faut defabufer des remèdes purement rafraifchilïàns. Vous verrez l'effet de celuy-cy, oùilyabeaucoupdefimples qui échauffent, mais com- me ils ont affinité avec la nature des Chevaux, ils n'enflamment pas, & n'échauffent que ce qu'il eft befbin de fortifier, l'expérience vous fera avouer la vérité de ce que j'ay dit, car le remede reiiffira : ailleurs je feray voir qu'il faut beaucoup de prudence pour rafraif- chir un Cheval, afin qu'il luy profite. Il faut auffi le promener fouvent, fi c'eft enEfté au Soleil, & le traiter comme nous
avons dit des Chevaux dégoûtez, Chapitre VI. & comme les precedens des gourmes & des faufles gourmes. Breuvage pour Cheval morfondu qui a battement de fane.
Rien ne profite davantage à un Cheval morfondu tres-malade avec la toux, & qui a
un grand battement de flanc, & mefme palpitation de cœur, que de luy donner une cou- ple de lavemens avant luy donner le breuvage qui fuit, dés le matin l'ayant tenu une couple d'heure au filet, on le luy fera prendre ; il eft compofé des eaux de feorzonere, de chardon bénit, de feabieufe, de rof'es, & de chicorée amere, de chacun un demy- feptier, dans une pinte defdites eaux, il faut mêler une once de zedoaire, & deux dra- gmes defaffran , le tout en poudre fine fera donné au Cheval, & on rincera la cerne & le pot avec le demy-feptier qu'on a refervé. &on fera avaler le tout au Cheval qui {fera enfuite quatre heures au filet, & en le débridant il luy faut donner du fon mouillé, & ls laiffer en repos manger s'il veut jufqu'aufoir, qu'on luy donnera un bon lavement avec du policrefte une once & demie. On attachera à fon maftigadour un noüet plein d'une demie once Afta fetida, & au-
tant de Sabine, le tout en poudre ; tous les jours on luy laiffe ce noiiet, & le maftiga* dour pendant deux heures, on le débride autant, & on remet après encor le noiiet: outre
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PREMIERE PARTIE. 29
outre que ce noiiet donne appétit au Cheval, illuy faitjetter une grande quantité d'eaux C'haî.
&-de flegmes amers, qui luy foulagent la telle. l S- j Notez que vous pouvez mêler parmy les eaux cordiales une once de confeciion de ja-
cinthe , à la place de la zedoaire, & du fatîran ; mais la confeâion ne doit avoir ny mufc ny ambre: on peut réitérer ce remede deux& trois fois fi en le juge à propos pour le foulagement du Cheval, au cas que le premier breuvage l'aye foulage ; car ce qui fou- lage s'il eli continué, à la fin peut guérir. Le principal à un Cheval enrhumé eli de luy donner des lavemens ramolitifs avec bon
pohereite, un tous les jours, &mefmedeux iclon le befoin. Lavement Ramollitif.
Prenez feuilles de mauves, violette , mercuriale, pariétaire, de chacune trois poi-
gnées , femence d'anis une once, ou une poignée de fenouil en verd (fi c'ell en elle) fai-. es'.bouillir le tout pendant une demi-heure dans un grand pot ou chauderon, mettant oy1* Pintes d'eau pour un petit Cheval, & quatre pour un grand, & une once & demy j, deux onces feories de foye d'antimoine en poudre fine ; puis lailTer refroidir vollre °«ion à demy, & la coulez, ajoutez à la colature quatre onces de lenitif commun, 1 Quarteron de beurre frais, donnez-le au Cheval ayant vuidé les excremens contenus ansie gros boyeau ; remettez-le enfuite dans l'écurie bridé pendant une demi-heure. p.- u le mal têratres-violent, ou le Cheval recevra du foulagement de ces remèdes ap- * lc^Ueï avec prudence, fans précipitation & fans négligence, lors que befoin y eli. Poudre cordiale universelle,
JjRenez faiïàrTras, zedoaire, enula campana, gentiane, carline, Angélique,cu-CHAP.
bebes, feorzonere d'Efpagne, ìmperatoire, Altea, de chacun demi-livre'. '16.
n /"jftoloche ronde & longue, bayes de laurier, écorce d'orange & de citron, & fabi-
> de chacun quatre onces.
Cardamome, reglifle, mirrhe, raclure de corne de Cerf, & d'yvo-re, femen contra,
onandre, carvi, commin, anis, & fenouil, de chacun deux onces. Cane] le une once, girofle, mufeade, & faffran de Levant, de chacun demi-once : Il
jjjut avoir loin en choififlant les drogues fufdites, qu'elles foient récentes & cueillies dans jUr temps, une racine cueillie en elté ne vaut rien, on les prend au Printemps quand el- s commencent à paroiilre, ou aux A vents avant les gelées.
jjjîj Vous ajoutez fur le tout une livre de graine de Kermes, la poudre en fera beaucoup meure; mais comme étant gardée, elle perd une partie de fa vertu, elle reiiffit mieux
ee parmy les plottes, où elle fé conferve dan s fa force. re « Puer le tout à part, & palier par le tamis de crin pourfairede la poudre groffie- > mêler enfuite bien exactement, & peferau poids de marc.
ft ■; 0Ur trouver le poids il ne faut pas peler les drogues, qu'elles ne foient pilées & tami-
ts a part. facJfaut garder cette poudre dans un fac de cuir, qu'elle foit fort preiTéeèc foulée dans le
Cerf ^ ' elle*~e confervera long-temps en fa bonté-
3Vo- "^Poudre e(t fi univerfel le, que tous ceux qui ont des Chevaux doivent toujours en Cr»ez eux, & particulièrement ai voyage & à l'armée, où l'on n'a pas la commo- D 3 dite
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30 LE PARFAIT MARESCHAL,
Ch ap dite de la faire faire, car avec cette poudre onfauve fouvent fes Chevaux d e plufîeurs in-
IÓ. flrmitez bien confiderables. La poudre cordiale diminue' de là vertu étant gardée trop long-temps , ainti on eft
obligé de n'en pas faire en fi grande quantité, afin de l'avoir toujours recente: J'ay trouvé depuis peu une methode qui m'a bien reüffi, pour la conferver trente-ans en fa bonté, la rendre portative & augmenter fa vertu, qui font des avantages bien-grands, je la réduis en plottes allez dures que l'air ne peut pénétrer, ny par confequent les altérer : elles fe portent dans la pochette, dans une valile, ou ailleurs. Et quand j'auray expliqué la me- thode de les faire, vous avouerez que la vertu de la poudre cordiale eft augmentée. |
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flottes Cordiales ou Pilules Theriacales.
CHAP. "D R e N e z un boiflèau graines de genévre meures & noires, cueillies entre les deux No-
jyt ' A ftre-Damed'Aouft & Septembre, pilez-les & les mettez dans un chauderon avec huit à neuf pintes d'eau pour faire bouillir le tout, remuant quelquefois, lors que le tout s'é- paiffira paffez au travers un linge, preffez & refervez le bouillon, paiïèz le marc au tra- vers un tamis comme on palle la caffè, jettex les grains &écorcequi ne pourront palier, & remettez la poulpe qui aura palle avec le bouillon cy-deffus refèrvé: faites bouillir le tout àfeu clair, remuant par fois julques à ce que le tout foit réduit en confiltance de bouil- lie, lors ôtezdufeu, &àdemy-froidmêlez toute la dofe de la poudre cordiale cy-devant avec ladite bouillie dans le mortier, & adjoûtez une livre graine de Kermes en poudre, formez des pilules pefant douze dragmes, que vous ferez fecher fur des tamis renverfez, ces plottes durciront fort & diminueront; ilfautfaire cette compofiiion en Efté, carelles font tres difficiles à fecher, & moifilTent l'Hiver, li elles ne font dans unétuve,oupoîle, étant feiches elles ne perdent pas leurs facultez» & l'addition des mucilages du genévre, qui fertde liaifonà la poudre augmente de beaucoup fa vertu, car le genévre contient feul des vertus admirables : il eft pecioral, ftomachique, & diurétique, c'eft le theriaque des Allemans. On peut fans fe fervir de mucilages pour faire la liaifon des poudres & former des plottes, prendre de bonne eau cordiale, de feorzonere ou d'autre, & mettre toutes les poudresdansun grand mortier, puis y mêler de l'eau cordiale , piler &mêlerletout avec le pilon, remettre encore un peu d'eau, &ain(ipeu à peu piler & mêler, & adjoû- ter fuffifammentdeceseauxjufquesà ce que le tout fe puifïe lier & en former des plottes, comme cy-devant. Ces fortes de plottes feront plûtoftfeches que les autres, & ne feront pas fi difficiles à
faire fecher, mais comme les mucilages de genévre donnent beaucoup de vertu aux plot- tes, il faut ajouter à toute la composition demi-livre de genévre qui fe pilera avec le relie delà compofition, dans le temps qu'on les mêle & bat pour les faire lier, &fion y ajou- te fur le tout une livre graine de Kermes comme je l'ay ordonné, elles feront meilleures; quand vous en voulez donner il faut piler les pilules, car fi on les donnoit entières, le Cheval les rejetterait peut-eftre entières comme il les a prifesj on les pile groffierement, on les fait infufer fi on veut toute la nuit, ou on les mêle avec le vin d'abord qu'on les veut donner. La dofe eft de deux pilules, & on s'en fert à tous les ufages où l'on employé la poudre
cordiale j je m'en fuis fervy fort utilement, & trouve une grande commodité pour les por- ter, & pour la dofe qui eft toujours pefée. Je les ay nommé pilules theriacales, parce qu'elles ont la vertu de la theriaque, & quel-
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• PREMIERE PARTIE. 31
que choie de plus, puis qu'il n'y a aucun mélange de miel, & qu'elles font compofées deCn
«mples qui fortifient la nature ïans l'enflammer; ils refiftent à la corruption & confom- 1 ment cet acide fuperflu, qui eft l'origine de toutes les maladies quand il eft trop abondant, car il caule une fermentation qui ne ie peut abaiffer & détruire que par les Alcali qui font «ans les fimples qui la compofent, ainfi i'ufaee fera voir que fans trop échauffer elles réta- bliront la fanté. b Pour les tremblemens qui prennent aux Chevaux allez fouvent pour avoir beu trop frais,
une pilule pilée & mêlée avec chopine de bon vin les arrefte d'abord , fi c'eâduvind'Efpa- gne, encorplûtoft. Pour les Chevaux en Voyage qui fe dégoûtent, donnez-leur une couple de pilules pilées
pJ^Ullepintedevin, tenez-les deux heures bridez, ils mangeront en les débridant. On ^Tea donner par précaution pour prevenir les maladies: elles égalent en vertu la poudre putenant. Sibiendesgensavoientcefecret, ils ne le donneroient pas au Public, &
*-n jeroient un grand miftere. ori , ^0^ de la poudre cordiale fera de deux onces & comme la quantité ne peut nuire, fi
v n a Pas des balance.s, la prife fera de trois pleines cuilliers d'argent pour les grands Che- Re \.,de deux pour les petits: on l'infufe à froid toute la nuit dans une pinte de vin rou- 0^ ? « le matin on la donne au Cheval, qui doit eftre bridé quatre heures avant la prife, & _ , eu* heures après: il faut rincer le pot & la corne, avec encore un demy-feptierde vin M on donnera au Cheval pour luy rincer la bouche. ^en Peut infufer les pilules, ou les donner d'abord qu'on les a mêlées: on peut donner
1Tl P ottesoudclapoudre trois & quatre jours de fuite, tous les matins ; pour un Cheval Un r ^"du qui jette ou qui touflè, on peut donner ou les plottes, ou la poudre cordiale dans p , c"°Pine de vin d'Efpagne, elle fait fort bien: & ne craignez pas qu'il échauffe, car ce ^°^,aPPeIle chaleur aux Chevaux ne provient que dece fuc acide, qui eft trop abondant <j SI eftornac, qui fortant de là, trouble les digeftions & coctions qui fe doivent faire ru ^c"aque partie; ainfi lors qu'il eft hors de fon lieu naturel, il eft le principe delà cor- Ptionâç de la chaleur, & il n'y en a point d'autre aux Chevaux ; il faut donc le détruire
fçav6 ^U'"'Q^ troP fondant, & cela par des fels alcali ( comme le fçavent très-bien les qui ^ ^hymiques ) la compofition des poudres précédentes eft toute pleine de fimples _ q„ ncknt en alcali, doux, & qui détruifent cet acide, qui eft le principe de la chaleur jL nous voyons aux Chevaux ; outre qu'ils le détruifent, ils fortifient le cœur, & toute Uuif-^T6 ' ^U* ^ac^ement enfuite fe décharge par les conduits, ordinaires, de ce qui luy fair 1 Je.Prouver°is facilement que ce fuc acide qui eft penetrant & diflUvant, & qui fait (jese ac%eftiondansl'eftomac, eftlacaufede toutes les maladies, qu'on appelle chau- fer '. "Juand il eft trop abondant & qu'il fort de fonlieu propre, qui eft l'eftomac; mais ce Çjgà'-Pjptoft vous ennuyer que vous inftruire, le peu que j'en ay dit fuffit pour les fages. menr h ^'a^urer que la chaleur contre nature qu'on voit aux Chevaux, vient ordinaire- de la ]f ^"uc ac'de trop abondant, qui fortant de l'eftomac, eft le ptincipe de la corruption chaleur ; & de beaucoup de maladies : Revenons à nôtre fujet.
Chevi P°udre, comme auflî les plottes, font bonnes pour faire jetter la gourme à un 0UI a yorfquc; la nature eft pareflèufe à pouffer au dehors ce qui luy nuit: cette poudre feront °^eS reiter^es tro's ou quatre fois confecutivement reveilleront la nature, la forti- n'yau , eront<îu'uriChevaljetteratoutel'ritrmeurquicaufoit la gourme, & enfuite il elle efth ^e fauu*è gourme, comme il arrive lors que le Cheval a jette imparfaitement : bat du fl °nne aU^ Pom une ciiaude abbrevure, pour un tremblement, pour un Cheval qui ^'abonda nc'.^lae^^uJet aux tranchées, pour les avives, pour les Chevaux dégoûtez par ance des flegmes &cruditez, pour celuy qui eft morfondu & qui touflè, pour la gourme,
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32 LE -PARFAIT MARESCHAL-,
C h A. P. gourme, & pour plulìeurs autres indifpofitions, comme nous l'ordonnerons en temps &
17. lieu: il y a peu de maladies où elle ne ioit bonne, & les plottes auffi, & melme lors que les
Chevaux reviennent de l'arme'e, ou d'un grand voyage, qu'ils font hors de cœur, maigres
&haraflèz, qu'ils ont le poil mauvais &heriffé, & qu'ils ne peuvent engraiflër, quelque
nourriture qu'on leur donne.
Une cueilieréc ou une plotte pilée dans l'avoine à chaque fois, guérira une vielle toux,
& donnera bonne haleine. Cette poudre ou les plottes contribueront à faire jetter par les nazeaux les Chevaux qui y
auront difpofition; fon ordinaire effet eft d'évacuer par les urines, ou par infeniible tranl- piration, & de fortifier la nature en forte qu'elle puifïè chaffer ce qu'il y a d'impur, &qui luynuit, & la charge, & cela fans purgation, à laquelle les Chevaux ont de la répugnance. Il y a quantité d'autres defcriptions de poudres cordiales, qui font aujourd'huy en ufage ;
mais ou elles font trop chargées, ou trop peu ; les fimples qui compofent beaucoup d'au- tres poudres, ne font que des herbes desquelles il faut peu attendre d'effet aux Chevaux; car ils en mangent tous les jours dans le foin en plus grande quantité qu'on ne leur en don- neront en fixprifes de poudre, aufïï n'en voit on pas grand effet. Les racines & femences où la vertu des fimples eft concentrée font mieux : Cette poudre eft difpenfëe en forte qu'el- n'eft pas trop chère, & quantité d'autres poudres cordiales luy font de beaucoup inférieu- res en vertu, qui coûtent davantage: l'ufage vous fera connoiftre combien elle eft utile. Il n'y a que les Cubebes qui foient chères, parce qu'elles font apportées de loin, mais on s'en peut pafiër en triplant la dofe du genièvre ; quoy qu'à dire le vray les Cubebes foient ad- mirables en leurs effets, il n'y a que la feule Ille de Java dans les Indes qui en produife ; Ce fruit vient comme le poivre foûtenu de quelqu'autre arbre, & en grappe comme le raifin : & les Javans ne fouffrent pas qu'on porte du plan ailleurs, pour fe le conferver à eux feuls, quoy qu'il foit à tres-bon marché fur les lieux; il fortifie i'eftomach, nettoyé la poitrine, & réjouit le cœur languiflant. Comme il eft bon & prefque neceffaire d'avoir plusieurs remèdes pour un mefme but, &
que la poudre cordiale eft un de ceux qui viennent leplus fouvent en ufage, je vous en donneray une peu compofée, quoi qu'elle fafïë de bons effets ; je m'en fuis iërvy fort fou- vent au défaut de l'univerfelle, & l'ay trouvée fort bonne. Poudres Cordiales,
Prenez bayes de laurier > gentiane , ariftoloche ronde, mirrhe ', Iris de Florence,
rapure de corne de cerf, euula campana, de chacun quatre onces, zedoaire, anis & commin, de chacun deux onces, & fâbine autant, cauelle demi-once, doux de giro- fle deux dragmes, & deux onces fleurs de coquericot feches, qui eft le papaver Rhcas en poudre. Le tout pilé à part, &paiTé par le tamis de crin, bien mêlé enfemble, & gardé dans un
fac de cuir bien bouché & prede. ■ Laprifeeftdedeuxoncesdansduvin, infufé toute la nuit. On en peut donner feulement une once dans chopinedevind'Efpagne , ellereüilira
très-bien- Il n'y a qu'à voir cy-devant les effets & l'ufage de la poudre cordiale; celle-cy a les mê-
mes effets, hors qu'elle luy eft de beaucoup inferieure. La poudre cordiale des Marefchaux eft compofée d'anis, fenouil, commin, regliflê»
bayes de laurier, & rapure d'y voire, parce que le tout eft à bon marché; véritablement elle eft bonne; mais il y a à dire cent qu'elle puilTe faire les jnefm.es effets qae la nôtre, outre
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PREMIERE PARTIE. 33
outre qu'ils n'en donnent qu'une prife à un Cheval, & fouvent il en faut donner cinq ou C H A p.
Jix jours^de Fuite : ils l'appellent un breuvage cordial, l'expérience fera voir la vérité de 17. ce que j'avance; les Marefchaux appellent les quatre poudres cordiales, l'anis, lefe- "°^ cor'andre & regliiïe, ils en donnent de chacun demi-once, jugez ii cela peut faire 1 ertetdes noftr.es cy-devanr. |
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Du la Morve.
QjUmme la Morve eft une maladie froide, elle a quelque affinité-avec la vraye & la CHAP.
rauffe gourme, & avec le morfondement, je l'ay miiê enfuite. 18. Lia Morve eft un écoulement par les nazeaux d'une grande quantité d'humeurs flegma-
tiques, yiiqueufes, blanches, ou rouffes, jaunaftres, ou verdaftres, qui par fois ont Ur °rigine de la ratte, prefque toujours des poulmons, peu fouvent du foye ou des roi- gnons, lefquelles parties envoyent par la veine celiaque, ou par les conduits de la refpi- ration les humeurs les plus fubtiles, & par legofier auffi les plus épaifles de ces humeurs qui sarreftent dans le petit refervoir entre les deux os de la ganache, &de-là pouffant & arglu*ànt du lieu où elles font contenues, forment & nourriffent les glandes que nous oyons paroiftre, la matière qui refte s'écoule par les nazeaux, qui nous fait connoiftre la
maladie. rn°UVent: la caufe prochaine de la Morve eft quelque ulcere dans les poulmons, & ra-
en i" ^ans ^es ro'Snonsî lequel envoyant des vapeurs fubtiles & malignes au cerveau, fro'H Cre ^a *"ufrftance Par leur acrimonie, cette humeur fubtile venant à s'épaiflir par la '-^naturelle du cerveau, en empefche les fondions, & fournit une humeur com- fu't ''eau"forte, qui par fon acrimonie irrite les parties & augmente l'ulcere, quien- le a ^0^11'1 cét écoulement importun d'humeurs qui paroiffent aux nazeaux. Et comme |
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jugulaires fournitTent & communiquent une très-grande quantité de fang
,1 altéré par les vapeurs malignes qu'il reçoit continuellement de la veine laque comme un chapiteau d'alambic, ce fang au lieu de fe perfectionner fuivant for-
fè i^y Par la nature, fe corrompt, & de-là defeendant dans les poulmons les échauf- ' « bien loin de les nourrir & de les rafraîchir il y augmente les ulcères qui y font déjà.
~es caufes éloignées ou extérieures font prefque les mefmes que de la morfondure.
fan sn*8nes pour la connoiftre, font quand le Cheval hors d'âge de pouffer la gourme, osd '? r> jette grande abondance de matière par les nazeaux, &lors qu'entre les deux fes.ej^ganache, on trouve une ou plufieurs glandes attachées à l'os qui font douleureu- ché'e Peme le Cheval veut fouftrir qu'on y touche ; & quand elles ne feraient pas atta- morS' ^ el^es ^om ^ort dures ou ^ort douleureufes,'c'eft prefque toujours un ligne de m ye Cheval qui jette, & qui a une glande attachée, ne touffe point, cen'eftpasun
vent r Cnt' Pu^qu'ileft ordinairement accompagné de toux, & la morve eft fou- &le 'oux' outre que les Chevaux morveux ne jettent ordinairement que d'un côté, es morfondus prefque toujours des deux.
cro J ,en'a qui jettent dans l'eau de la matière qui fort par les nazeaux ; fi elle fumage, ils Ce[f ^-Ue ce n'e„ft Pas morve j & fi elle va au fond, que c'eft une marque de morve.
me d'C ePrcuve fait diftinguer le pus, qui eft proprement matière d'ulcere & d'apofthu- vaa'ufoTdrf le, ^e"me qu' f°rt des vaiileaux, &qui n'eft pas fi pernicieux, puifquelepus Tom T au' & le flegme fumage ; cette épreuve n'eft pas ii certaine qu'on y puif |
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34 'LE PARFAIT MARESCHAL,
C H A p. iê faire fonds : Si la matière qui fort par les nazeaux, s'y attache & s'y colle fortement,
i8. comme fcroit de la glu, c'eft une mauvaife marque ; & c'eft toujours matière de morve quoy qu'elle fumage. Si l'haleine ou la matière qui fort du net de celuy qui a la morve eft puante, la cure en
eft prefque toujours incurable ; cette mauvaife odeur procédant ou de quelque ulcere, ou d'une humeur corrompue: cette corruption dénoue tout au moins que la cure fera très- longue: Si dans le progrés de la morve, ce qu'il jette par les nazeaux, eft changé en ma- tière comme de l'écume, & que cela continué, ordinairement la maladie eft incurable & le cheval meurt bien-toft. J'ay veu des Chevaux morveux n'eftre pas glandez", ou s'ils l'étoient, la glande étoit
mouvante & petite, & ils en font morts, quoy qu'on aye fçeu faire: La feule connoif- fance qu'on avoit que c'étoit morve, étoit la matière fort gluante, s'attachant fortement aux narines, & fe congelant facilement dans les conduits, & qui ne coulant pas d'ellc- mefme faifoit peine au Cheval à refpirer; quand on l'avoit feringué & débouché, il refpi- roit plus facilement, mefme il y avoit des fibres fanguinolentes, qui dénotoient que la ma- tière procedoit de quelque ulcere, qui rendoit la morve incuiable. Quelques-uns ont voulu dire que le fiege de la morve étoit dans le cerveau, mais alTeu-
rementil eft dans le poulmon, rarement dans les rôignons,. dans le foye, ou à côté de la ratte, & jamais dans le cerveau; je parle de cela comme l'ayant bien reconnu, & le raifonnement que j'ay fait cy-devant eft fondé fur un principe duquel je ne me départi- ray point, qu'on ne m'aye fait voir le contraire. Cette maladie fe communique plus qu'aucune autre, parce que non feulement les
chevaux qui font prés de celuy qui en eft attaqué la prennent; mais l'air fe corrompt & s'infeâe, en forte qu'il eft capable de la communiquer à tous ceux qui font fous le mef- me toici: C'eft pourquoy il faut d'abord les feparer, & ne les point laifler boire dans tm mefmefceau; particulièrement certaines fortes de morves malignes; mais toutes ne font pas de mefme, & ne fe communiquent point fi facilement, mais il y a toujours du danger. Que la Morve vienne de caufe froide, je n'en doute pas: je ne doute pas non plus
qu'elle ne foit de tres difficile guerifon, toute la différence fepeut prendre du plus ou du moins de malignité : & tous ceux qui difènt avoir guery des morves fe trouveront avoir guery ou des faufles gourmes, oudesmorfondures ou des morves qui n'avoient gueres de malignité ; car afturément on n'en guérit gueres, quand je dirais point du tout, peut-eftrequejedirois vray. Toute Morve a fon fiege par un ulcere qui eft dans le poulmon, peu fouvent ailleurs,
laquelle s'augmente & confomme peu à peu tous les lobes du poulmon & finalement le Cheval meurt, & comme à frivatione ad habitum non àatur rcgreflïts : Si l'on ne prend ce mal dans le temps qu'on peut fortifier la nature pour l'obliger à confonder le poulmon & guérir cet ulcere malin, jamais on ne guérira de Cheval morveux: Que fi elle eft fituée dans la ratte, elle nç guérira jamais, puifque c'eft une partie qui relifte fort aux remèdes. Pour commencer la cure, on peut par une maniere de précaution barrer les deux veines du col, deux doigts au deflbus de l'endroit où l'on feigne, & y proceder en cette manie- re; coupez le cuir, découvrez la veine, détachez-la avec la corne de chamois, puis la liez avec de la foye double cirée, fans couper la veine, pour le péril qu'il y a qu'elle n'échape de la ligature, quand le Cheval mange & remue la mâchoire, avec laquelle une des bran- ches de cette veinea communication; empliflez-la playe de fel, & en faites autant de l'au- tre côté de l'encolure. Cette barrare de veine eft encore tres-profitable pour îesyeux foi- bles ou attaquez de fluxion ; ces vaines étant barrées, arrefteront le fang qui feroit porté avec
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PREMIERE PARTIE. 35
âvcc>tnpetuoiité au cerveau, il y en aura moins ; ainfi l'abondance de l'humeur acre qui C
tombe fur le poulmon diminuera, & l'ulcere pourraplûtoft eltre gueiy, tout au moins, on elt feur que ce barrement de veine ne peut nuire s'il ne profite : Je n'ay pas ordonné de couper la veine entre les deux ligatures, àcaufeque j'ay veu mourir des Chevaux parce <}u on n'a pu ratrapper la veine qui étoit échappée, la ligature ayant coulé quand le Cheval a mangé, & la vaine fera aaffi bien arreftée que fi l'on l'avoit coupée *,ne faut donner au Cheval morveux que du fon mouillé, luy faire faire un exercice
ÏPocieré fans le laiflèr croupir au coin d'une écurie : &pour fa boiflbnil faut fondre deux reti e ^ou^re dansunecueilleredefer, & tout bouillant le jetter dans un fceau d'ean, „ • 5r le foulfre, le faire fondre une féconde fois, & le jetter encore dans la mefme eau fL ^deftir.éepourla boifton du Cheval morveux : lefeî doux& balfamique du foui- gue^'11 e^ *e baume ^es poulmons, demeurera dans l'eau & contribuera beaucoup à les ç • rir- La morve quoy qu'incurable ne va pas promptement, mais infenfiblement ; l'a- gonie de la matière s'augmente à mefureque l'ulcere s'agrandit, & la partie dans Ia- M elie elle a fon liège, fe confomme; les plus proches en ibuffrent, la maigreur fai fit le de^r' ^ quelque nourriture qu'il puifTe prendre, il ne profite plus. Et comme il y a s Chevaux qui répugnent à boire de cette eau, où le foulfre a eité jette, onpeutpren- efH ^te ^'un Pa'n blanc d'un fol, prefteà mettre au four , c'eft à dire comme elle for ^u''l n'y a qu'à la faire cuire, & déleyer cette pâte dans l'eau où l'on aura jette le } pfre fondu, l'aigreur de la pâte corrigera le mauvais goût du foulfre, & empefehera da t ^ ^e s'en dégoûter, outre quelle rejouit l'intérieur du Cheval , & le nourrit fiév' *^.cereeft au poulmon, en s'agrandiflànt & le voifinage du cœur fera caufe d'une
^ re étique qui deitéchera tout le corps, & les morves finifîent ordinairement par-là; v ,au D°ut de fix mois ou d'un an, le Cheval meurt. Comme il eft incertain fi un Che- ta véritablement ce.tte morve, de laquelle ils meurent prefque tous, je croy qu'il faut Vo ,Sue'<îues remèdes pour s'en rendre certain , & dans l'opération qu'ils feront, us découvrirez s'il y a efperance de guerifon ou non; en tout cas la boiflon que nous
à cMi °r^orlnée, ne peut que luy profiter, quelque morve qu'il aye , particulièrement „Ie 3ui s'attache au poulmon, qui eft tres-méchante, étant envieillie: Et pour mar- da ^r''1 n'en faut pas d'abord defeiperer, il s'en voit qui fe font guéris d'eux mêmes aff1* Ur'e' mais à ceux-là, il n'y avoit point d'ulcere , la matière n'ayant pas elle c acre pour ronger & ronfommer la partie ; mais on n'en étoit pas certain,
che 0llVem Par ies bons remèdes qu'on pratique aux Chevaux morveux, on les met en n m,tl de guerifon, & li le poulmon n'étoit pas confomme, on en viendrait à fon hon- QiJ' .nia's '1 n'y a que Dieu qui puifTe rétablir une partie confommée. J'ay traité un cméi morveux un mois entier, luy faifant avaler tous les matins trois chopinesdevin ferj 1(îUe> danslefquellesjemettois deux onces de poudre cordiale, & les foirs je luy qu'il^U°!S les nazeaux avec un demi-verre de vin emétique , cela fit fondre la glande jett0vav°'t.entre]es deux os delà ga'naflè, & lefaifoit bien manger; il avoit l'œil bon, Reav' m°'ns' & toutes les apparencesdu mondeétoientqu'il devoit guérir; je le pur- mai!;' la'*% enfuite agir la nature toute feule ; le Cheval peu à peu devint de plus Pourrv e^,P?us maigre, & mourut : Je le fis ouvrir , & luy trouvay le poulmon toiit jettoif' Jf.^strcs-mal, comme je l'ay connu depuis, de l'avoir purgé pendant qu'il Pas, c'0Carsil J^tte7 fa purgation eft capable de le faire devenir morveux s'il ne f étoit J'en FlXne^y3-y expérimenté plus d'une fois depuis.
W donnatraiî^ Un autre'lue j'ay fait jetter abondamment avec le remede cy-aprés, le nant par deux fois; je le purgeay, enfuite je luy donnay trois prifesdeplottes E 2 s cor-
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3<5 LE PARFAIT MARESCHAL,
C h a p. cordiales dans du vin, trois jours de fuite, huit jours après trois autres prifès de même
j8. que les premières, ilnejettaplus du tout. Je le fis promener, & pour mieux procurer l'entière guerilon comme je le croyois pour lors , je reïteray cette purgation dix jours après, & finalement je le fis églander & luy ôter une greffe glande fixe, la playe bien con- folidéc, jeluytiraydufang, & lerenvoyay à un amy à qui il étoit, le croyant guery : au bout de fix mois il recommença àjetter, ètajetté plus defixans; ilfervoit à marcher le pas, & travailloit fort bien: enfin il devint fort maigre & mourut. . J'ay voulu vous rapporter ces deux exemples entre cent que j'ay traité, pour vous in-
fralire & vous faire connoiftre que lors qu'on croit un cheval morveux guery , fouventil eftplusmalque jamais. Ainfi quand un Marefchal ou un autre fe vante de guérir voftre Cheval morveux, ouilnel'eft pas véritablement, ou il ne le guérira pas facilement. Une maxime inconteftable eft qu'il ne faut jamais purger les Chevaux qui jettent, &
s'ils n'étoient pas morveux, la purgation pourrait les faire devenir: il faut fuivre la na- turedansles maux, & ne luy pas faire prendre un chemin tout oppofé, comme eft celuy de la purgation. La plus part des Marefchaux fuivent cette methode; mais elle eft tres- pernicieufe & j'en fuis plainement convaincu. Le vin emétique ne purge pas les Chevaux quand on en donneroit deux ou trois pin-
tes, il agit par infeniible tranfpiration, & ç'eft un tres-bon remede: La defeription en fera au Chapitre 2,3. |
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Remede pour faire jet ter.
CHAP. "^TOUS mettrons icy les remèdes pour cette maladie, étant jufte d'eflâyer fi le mal
19. J-^" eft defèfperé; & s'ilyaefperance, vous en verrez bien-toft de bons effets. Avant tout remede, il faut remarquer fi le Cheval que vous voulez entreprendre de
traiter, eft grand mangeur ; car s'il eft délicat, aflurément vous n'y trouverez pas de fatisfaâion, puis qu'une partie des remèdes que vous ferez obligé de luy donner, le dé- goûteront davantage, ainfi vous aurez autant de peine à le remettre en goût, & vous y perdrez autant de temps, comme à le traiter de fa morve, & finalement vous y échoue- rez; ainfi la premiere chofe qu'il y a à confiderer , eft que le Cheval que vous voulez traiter, mange très-bien ; il luy faut ôter l'avoine, puis mettre une chopine d'eau de vie, & une chopine d'huile d'olive dans un pot, brouiller & mêler bien le tout, & l'en ferin- guer tous les jours cinq ou fix fois dans les nazeaux (avant de prendre de cette compofi- tion aveclaferingue, il la faut mêler enfemble,*- afin que l'un ne fumage fur l'autre.) Cette maniere de feringuer guérira des petits ulcères, que la matière acre & maligne aura fait dans les nazeaux, & facilitera la defcentedefdites matières qui fe figent & fefechent dans les conduits, & empefehentenfuite la refpiration: il faut feringuer de cette ma- niere, non feulement avantqu'on donne unrernede pour faire jetter, mais encore après qu'on aura donné le remede , cela facilite cette évacuation, & le Cheval en eft dautant foulage. Prenez enfuite quatre cueillerées de fort vinaigre, autant de bonne eau-de-vie, diflòl-
vez dans le tout une dragme dé theriaque, qui ait plus de deux années, &y ajoutez un fcrupule d'ellébore blanc en poudre , qui eft le poids de vingt-quatre grains, & deux grains de poivre long en poudre ; mêlez le tout, & le donnez au Cheval morveux par les nazeaux, la moitié de chaque côté, puis le promenez au pas une heure, étant couvert, & le laifTez flairer la terre, il jettera infailliblement beaucoup; le remede le pourra dégoû- ter , |
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P R E M I E R E P A R T I E. 37
Ki °^ ^ "e ^aUt ^as sc'tonner ' car bien-toft après il mangera, que s'il a quelque partie Chai,
nobie offênfée, comme nous avons dit, il mourra dans peu de temps; s'il ne meurt dans 19. ce temps, il y a quelque eiperance : il faut avant que de donner ce remede, tenir le Che- val bndé quatre heures ; & deux heures après feulement ; outre cela il faut le foir & le matin Ie Promener une heure : quoy que le Cheval ne meure pas de cette évacuation, & qu'il n'ait aucune partie noble confommée, je n'affure point qu'il guerifle de la morve, s'il y agrand Wcere, mais il ne mourra pas fi-toft. ,&i au bout de heut jours il continue à jetter, il faut réitérer ce remede, & tâchera
*lte venir en matière la glande, par le moyen des retoires, emplâtres ou cataplâmes pro- to (?Cc'a' commeeft['onguentdécritauChapitreXIII.delafouiregourme, ou ie faire Hîber par un cautère aciuel ou potentiel : Le cautère aciuel ou le bouton de feu n'eft au-
e chofe qu'un fer ardent qu'on applique fur la partie qu'on veut faire tomber: comme le
aUtçre potentiel eft ce que nous appelions vulgairement une pierre de cautère; quelques- 5îs l'appellent cauftic, qui brûle infenfiblement la partie, de laquelle enfuite il tombe une elcarre. Au lieu du cautère potentiel ( qui eft la pierre de cautère ) prenez une lancette, ouvrez
Ja glande jufques au milieu, puis laiffez faigner le trou, & mettez dedans gros comme une febve d'arfenic, enveloppé avec du papier; mettez-le jufqu'au fond, bouchez le trou avec du coton, au bout de cinq ou fix jours la matière commencera à fortir, & palle neuf ou dix, il tombera une efearre, qui fera comme le cerneau qui fort d'une noix; s'il y relie de 1 impureté ou de la chair baveufe, tenez le trou ouvert avec de l'egyptiac, dans lequel voüs mêlerez du précipité rouge, ou reagal, & tiendrez le trou ouvert le plus que vous Pourrez. oi la glande par les remèdes ne vient pas en matière, il faut tâcher à la faire re foudre,
appliquant deffus de puiilàns refolutifs, comme ferait le vinaigre, la leffive, les cendres <je ferment, l'alun, le nitre, L'huile de pétrole, d'euforbe, & autres qui ont la vertu 0 atténuer & de rendre la matière fubtile, volatile, &aiféeàdiffiper. L'onguent de althéa, lerefomptif, l'emplâtre de melilot, font bons pour ramollir &
Pourreloudre: vous pourrez compofer un cataplaûne avec les racines de courges fauva- Ses, en Latin brionia la racine d'iris, lemeil, & la craffe ou la lie d'huile de lin. J ay mis tous ces refoîutifs cy-deiïùs pour contenter & inftruire les curieux ; mais il y a
bien du hazard fi une glande fixe & attachée à la mâchoire, & de plus, fort dure, cede à Ces remèdes, outre que comme l'endroit eft incommode pour les appliquer ; l'on n'en a Pas aifément le fuccés qu'on attend ; je croy donc qu'il n'y a rien de meilleur que de ra- mollir & d'avoir recours au bouton de feu, ou au cautère potentiel, qu'on fera avec un Morceau d'arfenic óu de fubîimé, ou quelqu'autre cautère. Quoy que les ramollitifs ordinaires ne faflènt pas grand effet, il y en a qui font plus pro-
pres au fujet les uns que les autres; vous pouvez avec confiance pratiquer le fuivant, le- quel dans les commencemens avant que la glande foit parvenue à une extrême dureté la Pourra refoudre ; je puis vous aflurer qu'il m'a bien reiiffi. |
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Pour refoudre une Glande.
J? f N.EZ demi-livre de lin battu & mis en farine fine, démelez-le avec une pinte de CHAP.
tort vinaigre, pour'en faire comme une bouillie, qu'il faut faire cuire fur un petit feu 20.
fort clair, en remuant làns cefife : lors que la compofition s'époifllra, mêlez parmy fix on- E 3 ces
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38 LE PARFAIT MARESCHAL,
C H a p. ces huile de lys : le tout bien mêlé fera appliqué chaudement fur la glande, & une peau d'a-
20. gneau par deffus comme on pratique pour la gourme : appliquez de nouveau ce cataplafme tous les jours ; dans deux ou trois applications, la glande fera fond uë. On peut pratiquer ce remede aux gourmes & fauflés gourmes ; & s'il ne reùffit pas à la glande d'un Cheval mor- veux , c'eft mauvais ligne. ■ Quand on traite un Cheval morveux avec delTein de le guérir, les remèdes qu'on donne
intérieurement joints avec ceux que je viens d'ordonner, doivent faire fondre & refoudre en partie la glande , ou l'amener à fuppuration ; & lors on conclud que le remede a bien opéré, & qu'il.a attaqué la caufe du mal, puis que la glande a diminué ou eft plus mou- vante, & de grofïe & dure qu'elle étoit, eft plus petite, ou eft ramollie, ou s'eft déta- chée ; car c'eft toujours un bon ligne lequel des trois qu'il arrive, qui marque que le reme- de a fait de bons effets: il ne faut pas fe méprendre & fe flatter en traittant cette maladie, car au déclin de la Lune, fouvent les glandes diminuent d'elles-mêmes fans remèdes; mais on eft bien éloigné de fon compte lors qu'au croiflant prochain, elles reviennent en leur état, & parfois plus dures ou plus attachées qu'elles n'étoientj c'eft pourquoy après la diminution au déclin, laifiëz paffer le croiflant qui fuit avant de rien conclure de bon. Quoy que la glande ne foit pas la caufe de la morve, mais feulement un effet; & que
lors qu'on l'a'ôtée on 11'ayt pas guery un Cheval: néanmoins comme tout le monde ne longe qu'à faire églander les Chevaux morveux ,& que les Marefchaux ne vous propofent autre chofe, ce qui eft un abus, car c'eft commencer par où il faut finir : j'ay fait églander jufques à trois fois un même Cheval, fans avoir pu le guérir de cette maladie, quoy que je luy eulTe fait prendre de bons remèdes. Peur l'églander il faut l'abattre, & ayant ouvert la peau qui couvre la glande, on y atta-
che deux fils bien forts dechaque côté, pour tenir le playe ouverte pendant qu'on fait l'o- pération, en cette forte ; il faut avec le pouce fans aucun ferrement décerner la glande, ôcladétacherpeuàpeudelaganache, parce qu'elle eft abbreuvéeèt nourrie par beaucoup de petites veines, qui étant coupées on ne pourrait fi toft arrêter le fang: fi elle eft fi fort attachée que le pouce ne puifle pas la feparer de la ganache, & que vous voyez quelque vei- ne qu'il faille necefiairement couper, il la faudra lier bien fort avec un fil avant de la cou- per, pourarrefterlefang, & continuer de la forte à décerner jufques à ce que la glande foitdétachéeabfolument, lors on lie fortement ce qui la tenoit & ce qui la nourriffoit, puis on couppe toute cette glande, qui en contient une infinité de petites, qui toutes en- femble faifoient cette grofie : L'opération finie, il faut bien efîuyer l'endroit, ôrer tout le fang, & toute l'humidité, puis avec un pinceau palier de bonne huile de vitriol par tous les endroits que vous avez coupez, afin de reflèrrer toutes les fibres & petites veines coupées, quiontabbreuvé, nourry, & fait groflir la glande: cette huile brûlera les orifices, & ar- reftera par ce moyen leur communication, car elle fera comme une croûte, laquelle tom- bant il s'y fera une cicatrice capable de tout arrefter pour un temps; ainfi la glande ne re- viendra pas fi-toft. Vous emplirez enfuite le vuide qui eft fous la ganache avec de la fHafïè frottée de bon & fort egyptiac, & lierez l'apareil avec les fils qu'on a cy-devant attachez quand on a fendu la peau, & continuer à toujours manger la chair; car d'abord le vuide s'emplira d'humeur, ouplutoftdechairbaveufe&fpongieufe, qui toujours fera capable .de former des glandes, ou tout au moins ell£ comblera la ganache, fi continuellement jufques à guerifon vous ne tenez le lieu ouvert avec de la filafïe frottée d'egy ptiac mife com- mepar force, afin de conferver le vuide entre les deux os de la gansene : fi rncfme il s'em- plifloit trop contre voftregré, refrottez avec le pinceau tout l'endroit avec de l'huile de vitriol, ce n'eft pas avec fefprit de vitriol, c'eft de l'huile qui eft beaucoup plus cauftic& |
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PREMIE REPARTI E. 39
qui fera plus d'effet : Et tous les jours pcnfant le mal, il le faut laver avec du vin tiède avant C h a
a y mettre la fiiaflè, & le mal guérira, ainfi n'ayant pu difiòudrc la glande, vous la coupe- 20. rez. J'en ayveuôter une fi dure, qu'une coignée ne la pouvoit mettre en deux, quand on 1 eut ôte'e de fendroit où elle étoit attachée. Il ya des Chevaux morveux qu'on 3 églandez plufieurs fois, & la glande eft toujours re-
venue comme auparavant, fi cela vous arrive, tenez vous pour dit que voftre e'glandement ne guérira pas voftre Che va!, & que fi vous n'attaquez le dedans, pour avoir ôcé la glande, vous ne 1 avez pas guery de la morve ; que Ci après l'opération vous avez frotté toute la playe avec del huile de vitriol, comme je l'ay enfeigné cy-devant, & pris foigneufement garde °"~ ne foit pas refté la moindre partie de la glande, qui eft capable d'en faire revenir une grolle que la precedente: ne concluez rien de pofîtif, voyant une glande extirpée; ar ce fera le déclin de la Lune qui fera cet effet ; fi enluite dans le croiflant elle ne revient pas, lors vous pouvez condurre que voftre remede a bien opéré ; comme la glande eft aulee par la matière qui fort par les nazeaux au déclin de la Lune, elle eft moins abon- ante' & ainfi les glandes diminuent, & tout au contraire au croiflant: J'ay déjà expliqué Mue la matière qui coule par les nazeaux, ne vient pas immédiatement du cerveau, mais spoulmons, dufoye, oudelaratte, & monte par legozier ou par le conduit delà ref- V ration, & fe rend dans un efpace comme un petit refervoir, qui eft entre les deux os de ganache ; & de là fi elle eft ttop abondante & qu'elle ne puifle îortir toute par les nazeaux, j e P°uflè de l'endroit où elle eft arreftée, & forme les glandes plus ou moins groflès, fe- qtf'?Ue *a mat:'ere eft P'us ou moins abondante. Il eft aifé de conclure de ce railònnement, qu'il ej? a^e7, inutile d'églander les Chevaux avant qu'on ayeveu qu'ils jettent moins, & qUe]S °ient en voye de guerifon par les remèdes qu'on leur a pratiqué ; qu'il foit véritable che ^^^e vienne d'embas, & qu'elle ayt le refervoir que j'ay dit entre les os de lagana- PolTM natom'e ^u ^neval 'e perfuadera fans avoir lieu d'en douter; outre qu'il eft im- rne t ^ue *e cerveau puifle fournir cette quantité de matière qui s'écoule continuelle- du"t ar-?snaîeaux' ma's °^'ge la nature à la pouflèr des parties baffes, par les con- tées j£e'''ay^'t' en fourniflant cette humeur acre & claire qui tombe fur les parties affèc- Ruer'fT ^a a'terées par la chaleur étrangère, ou par l'ulcere qui eft en i celles: ainfi en peant ces parties elles n'envoyeront plus au cerveau ces vapeurs malignes qui fe chan- cha eneau' & qui de là retombent &caufentledefordrequej'aydit: Ce raiibnnement pas|rin5ra quelqu'un qui ne cherche qu'un remede affuré pour guérir fon Cheval, &non jüfqvi» !ongdifcours. Aceluy-là, jedirayquefijelefçavois je luy enferois part, mais niaise a Pre*"ent il m'a efté inconnu. Les fuivans peuvent reiiffir fi on les fait avec foin, -lsJe ne fuis garand d'aucun. Autre Remede pour la Morve.
quoyn^ ^ 'e Cheval foit églandé, il peut arriver que n'étant pas entièrement guery,
re, q^ ^n l'aye fait jetter avec cet autre remede, lequel a fait feulement fortir de la matie- efficac' xa V0^e ^ en ^anle *"ans °ter 'a caufe : je vous en donne icy un autre qui eft plus rneférfki ^ui apportera la guerifon, fi le mal eft en eftat de recevoir du fecours;maisil feuip0 tres"railbnnable de commencer par le premier, puis qu'il peut arriver que luy Avant""* 8uerir ]e Cheval, fi le mal n'a point tant de malignité.
^eftbus (Je*"?'11125 cno^esi faites barrer les deux veines du col, deux doigts ou environ au
Puis prene! en^ro't ou l'on rire du fang aux Chevaux, j'en ay donné la memode cy-devant ;
^ettet-le t ta^ac ^e ^reu"* coupé menu, comme on le prepare pour fumer, une once,
trempej- dans une chopine de bonne eau de vie l'efpace de fix heures, coulez au
travers
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40 LE PARFAIT MARESCHAL,
travers d'un linge fans l'exprimer bien-fort, jettant le tabac comme inutile: faites tenir
voöre Cheval morveux bridé au matin pendant quatre heures, donnez luy par les deux na- zeaux un demy verre de ce remede, & le promenez enfuite un quart d'heure en main", la telle baffe, & le laiffez enfuite bridé deux heures. Si voftre Cheval n'eft point dégoûté de ce remede, & qu'il mange fon ordinaire comme
de coutume, il faut le lendemain l'ayant encore tenu bridé quatre heures, luy en donner un demy verre, la moitié par chaque nazeau, & le promener comme auparavant ; de-là à quelques jours vous augmenterez peu à peu la dofe jufques à ce que vous jugiez qu'elle foit aflez grande pour le faire bien vuider; & continuerez tous les matins, oude deux jours l'un, ou melme de trois & quatre jours l'un; s'il jette en abondance, ou qu'il aye grand battement de flanc, ou qu'il foit trop dégoûté, jufques à une entière guerifon, qui fera dans un mois ou cinq femaines : Je fuppofe toujours que le Cheval ne fe dégoûte point, car s'il lé dégoûte il ne faut pas luy en donner le lendemain, mais attendre qu'il aye rep ris le manger pour recommencer à luy en donner par les nazeaux. Si voflre Cheval morveux a efté trop tourmenté du precedent remede, & que vous
voyez qu'il luy caufe trop d'agitation, il faut ceffer & infufer dans chopine d'huile d'olive deux onces de tabac fur les cendres chaudes toute la nuit, & le lendemain en couler ua verre pour luy en donner la moitié par chaque nazeau, la liqueur étant tiède ; cela adou- cira l'acrimonie des humeurs, & fera plus fupportable au Cheval, & le fera jetter quelque quantité de matière, & continuer obfervant toutes les circonftances que nous avons dit pour le manger & pour le battement de flanc. Enfin il faut ufer de jugement pour augmenter ou diminuer la dofe, félon que vous
verrez que le Cheval mangera bien, ou perdra le manger, & qu'il jettera plus ou moins. Souvant la nature guérit les ulcères internes, qui font la fource ordinaire de ces vilaines
matières qui fortent par le nez, lors que par une grande évacuation elle eft délivrée de quantité d'humeurs acres & malignes qui entretiennent le mal: pour guérir une ulcere il n'eft befoin que de le nettoyer ou mordifier, la nature fait aifément le refte. Ce remede fera jetter une quantité prodigieufe de matière, il y a des Chevaux qui le
fupporterontgayement fans eftre dégoûtez, & mefme la glande fe fondra au déclin de la Lune ; mais fi au croiffant elle revient de nouveau, il faut continuer le remede. * Que fi après un long ufage d'iceluy le Cheval jette moins, & qu'il y ait apparence qu'il
ne veuille plus jetter, ceffez pour quelquesjours le remede: & s'il nejettoit plus du tout, comme il arrive quelquefois, donnez luy trois piifes de poudre cordiale trois jours de fui- te , chaque prife dans une pinte de vin blanc ou rouge, & peut-eftre que la glande ne re- viendra plus, & qu'il guérira. J'ay donné ce remede à des Chevaux qui n'en ont pas eu le moindre battement de flanc,
& qui n'en ont jamais perdu un coup de dent, ceux-là en font guéris pour un temps; mais enfuite quelques-uns ont efté en eftat de recommencer. Lors que le poulmon qui eft le liège ordinaire de cette maladie, eft fort intereffé, qu'il'y
aune notable pourriture, les Chevaux n'en gueriffent pas, & le remede precedent avance- ra leur mort; mais lors qu'ils n'en peuvent réchapper, parce que le poulmon eft contorn- ine , il vaut mieux en eftre dépêtré toft que tard. Je vous donne avis que (5 vous avez deffein d'effayer à guérir un Cheval morveux, il faut
avant toutes chofes, quelque remede que vous ayez deffein de pratiquer, au croiffant for- tifier & aider la nature à pouffer au dehors fans l'irriter ; à cela les prifes de poudre cordiale, latheriaque, l'opiate du Kermes, & les pilules cordiales réitérées feront fort bien ; dans tout le déclin leur donner les remèdes qui font jetter par le nez & les feringuer ; fionob- fei ve cette methode on en aura plus de contentement, quoy que je ne fois garant de rien. |
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PREMIERE. PARTIE. 41
■Les parfums font peu profitables aux Chevaux morveux, quoi qu'ils les faffênt beau- Chap.
«oup jettera fans violence; mais ils les dégoûtent, les amaigrilfent & les defféchent trop. 20. |
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Parfum four faire j etter.
JpRE>sr£2 betoine, verveine, armoife, véronique, meliflê, fcabieufè, aigremoi- CHAP.
c. "e > abfînte, mente, hyfope, fauge, ou tout ou partie : faites les brûler fur un ré- Zl_ r0M- ' Par le moyen d'un fac percé,faites recevoir au Cheval la fumée par les nazeaux,elle j ]§era à jetter abondamment, s'il reçoit cette fumée pendant un quartd'heure.
con vi§ne feuvage ou viorne qui croift dans les hayes, coupée menu toute verte, & q J"c3ffée enfuite, jette une odeur qui a la vertu de faire jetter abondamment. On dit lo e,nu't à la veuë; mais l'expérience vous fera voir le contraire : elle a plus de vertu rs qu'elle eft en fleur : A dire nettement mon avis, je n'ay pas trouvé grand foulagement
r- xParfums, je les ay voulu pourtant mettre icy pour contenter tout le monde, mais fe- |uant un Cheval on a l'effet des parfums, & mefmes des plumaceaux, & on ne les dé-
&oute pas; mais comme les parfums font en grande recommendation aux Marefchaux , c . *lu ils vous les propofent fans celle, j'ay donné la defcription du meilleur qu'on puiile rai^, &le meilleur n'elî pas grande chofe, & je ne confeille à perfonne de s'en fervir. .Pendant que vous pratiquez tous ces remèdes, il faut nourrir le Cheval, d'alimens qui p Iïleâ:ent ; car on facilite les évacuations qu'on eft obligé de faire : quelques-uns deîà- | reUv.etlt *e fon mouillé, & veulent donner de l'avoine: pour moy je me fuis toujours ^•s"bleri trouvé de ne leur donner que du fon; car l'avoine occupe trop la nature pour la fe aV eu ^es Cnevaux jetter par les nazeaux fïx années entières, qui ne laifToient pas de
1' Vir ût de courre à la chaflè, de fatiguer, & de manger comme les autres ; mais enfin I e maladie les emportoit, on n'y faifoit plus de remede, & on laiffoit faire la nature,
sljourriflant comme les autres. .J en ay v^ d'autres, qui ne font point guéris pendant qu'on leur faifoit ces remèdes; & eue^UC^Ue temPs après, lors qu'on n'efperoit plus de guerifon, ont efté parfaitement
e?f5iî' mais le nombre en eft petit.
Autre remede ^our la Morve.
PRENEZ un pot capable de contenir cinq chopines ou trois pintes , empliflcz-en CHAP-
„■ e l.'ers avec la feconde écorce d'aune, vulgairement appelle verne, c'eftun arbre 22. Hle Crf0lk ^C *on§ ^es eaux ' ^u' *"ert a ^a're ^es ^eSes' ^es échelles, & autres meu-
e °°is de peu de valeur, le bois tire fur le rouge quand il. eft écorcé : râpez ou à n^eï JP^n.u cette écorce , mettez dans ce pot deux pintes d'eau , faites bouillir reft lC > Ju^lues à la confomption de la moitié remuant par fois , ainfi il ne doit fomr ^U Une P'nte ^e u<3ueur 1 remettez encore une pinte de nouvelle eau, & la faites con- pafl-£rn.er' remettez-en encore une pinte, & la faites confommer une troifîéme fois, puis lena.L610^1' & mêlez parmy la collature une demi-livre d'huile d'olive, &le tout tiède, fairea" n" my"feptier' faites avaHer le refte au Cheval, &le demi-feptier il le luy faut ~oaerPar les nazeaux, puis promenez voftre Cheval bien couvert une demi-heure: |
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I
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4i LE PARFAIT MARESCHAL,
G H a p. ce remede fera jetter abondamment, & quoy que le Cheval ne jette que d'un cofté, il le
ji. fera jetter des deux ; fi huit jours après avoir pris le remede il n'eft guery, réitérez comme auparavant, peut-eftre guerira-t'il, & j'en ay guery, & manqué plusieurs, mais il n'y a au- cun péril à le pratiquer; que s'il n'eft guery, barrez-luy les deux veines du col : enfiiite faites luy avaller quatre prifes de pilules cordiales, une prife chaque j our fans intermiffion, il guérira, ou il ne guérira pas. Autre remede pour la Morve.
Prenez caftoreum de Levant une onze, concafïèz-legroffierement, gentiane, & fabi-
ne, de chacun une once & demi, coupez menu lâfabine&concafTez la gentiane, faites bouillir le tout dans cinq chopines de fort vinaigre, & réduire à force de cuire à trois cho- pines qu'on laiflera refroidir,puis palier par un linge & fort exprimer. Bridez le Cheval trois heures, puis luy donnez une chopine de ce breuvage, couvrez-le,
& le mettez à l'écurie, il fera fort malade, battra du flanc &mefme il luy prendra quelque- fois un tremblement par tout le corps ; mais c'eft le remede qui agit : s'il le couche laiflez-le couché, il fe relev era quelque temps après : deux heures après la prife du remede,promenez- le une demi-heure en main, s'il jette par la bouche quelque morceau de fon poulmon, com- me il arrive quelquefois en touflànt, voftre Cheval eft incurable, & vous le pouvez ofter en toute feureté; mais s'il ne jette que par le nez, pourveu qu'il ne jette pas vert ny du fàng, il n'y a rien de defefperé : d'abord que voftre Cheval aura repris apetit qui fera après ua jour ou deux jours, quelquefois trois. Donnez luy une autre chopine le matin, obfervant toutes chofes comme à la premiere
prife, & quand il mangera bien donnez-luy la troifiéme chopine, avec les mefmes pré- cautions que la premiere: après tout cela il le faut promener tous les jours une demi-heu- re en main, s'il doit guérir, infenfiblement il jettera moins, & finalement il ne jettera plus, & fera peut-eftre guéri : que fi après l'une des prifes la matière qu'il jette eft verda- tre, c'eft un tres-méchant figne, & apparemment le Cheval eft incurable. Cette recepteen a guéri que l'on croyoit morveux, elle en a manqué beaucoup, & en 3
fait mourir quelques-uns qui avoient le poulmon tout pourri, & par confequent qui ne pouvoient pas vivre long-temps, ainfi on eftoit bien-heureux d'en eftre défait. La Morve & le Farcin ont grande affinité, lesfarcins incurables dégénèrent en morve
& cette forte de morve eft abfolument incurable. |
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Vin Emetique.
CHAP. "][ E vin Emetique donne bon appétit aux Chevaux dégoûtez, il produit de bons effets
13. A-' étant donné fréquemment à ceux qui font malades, & il fait des merveilles lors qu'on le donne avec les purgatifs, car quoy que de foy il ne purge point ; il fait mieux agir les purgatifs en débouchant, jufqueslà qu'il fait uriner exceflivement, lors que la nature a befoin de cette évacuation. Il eft auflï très-excellent pour les lavemens. Il faut avoir cinq ou fix morceaux de verre d'antimoine du plus beau, les piler bien menu, & les mettre tremper toute la nuit dans une pinte ou cinq demy-feptiers de vin blanc ou rouge, le len- demain on retire la poudre de verre d'antimoine, & on la laifle fecher pour une autrefois, &le vin eft emetique ; voftre poudre durera un an à cela, & fera toujours fort bonne. On peut avoir un gobelet de regulle d'antimoine, dans iequel on met tremper du vin» en
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PREMIERE PARTIE. 43
en vingt-quatre heures il eft rendu émetique, & cela continuellement, pourveu qu'on C h
aye foin toutes les fois qu'on a mis infufer du vin dans le gobelet, de le bien fablonner 2 avec de l'eau, pour ôter toute la lie & la crailê qui s'eft attache'e aux parois du gobelet. On peut auffi faire du vin émetique en pilant du foye d'antimoine, & en mettre une cou-
ple d'onces dans une bouteille de trois chopines, l'emplir de vin blanc ou rouge, au bout de vingt-quatre heures en ôter cinq demy-feptiers, & remettre de nouveau vin dans la bouteille, en ôter tous les jours & en remettre, vous aurez un an entier de bon vin émeti- tique de cette façon, & fans autres frais que ceux du vin. On peut auffi dans une bouteille mettre deux onces d'algarot, & du vin par deffus, il fera de fort bon vin émetique. -ka poudre Angélique fera le mefme effet, & beaucoup mieux que toutes les prépara-
is d'antimoine, il en faut une once fur une bouteille de trois chopines. Vousvoye* ?ju n n'y a pas beaucoup de frais pour avoir du vin émetique, & il produira aflùrément de . . .u%e du vin émetique continué purifie le fàng, refifte à la corruption, donne bonne
haleine, car il débouche & defobftrue les conduits du poulmon, ce qui fait la difficulté «e refpirer, & il maintient le Cheval en fanté prévenant les maladies. " eft à remarquer que dans les païs où la bière eft en abondance, & où le vin eft rare, on
Peut mettre de la bière fur toutes les préparations d'antimoine où j'ay ordonné de mettre du vin: elle fe rendra émetique & fera de bons effets; & pour les lavemens, il n'y a point "e meilleure décoâion que de la bière émetique, à laquelle on ajoute ce qu'on veut de ttteftne qu'aux autres décoctions. Je finis ce Traité de la Morve par une obfervation qui eft bonne. Il faut remarquer fi
Votre Cheval engraiffe & amende en le traitant, & luy donnant des remèdes, que ce fera
j*n très bon figne, le poulmon ne fera pas deffeché ; car affurement il amaigrirait au lieu
„engraiffer ; le poulmon n'eftant pas deffeché & prenant nourriture, on aura quelque
^Perance de le guérir ; mais ne vous ennuyez pas, car ce mal ne fe guérit pas en peu de
en3>s, deux & trois mois font bien-toft écoulez, & on ne les a pas guery pour cela.
Si tous les jours vous donnez au Cheval morveux que vous avez long-temps traité une
Pmte de vin émetique ou de bière émetique avec la corne, & par les nazeaux un demy- pPtier de plus duditvin ou bière, & continuez trente jours, vous pourrez guérir voftre Si pendant ce temps, il jette parles yeux en abondance de la mefme matière que du
?e* ì aflùrément fon mal eft incurable, particulièrement s'il continue huit ou dix jours à Je<ter par les yeux. , Si pendant que vous traitez voftre Cheval de la morve , il luy pouflè quelques boutons
0e»arcin, quoy que les boutons fe gueriffent facilement, & qu'il n'y aye point de corde ny aucune malignité aufarcin, le Cheval eft incurable. *\ ne manquerait autre chofeàce Traité de la Morve, qu'un remede affuré, c'eft ce
quejen'ay jamais trouvé & qu'on ne peut trouver ; mais on foupçonne fouvent de morve ies Chevaux qui ne l'ont pas: quand je dis morve, j'entends celle qui eft incurable, & °n ne peut eftre affuré fi elle l'eft, qu'on n'aye pratiqué de bons remèdes, lefquels s'ils'ne «uffiffent pas, on peut conclure que la morve eft incurable ; &on n'a pas le chagrin d'a- °ir abandonné des Chevaux de prix qui auroient pu fe fauver , & cela fouvent fur le *apport jjg gÇns qUj les ont condamné faute de les connoiftre. |
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Fa i- D«
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44 LE PARFAIT MARESCHAL,
Des maux de Tejie caufez. d'humeurs bilieufes.
CHAP. T7 N France on appelle maux «le tefte aux Chevaux toutes les maladies mortelles qui
24. ■*-'font inconnues aux Marefchaux, il y a des maux de telle qui font comme lajauniiîè aux Hommes; mais funeftes& tres pernicieux. Et pour en donner une particuliere con- noillance, il faut fçavoir que ces fortes de maux de telle proviennent d'un épanchement de bile qui regorge abondamment de tous cotez, & qui afflige toutes les parties principa- les du corps: celle qui flotte dans l'eftomac, ôte d'abord '.'apetit, & décraque la digeftion : cede qui eft dans les veines & artères caute la fièvre, qui emporte bien-toit le Cheval : cel- le qui fé trantporteà la telle en trouble toutes les fonctions; ce qui fait que le Cheval a peine à marcher, & qu'il eft morne, & tout entrepris de fes membres. Si l'on tire du fang au Cheval dans cette maladie, d'abord qu'il eft figé il devient jaune
en fafuperficie, & l'eau qui le fumage eft toute.rouiïe & jaunâtre, marque afiurée que la bile s'y eft gliflée en trop grande abondance. Les lèvres du Cheval font pareillement jannes au dedans, mefme les yeux participent
de cette couleur. C'eftce qui a fait nommer cette maladie attxAìfemams gçîpefufibi, qui veut dire la ma-
ladie jaune.. Comme ils l'ont mieux connue que nous, ils ont inventé un remede qui a efté vendu chèrement par un Médecin de Chevaux Allemand à un François,, qui me l'a communiqué: l'ayant éprouvé je l'ay trouvé bon ; cardans le temps que je l'ay éprouvé, on ne connoiffoit point d'autres maux de tefte que ceux-là. Depuis le mal a changé de nature ; comme il a d'autres caufes, il a fallu chercher d'autres remèdes fouvent affez inutilement. Le Cheval attaqué de ce mal, mange mollement, tient la tefte baffe , l'o- reille abbatuc, l'œil trille, les nazeaux ouverts, & chancelle en marchant : s'il n'a pas ces lignes, le remede cy-aprés ne luy fervira à rien; car tous les maux de tefte ne pro- viennent pas d'une mefme caule , & on fe peinera inutilement à le luy faire, s'il n'a fon origine d'un épanchement debile. Comme les maux qu'on appelloit maux de tefte, les années 16Ó0.& i66i.&ceux des années 1669. & 1670. &fuivantes, qui ont fait mou- rir beaucoup de Chevaux, n'avoient point la caufe que nous venons de décrire, le reme- de n'y a pas reiiffi; & on n'en a point trouvé de bon, puisqu'il-en eft mort beaucoup, & plus qu'il n'en eft guery. Néanmoins j'ay donné un remede avec le thé, qui en a guery un très-grand nombre depuis peu, de ces derniers maux qu'on appelloit maux de tefte , lefquels étoient fort contagieux, le remede pourl'épanchementdebileenefttel. Prenez quatre pintes d'eàu-de fontaine ou de riviere, & en faites leffive avec delà cen-
dre de fermant environ un demy boiffeau : Pour faire cette leffive il n'y a qu'à faire bouillir l'eau & la jetter fur des cendres de fermant. Repaffez ladite leffive bouillante quatre fois fur les mefmes cendres, puis mêlez une livre de bonne huile d'olive, & un quart de livre de.bayes de laurier en poudre avec ladite leffive. Il faut brider le Cheval dés le foirjufqu'au matin: il luy faut tirer du fangen abondance
des flancs, & deux heures après luy donner par les nazeaux deux verres de cette compofï-- tion bien mêlée : laitièz le encore bridé deux heures après la prife, puis le débridez, & luy donnez à boire de l'eau blanche, & à manger de fon mouillé, du foin, du pain, &decc . qu'il voudra: il le faut laiffer manger pendant un quart d'heure, puis il le faut rebrider » ayant demeuré encore deux heures bridé, faites-luy prendre de cette compofition encore un verre par chaque nazeau, comme il a efté dit : laiffez-le enfuite deux heures bridé, après quoy vous le débriderez, & le laifferez boire & manger un quart d'heure, comme nous avons dit. Con- |
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■PREMIERE PARTIE. 4f
Continuez ainfi de luy en donner deux verres de quatre en quatre heures, en le de'bri- Cha?.
bant toujours un quart d'heure entre les deux prifes, mfques à ce qu'il ait pris toute la.com- M: poiltion. •_,..:';
Ce remede fait jetter de l'eau & de la morve par le nez, & aflbupit le mal fans ôter la
caule ; parce que le ^i jjxe <-je ja ceiicjre qui eft dans la leffive détruit l'acide qui raifoit tout ledefordre, ftcauloit la chaleur n'étant arrèfté par aucunfrain, l'huile y contribue beau- ^?*1®; ce qu'on peut manuellement remarquer en la fabrique du favon: Ilfaut enfui- vaux ^ ^neval en ueu obfcu'r avec bonne litière, fans bruit ny d'Hommes ny de Chc- £ ' afin qu'il dorme.; car en cet état le feul repos contribué à Ion rétabli (fement.
hUi-°rS(ìUe le Cheval auraabfolument recouvert fappetit, promenez-le enmainfeptou PuroJ°Urs un(luar,: d'heure chaque fois à la fraifcheur & au petit pas; après quoy vous le öerez par le remede que nous donnerons cy-aprés.
Autre remede four les maux de Tejle.
Q^ O m m e les maux de telle d'aujourd'huy n'ont pas leur caufe dans cet épanchement CH AP.
j, . debilequi regorge de tous cotez, & qui afflige toutes les parties, quoy qu'on aye peu 2f. eiperance, on ne veut pas abandonner les Chevaux qui ont ces maux-là ; il y a quel-
que latisfaâion de tâcher à leur donner du foulagement, quoy que ceux qui en réchap- pent fouvent valent tres-peû le relie de leur vie. D'abord qu'on foupçonne un Cheval avoir ce mal, il eft àpropos de luy donner une prife de la poudre du Lieutenant, ou
plottes cordiales, cela ibuvent relifte au venin qui les fuffòque, & dans la fuite les
fonrit a^°'urrient- Ceux qui font guéris de cette maniere n'en valent pas moins, &
do C aU^ CaPables de fervir qu'ils l'étoient auparavant: De plus , par précaution il faut
nner de la mefme poudre à tous vos Chevaux, oudesplottes cordiales, & trois jours
rrM .r(fC(?mmencer' ccalfurément ceux qui auront pris de la poudre n'auront point de triU : ,aut Plumer enfuite l'écurie , & changer de fçeau, de pèle, de fourche, d'ê- tre ^ de tout ce qui eft utile dans l'écurie. Mais comme il eft bon de tenter d'au- fu>rerne^CSl s^ y a quelque temps que le Cheval eft malade, vous pourrez faire ce qui ' ' Car la poudre n'eft bonne que tout au commencement du mal, & n'a plus d'effet du.
oment que le Cheval a fupponé fon mal feulement vi ngt-quatre fïéûres'.
renez de bon élebore noir gros comme un ferret d'éguillette: fendez la peau devant
p Pi?,tr.'»e du Cheval, mettez ce morceau d'élebore entré cuir & chair, en forte qu'il
xio a'^ment y refter •• il fera enfler la partie gros comme un chapeau, & attirera la flu-
cerv Cn-Cet endroit, & pourra divertir l'humeur qui fe tranfporte au cœur, &delà au
Remede four le mal de Tejle, nommé le mal de Feu.
du i t0^ ^ue you? aPPercevrez que voftre Cheval quitte l'avoine, faignez-le des deux veines
g -ar"lie,r» c'eft à dire aux temples, &enfuite préparez le remede qui fuit; Prenez une poi- cefC ^erbe nommée morfus didoli, autant de fumeterre, en Latin fitMafîa, une on- t>ieremenCC-deCornmin' dem'"once Afta fetida, mettez le tout avec une pinte de bonne dgrr-J °^ vin blanc, dans un pot bien couvert avec une veflie de pourceau & du papier par qu'il \ V Couvercle du pot fur le tout; ajuftez voftre pot au bain Marie: c'eft à dire ie raut placer dans un chaudron, & un tortillon de paille fous le cul d'un pot, entre F 3 le
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46 LE PARFAIT MARESCHAL,
hap. le fond du pot & le chaudron, puis mettre de l'eau à un pouce prés du haut du pot, dans le
2j*. chaudron, faites bouillir l'eau une heure à gros bouillons, puis laiffez refroidir voftre pot en Tòtani du chaudron, débouchez le pot & coulez, & faites boire tiède à vôtre Cheval ce qui étoit dans le pot deux ou trois heures après la faignée, laiflèz le Cheval bridé quatre heures après la prife, & fur le foir donnez-luy un lavement avec le policreûe & tout le refte à l'ordinaire. Le lendemain matin bridez voftre Cheval, & remettez une pinte de bonne bière ou de
v vin blanc, avec voftre marc qui eft refté dans le pot, couvrez-le comme la premiere fois, puis le faites chauffer à petit feu, en augmentant peu à peu le feu jufques à ce qu'il com- mence à bouillir, entretenez-le en cette maniere pendant une heure à feu nud, & non au bain Marie comme la premiere fois, laiffez à demy refroidir, coulez & exprimez fort, & enfuite le donnez au Cheval, jettant le marc, & le tenant bridé quatre heures après la prife, puis luy donnez du fon moüülé & de l'eau tiède à boire, & fur le foir un lavement, comme il fuit. Lavement pour maux de Tefle ou mal de Feu.
Faites une bonne decoétion à l'ordinaire avec le policrefte, ou prenez cinq chopines de
bière, mêlezparmy dans uncoquemarune once policrefte en poudre, faites bouillir un demi-quart d'heure, avec une once colloquinte coupée menu, coulez & ajoutez demy-li- vre miel violât, donnez le tout ticde en lavement au Cheval & le réitérez deux jours de iuke, toujours au foir. No'ùets four faire manger un Cheval.
Comme voftre Cheval ne voudra pas manger, prenez demi-once Angélique en pou-
dre, demi-once Affa fetida en poudre, mettez le tout dans un noiiet de toile & l'attachez au maftigadour, mettez-luy ce maftigadour deux heures, puisluyoftez, & le laiffez man- ger une couple d'heures, remettez encor autant le maftigadour & continuez de la forte, le Cheval jettera une infinité de glaires, qui luy déchargeront la telle & il en mangera mieux. Ce mefme noiiet eft tres excellent pour tous les Chevaux malades ou dégoûtez.
\ Remede tour prevenir les maux de Tefle.
Je propofe ce remede pour les maux de tefte, dont il s'en voyoit encore quelques-uns
l'année 1672. il reiiffira aflùrément fi vous prenez le mal dans fon commencement, mais pour peu que le mal aye fait de progrès, il ne cédera pas à ce remede : d'abord que vous avez le moindre foupçon que le Cheval eft atteint du mal, faitez-luy le remede, il vaut mieux le faire quatre fois inutilement, que de manquer une fois à le bien faire : car vous çftes affuré qu'il ne peut jamais faire que du bien. D'abord donc que vous appercevrez le moindre figne qui pourra vous perfuader qu'il eft
atteint de ce mal, comme lors qu'il fera trifte, pefant, & qu'il aura refufé fon avoine, donnez-luy une once d'alun brûlé en poudre, une once fel de verre ou axungia vitri, & du fucre-candy deux onces, dans une chopine de vin blanc : lorsqu'on peut avoir du vin d'Efpagne il eft encore meilleur ; laiffez enfuite le Cheval bridé une couple d'heures, puis le débridez & le traités à l'ordinaire, & affurément pour cette fois il n'aura point de mal. Quoy que vôtre Cheval n'eût point de mal de tefte, ce remede luy profitera, carilcon-
fom-
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. PREMIERE PARTIE. 47
lommera les flegmes contenues dans l'eftomaç, & le fera bien manger ; ainfi il préviendra C h a? .
tout au moins le dégoût. aj". Charge four maux de Tejte.
Tirez à vôtre Cheval malade du fang de la veine du col environ deux livres, recevez !e
dans un vaiffeau propre, & le remuez avec la main pour empêcher qu'il ne le coagule ou î .8e•„ mettez-le enfuite fur le feu, le remuant continuellement avec une efpatule de bois, & y ajoutant trois quarts de livre d'huile d'olive, deux verres de vinaigre, faites cuire jufqu'à ce qu'il foit reduit en forme d'onguent ou emrmellure, duquel médiocre- ment chaud vous chargerez la tefte du Cheval, en forte qu'il ne luy refte que les yeux li- bres , cette charge fera fondre & couler les matières amaffées dans les conduits, & ref- lerrerales parties pourempefcher la fluxion de tomber deflus. Jl faut donner fouvent au Cheval des lavemens, comme j'ay enfeigné pour les maux de —
elle, pour attirer l'humeur ailleurs, & faire revulfion, on en doit donner un pour le moins
ous les jours, & on appliquera l'élebore noir, & le réitérer deux jours après s'il n'a point aufé d'enfkure à la premiere application. Remede très-bon four le mal de Tejfe, qu'on nomme mal d'Effagne.
TUSQUESàprefent on a peu pratiqué de bons remèdes pour les maux de telle, qu'on CHAP.
J nomme, jenefçay pourquoy, mal d'Efpagne; on le connoift en ce que le Cheval 2,6. v£ancelle en cheminant, par le tranfport des vapeurs, on l'erTumation qui monte au cer- au & qUi étourdit le Cheval ; en forte qu'il ne peut marcher droit en avant, il eft fort dé-
rei o' ^abouche brûlante, un grand battement de cœur & de flanc, & quand on confide- _ te Cheval avec foin, facilement on connoift qu'il fouftre beaucoup, & que fans un prompt 10Wagement il eft mal-aifé qu'il en échappe. Pa 1 neZ un ^c ces verres a biere f°rt Jaunes & f°rts grands, pulverifez-le, &lepaflez:
*, r le tamisrîn, ou plus à propos prenez quatre onces axungiœvitri, qui eft du fel de ver- > qu'on trouve chez les Efpiciers, il eft blanc, pilez les fort menu , il fera tout un
c, e. effet que le verre pilé, pilez enfuite une poignée de fel, mettez le tout avec trois fo°.jines ,d'eau cordiale dans un pot, faites chauffer le tout jufqu'à ce que le fel foit ndu, c'efl. > jjre^ ce quj ^ pOUrra foncjre 5 ie fei commun ouvrira le fel de verre,
I ï.a Pénétrer l'eau cordiale pour le faire diflbudre, Salia non agunt nifi diffìi/uta, cou-
cent i^'tes mi?a^er dans cet£e eau toute bouillante , deux onces de bon thé du plus re- $ ' * efpace de fix ou huit heures, & que l'eau foit toujours tiède en infufant, coulez donn tnvécornme inutile, & gardez l'eau chargée des, tels, & de la teinture du thé: x>JÎ ^"luy à boire tout ce breuvage avec la corne, couvrez le Cheval, & le mettez dans leoane bridé trois heures. & vin r ne ^txxt P°'nt pour la premiere fois qu'il prendra ce breuvage, réitérez au bout de
bier tr-e neures > il f"aut donner tous les jours un lavement fait avec deux pintes de Uneoemet'^Ue °u bière fimple, dans laquelle vous mettrez une once fel policrefte, cendreCe(^,0l0^U'ntecou^eInenu, ^ deux gros d'anis pilé, faites infufer le tout fur les Puis pair ^e«s ^x neuresî & avant l'oter du feu, faites prendre un bouillon au tout, ComCZ mé"lezparmy un quarteron de beurre frais, pour le donner tiède au Cheval. me cet*e maladie a beaucoup de malignité, parce qu'elle eft jointe à une chaleur eftran-
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48 LE PARFAIT MARESCHAL,
Ch a p. eftrangere qui détruit & ruine la chaleur naturelle, fouveut avant qu'on fe foit avifé qu'il
aó. faut faire ce remede, il y aura quelque partie noble fi fort enflammée, que le feu ne s'en peut éteindre, & il confomme la partie, ce qui peut arriver pour avoir tardé vingt-qua- tre heures: Âinfi le Cheval meurt, ce n'eft pas la faute du remede qui efl bon & métho- dique , mais la faute de l'application à temps. Comme les fels qui le compofent, font purement fixes, ilsarrefterontlafubtilité, & pour ainfi dire la grande volatilité des fels acres & fubtils, qui fe tranfportent au cerveau par leur légèreté, & qui par leur maligne & veneneufe acrimonie, bleflent & altèrent fa fubftance : Et comme un fixe , s'il efl: en plus grande quantité & plus fort, peut rendre fixe & joindre à foy un volatil; les deux fels qui compofent ce remede, fixeront ces efprits falins qui montent avec les vapeurs & caufent ce grand ravage, qu'on connoift aux Chevaux qui font atteins de ce mal. L'ap- parence y eft, j'expliquerois cela plus au long, mais il faut connoiftre un peu la Mede- cine fpagyrique pour goûter ce raifonuement. Outre ce que j'ay dit de l'effet de ces fels, qui efl: tres véritable, ils ouvriront le thé & feront que l'eau fe chargera de fon feleflen- tiel, & ainfi en tirera toute la vertu: perfonne ne doute de l'effet du thé pour fortifier le cerveau affbibly par les fels volatils, acres & malins, dont je viens de parler, ainfi ce remede guérira fans doute le Cheval, fi le mal n'eft invétéré : il faut enfuite traitter le Che- val malade avec de bons lavemens, eau bouillie pour fa boiffon, luy donner peu à man- ger, & s'il ne mange pas, avoir recours au Chapitre VI. Je ne demande rien à perfon- ne pour avoir rendu ce remede public, quoy que je puifle allùrer que c'eft le feul pour tuerir les maux de telle, &jevousledonnecommebienéprouvé&tres-bon, car il éteint : arrefte cette grande chaleur, qui confomme le Cheval malade. La caufe pourquoy les Chevaux qui font réchappez des maux de Tcfte, ne valent rien enfuite, eft que l'on n'a pas le foin de les purger pour ôcer la matière ou le levain qui a caufé ce grand defordre, quoy que l'humeur foit aiîoupie, il refte un levain qui a tou- jours de fâcheufes fuites, fi on ne l'évacué' par de bons medicamens folutifs, comme fera le fuivant. Purgation four les Chevaux guéris des maux de Tefle.
Prenez calle mondée quatre onces, agaric deux onces, feamonée belle & lucide trois
gros, qui eft le poids de trois écus fols , rhubarbe en poudre deux dragmes, qui eft deux gros, que vous arrouferez d'un peu d'eau de viejufquesà deux ou trois fois à rrie- fure qu'elle feche, femence de coriandre, poudre de fleurs de camomille Romaine, de chacune une dragme, &unfcrupuledeMaftic: ce qui ;fe peut réduire en poudre le doit eftre. Mettez le tout avec deux livres de beurre frais, & en faites des pilules greffes comme
des balles de jeu Paul me, & les faites avaller au Cheval, qui doit eftre bndé huit heures avant la prife, & fix après.- Il faut luy rincer la bouche quand il a avalé les pilules, avecunechopinedevinéme-
tique fi vous en avez, finon du vin ordinaire> & le promener une demi-heure. Au bout de vingt-quatre heures qu'il commencera à fe purger, il le faut promener de
deux en deux heures, un quart d'heure ou demi-heure chaque fois , pour le faire mieux vuider. On le pourra purger avec des pilules qu'on appelle CcphaUcœ minores Galrni, environ
deux onces dans une livre de bon beurre frais. Si le Cheval n'a pas efté allez purgé par la médecine precedente, il faut luy donner un
lavement, quand il ceiïera de purger, compofé comme je l'ay enfeigné cy-devant avec fel policrefte, &c. Après |
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PREMIERE PARTIE. 49
Apres cespurgations réitérées une couple de fois, il y a apparence que le Cheval fe re- C H a p.
mettra en eftat de rendre fervice, fi vous l'accoutumez peu à peu au travail, & que vous 26. donniez le temps à la nature de fe remettre & gagner le deffus ; Et fi vous luy faites ufer dans du fon un mois entier une once de foye d'antimoine en poudre chaque jour, ce qui achèvera de confommer le refte des mauvaifes humeurs, & rarraichira les parties aux- quelles il lêroitrefté quelque intemperie ou chaleur étrangère, & purifiera le fang. Comme cette maladie attaque la plufpart des Chevaux qui font fous un melme toicT:,
quand on a quelques-uns qui ont commencé à l'avoir, d'abord qu'on en void un autre enV^ k manger» Pour prevenir le mal il faut luy faire avaler une once d'alun brûlé poudre, une once fel de verre, en Latin axungiœvitri, & deux onces de fucre candir
j »mme Je l'ay enfeigné dans ce mefme Chapitre : ou bien fi vous voulez, il faut le faire j ner pendant fix heures, & enfuite luy donner une prife de poudre du Lieutenant, dè- nte au Chapitre LXI V. de la feconde Partie, ou deux plottes Theriacales en poudre, «tacher de faire recouvrer l'appétit au Cheval, par les moyens que nous en avons don- "e au Chapitre VI. fans doute il guérira pour cette prife, fi elle eft donnée d'abord qu'on connoift que le Cheval fe dégoûte, tes a^ ^Ja ^" en Pan^ant' <îu'on Peut donner de la poudre du Lieutenant oudesplot- Par précaution, pourempefcher les Chevaux de prendre ces maux de tefte; cela eft fi
le rta'rn ' ^Ue ^es Per^onnes ^e qualité à Paris & ailleurs, peuvent eftre témoins comme
Urs Chevaux ont efté prefervez par là, & que depuis qu'ils ont pris de cette poudre ou
£CS Pattes, & qu'on a parfumé les écuries, jamais il n'y a eu de mal de tefte là dedans,
queU<?araVant 'Is *es Per^°'ent tous Par ce mal dangereux. Il n'y a autre chofe à obferver
d ^|eur donner une prife de poudre du Lieutenant, ou deux plottes theriacales en pou- p .i « trois jours après encore une prife ; afliirément c'eft le meilleur prefervatif qu'on jjj le trouver pour ces maux, contre lefquels ayant peu de remèdes curatifs qu'on puiflc re tres-aflèurez, c'eft quelque chofe d'en avoir un allure confervatif. • Préparation de la Scammonee.
Çj ° M m e la Scamonèe préparée entre dans beaucoup de remèdes, en voicy la véritable CHAP.
av P~eParati°n 7 & qui vaut mieux que celle qu'on appelle diagrede; on peut la donner 27. d e.c pureté aux Chevaux, puis que les Hommes s'en fervent familièrement, préparée <j „ Lfaut Pulverifer fubtilement la Scamonèe, & l'étendre fur du papier gris, puisjettant
q pujfrefiir un rechaut," en forte que la vapeur ou fumée aille contre le papier, fur le- qu'ell 'a Scamonèe en poudre, il lafaut remuer continuellement avec l'efpatule, afin le r K ne s'attacne pas au papier, & continuer à jetter toujours du foulfre peu à peu dans pa D- aut pendant un quart d'heure, prenant garde que la Scamonee ne s'attache pas au iTion ' ^r'S ' Car ce ^ctolt fi£ne 9U''1 y a troP ^e ^eu ^ans le rechaut : du moment que la Sca- tion aUra cnan8^ ^e couleur, elle fera préparée. On fe fert de cette forte de prepara- Pour compofer la poudre de cornachini, c'eft le feul folutif qui y entre.
Pas T .ement qu'on trouve avec grande facilité de belle & bonne Scamonèe, je ne prens le ino'P^me ^e,'a preparer à la vapeur du foulfre, &jen'ay pas remarqué qu'elle aye fait ktriaifT tordre l'ayant donné dans des chofes ondtueufes &graifès comme l'huile, Cen'efto' OUIeÌ3eurc> qui l'empêchent de s'attacher, & caufer du dégoût aut Chevaux : Pas que fi on la veut préparer, elle en vaudra beaucoup mieux.
Tom.L ' G Si
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j-o LE PARFAIT MARESGHAL,
G H A. P. Si donc vôtre Cheval n'a pas feulement fiente mol par l'aëtion du remede que vous îuy
27. avez donné, vous pouvez augmenter la dofe fans péril & de beaucoup, & toujours aug- menter les drogues qui font en plus petite dofe, comme étant les plus violantes, & celles qui pouflent les autres: Et il purgera une feconde fois, fi vous luy donnez fon medica- ment au déclin de la Lune, comme il le faut toujours faire: Tous ceux qui purgent les Chevaux, ne fçavent ce qu'ils hazardent ; on tient que la faignée aux Hommes ett la plus hardie opération qu'on faflè fur le corps humain, &jecroy que la purgation aux Chevaux eft laplus difficile ôtlaplushazardeufeoperation qu'on puiiieraire, & on ne la doit pas ha- zarder fans une grande neceffité, fur ce principe certain, que le mouvement ou l'action d'un purgatif, eft un mouvement contraire à la nature, qui la détruit effentiellement, & ne luy profite que par accident. Outre que par cette évacuation il fe fait une étrange diffipation d'e- îprits qui l'affoibliffent bien fort, car quoy qu'on n'évacué que les mauvaités humeurs, la diffipation d'efprits l'accompagnera fans doute ; & fi on peut guérir les Chevaux fans fe fer- vir de purgatif on fera très-bien, car il n'en eft pas des Chevaux comme des Hommes, puif- Î[ue par le moyen des cordiaux on fortifie la nature, & on l'aide à pouffer & à chaffer ce qui
uy nuit, par les conduits ordinaires, au lieu que fi on fe fert aux Hommes des cordiaux, quand ils ont des impuretez dans les entrailles, d'abord ils font fermenter les humeurs, qui par leur boiiillonement caufent des defordres affez grands pour exciter tout au moins de l'émotion, & fouvent la fièvre ; mais il n'en eft pas ainfi aux Chevaux, dont le tempe- rament eft abfolument different, car fans purgation par l'ufage des cordiaux bien appro- priez on fait le mefmè effet que feroit le purgatif, mais bien plus avantageufement, car par cette methode on fortifie la nature ; & par l'autre on la détruit. |
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Des maux des Yeux.
LEs Chevaux peuvent avoir des maux aux Yeux ou par fluxion ou par accident, c'eft â
dire, ou par caufe interne ou externe. La fluxion eft une inflammation de l'œil qui furvient en cette partie par le tranfport &
l'envoy des humeurs acres & picquantes, qui échauffent & font de la douleur ; ce que vous connoiftrez en ce que les yeux feront pleurans, chauds, rouges, & enflez: Er comme la fluxion ne vient pas pour l'ordinaire tout d'un coup, vous pouvez tous les jours remarquer le progrés du mal. Lors que les maux des yeux font caufez par un coup, heurt ou bleflùre, bien-toft après
l'accident arrivé, le mal eft prefque au plus haut point où il puiffe aller, de plus ou con- noift au dehors de l'œil qu'il y a écorchure; le plus feur eft d'eftre averty du coup reçcu, qui dénote que le mal eft fait par caufe externe : le mal qui provient d'un coup a les mefmes fignes que celuy de la fluxion, il eft pourtant moins dangereux, en ce que la mauvaife dif- pofition du corps ne s'y rencontre pas. Lors qu'on s'eft apperçeu que le mal eft caufé de fluxion, il faut tâcher de découvrir fi
elle eft fimpatique ou idiopatique : la fluxion fimpatique eft celle qui fe fait par la fimpatie de la partie malade avec une ou plufieurs parties, qui le feront aufli, & celles-cy-ceffant & étant remifes en bon état, la premiere le fera: Par exemple, fi le foye ou autre partie eft fort chaud, & qu'il faffe un fang extrêmement fubtil & bouillonnant, ce feng pourra eau- fer chaleur & fluxion fur l'œil, quoy que d'ailleurs l'œil foit Cuis mal enfoy, mais il en fouffre par la fimpatie avec le làng qui eft trop chaud & trop fubtil pour la nourriture & l'en- tretien de l'œil, & ainfi des autres parties: fi elle eft idiopatique, ce fera lors que l'œil dans
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A PREMIERE PARTIE. fi
«ans fa propre fubftance fera affligé, ou manque de formation, ou manque d'efprits pour Chap.
1 animer, ou finalement par quelque diffipation ou perte de fubftance, of ceux-cy font 28. Plus dangereux, &fontprefque fans remede: car les fluxions par fimpatie fe gueriiTent avec les bons remèdes, mais quand le mal eftdans l'œil mefme,& qu'il eft grand,ijl y a peu de remèdes : c'eft en quoy les maux qui ont leur augmentation ou diminution attachée au cours de la Lune font prefque toujours incurables ; ceux-là font fimpatiques & idiopati- ques: limpatiques avec le cours de la Lune, idiopatiques, en ce qu'il y a dans l'œil le principe qui a caufé cette fimpatie. Mais comme il ne faut pas tant de raifonnemens à bien des gens, qui demandent feule-
ment une prompte guerifon, fans s'attacher à tout ce que j'ay dit, s'il vous femble trop öJfficile, le progrés vous fera connoiftre la nature du mal, par le peu de foulagement que *es remèdes, quoy que bien appliquez, y apporteront. Du moment qu'on veut traiter un Cheval des maux d'yeux, quels qu'ils foient, il faut
luy ôter abfolument l'avoine, luy donner feulement de fon mouillé, ne le point travail- ler , ne le pas tenir dans une écurie trop chaude, la grande chaleur de l'écurie augmente tort le mal des yeux, comme aufii le grand froid; fi c'eft une fluxion, il ne luy faut point tirer de fàng, car on luy feroit perdre les yeux ; c'eft en quoy la maniere de traiter les Che- vaux eft bien differente de celle des Hommes, car on guérit les fluxions aux yeux des «ommes par la faignée faite au commencement du mal, & aux Chevaux elle les fait deve- Jpr aveugles. Il faut enfuite luy barrer les veines au larmier en cette forte; on ouvre le cuir lur la veine, on la détache avec la corne de chamois, & on la lie fans la faire faigncr ny la couper, il fuffit d'avoir détourné cette abondance de fang qui fe porte à l'œil, par cette veine qui l'échauffé en le nourriflant trop, & luy caufe fouvent les accidens que nous Voyons. ,. J'ay trouvé le moyen de barrer la veine au larmier, fans incifîon, & cela reiiffit tres
~'en: je mets une corde à fàigner autour du col pour faire enfler les veines; & avec une £guille courbée & faite en demy cercle, je perce le cuir au defîus de la veine, & fais pafler ,eguille par deflbus ladite veine, & fortir en perçant le cuir un peu plus bas, l'éguille eft enfi-
jee d'un bon fil avec quoy je noué' la veine,& un peu du cuir avec un double nœud, je fais ce- fa en deux endroits au larmier à un hon doigt l'un de l'autre, & autant à chaque larmier ou lempie: cela fait un peu enfler le larmier, mais le frottant avec de l'eau de vie tous les J°Urs, l'enflure difparoift; l'efcarre,ou plûtoft le fil qui licit la veine tombe, laplayelè ^nfolide&laveinefetrouvebarréelansqu'ilyparoifle, &onbarrera plus de veines par 5ette methode en deux heures que par Tincifion en un jour» & la veine fe trouve auffi bien a^e- J'ay faitfaire cette opération center cent fois, & toujours avec fuccés : mais fi on
' "eflein de couper le nerf qui eft au deflbus de la veine, on ne peut le fervir de l'éguille °urbée pour barrer la veine, & il faut neceflàirement faire incifîon; mais fi les Maré-
chaux n'ozent pas hazardec de faire cette opération du nerf dont je parleray tout à l'heure » croyant perilleufe, il faut-barrer la veine avec l'éguille courbée, &fi en pafiànt l'éguille °Urbée par deflbus la veine, il fort du lang par les deux trous que l'éguille a fait ; il nefaut
jSen étonner, car d'abord qu'on auraofté la corde qui ferre le col, le fang s'arreftera. U y a au deflbus de la veine du larmier, un nerf qui eft auffi gros que la veine qu'on peut
c ercr>er, & le détacher avec la corne de chamois, pour le couper, parce que ce nerf a v Py^unication avec le nerf optique qui fournit les efprits viiucls, qui font la faculté de rèlâ'i CCcî^ cauleen partie les fluxions, &même la Lune, parce que le nerf optique fe v Cfle> Ramollit, & n'eft pas tendu ; ainfi les efprits qui étoient portez à l'œil ne le pou- ^"^Penetrer font retenus &fediffipent ailleurs, & l'œil n'en profite point; il s'échauffe, Pour peu qu'il le joigne quelque autre chofe, comme intemperie, chaleur, ou pourri-
G 2. ture
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n LE PARFAIT MARESCHAL,
hap. ture dans Ie faug, d'abord la fluxion fe forme, qui augmente ou diminue félon les caufès
2.8. qui l'entretiennent ; quand on a coupé ce nerf du larmier, d'abord le nerf optique avec le- quel il a communication par le relâchement de celuy-cy , fetendèt fe roidit, & auffi-toft les efprits prennent leurs cours, & pour peu qu'on applique de remèdes à l'œil aufii-toft il guérit, & reprend fes fonctions ; mais peu de Marefchaux hazarderont cette opération, la croyant perilleufe, ce qui n'eft pas affurement. . Ceux qui voudront fçavoir fijedisvray, n'ont qu'à prendre un méchant Poulain, du-
quel on peut le ver le cuir delà tefte tout en vie, & voir fi ces deux nerfs n'ont pas commu- nication, & l'on verra qu'ayant coupé celuy du larmier, le nerf optique fera plus ten- du qu'auparavant ; il ne faut pas s'abufer en cela, car le nerf qui ed au deffous de la veine du larmier eft bien profond & approchant de l'os, mais il eft affez aifé de le trouver, & comme on fe peut palier de cette opération, on fe contente de barrer la veine au larmier. Je fuis allure que vous ne trouverez cette remarque dans aucun Auteur, je la crois tres
bonne,l'experience efl jointe au raifonnement, puisqu'elle a très-bien reliffi aux fluxions & à la Lune : fi le Cheval a mal aux deux yeux, il en faut faire autant de chaque côté. Je croy que le plus fouvent les yeux periffent par trop de nourriture, & trop peu d'ef-
prits vifuels : on a travaillé à donner cours aux efprits en coupant ce nerf qui eft fous la veine du larmier: on retranchera la nourriture non feulement en barrant les veines du lar- mier;'mais encore fi on barre les deux veines jugulaires, qui font les veines du col, la yeuè' du Cheval en recevra du foulagement, & plus prompte guerifon. Dans les fluxions il faut donner quelque chofe qui puiffe rafraîchir le fang au Cheval,
pour cela une once de criftal minerai en poudre dans du fon tous les jours temperera cette chaleur, & diminuera la fluxion,- mais s'il affoibliflbit trop l'eftomac, & qu'il l'empefj chat de manger, donnez luy dufoye d'antimoine, jufques à ce qu'il fe foit remis en appé- tit ; recommencez après l'ufage du criftal minerai jufques à guerifon. J'ajoûterayicy une chofe aflez extraordinaire, mais fort véritable; un Cheval avoit les
yeux fi bons, que perfonne n'y pouvoit trouver à dire ; étant fous fon Maiftre à la campa- gne , il fît un fi grand coup de tonnerre, que fes yeux fe perdirent dans l'inftant, & de- puis il a toujours efté aveugle. Je parle de cela comme l'ayant veu. Remede four les fluxions fur les yeux. ,
Si l'œil du Cheval eft rouge, enflé, chaud, & fermé, il faut d'abord mettre un reftrain&if
tout au tour pour arrefter le cours des humeurs. Vous le compoferez en cette maniere : Prenez du bol commun en poudre, demclez-le avec du vinaigre & deux blancs d'œufs pour en faire comme une pâte, que vous appliquerez au tour de l'œil, large d'un demi-pied, réitérez l'application foir & matin, & mettez dans l'œil de l'eau de vie, ou de l'eau que vous compoferez, en prenant un œuf frais, que vous ferez durcir dans l'eau, ôtez-en la coque, fendez-le en deux, tirez le jaune, introduifez à fa place gros comme une noix de couperofe blanche, réunifiez les deux moitiez de l'œuf, la couperofe demeurant à la place oùétoitlejaune, & l'enveloppez d'un linge blanc & fin, mettez-le tremper dans un de- my verre d'eau rofe pendant fix heures ; après quoyjettez l'œuf bien égoutté comme inuti- le, & vous fervez de l'eau pour en mettre huit ou dix gouttes dans l'œil du Cheval avec une plume foir & matin, le Cheval ferabien-toftguery : Si vous vous fervez de l'eau de vie, il en faut emplir une petite éponge fine, avec laquelle vous mouillerez l'œil malade cinq ou fix fois le jour, & afïiirément vous ne pouvez pratiquer un meilleur remede, aux coups & aux fluxions : l'expérience vous en convaincra. Si le mal preflè en forte qu'on n'ait pas aflez de temps, vous ferez la compofnion fui-
vante plus promptement. Pre' |
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P RE M IE RE PARTIE. f$
Prenez la glaire d'un œuf frais, autant d'eau rôle que de glaire, gros comme une noi-Cn a
fette de couperofe blanche en poudre fubtile, agitez bien le tout avec une efpâtule de bois, 28. & eftantmis dans f œil il détournera la fluxion, & ôtera la chaleur- Ces eaux ne fecoafervent en leur bonté que fept ou huit jours au plus, après quoy elles
font trop acres : leur effet efì d'ôter le feu & d'arrefter l'humeur qui coule dans les yeux, elles caufent pour un moment quelque cuiffon ; les hommes s'en fervent fort utilement. Si la fluxion étou ri forte & le mal fi grand, que cette eau ne pût remettre l'œil en fon
eftat, & en ôter la chaleur, il faut fe férvir de l'eau fuivante. Il eft fort à propos de choifïr un bon remede pour les maux des yeux , mais il ne le faut
pas changer facilement, & rien ne retarde plus la guerifon que le changement de remèdes aux yeux des Chevaux, chacun croit d'avoir le bon; quand vous aurez commencé avec un, & que vous voyez de l'amendement, tenez-vous-en-là & continuez. Eau pour les yeux des Chevaux.
Prenez du lierre terreftre qui croift en des lieux ombrageux, il efl tout different du lier-
re commun, fa feuille eli plus petite, moins luifante & moins épai f ïè, mais plus forte en odeur, il meurt en hy ver, ce que le rempant ne fait pas, carilrefifteaufroid; & ceux-là fe trompent qui prennent du lierre qui s'étend fur la terre, qu'on dit lierre terreftre: ce n'eft pas affurement de celuy-là : prenez donc quatre poignées du terreftre & les pilez dans un mortier de marbre, en mefme temps faites durcir fix œufs, & en pilez les blancs avec le lierre, ajoûtez-ydemy-feptier de vin blanc fort clair, & la moitié moins d'eau rofe, du fucre-candi, & de la couperofe blanche, de chacun une once & demie, le tout fera mis en poudre dans le mortier avec le refte, & mêlez bien enfemble avec le pilon, faulpou- drant toute cette compofîtion d'une once de fel menu : mettez-le dans un mortier couvert a_la cave, & quand il y aura demeuré l'efpace de cinq ou fix heures, ver fez toute la compoii- tion dans une chauffe comme à faire de l'hypocras, qui foit de ferge blanche & nette, rece- vez dans un vaiffeau l'eau qui tombera au travers de la chauffe, que vous garderez dans une fiole, pour en mettre dans l'œil du Cheval avec une plume, tous les jours foir & matin. Il y a peu de fluxions que cette eau ne guerifle, mais il peut refter une pelicule blanche
ftr l'œil ; qu'il faut faire confommer avec des poudres, comme nous enfeignerons. Autre eau four les yeux.
Prenez l'une des eaux fuivantes qui font toutes excellentes pour les fluxions fur les yeux,
les eaux de plantin de fenouil, d'eufraife, de rhuë, de rofes, d'éclairé, de queues de roies, & de chevre-feùille, & mefme au défaut de celles-là de l'eau commune ; mettez «ans une defdites eaux un morceau de vitriol bleu, ou vitriol de Chypre, lequel étant lr*fufé quelque temps, donnera une couleur verdâtre, tirant fur le bleu, à ces eaux, lef- ^uelles feront très-bonnes pour les maux des yeux, parce que le vitriol communiquera à j.eau fon fel volatil, qui eft anodin, doux, balfamique & aftringeant, par confequent *°rt bon pour les inflammations & rougeurs des yeux: &. il ne peut luy nuire par fa fub- . «ance qui participe du cuivre, car il eft trop ferré pour qu'une fimple eau, qui n'eft pas une véritable menftruë, le puiffe pénétrer. •lin Pauvres gens peuvent avec feureté fe fervir de ce remede pour les maux des yeux,
'efl bon & à peu de frais. En mefme temps que vous vous fervirez d'une des eaux précé- dentes vous pouvez vous fervir aurïï de i'onguent fuivant. |
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G 3 On-
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14 LE PARFAIT M ARE SCHAL,
Onguent qui empefche la fluxion de tomber fur les yeux.
Prenez un onguent nommé album rafu une livre, fel de Saturne, comme il fera de-
ferir cy-aprés en faifant l'huile de plomb une demy livre en poudre fine, mêlei exacte- ment le tout avec album rafis, & fi vous n'avez point de ce fel de Saturne prenez en de» celuy qu'on trouve communément chez les Chimiiks, à la place de l'autre, & de cet on- guent graillezen un demy-pied autour de l'œil, fans en mettre dedans, & réitérez matiu & foir l'onguent longtemps, il contribuera beaucoup à laguerifon du mal des yeux: car il détournera la fluxion & combattra la chaleur eflrangere. Tous les adftringents ne va- lent pas cet onguent, on s'en fert auffi long-temps qu'il y a chaleur & fluxion dans l'œil auquel d'ailleurs il faut mettre de bons remèdes. Le plantin & l'éclairé concaflez & appliquez fur l'œil ôteront pareillement la chaleur
& ledeffécheront. Pour bien lier quelque chofe fur l'œil d'un Cheval, il faut luy enveloper tout le haut
delà tefte, faire un trou à la toile pour palier les oreilles, & trouer auffi le lingeà l'en- droit de l'œil fain, & par ce moyen on arrederà ce qu'on voudra fur les yeux du Cheval, c'eft le feul bandage qu'on puiffe faire en ces endroits-là. Charge pour détourner la fluxion Jur les yeux.
Prenez trois ou quatre pommes de reinette cuites fous les cendres, & après avoir
ôté les pépins, pilez-les dans un mortier de marbre , arrouiéz ces pommes d'eau rofe ou de laitue', ou de chicorée, puis avec de la fìlailè appliquez-les fur l'œil du Cheval, réitérant fouvent: les pourries font auffi bonnes que les faines, & on n'a pas la peine de les faire cuire ny de les piler. Cette charge eit excellente, car elle ôte la douleur & l'in- flammation , elle pallie en quelque façon le mal puur un temps : puis à loiiir on attaque lacaufe, & on tâche de l'ôter en barrant la veine du larmier, ou coupant ce nerf qui eft au deflbus pour tendre le nerf optique, afin de donner cours aux elprits vifuels, corne me je l'ay enfeigné cy-devant. La mie d'un pain blanc toute chaude, mife dans du lait de vache pour l'en laiflerbkrt
imbiber, puis l'appliquer fur l'œil en forme de cataplafme encore chaude, ôte la douleur & la chaleur. Vous pouvez auffi faire griller une croûte de pain, l'imbiber avec bonne & forte eau
de vie, l'appliquer fur l'œil, renouveller ce remede de douze en douze heures, il reüffira tres bien, & rétablira l'œil en fon naturel, en ôtant la chaleur qui appelle la fluxion dans la partie. Je n'ay pas expérimenté le remede fuivant : l'on fait fécher un gros crapaut, étant
fec on l'applique fur l'œil du Cheval, on afleure qu'il appaife la fluxion & ôte la chaleur étrangère qui eft dans l'œil- Les huiles & les grailles qui entrent dans, l'œil l'incommodent, parce qu'elles s'y at-
tachent, & qu'elles obligent à un continuel mouvement de paupières, qui caufe de la cha- leur, ainfi ne pratiquez jamais aux maux des yeux, quels qu'ils foient , coup ou fluxion, aucun remede ou il entre quelque chofe de gras, nymefmed'onétueux. Il y ades fluxions fi légères, qu'il n'y a qu'à baffiner l'œil avec de l'eau fraifche cinq
oufix fois le jour. Il y a des Chevaux^uin'ont ni fluxion ny coup, mais ils font tendres & pleurent fa-
cilement, mefme fouvent l'eau qui en fort eft fi acre, qu'elle corrode la fuperficie du cuir
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_ . t „ PREMIERE PARTIE. *y
cuir ou elle touche; il faut baffiner ces yeux-là avec de l'efptitde vin ou de Peau de vie Cha?
en mouillant tout le tour de l'œil par en haut & en bas, foir & matin, ce qui eft allez 28. pour le guérir. |
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Pour un coup fur F mil.
2? ? 'es C0UP? ' heurts & morfures, il faut obferver avant d'appliquer les reme- CHAP.
^es, comme auffi dans la fuite du mal, pour juger de fa grandeur, & de l'efperance 29.
quon doit raifonnablement concevoir defàguerifon, & félon cela changer de remèdes torts ou.foibles, fuivant l'importance de la maladie: fi l'œil eft fort gros & enflé, & Çu a en forte de la matière ou apoftume, le mal fera long, puifque infailliblement le coup A °u la morfure ont meurtry & corrompu quelque partie autour de l'œil en dedans, laquel- e fe change en matière > que fi cette matière continue trop long-temps à paroiftre, par xemple l'efpace de douze ou quinze jours , le Cheval eft en danger de perdre l'œil, hors Mu il jette fa gourme par les yeux, ce qui fe fait fans que l'œil en löit endommagé. NjWnd le Cheval commencera à ouvrir l'œil, filavitrequiferaobfcurciedu coup, eft
ute couverte d'une nuée de couleur tirant fur le vert, c'eft mauvais ligne ; s'il paroift r la vitre des rougeurs comme du fang figé & refté là-deffus, c'eft un mauvais figue en y» c'eft à direque le coup eft grand, & qu'il ya eu grande contufion, maisc'eft une parque que la nature eft forte, & chafle au dehors ce qui nuit & afflige l'œil, & que le ^.fera de longue durée. Javitre paroift ofFenfée en quelque endroit, comme il arrive prefque toujours à ces
PcpM CouPs ' ^ court grand rifque, tout au moins qu'il luy reitera une tache blanche fur
11 ) plus ou moins grande , comme une lentille ou comme un pois qui eft comme un
"s que la nature fait en cet endroit pour boucher le trou que le coupa fait.
n-.fr un tfes mauvais figne, lors que dans le cours d'un mal long & ennuyeux, lafub- fautCe ^e *'œ^ ou *e ë^0^ devient plus petit, car l'œil eft perdu faus refource : mais il ne ace "aS ^e "^Prendre > car le mal diminuant, l'enflure difparoift, & l'œil que vous aviez ba ?UtUmédc voir gros & enflé vous femble plus petit, ce qui n'eft pas; fouvent auflî par Ia Quantité des remèdes aftringeans la paupière deflus & deflbus s'eit refferrée, qui fait filtre l'œil plus petit, quoy qu'il ne le foit pas.
&ik|Uan^ ^e ^e^as eft defenflé, quoy que le deflbus refte enflé c'eft figne que le mal eft dans yecijtj ( & que ]e ^e/fous defenflera bien-toft. -
frent rCouPeft V^î d'abord qu'il eft donné l'on doit fendre l'épaiflèur d'une piece de f0 .te fols, le bout de l'oreille du mefme côté, en la preflant tout du long pour en faire Vre r • F-lus de ^anS l11'*1 fe Pourra : Ie remede eft pfefent & fort facile, car le Cheval ou- §■ œi1 incontinent.
tjen v°Us voulez voir le dedans d'un œil malade de coup ou de fluxion, quoy qu'il le Pas 1 m^5 il n'y a qu'à luy boucher l'autre œil avec la main, & le faire cheminer au vai'c]î "^manquera pas d'ouvrir l'œil autant qu'il le pourra, &dans le temps que le Che- g "emine, on peut voir en quelque maniere la nature du mal.
datlc pC.ouP eft grand, il faut aufll-toft faigner le Cheval du larmier ou du col en abon- pefche d'ftcrence de la fluxion, à laquelle jamais il ne faut faigner) cette faignée em- p0jnt rat0uslesaccidens, ôtez l'avoine, feulement du fon mouillé, peu de foin, ne le ìèrajn»p'a''Ier' que fon écurie ne foit pas trop chaude, qu'il ne foufFre point de froid ; le tué et Fair de la nuit font bons aux maux des yeux, ils tempèrent leur chaleur, puis vous
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S6 LE PARFAIT MARESGHAL,
vous appliquerez un reftrincìif autour de l'œil ou l'onguent cy-devant d'écrit, avec Valbum '
11A p' rafis, & le fel de Saturne, comme nous avons dit, ou bien mettre dans l'œil de l'eau où *9* vous aurez fait fondre du Laps Mirabilis, celuy-là feuleftleplusaffuré, & qui a du La- ps Mirabilis , ne doit pas chercher d'autre remede. Notez qu'aux maux d'yeux il ne fe fautpaslalfer, fouventils font bien longs, mais enfin ils gueriflènt fi on continue à les traiter. Si vous n'avez point de Lapis Mirabilis, mettez dans une fiole un demy feptier d'eau
d'eufraize, ou de fenouil, de plantin, ou de rofes, ou le tiers de chacune, & au défaut de tout cela l'eau toute pure y eft bonne, mêlez parmy cette eau une once & demie cou- perofe blanche, & le poids de deux écus iris de Florence en poudre fine, laiflëz infufer le tout à froid une heure, puis en lavez l'œil de voftre Cheval deux ou trois fois tous les jours, le remede eli tres-bon. Si après une ou deux applications vous voyez que l'œil fouffre trop de cuifon, c'eft
ligne que l'eau eft trop forte, mettez encore un demy verre d'eau dans la fiole ; faites cas de ce remede; comme étant très-excellent & à peu de frais, & qui produit de bons effets & pour les fluxions & pour les coups, je m'en fers fouvent avec utilité au deftaut du Lapis Mirabilis. Les remèdes que nous avons décrits pour les fluxions, étant tous fort bons, vous les
ferez pour les coups, la feule différence eft de la faignée. Quand vous aurez pendant quelques jours appliqué des reftrinâifs ou des charges fur
l'œil; & que le mal' eft au plus haut point qu'il puiife monter, pour lors prenez lierre ter- reftre, & feuille d'éclairé, pilez & exprimez lejus, laiflèz-le rafleoir, ócenfuitele paflez au travers d'un papier gris, puis eu mettez dans l'œil, matin & foir : ce remede deterge, delléche&éclaircit l'œil, qui feroit demeuré chargé. |
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Lapis Mirabilis,
CHAP. T A Pierre admirable l'eft autant par fes bons effets que parfon nom: pour la compolèr
30. ■*-' prenez couperofe blanche deux livres, alun de roche trois livres, bol fin ou d'Arme- nie demi-livre, litarged'or ou d'argent deux o.:ces: le tout en poudre meuez-les dans un pot de terre neuf verniffé, dans lequel vous ajouterez trois pintes d'eau pour le faire cuire fort lentement fur un petit feu fans flamme, jufqu'à ce que l'eau foit abfolument évaporée, il faut que le feu foit également tout au tour du pot, il fe fera au fond une ma- tière qui étant lèche & fans aucune humidité, le pot fera ôté du feu & on laiflèra refroi- dir le tout, & la matière qui eft au fond doit eftre dure, & de plus en plus elle durcira fi vous lagardez long-temps. La dofe de cette pierre eft de demi-once, que vous jetterez dans quatre onces d'eau 7
elle fe dilfoudra dans un quart d'heure, & mouvant la fiole l'eau blanchira comme du lait, de laquelle ou mouillera l'œil du Cheval foir & matin. Cette eau compofée de la forte le peut conferver vingt jours.
Il y a des Apoticaires qui ont de cette pierre dans leurs Boutiques,& s'en fervent pour les
Hommes: Pour moy je m'en fers aux Chevaux, je ne cherche plus d'autre remede pour les fluxions, pour les coups, ny pour la Lune: tout Homme qui a des Chevaux en doit toujours avoir, elle fe conferve long-temps ; & aflùrément il y a peu de remèdes pour les yeux qui ne luy cèdent. Notez qu'il ne faut pas mettte de cette pierre en poudre pour la jetter dans l'œil ma-
lade |
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PREMIERE PARTIE. fj
lade de coups ou autrement, car toute feule elle caufe trop de cuifion, quoy qu'elle pro-CHAP«
duife enfui ce de bons effets; je ne confcilleà perfonne de s'en fervir qu'étant mêlée avec 30. 1 eau, car elle luy pourrait caüfer quelque defordre. Cette pierre eft bonne fi vous en mettez deux dragmes dans trois onces d'eau pour les
Playes & les ulcères; elle en ôte le feu & les defféche, lavant deux fois le jour la playe ou 1 ulcere, & y appliquant un linge mouillé dans cette eau. Elle eft très-bonne pour les fluxions & pour les Chevaux lunatiques: il faut mettre de
cette pierre gros comme une noix dans une fiole capable de contenir un verre ordinaire ou demy-feptier ; & s'en fervir comme je viens de dire ; vous pouvez après remplir la fiole deau claire, afin qu'elle demeure toujours pleine jufques à la guerifon, l'eau ne ièra point forte à la fin du 1113I qu'au commencement, auffi n'en eft-il pas de befoin ; avant de "lettre l'eau dans l'œil, il faut remuer la fiole. Si le coup donné fur l'œil a efté fi grand que l'œil en foit demeuré couvert & blanc, il
raut après que toute la chaleur en lèra ôtée, & qu'il ne pleurera plus par les remèdes pre-
cedens, pour ôter le blancheur mouiller l'œil avec du vin, & immédiatement après faire
ouvrir les deux paupières de l'œil malade par quelque perfonne adroite, & ayant chargé
oltre pouce de farine de froment, l'introduire délicatement dans l'œil; cette methode
e mettre les poudres dans l'œil avec le poulce, eft beaucoup meilleure que la maniere
ordinaire de tous les Marefchaux, qui eft de fouffler les poudres dans l'œil du Cheval avec
^u tuyau de plume ; car quand on a fouflé trois fois dans l'œil d'un Cheval, mal-aifement
°Us y pouvez revenir, il J'appréhende lì fort, qu"il fait des defordres étranges pour l'é-
'ter ; & par le moyen du poulce, quoy que les poudres excitent grande cuifton, le
" pVaI ne s'apperçoit point d'où luy eft venue la douleur fi-toft que de l'autre maniere.
le !C?te^ar'nereïteréefouvent dans l'œil, mangera la blancheur, que fi vous voyez qu'el-
e naît pas affez d'effet, il y faut mettre de la couperofe blanche ou du criftal minerai,
rarement appelle iàlprunelle, qui eft excellent étant reduit en poudre impalpable, car
r,aCOuJ9mmera la blancheur, & mefme la taye, & n'échauffera point l'œil: cequin'eft
F s 0rdinaire aux autres poudres.
Pour dijfiper une blancheur dans V'œil du Cheval.
■Q, tre !cs remèdes que je viens de propoierpour manger la blancheur dans l'œil d'un
a eva*> i' n'y a rien d'égal au fel armoniac pilé fin & mis dans l'œil, continuer jufques à fan2/ n', ^ arrive fort fouvent que cette blancheur dure douze ou quinze jours, il ne * Pas s'en étonner & continuer,
ttioirn y"Cy e^ tres"aiié : a Jeun inettcz du f"el dans voftre bouche, quand il eft fondu peut- r aVCC vo^re fa''ve l'oeâl du Cheval, la faifant entrer dedans, continuez neuf jours, -étire que cela mangera la blancheur.
aucu V°US voulez P'ler du fel commun fort fin, & le mettre dans l'œil du Cheval, il n'y a n remede qui le vaille, hors le fel armoniac, & on le trouve par tout.
la kje *e|de plomb qu'on appelle le lei ou magiflere du Saturne, eft tres-bon pour manger mord eur ^ans ''^*'11 Cheval; fi cette blancheur fuccede à une fluxion, car il eft peu à fai 'C.aiç-' & Par & froideur il repoufïè la chaleur que la fluxion avoitcaufée, il eft facile Be<nif ' T -VOUS en defirez v0'r 'a defeription, ayez recours auxElemens de Chimie de Traiteli r^ îccon<^ > feuillet 344. qui donne le moyen dele faire. Glazer dans fon kTé & C^lim'eafrjrtc'a'rernentenfeigné au feuillet 99. & fuivans, à faire le fel crifta- ' autres préparations du Saturne, très-bonnes pour les yeux des Chevaux.
tom *• H tu
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j-8. LE PARFAIT MARESGHAL,
Du, Cheval Innatiqne.
CHAP. (~\N appelle Cheval lunatique celuy qui a une fluxion fur les yeux, laquelle paroift en
2i. ^-^ üntemsdelaLuae, & luy obfcurcit l'œil, & en d'autres temslaiiîé l'œil allez beau, & auquel on ne jugeroii aucune fluxion. Le tems où la fluxion fait plus de détordre eft ordi- nairement aux decours des Lunes, quelquefois au commencement, & les Chevaux fou- vent en deviennent aveugles : Il y en a qui font fix mois ians eltre frappez de la Lune, d'au- tres trois mois, & d'autres l'ont tous les deux mois. Dans la feconde Partie, en traittant de la connoiffance nous parlerons des lignes pour
connoiftre un œil lunatique. Lors qu'actuellement la fluxion y eft, on voit à l'œil du Cheval de la chaleur, de l'en-
flure , & des larmes qui en tombent, l'œil eft obfcur & couvert, qui font les mefmes lignes de la fluxion, mais la plus afïùrée marque de la Lune, eft lors que les yeux font par le def- fous de la prunelle de couleur feuille morte, dans le temps de la fluxion feulement: car paiië ce temps on ne s'apperçoit plus qu'il y ayt eu cette couleur feiiiile morte. Jamais on ne doit faigner un Cheval lunatique, quelque mal qu'il ayt, (i une tres-puiP-
fante neceffité ne vous y oblige, comme feroit la fièvre, ou des tranchées, & pour lors on peut làigner aux flancs. J'ayveu des Chevaux lunatiques, qui ayant efté faignez pour les guérir du farcin, font
devenus aveugles peu de temps après. Une faut donner au cheval lunatique aucune forte de grain pendant qu'il a l'œil trouble,
& que la fluxion y eft actuellement ; mais outre le foin & la paille on luy pourra donner du fou mouillé. On peut faire un feton au haut de la telle entre les deux oreilles,- pour faire ce feton on perce la criniere d'outre en outre avec un fer pointu & rouge, à l'endroit où la patelette de la bride porte, &ony palle une corde tiftuë, moiticcrin, moitié chanvre, il faut gtaifiêr cette corde de bafilicum ou de vieil oingt, la tourner & retourner tous les ma- tins pour faire fortir la matière qui fera ramaffée pendant vingt-quatre heures, d'autres met- tent un anneau de plomb au lieu de corde pour faire tenir le feton ouvert. Ce feton fervira à divertir l'humeur qui tombe fur les yeux, & par cette évacuation les
foulagera en quelque façon. Il y a des perfonnes qui mettent deux fêtons, un au devant du front à la criniere, & l'au-
tre au défaut de la bride au derriere où porte l'extrémité de la palette, &au bout ils en ont eu peu de foulagement. Si c'eft dans le beau temps, il faut faire coucher le Cheval lunatique au ferain de la nuit
hors de fon écurie ; fi le temps eft trop froid, il ie faut tenir dans une écurie qui ne foit pas bien chaude, car lu chaleur de l'écurie nuit fort aux yeux des Chevaux fujets aux fluxions lunatiques. Je trouve tres à propos aux Chevaux lunatiques de leur barrer la veine au larmier, mais
on ne doit faire cette opération que lors qu'il n'y a plus de fluxion fur les yeux, & qu'on trouve un Marefchal allez habile, il eft à propos auffi de leur couper ce nerf qui eft au def- fousde ladite veine, comme je l'ayenfeigné, mais quoy qu'on ne coupe pas ce nerf, il faut neceflàirement barrer la veine au larmier, ce qu'on fera facilement avec l'éguille courbée, comme je l'ayenfeigné parlant des fluxions fur les yeux: on peut aufli barrer les deux veines jugulaires, ce qui profite beaucoup aux yeux malades, foibles, ou lunati- ques : fi on veut, on peut pratiquer ce qui fuit. Il eft tres-bon de faire aux Chevaux lunatiques, pour tâcher de leur donner quelque fou-
lagement, deux orties aux cotez des yeux fur le plat de l'os de la ganache, pour divertir l'humeur
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PREMIERE PARTIE. f 9 .
l'humeur qui prend fon cours fur les yeux, & particulièrement pour évacuer celle qui eft C hap.
déjà tombée. 31. L'ortie fe fait en cette maniere : on fend la peau en travers à l'endroit où on la veut faire
avec un byftoris ou razoir, puis avec le manche de i'efpatule on détache la peau d'avec la chair, en remontant en haut de la hauteur de trois doigts, & on introduit là dedans une lame de plomb large d'un doigt & haute de deux ; on détache un peu la peau au deilous de la fente faite avec le byftoris, pour y introduire la lame de plomb, afin qu'elle n'échappe : On laiffe les orties ouvertes douze ou quinze jours en faifant fortir la matière deux fois tous les jours: ce qui fe fait en preilànt médiocrement de haut en bas. Pour guérir la playe faite avec l'ortie, il faut feulement ôter la lame de plomb, demefme l'on doit ôter la corde du feton, ces ouvertures fe gueriffent d'elles-mefmes : on peut au lieu de la lame de plomb mettre dans l'ortie de la paille, un morceau de favatte, ou bien de la racine de Gentiane. Après ces précautions, on pourra fefervir de l'eau de Rhuë. Eau de Rhuë, bonne pour les yeux lunatiques.
Ç~* O M M E l'eau de Rhuë eft un des fpecifiques pour les yeux des Chevaux, & qu'on CPL\P.
f n'eft pas toujours en lieu pour en avoir, j'ay mis icy une tres bonne methode pour la ^. «aire : Coupez allez menu trois ou quatre poignées de l'herbe nommée Rhuë que vous met- ° ttez entre deux plats d'argent, ou de terre verniflee fans aucune liqueur: faites chauffer Sucement ces plats fur un réchaut & de temps à autre, ôtez le plat qui couvre celuy qui
pelurie feu, & avec une plume faites tomber l'eau qui eft attachée au haut du plat, & tout a 1 entour : remettez encore de mefme les plats l'un fur l'autre, & quelque temps après ra- ttiaiïèz l'eau, & quand vous en aurez une bonne quantité, par exemple un petit verre, fai- tes diffoudre dedans gros comme une noix mediocre de couperofe blanche, & en baffinez oeilfbir <5c matin; que fi cette eau n'opère pas aiTez, il faut enfuite fe fervir de la Pierre
admirable cy-devant décrite. Et au cas qu'elle ne falle pas l'effet que vous prétendez, c°mme il peut arriver que l'œil fera fort enflammé, il faut avoir recours à l'huile de Samp- le» qui eft une huile tirée du plomb avec methode, en mettre fept ou huit gouttes dans J*'I tous les jours, vous verrez un effet fi beau & fi extraordinaire, qu'il n'y a remede au «tonde qui le vaille. L'huile de Saturne eft fpecifique pour les fluxions fur les yeux & particulièrement pour
, el'esquifuiventlesmouvemensdelaLune, & fi vous en ufez quelque temps avant que , Mine doive caufer la fluxion, il n'en aura point derefïentiment, & l'œil demeurera eau; fi" vous continuez à vous en fervir, & en mettre feulement deux gouttes tous Jes
qu^iS aVec nne P^ume 1 vous conferverez des Chevaux lunatiques des années entières, fans & cl ?aro'*fè aucune apparence de Lune fur les yeux de voftre Cheval, qui relieront beaux da Je Cheval eft frappé actuellement delà Lune, il faut en mettre tous les jours deux fois
ns es yeux, dans peu de tems vous en verrez un bon effet.
aftu a^ **ouvent éprouvé avec beaucoup de fatisfaciion & vous pouvez vous en fervir avec |
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H 2. Huile
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6o LE PARFAIT MARESCHAL,
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Huile de Plomb, oleum Saturni.
CHA.P. T ^ maniere de compofer cette huilleeft décrite par di fferens procédez dans tous les II*
" .- ' •*-* luftres Chimiques anciens & modernes ; quoyqu'ils ayent nommé cette liqueur hui- 3^' le, ce n'en eft pas une à proprement parler, parce qu'elle n'eft pas inflammable, s'il y a faute à le nommer ainli c'eft après des llluftres, qui font Paracelfe, Crollius, Zuvelfer, & autres; entre toutes leurs différentes methodes, de le compofer, je me fuis attaché à la iuivante, l'ayant trouvée avec moins d'embarras : fi vous n'eftes pas expert, il faut vous ad- dreffer à quelque Artide qui vous la faffe méthodiquement; quoy que la defcription fui- vante foit allez, claire, pour peu que vous ayez de lumiere dans la diftillation. Prenez fix livres de cerufe, grattez-la fur un tamis de crin renverfé, pour la réduire en
poudre, & la mettez dans une terrine de grais, & dix pintes de vinaigre diftillé par delfus, il faut laiflèr digérer le tout fur le bain de fable, à chaleur mediocre, pendant trois jours na- turels qui font trois jours & trois nuits, en remuant fouvent le fond de la matière avec un efpatule de bois, filtrez le vinaigre diftillé, qui fera chargé du fel de plomb, évaporez en- fuite : il vous reftera après l'evaporation de toute l'humidité, un fel de Saturne véritable & fixe, vous mettrez ce fel dans une Cornue' de verre, que les deux tiers de la Cornue de- meurent vuides, vous adapterez la Cornue au feu de fable avec fon récipient, les premiè- res deux heures le feu fort doux, puis vous augmenterez le feu jufques à ce qu'il ne forte plus rien de la Cornue. Pour lors laiffez refroidir les vaiflèaux, & la liqueur qui eft dans !e récipient fera l'huile que vous cherchez, que vous pouvez rendre plus fort fi vous vou- lez, en évaporant le tiers du flegme qui eft dans ladite huile, mais il eft allez fort pour l'u- fage que nous en voulons faire, c'eft à dire pour les yeux lunatiques fans rien évaporer- Ce qui refte au fond de la Cornue eft un excellent fel de faturne bon à plufieurs ufages.
On l'applique feul ou mêlé avec differens onguents, comme je diray en fon lieu, pour refifter à la fluxion ou tempérer la trop grande chaleur, mais il eft plus fort que celuy qu'on vend ordinairement chez les artiftes, qui pour le rendre plus agréable le criftalifent, je ne voudrais pas me fervir de celuy-cy intérieurement, ou il faudrait le difloudre dans l'eau; le filtrer & évaporer jufques à pellicule, puis le mettre criftalifer à la cave &c. Si vous vous adreflez à quelqu'un qui fe fera peut-eftre perfuadé d'eftre Chymifte, &
qui ne le fera pas en effet, il vous dira que cette opération ne fe peut faire, comme quel- ques-uns m'ont dit, mais il s'eft trouvé ou qu'ils n'avoient pas de vaiffeaux propres, ou qu'ils étoient ignorans. Tout homme qui aura la moindre teinture de Chymie verra bien qu'elle n'eft pas fort difficile, je l'ay faite & l'ay fait faire. On peut fe fèrvir du fel de Saturne pour les yeux, non feulement des Chevaux lunati-
ques, mais encore de ceux qui font attaquez de fluxions, car n'ayant aucune acrimonie en foy comme tous les fels en ont; il ne caufera ny cuiffon ny douleur, mais temperera admirablement toute la chaleur étrangère de l'œil, y rétablira la naturelle, & ainfi diver- tira la fluxion; on appelle ce fel fucre de Saturne, à càufe qu'il eft doux au goût. Il faut difloudre deux gros de ce fel dans une once d'eau de morelle, d'éclairé, oud'eufraife, & de cette eau laver l'œil & en faire pénétrer dedans. Un Autheur moderne a écrit que ce fel tombe en ieliquium ou défaillance, c'eft à dire
que par l'attraciion de l'air il fe refout en liqueur ; je ne fuis pas tout à fait de ce fentiment, il en attirera véritablement un peu, mais non pas fuffffamment pour le réduire en liqueur; le fel eft plus aifé à trouver que l'huile, mais il a moins de vertu. Ceux qui veulent détruire la Chymie, & rendre fès opérations fufpedes, difent qu'il
n'y a aucune apparence d'employer le fel de Saturne, puis que ce n'eft que le Saturne mef- |
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PREMIERE PARTIE. 6i
me calciné, comme en effet fi on lefonddansuncreufetavecdunitreouavecdufelde Chap,
tartre, il retournera en plomb, mais fans détruire aucunement les vertus du fel de Satur- 33. he, qu'on voit par les experiencesjournalieres, de meline que le Mercure en quelque fa- çon qu'on le déguife il reviendra toujours en Mercure courant, & cela n'empefche pas qu'on ne l'applique à beaucoup d'ufages, parce qu'il eft ouvert & rendu ou familier, ou capable de caufer inanition à la partie où l'on l'applique, & auparavant il étoit dans fa natu- re compacte & liée , incapable des opérations qu'il produit tous les jours, étant préparé. Il en eft de melme du plomb lequel eft ouvert & joint à cet efprit acide du vinaigre qui le diffout, il eft capable de rafraîchir merveilleufement l'œil, mais lors que ce fel eft joint avec le fcl de tartre ou de nitre dans la fufion, l'efprit du vinaigre eft détruit par l'acidité du iel de tartre, ainiï le fel de plomb n'étant foûtenu de rien, reprend la premiere nature & re- tourne en plomb, en petite quantité. Quelquesfois la fluxion eft fi abondante, que l'huile ne la peut arrefter : pour lors ou
Peut le fervir d'unfrontail afin d'aider à couper chemin à cette fluxion. Frontali pour divertir la fluxion.
Prenez encens fin, maftic, & bol d'Armenie, autant de l'un que de l'autre, mettez-
les en poudre, & les démêlez avec de la glaire d'œuf& du fuc de joubarde, en Latin Jem- fjrvivum majus, cette herbe croift fur les toits, femblable à de petits artichaux, il faut étendre le tout fur du cuir pour l'appliquer au Cheval d'une temple à l'autre, & le lier par oeflus avec un linge, renouveller le frontali une ou deux fois tous les jours félon que la «uxion fera plus ou moins grande. Methode pour de'graiffer les yeux par en bas.
TORS qu'il n'y a plus d'apparence de fluxion fur les yeux, & qu'il a les yeux autant CHAP.
clairs que fon infirmité le peut permettre, on peut faire une opération de la main, ~,a
^uUreufnaiIèzfouventàdesChevauxlunatiques, elle a manqué à d'autres, ainli quand ° e Cheval aura la veuë fi affoib'ie par la fluxion, qu'elle fera prefque perdue, il ne faut Pas croire que l'opération la puifle rétablir: mais tout ce qu'on peut raifonnablement ef- J£rer de cette opération eft qu'elle maintiendra les yeux en l'eftat qu'ils feront lors qu'on la Th & empefehera qu'ils ne fe perdent tout à fait. ^n doit faire l'opération, fi on peut au déclin de la Lune, il faut abbattre le Cheval
l'o^fy0"" plus de facilité, & avec un fol marqué qu'on applique au coin de l'œil entre avg1^ ' ,qui eft un cartilage que tous les Chevaux ont, à î'œil, on a le moyen d'enfiler l'œil J>np éëu'"e & <*u n" ladite onglée, & ce fol marqué que j'ay ordonné d'appliquer entre filé d nS^e) fait qu'on peut la piquer & enfiler fans crainte de bleflèr l'œil; étant eu- p e j? 'a forte on ouvre la paupière d'enbas avec le doigt, & on tire le fil qui eft attaché à dou e' *a(îuclle *°rt > &tire après foy un morceau de chair glanduleufe. On la tire eleeCefent coupant peu à peu avec un biftoury ce qui la retient par les cotez, & tirant l'on- qu'oì morceaude chair fuit qui luy eft attaché, on coupe tout doucement jufques à ce duig,^11^0^ gros comme le poulce, & long comme la moitié du doigt de chair gîan- en ote'.'^^e temps en temps en faifant l'opération, on lave l'œil avec de l'eau, pour deux ^an^ ^U' emPefche de voir ce qu'on fait, le morceau de chair coupé à tous les • .eux, on barre la veine au larmier, puis foir& matin on lave l'œil avec de l'eau de
H 3. vie,
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6z LE PARFAIT MARESCHAL,
vie, ou de l'eau toute pure où l'on aura dilTout du Lapis MiraUbir, le Cheval ne doit
point manger d'avoine, mais feulement du fon mouillé, & au bout de quinze ou vingt jours il peut travailler fans danger, & manger de l'avoine. Cette opération a eïié trouvée par un raiLònnement fort naturel. De mefme qu'il y a
des émunctoires ou réceptacles des mauvaifes humeurs dans certaines parties du corps, il y en a au defious des yeux en forme de chair glanduleufe & fpongieufe, qui eft comme l'é- goût& le réceptacle de ce que le cerveau pouife d'indigefte, de crud, & d'acre fur l'œil: cette humeur fume & envoyé des vapeurs chaudes & brûlantes à l'œil, qui le picotent, l'irritent, et appellent enfuite tout ce qu'il y a d'impur dans les parties voulues; aufli voyons-nous toujours l'œil plûtoft attaqué des vapeurs & de chaleur, par en bas que par en haut, particulièrement de la Lune ; car dans le temps qu'elle fe fait connoiftre fur l'œil, ileftfcüillemorteparle bas, & prefque jamais par le haut: Cela étant véritable, fi on ôte cette glande on ôtera le refervoir de la fluxion, & les humeurs prendront un autre cours, tomberont fur les parties prochaines, comme font les chairs, où la nature les di- gérera, les cuira, & fera en eftat, n'ayant plus à deffendre des parties délicates comme l'œil, qu'elles ne luy pourront nuire. Par tout ce raifonnement on peut juger que cette opération peut feulement maintenir l'œil en l'eftat qu'elle le trouve, & non pas le remet- tre au plus haut point où il puiflèeftre. L'on peut en barrant la veine au larmier, couper le nerf qui eft au delTous, il contribuera à rétablir l'œil, par lesraifonsquej'ay expliquées; L'on degraifle l'œil par deffus, comme nous l'avons preferitpardeffous, on fait l'o-
pération en cette maniere: il faut fendre la peau avec le biftory au milieu de la faliere, & avec le crochet on tire de la graillé qui eft contenue en cet endroit ; cette graifle fe déta- che allez facilement, on en tire gros comme une noix, puis on lave la playe avec du vin chaud, on emplit le trou vuidé avec de la filafle enduite d'égyptiac, & on empefche que le vent ne donne fur le mal, ce qui eft fort dangereux ; on attache deux fils à la peau qu'on a coupée pour tenir l'appareil, & on penfe le mal tous les jours, le lavant avec du vin chaud, &leplumaceaufrottéd'egyptiacjufquesàguerifon: Jen'ay pas trouvé que cette opération faflè un bon effet pour les yeux, & autant que j'eftime l'autre, je fais peu de cas de celle cy. Comme tont le monde n'eft pas d'humeur à faire jouer des couteaux, je preferiray ce
qui refte des remèdes ordinaires aux Chevaux lunatiques, entre lefquels eft la purgation qu'on ne doit pratiquer que lors qu'il n'y a plus du tout de fluxion fur les yeux ; car autre- ment elle nuiroit plus qu'elle ne ferv iroit. Pilules pour les Chevaux lunatiques.
Prenez deux onces d'aloës fin, ou aloës lucide, agaric demi-once, des trochifques
d'Alandal (qui eft la colloquinte préparée) trois dragmes; fi le Cheval eft mediocre ce- la le purgera, mais s'il eft grand il faut augmenter ladofe d'une dragme des trochifques d'Alandal ; mettez toutes ces drogues en poudre groffiere, & les mêlez avec demi-poi- gnée de feuilles de betoine pilées & une livre de beurre frais, pour en former des pilules groilès comme une balle de jeu de longue Pauline, que vous donnerez au Cheval, avec chopiuc de vin, & le promènerez demi-heure après la prile. Sans prendre la peine de compofer une Médecine exprés, fervez-vous des pilules do-
rées, ouLucis, & en donnez deux onces au moins, les faifant preceder par un lavement purgatif donné le jour auparavant: & comme l'Aloës eft le vray purgatif des Chevaux, & qu'il entre dans toutes les pilules cy-deflùs, en voicy une préparation allez bonne quoy que commune. Prc
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PREMIERE PARTIE. 63
m Chap.
Préparation d? Aloës. 34.
Prenez du meilleur Aloës,qui eft le lucide,qui eft plus fin que le Succocitrin on Soccotrin,
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^n poudre quatre onces, faites infufer quantité de feuilles de rofes pâles dans de l'eau pen-
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Oaut vingt-quatre heures, puis coulez, & ajoutez de nouvelles feuilles de rofes, jufques
* trois fois; de cette infuilonarrofezvoftre Aloës, puis le laiiïèz fécher à l'ombre, reïm-
Oibez le trois fois, &l'Aloës; étant fec, fera préparé & fera tres bon; il fera encor meil-
eur de 1 imbiber avec du fuc de rofes de Damas, l'un & l'autre luy donne le nom d'Aloës
rolat. ■ç. Aloës ainfi préparé aura plus d'effet dans une mediocre quantité pour purger; il for-
ane le ventricule en le purgeant, & par affinité il purge le cerveau, il refifte à la corrup- 'on des humeurs, c'eit ce qui oblige d'en faire ordinairement la baze des pilules. ' Quoy que l'Aloës foit plus actif, & beaucoup meilleur par cette préparation, je l'ay
Propolc en faveur des Curieux, car pourvu qu'on cherche bon Aloës, bien lucide & fin, hurément il purgera bien vos Chevaux, fans leur nuire, & je ne fçache gueres de meil- eUT P"rSatif que celuy-là, ny fi amy de la nature des Chevaux. ^Agaric étant en trochifque, eli corrigé des deux défauts qu'il a, fçavoir de fa trop
grande légèreté, qui l'empêche de tomber dans le fond de l'eftomac, &de fon opération ardive : néanmoins aux Chevaux on le donne fort fouvent tout fimple. vJn le prepare avec la Malvoiiie & le Gingembre.
Après la purgation, il faut attendre le vingtième de la Lune pour luy donner le feu , en
as que les yeux foient allez clairs & beaux. |
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La maniere de donner le feu au de fus des yeux d'un Cheval.
-L, . Vingtiéme de la Lune ou environ, tirez une raye de feu depuis le deiîous d'une oreil- /-.rr a p
fait , Jul"lu'^'autre7 pallant fous lefrontai de la bride, afin de cacher cette raye, qu'on
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fe
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a^'ec^n c°ûteau de feu, qu'il faut repafîèrjufqu'à ce que la raye foie couleur de ceri- ^S-
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*£.> Puis fur les veines du larmier faites une étoile de feu fans percer le cuir, car les cica-
'Ces parojftroieiit toujours. Si le cuir avoit efté percé avec le feu; il faut frotter les en- re?!lS ^r^'e2 avec de l'eau de vie mêlée avec du miel, tous les jours matin & foir ; l'efcar- |
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n ,ant tombée il faut baffiner la playe avec de l'eau de vie, quoy qu'on n'y mette ny poix
" °urre, il y relie tres-peu de cicatrices, & fi !e feu fait autant d'effet.
feu d Vé? I113111^'de Chevaux qu'on a garantis de la Lune pour quelque temps avec le ln ■ onr,é de cette forte, & le pis qu'il en puiffe arriver, eft qu'on en conferve tout au ^|\s Un en crevant l'autre. Si les deux yeux font atteints de ce défaut; les efprits vifuels Veuv U^ ^u'e^ crevé, pafïèront dans l'autre & le fortifieront, & on confervera encore les vP;„' ^Ue'°uetemPseneftatdefervir, fi on barre les deux veines du col, qu'on appelle Ve,"es jugulaires. Ca.0UsIes Chevaux lunatiques à la fin deviennent aveugles, à moins d'apporter les pre-
gy1^ lue nous avons dit, & d'en crever un, ce que l'on fait avec une éguille enfilée 0n].."'de laquelle on perce le méchant œil, &onfait refortir l'éguille tout contre où luei' ^lque'er}enrrant dans l'œil, & on y laiffe le fil pendant fept ou huit jours, & conti- ns ereî?eat.cét œil qui eft enfilé, jette de l'eau & fe defleche, on ofte le fil & par le temps, Pnts vifuels qui pafTent à l'autre œil le fortifient, &leconferventdelaLune, & l'œil picqué
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64 LE PARFAIT MARESCHAL,
C H a p. picqué fe deflèche. J'ay veu un Cheval auquel on avoit mis un œil d'émail, ou de verre,
3 5. pour cacher la difformité d'un œil qui s'étoit abfolument deflèche, quand on l'eut crevé pour conferver l'autre ; la Lune eft une maladie hereditaire qui paffe aux Poulains, ainii il faut avoir grand foin que les Eftalons ayent de bons yeux': le mal peut arriver auffi lors que les Poulains mangent l'avoine avec leur mere dés l'âge d'un an & avant, ils font effort pour la mâcher, & s'étendent les veines qu'ils ont fur les yeux & à côté du larmier, & les fontgroflir, par ainfi attirent trop de fang en ces parties, qui en fuite nourriflant trop l'œil réchauffent & y caufent la fluxion, ou celle qui fuit le mouvement de la Lune, ou l'au- tre ce qui perd & confomme les yeux ; c'cft une penfée que j'ay tiré d'un Livre qui traitte desChevaux, fait par un nommé Jean Taquet : Ilditexpreffementquecen'eft pas l'avoi- ne par fa fubiiance qui fait perdre les yeux aux Poulains en les échauffant trop, mais feule- ment par l'effort qu'ils font en la mâchant; & pour empefeher ce defordre , il confeille qu'on fafie moudre l'avoine pour les Poulains, & que la mangeant de la forte ils feront plusforts&robuftesfansquejamaiselleleurcaufefluxion, nymal aux yeux: Comme je n'avois jamais veu cette observation en aucun Autheur, je vous l'ay voulu donner, & vous laiflërla liberté d'en faire le jugement qu'il vous plaira. Il y a des Chevaux qui deviennent lunatiques à l'âge de huit ou dix ans, qui avoient tou-
jours eu les yeux beaux: c'eft un héritage que l'Eftalon leur a laiflé. Le Tonnerre & les éclairs dans les grands orages quand les jeunes Chevaux en font attrapez en Campagne peu- vent les rendre lunatiques, ou tout-à-fait aveugles. Si on travaille beaucoup un Cheval atteint de la Lune, il deviendra plûtofl aveugle qu'il
n'auroit fait, la chaleur & les grands froids luy font contraires; enfin, c'eft une maladie dont peu de Chevaux font attaquez fans perdre les deux yeux, ou tout au moins un : car les remèdes ne fuccedeut pas en tous les fujets, ccfouventilne faut pas blâmer les remè- des pour ne pas guérir des maux d'yeux, il fuffit qu'ils puiflent profiter en plufieurs rencon- tres. |
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De rEmorragie.
CHAP. T 'Emorragie eft une perte de fang par le nez ou par la bouche, caufée par une abondan-
3(5, J—' ce de fang, partny lequel il s'eftgliifé quelque liqueur pleine d'efprits & de fel, qui l'aura fait bouillir & fermenter, en forte que les Vaiflèaux deftinez à le contenir n'en feront pas capables, ainii il fe rompra qnelque veine qui fournira ce fang que l'on voit fortir par le nez du Cheval, & cette liqueur a effe pouflee dans le fang par un excès de chaleur caufée par les fatigues extraordinaires dans les grandes chaleurs : La caufe peut venir auiîi lors que le fang eft échauffé & fubtil, foit par la nourriture precedente donnée en trop grande abon- dance, ou qui pèche dans fa qualité, ou des fatigues qui le font bouillonner, ce qui ou- vre quelques veines d'où il fort avec impetuofité, tantoft par les nazeaux, tantoft par la bouche. Qu'une liqueur pleine d'efprits & de fcl, faffe bouillir & fermenter le fang, l'ex- périence le peut faire connoiffre; fi dans le fang tiré des veines, quand il eft encore tout chaud, on mêle de l'cfiyritdevin, il s'enluivrauncébulition étonnante, lamcfmechofe arrivera fi on y mêle les cfprits de vitriol, ou de corne de cerf, ou de fuye de cheminée, tout au contraire le fel de tartre & la diffolution d'alun troublent & précipitent le fang: qu'il n'y ayede ces liqueurs pleines de fels & d'efprits dans le corps des Chevaux, c'eft de- quoy on ne doutera pas, fi on fçait un peu la maniere dont la nature agit dans leur interieur- Sionn'apportedufoulagemcntàceirial, les Chevaux en peuvent mourir, ou devenir |
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PREMIERE PARTIE., 6f
tres foibles ; parce que la nature eft épuifée par cette excefiivc évacuation qui a fait la difll- C
pation des efprits. Auffi font-ils long-temps hors d'eftat de rendre fervice; mais rarement ils en meurent, fi ce n'eft que la fièvre y toit conjointe, ce qui n'eft pas ordinaire. Comme cette maladie n'arrive gueres que dans les grandes chaleurs, il y va de la pru-
dence du Cavalier qui monte un Cheval fort gras, ouplûtoft fort ardent & plein de feu, qui n'eft pas en haleine, de le ménager au commencement, & de le travailler avec pru- dence , en forte qu'il ne luy puiiìè caufer ce détordre, ou quelqu'autre encore pire ; dans ces occafions le plus prompt remede eft le meilleur pour arrefter cette grande perte. Et du moment qu'on void un Cheval perdre du fangen abondance par le nez ou par la
bouche, ou par tous les deux, il faut le faigner des flancs, ou des plats des cuiflès, ou plu- toft du col, fi on ne luy en a pu tirer abondamment d'ailleurs, puis prendre d'une herbe nommée de la traînafïe, ou renoüée, en Latin Centinodia, parce que lors qu'elle eft dans fil parfaite croiflance elle a cent nœuds en une feule tige, c'eft un fpecifique pour arrefter le fang, il en faut prendre une bonne quantité, la concafler bien fort, en emplir les nazeaux, en lier fur les larmiers, & fur les roignons, qui font au défaut de la felle, & mefme fur les - teftïcules fi c'eft un Cheval entier. . Si vous ne trouvez pas de cette herbe, quoy que fort commune, broyez bien fort de l'or- tie pour vous en fervir tout de mefme. Si vous pouvez, vous mettrez le Cheval dans l'eau jufques au flanc, &l'y laiflerez une
couple d'heures fi c'eft en Efté, qui eft le temps où les émorragies arrivent le plus fouvent à caufe des grandes chaleurs. Si vous n'eftes pas en lieu commode pour le mettre dans l'eau, il luy faut couvrir la tefte
avec un drap mouillé en fept ou huit doubles dans de l'oxicrat, & tout le dos de mefme, luy tenir la tefte haute dans l'écurie, ne le point laiflfer coucher, & fouvent jetter de l'eau fraîche aux tefticules ou au fourreau, réitérer la làignée dés le lendemain & luy donner des lavemens rafraichiflànts ; il y a des Chevaux qui ont eu cette perte de fang fix & fept jours ; ^ais moins violente à la fin qu'au commencement, & ils en ont efté guéris par les remèdes Precedens. Lavement.
, Le lavement fiiivant eft en partie capable d'arrefler ce bouillonnement du fang, étant
a*dé par la faignée. Prenez mauves, guimauves, de chacune une poignée, plantain deux poignées, chi-
*i0rée, laitue, & pourpier, de chacun une poignée : faites du tout une décoction dans plu pintes & chopine d'eau avec une once & demie fel policrefte en poudre, dans la co- lature vous mettrez un quarteron de l'onguent fopdeum fins mélange de vert de gris com- *^e quelques frippons y en mettent pour luy donner une belle couleur verte. Si vous vous en effiez, prenez un quarteron d'onguent rofat véritable, écnondefimplegraiflè, lavée en eau rofe pour luy donner l'odeur des rofès & teint avec l'orcanette : donnez le tout au Che- val après l'avoir vuidé de fa fiente. Si après avoir rendu ce lavement le fang ne s'arreftoit pas, il faut faire ce qui fuit : Met-
te* des feuilles de plantin pilées & mêlées avec une once des poudres fuivantes, encens
?}a*e> Aloës ou mirre pour intrpduire le tout dans les nazeaux, luy tenir le nez hautcom-
j^e fi on luy donnoit un breuvage, & un drap mouillé d'oxicrat, & plié en cinq ou fix dou-
^.ies *Ur la tefte, fur le col & fur les reins, comme j'aycy-devantenfeigné , & luy mouiller
ouventavec de l'eaufraiche le foureau ouïes tefticules s'ilen a.
Les pertes de fang par les nazeaux font quelquefois ü violentes, qu'on ne les peut arreflcr
Tomo h \ fi-toft
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66 LE PARFAIT MARESCHAL,
C H A P. fi-toft. Oli peut fe ièrvir d'une poudre pour les arrefter, qui eft fort facile à faire, partial-
3Ó. lierement aux Marcfchaux. Il faut laifTerfeicher à l'ombre de la fiente d'Aine qui ne foit paschaftré, en forte qu'on la puiffe mettre en poudre; & avec un tuyau de verre, une fer- bacane, ou un autre canon, on fouffle abondamment de cette poudre dans les nazeaux da Cheval qui làigne, & bien-toft après le fang s'arrefte. La mefme poudre eft admirable aux hommes qui font fujets à faigner du nez, il n'y a
qu'à porter de cette poudre dans une tabatière, & en prendre comme du tabac par le nez, d'abord le fang s'arrefte. J'en ay fouvent veu l'expérience, & la poudre ne fent que l'her- be féche; quelque délicat fe récriera qu'il aimeroit mieux mourir que de prendre de cette poudre. Je confens qu'il n'en prenne point, & ne trouve pas mauvais qu'il n'approuve pas un remede fi vilain, mais s'il en prend fans le fçavoir? & de plus, qui aflurera ce Mon- fieur le délicat que ion Apoticaire ne luy a pas fait avaler quelque chofe de plus mauvais, qui peut-eftre l'aura guery de quelque maladie de contrebande? Mais commejefuis com- plaifant, je mettrayiey un remede pour l'emorragie des Chevaux, qui peut fervir pour les hommes : Prenez fi vous pouvez, ou achetez un lièvre pris, & tué au mois de Mars, écorchez-le ,& fans le larder, mettez-le en efiat d'eftre mis à la broche, fans pourtant l'embrocher, faites-le fécher au four, en forte que toute la chair fe puilïe réduire en pou- dre , fouliez de cette poudre dans les nazeaux du Cheval en abondance, elle arreftera le fang qui fort par le nez," comme aufîi celuy des play es : voila un remede très-facile & très- bon , & qui ne fent point la fiente d'afne. Celuy-cy eft encor tres-bon, & on peut le preparer commodément en tout temps. Pre-
nez écorce de grenade feche, vitriol romain, &alun, de chacun quatre oncez , mettez le tout en poudre, & le mêlez, & vous en fervez au befoin : ce remede arrefte le fang par tout le corps: cette poudre fe conferve long temps en fa bonté, elle eft excellente pour ar- refter le fang de toutes fortes de bleflures. |
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Le mal de Cerf ou du Cerf. ■
^AP. T A maladie qu'on nomme mal de Cerf aux Chevaux, peut avoir tiré fon nom de ce que
37- ■*-/ les Cerfs ont un pareil mal. Si cela eft, je n'en fçay rien, maisjefçay fort bien que ce qu'on appelle mal de Cerf aux Chevaux eft fouvent & prefque toujours mortel. C'eft un rhumatilme qui leur tient les mâchoires & le col fi roides,qu'ils ne peuvent les mouvoir,non pas mefme pour manger ; les yeux leur tournent en montrant le blanc en haut par un mou- vement convulfif de temps en temps comme s'ils alloient mourir, par intervalle ils ont des battemens de flanc & de cœur fi grands qu'on les jugeroit ne pouvoir vivre deux heures, mais ils ceflent & recommencent, làns règle, tantoft plus tard, quelquesfois plûtoft ; quand on leur manie le col, on le fent roide& fort tendu, le peau eft féche & aride, & outre cete ils ont fouvent le corps tout roide, & le derriere auffi empêché que le devant, & lorfque le rhumatifme occupe le derriere comme le devant, il n'en réchape guéres, particulièrement fi la fièvre eft continue, comme elle eft prefque toujours. Le mal de Cerf n'eft pas abfolument une maladie mortelle, lors que ce n'eft pas un rhu-
matifme univerfel répandu par tout le corps, & que les Chevaux fe le font procurez eux- mefmes, en tirant avec violence contre leur licol, les longes refiftent, ils font effort aux jmufcles du col, & fe les allongent, fur lefquels enfuite il fe fait fluxion, maispiefque toujours le mal vient de chaud & de froid foufterts à contre-temps, ou d'avoir pafte d'une grande chaleur à un grand froid, dans un moment,- ce prompt changement a émeu les |
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PREMIERE PARTIE. 6/
humeurs qui fe font trouvées en trop grande abondance, & ont fait nombre d'obftruâions C H a p.
qui empêchent le mouvement des parties malades , & caufent une grande douleur non feu- 37. lernent à ces parties, mais à celles qui leur font voifìnes, ou qui ont communication avec elles, la chaleur caufée par la douleur appelle ou attire la fluxion qui caufe le defordre qu'on voit & qu'on connoift aux fignes que j'ay donné. Quoy qu'il y ayt grand battement de flanc & de cœur, s'il y a de Tinter vale considéra-
blement, le Cheval reprend des forces pour refifter au mal- Ce qu'il y a à craindre eft que fouvent la fluxion eft fi grande fur les mâchoires, que ne les pouvant mouvoir ils meurent de^faim. La chaleur naturelle manque de nourriture pour s'employer, s'échaufte fi fort ^ft'^'e ^eut enflammer Ie f"ang -i augmenter la fièvre & faire mourir le Cheval ; le remede eu; de leur donner des lavemens ramolitifs foir & matin, leur tirer fouvent du fang, & tnefine de deux jours l'un, jufques à ce qu'on voy e de l'amendement. Cefi; un tres bon remede ; mais comme il le faut fouvent réitérer, une demie faignée chaque fois, fuffit. Pour fà nourriture il faut détremper du fon avec beaucoup d'eau auflî clair que de la
bouillie, & le laiiler devant luy pendant tout le jour, il le remuera avec les lèvres, &dans fes bons intervalles, il tâchera d'en avaler quelque peu; pour du foin & de la paille, il 0 en peut gueres, ou point manger, ne pouvant defferrer la mâchoire ; on luy donne de
1 eau tiède à boire: après la faignée & les lavements : il faut prendre égale partie d'eiïènce
de therebentine, & d'eau de vie, les mettre dans une fiole & les bien battre enfemble, fors qu'ils feront bien mêlez en frotter tout le col fur les mufcles, & autour des mâchoires & bien frotter avec la main pour faire pénétrer le tout dans le col, afin d'échauffer les muf- cles qui font refroidis, & occupez par la fluxion, &deux heures après frotter encor tous Jes mefmes endroits avec de l'onguent d'althea, & bien frotter pour le faire pénétrer dans Ie çol î le tout échauffera la partie & pourra faciliter le mouvement de la mâchoire, & def- roidir le col ; enfuite on frottera tous les matins avec l'onguent althéa les mefmes endroits, * les foirs avec de l'eau de vie, de plus il faut luy envelopper le deffous de la gorge avec inepeaud'aigneau, comme on fait à la gourme. . Si le Cheval eft pris de tout le corps, il faut luy frotter les reins avec un onguent d'althea,
** efprit de vin, & un drap mouillé dansée la lie de vin chaudelpar deffus;, & la couvertu- J.e.par defîùs le tout, réitérer ce frottement & fomentation tous les jours; que leCheval ' l°>t établé dans une écurie chaude, &peut-eftre que par le foin qu'on en aura), il guérira, s'U des intervales fans fièvre. . « ne faut pas obmettre de bons lavemens émollians, &en donner trois ou quatre tous
j^s jours, & fi le mal prefTe, on en peut donner le matin un, avec deux-pintes de lait, j^it jaunes d'œufs, & deux onces de fucre pour fuftanter & afïouvir la faim animale des Pitiés, qui ont communication avec le gros boyau, & les autres doivent eftre des lave- ^ens emollians & rafraichiffans. yuelques-uns percent le col à ces Chevaux tout au travers avec des boutons de feu,
Pfes la crinière en trois ou quatre endroits, d'autres les énervent. Non feulement je ne
e confèille pas, mais je le def-aprouve beaucoup, les Chevaux ontdéjaafïcz de mal fans
Uren faire davantage, & fans efperance d'aucun foulagement.
.«1 on leur pouvoit faire avaler quelque chofe, on leur donnerait de temps en temps des
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tn<L{S Pouc*re cordiale ou des pilules puantes , ou enfin ce qu'on jugerait à propos,
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toûf °n "e leur Peut k're 1ue ^es remedes topiques, c'eft à dire exterieurs, auflî prefque
JOUrS US fn mo.-,rar,t
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: court rifque de mourir plûtoft de faim que de fon mal, s'il a fouvent de grands
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n
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r a les lans fièvre; il faut prendre ce temps qu'il n'a point de fièvre, avec une livre" fa-
I a rine
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68 LE PARFAIT MARESCHAL,
CHAp.rined'orgefine, on la démêle avec fuffifante quantité d'eau, comme fi on vouloir faire
37. de la boulie, qu'on fait cuire juiques à ce qu'elle commence à s'épaiffir, lors on y ajoute gros comme un œuf de-fucre en poudre, & on fait avaler le tout par les nazeaux, moitié par un & moitié par l'autre, le tout modérément chaud. On s'eftonnera peut-eftre de ce que je fais difficulté de donner cette nourriture au com-
mencement du mal, puifque le Cheval en a befoin, qu'il n'en peut prendre par la bouche, & que les conduits du nez répondent dans la bouche, mais j'en ufê de la forte parce que tout ce qu'un Cheval prend par le nez le tourmente & le fatigue extrêmement, & qu'il eft dangereux que cette nourriture quoy que rafraichifiànte comme eft l'orge, ne luy augmen- te la fièvre, s'il l'a, & ne la luy donne s'il ne fa pas. Mais comme cette fièvre élt acci- dentelle, elle n'eftpasfi fort à craindre, néanmoins il eft périlleux de donner de la nour- riture par le nez, c'eftpourquoy je n'ordonne d'en donner que lors que le Cheval court rifque de mourrir de faim; en cet état il vaut mieux hazarder de le fauver en luy don- nant de la nourriture que de le laiffer mourir de faim: Peu de Chevauxéchapentde ce mal lors que le rhumatifme eft univerlel, & qu'il y a fièvre' continue fans aucune in- îermiffion. |
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Les Avives.
CHAP. (\N dit fort improprement que le Cheval a toujours les Avives, parce qu'il a toû-
38 , ^-J jours les parties où ce mal a fon fiege ; & où il paroift dans le temps de fon accez. Ce font des glandes proches du gofier, qui étant d'une fubftance molle & fpongieufe, font tenues pour les émonétoires des parties voifines; elles font fùjettes à une inflammation, qui faifant une enflure, bouche le gozier& empêche la refpiration; qui eft fi neceffaire à la vie, que fi le Cheval n'eft promptement fecouru il court rifque d'eftre étouffé , & le travail que cette difficulté de refpirer luy caufe, fait qu'il fe veautre, qu'il fe couche, & fe leve fouvent, qu'il fe débat & s'agitte étrangement-, croyant par ces divers mouve- mens le défaire de la douleur qui l'opprellè & qui le luffoque. On peut comparer ce mal fort à propos à l'efquinancie qui vient aux Hommes, les Mar-
chands de Chevaux l'appellent étranguillon. L'on croit que les Avives font toujours accompagnées de tranchées, parce qu'on ap-
perçoit les mefmes lignes. La caufe la plus ordinaire des Avives, eft lors que le Cheval paffe d'une extrémité à
l'autre dans un moment, principalement d'un grand chaud à un grand froid, par exem- ple , quand on fait boire les Chevaux trop échauffez d'abord après le travail cela émeut les humeurs, les fond, & les fait tomber en trop grande abondance fur ces glandes, ce qui les fait enfler & caufer ce defordre. Elles arrivent auffi pour avoir furmené un Cheval, c'eft à dire, l'avoir travaillé au delà
de fa force & de fon haleine, ou qu'après un grand travail on le neglige à l'arrivée, fans le couvrir ny le promener ; un Cheval peut auffi les avoir, pour avoir mangé trop d'avoi- ne , ou mefme trop d'orge, de froment, ou de feigle, elles peuvent encore eftre caufées parplufieursmanières, & c'eftprefqueroûjourspar noftre faute, & par l'indifcretion de ceux qui ont le foin des Chevaux, ou qui les montent. ' |
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PREMIERE PARTIE. y 69
- , Cha
Remèdes. - 28.
Pour remédier aux Avives, il faut porter ou plier l'oreille en bas, à l'endroit où arri-
vera fa pointe fur legofier prés de la ganache, c'eft l'endroit ou l'inflammation caufe la tumeur: fi le poil quitte facilement cet endroit, & s'arrache aiièment, c'eft une marque de maturité, & qu'il eft temps de refoudre ou au pis aller d'évacuer la matière contenue", dans cette tumeur. Pour lors il faut prendre toute la glande qui eft en cet endroit, avec les tenailles du Marefchal qu'on appelle Triquoizes, & battre la tumeur tout doucement avec le manche du brochoir, jufquesàceqnevouslajugiez fuffifammcnt corrompue: ou bien broyez les glandes ou tumeurs avec la main aifez long-temps pour corrompre les avi- ves, afin d'en ôter la dureté, & en faire fortir les efprits flateux par infenfible tranfpi- ration : enfuite dequoy fans doute l'enflure fe diffipcra. Ce moyen eft aifé & le plus cer- tain. Tous les Marefchaux ouvrent les Avives avec une lancette à l'endroit delà tumeur ou
glande, & en tirent certaine matière comme de la graiffe de bœuf, mais plus dure , & entuite bouchent le trou avec du fel: quelques autres obfervent de tirer les avives au mi- lieu du dedans de l'oreille, difant que la mefme matière qui eft contenue dans les glandes qui font le fiege des avives, eft aufll contenue en cet endroit de l'oreille: c'eft une pure cnarlatanerie que ce dernier. Je croy qu'il eft plus à propos de corrompre les Avives que de les ouvrir, parce que les
ouvrant les Chevaux font plus fufceptibles de ce mal. Les Marefchaux vont au plus feur cefemble, qui eft de les ouvrir: maisj'aimerois mieux les corrompre feulement, parles raifons que je vous en ay dit, à moins qu'elles ne fuffent fi grofïès, qu'il y euft apparence ÇUe le Cheval en dût eftre fuffoqué: lors il faut les ouvrir pour donner plutoft du foula-' gement au Cheval. Apres avoir corrompu les avives, ou à l'extrémité les avoir ouvert, l'on faigne fous
w langue, on lave la bouche avec du fel & du vinaigre, on foufledece vinaigre dans les °reilies, puis on les broyé rudement pour le faire pénétrer, ce qui appaife tres puiffam- ^ent la douleur communiquée à la mâchoire par le voifinage qu'elle a avec le iiege des avives. Il faut enfuite prendre deux poignées graine de chanvre ou chenevis, les piler & mêler
avec pinte de vin, deux mufcades râpées, & fix jaunes ;d'ceufs, le tout enfemble, le fai- re avaller au Cheval qui a des avives, le promener après la prifc du brevage une demi-heu- reaupas. S'il n'efi guery pour ce remede, ce qui peut arriver, donnez-luy un bon lave- ment avec du policrelte, il faut réitérer le premier remede avec la graine de chenevis, s'il n ^ft guéri, & ne point s'ennuyer de le promener : car l'exercice excite la chaleur natu- rile, & la met en eftat de refifter à fon ennemy. Je vous recommande ce remede corn- ueétant tres-bon & tres aflùré, outre qu'il coufte peu & fe peut faire par tout. J'ay remarqué pour un remede tres-prefent, de percer au travers des nazeaux du Che-v
y_3' deux ou trois doigts au deflus de leur ouverture, avec un poinçon ou avec une aleine de Cordonnier, il en fortira du fang qui s'étanchera de luy-mefrne, après avoir jette plein Utie coquille d'œuf de fang, de chaque côté. ^ ^Jn faigne le Cheval qui a les avives en mefme temps, des flancs & de la langue, mais
ae? "^ncs en grande abondance, enfuite il faut levuiderenluyôtantlesexcremensqu'il de nf *e fondement; ce qu'on fait en graiffant la main d'un valet qui l'aura menue, avec p . uj'e ou du beure, puis allongeant & ferrant les doigts tous enfemble, il l'introduit f * le fondement jufques au coude, pour en tirer à pleine poignée la fiente contenue dans I 3 - le
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70 LE PARFAIT MARESCHAL,
HAP. le gros boyau: ou pour agir avec plus de feureté, puis quii eft dangereux de donner un
38. coup d'ongle dans le gros boyau, quand on eft mal adroit, il faut mettre dans le fonde- ment une grolle chandelle de fuif, ou plûtoft un morceau de favon, qui venant à fe fon- dre fera bien-toft vuider tous les excremens qui font contenus dans le gros boyau. Quand on a tiré les Avives, ou qu'on les a corrompues, & une heure après le breuvage,
il eft à propos de donner un lavement au Cheval pour détourner la fluxion & en faire l'en- tière revulfîon : le lavement fera compofé comme il fuit. Lavement oh Clj/flere four les Avives.
Prenez cinq chopines de bière & une once & demi policrefte en poudre fine, faites
bouillir un gros bouillon, ôtez du feu & ajoutez deux onces huile laurier & donnez le tout tiède au Cheval en lavement, on prend moitié vin & moitié eau quand on n'a point de bière pour faire ce lavement-1 Autre.
Prenez des cinq racines aperitives, de chacune une poignée, concalïèz les grofllére-
ment, faites les bouillir un quart d'heure dans trois pintes d'eau, ajoutes y les herbes émollientes, mauves, violettes, mercuriale, pariétaire, de chacune une poignée, fai- tes encore bouillir autant, puis coulez, mettez y une chopine devinémetique, oude l'infufion de Crocus metallorum, autant, miel mercuriel demi-livre, beurre frais quatre on- ces, huile de rhuë' décrite au Chapitre CXXXII.lurlafin, deux onces", faites un lave- ment pour le donner tiède après avoir vuidé la fiente, ou bien avec une decociion commu- ne , dans laquelle vous ferez bouillir pendant un demy-quart d'heure à gros bouillons deux onces fcories de foye d'antimoine en poudre fine, puis bien p'affer le tout, & ajouter demi- livre de miel, & un quarteron d'huile, vous ferez un fort bon lavement. Autre remede four les Avives:
Donnez àTvôtre Cheval une once d'Orvietan, ou de theriaque encore mieux, dans
une pinte de vin rouge, ou dans chopine d'eau de vie fi le mal prefle, & en mefme temps faites un lavement avec les herbes émollientes, & un once & demie de fcories de foye d'antimoine en poudre, ajoutant à la colature deux onces d'orvietan ou autant de theria- que, avec un quarteron de beurre frais, donnez-le tout au Cheval, ainfi on luy feraaval- ler de la theriaque par la bouche, & l'on luy en donnera par le fondement; il n'y a gueres d'Avivés qui ne gueriflent par ce remede. Il y a au Chapitre XLVIII. un remede compofé avec efprit de nitre, & efprit de vin
diftillez enfemble jufqu'à leur union qui reiiflìt bien, donné comme il eft ordonné audit Chapitre. Tous les Chevaux ont aadeflusdes genoüils, & au deflbus des jarrets, unechateigne
qui eft à fleur de peau dure comme de la corne; coupez en un peu, & la mettez fur un ré- chaut pour en faire recevoir la fumée au Cheval par les nazeaux avec un fac bien ajuftépour cela, & d'abord la douleur que les avives caufoient ceflera. |
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PREMIERE PARTIE. yi
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Des Tranchées qui parviennent aux Chevaux.
TES Tranchées font des douleurs excitées dans les boyaux par l'acrimonie des hu- CHAP.
-/ meurs qui bouillonnent & le fermentent dans les entrailles, par quelque liqueur plei- 30.
ne d'efprits & de fel qui s'y eft gliffée, quelquefois ce font des vents ou quelques matières Crues qui ne peuvent eftre digérées par la nature , qui caufent ces accidens. On connoift qu'un Cheval en eft travaillé lors qu'il fe débat, qu'il fe couche & fé leve :
qupyqu;ilpuiflè
avoir des Tranchées fans avoir les Avives, néanmoins les Avives ne pa-
rement jamais fans Tranchées, & elle font à peu prés aux Chevaux ce que font aux Hom- mes les différentes efpeces de coliques. Cette maladie eft de confequence, & les Chevaux en meurent ; c'eft pourquoy il eft à
Propos de s'eftendre furcefujet, les lavemens font tres-efficaces pour ces maux-là, il y en ad'une forte qui eft admirable, duquel nous parlerons cy-aprés. Pour plus d'intelligence je diviferay les tranchées en plufieurs efpeces félon qu'elles pro-
cèdent de différentes caufes, & après chaque efpece je donneray les remèdes ; le tout pour me rendre plus intelligible, qui bene difiinguitbenedocct. |
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De la premiere efpece de Tranchées.
[^ES Chevaux pour avoir trop mangé de grain ont ces fortes de Tranchées; l'eftomac CHAP, |
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fi dire la cha- ^q,
élevé quantité |
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. ne le pouvant digérer, il y caufe des cruditez qui fùffoquent pour ain
'eur naturelle; comme elle fait effort de furmonter ces cruditez, il s'en |
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*îe vents, qui fejettans dans lesinteftins, ou féjournans dans l'eftomac y caufent de gran-
ds douleurs & des tranchées; peu de Chevaux meurent de cette indigeftion, à moins 9U lisine raflent fi goulus qu'ayant trouvé du grain à leur difcrction, ils en euffent mangé JMqu'à crever, comme il eft arrivé quelquefois. Le feigle en quantité s'il n'eft pas boiiilly, caufe facilement cet accident, car il eft fia-
^X; le froment eft moins dangereux, n'étant pas fi difficile à digérer; les feverolles
PfYn donne aux Chevaux pour les engraiflèr, caufent aufïi cet accident, fi elles font
r 'les en trop grande quantité, comme auffi la trop grande abondance d'avoine donnée
y a coup,
nat reme^e Pour cette f°rte ^e Tranchées confifte à aider la digeftion en fortifiant la m--5e.' cc que vous ferez après avoir vuidé les boyaux par un lavement: car pour des vo- l'oe n'en ^aut Pas Parler aux Chevaux, puis qu'au lieu de les fbulager il renverfent toute jjec°^°niie naturelle, & ne font jamais vomir ; le lavement fera d'une décoction émol- c ^^carminative, où vous ajouterez une pinte de vinémetique, ou l'infufion de Cri' ■ç^ztallorum.
0u ,n ^efme temps il faut diflbudre dans une chopine d'eau de vie, une once de theriaque, qu'il °rv'etan» & une Pincée de faffran, & vous ferez avaler le tout au Cheval d'abord •* ^ aura rendu fon lavement. pêcher^ C'£S reme^es v°flre Cheval ne guérit, il le faut fort promener, le couvrir, &em-
de^jjS11 iJ ne fe couche, l'ayant remis à l'écurie vous luy parferez une bafllnoire pleine
vert p audcflous du ventre, pendant un quart ou demie heure, & Je tiendrez bien cou-
• tomaie on ne trouve pas toujours de l'orvietan, j'en donneray la defeription: il
le
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72 LEPARFAITMARESCHAL.
~, le faut faire difpenfer par un habile Apoticaire, il eft bon aux Hommes, au bétail à corne,
^HAP'& principalement aux Chevaux, en voicy la defcription fort ridelle.
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40.
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L'Orviétan.
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f-iTJAp "PRENEZ fauge, rhuë, romarin, galega, de chacun un manipule, chardon bénit,
uriAi. X diclame de Crete, racine d'imperatoire, d'Angélique de Boheme, biftorte, arifto- 41" loche ronde & longue, fraxinelle, galanga, gentiane, coftus amer , calamus aromati- que, femences deperiil, de chacune une once, bayes de laurier & de genevre, de cha- cune demi-once, canelle, girofle, noix mufeade, de chacun trois dragmes, terre figillée préparée en vinaigre, & theriaque vieille, de chacun une once, poudre de vipères qua- tre onces, noix féches & mondées, mie de pain de froment defféchée, de chacun huit onces, miel écume fept livres, foit fait éleótuaire félon l'art. Il faut hacher les noix mondées, & les piler avec la mie de pain defféchée, puis les faire
pafier par le tamis renverfé, à la façon des pulpes, & ajouter les poudres & autres matiè- res : finalement le miel & la theriaque, qui fera le levain pour faire plus promptement fermenter le tout. Vous avez la véritable defcription de l'Orvietan ; je puis l'affiner de la forte, puisque
j'ay veu que c'étoit le mefme goût, l'odeur, la couleur , les effets, & la confiftance aulïï de mefme que le bon Orviétan; vous pouvez donc la faire difpenfer avec toute con- fiance, & vous en fervir comme il fuit, non feulement pour les Chevaux, mais utile- ment pour les Hommes, ce qui eft affez connu à Paris & ailleurs, où il fe trouve tout compofé. Comme le galega, qui eft la quatrième drogue de cette compofition,. n'eft pas extrê-
mement connue hors de Paris, je vous donne avis qu'on la nomme autrement, ruta ca- par ia , & lors qu'on n'en trouve pas, on fubftituê' le pentaphilon , mais le galega eft meilleur. Ceux qui le voudraient avoir excellentiffime, pourraient avec les quatre onces de pou-
dre de vipères, y mettre quatre onces de cœurs & foyes de vipères, mais ce ferait pour des Hommes feulement, ou pour des Chevaux de prix. L'Orvietanfe conferve long-temps, ileft admirable en cent occafions, &par tout où
l'on ne craint pas d'échauffer, & que ia chaleur eft bonne : il profite beaucoup aux Che- vaux qui ont l'eftomac debile, & qui mangent peu ; à ceux qui font dégoûtez & ont man- gé herbe, ou befte veneneufe, ou qu'on foupçonne d'eftre empoifonnez, par breuvages ou autrement. Il rétablira les Chevaux maigres, défaits, & exténuez; il détruira & fera mourir les vers qui s'engendrent dans le corps des Chevaux, & les am.iigriffent; mais il ne doit eftre employé que trois mois après qu'il eft fait, parce qu'il luy faut ce temps, afin qu'il fermente & qu'il foit en eftat de perfection. On le peut donner par précaution pour empêcher qu'ils ne foient attaquez de maladies
contagieufes, ayant efté parmy ceux qui font infeciez de pareilles infirmitez. On s'en peut fervir utilement aux bœufs qui ont des tranchées, illesfaitvuider&fien-
ter abondamment, ils feront d'abord foulagez, & bien-toit guéris; comme auffi quand ils ont avalé quelque araignée au autre befte veneneufe. On donne l'Orviétan dans du vin, & l'ayant donné il faut couvrir le Cheval & le pro-
mener ,. il fuëra peut-eftre, & guérira enfuite. L'Orviétan eft bon pour la plufpart des tranchées, dont nous parlerons, & l'on ne peut gueres manquer en le donnant. La
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PREMIERE PARTIE. 73
) La feule poudre de vipères auroit plus d'efficace que l'Orvietan, mais elle eft chère, on Chap.
n en trouve qu'en certains temps, qu'on l'apporte d'Italie, & aux lieux où les vipères abon- 41, dent, & il en faudrait demi-once pour un ChevaJ. Ceux qui ne veulent ou ne peuvent faire la dépenfe de faire difpenfer l'Orvietan, peuvent
faire compofer la theriaque diatellaron, j'en ayveu de tres bons effets, &je m'en ièrs fort louvent, vous trouverez fa defcription au Chapitre L. Ceux qui fçavent preparer la véritable Effence de vipères fe parleront de l'Orvietan, elle
a toutes fes vertus, &fl elle ne laiffe aucune impreïiîon de chaleur, purifie le fang, refifte a la corruption, & confomme tout ce qu'il y a d'impur dans un eftomac, qui eft couper la racine des maladies ; fon ufage continué guérira le farcin : mais peu de gens la fçavent pre- parer, c'eftàdire, que peu de gens veulent prendre le foin de la préparer: car ce n'eft pas un lì grand fecret que ceux qui font myftere de tout nous veulent perfuadcr, & pour faire connoiftre la vérité de ce que je dis, en yoicy la defcription. |
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EJfence de Vipères.
"pRENEZunelivrcdenitredepuré, & une livre de fel de terre bien net, qu'on trouve CHAP-
chez les Salpetriers, deiléchez le tout bien exactement, & les pilez finement, puis 41.
nielez parmy le quadruple de terre à Potier tamifée ; mettez le tout à la cave trois ou quatre Jours dans une terrine, partie du fel & du nitrefe fondra dans la terre à Potier, broyez Wen la terre avec les fels pour en faire comme une pâte dure, avec laquelle vous formerez «es boulettes rondes & groffes comme de petites noifettes ; que fi vous ne pouvez fermer les boulettes manque d'humidité, adjoûtez une goutte d'eau : vos boulettes faites lailïèz les fe- ■cher, puis les introduiiez dans une bonne cornue de terre de Beauvais & diftilez les comme 0ti diftille les eaux fortes; ce qui fera dans le récipiant fera un diffolvant capable de diffoudre Une vipere : & pour cela il faut mettre cette liqueur dans un matras ,jetter dedans une vipere ^ute en vie,le matras fur une chaleur moderée,il faut que la vipere meure dans le diffolvant, ^ Puis qu'elle fc fonde comme une enchoye dans le beurre. On la peut faire de cette autre fa- çon. Fixez du nitre avec la poudre de charbon, comme l'enieigne le Febvre, qui l'a tiré de Cïlober, qui la nomme fa liqueur d'Alquaeft ; faites refoudre ce nitre fixe fous l'équi- noxe de Mars, afin qu'il attire cet efprit univerlèl qui.eft contenu dans l'air ; le nitre étant refout, faites diffoudre la vipere toute en vie dans cette liqueur de nitre fixe, fur une cha- ~.e^rnoderée, elle fediffoudra entièrement, excepté la graille: il faut à l'une & à l'autre "'Uolution, à la premiere qui eft par la diftillation, &àcelle-cy par le deliquium, laiffer ^Prés la diiîolution de la vipere ralleoir les matières, puis verfèr par inclination, & jetter S Plus épais qui fera refté au fond du matras comme inutile; dans ce que vous aurez gardé, ous pouvez faire diffoudre encore des coraux, des perles, des racines d'imperatoires, a A.ngeliqUe, de contra-yerva,N& finalement jufques à ce que les diffolvans foient affez . chargez, & qu'ils ne puifîent plus rien diffoudre. Puis on mêle le quart de cette diffolution des vipères, avec les trois quarts des eaux cor-
des diftiHé'es, fçavoir de feorzonere, oudegenevre, ou autres cordiales, onluydon- ane bellecouleurjauneavecdeux ou troisbrinsdefafFran: Et voilà cette Effence de vi- T~t 'j.^ontl'ont fait tant de bruit, & qu'on vend fi chèrement. iwa * 'llat'on eft plus agréable au goût que le deliquium qui a un goût lexivial, déplai- sant, & 1 autre a une acidité agréable. 01 onyerfe l'urie de ces liqueurs ou diffolutions, fur l'autre qui aura fait la diffolution, T«8.i. K il |
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74 LE PARFAIT MARES C H A L,
Ç H A P. il Te précipitera après une forte ébullition, tout ce que la liqueur avoit difiout, au fond du
42. vaifleau en poudre impalpable ; par exemple, fi on fait dillbudre la vipere avec le diiïblvant par diftillation, en jettartt deflus celuy.qui eft fait par deliquium, il faut que la vipere difloute tombe en poudre impalpable, & le precipite au fond du vaifleau : ce fera une pou- dre de vipères incorruptible; ce qui eft à remarquer, qui vaudra mieux que toutes les pour dres de vipères qui viennent d'Italie, & d'ailleurs. Voila une longue digreffion peu utile à bien des gens, mais qui fera agréable aux curieux,
& qui font perfuadez de cette vérité; NeminemMedicumabfilutmn ejfepojft, imo m medio- crem quidem qui in Chymia non fit exercitatus, c'eft Mathiole qui e(t de ce fentiment dans une Lettre qu'il écrit à André Blau. Ilmefemblequ'iln'eftpasneceflàire d'apporter le témoi- gnage des gens docies pour faire voir la neceflité de la Chymie,IpJ<z naturalo eapugnat,q u& ncquidem jme hac arte, feminis zranumproducercpoteft. |
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De la feconde efpece de Tranchées.
CHAP. *r Es Chevaux ont une efpece de Tranchées caufée par des ventofitez; c'eft la plus ordi-
43- -*-' naire de toutes, les Chevaux qui ont le Ticq y font fort fujets ; car à force de ticquer ' ils s'empliflent le corps de vents, qui enfuite leur caufent des Tranchées; Etprefque tou- jours un fimple lavement carminatif emportera ces fortes de Tranchées, fi les Chevaux ne font pas enflez. Galien, qui eft une des grandes lumières de la Médecine, rapporte l'origine des vents
qui s'engendrent dans le corps, à une mediocre chaleur qui eft aflez forte pour élever des vapeurs d'une humeur froide & vifqueufe, mais qui n'eft pas aflez vigoureufe pour les dif- fiper après les avoir élevez: car une pure froideur ne peut produire des ventofitez, dautant qu'elle n'a pas la vertu ny d'atténuer, ny de cuire, nydediflbudre, & d'autre part une chaleur puiflante agifîànt notablement par deflus la portéedes humeurs, les atténue beau- coup plus qu'il ne faut pour engendrer des vents; auffiily a quelque apparence qu'ils font engendrez d'une chaleur défaillante, félon la doctrine de Galien. Si ces vents font en grande abondance, ils étendent par trop feftomac & les inteftins,
& caulènt de grandes douleurs au Cheval ; ils luy font enfler le corps comme s'il devoit cre- ver , & c'eft à cette enflure qu'on connoift plus particulièrement que les tranchées font eau- fées par des vents, ayant cela de commun avec les autres tranchées, que le Cheval fe dé^ bat & fe tourmente extraordinaire ment. Les vents peuvent caufer une forte de tranchées tres-douleureufes & tres-perilleufes,
on les appelle convolvulm, qui eft un mouvement des inteftins contre nature de bas en haut ; cela peut eftre caufé par l'irritation des efprits, ou par la fermentation maligne des matiè- res retenues: les remèdes fuivans donneront du foulagement au Cheval qui feroit attaque de cette forte de mal, mais il eft prefque toujours mortel, & lors que le Cheval en eft mort, les Marefchaux difent qu'il avoit des tranchées rouges. Onfefert à ce mal icy des mefmes remèdes que pour les tranchées caufées de vents, mais aflez inutilement. On remedie aux tranchées caufees de vents, en faignant le Cheval aux flancs & fous îa
langue, & en le promenant beaucoup, d'autant que par la promenade la chaleur naturelle s'excite pour gagner le deflus, & chafler les vents. On le promene en main, tantoft au trot, & tantoft au pas, bien couvert, fi celane
le foulage pas, il faut preparer le lavement fuivant, que je prefere à beaucoup d'autres re- mèdes. Or
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PREMIERE PARTIE. 7f
Chap.
Cljjlere pour chajfer les vents. 43. Je puis afïùrer ceux qui mettront en ufage ce Clyftere qu'il e ft admirable pour chaflèr les
vents, j'en parle comme l'ayant éprouvé tort ibuvent. Prenez une livre de figues gralTes, Plus groilès que celles qu'on mange en Carefme , coupez-les menu, & les faites cuire une demi heure entière dans trois pintes d'eau, enfuite mettez dans le mefme pot une couple de poignées de Rhuë coupée menu, faites cuire encore un quart d'heure à gros bouillons, puis lauTez à demy refroidir, parlez, prenez deux pintes de plus clair, laiflant l'épais qu*il tautjetter, & mêlez parmy cette décodion demi livre huile d'olive, donnez le lavement tiède au Cheval, & le promenez avant de le remetiredans l'écurie, ce lavement attirera tous les vents dans le gros boyau, & de-là ils fortironc : le Cheval gatdera ce lavement fort iong-tems, quelquefois deux & trois heures, & c'eft dautant mieux. Lavement carminati/pour les Tranchées.
On pourra donner aufll le lavement fuivant qui eft fort bon pour les tranchées : faites
"Ouillir dans trois pintes de vin rouge,une once de policrefte & fix ou huit poignées de fàuge, *& aCS ala consomption du tiers du vin, coulez & mêlez parmy deux onces huile laurier, « «onnez le tout au Cheval. oi le Cheval qui a des tranchées caufées des vents ne guérit pas de ce lavement, ilfau-
jv.r^ne heure après qu'il aura rendu luy faire avaler avec lacorne une livre d'huile d'olive mêlée avec chopine d'eau de vie, & le promener au trot pendant un quart d'heure bien ouvert, puis un autre quart d'heure au pas. Lavement excellent pour faire for tir les vents.
Prenez cinq chopines de bière deux onces fcories de foye d'antimoine, mettez les en
Poudre fine, faites bouillir un moment à gros bouillons, puis ajoutez trois ou quatre on- ,es bonne huile laurier, donnez ce lavement tiède au Cheval, & réitérez de deux en deux ^res jufqu'à guerifon, ce lavement eft le meilleur remede qu'on puifle trouver.
en^°icy la defcription d'une huile fpecifique pour les tranchées caufées des vents ; elle j bonne pour plufieurs autres maladies, ^ar elle évacue' les impuretez du bas ventre, & eux h6 lieu aux autres de defcendre} ceux qd\ ont beaucoup de Chevaux peuvent tenir chez * de cette huile, onlacompofeàpeudefràis, elle eft bonne pour porter à l'armée quand
a Nombre de Chevaux, & elle fé conferve long-temps. |
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Huile carminative C" purgative pour les Clyjleres.
jj v E N e 2 les herbes fuivantes, qui auront eftê fechées à l'ombre ; à fçavoir, Rhuë, CHAP.
Cla Calament, origan, pouliot, de chacune une poignée, femences de paftenades, de 44. viu ■*?' de fenouil, bayes de laurier, de chacune une enee, huile d'olive deux livres, er)femh?C Une *'vre ' m6"62 en poudre les femences , & concaftèz les herbes, le tout qUe ,e dans un pot de terre verniflë, mettant un autre pot par deflus un peu moindre Pâte- fU^ ^e deu*ous Pour couvercle, luttant les jointures avec de la terre graffe ou de la '-. aites cuire à feu lent jufqu'à la confomption de la moitié du vin; ce qui fe fera en- Ki ' viron
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76 LE PARFAIT MARESCHAL,
Çh a p. viron dans fis heures. Laiffez-îe refroidir à demy: paflez l'huile, & la remettez avec
44. quatre onces de poulpe de coloquinte dans le mefine pot, couvrez le & le lutez de mefme ; puis le faites cuire pendant ftx ou huit heures à une chaleur modérée : enfuite faites bouillir à gros bouillons une demi-heure, & le laiftez à demi refroidir, puis découvrez le pot, coulez & exprimez ; & gardez cette huile dans un vaiffeau. Dans un lavement ordinaire trois ou quatre onces de cette huile feront très-bien pour
chaflerles vents & entraîner les humeurs vifqueufes, qui bienfouvent & piefque toujours caulënt les tranchées: Cette huile eft excellente pour les lavemens, elle fait plus que les éleâuaires qui coûtent bien plus cher ; l'expérience vous en fera connoiftre la bonté. J'ayveu mourir des Chevaux par des tranchées caufées de ventofitez, aufquels tous les
remèdes precedens-n'ont pu apporter de foulagement, quoy qu'on les aye pratiqué avec foin: comme on les a fait ouvrir étant morts, les boyaux lé font trouvez auffi enflez, que fi on les avoit fouflé àdeflein. De remede à cela je n'en fçache point d'autre que de bons lavemens, de promener inceffamment le Cheval, & ne luy donner de repos, que le moins qu'on peut, luy donner deux pilules puantes, & une heure après encore deux, fi le mal continue, une troifiéme prife encore une heure après, on peut donner des lave- mens entre les deux prifesde pilules ,'&par cette methode les vents pourront fe diffiper. Il ne faut pas appréhender de donner trois prifes de pilules en trois heures, elles n'échauf- feront pas trop, & pourront guérir le Cheval. |
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De la troifiéme efpece de Tranchées.
CHAP. T A troifiéme efpece de Tranchées, eft plus difficile à connoitre que les précédentes ;
4^. -*-/ elle provient d'une forte de pituite vitrée ou vitrefiée, qui s'attache aux membranes des inteftins, & qui a de l'acrimonie, foit par pourriture & corruption, foit parce qu'elle eft falée & mordicante: elle irrite la nature, qui s'en voulant décharger fait violence, caufe des douleurs étranges, qui font des tranchées infuportables, lefquclles fouvent font mourir les Chevaux, ce qui n'arrive pas aux précédentes que très-rarement. Cette ma- ladie a du rapport au Tenefme des Hommes, qui n'eft autre chofe qu'une envie perpé- tuelle d'aller du ventre, fans le pouvoir faire. Le Cheval fait effort pour flenter & ne fait rien, il fuë aux flancs & aux oreilles, & dans ces efforts s'il fiente c'eft peu, & le plus fouvent feulement quelques flegmes qui fe détachent de fes boyaux avec douleur ; après quoy il y a un moment de repos & on le croit guery, mais bien-toft fon mal recom- mence. Le Cheval qui a ces fortes de tranchées le couche & le leve fouvent, il regarde for»
flanc & ne veut point manger ; fi la fièvre furvient avec toutes ces empraintes, le .Cheval eft en perii, fi par des remèdes bien appropriez, on ne fait ceffer le battement de flanc. Cette maladie eft fouvent précédée d'un flux de ventre pendant un jour, qui fait vuider
tous les gros excremens que le Cheval a dans le corps, mais les humeurs gluantes & acres ne s'arrachent que lentement, & en fe détachant font de la douleur, & piquent les boyaux, qui font effort de pouffer au dehors ce qui leur eft uuifible. Remèdes.
Il faut preparer un lavement avec deux pintes de lait, ou de bouillon de trippes, qfl*"
tre ou cinq oucts d'huile d'olive, autant de beurre frais, une demi-douzaine de jaunes d'oeufs,
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PREMIERE PARTIE. 77
a œufs, & deux ou trois onces de fucre. Ce lavement adoucit l'acrimonie des humeurs: Chap.
comme il n'ofte pas la caufe, il eft à propos de le réitérer au bout de trois heures; &y 4J"- ajoûterdeuxoncesdebonantimoinediatoretiquepourfondreceshumeurs rebelles. Il ne faut {5as penfer à luy donner des purgatifs par la bouche, ils ne feroient qu'irriter les hu- meurs qui font déjà trop émues, ils redoubleroient les tranchées en arrachant avec vio- lence les humeurs glaireufes, ils écorcheroient les boyaux, &donneroien: une nouvelle affection a une partie déjà trop affligée, ce feroit mettre le Cheval en danger de perdre la vie: un purgatif eft prefque toujours vingt-quatre heures fans agir, pendant ce temps il fe- ra ou mortouguery. Je ne voudrais donc confeiller aucun medicament purgatif, contre l'opinion de quelques-uns, mais feulement Fufage de forcelavemens; donnanttantoft un anodin & ramolidf, quelquefois avec le diafôretic pour fondre les humeurs, enfuite un autre avec le lait ou bouillon de tripes, fi le mal eft long & de durée. Il eft bon auffi de luy donner par reprifes deux livres d'huile, moitié rozat, & moitié huile commune, avec huit onces de fucre fin, une chopine d'eau rofe, mêler le tout & en donner un verre avec la Corne de trois heures en trois heures. Ce remede familier débouchera les inteftins, les nettoyera & incifera ces humeurs cralfes, appaifera les douleurs de la colique; & par fa lubricité coulant &s'infinuant dans les boyaux, adoucira ces humeurs acres, & en tem- perera la chaleur: après chaque prife il eft tres-bon de promener voftre Cheval au pas un quart d'heure en main, il ne le faut pas échauffer en le promenant, car on irriterait trop les humeurs. Lors que voftre Cheval fera quitte de fes douleurs, & qu'il ne fe tourmentera plus, il
le faut nourrir avec du fon fept ou huit jours, auboutdefquelsvousle purgerez pour ôter les reftes du mal feulement afloupy. Il faut donc luy ôter les impuretez qui ont caufé les tranchées, qui ne viennent que dans un corps cacochyme. Vous préparerez l'huile fuivante pour cet effet, car elle eft fpecifique pour vuider cette pituite vitrée, quia caufé le delbr- "te dans les inteftins. |
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Huile purgative excellente.
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L
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A purgation étant tres difficile à pratiquer aux Chevaux, j'ay cherché tous les moyens CHAP.
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; poffibies pour en venir à bout avec fuccés; Quelque foin que j'y aye apporté, j'ay ^ç,
toujours trouvé beaucoup de difficulté & de répugnance au naturel des Chevaux, dece- 'kt aux medicamens purgatifs, fans qu'il refte en eux après la purgation, un tel defordre er}l'ceconomie naturelle, qu'il faut beaucoup de temps pour les rétablir en un état tempe- r^- Sans ennuyer le Leéieur des defordres que la purgation caufe, jedirayquej'ay veu Courir des Chevaux plus que d'un par des purgationsquiavoieniheureufementreuflià Q autres, & cela faute de les avoir préparez quelque temps, f«ivant la maxime d'Hipo- crate, Conco&a medicamenti; açrgredi opjrtet & movere non cruda : Je parleray de cette pré- paration en tems & lieu. J'ay veu des Chevaux devenir fourbus par des purgatifs, d'autres 1uj ont purgé dix jours & dix nuits, toujours en danger de mort pendant ce temps-là, & t 1U il a fallu nourrir avec la corne; & fi je disquej'enayfaitnourrirautrefois, jediray
ray. C'eft ce qui m'a fait fage à mes dépens, &je ne purge jamais un Cheval fans crainte,
^uoy qu'on y foit fouvent obligé, & qu'il faille le faire neceftairement, mais quand j'y ay PPorté les précautions neceflaires il ne m'en eft plus mefarrivé, & après avoir balancé
te^~s Cn°fes, je trouve que Van Helmon a très-bien rationné fur la purgation, & que tou- es *es raifons font mille fois plus preftàutes pour en ufer à fa maniere aux Chevaux, que
K 3 tout
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78 LEPARFAITMARESCHAL,
C H A P. tout ce que nous avons veu faire jufques à prefent : mais comme je n'ay pas aflèz de capa-
lo, cité pour développer fes Maximes, & les réduire en ufage, & que ce n'eft pas à moy d'en- treprendre de détruire toute la pratique de la Médecine, je fuivray le cours & l'ufage or- dinaire , remettant à quelqu'un plus éclairé que moy à bannir abfolument les purgations, & nous lubltituer quelque puiffant diaforetique qui puilïe faire les effets que nous produit la purgation, ou bien en bannir la chaleur étrangère qui eft leur ennemie ; mais comme la neceffité eft au deïïus de toutes les confiderations, il a fallu chercher les moyens les plus faciles pour purger les Chevaux : je croy que l'huile que je vous propofe eft entre les pur- gatifs un des plus aifez à émouvoir le Cheval fans grand defordre : ladelcriptioneneft . telle. Prenez, trois livres d'huile d'olive, & une livre, c'eft à dire chopine de vin rouge, cinq
onces de poulpes de coloquinte, une once & demie de farine de lin, trois oignons de lys coupez en rouelles, guy de pommier pilé une once ; une poigne de fleurs de camomille; mettez le tout dans un pot & le couvrez d'un autre un peu plus petit, que les deux pots fe rencontrent juftement, luttez bien la jointure des deux pots avec de la terre grafìe démê- lée avec un peu de bourre, & laiflez fecher la terre graffe: puis faites cuire le tout à feu moderéjufqu'àcequelevm toit confommé, qui fera dans dix ou douze heures : ôtez-le du feu, & le laiflez refroidir à demy, paflèz parunlinge, &exprimez, puis donnez la moitié du tout à voftre Cheval, prenant garde que l'huile ne foit point plus que tiède: vous remarquerez que donnant la moitié de la compofition, le refte fera pour purger un autre Cheval; ainfi toute la compofition eft pour purger deux Chevaux. Il fe trouvera beaucoup de Chevaux diffici les à émouvoir, lefquelsne purgeront pas pour la moitié de cette dofe, à ceux-là il en faut donner davantage, & augmenter jufqu'à ce qu'on aye fait vuider fumTamment ; il vaut mieux revenir à deux fois que de luy donner la premiere fois une fuperpurgation, de laquelle il auroit peine à revenir. Cette huile fe gardera dix an: e:i fabonté, fans s'altérer nyfe corrompre; vous en pouvez faire pour quatre Chevaux, ou pour fix, ou pour un en une feule fois, & vous en fervir mefme pour les lavemens, fi le cas y échet. Il la faut donner dans une chopine de bouillon de trippes ou de telles de mouton, ou
d'autre bouillon de viande, fans graille néanmoins, puis promener le Cheval une heure, lequel aura efté bridé fix heures avant, & cinq après la prife. Ceux qui ont beaucoup de Chevaux ; les Marefchaux mefme, peuvent tenir cette compofition d'huile chez eux pour s'en fervir au beloin ; car on peut au lieu d'en faire feulement pour deux Chevaux, en fai- re pour la quantité qu'on voudra, doublant ou triplant les dofès. Quoy que la coloquinte foit ennemie des intérims, & qu'il femble qu'elle doive eftre
contraire à ce mal qui y a fon fiege, néanmoins étant préparée de la forte fa qualité acre & • veneneufe eft tempérée par l'huile, & fe peut donner avec feureté, particulièrement dans le bouillon de trippes ou de telles de mouton. Cette huile peut fervir à purger les Chevaux qui ont beaucoup foufTert de fatigues, qui
fans aucune incommodité apparente ne peuvent engraiffer, quoy qu'ils mangent beaucoup- |
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De la quatrième efpece de Tranchées.
GHAP. TA quatrième efpece de Tranchées eftcauféepar les vers, qui s'attachent aux parois
47. de feftomach & aux gros boyaux, qui caufent de fi grandes douleurs aux Chevaux,
qu'ils en font des aérions de defefpoir, & fe laüTent choir à terre, y reftans fans mouve-
mens comme s'ils étoient morts. Ces
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PREMIERE PARTIE. 79
Ces vers qui donnent des tranchées font pour l'ordinaire larges, gros & courts comme Chap-
es petites fèves, de couleur rouge ; il y en a qui font longs & blancs, pointus par les deux 47. bouts, mais ces derniers ne font pas fi médians que les premiers, & cauient peu fouvent destranchées. Ces petits vers rongent fouvent les boyaux & les percent, c'eft d'où procè- dent ces douleurs infupportables. Il faut bien remarquer que c'eft des premiers' vers que j'aydit, que vient tout le mal, &mefme qui percent l'eftomac, &font mourir les Che- vaux. On connoift que les Chevaux ont des vers qui caufent les tranchées, lors qu'on en trou-
ve de temps en temps parmy la fiente; mais les rouges font allez mal-aifez à difcerner, étant prefque de la melme couleur que la fiente : On s'apperçoit auffi lors que les douleurs preiïent les Chevaux, qu'ils iè mordent les flancs, & emportent fouvent la piece du cuir comme s'ils étoient enragez; enfuite ils fe regardent les flancs, & fuent par tout le corps, dans leuraccez ils fejettent par terre, iè lèvent &fe débattent. Je ne parleray point icy de plufieurs fortes de vers aufquels les Chevaux font fujets ,j'en
feray un Chapitre particulier, ne m'attachant icy qu'à expliquer ce qui concerne les tran- chées. Quand un Cheval eft tourmenté des vers, il faut mêler une demi-once de fublimé doux
avec une once & demie de theriaque vieille, & du tout former trois pilules qu'on luy fera avaler avec une chopine de vin rouge. Et une heure après ce breuvage, on luy donnera un lavement fait avec deux pintes de lait, demi-douzaine de jaune d'œufs, & un quarteron defucre, cette douceur attirera les vers dans le gros boyau- Le meilleur fublimé doux ne doit coûter que quinze fols l'once. Vous pouvez voirie Chapitre CL Vili, où il eft parlé a.u long du moyen de détruire les vers par toutes fortes de methodes, comme font purga- tions, poudres, breuvages, & autres. Un Gentilhomme de ma connoiflance envoya quérir dans une petite Ville, une demy-
oncede fublimé doux, l'Apoticaire véritablement luy en envoya une demi-once, mais c'étoit du fublimé corrofif, qu'il fitavallerde bonne foy à fon Cheval avec une once & & demy de theriaque, il en creva, on l'ouvrit, & on trouva le defordre du poifon dans le gofier& dans l'eftomac du Cheval, &le qui pò quo fut un peu fort en cette occafion: Et pour n'y élire pas attrapé comme celuy-là, il faut faire goûter à l'Apoticaire qui le Vend, le fublimé doux avec le bout de la langue, car il ne doit avoir aucune acrimonie, ^ ne pas picoter feulement le bout de la langue, & moy-mefme je le goûte fans péril. Que fi c'eft du fublimécorrofif qui eft un poifon, il fe donnera bien de garde d'y goûter, & s & le fait ce fera fort légèrement. On peut donner beaucoup de fortes de poudres pour tuer les vers, dcfquelles nous par-
erons en temps & lieu; mais le fublimé doux fera plus d'effet que tout lerefte, car fa feule vapeur tué' toute forte de vers : vous pourrez pratiquer d'autres remèdes, fi vous ne trouvez pas un bon effet au fublimé, quoy qu'il foit fpecifique pour tuer la vermine. Les lavemens qu'on voudra compofer pour les Chevaux qui ont des vers, peuvent eftrç
faits avec du bouillon de trippes ou une decoâion d'orge, dans laquelle aura boiiilly aigrë- ttioine & pourpier, de chacun une poignée; on y difibudra demi-livre de miel, huit jau- nes d'ceufs, demi-livre de caflonnade, & donner le tout tiède au Cheval ; pour attirer par cette douceur les vers dans le gros boy m.. |
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fou-
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8o LE PARFAIT MARESCHAL.
Tondre fpecìfque, pour arrêter les quatre efpeces de Tranchées , cy
devant décrites.
CH AP. /^i O M M E il eft tres-mal àifé de difcerner fi promptement d'où viennent les Tranchées
48. Vj aux Chevaux dans le temps de leur accès, & que bien fouvent on s'y peut mépren- dre, j'ay crû tres à propos de propofer une poudre qui peut profiter à toutes les tranchées que nous avons décrites ; on la peut donner fans fe méprendre, car elle eft bonne pour les tranchées caufées d'indigeftion, puis qu'elle aide à digérer les matières qui flottent dans le ventricule du Cheval: elle eft bonne pourdifiiper les vents, elle cuit prepare & digère les flegmes cruds, & cette pituite vitrée qui caufe la troifiéme efpece de tranchées; &pour les vers eue fera un effet admirable, fi vous y ajoutez ce que nous dirons: ellefait auffi uriner le Cheval, qui eft la cinquième forte de tranchées. Il n'y a que celles qui font caufées de matières bilieufes, aufquelles elle n'eft pas propre, mais elles arrivent rare- ment: on peut fefervir de cette poudre avec afTurance, elle produit de tres bons effets, elle n'eft pas chete, & il eft bon d'en avoir toujours. La defeription eft telle: prenez racines d'imperatoire ; reffbrs avec fes feuilles, ce font
des raves à Paris, rhuédomeftique, grande centaurée, & tanacet: faites fecher le tout au Soleil en Elle, & eu hyver au four modérément chaud, puis en prenez une livre de chacune: prenez enfuitegermandréequieftle camedri?, petit pin qui eft le camepitù, ra- cine d'angelique, & d'enula campana, faites-les fécher à l'ombre, & prenez de chacune demi-livre; coralline , alcë's hépatique de chacun quatre onces; galenga , mufeade, criftal minerai, de chacun deux onces, le tout reduit en poudre chaque chofe à part, fera bien mêlé & gardé dans un fac de cuir ou une phiole bien bouchée: pour les tranchées, il en faut donner une once aux petits Chevaux, deux onces aux médiocres, & deux onces & demi aux plus grands: il faut la mêler avec demi-once ou trois dragmesde thenaque vieille ou une oncedetheriaquediateiïàron oude mitridat, puis faire avaler le tout avec chopine de vin blanc, & bien couvrir le Cheval & le promener. Tous ceux qui conduifent un equipage, doivent avoir de cette poudre, non feulement
parce qu'elle eft parfaitement bonne, mais encore parce que fouvent les tranchées vien- nent aux Chevaux, lors qu'on eft éloigné detoutfecours, & à des heures incommodes- Sivousavez foupçon que les tranchées foient caufées par les vers, comme le fublimé
doux peut faire peur à bien des gens, quoy que fans rai fon, vous pourrez vous fervir d'un remede qui fera le meline effet & que je donneray, après avoir enfeigné l'ufage du fublimé doux, ou comme l'appellent quelques-uns, mercuresdoux, il faut en mêler une demi- once, avec une once & demyde la poudre precedente, affurément avec cela tous les vers qu'il a dans le corps mourront : que fi vous avez trop de difficultez à recouvrer le fub- limé doux, ou que vous l'appréhendiez, vousuferezdelapurgationfuivante, mais plus de deux jours loin de l'accès & de la douleur de tranchées. Purgation pour tuer les Vers.
Prenez Aloës fin une once, coloquinte & agaric de chacun trois gros, turbit demi-once,
le tout en poudre groffiere, fera mêlé avec une once de la poudre precedente, dans un verre de fiel de bœuf, & pinte de vin blanc, que vous ferez avaler au Cheval, puis le pro- mènerez bien couvert un quart d'heure ; elle purgera le Cheval & tuera les vers qu'il a dans le corps. Il faut huit heures après la prife du remede donner un lavement avec du lait de vache,
ou
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PREMIERE PARTIE. 8t
ou du petit lait, ou du bouillon de tripes, y ajoutant demi-livre de miel écume avec fix Chaf
jaunes d'ceufs, pour attirer, par.cette douceur, les vers dans le gros boyau. 48, Si le Cheval eft délicat au mjnger & que.peu de chofe le dégoûte, il le faut bien empe-
fcher de lûy donner cette purgation ; car elle n'eft propre que pour les grands mangeurs, & li le Cheval a des tranchées caufées des vers, une luy faut pas donner cette purgation dans le temps qu'il efl: travaillé des tranchées, mais feulement deux ou trois jours après. Poudre pour les Tranchées. $
Si vous n'avez point de k poudre precedente, donnez au Cheval, une poudre compo-
sée ue racines de perfil féchées à l'ombre, deux livres, une livre de Maniguette, & autant de poudre d'écorce d'orange feche, demi-livre fiente de pigeon feche, le tout pulverifé affez gros & mêlé, fera conferve dans un fac de cuir bien bouché, pour en donner une once , julqu'à deux aux grands Chevaux, dans une pinte de vin. Ce petit remede efl: °on, & à peu de frais : le Cheval ayant avalé le remede, il le faut promener au pas bien couvert, il fera un bon effet. On peut faire cas de ce remede, il ne requiert pas un lì grand aPpareilque le premier, & fait très-bien. Remede four les Tranchées.
• Ceux qui ne plaignent aucun foin pour leur Chevaux ; trouveront icy un beau remede
Pour toutes les tranchées, mais ilfautcftre curieux, & demyfçavant pour prendre le foin de le preparer. Prenez de l'efprit de nitre environ demi-livre, autant d'excellent efprit de vin, verfez;
1 efprit de nitre fur celuy de vin goûte à goûte pour éviter la grande ébulütion, laquelle c£ffée mettez le tout dans une cucurbite au feu de fable, diftiller à feu modéré, avec fon chapiteau & recipiant, cohobez par quatre fois, c'eft à dire rediftillez ce qui fera paffé dans *e recipiant jufquesà quatre fois, & les deux efprits feront unis, fi vous en goûtez, ils auront perdu leur acidité & feront doux. Quand vous aurez un Cheval fort malade des tranchées, donnez-luy dans du vin blanc
j^mefme temps un gros &demy, ou deux, de cet efprit de nitre dulcifié & une once &
er«ioudcux dans un lavement ordinaire, afiurément le Cheval fera bicntolt quitte des
Cachées : ce remede ne coûte gueres ; il fé conferve long-temps, & le moindre Apoti-
çaire qui aura quelque teinture de Chimie le pourra preparer.
Autre four les Tranchées.
Si vous avez eflayé des remèdes, par exemple, la faignée, les Iavemens, la theria-
jjHe? ouForvietan, & autres, &que voftre Cheval ne foitpas guery , donnez-luy deux rIllJ'es puantes avec chopine de vin; &une heureaprés, un lavement: fi pour cette prife fieftpas guery, donnez encore deux pilules avec chopine de vin, & s'il efl: befoin une °!^éme prife, obfervant le mefme intervale que de la premiere, à la feconde ,- nottez 4Uiinc faut pas commencer par ce remede, car j'en ayveu mefarriver, mais on s'en fert H and quelques uns de ceux que j'ay enfeigné, n'ont pas reüfïï. |
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Tome I,
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De
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L
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ga L E P A R F A I T M A R E S C H A L,
De la cinquième efpece de Tranchées.
IL y a d'autres efpeccs de Tranchées qui font fort fréquentes, & qui furviennent aux
Chevaux lors qu'ils ne peuvent uriner: elles font caulëes par des obilruclions dans le col de la veffie & dans le conduit de l'urine, ou par inflammation de la veffie, ou par du fable, quoy que le iable ne foit pas ordinaire, & meline très-rare aux Chevaux. Cette maladie eit perilleufe, fi les Chevaux ne font promptement fecourus, ils meu-
rent dans les grandes douleurs qu'ils fouffrent par la fuppreffion de l'urine:- les lignes de cette maladie lbnt lors que le Cheval fe couche & le leve, fe débat, le prelènte pour urir ner & ne peut, louvent le corps luy enfle, & quelquefois il fuë aux flancs. Il faut commencer les remèdes par un lavement avec les cinq racines aperitives, &le
policrefte, comme nous l'avons décrit en la feconde efpece des Trarrchées. Ou bien vous luy donnerez le fuivant. Lavement diurétique } c'efl h dire qui a la faculté de faire uriner.
Prenez demi-livre therebentine commune, delayez-la avec demi-douzaine de jaunes
d'œufs, & faites une décoction des cinq herbes émollientes, & d'une once de mitium foli: en poudre, faites cuire le tout & le paffez, que la décociion relie fuffifamment chau- de, dilîolvez ou délayez la therebentine cy-delïùs dedans, avec trois onces d'huile pour les lavemens décrits fur la fin du Chapitre XLIV. ou au deffautautant de catholicum com- mun , faites du tout un lavement que vous donnerez au Cheval, l'ayant promené demi- heure. Si vous entreprenez de dilToudre la therebenthine dans l'eau fans l'avoir délayé avec les
œufs, elle durcira comme une pierre, & reliera fans effet. Sans prendre le foin de mêler les jaunes d'œufs avec la therebentine pour la faire dé-
layer dans l'eau, fi vous elles en lieu pour avoir de l'efprit de therebentine qui eli une dro- gue fort commune, prenez-en deux onces & les mêlez dans le lavement à laplacedela therebentine, ilfera plus d'effet pour provoquer l'urine. Quand le Cheval aura rendu fon lavement, donnez luy deux onces colophogne en
poudre dans une chopine de vin blanc, & le promenez, il pillera lans doute. On donne auffi aux Chevaux qui ne peuvent uriner, une pinte d'eau tiède ; dans laquelle
on fait bouillir deux onces d'anis en poudre, & enfuite on y ajoute le poids d'un écu de pou- dre de cloportes féches, ce remede eli aifé & n'échauffe point. Si tous ces remèdes ne font rien, il faut luy oindre le fourreau & les teilicules avec de
l'ail concaffé, & mêlé avec huile d'olive. Ce qui fe fera en cette maniere : pilez cinq ou fixgoullès d'ail, & mêlez avec ledit ail
pilé de l'huile d'olive, pour en faire comme un onguent, duquel vous frotterez le four- reau & les teilicules ; fi c'ellun hongre, faites luy tirer le membre tout doucement hors du fourreau, le bien laver avec de l'eau tiède pour en ôter toute l'ordure, puis frotter avec cette huile & ail mêlez, tout le dehors du fourreau; cela luy donnera envie d'uriner s'il le peut faire : car il y a des Chevaux qui ont envie de le faire, & ne le peuvent. Si cela ne le fait piller, prenez des cloportes, ce font des infectes qui fe trouvent dans
les^ lieux humides; faites-les fi bien fêcher qu'elles fe puiffent réduire en poudre, fansfe brûler ny mettre en cendre; & avec cette poudre mêlée dans l'huile, oignez le membre du Cheval, il urinera: c'eft de cette poudre dont j'ay parlé cy-deifus, pour mettre dans l'eau où aura boiùîly l'anit. yai |
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P R E M I E R E P A R T I E. 83
Une pinte de vin blanc émetique, donné par la corne au Cheval, puis le promener au Ch a r
trot&aupas, aifurément le fera uriner : on trouvera la methode de faire ce vin émetique 49. facilement & à peu de frais, au Chapitre XXIII. cy-devant: mais comme il n'eft pas temps de préparer du vin émetique dans le moment que voftre Cheval a la difficulté d'uri- ner, vous pouvez prendre du fouffre auré d'antimoine, dont je vous donrieray la defcri- Ption cy-aprés, ou que vous trouverez dans le traité de Chimie de Glazer, une once de ce loulfreauré, une once de farine fine de froment, les bien mêler enfemble dans le mor- tier, puis mettez le tout avec une pinte de vin blanc; cela pouffëra par les urines, & vau- dra mieux que quelque vin que ce foit : on trouvera de ce fouffre auré chez quelques Apo- , ticaires curieux de leur art; l'invention eft de Glober qui l'appelle fa panacée, c'eft à dire ' un remede univerfel. On peut mettre au bout de la verge du Cheval qui ne peut uriner, deux poux ou deux
Punaifes, pour exciter la faculté cxpultrice endormie, à poufïèr l'urine au dehors. Il eft bon en mefme temps qu'on fait les remèdes precedens, de faire au Cheval des
fomentations fur les reins en cette façon : prenez de l'avoine environ deux boiflèaux de" Paris, faites la bouillir avec de l'eau & vinaigre mêlez comme un occicrat, jufquesàce quelle crevé fous le doigt, & la mettez dans un fac fur les reins du Cheval auffi chaud <lu il le pourra fouffrir, il faut qu'elle foit appliquée à l'endroit où finit fa felle fur le derrie- te •' fi on manque d'avoine, il faut fe fèrvir de feigle. Cette fomentation eft tres excellente pour faire uriner un Cheval ; fi néanmoins la fa-
culté expultrice eft pareftèufe, prenez de l'y vraye, qui eft une plante commune qui croift "ans les bleds, pilez-la & la mêlez avec du vinaigre, faites le bouillir enfemble, & en 0lgnez la verge & les tefticules du Cheval. Introduifez la main dans le fondement pour vuider le Cheval, enfuite touchez la veffie
e« la preffant doucement avec la main, il eft afluré que vous le ferez uriner, toutes les fois ^^c vous pratiquerez ce remede. Si ces remèdes ne fuffifent pas, prenez au bord d'une riviere bien rapide des petits cail-
;°UX, les plus blancs font les meilleurs, jettez lés dans la braife jufqu'à ce qu'ils foient tous rouges, puis les éteignez dans trois demi- feptiers de vin blanc très-fort, réitérez juf- ^es à ce que les cailloux iòient tous en poudre; paffez le vin au travers d'un double linge, r le faites boire au Cheval; le fel des cailloux eft fort diurétique, il eft refté dans le vin, ^ ftns doute il débouchera, & fera couler l'urine. |
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ains Chevaux qui fe prefentent fouvent pour urinerà ne peuvent, par un principe de cha-
,Cllr ou d'obftruciion qui s'eft formée dans les conduits de l'urine ; à ces Chevaux il faut _°nner tous les jours dans du fon mouillé, une once de criftal minerai & un gros de mu- yev & continuer tant qu'ils en ayent mangé une livre.
j, j^e criftal minerai rafraîchit les viieeres, débouche les conduits &re£tiflelefang, &
c> i*Se en eft admirable, hors qu'il refroidit trop l'eftomac, &ainfi dégoûte le Cheva!,
e't pourquoy j'ay ajouté le gros de mufeade qui fans beaucoup de chaleur conforte l'efto-
^j.c ) que fi nonobftant cela le Cheval perd le manger, il faut difeontinuer à luy en donner.
(jc . fente de pigeon feche & priée fort fin environ quatre onces, & mêiîe dans une pinte
unr'n ^lanc qu'on fera bouillir deux ou trois gros bouillons, puis pafler le tout au travers
re '"?eî ietter le marc & le faire avaler tiède au Cheval, puis le promener une demi-heu-
§ ' "rincra s'il peut uriner, je fçay des hommes qui pour la colique ont avalé un gros de
-ede pigeon dans un verre de vin, & en ont efté foulagcz.
Ls ° Un
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84t LE PARFAIT MARESCH AL,
C H A p. Un remede fort aile & fort bon pour le Cheval qui ne peut uriner, eft de le mener dans
49. une bergerie, c'eft à dire une étable à brebis, le débrider là dedans, &lelaifferfentirla fiente,'& fe veautrer deiïus, infailliblement avant que d'en fortir, il urinera s'il eft capa- ble d'uriner^ à caufe d'un fel volatil, fubtil, & diurétique qui exhale de la fiente de bre- bis, lequel frappe le cerveau, & par la correfpondance qu'il a avec les parties baffes, obli- ge la faculté expultrice à pouffer l'urine: une marque affurée de la quantité de ce fel, con- tenu dans la fiente des brebis, eft le falpeftre qu'on en peut tirer avec facilité, & en gran- de quantité: ce remede a efté fouvent éprouvé & eft le plus certain de tous. Comme il y a fouvent des flegmes craffes qui bouchent les conduits de l'urine, quiau-
roient peine à ceder aux remèdes precedens, vous pratiquerez le remede fuivant qui opé- rera fans doute. I Remede pour faire uriner.
Prenez une once de bois de faffafras avec fon écorce, qui contient une partie de fa ver-
tu , coupez-le menu & le mettez infufer avec une pinte de vin blanc, dans une grande fio- le de verre bien bouchée, que deux tiers reftent vuides, crainte que fon fel volatil & fubtil ne s'exhale, ayant infulé fur les cendres chaudes fix heures ou environ , paffezle vin & le donnez au Cheval avec la corne, & bien-toft il produira fon effet en faifant fuer ou uriner, car il faut neceffairement que l'un ou l'autre arrive : tout ie monde fçait que la matière de la fueur eft la mefme que celle des urines. Autre.
\ Un des plus affurez remèdes qu'on puifle pratiquer pour faire uriner un Cheval, eft de
luy donner une pleine cueillere d'argent d'huile d'ambre jaune dans une chopine de via
blanc, & le faire promener. Il eft aifé de trouver de l'huile d'ambre, ou de carabe, ilyapeud'Apoticaires qui n'en
ayent, ou qui n'en doivent avoir: il faut qu'elle foit faite fans addition & non rectifiée, elle eft affez puante, mais il importe peu pourveu qu'on en aye de bons effets : Elle eft fi diurétique qu'en la préparant, l'odeur qui s'évapore pleine des eiprits fubtils de l'huile, font uriner extrêmement l'Artifte. La préparation de l'huile d'ambre eft facile, & fi vous avez curi olite de fçavoir comme
elle fe fait, ayez recours à Crolius dé Bafilica Chymica, fol 234. ou bien à Hertmannus Praxis Chymiatr,k<£. fol. 428. &plufieurs autres Chymiques, qui en donnent tous la pré- paration , entre lefquels eft Glazer tout nouvellement dans fon Traitté de Chymie, page 267. Sur tous les remèdes precedens quoy que bons, je vous confeille, fi vous pouvez avoir de l'huile d'ambre ou carabe, de vous en fervir, car elle n'a prefque jamais man- qué. _ ■ __ Vous pouvez dans une difficulté d'uriner, pratiquer un remede fort facile, qui eft ü
layer le membre du Cheval avec de l'eau tiède, puis le poudrer entièrement avec du fel > <■*
le laiffer retirer à luy ; fi c'eft une Jument, il luy faut mettre gros comme une noix de lei dans la nature. Un autre remede affez bon, eft de luy faire avaler une pinte de verjus dans un demy
fçeau d'eau ; que s'il ne veut pas boire de cette eau, ce qui arrive rarement, il faut mettre une pinte d'eau avec la pinte de verjus, & luy faire avaler le tout avec la corne, puisl promener, il piffera. Quelque perfonne pourra dire qu'il vaudroit mieux avoir un remede affuré pour faire un'
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'PREMIERE PARTIE. Sj-
ner un Cheval: que cette quantité'qui embrouille les gens, ne ('cachant lequel ils doivent Ch a
cnoiiir: jediray là-defïus que je les ay tous éprouvez, qucc'eltà vous d'en faire le choix, aq. lelon le lieu où vous ferez, & la commodité que vous aurez de pouvoir recouvrer les d ro- gnes, car ilyenadeplus&demoinscompofez, ilyaauffi desmauxplusrebelles, félon <iu ils viennent de différentes caufes, un remede reüifira à un Cheval qui ne reuffira pas à un autre, c'eft la raifon qui a fait que j'aypropofé cette quantité de remèdes, parce que ce wial eft allez ordinaire à certains Chevaux qui en meurent quelquesfois : ce n'eft pas que je ti aye veu une infinité de Chevaux qui avoient des tranchées ou l'on ne tâchoit qu'à les faire taner, qui fouvent étoient pleins de vents, &n'avoient aucune difficulté d'uriner, & le Cheval mouroit faute d'avoir connu fon mal; & toutes les fois que les Marefchaux & les palefreniers difent que leurs Chevaux ont des tranchées pour ne pouvoir piiïèr, il n'en eft rien, & ils font tous fi enteftez de cela, qu'on ne peut leur perfuader que ce n'eft pas la caufedeleurmal. Faites aflùrement vôtre compte que toutes les fois qu'on fe plaint qu'un Cheval ne peut uriner, & que les Marefchaux difent que fon mal vient de-là, il n'en eft rien le plus fouvent, & fon mal vient d'autre caufe : en voila allez fur cette madère. v -iJans une obftrucfion rebelle, ou dans une inflammation au col de la vefîle, iln'eftpas a propos de fe fervir intérieurement de beaucoup de diurétiques qui charieroient encore des Profitez & des flegmes danslavefTie, qui augmenteraient la douleur, & l'inflammation, * qui étoufferaient la chaleur naturelle; mais mettez en pratique tous les remèdes exte- l"ieurs, que nous avons propofêz. On n'a pas connu iufqu'à prefent que les Chevaux fufTent fujets à la gravelle, ny que le
Sravier aye caufé la moindre rétention d'urine qui leur aye donné des tranchées, non plus que les Chevaux ayent eu la pierre : neanmoinseni668.il mourut dans nôtre Academie ■^n vieil Cheval Efpagne, qui ne fut malade que quelques heures, fuant univerfellement P^r tout le corps pendant tout fon mal : j'envoyay noftre Marefchal pour le faire ouvrir, p voir la caufe d'une maladie qui l'avoit tué fi brufquement; on luy trouva dans les reins "ne pierre du poids de quatre livres & deux onces, d'une couleur brune, & luifante corn- ue du Marbre poli de la forme d'un petit fromage de Holande fort reguliere dans fa forme, 11 ayant pas une ligne d'épaifieur plus d'un cofté que de l'autre : elle n'a rien perdu de fa for- Wie ny de fon poids s depuis ce temps-là: tout Paris l'a veu avec admiration, j'en fis pré- sent à Monfieur le Comte Bertholin, monbonamy, qui fit faire un ade par devant No- r^tj-' 0^tous ceux Su'ont veu i]Kr 'a P'erre ^u corPs du Cheval ont attefté la vérité de cet-
e"iftoire. Il a la pierre, & il la fait voir à ceux qui l'en prient, j'ay rapporté cet exemple °ïïirne une chofe extraordinaire. Pour une difurle ou jlux d'urine.
.Au contraire des Chevaux dont je viens de parler qui ont difficulté d'uriner, il y en a qui
P'ftent trop & qui rendent une lì grande quantité d'urine claire comme de l'eau, c'eft à dire SUleftcruë, &indigefte, ce qui continuant fait mourir le Cheval: voyons la caufe de ce ^nalft le remede. Le flux d'urine que les Médecins nomment difurie eft caufée d'un fang Chauffé & acre & d'une inflammation dans les reins qui comme une ventoufe attire toutes j^fei'ofîtez qui font dans les veines qui le précipitent après dans lavefïie, & tout ce qu'un "Teval boit, paffe d'abord & fort tout comme il eft entré, |
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dpi »i natureipongicuic, aiure<xs înioiuc uuu cipiu vuiauui- iujiu vjui scicv^
la Mer, & cette mefme avoine étant donnée pour nourriture aux Chevaux, leur caufe
e«ux d'urine qui les fait enfin mourir. L3 Pour
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8d LEPARFAITMARESC H'A L, ,
Clï AP. . Pour les guérir il faut les rafrailchir, premièrement leur ôtant l'avoine, les mettre au
49. fon, & leur donner un lavement rafraiichiiìànt, le lendemain leur tirer du fang, le len- demain delà faignée un lavement, le jour après encore une petite faignée, que lei" deux ne tirent pas plus de quatre livres de fang, deux livres chaque faignée. Apres ces deux lavemens& deux faignées ayez du bol de levant environ trois livres en
poudre fine, faites bouillir une couple de pintes d'eau, & les jettez dans un fçeau d'eau com- mune , avec une bonne poignée du bol cy-deffus pilé, bien mêler le tout enfemble , & le faire boire au Cheval tiède s'il ett poffible, & qu'il ne boive point d'autre eau pour fa boilFon foir & matin. Les Chevaux qui ont ce flux d'urine, boivent exceflivement, & il y en a qui font fi alté-
rez & échauffez dans le corps, qu'ils boiront fix fceaux d'eau en un jour, il leur en faut donner tout autant qu'ils en voudront, pourveu que l'eau foit accommodée avec l'eau bouillante, &le bol comme je l'ay preferit, tant plus ils en boiront, plûtoft feront-ils guéris. Lors que le Cheval piffera à fon ordinaire ; & que fon flanc & fa fiente feront dans 'leur
naturel, il faut leur donner peu à peu de l'avoine pour les remettre au travail modéré au commencement, & enfuite s'en lervir avec diferetion. |
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Du Cheval qui pijfe le fang.
CHAP. T\ANS les grandes chaleurs de l'E'ftc, lors qu'on fait faire de très-grandes courfes aux
yo. *-^ Chevaux, ou qu'on les échauffe trop par un grand travail, ilspilfentlefangtoutpur, & fouvent en meurent ; particulièrement s'ils ont quelque veine ougrosvaiiîeau rompu qui fe dégorge dans la veffie. Il y en a qnelques-fois qui pillent le fang en abondance, & qui n'ont ny fièvre ny dégoût, ne donnant aucun ligne de maladie, linon qu'ils pilfent le fang; ceux-là ont feulement trop de chaleur aux reins & font faciles à guérir, quoy qu'ils fcmblent par l'abondance du fang qu'ils pillent, ne pouvoir long temps fubiìfìer : mais comme il faut peu de fang pour teindre beaucoup d'urine, on croit que toute l'urine qu'ils rendent, eft du put fang, maisfouventiln'yenapasladixiémepartie, & fi on donne le remede dans les premiers jours, affurément ils guériront: jeneferaypointicyune longue deduóìion des caufes & des fuites de ce mal, en faveur de ceux qui font ennemis de la for- malité , & qui ne cherchent que les remèdes. Tirez du fang au Cheval, & luy donnez tous les matins trois chopines de vin émetique,
fait avec vin blanc dans une infüfion de Crocus metal lorum, fans élire lavé, ce qui s'appel- le foye d'antimoine, ce vin quoy que blanc fera rougy à caufe de la teinture que luy donne- ra le nitre, mais ce fera ce qui le rendra tres excellent pour ce mal ; car il detergerà & con- folera, qui eli ce qu'il faut chercher. Tenez le bridé quatre heures avant la prife, & au- tantaprés, & continuez tous lesjours, dans fix ou fept jours vôtre Cheval ne pillera plus le fang, & lei a en efìat de gueriibn, parce que le vin émeti que a la force de pouffer au de- hors delà velTie ce qu'il y a d'impur & d'étranger, &de confonder la partie, qui eft tout ■ ce qu'on peut delirerà ce mal. Que fi avec ce piffement de f mg, il y a chaleur & battement de flanc, comme il arrive
fouvent, donnez tous les foirs au Cheval de bons lavemens rafraîchiffans, faignez-le une feconderois, s'il eli necellàire, & mêlez dans les trois chopines de vin émetique que vous luy donnerez tous lesjours, deux onces de policreliecy après décrit, & continuant, Ie Cheval guérira. |
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r . PREMIERE PARTIE. S/
ki ce policrefte dégoûte le Cheval, donnez luy dans le vin émetique une fois ou deux, CHAP
une once de theriaque ordinaire, ou celuy qu'on nomme diateffaron , & quand il aura re- f a. couvre' l'appétit recommencez avec le policrefte, mais n'en donnez qu'une once ou deux au plus; comme la theriaque diateflàroa ne coûte gueres, &eft très-bonne pour les tran- chées , dégoûts «Se autres chofes, j'en mettray icy la defeription. Theriaque Diateffaron.
Prenez myrrhe, gentiane, ariftoloche ronde, & bayes de laurier, le tout en poudre
de chacun demi-livre, miel écume fix livres, & autant d'extrait de genièvre,, comme ce- luy avec lequel on fait les plottes cordiales Chapitre XVII. foit fait un electuaire en cette maniere. Mettez dans une balline fix livres de miel, & trois pintes d'eau, faites cuire lentement
&écumezjufques à la diminution d'unbon tiers, laiiïèz refroidir, & ayant mis vos dro- gues en poudre très-fine, nourriflez-les dans un mortier avec le miel peu à peu & autant Q extrait de genevre que de miel, & mettez le tout dans un pot pour les ufagesaufquels vous employez la theriaque; car il refiftera aux venins, confommeraleshumiditez fuper- "ues, donnera appétit, & guérira les tranchées ; ladofeeft d'une once jufques à deux, avec du vin blanc ou clairet. On nomme ce theriaque diateflàron, parce qu'il n'y entre que quatre fortes de poudres
avec le miel, & l'extrait de genevre qui font une compofition fort îouveraine, & alexifc- *e> qui vaut mieux que la theriaque que beaucoup de Marefchauxemployent, qui ne leur °ute qu'un écu la livre, auffi n'a t'elle que le nom de theriaque & non les vertus. i>i les remèdes precedens n'ont pas gueryvoftrc Cheval, faites celuy qui fuit, que j'ay
Autre pour Cheval qui pijfe le Çang.
p Prenez deux onces de theriaque d'Andromaque qui eftla plus fine, au défaut de ceîîe'-
j?j le diateilàron peut fervir, miel commun quatre onces, calïbnade fine autant, mêlez Ieu le tout dans un mortier, en bien incorporant les matières, puis ajoutez encore anis,
.°riandre,®lifiè, de chacun deux onces en poudre fine; mêlez bien le tout, puis dé- ayez-le avec une pinte de vin rouge, & le donnez au Cheval qui doit eftre bridé trois heu-
es avant, & autant après la prife, tirez luy du fang le lendemain.
j . ktlejour après la faignée donnez luy un lavement avec deux pintes & chopine de petit *u de vache que vous ferez bouillir, y ayant mêlé parmy deux onces de feories de foye
» a°timoine en poudre fine, d'abord que le tout bouillira à gros bouillons oftez du feu,
Co .'ez parmy quatre onces d'huile d'olive, donnez le tout tiède au Cheval. Si fon mal
ivJjt,n-u^ > cequejenecroispas, il faudrait réitérer tout ce procédé; avec ce dernier re-
e,j ay veu guérir plufieurs Chevaux fans avoir eu la moindre fuitte.
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à
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foede pour les Tefiicules retirez, dans le corps, par la violence de la douleur.
\_j n'^ft pas icy l'endroit, où l'on devroit parler de cette maladie, & quelques Criti- CHAP.
litéa^'UCS pourront le trouver mauvais, mais je me fuis plûtoft attaché à la chofe & l'uti- ^j, ^ on en peut recevoir, qu'à la formalité, qui n'eft fouvent qu'une fadaife. Un
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88 LE PARFAIT M A R E S G H A L,
Ua accident prefque auffi fâcheux que le precedent, eft qu'aux Chevaux entiers, les
HAP. tcfticules fe retirent dans le ventre, il fe fait une contraction violente qui eft caufée par une
S1- extrême douleur, & quoy qu'ils fuiïènt auparavant pendans& avalez, en fe retirant de la
ibrte ils caulènt une douleur infupportable, capable de caufer la mort avant qu'on y ait
donnéremcde, que s'iln'eft promptement fait, les accidens redoublent & les Chevaux fc
couchent & fe levent,& fe debattent furieufement.
Cette facheufeindifpofition arrive ordinairement par l'inflammation du col de la veffie.
Lors que vous appercevrez au Cheval cette incommodité, & que cherchant les tefticu-
ies vous ne les pourrez trouver; que comme noyez dans le ventre, faiguez voftre Cheval aux flancs en abondance, puis donnez-luy un lavement ramolitif, faites cuire enfuite dans l'huile d'olive, des mauves, guimauves, farine de lin, & feuilles de violettes ; quand les herbes feront bien cuites, mêlez de l'huile de lin à difcretion, & ayant abbatu le Cheval fur un fumier, ou dans une prairie, oignez-luy bien le foureau & les tefticuies de cette hui- le , & fomentez la partie avec ces herbes aflez chaudes ; d'abord que vous appercevrez que les tefticuies feront revenus, il les faut empoigner & les lier avec une courroye de cuir fort doux: faire enfuite lever le Cheval, fans doute il fientera & urinera, car cette fomenta- tion adoucit l'inflammation du col de la veffie, & appaife la douleur des tefticuies. Il fuut tenir pour affuré lors que la difficulté d'uriner vient d'inflammation oud'obftru-
clion rebelle au col de la veffie, & que les tefticuies fe retirent dans le ventre, qu'il faut bannir tous les diurétiques comme tres-prejudiciables ; la faignée aux flancs, & mefme au col fi le mal prefletrop, &des lavemens ramolitifs, des fomentations deflus les reins, & fur le fourreau doivent eftremifes en pratique. Pour conclufion, je donnerais au Che- val defefperé, auquel tout ce que nous avons écrit n'auroit point opéré, de l'antimoine préparé, nommé poudre Angélique, une once & demie dans une plotte de beurre, avec duvinblanc ou autre véhicule, il fera plus d'effet que tout ce qu'onpeut propofer: vous en trouverez la defcriptioncy-apiés dans ce Livre. Et ceux qui voudront un plus ample difeours fur cette matière, pourront avoir recours au Livre intitulé, La Gloria del Car ■vallo Opera del llluflrc Signor PaJ'qual Caracollo, imprimé à Venife , dans fon neuvième .Livre, où il dit tout ce qui fe peut écrire fur ce fujet, auffi bien que fur toutes les mala- dies des Chevaux, dont il a parlé tres-doctement dans tout fon Livre. Je ne vous propofe point icy la poudre diurétique de la Reine, pulvis diureticusUggimz
c'eft un fatras d'ingrediens diuretics difficiles à trouver & chers à acheter, il n'eft point de Livre de Médecine qui ne vous en fourniffe une longue & ample lifte; mais il eft de la Prudence d'en choifir les plus propres. J'auroispû groffirfort inutilement ce Volume de cent pareilles deferiptions, plus pleines de paroles que fuivies d'effet: car à dire nette- ment les chofes comme je les ay éprouvées tres-fouvent, lors qu'on a leu les Livres de Me" decine, on croit qu'on guérira toutes les infirmités parles beaux effets qu'ils promettent des vertus des fimplcs: mais quand on en vient à l'expérience on le trouve bien loin de compte ; il faut donc ajouter une foy bien circonfpeéte à tout ce qu'ils promettent. L* plufpart de ceux qui écrivent prennent d'un autre Auteur, & celuy-là d'un autre, pas un n'aura mis en pratique ce qu'ils débitent, & cinquante l'auront dit l'un après l'autre dans leurs Livres, parce que l'autre l'a dit; j'eftimeplus une expérience faite avec toutes le* obfervations necefïaires, que toutes les belles promeffes en l'air de beaucoup d'Autheurs» •je ne veux' pas dire que tous enufent de mefme, car il y en a qui n'écrivent que cequ'üs ont expérimenté, mais il y en a peu, & le choix eu eft rnal-aifé.. |
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Dt
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PREMIERE PARTIE. 89
De la fixiéme efpece de Tranchées y nommées Tranchées rouges.
TES Chevaux ont afïêz rarement unefixiémeelpece de Tranchées caufées de matière CHAP.
A-/ bilieufe, que les Marefchaux appellent Rouges, il en réchappe peu de ceux qui en font j 2. atteints. Il eli mal-aifé dedifcernerces fortes de tranchées d'avec les autres, à moins que de
connoiftre le temperament de voftre Cheval; Tous les remèdes precedens pour les Tran- chées font chauds, & la caufe de cette maladie venant de chaleur cauféepar une fermen- tation delà bile, lì on la traite comme les précédentes vous ajouterez feu fur feu , qui Par fa violence aura bientofï détruit & étouffé la chaleur naturelle. Si la connoiiîànce de ce mal eft difficile, la cureTeltencore davantage, parce que
c'eft une fermentation de la bile, qui ne fe peut gueres modérer: Néanmoins pour y pro- Ceder avec conduite, vous commencerez par la faignée du col, & une heure après, vous ferez celle des flancs; après ces deuxfaignées il faut donner des lavemens avec du fang d'agneau tout chaud , ou du fang déjeune mouton; & pour cela onameineunjeune bouton, ou on apporte un agneau ou deux, ou un veau dans l'écurie prés du Cheval jïïalade, onluy coupe la gorge & on reçoit le fang dans la fîringue qu'il faut avoir échauf- fée prés du feu, afin qu'elle ne refrofdiffe pas le fang, &que les efprits qui font contenus Çniceluy, nefe perdent pas, & ayant receu tout le fang des agneaux, du veau, ou du Jeune mouton, il faut d'abord le donner au Cheval en lavement, après l'avoir vuidé de fes excremens ; il ne faut mêler avec le fangquoy que ce foit, & le donner tout pur &tout chaud, comme il vient de l'animal que vous avez égorgé, afin que rien nefèperde; cet- te forte de lavement adoucira l'humeur acre contenue dans le gros boyau, & foulagera ^trémement le Cheval, car il ne le rendra point, & la nature s'en accommodera , en |°rtequ'ilnele rejettera qu'avec la premiere fiente au cas qu'il guerifîè, &le fang pris en lavement fera comme des plottes. Au défaut de ce lavement avec du fang tout chaud, qu'il ne faut pas omettre, -fi on peut,
°uen peut faire un fi on veutavec une décoction de pourpier, d'ozeille , de laitue, de chicorée, d'un demy concombre (fì vous eftes au temps qu'on en a) & une once & demie "efeories de foye d'antimoine en poudre fine, faifant bouillir le tout l'efpace d'un demy ^uart d'heure feulement; ayant coulé cette décoction, il faut diiToudte dedans fix onces **c miel rozat, afin d'ayder la nature à dégager cette matière. Après la faignée & les lavemens, fi le Cheval n'eit point foulage & qu'il fe tourmente
toujours 5 ji faut l'abatre & le coucher fur le dos les jambes en haut, & mouiller quatre fer- mettes l'une après l'autre dans l'eau tiède, & les étendre fur tout le ventre du Cheval, faus °ucher aux flancs ny les mouiller que le moins qu'on pourra, & tenir de cette forte , un IjUart d'heure le Cheval, remouillant dans l'eau tiède une couple de fois les ferviettes pen- ant cet efpace d'un quart d'heure,- quaad les Chevauxfe relèvent, ils fe trouvent gue- 'ss quelques-uns foulagez, & d'autres font auffi mal qu'auparavant & en meurent. Si 11 ne veut pas avoir la peine d'abactre un Cheval, on peut faire ce qui fuit. » ous ferez baigner le Cheval fì c'eft en efté, & le tiendrez le plus long-temps que vous Pourrez le ventre à demy dans l'eau le laiflant boire tout fon faoul. Si vous n'avez point de onimodité pour le faire baigner, il faut difîbudre dans fa boiflbn quatre onces de cryftal ^jneral fur un fceau d'eau,& luy prefenter de cette eau. Sur tout il eli neceflàire de réitérer y^6/11'es lavemens: car la bile fait dans peu de temps un fi grand defordre, que le Che- ea bien-toft dépêché, ne durant avec cette maladie que trente-heures au plus; s'il . Tom. 1. M corn- |
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9» L E P A R F A r T M A R E 5 C H A t.,
Ch a p. commence à vouloir manger, ce ierauae marque que le mal relâche; mais il ne îuy en
jâ. faut point donner. Je vous ay propofé ces remèdes, quoy qu'ordinairement peu réchappent de ce mal, qui
n'attaque gucres que les Chevaux vigoureux ; & s'ils meurent nonobltant ces remèdes, ac- culez en la violence du mal. Lorsque vous aure?, tenté inutilement ces remèdes, vous pouveï vous fervir des pilules
puantes, on en donne deux avecchopine de bière, une demi-heure après un lavement, fait avec cinq chopines de bière, une once & demie fcories de foye d'antimoine, faites bouillir cinq ou fix gros bouillons, ôtezdufeu& ajoutez un quarteron onguent de popu- leum, & donnez le tout tiède au Cheval en lavement, que lì vous n'avez point de bière le petit lait fuppléera, & demie heure après le lavement une prife de pilules, & continuer de la lotte jufqu'à trois prifes & trois Lavemens ; ii quelque choie doit fauver & guérir le Cheval, ces pilules le feront: fi après avoir donné des pilules comme je l'ay ordonné vô- tre Cheval meurt, ne les accufez pas de l'avoir tué, mais accufezen le mal trop violent; les Marefchaux les appellent des tranchées rouges, ils appellent ain^ toutes ceiles qu'ils ne connoillènt pas, & qui font mourir les Chevaux: on pourra dire furcefujet que c'eft ajouter chaleur fur chaleur , de donner des pilules puantes aux Che .'aux qui ont des tran- chées bilieufês, &il femble que ce Toit contre toute bonne methode, mais un bouillonne- ment ou fermentation comme celuy-cy, ne s'appaife pas par les rafiaichilTemens ordinaires de la Médecine, qui fonticy inutiles, mais par des fels alkali qui tuent & detruifent la li- queur acide qui a caufé ce delbrdre ; cet acide eli proprement l'origine de la chaleur qui fait le bouillonnement, or cette gomme d'Alfa rcetida contient beaucoup de ce fel alkali, au- quel l'acide s'alîbcie & s'en foule, & tous les deux fechangenten unie! amy de la nature $ balfamique, qui fe joint au foye d'antimoine pour la rétablir, carileftâmy de la nature des Chevaux & la fortifie extrêmement, il fixe même étant tout feul, & épaiffit la bile qui fermente dans les inteftins, & parce qu'il eli plûtoft froid que chaud, il tempere la chaleur des bayes de laurier, & ce mélange de ces trois drogues donné dans la proportion qu'il le doit eftre, fortifie la chaleur naturelle, & détruit ce feu étranger qui efl la caufe des tran- chées bilieufês, par les raifons que j'ay dit. Du Vertige des Chevaux.
CHAP. "F Es Chevaux font fujets à une infirmité que nous appelions Vertige, qui leur ôtetelle-
53. -^ meut l'ufage des fens, qu'ils font prelque fans connoiflance ; ce mal les fait chance- ler & tomber, mefme fe donner de la tefte contre les murs. Ce mal eft caufé par les vapeurs qui s'élèvent des entrailles, qui font chaudes, acres,
&fubtiles, qui empêchent les fonctions & troublent le cerveau peu. ou beaucoup, félon qu'elles font plus ou moins acres, ou en moindre ou plus grande quantité. Les Caufes de cette maladie, font le travail dans les grandes chaleurs, IesmauvaifeS
odeurs dans les écuries, les longues courfes, les pirouettes trop fouvent réitérées, le trop manger; & fur tout lors que dans les chaleurs l'eftomacfe trouve plein d'humeurs acres & chaudes, qui fermentent & bouillent hors de leur lieu naturel, par où toutes les digeftionS font détraquées. Les lignes de cette maladie font tres faciles à remarquer, le Cheval chancelle comme
s'il étoit yvre , il fe donne de la tefte contre la mangeoire, avec tant de violence, qu'à îous momerss il eft en danger de fe tuer ; il fe couche & fe leve, mais avec plus de violen" |
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■PREMIERE PARTIE. m
ce qu'aux tranchées, car il l'emble qu'il le veuille tuer contre les murailles, & contre les C H Ape
mangeoires, & qu'il a perdu abfolument la veuë. , y.3. Pour donner remede à cette maladie, il faut iàigner le Cheval des flancs & du plat des
cuifies, & enfuite luy donner un lavement, avec deux pintes de vin émetique uede, & un quarteron onguent popukuìn, puis vous le laillèrez en repos quelque temps. Il faut donner au Cheval qui a la vertige des lavemens tres lòuvent, & après que ce pre-
mier aura cité rendu, celi à dire une heure, oudeuxaprés, lêlonqu'il l'aura fatigué, luy en donner un avec cinq chopines de bière, deux onces icories en poudre fine, faire bouillir cinq ou fix gros bouillons, & ajouter un quarteron onguent rofat, donner le tout tiède en lavement & réitérer louvent, luy frotter fort les jambes avec des bouchons mouillez d'eau tiède pour faire revulfïon, & luy donner pour lès alimens du fon, oudupainde froment, |e promener de temps en temps en lieu tempéré ; & fi ia fièvre ne furvient avec le vertige, *s Cheval en échappera, pourvu qu'on y apporte les foins que nous avons dit. Après avoir tenté les remèdes cy-deilùs, fi le vertige n'eii celle' donnez à voftre Cheval
une once de theriaque, ou de l'orvietan, oududiateiiaron, celuy que vous trouverez le Plus facilement, fera délayé dans une pinte des quatre eaux cordiales qui feront de fcorzo- nere, bugloiè, chardon bénit&reynedes prez, ou autres cordiales, écenmefme temps Vous préparerez un lavementavec les herbes émollientesÔt deux onces policrefte, &deux onces de la melme compofition, qui fera theriaque, orviétan, ou theriaque diateilàron, que vous délayerez dans deux pinres de bonne decoâionce policrefte, pour en faire un la- vement avec un quarteron huile de l'herbe nommée rhuë, pour le donner tiède au Cheval Q abord que vous luy aurez donné le breuvage. Les Chevaux ont une autre efpece de tourment de Telle, qui eft moins à craindre que
*e Precedent, & une feule faignée l'emporte ; il vient de ce que le Cheval par l'abondance "u fang, & par le trop de repletion ayant demeuré long-temps dans l'écurie fans fortir; quand on le veut tirer dehors, il fe laiffe tomber tout à coup, & fe releve enfuite tout étour- *ty > ne pouvant qu'à peine fe tenir debout, comme s'il avoit des vertiges. La caule de ce defordre vient de la trop grande quantité de fumées qui s'élèvent du fàng,
'M ne pouvant élire réglé par la nature, oppreflè le Cheval, & le fait balancer, & enfin tomber. „ Pnconnoiftquec'eftunétourdiiTernent, & non un vertige, en ce que le Cheval étant
* * écurie efl: gay & mange bien, & fi on le tire dehors il tombe tout à coup ; & au vertige il °rube auffi bien dans l'écurie que dehors, & avec grande violence, ayant les yeux ha- sards, &celuy-cynon. .Le remede à cet étourdiffement, eft de donner un lavement au Cheval, & enfuite de le
aigner, & deux jours après réitérer la faignée. Pour prevenir cette maladie, il faut exer- j.er 'e Cheval médiocrement, & le nourrir moins, afin que la nature ne produife que le tóng qu'elle peut gouverner. |
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De reffort d'épaule, de l''écart s oh du Cheval entrouvert,
ÇjEt accident étant très-commun à tous les Chevaux, il eft à propos d'en examiner lesCHAP.
jj- Clrconftances, parce que faute d'avoir bien reconnu le mal, & de l'avoir traité metho- J4- jourae-rnent ' on 'a'^e ^es Chevaux eflropiez , qui demeurent inutiles le refte de leurs trçs'.P°Ur comprendre ce mal, ilfautfçavoirquefépauledu Cheval, comme des au- aniraaux à quatre pieds, n'eft attachée à fon corps par aucun gros os, mais feulement M 1 appli-
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91 LE-PARFAIT MAR ESCHAL,
C ha r. appliquée fur l'extrémité des côtes, & retenue en fajufte fituation par des ligamens qui l'at-
fA tachent en cet endroit ; c'eft ce qui fait que par un mediocre effort, dans une extraordi- naire fituation de lajambe à terre, un Cheval peut s'entr'ouvrir, c'eft à dire fe déjoindre quelque partie de l'épaule d'avec le corps, ce qui ne fe peut faire que par une extenfion des ligamens de l'épaule : Dans toutes les parties qui fe meuvent en tous les endroits du corps, il y a certaines eaux gluantes ou pituites, qui facilitent le mouvement des jointures. Ces eaux fortent du lieu où elles font établies par la nature pour faire leurs fondions, elles fe répandent dans les endroits dilatex& ouverts par l'effort de l'épaule, ainfi elles font hors de leur lieu naturel, & d'abord elles s'y épaiffiffent & s'endurciffent, & bien loin de facili- ter le mouvement comme auparavant, elles l'empêchent & y caufent de la douleur qui fait boitter le Cheval, plus ou moins félon que l'effort eft plus Ou moins grand ; la douleur peut provenir de l'extenfîon des nerfs, & de ces glaires qui font augmentées par les humeurs voi- fines qui fejettent fur la partie malade, & augmentent la douleur; il faudra tâcher d'atté- nuer ces humeurs, & enfuite les évacuer par infeniible tranfpiration, & fortifier la partie pour la remettre en fon premier état. Ce mal eft difficile à corinoiftre, particulièrement quand on n'a point veu faire l'effort au
Cheval, & qu'il ne fauche point ; c'eft à dire, qu'en cheminant il ne porte point la jambe en tournant, faifant un demy rond avec le pied, au lieu de le porter droit en avant ; car s'il fauche, c'eft une marque prcfque infaillible qu'il a fait effort à l'épaule, ou qu'il eft cntr'ouvert : les Marefchaux difent qu'il a fait un écart. Lorfque le Cheval ne fauche point, & que néanmoins il boitte; on le fait tourner &
trotter en rond fur le cofté malade affei court, & on obferve foigneufement comme il pofe fon pied à terre, car fi le Cheval a mal à l'épaule, il pofera le pied à terre fans craindre, & tâchera de foulager fon épaule, & c'eft le plus certain en tournant court fur le côté ma- lade, pour bien appercevoir fon mali que li on ne le découvre point de cette forte, on prend fon bras, & on le fait aller en avant & en arrière, pour faire mouvoir l'épaule, afin de voir s'il ne feint point quand on luy fait faire ce mouvement, alors on juge au mouve- ment s'il y a de la douleur en cet endroit ; fouvent le Cheval boittera du train de devant lans eftreentr'ouvert, pour avoir fait quelque leger effort, &s'eftre étendu quelque liga- ment, ce qui n'eft pas un mal fi confiderable. La maxime prefque ordinaire pour connoiftre fi le Cheval boitte de l'épaule ou du pied,
quand on n'a point efté prefent lors qu'il a eu l'accident, eft que fi le mal tient à l'épaule, il boittera moins quand il eft échauffé à cheminer ; & quand le mal le tient dans le pied, en cheminant il boittera davantage que s'il étoit de fejour. En toutes les occafîons où le Cheval boitte, il faut d'abord le faire déferrer, & luy faire parer le pied comme nous eii- feignerons parlant des encloiieures. Et fi on ne trouve rien dans le pied, il faut manier te paturon, pour fçavoir s'il n'y a point quelque javar ou crevafTe qui le falle boitter, il faut palier la main enfuitte tout autour du boulet, pour voir s'il n'a point d'entorfe, & puis au long du nerf, pour connoiftre s'il n'eft point atteint & bleffé ; & enfuite il faut manier too* te l'épaule affez rudement, la preffant bien fort avec la main feulement, & juger l'endroit où le Cheval feindra, ou témoignera avoir de la douleur. Un Cheval peut boitter de l'épaule, non feulement pour eftre entr'ouvert en tout ou en
partie, mais encore pour s'eftre heurté extérieurement en tombant, ou pour avoir receu un coup de pied d'un autre Cheval, ou pour avoir efté preffé de la felle aux épaules ; alors il le faut traitter comme s'il étoit épaulé ou entr'ouvert, dans le commencement du mal. il y a plufieurs autres obfervations pour connoiftre un Cheval entr'ouvert, mais il o f
en a jamais gueres qui ne fauchent un peu, & le plus feur eft de remarquer foigueufemenj
quaflö
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PREMIERE PARTIE. 93
quand on les fait trotter en rond, la maniere dont ils pofent les pieds à terre, car de là avec C h a p.
un peu d'application & de pratique, on juge d'abord ji c'eft de l'épaule ou non. /4. Remede à l'effort, ou au coup de pied^ ou autre heurt, à l'épaule.
Ayant reconnu que le Cheval boitte de l'épaule, s'il boitte peu & qu'on ne foit pas en
temps froid, il le faut feulement mener dans l'eau courante ou autre, & le faire nager un demy-quart d'heure le matin, & autant le foir, au fortir de i'eau luy frotter la partie a^Pec eau de vie, & il guérira li le mal eft leger; par exemple, un Ckeval en-galopant rencon- ■trera une pierre qui luy roulera fous le pied, & luy fera faire une extenfion extraordinaire à t épaule, qui le réra boitter, ou bien fera quelque leger effort d'épaule, en mettant le pied en taute, li cela eft le Cheval ayant efté faigné du col, guérira en le faifant nager foir ce Hiatjn, & luy faifant frotter l'épaule d'eau de vie au fortir de l'eau, comme jeviens de di- re > fuppofé que le mal foit leger. Si ce remede ne guérit, il le faut faignerducol, recevoir fon fang dans un vaiffeau,
e remuër toujours avec la main, afin qu'il ne fe fige, puis mêler avec ce fang demy-fep- tter de bonne eau de vie, & en charger l'épaule, en frottant fort avec la main, pour faire Pénétrer l'eau de vie au dedans du cuir, qui avec la qualité aftringeante & corroborative .*angi fouvent guérira le Cheval fans autre choie, mais il le faut tenir entravé, lion
voit que le Cheval montre le chemin de S. Jacques de fon pied malade. S'il n'eft pas guery, c'eft une marque que le mal eft plus grand que vous n'avez crû ;
*ervez-vous de l'onguent de Montpelier, en la maniere fui vante, il eft capable de guérir ou.t effort d'épaule & de hanche, quelque grand qu'il foit. ■Le lendemain de la faignée& de la charge avec le fang & l'eau de vie, faites mettre un
Patin au pied contraire s'il ne s'appuye pas fur fon pied malade , & entravez les deux Pieds de devant s'il montre le chemin de S-Jacques, puis frottez fort l'épaule avec de e*Prit de vin & en mettez environ un demy-feptier à une feule fois, & ayant bien frotté avec la main pour faire penetrer l'efprit de vin, frottez toute l'épaule avec du favon noir ?nvir on une demi-livre pour le faire penetrer, & laiiîèz le Cheval en cet état vingt-quatre *îe,Ures, après quoy vous le frotterez tous les jours avec l'onguent de Montpelier cy après SrCr't; le laifiant entravé & avec le patin environ dix jours, fi vous avez jugé qu'il en f^befoin, au bout delquels ôtez-luy le patin & le faites trotter doucement pour voir l'a- j?endement: s'il boitte peu, continuez l'onguent de Montpelier tous les matins, &les .°tts fans rien ôter de l'onguent, frottez l'épaule malade avec efpritde vin, & continuez j^tqu'à ce qu'il ne boitte que peu, qu'on appelle feindre, lors faites un bain avec bonnes ^bes, de la lie de vin, & du miel, & en baffinez & frottez tous les jours l'épaule, & 3Uaud il ne baittera plus, lailTez-ledeféjour aflez long-temps pour fe fortifier à l'écurie, ans ie fajre marCjier ny promener car autre chofe que le repos ne le peut rétablir ; à tous rcffïlaux d'e'PauIe» tt&ut <*u ftjour, afin que la nature repare à loifir le defordre que Onguent de MontpeUet.
]av/eneï véritable onguent rofat, & non de la graiflè blanche rougie avec orcatiette, &
ongu en eau ro^e Pour luy donner l'odeur, comme pluficurs Apoticaires vendent pour fon od1*10*"31' & qurnel'eftpas, mais l'onguent rofat eft fait avec les rofes, d'oùil prend feri . eut' & fa couleur eft une chanfon, puif-qu'elle ne luy donne pas la vertu; lade- Ption eu dans toutes les pharmacopées, ainfi je ne lamettray peint icy : prene* donc M 3 k
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94 LE PARFAIT M ARESCHAL,
CHAP.le véritable onguent rofat, le populcum, auffi fans addition de vert de gris, comme les
$-4. fripons.en ufent pour luy donner une couleur plus verte & le.mieux vendre, prenez de boa jwpuleum, l'althea & le miel, de chacun une livre, mêlez le tout à froid & le gardez dans un pot bien couvert, voilà la véritable deicripiion de cet onguent u renommé parmy les amateurs de Chevaux pour les bons effets, car il fortifie ians cnaleur, & fert pat tous les endroits où il faudrait iëfervir des charges ou emmielures. Comme l'effort d'épaule peut eftre lì grand, que ce remede ne le pourrait guérir, on
peut iè fervir de celuy qui fuit, qui a plus a efficace, mais qui elt plus difficile à taire. 11
Onguent du Baron 5 tourtes Chevaux qui ont fait effortcFe'paule ou dehanche. CHAP. pRENEï cire neuve, poix refine, & poix noire, dp chacun une livre, therebentine
SS- -*- commune autant, huile d'olive deux livres, grailles de Chapon, deBiereau, de Che- val, de Mulet, & monelle de Cerf, de chacun cinq onces, huiles de therebentine, de caftor, de vers, de camomille, de mille-pertuis, de lin* & de Renard, de chacun quatre onces, huile de gabian, ou à fon défaut de petrolle deux onces. Mettez l'huile d'olive dans une baffine fur un feu clair avec la cire, poix-reiine, &
poix noire concafïées, laiflèz fondre en remuant fur un feu de flâme, le tout fondu mê- lez les grailles & la moüelle de Cerf, puis la therebentine. laffièz-bien mêler le tout fur un teu tort lent, puis ajoutez les huiles, & remuez l'efpace d'un demy-quart d'heure, ôtez du feu, remuez le jufque à ce que le tout foit froid. Cet onguent eft bon pour les Chevaux entr'ouverts, c'eft à dire qui ont fait un écart,
pour ceux qui font épointez ou éhanchez, pour effort de jarret & de cuilTe, pour entorces & rnémarchures, pour jambes foulées & nerfs férus; Ôcfinalement pour toute fluxion & foibleiTedans une partie. Pour l'appliquer ilfaut fort échauffer la partie en la frottant avec un bouchon ou avec
la main, puis frotter avec l'onguent tout chaud, & prefenter une pelle à feu toute rouge vis-à-vis pour le faire pénétrer, & n'en mettre que de deux jours l'un jufques à ce que le Cheval foit guery ; fi c'eft à l'épaule il faut entraver le Cheval s'il eft befoin, & mettre tin patin au pied qui n'a point de mal fi on le juge àpropos, la partie enflera , mais on la defenflera facilement avec de bons bains, quand ladouleur feraôtée. -Quoy que le mal foit envieilly, le Cheval guérira par cette methode, mais commef ou-
ven* on n'a pas cet onguent, on peut fe ièrvir des remèdes fuivans. Ayant faigné le Cheval & chargé l'épauleavec le fang & eau de vie, il faut le lendemain
îuy appliquer une charge, faitede l'emmielure que nous décrirons au Chapitre fuivant, & la réitérer chaque jour pendant trois ou quatre jours, le mal fera grand s'il ne guérit: il ne faut pas s'étonner de ce que l'emmielure fera enfler l'épaule, car c'eft bon figne, & la douleur fediffipe dans l'enflure, laquelle fera facile à guérir par de bons bains, ou s'il «£ boitte plus, feulement par la laveure d'éciielles ; fi le mal n'a point cédé au remede, il faut bien nettoyer l'épaule & l'échauffer à force de la frotter, enfuite on la frottera une fois avec les eflènees qui font l'huile d'afpic une once, de petrolle, & de therebentine de chacune deux onces, & trois onces èfprit de vin, on entravera le Cheval & onmettra un patinau pied contraire. S'il eft neceflaire, & deux heures après avoir bien frotté l'épaule avec les eflènees, il 1«
■faut charger avec une bonne emmielure comme eft la rouge cy-aprés décrite, deux jours
après remettre de nouvelle emmidure fur la vieille, le touïpour concentrer dans la partie
mala-
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PREMIERE PARTIE. 9f
malade la vertu de î'elTence à. la. faire mieux agir, ayant laifle quatre ou cinq jours l'em- ChA!
mielure, préparez un bain commeje f enfeigneray cy-aprés, & en frottez l'épaule par def- ƒƒ. fus la charge qu'on y avoit mis, quatre ou cinq jours. Puis oiez les entraves & le patin, & «âiifknt aller doucement le Cheval, vous connoîtrez l'amendement qu'il y a, car prefque toujours après l'application de ces huiles ou elïences, la douleur eu cefiee, & le Cheval ne boitte plus; enfaite laiflez le Cheval quelques jours en repos pour le laiflèr rétablir, car Çuoy qu'il ne boitte plus, la partie eft encore foible, &fion ne donne du temps à la nature Pour reprendre ce qu'elle a. cédé, aifurément il boittera plus fort qu'au commencement, « fera bien plus difficile à guérir que la premiere fois. Il ne faut jamais taire nager le Cheval à fec, parce qu'on affaiblit une partie qui eft déjà
affligée, on y caule de la douleur, &on la rend plus difficile à guérir, la douleur s'en aug- mente, & la fluxion par coniéquent: c'eft la vieille routine des Marefchaux, qui fe dé- truit d'elle-même : Un fait nager un Cheval à fec en cette maniere, on attache le pied du- quel il ne boitte point contre le bras du Cheval, enforte qu'il ne puiflè toucher à terre, & |c contraignant à cheminer fur'trois jambes, les iVJareichaux difent qu'il s'échauffe l'épau- le malade, & par ce moyen s'ouvre les conduits, tant du cuir que de la chair, afin que les remedesqu'on appliquera enfuite puiflèntmieux pénétrer au dedans, lefquels ont la fa- culté de diffiper une partie de ces glaires, pituite, ou eaux épaiffies, d'ôter la douleur, & «eguérir le Cheval. vCelaferoitfupportable à un effort d'épaule que le Cheval auroit depuis long-temps, &
pu les remèdes n'auroient rien fait, encore ne le faudroit-il faire nager à fec, que deus Jambes entravées enfemble, non d'une feule, afin de ne luy-point tant faire de mal qu'il etl fouffre le faifant nager à fec fur une feule jambe, mais la maniere ordinaire de faire na~ §erun Cheval àlee des Marefchaux, eft le plus grand de tous lesabas, & il faut n'avoir P«s le fens commun pour s'en fervir. j Pour un effort d'épaule vous pouvez faigner du col, charger de fon fângmêlé avec eau
*tevie, deux heures après frotter très-bien toute f épaule avec moitié eau de vie, & moi- ^é elfence de therebentine bien mêlez dans une fiole, il faut frotter avec cette effencefans ^ter lefang, <5ç deux heures après l'avoir frotté, grailler bien l'épaule avec une demi li- Vre onguent de Montpelier, le faifant pénétrer à force de frotter avec la main; le lende- main frottez encore l'épaule malade avec un quarteron onguent de Montpelier, & le foir avec un verre bonne eau de vie, fanes ce mef ne manege huit jours de fuite (je fupofe que e Cheval ne fefoit point couché tout ce temps-là) lors tirez le Cheval dehors, pour con- ?°iftre s'il ne boitte plus le faifant trotter, &ne boittant plus, lailfez-le encore quinze J°urs de repos pour laiflèr fortifier la partie. Que s'il boitte encore après les neuf jours quej'ay ordonnez, faites luy donner le fea
|utourdugros mouvement de l'épaule, de la largeur d'une aflietta., ledit mouvement ^r,a cornine le centre de ce cercle, qu'onfera large comme une afllette, & on percera le: 'r avec des boutons de feu, d'un pouce de diftance d'une pointe à l'autre, quioccupe-
2 nt tout cet efpace contenu dans le rond, un bon ceroüene par deffus, & de la bourre fur t Cer°üene, entraver le Cheval & un patina l'autre pied; l'efcarre tombée, on lavera jjpS'es jours le mal aveceau dévie, s'il boitte encore après que les playes feront guéries, brûT-1 av°'r Patience & donner le temps au feu d'agir, frottant tous les jours l'endroit » avec ''onguent de Montpelier & promener en main le Cheval. Que fi tout celane suent pas vôtre Cheval, il ne guérira jamais, |
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o6 LE PARFAIT MARESCHAL,
Du Cheval entrouvert.
T ORS que l'épaule eft entr'ouverte par quelque effort violent, ou que le Cheval boit-
■*—' te extrêmement pjtr un vieux mal, il eft à propos de luy pratiquer tout au commence- ment les remèdes que je viens de dire, écenfuite de luy mettre une Ortie, qui eft ce qu'on appelle donner des plumes; comme ce remede eft violent, on doit tenter tous les prece- dete avant de le pratiquer. Il fautabatrele Cheval fur un endroit mol, &le tenir en forte qu'il ne fe puiiïè mou-
voir, puis luy broyer l'épaule avec un grais ou une brique, ouunepomellede Corroyeur, fi fort qu'on la meurtriffe, mouillant l'épaule avec de l'eau en la broyant : Il faut remar- quer que fi vous faites ce remede à un Cheval peu chargé d'épaules , comme font ordinai- ment les Chevaux de legere taille qui ont peu de chair aux épaules, il ne faut pas broyer ny meurtrir l'épaule , mais feulement fans l'abatre s'il fe peut avec une efpatule détacher tou- te la peau de l'épaule, en paffant f efpatule de fer (qui eft faite exprés pour cela) entre chair & cuir tout au tour deflus la peau de l'épaule, parce que comme les ligamens & les nerfs font prefque découverts, & qu'il y a peu de chair par deffus, on altere & on corrompt ces ligamens en broyant l'épaule, comme j'ay dit cy-devant, l'inflammation y furvient, & quelquesfois le Cheval en meurt, comme je l'ayveu arriver plus d'une fois: cette opéra- tion n'eft donc bonne de broyer l'épaule, qu'à ceux qui les ont greffes & fort chargées de chair: quand on a donc broyé l'épaule, ou qu'on a feulement détaché la peau d'avec la chair avec l'efpativle, & qu'on l'a fouflé par les deux ouvertures au bas de l'épaule, un de- my-pied à côté de l'endroit où touche le poitrail à l'épaule, & trois doigts loin de la join- te, & l'autre contre le coude, au derriere de l'épaule contre les cotez, prenant garde qu'elles ne foient pas à l'endroit du mouvement où eft la jointe, parce qu'on y attireroit de Ia^matiere, ce qu'il faut éviter; fuppofonsque la peau ait efté détachée de l'épaule pour avoir efté broyée, ou que fans l'avoir broyé, on ait feulement déjoint la peau de la chair avec l'efpatule de fer, & pour être affuré fi la peau eft bien détachée, il faut introduire en- tre cuir & chair par l'ouverture faite au bas de l'épaule, la grande efpatule de fer tout au long & au large de l'épaule, pour voir fi la peau eft bien détachée jufqu'à la criniere, & lors il faut introduire par les ouvertures de grandes plumes d'oyes frottées de Bafilicum jus- qu'au haut, & les pofer en forte qu'elles ne fortent point d'elles-mêmes & entraver le Cheval. Troisjours& trois nuits après l'opération, il faut tirer tous lesjoursles plumes & faire
écouler la matière, puis remettre les plumes, frottées de vieil oingt, ou de graiffe blan- che, ou de Bafilicum, ce qu'il faut continuer quinze ou vingt jours, félon la quantité de matière, puis ôter les plumes, les playesfe fermeront d'elles-mêmes; quelques-uns croyent qu'il ne faut laiffer une ortie au plus que dix jours, d'autant difent ils, que cela engendre des filandres, & qu'on fait un égoût en cette partie qu'on ne peut enfuite dé- tourner; mais il faut neuf jours pour digérer ces humeurs qui s'écoulent delà meurtrif- feure. Si l'on ôte l'ortie dans dix jours, quelle utilité en pourra-t'on recevoir? Il faut donc donner du temps pour écouler de l'épaule tout ce qu'il y a d'impur, & pour don- ner lieu à la nature d'évacuer cette pituite épaiffie qui faifoit la douleur dans le mouve- ment; neuf jours peuvent fuffire, lors que le mal n'eft pas envieilly, mais quand le mal a refifté aux remèdes ordinaires, il faut laiflèr les orties plus de neuf jours. Il ne faut pas appréhender qu'il fe forme dans ces ouvertures, des filandres, ny des du-
rerez, quand on tient les plumes grades, les playes bien ouvertes, & qu'on en fait écou- ler foigneufement la matière. Lorfque
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. 5 PREMIEREPARTÎE. 97
ljorfque l'épaule eft platte & décharnée, qu'il y a du péril à la broyer, il faut y proceder C h a P.
tomme il tuit, (île Cheval eft difficile, chatouilleux ou trés-feniible, on l'abbat (fi on 5-6. Peut taire l'opération fans l'abatre, il eft encore mieux) on prend fes précautions pour n eitre point bielle du Cheval, puis on fait une ouverture au milieu du bas de l'épaule, & 00 introduit l'efpatule de fer pour détacher la peau par toute l'épaule d'avec la chair JUiques à la criniere, enfuite foutfler toute l'épaule par l'ouverture qu'on a fait puis intro- uire des tranches de lard gras, larges de deux ou trois doigts, & fort déliées, & les aire couler entre cuir & chair jufques au haut de l'épaule, en mettre environ fis ou huit, Puis grailler toute l'épaule avec de lagraifledeporc, qu'on appelle lain-doux, entraver c y^val & luy mettre un patin. 1j épaule enflera fort, il faut s'attendre à cela, & tous les jours taire couler la matière
par le trou & les tranches de lard, pour en remettre desnouvelles àlamefmeplace, &
oujours grailler l'épaule; au bout de dix jours il ne faut plus mettre de tranches, mais
eulement laver toute l'épaule avec du vin chaud & du beurre frais, fondus eufemble,
efi la methode dontje me fers à prêtent, &je m'en trouve bien, les vieux maux fe gue-
"uent par cette methode fàns perii aucun pour le Cheval.
Aux Chevaux entr'ouverts qui boittent depuis long-temps, & aufquels on aefiayé pla-
ceurs remèdes inutilement, onfefertauffid'unSetonau lieu de plumes, lequel on fera Par une ouverture au haut de l'épaule, & par une autre, au milieu du bas de l'épaule ; on etache le cuir par toute l'épaule & d'une ouverture à l'autre ayant fait une corde moitié rin moitié chanvre, on la pafte au travers l'ayant graiffée avecduBafilicum, l'on tire ette corde toutes les vingt-quatre heures de haut en bas, pour faire fortir la matière, & 1an^ quinze jours il en fort beaucoup, particulièrement fi on a bien détaché la peau d'avec, a chair par toute la largeur de l'épaule. ca raaX orties & au Seton, l'épaule enftoitextraordinairement avec inflammation, qui
uiaft la fièvre au Cheval, il faut la graifter avec huile rozat, pour ôter l'inflammation-, avec du Cerat de Galicn, &firinguer au dedans de l'eau de vie. Quand vous voudrea o erirleSeton, il faut feulement ôtcr la corde, il guérira de luy-meime. |
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Emmielvre rouge, communément appeliee Charge;
JE remede que je vous propofè fèrt à tant d'infirmitez, que fi j'en voulois décrire toutes GRAP-
PA Ies vertus, un Chapitrefeul n'y fuffiroit pas ; je me contenteray d'en propofer les «^ öcdhPa!es' diray qu'elle eft propre pour un Cheval foulé & las, pour un effort d'épaule folh ancke' Povr les jambes ufées, rondes, & enflées, pour les pieds douloureux ou tomhttUS' P°urlesr,le'mes» pour effort de reins, pour entorfes, nerfs férus, pour faire je nef Un cors *"a'f Par Ja *"e!le ' ^ Pour re^OUI^re une tumeur ou l'amener à fuppuration :
v0 ^he point de remede qui foit fi univerfel que ccluy-cy, je vous lenecommande, tifa rant qu'il n'a jamaistrompé mon attente toutes les fois que je l'ay employé, foa ^e vous confirmera mieux cette vérité que toutes mes paroles,
f r -kmmielure eft compofée des drogues Clivantes, que j'ay miles en une lifte pour les deceCr aVec fac'lité% puifque les prenant dans le raifonnement, & dans la compofition Qu'il nr>etne^e ■> vous en pouvez oublier quelques-unes, ce qui diminuëroit fa, vertu, puis J SuPHend'inutile-
un de Mouton qui aye efté fondu, une livre & demie,
Tû«- L N H. GraUTc
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98 LE PARFAIT MARESCHAL,
'Chap* IL Graine de Chapon, ou au défaut fain doux, ou graiflê de Pourceau ou de Cheval,
37. une livre. III. Huile tirée des os de Bœuf, ou de Mouton, ou à Ion défaut huile de lin ; ou huile
d'olive, demi-livre. - IV. Gros vin rouge le plus brun, deux pintes.
V. Poix noire, & poix de Bourgogne, de chacune une livre.
VI. Huile de laurier, quatre onces.
VII. Therebentine commune, une livre.
•VIII. Sinabre en poudre, quatre onces. IX. Miel commun, une livre & demie.
X. Commin en poudre, quatre onces.
XI. Bonne eau de vie, un demy-feptier.
XII. Bol fin ou bol de Levant en poudre ; trois livres.
XIII. Deux ou trois litrons de farine de froment pour épaifnr le tout. La methodede
mêler avec ordre toutes ces drogues fuivra immédiatement : que fi elle ne vous agrée pas, ce fi vous voulez voir plulîeurs dêfcriptions d'cmmieluf es, lifez la grande Marefchalîerie, le Marefchal François, le Marefchal Expert, & les autres Modernes, particulièrement les Italiens, qui ont écrit plus exactement que les François, fur les maladies des Che- vaux, comme Pietro Crefcen^o, Giordano Riîffo, & Pafchal Caraciollo, II Colomiroi & en Latin, Vegctius if Abfyrte, & l'Auteur dei''Ippiatritjue, qu'on a mis en un volume, & plu- fleurs autres danslefquels vous aurez dequoy fatisfaire vôtre curiofité : maisfoiiventona peine à choiiir dans ce grand nombre de remèdes. Le frequent ufage m'a confirmé la bon- té de celuy que je vous propofe, qui avec un mediocre nombre de drogues bien difpen- fées, fait autant que ces emmielures plus compofces que la Theriaque. Pour compofer l'emmielure, prenez un chauderon, unebafline, ou un pot qui tienne
au feu, & mettez dedans le fuif de mouton, la graille de chapon, ou de Cheval, & au dé- faut le fain-doux, l'huile tirée des os de mouton, au défaut, celuy de lin ou l'huile d'olive, & le vin rouge, faites cuire à petit feu au commencement ; puis augmentant le feu & remuant quelquefois jufques à ce qu'une partie du vin foit confòmmée, ce qui fera dans une couple d'heures; après mêlez y les poix noire & poix blanche qu'on appelle de Bourgogne, faites fondre le tout enfemble,puis mettez l'huile laurier, ôtez le vaifièau du feu,& ajoutez hors du feu la therebentine commune, & le finabre en poudre, mêlez le tout pendant un quart d'heure, & la compofition étant à demy refroidie, ajoutez le miel commun, & remues toujours, mêlant enfuite le cummin en poudre, puis le bol pilé qui doit eftre de celuy qui ne durcit pas dans la compofition, mais qui s'incorpore avec le relie ; & quand le tout fer* prefque froid à force de remuer, mêlez un demy-feptier bonne & fine eau de vie, & lors ü faut épaiffir le tout avec fuffifante quantité de fine farine de froment, jufques à ce que la compofition foit à peu prés comme de l'onguent, finalement il faut remuer jufques à ce que le tout foit froid. Si cette emmielureeft bien faite, les poudres pilées fin, & que toute l'humidité en foi'
bien évaporée*, ellefeconferveraunan, ou deux, étant couverte &mifê en lieu fec Si on avoit peine à trouver du finabre, il faut prendre du Mercure courant, quieft l'ai"
gent vif, en mettre deux onces dans un mortier, avec deux onces d'huile de therebentine, vous éteindrez l'argent vif, en remuant fans celte avec le pilon, puis vous mêlerez le tout avec la compofition de l'emmielure, au cas que vous ne puiiOez avoir du finabre qui eft meilleur de beaucoup, car il n'en: pas fi ennemy des nerfs que l'autre: vous pouvez aufli fubftituer deux onces précipité rouge au lieu de finabre: Lors que vous voulez faire fuppü' rer quelque tumeur., il faut ajouter à l'emmielure avant de l'appliquer fur la tumeur, °£ |
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â . PREMIERE PARTIE. 99
ae la poix, ou de la refine, delatherebentine, de la fiente de chèvre, oude Pigeon, ou Chat.
aelalemencedefenugrec. J'ay mis ce nombre de drogues, afin que vous vous lérviez de 37.-
Çelle que vous pourrez trouver le plus facilement, vous mettrez à diieretion de l'une ou de
1 autre.
Pour appliquer cette emmieleure en Efté dans les chaleurs, il n'eft pas befoin de la faire
chauffer: mais l'appliquer toute froide;"fi c'eft en hyver ou en temps-froid, il en faut
Chauffer une portion dans un petit pot: fi elle eft trop épaifle, il faut y mêler de la lie de
in, ou du vin : fi elle eft trop claire, il faut y ajouter de la farine pour la mettre avant l'ap-
Plication dans une mediocreconfiftance.
rour la faire tenir aux endroits difficiles, comme aux hanches & au long des jambes, il ,
aut mêler davantage de therebentine& de poix noire; la plus chaude qu'on la peut appli-
quer fans brûler, c'eft le meilleur : mais fi on fe fert de cette emmielure pour refoudre, ou p0Ur repercuter une enflure, l'addition de la therebentine ny de la poix n'y vaudroient rien, faifant un effet contraire à nôtre intention. Il eft bon aufli de l'envelopper tant qu'on Peut fans nuire à la partie par ligature, il fuffit qu'on y puiflè paffêr le doigt fous la ligature ; ionia met dans le pied, il kfàut toute bouillante : cette emmielure a allez de confittati- „e Pour fe tenir quelque temps fur la partie où l'on ne la peut lier, & elle n'adhère point fi °rt qu'on aye beaucoup de peme à l'ôter lors que la partie eft guérie: elle a cela de com- P10^, que rarement elle fait tomber le poil (fi on ne l'applique trop chaude) comme °ttt les autres charges & emmieleures, & aflùrément elle fera plus d'effet qu'elles- . Au lieu d'huile d'olive, fi vous pouvez avoir en mefme quantité d'une huile jaune, que liT ,'P'ers tirent des os à force de les faire bouillir dans de l'eau, aflùrément elle feroit j, Us d'effet, puifquecelle-cy eft plus anodine, plus penetrante, & plus capable de con- ter les parties nerveufes; à fon défaut prenez l'huile de lin, plûtoft que l'huile d'olive t0i*irnune. •pVn en trouve dans les Villes, elle coûte dix ou quinze fols le demy-feptier chez les
ç,nPicrs, ils la vendent aux pauvres gens pour les meurtriflùres, chûtes, & coups, elle ç- d'une couleur plus jaune que l'huile d'olive, & d'une odeur à peu prés comme de la solfie ; il en faut mettre la même quantité que de l'huile d'olive : fi au lieu du fain-doux ou j'e,loirigt dont j'aypreferit une livre, vous pouvez trouver de la graiflè de chapon, qu'on t^r ôte des tripes & de l'eftomac., puis on la fait fondre & palier par un linge, cette graillé j .godine &refolutive: à Paris chez quelques rotifleurs en blanc, on en trouve de fon- Coe & prefte à employer. La graifle de Teflon en mefme quantité y feroit aufli admirable, °irne encore celle d'Ours, mais celle de Teflon ou Blereaun'eft pas ^rare, ainfi vous Uve2 employer celle que vous aurez. A'utre Emmielure Jtmple, nommée communément Remolade.
jvLei1 ufc à l'égard de cette emmielure, comme de la poudre cordiale, il y en a une que
ou univerfelte, dont les effets font merveilleux, mais comme tout le monde ne peut c0'je^eut pas s'embarrailèr d'une fi grande compofition, j'ay ajoûtéune feconde poudre cjelaîemoinscompofée, quifertau défaut de l'univerfelle: De mefme aufli la prece- jout5 ernrn'elure eft pour les grands maux, mais comme elle coûte quelque chofe, j'a- tUs^,Ce'le"cy qui ne coûte pas à beaucoup prés, & qui quoy qu'elle foit inferieure en ver- p a Precedente, eft néanmoins très-bonne, & on peut s'en fervir avec toute confiance, faites ;ne-lr?'s Pintes lie de vin de la plus épaifle, & une livre fain-doux, ou vieil oingt, çlajjj 0uÌ'nr.letoutdansunpotjufquesàcequelacompofitionfepuifie lier, qui eft pen- ne demi-heure, lors ajoutez une livre poix noire, une livre poix de Bourgogne con- N: 2. caiTéetj:
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loo LE PARFAIT MARESCHAL,
CHAP.caflées; & une livre de therebentine commune, & une livre miel commun, mêlez fur le
J7- feuenremuantjufqu'à-cequeletout foit bien incorporé, lors ajoute! bol fin ou bol de Blois huit onces en poudre, &ôtez du feu, la charge fera faite, mais il la faut remuer hors du feu encore un quart d'heure: au cas que cette emmielure ne tuft pas allez épaiffe, on la pourra rendre dans une bonne confiftance, en y ajoutant un peu de farine fine de fro- ment. Si elle eft trop épaiffe, il faut y ajouter un peu de lie de vin ou du vin même.
Elle fert à tous les ufages de la precedente, & on l'applique de même ; ainfi tout hom-
me qui n'aura pas de la rouge,peut fe fervir de celle-cy avec moins de dépenfe. L'onguent de Montpelier fera aulfi un fort bon effet} & ceux qui vont à l'armée avec de grands équipages en devraient porter avec eux, il eft décrit au Chapitre precedent ; celuy qui fuit eft tres bon pour tous les efforts d'épaule de quelque nature qu'ils foient;mais comme il coûte & du foin & de la peine à le preparer, on ne s'en fert qu'aux grands maux. |
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1?Onguent Oppodeldoc pour les épaules feches , ou la nature ne fournit plus de
nourritureï O" pour les écarts, efforts d'épaules & de hanches. CHAP. T Es Chevaux épaulez ou entr'ouverts, qui ont efté négligez ou mal-traitez, deviennent
j8. -*-' dans une telle extrémité par la longueur du mal, & par la douleur qui eft en cette par- tie, qu'enfin l'épaule fedefleche toute entière ou en partie, la chaleur naturelle eft détrui- te par un acide trop acre qui eft de la nature du feu » & qui confomme la partie où il s'eft at- taché, & la chaleur naturelle défaillant en cette partie, elle devient aride, & comme pri- vée defentiment, &prefqueincapable de mouvement, le cours des efprits animaux eft empêché, ainfi il femble que cette partie eft morte fur un corps vivant: & à moins d'un puiflant Alkali qui puiffe éteindre & détruire ce feu étranger, caufé par ce fuc acide dont j'ay parlé cy-deflùs, la partie fera toujours privée de fes fonctions; cela arrive auffi aux Chevaux qui ont efté bleffez à un pied, ce qui les a empêché de le mettre à terre pendant un mois ou deux; l'épaule fi c'eft au devant, & la hanche fi c'eft au derriere, fe delïêiche & devient aride & privée de nourriture, par le long-tems qu'elle eft fans faire exercice, qui entretient la chaleur naturelleûl faut travailler à ce mal de la même methode qu'aux efforts- Il femble que ce foit agir contre les principes, de vouloir rétablir cette partie, où la cha- leur naturelle manque, & eft fuffoquée par le fuc acide, néanmoins il y a encore afïèz de chaleur, fi elle eft aidée par quelque bon Alkali, qui ayant détruit & confomme ce fuc acide qui afrligeoit la partie, enfuite il n'y aura qu'à la fortifier, & aider la nature à reprendre ce qu'elleavoitcédé. Ueftparlé en quelque maniere de ce remède dans Vanhelmon, lors qu'il décrit les proprietez & vertus du foulfre doux de Venus, lequel eft en partie contenu dans ce procédé ; je n'ay l'obligation à perfonne de Ion invention, & qui l'examinera de prés le trouvera véritablement Philofophique, & d'une grande utilité pour les Hommes. Defcription de l'Onguent Oppodeldoc.
Prenez racines feches de guimauves, de grande confoude, de gentiane, d'ariftoloche
longue, & d'angelique, de chacune une once & demie, herbes vulnéraires, qui fon* fanicle, pied de lyon alkjmilla, oreille de foury, pilofelle, langue de ferpent, perve^ che vinca pervinca, de chacune demi-poignée, feuilles de romarin, de fauge, & de la' vande, de chacun une poignée & demie, fi c'eft au temps des fleurs, de celles de rorna' |
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PREMIERE PARTIE. lor
fin, de Jauge, & de lavande, prenez en une poignée de chacuncs, graines de genévteCKA
deux onces, commin une once, caftoreum demi-once en poudre, & camphre quatre 5-8. dragmes, concafiez les racines, coupez menu les herbes vertes, & pilez grofiiércment les lèches, feparant des unes & des autres les gros cottons, pilez groffierement le gene- Vre, mettez-les dans une cucurbite de verre, qui eft ledcfïous d'un alambic, ötverfez delTustrois chopines& demie, c'eft à dire fept demy-feptiers d'efprit de vin, couvrez-le tout avec un chapiteau d'alambic, qui n'ait point d'ouverture, qu'on appelle un alembic aveugle, lequel eft propre pour faire circuler les matières. Il faut éprouver l'efprit de vin, en mettant un peu de poudre de piftolet dans une cuillère qu'il faut emplir d'efprit de vin, mettre le feu à cet efprit lequel doit brûler & mettre le feu à la poudre, pour faire connoî- tre qu'il n'y a point de flegme, & que c'eft tout pur efprit devin. Pour bien preparer le remede, fi vous n'avez point de cucurbite avec fon alambic aveu-
gle, il faut prendre un grand matras à long col au lieu de cucurbite, duquel les deux tiers doivent refter vuides quand le tout y eft dedans, & au haut du matras faire entrer un autre petit matras ie cul en haut, ce qui s'appelle un 'vaiflèau de rencontre: dans ces vaiiîèaux l'opération fe fera fort bien. Luttez bien les jointures avec deux ou trois doubles de papier enduit de blanc d'œuf,
& ferrez le tout avec du fil; lailTez fecher le lut & mettez en digeflionau bain Marie, en- forte que vôtre matras foit attaché au milieu du chauderon & qu'il ne puifiefe mouvoir, Un rond de paille entre le cul du matras & le chauderon, qui l'en tienne éloigné de deux doigts, & qu'il foit en cette maniere pendant dix heures,1 tenez voftre eau du chauderon Pendant huit heures fi chaude, qu'à peine vous y puifliez fournir le doigt, & les deux der- nières heures plus chaude, néanmoins fans bouillir, les matières qui font dans le matras fe digéreront, & l'efprit de vin attirera & fe chargera de la teinture de tous les (impies, dans laquelle leur principale vertu eft contenue, par la circulation des efprits que la cha- leur fait monter en haut, & lesquels retombant & remontant attirent cette teinture. L'efprit de vin ayant attiré la teinture des racines, poudres & herbes, laiflez-le refroi-
dir, puis coulez le tout par un linge, remettez cet efprit dans le matras, & mêlez-y une livre de favon d'Efpagne marbré coupé en tranches fort menues, remettez-le rencontre furlematras, luttez les jointures, & remettez au bain Marie comme auparavant, & l'y lailTez jufqu'à ce que le favon fe mêle enforte avec l'efprit de vin, qu'il falle un onguent, Puis vous ôterez vôtre matras du bain, & le laiflercz refroidir: & c'eft dans ce favon qu'eft contenu une partie de l'Alkali dont j'ay parlé, lequel Alkaly détruira & confommera ce fuc acide, ou ce feu invifible, quoy que réel, qui confommoit l'épaule. Si vous aveï bien obfervé les dofes & la difpenfation du remede comme je l'ay donné, il fera dans une confiftance d'onguent, ny trop clair ny trop épais ; & pour connoître fi vous avez bien fait, frottez en le deflus de vôtre main ; il doit fi fort pénétrer, qu'il ne refte fur la main qu'une couleur-verdaftre, quoy que la couleur naturelle de l'onguent foit brune. Pour s'en fèrvir, il faut fort échauffer la partie malade à force de la frotter avec un bou-
chon de paille, puis la grailler avec cet onguent, & frotter fort avec la main pour le faire Pénétrer dans le cuir, remettez de l'onguent & refrottez avec la main jufqu'à trois ou qua- tre fois chaque application d'onguent, afin qu'il en entrefuffifamment : Vouscontinue- rei tous les jours la même application d'onguent, jufqu'à fept ou huit fois, après quoy il faut le lendemain avec un demy-feptier debon efprit de vin, frotter toute l'épaule mala- . . de, & mettre l'efprit de vin peu à peu, & bien frotter enforte qu'on employé tout le demy- leptier en une feule application, & continuer quatre jours de fuite chaque jour un demy- leptiër, afin que ce qui fera relié de l'onguent fur le poil pénètre tout au dedans de l'épau- N 3 le:
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io» ^ LE PARFAIT MARE S C M A L,
C HA P. le ; fi l'efprit de vin en trottant fait de l'écume fur fépaule, il ne taut pas laiffer de frotter
<8. jufqu'à ce que vous ayez employé le demy-feptier chaque fois : l'efprit de vin à l'épreuve de la poudre ne doit coûter que quarante fols la pinte, fi le vin fe donne au prix ordinaire : notez qu'après la premiere application dudit onguent, il faut entraver le Cheval des deux jambes avec un torchon de paille autour de chaque paturon, &une corde d'un demy-pied & plus, félon la taille, pour attacher aux deux ronds de paille; quia des entraves, peut s'enfervir, ou bien un fartais : j'aypropoféla paille, comme celle qui fait le moins de malaux.pâturons. L'onguent Oppodeldoc s'applique tout froid, & il eft fi penetrant que dans la largeur de
l'épaule en une feule fois on fera penetier toute la composition que nous avons faite, mais il en faut appliquer raisonnablement chaque fois, aiind'a.yder la chaleur naturelle à vivo- ter la partie, comme je l'ay expliqué, & y rappeller la nourriture qui s'étoit diiîipée. L'oppodeldoc eft excellent pour tous les efforts d'épaule, pour les heurts & les coups de
pieds, mefine fans emmielure, bain, ortie, ny feton, comme je l'ay éprouvé en un voyage fort long, fans laiffer fejourner le Cheval entr'ouvert : véritablement on le me- noit en main, il fut guery allez promptement par l'application de cet onguent : Si vous en voulez appliquer en des endroits où il y ait force chair à pénétrer, comme aux épaules fort charnues, avant que d'eftre féches, ou que le remede n'ait pas guery vôtre Cheval; il: Eut réitérer le tout, & même ayans mis un jour de l'onguent, on peut le lendemain frot- ter avec un demy-feptier d'efprit de vin, le jour après de l'onguent, enfuite l'efprit de vin, ainfi alternativement feize ou dix-huit jours fans difeontinuèr, il fera très-bien. Il y a bien des gens à Paris, qui peuvent rendre un fidele témoignage, que ce remede
ayant elle bien pratiqué, des Chevaux de felle & de caroflè, qui avoient une épaule abfo- lumentdeflèchée , pour avoir efté mal-traittez d'un écart , ou autre'effort d'épaules, & qui boittoyent tout bas, ont efté p arfaitement guéris, & depuis ont très-bien fervy, fans s'eflre jamais reffentis de ce mal : mais il eft à noter que d'un mois & plus, félon la foiblefïè de la partie, il ne faut travailler un Cheval, & après ce temps-là, le promener en main fur la terre , un quart d'heure le premier jour, & augmenter peu à peu pour donner le temps à cette partie de fe rétablir abfolumenti & ceux qui ont trop toft fait travailler leurs Chevaux, les ont fait reboitter, &fouvent les ont rendus inutiles par cette rechute. Cet onguent ne fait pas tomberun poil de la partie où il eft appliqué: il eft excellent pour les- jambes foulées, ufées, ou foibles jufqu'à broncher & tomber : Les effets que j'ay veu de ce remede font quejeconfeilleà tous ceux qui aiment les Chevaux de le pratiquer. Pour les hommes je le recommande aux Curieux. Qui fait le plus, fait le moins: fi ce remede fait tout ce que j'ay avancé, comme ileft
tresaffuré, il guérira fans peine tous les écars, efforts d'épaule, Chevaux entrouverts, & éhanchez ou épointez. Il y a des Chevaux qui ont efté épaulez-ou entr'ouverts, & qui ayant efté guéris ne boitent
plus, d'abord qu'ils ont un peu travaillé & fait une lieuë ou deux, ils recommencent à boit- fer, quand ils font repofez ils ne boitent plus, & autant de fois qu'on les travaille un peu, ils recommancent à boitter, enfuite le repos les remet droits; les ligamens de l'épaule font affoiblis par les maux que j'ay dit, fi l'on ne les fortifie pour les rétablir en leur naturel, le Cheval demeurera enfin eftropié, il faut à cela un remede affez penetrant pour traverfer toutes les chairs de l'épaule, & porter fa vertu furies nerfs qui retiennent l'épaule contre le corps, & qui en fout le mouvement, lefquels font au nombre de fept; le remede qui le fera, eft cet onguent. J'avance cela avec feureté l'ayant éprouvé tres fouvent. Pour uh leger effort d'épaule, au défaut de cet onguent, vous pourrez vous fervir de
•seluy-cy, quieftglûtoftfait, mais dui n'a pas tant de vertu. •\ Met-
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* P R E M I E R E P A R T I E. 103
Mettez chopine d'efprìt de vin dans une cucurbite, ou phiole de verre fort, les deux Ch a?.
tiers vuides, mêlez y une demi-livre de favond'Efpagne coupé fort menu, bouchez fort *8. exactement laphiole, mettez-la fur les cendres chaudes, jufqu'àceque le favon foit li- quéfié, puis la laiffez refroidir toute bouchée, & vous en fervei comme du precedent: il le conferve long-temps, &quoy qu'il fefaflè une croûte audeilùs, le deflous eft tres-bon- |
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Des jambes caffées^ 0~ des os rompus des Chevaux.
TES Chevaux font fujets à fe caffer les os des jambes & des cuifles : & la plufpartcro- CHAP-
yent que ce mal ne fe peut guérir: ils les abandonnent entièrement, difantque la ƒ9-
nioiiele de leurs os eft liquide, pourtant je puis porcer témoignage de l'entière guerilbn qui a eftéfaitcà un Mulet & à un Cheval, fuivant l'ordre & la methode qu'on obier ve aux Hommes qui ont les os caftez, le Mulet avoit la cuifiécaftee, achemina au bout de 'trois mois, &futenétat de rendre fervice dans quatre, le Cheval avoit l'os du bras cafté, avec une fi grande playe, que l'os avoit faite, qu'il le falloit débander tous les jours pour Penfer la playe, d'où il fortit beaucoup d'efquilles, & guérit entièrement ; il eft vray que'le calus qui s'y forma , le rendit difforme, fans pourtant l'empêcher de travailler comme auparavant, mais il boittoit un peu, j'ay veu le Cheval cent fois. 11 eft vray que lafituation eft fort defavantageufe, & donne bien de la peine dans ces rencontres, mais tes Chevaux s'appuyent fur trois jambes fans fouler fur la malade, comme firent ceux-cy cn Paillant l'herbe : je croy avec grande apparence que la cure feferoit mieux, fi le Che- val étoit fufpendu dans l'écurie. Philippo Scacco Datagliacotfo , dans fon Traité Italien <*>' Mejchal^ia, a fait un Chapitre exprés dans ce Livre, qu'il a intitulé Delia Rottura da /oflò «elle gambe, où il enfeigne à guérir ces ruptures : le S egnor Carlo Retint dans fon fixiéme Li- vre, Chapitre XV. enfèignelamêmechofe, où l'on peut voir qu'ils étoient dans le fen- t'ment, que les os des Chevaux peuvent fe rejoindre & remettre: j'en puis rendre un fv- ^lle témoignage comme témoin oculaire; & je croy de plus qu'on peut croire ces Au* 'eurs celebres d'Italie, plûtoft qu'un nombre d'ignorans qui débitent éfrontement que les °s des Chevaux ne fè reprennent point: je ne compte pour rien le témoignage que j'en J.^ids, quoy qu'il foit de vi fu. Celuy qui a fait des cures, n'étoit ny Mareîchal, ny Ba- :leul; le Mulet & le Cheval en divers temps fe caftèrent l'un la cuifîe, l'autre la jambe ; ns furent abandonnez prés de fà maifon quiétoitfùr un grand chemin, il hazarda de leur ^lettre des écliflesôt un bandage comme il avoit veu mettre aux Hommes, puis les laiftà yansunpré, guéris fi tu peux ; jevisplufieursfoisle Cheval dans le pré marchant à trois Jambes qui finalement guérît, & il le débandoit tous les jours pour penfer la playe: il ven- ait chèrement le Mulet après fa guèrifbn, & comme le Cheval avoit la jambe difforme, *~ qu'il boittoit un peu, il ne trouva pas à s'en défaire, maisilluy fervitpour aller le pas, Pendant plus de fix ans ; il eft venu fouvent chez moy monté fur ce Cheval. Des jambes travaillées , foulées 5 ou ujées.
Jj^NS le Chapitre XXXII. de la feconde Partie, j'enfeigneray à fonds le moyen CHAP.
ìììpa econr)oiftre les jambes fatiguées, &ufées, &je ne parleray icy que de quelques re- 60 •«aies pour les rétablir. *-< emmklure ronge, &lebairicy-aprés d'écrit font excellens pour rétablir les jambes. v Autre
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104 LE PARFAIT MARESCH AL»
uiuire remede.
Mettez, une pinte d'efprit de vin, avec un demy-feptier d'huile de noix, & demi-livre
de beurre dans un pot de terre verniffé, & le couvrez d'un autre pot qui foit moindre que l'autre, mais qui couvre juftement le premier, luttez bien les jointures avec de la terre grafie, démêlée avec de la fiente de Cheval ou de la bourre, laiffez fecherle lut, mettez vôtre pot fur un feu fort doux fans bouillir beaucoup, mais dans une chaleur aiïèi forte pour tenir la liqueur en état de bouillir, pendant huit ou dix heures, puis l'ôtant du feu îaiffèz-le refroidir. Pour l'appliquer il faut frotter fort le nerf de la jambe du Cheval, & l'échauffer avec la
main, enfuite l'oindre de cette compofïtion, puis frotter encore pour taire pénétrer l'on- guent: continuez tous les jours. Autre.
Prenez huile de vers-de-terre que vous ferez en cette maniere. Lavez dans l'eau la quan-
tité de vers que vous voudrez, & puis laiflez-les dégorger dans de l'eau pure pendant fix heures, enfuite mettez-les dans un pot de terre avec de l'huile d'olive, qu'elle fumage de deux doigts, &quelepotrefteàdemy vuide, couvrez le pot de fon couvercle, luttez les jointures avec de la terre grafie démêlée avec de la bourre, puis enterrez vôtre pot trois fois vingt quatre heures dans du fumier de Cheval chaud, qu'il foit tout enfoüy dedans, au bout de ce temps retirez le pot & le laifièz refroidir, puis l'ouvrez & évitez l'odeur puante, pafiêz vôtre huile & vous en fervez pour frotter les jambes de vos Chevaux, les ayant bien échauffées à force de les frotter, particulièrement les nerfs, &tous les jours oindre tout le nerf, puisfrotter fur l'huile avec undemy verre d'eau de vie à chaquejambe avec la main feulement, pour faire pénétrer le tout, & continuer une douzaine de jours. Si cette huile n'a pas afièz opéré & que vous vouliez la rendre plus efficace, ajoutez fur une livre de cette huile, celle de caftor, de renard, de camomille, & de lys, de chacun une on- ce & demie, onguent de althéa & populeum, de chacun deux onces, mêlez le tout à chaud, y ajoutant fi vous voulez fuffffante quantité de cire pour l'épaiflir, a&n qu'il foit moins lu- jet àfe répandre. Notez que cet onguent fera tomber le poil de la jambe, mais enfuite il reviendra, &iln'yparoiflraplus, mais l'huile de vers & l'eau de vie feules, ne feront pas tomber le poil. * Pour l'appliquer, il faut comme au precedent échauffer le nerf à force de frotter, puis
er| appliquer gros comme une noix à chambe jambe, continuer pendant dix jours, une fois tous les jours • S'il eft reduit en onguent, mais lì on n'a point ajouté de cire pour donner du corps à la
compofition employez en environ une demi-once. Si vous voulez fçavoir laeompofifion des huiles &des,onguens qui entrent dans ce remede, lifezlaPharmacopéedeBauderon, ou celle de la Framboifiere, duRenould, Joubert, ou Rondelet. PoMr fortifier & rétablir les nerfs des jambes.
Prenez une oye médiocrement graffe prefte à mettre à la broche , empliffèz luy le
ventre des herbes de mauves, fauge, romarin, thim, hifope, lavande, armoife &aiï- ires, «beaucoup de grains de genévre verts eoncaffez-, en forte que le ventre de l'oyefoit plein,, coufez la peau du ventre , & la faites cuire au tour dans une terrine de terre vernif- fée?
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r PREMIERE PARTIE. io?
«e, afin que l'ôtant du four, vous puiffiez ramafîèr la graillé dont vous frotterez les jam- Ch AF.
s fatiguées le foir, & le lendemain avec bonne eau de vie par deflus la graille, ôcconti- 6q.
"uer de la forte fept ou huit jours, & donner 1'öye à manger à celuy qui frottera, afin qu'il aye plus de courage. Autre.
Si c'eft en Eitc pendant la chaleur, il faut mener tous les jours deux heures entières les
d, evaux au courant de l'eau, jufqu'au defîùs du jarret, cela fera plus d'effet que beaucoup : e£ tres-bon de les faire coucher à la rofée tout le mois de May : ou dans ce mefme
IS s ils ne couchent pas dehors, les mener tous les matins dans une prairie, avec une
Ponge ramaffer de la rofée., & en bienbafliner & frotter les jambes, cela les rétablira :
j Prit de vin mêlé avec un peu d'huile de c're, fortifierale nerf & diflipera les duretez qui
torni" deiîùs, ainfi le defopilera, & par ce moyen facilitera le mouvement, mais il fera
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Pour les coups 'de pieds, <y pour les jambes enfle'es ou gorgées par
accident ou autrement. |
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A
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^v ant de donner les remèdes pour les jambes enflées par le travail, & par une Ion-CHAP.
j.„, Sue fatigue, j'ay refolu de parler des jambes gorgées & enflées, & des moyens de <5i,
' iiper toutes fortes d'enflures caufées par un coup, uneembarrure,oupar fluxion, com-
tm ^U^ 'es enflures 1ui viennent aux jeunes Chevaux dans les écuries, pour y fejourner
^°P, celles qui arrivent aux Chevaux après de grandes courfes, après de longs voyages,
.finalement de toutes fortes d'enflures, qui viennent aut jambes des Chevaux devant &
jlnere, de quelque nature qu'elles foient.
01 l'enflure eftcaufée par quelque grand coup de pied, par une chute, par une embar-
^re °u autre caufe, il faut y mettre l'une des emmielures du Chapitre LVII.cy-devant, bon1 Continuer l'application jufqu'à guerilon: s'il relie quelque enflure aux jambes, aux 2 ets, ou ailleurs, on prendra celuy des remèdes fuivans qu'on voudra.
tout °r^ue ^es jambes font enflées ou gorgées par de petits accidens, lalèule lie de vin
qu^°ide appliquée deflus tous les jours les defenflera, & encore mieux fi on mêle le faites k°n vinaigre parmy la lie de vin la plus épaifiè : fi cela ne defenfle pas les jambes, Remede pour un coup , & pour dijfiper une enflure.
rernii-n^ env'ron quatre pintes de lie de vin rouge, faites cuire fur un feu clair lentement,
riue <?nt Inceflamment, quand elle commence à s'épaiffir, mêlez parmy deux livrez fa- irient lle e/roment, deux livres de miel, & une livre favonnoir, remuant inceflàm- fraprj: contuiüez à faire cuire jufqu'à ce que le tout foit épais & en état de charger l'endroit Cette °U Ies 'ambcs enflées.
''aPplicatCfiar^e de&n&era. & fortifiera les jambes de vôtre Cheval, fi vous en continuez t^I ìcnt fervir aux enflures qui occupent tout le delTous du ventre, & qui même
Tm- -f- O vont |
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îo6 LE PARFAIT MARESCHAL,
C h a p. vont gagner jufques entre les jambes de devant, mais l'onguent du Duc eft beaucoup meil-
6i. leur pour ce mal là. Pour defenfier une jambe.
Il y a des enflures qui font envieillies, & par confequent endurcies, c'eft à dire que
l'humeur contenue entre cuir & chair, pour avoir efté trop crue'&ind igeile, n'a pu eltre cuitte par la nature ; c'eft pourquoy il faut un remede penetrant qui puille refoudre l'hu- meur & diffiper l'enflure, comme ett le fuivant. Si on pouvoit avoir de l'urine du Cheval qui a l'enflure, ce feroit la meilleure, mais
comme il eft allez mal-aifé, prenez une chopine urine de vache, mêlez parmi demi-once fleurs de foulfre, & une dragme d'alun, faites cuire le tout & réduire à un demy-feptier, baffînez-enfort l'enflure, mouillez un linge ufé là dedans s & en enveloppez l'endroit, & renouveliez foir & matin jufques à guerifon. On aura facilement de f urine de vache fi on la fait lever lorfqu'elle eli couchée dans l'écurie: car ellepiflé d'abord qu'elle eft levée, particulièrement le matin quand on leur donne à manger. Bain yottr refendre me enfinre à une cuijfe ou k une jambe.
Prenez dix livres racines de mauves ou de guimauves fraifehes fi c'eft au printemps, ou
auxx\vents, & en autre temps fix livres de lècnes, concafïéz entièrement les racines & les mettez dans un Chauderoa, avec dix pintes d'eau, faites cuire & bouillir lentement deux heures, puis remettez dans le chauderon aurant d'eau chaude qu'il s'en elt évaporé, Ôc ajoutez trois grandes poignées fauge en feüiile; faites encore bouillir le tout une heure & demie ou deux, ôtez du feu & mêlez parmy la composition, deux livres de miel & une li- vre favon noir : mêlez bien fort afin que le tout s'incorpore, laifîèz refroidir à peu pres- que vous y puiffiezfoufFrir le bout du doigt, lors ajoutez au tout une pinte bonne eau de vie, & baffinez tres bien de certe compofition chaude la partie enflée, & la frottés avec une poignée du plus épais de la compofition; puis le faites promener demi-heure en main, & continuez de même tous les jours, dans fept ou huit fois l'enflure fera dilîlpée, à moins qu'il n'y eût abcès, & que la partie voulut aboutir & fupurer : ii vous connoiiïëz cela par la chaleur de la partie ou par fa dureté, il faut ceffer ce remede, & fe fervir du Bafilicum. Le favon noir & le miel, de chacun une livre, & demy-feptier bonne eau de vie, mê-
lez le tout à froid & en frottez l'enflure tres-exactement, cela defenflera fort bien une jam- be en promenant tous les jours le Cheval une demi-heure, puis le réchargeant avec cette compofition autant de fois qu'il fera neceilàire. Faites diffoudre dans du vin, de l'alun en poudre, & en baffinez la jambe, cela la de-
fenflera , fi l'enflure n'eft pas grande. Autre four une enflure endurcie à! un coup 5 ou autrement.
Prenez demi-douzaine de blancs d'œufs, battez les avec un gros morceau d'alun, juf
ques à ce qu'i's foient réduits en grolle écume épaifle, ce qui fera dans un demi-quart d'heu- re: mêlez parmy un verre de bon efprit devin: l'eau de vie n'y fera aucun effet, ilfautde véritable efprit de vin , agitez l'efprit & l'écume pour les bien mêler enfemble, ôcenfuite une demi-livre de bon miel commun, que vous mêlerez avec le refte pour les bien incor' porer enfemble, & en chargez les jambesenflées trois ou quatre fais, puis les baffinez * .nettoyez la charge avec la laveurs d'écuelles, qu'il n'y refte aucune craffe, après quoyf1 |
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PREMIERE PARTIE. 107
les jambes ne font pas dégorgées, continuez à charger, & dans peu de temps l'enflure dif- C hap.
paraîtra: cette recepte efl. tres-bomie, je l'ayfouvent éprouvée avec lùccés, aux jambes ór. de devant, & de derriere. Pour prevenir l'enflure aux jambes.
Il y a des Chevaux qui après de longues courfes, d'autres après une grande journée au
pas, lé gorgent les jambes d'abord qu'ils ont efté deux heures dans l'écurie, enforte qu'elles deviennent toutes rondes dans le repos: cette enflure lé diffipe, puis elle revient encore; il faut pour la prévenir, d'abord que v ô re Cheval eli arrivé, luy charger les endroits qui s enflent, avec de la fiente de vache démêlée avec du vinaigre, elle empêchera les jambes de fegorger. Ce remede eli: bon non feulement pour prevenir l'enfiare, mais aulïi pour ladiffiper.
J'ay defenflé une jambe de derriere, l'ayant chargée lept ou huit fois avec de la fiente de
Vache démêlée avec de l'efprit de vin, & fi l'enriure avoit rette à cette jambe prefque tout un hy ver. |
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Emmielure ou Remolade benne pour un coup de piedi Cr pour dijpper une
enflure aux jambes.
*
f"1 ETTE Emmielure, quoy que peu compofée, eft bonne non feulement pour les coups CH AP. depied, pour les enflures de jambe devant & dei nere ; mais encore pour toute enflu- 62.
*e en quelque endroit que ce foit, & pour les foulures & meurtrifleures. Prenez bol fin deux **vres ( le meilleur vient de Levant ) therebentine commune une livre, du miel une livre & ^emie, poix de Bourgogne une livre. Il faut prendre de la farine de froment une livre, que vous démêlerez avec du vin blanc,
c°«irne pour faire de la bouillie, laquelle vous ferez cuire à petit feu, remuant fans celle Sland elle commence à le lier: Ilfautfairefondredansunpoilonoupotà part la poix de °Urgogne, y joignant la therebentine & le miel, le tout fondu, mêlez-le modérément chaud avec la bouillie cy-dellus, ôtez du feu le tout, & ajoutez le bol en poudre: vous a,irez une bonne charge qu'il faut appliquer chaude fur les enflures & groffeurs jufqu'à gue- ri«3n. Qui n'a qu'un remede eft fou v ent embarrafTé, pour ne pouvoir trouver par tout les dro-
gues qui entrent dans là compofition ; c'eft pourquoyje propoferay encore les remèdes fui- '3ns. ■Autre "Remede pour enflure aux 'jambes, provenant d'un coup, de pied.
]:5otteîkienrortl'endroit enflé avec de bonne eau de vie, puis chargez toute la jambe
pflée avec du miel commun, le lendemain fans ôter le miel refrottez avec de l'eau de vie |
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jen fort, fi c'étoit de l'efprit de vin encore mieux, & rechargez avec du miel ; continuez
y oujfèpt jours, une fois tous les jours, puis envoyez voftre Cheval à l'eau tous les jours
uxfois, ou le lavez bien au puis deux fois le jour, il guérira fans doute en peu de temps.
. je4.y"cy afouventreüfiipourdiffiperdesenflures, fans beaucoup de myttere: prenez
fre ^ftleL.^e k°n vinaigre, demi-livre de graiffe blanche, &'une once de fleurs de foul-
, mêlez bien le tout enTemble, & grailla les endroits où il y a enflure, & continuez.
O z On
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io8 LE PARFAIT MUESCHAL,
Chap. On peut auffi pour refferrer une legere enflure, mêler du bol commun pilé, avec miel,
6a. & eau commune, qu'on appliquera fur l'enflure. |
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Onguent du Duc, pour les enflures O" contusions avec chaleur, O* mefme pour
ôter l'inflammation de tous les endroits du corps. CHAP. f""* E remede fera préparé en cette maniere : mettez dans un matras ou fiole à long col, une
63. ^-' livre huile de lin claire & nette, & quatre onces fleurs de foulfre, mettez le matras fur un feu de fable à mediocre chaleur, & l'augmentez une heure après, & continuez la même chaleur jufqu'à ce que les fleurs foient toutes difloutes; & pendant cette opération avant que l'huile de lin fe refroidifle, car le foulfre tomberait en partie au fond du matras, faites fondre daas une balline à part, une livre graiflè blanche, ou fain-doux de porc mâle, & deux onces & demie cire blanche : li vous elles en lieu où vous puiffiez avoir de la graille de Cheval, comme facilement on en trouve à Paris chez les écorcheurs, il en faut prendre une livre à la Place du fain-doux ou graille blanche, & quatre onces cire blanche au lieu de deux & demie, parce que l'onguent ferait trop clair avec la graille de Cheval, qui n'a pas tant de confiftance que le fain doux, & l'onguent en fera beaucoup meilleur : le tout fondu fans le faire bouillir, mêlez l'huile de lin cy-deffus, ôtez du feu & remuez le tout avec une racine d'or canette juiqu'à ce que la composition foit froide: vous aurez un onguent qui femblera celuy qu'on appelle rolat, fon odeur fera j uger qu'il y a du foulfre ; mais comme il eft très-bien diflout, on aura peine à le deviner : on applique cet onguent à froid, il eft anodin & refolutif : il n'y a point d'enflure en quelque endroit qu'elle loit, qu'il ne diflipe \ quoy qu'elle foit accompagnée de chaleur. Souvent le garrot, les jarrets, & autres parties font enflées par contufîon, coup ou au-
trement ; fi l'inflammation n'eft ôtée la fluxion y appellera l'humeur, qui venant en matiè- re donnera bien des affaires ; cet onguent ôtera la chaleur & l'inflammation, & refoudra ce qu'il y a d'humeur : ainiï d'abord qu'un garot eft foulé en danger que la matière s'y forme, au lieu d'y mettre des adftringens avec bol, &c. qui font plus de mal que de bien ; il faut frotter le garot, avec cet onguent foir & matin, & le couvrir avec une peau d'agneau ha- billée en poil pour être plus douce, le poil de la peau contre le mal, continuer de la for- te ; fouvent l'onguent refout l'enflure, fans qu'elle vienne en matière, que fi elle continue avec plus grande inflammation à la partie,on l'évacuëra dans fon temps avec un ou plufieurs boutons de feu, ainfi on guérira plus agréablement, c'eftà dire avec moins de douleur, &plÛtoft, citò, tuta, iffjucundè. Pour le four-eau 0~'les tejlicules enflés , quoy que Venflure s'étende par tout fous U
; ventre, Vépatffeur de deux doigts. Tirez du fang au Cheval, & frottez d'onguent du Duc le foureau, & l'enflure qui fera
fous le ventre, tous les jours foir & matin, & le promenez une demi-heure au pas, & au bout de quelque temps, lavez l'enflure avec du vin chaud & du beurre, pour ôter l'onguent 5 laiffez fecher, & appliquez de nouveau de l'onguent, & fur tout promenez le Cheval en main demi-heure, & même une heure entière, & quoy que l'enflure monte entre les janv bes de devant jufqu'au poitrail, il ne s'en faut pas étonner, car elle fe difîîpera. Quelquefois nonobftant l'application de l'onguent du Duc, l'enflure veut venir en ma-
tière , ce qu'on connoift fi elle s'amollit, & que la preffant avec le doigt, le trou déme«re dan?
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P R E M I E R E P A R T I E. 109
dans 1 enflure, comme fi c'étoit du beurre en elle ; lors il faut mettre des pointes de feu, &Chap.
percer le cuir ça & là par toute l'enflure, pour évacuer les eaux roulTes, & frotter par deflùs 63. avec l'onguent, il empêchera l'inflammation, & finalement le mal guérira, lî on prome- ne le Cheval. . Quand il n'y a que le fonreau enflé, ce n'eft pas une affaire; fi c'eft en eflé, il faut mener
le Cheval à l'eau & l'y tenir environ un heure tous les jours, l'enflure fe diffiderà ; fi c'eft en temps froid, l'onguent du Duc, & promener le Cheval : la chaleur des écuries & le trop grand repos caufent toutes ces enflures. Vous pouvez pratiquer ce remede à toutes les enflures où il y a de la chaleur, car autre-
ment il refoudra l'humeur, & ôtera l'inflammation, pourveu que l'humeur ne foitpas en- durcie , & a[n[\ tr0p difficile à refoudré. Ce remede eft admirable aux janets & aux jambes enflées par coups de pied, chûtes, &
autres maux, avec lefquels il y a toujours chaleur par ladoulcur que les parties nerveufes Souffrent dans les contufions. Pour les coups de pieds au graflèt ou mufcle de la cuiflè, ce qui caufe de fi fâcheux acci-
jns , & des fuites fi mal-aifées à guérir ; cet onguent du Duc affùrément contribuera beaucoup à la guerifon, & ôtera au moins la chaleur & l'inflammation. |
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°Hr une vieille enflure de 'jambes, par une nerferure qui aitroit ejlé mal guérie,
JL y a des Chevaux qui ont efté nerfs férus, &malpenfez, la douleur a elle ôtée en forte CHAP.
~ 9ue le Cheval ne boitte plus, mais les humeurs qui fe font amafiees fur la partie, ne 64.
ont pas diffipées, il y refte une enflure qui durcit, de maniere qu'il femble qu'on n'y puif-
e apporter d'autre remede que le feu : j'ayveu néanmoins en une pareille occafion que le
eniedefuivantaguery lemal: Prenez un litron de farine de lin, & autant de farine de fê-
j,es> trois demy-feptiers de bonne eau de vie de la plus forte, délayez ces farines avec
eau de vie, cuifez-la à petit feu, en mouvant fans cefle pour en faire comme de la boiiil-
Je> & y ajoutez une livre de miel commun, & faites encore cuire le tout fur un feu mo-
per^î remuant bien exaâement: lorfque la compofition fera liée, vous la retirerez du
jfy & mêlerez parmy une demi-livre de graifle de Mulet, fi vous en pouvez avoir, & au
aite *' ^e 'a Sra^ de Cheval autant, démêlez bien le tout enfembie, ce qui fera allez
j \ car la graille s'y fond facilement.
Vin taUt couPer touc le poil fur l'enflure, frotter extrêmement la partie avec bon efprit de q » uns le faire chauffer, puis charger l'endroit avec la compefition fufdite, & appli- ^ er de ]a fiiaflè par deïïùs, & une enveloppe de toile qu'il faut coudre, ce qui fera moins derf13' ^Ue ^ on ''°'£ avec 'a %ature > la couture ferre bien plus également & avec moins d'e^0l?'eur pour la jambe; laiflez l'appareil deux jours, puis l'ayant levé baffinez encore ti P"1 de vin, & appliquez le remede cy-defïùs tous les jours, dans cinq ou fîx applica- dÊQ 'e Cheval pourra guérir & la jambe defenfler: cequieft un afîèz bel effet, avec peu Peine, &dedépenfe. . 0t{r Us enflures des jambes ]i endurcies, que les remèdes ordinaires n'y font rien.
ç
queTVent leS maux ^es jambes de devant fontfienvieillis, & les enflures fi endurcies,
ces]r-es remèdes n'y profitent point, & vainement l'on fe peine d'en appliquer: il faut à
ortes de maux donner le feu tout au long de l'enflure, les rayes de feu de haut en bas,
O 3 en
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no LE PARFAIT -M ARESCHAL,
p. en quille à un demy doigt l'une de l'autre, ou en travers fi on veut, prenant garde de ne
pas percer le cuir, & fur tout une raye de chaque côté de la jambe entre le nerf &l'os, qui defcendejufques dans le paturon, fans craindre de porter préjudice au nerf, carie feu n'y a jamais fait mal quand il a efté donné fans appuyer lourdement, & feulement en couleur decerife: au feu donné de la forte il ne faut aucune ceroiienne, nypoix, ny cire par def- fus j mais Amplement laver les endroits brûlez avec eau de vie mêlée avec du miel, & con- tinuer jufqu'à ce que l'efcarre fort tombée: lors il faut frotter les playes avec de l'efprit de vinfeul; filachairfurmontoit, mettre de l'alun aux endroits ; li cela ne mange pas allez, prenez du Calcantum en poudre, & en mettez fur la.ch.air qui a furmonté, & continuant vos foins le Cheval fera bientoit guery. Si c'eft aux jambes de derriereoù il faut donner le feu çn travers, & embraflèr toute la
jambe que les rayes fe joignent fur le milieu du nerf au derriere de la jambe, maisd'em- braffer tout l'os qui eli fur le devant de Iajambe, il eft aiïez inutile. Notez qu'il faut feulement donner le feu au déclin de la Lune, & qu'il faut trois fois neuf
jours au feu pour bien agir; neuf jours d'augmentation, neufjoursd'eftat, & neuf jours de diminution. & le Cheval ne doit pas travailler pendant ce temps. Je vous donne beaucoup de très-bons remèdes pour les coups de pied, les enflures, les
contufions, & les autres accidens de cette nature, patce que ces maux là arrivent tres fouvent. Autre Remede pour les jambes foulées, O" -pour>ôter la douleur O* les enflures qui
feraient rejiees de fourbure ou autre maladie. Prenez demi-douzaine de petits chiens de lait, faites-les cuire dans de la lie de vin rou-
ge, jufqu'à ce que la chair fe iêpare des os, puis ajoutez mauves, guimauves, bouillon blanc, bourfe de pafteur, hiebles, mille feuilles, camomille, melilot, mille-pertuis, làuge, romarin, thim, lavande, hyfope, herbe à la reine, marjolaine: quelques-unes fuffifènt, & i'enay mis cette quantité afin que vous puiffiez chofir celles que vous pouvez avoir plus commodément, faites-les cuire avec les chiens environ trois heures, & remet- tezdelalielorsqu'àforcedeboùillirelledirninuë, puisôtezdufeu, & ajoutez à toute la compofitipn, huile de lin, de lys, & devers, de chacun fix onces, & une livre de the- rebentiue commune, du miel deux livres, mêlez bien le tout enfemble, pendant que la compofitipn eft chaude, & en frottez les jambes du Cheval le plus chaud qu'il le pourra fouffiir, p'endant quinze jours. Si un refte de fourbure qui eft tombé ïùr les pieds, les a rendus douloureux, ce qui fait
que le Cheval en marchant fur le dur, n'appuyé que fur le talon, il faut avec ce remede pratiquer celuy des pieds décrit au Chapitre CL V7. immédiatement avant le Chapitre de la gale. Le f recèdent Remede compofe' plus méthodiquement.
Ilfautôter le chauderon du feu lors que les chiens & les herbes font pourries à force de
cuire, lelaifler unpeurefroidirfansymêler les huiles ny le refte, puis ayant bien remué tout ce qui eft dans le chauderon, pilez-le peu à peu dans un grand mortier, & pafîèz ce qui eft pilé au travers un tamis de crin renverié ailez gros, afin.d'avoir la poulpe du tout ; ayant paiTé au travers le tamis ce qui peut pafler, il fautjetterlemarc qui n'a peu pafler & remettre dans un pot avec la lie qui a refté dans le chauderon tout ce qui eft paffé par le tamis, & faire cuire,ajoûtant le miel & la therebentine,puis les trois fortes d'huiles, jufqu'à ce |
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PREMIERE PARTIE. ni
que toute la lie foit confommée ; alors ôtez vôtre remede du feu, & l'applique! chaude-C h a p.
ment autour des jambes comme une cataplafme avec de la filaffe, & une enveloppe, & liez 64. avec des lizieres de drap allez larges, faifantla ligature pour retenir les remèdes fans trop Prefier, ou bien coufez l'enveloppe fans ligature. Chaque fois que vous débanderez la jambe, il la fautfrotter avec de l'efprit de vin , puis
appliquer la compolition chaude fur la vieille, ce remede rétablira les jambes ruinées d'un Cheval, s'ileftjeune. |
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Bain pour les jambes, épaules , £r hanches.
T)OUR faire un bain, on peut prendre de toutes les herbes qui entrent dans le remede CHAP.
precedent pour les jambes foulées, & ajouter les feuilles de violettes, la mercuriale, 65".
'a pariétaire, labranque-urline, la bette, la menthe, larhuë, l'ablînthe, l'armoife, la véronique, la prime-vere avec les rieurs, lina athritica, les fommitez d'anet, les bayes «e laurier, & le genévre concaffé. Prenez une partie de ces herbes environ plein un chauderon, faites-les cuire dans la lie
«e vin rouge pendant deux ou trois heures, fur la fin ajoutez y en ôtant le chauderon du teudeux ou trois livres de miel, laiffez refroidir jufqu'à ce que vous y puifliez fouffrir la niain, & pour lors prenez une poignée des herbes du bain, & en frottez les jambes, enre- Kouvellant Couvent la poignée d'herbes. Ce bain adoucit, delénfle,ôte la douleur, & fortifie les jambes des Chevaux, il eft d'un
bon ufage & coûte peu : il ne s'en faut pas fervir lorfqu'il y a beaucoup de chaleur dans la Partie enflée , mais la frotter avec l'onguent du Duc, jufqu'à ce que l'inflammation foit t(^e, enfuitepour diffiper l'enflure, onfe fert du bain precedent qui reùffira très-bien, *j°rnme auiîi pour faire les fomentations quej'ay ordonné en plusieurs occasions. Vous Pouvez ajouter à tout le bain environ une livre graille de Cheval qui adoucira beaucoup. Huile excellente four les jambes ufées des Chevaux.
•\ 5'ay P°int trouvé de plus excellent remede pour rétablir le mouvement des jambes CHAP.
J ufees par le travail, qui font roides & qui ont les nerfs endurcis, que l'huile fuivante, 66. " p erriande un b°n artifte pour la bien compofer. r.enez une vieille brique pefant une livre ou un peu davantage il n'importe, fàites-la
ugirdanslefeu, &ain(i rouge jettez-la dans l'huile d'olive, étant refroidie, reduifez-la
P°Ucire, & l'humectez avec l'efprit de vin, mettez le tout à difhller dans une cornue
j ^ de fable, & refervez l'huile qui en fort, qu'on appelle l'huile de briques, ou l'huile ^hilofophes. hj rrenez une livre de favon marbré du plus beau, râpez le fort-menu, & le mêlez tres-
j n avec une livre de chaux vive en poudre, vous mettrez le tout dans une cornue à diftil- 1au feu de fable, refervez ce qui fortira par le bec de la cornue, dans une fiole.
^e,,renez deux livres de vers de terre, lavez-les en eau froide, & enfuite jettez les dans 0n,^a*? Pour fe dégorger, cependant faites bouillir deux livres d'huile d'olive, avec fix fçjC sa.cfel en poudre, jufqu'à ce que l'huile devienne toute noire, remuant toujours le ' ^Uine fe fondra pas dans l'huile; étant toute bouillante, jettez vos, vers dedans, qui
doi-
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ili LE PARFAIT MARESCHAL,
> H A p. doivent eftre bien efîuyez & fecs, ils feront grillez en un inftant, laiffez à demy refroidir,
66- jettez-y dedans une pinte de vin rouge tiède., faites évaporer le vin en bouillant, il vous reliera une fort bonne huile de vers que vous coulerez, enfuitevous la mêlerez avec les deux autres, & mettrez le tout enfemble dedans une cornue, pour le recti fier à feulent, il en fortira cette huile excellente pour fortifier les nerfs: il en faut peu à chaque applica- tion , car rien au monde n'eft fi penetrant, fon odeur forte & piquante le fera connoître, elle fert tres-utilement aux Chevaux & je fçay bien des Hommes qui en ont receu beaucoup de foulagement, pour des gouttes fciatiques, pour des douleurs de jointures, pour des paralifies de la moitié du corps, & pour tous les maux où il faut refoudre les durerez, & fortifier. Il faut du foin pour compofer cette huile, mais peu de dépenfe, on peut s'en fervir à tous les ufages où les Marefchaux employent ce qu'ils appellent effences. Pour vous en fervir, après avoir fort échauffé le nerf de la jambe, & autour du boulet,
il le faut graiffer légèrement, puis le frotter de nouveau avec la main, & y appliquer de cette huile à cinq ou fix gouttes chaque fois que vous en ufèrez, les parties frottées de cette huile enfleront, &il y aura beaucoup de chaleur au nerf: cela doit eftre de la forte, afin que les humeurs endurcies puiflent fe raréfier, pour eftre enfuite refoluës, mais il faut continuer, & fi l'enflure venoit à eftre trop grande, il faut frotter la partie avec l'onguent du Duc, la chaleur étant ôtéefe fervir du bain precedent pour achever la cure. Ceux qui trouveront cette huile trop difficile à preparer, pourront à peu de frais la compofer de cet- temaniere. Autre maniere de faire la fufdite huile avec moins de peine.
Il faut rougir la brique, l'éteindre dans l'huile, & la mettre en poudre, puis mêler
avec le favon, la chaux, & prendre fix vingts vers de terre lavez & dégorgez dans l'eau, & fechez enfuite avec un linge ; mettez le tout dans une cornue à diftiller à feu de fable, il en fortira une huile qui fervira aux mêmes ufages que la precedente, mais qui luy eft in- ferieure en vertu. Finalement pour les jambes ufées où les remèdes precedens n'ont apporté aucun fou-
lagement, ou fi peu qu'on n'en eft pas fatisfait, il faut venir au dernier remede qui eft le feu, & le donner en quille ou en travers tout au long du nerf, & dans un mois ou fix fe- maines, les jambes deviendront belles & nettes, & ferviront long-temps, carie feu for- ti fiera le nerf, & empêchera la chute des humeurs, qui auparavant l'av oient ruinée. |
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Baume pour les jambes ufées O" travaillées.
CHAP. T7 ntre les deux Nôtre-Dame d'Aouft & de Septembre, prenezdeuxliv.degrains
67. •*-J degenevre verds, pi!ez-les dans un mortier de marbre ou de pierre pour les réduire en pâte, mêlez parmy ladite pâte dans le mefme mortier deux livres de beurre frais, &avec le pilon mêlez-le tout fort exactement, & mêlez la compofition dans un poêlon fur un feu clair, faites cuire à petits bouillons environ une heure, '& paflez au travers un linge affez fort pour l'exprimer enfuite à la preffe, jettezlemarc, èV remettez dans le même poêlon, le beurre qui fera parlé, ajoûtez-y parmy une livre de grains degenevre verds réduits en pâte, à force de piler, faites cuire à petits bouillons pendant une demi-heure, puispaiTei & exprimez à la preflè comme cy-devant, faites en autant une troifiéme fois avec feuler ment demi-livre de grains de genevre verds pilez, que vous mêlerez dans le beurre, & 1 *" |
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PREMIERE PARTIE. 113
yant cuit &.prefle comme cy-devant vous le garderez comme le véritable beaume des Cha p.
uerfs. 67. . Lors que vous voudrez vous en fervir, il faut frotter la jambe foulée avec la main feche
jufqu'à ce que le nerf toit fort chaud, pour y mettre gros comme une noix de ce Baume, & par deffus le Baume frotter avec un demi-verre d'eau de vie à chaque jambe pour faire pénétrer le Baume à force de frotter, & mettre peu à peu le demy verre d'eau de vie à chaque jambe quand on a étendu le Baume au long du nerf, continuer pendant dix jours puis laver les jambes avec de la laveure d'écuelles pour les bien nettoyer. Les jambes de roides & féches deviendront belles & fouples, & fi dans le commence-
ment il fajt enfler, il ne faut pas s'en étonner, car la plufpart des remèdes chauds & - penetrans font enfler, mais on difllpera facilement l'enflure, &pourveuquela caufedu Wal foit ôtée, j'aypropofé dans les Chapitres precedens, d'affez bons remèdes pour def- enfler ; prefque toutes les jambes foulées deviennent enflées par le temps. Beaucoup de gens qui ont leu ce Livre, m'ont dit qu'il leur étoit allez inutile, enee
que demeurant à la campagne, ils ne pourront jamais trouver les drogues qui font ne- çeffaires pour guérir leurs Chevaux, qu'ainfiilsmeprioientde leur dire comme quoy il ^n faut uier pour ne pas eftre dans cet embarras ; ces Meilleurs qui voudraient bien tout *Çavoir fans rien apprendre, quand ils entendent nommer les drogues les plus commu- nes 1 croyent que c'eft de l'Hébreu, & qu'on ne peut parvenir à la connoiiïànce de ces in- gtediens. Ma réponce a efté que j'ay toujours cherché les remèdes les plus familiers, les ^rogues les plus en ufage, & les plus communs, qu'ils ne manquent pas de Droguiftes, d'Apoticaires, pour les tirer de cet embarras, & que je me fers d'un Droguifte qui com-
P°fe tous les remèdes de ce Livre : fon addrelTe eft au premier Chapitre. C'eft la methode que j'ay donnée àces Meilleurs pour n'élire pas dans l'embarras qu'ils fe font figurez, qui e fera point pour.celuy qui a quelque connoiiïànce des remèdes. Si on pouvoit guérir les
*^ux fans medicamens, ce iêroit la meilleure, & la plus belle chofe du monde; comme eia ne fe peut, ou apprenez à les connoître, ou plûtoft ne faites rien du tout à vos Che-
?tt* quand ils font malades, ils guériront ou ils ne guériront pastres-afïurement, &vous
IJaurez aucun embarras, finon d'en acheter d'autres quand ils feront ruinez, eftropiez,ou «ortsj car de feformer des difficultezoùiln'ycnapoint, c'eft juftement fe noyer dans
n verre d'eau. Si je fçavois un autre chemin je l'enfeignerois.
« J ay mis un Baume ardent cy-aprés Chapitre XCV. qui eft tres bon pour les jambes u- pe,s > foulées, ou douloureufes ;. fi vous l'appliquez tous les jours, après avoir fort échauf- ja "? tlerf avec la main, il ne caufera aucune enflure, & ne fera pas tomber un poil de la |
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Des Malandres O4 Solandres.
JLj ., Malandres font des maux qui paroiflent au plis du genoiiil par des crevaffes, d'où CHAP- |
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font f ule quelques eaux roufïès, acres & mordicantes ; qui font douleureules &qui 68.
]'éCu • Vent boitter le Cheval, ou du moins luy tiennent les jambes roides au fortir de Qr qu,ri,e : elles font aifées à connoiftre, en ce que le poil eft toujours herifle en cet endroit, moins y a *"ouvent une efpece de croûte plus ou moins groffe félon que le mal eft plus ou c°nnoift^an<^resviennentaup>iy du jarret, de la même caule que les Malandres, & &
lent 4e même, mais elles viennent plus rarement, suffi font-elles plus à crain-
Tm.L * p dre,
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IH LE PARFAIT MARESCHAL,
! H A p- dre,, car c'eft une marque qu'il y a beaucoup d'humeur dans le jarret, qui abreuve conti-
68. nuellemcnt les jambes des Chevaux, de mauvaifes eaux qui les pourriffent. Il ne faut pas guérir entièrement les Malandresny les Solandres, il faut feulement ufer
de remèdes qui adouciffent l'humeur, &qui en ôtent l'acrimonie, il faut des Alkali qui puiffent amortir &'éteindre les acides trop acres, car fi on la dellëchoit abfolument, ce feroit comme on dit enfermer le loup dans la bergerie. Il faut fe contenter d'avoir foin de bien nettoyer les ordures & gales qui s'attachent au poil & au cuir, avec du favon noir qui eft un Alkali, frotter les Malandres, puis laver la partie avec de l'urine, ou avec de laleiiïve, ou bien du beurre tncaffé jufqu'à ce qu'il foit noir, & en oindre la crevaflè. Le plus allure remede pour les Malandres & les Solandres, eft de prendre de l'huile de-
lin, & mêler panny autant d'eau de vie, bien remuer & agiter le tout jufqu'à ce que la matière foit blanche dont on graillera la Malandre & la Solandre tous les jours : ce qui def- féche tant foit peu, en adouciûant, en forte que la Malandre ne caulçra plus de douleur ny d'enflure. Ce même procédé eft excellent pour les Chevaux de caroffe qui commencent à avoir
des eaux, crevaffes, & mules traverfleres, où il y a enflure & chaleur, cette forte de uni- ment les guérira. Quelquefois les Solandres caufent une enflure qui durcit & empêche le mouvement du
jarret: les remèdes opèrent peu en cet endroit, on eft obligé d'y donner le feu en forme de fougère; cequej'ay veu très-bien reiiffir à un Cheval d'Elpagne, qui n'en eutenfuite jamais aucune incommodité, & l'enflure fe diflipa. L'huile de noix mêlée & battue avec de l'eau, eft bonne pour grailler la Malandre, après
qu'on l'a frotté de favon'noir. L'onguent de pied décrit au Chapitre LXXXV. y eft auffi tres propre, l'album rafïs
defféche lors que la Malandre eft trop grande, & ôte l'inflammation : l'onguent rozateft mes-bon aufîï pouraddoucir, pourveu qu'il foit fidele, laplufpart de celuy qu'on vend, n'eft point fait avec lesrofes; c'eft purement de la graiffe de porc fondue', avec un peu de cire blanche pour luy donner corps, on remué' le tout bien chaud avec une racine d'or- canette pour donner la couleur de rofe, & enfuite on lave bien la composition avec de l'eau de rofes pour luy donner l'odeur; la graiffe blanche toute pure vaut autant que ce prétendu onguent rofat, qui n'eft qu'une pure farfanterie, &qui fe debite comme de bon onguent en bien des endroits. |
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Des Sur-os} Fufees} 0" Ojfekts.
^ "D'AN S la feconde Partie, je parleray amplement des Sur-os, mais icy je diray feuïe-
"9- U ment, que le Sur-os eft une tumeur calleufe, dure, & fans douleur, qui croift fuf l'Os du canon, & qui rend la jambe difforme lors qu'il eft gros. La caufe des Sur-os la plus ordinaire, eft lors que les Chevaux en cheminant fe heurtens
l'os du canon, &offencentleperiofte, qui eft cette pellicule qui couvre tout l'os, enfuite dequoy, l'humeur s'amaffe peu à peu en cet endroit, & y forme une groffeur dure, qu o*1 appelle Sur-os. Les Sur-os viennent auffi de ce qu'on travaille les Chevaux trop jeunes, qui n'ayant pa*
les jambes affes fortes, ny les os affez fermes pour reiïfter au travail, fe forcent cette partie qui eft fujette à la fluxion, û l'humeur fe gliffe entre le periofte & l'os, elle y fait une_ dure ■ tè qui croît avec le temps, & qui tire fa nourriture de l'os', que j'ay veu fouvent perce corn |
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PREMIERE PARTIE, Hf
me un crible en cet endroit, la nature défend la partie la plus foible de l'os, en formant uu C h a p.
calus au devant, qui eli le Sur-os : fi ce calus par le travail vient à grolTir & monter dans le 6p. genoiiil, i! eûVopie le Cheval : le Sur-os de cettefaçon eft beaucoup plus difficile à guérir que le precedent. Je conteille à ceux qui ont des Chevaux avec des Sur- os, de ne les pas ôter avec des cau-
iucsviolans, car on fait fouventefquiller l'os, ou on altere le nerf de la jambe, on le déf- iche, & véritablement on a ôté le Sur-os, mais on a fi fort affbibly la jambe, qu'il vau- <droit beaucoup mieux que le Cheval eût encore le Sur-os. Prenez ioigneufement garde quand vous traiterez un Sur-os, que fi le Cheval eft vieil
vous aurez peine à le guérir, & vous ôterez difficilement le Sur-os, mais fi le Cheval eft jeune, vous l'emporterez fans peine, & même un gros Sur-os s'ôtera plus facilement à un jeune Cheval, qu'un mediocre à un viel. Vous ne parlerez à pas un de ceux qui fe pi cquent d'entendre les Chevaux, qui ne felle
^ abord l'éloge d'une Recepte pour le farciti qu'il dit avoir, & d'une pour ôter le Sur-os lans qu'il fe perde un poil ; & quand on approfondit un peu l'affaire, on trouve que les ef- fets font bien éloignez des paroles. , -lorsque le Sur-os vient de la propre conformation de l'os du canon qui s'avance trop,
c e|t_plûtoft une difformité qu'une maladie, on l'appelle en terme de Médecine Apophife, suffi en vajn y appliqueroit-on des remèdes. Remede pour les Sur-os.
, l'fout couper le poil fur leSur-os, & le battre, ce qu'on fait à petits coups du.manche du
r°choirjufqu'à ce que le Sur-os foit amoli, ou bien on le fourbit avec le même manche
P°ur l'amour, faire brûler enfuite cinq ou fix bâtons de couldre qui foit en fève, recevoir
eau qui en fort par les deux bouts, & chaude en forte qu'elle ne brûle pas la partie, en
potter le Sur-os, puis le bien fourbir avec un autre bâton de couldre, & jetter fur le Sur-
sfouyent de l'eau qui fort de vos bâtons, chaude, mais non brûlante, fourbir toujours
JMqu'à ce qu'il foit ramolly. Pour lors trempez un linge en cinq ou fix doubles dans cette
,c,au'de couldre chaude à le fouffrir contre la main, & l'appliquez Fur le Sur-os, le liez , &
.y laiiTez vingt-quatre heures, tenant vôtre Cheval à l'écurie fans aller à l'eau pendant neuf
Sç^,rs ' au bout defqut 1s le Sur-os fera fondu, & tout le poil reviendra dans quelque temps :
- :^fouldre n'eft pas en feve, l'opération n'eft pas tout à fait fi bonne, quoy qu'on s'en
''fe fervir, mais il faut fourbir davantage,
îen a'3r^s cette Premiere opération, le Sur-os n'étoit pas abfolument fondu, & qu'il fût feu* )ent diminué, il faut un mois après réitérer. cintre remede,
^ç. autrazerIepoil, battre le Sur-os, le fourbir &i'amolir comme on a de coutume, &
{,0treune couenne de lard peu graffe fur le Sur-os, legras en dehors, & y appliquer un t0ll Pn de feu large & plat comme une piece de quinze fols, & durant que vous tenez le bou- end -U^ 'e 'ar<* ' vous en taites-chauffer un autre que vous appliquez de nouveau fur un autre le g50lt de la couenne, & toujours fur le Sur-os,- continuez cette opération juiqu'à ce que ne r°S ^oit ^on^u ■> mettez un ceroiienne par deffus & de la fondure de drap fur le ceroüe- ' empêchez après que le Cheval n'y porte la dent. |
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P 2, Àifrre
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no LE PARFAIT M A R, E S C-H-A L,.
Autre remede pour les Sur-os;
Ces remèdes font aifez à pratiquer &prefque infaillibles: en voicy unaveclequelj'ay
guery trois Sur-os à un feul Cheval, & un dans le genoiiil à un autre, dans un même matin. Ramoliffez le Sur-os par la methode ordinaire, puis ayant fait chauffer un fer rouge,
enveloppez le d'un linge mouillé, & le paffez fur le Sur-os trois ou quatre fois, tant que. toutlepoilenfoitôté, &que l'efpace demeure net comme la main, puis il faut piquer le Sur-os avec un clou bien affilé, & le frotter avec du fel menu. Il faut enfuite piquer une gouffe d'ail au bout d'un fer pointu, la tremper dans de l'huile
de noix toute bouillante, & l'appliquer ainfifurleSur-os, & réitérer jufqu'à ce qu'il foit ramolly. Vous pillerez de l'ail crud; & l'appliquerez fur le lieu brûlé avec delà filaffe par deiTus,
l'envelopant d'un morceau de toile, & banderez le tout afin qu'il ne gliffe pas, & le laiffe- rez l'efpace de deux fois vingt-quatre heures. Au bout de ce temps on ôtera le bandage, & on pourra fix jours après mener le Cheval
à la riviere, fans le travailler avant que la playe foir fermée. Tous les jours au retour de l'eau vous baffinerez la playe avec de l'eau de vie deux fois le jour. Ce remede comme le precedent laiffe une cicatrice, fur laquelle le poil ne revient plus, mais le lieu eft fi petit, que le poil qui elt auprès le couvre facilement. J'ay veuaffezfouventquel'osdelajambeaefquillé, ce qui eft long & périlleux, non
feulement pour avoir ufé de cauftics violens, mais pour avoir mis le feu trop violemment, &avec trop de defird'ôter le Sur-os jufqu'au fonds; il eft tombé des efquilles de l'os de làjambe fous le Sur-os. Les remèdes precedens ne cauferont pas ce defordre, car je m'en fuis fervy fouvent avec fuccés, en voicy encore deux qui font affurez. Tour Ster un Sur-os méthodiquement.-
RamolliïTez le Sur-os par la maniere ordinaire, puis avec un biftoury bien pointu, cer*
nez- le avec une raye en penetrant environ la moitié de l'épaiffeur du cuir de la jambe, & entourez tout le Sur-os & tout ce que vous voulez qui tombe avec cette raye, puis prenez de l'emplâtre nommé Apoftolorum, faites-le fondre & mêlez parmy de bonne couperofe blanche, puis étant à demy froid, mais encore fort maniable, faites-en un emplâtre de la largeur du Sur-os, & le liez deffûs, le laiffant douze heures, enfuite otez; le & enveloppez l'endroit avec de la filafle feche, & un bandeau par deffiis, pour empêcher le Cheval d'y porter la dent; L'cfcarre tombera comme un cerneau d'une noix, il faut matin &foirbaffinerlaplàye
avec de l'efprit de vin, jufqu'à guerifon. Autre Remede pour Ster un Sur-os,
Il y a une plante qu'on appelle de la couleuvréè, en Latin vitis alba, ou Brionia, qui
eft fort commune à Paris, elle pouffe une haute tige qui s'attache aux hayes comme là citrouille, & fa racine eli exceffivementgroffe. _ ... ,. Prenez trois tranches de cetre racine, épaiffes comme un écu blanc, faites-en bouillie
une tranche dans de l'eau un quart d'heure, puis la mettez dans un linge fin, & le tout chaud médiocrement, enforte qu'on le puifïefouffiir fur la main, appliquez avec le linge fur le Sur-os l'efpace d'un demy-quart d'heure, puis l'ôtez , l'ayant tondu auparavant |
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PREMIERE PARTIE. - ii7
bien ras, &ramûlly félon la methode ordinaire; le lendemain faites bouillir l'autre tran- Ch a p.
che encore fcfpace d'un quart d'heure, la mettez dans un linge, & au travers le linge ap- 6$. Phquez la tranche chaude comme auparavant, une feconde fois de même que la premiere, & continuez le lendemain à mettre de même la troifiéme tranche, toujoursmédiocre- ment chaude, & feulement au travers le linge, c'eft à dire que la tranche ne doit pas tou- cher le Sur-os, il faut enfuite faire enforte que le Cheval n'y porte la dent, ilfuppurera des eaux roufles, il tombera une efpece d'efcarre, mais le poil reviendra, &iln'yparoî- traplus. K# * , Paffé les trois premiers jours, il faut tous les jours promener le Cheval en main, &au
bout de douze jours s'en fervir à l'ordinaire: ce qui fait l'effet en cette racine, eft qu'elle a quelque chofe de cauftic qui détruit le Sur-os fans altérer le nerf. Pour rOilelet, qui eft un Sur-os dans le genoüil, je n'y fçachc point de meilleur reme-
de que l'onguent des vers qui eft cy-aprés", & s'il n'y fait rien, comme il arrive fouvent, je meilleur eft, fans fe fervir des remèdes cauftics qui afibibliront la jambe en danger de 1 eftropicr, d'y donner le feu & le rayer entièrement de même que l'on fait à un efparvin. |
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Onguent de Scarabeus pour les Sur-os, M'dettes, VejfignonSj Cr pour
fondre une corde de Farcin fi grojfe foit elle. AU mois de May & quelquefois en Avril, on trouve dans les terres labourées en lieu ru\ p
. basàl'abry, ou dans les bleds un efearbot, ou vers noir, on ne le trouve que depuis dix heures du matin jufqu'à deux heures après midy, ilacommedeuxteftes, l'une au bout ' de l'autre, il a une maniere d'aifles, qui font jointes au corps comme deux rondaches, SM couvrent tout le devant des épaules; mais il ne vole point, fon dos eft à écailles, &il «f le cul fort gras & comme bordé, ilafixpieds, marchand fort lentement, il y en a de |°rt longs, gros & gras, le plus petit eft long d'un petit pouce: il eu froid au toucher, & |Ofs qu'on le pofe fur la main, fouvent il laifïè couler une huile fort puante, en Latin on j^s appelle Maij aviculœ, ou-Scaraèei unBuofi. Il faut en ramafier trois cens, & les bien broyer avec une livre d'huile l'aurier. On peut laiflèr cet onguent de cette forte, & il ne aut s'en fervir que trois mois après qu'il eft fait, mais il eft mieux, au bout des trois mois j^ le faire fondre, & le pafler au travers d'un linge, jetter le marc, & garder le reftecom- 106 untres précieux onguent pour les maux que je diray cy-aprés. Scaraieuj enctuajus.
ma/. 03>iculc& Chap. zxx.Jhlio. iiy |
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Cet
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ii8 LE PARFAIT MARESCHAL,
Chap. Cet onguent fait l'effet de ce quelesitaliensappellentfeumort, & les Marefchaux de
70. Paris, recuire, & cela (ans enflure notable, il attire route la corruption & pourriture qui fe trouve entre cuir & chair, & fait fortir des empoules pleines d'eau roufle, aufquelles fuccedent des gales, lefquelles étant fechéesd'elles-mefmes, la place demeure nette fans perdre un poil, car tout celuy qui tombe revient. Pour l'appliquer il faut feulement graiffer la partie avec cet onguent, après avoir coupé
le poil fort prés, prefenter un fer rouge vis-à-vis, & lailïèr agir l'onguent pendant neuf jours. » L'onguent s'applique froid, il c'eft un Sur-os, il le faut ramollir auparavant, comme
c'eil l'ordinaire. Quoy que les Molettes ne foient pas toujours douloureufes, elles le font pourtant quel-
quesfois & mefme daugereufes, en ce qu'elles fe peuvent durcir, & enfuite eftropier le Cheval, particulièrement aux jambes de derriere quand elles font fur le nerf. Cy-aprés je donneray beaucoup de remèdes pour les Molettes, mais qui ne les refferrent que pour quel- que temps, au lieu que l'onguent de Scarabeus, les ôte pour tres-îong temps. Pour s'en fervir il faut razer le poil fur la Molette, la graiffer de cet onguent, & prefenter uu fer rou- ge vis-à-vis pour le faire pénétrer, il fera d'abord enfler la jambe; mais au bout de neuf jours, l'eau de vie feule defenflera la jambe, & la Molette fera abfolumentdimpéc; vous pouvez faire fonds là deffus, puis que je l'ay éprouvé plus que d'une fois, & que je fais profefllon de ne point débiter le Baume, mais de dire dans tout le cours de ce Livre, les choies avec beaucoup de fincerité. L'onguent fera tres-bon pour les enflures endurcies fur le nerf caufées d'une vieille ner-
-ferure, & dont le Cheval ne boitteroit plus , mais l'enflure feule y lêroit reliée, Ci elle n'eft pasbiendure, elle fedifllperapar l'application de cet onguent, iinon une feule, au plus deux, attendant l'effet de la premiere avant la feconde application. Si vous voulez fondie une corde de farcin, il n'y qu'à grailler la peau par deffus la corde,
ayant coupé le poil, l'onguent attirera les eaux rouffes, enfuite les gales, qu'il faut laiffer fecher, puis réappliquer de l'onguent, peu à peu toute la corde fe diflipera par lufage de cet onguent, &demêmeparunretoire. L'onguent fuivant n'elt pas fi cauftic que le precedent, mais il agit pourtant allez bien
fur les Sur- os bien ramollis. |
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Onguent des ven-tour les Sur-os, Molettes, Vejfigom, Louppes, O*
autres grojfettrs.
CHAP. /""ŒT onguent fait en quelque maniere, 1'effetdufeu, fans faire perdre un pöil; il eft
7l< ^ propre non feulement aux Sur-os qu'il guérit en douze ou quinze jours, mais àuflî aux autres maux des jarrets, comme veffigons, fi on les peut bien ramollir, aux molet- tes, &c. il en fait diftiller des eaux rouffes, qui au bout du temps fe forment en galle fur le mal, qui étant tombée, laiilê la place fans aucune tumeur, tout comme reroit un retoire. Pour faire cet onguent, il faut au mois de May, ou fur la fin d'Avril, chercher dans les prez un petit infecie noir, qui a la forme longuette, & qui n'en pas plus gros qu'une petite féverole, il n'a point d'aîles, il fe tient toujours au pied d'une herbe nommée jau- net, pu baffinet, qui eft l'un des ranuncules,, & a la racine comme une baie de pillolet, & qui porte une fleur jaune à fix feuilles, il y a des prez qui n'ont prefque point d'autres herbes, &aux pieds de quelques-unes des plantes, &jamaisauhautny dans terre, il y a fbuvent
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''PREMIERE PARTIE. "f
fouventundecesvers, ou plûtoft un grillet, car il ne rampe pas ayant des pieds pour che- Ihap.
miner, & ne vole point, il eftdur comme du bois, à peine le peut-on écraler entre les 7t- doigts ; quandonenaramaffétroisou quatre cens, on les met tous vivans dans un pot avec une livre de vieil oingt, on mêle le tout enfemble, & on bouche bien exactement le pot pour les laiffer mourir, puis on broyé bien les vers avec la graillé, & on la garde pour la neceffité ; plus cet onguent eft vieil, meilleur il eft. Pour appliquer cet onguent, il faut, fi c'eft un Sur-os, le tondre & le ramollir en le tour-
biflant avec le manche du brochoir, puis le piquer & appliquer deilus épais comme un loi d'onguent, &prefenter une pelle rouge vis-à-vis, pour le faire pénétrer dans le Sur-os. Il faut attacher le Cheval enforte qu'il ne puiffe porter la dent fur le mai, & le tenir aiuti
neuf jours fans le mener à l'eau, il en coulera une eau rouffe, &aubout des neul jours il le fera une croûte ou gale qui tombera d'elle même, & emportera le Sur-os ou le diminuera notablement fans ôter un feul poil, ny altérer le nerf. |
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Pour amollir une dureté.
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CI vous avez deffein de guérir des veffigeons, & autres groffeurs, il faut les ramollir QHAP*
° avant que d'appliquer l'onguent de vers, defearabeus, ou autre retoire; cai a moins ^ de les bien ramollir ils ne feraient rien, ce que vous ferez en cette maniere : ratez le poil, Puis avec les ramollitifs ordinaires, comme la gomme Ammoniac, leGalbanum, liael- îium, & le Storax, faites-en des compofitions avec l'huile de lys, de violes, & de lumbris, <3e lin, d'iris, l'onguent d'akhea, le refumptif, l'emplâtre de mucilages & autres, dont v«us en prendrez quelques-uns à vôtre fantaifie, &les appliquerez fur la partie, ou raites Uricataplafme de cette façon. » ' Prenez racine de lys & de guimauves, de chacune deux onces, feuilles de mauves <x
«c violettes, de chacune deux poignées, anet, origan, pouliotfauvage, de chacune une Poignée faites cuire les racines dans fuffifante quantité d'eau environ les trois parts «, 0r» les ferabouillir une heure, puis ajoutez les herbes, & le tout bien cuit pilez-le, «tout cl:>audement l'appliquez fur la partie que vous voulez ramollir. Si la dureté eli calleufe ou dure, qu'il faille un puilïantramollitif, ajoutez-y les lemen-
Ces de lin & de fenu-grec, avec les huiles de lys & d'anet, comme auffi la graille d oye, °n Peut encore ajouter les gommes précédentes fondues félon l'art, & les limas rouges q-u'on trouve dans un temps humide, lefqnels étans hachez & pilez enfuite, puis applr Sfuria partie qu'on veut ramollir, contribueront puiffamment a la ramollir. ,-> Lorfque i'ay dit de fondre des gommes îelon l'art, c'eft à dire qu'il les faut taire dillou-
üre dans le vinaigre fur une chaleur fort douce, puispaffer& faire bouillir a colature jul- S^'à ce qu'elle s'évapore, & que la liqueur demeure épaiffe comme du miel:, pour le Dica aire il faut remuer par fois fur un feu clair. . ,
,, S'vous ne voulez pas prendre cette peine, ayez recours aux Apoticaires, & prenez u<-
liguent d'althea, du refumptif, autant de l'un que de l'autre, ou bien mêlez de 1 em- ^ielure rouge avec autant d'onguent d'althca, & autant de l'emplâtre Occicroceum,. tat- ""s fondre le tout enfemble & l'appliquez bien chaud avec de la filane, & une enveloppe ^ de(Tus, & toutes les vingt-quatre heures appliquez de cet onguent tout chaud tur ie yieux, & le liez comme devant, pendant huit ou dix jours: vous pouvésaufli employer °,c<;]a l'emplâtre de mucilages, qui eft fort tamollitif; caroutre les mucilages de graines Qe % & autres, les sommes y entrent qui donnent une grande venu pour ramollir app - |
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quant
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120 LE PARFAIT MARES CH AL,
.Chap. quant cet emplâtre fur la partie queique temps, puis appliquez y de l'onguent de fcarabeus,
72. ouunretoiredevers, comme nous avons dit au Sur-os, il emportera le mal infailliblement fans ôter le poil. |
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Des Molettes.
CHAp. /Quelques gens peu entendus appellent ce mal, des eaux, & tous les connoiflèurs l'ap-
73. ^^jseîlent Molette, c'elt une tumeur tendre & molle, graffe comme une noifette, plus ou moins, fans douleur toutesfois, cauféc par des humeurs fubtiles & fereufes, ce mal eu fitué entre le nerf & l'os, au côté du boulet fur le cuir, c'eft une enflure en forme de bou- teille fitue'c au dedans & au dehors dudit boulet. A côté du boulet au dedans de la jambe, quelquesfois en dehors, peu éloigné de l'en-
droit où vient la Molette, mais plus basée à côté, il y a fouvent un petit os qui paraît eftre une Molette, & ne l'eu pas, car c'eft un oflèlet qui choque la veuë ; il arrive rarement que cez oilelets fafïènt boiter le Cheval ; pourtantj'enayveu de boiteux après de longues courfès: il n'y a point d'autre remede que le feu, dont il faut rayer toute la partie, &deux doigts tout autour,. appliquant enfuite un bon ceroiienne fur le feu : le feu diffipe les glai- res & humeurs qui fc font jointes à l'ofïèlet, & qui font boiter, car l'offeletfeul rarement fera-t-il boitter. On guérira une Molette avec de la leffvve chaude faite de cendre de ferment deux parts,
& une de cendre gravelée; Si on en lave fort le boulet, -&> qu'on applique deffus les cen- dres, & qu'on les lie, ce remede reilen e la Molette, étdefenfle les jambes gorgées; on diffipera une Molette fi on la frotte fouventavec de l'efprit devin; on la guérira radi- calement avec de l'onguent de fcarabeus, comme je l'ay enfeigné cy-devant, & avec un retoire que j'enfèigneray cy-aprés. Ce mal quoy que leger fait boitter un Cheval dans le temps des gelées, &eft une marque afïùrée qu'il a beaucoup travaillé, ou qu'il a le patu- ron trop long, ou la jambe menue', & foible qui ne peut fuporter un corps trop gros ou trop chargé de chair. Le repos guérit les Molettes, quand elles font récentes.
Le courant d'une riviere en y tenant le Cheval tous les jours jufqu'au genoiiil le guérira,
fi revenant à f écurie on y applique un reltraindif. Prenez la mie d'un petit pain toute chaude, & l'imbibez entièrement avec de l'efprit de
vin, appliquez la toute chaude fur la Molette, mettez une compreffe par defïùs, & liez le tout avec une bande large quifaileplufieurs tours; autboutde vingt-quatre heures la Mo- lette fera refTerrée. Il m'eft arrivé qu'ayant pratiqué ce remede à un Cheval d'Efpagne fur une petite Molette
qu'il avoit à une jambe de devant, ôtant l'appareil du pain imbibé d'efprit de vin, jetrou- vay la jambe fort enflée, ce qui me furprit dautant plus que je ne fçavois d'où pouvoit pro- ceder cette enflure, j'y appliquay le remede décrit au Chapitre LXI. avec l'alun, les blancs d'oeufs, le miel & l'efprit de vin, cequidefenfla la jambe en trois ou quatre applications, la Molette y demeura, & je ne travaillay plus à f ôter, puifque j'y avois fi mal «suffit pour 'le coup, quoy qu'avant cela j'en eulte refîèiré, & depuis même, fans apparence d'en- flure, cela me fit connoiftre qu'il n'y. a point de remede qui ne manque quelquesfois, &1Ç plus feur eft d'y eftre toujours préparé, & quand l'un a manqué , d'avoir recours à l'autre. lereftrainctiffuivantefttres-bon. . ft Prenez poudre de rofes rouges & de mirtilles, de chacune le poids de deux gros, quJet>
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PREMIERE PARTIE. ni
ceuïdragmes, du bol fin en poudre, & de l'amidon de chacun quatre onces, jus deplan- Ch a
tm & de cormes vertes, à leur défaut, fuc de nefies de chacun une once, vinaigre rofat 73. trois onces, mêlez ]e tout à froid, & faites uni efirainétif, s'il eft trop clair ajoûtez-y de tocraye, & s'il e!t trop épais, mettez-y du vinaigre rofat. Ce reflrainétif fervira non feulement à retîèrrer les Molettes, qui ordinairement revien-
nent au premier travail violent ; mais auiîi à arrefter les fluxions, & rellêrrer ou répercuter tes enflures aux parties où ilyauroit danger de laifîèr former l'apoltume, comme eft aux parties neaveufes, furlegarot, & aux roignons. Four ôter les Molettes abfolumentàunCheva], il faut fefervir de l'onguent de feara-
beus ou des vers après quelque ramollitif: le feu mort que nous appelions retoireeft en "tageche'ilesltaliens, & en effet il eft très-excellent, auffi s'en fert-on fort à Paris ; il fait €üner la partie où il eft appliqué, maiscen'eitpas une affaire. " Avant d'employer le feu mort, ou retoire, on peut tenter le remede fuivant. |
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Pour re/Jèrrer une Molette, un Vejfigon , ou autre tumeur molle.
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Prei-
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Prenez une pinte de fort vinaigre, mettez parmy quatre onces gaîbanu-rn pilé, tenez le
ut iur ]es cen(jres chaudes fefpace de vingt quatre heures en remuant quelquefois, le *°ut étant difiout, ajoutez une livre de therebentine commune, en faifant cuire à feu lent,
°rs que la compofîtion aura cuit une demi-heure, mettez parmy maftic en poudre trois
"nces, bol fin une livre ; mêlez-bien tout pour en faire une charge, que vous appliquerez
'Rudement fur la partie, & un papier par deffus, lequel en s'otant, le mal fera refferré, >l'faudra ôter la drogue de deflus l'endroit ou vous l'aurez appliqué, avec du favon noir, ou du beurre, ou de l'huile d'olive, car prefque toujours une feule application fuffit, le
^'nedeeftexcellent.
j, Ce remede tefferrera les veffigons dans leur commencement 3 & diffipera touteforte
G enflures.
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"Pour ôter une Molette.
Y ^'onguent de fearabeus décrit cy-devant au Chapitre LXX. étant appliqué, comme je
^enfeigné, comme auffi un bon retoire, guérira les Molettes, & les emportera abfo- thrflt ' J'e ^'ay ^Prouv^ f°Tt fouvent, & le poil revient comme auparavant. Cette me- bie e e ^eauC0UP meilleure que de les deflerrer, puifqu'on ôte la caufè, & la Molette eft ne n r'US 'ong~tcmPs a revenir qu'avec le precedent remede, qui refferre feulement, mais ï^tout pas 5 & icy le remede évacue l'humeur qui caufoit la Molette.
plia -e Ce^u' 9U' ^e ferv*ra ^e l'onguent de fearabeus, ne s'étonne pas fi après qu'il aura ap» peu?6' la partie enfle, il doit eftre de la forte, & l'enflure fediilipera d'elle-même peu à croit ^UeI(luesfois particulièrement, fi on en met par trop, la jambe devient fi enflée qu'on. v0uUnCheval perdu; mais il faut feulement la laver avec du vin chaud , dans lequel » aurez mêlé un peu de beurre, il diffipera l'enflure, ôtera la chaleur & la douleur.
refof ^eFn^er & 1£ meilleur remede pour les Molettes eft le feu, comme c'eft un puilïànt Çl Ut'fildiffipe la Molette, & elle ne revient plus; il empêche que l'on ne vende le Priv^r-'x1"3'5 Pour 'e Service le feu eft excellent, &je puis dire que c'eft moy qui l'ay.ap- que^' * ^ar's ' & ^ ^'ay rendu auffi commun qu'il eft à prefent : Et cela eft fi véritable , XIQ jaJ ay veu fouvent le Roy monter à la chaflè des Chevaux qui avoient eu le feu aux qua- 0Ur les Molettes nerveufes qui font fi*tuées fur le nerf aux boulets de derriere, le plus
Tö«- I. Q affix- |
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iiz r LE PARFAIT MARES C HAL,
Chap. affuré remede eft de leur donner le feu bien vivement fans percer le cuir, elles guériront
73. fi on les prend dans les commencemens; mais comme fouvent on tarde trop à faire cette 1 " opération, la Molette s'endurcit de telle maniere, qu'elle ne cede plus fous le doigt, quand on la preîtè ; elle groffit & durcit, & fouvent fe rend incurable, les Chevaux eu boittent tout bas, & quoy qu'on leur donne le feu, il ne fait fon effet que fix ou huit mois après, & même fouvent au bout de ce temps le Cheval n'eft pas droit; car comme la tu- meur étoit trop endurcie, le feu ne peut fi-toft la diiïiper, & fouvent ne la diffipe point; c'eft pourquoy quand on voit des Molettes nerveufes qui font boiter, il ne faut pas atten- dre qu'elles durciflent&grofîiflent, maisauffi-tofton doit donner le feu; c'eft aux jam- bes de derriere dont je parle, car aux jambes de devant rarement ori voit que pareils acci- dens arrivent, mais fort fouvent à celles de derrière. |
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Des Retoires nommées des Italiens feu mort.
CHAP. T " Es Italiens appellent les retoires feu mort avec beaucoup de raifon, puifqu'il fe peut
74. X-J comparer au feu non feulement par la chaleur qu'il introduit dans la partie; mais parce qu'il la détruit, fi on ne s'en fert avec moderation, ainfi c'eft un efpece de feu po- tentiel. Les retoires font en confiftance d'onguent, compofez, de drogues fortes a peu prés com-
me les vefllcatoires pour les hommes, qu'on appelle vefficatoires, parce qu'ils attirent des veffies pleines d'eaux rouflês fur l'endroit où elles font appliquées. Les retoires font aux Chevaux le même effet : car ils attirent des eaux rouiles de la partie où on les met. C'eft un bon remede fi un homme fage s'en fert ; mais fi un étourdi l'applique en trop gran- dequantité, où fur les endroits où paffent les groffes veines, par exemple fur une varific ; il caufera autant de defordre que fi on s'étoit fervi d'un coftic ou cautère: car outre l'in- flammation & la douleur, il fera tomber de furieux efearres ; il faut eftre fage & bien avifé pour & fervir du retoire. Le Retoire eft tres-bon pour diminuer & refoudre une tumeur, il la diffipe par le moyen
des eaux roufiès qu'il attire, lefquelles étant écoulées la partie fe trouve diminuée. On peut réitérer le retoire, & s'il ne peut ôter la grofièur, c'eft une préparation pour y donner cnfuitelefeu, qui achèvera de l'ôter. Par exemple à un fort gros veffigon; il faut le fervir du retoire, & quand il aura fait fon effet, qui eft d'attirer les humeurs les plus fereufes, mê- me de raréfier les moins épaiffes & les convertir en eaux roufiès par fa chaleur, cela étant fait on peut remettre du retoire une feconde fois, le laiflèr agir & fon aâion faite, donner îe feu fur le veffigon qui diminuera notablement par tout ce procédé. On fe fert du retoire pour faire venir à fuppuration une glande fous la ganaffe, ou pour
la diiïiper s'il n'y a aucune difpofuion dans la partie pour que la matière s'y forme, on s'en fert àufii fort utilement aux avantcœurs , ouancœurs, pour les faire meurir & luppurer* on en fait le mcfme ufage aux tumeurs fur le garot pour les faire venir plus promptement en matière & à fupuration, on s'en fert encore tres-utilement pour faire tomber les cors faits parlafclle, oulebas. Le retoire emporte les Molettes, & l'onguent de fearabeus eft pro- prement un retoire. Pour appliquer les retoires, on enfrotte la partie; on prefente un fer rouge vis-à-vis pour le faire pénétrer, prenant garde d'en mettre peu épais, et qu'il ne foit que fur la partie afin qu'il ne coule.plus en bas, & faire cela deux jours de fuite peu chaque fois, feulement grailler les parties dudit retoire, il fera fort enfler l'endroit où il eft app'i" que; mais l'enflure ne lignifie rien, elle fe diffipe d'elle-même quand il a fait fon effet. Pour
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PREMIERE PARTIE. 123
four une Molette, il n'en faut appliquer qu'unefois, car elles font trop prés des nerfs, Ch ajp.
Pour en mettre deux jours de fuite. jq. Si on veut diffiper une grolle corde de farcin fort dure: on la frottera de retoire deux&
trois jours de fuite pour attirer plus puifiàmment les eaux ; ainiï il faut fe conduire avec ju- gement félon la partie où on le met, &confiderer il elle eft plus ou moins groffè & dure. Dans la fuite de ce Livre je parleray encore de l'effet du retoire, en traitant des maux qui en ont befoin, relie à donner la defcnption de deux ou trois-bons retoires. Retoire ou feu mort.
Prenez deux onces argent vif que vous éteindrez peu à peu dans un mortier avec deux
onces de foulfre en poudre, le tout étant amorti, fera mêlé dans le même mortier avec quatre onces beurre vieil, ajoûtez-y une once d'euffbrbe en poudre, unédragme mouches Oantarides en poudre, & deux onces huile laurier : mêlez le tout à froid & le gardez. Pour fe fervir de ce remede par exemple fur une Molette : il faut merle poil, & graif-
ftr le lieu avec cet onguent, & prefenter un fer tout rouge vis-à-vis, & fur tout il faut em- pêcher que l'onguent ne coule plus bas que la Molette, car il feroit enlever le lieu où il tou- ^heroit, l'on doit attacher le Cheval enforte qu'il n'y puiflè porter la dent de neuf jours, & <jans trois jours l'onguent aura fait fon opération, cependant le Cheval ne doit point fortir «e l'écurie, ny aller à l'eau, uyfe coucher. Autre retoire:
Prenez quatre onces huile laurier, deux onces euffbrbe pilé, & demi-once mouches can-
dides, ces deux dernières en poudre fine feront mêlez avec l'huile laurier à froid, pour s en fervir comme du precedent. On pourra faire un retoire fans y mêler aucun huile laurier avec du Bafîlicum un quarte-
*°n, deux onces précipité rouge en poudre fine, &demionceeufTorbe, le tout mêlé en- iemble & appliqué comme cy-deiîus. . On peut compofer des retoires de différentes manières, chaque Marefchal a le lien par-
ticulier; mais je crois que les deferiptions cy-defiûs, fufnfent fans en chercher aucun au- tre : s'ils font appliquez par un homme fage, ils reiiffiront très-bien. |
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Des Entorjes, or Dijlocations du Boulet.
J^Aplufpartfe mêlent de guérir ce mal avec des grimaces & des paroles; mais il y a bien CHAP.
de l'abus dans ce procédé, il eft fouvent fans effet, & toujours avec fuperftition. jf. L entorfe, ou mefmarchure eft lorfque le boulet fe tourne à côté avec violence ; & quoy
ro Jl n^ *"orte Pas ^e 'a P'ace ' neantmo'ns les nerr~s &Ies ligarnens qui le lient avec le pâtu- UnV s'a^onöent» elle arrive à un Cheval lors qu'en cheminant, il met le pied à terre en. tt heu raboteux & inégal, il fe donne une entorfe, & fi on laide enveillir le mal fans y don- trit]°r(^re' incontinent l'humeur étrangère s'y gliflè, & s'endurcit: ce qui foule ou meur- es nerfs, & les peut eftropier dans la fuite. ^ y a des entorfes qu'on juge tres-rudes, qui ne font boitrer le Cheval que cinq ou fis pas, ChiUl SUeri^nt *"ans remede, par le1 repos feul; il y en a aufli qui eftropient abfolument des •evauï pour le refte de leur vie, & fouvent pend ant qu'où traite le boulet malade, le pied Q z con-
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IH ' LE PARFAIT MARES ~C HAL,
contraire s'altère & fe ruine pour fupporter feul trop long-temps le fardeau du corps.
j'en ay veuaufîi qui par une entorfe font devenus fourbus dans l'écurie dont on ne s'e'jt
pas apperceu dans le temps, & eufuite la fourbure tombant fur les pieds, les aeftropiez quoy que l'entorfe fût en eftat d'eftre guérie ; c'eft une maladie qui n'eft point à negliger,, & ie plûtoft qu'on y peut donner remede, eu le meilleur. Les entoiles aux jambes de derrière font bien plus dangereufes, &. plus difficiles à guérir
que celles des jambes.de devant ; la cure en eft longue, le Cheval amaigrit, & difficilement cnguerira-t'il: étant guery, fouvent il faut y donner le feu pour fortifier la partie, &de plus le faifant ferrer, faites déborder le fer au dehors dupied environ un doigt de large, afin que cet avantage du fer foûtienue le boulet, & empêche les nerfs &ligamcns du boulet qui ont fouffert, & font encore foibLcs, defatiguer& travailler, amfi on donne Heu au boulet de fe remettre, cela eli à remarquer. Remèdes four les EntorÇes:
Quand ce defordre eft arrivé, le plus feur eft fi l'entorfe eft grande, de mener le Che-
val en main-, &auifi-toft qu'on eft en heu de repos,, fans laiifer refroidir la partie fi cela ic peut, car la guerifon en fera bien plus prompte ;. prenez gros comme un œuf de couperofs blanche, fartes-la dilfoudre à froid dans une pinte d'eau, mouillez un linge dans cette eau, & l'appliquez ainii mouillé & mis en quatre doubles tout autour du boulet, & le liez deffus avec une enveloppe, le tout à froid lans le faire chauffer en façon quelconque, réitérez la même opération de fix heures, en fix heures, & continuez jufqu'à une entière guerifon, ce qui fera en deux jours au plus fi vous avez appliqué le remede avant que le boulet fe (bit refroidi; mais fi vous avez trop tardé ou que l'entorfe foit au boulet de derriere, il faudra beaucoup plus de temps. Si vous n'avez point de couperofe, ou que le remede ne vous agréât pas, quoy que tres-bon, il faut frotter avec de l'efprit de vin, ou de l'eau de vie tout autour du boulet, & faire chauffer de l'emmielure rouge, pour l'appliquer chaudement autour du boulet avec delà filaffe en forme de cataplafme, & l'y laiffer vingt-quatre heures.; puis frotter de nouveau le boulet avec eau de vie, & appliquer de nouvelle emmielure fur la vieille, & continuer ainfi jufques. à entière guerifon: Si le Cheval ne guérit au bout d'une douzaine de jours, il faut prendre moitié eau de vie., & moitié efprit de therebentine par exemple, une once de chacun, les mettre dans une fiole, battre le tout emfemble, & en frot- ter le boulet jufqu'à ce qu'il en foit bien pénétré, mettre le Cheval à l'écurie attaché qu'il n'y puifle porter la dent; car cela luy caufera de la douleur, & uneh eure après l'application, que tout fera imbibé dans le boulet, enveloppez le meline boulet avec une emmielure ou remolade, & renouvelez Implication de la remolade non de l'effence deux ou trois fois de deux jours l'un, & ordinairement le Cheval fe trouve guery au bout de ce temps. Si après l'application de l'effence de therebentine, & eau de vie, vous n'avez point d'ern-
mielure ny de remolade, faites la remolade du Boheme qui feule eft capable de guérir une entorfe-. Remolade du Bohemet
Prenez du tare, ou tare, qui eft du gaudron avec quoy on poi'flè les batteaux, & dequo-y
fcs Rouliers d'Allemagne graillent leurs aiffieux de Charrettes ; prenez une livre dudit tare's &chopine de très-bonne eau de vie, faites bouillir le tout à feu clair remuant fouvent pen- dant un quart d'heure, puis ajoutez deux onces bol fin en poudre, qui eft un bol qui vient eu Levant, «paiffiflez le tout avec de la farine, & de cela chaudement fur de la filaffe ap- plique» |
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■ PREMIERE PA'RTIE. nj
piiquez tout autour du boulet & le liez, renouveliez tous les deux jours, iln'yagueresCH a F.
u eutorfe qui ne gueriflè en trois ou quatre applications, quand on a commencé par L'appü- 7 f. cation de l'effence. La feule incommodité de ce remede eli qu'il ternit & rouffit le poil blancougris, & la roulieur dure quelque temps; mais le remede eft tres-bon & facile, & aux Chevaux noirs il n'y paroît pas au poil. Ce remede eft admirable pour les coups & en- dures aux genoux & aux jarrets; maTs il ne faut point d'etiéucc, il eft préférable à quantité . d autres, en ce qu'il tait un tres-bon effet & ne coûte guercs, quieftjuftcmentee que tout le monde cherche. Vous pouvez aux entorles où il y a beaucoup de chaleur au boulet, vous iervirdelarcmoladeduBoheme, fans appliquer l'eilèuce, louvent elle les guérit après plulieurs applications. Ou bien faites le remede qui fuit qui eft un bain fait, avec racines de mauve, guimauves, & de la grande confoude, concallèz-les & les faites cuire dans de la uè de vin, quail(j elles commencent à s'amollir, ajoutez y les herbes de bouillon blanc, de iauge, d'yfope, de romarin, dethim, de lavande, & d'abiinthe, chamépitis, &fom» ■ înitez d'anet, bayes de laurier, &genévreconcaffez. Prenez celles que vous trouverez, mettez-les avec les racines à demy cuites, &faite3
cuire derechef le tout deux heures, ajoutez-y de la lie lì befoinxft, lors qu'à force de botiil- *lr elkdiminuë, quand le tout fera bien cuit, ajoûtez-y un moment avant d'ôter du feu, '^fleurs de camomille & de melilot, pilez-le tout dans un mortier, & fi vous le voulez Plus parfait, paffèz-le au travers untamisdecrainrenverfé, mais on peut s'en fervirfans le paiTer, laiiîànt à part la lie où il aura cuit. ïlfautôter toutes les côtes &duretez, & le tout étant exactement pilé, mêlez-y la Ils
j}ue vous avez feparée, & de la graille de teflon ou blereau, axunge de Mulet, ou à Ion dé- aut de la graifle d'oye, de chacune à diferetion : faites cuirejufqu'àce que la lie, &pref-
1ue toute l'humidité foit confommée ; & après avoir frotté le boulet avec de l'eau de vie, °tts appliquerez cette compo-fkion chaude tout autour, aveede la filaife, & une.enveloppa
PardeiTus; au bout de vingt-quatre heures frottez de nouveau avec de l'eau de. vie, &rei- te-rez de cette compofition fur la premiere, en continuant jufqu'à l'entière guerilbn. Quand les remèdes ordinaires ont manqué, & que la nature comme principale ouvrie-
ïç ) n'a pas agi fuffifament pour diffiper & refoudre les humeurs que la douleur & !a fluxion V °nt amaftees, & qui s'y étant congelées & endurcies n'ont pu fe refoudre & diffiper-, Çe qui fait encore boitter le Cheval & rient la partie enflée, il faut pour dernier remede y ^Çttre le feu, entourant tout le boulet de rayes de feu fons percer le cuir, un bon Ce- • °üetine par defTus , laiflèr tomber les efearres, puis frotter les playes faites par le feu ^'ec de l'eau de vie, & par defTus, de l'écaillé d'huitre calcinée &pilée fin, jufqu'à guer> °n- Comme le feu eft un grand refolutif il diflipera la grofleur, fortifl'jra. les nerfs & liga-
^ns, & rendra le Cheval droit, ou il ne le fera jamais. et- uvent on croit que le Cheval n'a qu'une entorfe, & pourtant l'os du boulet eft démis tantforty de fa place, ce que l'on pourra remarquer àla.fituatio-iduCheval: file.bou-
eiu'eftpas en fa place, & que la douleur l'empêche de fefttuer & s'appuyer fur la jambo
"lïgée, il faut prendre le boulet dans vôtre main., & mouvant le pied de l'autre main,.
_°us connoîtrez s'il remue en fa place naturelle, ou s'il eft démis: parce que le mouve- jj ^,ntfeapre(que toujours à côté, peu fouvent en avant. De quelque maniere qu'il, foit, . aut repoufîer l'os en fâ place, comme les Bailleurs ont de coûtumedefaire, après ayant jj^P^epoil tout autour du boulet, on le frottera avec égale partie d'huile detherebend- pe' ^d'eaudeviebattusenfembledansunefiole, on frottera avec la main pour les.faire tù;>^tTe* ' ^ on ^teîKUa ^ur du cuir fort doux l'emplaflre qu'on appelle profiaàuris vel luxa? ^ ç °fll,uni dont on entourera le boulet, de la filaffe épais d'un doigt par defTus l'empia ftre, "Xccliffesfortnjuic.es, longues de quatre ou cinq pouces, larges de deux doigts, & Q 3 «mas-
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12,6 LE PARFAIT MAEESCHAL,
C h A E . entortillées de âlaiTe de haut en bas afin qu'elles ne bleiïènt point, qui feront polees autour
7J-. du boulet de haut en bas en égale diftance, la ligature fera de ruban de fil, larged'unbon doigt, & long d'environ trois aunes, le bandage doit eftre de deux chefs prés à prés, qu'il faut commencer par en bas & finir par en haut, & par deiîus tout cela une grande envelop- pe de toile qu'il faut coudre, afin que rien ne forte de fa place. Il faut frotter toute la j ambe & l'épaule avec l'onguent du duc: que fi c'eft un. boulet de
derriere, toute la cuifïè, le jarret, ce la jambe: lufpendre enfuite le Cheval, afin qu'il puiflcfoulager fa jambe malade, & luy donner fouvent des lavemens avec du policrelte, pour luyôter le battement de flanc que la douleur caufera, il luy en faut donner au moins deux tous les jours les lix ou fept premiers jours, & ne point faire comme des xMarefchaux qui mettent un patin au pied contraire pour faire appuyer la jambe malade à terre, afin que les nerfs du boulet ne fe retirent pas; mais il y a déjà allez de mal à la jambe, fans en caufer davantage, l'obligeant à s'appuyer delTus; outre que les nerfs & les ligamens par les édifies demeurent en leur place, & les bons remèdes qu'on y applique non feulement empêchent qu'ils ne fe retirent, mais les fortifient, & aident la nature à fe rétablir. Il faut laifièr ce premier appareil neuf jours fans y toucher, mais tous les deux jours il
faut frotter la jambe & l'épaule avec l'onguent du due, & faire glifièr quelque peu d'huile d'hipericum au long de lajambe pour pénétrer jufqu'au boulet, afin d'humecter l'emplâ- tre & fortifier la partie. Quelques-uns avant de rien faire au Cheval, le faignent en pince, & font tres mal, car
c'eft attirer la fluxion où elle eft déjà trop abondante; maisilfàutfaignerducol, parce que la faignée du col fait revulfion, & jamais il ne la faut obmettre dans le commence- ment de ces maux, & même avant l'application d'aucun remede. Quand vous lèverez le premier appareil, il faut frotter du même onguent le boulet avec
eau de vie, mettre un autre emplâtre de même onguent ; ou contra, mpturam, remettre les édifies, & frotter toute lajambe avec l'onguent du Duc, laifièr l'appareil deux fois vingt-quatre heures, laiflant toujours le Cheval fufpendu, & continuer de la forte jufqu'à guerifon. Et comme pareilles diflocations ne peuvent arriver que l'épaule n'aye beaucoup fourTerr,
& que l'os du mouvement ne foit relâché, il faut fi cela eft, travailler à la rétablir, com- me vous en trouverez la methode dans le Chapitre L1V. &fuivans; vous connoîtrez iî l'os eft defeendu, en maniant & comparant un os d'un côté avec l'autre, & voir s'ils font égaux : Il ne faut pas que cela vous étonne, car par le temps l'épaule fe rétablira par les bons remèdes. Notez que les diflocations ou entorfes fe gueriflènt aux jambes de devant avec le foin
& les bons remèdes, & les Chevaux ne s'en reflèntent pas ; mais aux boulets des jambes de derriere, la cure en eft longue & facheuf e, & fouvent il fe forme des abcès qui crèvent dans lajambe,. dans le-paturon, & ailleurs, & qui attirent l'humeur en fi grande quantité qu'on ne la peut tarir, & jayveu beaucoup de Chevaux eftropiez, & d'autres qui en font morts. Vôtre Cheval étant guéri, c'eft à dire ne boitant plus : il faut y mettre le feu comme je
l'ay cy-devantmar<^jé aux entorfes, pour affitrer la cure & empêcher la rechute, &quoy qu'il boite encore, il faut y mettre auffi le feu pour le dernier remede & tâcher à Ie ren- ' dre droit. |
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Va
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PREMIERE PARTIE.
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127
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Des Nerfs férus.
Ç^E mal arrive aux Chevaux pour l'ordinaire dans les courfes violentes, &dans les CH\P.
mouvemens précipitez qu'on leur fait faire, comme auffi dans les chemins pleins de 7Jj
aiiloux, ou dans les ornières lorfqu'on les prellètrop, ils s'attrapent des pieds de derrie- ' e> les nerfs de devant, ou bien des mêmes pieds de devant, il le fait une contufion au
nerrqmeft fuivie d'enflure, dedureté, d'obltruction & defoibleflë, dontle Cheval eft. quelquefois eftropié, il y a du moins la douleur qui le fait boitter plus ou moins, félon que le mai eft grand ou mediocre. , ' 'untfa pas veu arriver l'accident, & qu'on n'ait pas remarqué l'endroit féru, il faut chercher le mal, en portantla main au long du nerf: fi on y trouve de la dureté, del'en- Ur£7 & de la douleur, c'efiaflùrément le lieu de la nerferure, le poil y eft fouvent em- porté paria violence du coup. -La nërferure étant recente, le meilleur remede eft de frotter le mal avec de l'huile d'o-
ive f0rt chaude, & prefenter une pelle rouge vis-à-vis pour faire pénétrer l'huile, en
ttiettre à l'inftant de nouveau, & continuer ce procédé pendant, une demi-heure. La
errerure eft prefque toujours guérie après cette premiere demi-heure, mais quoy que la
ouleur foit ôtée, la foiblefïè refte dans la partie, qu'il faut laiflèr rétablir par le repos
Sn frottant tous les jours l'endroit contus avec de l'eau de vie.
vel reme(^e Vivant reiiflit très-bien, lors que le mal n'eft pas extrêmement envieilly : en-
„ opex l'endroit avec un linge mouillé, &pailèzun fer rouge vis-à-vis le linge mouillé,
0rtPrésd'iceluy fans le toucher: quand il fera fec, remouillez le linge qui doit eftre
p ?,ln(l ou fix doubles fur le mal, & autour de la jambe, continuez à prefenter leferrou-
^ iefpace d'un quart-d'heure, puis fearifiez l'enflure, c'eft à dire, découpez la peau
£°e.rement en travers, & non en long, feulement pour faire fortir le fang meurtry, ne
arifiez gueres plus profond que fi c'étoit pour donner des ventoufes, puis fendez un
j■ *ii ou un gros poulet envie, appliquez-le tout chaud furie nerfblefïe, &leliezdef-
re>rVeC Une envel°PPe ou ligature, vingt-quatre heures après vous l'ôterez, & baflme-
z "x fois tous les jours la partie avec de bon efprit de vin, & continuerez.
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"ur guérir un nerf féru avec V onguent des nerfs, lequel ejl tres bon four les
jambes ufées Cf 'foulées , £r pour tous les efforts envieillis. JL/ j R,S qu'on a trouvé le lieu où le nerf eft féru & blefte, il le faut d'abord frotter avec CHAP.
^êm 'eau dévie,. &*e traiter comme uneentorce; il feroit inutile de repeter icy les 77. f0u Schofes: S'il ne guérit pour ces remèdes, je voudrais y appliquer pour dernière re- dé/CeAonguent des nerfs, qui achèvera ce que les precedens auront ébauché, ou à fon Ili onguent Oppodeldoc.
faire i> nommé l'onguent des nerfs, parce qu'il eft fpeciflque pour cela, la maniere de le &fleu ^e: Prenez les herbes de chamefitis ou petit pin, marjolaine, romarin feuilles 1Tl0rnjj] ' ^ianthe, & rhuë, feuilles & fleurs de lavande, fleurs de mille-permis, de ca- les fautAfCrncl'lot' ^e cnacun une poignée; feparez toutes les fleurs, c'eft à dire qu'il ' c9/ f ^r^eleur plante, & les mettre dans un matras qui eft une bouteille à grandiffiine nerlur les fleurs une pinte du bon efprit de vin, un vauTeau de rencontre par def- fus,
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*®mm? n3 LE PARFAIT MARESCHAL,
Cu Ap. fus, le tout bien lutté fera mis au bain Marie, aux cendres ou au fable, le tout affez chaud
77- pour titer la teinture de toutes ces fleurs, remuant par fois le matras, puis laiiièz refroidir, verfez par inclination, & refervezàpart. Prenez outre cela deux onces grains de genevre verds & les concaffèz, des bayes de lau-
rierpilées, racines de piretre, öcmaftic, de chacune une once, benjoin demi-once, ea- ttoreum & camphre, de chacun trois dragmes, pilez le tout à part, & le mettez dans un matras avec les herbes dont on a feparé les fleurs, & les herbes auffi dont on n'a point fepa- rc les fleurs, & verfez dans le fécond matras, cinq demi-feptiers d'excellent elprit de vin > couvrez d'un vaifleau de rencontre, luttez bien exactement le tout, & mettez au bain Marie, ou au feu de fable affez chaud pour tirer la teinture de toutes ces drogues, &que i'efprit de vin dans la circulation s'en puiffe charger : continuez de tenir le vaiiièau à la mê- me chaleur vingt-quatre heures,' laiffea refroidir & verlèz par inclination, entùitevous mêlerez ce dernier avec celuy que vous avez relérvécy-deflùs, & les mettrez dans un ma- tras, y ajoutant lavon marbré une livre, coupé fort menu, remettez le rencontre, lut- tez, & au bain, faites diffoudre le favondans l'eiprit de vin, le tout viendra en confiftance d'onguent, qu'il faut garder comme une chofe tres-precieufe. On applique cet onguent à -froid, & on le fait pénétrer en frottant avec la main : il ne
caule ny enflure, ny chaleur, il ne fait pasperdre un poil, &.fe conferve long-temps: le haut fe durcit un peui mais le dedans eft auffi bon que le premier jour : c'eft un des meil- leurs remèdes que je connoifie pour les nerferures, entorces, errbrts d'épaule, de hanche, de jarret, & pour tous nerfs treffaillis, foulez, oucontus; & fi les hommes s'en fervent pour les douleurs froides, Rhumatifmes, Sciatiques froides, efforts de jarret & entorces» ils trouveront, qu'il vaut mieux pour ces maux que tous les remèdes Galeniques. jAntre, k y eu de frais.
Quoy que ce remede Foit fîmple x il fait fouvent autant d'effet que les remèdes fort com-
pofez: il eft bon particulièrement pour les vieilles nerferures, car quoy qu'il foit relié une dureté à l'endroit du mal, & que le nerf foit fort gros & dur, il guérira par ce remede : faites fondre de la poix noire dans une grande cueillere de fer,'quand elle bouillira, ôtez du feu, & ajoutez peu à peu de lafarine fine de froment, & remuez le tout pour épaiflir la poix : quand elle vous paraîtra affez épaiffe pour en faire l'application, laiffez-la à demi refroidir, puis en faites un emplâtre-fur un morceau de cuir bien délié, & ayant rafé le- poil fur la nerferure, appliquez l'emplâtre tout autour du mal, & promenez le Cheval. H faut laiffer tomber de luy-mefme l'emplâtre, & fi le Cheval n'ellguery, appliquez-euun fécond commele premier. S'il refte quelque enflure après que l'emplâtre de poix fera ô'tée il faut fefervir de l'on*
-guent de Scarabeus,, cy-devant décrit, qui emportera l'enflure en une ou deux applica- tions , il l'emportera en caufant une nouvelle enflure, parce que les humeurs qui étoieiit congelées, feront raréfiées, & feront plus capables de refolution & fi tous ces remèdes ne reiifliffent pas, & qu'il y relie de l'enflure, le plus feur eft de donner fur la nerferure cin<î ou fîx rayes de feu de haut en bas, & non en travers, & un bon Ceroùene par deffus : il ne faut pas donner le feu que la douleur ne foit ôtée> on connaîtra qu'elle eft ôtée lorfqu'fl îfy aura plus de chaleur à la partie. |
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î>t*.
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PREMIERE PARTIE. * 129
Des Boulets enfiai, ou gorgez..
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J>Our ksBoulets qui enflent par le travail, fi l'enflureeftmediocre, le meilleur reme-
de eft de fe fervir de deux parties d'eau de vie, & d'une d'huile de noix battues enfem- '. & ^'cn frotter les Boulets foir & matin, huit ou dix jours de fuite.
Si l'enflure eihi grande que cela n'opère point, il faut y appliquer la remolade du Bohe-
me, ou l'emmielure rouge, & les bains enfuite defenfleronr les boulets ; s'il relie de Ten- "Ure, il faut fefervir du remede avec les blancs d'œufs, l'cfpritdevin, le miel décrit ail Chapitre LXI. cy-devant, qui fans doute les delènflera: mais comme l'enflure eft quel- querofs endurcie autour du Boulet, & que l'humeur s'eft congelée, il faut un puiiîant ra- Eiolitif, & enliiite refolutif : ce qui fc trouvera au remede fuivant. {Remede pour les Boulets enflez..
Hachez de la rhuë, que vous ferez bouillir avec de gros vin, & réduire commeenpâte,
Paflr la lier en forme de cataplafmc, autour ues Boulets enflez. Les choux cuits & mêlez avec farine de fèves, feront le même effet, & finalement tou$
les remèdes décrits au Chapitre LXXIII. cy-devant, parlant des molettes, où il y a mi remedt; iùr la fin qui eft excellent pour defenfler les Boulets. Quelquefois les jambes font gorgées à l'endroit des Boulets, & plus haut, ce qui viens
.u trop )ong féjour, les Chevaux chargez de chair y fon fujets; le-meilleur & le plus Prompt remede eft, de faire de la leffi ve avec cendres de làrment les deux tiers, & un tiers de cendres gravelées, & en baffiner extrêmement les Boulets, & les autres parties gorgées, pis les charger avec les cendres qui font au fond, dés la premiere ou la feconde fois les J^rnbes doivent eftre dégorgées, c'elt à dire defenflées. Four dijfiper une grojfeur qui vient k côté du Boulet.
ç Outre les enflures précédentes, il fùrvient quelquefois fur l'os du Bon'tei: à côté une 'gcóC-
eur comme un demy œuf de pigeon, qui devient plus grolle par le temps, fi l'on n'y fait 'en, elle n'eft pas bien dure, & ne fait pas boitter le Cheval, j'ay fouvent fait donner le eu a cette gfofjeuj.^ majs comme il y a des remèdes à eftàyer avant de pratiquer celuy-là, auescequiiùit. •Les emplâtres refolutifs reüffiffentaiïèz à ces^groiTeurs entr'autres le fuivant ; s'il eft ap-
r 'que long-temps fur le mal, alTurément il le refoudra & le fera fondre.
tr Penez deux livres gomme ammoniac, faites-la dnToudre dans deux pintes de vinaigre
au 0tt' faites cuire à feu clair remuant fouvent, le tout commençant à s'épaiffir, paftèz-
fat.trave.rs un canevas à faire des tapiiferies, jettezlemarc, remettez dans le poilon, &
t.g ClUreJufqu'à ce que le tout foit épais pour l'étendre fur du cuir, & en faire un emplâ-
^„rp 91'ilfeut appliquer & lier fur la grolfeur, ayant razé le poil : il le faut tenir long-temps
jac Us' c'elt à dire vingt-quatre jours, pendant lequel temps par infenfible tranfpiration
fâf5° vUr^"e fondra: un même emplâtre fert huit jours fans y toucher ny le changer, il
p" ,/-^ '* f°it plus large que le mal environ un pouce tout au tour, & la quantité que j'en ay
f ■ crjt» fèrvira pour faire quatre emplâtres, qui fera pour trente-deux jours, carquelque-
's on efl obligé de le laitier ce temps-là, pour diffiper abfolument la groflèur.
out îe monde n'a pas une (i grande patience ; c'eft pourquoy il îaut fe fervir de l'on-
Tom. h R guent
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CHAP.
77-
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îjo ' LE PARFAIT M A RE SCHAL,
C H A P- guent de Scarabeus ou d'un autre bon retoire qui réduira la matière en eaux touffes qui'fup-
77. pureront par les pores & guériront le maU |
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Emplâtre- de Noix pour refoudre les groffeurs.
CHAP. T>Renez desnoixvertescueillieshuitjoursavant&huitjoursapréslaSaintJean, c'eft
yg, ■*- à dire iipetitesque les coupant, elles n'ayent.encore rien de dur, pilez-les exacte- ment dans un mortier de marbre, & les paffez fur un tamis renverfé, comme on a de coû,- tume.de pafier la caffè, repilez ce qui ne fera pas paffé, jufqu'àcequeietoutfoitpaffé, mettez-en deux livres dans un pot verniffé avec une livre de fel bien deiîéché,. une livre & demi de therebentine commune : laiffez le tout à lacave fe fermenter pendant quinze jours, puis mettez fur un feu lent en remuant pour évaporer l'humidité, & réduire le tout en con- fiftance d'emplâtre, qui eft affez mal-aifé à mette en œuvre, gardez le dans un pot bien bouché, comme un excellent remede pour fondre les loupes, & toutes les groffeurs: il fe conferve trente ans en fa bonté. Comme le boulet eft une partie fort éloignée du centre de. la chaleur naturelle, il faut
an puiffant remede pour l'aider à fondre les groffeurs qui s'y forment, celuy-cy en viendra à bout, s'il eft appliqué foigneufement, remettant un nouvel emplâtre: de huit en huit jours, razer le poil fur l'endroit enflé, & continuer jufqu'à ce que le mal foit entièrement fondu. Les pauvres gens pourront fe fervir de ce remede quand il leur fera refté quelque partie
enfiée.par la chute des humeurs froides, ouauxbras, ouaux jarrets, & même aux mains ; il refoudra les loupes au genoiiil, & même toutes les loupes par tout ailleurs; mais ce fera en un mois, quelquefois en deux ou trois: d'autres ne guériront point du tout, félon la grandeur & la qualité du mal; il faut changer d'emplâtre de quatre en quatrejours pour les Hommes. 1
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Tour uns atteinte.
CHAP T' ES Chevatrx s'attrapent les uns les autres, & s'emportent la piece fur la couronne dit
_ '■•*-* pied, ils s'attrapent auffi eux-mêmes les pieds de devant avec ceux de derrière. ''' Ces atteintes font aifées à connoiftre par la playe : on void la piece enlevée & le fang qui en fort, &.fouvent le Cheval en boitte. Si la playe eft pleine d'ordure oude boue, il la faut bien nettoyer & laver avec du vinai-
gre & du fei.; s'il y a quelque morceau de chair qui foit détaché, il le faut couper, & en- fuite faire durcir un œuf, le couper en deux, le poudrer avec du poivre, puis tout chaud l'appliquer fur le mal, & le bien lier ; fi le Cheval n'eft guery pour la premiere application > il lafaut réitérer le lendemain. Les Chevaux aux temps des gelées, lors qu'ils font cramponnez avec des crampons fort
longs,s'a«rapent d'une jambe à l'autre,ou avec un cloude glace, & fe font un trou au dei»'5
delacouronne, ou dans le paturon, ce qui eft-affez dangereux: Il faut d'abord laver l?
mal avec du.vinaigre chaud, puis remplir le trou avec du poivre,: & mettre un reftrinéli»
- coir.pardeffus, qu'on fera avec de la fiiye de cheminée, du vinaigre & des blancs d'eeurs,
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PREMIERE PARTIE. 131
bien avec du bol & du vinaigre, ou beaucoup mieux avec la chaux mêlée & détrampée C h a p.
avec eau feconde : on reitererà le lendemain le tout, & fans doute il guérira. Pour l'atteinte 79. faite avecun crampon, lors que le trou eft fur la couronne & qu'il elf profond, pilez de la Poudre à piftolet & la démêlez avec de lafalive comme pour faire une amorce, emplifïèz- ^n le trou de l'atteinte, mettez-y le feu, pour faire brûler la poudre, & le lendemain reï- ' erez la même chofe, empêchez que le pied, ny l'atteinte ne fe mouillent, & de temps *n temps lavez l'atteinte avec de l'eau de vie, elle guérira pour profonde qu'elle foit, file tendon n'eft pas attaqué. '- Que fi on n'y voyoit pas allez d'amendement, on peut faire fondre un peu de l'emplâtre
mn, avec huile rofàt dans une cueillere, & en bien imbiber du coton qu'on mettra dans le rou de l'atteinte, un emplâtre du même onguent par dellus, & periferie Cheval tous les •î^rsdela forte jufqu'àguenfon, qui fera dans peu de temps, fi le tendon n'efl pas atteint. y11 atteinte eft profonde, & que nonobftant les remèdes cy-deflus, lé Cheval boitte toû- l°UJpS '. ou 1ue 'a partie au deiîùs de l'atteinte enfle, & que la corne fe refïèrre & le pied s'é- jeffiflè au defibus, il eft bien à craindre que le tendon ne foit corrompu par l'atteinte prece- ente; il le faut fonder exactement, & fi on trouve que le trou de l'atteinte aille jufqu'au endon; il faut penfer le mal comme nous dirons aux javars encornez, cy-aprés. Que ü atteinte a été négligée dans un voyage, quoy qu'un Cheval n'en boitte gueres au cpmmen- eiîient, la pourriture s'y engendre par le froid & par l'ordure, enfortequele mal devient ^^atteinte encornée ; pour lors après une ou deux applications d'emmielure, on eft obli- 6e d y mettre le feu, & le traitter comme nous dirons parlant des javars encornez : Et fi le nevai le lèche, jamais il n'en guérira tant qu'il le léchera; il faut donc enveloper le mal
ec les remèdes dont nous parlerons dans les Chapitres fuivam.
£> il reftoit de la pourriture au fond du mal, fuppofé que le tendon ne foit pas gâté , ce
^ on connoîtra avec la fonde, lors qu'elle ne peut pénétrer jufqu'au tendon, pour empe- ser que le tendon ne fe corrompe, fur tout fi le trou fait par le crampon ou autre chofe, îiu ennet' ^Çu'i1 Y ade la pourriture au fond, ou qu'il faffe de la matière ou une en- ^ re -, dureté ou groiTeur au defïus, ou à côté du mal, lors lavez le mal avec du vin chaud, appliquez l'onguent du Schmit dans le trou, & continuez; que fi le mal va de longue,
fJ'e Cheval continue à boitter, que l'enflure durcifïè & augmente ou que la matière eu tortei ayez recours au Chapitre des Javars encornez qui fuit après celuy-cy; caraifuré- ent le tendon eft attaqué, & lors il faut qu'il foit extirpé, ou le mal ne guérira jamais.
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Des favars.
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" eil a tro^ f°rtes ^e Javars ■> lesfimples, les nerveux, & les encornez : le javar (impie CHAP.
fluéeA e Plus ordinaire, c'eft une tumeur engendrée par une hument corrompue, conte- 8q. <je . tre cuir &r chair : il vient dans tous les endroits du pafturon, & particulièrement au çet ^'"5 du pafturon, le Cheval purge par cet égout l'humeur pourrie qui s'eft amaiTée en qu> enc'roit, le'javar eft au Cheval, comme un clou aux hommes, il fait douleur lors pUrénIePrefie avec le doigt, &prefque toujours fait boitter le Cheval avant qu'il aye fu- rCfte'jC ladite avant que le bourbillon en foit forty: Les javars font quelquefois des Vcntn §°Urme' ou autres impuretez que la nature pouffe au dehors, &ilsviennent fou- Paftù eurtr'^ures ' & des heurts, ou pour avoir îaifie amaffer de la craflè dans le à o-^^l' Quelle s'échauffant devient acre, &cauterife-lecuir; lejavarfimpleeft facile
ir a: le Cheval n'en vaut pas moins, quand il en eft quitte. Les javars nerveux font Ri ap-
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132 LE PARFAIT M A R E S C H A L,
C H A ?" appeliez nerveux, parce qu'i Is font ou deffous ou deffus, ou à côté des nerfs ; il y en a de
80. trois fortes, les premiers font rares, & on en voit tres peu. C'eft une tumeur qui fe forme fous un des nerfs du pafturon, & qui étant couverte du
nerf, ne peut pouffer la matière au dehors, &caufe fi grande douleur au Cheval, qu'il luy donne la fièvre, & le fait boitter tout bas, parce que tous les ramollitifs, les anodins, ny aucuns remèdes ne peuvent porter leur vertu fur la tumeur qui eft comme enfermée fous les nerfs & les tendons du patluron. La partie eft éloignée du cceur qui eft le principe de la cha- leur, qui ne peut elle lèule cuite & digérer cette humeur crue: il faut donc que le Cheval fouffre, & louvent qu'il peritìè : ce mal eft plus dangereux que le javar encorné , & la cure en eli toujours extrêmement difficile. La feconde efpece des javars nerveux, vient furun des nerfs du pafturon, il fait enfler
le pafturon & la jambe, fait extrêmement boitter, & fouvent il en tombe une tres grande efearre au lieu d'un bourbillon ; mais en chargeant la jambe , & appliquant un bon ramol- îitif fur le javar, le bourbillon étant tombé &l'efcarre étant faite, on le penfe avec l'on- guent du Schmit ou avec l'onguent qui fuit, fi on n'a point du Schmit. Prenez une'livre de miel, deux onces vert de gns en poudre fine, & de la farine de froment à diferetion pour l'épaiffir, puis ajoutez-y un petit verre de tres-bon efprit de vin: appliquez de cet onguent avec de la fjlafTe fur cesplayes, & continuez à penfer tous les jours, & balîinez la jam- be, & particulièrement le nerf enflé avec du vin chaud, dans lequel on met un peu de beurre, & par là on guérira^ le Cheval. 11 y a une troiûéme forte de javars nerveux tres-dangereux, qui viennent plus haut que le
boulet à côté du gros nerf aux jambes de derriere. Souvent les Chevaux après avoir efté traitez de ce mai ièpt ou huit mois en demeurent eftropiez, plus ils font fituez fur le nerf, plus médians & difficiles à guérir: ils font tres-douleureux, car ils font boitter tout-bas, perdre le manger, & caulent la fièvre, & prefque tous ceux qui ont ces fortes de javars, îouffrent tant de douleur, qu'ils n'apuyent point le pied à terre Se en meurent. Voyla les trois fortes de javars nerveux expliquez, relte à parler des encornez qui eft la troifiéme ei' pece de nôtre premiere divifion en javars (impies, nerveux, & encornez.. La troifîeme forte de javars eft l'encorné, celuy cy eft encore dangereux, car il ne tient
de la corne & de la couronne, il eftropie fouvent le Cheval, parce qu'il l'oblige à faire
quartier neuf : après quoy un Cheval en vaut beaucoup moins ; & ce quartier ne vaut guère**
Voilà les trois fortes de javars, & pour les guérir nous propoferons les remèdes pari6
même ordre, que nous les avons expliqué.
Remede pour les favars Jimp'ks.
Pour guérir un javar (impie, il en faut faire fortir le bourbillon, qui eft un morceau de
chair pourrie, qui eft entre cuir & chair; & quand il ejft dehors, le javar eft guery; Pouf cet effet, prenez gros comme un œuf de levain fait avec de la farine de leigle, deuxo'-* trois gouffes d'ail priées, & une pincée de poivre, démêlez le tout avec du vinaigre, & Ie liez fur le javar ; Ce remede allürément eft tres-bon, car en vingt-quatre heures ilfaitf°r" tir le bourbillon entier, fans qu'il refte aucune impureté au fond du mal, fi vous ne pou" vez trouver du levain de feigle , prenez du levain de pâte de froment ou faites ce qui fuit- Prenez le blanc de deux ou trois poirreaux» au défaut des poirreaux, deux oignon*
blancs, pilez-les, puis mêlez parmy,. gros comme un œuf vieil oingt, & une pincée grar Be de moutarde, mêlez le tout & l'appliquez fur la tumeur, & continuez cette applicano3 tous les j.ours: le bourbillon fera bien-toftforty ; enfuite baffinez avec eau de vie,^ ^" pliqucz fur la play e qui eft reftée ; après que le bourbillon fera forty, l'onguent que j'ay °|* |
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P R E M l E R E P A R T 1 E, 133
cy-devant avec miel, vertdegris, &c.& continuez de la forte, le Cheval fera bien-toit C h A p.
guery: que fi iejavaravoit fait une très-grande efcarre, comme il arrive quelquefois, il 80. raut bien nettoyer laplaye avec de la filaliè, appliquer l'onguent cy-dellus qui eft tres-cx- cellent, ou frotter le mal avec une herbe nommée Chelidonia major, en François de t'é- c<aire : elle vient toujours à l'ombre ; & a le mcjaune ; il la faut concaffcr, tirer le jus, & en trotter le mal, & lier le marc par deflùs; rien ne defîëche mieux que cette herbe: vous * °^y^z fi vous voulez, faire ce qui fuit, pour faire fortir le bourbillon du javar fimple. Hachez menu deux ou trois oignons, faites les cuire dans de l'eau, avec une poignée de
fauves & autant de feneçon; le tout étant cuit, écoulez toute l'eau & lajettez, ajoutez i:e poignée d'ozeille crue & pilez le tout en pâte, mêlez parmy, farine de lin pour l'épaif- lr> « en faites un cataplafme, que vous étendrez fur de la filarle, pour l'appliquer chau- lent fur lejavar: Vous pouvez avant que d'y mettre la farine de lin, i\ le javar eft fort ?"£? J'ajouter de la graille de porc, ou un peu de Bafilicum, pour l'appliquer comme -Dans une ou deux applications, fi vous la renouveliez toutes les vingt-quatre heures 5 le
°Urbillon fera dehors, & laiffera un trou, que vous penferez comme'nous avons dit. ^e mal eft commun & ordinaire aux jeunes Chevaux, les drogues füivantes y font fort P'opres, vous en prendrez les plus commodes, l'huile vieille, le beurre, les graiflês de ge'me, d'oye, de canard , de porc, les moiielles de cerf & de bœuf, l'on en fait des °™pofez avec de la forine de fèigle, ou de la mie de pain. On peut fe fervir des emplâtres de dyachilon&des mucilages, oudubafiticum; mais ^ omme on doit chercher les remèdes les plus aifez à compofer, & ceux de moindres irais, ous pouvez choiiîr un de ceux que j'ay donné, qui font tous très-bons. |
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Remede pour tes favars nerveux.
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OTJR ia premiere forte de Javars nerveux, qui ne peuvent venir en maturitéétant CHAR.
. trop enfoncez, & fous les nerfs qui empêchent Pa&ion des medicamens qu'on y ap- 8i. Phque, les remèdes cy-devant ordonnez feront peu de chofe: l'emmielure blanche amol- lira mieux la partie, elle eft décrite au Chapitre CLXXXIV. &y ajouter de plus, de la V^rehentine, & de la farine de lin, enveloper tout le paturon avec cette compétition, & "argerlajambe jufqu'auhaut, avec de la lie de vin rouge toute froide, pour empccheF tenute des humeurs. . 01:en quelque endroit il y a apparence que le Javar veuille venir enmatiere, ilfautdon- 1 des boutons de feu tout autour de cet endroit, & percer le cuir, environ huit ou dix eion l'efpace qu'il y a ; on fait un cercle de boutons de feu au tour du lieu qui paroît vou™ lrvenir àfuppr.ration, quelquefois on en donne encore au de là, félon l'efpace &l'ap- P renée d'attirer la matière par ces boutons qui doivent tous percer le cuir, & fur l'endroit tleV ^am ^e *a 1Tiat'ere' ü faut y appliquer un plumaceau frotté de balilicum, & par îo.i Sun bon cataplafme fait avec l'emmielure blanche, comme je viens de dire, tenir le ^0ürs 'a jambe chargée avec l'onguent du Duc, ou avec de la lie de vin, & continuer à 1:n^.en^ertouslesjoursjufqu'àcequel'efcarre des boutons de feu fok tombé, ou que le VoVousfatreconuoiitre qu'il faut refierrer; par exemple, fîd'un bouton defeu à l'autre de abC°!?no'^'ez ^ue 'a ^eau ^ détache delà chair, & que la matière vienne en trop gran- ondance, il ne fout plus mettre d'emmielure blanche, mais le remede qui fuit. *etrc* une livre ou deux therebeutine commune dans un pot de terre, faites chauffer R3 U
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134 ' LE PARFAIT M AR E S CU AL,
Ch a p. la therebentine peu à peu en remuant avec une fpatule de bois, & l'épaiiîiiTez avec de la
Si. fuye de cheminée-fort fine, en remuant toujours auprès d'un petit feu. Quand le tout iera reduit en forme d'emmielure, lavez tout le mal de vôtre Cheval avec de l'eau de vie, & ayant mis de cc remede chaud fur delà filàfïè, appliquez-le farle mal& continuez cet appareil. C'eit une maniere de reftrain&if, qui ôte la douleur & empêche les humeurs de Huer trop abondamment fur la partie. Toutes les fois que vous ferez chauffer ce reftrain&if, il faut toujours remuer aufti long-
temps qu'il fera auprès du feu,, car fan s cela, il fe mettra tout en grumeaux. Ne donnez point d'avoine au Cheval, mais donnez luy du fon mouillé: cette forte de
javarnedoit pas eftre négligée ; quoy qu'on y apporte tout le foin imaginable pour l'ame- ner à fuppuration, on aura bien de la peine à en venir à bout: Jepropoferay encore quel- ques remèdes pour les Javars, qui font fur le nerf & qui font boitter le Cheval, fans qu'il ayedu péril, avant que le bourbillon foit forty ; on pourra choilir celuy qui agréera le plus. Remèdes pour la feconde efpece de favars nerveux.
La feconde efpece de Javars qu'on appelle nerveux, qui viennent dans le paturon fur
un nerf, caufent grande douleur, & font enfler la jambe, mais par les bons remèdes on les guérir. Premièrement il faut tous les jours frotter la jambe enflée avec l'onguent du Duc, &
enfuite faire fortir le bourbillon par l'un des remèdes precedens, comme celuy de levain -de fcigle avec l'ail, ou celuy des poirreaux avec le vieil oingt, ou bien par l'un des fuivans'. Prenez beurre frais & huile d'olive de chacun quatre onces, faites-les chauffer avec
demi-livre d'eau commune, puis épaiffiifez les avec deux onces farine de lin, & cuifezle tout comme fi vous vouliez fairedelaboulie, y ajoutant fur la fin de la cuiffondeux on- ces fiente de Pigeon en poudre, & appliquez chaudement fur le javar, ayant auparavant razé le poil avec des cizeaux. Si ce remede ne fait pas affez d'effet, fervez-vous de la composition fuivante, qui fera
faite avec feuilles de Fafdafne, en Latin, Tuffili^», d'ozeille longue, & de mauves, de chacune une poignée, faites-les cuire fous les cendres : étant cuites, pilez-les & les mêlez avec beurre falé, pour l'appliquer chaudement fur le javar, il fera fortir le bour- billon : fi ce remede ne réiiffit pas, faites ce qui fuit. Faites cuire quatre oignons de lys fous les cendres ; pilez-les enfuite, y ajoutant de la
graille de poule, ou autre trois onces, deux onces d'huile de lin, deux jaunes d'œufs durs, mêlez bien le tout enièmble dans un mortier, & en appliquez fur le javar chaudement avec delà Alalìe, & une enveloppe. Il faut toujours charger le nerf de la jambe, s'il eft enflé, & lorsque le bourbillon eft
forty, laver la jambe enflée avec le vin chaud, &le beurre; ou la frotter avec l'onguent du Duc. Lorfque le bourbillon cft forty, il faut mettre dans le trou un plumaceau frotté de balr
Jicum: le plumaceau elt un morceau de filafîe roulé en forme de tente, il fera fuppurerle refte de la chair pourrie qui eft dans le trou, & detergerà: lì dans le trou il y avoitde la chairbaveufe& pourrie, il y faut mettre un plumaceau ou tente frottéed'egyptiac, il mo- difiera & fera tomber la chair morte. Quand la chair fera revenue belle & nette, il faut fe fervir, ou de fuc d'éclairé & lier le
marc deflus, oude charbon pilé ou de la couperofe brûlée, qu'on appelle calcmthut», |
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qui eft
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plus defficative, ou bien des cendres tamife'es : 11 yen a qui lavent la playe feule- Ch ap.
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ment avec
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, „ „ lYec l'eau dévie, ou de l'urine, & là poudrent avec de l'écaillé d'huitre calcinée, 8i.
eft a dire brûlée, puis mile eu poudre fine; ou avec de la vieille corde de bateaux feché-v «pilee. oilaplayequelcjavar a fait, enjettant fon bourbillon, eft extrêmement grande, on
a peutmondirier avec le monditicatif d'opium, puis la deifécher avec l'onguent mania- tum fi vous ne voulez pas prendre la peine de compofer l'onguent avec miei, vert de eris, «prit de vin & tarine. . ■•. Des favars nerveux de la troijréme efpeee.
'Kefte à traiter des javars nerveux de la trcifîéme efpeee qui viennent plus haut que îe
oulet, fur le nerf ou à côtéd'iceluy aux jambes de derrière, & fouvent vis-à-vis du Mouvement du boulet, & lors la douleur en eft plus grande à caufe que les ligamens qui °nt autour du boulet en fouffrent : aux autres qui fout plus hauts dans la jambe, il n'y a 1ug les nerfs qui en font attaquez, ou fur le haut du boulet de la même jambe ils font fi dan- gereux, &c caufent une fi grande douleur, que non feulement le Cheval met peu ou point u tout le pied à terre, mais il eh meurt s'il n'eft bien fecouru, & quoy qu'il Ie foit tres- sen , il demeure fouvent eftropié. i Premièrement pour les traiter, il fautfaigner le Cheval du col; le fufpendre, s'il ne
aPpuye point fur la jambe malade, & luy faire bonne litière qu'il fc puifle coucher. Sion etnarque qu'il foit allei vigoureux pour fè pouvoir relever, car c'eft une tres-facheutè & res-peu profitable methode de fufpendre les Chevaux, quand on peut s'en paflèr, & quand s te peuvent coucher & relever, il n'en faut vetiir-là qu'avec grande raifon; enfuite ap- Piiquer iur lcjavar'& tout autour de l'emmielure blanche, pour attirer à fuppuration, & rotter toute la jambe avec l'onguent de Montpelier, ou au défaut avec de la lie de vin °ütefroide, & continuer de'la forte pour faire tomber le bourbillon, & barrer la veine 11 haut de la cuiife, & au defîous du jarret avec une étoile de feu ii la jambe n'eft point ^P gorgée, ce qui arreftera un peu le cours & la chute des humeurs, & mettre ou l'em- . ÏV^ltrre ou des émolliens pour faciliter la chute du bourbillon, s'il y en a à tomber, le- 9^1 quoy que tombé le Cheval demeure fouvent aufll boiteux comme auparavant, c'eft JÌ dire , à ne fe pouvoir foûtenir fur le pied ; fi cela eft, il faut donner autour du mal une , °U2aine de boutons de feu, & percer le cuir, & continuer à appliquer l'emmielure . anche tout au tour du mal, comme j'ay déjà dit. L'efcarre des boutons tombée, s'il n'y Point d'amendement, il faut fe fervir du couteau de feu pour faire ouverture; car le „ourbillon qui eft forty, ne laifïè prefque pas de trou ouvert, mais une playe baveufe, d'où nvent il draille des eaux rouiTesou des matières recuites qui tirentfurlejaune, & qui ^utes viennent du nerf, & vôtre Cheval demeure toujours extrêmement boiteux, &mê- ene met pas le pied à terre. Ces matières nerveufes que je viens de décrire, font celles reT nrnarclUent la foibkffe de la partie, iadebilité des nerfs d'où le mouvement natu- del? • eillP^cn-r &onrre peut arrefter ces matières & empêcher leur cours, quideffeche, milite, & afrbibîit les nerfs; qu'en rayant toute la jambe dedans & dehors avec le feu, Puis le jarret en bas & tin bonceroüene par deffus pour concentrer la chaleur naturelle, j-j'g Portes de javars donnent la fièvre au-Cheval, le dégoûtent & le font mourir, fi on j,^3:1^? extrême foin, leur donnant fouvent de bons lavemens avec du policrefte, les j^Fant avec la corne, commenousavonscn^e'knétöutau commencement, s'ils ne
av "^^P^üt'dutout, & les abreuvant avec de l'eau blanche, & les penfant tous lesjours On
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I3<5 ' LE PARFAIT MARESCHAL,
Ch AP. Onferoittres-bienàces fortes dejavars de donner au Cheval dans du fon mouillé, deux
81. onces de foye d'antimoine en poudre, s'il le veut manger dans du fon mouillé, & le len- demain une once de poudre cordiale dans du mefme fan mouillé : puis le troilîéme ne luy rien donner, recommencer à luy donner le quatrième jour, du foyc d'antimoine, le len- demain de la poudre cordiale, & le jour d'après ne luy rien donner, continuer ce procédé jufqu'à guerifon. Cette methode avancera beaucoup la guerifon du javar, par la dillipation que cette poudre fera des mauvaifes humeurs qui tomboient fur la partie affligée : Vous no- terez qu'à ces fortes dejavars, les Chevaux font fou Vent vingt & vingt-cinq jours fans met- tre le pied à terre, & quoy que le javar aye paru d'un côté de la jambe, il le fait un renvoy d'humeurs qui paflènt entre le gros nerf & l'os, & patoifïênt à l'autre côté, fans qu'il s'y faiïe ouverture, mais feulement l'enflure avec douleur- Et comme il eft befoin de faire une plus grande ouverture, vous ferez ce qui fuit. Ayez une fonde courbée pour fonder le javar, la fonde vous fera voir le fond du mal,
qui penetrerà fous le nerf; mais s'il va fi avant fous le nerf, que la fonde vous fade connoî- tre que le trou du javar va dans les tendons, ou dans le mouvement du boulet, il ne faut pas bazarder l'iuci-fion, car on caufêroit la fièvre, &peut élire la mort. Il ne faut hazarder l'incifion dont je parleray cy-aprés, que lors que la fonde entre droit jufqu'à l'os, qui de la va fous le gros nerf, & pafte de l'autre côté de la jambe; mais fi la fonde va dans le nerf, tondez toute la jambe, & la rayez toute des deux cotez avec le feu depuis le jarret en bas, les rayes de côté comme c'eft l'ordinaire à demy doigt l'une de l'autre jufqu'au defïous du bou- let; & à l'endroit où eft le trou du javar, percer le cuir & donner un bouton de feu fort lar- ge, & huit ou dix petits boutons autour du javar, qui tous perceront le cuir. Il faut pren- dre garde vis-à-vis.du javar de l'autre côté du nerf, que fans doute il y aura enfiare, fur cet- te enflure il faut donner cinq ou fix boutons de feu & percer le cuir, barrer la veine avec u- ae étoile de feu au haut, furleplatdelacuifîè; & au bas, au defTous du jarret pour ar- refler le cours des humeurs, appliquer fur le tout de la poix noire fondue, pour en cou- vrir toutes les rayes de feu, c'eft à dire toute la jambe; puis de la bourre par delTus, & une enveloppe fur le tout; onlaifïèraleschofesen cet état neuf ou dix jours, jufques à ce que les efearres tombent. Le feu donné de cette maniere, arreftera le cours des humeurs qui le feraient jettes en trop grande abondance fur la partie malade, & les nerfs fe deffe- chent, parce que l'humeur qui les nourrit, fort en matière, & les rend incapables de fer- vice après que le Cheval eft guery. Il faut donner des lav.emens avec du policrefte pour luy appaifer le battement de flanc,
que le feu luy aura caufé, luy faire bonne litière, ne luy donner que du fon mouillé, & penfer le mal enfuite comme une playe ordinaire avec l'onguent du Schmit. Et fi dans Ie cours du mal, il y a encore quelques boutons de feu à donner, pour faire couler quelque matière enfermée entre cuir & chair, il ne faut pas hefitet& continuer avec beaucoup de diligence, car c'eft icy un des plus grands maux que le Cheval puiffe avoir. Refte à parler de la maniere de traitter le javar nerveux avec l'incifion qu'on fait avec le
couteau de feu, lorfque la fonde va droit à l'os, ou mefme en montant fans pénétrer dans les tendons ou dans le nerf, ny dans le boulet même, lors il faut faire incifion avec un couteau de feu tranchant de haut en bas jufqu'au fond, c'eft à dire jufqu'à l'os, faifant bon- ne ouverture, puis avec la fonde courbée vous trouverez que le mal traverfe la jambe, * que la fonde répond de l'autre côté, pafïànt fous le nerf prés de l'os, il faut faire ouverture à l'endroit où la fonde aboutit, & couper encore de haut en bas jufqu'au fond du mal. Ces deux ouvertures faites, fondez par tout, pour connoître s'il n'y a point d'autre fond, car il faudrait couper & ouvrir jufqu'au fond toujours avec le couteau de feu; enfuite il fout rayer Ta jambe, & tout le boulet avec le feu à côté des ouvertures, & par tout plus bas o. |
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PREMIERE PARTIE. 137
plus haut qu'icelles, afin de reuen er cette partie, empêcher la chute des humeurs, &bar-CHAP-
rer la veine iur le piat de la cuiiie avec une étoile qu'on fait de cinq ou fix rayes de feu & au 81. bas & au deiiòus du jarret autant; puis vous mettrez de l'huile laurier dans les ouvertures faites avec iereu de la filailè fur l'huile, le laillèr de la forte deux jours, remettre encore jur les incluons faites avec le feu de l'huile laurier en abondance, delafilaflepardeflus, «•une envelope comme auparavant pour tenir le tout, «lelaifierdelaforteencordeux jours, cette huile ôtera une partie de la douleur caufée parle feu: car elle diminuera la chaleur étrangère dans les quatre jours qu'elle aura efté deiïus ; après quoy il faut penfer les ouvertures comme des playes ordinaires avec l'ongent de Schmit ou autre, prenant garde foigneuièinentque la chair ne iurmonte: ce qui arrivera fi vous ne penfez vôtre mai tous lesjours, & que vous ne vous lérviez pas de l'onguent du Schmit ou de celuy du Doâeur, qui elt un vray mondificatif ; Et à chaque fois qu'on leve l'apareil, laver toutes les playes avec de l'eau feconde, Oc l'onguent enlüite, vous tiendrez la playe belle & nette, qu'il faudra lécher finalement en la lavant avec de l'eau feconde, &pardeiTus de la vieille corde pilée. Le Cheval aura fans doute des battemens de flanc par la douleur des incifions faites avec
*creu, comme auiïî des rayes, il luy faut donner de bons lavemens avec deux onces poli- crefte, le nourrir avec du fon , dans lequel vous mettrez foye d'antimoine en poudre ^eux onces tous les jours; que s'il ne veut pas manger le fon avec le foye d'antimoine, ne luy en donnez plus; mais de la poudre cordiale, de deux jours l'un, environ une once c«aquefois. Et comme les chairs peuvent furmonter, fèrvez vous pour les diffiper du cauftic fuivant,
*îu' eft tres bon, non-feulement à cela, mais pour faire tomber des efquilles du petit pied Par les doux de rué', ou autrement, comme encore pour les playes baveufes & vilaines. Cauftic liquide excellent.
En penfant les playes faites par les incifions, fi la chair furmonte beaucoup, ou que les
Cayes foient baveufes & vilaines, il faut avant d'appliquer l'onguent du Schmit ou du
~o£teur, vous lervir du cauftic qui luit pour en laver les playes, après les avoir bien ef-
luyees& de l'onguent pardeflùs, avec de la filaffe fur l'onguent: ce mefme cauftic fert
?"'h lors qu'il y a beaucoup de demangeaifon aux playes fur la fin de la guerifon, & que les
Chevaux fe frottent & fe mordent; eu les lavant tous les deux jours avec ce cauftic, &de
a Poudre de vielle corde pardelfus, les Chevaux n'yfouffrirontplusde demangeaifon,
°n feulement à ces fortes de playes, mais à celles du garrot & d'ailleurs.
Prenez deux onces de bon efprit de fel, autant de bon efprit denitre, mettez-les dans
^n matras, laifìèzpaiìèrl'ebulition, s'il s'y en excite, après ajoutez deux onces Mercure
curant ( qui elt de l'argent vif, ) faites confommer le Mercure par les efprits, chauffant
j^diocrement le matras, lequel ne paroillànt plus, ajoutez deux dragmes bon opium,
e Cauftic fera fait, qu'il faut garder dans une fiole.
Vous noterez que fi cette forte dejavars'eft fait connoître au croiftant de la Lune, vous
pZ grande peine à le guérir ; que s'il a paru au déclin, la cure en fera plus aifée.
. J ay fait trainer quelquesChevaux qui av oient de ces javars, deux defquels ont eftéboi-
ux & malades plus de fix mois, & d'autres en font demeurez eftfopiez, d'autres en font
» ^safiezpromptement, lors particulièrement qu'il a fai lu faire l'incilion.
rav ay^a'ctra'tterunjavar nerveux qui fit des defordres extraordinaires; je vous le de'cri-
Ouh ^°Ur vous ^a're vo'r conibien ce mal eft difficile à traiter: D'abord je fis mettre fept
huit boutons de feu qui perçoieut le cuir par tout, enfuite je mis une bonne einmielure
lom. I. S tout
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ï38 LE P A R F A IT M A R E S G H A L,
Chat.tout autour, je fis charger toute l'autre jambe & la cuilTe, de peur qu'il ne devint fourbu,
§i. car il ne fe foûtenoit point lùr la jambe malade ; je ie raiiois penici tous les jours, au bout de huit jours tout le mal defeendit fur le paturon, qui perça en cinq, ou iix endroits tout autour du paturon vers la pince, je fis d'abord deflbler le Cheval, & mis autour de la cou- ronne des défeniifs faits avec de la chaux vive en poudre détrempée avec eau feconde, parce que la couronne étoit enfîée de plus d'un pouce, & j'eus peur que le fabot ne tombât ; je faifois penfer tout le haut avec femmieiw.erouge, & cette enflure fur la couronne qui étoit de deux ou trois doigts de large au long de la couronne, avec le defteutif cy-devant qui afiùrément eft tres-bqn, des é'cMes entoiuilées de filafle pas deiius l'apareil, à. même iûr la toile qui le tenoit, & encore de bonnes ligatures de ruban de fil par dcflùs les édifies ', je fus obligé de faire donner beaucoup de pointes ou boutons de feu dans le paturon, pour percer le cuir aux endroits où ia matière patoiiloit, & même dans la fuite de fendre le car » d'un bouton à l'autre, pour mieux évacuer les matières qui venoient en grande abondance, mais non pas trop mauvailes, c'eft à dire demy cuites & fanguinoientes. Finalement, voyant que le Cheval ne rhettoit point le pied à terre , depuis cinq fernai-
nes que je le faifois traitter, je jugeay qu'il falloitfe fervirdequeiquefonedcdetientifqui ôtat mieux la douleur, en reliërrant toutefois; je me fervis donc de la therebentine envi- ron deux livres, que je fis chauffer, & enfuite je mis peu à peu de la iuye de cheminée bien pilée, en remuant toujours, jufqu'à ce qu'à force de cuire, jefisuneefpcce d'emmielure, dont je me fervis, non leuiement autour de la couronne, mais tout autour du boulet jus- qu'au haut du mal, frottant toujours bien la jambe avec l'onguent du Duc; & ce dernier deffénfif fur le bas avec de la filafle par deiius & une bonne enveloppe, & par deflus l'enve- loppe, fur la couronne des édifies, & encore une ligature pour tenir les édifies en état; je n'eus pas continué ce procédé deux applications, que le Cheval s'appuya fur fon pied, & finalement guérit par ce dernier remede. Eftantguery, pour ôter l'enflure qui étoit re- liée fur la couronne, & par tout où il y avoit eu du mal, & le pied defieché , je luy fis rayer toute lajambeavecdufeu, depuis le defibus du jarret jufqu'à la couronne; ayant eflé def- folé quatre jours avant le feu, un bon ceroiienne fur tous les lieux rayez de feu, &de!a bourre pardeiïùs; les efcai res tombées, on les guérit par la voye ordinaire, & la folle de mefme, après quoy on promena en main le Cheval dans des terres labourées un mois en- tier, la chair & la nourriture revint ila hanche, les nerfs s'étendirent, & le Cheval fervit enfuite, mais il fut quatre mois à guérir de ce grand mal que j'ay décrit, pour ferv ir de mo- delle à de pareils maux. Ce qui iauva ce Cheval, eft qu'il fe couchoit & felevoit très-bien avec trois jambes, il
ne perdit pas le manger, & d'abord qu'il avoit battement de flanc, leslavemensneluy étoient pas épargnez, non plus que les onguensdu Duc, ou de Montpelier furlescuiflès & les jambes, ny le Crocus metalkrum en poudre dans le fon ; fi le Cheval n'avoit efté jeune, beau & bon, il anroit plus coûté à guérir qu'il n'eût vallu, il ne mangea d'avoine de trois sois entiers, mais feulement du fon mouillé, bon foin, bonne paille, bonne litière fans cefle, il efloit logé tout feul dans une petite écurie. |
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Des favars encornez,., O" atteintes encornées*
CHAP. T E javar encorné eft une tumeur fur la couronne, qui eft plus ou moins groflè fèîon qn£
&l. -*-ƒ le mal eft vieux ou nouveau, cette tumeur provient d'une matière corrompue, i^t-
œée entre la corne, & le petit pied, laquelle corrompt ou noircit le tendon qui eft au àei'
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PREMIERE PARTIE. t39
lous de la couronne, ce qui attire les humeurs en cette partie, d'où fe forme l'enflure fur C H AF-
«couronne. Et comme cette pourriture eli combattue par la chaleur naturelle, qui ta- Sa. c«e à fe dcffàire de tout ce qui eft corrompu ou cftranger, il fe fait ouverture dans cette grolfeur ; mais' qui n:eft allez grande que pour évacuer une partie de la madère corrompue, « non pas pour faire fortir le tendon : c'eft pourquoy comme la guerifon de ce mai dépend «e faire fortir ce qu'il y a de corrompu du tendon; ilfautjoùerdurazoirou ducoûican «efeu. Ce mal eli aifé à connoifire, & difficile à guérir: il faut introduire la fonde dans le trou
<fc l'enflure, pour fçavoir où le mal pénètre; s'il entre beaucoup dans la corne, & fous la Couronne, le quartier qui eft au deflous de l'enflure fe deflèche, & le ferre, &(ouventIc Cheval en boitte fort bas ; mais fi ( comme il arrive quelquefois ) le pied iïeft pas defïèché au<Jeftbus de l'enflure, le Cheval n'en boitte que peu ou point. Avant de parler de la guerifon du javar encorné, ou de l'atteinte encornée, qui eft la mê-
^2 chofe, hors que l'un vient d'une caufe intérieure, & l'autre d'une caule exterieure : je di- ray qu'il y a allez avant fur la couronne, encre le petit pied & la corne, un cartilage bla.ic ^u on appelle tendun, qui eft infenfible : il a environ demy pouce de largeur, & de longueur ^ePuis ies talons jufques prés du dernier clou de fer des pieds de derrière^ au môme endroit a°x pieds ce devant ; il y a deux tendons à chaque pied, l'un au quartier de dedans, & l'autre au quartier de dehors : ils commencent & riniilènt vis-à-vis l'un de l'autre, & à la pince, il y a plus de trois doigts du bout d'un tendon à l'autre. L'humeur ou la matière du javar étant *p;mée prés de ce tendon, le noircit & le corrompt, toutes les parties voilures d'abord fe déchargent des humeurs fur cette partie, ce qui forme la tumeur : ce tendon étant corrom- «"^n l'une de lès parties, fait que la corruption fuit la plus prochaine, ainfi le mal aug- mente tous les jours, & finalement le javar court & fuit jufqu'au bout du tendon, fi on ne artcte en coupant ou extirpant le tendon; car l'humeur qui a commencé à le noircir & le °rrompre, ne lé peut arrêter: le feulrenede eft de couper ou de faire fauter ce qu'il y a ^tendon corrompu, aha d'empêcher l'humeur de gâter ce qui en refte de bon & entier, ^ ainìì fuivre juiques vis-à-vis du dernier clou du fer qui eft le bout du tendon. Ces atteintes encornées viennent d'une caufe exterieure, mais elles font le mefme effet ;
e Cheval fera bleiïé fur la couronne avec un crampon de l'autre pied, ou bien de quel- li*1 fcutrecaufe, la bleffure aura efté fort prés du tendon, la chair meurtrie vient ordinaire- ment en matière, qui touchant le tendon le corrompt, ou mefme la bleflure eft venue juf- *ju au tendon qui fera noircy ; & qui fera le mefme defordre que nous avons dit du javar en- e°rtlé ; ainfi il n'y a nulle différence dans la guerifon d'une atteinte encornée, & d'un javat ncorné. souvent un Cheval aura eu une atteinte qui penetrerà jufqu'au tendon qui guérira en ap-
^ence, & le trou fe bouchera, & la playe s'il y en a fe confolidera facilement, il n'en c 'ttera plus, la playe confolidée & fermée, le Cfeeval eftant droit on le croira guery ; mais nirne le tendon eft touché, & qu'il eft infenfible à plufieurs Chevaux il ne fait plus boiter ;
<, ^'humeur s'alTemble en cette partie, & peu à peu en fait une grande atteinte encornée ^1 lera fix mois à paroiftre, parce que le Cheval fera peu fenfible, & que la matière qui pornpt le tendon, n'eft ny acre ny maligne pendant ce temps-là.
dan s'avars & atteintes encornées que l'on doit traitter de la mefme methode, font plus eilç8Creuies & difficiles à guérir au quartier de dedans qu'à celuy de dehors, & plus profond donSK-Cnetrent ' Plus la gu^ifon en eft retardée ; car il y a quelques Chevaux qui ont le ten- fond n ^us Prof°nd au deflous de la couronne que les autres, & c'eft à ceux-là que la $ la ^enetre f°rt avant, & fi fort que bien fouvent le mal palle au travers entre le petit pied tifQnCorne> & a communication au quartier fous la folle, ce qui retarde beaucoup lague- |
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Ï40 'LE PARFAIT MARESGHAL,
Chap. Il y a deux methodes de traitter les javars encornez, l'une avec le rèu, & l'autre avec le
82. razoir & des cautères ou cauflics ; toutes les deux Ioni bonnes, mais lors qu'un Cheval a fupporté iong-temps un javar encorné, ou une atteinte encornée, il n'y a pas à hefiter ; il faut travailler du razoir & ouvrir jufques au fond du mal, n'épargnant ny la corne, ny les chairs, mais faire inciiîon& couper jufques à ce qu'on voye le fond du mai, & qu'on aye feparé tout ce qu'il y a de corrompu, fous la corne & ailleurs; queiice n'ett pas un javar invétéré,, on peut choifir Ia methode qu'on voudra; mais il faut fçavoir que le feu diffor- me & gâte la forme du pied, ce qui elt long-temps à fereuablir, & il y pai o;ft toujours, & fouvent ne fe reftablit point. Je commenceray par la plus afiurée & la plus commune, pré- sentement à ceux qui l'entendent, qui elf avec le razoir, qui fait moins de defordre : quand onaunjavaràtraitter, qu'on l'a fondé pour voir quel tond il a, il faut remarquer enfuite jufques où l'enflure s'étend en allant à la pince, car le mal ne courra jamais au talon, & on jugera de là que le tendon eit corrompu jufques en cette partie où l'enflure finit : & pour la guerifon de ce mal, il faut d'une façon o.u d'autre que ce tendon corrompu forte, com- me étant un corps étranger dans le pied. 11 faut remarquer avec la fonde, file mal va bien profond entre la corne & le petit pied ; que fi le trou conduit la fonde bien bas, & bien avant entre le petit pied & le fabot, il faut commencer la cure par deffoler, qui fera un grand acheminement pour la guerifon ; & fi le tendon n'eft pas bien profond, ce qui fe juge eu ce que la fonde ne pénètre gueres avant, lors on fe peut paffer de delìòler, quoy que à tous ja- vars encornez, onneferajamaisdefaute, au contraire on fera très-bien de delfoler, & quatre ou cinq jours après on fonde le trou du javar encorné, & la fonde ira jufques au ten- don ; & pour le faire tomber & l'extirper, il faut environ un demy doigt plus avant que l'en- flure tirant vers la pince du pied, couper Je poil fur l'endroit où vous voulez attaquer le tendon, & pour cela faire ouverture avec un bouton de feu, pénétrer jufqu'au tendon qu'il faut fentir avec l'efpatule courbée, ou avec le doigt encore mieux, & que le trou fait avec le bouton de feu foitaffez ample pour y mettre le doigt du milieu ou le pouce fi le Cheval eft grand, (Sequele bouton aille jufqu'au tendon, lors prenez fix gros bon fubiitné corro- fif, deux gros aloé's le tout en poudre fera bien mêlé, & vous prendrez un peu de cette coni- pofîtion que vous démêlerez avec de l'elprit de vin pour en faire comme une boulette un peu dure, que vous introduirez jufqüe fur le tendon au fond du trou fait avec le feu, & vous.mêlerez encore de la compofition fufdite avec du bafilkum ou autre onguent, & imbi- berez très-bien deux tentes de filaffe au dedans & dehors d'icelles, vous les introduirez dans le trou que vous avez fait avec le feu, en forte qu'elle le rempliffe, & l'autre vous la met- trez dans le trou du javar jufqu'au fond, que file trou n'eft pas allez ouvert pour y mettre nnetente, ouvrez-le avec un bouton de feu, & allez rencontrer le tendon ; c'eftàdire pé- nétrez jufqu'au fond, oùlafondevousaguidé&yfourez ladite tente le plus avaniqu'il fe pourra, bien imbibée du cautère. Cela étant fair avec un bouton de feu beaucoup pius me- nu que le premier, donnez des pointes defeu& percez le cuir à un pouce de diftance l'une de l'autre, pour entourer & ouvrir toute la groffeur ou enflure que lejavar a caufé, fans tou- cher en aucune façon à la couronne. Toutes les pointes doivent percer le cuir, & pene* trer un peu avant, puifque cela fe fait fans péril à caule de l'enflure & mettre fur le tout une compofitron faite de therebentine, miel, &tarc, parties égales , & le tout chauffé & mêlé enfemble, la compofition fe mettra chaude fur l'endroit brûlé, de la filaffe par defîus une enveîope fur le tout, & bien proprement avec le bandeau lier le tout que le Cheval n'y porte la dent, & ne luy donner que du fon mouillé, & y mêler du foye d'antimoine en poudre deux onces tous lesjours. Ces opérations cauferont de la douleur au Cheval pendant cin<î ou fix jours, qu'il faut laitier le Cheval fanslepenfer, afin de iaiffer agir le cautère fur le tendon & les parties voifïnes, le faigner du col le lendemain du jour de l'application du eau- |
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PREMIERE PARTIE. 141
tere. Que s'j[ a cju battement de liane, dounez-iuy fur le loir un bon lavement avec poli- C H a p.
crefte environ deux once» & le rentrez même le lendemain s'ii ed befoin. 82. . 0 il eft délicat, il peut Itry donner la tiev re & un grand battement de flanc; fi'cela arri-
riv'e, dunnez-luy de bons iavemens ; mais comme la fièvre ne provient que d'une caule exterieure qui eft le cautère, quand il aura fait fon effet, la caule étant ceùée, l'effet cef- lera, & la fièvre dilparoîtra. Si le Cheval perd le manger,comme il arrive fouvent, il faut mettre dans du linge afe une
Plotte gourmande décrite ci-devant,qu'on attachera au milieu de Ion filet,la laitier mâchon- ner deux heures le matin & autant l'aprefdiné, cela contribuera beaucoup à le faire manger. -L efearre des pointes de feu fera fort ébranlée, lorfque vous lèverez l'apareil ; pour le autere, il fèfera attaché au tendon, & nequutera laprife de long temps ; mais il faut avoir la patience de le Iaiffer agir, la nature qui travaillera à feparcr la partie atteinte par e cautère ou cauftic & la feparer du vif, comme étant un corps étranger privé de nouiri- ^re5 fi elle fe trouve vigoureufe, l'efcarre tombera plûtoft, finonilla faut lailTerfairë, j* ne rien prefierny ébranler; mais feulement continuer ia premiere compofition fur les Pentes de feu, & la renouvellertous les deux jours jufqu'à ce que les eicarresfoient tom- bes, lors il n'y faut faire autre choie, jufqu'à ce qu'elles loient guéries, que les bien laver Vec eau de vie, &fur le tout de la filalfe mouillée en eau de vie. .Pour les tentes qu'on a mis fur les deux bouts du tendon, lors qu'elles auront fait leur
P, l' & que les efearres feront tombées; il faudra fonder s'il n'eft rien reilé du tendon & 1 e cautère l'a fait entièrement fauter, afin de n'eiïre pas obligé d'y mettre un nouveau autere comme celuy qu'on a mis tout au commencement, & enluite penfer les playes avec l'onguent duSchmit juiques àguerifon, brûlant la chair qui furmonteou la man- geant avec des poudres, comme on traite une playe. |
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Afondicatif, ou onguent du DoBeurpour les javars encornez..
'j^AlTES fondre dans un pot un demie livre de graille blanche, lors qu'elle fera tou-CHAP.
lai ,te Cnauc*e, ajoutez uncarteron beurre frais, & huile d'hipericum autant , huile de 83. tier trois once, ôtezdufeu, & ajoutez demi-livre de therebentine commune, quatre
paCes populeum, & autant de couperofè blanche, & quand ii fera à demy froid, mettez çj^y Ie tout deux onces borax en poudre fine, trois onces vert de gris en poudre fine & * onces reagalaufil en poudre, & remuez, bien le tout jufques à ce qu'il foit froid.
dern°nguent du Docteur s'applique à froid fur des plumaceaux ou des tentes, il deterge, fait fu 1 ^confolide, fans autre remede il guérira la playe que le cauftic ou cautère aura 0l] rla couronne autour du javar encorné; que s'il y a quelque filandre, os de graille, appJ,trecriofe à faire tomber, comme j'ay déjà dit, ou quelque refte de tendon, il faut 5jj'^er fur l'endroit qu'on veut faire détacher, du fucre, ou delà couperofè blanche, atta 1 {Cnguentibrletout, fi le mal n'eft pas grand le fucre fuffit; maisfi la chofe eft fort ünfnt"'eJ ''faut fe fervir de deux tiers de couperofè blanche en poudre bien mêlée, avec , £ers de Oiblimé en poudre. faut S" 9u'°n veut faire détacher les os de graiiîè, les efquilles d'os , ou de filandres, .il
qu'jj 'r^'e contrairede ce que pratiquent les Marefchaux qui mettent du digeftif, difant ir)ei]SjrautPaS5rudoyer la partie, ledigeftifhumecte& adoucit, & ne rudoyé pas com- ^UtDa e^f' c'e/^ ^ dire ne mange pas, ou plutoft n'eft pas cauftic; mais aflùrémentil ne P s rudoyer de la maniere qu'ils l'entendent, mais il faut deilécher pour faire détacher
S 3 l'efquil-
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• I4Z LE PARFAIT M A R E S G H A L,
h AP. l'efquille, l'os de graille , ou la filandre, carauiïi-toftqu'iUèradeffeché, il fe détachera
83. de la partie ; & le digeftif qu'ils mettent deffus humecte trop, au lieu qu'il faut delîècher. L'efcarre citant tombée, toutes les fois que vouspenlèrez la playe , lavez-la avec de
l'eau feconde, ou le cauftic liquide décrit cy-devant, cela la tiendra belle & nette; s'il y a quelque trou qui pénètre dans la corne, ou même qui palle au travers du pied, il faut y mettre des tentes couvertes de cet onguent, & lors qu'il ne fortira plus de matière du fond du mal, c'elt une marque affinée qu'il n'y a point de corps étranger, & que le Cheval eft en voye de guerifon ; & même lors que la playe ne rend plus de matière, c'eft une marque deguerifon. Si le javar eft au quartier de dehors, quand le Cheval ne boitte plus, & qu'il n'y a plus
de fond, il vaut mieux le faire travailler que de le laiffer dans l'écurie; c'elt en quoy le javar au quartier de dehors eft plus aifé à guérir que celuyqui vient au quartier de dedans! car outre les raifons que j'ay dit, on empêche plûtoft le Cheval de fe frotter & s'écorcher, comme fouvent il fait avec l'autre pied. Souvent en traitant ces maux, lì on n'eft fort foigneux de les penlèr, la chair gagne &
furmonte, enforte que la playe eft plus haute que la corne & que le relîe du paturon ; ce que vous empêcherez d'arriver, lì vous lavez toujours la playe avec de l'eau ièconde, ou de l'eau jaune; mais fi nonobftant cela, la chair a trop gagné, lavez la playe avec le cauftic liquide: s'ilnefuffit, il faut la couvrir entièrement de reagal en poudre, & mettre de la filaffe féchc par deffus, & une envelope, & au bout de deux fois vingt-quatre heures qu'on fera fans y toucher, on mettra fur le mal l'onguent Egiptiac ou Apojlolorum ou celuy du Doéteur cy-dcvant, afin de faciliter la chute de l'efcarre, qui ne fé détachera pas de fept ou huit jours, & vous aurez à lever une efcarre épaiiïè d'un écu blanc, & là playe au def- fous fera belle & nette, qu'il faudra peut-eftre feulement delîècher avec des poudres def- fîcatives, qui peuvent eftre la couperofe blanche, ou quelques-unes de celles que je don- neray au Chapitre CVIII. comme eft le tartre brûlé ou calciné, ou autre ; & fi cela eft, le Cheval peut travailler. Souvent lors qu'on croit le javar ou l'atteinte encornée guérie, qu'il n'y a plus de fond,
ny de matière fur les appareils, le Cheval recommence à boitter plus fort qu'auparavant, s'il n'y a point de creux ou de fond & que le Cheval boitte fort, c'eft une marque afiùrée qu'il refte quelque bout de tendon corrompu, & que l'incilion n'a pas elté faite aflèz avant au long de la couronne, allant à la pince, pour embraffer tout le tendon corrompu ; c'eft pourquoy il faut recommencer, & faire ouverture avec un bouton de feu plus avant fur la couronne, comme vous avez fait au commencement du procédé que j'ay enfeigné. Si en la premiere ouverture que vous avez fait, vousfufliez allé un pouce plus loin du trou du javar, vous auriez fait tomber tout le tendon; mais comme il n'a pas elle fait de la forte, & qu'il eft refté du tendon, il faut recommencer l'opération, pour faire tomber ce quireftede corrompu du tendon. Mais je vous avertis que fouvent quoy que tout le tendon foit extirpé, néanmoins le
Cheval boitte de nouveau tout bas, quoy que le jour auparavant il fuit prefque droit, & toute la pince dans Pefpace qui eft d'un tendon à l'autre, devient eftre enflée de la hauteur du doigt ; & il y a beaucoup de chaleur : cela eft caufé prefque toujours de ce qu'en penfant un javar encorné, lorfque le tendon a efté coupé, fi le palfrenier qui tient le pied.malade le laiflèaller rudement fur le pavé, comme ils n'y manquent janiais fi le Cheval eft diffi- cile; le fabot s'ébranle par cette fecouffe qu'il fe donne, pofant le pied rudement à terre, parce que le tendon qui le li oit, efteoupé, cccaufeledefordre que nous voyons paroifh"e a la pince par Fenflure & la chaleur qui y paroiflènt, & font boitter le Cheval tout bas : 0I1 peut prevenir ce defordre en faifant reculer deux pas au palfrenier qui tient le pied avant gue delepofer à terre. Le |
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PREMIERE PARTIE. 143
Le remede à cette enflure d'abord qu'on s'en apperçoit, eft de la grailler avec huile de Ch A
aurier, de la ölaffe par deffus, & une envelope pour tenir ie tout, le laiffer delaforte 83. u X-io's vingt-quatre heures, pour ôter la douleur & l'inflammation, ce que l'huile lau-
^Çr fera tres bien, s'il eli naturel & non fophiïüqué. Les deux jours expirez, rayez de feu e haut en bas toute cette enflure, les rayes à un doigt Tune de l'autre ; & même' percez le
cuir & pénétrez dans la corne : vous percerez le cuir lans danger à caufe de l'enflure qui ern- Peclie qu'on ne pui.'ïè rien gâter,graiifcz toutes les rayes que vous avez fait avec le feu,d'huile Prierai de la fiiailè bien imbibée dudit huile que vous mettrez par deffus & une envelope
Jar le tout ; le lendemain remettez de nouvel huile laurier fans le chauffer ny toutes les au-
^esfois non plus ; & continuez jufqu'à trois jours de fuite ; ce qui ôtera la douleur du feu,
diflipera l'enflure: puis mettez-y au bout des troisjours, la compofition de therebenti-
e> miel & tare chauffez & mêlez enlemble jufqu'à cequelesefcarres foient tombées,
Presquoy l'eau de vie feule achèvera de guérir les playes, comme il a efté procédé aux
P°intes de feu données fur l'enflure caufée par lejavar encorné, j ~°rs que le mal pénètre bien avant au dedans du pied, & que le tendon eft fi profond au eftous de la corne; qu'il eft fitué peu éloigné de la foie au dedans du pied, il faut en ces
a^fions, la premiere opération ayant elle'faite, le cautère apliqué, & l'efcarre tombée, „ e Cheval continue à boiter & même davantage qu'auparavant qu'on y eût travaillé, il |
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ut introduire !a fonde qui vous conduit fort avant, & vous fait voir que le malpenetre au
fo ?1S' 01V ne doit pas hefiter à deffoler pour le plus feur, s'il ne l'a pas efté d'abord, & tro °^ *a ^on(^e répond, qui eft fouvent prés de la foie en dedans. Que fi fans faire une p. P grande incifion, on ne peut aller de la foie jufqu'où aboutit la fonde par dedans le enK ' ^ a'n^ faire pénétrer au travers du pied la fonde, pour donner iffuè' aux matières par foi ï' ^amri faciliter laguerifon par les injections & autres remèdes, dont il feroit be- Ila"lc\eiefervirpourfairedétacherquelqueefquiiledeI'osdu petit pied, qui par le voifi- dv£e '"tendon qui eft corrompu, ne manque jamais d'avoir reçu impreflion du mal, & f! tre "oircy & corrompu en quelque partie, qu'il faut qu'il fe détache pour guérir entiere- i1* ce mal qui feroit affurément de longue durée.
tc i'PPofons donc que le mal ne perce pas au travers du pied, & que la fonde rencontre le f0]on fitué en forte qu'il a un pouce ou même un doigt de difiance jufqu'au dedans de la jjj ^ ' comme il n'eft pas à propos de percer cette épaiffeur, pour donner jour par en bas au chan' ■!^aut former du jour en coupant du fabot par dehors, avec un couteau de feu tran- dey^^u'audeffous du tendon, & couper de la corne ou du fabot de haut en bas environ àcla'' tro'sou<3uatre doigts de large, & la corne ou fabot eftant ôtée, on voit le tendon du c1? ^ °n ie coupe avec le même couteau defeu, puis on panfe le mal avec l'onguent Piave ''tous 'es Jours' ou tous ^es ^eux Joursi jufqu'à guerifon, lavant toujours la X. ayantdelapanferavecforceeaudevie, &enfuitel'onguent.
]0ll otez qu'il faut tien fe donner de garde de couper le fabot tout au travers au coin du ta- re dee^u's^acouronneenbas, parce que celaferoit à peu prés le même effet, par manié- touttC°^Paraffonquefionôtoit une pierre d'une arcade, qui la,débanderait, & feroit laurei ! er en ru'ne ' a'n^ en ar"ve*t'^ à Peu Pr^s a un P>e<* 91" euant débandé de fa forme
O ■ ' ^donne mille peines à rétablir,
tres^p. }^ü 0n a'r c°upé du fabot comme je viens d'enfeigner pour attraper le tendon qui eft e^énoi "^^ans'eP'e<^' fouvent &prefquetoujours, il arrive que l'os du petit pied a queigC^0J??orromPuParlevoifinaoe^uten^onî & il faut qu'une efquille en tombe , <3'une op ?ls deux. Il ne faut point d'onguent à cela, mais feulement faire une poudre 0llenpr°CH aloès' autant de mirrhe, & deux onces de fucre, le tout mêléenfemble: vMra un peu qu'on mêlera avec l'efprit de vin qu'où mettra fur i'efquüle, & de l'onguent
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144 LE PARFAIT MARESCHAL,
Ch a p. l'onguent du Schmk par defïùs, jufqu'àlachutederefquille, & que le Cheval ne boitte-
83. ra plus, il n'y aura plus qu'à trailer le relie comme une (impie playe. Surlafindelaguerifon, fouventlacornequieitaudeiïbusdela playe fe deffeche, &
ferre la chair vive, & fait boiter le Cheval i lors que cela arrive il faut coupet cette conie ,- defTechcr les chairs, & empêcher qu'elles ne foient meurtries par la corne qui eit dure : on pourra prevenir cet accident en humectant cette corne par de bons ongueus de pied. La fin du mal eit ioaveut la plus difficile, quand il relie quelque playe fur la couronne,
qu'on ne peut defiècher avec les poudres, lèrvez-vous de l'onguent fuivant pour les playes fur la couronne, lequel eft aile à faire & à peu de frais,- les Maréchaux veulent toujours deffecher les playes avec des poudres, ce qui eft long &neréüfntpasfouvent, jecroy qu'il eft plus à propos de continuer les onguens jufqu'à la fin de laguerifon. Onguent pour deffecher les play es fur la couronne.
Prenez un charbon de feu rouge & ardent, pilez-le en cet eftat dans un mortier, avec
dufelfuffifamment, c'eftàdire, moitié autant que de charbon, le tout bien pilé & mêlé enfemblc, nourriflez-le tout avec ae l'huile d'olive peu à peu, en remuant avec le pilon pour enfaire comme uulimmentfortnoir, que vous appliquerez à froid avec de la filarie fur la couronne, c'eftàdire fur la playe de la couronne, l'onguent de la ComtelTe fera à peu prés le même effet, bandez bien le tout, & continuez juiqu'à guerifon: l'onguent- deffeche & refifie à la pourriture. Maniere de traiter les Javars encornez., Cr Atteintes encornées avec le feu.
J'ay propofé la methode precedente de traiter les javars encornez, avec le cautère ou
cauftic, parce que le fabot après laguerifon cn eft moins difforme que fi on s'eltoit fervi du feu, & même le rèu altere toujours plus la. corne; ces raifons ont fait quiter aux habiles Maréchaux la maniere de traiter les javars & atteintes encornées avec le feu ; elle eft neau* 'moins fort bonne, & même il y faut moins d'adi elfe que pour la maniere precedente. Comme laguerifon du javar encorné dépend de faire fortir ce qu'il y a de corrompu du
tendon; après avoir tbirdéle javar pourvoirs'il pénètre fort avant fous la corne, il faut • rayer de feu toute l'enflure depuis le haut jufqu'audeffous de la couronne fui la corne, les rayes prés à prés, & fi profondes qu'après avoir percé le cuir, elles aillent trouver & brûier le tendon qui eft quelque-fois plus, & quelque-fois moins avant dans le pied ; & fi on ne brû- loir que la moitié de fépaiileur ou de l'aigreur du tendon, ce ne ferait rien faire, il fattf le couper entièrement avec le feu, & après qu'on a embraflë avec le ;eu toute l'enflure, & qu'on a coupé le tendon, il faut mettre fur le tout l'onguent compofé de vieil oingt, & de vert de gris; oudetherebentine, tare & miel chauffez & mêlez enfemble, que vous appu" querez chaudement fur de la filaffe, fur le tout une enveloppe, & une ligature pour tenir l'appareil. . Cinqjours après, ouenviron, on leve l'appareil, on netoye bien le mal, &onmetde
la compofition fufd'rfe ou du fufdit onguent jufqu'à ce que l'efearre fok tombée tout entiè- rement; mais comme à cette premiere opération, fouvent le Cheval i eau Te de la dou- leur qu'il fouffre, perd le manger & bat du flanc, quelques lavemens à L'ufage du foye d'antimoine, comme je l'ay enfeigné cy-devant en parlant de traiter le javar encorné avec le cautère i aioli je ne le repeteray pas pour éviter les redites. Prenons le javar encorné dans f eftat qu'il eft, lors que l'efearre eft tombée par le feu qu'on y a donné, on fonde premiè- rement le trou qui pénètre fous la corne, pour connoître s'il n'y a point de tendon : que s » |
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PREMIERE PARTIE. ' Hf
» Y en a plus d'autant mieux, puis qu'il n'y aura qu'à traiter la playe du javar avec le mon- G H A p*
uicatif, ou onguent du Docleur, que je viens d'enfeigner cy-devant, la lavant de deux 83. Jours l'un avec l'eau feconde, ou l'eau jaune; mais comme il y a prefque toujours un trou quirefte, on y met une tente avec le même onguent: fi au bout de latente, quand on la retire, il n'y a aucune matière, le fond eft bon, puis qu'il eft fans corruption, il n'y a qua continuer avec l'onguent Apoftolorum, ou du Schmit, la guerifon eft prochaine; toais fi nonobftant tout vôtre procédé, le Cheval boite encore bien fort, c'eft qu'aiîu- rementonn'apas brûlé tout le tendon corrompu; & qu'il y en a encore de rene; aiti- li il faut donner de nouveau des rayes de feu, en allant vers la couronne à l'extrémité de enflure, & pénétrer jufqu'au tendon plus avant que la premiere fois, la fonde à la main
pour connoître ce qu'on fait, appliquer fur les endroits brûlez de la compofition cy- <J«lus chaude, ou l'onguent fait avec vert de gris & vieil oingt , jufqu'à ce que l'e- *carre foit tombée. Si le Cheval boite encore bien fort après cette opération & l'efcarre ombée , mettez dans le trou du javar , s'il eft profond , une tante frotée de l'on-
fUent Afojlulorum; s'il fortabondance de matière, le fond n'en vaut rien, & le mal vient
eia. ^ faut deffoler fans hefîter, fi on n'a pas deffolé d'abord, mettre l'appareil fur la folle :
*-n la levant, il faut fonder par le trou du javar: pouflër la fonde avec un peu de force, Pour tâcher à la faire pénétrer jufqu'au bas dans le pied, & encas qu'on apperçoive l'en." poit où le mal répond fous la foie, il faut paftèr un fer rouge au travers, afin de donner Jour & ifluè'à la matière ; puis mettre une tente frotée de vieil oingt, mêlé avec du vert de 6j*s en poudre, celaempêchera les chairs de pouffer fi fort à la couronne: l'efcarre du feu "ant tombée, il faut panfer le trou avec l'onguent du Doâeur cy-devant, ou l'Egiptiac, ^ApojtoUrum. j °' nonobftant ces précautions il venoit quelque corps étranger dans le trou, comme os "hofe, il la faut faire tomber en la
Apojiolorum par deffus, c'eft à dire,
, je qu'il faut continuer deux ou trois
|°Urs de fuite j que s'il nefoit pas allez, d'effet, & que l'os de grahlèfoit trop long-temps à
Pmber, il le faut toucher avec le bouton de feu, & enfuite l'onguent, bien-tôt après l'os
egraiffe tombera, & le Cheval fera en eftat de guerifon.
Souvent ou ne peut ny on ne doit hazarder de faire cette ouverture de haut en bas, &
£ rceraveclefeu, jufqu'à la foie pour plufieurs raifons dont en voici quelques-unes: pour L^O'r trop d'épaiïfeur à percer; ou parce qu'on eft trop prés de l'os qui gouverne le petit . ) qu'on appelle le pivot, qui n'efquillant point, s'ileftnoircy il le faudra rarifier, ce J*.1 eft une afiàire; car le Cheval fouffre beaucoup, & l'osa peine à fe recouvrir, il vaut VqICU.x en cette occafion couper du fabot avec un couteau de feu ce qu'il en eft befoin pour jç 'r 'e fond du mal,afin de pouvoir ôter tout le tendon avec le même feu,& qu'il y ait efquil- J* autre chofè à faire tomber on y procédera comme je viens d'enfeigner.
il f. anc* 'e Cheval ne boitera plus, qu'il n'y aura que la playe, quelque grande qu'elle foie, oenUt ^"'e deffus de l'onguent du Schmit, avec des plumaceaux : que fi la chair n'eft pas <jwv?' il faut la toucher avec l'eau vulnéraire, ou avec le cauftic liquide, & l'onguent par CheUS ' CC ^U1 ra 'a demangeaifon » car c'eft un très-grand embarras d'empêcher les raireVaUX ^e Porter la aent a ces maux-là, quand ils commencent à guérir, & l'eau vulne- C'd> le Cau^ic le font en partie,
io 1 aU^ une tres-bonne methode îors que les efearres font tombées, de laver tous les gonfle .playe avcc de J'eau féconde, elle empêche la demangeaifon, & la chair de s'enfler 3 J" » ainfi il ne ic f^ut pas negliger, & jamais ne toucher ces playes avec de l'eau |
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146 LE PARFAIT MARESCHAL,
C h a p. toute pure, car elle leur nuit & empêche la guerifon, pour trop entretenir l'humidité «Ju'ôrt
gq. a grande peine à combattre aux parties qui font prés des jointures, parce qu'étant pleines
d'humidité par une fage prévoyance de la nature, pour faciliter le mouvement des os»
cette humidité fe communique facilement aux parties voilïnes ; ainlî il faut toujours dcilé-
cher pour détruire cette humidité fuperflué.
Et comme l'eau feconde eli d'un grand ufage, non feulement aux playes des javars en-
cornez, mais à toutes les playes, jedirayicy, quoyquejel'ayedit ailleurs, que l'eau fe- conde eft l'eau forte de laquelle on s'eft déjà fervy, qui devient verte lors qu'on luy a fait diffoudre quelque métail : les Affineurs & Orfèvres vendent cette eau à bon compte, com- me étant inutile pour leur métier. Pour deffécher les playes qui font reliées du javar lors qu'il n'y a plus de matière, mais
encore de l'enflure, il faut faire une bouillie un peu épaiife avec de l'eau feconde, & du blancd'Efpagne pilé, l'appliquer fur les.playes & enflures, & continuer à le penter tous les deuxjours.: elledelTéchera, refferrera, & refoudra tres-bien particulièrement s'il y a en- flure, car c'eft le meilleur aftringent qu'on puifie employer,principalement lors qu'il n'y a pas grande douleur ; ce que les Marefchaux appellent du bianc d'Efpagne n'efl autre que la chaux vive, qu'on met quelque part en lieu iec, fe réduire en poudre elle-meime, ce qui arrive au bout de huit ou dix jours. ■
Des Formes.
CHAP. T A Forme eft une grofïèur qui vient fur le paturon entre la couronne & le boulet, fur
84. ©-4 l'un des deux 'tendons qui font en cet endroit : elle eftdure, & le Cheval quand on la touche témoigne qu'il n'y fent pas grande douleur; cette tumeur eft. calleufe, & fort atta- chée au paturon ; elle prede les tendons & ligamens qui font fur iceluy, & groffit en forte -, qu'étant prés de la couronne, elle arreite la nourriture, ferre le pied & deliache le fabot» la nourriture qui doit l'entretenir demeurant à l'endroit où eft la Forme, lors quelle eft fçituée prés de la couronne ; plus un Cheval fupporte une Forme, plus elle defcend fur 1* couronne, & groflitfant elle fcftropie; & ainfiplus une Forme eft prés de la couronne» plus elle eft dangereufe. Les Formes lont quelquesfois héréditaires, mais plus Couvent elles viennent des efforts
<Iue les Chevaux font en travaillant, ou maniant aux airs, où il faut beaucoup de nerfs, o» fur les voltes extrêmement diligentes, & dans les courfes violentes. Si l'on ne remedie** cernai, ils en font eftropiez, lorfqu'elle eft prés de la couronne ; ce mal cft peu ordinaire» mais il eltropie beaucoup de Chevaux. , Elles yienneut auffi quand le Cheval étant travaillé trop jeune, on ne luy a pas donne
loifit de fortifier fes jointures; au commencement il y en a d'aufS petites qu'une fève, d^ avec le temps deviennent comme la moitié d'une'petite pomme, plus ou moins; & ordì' nairefnent elles font aux deux cotez du paturon ,, & dans le milieu entre les deux il y a Petl d'enflure. Comme bien des gens ne connoiflènt pas les efforts du feu, & qu'ils les appre' hendent, je propoferay le remede fuivant : il faut commencer par deffoler, & enfuite cou- ■ per le poil qui eft deffus bien ras, & mettre fur toute la Forme, de véritable huile laurier» de la filafïè par defïùs, une envelope & une ligature, au bout de deux jours bien nettoy» toutes les croûtes que l'huile de laurier a attiré, '& en remettre de nouvelle fur la'rnefl1. filafïè qui a déjà fervi, & continuer de la forte ; allez fouvent on guérit les Formes de ce t« maniere, û en defTollant on a fendu la fourchette pour élargir le pied, comme je l'ay e ^ |
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,. . PREMIERE PARTIE. 147
«igne y & qu'on tienne toujours eette cette fente de fourchette ouverte, en mettant les C k a p.
Ptainaceaux dans icelle par dedans le paturon, & feulement lorfque l'appareil tòt la folie §4/ pi mis & arrefté dans le pied avec les efcliiiès, puis on arrelte l'appareil introdujit dans la fourchette avec le bandeau qui fert à enveloper la Forme. ■Le remede ordinaire & le plus aflùré pour guérir les Formes, quand elles font grofîès
eulefeu: en cette maniere il faut commencer par dellbler le Cheval, puis en levant le fé- cond appareil au bout de fix jours, on fait des incifions avec le bifiory de haut en bas, un Qoigt de dif tance de l'une à l'autre, les incifions embraflèrorrt route l'enflure de haut en bas, Jans entamer la couronne, & couperont tout le cuir jufqu'au callusquicaufelaFprme. J^e« incifions étant faites comms le làng fort en abondance, appliquez defîùs de la there- oentine chaude avec de la fi laffe,, un bandeau & une ligature, laiflèz deux fois yingt-qua- JfÇ heures: puis ayant levé l'appareil il faut donner des rayes de feu avec un couteau qui ne Jpit que rouge, & non flambant, & avec ce couteau légèrement appliqué, c'eft à dire, «ans prellèr & appuyer trop, brûlez tout le calus ou groffeur qui fait la Forme, car fans brû- ier 'a fubftance de la Forme, vous aurez travaillé en vain ; il faut donc à 'plufieurs fois brû- er & pénétrer toute la groffeur au travers des incifions que vous avez faites au commence-
ment, mettre fur le tout de la therebentine, tare, & miel égales parties mêlées &r chauf- fes, ou de l'onguent fait de vieil oingt& vert de gris, & de la filaffe par deffus, bienen- veloper 1e tout de la forte jufqu'à ce que les efearres foient tombées. Lors il faut penfer aveç l'onguent du Schmit, oudel'Egiptiac, ondeVApftolorum, puis ne venant plus de Ratiere, les Marefchaux pour deffécher mettent des poudres defficatives, lavant laplaye ^Vec l'eau feconde avant d'y mettre de l'onguent ou de la poudre ; & le plus feur eftd'en- eloper toujours ces maux, tant afin que les Chevaux n'y portent pas la dent, quépour
^reflèr la playe, & empêcher la chair de furmonter ; car à moins d'un grand foin de bien Penfer & d'enveloper la partie, il fe formera une groffeur fur l'endroit où la Forme a eflé, iui véritablement ne fera pas boitter le Cheval, mais qui fera difforme.
fi Je ne parle pas icy du foin qu'il faut avoir pour guérir la foie, j'en ay fait un Chapitre ex-
Prés, mais fur tout il faut eftre foigneux de bien penfer la Forme, de ne point ferrer trop
eoandeau, craintedecauferenflure excefïive, & penfer le Cheval tout au plus tard de
_aeux jours en deux jours, & il eft fort à propos de le penfer tous les jours. Il m'eft arrivé îpe fois que faifànt traiter un jeune Cheval d'une Forme, l'ayant deifolé & mis le feu à la *jpnne, la gourme qu'il étoit preft à jetter fans quej'eneufïèveu aucune apparence, fe ^borda fi fort fur la partie où étoit la Forme qui étoitune jambe de devant, qu'il fe fit une 'torieufè enflure à tout le canon, qu'il perça en deux endroits du boulet, d'où il fortitex-
raordinairement de matière; tout mon foin fut de mettre toujours de bons reflrainciifs
a'fs de blanc d'Efpagne & eau feconde, autour de la couronne, pour iefoudre l'enflure
A11' s'étoit étendue jufques-là, penfer les playes avec de bonne eau de vie, du miel, &du 'anc d'Efpagne, bien mêlez enfemble; finalement le tout guérit; mais il fallut bien du
en}ps à caule de cet accident.
j Quelques perfonnes affinent qu'on peutgüerir une Forme avant qu'elle foit groffie, ea
j. y donnant le feufansdeflòler le Cheval, lì le pied n'eftpasdefîèché& refièrré, particu- c^rerr>entfionalefoihdcbarrerla veine au deffous du genoùil ; mais l'expérience m'a fait . çj nnoïtre qu'il faut toujours pour bien traiter une Forme, commencer par deffoler, qu'on -fannelefeuounon, pour attirer le mal en bas, & faire comme une révulfion; lefeufeul a s^efîbler, quelque foin qu'on prenne de le bien donner, n'eft pas capable de refoudre tre? v°rme ' i'^'perience m'en a rendu certain, car des Ghevax ayant éfté deffolez, le feu Ie blcn apqliqué, le cuir percé, & ayant fait pénétrer les couteaux jufqu'au calus, enfia \out bien brûlé, les efearres tombées, laplaye en bon état, le Cheval boitoit tout coin- ^ T 2 me.
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148 LE PARFAIT MARESCHAL,
Ch AP. me avant toutes ces opérations. Je l'ay faitdeffoler une feconde fois, j'ay fait fendre avec
84. lebiftory la fourchette toute jufques dans le paturon pour élargir les talons, après quoyle Cheval a elté guery ; j'ay efté obligé d'en deffoler jufqu'à trois fois, & finalement ils ont cfté guéris. En ce temps-là, je n'ayois pas trouvé la methode de fendre la fourchette, pour élargir les talons »• & ainfi je ne faifoi. que la moitié de l'ouvrage en deffolant ; mais depuis que j'ay fendu cette fourchette, je n'ay jamais été obligé de les deffoler plus d'une fois, & pour faire çonnoiftre combien il eu utile de deffoler à ces maux icy, j'ay guery des Formes à des Chevaux fans feu en les deffollant, & mettant deffus la Forme de l'huile laurier, com- me je l'ay enfeigné cy-devant, & le Cheval n'en boittoit plus, & travaillait très-bien, &la Forme n'a pas paffé autre de plus de trois années, après quoy il a fallu la traitter avec le feu. Les incifions. que j'ay ordonné cy-devant avec lebiftory, afin de mettre le feu au travers
Jefdites incifions, ont efté pour rendre la partie moins difforme, & faire une moindre cica- trice que fi on perçoit le cuir avec les couteaux de feu, parce que ce mal n'eft pas comme les autres, où on met le feu Amplement fur le cuir fans le percer, & on le donne en cou- leur de cerife; mais aux Formes il n'en eft pas de même, non feulement il faut percer le cuir, mais i 1 faut que le feu pénètre toute la groffeur ou calus attachée à la fubftance du pa- turon, & le rafle tomber ; ainfi il vous eft libre de percer le cuir avec les couteaux de feu, ou de fendre le cuir avec un biftoury, puis donner le feu au travers des fentes: cette der- nière maniere ne fait point tant de cicatrices, & on voit mieux ce qu'on fait qu'en perçant le cuir avec les couteaux de feu, & penetrant jufqu'au calus ; ce n'eft pas qu'aux Chevaux ordinaires, fansfaçonjenefafledonnerlefeu&percerLecuirenbrûlantle calus, quifait la Forme, fans prendre le foin de faire des incifionsavec le biftory, & je m'en fuis bien trouvé; mais il faut d'abord que le feu eft donné, mettrefurlemaldelatherebentine, du tare & miellé tout chaud, de. la filaffe, & un bandeau ou envelope, & toujours enveioper le mal jufqu'à guerifon, & paffé fept ou huit jours, lors que lamatiere eft formée, lepen- fer tous les jours. Quelquesfois l'efcarre du feu étant tombée, les chairs fouflent & groffiflènt, on l'empê-
chera enlavantlaplaye avec l'eau feconde;, l'eau vulnéraire, ou le cauftic liquide, & en- fuiteles poudres ou des onguens, comme celuy du Schmit, ou le mondificatif des javars encornez, tout aufïï long-temps que la folle n'eft pas revenue, & qu'elle fe forme au def- îbusdupied., la chair ne furmonte gueres. Quoy qu'il enfoit, s'il arrive, on peut la man- ger avec des poudres, ou même la brûler avec un coûteauplat, car pourveu qu'on ne tou- che pas le cuir avec le. feu, brûlez la chair tant que vous voudrez, il n'y paraîtra ny plus ny moins, & l'efcarre du feu étant tombée, la playe fera reflêrrée, belle & nette; la chair ns fouflerapas fi-toft, fi vous tenez toujours la playe envelopeeavec.de bons onguens, & l£ mal en guérira bien plûtoûV |
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Jhs méchans Piedt^
CHAP. /"\N peut mettre au premier rang des mauvais pieds,, ceux qui ayant la forme du Jabot af-
8j. ^-* fezbelle, ont la corne fi éclatante, qu'à l'endroit du trou que fait le clou, toute la corne au moindre heurt s'emporte, ce qui fait perdre le fer, & laperte d'un fer peut fair6 perdre, le Cheval.. 11 y en a qui ont le pied dur fanseftre éclatant, on y peut aifément donner remede, & ce
n'eft un défaut que par accident, ^ ^ |
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PREMIERE PARTIE. 149
IS ons parlerons en la feconde Partie, des pieds défectueux en leur forme, & nous don- C
oerons les moyens d'y remédier par la ferrure.
Les Chevaux qui ont l'ongle ou la corne caftante, font aifèz à connoître à l'oeil, caria £°rne eft éclatée tout autour du fer ; le meilleur remede eft de les ferrer après le plein de la
^une&audeflous,, & jamais au croiffant, contre l'opinion de plufieurs; enfuite il faut
les grailler tous les jours avec l'onguent de pied.
Dans la ferrure je parleray amplement des pieds mal formez, plats, & en forme d'écail- Ie d'huître s mais comme tout le monde n'aura Pas la curiofité de la lire, l'en diray icy
qüelque chQfe.
La methodeiuivante rétablira les pieds qui font fi plats, qu'il faut forger des fers voûtez
P°Ur les faire cheminer, & qui prelque toujours au moindre gravier qui le met entre le fer ce 'a foie, font que le Cheval boitte, & demeure fur la litière pour quelque temps: il faut, Pour redonner au pied une bonne forme, barrer les veines dans les paturons en quatre en- droits, deux à chaque jambe ; oubienvous pouvez faigner abondamment le Cheval des quatre veines du paturon & différer pour quelque temps de luy barrer les veines; enfuite •errer ces pieds plats avec desfers à pantoufles, & qui font propres pour élargir les talons. J °rdonne cette ferrure ; parce que tous ces pieds plats ont les talons ferrez, ces fers îeur élargiront les talons, & contribueront beaucoup à faire prendre au pied une bonne forme, l'eu à noter que ferrant un pied à pantoufle, il faut laiflèr la foie extrêmement forte au ta- 0tl -, & ne l'afföiblir en aucune façon en parant le pied, car à moins de cela le Cheval boit- j r°it, & il le faut laiffer quelques jours après qu'il eft ferré fans le travailler, & luy tenir les pieds dans fa fiente bien mouillée, pourfaciliter par cette humidité, que les piedsfer- 'e£ à pantoufle prennent l'habitude de porter ces fers. Il faut de plus ne point ouvrir les ta- rons aux pieds qu'on veut ferrer à pantoufle, & parer la fourchette platte, parce que la P^ant autrement, un des cotez de l'éponge du fer à pantoufle porterait fur la fourchet- Ie) e'eft ce qui oblige de donner aux éponges des fers à pantoufle peu de largeur: ainfî ils Porteront peu fur la fourchette & quoy qu'ils portent quelquefois un peu fur la foie ; comme °n l'aura laifté forte, & la fourchette aufll, rî n'en arrivera point de mal; le Cheval étant •efré de cette forte graillez le haut du pied prés du poil tous les jours, vous verrez le pied Peu à peu prendre un bonne forme, lors vous pourrez barrer les veines comme j'ai dit cy- ~Cvant ; car fi cette faignée a profité, affurément le barrement de veine achèvera l'opéra- tion; & dans trois ouquatre mois vôtre Cheval pourra porter les fers tous plats, & peu à Peu le pied reprendra une bonne forme. j'expliqueray la raifou de cette opération, parlant de la ferrure des pieds plats, que je
«e répéterai point ici ; mais comme l'onguent de pied eft necefîaire pour aider à Topera- 10n, vous en verrez ici la défeription. Onguent de Plantin pour faire une bonne Cornr, tr la faire croître.
Prenez beurre frais une livre, autant de fuif de mouton fondu & feparé"defes membra-
*jes> faites-les fondre dans une baffine avec quatreonces cire blanche coupée par mour- eaux, autant dé therebentine commune, & (ix onces d'huile d'olive , le tout eftant fon-
paî otez du feu, & ajoutez plein un plat dé jus de plàntin, qui eft'environ chopinede ^"sv faites cuire à petit feu durant huit ou dix heures, oujufqu'à cequelejusde plantin ch Cutierementconfommé, prenant garde fur tout qu'il ne bouille point. Pour l'empê- ïem1' qu'°n le voit commencer à bouillir, il faut l'ôter de deilus le feu , puis l'y ta /ltCe ' & continuer de la forte, jufqu'à ce que le fuc foit confommé ; & quand il le fe- 3> «que l'ayant &éde deflus le feu, il commencera à fe figer, y ajouter uneonced'o-
T 3 iïfcw*
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iSo LE PARFAIT MARESCHAL,
C h a p. liban en poudre, puis incefiamment remuer jufqu'à ce que le tout foit froid. Cet onguent
8j". defaltere la corne, & fait croître le pied fans introduire aucune chaleur étrangère, corn* me font les huiles & lesgraiffesquinefont point corrigées. Le lue de plantin modère ici la chaleur des autres ingrediens, & pour cet effet l'on fe doit donner de garde qu'il ne bouille, ce qui le diminuëroit fi notablement, qu'il détruirait fa qualité rafraichiiiànte. En hyver fervei vous de l'onguent fait avec miel commun, avec tare, & graille blanche, autant de l'un que de l'autre, mêlez à froid qui eli un tres-bon onguent & à peu de frais. Onguent du Connectable four faire croijire la Corne , Cr la rendre
douce Cr liante.
De tous ceux qui fe mêlent de traiter les Chevaux, il n'y en a pas un qui n'aye fon on-
guent de' pied, & qui ne difë qu'il a le meilleur de tous, qu'il fait croître le pied d'un pou- ce en huit jours detemps, ce quin'eft pas,ny ne fera jamais; car outre la bonté de Fou- .guent, de faire croître le pied, dépend de la faifon, du temperament du Cheval fec ou hu- mide, & de la nature du pied, ainfi je ne promets pas ces grandes merveilles; maisj'afîù- re que cet onguent eft bien dofé, qu'il eft méthodique, que les ingrediens font propres .& conformes à la nature de la corne, qu'ainfi il doit reiiffir, voilà pour latheone; quant â la pratique, je vous allure que je l'ay trouvé tres bon , Monfieur le Conneftable s'en ièrvoit dans fon écurie, qui étoit la plus belle de fon temps, que cela foit ou qu'il ne le -foit pas, l'onguent eft bon. Prenez cire neuve, fuif de chèvre, & au défaut de mouton, le plus nouveau eft le meil-
leur, lard gras coupé en petits morceaux, & deflàlé vingt-quatre heures dans l'eau, la changeant trois ou quatre fois, de chacun une livre, faites fondre le lard avec le fuif & la cire, puis vous jetterez parmy de la feconde écorce de fureau une bonne poignée, & fi c'eft au Prin-temps plein les deux mains de boutons de fureau quand ils font gros comme le pouce ; que vous laifîèrez bouillir à petits bouillons & à petit feu, avec ce que deflus, pen- dant un demy-quart d'heure, en remuant par fois ; vous parierez le tout au travers une groflètoile, jetterez lemarc, remettrez dans la baffine ou pot, cequiferapaffé, «Rajou- terez quatre onces therebentine commune, autant de miel, & deux onces d'huile d'oli- ve; ôtezdufeu, & remuez jufqu'à ce qu'il foit froid, fervez vous de cet onguent pour grailler la corne un pouce de large tout autour du poil, & continuez tous les jours. 11 ne faut graiflèr les pieds que lors qu'ils font fecs, & qu'il n'y a fur la corne ny poudre
ny boue' feche. Les Livres de Marefchallerie font tous pleins de deferiptions d'onguents de pied : cha-
que Marefchalcompofe4efien; j'enay eltayé de cent fortes, j'en pourrois groffir ce Livre d'une infinité de façons,. mais l'expérience m'a fait arrefter à ces trois; Sça- voir , celuy. de plantin , celuy du Conneftable, & celuy qui eft compofé de, miel» de tare & de graifîc, autant de l'un que de l'autre mêlez à froid : le premier pour les pieds dont la corne eft dure comme du verre, fur lefquels les onguents coulent fais ..pénétrer; le fécond & troifiéme pour tous les autres pieds ; quels qu'ils foient : ledernier coûte peu, & fait plus d'effet que tous ces onguents de pied fort chers & difficile à préparer^ lefurpoint ne doit pas entrer dans les compofîtions des onguens de pied, il eli trop chaud - & fait venir der cercles, ce que les autres ne feront jamais. |
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Voi»'
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P R EMI 'ERE PARTIL »z
Chap.
Tour faire croître le pied à un Cheval fort yromptement. 8y.
c ,yant Parlé des mcchans pieds, j'ayjugéàproposde vous donner la methode de faire
oure lacorne, parce qu'un Cheval ayantmarché pied nud, & s'étantufé le pied, de-
jj ujje auvent inutile, faute d'avoir affez de corne pour le pouvoir brocher : il faut au
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les jours un
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p —y*- i<» V.UUIUU11. uiumairc uc gramcr tes i
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abotsoulacorne, tous
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T
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farn larSe ^ur la couronne prés du poil, étendre de l'onguent fur de la filaiïè fuffi-
& ument ^0ur entourer toute la couronne fur le fabot, un pouce de large, uneeuvelope, & c "e ."gature fur le tout, renouveller l'onguent deux fois lafemaine fur la mefme filaife, liante ' cela fera plus d'effet que la methode ordinaire, parce que l'onguent féjour- Çf » toujours fur la corne fhumcöera , & enluite la penetrerà toute , ainiï la fera qup 0us prendrez l'un des trois onguens décrits cy-devant félon la nature de la corne,
4 v°us voulez faire croître. |
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1 Des Pieds Solbatus.
F ' •
Pied d'un Cheval ed dit Solhatu, lorfque la foie eft foulée, meurtrie ou altérée, ce CHAP.
^arrive lorfque la foie eft trop defïèchée, & comme privée de nourriture, ou lorf- 86.
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L
Qv,
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fg v e Cheval marche defferré fur le dur, ou lorfque le fer porte fur la foie: ce qui eft ai-
lé ]Co^no-trc quand on defferré le Cheval, car ayant ôtéle fer, onvoid à l'endroit fou- 'rje rerqui eft fort lis & plus ufé qu'aux autres endroits.
-ou fn^^eval peut eftre folbatu d'une encloueiire qu'on aura negligé de penfer, lefeu Ujg-ous la folle qui y attire la douleur & enfuite la matière. Une bleyme peut cauferle au m e defordre,- un pied peut eftre encore folbatu, fansfortir de l'écurie que pour aller veu ai}?Se, où le terrain étant doux, félon les apparences, ne le peut rendre folbatu, -jjt-"u -- n'aura pas eftépied nud, allant à la campagne il peut auffi avoir cette incommo- ]a ^f-Qs avoir cheminé defferré; cela vient de ce que le pied étant trop defleché, foule f0rt j3.1- qui eft entre le petit pied & la foie, la meurtrit & noircit; ainlî le Cheval en boitte ouPea!' &nonobftant les remèdes, que nous dirons, il ne recevra aucun foulagement, toU[e u - .ainfi il le faut deïToler, & vous trouverez que la foie étant arrachée, la chair fera folbatn0lre^meurtr'e' puis le traitant à l'ordinaire il guérira fans doute; mais comme la de ie ^~ a d'autres caufes, il en faut ufer pour les guérir comme je diray cy-aprés, avant Lo ,er' au cas qu'il en faille venir-là.
leSar/s<iu,un Cheval quia les pieds foibles chemine dans les païs fablonneux, pendant le fe j %'&<-e 'a Canicule, ou du grand chaud , il s'échauffe tellement les piedsque la fo- à fe^el echeabfolument, & enfuite elle meurtrit le petit pied : le Cheval folbatu a peine \me "ten'r, car la chair qui eft entre le petit pied & la foie, étant meurtrie, luy caufe trouv mc douleur; il ne fera pas difficile de connoître un Cheval folbatu, puifque vous ayajç^^.-a-oleféche, chaude & douloureufe ;& un Cheval qui fe portant bien d'ailleurs, Le f m,eux fe coucher que de manger.
de eft u i e 0rd'naire des Marefchaux pour un pied folbatu, eft de le deflbler ; ce reme- tres remPVsa^"urév mais il va'de longue, & beaucoup de gens l'appréhendent, il y à d'au- t-4:]f>c^ed"P°Urcemal, qu'on doit tous eflàyer"avant de deflbleri je commenceray --- pms faciles. Divers
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ifî, LE PARFAIT MARE SCHAL,
Chap.
86. Divers Remèdes aux pieds dtuloureux O" Selbatus. ■
Quand le Cheval eftSolbatu, pour avoir long-temps cheminé fans fer, ilîuyfaut Wan"
chir la iole avec le boutoir, & le referrer à quatre clous feulement, puis fondre de la poi* noire toute bouillante, ou du tare encore mieux, le luy verfer dans le pied, & l'y laillef refroidir, puis appliquer autour du pied la Remolade fuivante. Tfemolaie Prenez une livre de vieil oingt, ou graifie blanche à fon défaut, faites-le fondre dans un poilon, ajoûtez-y une chopine de vinaigre, & épaiiîifièz-le tout avec du fon, appliquez chaudementautourdupied, &l'envelopez. La Remolade décrite au Chapitre LVil. cy-devant, eft très-bonne pour toutes fortes
de Solbatures, la fàifant chauffer, & ayant blanchy la iole, en emplir le pied & l'envelQ" per: on peut fondre dans le pied du vieil oingt. Si le fer a porté fur un endroit de la foie plus qu'aux autres, il faut parer peu tout le pied ,
mais ilfaut beaucoup parer cet endroit foulé du fer; & fi la foie y paroît rouge & meurtrie» il faut beaucoup plus approfondir en ce lieu qu'aux autres avec la corne du boutoir, & ôtW de la foie prefque jufqu'au v if, puis y mettre de l'onguent pour les encloiieures, ou de l'hui" de Merveille, ou de Gabian chauffée, rattacher le rer à quatre clouds, & continuer à je penfer tous les jours, jufqu'à ce qu'il ne boitte plus, il faut enfuite emplir le pied avec àc la Remolade, & fi vous voulez la fuivante , & la lier. f^molade Fricaflez de la fiente de cochon, avec huile de noix, & la mettez chaudement dedans, y mettant des édifies pour la bien tenir j lejourfuivant il faut encore remettre de l'onguent ou de l'huile de Merveille, & la Remolade, & continuer tous les jours jufqu'à ce que Ie Cheval ne boite plus ; alors il faut remplir le pied avec du tare, l'ayant ferré à demeurer. Si voftre Cheval a le pied échauffé, pour avoir cheminé dans des pays fablonneux ®
chauds, il faut le defferrer, luy nettoyer lepied, fondre du tare, pour le jetter tout chaud dans le pied, &le graiûèr tout autour d'onguent de pied. • Rien n'apaife mieux la douleur des pieds folbatus, que le vinaigre, dans lequel il fàut
mettre de la fuye de cheminée pour en faire comme une bouillie en cuifant, & de cela tout bouillant emplir le pied, qu'on aura bien nettoyé auparavant, de la filafle par deiîùs, <* des édifies pour tenir le tout, dans deux ou trois applications, une tous les jours, le Che* Val peut-eitre ne boitteta plus. Sur tous les Ports de mer où Ton palme les vaiflëaux, & autres lieux où on fe fert du
gaudron, on en peut fondre dans un pied, ilote la douleur, & le rétablit merveilleufe' ment fi on le met bien chaud dans le pied ; on l'appelle à Paris du Tare, & rien n'eit mf'1' leur ; & afin que vous fçachiez ce que c'eft pour en faire où vous n'en trouverez pas, il &u prendre de la poix noire une livre, de la lie d'huile d'olive la plus épaifle, demi-livre, 01* au deffaut autant de fort vieille graifl'e de porc bien rance& pourrie, & faire fondre le tout enlemble: ce fera ce qu'on appelle gaudron, ou tare; les Roulliers d'Allemagne &ûC Flandre ne graillent leurs eflieux de chariots & charrettes avec autre chofe. Si tous ces remèdes n'apportent aucun foulagement, & que la chaleur & la douleur
s'augmente; il faut delToler le Cheval, comme nousenfeignerons cy-aprés, &vousnau" rez pas perdu le temps ny vos remèdes, car ils auront humeâé la foie, laquelle on arra- chera plus facilement, & avec moins de douleur, & le mal en fera plûtofl guery : & t°u Matefchal qui entend fon affaire ne deffolera jamais un Cheval, qu'il n'ait auparavan ismolly le pied avec bonnes remoladesi^ernmielures, ou vieil oingt tout au moins* |
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PREMIERE PARTIE.
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in
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Des SejrmeS) £r des pieds fendus, nommez, pieds de Bœuf.
£) ~/ M E, comme nous dirons à la feconde Partie, eft une fente depuis le poil jufqu'au CHAP.
ter aux quartiers, c'eftàdirequelefabotfecrevedehaut en bas, prefque toujours au g7.
quartier de dedans, comme le plus foible ; la fécherefle & l'aridité en eft la caufe ordinaire, qui tait ferrer les talons, ou tout au moins fait venir des cercles qui entourent le pied: je?mjne le petit pied ne peut avoir fa place étant trop prefle, le.fabot crevé à l'endroit Pus toible, qui eft au quartier de dedans,
fai t v^ent aux Chevaux, qui ayant le talon ferré ou le pied defleché fontcontrains de ej,re c"eminfur le dur, ou fur les fables fort chauds, ou bien en temps de grandes gelées ; faïf Creve m^me dans l'écurie, par l'encaftelure ou la feule fécherefle & aridité du pied, ai»s cheminer. Q. r°icette incommodité aufli dangereufe qu'aucune qui puiflè arriver aux pieds d'un ^Val, parce que la douleur le fait boitter, & le met hors de fervice.
w r^ Cheval en cheminant & pofant le pied à terre, s'ouvre la corne à l'endroit de la Sey- PicH relev"ant le pied, la corne fe reflêrre & pince la chair, qui enveloppe tout le petit c a^ dedans de la corne : le période qui envelope cet os, eft tres fenfible, & caufe beau- HP, de douleur, même le plus fouvent il en fort du fang. que °n P^ut juftement condamner un pied comme mauvais, y voyant une Seyme, puis quj cfteft une fuite d'un pied altéré defleché ou qui a les talons ferrez ; outre qu'un Cheval tkrt j! §Ueiy d'une Seyme, fi on n'a un foin continuel de le conferver, ilenaurabien- u" d autres. <je ! 0nglefe fend quelquefois aux pieds de derriere depuis le poil jufqu'au fer, au milieu
ffj ,a,Pitice ; on appelle ces pieds fendus, des pieds de bceuf par la reflemblance ; ce ya n eft pas .fi à craindre qu'une Seyme; il arrive plus fouvent aux Mulets qu'aux Che- teP°ur prevenir ces maux, il faut humecter la foie avec de la fiente de Cheval moiiil- > empêcher par la ferrure que les talons ne ferrent, & grailler la corne avec de l'on- pi^1*-de Pied, par ce moyen il n'y viendra point de mal; la fiante de vache, contre l'o- f0ù°n de bien des gens, fur tout des Marchands de Chevaux, rafraîchit & humecte la ioj ' ~ defleché la corne jufqu'àla brûler'; car quoy que la corne & la foie foient jointes voit C i?tement, elles font de natures bien différentes ; l'une molle, l'autre dure,- on f(îc, auffifortir de chez les Marchands de Chevaux de carroflè, des pieds fi brûlez, & def- aUx ^,Par la fiante de vache dont ils fe fervent continuellement pour faire croître les pieds roniD ^evaux qu'ils veulent vendre, que dans le fervice tout le bas du pied s'emporte, fè fiant Jr ^61 le Cheval hors de fervice, parce que tout le bas du pied a toujours efté dans la Croîf f vaclie ■ véritablement cette humidité qui eft contenue dans la fiente de vache, fait v°us <rCOrne' mais le pied qui a crû de cette maniere, ne vaut rien, & du moment que eftatd c ï ^e Ics.tenir dans la fiente comme ils en ont efié brûlez, la corne n'eft pas en but e .uten'r les doux & fe rompt comme de la citrouille : Les Marchands vifent à leur ne iès^Ule^.^e vendre leurs Chevaux, en faifant paraître de beaux pieds; & comme ils Pourvp°Urri^entPasPour s'en Servir, ilsfe loucient bien peu que les pieds foient brûlez, yeu qu'ils paroiflent beaux. |
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Tome L
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K"
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V
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IJ4 LE PARFAIT MA.RESCHAL,
Remede pour les Seymes.
Il faut appliquer une Remolade tout autour du pied pour defalterer la corne, puis' le fer-
rer à pantoufle, cornine nous enfeignerons au Chapitre de la ferrure, àia feconde Partie, & y obferver tout ce que nous y prefcrirons, & ne laiffer pas de vous fervir du Cheval, s'il travaille fur le terrain mol, & s'il n'eft pas boiteux. S'il fort du fang de la Seyme, il faut appliquer une remolade autour du pied, & ouvrir
avec une renette la fente de la Seyme, faire une bordure autour delafente avec de la cire jaune bien appliquée, & jetter de l'eau forte dans le fente de la Seyme: cette bordure de cire empêchera l'eau forte d'aller fur le fabot, &de le deflecher; & penetrant au travers delafente, elle brûlera la chair vive ou la pellicule qui caufe la douleur, & le lang qui en fort. L'eau forte a la vertu de corroder & de confumer, & par confequent d'étein- dre le fentiment, qui eft ce que nous cherchons: que fi la Seyme ne faigne point, il n'eft pas neceffaire de fe fervir de l'eau forte, mais feulement luy meure des eues de reu, coro* mej'expliquerayenfonlieu: Apres qu'on s'eft fervi de l'eau forte, comme je viens de di- re, on peut mettre une elle de feu fur la couronne, fans percer le cuir, & une plus bas; l'effe de feu n'eft autre choie qu'un fer fait en forme de la lettre S, qu'on fait rougir & qu'on applique juftement fur la couronne à la naiflanccdelacorne, &un autre plus bas fur 1# Seyme même ; enfuite un autre , & laiflcr tomber" l'efcarre fur la couronne : après quoy la Seyme le rétoudra bien-toft , fi on a le foin de tenir le pied humeâé avec la fiente de Cheval bien mouillée, ou une remolade. Cette elfe n'a point ou peu d'é- paiffeur, & d'un bout à l'autre, il n'y a qu'un doigt de longueur , cela elt de la for- me des marques dont on fefert pour marquer les tonneaux, & emmanché de même; no- tez qu'avec cette effe de feu qu'on met fur la couronne, il ne faut pas percer le cuir, parce qu'il foufîeroit de la chair en cet endroit, que vous auriez peine à refferrer. La Seyme étant foudée environ un pouce au deffous du poil, il faut referrer voftre Che*
val, enforte que le fer foit tourné pour jetter en dehors le quartier ou elt la Seyme & l'ou- vrir, alors vous pourrez vous en fervir fur le terrain mol, mais non fur le dur, ny fur leS pierres; la methode de ferrer les Chevaux qui ont des Seymes, elt au Chapitre XLI. delà l'econde Partie : on peut auffi les ferrer à pantoufles. Les Chevaux de manége faute de foin par la fechereffe, ou par la mauvaife ferrure,
font fujets à cette incommodité ; à laquelle pour donner remede, on coupe le fer à l'eil" droit de la Seyme, & on l'appelle ferrer à lunette, comme nous enfeignerons. •Quand le Cheval porte des fers coupez des deux cotez, c'eftàdireque les deux épon*
ges en font ôtées, on luy laifle r'aftèrmir le pied dans l'écurie, jufqu'à ce qu'il ne boitte plus, après quoy on le travaille comme auparavant, mais toujours fur le terrain mol. J'ay déjà parlé de mettre le feu avec un fer fait en S. aux Seymes, dont il fort du û'1?'
on le peut auffi à toutes les Seymes fans toutefois percer le cuir à la couronne ; maisi'n faut point donner d'efïè de feu fur la couronne, fi on n'a pas le temps de laiffer féjourner Cheval, jufqu'à ce que l'efcarre foit tombée & confolidée, quoy que ce foit le m?1e d'empêcher abfolument la Seyme de revenir: que fi la Seyme n'eft pas fort grande, ^H le Cheval n'en boite pas, on n'eft pas obligé de mettre l'effe de feu fur la couronne; rnai on donne des effes de feu pour le plus feur feulement au deffàut de la couronne, & au long de la fente on en donne deux ou trois effes : elles affemblent & réunifient la fente & c°^aL büent beaucoup à la guerifon ; d'abord le feu donné, il faut faire bouillir de l'huile laurier, percer une gouffe d'ail au bout du fer, la tremper dans l'huile bouillante &to cher tout au long de la Seyme fur la corne, trempant fouvent la gouffe dans l'huile chau , afin d'en bien imbiber la fente, dans deux ou troisjours ou pourra travailler le Cheval |
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, . P R E M I E R E P A R T I E. iss
e Doute plus, & la Seyme s'avallerà enfuite iì on a foin de bien grailler le pied. C h AP
lia meilleure précaution qu'on puiife apporter aux pieds des Chevaux de manége, eft de 87.
ur abatre toujours le talon jufques prés du vif en les ferrant, fans ouvrir en aucune maniere es talons, de ne laiffer jamais croiftre trop haut, & de leur grailler le tour du pied, fien- ale dedans avec la nente de Cheval bien mouillée deux ou trois fois la femaine: Je fuis ertain que par ce moyen on n'aura jamais de Seyme dans une écurie : j'en connois qui le Pratiquent de laforte; auffi l'on n'y voit point de Chevauxavec des Seymes, & par tout tueurs on ne voit autre chofe. iraut premièrement parer le pied, enforte que le fer ne porte point fur la corne un pou-
j-e autour de la fente, & graiffer parfois ces pieds-là: Que s'il continué à boiter, & que ente demeure fort ouverte, enforte que le fable & la boue y entrent, lors on peut don- bot Ur\PeuPlusnaut(luetefabot quatre rayes de feu fur la couronne, fans toucher aufa- f0 ny.a la corne par confequent, & fans percer le cuir, mettre là-deffus de la poix noire l'ef aVec un P'nceau' de la fondure de drap, ou bourre par deffus, laiffer tomber fn rfrre' en attendant entourer le pied avec bonne remolade ou avec therebentine & miel ndus enfemble, & continuer; l'efearre étant tombée, deffécher avec de bon alun brûlé autre en poudre, & tenir toujours le pied fort graiffé de bon onguent de pied. \}ua.nd le pied eft fort fendu par le milieu, comme uri pied de bœuf, on fait chauffer un £ lnçon ou aleine courbée : on la paffe au travers & dans l'épaiffeur de la corne, & on paf- enPfr^e trou qu'on a fait, un petit fil d'archal de cuivre qu'on ferre avec des pinces: on ,cVait de même en deux ou trois endroits, félon que le pied eft long, & ainfi on refferre lem nte ' enf°rte néanmoins que les fils d'archal ne pénètrent point dans le pied, mais feu- lent dans l'épaiffeur de la corne ; enfuite ou avant cela, on donne fur la couronne, trois quatre rayes de feu de haut en bas, fans percer le cuir ; de la poix noire & de la bourre, lime cy-deffus; l'efearre tombée, on defféche, & on fe fert du Cheval ou du Mulet d J^e auparavant, après que la playe eft guérie fur la couronne, la fente s'avale à force tenir le pied gras, & ils fe trouvent guéris. Cette methode réunit affurément très-bien; anfl^ ^ ^aut c°nnoltre l'épaiffeur du fabot pour ne pénétrer point trop, & ne pas prendre au"i trop peu de corne. qu , lle doit pas aprehender de faire cette opération, car on n'y court "aucun rifque, puis
<Lp c°nie eftépaiffe d'un demi doigt, ainfi il y a bien du lieu apercer avec le poinçon U pleine chaude avant d'aller jufqu' au vif. En Efpagne ou fe fert tous les jours de cette <je'on»e veut pas faire cette opération', on fait forger un morceau de fer fort étroit avec
Par ? Ç^'ntes Q.u' relèvent en haut, pointues comme les doux, à ferrer ; on met ce fer étroit dav Us'ePied, enforte qu'il ferve pour ferrer & tenir en eftat le pied qu'il ne fe fende „ antage, on broche ces deux bouts pointus comme deux doux, &même on les rive; Pied1" m,'eux' concevoir ce que j'ay deffein d'expliquer, on met un morceau de fer fous le fejj.' ^u'on cloue par les deux bouts comme fi on avoit deffein d'empêcher un ais de fe à la pe, antage ; & ce morceau de fer eft appliqué furia corne, & ne touche nullement 8> j °}c • il eft fait comme le fer qui empêche un loquet de porte qu'il ne monte trop haut, Jly fo cepdre trop bas; mais il eft infiniment.plus petit & plus mince, car il ne le faut feilc[rt,ny épais, que ce qui eft juftementneceffaire pour tenir le pied en eftat qu'il ne fe vaux "avantage. Cette invention eft fi bonne qu'elle a parfaitement bien guéri des Che- QU'a^Uleftoient toujours boiteux, &abfolument inutiles, pour avoir ces pieds de bœuf. Verjtnj,onc ce fer eft bien appliqué, on ferre le Cheval pardeffus comme fi de rien n'eftoit. ilsf0m- emeiit les Chevaux feignent quelques jours, parce que cela les contraint quand tent-h w ouveaux fee*; mais les îaiffant une couple de jours fans travailler, ils ne boi- pius- V z Quel- |
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if6 LE PARFAIT MARESCHAL,
Chap. Quelquefois au pied de devant, l'ongle Ie fend au milieu de la pince : il faut ferrer ces
87. pieds toujours en forte que le fer ne porte point ny fur la fente, ny autour, & les graifler,
cernerne on peut donner deux ou trois'rayes de feu au haut fur la couronne fans percer le
cuir, un ceroiienne pardeflùs, & de la bourre fur le ceroiienne, laiflèr tomber l'efcarrc»
puis fecher la playe avec des poudres ou des onguens.
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Des Pieds encaftelez.
CHAP. T ES pieds font encaftelez lors qu'ils ont les talons fi ferrez, que le Cheval en boite: ces
88. "*""' fortes de pieds ont prefque toujours la fourchette fort étroite, les quartiers font plus étroits proche du fer qu'auprès de la couronne; ainfi le-pied ne prenant pas le rond qu'il doit prendre au talon prés du fer, le petit pied en eft ferré, la chair qui eli autour de l'os du petit pied eftant contrainte & trop preflée, cela fait boiter le Cheval. ■ Aux pieds encaftelez il n'y a aucune rondeur aux talons, & les pieds femblent plutôt pointus & longs, que ronds comme ils doivent eftre, car ceux qui ont une plus grande roii" deur au talon, font ceux qui font les moins fujets à s'encafteler. Un Cheval peut eftre encaftelé d'un feul quartier, & ce fera prefque toujours de celuy
de dedans, qui eft le plus foible, parce que la corne a moins d'épaiflêur en dedans qu'en dehors: s'il l'eft des deux quartiers, il eft encore plus difficile à guérir, quoy qu'il puifle boiter auffi fort, n'eftant encaftelé que d'un des quartiers, que s'il l'eftoit des deux. La mauvaife ferrure peut cauferl'encaftelure, & la bonne la guérit, nous en parlerons
amplement au Chapitre de la ferrure : l'encaftelure eft aufli caufée par la fecherefle de pied, pour avoir la corne altérée & pleine de cercles, pour avoir ouvert les talons, & avoir affoi- bly les quartiers en creufant trop ce qui eft la ruine des pieds, comme auffi pour avoir laiflc trop croiftre les talons. Les Chevaux de legere taille y font plus fujets que les Roufllns; les Chevaux Turcs,
Barbes, ceux d'Efpagne, &femblables doivent eftre ferrez dans les règles, il ne s'en faut point fier aux Maréchaux, s'ils ne l'entendent très-bien, & peu fçavent ménager ces pieds-là. Il y a néanmoins des Chevaux fins, qui ont les pieds fiexcellens, & la corne fi liante»
qu'un Maréchal ne fçauroit les encafleler; comme auffi il y a des Rouffins, des CoU" reurs & des Chevaux de caroflequi y font fujets, aufquels il faut beaucoup de foin. Quand les fers à pantoufle, & les autres remèdes pour l'encaftelure n'ont pas rétabl'
les pieds, ilfautdeflòler; qui eft le dernier remede, & fouvent le plus prompt & le mei 1- leur : d'abord qu'il eft deiTolé, vous fendez la fourchette avec le biftori, & fi vous vou- lez pour le mieux vous placez une édifie de fer, qui fera fi vous voulez un vieil coûtes11 d'étrillé, &l'ajuftez enlbrte qu'elle ouvre , ou plûtoft tienne les talons ouverts, unpou' ce ou deux plus qu'ils ne l'étoient avant d'avoir eftédeflblez. Les talons s'ouvrent avec cette édifie, parce que la fourchette étant coupée ou fendue cede & s'ouvre dans le H"1.1' lieu; même il m'eft arrivé quelquesfois de faire deffoler des pieds fi fort encaftelez, qu ' leur a fallu ouvrir la corne des talons avec les triquoifès, & enfuite placer l'édifie & la met" tre avec force, afin qu'elle puiflè tenir les talons fort élargis: après appliquez vôtre app&" reilfurlafole, autour du pied pour l'humecter & la faire croiftre; la foie étant revenue, & ayant toujours tenu cette écliflè de fer, le talon le trouvera élargy & aura pris fa prermerC forme, c'eft à dire la naturelle, car un talon encaftelé rarement eft un vice de la nature 1 mais il arrive par accident, ou de la méchante tenure, ou de l'aridité du pied, & do de foin de l'humecter avec bons onguens. |
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r PREMIERE PARTIE. ifj
]u°rs gedans une école oh a un Cheval encaftelé, le remede ordinaire eli dele ferrerà Ch a p.
cin g ce remede eft bon, mais je me fuis fort bien trouvé ojutre cela, de luy donner 88. d>u^ °u rayes de ^eu depuis le poil jufqu'au fer, faifant pénétrer le feu environ l'épaifTeur jj/v-n ecu blanc feulement, & en faire autant à chaque côté du talon : ces rayes de feu ramo- Pref?^a corne dans ce moment, laquelle lâche & cede, ainfi le petit pied qui étoit trop ave H rePrend fa place, & en eft foulage: enfuite il faut extrêmement humetter le pied, -c des remolades ou de bons onguens de pied, fouvent réitérez.
. Comment il faut dejfoler un Cheval.
Jjc-SSOLERunCheval, c'eft luy arracher la foie: on pratique ce remede, pour les CHAP.
Solh mes' Pour^es Scymes, l'Encaflelure, l'Encloueure, javars encornez, Fies, g„ j ature, Clouds de rue, Chicots, & pour plufieurs autres maux.
la ^ Sole eft au defious du pied, appliquée prefque comme une femelle à unfoulier, & le c°rilc ^U1 eft autour de la foie & du pied, aide à Ja tenir attachée contre le petit pied qu'el- le f ^UVre » ceux-là fe trompent qui croyent que deiToler un Cheval, c'eft luy arracher tout Pied ' Un ^beval bien deffolé n'en vaut pas moins d'un quart d'écu ; mais quand il a fait Il Seu^' ilen vaut moins prefque de toute fa valeur.
&itp aut Parer le pied qu'on veut deiToler, abbatant le talon en rendant la fole mince, cn- fer v °n ^jufte un fer long d'un demy doigt d'efponge plus que l'ordinaire, on r'attache le écjj/3Uaîre clous, & on emplit le pied avec bonne remolade chaude, de la filarle & des H0 ^s ' on renouvelle la remolade fi le petit pied eft extrêmement fec & aride, afin de pm^'^epied&del'humeâer, pour que plus facilement & avec moins de douleur, on don e !arracher, & fans cette précaution il ne faut jamais deffoler un Cheval: la foie étant ,. Vqj.1- . n humeciée parles remolades ou le vieil oingt au défaut de la remolade, qui eft 3ve 'aaire methode des Marefchaux, & qui n'eft pas la meilleure, on ouvre les talons, & fe : .a c°rne du boutoir, il faut décerner la foie tout au tour delà corne à fendroit où elle tç. lnt_5 & ce que la corne du boutoir ne peut feparer& déjoindre, onlefaitaveclarenet- adro^'5 Un Marefchal ne doit point fefervir de renette en defifolant. S'il le fait, il eft mal 0rit ltPu ignorant. La renette eft un iiiftrument très-commun que tous les Marefchaux £> « même les Selliers s'en fervent pour faire les rayes au cuir de Hongrie.
ÇU'urfi? ' k'en décerné toute la foie, il faut la détacher par la pince avec un'leve-fole, qui n'eft âvec i boutoir tout ufé,large d'un demy pouce & plat par le bout; l'ayant déjointe par le bout, lever ^ tr'^uo'fes, la feparer par le côté; & fi quelque chofc attache trop & qui empêche de la -es tr' ^ar ?e Cot^ ' C0UPez Pat deflbus avec le boutoir, puis levez encore par l'autre côté avec bout^uo'f^A fi queiqUe chofe eft trop-attaché au talon & ne foit pas déjoiat, coupés avec.Ie vous^' enfuite la foie par le bout avec le leve-fole, & lof sfprenez la avec les triquoifes» font f arracherez facilement fans force &toute entiere.La foie toute levée,il faut fi les talons
la fouerrifZ ' quelqu'autre mal qu'il aye dans le pied pour lequel on l'a deflolé, fendre toute qu'à tfC- jte: Par 'e milieu avec le biftori, commençant depuis le dedans du paturon juf1 vie;iie°,ls doigts du bout de *a fourchette, puis remarquer s'il n'eft point demeuré de la ter ie f e Pour l'ôrcr auffi, & laifièr fàigner abondamment le pied : on peut enfuite arrê- Plus 1°'^ en ^am Ie paturon affés ferme avec une corde, jufqu'à ce qu'il s'arrête & ne faigne 3 la p'i;lc°0rS ^ertei le pied deflolé à demeurer pour ne plus lever le fer, & luy laifïez un fiffiet tuai an / 50Ur ^goûter Thumidjté qui feroit reftée dans le pied, que s'il avoit quelqu'autre dans du quartier & que le fer le couvrît; il ne le faut pas ferrer à demeurer puis V 3 qu'il
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if8 LE PARFAIT MARESCHAL,
, qu'il faudrait lever le fer & le déferrer toutes les fois qu'on le penferoit, ce qui nuiroit au
Cheval ; il le faut feulement ferrer à quatre clous. Le fang étant arrêté, il faut bien eiîùyer le pied avec de la filaflè; & s'il n'y a point de
mal dans le pied, on mêle de la therebentine avec du miel & du tare autant de l'un que de l'autre fur le feu : on emplit le pied de cette compofition allez chaude, avec laquelle on imbibe des rouleaux de filaflè, qu'on appelle des plumaceaux, fufnfamment pour couvrir toute la foie, & emplir une partie du vuide, qui eli au deffous du pied, & le pied étant plein de ces rouleaux de filaflè imbibez de la fufditte compoiition par tout fous le fer que je lùpofe qu'on attache au pied à demeurer, il faut mettre les édifies de bois & une de fer en travers, enfuite par le paturon il faut bien emplir la fourchette avec des rouleaux de fi laffe bien imbibez de la compoiition, & en mettre comme par force dans ladite fente, afin que la tenant bien ouverte par ce moyen le talon fe trouve fort large quand la foie fera revenue." mettre un bandeau autour pour empêcher ces tentes de fortir de la fente de la fourchette. On peut auffi faire chauffer de la therebentine commune, & mêler parmy de la fuye de che- minée en remuant toujours, pour s'en fervir à la place de la precedente compofition, c'eft un tres-bon adftringent, car il ôte la douleur & refout. Beaucoup de Marefchaux croyeut qu'à force de preffer, bander & fort contraindre une
foie, ils empêcheront la chair de furmonter: ce qui n'eft pas affurément ; la ferrant trop > on la fera plûtoft furmonter par la douleur qu'on caufera au Cheval, on fera venir la flu- xion, ce qui attirera les defordres qu'on veut éviter; il faut feulement arreiter l'appareil fur lepetitpiedfanslebandernypreflèr, & affurément la fole en reviendra plûtoft & plus' belle, & ne furmontera nullement: on peut faire l'épreuve de ce que je dis, & on verra que la foie qui ne fera point prefféeny contrainte viendra mieux & plûtoft; c'eft la feule methode qu'on doit tenir à un pied deffolé, & tout ce qu'on fait au contraire eft mal ; quand on deflble un Cheval pour quelque infirmité, comme font des bleymes, clous de rue & autres, il faut apporter toutes les précautions que i'ay dit en deffblant; mais s'il n'a point de mal dans le pied, comme il arrive fouvent qu'on deffolé pour des formes, encaftelure, & autres; lors il faut ayant arrefté le fang, laver la foie avec eau dévie, puis faire un firffet à la corne fur la pince comme on fait aux Mulets. Le fîfflet n'eft autre chofe que de parer le pied en piuce de l'épaiffeur d'un écu blanc, qu'il ne touche pas au fer la largeur d'un doigt, pour égouter l'humidité qui ferait reftée dans le pied, attacher le fer à demeurer, enfuite un appa- reil avec therebentine, miel & tare ; le tout chaud & force filaffè, des édifies fur le tout fafls preffer la foie : cinq jours après fans déferrer, ôter l'appareil & mettre feulement de.la filaflè mouillée d'eau de vie, & continuer de laforte de deux en deux jours jufqu'à guerifon, ce qUI fera dans dix huit ou vingt jours au plus, s'il n'y a point d'autre mal dans la foie que de la* voirôtée. Ce n'eft pas que fouvent lors qu'on fait ouverture dans un endroit de la foie pour des
clous de rue, ou autre chofe, il ne faille fort preffer cet endroit, pour empêcher la cha<" de furmonter; ce qui ne manquerait pas d'arriver, car la foie étant feulement ouverte en unendroit, d'abord tout pouffe là, & il s'y fait une cerife, c'effà dire, que la chair apg" mente de la grafieur d'une cerife ou d'une noix ; mais ce n'eft pas la même chofe lors qu_on a deffolé, car rien ne pouffe & ne prefîè le petit pied, comme fait en cette occafion la Iole par tout ailleurs, hors vis-à-vis de l'ouverture qu'on a fait; Et cet exemple fait bien voir qu'il ne faut point preffer un pied deffolé, car ce qui fait pouffer à l'endroit découvert, eu que la foie preffe& contraint par tout ailleurs, hors en cet endroit ouvert, où l'on a mil'c peines d'empêcher de s'enfler; mais la foie étant ôtée, rien ne preffe, rien ne contraint» ainfi rien ne pouffera, & le petit pied demeurera en fon naturel, au lieu que fi vous le prel" fez, comme vous ne pouvez prefler par tout également, il pouffera & gagnera en quelque endroit. |
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. . P R E M I E R E P A R T I E. 15-9
j " "Rappliquer autour du pied le reftrainéïif cy-devant, fait avec fherebentine. & fuye Cha
cheminée cuits enfemble, & toujours remuer fur un petit feu pour empêcher qu'il 89.
fft, :net,te en grumeaux , jufqu'à ce que le tout fe foit mis en corps, & de la con- tance d'emmielure. Il faut couper le poil tout autour de la couronne bien
j5Cs 1 & tres bien frotter la partie où vous voulez mettre le reftrainctif afin de l'é- haufter, & ouvrir les pores du cuir afin que le reftrainctif pénètre. Ainfi une feule ap- P 'cation p rofitera mille fois plus que fix ne pourroient faire, fi on n'avoit pas apporté cette Précaution. -La partie étant difpofée de la forte, il faut appliquer chaud autour de la cou- onnecetadftringentquireflerrerafi.iffifamment, & nourrira le fabot qui eft toujours trop je'cc^ par les autres reftrainélifs; après l'application de celuy-cy, il faut de la filafïè par y*s y &uneenvelope fur le tout, & le lier avec du ruban de fil large d'un pouce.
^ ytiand la foie revient fans eftre ferme, s'il y a des bouillons de chair qui fouflent, c'eft 're ) que la chair furmonte en ces endroits ; il faut appliquer deflùs des orties broyées ou
[/, es? puis l'appareil par deflùs, qu'on arrefte avec desécliffes; fi c'eft en hyver qu'on
• a Point d'orties, il faut mouiller l'endroit qui pouffe trop avec de l'eau de vie, & de la
°uPerofe blanche pilée, ou de l'Egiptiac par deflùs , & un plumaceau de filaffe fur la cou-
fef°^e-' °u fur l'Egiptiac, enluite mettre l'appareil fur le tout; on peut aulfi fort à propos
£rvir de l'onguent de la Comteflè appliqué fur un plumaceau,« tout l'appareil par défias.
ò'ia foie en guerifîant, eft baveufe en quelque endroit, & même que la chair ne foit pas
^ ouverte de foie, le feul onguent de la Comteife donnera ordre à cela, en l'appliquant fur brf 1^ 'a *"°'e ' ^ la r'aifermira. Que fi en un autre endroit la chair furmonte, un peu d'alun ,1e en poudre, & de l'onguent de laComteffepar deflùs, & commuer de la fortejuf-
A a ce que toute la foie foit bien revenue, «qu'elle foit ferme. A faute d'onguent de la orntefîe, celuy du Schmit fera affez bien.
^1'a foie demeure trop long-temps à revenir & que le pied refte avec la chair vive fans
^ e la foie revienne, il faut y appliquer une herbe commune, dont les feuilles font tres- . j> atldes, qui a des boutons qui s'attachent aux habits : elle s'appelle glouteron ou barda- deff autrement oreille d'âne ; on broyé la feuille qu'on met fur la foie, puis l'appareil par tr ■"ƒ autresf°'s 'a fole pour eftre trop humide ne fe r'affermit point ; pour lors il faut y met-
.eue la filaffe toute féche fans autre appareil, ayant mouillé la foie avec l'eau de vie, car en ne refferre & raffermit mieux. de °'s la foie vient trop aride & trop féche; pour lors il faut y appliquer un appareil f rerr>olade; fi la foie ne veut durcir, & qu'elle ne s'atfermifle, mais danfe toujours l'a S r P°uce quand on y touche , broyez de l'éclairé, en Latin chelidonia major, & , Ppliquez fur la foie : elle defféche extrêmement, dans deux ou trois applications toutes ^ Vmgt-quatre heures, la foie fera r'affermie: que fi elle devenoit trop féche & trop ari- W n^iferoit boiter le Cheval,, il faut fondre du tare fur la foie, ou de la poix navale, Çft compofée de deux tiers de poix noire, & d'un tiers d'olive fondus enfemble.
Poh ^ a 3uel(3uefois des endroits fur le petit pied, aufquels la chair ny la foie ne veulent lt venir, alors il faut y appliquer l'onguent compofé comme il fuit.
Incarnati/.
c°nimneÌ un ^uart ^e uvre ^e therebentine de Venife, lavez-la jufqu'à ce qu'elle devienne
(j'a|-.e°u coton, puis mêlez-y fix jaunes d'eeufs, deux dragmes de mirrhe fine, «autant
lHj ■ > legout en poudre tres fine, battez & mêlez bien le tout eniemble, & vous aurez
qcamatif que les Marefchaux appellent un digeftif. Il importe peu pour 1s nom pourveu
qu'on
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i<5o LE PARFAIT MARESGHAL,
Ch Ap. qu'on s'entende ; il fera propre pour appliquer lur les endroits où on veut faire venu-'3
89. chair, comme auffi l'onguent de Mon fieurCurty, qui reiiffit très-bien à cela, en mettre
un emplâtre tout froid lùr l'os, & ne l'ôter que tous les deux jours ; il fera affurément reve- nir la chair : empêcher que le Cheval deflblé ne fe mouille le pied, & faites le féjourner a l'écurie jufqu'à gueiifon, qui doit eftre dans trois femaines tout au plus, s'il n'a point d'au- tre mal. SilefabotduCheval que vous aurez deffolé fe détache au poil il le faut traiter comme
nous dirons au Chapitre fuivant, pour un Cheval que l'apoftume a fouflé au poil. Il y a des Curieux qui fe fervent de certains fers qu'on applique fans clous, avec une bor-
dure autour, & une vis qui les ferre & ouvre: cette invention eft allez bonne pour un Che- val qui a le pied foible, ou qui ne donne pas le temps d'attacher le fer avec quatre clous, * qui fëcoiiant le pied dans le temps qu'on le veut attacher, jette bien loin tout l'appareil» mais ce fer dont la figure eli dans Federic Grifon, doit eftre fait exprés pour ce Cheval, * mieux fait que ceux qu'on voit communément. Mais le plus alTuré moyen eft d'attacher le fer à demeurer fi on le peut, pour ne pas éton*
ner un pied deffolé en le ferrant & déferrant fi fouvent ; car par exemple s'il y a une Bleyme au coin du talon, & que vous ayez deffolé le pied pour ce mal, coupez l'éponge du fer du côté du mal, & tirez vôtre appareil avec une édifie de fer qui prendra fous la pince du fer » & l'arrêtiez par l'autre bout avec la ligature : en un mot fi on fe peut paffer d'ôter & remet" tre le fer à un pied deffolé c'eft le meilleur, mais il y a des maux où l'on ne le peut & °]J ayant deffolé un Cheval, il ne le faut ferrer qu'à quatre clous pour la facilité de le penfer » de voir jufqu'àu fond du mal. Unjourdeffolant un Cheval d'un pied de derriere pour une forme, il fit un effort, &■
eût le nerf du jarret étendu & forcé, enfortequeleMarefchalcroyoit qu'il fe fût caffè Ja cuiffe, le mal du jarret m'empêcha de lever l'apareil qui étoit déjà mis fur la foie, & le fer appliqué à demeurer; crainte de nuire au jarret, en levant le pied deffolé pour le penfet» je laiffay le tout fix femaines entières fans y toucher, au bout de ce temps, la foie fe trouv* lì bien rétablie qu'on n'auroit pas crû qu'il eût efté deffolé, & cela par un feul appareil de therebentine, miel & tare égales parties. J'ay donné cet exemple pour defabufer ceux quJ fe font une affaire de guérir un Cheval deffolé, car affurément s'il n'y a point d'autre maj| dans le pied, un feul appareil le peut guérir- Mais toutes les précautions que j'ay donila cy-devant, font pour les pieds où il y a d'autres maux, pour lefquels on a ôté la foie. Des Fies ou Crapaux qui naiffent dans les -pieds des Chevaux.
CHAP. T TN fies eft une excroiffance de chair fpongieufe, Òtfibreufe, quelquefois en forme de
90. *~^ poireau: elle naift dans les pieds qui font forts, élevez, &creux, & qui ont l^ta"
Ion large, &prclque jamais aux pieds foibles, minces & plats : les fies viennent preWu toujours à la fourchette au haut, ou à côté, & s'ils paroiffènt ailleurs, c'eft ordinatemeli par nôtre faute. Sion les laiffe fort envieillir, ou qu'on les defféche avec des ouguem forts, on leur fait prendre une autre voye ; ils coulent jufqu'àu coin de la foie du taloO» des quartiers ou de la pince. La mefme chofe arrive quand on les penfc mal; on les ta* ■étendre & s'arracher au tendon ou au petit pied, lors il fouHeront ou monteront au poil, paroîtront à la couronne, & toujours avec pourriture & puanteur. Les fies font abreuve^ & nourris d'une humeur qui vient des nerfs; laquelle étant privée des efprits qui la mai1- tenoient pendant qu'elle étoit dans le nerf, degenere en un très grande pourriture, Q |
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b_ PREMIERE PARTIE. loi
-aucoup de peine-à vaincre, & caufe cette puanteur, parce que d'autant plus qu'une ma-C
re a efté parfaite, quand elle degenere de cette perfecìion, & qu'elle vient à fe corrom- pe^ J5?rs eîle eft tiitìniiTtent plus corrompue qu'une autre matière qui auroit moins eu de etif ,\ ^ ^difficulté de l'extirper eli: toujours plus grande, corruptìo optimi peffîma, p jrce qu'à moins que les remèdes foient bien appropriez & appliquez à temps; le Cheval
01 demeure eftropié. ,™;s fies qui paroilïènt dans les commencemens à la fourchette, rarement font boitter
£an ^Vaux: mais s'ils font mal penfez, defféchez, ou qu'on les ayelaiifé fort envieilîir
5i y donner remede, ils s'étendront pardeffous la foie & perceront au poil, s'attache-
p au tendon ou au petit pied, lors ils feront douloureux, ce qu'ils n'étoient pas'au-
i'a au^e des fies eft la même que celle des poireaux, c'eftà dire, ce fuc nerveux dont
yparlécy-devant, qui nourrit & engendre les poireaux.
£Q. s fies paroiffent comme j'ay dit, ou en forme de poireau, lors qu'ils viennent à la f rchette, ou feulement font difeernez par cette chair fibreufe& fpongieufe qui paroift j0 s'a foie, & en corrompt une partie pour avoir iffuë, afin que la nature, qui eft toû- i,. rs rage & prudente, puiffe évacuer par cette ouverture une partie de la matière qui
y luit. feî ^cs ^ont ordinairement l'égoût des humeurs corrompues du corps du Cheval qui
jçjetteW avec abondance fur cette partie, lefquelles humeurs quoy qu'elles ne foient pas Rnir • es qui ont engendré & fait naître les fies, nelaiiïent pas d'en augmenter la mali- en^ elles font quelquefois en fi gtande abondance, qu'on n'en peut tarir la fource, ny feâ et0Urtler le ruifleau qui en coule, en forte que les fies groffiffent furieufement, ils in- f nt & corrompent tout, & même le petit pied s'en trouve fouvent endommagé,
qu aIVeu de grofles jambes pleines d'eaux & de Poireaux, qu'on a travaillé à deiTécher: j *ud on en eft venu à bout il a paru des fies dans le pied, on a travaillé à extirper les fies, Jambe a commencé à rluer de nouveau & avoir les ordures qu'on avoit tant eu de peine à
torf^' A-t'ondeffëché une feconde fois la jambe ? les fies ont germé, & font reverdis ■a J; c°mme auparavant, ce qui arrive paticulierement aux vieux Chevaux qui ont les uibes rondes gorgées & fi endurcies, qu'on ne les peut en aucune façon defenfler ; ou à
Uxquiont une grolle jambe d'un reliquat de farcin. L'humeur corrompue de tout le
cetr^s .a Pris fon cours fur cette jambe, & s'évacue, par là fi on l'arrefte & qu'on defféche •* Jambe, l'humeur tombe fur le pied & forme les fies.
f0r^uand un Cheval a fupporté quelque temps un fies, lepied luy élargit, & devient dif- je > enforte que le pied devient fenfiblement plus large que les antres.
pied ^Cs ^u' Paro'^ent à la fourchette, & qui ne font pas attachez au tendon, ny au petit che '-ne^ont Pas boiter un Cheval tout auffi long-tems qu'ils ne touchent pas à terre en Cheîllnant' aufli y eft-on fouvent attrapé faute d'y regarder ; & à Paris les Marchands de p0uVaux de caraffe, n'acheptent jamais de Cheval de fervice qu'ils ne luy lèvent les pieds^ efbJ: Vc?'r s''î n'a point de fies, particulièrement à ceux de derriere ; & ils ne laifïènt pas d'y en re^'s ' Car il y a des Chevaux guéris des fies en apparence, aufquels trois mois après il Remèdes pour les Fies qui viennent aux pieds.
blanche e ^™1^ un fics' s'il y a des eaux à la jambe, il la faut guérir avec l'emmielure
le gCs \^a\la defenflera, ôtera la douleur & la chaleur, diffipera ces eaux qui abreuvent
' &S|ui empêchent qu'on ne le puifle guérir: Pour traiter les fies avec ordre, je
m-L X com-
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.36» . LE PARFAIT M A R E S C H A L,
Ç H A P- comrhenceray par ceux qui viennent à la fourchette, pour lefquels il n'eft pas toujours ne-
90. celiane de deiioler. Parez bien le pied où il y a un fies, afin de vous donner la facilité, avec vôtre bift<->rf
ou feuille de fauge, découper la foie tout autour du tics, tout aulîi long-temps que voii* trouverez du creus pardellous, carc'eft où font les racines ; & fi.vous ne traitez que i? - hauc du lies, vôtre cure iera imparfaite, car le fies court & s'étend -,. & quoy qu'il parouifr .petit au dehors ; il a de retendue fous la Iòle, je fuppoiè qu'il ne loitpas atuché au ten* don ny au petit pied- Ayant bien découvert le tout, prenex deux livres de miel, chopine d'eau de vie, Bf onces vevt de gris en poudre tres-fine , & pallèz au tamis de foye, lix onces couperose- blanche priée allez fin, quatre onces litargepilée tres-tin, & deux gros arienicen poudre ties-tine& pailéepar letamisfin, mêlez le tout avec le miel dans un pot de terre net, & fanes cuire furunties-petitfeu, en remuant fouvent juiqu'à ce que la compolitiou fort iùfnfamment épaule, & lors l'onguent étaut fait, mettez-en fur des plumaceaux, qu'il* en foient bien couverts, pour les appliquer fur le tics. Si en cherchant les racines vous avez fait venir du fang, ce qu'il faut évker autant qu'on
peut, mettez pour premier appareil, le reftrainciif cy-devant décrit, fait avec la mere* bentine&la fuye de cheminée appliquez-le tout chaud-fur tout le fies, ötdelaülaiie par ■deflus, & bien bander & édifier pour arrefter le fang, afin que deux jours après levant l'appareil, vous voyez bien toutes chofes. Le fang étant arreiîé, lors menez un appare» fur le fies avec l'onguent cy-deilus à froid, fur de la filalïè en forme de plumaceau, ôc bien .bander & éclilîèr le tout bien ajufté fur de la filalïè bien roulée , enforte que les tenie* que vousmettrex à côté du fies le foûtiennent, & ne le laiffent pas élargir, ne laida01 pas un recoin de la fourchette qui touche au fies, fans y mettre des rouleaux de filafie•*■ pour bien appuyer le tout que rien ne furmonte. Obfervez que la filalTè dont vous vous fervez, foitbien féche; que les plumaceaux otf
tentes foient bien roulées & fermes avant d'y mettre de l'onguent, même ileft neceila'r.6 qu'ils foient durs & bien ferrei: que vôtre Cheval foit établé féchement ; l'humidité t>ult fifort à ceite maladie f qu'elle en empêche laguerifon. Ayant levé le fécond appareil qui doit demeurer toujours deux fois vingt-quatre heures:,
nettoyez bien le mal avec de la filafie féche, & voyez encore s'il n'eft point refté de fibres o*1 -racines qu'il faille découvrir i puis lavez vôtre fies avec de l'eau fecoude, & pardeftùs "e l'onguent que je viens de décrire, que je nommeray onguent pour les fies; rebandez biep le mal, & édifiez comme cy-devant avec de la filalïè féche & nette, appuyant toujours Ie fies des deux cotez avec des rouleaux & des plumaceaux, &afin qu'il ne s'élargifle paS' prenant garde de bien édifier; car de l'appareil bien ou mal appliqué dépend une par" •de la cure. » En levant les appareils, avec l'efpatule, ôtez doucement les petits efearres, ouplut0 ,.
les pellicules que les onguens ont fait, fans faire que le moins de fang que vous pourrez* Si après une ou deux applications d'onguent, le fies n'eft pas allez relie; ré & qu'il reverdi le trop mêlez avec la moitié de vôtre compofition trois onces de très-bonne eau forte ? mêlez le tout à froid & le laiilèz agir l'une contre l'autre: enfuite fervei vous de cet on guent de même que vous avez fait de l'autre, & aflurément il refierrera le fies, & ne B gligez pas de bien mettre & bander l'appareil, toutes les deux fois vingt quatre heure • Après il fauj lever l'apareil, & le fi.es eli allez amorty, penlez-le avec le premier ongue°' & dans la fuite remettez- du fécond, félon que vous verrez qu'il faudra refferrer ou m^S. leschairs; ou Amplement deflècher; ilfautencela le conduite avec jugement & dil« tioa, & tout reüfiira bien, o^ |
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~ , PREMIERE PARTIE. 163
où r°UVe~nt " y a ^es endroits où la chair croît trop, il faut en ces lieux-là mettre l'onguent C h a
iihV ^au forte eft ajoutée, & quand il ne faut plus que deiîécher, il i'uffit de l'onguent tout Q0, P'e, & toujours bien approprier l'appareil, & bien bander le tout avec les édifies,
j «1 le fies eft attachéau tendon ou au petit pied, & qu'il ait communication avec luy, fs que vous le croyez guery d'un côté, il court, s'étend & va quelquefois depuis la fout- Cauft^U^Ues k*us 'e 1uar"er5 ^'^ ^aut f°uvent couper: le quartier étant coupé, les _ ■ JÎ1CS °u cautères en poudre ou en onguent, peuvent iervir pour faire tomber le tendon, rL,1,..erontles mêmes que j'ay ordonné pour les javars encornez; car fans l'ôter, on ne ^.guérir le fies. H je -e fces eft fort gros, comme i! y en a quelques-uns gros comme de petits œufs de pou-
Poi Ìrouvetres-à propos, après avoir bien cherché tout autour pour connoittre s'il n'y a ^ ïïtdevuidefouslafole, où les racines du fies font cachées, & après avoir tout coupé g, °ut découvert avec vôtre feiiile de (auge, qui eft un biiiory qui coupe des deux cotez, qu COurbé, prenez un bon boutoir bien tranchant, coupez tout le fics,-& coupez tant Vai Vous trouvez, de la pourriture, & méchante chair. Laiiïèz enfuite bien faigner le Che- pj\> Songez les éponges du fer, & liez le paturon avec une corde, afind'airelterlefang: qu>Sc°uyrez tout ce que vous avez coupé, deiel menu, & par deflus de la therebentine bien n a iait cu're avec *a ^u^e 'D'en P''^e ' *îu'^ *"aut aPPU(luer lur Ie C0UPé, avec de la filaiTe
fçj,1Ir'bibée du tout. Si le fang vient trop abondamment, que vous ne puilfiez poudrer de tres_[P'aye, mêlez le fel avec la composition chaude , bandez bien le pied, & l'édifies <je ia n avec urie édifie de fer en travers, pour tenir l'appareil, ce même deffènfif autour inn,„CQUronne, &laifiez vôtre Cheval de la forte trois jours fans le penfer, le tenant toû- JUer.s en lieu fort fec. xj'5r ^cs eft aux pieds de derriere, comme ils y font prefque toujours, il faut avoir foin
pas5r 'nceftàmment la fiente que le Cheval fait, de defious fes pieds, afin qu'il n'attire "Urnitité, quieftabfolumentcontraireàcemal.
l'çAUand vous lèverez l'appareil, vous nettoyerez bien le tout avec de la filafiè féche & a^P^de fort doucement, puis mettez de l'onguent avec des plumaceaux, le tout bien Co e&corripreiiëavecl'éclhTedefer, il ne (èra plus befoin de reftraindi f autour de la f5Ur,°nne. Deux jours après ayant levé l'appareil vous verrez la couleur de la chair, qu'il l'0 'aver avec eau feconde, & félon qu'il fera befoin, fi c'eft de manger la mauvaife chair, dro§Uent avec l'eau forte, & continuer quelques jours le même appareil, & fur les en- 5.^ °ù la chair eft belle l'onguent tout fimple.
p]0'e Cheval eft délicat, il peut perdre le manger; ficela arrive, attachez à fon filet une m0-e Spurmande, & luy donnez de bons Iavemens avec le policrelte, & à manger du fon Si 1 lì c°ntinuez de la forte, le Cheval ne perdra plus l'âppetit, qui eft un grand point.
Corp^^eft attaché au tendon ou au petit pied; le remede le plus aflùré eft de defioler, à dire 'e *'""$ enfeigné cy-devant, puis penfer le fies de la maniere que j'ay prefcrit, c'eft <J0ri ' en jouant du razoir s'il eft neceflaire, ou avec les cauftiçs pour faire tomber le ten- dre U 1UlHe, mais par tout oùje puis employer le razoir, je ne me fers pas de cau- <Je<JOuPfrceÇu'on voit ce qu'on fait, on vafi* avant qu'on veut, & on ne caufe point tant tod^yi s'il y a efquille du petit pied à tomber, il faut y mettre un bouton de feu plû- y aJQ^ des cauftiçs: je me fers auliî, pour faire tomber une efquille, de l'Egiptiac en îiiêléavant du mcre» ou de la couperofe blanche; je me fers aulïï du borax en poudrede- Les e C " efprit de vin-
^"Jfler autet[esv'olens font dangereux aux fies, car ils renvoyent les matières & les font efqu'ilj a^P°il 5 & font bien du defordre, ils mordent l'os du petit pied, il en tombe des
s Pms longues à fedétacher, que le fies ne feroit à guérir.
X x Quand
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164. LE PARFAIT 'M ARESCHAL,
C H A p. Quand on veut guérir un fies, il eft tres à propos pour faire revulfion, de faire manger
90. au Cheval tous les jours du foye d'antimoine dans du fon mouillé, afin de confommer une partie des humeurs qui tombent fur le mal ; car comme il ne fòuffce rien d'impur, il diru- perà tout ce qui peut engendrer cette humeur qui abbreuve & nourrit le fies. La cure achevée, pour plus grande précaution, quoy qu'on puifle s'en palier, il faut
barrer les veines dans les pâturons du pied qui a le fies ; car comme ces deux veines du patu- ron fourniflent une grande abondance de fang au deffous du pied, & plus qu'il n'eft be' foin ; fort fouvent il fe change en pourriture & en matière : ainfi en barrant la veine on cou- pe chemin à la nourriture du fies, qui fera guery fans retour, quoy que fans ce barrement de veine la cure ne laifle pas d'eftre bonne. Beaucoup de Marefchaux répugneront à cette opération, parce qu'elle ne leur eft pa*
familière, & vous difluaderont toujours de la faire, mais elle n'eft pas perilleufe; verità' blement le cuir eft fort épais, en cet endroit, mais on ne peut eftropiec un Cheval, à moin* d'y tâcher tout exprés. Que fi les Marefchaux, par de bonnes raifons à leur mode, vous veulent perfuader, ou qu'il eft inutile de barrer les veines, ou que cela peut nuire au Che- val ; concluez que le Marefchal ne fçait pas faire l'opération. Lors que vôtre cure eft faite, que la chair eft belle & nette par tout, qu'il ne paroift n?
racines ny pourriture, & qu'il refte feulement un grand creux dans le pied au droit de la fourchette, ou ailleurs, par la quantité de chair qu'on a coupé ou mangé, lors faut ha- cher de la filalTe ou vieille corde, & piler de la poix-refine, mêler enfembîe, & de cela poudrer toute la playe : elle fera revenir la chair fi on met de la filaffe par deffus, & qu'on ne penle le pied que tous les deux jours ; que fi la chair venoit trop, comme il peut arriver après une ou deux applications, il la faut laver avec l'eau feconde, & par deffus la filaflc hachée & la poix reline pilée, & fur le tout de la filaffe féche & des écliffes, cette eau rel" ferrera ces chairs qui gagnent trop. J'ay veu fouvent que les Chevaux qui avoient quatre fies, un à chaque pied, com.me
on les traitoit, il en gueriflbit trois facilement, mais le quatrième a efté prefque toûjour* incurable, parce qu'on a repouffé l'humeur des autres, qui eft toute aboutie à ce feul, ce qui le fait reiîfter aux remèdes. . Lo-fque la chair eft revenue par tout, il n'y a qu'à fecher avec de la poudre de tartre car
ciné, qui fera une croûte qu'il ne faut point ôter jufqu'à ce qu'elle tombe d'elle-même» puis mettre un reftrainciif lequel fera fait avec de la chaux vive en poudre démêlée av'eC l'eau feconde, ou l'eau de vie, le tout reduit en pâte, ou au défaut un reftrainciif noir ^ tout le pied, ce qui fera revenir la foie & la fourchette, à laquelle par les ferrures on don' nera la forme qu'elle doit avoir; & le Cheval fera bien-tôt en état de travailler : Ilyadaö* cette cure à oblèrver la propreté, l'exaótitude, & le jugement, pour changer & appliql,er le remede qu'il convient, félon quejel'ay ordonné. On peut traiter les fies avec le feu, c'eftàdire, après qu'avec le razoir on a ôté tout c
qui eft de gros & d'élevé, avec un couteau de feu on brûle tout le fies, & on le mortifie c forte que le fang s'arrefte parla brûlure, puis on met fur le mal des plumaceaux aveC./re bonne huile laurier pour ôter la douleur de labrûlure, on ajufte bien l'appareil & on l'écUn commejel'ayenfeigné: On laifle l'appareil de la forte deux jours, &lelavanton nett0^j bien le fies avec de la filafle féche, puis avec l'efpatule on voit fi on peut ôter l'efcarre, on remet de l'huile laurier comme auparavant ; lors que l'efcarre eft tombée par deux 0 trois appareils d'huile laurier, on brûle de nouveau le fies tout de mefme qu'au premi coup, &fionnelapasaflèzbrûlé la premiere fois, on continue de cette maniere 3u^?y ce qu'on voye la chair nette, belle ce naturelle, lors il n'y a qu'à deflecher comme je » a> enfeigné. jj |
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T1 . PREMIERE PARTIE. i6f
„u Y a des perfonnes qui approuvent plus cette methode que l'autre avec les onguens: il Chap-
j,Vrayaufli-qa'elk va plus vite, mais les fies reviennent & repouffeut enfuite, & le feu a 90. Clement altéré le cartilage qui foûtient lafourchette, qu'on ne peut plus guérir les fies, ny re5'efeu, ny autrement: c'eft ce qui m'eft arrivé, & c'eft ce qui m'a fait quiter l'ufage ui£u aux fies, comme je l'avois enfeigné dans les précédentes imprelïions de ce Livre. , f out homme qui voudra traiter un fies avec des cautères ou cauftics violens, n'en vien- °ra Jamais à fou honneur, ilrenvoyera l'humeur d'un côté à l'autre; & quand il croira aI°Ir,extirPé le fies d'un côté, il le verra reverdir de l'autre côté du pied, &mêmc le fera attacher au tendon, ou au petit pied, cequineleroitpas arrivé, s'il s'étoit fervi des on- guens qui fervent pour arrefter les eaux, defquels il y en a pluiieurs dans ce Livre, ou au- . r^s > y mêlant de l'eau forte quand ils n'ont pas allez de force ; mais jamais ne vous fervez e cautères ou cauftics, ouafturement vousnereiiffirezpas.
d 'ille fies eft attaché au petit pied: il faut faire tomber l'efquille, enfuite le mondificatif u Docteur, ou l'onguent Apftolorum, dont vous vous fervirez, & penferez le mal par en
», reflerrant toujours le haut. Je pourrais alléguer beaucoup d'exemples des chofes qui
e«mt arrivées enfaifantpenfer des fies ; mais ce que j'en ay dit fufth.
Des Encloüeures, Clous.de rué, Retraites, CT Chicots,
XJ^EEncloiieure, qui eft tres-peu de chofe, étant négligée, peut devenir un grand CHAP.
. , "toi: avec de l'huile chaude on en guérira grand nombre, & avec beaucoup de re- OI.
«eues appijquez foigneufement, on aura fouvent bien de la peine à fauver le pied d'un pi' ü ne faut donc jamais negliger une Encloiieure quelle qu'elle fok. Val rr s un Marefchal en ferrant un Cheval, le pique enforte qu'il s'apperçoit que le Che-
^i teint quand il frappe fur le clou : le remede eft d'arracher le clou, & quoy que le fang °rte par le t*^.-, :uuin.>^l.;nJ«i' ;i fontfi>nlcmpiit nVn nninr mettre en ce Dofte. & ne
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^.^.cequileftencloiié, c'eft à dire, ou que le clou preflc la veine, ou qu'il a touché le
brocrF°Ur ^cavo'r de quel clou il eft prefie, on leve le pied qui boitte ; & on touche avec le le p:„ ?\r ^Ur celuy qui ne boitte point, pour connoiftre fi le Cheval eft turbulent, s'il remue chgra r terre quand on touche delïus, afin qu'enfuite on puifie'mieux juger quand on tou- 9uin s-'6 ^ boiteux, pour connoiftre fi le Cheval y a du mal : enfuite on leve le pied dont^i K°'-te P°mt > & avec *e brochoir on frappe doucement fur la rivure des clous du pied celuv • f,e' & lors qu'on apperçoit le clou qui le fait feindre davantage, on juge que c'eft de de ^' *'ulc0mmode ; fi c'eft au pied de devant, il fera encloùé au talon ; fi c'eft à ceux IlfaiTJ; Ce ^era a 'a P'nce Pre^lue toujours.
''endt• f .errer le pied, & avec les triquoifes prefter tout autour, & quand on preflera fnent 01t ou il eftencloiié, fans doute il voudra retirer le pied, & feindra extraordinaire- s'ilva ,rant'e Pted encloüé, il faut remarquer aux clous qu'on tire, s'ils font coudez,
lecoudeUequePaille' &fiIefang' ou l'apoftume fort par le même trou: s'il étoit coudé, ellepreiT>OUVO'tPre^r^aveme' & faire boitter ; s'il y avoit une paille détournée à côté, teftéedan^eUt" elaC^a'r' oü^vemei ccparfoisonconnoiftau clou que la paille eft ^ans le pied 'e(^'• Ce qu' auva's ' carona de la peine à la retirer, & tant qu'elle eft Qj jamais le Cheval ne peut guérir J fi le fang ou l'apoftume fort par le trou, on X 3 fÇait
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i<56 LE PARFAIT MARESCHAL,
C H a P. fçait où eft le mal : Ayant connu l'endroit où eft l'encloueure, il faut avec la corne du bou-
91. toir fouiller &creufer le plus avant qu'on pourra; puis avec la renette fuivre toujours le trou, pour rencontrer l'extrémité où le clou étoit rivé fur la corne; fi en creufant, vous allez jufqu'à ce trou, fans trouver le vif, & fans qu'il y aye aucune douleur, il faut pren; dreun clou, <$tprefter à côté au dedans du pied où eft la veine avec la pointe du clou; & fi vous voyez que le Cheval témoigne fentir de la douleur, quand vous preflèrez de la forte» il ne faut pas découvrir davantage, mais y appliquer le remede. Si le Cheval ne témoigne point de douleur dans ce creux que vous avez fait, c'eft une'
marque allurée que ce n'eft pas l'endroit de l'encloueure, puis que vous voyez l'entrée & 1* fortieduclou, fans y trouver ny douleur, ny matière. Souvent les Chevaux qui ont le pied charnu, c'eftàdire, la corne du fabot déliée, ou
le talon foible ou ferré; boittent les jours qu'ils ont efté ferrez fi fort, qu'ils ont peine à le foûtenir, ils fe affermiflènt d'eux-mêmes. Les Chevaux Anglois font plus fujets à cela que les auttes Chevaux. Ceux qui ont le talon ferré, pour peu qu'ils ayent les clous brochez haut, boitent, Ce1
n'eft pas qu'ils foient encloüez, mais c'eft que les clous font trop prés du vif, & leprefTant caufent de la douleur: le repos les peut rétablir. Souvent un clou pour eftre coudé dans un pied gras, fera boiter un Cheval, quoy qu'il
ne foit pas encloüé ; & fi on tarde trop long-temps à ôter le clou, bien-tôt la matière s'y formera, & il le faudra penfer comme un Cheval encloüé. Si la matière eft formée, onlafaitfortir, puis on jette dedans de l'huile toute bouillan-
te, dans laquelle vous aurez mis un peu de fucre,& l'on bouche le trou avec du coton» puis il faut r'attacher le fer à trois ou quatre clous, & emplir le pied avec de laremoladeJ ce qui attirera la chaleur du pied dansja foie, empêchera la matière de monter au poil, & ôtera la douleur & Tétonnement : de plus il faut empêcher que le Cheval ne fe mouille le pied, appliquer un reftrainétif autour qui fera noir, rouge, ou blanc, & l'on continuera à penfer le Cheval tous lesjours jufqu'à ce qu'il ne boite plus. Le remede fuivant eft très-bon aux encloûeures : d'abord que vous avez ouvert l'end roit
piqué, jetrez de l'eau vulnéraire toute froide dans l'endroit, du coton par deffus : dans deux applications de vingt-quatre, en vingt-quatre heures, le Cheval fera guery ; fivousn'e- ftespasen lieu commode pouravoir de l'eau vulnéraire, ayez de l'onguent nommé Poii" pholix, tous les Apoticaires eu ont; faites-ïe chauffer & en mettez dans le trou de l'en- cloueure: penfez le Cheval tous lesjours, dans peu de temps il fera guery, s'il n'y a que le feul mal fait par le clou. 'Si vous n'avez ny l'un ny l'autre, prenez du brunella où du mil" le-feuille, pilez-la, & la mettez dans une cueillere de fer avec du vinaigre, faites-la bouillir cinq ou fix bouillons en la remuant deux ou trois fois, puis verfez le vinaigre tout chaud dans le trou de l'encloueure, & remettez le marc par deflus, & continuez jufqu» guerifon. ^ , Je pourrais vous donner mille remèdes pour les encloûeures, maïs il n'y en a point de
plus excellens que l'eau vulnéraire, lePonpholix, & l'huile de. Merveille: fes vertus font fort connues pour guérir tres-promptement toutes fortes d'encloiieures. Je n'en diray rienicy, me refèrvant à en parler en donnant fa description, comme auffi l'ufage de celle degabian. Il y a des Chevaux qui ont le talon bas, lefquels en marchant par les pays rudes, fe f°u*
îent la fourchette, enforte qu'ils boittent tout-bas-, & on eft bien empêché à trouverJ«" mal ; car on ne croit pas que la fourchette aye pofé à terre, & on cherche dans le pied_> dans le boulet, dans l'épaule & ailleurs, le mal qui eft dans la fourchette, foulée &me«" trie par les pierres, ou par les mottes, ou gafons trop durs: on connoîtra ce mal en |
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0n . PREMIE RE PARTIE.- 167
^ue Ia fourchette branle, & la matière fe forme au deffous, laquelle il faut penfer comme C H A p.
rie tticloiieure, faiïant pénétrer les medicamcns par le talon, entre la fourchette & le 91.
Petitpied, & fur la fourcnette mettre de doùs reitramâifs, faits avec chaux & eau lëconde, u des reftramcîifs noirsraitsavec fuye, vinaigre, & blancs d'oeufs, & continuer de la
°rte &os arracher la fourchette,, le Cheval guérira: la feule difficulté qu'il y a, c'eftde
onnoiitre le mal, car enlinte d.n'elt pas mai aué à guérir.
1 ouïes ies nert,es vaiaoraiifis guériront une encloiieure dans le commencement ; par
f^emPle, .le curage, la iabme. la verveine, f anitoloche, la véronique, l'agrimoine, la
s rpentine, i'e petit muguet, le üedoasia, l'oprnogloiïon, & quantité d'autres : il faut
tUervircommejeviensdediiedü/'nm^rf, & du mille feuille avec le vinaigre: J'enay
£••".lcy cette quantité, afin que d'abord que vous aurez, une enc.oüeure, vous en puiffiez
Cl'ernent rencontrer quelqu'une ; fi vous n'en connoiiièz aucune, ayez des onguens pro-
pres a cela. n,^'eft une allez bonne memode, lors qu'une Encloiieure ed recente, quel'apoftume
^." eft pas, encore formée, de découvrir le trou, comme nous avons dit, & y mettre de- le ?,sd-e l'efprit de vitriol tout froid, c* boucher le trou avec du coton, & referrer d'abord Cheval à demeurer : que a'il vient à reboiter, le déterrer & le penfer encore avec l'efprit mVu;r'ol, comme auparavant, & dans peu il fera guery; le t'onpholix eft un tres-bon re- jj ede pour les bœufs, quand ils font bleffez dans les pieds, comme il arrive que les La- j^reurs maladroits fourrent la règle de leurs charuës dans les pieds de derriere de leurs tov k' Ce ^u' Peut lcs e^roPier » ils en feront garentis, fi ayant ouvert le mal, onlenet- tiau Cn avcc du vin chaud > & Puis f°nare du Ponpholix dedans, & boucher le trou, con- erjufqu'àguerilbn. Des Clous de ru'éy ou Chicots.
J^,£ tracas des grandes Villes, fait qu'il y a beaucoup de vieux clous qui demeurent dans CHAP.
f ■ jesruës, & fouvent les Chevaux fêles enfoncent dans les pieds, un cocher doit avoir ' &a* ^lri d'abord qu'il voit boitter un Cheval, de mettre pied à terre pour luy arracher le clou, j^Pêcher qu'il ne s'enfonce jufqu'à la tefte, comme il arrive fort fouvent.
des ? ch'C0C!> & prennent dans les tailles nouvelles, les Chevaux s'enfoncent dans les pieds aut Cclats de bois, qui percent fa foie, & vont par fois jufqu'au p?tit pied; lesuns&ks ■p5,s caufent fouvent de très-grands maux & de longue durée-
che d ^ue ^on apperçoit qu'un Cheval apris un clou, ou un chicot: il le faut arra- *èrd' ^s'lle'i fort du fangc'eft d'autant mieux, & s'il n'en fort point, il ne faut paslaif-
d'v c°ntinuër voltre chemin fi le Cheval ne boite pas ; mais s'il boitte, le plus leur eft fondmettre remede tout à l'heure, fi on le peur i c'eftàdire, tirer le clou ou chicot, & fte e de la cire d'Efpagne, & la 1 ailler tomber deffus pour boucher le trou, afin qu'il Chç netre ny gravier, nybouë', & de cette forre vous pouvez conduire fans péril yoltre de v? •' iuClu'àceque vous foyez en lieu pour y mettre de l'eau vulnéraire, ou de l'efprit P0n'."0.1' & l'appliquer tout froid : que fi vous n'en avez pas, vous pouvez y mettre du krnal-°llX' fouvenc i! m'eft arrivé 1ue la feule application de la cire d'Efpagne, a guery des c flleCuevalDO>te encore quand vou? ferez arrivé au logis, fervez-vous des reme- 5veccT ffus' ou de bonne huile de Merveille, ou autre bon onguent, bouchez le trou Hdr'011' une bonne remolade fur la foie, & fi le elou eft grand un reftraiuctif au- ou fabot à la pince feulement, & continuez à le penfer de la forte jufqu'à guerifon. |
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ïó3 LE PAR-FAIT MARESCHAL,
G h A p. fi vous y donnez ordre au commencement du mal : quand il boitteroit beaucoup, le Che*
92. val pourra guérir, fi le petit pied ou le nerf ne font pas piquez. Si le niai eft invétéré, il le faut découvrir avec le boutoir, puis fonder avec une plume
modeftement pour en trouver le fond, fans meurtrir le lieu avec la fonde, comme la plut' part, qui avec la fonde font plus de mal qu'il n'y en a déjà: enfuite faites chauffer dans une cueillere de l'huile de Merveilles, dont nous donnerons ladefcription, ou de celle de Gabian, ou quelque bon onguent chaud, & les jettez chauds dans le trou, puis bouchez avec du coton, & pardellus une remolade, & de la filaffe & des éclifles, & continuez àlepenferdelaforte tous les jours, jufqu'à ce qu'il ne boite plus. * Tous les jours lors que vous penferez le mal, ayant débouché le trou, il faut obliger
la matière à fortir s'il y en a, enpreifantlafole, tout autour du mal avec le pouce, &m.e- me le paturon au deftus des talons, puis appliquerde nouvelle huile ou autre choie. La feconde fois que vous penferez vôtre Cheval ; oblèrvez en luy débandant le pied, «
la remolade eft fort defféchée, ce qui dénoteroit grande chaleur, puis ayant ôté latente» s'il fort des eauxrouffes, au lieu de bonne matière blanche bien liée, c'eft une mauvaise marque; lors mefme que cette matière eft jaune, &fetrouve congelée; puante, &dure comme de la graille de bœuf, c'eft une humeur nerveufe, qui ne dénote rien de bon, & prefque toujours le nerf eft piqué. Comme cette matière eft fort puante, elle dénote une grande corruption : il faut fans hefîter ddïoler, & mettre de bons reltrain&ifs, à la pince, & aux quartiers feulement, & point au talon ,\ où au contraire, il faut appliquer un mo\" ceaude vieil oingt ou de graille, bien charger toute la jambe avec de la lie de vin, mêlee avec du vinaigre ou de l'onguent du Duc pour empêcher la fluxion, ne point donner d'à' voine au Cheval, mais du Ion ; & fi la matière qui fortira de la playe, continue à n'clfre pas comme il faut, c'eftàdire, fi ce font des eaux rouifes, ou de cette apoftume endur- cie & congelée qui eft fort puante, & avec tout cela le pied ayant de la chaleur, & fi 'a jambe enfle, lors il faut s'aiïùrer que le mal fera de longue durée & dangereux. Et ce fera un grand bon-heur, fi la matière ne le forme pas en quelque partie du pied qui fera enfuite peut-eftre deflbuder le fabot à la couronne, & perdre le Cheval. Pour empêcher ce defor" dre: il faut outre le vieil oingt ou les remolades gralTes qu'on amis dans le paturon pouf attirer les matières en cette partie, comme la moins penlleufe, donner dans le paturon au derriere d'iceluy, jufqu'à un pouce prés de la couronne, environ une douzaine de poiu' tes de feu, & percer le cuir, afin d'évacuer par là les humeurs, appliquer fur ces pointe* une bonne remolade, 'ou bien de la therebentine, du tare & du miel parties égales chaui' fées enfemble, de la filafle par deflus, aiïùrement cette opération foulageia le Cheval- Que fi, fans donner des pointes de feu, la matière fe forme dans le paturon, vous coH' noîtrez en ce que le paturon s'enfle & durcit, & le prefiant vous voyez fortir la matière Pat le mal qui eft dans le pied : fi cela continue & que la matière paroiffe au pâcuron, il faudra percer jufqu'à l'endroit où la matière eft formée, & palier un feton au travers, fi vous p"u' vez: lequel pour le bien faire droit doit eftre de plomb, empliiîànt bien les endroits de la filafie imbibé d'eau de vie, dans laquelle on aura mis de l'aloëspourrefifteràla corruP" tion. On n'eft pas toujours obligé de pafler un feton, particulièrement lors que tous'e trous ne fe rencontrent pas vis-à-vis l'un de l'autre, & qu'il y a du détour à faire: fi cela eft on penfe les deux trois fans fe fervir du feton. Lörs que le mal perce dans le paturon il n'en eft pas plus mal, au contraire le pied en r
çoit du foulagement : j'en ayveu percer en deux & trois différents endroits, pourveu *lu ce ne foit pas à la couronne, il n'importe, & même la douleur du pied diminue- . Notez que fi le mal eft grand, & qu'il y doive avoir un renvoy, c'eftàdire, que
matiere-'doive par.oître au poil ou au .paturon, il vaut mieux que ce foit au deflus du tal |
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dans ■ PREMIERE PARTIE. tóo
fabo^ ^1^?^ «"!«*«> parce que l'endroit n'eft pas fi dangereux de faire tomber le CHAP.
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p. s lite eft pour cette raitonquej'ay recommandé de n'y point mettre du reftrainclif, 92
aenV .t;_..- _.>. ir de la pince, & des quartiers, & non au talon, afin de deux jrand foin à ces maux, de laver la playe avecefpritdevin, |
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irrrie & aloè's, pour empêcher la pourriture, ou la corruption qui gagne toujours trop,
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' ^ e^ a quoy il f ;iu beaucoup travail 1er. , .... . ■ ■ ..
Voi > ^°n a ProPos lorsque vous avez penfé un Cheval pendant quelques jours, &que
pj ,s ny voyez aucun amendement, de faire une bonne ouverture, elle foulagera le au ' donnera lieu au remede de mieux agir; j'ay veu fouvent par cette methode qu'on gran^^011? diminué la douleur que le Cheval fouffroit; car quoy que l'avantage foit allez clou H ne pas faire une grande ouverture dans le pied, & par le même trou qu'a fait le j de penfer le mal, & le guérir comme on le pourrait faire, neantmoins il peut retar- ti Quelquefois laguerifon, car fouvent la grande ouverture eftant faite, le Cheval n'a plus Ch te ^ar ^e foulagement qu'elle a donné au pied : on peut enfuite deffecher la playe quand le ^val ne boite plus, avec de l'alun en poudre, ou un reftrainclif, comme nous avons dit. du K c^ou de rué'ou chicot eft en un endroit fort dangereux, comme au bout & à côté faL^ut de la fourchette,& perce dans le petit pied, il faut mettre un reftrainclif autour du jaj ' & un morceau de vieil oingt au defTus des talons, au paturon, & laremo- av dans la foie, il faut charger toute la jambe, & toute la cuiffe,, lì c'eft derriere, lie d ■ ^a ^'c ^e VU1 & du miel, ce qui fe fait en cette maniere : on fait cuire la aJoûi-e V'n' 5uan^ e"e commence à s'échauffer, on l'épaiffit avec de la farine, puis on y les: e Ur>e livre demielouplus, & du tout chaudement on charge la cuiffe malade tous cnu u^si ou bien avec l'onguent du Duc, afin de fortifier cette partie, & empêcher la b0r(j fs humeurs, qui eft une précaution tres-neceflaire pour faciliter la cure; car d'à- qUe, ^ une partie eft affligée, la nature fe décharge fur cette partie, & bien davantage lors j.a Pente naturelle y eft, comme elle elt toujours aux parties balles.
3U p~* tres-expedient aux grands maux de pied cautèz par les clous de rue', de donner & le 1 Val ^ails ^u ion mouillé deux onces de foye d'antimoine en poudre fine un jour, Jour demain une once de poudre cordiale auiïi dans du fonmoùillé, &letroiiiéme éc ^ luy donner ny foye d'antimoine ny poudre cordiale, pour laitier agir la nature dit d ^as troP charger de remèdes, le quatrième jour recommencer comme nous avons con^ar Ie foye d'antimoine, le lendemain la poudre cordiale, puis un jour de repos oc b(j£r''lu^ cet ordrejufqu'à ce que le Cheval foit guéri, ces poudres qu'il prendra, contri- ]eSdnnt a diffiper l'humeur qui tomberont fur le pied, enluy purifiant le fang& même el- I, feront de l'apetit.
fe fac| toûjours bon d'appliquer des reftraindtifs, quoy qu'avec ces eaux ou huiles on puif- k'eflu rnent s'en palier, lefquelles fouvent font fortir des morceaux de fer reliez dans la
oflenf6' ^ gueriffent prcfque toûjours les maux, où le petit pied, ou le nerf ne font point
re ï,?'1 ' ^ans qu'on foit obligé de deffoler un Cheval, ce qu'il ne faut pas craindre de fai-
'p^rs SU'il eu neceffaire. * .
fe, jj fexeniple, fi l'os du petit pied eft piqué bien avant, la cure fera longue & facheu-
qu'en 5u^Prefque toûjours qu'il tombe une efquille: le plus affuré eft de dellbler, quoy
domeua ,nt u"e bonne ouverture il puiffe guérir. Or fe réglera pour cela au mal & à la
terre r^u'onc°nnoîtra que le Cheval fouffre; fi par exemple il n'appuyoit point le pied à
virigt'ou fort légèrement, & feulement avec la pince, il ne faut pas hefîter à deffoler,
Par iajatre heures après, car la matière peut foufler au poil, & la fièvre y eft toûjours
de ja b|°^leur clu'ft fouffre avant qu'on l'aye deffolé: On juge auffi de la profondeur
etieure par la longueur du clou, ctceluy qui l'arrache , fçait de quelle maniere il
iom- I- Y étoit
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LE PARFAIT- MARESCHAL,
Ch a p. étoit entré, c'eftàdire, ou tout droit ou de travers •■ un peu d'application le faitjugcrai* Qi. fément, Couvent melme après avoir deflolé, on ne voit pas ramendement qu'onavoit efperé, à caufe que le clou a pénétré ou a éclatté l'os du petit pied. 11 eft «ertain que lorsque vous traiterez un Cheval d'un clou de rue ou d'un chicot, qu'
fe traitent l'un comme l'autre, & que vous vous fervirez de l'eau vulnéraire ou de l'huile de Merveilles ou de Gabian, lì au bout de dix jours il n'eftguery , fans doute il y a quel' que corps étranger dans le petit pied, ou le mefmè petit pied eltbl elle, c'eltàdire, qu'1 tft piqué ou tendu & éclatté : vous le connoîtrez en ôtant la tente, la matière vient d'a- bord; mais le liing luit en abondance, & cette quantité de fang eft prefque toujours une marque qu'il tombera une efquille, fi le petit pied ne tombe pas luy-même. Vous Ie connoîtrez encore mieux en fondant délicatement avec la fonde, vous trouverez le trou dans le petit pied, il faut d'abord faire une bonne ouverture, afin d'eftre le maiftre du mal & d'alléger le pied, le penfer avec'du lucre en poudre, del'eaudevie&alocs : car lors qu'il fort beaucoup de lang, en vainfondrez-vousdesonguens&de l'huile, ils nefe* roient aucun effet, il faut du lucre fur le mal avec ce que j'ay dit, & bander fort la playe pour empêcher la chair de furmonter & de trop croître : la feconde fois que vous penfereï !e Cheval, coupez avec le biftory toute la chair, afin de voir le fond du mal, quelque abondance de fang qu'il vienne, il ne faut pas s'en étonner, mais bien bander l'appareil pour l'arrefter : mettre ce que j'ay dit cy-delfus, furie mal, & continuer tous les jours à penfer, en réfutant à la corruption le plus que vous pourrez, mettre de bonnes retnolades fur la foie, & bien charger toute la jambe & la cuiffe comme je l'ay enléigné-, une fois tous les jours. s En penfant un clou de rue s'il vient du fang abondamment quoy que vous ne fafTiczpaS
plier le boulet en tenant le pied, & que vous agilfiez doucement en tirant latente, je n'a* rien trouvé de meilleur, que de ne penfer le Cheval que de deux jours l'un: fi au bout de deuxjoursen lepenlant, il vient encore dufang en allez grande quantité, penléz-lecnco' te avec de l'eau de vie & du fucre, &foyez trois jours à le penfer: s'il vient encore du fang au bout de trois jours, foyez quatre jours fans le penfer, & s'il vient encore du fang au bout des quatre jours, foyez cinq jours & vous verrez qu'il ne viendra plus de fang, après quoy vous le penferez tous les jours, ou tous les deux jours félon le belbin : je me fuis bien trou- vé de cette methode pour empêcher que le fang ne vienne; car le fang empêche les huiles» les onguents & les poudres d'agir, ainfi le plus qu'on peut l'arrefter, c'eft le meilleur- Il eft bien plus allure dans les maux de pied de couper avec le razoir ou biftory, que de
manger les chairs avec des cautères, car outre la douleur qu'ils caufent fouvent, ils ren' voyent la matière & font foufler au poil ou dans le paturon ; mais ayant coupé pour une foi* pu à deux reprifes, comme vous le jugerez à propos, vous voyez le fond du mal tout d'uO coup, car quoy qu'il vienne abondance de fang, mettant delîùs de la therebentine chaude aveedelaniafle, & bien bander le tout, le fang s'arreftera aiïez, puis levant l'aparcil atf bout de deux fois vingt-quatre heures, vous voyez le fond du mal, auquel vous agio** comme nous avons dit ; ou comme nous dirons cy-aprez. Il peut arriver qu'au lieu d'un trou où le mal fera, il s'en fera deux & trois à côté de
la fourchette, & même qui auront communication dans le paturon: ficela arrive, il f*?1 couper tout le cartilage qui forme lafourchette, & emporter jufqu'au fond du pied, an11 de pouvoir voir le fond du mal, carcen'eft pas le tout d'avoir deflolé, fi le mal eft ^ deflbus du bout de la fourchette jufqu'au petit pied, coupez ce bout de fourchette, °ü. la coupez toute entière : car pourveu que vous puifllez voir le fond du mal, vous e^ viendrez bien mieux à bout ayant coupé qu'auparavant ; quand donc vous ferez ob'1 ge' de couper le cartilage qui forme lafourchette, vôtre opération fe feu mieux, fi V?L |
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ii ,. PREMIERE PARTIE. 171
jm,".] *e Paturon Pour arrefter les veines qui,vous envoyent trop de lang. Enfuite dequoy C
^ eï avec vôtre digeilif, qui eft fait de therebentine & de jaunes d'œufs, force fel, &ap-
r quezlcfur tout l'endroit coupé; avec de la filaffe, & fur de tout un bon reftrain6tif jj J^.t avec fuye de cheminée, vinaigre & blanc d'œufs; puis de la filaflè par deffus, & , secliffes pour bien lier l'apareil, & s'il faignoit encore par l'endroit de la fourchette qui
f outit au talon, mettez de la filaffe bien imbibée de therebentine chaude, &lapreiiez flu- ^,ndroic' & une bonne ligature, & laiffez l'appareil deux fois vingt-quatre heures: iUarid vous le lèverez, vous verrei le rond du mal, & vous y conduirez comme nous avoits J£> lavant le mal avec de l'eau feconde, cUepenfant ouaveclesdigeftifs, l'huile de Ga- ai^) le fucre ou autre onguent.
. ■*Ju moment que l'efquilie d'os ou quelque corps étranger que ce foit, a quitté le petit
le f' ^c Cheval ne boite plus, pourveu qu'il n'y en aye qu'une à tomber, mais les efquil- s lont long-temps à fe détacher, il s'en eft veu durer trente, quelques-unes vingt jours,
ix-huit, quinze, félon l'endroit où elles font', mais il ne faut pas s'ennuyer, continuez & il
périra ; il eftvray que l'on eft quelquefois obligé de tirer l'efqui lie d'os, quand elle ne J?rt pas d'elle-mefme ; car il ne faut pas attendre de guerifon tant qu'il en refte dans .la ^. ka methode des Marefchaux pour faire détacher une efquille d'os, eft d'y mettre un
j'Seftif, mais il ne defféche pas & au contraire il nourrit, f efquille ne fe détache & ne quit- £'a.Partie qu'à mefure qu'elle fe defféche; & c'eft pour cela qu'on doit plûtoft le fervif da f '^é en poudre mêlé avec l'Egyptiac qu'on applique deffus oude l'efprit de vitriol, qui jraWen-toft détacher l'efquille, & même fouvent quand on le peut on y met un bouton defî1' ccc3uie(ttres-bon, car le feu la fait tomber promptement: je me fuis bien trouvé le f-re unc compofition d'aloës & d'euforbe en poudre, autant de l'un que*dc l'autre „ & s démêler avec bon efprit de vin pour appliquer fur l'elquille, cequilafait détacher plus
Jj0rnPtement, fi on continué cet ufage; la chaleur & l'acrimonie de l'euforbe eft retenue" jl^'aloë's, & le tout eft comme animé & rendu plus adif par l'efprit de vin, qui de luy- ^îjne defféche, & l'elquille tombe ou fe détache plus promptement.
^n peut auffi au fécond appareil, lors qu'on fent qu'il y a efquille à détacher T & qu'on
jT Ut Placer le remede fur l'elquille, mettre les deux tiers opium & un tiers fublimé mêles ' Vec,efprit de vin, & en mettre peu , & un plumaceau frotté d'egyptiac, par deflûs le tout, :'lreftraincT:if autour du pied, charger toute la jambe tous les jours, laiffer l'appareil trois fa^r ^ans ytoucner ■> car 1'elq.uille fe détachera bien-toft, & fera une bonne ouverture qui Citera la guerifon.
(j^ots qu'il y a une efquille à détacher du petit pied, il faut avoir grand foin que la chair iurrnonte, & ne couvre pas l'ouverture par où l'elquille doit fortir, ce qui arrive fou-
ennt : mais on peut fans crainte lors que la chair eft furmontée, appliquer deiïus du fublimé p Poudre pour manger cette chair. Que fi la premiere application, n'a pas • allez opéré, dü^r enc°re avec' du fublimé en poudre la chair qui furmonte. Enfuite démêlez encore sublime pilé avec de l'Egiptiac, &en mettrez fur toute la chair furmontée que vous
Qüez Poudré auparavant, de la filaffepar deflùs, bien bander le tout, & ne le penfer de ^ *te)<favs, s'il n'y a'quelque raifon qui vous oblige à le penfer plûtoft; car à tous les cau- ■p' ü leur faut toujours donner trois ou quatre jours pour faire leur effet.
j^~ efquille d'os étant tombée, il ne faut mettre d'abord fur l'os aucune huile ny onguent ; de 1S Cément un plumaceau de filaffe mouillé d'eau de vie v & penfer tous les deux jours |
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172 LE PARFAIT MARESCHAL,
Ghap. Il y a des nerfs & des ligamens qui attachent l'os du petit pied au pivot, ou à l'os da
çî. paturon. La guerifon eli retardée lors qu'un de ces nerfs elt piqué. Vous le connoi' ftrez en ce que le nerfde la jambe enflera, lors il faut deffoler làns hefiter, particulière* ment s'il fort de la playe des eaux rouifes au lieu de matière, ou bien fi la matière fort jaune, dure & puante, &lile Cheval ne met point le pied à terre, avec ces accidens» la cure fera longue. La plufpart de ceux qui fe piquent de vouloir palier pour fçavans, qul ÜP mêlent de penfer des Chevaux, fe font perfuadés ou tâchent de le perfuader aux autres, qu'ils ont de l'onguent qui guérira toutes les encloiieures & clous de rué , parce qu'ils au- ront guery tous ceux qu'ils ont penfé, d'où le nombre fera reduit à cinq ou fix pour Ie plus, qui étoient bleues légèrement, ou mefmeont guery des clous qui traverfoient Ie pied, en des endroits peu dangereux ; mais lors q'uelenerfdu petit pied ou les tendons font piqués par des clouds de rué, quoy qu'on pe nie le mal avec le meilleur onguent du monde, ii l'on n'a beaucoup d'expérience & de methode, on n'en viendra pas à bout, * le Cheval périra fi on s'opiniâtre à le penfer avec le feul onguent. C'eft là où tous ces ofl' guens tant vantés échouent. Si le clou ou chicot à piqué un des nerfs du petit pied , ou Ie petit pied mefme, quoy qu'on deffole, & que mefme pour voir le fond du mal, on coupe la fourchette jufqu'au fond , & qu'on travaille aTec foin & methode, on n'en peut venir que difficilement à bout, car la chute d'une efquille eft longue, lachair furmonte , ouU fe forme dans le mal des filandres & des os de graille , & le pire de tout eft que les liga* mens dont je viens de parler, fe relâchent & s'aiîoibliffent , l'os du petit pied branle» comme s'il étoit prêt à tomber (&j'enay veu tomber plus que d'un) tout homme de bon fens peut bien juger que fans deffoler, changer de remede félon la neceffité & chercher Ie fond du mal qui fera grand & profond, les medicamens ne peuvent eftre portez furlap^r- tie malade, ainfi ne peuvent aider la nature à reprendre ce que la foibleffe & la douleur l'ont obligé de ceder. . Jay vu un de ces Meilleurs qui n'avoit pas grande expérience, & qui croyoit avoir un •*
bon onguent, qu'il ne voulut pas deffoler un Cheval, quoy qu'il y eût dix ou douze jour.s qu'il ne mettoit pas le pied à terre par la douleur qu'il reffentoit, & continüoit avec,op1' niâtreté de fondre de l'onguent feul dans le mal ; je fus prié par cet honnefte homme de vo'r fon Cheval, qui m'avoit mille fois étourdy à force de me venter fon onguent, me djföt» qu'il ne fçavoit ce que c'étoit de faire deffoler les Chevaux : pour les clous de rue, qu'il leS gueriffoit infailliblement; mais que véritablement celuy-çy l'étonnoit de n'y voir aucun amandement, depuis douze jours qu'il le faifoit traiter avec fou onguent : jeluy dis quS s'il vouloit fauver fon Cheval, il fai loit le deffoler: ce qui fut fait ; & je trouvay toutlc deffous de la foie noir & meurtri qui caufoit la fièvre au Cheval par la grande douleur. Qaf, ire jours après je fis faire une incifion affez grande pour voir le fond du mal, & je visqul y avoit efquille, laquelle fe détacha, & fortit environ vingt jours après , & pendant ce temps le Cheval ne s'appuya jamais fur fon pied. Finalement l'elquille lut en état de s'ôter» elle étoit environ d'un pouce & plus de longueur , & large d'undemy doigt ; jugez]? vous prie fi elle pouvoit fortir fans deffoler & làns ouvrir le mal jufqu'au fond, & fi l'on» 'fût opiniâtre à le penfer avec cet onguent fans opérer de la main, le Cheval n'en feroit"1' pas mort? car il falloit neceffairement que cette efquille fortit pour fa guerifon entière • Seroit-elle fonie par une petite ouverture au travers de la foie? il ièroit ridicule de ie croi- re. J'allcguerois beaucoup d'exemples de ceux que j'ay fait traiter, & des Marefchau* <j Paris qui ont agy par monordreenfçaventla vérité: même depuis peu une perforine qualité avec fon onguent qui n'avoit jamais manqué clou de rue, à ce qu'il difoit, laifla v,. nir la gangrené dans le pied de fon Cheval. Je le fis deffoler, & trouvay le pied g^Sr?nüIJ je le fis traiter & le guéris, pour peu qu'on eût tardé davantage à le deffoler, c'^t0/'ur |
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r. PREMIERE PARTIE. i73
Cheval perdu : Voilà où aboutiiïént tous ces remèdes infaillibles, à ceux qui n'ont aucune Chaî
xPerience des grands maux ; il faut agir félon l'occafion & le temps, & quand un remede oj. i|e reü.ïk pas, en prendre un autre, & même un troifiéme fi le fécond ne profite pas : un °n remede vaut beaucoup , mais l'application à temps, vaut encore davantage, & fou- ent l'un & l'autre fans l'opération de la main, font affez infruétueux. il.e^ vray auffi 1ue des Chevaux font moins chargez d'humeurs, les uns que les autres,
u bien ils ne font pas fi fenfibles à la douleur, & auront l'intérieur mieux difpofé : la fai- °n y contribue beaucoup auffi, car le froid eli fort contraire, ainfices circonftances plus 4ue les onguens coutribuëront à la guerifon de ces maux. J ay recherché avec foin & emprellèment toutes ces defcriptions d'emplâtres & d'on-
£&ns qu'on vante tant par les cures extraordinaires qu'on dit qu'ils ont opéré, mais ve- nt a l'elTay, ils ont reiiffi aux maux ordinaires, & ont même guery des clous de rué' ^'lernbloientétranges, carilsperçoientlepieddepart en part jufques dans le paturon; aisc'étoit en des endroits peu dangereux, comme eft à la fourchette ; &à d'autres blef- tes qui étoient beaucoup moindres en apparence, ils ont échoué, parce que les nerfs 'e petit pied étoient piquez, & il afallu avoir recours à la methode que je viens d'enfei- j? er; Et afin de vous témoigner quej'ay mis en ufage de bons onguens pour les encloiieu- s\ clous de rue, &c. Je vous en propoferay trois defcriptions que j'ay choifies parmy rUueurs quej'ay eu, parce qu'elles m'ont femblé très-excellentes, &un baume vert qui 1 connu à Paris fous le nom de Madame Feuillet, foyez perfuadé que l'application du „niedeeftaulîiconfiderable que le remede même : j'ay fait tout ce grand narré pour in- Uire ceux qui voudront 1'eftre, revenons aux clous de rue. •Lors que le Cheval ne boitte plus des maux, où l'on n'a pas efté obligé de faire une tres-
poli ouvertUre ' UJ de couper beaucoup de chair, il faut mettre dans le trou qu'on a fait ou du fuif de chandel-
poix noire toute chaude. ,„ .e pied, quand on vient i^0ieru'i clou au même endroit où eft la retraitte, il la preffe & la pouffe contre la-vei- - ou le vif, ce qui fait boitter le Cheval: on la traite comme une enctoiieure, Scquand ^ öe peut ôter la retraite & qu'on la fént, on deflble le Cheval; mais avant d'en venir <} 'J* faut y mettre de l'eau vulnéraire, ou de l'huile de Merveilles, ou de Gabian, ou 5JJ.. onpholix, qui pem-eftre donnera facilité^ la retraite d'elite arrachée, comme il eft !yc pluüeurs fois.
ont a^veu des retraites qui ont efté pouffées par le clou qu'on rr.ettoit tout contre, qui tuP°'Jflë la corne en dedans contre l'os du petit pied, enforte que cette corne que la na- * ave a f°mié raboteufe, & pleine de petits filions pour qu'elle fe puiffe lier & s'attacher 0cc'a chair qui entoure l'os du petit pied; cette corne qui eft pouffée en dedans du fabot ce. nfe Plus de place qu'elle ne devoit occuper, & meurtrit la chair qui étoit en cet efpa- tie'à c Cllair meurtrie fe change en matière, laquelle eft long-temps à s'évacuer, & la par- tir ^Conf°uder, ainiî le Cheval en boite long-temps, & ces maux font très-longs à gue- lrois a^.Sarc^é fort long-temps le fabot d'un Cheval où cela fe voyoit clairement, il fut f0nfm°is boiteux d'une retraite, & a fervi long-temps enfuite. Eftant mort je £s gardejc abot pour reconnoître lachofe, où j'en fus finalement éclairey.
qu'il fn.e V0lls donneray point icy une defeription de l'onguent de Villemagne, quoy quep^^s-bon pour tous ces maux; mais il ne pénètre point fi bien le fond d'une playe V0y,eou le baume. Tous les Livres imprimez depuis peu, ont décrit cet onguent; gUCLZ a Sraride Marefchallerie du Sieur d'Epinay fur la fin; mais comme dans cet on- > » y entre du baume du Pérou, je foutiens que ce feul baume f era plus d'effet pour y 3 \uie
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174 LE PARFAIT MARESCHAL,
/Ch a p. une encloüeute , ou clou de rue,; que tout l'onguent enfembie: jen'ay pas donné non
- 92. plus la dcfcription de l'onguent Ponpholix, elle eft dans la Pharmacopée: de Bauderon& dans tous les autres: les baumes ardens font meilleurs pour ces maux ', que tou3 les onguens- L'huile fui vante eft excellente pour les clous de rue, chicots, &c. |
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Huile de Gabiant
CHAP {^ETTE huile , ou plûtcfl; bithume , vient fur l'eau d'une fontainequi eftprés de
' ^*-* Beziers en Languedoc; on laramaffe continuellement, & on la diftribuëà ceu*
'3' qui la mettent en ufagepour diverles infirmitèz : je m'en fuis fervy pour les encloüeuresJ
clous de rue & chicots, ôtl'ay trouvé excellente; il la faut appliquer chaude fans aucun
mélange, de la même maniere quej'eufeigueray, de l'huile de Merveille, continuer l'*"
plication ; & fi le mal peut eftre guery fans defïoler, cette huile le guérira aflurément.
On latrouve à bon compte à Montpellier ; celle qui eft ramaffée au mois d'Avril, Ma/»
Juin & Juillet, eft la meilleure: celle qu'on prend aux autres mois eft toujours moindre plus on s'éloigne du mois de May; & le plus feur efl: d'en avoir qui foit prife par des per' fonnes fidelles qui ne la falfifient pas , quoy qu'elle foit fi commune dans le Païs ; que j'en ay veu brûler à la lampe: on la peut rectifier & la rendre plus claire, mais pour ces maux icy il n'y faut aucune préparation. Cette huile eft fi penetrante , comme Ion odeur le fait connoître, que fi une goutte cft
tombée fur de l'étoffe, jamais on ne la peut ôter, tellement elle s'infirme' jufques dans les moindres fils d'icellc. Elle eft bonne auiîi pour refoudre & faire fondre les tumeurs froides ou calleules, car
elle pénètre & refout puiffamment; elle fait beaucoup enfler la partie en raréfiant l'hume^ qui enfuite eft capable de tranfpirer, on s'en fertaufli intérieurement à divers maux avec iuccés pour les Hommes. Jecroyquetous ceux qui ont des Chevaux, & particulièrement à Paris où les clous de
rue font f'requens, doivent toujours avoir de l'huile de Gabian ; mais comme on n'en peu' pas trouver facilement', lors qu'on eft éloigné de lafource, je donneray ladeferipuo11 d'une huile qui fuppléera à fon défaut. Les Médecins de Montpelier difent que le Gabian a les vertus du Petrolle, qui font efl
nombre; mais pour ces maux où il faut pénétrer & refoudre, elle eft admirable: je refl' voyeles curieux à un billet imprimé qui contient les vertus de cette huile; on le donne avec l'huile à Montpelier. Huile de Merveille.
Prenez huile de therebentine & de mille-pertuis, qui eft/'/:>/ƒ>m'«o?z, de chacune q^3"
tre onces, véritable huile de Pétrole deux onces: mettez le tout fur des cendres chaudes dans une fiole, y ajoutant le poids d'un écu d'or, racine d'or-canette pendue à un filet- 'faites chauffer le tout un quart d'heure , retirez l'or-canette , & gardez l'huile pour Ie befoin. Si vous voulez y mêler un peu de cire, vous la ferez fondre avec leshuilcs, ainfivous
îuy donnerez du corps, & la réduirez en confiftance de baume; mais elle ne fera pas1
penetrante. \ s .^
Pour l'appliquer il faut ouvrir l'endroit où vous la voulez mettie, enforte qu'elle y p«>»
r v . pene- |
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p PREMIERE PARTIE. 175-
lei 'er' Préchauffer cette huile, la jetter dedans, & du coton poui boucher le trou& Ch a
enir ouvert, de la fîlaffe par deffus& des édifies fur le tout, continuer tous les jours de 93. Heilîe jusqu'à ce que le Cheval ne boitte plus. Vertus.
en e^ on remede alTuré pour les encloüeures, les clous de rue, retraites & chicots: elle
^.très-bonne pour les douleurs froides, coups, meurtrillurcs, entorles, goutte froide, f0|atl<îue ) & pour les jambes foulées, fi vous la uitltt avec autant d'huile de vers, & deux' PasS]aUtant^'eau ^e v'e ' e!'e e^ h°luie auff' Pourun et*'ül £ d'épauie & de hanche. Ge n'eft
a quantité-des ingrediens ny leur prix qui donne la vertu aux remèdes.
Pie ^a ^k remèdes qui guerûiént une encloiieare dans fon commencement ; par exem- te ' Ja therebentine feule, le fuif tondu avec la gomme-elemi, le gaibanum avec Je beur- de? Ul^ tondus enfemble, tous les baumes pour lesplayes, & beaucoup d'autres reme- Baume vert qui eji fort eflime' pour fes beaux effets. ■
Il /1e Baume eft celuy qui eft connu à Paris, fous le nom de Baume de Madame Feuillet.
Liv ait ^e ^ ëran^es cures fur les hommes, que j'ay crû qu'il devoit trouver place dans ce q0 re P°ur ceux qui voudront s'en fervir, je n'ay point mis icy la defeription de l'emplâtre t00nfe fere avec ce Baume, parce que le diapalma qu'on trouve communément par c'eii'i ^ert au^ k'en ^ue l'emplâtre ftiptic <jui eft le plus cher : l'emplâtre ne fait pas la cure, le Baume, & il ne fert qu'à tenir l'appareil & empêcher que l'air ne nuife à la playe.
Co e Baume eft aufll tres-bon pour les playes des Chevaux en quelque partie qu'elles foient, plnie auffi pour les encloüeures, doux de rue &c.
ben.rCnez huiles de lin, d'olives, & de graine de genévre, de chacun deux onces, there- onc\Ille^el'BledeChio, & au défaut therebentine fine deux onces, huile de laurier une Co e' huile de gerofle un gros, verd de gris pilé & palle par le tamis de tafetas trois gros? le per°fe blanche deux gros, le tout fera mis à froid dans une fiole qu'on remuera & mé- fCrve" agitant la fiole pendantun mois de temps en temps, qu'on gardera enfuite pour s'en j* au befoin.
iTientaut laveria playe avec du vin chaud la premiere fois qu'on penfe une bleffure feule- Pourt' ?u's on^âit chauffer de ce Baume qu'on applique avec du charpis, & un emplâtre deflusenirletout, fila playe eft profonde, on frotte la tente de ce Baume & l'empâtre par P0injSen fert aux bleffures des Chevaux ayant bien feché le mal avec de la filaile, puis
'itiUe re aVCC 'e Baume chaud, & le poudrer avec de la vieille corde pilée bien fin, & con- cef0£t0uslesJoursfansmoüillerdutoutlaplaye, qui fera guérie en quelque endroit que P
Merv^ii ene'°tieures, clous de rue & chicots: il faut s'en fervir comme de l'huile de Campa^ ecy~devanr, & parce que les huiles & Baumes font plus difficiles à porter à la (îuelies'ine ' Suc'es onguens, jedonnerayenfuitelesdcfcriptions que j'ay promifes, lef- fort Ion 0nt épreuvées : cette premiere eft en grande réputation & on la tenue' fecrette |
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176* LE PARFAIT MARESCHÂL,
Onguent de Maijire Sieur y pour Encloùeures <T Clous de rue.
Mettez dans une biffine ou pot, fur un très-petit feu, une once gomme de pin concai'
fée, & une once gomme-elemì en poudre: faites fondre lentement en remuant, le tout fondu ajoutez neuf onces cire rouge concaffée, laiflèz fondre & incorporer le tout Ça remuaiît, puis ajoutez trois onces therebentinede Venife, le tout bien mêlé, toujours fur un très-petit feu, ôtez dedeflus, &.tout d'abord ajoutez fang de dragon en larmes une once, & deux onces ariltoloche longue en poudre très-fine, & remuez jufqu'à ce que Ie tout foit à demi froid : lors verfez fur le marbre ou fur une table frottée d'huile d'à" mandes douces ou d'olives, ayant auffi frotté vos mains d'huile, formez, des rouleau* oumagdaleons delà grofleur qu'il vous plaira, entourtz-lesdc papier, ôtlcsgardezpour lebefoin: l'onguent doit eftre rougeâtre, s'il eu bien fait. Si vous ne trouvez pas de cire rouge, on la fait comme il fuit,
On prend fur une livre de bonne cire jaune, quatre onces de therebentine , uneoncs
huile d'olive, & une once de finabre broyé à ièc & fort fin fur un marbre ; on fait fondre la cire & la therebentine & l'huile qui aide à fondre le refte qu'on remue bien, on laîfle u« peu refroidir, puis on ajoute le finabre bien broyé, on mêle bien le tout, &on luydoU" ne la forme qu'on veut. Cet emplâtre nommé onguent, pour s'accommodera la commune façon de parler»
eft meilleur vieil que nouveau, 11 fe garde trente ans en fa bonté : on l'applique comme h fuit. Après qu'on a découvert le mal, comme je ^ay enfeigné cy-devant; il faut faire fo*1*
dre de cet onguent dans une cueillere, avec un peu de fuif, oudegraifle, du beurre, °a de l'huile d'olive, & tout chaud l'appliquer dans le mal, & continuer jufqu'à ce que Ie Cheval ne boitte plus. Notez que j'ay ordonné dans le precedent onguent du fang de dragon en larmes , <lu'
eft la gomme d'un arbre dont il y en a quelques-uns dans une des Illes Canaries: les lar* mes qui fortent d'elles-mêmes font d'un beau rouge, &font le plus beau & le plus PuC fang de dragon, & la gomme qui fort de l'arbre par les incifions qu'on y a fait, eft anfli bic11 du langde dragon; mais inferieur en vertu au premier. La plus grandepartie vient des Indes Orientales, l'un & l'autre le plus rouge & le plus haut en couleur eft eftimé le me'1' leur. Maison doit rejetter comme inutile le fang de dragon qu'on vend aux MarefchaU*'
qui eft contre-fait avec de la gomme arabique ou autre commune qu'on fait difloudre dan l'eau, & on y donne la couleur avec du bois de brefil rapé : ce qui fe fait en faifant fr°u^, lir le tout lentement jufqu'à ce que la gomme aye acquis une belle couleur, on la p»\ au travers une toile claire, puis on fait évaporer toute l'humidité, ôronlaifle refroidir* voilà la compofition qu'on vend aux Marefchaux pour du fang de dragon, parcequ'ils ' demandent à trop bas prix, auffi n'en a-t'il pas les vertus, puis que ce n'eft. qu'une gorru11 de ceri fier, d'amandier, ou d'Arabie, qui n'en a pas plus de vettu pour luy avoir don» une teinture rouge. |
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PREMIERE PARTIE.
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Z^ntdeMonfteurCurtjf, pour les Encloiieures, Clousdem'èi Crpour-les playes
des Chevaux Gr meurtrijfures. JM. , .^TEz dans une balline ou.poilonfept livres d'huile d'olive, & mêlez parmy une CHAP-
vertu \\rC Cerule ' & Une li vre & un quart litarSe d'or ou d'argent (elles ont autant de 94- ^ree Da fqUe 1,autre) avec une Pime d'eau » mettez le tout dans une grande balline & Ion in ' & allant en côlie par le bas' c'eft a d'reen forme de pain de fucre, «n qua^1?0"™ le toutà froid' Iesagittantavec une grande & forte efpatule de bois
Wne-ii ' puis ayant mis la balfine fur un bon feu de charbon allumé dans un tes ac1 ' propre a ceJa' on les fera cuire, 'es remuant fans celle, tant que les matie-
bai(rereS aV01r efté quelque-temps élevées en bouillant bien fort, commencent à s'a- te; S non par ]a diminution de la chaleur du feu, qui doit eftre toujours égale & for- tout -àfa caufedela confommation de l'eau, qui les tenoit élevées, les matières étant °tez lahlr j es' ce qui fera dans l'efpace d'un heure &demy de cuiffonapeu prés, v°usin nedu feu: & ajoutez demi-livre cire neuve coupée par petits morceaux, que te > qu'-i0/porere2, hors du feu'& enluite deux livres charpie de vieille toile blanche & net- mêler ,! , avoir pile' dans un Srand mortier 5 & la palier par le tamis fin , pour la my ftojH C la compofitioncy-delfus, &remuërjufquàceque la compofition foit à de- Cesbonal'•• y mettre eüfuite demi-livre belle & bonne myrrhe pulverifée, & deuxon- qu'à ce , > !e tout en poudre très-fine, remuez & mêlez bien le tout hors du feujuf- lctoutd(3r0n J,uSequ'on -en pourra former des rouleaux, ayant huilé une table, jetter leaux 0, > ' 1 ôtantdela balline avec une cueillere de fer, il en faut former des rou- bren-f,i^P?aPpellemag(ialeons> les enveloper de papier, & les garder au befoin : s'ileft Q Wlt » lera noir & folide.. ";inimfIip^tre eft admirable Pour les playes & les contufions des hommes : car il ôte l'in-
Ç)n on> & conduit promptementà cicatrice.
laconfftUrroit?pPellercescompofitions véritablement des emplâtres, puis qu'ils font de ^e ie i' e d'emplâtre ; mais comme le mot d'onguent eft le plus connu de tout le mon- Pq lav nommé onguent, quoyqu'improprement.
0n§uenfS ai fervir i! faut ayant trouvé le mal dans le pied du Che val, faire fondre de cet
le> & ca,Ve,Cautant d'nuile d'olive, ou de beurre, pour empêcher que l'onguent ne brû- fts, & dans une cueillere, & tout chaud en mettre dans la playe, du coton par def- fiammat^ontmLier julqu'à guerifon. Get onguent a cela de bon qu'il ôte & empêche Fin- ies oiiJ,°n cn deuxou trois applications, & ainfi la douleur celle plûtoft qu'avec les au- Cet o S ' ou hui!es quels qu'ils fo'ent-
^Uc ce fo^Uent fera revenir la chair fur les os en deux ou trois applications ;en quelque lieu Mayes. ,' on.'e mêle avec une fois autant d'huile rofat; on s'enfert de mefme pour les Uite ori S 7-faut faire fuPPurer > ü attire tout ce qu'il y a d'impu» dans une playe ; en- Pouric:i rvird 'un onguent plus ficcatif, ou des poudres.
?,Ue d'onernp >es des Chevaux, il faut mêler fur le feu un peu plus d'huile, ou de beurre 1 ayant bipn^r ' a qu'i! foit nquide, & de cela avec un pinceau on graille la playe, ^ent touteff yee/vec dela fi,affe' & OIi mec fur le tout un peu de filane fort leeere- taîlt qu'on cenf' &feulement pour empêcher que l'air n'y falle altération, car tout au- Tom T couvrir une P!aye fans la meurtrir, c'eft toujours le mieux. |
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i-7« LE PARFAIT MARESCHAL,
11 n'y a point de playe ji profonde & fi grande qu'elle foit, que cet onguent ne gu-erifl*
promptemcnt. Je prie le Lecieur de faire cas de cet onguent, j'en ay éprouvé beaucoup, mais ils fol*
inferieurs à celuy-cy ; il ne coûte que trente fols la livre, quand on fait toute la dofe, &''* fé conferve' toujours. Il a cela d'admirable qu'il ôte toute la chaleur & inflammation d'u- ne playe, & melme des parties voilines. Souvent j'ay veu des Chevaux, qui ont elle guéris de grands clous de rué' qui avoient
fait tomber des efquilles du petit pied, ou bien qui avoient piqué le nerf: ce qui a traîne la cure en lì grande longueur, que les Chevaux ont eftc cinq ou iix mois fur lalitiere : fina- lement le piedbiencontolidé, toutes chofes remifes en état, ils ont boitte plus de trois mois de ce pied-là, n'y ayant véritablement plus de mal; mais lafoibleffe y reftoit fi gran- de, qu'il leur a fallu laillèr raffermir le pied, &y réprendre force, en les promenant tous les jours en main dansles terres douces, où ils ne fouffroient point en cheminant: card* les laillèr dans l'écurie fans les faire marcher, ils auroient efté encore plus long-temps à Ie remettre: S'il arrive un pareil accident à un Cheval de catofle, on le peut faire herfer, auS autres il les faut promener en main dans les terres labourées, & peu à peu la force leur re- viendra, & ils ferviront comme auparavant: mais fi on s'ennuye, on perdra absolument le Cheval, au lieu de le guérir. Il arrive fouvent qu'à ces grands maux caufez par des clous de rue, ou chicots, où un Cheval aura efté deux & trois rnois fans mettre le pied a terre, quand on les croit guéris du pied, l'épaule fe fera defféchée, ou la hanche fe fe# baillée plus que l'autre, enforte qu'on a eu bien de la peine à guérir le mal, & il en relie uO- plus grand, car il eft fouvent incurable, comme eft une hanche baffe : pour l'épaule fe- erie on y peut remédier ; ainfi le plus affitte à tous ces maux eft de charger l'épaule, ou la- hanche , pour prevenir ces defordres- Quoy que je ne faffe pas confifter une cure dans la poffefiion d'un bon onguent, comffle
la plufpart des gens font; étant une chofe neceffaire d'en avoir pour s'en pouvoir fervùr j'en ajoûteray encore icy une defeription qui paffe pour tres bonne ; & aflurément, .j'en ay vu de très-grands effets, on pourra choifir ce qui agréera le plus : Lorsque quelqu'un vous dira qu'il a un onguent qui n'a jamais manqué de clou de rue, vous pouvez luy re" pondre hardiment ayant l'un de ceux-cy, que vous en avez un auflî bon que le lien, néan- moins que vous n'êtes pas affuré de guérir tous les clous de rué', & vous direz vray. Onguent de. Barthélémy, fourles Enclo'ùeures , doits de rué, Cr Bleymes.
Prenez une livre d'huile d'olive, demi-livre de fucre , pinte de gros vin rouge, feuille
«ie romarin, & feuilles d'orties griéches de chacune quatre onces, mettez le tout dansui* pot de terre verny; que la moitié refte vuide, couvrez-le de fon couvercle, & boucher bien les jointures avec de la pâte, faites bouillir à petit feu de charbon fix heures entières •> enfuite refroidir à demy, & paffez au travers un linge, ajoutez fix onces cire neuve coupe ^ en morceaux & laiffez refroidir, ii les herbes font fraîches, l'onguent fera verd. H s aP pliqae chaud comme les autres onguents, &mefme en le faifant fondre, on ypeutmet^ dans la cueillere un peu d'huile d'olive ou du beurre, pour empêcher qu'une febrûle, qu'on ne foit privé de l'effet. |
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PREMIERE PARTIE.
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Baume ardent pour les playes," meurtrijfures , Gr douleurs froides j
comme aujji pour les Encloueures , Clous de rué, (yc, J-* H e N e z une chopine excellent efprit de vin, demie once de camphre en poudre, CH AP.
tenj'^u l\ faut mêler parmy l'efprit de vin, mettez dans un grand matras capable de con- qjv
jerp tro's chopines, & un vaiifèau de rencontre au haut, le tout bien lutté ; laifler circu-
que Il k ne Cna!ear du Bain-Marie, jufqu'à ce que le camphre foit diffout. Il ne faut pas
$t ^baiu bouille, mais le plus chaud qu'il fe peut fans bouillir ; le camphre étant diffout,
deii - kain, & laiffez refroidir le matras, délutez le rencontre & mettez dans le matras
cu x °nces carabe concaffé: remettez le rencontre, luttez & remettez au Bain Marie
r"~ "' ...... ' 'ant deux jours & deux nuits, laiifez refroi-
une fiole bien bouchée,
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.pproche du blanc il eft meilleur pour cette
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°Perat'
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!_n,'. caril eft plus parfait.
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bail ant ^'en ouvert ^e trou de l'encloiieure, ou clou de rue, verfez dedans un peu de ce
j0uIïle froid, bouchez le trou avec du coton, & continuez à penièr le Cheval tous 1er pSi Jûfqu'a ce qu'il ne boitte plus, qui fera bien-toit
jou e rernede eft excellent pour les jambes foulées & travaillées, en les frottant tous les aVeSavec ce Baume tout froid, ayant auparavant fort échauffé les nerfs, en les frottant p0u Utl bouchon de foin : il eft aulfi tres bon pour toutes contufions & douleurs froides, P les efforts de nerfs & pour les playes.
pte e Baume eft bon pour les Hommes, pour les playes récentes il les guérit aufiî prom- leUr^nt que le naturel; il eft bon pour les débilitez & douleurs de jointures, pour les dou- Ufàire , es' Pour les rhumatifmes, fciatiques & efforts; enfin on peut s'en fervir aux $ g- ^'onemployé l'eau de la Reyne de Hongrie: celuy-cy fera tout un autre effet, ÇejuJe fais affuré qu'on n'en trouvera la defcription dans aucun Livre ; fi on ne l'a pris dans §£cy j étant bien fait il eft clair & jaune comme de l'or, & rien u'eft plus beau.
ittCo] ^ a une ^puQe, ce Baume la fera détacher dans peu de temps, & pour cela il faut détjtp^! Pu's penfer, comme j'ay dit de ce Baume à froid jufqu'à ce que l'efquille fe Pour, f'.n°tez que plus l'efquille fera prés de la noix ou du pivot, plus il faudra ;de temps *ne jA^re tomber- Ainfi n'accufez pas le Baume, fi les chofes vont en longueur: mef- pi(jUé ^,ut remarquer que fi le pivot ou la noix qui eft cet os qui fe joint au petit pied, eft fgujj i Un clou ou autre chofe, qu'il n'efquillera jamais, & le mal fera très-long ; car il Vera ,},j ratifier pour en ôter la noirceur; enfin qui voudra fe fervir de ce Baume, trou- Peu^ ]u " eft admirable à tout : Pour les Hommes, c'eft un fecret rare pour les playes, fche i jLContufîons, douleurs froides, fluxions, &c. que le Chirurgien curieux s'atta- bieij, ec°uvrir fes vertus, il les trouvera au de là de ce qu'il en croit, s'il le prepare |
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i8o LE PARFAIT MARESCHAL,
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Remèdes quand l'apojìume a fouflé au voti,
IL y a des encloüeures négligées, dont l'apodume monte au poil : ce qui fe fait quand
la matière eli retenue au bas dans 1'encloüeure, & ne pouvant trouver d'ifïuë à cai"6 de la dureté de la foie , ou corne , elle monte entre le petit pied & le fabot, & Pa' roiftfous la couronne, pour lors on dit que l'apoftume ou matière a fouflé au poil: el- le y peut fouSer auffi , fi on neglige de penfer un Cheval encloüé, ou li on le pcnf^ mal: fur tout aux Chevaux qui ont le pied foible, de quelque maniere qu'il arrive, |J efl: aifez dangereux, à caufe que tout le fabot fe peut détacher du petit pied, comme » a commencé de faire en un endroit, ou bien l'apoftume ou la matière fe congèlera & durcira à la couronne: ce qui peut cauferun affez grand defordre, qui fera de cor roi»- prèle tendon, non toutesfois fi grand quededeiloudcr tout le fabot. Il peut refter des groffeurs fur la couronne, quoy que le Cheval foit guery , qui venant à s'augmenter -, feront refferrer &defïecher lepiedaudeflbus. Nous donnerons des remèdes pour cela à la fin de ce Chapitre. Lì remede ordinaire d'abord qu'on s'en apperçoit, eft de deftbîer le Cheval ; ma!S
avant d'en venir là, je voudrais tenter les remèdes fuivans, puis quej'enayveuguérir pîufieurs fans les defloler: Ce mal eft plus à craindre aux Mulets qu'aux Chevaux, parce qu'ils ont le pied plus délicat. ., Il faut bien parer le pied, pour donner jour & lieu à la matière de fortir par le bas, <*
découvrir le lieu où eft la matière, en décernant un peu la foie tout autour, puis aPP." quer.dans lemall'eau vulnéraire, fi vous n'en avez pas, le Baume ardent, ou del'hu'1 de Merveilles chaude, & autour de la couronne un reftraincrifqui fera fait aveclachaû vive démêlée avec eau feconde, & appliquer particulièrement lur l'endroit où la maticr. a fouflé au poil; car rien ne reiïèrre plus puiffamment que ce remede ; vous pouvez £ vous voulez,, mettre un reiìraincìif fait avecfuye de cheminée, blancs d'ceurs 8c vn^1. gre, pour repoufler la matière en bas, & bander l'endroit, afin d'aider d'autant à î^Lt rer le mal. Si vous verfez l'huile bien chaude par le dedans du pied, elle paroiftra contre la c°
ronneauhautdupied, & c'eftle meilleur, puifqu'elle guérira toute la playe, & ^ ciV folidera jufqu'au fond; mais fi après la premiere ou feconde application du reftrainct' ' le fabot n'eft pas reiïerré & refîoudé au poil, fervez-vous de l'onguent de la Coi telle. Onguent de la Comtejfe , pour refferrer les playes que la matière a fait
en fouflant au poil.
Prenez un pot net & verni, mettez dedans un demy-feptier eau de vie & une livre ^
miel: faites cuire à fort petit feu le tout en remuant avec une efpatule jufqu'à ce qu * miel foit bien pénétré de la chaleur, & l'eau de vie incorporée avec le miel : lors a] ^ tez vert de gris, noix de gales, & borax de Venife de chacune deux onces paiTées pa ^ tamis fin & deux onces couperofe blanche pilée: remuez bien le tout& faites cmre p0t mediocre jufqu'à ce que tout foit bien incorporé, que vous garderez dans le meim bien couvert. eftra'11' Appliquez cet onguent à froid fur un peu de coton , ou de filaffe, ale rei ^
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A-r,, PREMIERE PARTIE. iSr
laf C' ou'eno'rï pardeilìisl'onguent, & tout autour du pied; après la premiere ou C h
aiecondeapplication, laplayeferarefferrée, ôcleiàbotreffoudé. p en-H 1u'°n doit avoir, quand on pente le pied, duquel l'apofiume a foufïé au poil,
uerepouffer la matière en bas, enreflerrant le haut: ce que vous ferez appliquant au
av" fiC ^'onguent' & ^u reftrainciif par deffus , & mettant dans l'ouverture que vous ,, ezfaitdel'encloiieure dans le pied, de l'eau vulnéraire, ou du Baume ardent, ou de 1 huile de Merveilles ou de Gabian. J^a matière ayant foufié au poil, fi on neglige de faire ce que je viens de preferire, l'a-
P°"ume fe conglera & s'endurcira, enibrte qu'il fe formera un gros calus ou dureté fur la uronne, qui arrederà toute la nourriture du pied qui par ce moyen fé delincherà; &
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te-'era à peu prés auffi dangereux qu'un javar encorné, fi le tendon|htj on peut le prevenir en pratiquant ce quej'ay dit, &nelaiilantpas e
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eft infecté & at-
aveillir le mal ; |
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ïUe s il y a feulement une grolleur, faites le remede fuivant.
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Pour referrer Cr refoudre les grofeurs ©° enflures fur la couronne,
quoy etti endurcies. ûi le tendon eft atteint, il faut traitter ce mal comme un javar encorné ( on connoït que
• tendon efl atteint, en ce que la matière qui l'a corrompu, a fait une ouverture au cuir, &
j|,u eu introduifant la fonde dans cette ouverture, elle pénètre jufqu'au tendon) mais "hel'eftpas, & qu'il y ayt feulement une groffeur molle, ou dure, qu'elle defféchç le
aiH'OIanon> démêlez de la chaux vive en poudre avec l'eau feconde, ou de l'eau de vie
défaut; mais l'eau feconde eft meilleure; appliquez le tout fur de la filafie fur la grof-
j Ur> une plaque de plomb pour tenir en état la partie & l'appareil, & bien bander, & ferrer
tout fortement, penfant tous lesjours le Cheval en cette maniere, dans huit jours le
«aldoiteftrereflèrr'é.
„Vue fi le mal ou la groffeur eft fi endurcie, que le remede ne fàffe rien, deffolés le pied ou
tt la groffeur; fendez la fourchette pour élargir le quartier fous la groffeur, & quatre jours
htiers après la dcflblure, rafez le poil fur la groffeur autant que vous le pourrez : échauffez
°rt l'endroit rafé le ratifiant avec le dos d'un couteau ou autre ferrement jufqu'à faire ve-
}i la peau tres-rouge fans la faire faigner, puis appliquez deflus de meilleure huile de lau-
• Ier toute froide, delafi'afîèpardefius, uneenvelope & une ligature, au bout de deux
J°urs fi l'huiie laurier a efté bonne, elleauraattiréfurla partie comme de petites croates jv^vous nettoyerez, & ôterez doucement : enfuite remettez de l'huile laurier fur la par- le «la même fi îaffe &l'envelope& ligature comme auparavant, & continuerez jufqu'à
£Ue.nfon, c'efi à dire que l'enflure foit diffipée. L enflure qui n'aura pas été diffipée&refoluè'par ce remede, ne le fera affùfément que
Par le feu: donnez des pointes de feu qui percent le cuir, fur toute la groffeur à un doigt
e diftance l'une de l'autre fans approcher d'un demy doigt de la couronne, & embiai-
aot la largeur d'un demy pouce au delà delà groiffeur: mettez fur toute la partie brûlée,
a compofîtion faite de therebentine miel & tare mêlez & chauffez enfemble, de la fi laffe
ir ^,eN^ùs: tous les quatre jours renouvez fur la vieille fi laffe de la mefme compofîtion
Vylu'à ce que les efearres foient tombées : lors il faut laver lesplayes avec de l'eau de vie,
<* Jcs poudrer de vielle corde pilée.
jefTe Cheval doit avoir efrédefJbîé, & la fourchette fendue quatre jours avant de donner
rie " ^cen'e^9u'on1'eutdejadeffolepoury travailler par l'application de l'huile lau- r; « cela depuis quinze jours: ou trois femaines. Z q La
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i8i. LE PARFAIT MAR E" SCHAL,
Ch AP. La chaux vive en poudre poui faire ce reftrainâif, doits'eftremifed'eile-mefrneeri
96. poudre: laiGant le morceau de chaux fur une planche, ou dans un pot en lieu fec, elle
fe mettra en poudre d'elle-mefme en attirant l'air à foy : il faut mêler cette poudre de chaux
avec de l'eau feconde, ou au défaut avec de l'eau de vie; il n'y a aucun remede qui reflet'
re mieux que écluy-là.
Il eft arrivé fouvent qu'ayant defiolé un Cheval, oupourunefolbaturedu fer, ou pour
nneencloüeure, que huit jours après lors qu'on le croyoit guery, la matière a foulîé au poil: il faut appliquer l'onguent de la Comteflè fur la playe qui eft à la couronne, &Ie reftrainciifque j'ay donné tout autour: auboutd'une, ou tout au plus deux applications» une à chaque jour, le Cheval pourra eftre guéri : on doit faire cas de ce remede, car ü peut empêcher un Cheval de faire pied neuf: l'onguent de la Comteflè eft bon aufii pouf affermir une foie baveuie, & mole. |
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Du Cheval qui fait pied neuf.
CHAP. TRAIRE pied-neuf eft lors que tout le fabot tombe abfolument, &que le petit pied de-
ci ' ■*- meure tout à nud attaché au pivot & à la noix du paturon, par des nerfs qui le croi- fent par deflous, & l'entourent, & on voit cet os qui eft aflèï fpongieux, couvert de chair. Nous nommons cet os le petit pied, qui eft contenu danslelabot, ce font ces nerfs qui étant piquez par des clous de rue caufent de fi grands maux aux Chevaux, que fouvent ils en font eftropiea; je puis vous aflurer que cet os du petit pied, qui eft enferme du fabot, eft tombé quelquefois en deux ou trois reprifes, ayant efté éclaté par des clous de rue qui l'avoient percé ; & finalement il n'eft point refté de petit pied, même il eft torn" bé tout entier à deux autres Chevaux, par des clous de rue, lefquels font enfin guéris » mais n'ayant plus de petit pied ils n'ont efté propres qu'à labourer, ayans toujours boitte* Je voudrais demander à ces Meflîeurs, qui ont des onguens qui n'ont jamais manqué clo« de rue ny autre, àcequ'ilsdifent, s'ils auraient guery ces Chevaux, & s'ils auraient em- pêché la chute de cet os, & s'il falloit neceflairement qu'il fortît, comme cela eft fan* doute, puis que s'étant defleché & pour ainfi dire comme mort, il étoit comme un corps étranger dans le pied. Seroit-il forty fans le deflbler comme ils nous l'aflurent? nous avons ces mêmes onguens qu'ils vantent fi fort, & peut-eftre de meilleurs, cela ne fu»" pas il faut l'opération de la main, & fi nous y fommesfortembarraflez: maisilfaut excii' ièr ceux qui fe vantent de la forte ; car ils n'ont jamais veu de grands maux, lefquels _ofl ne voit gueres ailleurs qu'à Paris, à caufe du tracas des boues & de l'embarras des rüej • j'ay veu mefme une perfonne de qualité & de merite qui m'avoit fait fi fouvent l'éloge dc fon onguent, que j'en étois fatigué, comme n'ayant jamais manqué clou de rue ny autre^ Cet homme de qualité ayant un de les Chevaux blefle d'un clou de rue, &le petit pied P1" qué bien avant,fon onguent n'ayant pas fuccedé félon fon defir,car le Cheval boittoit com- me le premier jour; il me vint prier de le voir. Je fis faire une très-grande ouverture & c°n' nus qu'il y avoit une efquille à détacher ; je le fis penfer avec l'eau vulnéraire, & dans quc _ que temps le Cheval guerit.Et la recepte de cet onguent tenue jufqu'alors fi fecrette futc0"} muniquée depuis très-facilement à bien des gens; voilà où aboutiflent toujours ces grana fecrets, entre les mains de ceux qui n'ont aucune expérience des maux : la Digreffion eft u peu longue,mais elle defabufera peut-eftre quelqu'un qui croit de tout guérir avec un feerc^ Tous ces fecrets ne fe rendent-ils pas communs à la fin du temsrN'a t'on pas feeu la comP . fition de l'onguent de Strasbourg qu'on teaoit fi fecrette, & celle des pilules de Francror ^ |
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p . P R E M I E R E P A R T I E. 183
orvieran & tous les bons fecrets à la fin fe divulguent, & pour moy je les communique Cha
us au public, &jc n'enay pas moins Fufage pour cela: au contraireje ne puis les égarer 07. ornrne il; arrive à'pluiicurs ; car j'ay retours au Livre où je les trouve à coup iëur. i>e ces Chevaux qui ont fait pied neuf, il n'en échape gueres fans eftre eitropiez, &
°Us font propres à rejetter comme inutiles, car avant que le fabotfoit revenu, ils ont dé-
Pcnfé ce qu'ils valent, fi la cure fè fait à Paris où ils coûtent trop à nourir, & au bout ne
aient gueres • Si pourtant ce malheur vous arrive, &quevousayezdefleindevoir ce qui
nrciiflîra^ je ne lâche point de methode meilleure que celle Del Signor Carlo Riiini, qu'il
^n^Sne dans fon Livre intitulé, lnfirmita del Cavallo. Fhilippo Scacco, dans fon Traité
tre Y'Ca^'ai imprimé à Venife, il en donne auffi Ia methode. Après ces Mcffieurs, par-
f „ llerement le premier, jen'ay rien à ajouter; mais j'ay toujours veu que tous ceux qui
c°nt engagez à la faire, ont plus dépenfé que la valeur du Cheval, &au bout il fa fallu,
"damner à labourer la terre. Néanmoins comme il y a de braves Chevaux qu'on ne"
Ut Pas abfolument abandonner, & qu'ils peuvent fervir pour eftaions, s'ils font entiers;
e ^r Satisfaire tout le monde, je donneray icy un tres-bon onguent, qui fera revenir Je pied
fe detergeaiu& confondant, ' & aiïûrément en continuant vous en verrez de très-bons ef-
Omuent du Schmit.
O
cr,n^s f°ndre dans une baffine de cuivre eftamé fur un bon feu une demy-îivre de raifïne
dan^ e' avec ïiae livre huilja^'olive ; étantfonduëôtez la baffine de deffus le feu pen- ch" Un Viart d'heure, ce ten(ps expiré hors du feu, ajoutez oliban, & maftic pilez, de dUfCUü Une once ôedemy, terWez& mêlez pendant un demy quart d'heure toujours hors inroU' Pnisyadjoûtezdemy livre de therebentine commune, remuez un moment pour jSrPorerletout.
Vje ans une autre battine ou pot mettez demy livre de miel, demy-leptier bonne eau de îe ' Mettez le tout fur un petit feu, & faites cuire lentement en remuant, jufqu'à ce que 0 utfume: tors ajoutez vert de gris, OcCalcantmn en poudre tres fine de chacun trois ^errfSr remueï & faites cuire lentement jufqu'à ce que le tout foit lié : lors ôtez du feu & à doit r*?' verfèz ce qui eft dans cette feconde baffine dans la premiere où eft f huile qui cüfl 're à demi froide auffi, & mêlez bien le tout enfemble, après quoy fans perdre au- ri)lleen^Ps5 ajoutez deux onces alun brûlé en poudre fine, & une once d'orpiment, re- de jZ"™enletout, & d'abord que ces poudres feront mêlées, mettez parmy farines fines froid'- ^e fenugreede chacun trois onces, remuez jufqu'à ce que le tout foit prefque l'alo'»'' r ^'S ? ajoutez deux onces aloës en poudre fine, & mêlez en remuant jufqu'à ce que de ]a0lt bien incorporé: & l'onguent fera fait, qu'on gardera dans un pot, ilapproche VerUeftUleUr ^el'Egiptiac,. mais outre la cuilTon qui eft de confequence, les poudres doi- Strask tres-fines, & vous trouverez qu'il a des vertus approchantes de l'onguent de doitd °Ur^ ' * Peat e^re eft-ce 'e mefmeque Maiftre Floch Marefchal à Strasbourg ven- en fo*1^ ^es boë'tes de fer blanc aux pailàns ; peut-eftre auffi que ce ne l'eft pas, quoy qu'il: fets. eft bon & on l'employé de mefme & aux mefmes-ufages, il fait d'àffez bons ef- Gnpeu°n,§uent deterge, empêche la pourriture, confolide, & fait une belle cicatrice;
Qu s,en fervir au lieu de rhondificatif en toutes les playes les plus grandes.
^eUtqu ?n^eutfa're tomber une filandre, ou os de graille, il faut mêler autant d'on- ^^i.' ^UCre » & l'appliquer tout froid fur le mal avec de la filaflè en forme de pluma- |
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Il
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i84 LE PARFAIT MARESC-HAL,
Chat. Il en faut ufer de la mefme maniere, quand on a coupé un quartier.
97. Comme le fabot ne fe coupe pas toujours tout à coup, mais un morceau aujourd'huy, & quelque jours après un autre, il faut appliquer de cet onguent à froid fur de la nlaife à tous les endroits qui paraîtront vifs, & où il y aura playe, & continuer; que fi la chair croiftò't trop & qu'elle fût baveufe, il faut mettre le feu aux endroits trop élevez, puis de l'onguent par deiius. Ce mefme onguent eft tres-bon aux playes du garrot, & à toutes autres playes pour gran*
des qu'elles foient, car il les maintient fort nettes, &par ce moyen prévient la gangrené- Ceux qui ont des équipages à conduire à l'armée, où ailleurs, doivent en porter aveC
eux, & fi les Marefchaax en ont dans leurs Boutiques, tous les jours ils .en découvriront les vertus , & te parleront d'Egyptiac d''Apoftolorwn, & de toutes les poudres à deffe' cher. Lors qu'on a mis le feu, oudescaufticsfurdes.javars ou atteintes encornées, que les
efearres tont tombées, & qu'il ne refte plus qu'une playe, fi on y applique de cet onguent légèrement fur de la filatlé, elle guérira bien-toit. On peut appeler l'onguent du Schmit un très-excellent Egiptiac, il eft bon pour faife
revenir la foie, lors que la chair eft trop humide, la foie ne la couvre que difficilement.' lors la foie étant venue, fi elle ne le raffermit bien, continuez à y mettre le Schmit, &'* reüffira très-bien. 11 guérira les eaux des jeunes Chevaux de carrolTe, coupant le poil & appliquant deflus
tous les jours l'onguent du Schmit: on s'en peut fervir aux encloiieures &c doux de rue» mais comme nous avons d'autres excellens onguens pour cela , je les prefererois au Schmit: enfin fervez-vous en par tout où on employé l'onguent de Strasbourg, hors à efl faire avaler pour fe purger comme le bon-homme Floch l'ordonnoit à Strasbourg ; mais ce n'étoit qu'à des Suities. Il y a des Chevaux qui renouvellent un ou deux des quartiers, leur étant refté une part'e
de la corne entière, quiaaidéàloûtenir celle qui venoit; mais ce défaut eft fi notable» qu'à moins d'un rare Cheval, & qui ne doive jamais travailler que fur le terrain mol dans |
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un Manége, on n'aura pas contentement de l'entreprendre, liir tout s'il change le tiers °r
la moitié du pied. On pourra fi on veut fe fervir de l'onguent du Schmit; fi vous l'apP11' quez comme je l'ay enfeigné, vous viendrez à bout de hveure, mais il y aura toujours 'c défaut que je vous ay expliqué. Faire quartier neuf, eft lors qu'on coupe le quartier à caufe de quelque mal qui vous 7
oblige, comme javars encornez, Bleymes, clous de rue, atteintes encornées, & au" tres'maux qu'il faut traiter en particulier, félon la methode que nous en avons donne • Ce Chapitre defabufera ceux qui croyent que faire pied neuf, & eftre delTolé, c',.]a
mefme choie, & qui rebutent un Cheval quand on dit qu'il a efté deflolé, croyant qu > . fait pied neuf ; & mefme il y en a qui difent qu'un Cheval a fait pied neuf, lors qu'il a e dell'ole, ce qui cft ridicule ; puis que pour avoir efté delTolé il n'en vaut pas un fol ^V s'il a efté bien penfé ; & pour avoir fait pied neuf, il n'eft jamais bon à faire un grand tr'av» Des Bleymes.
CHAP T E Bleyme eft une inflammation caufée par un fang meurtri dans le dedans du &°?1
J „o ' ■*-' entre la foie & le petit pied vers le talon, où.la matière le forme & fait les detoro que nous expliquerons. Il y a de trois fortes de Bleymes. <re?
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PREMIERE PARTIE. iSj-
nej~es Premières viennent aux pieds altérez & cerclez, & aux talons encaftelez , & vien-C'HAF.
pjP'ut°ft au quartier de dedans comme étant le plus foible. Les Chevaux d'école font 9a. jj.^ftsà^ce mal que les autres, àcaufe qu'ils n'ont jamais le pied hurnecié par aucu- ^e j atftidité, & que la poudre le leur defïéche extrêmement, fi on n'a le foin de leur cu- 1 e pied toutes les fois qu'ils font de retour du manége,
re ^^^it extrêmement boiter un Cheval, &fouvent pour les guérir il leur faut ou fai- çji .^tres-grande ouverture, ou deifoler, fi on a negligé d'y donner remede à temps; Vif °f. 1u'on s'apperçoit du mal, il faut fort parer le pied, ouvrir laBleymejufqu'au 0u,teirefortir la matière qu'elle contient qui eft prefque toujours brune, mettre ded'.ns re!ub^u!ïie ardent, de l'huile de Gabian ou de Merveilles, enveloper le fabot avec une Pas eXa'tc ayec la fuye & therebentine, & par cette précaution la matière ne fouftera Q a? Poil, comme il» arrive fi on ne donne jour à la Bleyme, & continuer de la forte, p^ 'tematière avokfoufléau poil, il le faut traiter commeje l'ay enfeigne au Chapitre lali- ' &le Servir au haut de l'onguent de la ComtefTe, au défaut on peut démêler de peljr8e en poudre avec de l'efprit de vin, & l'appliquer fur de la filalfe, pour mettre fur
Uroit où la matière a fouâé au poil.
re yades Bleymesfidangereufes, qu'elles font faire quartier neuf, parce que la matie- geiltCi°uPy long-temps, il s'eft formé un ou plufieurs os de graùTe, ou filandres, qui man- pou P°urriffent la racine du quartier, lequel il faut couper jufqu'à la couronne; & fi déCQCe'a 'a Bleyme n'en eft pas guérie; pour y proceder avec methode, il faut ayant bien Creu^Vert&coupé la foie fur le mal, fonder au coin des quartiers quel fond ou quel Pourr' ' ou te fonde puifîè pénétrer avec facilité, & vous jugerez s'il y a feulement & vo'U?'e- :lt'ere' i'te faut évacuer, faire bonne ouverture avec le biftory ou razoir, D'i cl 'r a '0nc* ^u ma^ ' 1ue s ^ n'y a Pomt ^'os ^e graiîTc ■> penfer le trou comme on feroit £cn°u^ Prevenir ces Bleymes il faut tenir les pieds bien nets, & les graiflèr, pouffer leur
0u ,-c*°us les pieds de devant, la mouiller avec de l'eau, & leur laiflèr tous les jours cinq a^at1XtJeures les pieds de devant dans cette fiente mouillée: quand on les ferre, faut leur amJjf. étalon, cela remettra le nerf de la jambe, en ce qu'il demeurera étendu, & non hjj*7 ' c°mme il arrive aux Chevaux qui ont trop de talon : de plus empefeheraque les ta- (jgj ne tè ferrent., & les Bleymes viennent prefque toujours de ce que les quartiers de Ciut4",stont ferrez : Pour bien prevenir une Bleyme le quartier de dedans étant ferré, il le qia^'ant Paré le pied, le ferrer à pentouSe de ce colte là, laiflànt la foie forte : mefme Ci de j„artiereft fort ferré, donner trois ou quatre rayes de feu fur la co: ne, depuis le delïous iftois f°Uronne'u^îu'au ^er & ten',r le quartier fort gras: j'ayveu des Chevaux huit & dix &deijla litière, pour des Bleymes. Si on peut les prevenir, on évitera bien de la peine, £'adépenfe.
qU'0^ leconde efpece eft differente de la premiere, en ce qu'elle eft encornée, c'eft à dire à Un -r^!esaccidens de la premiere, elle a infecìé le tendon qu'il faut extirper tout comme ^leyrrfVar erîCorne\ mais ce mal eft infiniment plus dangereux qu'un javar encorné; les <ins eneS enpornées font fouvent mourir les Chevaux ; en eftropieut d'autres, & quelques- ■Q guerifiènt, mais après un long-temps,
dedat)C at~e'nte lourde peut former une Bleyme encornée, car elle meurtrit les chairs au & cher 'h • ^u'' Par0'fle rien au dehors : le fang meurtry fe change en matière qui court, teleteHnt '""è" noircit & gâte le tendon, & ne trouvant point de fortie outre qu'elle gâ- ^tentun e}^e s'endurcit, &fe congelé, & fait ce qu'on appelle un os de graiffe; qui le tendo C°rps étranger & dur, il faut qu'il iortc par l'ouverture qu'on fera par en bas, & |
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lom', j,
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e«haut, & par l'application des re-medes quej'ay propofé* •
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A a Peu-
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. i8ó LE PARFAIT MARESCHA L,
Çhap. Pendant que vous traitez un Cheval qui a une bleymede cette nature, il faut au tieu d *"
98. voine, luy faire manger du fon mouillé, dans lequel on mêlera tous les jouis deux ouce* foye d'antimoine afin de détourner la fluxion, & purifier le fang. Pour traiter ces fortes de Bleymcs outre ce que j'en ay dit, vous pouvez avoir recours
au Chapitre qui enfeigne la maniere de penfer iesjavars encornez & atteintes encornées, 0* vous trouverez des remèdes propres à ce mal. Les Bleymes de la troifiémeefpece viennent de ce qu'il s'enferme de petites pierres oa
du gravier, entre la foie & le fer, quiiafoulent&lameurtriilënt; elles ne font pas beau" coup à craindre, & font ailées à guérir. Le fermai pote, ou lors que les clous ne le retiennent pas en fa place, caufera uns
Soîbature ou des Bieymes: les pieds plats y font fujets , car facilement le fable, ou '6 gravier, s'enferme entre le fer & la foie. Le remede à ces dernières, fera de parer le pied pour découvrir laBleyme, & d'ôter
toute la foie meurtrie, lì la matière n'y eit pas encore formée : fi elle y elt formée, >* faut l'évacuer, puis penfer le trou ou laplaye comme une enc'oiieure: le mal dans f00 commencement fera bien-toft guery; s'il elt grand , les remèdes que nous avons pr°" pofez en viendront à bout avec l4eau vulnéraire, le Baume ardent, ou l'huile deJVler" veilles, ou de Gabian; quand on a donné jour àlaBleyme pardeiìòus, le mal guérir* bien-toft, lequel eftant negligé peut produire de fâçhçufes fuites. |
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Des Teigneï.
CHAP. T Orfque la fourchette du CHeval tombe par morceaux , comme- fi des Teignes I'**
£Q. -*-/ voient rongée, & que cela va jufqu'au vif, on l'appelle des Teignes, la deinan* geaifony eft fouvent fi grande , qu'elle fait bouter, ce mal ri eit pas fi dangereux qu''1 , eft douloureux. On s'apperçoit que les Chevaux ont des Teignes avant même qu'ils en boittent, en ce
que les pieds ont une odeurde vieil fromage pourri, on ne fçauroit approcher d'eux. d*0* l'écurie qu'on ne les fente ; ils frappent de temps en temps des pieds à terre dru 6c mc" bu parla demangeaifon qu'ils yfouffrent, croyant par cette action de s'en défaire. Pourguerirles Teignes, ilfaut parer la fourchette avec le boutoir le. plus qu'on pcüf'
puis éteindre de la chaux vive dans du vinaigre, pafierle vinaigre dans un linge, le fair bouillir, & tout bouillant le jetter fur les Teignes, c'eftàdirefurlafourcheue, puis r appliquer un reftrainétif fait avec chaux vive en poudre mêlée avec de l'eau feconde, ou j reftrainciif noir fait de fuye de cheminée, vinaigre & blancs d'eeufs, l'onguent de ' Çomtefie guérit les teignes plus commodément en trois ou quatre applications ; malSl faut édifier le pied pour tenir l'appareil: > Si les teignes reviennent ; il faut y appliquer l'onguent du Bouvier : ayant bien netto?
les tejgnes, il les guérira: il eft mal-aifé d'ôter la caufe intérieure de ce mal, on peut fa gnet le Cheval à la pince de temps en temps. Tous lesonguens pour fécher les eau* « jambes pourties, font bons pour guérir les teignes, on les trouvera cy-après. „, Pour les prevenir, il faut fouvent parer la fourchette , frutterie mal avec l'eau &c°'
de, elle confommeraune partie de la pourriture , & deflechera la racine du mal, forte que de longtemps il ne fera eneftat de revenir; on en peut appliquer une & ü jj. fois, enfi? ite on peut auflì faire l'eau fuivante; Prenez une livre & demy d'alun^, une xr.e. & demie couperofe blanche dans quatre piptes, d'eau, faites bouillir ffft«gjS« |
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fcran,. , PREMIERE PARTIE. r*7
àfr 'H n arn01tié' c'eftàdire.que le tout foit reduit à deux pintes, & de cete eau G hap;
« /Old baflmez tous les jours les Teignes; entùite lors que vous n'appercevrez p!us de 99,
emangeaifony fondre du tare, ou de la poix noire; & leur tenir les pieds fort cureî
k nets de la poudre, & autre ordure qui les defieche> ce dernier remede reiiffi.ires- |
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Des Peignes.
Xw S Peignes font des gratelîes farineufes qui font caufées par une crallè adulte, jau- CHAP»
Oio 'lle ^ maligne, qui fort par la racine du poil, s'attache fur le cuir, par fon acri- 100» nie elle le tait dreflèr àia couronne & au delfus; & enfin, le fait tomber abfo.u- «ud 'csconn°îten cequelepoileftherifieCir la couronne, & fouvent les Peignes oc-
ci"ctlt& tiennent tout le paturon ;. écàquelques-unsjufqu'a.u boulet, en maniant & tou- dan111 ''endr°it on Ie trouve plein de craiîè fanneufe, & la couronne eli enflée, par l'anon- yme des humeurs qui fe jettent en cette partie, d'où le plus fubtil s'exhalle & fort au tra- ^_s des pores, & rencontrant le poil, s'épaiflit & fe congelé en fcl, qui s'attache au cuir, ^ aitcetteerafle, que tous les Chevaux qui ont des Peignes ont fur la couronne: Il y a ^^.j-ortes de Peignes, des feches, qui ne rendent aucune humidité, & d'autres qui font jjjj/^s&pouirent par les pores des eaux puantes qui laitîènt l'endroit où elles font limées ■clar Puant: de plus, au deflbus de la couronne à la .nailïànce du pied la corne s'e- rri te' .^creve fur la fuperficie feulement, parce qu'elle participe à la fecherellé & à i'a-
rjt ^0nie de l'humeur, qui eft contenue'dans la couronne d'où la corne prend fa noiir* ies °us parlerons de cernai, dans l'achapt des Chevaux, il n'eft-pas douloureux, &rne
fec^mPêche pas de travailler, (ïce.n'eft dans les pays humides; cardans les pays iècs, il Ce Ae de Iuy-mefme fans autre remede pendant l'Eflé.
^ Néanmoins l'humeur qui caufè coniai eli par fois fi chaude 8s fi acre-, qu'elle nuit ■ beau- .<}"? au Cheval ; & mefme lesPeignes occupent toute .la jambe jufqu'au prés du genouil & Jarret: les remèdes communs qui ne font que les deiïécher, ne fervent qu'à palier le
Car '1 ^u* revient lors qu'on le croit guery; les Peignes font fâcheufes quoy que léchées 'i Wn CsP°uïfèut continuellement de la craffe qui félonne furie cuir & s'attache au poil, fto* faut ôter tous les jours avec un Peigne ferré- des dents, m elles ont pris leur |
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Pe;LCr 1>efPrit de vin, & attirer tome 1 a teinture •& la force du tabac, après qupy frottez te s
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pé ?nes ftns les écoreher, &. eiîfuite les frottez avec une poignée de ce tabac., quia trenv
de | *fS 1,efP"t de vin, & lefaites bienpenetrer dans le mal àforce de frotter, & continue:', foie, 0rtetousles jours. Siee«medenefuffitpas,- & que les Peignes reverdiflçnt,. ou ne patPasfechez, faites le fuivant.
■meJ[ene^'du coton, imbibez-le d'efprit de vitriol, moiiillez-en toutes les. Peignes; legere-r fajr'p ? ^Pres avoir frotté le lieu avec tin bouchon pour leséchauSér, : fans les, éçorchcr ny' ^WUlàllg;. . ■ .
Aeipnt de vitriol ne lesguent entièrement à la premiere application, reïterez-en une
A a 2 -fc-
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i88 LE PARFAIT MARE S.G HAL,
Ghap. feconde, ou vous les trai.erez comme les eaux des Chevaux, que nous enfeigneron"
zoo. Chap. CLXXX1I. ou avec l'onguent du Bouvier. J'ay eu un Barbe fort jeune qui avoit des Peignes, qui approchoient de la nature des
mauvaifes eaux, car ellesétoient fort humides; j'y apphqu'ay de l'efprit de vitriol, meil- leur & plus fort que je ne croyois, & qu'on ne le vend communément dans les Boutiques à Paris, en une iéule fois trop abondamment, enfone qu'il luy fit enfler le nerf, & t°uts la jambe, qui étoit fi douloureufe, qu'il ne pouvoit fe foûtenir : j'eus recours à l'emmic- lure rouge, pour ôter la douleur des jambes, & particulièrement du nerf qui étoit furieu- fement irrité, & fur l'endroit où il y avoit des Peignes, qui avoit efté atteint trop vive- ment avec l'efprit de vitriol, j'y appliquay l'emmielure blanche qui adoucit le mal, &. bien-toft toute la couronne tomba ; enfuite quoy que la chair & la peau revinlfent & les pia* yes fe foudaiïènt, il y manquoit beaucoup de poil, & jamais il n'en revint fur les cicatti" ces. Les Peignes guérirent, & jamais il n'y en eut apparence, mais le Cheval fut deux mois fur la litière, & cette cure fut un peu violente', j'ay allégué cet exemple pour faire connoître la confequence qu'il y a de trop appliquer pour un coup de l'efprit de vittiol, s'il eft bon, car celuy qu'on achete ordinairement à Paris, n'eft pas fi violent ; & il vaut mieux y revenir à deux, même à trois fois, que d'en trop mettre la premiere. L'efprit de fel fera le mefme effet que celuy de vitriol, & prefentement que je connois
les effets de l'efprit de fel ; je m'en ferviroisplûtoft que de celuy de vitriol, il eft plus de- tfcrfif. Le remede fuivant pourra reüffir : faites difïbud re du fel ammoniac dans de l'efprit de
vinàdifcretion, c"eft à dire tout autant que l'efprit de vin en voudra diffoudre; cardés lors qu'il reftera du fel au fond, l'efprit eft afTez chargé, il n'en faut pas davantage ; baffi- nc2-en les Peignes, après les avoir bien nettoyées & frottées. Beaucoup des gens qui croyoient guérir les vieilles Peignes, n'en font pas venus»
bout, l'efprit de vitriol ou de fel en gueriffent, quelquefois qui ne reviennent plus, mais non pas toujours ; & les poireaux, & des maux aufii grands, font plus faciles à guérir <Jue les Peignes, particulièrement celles qui font vieilles & malignes. Des maux de la fourchette qui font des bouillons de chair, oh des cerijes que 'e*
ignorans prennent four des fies.
GHAP C\^ TRE les maux qui viennent dans la fourchette par les clous de rue, Teignes, *
j ' ^' fies, il vient auffi des excroiflances comme des bouillons de chair ou des cerifes, <5ut fouflent au côté de la fourchette, & paroiffent grolles comme de petites noix, plus^oU moins :ces maux qui viennent de la chaleur du pied ou de l'écurie, paroiffent plûtôft à 1* fourchette qu'ailleurs, & ne font pas dangereux, mais quelques-uns tres douloureux» quoy que bien des gens les ayent pris pour des fies, ils fe font mépris , car le fies eft nourry & abreuvé par un fuc nerveux corrompu & altéré : qui fait toute la malignité du mal, * fouvent il eft attaché au tendon ; & celuy-cy n'a point d'autre principe que la chaleur étrangère, ainfi le mal eft Sympatique, & non idiopatique., ce qui eft infiniment mo'n dangereux: ce n'eft pas que fouvent ils fontboitter tout bas, & fi on negligeoit d'y donne ordre, il en peut mefarriver; ces maux font faciles à voir par ce que j ay dit : il y e a de faciles à guérir ; d'autres qu'il faut defioler les Chevaux & enfuite extirper l racine de ce mal comme on fait aux fies, ce qui va de longue ; mais cela arrive rat ment. ^ors |
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PR EM I E RE P A RT 1 E. . ^ }%9
Lors que vous appercevrez ce bouillon ou grolTeur de chair vive, qui paroït a côté de C H A
«.fourchette, qui y eli attaché & qui prefque toujours fait bottter les Chevaux, & allez ioi jouvent tout bas, lì c'ea à un des pieds de derriere ; s'il eli gros & beaucoup élevé au def- lUsdela fourchette, il faut d'abord le couper avec un couteau de feu, arrefler le làng *»ec le mefme feu, mettre fur le mal l'onguent de la Comteflë, & continuer jufqu'a gue- non, ou au défaut, des poudres d'alun crud, noix de galles, & coupcrole blanche, égales parties, & par deflùs un plumaceau de filaffe , & fur le tout : & même fur ~«e la fourchette & la folle un reftrainétif, fait avec therebentine, fuye, & eau de *lej. cuits lentement en remuant fansceffe, jufqu'àce que le tout foit lié; lauTer 1 ap- f^il trois jours fans y toucher, en le levant toucher le mal avec efprit de vitriol, puis applique;- l'onguent ou les mêmes poudres, & le reftrainâif cy-devant, & continuant de al,°rte, le mal fera bien-toft reflèrré & en état de guerifon. , Souvent au lieu de fe refferrer par les remèdes que je viens de propofer , la chair
r^fie tout de nouveau, &femble reverdir autantque devant, fi cela arrive remettez le p u\ & fur l'endroit brûlé, mettez l'onguent de la Comteflë ; quand vous lèverez Uap- ^ateiU lavez la partie avec l'efprit devin, &enfuite l'onguent de la Comteflë, & conti- "Ue* aitili jufqu'à guerifon, ce qui fera bien-toft. Vous pouvez auffi pour refierrer bien "ettoyer & efluyer la partie, & toucher le mal avec l'efprit de vitriol, & par deflùs de écli^Uperofe blanche' & un Plumaceau fur le tout, puis bien bander le mal avec des •,Si après ces remèdes le malnefe relTerroit pas, & qu'il foufiàt de nouveau , comme
gPe"t arriver, il faut arracher la fourchette, & penfer le mal comme j'ay enfeigne au teffe°y devant 5 mais celane fcra Pas fi vous vous efîes fervi de l'onguent de la Com- fort ^'donnea ces fortes de maux, eft que le Cheval en boitte fouvent tout bas, en- /te qu'on ne peut fe perfuader que ce mal lespuifle faire boitterde la forte; fi cela eft, riy "?ettez du tout que l'onguent de la Comteflë: penfez-ie tous lesdeuxjours &ilgue- a'! vous continuez. , . . -
•.^es bouillons de chair paroiffent aufli au bout de la fourchette, des pieds de derriere,
* «Jftt fi douloureux, que le Cheval en cheminant n'appuyé que la pince a terre, ôt mel-
'et0"peu, & demeure toujours couché; il ne faut pas s'en étonner, avec le teul on-
6"ent de la Comteflë, il guérira, le penfant de deux jours l'un.
fnr, chale«r de l'écurie fait apoftumer & venir en matière la fente de la fourchette, en-
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■Jt une efpaf uie avec de la fiIaffe au travers la fente de la fourchette par plufieurs foisgui-
de i«!r qu'on faffe Sortir la filaffe féche comme elle y entre ; lors mettez dans cette tente que, ?Jk de vitriol, ou de l'eau feconde, & de la filaffe mouillée del une defditesh- fcis r ns la fer"e > & continuez de la forte jufqu'à guerifon, ce qui fera dans cinq ou fix *ans autre chofe. Des demanoeaifons aux ïambes des Chevaux , €r ailleurs.
portenJoid des Chevaux qui continuellement fe frottent les jambes , enforte qu'ils s'em-
ontkp toutlePoil: lesvieuxy font plus fujetsque les jeunes; mais quand ces derniers
caUcoup travaiUé & ,]ls font eufuite de féjour) cesdemangeaifons leurvica-
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Pour
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Aa 3
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îoû LE PARFAIT M ARES CHAL,
Ckap. Pour y remédier, prenez deux onces d'Euphorbe en poudre fine, mettez-la dans une
loi. pinte de vinaigre très-fort, & l'y laiiïèz tremper fur les cendres chaudes pendant fis heu- res, puis ayant très-bien bouchonné les jambes, frottez-les avec cette mixtion, il gué- rira tout au moins à la féconde application: ileftbon enfukedc faigncr le Cheval aux arcs fi c'eft devant, & du plat des cuilîès fi c'efl derriere. Il croît dans les hayes une graine rouge qu'on appelle du ftafis agre, autrement des bon-
faets de Prefjre, la graine eft à trois quarrés, on s'en fert pour faire mourir les poux au* oyfèauxdeproye & aux bœufs: il faut prendre de cette graine une couple de poignées , la piler «mettre infufer dans une pinte de bon vinaigre fur les cendres chaudes, & en laver fort les endroits qui caufent de la démangeaifon aux jambes: on ne les aura pas balline deux fois qu'ils feront guéris. On trouve l'Efté dans les montagnes au long des chemins creux une plante nommée
helleboraftre, dont les feuilles font fort longues & dantelées, les payfaus s'en fervent pouf faire mourir les poux au beftial : il en faut prendre une bonne poignée, « l'ayant un peu concaffée, en frotter les endroitrs qui démangent aux Chevaux une ou deux fois feule- ment: fi on en frottoittrop, il tomberait efcarre. Le remede fuivant eil fort bon, mettez quatre onces couperofe verte, alun brûlé au-
tant, & deux poignées de l'herbe appelée du Curage dans deux pintes de vinaigre, faites bouillir le tout jufqu'à diminution de la moitié; « après avoir bien bouchonné les jam- bes , frottez-les en une couple de fois, elles guériront fans doute. Les Chevaux s'écorchent au plyde la felle, àia naiiTance de la cuifïè, le poil s'em-
porte, « la place refte pelée «rouge, ce qui fait connoiitre qu'il y a de la chaleur j il faut à ces maux piler quatre onces de feories qui relient quand on fait le foye d'antimoine, & les mettre dans deux pintes de fort vinaigre, faire bouillir bien fort, puisenfrotter tous les jours l'endroit pelé, illedelTéchera, & le poil y reviendra. Ce me fine remede ôtera fort bien les demangeaifons des jambes ; & de toutes les parties
du corps, fi on les en frotte fouvent ; & quand la démangeaifon ferait univerfèlle, il 1* guérira afîurement pourvu qu'on rafraîchiffe le Cheval avec le foye d'antimoine dans le l'on mouillé, ou le criflal minerai «continuer fort long-temps; on ne laiffe pas de fe fer" vir du Cheval, comme je l'ay Ordonné en plufieurs endroits, lafaignée ayant precede toutes choies. |
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Pour attirer la vie dans un giedprivé de nourriture par differens maux.
CHAP. T ES Chevaux pour avoir eu des maux aux pieds, aux hanches, aux jarrets, aux
io2( ' •*-' boules , au paturon, où-ailleurs dans les jambes, la nourriture ne le diftribuë qu'a- vec peine dans le pied-; ainfi il fe deflèche, fe ferre, diminue de fa forme., & avec.Ie temps devient fi petit, qu'il f e rend inutile. Ce mal eli aifé à connoître, car le pied paraît à l'œil plus petit, quand on frappe defTus»
il fonne comme s'il étoit creux, & fouvent le Cheval en boitte. Pour remede, il faut rayer tout le pied, iaifant de grandes rayes avec le feu depuis
le poil jufqu'au fer de haut en bas, fans approcher trop prés de la couronne, & auffi" toit après entourer tout le pied , avec la remolade cy-aprés : Pour faire ces rayes °a prend un couteau de feu , .comme.fi on vouloit donner le feu fur une partie du corps, avec ce couteau on fait des rayes au longde la corne, comme fi c'étoit une renette, °* on pénètre l'épaifiëur d'un écu blanc. ' la |
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j . PREMIEREPAR TI E. 191
fou ra'^on ^e cet en°et du feu, qui femble devoir altérer davantage le pied au lieu de le Chap
„ • ^Ser, vient de.cequelesrayesdefeupenetrent&attendiiïfentla corne, le petit pied iqî. ^ ! etoitexceiîivement reilèrré par le labot, ou par un quartier feul, reprend fa place, par cette corne attendrie il s'élargit dans l'infhnt, & ne louffie pas tant qu'auparavant;
*Ehe£ïl0'ade, qui eit à la fin de ce Chapitre pénètre mieux dans la corne," que lors que la nette y a cité appliquée, qui ne fait qu'aifoibiir un pied, fans le foulager.
Cataplafme.
Potrcne^ fiente de brebis deux parts, & une part de fiente de poule, mettez les dans un
V avec <ju vinaigre & du fel: faites cuire le tout jufqu'à ce qu'il foit reduit comme en tu ans un autre pot faites cuire des mauves avec de l'eau ce qu'il en faut, jufqu'à pourri-
ti/0' etant bien cuites, mêlez de la graine de lin en poudre, & ayant encore un peu cuit, bieeZ"'es du feu, & les pilez dans un mortier, avec la huitième partie d'ail crud, le tour ç}£ .n reduit en pâte molle, fera incorporé avec le pot precedent, y ajoutant un peu d'huile P;eH r^s av°ir paré le pied , vous appliquerez de cette compofition bien chaude dans îe
' d que vous édifierez, puis autour du pied vous mettrez la remoladc cy-aprés lèule- c_Jm tiède, & réitérerez cinq ou fix fois de deux jours l'un, faifant réchauffer le viel ' aPiafme, & y mêlant feulement un peu de nouveau, le tout appliqué bien chaude- tin ^' s''' y a de l'amendement, vous pouvez ceflèr le cataplafine , linon il faut con- ^er davautage.
oouvent il n'y a qu'un côté du pied qui fe relïèrre, &fedeiTéchefifort, que toute là
friture tombe fur l'autre quartier» & c'eft toujours prés des talons des pieds de de-
yg ' & au quartier de dedans où cela arrive, comme à la partie la plus foible , lesChe- lj^ en boittent tout- bas, parce que le petit pied e(t trop prelîé par ce côté ferré.
AJonnez fept ou huit rayes de feu fur le quartier qui eli ferré, depuis la couronne juf-
c]..2ufer, fans toucher le poil, mettez dans le pied le cataplafme cy-devant chaud & l'e- tte ' appliquez fur le quartier une remolade avec demi livre poix de Bourgogne, qua- fa .°nces de therebentine commune, deux onces d'huile d'olive, & fu ffifante quantité de- je Itle fine pour épaiffirletout, continuez quelque jour cette remolade tiède, le talon ou Cartier s'élargiront, & le Cheval ne boittera plus,
qui la°üs ces remèdes ne'font pas affez d'effet particulièrement pour le quartier de dedans qUje" trop ferré, deffolez le Cheval, fendez la fourchette dans le milieu avec un biïtory ft-Qj Pietre jufques dans le paturon, empliffez cette fente avec beaucoup de plumaceaux, gar>ez avec tare, miel & therebentine égales parties mêlez 5c cuits enfemble; prenant rnisf ^Uil ne *"aut metcre ces plumaceaux dans la fourchette, que lors que l'appareil eli $ jyUr'afoIe&lesécliffespoiees,lorsillesfaut mettre dans ladite fente par le paturon, rnis'o" empIir Ja ^ente Pour !a temr large> ce 9U' fera tout un autre effet que fi on l'avoiî Ctoîtl\ ^edans le pied. Celaélargira le quartier fuffifamment, enfuite la folle venant à re le fortifiera & le foutiencra il on le ferre comme on doit.- |
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Bfcy
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io* LE PARFAIT MARESCHAL,
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Des Plaj/es des Chevaux.
IL y a des Playes fï légères, qu'il ne faut que les tenir nettes pour les guérir; il y en a-de
douloureufes, qui étant négligées perdent entièrement un Cheval, mais qui étant pefl* fées avec loin, & methode, ne diminuent ny fa beauté ny la bonté ; &ilyenadeinpf" telles, qu'il ne faut pas entreprendre de traiter, ce feroit des foins mal employez: IltaU* prendre garde à la nature des playes, les unes font faites de coups de pique ou d'épée, * ■ les autres de baie de moufquet ; celles qui font dans les chairs, font bien plus faciles à guer rir que celles qui fracalient les nerfs, les tendons & les os, & principalement dans q^£'" que jointure, qui ne gueriflent prefque jamais : Je ne conléilleiois pas de traiter un Ü** val qui aurait un coup de moufquet dans le corps, qui luy percerait la capacité, car»"11* rément la cure en feroit de tres grands frais, & au bout peut-eftre on n'y reiiiìlrou PaS' Les playes font facheu fes pendant les chaleurs, parce que les mouches y engendrent u^3 grande corruption capable de faire mourir les Chevaux; car fouvent la gangrené y fuC' vient, ce qui n'arrive pas dans le froid; mais d'un autre côté le grand fraideft contrarr*5 aux playes, & empêche leur reunion. Ceux qui s'attachent à une vieille routine, lésion* durer plus long-temps qu'elles ne devraient; c'eft ce. qui m'oblige à difeourir allez au long fur cette matière : Pour y proceder comme l'on doit, il eft necelTaire d'établir des va&E nies fur lefquelles cette connoiffance eft fondée. La premjere eft que la chair des Chevaux eft fort fujette à corruption, elle eft baveu.'
fe, ce qui la touche trop rudement, la meurtrit & la corrompt, la chair meurtrie retarde dautant iaguerifon; car il faut qu'elle tombe avant que la playefeconfolide; ainlï il feu. fonder une playe le plus légèrement, & le moins qu'on peut: les fondes de bois aromen* ques dont on a l'ufage en Italie, font tres bonnes, par exemple de bois de genièvre, ^s romarin & autres: il faut avoir préparé les fondes long-temps avant que de s'en fervtf» afin qu'elles (oient féeries: celles d'argent & de plomb font les meilleures pour les playeS fort profondes, & celles de plomb pour paffer dans un feton au lieu des cordes qu'on ï met, car le plomb ne caufe aucune chaleur. La feconde maxime eft, qu'il faut toujours tenir une playe nette & en ô:er la mcchan"
te chair : On fait manger la méchante chair des Chevaux avec des poudres, ou quand elle furmonte trop, on la reflerre par des bandages ii le lieu le permet, quand elle n'eitpaS ferme de même ; quefionnelapeutreftèrrer, on la mange avec des poudres, ou oU , brûle légèrement ou fortement félon qu'il en eft befoin; li le mal n'eft point trop prés de l'os, il ne faut jamais appréhender de trop manger, & couper la chair qui eft c-rro ]0"^ & de mauvaife coufiftance, pourvu qu'on ne coupe ny nerf ny tendons ; car a chair" Cheval revient aifément, & aflez promptement ; quand elle vient trop vifte, elle eu pre ■ que toujours mauvaife: il eft mieux de couper ou brûler la chair qui furmonte, que ne manger avec des poudres. La troilîéme eft, qu'aux grandes playes il faut toujours faire revulfion au commencC
ment, c'elt à dire, qu'il faut divertir la fluxion, & l'empêcher de fejetterfùr la Pa?*'. bleffée; ce qu'on fera par la faignée fans peine & fans frais : elle tempere la chaleur dcsn^. meurs, elle en diminué'la trop grande quantité, elle en modère le cours & l'irnpetuou^ & fi les humeurs font corrompues & pourries, elle foulage la nature d'une portioa du h" rîeau qui luy eft nuifible , auffi la faignée fait plus d'effet au commencement des plave * (juç tous les reftrainciifs, & autres remèdes que l'on pourrait ordonner. » ü% |
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. PREMIERE PARTIE. 193
p —^nevaux bleflcz qui font gras, la diette eft excellente: on ne peut les nourrir trop CHAP.
^'^Pour les grandes playes, il leur faut ôter l'avoine, & melme le foin lì on veut, 103. 2 donner que du fon mouillé & en pente quantité,
fer ^?1^^ Signée reûffit bien dans le commencement des playes, il n'en faut pas abu- cou en a^'aIlt iait aa P^us c'eux ou trû's? il en faut demeurer-ià, leplusnuiroitbeau- P Pour plufie'ars raifons trop longues à décrire,
une des meilleures maximes pour les playes, eft de ne les laver que le moins qu'on euoavecde l'eau pure: l'humidité de f eau retarde beaucoup ia guerifon, en ce qu'elle faire' £nt ^uniJdké naturelle qui eli dans la chair, laquelle il raut deffccher pour la OU(j Co-ùohder: mais lì on elt obligé de laver, il faut que ce foit avec de l'urine, che UVincnaud» ou de l'eau de la forge tiède, pour ôter l'ordure & la craffe qui s'y atta- aj^^tres-bonne methode eft de laver les playes avec de l'eau feconde, après qu'on les
arnnnettoyées comme je viens de dire, l'eau feconde ôte un peu la demangeaifon, elle deii'lt[t 'a P'a>'c eri ôtant le feu, & empêche que la chair ne ioufle pas li-tôt, ainfiellefe ycche plus facilement. |
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» Ue tomber ; ce qui retardera d'autant laguerifon.
jarnai C\u^u^:ne maxime eft, que toute humeur qu'on peut ou refoudre ou repercuter, |
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&Plei ne *auc ^aire vemr'a Suppuration, principalement dans les parties nerveufes,
affoibr ^s de Hgamensct auprès des os, parce que la matière fe formant en ces endroits, cileà it|!aPart'e qui eft long-temps à guérir, &lailîe fou vent difformité ou groffeur difïi- |
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Corr et°udre, & toujours foibleiïe; fi c'eft prés des os, la matière qui les touche en
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deColTlpi: quelque partie, enluite il faut qu'ils elquillent, c'eft à dire, que ce qu'il y a
fifs rrornPU, ou d'altéré fur l'os le détache: Ainli il faut toujours tenter les repereuf- i^gjj ^Ue nous appelons reftraiifétiis, qui ont la faculté de reiîèrrer & refoudre les hu- queiQS ^U' accourent tr0P abondamment fur la partie bleffée: les Médecins marquent d'u^ £s occa!ions où il n'en faut pas ufer, comme dans une tumeur critique qui vient b]e eu°" de'la nature, qui foulage l'intérieur aux dépens d'une partie moins confidera- °ùilvU,?Uan^ 'a tumeur ^t aux émonâoires, ou fila tumeur eft caufée par une p'icqure raciné * ven'n 'ou k'cn 'ors que la matière eft craffe & vifqueufe, quand elle eft trop en- fant er.e Co'!ée à la partie; dans ces rencontres il ne faut pas repercuter une tumeur, il HiecjCofe tenter la retbluuon, & tâcher de dilîiper la matière, s'il fe peut, par des re- d'cn v ^Ul ayent la faculté d'attenuër, d'échauffer & de refoudre les humeurs, devant que La (-1Ir.a la mPPur non.
ficiies xXietr>e eft, que les playes contufes, où il y a grande meurtrilTure fout dif- auîté à ^Uer'r' car i' faut que toute la chair meurtrie fe pourrifiè & tombe: le plus ^té qu CfS ^0rtes de maux eft de couper: le razoir ou le couteau de feu eft plus af- Vcut. e ies cauftics, & on en eft mieux le maiftre pour le conduire autant qu'on le 'eilr mbPtlem^ e^ ' ?ue 'es P!ayes en rond font difficiles à guérir , & le meil-
rePrife. ^en ^'en venir à bout, eft de les couper en forme longue, qui fera plûtoft ^alteratiò'erriee,^ qu'il faut tenir une playe couverte le plus qu'on peut, pour empêcher
1Q?n n ^Ue fair y fait, ce qui retarde beaucoup la guerifon, aux endroits qu'on peut
' *• Bb les
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194 LE PARFAIT MARESCHAL,
Chaï. les couvrir avec une peau d'agneau habillée en poii, il efttres-bon; mais cornine
103. il ne fe peut commodément en beaucoup de parties du corps, on met de la filaffe par àei' fus, & pour mieux faire tenir la filaffe, on la coupe, ou on la pile afin qu'elle s'attache mieux. La neuvième maxime eft que les bords de quelque playe que ce foit ne fe reprendront,
& ne fe reuniront jamais tant qu'ils feront calleux: ainfi pour y donner remede, il faut mêler de l'onguent Aurcum, avec du beurre d'antimoine qui n'a point efté précipité dans l'eau, car il eft cauftic, ce que non étant lavé, & en frotter les bords de la playe, cela détruira les cals, enfuite laplayefe confonderà facilement , & comme les calus font quel' quefois fi gros & fi durs que cela n'y fait rien, il faut les couper ou plûtoit taillader avec Ie biftory ou avec le couteau de feu, après quoy la citatricc fe formera plûtoft. Pour commencer à traiter une playe, il faut toujours tondre le poil ras, environ deux
doigts de large autour de la bleffure, & tenir la place bien propre, nette & grade, afin de faire étendre le cuir, pour plus facilement fe réjoindre. Les playes fimples faites avec la felle ou autrement, qui ne font point profondes, Ie
gueriffent en les nettoyant avec de l'urine ou du vin chaud, puis les poudrant avec de la vieille corde pilée, ou de la filaffe coupée menu: fi la playe eft un peu grande l'eau fecoU' de au lieu de vin chaud, ou de l'urine, fera encore mieux, car elle ôte la démangeai' fon, & on viendra bien toft à bout d'une play e fi on continue: fi la chair furmome coin' me il arrive aflez fouvent, la couperofe blanche en poudre, ou le colcotar qui eft pluS a£hf la refferreront, on appelé colcotar le vitriol brûlé jufqu'à ce qu'il devienne rouge. Far fois la felle a fait une dureté qu'on appelle un cors: pour le faire tomber félon 1*
methode ordinaire & la routine des Marefchaux , ils faut le graiffer avec de l'huile de noix battu avec autant d'eau, ou bien avec du vieil oingt, ou graiffe blanche, jufqu * ce qu'il tombe de luy-mefme, mais l'affaire va de longue, puis on lavera la playe ay£c de l'eau feconde qui eft l'eau forte dont les Orfèvres ou Graveurs fe font fervis, quieitde couleur verte : au défaut vous prenez du vin chaud, & on la poudrera avec du l'on, & la pteye guérira infenliblement. Le cors tombera plus facilement, fi vous laiffez tomber deffus du fuifde chandelle^
en penchant en bas la chandelle allumée, le fuif dégoûtera tout bouillant fur lecorSi & le fera plûtoft détacher: il faut enfuite laver la playe avec du vin chaud , de l'eau Ie" conde, ou de l'urine, & la graiffer avec de viel beurre falé fort légèrement & de la p°ü" dre de vieille corde, continuez à laver & graiffer, ce beurre fervira d'un bon deterfif P°°r «enir la playe nette, ce qui la conduira bien-toft à cicatrice. J'ay veu mourir des Che* vaux pour avoir negligé un cors, & la gangrené fe trouver au deffous qui avoit gagné le <*e* dans, & les Chevaux mouroient affez brulquement. La plus affurée methode pour faire promptement tomber un cors, eft de le frotter ave
l'onguent de fearabeus, ou au défaut, avec quelque bon retoire & l'en frotter tro' jours de fuite, prefenter un fer rouge vis - à - vis du retoire d'abord qu'on l'a app'1' que & bien-toft le cors tombera ; & vous éviterez beaucoup d'accidens qui arrivent qu?n on manque de faire tomber promptement un cors : tous les onguens cauftics loïl bons pour cela & une feule application fuffit. Si la playe eft grande & profonde, enforte qu'il y faille une tente, comme ilaxr
aux playes de la cuiffè & du garrot, & ailleurs, celles de lard falé gras y feront bo Bes, fi ce n'eft qu'il faille tenir la playe ouverte: carpour éviter les grandes incifiotis d' .ficilesoudangereufcsàfaire, ilfau^aulieu de tentes fe fervir de l'éponge préparée, 3. |
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0Ü. PREMIERE PART IE. 195-
bon- pîajC ^'ns incilion > & *era 9ue vous verrez toujours le fond : Cette methode cit C h a i
j> ,5e dans les endroits où l'on appréhende de couper les nerfs ou les tendons, ou lors que 103. °°nüaace du fang vous empêche de voir ce que vous devez couper. Methode pour preparer Véponfe^ pour ouvrir les play es.
borrirne l'éponge préparée eft fort utile dans beaucoup de playes, j'en donnerai icy la
ethode": lavez bien une éponge fine, ferrez-la avec une fifcelle le plus fort que vous mcttreZ'«c{ l'enveloppez de papier mouillé, puis faifant une place au milieu de l'âtre, ]a'e^v°tte paquet d'épongé iurl'âtre, & de la cendre chaude par deflùs, delabrailè fur ee e'fc e ' ^ lam>e2 en cet état ce paquet un quart ou demie heure : l'ôtant de là, l'épon- | teche & bien condenfée & ferrée, vous la laiffez refroidir, la developez & coupez ^?.uncouteau, delà forme que vous voulez, que vous frottez avec du fuppuratif ou ye '8eftif, afin qu'elle ne s'attache pas à la chair l'ayant introduit dans le fond d'une pla- ÌLà, 'e lendemain vous la retirez avec des pincettes, fi fort groflle, qu'elle aura fait une Ce ' grande ouverture que vous pouvez fouhaiter, fans bleffer ny les nerfs ny les tendons, Pia?11' ^e ^e P011"0'11 ^a're Par l'ùicifion; & toutes les fois que vous voulez ouvrir une (je/e' il faut fe fervir de cette éponge préparée; fi l'éponge préparée, comme je viens {j a "écrire, n'eft pas affez puiflante pour ouvrir une playe ou qu'elle foit fort baveufe & fauïp'.vc comme il eft neceffaire, pourvu que ce ne foit pas dans le deffous du pied, il en 0e fondre demie livre de cire ; étant fondue, mêlez parmy deux onces de fublimé faite ^re' m^el kien *e tout enlèmble, puis en imbibez fort des éponges fines, &les urie Sautantboire qu'elles en font capables d'en contenir: enfuite ferrez les éponges dans pe P^fle, & les laiïîèz dans la preilè deux jours & deux nuits; vous pourrez après cou* tjg es tentes de cette éponge préparée, elle ouvrira les playes, & fervira d'une maniere teJ\autere; que fi elle ne fait pas encore affez d'effet avec les deux onces de fublimé, met- peff P^usuneonced'arfenicen poudre fine, le tout dans la cire fondue, cela fera un je cautère tres-bon pour les javars & atteintes encornées, où il eft befoin de faire tomber *Uë 0n ou autre mat'ere corrompue. Si le mal étoit au dellbus du pied pour des clous de tljc ,°u autre maux : il ne faudroit pas fe fervir de l'éponge où y il a du fublimé ou de l'arfe- cl ' crainte que cela ne fift un renvoy des matières à la couronne, ce qui feroit un tres mé- aüg.nteffet; mais on peut fe fervir de celle qui fuit avec la cire toute feule. On prepare le A^ l'éponge en l'imbibant dans la cire fondue, & l'éponge en ayant beu autant qu'el- les d CaPable, vous la mettez dans la preffe & l'y laiffez refroidir pour en couper des ten- c^fy 'a forme que vous voudrez qui ouvrira une playe, mais comme il n'y a rien de dow ' elle ne fera pas une fi grande ouverture, mais auffi elle ne caufera pas tant de bouneur ' & n'offènfera point les nerfs ; cette dernière façon de preparer l'éponge, eft tres- eft b e £°Ur reuYèrrer 'es chairs qui croiflent trop dans le pied, parce que comme îe pied reiTer ^ ^'en ^cn^c, l'éponge par fa chaleur & humidité groffit, & oblige la chair à le V
]es(pUs P°uvez, fì la playe eft allez ouverte, vous fervir des tentes de lard ; car el- fi eijgCergent& confondent fans meurtrir la chair, foyez affuré que les tentes ordinaires rif0l) s ne font tres-bien faites, ne peuvent fi bien reùflir, & ainfi retarderont la gue- itientnexfeIlent moyen qui eft peu pratiqué, fera de traitter le Cheval bleffé interieure-
de ttfànd ^ue l'extérieur en aille mieux : quelques-uns purgent les Chevaux qui ont 0 -es Playes j & foat tres-mal félon moy, car la purgatioa irrite & augmente le Bb z mal
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196 LEPARFAITMARESCHAL, „
Cha?' mal par la chute des humeurs, qui ont efté ébranlées, & non évacuées par le medi.*
103. cament, aitili le contraire de ce qu'on s'étoit propofé arrive, mais faites le remede W1* |
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vant.
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Pilules de finabre pour les playes^ pour la galle, les vers, le farciti, Cr pouf
ceux qui fe pèlent la tejle.
CHAP. "pH-ENEZaiTafetida, du plus net & beau, des bayes de laurier de Provence, °,u
104. d'Italie, &duiinabre, de chacun une-livre, mettez-les en poudre fine, l'un apre*
l'autre, & les mêlez, dans un mortier de fonte, avec bonne eau de vie tres-fubtiie; pilant
le tout & l'incorporant bien enforte qu'on en puilfe former des pilules pelantes chacune
quatorze gros, que vous laiilèrez fecher.
Il en faut donner deux aux Chevaux bleffêz, de deux en deux jours, ou tous les jours
une, jufqu'à ce qu'ils en ayeut avalé huit ou dix, félon la grandeur de la playe: Pour leS faire prendre avec facilité, on donne chopinc ou trois demi fepeiers de vin: le Cheval doit élire bridé, ouaumaltigadourfi vous en avez un, deux heures avant chaque prife & aU" tant après. Ces pilules fe confervent vingt-ans, & difpofent le corps ou la chair d'iceluy à v.b£
prompte guerifon, en purifiant le fang : Elles relïftent à la corruption, & à la pourriture » contribuent à la guerifon de la gale, ôtdufarcin. & extirpent tous les vers, qu'un Chevf1 peut avoir dans le corps: On doit faire cas de ce remede à l'armée, où il eft de conie" quence de guérir promptement les playes des Chevaux, comme je diray cy-aprés, & ceS pilules l'avanceront au delà de ce qu'on en peut croire. „__ Il y a fouvent des Chevaux lì fort échauffez dans le corps, quelatefte & le col leur Ve".
lent, lepoiltombe, &laplâcerefte tans poil, enlevée en beaucoup d'endroits, ce ou1 marque une grande chaleur intérieure. Lefeul remede qu'on pratique à ces maux cft oe leur tirer du fang; mais la faignée feule ne fuffit pas, il faut de plus donner.trois prîtes "e ces pilules, trois jours de fuite, & frotter les endroits pelez deux fois le jour avec de bon*1 eau de chaux; fi cela ne guérit pas le Cheval, il faut renerei le tout, & enfuiie luy rair_ manger de la fleur de foulfre dans du fon mouillé, peu au commencement, enfuite au$ menterpeuàpcu; finalement luy en donner jufqu'à une demy poignée tous les jours: 1 Cheval peut travailler quoy qu'il mange de la fleur de foulfre, Pour ces roignes vives & facheufes gales, fi opiniâtres & fi difficiles à déraciner de
crins, &delaqueuë, après avoir faigné& purgé un Cheval, donnez-luy trois ou quatr^ prîtes, chaque prife de deux pilules, & bien-toit il guérira en le frottant d'eau de chai tous les jours : lì la gale eli opiniâtre, reïterez le tout. On peut fe fervir de ces pilules aux Chevaux qui ont des eaux aux jambes, des poireau*»
des javars encornez, & autres maux difficiles à guérir, car coupant le chemin & détou nant l'humeur qui faifoit ces maux, la cure en fera bien plus aifée. ..-ti Ayant donné la defeription des pilules de finabre, comme étant d'une grande,u \£
pour les piayes, j'ay efté obligé d'en décrire les autres vertus, ce qui a fait une matiere. digreffion, qui ne fera pas inutile au Lecleur qui veut s'inftruire ; pour celuV1!111.' cherche qu'à redire & à mordreje luy avoue de bonne foy que j'euffe pu placer ladefcrip1' de ces pilules peut-eftre plus à propos à la fin de ce Chapitre. 11 trouvera bon s'il luy P qu'elles demeurent placées comme elles font, puisqu'il faut fe debarafiér le plus qu° peut de la formalité. CoW |
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p PRE M'1ERE PA.R TI E. 197
fo- mme Pour 8uer'r toutes Ies P'ayes, il faut le fervir de tentes, & que celles de lard CiiAP
'p tre% bonnes, vous les ferez comme il luit. 104.
s' pUr *a're ^cs tentes de lard on les coupe de long, & on les poulie dans la playe, elles
y tondent à moitié ; quand on les retire, on les '.aille refroidir pour devenir fermes, &
luite on les remet dans les playes fi elles font allez longues.
.01 la piaye eli fordide & vilaine, ou que la chair l'oit baveufe, Fulage de l'eau fecon-
Pe'<°u ^e ''eau Jaune décrite cy-aprés, ne doit pas eitre oubliée toutes les fois qu'on
f, e'aplaye: mais fi vous voyez qu'elle n'opère pas allez, &queles deterfifs ordinaires
Po/?n^etlt ^as *a P'a)'c Del'e' ou que la chair furmome, ajoutez uneonced'arfenieen
affi j^^Ue' fur toute la dofe de l'eau de chaux que je decriray cy-aprés. Si cela n'a pas
te | effei, il faut y mettre le feu avec un fer plat bien rouge, pour brûler & griller tou-
ia playe fort & ferme ; poutvû.qu'on ne touche point avec le feu au cuir, aux tendons,
y aux neifs, il n'y paroiftra pas après la guerifon. D'abord qu'on a mis le feu, il faut
^ «re de l'huile de laurier, & de la filatfe pardeifus, couvrif toute la playe s'il fe peut,
P°iitinuër à grailler ce qu'on a brûlé avec de l'huile de laurier chaude, lufqu'à ce que
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Vo^ar-re **e détaciie & f°ic prede à tomber, lorslebalilicou, après que l'eicarreparoilt le
tory-k-r ^etac'ieri ftra plus propre, oude la graille blanche, jufqu'à ce que l'efcarre foit 'bse & la place demeurée nette; la chair fera belle au deiiòus, & il ne reliera aucune
tque de feu, il n'y a tiy' poudre ny onguent qui le vaille,
les ^eterfifs ordinaires font peu propres pour les Chevaux, je les juges trop foibles. Ou .c°rnpofe avec mjei5 vinaigre, farine de fèves, & d'orge, fuc de plantin, d'aigre-
doi 'ne ' rac'nes d'iris, therebentine, reline, &c. On appelé ces remèdes à l'égard des playes de i> ^e vient de parler, medicamenta leviorts armatura:. Mais on peut le fervir de l'Egyptiac, Va^fiflolüTum, ou de l'onguent du Bouvier. Il ne faut point flatter les playes des Ghe- c'eft r '0n£uent Aurcum, remplâtre de Betonica, ir d:-grafia Dei, ne font pas fuffi unis, & Un 1 tr°uipcr que de les mettre en ufage; le vieil beurre falé lèra meilleur pour tenir on P.y^nette: on lavera laplaye avec de l'urine ou de l'eau jaune, ou l'eau feconde, & s>j Sfamerà enfuite avec ledit beurre, & faut poudrer la playe avec de la corde pilée: que J a. beaucoup de chair pourrie & baveule, il fauÊy appliquer de l'Egyptiac, & continuer. Ca lle faut point craindre que l'Egyptiac, qui eli le deterfif ordinaire des Chevaux, leur qu trop grande cuiflon, ils n'ont jamais amaigry pour leur en'avoir appliqué; Et afin v °us puifliez fçavoir ce que c'eft, je vous en donne là tfèfcription.
Defcnption de l'Egiptiac,
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eau \tV[Zï une livre de miel commun, mettez le dans un pot verni ou baffine avec chopine
vjc e Vie 5 faites cuire à petit feu, quand il fera bien pénétré de la chaleur, & que l'eau de detiy2 Pai°îtra plus pour l'avoir remué, allez fouvent avec iiDf efpatule de bois : ajoutez itiije oncJps a!un brûle pilé fin, & quatre onces verd de gris pâlie par le tamis de foye, re- Ctiif t.oulours fiir un petit feu, enfuite mettez, y une once fubümé pilé tres fin, remuez & Ce qu 'Cement, jufqu'à ce que le tout foit allez épais, ôtez du feu & remuez jufqu'à Uov/s ƒ■ 0nguent foit froid que vous garderez dans un pot couvert pour s'en fervir comme au lie^^^cy-dcvant de l'onguent du Schmit qui deterge, & coafolide, je men fers
Je l' j%TPt»ae q uand je n'en ay point de fait.
Ryptiaca^ $?nn^ à des Marefchaux qui depuis qu'ils l'ont éprouvé, n'émployentplusd'E- ö' à rj "Suent -dpoftolorum comme auffi celuy du Docteur font auffi fort bons, &
fort, peu Pr« les mefmes effets que l'Egyptiac, hors que l'onguent du Do&eur cft plus Bb 3 Pour
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Chap. Pour deterger plus puifïàmment', furtoutlors qu'on appréhende quelque pourriture ou
104. gangrène, il faut mêler dans l'Egyptiac une couple d'onces d'eau forte, & enappuf
querfurla playe. Que fi on veut manger la mauvaife chair, & avoir un cauftic qui n'agi"
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que fur la pourriture, fans offenfer ny nerfs, ny mufcles, il faut mettre en ulage ave
iëuretéceluyquej'ay donné cy-devant, nommé le cauftic liquide, & en mettre dans *| playe avec du coton, le laiilër agir jufqu'à ce que l'endroit où il eft appliqué, Part> ; tout amorty & blanc. Vous noterez qu'un cauftic liquide Amplement appliqué fut chair, ne fait pas grand effet, mais s'il eft preiïë fur la playe & enveloppé, il fera u' effet au double: on peut en remettre plufieurs fois tout deiüite jufqu'à ce qu'on voy qu'il aye allez pénétré, l'efcarre tombée, fi elle n'eft affez grande , on peut retouch^ avec le cauftic pour ôter toute la vilaine chair, & rendre la playe belle & nette ; pour » c tre pas obligé d'en venir à l'ufage des cauftics- Le plus allure eft toutes les foisqu01 penfe une playede la laver avec de l'eau feconde, ouplûtoft de l'eau de chaux ditte ca jaune, ou fi l'on veut le favon noir mêlé avecla chaux vive qui fera une très-belle playe> & detergerà. , Quand on eft obligé de frotter les tentes avec de l'Egyptiac pour deterger le fond d une
playe, elles en fórtent toutes vertes; ce n'eft pas delà matière de la playe, mais du vet" det qui eft dans l'Egyptiac. Il y a des playes négligées &envieillies, où la chair ne peut plus revenir fur les os, Par*
ticulierement aux playes dans les pieds, l'os du pied demeure toutfec, fans que la chair veuille renaître defïùs; alors il fautfefervir defarcotiques, quifontl'aloës,lafarCocole> & l'ariftoloche ; vous les pouvez appliquer en poudre fur la playe, ou mêlées avec del therebentine, du miel rozat, ou quelque onguent familier & propre à cela. Rien ne faI mieux venirla chair fur les os que l'onguent de Monfieur Curty, décrit cy-devant, e_ le faifant fondre moitié huile d'olive & moitié onguent l'appliquer fur l'os: l'onguent te' ra revenir la chair fur les os , & par tout où elle manque, la poudre fuivante reuru bien auffi. 1 Remede pour faire revenir la chair.
Prenez fang de dragon du véritable, & non du contrefait comme on en vend aue
communément à Paris, bol fin ou d'Armenie , de chacun demi-once, maftic, o.1''33'!' & farcocolle, de chacun trois dragmes, aloës, ariftoloche ronde, & racine d'iris > chacun une dragme & demie ; il faut du tout faire de la poudre, dont vous uferez en mettant toute feule furia playe, mais plus à propos mêlée avec du firop de rofes» a la therebentine, oudujusd'abfynthe; cette compofition fera revenir la chair, où u nJ avoit aucune apparence d'en faire renaître: celle qui eft mêlée avec la therebentine re fit mieux dans les pieds. e La playe étant belle & bien nette, il faut feulement la delTécher avec les poudresq
nous dirons cy-aprés : fur tout il faut avoir grand foin de tenir les bords bien propres, o & gras, & de couper le poil deux doigts tout autour bien ras; Mais comme il eft in'P tant à l'armée de guérir promptement les playes, de peur que les mouches ne s'y mette' ou que la corruption ne s'y engendre, qui font mourir un Cheval; rien ne le fera P prfcmptement que la poudre de Sympathye. Les effets en font tels que bien des gens les peuvent croire naturels, faute de les avoir examinez , ou d'eftre capables de examen. |
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fttiìf
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PREMIERE PARTIE. ïpo
Chap.
Poudre de Sympathie. 104. Co ans 'emois de juin ou Juillet, prenez la quantité que vous voudrez de bon vitriol
pas,InuP' tens le piler : le Romain, qui en aura, eft le meilleur, celuy de Cypre n'eft p]at °"ace'a, mais celuy d'Allemagne elt allez bon, mettez-le dans une terrine de grais rétife t*e fond, s'il fe peut, öci'expofez au Soleil le plus ardent qu'il le pourra, la foit ~l\ttoujours'anuit& dans le temps humide, & continuez jufqu'à ce que le vitriol nant J1^ ^ redlut: en chaux, la remuant avec une efpatule de bois tous les jours, pre- v>triofa de n'y pas toucher avec du fer, parce qu'il débilite, & fait perdre fa force au ceqQv.' Particulièrement lors que le Soleil l'a ouvert, & rendu en état d'eftre calciné: lii^j ''teut continuer jufqu'à ce qu'il foit en parfaite blancheur, ce qui n'a point de temps p0ude" gardez cette poudre en lieu fec pour vous en fervir au befoin, & c'eft la véritable p«re de Sympatie.
drer T SUer'r une playe, il faut prendre du fang qui fort de la playe fur un linge, le pou- jou e cette poudre, mettre ce linge en lieu tempéré, continuer de la forte tous les tier i ^ue s'il y a de la matière ou apoftume fur la playe, prenez fur un linge de cette ma- ' Ori a p,oudrez de mefme. defiLvi la Pteye a befoin de fuppuration, mettez voftre linge en lieu humide; s'il faut
tentçc. ^' en ^'eu ^c: fi vous eftes obligé par la profondeur de la playe de vous fervir de &Con'. '' teut les mettre nettes & feches dans la playe, & les poudrer quand on les retire, j /"muer jufqu'à guerifon.
on'fait p veu aux Hommes de grands effets pour des entorfes, & des foulures des nerfs: Won ^°udie de cette poudre dans l'eau plûtoft plus que moins; on en mouille un Imge bande lnet en cia<^ ou ^x doubles pour l'appliquer deux fois le jour fur le mal, & le bien VeCt r' e'leaguery plufieursperfonnesfort promptement, & en moins de temps qu'a- grie US 'es remèdes ; quand ce feroitl'eau imperiale, angélique, celle de la Reyned'Hon- de]act0Us'es Baumes, huiles, &onguens; mais par cette methode ce n'eft pas par l'effet p Sympatie, il n'importe pourvu qu'on guerifle, &aiTurément on guérira.
Ces effte nie^me methode rétablira aux Chevaux ces entorfes qui font fi dangereufes, & fieUr^°rts de jarret qui tiennent les Chevaux hors d'état de fervir, jufqu'à ce qu'après plu- ju ^medes on eft obligé d'y mettre le feu.
P°udr 'S ,cornme t°ut te monde n'eft pas dans le mefme goût, ou bien qu'on n'a pas de cette Povjrie dans te temps qu'on en a befoin, je vous donneray ladefeription d'un onguent -s Playes, qui fera plus d'effet en un jour que les autres onguens en plufieurs. |
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Onguent de VHermite^ four les payes des Chevaux.
ne NEl fe^'^es vertes d'ariftoloche longue, de véronique & de fange, 'rech3cu-/-iTT*p
tnartveUny,°'onée&demie, dufanicle enLatin Sanicula, unepoignée; racinesdegui- IO<. tnenu l ' ^-e 8rande confoulde fechées à l'ombre, une once de chacune ; coupez fort *r teites-]ees rac'nes ' Puis les mettez dans un poilon avec une chopine de crefme de lait, ^e tout !CU!re"n^a"d'heure, & ajoutez enfuite les feuilles coupées menu, & cuifez ^üitencuT^U'^ ne demeure P*us ^ans te poile que le pur beurre j que !» crème aura pro- |
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i.ors
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200 LE PARFAIT MARESCHAL,
ChAI'. Lors faites écouler ledit beurre dans un pot, & remettez dans le poilon un quarteron
ioy. de gras de lard nourry de gland, coupé par tranches, avec les herbes & racines qu'on y aiaillées, faites bien cuire le tout, & étant bien fondu & cuit pendant un quart d'heti- rc, coulez encore ce lard fondu dans te pot où vous avez écoulé d'abord le beurre- Prenez enfuite deux onces d'huile d'olive, qu'il faut encore mettre dans la Poêle avec
les herbes & racines, faites cuire encore un demi-quart d'heure , puis coulez dans Ie pot où. on a mis le beurre & le lard fondu; & après l'avoir écoulé, preflèz bien les her- bes & les racines pour en exprimer tout lffi fuc & graiflè ; & comme le tout eft encore chaud, mettez-y une once de poix navale fondue, c'eft à dire du tare ou gauderon, <* une once & demie d'alun brûlé ea poudre, mêlez bien le tout & le remuez jufqu'à ce qu'il foit froid. Pour vous fervir de ces onguent, il en faut faire fondre dans une cueillere, & avec un
pinceau bien doux en oindre feulement la playe tout chaud fort légèrement, & la couvrir de la alalie fort légèrement, ou de vieille corde pilèe , continuer tous les jours & la playe fera bien-tort guérie; pourvu que la nature comme principale ouvrière vous fe' cónde, avec fon baume naturel, & qu'elle confolide, agglutine & entretienne, nour- riiie, conferve-, & remette la partie en fon état naturel. il faut outre l'application de cet onguent, bien confideter s'il n'y a rien d'étranger -\ il 'e
faut retirer, & s'il y a dei bouillons de chair ou qu'elle foit baveufe, il faut y meure le feu, oude la couperofe blanche détrempée avec efprit de vin, rien aumondenerelE'rremieuX les bouillons de chair; l'efearre étant tombée, ou plûtoft la chair étant reiferrée,- vous appliquerez de l'onguent: fi la playe à quelque endroit où l'on ne puilïe voir, & qu'if foit befoin de le deterger, n'ofant y mettre le feu, pour eftre une partie nerveufe qu'on craint d'offenfer avec le feu, il faut fe fervir de l'eau fui vante, qui detergerà fort puhlârB' ment. Eau de chaux, ditte Eau jaune.
Dans les termes de ceux qui fous de grands noms déguifent des bagatelles, oh appel'
le cette eau Phagedenique. Pour la faire méthodiquement, prenez deux ou trois livres de chaux vive,, nouvellement faite, mettez-la dans une grande baffine d'étain fin, * verfez par deffus peu à peu cinq pintes d'eau de pluye, & les laiffezenfemble durant deux jours en les remuant fouvent, puis laiffez bien raffeoir la chaux, verfez par inclination l'eau qui furnagera, & la filtre?, c'eft à dire, paffez la au travers le p>piergris , &fr>r trois livres de cette eau, c'eft à dire troischopines, mettez demy-feptier bon efprit de vin, une once efprit de vitriol & une once fublimé corrofif en poudre fine, mettez le tout dans une fiole pour vous en fervir comme je l'ay prefeript. Si vous voulez vous fervir de cette eau aux endroits où vous voyez beaucoup de pour"
riture ou apparence de gangrené, ajoutez fur toute l'eau, ou à proportion autant dar" fenic en poudre que vous avez mis du fublimé. Et comme je n'ay point encore parlé de la gangrené, j'endiray icy un mot. De la gangrené,
, La gangrené doit eftre confédérée ou dans fon progrés ou dans la confomination'• ,n,
fon progrés elle,eft un acheminement à la mortification; dansfaconfommation, cC^t une mortification achevée qu'on appelle fphacelle. Vou'sconuoiftrezlagangreuc:ul. cefTationfoudaineduientiment, &par confequent de la douleur, par la couleur »v' • |
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qui ., , , PREMIERE PARTIE. 201
l^!^3'a partie, qui enfuite devient noire, par une vilaine odeur cadavereufe, & parCHAP.
» "ation entière du fèntiment. De plus 011 voit à la partie une moleiïé extreme après loy. |
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fo eau falée, puis imbiber très-bien des plumaceaux avec de l'eau de chaux la plus
"e et ea mettre fur toute ia playe qu'il faut penfer deux fois le jour delà mefinenu- Eau deterjive pour la gangrené.
dete°'US P°uve* a 'a P'ace de l'eau de chaux fi elle n'a pas aflèz opéré, vous fervir de l'eau
liv rilVe4ue vouscompoferezavec, alun crud une livre, couperofe d'Allemagne demi- le r Conca^ez gfoffieremencj & pilez tres fin trois onces vert de gris, faites bouillir j{ °Ut dans quatre pintes fort vinaigre jufqu'à la diminution de moitié, mettez-le tout (jecS>Une ö°le la liqueur & la lie; pour vous en fervir, il faut proceder tout comme à l'eau j'eaux& mêler toujours la lie en brouillant la bouteille avant de vous en fervir ; & fi j^ n eft aiïèz forte, ce que vous connoiitrez après la premiere application, ajoutez par- fç^<7<:tte eau deterlive deux onces bonne eau forte fur chaque pinte & brouillez bien en-. Autre eau deterfve,
pr
tip,. nez une bouteille capable de contenir deux pintes: mettez dedans cinq demy fèp- |
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he m blanc très-fort, un demi-feptier eau de vie, & deux onces efprit de vitriol une
ces ^ aPfés, & point plûtoft, mettez y deux onces vert de gris en poudre fine, quatre on- ge 0uPerofe blanche, une livre couperofe verte, ces deux dernières en poudre grof- ç}r' bouchez tres-bieu la fiole avec du liege, ócveffiedeporclaiffèz infufer fur les cen- ve> ,,auc*es vingt-quatre heures, brouillant la fiole de fix en fix heures, puis vous enfer- Ujg,'- * appliquant comme l'eau de chaux cy-deiîus, ne l'appliquant jamais qu'on 11'aye 'e 'a lie avec le tout. Elle fé conferve trois mois en fa bonté.
lesn?Ur- 'es P!avcs fimples & ordinaires, il s'y faut conduire avec prudence; obfervant ternaxunes que nous avons établies: il n'y en a point que vous ne guerifllez bien promp- q^5 pour grande qu'elle puiffe eftre.
v0ya„ Peut av°ir des Chevaux bleflèz fous la felle, avec lefqueïs on eft obligé défaire rejL§e? nonobstant la blefïure; à ceux-là, il faut ôter un peudelabourredupaneauà fer roit^e la playe, coudre un morceau de cuir blanc & fort doux fur le paneau, &graif- tcj e cu'r avec du beurre falé, & tous les foirs le nettoyer de toute ordure, le frot-- Pq r. etl "ter 'a dureté, & le grailler de nouveau avec graille au défaut du beurre,
puis j a Ptaye, il faut tous les foirs la bien nettoyer avec de l'eau fraîche & du favon, iortPa??u^reidefeljufqu'aulendemain qu'on reflelle le Cheval ; en continuant de cette £ ,»1 guérira.
CaiflesJ°n^ marin, avec lequel on envclopc les verres qu'on apporte de Venite dans les mettre' merveilleux pour les playes des Chevaux quand on fait voyage, il faut en te, ij ]Ulle bonne quantité dans la chambre qu'on afaitdans le paneau vis-à-vis de la bîeiïii- chàir &lU6r'ra fi °" continue; car ce jonc eft fortdoux au toucher, une foule point la J, a étant laïc comme il eft, il guérira la playe- Tome*' b Ce Pour |
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202 LE PARFAIT MARESCHAL,
C h A p. Pour ceux qui voyagent en Caroiïe, quand les harnois ont bleffé les Chevaux au pof
iof. trail, & y ont fait des duretez ou playes, ce qui arrive particulièrement en temps de pluye; il faut couper le poil fort ras autour de la dureté ou playe, puis prendre-dur_ von noir ou autre au défaut, avec de l'eau, & bien favonner tout le devant du P°J trai, & avec l'écume que fait le favon, frotter doucement pendant un quart d'heure: Pul_ avec de l'eau falée, on lavera bien l'endroit où porte le poitrail, &onlelaiiièraiechcr> s'il y a quelque chofe de dur au cuir du poitrail qui ait fait le mal, on l'ôtera; °u|?1^.' l'on mettra des couffinets, pour empêcher que le harnois ne porte fur la bleffure ; "31^ le temps d'automne, & en autre temps aufli, les pluyes fréquentes fi elles ne font tCOÏ cher la croupe & les endroits où portent les harnois, elles font enlever le cuir comm s'il y avoit de la gratelle; il faut frotter ces endroits avec du favon noir, & un peu d eau» & fort frotter avec la main pour faire pénétrer le favon noir, & le mettre en écume, puis laiffer fécher, il guérira ces échauffernens du cuir que la pluye a caufé. On peut pratiquer la melme chofe fous là felle quand il y a playe par la chute d'un corS'
car avec le fivon & l'eau on en viendra bien-toit à bout. Four arrejier le fang.
On void des playes faites par un franchement d'où il fort une fi grande abondan-
ce làng, qu'on ne le peut arrefter, pour avoir quelque vaiffeau coupé; ilfautfe'erV de la poudre de Simpatie que je viens de décrire; fi l'on n'en a pas, ou fi on ne veut P s'enfervir, il faut chercher fi l'on peut appercevoir l'endroit du vaiffeau coupé, & 'e 1' fi on le peut, ce qui fera le plus allure remede: finon, mettre à l'orifice du vaiffeau bouton de vitriol Romain, & fi c'eft en lieu capable de bandage, en faire un; que s'ilne jc peut, l'ordinaire remede eli d'y mettre le feu, puifque rien n'arrefte mieux le fang ^ cautère aciuel, qui eli proprement l'application du feu ; vous avez encore d'autres rem des à tenter avant d'en venir au feu fi vous voulez : par exemple. ,*, Prenez colcotar, encens, & aloës en poudre, autant de l'un que de l'autre,
mêlez-les avec des blancs d'œufs en confiftance de miel, & y ajoutez des poils de he coupez bien menu. ,£• Si ce remede ne fùffit, il faut y ajouter le fang de dragon, le fang humain deflep*
le plâtre, &le vitriol calciné, tout enfemble, ou partie, fans doute arrederà î& rrzX fi on en met fuffifante quantité: fi le lieu permet de faire une ligature, elle aide aufli z refier le fang'. la façon de cette ligature, eft celle que les Chirurgiens appellent bauda& revulfif. 0jf Si le fang eu arrefté, il ne faut fonger à la playe qu'au bout de trois jours, *. ^.
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mes, les gaies omîtes, puis eteuues aans ie vinaigre, ia raruie uc îcvcs, i«u«-- • ^
fuye, de cheminée, la litarge, la cerufe, le vitriol, le vitriol calciné en roùgcl!rÀ,,jais eft le colcotar, l'alun, l'éponge fechée & mife en poudre, & la coriandre fêche > ^ dans unbefoin fort prenant, il n'eft rien de meilleur que les cauflics ou cautereS/Gjge: avec des poudres ou autres, qui faffent une efearre & une croûte qui bouche le p3 o^, j'y ay veu employer jufqu'à i'arfenic en poudre, qui fait une grande & prompte e re: 11 faut lors que cette croûte vient à tomber, prendre bien garde qu'une nouve " ^jeS te de fang ne fi*rvienne,j& il ne faut pas irriter pour lors laplaye, ny par des rem acres, ny avec la fonde. ' pe |
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D PREMIERE' PARTIE. 203
:orrvm fS CCS ^03^- ' ^ e^ a'^ d'en comP°fer des poudres, qui arrêteront lefang, C H A!
i'unrt e jala Poudre d'écorce de grenade feche, le vitriol Romain, & l'alun, autant de 105-. 4ue de l'autre, mêlex & appliquez fur le mal. |
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Pour Cheval foulé furie garrot.
T parlé des playes fimples, nous continuerons icy celles qui font précédées par CHAP.
LjJJÏ= tumeur & enflure. I06.
prgsj^uevaux qui fe font battus, & mordus les uns les autres fur le col, & fouvent allez
laver ^arrotv s'ils font entamez &bleffez, pour les guérir il faut tenir la partie nette, & dit CvUjeceau de chaux ou l'eau de vie, ou la frotter avec l'eau & le favon, comme j'ay s'ilv r vant' ou^a *aver avec L'eau feconde, & la traiter comme une playe fimple, aveçj "fpPiementcontufion, l'eau de vie y fera bonne, fi la playe eft petite, la grailler ra bip e nu'lc de noix battue' avec du vin rouge, le tout à froid, & continuer ; la playe fe- iji p°ftguérie.
y 0l)js Chevaux qui ont le garrot large & charnu,font plus difficiles à guérir des playes qu'ils \ dance'd^U^ C?ux 1U' ^'ont *aus cna'r ' ou ^ n'y a ^ue *a Peau ^ ^es os ' Parce 9ue cette abon-
re rem 1 •C'la'r ^ourmt trop d'humidité, à caufe qu'elle eft prés du mouvement que la natu- ter ^'t de flegme pour le faciliter; cette humidité pénètre les chairs, les fait furmon- dan's u em^cne qu'on ne puille delïëcher la partie, ny la faire guérir que difficilement, & Le r-£res"8rand efpace de temps.
Verts , al fe bielle furie garrot quand la felle ayant les arçons trop larges ou entr'ou- pliq' le foule & le meurtrit: les Marefchauxd'abord félon leur methode ordinaire, ap- re gjj™ deffus un reOraincïif, avec bol en poudre, vinaigre & blancs d'œufs, j'approuve Batt"11 '- ^ '' guérira ? u Ie mai n'cft Pas grand.
dante ^ ^X ^'ancs d'œufs' avec un morceau d'alun gros à peu pres comme un œuf, pen- cpaifrenVl50u demy quart d'heure fans intermiffion jusqu'à ce que le tout foit en écume fort currie %ont Vous frotterez toute l'enflure, & enfuite vous la couvrirez du refte de l'é- Pouve' •■ ^a ^'fi-erez fecher ; dix ou douze heures après la premiere application vous pafiè,.'"reiterer la mefme chofe, s'il y a encore de l'enflure, ou de la chaleur, le mal ne c(trC£-Pas outre; parce que la faculté du medicament repercuffif aftringeaiit ne doit pas &QJ u'^ment de repoulïèr l'humeur d'une partie à l'autre, mai;; elle l'en doit évacuer,- re plgçf ^ dehors par les pores, en refferrant la partie qui s'étoit dilatée & élargie, pour fai- Si'ie a* numenr qui étoitfortie des veines,
jours arfï' ^u garrot eft grand, il faut commencer par faigner le Cheval du col, & deux doridi rcitCrer 'a faignée qui empêche les humeurs de le précipiter, & fe j etter trop Pas Qeceff^eat fur cette Partie déjà affligée ; fi ce u'eft qu'une petite enflure, la faignée n'eft Preuve îvaPortéàplomb, & que l'arçon entr'ouvert ait meurtry la chair, & que l'en-
dii^)u c'^fiammationyparoiHe, il faut commencer par frotter le mal avec i'onguent llcrtres-i ■ ouvr'r le garrot avec une peau d'agneau, & mcfme avant de l'apliquer, baffi- iVieilt]v>'en le mal avec eau de chaux, où l'on n'a point mis de fublimé; elleôteextréme- rCr l'enf ?mation ' & s'il n'y a point de matière formée, cette eau feule pourra reffer- couvre?']lre ' ma's fi e^e n'a Pas &** l'effe entier, fervez-vous du fufdit onguent du Duc, kjour ' r rnai.avec_une peau d'agneau habillée en poil, & continuez à le grailler trois fois ' e qui eft infiniment plus naturel que les défenfifs qui ne font pas un bon effet, Ce z ■ fi le
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204 LE PARFAIT M ARESCH&L,
Ch a p. fi le mal efi grand, & qu'il y ait beaucoup d'enflure & de chaleur précédée par une gran'
io6. decontufion: mais lî l'enflure perfilk avec chaleur, teniîon&pulfation, &'que vous ju- giez qu'il y doive avoir de la matière formée, ou qu'elle ibit en chemin de s'y former, i' faut changer de methode, & laver tout le garrot pour en ôter l'onguent,- avec de f oxicrat tiède, dans lequelil faut mettre une poignée de fel, le tout bien nettoyé ; ilfaut laiiTêr fecher, puis frotter encore la partie de l'onguent fait avec demi-livre popuieum, un quar- teron de miel, & un quarteron de favon noir, le tout bien mêlé à froid, puis y mettre depiusuaverred'efpritdcvin, & de cet onguent grailler doucement pour ne rien meur- trir , il diffipera la fluxion en ôtant la chaleur trop grande , couvrir le tout avec une peau d'agneau pour faire mieux agir l'onguent; nottez qu'il faut graiffer tout au moins . quatre fois tous les jours : & afin de détourner l'humeur & reiiiler à la corruP" lion. Il luy faut faire avaler des pilules de finabre, décrites cy-devant une prife, & le lende-
main une autre, l'ayant tenu bridé deux heures avant, & autant après la prifé: elles aide- ront la nature à pouffer au dehor§, & cuire cette matière contenue dans le garrot; deux jours après redonner encore des pilules, & de temps à autre réitérer des prifes de pilules ; elles avanceront mcrveiUeufement la guerifon de fon mal, fi on CQiitinuëjufqu'à ce qu'où fente la matière formée. Pour attirer & faire meurir une tumeur.
Si vous n'avez pas les onguens cy-defïus, & que vous connoifliez qu'il foit befoifl
d'aider la nature à cuire cette humeur , & faire venir à fupuration , faites ce qul fuit. Prenez cumin en poudre, & farine de lin, autant de l'un que de l'autre ; faites les c v»*
re avec du lait de vache, y ajoutant de la fiente de pigeon en poudre à diferetion plutôt* plus que moins, & vousen ferez un cataplafme, qui fera meurir la tumeur & ôtera >fl douleur; ou bien prenez racines de guimauves concaiTèes quatre onces, faites les cutfe dans de l'eau, ajoûtez-y enfuite feuilles de mauves, [•ran:aurììmi1 de chacun une p01" gnée, faites bien cuire le tout & pilez, ajoutez huile d'oüvc, & beurre de chacun deu* onces, de farine de fenu-grec ce qu'il en faut pour épaiillr le tout, & l'appliquez chaude ment fur la partie. Lors que vous aurez amené la tumeur à fuppuration, c'eft à dire, que la matière
fera formée & prelte à fortir, ilfaiitaubas de la tumeur faire un trou ou plufieurs, av'e^ un fer gros comme le bout du doigt & tout rouge au travers le cuir, & évacuer t0^' te la matière, puis vous penferez ces ouvertures avec des tentes molles, frottées "^ l'onguent du Doc, afin de ne rien meurtrir & qu'elles tiennent mieux, cet onguent er-\ péchera l'inflammation ; on peut auffi y mettre des tentes de lard qui pafïènt d'un tro° l'autre, &faire fuppurer autant qu'il fera neceffaire, & fur tout il faut que les trous fo'^i au bas du mal, & qu'il n'y ait point de fac au deffous, afin que toute la matière fe Pul g évacuer; que fi on apperçoit qu'il y ait de la matière plus bas que les boutons de feu9 vous avez donné, ou que la peau foit détachée de la chair, il faut d'abord donner un bo ton de feu apercer le cuir au bout de ce vuide. A moins de cette précaution le cuir ne . reprendrait pas, puis mettre des tentes molles frottées de l'onguent du Duc, d'un tr°u,:j l'autre, afin de faire évacuer les matières; quand je dis des tentes molles, c'eft à dire qu ne les faut pas rouler bien fort, afin qu'elles ne meurtriffent pas. uf Ayant mis des tentes, il faut tenir toute la tumeur graffe avec l'onguent du Duc p ,,
ôter l'inflammation, continuer à penler. les trous, & renouveler les tentes Jo1^ :- |
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PREMIERE PARTIE. ào?
ap~' ' feringuanf, s'il y abienduvuide, avec les eaux d'arquebuzades, décrites cy-Q
"j*s, ou avec l'eau jaune, s'il y a beaucoup de pourriture.
„ ', guérit plûîolt une tumeur iùr le garot par cette methode, que par l'incisoti, la chair
A 0ü a coupée & touchée avec le razc-ir, pourrit & tombe, la partie refte difforme, & "vent d'une petite piaye, on en fait une grande (ans necciuté.
fu 1ette metnoc*e c|t bonne lors qu'on ett aûuré qu'il n'y a rien de carié ou de corrompu rJ5SOs> & que le fond eft bon; mais s'il falloir taire tomber une efquille d'os, ou qu'il
:0-.ut filandre, os de graille, ou autre pourriture attachée à l'os, le plus aflsré eit de toi-h raZo^r' couper tout ce qui eft pourry , melme la criniere s'il eft befoin, uns Pant au nertSa'e"aulon8d'icelle ) & tout ^'un C0UP v0^' -c fond du mal, eu cou- ton- /,U^u'au v^'> ae 'aillant aucun bord élevé, mais coupant la piaye en talus , & fur cuy donner un égoût, afin que la matière n'y croupiiTe pas; prenant garde de ne pas c, Per le nerf de l'encolure , car on gâterait le Cheval : mais ;1 faut décerner toute la ' 'ar pourrie qui eit autour dudit nerf, "le tout bien nettoyé avec le tazoir; jetter fur la ye des cendres toutes rouges, c'eft à-dire en fortant du feu, & en mettre afièï pour
{, ancher le fang; laifïèrles choies en cet état jufqu'au lendemain , bien nettoyer lapar- ^ avec l'eau delaforgcticde, ou du vin chaud, ou de l'urine, ou de l'eau feconde , enre.rtlettre encore des cendres fort chaudes ju(qu'à deux ou trois fois, de vingt-quatre nv Vln8t"cluai:i"eheures; après quoy vous trouverez la piaye fans enferre , fans chaleur, drê UCUn acc'^eat qui puiité retarder laguerilbn, parce que le fel contenu dans lescen- il',s,' °ft fondu par la chaleur, & par l'humidité de la piaye: & étant une efpece d'alkaly, tje.etruu l'humeur acide eorrofif& .méchant, que la fluxion avoit amenée en cette par- ni",C(\t acide étant détruit & adoucy, l'enfiare fe diffipe, & la chaleur s'évanouit. La hè j ^es cendres chaudes eft très-bonne, mais comme on n'en a pas toujours de fait? * !'^rmce ou ailleurs, fervez-vousde la maniere fui vante : quand l'incilion fera Je' * faites dilïbùdre du vitriol, oudelacouperofe verte dans l'eau, celle qu'on appel- çjr °^?Crî>fe d'Allemagne, eft la moins chère, tout autant que l'eau en pourra diftou- v0 ' * ^e cette eau badinez bien toute la piaye , puis appliquez fur tout l'endroit ou preSave'zcoupé, delafilaftébien mouillée dans ladite eau , bandez le tout fort pro- ajw- *?'> & Ie mieux que vous pourrez, pour le laiffer deux fois vingt-quatre heures; léTf *îupy s'il y refte de Inflammation où enflure, remettez encore delà filaffe moiiil- tJQ atl.s l'eau de vitriol comme auparavant, &uiTurérneat en levant la feconde applica- (je ,' '1 r''y aura ny enflure ny chaleur : enfuite de cela petifèz la piaye avec du fiel rQ1]0'.fuf en cette maniere: nettoyez bien la piaye avec de l'eau où l'en éteint les fers Wav-S a ia ^orSe,J faites-la chauffer, enfuite lavez la piaye & la rendez bien nette, puis 13 p, ez encore avec de l'eau feconde, ou de l'eau de chaux dite eau jaune, puis oignez CoLay£ avecdu fiel de bœuf, & par deffus de la filaffe fort légèrement ou de la vieille pTAt Pïlée fort fin, le lendemain vous ôterez cette fiîaffe ou corde pilée comme un em- Jaune' e''S 'a'^ra 'a P!aye nette &■ belle, lavez-la encore avec l'eau féconde ou l'eau vai. ' Pour ôterlademangeaifon qui eft un des empêchemens de la ^uerifon du Che- lea-e'r u'te mettez du fiel de bœuf, & de la corde pilée ou de la filane par deffus fort fe oneirient' .C0Iitinüez toujours jufqu'à guerifon : que s'il paroiffoit de la chair baveu- °u le ?eurtne' appliquez deffus del'efprit de vitriol, ou l'un dés cauftics cy-devant, tinijç. u. Pp^urle plusfeur: l'efearre tombée, recommencez le fie! de bœuf, & con- tent "r^a'a guerifon. Pendant ce procédé s'il y a des chairs qui foufknt &furmon- *0Ûiou°^' ^^ue vous n'ayez pas deffein de vous fervir de cauftics, comme il n'eft pas ^Wde»3 proP°s i appliquez fur la chair furmontée, de la couperofe bla-nche en poudre : e^x ou trois applications les chofes feront rétablies. G c a S
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zoo LE PARFAI.T. MARESCHAL,
Ch a p. Si le fiel de bœuf ne taifoit pas allez bien, vous pouvez vous fervir de Futi de ces oti-
iüó. guens cy-dcvaat pour les playes, & particulièrement de celuy de l'hermite , par fois de l'Egyptiac, del'Âpojhleram > ou bien du colcotar en poudre pour manger la méchante chair. J'ay déjà dit, & ne le puis trop dire, que d'abord que vous voyez de la méchante chair
dans une playe, ou des bouillons de chair qui s'élèvent & pouffent au deiïus de la playe comme des boutons, il faut avec un fer chaud les brûler, & partout ailleurs ou la playe n'eft pas belle, ou vous fervir du colcotar en poudre qui n'eft que levitriol commun cal- ciné en rougeur , & une très-petite efearre étant tombée , la playe reftera très-belle & unie. En penfant des playes du garrot & d'ailleurs , fi la chair fe haufie & fe gonfle trop »
ièrvez-vous de l'eau vulnéraire qui reflerre, deterge, & ôte la demangeaifon, ce que l'eau feconde fait auffi : que fi les onguens n'opèrent pas allez, poudrez toute la playe avec de lacouperofe blanche &de l'onguent pardeffus, & continuez de la forte jufqu'à ce que les chairs foient aflez refierrées. |
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Eau vulnéraire pour rejfcrrcr la chair C- la deterger.
CHAP. p R e N e z une livre bon efprit de vitriol, non de celuy qu'on vend ordinairement, qui
io/. -L n'eft que de l'eau forte, où l'on amisdefeau, &parce que l'eau forte mélangée de la forte teint le papier bleu en rouge, comme fait l'efprit de vitriol, on vous trompe par cette épreuve; mais le plusfeureft de prendre l'efprit de vitriol de ceux mêmes qui le diftillent, &qui vous en donnent par fois de bon. Et pour le connaître, avec une plu- me neuve il en faut écrire fur le papier blanc, le chauffer, & celuy qui fera les caractè- res les plus noirs, fera le meilleur efprit de vitriol; prenez-en donc une livre, une once bon opium, coupé en menues tranches & fort déliées, mettez-le dans la fiole où fera l'ef- prit de vitriol, & laiflez-le diflbudre à froid pendant vingt-quatre heures: il fe fera un limon au fond comme de la .boue , & l'efprit de vitriol deviendra de coureur brune» feparez ce qui fera fort clair &fibonvousfemble jettezleplus épais, & gardez cette eao comme tres excellente. Elle ne caufe aucune inflammation, au contraire elle ôte le feu & la chaleur d'une pla-
ye, ne fait que peu de douleur, car l'opium endort le ferit'iment, & émouffe l'acrimo- nie de l'efprit de vitriol; elle eft parfaitement bonne pour les javars encornez, pour 1£S pieds deflòlezoù la foie ne fe raffermit pas allez, pour encloüeures, clous de rue, Sey* mes, & Teignes, pour les grandes playes dans les pieds par des clous de rue., pour rei' ferrer & empêcher de furmònter, & enfin pour toutes les playes où les os ne font PaS découverts. , Avec cette eau les playes du garrot'ou d'ailleurs ne caufent gueres de demangeaifon»
ainfi on n'eft pas obligé d'attacher les Chevaux fi court qu'ils ne fepuiflènt coucher pour éviter qu'ils ne fe grattent; ufant de cette eau tous les jours, & de l'onguent par defluì la playe guérira, & ne caufera point de demangeaifon, ce qui eft tres-avantageux pour guérir bien-toft les playes. Bien fouventdans ces grandes playes, il s'y forme des filandres qui les empêchent
Se guérir: il les faut brûler avec un bouton de feujufques fur l'os, & du.digeftif pouria' ciliter la chute de l'cfcarre. |
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Si
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PREMIERE PARTIE. 207
Cu ''eau vu'nera're nc-deterge pas afïez, imbibez un peu de coton du cauflic liquide du Cha p.
Chapitre LXXXI. ond'efpritdefeltoutpur, & le mettez fur l'endroit de la playe que 107. v°us voulez faire tomber. Mais comme les bouts des tendons & des nerfs peuvent avoir fouffert, &cftrcaffoi- 'lspaslacontufion, &lameurtriifurequiacaufélaplaye, ou par la matière qui y a trop 0tlg temps fejourné en fe formant, ou après élire formée, les parties peuvent eftre enco- *,e afîoiblies par les differens remèdes violens qu'on a appliqué deffus', il faut les forti- **er afin que la chair les recouvre plus facilement, & cela arrive particulièrement aux. Parties nerveufes où il pourroit refter quelque foibleife qui pourrait rendre le Cheval moins Propre pour le fervice; Pour y remédier, on peut en guerilfant le Cheval de fa play e, ors qu'ji n'y a pjus (je méchante chair, prendre de l'eiprit de vin demi-livre, dans lc- ^efvous mettrez deux onces alöé's, & une. once de mirrhe en poudre, dans un grand fatras fur les cendres chaudes, le tout très-exactement bouché, laiiîcr attirer la teintu- e' de laquelle toute froide vous mouillerez des plumaceaux de charpie ou filaffe que ous^mettrez fur les tendons & fur les nerfs : elle ôtera la douleur, facilitera la guerifon, détruira la pourriture, empêchant la gangrené ; on pratique ce mefme remede dans otites les playes où l'on craint la gangrené. -La poudre de chaux & de miel que nous enfeignerons, eft trës-bonne, elle incarne defféche les playes, lesquelles étant prêtes à fe réunir , s'il ne relie ny groffeur ny irtormité, vous" frotterez les bords de la playe avec de/Vzjwwtem^ra»», dans lequel °Us aurez mêlé de la poudre émetiqueou poudre angelique lavée feulement une fois, onguent aidera fort à la reunion du cuir, lors qu'il femble qu'il ne faut que laitier fe- erie tout fans y mettre autre chofe: je me fuis fort bien trouvé de frotter la cicatrice <Vft- forme avec l'huile d'hypericum, & continuer; il fait une belle cicatrice unie, fans 'ttormité ny bords, comme l'on en voit fouvent par l'ignorance de celuy qui a traité t- ?i, l'on n'a point de poudre angelique, ilfautfefervirenlaplace, dufouffreauréd'an-
■moine^ gj je mêler ayecVonpientum Aureiim: fi l'on ne peut recouvrer le tout, mêlez
,"■ peu de vitriol calciné en rougeur, avec F'onguentum Aureum, en frotter les bords cal-
UA' cela les diffrpera& fera une belle cicatrice.
•Notez que vôtre Cheval cherchera tous les biais pofllbîes pour frotter fa play e quand
te e. Co,Inrnencera à guérir ; pour cet effet il pallerà fa telle fous fa longe pour fe grat- > c'eft pourquoy il y faut prendre garde tres-foigneufement, parce que toute la chair
la , Urafrottée, tombera: & ayant laiffé la playebelle & nette, dans une heure vous |
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menc
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uverez toute fanglante, meurtrie & vilaine pour s'eftre frotté, & il faudra recom-
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er
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T'
enf ^ eu,un Cheval blefle furlegarot, fiinduftrieuxafetrotrer, qu'il le falloît attacher
de ^te1u'^ne pouvoit du tout fe mouvoir : il étoit lié par la telle & par la .queue, <k
Pied fufPendu pour luy foulager les jambes : mais il étoit neaumoins fur fes quatre er^ SA' ks bricoles étant allez longues pour cela, & par le mouvement de la peau du col, il ilnpr° Ie Sarot & îc col de fe fouder ; & fi je ne luy euffe lié la telle fort baffe, jamais Qleroîtguery.
Pics Ua-n^ les PlaYes *°nt nettes & belles, on les defféche avec des poudres, les plus fini- re ^T1^01 bien, & fur tout celie-cy; prenez de vieilles cordes de bateau, qui ont nn 8auderonnées 5 faites-ies fecher au four qu'elles puiffent fe mettre en poudre dans °U i'p0rtier ' Paffen Par le tamis de crin, & ayant badine une playe avec l'eau feconde eau jaune, poudrez-la avec cette poudre, & ne repenfez point le Cheval que les croû-
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2o8 LEP A R F A I T M A R E S C H A L,
C h a p. crpütes que ia poudre a fait ne foient tombées elles-mêmes : relavez & poudrez, & conti-
lo;, niiez ce procédé jufqu'à guerifon. Le plus feur eft d'attacher le Cheval qu'il n'y puiilè porter la langue, ny fe frotter en
aucun endroit; & même on peutiefufpcndre, quand il ferait lix mois fans fe coucher j commej'ay eu des Chevaux, leur lavant tous les jours les jambes avec de l'eau fraîche, ils n'en vaudraient guercs moins. Souvent dans le commencement de ces grands mauxdegarot, la matière pour avoir
croûpy dans la partie, a corrompu la chair qui l'environnoit: la corruption s'eit infinueç & a glitfé entre le paleron, c'eft à dire entre cet os plat & large de l'épaule , & le corps» on le reconnoît avec la fonde; lors il faut tout découvrir & couper pour donner iüuë a la matière & pourriture, afin de ne point laiffer de fond, puis guérir laplaye après l'in* çifion, félon la methede ordinaire que j'en ay enfeignee ; & comme le paleron ne peuî: fe reprendre au corps tant qu'il y a du mouvement à l'épaule d'où il eft détaché, il iaat que le Cheval ne bouge d'une place, l'entraver des deux jambes de devant, & lepenfër al'ordinaire, comme j'ay enfeigné parlant de playes, s'il y a bien du creux, fervez-vo^s des eaux d'arquebuzades, dont je donneray la methode, &fcringuez deux fois le jour!* playe; & fi vous voulez avancer la guerifon, traitez voftre Cheval intérieurement avec les pilules de iïnabre. |
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Poudres pour deffécher les playes des Chevaux.
CHAP. "DRenez de la chaux vive, mettez-la èn poudre, & la paiTez par le tamis: de cetre
108. *■ chaux tamifée prenez-en une livre, une livre de miel, mêlez le tout enfemble ppuC en faire comme une pâte, que vous mettrez dans un pot fur un feu modéré, en remua?' ïnceflàmment pour faire bien deffécher le tout, & comme calciner, enforte touteft»s que la matière fe puiffe piler & mettre en poudre fine; qui fera bien incarnerei fechef une playe nette & vermeille. La feule incommodité de cette poudre eft qu'en Efté e!-e attire les mouches. Il y a cent fortes de poudres pour deffécher les playes des Chevaux» les Livres en font remplis, mais vous n'en trouverez gueres de meilleure que celle0? pour le temps où il n'y a point de mouches: le charbon pilé, la favatte brûlée, les ceti" dres tamifées, du romarin, ou de la fauge fechee & mile en poudre, & plufieurs 3,J' tres chofes y font auffi très-propres. Autres poudres à deffécher l'es playes.
En tous les endroits où l'on fait des eaux fortes, on peut commodément avoir de la
matière pour faire de la poudre à deffécher les playes, & empêcher que lachairneiur monte, il faut prendre le caput mmuum, qui rede dans les cornues après qu'on atirelC_ eaux fortes, le piler & en mettre fur les playes : il vaut mieux que l'alun brûlé, que le vl triol calciné & autres ; ceux qui font les eaux fortes, jettent ce caput mortuum, ainfii's donnent à bon marché; on en a pour dix fols la charge d'un Crocheteur, &comi«e^ eaux fortes n'ont ôté que ce qu'il y a de plus fpirituel & volatille, les fels fixes y reftent, qui font l'effet que nous demandons; on tire de l'eau forte du vitriol, & du falpeftrc^, ° de l'alun de roche & defalpêtre, ce qui 'refte dans la cornue' de la premiere, fait Ie," du vi.rioi calciné, ce qui refte dans la feconde , de l'alun brûlé : ce n'eft pas qu - .ne faflè auffi plufieurs autres fortes d'eau fortes, mais outre que ces deux cy font le P^ |
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PREMIERE PARTIE. 200
utage de quelque maniere qu'elles foient faites, & quelque matière qui entre en leur C h a
a rnP°'"ion, le caput mortuum eft toujours bon: par exemple, le fel commun, le fel 108. £ moniac, le fel gemme, & le bol pour faire les eaux regales font joints au falpetre, fech t0Ut la^ ^ans la cornue une refïdence qui eft très-bonne, étant mife en poudre pour me Ies playes, & empêcher'que la chair ne furmonte. Cet avis eft particuliére- (j nt bon pour les Marefchaux , qui employent beaucoup de ces fortes de poti- ci e Çre^ere a toutes les poudres pour deflecher, celles qu'on fait du caput mortuum, Pou 1' ^S la cornue des esprits de vitriol, parce qu'on mêle du bol avec le vitriol ro;tr * empêcher de fe fondre dans la cornue : car s'il étoit en fonte, il ne donne- balft':>a-S ^oa e.%'c» ce bol mêle' avec le vitriol calciné, qui en foy a quelque chofe de * '•mique, fait un mélange qui empêche la fluxion fur Ta partie, & defléche très-bien
* fortement.
chaje borax en poudre- fine eft excellent pour deflecher les playes & empçcher la
j't de furmonter.
fes ni CuraSe' en Latul tydropifer, feché & mis en poudre, eft bon pour deflecher Piave CS' t0Ut m<* bro^ & mis entre la ^&ïe ^ la felle ' ëuerira une Petite Autre poudre pour dejfécher les playes.
nent°iUVent ^ ^aut deflecher des endroits, parce que tous les meilleurs onguens tien-
lé u Playe humide, & font de la matière i par exemple, vous avez long-temps pen- riend^avar encorné, il n'y a plus de fond àia playe, c'eftàdire, que la fonde ne trouve touf r,Creux) U playe ne fait plus de matière, 011 peut fe fervir des poudres, fur £» fe Cheval travaille.
Chev 1 ^Ue 3C vous ProP°^ei e^ très-bonne; car elle s'attache extrêmement, Si un la p, al ne la peut fecoiier par aucun mouvement; mais de plus elle fait une croûte fur que] ^' ^ui empêche la chair de fe corrompre, & la croûte étant tombée, on trouve cet üt fr ye S'elt cicatrifée tout autour ; on la repoudre, & bien-toft on guérit les maux par ■r aSe, ce qu'on n'auroit pu faire d'une autre maniere.
Vitifg ?°Uc*re.eft telle: prenez de bon tartre blanc, qui n'eft autre chofe que de la lie de terre • ' <ìu's'attache au dedans d'un tonneau, faites brûler ce tartre dans un pot de piiej, ^Ui eft t°ut entouré de charbon, enforte que le pot rougiflè, laiflez refroidir, & i'art cette mafle, qui eft la poudre que nous demandons, qu'on appelé en -termes de Elle ri C'calciné en poudre,
foie b rï&bc toutes les playes, mêmes du garot & d'ailleurs, elle eft bonne fur une crouteaVeiife ^'on ne peut deflecher; quand on l'a appliqué fur une playe, elle fait une Brûlai' faut laifler tomber d'elle-mefme, avant d'en remettre de l'autre.
lorSo ^ "ans le feu des écailles d'huitre, jufqu'à ce qu'elles foient toutes blanches, & uiç est^ufeu, & étant froides pilez les bien fin, pour vous en fervir fur les playes dé p^p: elle reüffit très-bien, parce que c'eft un véritable fel Alkali, qui étant vui- , avecav'j - a ^u feu de tout fon acide; d'abord qu'on le met fur une playe; il s'imbibe fuc acjJ(Ité de tout le fuc acide qu'il eft capable d'embraflèr; la playe étant délivrée de ce flaiTu^f ^u' faifoit tout le defordre, comme èft de caufer de la douleur & de l'in- cher la"ri0"'. ^eronger la chair, delafairefoufler & gonfler, & en un mot d'en eœpc- ^equenteCUn^qn: ^a P'aye donc n'ayant plus de ce ìlic acide, & luy étant ôté par Ift Tri,? TaPPucations de la poudre defcaille brûlée ou calcinée qui eft- la- même m-L Dd choie, |
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210 LE PARFAIT M ARESCHAL,
Ch a p. çhofe, la nature u'ayaut plus cet empêchement travaille de tout fon pouvoir à Ureu-
i'o8. niou, c'eft à dire à la guerifon de la playe. Je counois peu de Marefchaux capables de goûter un pareil raifonnetnent, les plus ipirituels fe contentent de juger des caufes par leurs effets fans pénétrer plus loin; les perfonnes qui font travaillées des hemorro'" des externes, qu'ils fe fervent dans le temps de la fluxion de cette poudre patïée pa* ;~ tamis de foye & appliquée fur les tumeurs des hémorroïdes, ou immédiatement m^cC avec du beurre frais, ou quclqu'autre uniment, elle tuera cet acide qui en caufoit la dol" leur & la chaleur. Les Coquilles de moules calcinées feront le mefme effet aux playes des Chevaux»
& aux hémorroïdes des hommes, parce que c'eft uu puifiant Alkali qui abforbc les au" dés. Les os de féche qu'on trouve communément chez les Drogvtiftes, &dontlesOrre'
vres fe fervent pour jetter les bagues en moule; étant ratifiez & mis en poudre bien fine» ce qui fe fera fort facilement, car ils font tres-ïriables, feront Drefque tous les effets cy defîùs; car ils contiennent en eux un tres bon Alkali qui defféchera parfaitement toute* les playes . - Tous les os les moins condenfez, c'eft à dire les moins, durs étant bien brûlez, jut'
qu'à ce qu'ils foient fort blancs, & faciles à piler, feront tres propres, étant mis en p°u" dre fine pour deffécher les playes, par la raifon que ce font des Alkalis fixes qui s'étan vuïdez de leurs acides par la Calcination, d'abord s'imbibent de l'acide contenu dans *a playe qui feul en empéchoit la guerifon. |
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Des playes fur le Raignort.
_,, TVA bord que vôtre Cheval eft enflé fur le roignon, il y faut apporter autant d^
CHAP. xJ précaution que pour le garot, le lieu eft prefqueauffi dangereux : Il faut donc qua° I09- on s'apperçoit de l'enflure, prendre du fumier le plus chaud, ce qu'on appelle du crû tin, & en mettre dans un fac pour l'appliquer fur l'enflure. ( r. Si l'enflure n'eft pas reflerrée dans iix heures, il y faut appliquer des blancs-d'cev»^
agitez & épaiffis avec le morceau d'alun, comme nous avons enfeigné parlant des pl3X fur le garot : Si l'on ne peut empêcher que l'enflure vienne à luppuration, il *80 jt agir comme aux playes du garrot, faiïànt toujours un égoût à la playe, quand on devr ouvrir jufqu'à l'os: puis continuer à traitter le mal, comme nous avons enfeigtie a playes. , ga- Si vous avez percé la tumeur avec le fer rouge, comme nous avons enfeigne au &
rot, ayant tiré les tentes deux fois le jour, il faut feringuer les trous avec les ea d*arquebuzades, & frotter, ou plûtoft enduire les tentes avec l'onguent du Duc, ,®2eJ) ter toute la tumeur avec le melme onguent, la couvrir d'une peau d'agneau habnle. poil, pour tenir les playes hors d'état d'être altérées par l'air, ou enflées par le v Mais fi la playe n'a point d'égoût, comme il arrive allez fouvent, vous ferez une cure ^ parfaite. Ainfi il faut d'abord faire incilion comme au garrot, couper jufqu'au to ôter toute la chair morte & pourrie, ayant enfuite bien efluyé le fang, appliquer ^ la playe des cendres toutes rouges, c'eft à dire fortant du feu, le lendemain ''iV j£S; tout av.edu vin chaud, del'urine.ou de la leffive, & Rappliquer des cendres chau> ^ continuer de la forte trois ou quatte fois, pui* penfer la playe à l'ordinaire, comme avons enfeigne au garot. Jl |
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PREMIERE PARTIE. 211
il faut prendre foigneufernent garde que toutes les tumeurs, quand on ne les peut pas CHAP.
^percuter ou les rctoudre, & qu'on eft obligé de les faire venir à fuppuration, le meil- 109.
fetide frotter le plus bas de la tumeur avec un moire, qui ouvre & qui attire des eaux
oulIès) & enfui.te fait venir la partie■promptemeut en matière. Que fi la premiere ap-
P dation n'a pas caufë beaucoup d'enflure, mettez-en une feconde fois; & fi la premiere
çPPHcation a caufé une grande enflure outre celle qui y étoit déjà, une feule fois fuffit,
xue fi on n'a-point de retoire, on fera ouverture avec un bouton de feu, au plus bas de la
<^ïieur ou abcès, fi la matière y eft formée ; mais fi la matière qui fortira, eft languirlo-
Qntei ou de l'eau rouflè, on a percé trop toit la tumeur, ce qui caufera du defordre;,
4 c u elle eft blanche, lemal fè guérira de luy-inefme, la matière tombant en bas : il n'y
~4U à tenir le trou ouvert\ & renouveler le bouton de feu au cas qu'il en fût befoin. ïl eft
u^ent befoin, fi la matière a occupé un grand eipace, de donner dç# boutons de feu en
r„eurs endroits, afin de palier des tentes des uns aux autres, & donner lieu à la peau de
le reprendre.
^ Mais fi h matière qui fort de la tumeur, eft noire, la gangrené eft à craindre, il faut
°nc d'abord fonder l'abcès pour trouver le fond du mal: car aflurément cette matière
f 're gangrenée vient de loin, & le plus affuré eft de faire une bonne ouverture jufqu'auu
jPrtddumalaveclerazoir, & bien imbiber les plumaceaux de filarle, mouillez dans de
au vulnéraire, ou de l'eau de chaux, aveefublimé, & emplir la playe de tentes, frot-
r toute la partie exterieure avec l'onguent du Duc: & le lendemain, fi la matière qui
rtira eft fort puante, c'eft une marque qu'il y a grande corruption: il faut avec le razoir
uper ce qui eft au dedans de corrompu, & venir jufqu'à la belle chair, & poudrer le
ç avec du fel, puis encore de l'eau vulnéraire pour le plus allure, ou de l'eau jaune
tnme cy-devant, & couper toujours ce qu'il y aura à couper au dedans; mettre l'on-
o ent du Duc tout autour du mal, d'où l'on juge que la matière eft venue, puis lors qu'on
fe Verra plus de ces chairs mortes, poudrer le dedans de felce un déterfif enfuite, comme
fernki *'on8uent du Bouvier pour la gale, ou bien de l'Egyptiac & eau forte mêlez en-
U- Ie.» & lors qu'elle fera bien vermeille, l'onguent du Schmit, ou du Doâeur, pre-
àrnt.°'gneufement garde à la gangrené, fic'eftenEfté; carenhyverellen'eft pas fi fort
rendre.
raj f <*ƒ# Mirabilis, eft bon pour refifter à la corruption, comme auffi l'eau vulne- j^ere décrite cy-devant, & au défaut l'eau jaune, l'efprit de vitriol, ou l'efprit de fel, font 10 ' leurs, comme encore quantité d'autres: Tous ces remèdes doivent eftre employer des r^Ue *e ma* PrC1^e ' ce qu'on reconnoît par cette matière noire, qui eft une des plus grau- marques de corruption, brû!0Upent aPtés qu'on a ouvert ces abcès, on ne peut arrefter le lang, mais il n'y a qu'à carre endroit d'où il fort en trop grande quantité, il s'arreftera allez faciement, & l'cf- gUçr-4ui tombera enfuite, facilitera la guerifon: finalement quand il n'y aura plus qu'à tôt fav a Playe, l'onguent de l'Hermite appliqué comme je l'ay enfeigné, l'aura bica Digefîif excellent.
d'oeufs /cu? onces de therebentine fine, & deux onces de miel, avec quatre jaunes
ferau \.demi-oncedemirrhe, ceuneonced'aloè'sen poudre, le tout bien mêlé à froid, tenicdes'^e'!i^CluiemP^chcra'acorruPt'ondescna'rs' ^ ^tcra*a dou'cur caufée par les
s viol ens qu'on a applique auparavant. Dd 2 Les
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aia LE PARFA.IT MARESGHAL,
Gha p. Les Marefchaux pour leur digeflif, ne prennent que la terebentine, qu'ils mêlent avec
ioo. desjaunesd'œufs, jufqu'à ce que le tout à force de remuer, vienne en onguent, couleur de citron pâle, qui eli bon, mais non pas comme le precedent- Lors que la playe ed belle, qu'il n'y a plus qu'à la confonder & fermer, on peut empl°"
yerpluiieurs fortes d'onguens; celuy qui fuit, paîfe pour bon, &iH'eft. Onguent du Chajfeur, pour les playes , Jt profondes foient-elles,
Quoy que nous ayons donné la defcription de l'onguent de l'Hermite, qui eft le plus
beau remede pour les playes que nous ayons, & qui les guérit fans accident avec une ex- traordinaire facilité ; je vous donneray encore celuy-cy qui reiiffit ties-bien & coûte peu de peine à faire, & peu de dépenfe pour les drogues. Mettez dans une biffine fain doux ou graillé de porc, & l'huile d'olive de chacun une 1}'
vie, faites fondi e la graille dans l'huile «bouillir un moment, enl'uite mettez deux peu* gnées racines de parel le fraîche, concaifée & coupée menu : on l'appelle en Latin lapatwP acutum; faites cuire pendant une demi-heure remuant par fois, puis y ajoutez deux P01' gnées dé Brunella, laiflèxencore cuire demi-heure, puis exprimez le tout au travers un linge à la preffe, jettez le marc , ajoutez à vôtre expreffion une livre therebentine commu- ne, remettez fur un petit feu: quand il commencera à fe bien mêler, ajoutez au tout qua- tre onces verd de gris eu poudre très-fine, faites cuire à feu lent en remuant, puis ôtex du feu & ajoutez encore borax pilé fort fin deux onces, & iix onces de chaux vive en poudre tres-fine, & remuez jufqu'à ce que le tout foit froid. Cet onguent fera beau & vert, d'une confiltance de cerat : pour l'appliquer, il faut a
froid en oindre les playes, & les poudrer de vieille corde pilée, les tentes en doivent eur^ couvertes. Il deterge, guérit & confolide, empêche la chair de furmonter, il ne rudoyé point une
playe & la conduit bien-toii à cicatrice; celuy qui s'en lervira, trouvera qu'il eli excel' Jent. |
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Des Eauës d*/4rquebuz.ades, ou Potions Vulnéraires.
CHAP. T E S Chevaux qui reçoivent des coups de fufils, de moufqiiets & de piftolets ; aep^
j I0< ■*-' vent toujours eftretraitezavec de grandes incifions, particulièrement dans les cha'eurS à l'armée, où l'on n'a pas des lieux commodes pour mettre les Chevaux à l'abry du Soleu» & à couvert des mouches. Pour fçavoir le fond de ces playes, & en connoiftre la grandeur, il faut les fonder ave
une longue fonde de fer, car on ne peut faire autrement: pour cet effet il faut les pi3*? en la même portare qu'ils étoient, quand ils ont feceu le coup: Les moufquetadc font ordinairement fi profondes, qu'on ne peut y porter ny onguent ny poudre jufqu a fond; on a inventé à cette occafion l'eau qu'on appelle d'Arquebuzade, avec laquelle eu fait injeâion dans la playe, plufieurs fois le jour : on met une tente mouillée pour tenir • playe ouverte, on applique un linge mouillé fur l'ouverture comme on le peut, & on e fait boire une demie chopine au Cheval tous les jours; & ïtinfi l'on guérit les playes, 9 fans ce fecours feraient mourir un Cheval; ce n'eu pas qu'il n'en periffe une fort gt'j}11 quantité, mais quand on a fait ce qu'on a dû, il ne relie aucun regret, puifque ce n'eu P faute de foin. g,jj |
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„, PREMIERE PARTIE. 213
, ^ il y a fièvre, iî faut avoir recours aux lavemens avec des fcories& fe donner de garde ChaP.
luy faire avaler de l'eau d'Arquebuzade, car ces potions font compofées avec des firn- 110.
£.es prefque tous chauds, qui augmentent le feu & l'agitation des humeurs, qui fe pre- 'PUeroient vers la partie bleffée ; mais il arrive fouvent que des Chevaux avec d« gran- 0 sbleftùres, font fans fièvre: cen'eit pas comme aux Hommes, pour lefqueis ì'ufa- § „e ces eaux eft preioue aboly, hors parmyles SuifTes, où elles ont encore beaucoup *e credit. Eau d?' Arquebuzade fwtple.
^t^enez un pot vernifle neuf , dans lequel vous mettrez trois pintes de vin blanc du
p 'ï?s violent, avec une once & demie d'ariftoloche ronde râpée , puis mettez vôtre ^ *urun petit feu modéré, & le faites cuire jufqu'à ce qu'ilfoitdiminué d'une pinte: c av,ant que l'ôter du feu, jettez dedans lix onces de fucre fin en poudre, quand le fu- j *era fondu 'ôtez-le du feu. & vous fervez de cette eau ou plûtoft de ce vin pour en VaJCr °U ^r'nguer ^a playe deux fois le jour, & tous les matins en faire avaler au Che- mie demie chopine, après l'avoir pallëe au travers d'un linge. Autre flus cowpofee.
r .reD-ez un pot neuf, dans lequel vous mettrez les feuilles des deux confoudes, la Ve-
jji111!116 & leCiclamen, coupé menu, de chacun deux poignées, yeux d'écreviffes qua- oncesen poudre fine, quatre pintes de vin blanc du plus clair, couvrez bien exafìc- dar!lt' ^ même luttez le couvercle du pot, &fur un feu modéré , lailfez infufer pen- W trois jours ; puis faites bouillir demi heure, coulez & gardez cette eau, ou plûtoit ç Vl,n> pour en feringuer la playe & la laver, &y mettre des tentes mouillées de cette jj s il eft befoin, & en faites avaler au Cheval tous les matins un demy-feptier, le te- t>i-plî: , ^ deux heures avant, & deux heures après: cette eau eft plus efficace que la •^cedente. Autre Eau d'Arquebuzade.
tiu ene-Z une grande bouteille de verre fort qui ait l'entrée un pe" grande, mettez dedans
Ra n]ac's' des yeux d'écreviffes, duzedoaria, de chacun demi-once, mumie, galan- I' 'i^echacun troisdragtnes, noif vomiquesdeuxdragmes & demie, concaffez le tout Penri tement: ajoutez trois pintes de vin blanc, bouchez légèrement, & laiffez infufer bon ^x heures à chaleur modérée, &fans couler: il fauc en verfer par inclination un yerre, pour je donnei; au matin au Cheval, & en laver ou feringuer laplaye deux fois
nj!ngt-quatre heures. 1 cette eau eft trop chère pour un Cheval, elle ne le fera pas pour les hommes.
Vin compofé qui guérit les pltyes des Chevaux.
<j0nette cornpofition eft plus facile à faire, & coûte moins que les précédentes: je vous
troile'e norn de beaucoup de (impies vulnéraires, afinquevous preniez ceux que vous ç:i p!ere£ facilement; plusvousen mettrez, plus le remede fera excellent: heciclamen, te ranÇois pain de pourceau, lafabine, laverveine, la grande confoude , laferpentai- aconfoude moyenne en Latin , pulmcnaria , le firficnriâ;Tarmoife, le muguet, D d 3 ' , . le
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214 \ L E P A R F A 1 T M A R E S C H A L,
Cu h.v.\t^doariti, pianga, vinca pervinca, en François la pervenche, ccnutunum minus, opw
no. glojfwn, ou linma.férpcntu , pirofa , Jpenna ceti, labetoinc, les ariftoloches, la véro- nique, l'agrimoine, les écreviifes léchées au four, la noix vomique, la momie, la ter" re lìgillée, & le bol d'armenie. Pour tirer la vertu de ces (impies, il faut en mettre îe plus qu'on peut ; dans un f°rt
petit tonneau, l'emplir de vin blanc fortant de la cuve, 5c le laiiîèr bouillir & s'épurer pen" dant deux mois: Ce remede eu bon pour les Hommes qui out la force & vigueur dele fupporter, comme font les Payfans. Iî faut an laver la playe, la feringuer , fi elle eft profonde , & fi on peut y mettre «es
tentes mouillées de ce vin, o'eft encore mieux, il faut en taire avaler au Cheval une dcmie chopine, matin &foir; fi c'eft un Homme un demy verre lüfnt. |
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Des play es far le Boulet, <T fur les parties nerveufes.
rwAP T ^ Boulet eft une partie fort confiderable, en ce qu'elle eft pleine de nerfs, & de lig*"
LrlAr. \_j nienS) & par confequent fort douloureufe ; & les playes fur iceluy dangereufes» 11 *' fi elle font profondes, & on atteint tant foitpeu les nerfs ou ligamens : on traitera lcS unes & les autres comme il fuit. Un Cheval venant à tomber, peut faire entrer quelque morceau de bois ou de fer,<lul
ouvrira le cuir, & penetrerà au dedans, & pour peu qu'il pénètre, le nerf fera alTurenrent offenfé, fouvent coupé, ou tout au moins il y aura contufion, & il yauroit du bonheur fi c'étoitune (impie playe, car elle feroit bien-tofteonfolidée, mais les nerfs font en trop grand nombre eu cette partie, pour n'eftre facilement atteints & bleiTez. Les maux <£ nerfs font dangereux , car pour peu qu'ils foufTrent, le mouvement en eft altéré, <* toutes les parties voifines foufTrent par la communication que les uns ont avec Ie* autres. D'abord que le Cheval s'eft fait une playe au boulet, s'il en boitte bien fort, il rau
luy tker dtfïàngau col, pour faire revulfion, & empêcher la chute des humeurs fur »* partie, ne luy donner que du fon mouillé, point d'avoine, & luy charger toute la jarn' be avec bonne emmielure rouge ; & fi-on n'en a pas, avec de lalye de vin cuitte av<-c' miel & farine, ou avec l'onguent de Monpellier, frotter le boulet avec bon efprifd2 vih , appliquer fur le trou ou playe un plumaceau de filafle, avec du diapalme fondl* dans un peu d'huile rofat ; & pardeffus le tout , tout autour du boulet, un bon cata" plafme anodin & aftringeant, que j'enfeigneray cy-aprés, afin d'ôter la douleur de cet" te partie, & de faire enforte que le Cheval s'appuye fur le pied. Le lendemain il faut réitérer la faignée, car rien n'eu plus profitable aux Chevaux
blclTez en cette partie, que la faignée réitérée deux ou trois fois au commencementaC ces grands maux , elle fait revuliion des humeurs , ôte l'inflammation, & avance guerifon. , Vouspenferez le Cheval de la forte tous les jours renouvelant la charge de la jarnt)
ou l'onguent, & le cataplafme : fi la matière fé prefente belle & blanche par l'ouvettur de la playe, c'eft boa figne , il n'y a qu'à continuer comme vous avez commence » le Cheval ferabien-toftguery. Si la playe du boulet eft au haut, & qu'avec la fondeo trouve qu'elle defeende jufqu'au bas, il faudra au bout de deux ou trois jours donn_ un bouton de feu, pour percer le cuir au bas du mal, prenant garde de ne percer qu? cuir, pour donner égoût à la matière qui croupiroit fur le boulet comme dans uu » ' |
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PREMIERE PARTIE. îij"
L^cître une tenre frottée de l'onguent du Duc, & peafer le boulet comme jel'ayen- CHAP
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O06"
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III.
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òlle gros nerf de la jambe eft fort gorgé, enfîë, dur & chaud, s'ilfortdelaplayeau
eu de matière bien cuitte, des eaux rouilès, qui fout eaux nerveulcs, & que le Cheval
I aPPUve point le pied à terre, c'eft un tres mauvais ligne, & il feroit ban de fufpendre
Cheval, pour luyfoulager les autres jambes : car s'il n'a pas l'invention de demeu-
t couci1(ï comme beaucoup font, qui mangent couchez, & qui ont allez de vigueur &
c torce p0ur çc relever} d'autres font gourds naturellement & maladroits, &nefecou-
c?et?t Pas dans l'apprehenfion qu'ils ont de ne Ce pouvoir relever : le Cheval qui lèra
"boiteux, qui mcfme n'appuyera pas le pied à terre; court rifque de devenir forbu, fi
on ne )i ^Pen^ ' quoy.qu'il ibit fâcheux d'eftre reduit à fufpendre un Cheval, quelquefois
y e" obligé ; mais on ne le doit faire qu'à l'extrémité.
vJutreieseauxroulTesounerveufes, qui fortent des playes du boulet, il en fort auffi
c matière jaune gluante & comme de la colle, & beaucoup plus dure, quelquefois & aireufe; c'eft un ties-mauvais indice, puis que c'eft en quelque façon la moële du nerf, ; u Plùtod la fubftance d'où il eft nourry, de laquelle étant privé, il reliera fec, fansnour- Ure , incapable de mouvement, & fe retirera pour laiflér le Cheval avec le boulet „ ance, ce qu'on appelé boulette: d'abord qu'on apperçoit cette matière jaune, dure, rie^f j^ue toiaJours Plante (avec les autres accidens que j'ay dit cy-devant, qui eft le ôt ^a jambe fort enflé, chaud, & ne point appuyer ou peu le pied à terre ) il faut [5 'a douleur avec bonnes emmielures, & diluitela douleur appaifée, d'abord donner
t eur°utauloTigdunerf, &tout autour du boulet, les rayes fort prés les unes des au- p s' &ns percer le cuir, unboncerouennefurlesendroitsoùlefeuaefté, & de la bourre c*r °eftus, ferrer le pied malade avec un fer qui déborde en pince environ deux pouces, j, 1Tln:ie un fer de Mulet, remettre le cataplâme anodin, & le plumaceau fur la playe com- auparavant; & dés le jour même donner au Cheval un lavement avec dupolicrefte, ur appaifer je battement de flanc que la douleur du feu luy aura caufé, il faut continuer jj 'av£mcns cinq ou lîx jours; notez qu'il ne faut pas donner le feu au long du nerf, peli- ci 4u'il y a grande douleur à la jambe, iîfaut appaifer la grande douleur avec les bonnes .fr'iltrucluresôuiesonguens, puis on donnera le feu, mais avant ces applications, il faut 0^er fouvent le nerf, & le boulet avec de l'efprit de vin. Vn donne le feu pourarrefter cette humeur nerveufequi tombe, & quitte les nerfs, les
c,,v.ant de nourriture, car il n'y a aucun reftrainciif aux Chevaux qui vaille le feu, & e|:le feul moyen d'empêcher le Cheval d'eftre eftropié & bouleté.
celi e^ ^on ^e cont'nuer à traiter le Cheval de la forte julqu'à ce que les playes du feu, &
co ^U k°u'et foient abfolument guéries : fi vous avez fufpendu le Cheval, lors que vous
nnoîtrez qu'il s'appuye fur le pied, vous l'ôterez de la foulpante.
01 pendant tout ce procédé, le Cheval perd le manger, comme il arrive fouvent,
^"iculierement fi le mal eft au boulet de derriere, attachez à fon filetune plottegour-
ande que vous luy ferez mâcher tous les matins jufqu'à ce qu'ils mange bien.
Ui» OUvr er"pêcher le Cheval de devenir fourbu, comme il arrive lbuvent, non fèule-
a -a ce ma^) mais à beaucoup d'autres, qui caufent grande douleur aux jambes ou
Poi ?iec*s> donnez-luy pendant cinq ou fix jours, chaque jour une once d'ajfa fetida en
5re dans une chopine de vin, le tenant bridé deux heures avant la prife, 6cautant
^,c,s' cela contribuera beaucoup à la guerifon de fon mal.
w,v!Z Pr°mis cy-devant un cataplâme anodin & aftringeant, c'eft à dire qui ôte la dou-
^ur c< qui empêche la chute des humeurs. |
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. Citta*
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aio LE PARFAIT MARESCHAL,
Chap-
ni. Catastarne Anodin. Prenez une livre farine de lin que vous démêlerez avec chopine de vin rouge pour
la faire cuire dans un poilon en remuant comme pour faire de la bouillie, quand la coni" pofition commencera à cuire, ajoutez quatre onces beurre frais, faites cuire en remuant jufqu'à ceque labouillic s'épaiffiffe, lors mettez y deux onces de bol de Levant en poudre fine, & remuez toujours fur le feu jufqu'à ce que le tout foit bien Hé; lors en ôtant du feu ajoutez lix onces therebentine commune & remuez hors du feu un demy quart d'heu- re. On l'applique chaudement fur de la filafiè pour le mettre autour du boulet, comme je
l'ay prêtait ey-devant. Ce cataplâme a la vertu non feulement d'ôter la douleur, mais encore de defenfler
la partie, & d'empêcher la chute des humeurs. Souvent les playes du boulet où le neri clt ofîenfé, font li dangereufes, que fi vous oubliez la moindre des circonftances que j'ay prêtait, le Cheval demeurera eflropié; & quoy que vous n'y oubliez aucun foin j je ne fçay fi vous leiguerirez, & j'en doute affez aux jambes de derriere, ou les playeî du boulet font infiniment plus dangereufes qu'à celles de devant, & même allez fou- vent les Chevaux en meurent, ou deviennent fi maigres, qu'ils coûtent ce qu'ils valent à rétablir. |
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Pour preferver de la rage, tant les Hommes, que toutes fortes d'animaux.
CHAP. /"""■ O mm e je ne vous pourrais rien donner qui fût approchant de ce que j'ay veu dans
JJ2. '^-' un petit Livret imprimé à Poitiers, jecroyeftre obligé de le mettre ici mot pour
mot, de peur d'y changer quelque chofe qui fût utile: voicy les propres termes de l'Ini"
„ primeur au Lecieur. je vous découvre un fecret, autant utile&necelfaire, qu'il*
.,. elle rate & inconnu juïqu'icy : Il contient & porte la guerifon infaillible d'un ni"*1
„ duquel chacun fçait que la Médecine ordinaire n'a point encore prêtait de remede aj"
„ feuré: il falloit un miracle, ou eftrc plongé dans la mer pour en eftre guery; & il ef
„ des lieux fi éloignez de Saint Hubert ou de la mer, qu'il eltlouvent mal aifé d'y pouvoir
„ recourir: Voicy un remede à ce mal, qui efr {d'autant plus utile &foubaitable qu'il e''
,, aifé à pratiquer ; & que fans avoir recours aux Boutiques des Apotiquaires, on trouve
M par tout les ingrediens qui en font la compofition, fi ce n'eu unfeul, .qui n'y eftpas
„ absolument neceiTaire& lequel pourtant on peut encore avoir facilement dans tous le*
j, jardins, fi on a la curiofité d'y en planter oufemer. Ce remede a elle plufieùrs cen'
„ taines d'années un fecret enfermé dans une Famille, qui faifoit gloire d'en communiqué
s', gratuitement les falutaires effets à tous ceux qui en avoient befoin, confervan^pou.r
,, toujours le fecret comme un honorable héritage de la Famille: Mais enfin il m'a eite
"„ communiqué depuis peu par un Pere de la Compagnie de J e s u s, qui eft de la meiffic
m Famille; lequel pour obliger le public, m'a permis d'en faire part à tout le monde : CÇ
„ que je fais d'autant plus volontiers, qu'il m'a aflèuré que ce remede eft fi esperirne^
3 „' té, & tellement reconnu dans tout le Païs où efr fa Famille, que quoy qu'elle op
„ foit éloignée que de fept petites lieues de l'Océan, duquel ^es eaux'font un r
„ 'mede falutaire & alTeuré pour le mefme mal ; toutesfois tous ceux de la cont:re.t
„ qui font mordus de bêtes enragées, recourent plûtoft à ce remede qu'Us rencontre!
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PREMIERE PARTIE. . ïi?
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âge. Il a ;de furplus ajouté , qu'il avoir appris depuis peu d'uH fien proche
» Parent, qu'il avoit veu quelques perfonnes , lefquellesmefmes après un ou deux ac-" « cez de rage, en avoient efté guéris par ce remede. Recevez donc ce riche 8c 33 précieux trefor ., que je vous offre avec fa permiffion. o Je puis vous aifeurer de la bonté de ce remede; tous ceux à quijePay veu pratiquer en
avc eu contentement; & jeconnois une Famille considérable à trente lieüës de Paris, qui en0!t ce fecret, & communiquoit à fes voifins les bons effets d'icelay', & croyoient fait^ rei,ls qui av0'entce remede ; mais l'ayant veu dans ce Livre, ilsn'en ont plus aernyftere,& ne l'ont plus refufé à ceux qui ont déliré de l'avoir, puis qu'eftaat impri-^' lc»seft ren du public. Remede infaitlible centre U Rage.1
- 3' Si quelque perfonne , ou quelque animal a efte' mordu d'une bête ou de quelque
J> perfonne enragée, & qu'il y aye playe entamée, il faut avant toutes chofes bien net-- 33 oyer les play es, les raclant avec quelque ferrement, non pourtant avec un couteau M vUclue' on fe doive fervir pour manger, fans rien couper néanmoins, fi ce n'eft qu'il 5 /.^t quelque partie déchirée qui aurait peine de fe rejoindre aux autres; puis il faut 03 Jen laver &étuver les mefmes playes avec de l'eau & du vin un peu tiède, dans *? Sr^oy ona misune pincée de fel, autant qu'on en peut prendre avec trois doigtsdans 33 Ur>e faliere. 'J es playes eftant nettoyées de cette forte , il faut avoir de la rhuë, de la fange & ,e.s Marguerites fauvages qui croiffent dans les champs ou dans les prez, feuilles & fleurs ?> u y ena, une pincée de chacune, ou davantage, à proportion s'il y avoit beaucoup ? il^3^653 01^plufieurs-peribnnes à penfer; mais pour une perfonHe & une playe, 33 'ufiit une pincée de chacune : on peut bien prendre un peu plus de marguerites que 3> nfS ^ClIX aucres : Prenez encore quelques racines d'églantier ou rolier fauvage des j' d'pVtenc'res ' * proportion; & fi vous avez de la feorzonere , dite vulgairement a' t>- Pa8ne' qu°y qu'elle fe trouve auffi bien & aulîl bonne en France qu'en Efpagnej 3> nlCneZ ^e fa'racine, & hachez ces racines, particulièrement "elles d'églantier- biert si n-^nU ' aioutez a t0lIt ce'a cincî ou fr* bulbes d'ail, chacune de la groffeur d'une j) &'1Zette' P'lez premièrement les racines d'églantier & la fauge dans un mortier; j) reftCeS ^euxei^anr aftez pilëes, mettez & pilez encore dans le melme mortier tout le lì p- r^u^' marguerites, aulx, & la racine de feorzonere, avec une pincée de „ ,,'0s ^1 » ou un peu davantage de fel blanc, mêlant bien le tout enfemble, & fanant ?.£° '«arc de tout cela. _ * 's U ,enez ^e ce marc , & mettez-en fur la playe en forme de cataplafme ; & fi
,-, p .Playeeftoit profonde j il ferait à propos d'y diftiler du jus de ce mefme marc, j, jg j ' ayant mis fur la playe, il la "faudra bien bander, & la laifler ainfî jufqu'au „ you • ^r' furfe refte du marc, qui ferabiendeìagroffeur d'un bon œuf de poule,
„ vinVetterez undemy-verre de vin blanc,, fi vous en pouvez avoir, ou autant d'autre s, dra pafî-tC c^e ce'u7-là ; & ayant un peu mêlé le tout avec le pilon dans le mortier, il le faa- -3, & ^ler par un linge, &bien exprimer tout le jus, & le faire boire au patient à jeun, . res laver la bouche avec du vin & de l'eau , pour luy ôter tout k mauvais TW-Î. Ee * > -•■ - - soU§ |
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ai8 LE PARFAIT MARESCHAL,
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Chap " gout de cette potion, laquelle eft neceflaire pour empêcher que le venin ne fe faiililfeM
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cœur, ou pour l'en chafier s'il étoit déjà arrivé : il ne faut boire ny manger autre choie
5, que trois heures ou environ après cette potion. t, Un'eftplusbefoinlesjoursfuivansde racler ou laver les playes comme le premier jour* j, mais il faut au moins neuf jours durant y mettre du marc chaque matin, & prendre totâ j, les mêmes jours à jeun une femblable potion comme au premier jour, fans manquer à cela» 3, pour le danger qu'il y a de le difcontinuër avant les neuf jours accomplis. „ Si dans les neuf jours les playes ne font pas entièrement guéries, comme il arrive oî- 5, dinajrement, on les peut penfer comme on feroit une playe fimple, &auboutdesneui „ jours, on peut converfer avec le monde fans danger de perfonne: cequ'ilnefaudroitpa8 3, faire avant les neuf jours, particulièrement s'ilyavoit déjà affezlong-tempsquelap^* „ fonne eût efté mordue de bette enragée. „ Pour les bettes qui auront elle mordues de quelqu'autre enragée, il faut ufer entier^
„ ment du mefme remede, hors qu'on peut mettre du lait au lieu devin, parce que Ie* s, chiens le prendront plus facilement. $ ,. „ De tous les ingrediens cy-deffus, il n'y en a pas un qui nefoit commun, fi ce nifi*
„ la Scorzonere, qui eft une efpece de falline ou barbe de Bouc, quia l'écorce delà racifl5 „ noire ; & eft très-excellente contre toute forte de venin, & fpecialement contre l-s 3, morfures des vipères & bettes enragées, mais elle n'eft pasabfoiument neceflaire, n0 „ plus que la racine d'églantier, les autres ingrediens étant fuffifans tous pour combatf* a, cetennemyi Mais cette planteviendra aulli facilement en nos jardins, quelesfalfi"c 3, ordinaires. j. Cette même potion eft un bon prefervatif contre la pelle ; s'il arrivoit qu'on eût pris °°
o, humé quelque air infe&é. jiutre remede facile pour Ik rage.
D?abord qu'on a efté mordu d'une bette enragée, ou qu'on foupçonnedél'eftre, po1!^
empêcher toutes les fuites facheufes fans eftre obligé d'aller fe faire baigner dans la mer, fa|' tes brûler une écaille d'huître, feulement celle de delTous, laquelle bien calcinée mettez' en poudre, & avec quatre oeufs faites-en une omelette que vous fricaflerez avec de l'hul.. d'olive, faites-la manger au malade, & qu'il foit enfuite fix heures fans rien manger: i, faut eftre à jeun en la mangeant, il guérira: & pour plus de précaution, il faut reitera remede de deux jours l'un trois fois. Pour les Chiens on leur fait manger la poudre d'écaillé calcinée avec de l'huile d'olia'
puis on les laifie jeûner: il leur faut faire prendre la poudre d'une écaille de de!?-»115' Îui eft la dofe, celle de deflus étant inutile , 8c réitérer trois fois comme pour
lommes. ^ _ . ff. Aux Chevaux, Boeufs & Vaches , il faut la poudre de quatre ou cinq écailles D1,.
calcinées comme j'ay dit, & leur faire avaler avec de bon huile d'olive, & réitérer ju'1u c deux fois feulement de deux jours l'un , l'ayant fait jeûner fix heures avant de au^ après. rhe.. Le plus de poudre ne peut nuire,, ainfi il en faut faire avaler le plus qu'on peut aux i*"
vaux & autres bettes. , ... s Mais comme il y a bien des endroits où l'on ne pourrait pas facilement avoir des ecau
d'huître, quand on eft aux lieux où ils abondent il en faut faire calciner, & les garde* befoin, car la poudre eft incorruptible.. _ . gour les bien calciner^ il faut ea mettre une quantité fur la braife, lesouYiirav
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AP,
X) |
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a - . PREMIERE PARTIE. 215?
««charbon noir , qui s'allumant brûlera l'écaillé , & la laifïèr dans le feu jufqu a ce Chap,
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2 «le foit toute blanche & fe rompe facilement, enfuite les mettre en poudre & les ïl:
«"fwaubefoin. , , , ,
Uti ea^ Theriacale > eft bonne Pour les maux c>'-deiTus ' 'mais en vam cherchera'1 on *
1 neriaque l'effet qu'on trouve dans fon jardin avec facilité.
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Pour înorfure de befte- veneneufe.
QUoy que j'aye donné cy-devant un bon remede pour guérir les Chevaux, Se au- CKAP.
Atres beftes mordues de belles enragées , je propoferay îcy le moyen de guenr es 113. *?rl«res de certains petits animaux venerîeux , faits comme des fouris , qui lont plus
°"s » & ont le nez plus pointu : mais dont la morfure eft fi dangereufe que les Uie- 27 & 1« chiens mturent quand ils en font mordus, fi le fecours n;eft prompt & bien ra°nné5 fi mêmes des chats les mangent, ils meurent étiques enfuite, fans fe pouvoir
ned""1, de la maI'gnicé Sl,e lcur a caufé cme Perite bête : ils font Parmy la P p0U"
ar>s les granges & écuries. ,• -,
. H^and cette petite fouris a mordu un Cheval au paturon ou au boulet, le lendemain la
lPUele eft enflée, & l'enflure monte jufqu'au jarret, & de là plus haut gagne les bour- fois ■Ie fondement » qui s'enflent extraordinairement, & le Cheval meurt dans deux vingt quatre heures, s'il n'eft fecouru.
ti '-es animaux mordent les Chevaux quelquefois fous le ventre , & font enfler la par- Cl ^^ordinairement ; l'enflure monte au gozier , ou s'étend jufqu'au ioureau , GC '£ « exceffivement que le Cheval en meurt. . .
dnD abord qu'on appéreoit le mal, fi c'eli à la jambe, il faut mettre les jarneres avec ,
n"-5?ban eie fil large d'un pouce, bien lier au deflùs de l'endroit, afi.rque 1 enflure ne E, lffe parler outre , & battre la partie enflée bien fort avec une branche de grozelier 'anc, jufqu'à ce que la partie enflée foit toute en fang à force de battre;, puis la ho-
g avec de l'Orvietan ou du Theriaque fans l'épargner à cela , & en faire avalla au >p:eval en même temps une once par la bouche dans du vin; & par a vous le garenu- S?- Le lendemain il faut froter encore avec de l'Orvietan ou du Theriaque en abon- <£nce> & en donner demie once au Cheval par la bouche, après le Cheval fera en état Cej?uerifcn. . . „ . f» vous n'avez ny Theriaque ny Orviétan , frotez la partie enflée d'opiate de Ker-
aJes.» 0l' de Mitridat, ou de poudre cordiale mêlée avec de l'efpnt de vin , Si raites a er au Cheval du même dont vous froterez. . * ... ,„■.•• • ^pres la feconde prife & la feconde fiiffion de la jambe enflée , il faut délier la jar-
5e'5>.bien froter la jambe avec efpric de vin , & mettre fur l'enflure un linge mouille ;e(Pnt de vin, & fe coudre autour ; enfuite frateria partie avec de 1 onguent du Duc ^urladefenfler.
<-e même remede peut fervir pour les mórfures de toutes les bêtes veneneufes qui
fuient enflure , aufquelles toutes il faut toujours garentir le coeur par des bons cardia- li t. ne Pay Pas éprouvé aux morfures desferpens, dont le venin eft fi fubtil que d'abord roir ^ue le cœ«r : & en ce cas l'effence de vipères que j'ay enfeigne cy-devant, fc-
°"l unique remede.
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Ee2 Dê
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lïo LE PARFAIT M ARESCHAL,
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De I4 Poufie-.
CHAP. ? E donneray en la feconde Partie des marques pour connoître un Cheval
114. jpouffif. La pouffe eft une difficulté de refpirer, caufée par l'embarras des poulmons, l'obftrucìi0.11
des veines & artères , & particulièrement du conduit & de l'égout du poulmon qui fe t&? parle conduit des reins; le tout eft accompagné d'un battement de flancs, &r de dilatation des narines, particulièrement lors que les Chevaux courent ou montent. Le fiege de tè Pouffe eft dans le poulmon, & la caufe vient de l'obftruótion qui fe fait dansles conduits» par des flegmes qui y. reftent &s'yépaififfent. Il eft à noter que le poulmon eft la partie de tout le. corps qui confomme le plus de nourriture., ne vivant que du plus pur fang & du plu* fubtil, qui eft un fan g bilieux; il nous paraît évidemment auxanimaux qui n'en ont point >■ car ils vivent de rien par maniere de dire : les poiffons n'ont point de poulmon, auffi voit- on que pour peu qu'ils ayent à manger, d'abord ils font tres gras;& mefme il femble q,jC lesreinsnefoientfaitsquepourla décharge, & pour vuider ie poulmon defesimpuretez, carlespoiffonsn^ontpointdereins comme ils n'ont point depoulmon: &: ordinairement- un Cheval auquel il prend un flux d'urine, s'il dure quelques jours, il à d?abord la toux, parce,que le poulmon fe deffeche. j'ay ajouté ces remarques pour vous faire connoître qUe fi vous avez des Chevaux pouffifs dont le poulmon foit intereffé & qu'ils foient maigres, vous aurez bien de la peine à les engraiffer, parce que le poulmon confommera une partie de la nourriture qui fe changerait en chair : de plus vous verrez tous les Chevaux poiiifrrs piffer beaucoup quand on les traite, &r qu'on tâche à guérir le poulmon, parce qu'une par- tie dès impuretez s'évacue par là. La remarque quej'ay fait, que le poulmon eft une pat' tie du corps, qui confomme la plus grande partie de la nourriture que le Cheval prend, eft tres-véritable. &fortcurieufe; & de ceux qui ont écrit des Chevaux, foit François, Ita* liens, Alleman ou Latins, pas un n'en a fait mention. Si on confidere les vaiffeaux& autres parties fpermatiquesqui entrent enJa.compofoioii
du poulmon, ils font froids&fecs: fi on les confidere enleurfubftancecharnué, mollet baveufe, on les croira chauds & humides; finalement fi on les confidere félon leur légèreté & mobilité ^ on dira qu'ils font de nature humide & froide. Il faut fçavoïr que c'eitune partie divifée en plufieurs portions ou lobes qui entourent ls
cœur, & particulièrement en deux, par une double membrane, appelée aux Hommes mediaftin; ces lobes ou portions occupent prefque toute la poitrine : cette partie eft corn' tne:iine.épongefacileà.fedilater, aufli.eliefe remplir, d'air & le re,pouffe, enfemble qu^* ques fumées par les deux mouvemensdela refpiration: elle eft remplie de veines & d'artère*-, plus que toute autre partie, du corps; c'eft ce qui la rend fi fujette aux inflammations^ aux oppreffions , félon que les humeurs font ou chaudes & fubtiles , ou grofîieres ^ pefantes. Plufieurs càufescontri'biientà former la Pouffe, quelquefois une legere obftrucìion dans
Je poulmon-, dans les veines, ou dans quelque, artère caufera. la courte, haleine, mais°n*â guérira ayeç de légers medicamens. La Pouffe vient ordinairement de quelque humeur qui s'arrête dans les conduits du P°'J.L
mon, "dansles artères, ou dans celuy des reins, & quiete la liberté au fang de couler, cC derircujer, .de forte qu'il.s'en amaffe en grande abondance : ce qui prefie les canaux detf1 refpiration, qui ne te fait plus qu'avec peine. Si le fang eft chaud & bouillant, il degenerai promptement en pourriture, & caufe inflammation dans cette partie, .qui eft de coniS' quence 3 & qui abefoin d'un grand rafraichiffement,.. cj |
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PREMIERE PARTIE. 221
Si cet amas eft caufé par des flegmes & de la pituite , le mal n'eft pas ü violent, Chap.
?* c'eft le plus commun aux Chevaux, il ne laiffe pas d'eftre opiniâtre,- parce que les x J4<: Wtneurs glaireufes & vifqueufes ont de la peine à fe détacher, il faut pour lors ufer de' • îemedes incinfs & attenuans ; mais comme le fang n'eft pas libre dans fon cours, & iu u n'eft pas aflèz agité & rafraîchy parce que la circulation en eft empêchée, cette °i"te de Pouffe n'eft pas long-temps fans donner désignes de chaleur & fansyavöir quel- le efpece de pourriture. Tout au moins nous en avons des fignes qui fembient pro- per d'un principe chaud, ce qui arrive rarement. Quoy que la Pouffe dans fon principe foit froide , elle témoigne & donne des fi-
|l?es comme fi elle avoitune caufe chaude, ce qui n'eft pas, puis qu'ordinairement elle
caufée par des flegmes, & par une pituite lente qui bouche &obftruë les conduits, &
Me la Pouffe ou difficulté de refpirer : c'eft en quoy ceux qui donnent le vert aux
"evaux pouffifs, font bien furpris les retirantde là, pour les mettre au fec, delestrou-
ei plus oppreffez qu'ils n'étaient auparavant; cela vient de ce que le vert a augmenté
Cs flegmes par fa froideur ,. &z les a rendu plus vifqueux & pefans, & par conséquent
^capables de boucher & empêcher le cours du fang & de l'air. -
Xue fi le vert a profité quelquesfois aux Chevaux pouffifs, c'eft l'abondance de fang
r 1!rompu qui aura caufé inflammation, qui a efté tempérée par la froideur & le ra-
aicliiffement qUe le vert luy a caufé, ayant humecié le poulmon , qui aura efté fou-
8e tour, auffi long temps que le Cheval mange l'herbe ; ainfi je croy que faifant une
§'e generale-de ne point donner le vert aux Chevaux pouffifs, elle fera bien fondée,
P^IS que le foulagement. qu'ils, en reçoivent n'eft que. pour le rems qu'ils en- mangent
çj~a plus dangereufe caufe de la Pouffe , provient par les efforts qu'on fait faire aux
j- evaL)x dans les courfes violentes, qui caufent ouverture de quelque veine, alors le' S tombe dans la capacité de la poitrine, où il fe pourrit & fe convertit en pus; & ülr^ant"aUcun conduit pour eftre évacué, il croupit autour du poulmon', & luy caufe ere : Et cette Pouffe eft la plus mal-aifée à guérir , d'autant que l'ulcere de quel-; ^e. caufe qu'elle -vienne , quand elle eft grande , :fait fécher -un Cheval & devenir R- T§re> qu'il ne peut nys'eng'.-aiffernyfervir.
ç,Utle caufe ordinaire de la Pouffe vient des alimens trop chauds dont on nourrit le' g eva's comme le fain-foin vieil, le foin en trop grande quantité , & de plufieurs fje-res j & pour eftre trop long-temps de féjour: carfaute d'exercice il fe fait un amas de' fe^.mes&d'humeursfuperfiuè's, qui furchargent tout le corps du Cheval, Scembaràf- Particulièrement le poulmon. , a Pouffe peut venir auffi pour avoir abreuvé an Cheval trop échauffé,
itici SS, *-"'"evaux héritent de leurs pères & mères de cette maladie : pour lors elle eft qu> r e ' ,car ils ont en eux.un principe d'un mal qui ne fe peut corriger, quelquefoin- \j ay Puiflè apporter , une foibleffe naturelle de poulmon qui le rend fufceptible des; qu'i/l humeurs ql'i s'amaffent dans le.corps, ne fe peut réparer par art, 'non-plus- l'ai, e ^waife conformation, comme d'avoir le.poulmon attaché aux côtes, ou de- ^troppreffé. V datis iUr Ven*r aux remèdes, prefquc tous les Chevaux-peuvent eftre guéris de la Póüflèr
■n'eft nC cocnrnencement du mal, particulièrement s'ils forte jeunes , & fi la Pouffe LePsas^compagnée de la toux.
mesqufUr*a':'0nsPr0^!:en,:Peuaux^evauxP0l'^'fs' comme pouffifs, parce que les fleg->- PUrSa.tifCaU, or^inairement la Pouffe, ne peuvent eftreévacuez du poulmon parles s 3 le poulmon ne fouffre aucune évacuation que par les reins ou par les nazeaux, E e 3 o«'
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*n LE PARIAIT MARESCHAL,
■Chap ou Par^a touche ; celle qui fe fait par en haut eft con traire à la nature des Chevaux , il fa
' donc avoir recours aux remèdes incififs, attenüans ou diurétiques : cela foit dit en rave *f-4" de ceux qui entendent un peu l'œconomie intérieure du Cheval. »e L'on perdra le temps & les frais fi l'on entreprend de guérir ceux qui prennent vent Par
fondement, qui partant ne gueriffentpref que jamais: lors que la toux eft Ceche S? fooV réitérée, le Cheval eft incurable ; fi en touffant il jette des flegmes par les nazeaux Sc p"'r bouche, il eft encore rml-aifê de le guérir j ceux aufquels la reCpiration ba: julques îui croupe font .ablblument incurables. Remede pour la Foajïe.
Ceux qui pourront reconnoiftre que le poulmon d'un Cheval pouffif eft fort échauffe*
..choifiront entre les remèdes que je leur propofe , ceux qu'ils jugeront les plus te perez ; fi au contraire ils n'y remarquent aucune chaleur , ils fe ferviront des vetoeo les plus incififs; Je tâche pourtant de les modérer tous, enforte qu'ils puiffent aé%3%. & déboucher le poulmon, fans luy imprimer aucune ardeur ny chaleur, qui feroitnu bleàcemal. _ .^ Les plus doux les premiers; pourpaffer à ceux qui font plus forts : on doit pre"
le mal dés fon commencement fi l'on peut, commencer par òter le foin, Si puis feu* remèdes fui vans. Prenez deux livres de plomb ; faites le fondre dans un vaiffeau propre à cela , c°'
me fera une cueillere à plombier, étant.fondu , ôtez du feu & remuez avec un ba* ■ jufqu'à ce que le plomb fernette en poudre, & d'abord fans difeontiniier de remuer, aj° tez deux livres de foufre en poudre, & remuer jufqu'à ce que le tout foit incorporé & bj. mêlé enfemble, faites manger de cette poudre tous les jours une once dans du mouillé; elle foulagera, &peut-eftre guérira le Cheval pouffif, s'il eft encore jeune &4 , le mal ne foit pas fort invétéré, fi vous continuez l'ufage de cette poudre, Se que le Chs ne mange point de foin. u)£ Le policrefte, dont je donneray la defeription cy-aprés, pourra guérir les Cheva
échauffez du poulmon, & qui battent extrêmement du flanc ; mais comme il eft trop ratr chiffant, il faut mêler parmy moitié autant de genévre concaffé, ou de mufcade pilée >R $ exemple une once de policrefte, & demi-once de graine de genévre, ou mufcade, ** donner parmy du fon mouillé, & continuer long-temps cette methode. ^ jâ Que fi le Cheval refufe d'en manger parmy iefori, il faut luy donner le policrefte, **
graine degenevre concaffée, ou mufcade râpée dans une pinte devin, laifferinfuferr° x lanuit, le lendemain le faire tiédir, & donner le tout au Cheval, qui doit eftre bride ~^e heures avant, & trois heures après la prife: continuez une quinzaine de jours. ^ S'"' jgS Je ventre au Cheval, car fouvent il fait vuider, c'eft d'autant mieux, puifqu'il évacuer jnauvaifes humeurs, détrempera les flegmes qui font les obftruétions, & ainfi débouc les conduits, qui peuvent porter le rafraichiffement au poulmon, purifiera lefang, °~ e ftera à la pourriture : ainfi le Cheval fera bien échauffé, fi avec le temps ce remede n'y â° j6 du foulagement.., ce qui foulage peut guérir : il n'y a donc qu'à continuer, fi on voit q Cheval en reçoive du foulagement. jes Ce remede avec le policrefte eft plus propre pour les jeunes Chevaux , que pou
vieux, puis que les vieux n'ont gueresbefoin de rafraîchiffement, Se fouvent les jeun oa.tbefoin. |
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P R E M I E R E P A R T I E. 123
uîutre Remede pour guérir la Pouffe. .,.
, II faut faire ce remede, lors que les herbes ont toute leur vertu, c'eft particulièrement
v ans le temps que le geneft fleurit 5 mettez dans un chaudron de raifonnable grandeur, c'eft '"ire capable de contenir unfceau, les herbes de mauves, bouillon blanc, pasd'afne, Pointes de geneft verd & nouveau de l'année, chicorées vertes, pointes-de ronces , chi- ^°rées arriéres , hyfope , & marhubbe blanc , de chacune trois poignées, hachez les p5nu> faites-les cuire deux heures dans fuffifante quantité d'eau, en forte que le chauderort 1.t plein, puis les ôtez du feu, ajoutez-y étant hors du feu, un quarteron de fuc de reglifls
°u> concafféaflèzmenu, & dix poignées de rieurs de genet: laifièz refroidir à demy»
fe 'S ^?^ez Ie touc ' & y ajoutez deux livres de miel, & ayez deux livres de foulfre que vous a rez fondre dans une cueillere de fer, & ainfi fondu, le jetterez dans la décociion que vous ÇZ faite : enfuite faites fondre une feconde fois dans lamefme cueillere de fer, ce foulfrc
^.ladéjaefté fondu, &étanc fondu , jettez le encore dans la décociion: faites en autant u^oufixfois, reprenant chaque fois vôtre foulfre au fond, &lefaifant fondre afin qu'il bV,e,f°n fel fondu parmy la décoction. Puisayant tenu le matin deux heures le Cheval au ^a^tes It-iy avaler avec la corne le quart dece breuvage, & le promenez demi-heure .pas: & enfuite qu'il avale l'autre quart, promenez le encore au pas demi-heure: le len- Wainfaites luy avaler l'autre moitié du breuvage, obfervant les mêmes formaHtez deJa
|^0menade&detout, donnez-luy enfuite un jour de relâche, & le jour d'après recom- ^.^ncez à luy faire avaler le breuvage en deux jours, puis un de repos, & continuez jufqu'à ^x Jours qu'il avalera ces demy breuvages, & quatre de repos : dansles intervalles, il ne v^n§erany foin ny avoine, mais du fon & de la paille, pendant qu'il prendra eeremede; & fi Us 'e trouverez, (înonabfolument guery, du moinsfort foulage: cela dépendra du plus "Joins de mal qu'il aura eu lors que vousayrez commencé.
u4utre remede pour la Poujfe.
».
ïeiT£remede precedent opere feulement enEfté, Scfioneft fouvent obligé dans un autre
^Ps de traitter les Chevaux pouffifs} l'on pourra pratiquerle fuivanr.
^^enez bouillon blanc, ou molene; en Latin Tap fus barbami) bachez-fe menu, &en ti)ip .2 ai| Cheval parmy fon avoine qui fera mouillée: plus vous en donnerez d'autant f0 u*s 5'il ne veut manger la paille de froment, il faut mouiller fon foin, & pour fa boif- g^ » U faut dansun plein fceau d'eau délayer une livre de miel, & ne luy faire boire matin Co"0lrautrechofe: au commencement il fera difficulté d'en boire, mais fur la fin il s'y sc- arnerà , & h boira facilement. lesaayeu des Che vaux qui ont efté cinquante heures fans vouloir boire, mais àia fin la foif °ontrains d'avaler l'eau dans laquelle il y avoir du miel.
çtat , r^mede continué guérira le Cheval, ou tout au moins le foulagera enforte qu'il fera en mie[ e erv'.r •' l'on donnera du bouillon blanc tout autant de temps qu'on le pourr3, pourle ttavaUum?'sfllffil: félon l'opiniâtreté du mal : qu3nd le Cheval ufe de ce remede, il pourra > ^ier a l'ordinaire,. |
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.124 L E 1> A R F A I T MARES C M A L,
GHAP, -
115 » Pour donnerk miel aux Chevaux altérez, de flanc, C" autres.
L'Usage du miel eft excellent aux Chevaux maigres, qui ont le flanc échauffé ) q~"j
ont beaucoup fatigué » carileftamydupoulmcn, il adoucit l'acrimonie des humeurs- mais comme il le faut donner avec methode, j'ay inféré icy toutes les.patticularitez<P* faut obferver pour cela, parce qu'il y a des perfonnes qui donnent le miel dans l'avoine au* Chevaux altérez de Rane ou pouilìfs, ce qui eli bon-, maisiïn'yahen d'égal à le faire man- ger chaud avec du fon, au casque le Cheval puiffe s'y accoutumer : car il y a bien des Che- vaux qui n'en veulent pas de chaud : s'ils y ont trop de répugnance, il faut le laiiier reiroi" dir, ou le leur donner tout froid. _ . On mele une livre de miel avec deux picotins de fon, & on remué & démêle bien 18
tout avec un peu d'eau tiède , enforte qu'il n'y enaye point trop pour faire couler ■* fon. . D'autres font cuire dans un chauderon une couple de boilTeaux de fon avec du miel Se fc
l'eau à proportion, & le donnent à leurs Chevaux : la methode en eft bonne, &le mie donné d'une façon ou d'autre il guérit la toux, &. rétablie le flanc, & de plus engraiffe u0 Cheval s'il eli kc & miferable après de longues fatigues. Cette façon de donner le miel eft très-bonne, &on peuten faire manger au Cheval da°
les commencemens demi-livre, puis.une livre, & enfuite deux livres tous les jours, u°e le matin & une le foir, oud'unefaçon ou d'autre ; c'eftàdire, fimplement démêlant un livre de miel parmy le fon, & le mouiller avec de l'eau chaude ou tiède, ou le faifant boûtf* .lir, comme j'ay dit, dans un chauderon avec le fon. Lors qu'on veut bien donner le miel à un Cheval, il ne le faut point travailler, luy don-
nerdufon, mais point d'avoine, & continuer jufqu'à ce qu'il purge&fe viride beaucoup' &quoy qu'il fevuidecopieufement, nepointeeffer de donner la mefmé quantité de miel» aufli long-temps que le Cheval vuidera, pourvu que cette évacuation ne paffe pas (îx jour-*' que fi elle continüoit jufqu'au feptiéme jour vous cefferez de luy donner du miel '. onu'el gueres dans ces peines, car ils ne fevuident jamais abondamment que trois ou quatre joUf de fuite, quoy qu'il mangent toujours du miel. . - 3'ay eu des Chevaux qui ont mangé jufqu'à cinquante livres de miel avant d'avoir bifî
vuidé, mais finalement ils ont vuidé & purgé des matières fort puantes & infectes > * après fe font fort bien engraiffez, ce qu'ils ne pouvoient faire auparavant: Cet exe^P,.. ne doit pas faire peur aux gens 5 car je l'allègue comme une chofe fort extraordinaire; **■ en falloit autant à tous les Chevaux aufquels on donne le miel, toutceluyquiw&&"* Indes ne fuflìroit pas. Le feul defordre que peut caufer le miel, eft de nourrir les ver qu'un Cheval peut avoir dans le corps j par la douceur du miel ils fe font plus forts, & |
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tourmentent enfuite: Pourles détruire la methode ordinaire eft du feigle qu^on jette ai
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l'eau bouillante, avant de le faire martger, on l'ore du feu d'abord , iauiant refr?1 ,
l!eau , puis on le met égoûter fur une claye, & de ce feigle on en donne au lieu d'avoine ^ chaque repas au Cheval qui a mangé du miel, afin de détruire les vers qu'il pourroit avoi ■• |
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mais fi on ne veut pas a'voir cet~embarras, lors qu'on a quitté lemieì, on luy donne un
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purgation avec aloësqûituS tous les vers qu'il a dans le corps. j
On peut facilement tuer les vers fans purger, en la maniere qui fuit ; donnez au C^eVs
tous ks jours dans du fon mouillé une once de limaille d'acier, ou limaille d'elquiUes »ne ' pendant huit ou dix jours; l'acier fe diffout dans l'eftomach du Cheval par le moyen de c acide penetrant &diffolvant, étant diffout, le vitriol de l'acier fe répend, & s'infinuë P - ,mv lamangeaille; les vers en font empoifonnez ? & en meurent; déplus, comme il |
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î> RE M 1ER E V AR TI E. iif
■^rveiHeufement apéritif, il débouche &defobfìiuè, ainfilefang pénètre mieux les par- C#ApJ
tl£Sj pour les nourrir Scengraiffer. IK On connoît la bonne limaille d'acier, ou d'éguilles, quieft la mefme choie, puisqu'el- ■ F
les font faites d'acier, & on en trouve toujours chez les faifeurs d'éguilles, on la connoift Cnce qUe ia jeuant contre la flâme de la chandelle, elle prend feu comme de la poudre à canon. ç Onconnoîtra la vérité de ce que dis» que le vitriol de la limaille d'acier fè difîouft & fe
,eParedansl'eftomacj pour fe mêler parmy les alimens digérez, en ce que les excremens
î*lm Cheval qui en ufe, feront toujours noirs, luifans, & teins du vitriol de l'acier, &
llf ^auront plus cette couleur quelque temps après qu'il ne mangera plus de poudre
«acier, L'acier reduiten limaille efl un tres-bon remede, fans préparation;'lors qu'on le prépa-
ie °n fait à peu prés commedans la préparation des perles, defquelles on détruit les bons "ets au lieu de les augmenter: &laChimienous fait fouvent connoître que la nature fait
eaucoup mieux ces fortes de préparations, que l'art. Qui voudra éprouver fur les Hom-
^es> l'ufage de la limaille d'acier, une dragme, tous les jours dans quelque conferve, il *erra manifestement que ce que j'avance eft fort véritable pour defopiler & tuer les vers,,- e remede n'efl pas à mépnfer aux filles qui ont les pâles couleurs.
j J^ous pouvez auffi donner à un Cheval quatre onces de finabre en poudre dans une livré e beurre frais, il n'y aura point de vers qu'il ne chaffc & ne détruife : & même vous pou-
vez réitérer le finabre, car il ne peut faire que du bien comme auffi le ftiblimé doux s'il eft ,0n> & qu'on don ne le double de poudre cordiale que de fublimé doux, fça voir demi- on ce e Polirne'& une once poudre cordiale.
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jPoptdre-pour ks Chevaux altérez, de fiant.
1^. poudrefuïvantereüffit tres-bien aux Chevaux qui ont le flanc altere' & échauffé, & CHAP5
il f menne qui commencent à fe déclarer pouffifs, mais elle ne les guérit pas radicalement",- IItf'. j--aut Pour leur conferver le flanc frais, en donner eous les ans une vingtaine de jours de EJp' 'V maintenu un Cheval qui paroiffoitêtrepouffif: mais il ne touffoit pas beaucoup
i ufage jje cette pOU(jre} plus de lïx ans qu'il paroifToit .avoir lcfl?nefrais comme un pou* pi la poudre eft telle.
i0cLfenezbayes, ou graines de l'aurier d'Italie ou de Provence, mirrhe, gentiane, arifto- ye Yronde, de chacun huit onces, agaric quatre onces, faffran pilé deux dragmes: pul- Ctj j e t0ut à part, puis le mêlez & pafTez dans le tamis de crin fin, & le confervez pour Je p?nner "ne cueillerée d'argent tous les matins dans une chopinede vin blanc, & tenez b0^eval bridé une heure avant & autant après; continuez jufqu'à ce qu'il ait avalé toute la d0 re* « vous n'avez pas la commodité delà faire avaler avec la corne,, vous pouvez la "et dansdu fon mouillé quinze jours de fuite ou plus,
ou P.eut travailler modérément prenant de cette poudre, mais il ne le faut gueres faire fuer,. hii^ lnt"utoutfionpeut : s'il a le corps fort cacochime, c'eftàdire, plein de mauvaifes CoUrS J e'Jes Pourr°ient empêcher l'opération de cette poudre.
terez^1IJie l'ufage de cette poudre vous fera connoiftre fon utilité, pour les Chevaux al- ment. £i c ' avant qu'ils foient déclarez pouffifs, puis qu'elle leur remet le flanc abfolu- qui neV Pou**!fs elle 'es foulage pour un temps. Je voudrois demander à ces Meilleurs *f le jg011^111 qu'à rafraîchir les Chevaux pouffifs, fi cette poudre eft fort rafraîchiffante, "S'a», "/ (lennander quand ils en auront veu les effets? Âffuréaientils feront contrains
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ïi6" LE PARFAIT MARES.C.HAt;
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f>„ Ap d'avouer que quoy que le flanc altéré donne des fignes de chaleur, le principe decette altefâ'
-' tion vient de caufe froide, qui eft ce flegme vifqueux & pefant qui bouche les veines ou leS I * conduits de la refpiration ; ainfi quand on veut guérir une maladie, il faut avoir pénétré feî caufes & fesfuites. Les purgations travaillent fort les Chevaux pouffifs, il s'en fautabftenir ; mais vousp°ur*
rez dans une grande neceflîri& non autrement, luy lâcher le ventre fans émotion & &aS travail, decettefaçon. Pour lâcher le ventre d'un Cheval poujfif.
Tenez vôtre Cheval deux jours fans boire, & luy donnez à manger à l'ordinaire (an*
îe travailler, prefentez-luy un fceau plein d'eau, & d'abord qu'il aura avalé la premiefe gorgée, empêchez le de boire davantage , & jettez dans l'eau deux livres d'huile d 0' live de la meilleure, puis luy laiffezboire le tout : cette huile luy lâchera le ventre , ** adoucira la fuperficie desinteftins, quoy que la chaleur cauféede pourriture s'il y' en avolt les eütdefféchez. Ainfi les excremens & les mauvaifes humeurs qui fe trouvent dansl^ paffages, fouiront fans troubler ny renverferTœconomie du corps, & le Cheval s'_eI* trouvera fort foulage, fuppofé que vous connoiffez par des fignes évidens qu'il en a befoi"' Je crois que d'abord il eftà propos de mettre peu d'huile fur 1 eau, car il y a des Chevau* qui n'en veulent pas goûter, quoy qu'ils ayent grande foif, par l'averfion qu'ils ont de* çhofes on&ueufes ; & fi vous aviez mis toute l'huile, elle feroit perdue' fi le Cheval fle la vouloir avaler, comme il arrive affez Couvent : ainfi le plus feur eft de donner deu2 livres de bonne huile nouvelle & douce avec la corne', & qu'il foit bridé quatre
heu-
res avant , & autant après la prife , ainfi vous ne ferez pas obligé de le laiiîer fi long' temps fans boire, comme il faut faire quand on luy fait avaler l'huile avec l'eau : voUs choifirez la methode qui vous agréera le plus, mais la dernière eft la plus feure. Apf^ cette évacuation , vous pouvez réitérer la poudre precedente, alors elle fera beaucoup d'effet: fi pourtant après avoir réitéré cette poudre, le Cheval n'eft point guery, ce fttâ une marque d'une guerifon très-difficile, ou peut être impoffible. Nottezque fi vousdonnezlesdeuxiivresd'huile fans que vous ayez de grands indices» <*
des fignes fort évidents qu'il y âye neceffité de faire cette évacuation, affeurément vou ne ferez, pas fans peurd'en voir crever vôtre Cheval ; car ceux qui font d'un temperami bilieux ou qui ont trop de feu, s'ils avalent cette huile, quand on les débridera, üs n voudront point manger en fuirte, ils enfleront huit ou dix heures après la prife, corni*1 • s'ils alloient crever, mais ils n'en meurent pas, fi on les promene en main & après un demi-heure de promenade leur donner un lavement avec de la bière & desfeories, c0îlî' me je l'ay décrit en plufieurs endroits; une demi-heure après le lavement les promerîea encore-une heure en main, au retour encore un lavementeomme le precedent qui ouvri*^ vôtre Cheval & le fera purger & dés lors vous ferez quitte de la peur, & vôtre Cheval Ju ' dera beaucoup, quelquefois vingt-quatre heures de fuite, que s'il ne mangepoint peö"a tout ce temps-là il n'importe, mangera après. Ce defordre n'arrive point aux Chevaux d'un temperament humide, qui font pare (Teux»
chargez d'humeurs, à ceux-là l'évacuation fe fait fans peine, & fait un boa effet » c'c' föüi de 'prendre vos mefures là deffus, |
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fout
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PREMIERE PARTIE. tif
Tondre excellente four- les Chevaux poujfifsl
Prenez trois livres de grainesdelin, mettez les dans une terrine de terre, enforte qce CHAP."
U a.graine de lin ioit épandué tout autour, & quand le pain fort du four, mettez 117. errine dedans & bouchez le four, & d'heure en heure remuez cette femencedeliiij
|.ntinüez à la remettre au four à la (ortie du pain jufqu'à ce qu'elle foit bien féche &fria- J^' ^ 1us l'humidité en foit exhalée; prenez eniuite deux livres de regîiffe râpée, ou qui1?^ ^u^tuez une livre fuc de regîiffe noire de Lyon : ce qui fera plus commode enee qu'M a reS)^e e^ f°rt difficile à piler , & le fuc fera affurément plus d'effet , parce 2 " eft diffoluble , & ne coûte gueres davantage ; demi-livre d'anis , des feuilles & 'Jrs d'hyfope féches demi-livre, fauge autant, du ftel de terre, en Larin centaitrtuni
?*u* j fleurs & feuilles quatre-onces, chardon bénit quatre-onces, feuilles d'ariftolo- nJ onoue deux onces , véronique & fanicle de chacune deux poignées, racines d'e- j, 'a campana quatre onces , grande confoude , racines d'akhea ou de mauves de fe K °U(k l'autv'e^eux onces, gentiane demi-once, guy de chefne deux onces, Faite» .|- c"e* le tout à l'ombre, pulverifez chaque chofeàpart, mêlez bien le tout, & le con- rY.ez dans un fac de cuir bien bouché.
. *} en faut donner au Cheval tous les matins deux petites cueillerées d'argent dans deux «lires de fon de froment mouillé , & que le Cheval enfuite demeure fans manger
°e heure & demie: à midy & au ibir, il en faut donner'une cuillerée dans fon avoi-
j^.^'il faut mouiller, & ne luy point donner de foin, mais feulement bonne paille Coment. r S* après ce remede pratiqué méthodiquement', le Cheval n'eft pas foulage , tenez
acurepourimpoffible. .j. Je n'ay rien dit de la toux, parce que les mêmes remèdes gueriffentlatoux, en gus-
to"^0'' ^ P0"^ ' comme venant d'une même fource ; ce n'eft pas que la pouffe ne foie . . uK>ivrs plus facile à guérir fans toux, qu'avec toux : la toux toute feule fans battement
j,e nane fe guérit facilement, le battement de flanc fans la touxfe guérit de même ; mais lln & l'autre mêlez font très-difficiles à guérir. ■1 ■'-'effet de ces poudres m'a donné fujet de méditer pourquoy la pouffe nous témoigne
Par fes effets qu'elle eft accompagnée de beaucoup de chaleur , & néanmoins tous les {•g^des rafraichiffans luy profitent tres-peu , & le plus fou vent luy nuifent , ce qui rie*1 contre 'a maxime que les maux font guéris par leurs contraires 5 & Pexpe- « pCe.rn'en a fouvent convaincu : mais je crois comme je l'ay déjà dit, quele fond Idngitie de la maladie eft prefque toujours froid, puifque ce font fort fouvent des fleg- j e.SVu~queux & pefans qui bouchentles conduits non feulement des veines, mais encore j! a refpiratîon : que fi nous voyons au dehors de la chaleur, il en eft demefmequede fa ai^u' e^ échauffée par le feu , laquelle pourtant eft toujours de nature froide , & cesfl eUr n'e^ °lue Par accident 1ue ^ feu h^y a communiqué: il en eft de mêmesde 8f ig^es qui froids de leur nature, font échauffez par la pourriture, qui fait fermenter bu oi"'hr les humeurs , & donne au dehors des lignes de chaleur, quoy que verita- * nient ils foient froids: fi on donne quelque chofe de rafraichiffant, il éteindra pour
eft jument ce bouillonnement; mais enfuite lé mal augmentera , puifque la pituitç Péci pCrï^ ^ar *e ^r0^ en devenant plus craffe , & plus capable de boucher & d'errir Cîcoif - j P?^aSe du fang qui doit nourrir & rafraîchir le poulmon, qui manquant de
Poul *ent lüc & altéré. Parce raisonnement fi oa . rafraîchit fi mplemen.t le
on > on ne va pas à la caufe, qui eft l'obltmâion des vaiffeaux, laquelle il faut
F f a 'corn-
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Ut-, LE PARFAIT MARESG HA L.
Chap. combatre , & ce ne fera jamais par des remèdes rafraichiffans : mais par des inani
& attenuans accompagnez des cordiaux, fans lefquels ils n'auront point d'action ny «e' '' vertu, comme l'expérience le fera connoiftre. , Tout cela étant tres-véritable & connu par expérience* pourquoylefoinqui eft chaud»'
nuit-il aux Chevaux pouffifs, enforte qu'ils n'en fçauroient manger fans qu'on s'apperçoive que le flanc s'altère davantage, ou que la toux augmente ? Ilfaut que leroin par (a chalet augmente le bouillonnement, & la fermentation des humeurs corrompues qui accotnP2" gnent toujours la pouffe : de plus il produit plus, defang que la paille : ce fang n'a pas fo" paffage libre , il fe corrompt & augmente la fermentation , & le bouillonnement de» humeurs i outre cela le foin eft infiniment plus poudreux: les eaux qui débordent dan* les prez, y laiffent un limon fubtil & acre, prefque imperceptible à la veuë, qui deue" che le poulmon', & excite la toux : maisde plus le foin eft plein de aitre penetrant, le- quel eft capable d'irrîrerle poulmon, & le trop deffécher : ce qui n'eft pas dans la pa»j le, puis qu'elle eft plus féche, elle n'a pas tant de fubftance, & abonde moins dece fe* nitre, qui fe trouve en abondance dans la fubftance du foin , comme ceux qui en ont fait l'analife, peuvent le témoigner: je vous propofe tout ceraifonnement , pour 'e foûmettre à voftre jugement j jufqu'à prefent l'expérience ne m'a rien fait connoître qui le puiffe détruire : je demeureray dans ce principe jufqu'à ce qu'on m'aye fait voir le contraire, & concluray que les remèdes purement rafraichiffans font plus de mal au* Chevaux pouffifs qu'ils ne leur apportentdefoulagement, &queceux qui font tempérez» Sf même plus chauds que froids j font ceux qu'on doit mettre en ufage. f.our guérir un Cheval poujftf avec des œufs.
CflAP. f~*Q M ME' *' ne^1C "en neg%er ^e ce I"1e^ ProPre Pour guérit des Chevaux altérez d«
_ g ' ^-'flanc ou pouffifs, vous-pourrez effayerles remèdes fuivans, quoyquetres-communs» ilsfont affurémentbons. Prenez une douzaine d'œufsfrais, mettez Iesdansdefortvinaigre, enforte qu'il fuma'
gefurlesceufsdel'épaiffeurd'urtdoigt, & les laiffez tremper jufqu'à ce que toute la coq1! îoiteonfommée, & qu'il ne refté que la pellicule qui enferme l'œuf, puis ayant tenu v°' tre Cheval bridé toute la nuit, vous luy ferez avaler tous les œufs les uns après les autres*5 tous entiers, &pour les luy faire avaler plus facilement, on luy donnera un peu du. v*' naigre dans lequel ils ont trempé, en luy donnant chacun des œufs, en forte qu'üa-vale tout le vinaigre avec les œufs. Après avoir pris le tout, ilfautle bien couvrir & le pr°' mener au pas deux heures entières, en le débridant luy donner du fon mouillé au lieu d a' voine, & ne luy point donner de foin : ce vinaigre perd fon acidité; j'en ay veu donn^ pour la fièvre quarte avec un fuccés prodigieux ; auffi eft-ce le vinaigre feul qui guérit i pouflè & non les œufs, dont le fel de la coque eft un vray alcali, qui ayant émoufle^ âdoucyl'acide du vinaigre, il fe joindra à l'acide qui caufe le defordre dans le poulmon^ î'étant uny à luy,- il en refulteraune matière falée qui fera amie de la nature, au lieu qu. 1 paravant elle rongeoit & picotoit le poulmon par fa trop grande acidité, & ee vïoaigf adoucy ne fert que de véhicule pour porter le fel de la coque d'œufs, qui quittera bien-t0 Je vinaigre pour fe joindre & s'imbiber de l'acide duquel j'ay parlé; il faut conclure de c quedeffus, que ce remede eft plus excellent que la matière dont il eft compofé, ne tenl°ie gne. On peut réitérer ce remede s'il eft-neceflaire, & aflurément iln'yenagueres ineilk«r& qui coûte mojns. ■ ,"..
Poudre
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^ r PREMIERE PARTIE. ***
Pondre Emetique ou Angélique, bonne four U Pou fie.
ft ^ Poudre Angélique eft une tres bonne préparation d'antimoine , $^g£tóm£ C*ï*'
ft^ appellent Algarot, Beare d'antimoine , d'huile glaoale , ^udrebrnen^ ou Il8, A'gle blanc, je^donneray fa préparation & enfuite fes vertus : P«Werifez & ™^££ v« de fublimé corrofif, avec autant de bon antimoine crud en poudre .^"«'«^ S?cornuë de verre,-que les demtiersdemeurentvuidesï placezla ^"^Xx dS f] ^fifte au feu> .^pBffez-la de cendres, enforre qu'il y ait pour le moins^«JJ? *fPaiflêur de cendres au fond de la terrine?,. entre le cul de la cornue jj^jj™ If Prefclue ~«te dans la cendre , que febee pendeen bas & que la ^uere^i e t J=<W, nefoitquel'épaifleurd'un pouce plus baffe que le col dela cornue> «««^J ""efürunfourneau commun, ouhuguenote, faites un tres petit feu au commencement * Pendant deux heures : au bout de ce temps augmentez un peu le feu , &.mettez
"n v«re plein d'eau au deffous du bec de la cornue & affez éloigne , quand Ja oortiue ^nmenœrai diftillér, les gouttes qui tomberont dans l'eau fe changeront en poudre Planche, fi vous avez^ien donné le feu, Cefi à dire fort:doux au commence- £« ■ que fi le feuTeftl trop.violent, la poudre feragrife & l'operanon ne vaudra *** « donc la poudre eft blanche, continuez à augmenter le ffY'",^n & ladSil- »«efois que laliqueurquifortparlebecdela cornue, fe congelé dans le col& la ditm ^^nceffe.Visapprochant un charbon rouge dudit col, & l'y te£"X_qKu S * h fouflant, le beurre fe fond & coule goutte à goutte , & tom^« f^J"^. |
Pf «pitcen poudre blanche; fur la fin de l'opération^donnez grandfe.quoappelé ^îdechaffe , puis la diitillation ceffét , laife refroidir les va féaux, & jectez 1 eau ^ eft fm la idre blanchej & en remettez de nouvelle jufqu'a "J^l^J™?^ . £de> lors faites fécher la poudre, & la gardez comme une des meilleures préparations q antimode • • '■ i J^quedanscettepreparationlesefpritsa^ ?epre en forme de fel criftalm ,qui eft le fublimé corrofif, 3ult^|« «SSVÎceuî
ö« feu pour s'attarhfr à la partie reeuline de l'antimoine, laquelle ils entraînent avec eux grlebPecddaTotuC e„ foC d'ule liqueur épaiffe" & le ^W^JgSl . ïp^ruaufouifre de l'antimoine, & fe:fublimé avec luy en finabre au haut de la cornue. en°nsàl'ufaee
, .Ptenez demi óncepoudrè Angélique, & la mettez dans une pirite de vin tremper toute •■&*, remüamdeüxWÏois fol ; le matin: fivous verfez le vinÊms brouiller la poudre, ^aurezdetresbonvinémetique. , , . . , • ,fo i. '„nndre AnTe«ez le Cheval pouffif deux heures bridé, & luy donnez M»^» d^PfepS
Clique mêlez ememble, puis rincez le pot & la corne avec eneo re un Jm, fepner Ì7In> qu'une rette riendu tout dans le pot; bridez deux heures enfuite, & .c°"z ^"e methode de deux jours l'un , jufqu'à ce que le Cheval fou guery , .qui fera dans m°is. ,, 9n peut donner plus facilement demi-once de cette poudre dans '4a fon mouiüe tous les ■
atins pendant quinze ou vingt jours. ...,-,• -., „„e „nrhnite D'une maniere ou d'autre on doit promener le Cheval tous les jours an pas™| J™«
Gudeux, &mefme s'en fervir, pourveu qu'il ne travaille pas trop, & quii ne lue point par excès. -La poudré Angélique eft tres-bonne aux Hommes", pour toutes:fcs fièvre*
permutantes:- la |ofc%ft deux à fîx grains dans quelque véhicule, ou en4onner du |
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Fl3; * - - **■'
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*3© IE P A 'R V A I T M À R E S C H A U
îChaP. vin qui eft rendu émetique par cette poudre: la dofeeft de deux à quatre onces de virtj elle
ïl8. guitta pefte donnée enfubftance dans le commencement du mal, lorsqu'ily a'encorC '- - des forces fubfiftantes. |
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'Flottes 'jaunespourguerrir les Chevauxpoujfifs.
ÇHAP. /*^E remede eft tres-bon , & il guérira un Cheval poufllf , fi on peut le guenr^
j igf V-* pilez fort fin deux livres de verre d'antimoine fort tranfparent Se de couleur ci"1' k ne ; & ayant mis tremper demi once de gomme Adragan , avec chopine d'eau de pa* dafne , & une dragme de bon faffran de Levant en poudre, quand le tout fera bten
enflé & qu'il fe fera fait une gelée , mettez la poudre de verre d'antimoine dans V mortier, & mêlez peu à peu en remuant avec le pilon, mettant la gelée de gomme A<h"a' gan à mefure qu'elle s'imbibera avec la poudre, le tout reduit en pâte, enforte qu'elle re' tienne dans vôtre main la forme que vous voudrez, formez en des pilules qui peferort' neufdragmes, laiffezles fecher fur un tamis renverfé, & les gardez dans une boère : Ces pilules fontincorruptibles. Ön fera manger une de ces Flottes tous les jours dans du fon mouillé, la mettallj
en poudre dans la main , avant de la mêler avec le fon, & on travaillera le Cheval à l'ordinaire; s'il perd le manger, il faut ceffer pour quelque temps de luy donner de Flottes, & enfuiterecommencer. Quefîl'ufagede ces Plottes augmente le batterne0 de flanc, au lieu de le diminuer comme il doit faire, c'eft figne que le Cheval n'eft pas 6 vtftatdeguerifon, & que le poulmon eft ulcere, ainfiil faut ceffer l'ufage des plottes crai°:e
de le faire mourir fi on continue. On peut les donner aulfi de cette maniere : il faut brider le Cheval, & deux heu.jp
après luy faire avaler une pilule avec chopine de vid blanc , le tenir encore bri" deux heures, & le nourrir à l'ordinaire, que fi ces plottes données dans du vin augr*1^?' lentie battement de flanc, au lieu de le diminuer , il faut ceffer d'en donner , caraffa' îément le poulmon eft ulcéré, & le Cheval eft incurable, & fi on continue on letuel ra; que fi ce breuvage luy fait abfolument perdre le manger, il faut ceffer pourquelq0?. jours, puis recommencer. S'il fe remet à manger après avoir pris lefdites pilules, ' faut continuer trente jours de fuitte, obfervantbienquefi le battement de flanc augmefl*. .aulieudediminuer, ilfaut abfolument difeontinuer : que s'il n'augmente pas mais q"1
caufe feulement un peu de dégoût fans luy faire perdre abfolument le manger ,il faut co°' Vtinuer&endonnertouteladofe, &lepromenertoiislesjoursuneheureou4eux : ü *'
.point de pouffe qui ne cede à ce remede, fi elle eft gueriffable. _ ^
Les premiers jours le Cheval peut-êcre amaigrira ; mais enfuite il fe rétablira *
deviendra plus gras qu'auparavant : mais il ne faut pas entreprendre de donner <* remede aux Chevaux délicats & qui mangent peu', car quoique grands mangeurs, quel' quesfoïsils fe dégoûtent, & ne veulent ny fon ny avoine. Si cela arrive il faut cefle|> , & fi l'appétit leur revient il faut recommencer à leur en donner ; il y a beaucoup de,
Chevaux qui n'en ont jamais perdu uncoup de dent: fi un Cheval a le poulmon ulceï<j . oupourry, cesplottes le feront mourirfion continuêàluy en donner lors qu'il en peiL
le manger ; mais c'eft un advanrage de le perdre bien toft puis qu'il n'eft pas gueriffable■■> * . il nei'eft pas ayantle poulmon ulcere ou pourry. ..,
On peut encore donner le verre d'antimoine par cette methode : on en pu've:.h.-
Tort fin demi-livre qu'on mêle avec la pafte d'un pain de deux livres , & on PetrItie
hienletout, que la poudre foit bien incorporée avec le pain: on fait cuire ce pain &°'\ft. |
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j PR E M IE REPARTIE. ^s
*■ . raffeoir deux jours, après quoy on en fait mangerau Cheval ledemyquarttouslesÇHAp;
atins jufqu'à ce qu'il en aye mangé deux Hvres> s'il ne s'en dégoûte pas, ou que le 11n ■
üa«ement de flanc n'en augmente pas. _ 1" *'■ ■ ^e remede débouche puiffamment , - & rafraîchit le pouimon qui étoit échauffé'
ten^Ue ^3""' a caufe que les conduits étoient bouchez ; le pouimon ayant repris fon "jlPerament fera fes fonctions, & le Cheval guérira.
^es deux livres de pillules ne doivent coulier que fept francs, 8^celuy qui les fera >
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K
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ns,
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ner encore affez pour fa façon , car le verre d'antimoine n'eft pas cher à Pa-
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Teinture âe foulfre pour les Chevaux poujfifs.
0uj opime îé foulfre eft le baume des poulmons : la teinture étant la pure fubftance"
^j- c'elelTencield'ice!uy, il pourra fans doute apporter beaucoup de foulagement par fora : Vj^§e aux Chevaux pouffifs. Cette maladie eftant pleine de pourriture & d'humidité HUeufe & rebelle, a befoin de quelque puiffant remede incifif comme celuy-cy ; car les .
peraux opèrent ce qu'on ne peut efperer des végétaux, le remede eft tel.
j renez une livre de foulfre en poudre, autant de chaux vive en poudre, mettez les ei ns "ne terrine verniffée capablei de contenir quinze pintes, fur un fourneau plein de en f °ns diurne2 > en remuant toujours jufqu'à ce qu'à force de chauffer, lamatierefoit lai ^'uâtre, ce qui vient, du foulfre ,• il faut avoir en même temps de l'eau boüil- Cn^environ douze pintes, que vous jetterez, fur la matière; remuant fans ceffepour ç„ Pocher la matière de durcir : dansfix ou fept ondées que l'eau fera en bouillant» cej2 aura attiré la couleur du foulfre , . laiffez bouillir un demy quart d'heure , verfez n^e eau qui fera chargée de la teinture du foulfre que vous garderez au befoin : Pre- tr? ux pintes & demy-feptierde cette teinture, faites la chauffer dans un grand pot avec grls P°'gnées feuilles de padafne coupées menu, trois racines d'enula-campanaconcafféest tvois branches de regliffe concaffées : laiffez bouillir l'efpace d'un petit demy-? feMC ^'neure5 Pu's infufez toute la nuit fur les cendres chaudes, le matin faites chauf- ç,, le tout, coulez, jettez le marc, & faites avaler l'expreffion ou ce qui fera paffé au enj-eyai3 qui doit eftre bridé deux heures avant, & autant après la prife, promenez-le ^ute une demi-heure au pas, & continuez delafortecinq jours de fuite, puis le laiffez ^Q x Jours en repos fans luy donner de breuvage. Recommencez encore à luy eh Pa.r"ier Pen^ant cin1 )ours comme cy-devant, puis deux jours de repos, & finiffez r iUy en donner encore cinq jours de fuite, & après cela le Cheval fera /on foulage, ou
6U|r.y s'il eft gaeriffable. nj ' Pendant l'ufage de ces breuvages, le Cheval fe dégoûte, il fautceffer, & recom-
ProfiCer' 1uand il'aura recouvré l'appétit ; on peut donner la teinture toute feule,, quj tei'abeaucoup au Cheval poiiffif fi on continué.
p0 ette teinture de foulfre paffe pour un grand fecret dans l'efprit de bien des gens : trg j m°y ia rendant publique je luy feray perdre le nom de fecret : on peut remet- fÇr ans ia mefme terrine 'douze pintes d'eau , & procédant comme auparavant on gj encore douze pintes de teinture , & on peut continuer de mefme jufqu'à trois tta^Uatre fois, mais il eft affez inutile à moins qu'on n'aye trois ou quatre Chevaux a qUi er' Parce que la teinture ne fe conferve que dix ou douze jours, après quoy le foulfre Q eau&/e precipite au fond de la cruche.
>*fesdr ^eUt ^e *a Ptikrïtt2 ^e cette teinture de foulfre en y ajoutant le regliiîe & les au> ;°gues appropriées, & cette pul'anne eft tres- bonne pour les aftmatiques, • |
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iji LE PARFAIT M A Tl E S C H A L,
Chap. Quelque Cavalier impatient fe chagrinera d'un fi long procédé j s'il trouve queî^.
' ll<3 remede qui puifie guérir fon Cheval fans prendre tant de foin, je confens de bon ccei», "' qu'il le pratique. '..'.. De la Toux des Chevaux.
CHAF. jl y a peu de chevaux qUj foîent pouffifs fansavoirla Toux, Mais il y a beaucoup1**
I20. X Chevaux qui ont la Toux fans eftre pouffifs. La Toux eft un mouvement extraordinaire des parties qui fervent à la refpiratioft»
par le moyen duquel la nature cherche à pouffer au dehors ce qui luy nuit dans le poul' mon. Une des caufes les plus ordinaires de la Toux , vient des flegmes qui occupent të»
canaux de la tranchée artère , qui eft le paflage de l'air que nous refpirons : plufietu'5 croyent qu'il tombe beaucoup 'de pituite du cerveau dans la poitrine ; mais le poulmon des Chevaux eft afiezarrofé de vaiffeaux, & affèz grand pour fournir la matière de la Tou*> fans l'emprunter d'ailleurs. La nature pour fe décharger 'de cette'humeur qui Toppréffe ,, fait cet effort qu'oü
appelé la Toux. La Toux provient auffi quand le Cheval a fotiffert un-grarìdfròid, pour avoir bû de Y&P
trop vive, bu quand les conduits du poulmon font defféchez faute d'humeur, ou irrite» par quelque fumée ou par la pouffiere, tant de la campagne, que de celle du foin & de 1'** voinej -ou pour avoirbûdes eaux_bourbeufes. LaT-oux peut eftre caufée auffi quand le Cheval mange tropavidement, & qu'il cow*
quelque nourriture parle conduit de refpiration; mais'cetce dernière fe guérit fans-aucW* medicament.On doute quand on voit toufîer un vieil Cheval, s'il eft pouffifjmaisil faut cOJ1" iiderer & faire-attention fur la maniere dont il touffe, car fi la Toux eft humide &grafle' elle ne fignifie point la pouffe, mais fi elle eft féche & fouvent réitérée, II faut confiderei le flanc avec attention, il fera connoiftre aifémjnent fi c'eft la pouffe. -La Toux invetera eft fouvent pire qu'une nouvelle pouffe. Quelquefois la Toux demeure aux Chevaux d'un refte de rhume ou morfondement : "e
quelque çaufe que vienne la toux, la poudre fuivante y eft très-bonne. - Avant de parler de la poudre, je donneray un petit remede aifé & à peu de frais qui e"
«res-bonj mettez dans chaque oreille du Cheval qui touffe, une demie cuillère d'argeflt «i?huile d'amandes douces, & broyez bien l'oreille pour la faire pénétrer , contiti11^ cinq ou fix jours ; fi la toux ne vient que de morfondement & de rhume , le Chev^ guérira, & mefme quand le Cheval jetterait, ce remede le peut guérir -} on le £eiii faire, quoy qu'on donne la poudre fuivante, l'un ne nuit pas à l'autre. Roudrepourla Toux, vieille ou nouvelle.
'Prenez les herbes de chardon-benit, d'hyfope, de pas-d'afne, dëboûillonblafiCj »*
femencedefenu-grec, & le fuc de regliffê de Lyon chacun fix onces, bayes de gen vrç, racines d'enula campana, d'iris de Florence, de chacun cinq onces ; cardamo*11^ gentiane, ariftoloche longue & ronde, de chacun trois onces; anis, comminj Fenouil, de chacun une once & demie, canelle & mufeade; de chacun demi once* <* ,feùlfrc vif demi-livre. * |
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PREMIERE PARTIE. .t^
yaat P*'er 'e tout à part & le pafTerau travers le tamis de crin fin, puis mêler les £haP.
P "ares entemble , & les garder dans un fac de cuir bien prefle & bien fermé pour ^l'airn'ypenetrèpas. * Uo' *yle fé conferve long-temps, & il y a peu de poudres qui ne luy cedent en vertus.
, Cette poudre eft compofée méthodiquement , étant mêlée de cordiaux parmy les Pecifiques pour le poulmon; parce que la Toux eft caufée par des flegmes qui font dans ?, trachèe artère, fortant du poulmon, il faut quelque chofequiayela vertu d'incifer, & atténuer leur vifcofité, le tout eft contenu dans cette poudre. On en donnera deux onces aux grands Chevaux dans une pinte de bière tiède , aux
v ^diocres une once & demie , & aux petits une once ; on laiffe infufer toute la nuit „ r°i<i la poudre dans la bierej le matin on lafaittiendiravantdelafaîre avaler: il doic • te bridé deux heures avant, & autant après la prife , & continuer une quinzaine de ' llrs, que li vous eftes dans un pais où la bière manque, prenez uue chopined'eau & le'2 oppine de vin à la place. On peut donner une once tous les jours dans du fon mouillé ^atin, & continuer.
e ^1 le Cheval eft fort gras, chargé de chair, ce qui énotte qu'il eft flegmatique, il ai)t donner la poudre dans du vin pur, & non dans la bière. , Comme il y a des Chevaux aufquels il eft difficile de faire avale; quelque chofe avec corne , & que de leur hauflèr la tefte cela peut beaucoup leur exciter la toux ou-
,re qu'il n'eft n'y agréable, ny commode à tout le monde d'avoir des cornes ; on peut -°nner cette poudre dans du fon mouillé, peu au commencement, puis augmenter la dofe Qu'aune poignée ou deux onces.
X>a Chevaux répugnent quelquefois au commencement à manger de cette poudre, c'eft ^. j Urcluoy on leur en donne peu; mais enfuiteils en deviennent tres friands, &la poudre oblige à manger mieux leur fon, étant mêlée parmy.
J ay veu des Chevaux la manger toute feule dans la main.
Comme cette poudre eft très-bonne , j'en feray l'analyze, pour enfeigner aux novi-
en ce mérier, la vertu de chaque drogue en particulier. S'il femble à quelqu'un
T .ecette deferiptionfoitauili ennuyeufe qu'inutile, je luy confeille de ne s'en point cha- g ltler3 & de lobmettre fans façon, puis qu'elle, n'eft pas à fon goût, quelque curieux la u'a peut-eftre & en profitera. jard' ^e Chardon-bénit eft une Herbre très-bonne , qui croît facilement dans nos
j0l lns en la femant, elle eft médiocrement chaude, fa vertu eft confortative & cor- }. P/attve : elle rejouit le cœur, & fortifie les parties nobles : elle pouffe au dehors « humeurs nuifiblespar lesfueurs : elle refifte aux venins, appaife la douleur desreins, ^t-U-elesvjrs. <j> ■ L'hyfope eft une herbe fort commune, il eft chaud au fécond degré, il a la vertu
<i ^enuér les humeurs, & étant joint aux purgatifs , il augmente leur vertu: c'eft un teij Pecifiques pour la poitrine, &pour faciliter la refpiration : il fortifie la chaleur natu- 5 & diflìpe les vapeurs de la terre : Sdadinus a fort bien écrit de fes facilitez,
froid ^as:d'afne, en Latin Tuflillago , croît dans les lieux humides, fablonneux Se PourV a-U^ e^~^ ^ro^ ^ humide au premier degré, appliqué extérieurement il eft bon étr es inflammations, c'eft le fpecifiquepour le poulmon defleché par quelque chaleur §ere qui caufe la toux, Difcoride décrit amplement fes vertus. |
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^ati'n T k''l°n blanc , ou comme le nomment quelques Anciens , la Molene , en
Utj ç yPfa barbata;, ou Verhafcum, croît dans les champs fort communément, c'eft ialina tres excellent, quoy que fort commun, il jette une très-haute tige &des fleurs |
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H"vS
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Ì?ut autour; U eft froid Sç humide au fécond degré, il eft bon au flux de ventre
A0"».!. G g caufé |
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îH, \ LE PARFAIT M A R E S C H A L,
Chap. caute d'humeurs bilieufes, excellent pour la Toux , & pour appaifer les ardeurs de la X 20. poitnne , & donné tout vert & recent, ou fec Se mis en poudre parmy l'avoine, il guerc- ia Toux fans autre remede. 5. Le Fenu-grec eft une femence fort en ufage pour les Chevaux ', elle les engraine :
Hipocrate l'appelé Epiceras: elle eft affez tempérée, & ramollit les matières trop e,n' durcies, elle chaffe les vents. Galien dit d'elle , ( Inflammathnes , minus caiidas, & magi* duras digerendo curât, ) fon odeur feroit croire qu'elle eft fort chaude , quoy quC cela ne fqit pas : elle provoque les fueurs , & donne facilité au Cheval de jetter par Ie • nez les flegmes qui font reftez aux conduits du gozier, & fait uriner.
6. Le fac de Regliffe fe fait des racines de regliffe, qui font préfentement fort corn*
munes en France, il eft tempéré avec humidité , il eft fpecifique pour la poitnne, » ôte l'acrimonie des humeurs & les adoucit, ainfi il aide la nature à les pouffer dehors: En un mot, il eft propre à toutes les incommoditez de la poitrine & des poulmons. 7. Le Genévre eft alïez connu de tout le monde , c'eft une graine admirable , elle
eft deux ans fur fa plante avant d'avoir atteint fa maturité , elle eft chaude au troifieme degré, &c pouffe fort par les urines, bonne pour î'eftomac , & pour la poitrine, re- lifte aux venins & àia pourriture, & chaffe les vents; enfin on ne peut affez louer cettefe* mence, elle feule vaut plus qu'un embarras de drogues. > . 8. L'Enula Campana, vient communément dans les lieux fablonneux, la feuille n'e»'
d'aucun ufage, & les racines feules fervent en Médecine , elle eft chaude au troifieme degré, fort odorante & diurétique pouffant par les urines • c'eft un contrepoifon, bon* ne pour la Toux, pourla poitrine, pour fortifier le coeur, pourceuxqui crachent le fanë' Se pour la morfure des beftes veneneufes. 9. La racine d'Iris qui vient de Florence eft la meilleure ," quoy qu'il en croifle
abondamment par tous les lieux marefeageux, mais elle a peu de vertu étant cueillie etl ce pays : c'eft une racine fort odorante, chaude au fécond degré, & capable de confor' ter la poitrine, d'en confommer l'humidité excrementeufe, &de purger les eaux fi otv la donne en quantité, fon edeur recrée le cerveau & le conforte , elle entre dans le* eaux qu'on employé pour les maux des yeux, fon ufage eft excellent pour l'intérieur «e* Chevaux. 10. La Cardamome eft une plante affez chaude, qui réjouit les parties nobles, f°rtl'
Sela chaleur naturelle, diffipe les vents, & aide à la cociion des alimens. • 11. La racine de Gentiane a efté ainfi nommée par Gentius Roy d'Efclavonie <ìa
luy a donné fon nom, elle-eft louée de tous les Auteurs: du Renou , dit d'elle ( Çcf' lianaejlfohmnepejlifguputremdinisexipium, & veneni alextierium, ) elle refifte & détruit 1» venins, fortifie l'eftomach , tuè'lesvers, refifte à la pourriture, eft tres bonne aiixm°r" fures desbeftes veneneufes : elle eft chaude & féche au troifiéme degré. iz. Les Ariftroloches longues & rondes font dédiées à la ratte . elles en détruiie"
les vapeurs, refiftent aux venins, elles échauffent & defféchent l'humidité fuperflue» elles confondent & gueriffent les ulcères du poulmon, & autres parties intérieures? re" fiftent à la pourriture, &ôtent la douleur des reins, a 13. L'Anis eft une des quatre grandes femences chaudes , lequel félon Galien* &
chaud & fec au troifiéme degré. Il chaffe les vents, provoque l'urine , il refout » Diofcoride au Chap. LXII. Livre III. dit de luy , ( Hullum ex ohraceisJtminibus vf' triculomagisarnicum.) ., , 14. Le Cumin échauffe &defféche au fécond degré, il eft bon pour les tranchées c2"^»
de ventofitez, il détruit l'abondance du laici, & fortifie l'eftomach : c'eft une fernet*' qu'on employ e pour correctif aux tnedicamens purgatifs. * c |
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PREMIERE PARTIE. ' i-tf
'ï. re Fenouil eft chaud au deuxième degré', il fortifie l'eftornach, & en chaffeles Chap^
»ents, il diffipe les vapeurs qui caufent les maux de telle, & eli diurétique. no. *<>• La Canelle eft une écorce odorante fort en ufage: elle eft affez chaude, elle réjouit
jWerveilleufementlecœur : elle aide à la digeftion, fait meurir les matières vjfqueufes & «entes ; enfin fa vertu eft trop connue pour en parler icy , comme auffi de la muf- . 17. Le foulfre eft un minerai gras, ondiueux & inflamable , qu'on trouve dans
es entrailles de la terre pur ou mêlé, ou dans certaines eaux dont on le fepare par arti- r-<ff x °n aPPe'c f°ür"re vif celuy qu'on trouve dans certaines mines, & enfuite onlepu- r*s j & on en fait des rouleaux qu'on nous apporte , le foufre eft le baume des poul- "tons, c'eft un remede fingulier pour la Toux & l'afthme, le vulgaire le cioid chaud à au-e qu'il brûle facilement ; mais c'eft une erreur & mefme il purifie le fang. Ji 1 on veut examiner le détail des drogues qui entrent dans la compofition de cette
Poudre, l'on trouvera que tout eft amy de l'eftornach, de la poitrine & du cœur , & ^n "adequoy pour atténuer les humeurs cralTes, & pour aider la nature à diffiper ce qui luy vtnuifibic. °n„veuc conferver cette poudre long-temps, on peut la réduire en opiate, faifant
: cuire en demy fyrop ,• puis
les laifïèr fermenter fans le fa'* a ^of"e ^e cette 0P'ate *~era <îuatre onces dans une pinte de vin ; on verra la methode de
1 !îe dopiate dans làdefcription de l'opiate qui eft cy-aprés.
c ~°rs que la matière eft vifqueufe & tenace , elle adhère par trop : fi elle eft trop cafi^ , eHe refifte trop long-temps ; & quelque effort que fafie la nature , elle déf- end toujours par fon propre poids, particulièrement fi les conduits par où la nature a ^e coiiturne de fe décharger font bouchez ; Ainfi à moins que par un puiflànt reme- e comme ceiuy-cy, on ne tâche de la remettre, en difpofant les humeurs à luy obeïr, &
*jar ce moyen de guérir le Cheval ; le mal fera de longue durée, Se mènera le Cheval ans une difficulté de refpirer, qui enfin degenererà en Pouflè.
Opiate pour la toux qui eft caufe's de chaleur frangere.
Prenez policrefte, & grains de genévre bien meurs de chacun une livre , racines CHAP.
gd althéa , d'enula campana, fuc de reglille , de chacun demi-livre , zedoaire, lti, 1 ^flefras de chacun quatre onces , herbe de véronique féche deux onces , mettez es. Peines , herbes féches , & fuc de reglifie en poudre , & le tout à part: Puis mêlez le tout avec dix livres de miel qui aura efté cuit en demy fyrop , avec ^n-a^l'e pintes de decociion, fait avec les feuilles de pas-d'afne, bouillon blanc, & politric av ,nne .quantité de chacune , qu'on fera réduire à quatre chopines à force de cuire ^ ^c le miel qu'on écumera toujours en cuifant, puis on mêlera les poudres avec le miel, bj enny chaud, & on les mêlera peu à peu avec un biftortier jufqu'à ce que le tout foit Vin"1 lncorPoré , & on laiffera fermenter le tout dans un pot à froid , au bout de qu ^ °u.trente jours en Efté , mais dans un temps froid il faudra plus long temps : j^°y qu'il en foit, il faut prendre garde que l'Opiateaye'.fermenté, & qu'elle foit propre Parc" ,tc*es'en fervir. Les Opiates & confections ont plus de force que les poudres, «^ ce qu'elles fc fermentent. Ainfila vertu des fimples fe concentre} & enfuite s'exal- » enforte que de cette coclion ri refulte un compofé qui a. toutes les vertus des in- Gg a gre:
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1^6 LE. PARFAIT M ARESCHAL, ..;
*■> grediens qui entrent dans la compofirion : Avicenna eft fort de cefentiment, car ïîdît Drf'
' plicata ejl virtus Medicina qu<e ferment at'mnem eji paf]a : déplus, ellesfeconferventlong'
I2Î- temps, on les fait avaler plus facilement, & étant dans l'eftomac, la chaleur naturelle jsî a plûtoft attirées & réduites à fon profit que les poudres: cette opiate tempere admirable- ment les eftomacs trop boiiiilans & pleins de chaleur étrangère. Auffi elle eft très-bonne pour les Chevaux de feu , vigoureux , ou ardents, qui i^nt
amaigris &: deflechez pour avoir trop efté pouffez & qui ne peuvent fe reftablir, q" ^s ayenr. la Totix ou non, ôtez leur l'avoine, donnez leur du ion chaud , S; leur donnez quinze ou vingt jours de cette Opiate tous les jours une prife, ils feront enfuite en état de le rétab'ir. Il eft à propos pour fatisfaire les-cnrieux que j'explique en peu de mots ce que c'eft <ïuj;
fermentation : elle a tiré fon nom de fermeniumlevain, qu'on a ainfi appelé, comperi l'on avoit dit fervimentum de Ifervere eftre chaud & bouillant. On la définit en ces ter» mes: la fermentation eft un mouvement par lequel dans un diffèrent mélange des ma- tières , celles qui fontles plus fubtiles agitent & dilatentles autres : on voit des exemples de fermentation dans le pain, quand il eft encore en pâte; dans le vin quand il bout Se dans plufieurs autres matières- Le politric eft un des capillaires dont ont fait le fy rop, qu'on nomme firop de capillaire J »
on ne trouve facilement la racine d'althea qui eft commune à Paris, on prend à la place le double de feuilles de pas-d'afne féches. La dofe eft quatre onces pourles Chevaux de caroffe, dans trois chopines de bière, infu-
fées toute la nuit, & le matin faire tiédir le tout, pour le faire avaler au Cheval, qu'on tiendra bridé deux heuresavant, & autant après la prife. Au pais où l'on ne trouve point de bière, on prend moitié vin & moitié eau. Elle a toutes les vertus de la poudre precedente,. & de plus tempere la chaleur étrangère
qui accompagne fort fouvent la Toux ; mais la Toux n'eft pas toujours accompagnée de chaleur, & quelquefois elle eft caufée , comme j'ay dit, par ces flegmes froids & vif- queux. Et lors qu'un Cheval a cette dernière Toux , l'Opiate le rafraîchit trop , & on le connoît dés la premiere ou la feconde prife ^ en ce qu'il perd le manger » oö tremble, ou a le poil herifie. Si une de ces chofes arrive , il faut cefïer & luy don- ner de la poudre precedente : mais fi vous n'appercevez aucun de ces lignes, continuez à en donner tous les jours , & il n'y a Toux pour vieille qu'elle foit que cette opiate n'emporte. Souvent après fept ou huit prifesde cette opiate le Cheval purge & vuide comme s'ilavoit
pris une médecine ; il ne faut pas laiiïèr de continuer "d'en donner , c'eft figne qu'elle ope- re bien. Il faut donner au Cheval de cette opiate tous les jours jufqu'à ce qu'il ne touffe plus : àie
eft bonne particulièrement pour les Chevaux qui ont le poulmon defféché par trop de cha- leur, car ellehumecie & contribué à rétablir le poulmon. Mais comme il y a des Toux qu'on peut guérir à meilleur compte, je ^propoferay qu*r
qu'autres remèdes. |
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Autres foudres pour la Toux.
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dans
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Prenez Fenu grec & fleurs de foulfre, autant de l'un que de l'autre, & donnez en
l'avoine mouillée. Le foulfre feiil eft bon, donné dans l'aYoine, les fleurs de foulfre font encore
meilleures. • - - -' te |
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PREMIERE PARTIE. i}7
► Le miel donne' dans de l'eau, une livre délayée dans un fceau, & donnéeau Cheval pour Ç)HAp :
a boifibn ordinaire, efttres-bon pour la Toux; oucommejerayenfeigrié. j^°us avons donné cy-devant une poudre cordiale, bonne pour guérir la-Toux. IH.
y^ graine de chenevis mêlée parmy l'avoine au Cheval gras & chargé de chair > luyôtela
°i^x s'il en ufe long temps, une perite poignée chaque fois.
Ou bien concafler ladite poignée de graine de chenevis, la faire infufèr dans du vin blanc
0l':e la nuit, le matin donner le tout au Cheval, & continuer. ~a graine de genévre une pognée chaque jour, guérira la Toux fi on continue.
*-e Bois & la feuille du tamaris pilez tous verts on fecs, & donnez dans l'avoine mouillée,
■ 'dans du fon mouillé, au commencement en petite quantité , puis augmenter tous les |gUrsJ'i(qu'à une grande cueillere, guérira la Toux en continuant; le vert eft meilleur que Remede pour la Toux.
de .nez une livre de beurre, d'abord qu'il a efté battu & avant qu'il foit lavé, & une livre
p-,1?11^) deux onces grains de genévre concafTez : mêlez le tout enfemble, & en faites des vir!\^\ ^U''' kut rou*er ^"r *a Pouc're ^e t-eglifïe, pour faire avaler au Cheval avec chopine de ]a.'ane ou trois demy-feptiers: il doit eftre bridé deux heures avant, & trois heures après Pnfe. ce reme(ie gUerira ja Toux, lì on le réitère deux ou trois fois, un jour ou deux
fervale entre les prifes,
Autre Remede.
t>„ "
trçi'ene2: une chopine huile de noix nouvelle claire & belle, unelivre de miel commun, &
ÇjJ^ pains de poivre blanc concalTez: mêlez bien le tout enfemble, & le faites avaler au v.VaU fi pour la premiere prife, ilneguerit, il guérira à la feconde,
d'e a?ez deux ou trois noix mufeades, & les faites avaler au Cheval avec un demy-feptier peul' ;evie' elles ont fouventguery la Toux par une feule prife; fi c'eft un vieil Cheval on p ^itérer, ou faire ce qui fuit.
touteTeZ plein une Petite êcueîle fiente de P*geon fe'cne » puez-la & la mettez infufer
coaj a îluit dans une pinte de vin blanc ; le matin faites BÖuilSr un bouillon , puis auCh*' )ectezle marc & ajoutez deux onces fuc de reglifie noir pilé & faites avaler le vin aPpar Val' ^"^^ trois ftas, unjourd'intervale d'une prife à Pautre, après quayil y a ence qu'il fera guery. Pilules d'Angleterrepour la Toux, quey que tres invet er e'e.
Y PoféijaS^Ue^a Toux ed invétérée, c'eft une des maladies les plus difficiles a guérir, j'ay pro-
fu^ en^auc°up de remèdes qui y ont reuffiaffez fouvent; mais non pas toujours; celuyqui ï'eufïènr^Ucry Suil'avoienteufîxmois & mefme un an , fans que tous les autres remèdes . PrenefflJemP°rter-
e & pil'"Ur e iou^re quatre onces, anisvert pilé deux onces, reglifTeféchée à I'orn-
Candy rouCe ì - ^Uatre onc^s » bayes de laurier pilées fin quatre onces, fîx onces fucre
Ces de tai-X^ - J 1uatre °nces bonne theriaque, huit onces huile d'olive , & deux on-
^U'4 ce qc^l|i eft du gaudron, mettez le tout dans le mortier • & pilez & mêlez juf-
^e Oeuf6 Amat^res foient bien incorporées les unes avec les autres ; lors prenez
1 ^atlc & jaune 3 jettez la coque : battez les dans un plat comme pour faire
G g 3 " ' ...... use
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238 LE PARFAIT MAR E SCHAL,
Chap. une omelette, ëtantbien battus mêlez-les avec les matières cy-devant referve'es dans je
121. mortier, & battez avec le pilon le tout jufqu'à ce que les matières fe lient, & que 'c tout foit comme une pâte dure: lors il faut en former des pilules qui pefent dix gros chacu- ne, que vous arondirez avec les mains, pour les faire fécher fur untamisdecrainrenverfei à l'ombre. Pour s'en fervir, on donne à manger au Cheval àfon ordinaire, &on luy fait a valer u°_e
pilule toute entière dans une chopine de vin blanc ou rouge : il n'eft pas abfoÎument necenai' re qu'il foit bridé avant la prife, il eft pourtant mieux de le tenir bridé, ou au filet une heure avant de luy faire avaler une pilule : & d'une maniere ou d'autre, il eft neceffairedele&i' ie promener, environ une heure après la prife, & mefmeon peut le faire travailler à la fel'e> ou au carroffe, félon le Cheval que c'eft ; s'il ne travaille pas, il faut le tenir bridé deux heu" res après la prife : continuez à luy donner une pilule tous les jours jufqu'à ce qu'il "* touffe plus : û la Toux eft fore vieille , il en prendra une vingtaine de prifes avant «i'eilreguery. On peut auffî donner ces pelotes parmy du fon mouillé, & pour lors il les faut piler.
On peut les donner fraifehes, ouféches; elles feconfervent long-temps & ne moiffifle0*
pas, quoy qu'elles foient prefque toujours humides- Quoy qu'un Cheval ne touffe pas , les jours qu'on le doit courre à la chaffe °^,
ailleurs, on peut par précaution luy faire avaler une pilule avant de partir , ce qui e* tres- excellent. |
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La Courbature aux Chevaux*
CHAP. T A Courbature eft une chaleur contre nature , caufée par la fermentation des hu'
122. ■*-' meurs étrangères qui font dans les inteftins, & dans les conduits du poulmon ', c qui donne les mefmes lignes que la pouflè , & mefme avec plus de violence : H y * cette différence, qu'on void peu ou point de Chevaux pouflifs à l'âge de fix ans,
Scoti
en void quantité de Courbatus.
La Courbature eft caufée fouvent pour avoir furmené un Cheval, c'eft à dire, Po0<
i'avoir fait travailler ,' & courre plus que fon haleine & fes forces ne le peuvent Psî' mettre. La Courbature accompagne fouvent la fburbure , la gras fondure , & même 'e
grands maux de pied , lors qu'on y a mis quelque violent cauftic , ou le feu un pe fortement; mais à ce dernier, elle n'eft pas dangereufe, car un ou deuxlavemens av£ dupolicrefte, la gueriffent. j Quelquefois la Courbature demeure d'un refte de maladie, lors que les humeurs q
îa caufoient, ne font pas entièrement évacuées , & qu'elles pouffent encor quel<lu vapeurs acres, chaudes & malignes, qui irritent & altèrent le poulmon, & luy caute ce mouvement extraordinaire. , n$ La Courbatture vient a iffi aux Chevaux pour avoir eu une mauvaife nourriture "â :
leur jeunelïe , comme pour avoir mangé en hyver de l'herbe gelée dans les prez > 4 fe corrompt dans le corps , & eafuite fait un levain, ou pour la Courbatture, oup° queîqu'autremal, ..{, EUe eft caufée par une obftruciion dans les conduits du poulmon, qui empêche lare Pjg
ration; & comme cette obftruction eft ou recente, ou d'une matière chaude Scfubtile^ -( cft facile à guérir, parce qu'elle cede aifément aux remèdes, pourveu que la fièvre n 7 ,pa« conjointe, comme il arrive quelquefois, & lors elle eft fouvent mortelle. t $ |
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. 'PREMIERE PARTIE 229
SeSîïSÈS > aPPa' ? fiXer cecte fermentation ou bouillonnement des ™
leurquedef"X,r "1 -^?» do""eai,xChevauxPouffifS, oùil faut plus de cha- I2Z" ^TrquiS l^K f^ ^y-dsdoiventen quelque maniere aider à tempérer cette
do'ventSlClb0lUJl0nni;me"t3 £eft P°fy>oy rous les rcmedes P°"' la Courbatture chaleurd " rTe W m * deC0<?i0"s' & daw^ liqueurs ponr laver & tempérer la tUs> &fonufSe~W?Platt P0Urr ^«TdevantfferatresbienauxChevaux Courbat- |
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LeW7> s- ■ * c nra' 1Ion la donne avec methode.
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dan^u7edantlmoine en poudre donné tous les tours d.°n,,i< „„,.
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, deux onces
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^dufcnm<v<!rirKftenP°,ufre/ÜH"é.tousles,ours depuis une once jufqu'à
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,
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****££ ^% îCapafe de gfnr Une Courb«ure, fi k Cheval Lngebien, car
SilaW '>a de§oute',IIievOL,dragl'eremangerdufon. S
!e^ilS remeete^rea kCourbat"e' & que le Cheval foit jeune, leplus facile, &
enverteft °rP d k ^Iay ^ elle le purgera & luy débouchera les conduits, l'orge.
Sivou, P> a en °n> donne comme nous avons dit. ' &
rettledcsfulveans!PaS aU tempS> ny danS Un 1ÌeU commode Pour donner le vert, faitesles
Clistere four les Chevaux Courbatu*.
^-lSSn?1ïV0Înea,iChevarî &l"ydonnezdelagerbéedefroment& du fon, ti-
>litif&a^.dcsflancs en Lune nouvelle, & le lendemain luy donnez un lavement ra, éesi quifonr r p0Urcetoefet falces décociion avec les cinq racines ap'eritives concaf- f,^oT/x/Arami-n,A' *?■ K Erin&> CaFP«r"> Onodinis, de chacune une enee, feauPeïnr, ipükrdefn P°udre' ayant bouilly dans deux pintes & demie Ves> ^S^1'3",d heure, ajoutez-ylescinq herbes émollianres, mauves, guimau-
ve un „! A™ktKS) & pariétaire, de chacune une poignée, & faites cuire en- ^ercuriaiq Ì 1 r •"? ' PUIS COulez la décociion , ajoutez demi-livre de miel fuite. ' K le foir donnez ce lavement au Cheval, & 1e réitérez cinq ou fix jours de Dé corion four la Courbature.
Lp \ j
dafnedect!iea1"ain,dud£1'nierlavement5 prenez les herbes fui vantes : bouillon WancSrp*-
SendantUno- ^po,gneesj hach.ez les &.les mettez bouillir dans trois chopines d'eau
r1nslePotlp\fl j e' avecdemi once policrefte en poudre, ôtezlesdu feu,omettez
he£ > & dpm-eUrS r cocquencoc > en Latin Pavaver Bjxas, trois poignées fi elles font frai-
f 0{îti°n • In™ °nCe ellesfont feches; couvrez lepot & laiffez devenir tiède toute la com-
!?rc menu Z f pnmez> & ajoutez à la colature une once de fuc de reglifle noir concallë
,?etlt fur j! ?• taites avaler le toutau Cheval avec la corne„ redonnez-luy encore un lave-
„UaPendanr,n\ lendemain la décoftion: continuez cette methode de deux jour»
^ezjurqil,àcune douzaine de jours; &fi le Cheval fe dégoûte pour la décoótion difeonti-
o f PWego.,rìU a "ecolmé l'appedt, que vous luy ferez revenir en luy faifant mâcher
b -UnefeleBorTn 1 f hei!res le matin & autant l'aprés dîner; vous pouvez empêcher
e?"u de breuvaop a^ donnanc outre les remèdes precedens, tous les jours quii ne prend
aPpetit &rri!'udeux onces%e d'antimoine dans-du fon à midy: cela le maintiendra
Un Cheval - , era a fa gaaifon.
qui a long-temps fuporte'là Courbature & auquel les remèdes precedens ont
peu
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î4o LE PARFAIT MARESCHAL, y .
Chap, peu apporté de foulagement, court rifque de refter pouiîlf : pour prevenir cela, s'il e ^
lil. ^'un temperament flegmatique, plein d'humeurs, lent, & parefieux : on peut luy don- ner le remede qui fuir, pouriuy ôter les plus gros flegmes & quantité de glaires, qui le fou»3 gérant beaucoup, mais s'il eit alezan brûlé, ou ardent & plein de reu, ne le luy donne pas fans vous attendre qu'il le rendra bien malade, mais une couple de lavemens avec P° crefte au fort & dans l'accez de fon mal, & le beaucoup promener.dans ce temps-la > tireront peut-eftre d'affaire. Il ne le faut pas donner non plus à un Cheval dans;le cotö" mencementdefa Courbature, ny s'il y avoit fièvre conjointe y car on luy purgeroic l'ai11 du corps. Remede qui évacue ©~" foulage un Cheval Courbattu.
Prenez deux ou trois livres de lard gras, coupez-le en tranches déliées, Sc Ie fa11
défiai er dans cinq ou fix eaux , les changeant de deux heures en deux heures; Pe.n ^ ce temps'prenez choux rouges non pommez, bouillon-blanc, deux grandes P01o"VIj de chacun Se une poignée de chardon bénit , hachez les bien menu , & mêlez-b' le tout enfemble , avec le lard deffalé qu'on aura mis en pâte dans un mortier à r°r dele piler : puis mêlez les herbes dans lemefme mortier, pour en former des pi»11 ' groflès comme des baies de Tripot ; qu'il faudra rouler fur de la poudre de regi» ù, afin qu'elle ne s'attache pas aux doigts de celuy qui les luy fera avaler. Il faut Suan^l£ Cheval en aura avalé fix ou fept, luy donner un peu de vin avec la corne , ou mei après chaque pilule, s'il a peine à les avaler, & ayant pris toutes les pilules, luyrincei" bouche avec chopine de vin qu'on luy fera avaler, Se parmy les pilules encore envii'O" chopine ; le Cheval doit eftre bridé quatre heures avant Se autant après. <(S Si ce remede le foulage, il faut pour achever de le guérir, recommencer à luy donner
décodions, le crocus, Se les lavemens precedens ; s'il le guérit, il ne luy faut plt,si: faire, mais fi vous ne luy trouvez aucun amendement, ayez recours au remede fuivaflk Décoction pour Courbature.
Prenez feuilles de choux rouges, prenant garde de ne point prendre de choux V0^,
mez , comme on voit chez les Arboriftes à Paris , car ils ne valent rien pour la J ^ decine, au contraire ils font fort nuifibles ; prenez auflî du chardon-benit, de .c /eS trois poignées, bouillon blanc, ou Verbafcum, & pas-d'afne, de chacun deuxpoig11 1 grains de genévre pilez une poignée : faites bouillir le tout dans deux pintes ^'ea"t|aIi- demi-heure à gros bouillons, ôtez du feu & mettez dans la décoction toute boùu ,fi te, deux poignées fleurs de coquericot frais , ou une poignée de feches, coUvre ^ pot & le laiifez refroidir -3 étant prefque froid , coulez , & ajoutez à la colature a de IafFran pour !a jaunir, Se deux onces de conferve de rofes liquide , " qu'ill3llt i il layer avec la décoction j & ayant donné un jour auparavant un lavement au CheV .^ faut faire prendre ce remede , réitérer.le même jour un lavement , & continuer ^ une douzaine de jours, pourvu qu'il ne perde pas le manger : fi cela étoit, ilfaudroit continuer jufqu'à ce qu il eut recouvré l'appétit. ^pj Au bout de douze jours, s'il n'a plus de battement de flanc, i! faut donner dut ^g
à la nature pour agir fans remèdes, afindenela point accabler, &luy donner le temp |
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gagner le deffus& vaincre fon ennemy, que le remede aura affoibly. ng
Et comme il eft difficile que la chaleur étrangère qui eft le principe du mal > t
foie augmentée par les remèdes qu'on aura pratiqué , & n'aye exténué Se échauffe jrt. |
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l'iute - PREMIERE P.ARTI E. H1
»nèm"eUr dj Cneva! > pour aider à rétablir la chaleur naturelle, & détruire l'étrangère, & Chap. '
W :^P0ur aboucher ce qui refteroit de bouché &d'obftrué, il faut luy faire manger tous .11' motJi]KS' une once de criftal minerai en poudre, & deux mufcades râpées dans du fon rafrairvV COn"nuè'ra^ezlong'tempSj que fi le ciieval Perd le manger par le trop grand
©acesJ f ent' ilfautceffer&luydonnertOL,slesjou^àlap!aceducriflaì minerai, deux bonap'e to>'ed'antimoineen poudre, lequel ne le rafraîchira pas tant, & luy donnera tres- |
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Remeàes pour les obftriéhìoìis de poulmo'n, coiffées de
Conrbatture, IjN jeune Cheval ayant le flanc fi opprefle, qu'on le jugeoitpouffif& entière ment ^HAr.
perdu, guérît parfaitement par le remede fui vant. lzh
p ettez dans un pot trois pintes d'eau, avec chardon bénit, & Putm on art'a quercina cou-
c m^nu, de chacun une poignée, duguy de chefne concafle une once, racine d'althea j. aliee demi-once , autanc d\nula campana, & deux poignées d'hyfope : faites cuire o|jn\Ut environ deux heures, puis l'exprimez , & ajoutez une demi-once de fuc de re- Pul e '• ^ Ulle oncede reour^e P^ée ' a,ns & fenouil de thacun demi-once, le tout bien ietft^t/' un fcrupule de faifran, une demi-livre de miel écume, & une pinte de vin blanc, brin''' m'îé enfemble, donnez-le en deux fois un peu tiède au Cheval,, l'ayant tenu heu ? heures avant la pflfe, & le promenant une bonne heure après, puis le laifiez quatre
enj-.^aiu donner de cette décoflion quatre jours confecutifs au Cheval, &r IelauTerrepoie'r
re,^tetrcis jours, aubout defquelsil faut luy donner encore quatre prifesconfecu rives: ce ede le foulagera beaucoup, ou le guérira, s'il eft jeune. Poudre pour la Courbature.
gjf1 'e remede precedent n'a pas guery le Cheval, vous pouvez luy donneile remede qui
^acué expurge les Chevaux Combattus cy-devant décrit, oblervant toutes les circonftan-
•Siue j'ay marqué avant de le luy donner : enfiiite vous luy ferez prendre la poudrefm-
bj" "te s qu'on peut donner auflì fans faire preceder aucune évacuation & elle reüflit afiez
P • 'b
aut Kne2tro's'ivres de graine de lin féchée au four, comme nous avons déjà dit dans une
Cesrerecepi:e, étant pulverifée, ajoutez y de la gentiane trois onces, fenu grec deux on- dern en-ula<:a'nl>ar:-:i t»ne once tk demie , fauge&r hyfophe de chacune trois onces, foulfre, decJ*Hrre,' mette* le tout en poudre, & la mêlez pour en donner au Cheval une couple jufo'f' rees 'e matin dans du fon, laiflezle bride une heure & demie après, & commuez c°tnrr? Ce ^U'i! n>y ait PIus de Pouc*re : ^ Ie Cheval n'eft pas guery, donnez-luy un 1? veinent, s'il eftr n0Us avons dir ' 1"?ne 'egerirà Pasnon plus> mais qui '">' donnera du {òùlagernenc louvent reitéré,& laifiez agir la nature,qui par un regime bien réglé rétablira le Cheval. Pour un Cheval Courbattu fort malade.
coup P sdange'eufe Courbature, éft lorsque la fièvre s'y mêle; ce qui Te fait avec beau-
&j$aès k!01"?:* > "& le mal preflè iS fort, qu'on ne peut avoir le temps de luy faire les re- To^e "*"' H h II
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î4*
ti r ....___
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L Ji 1' ft 11 r A M MAK.HJ>CMAL,
ommencer pai l'un de ces deux lavemens : prenez les herbes émolia"nres,_ naeti une décoction &lai(Ttzla refroidir, & la pafiéz enfuite, ajoutez demi-liV's lonnez le tout tiède au Cheval : vous pouvez en donner le matin & 1 aune au l \ïttf*'7. n r>rnnhs '
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CHAP. Il faut co
ìli' ^es' ^aires,. Ì' miel,- & d
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fi vous le jugez à propos
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Autre.
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Faites bouillir une once Crocus Mefàlorttm en pondre fine dans dnq chopines de bie Ç
pendanrundsmy quart d'heure, laiffezrafîcoir, vèfîèz par inclination, 8i coulez au rr
vers d'un double linge, ajodrez -y un quarteron de beurre, donnez le tout medeauChev* - & le lendemain le remede fuivant. |
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Remede Peur Cheval Courbattu cmï a la jicvre , o~ çfî fert'mxU
CHAP. T) Renez les eaux de chardon bénit & de fobieufe de chacune fix on.es, eaU,;>,
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JI4. X raine des prez en Latin 'Jhnaria & de «nelle de chacune quatreonces^ eau de c
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coree quatre onces , conferve de ro'es liquide deux once? , confection d;,.
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Haf
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mufc ny ambre une once, demy dragme theriaque, & fix grains de fafiran de Levant
poudre. . „f 'Ilfautdiffoudre les chofesfolides dans les eaux, faire avaler le tout au Cheval, &r1inC^~
la fiole, la corne, & la bouche du Cheval, avec encore des eaux de chardon bénit, fcabiÇ fe, & chicorée, de chacune une once & demie ; ainfi quand on préparera le remede » faut tout mettre dans-une fiole, & dans un e autre fiole les quatre onces & demie d'eau ^ chardon bénit, fcabïeufe & chicorée, pour rincer la bouche : cette quantité d'eau tempe la chaleur delà fièvre. nl Le temps le plus propre pour donner ce remede, eft à fix heures du foir, luy donner
lavement dés les quatre heures, &le tenir bridé jufqu'à huit. Le lendemain à pareille heure de quatre heures du foir, luy donner un des lavemens p
cedens, &àfixlefaignerdesdeuxplatsdes cuiffes, le tenir encore bridé deux heures; ^_ [>eut réitérer ce rernede deux & trois fois , mais non pas la faignée , fans nec ,Lr
es Chevaux.qui ont befoin de ce remede , doivent" peu manger de foin : il fi'-iC a laver fouvent la bouche avec verjus, fel & miel rofat, & leur donner fréquemment ties lavemens prècedens. Comme j'ay veu des Apoticaires qui ont fait payer cXtra?uS <linairement ce remede, je donne avis à ceux qui en auront affaire, qu'il vaut au P - trois livres dix fols , parce que la confection û'alkermes eft fans mufc ny ambre, H\ l'encherit. . jc ' Ceux qui ont debonsChevaux.,; doivent faire cas de ce remede, en moins d'un m01
temps j'en r.y guery quatre, tous Chevaux de prix, & tous hors d'efpoir de gûerifon. u Pour la boiffon du Cheval Courbattu, vous luy donnerez fi vous voulez dans un c
d'eau, le fébrifuge dont je donneray la defeription au Chapitre CXXXVI. & cont'^Unsur» îl eft compofe de fel de tartre, fe'! armoniac &c. Au deffaut vous luy délaverez da ^ fceau la pafte d'un pain d'un fol prette à mettre au four, elle rendra l'eau blanche, le ^^i chira & donnera quelque nourriture ; elle vaut infiniment mieux que la farine qu ofl dansla boiffon. . t de Ce remede eft. bon aux fièvres fimples, & prefqu'à tous les Chevaux qui ? ^
grands battemens de flanc, dont le principe eft une chaleur intérieure , meftne Ie .^ donni aux Chevaux morfondus qui ont " grarfd battement dé flanc , joint audit ^ |
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f P R E M I E R E P A R T I E. ^ 245
.. dement, &• je m'en fuis bien trouve; car qtioy qu'il faille échauffer un Cheval en cet ptI.n
"Itartw. r •/- 1 u 11 • 1 - ■ «•' 1 1 - - 1 • -i V/Hip
g\ u pour toru fier la nature, & raider a poufler dehors ce qui luy nuit, camme vient la -,
éch'e £auStïJentera Par cettc chaleur, il faut trouver un bon remede qui fortifie fans beaucoup 't*
«auSer, ce que celuy- cy fera affurément.
s>j,^s Chevaux Combattus fort malades» &qui ont fièvre violente, ne fe couchentpas; _ s ,e Couchent, ils fe relèvent d'abord, n'ayant pas la refpiration fi libreeftant couchez M e de bout; mais fi le Cheval Courbattu qui a la fièvre, fe couche & fe tient couché long- j^ Ps> c>eft un tres-bon figue, &quoy qu'il fe plaigne plus en cette pofture que debout, j. Cit pas mauvais ligne : car les Chevaux les plus fains fe plaignent quand ils font couchez üJ. ,e'retn*Jf«lifô'eftae confequence pour tous les Chevaux fort malades, afin de mieux Potion ou breuvage, peur, Chival Courbattu, tres malade, avec
la Toux ou fans Toux. t renez cinq demy-feptiers des quatre eaux cordiales, de feorzonere , de Reyne des
de t °- ^~maria > de chardon bénit, & defeabieufe, délayez parmy une once confection jg JaciI*the fatis mule ny ambre, & une plotte theriacale en poudre, mêlez-bien fe 0.uc' &.le matin donnez-le au Cheval, & rincez le pot & la corne avec un demy- fj'1.21'd'eau de chicorée amere que vous luy ferez avaler pour luy rincer la bouche J te- le 1 au nr-aftigadour trois heures avant le breuvage & deux après, & le foir donnez luy ^ avement fuivant : faites bouillir une once & demie de policrefte en poudre, & de- ^■once de coloquinte fans graines avec cinq chopines de bière pendant un demi-quart deKUre §r,os DOUîM°ns > ôtez du feu & paffez, délayez dans la colature un quarteron me ^n ¥°f'dw>n & donnez le tout tiède au Cheval : Si pour ce remede il n'y a pasd'a- tmeI*v1tl?nr5 c'eft affurément un tres-méchant ligne, & le Cheval court rifque de mourir; Lt S y at^e l'amendement, il faut réitérer le lavement plufieurs fois; & cela contribuera taucoupàfaguerifon. p;i.llx Chevaux Courbatus je me fuis bien trouvé quelquefois de leur donner une prife de
folu eS PUantes > d'abord elles augmentent le battement de flanc, mais enfuite il s'apaife ab- ment, d'autresfoiscesplottesnelesontpasguery. DJcottion du Lieutenant pour Cheval Courbattu tres-malad.e./
racj^ene^cnardon-benit&hyfope, de chacun une poignée, fuc de regliffe deux onces,
d'ea'a^ i*e gentiane concafiees urte once; faites bouillir lé tout dans trois demy-feptiers ■b'anc. Pai;e d'une demi-heure, l'ôtant du feu : veffez par defiiis un demy feptier dé via ou en ï Pa%z. le tout, & y délayez une pincée de faffran, & le donnez au Cheval en imeibîs fautj--eu^5 ^lon la répugnance qu'il aura à le prendre, ou félon fa force; le lendemain il le Ç0nf11£r **es flancs; & le tenir en un lieu tempéré.
m0n<j ^2 Ie Cheval ne mangera que tres-peu en cet eftat, il le faut nourrir avec des orges enfeipn2' ans^eurrenygraiffe, ou du pain cuit s'il en veut, ou du fon, comme nous avons foUv°"e,a^x Chapitres Vi.-VII. Vili &. IX. iUe fau; tenir fou vent au'maftigîdour-, $c ue luy ôcer ; puis luy prefenter à manger. |
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Hh*
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Cf8-
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244. LE PARFAIT MA.RESCHAL,
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CHAP ■ • Crocus ALetallorum.
*25' pRENEz Antimoine crud du meilleur, c'eft à dire, du plus aiguillé , 1« aiguilla
-»- les plus larges, & nitre ou falpeftre, autant de l'un que de i'a-ltre , mettez-les en poudre, & les mêlez eniemble dans un creufet ou pot qui tienne au feu , mettez-y ' feu, avec une mèche ou un charbon ardent, le tout s'enflammen, laiiTezrefroidir, * renverfez le pot, le foye d'antimoine fera au deflousdes fcories. Séparez le foye des fcories, lefque'.les fcnt bonnes à certaines choies , & pÜeZ c
foye en poudre fort fine. Eftant pilé, jetcez-le dans l'eau, rebroyantdans le morne' ce que l'eau n'aura pas diflout, & continuez juïqu'à ce que fa matière ibicen poudre imp;ai' pable, & qu'elle paffe avec l'eau , laiffcz- la repofer, & au fond vousaurez une poudre à '! feiii île- morte, fur laquelle vous verferez d'autre eau ayant öté ia premiere, juiqu'à ce.qu vous ayez ôté tout le fel du nitre qui eftrefté, ik qui ne fe fera pas enflammé. Le Crocus MetaUerum, eft propre pour donner intérieurement aux hommes, &.'Potl
faire du vin e'merique pour leur ufage; mais il n'efl pas bon pour les. Chevaux, &je me (& aux Chevaux du'fòye d'antimoine qui diffère en quelque chofe du Crocus Mndhrum : on 1 prepare en la maniere fui vante. Foye d'Antimoine.
Prenez Antimoine crud fort éguillé fix livres , pilez-le groffierement , prenez du
falpeftre de la feconde fonte quatre livres & demy , le blanc & le rafiné eft trop v<°' lent, 8cbrûletout, pilez fort le falpeftre, mêlez-le avec l'antimoine dans un pot de fer °u mortier de fonte, enforte que les deux tiers du pot demeurent vuides, mettez-y le feu avec un tifon de feu ou mèche , d'abord que le feu a pris à la matière , éloignez-vous o" pot , parce que la fumée de l'antimoine dans le temps qu'il s'enflamme ne vaut rie0, Laiffez bouillonner enfemble les matières jufqu'à ce que le tout foitrefroidy ; il ne fat'? point d'autre feu pour cette préparation que celuy qui eft au bout de la mèche, pour enflai*1" mer les matières. ' Quand il fera refroidy ôtez-le du mortier en le renverfant, le foye fera au fond, <*
le falpeftre qui ne fera pas enflammé , fera au deffus joint avec les impuretez d« l'Antimoine qu'on nomme fcories ; vous pouvez facilement feparer les deux : car le i°)'s. doit eftre luifânt comme du verre, mais fort opaque brun, s'il eft autrement il eft m*1 fait, & s'il tire fur la feuille morte,. il eft brûlé & n'eft pas bon pour les Chevaux. : Il ne faut point laver ler foye d'Antimoine , on Iuy óre beaucoup de fa vertu. Poulies fcories vous les garderez pour" d'antres ufages , particulièrement pour les laVÇT mens, cV partout où vous trouverez dans ce'Livre que j'ordonne du policrefte dans, les J3' vemens, vous pouvez ajouter à la place dû policrefte la mefme quantité defcories, &: a»»' rement elles produiront un'âuffi bon effet, & peut eftre meilleur, car les fcories font ufl véritable policrefte , fait avec le fouïfrè d'antimoine & le nitre, mais outre cela, lesfco^5 font imprégnées de quelque vertu del'antimoine qui les fait plus agir efficacement que te p°* licrefte ordinaire. ' ..., Vous donnerez de ce foye poudre fine, deux onces dans l'avoine ou dans du fon moüi»^
pendant un mois: il donnera bon appetir; & fera bien manger les dégoûtez, il tuera fc vers, contribuera à la guerifon des play es, du farcin & de la gale, & purifiera lefangde' fobfh-uant & débouchant les conduits, ilengrahTeraks Chevaux qui ne peuvent fe rétabli' appaiferalaTouXj & donnera bonne haleinç, ^ .--, 3 ta -
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PREMIERE PARTIE. 245
y^t de ce remede n'eft pas fenfible au Cheval ; il agit par infenfible tranfpiration; Chap.
j^ichiiTanc par reaction les parties intérieures, ne les purgeant aucunement ; Se fi la j2?. "decine ur.iverfdle des Chevaux eft dans quelque remede ," elle eft dans celuy cy : hors
ai>s k:s occafionsoù il faut échauffer, tous les jours fon ufagefait recormoifïre de nouvelles
*«us.&propriètêz. v 1 n .Peut remarquer qu'il agit par infenfible tranfpiration, en voyant étriller le Che-
/". qui en ufe , car il aura dans les commencemens plus de crade de moitié qu'il n'a- 0,cai:paravanL, parce que l'uiàge de cet Antimoine purifiant le fang, chaffe au dehors
P*r i£s pores du cuir les excremens de la troifiéme cofìion , qui font ces fuligi nes oliva- ie111"5 <■!«'■ corrompent le fang ; & cette plus grande abondance de crafle qui s'arrefte lr 'e posi pendant l'ufaeeduditfove d'Antimoine» & qu'il n'avoit pas auparavant, en eft
liti G m <■» *•«..«* '
= marque affuree.
.,*' n'y a pas long-temps qu'une perfonne qui avoit fait ufer à fes Chevaux du foye Antimoine, me demanda ce que c'eftoit que cet antimoine crud avant qu'on luy eût
v> nne aucune autre forme: il me dit que je devois en avoir parlé pour fatisfaire le Le- ?l,r j ce que j'avois évité pour n'abufer pas de fon loifir. L'Antimoine efl: un corps
, lnet'al qui approche de la matière métallique, il eft d'un noir tirant fur le bleu, avec 'ç£ Sondes égailles , brillantes comme de l'étainpoly; ilefteompofé de deux fortes de ujrres, l'un tres-pur & fixe, & fort approchant de celuy de l'or ; l'autre qui eft infiam-
mi 'e comme le foulfre commun : il contient beaucoup de Mercure , plus folide & P Us cuit que le commun, & un peu de terre crafle & falée. L'Antimoine vient d'Alle- agne, d'Hongrie qui eft le meilleur, &deplufieursautreslieux, il eft à fort bon marché,
'ore commun prefentement qu'on en a découvert en France beaucoup de tres bon- Usnsbeaucoupdefespreparatiohs il prend la forme des fels, avec lefquels il eft joinr,
prefque toutes les poudres les plus en ufage qu'on en fait font des atomes du régulé
anumoine déguifées , qui agiffent diversement , félon la nature des fels ou des
P,ri5s' corrofifs avec lefquels ils font enveloppez ; une marque de cela eft , qu'on peut
uutre beaucoup de préparations d'antimoine , par le moyen du nitre ou du borax en
sf§ule , car i] attire par l'action, du feu l'enveloppe avec laquelle ils eftoientretenus,
■ enfuite ils retournent en régule, &l'on fait ces différentes préparations pour ouvrir ce
.^êule, êcluy donner lieu, eftantenplus petits atomes, d'agir en moindre, quantité, &
P'Us efficacement.
1 "oui- fjiré ,ju vinEmetique , il faut infufer-deux onces de foye d'antimoine en pou-
_e fine; dans troischopines de blanc , laiffer l'infufion vingt-quatre heures à froid, P ls en ôter une pinte par inclination , enfuite on peut remettre encore d'autre vin 'r ce foye d'antimoine jufques à cinq ou fix fois : Il n'eft point de Chimique qui n'exal- -. 'es vertus de ce remede ; Er comme avant moy, on ne l'a point donné aux Chevaux, eftf- P3SSconnu<lu'ildevroitrefti'e;c'eftavec le Crocus que l'Eau benifte de Rulandus ^raite, vous en verrez les vertus dans les Auteurs -qui en ont traité; Scrodtrus, CrolUus Küercetan, rapportent de fort belles expériences du Crocus Mctallorum.
ç, "our ôter tout fcrupule à ceux-qui ne fçavent pas les effets ;de l'antimoine pour les nevaux, & afin qu'ils n'ayentaucuneapprehenfiond'unfibonremede, je diray encore le r l0's °iue ^e quelque façon qu'on le donne, il n'eft paspurgatifaux Chevaux : quemefme e„'^uffre-auréd'antimoine, qu'on tiredesfeoriesquireftent quand on a fait le régule, qui ç le plus violent Emetique qui fe.tire de ce;minerai , ne purge en aucune maniere le Ne connoiflànt pas encore l'effet de l'antimoine préparé & ayant ven des pilules
Hh 3 per-
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M<$ L n V A K FAIT M A RE S C H AL, _ft
Chap. perpétuelles de régule d'antimoine pour les hommes , defqueljes une leale pillai" c^
j . capable de purger une armée entière , la fàifant avaler à tous lesfoldars l'un après I'*unJJ r** ce qui eft une affaire de feit qu'aucun Médecin n'ignore • jefisfiiie deux pilules de ré- gule de la groffeur d'une fort groffe noix : je les ris avaler à un'Cheval, ci;°Pn^,'''.?..$ purger, mais il les rendit au bout de deux jours & demy, comme il les avoit ava^e en.fienter plus mol ny purger le moins du monde, je redonnay les mêmes pilules der _ gule à un autre Cheval qui au bout de deux jours en rendit feulement une , fauïre 0* meura dans fon corps les fept dernières années de fa vie , & l'écorcheur qui l'ouvr > trouva la pilule"dans un des replis des boyaux , & croyant que c'étoit une baie de nróultp*** il me la viru montrer admirant qu'une fi groffe baie n'eût pas tué le Cheval du coup, Ç*Jz vis par cette premiere & feconde épreuve que le régule non plus que les autres preparano d'antimoine, ne purgent point les Chevaux. On peut en feureré donner l'antimoine préparé pour les incommodités que j'aV r
marquées cy-devantj & pour plu fleurs autres: fon effet principal eft de purifier le fang > & toute la màfie d'iceluy , ce qui fe fait par Dêapfortfitn , ou infenfible eranfpiratio * fon ufage réitéré confommera en partie les eaux iuperfluës, qui font l'origine Se ia caufe_a maladies, puifqu'elles fe conompent, envoyent des vapeurs malignes au cerveau, i° un- limon qui bouche & obftruë les petits rameaux des veines , & finalement eles • méient parmy le fang , le corrompent , & le rendent incapable de donner une bonn nourriture. Le foye d'antimoine dçfobftruè'& débouche punlàmment les veines & artères qui}°n
l'origine de toutes les maladies ; & ce qui eft de merveilleux en ce remede, eft qu'il agitp^ irradiation, qui eft une vertu infinie, contenue feulement dans ce minerai préparé êC r ' duitenmedicaniensparunedeuë préparation. . Ce remede préviendra les maladies , fi vous eh faites ufer à vos Chevaux de^ \et*}?
£n temps, il les guérira lorsqu'ils en feront atteints, hors les maladies froides oùil^1! échauffer, comme la gourme, la morve, & tout Cheval qui jette par le nez : Etjei^1 furpiis de ce que tant d'habiles gens qui ont traité des Chevaux malades, nefe fontp3 avifezde mettre enufàge cet excellent remede. La fatisfjcfion qu'on a dans l'ufage de ce remede ,■ eft qu'on eft affuré qu'il ne pe"
faire de mal , parce qu'il eft rafraifchilTant : les anciens Médecins qui veulent détruis le credit de l'antimoine , difent qu'il eft plein d'efprits arfenicaux , qui corrodent *- confomment les parties intérieures , qu'ainfî les fuites en font fàcheufes , quoy ^ d'abord' on en voye d'afTez grands effets : ces efprits arfenicaux ne font que dans l'i"^ de ces Meilleurs à l'égard des Chevaux ; car j'en ay fait manger à plufieurs quatre■■<*• cinq livres fans aucune intermiffion , deux , quatre ou fix onces tous les jours : s'il y avoit eu de ces efprits corrofifs dans l'antimoine, l'eftomac & les boyaux de ces Che^ vaux auroient efté percez comme des cribles,.ce qui n'eft pas, car on les a vus arne11' der tous les jours., eftre frais & gaillards , & mefme de ceux qui avoient la peau acE'V chée aux os fe tres bien rétablir, & devenir gras par l'ufage de cette poudre, qui afft>re' ment n'a rien de malin pour les Chevaux, mille perfonnes qui en ont faitufer, enpeli' vent rendre témoignage, & pour moy je fuis fi perfuadé de cette vérité, que jele coa' s feille à tous mes amis : & pour les efprits arfenicaux je ne les crains non plus que Ies efprits dont on fait peur aux petits enrans.. Il ne faut point donner de foye d'antimoine aux Chevaux qu'il faut échauffer, fulS
qu'il rafraîchir, en purifiant le fang, hors de ces occafions donnez-le à tout , mais dans
les commencemens qu'un Cheval mangedufoye d'antimoine particulièrement les huitoü
dix premiers jours, ilneluy faut point faire de courfe, ny de travail èxceflif; pareeqw
^H ^^| coin:!1-
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t . PREMIERE PARTIE. M7
Cn me '' purifie Ie fang , ij ie met en mouvement ,• & dans le temps que ce fang dì Chap.
v-..j10«vernent & qu'il m comme ime.e.pece de bouillonnement univerfel , fi on tra- JZ_ fui , ':nlacllöPli; Cheval, ii deviendra facilement fourbu , & ne le feroit pas devenu iàn nfV01t.Pas mangé du fojje d'antjmoine, puis que les humeurs & particulièrement le iv3 n'aUr0'1 t>as cilî' ^âns c,;:e "gif-rioo & ce mouvement > ce rfèjft pas que le travail. du'ri- ',e *"°" nece!i'sue' c;ir '' oblige la nature de;pouffer par les ports, ces vapeurs j, ruliPincs qui corrompoient le fang., mais les huit ou dix premiers jours il faut éviter refXCtl>!!l * ^ 1""r toat eili3nd le Cheval a Cué , le bien efiuyer , & empêcher qu'il ne fe Ç'et!° e rout a CCWP' cc premier bouillonnement du fang étant appaifé , on n'a plus te grande précaution à garder. |
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'Du Cheval qui -ne fc peut remettre, pour avoir trop fatigue'.
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CHAP.
iz6. |
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J^,*-s grandes fargues des Chevaux, principalement de l'Armée, les mettent dans un
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ellat de langueur, dont ils ont bien delà peine à revenir: il ne faut pas s'en e'ton-
5r> car tantoft ils ont de bon fourage ; tantoft ils font obligez de manger du feigle,
miilet, de mauvaife herbes, du foin corrompu j & tantoft en abondance , & fou-
t nt tres peu ou point, du tout ; outre que les eaux font ou mauvaifes, ou prifes à con-
^emps, fans parler des coudés &dutravail déréglé ; à moins qu'un Cheval ne foitro-
lllieScbiè,;compcfé, il eli difficile qu'il ne s'en trouve abbatu.
j.11 eft rnal-aifé dans .ces rencontres de s'attacher à une maladie particuliere ; mais
tèv ne Pcuc manquer en les traitant, fi on felertdes remèdes qui fortifient les parties in- c. l£Ul"es, qui dél lient les extérieures, qui ôtent les mauvaifes humeurs qui s'amarTene ^ aque jour, f0ic par ies faignc'es, foit par quelques purgations univerfelles ; & fi l'on _f couvre quelque affection particuliere , il faut pour lors avoir recours aux remèdes laques & propres à cette maladie.
c *- on connoiil ces Chevaux qui ont elle ma! traitez à l'Armée, en ce qu'ils ont pref- /T> [ous la corde : c'eft à dire qu'au deffaut de cofies le long du ventre , quand le J^vahefpire, il fe forme un canal capable d'y loger une corde: ils ont le poil henne & q, tei»t, la fiente féche & noire, & par fois on y trouve des vers, les yeux triftes: & jjf°y qu'ils mangent beaucoup, ils n'amendent point; ils font étroits de boyaux ; quandon q gomene en main, vous les voyez mal-contens : enfin ils font privez de toute la gayeté ^!e repos donne aux Chevaux.
f . ' !c Cheval qui revient de l'armée pu de quelque long voyage , ou qui a beaucoup
''S,;é a ces figues, avant de îuy faire prendre aucun remede , il le faut faigner du
J?li &: enfuite luy faire ufer de quelques poudres digeftives, qui aident la coction des
chéris, & qui préparent Jes humeurs fuperfiues, pour eftre évacuées avec plus de fa-
v jf ibye d'antimoine en poudre feivira de poudre digeftive > fi on en donne au Che-
Po i Ux onces tous !es 'ours dans du hn rootìiìU. Que fi le Cheval a de l'averilou su PL °n' ^onnez-lu3' du foulfre-auré d'antimoine dans du vin , \commè j'enfeigneray c», ,naP'tre CXXIX. lequel feraencore mieux qu'aucune préparation d'antimoine, &en Ld.ge temps rétablira le Cheval , deux ou trois prifes de pillules puantes , laiflant Vaj J°ur d'intervale d'une pnfc à l'autre , prépareront fort bien le corps du Che- ' rleP°mP°rez un lavement en la manine fuivante, faites bouillir les cinq herbes emol-
°tes dans deux pintes de bière, & une chopine ou trois. demy-feptiers d'urine de vache, OU?
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148. LE PARFAIT MARESCHAL, ,a-
Chap. ou atl défiant, de l'urine d'un homme fain qui boit beaucoup de vin , délayez dans
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125.
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colature demie livre de miel mercuriel , & v.n quarteron de beurre frais, &leio;r o
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riez !e tout tiède au Cheval en lavement, & continuez à luy donner du foye d'antim01 '
tous les jours pendant quinze ou vingt jours, & ce mefmelavement de trois e" tl jours. Il faut mouiller le foin qu'il mangera, avec de l'eau où l'on auradifToutfurunicea >
deux ou trois onces de policreiîc, ne luy point donner d'avoine & qu'il ne boive que de 1e dans laquelle fur un fceau l'on aura délayé une livre de miel. i£ Au bout de vingt jouis quittezl'ufage des poudre1; & deslavemens, &laiffezrepoli
Cheval fepr ou huit jours, auboutdefquels vous luy ferez les fomentations, fans interro |
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pre le foin mouillé, Se l'eau où le miel fera diiloat _ '
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Quoy que ce ne foit pas icy le lieu pour décrire le policrefte, néanmoins comme "
(buvent en ufàgè pour les lavemens particulièrement, jelemettray en ce lieu, n'ayant PJ |
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d'autre endroit plus coirunode.
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Pclicrejie ou foulfre fufible.
CHAP. |- g bon ^ens £ajc connojftre que tous jcS remèdes fufibles font plus d'effet que l"s a'd'
1*7' ••-'tres : celuy qui rendra la feamonée fufible en fera un excellent purgatif , le ta trede mefme-, &plufieurs autres : tout le monde tombe d'accord que le foufre » plûtoft les fleurs de foulfre j font le baume du poulmon. S'il eft rendu fufible , il 'er plus puiflànt pour nettoyer, déboucher, purifier , & même lâcher le ventre » Pf' qu'étant difïôut il penetrerà plus facilement, & fera plus capable des opérations qll° luy attribué', que s'il eftoit indiffolube, & demeurait comme une terre pelante au fondo l'eftomac: on le préparera comme il fuit. Prenez uacreufet on pot de fer, placez-le dans le charbon jufqti'au haut , allume
lé enforte que le. pot rougiffe par tout , mefme le fond , & lors brojertez avec un cueillere moitié îbulfre pilé, & moitié nicre fin , pilez & joints enferhble , une ^en\ once , ou environ chaque fois : la matière prend feu & s'enfiarne d'abord qu'elle t°' -. che le pot ou creufet, laiffez paffer la flamme, remuez ce qui eft au fond du pot, Pr, jçttez toure la matière , cueillerée à cueillerée , & remuez avec une verge de fe*'.> ' matière qui eft au fond du pot. Afin que l'action du feu pénètre mieux ladite matîf,1*' ainfi quand vous avez projette trois ou quatre fois, il faut ceiTer un moment Se renyjei I matière, & continuer iufqu'à ce que la projection foit toute faite, & que tout foit"2" le pot: lors couvrez le & mettez du charbon par deflus, à côté & par tout, laiffezr froidir de luy-mefme le tout; puis pilez la matière qui fera rougeâtre, couleur de if" forrpâle fi vous avez fait bon feu, & quelefalpetrefoit bien fin , finon la matière le blanche comme neige , & fera bonne ; ou grifatre qui ne vaudra rien. De qu_atr^ vres de matière vous en aurez une livre & demie, qui fondra dans l'eau Se rougi1'3"2 ^ le feu fans le confumer, qualitez contraires au foulfre ordinaire , on l'appelle du licrejie: le blanc n'eft pas fi excellent que celuy qui eft couleur de rofe. J'avoue qae^q«ov qu'on faffe bon feu, qu'on ayed'excellentfalpetre & qu'on obferve bien toutes chofess y a un peu de hazard à trouver cette couleur de rofe, |
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Cette poudre eft fort rafraichiffante, & fouvent trop : car il ne faut que me£° eç,
ment rafraîchir les Chevaux, c'eft pourquoy on ne la donne gueres toute feule , « ^ ^ me peu fouvent par la bouche , on la pourra mêler avec la graine de genéyre , °' ^ mufcade, une, once de cette peudt e, & demi once degenévrepilé, ou une rrrufeade rap^ |
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PREMIERE PARTIE. 249
^ansdufonirraüillé; fi le Cheval ne la veut pas manger, il la faut faire infufer toute la nuit Chap,
ansunepinredevin, le matin la faire tiédir &ava!crau Cheval à jeun ; vous connoiftrez à j,- a premiere ou feconde prife, s'il n'a pas befoin d'eftre rafraichy, en ce qu'il k dégoûtera, le Poilluy herifTera, & fur toutaux flancs; ficelaarrive, il faut celTer de luy donner du poli- ce Se tenir pour certain qu'il doit eftre plûtoft échauffe par bonnes poudres cordiales, que ^fraichy par ce policrefte : la plufpartdesgenscioyent qu'on doitagiraux Chevaux, corn- ^e auxHommes qui ont befoin la plus grande partie d'eftre rafraichis,parce que leurs parlions •* defirs déréglez joints à l'in tempérance, leur échauffent le fang, & par confequent toutesles parties: Il n'en eft pas de mefme aux Chevaux, qui font exempts des inquiétudes & des v^gnns des Hommes, & dont le fang & les humeurs ne font pas fi fuj ets à s'échauffer & eïïfïammer, & par confequent ont peu fouvent befoin d'eftre rafraîchis. *-es lavemens dans lefqucls on met une once jufqu'à deux de policrefte, appaifent le batte- 7l£nt de flanc, & tempèrent la chaleur des inteftins, car aprésqu'on a donné trois ou quatre g!Ces Uvemens à un Cheval, quoy qu'auparavant fa fiente fiift cuite ou féchc, elle change ^redevient naturelle. Ce remede eft tres-bon pour les Hommes , ceux qui le mettront en ufage, trouve-
°nt qu'il fait de bons effets aux poulmoniques, aux galeux ou échauffez dans le corps,
*^x chuttes d'un lieu élevé , où l'on crache le fang ; mais il faut preparer ce poli-
e"e , & outre ce que nous avons enfeigné cy-devant , le diffoudre enfiate dans
°e affez bonne quantité d'eau, filtrerSc faire bouillir jufqu'à la pellicule , &le mettre
.r!ftalifer à la cave dans un vaifîeau de bois. Vousaurezdescriftauxqu'ilfatitgarderdans
Ç verre bien bouché pour l'ufagedes Hommes, car aux Chevaux la premiere prepara-
'0ri fuffit. La figure de ce fel eft quarrée , approchante de celle du fel commun. On
en fertencore dansles obftruótionsdu foye, de la ratte, du pancreas & du mefentere,
, détache les matières vifqueufes, & purge benignementpar en bas: fa dofe eft depuis
,e'<* dragmes jufqu'à quatre , dans une pinte d'eau en cette maniere. Vous mettez
J^s Une terrine quatre gros fel policrefte en criftaux avec un bâton de reglifie concaffé,
/? "eux pincées de rofesde Provins féches oufraiches, ou bien des fleurs de violettes à la
pace des rofes, & vous jettez deflus environ une pinte d'eau bouillante, & laifîèz repo-
er toute la nuit. Le matin on en prend un grand verre, &une heure après un autre: il
|Urge benignement fans chaleur 5 on en peut aufli faire une ptifane ufuelle pour en boire
toute heure , mefme dans les repas ; mais il faut fur demi-once de ce fel mettre
j^ux pintes d'eau. J'ay ajouté ce remede pour les Hommes, contre le deftèin que j'avois
. De point me mêler du métier d'autruy , mais les bons effets de ce fel m'ont obli-
y'en dire un mot en faveur de ceux qui font à la campagne éloignez des Médecins. Il
'*■ dans ce Livre plus de cinquante remèdes tres-en cellenspour lesHommesà qui les fcatira
^Proprier.
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Fomentation pour Cheval maigre & harajfé.
i^Es Chevaux qui ont la peau attachée aux os j ne peuvent profiter, ainfi outre les remèdes ,^ *
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fâcher la peau de la chair & des os
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ntations, que vous ferez de cette maniere, pour leur
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den JeMu fang au cheva'' le lendemain prenez les cinq herbes émollienres , & la
jt de bon, qui eft une efpece de chicorée fauvage, la langue de cerf, l'abfinthe, Pagri-
dç]I{îe'. Thipericum ou mille permis, feuilles & fleurs, fi on eft au temps , feuiftes
«uner, marjolaine, menthe, mélifle, pouliot, romarin, rhue',. fauge, ferpole..',
tornei. ïi thym
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25o L E P A R F A I T M A R E S C H A L)
Chap. thym, les cinq petites racines aperitives, qui font radias graminit, rulrœ, srir.gij, cabrili
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12!
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mtüdtnh : Mon deffein n'eft pas d'empioyer toutes ces plantes , mais j'en propose
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pkifieurs, afin que vous preniez celles que vous trouverez aifémentj mandez les raci-
nes, puis les concaffez , & en prenez une poignée de chacune, & des herbes, en bon- ne quantité: mettez les racines dans un chauderon avec de la lie de vin , & Iïs »ue_ bouillir long-temps, enfuite ajoutez y les herbes, le tout ayant cuir pendant trois heures» prenez une poignée des herbes & des racinez autant chaudes qu'il fe peut, c'eft à direquo ypinffefouffrirlamain, & en frottez toutle corps du Cheval, en forte qu'il foit bien h;i- inedé : & d'abord après cela frottez luy les flancs, le ventre, legozier, & tout le refte d corps avec l'onguent de Montpelier : l'ayant graûTé, il faut avec les mains bien fro tter p°u faire pénétrer l'onguent. Enfuies prenez une vieille nape > ou un drap ufé, moaillez-le dans la lie du chaud*0
essore chaude , & le mettez en double fur le corps du Cheval , enfoite qu'il entou- re tout ; puis mettez par deiïus, une ou deux couvertures bien étoffées, & liez le J01? avecunfurfaisoudeux; vous pouvez mefme coudre les bouts de la couverture afin qu c. tienne mieux : il le faut laiffer de la forte vingt-quatre heures fans y toucher , Pjl il faut recommencer les Fomentations, encore deux fois, de la même maniere que premiere. , » On peut réchauffer la compofîtion , & s'en fervir tant qu'il y en aura ; & la Prind'
pale intention de ces Fomentations, eft d'attirer les efprits & la nourriture dans lectîl qui eft trop deffeché, ainii l'obligera fe détacher du corps. Aptes les Fomentations, il faut laiffer quelques jours le Cheval couvert de fes couve '
tures pour qu'il ne fe morfonde pas, car il a le cuir tendre: il faut enfuite luy donner un 1 ' vement qui eft le dernier du Chapitre CXXIII. cy-devant, le lendemain luy lacher le ve ire, comme il fuit. Pour lâcher le ventre d'un Cheval qui abeaucoup fatigué.
PrenezViApatum Acutumtn François de la patience, feparez la de fes codes, hâche
la menu , & en mêlez autant que vous pourrezavec deux livres de beurre frais, ' P1' le toutenfemble dans un grand mortier & en formez des plottes groffes comme des0 lesdetripot, que vous ferez avaler au Cheval avec pinte devin. Il doit eftre bridé fix »'■ res avantlapnfe, & quatre après ; quatre ou cinq jours après donnez luy lapurgation i" ' vante pourveu qu'il ne foit point dégoûté. Purgation pour le Cheval fatigué.
Prenez aloës une once & demie, fené une once, agaric demie once, fublïmé ào
deux dragmesj feamonée préparée à la vapeur du foulfre , deux dragmes , anis Si cl min une dragme de chacun, quatre clous de girofle , & deux ou trois pincées deca° • battue, mettez le tout en poudre groffiére pour le mêler avec une pinte de vin ém^ gue , ou dans la décocìion commune de Médecine tiède , & la donnez fans la la»* infufer, mettant à part l'aloé's, la feamonée, &lefublimé doux qui iraient au fond, à chaque prife vous le jetterez peuàpeu; faîtes prendre toute cette compofition au Che^a | puis rincez la bouche, le pot & la corne, avec environ un demy-feptier de vin émetique. de déco&ion. Vous pouvez vous fervir de l'huile purgative décrite au Cbapi^ XLVI. ou bien d'un bon remede pour purger les Chevaux , décrit au Chap1 çxxxviii. ml
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PREMIERE PARTIE. ip
fe ,.ant que de donner quelque medicament purgatif que ce foit au Cheval, il le faut laif- Chap,
jj[ 'dépendant cinq heures, & quatre apréspour le moins, £c d'abord qu'il l'aura pris, I2§( eraut promener une demie heure au pas.
"prés ce remede donnez temps à la nature, &nourriffez le Cheval à l'ordinaire, & le
paillez après tout cela peu à peu : Il y a des Chevaux qui fe remettent avec moins de '?> ü y en a auifi qui ont befoin qu'on y apporte toute forte de précaution.
kj v ous connoiftrez que le Cheval eft en termes d'amender, lors qu'il mange & boit tres- been' ^ V''' ne ft Vl,ide point tropi car les Chevaux ont beau manger, s'ils fientent ^jcoup, & qu'ils fientent mou : ils n'engraifferont pas.
tf ^ommeilvapeudegensaflezfoigneuxpourfaireceqnejeviensdepropofer pour remet- j,^1" Cheval, jedonneray icy un remede qui feui guérira le Cheval, s'il eft capable de re > quoy qu'il aye la peau collée fur les os. |
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Soulfre-auré d'antimoine.
Vl~;0BER nous a donné cette préparation en differens paflàges, mais on peut recuillir de CHAP.
Ie divers endroits un morceau en chaque lieu de fes écrits, que fa vraye methode eft cel- i z 9. jjj'^utfairele régule d'antimoine avec antimoine crud deux livres, tartre une livre, &
<ja, e "" demi-livre, pour avoir les fcories , car le régulé peut fervir à de bons ufages ïiesS ^decine , mais on ne tire le régule en cette opération que pour avoir les Ico- lef,. > d^ns lefquelles le foulfre-auré que nous cherchons eft contenu : feparez donc q rItes tories , qu'il faut mettre dans fufiifanre quantité d'eau qu'on fera bouillir, & jafi?n. remuera de temps en temps , il fe diflbudra une partie defdites fcories , laiffez „r-eoir & verfez le plus clair par inclination, ou fi vous voulez filtrez au travers un papier fan î ^u>on met fur un blanchet, & on verfe l'eau dans laquelle on adifibut les fcories itit,t-jaire réchauffer fur la feuille de papier; ce qui ne fera pas paffe, on le jette comme p1Ie> & on garde cette çau. ,
qu: a"es bouillir dans d'autre eau du tartre en poudre, remuez & faites fondre le tartre
rin a eaUcoi'P de peine à fe fondre, mettez vôtre eau cy-devant refervée dans une ter- rei 'r ^ )ettez cette dernière par deffus peu à peu comme un filet , il exhalera une réd> forte & Duanre, & il fe précipitera au fond une poudre brune qui eft le foufre-au- pUf antlrnoine': il faut le faire fecher, le mettant fur du papier gris , & le garder pour tr Se , ladofe fera d'une demi-once jufqu'a une once , mêlé avec le double de fanne Uni,- de Moment, bien délayer le tout dans une pinte de vin y le faire infufer toute trois &le doniler au Chevcl tous les matins, le tenantbridé deux heures avant, & ré'aKrprés' ü faut continuer quinze ou vingt jours, & fans autre remede, le Cheval fe çL a b'en-toft , car il diffipera tout ce qui l'empêche de s'engraiffer. Comme les pei]v.aux /ort fatiguez & maigres n'ont pas le flanc bien frais, mais au contraire l'ont un öiatio eie' ce remedeleur remettraabfolument leflanc, en les engraiffant & quoyquen géant beaucoup de foin.
«3uîia2 VOUs n'eftes pas artifte, vous ferez embaraffé à la préparation de ce remede, Chi^ (f°-rtant fort aifé , & à peu de frais. Le moindre Frater d'Apoticaire qui fera d'ail? Y°usle préparera. Jay mçié la fanne avec ce fçulfre-aure , pour Pempêeher 5if^raafonddu.pot, Scpour le maintenir parmy le vin, afin qu'il fe puiffe avaler plus e remede ne purge point les Chevaux : Glober l'appelé fa panacée, Se le prouve pat
li 2 leS
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55î LE PARFAIT MARESCHAL,
Chap. les expériences qu'il en a faites fur toutes fortes de maladies aux Hommes : ce remede
j,g_ agit aux Chevaux comme toutes les préparations d'antimoine par infenfible tranfpira"
tion , il purifie le fang , détache le peau des os , rafraîchit les parties intérieures d uft Cheval, diffipe les eaux, defobftruè' & débouche les conduits, réfute à la pourriture, * augmente la chaleur naturelle. Il eft bon non feulement pour rétablir les Chevaux maigres & haraffez,. mais il c01"rI*
buëàlagueiifondufar'cin, de la gale, de la Toux, des commencemens de pouffe, & <je Chevaux qui fe pèlent la telle. Enfin l'on peut dire qu'il n'y a gueresde remèdes pour le Chevaux, qui pniiTe l'égaler : il eft même tres-bon pour les hommes. , , Le foulfre-auré d'antimoine rafraîchit le fang , & le purifie , tempere Pardeuroj^
entrailles, & cela fans que le Cheval en foulfre aucun préjudice, ce qui n'eft pas da une partie des rafraichifiemens qu'on donne aux Chevaux qui leur nuifent plus qu'ils leur profitent ; car celuy-cy rafraîchira fans dégoûter & fans rendre les obfrjuctjp des parties intérieures rebelles , & produira tous les effets qu'on fe promet des râç' chifièmens fans les dégoûter, les amaigrir , ny leur taire berifler le poil, comme 'o la pjufpart des remèdes rafraichifTans qu'on donne aux Chevaux à contre-temps Sc & • . à propos.
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. Du Cheval qui a trop fatigue.
Je ne confeillerois pas de faire tous les remèdes precedens à un Cheval de pr's
■înediocre; outre que beaucoup de gens n'ont pas affez de foin des Chevaux , foie 1U, ne s'y plaifent pas, ou que leurs facilitez ne le permettent point. L'on pourra pre° une partie des remèdes que je viens d'enfeigner , ou bien l'on fe contentera des re»1 |
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desfiiivans.
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■e
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Tirez du fang à vôtre Cheval de la veine du col , le lendemain faites luy pren ,£(
un lavement avec une once & demie de policrefte , & le jour d'après faites luy^va avec la corne une livre & demie d'huile d'olive , le tenant bridé deux heures ava"1 autant après. i M l'a Quatre jours après la prife de l'huile 3 en comptant pour un jour celuy auquel »
avalé, donnez-luy le breuvage fuivanr. Breuvage purgatif & confortatif.
Prenez Electuaire diacatarmi, & Catholicum fin Nicolai, de chacun une once, <jÊ^x
dragmes de theriaque , conferve de rofes rouge liquide une once, caffè mondée df ^ onces, fuc de regliffe demie once , fené en poudre une once , feamonée crepare a t vapeur du foufre deux dragmes, anis & cumin de chacun une dragme : mêlez le l avec une pinte de vin blanc , & le donnez au Cheval , qu'on tiendra bridé fix he avant , & quatre après : quand il ne fe purgera plus, donnez-liiy encore un laver»• purgatif pour emporter ce que la Médecine n'aura pu entraîner, ou s'ila beaucoup pur& J- le lavement ferafuperflu. rQfa Faites luy manger du fon mouillé & point d'avoine 3 fi vous voulez luy donner d
arrofé, & de l'eau avec du miel, ce fera le meilleur. >jj Enfuite vous le laifferez quelque temps en repos, pour obferver l'amendement q^
y aura ; s'il ne profite pas comme vous le defirez , il faut avoir recours à la p° ^ cordiale, au foulfre-auré & aux lavemens , & enfuite réitérer la purgation : .^^ breuvage.purgatif & confortatif yous fembk trop cher, comme en effet il l'eft» ü juy |
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IBïi J ■»■ IV l-J iVi. Jt Jj IV JL-- i J. k J v 1 J. I—.. «- 1 ■%
dans?r?.eLr de 1>nuiie décrite au Chapitre LVI. qui efl à bon marché, ou celle qui eli Cha?,
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le Chapitre fuiv.mr
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129,
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apitrefuivant
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Jl<fethode pour engraijfer les Chevaux.
Cte ^etk°de pour engraiffer les Chevaux efl très-bonne, facile, & de peu de dé- CHAP.
cea,jv jv tlrer ^u ^3n3 au Cheva! & moudre groffieremcnt ou plûtoft rompre en mor-
metr, ,!en menu comme de la farine groffiere de l'orge la quantité que vous jugerez,, BiUez 1 Un ^em'-'û°ifieau de cette farine dans uragrand fceau que vous emplirez d'eau : re- Verfe7 C touc avec un bâton affez long-temps , laiffez bien raffoir la farine au fond, celle.ptoute l'eau dans un autre fceau, & que le Cheval ne boive point d'autre eau que àao a ' ^ qu'il mange la farine qui refte au fond du fceau , en trois fois , le matin, fon o lefoir. Que s'il fait difficulté de manger cette farine feule , mêlez un peu de car le r^' 'e lendemain mettez moinsde fon» & finalement n'en mettez plus du tout,
ravo- 0n eft feulement pour l'accoutumer à mangeria farine: onpeut mefme meierde qu'il e P°ur l'obliger à manger la farine ; on diminuera l'avoine peu à peu > jufqu'à ce j. a"ge bied cettefarine d'orge moulue & mouillée,
elle a?C.- m°uiUer de farine tous les jours que ce que vous en voulez donner j car j, §nt5 après quay les Chevaux n'en veulent plus.
nier„nyaPrefquepasde Chevaux que vous ne remettiez, fî vous les nourriflêz de cette ma- £^ «ne vingtaine de jours.
rnais°ir^eIrnou'u donné de cettefaçon, purge les Chevaux, les rafraîchit intérieurement; de n0iC ■ s §ranc' effet v'ent de l'eau qui fumage , & qui a emporté tout ce qu'il y a fe por'rrr|^an!" ^ ^e ^011 ^ans 'a ^ar'ne- *-ors que vous appercevrez que le Cheval donn era tres-bien , & qu'il fera engraiffé, il faut quitter cette methode peu à peu, tr0js at£une fois le jour de l'avoine, & deux de farine; & après deux d'avoine, & enfuite p ' or. continuer jufqu'à ce que le Cheval foit engrené.
Üne^ nt ce temPs on W donne du foin, & de bonne gerbée auffi. fi on veut ; mais; dej^-^Pas qu'il travaille, feulement le promener au pasaamilieudu jour, pendant une fuiv rs Su'un Cheval a mangé huit jours.de cette farine, fâites-Iuy avaler la purgation
agar'i te' fi vous jugez qu'il en aye befoin: Uneonce& demie aloës tres-fin, une once lait 1! un.e once iris de Florence , le tout en poudre & mis dans une pinte de après j!^ n'a'c s'il fe Peut: que 'e Cheval foit bridé fix h sures avant la prife, & quatre effet ' ne ^continuer pas la farine ny la boûTon :. cette purgation fera un grand reftçj! Parce que les humeursferontpreparées,. le corps humecté & rafraîchi; ainfî il ne d'cej]3 a"ia,n,e intemperie ny chaleur de la médecine , & le Cheval amandera à vue' faut n >•( Pr^s 1ue 12 purgation a achevé d'opérer, & que le Cheval ne purge plus, il 'Sent ^1417^ encore huit jours de la farine d'orge mouillée comme au COmmence- rnent lPn 'e faifoit tous les ans aux Chevaux de prix qui ont du feu » & qui font de temperam- ftieri q^J: & ^ec 3 apurement on previendroir bien des accidens qui leur arrivent : cette Si d a^mifable pour les Chevaux qui viennent de la gtierre ou d'un long voyage..
Crie2 ^^ns *es c°mmencemens le Cheval fe dégoûte , comme il arrive facilement, atta» 4'erj n lTiamgadour une pillale gourmande : & mefme vous pouvez, continuer ttr* à ion. filet auifi iong-temps qu'il mangera, de l'orge » non feulement ces li 3 plot.
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2?4 LE PARFAIT MAR'E SCHAL,
CHAP. pto"« luy feront revenir l'appétit, mais elles luy purifieront le fang , préviendront le»
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130
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. maladies » <5ui pourraient luy arriver, & contribueront à l'engraifier.
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des Chevaux for trait s.
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car un cheval fortrait eft-
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CHAP. Y A maladie precedente a quelque affinité avec celle-cy ;
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Ijl. -*-' celuy qui par fatigue ou par quelque indifpoiîrion, comme eft.un reftede courW
ture ou chaleur exceffive dans le corps , dévient étroit de boyaux : & les deux oe fituez fous le ventre, qui vont depuis le fourreau jufqu'aux fangles , parlant à l'endio du ventre, où le Cheval rouchc avec la cuifie en cheminant; ces deux nerfs font fi ° & fi roides , que la douleur fait perdre le corps au Cheval ; & comme ces nerfs'0 rétirez & fecs> iis font qu'il refte étroir de boyaux: Pour y donner ordre ilfautfa'g11 du col, & le lendemain grailler ces nerfs avec cet onguent. Onguent anodin.
Je diray pour contenter les curieux que les remèdes anodins font ceux qui par "
douce chaleur femblable à la naturelle, une humidité tempérée, & une fubftance iu tile s'infînuant dans la partie douloureufe, la relâchent, y fomentent la chaleur naturel! ' & par ces moyens appaifent la douleur, dont l'on peut inférer qu'un remede anodin e celuy qui òte la douleur de la partie fur laquelle il eft appliqué. t Prenez populeum, d'althea , & onguent rofat de chacun deux onces, mêlez 'e^°
, à froid s au deflaut de cet onguent, prenez graifle de poulets , de poules ou de cbaR pons qu'on leur ôte d'auprès des boyaux & de la poitrine, laquelle on fond, & on Pa
parunlinge, cette graifle feule eft très-bonne aumefme ufage que l'onguent: giaiflez nerfs avec l'onguent ou la graifle , depuis le fourreau jufques auprès des fangles ou P avant , prefentez une pèle rouge vis-à-vis pour faire pénétrer l'onguent ou graifle. j • ts, Le lendemain ou quelques jours après , il faut prendre ces nerfs avec deux doig '
& les feparer tout doucement tant foit peu du ventre : le jour après il faut encore Br3u fer & tirer les nerfs, & continuer jufqu'àce qu'ilsfoient allongez, ce qui fera cefler douleur j & ainfi le Cheval prendra du boyau , & pourra s'engraiflèr , n'ayant pluS douleur à ces nerfs. ^ Cependant vous ferez pifTer un Homme fain , & qui boit le vin tout pur , fur "C
jointées d'orge , vous laiflèrez tremper l'orge toute la nuit dans l'urine , & Ie ^-„g vous écoulerez l'urine, & garderez l'orge qui eft imbibé d'urine ; enfuire prenez choP' d'eau parmy laquelle vous mettrez une poignée de graine de fenouil vert ; & au faut, du fec, faites bouillir le tout à gros bouillons un quart-d'heure, &del'écumequi audefTusvousenarrouferezl'orgecy-deflusreffrvé. . ,■&, Il faut le matin faire manger cet orge au Cheval quinze jours durant : s'il fa'1 ,-jj-e
culte' de le vouloir manger, iifautau commencement y mêJerun peu d'avoine » 'T gj jeûnes le Cheval afin qu'il s'y accoutume ; il profitera beaucoup au Cheval fortrait, tuy donnera de l'appétit. . g/ Le remede precedent fait de farine d'orge profitera aufll beaucoup au Cheval fortrait,
joint à l'ufage de l'onguent cy-deflus, le fera amander & guérir. fl au Le feigle fur lequel on aura jettéde l'eau bouillante, étant égoaté & refroidy, fera b
Ciievalfortrait,-aulieu d'avoine. jjlte |
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t PREMIERE PARTIE.. 25c
donTe'?înte'ede fìome"c avanc Sue de boire tous ks jours, îuy ouvrira Ie flanc, & Iuy pHA,
"onnerabon corps. v-h Ar*
• -U nue] dans l'eau fera tres bon au Cheval fortrait, ou bien dans du fon mouillé comme 11* ' •
'r'ayenfeigné. |
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e P i,0ll/1" ces remèdes le Cheval n'amende point,
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donnez-Juy du foulfre auré d'antimoine
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ans le fon : mais il arrive fouvent que
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'àe^
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->>"»- v-y-uevaiu, un uu ruye-u auuutuiuc .u
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nn.S ^ne.vaux f°nt crus fortfais par leur maigreur ; & le defFaut vient des vers qu'ils
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ont
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tUrQeilaDOn dance dans le corPs> quifuccent toute la fubftance qui provient delanourri-
ftreV ^' ?"lfi 'f s empêchent d'engraifier ^ ces vers font petits & courts, velus & rouges- Peè'i"^'11 fina!emenr Percent i'elîomac, & le font mourir, & le pire eîî qu'on n'en ap- quile r.Jamais dans leur fiente : ainfi on ne peut juger affurément fi ce font des vers, iecrer aCnnentain,ri jerrez de ^nc a.uel<-ue n°u™ure qu'ils prennent: mais le véritable |
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i
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un
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_ ctt dans cette incertitude de leur faire avaler une demie once fublimé doux, dans
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tj SUarceton de beurre , mêlé avec une once de poudre cordiale ; ou une once de
, 'laque fans beurre au deffaut de la poudre cordiale j ou quatre onces finabre en pou- a l!fle nvre de beurre frais, cela fera crever tous les Vers, après quoy le Cheval a en<Jera. Si on propofe le finabre intérieurement à quelque Médecin qui ne connoi-
faPas parfaitement le temperament des Chevaux, il le defaprouvera avec raifon, av ant combien il eft penetrant par la fubtilité qu'il a acquife dans fa fublimation . ec le foulfre ; enforce que fon ufage pour les Hommes eft fort dangereux ; s'il n'eft nnç avec de grandes précautions : mais aux Chevaux ce n'eft pas la même chofe; fet!'s e pouvez donner fans crainte, & je réponds qu'il ne produira point de médians ef- qC' l'en parle api es une longue expérience, & fi je difois que j'en ay fair manger à des (je evaux plufieurs livres dans du fon, une & deux onces chaque jour mêlées avec autant far^°lldre cordiale, je dirois vray,. & que j'ay guery par cette methode des Chevaux to,Cll,leux' frns qu'il ait caufe le moindre defordrei Je le dis feulement pour vous ôter fri- Scrupule qu'on vous pourrait donner de l'ufage du finabre, car les gencives n'en fouf> ap ?nt point, J'expliquerayau long les remèdes pour les vers dans un Chapitre exprés cy- fai eS* Q."e fi vous ne jugez pas que le Cheval ait des vers, & que vous ayez deffeindeluy ^re quelque chofe, il faudra prendrel'un des remèdes pour le Cheval Coiirbattu, ouluy VrnRer de la poudre pour la Toux, ou de la poudre duLieutenant d'écrite à la fin dece Li- l'oV vert' fi Ceftaut^mpsgueriravôtreChevalfortraitfmsautreremede: commeauffi ve ^e en vert ; les féverOUes données en petite quantité profiteront beaucoup en Hy- fon' ^nonl'Eté, qu'il faut donner de l'orge écrafé au moulin, & le mêler avec un peu de |
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De l'avant-cœur on Antlcœur.
^Jnpsakti-CœurouAnti'coei!reftunctumeurcontre nature ' caufée d'une humeur fangui- CHAK
c oc biheufe, qui fe forme en la poitrine vis-à-vis du coeur. 17,2,
gieufeUe tutnetirfeforme auffi par fois en la membrane qui enveloppe le cœur, qui eft fport-
lf°Pab .ala(lueile par confequent les humeurs s'attachent facilement, quand ellesfonr. «^nnoiftcemal par la tumeur qui paroift ai'dehors, on leconnoiftauflipar latriftefle
^^alfmentlatete baffe, avec battement de cœur, & fort fouvent grande fièvre.
nevai attaqué de ce mal parfois fe ianTe ckoîr à terre ,ayautdes4effaillances de cœur. ■
H! Cet.
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2-5<? LE PARFAIT M A R E S C H A L , rfi
Chap Cette infirmité eft tres-dangereufe, elle fait perdre le manger, & lors que le ma. ren
* dans le corps peu en rechapent , mefme lors que les humeurs font en grande abonda *■>■ ce ou malignes, quoy que le mal ne rentre pas dans le corps, les Chevaux |
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meurent.
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Les remèdes ordinaires qui font fuppurer & venir en maturité, fervent depeuicy» ca
venin contenu en cette humeur infeâeroit le cœur par fes vapeurs malignes avant que les medeseulTentagy. t s Il faut commencer par un lavement, fait avec deux pintes d'eau, dans laquelle v°
mettrez deux poignées d'orge en hyver , &■ deux onces fel policrefte en poudre 0" " faites bouillir un quart d'heure, puis coulez, & ajoutez une chopine d'urine de vache >. au deflâut de petit garçon fain & îobufte, avec un quarteron de beurre frais & autant d n le de rhuë décrite cy-apres , & en donnez une couple tous les jours & plus fouve , puis il faut bien razer le poil *ûir le plus bas de la tumeur , frottez l'endroit ' avec un des retoires décrits cy-devant , deux ou trois tout de fuite , pour faire Y fletter le retoire, il en fortira des eaux rouffes & cela foulagera le Cheval, ou f £ le retoire fera venir l'avant-coeur à fuppuration , & la matière fortira d'elle me' . i •ou dénottera l'endroit où il le faut percer: lors que l'Avant-cceur vient à fuppurat'. Se que la matière y eft formée, c'eft prefque toujours un tres-bon figne pour ia g «Ton du mal. $ Si vous voulez fuivre la methode des Marefchaux qui n'eft pas la plus feure , v ^
ferez entourer la tumeur d'une raye de feu , faire une croix au travers du cercle. > jt appliquer un bouton de feu, au milieu large d'un pouce & percer le cuir, &feptoui?,-je dans le cercle qui feront affez profonds pour percer le cuir • puis graiffer tous les jour. tout d'un onguent fait de quatre onces de bafilicum, deux onces de therebentine, »* fondre le tout enfemble, puis ajouter quatre onces de theriaque vieille , & deux o° d'huile de rue j mêlez bien le tout fur le feu, & en frottez tous les jours à chaud : 1ll de rue a une grande vertu pour attirer ou refoudre ces fortesde tumeurs, pour faire to berl'efearre, & faire fortir par les ouvertures du feu les mauvaifes humeurs conter» dans la tumeur. ■ ^ Il eft neceflaire avant l'application du feu de faigner le Cheval à la veine du col du ^
droit en petite quantité , environ une livre & demie , afin de ne point affoiblir la , ture qui a befoin de toutes fes forces pour refifter au venin, maisfeulement pour faire t ,^, iion, le lendemain s'il n'a point de fièvre, ny debatement de flanc extraordinaire, ° donnera le brevagefuivant, Brevage confort aùf pour VAvAM-cœur.
fit
Prenez bayes de laurier, de genevre , & racines de zedoaire dechacun deux o ^
du galangua deux onces, gentiane & racine d'angelique de chacune deux onces & "e myrrhe une demie once cubtbes demie once, fafFranun fcrupule. u0a 'Mettez-en poudre fine le tout, & en donnez deux cueillerées au Cheval dan s ^
chopine de vin d'Efpagne, avec deux onces de conferve de rofes , & deux dragm theriaque vieille, puis le promenez pendant demie heure, & empêchez qu'il ne nn u% deux heures avant, & autant après ; cequiferaafiezaifé, caries Chevaux qui ont ces un peu violens, ne mangent gueres. _ j;eu Si vous avez de là poudre theriacale, ou de I'opiatte de Kermes , elles tiendron^
de cette poudre ; vous pourrez donnerdeux onces de l'opiattede Kermes, dans las- g, VOUS mêlerez demie once afia-fetida en poudre, ou bien une once poudre theriacal ' ^ |
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PREMIERE PARTIE. itf
jutant on mefme le double de confection de jacinthe dans une pinte de vin. Au def- Chap
faut de tout cela une once de bonne theriaque délayée dans une pinte d'eau cordiale bien faite, t, ié jjUl fera de fcabieufe, de canelle, de feorzonerff, de chardon, bénit j le tout fera un "on effet, puis laver le pot & la corne avec encore de la mefme eau. j Ie prefere ce dernier brevage à tous les autres quoique très-bons , & il eft befoin öe le réitérer deux & trois fois en plusieurs jours ; & quoy que le Cheval qui a l'A- Van-cœur aye fiévreou batémentdefianc, jcluy donneroisce dernier remede, & dés le ^efrne foir un lavement avecune once & demie de-policrefté : cela diminuera le bat- tent de flanc s mais pour les autres cy-deiius? je ne voudrais pas m'en fervir lorsque le ^"sval a la fièvre ou grand battement de flanc. , il y en a qui pour deftendre le cœur , commencent.à traitrer ce mal par donner le - fevage que je viens de décrire 5 qu'ils font preceder. & fuivre par un lavement ; & font
res-bien, on peut auffi fe fervir de la methode fuivante. .Prenez un biftory ou lancette: percez le cuir fur l'avant-ccëur, en huit ou dix endroits
rf ^ettez dans les trous entre cuir & chair gros comme un ferret d'aiguillette de racine elebore noir, ou blanc, fi la tumeur eft fort graffe, & -graiffez-le defius du'mal avec
J-s onguents d'Agrippa, d'althea, & le theriaque, de chacun parties égaies, il landra ,e>er le tout enfemble, & en frotter fouventla tumeur.
Cette racine d'ellébore a la vertu d'attiter au dehors le venin 8c la malignité de'Phumcur ;
• Pour cet effet elle caufera une enflure très-grande, qui eft l'intention pour laquelle on applique, afin de tirer le venin au dehors, & l'onguent fera venir eri maturité cette hu-
meur rebelle & maligne. ; Ce lendemain il faut donner un lavement avec deux onces poîicrefte , dans deux
fÜites .^e bier.e bouillies un gros bouillon, ôtez du feu, & adjoûtez un quarteron huile
e*aurier, & deux heures après un des brevages cordiaux.
' , ai le mal preffoit beaucoup le Cheval ,41 îuy faut encore tirer une-livre de fang, & luy °nner fouvent des lavemens, comme je les ay déjà décrits.
. " faut auffi faire cheminer de temps en temps le Cheval , afin d'exciter la char eur naturelle à fe debarreffer de ce qui luy nuit, pour donner facilité à l'humeur de
Cette methode avec la racine d'ellébore eft bonne: le retoire vaut mieux, mais fou-
,e.nt * lune & à l'autre, le mal ne donne pas le temps que les remèdes exterieurs avene
a_it leur effet j il faut fur tout !uy[donner de bons cordiaux ; qui aurait de l'eïTencé de 'Pères, une demie once mêlée avec chopine de vin'd'Efpagne } tous les jours , Ferait cres-bien.
-, Comme ce mal donne peu de relâche au Cheval, & qu'il ne mangé pas, il fàudra'uiy
onntr un Armand, ou un bon orge mondé, ou le traiter comme il eft décrit aux.Ghapî- MVl.&fuivâns.
i Vaille l'huile de rhiiè' eft bonne, & à peu de frais j'ay jugé à propos de vous en donner
«deicription. ' " .....
Huile de l'herbe nommée Rimé.
Mettez une livre d'huile d'olive dans un poilon, ajoûtez-y deux poignées de Rhuë
aicV^eZ menu' faites les cuire lentement, coulez & exprimez l'huile, jettez le marc,
) utez-y encore deux autres poignées de la mefme herbe encore coupée , faites .cuire
g^-trie deffus, & exprimez, réitérez encore une troiiiéme fois, partez, jet-tezlemarc,
confervez cette huile qui a la yertu d'itîcîfër,' & digérer les htuxaewrs crades &. vif-
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i5« LE PARFAIT MARESCHAL, :
Chap. queufes: Elle eft bonne pour la colique ,' & pour les douleurs des reins , de la vefl» *
- & du ventre , mife dans les lavemens : appliquée extérieurement elle fert à beauco g 3~" de maladies froides, elle eft capable de* refoudre les groffeurs dures & froides , <j
ont peine à ceder aux remèdes communs : comme elle eft chaude , il n'en ^urflu qu'avec cönnoiffance de caufe, & dans les maladies ou il n'y a pas à craindre d'iona : mation. |
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Dit battement de cœur.
CHAP. T E battement de cœur ou palpitation, eft un mouvement violent & précipité du ccC'^
i 2 3. oppreffé qui fe veut délivrer de ce qui luyeft nuifible: la caufe la plus ordinaire:u travail eft une vapeur ou fumée maligne, qui procede en partie de l'humeur melancoiiq »
lorsqu'eliecroupitdansles veines, & paffe dans la grande artère, qui fait le battement cœur: la mauvaife nourriture , & les fatigues extraordinaires, les eaux corrompues, tout ce qui caufe chaleur ou obftriiciion, font les caufes de cette maladie. Le battement'de Cœur eft aifé à appercevoir, ear lors que le cœur palpitte, il* .^
ble qu'à l'endroit qui eft entre l'épaule & la ('angle, il doit rompre les côtes pour l°r jj Lors que la palpitation eft violente le cœur bat fi fort contre les côtes, que l'on vifiblement mouvoir la peau à chaque battement , & fi l'on approche l'oreiHe ^ côtes, on entend dans le corps du Cheval un coup comme d'un marteau , & cela tous les deux cotez à la f'ois. . ur En ce mal les Chevaux mangent les uns plus, les autres moins, Srles flancs ne
battent pas extraordinairement. Les remèdes qui fortifient le cœur, qui réjouiffe" animent les efprits,. quidiffipentles vapeurs craffes, & qui refiftent à leur malignité, propres pour cette affection. ie La faignée eft un fouverain remede à ce mal : il la faut hardiment réitérer dan
mcfme jour, lors qu'on voit que le battement continué'avec violence. . ,£S Ce mal eft quelquefois fort violent; mais les bons lavemens fouvent réitérés, lesfaig .j
Si les cordiaux, les guerifient prefque toujours: le mal n'eft pas ordinairement mortels n'eft joint à la fièvre, ce qui n'arrivé pas fouvent. i£eC'. Pour les cordiaux vous avez la poudre cordiale, le plottes cordiales, l'opiate de fl
mes-, & la poudre du Lieutenant , deux ou trois prifes de l'une ou de l'autre , . fl, îa grandeur du mal : que s'il y a grand battement de flanc avec )a palpitation, îl ^allt, x0. ner une pinte d'eau cordiale, de fcorzonere, defcabieufe, de chafdon-benit, & „ fes avec une once de confection d'hiacinte fans mufc ny ambre, & une plotte tor yec poudre, mêlei letout enfemble, ledorineràu Cheval, & rincer le pot & la co[neours, un demy-feptier des mefmes eaux cordiales ; les cordiaux doivent eftre donnez tous les) T>u de deux jours l'un: aûdéfautde tout cela, on peut fe fer vir du breuvage qui fuu« Remede pour U palpitation.
" A dé' Prenez bourache, buglofe, meliffe, de chacune une poignée, faites une chopine ieü%
eodtion, les faifant bouillir un demy quart d'heure: puis les ôtantdu feu, ajoûrez-y .^ poignées d'ozeille 3 laifféz refroidir éc coulez letout, étant froid il faut diffoudre aa ^ colature une once &'demie de conferve de.rôles, &.demi-once confection d'hiacint ^ tnufcny ambre, & dix grains de faffran:'faîtes avaler le tout tiède au Cheval, 8cluyao «fcux heures après le lavemefitqui fuit. : ^ |
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PREMIERE PARTIE; Z59
Lavement pour le battement de cœur.
Ce lavement eit carminatif, ainfi il diffipe les vents, &tIcTx)uchelesQbftracHons; ce
l'Ji donne un graad foulagemeut aux Chevaux opprefiez de cernai, qui ne vient que de va- Peuts& de vents. Faitestroispintestoutauplusde décoólion emolliente, avec une once & demie de poli-
tile en poudre, ajoücez-yarmoife, camomille, rhuê, &meliIot de chacune deux poi- ; S^ées : ayant boüilly un demy quart d'heure paflez & jettezle marc, remettez fur le* feu ?Vec femences de lin & de fenu-grec concaflees de chacune deux onces, faites-les oiiillir environ un quart d'heure; puis ayant coulé le tout, ajoütez-y trois onces bonne ÖUl'e laurier, & autant de beurre frais, & une chopine d'urine de vsche , lì vous ea Pouvez avoir. Réitérez les lavemens de fîx en fîx heures 5 & le breuvage tous les jours : iaiftszpcuman-
&5r le Cheval, point d'avoine, mais du fon mouille , promenez le fouvent en main au petic- Pasi & apparemment il guérira. Quand il fera quitte de fon battement de cœur, & qu'il fera bien remis, il eli fort à pro-
P°s de le purger avec une once & demie d'aloè's pour un Cheval ordinaire, deux pour un tres- pand, une once agaric en poudre j & une once iris de Florence, le tout fera .mêlé dans spinte de lait dans le temps qu'on le veut donner au Cheval > -qui fera bridé cinq heures j*vant, & quatre heures après la prife; le lendemain le Cheval fe purgera: illefautprome- er de temps en temps, jufqu'a ce qu'il ne fe purge plus. Cette purgation ôtera la caufe du mal, & bien-toit le Cheval fera rciTiiSj il luy faut don-
er de l'avoine lors qu'il ne purgera plus. Lavement Carminatif.
, Faites trois pintes de décocìion emolliente ordinaire, mettez dedans trois ou quatre onces
, e l'huile carminatif & purgatif décrit dansla feconde efpece de tranchées, ou un quarteron öülle laurier & deux onces de beurre, faites du tout un lavement. . L» remede precedent eit univerfel, tant le breuvage que le lavement, pour lapaîpita-
'°h provenante pour quelque caufe que ce foit indifteramment ; mais fi vous (con- °iflez la caufe provenir de quelque principe certain, il faut agir comme nous dirons. Si c'eft en Eté, &quevousfoupçonniezde la chaleur extraordinaire en votre Cheval» °Us luy tirerez du fang de la veine du col, & le mettrez dans l'eau jufqu'au col} fi vous póu- ezune heure durant, pendant ce temps vous luy préparerez ce breuvage. ,. "fenezeaudefcorzoner.e, defcabieufe, de chicorée amere, &derofe, un verre ordi- naire de chacune, mêlez-les enfe;i:ble, & ajoutez une once de crefme on criftal de tartre tn poudre, & quatre onces du fyrop de fuc d'ozeille > ou violât au deffaut, donnez-luyle jçUr par la bouche, oubienuneoncefoulfrefufibleoupolicreftej dans une pinte de vin, & fuiPv'0ïnenez
une bsure, ou moins s'il manque de force, enfuite donnez-luy un des lavemens
t>u? \^ ^on ^e m^er Parmi' faboiiTon ordinaire le fébrifuge que je décriray dans la fièvre
putride, & continuer. Lavement four battement de cœur où il y a chaleur.
««tes une dç'coclion avec les herbes émollientes» le pollerete eo poudre; une once 8: de-
Kk z "' - mie,
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Chat.
ju.
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i<So LE PARFAIT MARESCHAt,
Chap. mlc» & les racines d'ozeille& de buglofe, avec les femences de concombres > de courg<5»
de citrouilles, &de mêlons, groffiérement concaffées, un peu d'anis dans trois pin^eS* ' '" ajoutez un quart de livre de beurre frais fans fel, quatre onces de caffonnade, demi-livr* d'huile rofat, pour un lavement. Antre lavement rafraichijfant.
Prenez deux pintes de petit lait de vache, dans lequel vous ferez bouillir les herbes émo»'
lientespendanrun demy quart d'heure; avec deux onces d'anis en poudre: ajoutez à!aÇ°' Iature fix jaunes d'oeufs, un quart de livre de beurre avec demi-livre de miel vi°' lat , & une once de fel gemmé en poudre , ou fel commun au deffaut , pour u lavement. Si vous jugez que le Cheval ne foit pas trop échauffé, Srquecefoit en hyver, vousne0'
rerez point de fang, fi ce n'eft dans une grande oppreffion, pour lors vous en ferez tirer au* ars, ou auplatdescuiffes, & vous uferez de ce breuvage. • Partie des lavemens& breuvages pour la palpitation où il y a grande chaleur peuventleX'
vir pour rafraîchir les Chevaux fort échauffez ; quoy qu'ils n'ayent pas de palpitatici1^ mais prenez garde de ne point trop rafraichir : je l'ay dit fort fouvent qu'il n'en £ pas de melme aux Chevaux comme aux Hommes : vous connoiftrez qu'ils n'ont Pa befoin de rafraichiffement, lors que le poil leur heriffera par l'ufage des remèdes qu_ font rafraichiflans, qu'ils fe dégoûteront, ou qu'ils prendront quelque tremblement» fi cela arrive, il faut cefier de rafraîchir, &leurdonnçr des poudres cordiales , ou lebrei*! vage cordial qui fuit. Breuvage cordial pour la Palpitation.
Prenez les herbes de chardon bénit , de fauge , & de romarin , de chacune cfem1'
poignée, faites une chopine de décoction , faifant bouillir les herbes demi-heure > da'1 trois demy-feptiers d'eau j puis les coulez , & y ajoutez une chopine de vin b'atfc> & les poudres fuivantes, bayes de genévre, ariftoloche ronde, myrrhe, & raclure à V voire de chacune une dragme, galanga , canelle & girofle de chacune un fcrupule* fix grains de faffran : donnez le tout tiède au Cheval , promenez-le une demi-he"re.' Se deux heures après donnez-luy un lavement carminatif, comme nous l'avons dect' cy-devant. Continuez à le traiter de cette methode, vous conformant au temps & à Poccafion : PoU^
fa nourriture lefon luy eft bon, le foin & le pain de froment ; les Chevaux ne meurent gue' res de cette maladie: le mal eft quelquefois fort violent, mais il difparoift bien- toftp011* revenir une autre fois. |
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De la fièvre des Chevaux.
CHAP. T ^ *^vre ^es Chevaux , eft une chaleur étrangère & extraordinaire dans tout le
... ' -■-'corps, qui vient d'une ébulition ou fermentation violente des humeurs, cette en "
* leur eft contraire & oppofée à la chaleur naturelle , qui eft affoiblie & hors d'état _
faire fes fonctions ; je ne puis pas mieux la comparer qu'au vin qui bout dans le tonne2 •
cette liqueur s'agite, fe remue., s'échauffe, s'érend, en un mot fe fermente, & fi elle °
pas aflez d'efpace, rompt tout ce qui luy fait obftacle , elle remplit tout de fumee* ^
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PREMIERE PARTIE. 2<Si
"? vapeurs; elle eft trouble & confufe, fans y pouvoir difcerner la moindre goutte de ChaP.
Vln ', mais après ce defordretout ce qu'il y a d'impur fefepare, la lie va au fond , une p.( Certaine craffe flotte deffûs, & tout autour du vin il s'y fait une croûte qui s'attache au vaif- B *" •eau; voila l'idée & l'image de la fièvre. Lors que le fang vient à bouillir & fermenter ^traordinairement, par quelque caufe que ce foit, il s'agite avec dérèglement, il s'enfle j* fe dégorge fouvent des vaifleaux qui ne peuvent le contenir , il s'échauffe fenfi- ^'sment,' il remplit rout le corps de fumées & de vapeurs, d'où vient l'étourdiffèment Stelle; il eft fi confus, qu'on ne tire fouvent que delà boue au lieu de fang, & fi la Rature en eft maiftrefle, elle fepare te mauvais d'avec le bon, & le rejette comme inu- Wej cela étant, il ne faut pas s'étonner fi dans la fièvre on fent une chaleur brûlante» s.'l y a de la foif extrême, file corps eft pefant Se afibmmé , fi la refpiration eft difH- ^'ej fi les artères & le cœur battent avec excez, & s'il s'y rencontre tant d'autres accî- .ens qui la font aifément connoiftre j ce ferait une grande entreprife pleine d'oftenta- J.1?11 > mais fans fruit, d'exagérer toutes lescaufes, toutes les différences, & toutes les »uites de la fièvre : Mon defiein n'eft pas d'entrer dans ce détail , parce que peu de gens Senioucient, & peut-eftre qu'ils ont raifon; je me contenteray de n'obmettre rien de ce ^u| eft neceffaire à la guerifon de cette maladie,. qui eft très-importante dans les Chevaux, Pll's qu'ils en meurent pour l'ordinaire. Les obfervateurôde l'urine jugent par cet échantillon de ce quife paffè dans le corps, &
du progrezde la nature ; mais il eft difficile de faire ces obfervations aux Chevaux, par la difficulté qu'il y a d'avoir de leur urine en temps deub. . Toutes les diftinciions de fièvres quotidienne, tierce & quartes, &c. n'ont point de'lieu
lcy» nous en confidererons feulement de trois fortes. Fièvre fimple,.
La premiere eft une fièvre fimple, fans pourriture d'humeurs, & fans affeciion conff-
"erable d'aucune partie : Elle vient d'une legere ébulitioa de fang échauffe.. Comme j?k eft accompagnée de peu d'accidens, elle eft affez aifée à guérir : elle a fouvent for* %Çe en la propre fubftance du cœur, ouauxpoulmons, à la ratte, au fove, ou au ven- tricule : c'eft cette forte de fièvre qu'on guérit aux. Chevaux ; car comme il n'y a aucu- fte pourriture pour en entretenir le foyer, on la peut guérir avec des medicamens faits & aPpliquez à temps & à propos,. & lors qu'on y procedeavec methode.. Fièvre putride C^ humor aile..
La .feconde efpece eft une fièvre avec pourriture d'humeurs , & avec une notable
action dans quelque partie, foit interne, foit externe: Celle-cy eft fi violente qu'à pei- r!e un. Cheval en réchappe : comme les Chevaux ne font pas fort fujets à la fièvre, ^ «ut croire qu'elle ne leur vient que parunecaufe fort violente : les animaux ont cela d'a- vantageux fur 1 homme, qu'ils font plus réglez dans leurs appétits naturels, leurs alimeas *°ntfimples, leur boire ne trouble point le cerveau, & leur exercice contribué à. leur bon- Planté. Fièvre Fefiile.mietle~
La troifiéme efpece de fièvre eft la peftilentielle, qui fait bien du ravage en peu de temps :
*'le abat les forces en un moment, & le mal ne trouvant point derefiftance, n'eft pas Kk 5 dû
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r<Si LE PARFAIT MARESCH.AL,
Chap. de longue durée. Elle vient ou par moifure, ou piqueure de befte veneneufe, oupt>uf
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I
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avoir pris desalimensempoifonnez, ou par l'infection de l'air, qui eft quelquefoisfi gran*
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J T" de qu'on voit mourir tous les Chevaux d'une écurie.
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Des caufes & des fignes de la jiévre.
♦ t.
CHAP. T Es caufes ordinaires de la Sevré, font toutes les chofes qui peuvent contribuer à !ébaJi'
jj^ ' -Lotion & fermentation des humeurs, comme tout ce qui échauffe, foit exercice violf"^ foit l'ufagcd'alimens chauds, principalement en Efté : Par exemple, tout ce qui contrit»" à la plénitude, cardansunetropgranderepietionlanaturèn'eftpas maiftreffe des humeUr qui luy refiftent& quicroupifïent, ce qui caufe leur pourriture & leur ébulition : cotfl'^ auffi tout ce qui bouche les pafiàges, tant pour Péyacution des excremens , principe?' ment de ceux de l'habitude du corps, qui font en tres grande quantité, que pour le cours bre & naturel dufang, qui paffe tantdefoisie jour du cœur aux artères, & des artères a" veines, & de celles-cy au cœur; Ainfî un Cheval échauffé qu'on expofeàun air froidj °< qui boit de l'eau vive, pour peu de difpofition qu'il y ait, eli fort fufceptible de la fièvre • Enfin, toutcequipeut troubler l'œconomie du corps, eft capable de donner la fièvre. Les lignés de la fièvre, font la refpiration frequente & difficile, avec d-: grands bat1-
mens de flanc, chaleurs à la bouché, à la langue, & par tout le corps, les lèvres % oreilles pendantes & baffes, les veines enflées : De plus, le Cheval chancelé en chemin3 » îl ne fe couche que rarement. S'il fe couche il fe relève d'abord, ne pouvant demeurer co ^ ché, à caufe qu'il a en cette pofture plus de peine à refpirer que lors qu'il eft débout: i'Pe.„s abfolument le manger, on ne mange que par boutade: le cœur luy flotte & bat contre côtes: ilalesyeuxtrijies&Iuifans, il chemine avec peine, il ne regarde point ceux qui al_ prochent de luy, ne tourne point la telle çà & là pour écouter le bruit qu'on fait prés de Vy ' enfin il demeure immobile comme un Cheval hebeté qui n'a aucun fenriment, &qui ne^ foucie point de luy même, & par tout fon corps on fent une chaleur acre Se penetrante» donne toutes les remarques d'une grande maladie. . r ft Les maximes generales qu'il faut obferver au Cheval qui a la Fièvre, font de le nourir» -
peu; fidanstroisjoursunChevaln'eneftguery, ou s'il n'a quelque intermiflîon, il c\jii grande rifque de mourir ; &ainfi il peut bien jeûner, ou tout au moins peu manger pef" « ce temps. Hyppocrate dans fes Aphorifmes nous 1 enfeigne en ces mots : Cum in vigofe * morlus, tunctenuiflimoviEluutilieet. . . C'eft en quoy ceux là pèchent, qui voyant un Cheval qui n'a point voulu manger deA
quatre heures ; qu'il ait la Fièvre, luydonnentdulait&desjaunesd'œuf, c'eft une no'Jrl ture qui ne vaut rien au Cheval malade, & qui augmente la Fièvre, outre qu'ils nepell.v£je donner cette nourriture qu'avec la corné, qui empêche la liberté de refpirer, &quiagire e Cheval-quiabefoinderepos: il faut donc fe contenter d'effayeràluy faire manger 1u ^.lC chofe de luy-mefme, quoy qu'en petite quantité; il vaudra mieux pour le Cheval, q_ue l ce que vous luy donnerez avec la corne dans le temps qu'il a la Fièvre. fl Une maxime très-importante dans les Fièvres, eft de ne point fouffrir qu'on donne
Cheval aucune médecine purgative, car dans cette confufîon d'humeurs la nature ne pe évacuer les méchantes, fansles avoir feparées d'avec les bonnes, ce qui ne fefait qu'avec temps, outre que la purgation échauffe, travaille & don ne de la douleur aux inteftins, ql)1 capable de leur caufer inflammation : il faut encore obferver que le Cheval foit prefque t joursau maftigadour, hors du tempsqui luy eft neceflâirepour manger quelque choft. |
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Rime
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PREMIERE PARTIE. 26*$
Remede pour la Fièvre fimf le.
■y t;int d?rem^re efpecede Fièvre, que nous avons nommée fìmpìe, ne doit point donner
^igneM^rl on : A°° 'a g^errit prefque toujours en cette maniere: il faut promptement k töefm "eva' <*u coté droit à la veine du col, & luy tirer environ trois livres de fang ■> & '«e jourl uy donner le lavement qui fuit. Lavement.
Pr
entier f^ tr°IS P'ntes. ^'eau » jettez dedans deux onces policrefte deux poignées d'orge lesScp aitesJes bouillir un bouillon , puis ajoûtez-y mercuriale, blettes, feuilles de violet- rej ò£ai!eraire de chacune trois poignées: <es bouillir le toutpendantdemy quart d'heti- fintro;? adec°aioilclufeu, Giflez à demy refroidir, & Payant coulée, ajoûtez-y lenitif Çjn^oncesJ huile rofatunquartde livre, donnez le tout tiède.
de, ^ "eure après qu'il aura rendu fon Lavement, faites luy'mâcher une pilule gourman- ne : c Prer>dre deux onces foye d'antimoine en poudre dans une pinte de bière ou de ptifan- t-ele pOUI'raPouffer pa1'lesurinesfanscauferaucune chaleur.
les p0r n^£mainil faudra frotter tout le corps du Cheval avec des bouchons, afin d'ouvrif 1ui furrk CU'r ' & ^'°^''ger les fumées ou excremens de la troifîéme co&ion de s'évaporer , p0[Cftargeroient le fang qui a befoin deliberté.
rninei.yaboiifonilfaut faire bouillir de l'eau, & y fondre dedans quatre onces de criftal pou,-] ,' °11 fel prunelle , & l'ayant laiffé refroidir , il faut y mêler un peu de farine te*PerH' j ' & en k^er boire au Cheval tout autant qu'il en voudra; cetteboiffom pai(e cel ar-i,eur deS Vlfceres ' refîfte a la pourriture, & ouvre les paffages. De plus elle ap- l'évw Ollll,onnement ou fermentation quieft la caufe ordinaire de toutes lesfiéyses, Si PourerPal' Unnes ? qC'eft le vcritabIe endroit pour la faire fortir.
duchie ?nmanger> il faut luy donner des feuilles de vigne, de la chicorée, des laitues, ^l'éch fcl' Peu?uP0'nt^er"°in5 encore moins d'avoine, elle refferre trop le ventre, P°Urve &fait des excremens fort durs j le Cheval mangera peu, mais il n'importe , fligacj u 1ue le mal ne dure pas long-temps ; 's'il paffe trois jours, il faut luy arracher au ma-
d'une < "r U"îinge ' avec aöa fœ"da & iabine concaffées groffiérement, de chacune le poids 'lfedécfIni"ÓnCìe' reêli(îeraPPée une once, autant defucre, & luy faire mâcher fouvent : On p0Llargera le cerveau, & aura envie de manger de luy-roefme, ce qui efl le meilleur : ftrak;rra enfu"e luy donner du fon mouillé avec le foye d'antimoine en poudre, ce qui le jjjycn manger affurément. U '
b£UrreaPPetitne revient point, ilraut luy Faire prendre avec la corne de Forge mondé fans
lepafj-nyfèl3 qui le nourrira & humectera : on fait cet orge avec de 1 eau : étant cuit, on A p ' - on y mer du fliCre à diferetion : L'orge doit cuire cinq heures à feu lent..
deliVr an?on tro.uve de la farine d'orge chez les Grenetiers, il faut en prendre cinq quarts kouillj»5 taraiferpourôteriegrosibn, &du refieaveedeux pintes d'eau en faire de là Se fajt "' I"'1.! faut faire cuire jufqu'à ce qu'elle s'épaiffiffe, lors ajoutez deux onces defucre, bou£(jfSavaler le tout tiède au Cheval, celafuffira pour le nourrir vingt-quatre heures i au Il ft r£ temPs vous recommencerez.
l'Onde f uXcncneceflà're de réitérer la faignée quand le mal ne diminué' pas, la continua- Il „n".10"^ & lavemens efl toujours profitable. ^'aVoir ^re?;ImPortant pour guérir la fièvre , de fravoir de quelle caufe elle vient, car fi c'efl: souffert du froid & du ferain, il faudrafouvent réitérer les fricüons, & tenirle Che- val |
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i<?4 LE PARFAIT MARES C-H AL,
C'HAp. val couvert, luy donnant fouvent des lavemens-, fi fon mal vient d'avoir fouffert d'extrefltf
lr fatigaes, il luy faut fouvent prefenter à boire de l'eau qui air boiiilly, &enfuite mettre de" ^* dans une poignée de farine d'orge, & luy donnerdes feuilles de vigne, fi c'eft au tems# qu'il en veuille, ou bien il faudra le nourrir avec panades ou pain cuir, bien clair, fansgral' Ce, beurre, nyfel, mais feulement avec du fucre. _ , S'il a la fièvre pour avoir mangé des vivres corrompus, il fera bon de réitérer la faignee'
& de donner des lavemens avec une décodion emolliente, dans laquelle vous mettrez11 poignée de fiente de pigeon bien pilée, & demi-livre de beurre falé, 8c une chopinedevi «metique. Je me fuis toujours bien trouvé de l'ufage du vin émetiquedansdes lavemens, mais il ° e
Faut pas abnfer; Gomme les fièvres font fort dangereufesfouventonaccuferoitleremede» & non pas la violence du mal. _ ., Cette forte de fièvre demeurant fimpîe, fera guérie fans doute par ces remèdes; maise"
degenere fouvent en putride. Remede pour lajkvre Putride.
CHÂP. /'"", Et te fièvre eft plus ordinaireen Efté qu'en autre temps, & particulièrement dans Ie
j,q ^' païschauds, auxjeûnesChevauxplusfouventqu'aux vieux, & fur tout à ceux qui fp° ' ' vigoureux & de legere taille.- On la connoift, enee que la langue &r palais du Cheval î°'^ noiraftres, fecs & arides, &qu'ilagrande chaleur par tout le corps ; que la tefte e ri toU' joursbafie., les yeux rouges, & l'haleine chaude & acre, qu'il a grand battement de cce^' le Cheval chancelle en cheminant, à caufe des vapeurs qui montent au cerveau, qui 'S çaufentgrande douleur, & demeure la telle balle comme tout hebeté, avec des yeuxqu' peur à peine tenirouverts. D'abord il faut tirer du fang , tantôt d'une partie , tantôt d'une autre ; 'Ç^
foir, tantôt du col, des temples ou larmiers, tantôt des ars, des flancs, & du Pla descuiffes. JLa faignée diminué'l'abondance des4iumenrs, leur donne de l'air, facilite leur rn°
vement, empêche la rupture de quelque vaifleau, diminue en quelque fortel'ébulir'0"' rempere la chaleur, & ôtant une partie de ce qui nuit , elle donne moyen à la natur de dompter le rede. Pour la nourriture il fuffit de donner au Cheval feulement ce qui le peut empêcu.^
de mourir de faim; l'orge en verr, fi c'eft au temps, le chiendant, les bouts de f&i' les de vigne font fort propres.; au deflâut de cela, un peu de fon mouillé, du pain , c tres-peu de foin. Pour fa boilîon, il faut difïbudre deux onces de tartre blanc, en poudre fine, àû^
deux pintes d'eau qu'on fera bouillir pendant un quart d'heure, & qu'on verfera ap:5j dans un fceau d'eau, avec une poignée de farine d'orge : on luy en donnera autant qu en voudra boire. Et comme dansles fièvres las Chevaux font toujours fort altérez; : peut leur donner un fébrifuge dans leur boiflbn, il contribuera beaucoup à leurguerifon» Jefuivant eft excellent, & à peu de frais. fébrifuge.
' Mettez dans un cocquemar une pinte d'eau, &deux onces fcîde tarrr e, faites d»-<\
ite à chaud, puis Yerfeg dans un, fceau , remettez dans le meline cocquemar une ao^ |
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pì PREMIERE PARTIE.^ uff .
'danei eau avec une once fel armoniac en poudre, faites diflbudre à chaud, puis verfez Cha'Ê.
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jalonnement de l'humeur/ & mettra le Cheval en eftat d'uriner beaucoup, & d'e-
jemcrveilleufement foulage: toutes les fois qu'on luy donnera à boire , il faut y mê-' toin°a^PUrs ^c ce ^rifuge. Si l'on fe fert de ce remede, il ne faut pas mêler du criftal mm?» J ny autres, pour ne pas confondre les remèdes, puis que ce fébrifuge vaut mieux "u?f autre, t
qu,enez toujours le Cheval au maftigadour, hors dans le temps que vous voulez luy donner
dre ^c^°fe) & avec un linge attachez à fon maftigadour demy once aflafœdda enpou- rn ' ^ demi-once fabine en poudre, & les matins & les foirs donnez Iuydeslavemens C0£*eilfuivra. F ^'aur*111 ^es rernec^es Par 'a bouche aux Chevaux qui ont la fièvre, il n'y en a point
afin re^ue'ese3ux cordiales, lefquelles par leurs qualitez eflentielles, fortifient le cœur Vaili ^U '' Pu^e refifier à la malignité qui accompagne cette chaleur étrangère , qui tra- Par ] a ^tru're la naturelle ; & pour cela on en prend environ trois chopines , qui Vre euI humidité appaifent, ou tout au moins tempèrent ce feu interne qui fait la fié- & d' "ez donc tr°is chopines d'eau de fcabieufe, de chardon bénit, fcorzonere, faîte- a"a ou Reine des prés, délayez parmy une once de confection d'alkermes §C ps avaler le tout au Cheval & réitérez le lendemain, s'il eft befoin.
quat»r toutes chofes donnez force grands lavemens avec policrefte deux , trois & |
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es
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rernpj t0lls "es jours s'il eft befoin, rien ne leur donne plus de foulagement que ce
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Lavement pour la fièvre.
d ienez cinq chopines petit lait de vache, deux onces feories de foye d'antimoine en pö&i
Porr"12 ' fe'tes bouillir deux ou trois gros bouillons, ôtez du feu & ayant coupé menu deux lai(T,tn^S ^e col0<ll)înte, mettez-lez dans le petit lait d'abord qu'on l'ôtededefluslefeu> feraeZaderny refroidir, &pafîezparun linge, preflez &jettezlemarc, ajoutez à ce qui eft D Un quarteron de beurre, & donnez-le tout tiède au Cheval. Comme ce lavement fa[1PUr8atif, il évacuera des matières qui foulageront le Cheval fans l'échauffer, maisilne plu/-Pasfefetvir tous les jours de cc remede-, mais bien de celuy qui fuit: on le peut donne* eilrs fois le jour. Autre Cliftere pour la Fièvre.
les herbUne^C0^01î ém°ll'ante binaire faiteavecune once & demie policrefte mis aved
re boii"irS' a 'acîuel'e vous ajouterez femence de fenouil concaflee , qu'on y fera enco- viol"tc11 aVec ^eux P°'on^es d'orge entier, ayan; coulé vous mêlerez huile rofat & Onces acune quatre onces, & deux onces de btmdiHe laxativë ou de caffè mondée trois f> .
&fA?,iavementcompofé en cette maniere, attirera l'impureté contenue' dans lesinteftins, I?fUlaS^ra 'es parties fuperîeures.
8e (j0^ra -0"!1'Cheval qui a la fièvre de le frotter à rebours de poil pour ouvrir les pores, corps ner e aux vaPeurs fuligineufes contenues fous le cuir, &ainfifairetranfpirerle Tom'L Li Avac
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m L E P A R F A IT M A R Ê S C H A L, {s
f<a-.à Avec ces remèdes j'ayveu guérir quelques Chevaux, il ont efté inutiles à d'autres : J»*
f*HAP« jors que j»ay connu ^ue faas re]âche & intermiffion un Cheval a gsrdé la fièvre Viole ^3^' pendant trois jours, je n'y prens plus d'autre peine, & n'y fais autre dépenfe que * Voyer à la voirie ; car je n'en ay veu réchapper aucun, quoy qu'ils ayent encore ve^u../^
ou fix jours, parce que pendant le temps des trois jours qu'il a eu la fièvre, elle luy a °ra'^ ^ confommétoutlefoye, ce qu'on peut facilement vérifier aux Chevaux qui font morts" fièvre, lesfaifantouvrir. |
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De la fièvre Pefiilentielte.
CH AP. f~\ N traite cette fièvre d'une autre maniere, car il ne s'agit icy que de fortifier la natur »
J37. v/ & de corriger la malignité du venin qui fait le defordre : commeilaefté la caule de fièvre i celuy-là cefiant : elle s'éteindra peut-eitre. ,,0. Pour ce faire il faut donner des lavemensfrequens, des prifes de plottes cordiales» û x
piate de Kermes de temps en temps, & agir à peu prés comme je l'ay ordonné aux CheV cjui ont Pavant-cœur. J'ay veu une grande mortalité des Chevaux en Allemange, peu de ceux qui furentaC g,
truez, rechapèrent; à tous prefque il couloit des yeux quantité d'eau, il avoientlafié\'re un grand dégoût, le bout des oreilles froid, & des flegmes jaunes & vertes leur fluoieoep lesnazeaux. ulJ Au commencement on pratiqua beaucoup de remèdes en vain 5 mais enfin j'inventaV
ïemede avec lequel on en guérit grand nombre. Remede.
A le
D'abord qu'on s'appeicevoit du mal , on. droit du fang au Cheval, avant que de ^ faire boire. S'il avoit beu on attendoit au lendemain : deux ou trois heures aP;e,s ^
faignée, on délayöit de la theriaque recente compofée depuis trois mois, & de 1 a'
epatique en poudre , de chacun une once , confection d'hiacinte & d'alkermes
tnufe ny ambre , de chacun demi-once , dans une pinte de décoction faite avec
bieufe, chardon-benit , & véronique de chacune une bonne poignée. Quand onP L
voit avoir les eaux diflillées defiites herbes elles faifoient mieux que la déco&ioo >
on les donnoit au Cheval , l'ayant tenu bridé depuis la faignée environ deux hfp^j
'& autant après, & le promenant une demi-heure: le lendemain & les jours fulVfljS
l'ondonnoit dcslavemens, & félon que le mal prelToit on le reïteroit quelques-fois, o^,,
je faifois donner à la feconde prife feulement la moitié de la dofe du theriaque , <* .
l'aloës , & des confections, maisonnediminuoitpas la dofe ny la quantité de la liques
les Chevaux gueriffoient tous avec ce remede, qui peut eftre ne reuffira pas en,d au
rencontres. jg
j'ay ordonné la theriaque compofée depuis trois mois, parce qu'elle n'a pas acquis tao.
chaleur qu'elle en acquiert par le temps, où toute la vertu rafraichiflàn te de-l'opium qui e enfacompoGtion, s'évanouit. - ajod Lemitridat, & l'orvietan, la theriaque diateflaron, l'opiate de Kermes, la con re
d'hiacinte & d'alkermes fans mufe ny ambre, font excellens contre les fièvres peftileo» comme auffi les cordiaux que j'ay ordonnez cy-devant. _ jrCr Quand ce mal vient de l'air, & que voftre Ecurie eft infectée il faut avoir foin ds.iC ^
f romptement le refte de vos Chevaux Sf de ne les y pas remettre, fans la parfumer avec ^ |
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j PREMIE REPARTI E. 1«7
esparteisdefoulfre, defalpêtre, & le double d'antimoine, & de la poix: On petit fi on ÇiîAP*
eut prendre un fagot de genièvre tourvert, Je faire brûler dans l'écurie, les portes & les p, filtres clofes, ce fera un tres-bon parfum : Ilfautblanchirlesmurailies, laver les crèches •"' bien nettoyer tout. Pour les morfures de belles veneneufes, voyez le Chapitre de la
taè'i- Et pour du poifon avale', il faut faire prendre beaucoup d'huile, & le fervir d'orvie- ti.^e theriaque, oudcl'opiatedeKermes. Les plottes y font bonnes; mais fi c'eft c* a: fenic qu'il ait avalé, ayantl'eftoinac vuide de mangeaiîie, & qu'il ait féjourné feule- entm)cheuìedan,ri';1onì,-.cducheval, il faut qu'il en crevé, quelque remede qu'on y b '? * ',a ra"~°:i £^ évi ■■•-'nce 5 P-itce qt:s dans ce temps-là , il fe fera attache', & aura rQ,\'e ^ comfommé la partie où il s'eft attache'. Le féal & premier remede fe- it de fajre ava:er au ptçvsi deux livre? de bonne huile d'olive pour emouifer & un°!-'r ''acrimonie île l'arfenic, & au bout de deux ou trois heures en donner encore ue livre. Pour les Chevaux guéris de la f.ivre.
I
Va^0.rs que la Fièvre travaille un Cheval, ilneluy faut pas donner de purgacion, ce ferole
loir ôter la lie du vin pendant qu'il bouk , elle ne peut eftre utile qu'en ceux fa-
f,''Sj'.Pou-r ôter quelque matière fiorante dans l'eilomac & dans lés mteitiris, qui fou- gzeroit à la vérité un Cheval fi elle étoit dehors; mais comme elle n'eff. pas le fiege de la n TQ s ce fpulagement ferait'peu conféerable, en comparaifon du dommage que la üre recevrait par la chaleur & par l'acrimonie du remede , & par le mouvement
tioltr?'le' L'autreoccafionoù la purgation èft utile, eft quand la nature après l'agi ta- eji n ^e;s humeurs durant la fièvre, fepare ce qu'il y a d'impur d'avec le pur : pour lors teffi. r nfcce-*a're ' car fouvent la nature ayant appaifé le trouble, fe trouve afîez pa* c>"nu'e ouafroib'ie , pour ne pas jetter dehors fon ennemy, qui ne dit plus mot ; niais dan Un 'eva'n Su' ^ans 'a ^£e ^e P0l>rr01t reveiller, & hue une rechutte fouvent plus qe i>erei|fe que la premiere maladie. Il efl donc à propos quand vous voyez le calme, de ]?n8er à purger' le Cheval : Les purgatifs font des remèdes pour lefquels la nature a ^ laverfion; quand ils font dans le corps ils aghTent contre les parties les plus proches-, Po'ilr nature fehrânt cet ennemy > Bût effort pour le repouffer, & dans cet effort avl . tout ce qui luy nuit, comme fi la médecine en opérant, l'avoir réveillée 85 des KIe ^e *"on ^ev0'r- ^ ne &°t pas chercher ces marques de coexion & de feparaiiorj aiici eurs ^alls 'es ur'nes ^es Chevaux , ny dans leurs excreraens, vous n'y verre» ca!rh'le marque qu' V0l,s ^au*"e connoiftre la victoire de la nature : Il fufïït de voir lé &i'tife a^res tempefte , vous pouvez alors avec feureté vous fervir des remèdes pur* çl^5 •* Il efl pourtant bon pendant quelques jours d'ufer de quelques remèdes rafraï- dei"aiîs j comme le poücrefle donné dans le vin , pour éteindre le refte du feu quî ne eure dans les cendres après l'cmbrafement, & de reparer les forces par une bon- la. vi Jegere nourriture. C'eft un abus de croire que l'abondance des aÎûnensreparc ils n^Ueur & donne la force : s'il y en a trop ils ne peuvent dire digérez, fans ■îigdîiort Çjj ePeuvent profiter, &caufentun tres grand defordre. Après avoir remis un peu le etl ef? À V0US 'e Pourrez PUEger a vec un remede qui puhïe moins incommoder la nature. II ^üiTn P^'^eurs façons, "'"s l'expérience nous doit apprendre à rejeteer ceux qui ne Sera Pas' & a nous fervir de ceuxquifatisfontà nos intentions. Le policreflepur- che ^"rf^-f'£r^-\'n> '• Je croy qu'il y auroit bien de la peine à difeerner l'humeur qui pé-
bije ì & que ce feroit eflre trop fcrupuîeux de choifir des remèdes fpecifiques pour la * pour la pituite, ou pour quelqu'autre humeur. Pour moyjemcfuigfi bien trouve* LI a da
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4<5Î LE PARFAIT MARESC'HAL,
^&Ap. dureme^e Vivant, que je vous le propofe comme un des meilleurs dont vous puiflîez vous
î37. fqvir. ,'.',/ \ Purgationpour Cheval guery de la fièvre, O"pour tout autre.
Prenez tartre blanc en poudre, &nitrefin, de chacun deux onces, mettez dans un pfe*
de terre & y mettez le feu avec un charbon allumé, apre's que le tout fera brûlé laiffez refroj" dir, pilez fin & mêlez parmy une pinte d'eau & autant de vin blanc, avec quatre onces de fené, & laiffez infufer toute la nuit à froid. Mettez dans un mortier demi-once fcamonée pour un Cheval de taille ordinaire*, s'il
eft fort grand , ajoutez encore un gros de fcamonée , pilez-la fort fin, puis ayant pa»e & bien exprime vôtre infufion cy-deffus , mêlez dans le mortier demi-livre miel mer- curial, & avec le pilon incorporez-le bien avec la fcamonée, puis mêlez l'infufion cy-de'- fus, avec ce rniel& fcamonée en remuant peu à peu avec le pilon: finalement mêlez bie° toute l'infufion, & donnez le tout au Cheval, qui doit eftre bride quatre heures avant la ptf' îc3 & trois après. Ne donner au Cheval que du fon mouillé au lieu d'avoine, & le promener en ma"?
'une heure , vingt-quatre heures après qu'il aura pris la médecine pour le faciliter a purger. ' Ce remede eft d'autant meilleur qu'il n'échauffe point , & il évacue puiffamrnent.' les influions ne peuvent échauffer comme font les drogues données en fubltance ,' r03'
auffi rarement font-elles évacuer un Cheval, néanmoins celle cy fera bon effet quoy <}u le fené ne foit pas donné en poudre, mais la fcamonée & le miel mercuiiel feront reffeC' parce que le fel de tartre ouvre & fait pénétrer la décoâiondans la feuille de fené pouf e tirer le fel effentiel, qui eft ce qui purge les Chevaux. On peut donner cette médecine aux Chevaux d'un temperament de feu, qu'on cra'n.
d'échauffer Si d'enflammer, quand ils ont beaucoup fatigué & qu'ils ont bei'oin d'el" purgez. i i
Catholicum excellent pour les clyflercs ou lavemens des Chevaux.
CfîAP. 'pR.ENEZ iris de Florence demi-livre, fené, aloè'sfin, & bermodacies, de_c"?
I jS, X cun quatre onces , hellébore noir & blanc de chacun deux onces, pignons d'1° ^ une once, concafïez toutes ces drogues fort groffierement, Se les mettez dans un gra' , pot avec trois pintes d'eau, une once efprit de vitriol, & quatre onces criftal min£ en poudre, laifîéz infufer à froid l'efpace de trois fois vingt-quatre heures, remua'11- tempsentemps, coulez au travers un canevas fort épais, &jettez le marc, puis évap° à chaleur lente avec un feu clair, enforte qu'il refte environ une pinte de liqueur, * quoy vous ajouterez une livre & demie bon miel commun, & ferez cuire en con» "3' de demy fyrop, puis vous mettrez les poudres fuivantes bien fines & bien tamiféeS r tesenfubftance,fçavoirja!apS: turbith, de chacun quatre onces, coloquinte & gonl0 fotte, de chacun deux onces , fcamonée une once, fenouil & anis vert de eba
eux onces, faites cuire le tout en remuant fans ceffe , jufqu'à ce qu'il foit en confit*3' d'éleóhiaire. Wa&rt La doie fera de trois onces jufqu'à trois & demie, délayées dans une décoction or unj-
de lavement, fans miel, huile, ny autre efîofe, & il fera un très-bon effet, évacuant verfellernent toutes les humeurs peccahtes & vicieufes. „uej. |
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PREMIERE PARTIE. 26-9
Quelque connoiflànce que j'aye des effets d'un remede purgatif, pour l'avoir mis en Chap-
Pratique cent fois, j'en appréhende toujours l'ifluè' : car affurément le mouvement des t ,gt PUrgatifs eft contraire à celuy de la nature & mefme la détruit , & fouvent il y a des a(kâs & des oppofitions dans les affres , & des conjonctions dans les tempéramens Scieur font faire de fi grands defordres, que je les mets en ufage le moins qu'il m'eftpof- fible: il çft mefme fouvent arrivé que faute d'avoir bien préparé le Cheval , ou fi vous v°ulez bien obfervé le Ciel, afin d'en avoir une véritable connoiffànce, que des Che- Va«X font devenus forbus , & mefme font morts par des purgatifs qu'on aura donné £cnt fois avecfuccés; Mais comme la neceffité ne reçoit point de précepte , on parle îat ces confidérations, &on met en ufage ceux aufquels on trouve moins de péril, & °n obferve toutes les précautions qu'on peut ; mais pour le lavement , il ne faut pas *v°ir cette mefme apprehenfion , car les plus puiflans purgatifs font peu d'effet aux ^hev-aUX donnez par le fondement, celuy-cy eft un véritable cathoheum , c'eft adire Riverrei, propre à porter à l'armée, où beaucoup de Chevaux meurent fouvent, faut: Utl ''avement fàit.comme il faut. |
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Du Farcin.
f E Farcin eft une tumeur fouvent avec ulcere , qui a fon principe dans la corrup- CHAP,
«on du fang, il eft caufé par un virus, dans lequel confifte le plus ou le moins de x , j.
^lignite , & qui rend le Farcin gueriffable ou incurable j il occupe plufieurs par- r'es du corps. Quand il y a quelque partie confiderable pour les fondrions de la vie, 1ui ne fait pas ce qu'elle doit, pour n'eftre pas dans un bon temperament , ou pour n'avoir pas une jufte conformation , il faut que l'ceconomie du corps s'altère. Si elle eft neceflaire pour la fanguification, le fang fe trouble & fe gâte , & félon la mauvaife c°nftitution de cette partie affeftée , il en reçoit bien toft une impreffion qui ne peut eftre que nuifible ; fouvent mefme ce fang acquiert une qualité acide , chaude &c c°rrofive qui ronge les parties où il croupit, ce qui paroift notablement dans le Far- Cln> qui vient prefquedans tout le corps , & a fon origne non pas d'une corruption acide, & fouvent maligne de toutes les humeurs, mais de ce virus qui en a infecté la prin- S'Pale, quj eft [e fang. Ainfi la malignité de l'humeur n'eft que l'effet du virus , qui *ait tout ce defordre dans le fang. Pour le guérir radicalement, il faut aller à la cau- fe> qui eft de clarifier & purifier le fang ; pour y parvenir je propoferay plufieurs re- ndes. Van Helmon dit que la grofie verolle aux Hommes a pris fon origine du Farcin des Chevaux, & chacun convient que pour la guérir, il faut refiler à fon venin qui eft ce vi- rus» & en détruire la malignité, enfiute purifier & rectifier le fang, après quoy tous les ac- Cldenscefîent, de mefme q'ù'auFarcin. . Lors que le Farcin eft invétéré , le fang qui eft corrompu de long-temps , par le -
yirus qui eft dans iceluv ; acquiert une fi grande acrimonie , qu'il ulcere les ponlmons 0u'e foye par fa trop grande chaleur & malignité : e.i cette maniere , lors que le fang ïevient du cerveau fe jerter , félon l'ordre de la circulation, dans le ventricule droit du c°eur, ileftpoufîedelàdanslespoulmonsparlaveinearterieufe, lorsque le cceurfecom- prime : les poulmons eftant compofez d'une matière fpongieufe de nature froide & hu- mide, font tellement altérez par les efprits acres & picquants contenus dans ce fang c°rrompu qui a caufé le Farcin , qu'ils caufent une chaleur étrangère dans les poul- mons ; de cette chaleur, il fuit une corruption des parties les plus foibles, Se enfuice Wcere, qui finalement détruit &confomme toute la fubiiance diceux: Ce qui fe vérifiera L 1 3 * fi
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270 LE PARFAIT M A R E S C H A L,
-ChaP. fi VOUS Ouvrez un Cheval mort duFarcin qu'il aura fort long- temps fupporté, vous trou-
verez les poulmons tous pourris Se lardez d'ulcères qui ont efté caufez par cafang échauï- *3> f£ & corrompu : le foye auffi fe corrompt & s'ulcère par un fang trop acre & échauffe, ïl eft donc de très-grande confequence de purifier le fang, le rafraîchir, & détruire ce viruS, qui accompagne le farcin, & qui produit tous les mauvais effets que nous voyons arriver de Cette fàcheuie maladie. Et pour expliquer en deux mots ce que c'eft que ce virus, efl wra vmtnan, ce font des
efprits corrompus qui pénètrent les parties du corps d'un Cheval , avec la mefme faci- lité que la lumiere du Soleil paffe au travers d'un verre , cet efprit fert de levain qui caufe la corruption de la partie, où il fe-jette le plus abondamment; & l'on né: peut amor- tir ou détruire ce virus par des purgatifs, fans l'ufage de quelque fpetifique. Un Cheval Prend le farcin par la fréquentation de celuy qui en eft infecléquiluy com-
munique la malignité de ce virus ; Il luy vient auffi de trop manger d'avoine , fur tout de la nouvelle 5 le foin nouveau eftant mangée avant qu'il ait fui ( qui fera environ deoX mois après qu'il efl:ferré dans le grenier) câtffe le farcin, les excerices tropvioîensdaOS les chaleurs de l'Eté, une feule courfe fort violente le peut caufer , les playes faites aa Cheval avec un ferrement qui n'eft pas net, & la trop grande abondance de fang, peuvert1 caufer le F:-rein. Le Farcin vient fouvent pour vouloir trop toft engraiffer des Chevaux qui ont ex-
trêmement fatigué , & qui font maigres & échauffez ; le trop de nourriture caufe Ie Farcin , ij l'on n'a 'le foià d'exercer médiocrement les Chevaux , & de les faigne' fouvent. Le Farcin le plus méchant, & le plus difficile à guérir efl celuy qui fait jetter par Ie
nez, car du moment qu'un Cheval qui a le farcin, jette par lenez, il mourra bien tort» particulièrement s'il eftdégoufté, &quecequ'iljette(bitmélédef}ng, &ilen réchappe'1 peu, qu'on les doit tous compter pour perdus, fi ce n'eft qu'ils jettent leur gourme, & C1" core en meurent-ils. Le Farcin qui commence au train de derriere, prés des paturons ou fur les boulets*
mefme dans les jarrets, & qui remonte en haut & fuit la cuiflè , eft des plus difficile5 à guérir, d'autant que c'eft une marque que le corps eft bien infecté, & que la chalet naturelle eft fort foible , puifque les boutons paroiffent dans ces extrémitez fi éloignées du cœur, de mefme à ceux que la goutte attaque d'abord prés de l'orteil , ou de Ja cheville du pied, ils en font plus incommodez que les autres aufquels elle commencepl115 prés du cœur, La Farcin dont les bourrons ne viennent point en matière, mais qui eftant crevez
pouffent de la chair d'un rouge brun qui furmonte beaucoup, & quoy qu'on extirpe cette chair, en la coupant avec le feu, ou par des onguents câuftics , elle repoufïè de nou- veau , ces fortes de farcins font forq difficiles à guérir, & fi on ne travaille puiflâmment aU dedansà détruire le virus, on ne les guérit point. Les Farcins que les Chevaux r'apportent de l'Armée ont peine à guérir, oupourm<euX
dire ne guerifïent que très-rarement : par ce que les grandes fatigues , & le deiîatst ou l'excès de nourriture fouvent mauvailé, corrompue, ou gaffée, ont achevé de corrom- pre le fang. Le Farcin qui commence à paroiîlre au croifîànt de la Lune, eft plus rebelle & P'uS
difficile à guérir queceluy qui commence au déclin, car les humeurs l'ont moins abondantes & plus foibles : la morve, & les javars encornez de mefme. Le Farcin qui vient à la tefte , eft le moins dangereux , & le plus facile à glierjr
de tous, hors qu'il y ait quelque bouton en forme de glande entre les deux os de la g3"
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■à PREMIERE PARTIE. 171
s^achêquîcroifleeXceffivement, car pour lors on aura peine à extirper ce bouton, s'il eft Cha?,
^oreii vé d'un flegme qui vient du poulmon par la trachée artère, & il fera trois ou quatre j, ^ °"s à fe refoudre, & la morve eft bien à craindre. |
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graciles à guérir font les Chevaux délicats au manger , car comme les remèdes les dé-
butent, on a de la peine à les traitter, & ne leur pas faire perdre abfolument le man- Ordinairement quand le premier bouton qui a paru_eft guery , quoy que le Che-
„al en ait ailleurs beaucoup, il eft en voye de guerifon , cette règle n'eft pourtant pas generale. Le Farcin eft appelle des Italiens Verme , & des Allemans Wurmt , à caufe qu'il
ernble ronger entre cuir & chair : comme les vers rongent l'écorce des arbres. Il eft ^es-aife à connoiftre par les cordes & boutons qui fe forment au long des veines , & ailleurs. , °n le connoift aufli aux tumeurs Se ulcères ; d'abord qu'on en apperçoit aux
ettl"n<5toires, qui font des glandes fituées entre les mâchoires & le col, au poitrail, & auxcuiffeS prés des tefticules, propres à recevoir les impuretez & fluxions, on peut juger pec'eft du farcin, qui eft plus ou moins dangereux, félon qu'il eft plus ou moins attaché a 'a Chair, & plus ou moins ulcéré ; s'il eft feulement dans la fubftance du cuir, & qu'il fe f^.'ffe mouvoir facilement quand on y touche 5 & s'il n'a point percé & ouvert le Ulr3 il eft aifé à guérir. . , Quand on traine un Cheval du Farcin , une des meilleures niarques de guerifon eft
•ors que les cordes fe détachent du corps, & qu'elles deviennent mo' hantes, c'eft pourquoy ellesquid'elles-mefmesnefont pas attachées, feront bien to^gtw.ies, pour peu qu'on y aPPortedefoin. . « Ordinairement ^ Cheval qui a le farcin, eft affez gay, il boit & mange a 1 ordinaire,
** 'es aftions ne marquent point qu'il ait de mal, il eft capr.1: le de travailler comme aupara- ?nt 3 & mefme il eft bon de le faire travailler modérément pour aider à difliperune partie ü '«al, & le pouffer au dehors. . . . , f Quelques-unsadmettentjufqu'àfeptfortesde Farcin, &mefmé'.huit: mais je n'en con-
fère qus de quatre fortes, aufquelles toutes les autres fe peuvent réduire. Farcin Valant.
La premiere eft le Farcin qu'en appelle Volant : on le connoift par certains boutons qui
v'ennentpar tout le corps, tantoft ca, tantoft là; comme des asreeurs na'on appelé des
^l0«x aux Hommes: On l'appelé Volant, parce que les parties qui n'en avoienr point, en
Cude temos en font couvertes. Ce farcin ccàc facilement aux remèdes , parce qu il
' 0 a Pas fon iìege fixé & affûté dans les émunctoires, qui eft un 'lieu d'où il eft cifiiciie de le
rtlr3 quand il y a pris racine.
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Farcin Cordé.
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f La feconde efpece eft le Farcin Cordé , on le connoift par les greffe durerez-en
j^mede cordes qui viennent entre cuir £: châîr , & font toujours le long des veines,
^meuiierement de celles du plat des cuiffes , de l'encolure , des ars ,• - & le long pu
f yen-
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Chap. 17% LE PARFAIT MARESCHAL,
,j3o ventre: il fe fait dans cette corde des tumeurs ou boutons qui s'ulcèrent, & qui jettent dtf
pus & de la matière au dehors ; les bords des ulcères fuivent la qualité de l'humeur corrorfl' pue: fi le fang fe maintient, ils font rouges, s'il degenere en bile, &quelefoye nefepare pas bien le fiel de la mafie des humeurs, ils font jaunes: fi le phlegme abonde, i's^0.0^ blancs 5 & ilsfont noirs, fi les humeurs font brûlées noires & mélancoliques, qui eflle Pu de tous. Farcin cul de poulie.
La troifiéme efpece, eft celuy à cul de poulie, qui eft tres-mauvais & très-difficile à güS.j
rir : on le connoift par de grolTes tumeurs & boutons, qui venans à crever & percer, n'en fort point d'apoftume : mais les bards de l'ulcere font teins d'un noir rouge, marq d'un fang adulte & mélancolique : fa rcflemblance luy a donné fon nom ; les bords des ulcere en font prefque toujours calleux & vilains. Farcin interieur.
La quatrième, eft le Farcin interieur , qui produit des boutons entre cuir & chair»
comme des clousqui attachent la peau à la chair, quoy qu'il ne paroifle aucune tumeur 0 boutons dehors5 fi on n'y donne remede de bonne heure, le mal rentre & infecte les pa ' ties intérieures, & caufe la mort. . _ jj De cette efpece il en eft qui s'attache au dedans du cuir, fans eftre fixé contre la chair :
vient prefque toujours au devant du poitrail, & guérit très-facilement. Remèdes pour le Farcin.
CHAP. r t 140. T)Our proceder avec Ordre dans la guerifonde cette maladie , il ne faut pas long'
A à guérir l'extérieur, fans avoir travaillé à guérir l'intérieur : à quoy ferviroit à e tirper ces tumeurs, & de fécher ces ulcères, fi vous en laiffiez la caufe : Après cec guerifonpalliée, le mal,reviendroit comme auparavant, ou quelqu'autre pire, la f°u£u. n'en eftant point tarie : il faut donc autant qu'on peut, corriger cette acrimonie des 0 meurs, en éteindre le virus qui caufe la chaleur, évacuer ou extirper ce qui eft corromP ' & fortifier la nature pour la remettre en eftat de bien faire fes fonctions. On voit tous les jours des Chevaux guéris du farcin par des remèdes dans les ore".'*' '
des fachets pendus au crin , des racines mifes fur le front , & autres chofes qul -js vont aucunement à détruire la caufe du mal, & n'en tariflent pas la fource ; iri?lS eft l'arreftent & le fufpendent feulement pour un temps. Puis que la caufe du farCinmC. prefque toujours dans ce fang corrompu & échauffé : les Chevaux guéris par ces re:rn des font quittes du farcin , mais il leur vient enfuite des maux pires que le /ar ^ mefme ; car ces remèdes ont opéré à l'égard du farcin , de mefme que la racine - ehinchina agit pour les fièvres quartes, elle fixe ou fufpend lesefpritsquilacaufent, & elle ne les confomme ny ne les évacué, & la fièvre revient enfuite, fi par des remèdes p _ gatifs appropriez au mal on n'a chafle & évacue le levain ou l'humeur qui caufoit la "cYr ^ Il en eft de mefme au farcin, ces remèdes palliatifs le guerifl'ent en apparence , "^15^ corruption & le virus qui l'avoir caufée demeure, lequel après degenere en rnorve> )aV ig nerveux ou encornez, pouffe, & en quantité d'autres maladies plus difficiles à guérir q11 farcin mefme. |
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n . PREMIERE PARTIE. if)-
*Jn guérit aufïi le farcin avec des onguents cauftics,qui véritablement extirpent tout ce qu'il Ch AP
y a de mauvaife chair, mais que ce foit une véritable cure du farcin, c'eft de quoy je doute- 140. J^?,ncore long-temps; je fçay qu'il en guctit de cette maniere, j'en mettray cy-aprés deux ° Y ont fait, mais ils ne vont pas à la caufe. Je ci oy qu'il faut plus de foy, pour croire que par une bagatelle mifedans l'oreille, ou
Pe"uuë au crin , le farcin invétéré puilTe guérir radicalement , qu'il n'en faut pour nro"e. que la poudre de Sympathie puilTe guérir toutes les playes fans application prochai- ■•& immediate; peudeperfonnes pourtant croyent la vérité des effets delà poudre, pour T °y donc croire plûtoft les effets de la Sympathie à ces remèdes qui ne touchent ny n'ap- prochent aucunement le farcin pour les guérir ? On me dira là-delTus , que tous les (rUrp°n. voit des Chevaux guéris par desfachetspendusaucrin&àlaqueuè', &par d'au. c es*adaifes, & qu'on fe rend à l'expérience ; j'advouë que j'en ay guery moy-mefme, mais de n'e^ Pas une véritable guerifon , puis que la caufe n'en eft pas ôtée , & que le fang meure corrompu & échauffé,- on a feulement détourné, affoupy , & fufpendu l'hu-
ü eur qui caufoit le farcin, & bien-toft elle prendra une autre route, & fera peut-eftre ^ plus grand defordre : car le virus n'eft pas ôté , qui caufera outre les maux que j'ay «£> quelque abcezinterieur, descrampes, des gouttes, ou d'autres maladies» ou pourrira "Jcerrera les poulmons.
Véritablement lors qu'on a arrefté le cours & la malignité exterieure du farcin par
s remèdes paliatifs, comme on les doit appeller, fi on attaquoit le virus qui l'a caufé
** r quelque bon remede fpecifique , qui feroit de purifier le lang , d'évacuer puifïàm- jj ent les humeurs peccantes, affurément la guerifon en feroit affeurée : mais pour lors _ ne %a aucunement befoin de ces remèdes pendus au col & autres ; car faifant ce Jf,cjeviensdedire, onguerira radicalement le Cheval, & on le mettra en eftatque lemal f aura plus de fuite, puis que les humeurs nuifibles ellanr évacuées, & le fang purifié, il t que le farcin fe gueriffe de luy-mefme fans aucun remede.
cj, n>y a rien qui profite à l'égard de la faignée dans les commencemens, qui empé- d>'e c°rruption du fang luy facilitant la circulation , & qui donne lieu à la nature n produire de nouveau, & de meilleur , en la place de celuy qu'on a tiré; roaif il
cin" k"C Pas al>u^er5 comme des demy fçavans que j'ayveu tirer du fang aux Chevaux far- rem11^ ^u^îu'a ce qu'ils tombaffent en foiblelTe, qui eft le plus terrible & deraifonnab'le f, ?e^e qui foit au monde ; car ayant tiré prefque tout le fang d'un Cheval, vous avez tio°rt a^°'DH la chaleur naturelle, qu'elle demeure comme incapable de faire ks fonc- €^ns' vous avez fait une difTipation d'efprits fi effrange , que la nature n'eft.plus en pyat de la reparer de long-temps, véritablement vous avez ôté partie du fang corrom- ,au ' "'où il fenfuivra que les veines d'abord fe rempliront de toutes les ferofitez , & ^ res.humeurs qui eftoient neceffaires pour maintenir les parties en leur eftat naturel, fP„^Ul apportent un préjudice notable à toute la maffe du fang. Tout homme de bon arrive
ür,atl.0.n vous l'aurez rendu incapable de bien fervir, comme il auroit fait fi on luy avoir fait
H"e faigne'e ordinaire. Pas ff fueiTs feules fuffiroient pour purifier le fang, mais nos remèdes ordinaires ne font
1 j- a"ez puiffans, pour les provoquer auffi abondamment qu'il feroit necefïàire en cette ma- die-' car les meilleurs fudorifiques pour les hommes ne feroienrfuër les Chevaux que me- Lc%at'- ouPO'llulut°ut. a Chy mie nous en fournie quelques-uns que l'expérience nous a confirmé eftre affez forts w<fJ. Mm '- " - pour |
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274 . • L E P -A R F A I T MA RESGHA t,
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Ch
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aP. pour exciterîa.fueuraux Chevaux, & pour leur purifiei\en quelque manierelefsng: f"alS
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1 ^ 0, ils laiiTent une fi grande impreffion de chaleur dans les entrailles qu'on a foüvent plus de p&üe,
à la tempérer qu'on n'en auroit à guérir le.farcin. - Ayant faigné un Cheval, quelque remede qu'on ait delTein de luy faire , on peut. »
on veut le purger pour preparer le corps & débouche; les obftruciions , en fuite K remèdes purifieront infiniment mieux le fang -, mais la p-rgauon n'eft pas àbfolumen necefiaue. Les deux remèdes purgatifs qui ' fuivent font exceiiens, &j'ayguery bçaUCQog tie Chevaux farcineux en leur'dormant une feuie fois l'une de ces deux purgations, mais n'y avoir pas beaucoup de malignité'au farcin. Purgation pour le farcin.
Prenez aloës lucide ou fueçottrin une once & demie , racines de jalap & fubl«-*
doux de chacun demie once, une once & demie de bonne theriaque vieille, pulverife2*f qui fe peut réduire en poudre, & dans le temps que vous voulez donner la médecine de* layez là theriaque dans le vin , & mettez le jalap , puis i'aloës feulement en le doO* riant, car pour peu qu'il féjournedans le vin il durcit & va au fond du pot, & d'emep^ fans effet; ayant fait avaller le tout au Cheval, rincez le pot & la corne avec un demy-feP" tier de vin, qui fera en tout en quantité de cinq demy-feptiers, pinte pour le breuvag2' &demy-feptier pour rincer. Le Cheval doit eftre bridé fix heures avant la purgation, & cinq après, & de ce jour > W
de deux jours après, il ne luy faut donner que du fon mouille au lku d'avoine, & point 0 foinle jouravant la purgation, nytoutautantdetempsqu'ilpurge.' Si cette purgation n'opère pas afez, vous pourrez vous fervir des pilulles fui van tes._ L°
ne peut avoir trop de deferiptions de médecines purgatives pour le larcin, car ce qui Pr° s fouventàun Cheval, nuit à un autre; & ce qui a bien reiàffi en un temps , ne fere P en un autre avec la mefme utilité. Pilule, four Cheval farcineux
Prenez feuilles de fené &v racines d'hermodactes, de chacune tffleonce, agarictr?
dragmes, fcamotjée de la plus belle quatre, dragmes, finabre.une once, le tout en p°u groffiere pour en faire des pilules, avec deux livres de lard deifalé& rapé, y mêlàtit P^-L pour cprreciif canelle & girofle de chacun une dragme, fenouil & gingembre de chac deux fcrupules s & les donnez au Cheval, obfervant les mêmes précautions que P le remede precedent, ' j n- Le Cheval étant faigné & purgé de la forte, il fera en chemin de guérir fans luy"0 f
ner autre chofe par la bpuche; feulement, quand les boutons feront meui s, les PerLs pour en faire fonir la matière, Sr s'ils neféc'hent& au contraire font de groffes lèvres ^ poudrer une fois avec du reagal en poudre fine., & en faire pénétrer dedans ; au» de neuf jours llefcarre tombera , & lailfera une belle playe nette, qu'il faudra <* <s cher avec une des poudres décrites en parlant de la guerifon des playes ; par exernp1 ^ Caput mortuum qui refte dans la cornue , quand on a tiré l'efprit de vitriol, P-v ijj-c Caput mortuum en poudre fine, & en poudrer les playes faites par les efcarres q"1 tombées des boutons. •: _aeS Et donnertous les jours dans du fon mouillé une once de racine de chardon à cent t' ^
en poudre , ou deux onces fi elle eit fraifche : il croift beaucoup de ce chardon JU. ^ bord des grands chemins : au Printemps lors qu'il commence à pouffer } il e0 u;[- |
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Cll„ PREMIERE f À R T I E. 275
"eillir la racine, la faire fécher à l'ombre, & la metrre en poudre : la racine d'Ulmdria ou Ch;ap."
£e!<ie des prez cueillie en mefme temps, & donnée en mefme dofe fera le mefme effet, ces j, c"iesfontdeventablesfpecifiquespourleFarcin. ^
A-e n'eft pas affez de faire puiffamment évacuer un Cheval par des purgatifs , quoy
>"e 'a plufpart des gens s'imaginent qu'avec quelques drogues qu'on purge un Cheval, nefrvei1 qu'il purge beaucoup , cela fuffit; car il eft certain que lors qu'une purgatioti le iera Pas bien appropriée , qu'elle ait évacué tant que vous voudrez , afïurément porcin empirera", & en deviendra plus malin ; & fi c'eft une groffe cuiffe., elle en- £** davantage au lieu de diminuer, car les purgatifs mal appropriez émeuvent ce qu'ils lafVacuent P3S' & la nature fe décharge de ce fardeau fur la partieaffligée: &c'eftcequï tait enfler après la purgation ; mais fi le purgatif attaque le virus , comme font ceux
j*"1 'ont bien entendus, une partie qui fera enflée par le farcin , diminuera après la ™"ganoa, & c'eft à cela que vous connoiftrez fon bon effet, lequel vous trouverez , fi d,lIS mettez en ufage les deux que j'ay ordonné cy-devant aux Chevaux qui ont befoi» el«'e purgez, comme font ceux qui font fort gras, ceux qui ordinairement travaillent
^u> & qui font plus chargez d'humeurs que les autres, mais les Chevaux maigres ar-, Jf s.3 pleins de feu comme font les alzans, &c. ne doivent point eftre purgez pour les 8l,e«rdufarcin. |
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Remede ffccifi'que pour le Farcin.
yJ^Ez l'avoine au Cheval farcineux, donnez-Iuy du fon mouillé , faignez-le, '&■ le CHAP.
luv Pu.rée2fivouslejngeznecefîaire, &deuxjgursapréslorsqu'ilnepurgeraplus, donnez- Xai, ytroisprifesde pilules de finabre, un jour d'intervale, d'une prife à l'autre j faites-luy
tj nger tous les jours dans du fon mouillé une once de racine de bouillon-blanc, ou d'Ulma-
fech °u de chardon à cent teftes 5 faites fortir la. matière des boutons qui crèveront, & les
riK , • avec des poudres: le farcin guérira par cette methode; car le fang fera purifié, levi-;
éteint, & la'nature rétablie.
Autrefacile.
érn aiSner 'e Cheval abondamment, puis luy donnez tous les matins trois chopines de vin
]e L^que ( ou de bière émetique qu'on fait comme le vin émetique ) il ya des Chevaux qui juf fqnt cc,mme de l'eau, car il n'a aucun goût que de vin : continuez ce vin ou la bière ^ qu'à ce que le Cheval foit guery. Ce remede eft bon aux pais où le vin ne coûte gueres, p' cei'x qui ont des Chevaux qui boivent le vin, puis que de le rendre cmetique il coûte fi » lue rien, la mefme raifon eft pour la bière.
lesT^c Cheval doit feulement manger du fon, &©nle peut travailler modérément: quand *ac' 0utQUS'eront crevez, empliflèz-les avec du fublimé en poudre, oudureagal, enavecla gJneti'élebore, ou avec un cauftic : fi le Cheval a une groffe jambe> je donneray un on- -JJt pour l'en frotter pendantqu'il guérira.
h0; peut donner ce vin (ou cette bière) aux Chevaux avec la corne, s'ils refufentde le jje red'eux-mefmes, & il faut qu'ils jeûnent avant & après qu'ils l'ont avalé environ deux j^ 4 e crois qu'il eft mieux de traiter le farcin parles methodes precedenteSj.que par lé feu j,
js comme beaucoup de gens veulent qu'on s'en ferve > j'en donneray la maniere. |
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Mm 2 fo^
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Z7<S LE PARFAIT M ARES CHAL,
Pour traitter le Farciti avec le f eu.
LOrS que le feu eft accompagné de bons remèdes interieurs, il reûflît aflez bien ai*
Farcin. Pour le donner avec methode, ilfautdés le commencement du mal, entourer les cor-
des & les barrer avec une raye de feu, fans percer le cuir , & louvent le Farcin ne paf- fe pas ou tre. Puis on laiflè meurir les boutons ou tumeurs, s'ils font capables de venir en matière»
pour les percer avec un bouton de feu. Vous noterez qu'en quelqu'endroit que le Far- cin foit fcitué, je n'en exeepte pas mefme les jarrets , ny fur le nerfde la jambe de de- vant, vous pouvez mettre un bouton de feu aux boutons, & d'abord que vous trouvez'â matière , il faut n'aller pas plus avant & vous arrefter , & jamais vous ne ferez à» mal à la partie, parce que les boutons font des tumeurs enflées où la matière fe forffle| & d'ouvrir la tumeur jufqu'à ladite matieie, ce n'eft qu'aider la nature à évacuer ce.<}u. l'empêche j & l'ayant ouvert avec le feu, vous donnez plutoft jour à cette matière, A étant évacuée, nepeutpluscauferdemal. . D'abord qu'on a entouré & barré les cordes &boutons d'une raye de feu, on faigne le
Cheval abondamment, puis on le purge, & le Mercure doux ou le finabre doivent entrer danslapurgation, comme nous avons enfeigné. S'il revient dansla fuite de nouveaux boutons, il les faut laiiTer meurir; & s'ils ne rneü'
riflent point, & que la matière ne s'y forme pas, on peut y mettre à chacun un bouton <* feu, mais l'efcarre étant tombée, s'ilrepoufie de nouveau des chairs comme des cham- pignons, c'eft une marque arTurée de trés-méchant Farcin qui ne guérira que tres diiBcile' ment, & il faudra extirper ces chairs avec le feu appliqué de nouveau, ouavecl'undes catf- fticsfuivans. Quand vous avez brûlé ou mis le feu aux boutons ou tumeurs du Farcin qui viennent e"
matière, l'efcarre tombée» il faut les frotter tous les jours avec l'onguent de Portugal* après les avoir bien nettoyez avec de l'urine. Onguent de Portugal pour penfer les boutons de Farcin.
.Prenez vertde gris &reagal de chacun une once, orpiment deux onces, & deux df3^
mes de camphre , le tout en poudre fort fine, fera mêlé avec fix onces d'huile d'oliye' {>our y proceder avec methode, il faut broyer l'orpiment fort fin dans un mortier>
e vert de gris, & le camphre de mefme, mêler le tout enfemble, jetter parmy un Pe d'huile, & broyer & remuer le tour, continuer à mettre l'huile, & à broyer & P _ jufqu'à ce que les fix onces d'huile foient bien incorporées; aprésquoy il faut ajouter l'or}0 reagal en poudre tres-fubtile , & broyer &c remuer comme auparavant afin de °lt incorporer les drogues, & le tout fera reduit en confiftancede ferat ou d'onguent fort »* quide. ,g Il faut bien nettoyer toutes les croûtes des boutons, mefme les laver avec de l'eau fec°fjjr
ou de l'urine chaude fi on veut , après avec un pinceau de poil de pourceau gra»'e touslesjours les boutonsaveccetonguenttout froid, & continuer jufqu'à ce qu'ils foie11 fecs. e Cet onguent feula guery bien des Chevaux du Farcin fans y avoir mis le feu, &fans aw
précaution que la faignée, onpeuts'enferviraprésquele feu a fait fon efcajre, l'OPg06 acbgyçra de mondjfierpajfaiternem la partie. "~>r - |
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PREMIERE PARTIE. 277
La faignée eft utile dans le commencement du Farcin & à la fin, dansle milieu elle n'eft Chap.'
Pères de bon ufage ; aprésavoir entouré de feu le Farcin , & après l'avoir donné en ..j beauçoup d'endroits, s'il y a des lieux cù l'on craigne de mettre le feu, il faut fe fervir des ' cauftics, lefquels font efcarre & le mefme effet que le feu. Cautère 0% ÇaujUç^
Prenez fublimé en poudre, détrempez le avec de l'efprit de vin, & l'appliquez dans le
r°u ou fUr l'endroit où vous voulez faire efcarre , ou bien reagal en poudre tout pur »
T'atre ou cinq jours après frottez avec du Bafilicum , pour faciliter la chute de
uîutre.
Prenez fublimé corrofif& mercure rouge de chacun demie once, verddegris & caîcaft-
üm de chacun une once, cantarides en poudre demi-once, orpiment une once : incorporez ,e tout avec quatre onces de Basilicum, fi vous voulez le.cautère moinsbrûlant, ajoutez
Uît onces de Bafilicum au lieu de quatre : fi vous appliquez de ce cauftic fur quelque partie, ^u vingt-quatre heures il brûlera ce qu'il touchera 3 &fera efcarre qui tombera au bout de
r°is ou quatre jours. . *1 y a cent fortes de cauftics ou cautères : les pierres de cautères qu*on prend chez les ppoticaires ont la mefme vertu, mais elles n'ont pas aflèz de force pour les Chevaux, il
aut quelque chofe de plus fort. Ce.n'eft pas affez qu'un cauftic faffe tomber de grandes ef- arres, il faut qu'il n'attire pas avec luy trop de chaleur, ny beaucoup d'enflure, & qu'il e faffe pas le defordre que nous voyons tous les jours arriver des cauftics mal dofez : les fut- ^s feront leur efcarre, fans grande enflure & avec peu d'inflammatioru Onguent de Naples, qui fetitgtterit te Farcirti
, Prenez une demi-livre de bonne huile laurier pure & non mélangée , avec moitié
*Jegraiffe, comme on la vend en beaucoupde Boutiques à Paris , mêlez parmy du rea- l31^ du fublimé de chacun deux onces en poudre fine, fans le mettre fur le feu , arfenic ** euforbe pilez rjres-fin de chacun une once, mêlez ces deux dernières poudres avec l'huile |
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e laurier comme vous avez mêlé les autres, le tout à froid, & te gardez dans un poc
Pour s'en fervir on ouvre les boutons avec une lancette, &on introduit dans l'ouverture
"peu de coton graiffé de cet onguent tout froid: fi le lendemain il eft tombé,, iten faut re-
mettre, s'il y eft demeuré, une foisfuffit. . Cet onguent eft fort bon auffi pour les poireaux , javars encornez -, & finalement par tout
u u eft neceffaire de faire tomber l'efcarre.
£ Un Ecuyer Italien duquel jyay eu ce cautère comme un grand fècret, s*en fervoit aux
en Vaux farcineux, ne mettant autre chofe aux boutons -} il continiioit l'application & r gueriffoit beaucoup ■, je l'ay veu avec étonnement avant qu'il m'eût communiqué le cynede, & s'il n'eftoit pas mort, je ne l'aurois pas donné au public t luy "ayant promis de
,ctenu-fecret) |
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ff» LE PARFAIT MARESCHAL,
CHAP, ■■
143. Remede d'un MareÇchal Allemand mur le Farcini IL eft bon d'avoir pluficurs remèdes pour des maladies de confequence ; car il arrive Qp
quefoisqii'on ne les prepare pas bien, ou qu'étant bien préparez, 8ê donnez avec t iefoînpoffible, ilsnegueriflenïpas toujours, outre que chacun lespeut choifir félon ^ inclination. Dans toutes les manières qu'on entreprend la cure du Farcin, ilfeuttoujo ^ obferver le mefme regime déjà preferir: il faut pareillement les faigner, &lespurger 1 le juge à propos, n'étant pas abfolumentneceflàire, mais qu'on purge ou non, il fautc meneer par la faignée: enfuite. . e5} Prenez racines d'Erquine & de Salfepareille coupées menu, de chacune trois 0n
racines de Benoifte concaffée deux onces, feuilles d'Agrirsoine deux grandes poign' s Scordium une poignée & demie : faites cuire le tout dans quatre pintes d'eau , que ferez réduire en cuifant doucement à une pinte & demie, le tout doit eftre bien cou encuifant, vous le coulerez, & ajouterez une chopine de vin blanc : puisdivifezle .^ en cinqprifes, que vous donnerez le matin cinq jours de fuite, ajoutant à chaque y un verre d'urine d'enfant qui foit en fanté : le Cheval fera tenu bridé trois heures avant, autant après. . ;t^ Par ce remede les boutons, tumeurs & cordes fefecheront, mais s'ilyadela malig
& que les boutons reverdiflent, ou que les cordes croiffent & enflent, il faut recotnme àluydonnerencorecinqfoisdelamefmedccociion. :e Ce remede vient d'un Marefchal Allemand qui en guerifloit beaucoup par fon ufaee»'fl
çroy que vous en aurez le mefme fuccez, fivousle faites foigneufement, j'enpuisrenar fidele témoignage, l'ayant veu très-bien reiiffir. Remede tres bon four le Farcin,
Les Chevaux n'ont aucune maladie qui aye tant de remèdes que celle-cy. Tout le tri
.deaflure qu'il en a un particulier & infaillible; beaucoup de Chevaux farcineux pen.,u avec tous ces fecrets, par la malignité du mal, ou parla faute du choix & de l'aPP^ca?° a%: Ténjedé, qui prefque jamais n'attaque le virus, & la véritable caufe dont j'ay parlé cy-"e celuy-cyeft tres bon. \, Prenez trois onces bois de faflàfras, trois onces falfepareille, & trois onces de gayac > Pjs
lez le tout grofliérement & les mêlez, puis partagez-les en trois paquets, chacun pefant t onces, qu'on feraprendre comme il fuit, tjetf.' Mettezle Cheval au fon mouillé, faigriez-le, & deux jours après bridez-le à deux ,s
res après midy, jufqu'au lendemain à fix heures du matin, qu'il luy faut donner u ~ paquets dans une pinte de vin blanc, & rincer le pot & la corne avec encor un "e"?'nnez tier de vin qu'on luy fera auffi avaler, laiflez le bridé jufqu'à midy, & à dimy d°^ jg luy du fon mouillé, du foin, & à boire jufqu'à deux heures, qu'il le faut rebrider *e jaifler en cet état jufqu'à fix heures du matin pour luy donner encore un paquet corn ^ ? recèdent, le laiflèr bridé jufqu'à midy, luy donner à manger & à boire, & le re ^
deux heures quand il a mangé, & qu'il foit bridé jufqu'au lendemain à fix ^".^Spettf luy donnera le troifiéme paquet, tout de mefme que les deux autres, & , l.,cri* il fera bridé jufqu'à midy : obfervant régulièrement cette methode, -le Cheval g^ ^ ra fans doute > que s'il ne guérit ; réitérez tout ce procédé des trois paquets > jeûne, c aprési Pourveuque leChevalfoic bridé feize heures avant la prife du breuvage, & llX %,'i)
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PRE MI ER E PARTIE. 279
^in'aye que deux heures desvingtquatrepour manger, cela fu flit, je n'ay fixé ces heures £Ha
°Ue pour la commodité d'un chacun. Quand les boutons meuriront percez- les > ou bien ils fe crèveront, ayant évacué la matie* *43
ej mettez-y de l'onguent de Portugal touslesjours, & continuez. Que s'ij y a quelque groffe corde qui ait peine à fe fondre, & fe refoudre, il la faut frotter
Vec l'onguent de Scarabeus. Cet onguent a la force d'attirer au dehors l'humeur en ferofi- ' ez > qui !e. durciffent comme une galle fur le cuir, laquelle étant tombée on remet dudi: c>n- Haent, & on continue jufqu'à ce que la corde foit conibmmée. „ ^1 pour tous ces remèdes le Cheval n'elt pas en voye de guerifon , tenez-le pour in-
c«rabie. On peut traiter les Chevaux farcineux encore en cette maniere : faignez-le , & le
P^'gez fi vous le jugez à propos, comme il le faut toujours faire ü c'eit un Cheval fort
?f*rgé de chair, puis donnez luy trois ou quatre prilés de pilules de finabré, elles con- Joueront à la guerifon du Farcin , & amortiront tout le virus d'iceluy : elles diminue- nt ^ defenfleront ces groffes jambes : la racine du SigHlum Sdoœonis, mêlée parmyle 11 guérit le Farcin, la racine du Scrofularia major , celle du bouillon blanc, cV celle à'Ul- crp-'1 ^ gueriflent auffi, & ces deux dernières diminuent beaucoup par leur ufage, les greffes
i"ies : la racine de chardon à cent telles coupée menu, & donnée parmy l'avoine ou le fon, e.. capable toute feule de guérir le Farcin, fi on. continué fon ufage quelque temps -, on la
'pécher & on en donne une once tous les jours : notez qu'il ne faut cueillirla pi ufpart des caciries qu'au fortirdel'hyver, lorsqu'elles commencent à pouffer, parce qu'elles font en
e^tn?slà dans leur force & vertu. ,. t domine le mercure préparé en différentes manières eli d'un grand ufage pour le Farcin,
nt pour l'intérieur que pour l'extérieur, j'aycrûque vous feriez bien-ailé d'en fçavoir les J/eParations, quoy qu'on les puiffe facilement trouvrer dans les Livres, les Cavaliers ne
çj ettent-guereslenez dans ceux de Médecine, ainfi j'ay ajouté icy les deux préparations
Ht on fe fert le plus au Farcin, feulement pour contenter les curieux , qui m'en ont p,Ie : ceux qui ne s'en foucient pas, n'auront qu'à paffer par deffus fans les lire, & aller au
aapitre fuivant. Sublimé Corrojlf'
gj^u'on appelle fublimé, eft un poifon artificiel compofé des corpufculesles plus fub-
l'argent vif, du fel, & du vitriol , fublimez en forme de criftal , qui fe reduit |
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(jg-S^eftoit auparavant'coulant comme de l'eau, ce qui arrive parce que ces deux efprits
nje , de vitriol decompofent le mercure dans fa fublimation, le tuent, en quelque ma- j-0 re& le pénètrent, comme fi ces deux efprits étoient un poifon à l'argent vif qu'ils cor- to Per>t, &le font changer de nature , ce qui fe remarque tres bien , fi on le fublime cOi;i ^ei1'5 car ^ rnonte & fe fublime tout tel qu'il eft en fa propre nature fluide & je »- e> Se de cette forte on le peut donner au Cheval fans danger 3 fuppofé ce que f0 Iens de dire comme véritable, il faut conclure que'le fublimé corrofif eli un ppi- 'rnitlCS v'°'enc' il opere promptementdansle corps & fur Je corps pour fa deitruciipn, te'ant les effets du feu, car il brûle &penetre tout ce qu'il touche & le détruit en peu de °ur le preparer prenez un matras, ou fiole à long col, & mettez dedans une livre
. .de
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i8o "^r LE PÂ RF A IT M ARES CH AL, fe
Chap. de bonne eau forte •, & une livre mercure, fur un feu de fable modéré, le mercure ^
142. diflbudra & fera confommé par l'eau forte : mettez la dtHolatîon , c'eft à dire le* " forte qui contient en foy tout le mercure, dais une cucurbite ; qui eft ledeflôuSû • alembic de verre, &le chapiteau au defllis -, le tout bien lutté, diftillez la moitié de ce eau-forte, laquelle vous jetterez , laifièrez refroidir ce qui vous reitera , & il 'e.c ce gèlera dans la cucurbite un fel, ouvitriol, lequel il faut feparer & fécher, mêlez enfuit vitriol de mercure avec une livre de fel décrépite, & une livre de vitriol calciné en rouge qu'on appelle colcorotar, le tout mis en poudre fubtile. ^ Mettez tout ce mélange dans une cucurbite de verre, avec fon chapiteau, &lep'a
au fourneau de fable, adaptez un récipient, qui eft un grand matras qu'on joint au ° del'alembic , diftillez à feu très-doux toute l'eau qui en pourra fortir , qui fera j flegme ; puis augmentez le feu d'un degré pour faire monter peu à peu le mercure > <\ fe joindra avec autant d'efprit de fel & de vitriol qu'il luy en fera necefîàire p°lir. fublimer. Vous verrez monter le mercure joint' à ces fels, & s'attacher aux pa^ ' ou cotez de la cucurbite. Continuez le feu durant douze ou quinze heures toujours da un degré mediocre, laiffez refroidir les vaifïeaux, vous trouverez le mercure fublimé au ha de la cucurbitte, laquelle vous caflferez, pour feparer ce qui eft de criftalin, jettant la farl «lui fera dans lç chapiteau, &le Caput mortuum, qui fera au fond. -s Voilà ce qu'on appelle fublimé corrofif, duquel on fe fert pour faire manger les en»
mortes, &pourplufieursautresufagesquej'aymarquédansceLivre: Il yaplufieursau1 manières de preparer le fublimé corrofif; mais celle-cy furït pour inltruire le LeyeU:' On en prepare peu à Paris , prefque tout celuy qu'on employé vient de V e° fe. Mercure doux, ou fublimé doux.
Du Mercure fublimé que nous venons de dèci ire, on en fait une préparation excelle11^
pour donner intérieurement, laquellej'ay fouvent ordonnée dans les médecines Pur£ajjë vespourleFarcin, parce qu'il eft fpecifiquepour tuer le virus : il purifie le fang, » l les vers; &deplus, c'eft un tres-puiflant defobftrucrif : & pour luy ôter toute fa c°'' lion, & d'un poifon en faire un bon remede, il faut en lefublimant le feparer de * lesfelsacres & corrofifs, aufquels il étoit joint en la precedente fublimation , ce 1u fera comme il fuir. çc Broyez dans un mortier de marbre avec un pilon de verre, une livre de fublimé coff° ^
& le mêlez en broyant avec neuf onces de bon mercure courant, ou argent vif > jç pour cela il le faut mêler peu à peu , remuer & broyer toujours jufqu'à ce que t°u c mercure courant foit incorporé avec le fublimé, & reduit en poudre grife. Mettes c. poudre dant une fiole, que la moitié demeure vuide, placez-la au fourneau de la " fans la boucher, & donnez lefeu par degrez durant huit heures, laiffez e nfuiterefro Je tout & caflez la fiole, ce qui fera au fond il le faut jetter comme inutile , au "^1 e de la fiole fera le mercure fublimé doux , & en haut vers le col un peu de tn^rC x corrofif, lequel il faut feparer; cefublimédumilieuferaferré&condenfé, &aflez"0}'* fi vous y touchez de la langue. Mais il le faut rebroyer de nouveau dans le mor ti ^» Sc le fublimer encore deux fois, en feparant chaque fois la terre, & ce qui feraaunau au col de la fiole: Vous garderez ce fublimé doux, lequel ne doit avoir aucune a monie étant touché de la langue 5 & tous ces fels acres & mordicans qui re. ?0ie, fe premier fublimé > corrofif, fe font évaporez, & ont monté par le col de 'a, re. qu'il faut toujours tenir découverte en faifant l'opération, 8c mefme une Par"e .„jer |
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PREMIERE PARTIE. 281
j-Jjr^Wimécorrofif s'envole aveclesfels, & il ne refte que purement le mercure doux, ou cH,™
'jniédoux, qu'on gardera pour les diffèrens ufages.
en e^ a remarquer que toutes les préparations de mercure peuvent fe revivifier Prevenir T49' q gerçure courant , par le moyen de la limaille de fer , ou de la chaux vive , lef- |
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rnp cuiuiic dpfu^uc d piiujicuis uid^ca . par cActnpic , ic iniaure qui n eu 411 un
lesrcure fublimé avec le foulfre, peut eftre revivifié avec la limaille de fer, & tous
(L,aUtres mercures préparez ; comme font les précipitez, le turbith minerai, & plu» |
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Urs autres.
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Remede pour le Farciti a cul de poule.
Omme le Farcin à cul de poule participe fort de la mélancolie, les boutons ne vîen- "
"encgueres en matière, mais pouffent de la chair quieti opiniâtre & qui cede difficile- ^'
etU aux remèdes, & il faut apporter beaucoup de foin pour évacuer puifiamtnent la caufe n .''"al > qu'on domptera pourtant par les remèdes fuivans, s'il eft guerifiàble: l'ellébore !rét'ant une des principales drogues & des plus propres à ce mal, il faut le bien preparer v pl" corriger ce qu'il y a de mauvais. eir 'nez l*e véritables racines d'ellébore noir la quantité que vous voudrez, lavez-les, étant
l'yees mettez-les dans un vaiffeau avec du vinaigre rofat, IaifTez infufer vingt-quatre heu- Sj jettez le vinaigre, &féchez les racines à feutres-lent, & les gardez. Pilules pour le Farcin.
eli k nez *"en^ imeonce> turbith & aloés de chacun demi once 5 fel de tartre une once,
j e°°te noir préparé trois dragmes, rhubarbe deuxdragmes, anis& fenouil demie dragme .e chacun, fublimé doux demi-once, gingembre & noix mufcade de chacun une dragme & 1 o6^2 : foites-en une poudre groffiere, & en formez des pilules avec une livre de beurre frais, ^!°n donnera au Cheval, qui aura elle faigné un jour auparavant, & qu'on tiendra bridé heures avant la prife, & autant après ; d'abord qu'il aura pris les pilules, illefautpro- ener une demi-heure au pas bien couvert. n&Pn pourra purger le Cheval farcineuxavec les pilules catholiques ou impériales de Fer- far en m^anr demi-once de fublimé doux , avec deux onces defdites pilules, puis les j''ant avaler au Cheval en une feule pilule, ou en deux avec chopine de vin blanc: quand fui a* ne purgera plus, & qu'il aura bien recouvert l'apetit, donnez-luy la ptifanne |
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Ptifanne Allemande, pour gutrir h Farcin.
JP Knez racines d'angelique, de gentiane, de valeriane■> de benoifte, d'ariftoloche CHAP.
ye ron^e> & de guimauves, de chacune une once & demie, 15 elles font féches: fi elles font \At.
es, mettez-en le double, feuilles d'agrimoine deux poignées. . ^ pintn^,au"es les racines groffieremenr, mettez le tout dans un pot bien bouché avec trois
?1 traS eaU. ' ^- *e &'tcs cuire jufqu'à la confomption de la moitié, puis exprimez fortement
T«IerTd'ua^Se> & ajoutez à la colature encore chaude une once & demie de ftcde ^w' *> ' "'" Nn '~ ~~............. " '- ïc. |
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iSi LE PARFAIT MAR ESC H A L, . :
Chap. reglifle pilée groffiérement, ajoutez autant de vin blanc comme il refte de décoction, oi
j._ fuite mettez-y deux pincées de faffran de Levant en poudre. ■ i 8£ ^ ' ' Il faut trois jours après la purgation, c'eft à dire lors que le Cheval ne fe viride plus, .
qu'il à recouvré l'apetit (car s'il étoit encore dégoûté, il ne faut pas s'attacher à trois jo précifement, mais en prendre quatre, cinq & fix, jufqu'à ce qu'il mange tout comme faifoit avant la médecine) lors qu'il fera en cet eftat il faut le brider à cinq heures du m*11 » Se à huit heuresluy donner la cinquième partie de cette déco$ion, puis le tenir bride enco- re trois heures après la prife, continuer cinq jours de fuite. a Lors qu'il prendra la décoction, fi le temps n'eit point trop chaud, il le faut promener a
pas demi-heure l'aprés dînée. , Apres ces cinq prifesde décoction, le Cheval doit guérir fans Iuy faire autre chofe, <%
cordes, boutons & tumeursfefecheront. , On pourra travailler le Cheval doucement au commencement, & enfuite comme s» n
voit point de mal, caril amendera tous lesjours. . • Il faut recommencer tout ce procédé, fi le Farcia repoufle des boutons nouveaux 3
premiere Lune-nouvelle, ce qui feroit juger qu'il n'eft pas guery : En le traitant une - condefois, il ne faut pas le faigner ny le purger davantage, mais feulement reiter£^ar ptifanne : s'il ne guérit point a la feconde fois , n'en attendez pas de guerifon r fouvenr aux Farcins inveterez qui ont fort long-temps refiftéaux remèdes, &particul^r ment à ceux que les boutons crèvent fans qu'il y paroifie matière, & qui ne poUi; .* que de la chair, la malignité du fang brûlant, & corrompu , a tellement échaufte fubftance du poulmon , qu'elle la ulcéré en differens endroits : d'où infailliblemenI' < pourriture- s'y engendre qui le détruit , & il faut enfuite que le Cheval meure t . remede n'étant capable de rétablir une partie confommée ; Vous verrez la verlteietir ce que j'allègue, fi vous faites ouvrir les Chevaux qui meurent du Farcin, vous! trouverez prefque toujours le poulmon corrompu & pourry 5 quelques uns ont a le foye tout lardé d'ulcères, & en partie confumé par la pourriture : Je voudrais de013^ der à ceux qui affûtent qu'ils ont un remede infaillible pour le Farcm , fi leur reme rétablira ce foye pourry ? S'il ne le fait, le Cheval ne guérira pas , car c'eft une|*r. tie noble qui corrompra & alterera toujours le fang , & empêchera la guerifon du r cin, qui ne vient que du fang corrompu; c'eft ce qui fait voir le peu d'expérience des g qui fe vantent d'avoir de pareilles receptes : car tout Homme ne peut dire autre e du farcin , finon qu'il le guérira, s'il eft gueriffable, car fi le foye eft corrompu «* cere, romp dans l'oreille, pendu à la queue, ouaucrin, ou des onguens mis fur les boutons, S" m
ront-ils le poulmon ulcéré & gâté ? s'ils ne le gueriflTent, lefarcin fubfiftera toujours ?c afa racine dans le poulmon, ou dans le foye corrompu. On peut conclure de ce raiio ,j ment, que tous ceux qui parlent du farcin, ne le connoiflent pas, & n'en ontgueresveu • a beaucoup d'analogie avec la grofie vérole, la lepre, & les écrouelles. Four le Farcin invétéré.
CHAP. TL y a du Farcin invétéré qui jette de fi profondes racines , qu'il eft mal-aije 0 _
I4Ó' J.g.uerirJ & mefme il ne guérira jamais fi le foye ou le poulmon eft corrompu «g j
mais comme on n'a point de certitude de cela, on ne veut pas laiffer perir un ^ ç^s
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bli; &"eChé'- °" Cement ulcérée, & par de bons remèdes elles peuvent f^ X['^BA?
leur vermVenir a"S leUr J"emicre &"!«• Mais c°mme les medicamens ont perdu l46' ïfcalw » ,contre cme mechante maladie, & n'ont pas éteint le virus aui wvWki» 4?Tne dumal' &quilerendfirebelle, il eft necefiaire de travaH Lavecfoinpm?en W»™ •• & je ne œnfeillerois jamais à un homme /queIquTeWuv« biffes H C df fT remede' d^-fe Vanter 9U'U 8uerira ces farcins inveterezTcesSi tr^ où SV" b0UtT P?uffent de la chaircomrae de g«» champignons & au nir > °u Plufieurs remèdes n'ont pas reilffi j car aiïurémenf lors qu'il croira dS ve" CC honneur , .peut-cftre arnvera-t'il tout lé contraire, particulièrement fi ™ *^Zll mQaï' V1?nt,à ,e,tter Par le nCZ & I"'11 continuè' /ou qu'il feSe J? CeuSremedefiS^onluyffa' faont&». &ilne guérira pa , & bea'ucol" tnorve.X FarcinS finiffenc Par la morve : au.ffi dit-on que le FarSneftJufin-gerindS bifcnLd^fa,!reaucun remede, on peut effayer le fuivant, qui eft facile • ,„„„,„
f5aefed enviï°!ldef °nCeS d'afla fœtida» & u» linge padeÏÏpourtenri'X
wt'l,1*^ Wlor dans la bouche du Cheval farcineux mâcher Kl? **5£S? fanS l Òter' & Par 50'^equent fans luy donner à manger /y à boi eS" ^ouleff3, jettera une quanmé proAgieufe d'ordure, & fi k pfulmJn nS S" .. uuleroyeulcere, peuteftrele Cheval guer ra : Le remede Darrviï vinUm- «, il ^ £*>/en'eftpasuneaffairedelaiflerunCheval vingc-quaw heuSlns^S n ' ^ Presendéc°aionsdegayac' dei"aflefras, defafTepareille, 8f de racinesd'efau.W™,„
^oylc?rh,pIC' îlecourpS ^P^-1 e,ft pldn d,hume«rs crues, lentes & vifqueufes '
Wle iS VeUXfort CharfZ dc Chalr fonC £'etS> i] faudra »fe'de ladécoâiôn deïvac laâcoc?ionVH»le?feC?maigrC' «^^^"«eiirscfaaudes&biüeufes, ou mélancolique
^hS" ef?Tei-es Feparerafansaugmenterleur.rdeur : elle convient aux SSt CntS?ésdeUx.Ce a re' fortmai8res&rec^ MWN defaflepareilîc Tmjyentc c*i?föS°H.?Sa^-Ceftb2nï!CpourC?sSÏOS Cheva,lx d'Hollande, qui font chargez de
« plans d hurmditez, & de mauvais eaux, il la faut preparer comme: fl fifir g C DécoBion de gayac.
ïes-IeXdrÎX °fCeS dc b0ÌS de gayac raPé (Ie hays Peut fervir à la place en cas de neceffitéi tt *^S^^!^£^ ** ' vouslepurge^tSr^
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î84 .LE PARFAIT MARES CH AL,
Chap.
i a6. DécoBion d'Efquine. Prenez racines d'efquine coupées fort menu quatre onceS, faîtes les infufer dans qua
tre pintes & demie d'eau , dans un vaifleau de verre bien couvert pendant qui" heures, puis faites-les cuire à feu lent, jufqu'à ce que la moitié foit confommée » tes que rien n'exhale en cuifant, puis coulez & en donnez le tiers au Cheval tousles m tins, le tenant bridé deux heures avant la prife, & autant après. _ c ■ ■,"■■ Il faut donner cette décociion tiède, & la faire tous les trois jours, car elle s'aigrit ta
lement : après huit prifesj il faudra avoir recours à la purgation. DécoBion de fajfepœreille.
On prepare la décoction de fafìepareille comme celle d'efquine , mais on augrrtfO
la dofe parce qu'on la donne lors que les humeurs font plus craffes : par exemple; au lieu quatre onces d'efquine, ilenfautfixdefafrepareille. . , Onferauferde ces décoctions aux Chevaux pendant fix ou huit jours, pour preparer
humeurs qui caufent& fomentent le Farcin, & pour purifier le fang. La purgation enfuite agit avec plus de facilité , & fait beaucoup plus d'evacuano" ■
les purgations données aux Chevaux farçineux fans aucune préparation , ou bien cel* qui ne font pas bien appropriées, au lieu de diminuer le farcin , l'irritent & le *° croiftre, &mefmeaugmentfa malignité: après la purgation , il faut réitérer les décocp0 pour deffécher l'habitude du corps, & pour tarir la iburcedeces humeurs malignes qui c > tretiennent le mal. • , Ce procédé eft tres-bon non feulement pour le Farcin , mais pour les Chevaux
caroffe qui ont des ordures aux jambes , d'où on ne peut jamais tarir la fource & etn' pêcherie cours, carquandonlesaféché; trois mois après elles reviennent &c'efttoujou ^ à recommencer, & le mal va toujours en empirant, & finalement les poireaux (ucc dent & rendent le mal incurable. Pour remédier à cette longue fuitede maux,. i' f s pendant que le Cheval eft encore jeune, Si qu'on luy a veu deux Se trois fois les jafflo pleines d'eaux, luy tirer environ deux livres de fang , luy faire ufer des décoctions gayac, ou de buys au deffkut , enfuite le purger, fécher IcS eaux & s'en fervir. Si c ordures reviennent encore après cela , il luy faut faire prendre des décoctions dix jours> le purger & quand il ne purgera plus & aura très-bien recouvré l'appétit, luy don° encore dix jours de fuite lesmêmes décodions de gayac, il y a apparence que le Chevalc- fera quitte pour toujours. *. On peut donner fi on veut au lieu des décoctions du gayac , d'efquine ou de ia' r
pareille, environ deux onces de la poudre de l'une des trois , dans une pinte de blanc, & continuer autant de tempsquefïondonnoitdes décoclions ; cela fera non p lemefmeeffet, particulièrement celle d'efquine,pour les Chevaux maigres, fecs, & lieux, que les décodions, mais il en fera beaucoup, &furtoutlefaflafras. Pour le Farcin qui vient a la tefle des Chevaux.
' r du
"€HAP /^Ette recepte eft de celles contre qui j'ay parlé au commencement de ce lïZ}te* je " V> Farcin ; mais je ne l'ordonne que pour le Farcin qui vient à la tefte, qui e' ^ ^ pias facile à guérir de tous les Farcins ; vous pouvez vous fervir de ce reœede oa |
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r PREMIERE PARTIE. 285
tea llFance qu'il ne produira pas les e'rranges effets que j'ay veu fouvent', par les recep- CsàP.;
WÌr £ntrent dans les orei!les' 'où. l'on met des liqueurs ou plûtoft des cauftics fi violens, I47. onrUsoffenfent le cerveau des Chevaux , enforte qu'ils demeurent torticolis , d'autres " d'ip°U)ours une oreiI!e 1ui Pancne en bas 5 & j'ay veu un Cheval qu'on avoit traité ber Cln avec un remede dans les oreilles qui ne.pouvoit marcher trois pas fans tom- *-pmme étourdy , & il fut plus de fù mois à revenir , comme il eftoic avant l'ap- ^«tion du remede. brupeiM% un demy verre de 'Us à'abiïnihe 5 dans lequel vous mettrez une once d'alun
Pule en Poudre' du lel commun en poudre deux dragmes, de l'efprit devitriolun fcru- r J: >. mettez le tout dans une fiole, & gardez le marc de l'abfînthe à part, ce a"' le Cheval a miniIir' a fix heures du matin fans le débrider, mettez un peu de d 1 eil dans le fiole dans l'oreille , & broyez fort l'oreille pour le faire pénétrer que ' P111S metcez-en encore autant , & broyez de mefme , & continuez jufqu'à ce ' rei|iVousayez mis la moitié de la fiole: prenez enftiite du marc refervé, &en bouchez l'o- laifr\&laliezea (orce que l'air n'y pénètre pas, faites-en autant à l'autre oreille, & le "'nez bridé jufqu'à midy. aMftTenaquiobfervent d'y mettre un cordon de foye verte, mais la bleue'ou la jaune font
""ni bonnes. le la-ff1^i[ faut débrider le Cheval > & luy donner du fon mouillé , du foin, & à boire,
res H manSer jufqu'à minuit, qu'il le.faut rebrider, & le tenir ainfï jufqu'à fixheuv derh niatm' q"'1' le fauc faî§neT des deux veines du col, & luy tirer trois livres defang ^naque côté ; & le laiffer enfuite bridé jufqu'à midy.'
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F
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'arc'n guérira.
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aut couper les cordons de foye qui entourent l'oreille, &fans autre chofe le
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qu -Ue vecePte c& particuliere pour le Farcin qui vient à la tefte ; elle guérit auffi celuy
Jil v}ent au dedans du cuir, & ne tient point au corps, & qui naift feulement devant ■ poitrine: Ce n'eft pas qu'elle n'ait guery des farcins au train de derriere; mais comme ai)^ay manqué quelques-uns, je vousla donne pour afTurée au farcin qui vientàla tefte& x gaules, fans eftre garand du refte.:
ch lncorivenient de cette recepte eft,s qu'il refte pour toujours une marque blanche à je ?qile oreille à l'endroit où la ligature a ferré.. Quelques-uns coulent .les oreilles tout p °n8 j pour éviter marque , mais j'ay veu des oreilles toutes dentelées & écaillées o r Cecte couture , ce qui étoit encore plus difforme que les marques blanches de la li- 1, J^r<: j aux Chevaux blancs on ne l'appréhende point : s'il y a quelques boutons dont |
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irre{oudreCrdLJjiperlesgrejfeHrs cr toutes les enfnres caiifécs du Farcin, tant
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^^^^M CHAP»
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I
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îc a-des Chevaux guéris du Farcin , aufquels il refte une partie enflée & groffes, J.48.
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derfle la CUi{1^> le Jarret, ou la jambe, & fouvent toutes les trois , & ces parties
<|tiéjqUranJ; de 'a forte , manque d'avoir appliqué dans, le commencement de l'enflure car é'le e de refolutif, qui aurait empêché l'humeur de fe congeler & s'endurcir j comTOaJlt congele'es, rondes & dures, on n'en peut venir à bout , comme dans les lutifs encemcns ou le moindre remede fait plus enfuite que tous les plus puifiàns refo- Nn j ' L'ia~
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zU LE PARFAIT.M ÀRESCHAL,
CïtAP. L'incommodité que fouffre le Cheval de pareilles enflures , fe void clairement ; la
Ï48. jambe enflée eft plus grande, pluspefante, & plus difficile à mouvoir que les autres> ' ' elle fait broncher le Cheval, le laffe plûtoft qu'il ne feroit, & finalement il en eft p'uc0,-i ufé ; & quand on le veut vendre, il le faut laifler pour le quart du prix qu'il feroit vendu, s n'a voit pas cette enflure. Les jambes où le feu a efté font plus difficiles à defenfler que les autres , &r f°uve
ne ie defenflent jamais , parce que le cuir eft plus dur ; &ce que le feu n'a pu.r foudre, eft fi fort congelé & endurcy, que les medicamens n'y font que bien peu oui,e du tout. t ■ L'onguent fuivant eft capable de refoudre les grofleurs, tant celles qui font caufées du rar .
que les autres; s'il ne reuffit pas, n'y faites plus de dépenfe, car vous n'y ferez pas gra0 chofe avec quelqu'autre remede que ce foit. Onguent refolutif pour les groflkurs & enflures.
Prenez une livre graiffe de chapon, de poule ou de poulet, laquelle fe ramaffepaf' '
les boyaux & dans les autres entrailles du chapon , de la poule ou du poulet, a ,,^ deffaut de la graiffe de Cheval , ou au deffaut, de la graiffe blanche d'un porc m-1 fondue, & paffée au travers d'un linge ; prenez autant de miel commun, trois hyreS ^ feuilles de rhuë, pilez-la dans un mortier de marbre , & incorporez avec le pil*1 i* fraiffe & le miel cy-dcffus -, le tout étant bien mêlé, prenez un poiflon ou baffi" '
ans laquelle vous mettrez chopine du jus de choux verts, & la graiffe, le mie' # , rhuë faites bouillir à feu lent, remuant fans ceffe pendant une demi heure : coule? travers un linge, exprimant fort , remettez la colature dans le poiflon & jettez - •marc : remettez encore deux livres de rhuë concaffée , laiffez encore bouillir le i0r jufqu'à ce que la rhuë foit féche ; lors coulez & mettezla colature dans un pot-n^J jettez le marc , & laiffez refroidir cette compofition qui fera verte & belle , tnC ,£ parmy à froid finabre , fel armoniac , & gomme armoniac en poudres fort fine5 » c chacun quatre onces, & une livre de favon noir : mêlez bien le tout exactement av ce que delfus qui a efté mis dans le pot , & le gardez bien couvert *u f°'n- vfoid
Prenez chopine du plus excellent efprit de vin, dans lequel vous ferez diffoudre air
une once de camphre en poudre; gardezletout dans une bouteille, le camphre empecn l'efprit de vin de s'exhaler, & l'efprit de vin retiendra le camphre. ..., Pour refoudre toutes tumeurs froides, il faut fort échauffer la partie à force de la fr°
ter, puis la frotter avec cet efprit de vin camphré toute froid , & en fuite l'ongue refolutif par deffus , le lendemain fans rien ôter de l'onguent qui refte fur la part frottez encore avec l'efprit de vin, & enfuite avec l'onguent, & continuez de la'0 •jufqu'à guerifon. çeu. Silagrofiëurn'eftpasfidure, comme font les louppes, & autres groffeurs, il faut
lementfrotterde l'onguent, tout feul il la diffipera en continuant. , â\ Pour les groffes jambes caufées du farcin , quoy que d'ailleurs on traite un Cne jc
farcineux, il faut tous les jours frotter de cet onguent la groffe jambe , Pr.orntner0jt Cheval pour faire pénétrer le medicament» & continuer jufqu'à ce que la jambe fans enflure. ■ , , fs Quoy qu'on mette de l'onguent de fearabeus fur une corde de farcin pour attirer au de • s
l'humeur qui caufe la corde, on peut appliquer de cet onguent refojutiffur lesautresenar eoflez de ladite jambe. jl |
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PREMIERE PARTIE, i27
. *l vient des grofTeurs fous la ganaffe, & à côtéd''celle, fur les épaules, & ailleurs, que Chai*.
•i oUPpofe n'eftre pas matière de gourme, & n'ont aucune apparence de venir à fuppuration : j 4g4 t ^t à froid les frotter avec cet onguent, elles fe diffiperont : il n'eft pas neceflâire defrot- r de cet onguent les petites groffeurs-, & enflures; ilfuffit pour les.diffiper de>les frotter
un onguent fait d'althea & de populeum, de chacun deux onces, de favon noir quatre on-
1> & d'un demy verre d'eau de vie, le tour mêlé à froid
jOouvent après avoir guery des playes qu'on n'aura pas eu le foin de faire fuppurer affez n§-ternps , il Vefte des gioffeurs attachées feulement au cuir , 8c particulièrement
j-ii playes fur le graffet & fur le garrot ; en fe fei vaut de ce dernier onguent , on 'Peralagroffeur, fi on continue, & plutoftfion l'applique d'abord qu'on apperçoit la
S'Orieur. t- X'iand les Chevaux fe font embarrez, ou qu'ils ont eu des coups de pieds, ou autres ac-
Seris qui leur ont fait enfler les jambes, ou les jarress, après qu'on lesa guéris par la ietfaode ordinaire, les jambes demeurent greffes, l'humeur s'étant endurcie & congelée,
s poulets de mefme, & fans que le Cheval en témoigne aucune douleur en boittanr, la *jrtie refte difforme , Se plus groffe que les autres : il faut frotter tous les jours
A tte partie enflée avec cet onguent , & un mediocre exercice , on diflipera l'en-
^ue fi après cinq on fix jours d'application d'onguent vous n'y voyez pas Pamandement
^Pe vous avez dû raifonnablement efperer , il faut laver la partie avec bonne leflivc ,ln9 ou fix jours , deux fois le jour , puis y mettre de vin camphré , & enfuite e Ponguent refolutif: il y a peu d'enflures fi enviellies foient elles, qui ne cedent à
ette methode.
0 5« vous connoiffez que l'onguent foit trop fort, & qu'il attire des pullules & gales,
j.1' *ìu'il faffe enfler la partie , mêlez parmy de la graiffe de chapon ou de Cheval à Ullcretion. i. ^ue fi les enflures font fi rebelles , comme il arrive fouvent pour eftre trop enviel-
,es > qu'elles ne fe puiffent diffiper par tous ces remèdes, fic'eft en hyver il ne* faut pas ~en étonner, parce que les maux font.extraordinairement difficiles à vaincre , à caufe du /Old qui condenfe les pores , il faut le double du temps qu'on y employeroit enEftéj /|a's enfin fi on n'en^eut venir à bout , il faut mettre le feu fur la partie bien propre- té"11» fans percer le cuir , & n'appliquer aucun ceroiienne , mais frotter les endroits , rt'lez du feu avec de lefprit devin & du miel mêlez enfemble, neuf jours durant, & au • Put de neuf jours il ne faut plus mettre de miel, mais l'efprit de vin tout feul, & continuer 'Uiqu'à ce que l'efearre foit tombée.& fechée. Comme le feu eft le plus puiffant detouslesrefolutifs, il fera ce que nos onguens n'au-
i°nt pu faire, mais fon effet n'eft pas prompt, on s'en apperçoit peu à peu, & fes effets au °ut de deux mois paroi ftront moins qu'au bout de trois.
fu 9nPeut donner le feufansdanger, fur toutes les parties du corps, mefme fur les nerfs, r.les tendons, & furies veines, car jamais il n'en eft arrivé de mal, fi on n'a pas percé le
Ulr, & qu'on aye eu la main legere en l'appliquant j pour la marque, s'il eft donné promp-
°Jent, il y en paroiftra tres-peu ou point.
nJepourrois vous donner beaucoup d'autres receptes pour le farcin, mais j'ay creu qirôl
jJoit pius j propos de ne yous donner que celles que l'expérience m'a fait connoiitre les rncil- Ures, en voicy encore deux.
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R<3
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i88 LE P A'RFA IT M A RE SCHA L,
Recente pour le Farciti..
Je vous donne icy la recepre, dont un Ecuyer a guery une infinite' de Chevaux ; il ne fai'0,1'
point de difficulté d'achepter les Chevaux farcineux qu'il pouvoit rencontrera bon march*» étant aflliré à ce qu'il difoit de les guérir ; mais il ne s'eft pas vanté de tous ceux <\a\ amanqué, & j'ay jugé qu'il les manquerait, les ayant veu dans le commencement <]u ' lesa traitez. . Prenez racines de Ldpatumacutum, qui eft une efpece d'ozeille fauvage, gros e001"12],,
doigt, & long comme deux, fendez par le milieu, &fendez le cuir en croix au front <j Cheval: pour y appliquer en croix cette racine, il faut détacher le cuir avec un baron0 coudre, & y ayant bien ajufté vos racines, appliquez par-deflusune emplâtre de poix noire> que vous y laifferez jufqu'à ce qu'elle tombe d'elle-mefme. a, Prenez en Elle parties égales de Lapatum acutum, & de dent de lyonoupiflànlit, **
mettez autant de racines que de feuilles, lavez, cfluyez & pilez-les dans un mortier aV£ une pincée de fel commun : le tout étant bien mêlé, faitesen des boulettes grofTes coffl0'' degrofles noix , pour en mettre une dans chaque oreille : il faut bien lier les oreilles, ** vingt quatre heures après couper la ligature > & puis laver les boutons de farcin avec le re' rnedefuivant. Prenez deux pintes de baifïïere de vin, mettez dedans beaucoup de vieux fer ; le P'!L
rouillé qu'on pourra trouver : laiffez le tremper vingt-quatre heures, tirez le fer, & rat'/ fez fort toute la rouille, que vous mettrez avec une poignée de poudre d'alun de glace P»^ & une poignée de gids fel dans cette baiffiere, vousyajoûterezunechopineou trois demy' feptiers d'eau : puis ferez bouillir jufqu'à ce que les deux tiers foient confommez, & v°.ll_ frotterez les boutons du Cheval, avec un linge neuf&groffier qui foit trempé dans cette l1 queur, afin d'écorcher les boutons & les faire faigner. Si le farcin eft aux cuiffes& aux jambes, après les avoir bien étuvées, vous les envel°H'
perez avec des linges qui auront trempé dans cette étuve: fiellesfont enflées, il faut conti' nuérdetrois-jours l'un, donnant deux jours de repos. ■ . Lors que les boutons vifs commencent un peu alfe mortifier, vous ferez calciner de
couperofe verte, & en poudrerez les boutons pour les deflecher. .... Ceux qui mettent les Chevaux farcineux à l'herbe, augmentent leur mat au lieu de Ie a "
tninuër : l'opinion commune eft fauffe en cela, car l'herbe eft contraire au farcin. Remede facile four le fare in,
Saignez le Cheval des deux cotez du col trois livres de fang de chaque côté : le lendcffiai
dpnnez-luy un breuvage de trois chopines de vin blanc, deux onces aloës tres fin, & de onces de bón theriaque fin bien mêlez, qu'il foit bridé fix heures avant la prife , & aUt3,ju après; fouvent on guérit le farcin dans fon commencement par cette feule purgau'on, . moins on eft affiiré que c'eft une tres-bonne purgation pour les Clievaux farcineux, & ^LI'rej. onadeffeindelespurger, on peutla leur donner, &lesrraitter enfuite comme j'ayep ,^ gné, parexempletouslesjoLirsfansintermiffion, deux onces de foye d'antimoine jul(3l ce qu'un Cheval en aye mangé deux ou trois livres, & lors que les boutons font ouverts, frotter avec l'onguent de Portugal, fi les boutons ont trop..de chair baveufe, &P011 ■avec celuy de Naples. •t
Pouf
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PREMIERE PARTIE. 285*
Pour les Ebulitions de fang. j.~ <
Jjr y a beaucoup des perfonnes qui ont pris des ebulitions de fang pour du farcin , &
■ le font fort mis en foin & en frais pour les guérir : l'ébulition arrive lors qu'il y a fura- ondance de fang , & qu'il bouillonne par trop de chaleur excitée par différentes caufes
pe j'ay déjà expliquées, il s'en épanche facilement quelque partie du plus fubtil dans 0es chairs ; ce qui fait des tumeurs au dehors par tout le corps qui refiemblent au farcin, qui .e font pourtant qu'une ébulition ouboüilonnement de fang; le grand reposai empé-
j^eciue le Cheval ne puiffe diffiper les humeurs fuperfluès, contribuera beaucoup à cette /Commodité: faignerlë Cheval abondamment du col une ou deux fois, fera que ces tu- teurs élevées fe refoudront d'elles-mefmes. On diftinguerà ces tumeurs d'avec le farcin, en ce qu'elles viendront promptement, par ernple, dans une nuit, & ne feront point adhérantes au corps, ny dures, outre que la Prompte guerifon vous tirerabien-toft d'inquiétude. oouvenr. la faignée trop précipitée a fait rentrer toutes les tumeurs, & cette humeur ren-
-, ^e a caufé du defordre, & a donné la fièvre au Cheval ; quand vous vous en appercevrez, % faut donner un lavement, &uneheureaprésuneonceoudeuxdetheriaqueou du dia-
el'arondansdiiYÌn ; il repouffera cette humeur par quelque voye, foulagerale Cheval, &lc
§u«fiaenfuite. VJ a des Chevaux qui pouffent de temps en temps de petits boutons comme des demy-
P°ids, en plufieurs endroits du corps : c'eft une efpeced'ébulition de fang, ou plütoit c'eft u" effet d'un fang chaud qui pouffe au dehors le fang plus fubtil & plein de bile, qui forme ces [•et'tes enflures, defquelles une partie crevé & fe féche enfuite, & l'autre fe réfout par in- etl"ble tranfpiration.
c,^e remede à toutes les ebulitions de fang, eft de faire manger dans le fon au Cheval des aofes qui puiffent purifier le fang, & le rafraîchir, comme ferait le foye d'antimoine en pou-
^e une once & demie chaque jour, ce feul remede fans rifque fera diffiper tous ces boutons, purifiera le fang au Cheval, qui ne fera plus en eftat d'en répouffer de long-temps : trois ou "%re prifes de pilules de finabre, feront auflî fort bien. Pour prevenir ce defordre aux Chevaux, il leur faut faire manger parmy le fon du criftal
j^ineral, lequel fera évacuer ces ferofitez bilieufes qui caufent le defordre, & les pouffera Peut-eftre par les urines ; & enfuite temperera la chaleur du fang & des vifeeres j & previen- ila le Farcin &r autres maux, caufez de fang échauffé. Et afin de contenter les curieux, 3 P'Ppoferay la methode de faire le criftal minerai, comme un bon remede, & fort propre Ux Hommes & aux Chevaux.
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Crifial minerai, ou Sel prunelle.
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E Criftal minerai ou Sel prunelle, n'eft autre chofe qu'un nitre ou falpêtre fixé par le CHAP.
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le f°-L1^r.e' afin qu'il ne puiffe retourner en eau, qui a efté la premiere forme : pour 150.
co e ^ ^aut Prendre du falpêtre de la quatrième fonte , c'eft à dire du plus beau, ttitne je l'expliqiieray cy-aprés , faites le fondre dans un «creufet , ou pot de fer j^us commodément , quand il fera bien en fonte , jettez deffus vn peu de foulfre. re ab°rd il fe fera une affez grande flamme , laquelle étant ceffée , remettez enco- jjUnPeu de fleur de foulfre, &en jettez peuàpeu en cette maniere , une once pour v ^ de falpêtre, lequel doit eftre toujours en fonte pendant l'opération > prenez après |
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*oo LE PARFAIT MARESCHAL,
que toute la projection fera faite , le falpêtre avec une cueillere de fer, & le s ff.
dans un petit baffin de cuivre , mettez le baffin dans un fceau d'eau froide, d'abord criftal minerai fe congelé au fond du baffin , vous renveifez ce pain fur une table p°u^ Je laiffer pétiller & refroidir, continuer à jetter tout ce qui eft fondu, & vous aurez un ci' ftal minerai blanc comme neige : on prend un pot de fer plûtoft qu'un creufet, afin q"e falpêtre ne le puiffe pénétrer & le percer, comme il arrive fouvenr, fi on n'a de bons creu' fets d'Allemagne. Pour expliquer ce que c'eft qu'un falpêtre de la quatrième fonte , il faut fçavoir q
le falpêtre fe congelé en criftaux dans l'eau qui a paffe au travers le plâtre & le vie mortier qu'on tire des démolitions desbatimens joins avec des cendres : laquelle eau ° fait bouillir enfuite jufqu'à ce qu'il fe fafîe au delïïis une pellicule : on met cette eau dan des vaiffeaux de bois en lieu frais ; il feramaffe tout autour des criftaux longs, &qui f"°nt„ couleur de rouille, qui eft le falpêtre de la premiere fonte; il faut faire fondre ce falpet.^ dans de l'eau nette, paffer cette eau au travers un blanchet, bouillir jufqu'à la pellicule, 'aI^ fer refroidir; vous aurez des criftaux qui feront le falpêtre de la feconde fonte, lequel e bon pour la poudre à canon, pour faire le foye d'antimoine, & pour plufieurs operad°n où l'on fait enflammer le falpêtre; s'il eft trop fin & violent, 11 emporte avec foy une par' tiède l'antimoine qu'on y a mis: fi on veut avoir du falpêtre plus affiné, on le fait enc°rN fondre dans l'eau, on filtre cette eau qu'on faitbotiillir jufqu'à la pellicule , on la rnet* lacavedans un vaiftèaude bois, il fe forme des criftaux, qui font le falpêtre de la troifié[° fonte, &ainfi de la quatrième, & des autres : que fi vous ne trouvez pas d'affez beau ^a' pêtre, vous pouvez le purifier le faifant diffoudre dans l'eau, la filtrer, evaporerò: crift^" lifer à la cave, car fi le falpêtre n'eft très-beau, le criftal minerai ne le peut ertre. / Ce criftal minerai non feulement eft fixé par cette projection de foulfre, mais il eft pi'rSf
des efprits arfenicaux dont il eftoit plein ; ainfiilneluy refterien d'acre ny de malin: il çl capable de purifier le fang, de le rafraîchir, comme aûffi les vifceres, de modérer & a£ refter le bouillonnement des humeurs dans les fièvres, de déboucher & defobftruer pul1' famment: il ouvre &incifelesmedicamens, pour en faire mieux extraire j & finaleme111 c'eft un remede fort rafraichifïànt, fans acrimonie nycorrofion. ^ .. / On le peut donner parmy le fon mouillé une once & demie, & demi-once genévre p"
par jour, ou bien le diflbudre dans l'eau que le Cheval boit, trots ou quatre onces dans u fceau, onle peut mêler dans les médecines purgatives. Les Auteurs font pleins des verrU deceremede, j'ay feulement propofé ce à quoy il étoit propre aux Chevaux. . ,._, Comme le criftal minerai rafraichit beaucoup, & qu'il eft dangereux de trop rafraicnl,
les Chevaux, qui ne font pas de mefme temperament que les Hommes, il eft à propos_1uaIrâ on le donne avec le fon mouillé, d'y mettre une demi-once genévre pilé pour corrige1',., trop grande froideur, qui fouvent faitheiiffer le poil, dégoûte les Chevaux ; &quoy qu' fafle de bons effets d'ailleurs 5 il fait quelquefoisperdre l'appétit aux Chevaux, on évite10 cela en le donnant avec le genévre, qui-fert comme de correctif à fa trop grande fraîcheur. Çnie fi le Cheval eft grand mangeur & que le criftal minerai feul ne le dégoût
pas, il n'y a aucun danger de le donner feul , j'en ay fait manger à des Chevaux tf° & quatre livres, une once après l'autre, fans les avoir dégoûté en aucune maniere, |
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fgftf.
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PREMIERE PARTIE.
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z$x
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p°urrafraîchir un Cheval qui fe pèle la tefte Cr a grande démangeaifon ; d'autres
quife pèlent le corps , fur tout le derriere des cuiffes, £r l'encolure. JL y a des Chevaux échauffez dans le corps, quife pèlent la* tefte , & partie de l'en- CAHF
colure, & fouvcnt les cuiffes , cette chaleur n'eft pas toujours par une intemperie i < i.
«es vifeeres, mais par la corruption qui s'eft gliffée dans les humeurs ; cette corruption Produit la chaleur, qui eft celle qui eft la plus dangereufe , car elle peut dégénérer en "évre ; le remede fuivant fera bon pour rafraîchir ces Chevaux-là, & mefme générale- ment pour tous les Chevaux échauffez, ou qui fe frottent ou fe pèlent la tefte, on les c°nnoift par la grande démangeaifon qu'ils ont, le poil tombe dansles autres endroits, ** plufîeurs autres lignes de chaleur interieur faciles à connoiftre 5 les caufes de cette chaleur font le travail immodéré & violent , la nourriture trop chaude , conimele jîint-foin, les féveroles, &c. le temperament du Cheval trop gras ou trop ardent , ou milieux , la toux mefme eft précédée quelquefois par la chaleur, vous préparerez le reme- de fuivant pour y remédier. Ayez recours aux pilules de fînabre décrites au Chapitre CIV. & les don nez au Cheval
avec les précautions que j'ay enfeigné enfuite; fivousn'en voyez pas l'effet que vousdevez opérer, préparez le remede qui fuit. Prenez demi-livre d'alun de roche calciné, mettez-le en poudre , ■& l'introduifez
^ans une fiole à long col , nommée matras , & verfez par deflus deux livres vinaigre ^'ftilé , faites-le digérer fur les cendres chaudes , jufqu'à ce que l'alun foit difîout, lors Paffez ce vinaigre au travers le papiers gris, ou d'un double drap, puis le mettez dans une lenine, & en faites évaporer en boûillant^le tiers, mettez la terrine à la cave, ilfecongele- 5? des criftaux-autour delà terrine, verfez le vinaigrequi reftera, & feparez les criftaux , puis faites encore'bouiUir le vinaigre verfez, &confommer la moitié, remettez à la caye, ilfe rera encore des criftaux qu'il faut feparer, & les mettre avec les premiers, qu'il,, faut bien echer. Quand vous voudrez rafraîchir un Cheval , prenez une demi-once de ces criftaiw,
"e,mi-once criftal minerai cy-devant, & demi-once grains degenévre, le tout en poudre, faites infufer dans une pinte de vin blanc pendant une nuit, & le donnez le matin au Cheval, le tenant bridé deux heures avant la prife, & autant après , continuez tous les J?urs, hors que le Cheval vinftàfe dégoûter, car il faut difcontinuër, & mefme cefler, 11 cela luy fait heriffer le poil & le dégoûte , car ce fera une marque qu'il n'a pas be- 'Oin d'eftre fî fort rafraichy. Le meilleur rafraichiffement qu'on puifTe donner au Cheval que le remede prece-
dent a dégoûté, eft de luy purifier le fang avec le foye d'antimoine , ou autre bien aPproprié. Il y auroit icy matière de parler fur le rafraichiffement que tout le monde croit qu'il
ftut donner aux Chevaux, mais en ayant parlé ailleurs, je crois qu'il fuffit pour le pre- gni j & je conelurayee Chapitre par lhiftoire d'un Cheval qui fans eftre galeux , avoit *]ne fi étrange démangeaifon fur !e cuir, que cela paffe l'imagination ; je le fis faigner Fieux fois, & le mis au fon mouillé, dans lequel je luy fis manger plus de fix livres de po- "ctefte, fans qu'il fe dégoûtaft jamais, & il mangeoit une poignée par jour , car on ne le pefoit point , cela luy donna, un cours de centre enforte qu'il fientoit auffì mol 1ue lesvaches, ce qui dura vingt jours,- je ne difeentinuay paslepolicrefte pendantee |emps-là, quand il ne fienta plus mol, je ceffay le policrefte, jelefis mener à la riviere ligner, & fa démangeaifon celTà fans aucune application exterieure. Ooi Dt
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L E PA RFA! T M A R E S C H A L,
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2 0,1
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De la Gras-fondure,
CHAP. T Es Marefchaux & tout le monde après eux, difent que cette maladie eft cat"eePrf-,
j z ■*-' un travail violent qui a fi échauffe le Cheval, que fe trouvant trop gras, la ■ gr& i.' fe fond dans le corps & l'étouffé , mais quoy qu'ils difent que la graille l'e fonde da le corps d'un Cheval , il n'en eft rien , ce font des humeurs vifqueufes comme, • glaires, qui étant agitées & fermentées par une bille acre & fumile , bouillent 5 se , vent & fe raréfient, enforte qu'au moyen de cette agitation, elles ne peuvent conteo dans le lieu qui leur eft deftiné par la nature, fe répandent par tout, & font ( cointl le levain dans le pain) fermenter le refte des humeurs, qui étant agitées & mifesenm vement, troublent l'œconomie naturelle , envoyent des vapeurs qui ofufquent le c veau, agitent les efprits, qui excitent la fièvre , & finalement fe débondent ju'q1 dans le gros boyau où la nature les pouffe pour s'en décharger d'une partie; là,e , „ trouvent mêlées avec la fiente, & nous font connoiftre que le Cheval a la maladie<P, appelle Gras-fondure : lescaufes ordinaires de cette maladie font la plénitude , les ^ ,g vaux fort gras y font plus fujets que les autres , parce qu'ils ont plus d'humeurs, travail violent & inconfideré agitte la bile, qui fait les defordres que j'ay explique, f contrant un corps plein d'humeurs, comme font les Chevaux tres-gras qui ne font auc exercice, outres-peu. e Cette maladie eft treS'difficile à connoiftre, & plus difficile à guérir, fi on n'y ~°n<v
remede toute à l'heure,- j'ay veu un Cheval qui a travaillé deux jours étant gras f°n ..3j£. fans donner aucun ligne de fon mal il mourut. Il eft vray que fi après eftre gras- fondu» meure en repos, il donnera plutôt des marques de fa maladie. . %. Ordinairement il perd le manger, il fe couche & fe leve, regarde fon flanc ; mais
ligne le plus affeuré eft , que luy mettant la main dans le fondement on en tire de fiente toute coëffée , c'eft à dire enveloppée comme d'une membrane blanche qul. quelque reffemblance à la graiffe , alors on eft bien affeuré de la maladie du Cheva^> qui demande des remèdes fans retardement. Quoy qu'il y ait des gras-fondures plus ou ^0, grandes & dangereufes, j'en ay traité un qui l'avoit fi grande, qu'il jettoit de cette n meur glaireufe par le fondement quand on luy avoir donné un lavement , fi for1 a&! ^ qu'elle boüillonnoit fur le pavé encore fort long-temps après eftre fortie ; ce ^ulerjt une marque de la violente fermentation qui fe faifoit dans fon corps : Il en &u très-bien. Remede a la Gras-Fondure recente.
Il faut d'abord qu'on foupçonne la gras-fondure , faire graiffer la main_& |e "*
du Maréchal avec du heure frais, & l'introduire dans le fondement, pour vuider le g boyau non feulement de la fiente , mais encore de routes les glaires qu'on y trouver[J0 <fe après l'avoir vuidé , il faut le faigner du col , & demi-heure après luy donner lavement fait avec deux pintes de décocTtion ordinaire , dans laquelle vous me» chopine d'urine d'homme en bonne fanté , diffoudrez deux onces de henediBt l**atlVfì£ Sc une once fel gemmé, ou policrefte, ou fcories, un quarteron miel violât, & u chopine de vin émetique ; vous le promènerez une demi-heure au petit pas, Pour, _e bliger à rendre fon lavement : Après l'effet du lavement, qui fera environ une heu après l'avoir pris ', il faut donner au Cheval à peu prés une demi-chopine de jus de } barbe, en L&ùajmftr viva major (c'eft unç herbe qui croît furies murs, & renet» |
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à # PREMIERE PARTIE. i$j
e petits artichaux )'. mêlée avec une chopine de vin blanc 5 ce fuc fixe le boiìilonne- CïïAP,
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p^.1 des humeurs , tempere la chaleur des parties intérieures, nettoyé le corps & le <
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QL*n> s'il eft donné dans le temps. Il faut après ce brevage promener une heure le '
v_evaJ au petit pas. Vous pourrez réitérer le lavement precedent, ou autre bon5 & l's tâcherez par tous les moyens poffibles à ragoûter le Cheval, fuivant la methode que gavons enfeignie aux Chapitre VI. & fuivans. Ch m'a au^eur^ 9ue de ^a'rc ligner un mouton, & en donner le fang tout chaud au, tr )?' > i' guériroit de la gras-fondure ; on peut l'efiayer facilement : mais j'ay èflaye es-fouvent ^ gj m'en fuistres-bien trouvé , de faire apporter dans l'écurie un jeune outonou gros agneau, ou un veau au defraut, luy couper la gorge & recevoir fon fang roue aud dans ime ferjngUe } qu'il faut auffi avoir chauffée afin qu'elle ne refroidifiè pas le f .8. ' & ne fafie diffiper les efprits contenus en iceluy , ce fang tout chaud & tout V t *} ^ kllt donner Par Ie fondement en guife de lavement, après avoir vuidé le Che- nal de fes feces ou fiente , & enfuite le Iaiffer quelque-temps en repos : ce lavement ■ doit dire mêlé avec quoy que ce foit , & eftre donné tout chaud & tout pur, il 'federa & adoucira le boyau , & la nature en fera fi bien fon profit, que le Cheval ^ 'e rendra point, & il fortira avec la premiere fiente en plottes ou grumeaux , on ^ üc réitérer ce lavement toutes les douze heures, &n'en point donner d'autre fi on ne e^; car celuycy en vaut une douzaine. Une regie generale, & prefque infaillible, eft que les Chevaux atteints de gras-fondure,
Sii jettent par les nazeaux, ou avant qu'on leur ait donné des remèdes, ou après
n avoir pris plufieurs, de quelque maniere qu'ils jettent, fi c'eft en abondance , ils
^eurent prefque tous; & fi la matière qu'ils jettent eft comme de l'efcume; c'eft en»
°{? pire; care eft un (igne mortel. On peut encore faire ce qui fuir.
*1 faut faigner le Cheval, & demi-heure après luy donner deux pilules puantes dans
ne chopine de vin, ou de bierefi c'eft enEfté & qu'on foit en lieu pour en avoir , & e heure après cette premiere prife en donner autant, c'eft à dire encore deux pilules gantes qu'on fait avaler toutes entières, avec chopine de vin ou de bière, &uneheure Ptés réitérer la mefmechofe, & demie heure après la dernière prife , il luy faut don- er un lavement fait avec cinq chopines de bière ou de petit-lait au deffaut, dans le- pel on fera fondre deux onces de feories de foye d'antimoine en poudre fine, en fai- ant bouillir le tout deux ou trois gros bouillons, puis étant du feu on y ajoutera un demy parteron beurre frais, & on donnera le tout tiède en lavement : il y a des endroits où , °u ne peut trouver les moyens de faire un lavement, il faut dans ces occafions demi- ■ eute après qu'il a pris la dernière prife de pilules, luy mettre dans le fondement un mor- J*au de favon, pour l'obliger à jetter ce qu'on appelle graiiïe-fonduë. Si on voit que le ra'foit violent, ce qu'il témoignera par une grande palpitation de coeur, avec un grand attement ere flanc, que le Cheval fé debatte fort, qu'il fe couche &fe lève fort fouvent, Sue mettant la main dans le fondement on retire beaucoup de graifie ou des glairesblan- ,)es; en ce cas donnez le lavement de fang de mouton chaud; car en ce mal il faut donner e^'avemensde deux en deux heures pour faire forrir l'humeur, & obliger le Cheval à là Uider ; & melme lors que le mal preffe , on doit encore donner trois prifes de pilules e«x ou trois heures après la dernière prife, & par la on échapera peut eftre le Cheval: ne. raignez pas la chaleur que les pilules peuvent caufer, car l'antimoine qui entre en leur com- P°utiontempere cette chaleur, & fait produire les bons effets que vous verrez parl'ufa- Ie 5 puis.qu'étant plein de fel fixe, ilarrefte&fixe ce bouillonnement & fermentation qui Iaittoutlemal. J'ay Yeti des Chevaux devenir gras-fondus dans l'écurie, d'autres par un fi médiocre Oo ? tra-
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294. LE PARFAIT MA RESCHAL, j
travail, qu'on ne le pourrait croire, à moins de l'avoir veu. J'en ay veu quelques-uns q
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Chap.
IJ2.
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ic», c*. 1rs pius mai anees a guérir, îunties gias-iunuuics qui viennent a un uavju^r 1
quia caufé une extreme chaleur dans le corps du Cheval, qui eft fi altéré qu'il eftbienrna aifé de le rétablir. , . ' On guérit prefque tous les Chevaux gras-fondus, quand on s'apperçoit de leur mal ai
le commencement, & qu'on lestraite comme nousvenons d'enftigner; mais pour 1 or naire, comme on ne s'apperçoi t pas fi-toit du mal, il fait un fi grand progrez en peu Jetel11* ' qu'on a peine à y donner remede.. |
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Pilules puantes pour la Fourhure , Grœs-fondure, Courbatture,
comme auffi pour les Tranchées. CHAP. T) Re nez de l'affa-foetida, qui eft une gomme qui .vient des Indes, où il eft aP>peuS
iç? " X Hingb, le bon fecueille dans la Province d'Utrad , mais la plufpart de celuy que 0<?je avons en France, vient de Perfe., lequel eft beaucoup inferieur à l'autre: la p'ant5^ies produit, eft de deux fortes, l'une vient en buiflbn aux Indes, & a de petites *? ■. ie à peu prés comme de la rhuè' ; & l'autre rciTemble à la rave , Se fan vert reflem aux feuilles de figuier, 8c c'eft celle qui vient en Perfe : elles aiment les lieux PJeire.e^ Se fecs. Sa gomme commence à couler vers la fin de l'Efté ; de forte qu'il la feu1 ' ^ cueillir dans l'Automne. Quoy qu'elle foit fort puante , les Indiens qui demeuren Gu^arata, s'en fervenc en toutes leurs fauces, & en frottent leurs pots Se leurs vaic^ boire: Comme cette gomme eft très-bonne aux Chevaux , & qu'elle purifie le <an°' j'ay crû que le Lecteur n'auroit pas defagreable que je luy appriffe ces particulaiit Prenez donc de la meilleure afiâ-foetida qui eft rougeaftre ; & de la plus nette , . bayes de laurier de Provence, ou d'Italie, & dufoye d'antimoine, autant de-l'unque l'autre en poudre, mettez le tout dans un grand mortier pour le bien mêler eifem^ > avec d'excellent vinaigre à dîfcretion , en remuant fort avec le pilon , mettane lemende vinaigre peu à peu, pourbien incorporer ces matières, & toujours piler » muer jufqu'à ce qu'on voye qu'elles fe peuvent lier, & former des pilules qui ^olVueS pefer chacune quatorze dragmes, afin qu'étant féchées fur un tamis de crin renverfcj e' J: puiifent péfer les deux environ trois onces & plus qui eft la prife: ce remede eftant fee j confervera aufli long-temps que vous voudrez , & fera toujours bon & preft à meti çn ufage. . , J'ay fait autrefois ces pilules enfaifant dhToudrel'sffa fœtida <ians le vinaigre, puise
porantletoutjufqu'enconfiftancedemiel; oùjeméloisles poudres: mais c'eft bien frrc dre de la peine pour les affoiblir & diminuer de beaucoup leur vertu, laquelle C0^A " en partie dans un fel volatil qui s'exhale & fe pert avec les vapeurs du vinaigre; 8c de maniere tout fe conferve, & on ne fouffre pas l'odeur acre qui caufe des maux de te aflez violens, & une puanteur infupportable : C'eftoit l'ancienne methode qui n° «ft venue'de Hollande i mais outre que j'ay ajouté le foye d'antimoine en égal P01 c> autres ingrediens, pour de très-bonnes raifons., car je les ay donné fouvent dans les ' vres, qu'elles ont fait cefler , &c auparavant cette addition elles ne produiloient pas Ç ^ effet : de plus elles font venir l'appétit, ce que j'attribue en partie à l'antimoine' quel outre cela ayant fon effet de pouflèr par les pores, il aide la vertu trop tardive de la fœtida, & joints etifemble ils font de fi bons effets, que je les puis sonfeiller fans crainte :L |
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Ù&* ■ , P R ? MIERE PARTIE. 2?<T
& la ir^'f 'C m £n """ * manicrc 1ue Je vous ay propofée cy deftus, qui eft la plus aiféeCAHP.
ÎoiiK nC fSaurois affez loüer c& Pilu]es pour leurs beaux effets, & je crcy qu'on en doit toû-
Vres H™lr' Pour prevenir les grands defordres que les gras-fondures , fouibures, & fié- d'ab fmee qU1 vlennent des V!Vres corrompus , caufenr par la fuite. A ces maux-là en d qU'°n ena?Perc0U Ie moindre figne, on tire-du fang, & demi heure après on leur qu,r "e aeux>avec Plnte de vin >ou de b'e"e, fi c'eft enEfté, puis on promené le Cheval un toarVt heurre' on 'e couvre bien , on le remet à fa place bridé j s'il fue c'eft d'autant mieux, "Mis nefuentprefque jamais.
W» le ma! eft grand, une heure après la prife des pilules, ftwt pour'forbure ou pour gras-- nanr re- donnez encore deux pilules avec pinte de vin, un de bierre fi c'eft en Eité, te- . vov t0ulonrs le Cheval couvert , & le promenant de temps à autre ; fi vous ne die, Pas a'Tez d'amendement , & que les jambes du Cheval foient toujours engpur- Prifp °U qUl1 alC graIld battement de flanc, donnez encore une heure après la feconde çL! ' une troinéme pnfc de deux pilules , & il y aura peu de forbure ou de gras-fon- Val Tlnc cede àce remede réitéré de la forte ,• on peut mefme le lendemain fileChe- fesd mal' repérer rout ce procédé hors de la faignée; mais feulement les trois pri-' eurp i Pllules' Nocez <îue d'abord que vous avez tiré du fang au Cheval il faut luy
er ks pieds s'il eft forbu, & fondre tout bouillant dedans à ceux de devant feule- l'hi î du Vray huile laurin, de Ia "'afte pardeflus, & des cendres toutes ronges par defrus «He&lafilaffe, & desecliffesfurletout, & réitérer le tout de fix enfix heures, oude
o,,3^*1 quatre heures, jufqu'à trois fois, & vous pouvez biffer coucher le Cheval vingt- Hl'atre heures après. ^ Notez qu'il ne faut lai/Ter boire ny manger le Cheval de huit heures, c'eft à dire quatre
t res après les trois pnfes, & quand il leroit fans boire vingt-quatre heures, ce ferole d'au- mieux, & ne luy donner ny foin ny avoine de deux ou trois jours après ; enfuite dequoy ^Retraiterez à Pordinaire. ■ * qUg0l,r les tranchées que les Marefchaux appellent rouges, dont les Chevaux meurent pref-
jKe toujours, fi vous donnez deux Ou trois prifes de ces pilules, comme je viens d'en- ci§ner, peut-eftre ils en guériront fi vous donnez enfuite le lavement avec le fang tout v_,audd'un mouton ou d'un veau, le lavement contribuera beaucoup à la guerifon da Che- enfi °Ur 'es morr*ondemens, pour une chaude abbrevure,.afîurément ils en guériront; |
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e
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ets au delà de ce qu'on peur raifonnablement efperer.
tuffi 'e Cheval a la fièvre qui vienne de morfondeme...,__......~ .. „....----------, --
* rht de luy donner une prife de pilules & le bien couvrir, le battement de flanc augmen-
ra après la prife, mais bien-toft après il diminuera ; que s'il n'y paroiflbit aucun amen-
dent, dés le lendemain il en faut encore donner une prife, & peur-eflre le Cheval gueri.-' |
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fi on luy donne fréquemment des lavemens.
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tnhn il eft peu df remèdes fiuniverfels, fi portatifs & fi puans, qui ayant plus d'effets, &
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qui
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1U1 coûtent moinsqueceluy-là: je le recommande à ceux qui ayment les Chevaux.
eli ay°'s °uhlié de vous donner un avis important fur le choix de l'ana-foetida, car fi' £ e n'eft tres-pure Se nette, fans mélange de boisoude terre, la compofition ne fera pas lu] °nne de la maniere dont je l'a/ preferir : ce melange d'impureté affbiblira les pi-' cpres' ce qui en empêchoit en quelque maniere l'effet; Mais fi vous ne pouvez trouver de (j te au"a rpetida tirant fur le rouge , pure & nette , comme je dis, il la faut- dilîoudre ns du vinaigre far les cendres chaudes , puis la paiTer au trayers un linge , jetter |
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2ö<? XE PARFAIT M A R E S C H A L, t-.
Chap: cc 3u' *"era r^ d'impur dans le linge, évaporer jiifques en confift'ance de miel, PulS >
' ajouter les poudres, &s'étant frotté les mains d'huile, former des pilules de quatorze drag- *JV meslapiece, qu'on fera fécher fur un tamis renverfe: laprifefera comme de celles-cy de fus, fçavoir deux par prife : Je tiens ces dernières inférieures en vertu aux premières, caule du fel volatil de l'aflà fcetida qui s'exhale avec le vinaigre ; quoyque ce ne foit paS fentiment d'un Médecin, qui veut que le fel volatil foit enfermé danslafubftance oleàgi°f fe & vifqueufe de l'afîà-foetida, ainfi incapable de s'évaporer avec le vinaigre : mais ce n e ■ pas le mien, àenparlerlînceremenc. |
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De la Fourbure, ou Fourboitture.
CHAP. T A fourbure eft un véritable rhumatifme qui eft une fluxion contre nature , d'hume1"!
j,. •*-'acres & acides parmy lefquelles fouvent la pituite eft mêlée , cette fluxion e quelquefois caufée par un deffaut de tranfpiration , & fouvent encore par une ProII1j,s te fupreffion d'une grande fueur, laquelle s'étant répandue par toute l'habitude du c°rP excite de grandes douleurs & difficulté de fe mouvoir , enforte que les jambes vK°ne'. hors d'état de faire leur fonction ordinaire qu'avec une extrême peine & beaucoup * douleur. Il y a beaucoup de fourbure, la premiere vient lors qu'après un travail e*c 'e on laifle refroidir un Cheval tout à coup, les pores fe bouchent par ce froid , & rie? peut tranfpirer : cette forte de fourbure eft plus facile à guérir que la feconde f°rr ' laquelle arrive dans l'écurie, fans aucun travail precedent, mais fouvent pour avoir trop mangé d'avoine. ^ I La premiere eft caufée par un grand travail, & fouvent pour avoir furmené un Chevâ,.j
c'eft à dire l'avoir fait travailler au delà de fes forces; ce qui a fi fort agité les humeurs, qlî s'eft mêlé parmy des acides, qui ont excité un bouillonnement ou fermentation qui en a r refié & fubtilifé une partie, qui s'eft infirmée comme une vapeur au travers toute l'habitu du corps, & même dans les conduits des nerfs, quoy que très-petits & imperceptibles ; le Cheval venant à fe refroidir tout à coup, ces efprits ou vapeurs, par la froideur qui fi-icc' de, fe changent en eau : Cette eau à quantité de Chevaux fe convertit & s'épaiffit en » efpece de gelée, qui non feulement bouche le paflàge des nerfs, mais les embarrafle ; forte qu'ils ne font capables, qu'avec une douleur extrême, d'aucun mouvement, &enC re avec beaucoup de peine. Que cette humeur fubtilifée & raréfiée, & enfuite réduite en eau, fe jette furies )*f,
ce n'eft rien d'extraordinaire, parce que la nature qui s'en eft chargée, s'en débaraffé, & e voye aux parties les plus affligée?, qui font les jambes, qui font affaiblies; par le travail- Ces efprits ou vapeurs font toujours accompagnées, ou plûtoft remplies d'un fel acre
piquant; car les humeurs eftant hors de leur lieu naturel, deviennent aigres, ce qui les» e acres & piquantes ; & ainfi la douleur fuit la fourbure , & prefque toujours la &évie ac- compagne la douleur : & félon que la vapeur ou les efprits acres font plus ou moins ap dants, &qu'ils s'épaifliiTent , la fourbure eft plus ou moins dangereufe Se din»'-1'0 guérir. . _ . „e. La feconde efpece de fourbure qui vient dans l'écurie , parce qu'un Cheval mane
ra trop d'avoine, ou parce qu'il fera boiteux & (ouffrira beaucoup de douleur , e /üte difficile à guérir que la premiere; parce que les humeurs; font fi abondantes, quera de tranfpiration, qui eft excitée par le travail ordinaire , elles fermentent & cau rop defordrequej'ay expliqué ci-deffus. Ce qui rend celle-ci plus diffidila guérir; eft la * r |
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PREMIERE PARTIE. 297
6rande quantité de cette vapeur acre & maligne, qui embarafïe fi fort les jambes, que fans Chap
,n prompt remede elle deflbude les fabots autour de la couronne, oucaufedescroiffans dans j-4> Pjed fous la folle, ou fait mourir le Cheval. La premiere forte de fourbure fait fouvent ' ' «£ye mefme defordre fi on n'y donne remede , & l'une & l'autre font dangereufes, fi la fièvre y eft jointe & de plus la gras fondure , ils n'en échapent que ra- eiïient. J'yaunetroifiémefortede Fourbure qu'on guérit facilement, qui eft celle queles Che-
ai'X prennent en mangeant du bled en herbe à Parme'e : cette forte de fourbure fe gagne .^•lement &fe guérit dans vingt-quatre heures, & fouvent par une faigne'e ou quelque fort eger remede. . La fourbure eft tres-fouvent accompagnée de gras-fondure, &lors que ces deux maux
'^,r Joints enfemble, ils ne font gueres fans une grande fièvre, ce-que les Marefchaux ap- ^fent Courbature j ainfi ils font Fourbus, gras fondus, & Courbatus, dont ils meurent f cfque toujours. La Fourbure arrive prefque toujours , lors qu'après un violent exercice qui excite
jj*p grande fueur , les Chevaux fe refroidiflént tout à coup , foit par la fraîcheur du eu 0u on les met, foit par le froid de la faifon , ou manque de les promener en main : Ec O'ïirne les jambes travaillent le plus, elles en portent auffi la peine, & reçoivent la déchar- ges humeuri# t C'eft pourquoy il faut promener quelque temps au petit pas les Chevaux , après une
j.°ur(e longue & violente, & mefme un grand travail, afin de diffiper les humeurs, qui 'Ont jectées fur les jambes déjà affaiblies par le travail: iefdites humeurs n'étant encore S'-» eTprits, lanaturelespeutdiffiperavantquecesefpritsparlefroidfoientcondenfez en li- ?• e*"> & cette liqueur en gelée , pour ainfi dire, qui caufe les grands defordres de la |
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xire.
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, *'nefautpass'étonnerfiIesChevauxdeviennentFourbus, lors qu'après un travail vio-
nt on les mene à l'eau & qu'on les fait entrer le ventre bien avant dans l'eau, les faifanc Palier d'une extrémité de chaleur, à une extrémité de froid. , Les Chevaux mal habituez, & qui ont déjà eu cette maladie , s'ils féjournent trop
ans Pécuiie, & s'ils mangent trop d'avoine, peuvent devenir Fouibus, 6V mefme par
en travail mediocre ils deviendront fourbus, ce qui n'auroit pas efté s'ilsn'avoient déjà
• u cette maladie. Ceux qui ont quelque douleur à un pied de devant qui les oblige à fé-
1 urnerfm-l'autotroplong temps, fontfujets à devenir fourbus dans l'écurie , prefque
1 uj0l'rs de trop de nourriture , qui fait des cruditez , ces cruditez engendrent la
aleur, qui fait bouillir & fermenter les humeurs, donc le plus fubtilfe change en efprits,
ceseipritsen eau comme j'ai déjà dit.
Les Chevaux boiteux, ou qui ont les pieds douloureux, oulesjambes fort roides, qu'on
K cheminer & faire voyage, deviennentfacilementfoutbus, &fontplus difficiles à gue- r que les autres, à caufe de la fluxion qui eftoitdé;a fur le p;îd boiteux. lo -'e?ePuiscomPrenJrePc'urq.uoy'>ona^"llre<}u'unLlieva! deviendra fourbu, fi paffant le ng de l'eau ayant grand foif, on l'empêche de boire; je nel'ay jamais veu, mais bien le con- traire ; caraux grandes chaleurs, un Chevaiayant fort lue, fi on le fait boirefur le foir dans fa. , *'eur, fans faire enfuite grand chemin, il vient aifement fourbu; fi vous l'empêchez de |
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■».- - r «violi uw t*-"-*»J^'*'*Kwv**-**1*1*w* tvn>_fc*** iiivvrii ivuii.iH,
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*1 y a de la différence entre un Cheval fourbu, & un Cheval qui n'eft que refroidiCq ?SUne grande chaleur le froid engourdit les nerfs, fans que les humeurs fe fond
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car
ent& |
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"lent deiTus : cette detniere incommodité pour l'ordinaire n'occupe que les jambes de de-
nt > &fegueàtalTezfacilement. Tmtl. ---------- pp La |
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^S L E P A R. F A I T M A R E S C H A L, .
Chap. La fourbure la plus dangereufe, eft celle qui eft accompagnée de fièvre; on dit de ^
j... Chevaux là qu'ils fonti fourbus & courbatus , & en ce cas il faut donner remede au P 3 ^' prefi'ant qui eft la fourbure , car quoi que la fièvre ou courbature les puifle & mourir foulageant la fourbure , la fièvre qui lui eft accidentelle , ceflera , la ca Lors que la fourbure tombe fur les pieds , on s'en aperçoit en ce que la co.uro ~
leur enfle, elle fe deflbude d'avec la corne : il faut d'abord qu'on le voit , rayer to la couronne avec des incifions faites de haut en bas , par'un bon biftory , & Per r le cuir pour donner lieu à cette humeur de s'évacuer, qui fortira en forme d'eau r fe, & ces îerofîtèz eftant évacuées appliquer là-deflus un adftringent de bol, vinaig » & blancs d'oeufs, ou du blanc d'Efpagne, qui eft de la chaux vive qui s'eft amortie a le-mefme & mife en poudre, faites-en comme une pâte avec de l'eau feconde, & r'Snc quez le tout fur la couronne , oubien avecde l'efprit de vin,, qui eli le plus excel» adftringent qu'on puifle employer, & continuez, puis lavez les playes avec du vin»» ' & du fel; fion n'apporte certe précaution, le moins qu'il en pourra arriver fera que ce humeur acre &.maligne, qui eft un acide penetrant comme de l'eau foire , par 1 zr- monie des fels corrofifs dont il eft plein , cette humeur deffoudra les fabots & les t tomber, ou tout au moinsdefcendrade la jambe dans le fabot , deflbudra fouvent petit pied d'avec le fabot en pince , & fera des croiflans avec le bout du petit Pie,'t qui la plupart du temps font incurables ; car ce qu'on appelle croiflartt eft l'oS petit pied deflëcbé par cet acide corrofjf, & enfiate relâché ; & il faut qu'il en tovo\ une partie, c'eft à dire ce qui eft privé de nourriture : pour guérir ces maux-là il ne \ pas deflbler les Chevaux jufqu'à ce que partie du petit pied qui n'a plus de noU,rrluC re , foit en eftat de le fvire tomber , c'eft pourquoy il ne faut defloler qu'après M.^ les croilfans font vifibles, qu'ils pouflènt la folle, & la font crever, le fabot eft «el ché, altéré, plein de cercles, & le Cheval rendu inutile , ne pouvant cheminer qu^ vec beaucoup de douleur ; aufliles Chevaux qui font guéris de la fourbure , si} ç, tombé beaucoup d'humeur fur le pied, marchent fur le talon , le petit pied ayant io fert en pince, car c'eft là où l'humeur prend fon cours : lors que la fourbure eft torn, ^ fur les pieds, & que les croiflans font formez, il ne faut deflbler que le plus tard qu ^ peut, au contraire laifler toujours la folle autant forte qu'on le peut , pour contenir petit pied en fa place, ne point ouvrir du tout le talon, percer le fer maigre en pin ' brocher le talon comme a un pied de derrière & frotter la corne prés de la courofl • avec un quartier d'oignon tous les jours, en forte que le fuc de l'oignon pénètre la con} • mais en un mot tout Cheval auquel la fourbure eft tombée fur les pieds, & que les croi»» paroiflènt, on le peut conter pour perdu, hors pour labourer en pais doux. 2 Pour le prevenir, je donnerai un remede qui a fouventbienreiìffi, lequel vous trouve
à la fin de ce Chapitre, qu'il faut pratiquer aux Chevaux qui font guéris de la fourbure, quels eft refté des douleurs dans les pieds qui les empêchent de rrurcberferme ôr à leur-3 •nunmot, quiontlespiedsdouloureuxdelafourbure. j'bord Un bon remede à cette forte d'infirmité eft de barrer les veines dans les pâturons, d a ^
qu'on s'apperçoit que le mal eft tombé dans les pieds, mais il faut le faire avant que les c fans foient formez, & il facilitera la gueriibn. - _ , ,., Je donnerai ici un confeil, dont peu de perfonnes fe voudront fervir, fçavoïr que la ^
bu'reeftantunefoistombéefurlespieds, quoy que les fabots n'ayent pas eité deflbudez,, gagne affèzdedonner ces Chevaux s'ils font de bas prix y à qui en'voudra, car ils coure ^ plus qu'ils ne vaudront jamais., fi on veut les mettre erç eftat de pouvoir' fervir ailleurs q Courage... Le |
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PREMIERE PARTIE. if9
^r* Cheval tout-à-fait fourbu ne peut cheminer ny reculer, il ne peut qu'à grande peine 'Ciïap
uvoir les jambes, il n'ofe appuyer les pieds à terre, il ne veut point ou peu manger, la 1^a
r au eft fort attachée au corps, ileftnifte, & fouvent tous ces accidens font accompagnez ^ n grand battement: de cœur &r de flanc, qui eft une courbature,
j yadesChevauxfeulemeütfourbusdutraindedevant, maislemaî eft grand s'ils le font ^quatrejambes. ' Remede 'pour la Fourbure.
fa ns la Fourbure il faut empêcher que les humeurs qui font répandues-dans les nerfs
crw-|5mkes , ne retombent fur les pieds, parce qu'elles les deflbudent, ou font des ter u nS' ou ren^ent 'es P'e<^s foulés pour toujours, & peut-eftre eftropiés. Les Ma- c' a aux. pretendent empêcher cette chute d'humeurs fur les pieds par des jarretières j du - 't ^1 e ^anc ctroittemeht les jambes au deffus des genoux , & des jarrets avec Val an-*k ^ qu'ils ferrent bien fort, ils appellent cette opération jarretel un Che- fe^ J l1" eft un des plus grands abus & une invention fi fort contre la raifon & le bon s 3 que les plus habiles Marefchaux en ont quittél'ufage. Par cette ligature on
jj ~e plus puiffamment l'humeur fur les jambes , car on lie le bras à un homme au ^ Us ^u coude , quand on veut luy tirer du fang , & cela pour faire enfler la veine, meirne le bras enfle , lors qu'on ferre beaucoup la ligature , la mefme chofe arri-
tje ajx jambes des chevaux jarretez : De plus on caufe grande douleur par cesjarre- p res, Il n'y en a que trop fans en caufer davantage. En cet eftat les Maréchaux fonï <je aienerlesChevaux0 qui eft encore une abfurdité tres-grande défaire marcher à force jj .^"ps un pauvre Cheval, qui fouffre une grande douleur capable de le rendre fourbu s'il eftoit pas, &deplusavecdesjarretieres, cela eft contre le bon fen s.
fan ^s^faut faigner le Cheval du col d'abord qu'on apperçoit la fourbure , recevoir fon f § une terrine , y mêler chopine^d'eau de vie & de cela charger & bien de VK .-'esiambes jufques au deffus du genoül & du jarret , luy fondre dans les pieds
j^ ' huile de laurier toute bouillante , de.la filarle & des écliffes pour tenir le tout & e'rne en mettre autour de la couronne avec de la filaiïe , & un bandeau par del.'us, q l|ne demi-heure après luy faire avaler deux onces bonne theriaque , & quatre ctef&S ^e ^e' ^e tartre en poudre , le tout avec une pinte de vin blanc , ou rouge au neMl,c> 'e laiffer bridé encore deux heures fans fe mouvoir d'une place , puis luy donr mPr"n 'avement avec deux onces de policrefte , & deux heures après encore un de ^ . ^e, & une heure après ledernier lavement le débrider, luy laiffer manger du fon & foi aPa^e5 & luy donner à boire de l'eaublanche&ne le point laiffer coucher de deux j^ is a4- heures, & réitérer l'huile de laurier dansles pieds de huit ou dix heures en dix heures: i9 ç .cheval le lendemain n'eft pas guery, il faut réitérer le breuvage & les lavemens, & non ren^s Mores & les Turcs qui font en Barbarie, quand leurs Chevaux font fourbus leur ti-
ftiêl - n» ' & enfuite leur donnent chopin e de jus d'oignon blanc avec un peu de jus d'ail î)0 eenfcrrible, & deux jours après ils s'en fervent comme auparavant. Ce remede eft » ttiais il ne va pas fi vifte en ce pais cy. Autres Remèdes pour Chevaux fourbus.
\ abord que vous appercevrez qu'un Cheval eft tombé fourbu, menez-le au bord de
lViero, ouYrez-luy la veine du col & lâchez la corde afin qu"il ne faigne pas, puis Ppa H-
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300 • LE PARFAIT MARESGHAL, i pur
CHAP- faites-le entrer dans l'eau jufques au milieu du ventre & lors ferrrez la corue P ^
je a, le faire faigner environ quatre livres de fang , & enfuite il faut lacher la c0"^e ^ le laiffer une demi heure dans l'e2u après qu'il ne faigne plus , & en arriva l'écurie il faut luy emplir les pieds de devant avec de l'orge bouiily touc p n£z & des édifiés pour tenir le. tout & luy faire avaler le breuvage fuivant- rr , fix gros oignons blancs coupez-les par tranches & les faites cuire un quart <a ^ re dans cinq demy-feptiers de vin , paffez & exprimez bien fort, & ajoutez ^ onces affa-fcetida en poudre, faites avaler le tout au Cheval , & une heure apre' ■ bon lavement fait avec cinq chopines de bierre , deux onces fcories de foye: ° ^ moine en poudre, fine , qu'il faut faire bouillir un boüiilon , Òter du feu Pf ; t ter gros comme un œuf beure frais, & donnez le tout tiède au Cheval, qUI a' je rendu fon lavement on le laifièra une heure bridé pour luy en donner encore u' ^ mefme ; & on renouvellera de l'orge bouiily chaud dans les pieds, puis ol? 0jre bridera le Cheval pour le laiffer manger du fon mouillé , & de la paille 5 . blanc & bonne litière fans le laiffer coucher de deux jours , on reitererà les .
mens & l'orge chaud dans les pieds de temps en temps; cai peut encore procedere me il fuit. - fang Pour traiterun Cheval fourbu tirez luy du fang du col , chargez luy 9e j>eau»
les épaules & les jambes, & demie heure après , faites luy avaler une pinte d dans laquelle vous mêlerez deux livres de fel, une heure après un lavement, ■** ^ emplirez les pieds de devant de fiente de cochon fricaffée avec huile de noix j , ' cela chaudement luy en mettre nonfeulement dansles pieds, mais encore autour del?
Tonne avec de la filafle & une envelope. Si le lendemain le Cheval n'eft pas guery, rei u, le breuvage, & fur tout n'épagnez pas leslavemens, ny les reftrinciifs dedans & fur la ronne des pieds. frotte Le remede fuivant a très-bien reuflì, on tire du fang du col en abondance, on*. .
rudement les jambes de devant avec de bon vinaigre & force fel pendant une " _'.e„ heure, puis on lave avec trois chopines de vin les menltmes qui font dans une 0lU'e^Xijaye mifes de fille ou femme, dont l'on trouve affez chez les blanchiffeufes à Paris , on de ï^ dans le mefme vin un étron de petit enfant jufques à fix ou fept ans, on fait avaler Je ^ au Cheval, & deux heures après un lavement avec policrefte : on luy emplit les P d'huile de noix bouillante, de la filaffe par deffus & des écliffes ; un reitrinftrt a ^_ de la couronne & on laifle le' Cheval bridé pour réitérer le lavement une couple ^ res après le premier , le lavement rendu on débride le Cheval pour le laiffer ma^°ìniìa- boire, & non fe coucher de deux fois 24. heures , on réitère les lavemens aüill\£t£- temps qu'il a battement de flanc, & on renouvelle l'huile chaude dans les pieds, <* ftrinciif fur la couronne. > r,-seti Il n'y a point de remede que j'eftime tant que les pilules puantes, je m'en ie s
cette maniere : Je fais tirer du fang à un Cheval , je luy fais frotter les quatre ja ^£ avec fon fang mêlé d'eau de vie , & luy fais fondre dans les pieds de deva ^ l'huile laurier toute bouillante , & en mettre de modérément chaude autour ^ couronne avec de la filaffe & un bandeau , demi-heure après la faignée je luy rars, £lire 1er deux pilules puantes avec une pinte de vin, ou de bierre fi c'eft en Ette, une ^ après encore deux pilules de mefme maniere, & une heure après encore deux■? -S) comme auparavant, & une heure après la dernière prife un lavement avec les le ^ ou le policrefte dans de la bierre ou du petit lait, quand il a rendu fon lavement, > ^ laiffe boire & manger & luy fais bonne litière , fans le laiffer coucher qu'il ne ,?1Ce j'£ft d'affaire, û les pilule* ont eftè données le matin, le foir il fe trouvera guéri : s» |
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PRE MI ERE PARTIE. ?of
Pa5î le lendemain je réitère les pilules , trois prifes comme je viens de dire, fans épar- QHAp
S^èr ny les lavemens ny l'huile laurier : finalement je continué' tous les jours jufqu'à ce Hue le Cheval foit guevy, & j'en ay donné à des Chevaux jufqu'à quinze prifes qui font x51" retHe pilules en quatre jours, & s'ils ne font guéris que par les trois dernières prifes : & aP'és ces grandes fourbures, les Chevaux font long-temps étonnez, & font gourds & *P«U adroits, mais les promenant peu à peu en main & donnant tous les jours un oiuieux la- e'r|enjaveclesfcoriesoulepo!icrefte » ils en reviennent ; maisenfuite ils fontfortfujetsà Revenir fourbus par le moindre excès. Tout Cheval qui a elle guery de la fourbure, ne pM point manger de grain de quelque temps & jufqu'à ce qu'il foit bien remis, car l'avoine Vait fouvent des rechutes plus dangereuies que le mal n'aeité; carilsn'engueriîTentque ementou plu toit n'en gueriffent point. Creile à dire un mot pour éclaircir ce que j'ay ordonné de faire bonne litière aux Chevaux T' on traite de la fourbure, & ne point les laifler coucher, àquoy bon la litière s'ils ne fe Elle les tient chauds en Hiver, & les pieds font plus à leur aife l'Efté & l'Hiver Ur la litière que fur le pavé ; mais pour les laifler coucher, je le fais d'abord que je vois qu'ils °nt guéris , c'eil à dire qu'ils marchent facilement & beaucoup mieux qu'ils ne fair °jfnt, ce qui arrive quelquefois en moins de fix heures ; mais s'ils ne gueriffent pas iï °" 3 comme il arrive aux vieilles fourbures ou à celles où il y a fourbure & courbature, je les ■fipefche de fe coucher deux fois vingt-quatre heures, après cela je les laifle coucher fans ap- P^nendcr que cela nuife à leur guerifon. Mais pourquoy mettre des fagots entre les jambes des Chevaux fourbus comme lesMa-
Çfchaux ? c'eit parce qu'ils l'ont veu faire, & ceux à qui ils l'ont vu faire, n'avoient non
P us de raifon de le faire que de leur mettre des jarretières comme je l'ay expliqué cy-
,. "uifquenous fommes fur les abus qui fe commettent en traitant les Chevaux fourbus, je
ray encore que c'en eit un très-grand de leur tirer du fang aux arcs & au plat des cuiffesj ar on attire l'humeur de la fourbure fur la partie malade qui font les jambes , & la
'gnée fe fait pour la détourner, comme en effet celle qui eit faite au col la de- Ceux qui tïrenc du /ang à la pince aux Chevaux fourbus, font encore un plus grandmai,
ai ils attirent! humeur danslepied, & il faut l'en détourner par tous les moyens poifibles, ottime fan l'application de l'huile laurier, de la fiente de porc, &c. D'une autre efvece de fourbure qui a les mefrne ftgnes
que l'effort des reins. en '"k-'Jfriatifme tombefurles reins d'un Cheval dans l'écurie fans travailler, & mefrne
fei |rava''lant Ie met en eftat de ne point faire fuivre fes hanches : quand on le fait cheminer j^l> errientaupas, la croupe luy chancelle comme s'il avoit le<< reins rompus, il tombe fur iur >■ '""ecr°ife les jambes de derriereen cheminant, & les boulets de derrière touchent tre Ìterre a quelques-uns : A ceux là la croupe ne leur chancelle pas comme à tous les au- Canr nefelaiffent pascheoirfurlecul. Ce mal eit de mefrne nature & vient des mennes ls ]ies4ue la fourbure, &l'humeiirfejettefurlesreins, fur les hanches, à quelques-uns fiir tel 0lf ^e ferriere, & tout le train de devant ne s'en refient pas à beaucoup prés comme Ixk/ ferriere qui eit comme incapable de marcher. Les Chevaux qui ont efté déjà rour- fe ç0nt ph's fujets à prendre ce mal que les autres, & allant par la campagne fans eftre échauf- SUerri ment au '>as' 'e ma' 'es i"urPrenc^ & *'s ne peuvent avancer}'cela n'arrive pas fre-
merti, & il vient afTezfouyent dan; l'écurie lâns travailler. ■ PP 3 Le
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5oi L E P A R F A I T M A R E S C H A L, «
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Chap
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Le plüsfeur eft de donner promptement remede à ce mal; car étant envieilly > 1.
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_ ' pascurable, &quoyquele Cheval boive & mange bien, il ne guérira jamais & fera '"V
"t pable de rendre le moindre fervice , & j'en ay veu plufîeurs qu'on a efté oblige ' fommer après les avoir traitté plufîeurs mois fans aucun foulagemenr. C'eft Poul^l'o;i d'abord qu'on apperçoit qu'un Cheval a ce mal & qu'en marchant à la catnpagne en le tirant de l'écurie en main , il ne peut cheminer , qu'en traînant fa cr.oU' jj croifant fes jambes de derriere toujours preft à tomber fur le cul, il faut luy cirer du fang col environ trois livres, luy charger les reins avec fon fang & de l'eau <-le vie u1 . cnfemble , & demie heure après luy donner une prife de pilules puantes avec trois ^ " my-fepïiers de vin, & continuer d'heure en heure les prifes de pilules tout coffl115,»^ viens d'enfeigner pour la fourbure, & finir de mefme par un lavement une heure aP'-j dernière prife, après quoy on laifle le Cheval bridé une couple d'heures, en ledébrK» ^ eftprefquetoûjoursgueriquandonaprislemal dans fon commencement, onluydonti^ fon mouillé cinq ou fix jours fansavoine, on le promene en main une heure tous les jours, finalement on s'en fert comme auparavant. Que s'il n'eft pasguery, s'ilyafeulerni-'0^ l'amendement, le lendemain il luy en faut donner encore trois prifes & finir par le lav'effi comme cy-devanr. . ur j'ay veu un Cheval qui fut dangereufement malade d'un vertigo qui en guérit p .j
avoir efté bien follicité , le mal fe jetta fur les reins & fur les hanches , cornrne |
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avoit eu le mal que je viens de décrire ; car il cheminoit comme un Cheval qui ao)£
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leins rompus, & les boulets luy touchoient jufqu'à terre. Le Marefchal qui 'as
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traité du vertigo, le croyant ereinté, c'eft à dire que fe relevant à l'écurie il s'eftoit ron F
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les reins, luy mit le feu fur les reins , perça le cuir avec des pointes de feu fur c°liS ,^s
teins, un ceroüenne par deflus, le fufpendit, & le laifîà en cet eftat jufqu'à ce <5ue t. efcarres fuffent tombées , en l'étant de la Coupante , il n'y trouva aucun amenderne^ on me le fit voir , je luy fis tirer du fang & prendre trois prifes de pilules puant fl |
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que 11 aum-toir qu on s apperçut que ie mai ie tenoit aux reins, oc au tramuc"-*- j
on l'euft traitéavec les pilules puantes, ilferoitguery,jenél'alTureraypas, maisilya1 que apparence. -le Enfin ce mal eft de grande confequence, & fi le mal eft envieilly il ne guérit jamais»
plus feur à cela eft de le traitter tout d'abord qu'on s'en apperçoit , & on les ec" " prefque cous. ■ —»——i ii
Remede pour les pieds 'douloureux des Chevaux qui ontt'fléFourbus.
' As
ÇHAP. T Es Chevaux qui ont efté Fourbus, demeurent fouvent avec des douleurs aux P*js *fS- ^.u' 'es ernpêchenc de marcher ferme , de pofer le pied plat à terre lors 1 cheminent, ils n'appuyent que le talon, pour fouiager la pince, à caufe qiKJ^S-je
qui caufoit la fourbure a -quitté la jambe , & s'eft gliflee entre-1'os du petit pied <~ e[1 Jabot, Se a defleché le devant du pied , enforte que la nourriture n'y venant ;Pa",£e t afîêz grande quantité , manque d'aiïez de chaleur naturelle , qui eft comme: eto par cette humeuracre, elle durcit , rend là partie douloureufe & foible , & ?*■(,
temps les croiflans paroiflênt & eftropient le Cheval 5 quand j'ay dit que les ji' '.j fans paroiflênt, c'eft à dire que le devant ou l'extrémité de l'os du petit pied de j Si fe defleché, enforte qti-'il ne reçoit plus de nourriture , & par le temps il faut Tj_ |
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IH , PREMI E R' E PARTÌ E. 305
lV'ae & k fcpare de ce qui refte de bon & de fain dans l'es du petit pied, cequm'eftpas ChaP,
^uvrage d'un jour, la nature qui eft fàge-Fait enfin fon devoir, pourveu qu'on ayt foin de ijy.
errer comme je diray, & de l'aider & fortifier.
à ^°fs qu'un Cheval'a le pied douleureux, & que les indices des croiflansyfont,c'eft rj-Jnl le 4evantdu pied defleché, quifonne clair quand on frappe deffus, cequi fait corr- ^^re qu'il eft yy^e, & que le Cheval ne chemine que f-r les talons, lors.il faut flef- l'ex r pied' Ie bianchir feulement en parant peu, puis le ferrer à pantoufle, comme ^.^p.iqueray au Chapitre de la Ferrure des pieds encaftclez , & y mettre Ie remede &i)?Y ' & en le ferranc * laifîer toujours la folle tres-forte , car de-là dépend la iint' & la cllûte des croiflans ' &'ce 9l" la facilitera fera l'ufage de la bouillie qui lesSu^ les pieds font fimplement douloureux fans apparence dé croiffans, il les faut parer,
errerfbrtàl'aife, & y appliquer la bouillie qui fuit. ^Bouillie pour les pieds douloureux d'un refle de Fourbure.
rje er"ez «ne pinte eau de vie, trois demy-feptiers bon vinaigre, une livre huile de lau-
que' m^ez Ie tout avec fuffifàntequantité de farine de fèves > faites-en de la bouillie ctiitV0US ^erez cu're a Pe"c ^" en remuant fans cefà '■ Quand le tout fera bien lié & ner COrn.wé de la bouillie affez épaifle , emplilfez-en le pied toute bouillante, car elle te, 'ai,roiteftre trop chaude, de la filaffe par deffus, puis des écliffes pour tenir le tout, met- ÇtfélV^^ de cetre bouillie autour de la couronne fur de la filaffe, mais il ne faut pas reïtç p" fi Chaude, & il faut qu'on y puiffe fournir la main, enveloppez le tout, & pa- ir.ez 'application trois fois de vingt quatre heures en vingt-quatre heures : fîlemaln'eft B lcn envieilly, afïurément le Cheval fe rétablira,
desc^ff- ^eS ve'nes ^ans ^es pâturons après cette application reiiffira très-bien s'il y a pied 1 ' ^arce 1u'e^e fera plûtoft tarir cette humeur, qui eft portée «n partiedansle Siluri ^an^ ^Pourd'aut.resraifons déjà dites.
lep,e Cheval boitte fi fort que les croifîànsfoient/formez, & le pied defféché enforte que 1>0 , Va'népuifîe cheminerny prefquefefoûtenir, ilfautdeffoler, brûler tout le bout de p0llrtil1 Pe"c. pied, le laiffer tomber enfuite, après quoy.lafolle reviendra, 8cle Cheval majsra^uer'r = S1 on 'c ferre à pantoufle, & qu'on donne le temps au pied de fe fortifier, ce ne fera jamais un pied ny bon, nybîen-fait, nydefervice. |
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De la nalle des Chevaux.
feci e^ mVce du cuir, qui le rend plus épais qu'à l'ordinaire , l'endurcit & leCHAP.
galle f w ' 1^ a'n** 'e cu'r devient aPre & melme ridé en beaucoup d'endroits. La 155, liusdin!t| ^'^er 'e poil : elle eft caufée par une humeur acre, brûlée & falée. Vege- * ces term Llvre inritulé > An\s Veterinaria, Livre 111. Chapitre LXXIdtfinit la gale en
*"a't aucu£S: ?ca^'eiJumem's dijformem paffìonem. Cc qui n'eft pas une définition, & ne rtiai -nemcnt connoiftre le mal. Les mauvaifes nourritures contribuent à produire ce cftre'cauif"VlenC ^'U" ac^e P'e'n d'efpnts , & de fels acres & corrofifs , cet acide peut les ètrill C ^)3-^™ & les grandes fatigues , la fréquentation des Chevaux galleux, Peut Vei?-S °u ePouflettes, qui ont férvi ' à des Chevaux atteints de ce mal : la gale ^sleterrmaUX '^evalut P0^ avoir efté mal penfez, & pour n'avoir pas efté faignez On
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304 I-E PARFAITMARESCHAL,
On connoift la galle quand le Cheval fe frotte en un endroit plus qu'aux autres : W
exemple, aux jointures, aux jambes, à la queue & au crin, pour lors il faut manier f cuir de l'endroit qui démange, ou qui eft pelé, s'il eft plus épais que de coutume, ce ftj une marque que le Cheval a la galle: elle eft quelquefois univerfelle; mais bien fouvent eli vient peu à peu, tantoft en un endroit, & tantoft en l'autre. " t Il y en a de deux fortes, la galle vive, & l'ulcérée: la galle vive ne pouffe rien au ae'
fus du cuir qu'une farine ou crafle , elle fait perdre tout le poil : cette efpece eft tr^- difficile à guérir; & vient ordinairementd'avoirfouffertlafaim &iefroid. n , $ L'autre efpece fe manifefte au dehors par des enlevures & des croûtes qui étant ôtf ,
& emportées laiffent de petites playes; cette dernière eft plus aifée à guérir que l'autre» ce n'eft dans le crin & dans la queue oit elie s'attache extrêmement, & difficileme • on l'en peut déraciner, parce que le cuir en ces endroits eft fi épais , que les rer°e, des ne peuvent pénétrer au travers. Ou traite tous les deux avec les mefmes reme' des. Remede pour la Galle.
Pour guérir ce mal il faut commencer par la préparation de l'humeur qui cautecel
galle: il ne faut pas oindre d'abordles Chevaux, avant que d'avoir otélaçaufe interieur?" qui eft cette humeur que la nature pouffe en dehors -, c'eft la renfeim^r dans le Ç9r-P',-? & la mieux concentrer, ce qui échauffera les entrailles, & altérera les parties noble * la faignée. eft prefque toujours neceflàire pour guérir la galle , afin de diminuer la c l - leurdufang, en facilitant la circulation. Vegetius l'ordonne tres-à-propos , félon endroits où elle vient : par exemple, fi la galle eft à la tefte & au col, il le faut fâig du chef; s'il y en a aux épaules, poitrine & bras, des arcs; fi c eft au dos, auX%nor! aux jambes & hanches , des cuifles ; mais je ne puis approuver la purgation q11'1' ,je donne , qui eft de mêler de la racine de concombre fauvage dans fon avoine , car e laiffe trop de chaleur fans beaucoup évacuer ; c'eft pourquoy on peut fe tenir à fa & thode pour la faignée, & chercher d'autres voyes pour la purgation ; l'un» des Puf^je tionsquej'ay ordonné pour le farcin, peut très-bien fervir à tous Cnevaux galleux, <*' ne me fers que de celles-là. f-rC Après la faignée & la purgation réitérée plus d'une fois, s'il eft befoin , il faut ™
avaler deux , trois ou quatre prifes de pilules de finabre , deux pilules à chaque i?' elles purifieront le fang , poufferont au dehors toutes les ferofitez malignes , & &a ment avec le moindre onguent cy-aprés on pourra guérir un Cheval galleux. .. $ Si le Cheval prend la galle au Printemps , ou qu'il l'ait au fortir de l'Hiver , ' ^
neceflàire de le très-bien faîgner du col, & enfuite de le mettre à l'herbe , & ' f, jtS fer nuit & jour-, s'il ne guérit de luy mefme, il le faut oindre avec des onguents de cy-aprés ; mais le vert eft un des meilleurs remèdes qu'on puiffe appliquer à la galle. ujs Si le Cheval a la galle pendant l'Efté, vous luy tirerez abondamment du fang > ? g
vous luy ferez manger dans du fon mouillé ( car fans necefficé il ne doit point ma g d'avoine) quelques herbes hachées menu , a fçavoir de la feabieufe , du Laj>*tur» < ^ tum , fumetere & chicorée amere , une poignée de l'une d'icelles, & demi onc foulfre le tout bien mêlé avec le fon, pendant huitjoursfoir & matin. <et> Si c'eft en Automne ou fur l'Hyver , il faut fe fervir des racines des mefrnes^-o!t
bes : que s'il ne les vouloit manger par trop d'averfîon , il faut faire une àcco^ ^ avec les herbes ou racines dans trois chopines de vin blanc , puis en ayant cou ^ piate, y mêler une once de foulfre en poudre , & la faire avaler au Cheval le m je |
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ìt P R E M I E R E P A R T I E. 50j
tenant bridé deux heures avant & autant après ; cette décoâion préparera les humeurs Chap.
Rompues qui font dans le corps pour ettre évacuées, comme nous allons enfeigner. 156.
Au Printemps (i l'on n'eft pas en lieu pour mettre le Cheval à l'herbe, ou qu'on ait de
j Peine à luy faire avaler les pilules de lïnabre, il faut après l'avoir faigné & purgé, luy
onrier dans du fon mouillé deux onces par jour de foye d'antimoine en poudre, &con-
_ ÌUer, il fera pouftèr au dehors tout ce qu'il y a d'impur dans le corps, eniuite le moindre
Suent, bain, ou eau compofée pour ce mal, dellëcheralagâle.
, ^foulfre-auréd'aiitimoine décrit au Chapitre CXXIX- fera le mefme effet,- en luy en p un"ant pendant quinze jours; tous ces remèdes guériront la gale radicalement en quel- » e laifon que ce foit, mais plus difficilement en Hy ver qu'en Efté. Pilules purgatives pour les Chevaux galleux.
eu neï une ^vre ^e therebentine commune, aloës & fené en poudre groiîîere de cha-
ne une once) agaric deux dragmes, hermodacies cinq dragmes, élebore noir lavé
ans le vinaigre deux dragmes, une once finabre, le tout mis en poudre groiîîere fera mê-
avec la livre de therebentine pour en faire des pilules: que s'il n'y a pas affez de poudre
p..Ur former les pilules, mêlez-y de la fine farine d'orge fuffifante quantité pour faire des
<J0- es' Slue vous roulerez fur de la mefme farine, afin qu'elles ne s'attachent pas aux
m-'ëts de eeluy qui les donnera au Cheval, comme on donne les autres pilules avec une
P,tlte, de vin blanc.
jpç- ufage de ces pilules évacue beaucoup parmy les urines, & ne peut élire propre pour
Chevaux tres-maigres, ainfi à ceux-là fervez-vous du breuvage fuivant. Breuvage pour la galle.
en tes infufer toute la nuit dans trois chopines de petit lait, une once decrittai minerai
Poudre, quatre onces de tamarins, & deux onces de polypode concaffé avecdemi-
cUCe d'anis, & fix clous de girofle, faites bouillir le tout au matin fix ou fept bouillons,
pliiez & ajoutez à la colature toute chaude, demi-oncefuc de reglhTepilé, fené une on-
1 rnechoacam & turbith de chacun demi-once en poudre, agaric deux dragmes, caffè
ondée bien délayée deux onces, avec deux dragmes de coloquinte pilée, mêlez le tout
^ "Jbftance, & le matin donnez le au Cheval, qui doit eftre bridé cinq heures avant,
^atre heures après laprifè.
p ' cette purgation vous paroift trop embaraffante, fervez-vous de celle qui eft. deftinée Vav?r le? Chevaux guéris de la fièvre Chapitre CXXXVII. qui eft tres bonne pour les Che- * qu'on veut guérir de la gale.
j0^Uand l'un de ces deux remèdes purgatifs aura achevé fon opération, il faut donner un r(le relâche, puis fe fervir de ce qui fuit. Bain pour la galle.
lip aites lexive avec bonnes cendres de bois neuf, pafïèz de cette lexive au travers d'un
les , l P'e'n un graiid pot, puis y ajoutez pointez de genefts vers, les plus nouveaux font ^^'"wrs, une bonne quantité de racines delapatumacutum, de l'éclairé, ou cbely- lit / m"jw, une poignée de chacun, racines d'elebore blanc demi-livre, faites bien boiiil- tout enfemble, puis ayant bien échauffé la gale à force de la frotter, il la faut faver Tom. j. Qq avec |
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3o6 LE PARFAIT M A RE S C H A L,
C H A p. avec ce bain ; & frotter fort chaudement avec les herbes & racines, & continuer cinq ou
If6. fixjours. Si ce remede n'opère pas affez, il faut avoir recours au fuivant. Ce bain eft bon po"1
guérir les chiens de la galle. On peut faire un autre bain en cette maniere : faites de la lexive avec bonnes cendres s
& en bonne quantité, ayez de l'herbe nommée heìlebcrajìrum^ qui croît au long des che |
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mins aflèz haute & forte, dont le Païfans fe fervent pour tuer la vermine de leurs bceurs;
prenez-en une bonne quantité, coupez-la longue comme le doigt, & la faitesboüilW nue heure dans cette lexive, du tout étuvez la galle, elle fera bien enracinée fîelje11 guérit, la lavant une fois tous les jours, & continuant cinq ou fix jours, fuppôTé qu vous ayez fait ce que nous avons prefcrit au commencement, fçavoir la purgation apre laiàignée. |
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Autre bain €T eau pour la galle des Chevaux £r des Chiens,
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s'il
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Prenez demi-livre vray & bon tabac duBrefil, détortillez-le & le démêlez comrne
n'avoit pas efté en corde, mettez-le dans un pot avec quatre pintes de très-fort vinaigre' <& une poignée de fel, laiflez infufer vingt-quatre heures, & bouillir enfuite pendant B demi-quart d'heure, & après avoir bien frotté la galle avec un bouchon, étuvez-laavc. ce bain chaud tous les jours, alTurément la galle guérira: lors que'le vinaigre diminue» il en faut mettre de nouveau, & faire bouillir afin qu'il prenne la vertu du tabac; aya* iaigné & purgé le Cheval auparavant : ce mefme bain efl bon pour guérir les chiens àe Salle- • Ae
Si vous mettez tremper le tabac ainfi défait, comme je l'ay dit, dansdebonefpnt
vin, il fera encore plus d'effet que le precedent, & fera bon pour frotter dans les crins
la queue: mais il ne le faut point faire chauffer. __ •-
La galle fe guérira tres - bien avec l'eau Phagedenique, ou eau jaune, fi après avo
faigné & purgé un Cheval , comme je l'ay enfeigné, vous le lavez & frottez touS,- e jours, avec l'eau de chaux qui eft l'eau jaune: que fi elle n'opère pas affeï, c'eft àdl qu'elle ne delTeche pas fuffifamment, doublez ladofe du fublimé qui entre dans ladite e jaune; & aiïurément fi vous vous fervez de ce remede, vous le préférerez enfuite à bea coup d'autres; mais il ne faut pas s'ennuyer: car il le faut long-temps pratiquer pour ,j avoir contentemenr,.& ne point cefferjufqu'à une entière gucrifonquifouventvajtnl quinze & vingt jours. ,e Voicy encore une bonne methode : prenez de la racine de brionne qui eft la coulevr '
ou viti; Ma, ratifiez en une bonne quantité, & la mettez avec du vinaigre bouille quart d'heure à gros bouillons, puis du tout tiède, vinaigre & racine frottez les endr° galeux deux ou trois jours de fuite, aflurément le Cheval en guérira, fi la faignée » purgation ont précédé. Onguent tres-bon pour la galle.
Prenez une livre de tare ou tare, puis mettez dans un mortier quatre onces de foulfre
en poudre, & mêlez parmy en remuant fans celTe avec le pilon trois onces argent vu mercure vif, jufqu'à ce que le mercure foit éteint, c'eft à direfi bien incorporé ave ^ foulfre qu'il ne paroilïe plus du tout: lors mettez ledit foulfre & mercure éteint P^rlTVjen tare, & encore une once de Mouche cantarides en poudre fine : remuez & mêlez f k tout à froid, & garda cet onguent pour en frotter les endroits galeux, après les a |
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,. PREMIERE PARTIE. 307
*?:en bouchonnez avec un bouchon tres dur, fi la premiere application ne guérit la gale, la G H a p.
ieconde la guérira afïùrement. I £6.
Fomentation four guérir la gale.
Prenez foulfre en poudre quatre onces > élebore noir trois onces, cuforbe deux onces,
.'acines de patience fauvage concaffée, deux poignées, on l'appelle en Latin lapatum acutum, elle doit eftre raticëe de fa premiere écorce, & la corde qui eft au mi lieu ôtée, j^ttez le tout dans un fachet & le coufez que rien ne puifïè fortir, puis faites bouillir ce achet dans trois pintes de tres fort vinaigre, jufqu'à la diminution d'un tiers: prenez en- suite ce fachet avec des tenailles, & tout chaud frottez-en la gale, retrempant le fachet cans le vinaigre chaud, & refrottant les endroits galeux, toujours avec le fachet jufqu'à j»e que le tout foit bien humecté, frottez-le une feconde fois au bout de deux jours ; & la gâ- *e fera bien opiniâtre, fi elle n'eft guérie. Pommade pour la gale.
On pourrait fe fervir de la pommade ordinaire; mais comme elle eft trop chère ; pre-
cìde la graille blanche lavée en plufieurs eaux, & mêlez parmy du précipité rouge juf- lüacequelagraifle foit de couleur de rofe vermeille, & en frottez la gale du Cheval: ou prenez de la graillé blanche bien nette une livre, un quarteron de finabre en poudre, j. mêlez bien le tout enfemble, pour en frotter les endroits galeux: fi vous voulez au 'eu de finabre, vous pouvez y mettre deux onces de précipité blanc, & bien mêler, ils guériront la gale. Le finabre fera meilleur que le précipité, parce qu'outre le mercure, ^Ul eft la balè de l'un & de l'autre, le finabre eft fublimé avec le foulfre, qui eft un Vecifique pour ja gaie_ Vous connoiftrez que le Cheval eft guery, lors que le cuir où étoit la gale eft délié
cornme aux autres endroits, car tant que la peau fera grolle & épaiftè, il y a de l'humeur 1U' Pouffera encore de la gale. En hyver pendant le froid, on ne guérit que très-difficilement les Chevaux galeux,
Quelque foin qu'on y apporte : fi pour tout ce que nous avons dit le Cheval ne guérit
Point, ce fera un ligne qu'il n'aura pas efté alTez purgé ; il faut donc réitérer la faignée,
1er des décodions cy-devant dites huit jours durant, le purger comme nous avons enfei-
o^i & le grailler avec l'onguent fuivant.
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onguent du Bouvier pour les eaux des jambes des Chevaux, pour les playes
fordides, O" pour la gale. |>RENEZ deux livres de miel dans un pot bien net, avec quatre onces de vert de CHAP.
fi gris en poudre tres-fine deux onces d'alun brûlé, deux onces borax en poudre tres- ^y. .? & quatre onces couperofe blanche, faites cuire le tout fur un feu clair , en re-
muant foigneufement jufqu'à ce qu'il foit lié: laiflez refroidir, puis ajoutez à la compo- î'tion deux onces bonne eau forte, & gardez l'onguent bien couvert, le remuant tous les Jours fixjours de fuite. Pour vous en fervir, une feule application ou deux guérira le mal, j^js il faut empêcher le Cheval d'y porter la dent ; que fi la gale eft à la queue, il la faut' ^ticer auparavant. Qq » , Par
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3n8 LE PARFAIT MARESCHAL,
Cha?. Par fois cet onguent lors que l'on en met trop, fait tomber la peau par écailles, «lI
i ƒ 7. paroift qu'il a écorché tout l'endroit qu'on a frotté ; mais il ne s'en faut étonner, PareC
que pour grande que paroifîe l'e'corchure, en les frottantavec la graille blanche l'efcarre
tombera, & le Cheval fe trouveraguery• ..
Quand toute la premiere & petite peau de la partie frottée feroit tombée avec de la grau"
fc blanche elle y reviendra & le poil, fans qu'il y ait peu d'endroits où il en manque. Cet onguent du Bouvier eft bon, non feulement pour la gale, mais auffi pour les eauX
& poireaux, pour lesplayes baveufes & pour les areltes, mules traverfiercs, & autres maux» mais 1'appücation n'en eft bonne qu'au cas que les jambes ne foient point gorgées, <* qu'il foit feulement befoin de deffécher; car ayant delTéchë le mal aux jambes enflées» elles relient gorgées & pleines d'humeurs,.qui crèveront de quelqu'autre côté: il faut donc évacuer cette humeur par le moyen de l'emmielure blanche ou autre remede propre à cela, puis deffécher avec l'onguent du Bouvier. Ce mefme onguent eft bon pour des maux qui viennent au conduit de l'urine des boeufr?
poureftreétablezlâlement, & pour les playes des Chevaux, mais ce n'eft pas fans cuil^ fon & grande douleur qu'il les guérit. Cet onguent a le mefme effet, & proprement pat" lantc'eft un egipdac qui reüfïit très-bien dans les playesfordides des pieds des Chevaux » ailleurs: il eft plus fort que l'onguent de la Comteffe, mais il ne refferre pas li fort» i' vaut les meilleurs egyptiacs, pour deterger & manger la chair fordide des playes. Des demangeaifons k la queue des Chevaux.
Les Chevaux ont des demangeaifons à la queue, pour avoir le fang échauffé, & pleia
de ferofitez acres & mordicantes, qui font qu'il fe pèle le haut de la queue en s'empor* tant le poil à force de fe frotter; il faut tirer du fang de la veine du col, & le lendemain luy en tirer encore fous la queue, puis frotter la racine du poil avec du lavon noir, ^ laitier vingt-quatre heures, enluite bien frotter l'endroit avec la leffive, refrotter Ie11" droitavecaufavon, enfuite de la leffive, dans cinq ou lîx lois le Cheval doit elrreguery- Le bon tabac trempé dans l'efprit de vin, & en frotter laracinedu poil tous les jours»
les demangeaifons cefferont: que fi tous ces remèdes ne failoient pas affez d'effet, ilrau' avec un biftory ou rafoir fendre le defTus de la queue jufqu'à l'os en defeendant, la lo"" gueur de trois doigts, laitier faigner la playe, puis mettre defTus des cendres toutes bru^ lantes & rouges, & le lendemain ayant lavé la playe avec de l'urine ou du vin chaud, Çe" mettre des cendres toutes rouges defTus, jufqu'à trois fois ; après quoy la playe guérira d'elle-mefme, & toutes les demangeaifons cefTeront, ou bien emplir de fel la ftate qu'on a fait, il guérira la démangeaifon& la playe fe guérira toute feule. Il vient auffi à la queue des Chevaux une maladie affez bizarre au deffous du tronC"
d'icel-le, il fort de l'humidité du tronçon qui fuit le poil, & le rend roux à deux doigts d fa racine, contre la racine il a fa couleur naturelle, cette humidité eft acre, enfort^ qu'elle pourrit le poil, lequel fe calle d'abord qu'on y touche,- cette incommodité n'a«a que pas toute la queue, mais feulement le milieu, & aux Chevaux qui l'ont blanche» rien n'elt plus vilain que la queue rouffe & de couleur de bière, outre qu'elle le coupe & » rompt facilement. , ^ Les remèdes à ce mal font les mefmes que je viens d'enfeigner, mais le plus affûte e
de luy fendre la queue, comme j'ay dit. Ceux qui coupent la queue à leurs Chevaux évitent cette maladie, mais on ne la co
• pe pas à tous, & un Cheval de manege, n'a aucune grâce quand il n'a pas de que*3 5 jaon plus que les Chevaux de main pour la guerre ; ainfi il eft bon d'avoir des remèdes 4ua" |
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Ce P K E M 1 E K-E F A K 1 I fc. 309
f0 ^aux-là furviennent : dans un attelage deux Chevaux trois a voient ce ma!, qui en Cha
en h §uer's Par le remede que je viens d'enfeigner, de fendre le haut de la queue',- de haut 1-57. as quatre doigts de longueur. |
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Des vers qui s'engendrent dans le corps des Chevaux,
^y^US ne voyons point de corruption fans generation, ce que la Nature perd d'unCHAP.
Q côté, elle le repare de l'autre; il n'eft point de plante qui ne lérve de berceau à quel- iy8.
j|ee forte d'animal ; il n'eft point d'animal qui dans fa corruption n'engendre de vermi-
r ' P°ur peu que la chaleur vitale & vivifiante foit altere'e, fon aliment fe dérègle & ne
me plus lès loix: delà vient le defordre de l'œconomie naturelle; de forte que fi l'ali-
p. J?lAk nourriture des Chevaux, auffi bien que de tous les vivans, n'eft pas dans une'
tje aitedigeftion, ilfefaitdescruditez & des humeurs, qui fe pourriflent aifément, &
ette pourriture il s'engendre diverfes fortes de vers qui affligent les Chevaux.
]ey^ous avons déjà parlé de ceux qui caufent la colique & qui donnent des tranchées vio- pe es: fon en void de blancs, longs & pointus, dans la fiente des Chevaux, qui font ça ,"angereux : les petits & longs comme de grofles aiguilles, font tres-dangereux ; il en jw e couleur de fang, larges & courts, gros comme des feverolles, qui donnent ordi- rernent des tranchées violentes, & qui font mourir les Chevaux.
hor Ss,enëendre d'autres fortes de vers qui font faits à peu prés comme des cloportes, y av ^U''ls n'°nt pas tant de pieds, ils font rougeaftres, bruns, & une peu velus fur le dos, Vje, j'divers plis, ils féjournent dans l'eftomac, & fuccent toute la fubftance qui pro- ti^ ,e'a nourriture, & le Cheval quoy que grand mangeur, ne fçauroit engraifièr, puis tfQ eft°niac ne prepare la nourriture que pour les vers, lefquels fouvent pour eftre' en Val ^ranc*e abondance, percent l'eftomac en difFerens endroits, &font mourir leChe- avavec de très-grandes douleurs: j'en ay veu à miliers dans l'eftomac des Chevaux qu'ils ja'e.nt fait mourir : ces fortes de vers ne donnent point de tranchées, & on n'en trouve aisdans la fiente, ne fortant point de l'eftomac: ainii ce n'eft que par conjecture
ri11 Juge que les Chevaux en ont. »ar. n Cheval travaille de cette dernière forte de vers, devient maigre & pareiTeux, il re- ttivi ^^eS ^ancs> *°n Pou fe herifle, & quelque nourriture qu'il prenne, il n'engraiiîè |
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4(ie Hq . ------- — -^«w**— -.— "-t — —- —j—------------------- ■— --
nej.cs moitiés de chenilles, qui paroilfent au fondement, on les appelle moraines, ils
°t pas dangereux ; même on les ôte avec la main fans autre medicament. |
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Remede pour les Vers.
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traUCL ,rcrnedes que nous avons dit cy-devant pour tuer les vers lorsqu'ils caufèntdes
c°rnrÜeeS' *°nt tres-bons pour toute forte de vers: telle eft la poudre que nous avons je^ur»quée pour cela,
détf^^rerois à tous les remèdes le mercure bien préparé ; il eft ennemy de la vermine, la douj'* J~ empêche qu'il né s'en produife de nouvelle; il faut donc donner le mercure luiej , "JPpofé qu'il foit bien préparé, ou lefinabreavecles poudres cordiales, ouîespi- j^e finabre, car la feule vapeur du mercure tuë les vers. vers qu'on appelé des moraines, qui font au dedans du fondement, mourront
Q q 3 tous
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Sto LE PARFAIT MARESCHAL, .
•C H A p. tous, fi dans l'avoine un peu mouillée vous mêlez une once ou deux de foulfrc en poudf
Ij8. ou fleurde foulfre, en continuant quelque temps. Le foin mouillé avec eau où on aura duToud du fel nitre ou falpeftre, eli bon pour tue
les vers. t Les feuilles de pécher & de faules toutes vertes, hachées menu parmy l'avoine, y f°n
très-bonnes. La fabine en poudre demi once mêlée avec l'avoine 3 fi on continué" dix ou douze J°ur '
fera mourir les vers infailliblement. ... Si l'on mene un Cheval qui a des vers dans une bergerie, &fans autre litière que CÊ
des moutons, on l'y lailTe cinq ou iïx jours ; tous les vers qu'il a dans le corps fortiront i failliblement, à caule du nitre qui eft contenu dans la fiente des mout ons, mais la c^ ne ceflerapas: Ilfaudraaufortirde là le purger comme nous enfeignerons, & la c3ü enferà ôtée. ,{ Lafemencedezedoariapilée, & mêlée dans du fon mouillé avec du vin, tuëfatoU
fortes de vers; Et afin que vous puifiïez commodément trouver quelque remede pour J vers, vous pouvez choifir l'un desfimples qui fuivent pour le donner parmy le fon l'avoine. _ ^ La femence de coriandre ; de citrons, orange & limons, ou la ratiffure d'ivoire,
t de corne de cerf. - . j, Lesplottes pour la pouffe décrites au Chapitre CXIX. chafleront tous les vers, u
en donne une tous les jours dans du fon mouillé fept ou huit jours de fuite. ....^ On peut aux Chevaux qui ont des vers, faire manger du finabre dans du fon mou
une once chaque fois, & une once de poudre cordiale, & continuer, ou bien luy en a ner quatre onces dans une livre de beurre, & deux onces poudre cordiale, en faire pilules qu'on fera avaler au Cheval, avec une pinte de vin. grâ Le fublimé doux fixdragmes dans une once de theriaque, en faire deux pilules, tu *
tous les vers; le mercure ou fublimé doux tout feul eft trop froid, c'eft pourquoy ° ^ ajoute la poudre cordiale ou la theriaque pour en faire des pilules: ce qu'il a d'incorri^11 j. eftant donné feul, eft que fouvent il émeut & ne purge pas, & ainfiilfait enfler le Che ^ mais en donnant un lavement il fera paflèr l'enflure ; fi on le mêle avec ces cordial >^. n'en arrivera jamais de mal, & purge par fois comme une médecine , mais non pas fe jours, & on ne connoît fon effet que parce que le Cheval s'engraifle étant délivré de c ^ vermine qui le confumoit & l'empêchoit d'engraiflèr : beaucoup d'autres chofes B^fjjj- vers, comme le foye d'antimoine, en donner deux onces tous les jours dans du fon 1°° lé, & continuer, ou fi vous voulez, fervez vous de la poudre fuivante. Poudre pour les Vers.
De tous ces fimples vous compoferez, fi vous voulez, cette poudre: prenez c°rlune
die, graines de laitues, & de raves Se de choux de chacune deux onces, zed°arl3jeüx once, rapure de corne de cerf quatre onces, mêlez le tout enfemble pour en donner „ onces dans l'avoine ou dans le fon mouillé avec du vin tous les jours, pendant une 0jr zaine de jours, & finalement il faut purger le Cheval pour chafïèr les vers ; car après ' bien employé des poudres, & autres drogues., on trouvera qu'il n'y a rku d'égal a la r gation pour tuer les vers, & qu'il faut prefque toujours en venir là. |
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PREMIERE PARTIE.
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Pilules purgatives four tuer les vers.
^L eft tres-bon aux Chevaux qui ont des vers de leur donner lapurgationfuivante, s'ils CHAP
il 1 n^ ^°n£ Pas exténuez & maigres, comme il arrive fouvent quand ils ont des vers: car 15-9, oup a PreParer> fi ce^a ert> en l'humectant avec du fon mouillé au lieu d'avoine: lie nnP0Ur le preparer à le purger, faites difloudre dans une pinte devin, une once po- a vpe> & demi-once grains de gêné vreconcaffé: le matin ayant fait tiédir le vin faites le Vu aU Chevalavec ^a corne, continuez quelques jours, pourvu qu'il ne dégoûte pas PoP eVai' car s'il le dégoûtoit & luy faifoit perdre le manger, ilfautceilèrlaprifeda c J.Creftepour quelques jours, ou mefme fi cela faifoit héritier le poil, il faut absolument j leri caroneft allure que le Cheval n'eft pas échauffé dans le corps, & qu'on luy peut nnerlapurgation, pourv eu qu'il Ibit en bon appétit : que s'il ne (è dégoûte pas, ilpre-
tu-rera admirablement bien le Cheval àia purgation, peut-eftre mefme le purgera-t'il, & j,era les vers: quoy qu'il en foit, après cela on peut donner ces pilules, avec aiïurance u" fort bon fuccés.
faites cuire une livre demieldansunpoilon, quand il commencera à s'épaiffir, mêlez
tmy cjeux onCes d'aloës en poudre félon la grandeur du Cheval, car fi c'eil un Cheval
0 Carrofle , il en faut mettre deux & demie, & s'il eft fort grand , trois onces, &une f Ce^demie de femence contre les vers; quand le tout fera bien cuit & incorporé, il ^ * & grailler les mains avec huile d'olive, ou d'amandes ameres (ion en a , & en for- er des pilules, & les faire avaler au Cheval, qui fera bridé fix heures avant, & autant
de rnefmejour que le Cheval aura pris ce remede, il faut luy donner un lavement avec
c Ux Pintes de lait, un quarteron de fucre, & fix jaunes d'œufs, afin d'appeler les vers par au ter^ouceur dans le fondement; il faut noter que dans tous les lavemens qu'on donne L * Chevaux, pour attirer les vers dans le gros boyau, il ne faut jamais qu'il y entre ny e? ny ora'î^e ) car tous les deux les chaflènt.
01 vous trouvez trop d'embarras à faire ces pilules, donnez au Cheval qui a des vers,
lc des purgations que j'ay cy-devant ordonné, & particulièrement celle où entre le
crcure doux ou fublimé doux, & aftùrément vous réunirez dans vôtre entreprife ; &
,Us détruirez tous les vers ; mais ces pilules ont fouvent fait ce que tous.les auttes remèdes avoient pu faire, qui eft de délivrer le corps d'un Cheval entièrement des vers.
vJn fera fortir ou mourir tous les vers par cette methode: faites bouillir environ trois
£ntes d'e^u dans un cacquemar de terre, au fond duquel vous aurez mis demi-livre met- ri rec°urant, jettez cette eau dans un fceau d'eau commune, faites boire le Cheval qui a fe s Yers de la forte pendant quinze jours aflurément il détruira tous les vers, & le Mercure ryira la quinzième fois comme la premiere, & vous le retirerez enfuite tout auffi bon
a^ a?Paravant. Van-helmond eft le premier qui a propofé ce remede, je l'ay veu reüffir av^IraWement à desenfans pleins de vers, qui n'ayant point bû d'autre eau que celle qui jj> i1- boüilly fur l'argent vif, en ont efté abfolument délivrez dans quinze jours. Et l'eau Cejl Pas difficile à boire ; car elle ne change ny d'odeur, ny de couleur, ny de goût que jj uy de l'eau naturelle, je l'ay adjoûtéicy en faveur des Dauvres, quine peuvent trouver ^rnedeàplusjufte prix : j'en ay veu guérir une infinité de pauvres & de riches.
îlsjrautres mettent deux ou trois livres de mercure courant au fond d'un tonneau, où î0'cntleat l'eau pour abbreuver les Chevaux qui ont des vers, & la methode en eft fort |
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ât» LE PARFAIT M A R E S C H A L,
Cha?.
i S9- Autre remede "méthodique four tuer les Vers. Prenez limaille d'acier, qu'on trouvera fort commodément chez les faifcurs ^'al^n
les, donnez-en une livre au Cheval qui aura des vers, une once chaque jour dans du mouillé, elle détruira les vers, & les chaffera tous du corps du Cheval; j'en ay dit la r.._ fon ailleurs que je ne repeteray pas icy, mais j'ajoûteray qu'outre l'effet cy-deflus, la maille d'acier cieiòburuè'ra&débouchera les obltruètions qui font dans les veines, les , teres, lesinteftins, & particulièrement dans les conduits du poulmon& ailleurs, $U,P aj vent, quand elles font invétérées, caufer différentes maladies, qui enfuite ne font F faciles à guérir. nfi Je croy que c'en une très-bonne précaution au retour de l'armée de faire mange ü
livre de cette limaille dans du fon mouillé une once chaque jour", car fouvent ils ont vers qui les empêchent d'engraifïèr & on ne le fçait pas, ainfi on n'y donne aucun or^r^'a- le Cheval ne peut fe rétablir ; mais par l'ufage de cette limaille on prévient le tout, & nn lement on ne hazarde rien, car l'ufage de cette poudre ne peut caufer aucun mal & ne co tegueres. Enfuite de cela le plus aiTuréeft de purger le Cheval, car fans la purgation, n'eltjamais afluré d'avoir fait mourir les vers. Si ce remede ne vous agrée pas, faites fuivant. Poudre four tuer les vers , Cr éter la matière qui les a produits.
As
Prenez fleurs dühifmcum & de fiel de terre de chacun deux onces, coral, femences
laitues & de citron, &bonaloè's, de chacun demi once, coraline, gentiane & diclarn ' feamonée préparée à la vapeur du foulfre, & coloquinte de chacun le poids d'un écu i0,^ cauelle & coriandre de chacun une once, finabre quatre onces ; le tout en poudre fera m lé enfemble. _ „. Cette poudre fera donnée au matin, le Cheval étant à jeun, dans une pinte de vin r°
ge, aux grands une once & demie, & aux petits une once. ^ Enfuite l'on donnera un lavement avec du lait ou bouillon de trippes, pour appeler P
cette douceur les vers dans le gros boyau. . s Il faut continuer fept ou huit fois à donner des prifes de cette poudre, ou de deuxjo
d'intervale, ou confecutivement, & le Cheval guérira, quelque efpece de vers qu'il ai » fi après cela on le purge. • Autre poudre pour les vers, Cr à peu de frais.
Prenez vers de terre, defquels vous aurez telle quantité qu'il vous plaira, fi vous Pr£fjoS
le brou qui eft l'écorce des noix vertes, & en tirez le fuc l'ayant pilée, ou bien avec m° ^g de peine faites tremper vingt-quatre heures ces écorces de noix battues ou pilées aa"£-eI1 l'eau, & de cette eau vous arroferez la terre dans des lieux humides & frais, où elle eu b' amendée & grafie, d'abord tous les vers qui font dans la terre fortiront, & on en pren tant qu'on voudra, - t te Prenez de ces vers la quantité que vous voudrez, mettez-les dégorger dans de l'eau P ^
ks y Jaiflantfix heures, puis les tirant il en faut remplir un pot de terre bien couv"*jer, mettre dans le four lors que les pains en fortent, & le faire fi bien fécher fans fe bru qu'ils puiflent fe mettre en poudre. jaI1s iDe cette poudre, il en faut donner tous les matins dépuis une jufqu'à deux onces
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to . PREMIERE PARTIE. 313
,ne Pmte de bon vin : elle fera bonne auffi donnée dans du fon ou de l'avoine mouillée avec G h a p.
'vin rouge, mais il y a des Chevaux qui ont de la peine à la manger dans le fon & dans IS9-
; v°n'e; c'elt pourquoy il eli plus allure ae la donner dans le vin & continuer fept ou huit rs: comme pour achever de détruire les vers il eft: bon de purger le Cheval, je vous °Pofe une purgation dont vous pouvez vous fervir fi le Cheval eft gras ; mais s'il eli mai-
autt0Ute PUrgat'on luy portera préjudice. Prenez une once & demie bonne theriaque, f,^'n de bon aloës, & demi-once de fublimé doux, le tout bien mêlé & incorporé en- Puïr ' iera tonneau Cheval avec une pinte de vin rouge. Il n'y a point de vers qui im tefîfter à ce remede , & de plus le Cheval fera très-bien évacué, des humeurs ;PUres qu'il pourrait avoir dans le corps. Si vous en voulez fçavoir davantage fur ce fil- tra' Vovez' ^e Livre intitulé, La Gkria del Cavallo del illuflre Segnar Pafchal Car acciai lo, il jrte fort doâement toute la Médecine des Chevaux: Vegetius dans fon traité, Axtis E.<üpr'rar''e,f1've Molotnedieœ, au premier Livre Chapitre XLIV. parle très-bien delà Q^-fon des Chevaux, & plufieurs autres pareillement. Je ne vous ay rien donné dans ce aPitre que ce que l'expérience m'a fait connoiftre; &fans me faire de fefte, je croy ■ ,vous ne trouverez rien de plus méthodique ny de plus afïèuré ailleurs: mais comme vllei1 fi»s pas un bon Juge, étant fufpeci dans ma propre caufe, j'ay voulu citer lesLi- apj^m ont le mieux traité de cette maniere, agn qUe ie Lecteur curieux puiflè en juger A,. Cs }a'eciure d'iceux: que s'il ne trouve pasicyun fibeauftile nyfi fleury qu'il le de-
cjg J.0lt ' Je le prie de croire que je me fuis attaché aux chofes & non pas aux paroles, fon- utcesdeuxmots, magna pars ignurantium, ut ligna naufragi! s, verbisbaret.
Vers k'S!e boiiilly & donné au Cheval tous les jours environ un picotin, luy tuera les » & n'en fouffrira aucun fi on continué fon ufage.
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Pour effort de Reins ou chutes.
J_yES Chevaux tombent par fois ou avec tant de violence, oudansunefituationfiex- CHAP.
ne fraordinaire, qu'ils s'offenfentles parties, enforte que les ligamens , tendons, & I(50,
çj ^ fouffrent effort: ou ils fe rompent les veines dans le corps, d'où le fang fe dégorge
te a ^.Ue'clue partie du bas ventre où il fe congèle, & venant à fe corrompre, caufe enfui-
j-ç- e^acheuxaccidens. Quelquesfois un Cheval tombant de fa hauteur , fera un effort de
pe- ? au(ïi dangereux que s'il étoit tombé de bien haut : car quand les ligamens qui tiennent
ti„„ e du dos s'étendent & le relâchent, ilsfont que le Cheval ne peut avoir aucun foû-
tIC»ny force aux reins.
fan n c°nnoît ces maux quand on a vu une chute dangereulè , & que le Cheval jette le
pe°P?r\a bouche ou parlesnazeaux, qu'il a grand'peine acheminer, & tourne la crou-
£a oc là ) ce qUj dénote que les reins font rompus ou ont fouffert effort.
cujj-a Plus affurée connoifîànce eft , lors que les Chevaux ne peuvent reculer parti- tent rertlent en montant, parce que la foibleffe des reins, & la douleur qu'ils y reilen- rejn ' s en empêche : les Mulets plus que les Chevaux font fujets à ces efforts de farçj ' & ils leur arrivent plus facilement , tant parce qu'ils portent de plus grands foUreaux ' *lue parce qu'ils ont les reins faits comme une carpe qui font moins té jCnus des côtes, que les reins d'un Cheval qui a les coûtes difpofées enforte au cô- ft-'trfft re'ns ' 1u'el,es font comme des arcs boutans qui les empefehent de fouffrir la CV effort, que les reins d'un Mulet qui font élevez & vont en dos-d'afne ; ainfi avec j^gequi eft grande, quand ils tombent les reins & caffent plus facilement n'é- To«-I. Rr tant |
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314 LE PARFAIT MARES-C HAL, . ce
Ch A.P. tant pas appuyez des deux cotez des côtes comme des arcs-boutans. Pour remédier »
ióo. mal, ilfautauffi-toftfaignerleChevalducolen mediocre quantité environ deux Irvi' & luy froter enfuite les reins avec la main pour échauffer la partie, puis y appliquer, £ grofîès ventoufes aux deux cotez des reins' à l'endroit où il témoigne plus defenlibilj^ de douleur; il faut légèrement facrifier autour des ventoufes de mefme qu'on tait Hommes, afin de faire fortir le fang extravafé, & appeller la chaleur naturelle en c ^ . partie, prevenir la fluxion en détruifant la chaleur efhangere caufée par la rupture ou fort des reins; les ventoufes achevées, il faut mettre le Cheval dans un travail & 'e |
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qu'il ne fe puiffe mouvoit
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fpendre, ou faute de travaille barrer dans l'écurie, enforte
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nypeu, ny beaucoup, le laiffer en cet eitat cinq ou fix femaines, afin que tererfle
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puiilènt agir, & la nature fortifier la partie, & faire fon profit defdits remèdes, cC yx
neferoit pas s'il fe mouvoit: toutes ces précautions prifes, frottez les reins avec ceq |
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fuit: Prenez parties égales d'efprit de vin ; & d'huile de therebentine, agitez-les ell • jj
ble dans une fiolejufqu'à ce qu'elles deviennent comme du lait, & de cette compoW frottez tous les reins avec la main pour faire pénétrer le tout, enfuite appliquez chajJ ^ ment fur tous les reins l'emmielure rouge, dans laquelle il faut mettre des noix de gaHe ^ poudré, une dtmi once chaque application, & la réitérer par plufieurs fois, fans oter . |
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qui fera refté d'emmielure: Les reins feront fort enflés fansdoute, mais ils doivent
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miflc
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de la forte, après quoy frotter ou étuver les reins avec un bain de bonnes herbes, coi
nous avons enfeigné pour les jambes foulées, Chapitre LXV- & y appliquer deux ,£ viettes ufées mouillées dans ce bain, & une couverture par defïus, comme il efl de au mefme Chapitre, continuer ces bains & fomentations fix fois, une chaque jour, v°c pour l'extérieur : Que fi vous n'avez point d'emmielure après avoir frotté les reins a l'huile de therebentine &efprit de vin mêlés enfemble, appliqués deflus de l'onguent Montpelier deux ou trois jours de'fuite. Enfuite les bains & fomentations comme CT vant: ayant travaillé au dehors fi vôtre Chevaljettoit du fang par laboucheouparle'1^ il faut donner ordre au dedans en luy donnant un lavement anodin chaque jour les qu ^ premiers jours, & enfuite tous les deux jours, puis tous les trois, & luy faire avaler qui fuit. Potion pour les chattes.
et
Vous pouvez à ces chuttes dangereufes & effort de reins, donner tous les jours une o ^ de policreiîe, & une once de grains de genévre concafTés, ou poudre cordiale auta dans une pinte de vin rouge, & continuer pendant huit jours de deux jours l'un, *el.s, quatre fois, il fera évacuer tout le fang extravafé, refiTtera à la corruption des nurneeqüi & tiendra le ventre libre au cheval, chafPant & combattant toute la chaleur étra»ger^ay eli la caufe du defordre ; & comme les lavemens anodins font utiles à ce mal, je don" icy la defeription d'un tres-bon. Lavement anodin pour chuttes.
Prenés une pinte de lait, & une de bouillon de tripes, ou toutes les deux Pl5?"irj-
bouillon de tripes faute de lait, ou même deux pintes de lait au deffaut de bouillon a t[e$ pes, faites y bouillir dedans pendant une demi-heure feuilles de mauves & de viofS de chacune trois poignées, femence de lin concaffée une poignée, puis y .aJ°^ceZne de' de camomille & de melilot de chacune une poignée, enfuite coulez, &ajoûtezU £f bî:c livre d'huile rofat, fix jaunes d'œufs, & demi livre de therebentine qu'il f3utû ayec |
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,v P R E M I E R E P A R T I E. 31 j-
tie C siaunes d'œufs, autrement elle durciroit ; le tout bien mêlé enfemble, on le don- C h ap
dp^ ^^ au Cheval, l'ayant vuidé de fes fèces, comme nous avons enfeigné parlant 160. cs'avemens. d'n ^ Potlvez aPr^s avoir donné ce lavement le lendemain luy donner celuy avec le fan? a„ 5,, Veau ou d'un mouton tout chaud comme je l'ay expliqué parlant de la gras-fqr.durc xJhaP-iîi-furlafin.
qui ez ^u'a tous les eff°rts de reins que le Cheval fait, il n'eft pas befoin de potions, oüelne *°nt ordonnées qu'au cas que le Cheval ait fait une tres grande chute, qu'il y ait lors^ ve'ne rompue' dans le corps ou autre accident de cette nature, ce qu'on connoît tje ^Ue Ie fang fort par le nez ou par la bouche ; mais fi le Cheval a fait un fimple effort fi0l[e'lls 5 fans qu'on voye aucune apparence de rupture de veine, ou d'une grande contu- tro "Prieure; par exemple, s'il ne jette point de fang par le nez, mais feulement en pjj atït que le derriere luy chancelle fort, qu'il ait peine à reculer, il n'y a qu'à luy ap- de m ^'^U]^e de therebentine & eau de vie, & bonne emmielure rouge, ou l'onguent bjen 0IltPelier, & enfuite de bons bains & fomentations comme j'ayditcy-devant, & qu "î°ft le Cheval fera remis ; que fi avant tout cela vous luy donnez l'une des potions CefY-} ay ordonnées, il en fera plûtoft guery, quoy qu'elles ne foient pas abfolument ne- ^ Q^es' non plus que de le fufpendre, mais il ne le faut pas laiffer coucher d'un moisi "u ü foit en lieu où il ne puiffe fe remuer du tout ny branler d'une place.
Autre Potion four les chûtes ou efforts de Reins.
Vôt Prerruere Potion n'ayant pas produit l'effet intérieurement que vous en attendiez, fi
faire ^eval continue à eftre incommodé, il faut le faigner encore une fois, pour luy fe avaler la potion fuivante. renez huile commune demi-chopine, femence de nafturtium en poudre une once,
Hii-^ne °nce & demie uie Cheval eft grand, bol d'Armenie, & Mumie, de chacune de- p]j"0tlce 3 faites avaler le tout au Cheval d'abord qu'on s'apperçoit de l'effort, & luy ap- çje"Ueï furies reins les huiles & l'onguent de Montpelier auquel il faut ajouter des noix gales en poudre, puis luy faites les bains & fomentations comme nous avons dit.
c> ' y en a qui pour un effort de reins, font feulement nager le Cheval dans l'eau quand ve»enEfté : mais cela n'eft pas capable de guérir un effort de reins s'il eft grand, qu' 1 *"en fe donner de garde de travailler le Cheval d'abord qu'il eft guery, car quoy Vaj.u uè boitte plus, fi vous ne donnez le temps aux reins de fe raffermir, au moindre tra- qu' ^Ue vous ferez, il fera plus mal qu'au commencement; pour éviter ce defordre lors j^ ?n le croit guery il faut l'envoyer à l'eau le promener en main, & ne le monter d'un jj. IS après fa guerifon fi l'effort à efté grand, & pour les médiocres efforts à proportion; efn 0U? 'es J°irs au retour de la promenade luy frotter les reins avec bonne eau de vie, ou ^,11 de vin.
atrivt0US *es remec^es precedens n'ont pas produit l'effet que vous attendiez, comme il le j e affez fouvent, il faut détacher toute la peau qui eft fur les reins, c'eft à dire depuis des er-"ere de la felle que je fuppofe eftre petite, car une grande felle couvre beaucoup tnie/j11!?5 il faut donc par deux ou trois ouvertures de chaque côté avec une grande efpa- l'épj r> détacher la peau des reins, environ un demi-pied de large de chaque côté de t\xLne, du dos, & jufques vis-à-vis des deux os des hanches, puis y fourrer par les ouver- dpux hanches de lard épaifles comme une piece de trente fols, & larges & longues de ftQt °U tTOli doigts, & en 'fourrer affez pour empêcher la peau de fe reprendre à la chair, er toute cette peau détachée avec de l'onguent fait de populeum & d'althea, égales
Rr i parues,
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3ió. LE PARFAIT MAUESCHAL, , it
Ghap.parties, y mettre fur le tout une peau d'agneau qui couvre toute la peau détachée, *~ ^ g
j6o. contre le poil, & un caparaçon ou couverture fur le tout, remettre le Cheval qui' ^ puiffe remuer d'une place, le fiifpendre comme j'ay déjà dit, & le foir luy donner ui ^ vement avec policrelfe, lequel fera réitéré tous les jours huit jours de fuite, & a"ta , lS fois !uy donner tous les jourspar la bouche au matin une once aflâ-fœtida en poudre une chopine de vin. cQ{i 1 Au bout de deux fois vingt-quatre heures découvrez le mal, vous trouverez le tou
enflé & il faut qu'il le foit pour guérir, faites fortir les tranches de lard; & écouler to les eaux rouffes, & matière qui ferait dans la playe, remettez de nouvelles tranen lard, & frottez tout le mal avec l'onguent fait de l'altea & populeum -. couvrez-le ^ & continuez de la forte en le penfant tous les deux jours, pendant douze jours, au ^oU^uC quels ne mettez plus de tranches de lard, & frottez tout le mal avec de l'onguent du i> ' couvrez- le, & le penfez tous les jours, lapeaufe reprendra, les play es guériront, J •il ne faut pas manquer de le frotter d'onguent du Duc tous les jours, finalement il ™u, rj ht peau d'agneau au bout de dix jours après que vous ne mettrez plus les bandes de . car il doit ettre guery entièrement, mais il le faut laiffer encore dans fa place fan5 ' % |
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muer autres dix jours, feront trente-deux jours qu'il aura efté là, après quoy vous v
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a
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s'il ne boitte plus en l'ôtantdefaplace, pour le promener peu à peu en main, le me
l'eau & l'habituer au travail peu à peu. . ^r- Vous pouvez fans détacher la peau des reins, les couvrir tous de boutons de feu, K^uC
cer le cuir à la difiance d'un pouce l'un de l'autre, occupant toute lamefmeplac-■\^ vous avez occupé en détachant la peau, y mettre furletoutuneceroüenne&par ^ 't deux feuilles de papier, fufpendre & enfermer le Cheval qu'il ne bouge d'une place, ^ le laiffer un mois de la forte, les efearres tombées, penfer les playes avec l'ongueD_ fi.
Duc, & fe gouverner pour !e reftecommeje le viens de preferire, voilà les dern|e ^ medes qu'on fait à ces fortes du maux, quelques-uns preferent le dernier au prem'e '.^ pour moy je les trouve également bons s'ils font bien pratiquez, mais le dernier efl: plu à faire. |
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Pour effort k la hanche du Cheval.
CHAP. TES Chevaux outre les efforts de reins, en font aux autres parties, comme aux' ^
i<5i. -*-' chesôt ailleurs, dont ils boittent de telle forte qu'il ne s'en foutiennent point, ^
demeurent eftropiez. Ces efforts fe font par des chuttes, ou d'étendre par trop ^a c qUe
ce qui fait que l'os qui joint la cuiffe avec le corps, fort bien fouvent de fa place, ° ^.
les iigamens & tendons s'allongent par trop, enforte que l'humeur contenue enc „£-
droit pour faciliter le mouvement, fort ou fe congelé, ce qui caufe la douleur, &
che le mouvemeut de la hanche. jt au
Si l'os de la hanche efl fort relâshé ou bien s'il efl hors de fa place, onîeconn 0
toucher, & en cheminant on voit la place où étoit l'os, plus creufe ; & le ^^ rc-
boitte extrêmement & ne peut fe foûtenir fur la partie. L'ordinaire methode po ^ ^,
mettre l'os en fa place eft de faire tirer l'efpine ; mais à moins que ce ne foit un hon3® ^,
tendu & fage qui conduife cette opération, on eftropie pour fa vie un Cheval- u QÎl
refehaux y procèdent en cette maniere, ils attachent une platte longe autour du Pa ollps
par un des bouts, & l'autre bout ils l'attachent à un buiffon qui foit flexible, Pu'?,anvio'
de fouet ils font marcher le Qieval & tirer de toute fa force, afin que par cette aciio ^{Ç
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j PREMIERE PARTIE. 317
'ente i'os fe remette en fa place; mais fi cette opération n'cft conduite avec beaucoup de Ch a p.
jugement & de circonipeétion, & par un homme fort entendu &iage, aiïurément il en 161. Peut arriver de grands inconveniens: aufli rarement reüffit-elle quand elleeftpratiquée P^r les Marefchaux qui croyent qu'il n'y a qu'à fouetter un Cheval pour le faire tirer de tou- efa force, & il vaut prefque mieux le trainer coirnne nous dirons en l'eftat qu'il eli, lans lüy taire tirer l'efpine. ^uppofons que l'opération ait efté bien faite & l'os remis en fa place, ou mefme qu'on
J?e l'a pas fait du tout, & qu'on n'a point fait tirer l'épine qui ne fera pas le plus mal, il iaut d'abord frotter la partie malade avec moitié effence de therebentinc,. & moitié ef- Pntdevin, & la bien frotter pour faire pénétrer, & deux heures après frotter le tout avec e. l'onguentdeMontpelier, le lendemain tirer du fang au Cheval, deux heures après la ^'gnée le ftotter encore avec les effences comme cy-devant, &enfuite avec l'onguent de iontpelier comme le jour precedent deux heures après l'application des effences; furie °ir s'il eli befoin, r'appliquer encore les effences, & d'abord que l'on voit qu'elles ont a't leur effet & que le Cheval ne fe tourmente plus couvrir la hanche malade d'un bon ce- ntine qui fera fi on veut un de ceux que nous avons propofé, en y ajoutant de la poix- ^hue, du maftic, de l'oliban & duToulfre, avec beaucoup de poix de Bourgogne, & le tout «?oderément chaud fera appliqué fur la hanche malade, & de la bourre paYdcffus, &on ^ettra un patin au pied qui n'a point de mal, pour l'obliger à appuyer fur le collé malade, ne le point laiifer coucher ; car il faut laillèr tomber le ceroiienne avant qu'il fe doive °uchcr, puis étant tombé, faire un bon bain fur la hanche. » ur ^es eff°rts ordinaires qui ne font pas fi confiderables, ilfautfefervirdesmefmes ^edes que pour les épaules le tout à proportion.
s. y '1 y a feulement relaxation de ligamens & des mufcles, il faut commencer par la 'gnée du col, puis fe fervir d'elfences, emmielures, bains & fomentations comme °Us avons enfeigné parlant des Chevaux épaulez Chapitre LIV. & LVI.&jevousdi- ay qu'un Cheval qui avoit fait un effort à la hanche, &quiboi:toit depuis long-temps, 1 °nt la hanche & la cuilfe fe defféchoient manque de nourriture,- fut guery, mefme en jJVer, ce qui eft plus mal-aifé qu'en Efté, feulement avecl'emmielure, les bains & les .°mentationsqueje vous propofé, ayant eu foin avant la premiere application d'emmie- Urei de frotter la partie avec efprit de vin & effence .de therebentine mêlez enfemble, ^quipenetroit au travers des chairs, & la charge mite par-deffus, fer voit comme d'em- P «re pour concentrer & retenir la vertu de l'huile qu'elle ne s'évaporât. efr ' t0"S ces reme^es ne reiiffilTent pas, il faut donner quelque temps à la nature, pour ayer fi elle ne guérira point le mal, & enfuite donner le feu qui eft le dernier remede 4~»faut tenter, bien loin de commencer par-là. xuand le mal eft à la hanche, & qu'on a tenté les remèdes que j'ay propofé; fans avoir
guery le Cheval, il faut avoir recours au feu, mais il ne faut pas faire la faute que font
P ufieurs gens qui palïënt pour habiles & ne le font pas en ce point; car ils cherchent le
j^al à cet os qui eft au haut de la croupe, &iln'eftpasaffurementlà, puifqu'iln'yaau-
une jointure ny emboittement d'os en ce lieu là: ainfi inutilement cherchera-t'on à gue-
r Un endroit où il n'y a point de mal ; la jointe eft à peu prés à côté du tronçon de la queue
Pj"eiqU'aa rnijie-j jg ja feiq"e ^a Cheval fur le derriere, & quand cet os eft demis ou relâ-
"e> on voit vifiblement quand le Cheval marche à l'endroit de cette jointe l'endroit plus
Teux quede l'autre cofté, mefme fi on applique les deux mains fur les deux jointes, &
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oeoùiln'yajamaiseudejointe. Rr 3 Pour
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3iS LE PARFAIT M^A R E S C H A L,
C H a p. Pour y donner le feu, il faut marquer avec le couteau de feu un rond tout autour de ci
161. mouvement à peu prés de la largeur d'une grande affiette, le mouvement fe trouvant au milieu comme au centre, ce rond qu'on fait tout autour ne doit que brûler le poil & peu ou point la peau, pour ferai de marque & entourer l'efpace qu'il faut brûler, après on mettra des pointes de feu qui perceront le cuir à un pouce l'une de l'autre, & emplir tout cet efpace de ces pointes de feu, un bon ceroiienne par deflus, de la bourre ou tondure de drap fur le ceroiiene, mettre un patin à l'autre pied, pour obliger le Cheval à s'appuyer fur ce!uy-là,& le laifler en une place fans fe coucher quinze ou vingt jours: en attendant les efearres tomberont, on peufera les playes avec eau de vie, 6c on lailîèra le Cheval juiqu'à trente jours fans le fortir hors de là place, après quoy on le promènera en fflaIfl_ peu à peu pour le faire marcher, & quelque temps après on le travaillera doucement' comme le feu eft un grand refolutif, il refoudra & diffipera les humeurs qui faifoient boît- ier, & fortifiera la partie. Si l'enflure de la hanche defeend fur le jarret, & delà fur les jambes, il faut faigner 'e
Cheval de la pince, &luy charger les jambes avec l'emmielure fufdite ; ouïe frotter avec de la graille de mulet, ou d'ours, ou de chapon: fi vous le promenez doucement, <* qu'on le frotte de ces grailles, vous y verrez bien toft de l'amendement : la graille de bu- reau fera le melme effet, on l'appelle en Province delà graillé de teifon ; la moële de ceri, & la graille d'oye font très-bonnes. Souvent le Cheval a feulement fait effort au gros nerf qui eft au dedans de la cuilTe, e!^
fuivant la veine, ce qu'on connoît en ce qu'on trouve le nerf gros & enflé, trés-douloU' reux avec chaleur : lì cela eft, il faut faigner le Cheval du col, & charger la partie avec foO fangmêléavecdel'efpritdevin, enfuite bonnes charges & bons bains, le mal fe difiipe" ra: les grailles que j'ay ordonné cy-devant, y font bonnes, comme aufTi les onguens^ des nerfs, & autres que j'ay ordonné pour fortifier les jambes devant : on peut fe fervir de l'on- guent du Baron, oudeceluyd'oppodeldoc, qui eft afîurément un des plus beaux remè- des qui foient dans ce livre, & peut-eftre aufli dans les autres qui parlent de cette matière- |
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Pour enflure de Tejiicules.
CHAP. T E S bourfes enflent aux Chevaux par diverfescaufes, par fois elles fe remplirent de fe"
ÏÓ2. routez, qui defeendent le long de la production du péritoine, d'autre fois la flux ion fe jette fur cette partie, par un coup reçu d'un autre Cheval ; fouvent pour un effort, Ie
boyau tombe dans les bourfes, & c'eft ce qu'on appelle defeente de boyaux. L'ordinaire remede, & qui fe fait à peu de frais, eft de mener les Chevaux à l'eau, qui
par fafroideurrepoufie l'humeur qui fe décharge dans les bourfes; fi elles font pleines de vent feulement, ou qu'elles foient enflées par une legere inflammation, ils en gueriiîent» mais, fi l'inflammation eft plus grande, il faudra uier du cataplafme fuivant. Cœtapfafœe.
Prenez cire jaune, beurre frais, & huile d'olive, de chacun demi-livre, bon & tort
vinaigre demi-ièptier, mêlez letout, & le faites cuire enfcmblejufqu'àce quelevinaigt ioitàpeuprésconfommé, ôtez du feu & ajoutez à la compoiùion une once de camphre en poudre, mêlez bien le tout & l'appliquez fur l'enflure des bourfes, & quatre heures après, remettez-en de nouvelle, fans ôter l'autre ny enveloper, & continuez de la forte. |
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f , .PREMIERE PARTIE. 319
Ç?cft fimplement une inflammation, l'enflure cefîèra, & la douleur diminuera: li la Cha
Couleur & la chaleur difparoiffènt, & que l'enflure refte, les bourfes demeurant fort pen- 162 gantes, il y a apparence que c'eft un hydroceile; c'eft à dire que par la relaxation du peri- rne les bourfes s'empliiient d'eau, & enfuite en demeurent pleines, étant allez mal-aifé de taire évacuer cette eau au travers les pores, l'eau féjournant long-temps peut fe corrom- Pre, ulcérer & gâter le teiticule, la gangrené fuivre, & faire mourir le Cheval. Pour s'affurer de cela, outre le remede cy-deifus, qui a ôté le chaleur ou inflamma-
"on, faites le fuivant; que s'iine reüffitpas & que les tefticules pendent, & au tou- cher femblent contenir beaucoup d'eau, il faut châtrer le Cheval en pleine lune, & "abord que l'incifion fera faite il fortira une ou deux chopines d'eau rouffe qui a caule le ^al: du moment que cette eau eft évacuée, il n'y a plus de péril s'il n'y a point d'ulcere , **ux tefticules, & le Cheval guérit facilement de fa châtrure lì elle eft bien-faite, & enfuite il lle paroiit plus de defcente ny d'hydrocelle. Cataplafme adjlringeant pour rejferrer les Tefticules enjlez..
Prenez farine d'orge & vinaigre, faites-en de la bouillie : lors qu'elle fera prefque cuite,
«Joutez-y moitié autant de craye pilée, huile rofat & de coins de chacune à diicretion, & I ux pincées de fel, appliquez ce remede chaud enforte qu'on y puiiiè fouffrir la main, & e 'iez fur la partie le mieux qu'il vous fera poffible. Autre Cataplasme résolutif.
Faites cuire des fèves dans de la lie de vin de la moins épaiffe jufqu'à ce qu'elles foient
Rallies à force de cuire, lors pilez les pour les mettre en pâte, ajoutez fur deux livres de ladite pâte, demi-once de caftoreum en poudre fine, mêlez bien le tout & l'introduifez öans un fachet de toile capable d'enveloper les tefticules, coufez l'ouverture du fachet& ayant graifle les tefticules avec onguent rofat, ou avec de l'huile rofat, appliquez le fâcher «lez chaud pour faire fon effet, c'eft à dire qu'on le puiffe fouffrir fur le dos de la main , & *2 liez & attachez le mieux que vous pourrez: au bout de vingt-quatre heures réitérez l'ou- ycion & faites chauffer le fachet dans la lie où les fèves ont efté cuites, continuez de la forte Jufqu'à ce que l'enflure foit paflee. Remede aux defeentes ou Hernies.
J'ay connu un Ecuyer fort induftrieux, qui a trouvé l'invention d'un fufpenfoir qu'il:
*?}et aux Chevaux qui ont des defeentes de boyaux, enforte qu'ils travaillent fans recevoir ^commodité de leur defcente, & mefme j'ay veu des Chevaux de capriolles avec ce
Wpenfoir fauter fort bien, & fans cela ne pouvoir pas faire un temps: & afin de vous ex- P iquer ce que c'eft que defcente de boyaux, lors que le péritoine eft relâché, le boyau °mbe dans les bourfes, ce qui eft aifé à appercevair ; alors on tâche de remettre le boyau Veclamain , & l'ayant remis en fa place, on y doit faire la fomentation fuivante; fi on
fe. Peut remettre le boyau, on abat le Cheval en quelque lieu mol, puis on le finie fur les tefVS' ^uytenant'es deux jambes de chaque côté liées enfemble, puis on luy balline les joules avec eau tiède, enfuite on luy remet le boyau; pendaut cela on luy fait le mate- s Suivant, / lequel fera preft lors que le Cheval fe relèvera.
„ prenez racines de grande confoude, écorce de grenade & de chefne, noix de cyprès de galles vertes qu'on prend fur les chefnes, graine de fumach, à. d'cfpine vinette,
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3îo LE PARFAIT MARESCH AL, àe
CHAP.de chacun quatre onces, femence d'anis & de fenouil de chacun deux onces, -•:' • jj.
i6z. grenade, camomille &melilot de chacune deux poignées, poudre d'alun crud de « ^ vre, mettez le tout dans un fachet allez large pour enveloperks tefticules, *e. , «ves piqué, & fait comme un matelas ; on le fera bouillir avec un demy picotin de __ dans un pot plein de vin de prunelles de buifion, ou de gros vin rouge au defiàut de tre, deux heures entières; puis on le liera dextrement, médiocrement chaud fur les culesavec des bandes qui tont le tour des flancs, &fe lient fur la croupe, & vous v bien-toftde L'amendement: il faut toutes les vingt-quatre heures faire réchauffer le telas dans le vin, & continuer. Ayant remis le boyau au Cheval, fans s'embarrafler medes, le plus feur eft de le châtrer, les bourfes fe retirent, & le boyau ne tombe y dedans. . rC- Le remede cy-deflus eli "bon pour reiTerrer toutes fortes d'enflures, & pour Ie
foudre avec ce matelas. o rCs Les bains que nous décrirons pour le flux de ventre, feronttres excellens aux en
des bourfes, faifant eniùite les fomentations. |
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Tefticules meurtris 5 enflez, ou endurcis.
CHA.P. r Ou ve NT les Chevaux fe mettent dans les barres, & fe debattent extraordin^_
163. ^ ment pour s'en débarrafler, le tefticule fe trouve foulé & meurtry, la fluxion ^ e
vient, la matière s'y forme, & le tefticule quelquefois fe defleche & devient dur co a
du bois, par lachaleur étrangère que lacontufion acaufé, & fi avec cela l'initornrn _
velt, ce fera encore pire, lefieee du mal peut elîre autïï aux lieamens, la fluxi°n
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reliera fur eux, & les fuites en feront fàcheufes. ■ uX;
Le remede ordinaire qu'on pratique à ces fortes de maux, eft de châtter les Chev -s
mais il faut avant cela ôter la douleur & la fluxion, enfuite le remede peut cftre bon >s il eft fâcheux à des Chevaux de manege; outre qu'en certain temps de l'année il ne j^. fansperil, & mefme lì la fluxion eft au ligament d'où pend letellicule, quoy 911 °n -ji tre le Cheval, on n'ôtepaslacaufe; car le ligament fera dur, plein d'inflammation ,4 $ faut avoir ôtée avant d'entreprendre l'opération, à laquelle feulement il faut avoir re lors qu'en vain on a tenté tous les remèdes que je vay propofer. Remede tres-excellent.
Prenez fuc de choux verts chopine ou fi vous voulez une livre , feuilles de rhue
dée de fes cottons une grande poignée, demi livre de miel, autant de beurre ^:ülSh^ un quarteron de favon noir, avec une livre de farine de féves ; pour compofer le reni ' pilez dans un mortier de marbre la rhuë, mettez enfuite le miel avec la rhuë P'!^e'rjjtes le fuc de choux, le beurre fondu, & le favon noir, & mêlant bien le tout à froid, 1 un cataplafme avec la farine de féves, que vous appliquerez froid fur la partie, aveC jcS veflledeporc, faifant un bandage qui prenne fur le dos du Cheval, & applique^ tou ^ jours de nouveau cataplafme : Le Cheval pourra guérir, quoy que le tefticule tut d . lourd, il y aura affez d'une feule compofition du cataplafme pour guérir ce mal, app 4 en plufieurs fois, fi le mal n'eft par grand. mes de Que s'il y a grande inflammation, ajoutez à toute la compofition deus dragm .
camphre en poudre, que vous ferez difloudre dans troispleines cueillerées d'cfprit de - |
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«ter PREMIERE PARTIE. 3m
cm Î ma'ou ''inflammation n'eft que dans les ligamens, c'eft adire au deiïusdu tefti-CHAF.
CyJ' frottez l'endroit avec cet efprit de vincamphré, & enfuite appliquez lecataplaime 16?.
üt) Jl y avoit matière formée dans le tefticule, ou apparence, il faut faire fur un cuir doux
(jr ernPlâtre de Divinimi large comme lapaumedelamain, mettez cet emplâtre furi'en- a .ltou il y a quelque apparence de matière, & le cataplafme par deffus le tout, s'il y 0ne 'a matière formée ou à former , l'emplâtre f attirera, &efTuyantlemefme emplâtre aPCut le remettre fans en changer tous les jours; continuez cette methode; il ne fera unetnentbefoin de châtrer le Cheval; car apparemment il guérira,
dur ligner le Cheval au commencement de la cure, & à la fin, ne luy donner que l>j 0n dans lequel tous les jours vous mêlerez deux onces criftal minerai, pour rafraîchir nu: erieur du Cheval; il facilitera la guerifon, appaifant Ce feu étranger des entrailles, doul CaU^ Par ^e con^ntement & le voiiinage du tefticule , qui foufFre beaucoup de fair a'S Comme fouvent l'apoftume paroift en un endroit plus haut qu'il ne faut pour la
tornKCOU'er comm°dement, parce qu'au lieu d'eftre évacué il y a du péril qu'elle ne ay a^ ^as de la bourfe & s'y corrompe, faute d'évacuation, l'emplaftre divin n'en pe *?* actifé qu'une partie, le refte coulant en bas par fon propre poids, lïcelaeft, ilfaut p0e^avec un bouton de feu tout au bas delà bourlb, fans toucher le tefticule, la percer ïnen ner ueu à la matière de fortir, puis grailler les bourfes avec âaBafilicum, & frott' ^Ur 'etoutdcs feuilles de poirée graiffées avec du beurre, & dans le trou une tente tin-,eeavecdu divinimi fondu dans de l'huile rofat, ou huile d'ol ive fimple au défaut ; con- pu er Ce procédé, aïlùrément il guérira fans eftre châtré: Ce remede eft bon pour fup- yr Par tout où il y a ouverture de cuir, & qu'on eft obligé de tenir la playe ouverte, ous vous fervirez de ces remèdes félon la grandeur du mal de vôtre Cheval. & le e^Ct'us au m- Livre Chapitre Vili, de Tumore Teftium, dit qu'il faut brûler de l'orge, feft' nifttre en poudre, puis le mêler avec graille de porc, &fbir& matin en frotter les te'Cu*es enflez: Il dit de plus, que le fiel d'un chien y eft excellent: on peut éprouver ces edes fans péril & làns dépence ; mais je ne m'en fuis jamais fervi. Dufiux de ventre eu diarrèe des Chevaux.
X^j \ Chevaux ont rarement le flux de ventre, qu'on nomme auffi diarree , & les da- CHAP.
ri0l^mes V" av°ient de l'averiion pour ces deux termes, ontobtenudes Médecins qu'on 16^.
nlaj lT>ero'tcemal devoyëment, j'y confens pour les dames &mefme pour les hommes;
de le ^0?'Ies Chevaux nous nous fer virons du mot de flux de ventre ou diarree fans deifein
quUr déplaire. Quand les Chevaux en font attaquez, il eft fouvent mortel, c'eftpour-
s'eiX011ne'e doit jamais negliger quand il provi&nt fanscaufe manifefte. Il ne faut pas
c°mrn°nner-' '^enEfté un Cheval a bû de l'eau froide, de puis ou de neiges fondues,
chenjf au^i dans 1'uüige de l'herbe tendre, ou d'autres alimenséç medicamens qui relâ-
Su'il ^,Pr°duifent un bon effet, en ce qu'ils purgent le Cheval, & évacuent partie de ce
djar a lmPur dans le corps ; il ne doit pas furprendre ny faire qu'on le prenne pour une
Te^ou Aux de ventre.
qUi p ^x de ventre eft caufé par la foibleffe de l'eftomac, qui ne peut digérer les alimens
ilsorria3tparle3il"eftins fans eftre prefque altérez, &fortent par le fondement comme
."teitc; pris. • Tcw. i S f
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}i2. LE PARFAIT M A R E S C H A L, t
Il vient auffi de corruption d'humeurs amaflees dans l'eftomac, ou envoyées des P
ties voilînes ; ces humeurs qui font à charge, empêchent la digeftion, & irritent la nat àlespoufïeraudehors. jg Ces humeurs ne font pas toujours froides & crues, fouvent la bile régorge en
abondance dans les inteftins, & fert de lavement qui entraine ce qui eft contenu '■> ce n'eft gueres dangereux, & fouvent la nature s'en trouve foulagée. ' i flêz à Si les alimens fortent tous entiers fans aucune marque de digeftion, c'eft un mal an
craindre, caria nature ne peut réparer les forces abatuë's, fans profiter de la nourritu elle en profite peu puis qu'elle les rejette comme elle les prend. a. Le cours de ventre, outre les caufes intérieures, peut arriver de ce que le Che va'^"0j-
ge trop, & ce mal fe guérit en retranchant le vivre : il arrive auffi pour manger du foni i ii& corrompu, de l'herbe gelée, de l'avoine germée, & autre inauvaife nourriture. boire trop frais, & les fatigues exceffives le caulènt. 0p Le trop de repos, boire d'abord après avoir mangé grande quantité d'avoine, .e 'j-ft,o-
gras, contribuent aux flux de ventre, la paille de feigle, auffi bien que la mauvaife diip fition de tout le corps. . uj- On peut connoiftre l'humeur qui caufe le flux de ventre de la matière que le Cheval
de: fi elle bouillonne étant tombée à terre, & qu'elle s'enfle, c'eft une marque qu'il )' labile fort échauffée: fi. elle eft blanche, c'eft une marque de crudité ; fi les déjecti font comme de l'eau, elles dénottent grande foibleife d'eltomac. Remede aux jïux de ventre.
Lois que la raclure de boyau fuit le flux, il eft à craindre qu'il ne fefalTe des ulcères ^
boyaux, qui apportent ordinairement la mort, fi l'on ne rafraîchit promptemen entrailles; ce qu'on fera, en faiiant cuire de la racine d'alfhea concaiiëe, autantpe d'orge en grain concaffé, deux onces de chacun dans trois pintes d'eau, avec une criftal minerai en poudre, le tout cuit & reduit à un pinte: il en faut donner une ^"°^ra deux ou trois fois tous les jours. Il appaifera l'inflammation des entrailles, adou l'acrimonie des humeurs, éteindra la bile & tout le feu étranger qui caufe la fièvre- ,,nt Si c'eft de la pituite, ilfaut fortifier l'eftomac, évacuer les humeurs qui furabon"
& refferrer les parties par trop relâchées; Ce qui fe fera par l'ufage des poudres cord'i\ ou plottes, & de l'opiate de Kermes, du theriaque, & autres chofes chaudes qui ° -f pouvoir de fortifier & rétablir les parties ; cette forte de flux de ventre eft plus ailée a gu quelesautres. -l(il. Souvent par le cours de ventre, la nature fe décharge, & fe foulage d'un fardeau
portun, mais s'il paffe trois jours, & que le Cheval perde le manger, la fuite en eli jj gereufe; car les Chevaux deviennent fourbus, pour garder trop long-temps cerna > faut donc pour le guérir, ufer d'une maniere de vivre réglée, & de medicamens prQPr '^ Il faut ôter l'avoine au Cheval, luy donner du fon mouillé avec vin rouge, s ^„jfjr
manger, l'orge defiéché fur une pèle au feu, puis moulu, fera tres-bon, il f*ut -rfljt, d,e bon foin : pour les medicamens, il faut commencer par un lavement deterfif tel <îul Lavement deterlif.
Prcneî fon de froment bien palTé, & orge entier de chacun deux poignées, roiès ^£
ges une poignée, demy-dragme de bon opium tranché bien menu, faites bouillir ..-|jorl an quart d heure, puis ajoute! feuilles de chicorée fauvage, d'agrimoine 5 de bo c |
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PREMIERE PARTIE, 313
'anc, de poirée & de mercuriale, de chacun une poignée, faites-en une décoâion dans Ch a
uPeiitlait, ou dans de l'eau ferrée, furdeux pintes vous diffoudrez lix jaunes d'oeufs, 164. uelrofet & fucre rouge, de chacun quatre onces. Après que le lavement a deterge & vuidé quelques matières corrompues qui fe ren-
trent dans les inteliins, vous luy donnerez le remede fuivant. Deux onces foye antimoine dans du fon mouillé, ou bien demi-once de foulfre-auré d'antimoine, com- j ?J ay enfeigné à le donner, & continuer: il fortifiera les parties intérieures, appaife'ra p "Oüillonnement ou fermentation des humeurs, & contribuera beaucoup à la gueriibn du eyal ; après quoy vous donnerez le lavement qui fuit. Lavement rafraichijfant & adjtringeant.
te, enez de l'herbe nommée renouée, en Latin Centinodia, ou prenez bourfe de Paf-
ba]r' bouillon blanc, de chacune une poignée, feuilles de plantin deux poignées; de fis HU^e ^emi-poignéc ' fctnences de myrtilles deux onces, femences de laitues & de plan-, j.g «eux onces de chacune, faites cuire les femences concaffées dans trois pintes de bic- e ' avecdemi-dragme de bon opium en tranches déliées, ou dans de l'eau d'orge; & îjv U'te 'es herbes, puis une poignée de rofes féches, coulez & ajoûtez-y miel rofat demi- thij' fucre rofat quatre onces, pour un lavement qu'on donnera au Cheval dans la me- ^e ordinaire. Potion pour le fiux de ventre.
l'a • u'te ^es ^eux 'avemens > i1 faut donner cette potion au cas que les prifes & l'ufage de
ntirnoine cy-deflùs n'ayent pas fait modérer le flux de ventre, & ne l'ayent appaile en
tern'e' ^ vous ne voJ'ez aucun amendement, fervez-vous de cette potion fuivante, &de
pPs en temps réitérez les lavemens.
ch nez nvnt Sro^s no*x tnufeades, ou dix, fi elles font trop petites, brûlez-les àia andelle : les piquant au bout d'un couteau & les laifîànt brûler jufqu'à ce qu'elles foient j charbon, & toutes rouges de 1'aóHon du feu, jettez les dans une pinte de vin rouge & je ,ecrafez dedans, puis les mettez infulèr toute une nuit : faites tiédir le tout, coulez & j. onnez au Cheval ; le fel de ces noix mufeades brûlées fera diffout dans le vin, & ce fel j^,3 fon effet pour fixer & appaifer ce bouillonnement, quicaufoitlcfluxde ventre; je qUg1\fi1)is fervi aux Hommes fort utilement à la dîiTenteric, & pour les Chevaux avant 3pré 'eur ^onner *e temede, il faut les tenir bridez deux heures avant la prife, & autant Lavement adfiringeant.
en u^ntt tro's Pintes de bière, dans laquelle vous ferez cuire de la graine de plantin fi c'eft
dife lVer' cn.Efté les feuilles valent mieux & des rofes de Provins féches autant, dutoutà' de tçet10^ '. ajoutez à la colature deux onces de catholicum ,double de rhubarbe, & autant çrre «gilk'e, & le donnez au Cheval, il le relîêrrera modérément.
°U tt ^ei?^ e eft tres- bon pour arrefter au Cheval une fuptrpurgation, _en le donnant deux roisfois: ceux qui le mettront en ufage, en auront fatisfaaion. |
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Sf2 Autre
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324 LE PARFAIT MARESCHAL,
Cil AI'.
1Ó4. Autre Potion.
'Prenez deux pintes de lait, étaignez dedans cinq ou fix fois une bille d'acier ' aj^a.
mêlez parmy, des pépins de iaifihs rôtis & pilez deux onces, ave.c une once & demi, tiflure de corne de cérf calcinée & pilée tres fin, faites un breuvage du tout, que v donnerez au Cheval, fervati; fervandii. |
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Autre remede pour fiux de ventre, de caufe chaude.
CHAP. T) Pv e N e z quatre dragmes vitriol Romain, pilez-les, & les faites diffoudre dans deu
ï6$. pintes & chopine d'eau de riviere; laiflèz raffeoir toute la nuit, au matin verfezP inclination ce qui fera le plus clair, jettant le limon jaunâtre qui reliera au fond, fal
tiédir l'eau, (lic'eftenhyver,) donnez-en chopine au Cheval avec la corne, de fix fix heures, le tenant bridé une heure avant, & une aprés.la prife, font deux pintes en vi0^e quatre heures, qui eft un jour naturel. On peut mêler fur chaque pinte de cette eau vitriol un gros d'anis, & un gros de coriandre tous'deux en poudre, elle fera inÔ**110 plus d'effet. Si on continue quelques jours ce remede & s'il ne dégoûte pas le Cheval? guérira le cours de ventre provenu de l'émotion des humeurs échauffées. Mais fiv° voulez avancer la cure, il faut faire un lavement avec deux pintes de cette eau de_vitn9 ' y ajouter demi once rofes de Provins feches, & une dragme d'anis, faites bouillir tt ondée le tout, paffez au travers un linge, & ajoutez au tout troisonces conferve de roi rouges liquide, un quarteron de beurre frais pour en donner un lavement au Cheval mefme temps que vous donnez la boifïon par la bouche; & au bout de douze heures, f1 Cheval n'eft pas bien preffê du mal, que s'il fe vuide fort fouvent avec des empreint ' donnez le lavement toutes les fix heures en donnant la potion. ■ Quand les cours de ventre viennent de caufes froides & d'humeurs flegmatiques &P
tuiteufes, il faut après les lavemens precedens donner la potion fuivante. Potion pour le cours de ventre de caufe froide.
Prenez trois chopines de gros vin rouge, dans lequel vous éteindrez trois ou quatre'
des billes d'acier bien rouges, mêlez-y demi douzaine de jaunies d'oeufs, & une once demie vieille theriaque ; enfuite de quoy on reitererà les lavemens félon la neceffité. Lavement adftringeant.
Dans deux pintes de vin rouge, & une d'eau de pluye, faites bouillir les racines de
•fîorte & de tormentine pilées groffiérement de chacune deux onces, puis y ajoute feuilles de cyprezôt de pilozelle de chacune une poignée, coulez le tout, & diflblvez' la colature deux onces de catholicum fin, & vingt grains d'opium. Potion pour le cours de ventre de caufe chaude.
Prenez eaux de chicorée & de plantin de chacune une chopine, mêlez parmy deux ^
ses confèrve de rofes 3 trente grains d'opium ? demi- once de theriaque recente, ^&ilCi ^ |
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ft . P R E M I E R E P A R T I E. 3*5"
P°fion que vous donnerez au Cheval, & luy frottez le ventre avec les bains adftnngeaus, C h a p.
^Ul font propres pour tous flux de ventre, de quelque caufe qu'ils procèdent. 16 J.
Bains adjtringeans pour flux de ventre.
.Prenez des herbes de plantin, de renoüée on ccntinodia, de chacune quatre poignées,
jjes feuilles de confoude ou fymfhitum , de la prèle ou équifetum, de chacune une poi- gnée, des noix <je gales concaffées, noix de cyprès vertes, & de glands de chefne, le ^utconcalTë& de chacun deux onces, des rofes rouges, & feuilles de bouillon blanc ou ^°afçum, de chacune trois poignées ; cuifez le tout dans un grand pot, moitié vin rou-
|e.) moitié eau de pluye, premièrement les noix & glands concailèz, entente les feuilles, £U.IS les fleurs; quand le tout, fera bien cuit, ajoutez fur la fin environ une chopine devi- T*'gre, & demi-livre d'huile de coins. Avec ce bain ou lavement on étuvera le ventre ,u Cheval, & l'on fera des fomentations avec des linges ufez, de même que nous avons
^Parlant des efforts d'épaule; on pourra auiïï oindre le ventre du Cheval, avec l'huile e coins & de myrtbilles autant de l'un que de l'autre.
<~e bain peut eftre réitéré tant qu'on voudra, il fert à plufieurs ufages, comme aux
puides enflures du ventre caufées par un coup d'éperon, aux enflures des teiticules, de acuiffe, & des jarrets, pourveu que ce ne ioit point par picures de befte veneneufe.
j. f 1 faut oindre le ventre du Cheval avec ungumtum Cumiti(fœ, & le fomenter avec ce bain, e tous ces remèdes vous ferez choix de' ceux qui vous fembleront les plus profitables au ^neval. ^^^^^^^B |
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Des Chevaux auxquels le fondement fort.
\^ E S tenefmes , les flux de ventre , les hémorroïdes , d'avoir coupé la queue, & CH AP.
p autres maux font faire de fi violens efforts, ou caufent de fi grandes douleurs aux jg^ „e,Vaüx, que le fondement leur en fort, &paroift évidemment hors de fà place. Il arrive ili Pour quelque effort que le fondement tombe à un Cheval, & le plus fouvent d'avoir
°upé la queue: cette incommodité eft aflèz confiderable, car elle peut avoir des fuites
acheufes: il faut donc le frotter avec de l'huile rofat tiède, enfuite tâcher à le remettre:
** e fi après l'avoir fait deux ou trois fois, on n'apportoit aucun amendement, faites le re-
^fuivanf
j "renez demi-livre lait de chèvre, ou de vache au deffaut, qui eft un demi-feptier, fix
J^gmes fel de Saturne, battez bien le tout enfemblejufqu'à ce qu'il fe lie & prenne quel- 1 e„c°nfiftence, ce qui fe fera en cette forte : broyez fort dans un mortier de marbre le fel Saturne, puis mêlez un peu de lait, & broyez & incorporez bien enfemble, ajoutez
coreunpeudelait, & broyez comme auparavant, jufqu'à ce que vous ayez reduit le
feHen forme déférât liquide. S'il y a du lait de refte, il le faut jetter, car quelquefois le fQ. e Saturne en boit plus, d'autres fois moins, ainfi il faut fe régler jufqu'à ce que le tout lef re^u^ en onguent fort liquide, duquel vous frotterez une tente que vous mettrez dans ondement, & en appliquerez tout autour, le remede étant continué, fera rentrer ce
^u!etoitforty, & guérira le Cheval. a „^°tez que les Chevaux aufquels le fondement fort pour avoir eu !a queue coupée, s'il y
dai i en^ure ' ^ont en danger de mort, car c'eft prefque toujours un figne de gangrené . ' s? us la queue, qui gagne le filet des reins; le remede precedent y peut élire appliqué, & Ue reüffit, comptez pour un Cheval perdu celuy qui a ce mal.
S f 3 Aiitn
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3i6 -LE PARFAIT MARESCHAL,
ClIAP.
i66. Autre remede.
Prenez de Ia poudre d'écaillés d'huitrcs bien brûlées, deux onces, l'écorce du ml"je
du bois de frefne toutefraîche quatre onces, un quarteron de bon miel, demi-livre pâte feigle prette à mettre au four, c'eftà dire de la pâte levée, pilez l'écorce de frefne bi exactement, puis mêlez avec la pâte & la poudre d'écaillé calcinée & le miel, & du tp faites un cataplâme qu'il faut avoir bien mêlé & l'appliquer à froid, le lier le mieux qu poura fur le fondement, & réitérer de douze en douze heures en remettant du nouvel » c'eftà dire renouveller l'appareil. ,( Si vous ne pouvez avoir de l'écorce du milieu de frefne toute fraîche, prenez delà f^
feulement deux onces, & la mettez en poudre pour la mêier avec la pâte comme cj vant. 1 Le ièrat réfrigérant de Galien, l'Album rafuy & autres remèdes Galeniques feront qu
que chofe à ce mal, mais les remèdes precedens feront plus d'effet. :j Et fi le fondement ne vouloit pas rentrer par tous les remèdes precedens, comffle *
arrive fouvent, l'inflammation & la grande chaleur en étant ôtées, & ne pouvant o1'^ faire on coupe ce qui fort du fondement, & qu'on ne peut remettre : on le coupe avec couteau de feu bien trenchanr, afin d'empêcher l'emorragie, à quelques-uns il r ,Ê. d'abord qu'ils ont efté un quart ou demi-heure arreftez ; mais fi vous les faites trotter f£U ment trente pas d'abord il fort, <:'eft une marque qu'il y a fiftule : il faut prendre le ternP^ qu'elle eft hors du fondement, la lier avec une bonne ficelle, & la couper toute entier avec un couteau de feu tranchant. , ■■■ Il faut enfuite grailler la playe tous les jours avec de l'Album rafit, jufqu'à ce que l'elea
re foit tombée, puis frotter la chair vive avec du Stccativum rubrum, bien des Cheval font échapez par là, & beaucoup de Marefchaux à Paris, ont fait cette cure par mon ° dre, qui jamais ne l'avoientveu faire, quoy que d'ailleurs habiles dans leur art, & qui0 vu guérir les Chevaux de leurs fiftules. Pour efforts de jarret, heurts (y coups en iceluy.
QHAP. T E S efforts de jarrerfont les plus dangereux, àcaufedela douleur que les parties fler
I(57- '-L' veufes fouffrent, quand elles font meurtries; le Cheval enféche, il devient maigf' & enfiiite il luy relie tant de fâcheux maux, que s'il n'en eft eftropié, tout au moins il en " ' vient difforme. # 0 Les efforts de jarret arrivent par les mefmes caufes que les efforts de hanche: °
les connoift en ce que le Cheval boitte, le jarret eft enflé: quand on y touche le~ iu val'feint, & témoigne de la douleur. Pour y donner ordre, il faut faigner le Cheval col, luy charger tout le jarret avec fon fang mêlé avec de l'eau de vie : C030^ charge du fang lèra féche appliquer par deflus l'onguent de Montpelier, puislemeW" jour ians ôter l'onguent environ huit ou dix heures après qu'il fera appliqué, frotter av bonne eau de vie. Et toutes les fois que vous réitérerez l'onguent de Montpelier il ne 'a pas manquer d'y mettre de l'eau de vie dans le temps que j'ay dit ; on peut effayer après 5e fi on veut des adftringeans, tels que nous avons décrit en plulïeurs endroits, on les reUe plufieurs fois, pour'tâcher à repoufler par tous moyens la fluxion: Les bains adftring^ décrits au Chapitre precedent font tres-bons ; fi tout cela n'efl: pas capable de reflèrrer 1 " |
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„ PREMIERE PARTIE. 317
"Urc, il faut appliquer deiTus le mal l'onguent du Duc, & de l'eau de vie, eniuite les fo- Ch
tentations, & continuer tous les jours: s'il y vient apoftume, on l'ouvre avec un bou- 16
°ndefeu, puis on s'y gouverne comme aux playes (impies. Si l'effort eit leger, il fuffira e frotter le jarret avec l'onguent de Montpclier & avec de l'eau de vie.
„ On traitte les coups de pied de meline que les efforts : quand ils font legers, une faignce charger avec fon fangfufBra, puis frotter avec de fefprit de vin, ou bica choifiiîèz par-
y les remèdes fuivans celuy qui vous agréera le plus.
Pour" coups de pieds aux jarrets Cr ailleurs.
. f|our des coups de pieds, desembarrures, & autres accidens, il arrive des enflures dif-
^iles à refoudre & à diffider : fi l'humeur fe congelé en ces parties nerveufes, on ne la jj utdétruire, & l'enflure degenere en courbes, cfparvins, vefTigons, ou autres maux j. Jarret : pour les prevenir il faut lors qu'il ne refte plus de douleur, & qu'il n'y a que l'en- tj re, bafliner l'endroit & le charger avec de la lie de vin rouge bien épailfe, mêlée avec le <, £s de bon vinaigre : Vous trouverez plusieurs remèdes pour ces enflures au Chapitre LX fuivans: que fi le mal eft envieiliy, & qu'il ne vétille pas ceder à ce remede, faites le iUlVant, qui eft fort bon. Remede à Venture caufe'e d'un coup.
Prenez une livre de graine de lin réduite en farine, dcmélez-laavecduvin fuffifamment
j^r en faire de la bouillie, faites cuire à feu clair en remuant, lors qu'il s'épaiffira ajou- ra terebentine commune quatre onces, &fix onces poix de Bourgogne qu'on aura fait te»ire ^ans un Pot à part, & quand la therebentine fera bien mêlée dans la bouillie ajoû- jv. la Poix de Bourgogne fondue, ôtez du feu, & remuez la compofition jufqu'à ce qu'elle j.'tprefte à appliquer, c'eftàdirequ'onpuifreyfouffrirledoigt, &lors il faut l'appliquer M'e mal avec de la filalTe, & l'enveloper, & réitérer l'application toutes les vingt-quatre . Qae s'il y avoit grande douleur au jarret, & que le Cheval boitât fort après un coup de
g'ed violent, ou de grands efforts dans les barres, le plus leur ferait d'y mettre de l'on- a lcnt du Duc, pour ôter la douleur; que fi vous n'en avez pas; fcrvcz-vous du remede
*uivar,t.
*' faut faire tout le remede cy-delTus, & au lieu de vin rouge, y mettre du lait, ainfi il
eh U? C'e *a ^a™e ^e ''n démêlée avec le lait, puis la therebentine, & la poix de Bourgo- o e fondue avant d'eftre mêlée j comme le lait eft anodin, il ôte la douleur; mais il n eft çj s refolutif comme le vin : c'eft pourquoy lors que le Cheval ne boittera plus, fervez vous v Iernedeaveclevin, pour achever de defenfler- Si ces remèdes n'ont pas le fuccés que Us en devez attendre, ayez recours aux bains Chapitre LX V.
jjntaux autres que nous avons décrits au Chapitre precedent, où vous pourrez ajouter ^Partie des herbes décrites pour les bains ordinaires au Chapitre LXV.
0n^smaux cylailTentquelquesfoisdescapelets, deselparvins ou des courbes, aufquels eft contraint de mettre le feu, ce qui reuflìt par fois.
fau7a.bord qu'un Cheval a receu un coup de pied, en quelque endroit que ce foit, il Je
H» la'gnerducol, puis le baffner avec de l'efprit de vin cinq ou fix fois tous les jours; s'il
qyPere Pas allez, fervez vous de l'onguent de Montpelier & huit heures après, frottez
c eau de vie, & continuez de la forte tous les jouis. Je me trouve parfaitement bien à
ces
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3z8 LE PARFAIT MARESCHAL, er
Chap. ces fortes de coups delà graiffe de chapon, ou de celle de blereau, ou d'ours, auro»
107. tous les jours le mal, elle refout l'enflure, & guent par le temps. Autre remede pour les coups de pied qui ont caufé enflure.
Prenez douze ou treize blancs d'œufs, une pinte de bonne eau de vie, chopihe de vin
gre, deux littrons de farine, battez bien les blancs d'œufs avec un gros morceau d'alun J i-in'-T /-a /in'i ìc- ^V*iût-i*- i-a^nlti' e*rt ,v«<-. AT» A/mma i-t>iîr< r-»-i A|a« l'ovin A t> \r\f> If» VinOtOTÊ» *■* .
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qui le fera dans vingt-quatre heures.
Autre remede pour rejjerrer Venflure d'un coup de pied.
Prenez terre-glaife, ou terre dont on fait les pots de terre, détrempez-la avecvinaig
en pâte claire, puis la faites cuire en remuant jufqu'à ce qu'elle s'épaifliffe & devient ferme, ôtez du feu, & lors qu'elle n'eft plus que tiède, mêlez parmy de l'eau dev pour éclaircir encore la terre, comme elle eftoit avant de la faire cuire, frottez la pat avecefpritdevin, puis la chargez avec cette compoiition de trois en trois heures. ' Au bout de vingt-quatre heures, lavez la partie pour en ôter toute la terre, frottez aV
del'efpritdevin, & rechargez comme auparavant, le mal guérira bien-toft. g La remoladc du Bohême décrite cy-devant en parlant des entorces, eft excelle11
pour lefoudre l'enflure d'un coup de pied, & toutes Ibrtes d'enflures. |
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Pour legros nerf du jarret étendu <y force, C7" pour nerf féru.
CHAP. TES Chevaux ont un gros nerf qui leur entoure le jarret, laiffant une place vuide en
i63. -L-/ tre l'os, où naiffent les vefligons : c'eft le nerf le plus gros & le plus apparent de t0 le corps du Cheval, lequel par un effort dans un travail, ou en le ferrant, ou en delce dant dans une pente trop rapide, ou par une chute, ou pour s'eftre embarraffé fous que que chofe de pefant, vient à s'étendre, mefme fe tordre avec fi grande violence le net > qu'il eli mouvant comme une corde lâche : lors que le Cheval marche, lajambependjt jarret abandonnée, comme fi elle eftoit fufpenduë, car le gros nerf ne règle plus 1 mouvement. L'on croirait que l'os eft fracafle, tant la jambe eft hors de fon action n turelle; dans le temps que le Cheval pofe le pied à terre, & que le jarret eft étendu en 1 naturel, l'affiette & l'appuy du pied l'ont bons, mefme on croirait qu'il a peu ouj>oint mal; mais fi vous maniez ce gros nerf, vous le trouvez plus mouvant que n'eft l'autre iajambe qui n'a point fouffèrt & qui eft fort tendu; mais pour peu que vous fafliezrn0 voir le Cheval cà & là feulement de la croupe, d'abord vous voyez ce gros nerf fléchir, fe relâcher comme s'il eftoit rompu ou caffé. ° j J'-ay veu des efforts fî extraordinaires & fi violens, qu'il paroiffoit d'abord que le m^
eftoit incurable, quoy que le Cheval polit fou pied à terre, & le fituàt aufli bien que s'• 11'avoit point eu de mal, mais c'eft au lever quand i! chemine qu'on connoît qu'il ai effort, pourtant avec les remèdes fuivans, prefquc contre toute apparence, les Piefaar, fe font trouvez en eftat de fervir comme auparavant ; mais ce n'eft pas l'ouvrage d'un1° La pïàfp'art des gens ne croycnt& ne peuvent s'imaginer que le mal foit en cet endro ^ |
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. PREMIERE PARTIE. 329
!e vont chercher à la hanche & ailleurs ; mefmej'ay veu des Marefchaux qui pafToient C H AP
j^ttr habiles, qui n'ont pu fe laiffer perfuader que le mal fût par l'effort qu'avoir foufFert 168. gros nerf, difant toujours que l'os de la hanche e'toit débouté; mais le temps leur a
aDlt.V01r qu'ils ne connoiiioient pas ce mal, car l'ayant fait traitter comme je diraycy- Pr^s5 par eux mefmes, le Cheval eli tres-bienguery. *' faut d'abord faiguer le Cheval du col, luy ôter l'avoine, &lefituer dans une place
Jj^me on fait à ceux qui ont fait effort de reins, comme je l'expliqueray cy-aprés: en- u'te vous pieparerez le remedefuivant. iti aei r"Cine de grande confoude; & Salthca ou guimauves, concaiTées groffiere-
ent, de chacune deux onces, ouledoublefi elles font fraîches, mettez-les cuire dans Pot de terre bien net, avec du vin rouge, le pot étant bien couvert, quand elles s'a-
j ollilièntmettez une poignée de mauves, de guimauves, d'hyfope, de véronique, & ■ lauicle, coupez les menu, laiflez cuire le tout, y mettant du vin quand il cil necelfai-
■ > afin que rien ne le brûle; le tout étant amolly à force de cuire, il le faut piler d'ans un
jOrtier de pierre, & le réduire en pâte, lepaiferpar un tamis de crin, comme on paflè c-iifc, puis le remettre chauffer, & y ajouter granfe de teffon ou de blereau quatre on-
s>, & l'appliquer tout chaudement, bien cnvclopé avec de la filaifc& du vieux linge,
Wes avoir graillé la partie efforcée avec le remede fuivant. "renezhuilerofat deux onces, de camomille, & de genévre, de chacuneuneonce,
j ectez.chautier le tout dans une écuel'e de terre, & mêlez parmy du câftoreum éfippu-
le poids de deux écus, le tout mediocremeut chaud, oignez le mal tout doucement,
j r'l pénètre extrêmement: cela eli beaucoup meilleur que ce que les Marefchaux appel-
^eflèuces, qui font véritablement moins chères, mais qui brûlent le cuir.
„ flottez qu'il faut feulement cngrailïer de deux jours l'an, à caufe.de l'inflammation ? 'l Pourrait furvenir: que lì ces huiles caufoient trop de chaleur; (ce qu'on connoima Voir le nerf plus enflé, i oignez feulement avec de l'huile rofat chaud pendant que l'in-
Ration durera. & v.Xuand on leve le cataplafme, il faut appliquer un peu du nouveau tout chaud fur le
e''i à. continuer toujours de la (orte.
j, ~cs?igaturesfontdifricilesencesendroits-là>, ncantmoinsavec deslizieres larges d'un u'ce&'de deux aulnes de long, onlesfera: ou plus à propos, il faut coudre l'envelope
\? tes les fois qu'on le penfe, ce qui ne caufe aucune enfiure, & tient très-bien, car avec Q future on (erre tant & ii peu qu'on veut: li la couture vous etnbarafife, cunfultez un »rurgien pour ce bandage que je ne puis décrire allez intell igiblemenr,- •
Icu y aune étude toute particuliere pour bander chaque partie, il faudrait en cet endroit
^j^agé qu'ils appellent fetentif, qu'Us font d'un leu! chef aux hommes, mais qu'on j. de deux chefs aux chevaux en cette partie: Il faut obferver faifant ce bandage de le peu w reri il faut plûtoft le refaire fouvent quand il le lâche : l'onplacera au comincncement du la" Cheval en un lieu où il ne foit point tourmenté des autres, & yù il ne puiffe tourner lje"r^upeny çànylà, que ce foit une forme de travail qu'on fait avec des barres & des pi- t}jrs* '""efmeonpeutiefüfpendre, laifiànt la foupante allez lâche pour empefeher feule- bien i^U''' ne **e coucnei car s'il mouvoir à tous momens fa croupe, lacureenferoit f0; P'us difficile; Ce mefme procédé guérira toute nerferure quelque dangereufe qu'elle Que' ^quandlcnerfferoitcnflécommelebras, je 'te voudrais y faire autre chofe que ce Je vous viens de preferire, mais il n'y faut point de câftoreum.
î,jVj0tte'i que lors que vous croyez le Cheval guerv, au lieu de le faire travailler, il faut
r^r0"11^ le feu tout autour de ce nerf, comme ' " fort haut par une raye au milieu du
> 8t deux au défions dudit nerf, depuis le delT de la feue juCju'au defiôus du ca-
T««- I. Tt pel«t
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LE PARFAIT M ARE SCHAL,
C h a p. peter vis à vis de i'efparvin ; puis d'une raye à l'autre en travers rayer tout cela avec le '2a s 3.68- les rayes n'ayant de diltancc qu'un doit, fans percer le cuir toutefois, mais fort en eoa* leur de cerile, barrer la veine de la cuiffc avec une eftoile de feu ,& le bas de ladite, vein- i :c des rayes, mettre un' bon ceroiienne avec de la poix noire, & par deffus de la bourr~ ou tondure de drap: les efearres .tombées, laver les playes avec bonne eau de vie prf<P* ce qu'elles foient féches, enfuite promener le Cheval au pas en main quelque temps avari de le travailler. J'ay guery par ce procédé un Cheval de douze ans, & on l'a vendu dep'-^ cinq cens écus; c'etioit un tres-bcau & bon barbe, qui alloit à capriolles, & qui a tre* , bien fervy depuis ce temps-là. , { On peut proceder à ce mal d'une autre maniere qui e(l affez bonne, & qui ne requtff
pas tant de foin que la precedente. Saignez-le Cheval du coi, iituez-le dans une efpece ut travail comme je l'ay expliqué, & frottez fon mal avec les huiles que j'ay dit, puis &ea. dez lur du cuir doux, le ceroiienne décrit au Chapitre CLXXÎV. pour en enveloppa tout le jarret, & des édifies de carton auffi longues que ie mal, qui léront entourées & fi'.affe pour tenir tout le jarret en fon eftat naturel, & particulièrement ce gros nerf, ** pour cela il faut placer les éclitfes au long du gros nerf fur le ceroiienne ou emplaftre qu 0» y a mis, puis lier toutes ces édifies avec trois aunes de ruban de fil large d'un pouce, <*• cafuite mettre encore de la filaffe fur les écliifcs & fur tout le jarret, & une bonne enve- loppe fur le tout, qu'il faut coudre avec du fil fort également par tout, laiiTerleCheva en cet eftat pendant trente jours; faifant couler du haut de la cuiiîê au long du nerf <j l'huile rofat & de camomille pour humecter le ceroüenne. Il faut au bout de dix jours ^ le débander, & frotter le mal avec les huiles cy-devant, remettre un nouveau cC roiienne , des édifies, &' tout le procédé'de la ligature: on continué de la for' tous les dix jours fans mouvoir le Cheval d'une place, jufqu'à ce qu'il foit raflerffff' % que le nerf ne foit plus mouvant, lors.on donne le feu au Cheval comme je Tay ero**" gné. Baume admirable four efforts de jarret i efeart, Cheval ép ointe ^ éhanche\nerffei 1
coups , heurts , O" nerfs foulez. CH \P (T* ^ ^aume e^ excellent pour l'effort du gros nerf du jarret : on s'en fert à la place d^
g ' ^-^ huiles dont j'ay ordonné de frotter le jarret, & du refte on traite le Cheval tout CQ# "' me jel'ayenfeigné, c'cftàdirc, le faigner, le fituer dans une maniere de travail, &aP pliquer le cataplafme tout autour du jarret, après l'avoir frotté de ce Baume. On ne peut faire ce Baume qu'au mois de May &dc Juin- «e
Au mois de May & de Juin mettez dans une fiole capable de contenir deux pintes,
plus que vous pourrez- de feuilles de rofes, & dans une autre auffi grande, la meline 'qUa. tué deileutsd'/j;>e.i^woumille-pemiis, & par deffus trois demy-feptiets d'huile d'o^ -dans chaque fiole, expofez le tout au Soleil légèrement bouché pendant les grandes cl"; leurs: & outre ces deux fioles dans un pot de grais capable de contenir trois chopin? I mettez la menthe à côte rouge, nommée baume, herbe à la rey ne ou petun, du rofflar . 'feuilles & fleurs, orpinquieft une clpece de joubarbe, milleieüille, autant de Pufl^' ■de l'autre coupé menu, & une pinte d'huile d'olive, bouchez le pot avec veflie de P° ou parchemin mouillé en trois ou quatre doubles, trouez ou percez le parchemin avec u üpingle, &,l'expofez au Soleil .dans les grandes chaleurs, remuant tous lesdeuxjours herbes & fleurs, &ceiapcndant un mois, après quoy vous verferez le tout dans une t>a |
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n PREMIERE PARTIE. 33r
v ' fywoir ce qui eft dans le pot & dans les deux fioles, avec une pinte .degros via, une Ca iti
cVl.^ia!iìe de Cheval , demi-livre graiffe de teflon fi vous en pouvez avoir, audeffaut 169. s^ik.'de chapon ou de poule, nou de celle qu'on ramaiié dans la lichefrrte en rotiilànt, _3iS ^e celle qu'on a feparé des boyaux avant que d'eftre cuite, & une livre de fucre, avec TJ3'.rc pojgaces iieurs de camomille & meiilot, faites cuire le tout à feu clair, remuant ns ceffe jufqu'à ce que toute l'humidité foit confomméc, & que les fleurs & les herbes p0l£.r,11: fcches : lors paiïèz au travers l'étamine de crin, jetiez le marc, remettez la liqueur u f ,^ans 'a beffine, & ajoutez deux livres therebentine de Venite, faites cuire à petit feu, illliu'à ce que le Baume foit fait, c'eft à dire toutes chofes bien mêlées, c< gardez le aurne dans une fiole légèrement bouchée.
^J~n peut mêler ce Baume avec l'Apoftolorum, l'Egiptiac, l'ongueni du Schreit pour j^>ndifier& empêcher que les chairs ne f ûrmorrtent : On peut aufli le mêler avec quelque pent que ce foit, il en augmentera la vertu-
^^0ur tous les maux que j'ay propoféoù il n'y a point de chaleur ny d'enflure, il faut hauffer la partie avec la main ou avec un bouchon, & enfuitc la frotter avec ce Baume J?3ud toutes les douze heures, & continuer; il remettra bien-toft la partie en boneftat, Ja guérira: fi c'eft un effort de hanche ou d'épaule, il faut mêler avec ce Baume un MUart d'efience de therebentine ou le tiers, & de cela chaudement frotter lapartie. La conde application, il faut frotter avec le Baume feul fans effence, & fi le Cheval boitte 'Cote, remettre de f effence & du Baume mêlez & appliquez comme cy-devant. furies jambes foui ces, eu les frottant tous les jours deux fois, elles feront bien-toft cuat de fervir : ce Baume eft tres-bon pour les encloiieures, clous de rue,. chicots, &c. J*r '!guériraprompternent: Il eft bon pour toutes douleurs froides, mefme aux Hom» nejil fait très-bien, foit dit en panant. i^n peut fi on veut, ne faire que la moitié de ladofer ouïe quart; mais comme il fert
^°eaucoup de maux, le plus qu'on en peut avoir eft le meilleur, car on ne le peut faire W au temps des fleurs. fe, °Ur lcs os de graiffe & filandres qui eftlamefme chofe, ce Baume fera très-bien, ver-
'■endc chaud fur le mal , il penetrerà jufqu'au fond, puis il faut poudrer la filandre
ec de la poudre de vert de gris préparée, qu'on prepare comme il fuit. Prenez verdet en
«? -re> mettez-le fur une pèle de fer chaude & médiocrement rouge, remuez le verdet
j^Oamment jufqu'à ce qu'il ne fume plus, & qu'il change de couleur. Eftant froid mê-
* la.moitié autant d'aloës en poudre que vous avez de verdet, ce fera le vert de gtis pre-
p re- par deffus cette poudre mettez un plumaceau frotté de ce Baume chaud, & dans
Lr S(tegraiffe fé détachsra, lors penfez le fond du mal avec l'onguent de la Comteflc
m3,J.aguerifon.
ca i° ^enrnhommc à la campagne qui a des Chevaux, doit toujours avoir de ce Baume ;
^J u eit tres-excellent pour beaucoup de- maux: & ceux qui ont un grand équipage à con- ç ire à l'Armée , en doivent porter pour les accidens qui arrivent tous les jours aux |
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De la Crampe eu Crampe.
T ES Chevaux ont fouvent la grampe, qui leur tient le jarret fi roide au fortir de l'efeu- CRAP,
* "e, qu'ils ne le Deuvent plier, & font quelquefois cinquante pas, tramant la jambe j7a "•°mme s'ils n'avoient point de mouvement au jarret : ce mal vient de toiolefîè eit cette • TU P«-
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332. LE -PARFAIT MARESCHAL, *
C H A p. partie, & particulièrement dans les nerfs qui font le mouvement : tout le monde connoi
i/o. cette maladie, & après yavoirchercbé beaucoup de remèdes, qui ont efté de fortift£^ la partie avec bon eiprit de vin, avec le Baume precedent ; avec bonnes emmielures; £-n fin je n'en ay point trouvé d'autre pour faire cerîèr le mal dans le temps, que de prendre 1 jambe de derriere au Cheval, &rluy faire plier le jarret, luy levant le pied comme ii° le vouloit ferrer : il faut faire quelque effort pourcela, mais d'abord que le Cheval aur^ plié le jarret par l'eftort que vous ferez, le mal ceiiera pour le coup ; mais ce fera à recoin meneer la premiere fois que la grampe reviendra. Je ne m'étendray pas davantage fur c mal, ce que j'en ay dit futura pour les Curieux, n'en ayant point donné la connoiû*ànce» parce qu'il ne faut qu'avoir des yeux pour s'en appercevoit facilement. |
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Des Capelets.
CHAP T ^ Capetet eft une tumeur ordinairement fans grande douleur, engendrée d'une rrtf"
.-^ ' .-*—' tiere flegmatique &r froide, qui s'endurcit par favifcolité. „ Cette h.iirmité naît à la telle du jarret, autrement dite la pointe du jarret, &pat°'_
en cet endioitgroifect détachée de l'os, fans beaucoup de douleur; elle croît par le tr* vail, mais elle ne devient jamais ires grolle. , Elle vient enluite des fatigues, ou lors que le Cheval s'eft frotté contre quelque chol
de dur, ce qui y appelle la fluxion, _ . .. Ce mal ett curabie dans le commencement, mais il eft incurable, lorsqu'il eft vieil?
& lors il eft douloureux, &enceteftatlàc'eft un grand mal, où il y a peu de remede^ hors d'y mettre le feu, & encore le feu ne le refoudra-t'il pas entièrement, & pourra re- venir (île travail eu trop violent- . ç. Pour tenter la guerilon, il faut étuver le Capelet avec les deux tiers d'eaudevie, *
un tiers d'huile de noix, enluite extrêmement frotter avec la main, pour taire pénètre l'eau de vie. On peut enfuite, ayant razé le poil, appliquer deffus le ceroiienne que nousdécriro»
cy-aprés, ou celuy qui iùic, Ceroùenne refolutif.
Prenez Galbanum une once, Ammoniac trois onces, oppoponax une once&derwe»
faites infufèr le tout dans chopine de vinaigre deux jours entiers, le remuant foiu^11'î puis faites-le cuire jufqu'à ce que le vinaigre fou à moitié confommé, & le paffez chau à travers un linge, remettez-le fur le feu jufqu'à ce qu'il commeuce à s'épaifilr, pour lo* ajoûtez-y poix noire & poix refine de chacune quatre onces, therebentine deux once > mêlez le tout, & en faites emplaftre, que vous appliquerez fur le mal, qu'il faut reno veller tous les neuf jours, jufqu'à ce que la tumeur foit confommée : L'onguent refolu da Chapitre CXLVIII. & l'onguent de noix refoudront les Capelets, s'ils font continu long-temps. t. Si le mal n'eft confommé par ces remèdes, prenez vinaigre très-fort une chopine, tne
tezdilfoudre dedans auprès du feu fel nitre, felamoniac, gomme amoniac de chacun u once, le tout fondu ajoutez quatre onces de miel, & ôtezdufeu, & en baffinéz dc fi |
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fois tous les jours le Capelet, qui ne guérira pas s'il eft vieil, gros&endurcy ; niai*
mal choque plus la veuè' qu'il ae nuit au Cheval, quoy que quand le Chevalles a foPP |
■oc-
tez |
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, PREMIERE PARTIE. 333
^ long-temps &r qu'ils font envieillis & endurcis, ils luy fallent perdre le corps par la C H A P.
^uleur qu'ils caufent, & finalement ils le font bouter: &fenay veud'elrropiei, mais 171.
Cc ti'ett que dans les Maneges où l'on tient lans diferetion les Chevaux plus lujets qu'ils
&e font capables de fouftnr.
Tous ces remèdes n'ayant rien opéré , il faut avoir recours au feu, & faire une étoile
?Vcc les couteaux de feu fur la grofieur ou capelet, enforte que toute la grolieur en foit »ie n entourée, les rayes fort prés à prés, puis avec de l'efprit de vitriol parler avec un pin- ceau au ^OI)g <jes raves puur cn bien imbiber les endroits brûlez, laiücz lécher cela, ce Su'lerabien toit, & enfuite mettez de la poix noire chaude lùr les endroits brûlez: & de ja bourre ou tondure de drap fur le tout; il faut laiffer fécher ou imbiber l'efprit de vitriol Qans les rayes, car fi l'endroit ctoit humide la poix ne pourrait s'attacher deifus, laitier tomber l'efcrre, puis frotter avec eau de vie tous les jours jufqu'à ce que cela toit lec, le capelet peu à peu le diilipera, que lì on continue à tenir trop le Cheval fur les hanches "Prés làguerifon, & qu'il n'eft plus capable de fouffnr, on l'eltropiera-pour toujours. |
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Des Ftfiigons.
CHAP.
f E VelTigon eft une humeur froide, flegmatique & fereufe, ce qui fait que l'enflure j-^. eit molle, àufli quand'on la pouife d'un côté elle paroift de l'autre, elle cede fous la
ttttm. . -Les caufes des Velîigons font les fatigues exceffives des Chevaux en leur jeune âge, le
Jarret mal formé, trop petit ou foible, & le trop grand fejour dans les écuries qui l'ont wrtentalus, où les Chevaux ont le devant tortélevé; les Chevaux qui ont le jarret char- nu <5c petit, y font plus fujets que les autres. Les Velîigons panent pas fois des deux cotiez du jarret, mais quand ils commencent ils
Paroiifent iëulement en dehors ; La cure des uns & des autres ett allez difficile. Ils font aiiez à connoittre, car on voit une grolieur comme la moitié d'une petite pom-
^, plus ou moins, entre le gros nerf du jarret & lebouidel'osdelacuifle, la tumeur ctt molle & fans douleur ; les Poulains héritent fouvent de cette infirmité de leurs pères. Il y a peu de remèdes aux Velîigons quand ils font fort gros & endurcis, hors d'y mettre
lefeu; mais avant qu'ils foient gros, endurcis & vieux, on y peut donner remede. Il faut razer le poil fur le Vefligon, & mettre des chofes delîus qui ayent la vertu d'amol-
llr > & enfuite de refoudre la tumeur. Pour amollir, prenez racines de brionia, qui eft la coulevrée, ce de concombre fau-
ya§e> ou au deffaut de la dernière de l'iris commun, de chacune deux onces, concaftez
es grofTierement, &.les faites cuire dans l'huile d'olive & graillé de porc, autant de l'un
que de l'autre, jufqu'à ce qu'elles commencent à s'amollir, alors ôiez-les du feu, pilez
es jufqu'à ce qu'elles foient en pâte, paiez au travers le tamis de crin, remettei les dans
huile ex la graiffe, & y ajoutez de la theiebentme quatre onces, poix-refine autant, avec
erni-hvrede l'onguent relùmptit: le tout fondu il faut ajouter farine de lin & fenu-grec,
autant de l'un que de l'autre, & en fuffifante quantité pour épaiflir le tout en coulîliance de
^^h'iafme qu'on appliquera fur le Vefligon avec de lafilaffe, puis on l'envelopera, liant
a partie avec une envelope qu'on coadra ai lieu d'y fai.e la ligature: On le renouvellera
Poésies deux fois vingt-quatre heures, il amollira fort cette partie ; enfuite dequoy il
raUt refoudre la tumeur.
Tt 3 Ön
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334 LE PARFAIT MARESCHAL, 0,
On pourra fans tant de peine, mais auffi chèrement, amollit tes. ormeurt *vec tes
plâtres d'oxicroceum, & de melilot mêlez enfemble, autant de l'un que de L'auW6 > PÌiquez fur le mal, & continuer. .Pöw refoudre une Tumeur.
Prenez trois pintes de fort vinaigre, mettez éteindre dedans quatre ou cinq niC!C ^ ^
de i:i-,aux vive; quand eue fera abfolument éteinte, laifiez repoter le tout deux be", ' pafiez le vinaigre, & jettez dedans deux poignées de cendres de ferment toutes cha^.^'^ kille ics raflèoir, puis veiièz par inclination dans une autre terrine ce qui fera plus c jcttanttout le marc _ ■ Dans une pinte de ce vinaigre, ajoutez huile de petrolle quatre onces, huitedef^
8nta faii |
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Chat.
ni. |
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ClCll.lt V,WI.11IL1UI- lk.pL VJU. ilLUL JUUia . 11 LiUUtltt f V.UL WlllV* lUUUUl*. IO. LUllibWi } *•------
Si le Cheval a le cuir tendre & délicat, cebaincauterifera, & fera fortir des eaux l'O'J^j,,,
fans pourtant faire tomber d'efcarre: que s'il a le cuir dur &fec, il fera comme une %' en cet endroit, qu'il faudra grailler eufuite pour la faire tomber. L'emplâtre de noi- fortrelblutit, maisilfcroitmalaifédelelierdeflus. . ce Quand la tumeur fera diflipée, il faudra barrer les veines deïTus&deifous te jari'et)
qu'on peut faire auiîi au commencement. " re- II ne manque pas de (impies qui ramolilTent, qui raréfient &difcutent: Si les "cV,Jt^ü-
medes que je viens de propofer n'apportent pas le fbulagement que vous attendez, ' ■ dra en tenter un autre que nous allons décrire, puis y mettre te feu s'il ne reüiïït. Autre four guérir les Veffigons.
Il faut rafer le poil & ramollir la partie avec les rarnollitifs ; le VcfOgon étant sp"-G' l J'
faut appliquer de/fus l'onguent des vers, ouceluy deScarabeus : Si ou a difficulté de tr -^ ver l'onguent de Scarabeus, on prendra un des retoires que j'ay ordonné cy-devant, ,tvrS_ l'appliquera comme fi c'eftoit l'onguent de Scarabeus, avec les mefmes précautionsûe. ,.i£ fcr&d'amolliravantdesteiifervir; il fera à peu prés les mefmes effets, mais s?*Me1Ler dans quelque temps, comme il y a apparence, il faut avoir recours au feu, & 1£ f° '^ des deux codez r quoy qu'il ne paroillë qu'en dehors, parce que lì en doxmoit iimp<enl * te feu d'un côté - il chafleroit d'abord te Veffigon de l'autre. |
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Onguent du Dus de Neuhourg*
CHAP. \J{ Et t e z dans un mortier de marbre une once de mercure, (quieti l'argent J''^^- |
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v^_ XY-i. demi-once de foulfre en poudre, remuezlesavcclepilonjufquàcequeje rn" ,g
foitétaint, c'eft à dire incorporé avec le foulfre qui deviendra noir, lors ajoutez dai) mortier quatre onces de graifle blanche, & remuez avec te pilon jufqu'à ce que le rr>er „eC foit incorporé avec la graifle ; puis mettez le tout dans un poilon fur un feu lent» deux livres huile de lin, & demi-once huile d'afoic: laifiez bien incorporer le tout eD .., muant doucement avec une fpatule de bois, puis ajoutez therebentine quatre 9nSfS't me* gueat de Pompholix deux onces > & deux onces écailles d'huîtres brûlées & piiées ton ^ |
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j . PREMIERE PARTIE. 33f
J*î iaiifei cuire le tout à feu lent pendant un quart-d'heure, puis ajoutez vert de gris qua- Cha
<f^)nccs' arfenic une once, précipité rouge une once, filium indum demi-once cantari- 173. g* demi-once, que ces fixdroguesfoicntpilées&tamifées fort fin avant de les mêler, & ,.vSayantiTiisdanslabaffiHe, ôtezladedeffiaslefeu, & remuez fans celle hors du feu une S!*6' puis ajoutez, demi-once couperofe blanche concalïëe, remettes fur un très-petit; [jHï^vir tenir les drogues feulement en fonte, & remuez lans celle avec une fpa'tule de' , :ii jufqu'à ce que le tout commence à fe refroidir, fe lier &fe mettre en coufîftance',' 0^e °*u' se fera pas fi-toft ) lors verfez le tout dan s un pot pour le laitier retroidir, & quinxe g„ Vingt jours après remuez l'onguent afin que l'huile qui fumage, s'incorpore avec l'on- Q-fp1' CQuv^tepot) & dans un mois l'onguent fera preft à employer, Ôcnonplûtoft, fi 8'a remué jufqu'au fond.
'~et onguent eft une efpece de cauftic: il eft admirablement bon pour diffiper les Veffi-
^1îsj les molettes, les loupes, les fur-os, lespoireaux, & les boutons de farciti ; mef-
''e tout feul il guérit le farcin, il reiifTit fort bien e'tant appliqué fur les javars encornet
-^nd la chair eft furmontée, enfin on peut l'appliquer fur toutes les parties du corps du
!5*al lors qu'il faut confumer quelque chofe, hors à la bouche.
p„ .^'applique à froid en graillant légèrement la partie tous les jours, afin qu'il ne caute On 1 e.n^ure »s à un fur-os & un veffigon on en met un emplâtre de la largeur du fur-os, et {■„ el';C, le lajïïânt deux fois vingt- quatre heures, puis on Tòte, l'cfcanelefait, &graif- llî(iefain doux elle tombe.
Vrl\le doit appliquer avec un pinceau, afin de n'en mettre que ce qu'on veut,
'le garde long-temps, plus il eli vieux, meilleur il eft. vJr,n Pourra fefferrer un veffigon par le remede fuivant ; mais il reviendra fi le Cheval tra- Va,jle beaucoup. & maft61'22 uue P'nte ^e ^ort vma'Sre' mettez dedans trois onces galbanum, & autant de
j. uic, faites cuire & diffôudre ces drogues, jufqu'à ce que les deux tiers du vinaigre Ic«t confirmez, puis mêlez parmy bol fin ou de Levant une livre, éedetherebentine
q nirnune autant, mêlez-le tout fur un feu lent, pour en faire une charge, c'eftàdire, * c Ccla foit en confidence d'emmielure, appliquez-la chaude fur le Veffigon, elle s'y '^hera, & mettez du papier par defïus.
fe xUand on voudra y appliquer le feu, il eft bon d'avoir ufé de ramolitifs, afin qu'il puif- jj^S'1" avec plus d'efficace, ii faut appliquer le feu en Lune vieille, ot barrer la veine en gr ^e temps, avec le feu au haut & au bas du jarret : quand le Veffigon eft devenu fort pi s 'c feu n'y reüffit pas toujours, il en refferre une partie, mais non entièrement ; ainfi le j s leur eft clés qu'on appërçoit un veffigon, de le rayer avec le feu au dedans & au dehors exei ^P-9 Car ^1 on ^onne 'c fcu Amplement fur l'endroit où eft le veffigon, qui fera par |
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, npie en dehors du jarret, le feu le pouffera au dedans, ainii il faut recommencer &
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,
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lon
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Oer le fcu Cn dedans; le plus affitte eft de donner toujours le feu dedans & dehors,;
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Ique
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Oient ^nnité 1ÜC le Cheval ayt; à plus forte raifon pour le veffigon, qui naturelle-
paflè d'un côté à l'autre du iaaret.
■~—^. Vu pardo» ou fardé.
X^- Jatdon eft une tumeur caïleufecaufée de matière flegmatique ccvifqueufc qui man-CHAP,
<j0 ^Ue. de chaleur pour-la refoudre, à caufe de fa dureté, elle preffe les nerfs & les ten- Iy* s "jûi font le mouvement. & pat ce moyen caule tres-grande douleur 3U Cheval, en- |
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forte
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33<5 LE PARFAIT MARESGHAL,
C H A p. l'urte qu'il en demeure maigre, fouventboitteux, & étroit de boyaux: Cette incom'ïi
174. ditéefi confiderable, elle peut eltropier le Cheval & le rendre inutile: ce maleltpreiq toujours hereditaire, il vient pourtant de fatigue, &deceque les Chevaux ayant le P:C ^ petit &foible, ou les contraint à galoper fur les hanenes, & à faire d'autres acht»115 ° ilfautquelejatret porte tout le corps, en montant & descendant les Montagnes, c°m'jL encore les voltes & les courbettes; mais ce qui leur nuit plus que tout au jarret, l°nl j arrelis trop précipitez & courts au bout d'une courte violente, car un feul aneli fait ni àpropos, peutcauferunjardonou un efparvin, l'unôt l'autre eltropient tre$-fouvent. Cheval. *£ . Le remede au Jardon, eft de rafer le poil & appliquer delTas un ceroüenne, 'M Vü
pera pour quelque temps lì ie Cheval n'eu cil pas boiteux ; mais lì le Cheval eli boiteux ' _ Jardon ou s'il s'eft beaucoup travaillé, il reviendra ; c'elt pourquoy le plus afiùrc d'appliquer le feu après le ceroüenne: on peut fe fervir du ceroüenne cy-devantou fuivant. |
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Ceroüenne ou emplâtre refolutif.
. Prenez Emplâtre Didchilum magnum curii Gummh deux onces, finabre une once * ..-
mie , Gummi Biellij , Oppoponaci;, & Ammoniaci de chacun une once & demis .'lU'., d'afpic & de therebentine de chacune une once, cire neuve autant qu'il fera befoin ' >'ta macérer les gommes dans du vinaigre, puis les faire cuire à feu leiu, les palier par un 1' ge, puis ajouter le relie, & en taire une malie d'emplâtre, laquelle doit élire PrePar par un Apoticaire, car il eli difficile de cuire les gommes fans les brûler; & d'en don'1 icy le moyeu, il léroit peut-élire inutile lì on ne le voit faire. . . Vous étendrez de cette emplâtre fur du cuir, & l'appliquerez fur le jardon, ou.W __
l'emplâtre de noix, l'ayant puiliàmment trotté avec de l'huile d'iris: ikaut laiilèrceseï __ plâtres fept ou huit jours, & enfuite y appliquer le feu dextrement en forme de plunie, P3 ce que le lieu ayant eité ramolly, le feu penetrerà autant que s'il eft.uk donné raderne fans avoir ramolly auparavant, & ainfi il paroiftra moins ; en mettant leréu on arreuer, la veine deiiiis & delïous le jarret, avec une, deux ou trois rayes de feu qui la traverei' l'on peut appliquer une raye de feu tout le long de la veine, depuis l'endroit où vous l *N c arrelié julqu'à l'autre- . Ce ceroüenne elt bon pour diffiper toutes groffeurs qui font reliées au boulet ou a'ue.urug
enfuite d'un heurt, d'un coup ou d'autre chofe ■• il relbudra le tout, (ionie tient que'1 temps deifus, comme le fera auifi l'onguent de noix. |
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Efparvin fec.
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IAP.
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LE s p A R V 1 n iec a la différence de 1 autre, elt celuy ou il ne paroilt rien au )*l\ ;
ce n'eft autre chofe qu'un mouvement dépravé & gâté, qui femble tenir quelque ch : fe du mouvement convulfif: il procede de ce que le jarret eli embairaffé par des matierü5 crafies&vilqueules, qui defeendent des parties d'en-haut, & s'arretient aux muiciesq font le mouvement, elles empêchent le jarret de (émouvoir; de forteque le Cheval contraint de faire tout le mouvement de la hanche , & ainfi il lévelajambetoutà c0^l & la haullè plus qu'il ne léroit necefïàire. Une marque de cet embarras clique la p'a 'P.-t .des Chevaux qui harpent, d'abord que le janet eft échauffé, c'eii à dire quand ils oritcLq |
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«7J-
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ç; PREMIERE PARTIE. 3JT
'loufixpas, ils ne harpent plus: arrêtiez un moment que le jarret fe refroidiflè, les Ch ai
rjeem'ers Pas *ìue 'e Cheval rera, il hauiTera la jambe comme il avoit fait au fortir de l'écu- 17 j-, , =quiett ce 4ue nous appelons harper. Ce maielt connu de tous les hommes qui ont s)'eux, car voyant hauffer une jamûe de derriere à un Cheval plus qu'il n'eu neceflair©
^Diatckr, onconnoît quec'eit unefparvinqui en eft lacaufe. Ils ont cernai par j. lsa tous les deux jarrecs, iln'eftpas toujours douloureux, & ne porte pas un préjudice potable que l'efparvin de bœuf; mais fi le Cheval elt étroit du derrière, il en vaudra haï UcouP moins, li ce n'efl qu'on le mette à courbettes, auquel cas il les rabattra de p'us fe C' & avec plus de grâce; mais il en fera bienplûtoft ufé, car les efparvins quoy que i,> ne (ont pas toujours ans douleur: on dit de ces Chevaux qu'ils harpent.
Cl ,ette incommodité n'empêche pas beaucoup de gens d'achepter un Cheval ; maison o»' c Prendre meilleur marché de beaucoup ; car c'eft un grand deffaut de quelque fens n' 2n Ie tourne, & finalement le Cheval en demeure eftropié ou peu s'en manque, &il Clt jamais vue.
veu ne.metLr3V pojnt icy de remèdes, hors du feu pour ce mal, car je n'y en ay jamais don Ptatî9»ei'> c'eft pourquoy à mon égard i 1 demeurera incurable,, fi on n'eftrefolu d'y uriner le feu. Ve^sque les Chevaux à force de harper deviennent boitteux, , comme il arrive fou-
ace V' '°rS '' ne ^aut Pas ner^ter ^'y donner ie feu, tout comme fi c'étoit un efparvin de $ " > &ilreiiffitquelquesfois, dans deux ou trois mois les Chevaux fe peuvent rétablir ; {e j?Uoy qu'un Cheval qui harpe ne boitte pas, c'eft une très-bonne methode d'y donner ea eu ' car il refout & confomme une partie de ces matières craffes&vifqueufes, qui „ ,nt arreftées & fixées dans les mufcles du jarret, caufent le mouvement extraordinaire on appela harper, qui enfin avec le temps fait prefque toujours boitter le Cheval.
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De l'Efparvin de Bœuf.
TRE forte d'Efparvin, eft celuy qu'on appelle de bœuf, car les vieux bœufs CHAP.
fro,eri ont prefque tous: C'eft une tumeur qui s'engendre par le concours des humeurs 17<j# fyL1.^ qui s'endurciilènt avec le temps, &deviennent comme l'os, ce qu'il y a de plus <j0^ans la tumeur eftant exhalé & réfout j ilefteaufé des mefmes accidens que le jar- fturf • lc,ven,Ì8on> mais *j fait boitter le Cheval: on le connoift en ce que c'eft une grof- jatn, C|tuée au bas & au dedans du jarret notté dans la figure au chifre 30. à l'endroit où la » e Joint: il paraît peu au commencement, puis il groffit.
Wi)2 ^eval boitte fouvent des efparvins, par fois aufli il n'en boitte pas; la douleur neps *uy caufent, eft fouvent fi grande, qu'ils en demeurent maigres, érîanquez, & rCj ?u^ent fuporter le travail: Les Chevaux qui ont de ces efparvins, n'ont jamais gue- ,,e boyaux, & pour mon particulier je n'en voudrais point pour quelque prix que ce fuft.
*°ien^ Veu beaucoup de Chevaux avec deux gros efparvins de bœuf, lefquels neboit- dcUxlPas5 ny n'en eftoient pas plus maigres, trottant en main fur le pavé également des Vjro Jarribes de derriere, ne manquant point de boyau : ces Chevaux dans les plaines fer- ^Urer-'-i^ '* nen mef"arr'vera Pas fi tQft> mais dans un païs de montagnes pour plus de j|[e il ne s'en faut pas embefter.
4VeCjaninoins les Marchands de Chevaux les plus connoiflèurs acheptent des Chevaux ? U'iis parvins de bœufs, comme je les ay décrits , pourveu qu'ils ne boittent pas & marchent bien & également,mais ils ne les acheptent pas pour s'en fervir, car le fervi- |
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338 LE PARFAIT MARESCHA L, _
C H A P. ce n'en vaut rien, c'eft pour y gagner deffus, auffi ils ne lailTent pas de les revendre conlI^e
176. de bons Chevaux: pour mon particulier je n'en voudrais pas, fur tout dans les pays montagnes, où les jarrets ont beaucoup à îouffrir. , -" Ce mal eft tres-dangereux, & on eft obligé d'en venir au dernier remede, qui eft le 'e '
qui ne le guérit pas toujours. , s Quand le mal eft hereditaire, il n'y a pas d'autre remede que le feu; pourtant da
fon commencement on peut tenter quelques remèdes topiques, c'eft à dire exterieurs- Prenez les onguensd'Agrippa, Martiarum, &d'Althéa, de chacun deux onces, bui
d'iris une once, huile de lombris ,& de femences d'hiebles ana trois onces, mêlez let0.£ ènfemble, & appliquez tout chaud comme un emplârre fur l'efparv^n, & continuez f1 ou dix jours; auboutdefquelsli. vous ne voyez aucun amendement, il faut râler le l'e ' & appliquer deifus un ceroiienne pendant cinq ou iïx jours, puis mettre le feu furl'cip* vin fort proprement ; mais fans le flatter: onobfervera d'arrefter la veine deifus & delio. lejanetaveclefeu, & une raye au long de la veine, depuis l'endroit où elle eft arre» en haut julqu'au bas, où elle eft encore arreftée demy pied au deflous du jarret, & j1 pied au deifus, parce que cette grolle veine, fi elle n'eft arreftée, abreuve continue11 ment la tumeur. r Et afin qu'on n'y (oit pas trompé, je vous donneray avis que perforine ne peut ailur
qu'il guérira & rendra droit un Cheval qui a unefparvin, avec le feu, & pourtant il 0) point d'autre remede, comptez là-deffus. Il en guérit beaucoup, & plufieurs demeure' boiteux toute leur vie; fur'tout au Chevaux quii ont fupporté long-temps : ils ne J a i fîe pas defervir , mais le tervice d'un Cheval boiteux n'a jamais efté agréable ny bea coup utile. Des Variées.
CHAP. À Va NT de parler de la Courbe, je feray connoiflre une tumeur nommée VarilTe^
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177-
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•**• eft fouvent prife par pIufieursMarefchaux pour une courbe, & qui ne l'eftpoint-
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Caufedes variffes eft premièrement d'avoir les veines trop groffes au plat de Iacuiflè, c
fuite le Cheval dans la jeuneffe venant à faire un effort dejarret, le fang fe porte en c te partie avec trop d'impetuolïté & en grande abondance, ainfi la veine fe dilate en endroit fous l'os du jarret & lavariflè fe forme: elle vient à côté de la courbe & un P plus bas: elleeftfcituéefousunos qui eft au dedans du jarret le plus élevé & le plu5 ^ parent de tout le jarret en dedans, & la grolle veine de la cuifle paffe deifous la IurneV; s'y dégorge & forme fa variffe, elle eft molle, & cede fous la main lors qu'on la t°u -,{ on la peut comparer aux varifîës des Hommes, puis que c'eft une dilatation de lave' ^ en cet endroit, qui n'eft point douloureufe. Le feul remede à cernai eft d'arraché* ^ pan déveine du jarret, comme j'en enfeigneray la methode au Chapitre CLXX^, jj Ce mal eft plus'ordinaire aux Chevaux de carroffe chargez dechairqu'aux autres: i' '' . pas douloureux, i 1 ne fait pas boiter le Cheval, & ne luy nuit pas extrêmement ; mais c° me les gens de peu d'expérience ont peur de tout, ils croyent d'abord que c'eft une co ^ •be, ce qui n'eft pas, car la courbe eft dure & n'eft pas fituée au même endroit : On PeU<igt on veut, froter l'enflure avec de l'huile de laurier de temps en temps; elle fera P°ül e une galle ou croûte fur l'enflure, laquelle on difllpe en lavant la partie avec de la '^Lj- d'écuelles, & lors que la galle ou croûte éft ôtée, il faut refroter encoreavecdel0^ le de laurier, & continuer ce procédé, & barrer la veine au defiùs, &au defîouS jarret : cela diffipera la variflè, mais elle reviendra au premier travail- pjö' |
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p PREMIERE PARTIE. ; 339
fa donnent le feu aux varifiès, les Marefchaux n'y manquent jamais, mais il ne 'Cka?.
. u Pas toujours l'effet qu'on en avoit attendu, cani l'empêche fou vent de croître, mais ï7*7'
relle'a Guèrre pas : fur tout n'appliquez jamais fur une variffe ny onguent de icaraheus, ny j'v -Ire ' 'Car ''s cau^ent l'un & l'autre des defordres fi grands, qu'on a lieu de s'en repentir ; ! ay efté attrapé, & ne le feray jamais, profitez de l'avis. |
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De la Courbe.
f A Courbe eft une tumeur faite de matière flegmatique, grolle, dure, fcituée au dé-CHAP.
dans dujarret plus haut que l'efpatvin, fur la fubftance du tendon, qui palle en échar- 178.
Pe au dedans du jarret: cette tumeur eff longue comme une poire coupée en deux, plus Stofje en haut qu'en bas ; quelquefois elle fait boiter le Cheval. Elle vient aux Chevaux de tirage plutôt qu'aux autres, à caufe de l'effort que les jarrets
0lU en tirant: enfuite duquel le gros tendon étant affoibly, toutes, les humeurs y aboutif-
etj£, & y font entretenues par la maîtreffe veine delà cuiffè qui paffe fort prés: elle vient
üffi aux Chevaux pour avoir travaillé trop jeunes, pouravoir les jarrets foibles & petits,
eftiême que pour les autres caufes, dont nous avons parlç.dans les autres maux du jârrétJ
"ourla cure, on peut tenter les mêmes remèdes que nous avons ordonnez aux elpar-
.I[ls, mais affez inutilement: le ieul remede eft le feu, & qui encore ne la guérit pas: car
. 'a f elferre peu ou point, maisce qu'on peut efperer du feu, c'eft qu'il empêche que la
c°urbe negrofîîffe davantage.
Comme le feu eft très-utile pour plufieurs des maux precedens, je crois qu'il eft bon db
°us enfeigner la maniere dont on doit le donner.
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Jlfetbode pour donner le feu a» Cheval.
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A
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M o 1 N s que la neceffité ne vous y oblige, il faut toujours donner le feu à un Cheval CHAP.
• pendant le décours de la Lune ; le meilleur temps eft cinq ou fix jours après la pleine. 179. Dans le cours de ce Livre, nousavons expliqué une partie des endroits &des mauxauf- S^els il faut donner le feu, mais pour ôter une difficulté qu'on propofe fouvent, fi on peut ails péril donner le feu fur des parties nerveufes, & fi l'on ne doit pas appréhender de les et«-opier. Je foûtiens qu'on peut donner le feu par tout fans aucun danger, pourveu qu'on ne per*
Cc Pas le cuir avec les couteaux de feu dont on fe fert : pour bien donner le feu, première- ment il faut avoir la main legere, c'eft à dire qu'on n'appuyé pas beaucoup avec le couteau **e feu fur les rayes qu'on fait, & que les couteaux ne foient que fimplement rouges, &; "on flambans, c'eft la feconde oblervation, & qu'ils ne doivent être échauffez qu'avec du charbon de bois, voilà pour la troifiéme. Ainfîpour bien donner le feu, il faut obferver. eschofes, queceluyqui le donne ait la main legere, qui eft de ne point appuyer avec e,couteau de feu fur la raye qu'il fait, voilà la premiere; la feconde que le» couteaux jûient feulement rouges & non flambans ; la troifiéme de ne les chauffer qu'avec^du char- bon de bois. Eftant donné de la forte, il reMira très-bien par tous les endroits du corps, ^ les nerfs n'en peuvent eftre endommagez, non plus qu'aucune autre partie n'en fouffri- ta Pas le moindre préjudice. L'expérience en ces occaflons, qui eft plus forte que tous les Vv i ' raifon-
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340 LE PARFAIT MARESCHAL, .Ar<&r
Ç H a p. raifonnemens, convaincra tout le monde : y a-t'il une partie plus pleine de nerfs oc ce ijk
179. mena que les jarrets, & le derriere du canon aux jambes de devant? J'ay fait donner cent le feu en tous ces endroits-là avec bon fuccez, dedans, dehors, au plis, à côté, der ü re, ne perçant point le cuir, & obfervant ce que j'ai dit cy-deffus, les Chevaux en ont re toujours du lbulageinent ; je l'ay fait donner encore autour des boulets, devant & dern » l'endroit eft plein de nerfs & de ligaments, la peau fort prés des os qui font le mouveme^ iî le feu y avoit caufé la moindre altération, on s'en feroit apperceu ; au contraire je D ay veu arriver que du foulagement, puifque le feu eft le plus grand refolutif quen ayons; ainfi une partie qui fera reliée fort enflée nonobftant tous les remèdes, & quoy H les humeurs fefoient congelées, le feu refoudra le tout, &ia jambe qui eftoit ro »de paravant, dev iendra belle & nette, & fcrvira encore long-temps : jufqu'a prefent » toujours paru que le feu donné comme je l'ay dit, a fait un grand effet. v u^. Les Italiens qui font gens fpirituels & fort entendus en Chevaux, ne faîfant rien a la ^
te, ny fans connoiffance de caufe, donnent le feu par une pure précaution aux jamb ^ aux jarrets, fans qu'un Cheval entre eux en foit moins eftimé : Les Turcs, les Arabesi» les Mores le donnent de même, pour conferver les Chevaux dans les courfes viole'1 qu'ils font tous les jours. .e Jen'entreprendraypasderefifteràtouslesabus que l'ignorance & le peu d'expert",
ont introduit parmy les Chevaux, j'auroistrop affaire, quoy qu'ailuremcnt j'en aye d jtf détruit un très-grand nombre, & fort apprivoifé, & ollé l'apprehenlion qu'on avoit feu, particulièrement à Paris. Et je puis atleurer avec connoiliance de caufe que lefcü/ prefque toujours reüffi, &fouventaudelàdecequejel'avoisefperé, &fije l'ay fait d° Ber à un très-grand nombre de Chevaux: véritablement il y en a qui s'écorchent, qul ,0 .Ghent leurs playes, & font difformes & plus long-temps à guérir : ce n'ell point la faute _ remede, mais c'eft la négligence de ceux qui ont foin des Chevaux; car par ce peu de 1 le Cheval demeure fort marqué des grandes cicatrices que les écorchures ont fait, & » l'application du feu. r Et il eft de très-grande confequence d'empêcher les Chevaux de fe grater^froter,*11 .^
dre, lécher & écorcher les endroits brûlez., lors que les efearres en font tombées, & <iü chair eft vive, car pour dextrement que le feu ait elle donné, fil'on n'apporte^ ces PJeca,^. lions, la partie reliera difforme,- mais comme il eft fort difficile de les empêcher de s Corcherà caufe de la grande demangeaifon qu'ils fouffrent lors qu'ils commencent a g rir, il faut leur mettre des coliers comme aux Chevaux qui ont le farcin, ou les attacn en fortequ'ils ne fepuiiîènt lécher, & fur les playes mettre de l'alun brûlé en poudte» du vitriol calciné en rougeur, nommé colcotar, ou bien de l'eau vulnéraire, parce Q les playes ayant elle mouillées une fois le jour avec cette eau, les Chevaux n'y fouftriro aucune demangeaifon de vingt-quatre heures, au deffaut de l'eau vulnéraire, l'eau feC0-, de, ou l'eau jaune peuvent fervir pour empêcher la demangeaifon; la promenade cont bue à ôter la demangeaifon. c Si on a ces foins là le feu paraîtra tres-peu, & en hyver que le poil eft grand, perion £
ne pourra s'appercevoir que le feu y ait elle, & même des Chevaux aulquels j'avois ï donner le feu ont elle vendus fans qu'on fe foit apperceu qu'on leur euft donné le feu- . En donnant le feu, à moins d'une grande neceffité, & prefque jamais hors desendro^^
neceflàires, il ne faut percer le cuir, mais le brûler peuàpeufansfepreflerjufqu'àceq devienne couleur de cerile. e. Il faut remarquer que le feu, lors qu'on eft obligé de percer le cuir, eft de difficile g" ^
lifon. Il vient des clous & des tumeurs fur la ganache, que s'ils venoientaillet"*' j£ faudroit la tumeur eftaat meure, & la matière en eftat d'eftre évacuée, percer l'en"* |
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t PREMIERE PARTIE. , 34t
cç un boutou de feu pour tenir le trou ouvert; mais il s'en faut bien donner de gardé fur-C BA *.
platdelagauaffe, car il y reüffit tres mal, & fait un ulcere difficile à guérir* 179. ne5 endroits où l'on perce le cuir font fur les formes, fur les javars & atteintes cnéor-
, esi aux efforts de hanche & d'épaule il faut percer le cuir avec des boutons de feu: on
t nne Par fois des femences de feu, qui font de petites pointes de feu qui percent le cuir en .' ^s avecuncerouennepardeflùs. Voilàà peu prés les endroits où l'onpercele jj'r: car aux jarrets & autres parties nerveufes, il elf fort dangereux de percer le cuir, ^ aut du temps pour bien donner le feu, & il reüffit infiniment mieux de le donner avec ,s coûteaux médiocrement chauds, &repafler plutôt cinq &fix fois fur une même raye,
ç^PPyyant point avec le couteau de feu, que de faire tout en un coup avec coûteau-fort . aud, ou bien de ne brûler que le poil comme beaucoup de Marefchaux font, ils appel* |
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: cette maniere de donner le feu, un feu leger, il eltaflurément fi leger, qu'il ne feri
qJv?"",'3 plupart de ceux qui difent qu'il faut donner un feu leger, ontraiîbn, quoy Poi n'entcndent pas ce qu'ils difent, puis qu'ils croyenc qu'il faut feulement brûler le |
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11 ■> & toucher peu ou pointàlapeau; cen'eftpas cela, mais ilfaut que la main foit le-
j_*e en donnant le feu ; & le donner vivement en couleur de cerife, & également par tout ,?aPpuyer le couteau.
ç^Pt ou huit jours avant de donner le feu, ilfaut amollir la partie, ou avec des bainsy d„ÎT}-rnenoi1savonsditaux jambes foulées, ouavecdesramollitifs, comme dans la cure r *j? jUr.°s & des veffigons, parce que ces remèdes difpoferont l'humeur à élire facilement oluë par le feu, qui a une finguliere propriété pour diffiper & refoudre l'humeur, &
F0"rreflerrer la partie. le y Partie ellant ramollie, il faut donner le feu légèrement, & proprement, & félon ,leu> tantôt en forme de palme, déplume, d'écuubn, de rofe, ou autre figure telle;
"u on veut, do /eu donné proprement à une partie ramollie, penetreraau double de celuy quifera ^êtres-violent, fans avoir préparé la partie affe&ée avec les ramollitifs neceffaires.
c> i a3"^ 0n a donné le feu, on peut mettre fur les endroits brûlez, delà cire jaune fondue, a UV e'e avec de la poix noire fondue, puis de la tondure de drap pour couvrir le tout; bout de neuf, dix ou douze jours l'efearre tombera, alors il faut laver tous lesjours
i> ec de l'eau de vie la partie brûlée. On appelle ce qu'on applique fur les endroits où. p n a donné le feu, un ceroùene; mais je m'en fers peu & me trouve auffi bien de n'en le'nt mettre, mais feulement je fais froter les endroits brûlez avec eau de v je & miel mê^ Y e,üfemble tous les jours, & l'efearretombée feulement avec eau de vie julqu'à guenfon. ag "Clement quand on a percé le cuir, il faut indifpenfablement y mettre uu ceroüennCj, mal d concentrer la chaleur & l'effet du feu pour qu'il agiflè plus puilTamment fur la partie ledo ^ " l'on ne perce pas le cuir, il faut laifler le feu tel qu'il e 11, comme quand on quv nne au farcin, parce que l'efearre tombe toute feule, & il y paroit moins, au lieu Ce ec la cire, la poix., ou autre ceroüenne quel qu'il foit, iLs'en va de grands mor*- ^x qui rendent l'endroit difforme.
d'eft ^°" ^°iiner le feu avec des couteaux aflez déliez de tranchant-, mais ronds au lieu s'y tra"chans, & toutes les fois qu'on les chauffe, lesôtantdufeu,. ôter la cralTe qui ci attache en les frotant contre quelque morceau de bois ; car cette cralic coupe le cuir afin tout' & en le donnant, fuivre le poil,, c'eftà dire, couler au long du pi y du poil',, Par ^Ue ^es ^°^s W* *°nt auPres couvrent les rayes que le feu aura fait quan d il fera guerys qn exemple fur les nerfs des jambes de devant, lesrayesdehaut enbas,. & commencer ïle^prayc Qntre le nerf & l'os-de haut en bas dedans & dehors,, èetrois ou quatre rayes fur le: |
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ce:
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oüi e5.égalediftance, il eft mieux que de rayer en traverscomme font quelques-uns, ce
^J Semble à une vivequ'onveutgriller- ' Vv 3; Fia? |
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34* LE PARFAIT MARESCHAL,
.CaAP., Pluficurs curieux compofent divers onguents detficatifs&reftrainciifs, que les Marc*
179. fchaux appellent ceroiienne, & qu'ils appliquent fur le lieu qui a eu le feu, fans neceiW» toutefois, lors que le cuir n'eft pas percé, & qu'on craint de faire une grande cicatrice* ils font compofez de poixnavalle, & poix de Bourgogne, de chacune demi-livre, the' jrebentine & poix reline de chacune quatre onces, du bol & terre figilée de chacun iîx °1}' .ces, poudre de rofes une once, mêlez & incorporez le tout comme de l'onguent, Pu' appliquez fur le mal qui a eu le feu; ce qu'ils appellent un ceroiienne, & qui en lèroit <■> en effet, mais ils n'y mettent que de la poix noire, à caufe qu'elle coûte moins, &qu'el' ,efl plutôt prête. ,g L'on pourra pratiquer cette methode fi on veut, mais je croy qu'ileftpluspropref
ne rien mettre du tout, car l'efearre tombant, elle n'emporte pas la piece qui eft aupr"' & il y refte moins de marque. Il eft vray auffi qu'il eft neceflàire à certaines groflèurs d / |
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grand effet, & le rend plus refolutif; mais c'eft feulement lors qu'on ne craint pas
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faire une vilaine cicatrice qui difforme la partie ; car enfin le feu bien donné fans ceroiie'11 ;
eft iuftìfamment refolutif, chacun a fon goût, & pourra choifir ce qui luy agrée le P^s' Nottez que ü l'on a defiein de mettre un ceroiienne, il ne faut pas que les rayes de te foient fi prés à prés, que lors qu'on n'en met point. .- Chacun a fa methode pour donner le feu, les uns fe fervent de couteaux d'argent, '
autres d'une piece de quatre piftolles, quelques-uns de couteaux de cuivre: je croy eet dernière la plus à propos, car le cuivre eft fort amy des playes, ilrefifteàlacorrupti°n5 & nettoyé: l'or eft excellent à bien des ufages; mais il faut remarquer que le feu d°*?°; avec l'or, marque & fait une efearre infiniment plus grande, ce qui lailîè la partie difror me: je l'ay éprouvé fort fouvent contre l'opinion de beaucoup de gens; il y a quelqu chofe de fort doux dans l'argent, & le feu en eft tres-bon ; car il eft moins acre quece»üX de l'or. Mais comme la dépenfe des couteaux d'argent eft trop grande, je me liais (etV jufqu'àprefènt de couteaux de cuivre, & m'enfuis bien trouvé, & je les prefereray t0£_ jours à l'or, & non à l'argent, & fur tout je vous recommande de ne pas beaucoup ebauj fer vos couteaux, & de ne les chauffer qu'avec du feu de charbon de bois, le charbon a pierre ou de terre à quelque chofe de trop acre, qui fait une très-grande efearre. , Les effets du feu ne font pas prompts : j'ayveudes Chevaux aufquels l'effet du feuB-'„
paru en fon plus haut point que fix mois après qu'il a efté donné : c'eft un refolutif inft0'1 ble, il faut du temps pour digérer & cuire l'humeur qu'on veut refferrer ; c'eft en qu°X toute perfonne qui fera donner le feu à un Cheval, doit s'armer de patience, & enfin ^ en verra reüflir des effets ; & fi l'on donne le feu à une partie dont le Cheval boitte, i1 a5" rivera fouvent qu'il boittera encore trois ou quatre mois aprésjque le feu aura efté donne» & finalement il guérira. Il ne faut pourtant pas croire que le feu gueriffe tout, il y fl maux envieillis qui ne gueriffentny parle feu, ny par autre chofe, les molettes nerve^ fes envieillies font de ce nombre aux jambes de derriere quand elles font chevillées & d res, & beaucoup d'efparvins. . Refte à parler du temps qu'il faut laiflerrepofer un Cheval, auquel on fait donner le te
aux jambes, aux jarrets, ou autres parties baffes. L'effet du feu dure vingt-feptjouf5' neuf pour fon augmentation, neuf pour l'état, & neuf pour le déclin ; quand on veut bic faire on ne fait pas travailler les Chevaux pendant ce tems-là ; mais le moins qu'on Ie en puiffe donner pour en voir reüflir de bons effets, eft dix huit jours, quoy que plufieU ne les lailTent pas tant, & je crois qu'ils font mal, & il vaut mieux ne pas faire un remC que de le faire imparfaitement: ce n'eft pas qu'ilfaille lauTer croupir le Cheval dans' curie, & qu'il ne travaille pas, il le faut promener tous lesjours une demi-heure au P |
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PREMIERE PARTIE. 343
j*°ut dégourdir la partie, & le feu en fait plus d'effet : mais pour bien faire il ne le faut pro- Cu A p.
°*eöer qu'après dix- huit jours paflcz. 179- . -L.es Marelchaux qui font difficulté de donner le feu dans les parties nerveufes, crainte
eftropier unChevaUfont des ignorans;& je leur maintiens que s'ils ne percent point le cuir, qu'ils ayent la main legere, en quelque endroit qu'ils le donnent, jamais il n'en arrivera emal; je n'excepte aucune partie, & n'avancerois pas cette proposition, fi je n'en avois •experienccconfirmée par cent différentes opérations: l'importance eft fi grande d'ap- P°ttcr les précautions quej'ay dit en donnant le feu, d'avoir la main legere, qui eft de 'le Prelfer pas fur la raye avec les couteaux, qui doivent eftre feulement rouges, fans les aire fiamber, & au feu de charbon de bois; quej'ay veu deux Marefchaux, l'un donner c. reu à une jambe de devant, l'autre à l'autre : celuy qui avoit la main legere, lefeuluy euffit très-bien, & l'autre qui avoit appuyé & lait trop chauffer les couteaux, fit dépoiiil- er toute la jambe qui eut mille peines à guérir, & ils avoient donné mefme nombre de rayes l'un & l'autre. j -Lors qu'on veut que le feu pénètre & rcfolve une enflure dure, fi on n'a pas eu le temps
^ e la ramolir, il faut, le feu étant donné comme je l'ay ordonné, paÛèr fur les rayes avec j* pinceau de l'efprit de vitriol deux ou trois fois, il fera agir le feu, & concentrera fa chaleur, enforte qu'il fera beaucoup plus d'effet,~ qu'il ne feroit fi on ne fe fervoit pas de ?e' efprit de vitriol; que fi c'eft un endroit où on veuille mettre un ceroüenne après le feu, 11 faut attendre un moment après que l'efprit de vitriol a efté mis, afin de le laiffer imbiber ^vant d'y mettre le ceroüenne, les efcarres tomberont plus nettes & plûtoft, & le feu fera Utl Plus grand effet. Je crois eftre un de ceux qui ont mis l'ufage du feu en vogue à Paris, j'ay fait perdre l'ap-
Prehenfion qu'on en avoit, car je l'ay fait donner à tant de Chevaux, qu'on a efté defa- ufé, & ayant veu les bons effets qu'il a produit, ons'eft rendu à l'expérience, qui eft la ^iftrefle des Arts, & ■ prefentement on le fait donner tres-communement, en cela je Cr°is avoir fcrvy utilement le public: Il y a vingt cinq ans que parler de donner le feu à Utl Cheval, & parler de l'envoyer à l'efcorcheur , c'eftoit tout de mefme: prefentement Ce n'eft plus une affaire, & les gens y confentent au premier mot. |
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De tous les maux des jambes de derrière, du jarret en bas,
TES gros Chevaux de Hollande & de Frife, étant d'un temperament flegmatique, CHAP.
"^ ayant efté nourris en païs humides, ont les jambes fort chargées de chair & de poil, 18a. Ce qui empêche les Palfreniers & les Cochers de les pouvoir nettoyer; & la boüe qui eft pleine d'un nitre, qui eft une efpece de fel corrofif, cauterife le cuir, & appelle l'hu- meur en ces parties, qui engendre des ulcères, &\outes les autres ordures qu'on voidaux Jambes des Chevaux de carrofiè- Les jarrets gras & charnus font plus fujets à tous ces maux que ceux qui font fecs & ner-
veux, car c'eft comme une fource d'où procèdent continuellement des humeurs , pour pourrir toutes les infirmitez qui viennent en ces endroits, defquelles nous allons parler l'une après l'autre. . Il y a quelques gens qui pour prevenir les eaux & les autres ordures des jambes aufquelles
les Chevaux de Hollande fontfujets, les font defargotter ; ce qu'on fait en cette maniere» Tous les Chevaux ont des argots, qui eft un morceau de corne tendre au derriere du bou- *«t, il faut fendre cet argot en deux, & enfuke fendre le cuir audeffous jufqu'à la chair |
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vive
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344 LEPARFAITMARESCHAL,
Ch AP. vive, puis decerner & détacher une chair fpongieufe & glanduleufe grolTe commeunc
ido. noix, en partie avec la corne de chamois, partie avec le biitory: on peut la détacher ôter tout-à fait, carc'eft à ce qu'ils difent, comme le réceptacle où iè forme la fluxion»
qui enfuite fort eaforme d'eaux, de poireaux, ou autres ordures. fl , Cette chair fpongieufe étant ôtée, il faut remplir le trouavecdeIafilafleimbibéeû
therebentine chaude, qu'on retiendra dans le trou avec du chigrosattaché aux deux W vies de la playe, & le laiffer ainfî fept ou huit jours, puisl'ôter, nettoyer la pia y e ave -du vin chaud, & remettre de la filaflè frottée de therebentine chaude ; l'on ne fait ce» •opération qu'aux jambes de derriere, & je crois qu'elle ne fait ny bien ny mal. ^ Quelques-uns par précaution, d'abord qu'ils ont acheté des Chevaux de Caro»e'
leurfont barrer les veines aux jambes de derriere haut & bas du jarret, pour couper &z' min aux eaux, & autres ordures qui viennent aux jambes des Chevaux; j'eftime beaucoup plus cette opération que la precedente; mais la meilleure précaution qu'on puiflè apporte[ pour prevenir les fuites des méchantes eaux & autres ordures des jambes des Cne' vaux, eft dés qu'on les en a guéri pluficurs fois & qu'elles reviennent, de leur fr'r- ufer des decoâions de gayac, ou de buysauderfaut pendant fept ouhuit jours au pr'n' temps. La methode de les faire eft au Chapitre I4Ó,& enfuite les purger, affurementc remede les préviendra, & continuer une fois tous les ans deux années de fuite: lof mefme qu'on traite ces vilaines jamhes pourries, le feul remede pour les guérir, el* delesfaireuferdecesdecoclions & les purger enfuite : cela détournera, évacuera, °a 'Confommera ces humeurs qui fe jettent fur les jambes & les pourraient. •Des queues-de-rati ou arejies.
-Les queues de rat ou areftes, ne font autre chofe qu'une infirmité qui vient le long*
,au côté du nerf de la jambe, bien au deflbus du jarret, environ le milieu & plus bas, * <qui s'étend jufqu'au boulet, qui fait tomber le pol, & découvre des callus & grofleUfS tres-rudes : on les appelle queues de rat pour leur reffemblance. i Quelques-unsappellentycesmauxdesareftes, pourreffernbleraffezà l'arefte d'un po''~
fon, le remede eft de couper ces groflèurs ou cals avec lefeu, & appliquer deflùs l'emrnie' Iure blanche que nous décrirons, il tombera une efeatre, & on defecherà la playe ayec de l'onguent de la Comteffe^ ou avec les poudres dont nous avons donné la defeript10'1 parlant des playes. Si les areftes font humides, & qu'il n'y ait point de cal ny d'enflure, il faut appliquer
deflùs de l'onguent du Bouv ier, ou de celuy d'Oldembourg. Ce mal eft vilain, en ce que n'y ayant point de poil à la partie, il choque la veuë, fflâ,s
:ilne porte pas un notable préjudice au Cheval. Des Mulles traverferes.
- Les Mulles traverfieres outraverfines viennent au plis du boulet qui eft au derrick »
elles cauterifent cet endroit de maniere qu'il en fort une humeur acre & maligne, quis'efl' tretient par le mouvement que, le Cheval fait en cheminant, quiouvre& ferme continuel' Jement ce ply. Ce mal eft douloureuï & fouventfait boiter : il y a cent fortes de recept^ ;pour le fécher ; mais fi le boulet eft enfié, faites lé remede fuivant. Prenezde bonne hui* 'Je de lin bien claire, &de l'eau de vie, autant de l'une que dé l'autre, agitez-les dans uOe •fiolejufqu'àcequ'ellesfoient bienmêlées, & lors frottez-en le mal, continuez à frottef pendanthuitjours; Je Cheval peut travailler pendant ce temps-là : fi l'enflure contioue: «PPU'
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„_. PREMIERE PARTIE. 34?
vphquez fur le mal femmielure blanche qui deiTechera lapartie, évacuant l'humeur qui Ch a p*
caute l'enflure : Si la mulle travedine n'a point caufé d'enflure ny de douleur quilefafte 180. jO'tter, de(ïèchez-là avec l'onguent du Bouvier, ou l'onguent noir qui eft cy-aprés, ou |
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o ~- -jui tu aU uenus uuait onguent noir, ou 1 ouguci
ie plus deiîicatif que j'aye propofé dans tout ce Livre Des Poireaux.
Les poireaux font comme des verrues qui viennent aux boulets & pâturons, & jufqucs
Prés des fourchettes aux pieds de derriere, & rendent de l'apoftume quand ils font verts:' °iMr remede on doit couper tous les poireaux avec le feu jufqu'à la racine, & appliquée e femmielure blanche fur les playes, jufqu'à ce qu'elles foient abfolument fechées. ,, On ne fe peut appercevoir que les poireaux ayent aucunes racines : car il n'y a point aPParencede filamens, ny dequoyquecefoit, mais ils font nourris & abbreuvez par nfuc nerveux qui les entretient , lequel caufe cette extrême puanteur, parce" que ce lue Jant hors de fon lieu naturel, quieti le nert, il degenere d'abord en pourriture, comme eftl'ordinaire, &cefuc abreuvant toujours l'endroit du poireau, en fait renaiftre urf ouveau, ce qu'on voit en ce que le poireau étant fauté, la place demeure fi nette qu'on ipOït villegagnée: mais bien-toit après ils reviennent ôteroiffent comme auparavant; on _s Peut extirper avec la pierre infernale, ou cauftic perpétuel: l'efcarre étant tombée, en fîiettre de nouveau , jufqu'à ce qu'on ait mangé jufqu'au fond, &que la place foit Oie. C'etl un fâcheux mai que les poireaux, car ils reviennent quelque temps après qu'ils unteflé extirpez. Le remede fuivant guérit les poireaux ; mais ils reviennent trois, quatre, cinq, et fix °isaprés, aux uns plûtoft aux autres plus tard : les chevaux rendent fervice pendant es tnps-là, puis il faut recommencer; ce qui eft encore plus avantageux que de laifïcr croi- c,re<& venir le mal à un point qu'il (bit incurable. Prenez trois onces bonne eau forte, fi eft de l'eau reagalle elle en fera meilleure, mettez-la dans une fiole, & jettez parmy une J^ce de mercure courant, qui eft l'argent vif, 1 aillez agir l'eau forte, elle confommera ut le mercure ; que fi elle ne le coniommoit pas, c'eft une marque qu'elle n'eft pas bon- Cg 'il la faut un peu chauffer, elle le confommera. Cette eau préparée delà forte eft un U uftic tres-bon pour les boutons defarcin, car il fait tomber une petite efcarre fans in- carnation: il n'y a qu'à continuer quelque jours, on mettra le bouton en état de gue- .r- Et pour les poireaux, il faut après avoir bien nettoyé & frotté les poireaux avec un ■ nceau de poil de pourceau, patfer de cette eau fur les poireaux pendant trois ou quatre **rs -, ils tomberont tous, & la place demeurera nette, que vous delfécherez avec l'on- 8 ^tnoir, ou autre cy-aprés. çJru plus facilement, prenez poudre à canon pilée, & autant de foulfre pilé, mêlez-les
ta k01^5 puis frottez le poireau bien fort, & le couvrez de cette poudre, enfaitàntat- }er au poireau le plus de poudre que vous pourrez, mettez-y le feu avec un fer rouge, p eu5yantbrûlé le poireau, appliquez deffusdu blancde poireau pilé avec du vieil oingt feUr faire tomber l'efcarre, laquelle étant tombée, fi le poireau eft relié gros, faites une le D0t^e f™5 ce que je viens de preferire, & mefme jufqu'à trois fois ; enfin jufqu'à ce que Poireau foit abfolument mangé, puis defféchez le mal avec l'onguent d'Oldembourg, jjj Ce'uydu Cocher, ou autre que j'ay enfeigné cy-devant : ce dernier remede reüffit tres* 11 aus petits poireaux, pour les gros il faut les couper avec le feu. |
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Torn, I.
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Onguent
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346 LE PARFAIT M ARE SCHAL,
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Onguent tres bon pour les Poireaux.
CU.AP 1VÎ ^T T E Z dans un creufet trois onces vitriol en poudre, & une once d'arfenic aum
18 en poudre, mettez le creufet dans le feu de charbon, & remuant parfois, évitez la fume'e qui eli maligne, & continuez un tres-bon feu jufqu'à ce que toute la matière fort
unpeurougeâtre, lorsôtezdufeu , & laifîezrefroidir: caliez le creufet& pilez la inatte" re tres fine, de cette poudre pilée tres-fin prenez-en quatre onces, & la mêlez avec cinq onces S Album rafis, bien incorporez enfemble, de cet onguent frottez les poireaux legc* rement tous les jours à froid, continuez ils tomberont comme un cerneau fans faire enfle? la jambe, mais ne frottez abfolument que les poireaux & point ailleurs, & que le Cheval ne travailleras pendant qu'on le frotte, le poireau tombe de luy mefme, penfezlaplay- avec l'onguent de laComtefiè, les poireaux feront extirpez, & tenez pour affuré que c'ef» là le plus beau fecret pour les poireaux qui foit au monde: il eitauffi tres bon pourguerrt les boutons de farcin en les frottant de mefme que les poireaux, tous les jouis peu, feule' ment oindre le poireau, mais il faut continuer jufqu'à ce que les poireaux foient tombe1 qui ne fera pas d'un mois, & autant de temps pour guérir les playes que l'efcarrc aura laiHe' qui ett fouvent fort creux fi les poireaux étoient gros; j'ayguery des poireaux par cette methode qui ne font jamais revenus, d'autres font revenus de mefme qu'auparavant. Si tous les jours vous graillez légèrement les poireaux avec l'onguent du Duc de Neil'
bourg, ils tomberont &peut-eftre ne reviendront plus, peuf-eftre auffi reviendront-ils j *6 Cheval ne difeontinuëra point fon travail ordinaire fi c'eft en Elle', mais non en Hiver- Des Crevajfes.
i Les Crevaflès viennent au "plis des pâturons, l'humeur acre & maligne les fait ouvr'r
en s'évacùant, &caufe de la douleur. Ce mal comme le precedent eft fort puant: pour remede il faut rafer les endroits qui ont les crevaflès, & s'il n'y a aucune enflure, il &u* y appliquer l'onguent du Bouvier, ou celuy du Cocher, ouceluy que nous décrirons ,1*3 quel en une feule application les defféchera : s'il ne reüffit pas, il faut appliquer deiïus l'e^T mielure blanche, & dans peu il fera guery. Que fi la chair paroift vilaine à la crev alfe, , qu'elle ait peine à fe guérir, il la faut toucher avec l'efprit de vitriol, & deux heures apreS appliquer defiùs de 1 emmielure blanche, & enfuitc la crevaflè fera guérie par les réitérée5 applications d'emmielure- Quelques-uns font difficulté de couper le poil en ces endroits, difant que lors qu'il croit'
il pique Ce mal & le renouvelle, mais c'eft un abus; car il'n'y a rien qui puiffe tenir cette partie nette, fi on y laifielepoil, & ma] aifément on la pourra guérir; mais pour éy#et cette incommodité, il faut couper le poil fouvent bien ras, & je croy quand on a des Che' vaux fujets à ces crevaflès, qu'il eft bon de leur tenir le poil continuellement rafé dansle pâturons, le coupant auffi fouvent que le crin; mais il ne faut pas couper le fanon- X L'huile de chenevis (à fon défaut l'huile de lin) eft très-bonne pour frotter les crevai"
fes, elle adoucit l'acrimonie de l'humeur, & fort fouvent la defléche. Prenez parties égales d'eau de vie & d'huile de lin, agitez les enfemble dans unefi°îc^
puis en frottez les crevaiTes- Si ce remede n'opère pas aflez, fervei-vous d'un des ong«en* à deffecher. pef
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PREMIERE PARTIE. 347
Chap.
Des mauvaifes eaux. 181. Les eaux qu'on appelle mauvaifes, tant à caufe du defordre qu'elles caufeBt aux jambes,
Hue pour leur puanteur, ne font autre chofe qu'un pus acre qui fort par les pores, & amor- fia peau du paturon, du boulet, & par fois de la jambe entière; il eft mefme fi corrofif, 4UU détache le fabot d'avec la couronne au talon: les eaux ne font pas ouverture, mais il Paroift fur le cuir comme une apoftume blanche tres-infecie, ce qui marque la corruption *|e la matière- ces eaux font prefque toujours précédées de l'enflure, & accompagnées de couleur, quand on les laifie envenimer & envieillir, elles font fuivics de poireaux & de StevaiTes: elles naifTent au commencement à côté des paturons, puis fuivent& montent Ju%i'au milieu de la jambe, elles font tomberune partie du poil, & ycaufcntbien du defordre. Ce mal eft aifé à guérir au commencement, mais quand il eftenvieilly, & que les hu-
meurs ont pris cours fur une partie, elle devient l'égout des mauvaifes humeurs de tout le corps : elles s'enflent, & il s'y engendre des poireaux, des mulles & crevafTes qui fe rendent difficiles à guérir- ■Le meilleur remede d'abord qu'on le reconnoift ,.eft de tirer du fang au CHeval en petite
Quantité, deux livres fuffifent, & enfuite luy faire prendre tous les matins huit jours de luite desdecoâions faites degayacrapé, oudebuisauiïï rapé, la methode de les faire & '^e les donner eft au Chapitre CXLVI. enfuite de les purger: cette maniere de traitter les Chevaux qui ont des eaux & toutes 1 es autres ordures qui v iennent aux jambes des Chevaux 5"e Caroflè, eft tres-bonne; car elle va à la caule du mal, en détruifant & conlommant tes humeurs qui caufent ce defordre, & fi on renouvelle ces prifes de decoâions & les pur- gations enfuite, une couple d'années, quand ils commencent à avoir ces maux étant jeu- nes, on éviterade voir tomber des Chevaux dans des incommoditez qui diminuent leur Prix& leur bonté, ayant fait tout ce que defïùs, ou ne l'ayant pas fait, il faut couper le P°il fans hefiter, & fi la jambe n'eft pas gorgée, frotter très-bien les eaux avec un bouchon Puis les grailler avec l'onguent qui fuit. Onguent four fecher les eaux.
j. Prenez une livre de favon noir-, un verre d'efprit devin, mêlez parmy deux cmces de
c^ commun en poudre menue, & trois onces d'alun brûlé, &fuffifamment de farine
P°Ur épaiffirletout, appliquez fur le mal fans l'enveloper, le lendemain il faut biennet-
pyer l'endroit avec leflive neuve, & appliquer de nouveau de ce remede jufqu'à guéri'
0qj bien-toft les eaux feront deiîèchées, fi lajambe n'eft pas gorgée.
^'"gnent d'Oldembourg^ pour fecher les eaux, arejies, mulles, 0" autres ordu*
res des jambes des Chevaux.
Jyf E T T e z dans un pot neuf vemifle deux livres miel commun, faites Je chauffer à CHAP.
v très-petit feu, quand il commence à bouillir mettez parmy le miel en ôtant du feu,, i8ï. _Ctt de gris en poudre très-fine; & couperofe blanche en poudre groiîiere, de chacun ■Mvta.t-re onces, mêlez & incorporez le tout dans le miel, puis remettez fur u.n petit-fe» X x a en
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34? LE PARFAIT MARESCHAL, ^ âû
Çh a p. en remuant toujours, & ajoutez deux onces noix de galles en poudre tres-fme, otez
182. feu & remuez bien le tout, à la on mettez une once fubiimé en poudre très-fine? in porez encore & mêlez le tout en remuant hors du feujufqu'à ce qu'il foit froid ; vous au ^
un onguent capable de tout dellecher: s'il n'eit pas allez ficcati!'mettez parmy ^01{%u.u. quand il fera froid, quatre onces d'eau forte, il ierapeut-eftre trop deliéchant, car il P° ra faire enfler la jambe, fi vous en mettez trop. „ --^. Il faut mélanger cet onguent fur un très-petit feu : que fi on voit qu'il commence awO
lirtrop, ôxz d'abord du feu , car le tout fe répandrait &foniroit du pot. -t Cet onguent delféche fortement : il eli bon pour les vieux Chevaux, & fi on en nie
trop il feroit tomber efearre au lieu de dciïécher, il faut en mettre légèrement fur 'es ,l &crevaiïès, & en mettre tous les jours; melme il delléchera les poireaux. U ne rau fh appréhender d'en mettre beaucoup fur lefdits poireaux, car fouvent il les fait tomber- -L* guentfe garde long-temps. u5 Quand les autres onguens auront manqué & n'auront pas defféché les eaux, ferve?f. fa
deceluy-cy, fi la jambe n'eft pas gorgée, en deux applications tout au plus, il defleen les eaux quelles qu'elles puiiiént elke. Autre four fé cher les eaux.
Prenez de l'eau féconde, c'eit l'eau que les Orphévres & Rafineurs ont employee ■ ■> "^
eft verte & en frottez tous les foirs les eaux, elle les léchera : On fe fert aufiï d'eau-ror^ . vieux Chevaux. ,,QÜ. Mais fi le mal eft opiniâtre, il faut fe fervir de l'onguent d'Oldembourg^, oü de
guentduBouvier, ildefféchera quelqueseaux que ce foient, pourveu qu'il n'y a,t •. ^ d'enflure à la jambe: que s'il y a enfime & chaleur, on peut ufer de l'eau fuivante qu fort bonne, & ne fait aucun delordre. Eau peur fécher les eaux Cp" poireaux, quoy que la jambe foit gorgée.
Mettez dans unpotnet&vcrny, quatre pintes &chopine d'eau avec une livre:« ,
de couperofe blanche, & une livre & demie d'alun, faites bouillir le tout jufqu a la Q fomptiou de la moitié, & gardez cette eau: pour l'appliquer il faut couper le poil» \e nettoyer le mal, puis tous les foirs baffiner avec cette eau jufqu'àguerifon; faites c cette eau, car elle ed un des meilleurs remèdes que j'aye jamais pratiqué. Onguent ìVm>, eu onguent du Cocher, pour fecher tous les maux O*
ordures des jambes de derriere des Chevaux. Lors que les eaux, les crevafles, les mulles, & queues de rat, ne fePeuyenttri-
cher par les remèdes precedens, il faut fe fervir de l'emmielure blanche pour ôter ^ îTionie de.l'humeur, car fi vous avez employé l'onguent d'Oldernbourg, ou c, tn&t Bouvier, il y a peu d'efperance aux autres; voicy encore un fort bon onguent &ap frais pour deliécher, lors que la jambe n'eit pas gorgée. une Mettez dans un pot du miel commun, & de la couperofe en poudre, de eh a^u^jjfi)
livre & demie , mêlez & faites chauffer à petit feu , remuant jufqu'à ce qu il v^ellly ôtez-le du feu, & laiilez refroidir cette matière à moitié. Quand le tout fera a ^ refroid.y, jettez dedans une once d'arfenic en poudre, remettez de nouveau le P ^ja prés du feu, & remuez cette matière jufqu'à ce qu'elle bouille, alors ôtez-la da feu '^^ |
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j . PREMIERE PARTIE. 349
a|uez, refroidir en remuant toujours, humant néanmoins le moins que vous pourrez de la Ciïa y.
Ul*ïïée , car le goût n'eu eli pas agréable. ï8a,. rour l'appliquer il faut rater le poil, & bien frotter l'endroit avec un bouchon, puis le
l^iüèr avec le doigt, prenant garde de n'en poinftrop mettre, car il teroit tomber efearre
u heu de fe'cher le mal ; il faut en appliquer de deux jours l'un, jufqu'à guerifon. |
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Des jambes gorgées ou enfe'es par les eaux , Cr autres ordures.
JT Es maux dont nous venons de parler, à fçavoir les arelles, les mules, poireaux, crc-CHAP.
„ valles, & eaux, font gorger les jambes des Chevaux: il faut donner ordre à cette çn- J^3-
BUre de cette façon.
, Il faut tondre le poil fur le mal & autour le plus ras qu'il fe peut, & appliquer deffus
e l'huile de lin battue' & agitée avec de l'eau de vie, jufqu'à ce qu'elles foient bien mêlées ** chaque fois qu'on en applique mêlez les toujours; car elles fefeparentd abord quelles
Out long- temps lans les agiter. Il faut en frotter le mal tous les jours, lajambe defenflera ? le mal guérira; que lice remede n'opère pas affez, fervez-vous de l'emmielureblanche,
,arenouvellant tous les jours, & à chaque fois que vous l'appliquerez, nettoyez bien fen- dit avec delà filaflè, ôtant toute l'apollume qui y eil furvenuë, & continuez l'applica- ion de cette emmielure jufqu'à ce que les jambes foient dégorgées, & les eaux féchées, 4Ui: iera aubout de dix ou douze jours au plus tard.
Si en traînant les jambes gorgées il y a des poireaux, il faut les couper avec le feu. On
Peut aufluraiuer les poireaux avec l'onguent cy-devant des poireaux, 'ou ceux que j'ay
°nné pour le farciti, & differens autres dans le cours, de ce Livre : mais le remede fui- ent eif plus commode, car il fera tomber les poireaux peu à peu: on l'appelle caufiic per- pétuel, car il dure toujours: Mais il ne le faut manier qu'avec des gans, parce qu'il teint |
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tepeau & les on
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"O*
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es en couleur tannée.
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Cauflic perpétuel, ou Pierre infernalle.
Mettez une once benne eau forte dans un matras, jettez demi-once de porfilure d'ar-
°eîit dans l'eau forte, & mettez le matras fur les cendres chaudes, laiifezdiflbudre 1'ar-
pnt qui fera bien-toit rongé par l'eau forte, continuez à augmenter le feu & faites évapo-
er toute l'eau- forte: il reliera au fond une matière brune, qui eft ce qu'on appelle caultic
Perpétuel, ou pierre infernale, qui fe conferve en lieu clos ôefec.
Cette préparation de la pierre infernale fuffit pour ceux qui ne vont que le grand chemin,
^a's fi on la veut faire beaucoup meilleure il la faut préparer en la maniere qui fuit, qui ^me fera tres-bonne pour les Hommes.
fe \,°/^'Ure d'argent n'eft autre chofe que du viel paflèment d'argent brûlé & enfuité lavé & p ' cequ'il y ade reRes'3ppelle porfilure.
€e , nez deux onces d'argent de coupelle reduit en limaille, ou en lammes déliées, il eft fe î ^tesdifioudr'e dans un matras ou fiole, avec cinq onces de bonne eau-forte, ver- 2iadiiTokition, c'eft à dire l'eau forte qui a diifout l'argent, dans une cucurbite de ver-
le Couverte de fon alembic, adaptez-la au feu de fable ou de cendres, & faites diftil- vr la moitié de l'eau-forte: laiffez enfuite refroidir le vaifieau durant quelques heures, °us trouverez la matière reliante au fond de fa cucurbite en forme de fel, que vous-
ettrc* dans un bon cieuietd'Allemagne un peu grand, à caufe que. la matière ea
Xx s boüil-
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35-0 LE PARFAIT MARESCHAL, (et
Cha p. bouillant au commencement s'enfle, & pourrait raferôc s'en répandre: mettez le ccCu ■
. 183. fur un petit feu julqu'à ce que les e'buUitions fcient paffées,& que la matière s'abaifle au 10 » & environ ce temps-là, vous augmenterez un peu le feu, ce vous verrez la matière co me de l'huile au fond du creufet, laquelle vous verferez dans une lingotiere bien net > & 'un peu chaude & frottée de fuit", elle deviendra dure comme une pierre, laquelle v° garderez dans une fiole bien bouchée en lieu fec. f te Il faut remarquer que l'effet de cette pierre provient des efprits corrofifs de l'eau-ror >
que l'argent congelé & retient, & qu'on, pourrait f .tire une pierre femblable avec du cui ou du fer par le mefme moyen, lì ce n'eft qu'étant faite avec des métaux imparfaits attirent d'abord l'air, & par fon humidité fe refolvent en liqueur, qui ne laiilèroit P d'eftre un fort bon cauftic: celle d'argent fe maintient toujours en forme folide, &P feconferver dans une fiole. On l'appelle infernale tant à caufede fa couleur noire, 1 de fa qualité cauftique & brûlante, qui ont quelque raport à l'enfer. Pour détruire les poireaux il les en faut frotter tous les jours, les nettoyer le lcnderr>al '
& les frotter de nouveau, & en faire autant tous les jours julqu'à ce que les poireaux fotë . mangez abfolument, il n'y faut ny feu, ny emmielure, ny poudre , ny autre chol mais la drogue eft un peu chère. On peut pour avancer belbigne mettre en poudre les plus petits morceaux, &enP°
drer les poireaux, l'efcarre tombera plûtoft. s Le mefme remede peutfervk aux fies, & àlachairquifurmonte, & autres grofle0
qu'on veut extirper, & le cauftic fert toujours puis qu'on ne les fait que frotter, &aya cllùyé le cauftic on le garde pour une autrefois; mais il diminue un peu. x Cette feconde maniere de faire la Pierre infernable, fervira fort utilement a
Hommes, qui ont efté allez étourdis puis avoir attrapé des chancres, en les touena tous les jours avec cette pierre julqu'à ce qu'ils foient tombez, & ayent fait efearre- n ç f Si le fabot pour la malignité des eaux, eft détaché de la couronne au talon, i'*K \uJdjf y appliquer de l'emmiclure blanche, elle fera fouder la partie & croiftre la corne: O dejjoude. ^ot ^éfoudé- au ta|on <je derriere , n'eft pas grand' chofe, car le mal ne vient qu de la corne , & n'a point pénétré entre le petit pied & le fabot, pour foufler au po'1"' |
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Emmielure blanche, ou Emplâtre blanc, pour les eaux, poireaux , arejtCSj
mulle s, crevâmes, javarts, CP~ enchevêtrures. CHAP. "pRENEZ mauves & guimauves de chacune dix poignées; au deffaut de gu'm?!L
184. -L ves, le double de-mauves fufiira; dix-huit gros oignons de lis, lefquels vous h
cherez, & mettrez dans un pot, avec fuffifante quantité de bierre au moins huit P1
tes pour commencer. Au deftaut de bierre il faut une décoâion d'orge, ou du Pe
lait, mefme le petit l'ait lors qu'on en peut avoir facilement me femble mieux reulîïr quC .
bierre; quand les oignons commenceront à s'amollir & crever, fous le doigt, ^
tez les mauves & guimauves, épluchées de toutes leurs côtes, laiffez cuire le to
julqu'à ce qu'il foit en pâte, ajoutant de la bière ou du petit lait à menare qu'elle s
vaporerà: lors que le tout fera cuit, fi vous voulez la bien faire, il faut paiTer tou
3-a compofition au travers d'un'tamis renverfé comme on monde la caffè, & jetter
qui ne pourra palier , puis vous remettrez le tout dans le mefme pot, cele ferez chau
fer pour y ajouter une livre de graille blanche, & autant de beurre, laiffez bouillit
tout quelque temps en mouvant toujours, après ôtez-le du feu, & lors que la c9?~'
politi0"
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p r. PREMIERE PARTIE. 3yi
ç Wion ne bouillira plus, ajoutez y miel & therebentine commune de chacun uneli- Chat.
t e) incorporez le tout enfemble remuant extrêmement, étant tiède, mêlez avec le 1S4.
Ut fuffifamment de farine de froment pour l'épaiffir, puis laiflez refroidir. Nouez
* e Pour bien faire l'emmielure blanche, il faut avant de la palier par le tamis qu'il y >e peu de bouillon, afin qu'on ne foit pas obligé de l'épaiffir avec de la forme, ce bie' reüflit bien.mieux que d'cftre obligé d'y en mettre, quoy qu'elle ne laifiè pas de ^ n faire avec de la farine, mais elle fait mieux fans farine: Si vous pafièz les herbes fe , . oignons quand ils feront cuits, au travers d'un tatnis renverfé coih:k on paft f a Caffé & les poulpes; affurément l'emmielure. en fera meilleure, plus propre <5ç a plus d'effet: mais il faut obferver que fur la fin de la cuilfon, lorsque vous voyei
- e les herbes s'ainoliffent & fe mettent en pâte, il ne faut pins augmenter la bière ou Xh& ^' a^n ^11'^ n'y a'c Pas troP de bouillon, & par ce moyen il ne faudra point je 'tre de farine pour l'épaiffir, ainfi l'emmielure en fera meilleure : ce n'eft pas qu'el- Q ,ne falle un tres-bon effet, quoy qu'elle ne foit pas paffée au travers le tamis & j1, °n ne s'en puifle bien fervir, mais elle n'eft pas f\ propre ny lì reiîèmblante à de foi?^Ueilt' e^e ^"e con^ervera ^a'te deux mois en lieu fec, fi vous avez eu foin qu'il fe \Peu refté de bierre, quand elle a achevé de cuire: Si elle eft bien couverte elle bonlUera mo'ns' & 'l110)' 1u'el'e moififfe par deffus, le dellòus ne laiffera pas d'élire çy1 elle eft trop épaiffe pour l'appliquer, il faut y ajouter de la bierre, fi elle ed trop
'aire, il y faut de la farine. the k '3CUt ^"a're 'a cornP0^ti°n avec les mauves, guimauves, beurre, graiffe, miel& j. rebentine , & de lagraine de lin en poudre environ une livre & un quart fur toute la do- Oi' ^? onrnettra dans la compofitioneftant tiède, avant d'y mettre la farine de froment. Dj, obligé d'en ufer de la forte un certain temps de l'année qu'on ne trouve point d'oi- g °nsdelys, & de la farine de lin fupplce en quelque maniere, & fe met à ia place des oi- ne°urfe fervir de cette emmiellure, il faut l'appliquer toute froide, & après avoir rafé &
j^-'Oyé la partie où il y a des eaux, Tonferà un cataplafme avec de la filaffe, & de l'em- toutf^ ?ar diffus, pour l'appliquer fur le mal tous les jours une fois, jufqu'àcequele <>u jpitfec, il faut toujours avoir foin de bien nettoyer le mal, &d'ôter toute l'apoftume. j;es ' eniplâtre attire ; il faut auffi tenir le poil couppé, qui croiftra beaucoup pendant ap aPPlications de cette emplâtre, qu'on bandera avec le bandage que les Chirurgiens afle? f l exPuI^f > qui fe fait avec un feul chef, en remontant la bande & la ferrant £ fort au bas, l'on fe fert toujours de ruban de fil ou de lizieres larges de drap.
fe es Marefchaux ont une composition qu'ils nomment emplâtre blanche dont ils fc pu ent an lieu de l'emmielure blanche, leur remede adoucit un peu l'acrimonie de eiîiDTCUr' ma's 1U''* des-enfie & ôte le feu d'une jambe, c'eft ce qui n'eft pas. Ler.r Un r e D'ancne eft telle : ils prennent une mefure de farine fine de froment, c'eft lie ltr°n' une demi-livre de miel, & chopine de lait, avec cela ils font de la boùil- m' ^u ils font cuire en remuant tout doucement fur un petit feu; quand elle com- otlc Ce a fe. lier & épaiffir, ils'y ajoutent quatre onces therebentine commune, &deux £tan s d huile d'olive: ils achèvent de faire cuire à petit feu remuant toujours, le tout f3jt cuit ils l'appliquent comme nous avons dit pour l'emmielure blanche: ce remede 'M ^Uelque chofe, & mefme reiiffit bien aux petits maux, auffi coûte-t-il peu: ceux Pc° r °nt 1,emPl°ycr 'e pourront facilement,
lü'ü rt ,vent les ordures qu'un Cheval a eu aux jambes ayant efté arreftées lors y avoit enflure, les humeurs fc font congelées fur la chair, & fe font endurcies par
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H* L E P A R F A I T M A R E S C H A L, . def.
G H Ai', par te temps enforte qu'après une longue application d'emmielure, on peut avoir
184. féché ce qu'il y a d'humide, & avoir rendu la jambe feche, ayant attiré l'humeur T£ eftoit en mouvement: mais elle demeure grofîè & dure, fans efperance de lapoUV remettre en fon premier état, fi l'on n'a quelque puitiànt refolutif, comme fera luy qui fuit. Onguent Afercuriel pour defenjler les jambes de derriere.
Prenez demi-livre d'argent vif ou mercure courant, mettez-le dans un morite
l'éteignez avec quatre onces de fouffre en poudre, en remuant avec un pilon tans fe, puis ajoutez avec le mercure éteint une livre de graiiïè blanche, mêlez & t& porez le tout, & le gardez au befoin. __ tfj Coupez le poil fur l'endroit que vous voulez defenfler, rafez le, le plus prés que v
pourrez, frottez-le enluite avec un furfais pour échauffer la partie fans l'écorc » graillez avec l'onguent mercuriel, & prefentez un fer rouge vis-à-vis, pourlefairef .$ netrer, envelopez le tout avec de la vefiîe de porc, & une envelope par deilùs, Y liez l'appareil avec une ligature de lizicre de drap qui ne marquera pas li-tolt qu'une cor un ruban de fil large eft auffi bon pour cela. r.ot- Lailfez l'appareil deux fois vingt-quatre heures, réitérez l'application fans plus .$
ter avec le furfais, & continuez :°il y a peu d'enflures qui ne cedent à ce remede, P que le mercure eft compofé de parties affezfubtiles pour pénétrer & refoudre les hum ^ envieillies & dures, comme font celles des groffes jambes des Chevaux qui font demeur , •enflées par les eaux, poireaux, & autres ordures qu'on a deiTéchées avant d'avoir d£le les jambes. dure Si c'eft une jambe gorgée & dure d'un reliquat de farcin, ou la jambe gorgée» $
d'un vieil Cheval, qui aye fuporté long-temps fon mal, & qu'il foit fort eudurcy, r>c ^ peinez pas à le vouloir defenfier, car aifurément vous n'y reilffirez pas, ny qui que ce qui l'entreprenne. ' . - l « en Le mefme onguent fera mourir toute forte de vermine fi on en frotte l'endroit ou il 1 .
aura: on peut mefme s'en fervir pour frotter les joints des lits, où il s'engendre des p fes, & mefme pour faire baver ceux qui font le voyage. Manieri de barrer la veine.
CHAP. y a cure d'un mal feroit ttes-juftement appelée imparfaite, s'il revenoit dans q^_
iSf. i_/ que-temps, de forte que pour guérir parfaitement un Cheval, après qu'on aura g ché les eaux, guery les poireaux, areftes, mules, & autres ordures, il eft neceliai ^ barrer les veines haut & bas du jarret, pour arrefter l'humeur qui fliie fur la partie • r Cheval eft jeune, & s'il eft bien bouchonné, les eaux & les autres ordures ne re ^ dront plus; mais s'il eft vieil, je ne répondrais pasque le mal ne revienne, pour ^ faut recommencer, & vous aurez cinq ou fix mois de bon temps pour vous fervir de Cheval. (jef- Pour barrer les veines aux Chevaux avec methode, on ne les doit jamais barrer a joa
fus fans les barrer au deflbus, pour tous les maux de jarret & de jambe, puifquc lop ^.^ des Modernes, eft feule conforme à la vérité, qui établit la circulation du fang, e. rrCts l'onatrefteralefangparen haut, puis qu'il remonte par eu bas; Pour un mal «e J youS |
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fi PREMIERE PARTIE. 35*3
fé K^Ile ^net 'a ve'nc 1u'au deflus, il fera prefque auffi bien nourry, & ne fera pas del- C H A r >
c«é comme vous le devez elperer, parce que le fang remontant par 1'extremité des vei- i8j.
n s> ne laifìè pas d'arrofer la partie comme auparavant, ce qui arrive tout au contraire, v5>us barrez la veine au deffous du mal, & au deflus. ■^a circulation du fang n'étant plus conteftée que par ceux qui veulent s'aveugler eux-
j elrnes, toutes les difficultez s'évanoüillènt par les preuves qu'on en a: au lieu de barrer s veines au dcflùs pour les maux de jarret, il les faut barrer au deflòus: mais pour n'effa- Ucherpas tout-à-fait le monde, j'ay toujours ordonné de la barrer deflus & deflòus, £ °y qu'à le bien prendre, c'eft feulement au deflòus qu'il eli neceffaire de la barrer, j ,rce que les veines rapportent le fang au cœur, & de la circonférence au centre; & n s artères le portent du cœur à la circonférence, & il ne pafle des artères dans les vei- {.es que le plus greffier, & cela par les anallomofes, c'eft à dire par les communica- oris que les veines ont avec les artères: De tout cela il s'en pourrait tirer bien des con- fiions contraires à ce que pratiquent bien des gens, maisjenemefuisjamaismêlédc r»uver à dire à ce que les autres font, & il eft plus necefiàire en cette affaire de fçavoir agir HUç de parler. n'y .a aucunMarefchal qui ne fâche barrer les veines. On frotte bien l'endroit pour fai-
„ Poufler la veine, afin de la bien difcerner d'avec les nerfs qui font à côté, enfuite on tidja peau en long,- & on détache la veine avec une corne de chamois, puis on la lie par ^ côté avec une foye double ,,,& on l'ouvre en long au deflous ou au deflus de la ligature. *ar l'ouverture, on en tire le plus de fang qu'on peut, enfuite on la lie encore plus bas ou £. Is haut dans la même ouverture, & on la coupe lì on veut, au milieu des deux ligatures : VUoi qUe ce j-0jt i'ufage i ji cft abfolument inutile de la couper, parce que l'endroit où elle _ 'iée, tombe, & les deux bouts de la veine fefoudent, ainfi elle fe trouve barrée ; mef- ite veine fer&barrée en la liant en unfeul endroit fans l'ouvrir, car la ligature pourrit çydroit qu'elle a lié, & la veine le confolide par les deux bouts, ainfi elle fe trouve barrée. }l y a des Marefchaux qui ayant fait faigner le Cheval abondamment, ne lient point la eiue3 ilslàiiTentarrefterlelàngdeluy-mefme, ou bien quand c'eft en un endroit où l'on put bander laplaye, comme eli: aux pâturons, il eft beaucoup mieux l'ayant coupée de a'ailler bien faigner, puis la bander fansia lier, parce que la guerifon en fera plus promp- *J. °ar il faut que l'endroit lié avec du fil fepourriflè, que le bout de la veine tombe, & Ea a coni"°l^c > & i' Yfautbrerrdu temps : que fi vous n'eftes pas foigneüx de prendre S ta e une couple de jours que le Cheval ne perde pas fon fang, & de tenir la ligature j efiat, il en pourrait mefarriver, le plus alture eli de la lier : au deflòus du larret on fait niefme qu'au deflus, mais la premiere ligature doit eftre le plus prés du pied qu'on ( ut 1 tout au contraire d'enhaut, puis on fait~bien faigner, & enfuite de mefme qu'à l'ail- Co"y a des Marefchaux habiles, qui pour de groflès jambes gorgées & charnues, pâ*
ûtequent difficiles à guérir, arrachent un pan de veine, c'elt-à-dire qu'ils arrachent la
«itreflé veine de la cuifle, depuis un demy pied au deflus du jarret jufqu'environ quatre
fa-ltSan,deflòus: l'opération eft tres-bonn'e, mais aflèz mal-aifée, à qui ne la fçait pas
glre- Elle deflèiche très-bien le jarret & produit un bon effet ; mais elle caufe fouvent une
ta, e, douleur au Cheval ,& fait enfler le jarret & la cuifle extraordinairement- Pour-
ttr-fi opération eftfaite avec adreflè, elle ne caufe point tant de mal, & le cheval s'en
ïegÏÏ* 5>ien, 'celadeflèicheun jarret & une jambe admirablement : Et fi vous avez un Ma-
Ve,alunPeu adroit, il n'y a aucun rifqüe à courre, & je l'ay fait & fait faire tres-foù-
nt,■ Particulièrement pour les variffes qui viennent an jarret. Si elles font fort groflès,
Peut attacher un ruban au haut 4e la veirte qu'o nveut arracher ; en arrachant la veine
lomc 1. Y y par
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3J4 LE PARFAIT M A R E S C H AL, . ftrt
Ch A P. par en bas, le ruban paffe & demeure à la place de la veine, & le tirant foir & matin
.18 S ■ defeton neuf jours durant, & fait diffiper l'enflure, évacuant la matière ; mais n eu Y^_ pos de bien frotter tous les jours, tout le jarret avec l'onguent du Duc, pour otcr la leur, & empefcher l'inflammation, ce qu'il fait très-bien. a re Je ne voudrais pas confeiller cette opération aux jambes qui n'auroient aucune en »
& qui ne feraient point gorgées; mais aux autres je n'hefleerois pas: & fur tout à cel . ont des grofieurs à côté de la courbe, nommées variiïès, qui font des tumeurs rnolle -ot font abbreuvees par la graffe veine qui fe dégorge en cet endroit ; ces tumeurs ne font p boitter le Cheval, mais elles choquent la veué par la groffeur qui eft'apparente; le leu mede cil d'arracher ce pan de veine, comme j'ay dit cy-deffus. ? entû*u Les veines eftant arreftées, comme nous avons dit, il faut appliquer de l'oHgu ^
Duc tout autour de la jambe & de la cuiffe, pour prevenir l'enflure & l'inflammation, ^ bout de dix jours la veine fera guérie, &le Chevalprertàfervir; &mefme plutoft a q ques-uns. eS. li y ades Chevaux qui ayant eu laveine barrée avec des biftoris infeâefc & mal-pr0 "v£j.
ont pris le farcin, & le premier boutton a commencé à l'endroit où l'on avoit barre la ne. Ce détordre arrive à tous les Chevaux mal compofez dans le corps, & qui ont r^ fition au farcin ; & pour une legere bleffure d'un ardillon ou autre ferrement ils prenne farcin. . 0lJ On barre laveine en plufieurs endroits de la mefme methode, par exemple au Pa, ]eS<
pour les maux qui viennent dans la foie, pour donner une bonne forme aux piedscotti ,J. & qui reffemble à des écailles d'huiftres, pour les Chevaux qui ont efté forbus, au ^ miers pour les maux des yeux: celle-là fe peut faire fans incifion; par le moyen dun guille courbée, commejel'ayenfeignécy-devant. . rüi On peut aufli barrer la veine aux deux côte2 du col pour la morve, & pour les fluxion
les yeux, ce qui reiiflit affez bien ; il y a plufieurs autres endroits où l'on peut barrer les ries pour differens maux. ,rflicile Il ne faut point barrer la veine quand les jambes font enflées; car outre qu'il eft .*aja
de les barrer avec cette enflure, elles demeurent toujours gorgées ou enflées, quie mefme chofe ; mais il ne faut barrer les veines que lorfque les jambes font dégorgées- |
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Pour f Enchevêtrure.
CHAP. T E S Chevaux pour avoir des démangeaifons à la telle, au col & ailleurs, *'e,v^nge
186. gratter avec les pieds de derriere, s'embarraffent, & fe prennent le pied dans la 16,
■àa licol, enfuite ils fe débattent & s'écorchent au deffous du pied, dans le ply du " jeS
ron, &fouventfefont desplayes affezimportunes. Sion n'arrive promptement PoU
dégager ; ils s'eftropient allez fouvent, quand ce font des Chevaux vigoureux. ..a.
L'accident eftant arrivé, il faut prendre de l'huile de lin, & de l'eaude vie partieseig ^
les, battre & agiter le tout enfetnble dans une fiole pour les mêler, & de cela grame ^ ■mal foir & matin ayant bien coupé le poil, & tenir le tout bien net, en continuant il Su^-e(j ; J'ay eu un Cheval qui eftant attaché avec deux chaînes, s'encheveftra & fe pr'£'e " ^s
à force de fe débattre il s'emporta le dedans du paturon jufqu'à l'os, cequicaufag1"2 t enflure à la jambe & à tout le paturon, avec menace de gangrené ; j'y fis couper 'e,P01ffljel- .autourdumai; car le Cheval en avoit. beaucoup, & appliquer tous les jours de 1 enl\L \\ Iure blanche, frotter toute la jambe avec l'onguent du Duc tous les jours: dans un m0 ^ut |
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( PREMIERE PARTTE. tjff
ne,SUcry5 quoy que ce Cheval eût elìé condamné par les Marefchaux à eftre eftropié, üChap,
ils n'°-ltta ^us au ^out de "*x fema'nes 5 kien 9ue 'es ner^s & ^es os tuflênt découverts ; mais 186.
n etoient ny froiflèz nymeurtris, ôcjepuisdire qu'il guérit tres-promptemetit, contre
]ajn5^Peiarice. Jecroyoisquelemalleroitpluslong, parce que la couronne du pied ma- t0l^15t0'tenflée&enflammée, enfortequejecraignoisquele fabot ne fe deiîoudât & ne |
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îj L c' je mis véritablement fur le plis d\i paturon où eftoit l'encheveftrure, de f
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emmie-
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C[j lanche; mais ce fut après avoir mis fur la couronne un bon aftringent fait avec de la
lop x v*ve en poudre démêlée avec de l'eau feconde, & bien bandé le tout avec un enve- ^Pe>& fur l'emmielurej'ajuftay une autre envelopej jecontinuay de ta forte, la cou- jjov-e fe reflèrra très-bien & le relie guérit enfuite, & il tomba des efcarres à faire peur aux dPrttCeS; finalement tout alla bien, mais il n'en eft pas toujours de melme, plusieurs en font Uege«rezeftropiez. » e cette cure vous pouvez juger quel effet produit cette emmielure blanche.
fUfgtP°utrois vous propofer d'autres remèdes pour les encheveftrures, mais cet exemple féru f°Ur vous inftruire. Si le mal eft petit, fans enflure, & qu'il n'y ait qu'à deffécher,- bien h'Xc Us des on8uens décrits aux Chapitres CLXXXI. CLXXXII. & CLXXXIII. ou tj u favon noir avec l'efprit de vin.
égal ne ^P^ encheveftrure fe guérit avec l'onguent du Duc ou de l'huile & du vin parties leines.Cuitesenfemble, jufqu'à ce que le vinfoit évaporé puis l'appliquer tous les jours fur aI ) il fera bien-toft guery. |
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De la Faim-vale.
,ray'cy un mot d'une incommodité qui n'eft pas bien ordinaire aux Chevaux, de la- CHAP,
le ^j eneanmoins quelques-uns font atteints- On l'appelle communément la Faim-va- 187. ty'rnef ^us nab>les connoilTeurs y feront trompez, parce qu'elle ne donne aucun figne, appeltne le moindre indice que le Cheval en foit atteint, hors qu'il eft maigre, on s'en fUfj^oit feulement dans le temps de l'accès: jenem'étendray point fur la définition ny ne fs Caufes du mal, parce qu'il eft incurable; les Chevaux qui en font attaquez, Vaii re1Ui ,aucunement propres pour les fatigues , quoy qu'ils foient capables d'un tra- 'néfn ^ de Peu de durée, parce que du moment que la chaleur naturelle a confom- 'encerC ^roiTLPteiTient tous les alimens qui font dans l'eftomac, elleagit avec tant de vio- perc]uCo!ll:reelle-mefme, ou contre les parties voifines, que le Cheval demeure comme re(fes ^s membres, &prefque hors de moyen de faire un pas, ne connoiffant ny ca- rn0Uv' .nychâtimens; mais il demeure immobile, &fe lailTe aflommer de coups fans fe Vioientlrj ny me*-me fans reiTentir d'autre mal que celuy qui luy eft caufé par l'aâion trop qu'à f e °e la chaleur contre les parties prochaines : d'abord qu'on s'en apperçoit, il n'y a ble ; j/pft - n manSer le Cheval, il eft bien-tôt en état de rendre le fervice dont il eft capa- ôc (j'e a remarquer que les Chevaux qui ont la Faim-vale, mangent le triple des autres, ^es la P^U '*S matlgeoient avant de l'avoir, & n'engraifient pas: On l'appelle aux Hom- aPrésQi^'^"^nine. L'accès de la Faim-vale arrive ordinairement trois ou quatre heures Val jgp. Cheval a très-bien mangé: s'il arrive à la Campagne, il faut débrider le Che- er^hyverU^e'manöe^^on^aou'', Puis le remonter, & continuer fon chemin ; mais fi c'eil fnal pren3^on ne troave rien dans les champs, oneftfortembaraiTé, car d'abord que ce ^ComrnôV -Un Cfieval, il ne fera pas un feul pas; c'eft à celuy qui a une befte qui a cetre wnoqite, de prendre fes précautions> & de s'en débarrafler le plûtoft qu'il pourra.
Yy 3 Les
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356 LE PARFAIT MARESGHAL, . uoy
Chap. Les Chevaux qui font travaillez de la faim-vale, font ordinairement m31Srfs,'icouP
187. que grandiffimes mangeurs, & il eft impoflible de lesengrailler, ils mangent bea ^
& ne profitent pas, Us ne laiftènt pas d'avoir quelque vigueur, hors dans ie tein£fì>cil
l'accès qu'ils font infenlîbles : Pour de remede à ce mal, afin den prevenir les acces l ^
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Içay point, quelque perfonne plus expérimentée pourra pourfuivre ce quej ay enau \üe
vous donner fàtisfaétion là-deflus ; j'ay toujours fait profeffionde n'enfeigner que ^a |
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jay éprouve, non pas une fois, mais plulieurs & diverfes fois. Si je voulois vene
mandat, il y aurait icy un ample champ pour cela, mais aquoyfertderaifonnerenv^ T ""- que je me feray étendu fort au long fur les caufes de ce mal, ce iêra de meline que » ions des Philofophes fur leurs caufes ocultes, n'y fâchant point de remede, coin1 faudra-f1!! rnnrlnrp i1 ip rrnic mi'il Tmnh miAm. /î«^«__™«.,~ a:____„.-.'^n Cr-X\t. et
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quoy faudra-t'il conclure ? je crois qu'il vaut mieux fincerement dire ce qu'on fÇalt »
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qu'on ne fçait pas.
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Des Crapaudines.
CHAP. TL furvient au devant des pieds, plus haut que la couronne, un ulcere qu'on aPF^
ï88. ■*■ crapaudine, qui eft caufée par uiie humeur billieufe, acreôk mordicante qui <"°' o^. cuir: elle eft iituée environ la largeur d'un petit pouce plus haut que la couronne 1 3 Jes lieu du pied à ceux de devant & à ceux de derriere, où fouvent l'humeur eli cauieep' „ atteintes que les chevaux fe donnent en paflageant fur les voltes ou autrement, ön ~ °na- rit en nettoyant le mal avec du vin chaud, ou de l'urine, & s'il y a enflure ou inria îion, on y mettra de l'emmielure blanche qui oftera la chaleur ou l'enflure. ^ her le5 Elle guérira aufli par les onguens deflicatifs, décrits cy-devant, ou l'eau *"5 , jfeffif
eaux, mais plus à propos on peut y mettre du favon noir avec de l'eiprit de vin & le le mal, & continuer tous lesjours jufqu'à guerifon. -mtp'135 Il y a deux fortes de crapaudines, les' premières que je viens de décrire qui fo ^cB.
difformes que dangereufes, elles ne different gueres des arreftes, & autres maux q^ jgs nent des jambes de derriere : mais la féconde cfpece eft d'une autre confequence, fuittesfâcheuies. ç0\$ Les Chevaux qui ont de-s feymes & des quartes ou pieds de bœuf, ont quelque ^
des crapaudines de cette feconde efpece ; une feyme provient de fechereffe ou d'ariQ1 ^ pied, la corne eftant trop féche ferre le petit pied, la chair qui fe trouve meurtrie en ^ petit pied & la corne, fe change en matière qui corrompt, noircit ou infeâe le tendo > ,^ nature qui cherche à foulager & à chafïèr ce qui eft étranger, fait crever la corne au ^ du quartier, ce qui s'appelle feyme, & il fort de la matière au haut par la feyme ^0jrcy poil, qu'il faut traiter ce mal comme un javar encorné, parce que le tendon eftant» ouinfedé, il faut qu'il tombe, eftant comme un corps étranger dans ie pied. t9 & La mefmechofe arrive aux quartes ou pied de bœuf, qui ont ces mefmes acci den .^^,
il les faut traiter de mefme que celle des feymes, c'eft-à-dire comme un javar ou u teinte encornée. . uar Ce nleft pas à dire que toutes les feymes, ayent des crapaudines, non plus que ,Ie !Je \c
tes; mais cela arrive à quelques-unes, & malheur à ceux aufquels cela arrive, puis H mal eft long & fâcheux, |
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PRE M-1ERE-F ARTI E, 3 ƒ 7
■Dél'étonnement du fabot.
JL/ ,,tltre d'une maladie fait ordinairement coucevoir une idee de l'infirmité qui afflige |
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•- CHAP,
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pr- L animal, mais en ceiuy-cy l'uiage a introduit cette maniere de s. exprimer, quin'cx- CI
éto e ^ü'nt' & lie fan en aucune maniere concevoir, ce que ce peut eftre qu'on appelle l flnement de fabot: puîique le terme eft leceu & qu'on le nomme ae la forte, je ne
jîle^ereraydpint d'en changer le nom, je tâcneray feulement â expliquer le plus necte- ji0jn£ 1u''l tne fera poffibie, ce qu'on appelle étonnement de iàbot, le moyen de ie con- dira/n' ce^u'lecau^e) & les remèdes les mieux appropriez pour tâcher à le guérir, & y de plus qu'on ne le guérit que difficilement, & que tout au moins la cure en eft longue.
f0n^ei^ierement il iaut içavoir qu'il y a un os au milieu du fabot, qui eftàpeu.présdela pef;ie."uPied, mais beaucoup plus petit, car il eft contenu dans iceluy : on l'appelle le O A ' à ,CaUfc qU'U relièmble aU Picd •
Par I* k l 1u'un cneva' a un e'tonnement de fabot, lorfque cet os du petit pied fe relâche
qUj pe °out qui eli vis à-vis de la pince, & quitte fa place & la lituation naturelle : la chair jjjg entouroit & qui l'unifloit au |àbot, fe.delléche, il refte un creux & un vuide, &com~ rojaePetit pied eft relâché par le bout, ils'abaiftè, poulie la folie qui le couvroit, &pa- £> en forme de croulant, comme s'il cftoit furvenu un autre os fur celuy du petit pied, dÜDePr°duilit au dehors, ce qui n'eftpas, mais ce croiflant n'eft autre choie que l'os 3u de* ^ ~ qu'a W^ ^a 'ituat'on naturelle par le devant, & étant defeendu, il excède tiQn Us,.de fa place ordinaire, &paroiitenfomiede croiflant plus ou moins à propor- ç.' quii s'eft plus ou moins relâché.
eft ar ^et'lP'ed lie I"e relâche que difficilement & rarement à l'endroit du talon, parce qu'il Shen a^1? au ta'011 Par deux &ros nerfs qui le traverfent en deux endroits, &quil'atta- jar^ ' <■* l'unifient fi fortement au pied, que hors de tres-grands accidens, il ne defeend" cp ais <iue par la pince, & cette pince en demeure vuide, par le dedans il refleuri grand rei* c^5reux 3 qui étoit occupé, par la chair, qui entourqit le petit-pied, avant qu'il full «tv ' ^ nefaifoitpar. maniere de dire qu'un corps du petit-pied & du fabot, parce qu'ils ]0 '^ abfolument unis, .au lieu que l'étonnement du fabot fait demeurer un vuide le pj S du fabot à la pince, & ce vuide penetie plus ou moins iélon que l'étonnement a elle °u moins grand, c'efl à dire que ie petit-pied s'eft plus ou moins relâché.
du t11,Con,no'ft l'étonnement du fabot en ce que le Cheval boitte tres fort, il n'appuyé que oient v * terre en tr0ttant> & rnefme au pas, & nullement de la pince qui touche feule- çfo a terre '■ *"* memie long-temps après le talon fans appuyer, & lorfqu'avec le bro- v'r,on/rappe fur le devant du pied, il fonne comme une chofe creufe & vuide, le de- fa fQ u Pied ferellerre par le milieu quand il a long-temps fupporté le mal, & le pied perd je toa?iufe ordinaire de ce mal, tient quelque chofe de la nature delà forbure, quand el-
les ff. ^Ur'es Pieds; mais elle n'eft pas fi maligne ny fi difficile àguerir: véritablement pe .^etsen font prefque pareils, car la forbure en tombant fur les pieds, faits relâcher le je 1C."P'ed^par le devant, & forme ce qu'on appelle des croiflans, de mefme que je viens d'expliquer à l'étonnement du fabot ; mais les croiflans de la forbure font bien
Êh r^ &■ font ordinairement à tous les deux pieds;, au lieu que l'étonnement du Vo ot attaque rarement les deux pieds: &.ces croiflans de l'un & de l'autre mal, fça-
s'eft kn-''bure&de l'étonnement, ne font que l'os du petit-pied qui s'eft relâché, & Pied '. ^ Paroift comme un corps étranger ou unosqui s'eft formé fur l'os du petit a» " qui n'eft pas, quoy qu'en difent certains Marefchaux, mais c'eft le véritable os
Yy 3 da
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3j8' LE PARFAIT MARESCHAL, ,&
Ch ap. du petit pied qui s'eft relâché, & ayant quitté par le devant fa fituation or ,aire'aU'il
180. abaiffé & paroift découvert de la chair qui le couvroit comme un croulant, & défiors q ^ eft hors de fon lieu naturel ; par le temps il eft privé de nourriture, & devient commoin- corps étranger dans le petit pied; & pourlagaerifonilfaut ou le faire refoudre, ou ber, ouïe couper. fflafs J'ay déjà expliqué pour faire mieux concevoir ce mal, non la véritable caule, 11
plutofl l'effet de cette caufe, je viens maintenant à la caufe, qui procede ordinaire"! de ce qu'un cheval ayant efté furmené, c'en à dire échauffé en forte que les Part'es.'n^rfont tes auront reiTenty une grande impreffion de chaleur, les humeurs en font émues oc . irritées par d'autres plus fubtiles qui fe font infinuées & mêlées parmy ces humeurs ^ échauffées & émues : ces dernières eftant comme étrangères & hors du lieu naturel, pluseflant fubtiles, acres, & pleines d'efprits, on fait bouillonner & fermenter '^* r meurs, qui ont envoyé des vapeurs d'une fubftance trop acre, pleines d'un fel volatil m dicant, qui fe font infinuées dans les parties où elles ont trouvé plus de facilité à Penet^ta- & venant à paffer par les endroits où elles n'ont rencontré qu'une mediocre chaleur n relie, & n'eftant plus agitées ny foutenuës par une chaleur eitrangere, comme elles ei'° s dans leur principe, elles le font converties en eau qui eft tombée par fon propre poids a le fabot, & dans le lieu le plus capable de les recevoir, qui eft entre la corne & le petit pi ' où il n'y a qu'une chair fpongieufe, & capable de les loger ; or cette eau ou liqueur r&^n toute la nature des vapeurs qui l'ont formée, qui étoit acre & mordicante, & tenant oc ^ coup de la nature des eaux-fortes, elle confomme premièrement toute cette chair qu1 el ,je 'entre l'os du petit-pied & le fabot, &qui lesuniflbit enfèmble, & en mefme temps defTéche & détache une infinité de petits nerfs qui fortent de l'os du petit pied, & 1UI .t niffent& l'attachent au fabot, cet os n'eftant plus foûtenu ny arreué par la chair, ny Y les petits nerfs qui le retenoient en fa fituation ordinaire, defeend & s'abaifîè par le dev ' forme un croiftànt fous la folle, & laifle le fabot vuide & creux par le devant. _. J'ay déjà expliqué ailleurs comme fefaifoit cette fermentation des humeurs, j'^^jjr
porté des exemples qui la font toucher au doigt, refte à faire voir la différence de l'hurn qui caufe la fourbure, & de celle qui caufe l'étonnement du fabot, mais avant cela le **• cteur curieux me permettra de luy dire qu'il me femble d'entendre quelques perfonnes q pour faire les beaux efprits, demanderont qui ma dit que les chofes fe paffent comme je ' I expliqué, dans lecorps des Chevaux ? qu'ils voudr oient fçav oir fi moy, ouceux <3U1 . l'ont dit, l'on veu ? je leur répondray que quoy que ny moy, ny homme ne le puifle_v ' ■que ceux qui ont un peu eftudié la nature font convaincus par les effets de leurs caufes, H les chofes ne fe peuvent pafTer d'autre maniere : s'ils me veulent faire la giace de nie de . bufer, &deme faire concevoir quelque chofe de plusvray-femblable, étquifoitm.1 ^ ■fondé fur les expériences qu'on en a pu faire, d'abord je leurtémoignerayquejenefuis opiniâtre ny amoureux de mes penfées. , t« Venons à la différence de l'humeur qui caufe la forbure,de celle de l'étonnement du faö .£
celle qui caufe la forbure vient de la fermentation des humeurs de mefme que l'autre, n: celle de la forbure eft plus fubtile, ainfielle s'infinuë dans les nerfs, leur caufe de la do leur, & empêche leur mouvement, au lieu que l'humeur qui caufe l'étonnement fe g'1 r, & pafte par d'autres voyes qui ne nous font pas connues, car elle ne caufe point tant deo ordre ny d'accidens ; on pourra donc dire que c'eft la mefme caufe, mais qui produit differens effets, félon le plus ou le moins d'efprits pleins de ce fel acre & mordicant; Refte le principal de ce Chapitre, qilî eft 1-e moyen de guérir le Cheval qui a un ^tonrf-e£;
ment du fabot, que je vais expliquer le plus nettement qu'il me fera poffible. Il faut ^a îa falle autant forte qu'on le pourra à la pince, afin d'eflayer fi par le temps la nature po |
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PREMIERE PARTIE. 3f9
°it refoudre ce Croifiànt, fondre de l'huile de laurier de la plus pure danslepied, lans les
prer ny couper la folle en mettre fur la couronne, particulièrement àia pince fur de la fi* v ,eî afin qu'il féjourne là plus long-temps, & envelopper le tout; il faut fouvent renou- ."er l'huile de laurier fur la couronne, qu'on applique toute froide, maisdansie pied on an^et toute bouillante, & de la filaiTepardeflus,& des édifies pour tenir le tout.
.. Vuand on a continué ce procede quelque temps, qu'on ne voit pas grand amendement, j, ^ue le Cheval continue à boitter bien fort, iUe faut defloler, & fi on trouve la pointe de °$ du petit pied réparée du fabot, & qu'il refte du vuide entre le fabot & l'os du petit-pied
™le devant, il faut tout brûler cet os du petit pied qui paroift détaché, & le brûler defiùs to ous très-bien, afin qu'il tombe plûtoft, puis on mec fur l'os brûlé de l'Egyptiac, & fur Ife la foie de la therebentine, du miel & du tare mêlez & chauffez enfemble , on conti-
tcH^k Pen^r avec ^e l'Egyptiac ou de l'onguent du Schmit fur l'os brûlé jufqu'à ce qu'il foit dp^ ' ^ors-°n applique fur ^endroit d'où le bout du petit-pied s'eft détaché, de l'onguent g MonfieurCurty, du Chapitre X GI V. tout froid, ou de la filaffe imbibée d'eau de vie in* onguent qu'on renouvelle de deux en deux jours, il fera, revenir la chair fur les ps, & j, ^hair eftant bien venue la folle reviendra ; & pour fe conduire à bien faire revenir la foie, faut pratiquer ce qui eft marqué au Chapitre -L XXXIX. delà methode de dclToler les
hevaux, la folle revenue & ferme, on commence à; promener le Cheval dans les terres
J}ces 5 & peu à peu on l'habitué au travail. (Jè l'étonnement de fabpt eft mediocre, & que l'os du petit-pied n'aye pas fait beaucoup q ctojflant, ce qu'on connoiftra à voir le dedans du pied, s'il n'eft point plus comble ij !l n'eftoit de fon naturel, leplusaflùré eft de .ne point defloler., fionpeuts'enpafièr; j. c°ntraire laiflèr la folle forte, fondre de l'huile de laurier toute bouillante, comme j'ay > & continuer de la forte juiqu'à guerifon.
ter ^Peut appeller un grand mal un étonnement de fabot, long à guérir, .difficile à. trait- lio' *°rt f°uvent Ie Cheval refte boitteux pour un an ou plus, beaucoup de Marefchaux c'^ent étonnement de fabot, des folbatures& autres maux de pied qui ne le font pas, 41 «s n'en feroient pas fi toft quittes.
Fin de la Premiere Partit.
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111?
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T A B L E
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
DES
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
E S
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||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
. •
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||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
E R
PRINCIPAL
|
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■ ..
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S.
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||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Baume ardent pour les playes, meurtrie11 ^,
ou douleurs froides, comme aufll pour Ie . clo.ueures , clous de rue , &c. -M,, Baume vert, bu Baume de Madame Feu' .
BUnc. E m piatire blanc , ou E mm iel! ure "jjj
che pour les eaux, pourreaux, arreftes 1 ^c, les . crevalTe's. javarcs , encheveftrures » ,3 5°-35r' v r rtjeot'
Blejme. Inflammationcaufee par un lang ' .4..
try dans le dedans du fabot. t^.
Boheme. Rcmoiade du Boheme, y.
'Boucheblëfîeé ou entame'e. ijept.
Bouillon blanc, ou Molene fimple tres exce
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
A
. Logs. Préparationd'Aloës, .p-^î-
1 'altéré. Pour donner le miel aux Chevaux
, alterez.de flanc & autres, 1x4. PoudrepotiHes Chevaux altérez de flanc. 115.
Antimoine. Foye d'Antimoine, ce que c'éft. 144. MS-
Anjueiu^ade. Eauës d'arquebuzade, ou potions vulnéraires. lll.
Eau d'Arquebuzadc fimplè > autre plus compo-
fée. 213..
Atteinte. Remçdc. 130.
Atteinte encornée. 138.139.
Avant-ceur, ou Anti-coeur ce que c'eft. 155.
Breuvage confortatif pour l'Avant-cœur. 131. Avives. Cequec'eft. 68.69. Remèdes pour les Avives. 69.
Lavemcns ou Clyfteres pour les Avives.' 70.
B
B Arles ou Barbillons. 7.
S^wjw.Tnaniere de barrer la veine. 3 5 3. &c.
Barthélémy. Baulme de Barthélémy pour les encloueures , Clous de rues & Bleymes. 178. Bafilicum. Onguent fupparatif. 19. Battement de cœur » Lavement pour le battement
de cœur. j.59. Lavement pour le battement de cœur où il y a
chaleur. U-mejme. |
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
133.
|
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iti'
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Boulet. Entorfes & diflocations du Boulet' .,
Des Boulets enflez ou sorgez. jMi, |
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Remede pour les Boulets enflez.
Pour difîiper une gtolleur qui vient à
Boulet. ld""'\%6
Vtflocations, ou entorfes du Boulet. uës
Btu tier. Onguent du Bouvier, pour 'eS ç0^
des jambesdes Chevaux. Pour les ?"1e 0f,
dides & pour la galle.
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Anelle. Efcorce odorante fort en
2-î 5- , f0vie<lt'
xpelet, ce que c'eft & d'où V^^pK
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
C
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
331.
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
MATIERES.
vre ,& eft fort malade. 141-£41.
Potion , ou breuvage pour Cheval Courbattu
tres malade, avecla toux , ou fans toux. 143.
Décoction du Lieutenant pour Cheval Courbattu. tres malade. 143.
Co«r^«,tumeur faite de matière flegmatique. 339.
Couronne. Onguent pour deflecher les playes fur la Couronne. 144.
Pour referrer & refoudre les grofleurs & enflures
fur la Couronne quoy que endurcies. , 181.
Crevafiej qui viennent aux plis des pafturons. 346. Crampe, ou Grampe. 331. CrttpauAine. Ulcere qui furvient au devant des
pieds, où fitue', & par quoy caufé. 3 56.
Cri/la! minerai, oufel-prunelle. 189.
Crocus metdlorum , ce que c'eft. M4-
Curtj. Onguent de Monfîeur Curty pour les en-
cloiieures. clous de rue , pour les playes 5c
meurtriflures des Chevaux. i77-
Admirable pour les playes & contufions des
Hommes. ld-mejtnc.
|
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TABLE DES
|
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Car,
|
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'*»n*t'tf. Huile Carminative & purgative
c Pour les Clyft cres. 7 5- *ho''cum , excellent pour les Clyfteres , ou
G*TaJementsde Chevaux. z68. c*^;/c liquide excellent. 137.
c£>: Le mal de Cerf ou du Cerf. 6 6. 67. 6 8.
?'*• Eau vulnéraire pour referrer la chair , & |
|||||||||||||||||||||||||
ia deterger.
|
106
|
||||||||||||||||||||||||
c
|
cCir ""'^"'t j ce que c'eft & fes vertus. 133.
1ffeur. Onguent du Chafleur pour les playes, |
||||||||||||||||||||||||
c, ? Profondes foient- elles.
|
III.
|
||||||||||||||||||||||||
r***» quels font, où ils f e prennent & com-
C^cutfcguerifrenr. i«7- I_îy'^- Potion pour les Chuttes. ^ 314.
. ement anodin pour les Chuttes. ld-mefme. tte potion pour les Chuttes ou efforts de reins.
ÎM.
Ca i, **• Onguent du Cocher, ou Onguent noir
£°ür feicher tous les maux & ordures des jam-
C0J d?rriere des Chevaux. 348.
j tcJTe- Onguent delaComtefle pourrcfcrrer
« playes que la matière a fait en foufflant au
£< PlotesCordiallcs, ou Pillulles Theria-
c^Cordiale. ** &
e- Des pieds onguent de Plantin , pour fai-
0ns>Une ^onne corne , & la faire croiftre. 149.
^guent du Connectable, pour faire croiftre la
Ç5,J:n3)& la rendre douce & liante. 150.
£ Pour les coups de pieds. & pour les jam-
s «nflc'cs ou gorgées par accident, ou autre-
îi r. 10 c,
fl€eds pour un coup, & pour diffiper une en-
Ponrare' ld-mefme. Rettl5?ups au jarret & ailleurs. v 3x7-
Autr a l'enfleurecaufe'e d'un coup. ld-me/me.
fé p rnme(le pour les coups de pied qui ont eau-
Atttte "• 'l8-
piecjrcinede pour referrer l'enflure du coup de
£oitri ' ld-mefme.
Ç,\l'Ure- Cc que c'eft que la Courbature aux
t'ecoA pourIaCourbature. xp-
^e»icd»0n POUr la c°urbature. ld-mefme.
batti; 1Ul évacue & foulage un Cheval Cour-
^C(Jle0n pour Courba ture. ld-mefme.
féeSpSP.out 'es obftruciions du Poulmon cau-
^ede urbatute- 141'
3~«wP0Ur le CheTal Courbait» qui a la fié-
|
|||||||||||||||||||||||||
D
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|||||||||||||||||||||||||
DEgouji du Cheval. 1 o. 11. 1 î .
Demangedtfonsam. jambes des Chevaux,
ou ailleurs, leurs remèdes, ioi.ioi. Vedente. Remede aux defeentes & Hernies. 319.3x0.
Deflecher. Poudres pour deflecher les playes des Chevaux. 108. 109.
Dejfoler. Comment il faut deflbler un Cheval.
157.&C.
DidteJJkron, Theriaque Diateffaron. 87. Digefêif excellent. 111,
Dislocations ou Entorfes du Boulet. 113.
Diurétique. Lavement Diurétique, c'eft à dire
qui ala faculté'de faire uriner. 81.1x7.
Dureté. Pour amollir une Dureté. 119.
Difurie. Pour une Difurie ou flux d'urine. 8$.
|
|||||||||||||||||||||||||
E Au de chaux, dite Eau jaune. zoo.
MauvaifesEaux. 347.
Pour fecher les Eaux , arrêtes, mulles &
autres ordures des jambes des Chevaux. 347 348.. Pour fecher les eaux & poirreaux , quoy que la jambe foit gorge'e. 348. zMlttion. PourlesEbullinonsdefang. 189.
Z % Zgyftiac 5 |
|||||||||||||||||||||||||
STABLE DES
Egyfrtiae, ou Onguent Afofiolorum. \ 41.
Sa dcfcription. 197-
Emeticjue. Vin.Emctique. 41.43.
Emmiellurc rouge conimunementappellée char^
ge. 97.98. Enflure. Remede pour un coup , ou pour diftiper
uneenflure. 105.106. Bain pour refoudre une enflure à une cuifle ou à
une jambe. 106. Autre remede pour une enflure endurcie d'un
coup, ou autrement. /à-tne/me. Pour prevenir l'enflure aux jambes. 107.
Emmielleure ouRemollade pour un coup de pied,
& pour diiïiper une enflure aux jambes, ti- mefme. Autre remede pour enflure aux jambes , prove-
nant d'un coup de pied. L-mefme. Onguent du Duc pour les enflures & contufions
avec chaleur, & mefme pour olter l'inflam- mation de tous les endroits du corps. 108. Pour le fourreau Scies tefficules, quoy que l'en-
flure s'étende par tout tous le ventre l'efpaif- feur de deux doigts. 1 p-S. Pour une vieille enflure de jambes parune neïfe-
rure quiauroiteftémal <juetie. 109. Pour les enflures des Jambes fi endutcies.que les
remèdes ordinaires n'y font rien. /à-mejme. Enflures. Pour refoudre & diflîper les grolléurs,
Si. toutes les enflures caufées du farcin tant aux jambes qu'ailleurs,. 185. Onguent refolutif pour les grofTeurs & enflures.
iS.6. Encloùeures. Clous de Rué'. Retraites & chicots.
I 6' S.
Quand le Cheval efi Encloiié. ù-meÇme.
Encloiieure négligée un grand mal. lì-tmfme.
Remede aux Encloiieurcs. 166. 176. 177.
Encorne. Des javars encornez ou atteintes encor-
nées. 138. 139. Mondifkatif, ou onguent duDocteur pour les
javars encornez. 141. Manierede traiter les atteintesencorne'es avec le
feu. 144. Epgraijfer. Methode pour engraiffer les Che-
vaux. 153, 'Entorfes Se Diflocations du Boulet 1z3 ..&*.
Remèdes pour les Entorfes. 114.
Entrouvert. Du Cheval Entrouvert. 9,6.
Epaule. De l'effort d'épaule , de l'éclat, oudu
Cheval entr'ouvert. 96. Qnguent du Eaton gout les Chevaux qui ont fait.
|
||||||||||||||||||||
MA TIER E S.
effort d'épaule ou déhanche. _
|
M'-
1ÏÜ-
|
|||||||||||||||||||
Remede à l'effort ou au coup de pied» °
tre heurt à l'épaule; , ,£, Efparvtn fec.
Efparvindebœuf.
Efyuine. Décoction d'Efquine. H________
f 1 fare'11'
FArcïn. Pilulles de Synabrepour le**
Farcin-vo'ant». . iMii. larcin cordé, &■*%*
Farcin cul de poule. ,, r^e.
Remèdes pour le Farcin. 'i'"2 ■ -^.
Purgation pour le Farcin. v i^e.
Pilulles pour Cheval Farcineux. ^'^'hep*
Reine des prei. ou XJlmaria véritable lpeC ,.
pour le Farcin. „ 'r^e. Remede fpecifique pour le Earcin- ^'"> 6ft'
|
||||||||||||||||||||
A u t re faci le. ,^^^^^^^^^
|
%r
|
|||||||||||||||||||
Pourtraitterle Fa^nn avec le feu. . „y>
Onguent de Naples qui feui-guerit le Farcin-- / s
Onguent de Portugal pour penfer les bou^^ de Farcin. tj.
Remede pour le Earcin à cul de poule. r^i.
Pilulles pour le Farcin. ^'f'Uef-
Ptifanne Alemande pour guérit le Farcin- '4' g t.t
Pour le Farcin invétéré. ^4, Pour le Farcin à la telle des Chevaux. câf
Remede d'un Marefchal Allemand pour Ie «
cin. v Me-,
Remede tres bon pour le Farciti. l*rr" l\ts
Pour refoudre Scdiiïiper les grofTeurs & to"r S|
enflures caufées du Farcin tant aux jan', gr.
qu'ailleurs. , oef'
Recepte pour le Farcin dont un Efcuyer aP gg-,
uneinfuiité de Chevaux.. v i^i.
Remede facile pour le Farcin. l*'** ■ , e.
Faim-vale mal incurable. 0uf
Fatigue. Du Cheval qui ne le peut remettre p
avoir foufferttrop de fatigue. . ^e'.
Pour lâcher le ventre d'un Cheval qui a rad?
25°- r «tifo1,
Purgation pour le Cheval fatigué. **'"*
|
||||||||||||||||||||
Fébrifuge. ^^^
|
talie»5'
|
|||||||||||||||||||
Feu mort. Retoires ainfi nommez par les-»*
Feu. Methode pour donner le feu au Cheval- ) ^
Fève ou Lampas. ,Jaiisl£? F tes. Des Fies ou Crapaux qui narflent 0« ^0,
pieds des Chevaux. j^j^ Remede gout les.fics.qui viennent aux l^^^yti'
|
||||||||||||||||||||
MATIERES.
Garrot. Pour Cheval foule (urie Garrot. 103.
Gayac. Décoction de Gayac. 183. Genevre. Graine admirable & fes qualitez. 134.
Gentiane. Racine d'où ainfi nommée. Li-mcp me.
Glande. Onguent pour faire fuppurer une Glan- de. , 16. |
||||||||||||||
TABLE DES
J^w. Delà fièvre des Chevaux. l6°*
Ç**wfimpte, ,. l/1-
£!«»« putride & humorale. U-wejmt,
^«epeftilentielle. U-mejme.
"es cau!es & fignes de la fièvre. l61-
f^ttiedes pour la fièvre iimpk. 2^î'
|
||||||||||||||
f
|
de. i64'
|
|||||||||||||
C*P«
|
165.
Id-mejme.
î.66.
...vuc, ll-mcfme.
Purgation pour Cheval guery de la fièvre, Se
B/P"ur tout autre. zé8' *l"x de -i entre ou Diarrhée de Chevaux. 311.
«■ernede aux flux de ventre. 3 x 3 • lot,ori pour le flux de ventre. 3*■*■-•
-J^te potion. ri . î*4
*"*io>t. frontail pour divertit la fluxion. 6i.
fonàeme„t Des Chevaux aufquels le fondement fort. 3 M-
'*«. DelaforbureouForboitture. 196-
^'ttedes pour la Forbure. /99' ü une eqiece.de forbuje qui a les mêmes fignes
„Ve l'effort de reins. . 3°3- Kemedes pour les pieds des Chevaux qui ont elte
torhus. 301-
B°ui!lie pour des pieds douloureux dun refte de
forbure. 3 ° 3 •
fon"'s. Le Remede ordinaire & plus afkure
Pour guérir les formes. «4<>- °r,-*rait% Des Chevaux fortraits. M4-
"ghette. Maux de la fourchette failant des
b°uilfons de chair ou des cerifes que les igno- ras prennent pour des fies. lS8> GAbtan. Huile de Gabian, ouplûtoft Bi-
thume comment fe compofe. 174. Gatte. PilullesdeSynabre pour la Galle. "e la Galle des Chevaux. 3°3-
Remede pour la Galle. 3°4-
1 «miles Purgatives pour les Chevaux Gal-
«eux. n 305.
"reuvage pour la Galle. la-mefinc.
«airi pour la Galle. U-mefme.
Autre Bain & eau pour la Galle des Chevaux &
des chiens. . 30('-
"nguent tres-bon pour la Galle. là-mejme.
* orientation pour guérir la Galle.Pommade pour
•a Galle. 307.
c*»grenc. Eau deteiûve pour la Gangrené, toi.
|
our refoudre une Glande. 3 7.
ourme, 17. 18. & fuh. emede pour la Gourme. 19. e la fauffe Gourme. H'15' Crampe ou crampe. 331. Gros fondare. Remede à la Gras fondure recen- te. 191. Pilules puantes pout [a Gras-fondure. 194- Remede à la gras fondure recente. 191. Grcj'lur, Pourdiîîiper une groiîeur qui vient à cofeé du boulet. 119. Emplaftre de noix pour diffiper les groffeurs, & lesrefbudre. 130. Pour refoudre & diffiper les groffeurs & toutes les enflures caufées du Farcin. i8 5. onguent refolutif pour les groffeurs & enflures, 148.
H
Anche. Pour effort à la Hanche du Che-
val. 316. Harajfe. fomentations pour Cheval maigre & ïîaraflé. 149. Hermite. Onguent de l'Hermite pour les playes des Chevaux. 199. Heurt. Baume admirable pour les Heurts. 330. 1 Amhes. Des jambes caffées, & des os rom-
pus des Chevaux. 103. Des jambes travaillées , foulées ou ufées. ia-mefme. Leurs Remèdes. 104. Pour fortifier Se reftablir les nerfs des jambes. ld-mejme.
Pour les coups de pieds & pour les jambes en- flées , on gorgées par accident, ou autrement. 105. Pour prevenir les enflures des jambes. 107. Pourdefenfler une jambe. io£.
Bain pour deienfler une jambe ou pour refoudre
une enflure. 106. Pour les jambes foulées Se pour ofter la douleur
& les enflures qui y feraient reftées de fourbure ou autre maladie. 110. Bain pour les hanches & épaules. 11 r.
|
||||||||||||
Zzi Hui-
|
||||||||||||||
TABLE DES
Huile excellente pourles jambes ufées des Che-
vaux, m. Autre maniere de faire la fufdite huile avec moins
de peine. m. Baume pour les jambes ufe'es & travaillées. /<*-
mefme. De tous les maux des jambes de derriere du jar-
ret en bas. 545.. lardon ou Isrdé ce que c'eft. 335.
Jarret. Pour effort de jarret, heurts & coups en
iceluyv 326. Pour coups de pieds aux jarrets & ailleurs. 317.
lav.ir. Remede pour les Javars (impies. 131.
Remede pour les javars nerveux. 133.
Remèdes pour la feconde etpece de Javars ner-
veux. 134. Des Javars nerveux de la troifîe'me efpece. 135.
Sec. Des Javars encornez ou atteintes encorne'es. 138.
119. Mond:ficatif, où onguent du Docteur pour les
Javars encornez. 141. letter. Remede pour faire jetter. 36.37.
Parfum pour faire jetter. 41.
iris. La racine d'Iris qui vient de Florence , eft la
meilleure. z 34. L
LAmpds. ou fève. 7.
Tiee/. ù-mefme.
Lapis mirabili*-ce que c'eft 56. 57.
Lieutenant. Décoction du Lieutenant pour le
Cheval Courbattu tres malade. 243. Louppes. Onguent des vers pour les Sur-os,
Mollettes, Veffigons , Louppes , & autres ' groffeurs 11S. Lunatique. Du Cheval Lunatique, 58.
Eau deRhuë bonne pour les yeux Lunatiques.
59-
Pilules pour les Chevaux Lunatiques. 61. M
M Aigreur. Fomentation pour Cheval
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
MATIERES. .„.
Pour reflerrer une Mollette, unVeffigon m %u
tre tumeur molle. .^. |
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Pour oter une molette. ''•',
Montpellier. Onguent de Montpellier.
|
9';
26- |
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Morfondement on Rhume.
Du Cheval morfondu qui touffe fort.
Breuvage pour Cheval morfondu qui a batte
de flanc />-H£ Morfure. Pour Morfurede Befte veneneule. * r
Morve. Quelle maladie. 3 3' *,
Remede pour la Morve. 3 9- 4°- 4r - ^^#
Mules traverjieres.
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Peur guérir un Nerf féru avec I'ong1
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
H?
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
des Nerf;, lequel eft tres-bon P°
|
les et'
|
,
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
jambes ufe'es Se foulées, & pour tous
forts envieillis. I2-7', |
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Pour le gros Nerf du jarret étendu Se force,
pour Nerf-féru. 31~ V-, Baume admirable pour Nerf-féru , & net"
lez. 'g Noir. Onguent noir , ou onguent du Co
pourfecher tous les maux & ordures des J bes des Chevaux. . Ncubourg. Onguent du Duc de Neubourg- v"
OTJ.embourg. Onguent d'Oldemb0"^
pour fecher les eaux , arreftes, rnu ^ & autres ordures des jambes des l> vaux. '4j, Optate de Kermes. 4' ' j
OppodeUoc, onguent pour les e'paules lèches,
la nature ne fournit plus de nourriture' pour les e'earts, effort d'épaules, Se s-c. |
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
ches.
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
100.
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
4lpttation. Remede pour la Palpita»0"'
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
P
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
2<8.
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Pas dafne, enLztinTuJJillago , fol0
|
ali'
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
235"
28*; |
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
maigre & haratîe. Z
Mahmdret & Solandres. 1
Mt cale. Huile de Merveille & fesvertus.1Licompofîtion del'huiiedeMerveille. 1Mercure doux ou (ublimé doux 2
Mercurie!. Onguent Mercuriel pour defenles jambes de derriere. 3
Miel. Pour donner le miel aux Chevaux altéde flanc & autres. 2
|
Peignes, ou Gratellesfarineuiès.
Peler. Pilules de Sinabre pour les Chevaux <\ ^
fepellent la tefte. a M
Pour rafraichir un Cheval qui (e pelé la te"^' e,
80. a grande demangeaiion , d'autres qui le P lent le corps, fur tout le derriere des cun »
& l'encolure. *?L
pb.igedeni^ue. De la Compofition de cette e
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
200.
|
io V
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Molette. Onguent de Icarabeus pour les Molet-
tes, &c. 117. |
Pieds. Pour les coups de pieds.
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Ì.5
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Q_UC
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
0 TABLE DES
xUels font les mauvais pieds , & de combien
de fortes. 148.
°uï faire croiftre le Pied à un Cheval fort pro-
prement. .. »51. es piec)s folbatus. ' ld-mefme.
lVers remèdes aux pieds douloureux , & fòiba-
». s pieds fendus nommez pieds de bœuf. 153.
pespieds encafklez. i<,6. 1r attirer la vie duis un pied prive' de îiourritu-
j e:Par differens maux. 190. p't ne»f. Du Cheval qui fait pied-neuf. 181.
PhZn'"fer""le- 349-
nle* puantes pour !a fourbure gras-fondure ,
°urbature. comme auffi pour les tranchées.
z94. l'ili KIT' Du Cheval qui pifïe le fang. 8 6.
te remede pour un Che v.al qui pille le fang.
PI
y?s- Poudres pour deffecher les playes des
Des ,vaux- 208209.
Q P«yes for le Roignon. 110.
guent du Chaflèur pour les playes fi profon-
tj^^ent elles. * °ropofe' qui guérir les Plaves des Chevaux.
|
MATIERES.
Poudre Emetique ou Angélique bonne pour les
Chevaux PoufTifs. 229. Plottes jaunes pour guérir les Chevaux PoufTifs.
130. Teinture de fouffre pour les Chevaux PoufTifs.
2-31-
Tuant. Pilules puantes quelles & à quoy particu- lièrement utiles. CL
Q Vette de rat , ouarefte. 344.
Des demangeaifons à la Queue des Che-
vaux. 308. R RAge. Pour preferver de la rage tant les
Hommes, que toutes fortes d'animaux. 216. Remede infaillible contre la rage. 217. Autre remede facile pour la rage. 218.
Reins. Pour effort de Reins ou autre. 313.
Retotres. Ils font nommez des Italiens feu morr.
122. 123.
Rhuë. Huile del'herbe nommée Rhuë. 132. Rhuë. Eau de Rhuë bonne pour les yeux Lunati- ques. 59. Rhume ou morfondement. 26. S S Mot. Eftonnement de Sabot. Ce que c'eft
que l'on appelle ainfi. . 357. Sang. Pour arrefter le fang. 202.
ôafféparet/ti. Decodrionde faffepareille. 284.
Scara&cus.Onguent de Scarabeus pour les Sur-os, Molettes, Veifigons & pour fondre une corde
de Farcin, fi graffe f oit elle. 117.
Schmtt, Onguent du Schmit. 183.
Sel prunelle , ou crifral minerai. 289.
Semper vivutn m<zjp.s , ce que c'eft. 61.
Souper, Remèdes quand l'apoftume a foufle'au
poil. 180.
Onguent de la Comteffe pour referrer les playes
que la matière a fair, enfoufflant au poil, /u-
mefme.
Souffre Minerai gras onftueux & inflammable. Soufre fufible ou Policrefte. 248.
Souffre aure' d'Antimoine. 251. Stomachique. Pilulles Stomachiques. 14. Sublimé corrojif. Poifbn artificiel. 27Si- Sublime'doux , ou Mercure doux. 280; Surdents. 8. Ce que l'on appelle ainfi. lk-mefme. Suros, fttfées fifOJj'elets. 114. Zz 3 Reme- |
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ûr-y
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e„, *yes fut le Boulet, & fur les parties ner-
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T. heures.
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214.
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Metho7SdeSChcvau*- , ."»*•
p. Qe pour préparer l'e'pongepour ouvrir les
p:i ,,'es- 19 c.
]e 'e! de Cinabre pour les Playes, pour la Gal-
' les vers, le Farcin , & pour ceux qui fe *lottntlitefte- *'«•
IS gourmandes pour faire manger'les Che-
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ÏW
t
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»3-
0ire„ ------* "s J-'iuxiiu. 60.
**• Onguent tres-bon pour les Poireaux.
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248.
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h
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^tJOll
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fie' <>u fonffre fufible
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s vuh
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ueraires , ou £auës d'Arquebufàde.
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»,
»,
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Pour faire revenir la chair.
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198.
199. 220. 222.
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Udre'des!
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CSsmporlaPou!k-
T'°»'i t; p de Pcu-r a;ucrir la PoufTe. 22 3.
ftf'J• i our lâcher"le ventre d'un Cheval P011I-
^u/a excdlente pour lesChevaux PoufTifs, 217.'
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U8
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erù m cheval Pouflïf avec des œufs.
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MATIERES. éiS
De la fixiéme efpece de Tranche'es , ncmlTl9,
tranche'es rouges. _-^, Tumeur. Pour attirer & faire meurir nne
meur. Pour refoudre une Tumeur.
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TABLE DES
Remèdes pour les Suros. 115.116.
Pour ôter un Suros méthodiquement. 116.
Onguent de Scarabeus pour les Suros &c. 117,
Sympathie. Poudre de Sympathie. 199.
Synalre. PiluHes de Synabre pour les Playcs,
pou ria Galle, les vers, le Farcit) 5 &: pour les Chevaux qui fe pélient la tefte. 196. |
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V
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triffe. Tumeur prife pour une Cour
Vénéneux. Pour morfure de befte v
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T
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Eignes mal plus douloureux aux Chevaux,
que dangereux. 186. Tefte. Des maux de Tefte caufez d'hu-
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neufe. .* |eS
Vent. Lavement excellent pour faire fetfü1
vents. '
Vertige. Du Vertige des Chevaux. ',<,
Veffigons. Onguent de Scarabeus pour les ve
gons «ce. \1Q_
Vrs. Purgations pour tuer les Vers.
Onguent des Vers pour les Sur-os, Mollctt. Veffigons, Louppes&autresgrorTeurs. ' ,
Des Vers qui s'engendrent dans les corps |
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meurs Hlieulcs. 44.
Autre remede pour les maux de Tête. 4 5.
Remede pour le mal de Tefte nommé le mal de
feu. là-mefme. Lavement pour maux de Tefte,ou mal de feu. 46.
Remede pour prevenir les maux de Tefte , Char-
ge pour maux de Tefte. 46.47. Remede tres - bon pour le mal de Tefte qu'on
nomme mal d'Efpagne. 47. Tefticules. Remede pour les Tefticules retirez
dans le corps par la violence de la douleur. 87. ' Pour enflure de Tefticules. 318.
Cataplafme aftringeant pour referrer les Tefticu-
les enflez. 319. Tefticules meurtris, enflez, ou endurcis. 310.
Remede tres-excelienr. ù-mefme.
Theriacal. FilulesTheriacales. 30.
Toux. De la Toux des Chevaux. 231.
Poudre pour la Toux vieille, ou nouvelle, là-
mefme. Opiate de la Toux qui eft caufer de chaleur
eftrangere. 135. Autres poudres pour la Toux. 23 6.
Autres remèdes. 237.
Pilulles d'Angleterre pour la Toux quoy que tres
invetere'e. U-mefme. Tranchées qui furviennent aux Chevaux. 71.
De la premiere efpece de Tranchées, û-mejme.
De la feconde. 74.
Troifie'me efpece. 76.
Quatrième. , 78.
Poudre fpecifîque pour arrefter les quatre cfpeces
■de Tranchées cy-devant de'crites» 80. Poudre pour les Tranche'es. 4i.
Remede pour les Tranchées. ù-mejmc.
Autre remede. là-mefme.
La cinquième efpece de Tranchées. 82.
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Chevaux.
Reme Je pour les Vers. Poudres pour les Vers. Pi tulles Purgatives [ our tuer les Vers. ' s<
Autre remede méthodique pour tuer les V«>-
Poudre pour tuer les Vers > & ôter la matière <1
les a produits. &;*"'&
Autre poudre pour tuer les Vers, & * PelL,
frais. f^'S
Uriner. Lavement Diurétique, c'eft à dire q
a la faculté'de faire uriner. , jâ
Vulnéraire, Eau Vulnéraire pour rcflerfC .
chair, & la deterger.
Y Y Eux. Des maux des Yeux. L
Remèdes pour les fluxions fur lesYe
Eau pour les Yeux des Chevaux. , / ' e%
Autreeau pour les Yeux. U-rne]
Onguent qui empêche la fluxion de tomber
les Yeux. j£S
Charge pour détourner la fluxion de defluS
Yeux. U-rne]"' '
Pour un coup fur l'œil. |2,
Pourdiïïiper une blancheur dans l'oeil. lt.
Methode pour degraifler les Yeux par en bas. ^
La maniere de donner le feu au delîus des ic d'un Cheval.
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Tin de la Table au premier Volume,
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