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LA
PARFAITE CONNOISSANCE
DES
CHEVAUX,
Leur Anatomie, leurs Bonnes & Mauvaifes Qjja*
LITE2, leurs Maladies & les Remèdes |
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qui y conviennent,
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J. DE SAUNIER,
Injpecleur de la Grande Ecurie du Roy de France, pratiqué 9
continuée., & donnée au Public par fon Fi/s, GASPARD DE SAUNIER,
* Ecuyer de V Academie de Plllnjlre Univerfité h heide.
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Imprimé pour l'AUTEUR, chez qui on peut avoir des Exemplaires,
Et fe vend
A L A II A T E5
Che* ADRIEN MOETJENS, Libraire, M. D. CC. XXXIV.
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Avec Frivilège de Leurs Nobles & Grandes Puiflànces les Etats de Hollande & deWeft-Frife,
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L A
PARFAITE CONNOISSANCE
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DES
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CHEVAUX.
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CONNOISSANCE DE L'AGE DU CHEVAL-
Remierement, il faut fâvoir, quelorfqu'un Che-
val efi en état de travailler, il doit avoir 40.Dents dans la bouche; fâvoir, 24. Dents mâchelieres, qui ne fer- vent de rien à cette connoifTance , & les 16. autres, qui ont toutes leurs noms, fervent à en prouver la con- noifTance. Les Cavales n'en ont que 36. ne devant point |
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^|J^ avoir de crochets, ou du moins rarement; & celles qui
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^^3 en ont, on les nomme Brebaignes. Elles font bonnes
pour le fèrvice, mais non pour les Haras; car elles font plus chaudes que les autres, & rarement donnent des Poulains; à moins que ce ne foit dans un pays tempéré, ou autre fàifbn que le mois de May; qui eft cependant le tems que l'on prend pour les faire fèrvir par les Etalons. Pour venir à l'âge ; lorfque les Poulains naifîènt, il ne leur paroît au-
cune Dent dans la bouche; quelque jours après il leur en poufïe 4; fâvoir deux en haut & deux en bas, que l'on nomme Dents de Pince: & peu de tems après, il leur en poufîè quatre autres que l'on nomme Dents Mitoyen- nes , qui joignent les Pinces, & cela refte quelquefois dans cet état trois à quatre mois, après quoi il lui en repoufTe encore quatre autres, que l'on nomme Dents de Coin, & dans cet état il leur paroît douze Dents de Lait furie devant de la bouche, jufqu'à l'âge d'environ deux ans ou deux ans & demi ; ce qui fait que û l'on n'y prend pas garde à cet âge de deux ans, l'on peut facilement être trompé; puifque fòuvent celui qui vend le Poulain à cet age» efl maître de lui donner un an ou deux, fuivant l'avantage qu'il y peut trouver : Car fi le jeune Poulain a bien profité dès fà première année & que Pon cherche un Poulain de médiocre taille, le Marchand dira que fon Poulain a deux ans; & au contraire, û fon Poulain a peu profité dans fes deux premières années, il le vendra pour n'avoir qu'un an; n'y ayant rien A dans
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Plancht.
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i LA PARFAITE CON NOI S S AN CE
dans la bouche du Cheval qui puiffe le diftinguer de l'âge d'un an à celui
de deux; & à cet âge il faut examiner le poil & les crins. Celui d'un an, a le poil comme de la bourre fort fouple & plus fouvent frifë, comme le poil d'un Barbet, & les crins, comme de lafîlafle, tant de l'encolure que de la queue,prefque entortillez comme une corde que l'onauroit déniée; & celui de deux ans a déjà changé de poil, comme un Cheval doit l'avoir tout plat, pofé fur le corps, & les crins tous droits, tant de l'encolure que de la queue. Revenons au changement des Dents : il le fait vers les deux ans & demi,
quelque fois plutôt, ou plûtard, fuivant que le Cheval a été nourri, car avec une nourriture molle, comme eft ordinairement l'herbe, il changera plûtard; & s'il a été nourri à l'Ecurie avec une nourriture ferme & dure,il changera plu- tôt : mais c'eft environ dans ce tems-lk que les 4 premières Dents nommées Pinces, tombent, de forte qu'à trois ans il doit avoir 4. Dents de Cheval & huit de Lait; qui font très-faciles à connoître, à caule que les Dents de Cheval font plus larges, plus plates, plus jaunes & rayées depuis le haut de la Dent juiques dans les Gencives. Ces 4. premières Dents fè nomment Dents de Pince, (avoir deux en haut & deux en bas, & il fe trouve au mi- lieu du haut des Dents à chacune un trou noir & fort enfoncé : les Dents de Lait font plus rondes & plus blanches. Lors qu'elles pafîènt les trois ans & demi pour venir à quatre ans, les 4. Dents Mitoyennes tombent, & il en repoufîe 4. autres, fuivant la règle des Pinces , c'eft à dire que le Cheval à 4. ans, a huit Dents de Cheval &" 4. Dents de Lait. Lors qu'il vient à cinq ans, les4. autres, que l'on nomme Dents de Coin, tombent, pendant lequel tems, (fi c'eft un Cheval) quatre autres Dents que l'on nomme Crochets, lui (òrtent à côté des autres de forte qu'à Vage de cinq ans il n'a plus de Dents de Lait, il perd le nom de Poulain & prend celui de Cheval. Il faut (avoir qu'à l'égard des Crochets d'en bas, ilsfbrtent or- dinairement les premiers, & ceux d'en haut tardent fouvent trois à quatre mois; & lors que les Crochets d'en haut ne font point (brtis, quoi que vul- gairement on lui donne cinq ans, cependant il ne les a point encore, à moins que les Dents ne marquent autrement; car il y a des Chevaux fort vieux à qui les deux Crochets d'en haut ne (ont jamais (Ortis. Les Cro- chets d'en bas font une des Règles les plus fûres pour Page de 4. à 5. ans; parcequ'on ne doit pas toujours s'arrêter à ce qu'il n'y a plus de Dents de Lait dans la bouche. Il arrive fouvent que les Marchands & les Pay(ins qui nourrirent déjeu-
nes Chevaux , pour les avancer d'un an, leur arrachent les Dents, afin de les pouvoir vendre commeâgez de cinq ans, lors qu'ils n'en ont que quatre; d'où il arrive fouvent qu'il n'y a plus de Dents de Lait dans la bouche d'un Che- val , & les Crochets n'étant pas (brtis, on peut fûrement juger que le Che- val a été avancé dans fon âge. Us ufènt encore d'une autre friponnerie; c'eft que tous les jours ils frapent avec un marteau de bois fort dur à l'endroit de la Barre où doivent fortir les Crochets d'en bas pour y faire une petite du- reté, en faifânt croire que les Crochets font prêts à fortir. Les Dents (ùivent la même règle comme elles ont commencé de pouiïèr,
car pour venir à l'âge de cinq à fix ans, les deux Dents de Pince d'en bas (ont rafees, comme étant les premières venues & au lieu des trous qui fè trou- vent au milieu des Dents, comme il a été dit ci-devant, il n'y refte qu'une petite noirceur à chacune; de (òrte qu'à Vage de fix ans il n'y refte que cette pe-
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planche.
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F : v:-B/eytwycii Wccit
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Dessine' lia/ipr'-* fatture.
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DES C H E V A U X. j
petite noirceur (ans aucun vuide & il ne marque que fur les quatre autres
qui font les Mitoyennes^ & les Coins. Four venir de /ix à fept ans, les deux Mitoyennes fuivent la môme régie, étant remplies également. De fept à huit ans, les Coins font la même cbofe; ce qui fait dire à tout le monde qu'il eft impoffible de connoître, l'âge puifqu'il ne marque plus,ayant tout a fait rafé : Mais il faut avoir recours aux Crochets & à la fituation des Dents, comme elles le trouvent placées dans la bouche; ce qui fera marqué ci- après; & pour ce qui regarde les Crochets, il faut porterie doigt dans la bouche pour tâter le dedans des Crochets, depuis la pointe jufqu'à la gen- cive en dedans de la bouche, & lorfque l'on trouve que le Crocheteft pointu & plat & deux petites cannelures en dedans, on peut être afîuré que le Cheval n'eft pas vieux & ne peut avoir que neuf à dix ans. Pour venir d'onze à douze, les deux cannelures n'en font plus qu'une, & pafîë les douze, il n'y en a plus du tout. Les Crochets font auffi ronds en dedans de la bouche qu'en dehors, & après quoi il faut avoir recours à la fituation des Dents ; car ce ne font pas toujours les Dents les plus longues qui mon- trent plus de vieillefîè, mais fuivant qu'elles font placées fur le devant de la bouche, puifque quand elles portent à plomb l'une fur l'autre, c'eft mar- que de jeunefîè; mais lorfqu'elles pouffent en avant, il eft certain que le Cheval eft vieux. Pour venir à l'explication des Figures qui marquent les Dents, pîufieurs ero-
y ent que tant qu'ils voyent quelques petits trous au milieu des Dents, comme il parok par les Dents deffinées; fàvoir la premiere, la troifième & la quatriè- me Figure, aux mitoyennes un peu & au coin un peu plus; ils prétendent que tels Chevaux n'ont que fix ou fèpt ans, fans s'arrêter à la fituation que les Dents prennent en viefllffîant : Quand les Chevaux font jeunes, leurs Dents portent à plomb l'une fur l'autre, comme vous voyez dans la premiere Fi- gure; mais en vieillifîant elles s'alongent en avançant fur le devant de la bou- che, ainfi qu'il paroît dans les dernières Fig. Outre cela la bouche d'un jeune Cheval efl fort charnue en dedans, c'eft-à-dire au palais haut & bas, ayant les lèvres fort fermes & même dures ; le dedans de la bouche d'un vieux Cheval au contraire, eft maigre haut & bas, ne paroifïint y avoir que de la peau près les os, & les lèvres moles & faciles à relever avec la main; au lieu qu'à un jeune Cheval on a de la peine à les lui relever; fur-tout cel- ie d'en haut: Tous les Chevaux ne marquent pas toujours dans les mêmes Régies; il y en a deux différentes, l'une eft naturelle & l'autre artificielle. La première des deux s'appelle Begûë, pîufieurs perfònnes par ignorance, pre- tendent qu'ils marquent toute leur vie à caufë qu'il fè trouve pendant pîu- fieurs années un petit trou, ou une efpéce de vuide au milieu des Dents Mitoyennes & fur celles des coins; mais lorfque les Crochets fè trouvent ar- rondis, auffi-bien en dedans qu'en dehors de la bouche, & que les Dents fè trouvent avancées fur le devant, ne portant plus à plomb comme celles de tous les jeunes Chevaux, il faut conjecturer fuivant la proportion qu'elles avancent d'année en année fur le devant, pour juger de fon âge, fans s'ar- rêter au vuide qu'on y trouve fur les Coins & Mitoyennes. La feconde maniere qui eft artificielle eft celle dont fè fervent les Juifs
ou-Maquignons qui travaillent à contremarquer les Chevaux qui peuvent avoir paffé Page de la Connoifîànce, pour les faire reparaître à ûx ou fept ans. Voici la manière dont ils s'y prennent. Us jettent le Cheval en bas, pour travailler mieux à leur aife & avec un Burin d'Acier, pareil à ceux dont A 2 on
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4 LA PARFAITE CONNOISSANCE
on fe fert pour travailler F Y voire, ils creufent les Dents Mitoyennes un peu
& lies des cens davantage- après qu'ils ont rempli les trous quds ont Êtes avec un peu de Poix Refîne, ou Poix noire, ou bien de Souphre, ou Îequdqucs grains de Froment, ils appuyent avec un petit fer chaud au rm- lieuqdu trou, & te fer eft fait à proportion du trou ils réitèrent a remplir oùjours les mêmes trous appuyant le même fer deflus, adroitemen pour nue Ip trou en dedans rette toujours noir, & cela pour tacher d imiter le na- 5 Mais ils ont beau faire, la chaleur du fer caufeautour de ces trous un
peu "cercle jaunâtre comme fi on avoit appuyé un fer chaud fur de 1 Yvoire qui feroit la même chofe. Cependant pour éviter que l'on ne découvre tur tromperie, ils ufent d'une autre malice; c'eft que tous les jours, de eus en tems, ils mettent le Cheval à un Mafticadoux, après lui avoir mis
dans la bouche & bien frotté les lèvres & les gencives avec du fel & de a 1T)ie de Pain bien féche & pilée avec le fel pour le faire écumer ; par le moyen de cette Ecume le petit cercle que le fer y a caufe eft cache. Au~ re chofe qu'ils ne peuvent aire, eft de contrefaire les Crochets- ne pou-
vant pas faire ces deux cannelures qui fe trouvent le long du Crochet en dedans de la bouche, depuis la pointe du Crochet jufques a la gencive, qui eft ce que la Nature a donné aux Chevaux qui marquent encore ; i s peuvent bien avec des limes les rendre plus pointus & plus plats, mais ils en otent l'Email que la Nature a donné & qui n'eftplus luifant- ainfi on peut tou- jours par le même moyen des Chrochets difeerner ceux qui ont pane les ?. a 8. ans iufqu'a douze & treize. ] Après avoir donné la connoiflànce de l'âge , il eft bon de donner
celle des deffauts , comme auffi des maladies qui peuvent eur arri- ver Commençons par ceux qui leur vivent dans la bouche & qui peu- vent faire périr les Chevaux fans aucune maladie- ainfi qu on le verra par ce qui fuit: principalement fi on étoit oblige de continuer un voyage & le Cheval ne pouvant ni boire ni manger qu avec peine- fi bien que d un de ces deffauts, faute d'en avoir connoiffance, il en peut arriver de fâcheu- fes fuites , comme il eft ci-après expliqué , favoir : LES BARBES.
TL faut regarder dans la bouche fi le Cheval ne boit point au deffous de la,
langue -s'il s'y trouve deux excroiflànces de chair attachées au palais d'en bas de la bouche, qui refïèmblent à deux petites nageoires. C'efl: une bagatelle qui ne paroît prefque rien, qui empêche cependant que le Cheval ne boive à fon ordinaire • & par confequent ne beuvant pas bien, il en man- ge moins & dépérit de jour en jour , fans que plufieurs s aperçoivent de ce déperiffement; le remede en eft cependant très-facile, orfqu on a trouve le mal: car il s'agit de faire ouvrir la bouche du Cheval, avec un efpece de fer que tous les Maréchaux ont, ou doivent avoir, nomme Pas d Ane, & enfute avec des Cizeaux, couper ces deux petites nageoires- qui eft tout le remede. Plufieurs leur lavent la bouche après leur avoir donne un coup de Corne ce qu'il n'y a pas un petit Maréchal qui ne lâche & enfuite avec de l'Ail pilé , du Sel, & du Vinaigre, leur en bien froter la bouche ; cela ne peut que leur faire du bien & jamais de mal; mais le principal eft de leur couper les Barbes , avec des Cizeaux , comme il eft maïque ci- deftiis. u |
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Planche.
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D E S C H E V A U X. 5
LA F E V E,
C'Efï ce que plufieurs appellent le Lampas■; cela fè connoît en ouvrant la
bouche du Cheval & regardant au palais d'en haut, lorfque la chair fur- monte plus haut que les Dents de devant; ce qui fait qu'ils ont de la peine à manger, leur Avoine & même le Foin quand il efl: trop rude; quoi qu'ils puiilènt bien manger du Son, de l'Herbe, ou du Foin fort tendre. Le re- mède en efr. auffi facile que pour les Barbes, puifqu'en lui mettant le Pas d'Ane dans la bouche, pour la lui faire tenir ouverte, & avec un fer chaud, on le lui brûle & on lui enlève un petit morceau de chair, gros comme une fève & cette opération fè fait délicatement près les Dents de devant : c'eft ce qui lui fait prendre le nom de Fève. Enfuite on lui donne pendant trois ou quatre jours du Son mouillé, en place d'Avoine, après quoi le Cheval mangera à ion ordinaire. CIRONS AUX LEVRES.
AYant regardé dans la bouche du Cheval & n'ayant point trouvé les deux
deffauts cy-devant,il faut lui relever les Lèvres haut & bas, & peut-être y trouvera-t-on plufieurs petites élévations en forme de petits cirons blancs; ce qui fait que le dedans des Lèvres n'eft pas égal : on le fent même en pa£ lânt avec le doigt par defîùs ce defîàut, qui quoique petit empêche fbuvent les Chevaux de manger à leur ordinaire. Pour y remédier, il faut prendre lin bon doux de fer applati par le bout avec lequel il lui faut cicatrifèr les Lèvres en toutes fortes de fens, en dedans, haut & bas, comme il efï marqué cy-après. Il faut auffi que le fàng fbrte tant fòit peu de toutes les cicatrices : En-
fuite il fautjui donner un coup de Corne au milieu du Palais d'en haut, entre les Crochets & les Coins, & prendre garde de donner dans un trou qui fè trou- ve vis à vis des Coins ; car il pouroit fàigner par cet endroit-là jufqu'à perdre tout fon fàng; & fi ce malheur arrivoit par la mal-adrefîè de celui qui lui au- roit donné le coup de Corne, il faudroit prendre promptement une coque de noix, ou quelqu'autre chofè de même figure à peu près, avec un pe- tit morceau d'épongé, ou charpis de vieux linge, dont les Chirurgiens fe fervent pour les playes , ou un peu de filafîe pour remplir à peu près la moitié de cette coque, l'ayant mouillé & roulé dans une poudre nommée Minium, dont les Peintres fe fervent pour peindre en rouge les Roues & Trains des caroffes; l'ayant mis dans cette coque il faut faire ouvrir la bou- che du Cheval & l'appliquer vis-à-vis d'où fort le fàng & avec un Bandeau de linge le faire tenir en l'attachant par defîus le nez; fi cet appareil peut feulement refier deux heures, on doit être fur que le fàng fera étanché. Pour revenir au coup de Corne ; lorfqu'il efr. donné adroitement fans
que cet accident foit arrivé & après l'avoir cicatrife, on lavera la bouche du Cheval avec de l'Ail pilé, du Sel, & du Vinaigre & avec un tampoa de linge attaché au bout d'un Bâton, en lui frotant bien tout le dedans des Lè- vres cicatrifées & le dedans de la bouche. Quelques heures après il faut lui donner du Son mouillé, & après cela faites-le nourrir à fon ordinaire. Ces trois deffauts fufdits n'arrivent ordinairement qu'aux jeunes Chevaux y les vieux en étant exemts, pareequ'ils ont le dedans de la bouche déchar- né & plus fec que les jeunes. B Les
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6 LA PARFAITE CONNOISSANCE
LES SURDENTS.
Ci E deflaut arrive rarement aux jeunes Chevaux & c'en1 ce que l'on ap-
\ pelle faire Grenier ; on voit cela à un Cheval en lui mettant le Pas d'Ane dans la bouche & regardant bien les grofîes Dents mâchelieres. On les trouve inégales; même en mangeant, il s'atrape le dedans de la bouche du côté des joues. Cette inégalité qui lui caufè ibuvent de grandes dou- leurs, l'empêche de tems en tems de manger; outre qu'à mefùre qu'il man- ge il fè gîiiîè à côté des Mâchoires entre les joues & les dents, des pelo- tons de foin mâchés qui fort fòuvent tombent dans la mangeoire, ou à terre. Lorfqu'on voit cela, il ne s'agit que d'égalifèr les Dents, ce qui fe peut fai- re avec plus de facilité que ne le font ordinairement les Maréchaux, qui prennent une Gouge de fer & avec un Marteau frapent defîùs, voulant les égalifer à force de coups; & par-là ils ébranlent toutes les dents, & font le remede pire que le mal; fans conter le rifque qu'il y a que û h main leur échape, ils. peuvent blefîer, ou tuer le Cheval, il malheurement le bout de la Gouge entre à l'endroit de Pavaloire, qui eft l'entrée de la gorge. Cette manière à la vérité va plus vite; mais la mienne eft plus fûre, quoi- que plus longue à faire. Il ne s'agit que de prendre une grofîè Râpe d'a- cier, large d'environ deux doigts, & épaifîè d'un; c'eftàdire de la gran- deur de ceiles dont les Maréchaux fè fervent pour râper le Sabot, après qu'ils ont ferré un Cheval. Il faut mettre la Rape dans la bouche du Che- val entre les groffes Dents mâchelieres, tantôt d'un côté, tantôt de l'autre;- cela obligera le Cheval de mâcher fur cette Rape, &par ce moyen tout ce qui n'eft pas égal fè cafîè, & les Dents fè rendent unies. Ceci étant bien fait & avec patience le Cheval mangera mieux & fins faire Grenier, & la nourriture lui profitera bien mieux,ce dont on s'apercevra aufïi-tôt. . Après avoir examiné tout ce qui peut empêcher les Chevaux de manger fans être malades, s'il s'en trouve encore quelques-uns qui ne veulent pas manger, quoiqu'on n'aye remarqué aucun des quatre fùfdits défFauts , il faut examiner avec foin la Mangeoire, le Râtelier, les Seaux dans quoi ils boivent, jufques defîbus la Mangeoire, car la moindre malpropreté, ou puanteur qu'un Cheval peut fèntir le dégoûte, n'y ayant point d'Animal plus propre, & par confequent plus facile à dégoûter. Après avoir parlé de ce qui peut empêcher les Chevaux de manger, il
faut pafîèr aux autres accidents, & fur-tout à ceux des Yeux. COUP SUR L'0 E I L.
IL arrive fòuvent que d'un coup de Fouet, ou d'un Bâton on blefîè un Che-
val ; ou il peut être frapé par quelqu'autre accident; û le coup n'efi; donné que fur la Paupière & que la Vitre ne fòit pas tachée, le remede en fera fort facile. Lorfque l'on s'aperçoit qu'un Cheval a été frapé par quelque coup que ce puifTe être & qu'il a l'Oeil gros, enflé & chaud au toucher de la main, alors il faut prendre d'une efpéce de Terre que l'on apelle Bol Ar- menie , qui eft rouge, facile à trouver chez tous les Droguiftes ou Apoti- quaires, & la mettre bien en poudre une, la délayer avec du vinaigre de vin & quelques blancs d'œufs & en faire une efpéce de Pappe, comme une Bouillie claire , l'appliquer fur cette enflure & réitérer cinq à fix fois par jour jufqu'à ce que l'enflure fè difïipe, & enfùite avec de l'eau tiède, il faut
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DES CHEVAUX.
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faut ôter toute la crafîè qui aura réfté, ce qui lui donnera la liberté d'ou-
vrir l'Oeil : Mais û la Vitre a été endommagée & qu'il s'y trouve quelque blancheur defTus, après avoir fait le remede ci-defTus, il faudra prendre ce qui fuit. Eau Rofe ---------4. Onces.
Eau de Plantin - - -----4. Onces.
Tutte en poudre fine ------ 2. Dragmes.
Pour fè fervir de cette Eau, il faut prendre une plume & en mouiller
la barbe, pour l'introduire doucement dans l'Oeil. Si cette blancheur étoit trop forte, au lieu de deux Dragmes de Tutie, il en faudroit mettre quatre, qui efl une demie once; s'en fervir 5. ou 6. fois par jour, & à chaque fois que l'on pafïèra la barbe de la plume dans l'Oeil, on ouvrira la Paupière d'en haut pour pafîèr l'eau fur cette tache 3. ou 4.fois; & en faifant cela on empêchera tous les accidents qui pouroient y arriver. En tous cas, il fè trou- vera à la fuite plufieurs Remèdes pour tous les accidens qui arrivent aux yeux des Chevaux, après en avoir donné la connoiflànce. CONNOISSANCE DES CHE TAUX LUNATIQUES.
IL n'y a point d'autre Connoiflànce que de voir un Cheval qui pleure;
& qui au commencement de la Maladie tient les Yeux prefque fermez, à peine peut-il les ouvrir : A mefure que la Lune change la Vûë fè recouvre peu à peu; de forte, qu'au bout dei$. jours, ou troisfèmaines, il recou- vre la Vûë comme auparavant. Les Marchands qui vendent un tel Che- val , û c'eft dans le tems que les yeux pleurent, ne manquent pas de dire qu'il s'eft attrapé avec quelque brin de paille ou de foin, ou bien qu'il s'en1 heurté» en quelque endroit. Ce Marchand prend le foin deflliyer les yeux du Cheval pour qu'on ne s'aperçoive point de fon infirmité; mais il ne faut jamais s'en raporter qu'à foi-même pour bien examiner à fonds les yeux, comme étant une des principales qualités qu'un Cheval doit avoir: Il faut outre cela prendre garde où vous examinez le Cheval, & la Saifbn; car û c^eft en Hiver & que la Neige (oit fur la terre, de mauvais yeux vous paraîtront bons & fòuvent de bons peuvent paroître mauvais , fùivant la pofition ou le Cheval fera placé. Il ne faut pas non plus examiner un Che- val à la Vûë, le long d'une Muraille blanche , où les Marchands ne man- quent jamais d'expolèr un Cheval attaqué par cet endroit. Le plus fur efl. de l'examiner en fbrtant de l'Ecurie, àia porte, tout le corps en dedans de l'Ecurie, & que la tête feulement regarde un peu dehors, l'ayant en- core fous la porte, & le mieux eft dans une Ecurie fombre avec une chan- delle. Si l'on découvre que la Vitre paroiffe rougeâtre, ou couleur de Feuille-morte, dans le fonds de l'Oeil, je ne vous confeille point de pren- dre un tel Cheval. Voici encore une autre remarque, c'eft qu'un Cheval frapé de la Lune, autrement dit Lunatique, a toujours un Oeil, à le bien examiner, plus grand que l'autre; les ayant même, à l'endroit des paupiè- res ^d'enhaut, froncez; c'eft à dire de petites replis , ou petits cercles. Si le Cheval n'a été attaqué que deux ou trois fois delà Lune, on peut efpe- rer de lui rétablir la Vûë, en faifant l'opération ci-après ; ou du moins lui iàuver un Oeil, l'autre ne fera aucunement diforme ; mais il eft certain que B 2 s'il
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•Ss7sr.rsft'.
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Detfjsin,* c/aprrrè-y Natti
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8 LA PARFAITE CONNOISSANCE
s'il n'a été frapé qu'une fois de la Lune, les deux yeux reviendront àuffi
beaux qu'auparavant. Cette Maladie, que l'on appelle Lunatique provient de différentes eau fes ou accidens que chacun ne prévoit pas. Premièrement lorfque de jeunes Poulains ont trop tôt mangé de l'Avoine*
ou d'autres Grains , ils font fujets à fè forcer les Vaifîeaux qui portent la Nourriture aux yeux : D'autres pour avoir été montez & fatiguez trop jeunes: Souvent les Païs où ils ont été nourris & élevez occafionnent ces accidents, comme les endroits gras, humides, & marécageux; l'herbe y étant plus humide & plus grafîè, leur engendre des humeurs qui leur font groffir la Tête & affoiblir la Vue: 11 y a auffi des Poils qui y font plus fujets les uns que les autres ; comme ceux de Poil Gris, Ifabelle, Blanchâtre, couleur d'Etourneau; il ne s'enfuit pourtant pas que les Chevaux d'autre Poil & élevez dans d'autres pâturages , en fòient exempts. Voici la Recepte des Remèdes pour les Yeux,, à commencer par ceux qui font Lunatiques. REMEDE POUR UN CHENAL LUNATIQUE.
PRemiérement il faut mettre un Cheval au Son & ne point lui donner d'A-
voine dans tout le cours de la cure- Il faut commencer à lui faire une incifion à l'endroit dö Larmier, qui eff à la Temple du côté de l'Oeil, & un peu au defîùs, ce qui eft démontré à la Figure V. N°- 14. où les acci- dens de la Vue font marquez. La peau étant fendue' délicatement le long de la Veine, avec une petite Corne de Chamoix, & un Biftory, on doit decharner bien cette Artère, fans la couper; après quoi vous la ferez förtir enpafîànt la Corne de Chamoix par deûous , & vous aurez une Eguille avec une bonne Soye double & bien cirée, pafîânt vôtre Eguille par defc fous vous lierez du côté d'en haut l'Artère; après quoi, vous percerez la Veine en long, fans la couper, pour laifTer fàigner quelque tems. Lors- qu'il y aura aflèz de fàng fòrti, vous repaierez vôtre Corne de Chamoix par deflbus l'Artère, pour y repafïèr encore une fois l'Eguille avec la Soye: afin de la lier encore du côté de l'Oeil, après l'avoir laifîe fàigner un bon quart d'heure. Enfùite vous couperez laditte Artère entre les deux ligatu- res & vous couperez les Soyes près les nœuds que vous aurez faits & vous remplirez la playe avec du Beure Salé. Il en faut un quarteron & en- viron une Once de Sel, bien menu & mêlez enfèmble; enfùite il faut tour- ner le Cheval pour en faire autant de l'autre côté. Vous panfèrez les deux playes deux fois par jour, pendant fèpt ou huit jours; après quoi il faut étuver les play es trois fois par jour avec un peu de vin chaud, y ayant mêlé un peu de fucre, julqu'à guerifòn. C'eft ce qu'on appelle Barrer la Veine de Larmier; mais ceux qui le difènt fè trompent, car c'efi l'Artère, & non Ja Veine. Plufieurs la barrent d'une autre manière, avec une petite raye de feu en travers, mais cette maniere ne réüfTit pas toujours, & cela eu: bon pour ceux qui ne font pas au fait des Opérations ; n'ofànt pas l'entre- prendre. Cette Opération faite il faudra denerver le Cheval un mois après, ce qui s'appelle denerver fè démontre à la Figure IV. commençant au N°- 2. 11 faut panfer les palyes avec du Beure falé, comme les précédentes fois, & bien obferver de ne mettre aucune Eau , ni Poudre aux Yeux des Chevaux Lunatiques, car le mal n'efl pas fur la Vitre, mais en dedans de TOeil. MA-
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MANIERE DE DENERP^ER UN CHE TAL.
C'Efr. à quatre doigts au defîous des Yeux que Ton doit faire les inci-
tons. II fe trouve une efpece de Mufcle au defîous des Yeux, aux deux cotez d'en haut du Nez, en descendant Je Jong du Front; on peut Je manier avec Ja main & enfùite on fait Ja troisièmeincifion au bout du Nez, qui efl au defïïis des Narines & ces deux Mu feri es fe joignent au milieu , n'étant pas plus gros en cet endroit, que Je Tuyau d'une plume; & en haut où on Jes a coupez, iJs font gros comme le Pouce. Il faut les tirer tous deux avec une Corne de Chamoix par Ja PJaye d'en bas. Cette derniè- re Opération étant faite & guérie; on peut s'a/îûrer que Je ChevaJ recou- vrera Ja Vue, fìipófe que toutes Jes Opérations foient bien faites, & que Je ChevaJ fbit pris à tems; c'en1 à dire qu'il n'ait pas pafîe une Lune ou deux. Quoiqu'il fòit arrivé fbuvent qu'ayant pafîe trois ou quatre Lunes Ja Vue foit revenue à un ChevaJ & qu'eJJe ait reflé bonne. Mais il y a du hazard; & à la première ou feconde Lune on ne doit point negliger l'Epreu- ve; ces fortes d'Opérations ne coûtant pas beaucoup à faire : le tout ne dépend que de l'addrefîè de celui qui les fait. On trouvera dans une des Figures les véritables endroits marquez où l'on doit les faire. REMEDE POUR UN CHENAL QUI A
UNE TATE SUR L'OEIL.^ PRenez de PHerbe nommée de Pfîclére qui croît près des vieilles mu-
railles, ou quelque fois dans des Hayes, toujours à l'ombre, c'eft à dire, au Nord: Elle donne une Fleur jaune & rompant les Branches ou les Feuilles il en fort un efpece de Lait qui efl jaune , & fî on s'en frotoit Jes Joues, oh Jes Lèvres, cela cuit comme fi on fê brûloit Il faut de cette Edere......>' :\ Poignées.
Lierre Terrejlre. - ------ 2. Poignées.
De la Morelle. - - ------2. Poignées.
De la Scolopendre. - ------ 1. Poignée.
PiJez Je tout enfèmbJe dans un mortier & en tirez le jus ; pafîez-le à tra •
vers un Jinge fort fin, pour qu'il n'y pafîè que le jus ; trempez-y la barbe d'une pJume avec laquelle vous J'introduirez dans l'Oeil du Cheval 3. ou 4. fois par jour & lorfque vous vous apercevrez que la Taye fe diflipe, vous prendrez un peu d'Eau-Rofè, & un peu de Plantain à proportion que vous aurez de ce jus; vous le traiterez tous les jours jufqu'à guerifòn: Mais fi la Taye étoit trop vieille & trop dure, & qu'elle ne voulût pas céder au pré- sent Remede; il faudroit y ajouter un peu de Sel ordinaire & un peu de Verjus, fuivant la dureté de la Taye. Il y a peu de Taye qui refifte à ce Remede, s'il efl fait proprement. AUTRE POUR LES TATE S.
IL faut prendre des Coquilles de Limaçons de vigne, ou de ceux qui
viennent dans les vieilles Murailles, les plus, groflès .font les meilleures : fi les Limaçons font encore dedans, il les faut faire bouillir pour les faire fortir, en prendre les Coquilles, les faire bien calciner, les réduire en poudre C &
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& les paffer par un Tamis fin. Prenez de cette Poudre avec les deux
doigts ; faites lever la Paupière d'en haut, avec l'affiftance de quelqu'un , & ouvrir la Paupière d'en bas, pour introduire avec le pouce , ie remede fur la Taye qui eft fur la Vitre de l'Oeil; car il ne faut jamais fòuffler aucu- ne poudre dans l'Oeil d'un Cheval; quelque bon remède que ce puiiîe être , on court rifque de rendre un Cheval ombrageux pour toute fà vie. AUTRE POUR UNE TATE.
PRenez de. l'Alun de Roche calciné & du Sel ordinaire, autant de l'un
que de l'autre, le "tout en poudre; remplifîèz la Coquille d'un Oeuf que vous aurez vuidé étant crû & dont vous n'aurez ôté qu'un morceau d'un bout, la Coquille refiant prefque toute entière : Remplirez la Coquille de cette Poudre, & mettez l'Oeuf dans la cendre chaude, couvert avec une autre Coquille qui aura été vuidée de même, pour que la cendre n'y entre point. Après que le tout fera couvert & du feu autour, comme fi l'on vouloit faire cuire des Oignons dans la braifè; laifTeZ-Ie toute une nuit, & le lendemain vous découvrirez vos Coquilles tout doucement, pour que les cendres n'y entrent point; après quoi, vous pilerez le tout bien fin, les Coquilles avec, & les pafîerez par un tamis fin comme de la fleur de farine, & voux introduirez de cette poudre avec les doigts fur la Taye, comme ci-devant, jufqu'à guerifon. AUTRE POUR LE CHEVAL QUI A LA VUE TROUBLE.
PRenez Eau de Fontaine & Eau-Rofè; fi l'on n'en; pas dans un Pays à
trouver de l'Eau de Fontaine, il faut prendre de l'Eau de Pluye , ou de l'Eau de Riviere, & la faire filtrer doucement à travers un Papier gris pour en ôter le limon & l'ordure qui peut s'y trouver; & aiant de cette Eau l'égale quantité avec l'Eau-Rofè, il faut râper un peu de Savon d'Efpagne, & environ autant de Sucre-Royal; vousbatterez le tout enfèmble jufqu'à ce que cela fbit fondu: on peut même le mettre fur un petit Charbon pour le faire tiédir; le tout étant fondu, le laifîèr repofèr, & enfùite le faire encore filtrer par un autre Papier-gris, pour s'en fervir avec la barbe d'une plu- me & en introduire dans les Yeux pendant la Maladie, trois ou quatre fois par jour, jufqu'à ce que les Yeux s'éclaircifTent. PILULES POUR PURGER LE CERVEAU D'UN
CHEVAL QUI A MAL AUX TEUX. Prenez Agaric. - ' - - - - » - - - 3. Dragmes.
Aloe s Succotrin. - - ■ .-> _ - .. - 3. Dragmes.
Séné. -......- - - 3- Dragmes,
Turbit. - -....... 3. Dragmes.
Gentiane. --...... 3. Dragmes.
Gingembre. - - - -- - - - 3. Dragmes.
Le tout étant en poudre vous le mettrez avec une livre de vieux iard
haché bien menu & pilé dans un mortier; puis vous incorporerez le tout & en ferez des Pilules que vous roulerez dans la poudre de Reglifîè & ferez
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ferez prendre le tout au Cheval & quelques verres de vin pour les mieux
faire avaler ; mais il faut que le Cheval n'ait bu ni mangé depuis 6. heures & qu'il ne boive ni ne mange que 6. heures après. Ce Remede contribue- ra beaucoup pour détourner les humeurs qui peuvent tomber fur les Yeux. POUDRE POUR DISSIPER UNE TATE.,
Prenez du Thin ---------- i. Once.
Du Pouillot ou Serpolet......i. Once.
Faites fecher ces deux chofès à l'ombre & les reduifèz en poudre, que
vous pafîèrez au Tamis fin & en mettrez deux ou trois fois par jour dans l'Oeil, où il y. a une Taye jufqu'à guerifòn. AUTRE REMEDE POUR LES MAUX DE TEUX OU IL Y A UNE TATE.
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Prenez Jus d'Eclére. - - - -
Sucre Candi. ~ - - - Vitriol blanc en poudre. Iris de Florence en poudre. |
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Mettez ces fafdites poudres dans une chopine d'Eau de Plantain; à
fon défaut, d'Eau.de Fontaine; battez le tout enfèmble avec une petite verge comme fi l'on vouloit faire du Bifcuit, jufqu'à ce que cette Eau foit prefque en écume & enfùite laifïez-la reppfer toute une nuit & la repaf- fez à travers un Papier gris pour vous en fèrvir avec la barbe d'une plume jufqu'à guerifòn. AUTRE REMEDE POUR TATE OU AUTRE TACHE SUR L'OEIL.
IL faut prendre des Morceaux de Criflal, de Glace, ou de Verre, les ré-
duire en poudre fort fine, autant de Sucre candi, le tout pafle enfèm- ble par le Tamis, & fê fèrvir de cette Poudre pour les Tayes ou autres Ta- ches, & continuer jufqu'à guerifòn. AUTRE POUR LES TEUX.
Prenez Lierre Terreftre.......4. Poignées.
Du Sel. ---------- h QnM-
Sucre Candi,........*• Once. Couperoje blanche calcinée. - - - 3 l> Once.
Six Oeufs frais qu'il faut faire durcir & en ôter les jaunes. Il faut bien piler les Coquilles cV mêler le tout enfèmble dans un Mor-
t!er. avec une chopine de Vin blanc , qui eft environ une Bouteille An- gloifè; ^ilfaut que cela infufe douze ou quinze heures, après vous pafîèrez le tout à travers un Papier gris, pour en mettre dans l'Oeil avec la barbe d'une plume jufqu'à guerifòn. C 7 A U-
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i2 LA PARFAITE CONNO ISS AN CE
AUTRE. FOUR LES T E U X.
Prenez de FArdoife dont on couvre les Maifons, environ. - 2. Onces.
Coquilles de Limaçons calcinées. - - - - 2. Onces. De la Soude. - - - -.....2. Onces. Il faut fe fervir de cette Poudre , étant bien pilée, & pafTée par le Ta-
mis, comme il eft marqué ci-devant & continuer jufqu'à guerifbn. AUTRE REMEDE FOUR BLESSURE OU COUP AUX YEUX,
PRenez Bol Armenie en poudre , & le mêlez bien avec des blancs
d'Oeufs , y ajouter du Vinaigre de vin & battre le tout enlèmble : Il faut obferver que cela ne doit pas être plus épais que de la Bouillie, ou Pap- pe d'Enfant; & de cette Compofition, en mettre tout autour de l'Oeil 3. ou 4. fois par jour pour ôter l'inflammation qui peut y être; après quoi s'il refte quelque blancheur fur la Vitre vous mettrez l'Eau fuivante. EAU FOUR LES T E U X.
Prenez Eau Rofe. • - - - - ■ * - - 2. Onces.
Eau de Plantain. ------ 2. Onces.
Eau de Chardon bénit. - - - - 2. Onces.
Tutte en poudre. - ----- j. Dragme.
Sucre Candy. - - - - - - - 1. Dragme.
Vitriol de Cypre. ------ 1. Dragme.
Mêlez bien le tout enfemble & l'ayant laifïe repofèr jufqu'à ce que l'Eau
foit tout à fait claire; il faut filtrer cette Eau dans un autre Vailîeau & s'en fervir avec la barbe de la plume comme ci-devant. Elle eft admirable pre£ que pour tous les maux d'Yeux où il y a fluxion , fbit qu'elle foit blanchâtre, ou qu'il y ait quelque legere Taye , pourvu que ce ne fbit pas des Che- vaux Lunatiques, à qui il ne faut jamais rien mettre dans les Yeux, puif que ces maux-là ne font point fur la Vitre. AUTRE FOUR LES Y E U X
PRenez de l'Eau qui fort des Vignes nouvellement taillées; fur deux On-
ces , vous y mettrez une Dragme de Tutie en poudre, bien battu en- femble & s'en fervir deux ou trois fois par jour avec la barbe d'une plume. AUTRE E AU F O U R LES YEUX.
Remierement il faut bien examiner avant que d'entreprendre la guéri-
fon, d'où provient une Taye fur l'Oeil; car il y en a de deux fortes. La premiere vient de nature, & l'autre par accident, pour avoir écé frapé de quelque coup : comme celle-ci ne peut-être que nouvelle, elle eft plus fa- cile à guérir; ainfi, en examinant bien l'Oeil & voyant une tache blanche, & parmi cette blancheur, de petites rayes rouges, fbit vers le milieu ou autour, alors on peut hardiment juger que le Cheval a été frapé, ce qui en fera plus facile à guerirv II ne s'agit que de travailler avec les Remèdes ci-
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DES. C H E . V A U ' X. 13
ci-devant ou après. Si c'étoit une Taye pro venue naturellement, il faut
combatte les humeurs qui la nourrifîènt. II ne s'agit pour cela que de pren- dre du Lapis Mirabilis mis en poudre, dont la compofition fe trouvera à la fin de ce Livre , & far une Once, mettre huit Onces d'Eau de Plantain & d'Ëau-Rolè, de chacune 4. Onces : le tout étant bien battu enfèmble, fera blanc comme du Lait. Mettez-en dans l'Oeil deux ou trois fois pat- jour, & à chaque fois remuez la bouteille jufqu'à guerilbn. Si la Taye étoit trop dure, l'on pouroit y mettre un peu davantage de Lapis Mirabi- lis , & à mefure que la Taye diminue mettre un peu d'Eau-Rofe dans la bouteille, ainfî que de l'Eau de Plantain, pour en diminuer la force; car autrement la laiflànt auiïi forte que dans le commencement, on pouroit rendre le Remède pire que le mal. Quant à la Taye provenant de la Nature, il faut commencer par ôter
l'Avoine au Cheval tout le tems de la cure; & au lieu d'Avoine ne lui don- ner que du Son mouillé,ou de l'Orge écrafee au Moulin,pour le rafraîchir, afin de détourner les humeurs & lui faire prendre de tems en tems un Breu- vage en la manière qui fuit. Agaric en poudre......- ~ - - 1. Once.
RegliJJe. .--........--I. Once.
Criftal Minerai, ou Sel-Prunelle. - - - - ~ Once.
Le tout bien mêlé, dans une bouteille de Vin, & avant de faire pren-
dre le breuvage il faut être fur qu'il y ait 4. heures que le Cheval n'a point mangé & il faut qu'il ne mange que 4. heures après. Si on étoit dans un pays où on ne pût avoir de l'Eau de Plantain, ou de l'Eau-Rofè, il faudroit fè fervir de Petit-Lait, que le Payfannes tirent en faifànt des Fromages; au dé- faut de Petit-Lait, on peut fè fervir d'Eau de Fontaine, ou de Rivière pour difîoudre le Lapis Mirabilis ; & fi on n'avoit point de Lapis Mirabi- lis , il faudroit fè fervir des Remèdes fuivans. AUTRE POUDRE POUR LES TEUX.
IL faut prendre de l'Ardoifè dont on couvre les Maifôns, des Coquilles de
gros Limaçons, &au deffaut de celles-ci,des Ecailles d'Huîtres calcinées dans un feu ardent, afin qu'elles puifîènt fe brifèr facilement étant froides, & fè réduire en poudre très-fine. De chaque efpéce une partie égale, & paffer ces Poudres à travers un Tamis fin & enfuite y ajouter du Sucre Royal en poudre & de la Fleur de Farine de Froment; les 4. parties égales, bien mêlées enfèmble. Cette Poudre fait beaucoup d'effet & il s'en trou- ve peu de meilleure ; il faut s'en fervir avec méthode. AUTRE EAU TRES FACILE A FAIRE POUR LES TEUX.
IL faut prendre de l'Eau de Fontaine, ou de l'Eau de Rivière, la plus net-
te que l'on poura avoir; en prendre un bon verre, y ajouter une Drag- me de Vitriol de Cypre en poudre, à fon deffaut deux Dragmes de Vitriol blanc; étant fondu dans l'Eau jetter le tout dans un grand Chaudron de Cui- vre rouge, qui ne foit pas étamé, & l'y laifîer deux ou trois fois vingt qua- tre heures & enfuite retirer cette Eau & la paffer à travers un Papier gris & s'en fervir comme ci-deffus. D Kf-
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J^i.Ar Cc&>e Scalp.
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14 LA PARFAITE CONNOISSANCE
J'Eipére que le Leóleur me pardonnera û je rapporte tant de Remèdes
differens; mais c'efl pour s'en fèrvir plus commodément, n'étant pas quelque fois dans un pays près des Apotiquaires , non plus que l'on n'efl pas toujours à la Campagne, pour y trouver les Plantes néceûaires. C'en: afin de pouvoir fè fervir de ceux que Fon poura plus facilement trouver. On voudra bien auffi m'excufèr fi je m'étens fur tous les Accidens qui peu- vent arriver à la Vue, étant une chofe efïèntielle de connoître ce qui peut contribuer à gâter la Vue d'un Cheval. Premièrement tous les Accidens qui arrivent aux Yeux des Chevaux ne
font pas de la même nature, les uns font plus faciles à remédier que les au- tres. Le mal efl caule aux uns par échauffement, & aux autres par des dou- leurs de Tête: d'autres, à.l'Armée, étant au Piquet, la Tête expofëe au grand Soleil, principalement au milieu du jour, & la Tête tournée du côté du Midy ; d'autres pour avoir mangé du Grain, ou de l'Avoine trop jeu- nes , n'ayant pas eu les mâchoires afîèz fortes pour les moudre, & par les eiforts qu'ils ont faits , font enfler les Vaifîàux, ou pour mieux dire, les Artères qui portent le fang à tous les bouts de l'extrémité du Corps, princi- palement à la Tête & aux Yeux, qui reçoivent leur nourriture par lefdites Ar- tères, ce qui caufë une trop grande abondance d'humeurs, & charge la Vue & ce qui produit des Fluxions par la fuite, ou des Yeux troubles ; d'autres l'héritant de Pere ou de Mere, ayant des accidens à la Vûë, ou étant Luna- tiques. Cefi pourquoi un chacun qui veut tirer Race de Chevaux, ou éta- blir un Haras, doit bien prendre garde à la netteté de la Vue des Etalons, ou Cavales dont ils veulent tirer Race, principalement dans l'Etalon. Il y a une fùrprifè à quoi il faut prendre garde: Un Marchand qui auroit un beau Cheval, à qui il fèroit venu un Dragon dans l'Oeil, pour le mieux vendre pour Etalon, lui creveroit tout à fait l'Oeil, pour dire qu'il n'efl borgne que par accident; car s'il étoit vrai, qu'un Cheval auroit eu l'Oeil crevé par Accident, il n'en vaudroit pas moins pour Etalon. Pour en re- venir aux Fluxions , & à ceux qui ont difpofition à devenir Lunatiques , plufieurs s'épuifènt à trouver des Remèdes qu'ils voient par la fuite du tems devenir inutiles : le plus court & le meilleur efl de bafTiner, plufieurs fois par jour, le tour des Yeux deffus & defîous avec de l'Eau fraîche, princi- palement par deffus les Paupières & que cette Eau fraîche fòit bien nette, & cela avec une grofïè Eponge. Si cette Eau ne diminue pas les inflam- mations , l'on peut y ajouter une fïxième partie de Vinaigre de Vin, en ufânt de patience ; rien ne foulagera plus ces fortes d'humeurs & inflamations qui fè jettent fur les Yeux: Si ces accidens reviennent de tems en tems, c'efl une preuve que le Cheval court rifque de devenir Lunatique, & pour em- pêcher & prevenir cet accident, il faut lui barrer les Artères qui font aux Temples, à côté des Yeux, comme il a été marqué ci-devant, à l'Article des Chevaux Lunatiques. ' O Ar G L Ê E.
CE que l'on appelle Onglée efl une excroifîànce de Chair qui vient dans
je coin de l'Oeil & qui couvre une partie de la Prunelle; elle efl fai- te à peu près comme une barbe d'huître. Quoique cet Accident ne pa- roiffe pas de grande confëquence > fi on laiflè croître cette Onglée, elle tire
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DES CHEVAUX. 15
tire une partie de la nourriture de l'Oeil- & eft fbuvent capable de faire
perdre tout-à-fait la Vue. Pour y remédier, il faut bien attacher le Cheval, qu'il ne puifîè pas branler, ou en tout cas l'abattre; enfùite pafîèr adroi- tement une Piece d'Or ou d'Argent defTous cette Croifîance de Chair, qui eft entre la Prunelle & l'Onglée, & enfuite avec une grolle éguille enfilée d'une grofîe ibye, percer le milieu de cette Croifîance de Chair, afin d'y faire pafîèr la fbye pour tirer en dehors la Croifîance; & avec des Cizeaux la couper. La grandeur fera à peu près comme un fol : Cette opération étant faite, il ne s'agira que de bien laver les Yeux 3. ou 4. fois par jour avec de l'Eau fraîche. Après avoir donné la connoifîànce de ce qui peut arriver aux Yeux des
Chevaux, auffi-bien que des Remèdes qu'on peut y aporter; il faut venir aux autres Maladies , dont une eft la Gourme; & avant que d'en donner la connoifîànce, il faut fàvoir que les Chevaux jettent par le Nez de huit for- tes de Maladies, que beaucoup de gens ne connoiffent pas, & fè conten- tent feulement de dire, que le Cheval jette la Gourme, ou qu'il a la Morve. Avant que d'entreprendre quelque Remede pour un Cheval qui jette la Gourme, il eft necefîàire d'en connoître les différentes fortes. Il y en à cinq, que l'on peut efpérer de guérir; & trois incurables. Ce qui prouve qu'on fait très-fouvent de la depënfè inutile, faute de cette connoifîànce. Quoiqu'on puifîe efpérer de guérir le Cheval des cinq premières, il peut cependant quelque fois en mourir, nonobftant les meilleurs Remèdes; fùi- vant la difpofnion de la Maladie; & félon celle du dedans du Corps & des Parties nobles. Cette premiere Gourme peut fe comparer à la petite Véro- le qui vient ax perfbnnes & qui fait quelque fois mourir, malgré les foins & l'afiiftance des meilleurs Médecins. Elle s'appelle Gourme; la féconde Fauf- fè Gourme; la troifième Morfondure; la quatrième Etranguillon; la cin- quième Mal de Tête de contagion. Comme il a été dit que la Gourme peut être comparée à la petite Véro-
le, cependant il y a bien du monde âgé qui ne l'ont jamais eue; mais on ne doit par ignorer que tous les Chevaux doivent jetter la Gourme dans leur Jeunefîè , fbit parfaitement pu imparfaitement. . On fàura donc, qu'elle doit fè manifefter à un Cheval, vers l'âge de 3,4, ou 5* ans; aux uns plutôt aux autres plus tard; mais après les cinq ans, cette Maladie ne doit plus s'appeller Gourme, comme ou le verra dans la fuite. CO NNOISSANCE DE LA GOURME.
LOrs qu'on voit fous la Ganache d'un Cheval, entre les deux Os, une
grofîe Enflure & qu'il jette une matière blanche, il n'y a pas d'autre connoiffance que celle-là; & plus l'Enflure eft grofîe & plus facilement le Cheval guérira , pour peu qu'il fbit fbigné, tant intérieurement qu'exté- rieurement, fbit en telle Saifbn que ce puiffe être: outre qu'en hiver prin- cipalement quand il gèle bien fort, les Pores font plus refîèrrez que dans un autre tems. Si c'eft en Eté, ou au Printems, étant la Saifbn ordinaire que cette Maladie fe manifefte, alors une bone Pâture eft prefque capable de guérir le Cheval,au lieu qu'en Hiver il faut le tenir toujours chaudement & qu'il ne boive jamais froid, mais à l'eau blanchie avec de la Farine, ou un peu de Son. Il ne lui faut point donner d'Avoine; il faut du Son dans de l'eau bouillante & ne pas appréhender qu'il fe brûle ; la fumée qui fortira D 2 du
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du Seau contribuera à lui Faire jetter la Gourme beaucoup plus facilement:
Outre que pour faciliter la grofîèur qui eft fous la Ganache, il faudra la frot- ter avec la composition (uivante. Onguent Rojat. - - - - - - - - - -4. Onces.
Onguenp d?Altea.........- 4. Onces.
Onguent Populeum.......---4. Onces.
Miel Commun. ----------4. Onces.
Onguent Bafilkum. ---......8- Onces.
Le tout fondu à petit feu; après l'avoir retiré de defîus, il faudra le bien
remuer jufqu'à ce qu'il devienne froid , & de cette compofltion l'ayant bien frotté, lui attacher fous la Ganache une peau d'Agneau, ou de Lièvre du côté du poil, pour le tenir chaudement; & lorfque cette grofîèur fera percée, y mettre dans le trou un petit bouchon de filafîe bien gras d'On- guent Bafilkum; à fon deffaut un morceau de Lard qui foit bien defîàlé, & mettre de la filaiîe par defîus, pour que le Lard refte dans le trou; & le panier jufques à guerifon. Lorfque l'Apoftume eft crevée vous pouvez compter votre Cheval hors de danger & bientôt guéri. S'il étoit trop dégoûté, on pouroit lui faire prendre quelques Cordiaux; fàvoir deux Onces de bon Thériaque, une demie Once de Rhubarbe en poudre, & une demie Once de Criftal minerai, le tout difîous dans une bouteille de Vin. Il faut que ie Cheval foit à jeun, c'eft à dire, qu'il y ait 4. ou 5. heures qu'il n'ait ni bu ni mangé & qu'il refte après autant de tems. FAUSSE GOURME.
CEtte Maladie fe manifefte fôuvent comme la Gourme & différemment
dans d'autres tems. Si elle fe manifefte comme la Gourme, il faudra la traiter de même; mais il arrive quelquefois qu'elle fè manifefte autre- ment. La fauffe Gourme peut fortir par plufieurs endroits, quelque fois par un Pied, par une Jambe, par un Jaret, par une Hanche, par une Epau- le, par le Poitrail, par les Oreilles, ou par les Yeux; & fi l'on n'y prend pas garde, la Prunelle peut tomber en pourriture, comme la petite vérole peut faire aux perfonnes. îl ne s'agit donc que de voir qu'un Cheval foit encore jeune, c'eft à dire, de 4. 5. & 6. Ans, même jufqu'à 7. C'eft une preuve que lorfque le Cheval a jette fà Gourme, il la jettée imparfaitement & que les vilaines Humeurs lui ont refté dans le Corps & dans la Mafie du fàng. 11 arrive que Iorfqu'un Cheval a jette imparfaitement fà Gour- me jufqu'à ce qu'il ait jette toutes fès vilaines humeurs, il paraît au Travail fôuvent fans force, fans fênfibilité & pelant; en un mot quoi qu'il ne foit pas malade il eft toujours lâche, jufqu'à ce qu'il ait tout-à-fait fini de jetter. Cette connoifîànce fe fait voir par quelques Enflures qui devien- nent en Apoftume, jettant de la matière par une des parties qui ont été ci- devant mentionnées. On peut frotter les Enflures qui paraîtront avec les mêmes Onguens que l'ori-a mis fous la Ganache de ceux qui ont la Gour- me. Si on n'avoit point de ces fùfdites Drogues à fà difpofition, il fau- dra prendre de l'Orge mondée, ou de l'Avoine mondée; & au defèut, de la-Farine de Seigle, la' faire cuire dans du Lait, en faire une Pappe fort épaiflê & enfùite y ajouter de l'Huile de Lampe à diferetion & avec de la Filaflè l'appliquer fur cette grofîèur, touâ les jours- une fois, auffi chaud que
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que le Cheval poura le foufFrir, en lui faifànt prendre, de tems en tems,
quelque breuvage compofè comme ci-après. Theriaque. -----------2. Onces,
Confection â^Hy acinte. -----„. j. Once.
AJJa Fœtida........' - - - 1. Once.
Le tout dans une bouteille de Vin , afin de faire fbrtir toute l'impu-
reté que le Cheval peut avoir, tant dans la Maiîe du fâng , que dans le Corps. MORFONDURE.
LA Morfondure fê manifefle à peu près comme la Gourme, fôrtant de
même par le Nez , à l'exception que la groflèur qui fè doit trouver entre les deux Os de la Ganache, n'eft pas fi grolle; & lì par les Remè- des que l'on a nommez ci-devant, on peut faire groffir les Glandes, on gagnera beaucoup & encore davantage lorfque l'on a réüffi à les faire venir en Matière. Cefi: pourquoi, au commencement il ne faut rien négliger , pareeque les fuites en pouroient devenir fâcheufès; carfi ces Glandes re- voient dans la même fituation & qu'elles fè trouvaflènt attachées à un des deux Os de la Ganache il fèroit à craind-ie que cette Maladie ne tournât en Morve & ne devint, par ce moien, incurable. Au contraire, û on peut réüs- fir à amolir les Glandes & les mettre en état d'être percées , comme il a été dit, on peut compter fur la Guérifòn; en traitant les Chevaux comme on a fait dans les Maladies de Gourme, ou de faufle Gourme. L'E TR A N G U I L L O K
C'Efi: une Maladie extraordinaire qui arrive aux Chevaux, & fi on n'y
aporte pas de prompts remèdes elle les étrangle, en les prefîant au pre- mier nœud de la Gorge, leur ôtant la refpiration, par confèquent les étouf- fe. Cette Maladie fè manifefle lorfqu'ils jettent une pourriture verte par le Nez; plufieurs qui ne la connoiflènt pas la prennent pour la Morve. Elle n'eu pas de longue durée, il faut que le Cheval fòit mort, ou guéri dans dix ou douze jours; rarement cela pafîè trois fèmaines, car ces Glandes ne font pas feules enflées, mais toutes celles qui font autour de la Ganache,juÇ- qu'au coin des Oreilles, fè trouvent auffi tellement gonflées que le Cheval ne peut tourner la Tête ni de côté ni d'autre , ne pouvant pas même la remuer vers fon Poitrail. Alors on peut facilement voir que c'en PEtran- guillon. Il faut d'abord frotter toute l'Enflure avec l'Onguent même dont on fe fèrt pour la Gourme, en y ajoutant une partie d'Huile de Laurier, & frotter jufqu'aux coins des Oreilles : à fon defîàut la même Bouillie apliquée chaudement avec une bonne Peau de Mouton, ou de Lièvre pour l'enve- loper & pour tenir cette partie chaudement, en telle Saifòn que ce puifle être. Comme les Chevaux, dans cette Maladie, ont de la peine à manger & à avaler, U faut prendre cinq ou fixBifcuits fecs,les piler dans un Mortier, au derTaut de Bifcuits, des Croûtes de pain pilées & les faire bouillir dans environ trois Bouteilles de bonne Bierre, & réduire cela comme une Pap« pe claire, ou Bouillie qu'on donne aux Enfans, & y ajouter une demie E Once
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i8 LA PARFAITE CONNOISSANCE
Once de Canelle en poudre & deux Onces de poudre de Régliffè, bien mê-
lez enfemble & leur en faire prendre,en forme de breuvage3foir & matin. Si le Cheval malade a de la peine à relpirer, comme il eft marqué ci-defîùs, il lui faut faire une bonne fàignée, qui le fbulagera beaucoup; mais en cas que le paflàge de la Gorge n'en devienne pas plus libre, il faut avoir un Nerf de Bœuf; après en avoir coupé la peau qui couvre la Tête, il faut fra- per doucement avec un marteau fur la pointe du nerf pour l'afîbupiir, afin qu'il ne fbit pas rude par le bout; enfùite frotter tout le nerf avec du Miel Rofàt & lui pafîèr dans la Gorge, en le pouffant doucement & le retirant de même deux ou trois fois ; après quoi il faut faire prendre la fùfdite Pappe ou Bouillie,ainfi qu'il a été dit ci-devant. Comme les Chevaux ont de la peine à relpirer dans cette Maladie ,il en faut mettre peu à la fois dans la Corne & de tems en tems lâcher la corde, pour qu'il puifîe baiffèr la Tête, afin de pou- voir prendre fon haleine ; & pendant qu'on fera prendre cette Pappe au Cheval, il faut qu'il y ait un homme de chaque côté pour le foûtenir, par- ceque, dans cette Maladie les Chevaux font extrêmement foibles. L'hom- me qui fera à côté maniera doucement., avec la main , les nœuds de la Gorge, & l'autre frapera de la main, fur le haut des Flancs pour le facili- ter d'avaler ce qu'on lui donnera par la Corne. Les Poudres cordiales font fort bonnes dans ces fortes de Maladies, données au poids de deux ou trois Onces dans une bouteille de vin, fuivant la grandeur du Cheval; au defFaut des fùfdites Poudres cordiales , la Thériaque & la Confection d'Hyacinte, données au même poids, font parfaitement bonnes. MAL DE TETE DE CONTAGION.
CEtte Maladie s'appelle Mal de Tête de Contagion, parce qu'elle fé co-
munique facilement aux autres, fans même s'être aprochez. Cette Maladie eft quelque fois répandue à quinze ou vingt lieues de Pays & pre£ que tous les Chevaux en font attaquez , ce qui fait croire que cela ne peut provenir que d'un mauvais Air. Les effets font difFerens de la Mala- die precedente, en ce que les Glandes ne font enflées que defîous la Gana- che; mais ils deviennent d'une groffèur extraordinaire & la Matière qui fort du Nez eft prefque toute jaune, au lieu que la precedente eft verte; & beau- coup de Chevaux en crèvent, malgré tous les foins que l'on y peut apor- ter, à moins qu'ils ne fòient fècourus promptement, & dans le commen- cement qu'ils font attaquez. Il faut commencer par leur faire prendre beau- coup de Cordiaux , c'eft-à-dire , le matin & le fbir , pour détourner cet- te Maladie & leur donner la force de jetter quantité de Matières qui leur fòrtent du Nez. Il faudra auiïi prendre deux plumes d'Oye avec leurs bar- bes & en frotter avec de l'huile de Laurier, & attacher le bout du côté du Tuyau avec un petite corde en faifânt entrer ces plumes par la barbe, dans le Nez, une à chaque Narrine, de toute leur longueur, & les attacher avec cette petite corde à la Mufèrole du Licol, & tourner le Cheval pour que la Matière ne tombe pas dans la Mangeoire; & faire cela 3.ou 4. fois par jour, une demie heure à chaque fois. Il faut dans cette Maladie, faire tous les efforts pour faire aboutir cette Enflure en matière; & fi elle peut percer d'elle même, le Cheval en fera plutôt guéri. Si l'Onguent qui eft marqué pour la Gourme, non plus que la Pappe, ne peuvent pas remé- dier, il faut faire cuire de bons gros Oignons de Lys., dans la braifè, les ap-
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appliquer le plus chaudement que le Cheval poura fbufFrir &. avec l'On-
guent & la Filafïè par deffus, lui faire tenir avec un Bandeau, ou une Peau d'Agneau, ou de Lièvre, pour que cette partie fòit plus chaudement, & lorfque Fon verra que cette Apoftume ne voudra pas percer, au bout de 7. à 8- jours, il faudra avec un fer rouge, & de la grofîèur du bout du doigt, le percer; la Matière en fòrtira, & û le fàng eft mêlé avec la Matière, c'eft une marque que l'Apoftume eft mûre. Quoiqu'il n'y ait point de mal, il fau- dra cependant y introduire tous les jours une tente de Fila/îè, frotée avec de l'Onguent Bajïlicum , jufqu'à ce qu'il ne forte plus de fàng, continuant toujours à tenir la playe bien chaudement. Dans ces fortes de Maladies, il ne faut point que le Cheval mange d'Avoine, mais bien du Son & qu'il ne boive point froid & que le Sonfòit chaud, avant dele lui donner. S'il n'é- toit point fòrti de fàng de cet Abcèz, il fèroit prefque inutile de rien mettre dans la Playe, continuant feulement de la frotter avec l'Onguent ci-defîus. Si le Cheval étoit dégoûté & qu'il ne pût ni boire ni manger, il lui faudroit faire prendre, de tems en tems, quelques Cordiaux, pour tâcher de le remet- tre en appétit. CORDIAUX POUR LES CHEVAUX MALADES ET DEGOUTEZ,
Tbériaque. ----......._ j. Once.
Confection d^Hy acinte. --------L Once.
Rhubarbe..........- . _ I Once.
Racine d'* Angélique de Boheme. ----__ l Once.
Crifial Minerai, ou Jel Prunelle......~ Once.
Le tout mêlé enfèmble & mis dans une Bouteille de Vin : au defFaut des
fufciites Drogues, quatre Onces de Poudres cordiales, données comme ci- deiïùs , de»jour à autre, pendant la Maladie & tenir toujours le Cheval chaudement avec de bonnes Couvertures. AUTRE REMEDE TOUR LA GOURME.
PRenez Sauge & Lavende, une Poignée de chacune , bien broyées
dans un mortier; ajoutez y deux poignées de fleur de farine; faites bouillir le tout enfèmble dans du Vinaigre à difcrétion : le tout étant bien cuit & mis dans un Pot, vous en appliquerez furies Glandes qui font fous la Ganiche, le plus chaud qu'il fera poffible, deux fois par jour, tenant le Che- val bien chaudement dans l'Ecurie, & le ferez boire à l'Eau blanche & y metterez à chaque fois qu'il boira, un quarteron de Miel, le tout dans un feau; à chaque fois , vous le laifTerez une heure ou deux devant lui; & lorfque vous lui retirerez fi Boifîon vous jetterez ce qui aura reflé & vous laverez bien le feau ; parceque ce qui pouroit y refter donneroit de l'ai- greur à ce que vous y mettriez, ce qui pouroit dégoûter le Cheval. Si ce n'eft qu'une fimple Gourme le Remede fui vaut poura la guérir. POUR ^iDER A UN CHEVAL QUI JETTE LA GOURME.
pRenez trente grains de Poivre noir, faites les infufèr dans dix ou douze
JL Onces de Vin blanc, l'efpace de 24. heures, fur de la Cendre chaude, fans que cela bouille; ayant retiré les grains de Poivre, faites prendre le E 2 Vin
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Vin au Cheval, & vous lui en donnerez de jour à autre; Ie Remede, quoi-
que petit, fera beaucoup de bien. POUR UN CHEFAL Q_U I JETTE LA GOURME.
PRenez une poignée de Cerfeuil , qu'il faut faire bouillir , avec deux
Onces d'Huile de Laurier; le Cerfeuil étant bien cuit, il faut laifîer re- froidir le pot. Vous mélangerez bien l'Eau & l'Huile, & y mêlerez deux Onces d'Onguent $ Agrippa. Avec cette compofition il faudra frotter fous la Ganache du Cheval, qui doit être rafee, & vous l'enveloperez d'une Peau d'Agneau, ou de Lièvre, afin de faire aboutir cette grofîèur, par- ceque d'abord qu'elle eft percée vôtre Cheval eft plus d'à moitié guéri. Il faut favoir que , quoique les Glandes ne paroifîènt pas afîèz molles pour les percer, c'eft que fouvent la Matière eft recuite, de façon que cette gro£ fèur paroît dure. Mais pour connoître fi elle eft mûre, il faut remarquer quand le poil commence à tomber, alors on peut la percer avec le Bouton de feu. Le trou étant fait , vous y pourez mettre une Tente de Filafîè avec de l'Onguent Bafilicum, fuppofe qu'il refte encore quelque Glande à pourrir: & pourprefîèr la Guérifon, onpoura mettre une Tente deFilaffe, avec du Digeftif, qui n'en1 autre chofè que de la Thérébentine & quelques jaunes d'Oeufs bien battus enfèmbles. Il faut mettre les trois quarts de Thé- rébentine plus que~ d'Oeufs , autrement la playe fè pouroit fermer d'elle même. On peut, de jour à autre, faire prendre au Cheval, une Once de Thériaque, & de Poudres cordiales une Once, dans une Bouteille de Vin; & fi le Cheval étoit dégoûté, on pouroit fè fervir du Remede fûivant. Sa- voir unSitacompofé de Sucre en poudre,deCanelle& deMufcade,avec demie Once d'Affa fetida ; mêlez le tout avec du Miel & le mettez dans un Linge,rouleZ-le & l'attachez par les deux bouts avec une petite corde,pour Je faire tenir dans la bouche du Cheval. Vous le pafîerez par defîùs fà Tête & cela fera gros environ comme le bras. Au deffaut de Sucre vous y pourez mettre de la Poudre de Reglifîè. Il y a plufieurs perfonnes qui mettent un morceau de Bois dans ledit Biliau, mais je n'aprouve pas cette Méthode. Il eft vrai que fans Bois il faut plus de foin, mais les Palfreniers doivent y veiller. Ce Biliau doit refter dans la bouche une bonne heure chaque fois, & le mettre quatre ou cinq fois par jour. Le Biliau peut fer- vir à plufieurs fortes de Maladies où les Chevaux manquent d'appétit. REMEDE POUR UN CHEVAL Q_UI JETTE PAR LE
NEZ, SANS QU'IL SOIT GLANDE". PRenez d'une Herbe nommée Racile, & du Lierre Terreftre, autant de
l'une que de l'autre, hachées & pilées dans un Mortier; faites-en des Pilules avec du Beure du Mois de Mai, au nombre de fix, environ de la grofîèur d'une Noix, que vous roulerez dans la poudre de Réglifîe & que vous ferez prendre au Cheval , les unes après les autres ; & puis vous monterez defîùs, vous le ferez trotter & galoper un peu, jufqu'à ce qu'il fuë & jette par le Nez & par la Bouche plus qu'à fon ordinaire. Menez- le à l'Eau, fans le laifîer boire; l'efpace d'un demi quart d'heure après faites le trotter encore un peu. Enfuite vous le remenerez à l'Ecurie & le cou- vrirez bien. Vous ferez cet Exercice & ce Remède, fix fois pendant dix huit jours, & vous verrez peu de tems après une entière guerifbn, RE-
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REMEDE POUR UN CHEVAL M ORFONDU,
PRenez deux petits Chiens nouveau nez ; faites-les bouillir dans huit
pintes de Vin blanc (ce qui fait quatre grofîès Bouteilles) avec une On- ce de Poivre, une Once de Gingembre & quatre Onces de Sucre , le tout bien boùîli, reduit à environ la moitié. Vous pafîèrez Je tout à tra- vers un Tamis & le ferez prendre au Cheval; des deux Bouteilles, vous en ferez prendre quatre fois, un quart à chaque fois , le matin & le foin Il vous en refte autant pour le lendemain: mais il faut que le Cheval ait été deux ou trois heures au Filet avant de prendre le Remede & autant après; & chaque fois qu'il le prendra, on doit le faire promener une bonne heure. Si le Cheval continue à être malade 5 il faudra réitérer une ou deux fois la même chofe. M O R F'M,
COmme il a été dit qu'il y a trois fortes de Morves incurables, là pire
de toutes eft celle que l'on appelle Morve Glandeufê, en cas que le Cheval fbit jeune. L'expérience de ceux qui en ont beaucoup traité mérite qu'on y ajoute quelque foi. Depuis plus de cinquante années que je travaille, je n'ai rien oublié à faire toutes fortes d'épreuves jointes à cel- les que feu mon Pére a faites pendant le cours de fà vie, qui ne s'efi ter- minée qu'à 80. ans, tant à l'Armée que chez le Roy, ayant eu l'Infpec- tion de fà Grande Ecurie. Mais tous les Remèdes ont été inutiles pour ces trois fortes de Morves. Ainfi le plus court eft de faire tuer de tels Che- vaux ) pour qu'ils n'empoifbnnent pas les autres à leur aproche. Une Sel- le, une Bride, une Couverture qui leur a fervi peut empoifbnner les au- tres. Cefi: un grand bonheur lorfque cela n'arrive pas : La place où ils ont été , fix mois après , peut encore gâter ceux qui y viendront , fôit par la Mangeoire, ou par le Râtelier qui aura reçu le'Foifbn qui leur eft forti du Nez. Si une Ecurie a été infeótée d'une telle Maladie, ce ri'eft pas afîez que de changer de Râtelier, de Mangeoire, de Pilliers, de Barres, non plus que d'avoir fait ratifier les Murailles, & pafîèr de l'Eau de chaux par defïùs; il faut faire dépaver l'Ecurie, pour en ôter du moins un demi pied de terre, & en remettre d'autre, ou du fable pour la reparer; ainfi on ne peu trop être fur fes gardes, pour cette Maladie. CONNOISSJNCE DE LA MORVE GLJNDEUSÉ.
PRemierement lorfque l'on voit un Cheval qui jette par le Nez, foit d'un
côté, ou de l'autre, & trouvant au maniement de la main quelques Glandes plattes, attachées à la Ganache, & que lorfqu'on preffe, le Cheval fent de la douleur, & qu'il ne jette que d'un coté, la Maladie eft plus dan- gereufè, jettant une pourriture jaune & puante par le Nez, C'eff. encore un mauvais figne Iorfqu'elle s'attache au bas de la Narrine. Plufieurs font jetter le Cheval bas, pour le déglander en lui fendant la peau defîous la Ga- nache pour avoir les Glandes avec un Rafoir, ou un Biftori: l'Opération n, rr Pas officile, je m'y fuis entêté plus de cinquante fois & pas une n'a reuüi. J ai bien entendu dire que cela pouvoit être boni mais jamais par ceux qui l'ont éprouvé. Après cette Opération faite, le Cheval cefïè fou- F vent.
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22 LA PARFAITE CONNOISSANCE
vent, pour quelque tems, de jetter; c'eft-à-dire, pendant que la Playe eft
ouverte ; mais elle n'eft pas fi tôt fermée qu'il rejette de nouveau & plus qu'auparavant : Il fè forme de nouvelles Glandes qui m'ont donné oceafion de déglander un Cheval jufques à trois fois, & pour tout fruit de mes pei- nez , j'en ai été pour ma depenfe. Cefi pourquoi on ne doit point s'en- têter à écouter ceux qui pretendent avoir un Remède pour guérir la Mor- ve. Il y a pourtant quelque fois des Chevaux qui le trouvent glandez par ime Morfondure, & l'on a fouvent de la peine à faire la différence de la Morfondure d'avec la Morve. Ce qui fait que plufieurs aiant guéri la Mor- fondure; pretendent avoir guéri la Morve. Si on ne trouve pas le moyen de faire groiïir cette Glande pour la pouvoir faire venir à Matière, dans l'ef- pace d'un mois, ou fix femaines, par de bons Remèdes, il eft inutile de faire davantage de depenfe. MORTE EPINEUSE.
CEtte Maladie eft contagieufè également que la précédente, avec cette
différence quelle jette une pourriture verte & puante, qui s'attache suffi au bas des Narrines. Il y a des Chevaux à qui il ne paroît aucunes Glandes, dans cette Maladie; a d'autres une feulement, fous la Ganache, quoi qu'elle ne fòit point attachée aux Os. Les Chevaux boivent & man- gent auffi bien que s'ils n'étoient point Malades ; cependant ils deviennent maigres peu à peu; les Poils fè redrefîènt & font tous hérifîèz, malgré le panfèment qu'on y peut faire , & s'ils continuent à jetter cette pourri- ture pendant un mois, ou fix femaines, la Glande reftant toujours dans le même état, dure & fènfible au maniment de la main, il eft inutile de faire de la depenfe, non plus pour celle-ci que pour la precedente & pour celle qui fuit. MORTE CHANCRE USE,
Orfque l'on voit un Cheval qui jette une pourriture jaune entremêlée
defàng, qui fort des Tendons, qui font au haut des Narrines, glan- dé ou non, cette Matière fort des Poulmons ulcérez : elle eft fi acre & fi mordicante qu'elle engendre des Chancres au haut du Nez , c'eft ce qui fait que le fang fe mêle avec cette Matière. Si le Poulmon n'étoit point attaqué, les Chancres pouroient fè guérir, par le moyen des Remèdes, avec la barbe d'une plume; mais les Poulmons étant attaquez, il eft impofïible de guérir. Il n'en eft pas de même, fans comparaifbn, aux perfònnes, h. qui on peut prolonger la Vie, moyennant qu'elles vivent de regime, ne devant faire aucune fatigue rude; pour le Cheval, qui n'eft bon qu'autant qu'il peut foûtenir le travail; il eft inutile de prolonger fa Vie, puilqu'il peut gâter les autres & n'eft propre à aucun fèrvice. MEDECINE FOUR TOUTES SORTES DES CHEVAUX QUI JETTENT.
|Renez une demie livre de Savon noir pour un. Cheval fort & robufte;
fix Onces pour un qui Peft moins; & un quarteron s'il eft foible. Dé- layez-le petit à petit dans une chopine d'Eau chaude; lorlque le Savon fera diffous, vous y ajouterez autant de Vin, & le ferez prendre tous les Ma- tins au Cheval, pendant neuf jours. Il faut que le Cheval fòit au Filet 5. à 6. heu-
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6. heures avant de lui faire prendre ce Breuvage & autant après; & vous
lui donnerez là nourriture à terre, dans une place bien nette, pour qu'il n'attire point de poudre dans là bouche ni dans fes Narrines, en retirant Ion haleine, & que tout ce qu'il mangera foit bien net : cette Nourriture étant donnée à terre, l'obligera à bailler la Tête; & par ce moyen il jettera plus facilement. Vous lui donnerez de tems en tems quelques Remèdes pour lui purifier le fang. AUTRE REMEDE AU MEME USAGE,
Prenez Cloux de Gerofie. ------- 1. Dragme.
Gingembre. - - - _ - - ~ - 1. Dragarne.
Graines de Paradis. ------ 1. Dragme.
Poix d*Antimoine. - - - - - - i._ Dragme.
Elebore blanc. -------- i. Dragme.
Reduifèzle tout en poudre dans une demie Pinte de Vinaigre; ajoutez y
quatre jaunes d'Oeufs frais, bien délayez aufïl avec le Vinaigre. Faites avaler le tout au Cheval, en forme de breuvage, & vous lui en jetterez fur la fin tant foit peu dans chaque Narine 3 vous continuerez le Remede pendant huit à dix jours, & vous l'abreuverez avec de l'Eau tiède, foir & matin en y délayant chaque fois environ gros comme un Oeuf de Pâte levée & tiendrez toujours le Cheval chaudement. S'il ne vouloit pas boire à caufe du Le- vain , on doit lui laifîèr venir la fôif, afin de l'obliger de boire. ÏJRFUM FOUR LES CHEVAUX QUI JETTENT.
Pr&tiez Encens mâle, autrement Olyban. - - - 1. Once.
Majïic. - - - -...... 1. Once.
Storax Calamite......... i. Once.
Semence d'Ortie. -------- j. Once.
Agaric........---1. Once.
Baye de Genièvre. ------- 1. Once.
Baye de Laurier. -------- 1. Once.
Après, avoir mis toutes les Mites Drogues en poudre & bien mêlées,
il faut avoir un grand fac percé par les deux bouts, prendre une Once do cette poudre, la jetter peu à peu fur des Charbons de feu dans un Rechaut, mettre la Tête de Cheval par un bout du fàc & de l'autre entourer le Re- chaut, afin que le Cheval refpire la fumée; & continuer dix à douze jours, félon que la Maladie le demande. Il y a une autre Maladie qui vient fous la Ganache , qui eft une efpéce
de Glande, qui ne fait point jetter les Chevaux, mais qui ne îaifîè pas de les maigrir peu à peu & les rend lâches par le peu de Nourriture qu'ils prennent ; il faut pour cette Maladie faire le Remede (ûivant. Prenez Aluine, Hache, & Ortie de chacune une Poignée; pilez le tout bien me- nu dans un Mortier, ajoutez-y du Vieux-Oint; faites une Emplâtre du tout, & après avoir rafé Je Poil, vous l'appliquerez deffus & la ferez tenir avec un Bandeau ; il faut réitérer toutes les 24. heures, jufqu'à ce que la Maladie diminue, F 2 AU
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24 LA PARFAITE CON NOI S S AN CE
A U T R E R E M E D E
PRenez deux ou trois Têtes d'Ail & une Poignée de Graines de Geniè-
vre pilées dans un Mortier; ajoûtez-y un verre d'Eau de Brionne & prenez Poivre , Gingembre , de chaque efpece une Once, Canelle de- mie Once, Cloux de Gerofle demie Once; tout cela réduit en poudre; Prenez un verre d'Eau de Vie, un quarteron de Miel & une Once de Ta- bac; vous ferez tremper le tout dans l'Eau de Vie & une Pinte de Vin blanc & laiflerez infufer le tout dans un Pot de terre, pendant une nuit fur de la Cendre chaude, le pot étant bien couvert. Le lendemain donnez-lui un petit Bouillon, après vous pafîèrez cette Infufion par un Linge, & vous la ferez prendre au Cheval dans un tems doux & calme; mais il faut que le Cheval ait été quatre heures au Filet, & avant que de lui faire prendre le Remede vous le monterez & promènerez, tantôt au trot, tantôt au galop &longtemsau pas,avant que de le mener à l'Ecurie, pour qu'il n'ait plus chaud. Cette promenade doit durer environ deux heures. Etant de retour à l'Ecurie vous le remettrez au Filet pendant deux heures ;& il le faut cou- vrir après l'avoir bien frotté avec de bons Bouchons de Paille. Vous pou- vez faire ce Remede cinq à fix fois dans quinze jours, & s'il ne guérit pas par ce Remede n'en cherchez point d'autres. TRAITE" DU FARCIN.
IL faut favoir qu'il y en a de fix fortes; dont il s'en trouve cinq que l'on
peut guérir, étant bien traitées. La fixieme eft abfòlument incurable; mais tout le monde ne la connoît pas. Si tôt qu'une perfbnne a guéri qua- tre ou cinq Chevaux du Farcin, elle prétend avoir un Remede univerfèl, croyant que tout Farcin eft le même, Ainfi donc je donnerai la connoif fànce des fix fortes, par leurs Noms & leurs Effets, étant nécefîàire de les connoître avant que d'entreprendre la guérifòn. Le premier, s'appelle Farcin Favini Oculus.
Le fécond, Farcin Volant.
Le troifième, Farcin Cordé.
Le quatrième, Farcin Cul de-Poule.
Le cinquième, Farcin Cbancreux.
Et le fixième, Farcin Interieur.
FARCIN FARI NI OCULUS.
CEtte efpéce de Farcin fè manifefte par de petits Boutons qui ne for»
tent feulement que de la Peau, venant les uns auprès des autres ; quand les uns féchent les autres repoufîènt, & ce Farcin erf de peu de con- fequence; car pour peu qu'on y apporte le moindre Remede, qui eft de le mettre d^abord au Son & ne lui point donner d'Avoine, une fâignée ou deux, feraient capables de le guérir & fi cela n'arrivoit on pourrait le pur- ger doucement, après quoi tout s'en iroit en lavant tous les petits Boutons avec de l'Urine d'homme qui fè porte bien, ou celle d'un autre Cheval, ou de celle de Vache; celle-ci feroit la meilleure de toutes, Mais avant que d'entreprendre de purger un Cheval, il faut ufêr de précaution ; car telle Me- decine qui auroit purgé cent & cent Chevaux avec bon fùccez , pouroit en-
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DES CHEVAUX. 2?
encore tüer un Cheval, fuivant la difpofition où fon Corps fè trouverait :
ainfi fi la Fiente du Cheval étoit fort dure, noire, comme brûlée; il lui faudroit faire prendre un Lavement, ou deux, la veille que l'on voudroit lui donner la Purgation, afin de lui tenir le Ventre libre. Comme il n'y a rien qui puifîè purger un Cheval qu'il ne garde la Médecine 24. heures dans le Corps, avant quelle fafîe fon opération, & trouvant un Corps échauffe, la Fiente endurcie dans les Boyaux peut faire un combat capable de faire cre- ver le Cheval. Ainfi, le Son donné cinq ou fix jours & quelques Lave- mens, préparent la Médecine à bien faire. Si la Médecine qu'on a donnée ne fait pas fbn effet au bout de 24. heures,, il faut faire fbrtir le Cheval, le promener tantôt au Pas tantôt au Trot, jufqu'à ce qu'il commence à purger, & enfùite le bien couvrir, pour le tenir chaudement jufqu'à ce qu'il ait tout-à-fait purgé; ce qui durera une partie de la Journée, quelque fois plus longtems, iùivant la force de la Médecine; mais fi le Cheval a été bien préparé, comme il efi marqué ci-defîus, il n'y a rien à appréhender & on trouvera que le Cheval fera bien tôt guéri. FA R. C I N VOLANT.
f E Farcin vient à peu près comme le précèdent, à l'exception que le
^-> precedent ne vient ordinairement que fur le Dos, & quelque peu /ïir le Col ; quelque fois un peu fur la Tête. Mais celui dont on parle peut venir en toutes les parties du Corps; excepté qu'il ne s'attache pas le long des Veines ni le long des Nerfs. Chaque Bouton qui crève jette de la Ma- tière; mais elle ne put pas, comme les fortes fùivantes. Cette efpéce eh1 encore afïèz facile à guérir pourvu qu'elle fbit traitée à peu près comme l'au- tre; & en faifànt prendre au Cheval après la Purgation une Once & demie d'Afïà fœtida diûous dans une Bouteille de Vin & une Once de Sel Prunel- le, &lui en donner 3. ou 4. breuvages de fuite, un jour d'intervalle entre chaque Remede, & avec de l'Urine de Vache laver les Boutons, à me- fùre qu'ils crèvent, deux fois par jour ; ce qui achèvera de les faire tous defîecher: au defFaut d'Urine de Vache, les autres Urines peuvent fèrvir, pourvu que l'une ou l'autre ne fbit pas trop vieille. Il faut prendre garde en toutes fortes de Farcins que le premier Bouton qui a paru eft prefque le dernier à guérir; & tant qu'il refte, il faut continuer les Remèdes. FARCIN CORDÉ.
C> Ette fòrte de Farcin peut venir par tout le Corps, ajifli bien qu'aux
J Jambes; la différence, de celui-là aux autres eft qu'il pouffe entre Cuir & Chair, comme des bouts de Corde que l'on auroit mis; & dans la fuite il crève tantôt par un bout, tantôt par l'autre, & quelque fois dans le milieu : Mais il ne s'attache pas le long des Veines, ni le long des Nerfs, comme les deux qui fùivent. Cela alonge quelque fois de 4. doigts, ou un demi pied, même jufqu'à un pied de long; & au maniement de la main, quand il n'en1 pas crevé, on croiroit que ce feroit une Cor- de, grofTe comme le Pouce, que l'on auroit mife entre Cuir & Chair, & lorfqu'il crève , il en fort de la Matière blanche & fort epaifTe , les bords des^ trous font fort rouges. Cette forte de Farcin n'eft pas fort difficile à guérir, non plus que les précédentes, quand même le G Che-
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2Ó LA PARFAITE CO NN O Ï SS ANCE
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Cheval en auroit par-tout le Corps & les Jambes, car ce n'eil pas la quan-
tité du Farcin qu'il peut avoir , qui le rend difficile à guérir, ni incurable. II ne s'agit que de le préparer aux Remèdes ci-après, dont le nombre eri grand, afin que l'on puifîe prendre les plus commodes. Pour preparer le Cheval à cette Guerifon, il faut lui ôter l'Avoine, ne lui donner que du Son mouillé & l'empêcher fur-tout de porter fà bouche aux Boutons, car en fè léchant il pouroit s'empoifonner de nouveau & tous les Remèdes que l'on pouroit lui donner deviendroient inutiles. Après l'avoir rafïraîchi avec du Son, pendant quelques jours, on doit le faire fàigner à la Veine du Col & le lendemain, ouïe fur-lendemain lui faire prendre l'une des Médecines fïiivantes, FARCIN A CUL DE POULE.
CEtte efpéce de Farcin, quoique guérifïable, demande plus de fòin & d'ap-
plication que les précédentes ; il vient à peu près comme le précè- dent, avec cette différence qu'il s'attache le long des Veines, fbit du Col ou des Jambes, ce qui fait qu'il eft plus difficile à guérir; & lorfqu'il crève, il fort une Matière blanche entremêlée de fàng, & le bord de chaque trou d'où fort cette Matière rouge, efì replié comme fi la Playe fè vouloit fer- mer. C'efl ce qui lui fait prendre le nom de Cul de Poule; c'en1 pourquoi il faut préparer le Cheval avant de le fàigner & purger. A chaque trou il faudra mettre quelques Cauftiques, comme Elebore noir, Sublimé, Vi- triol de Cypre, ou autre compofition qui fè trouvera au Chapitre des Re- mèdes ; mais fur tout, ne point fè fèrvir d'Arfènic, ni de Reagal, par ce que ces deux fortes portent beaucoup d'Inflammation; au lieu que les Remèdes précedens & ceux qu'on trouvera par la fuite, n'en caufènt point; & en 24. heures, font leur effet: l'Arfènic & le Reagal mangent longtems & peu- vent eftropier un Cheval, û le Farcin eu. près des Nerfs; c'efl pourquoi il ne faut jamais s'en fèrvir. FARCIN C HA N C R E U X.
CEIui-ci fè manifefle à peu près comme le précèdent, à l'exception que
celui-ci vient le long des Nerfs, au lieu des Veines, & eft par confèquent plus difficile à guérir que le precedent : mais le plus mauvais c'efl: celui qui commence au bas d'une des Jambes de derriére, fbit vers le Talon, ou der- riere le Boulet, & qui va en remontant le long du gros Nerf, jufques vers le jarret, ce qui lui fait venir la Jambe très-groflè. Quelque fois il ne fè trouve qu'à une Jambe, & lorfqu'on y remedie promptement, l'on peut empê- cher qu'il ne fè jette fur les autres, & par la fuite par tout le corps, ce qui pouroit le rendre avec la longueur du tems incurable. De chaque Bouton qui crève, il en fort une Matière à peu près comme le précèdent, mêlée de fang; la matière en étant fòrtie, au lieu d'un trou qui devroit s'y trouver, il en fort une élévation de chair baveufè, qu'il faut faire tomber avec adrefîe, en prenant garde de ne pas ofFenfèr les Nerfs par des Cauftiques , qui ne doivent pas être trop violens : on doit du moins y aller avec prudence. En cette fòrte de Farcin il faut feparer le Cheval des autres, de même qu'au pré- cèdent , & celui qui mit. Pour les premiers, pour peu qu'il n'aprochent point des autres celafùffit: mais pour celui-ci, par fâ puanteur, fe peut commu- niquer d'une Ecurie à l'autre, à moins qu'elle n'en fbit fort écartée; car pour
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D E S C HE VA U X 27
pour peu que la vapeur, par un vent, ou autrement, entre dans l'autre Ecu-
rie , les autres Chevaux pouroient en être infeóìez. Il efl: bon de dire ici, qu'il eli: necefìàire de faire travailler un Cheval en cet état, pourvu qu'il fafîè beau, qu'il n'y ait point de boue, & qu'il ne fafîè pas mauvais tems. U faut laver les Playes du Cheval avec de j'Urine de Vache; fuppofé que la Va- che foit couchée il faut la faire lever & recevoir ion Urine dans un Seau. Quand un Cheval aie Farcin, il ne faut point le mettre dans les Prairies, com- me plufieurs Ignorans font, parce que la Rofee & la Pluye font toujours reverdir les Boutons. Dans cette eipéce de Farcin, quoiqu'il n'y pa- roiffè rien, ne comptez pas qu'il fòit guéri qu'après la troifième Lune, & fi latroifième Lune étoit paffée & qu'une Jambe reffât encore enflée, le Tra- vail diffipera cela dans la fuite. Il y en a qui ont quelques fois refté une an- née entière enflées & qui font revenues auffi belles que les autres. FARCIN INTERIEUR.
IL fèroit inutile d'en parler, s'il n'étoit bon d'en donner la connoiflance,
pour n'y pas dépenfèr des Remèdes inutilement. La Connoifîànce en efl comme des deux derniers, avec cette différence que outre que le Cheval a la Farcin puant, comme les deux derniers, il jette encore une pourriture verte & jaune, mêlée de fâng, par les Playes & qu'il jette auffi en même tems par le Nez, une pareille Pourriture. Ajoutez à cela que l'on y trouve quelques petites Glandes attachées aux Os de la Ganache, comme aux Chevaux morveux. U n'y a que des Charlatans qui fê vantent de les pou- voir guérir, l'expérience en fera voir le contraire. PREMIER REMEDE POUR LE FARCIN QUI COMMENCE A NAITRE.
PRemiérement il faut préparer le Cheval comme il a été dit & enfuite lui
faire une grande Saignée à la Veine du Col, à proportion qu'il fera robufle; & le lendemain donnez-lui une Médecine compofée de la force fùi- |
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Prenez Alo'ès Succotrin très-fin. ----- 2. Onces.
Thériaque fin. - - ~ - - - - - 2. Onces. _ Bien mêlez dans une bouteille de Vin blanc & que le Cheval n'ait mangé
ni bu de dix à douze heures auparavant ; enfuite vous lui ferez prendre cet- te Médecine & qu'il refle encore autant de tems après l'avoir prifè fans boire ni manger. Vous le purgerez de cette maniere, trois à quatre fois, dans dix huit, ou vingt jours de tems. Cette Médecine feule efl capable de le guérir, fi elle efl prife au commencement. AUTRE MEDECINE POUR IE FARCIN.
"HRenez Rue fauvage; à fon deffaut de véritable Aloës, Agaric, Cu-
"lui, de cnacun une Once; mettez le tout en poudre, & puis prenez une Poignée de Feuilles de Lierre terreflre, & autant de Lierre qui croît aux Arbres : Hachez & pilez le tout dans un Mortier; & alors vous y mettrez une Bouteille de Vin blanc, dans un Pot de Terre bien fermé; & vous le G 2 met-
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28 LA PARFAITE C O N NO I SS A.N CE
mettrez toute une Nuit, ou un Jour infufer fur de la Gendre chaude. Apres
quoi, il faut paifer cette infufion à travers un Linge & enfuke mettre les fùfciites Poudres. Vous les ferez prendre au Cheval, en obfervant qu'il n'ait bû ni mangé de dix à douze heures & qu'il refte fix heures après fans rien prendre, en le tenant bien couvert. Il faut lui donner du Son dans de l'Eau chaude & jamais d'Avoine pendant le cours de la Maladie. Vous lui ferez prendre trois femblables Médecines de trois jours l'un. La premier Médecine étant prifè, prenez de la petite Bétoine, qui eft
une Herbe qui croît dansles Bois,& lorfqu'elle eft féche elle fait éternïier comme le Tabac; & autant de Lierre Terreftre; autant de l'une que de l'autre; vous les pilerez dans un Mortier, enfùite vous y ajouterez du Vi- naigre de Vin à difcretion, pour en faire fix petites Pelottes, dont vous en mettrez trois dans chaque Oreille, que vous lierez avec des Cordons de Laine, parceque la Corde pouroit faire venir du Poil blanc autour de la li- gature. Vous là laifîèrez deux fois 24. heures & enfùite vous percerez tous les Boutons de Farcin qui paroîtront, avec un petit Fer chaud, fort mince, & vous mettrez dans chaque trou, de petits morceaux de Racine d'Eie- bore noir, & vous ferez des Emplâtres de Poix noire que vous mettrez deffus, pour que l'Elebore ne tombe point. Au bout de trois jours vous lèverez les Emplâtres, & vous prendrez de l'Alun de Roche & de la Cou- perofè verte, autant de l'un que de l'autre, & le quart de Sublimé corro- fif: mettez ces trois chofes en poudre dans un petit Pot de terre, ou de fer, pour les faire calciner fur le feu, & de cette compofition mettez-en délicatement avec une petite efpatule dans tous les trous,de jour à autre, jufqu'à ce que Farcin fe feche. Il y a peu de Remedesqui fafîent plus d'ef- fet que celui-là, quelque forte de Farcin que ce puiflè être. ONGUENT POUR TOUTES SORTES DE FJRCINS.
Prenez Fleur de Soupbre. -------4. Onces..
T^if-Argent. -------- 2. Onces.
Le tout dans un Mortier de Marbre; il faut qu'à force de piler, le Sou-
phre foit tout-à-fait noir, & qu'il n'y paroifTe point de Vif Argent enfùite. Enfùite prenez Vert de Gris. ------ 1. Once.
Orpin. - - - - - - • - - - _-- 1. Once.
Euphorbe. ~ - - - - - - - - - -. ' - 1. Once.
Cantarides....... ------ 1. Once.
Pâte de Lion. - - - - -.....- 1. Once.
Noix de Gale...... ----.. 1 Once.
Couperofe blanche. ----*----._'- 1. Once.
Couper of e verte. - - - " - - - - - - r. Once,
Toutes les fufdites Drogues en poudre fort fine , & une livre & demie
de Savon noir, pour faire du tout un Onguent. On doit bien remuer cela dans un Mortier & y ajouter de tems en tems un peu de Vinaigre & le mettre dans un Pot. Cet Onguent peut fè garder longtems & fera tomber tous les Boutons de Farcin. AU-
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D E S C H £ V A Ü % 29
AUTRE REMEDE POUR LE FARCIN.
PReiiez une bonne Poignée de petit Plantain, autrement nommé Herbe
de Charpentier; elle eft à peu près faite comme l'autre Plantain à l'ex- ception que les feuilles en font plus longues & plus étroites ; vous pilerez dans un Mortier le tout, avec du Sel environ une Poignée que vous ferez bouillir dans une Bouteille de Vin. Vous ferez prendre le tout au Che- val aiant été auparavant fix heures au Filet ; & auffi-tôt qu'il au- ra pris ce Breuvage, vous le couvrirez bien, & le ferez promener l'éfpace de 3. ou 4. heures : Erifùite vous le remettrez à l'Ecurie bien chaudement; Il y en a qui mettent au milieu du front entre Cuir & Chair du Vif-Argent dans un tuyau de plume, bouché par les deux bouts avec de la Cire d'Ê- fpagUe; & une Emplâtre de Poix Noire par defîùs; mais ce Remede eft inutile. Il eft necefîàire de faire prendre 4. ou 5. Médecines fèmblables à celle ci-defîùs de trois jours l'un. C'eft ce qui fera l'effet & guérira le Cheval, en reïterant la faignée trois fois, en trois femaines. AUTRE ONGUENT POUR TOUTES SORTES DE FARCÎNS,
Prenez Huile de Laurier. ------- 2. Onces.
Euphorbe en poudre. - - - * - - 1. Once,
Que vous remuerez bien avec une Efpatule, vous y ajouterez une pe-
tite Poignée de crottes de Chèvre ou de Bouc, pour en faire un Onguent- Vous rafèrez le Poil du Cheval, vous froterez les Boutons, ou la Corde du Farcin; trois jours après vous en remettrez d'autres & fi la fécondé fois ne fuffit pas, & que le Farcin ne fbit point defTéché, il en faudra mettre une troifième, ou même une quatrième; & cela de trois en trois jours. AUTRE POUR TOUTES SORTES DE FARCINS,
Prenez Efcolopdndé fecbée. - - ^ ' - ^ - - 1. Once.
Poivre long. - - - - ^. - - - - 1. Once, Après que cela aura été reduit en poudre & paffé par le Tamis, dans une
bouteille de Vin Blanc, que vous ferez tiédir fur la Cendre chaude, après y avoir mis vos Poudres; & que le Cheval aura été fàigné, vous lui ferez prendre trois ou quatre de ces Médecines en quinze jours, pendant lequeî tems, vous Vous fèrvirez des Drogues ci-après pour mettre fur le Farcini. Eau Forte....... ... - 4. Onces,
Argent p^if, „.-,.i_.,-- 1, Once.
Metail. - * ..,-,...--- ~ Once.
Hachez, ou brifêz bien menu le Metail, afin qu'il fe confume dans l'Eau
forte, auffi-bien que le Vif-Argent. Enfuite vous prendrez une Once d'A- lun de Roche que vous ferez calciner , & réduire en poudre, après quoi vous mettrez cela dans la fufdite Eau-Forte dans une Ecuélle de Terre ver- nie. Vous mettrez l'Ecuelle fur la Cendre chaude,- ou fur un petit feu que vous renouvellerez de tems en tems, jufqu'à ce que la matière foit conver- tie en pierre, que vous briferez à mefure que vous en aurez befòin pour en H *p*
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3c LA PARFAITE CONNOISSANCE
appliquer délicatement fur tous les Boutons, ou pour mieux dire fur les
Chairs qui furmontent. Il en faut mettre peu à la fois; car ii vaut mieux en mettre tous les jours un peu que d'en mettre trop à la fois, crainte d'endo- mager les Nerfs, où les Boutons du Farcin pouroient être attachez. Ce Cauftique eft excellent pour toutes fortes de Farcins principalement pour le Chancreux. Ordinairement où la Chair furmonte, peu de Caufti- ques aprochent de celui-là: mais il faut s'en ier-vir délicatement & avec méthode. AUTRE POUR LE FARCI K
A Près avoir préparé vôtre Cheval au Son , comme il a été dit plufieurs
fois, vous le fâignerez; & deux jours après, vous lui ferez prendre la Compofltion fùivante. Alöès en Poudre. --------- j. Once.
Sene en Poudre. - - - - - - - --- -i. Once.
Faites infufèr ces deux Poudres dans une Bouteille de Vin blanc, que vous
aurez mifè dans un Pot bien fermé. Vous ferez prendre ce Remede tiède, le remuant toujours; vous laverez la Bouche du Cheval après qu'il aura pris le Remede & le laifferez 24. heures fans boire; après quoi vous lui met- trez la Recepte fùivante dans les Oreilles & vous le ferez boire. Après vous le laifferez encore 24. heures fans boire ; & la boifîon qu'on lui don- nera fera de l'Eau blanche un peu tiède. Pour faire tenir la Recepte dans les Oreilles, il lui faut lier avec des cordons de Laine, pour qu'elle y puifîè refter 24. heures & que la Corde ne lui laiffe point de marques. RECEPTE.
PRenez demie Poignée de Rue , autant d'Abfinthe, autant d'Herbe
de St. Jean, autant d'Herbe nommée Beine qui vient ordinaire- ment le long des Ruiffeaux, ou Fontaines, parmi le creflòn, le tout bien pilé avec demie Once de Vitriol & une petite Poignée de Sel commun , bien broiez enfèmble & en remplir les deux Oreilles. Au bout de vingt quatre heures vous le délierez & nourrirez vôtre Cheval à l'ordinaire, à l'exception qu'il ne faut pas lui donner d'Avoine. AUTRE POUR LE FARCIN.
IL faut prendre trois feuilles de Lierre Terreflre, trois feuilles de l'Herbe
St. Jean , trois feuilles d'Abfinthe fàuvage; mettez ces feuilles mêlées les unes fur les autres & en mettez dans les Oreilles du Cheval autant dans l'une que dans l'autre ; c'eft à dire , neuf dans chacune. Il faut que les fufdites feuilles fbient cueillies le plus matin qu'on poura, afin que le Soleil n'ait point exalté la Rofee de la Nuit. Vous les laifièrez neuf jours, & après vous les ôterez. Notez qu'il faut que le Cheval ait été fàigné& purgé auparavant, & que pour faire tenir ces feuilles & empêcher que le Vent n'entre dans les Oreilles, il faut qu'elles fbient attachées avec delà filaflê trempée dans la Poix noire. AU
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DES CHEVAUX. 31
AUTRE PRECEPTE POUR. LE FARCIN.
PRenez Pâcrettes, feuilles & fleurs, qui croifîent dans les Prairies & qui
font une efpéce de Marguerite, à l'exception que celles-ci fleurifîènt fimples & les autres font doubles. Celles qui font blanches font les meilleu- res ; prenez-en une afîes grande quantité pour en pouvoir tirer environ plein un Verre de jus, que vous partagerez, & verfèrez dans chaque Oreille, avec la moitié du marc : vous lierez les Oreilles avec des cordons de lai- ne, & vous laifîerez ce Remede cinq ou fix jours dans les Oreilles, après lequel tems vous verrez que le Farcin fe deflechera; mais cette Recepte n'eft bonne que pour le Farcin Farini Oculus, ou volant. AUTRE REMEDE POUR UN CHE VAL INFECTE' DU FARCIN,
QUE LES AUTRES REMEDES N'ONT PU GUERIR. PRemiérement, il faut preparer le Cheval au Son; & enfuite le faigner, &
ne le nourrir qu'avec de la Paille de Froment, fans Foin, ni Avoine; & ne lui rien donner la nuit de la veille qu'il doit prendre la Médecine fui- vante. Si le Cheval eft robufte, vous la lui donnerez en entier; s'il efl foi- ble, vous la diminuerez à proportion. Prenez Mercure. * ' > - - - _ -^. -_ 2. Onces,
Souphre - - - - - - - ^ * - 2. Onces.
Àio es Succotrin. -------2. Onces.
Alane. ------.--- % Onces.
Il faut que le Mercure foit bien précipité, avec la fleur de Souphre &
qu'il n'en paroifle plus ; enfuite , y ajouter l'Aloes & la Mâne, pour en faire des Pilules de telle grofîèur que l'on voudra, pour que le Cheval puif* fè les avaler, après les avoir roulées dans la poudre de ReglifTe, ou de Su- cre; lui faifànt à chaque Pilule prendre un verre de Vin pour le facilitera les mieux avaler; & qu'il ne boive ni ne mange encore de 7. à 8- heures : après cela vous lui donnerez du Son mouillé & le tiendrez bien couvert & bien chaudement. Le lendemain, à pareille heure, le faire promener juf qu'à ce que la Médecine commence à faire effet; & enfuite le rentrer à l'E- curie. Il ne faut pas s'étonner û le Cheval fè trouve dégoûté un jour ou deux; car toutes les Médecines Purgatives dégoûtent le Cheval. Lorfqu'il aura purgé, il faudra fè fèrvir de l'Onguent fùivant pour appliquer le long des Cordes du Farcin, ou fur les Boutons, percez ou non. COMPOSITION DE VONGUENT
■ ■ . ■
Prenez-Huile d9A/pic. - - - - - - - - 3. Onces.
Huile de Laurier. - - - " ~ . * " - 3* Onces.
Sublimé Corrofif. - - - * " - * 1 Once. Vif-Argent ^precipite'dans la fleur Souphre.. - .2. Onces. Miel blanc. ..-------2. Onces. Arfenic. . _ _ „ - - - . ,. . j. Once.
Vitriol de Cypre. - - - - - - - l.O'nce. TT o Et
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LA PARFAITE CONNOÏSSANCE
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Et tout ce qui doit être en poudre, l'y mettre ; de cette Compofitiort
en faire un Onguent pour appliquer délicatement avec une Efpatule fur les Boutons, ou Cordes de Farcin. AUTRE REMEDE POUR LE FARCIN.
PRenez deux grolîès Poignées de Plantain ; pilez-les bien dans un moru-
tier , pour en tirer tout le jus , que vous mettrez dans une Bouteille de Vin ; & en faire prendre tous les matins, pendant quinze jours, le Che- val ayant été au Filet chaque matinée 3. ou 4. heures /ans rien prendre, & autant après. Il faut pendant les 15. jours le fàigner trois fois; c'efi-à- dire tous les 5. jours, afin de lui tirer tout le mauvais Sang; & enfùite vous lui ferez une Léxive pour lui laver tout le Corps, de deux jours l'un, pour empêcher que le Farcin ne repoufîe par d'autres endroits. Voici la manière de préparer la Léxive. Prenez trente, ou quarante Pommes fàuvages, qui croifîènt dans les Bois,
& les pilez. Enfùite huit ou dix Livres de Cendre de bois de Vigne; met- tez les Pommes & la Cendre dans un grand Chaudron & les faites bien cuire , jufqu'à ce que l'Eau ait tiré tout le Sei qui fè trouve dans la Cen- dre; & laifîèz repofèr le Chaudron, pour en tirer la Léxive au clair, que vous ferez tiédir pour laver le Cheval, & tous les Boutons qui crèveront fëcheront, par le moyen de cette Léxive. Si c'efî: en Eté, vous le laverei au Soleil; û c'efî; dans l'Hiver, dans une Ecurie bien chaude. AUTRE ONGUENT POUR LE FARCIN.
Prenez Mercure-Vif \ ou autrement Vif-Argent. - ~ Livre.
Elebore noir. ---------5. Onces.
Cantar ides. - - - - - - - - - 4. Onces;
Fleur de Souphre. ------- 6. Onces.
Vitriol de Cypre. - - - - - - - 2. Onces.
Sel de Nitre........ . - 1. Once.
Mettez le tout en poudre, à l'exception du Vif-Argent, qu'il faudra avoir
précipité dans la Fleurde Souphre; & enfùite incorporer le tout dans une de- mie livre, ou douze Onces de graifîè de Porc Mâle, que l'on appelle Sain doux: du tout en faire un Onguent, pour vous en fèrvir fur les Boutons, ou Cordes de Farcin. ■
AUTRE REMEDE POUR LE FARCIN.
PRemiérement préparez d'abord le Cheval, en le mettant au Son, & le
faifânt fàigner à la Veine du Col, deux ou trois jours avant que de lui faire prendre le Remède qui fuit. Affa fœtida. ------- ~ - - 1. Once, -
Gencianne. ----------- 1. Once.
Oliban, ou Encens Mâle. - - - . - - 1. Once.
Griffai Minerai^ ou Sel Prunelle. - - - - ~ 1. Once, \ Les
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planche .
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32.
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2
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Dessiné dcippres jVattii'n
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O E S C H E VA U X 33
de V?n 4'|« h!l? Dr0?UeS "?'fe,S,en P0udre' melées dans une Bouteii'e
chaude ; Sur te, T*" ^™"6 % ks faire tiédir un Peu fur h 'C™** toute la „C ï «n T^ au,Chueva'; V® "'« ni bû ni mangé de donnerez "1 R ^ ^-après fix heUres fans rien Prendre- V°™ M
cinSuVPfreTfetr01SJ0ursdefuke' de deux jours un; & fi le Far- eft V eu7& a"'il n ? 7°*" «K CeS tr0£ premiers BreuvaSes : ™is s'»
trois oUou«rTi„„r,Hr Pf Céder auxRemed"> « 6ud?a lui donner
ois ou quatre jours de repos & recommencer les mêmes Remèdes ci def-
te del HrbeCsh0iVeiïarCÎUer; l0/^Ue Ie Farcin amenée *** la poin-
Plus difBcnlT; Cdt"a"dlf ' <ïuand Ies Bois font en fève, le Cheval fera l'on oêut v , g ^ danS Un aUtre tems^ ma,gré tous les Remédesoue
pa£llIjrT1 C0mme auffi ^Uand on fait feir ]e Far^ en deho-r! de ReSKrlS1^"^- i] - 6™ pas négliger dupliquer compofé leCaSiq:; J& " ^' ^ P"^ C°m- eft
CAUSTIQUE.
Prenez Elébord-Noir - - ^
Cantarides. '- ■ . _ . " " *' °^
Euphorbe. - - - - - I. Uw*.
Sublimé. - - - I 1 I I " *' °^-
ifaz/? de Laurier. ------- i o ^
pe^ouTafJHetu &£Öf ' P^ ^ "" °'*Uent- D fa« •*
ire du fufdi On Pent av3 «Par 7' °Ù P- ^ du Farcin' & Y ■»«►
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veulen maintenant d'enfeigner le moyen de faire tomber les Chairs ba-
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IMPOSITION DE LA PIERRE F0RTK
Prenez Couperofe 'Perte. -......1 Liwe
Du Pmaigre de Pin. ...... 2. Uvrès.
Ue l Urine. ----,-._. I§ Uvre,
dedS"e fes fes taT ^ danS Un P0^ TerHne Vernie en
«e de telle codeur ! V^" °e ^ œla foit redult en Pierre bien fer- Pace dW nuk Dourï > ? fo,t' & h ,aÌire2 ^1^ dans une Cave ^ 1« vous fer^ir dPe CettlUp,,e P"^ fe déta£her du Pot' Lorfque vousvou- fuivant le befoin que v 6 VOUS en cafîèrez Saques petits morceaux , mettrez délicatement r? en aUreZ' V°US leS réduir& en poudre & en
Boutons, ou Corde a es Boutons des Chairs qui furmontent, & û les poudre & ]a mêlez a? j Farcm n'étolent P*s percez , prenez de cette puiiTe s'attacher fur lt?P j la Tere°entlne, ou tout autre Onguent qui *es Cordes, ou Boutons: afin de faire tomber les Ef-
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carres
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■dessiné âayvrcs Natturc.
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34 LA PARFAITE CONNOÏSSANCE
carres & faire fbrtir le Farcin. Cette Pierre n'eft pas feulement bonne pour
leFarcin; mais encore pour toutes fortes d'Ulcères, & autres endroits où il y a des Chairs qui furmontent, pour les Chairs baveufès, pour des Poireaux, Grappes autour des Jambes, ou Boulets, de même qu'à des Javards qui croifîènt dans les dedans du pied vers la Fourchete, que l'on appelle Crapeaux. La meilleure vertu de cette Pierre, eft qu'elle ne cau- fe jamais aucune inflammation & eft propre pour faire tomber toutes les Chairs étrangères en s'en fèrvant avec méthode. Je pourois donner quan- tité d'autres Remèdes pour le Farcin, mais tous les Secrets de Paroles , je les traite de bagatelle, je me contenterai de raporter tous ceux dont j'ai fait l'épreuve & trouvez les moins faillibles, n'ayant nulle confiance en ceux qui prétendent, par quelques Drogues inconnues, Cérémonies, Pa- rcles, ou autrement, guérir les Chevaux, fans medicamenter le dedans du Corps, quoiqu'ils fè croyent très habiles en la Connoiflance de la cure de ce Mal; attendu qu'ils auront quelques fois réiifïi à guérir un Cheval Farcineux, parcequ'ils auront trouvé par hazard un Farcin facile, comme je l'ai remarqué ci-devant; & qu'une Saignée, ou deux, auroient pu gué- rir. Pour moi, je me fêrvirai toujours des Remèdes qui purifient la Maf fè du Sang & qui empêchent les Parties nobles de fè gâter & de fe cor- rompre; car j'en ai éprouvé dans ma Vie plus de fòixante qui ne font pas compris dans ce prefènt Livre n'étant pas dignes d'y entrer. Je me con- tente de donner ceux qui font ci-devant, par l'expérience que j'ai, les ayant éprouvez. L A GA L E D E S C H E VA U X.
LA Gale provient aux Chevaux de différentes Caufès. Les deux prin-
cipales viennent, ou d'un Sang corrompu, ou par s'aprocher des au- tres Chevaux galeux. La premiere en caufee par la mifére, foit faute de nourriture, foit de fatigue d'un voyage, ou à l'Armée. La féconde, pour avoir été mis dans une Ecurie infectée. La Connoifîànce de cette Gale n'eft pas difficile, elle eft à peu près comme celle, dont les Hommes font attaquez; elle fe manifefte par dès Boutons, gros comme de petits Pois, qui crèvent les uns après les autres; & à mefure qu'ils fèchent il en revient d'autres à la place où. les premiers ont été Le Poil a de la peine à y reve- nir & les Chevaux cherchent à fe froter contre la Mangeoire, les Barres, Piliers, ou la Muraille , s'ils en font près, parceque cette Gale leur déman- ge comme, fans comparaifòn, elle fait aux Perfonnes: Pour y remédier, il faut commencer par rafraîchir le Cheval en lui ôtant l'Avoine tout le tems de fon infirmité, ne lui donnant que du fon mouillé & enfùite le faire fèi- gner, purger, & prendre ce qui fuit. Une demie Livre de Fleur de Souphre, la mettre dans un Linge lié
avec une petite corde, pour que la Fleur de Souphre n'en puifîe pas for- tir; enfùite mettre le Paquet dans environ fix Livres d'Huile de Noix ou de Noifèttes, à leur défaut de l'Huile d'Olive: Mais les deux précédentes font meilleures, & lui donner un Bouillon, ou deux, dans un pot de ter- re que l'on mettra fur les Charbons, de crainte que la flamme ne prenne à l'Huile; & l'ayant retiré du feu; avec le Paquet de Fleur de Souphre frotez par tout, où il y aura de la Gale; le plus chaudement que le Che- val le poura foufFrir, Faites cela trois fois par jour, ou au moins deux, pendant
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D E S CHEVAUX. 3$
pendant huit ou dix jours de fuite: & pour hâter la guérifon, il faudra en-
meMeT°lrrpDM de SouP;Ilre & une Livre de Poudre de ReglifTe, bien rf.. ^n nien-n o en donner foir & matin, deux Onces chaque fois, duns du bon mouillé & continuer ce remede jufqu'à guérifon. AUTRE REMEDE POUR LA GALE.
|L fkit fuprimer l'Avoine au Cheval & le rafraîchir avec le Son mouillé:
ui Lf-7^?y ^ Purêer deux ou trois fois, afin de faire ll/vacuer toutes kSSZvSS^ de fon Corps & de fon Sang: Etpuis prene2les
Huile de Laurier. -........4. 0««.
_ "'forgent. - ... . . .-------. \ 0nas_
tout-à'r 'eS bÌen enfemble' <!ue Je Mercure ne paroifTe point & qu'il (oit
de la rT ete'nt-> & de cet Onguent vous le froterez par tout où il y aura heure C'eft en Elé & l"'1' y ait du 'oleiI' vous 'V Giflerez une
Pas fi ' °U X' & en hiver, dans l'iCcurie, mais le Remede n'opérera
LJ P^Ptement. Il ne faut pourtant pas faire comme la plupart des ënorans Maréchaux , qui avec une Pèle, ou un Fer rouge, aprochent des endroits, qu ils ont trotez d'Onguent, pour le faire pénétrer car nar ce moyen on détruit & brûle la racine du Poil, & par confisquent'on l'emnê che de pouffer; ce qui eft fon défagreable : aUP l,eu qu'en frottant omme je 1 entagne cinq ou fix fots, feulement & une toiïpv jour vou™ lur de guenr le Cheval. J AUTRE REMEDE POUR LAGALE.
V^tTt^Â^x'^V^4^^ de Brefil» 1ue vous défin-
irez autant d Alun de Roche, autant de Couperofe blanche, autant £Sl/,en T r7T' ur unedeT Livrede chaiue chofe ™*»-
tt le" h 7" du Gallf* "" q^tteron de poudre à Canonie tout dans la
couvert P-enda? 24- Heures fur de k cendre chaude dans un pot bien
Couina, . Prendre garde que cela ne bouille pas. De cette cesi A'e ' aVeC Feùl|les de Tabac qui feront dedans, ou un mor-
ie- a ~P°nge, vous mettrez tous les jours par-tout où il y aura de laGa- frotter r]deU-XOUtrois PTemiere fois <]ue vous en mettrez, il faut avoir
netrer îe R ^ f°n aVCC Un Bouchon de PaiIIe> Pour &ire mieux pe- faiîrné *r feme 0e: ceci nefe ^0* faire 'qu'apis que le Cheval aura été §ne * Purêe & en peu de tems il fera guéri. AUTRE POUR LA GALE.
Prenez Huile'de Chenevi. -.----. L Uvre.
Mouches Cantarides en poudre. - - > 2. 0«fltf. Euphorbe. - , . -...-■■- , „ \ Qnm% raites bouillir 1^,. - r froterez trois ou enlemble cin<3 ou "x bouillons; étant refroidi vous
auparavant froter iTr^ j°urs deSui£; OU î! Paroitra de la Gale- ll fau£
r cr 'e u>rps avec de l'Urine de Vache, ou de Cheval; & I 2 fur
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36 LA PARFAITE CONNOISSANCE
fur deux bouteilles d'Urine vous ferez fondre un quarteron de Couperoiè
blanche; à fon deffaut de la verte, & il guérira; je fuppofê que le Cheval ait été faigné & purgé auparavant. AUTRE POUR LA GALE.
PRenez d'une herbe nommée pied de Lyon, faites la bien fècher & enfui-
te mettez-Ià en poudre; deux bonnes poignées mifès dans quatre li- vres d'Huile de Chenevi, infufees far la Cendre chaude l'efpace de dix à douze heures, & enfuite vous froterez par tout où il y aura de la Gale & die defTechera. AUTRE.
Prenez vinaigre. --------2. Bouteilles.
Couperofe blanche. ----._ 4. Onces.
Alun de Roche. - - - - - - 4. Onces.
UHerbe nommée Pas de Corbeau. - 1. Poignée.
Le tout haché bien menu faites le bouillir jufqu'à diminution de la moi-
tié; avec cette Eau vous laverez par-tout où il y.aura de la Gale jufqu'à Guérifòn. AUTRE.
Prenez Sain-Doux. -------- 2. Livres.
Vif-Argent. -------.4. Onces.
Euphorbe. ---------2. Onces.
Cant arides.......- - - ~ Once.
Verd-de-Gris........■ - 1. Once.
Après avoir bien éteint le Vif-Argent dans le Sain-doux, vous mêlerez
le tout enfemble, pour en faire un Onguent afin de froter la Gale jufqu'à Guérifon. MEDECINE POUR PURGER UN CHEVAL GALEUX..
1
Prenez Aloë s Succotrin en poudre. - - - - 1 Onces. Mâne......-----2. Onces.
Rhubarbe. ----.....~ Once.
Bœurefrais. - - - - - - - - l Livre.
Sucre en poudre. -------4. Onces.
Mettez le tout enfemble, faites en des Pilules que vous roulerez dans la
poudre de Regliffe & les ayant fait prendre au Cheval, vous lui ferez en- core avaler 3 ou 4. Oeufs frais tous cruds avec une demie Bouteille de Vin blanc par defîùs. Il faut que le Cheval ait été huit ou dix heures au filet avant de prendre cette Médecine, & autant après l'avoir prife. Au bout de 24. heures le Cheval commencera à purger; finon il le faudra prome- ner, après les 24, heures expirées, jufqu'à ce qu'il commence à purger. ROUX
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lAancht
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■56.
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Dessiné dappréj JVatttirt:
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DES C II E V A U X. 37
R O U X ITI E U X.f
C'Eri une efpéce de Gale, qui ne vient ordinairement qu'à de gros Che-
vaux entiers, de Trait & de Labourage, qui (ont chargez d'humeurs, & de grofie encolure, & qui ont de grands replis au travers de la Crinie- re, principalement du côté du Garrot, en ayant moins du côté de la tête; quelques fois il en vient auffi au haut de la queue. Plu/leurs croyent que c'eft la Gale, car cette incommodité fè communique auffi bien que la Ga- le. Des replis de l'Encolure il fort parfois certaines Eaux rouflès & quel- quesfois des Matières blanches; L'une & l'autre font puantes, & ces hu- meurs font tomber le poil: pour y remédier il faut tondre ou rafèr les poils & crains, foit de l'encolure ou de la queue, le plus près qu'il fera poffible , le frotter bien rudement avec un bouchon de paille, comme fi on vouloit le faire fèigner de toutes les Ecorchures: & quand même il fèigneroit, il n'y auroit point de ma]; Enfùite il faut prendre du Savon noir, & en frotter par tout comme fi c'étoit un Onguent; fi c'eft en Eté, il le faut expofer au grand fbleil, pour qu'il pénétre mieux; mais il faudra l'attacher bien court, car il pouroit fè blefîèr. Si c'eft en Hiver, vous le froterez dans l'Ecurie, & vous aurez une pelé chaude, que vous aprocherez à peu près au même degré de Chaleur du Soleil; & ne pas faire comme les Maréchaux qui fouvent brûlent Ja racine du poil par trop de chaleur, & fi on ufe de la ma- niere expliquée ci-defîiis, en le frotant tous les jours une fois,pendant huit à dix jours de fuite, après l'avoir rafraîchis avec du Son, & fait quelques bonnes fèignées, le Cheval guérira bien-tôt. DARTRES.
PLufieurs perfònnes confondent cette infirmitée avec Ja Gale, ou avec le
Roux Vieux; mais pourtant il y a de la différence; Il y a de deux for- tes de Dartres; l'une s'apelle Dartre vive & l'autre Dartre farineufe, eiles fè manifeftent l'une & l'autre quelquefois à la Tête, à l'Encolure, & par fois fur le Corps, auffi bien qu'aux Epaules; cet accident provient d'un fàng trop fubtil & petillan, qui va entre cuir & chair, & fait tomber le poil de place en place quelques fois de la grandeur d'un Ecu & d'autres fois com- me la main, cela par intervale; il y en a même qui ont fòuvent la tête pe- lée & une partie de l'Encolure. Dans un tel accident, il faut qu'un Cheval fòit rafraichi long-tems avec du Son & du Miel, & û Fon peut avoir de bonne Orge, la faire écrafer au Moulin, cela vaudroit encor mieux que le fon; il ne faut pas que cette Orge foit réduite en Farine, car cela lui empâteroit la bouche, & il ne pouroit la manger; alors il faut mettre dans le Son ou Orge, foir & matin une Once de Foye d'Antimoine pendant l'efpace d'environ un mois ou fix fèmaines de fuite, & durant ce tems, il faudra frotter tous les jours, les Endroits où le poil manquera avec du Savon noir, fans l'expofer au Soleil, ni lui approcher de Pelle chaude; & pen- dant ledit tems, le faire fèigner trois ou quatre fois de la veine du col : cf -^ernède n'opère pas quoique tres bon , vous vous fervirez de quelqu un des remèdes pour la Gale. |
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38 LA PARFAITE CONNOISSANCE
MANIERE DE FAIRE REVENIR LE POIL QUI EST TOMBE'
FAR DARTRES, BLESSURES, OU GALES. |
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Renez Populeum,Miel, autant de l'un que de l'autre; mêlez les bien en-
fèmble & frotez en une fois par jour tous les endroits, où le poil a de |
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la peine à revenir, l'efpace de douze, ou quinze jours; fi c'efi: en Eté, &
que les Mouches fbient fort fréquentes, vous y mêlerez de la poudre de Pommes de Coloquinte; à fon deffaut, de la poudre d'Aloës Succotrin qui empêchera les Mouches d'y venir & ne fera aucun tort à l'Onguent, &en peu de tems vous verrez recroître le poil, AUTRE POUR LE MEME USAGE
PjRenez de la Racine de Joncs plats, dont les Feuilles croifîènt comme
des lames d'Epées à trois quarts, ce qui croit le long des Eaux & Ri- vières; faites les bouillir ju(qu'à ce qu'elles deviennent en Bouillie, enfuite prenez autant de Miel, autant de Sain-doux, faites en un efpece d'Onguent & fervez-vous en partout où le Poil a de la peine à revenir, continuant quelques tems à frotter le Cheval tous les jours. Cette composition efi ca- pable de faire venir du Poil où il n'en lèroit jamais venu, pourvu que ce foit uns place où il doit y en avoir. DE LA FOURRURE AUX CHENAUX.
C'Efi: une Maladie fort connue & fort commune, qui arrive aux Che-
vaux, principalement à l'Armée: Elle provient de plufieurs caufès différentes; car, elle peut arriver à un Cheval pour avoir eu chaud, & avoir bu de l'Eau froide, & l'avoir laiffë repofèr; au lieu que dans le tems, on e(t obligé de le faire promener quelque tems au trot, au petit galop , & enfuite au pas, afin qu'il ne fbufle plus en rentrant à l'Ecurie. Par ce moyen , ou évite cette Maladie. Un Cheval peut auffi devenir fourbu ayant chaud, & le mettant à l'Ecurie dans le tems que l'on fait boire les autres, ce qui lui caufê une plus grande altération & le rend fourbu. Pour éviter cet accident, on peut lui faire boire la Valeur d'une Bouteille ou deux, d'Eau, où l'on aura trempe les mains, ou verfe un peu d'Eau chau- de, ou mis un peu de Son, ou bien encore lui donner une Poignée de Foin qu'on aura bien imbibé dans l'Eau ; cela lui ôtera cette grande altéra- tion & on évitera cette Maladie. Le Cheval peut encore devenir fourbu fi ayant chaud il eft arrêté dans un chemin, ou dans une Rue, ou même fous une Porte ayant la tête tournée au vent, s'il y en a, & cela en une de- mie heure. Il peut auffi le devenir, fi, ayant été détaché & ayant trouvé le Co-
fre à l'Avoine ouvert, il en avoit mangé une trop grande quantité. Un Cheval peut encore devenir fourbu pour avoir mangé trop de Fèves, de Froment, de Seigle, ou trop d'Orge. Pour éviter ce malheur, quoique ces fortes de Grains le puifiënt nourrir étant à l'Armée, où l'on n'a pas toujours de l'Avoine; il faut faire tremper les Grains qu'on lui donnera toute une nuit, pour le Matin, & tout le jour pour le Soir. Il le peut devenir encore, pour avoir mangé du Fourage vert, échaufTe
comme cek arrive fòuvent à l'Armée. Cet accident eu. fort frequent, fur-
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38,
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Dejsind da.pprc'j Adattare
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DES C H E V A U X. 39
fur-tout quand les Seigles font en Heur: mais ces fortes de Fourbures ne font
pas difficiles à guérir, pour peu qu'on ait recours aux Remèdes aufli-tôt que. l'on s'en aperçoit. La Fourbure qui fent, eft la plus dangereufè, parce- que cette Maladie vient peu à peu, & qu'on peut être long-tems fans s'en apercevoir. Lorfqu'un Cheval eft long-tems fans ibrtir de l'Ecurie & qu'il boîte d'une Jambe de derriere, n'ofànt pas s'appuyer deflus ni même fè coucher, on peut juger qu'il eft attaqué de cette Maladie- les Nerfs fè re- tirent & la Circulation du fàng a de la peine à fè faire. U y a beaucoup de difficulté à guérir des Chevaux gras & pefàns; de cent il n'en rechapera peut-être pas fix ou fèpt, quelque bien guéris qu'ils foient. Ils s'en fen- dront toute leur vie & ne feront jamais fi bons ni û libres qu'ils étoient auparavant. Pour prevenir cette forte de Fourbure, lorfque Fon a un Cheval qui eft
boiteux, il ne faut pas feulement s'arrêter à guérir ce qui le fait boiter; mais il faut en même tems fbnger à détourner tous les autres accidens qui pouroient lui arriver aux autres Jambes, & aux autres pieds, en les forti- fiant de tems en tems avec de l'Eau de Therebentine & du Brandevin, autant de l'un que de l'autre, batus enfèmble, pour lui en frotter les Nerfs; ou avec de la Lie de Vin, bien bafïiner les 4. Jambes, haut & bas; en- fuite prendre de la Fiente de Vache fricafîee avec du Sain-doux & du Vi- naigre. Si le Cheval refte long-tems boiteux & que les autres pieds lui croifTent trop, il faut avoir foin de le faire ferrer & lui bien faire parer les pieds, & continuer à mettre cette fiante dedans les pieds de devant; & lui frotter de tems en tems les Jambes & les Nerfs avec l'Eau de There- bentine & Brandevin,ou de la Lie de Vin. Ce font les fèuls Remèdes pour prevenir cet accident. Pour revenir à la Fourbure, la connoifîance eft fa- cile. Lorfque vous voyez un Cheval qui fè retire en arrière de la Man- geoire, ou,du Râtelier, tirant furies deux Longes du Licoi, & voyant qu'il a de la peine à marcher & à plier les Genoüils de devant; lorfqu'en le faifànt reculer, il traine les pieds en arrière, fans pouvoir prefque les le- ver; & que les pieds de derriere plient, avec violence, & qu'ils ne font pas plutôt levez de terre qu'ils retombent avec précipitation ; cette Mala- die ne peut provenir, comme on l'a dit ci-devant,- que par une fraicheur dont le fàng fe trouve glacé dans les veines, qui empêche la Circulation de celui quj fè communique au Foye & aux Poulmons. Joint h ce que les Nerfs fe roidiffent & n'ont prefque plus de mouvement. Chaque fois que le Cheval s'aproche de la Mangeoire, il mange peu & fè retire auffi-tôt ; lorfque la Fourbure eft vieille, il refte prefque toujours couché. Pour en être certain , il faut voir fi le Poil frife & fait des efpeces de ronds à côté des Genoüils, des Boulets, de Jarêts, & vers le plat de la CuifTe; en ce cas, il faut être bien habile pour guérir un Cheval, fans qu'il y paroifîe & pour qu'il devienne auiïi bon qu'auparavant. Si c'eft un Cheval de har- nois, ou de carofTe, qui puifîè encore fèrvir à labourer la terre, il faut auffi- rôt le faire déferrer des deuxPieds de devant & lui faire bien parer les Pieds, prefque jusqu'au vif; prenant cependant bien garde qu'ils ne faignentpas; & taire attacher les fers comme auparavant; après, il faut le faire trotter juf1 qu ace qu'il commence à fùer; & ü on eft proche d'une Riviere, ou au- tre Eau, il le faut faigner à la Veine du col ; le faire entrer dans l'Eau ju£ qu'au defïùs des Genoüils & Jarêts; & pendant qu'il eft dans l'Eau, il faut avoir un pot pour recevoir de fon fang environ deux bouteilles. Après, K 2 qu'il
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ejs\né daxrprù ffltttutz.
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40 LA PARFAITE CONNOISSANCE
qu'il aura feigne une fois autant, il faut mettre une poignée de fèl dans le
pot, & avec la main remuer le Sang, afin qu'il ne fè caille point; & enfîiite le faire prendre au Cheval, avec une Corne, le plus promptement qu'il fera poffible. Après quoi , il faut prendre environ deux ou trois livres d'Eau de Tberebentine, autant deBrandevin battus enfemble & lui en frot- ter les quatre Jambes, depuis le bas jufqu'en haut, le long des Nerfs & fur la Croix des Reins. 11 faut auffi faire cela le plus promptement qu'il eft pof- fible; étant bien attaché avec quatre Longes, deux à la Mangeoire & deux au Râtelier, fort court, parce qu'en fè débattant,il pouroitfe blefTer: Plus il fè debattra, plus on doit avoir d'efperance pour la guerifon. Il ne peut guéres fe tourmenter qu'environ une bonne demie heure. En cas qu'il fè débattît avant qu'on eût fini de lui frotter les Jambes & les Reins, il fau- drait lui mettre un bon Torche-Nez, pour avoir le tems de finir ; & le lui ôter après pour le laifîèr débattre autant qu'il voudra. Il faut cependant refter derriere le Cheval avec un Fouet, pour empêcher qu'il ne fè blefîè. Quand il aura fini de fè débattre, il faudra prendre de bonne Huile de Lau- rier, lui en frotter le tour de la Couronne du Sabot; & cela des quatre pieds, & lui en emplir les deux Pieds de devant qui auront été bien parez, avec de la Filafîè par defîus & des Edifies de bois ou de fer, afin que cela , tienne. Le lendemain à la même heure, il ne faudra pas manquer de lui faire
prendre un bon Lavement laxatif, ou pour mieux dire purgatif, comme il fera marqué au Chapitre des Médicamens. Si on ne s'aperçoit point d'a- mendement après tout cela, il faudra réitérer les mêmes Remèdes, fans le fàigner, en lui faifànt prendre àia place du Sang & du Sel, deux Onces de bon Thériaque, une Once de Rhubarbe de Moine, que l'on apelle Rap- porti, & demie Once de Sel Prunelle, le tout dans une bonne Bouteille de Vin, & lui frotter les Jambes & la Croix des Reins, comme ci-devànt, & ajoutant après de l'Huile de Laurier dans les Pieds. Il faut donner quelques Lavemens fbir & matin; & de deux jours l'un,
le Breuvage ci-defîus, & fi au bout de neuf, ou dix jours le Cheval n'eft pas guéri, fbyez perfuadé qu'aucun autre ne le guérira. AUTRE REMEDE POUR LA FOURBURE.
COmme j'ai donné ci-devant la connoifîànce de la Fourbure, il eft inuti-
le de repeter la même chofè. Lors qu'un Cheval eft fourbu, mon- tez defîus & menez-le à la Riviere , ou Etang, ou autre Eau; mais la Ri- viere vaut mieux, & s'il étoit poffible de trouver un Moulin, le mettre au defTous du courant & le faire entrer dans l'Eau jufqu'au defîus des cuifîes, environ Pefpace d'une heure, la Tête tournée au fil de l'Eau. Après ce tems vous le promènerez jufqu'à ce qu'il fùë, & lui frotterez bien les 4 Jambes & les Reins, avec un Bouchon de Paille; puis vous le fàignerez des deux cotez du Col, & lui tirerez beaucoup de fang, avec lequel vous lui frotterez les Nerfs, depuis le bas de la Jambe jufqu'en haut : il faut qu'il y ait du Brandevin mêlé. Après vous le remenerez à l'Ecurie, où vous lui frotterez le tour des Sabots avec de l'Huile de Laurier;il faut mettre par defîus de la Filafîè que vous ferez tenir avec des Edifies de bois, ou de fer. Au défaut d'Huile de Laurier, vous poureZ vous fèrvir de Fiante de Porc, que vous fricafîèrez dans du Vieux-Oint, du Vinaigre , & une. Poignée de
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Dessine dappre'j fatture
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DES CHEVAUX. 41
de Sel. Ce Remède empêchera que la Fourbure ne tombe dans les Sa-
bots, & vous ne donnerez de l'Avoine au Cheval que 1?. jours après; & l'abreuverez à l'Eau blanche pendant ce tems-là. Le lendemain que vous l'aurez fàigné , vous lui ferez prendre le Breuvage fùivant. Prenez les Excrernens d'un enfant, à leur defFaut, ceux d'une autre
perfònne, environ la groffeur d'un Oeuf; quatre grofîes Têtes d'Ail éplu- chées & pilées avec une petite Poignée de Sel, qu'il faut délayer dans une Bouteille de Vin blanc. Le Cheval doit prendre trois, ou quatre fois de fuite ce Breuvage; c'eh>à-dire, quatre jours de fuite. Si le Cheval eft conftipé, comme cela arrive ordinairement dans ces Ma-
ladies & que les Crottes paroilîent brûlées, il ne faut point negliger les La- vemens; fur-tout dans le commencement. AUTRE REMEDE POUR LA FOURBURE,
PRemiérement, il faut tirer du fâng de la Veine du col du Cheval, & re*
cevoir le tout dans un Pot pour lui en faire une charge avec les Dro- gues fùivantes. Prenez Sang de Dragon. -------- Livre,
Farine de Froment. -------4. Onces.
Oeufs frais. - - - - - - - - -12.
Brouillaminis. --->-__. j Livre.
Le tout étant bien mêlé enfèmble dans le Sang du Cheval, vous lui frot-
terez les 4. Jambes, principalement le long des Nerfs, & fur la Croix des Reins. Enfuite vous lui donnerez le Lavement fùivant. LACEMENT POUR UN CHEVAL FOURBU.
PRenez Mauves & Guimauves, Pariétaire qui croît aux Murailles, prin-
cipalement du côté du Nord, feuilles de Violettes, Mer/uriale feuil- les & branches; feuilles, ou fleurs de Poivrier, félon lafàifon, Camomil- le, & Melilo, de chacune une Poignée; Semence d'Anis , ou Fenouil; Semence de Fougère, Semence de Lin, Polipode feuilles ou racines; de Chaque efpéce deux Onces; faites bouillir le tout enfèmble, enfuite paffez à travers un linge, & y ajoutez du Miel, environ quatre Onces, Catho- licon double deux Onces, & deux Onces de fùcre ? Faites de tout cela un Lavement, & le lendemain faites prendre le Breuvage fùivant. B R E U VA G E.
PRenez fix gros Oignons blancs, pilez-les avec une petite poignée de
fèl ; & cela bien menu,afin qu'on les puifîè délayer dans une Bouteille de Vin blanc, avec gros comme un Oeuf d'Excremens d'un Enfant, ou autre perfonne & faites avaler ce Breuvage au Cheval. AUTRE. MANIEREDE TRAITER UN CHEVAL FOURBU.
SI vous apercevez, le matin , que vôtre Cheval foit fourbu, vous le
promènerez dans la journée. Si c'eft le foir, vous le promènerez la L même
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42 LA PARFAITE CONNO ISS ANCE
même nuit; parceque, dans cette Maladie , il ne faut point de retardement,
autrement le Cheval court rifque de s'en fèntir toute la vie, quoi que bien guéri. Si c'eft dans le printems, & que l'on puilîe avoir des feuilles de Vigne fàuvage, ou les boutons, vous lui en ferez manger le plus que vous pourez; & s'il étoit poiïible de le nourrir avec cela pendant quelques jours, & avec du Ion mouillé, on gagneroit beaucoup : mais pendant toute la Maladie, il faut le mettre à l'eau blanche & lui mettre fouvent des RéhVaintifs dans les pieds de devant. Ces Reftraintifs doivent être compofèz avec du Vinaigre de Vin, des
Blancs d'Oeufs, du Brouillaminis, du Sang de Dragon & du Sel, pulveri- fant tout ce qui peut l'être. Si vous apercevez que les Nerfs fbient trop roides, vous ferez une bonne Amiellure en la maniere fùivante. Prenez des Oeufs cruds; battez-les bien, comme û vous en vouliez faire du Bif cuit; enfaite avec le l'Eau de Therebentine à proportion, de la Fiante de vache, & du Vinaigre de Vin ; de tout mêlé enfemble. Frottez en les Jambes des Chevaux, le long des Nerfs, & continuez de fix en fix heures a raffraichir les Jambes avec ce Medicament. Il n'efï point étonnant que plufieurs Chevaux qui ont été fourbus, s'en
(entent toute leur Vie, les uns plus les autres moins, fuivant la force de la Maladie, parce qu'on s'efi: contenté de traiter le dedans du corps, fans pren- dre foin des Pieds ni des Jambes. JMIELLURE, FOUR UN CHEVAL FOURBU ET
CORRO MF U DE TRA VA IL. ■ ■
Prenez Therebentine commune. ------ j. Livre.
Miel......----- 2. Onces.
Galbanum.........- 4- Onces.
Huile de Camomille. - - - - - -- i. Once.
Huile de Mille pcrtuis. ------ I. Once.
Cumin, en poudre. ------- ^. Onces.
Fleurs de Camomille en poudre. - - - a. Onces.
Graine de Lin en poudre. ----- i Livre.
Baye de Laurier en poiidre - - - - 2. Onces.
Gomme Ellemy - - - - - - - - 2. Onces.
Brouillaminis. ------ --1. Livre.
Poix noire. -------7- - 1. Livre.
Poix blanche. - - __---- 3. Onces.
Huile de Pétrole. - - - - - - - - 1. Once.
Huile d'Olive. -------- 2. Onces.
Mettez le tout enfemble dans un grand Pot fur un feu de Charbon, qu'il
n'y ait point de flamme; parceque le feu pouroit y prendre; remuez bien vôtre compofition, jufqu'à ce que le tout fbit bien incorporé enfemble; & vous en frotterez les Jambes, le long des Nerfs & les Pieds du Cheval après qu'ils auront été bien parez : il faut continuer le Remède huit ou dix jours. |
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D E S C H E V A U X. 4.3
AUTRE REMEDE POUR LA FOURBURE.
Commencez à tirer du Sang des deux cotez du Col du Cheval, félon
là force, & prenez une Once d'Oliban, qui eft de l'Encens mâle- à fon défFaut de l'Encens dont on fe fert pour encenfèr ordinairement dans les Eglifes; environ gros comme un Oeufd'Excremens d'un Enfant, qu'il faut délayer dans une demie Bouteille d'Urine d'homme , autant de Vin , & deux fois autant de Sang du Cheval. Enfùite faites-lui prendre le tout en breuvage; après quoi vous le promènerez à l'Ecurie & le laifîèrez bridé pendant deux heures. On aura foin de le bien couvrir pour le tenir chaudement & lui faire manger du Son mouillé. Il faudra lui faire pren- dre le Lavement qui fuit, û c'en1 en Eté où tout ed: en feuilles. LAVEMENT POUR UN CHEVAL FOURBU.
PRenez Mauves, Guimauves, feuilles de Vigne, de chacune une Poi-
gnée & les mettez bouillir dans l'Eau jufqu'à ce que le tout foit bien cuit. Enfuite vous palîerez cette Deco&ion à travers un Linge, & vous prefîèrez bien les Herbes pour entirer le fùc. Il faut que vous ayez trois ou quatre bonnes Bouteilles, dans lefquelles vous ferez fondre un quarte- ron de miel, & une Once de Sel Prunelle, un quarteron d'Huile & envi- ron une Bouteille d'Urine, le tout pour compofèr un Lavement. Avant de le donner au Cheval, il faut nettoyer le gros Boyau , en tirant avec la main que vous aurez frotée d'huile, toute la Fiante que vous pourez trou- ver, en enfonçant la main jufqu'au conde; mais il faut prendre garde que cela fe faffe bien adroitement, & que celui, qui pafîèra la main dans le fon- dement du Cheval, ait les ongles fort courts, pour ne point egratigner le gros Boyau ; car il pouroit arriver des accidens capables de faire périr le Cheval. Vous ayant fufFifâment inflruit de la fourbure, & de la maniere dont il
faut la traitter: je parlerai de la Maladie que l'on apelie Gras-fondu; de la caufe de ce Mal, & des Remèdes que l'on peut y aporter. G R A S-F 0 N D U
CEtte Maladie accompagne fôuvent la Fourbure, & Iorfque ces deux
Maladies fè trouvent enfèmble, elles font prefque incurables; ou du moins, il n'echape que très-peu de Chevaux. Le Gras-fondu fe connoit dans un Cheval, Iorfque l'on voit parmi la
Fiante des pièces de Graifîe, ou du moins, qu'il fetnble qu'il y ait de la Graille entrelafTée avec la Fiante. Plufieurs croyent, par ignorance, que cette Graiffe fort d'autour desiloignons; mais c'en1 une abfurdité, car com- ment cette Graiffe pouroit-elle entrer dans les Boyaux pour en fortir avec Ja Fiante? Je ne veux pas contefter que toute la Graiffe qui fè trouve au tour des Parties Nobles , ne foit échauffée ; mais celle qui fort avec la Fiante, ne fe détache que par une grande Chaleur qui fe trouve dans les Inteltins, qui emporte une efpéce de crafîe, qui fè trouve attachée au de- dans des Boyaux, comme on le voit Iorfque l'on nettoyé les Boyaux de toutes fortes d'Annimaux, comme Boeufs, Vaches, Cochons & Moutons, il en fort une efpéce de GraifTe, en forme de limon. Lorfqu'on ne peut pas L 2 arrê-
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LA PARFAITE CONNOISSANCE
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arrêter ce dilatement qui fè Fait au dedans des Entrailles, il eft impoffible
que le Cheval en revienne; car la nourriture qu'on lui feroit prendre ne pouroit pas te glifièr à travers les Boyaux n'étant plus en état de la rece- voir; ce qui fait que le Cheval perd l'apetit & que plufieurs meurent dans cette Maladie. Il ne faut point donner de Remèdes qui puiflènt échauffer {bit par Nourriture, foit par Breuvage, ou Lavement; & au lieu de Vin, dont on fè fèrt ordinairement pour donner des Remèdes aux Chevaux, il faut fè fèrvir de Petit-lait, fi on ne pouvoit point en avoir, il faut fè fèrvir de l'Eau dans laquelle on aura bouilli de la Laitue, ou Bette,Pourpier, Chi- corée, ou autres Herbes femblables & rafraichifîàntes , & au deffaut de toutes ces Herbes, du Son, ou de la Farine bouillie & fè fèrvir à peu près des mêmes Breuvages, comme dans la Fourbure; & les donner avec le Pe- tit-Lajt, ou l'Eau ci-defîus marquée ; en y ajoutant feulement un quarte- ron , ou demie Livre de Miel., pour adoucir les Boyaux. Il faut outre cela donner (ôuvent des Lavemens rafTraichilîàns. Lorfque cette Maladie eft feule, on en peut efperer la guérifon; mais û elle eft jointe avec la Four- bure, fort peu de Chevaux en reviennent, encore moins fi elle eft com- pliquée avec la Maladie que l'on nomme Mal de Cerf; car alors de cent Chevaux, le Hazard voudra qu'il en rechape quelques-uns, pour avoir été bien (oignez; mais perfbnne ne peut fè vanter d'être fur de la Cure. AUTRE CONNOISSANCE D'UN CHEVAL GRAS-FONDU.
LE Cheval Gras-fondu perd l'apetit tout d'un coup, & ne fait d'autre
démonftration que d'être fort trifte , & fbuvent la Fièvre le prend Pour en être plus fur regardez la Fiante qu'il fait, fi vous la trouvez limo-r rieufè, ou envelopée d'une efpéce de membrane, ou de Graifîè fondue, ceft une marque que le Sain au tour des Roignons eft échauffé, c'eft pour- quoi le dedans des Boyaux fè dilatte & fuit la Fiante; c'eft ce que l'on ap^ pelé Gras-fondu. Si le Cheval n'eft pas fècouru promptement & que l'on donne le tems à la Graillé de fè refroidir, le Cheval eft bien-tôt étouffe. Le Cheval Gras-fondu, dès le commencement, ne cherche qu'à fe cou-
cher & prendre du repos; c'eft ce qui le tuë; il faut donc d'abord le faire promener doucement, de tems en tems, dans l'Ecurie fi c'eft en Hiver; & fi c'eft en Eté au foleil, afin de en lui point donner de repos, pour qu'il puiffe prendre les Remèdes qui font marquez ci-devant & après. AUTRE REMEDE POUR UN CHEVAL GRAS-FONDU.
PRemiérement, il faut prendre environ deux Livres de Plantes de Joncs
bardez qui reffemblent à peu près à un petit Artichaud; cela croît or- dinairement fur les vieilles Maifons, la feuille étant fort épaiflè: il faut piler cette Plante dans un Mortier, pour en tirer le jus, & enfuite prendre envi- ron une bonne Bouteille de Petit-Lait; à (on deffaut, une demie Bouteille de Lait; le tout étant mêlé enfemble, vous le ferez tiédir &y ajouterez demie Once de Sel prunelle: vous réitérerez ce Breuvage deux fois par jour. Si au bout de trois ou quatre jours il n'eft pas guéri, vous lui donnerez le Remède fuivant. Huile D'Olive...........4. Onces.
M^el de Nar bonne, ou Miel blanc. ----- 4. Onces.
Therebent'mc de f^enife.......- - 2. Onces,.
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Jìùjiné dcLfprés NcMure, .
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D E S C H Ë V A V X 45
Le tout bien mêlé enfemble, & incorporé dans une Bouteille de Vin
blanc que vous ferez tiédir & prendre au Cheval. Sur-tout qu'il ne foit point laigne dans cette Maladie; car la faignée feroit refroidir toute la Graif Z ZlnT ?Ur01t danS le COrPS- ll faut fuivre de Point en Point Ie Remè"
ae ?<x le Cheval guérira, pourvu que la Fourbure & le Mal de Cerf ne foient point compliquez. Au deffaut des fufdites Drogues, prenez delà Saumure
de Boeuf, ou de Porc; mais celle de Boeuf vaut mieux; il en faut trois Li-
VlS s-f P JrS 5Uë Une Livre' Incorporez le tout enfemble & faites-
le bouillir 1 efpace d un quart d'heure. Ce Breuvage n'étant pas tout-à-fait îZ?VmaiS 1 'i ^altTle Prendre au Cheval & vous efpererez guerifon,
fuppofe que la maladie foit traitée à bonne heure. Si vous étiez dans Pimpof- îiDinte d avoir de la Saumure ou les autres Drogues ci-devant détaillées; vous ferez tuer un Mouton, s'il eft entier, le Remède en fera meilleur, vous en prendrez tout le Sang, & une poignée de fel, que vous ferez fondre STI dans d? ] E?ur tiede> & ^rez avaler le tout , au Cheval, fi la
Maladie eft nouvelle, il fera bientôt guéri, ' AUTRE REMEDE POUR UN CHEVAL GRAS-FONDU.
TL faut d'abord rafraîchir & éteindre la chaleur que le Cheval a dans le
A Corps, par un Breuvage compofé de la maniere fuivante, Prenez du Lait de ^acbe , frais tiré. - - - o Livre,
Beurre Frais. L - . . / ^iv<ies>
tv ,5/ry j~ " - - r Livre,
Jaunes d Oeufs. - - - - - ~ ~ I2
Jus de Rue. --'--„-__ .; Livret
Jus d'Armoifi, . - * - - , . I Livr6i Jus d'Herbe de St. Jean. - - - * l jjm. Mêlez le:tom enfemble & le faites prendre au Cheval un peu tiède pendant trois jours de fuite Mais vou's ne lui donnerafà bdrl que tS ZllZZ aVTJriS le BreUV?ge' & Pendaftt lecours de la Maladie
^dihS2?rStrtr0IS Lavemens par J°ur' ^ vous co^
juf^^ à leur deffaut des Fèves blanches,
tinse • vous m ai! ij î Uree ' ^ue vous Pafrerez a travers un Tamis, ou
frX^n^ T danSJ Certe Purée a"ta™ de Lait de Vache & y ferez foudre une demie Livre de Beure frais ; vous y ajouterez deux Onces
Lavll f Thne[ebe™nTe,Vle toul éta« mêlé enfemble, vous donnerez ce
Tout cTétTn, K ^Vr11 *?* qU U COndenne environ ^atre bouteilles; &
tout cela étant bien obfervé, vous pourez efperer guerifon. AUTRE REMEDE POUR UN C H E FA L GRAS-FONDU.
Prenez Tberiaque. . ;■ . . . . • . . ^
%#Â -------- a. Dragmes,
M?ne> " - -------,-_ t Onces.
Irenctane. -.....- - - i 0»«
Crif al Minerai - ---,__ À. Dmjmes.
Mettez le toni- ^ •» i T.. val, vous reitererei T *™tQiU de Vl» blanc, & donnez le au Che^
vemens laxatifs r ^uehues Jours » le même Breuvage, & fouvent des La- vette Médecine eft bonne pour toutes fortes de Maladies, M MAL
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pLanchz
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Héjjìné {lapvrés ATatf
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4Ó LA PARFAITE CONNOÎSSANCE
MAL DE CERF.
LA raifon pourquoi, on nomme cette Maladie Malde Cerf, vient de ce
que les Chevaux font comme des Cerfs qui ont été chafïèz longtems par des Chiens & s'étant échauffez ont pafîe quelque Fleuve ou Riviere, dont le Col, le Corps & les Jambes deviennent roides; le Cheval a même de la peine à ouvrir la Bouche, fes mâchoires étant fi fort ferrées qu'il ne peut prendre aucune nourriture, & qu'on lui cafîèroit plutôt les mâchoires que de les lui faire ouvrir: Ainfi, cette Maladie n'arrive aux Chevaux , que pour avoir été trop fatiguez & être enfùite refiez quelque tems en repos, fans ; marcher. Si cette maladie efi feule & qu'elle ne fòit point accompagnée du Gras-
fondu ni de la Fourbure, on peut en efperer la guérifôn, en la traitant de la manière fuivante. Premièrement, il faut faire une efpéce de Coin de bois, fèmbiable à
ceux de Fer, dont on fe fert pour fendre ; & Enfùite prendre de l'Hui- le d'Afpic & de Therebentine , en égale partie; y ajouter le double d'Huile de Laurier. Enfùite on doit mettre ces trois Huiles dans un Pot de Terre, pour les faire fondre à petit feu; il faut remuer cette Composi- tion jufqu'à ce qu'elle fòit froide, .& en frotter enfùite les deux cotez des Mâchoires , furtout aux jointures , en y allant un peu rudement avec la main, afin que cela pénétre mieux. Ayez foin de mettre le coin de bois dans la Bouche du Cheval, en ffapant doucement , crainte de lui cafîer les mâchoires; car pour peu qu'il les ouvre de la hauteur d'un florin cela fùfflt. Comme dans cette Maladie, il en meurt plus fou* vent de faim que de foif, ne pouvant point mâcher, pour obliger un Che- val à avaler quelque nourriture, il faut lui prefênter du Son , ou un peu de Farine dans de l'Eau, & quoiqu'il n'ouvre prefque pas la bouche, il ne laifîè pas enfùçant, d'avaler; mais ne pouvant defîèrrer les Dents, il faut qu'il périfTè. Dans cette Maladie, il ne faut pas eparger les Lavemens, il en faut deux
ou trois par jour. Lorfque vous aurez gagné de lui faire ouvrir la Bouche, de la hauteur de deux ou trois doigts, il faudra lui faire prendre des Nour- ritures préferablement aux Remèdes; avec une Corne, il faut lui donner une Panade de cette efpéce. Une demie douzaine de Bifcuits fècs, ou la valeur d'autant, de Pain fè-
ché & mis en poudre, pour en faire une Pappe, ou Bouillie, comme celle qu'on donne aux Enfans: il faut y ajouter demie Once de Canelle, demie Once de Mufcade en poudre, deux Onces de poudre de Réglifîè, ou du Sucre en poudre, le tout bien mêlé enfemble. Cela fortifiera beaucoup le Cheval; & s'il étoit trop foible, on peut délayer dans cette Panade cinq ou fix Jaunes d'Oeufs & lui en faire prendre foir & matin jufqu'à ce qu'il puifie manger; continuant toujours, pendant le cours de cette maladie, à lui frotter une fois par jour, la Croix des Reins, & les Jambes, avec du Brandevin & de l'Eau de Therebentine , autant de l'un que de l'autre, comme on fait aux Chevaux fourbus, afin de donner du mouvement au Cheval & lui procurer la Circulation du Sang. ME.
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E> E . S î .C. H E, V A U X. 4-7
MEDECINE, POUR LE HAL DE CERE
Prenez Tberiaque. * * -.--__ . - î. Once,.
Mâne. - -. - •* « - -- - - 2,. Onces,
Poudre Cordiale. * - - * ~ - - - j. Owe.
Sucre. - - - - - - '.. - . - ~ * 2. Onces,
Vin. » - - - - -.....:i. Bouteille,
Mettez le tout enfèmble & faites prendre au Cheval deux de ces Méde-
cines par jour, vous lui donnerez entre chaque Médecine, de bons Lave-* mens, afin de lui décharger les Reins. Prenez garde en lui faifant pren- dre les Médecines, ou Panades, de lui faire trop lever la Tête; il faut au contraire, de tems en tems la lui faire bailler; autrement il s'étourdiroit & pourroit tomber par terre, & s'il venoit à tomber, il fè'roit difficile de le faire relever. Bien loin de le forcer, il faut l'environner de Fumier, com- me pour l'enterrer , afin qu'il (bit chaudement. îl ne faut pas moins le traitter que s'il étoit fur fès Pieds tâchant de lui ouvrir la Bouche avec ie Coin de bois, fans violence, comme on l'a déjà dit; jufqu'à ce qu'il puiflè avoir la force de manger & de fe relever. Il y en a qui ont reflé ainfi plus de quinze jours & qui ont été parfaitement guéris. LES AVI VE S.
C'^Ette Maladie efl plus frequente dans les Pays de Montagnes, ou Ter-
J rains fort élevez; principalement aux Chevaux étrangers qui ne font pas accoutumez à la crudité de l'Eau des Puits, Fontaines & Rivières qui coulent des Montagnes; comme auffi à celle des Puits trop profonds, Les Eaux croupies & qui n'ont que très-peu de cours font les moins dangereu- fès & caufent rarement cette Maladie. Pour prevenir ces fortes d'accidens, lorfque l'on eft obligé de fejour-
ner, ou de pafTer dans de tels Pays, n'ayant point d'autre Eau, il faut Cha- que fois que l'on fera boire le Cheval, en ôter la crudité avec du Son, ou de la Farine, ou bien faire chauffer un peu d'Eau pour mêler avec ; ou bien encore la battre longtems avec les mains. En cas que l'on fût en marche, fans avoir de commodité pour mettre cette Eau vive, & étant obligé d'y accoutumer le Cheval, il faudra incontiment après qu'il aura bu, le faire promener quelque tems au Pas, & au Trot, afin d'échauffer l'Eau qu'il aura bûë; fans ces fortes de précautions, vous êtes toujours en danger que le Cheval ne prenne les Avives, auffi bien que la Maladie qui fuivra. REMEDES POUR LES AVIVES,
IX faut premièrement couvrir le Cheval, & bien fermer l'Ecurie, afin
A que l'Air n'y entre point que le moins qu'il fera poffible ; & fi on eft dans un heu où il y ait une Bergerie ou Etable à Moutons, il faudra y en» fermer le Cheval; & avec une Fourche prendre tout le Fumier, le relever autour de lui, comme pour faire une Loge, où il faut qu'il foit enfermé pendant deux bonnes heures , bien chaudement. Vous lui fere* enfuite prendre le Breuvage fuivant. M2 BREU-
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"^stne la-p-prùNàUur-c.
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48 LA PARFAITE CONNOISSANCE
B R E U VA G E.
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i. Livre.
4. Livres. 1. Poignée. |
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Du Miel........- -
Du Vin blanc, -„--_--
De la graine de Cbenevis. - - - - - |
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Une Mufcade, 6? trois fois autant pefant
De Canelle. Le tout mis en poudre & mêlé avec le Vin blanc & le Miel 3 pour le
faire boire au Cheval, Je plus chaud qu'il fera pofïible. AUTRE REMEDE POUR LES AVIVES.
PRenez une poignée d'Orties; lavez-les avec du vinaigre; enfùite pi-
lez-les dans un Mortier; faites-en comme une efpéce de Pâte & en emplifîèz les deux Oreilles du Cheval, lefquelles vous lierez, afin que ce- la puifîè y refier l'efpace de fix ou huit heures ; & vous verrez qu'il fera bien-tôt foulage. Il faut du vinaigre de vin , le plus fort que l'on poura trouver. AUTRE REMEDE.
LOrfque vous aurez un Cheval attaqué des Avives, regardez-lui dansles
Oreilles, vous y trouverez un gros Redouble ou du moins une efpé- ce d'enflure qui repond à la grofîeur qui fè trouve entre la Jointure & h Ganache, au Col, au defîbus de l'oreille, & ayant trouvé ce Redouble, vous le percerez avec unBiflouri, ou Lancette; il en fbrtira une efpéce de Sang corrompu. S'il y a long tems que le Cheval foit attaqué des A- vives, le Sang fera mêlé de Matière. Vous n'aurez pas fait cette incifion en Chaque Oreille, qu'une heure ou deux après, le Cheval fera foulage. Comme cette Maladie -efl prefque toujours accompagnée d'une autre qui
s'apelle les Tranchées, provenant auffi des mêmes caufès que les Avives, ainfi qu'on l'a infinué ci-devant, il efl bon d'en donner maintenant la con- noifîànce. LES TRENCHEES.
LE s Trenchées du Cheval font comme la Colique à laquelle les
Perfonnes font fùjettes, & proviennent prefque des mêmes caufes; avant d'en parler, la connoiflànce des Avives precederà. Ainfi, lorfque l'on voit les Glandes qui font entre la Ganache & Je Col, au defîous des Oreilles, enflées; qu'il s'y fait un nœud qui ferre fi fort la Gorge d'un Che- val, qu'il lui ôte la refpiration, fi Je Cheval n'efl promptement fècouru il fera bien-tôt mort, comme s'il avoit été étranglé avec une corde. Le plus prompt Remède, û on fè trouve fins aucunes Drogues & après avoir fait les Remèdes ci-devant, c'efl de prendre les Triquoifès, ou Tenailles d'un Maréchal, dont on fè fèrt pour ferrer; ou un autre Infiniment fèmblable, afin de pouvoir prendre cette Grofîeur, ou Glande comme pour la tirer à vous; & avec le Manche du Brochoir, ou celui d'un Marteau, frappera petits coups & frotter cette enflure, avec Je même Manche, l'épace d'un bon
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planât
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43-
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D E S C H E V A U X. 49
ftTeîvecCfe«eCh^URCAÔté' ■^tffclwfife cette humeur; & en-
en faire fiw,;,i ' ou,eB'ftouri'fendre cette Glande par le milieu, & comme une IVI" T* P^' S"fffUï <3ui font échauffez & parodient vôtre Chevdr Ie T*? & reCuite' APrès <îuoi vous verrez
ft & de ^ iHe¥heva^c°e ^CetteMf °d« - manque jamais de réüf-
ne nue lorfW 1 ' ? eft cependant pas la meilleure, n'étant bon- ne que lorfgue I on n a pas d'autres Remèdes, ou que le Cheval eft en rif-
que de perdre la vie: parceque tous Chevaux à qui on a ouven esA^e Lut" v^ JetS qUe dnaUtreS- Si fon ^ doni dans un end™, lll'on r& ™ aXuS Tdes'iJ &mà't;d promener le <=&*«£
meo,, a ^ • J 'OIÎPeo, pres quoi, il faut battre es Glandes, com-
Cela tan fai! Tfnt^ M ^ OUVri'; enfuke ,e %ner à ,a Veine *°™
d^flondt V ' l prSndre ^uatre °nces de Conferve de Sureau, les poudre & c?"6 b0nne ?°^teiI,e de Vin> y aJ°ûtcr deux Mufcade en poudre & un quarteron de fucre; & faire prendre tout ce Breuvage a„ AnTff Tr bT C0UVm & le laiira"t en -pos pour qu'il pu iftS
"etn Allena VT"' 2 f™Ìr deM OnL di Semence
bien miïeen nonH ' Tf , Çmedans ^s Jardins; cette femence étant men mue en poudre, il faut la faire infufer dans une Bouteille de Vin IV fc^M^Î & ^ fe P-dre Te ^fô£?
nez en quat're Onces L ^' £V°US SVe* de Ja Theriaque , pre- ctedJle Y^i^^'J«g% *> <* que vol difL-
cas que les Avives Ment accompagnée £&g?£ ^^ opérera en ajoutant au Breuvage une Once de SelPrundle & fi to,^ furnommé Hu£ de À? <?}"& & ^6 °nCe d'Huile de Pét^le,
^^^^^A^e \bras>Ie renudre menu>rond & ^
attache! tantfoitoen 7 V 1 J ^ &rrT Petlt b°Ut0n aU bout ï Pour Y
ne puiffe pas^ dPét" u6 T°xlJe dreMo^line5 avec du fil, pour que eek troie, & alors adroit-? ; r enfUltC trCmPer Ie bout dans de l'Huile de Pé-
pour y pouvoir fairTe^r r7 1 ^ îf Y^6 du CheVaI hors du fourreau'
Si l'Urine ne fnltZ ? P le Conduit » cette BaIeine, jufqu'à la Veffie. PonV^nsk VeffiP 5-Pa/ Cet, eXPedienC> c'efl une P«™ <ïu'elle n'eft
ieine, "un rleme ? maiS ^3 les Reins^ & <i par le moyen de cette Ba- Plus de facilité U T" ' °, eft rt"6 Preuve <lue la Veffie eft pleine. Pour coude, avec de m'm qU "q H°mme frotte fa Main & fon Bras J^qu'au virdeGraiiTefonan?5 n ™Porte JaqneHe; & au deffaut d'Huile, fé fer- ire entrer le bras nar T r BeUr6; & ceIa POUr aV°ir Plus de facilité >d Fiente qui fera dans le tondement du Cheval, afin d'en tirer toute la val avec les Ongles " fr°spBoyau; prenant bien garde de bleftèr le Che- Veffie, & la trouvant e fl°yaU étant VU,de' Û faut Porter Ia main fur h
Cheval d'uriner- & fi ' la Pre^er délicatement; ce qui obligera le l'Urine eft dans /es R0°n e° trouve Vlen dans la Veffie; c'eft une preuve que
de Pétrole, n'ait pas fgM°D^ En cas que le Breuvage où eft entrée l'Huile couchant & fe relevai rgé l*Chev*l> qu'il Te tourmente toujours, (ë ^ lans cefte, il faudra faire une grande Saignée à la
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N Veine
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plarufa
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4:9-
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Lessine' diipprcs Natturc
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/ò L A PÀ R F A I T E CONN O ì SSANCE
Veine du Col & enfiate lui faire prendre les Remèdes fùivans; fàvoir, une
Bouteille de Vin Emétique dans laquelle il faudra mettre un quarteron d'Hui- le de Noix & une Once d'Huile d'Ambre; au déffaut d'Huile d'Ambre, il faut prendre environ quatre ou cinq cent Cloportes , qui font de petites bêtes noires, qui fè trouvent par fois dans les Caves fous des Tonnaux, ou Pierres, dans des endroits humides:les Apotiquaires en ont prefque tou- jours. Si on les trouve foi-même, il faut les faire fècher & les réduire en poudre, pour les mettre dans le Breuvage : Il fera bon de faire prendre quelque Lavement au Cheval, par exemple, deux ou trois dans un jour; dans lefquels il entrera une Once d'Ambre, & autant d'Huile de Pétrole; au deffaut de l'une ou de l'autre, deux Onces de Sel prunelle, ou bien une bonne Poignée de Sel Ordinaire. Soyez perfuadé que û ce Remede ne tire pas d'affaire le Cheval malade, aucun ne fera capable de le guérir. AUTRE REMEDE POUR LES TRANCHEES.
PRenez une Poignée de Semence de Rue; pilez la bien dans un Mortier;
enfùite mêlez-la dans une Pinte de Vin blanc, que vous ferez tiédir & la ferez prendre au Cheval. Immédiatement après la Médecine prifè, vous le ferez promener une heure, ou une heure & demie, fans le laiffer cou- cher; car dans cette Maladie, il ne cherche qu'à fè coucher & fè relever; c'eft pourquoi il ne faut pas le laifîèr en repos, jufqu'à ce qu'on s'aperçoi- ve qu'il ne fè tourmente plus, & que les Douleurs fbient cefTées. AUTRE REMEDE POUR LES TRENCHEES
QUand le Cheval ne peut uriner; prenez Colofane, ou Colofonium ,
c'en: une efpéce de Poix dont on fè fèrt pour frotter les Archets de Viole & de Violon : Mettez-en deux Onces en poudre, que vous mêle- rez dans une Pinte de Vin blanc, que l'on fera tiédir, pour faire prendre au Cheval. Enfuite il faut le faire promener environ une ou deux heures, & fi les Urines font dans la VefTie, fûrement il ne manquera pas d'uriner & fe trouvera foulage. AUTRE POUR FAIRE URINER UN CHEVAL ATTAQUÉ
DE LA MEME MALADIE, OUDE QUELQUES
AUTRES ACCIDEN S.
PRenez de la Racine de Perfil, ou le Coeur du Blanc de Poireau, le
plus long que l'on poura l'avoir & tachez de le faire entrer au milieu de la Verge. Si ce n'efì: qu'une Rétention, cela feul le peut faire Uriner. AUTRE POUR LES TRENCHEES.
PRenez de l'Anis verd deux Onces; Huile d'Olive une Livre; Vin blanc
une Bouteille; que l'Anis foit bien pilé & brouillé avec l'Huile & le Vin qu'il faudra faire tiédir. Donnez enfuite ce Breuvage au Cheval & fai- tes le promener deux ou trois heures, ne le faites boire que 12. heures après, avec de l'Eau tiède & du Son, ou un peu de Farine; & le Cheval fera foulage. AU-
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PRenezdix ou douze Raves à proportion de leur grofîèur, & avec leurs
feuilles; faites-les bouillir dans une Bouteille & demie de Vin blanc , jufqu'à réduction de la moitié; enfûite paiîez cela dans un Linge bien pre£ lé & faites prendre ce Remede tiède au Cheval. Lo.rfqu'il l'aura pris fai- tes-lui entrer dans la Verge un petit morceau de Racine de Mauve, ou Guimauve le plus avant que vous pourez à peu près de la longueur d'un demi pied; à fon deffaut, un petit bout de Bougie de Cire jaune, que vous graillerez, ou tremperez dans le breuvage; & en peu de tems vous le trouverez foulage. AUTRE POUR FAIRE URINER UN CHEVAL
PRenez deux ou trois grofîes Têtes d'Ail, que vous hacherez & pilerez
dans un mortier avec de l'Huile d'Olive, afin que cela devienne en confiftance d'Onguent, duquel vous froterez les Tefticules du Cheval & toute la Verge que vous tirerez hors du Foureau réitérant de quart d'heure en quart d'heure jufques à cinq ou ûx fois de fuite. Si la Rétention d'U- rine n'eu1 pas extraordinaire, le Cheval ne manquera pas d'uriner , & par ce moyen fera libre. |
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AUTRE FOUR LES TRENCHEES.
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Renefc Mauve & Guimauve, Pariétaire, branches & feuilles de Vio-
lettes, Mercuriale, Bettes ; de chaque efpéce une Poignée. |
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Semence de Lin. - - - - - - - - - - 2. Onces.
Polipode. - --___-_-_•_ 2. Onces.
Senume d^Anis. - -........ i. Onces.
Semence de Fenouil. - - - -,rv-!'■ - - - - 2. Onces
Faites cuire le tout enfêmble & qu'il refle la valeur de trois bonnes bou-
teilles de cette Décoótion: enfuite il faut y faire difToudre. Theriaque.............1. Once.
Huile de Noix. •-___-....._ 1. Once.
Huile de Rave. ~ - _ _ _ * _ _ _ - 2. Onces.
Faites prendre le tout au Cheval, en lavement, & reïterezfòuvent ju£
qu'à ce qu'il y ait de l'amendement. LAVEMENT POUR LA MEME MALADIE.
PRenez Vin blanc, quatre bouteilles, que vous mettrez dans un grand
Pot,'dans lequel il faudra faire cuire, feuilles & fleurs de Camomile une demie Poignée, Melilot demie poignée; Aurigan Onite demie Poig- née. Le tout étant cuit, il faut fe pafTer à travers un linge & y ajouter. Lhierre terreftre en Poudre. ------ 2. Onces.
Ams en Poudre. __-----_- 2. Onces.
Huile de Noix, Huile de Rave , Huile de Camomile
de Chacune. -.....----4. Onces.
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52 LA PARFAITE CONNOISSANCE
II faut que ce Lavement jfòit tiède pour le faire prendre; & comme tous
les temperamens ne font pas égaux, il faut proportionner les Remèdes a la force des Chevaux. AUTRE.
PRenes d'une Herbe nommée Sarriete, une Poignée; piles la bien dans
un Mortier & la faites tremper dans une Bouteille de Vin blanc, envi- ron une heure; que le Pot fbit bien couvert fur de la Cendre chaude, en- fùite faites prendre le tout au Cheval & le promenez une ou deux heu- res après. AUTRE POUR UN CHEVAL QUI A DES TRENCHÉES ET
QJJI NE PEUT FIANTER NI URINER. PRenes deux Bouteilles de Vin blanc, le plus fort, enfuite laves dedans
une Chemifè de Femme qui fbit tachée de fes Mois , plus elle la fera, ce ne fera que le meilleur; l'ayant laifTée tremper deux ou trois heures fur un peu de Cendres chaudes pour en ôter toutes les taches, il faudra faire avaler cette boifîon au Cheval, cette Recepte eft. auffi très-bonne pour un Cheval fourbu; mais il faut promener l'un & l'autre, quelques-tems après avoir pris le rèmede. Il y a auffi une autre Maladie que l'on appelle Trenchées rouges, qui vient
plus communément aux Chevaux colériques,ou capricieux, qu'aux autres; les colériques fur tout en font fbuvent attaques pour la moindre chofê ; comme pour n'avoir pas bû a l'heure ordinaire, ou pour avoir bû plus froid que de coutume; pour avoir travaillé avec trop d'ardeur , ou s'être deffen- dû fous leur Cavalier. Cette Maladie a cela de commun avec les Verti- ges, ou Maux de Tête, qui font fùrnommez, Mal d'Efpagne, & qui ren- dent les Chevaux fous. Ces Maladies quoique provenantes des mêmes ac- cidens, fe traitent cependant differenment ; mais celle qui fuit s'appelle Trenchée, Colique, ou Paffion. REMEDE POUR LES TRENCHEES ROUGES.
Prenez Racine Imperiale feuilles &? branches. - i. Poignée.
Pavots Sauvages. ......i- Livre.
Aloës Aquatique.......2. Onces.
Fiel de Bœuf. -<----- -2. Onces.
Semence d'Agolic.......2. Onces.
Gimgembre. -------- 1. Once.
Macédoine. - - - -,.- - - -..' 1'. Once.
Feuilles de Scolopendre......• j. Once.
Lavande. ---------3. Onces.
Euphorbe......- - - - 1. Once.
Mettez toutes les fïifdites Drogues en poudre & pafîees - les par le Ta-
mis; mêles-les enfèmble, & avec duBrandevin, faites en une efpéce de Pâte que vous mettrez dans un Poêlon, ou pot de Terre, dans un Four, prenant garde que la Pâte ne brûle. Etant bien cuite & bien fechée, vous la pileres encor une fois, & la pafTeres au travers d'un tamis, enfùite vous la mettrez dans un Sac de Cuir, ou VefTie de Bœuf Pour la conferver il
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DES CHEVAUX. $i
il faut qu'elle foit dans un lieu fèc; & dans le befòin, il en faut mettre deux
Onces dans une bouteille de Vin blanc. Il y a peu de Remède qui fafîè plus d'effet que celui-là. AUTRE LAVEMENT POUR LES TRENCHEES TELLES
QU'ELLES FUISSENT ETRE. AUflì-tót qu'un Cheval fera attaqué de Trenchées , vous ne lui don-
nerez point de repos ; vous l'empêcherez de fe débattre & de fè cou- cher. Il faut le promener au pas, jufqu'à ce que vous lui fafTiez prendre le Remède fuivant. Faites bouillir du Son de Froment dans autant d'Eau qu'il en faut pour faire un Lavement. Ayant bien bouilli, vous le pafîè- rez à travers un Linge; enfuite vous y mettrez un quarteron d'Huile d'O- live, un quarteron de Miel, Catolicon double deux Onces, Sel prunelle , & Huile de Pétrole de chacun une Once. Le tout donné en Lavement le plus chaud que le Cheval le poura fouf-
frir, fans cependant le brûler; & û quatre heures après ce Lavement pris, le mal lui continue, vous lui ferez prendre le breuvage fùivant. B R E U TA G E.
Theriaque de T^enife. ----__--„ i. Once.
Confection d* Hyacint e. ------_„.j Once. Sel Prunelle............i. Once.
Huile de Pétrole......----- i. Once.
Huile de Tberebentine. -------- J Once,
Huile d''Olive. ---------- 2. Onces.
Le tout dans une demie Bouteille de Vin bien mêlez enfèmble un peu
chaud. Si ce Breuvage n'achève pas la guérifbn, n'oubliez pas d'avoir recours aux Lavemens, pendant le cours de la Maladie; c'eft-à-dire qu'il faut en donner deux ou trois fois par jour, jufqu'à ce que vous aperce- viez de l'amendement , dans les Trenchées & à la Pamon qu'il a de fê tourmenter. Sur la fin de cette Maladie il faut mettre en ufàge quelques Lavemens compofez feulement avec l'Eau de Son, le Miel, l'Huile, le Sel Prunelle; & au deffaut de celui-ci, le fel ordinaire. Après avoir traité des fùfdites Maladies, qui tourmentent fouvent les
Chevaux, je traiterai d'une autre qui les tourmente encore d'avantage & & qui provient de la même caufè des Trenchées, aux Chevaux fantafques & capricieux; qui peut auffi provenir par d'autres caufes, comme je vais l'en- fèigner, en faifant connoîcre ce que c'efr, que le ^ertigo, que plufieurs appellent Colérique,ou Mal d'Efpagne; pareeque les Chevaux d'Efpagne y font plus fùjèts que ceux des autres pays, qui toutefois n'en font pas exempts; principalement les Chevaux d'Angleterre. LE VERTIGO, COLERIQUE, OU MAL D'ESPAGNE.
CEtte Maladie doit s'apeller Vertigo, pareeque ce font des Vertiges
qui montent à la tête des Chevaux : quoique d'autres l'appellent Co- lérique, pareequ'ils fe tourmentent comme s'ils étoient foux ou enragez. Cette Maladie provient de différentes caufes: Quelques fois par un coup O de
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lanche
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CONNOISSANCE
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LA PARFAITE
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54
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de Soleil, étant au Piquet', à l'Armée, ou ailleurs, le devant de la tête pla-
cé au plein Midy: elle provient à d'autres par l'Indifcretion d'un Ecuier , qui tourmente trop un Cheval, en lui donnant Leçon, foit fur les Pirouet- tes , la tête au Pilier, & l'étourdilîànt à force de l'y tenir long-tems, & trop vite; foit par les Pirouettes naturelles, ou Pirouettes renverfees. Ce font les principales caufès. Quand cette Maladie les prend, ils le débattent, fè jettent la tête contre les murailles, ou contre toute autre chofè qu'ils rencontrent", & fè laifîènt tomber parfois, comme s'ils étoient yvres; ils font même capables de fe jetter dans quelques précipices, fans comparai- son comme une perfbnne qui fèroit en Fièvre chaude; & s'ils peuvent ap- puyer le Front contre quelque chofe qui refifte, ils font capables d'ap- puyer fi fort, qu'ils peuvent tomber roides morts. Ainfi il faut les dé- tourner de tout ce qu'ils peuvent rencontrer devant eux, pour s'appuyer ; car ils marchent toujours comme s'ils étoient yvres. Il faut les attacher entre deux Piliers avec un fort Licol à deux Longes, pour qu'ils ne puif fènt point fe blefTer, car f\ on les laifîe à la Mangeoire, ou au Râtelier, ils pouront fè tuer. Auffi-tôt qu'on s'aperçoit d'une pareille Maladie, il faut avoir un Fer chaud, c'eft-à-dire, tout rouge; à peu près de la grofîèur de la queue d'une Pipe à fumer; ou pour mieux dire, comme la moitié de la groiîèur du Doigt; pointu par le bout, fait en figure d'une grofîè Aliène de Cordonnier, qui eft courbe; mais il faut qu'il foit plus long pour le pouvoir tenir. Le bout qui eft Courbe", étant rouge, il faut percer la peau de travers entravers, entré Cuir & Chair, au haut du Front, juge- ment audefîous du Toupet,ce qui fera deux trous, de l'intervale de deux Doigts de l'un à l'autre; & que les trous fbient àfîèz grands pour y pou- voir pafîer un bout de corde fait avec de la ■ Filafîè & du Crin moitié de l'un^ moitié-de-l'autre; il faut que cette corde-fòit fort menue par un bout « pour quelle pafîè facilement ; & qu'elle foit graiffëe avec de l'Onguent de Bafîlicum ; enfùite nouer les deux bouts enfèmble , pour qu'en fe remuant il ne fafîe pas tomber ce qu'on apelle vulgairement un Sei on. Le lendemain , il faudra remuer la petite corde, en la retirant par un côté, ou par l'autre, pour la frotter avec du Bafîlicum & le fur- lendemain de même. Deux fois vingt quatre heures après, les deux trous donnerons beaucoup de matière & le troifiéme jour il faudra cefîer l'On- guent de Bafîlicum, & fe fèrvir d'uneCompofition que l'on appelleDigefiif pour en frotter le Selon , qui peut fèrvir dix, ou douze jours, en le frot- tant tous les jours. Après l'avoir retiré, il faudra continuer de panfèr avec le Digeftif jufcju'à guérifon. Aufïi-tôt que cette première Opération fera faite; c'eft-à-dire le premier jour, que vous aurez pafîe le Fer rouge, pour y introduire le.Selon , qui ne fert que pour écarter les Humeurs & les Vertiges, que le Cheval a dans, la tête,il faudra donner plufieurs Lave- ment rafFraîchifîàns , & lui faire prendre quelque Cordiaux de jour à autre, comme il eft marqué dans le precedent article, avec du Vin- Il faut aufll pendant toute la Cure que le Cheval fòit mis dans une Ecurie fort fèm- ore, -& que rien ne le tourmente. A l'égard des Lavemens, il en faut donner deux ou trois , toutes les 24. heures, trois ou quatre jours de fuite. Après que les playes de la tête feront guéries , on poura faire promener Je Cheval, fans le tourmenter, & fans le faire tourner trop court; Car tous Chevaux qui ont été atteints de cette Maladie, ne feront jamais guère pro- pre pour le Manége, à moins que l'on n'ait la prudence de les faire tra- vail- |
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Dessiné dauvres Xcittun
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DES CHEVAUX. ^
nix ântr n:fr'ou Mfges de Guerre * **ront des prome-
tes on -Pi J; ' on peut Ies mencr au galoP : autrement les Vol-
ladi'e Flr0UettesP°uro'ent facilement leur faire* revenir la premiere Ma-
A UT RE REMEDE POUR LE V E R T I G O,
Prenez une Herbe nommée ^Mros i p- -
Son de Froment. -* 1 ' ' ' l' ï^f-
Laitue. ... ■'■'■: P^"ees-
p ■„ ,,~ , , .....4- 1 oignecs.
rame d (Jrge hachée menue. ... 3. Poignées.
Je Vf? M leS '"r-65 enfemble> aPrès les avoir pilées, dans trois Bouteilles
riffiM ni"»' ; S^U'rek tOUt enfemb,e Ìuf(iu'à diminution d'environ la
moitié que vous pafferez à travers un Linge ; faites avaller ce vin pendant
vallux dXeJuxTetOU,S *JT <"*f°is'& ™"s ferez en<^ftignerTe Che-
dan une Ecuï foïobf U1 "rerez bea-°uP ^ fang; EnfuiteSremette2-Ie Jko très fort aL o H n-attaCheLZ",e b'6R emre deux Pilie^ avec un Ce ReméHe^f>q^ r^ff™heurter faTête contre quelque chofe.
SrquTc^Hr S"b0n ; MaIS Û&My T* P^ ie Séton, 'cornue il a été ^ UT R E R E ME D E.
C'H y a du tems que le Cheval eft attaqué de cette Maladie, & qu'il foit
0 prefque defefperé, prenez un Fer Chaud, comme il eft marqué au pré
mier Remede; & lu. paffez un Séton au deiTous du Toupet , & quatre au f uleCt fr3"' t 'a Criniére' en Prenant Près des Oreille , &Tn M« 1 • , , j • , cnn> de *°rte <îue ^un trou à l'autre il v ait
bien deux grands doigts de diftance; & les "quatre trous que vous ferd ueîelCen rcT f T' " ^ ^6"* °Pérati°" dans le ^
^l'autre oneli ' "" Pf*62 deS b°BtS de Corde d'un trou qu'H faudrfrel ""^ a?aravant fr0«ez d'Onguent de Bafilicum, &
matière,& enfuiteevô,KtOU, JOL? î Juf"lU'à ce <îue ,es P,ayes foient en Fendre'de tl" en °em;trre2de'e §uériravec duD,geftif& lui fere, appellent cette Maladie ^erZTrmZt^ ' n forceLavemens;L„es 'tai;e"s
oui rr,T„-f »„,„ n ■ s, n ■■> „e'Parcequils croyent que c eft un Ver MoIlHe l'Eoin?/ H ChTr- ?'aUtreS difent ^1 COU" ,e IonS de la
nr le Cheval rnm Eqm!Ion ^ ^ trou de la Cervelle, ce qui fait mou-
applique^ dans le^T '"^ ' ^ n'eft ^ouru par les Boutons de feu, mLl PerfonnerditT ^J ^ ^^ ,e Ver '5 le brÙ1- CeS
d'un Mouton entier- la ' PU hut Prendre une bonne Poignée de Laine depuis la queue lel P j grafîe eft ]a mei]leure y & en frotter le Cheval & outre cela treffer to 1 ReinS ' JufqU6S fur la Criniére & fur ,a tête : près des Oreilles ave^ A ?"?5-à c?™e?fr Par ]e Ga™ > jufqu'au- Laine a une Antipathi e lemblabIe- Us prétendent que cette elle facilite à ?mnx>o? COì?tre cette efPéce de Ver; & que par confequenr
& qu'en fuite on 1 nP aj°ÙT7e Ce Ver fe PIace fous Ie TouPèt Fables: c'eft une hiÉm! *vec,le Fer rouge' Mais ce font-Ja autant c!e
neme en-eur de croire que Ce foit un Ver, puifque ce
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$6 LA PARFAITE CON NOI S S ANCE.
n'en1 qu'une Humeur, qui véritablement change de place, comme fait la
Goûte aux personnes; tantôt dans les Reins, à un pied, à un Genou, à une Main, au Coude, à l'Epaule & ailleurs. Je ne dis pas que la Laine de Mouton ne puiiïè pas faire changer cette douleur de place; mais l'ex- périence, m'a fait voir, que fans cette Laine, en frottant bien avec un Bouchon de Paille, ou de Foin, à contre-poil, depuis la queue jufqu'aux Reins, & le long de la Crinière, cela fait le même effet ; ainfi il ne s'a- git que de percer avec des Boutons de Feu, comme il eft marqué ci- deffus. AUTRE REMEDE POUR LES ETOURDISSEMENS Q_UI
RESSEMBLENT AUX VERTIGES. IL faut commencer par prendre un petit Bâton, ou Nerf de Bœuf, atta-
cher au bout un morceau de Linge en deux ou trois doubles ; enfuite prendre du Savon de Canarie, que l'on fera fondre avec un peu de Bran- devin & tremper le Linge dans le Savon, pour l'introduire dans les Nari- nes du Cheval;tantôt dans l'une & tantôt dans l'autre, le plus haut que l'on pourra. On fera cela trois ou quatre fois par jour, pendant quelque tems ; & la Remède fbulagera beaucoup le Cheval; mais il ne faut pas oublier de lui faire prendre les Remèdes les plus rafrachifîàns que l'on poura fòie Breuvages ou Lavemens jufqu'à guérifòn. AUTRE TOUR LE MAL DE TETE.
PRemiérement, il faut fàvoir qu'il y a plufieurs Maux de Tête qui pro-
duifènt differens effets , & dont il eft bon de donner la connoifîànce. Il y a des Chevaux qui, à force de travailler & d'être mal menez,tom- bent Malades, & perdent l'apetit. Il tiennent le Tête baiûee; elle paroît comme enflée par tout;les Yeux pleurent; ils ont le Poil hériffé & devien- nent maigres à vûë d'Oeil, fans qu'on puifïè y rien connoître. Dans ces commencemens, ils n'ont point de fièvre ni autre figne de Maladie, qu'une grande Trifleffe & ne mangent pas comme à l'ordinaire. Si dans cette Maladie un Cheval n'eft pas fecourû promptement,la fièvre le prend & de cent il n'en rechapera pas quatre; ainfi pour prévenir ce malheur, il faut avoir recours au Remède fuivant. Prenez Armoi/è, Bethaune, Chiendent, Solarium,
Eau de Lupins; de chaque efpece. - 2. Dragmes.
Antimoine, Cerujè, Pariétaire, DiÛam; de chaque efpece......- i. Dragme.
Pilez le tout enfèmble & le mettez dans une Bouteille de Ptifânne avec
le quart d'une Bouteille d'Eau de Jombarde. Faites prendre ce Breuvage au Cheval, & quelques tems après faites-le fâigner de la Veine du Flanc, mais ce n'en: que bagatelle; la Veine du col eft préférable à toutes. Vous réitérerez de tems en tems le Breuvage; & pendant le cours de cette Ma- ladie ne l'abreuvez qu'avec l'Eau blanche un peu tiède & tenez le Cheval bien chaudement dans l'Ecurie. Il fera bon auffi de le parfumer avec ce qui fuit. Les Chevaux ont une efpece de corne, que l'on nomme Ergot, qui
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Flanelle.
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56.
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Creile
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■Jc
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Dclrini dap-prù fatture .
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DES CHEVAUX. 57
qui leur vient au defîous des Jarrets & au deflus des Genoüils, en dedansj
il en faut couper & en mettre de petits morceaux fur des Charbons de feu, dans un Rechaud, & avec un fâc percé par les deux bouts, dont un eft pour pafTer la Tête du Cheval & l'autre pour entourer le Rechaud de Feu; cette Corne faifânt de la fumée , le Cheval la refpire , & cela le foula- ge infiniment; il faut faire cela trois ou quatre fois par jour jufqu'à gue- rifon. AUTRE REMEDE.
IL faut d'abord prendre les Glandes à l'endroit ou viennent les Avives;
les battre, enfuite leur donner quelques petits coups de Flamme, ou de Biftoury , pour leur donner de l'air par Chaque côté : ôter l'Avoine au Cheval, ne lui donner que du Son bouilli, & ne point lui donner d'autre Eau ; après quoi vous ferez l'opération fuivante. Prenez des Racines d'Ellébore noir; faites-les tremper quelques-heures
dans du Vinaigre de Vin, pour les amolir; enfuite vous fendrez la Peau au bas du Poitrail, juftement au milieu, entre les jambes du Cheval; & avec une Corne de Chamois, ou autre morceau d'Os vous y fereruntrou. On le peut faire avec le Doigt, entre Cuir & Chair , pour faire un efpece de Sac, dans lequel vous metterez la Racine d'Ellébore, & avec un Eguil- Je & du Fil vous y ferez un point, ou avec une grofîê Epingle vous rejoin- drez les deux Peaux , comme on fait à une fàignée; vous laifTerez cette Racine dans le trou, jufqu'à ce qu'elle tombe d'elle même. Si 24. heures après avoir appliqué cette Racine , il y vient une grofîè Enflure, vous pouvez compter que vôtre Cheval en rechapera; mais fi cette place n'enfle point, il y a du danger que le Cheval ne perifïè. L'Enflure étant venue, il la faudra frotter avec les Onguens fuivans, tous les jours une fois, jufqu'à guerifon. '; Prenez Onguent d'Altea. -------4. Onces.
Onguent de Populeum......4. Onces.
Onguent Rojat. - - - - - - - 4. Onces.
Onguent de Bafilicum. -.....4. Onces.
Huile de Laurier. -------4. Onces.
Miel Commun. -__->-_- 4. Onces.
Le tout fondu enfemble, étant refroidi, s'en fèrvir pour frotter la gro£
fèur que la racine d'Ellébore aura fait venir. Sur la fin, quand les Racines {èront tombées & qu'il reftera encore une grande Play e, vous vous fervi- rez de ce qui fuit, pour la laver. Prenez Vinaigre. --.......1. Bouteille.
Eau de Thérébentine. - - - - - I. Bouteille.
Du Sel commun. ------ 4. Onces. Le tout battu enfemble, avec une petite Eponge, ou un Linge qu'il faut
tremper dans cette Compofition , pour tenir la Playe nette jufqu'à guerifon. Il faut à un Cheval attaqué de ce Mal, laver fouvent la Bouche avec
du Miel détrempé dans du Vinaigre de Vin, afin de le pouvoir remettre en appétit; principalement après qu'il aura pris le Breuvage fuivant, qui eft bon pour cette forte de maladie. p Pre-
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Dessine' ââ-fj>r£f SVattiit-r
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Creltci':.
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58 LA PARFAITE CONNOI S S ANCE
* Prenez Anis. ----------- i. Once.
Cumin. __------_-i. Once.
Fenouil. - - - ------- i. Once.
Poudre de Rcglife......- - i. Once.
Coriande. ------ - - - - i. Once.
Graine de Genet. - ------ i. Once.
Reduifèz le tout en poudre bien fine & en faites prendre trois jours de
fuite, deux Onces chaque matin , dans une Bouteille de Vin. Il faut que le Cheval n'ait n'en pris depuis quatre heures & qu'il refte encore quatre heures après avoir bu ce Remede, qui aura été infufe fur la Cendre chaude quelques heures auparavant. On doit ajouter à chaque Breuvage un quar- teron de Beure frais, & autant de Sucre. Au premier des trois Breuvages vous ajouterez une Once, ou une Once & demie de Theriaque, félon la force du Cheval; mais il n'efl pas necefîàire d'en mettre dans les deux derniers; pour peu que vous trouviez de l'amendement. A U T R E R E M EDE.
Prenez Alun de Roche. ------ - - i. Once.
Sucre Royal. ------- - - 2. Onces.
Le tout diffous dans une Bouteille de Vin Blanc, que vous ferez pren-
dre au Cheval pendant plufieurs jours; & fi quelques-tems après, on pre- fente de l'Avoine au Cheval, & qu'il en veuille manger, c'efl une marque qu'il fè porte mieux. Cette Maladie fè communique facilement, comme on l'a dit , dans l'Article de la Connoifîànce ; c'efl pourquoi, il faut fepa- rer le Cheval malade, des autres. Plufieurs perfbnnes , faute d'expérien- ce, croyent qu'on a fait quelque fbrtilege dans l'Ecurie; mais ce n'efl feu- lement qu'un air contagieux qui fè communique aux autres Chevaux. Il y a même des ignorans qui faifànt les Charlatans, pretendent ôter ces pré- tendus fbrtiléges ; mais par les Remèdes marquez ici, j'en ai guéri plu- fieurs, fans vouloir croire à la Magie. Il arrive auffi dans cette Maladie, que les jeunes Chevaux gros &gras;
fùr-tout ceux de Carofie, y fbnt plus fùjets que les vieux; quoi que cepen- dant ceux-ci n'en fbient pas toujours exempts,s'ils aprochent de ceux qui en font attaquez, &ifs n'en rechapent pas même fi facilement que les jeu- nes, n'ayant pas affez de force pour y réfifler. DE L'A FIEVRE , OU LE MAL DE FEU.
, Eaucoup de gens, qui n'ont point de connoifîànce dans cette Mala-
) die, font obligez de s'en raporter aux Maréchaux. Les plus habiles |
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co
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nnoifîènt bien la Fièvre, mais ceux qui ont moins d'expérience font une
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différence' entre la Fièvre &'le Feu ; cependant l'un & l'autre n'efl qu'un;
avec cette différence pourtant qu'il y a des Fièvres plus malignes les unes que lés autres. Sau comparaifôn, les nommes font auffi fùjets que les Che- vaux, à différentes Fièvres, réglées, continues, chaudes, &c. Un Che- val qui a une forte Fièvre, & qui feroit détaché, ayant par confèquent fà liberté, pouroit tomber dans un Précipice fans le voir, comme ii arrive fouvent à des perfbnnes dans la Fièvre chaude. Pour
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T>i\'.r:'/!.■' ddppres Ar.rttui
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DES C H E V A U X. 59
Pour connoître fi un Cheval a la Fièvre, il faut appuyer le plat de la
Main au defFaut de l'Epaule du côté du Montoir, vis-à-vis le Cœur ; alors vous fendrez fi le battement eft réglé , ou s'il eft violent. Le fens com- mun, vous doit faire comprendre avec la Main Je dérèglement du Poulx; comme ou le lent ordinairement à une perfbnne, lorsqu'elle a la Fièvre. Si le battement eft violent, vous lui arracherez du Crin au Col, ou ala queue, lequel tombera facilement; vous en regarderez Ja racine & s'il y paroît de petits boutons blancs, c'en1 une marque de la violence de la Fiè- vre , & en appuyant la Main fur l'Epine du Dos, vers la Croix, comme fi on vouloit le pincer bien fort, fi le Cheval ne plie pas, c'eri une marque que la Maladie eft dangereuse; & fi le Cheval ne le couche point, c'eft une preuve qu'il fé defrie de fes forces , auffi un tel Cheval eft il en danger. Ces trois remarques., données cy-defîùs, font pour ceux qui ne peuvent pas difcerner la Fièvre par le battement de Cœur, mais fi le bonheur veut que la fènfibilité lui. revienne au pincement de l'Epine du Dos, on doit éfperer du fùccez. De même , s'il peut fè coucher pour fè repofer fans fè débattre, c'eft une preuve certaine que le Cheval eft hors de danger, quoi qu'il n'ait pas encore recouvert l'appétit; car, tout Cheval qui a la Fièvre, eft dégoûté. C'eft pourquoi, il faut pour le foûtenir, lui faire prendre de la nourriture avec la Corne, comme fi on vouloit lui donner un Breuva- ge & continuer fòir & matin jufqu'à ce qu'il prenne des forces; & abbatre la violence de la Fièvre par plufieurs Lavemens. Vous ferez enfuite avec deux Onces de Quinquina, infufe dans une Bouteille de Vin Emetique , un breuvage que vous lui ferez prendre , ayant été trois ou quatre heures fans manger, & il faut qu'il refte autant de tems après l'avoir pris, fans boire n'y manger. Au bout de ce tems là vous lui prefènterez un peu de Foin, ou du Son chaud, du Pain, ou un peu d'Avoine; mais s'il ne veut rien manger continuez à le nourrir avec la Corne. Le lendemain, fi la Fièvre ne cefîè pas réitérez le Quinquina & lui en faites prendre tous les matins, jufqu'à ce que la Fièvre celle. La fièvre étant partie, le Cheval re- prendra bien-tôt l'appétit. Si dans trois ou quatre prifès de Quinquina elle ne cefîè pas , il faudra prendre de l'Alun de Roche, une Once, & le faire fondre dans la valeur d'une demie Bouteille d'Eau, que vous mêlerez avec le Quinquina & le Vin; & vous ferez prendre le tout au Cheval. Suppo- fé que l'on ne fût pas dans un'pays où l'on pût avoir facilement du Quin- quina, il faudrait prendre une Once d'Abfimhe, Feuilles, fleurs, ou grai- ne, & une Once de Centaurée , qui eft une petite Plante qui croît d'en- viron un demi pied de haut; & qui porte de petites fleurs rouges, qui font auffi améres que l'Abfinthe. Ajoutez y une demie Once de Gentiane & une Once d'Ecorce d'Orange amére; mettez Je tout en poudre & à ini u fer dans une Bouteille de Vin. Faites-en prendre au Cheval, loir & matin , jufqu'à ce que la Fièvre cefîè; & pour le foulager des Vapeurs que la Fiè- vre fait monter à la Tête, il faut fòuventlui faire prendre des Lavemens rarFraîchifîàns ; & pour le mettre en apétit, quoi que la Fièvre foit partie , il faut lui prefenter de tems en tems du Pain, du Son, de l'Avoine, du Seigle, des Carotes, ou de l'Herbe, fi on eft dans la Saifon; & lui pre- fenter un peu de chaque efpéce à la fois, & fur-tout de celle qu'il mangera ■Je mieux. Pendant Je cours de la Maladie, il faudra lui mettre quatre ou cinq fois par jour, dans un Linge, de l'AfTa fetida, du Miel & de la Ca- selle en poudre; le tour étant bien envelopé, il faut lui mettre dans la P 2 Bouche
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iiïTuTé Jöp presJ^Murt
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óo LA PARFAITE 'CONNOÏSSANCE
Bouche 3 en forme eie Bridon, c'eft ce que l'on appelle Biliau d'apétit. Si
tout cela nWifle pas, on pourra lui faire prendre des Pelottes gourman- des, qui peuvent fèrvir à toutes fortes de maladies, fans faire de mal. La defcription en (èra donnée à la fin du préfent Livre, au Chapitre des Re- mèdes Généraux. On peut encore lui faire prendre, de tems entems, une Bouteille de Vin Emetique, qui eft auffi tres bon pour remettre les Che- vaux en apetit. Quoi que ce foit un violent Remede pour les Perfonnes & qu'il les provoque à vomir; il ne fatigue point du tous les Chevaux; au contraire, il leur nétoye l'Eftomac, & fait pafîer par en bas les Flegmes qui s'y trouvent, & par ce moyen nétoye le cœur & ne produit que de bons effets. Le Vin Emetique peut entrer prefqué dans tous les Breuva- ges & Médecines de Chevaux, auffi bien que dans tous les Lavemens. Il eft très facile à faire, comme vous verrez dans l'Inftruëtion qui fuit. VIN EMETIQUE.
IL faut prendre deux Onces de Verre d'Antimoine, que l'on peut trou-
ver chez tous les Apotiquaires , & Droguiftes, cela eft fait com- me de petits morceaux de Verre tranfparens & tirant fur le rouge. Faites tremper ledit Verre d'Antimoine dans une Bouteille de Vin , tout un jour ou toute une nuit; en fuite retirez vôtre Antimoine, & le Vin eft fait. Alors vous pouvez le faire prendre, & vous ferez fé- cher vôtre Verre, pour le garder ; parceque fi vous en faites cent fois de fuite il poura vous fervir , le faifànt fecher à chaque fois. Si vous mettez une Livre de Verre d'Antimoine dans une Bouteille, ou dans un Verre ou que vous n'en metiez que deux Onces , le Vin n'en efl ni plus fort ni plus foible ; par ce qu'il ne prend pas plus de force qu'il ne lui en faut. Il ne s'agit feulement que de la quantité ; la Dofè d'un Cheval eft une Bouteille ; & à une Perfbnne c'eft environ un Ver- re à Vin. De forte que fi vous aviez Dix Perfonnes à faire Vomir , il faudroit mettre dix bons Verres de Vin & ne pas mettre d'avantage d'anti- moine que pour un Verre. Si le Cheval eft robufte, on peut y mettre, une Bouteille & demie. REMEDE POUR LA FIEVRE
Prenez Tberiaque. ------ - - - _ i. Once.
Confedion d^Hyacinte. ------ ~ Once.
Quinquina en poudre. ------ i Once.
Mettez le tout dans une Bouteille de Vin & faites-le infufèr environ une
heure fur la Cendre chaude ; & le faites prendre au Cheval. Il faut lui donner tous les matins , le même Remède jufqu'à ce que la fièvre dimi- nue, & pendant la Maladie de bons Lavemens. Il y a encore une autre Maladie qui caufè la Fièvre, dont la con-
noifîànce fuit. CONNOÏSSANCE DU GOUMON, OU MALADIE A LA MODE
CEtte Maladie dégoûte le Cheval, & lui caufe des battemens de Cœur
& de Flancs; elle l'oblige à reculer delà Mangeoire, tirant fur les deux Longes du Licol en arrière. Elle eft caufëe par une excefïive cha- leur, |
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Planche.
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So
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IV
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Dessine d'apre/Nature
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Creitefe;
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DES. .CHEVAUX 61
leur, qui eft une Fièvre contagieufe ; c'eft pourquoi un Cheval, qui en
eft atteint, doit être feparé des autres. II faut le fèigner de la Veine du Col & le rafTraîchir le plus promptement qu'il fè poura avec le Breuvage fuivant & lui donner après un Lavement, BREUVAGE RAFRAICHISSANT.
Prenez Eau de Scabieujè........2. Onces.
Eau de Chicorée fauvage. - - - - 2. Onces.
Eau de Chardon bénit. ----- 2. Onces. Eau de Rave. --------2. Onces. Eau d*AJperge........2. Onces.
Eau de Pourpier. -------2. Onces.
Eau de Plantain. -------2. Onces.
Caffé mondée. -------- 1. Once.
Conferve de Rofe. -......I. Once.
Sirop Violar. ----_-- ì, Once.
Sirop de Pas dAne. ------ i. Once,
Sirop de Capilaire ------ i Once.
Sirop de Meures. ------- ~ Once.
Sirop de Rofes. ------_ l Once.
Sirop- de Diaprun * - - - - - i Once.
Poudre Cordiale. ------- j. Once.
Mettez le tout dans un pot de Terre, dans lequel vous mettrez quatre
ou cinq Livres de Ptifanne, & faites prendre ce Breuvage au Cheval, lui donnant immédiatement après, le Lavement fuivant. |
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Prenet feuilles de Prunier. ------ 1. Once.
Caffé mondée. - - - - . - .- - - ï. Once.
Leniti/......... • - 1. Once.
Miel commun. --------4. Once.
Mercuriale. -------- 4. Onces.
Le tout étant bien bouilli , après avoir pilé les feuilles, dans la même
Eau où aura bouilli du Son, vous le ferez prendre au Cheval. Il faut que ce Lavement contienne au moins quatre Bouteilles. On doit auffi lui appli* quer un cautère au milieu du Poitrail, avec de la Racine d'Ellébore, entre Cuir & Chair, pour attirer toutes les mauvaifès Humeurs qui font autour du Cœur. Si la Fièvre continue vous lui tirerez du Sang des deux cotez des flancs. Un Cheval atteint de cette Maladie & ayant une Fièvre lente, doit être fècouru promptement par de bons Breuvages & Panades nouri£ fàntes, afin de le fortifier; & fòuvent des Lavemens pour le raffraîchir. Nous commencerons par les Breuvages & Panades. BREUVAGES NOURISSANS, ET PANADES.
PRenez de la Fleur de Farine de Froment, faites-en une Pâte avec de
l'Eau tiède, étant bien paitrie, découpez-là bien menue, & la faites bouillir dans un Baflîn avec de l'Eau, environ une demie heure; & faites prendre cette Nourriture au Cheval, avec une Corne, trois fois le jour , Q le
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Planche,
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6jl.
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DessincC ci £<pn's j\ratu.f
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Creile /e
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62 LA PARFAITE CONNOISSANCE
le nourifîint de cette maniere, jufqu'à ce qu'il ait affësde force pourpren-
dre fà nouriture ordinaire. AUTRE PANADE.
t
PRenez du Pain ordinaire & le faites bien fëcher au Four, pour le ré-
duire en poudre, qu'il faut délayer dans du Lait de Vache, que vous ferez tiédir fur la Cendre chaude; enfùite vous y ajouterez deux Onces de Sucre, & vous lui en ferez prendre trois fois par jour. Il eft inutile de marquer la quantité que l'on doit "en donner au Cheval; car la raifòn fait voir que ce n'eft que pour le fbûtenir & le fortifier. Cette Panade efi ex- cellente pour toutes fortes de Chevaux qui ne peuvent pas manger pour être trop foibles. MEDECINE POUR LA SUSDITE MALADIE.
Prenez Sucre Candy, ou autre. ----- 4. Onces.
Canelle. - - "- - ----- - - j. Once.
Cloux de Gerofle. ------- 1.. Once.
Safran. - - - - - - - - - - ~ Once.
Mitbridate. --------- 1. Once.
Miel Rofat. _„---..-. j> Once.
Mettez le tout dans une Bouteille de Vin blanc, & le faites tiédir, en-
fùite faites-le prendre au Cheval, en forme de Breuvage réïterez-le de tems en tems; c'enVà-dire, de jour à autre, jufqu'à Guérifori. CLISTERE NOURISSANT POUR LA MEME MALADIE.
PRenez une Tête de Mouton & une demie Livre d'Huile de Noix *
faites-la bouillir dans un grand Pot ou Chaudron avec de l'Eau à dit cretion, jufqu'à ce que la chair tombe des Os, pour ainfi dire, prefque en bouillie. Faites-en un bon Lavement; & fi vous vous apercevez que les Reins du Cheval fè chargent, vous lui donnerez un Lavement laxatif Je n'en donne point ici la compofition, parcequ'elle fè trouvera à la fin du Livre. AUTRE REMEDE
Prenez Racine de Genciane. ------- 2. Once.
Arijîolocbe longue & ronde. ----- 1. Once.
Baye de Laurier. - - - - _ - _ _ l Once.
Graine d'anis. - ---- - _ - _ 1, Once.
Graine de Fenouil ------- 1. Once.
Fenu-grec. ~ - - - - - - - - - I. Once.
Pavot Royal. --------- l Once.
Mettez le tout en poudre, qu'il faut d'elayer dans une Bouteille de Vin
blanc après l'avoir fait tiédir fur la Cendre chaude & faites prendre le Breu- vage au Cheval malade. AUTRE
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DES CHEVAUX. 63
AUTRE MEDECINE ENCORE POUR LA MEME MALADIE.
PReneZ de la Sauge, environ deux Poignées. Faites-la bien cuire : après
l'avoir pilée, vous Ja mettrez dans du Vin blanc; enfuite la pafTerez à travers un Linge, & y mêlerez les Drogues fuivantes. Graine de Fenouil. .-----_ j. Once.
Graine â'Anis..........j. Once.
Coriande...........2. onces-
Mettez les Graines en poudre & les mêlez avec le Vin dans lequel Ja Sau-
ge aura cuit; & faites avaler ce Breuvage au Cheval. AUTRE.
Prenez Gingembre. --------- 1. Once.
Arijloloche longue & ronde. ----- 1. Once.
Huile d'Olive......... 4. Once.
Baye de Laurier........ 7 Once.
Safran. -___-,----- i- Once.
Mirrhe. ---------- ì Once.
Le tout pilé & mêlé dans une Bouteille de Vin blanc; que cela /oit chaud
pour le donner au Cheval. LACHEMENT D'URINE
IL y a des Chevaux qui font, uns comparaifon, comme des perfbnnes,
fùjets lorfqu'ils travaillent à s'arrêter fort fòuventpour uriner; ce qui eft une grande incommodité ; fur-tout quand on n'a pas attention de leur don- ner le tems de s'arrêter pour lâcher leur Urine, en les faifànt trotter ou galoper, malgré eux. Comme un Cheval n'en donne que peu à la fois, h Veffie étant pleine , elle s'enfle fi fort ÔY û promptement qu'elle peut faire mourir le Cheval. Il faut, pour y remédier, prendre deux Onces de fèmence de Gloutron, ou Gripion qui en un Plante qui croît prefque dans tous les pays , le long des chemins; cette Plante a des feuilles fort larges, & produit un fruit dont la fleur eft bleue, les Enfans jouent fòuvent avec ces fortes de boutons parcequ'ils s'attachent aux habits & aux cheveux fi fortement qu'on a de la peine à les détacher. La graine de ces fortes de Boutons doit être bien meure & bien nette, avant de s'en fèrvir; car il s'y trouve de petits poils, fi l'on n'y prend garde, qui s'attacheroient aux nœuds de la gorge, & provoqueroient le Cheval à toufîèr fort long tems. Il y a eu des Chevaux qui, par cet accident, ont touflé plus de fix mois, même des années entières. Il faut donc prendre deux Onces de cette Se- mence; la piler bien fine, avec de la fleur de poudre de regliffe l'infufer dans une bouteille de Vin, une ou deux heures fur la Cendre, & en faire prendre tous les matins, trois femaines, ou un mois de fuite, jufqu'à ce que ce Lâchement d'Urine commence à cefTer. On peut faire prendre aufii les fufdites Poudres dans du Son, ou de l'Avoine, foir & matin; favoir deux Onces le matin & deux Onces le foir. REMEDE POUR UN CHEVAL QUI PISSE LE SANG.
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Aites bouillir du Son, la valeur de deux Paniers ordinaires; étant bien
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cuit dans l'Eau, vous la pafTerez dans un Linge, & y ferez bouillir une
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64 LA PARFAITE CONNOÎSSANCE
cinquantaine de Figues ; lefquelles étant cuites, vous y ajouterez une On-
ce de Semence de Melon mondée, & une Once de graines de CalebafTe, ou de Citrouille, que vous pilerez dans un Mortier; après cela vous pren- drez environ une Bouteille de cette Eau dans laquelle auront cuit le Son & les Figues 5 & vous en ferez prendre une Bouteille le foir , au Cheval. Cette compofition peut fèrvir deux jours, û c'eft en Hiver; mais en Eté, il n'en faudra faire que la moitié, c'eft-à-dire, deux Bouteilles à la fois , avec environ vingt cinq Figues, & à chaque Breuvage une Once de Se- mence de Melon, ou Citrouille. Continuez ce Remède quelque tems , & pendant le cours de la Maladie, que le Cheval ne fbit nourri que de Son chaud ou d'Orge écrafTée au Moulin , & de Paille de Froment, fans Foin ni Avoine, ainfi le Cheval ne tardera pas à guérir. ATANT-COEUR OU A NTI-C O E UR.
CEtte Maladie efl. mortelle aux Chevaux, fi ils ne fbnt promtement fè-
courus, principalement dant les païs chauds; où de trente, il en meurt vingt-cinq: il n'en eft pas de même de la Hollande, car de 30. il y en a 25. qui en reviennent, pour peu qu'on y apporte les Remèdes convena- bles. l'Allemagne & la France, qui font des Pays tempérez, ne font pas pour cela plus favorables à cette Maladie, a plus forte raifon l'Efpagne, l'Italie, qui font des Pays extraordinairement chauds. Cette Maladie provient de plufieurs caufès ; par exemple d'un refte de
Maladie, qui n'a pas été parfaitement guene; & lorfqu'on s'en1 fervi trop- tôt du Cheval convalefcent : En fécond lieu, elle peut venir d'un Echau- fement d'Ecurie, pour y être refté trop long-tems fans fbrtir. Troifié- mement pour avoir perdu trop de fàng, de telle partie du Corps que ce fbit. Cette Maladie que l'on appelle Avant-Cœur, ou Anti-Cœur fè con- noit en regardant fous le Ventre d'un Cheval & y trouvant une Grofîeur qui prend depuis le Fourreau jufques entre les deux Jambes de devant : cet- te Enflure eli quelques fois plus ou moins grofîe,& fou vent leFoureau en enfle. Si c'eft une Cavale, les Mamèles fe gonflent & quelques fois auffi elles reftent dans leur naturel. Lorfqu'il y a une Enflure & que l'on y tou- che , les doigts y reftent imprimez, comme û c'étoit un morceau de Pâte levée & prête à mettre au Four; & peu à peu les trous, ou efpéce de trous fè remplifîent comme auparavant. Cette Enflure ne contient que des Eaux roufTes qui font entre Cuir & Chair; ce qui prouve que tout le Sang qui eft dans les Veines efl corrompu : Ainfl, il faut d'abord faire ouvrir la peau, au bas du Poitrail, qui efl: entre les deux Jambes de devant, juftement au milieu, avec un Biftouri ou Rafoir, & ayant fendu la Peau, il fautavec une Corne de Chamois, ou autre Infiniment fèmblable , détacher la Chair d'avec la Peau pour y faire une efpece de petit fàc, afin d'y faire en- trer ce qui fuit; fàvoir, gros comme une Noix de racine d'Ellébore noir qui aura trempé une heure ou deux , dans du Vinaigre tiède. Cette Racine étant pofée, il faut coudre la Playe d'un point ou deux, ou avec une grof fe Epingle joindre ies deux Peaux, comme on fait à une Saignée de la Veine du Col; & fi après 24. heures, il s'y forme une grofîè Enflure à peu près commela forme d'un Chapeau, c'eft la meilleure marque que l'on puiffè avoir d'une guérifôn prochaîne; mais fi au contraire cela ne s'enfle point, le Cheval efl: en danger de mourir. Le deffaut d'Enflure peut pro- venir |
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DES-CHËVAU.& H
Venir de ce que Ja Racine auroit perdu fa force & fà Vertu. Pour revenir
à l'Enflure, il faut la frotter avec de l'Onguent de Bafilicum, pour qu'el- le vienne à fuppuration; & par ce moyen on attirera la plus grande partie de la Maladie. îl faut auffi durant ce tems frotter toute l'Enflure, qui fe trou- vera fous le ventre, avec l'Onguent qui efl marqué pour mettre fous la Ga- nache de ceux qui jettent la Gourme & fi-tôt que cette Enflure devient plus moJle; ce qui efl facile à connoitre en la touchant des doigts, fi l'en- foncement que les doigts y font, ne fe relève pas d'abord , ou dans le tems que l'on pouroit compter 50. ou 60. il faudra prendre un Fer chaud, que l'on appelle Bouton-de-feu & le faire rougir pour percer cette Enflu- re , fâifànt trois ou quatre trous de chaque côté du Ventre, Il faut en- foncer ce Fer, jufqu'à ce que l'on voye cela couler comme de la Bierre, Tous les trous étans faits, il faudra prendre un Bâton ou Manche à Ballay, le paiîèr fous le Ventre du Cheval, ayant un Homme de chaque côté; & lui bien frotter l'Enflure avec ce Bois pour en faire fòrtir le plus d'Eau qu'il (èra pofïible. Il faut aufïi le frotter journellement avec l'Onguent cy-de- vant jufqu'à ce que l'Enflure difparoiffe. On doit dès le commencement de cette Maladie faire prendre quelques Cordiaux au Cheval, comme Thé- riaque, confection d'Hyacinte, Poudre cordiale, ou de bonne Rhubar- be, pour lui nétoyer le Cœur, & faire fòrtir la Maladie en dehors. Si dans cette Maladie, la Fiente du Cheval paroifloit trop féche & trop noi- re, il faudroit lui donner, de tems en tems, quelques Lavemens rafFraî- chitfàns; mais la Fiente paroiifant bonne, il n'en fera pas necefîàire, & le Cheval fe tirera d'affaire. AUTRE REMEDE POUR UAVANT>-COEUR.
COmme il a été dit dans l'Article précèdent, qu'il y avoit différentes
caufès qui produifòient cette Maladie, il efl bon de fâvoir, qu'elle provient encore d'une efpéce de Contagion. Un Cheval peut avoir été mis dans une Ecurie où il y en avoit de Malades,&,faute de foin,l'Ecurie peut-être devenue mal-fàine & par confequent, infectée d'un mauvais air, capable de gâter grand nombre de Chevaux. Pour y remédier & empê- cher que ce Venin ne gagne Je Cœur & ne mette Ja Cangrenne entre Cuir & Chair, auffi-tôt que l'on s'aperçoit qu'un Cheval eft attaqué de cette Maladie, il faut lui percer la Peau deflòus le Ventre & de chaque cô- té de l'Enflure, avec les Boutons-de-Feu rouges, comme on l'a-déjà dit A chaque trou il faut mettre une petite Boulette de Poix de Bourgogne , de la grofîèur d'un Pois, & appliquer defîus le Bouton-de-Feu qui fera chaud, afin qu'elles puifîent tenir en place. Enfiate, frotter toute l'En- flure avec l'Huile de Thérebentine & l'Huile de Laurier, autant de l'une que de l'autre, une fois par jour. Si l'Enflure avoit déjà gagné le Poitrail, vous lui laverez tout le Ventre, cinq ou fix fois par jour, avec des Bains de Racine d'Altèa, dont la maniere de les faire fe trouvera à la fuite de ce Livre. Enfuite vous ferez un Cautère dans le milieu du Poitrail, avec la Racine d'Ellébore noir, comme il a été marqué dans les précédentes Mala- dies, afin d'attirer le Mal dehors, & l'on penfera la playe comme il a été marqué au même Chapitre. Vous ferez prendre, au Cheval de bons Cor- diaux, comme on Pa déjà enfeigné en plufieurs endroits ; & cela pour chajfer le Venin, que le Cheval pouroit avoir dans le Corps. R ^ CHE»
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66 LA PARFAITE CONNOISSANCÈ
CHEVAL POUSSIF.
N'Y ayant point de Remèdes pour les Chevaux pouffifs, il fèroitpres-
que inutile d'en traiter; mais comme plufieurs Charlatans fôûtiennent en pouvoir guérir, je leur laifîerai cette Vicioire, & me contenterai d'en- fèigner des Remèdes pour les foûlager & les mettre en état de rendre quel- ques fèrvices , fans faire de dépenfe inutile pour la Guérifbn radicale. REMEDE POUR LE SOULAGEMENT DES CHEVAUX
POUSSIFS.
SI c'en1 un grand Cheval, prenez du Lard fort gras, environ trois livres;
fi c'en1 un médiocre, deux livres & demie; & fi c^ed un Bidet deux li- vres. Coupez-le bien menu, comme pour faire un hachis, mettez-le dans un peu d'Eau tiède l'efpace de 24. heures; & toutes les deux ou trois heu- res , changez l'Eau. Enfuite prenez une bonne Poignée d'Herbe, nom- mée Acne, qui eft une efpéce de Cellery fàuvage, que vous couperez bien menue & pilerez avec le Lard: le tout étant enfèmble, vous aurez une li- vre d'Huile d'Olive dans laquelle vous mettrez tremper vôtre Lard mêlé avec les Herbes. Vous en ferez des Pelottes que vous ferez prendre au Cheval, n'ayant ni bû ni mangé de toute la Nuit ; & auffi-tôt qu'il aura pris lefciites pelottes, il faut le monter & le promener trois ou quatre heu- res. Vous lui donnerez fix pareilles Receptes en douze jours, pendant le- quel tems il ne doit point manger de Foin; ou bien il faudra le bien mouil- ler; l'Avoine qu'on lui donnera doit être arrofee avec de l'Urine d'une Perfbnne bien faine & fraîche; enfuite vous y répandrez la Poudre fui- vante. COMPOSITION DE LA POUDRE QU'IL FAUT REPANDRE
SUR L'AVOINE DU CHEVAL POUSSIF. PRenez trois ou quatre Livres de Cendre de Plomb, faite à l'eau, bat-
tez-la dans un grand mortier jufqu'à ce qu'elle fôit réduite en Poudre; prenez autant pefànt de fleur de Souphre ; mêlez l'un & l'autre enfèmble dans un Pot de Terre. Enfuite vous prendrez une Broche de Fer rougie que vous enfoncerez dans le Pot, & lorfque le Feu y aura pris vous atten- derez qu'il s'éteigne de lui-même & la Poudre qui reliera au fond, vous la repilerez encore, pour en mettre, fòir & matin, fur l'Avoine, environ plein un dez à coudre. De cette manière avant qu'il fôit dix, ou douze jours, le Cheval fera foulage; mais non pas guéri radicalement. AUTRE.
PRenez demie Bouteille d'Huile d'Olive & autant deBrandevin; faites
prendre ce Breuvage au Cheval trois matinées de fuite ; mais il faut qu'il ait été auparavant fix heures au Filet, & fix autres heures après. Le quatrième jour, il faut être connoiffeur pour voir û le Cheval eft Pouffif, ou non ; à moins qu'il ne fôit Pouffif outré. AU
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AUTRE REMEDE POUR LA POUSSE.
PRenez d'une herbe nommée Langue de Bœuf; faites en bouillir trois
bonnes grandes Poignées dans fix ou fèpt Bouteilles de Vin blanc, juf qu'à diminution de moitié. Faites-en prendre à un Cheval environ une Bouteille, de deux jours en deux jours, le tenant chaudement ; Faites-lui une grande Litière, & qu'il ait été trois heures au Filet, avant de prendre ce Remede & autant après l'avoir pris. U faut lui donner une bonne Poi- gnée de Bled-Seigle, & le Foin qu'on lui donnera doit être mouillé, û on peut ne lui donner que de la Paille de Froment, il en fera beaucoup mieux. Vous arrofèrez toujours fon Avoine avec de l'Urine fraîche d'une Perfon- ne. Si on fait ce Remede de mois en mois, ou poura encore tirer beau- coup de fèrvices d'un tel Cheval. • AUTRE.
SI vous êtes dans un pays, où les Figues loient communes, fraîches, ou
lèches, pilez-les bien pour en tirer environ une demie livre de jus, que vous mêlerez avec du Son de Froment. Donnez Je tout à manger au Cheval, fbir & matin, & continuez pendant quelque tems; auffi-bien que de mouiller le Son avec un peu d'Eau tiède. Il faut auffi pendant quelques jours lui faire prendre le Remède fùivant. Prenez trois onces d'Amidon avec quoi on fait la Poudre à poudrer, &
une demie Livre de Graifîe, ou Sain-doux de Porc mâle ; faites fondre le tout dans de l'Eau, en remuant bien; Faites-en un Breuvage d'environ une bonne Bouteille, que l'on fera avaler au Cheval, tous les matins; ju£ qu à ce qu'il 5* ait du changement. Il ne faut l'abreuver qu'avec de l'Eau blanche, où il y aura un peu de Miel. Si le Cheval n'en vouloit pas boi- re fur le champ, vous le laifîèrez jeûner de foif & le jour fuivant lui ferez la fomention qui luit. Prenez un pot de terre neuf, dans lequel vous mettrez deux ou trois
Poignées de Branches de Romarin , feuilles & fleurs, û on eft dans la faifon; vous remplirez le Pot de Brandevin, que vous couvrirez bien, pour le mettre fur un petit feu & Jorfque cela fera prêt à bouillir, retirez le Pot de deflus le feu, pour en parfumer le Cheval, en lui mettant la Tête dans un fie percé par les deux bouts, pour que le Pot fòit defîous, & que le Cheval puifîè refpirer la fumée quelques tems , ce qui le fera fier, & tranfpirer toutes les mauvaifès humeurs qui peuvent être aux Poulmons. Il faut le parfumer de cette maniere, foir & matin, pendant huit ou dix jours, & s'il n'eft pas tout-à-fait Pouffif,vous pourrez elpérer guérifon, & s'il l'eft, cela le foûlagera beaucoup. AUTRE.
IL faut tenir le Cheval à l'Ecurie pendant quinze jours; au bout dece
tems, vous le faignerez; mais il faut ne lui donner ni Foin ni Avoine, feulement de la Paille & du Son mouillé, & qu'il foit abreuvé à l'Eau blan- che tiède. S'il a une forte Toux, prenez une once & demie, ou deux Onces d'Huile de Laurier, qu'il faut mettre dans un linge pour en faire un |
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68 LA PARFAITE CONNO ISS ANCE
Biîiau qu'on lui mettra dans îa Bouche, comme un Filet; & vous ne l'a-
breuverez qu'à l'Eau tiède, ainfi qu'il a été dit; mais vous Je laifîerez boi- re à fà foif Il faut fe fèrvir de ce Remede autant que le Cheval toufîèra; & Jorfqu'il ne touffèraplus, faites-lui prendre le Remede fuivant. Prenez De PHuile J? O live. \......\ Livre.
Aloës Succotrin, - - -.....£ Once.
Safran. -----......J Once.
Mettez le tout enfêmble bien mêlé dans une Bouteille de Vin & donnez-
le au Cheval. Après qu'il l'aura pris; il faut qu'il fòit quatre heures au Fi- let & qu'il y ait été autant, avant de prendre le Remède. Après cette Mé- decine, vous préparerez une Bouteille de Vin blanc dans laquelle vous met- trez fix gros Oignons, que vous aurez fait cuire & réduits en bouillie , fur un petit feu fans flame. Il ne faut pas qu'il fbit refté d'Eau dans les Oi- gnons : Vous ferez prendre ce Breuvage ou Cheval avec Ja Corne, trois jours après le premier Remede fait avec l'Huile, l'Aloës &le Safran ; enfûite vous le laifîerez encore repofèr trois jours; après vous lui ferez prendre ce- lui qui fuit. Noix Mufcade. -------- i. Once.
Cartelle. ---------- j. Once.
Gingembre. --------- i. Once.
Poivre, long. --------- i. Once.
Le tout mis enfêmble dans une Bouteille de Vin blanc, avec quatre on-
ces d'Huile d'Olive. Vous ferez chauffer le tout avant que de le donner au Cheval que vous promènerez deux heures avant, & deux heures après, & au bout de douze jours, vous lui ferez prendre un Breuvage pareil au premier, marqué dans ce Remede; fi c'eri un ChevaJ que vous vouliez gar- der, vous le ferez toujours boire à l'Eau blanche, fans lui donner de Foin * ou fi on ne pou voit pas faire autrement, il faut qu'il fbit mouillé & prendre garde qu'il ne foit point gâté & qu'il n'y ait de Ja pouffiére, car cela eft de confequence dans cette Maladie. POUR MAINTENIR L'HALEINE A UN CHEVAL.
IL faut prendre des Chardons dont on fè fèrt pour gratter les Draps, ou
Etofes; mettez-Jes en poudre & pafîèz-les par le Tamis; faites-en pren- dre à un Cheval, ioir & matin, une demie Once chaque fois dans fon A- voine. Ce petit Remede, quoique fimple, eh1 très-bon pour fbûlagerun Cheval pouffif; & maintenir fon haleine, quand il ne le fèroit pas, il eft bon de le faire prendre quand on a une grande courfè à faire. AUTRE POUR SOULAGER UN CHEVAL POUSSIF.
PRenez du Plomb , faites-le limer le plus fin que vous pourez pour en
donner une once chaque fois dans l'Avoine du Cheval, qui fera mouillée avec l'urine d'une perfonne, ou avec de l'Eau; mais l'urine vaut mieux, car il ne faut jamais rien donner de fec dans cette Maladie. Con- tinuant ce Remede, le Cheval doit être foulage, AU-
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DES C H E V A U X. 69
AUTRE POUR LE MEME M A U
PReneZ une grande Poignée d'Herbe, appellée Balfàmite pilez-la bien
menue & la faites tremper dans une Bouteille de Vin blanc, & infu- fèr fur la Cendre chaude. Il faut couvrir le Pot pour que ce qui fera de- dans ne perde pas fâ force ; enfuite vous pafîèrez cette infufion à travers un Linge, & la ferez prendre au Cheval qui aura été 3. ou 4. heures fans manger; après vous monterez defîus, pour le faire trotter jufqu'à ce qu'il fùë, & le remettrez à l'Ecurie bien couvert d'un Drap, ou Couverture remplie de lié de Vin bien chaude; & par defîus vous y mettrez trois ou quatre bonnes Couvertures, afin de le bien faire (lier, & vous le laifîè- rez quatre heures dans cet état, le tenant bridé. Enfuite vous lui donne- rez de l'Avoine arrofée d'Urine, & de l'Eau blanche tiède. Il faut le nour- rir & l'abreuver de la même manière tant qu'on voudra s'en fèrvir. REMEDE POUR UN CHEVAL QUI TOUSSE.
PRenez des branches de Genêt; û elles font en fleurs elles auront plus
de Vertu, faites-les bouillir, étant bien cuites, vous en tirerez l'Eau; & lorfque vous voudrez faire boire le Cheval, vous en verferez le quart, le tiers ou la moitié du Seau, où vous l'abreuverez ; vous la verferez peu à peu par deflùs l'autre; pour l'accoutumer à en boire & vous augmen- terez peu à peu. Cette Eau lui fera jetter toute Ja malignité que lui caufè cette Toux. AUTRE REMEDE POUR ARRETER LA POUSSE.
PRenez des Branches de Genêt, feuilles & fleurs, une bonne demie
Poignée*, que vous hacherez bien menues & mêlerez dans J'Avoine de vôtre Cheval, après que vous l'aurez arrofee avec vôtre Urine. 11 faut lui ôter le Foin & ne lui donner que de la Paille, que vous mouillerez foir & matin pour qu'il puifîe la manger plus fraîche; car du jour au lendemain , bien des Chevaux ne la mangeroient pas. Il faut continuer à lui faire manger du Genêt huit ou dix jours de fuite, & le mener à l'Eau une ou deux fois par jour, pour le faire nager, fans le killer boire, fur tout le jour que vous voulez qu'il ne paroifTe pas pouflif AUTRE, POUR FAIRE DURER L'HALEINE A UN CHEVAL*
QUI VA COURTE.
PRenez de la Pimpernelle, du Crefîon, & de la Beine; de chaque forte
une Poignée: pilez le tout enfèmble & l'ayant mis dans un Pot pour faire infufèr dans une Bouteille de Vin blanc, faites prendre le tout, avec le mare, à vôtre Cheval ; ce Remède le fbulagera beaucoup. AU T RE, p 0 U R LE MEME USAGE.
PRenez de la fleur de Genêt & des feuilles d'Epine blanche, les plus
fraîches & les plUs tendres, des feüillles de Saule les plus jaunes, & du Pas-d'Ane, autant de l'un que de l'autre; le tout haché bien menu: en faire manger au Cheval tant qu'il fera poflible, dans du Son; & qu'il ne S foit
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LA PARFAITE CONNOÌSSANCE
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iòit nourri avec autre choie pendant quinze jours, fi non qu'avec de la
Paille; & le Cheval neparoîtra pas pouffif AUTRE FOUR LA POUSSE.
Aites faire diète au Cheval pendant quinze jours, c'eft-à-dire qu'il ne
mange que de la Paille & du Son, & ne le faites point travailler; Le neufviéme jour, on lui fera prendre les Pilules mivantes. Prenez Agaric. ---------- i. Once.
Poudre de RegHJfe. ------- i. Once.
Aloës. -.....-.___.. l Once.
Arijioloche Ronde. - - - - - - - ~ Once.
JLnula Campana, ------- i. Once.
Fleur de Soupbre......- - i. Once.
Miel Commun. --------- i. Once.
Lard. - - - -~ - - - - -- 2. Onces.
Reduifèz toutes ces Drogues en poudre, mêlez-les enfemble & avec du
Beure frais, faites en des Pilules, que vous roulerez dans la Poudre de Su- cre, ou de Reglifîè. Faites-les prendre au Cheval, de jour à autre, huit ou dix fois. Ce remède le fôûlagera beaucoup. LAVEMENT POUR UN CHEVAL POUSSIF.
PRenez Mauve, Guimauve, Camomille, Pariétaire, Bourache, feuil-
les de Violettes, feuilles de Laitues & Fenouil, autant des unes que des autres, faites les bouillir dans de l'Eau; après quoi vous pallerei cette décoction à travers un Linge, ou Tamis. Vous y ajouterez une Once de Catholicon double, deux Onces de Cafle mondée , un quarteron de Miel & une demie Bouteille d'Urine. Faites prendre le tout au Cheval en Lave- ment. U faut qu'il y en ait environ quatre Bouteilles» MEDECINE FOUR LA MEME MALADIE.
Prenez Tberebentine. ---------i. Once.
Lait. ----„......^ Onces.
Diacartin. .....-■ - - - i. Once.
Cajje Mondée. --------„ 4. Onces.
Huile £ Olive..........4. Onces.
Sucre. ---------„-4. Onces.
Faites infufer le tout dans une Bouteille de Vin blanc , que vous met-
trez dans un Pot de terre bien net. Il faut que cette Médecine foit tiède pour la donner au Cheval, & quand il l'aura prife, vous lui laverez la Bou- che avec du Vin. MANIERE DE FAIRE LA FOUDRE QUE L'ON MELE DANS
VAVOINE DES CHEVAUX POUSSIFS, OU QUI ONT
QUELQUE VIEILLE TOUX.
)Renez une barre de Fer, ou d'Acier, le fer eft beaucoup meilleur,
quoi que l'Acier fbit plus en ufàge; faites-là rougir à la forge ; que vôtre barre foit prefque blanche, en la retirant du feu; ayez en main un gros morceau de Souphre, contre lequel vous appuyerez votre Fer rouge, & à médire qu'il fondra, il coulera dans un Seau d'Eau, que vous devez avoir
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avoir deflbus pour recevoir vôtre fonte. Auffi-tôt que cette grande ardeur
fera palfée vous remetterez vôtre Fer, ou Acier, au feu, pour qu'il rou- gi flè , comme auparavant, & continuez cette manœuvre jufqu'à ce que vous en ayez quatre ou cinq livres de fondu, plus ou moins, -fuivant le befoin que vous en aurez. Trois livres de fouphre feront fondre [cinq ou iîx li- vres de fer ou d'acier, félon l'addrefîe de celui qui fait fondre. Il tombe auffi du fòuphre dans l'Eau, mais il faut le laiiTer, parceque quand vous au- rez retiré vôtre Fonte de l'Eau, vous la ferez fecher pour la réduire en pou- dre , dans un Mortier.& la palier au Tamis fin avec le Souphre qui s'y trou vera mêlé. Il en faut prendre une Once, ou une Once & demie, la mêler avec du Son moüiilé & en donner au Cheval fuivant fà corpulence. U y en a qui en donnent pendant un mois, quelques fois fïx fèmaines, fans s'aperce- voir d'aucun effeói, mais il ne faut point le rebuter èV continuer deux Mois, s'il le faut, il efr. certain qu'au bout de ce terris, on verra de bons effets. U ne faut point perdre l'Eau où on aura fondu le Fer ou l'Acier, il en faut donner les matins une Bouteille au Cheval comme d'un autre Breuvage. Certaines perfonnes Ce fervent de la limaille d'Eguilles, mais il faut un tems infini pour en avoir une certaine quantité , & elle n'efl jamais fi fine que la poudre qui fe pile; par confequent cette dernière doit être'& éft effective- ment meilleure & plus fouveraine, MAL DE FLANC,
IL y a une Maladie qui fe nomme battement de flanc. Lorfque les Che-
vaux en font attaquez, ils paroiffent pouffifs, ce qui fait naître des difpu- tes & fouvent des procez, faute de connoifîànce. On a obligé des Mar- chands à reprendre des Chevaux que l'on croyoit pouffifs; le tout par l'i- gnorance de^ceux qui avoient ordre de les acheter ; qui ne fè connoif foient pas au Mal de Flanc: fouvent auffi des Marchands ont vendu des Chevaux pouffifs, pour n'être feulement qu'échauffez, & nouvellement arrivez de campagne. Cet accident arrive fouvent aux Chevaux qui ont étez furmenez, ou qui
ont mangé de mauvaifè nourriture, comme Foin gâté, Avoine poudreufe, ou moifie & plufieurs autres Drogues que les Marchands leur font manger, pour les engraifîer promptement. Ces Drogues fèmblent leur faire du bien dabord, mais elle ne font que les brûler en dedans, les rendent infirmes, & leur caufent la Maladie que nous appelions Mal de Flanc; qui fe connoît, lorfqu'un Cheval fbufîe & que les flancs lui battent continuellement. Son Ventre fe retire & fès Boyaux s'étréciffent de telle façon, qu'il pouroit de- venir fortra.it. Il faut y remédier promptement, de la manière fuivante. REMEDE POUR LE FLANC.
IL^faut avoir une livre de Lard, le bien battre, & le faire deffaier dans de
l'Eau de Riviere, Prenez De h Fleur de Soupre- - - - - - 2. Onces,
Du Miel Rofat,....... 2. Onces.
Anis en Poudre.......- 2. Onces,
draine de Fenouil - - - - - - 2. Onces.
Alun de Roche. -...... j. Once.
S 2 Si
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LA PARFAITE CONNOISSANCE
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Il faut de tout cela faire dix ou douze Pilules, groffes comme une Noix de
cette manière. Coupez en morceaux bien menus votre Lard bien deda- le, pilez-le dans un Mortier & y ajoutez les Drogues prefcrites ci-defîus après avoir reduit en poudre le fenouil & l'Alun; & vous y ajouterez au- tant de farine d'Orge qu'il vous faudra pour former les Pilules , dont vous donnerez la doze plus ou moins forte, fuivant la force du Cheval ; p-ar exemple, deux ou trois par matinée : mais il faut que le Cheval avant que de les prendre, ait été cinq ou fix heures bridé, & trois, ou quatre heures après les avoir prifès. Vous ne le nourrirez, au lieu d'Avoine, que de Son mouillé, fi cette premiere Dofè ne fuffit pas, il faut réitérer, & lui en donner le double, jufqu'à ce que le battement de Flanc foit diminué. Sur-tout ne lui faites faire que de petites Promenades, fans le fatiguer. AUTRE POUR LE BATTEMENT DE FLANC CAUSE' FAR
TROF DE FATIGUE.
Prenez Graine de Genièvre. ------- 2. Onces.
Bayes de Laurier. ------- 3. Onces.
Gentiane en Poudre, _----- 3. Onces.
Sajfran........... ~ Once.
Sauge franche féchée à Nombre. - - - 2. Onces.
Le tout en poudre, mis dans un linge, attachez-le avec du fil, dans un Seau
d'Eau & y faite boire fur le champ le Cheval malade; Après qu'il aura bû, vous remplirez le Seau & vous laifîèrez lefdites Drogues tremper dedans : Cette compofition fervira pour deux jours ; après vous en remetterez de nouvelles, jufqu'à guerifòn. Pendant tout ce tems-là vous lui mettrez par- mi le Son, ou Avoine, ce qui fuit. Prenez Fenugrec £j? Racine Imperiale une livre de Chaque.
Genciane. --------2. Livres. Sabine. -------- - ~ Livre.
Ces quatre chofès mêlées enfèmble & réduites en poudre, chaque fois
que le Cheval mangera du Son, ou de l'Avoine, vous mettrez une cuille- rée de cette poudre parmi ; & verfèrez de l'Eau par defTus, pour que cela foit bien mêlé. En peu de tems on verra de bons effets. AUTRE.
Prenez Lierre Terrejire. -------I. Poignée.
Sauge, ----------i. Poignée.
Eau Rofe......- - - _ L Livre.
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Le tout pilé enfèmble; tirez-en le jus à travers un Linge; mêlez-y deux
Livres de Petit - Lait. Ce Breuvage eft auffi très-bon pour les Battemens de Cœur. AUTRE FOUR LES BATTEMENS DE FLANCS, CAUSEZ
FAR QUELQUES EFFORTS.
LE Battement de Flanc qui provient de quelque effort, fòit pour avoir
été.frappé en cet endroit, ou que le Cheval fòit tombé d'un Pont, d'une
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DES CHEVAUX 71
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d'une Barque, ou qu'il ait faute quelque haye ou barriere, eft dangereux;
car û un Cheval n'eft promptement fecourû,il en meurt. Il faut donc remar- quer s'il y a enflure, ou contufion ; ordinairement le Cheval tourne h tête du côté de fôn mal , comme s'il vouloit Penfeigner lui même, il ne faut donc point perdre de tems , car la Cangrenne pouroit s'y mettre ■ aînfi vous appliquerez fur la partie affligée le Remède fuivant. Prenez Bol d'Armenie. --------4. Onces.
Confolida major. - - -----4. Onces.
Sel Ammoniac. --------2. Onces.
Sang de Dragon. - .- - - - - - 2. Onces.
Poixraifine, ou graffe. - - - - - - 4. Onces.
O Ban. ---------- 2. Onces.
Sang du Cheval. --------- Livre.
Farine de froment. - ----,-- \ Livre.
Vinaigre ---------- 2. Bouteilles, ' .
Poix chiches. ------„-2. Livres.
Il faut mettre toutes ces Drogues en poudre, après qu'elles feront bien
feches. On aura fix Blancs d'Oeufs, que l'on mettra dans un grand Pot > pour bien mêler le tout enfèmble, vous ferez chauffer ce Remede, pour l'appliquer fur le Mal, dont la place aura été rafee; vous mettrez par def fus, une Peau de Mouton que vous ferez tenir avec des courroyes, & laif ferez cet Apareil environ douze heures, & réitérerez deux ou trois fois , jufqu'à ce que le Cheval fòit foulage. Pendant ce tems-là , on lui fera prendre quelques Cordiaux pour lui donner des forces & chafîèr le mal de- hors , vous lui ôterez l'Avoine & lui donnerez du Son mouïllé , & un peu de Pain de fèigle raffis, car le frais lui empateroit les Dents. Un Che- val traité de cette manière, fera bien-tôt hors d'affaire. REMEDE POUR UN CHEVAL ECHAUFE\ ET QUI A LES
FLANCS SERREZ,
PRenez une livre d'Huile d'Olive, autant de Lait de Vache nouvellement
tiré;mêlez l'un& l'autre enfèmble, & le faites prendre au Cheval, un peu chaud,promenez-le environ un bon quart d'heure au Pas & ne lui don- nez à manger que deux heures après, ayant refté autant fans manger avant de prendre le remede; faites-le boire à l'Eau blanche auffi-tôt qu'il fera rentré dans l'Ecurie; & les deux heures étant expirées vous lui donnerez du Son mouïllé & fùrtout point d'Avoine. Vous continuerez le même Remède cinq ou fix fois, un jour d'intervalle. Il faut lui donner toujours la même nour- riture ; fi on peut lui donner de l'Orge écrafée au Moulin ce ne fera que mieux ; & le Cheval doit être rétabli promptement. C H E prA L f 0 R T R A 1 T.
CEtte maladie eft à peu près comme la précédente, & qui vient aufli par
les mêmes caufès; Ce qui fait que plufieurs perfonnes. l'appellent Mal de Flanc. Elle provient fouvent de ce qu'un Cheval a été boiteux d'un des Pieds de derriere. H n'importe de quel endroit, fi c'efl de la Hanche, de la Jambe, ou des Mufcles. Cela peut provenir auffi de quelques Ion- T gués
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74 LA PARFAITE CONNOÏSSANCE
gués fatigues, à l'Armée, ou ailleurs. Le Cheval étant délicat, la iaiïitu-
de auroit pu l'empêcher de manger, ce qui lui auroit fait retirer les Boyaux, defòrte qu'il devient efflanqué & menu comme un Lévrier. Si c'efl une Cavale, il fera plus facile de lui faire revenir le Corps en la faifànt couvrir par un Cheval entier; c'eft le fècret dont fè fervent les Marchands, pour les vendre; mais comme tout le monde ne fè fèrt pas de cette rufè, le plus court en1 dans les remèdes fiiivans. REMEDE POUR LES CHEVAUX PORTRAITS.
IL faut commencer par rafraichir le Cheval en lui ôtant l'Avoine & ne x
lui donnant que du Son mouillé; quelques jours après, on le fera fàigner de la Veine du Col; le lendemain on lui donnera un Lavement purgatif, le fòir, une Médecine ordinaire ; il faut lui donner le meilleur Foin que l'on poura trouver. Chaque fois qu'on lui donnera du Son, il en faut met- tre un demi fèau & le remplir d'Eau, l'ayant bien mêlé pour rendre l'Eau plus Blanche ; à chaque fois vous y ferez fondre une demie livre de Miel. Cette Eau ne peut fèrvir qu'une fois, car elle peut s'aigrir du fòir au ma- tin , furtout en Eté. Si le Cheval ne vouloit pas manger le Son qui fèroit au fond, ayant bû l'Eau, il faudra le retirer par pelottes & le mettre dans la Mangeoire avec quelques poignées de Fèves pour lui donner de l'appétit. Pour l'obliger à boire cette Eau, on poura lui donner des Fèves ; ce font celles de Marais, que l'on donne aux Pigeons. Il faut pendant le Cours de ce traitement lui frotter tous les jours les Flancs avec de bonne Huile, fòir & matin, & faire en fòrte de lui détacher doucement avec la Mainala Peau du Ventre, tout au tour, & fans lui faire de mal. _ Il eft vrai que cela de- mande du tems; mais auffi le Cheval fera auffi-bien que s'il n'avoit jamais été incommodé ; pendant le cours de cette Maladie vous lui ferez prendre quelques Médecines légères. AUTRE POUR UN CHEVAL PORTRAIT.
IL faut traiter cette Maladie comme il eft marqué ci-devant; &pour don-
ner promptement du Boyau au Cheval , il faut avoir du fàrment de" vigne , & le faire.réduire en cendre; lorfque vous en aurez quatre On- ces , vous la paftèrez dans un Tamis & la battrez dans une Bouteille d'Eau, Il faut auparavant que le Cheval ait avalé quatre Onces d'Huile d'Olive ; après vous lui ferez prendre par la Corne, l'Eau & la Cendre de fàrment. Il faut donner ce Remede de deux jours l'un , jufqu'à ce qu'on s'aperçoive que le Cheval fè retablifîè, & ne point négliger les Lavemens, tant que la Fiente fera dure & noire; mais û elk eft comme elle doit être, les Lave- mens ne font plus necefîàires. Au deffaut de Bois de fàrment, on peut faire le même ufàgedù Bois de
Sureau; mais le fàrment vaut beaucoup mieux. Il faut prendre garde de ne pas frotter la Peau du Ventre trop rudement, car on ne peut y aller trop doucement. REMEDE POUR LA FIEVRE ET BATTEMENT DE COEUR,
QUoi que le Cheval fòit fùjet à différentes Fièvres, il n'y en a pas qui
l'incommode plus que celle qui l'attaque l'Eté, dans les grandes Cha- leurs, |
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DES C H E V A U X 75
leurs. Elle lui augmente le Battement de Cœur & lerend plus fort que
dans toute autre fàifon. Pour y remédier, il faut avoir toutes les Drogues fùivantes & en faire un Breuvage. Prenez Juîep Rofat. - <■'.'- - - - ». - 4, Onces,
Julepviolât. --------- 4. Onces,
Eau de Plantain. ------- 4. Onces,
Eau de Chicorée fauvage. - - - - - 4. Onces,
Eau de Pourpier. - - - - - - - 3. Onces.
Miel rofat. --*------ 2. Onces.
Conferve de Rofe. ------- 4. Onces.
Caffé mondée. - - - - - r - - 2. Onces.
Sucre candy brun. - - - - - - - 2. Onces.
Eau de Ronce......... 4. Onces,
Mêlez le tout enfèmble & le donnez en Breuvage au Cheval ; fi vous lui
faites prendre le matin, le fòir vous lui donnerez le Lavement fiiivant, & fi vous lui donnez le fòir, le lendemain vous lui ferez prendre le Lavement qui fuit. Prenez Mauve &? Guimauve, de chacune. »'<-*• 2. Poignées,
Pariétaire. -_,.----- 2. Poignées.
Feuilles de Violette. - - - - - - 2. Poignées.
Bourrache. -------- 2> Poignées.
Bette ou Poirée. - - - - - - -2. Poignées.
Laitue. - - - - - - - - - 2. Poignées.
Mercuriale. - - - - - - - -'. '2. Poignées,
Anïs concaffé.......-2. Onces.
Fenouil concaffé. -------2. Onces,
Faites bouillir le tout enfèmble & faites prendre cette Décoction au
Cheval, & après qu'il aura rendu le Lavement vous le ferez trotter jufqu'à ce qu'il fuë, & le remetrez à l'Ecurie , bien couvert. Si Ponétoiten route & obligé de faire voyage, on pouroit lui faire faire cette Journée-là, trois ou quatre lieues ; en ce cas, on n'auroit pas befôin de l'échauffer au- trement; mais feulement ne fè mettre en marche qu'une ou deux heures après qu'il aura pris le Lavement, ayant loin de s'arrêter dans la marché , de tems en tems pour le laifîêr vuider. Il faut avoir ia précaution de porter avec foi quelque peu de bon Foin, pour lui en préfènter, & en cas qu'il en mange, tout bridé, ce fèroit figne de guérifòn. Il faudra le provo* quer à uriner par Ie remede fuivant, qui efl bon aufTi pour les Avives & Tranchées. Soufriez dans les nazeaux du Cheval, de la poudre d'Ellébore, & d'Euphor-
be, moitié de l'une, moitié de l'autre; ou bien, frottez des plumes avec de l'Hui* le de Laurier & avec la fùfciite Poudre & introduifêz-les dans les nazeaux , pour lui faire évacuer une partie du mal. On pourra auïïl lui percer le bas des Nazeaux avec une Alêne, ou Poinçon* & lui-tirer du Sang delà Langue. REMEDE TOUR LES CHE VAUXQ_U1ONT DES FERS DANS
LE VENTRE.
IL. y a différentes efpéces de Vers & aufïi difFerens Remèdes propres pour
les faire mourir. Pour en avoir la connoifîànce, il faut remarquer, T 2 qu'un
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76 LA PARFAITE CONNOISSANCE
qu'un Cheval qui a des Vers dans le Corps, devient maigre , à le Poil ter-
ni & herifle. Il a l'air morne , il ne peut engraiflèr, & diminue à vue" d'œil, malgré tous les (oins & la bonne Nourriture qu'on peut lui donner. Pour connoitre mieux fon mal, il faut examiner fà Fiente, h trouvant fe- che & fans liai/on, quelque fois mêlée de Vers qui fè détachent du gros Boyau; quelque fois ils y refient attachez, & la Fiente eft. nette, cepen- dant féche & point liée; pour lors c'en1 une preuve certaine que le Cheval a des Vers qui le tourmentent fi fort, qu'à tous momens, il porte fà Tête à fon Ventre, de côté & d'autre, comme s'il vouloit montrer fbn Mal. II eft necefîàire, en cette occafion, de fè frotter la Main, même le Bras , jufqu'au coude,avec de l'Huile, pour l'introduire dans le fondement, ayant les Ongles bien coupez, & prendre garde de lui égratigner le gros Boyau en retirant la Main dans la même fituation qu'elle efl entrée pour ramafîèr les Vers qui s'y trouveront. A l'égard de ceux qui font dans les autres Boyaux, & où il eft impoffible de porter la Main, il faut faire le Remede fùivant. Prenez Fleur de fouphre. -------2. Onces.
Pif-argent, ou Mercure. - - - - - 1. Once.
Mettez cela dans un Mortier de Marbre, ou de Fer, & non pas de Cui-
vre, & avec un Pilon, broyez les chofès enfèmble, juïqu'à ce que le Sou- phre fòit noir, & que le Vif argent ne paroiflè plus ; prenez autant pefànt- de Beure frais, pour en faire des Pilules que vous roullerez dans la Poudre de Regliflè & que vous donnerez au Cheval étant à jeun, & refiant fans manger trois ou'quatre heures après; & en peu de tems les Vers mour- ront & fbrtiront avec la Fiente. A U T RE.
■ '• Ì ] . [13*1 . ; ; . ' f '
PrémzHuile de noix. i - , - -: 1-ï fi- r - , .. :ii Onces.
Gentiane en poudre. - ; > ei*.-gir^o r-o~.k:i j. Once: \ Fleur de Soupbre. : '-■ -v? ^>3>:' >-; - ï. Once. Il faut mêler le tout dans une chopine de Vin blaiic que vous ferez in-
fufer fur de la Cendre chaude dans un Pot bien fermé, pour faire prendre ce Breuvage tiède, au Cheval, ayant été deux heures fans manger & au- tant après. AUTRE.
Prenez Aloë sSuccotrin. -'.-.■ - .- "-' _ _ 1. Once.
agaric. - - - - - - -:,.'-. -'-.'.- I. Once.
Diagrède. - - - - - -!. - - - 1. Once.
Beure frais. - - - - - - - - - 4. Onces.
Graijfe de Porc, ou Sain doux. - - - 4- Onces.
Faites des Pilules du tout, avec de la Poudre Cordiale à difcretion, pour
rendre les Pilules un peu fermes, & les faites prendre au Cheval-, il jettera tous les Vers qu'il aura dans Je Corps. AU
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DES CHEVAUX, 77
AUTRE,
PRenez d'une Herbe nommée Curage, autrement Perfìcaria arem; elle
croît le long des foiîez fàblonrïeux & des endroits marécageux, & com- me elle ne pouroit pas être connue à bien des gens, je vais la décrire ; la Ti- ge & les Branches font rougeâtres; la Feuille eli verte, rirant un peu fur le jaune, longue & pointue; elle eu faite àpeu-pres comme celle de Saule, ou d'Ofier , un peu plus large; elle a dans le milieu une efpéce de tache de Sang meurtri, & marquée comme un fer a Cheval. Vous prendrez donc plufïeurs Poignées de cette Herbe, & en donnerez à manger au Che- val; & plus il en mangera plus elle fera d'effet. Si le Cheval ne vouloît pas la manger, il faudra le laiffer jeûner de Foin & d'Avoine; pour qu'il puilîè manger de cette Herbe, pendant quelques jours; & fi abfoiument il n'en vouloit point, vous en ferez bouillir dans de l'Eau, que vous lui donnerez à boire quelques matins de fuite, & furement les Vers mour- ront. AUTRE.
PRenez Crocus Metallorum en poudre; & à chaque fois que le Cheval
mangera l'Avoine, vous en mettrez dedans une Once, & continue-* rez pendant quelques jours. Tous ces Remèdes feront mourir les Vers. DE L'ENFLURE DES TESTICULES.
C^E Mal vient ordinairement, fôit par effort en travaillant, ou pour
* être rëiré trop long-tems à l'Ecurie, ou bien que le Cheval pafîànt une jambe par'defîùs une Barre aura été pris par le Licol, ou par quelques autres endroits, qui le tiennent gêné & l'obligent à fe débattre & à fô heurter contre quelque chofe, qui lui meurtrit la Böurfe. Il n'y a point d'autre connoifîànce de ce Mal, que lorfque l'on voit qu'il y a de l'Enflure à cette partie. La Defcente vient par les mêmes accidens, avec cette dif- férence qu'elle eft long-tems à fê manifefler, & que l'autre vient du fòif au matin. REMEDE FOUR VE M F LU RE DES TESTICULES.
PRenez environ quatre onces de Jus de Poireaux , deux onces dé Sel
commun, un quarteron de Pâte de Levain le plus vieux eft le meil- leur , deux onces de jus de Rue, deux poignées de Farine de Seigle & environ un quarteron de Vieux-Oin, que vous aurez fait^fondre auparavant. Faites cuire tout ceci avec du Vinaigre à dilcretion & faites-en une Bouil- lie, comme celle que l'on donne aux Enfans. Vous en froterez délicate* ment les Tefticules du Cheval, trois ou quatre fois par jour. A U T R E.
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Renez de la Farine de Fèves, & du Vinaigre; faites pareillement une
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Bouillie, ajoutez y un peu de Sel & fèrvez vous-en comme de l'autre
ci-defîùs. V AU
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78 LA PARFAITE CONNOISSANCE
AUTRE.
PRenez des Poireaux, de la Mie de Pain blanc, à peu pres autant de l'un
que de l'autre; pilez cela avec du Miel , ou du Lait doux; Faites bouïller le tout enfèmble, puis faites-en une efpéce d'emplâtre que vous appliquerez fur les Bourfès avec de la Filafîe, & une Veffie de Bœuf ou de Vache par defïïis. Il faut faire tenir cet Appareil avec un Bandage & le renouveller deux fois par jour, un peu chaud, & continuer jufqu'à ce que l'Enflure diminue. Il eft certain que fi ce Remède efl bien appliqué, le Cheval fera bien-tôt guéri. AUTRE.
Tirez du Sang du plat des Cuifîès du Cheval; prenez delà Farine de
Fève, de la Farine de Graine de Lin. De la Tberebentine commune. - - - - 4. Onces.
Populeum. .«--■- ^ - - - 2. Onces. Huile de Millepertuis. - v ----- 4. Onces. Détrempez le tout enfèmble avec du Vinaigre & faites en une Emplâtre
que vous appliquerez fur les Reins du Cheval. Cela contribuera beaucoup à faire défenfler fes Bourfès. On peut faire ce Remède dans le même tems que l'Emplâtre ou le Cataplâme. REMEDE POUR UNE AUTRE ENFLURE DES TESTICULES,
IL y a encore une fòrte d'Enflure , dont on n'a pas parlé ; elle provient
d'un amas d'Humeurs qui defeendent fur cette partie & y caufent de grandes douleurs. Ces Humeurs, font fbuvent caufees pour avoir mangé de l'Herbe trop tendre; cette Maladie peut venir pour avoir fait porter des Charges trop pefàntes à un Cheval; de l'avoir trop fait travailler, OU qu'il ait trop mangé; la Nature ne voulant être fùrchargée , & la digeftion ne pouvant pas fè faire facilement, caufe des Ventuofitez qui enflent ces Par- ties. Pour connoître fi cette Maladie vient de-là, il faut promener le Che- val , & le faire entrer dans l'Eau quelque tems jufqu'au defîbus des Bour- fès , fi elles défènflent, vous êtes fur que cela ne provient que par des Hu- meurs. En ce Cas, il faut fè fèrvir des Remèdes fuivans. Prenez de la Terre de Potier, dont on fait la Vaifîèlle, & la détrempez
avec du Vin; remuez-ia bien, afin que cela fbit fort liquide ; faites tiédir cela& avec une Eponge; que vous y tremperez, vous étuverez les Tef ticules & le Foureau du Cheval. Si cela ne le guerit-pas, vous y ajou- terez du jus de Morelle, & de PEau-rofè, autant de l'un que de l'autre; de façon que vous mettiez autant des deux que vous aviez mis de Vin, pour y diüoudre d'autre Terre; & vous en appliquerez cinq ou fix fois par jour,ju£ qu'à guérifòn. Si l'enflure provient d'avoir trop travaillé, ou porté des Charges trop fortes , vous connoîtrez cela en touchant avec la Main les Parties malades, aux quelles vous trouverez une dureté attachée au cuir, & en ce cas vous ferez le Remede fùivant. Faites fecher des Fèves au four; vous les mettrez en Farine que
vous ferez bien bouillir dans le Vinaigre ; & puis faites-en une Emplâtre que
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DES C H E. V A U X m
que vous appliquerez ftr les Bourfês \ avec un Bandage afin quelle y
tienne. A Lr T R E.
PRenez beaucoup de Lie de Vin, du Cumin & des Fèves j faites bouil-
lir les Fèves pour en óter la peau; enfùite faites cuire le tout enfemble &y ajoutez du Vinaigre. Mettez cette Composition dans un Sac qui puif Ce envelopper les Bourfës; vous appliquerez ce Remede le plus chaudement que le Cheval pourra le fòufFrir. Vous réitérerez ce Remede deux fois par jour , & fi l'Enflure eft confiderable \ vous le ferez jufques à trois fois. REMEDE POUR UNE JUMENT QUI A LE FLUX DE
MATRICE.
Prenez une bouteille de Tifanne aflringentc^ ajoutez^
feuilles & fleurs de Romarin en poudre, - i. Once.
Sene en poudre. ------.--- Once. Mettez le tout enfemble infufèr, pendant une nuit, fur la cendre, lanâ
que cela bouille, & faites prendre ce Breuvage au Cheval ; réïtérez-le de jour à autre, jufqu'à guérifon. REMEDE CONTRE LA GANGRENE.
11 eft bon de dire que la compofition fùivante Ce peut confërver Jong-
tems , pourvu qu'elle foit dans un lieu fêc. Prenez Compero/e vèrte, -------- i, Once,
Couper oje blanche. ------- i. Once.
Alun de Roche. ----->--- i. Once.
Tèrre Jigillé. - t*- ' * y - *:-■■- - * * i. Once.
Cerufede Venife. -------- L Once.
lleduifèz chaque Drogue en poudre, à part, prenez un Pot de Terre bien
net, dans lequel vous mettrez deux Onces d'Eau de Fontaine, dans laquelle vous jetterez chaque Drogue, en fon particulier. Vous commencerez par l'Alun; après , la Couperofè verte, puis la blanche, enfùite les autres remuant toujours avec une Spatule de bois jufqu'à ce que cela devienne un peu dur; après vous le laiflèrez fecher fur le feu, jufqu'à ce que le tout foit dur comme une pierre. Vous retirerez Je pot de defîîis le feu , pour le laifîer refroidir jufqu'au lendemain , dans un endroit un peu humide; pour que cette Matière puiflè fe détacher du fond du Pot; ce qui Ce fera facile- ment fi le Pot eft verni. Comme la Cangréne n'attend point le lendemain, on peut Cafîèr quelques petits morceaux de cette Pierre , la réduire en poudre, & l'appliquer fur les Chairs mortes, où la Cangréne commence à venir. U n'y a pas d'autre manière de Ce fèrvir de cette Pierre. AUTRE POUR LA CANGRENE.
PRenez feuilles de Baume, qui croît dans les Jardins, ou dans les Cam-
pagnes; pilez-les pour en tirer le jus; prenez auffi autant pefànt de Suif de Mouton avec une Poignée de Sel commun;mettez le tout enfemble dans V 2 un
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So LA PARFAITE CONNOISSANCE
un Pot, faites-lui jetter quelques Bouillons , & enfùite paffèz-le à travers
un Linge, & vous fêrvez de cette composition pour l'appliquer fur les en- droits cangrenez de Cix en fix heures, appliquez en de nouveau, jufqu'à ce que les Chairs vives paroilîent. REMEDE POUR EMPECHER QJJE LA CANGRENNE NE
GAGNE LE COEUR
Prenez Affa fœtida. - - - - - - - - -3. Onces.
Bol d? Armenie. ---. - - - - - 3 Onces:
Fleurs de Soupbre. - - - - - - - 3. Onces.
Le tout reduit en poudre & mis dans une Bouteille de Vin; donnez ce-
la promptement au Cheval en forme de Breuvage, & faute de Vin, don- nez-le en pilulles. La Cangrenne ne pafïèra pas outre. AUTRE.
LOrfque Ton verra que la Cangrenne gagne quelque partie du Corps
d'un Cheval, il faut prendre de PEûence de Therebentine que Ton fera tiédir dans quelque vaiflèau couvert, pour que le feu n'ypuiûe pren- dre; vous laverez la Playe avec cette Efîènce; enfuite vous couperez ce que vous verrez de Chair morte; & celle que vous ne pourez pas couper, vous mettrez deflùs du Sublimé corrofif en poudre; & puis vous prendrez de la Filafîe trempée dans l'Efîènce & vous l'appliquerez fur la Playe , qui doit être panfee de cette manière deux fois par jour, jufqu'à guerifbn; quand il n'y aura plus de Chair morte, il fera inutile de fè fervir de fùblimé. Mais comme la Cangrenne porte Inflamation, vous vous lervirez des Bains fûivans. .... BAI N :S.
|Rrenez Racine d'Altèa bien broïée à coup de Marteau, faites la cuire dans
une fùffifànte quantité d'Eau jufqu'à ce qu'elle devienne graffe & Ji- moneufè ; l'ayant tirée du feu vous la laifîèrez refroidir & vous en frote- rez le Cheval, d'heure en heure , jufqu'à ce que l'Inflammation fòif, diflipée. REMEDE CONTRE LE VENIN INTERIEUR.
|Uand un Cheval perd tout d'un coup l'apétit, & enfle partout le
Corps, c'efl marque d'un Venin interne, peut-être pour avoir mangé parmi le Foin ou Herbe , quelque chofè de venimeux. Il faut d'abord lui faire prendre un Breuvage compofe de cette fòrte. BREUVAGE.
Prenez du jus de Bouillon blanc. - - - - - 2. Onces.
. Huile de Noix. --------2. Onces. Mêlez enfèmble pour le faire avaler au Cheval. Il faut lui faire prendre
par defïus une demie bouteille de Vin blanc & lui donner de tems en tems des
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DES CHEVAUX. gì
des Lavemens laxatifs. Si le Cheval n'étoit pas foulage par ce Breuvage ,
fans doute qu'il fèroit attaqué d'un Venin plus violent; il faudrait en ce cas, avoir recours à l'Orvietan ou Theriaque de Venife, en s'en fervant de la manière fuivante. Prenez Orviétan, ou Theriaque de Venife. - - . 2. Onces.
Confection d'Hiacinte. - - - - - - 2. Onces. Huile de Noix. - - - - - . - - - 2. Onces.
Délayez Je tout enfemble, puis mêlez-le dans une Bouteille de Vin blanc
que vous ferez prendre au Cheval. Si le Venin n'a point encore gâté au- cune des Parties nobles, vous pouvez compter fur la guérifon. REMEDE POUR MORSURE DE SERPENT OU AUTRE
BETE VENIMEUSE.
S'il vient une Enflure à quelque partie du Corps d'un Cheval, confiderez
la avec foin, pour voir s'il n'y a point de picure ou morfure capable, de caufèr cette Infîamation; car il peut arriver qu'il y ait eu quelque fèr- pent, ou autre Annimal dans l'Ecurie; fùrtout à la Campagne ; quoique Ja même chofe puifîè arriver dans la Ville & en tel Pays que ce fok. II y a en Hollande une efpece de Bête venimeufè qu'on nomme Mufar eigne : elle eft plus petite que la Souris, elle a Je Nez plus pointu, & eft plus gri- fê ; elle fe tient ordinairement dans Jes Ecuries, ou Etables, fà morfure efl très-venimeufë à toutes fortes d'Animaux, & même aux Perfònnes. Ain- fi, comme on a dit, il n'y a rien à negliger. Il faut faire les Remèdes fùi- vans, qui font très-faciles en quelqu'endroit qu'on puifîè fe trouver. Prenez un Bouton de feu; faites-le rougir & l'appliquez à l'endroit de
la Morfure, fë plus avant que l'on pourra, pourveuque ce ne fòit pas fur des Parties nerveufès, crainte d'efiropier le Cheval. II ne faut pas fe con- tenter d'un trou, il en faut faire cinq ou fix, autour de la BlefTure* enfui- te vous penferez ces Playes avec de l'Effence de Therebentine & l'Huile d'Afpic, autant de l'une que de l'autre; à leur deffaut on peut fe fèrvir de faumure, ou d'Eau bien filée avec le Sel commun ou de l'Onguent fùivant. Prenez Feuilles de Choux Verts que l'on appelle Choux de Payfans &
de la Graifîè de Porc, autant de l'un que de l'autre ; pilez le tout dans un Mortier, reduifez-le en Onguent, avec lequel vous penferez la Playe. II ne faut pas laifîèr de recourir au contre-poifòn ordinaire, & de purger le Che- val, pour faire évacuer les mauvaifes Humeurs; de crainte que le Venin n'ait le tems de corrompre la Mafie du Sang; car fi elle étoit une fois cor- rompue , les meilleurs Remèdes feraient inutiles & la Mort ferait iné- vitable. REMEDE POUR UN CHEVAL MORDU D'UNE BETE
ENRAG&E.
IL faut dès le moment qu'un Cheval a été mordu, couper l'endroit avec
un Couteau de fer chaud, afin de brûler partout ou les Dents de l'Ani- mal auront pénétré; & lui faire prendre les Remèdes fui vans. X Ecail-
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82 LA PARFAITE CONNOISSANCE
Ecailles d'Huîtres en pondre. - - - - i. Once.
Jaunes d'Oeufs. ------- 4. Onces.
Huile d'AJpic....... - - - i. Once.
Sel Commun. -.....- - i. Once.
Racine de Chardons Rolands en poudre. - i. Once.
Racine de Perfil........ f Once.
Pâcrette blanche en poudre. ----- r Once.
Ache. - - - -- - " - - - - \ Once.
Pajferage......- r, -.. - J Once.
Racine d'Eglantier........ 4. Onces.
Racine de Buis bâtard. ------ t. Once.
Pilez le tout dans un Mortier, defòrte qu'on le puifîè faire prendre au
Cheval, avec demie Bouteille de Vinaigre & demie Bouteille de Vin blanc; réitérez ce Breuvage trois fois en fix jours. Si le Cheval efl pris à tems, vous pouvez efpérer guérifòn. MANIERE DE PURGER DOUCEMENT ET ENGRAISSER UN
CHE VAL.
PRenez environ une douzaine d'Oifèaux nommez Etourneaux; vous les
mettrez dans un grand Chauderon, tel qu'ils font avec les Plumes & les Entrailles; vous les ferez cuire jufqu'à ce qu'ils ne puiflènt pas fè tenir enfèmble; vous les retirerez de l'Eau pour les piler dans un grand Mortier, Os & Plumes ; vous les remettrez dans la même Eau où ils auront cuit a pour leur donner encore un bouillon ; enfûite vous pafîèrez le tout à tra- vers un linge. Notez qu'il faut qu'il refle ûx bonnes bouteilles de Bouil- lon , dont vous en ferez prendre une tous les matins, au Cheval , dans la- quelle vous délayerez environ une demie livre de Farine de Fève. Vous ne mêlerez la Farine dans le Bouillon que lorfque vous le ferez prendre au Cheval. Il faut faire provifion d'Etourneaux, pour en faire prendre de cet- te manière pendant quinze ou vingt jours tous les matins. Il faut prefènter fbuvent un peu de Foin au Cheval, pour lui donner apetit, caria quanti- té le dégoûte. Avant que de boire vous lui donnerez une poignée de Fè- ves entières, & lui chercherez l'Avoine la plus nette pour lui en donner trois fois par jour. Il y a peu de Chevaux qui n'engraiflènt étant conduits de cette manière. AUTRE AU MEME USAGE.
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Remiérement il faut toujours tenir un Cheval en apétit, lui donnant à
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manger peu & fouvent. Il faut lui donner trois fois par jour l'Avoi-
ne , dans laquelle on mettra chaque fois une Poignée de Graine d'Ortie & continuer à le faire boire à l'Eau blanchie de Farine de Fèves,ou de Fro- ment, faute de l'autre. Il faut que l'Eau foit tiède; & le Chevaine fera pas trois femaines ou un mois , fans engraifîèr. A U T R E.
PRenez d'une Plante , autrement petit Arbifîèau nommé Ajons, qui
croît parmi les Bruieres, & fleurit jaune ; fès branches font piquan- tes; tous les Marchands & Payfàns de Bretagne s'en fervent pour engraif. fèr
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DES CHEVAUX. 83
fer leurs Chevaux. Il faut piler cette Plante & la donner en place d'Avoi-
ne , quatre ou cinq fois par jour , le plus que le Cheval en peut manger n'en1 que mieux. Si dans le commencement, il n'en vouloit pas manger, on la mêlera avec de Avoine, pour l'accoutumer peu à peu; en retran- chant de l'Avoine & augmentant l'Ajons ; vous continuerez de le faire boire à l'Eau blanche ; mais cette graille ne dure pas. AUTRE.
VOus donnerez à un Cheval, au lieu d'Avoine, du Froment à demi
bouilli ; chaque fois, vous l'arrofe-rez d'Eau tiède blanchie avec la même Farine, avant de le faire boire, vous lui donnerez une Poignée de Fenugrec mêlé avec une petite poignée d'Avoine, pour l'échauffer afin de l'exciter à boire fouvent, car plus il boira plus il engraifîèra. AUTRE.
IL faut donner loir & matin un Picotin de Farine de Seigle à un Cheval,
que l'on veut engraifîèr, en faire une Pâte, & lui donner par pelot- tes, au lieu d'Avoine. Il faut ne lui donner que du Foin, & l'abreuver à l'Eau blanche, dans laquelle on détrempera du Levain; de tems en tems, un Picotin de Fèves qui auront un peu bouillies. Il ne faut que lui donner peu de Foin, mais fòuvent; & il s'engraifîèra en trois femaines, ou un mois & fera par confèquent en état d'être vendu. * AUTRE.
VOus ferez bouillir du Son, dans de l'Eau, que vous ferez manger au
Cheval aûffi chaud qu'il pourra. Vous lui en donnerez fòir & matin ; & au milieu du jour, vous lui donnerez de l'Avoine mêlée avec des Fèves & dans le Son que vous lui donnerez fòir & matin, vous y mettrez les Poudres fùivantes. POUDRES.
Prenez Fenugrec. --___-_..- 2. Onces.
Sel commun. ---.,_---- 2. Onces.
Graine de Lin. -------- 2. Onces.
doux de Gerofle. - - - - - - - 1. Once.
Noix Mufcade. - - ------ 1. Once.
Gingembre. _-------- i- Unce.
Canelk. - -.......ll Once.
Fleur de Soupbre......--2. Onces.
Grain de Fenouil. - - - - - ~ " 2. Onces.
Reglijfe......-----2. Onces.
Anis. .....-.....2. Onces.
Ariftoloche ronde. - -" " ~ "- 2. Onces.
Baye de Laurier. - - v~ - - - 2. Onces.
Agaric. ----------2. Onces.
Racine de Chardons-bénits. - ~ . - - 2. Onces.
Mirrhe luifante. --------2. Onces.
X 2 Ré~
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LA PARFAITE CONNOISSANCE
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Réduifez le tout enfemble en poudre & donnez fòir & matin au Cheval
9. onces chaque fois mêlées dans le Son. Il faut enfùite lui donner un de- mi picotin de Froment; mais avant de fè fèrvir de cette Recepte, il faudra que le Cheval ait été fàigné & purgé. Si tout cela efl fait avec méthode, il n'y a point de Cheval qui n'engraifTe. POUR DONNER DE 'ÙAPETIT A UN CHENAL.
Prenez Du Miel. - -.......4- Onces.
Poivre. .-.--.--.---- i. Once.
Feuilles de Violette. ------ ì Once. Mufcade. .........\ Once.
Farine iOrge. --------- Once.
Amidon. - - . -.....- - i. Once.
Mêlez le tout enfemble pour en faire des Polottes que vous roulerez dans
de la Poudre de ReglifTe; à chaque Pelotte, que vous ferez avaler au Che- val, pour le faciliter , vous lui donnerez par la Corne une gorgée de Vin Emétique , jufqu'à ce qu'il les ait toutes prifes; une demie Bouteille de Vin eft plus que fuffifànte. POUR UN CHEVAL QUI A LA BOUCHE ECHAUFFEE.
Prenez Miel rojàt. --------- 4. Onces.
Poivre battu. - - - - -- - - 1. Once.
Mufcade en poudre. - - - - - - - 1. Once.
Canelle en poudre. ------- 1. Once.
Mettez le tout dans un pot pour y jetter un bouillon ou deux; enfùite,
mettez-le dans un Linge que vous mettrez fòir & matin dans la Bouche du Cheval en forme de Billiau. Si la Compofition vous manque, redou- blez la dofe & continuez pendant quelques jours , foir & matin. Vous raffraichirez par ce moyen la Bouche du Cheval. KFMEDE POUR UN CHE VAL QUI A DES CHANCRES DANS
KLivinu LA BOUCHE, OU A LA LANGUE. |
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Renez trois, ou quatre gros Poireaux, une once d'Alun de glace en
poudre deux onces de Miel, demie once de Poivre battu, & une |
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once de Sel. Mettez cela dans la valeur d'une bonne Bouteille de Ver-
jus ou de Jus de Citron, les poireaux ayant été bin pilez; vous en lave- rez'deux ou trois fois par jour les Chancres; & ils ne tarderont pas à guérir. . _.___-■_. AUTRE REMEDE AU MEME USAGE.
P Renez de la Racine de Langue de Chien & la pendez au Col du Cheval,
elle a la vertu de guérir les Chancres aux Hommes , ainfi qu'aux Chevaux. ,_-■-__ POUR UN CHEVAL QUI ~J LA LANGUE COUPEE PAR LA
" BRIDER OU LE LICOL.
SOuvent il arrive qu'un Cheval fè coupe une partie, de la Langue par le
milieu, c'eft à dire à l'endroit où porte l'embouchure de la Bride, ou du
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DES C H E V A U X. 85
du Licol. Pour y remédier, il faut prendre de l'Urine d'Homme avec du
Sel, du Miel, & du Poivre battu, mêlez le tout enfemble & lavez-en la Langue fept, ou huit fois par jour, avec un petit Linge, ou bien, vous pouvez mettre vos Drogues dans un linge, & en faire une efpéce de Bi- liau, pour le mettre dans la Bouche du Cheval quatre ou cinq fois par jour, une heure chaque fois; mais il faut qu'il y entre davantage de MieJ pour que cela puifTe tenir dans le Linge. Cette dernière maniere vaut encore mieux que la premiere; & û la Playe eft recente elle guérira plutôt. C'eft une chofe qu'il ne faut pas négliger, car toute Langue de Cheval qui a été entamée & qui n'a pas été promptement guérie, lui rend la Bouche inégale; c'ehVà- dire qu'il cherche à battre à la main, en levant la Tète. AUTRE POUR LE ME ME.
IL faut prendre des Figues feches, de celles que l'on mange & que l'on
-peut acheter partout; il faut les bien piler & les mêler avec autant pefant de Miel, dont il faut faire un Biliau, comme il a été marqué. MANIERE DE FAIRE DES PILULES POUR UN CHEFAL
MALADE ET LANGUISSANT. Prenez Du Beur e frais. - - - - - - - - g. Onces.
Miel Rofat. - - - -.'-■- _ . _ 4. Onces.
Séné......___-_._ x> Once.
Coloquinte. ,- - - - - - - - -, r Once.
Bayes de Laurier. - - -. - - - -.. - 1 Once.
Sajfran. '..........\ Once.
» Coriande. - - - - - - - - --I. Once.
Sucre. ---__-_'.'- _ _ 2. Onces.
Canelle. ---*-------i. Once. Mitridate........---1. Once.
Le tout bien pulverife & mêlé enfemble, en faire des Pilules, dont vous
donnerez moitié le matin, avec un peu de Vin par defîus, pour que le Cheval puifîe avaler plus facilement : Il faut qu'il ait été 6. heures fans rien prendre avant, & ûx autres heures après avoir pris ce Remède. Le lende- main matin, il faudra lui donner l'autre partie de la même manière. AUTRE MANIERE DE PURGER UN CHEFAL.
Prenez Aloës Succotrin. . - - - - - - - 2. Onces.
Sene.. - -. - - - - - - -- " " ?'• Once.
Huile dlOlive. - - - - - - ~ " i- Livre.
Mêlez le tout enfemble & faites le prendre au Cheval, qui aura été tou-
te la nuit fans rien manger; il faut qu'il refte encore cinq ou fix heures apr,ès fans boire ni manger. Après vous lui donnerez du Son mouillé & de l'Eau blanche. Le lendemain, à pareille heure qu'il aura pris la Médecine, il faudra le
faire promener doucement, fi Elle n'opère pas-, & lorfque la Médecine commencera à opérer , il faudra remettre vôtre Cheval à l'Ecurie bien couvert pour le tenir chaudement, & lui prefenter de tems en tems un peu Y de
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86 LA PARFAITE CONNO ISS ANCE
.de Pain, ou de Son mouillé, ou même de l'Avoine; mais peu ala fois ,.
car les Purgations dégoûtent les Chevaux. Ainfi il faut chercher à le re- mettre en apétit , foit par l'Afîà fœtida, ou par ce qui fè trouvera ci- après. MANIERE DE FAIRE LA POUDRE CORDIALE, PROPRE A
TOUTES SORTES DE MALADIES. COmme plufieurs Perfònnes font des Poudres Cordiales différentes les
unes des autres ; ainfi que des Onguens , & des Huiles , je vais donner ici la manière de faire la véritable Poudre Cordiale, qui (ert dans la plupart des maladies des Chevaux. POUDRE CORDIALE.
Prenez Racine de Gentiane.......4- Once?.
Arifloloche ronde, Ariftoloche longue, Racine d'Angélique, Capado-
eia, Aloës fuccotrin, Saifran, Fenugrec, Melilot, Raclure de Corne de Cerf, Raclure d'Yvoire, Corail, Polipode, Bayes de Laurier, Milium So- lis, Criftal minerai, Scorion , Canelle , Coriande , Gingembre , Anis, Graine de Fenouil, Parifide, Graine d'Ortie, Reglifîè , Séné, Oliban, de chaque efpece quatre Onces ; Chair de Vipère deux Onces \ Rhubarbe &Jalap ,de chaque quatre Onces. Le tout, mis en poudre, bien mêlé enfèmble & pafle au Tamis fin.
En mettant cette poudre dans des Bouteilles, elle peut fè confèrver plu-
fieurs années ; car plus vieille elle eft, meilleure efi elle- On peut s'en fèrvir dans toutes fortes de Maladies, fi on n'a pas la commodité d'avoir les Drogues qui font diflinguées en chaque article. On en peut donner quatre Onces fùivant la force du Cheval, & en telle Maladie que ce pui£ fè être. Toutes Perfonnes chargées d'un gros équipage ne devroient jamais être
fans cette Poudre, MANIERE DE FAIRE LES QUATRE ONGUENS CHAUDS'.
Premier Onguent.
Vieille Huile d'Olive. ----„- 6. Livres.
Cire neuve, ou Cire jaune. - - - - - i. Livre.
Le bout des Branches les plus tendres , de
Romarin. -------- 4. Onces.
Feuilles de Laurier franc. - ■ - - - - 4. Onces.
Rue. - - - -------- -• - - - ^ Onces.
Tamarin. ---------- 3. Onces.
Hieble , Sabine, Menthe aquatique, Sauge, Poiiillot, Bafîlic, Cala-
menthe, Armoife, Enula Campana, Betoine, Refine blanche, Ifpargate, Annemone, Pimprenelle, Antimoine, Abfinte, Prunelles de haye, Herbe Nôtre-Dame, Rejettons de Sureau, Refine Colophonium, Semperviva major , Cemedris, Plantain , Centorea-major, Feuilles de Fraifier, Pen- tufili; de chaque fòrte deux Onces: Racine d'Aigremoine , une Once, Cumin une Once & demie; Mirrhe, fix onces , Fenugrec fix Onces, fè- mence d'Ortie, Semence de Violette, Semence de Pavot blanc, Men- the, |
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DES C H E V A U X. 87
the, Semence de Patience, autrement Parelle, Garence,Poititra,Chardon
bénit, Chevrefeüil, Gaîontaine, fleurde Camomile, Morelle, Trèfle rou- ge, Serpolet, Herbe Abchami-male, Encens, Bétoine, de chaque forte deux Dragmes; Moelle de Cerf deux Onces, GraifTe de Volaille deux on- ces, Graiffe d'Oye deux Onces, Huile Nordin, une Once. Il faut que tout ce qui doit être en poudre, fbit paffe au Tamis, puis en
Faire un Onguent à petit feu. LE SECOND ONGUENT S'AP E L L E O R E GO N.
"pRenez Coin une Once, Aureole une Once, Herbe au Chat 3. onces,
■*- Concombre Sauvage trois Onces, Glayeux, quatre Onces & demie, Romarin, Marjolaine, Poüillot, Rue, Feuilles de Laurier, de chacun qua- tre Onces & demie; Sabine deux Onces & demie; Sauge, trois Onces; Racine de Brione, trois onces; Pirêtre une Once; Euphorbe , Gingembre, Poivre long, en tout une Once; Maffis, fix Onces; Encens mâle fix On- ces; Huile de Noix une Once; Huile de Pétrole une Once; Huile de Lau- rier trois Onces; Graiffe d'Oye trois Onces; Beure frais quatre Onces ; Cire jaune quatre Onces; Huile d'Olive une Livre. Il faut faire cuire toutes ces Herbes , & Racines après les avoir pi-
lées , avec l'Huile & une Bouteille de bon Vin, où vous les ferez infufèr pendant huit jours fur la cendre chaude; après le tems expiré , vous pafîerez le tout 5 chaud , à travers un Linge , & ce qui aura pafîe eu l'Onguent.
. LE TROISIEME S'APELLE RESUMPTIF.
Prenez Beure frais. - ~ ------- 1. Livre.
'Cire Neuve. -------- - 6 Onces <
Sain-doux. --------. -3. Onces.
Graijje de Foule. -------_2. Onces.
Graiffe de Canard. ------- 2. Onces.
Huile d"*Amandes douces. ----- 2. Onces.
Huile de Camomile. - . - - - - - - 2. Onces.
Huile d^jlnis. -------- 2. Onces.
Racine de Guimauve blanche. - - - - 1. Once.
Graine de Lan, - - - - -'- - -' ; ï. Once.
Vinaigre. ---------2. Onces.
Eau-Rofe. - -.....- - 4- °mes-
Suif de Mouton. --,------- 2. Onces.
Vous ferez du tout un Onguent, comme le precedent.
LE QUATRIEME S'APELLE APOSTOLORUM,
pRenez Therebentine , Cire jaune, Poix refîne, Gomme d'Armenie,
A de chacune fix Onces; Litarge d'Or une Once, Ariftoloche ronde une Once; Ariftoloche longue une Once; Encens mâle une demie Once; Bol fix Dragmes. Le tout infufé dans du Vinaigre, fur la Cendre chaude, & cinq ou fix
heures après, vous y ajouterez. Y % Mirrbe,
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88 LA PARFAITE CONNOISSANCE
Mirrhe. - - - - - - - - - 4. Dmgmes.
Galbanum. --------4. Dragmes.
Verd de gris. ------- 4. Dragmes.
Huile à Olive. ------- 3. Ornes.
Il faut réduire le tout en Onguent, comme le précédent.
MANIEREDE FAIRE L'0 NG U E NT D' A ETE A.
Prenez Racine de Guimauve.......3. Livres.
Semence de Lin. --- - - - - 2. Livres.
Fenugrec. - - --- - - - - 2. Livres.
EJquine.........- - 12. Onces,
Huile d''Olive. - ■ - - - - - 4. Livres.
Cire jaune. - - - - - - • 2. Livres.
Therebentine. - ----- - 4. Onces.
Poix Refine. - - - - - 12. Onces.
Poix grafie. - - 12. Onces.
Galbanum. - - - - - 4- Onces.
Gomme Hederœ. - - - - 4. Onces.
Il faut d'abord nettoyer les Racines de Guimauves; puis vous les con-
cafîerez bien dans un Mortier avec les Semences de Lin & de Fenugrec & les ferez infufer enfemble , avec trois livres & demie d'Eau, fur les Cendres chaudes, l'efpace de trois jours; le quatrième, on les fera bouillir long-tems fur le feu dans un Baffin, ou Cafîerole de Cuivre ; enfuite vous les prefîereZ bien fort, à travers un Linge, & vous ferez fondre à part , les Gommes de Galbanum & Hederae avec du Vin; puis vous les ferez couler & cuire à la confidence de Miel;puis vous ajouterez goudt la Therebentine : cela fait, vous prendrez une livre de Mucilage coulé , que vous ferez bouillir avec l'Huile, dans la même Cafîerole bien nette, jufqu'àceque cela fbit bien confbmmé, remuant toujours avec une fpatule de bois, afin que rien ne fe brûle ; puis vous coulerez l'Huile & ferez fondre la Cire jaune dedans, coupée par petits morceaux &la Refîne pulvérifee, afin d'ê- tre plutôt fondue, puis après vous ôterez vôtre Baffin, ou Cafîerole de deffus le feu, & vous y ajouterez les Gommes, avec le refte de la The- rebentine , en remuant doucement, jufqu'à ce que le tout foit froid ; & le garderez pour vôtre befòin. BAUME DE POITOU POUR TOUTES SORTES DE BLESSURES^
TANT AUX HOMMES , QU'AUX CHEVAUX. Prenez Huile tf Olive. -------- 8. Onces.
Huile de Lin. - - - - - - 8- Onces.
Huile de Laurier. - - - - - - - - 1. Once.
Huile de chenevis. - - - _ - 6. Dragmes.
Huile de Gerqfle. - - - - - - 6. Dragmis.
j4lots Succotrin. ~ ~ - - - - 2. Dragmes,
JVerddegris. - ----- 2. Dragmes.
Vitriol blanc. - -•." ■. " - - 2. Dragmes.
Tutie. --_- - - - - 2. Dragmes.
Therebentine de Venife. -.; - r - 2. Onces.
Huile de Noix. - . j. Once.
Huile dejèmence de Have. - - 1. Once.
Prenez
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DES CHEVAUX.
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Prenez une grande Terrine dans laquelle vous mettrez toutes les fùfciites
Huiles & les ferez chauffer fur un feu fans flâme, crainte qu'il n'y prenne- puis vous y mettrez toutes les autres Drogues qui feront en poudre. Après que tout aura été enfemble environ une heure fur Je feu, il faudra le pafîer à travers un linge, & le mettre dans une bouteille pour le conferver au befòin. MANIERE DE FAIRE LE BAUME SAMARITAIN
Prenez Huile d'Olive. --------- 2. Onces.
Vin rouge. - - - - - . - - - S- Onces.
Mettez cela dans un petit pot de Terre verni & le faites bouillir à petit
feu, jufqu'à diminution de la moitié; alors vous pourez vous en fèrvir pour toutes fortes de Blefîùres & Playes; tant pour les Hommes que pour les Chevaux. AUTRE BAUME POUR DEFFAILLANCE DE NERF, CLOUX
DE RUE, OU CHICOTS PRIS DANS LE PIED. Prenez Feuilles & Fleurs de Millepertuis. - - - 1. Poignée.
Feuilles 6? Fleurs de Mil le feuilles. - - 1. Poignée. Feuilles ê? Fleurs de Marjolaine Sauvage. - 1. Poignée. Feuilles de Baume. - - - - - - - 1. Poignée. Feuilles de Jauge. - --- . -- - 1. Poignée.
Serpolet, ouPoüillot. - - •- - - - - 1. Poignée.
Vous hacherez le tout bien menu & le mettrez dans une Cruche de
Terre que vous remplirez d'Huile de Noix; il faut que la Cruche fôît bien, couverte, Vous la mettrez dans du Fumier de Cheval, & l'y laifîerez l'elpace de dix ou douze jours, fùivant la chaleur du Fumier. Enfiate vous retire- rez votre Baume pour vous en fèrvir dans le befòin; plus il efè vieux, meil- leur il efl. Il eft excellent pour les Douleurs, Meurtrifîùres, & Défaillan- ce de nerf, tant aux Hommes qu'aux Chevaux. MANIERE DE FAIRE LA CIROUENNE POUR LES JAMBES
ROIDES DES CHENAUX.
Prenez Huile d'Olive. - ------ 1. Livre.
Cire, neuve. - - ~ - - - - - 4. Onces.
Tberehentine. -___-_-- 1. Once.
Cerufe. — - - - *- -. - - - - 1. Once,. Mine de Plomb. -------i. Once.
Litarged'or- - - - - - '""'[% Once.
m
Mettez le tout dans l'Huile & la Cire que vous ferez fondre à petit feu;
le tout étant fondu, vous y mêlerez une Once de Verd de gris, que vous ferez encore cuire à petit feu, étant cuit, & de couleur verte, vous y ferez tremper des morceaux de Toile de vieux Linge , que vous retirerez après , & les laifîerez dégoûter fur le Pot; le Linge attirera la fùbftanc» à foi ; vous en mettrez plufieurs morceaux, jufqu'à ce que le tout foit dans les morceaux de Linge; & lorfqu'ils feront fècs, vous en prendrez des morceaux de la grandeur que vous fouhaiterez pour appliquer fur les Parties affligées. Vous réitérerez d'en mettre d'autres morceaux lorfque la fùb- flance de ceux dont vous vous ferez fèrvis, fera perdue. Cette fòrte de Z F Ci-
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LA PARFAITE CONNOISSANCE
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Ciroüenne eft très-bonne auffipour les perfònnes;& elle fe peut conferver
très-long tems. MANIERE DE FAIRE UNE BONNE EMMIELURE POUR
METTRE SUR LES REINS, JAMBES, OU HANCHES
D'UN CHEVAL QUI LES A EU FORCE'ES.
PRenez Vieux-oin, Miel commun, Poix Réfine, Therebentine com-
mune, Lie de Vin la plus épaifTe, Poix graffe, Huile d'Olive & fe- mence de Lin; de chaque forte une livre. _ Pilez & reduifez'la Semence de Lin en Farine, &mêlez-Iàavec les fùf
dites Drogues que vous ferez cuire à petit feu ; enfuite vous appliquerez de cette Compofition fur la Partie qui a été forcée, le plus chaud que le Cheval le pourra fouffrir; fans pourtant le brûler. Il fera bon d'appliquer une Veffie de Bœuf, ou de Vache par deffus, pour que l'Emmiélure pé- nétre mieux. Si c'en1 à une Jambe, delà Toile fuffira,il faut prendre garde de ferrer trop fort avec des Cordes,comme font les Maréchaux, ou du moins la plupart,qui rendent le Remède pire que le Mal. Pour éviter cet incon- vénient, il faut avoir des grandes Lifìéres de drap, fort larges ou des Bandes de Toile ; & prendre garde à ne point ferrer ni prefîèr les Nerfs POUR FORTIFIER LES NERFS DURS ET ALONGEZ.
"pRenez quatre Livres de Racine de Guimauve ; pilez-les dans un Mor-
J- tier; mettez-les tremper huit jours dans environ quatorze ou quinze pintes d'Eau , & y ajoutez deux livres de Graine de Lin. Au bout de huit jours vous les ferez cuire à petit feu jufqu'à ce que Je tout fòit en bouillie , que vous pafîèrez à travers un gros Tamis, prefîant avec une Cuillère de bois, pour que cela paiTe plus facilement; le tout étant pafïe vous y ajouterez une Livre d'Huile d'Olive, & remuerez bien, jufqu'à ce que le tout foit froid & en Onguent, que vous garderez dans un pot bien couvert. Mais avant que de vous en fèrvir, il faut rafèr le Poil le long: du Nerf 5 MANIERE DE FAIRE UNE CHARGE SUR LES REINS D'UN
CHEVAL, QUI LES A EU FORCEZ.
Prenez Cumin. - - - - - - - _ . 2> 0nc^
Fenugrec, Bayes de Laurier 6? Jèmence de
Lin, en tout. - - - —■--._ - 2. Onces.
Broyez bien le tout enfèmble & y ajoutez ce qui fuit.
Farine de Froment'...... - - - g Onces.
Galbanum ,fing de Dragon, Maftic en larme, en tout. - 2. Onces.
Vous y ajouterez encore 4. Onces d'EfTence de Therebentine, deux
onces d'Agnppa, deux Onces d'Arragon; deux Onces de Marchiatom le tout bien mêlé enfèmble & l'appliquerez fur la Partie affligée. POUR FAIRE DE VEAU PROPRE A TOUTES SORTES DE
PLATES.
Prenez Arijioloche ronde. - - * - - - 2. Onces.
Sucre en poudre. -._--.., 2. Onces. Vous
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DES CHEVAUX.
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Vous ferez bouillir l'Ariftoloche dans deux livres de Vin blanc jufqu'à
diminution delà moitié;puis vous pafîèrezle tout dans un Linge &Je garde- rez dans une Bouteille pour le befòin. La manière de fèfervir de cette Eau eft d'en laver deux fois le jour la playe pour la tenir nette, lâns y rien faire autre chofe. Si la Playe eft nouvelle , elle guérira promp- tement. POUR DESSECHER TOUTES SORTES DE FLUTES.
LAvez tous les jours une fois la Playe avec du Vin tiède. Si vous y
faites fondre du Sucre, il en fera meilleur; & enfùite vous prendrez des Feuilles de Romarin en poudre, pour en fòupoudrer la playe,qui fè de£ fechera en peu de tems. A U T R E.
Prenez Huile de P^ers. - ------ 1. Once.
Feuilles (PAche pilées. -..... 2. Onces.
Therebentine de f^enife. - - - - 2. Onces.
Miel blanc. - - - - 2. Onces.
Vous mêlerez les quatre fùfdites Drogues enfèmble , dans un petit Pot,
fur la Cendre chaude , pour en faire un Onguent. L'Onguent étant fait, vous pouvez vous en fërvir pour toutes fortes de Play es. FOUR FAIRE UN SUFURJTIF EXCELLENT, POUR LES
CORS QUI VIENNENT SUR LE DOS D'UN CHEVAL. PRemierement, il faut prendre de l'Huile, ou quelque Onguent chaud;
au deffàut d'Onguent, vous vous fèrvirez de Vieux-Oin, le plus vieux eft le meilleur; vous en frotterez le Cors avec ; ce qui le fera tomber ; enfùite vous panferez la Playe avec de l'Efîence de Therebetine & du Charpi, fait de vieilles Cordes bien pilées & réduites en poudre. A me- fure que vous panferez la Playe avec de l'Efprit de Therebentine, vous h parfèmerez de poudre de Charpi, qui s'attachera à la Playe; car tout ce que vous y pouriez mettre ne pouroit pas tenir. Vous panferez ainfi la Playe iufqu'à guérifon. Je pourois donner beaucoup d'autres Remèdes qui fè- roient plus difficiles, coûteroient davantage, & ne fèroient pas plus fòu- verains. AUTRE, POUR ATTIRER LA SUPPURATION ET FAIRE
A BOUT TIR.
Prenez Huile d'Olive. - - -..... 2. Onces.
Cire neuve. ......■ - - 1 Once.
Therebentine de T^enife. ----- u Once.
Poix noire. --------- - Once.
Poix Refine. - --------- Once,
CraiJJe de Mouton. ------- l Once.
Graijfe de Porc mâle. ---,-- i- Once.
Poix graffe, ------„-- h Once.
74 2 Fai-
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92 LA PARFAITE CON MOIS S ANCE
Faites fondre le tout enfemble à petit feu & le reduifèz en Onguent, que
vous garderez avec foin, pour toutes fortes de maux que vous voudrez attirer à fuppuration, MANIERE DE BIEN COUPER LA QUEUE A UN CHEVAL.
ÌL faut premièrement rafèr le Crin à l'endroit que l'on veut qu'elle fôit
coupée, & relever celui que l'on veut confërver; après quoi, il faut avoir une Barre, ou forme de Pilier de la longeur que doit être la hauteur de la Queue, pour la tenir droite defîùs ; enfùite, la tenir par le bout d'une main, & de l'autre une fèrpe bien tranchante, qu'il faut pofer à l'endroit où on veut la couper ; & frapper d'un coup de Marteau , ou de Maillet fur la Serpe. Il y a des Ignorans qui mettent la Serpe defîbus la Quevë & frapent defîùs; cela la meurtrit & l'écrafè, de forte qu'il en arrive de grands Accidens. La Queue étant coupée de la façon dont je l'enfèigne, vous prendrez un Fer rouge, fait comme un O, pour brûler légèrement & arrêter le fàng. Après qu'il Je fera, vous appliquerez un peu de Poix noi- re far le bout de la Queue, & vous poferez le fer qui aura perdu un peu de fa chaleur, fur la Poix, pour la faire fondre; puis remettrez le Cheval à l'Ecurie; & fur tout qu'il ne fôit point près d'une Muraille ni de quelque Pillier, afin qu'il ne puifîè pas fè frotter; car il y a eu des Chevaux, à qui cela eft arrivé, qui font morts; par ce que la Cangrenne s'eft mifè à la Queue. Lorfque l'Opération fera faite, il faut frotter la Queue jufqu'à la Croix des Reins avec du Brand evin, & cela pendant quelques jours, fòir & matin. Si par malheur le Cheval s'étoit frotté, ou que la Queue eût été meurtrie, ou trop brûlée, il faudroit le frotter, même jufqu'à la Croix1, avec de l'Efprit de Therebentine & du Brandevin mêlez & battus enfem- ble , autant de l'un que de l'autre; mais il faut fè tenir derriere avec un Fouet, pour l'empêcher de fè tourmenter & prévenir par ce moyen, les accidens. MANIERE DE BIEN CHATRER UN CHEVAL, ET LE
TRAITTER FENDANT LA CURE. IL y a plusieurs' manières différentes dé châtrer un Cheval; il y en a qui
les fouettent ; c'eft à dire, qu'après qu'on leur a fait l'Incifion aux Bour- fès, & lorfque les Teflicules font fòrtis par l'ouverture qu'on a faite avec un Rafoir, ou Biftouri, ils lient les Racines qui tiennent les Tefticules, avec de la Ficelle, ou du gros Fil de Cordonnier; puis ils les coupent au defîbus de la ligature, & enfùite nettoyent le dedans des Bourfès avec de l'Huile feulement, ou du Vin mêlé parmi. Cette méthode , fe nomme fouetter. D'autres les billotent, c'efl à dire, qu'ils prennent un Bâton de moyenne groileur, & le fendent par le milieu, ils en tirent la Moelle & font encore une cavité tout au long., qu'on remplit de Vitriol en poudre, ou deVerd de gris, L'autres y mettent du Sublimé. Ce Bâton, qui efl de Noifetief, étant préparé, ils prennent les Parties du Cheval, entre le Ventre & les Bourfes, attachent le Bâton le plus ferme qu'il eft poffible, & le îaifTent en cet état neuf ou dix jours; après lequel tems ,tout le Paquet tombe. L'une ou l'autre maniere ne font pasmauvaifes; mais elles necon- viendroient point à un Cheval qui auroit une defcente, ni à celui qui auroit les
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D 'E S C H Ef;V; A' U_X. 9S
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les Amourettes groilès & enflées ; [c'eil à quoi les Teflicules font atta-
chées] ainfi je n'aprouve en aucime façon ces fortes d'opérations, ;& celle ci-delîbus efl plus convenable; d'autant plus qu'il ne faut obferver ni âge nifaifon, pourvu qu'eilé foit bien faite. ; îl faut jetter le Cheval bas, fur le côté , ainfi que cela fè pratique en Al-
lemagne ";■ lui attacher un des Pieds'de derriere avec.une grande longe, puislapaifer fòus, fon Col, afin cjue fon Pied foit proche de l'Epaule; pour avoir la libertée entière, de travailler ; abrès quoi vous prenez un Teüicu- le bien* ferme,'avec la main; & avec unRafoir, ou bircöuri, vous fendez la peau- en faifànt une grande Ouverture, par où le Teflicule fort, après quoi vous déchârnez délicatement le Teiticule d'avec les Amourettes, qui formant une double SS. Alors le Teflicule s'étend fort long. Si c'efl un Cheval vicieux ;& dangereux , vous lui couperez le plus près du Corps que vous pourrez; & fi c'efl: un Cheval tranquile, il faut lui couper le plus près du Teflicule1 qu'il fera poiTible; c'en1 ce qu'on appelle' les Amourettes. Le Teflicule étant fòrti de la Bourfè, vous aurez un Fer plat, large d'en- viron-deux pouces &. de l'épaiiîèur d'un Ecu, qui fè ferme comme des Mo- railles. ■. Ayant donc pris le Teflicule entre ce Fer', & bien ferré, on pren- drez Un Torchon mouillé que vous mettrez entre leFer' & les Bourfes, après quoi; Vous couperez le Teflicule avec un Fer chaud ; enfùite vous y met- trez quelques petits morceaux de Souphre , que vous brûlerez defîùs & vous retirerez le Fer; enfùite vous verferez de l'Eau dans la Bourfè ; & vous' en ferez autant à l'autre. Il faut avant cette Opération , tirer la ver- ge du Cheval hors du fourreau, pour la nettoyer avec de l'Eau & en oter la craffe. Par ce moyen l'Inflammation n'en fera pas û grande & le Che- val en fbufFrira moins. Tout le foin qu'il faut avoir, eft de le garantir du Vent , en le mettant dans une Ecurie bien fermée & lui laver le Ventre tous les jours,* fèpt ou huit fois, avec de l'Eau fraîche; fi c'efl en Hiver, il faut de l'Eau tiède. Si l'Inflammation venoit trop grande , comme il arrive quelques fois, il faudra lui laver fouvent toute l'Enflure, les Bour- fes,- & le Fourreau, avec de la Creme, jufqu'a ce que l'Inflammation fuit difïlpée. Durant toute la Cure il ne faut point donner d'Avoine au Cheval, mais du Son mouillé, tant qu'il en voudra; & le faire boire à l'Eau blanche un peu tiède : Quoique j'aye dit que toutes les Saifòns font égales, pour cette Opéra-
tion, le Printens efl cependant le plus avantageux; à moins qu'il n'y ait de la néceffité. il confèrve fon Poil & f è maintient uni. Il y a encore plu- fieurs chofès à remarquer. Si un Cheval efl maigre, & exténué, lorf. qu'on le fera couper , il n'engraifîèra jamais bien , ni n'aura bon Poil ; quand même l'Opération fè feroit en Automne. Encore autre chofe à re- marquer , s'il tonne bien fort, il efl à craindre que la Cangrenne ne fe met- te à la Playe & ne fafîè mourir le Cheval. Pour éviter ce malheur, il faut attacher un fer à Cheval fur le haut de la Couverture au deflùs de la Croix & le Tonnerre ne lui fera point de mal. J'avois oublié de dire que , pendant la Cure, à commencer le lende-
main qu'il aura été coupé , il faut le promener trois ou quatre fois par jour, un quart d'heure chaque fois; s'il fait beau & point de vent. En tout cas on le promènera dans l'Ecurie , pour faire évacuer les Matiè- res qui fbrtent des playes. Tout le monde fait que le feu va en-augmen- tant neuf jours de fuite, & qu'il efl encore neuf jours à diminuer ; A a mais
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94 LA PARFAITE CONNOISSANCE
mais û le Cheval eft traité comme il eft dit ci-deffus, il fera rétabli en très-
peu de tems. BLESSURE SUR LE GAROT.
C^Et accident eft ordinaire à l'Armée, fbit par de mauvaifês Selles,
J ou de mauvais Bafts qui fervent aux Chevaux de charges ; ou quel- ques fois par des Troufîès de Fourage mal faites. Cela eft très-facile à connoitre , car au commencement il fè fait une Enflure, qui vient à l'ex- trémité de l'Encolure, juftement entre le mouvement des Epaules. Beau- coup de Chevaux périfTent par cet accident & par la faute des Ignorans qui les traittent, en appliquant des Remèdes defîùs pour tirer l'Enflure en Ma- tière- enfuite ils la percent & ne font pas fouvent maîtres d'empêcher qu'il ne s'y forme des Ulcères, ou des Filandres au milieu de la Playe, qui s'at- tachent aux Jointures de l'Os qui fè trouve en cet endroit, & les matières coulent fouvent entre le Paleron & le Corps; alors ils ne peuvent plus l'em- pêcher, les matières n'ayant plus d'égout pour fortir dehors, par confè- quent le Cheval périt, n'étant pas au fait de l'Opération qu'il faut y faire ; & qui fera marquée ci-après. Pour prévenir cet accident, il faut auffi-tôt que l'on apperçoit cette Enflure , de quelque manière qu'elle puifTe être venue, empêcher que la Matière ne fè forme, par la Compofition fuivante. Il faut prendre cinq ou fix Blancs d'Oeufs ; les battre long-tems pour les mettre en Ecume, & enfuite prendre une Once d'Alun de Roche crud, qui n'efl pas calciné, le mettre en poudre, comme de la Farine & le mêler parmi les Blanc d'Oeufs, étant bien mêlé l'un avec l'autre y ajouter environ un Verre d'Efprit de Therebentine; battre encore tout cela & y ajouter en- core autant de Brandevin, & à force de battre le tout enfemble, cela de- viendra comme une efpece de Bouillie, dont vous frotterez l'Enflure trois, ou quatre fois par jour, & en peu de tems , on verra qu'elle difparoitra. Mais en cas que l'on s'y foit pris trop tard, & qu'il s'y fût formé quelque peu de Matière , ce fera peu de chofe; elle fortira d'elle même, en continuant ce Remede. JUTRE REMEDE POUR LE MEME ACCIDENT.
SI on eft dans un endroit où on ne puiflè avoir aucune les drogues ci-def-
fus, il faut prendre du Brandevin & un morceau de Savon, bien frot- ter l'Enflure avec le Brandevin, afin qu'il y fafTe beaucoup d'Ecume, & reïtérer toutes les 3. ou 4. heures, jufqu'à ce que l'Enflure fè difîipe. Au defFaut de Brandevin, il faut fe fervir d'Urine avec le fàvon ; & û on n'a- voit ni l'un ni l'autre, prenez de la Saumure, ou de l'Eau bien fâlée, & frottez l'Enflure dix ou douze fois par jour. Etant privé de tout fècours , auffi-tôt que vous apercevrez cet Accident, prenez un bon Gazon de quelque Prairie, avec la Terre; appliqueZ-le defTus l'enflure, du côté de l'Herbe, & renouveliez cela toutes les 3. ou 4. heures , jufqu'à ce que l'Enflure difparoifîe, ou que vous puiiïiez vous fervir de quelques-uns des Remèdes ci-devant. BLESSURE SUR LE NOMBRIL.
CEt accident provient des mêmes caufès que Ie precedent, car fòuvent
un Cheval eft biefle fur le Nombril, qui eft pofitivement fur les Roi- |
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gnons
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DES CHEVAUX. 95
gnons, vers la Croix des Reins, où la Boucle de la Selle & de la Croupiè-
re tient. Il doit par confèquent être traitté de même, POUR LES CHEVAUX DEGAROTTEZ.
CÈt accident provient pour avoir laifîe venir de la Matière aux Enflures
du Garot ; il eu terrible à l'Armée, & fùr-tout dans les Pays chauds, où les Mouches tourmentent les Chevaux, & par les mouvemens que le Cheval fait, la Matière fe glifîè entre Je Corps & l'Epaule, dépendant toujours, & ne pouvant point avoir dégoût, parceque l'on ne peut pas fen- dre POs du Paleron ; de fòrte que ceux qui ne fàvent pas faire l'Opération fùivante, font obligez d'abandonner de tels Chevaux* Il s'agit donc de jetter le Cheval à bas, étant bien attaché & couché par
terre, il faut prendre un long Piquet, qui eh: une efpéce de bois environ gros comme la Jambe, haut de quatre ou cinq Pieds, pointu par le bout, pour Tenfoncer en terre à coups de Maillet ; & que ce Piquet fbit justement entre l'Epaule & le Corps, pour que le Chevaine puifîè point remuer, lorfqu'on lui fera l'Opération fùivante. Il faut attacher le Pied du Cheval, avec une Corde, avoir une Roue de Charette, ou d'autre Voi- ture, mettre un Piquet à cinq, ou ûx pas du Cheval, dans lequel vous ferez entrer la roue, de manière qu'elle puifîè tourner autour du Piquet ; alors vous attacherez à la Roue* cette Corde qui tient au Pied du Cheval. Enfùite Vous ferez tourner la Roue pour que la Jambe fe tienne droite & bien éten- due ; vous ferez une incifion entre le Corps & l'Epaule, jufqu'en haut, pour attraper la Matière qui efl entre le Corps & le Paleron ; vous ferez cette ouverture après avoir fait l'Incifion avec un Fer large d'environ un bon Pouce & plat, de Fépaifïèur de deux Ecus; il faut qu'il fbit un peu courbe. Tout la monde doit /avoir que les Côtes ne font pas droites- il faut donc pafîèr ce Fer, entre l'Epaule & les Côtes, afin de donner jour aux Matières qui font en haut; pour cet effet, il faut pafîèr un petit Séton , qui prend depuis le haut du Garrot jufqu'en bas , entre l'Epaule & le Corps ; ce qui fè peut faire facilement pour peu qu'un Maréchal ait d'adref fe. Vous ne Iaifîèrez le Séton que trois fois 24. heures, & vous panfèrez la Playe comme une Playe ordinaire; & par ce moyen, vous tirerez vô- tre Cheval d'affaire. Les Matières descendront entre le Corps & l'Epaule, Ce Séton fê peut faire de deux fortes de manières ; avec un morceau de longe de Cuir de Hongrie, ou de la Filafîè cordée avec du crin du même Cheval, ou d'un autre; qui fera graiffé d'Onguent de bafilicum. Si au bout de trois fois vingt quatre heures , la Matière ne venoit pas en abondance par en bas , vous Je pourez laifîèr encore un jour ou deux. Il ne faut pas oublier, pendant tout le tems de la Cure,d ôter l'Avoine au
Cheval ; mais il faut lui donner du Son mouillé, ou du Pain vieux cuit. Il faut , outre cela, abfòlunent lui faire manger de la racine deParelle, ou Patience, qui croît prefque dans toutes les Campagnes. C*efî; une efpéce d'Ofeille fâuvage, qui vient dans les Prairies & le long des Foffez; c'efr une efpéce de Rhubarbe; il y en a qui font grofTes comme la moitié du Bras; il y en a auffi de plus grofîès, ou de plus petites. Elle efl jaune com- me la Racine d'Ofeille; mais les Feuilles & la Tige font beaucoup plus grandes. Lorfqu'elle eft en fèmence, elle efl delà même couleur de l'Ofeil- le. Celle qui croît dans l'Eau eft la meilleure, après celle-là, c'eft celle A a 2 qui
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$6 LA PARFAITE CO N.N OIS S ANCE
qui croit dans les Terrains gras; mais faute de Tune, on peut fe fèrvir de
l'autre; & plus-le Cheval en mangera hachée, & plutôt il guérira. Cette Racine eft bonne auffi pour toutes autres fortes de Playes. Il eft certain que fi l'on étoit dans -un Pays tempéré & que les Mouches n'incommodaf fent point, on pouroit parle moyen des Racines, guérir un Cheval, fans grande Opération. > ;LA. FAIM-VAL LE.
LA Faim-vaïk ed un Accident qui arrive encoreplus fôuvent à l'Armée
qu'en tout autre endroit; par les grandes Chaleurs , & les longues Marches que l'on eft obligé de -faire.; Cette Maladie vient plutôt aux Che- vaux prompts & vifs , qu'à d'autres; il ne s'agit donc que de fàvoir quel eft cet Accident. Lorsqu'un Cheval tombe tout d'un coup dans un che- min , fans, avoir bu ni mangé, la pouffiere lui entre dans la bouche & par les narrines & lui bouche les conduits, de manière-qu'il ne peut refpirer, & •refte comme mort.. Cette Maladie eft ordinaire aue Chevaux de Harnois ; c'eft à dire de CarofTe, de Chaife & de Charoit. Pour y apporter reme- de, il faut avoir.de l'Eau fraîche, laver la Tête du Cheval, lui verfèr de l'Eau dans les Narrines, dans la Bouche, & beaucoup dans les Oreilles; peu .de tems après il fè relèvera. Vous lui prëfenterez à boire, & le Cheval fera prêt à continuer fon chemin': des Chevaux fùjèts à cette Infirmité ne doivent pas être négligez; il faut les faire boire à toutes les occaflons qui fe prefenteront, ■ Ces Chevaux-là font toujours plus étroits de Boyau que les autres; c'eft pourquoi ils ne peuvent fupporter ni la faim n'y la fôif; il en eft de même des Perfonnes; les unes ont plus de facilité à fe pafîèr de boire que les autres. ' L A T A U P E.
C'Eft un Accident très-fâcheux, qui provient de différentes Caufès;
fur'tout à de gros Chevaux de Harnois, comme d'Artillerie, des Vi- vres, ou autres Voitures, qui ont des Licols de Corde; quoi que d'autres y foient auffi fùjèts. Ces Chevaux étans peureux, au moindre ombrage, ils tirent avec violence pour s'échapper ; le Licol qui les retient les bleffe entre les Oreilles & le Col, fur la jointure du Col à la Tête; & peu à peu ils fè rendent plus fènfibles. Il fè forme à cette place, avec le tems, de la Ma- tière, & ne s'en apercevant point, cela s'étend le long de l'Encolure & caufe une groffe Inflammation, qui oblige fôuvent d'ouvrir cette Enflure des deux cotez de la Criniere en long, & qui s'étend fôuvent de la lon- geur d'un demi Pied & plus. Dans ces fortes de Playes, que l'on eft obli- gé de faire, il faut fe garder de fe fervir d'aucun Onguent qui foit gras, ni d'Huile; mais de ceux qui refTerrent. Ce Mal eft d'autant plus difficile à guérir, qu'on a de la peine à y faire tenir les Drogues & qu'on ne peut atta- cher le Cheval. Il faut donc prendre de la grofîè Toile, la couper de-là largeur d'un bon
Pied, pour que cela porte entre le deux Oreilles ; & s'étende le long de la Criniere; il faut que cette Toile foit en quatre ou cinq doubles, & que ce- la s'attache par defTous le Col, avec de petits rubans de fil, afin que les Drogues puifîènt tenir. Cet
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DES CHEVAUX.
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Cet Accident peut encore arriver pour avoir été frappé fur la Tête par
un brutal, quand le Cheval héfite à paflèr par quelques endroits; fòit avec un bâton, ou le manche d'un Fouet. Il efl inutile de repéter les Remè- des & Drogues convenables à ces fortes de Play es; car qui en a panfë une peut en panfèr plufieurs. ECARTS , OU FAUX ECARTS.
T Out le monde, faute de connoifîànce , parle d'un Ecart, ou faux-
Ecart , en fè contentant de dire que le Mal efl à l'Epaule, fans en faire aucune différence; mais il faut fàvoir , qu'un Cheval peut boiter de l'Epaule par différentes caufès, fans s'être jamais donné le moindre effort. Il efl donc bon d'apprendre à connoître ce mal - là, pour le diflinguer des autres.
Premièrement un Cheval peut boiter pour avoir été mal fellé ; c'efl à
dire, trop fur le devant, étant monté par un homme péfant, & ne fâchant pas ajufter lui même, ni faire ajufler fès Etriers; l'un étant plus long que l'autre; par confëquent l'Homme péfant étant de travers, la pointe de l'Ar- çon de la Selle, portant fur une Epaule plus que fur l'autre, lui foule le long d'une journée de marche; ainfi le Chaval fè trouve boiteux fans avoir fait aucun mauvais pas. On a recours à un Maréchal, qui dit que c'efl un Ecart, & qu'il faut beaucoup de foins & de peines. Il efl payé comme un habile homme, & cependant fòuvent il n'efl qu'un Ignorant; car faute d'a- voir remédié à la Selle, le Cheval boîte de nouveau. On le met entre les mains d'un autre qui n'en fait pas d'avantage, qui le traite de la même ma- nière, & laiffe la Selle dans le même état. Après que le Cheval a refle quelques tems à l'Ecurie, un autre Cavalier le monte, change de fèlle par hazard, ou remedie à l'autre, il égalife les Etriers, monte le Cheval qui ne boîte plus. Un Cheval peut boiter de l'Epaule pour être fòrti de l'Ecu- rie brufquement & s'étant heurté contre la Porte, ou ailleurs; ou pour avoir été frappé par un autre. Un Maréchal le guérit par le moyen des Onguents & pafîè encore pour habile, dans l'idée des Ignorans. Mais un Cheval qui a véritablement un Ecart, qui efl entr'ouvert, c'efl à dire, qu'il fe fòit forcé en dedans de l'Epaule, entre les Côtes & l'Epaule, n'y ayant point de jointure qui la fafîe tenir au Corps, comme la Hanche, ne tenant qu'avec des Fibres & Tendons; un Cheval, dis-je, qui ace qu'on appel- le Ecart entr'ouvert, ne fe guérit pas en appliquant des Remèdes fur fà Peau. Ces Remèdes peuvent-ils pénétrer entre le Paleron, qui efl un Os, pour aller guérir le Mal, qui eft deffous ? Cela ne peut fè faire que par le moyen de l'Opération, comme il fera marqué dans l'Article des véritables Ecarts. Il y a encore un autre Accident qui fait boiter les Chevaux de l'Epaule, fans s'être jamais donnez aucun effort, ni avoir eu aucun Acci- dent. Il boîte tantôt d'un côté, tantôt de l'autre,& quelques fois des deux; à ne pouvoir fè tenir fur le devant. Cette efpéce efl plus difficile que toutes , parce qu'elle vient de Nature , d avoir été engendré de quelque Cheval Turc, ou Arabe, qui avoit les Epaules extrêmement plates &; min- ces , ferrées l'une contre l'autre; c'efl à quoi plufieurs Perfonnes ne pren- nent pas garde ; lorfqu'ils veulent avoir race d'un Etalon , il leur fûffit qu'il paroilfe beau, & qu'il fbit Turc, ou Arabe. Or pour venir à la con- noifîànce de cette Maladie, quand on voit un Cheval qui a les Epaules fer- Bb rées
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98 LA PARFAITE CO NN O I SS ANCE
rées l'une près de l'autre, tout-à-fàit plates, au lieu d'être charnues, ce qui
fait un demi quart de cercle,depuis le bas de l'Epaule, jufqu'au Garot, & que dans cet endroit il iè trouve un vuide , tout décharné, il en revient peu- c'eft où la plupart des Maréchaux fè trompent, en voulant y appliquer des Sétons , & par ce moyen décharnent davantage l'Epaule, ce qui rend le Cheval inutile & le fait périr plutôt. Au lieu de chercher à donner de la nourriture à cette Epaule , qui en manque. Ainfi vous fùivrez par ordre les Remèdes qui feront propres pour tous les Accidens ci-devant nommez. POUR UN CHEVAL BOITEUX DE L'EPAULE, PAR
LA SELLE.
SI l'on eft dans un endroit où on puifle avoir aifement des Remèdes, pre-
nez de l'Efprit de Therebentine & du Brandevin, autant de l'un que de l'autre; que cela fôit battu enfèmble, & lui en frottez toute la Partie où le quartier de la Selle a porté. Reculez la Selle le lendemain, ou fur-len- demain , & le Cheval fera en état de continuer fon Voyage. Si vous n'avez point d'Efprit de Therebentine, prenez du Savon & du Brandevin & frot- tez bien à reboufîè-poil, jufqu'à ce que vous voïez beaucoup d'Ecume ; faites cela trois ou quatre fois de fuite, auffi-tôt que l'endroit fera fèc, & le Cheval guérira dans la Route. Au defFaut de Savon, il faut fe fervir d'Alun de Roche, & au defFaut de Brandevin, de J'Urine ; mais fi on étoit en état d'avoir l'Efprit de Therebentine, des Blancs d'Oeufs, de l'Alun & du Brandevin,il faut en faire une Compofition, comme il eft marqué à l'ar- ticle des Chevaux blefîez fur le Garot. Il faut en bien frotter vôtre Che* val, quatre, ou cinq fois, & il guérira promptement. Vous pouvez vous fervir des mêmes Remèdes pour les autres Accidens ci-defîùs. Mais fi l'In- flammation eft trop grande, que Je Mal foit vieux, & qu'une Epaule pa- rût plus grofîe que l'autre, vous pourez y pafîèr un Séton depuis le bas de l'Epaule jufqu'en haut, entre cuir & chair; il n'importe qu'il fòit de Cuir ou de Filafîe, pourvu qu'il foit cordé avec du Crin, & qu'il foit bien graille avec de l'Onguent de Bafilicum. Le Séton fera attaché par les deux bouts, au defîùs de la Peau, pour pouvoir le tourner, afin de Jegraifîèr tous les jours; & le laiflèr neuf jours, pendant lequel tems vous lui frotte- rez l'Epaule avec l'onguent qui fuit. De P Onguent à'^ Altèa. ----- 4. Onces.
Onguent Populeum. ------ 4. Onces.
Prenez < Onguent rofat. --------4. Onces.
Huile de Laurier. - - ---- -4, Onces.
Miel commun.........4. Onces.
Ces cinq fortes de chofès étant fondues enfèmble, remuez-les jufqu'à
ce qu'elles foient froides ; fèrvez-vous en pour frotter toute l'Epaule dn Cheval une fois par jour. Si cet Onguent ne fîifiit pas, il faut en faire de nouveau. Le Séton fèrvira pour attirer à matière la Meurtrifîùre qui aura été caufee.parle Coup qu'il aura reçu; & l'Onguent fèrvira pour que les Peaux ne perdent point leur nourriture. Il eft bon que le Cheval, pendant le cours de cette Cure, ne travaille
point; mais û on eft à l'armée, ou en Route, étant traité de cette maniè- re , |
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D E S C H E■ V À U X. 99
re, il ne iaiifera pas de guérir , mais pus Û promptement à la vérité que
s'il avoit du repos.
REMEDE FOUR LE REFROIDISSEMENT D'EPAULE.
VOus connoîtrez encore cet Accident, lorfqu'un Cheval ne pourra f e
foûtenir fur le devant, & qu'il aura fort peu de mouvement dans les Epaules, comme û elles étoient chevillées, ou attachées. Il y a des gens qui les croyent fourbus faute de connoifîànce, car la fourbûre empêche le mouvement des Jambes. Ce refroidiiïèment d'Epaule empêche feulement le mouvement des Epaules- âinfi ayant cette connoifîànce, vous traittez le Cheval de la manière fui va rite. Premièrement il faut faire nager le Cheval à fec; c'eri à dire lui lier une
des Jambes pliée par le Genoux avec une Longe platte ; & le faire mar- cher fur trois Jambes, le faire trotter jufqu'à ce qu'il ne puifîè plus fe foû- tenir fur la Jambe de devant. Enfùite vous lui ferez faire le même exerci- ce fur l'autre Jambe; après quoi on le fàignera des deux Arcs, & on lui frottera bien les Epaules avec fon Sang, & par deiïus, avec de l'Efprit de Thérebentine, Huile d'Afpic , Huile de Pétrole, & Brandevin mêlez enfemble, autant de l'un que de l'autre. On mettra par defîûs de la Fari- ne de fèigle, pour qu'il fê fafîè une efpéce de Croûte , fur les deux Epau- les; laquelle Croûte doit être raffraîchie avec de l'Huile de Laurier 7. ou 8- jours de fuite,une fois par jour; & enfùite avec l'Onguent fùivant; favoir, Onguent d'Altèa, Onguent Populeum, Onguentrofàt, & du Miel, au- tant de l'un que de l'autre, mêlez enfemble. Vous continuerez à frottery avec cette Compofition tous les jours une fois, pendant trois fèmaines, ou un mois, les Epaules du Cheval, qui prendront de la nourriture. Il faut le laifîer à l'Ecurie cinq ou fîx fèmaines fans fbrtir, & comme les Humeurs pouroient defcendre dans les Pieds, il faut avant de commencer la Cure , faire déferrer le Cheval des deux Pieds de devant & les lui bien parer; en- fùite le faire referrer pour y mettre de tems en tems de la Fiente de Vache; fricafîee avec du Sain doux; & dans la fuite y ajouter du Vinaigre bien mê- lez enfemble. Par le moyen de ce Remede, vous préviendrez l'Accident qui pouroit arriver dans les Pieds des Chevaux; & fi vous avez de l'Huile de Laurier, il faut en frotter les Sabots, vers la Couronne. Si tout cela ne réùffit pas, il eft inutile de chercher d'autres Remèdes. REMEDE POUR UN VERITABLE ECART, CE QU'ON AP-
PELLE ENTWOUVERT AVant que de rien entreprendre, il faut déferrer le Cheval, lui faire pa-
rer les Pieds & le referrer à neuf, le plus également qu'il fera poffi- ble : enfùite il faut le faire nager à fec de la même manière que pour le Re- froidifîèment d'Epaule ; à l'exception qu'il ne le faut faire que d'un Côté, & que ce fòit la Jambe, dont il eft boiteux, qui porte à terre. On le doit faire trotter & le pouffer, en le fouettant jufqu'à ce qu'il fuë; après, il le faut jetter à bas, & mettre deux Piquets en terre; l'un au deffaut de l'Epau- le, l'autre entre les Cuifîès & le Ventre, pour qu'il ne puifîè pas remuer de fa place ; ayant une longue Corde à laquelle il y aura une Entrave, pour lui attacher le Pied par la jointure d'entre le Boulet & le Sabot; & l'autre Bb 2 bout
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loo LA PARFAITE CONNOISSANCE
bout à une Roue de quelque Voiture, qui fera placée comme il a été mar-
qué dans l'Article des Chevaux dégarotez, afin de lui tenir la Jambe & l'E- paule en droite ligue. Enfuite vous lui fendrez la Peau, entre le Corps & l'Epaule, comme il eft aufli marqué au même Article, pour y faire en- trer un Fer par trois endroits, l'un au milieu, qui va prefque jufqu'en haut, & deux autres, un de chaque côté, qui doivent faire comme une Fourchette à trois branches. Ces Ouvertures, étant faites, il faut avoir des efpéces de Chandelles faites dans des Moules de Fer blanc plats, au lieu que les moules ordinaires (ont ronds ; ces Chandelles doivent être com- pofees en la maniere fùivante. De la Filaffe tréffée en trois, pour qu'elle (oit plate, la faire entrer dans
le moule ; prendre eniùite une Once de Thérebentine de Venife , une Once d'Éfprit de Thérebentine, une Once d'Huile de Laurier , une On- ce d'Ongent d'Altèa, deux Onces de Suif de Mouton, & demie Livre de Cire jaune ; le tout étant fondu, ajoûtez-y demie Once de Verd de gris en poudre. Le tout étant bien mêlé, vous le verferez dans les Moules & les emplirez. Après vous les laiiîèrez refroidir , & pour retirer vôtre efpéce de Chandelle vous pafîerez le Moule fur la fiâme d'un bouchon de Paille ou autrement , vous la remettrez aufïi-tôt dedans, & introduirez le Moule jufqu'au fond de la Playe du milieu, par laquelle il faut com- mencer. Il faut que le Moule fbit bien uni & bordé par le bout. Vous aurez un Bâton plat, à peu près de la grofîèur de la Chandelle que vous ferez entrer dedans, & retirer le Moule dans la même fituation, afin qirc la Chandelle refte dans la Playe. Enfuite vous mettrez les deux autres, de la même manière; & avec une Eguille & du fil de Cordonnier, vous coudrez la Playe par le milieu afin que la chandelle ne forte pas. Après cela, vous ferez lever le Cheval & le remenerez à l'Ecurie. On y aura pré- paré avec des Planches, une place égalle & unie, pour qu'un Pied ne fbit pas plus haut que l'autre , ce qui eft contraire à la maxime de plufieurs Maréchaux qui mettent un Fer en patin fous le pied duquel le Cheval ne boîte point, & fbuvent c'eft ce qui rend les Jambes inégales , l'Epaule étant defcenduë, par confequent, le Cheval refte boiteux toute fà vie. Lorfqu'il fera dans l'Ecurie, ayez du Linge de la largeur d'une Servie-
te , pour attacher les deux Pieds le plus près l'un de l'autre, qu'il fera poffible, en forme d'Entraves , & en faites autant au defïùs des Genoux, afin qu'il ne puifîe les plier. Il faut tous les jours diminuer la longuer des Chandelles, en les renouvellant jufqu'à ce que les trous ne puiûent plus rien contenir. Il faut aulTi attacher le Cheval de forte qu'il ne puifîe fè coucher, de 40.
ou 50. jours. Cela fe fait en attachant deux Longes au râtelier & deux au- tres à la Mangeoire , qu'il n'ait feulement que la liberté de manger fon Foin & fon Avoine, ou plutôt du Son ; car il eft à propos de lui fuprimer abfòlument l'Avoine pendant toute la Cure. Comme les Jambes du Cheval pouroient s'enfler par la force des Liga-
mens, il faudroit en ce cas les lui frotter tous les jours au defïïis, avec de la Lie de Vin, & au bout de 40. ou ?o. Jours lui ôter, ainfiquelcs deux Longes du Râtelier, & pour lors lui faire une bonne Littiére, ou il pou- roit bien être encore quelques jours fans fè coucher;mais à la fin il fè cou- chera & l'enflure de fes Jambes fe difïipera. Il ne faudra pourtant pas le faire fòrtir de l'Ecurie de huit ou dix jours; mais après, on poura le pro- mener |
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mener doucement, prenant bien garde de ne Je pas tourner du côté qu'il a
été incommodé; & cela pendant fort long-tems; ou fi on y étoit abfblu- ment obligé , il faudrait prendre un grand tour. Quoi que le Cheval puifïe travailler doucement, un mois après la liberté
de coucher for la Littiére, il ne faudroit pas qu'il fit aucun travail qu'au bout de cinq ou fix mois. Ainfi je ne confèilie à perfonne de faire cette Opération qu'à un Cheval de prix; à moins que ce ne Ibit pour une épreu- ve , car il y a beaucoup de foins & de dépenies. Pendant le cours de cette Cure , pour donner de la nourriture aux Par-
ties malades, il faudra fè fervir des Onguens dont on a parlé à l'Article des Epaules defTéchées ; l'en frotter tous les jours une fois ; & cela pendant toute la Maladie, dont je ne confèilie pas d'entreprendre la Guérifbn par le moyen de l'Opération, en Eté dans les grandes Chaleurs. C'eri l'Auteur de ce Livre qui a inventé cette manière de traiter cet acci-
dent : Les différentes épreuves qu'il en a faites avec fuccez ne doivent point lai£ fer douter un moment que cette Opération ne fbit des meilleures II en a mê- me fait plufîeurs au Haras de Sa Majefte Très-Chrêtienne, où il a été In- fpeóteur l'efpace de quarante ans. D E UE PONGE.
CEt Accident n'efl pas aufïi dangereux que défàgréable à la vue , ne fai-
fànt jamais boiter le Cheval ; cela provient de ce qu'un Cheval fe couchant , & pliant fà Jambe de devant, les Branches, ou Crampons du Fer appuyent au deffaut de l'Epaule, près l'endroit où l'on pofèlamain,lor£. que l'on tâte s'ils ont la Fièvre, vis à vis le Cœur ; & cela caufè une grof fe Enflure par la fuite; il fe fait une malìe de Chair corrompue, & un Sac, dans cet endroit, qui fè remplit d'Eau roufîè. Si dans le commencement, que l'on s'en apperçoit, les Valets & Palferniers n'étoient pas fi parefîèux, il fèroit facile d'y remédier, & de tout faire difparoître ; en lavant fouvent cet endroit avec une Eponge trempée dans de l'Eau de Pompe, de Puits, ou de Fontaine, la plus fraîche; & en employer un Seau chaque fois, réi- térant cinq, ou fix fois par jour. En moins de deux, ou trois jours , toute l'enflure fe diffippera; mais fi on la néglige , & qu'on attende que cette Eau roufîè fbit formée, quoique le Cheval ne boîte pas, la Cure ne laifïè- ra pas que d'être longue, malgré tous les Remèdes, ou Opérations qu'on pouroit y faire. En cas que cette Enflure ne cédât pas à l'Eau froide, il faudroit faire l'Onguent qui fuit. Mouches d^EJpagne , ou Caniarides. - - 2. Onces.
Ellébore noir. ---.....2 Onces. Euphorbe. - - - - - - - •- - 2. Onces.
Les trois parties mifès en poudre , en faire un Onguent avec de l'Huile
de Laurier, de la Thérebentine de Venifè ; des deux fortes également. L'Onguent étant fait à froid, il faut rafèr le Poil de toute l'Enflure , ap- pliquer une grande Emplâtre defîùs, & tâcher de la faire tenir par des liga- tures paffées entre les Jambes du Cheval, & le defîus du Garot, & laifler l'Emplâtre jufqu'au lendemain pour y en remettre une nouvelle & conti- nuer cinq , ou fix jours de fuite; ce qui diflipera toute cette Enflure, par les Eaux que cette Emplâtre fera fortin II ne faut pas s'étonner s'il paroît Ce que
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102 LA PARFAITE. C ON NO I S S ANCE
que la Peau fòit tombée , auffi-bien que tout le Poil, mais l'un & l'autre
reviendra plus beau qu'auparavant; & fi après, le Cheval revient àfe cou- cher comme auparavant, & qu'il fe forme encore une Enflure, il faudra prendre un Fer gros par le bout comme le petit Doigt, le faire rougir & percer l'Enflure par defïous, pour faire fortir toute l'Eau roufîe qui fera en- fermée , & enfuite panfèr la Playe comme une autre ordinaire. Il faut efperer que la douleur qu'il refïèntira dans ces Opérations lui fera perdre l'habitude de fè coucher fur fes Fers. JAMBES ROIDES.
L y a des Chevaux à qui, par un relie de Maladie , ou quelque grande
fatigue les Jambes de devant deviennent fi roides qu'à peine peuvent-ils les plier par les Genoux, ce qui les fait broncher & quelques fois tomber, pour peu qu'ils fbient preffez, & même au pas. Dans cette occafion, il faut tacher de fortifier les Nerfs des Jambes & des Jointures par des Bains de Racine d'Altèa, ou avec de la Lie de Vin, ou autres Remèdes propres à aflbuplir & fortifier les Nerfs. Il fè trouvera plufieurs Recettes dans ce Livre propres pour cela; mais fi malgré tous les bons Remèdes, les Jam- bes refient toujours roides, il faudra faire l'Opération fuivante ; fàvoir, au deiîbus des Epaules, ou pour mieux dire au defîbus du Poitrail qui efl en- tre cette partie & le Genoux, comme il efl marqué dans la Table de l'ex- plication des Figures, l'on fènt une efpéce de Nerf fort dur, & fort roide, qui n'efl cependant qu'un Tendon; c'eft juffement au defîbus de la Veine où l'on faigne pour les Maux d'Epaule; on l'appelle la Veine de l'Arc; à cet endroit il faut faire une incifion avec un Rafoir, ou Biflouri, en âef- cendant le long du Tendon, faifânt une ouverture à la Peau, de la longueur d'environ deux Doigts, on trouvera ce Tendon qui efl comme feparé de la Peau & de la Chair, comme fi c'étoit un Nerf; ce qui fait dire à plufieurs qu'ils ont coupé les Nerfs des Jambes de devant. Ayant fait cette Ouver- ture, il faut avec une Corne de Chamois, ou autre Infiniment à peu près de même, qui foit courbe & pointu, pafTer par defïous le Tendon, pour le tirer hors de la Peau, enfuite on le coupe entravers pour leféparer; lès deux bouts fè retirent, l'un en haut, l'autre en bas. Ayant fait ceci aux deux Jambes, il faudra remplir les playes de Beure falé; c'eft à dire, fur une demie livre de Beure, il faut prelque trois Onces de Sel, bien mêlez enfèmble ; il faut continuer de panfèr jufqu'à Guérifon , rien qu'avec le Beure filé. Il faut avant que d'entreprendre cette Opération, faire ferrerie Cheval, en
la manière fuivante ,& comme le Fer efl dépeint Planche ^.Jig. 3. & 9. pour obliger le Cheval à plier les Jambes en marchant ; car auffi-tôt que l'Opération fera faite, il faut le faire promener un bon quart d'heure au Pas, & enfuite le remettre à l'Ecurie ; & remplir les Playes avec le Beure filé, & tous les jours, foir & matin, le faire promener au Pas, & au Trot, & chaque fois qu'il rentrera à l'Ecurie, il faut panier les Playes & faire ce manége-là , jufqu'à ce qu'elles fbient tout à fait guéries. Je ne conseille à perfònne de monter le Cheval, au commencement avant qu'il foit accoutumé à de tels fers ; car il ne manquera pas de broncher & même de tomber; Une faut point par cette raiion, le promener ailleurs que fur la Terre & non fur le Pavé. De quinze en quinze jours il faudra faire racourcir un peu la pointe du Fer, cette
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cette méthode fera qu'il aura les jambes aufîl libres qu'auparavant quoiqu'à
la vérité, la force ne s'y trouvera pas comme à un autre Cheval, qui n'au- ra pas eu cet Accident; mais il poura cependant fèrvir beaucoup detems, s'il a encore un peu de Jeunefîe. GENOUX DE BOEUF,
ÎL feroit prefque inutile de parler de ce Deffaut, puifqu'il provient de la
Nature; & qu'il n'y a aucun Remede à faire; fi ce n'étoit pour enfeiçner à quoi font propres de tels Chevaux. Lorfqu'on voit qu'un Cheval a les deux Genoux ferrez l'un contre l'au-
tre; & les Pieds fort écartez, ou dit qu'il a des Genoux de Bœuf, parce- que les Bœufs ont les jambes faites à peu près de même. Ces fortes de Chevaux ne font nullement propres pour monter; ils ne
font que pour tirer la Charette, ' ou pour le Labourage; car dans ces fortes de travaux, ils ne vont fouvent qu'au pas; & ils font (bût en us par les Epaules, avec le Colier, ou le Harnois; de forte qu'un tel Cheval n'efi propre que pour cet ouvrage. SUROT DE TROIS ESPECES.
DAns les trois efpéces de Surôts, il y en a une qui ne doit point empêcher
l'achat d'un bon Cheval; /avoir Je Surôt fimpJe, qui fë trouve placé au dedans de la Jambe, au defTous du Genoüil, éloigné du gros Nerf& de la jointure du Genoüil ; pour lors il ne l'incommode point. Il ne cho- que feulement que la vue & il s'en va avec le tems, de foi même. Celi pourquoi il eh1' inutile de chercher des Remèdes pour Poter. J'en donne- rai feulement ^our les deux autres efpéces, qui peuvent incommoder & faire boiter le Cheval. La connoifîance des 3. efpéces eft la même chofè ; car Iorfque l'on voit une eipéce de GrofTeur fur le plat de la Jambe , foit en dedans, ou en dehors , au deflòus du Genoüil, & qu'au maniment vous la fèntez ferme & dure, c'eft un Surôt, & s'il eft placé comme il eft mar- qué ci-deffûs,ce n'eft rien. Mais s'il entre dans la jointure du Genoüil, il eft facile à concevoir, qu'il ne fè trouve point d'intervalle entre le Surôt & le Genoüil, il quitte le nom de Surôt, & pour lors on peut l'appel!er Fufee; ce qui rend la Jambe du Cheval roide, & lui empêche la liberté de plier les Genoux ì & par confèquent l'oblige à broncher , ou tomber, & après quelque peu de travail violent, il devient boiteux ; le repos fèul le rend droit; mais, ne guérit pas la Fufée. La troifieme eipéce de Surôt, foit en dedans, ou en dehors, eft lor>
que vous le fèntez entre le Nerf & l'Os, quelques fois même au bout du Nerf; pour lors, il prend le nom de Surôt nerveux. Celui-ci eft le plus mauvais de tous y outre que le Cheval n'a pas la Jambe fi ferme, pour peu qu'il travaille il ne manque pas de boiter. Les François rebutent tous les Chevaux qui ont des Surôts, fans fàvoir fouvent en faire la différence, car il refufèront un Cheval avec un Surôt fïmple , comme fi c'étoit un des deux autres. On. n'a jamais vu un Cheval qui ait paiïe les huit à neuf ans, avoir un Surôt fïmple; car ceux de cette efpéce s'en vont d'eux mêmes. Ainfi les Remèdes que l'on trouvera feront, pour les deux derniers. Ce 2 RE~
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REMEDE POUR LES SUROTS.
IL faut prendre un bâton, gros comme environ deux Doigts ; battre le
Surôt & le frotter afin de pouvoir l'amour à petits coups , & long-tems, & à force de le battre & de le frotter , que la Peau paroifle au manîment, n'être plus attachée à la dureté. Enfuite il faudra avec la pointe d'une Lan- cette, ou Flâme, le piquer à plusieurs endroits , afin d'en faire fortir le Sang corrompu. Après vous prendrez un bon Tampon de Filaiîè trempée dans de l'efîènce de Thérebentine , & vous appliquerez une Bande de cinq , ou fix Linges en double ; & par deflùs, un morecau de Veffie de de Cochon ou de Bœuf, & avec une bonne Ligature de Toile, faire te- nir le tout. Que cette Ligature fòit environ de la largeur d'une Bande fèmblable à celles dont on fë fèrt pour les Perfonnes ; mais il faut qu'elle fbit plus longue, pour bien faire tenir ce que l'on aura appliqué fur la Playe. Vous l'y laifîèrez 24. heures ; au bout duquel tems vous renouvellerez l'Appareil, & cela trois jours de fuite. Plusieurs diront, à quoi fèrt tant d'embaras? une Corde, ou une Bande,
n'eft-ce pas la même chofè? & que fèrt une Veffie de Cochon, ou de Bœuf ? Cefi que ce morceau de Veffie empêche que les Efprits ne s'éva- porent; & la Bande de Toile, c'eft parcequ'il faut que cela tienne bien, & ne bleue point le Nerf; car le Remède fèroit pire que le mal, ce qui arri- veroit û on fè fërvoit d'une Corde. DES SUROTS, OU FUSEES.
IL faut (avoir que les Surôts & Fufëes font des Humeurs qui fe forment
en Calus, aux Jambes des Chevaux comme il eft marqué ci-devant. Ces deux Maux, ont les même Caufes & font pourtant bien différents; caries Surôts n'incommodent point le Cheval, à moins qu'ils n'aprochent trop des Nerfs, comme il a été marqué à l'Article précèdent ; mais la Fufëe , au contraire, eftropie fouvent le Cheval, étant une longue groffèur, atta- chée le long de l'Os qui touche la jointure du Genoux & la Cheville ; c'eft ce que plufieurs appellent Chevaux chevillez;ce qui rend la Jambe fi roide, qu'ils ne plient le Genoüil qu'à force, & les contraint de boiter. Le Ge- nomi étant une fois chevillé, il eft très-difficile d'y apporter Remède, à moins que d'y mettre le feu, en manière de Fougère, pour empêcher que la fufëe ne monte tout-à-fàit, & que le Genoüil ne perde le mouvement. Puifque c'eft une affaire de fi grande confèquence, on ne doit point tar- der à y donner le Feu , dès le commencement que la Fufëe gagne la jointure. AUTRE REMEDE POUR LES SUROTS ET FUSSES.
PRemierement, il faut rafer le Poil bien près; fùr-tout où eft la dureté ;
enfuite la battre & la frotter tout doucement avec un Bâton de Cou- drier , ou autre bois ; quoique plufieurs Perfônnes croyent le Coudrier meil- leur; mais moi, je n'y fais point de différence ; je regarde à la delicatefTe de la main de celui qui le fait, pour ne point caufer d'inflammation fur la Jam- be. Cette grofTeur étant feulement amolie 5 vous la piquerez par tout 3 par
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DES CHEVAUX.
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par de petites mouchetures, avec une Lancette, pour en faire fòrtir le fàng
corrompu; enfùite, vous y appliquerez l'Onguent fùivànt. Euphorbe. - - - - - - - - - 1. Dragme.
Fleur de Soupbre. - - - - - - 1. Dragme.
Cantarides. -------- j, Dragme.
Ellébore Noir. - ------ 1. Dragme.
Le tout en poudre; vous l'incorporerez dans l'Huile de Laurier & en
ferez un Onguent liquide que vous étendrez fur des Etoupes ou Filalîè, que vous appliquerez furia grofîèur, & afin que cet Appareil puifTe refier 24. heures fur la Piave, vous l'affermirez avec une Bande. Mais il faut pren- dre garde que le Cheval ne puifîè y porter la Dent. Les 24. heures étant expirées, vous lèverez l'Appareil & laverez la Play e avec de l'Eau fraîche, jufqu'à guérifbn. AUTRE POUR LES S.ÜROTS ET FUSEES.
LE Poil étant rafe fur toute la Grofîèur , & celle-ci étant amolie en la frot-
tant avec un Bâton , comme, il eft marqué ci-defîùs, & piquée avec une Lancette; vous prenez un morceau de Coinè de Lard, fort grafìe,que vous appliquerez fur la dureté ; & avec un Fer chaud, appuyez fur la Coinè, pour la faire fondre fur la Grofîèur, enfùite vous y appliquerez duBeure & de la Poix noire, autant de l'un que de l'autre, rouffis, dans une Poêle ou Poê- lon , ayant foin d'en mettre tous les jours pendant quinze jours, & vous laifferez tomber l'Eicare & le-panferez jufqu'à guérifbn. .... . ■ ■ . . .
AUTRE REMEDE POUR LES SUROTS ET FUSEES.
IL faut rafèr le Poil; enfùite vous ferez comme ci-devant, pour amolir
le Surôt; après cela vous prendrez cinq ou fix petits morceaux de Thui- le à couvrir les Maifons, de la grandeur du Surôt & de la Fufée, vous les ferez rougir dans le feu, ou dans la Forge d'un Maréchal; Vous aurez une Terrine dans laquelle il y aura du Vinaigre de Vin & un gros morceau de Linge, dans Lequel vous mettrez un de ces morceaux de Brique ; & vous l'appliquerez auffi-tôt fur la grofîèur du Surôt , jufqu'à ce qu'il fòit froid. Enfùite vous en remettrez un autre & l'appliquerez comme le premier, & ferez de même des autres jufqu'à ce que vous voïez qu'en tirant avec la Main, le Poil tombe facilement, & puis vous y appliquerez le Cauftic fùi- vànt , qui ne doit porter uniquement que fur la Grofîèur, & vous l'y lai£ ferez 24. heures, avec une Bande. C AUS TI C.
PRenez une Goufîè d'Ail, autant pefànt de Sel commun, de Poivre, &
d'Ellébore noir; le tout bien pilé enfèmble ; & autant à peu près d'Hui- le de Laurier, pour en faire un Onguent, que vous appliquerez fur le Su- rôt , ou Fufee, Je faifànt tenir avec une Bande, & vous l'y laiflèrez 24. heures. Surtout que le Cheval n'y porte pas les Dents ,& auffi-tôt que l'Efcare fera tombé, vous aurez fòin , foir & matin, de laver la Playe avec du Vin chaud & un peu de Sucre fondu dedans, & continuerez jufqu'à Guérifon. . Dd A U-
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io6 LA PARFAITE CONNO ISS AN CE
A U TR. E REMEDE.
A Près que vous aurez traité le Surôt, ou Fu fee, comme il eft marqué
ci-devant; pour préparer fe Surôt à recevoir le Remède fuivant. Vous prendrez Racine de Navets fàuvages- qui croiilent dans les Hayes, autre- ment Couleüvrée, & vous en ferez des-tranches épaifîès environ d'un Doigt; vous en ferez plusieurs que vous mettrez dans du Vinaigre de Vin & leur ferez jetter un bouillon, ou deux. Il faudra y ajouter une Poignée de Sel, Jaiflànt cette Compofition toujours fur le Feu, pour prendre les tran- ches les unes après les autres, afin de les appliquer le plus chaud qu'il fè poura, fur le Surôt, ou Fufee, jufqu'à ce que vous vous aperceviez que le Poil tombe facilement. Enfuite vous y appliquerez un Onguent de Poi- vre, de Sel, d'Ail & d'Ellébore pilez enfèmble, avec de PHuile de Laurier, comme il eft marqué à l'Article précèdent ; & vous l'y laifïerez 24. heures. Enfuite vous engraifîerezPEfcare, qui tombera, & le Poil reviendra. AUTRE REMEDE.
A Près que vous aurez traité le Surôt comme il a été marqué ; vous
prendrez une Tête d'ail épluchée, que vous ferez bouillir dans de l'Huile de Noix , pour l'appliquer le plus chaudement qu'il fera poffible fur la Grofîèur du Surôt; vous aurez foin que cela fòit attaché avec une Ban- de , qui doit refter deux fois 24. heures. Après quoi vous y joindrez de l'Huile de Laurier tous les jours, &le Surôt s'en ira, pourvu qu'il ait été battu & fàigné, comme je l'ai dit ci-defïùs. OSSELETS DE TROIS ESPECES.
CE que l'on appelle Ofîèlets eft de même nature que le Surôt; c'eft ce qui
fait que plufieufs croyent que c'eft la même chofê. Il y a pourtant de la différence; car les Surôts viennent près des Genoux, & les Ofîèlets, près des Boulets; ils viennent indifféremment en dehors, ou en dedans de la Jambe. Le premier eft TOflelet fimple, qui n'approche point la Jointure du Bou-
let , ni du Nerf. Celui-là ne doit point empêcher d'achepter un Cheval, parcequ'il ne l'incommode point; il n'eft feulement que desagréable à la vue' outre que les Chevaux s'en font très-fòuvent d'eux mêmes. Le fécond eft celui qui defcend dans le Boulet & qui empêche le mouve-
ment de cette Jointure; ce qui fait fouvent broncher & tomber le Cheval ; & pour peu qu'il travaille il le fait boiter. Le troifième eft celui qui fè trouve placé entre l'Os & le Nerf, &
quelque fois même defîùs le Nerf; outre que le Cheval n'en eft pas û fer- me , pour peu qu'il travaille, il ne manque pas de boiter. Je pourois bien enfèigner des Remèdes; mais il y en a afîèz pour les Surôts , qui font tous propres pour les OfTelets. MOLETTES DE TROIS ESPECES.
Premièrement avant que d'entreprendre la Guérifon de quelque Mal,
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Accident, ou Infirmité, qui peuvent fùrvenir à un Cheval, il Jes faut bien
connoître: Il en eu de même de la Médecine , ou Chirurgie, obfèrvée en- vers les Perfonnes ; car tout homme qui n'en a pas une parfaite connoif fmœ, il n'y a que le hazard & le bonheur qui le fait réüffir, ayant travaillé en aveugle, fans lavoir ce qu'il a entrepris. Ainfi les Molettes , dont je vais parler , fè connoiilènt à peu près à la Vue, comme les Oflèlets ; non pas tout-à-fait dans les mêmes places ni au toucher de Ja Main; car les Olîèlecs font durs & les Molettes obéïflènt. Il faut fa voir, que cela vient aux uns plutôt qu'aux autres, par de différentes caufès ; aux uns pour être pro venus de Race de vieux Chevaux ufèz, & aux autres pour avoir travail- lé trop jeunes. Il y a encore une autre chofè à remarquer; que les Che- vaux fins, étrangers, comme ceux d'Efpagne, Barbes, Arabes , ou Ita- liens, s'ils font travaillez trop jeunes, de 100. il y en aura 90. qui feront chargez de Molettes , dès Vkge de quatre, cinq , ou fix ans. Mais le bon- •heur veut que dans ce Pays-là, on ne les fait point monter, qu'ils n'ayent atteint cinq , ou fix ans; principalement dans les Harras de réputation, à «moins d'une grande necéffîté. Les Chevaux Anglois y fout fort fùjets , parcequ'on les fait travailler de trop bonne heure; ou quelquefois ils ti- rent Race de vieux Chevaux ruinez. La meilleure Race qu'ils tirent, ce font des Chevaux Arabes, ou Barbes, qui efr. certainement la meilleure Race pour tirer les Chevaux de fèlle, pourveu qu'ils ne foient par ruinez auparavant. Pour revenir à la connoiiîànce des Molettes; c'eft une efpé- ce de petite Enflure qui fè trouve entre Cuir & Chair, autour des Boulets, lorfqu'elles paroiflènt, & qu'elles n'approchent point le gros Nerf, elles ne font pas boiter fe Cheval, pourvu qu'il ait déjà quelqu'âge ; c'efl à dire de huit à dix ans & plus. Il n'en fêrvira pas moins , pour- vu qu'on n'en exige pas un trop grand travail. Il fèroit pourtant mieux qu'il n'y* en eût point. Cefi ce que l'on appelle Molettes /im- pies , & pour connoître cette e/péce , il faut remarquer que ce font de petites Pellicules remplies d'Eau roufîè , qui font moles, comme on la déjà dit ; & dont les Remèdes fe trouveront à la fin de la troifième. forte de Molettes. MOLETTES NERVEUSES.
LEs Molettes Nerveufès ne font autre chofè, que ce qui vient d'être ex-
pliqué, avec la différence que les précédentes ne viennent que fùrie Boulet, ou quelques fois au defîùs, fur l'Os de la Jambe, à la place où viennent les Oûelets ; & celles-ci viennent fur le derriere du Boulet & fur le gros Nerf, ce qui Jes rend plus mauvaifès, & par les longues fatigues ne manquent pas de faire boiter le Cheval. Cet Accident peut arriver aux quatre Jambes ; elles font plus dangereufès les unes que les autres , félon l'endroit où elles fè trouvent placées ; ce qui
prefîe le Nerf & fait boiter le
Cheval, pour peu qu'il travaille. Si dans une occafion fèmblable, on fè
trouvoit en route & que l'on n'eût pas le tems de fejourner, il faut, à cha-; que fois que le Cheval entre à l'Ecurie, fui bien laver les Jambes, avec de l'Eau la plus fraîche que l'on poura trouver; par exemple de l'Eau de Fontaine, ou de Puits; & avec une Eponge en employer un Seau à cha- que Jambe. Cela fera que vôtre Cheval continuera fa Route fans boîter r quoique cela ne le gueriflè pas. Il faut fàvoir aufîi, que les Molettes in- Dd 2 com-
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I08 LA PARFAITE C ONNO I S S AN CE
commodent plus en Eté qu'en Hiver, principalement dans les grandes cha-
leurs, parceque les Pores font plus ouverts. MOLETTES SOUFFLEES.
CEtte troifième efpéce de Molette eft la plus mauvaife ; lorfquelle fè
trouve placée au deiïùs du derriere du Boulet, entre l'Os & le gros Nerf, & pour peu que le Cheval travaille elle le rend fi fort boiteux qu'à peine peut-il pofèr fon pied à terre. Cette forte de Molette fè fait voir des deux cotez de la Jambe, en dehors, auffi-bien qu'en dedans; &lorfque vous appuyez la Main, ou le Doigt defîùs, c'eft comme fi vous touchiez fur une Veffie de Cochon, ou de Vache, remplie de Vent. Plufieurs fè font voulu hazarder à les ouvrir, pour en tirer l'Eau roufîè qui eft dans cette petite Pellicule, mais pas un n'a réiiffi. Us ont quelques fois foula- ge le Cheval, pour un peu de tems,& quelques fois auffi, ils en ont éftro- pié. Le plus court eft d'aller aux Remèdes , qui ne peuvent faire de Mal à un Cheval , & qui le guérit au contraire. Cet accident eft plus dan- gereux qu'on ne penfè, car fi on attend trop tard à y remédier , il n'y aura que le feu qui poura tirer le Cheval d'affaire ; & comme il y a peu de bons Maréchaux qui le fàvent donner, quoique tous s'en vantent, le meilleur eft d'avoir recours dès le commencement aux Remèdes fùivants. Il faut com- mencer par bien rafèr tout le Poil autour des Boulets & defîùs les Molettes j enfùite fè fèrvir de cet Onguent. Mouches d''Ejpagne;, ou Cantar ides. - , - 2. Onces.
.Euphorbe, Ellébore noir, de chacun. - - 2. Onces. Mettez cela en poudre & faites-en un Onguent avec de l'Huile de Lau-
rier & de Thérebentine, autant de l'une que de l'autre; & avec une Spa- tule, en mettre tout autour du Boulet & principalement fur les Molettes ; fur lefquelles vous laifîèrez l'Onguent 24. heures; & avant que ce tems fòit expiré, il tombera beaucoup d'Eau rouiîè; enfùite nous lèverez , avec la même Spatule, l'ancien Onguent, pour en mettre de nouveau, & vous ferez cela pendant neuf jours de fuite, toutes les 24. heures. Il vous femblera que la Peau fòit tombée, fans efperance de revenir; mais
que cela ne vous étonne point; le Poil & la Peau reviendront auffi beaux qu'auparavant. Il eft certain que û les Molettes font nouvelles, elles difpa- roîtront & ne reviendront de long-tems ; à moins que ce ne foit par le mê- me Accident; c'eft à dire par un trop grand Travail. AUTRE MANIERE POUR F AIRE DISPAROITRE
LES MOLETTES.
JE ne parlerois pas de ce Remède, û ce n'eft que beaucoup de Marchands
s'en fervent pour tromper un chacun. Il eft vrai qu'on peut faire di£ p aroître les Molettes, mais non pas les guérir , cela n'eft utile que pour la vente. Il eft bon de: (avoir comment ils s'y prennent. Lorfqu'un Maquignon trouve un beau Cheval, qui a encore de la Jeuneftè, quoi que ruiné fou vent des 4. Jambes, il ne s'embarafle pas qu'elles fòient bonnes, pouryeu qu'elles fervent à faire fon coup , pou/ le vendre à grand prix. S'il l'achepte en Hiver il ne manque pas 5 au commencement du Prin- tems
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DES CHEVAUX. 109
tems de l'envoyer en pâture ; après il le retire dans fon Ecurie, & prend
de la Fiente de Vache délayée avec du Vinaigre, il lui en barbouille tou- tes les Jambes trois ou quatre fois par jour, & en peu de tems les Molet- tes difparoifîènt. Le Maquignon conferve le Cheval jufqu'à ce qu'il trou- ve un Marchand le tenant toujours dans une Ecurie feparée, & pendant qu'il en fait voir d'autres, celui ci-arrive de l'Abreuvoir, frais, & luifant, on le marchande, n'y trouvant aucun deffaut, le Maquignon rufe fuppofè qu'il n'en1 pas à lui, ou qu'il efl en marché, avec quelqu'un- mais qu'il fe- ra fon poffible pour le faire avoir à la perfònne prefènte; & cela, pour donner plus d'envie qu'on l'achète. Voilà la façon dont les Maquignons Anglois , plus que les autres, agiflènt pour fè deffaire de leur mauvaiiè Marchandifè. Ainfi le plus fur moyen pour affermir les Jambes d'un Cha- val & le guérir des Molettes, c'efl de lui donner le feu, comme il fera mar- qué dans une des planches qui feront inférées dans le Livre. MANIERE DE DONNER LE FEU.
PRemiérement, il faut que la Perfònne qui le doit donner ait la main le-
gére & fubtile-, ce qui efl impofïible à un Maréchal à caufe du manie- ment du Marteau j il faut auiïi que cette Perfònne ait la vue bonne, & une connoifîànce parfaite de cette Opération, car s'il coupe la Peau tout-à-fait, en appuyant trop fon Fer, il rifque d'eflropier le Cheval ; & s'il ne lui don- ne par afïèz le Feu, il ne lui fait aucun bien, & par confèquent les Mo- lettes refient. Suppofe donc qu'on ait trouvé un Homme capable. Il faut avoir fix ou fept Couteaux d'Acier, faits de la même façon qui efl: marquée dans une des Planches des Figures , pour donner le feu. On les fera chauffer dans un Feu de Charbon, ou de Tourbe & non dans la Forge d'un Maréchal.; parceque la trop grande chaleur, caufee par le Soufflet mange le tranchant & lui fait des Dents, ce qui rend la Lame inégale & par ce moyen déchire la Peau. Il faut que ce Fer foit extrêmement rou- ge,, afin qu'il paffe fur la Peau délicatement & que l'on fente à la main , comme s'il pafîoit fur du Beure, & à mefûre que le Fer perd fà grande chaleur, ou rougeur, il faut qu'il y ait un Homme tout prêt pour en don- ner un autre bien rouge & mettre le premier au feu, & jamais ne pafîèr deux fois de fuite fur la même Raye. Il ne faut point faire ces Rayes en com- mençant par en bas- mais du haut en bas , à commencer par la Raye du milieu & enfiate celles des cotez, les unes après les autres; repafîànt plufieurs fois fur chaque Raye. A peine le premier Couteau dont on fe fera fervi aura-t-il fuffi pour;marquèr toutes les Rayes , fans être obligé d'en changer. Après avoir pafîé délicatement plufieurs fois fur chaque Raye, fur celle du milieu.moins que fur les autres, û le feu efl bien donné & que le fonds des Rayes paroiffe roux; ce qu'on appelle couleur d'Or, & qu'il paroifle- quelques petites goûtes d'Eau dans une des Rayes, il ne faut pas réitérer davantage «, crainte de couper tout-à-fait la Peau. Le Feu étant, donné des deux cotez, de chaque Jambe, en dehors &
en dedans, ayant 'enveloppé tout le Boulet, & une partie du Nerf, auffi- bien que cinq Rayes du côté du Nerf & trois de chaque côté du Boulet; ce qui fait enfemble neuf de chaque côté de la Jambe, dix huit pour les deux cotez, le Feu étant bien donné, comme il efl marqué ci-deffus, vous prendrez une petite Eponge trempée dans de l'Encre à écrire, pour en E e pafTer
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no LA PARFAITE CONNOISSANCE
paiTer par toutes les Rayes que le feu aura faites ; il faut faire cela auffi-tôt
que le Feu eft donné & continuer avec l'Encre, neuf jours de fuite; après quoi vous mettrez de l'Onguent fur toutes les Rayes dont les Elcares auront tombé, & vous prendrez garde, pendant tout le tems de la Cure, que le Cheval ne porte point les Dents à les Jambes. Il y a deux choies à obfèrver, qui font de grande confèquence. La
premiere, c'eft qu'avant de donner le Feu, il faut que le Cheval ait été long- tems en repos, pour qu'il ne boîte pas dans le tems qu'on lui donne le Feu ; finon les peines pouroient être inutiles. La féconde d'auffi grande importance ; c'eft qu'il n'y a que l'Autonne,
ou l'Hiver propre à donner le Feu ; les Chaleurs & les Mouches font très- contraires. Je ne confèille à perfònne de donner le Feu a un Cheval de bas prix ,
parceque la dépenfe excederoit la valeur du Cheval; car après le lui avoir donné, il faut qu'il refte à l'Ecurie 4. ou 5. mois, fàns fòrtir, & au Prin- tems le faire promener dans la Rofee de May, dans des Prairies, ou le long des Bleds, pour que la Rofée achève de lui fortifier les Jambes. Si cel^ efc i)ien exécuté, on peut s'affûrer qu'au bout de 6. ou 7. mois, il aura les Jambes meilleures qu'il ne les a jamais eues & en durera plufieurs Années davantage ; car j'ai vu des Chevaux de grand prix & à qui il ne manquoit rien, qu'on a traittez de cette manière par précaution; & dont on a tiré des quinze & vingt ans de fèrvice, ayant toujours la Jambe fer- me & fidelle , jufqu'aux Chevaux même que Louïs XIV. möntoit, auxquels feu mon Pére a donné le Feu par précaution ; & j'en ai vu le fùc- cès. Depuis ce tems j'ai pratiqué cette Opération & j'ai toujours réüffi. J'oubliois à dire que pour donner le Feu proprement, il faut que le
Cheval foit à Terre & que le Feu ne fòit pas loin pour être plus prompt à fournir les Fers chauds à celui qui donne le Feu, & avoir une Planche de Bois , auprès de foi, pour les pafîèr defïïis, forçant du Feu, afin d'en ôter la craiîè, l'Onguent, dont on doit fè fèrvir le neuvième jour, eft l'Onguent de la Brûlure, généralement bon aux Perfbnnes, comme aux Chevaux. ONGUENT FOUR LA BRULURE.
IL faut prendre, une Livre de Fiente de Poule la plus fraîche que l'on
pourra avoir; une Livre de Sauge hachée & pilée, mêlée avec la Fien- te de Poule ; enfuite prendre deux Livres de Sain-doux fondu & mis dans un grand Pot de Terre avec la Fiente & la Sauge. Il faut bien couvrir le Pot5 le mettre fur un Feu de Charbons, & faire Cuire cela l'efpace de 4. ou 5. heures ; enfuite vous paflèrez le tout bien chaud, dans un gros Lin- ge & prefîerez bien cela pour entirer tout ce qu'on poura; vous garderez cet Onguent, comme un Tréfor dans une maifon où il y a des Enfans, car il gué- rit les Brûlures de telle nature qu'elles fòient, fàns qu'il y paroifiè jamais. Pour fè fèrvir de cet Onguent, pour la guerifòn des Chevaux à qui on à donné le Feu, il en faut pafFer chaque jour délicatement, un peu fur cha- que Raye; & fi c'eft pour des Perfonnes, il en faut imbiber du Papier brouillard & en mettre fur la Playe deux fois par jour, fi c'eft un endroit qu'on puiife tenir couvert; mais û c'eft au vifàge, il en faut pafTer cinq ou fix fois par jour, avec la Barbe d'une Plume, & au bout de douze , ou quinze jours, il n'y paraîtra rien. MA-
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D E S C HE VA U X. m
M A L A'N D R M
POur (avoir ce que c'eft qu'une Malandre, il faut examiner les Pieds d'un
Cheval, chargez de Poil; car ceux qui en ont en quantité y font plus fùjets que d'autres. On trouve une efpéce de petite ere vaile dans le pli de la Jambe , derriere le Genoüil ; il en fort de certaines Humeurs quelques fois blanchâtres & d'autres comme de l'Eau trouble ; & Je Poil qui ed au- tour fè trouve droit & herifTé. L'Humeur qui en fort eft acre & filée, ce qui fait tomber le Poil. Cela arrive ordinairement à des Chevaux gras & qui ont été élevez dans un Pays où l'Herbe eft grafie. Ce n'eft pas un def- faut des plus confiderables; c'eft fuivant le Temperament du Cheval; car il y en a qui en ont plus les uns que les autres. Les Maquignons & Marchands difènt que le Cheval n'en vaut que
mieux i pareeque la Nature fè décharge par-là. J'avoue que quelque fois, ce n'eft pas grand chofè; mais il vaudroit mieux que le Cheval n'y fût pas fùjet; car il y en a certains fi chargez d'Humeurs, que travaillant à guérir les Malandres, elles defeendent dans lePieds. vers la Fourchette, où il s'en- gendre fòuvent ce que nous appelions Fie dans le pied, autrement Cra- peau, qui eft un Accident bien plus dangereux, & que peu de Maréchaux font en état de guérir, faute de connoiftance. Quoi qu'en difènt les Maquignons,-les Malandres rendent la Jambe roi-
de & ôtent le mouvement de la jointure du Genoüil,Ce qui oblige te Che- val à broncher fòuvent & à'tomber quelques-foisy ne pliant la Jambe qu'avec peines ■. ^ ; ' ; ; : En Eté ceDeffaut fè.paffelbuyent de foi même', par la PoufiÎere ; qui
defleche ces Humeurs ; mais la place Vefie toujours marquée. En.Hiver, iorfqu'un Cheval eft obligé de travailler dans la Boue., .l'Eau, la Neige, pu la Glace, il foufire beaucoup, d'incommodités;, c'eft pourquoi il faut fè feryir de Remèdes doux, & non pas violens, afin que la guëriion ne chaf fç pas, le mal dans un autre endroit. Pour éviter cela, il faut fe fervir des Remèdes fuivans. REMEDE POUR LES MALANDRES,
IL faut prendre des Ecailles d'Huitres, les faire bien calciner dans le Feu ,
comme fi on vouloit faire de la Chaux, afin qu'étant froides, on puiffe les réduire pre^u'en poudre 3 avec la main ; enfiate Vous les mettrez dans un Mortier, après les avoir broyées, vous les paiïerez au Tamis fin ; vous prendrez autant pélàns de Navets que vous pilerez auffi, fuppofe' que vous ayez un quarteron de chacun; vous prendrez une demie Livre de Sain- doux , & vous mettrez le tout dans un Pot de Terre, afin que cela cuife environ une bonne heure, l'ayant toujours remué fur le feu ; & après que vous aurez retiré cet Onguent, il faut le remuer jufqu'à ce qu'il foit froid , & vous en appliquerez deux, ou trois fois par jour, fur les Malandres. Il faut auparavant purger le Cheval pour détourner les Humeurs qui pou- roient fùrvenir ailleurs. Il faut aufti fe purger après, & par ce moyen vous guérirez les Malandres,-fans aucun danger. AUTRE REMEDE FOUR LES MALANDRES , MULES
: TRAFERSINES ET SOULANDRES. G Es trois maux , quoique differens, fe peuvent guérir & traiter par les
mêmes Remèdes, Ee 2 H
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ni LA PARFAITE CONNOISSANCE
Il a été dit que les Malandres fe trouvent derriére le Genoüil dans la join-
ture; il eft bon de (avoir que les Soulandres viennent vis à vis des Malan- dres ; au milieu du pli du Jarret, les Mules traverfines font des efpéces de Crevafies qui viennent fur le derriére des Boulets , qui les fait fendre en travers; ce dernier Accident eft fbuvent important, fi on n'y apporte pas promptement Remède; car dans cette fente, il fe fait un trou fi profond, qu'il va quelques-fois jufqu'à l'Os & aux Tendons qui tiennent les Os en- femble, & quelques-fois , il s'y forme une Filandre au milieu de la Playe, blanche, comme û c'étoit un petit bout de Nerf, qui n'en eft pourtant pas un; mais, c'eft une croiflànce d'Humeurs qui fort d'entre les Os de cette Jointure qui fait fbuvent périr les Chevaux. Il faut donc en ce cas faire le Remède fùivant. Huile de Cbenevis* -*-.*..-- 2. Onces.
Miel - - - - - - - - - - - 2. Onces.
Pieux-Oin. ^ - ------ 2. Onces.
Verd de Cris, ■- *■ - - - - - - 2. Onces,
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Prenez
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Poix noire. - * - - --- - - 2. Onces.
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Fleur de Soupbre, * - -- - - - 2. Onces.
Mercure vif. - * - - - - - - - 1. Once.
Couperofe blanche. - - - - - - - 2. Onces.
Orpin. - - * - - - - - - - 2. Onces.
Alun de glace. * - - - - <- - - 2. Onces.
Il faut bien pulverifer le Mercure vif, avec la Fleur de Souphre , juC
qu^à ce que cela fbit tout-à-fait noir; enfuite Mettre toutes les autres Dro- gues en poudre, les ayant incorporées avec l'Huile deChenevis, le Miel, & le Vieux Oin ; vous mettrez le tout dans un Pot de Terre & le ferez cuire à petit feu , remuant toujours jufqu'à ce que cela ait eu 15. ou 20. Bouillons, après vous le retirerez du feu remuant toujours vôtre compofi- tion jufqu'à ce qu'elle fbit froide, prenant bien garde de fè mettre fous la Fumée ; car en la refpirant, on pouroit tomber & cela cauferoit quelque fâcheux accident. Vous vous fèrvirez de cette compofition pour panier tous les jours les deffauts, dont on a parlé, & cela jufqu'à guérifbn. AUTRE REMEDE POUR LA MALANDRE ET SOULANDRE.
'Du Savon noir. - - - - - - - - 2 Onces.
Prenez \Populeum. --- - - - - .. - 2. Onces.
Beur e frais. -- - - --- --2. Onces.
Le tout bien mêlé enfemble , pour en faire un Onguent & en frotter
tous les jours les Malandres & Soulandres jufqu'à guérifon. A UT R E.
fHuile de Plomb. - - -.....8. Onces.
Prenez <Cerufe. - - - - - - - - - - 8. Onces.
{Miel commun. - -.....-24. Onces.
Le tout mis enfemble dans un grand Pot de Terre, le faire cuire à petit
feu, remuant toujours avec une Spatule, afin qu'en bouillant cette compo fition n'excède point le bord de Pot. Lorfque cela fera bien cuit, vous le reti-
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DES- .CHEVAUX
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retirerez de defîùs le feu & le laiflêrez refroidir, en remuant toujours juf
qu'à ce que la chaleur foit tout-à-fait éteinte, pour vous en fèrvir à panier jufqu'à guérifbn. AUTRE POUR LES MULES TRAVERSINES.
Mafiic, Litarge, Vif-Argent ,de chacun. - j. Once.
Vinaigre blanc......... 1. Livre.
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Prene
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z <,
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Graije de Porc........ 4. Onces,
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Therebentine de Venife, Eau-rofe, Huik
d'Olive, de chacun. -..... 2. Onces.
Mais il faut que le Vif Argent fòit éteint auparavant dans la Graifiè de
Porc , qui eft du Sain-doux. Enfuite vous incorporerez toutes ces Dro- gues enièmble, & en ferez un Onguent avec lequel vous panfêrez la Play e de la Mule traverfme, une fois par jour, & à chaque fois, que vous la panfêrez, vous l'étuverez bien avec un peu de Vin chaud, dans lequel vous aurez fonda du fucre, pour tenir toujours la Playe bien nette, & que ce- la fé falle promptement, pour que l'Air n'ait pas le-tems de corrompre la Playe, car autrement la Cure en fèroit plus longue. J A M B E S A R QU E'E S.
CEt Accident vient de deux caufês différentes. La premiere de Na-
ture , pour avoir été engendré d'un vieux Cheval ruïné , la fe- conde d'avoir été travaillé trop jeune ; l'une & l'autre ne valent rien , parcequ'un tel Cheval ne peut avoir la Jambe fûre ; outre que cela eft très-dèfàgreabîe à la vue. On fè connoît à cela en regardant les deux Jambes de devant, vis avis, -l'Epaule _, à trois pas de diftance du Cheval', loi voyant les Genoux fort avancez & les Pieds retirez fous lui; les Genoux étant plus avancez que les Pieds. Cefi ce qu'on appelle Jambes arquées. Un Cheval de cette efpece doit être rabuté pour toutes fortes d'ufàges ne pouvant pas être ferme fur fès Jambes; & quelque beau qu'il fbit, on ne doit point s'en fèrvir pour en tirer Race , pareeque tous ceux qui en pouroient provenir, feroient fùjèts au même Accident. Je n'en aurais pas même parlé, pareequ'il n'y a point de Remède, fice
n'efï qu'on peut être trompé dans un achapt. JAMBES ; OUI FLAGEOLLENT.
CEt Accident, à peu près de même fòrte que le dernier, ne paroît pas
fi facilement; ce qui eft un grand avantage pour un Marchand qui vend des Chevaux.' On ne peut s'en apercevoir qu'après qu'un Cheval a galoppé quelques tems; enfuite le laifîèr un peu repofèr, pour lors û vous voyez que les Jambes lui tremblent, c'eft ce que l'on appelle Jambes qui jlageollent. Un tel Cheval ne peut avoir la Jambe fûre , quoi-qu'il l'ait belle , & bien faite ; ce que les Maquignons ont grand foin de faire remar- quer à ceux qui achètent. Mais s'ils font obligez de le faire galopper ou de de le tourmenter, comme on fait ordinairement pour en faire voir la vi- gueur , ils ne le laifîènt pas un moment de repos jufqu'à ce qu'il fòit rentré à l'Ecurie, c'ed pourquoi ils ont un autre Cheval à faire voir fur le champ , Ff pour
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iî4 LA PARFAITE CONNOISSANCE
pour ne pas donner le tems d'examiner le premier & de s'apercevoir que les
Jambes lui tremblent, étant un peu repofé. Il n'y a pas plus de Remède à cet Accident qu'au premier. CHE VA L QU I FORGE.
CE qu'on appelle Cheval qui forge, eu lorfqu'un Cheval en marchant,
ou trottant, frappe de fes pieds de derriére, c'en1 à dire de la Pince, fur le bout des Branches des Fers de devant ; & cela fait de tems en tems du bruit. Ce qui ne provient que de la foiblefîè des Jambes de devant, n'a- yant pas la force de lever les Pieds de devant, pour faire place à ceux de derriere , qui les fuivent. Un Cheval de cette efpéce ne peut pas rendre de grands fèrvices. Les Marchands, pour s'en défaire, allèguent beaucoup de raifons. La première, fi le Cheval eft ferré de nouveau, ils grondent le Valet de l'avoir fait ferrer trop long; & cela en prefence de ceux qui le marchandent. Si le Cheval eft vieux ferré , ils difent qu'il eft fatigué & qu'il arrive d'un grand Voyage. Ainfi il ne faut point fè fier ni donner aveuglément dans tous les Difcours des Maquignons, parceque c'en: autant de fourberies. Il eft certain qu'un Cheval qui forge, ou à qui les Jambes tremblent, après avoir galoppé, ou qui a la Jambe arquée, ne peut pas être fur, ni ferme fur fes Jambes. NERF-FERRURE.
CEt Accident peut arriver aux meilleurs Chevaux du monde, auffi-bien
qu'aux mauvais. Suivant les Perfonnes qui les montent, ne fâchant pas les ménager ni les fbûtenir à propos; fur-tout à la chaflè, ou dans des Courfès de vitefîè, étant obligez eie courir quelques fois dans des Terres fàbloneufes, ou labourées, ou grafîès, & humides. Si on n'a pas le foin de fbûtenir un Cheval dans de telle rencontre, les Pieds de devant s'en- foncent , & n'ayant pas le tems de les relever afîèz promptement, pour faire place à ceux de derriére, ils s'attrapent avec la Pince du Pied fur le gros Nerf de la Jambe de devant, qui eft entre le Genomi & le derriere du Boulet, & s'étant frappez avec violence , fans endommager la peau, il n'y paroit rien d'abord; mais lefòir, ou le lendemain, on voit un Cheval boiteux, fans fàvoir d'où cela provient. Il faut donc examiner un Cheval par-tout, commençant par pafîèr la main de puis la Jointure du Genoüil en defeendant jufqu'en bas, & tenant le Nerf avec les Doigts pour le lui prefîer du haut en bas, & lorfqu'il retire le Pied à l'endroit où vous le pre£ fez, vous jugez que c'eft là où eft le coup, que l'on appelle Nerf-Ferrure, qui n'eft certainement pas un petit Accident; car fi le Cheval n'eft foigné promptement & que le Mal vieilliffe, la Cure en fera beaucoup plus diffici- le; mais fi on s'en apperçoit d'abord, il faut faire le Remède fuivant. Il faut prendre de PEfprit de Thérebentine & du Vinaigre de Vin, éga-
le quantité ; battez cela enfemble, puis prenez une grofîè Eponge, cou- pez-la par le milieu, ou aux deux tiers; enfùite trempez-la dans la Compo- fition & l'appliquez fur le Mal. Il faut que l'Eponge enveloppe tout le Nerf depuis le haut jufqu'en bas; mettez par defîus une Veiïie de Bœuf, ou de Vache , que vous ferez bien tenir avec une Bande de Linge en cinq, ou fix doubles. Enfin il faut que la Compofition, ou Remède tienne |
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DES C H E V A U X
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bien, & reftefùrle Mal 24. heures; après lequel tems vous le réitérerez
trois fois, en trois jours de fuite, & le Nerf Ferrure partira fans que le Cheval s'en refîènte jamais. Il faut prendre garde de ne point trop ferrer le Nerf AUTRE REMEDE.
IL faut rafèr tout le Poil le long du Nerf, avant de rien faire; enfùite le bien
frotter avec un Bouchon de Paille; pour que cette partie /oit échauffée, puis après vous y appliquerez de l'Onguent fuivant. fEllébore noir, Euphorbe, & Cantarides^ de
Prenez < chaque forte.........2. Onces,
\Huile de Laurier.......4. Onces.
Mettez le tout en poudre & en faites un Onguent avec l'Huile de Lau-
rier , que vous appliquerez fur le Nerf, principalement à l'endroit où le Cheval a reçu le coup. Réitérez deux fois par jour le même Onguent ; ce qui fera jetter à ce Nerf, des Eaux roufîès; vous continuerez cinq , ou fix jours de fuite le même Remède; & le Nerf deviendra rouge, comme fi la Peau étoit tombée. Mais cela ne doit pas étonner, parceque le Poil & la Peau reviendront comme au paravant ; & fi cet Onguent eu. bien ap- pliqué, laiilànt le Cheval trois fêmaines., ou un mois, à l'Ecurie, fans for- tir, la Jambe lui viendra aufïi belle qu'il l'aura jamais eue. Ce même Remède eft auffi bon pour des Jambes ufées & foulées par
travail, & dont les Nerfs fèroient durs & enflez ; mais fi les Maux étoient vieux & les Nerfs entièrement gâtez le plus court feroit de donner le Feu, en donnant fix Rayes de chaque côté du Nerf, & trois fur le devant de chaque côté , qui enveloppe le Boulet, & une au milieu, ce qui fait dix Rayes de chaque côté. Si le Feu eft bien donné, il n'y a que cela qui puifîè rétablir les Nerfs blefïèz, ou ufez. Mais il faut fàvoir avant que de donner le Feu à un Cheval qu'il doit avoir été trois fèmaines, ou un mois, en repos à l'Ecurie, afin de lui préparer la Jambe, pendant ce tems-là, avec de bons Bains de Racine d'Altèa, pour difpofer le Nerf à recevoir le Feu. Il faut ôter toute la Crafîè, trois ou quatre jours auparavant de lui donner le feu, avec de l'Eau tiède & du Savon, car quoi que les Bains d'Altèa afìòuplifient les Nerfs, ils laifîènt cependant une Crafîè qu'il faut ôter pour s'apercevoir de l'effet des fùfdits Bains. Comme il y a beaucoup de gens qui ne veulent point donner le Feu , parce qu'ils appréhendent de défigurer le Cheval, attendu que tout le monde n'efr. pas au fait de cette Opération, on trouvera quantité de Remèdes que j'ai pratiquez, pour éviter de donner le Feu à un Cheval. REMEDE POUR LES NERFS.
VOus frotterez avec la Main toute la Jambe du Cheval pour lui bien
échauffer les Nerfs ; enfùite vous le iàignerez de la Veine des Arcs, & lui frotterez bien les Jambes de fon fang , & après vous vous fèrvirez de l'Emmiellure fùivante. Ff2 E M-
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îi6 LA PARFAITE CONNOISSANCE
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EMMIELURE.
De la Poix noire, delà Poix Ré/ine, 6? de
la Poix de Bourgogne, de Chacune. - - 2. Onces.
Thérebentine de Venife. - - - - 2. . Onces.
Huile de Laurier. - - - - - - 2. Onces.
<! Farine de Fèves. - - - - - - - 2. Onces.
Feuilles de Rofe. ------- 2. Onces.
Fleurs de Camomille. ------ 2. Onces.
Noix de Cyprès. ----___ 2. Onces',
JSang de Dragon. ------- 2. Onces.
Reduifèz en poudre, dans un mortier, les Drogues qui doivent l'être
& mettez les autres enfèmble, fur trois bonnes Bouteilles de Gros Vin ; faites bouillir le tout à petit Feu, environ un bon quart d'heure; & de cette Compofition vous frotterez deux fois par jour les Nerfs, l'efpace de quinze ou vingt jours, & vous verrez qu'ils reviendront très-beaux. RECEPTE FOUR LES NERFS FOULEZ.
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Fluile de Laurier. ------- 2. Onces.
Miel Commun. ------- 2. Onces.
Thérebentine de Venife. ----- 2. Onces.
Pôle d* Armenie. ------ -2. Onces.
Savon noir. - -......2. Onces.
_Suif de Mouton. ------- 2. Onces.
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Prenez <
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Mettez le tout dans un Pot pour le faire bouillir à petit feu, en remuant tou-
jours pendant un bon quart d'heure : Vous l'appliquerez fur les Nerfs, d'une chaleur mediocre, avec de la Filafîe & un bon Bandage par deffus ; réi- térez le Remède jufqu'à ce que les Nerfs paroiflènt défendez , & pour achever de les refoudre, il faut faire un Eain de cette maniere. BAIN.
'Feuilles de Rofes. ------- 2. Onces.
Feuilles de Camomile. ------ 2. Onces.
Anis verd. - ------- 2. Onces.
Sauge verte. - ------- 2. Onces.
Prenez < Ecorce de Grenade. - - - - - - 2. Onces.
Abjintbe......_ _ _ _ 2. Onces.
Noix de Gale. -------- 2. Onces.
Alun de Roche.......- 1. Once.
\~Vitriol blanc. ----__ - 1. Once.
Reduifez le tout en poudre, & le mettez dans un Chandron d'Eau de
Pluye, ou de Riviere, environ la valeur d'un Seau, que vous ferez bouil- lir enfèmble, jufqu'à diminution de moitié; enfuite avec une Eponge vous baffinerez les Nerfs &les Jambes du Cheval, deux fois le jour, julqu'à ce qu'il n'y ait aucune incommodité. A U-
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DES C lì E V A U X. II-
AUTRE POUR LES JAMBES FOULEES.
IL arrive fôuvent qu'à force de travail les 4. Jambes d'un Cheval s'en-
flent de telle fòrte qu'elles deviennent toutes roides : Pour y remédier, prenez Guimauve, Racine de Parelle, Racine de Fougère, Séneçon, Plantin , de chaque fòrte deux Poignées; deux Onces de Vieux-Oin & deux Onces d'Huile d'Olive. Faites bien bouillir le tout dans environ deux Seaux d'Eau jufqu'à dimi-
nution des deux tiers, & en étuvez les Jambes du Cheval, deux fois par jour, jufqu'à ce qu'elles fòient tout-à-fait dégorgées & faines, ce qui ne tardera pas quinze, ou vingt jours. AUTRE POUR LES JAMBES ENFLEES.
IL arrive fôuvent une efpéce d'Enflure aux Jambes des Chevaux de Cha£
fè, par une petite Epine qu'ils attrapent en courant, l'Enflure paroit or- dinairement après la chute des Feuilles. Lorfque vous fentez avec la Main que les Nerfs font enflez & que c'efl par des Piquûres d'Epines, fèrvez- vous du Remède fuivant. Du Vin blanc & de l'Huile de Noix en égale quantité, que vous ferez
bouillir dans un Pot de Terre à petit feu jufqu'à reduélion de moitié; puis frottez-en les Jambes engorgées à rebrouftè-poil, tout le long des Nerfs, deux fois par jour. Tout Je Poil de la Jambe tombera; mais il reviendra , & la jambe fera belle & faine , comme fi elle n'eût jamais été incommo- dée. Il faut que le Cheval, pendant le traktement, refle en repos un bon mois. AU TRE.
PRenez Huile d'Olive, Lie de Vin rouge en égale quantité, mêlez &
battez-les bien enfèmble, pour les réduire en efpéce d'Onguent, dont vous frotterez fbir & matin les Jambes du Cheval. AUTRE POUR DESENFLER LES JAMBES ENGORGEES.
PRenez des Feuilles de Sureau, des Feuilles de Morelle, des Feuilles de
Poiré, autant des unes que des autres, hachées & bien pilées dans un Mortier; tirez-en le Jus, & frottez-en bien les Jambes du Cheval, cinq ou fix fois, elle fè dégorgeront bien-tôt. AUTRE.
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'Racine de Guimauve concajjee. - - - 1. Livre.
Lie de Vin. - - - - - - - - 6. Bouteilles. Vieux Oin. -------- 1. Livre.
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Prenez «
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Faites bien cuire le tout enfèmble en le remuant toujours; étant
bien cuit & refroidi, vous en frotterez les Jambes du Cheval, trois ou quatre fois par jour, & elles défênfleront à vûë d'oeil G g AU-
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LA PARFAITE CONNOISSANCE
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îi8
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AUTRE.
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\ Livre.
3. Bouteilles,
3. Bouteilles.
1. Livre.
2. Poignées,
- Bouteille. |
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"Graine de Lin en Farine,
Lait de Vache. - - - f. Vin blanc. - - - -
Prenez < r> • n ^7,, /r
i Racine à Altea concajjee.
Suye de cheminée. - -
Brandevin. , - - - • " |
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Le tout bien cuit enfemble jufqu'à diminution d'environ moitié ; enfuite
étendre cette Drogue fur de la Filaflè & l'appliquer fur les Jambes avec une Bande par defTus. Vous n'aurez pas employé de cette Compoùtion deux ou trois fois, que les Jambes feront défenflées & en bon état. REMEDE POUR UN CHEVAL Q_U1 A PRIS DES EPINES
A LA CHASSE.
ERenez de la Peau de Couleuvre & l'appliquez fur les endroits où il pa,
roîcra qu'il y aura des Epines, & au bout de deux ou trois jours elles fortiront fans qu'il foit befoin d'y faire autre chofe. Mais û les Epines ont refîé lonff-tems dans la jambe du Cheval & qu'elle fût fort engorgée après l'application de la Peau de Couleuvre, vous y mettrez 1 Onguent fuivant, pour achever de faire tout fortir, & défenfler la Jambe. |
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Livre.
Onces. Onces. Onces. Poignée. |
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i.
6.
6. 4-
1. |
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"Graijfe d'Oye rôtie. - - - - - -
Poix de Bourgogne. - - - - : ~
Prenez \ Gomme Elemy. ------
Cire neuve. - ---~~~~
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Sauge blanche pilée. - - - -, ~
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, Faites cuire le tout enfemble, jufqu'à ce que cela foit en Onguent, du
quel vous frotterez les Jambes incommodées; puis vous ferez chauffer une Pelle iufqù'à ce qu'elle foit rouge; vous l'approcherez autour de la Jam- be pour faire pénétrer l'Onguent, non pas trop fort, comme font ordi- nairement les Maréchaux, qui font retirer les Nerfs & rendent par confe- quent le ' Remède pire que le Mal. Vous n'appliquerez l'Onguent que de deux jours l'un; & û ce Remède eft fait avec méthode, vous en verrez des effets merveilleux. |
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MANIERE DE FAIRE UN ONGUENT POUR FORTIFIER
LES NERFS DURS ET'ALONG EZ. |
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P
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Renez Racine de Guimauve bien pilée ; "faites-la tremper huit jours ,
dans un Seau d'Eau, au bout de ce tems, vous y ajouterez deux Li- |
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vres de Farine de Graine de Lin, & vous ferez cuire le tout jong-tems a petit
feu mfqu'à ce que cela foit x:omme de la Bouillie ; enfuite il faut paffer le tout'bien chaud,à travers un gros Linge pour en tirer tout ce qu'on poura; puis après y ajouter une Livre d'Huile i Olive, remuant toujours jufqu a ce que cela foit froid & formé en Onguent, que 1 on gardera dans, un Pot bien couvert pour s'en fervir dans le befoin,& en frotter feulement les Jam- bes , une fois par jour, jufqu'à la guérifon ; qui ne tardera pas. Jx ÌU-
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DES. C H E V A U X
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uo.
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REMEDE FOUR LES MJLJNDRES ET SOULJNDRES.
IL faut prendre un quarteron de Confonde, Mine de Plomb un quarte-
A ron; & une demie Livre de Miel. Le tout mis enfèmble dans un Pot de Terre verni en dedans. Que cela foit fondu à petit feu, en remuant ; âpres remuer encore jufqu'à ce que cela fbit froid, & en mettre fur les Ma- kndres, ou Soulandres, une fois par jour. Vous aurez foin de bien net- toyer les Plâyes avant que de l'appliquer- il ne faut point de Bande, feu- lement en mettre avec le Doigt, ou avec une Spatule, & continuer juf- qu'à guérifon. A T T E I N T E SOURD E,
T Es Atteintes four des arrivent par les mêmes Accidens, qui ont
jL> été marquez aux Nerfs-Ferrures. Il n'y a feulement que la différence de s'être attrappé plus haut, ou plus bas. La Nerf Ferrure vient, comme on fa dit, de ce que le Cheval s'efl frappé "fur le gros Nerf de la Jambe de devant; & ceci, de ce que le Cheval s'eft frappé entre le derrière du Bouj Jet & le Talon de la Jambe de devant. Cette Atteinte'fourde ne laifle par d'être fóuvent dangereufe, parceque cet endroit ed fort lennble; outre que les Nerfs qui fervent pour le mouvement de cette jointure , fe trouvent juflement à cet endroit, c'eri qu'il y a quantité de,petits VaifTeaux, Vei- nes & Artères qui, pour peu qu'ils foient rudement frapez, rendent le Che- val.boîteux. Pour connoître cet Accident, il faut paflèr la Main le jong du gros Nerf en le pinçant, & n'y trouvant aucune fenfihilité, il faut paffer la.Main dans cette Jointure qui eh1 entre Ie derriére du Boulet & le Talcn. Si c'efl-là , où eff. le Mal, le Cheval ne manquera pas de retirer fonPied. L'ayant donc*remarqué, il faut d'abord y appliquer les mêmes Remèdes comme pour la Nerf Ferrure ^ fuppofànt qu'il n'y ait point de Playe. Mais û ce n'étoit qu'une atteinte fur le Talon, & que la Peau fut coupée, il ne s'agira que de lui laver la Pjaye avec du Vin chaud, & un peu de Sucre fondu, fur un peu de Filafle & une Bande par defîùs. Au deffaut de Vin & de Sucre, lavez la Playe avec de l'Urine; car pour peu qu'elle fòit pan- fée & garantie de l'Air, eile guérira. On peut auiïi la pan fer avec de VEf- prit de Thérebentine, & fi on efl à "la Campagne, au deffaut de Medica- ment, prenez d'une Herbe nommée Perticarla , exprimez-en le Jus, & en paniez la Playe. Faute de cette Herbe, prenez celle nommée Eclaire, ou du Jus d'Ortie; & û. on n'avoit rien de tout cela, il faut prendre de la Poudre à Canon, en remplir la Playe, & y mettre le Feu trois ou quatre fois de fuite, pour que tout le dedans de la Playe foit brûlé, comme fi on avoit fait le trou avec un Fer chaud. Enfùite vous y appliquerez un peu d'Urine, de la Filafle, &une Bande par defîùs. Sila Playe devenoit mau- vaifè, pour avoir été négligée , il faudra la panfèr avec du Dejeftif, com- pofé en la maniere fùivante, jufqu'à guérifon. D E J E C TIR
Renez un quarteron de Thérebentine de Venifè , & deux Jaunes
d'Oeufs; mêlez cela enfèmble, ce qui rendra la Thérebentine blanche, Gg 2 &
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120 LA PARFAITE CONNOISSANCE
& y ajoutez un peu de Brandevin qui fera un bon effet. Suppofë qu'il y
ait de mauvaifès Chairs, il faudroit encore y mêler un peu d'Alun calciné , en poudre; & fi elles ne tomboient pas, il faudroit les y obliger avec quel- ques autres Cauftiques, qui fèroient plus violens, comme Sublimé, Vitriol, ou autres , qui fè trouvent dans ce Livre. Il arrive encore d'autres Accidens par les Atteintes fôurdes que l'on ap-
pelle Javars , quoiqu'ils peuvent venir quelques fois de la Nature ; ce font les plus mauvais , dont la Connoifîànce des trois fortes fè trouvera ci-après. J A f A R SIMPLE.
COmme il eft bon avant de rien entreprendre à guérir d'en fâvoir
la confèquence, on va donner la Connoifîànce du Javar. C'eft une Humeur qui vient derriére le Boulet au deflùs des Talons, & qui oblige un Cheval à boiter extraordinairement. Il s'y forme une petite Enflure dès le commencement, qui eft fort fènfible au toucher de la Main ; & le plus promptement qu'on peut y apporter Remède n'eft que le mieux, pour en faire fòrtir la Matière, que l'on appelle Bourbillon ; Cette Matière n'en eft pas plutôt dehors, que le Cheval fe trouve foulage; mais û elle y fèjour- ne long-tems i le Cheval court rifque de périr. Au lieu de Javqr fimple, il peut devenir Nerveux, qui pour lors, n'eft pas une petite Cure. Pour en revenir au premier, il faut fè fervir des Remèdes fui vans pour le mettre en Matière & la faire fbrtir. Prenez des Excrémens d'une Perfbnne , & que cela fbit fraîchement
fait, & chaud; appliquez en defîùs, avec de laFilafîè & une Bande, & réi- térez jufqu'à ce que la Matière fòrte ,enfùite panfèz la Playe avec du Dejec- tif, ou autres Médicamens propres à toutes forte de Playes. AUTRE REMEDE.
IL faut prendre les mêmes Drogues dont on fè fèrt pour faire venir les
Glandes en Matière, d'un Cheval qui jette la Gourme, ou bien des Oi- gnons de Lys cuits dans la Braife ; enfuite les mettre dans un Mortier avec de l'Huile telle que l'on poura l'avoir, celk de Navette eft la meilleu- re, ou celle de Lin; le tout réduit enfèmble en Onguent, l'appliquer fîir le Javar qui ne tardera pas à être en matière & fbrtir, enfuite le panfèr comme une autre Playe. AUTRE REMEDE POUR LES JAVARS.
AVant que d'entreprendre de guérir un Javar, il faut bien examiner la
complexion & le temperament du Cheval ; s'il eft chargé d'hu- meurs , il faudra , de tems en tems , le purger pour les détourner de cette Partie. MANIERE DE FAIRE UNE EMPLATRE POUR FAIRE
SORTIR LE BOURBILLON HORS D'UN J AFAR. PReneZ quatre Onces de Vieux-Oin; faites-le fondre dans un Poêlon;
prenez quatre Onces de Miel & faites-le cuire un peu de tems ; après vous
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Ö E S C H E V A Ü X. i2r
vous y ajouterez deux Onces de Farine de Fève que vous mettrez fur le feu ;
Vous remuerez bien tout cela jufqu'à ce que ce ne foit qu'une Bouillie: Vous y ajouterez trois Jaunes d'Oeufs, & lorfque le tout fera bien délayé enfèm- ble, vous le mettrez fur des Etoupes, ouFilafïès, que vous appliquerez fur le Javar; & toutes les douze heures vous réitérerez le même Remède , jufqu'à ce que le Bourbillon foit forti, Vous ferez entrer dans le trou, une Tente de Filafîe, converte de bon fuppuratif pour faire forrjr {e refte de la Matière. La Playe ne fùppurant plus, vous mettrez un peu de Pou- dre d'Alun autour de la Tente, de crainte que la Chair ne furmonte; en- fuite vous y mettrez tout ce que vous aurez de propre à panfèr des PJaycs ; mais fur-tout que l'Air y entre le moins qu'il fera poffible. Comme il a été dit qu'il y a plufieurs fortes de Javars, il eft bon de par-
ier de celui qui fuit. y a y a R e N c o R M e\
Q^Uoique tous les Javars proviennent à peu près des mêmes caufè-s*
avec cette différence que le Javar fimple ne vient que dans la Jointu- re qui fè trouve entre les Talons & le derriere du Boulet, celui-ci vient à peu près dans le même endroit; mais le trou fè forme entre le Ta Ion & la Corne qui eu la Couronne du Pied. Il y a plufieurs Chevaux qui font péris par cet Accident, foit pour avoir été négligez, ou pour avoir laifîë la Playe trop long-tems à l'Air en la panfant , foit pour n'avoir pas aflez purgé le Cheval. Quand par négligence tout cela arrive, les meil- leurs Remèdes deviennent inutiles. Il y a des Chevaux qui n'en meurent pas, mais ils relient fix mois, ou un an fans guérir. Ainfi pour prévenir ces Accidens : Prenez des Poireaux, le verd auffi-bieri que le blanc; ha- chez & pilez-Jes bien dans un Mortier avec autant de Moutarde, & autant de Vieux-Oin; faites en une Emplâtre que vous mettrez fur le Javar, pouf le faire meurir, & le Bourbillon en fòrtira; après quoi vous mettrez fur les Play es quelques Poudres pour les defTécher, en prenant garde que l'Air n'y entre. Si le Javar eft vieux , vous prendrez de l'Efîènce de Thérebenti- ne avec de l'Aloës Succotrin, en poudre; vous y mêlerez du Sucre & vous ferez avec cela une Teinture qui fera prefque rouge, avec laquelle vous panfèrez le Javar, jufqu'à guérifòn. S'il y avoit fix mois , ou un an que le Cheval eût un Javar , & qu'il y eût des Chairs qui furmontaflent fur la Corne, vous en couperez autant qu'il vous fera poffible, avec un Biftouri, ou autre Férement ; enfuite vous y mettrez le Feu par Rayes ; & fur toute la groffeur, du haut en bas, en la fèparant par deux ou trois Rayes, à prendre depuis le Poil jufques fur la Corne> fort avant, pour faire tomber les Chairs que vous n'aurez pu couper, en approfondifiànt dans le Mal; c'eft Je fèul moyen de tout emporter ce qui furmonte, car toutes les Drogues d'un Apotiquaire n'en viendraient pas à bout, L'Opération du Biftouri & des Rayes de Feu étant faites, vous applique-
rez fur la Playe une Emplâtre faite delà manière fuivante, & vous la panfè- rez dix ou douze jours de fuite. Prenez du Miel & de la Thérebentine de Venife, autant de l'une que
de l'autre, que vous ferez bien chauffer enfèmble, pour l'appliquer fur le Mal, &laifîèrez ce premier appareil trois jours avec une bonne Bande & con- tinuerez chaque fois que vous panfèrez. Si vous vous apercevez que H h quel*
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122 LA PARFAITE CONNOÏSSANCE
quelque Chair flirmonte vous fâupoudrerez fur la Playeavec de l'Alun calciné,
& remettrez la même Emplâtre dans laquelle vous ferez entrer l'Efìènce de Thérebentine ; il faudra tenir toujours le Sabot gras, avec l'Onguent de Pied, pour que la Couronne ne fo retreffifîe pas, & û par la longueur du Mal la Couronne étoit refîèrrée ou diminuée, vous ferez des Rayes de haut en bas tout à l'entour avec des Roüénettes, ou Couteaux de Feu. Si elle Pétoit avec excès , ne héfitez point de defîoler le Cheval & de lui bien fendre la Fourchette, pour lui élargir le Pied; & vous panforez la folle avec de la Thérebentine un peu chaude, en donnant bonne nourriture au Sabot avec de l'Onguent de Pied, dont la recepte fe trouvera à la fuite de ce Li- vre , de même que la manière de deffoler, AUTRE REMEDE.
A Près avoir fait fortir le Bourbillon par des Emplâtres d'Excremens de
Perfbnne, les plus frais faits, appliquez-en defliis la Playe, que vous laverez avec le Jus d'Herbe nommée Macédoine, & imbiberez des Tentes de Filafîè pour faire tomber les Filandres, qui pouroient être attachées au fonds de la Playe, que vous continuerez de panier avec le même jus jufqu'à par- faite guérifon. AUTRE.
PReneZ du Vieux Oin & le quart autant de fol bien pilé & mêlez enièm-
ble; vous appliquerez ceci fur le Javar & l'y Jaifîerez 24. heures, en réitérant jufqu'à ce que le Bourbillon forte; & après, le moindre Onguent achèvera de guérir. CONNOÏSSANCE Î>U JJVAR NE R FEUX.
CElui-ci vient juftement au milieu de la Jointure qui eft entre le Talon
& le derriere du Boulet. S'il efl traitté dans le commencement, il fera facile à guérir; mais fi on attend qu'il s'y forme un Ulcère, il s'y for- mera auffi une petite Filandre attachée au Nerf, dont la cure fera difficile , parceque dans cet endroit, on n'ofo pas appliquer des Remèdes violens crainte de faire tort au Nerf, & fi on fè fort de Remèdes doux & fimpl.es , c'eft entretenir & donner nourriture à la Filandre. Ainfi après s'être forvi des Remèdes comme pour les autres Javars, on peut fo forvir de bons De- jeótifs, & au lieu de Brandevin y mettre de l'Eiprit de Thérebentine, & y mêler un peu de Poudre d'Alun calciné , fuivant le befbin; car fi la Filan- dre eft groflè, il en faut mettre davantage; & fi elle eft petite, il en faudra moins. Sitôt qu'elle ne paroitra plus on doit achever de la panfèr avec le Deje&ifpur. POUR LES ENCLOUURES, OU CH ICO T S.
CE Mal fo fait affoz connoitre de lui même, fans s'efforcer d'en donner
la Connoifîànce, fi le Mal eft récent en arrachant le Clou , ou Chi- cot, faites l'ouverture la plus grande que vous pourez, & y faites entrer de l'Eiprit de Thérebentine & de la FilafTe par defîùs; & au bout de 24 heu-
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DES CHEVAUX.
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heures, fi le Cheval boîte encore, vous réitérerez jufqu'à guérifòn, toutes
les 24. heures. Au deffaut d'Efprit de Thérebentine , l'Onguent de Pied , fondu & verfé tout chaud dans le trou, fera un bon effet. AUTRE REMEDE POUR VENCLOUURE.
COmme l'on n'eft pas toujours à portée des Apotiquaires, ou Droguifïes,
pour fecourir un Cheval encloûé ,ou incommodé d'un chicot pris dans un bois, & que fbuvent même on ne trouve pas de Maréchal ; il faut pren- dre d'une Herbe, fi on peut la trouver, nommée Mille-Feüilles • la piler pour en avoir le Jus, & le faire entrer dans la Playe, que le Chicot, ou Clou aura fait ; & mettre de cette Herbe par deifus , fans y rien faire autre chofè, & en peu detems le Cheval fera guéri. Au deffaut de cette Herbe, prenez des Feuilles de Perficaria & en faites la même chofè; & fi on n'avoit ni l'une ni l'autre Herbe , il faut prendre des Feuilles d'Ortie, ou du Baume du Se- maritain, dont la Compofition eft dans ce Livre. AUTRE POUR UN VIEILLE EN CL O UURE.
ÎL faut faire une Teinture d'Aloës Succotrin compofè'e en la maniè-
re fùivante. Prenez ï^loës ? & $uwe. - - - . . l Once,
\H11ile de Thérebentine. - - - - 3. Onces.
Mêlez cela enfèmble pour panfèr l'Endouûre. S'il y a une Filandre at-
tachée au fonds du trou, que vous ne puifïiez point faire tomber, vous y mettrez un peu de Sublimé en poudre & le Remède par defîus. Notez qu'il faut toujours mettre un bon deffenfif autour de la Couronne de peur que l'inflammation ne caufè quelque renvoi au defîus, qui pouroit defîouder le Sabot d'avec le Pied, & par confèquent le Cheval fèroit perdu. Il faut toujours tenir le Sabot gras, on la déjà dit, crainte qu'il ne fe refîèrre trop & devienne difforme. AUTRE POUR UNE VIEILLE E NCLOUURE.
FAites tremper du Vitriol Romain dans du Brandevin à difcrétion jufqu'à
ce que l'Eau fòit bleue, & en mettez une fois le jour fur l'Enclouûre jufc qu'à guérifòn. Cette Eau peut fè garder long-tems & peut fèrvir pour tou- tes les Playes où il y a Cangrenne. H A N C H E~F E TURE.
CE qu'on appelle Hancbe-Féture, c'eft lorsqu'un Cheval s'eft pris avec
la Longe, ou avec la Chaîne de fon Licol, par une Jambe , ou par je Paturon , de derriere, ou de devant. Cet Accident eft ordinairement plus violent à une Jambe de derriére. Lorfqu'il eft pris de cette façon, il fè débat & fe coupe dans la Jointure qui eft au defîus du Paturon, & au deffous du derriére du Boulet. Si le Mal eft recent, quelque Playe qu'il puifîè s'être faite, à moins qu'il ne fè fòit coupé quelque Nerf, qui fervent au mouvement de la Jointure, ou quelque Veine, il fera de peu deconfe- Hh 2 quence.
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124 LA PARFAITE CONNOÏSSANCE
quence. En y appliquant feulement des Jaunes d'Oeufs cruds, & réité-
rant tous les 24. heures avec une Bande; fi la Playe eft legére, le Jaune d'Oeuf mis feulement avec le Doigt, fòir & matin, le guérira, Mais fi les Nerfs ont été endommagez , ou quelques Veines, un bon Dejeótif les pourra guérir, prenant bien garde que l'Air n'entre dans la Playe; le même Dejeótif pourra fer vir à l'Accident fuivant ; ou bien une partie des Re- mèdes qui ont été donnez pour les Javars , après que le Bourbillon eft forti. CREPASSE,
CEt Accident arrive plus fbuvent en Hiver, qu'en Eté, lorfqu'un Che-
val a la Peau tendre, & qu'il eft obligé de travailler dans l'Eau, dans la Glace, ou dans la Boue , qui eft à moitié gelée, cela lui fait fendre fou- vent la Peau, au derriére des Jointures; quelques fois fur les Pâturons , quelquesfois plus haut, & quelquesfois même les Boulets. Cet Accident provient comme les Angelures; il n'eft pas fort dangereux en foi même, mais il incommode fort en Voyage. Pour peu qu'on y applique des Re- mèdes adouciffans, & que l'on garantifîè les Crevaflès du grand Air, le Cheval fera bien-tôt guéri, pourvu qu'on le tienne à l'Ecurie fins fòrtir. Il n'en eft pas de même de l'Accident fuivant, auquel il faut avoir plus d'atten- tion. C'eft pourquoi , il faudra avoir recours à plufieurs Remèdes qui font marquez dans l'Article des Javars ; car qui panfe bien une Playe en peut panfèr une autre. MULE TRAVERSINE.
LEs Mules Traverfines reffemblent à peu près aux Crevaflès , faifant
fendre la Peau en travers derriére le Boulet. Elles arrivent plus fbu- vent aux Pieds de derriére qu'à ceux de devant, & pour faire la différence des Mules Traverfines aux Crevafîes, c'eft qu'il en fort une efpéce de Ma- tière blanche , ou comme de l'Eau trouble. Cela peut arriver auffi aux Crevafïès avec cette différence qu'elle ne fend que la Peau , & la Mule Traverfine eft plus profonde; car en prenant un brin de Paille, & fans le forcer, on verra qu'il y entre de la profondeur de deux Doigt, parceque le fonds du Trou va jufques entre les Os de la Jointure. Pendant le Panfè- ment de cette Playe, il ne faut pas que le Cheval forte de l'Ecurie, pas feulement pour aller chez le Maréchal, & qu'il fbit panfe dans fà place, par- ceque le faifant fôrtir de l'Ecurie, allant & venant, cette Jointure fouffre & la Playe s'agrandit; par confequent, les meilleurs Remèdes deviennent prefque inutiles. Vous vous fervirez donc dans cette Cure, des Remèdes propres aux Javars, & préférerez la Teinture d'Aloës faite dans PEfprit de Thérebentine , comme il eft marqué; & par defîus l'application de la Tin- ture d'Aloës vous n'oublierez pas de mettre autour de la Jambe un bon Reftraintif, pour empêcher l'Inflammation qui y pouroit fîirvenir, avec une Bande de cinq ou fix doubles, pour empêcher le mouvement du Boulet, & fur la fin vous achèverez de guérir avec du Dejeótif, C R A p A U D I N E.
CE que l'on appelle Crapaudine eft une Humeur qui vient ordinaire-
ment de la Nature du Cheval. Cet Accident vient fur le devant du Pied
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D E S C H E V A U X.
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Pied au defîùs de la Couronne qui eft au de/îous du devant du Boulet. îl s'y
forme une e/péce de Galle de la largeur d'environ un pouce de Diamètre, qui fait tomber le Poil en cet endroit; laMatiére qui en fort eft. fort puante & in- commode fort le Cheval. Plusieurs Perfonnes traittent cet Accident de bagatelle & cependant peu le lavent guérir. Dans cette occafiori, il faut le fèrvir de Cauftique, pour faire tomber l'Efcare, car c'eft une efpéce de Chair baveufè qui n'eft pas facile à déraciner. Les Biftouris, ou autres Infrrumens tranchans ne reüffiront par fi bien que les Cantiques qu'on trou- ve marquez dans ce Traité. Ayant fait tomber une Efcare grande comme la moitié d'une Noix, s'il
ne paroît plus de Chair baveufè, vous le panfèrez comme une Playe ordi- naire. Cet Accident arrive rarement aux Chevaux de Selle , mais à de gros Chevaux chargez de Poil, & pas confequent d'Humeurs; à moins que les Chevaux de felle n'ayent été élevez & nourris fur des Terrains gras & marécageux. Si ce Mal eu négligé il peut caufèr un autre Accident , encore plus mauvais,que l'on appelle Soye,ou Pied de Bœuf. Cela arrive par l'écoulement de la Crapaudine , ayant été refferrée par deffus & étant defcenduë entre le petit Pied & la Corne, lui fait fendre le Sabot par le milieu, fur le devant du Pied. descriftion-.de la crapaudine.
CE Mal vient, comme il a été dit, fur la Couronne du Pied d'un Che-
val qui travaille dans les Boues. Il fait fouvent difîbudre la Corne d'avec le Petit-pied; & quelques fois tomber le Sabot. Il y a des Saifons que le Mal paroît plus que dans d'autres, car il reverdit lorfque les Bleds commencent à croître & qu'ils font en fleur ; dans tous les autres tems il n'y refle qu'une «petite Galle, comme il a été dit ci-devant, qui n'incommode nullement le Cheval. Les Marchands & Maquignons prennent ce tems-là pour fè deffaire de ces fortes de Chevaux, &.difent feulement à ceux à qui ils les font voir, que c'efl un Coup que le Cheval s'eft donné par Acci- dent, & que c'efl; la négligence d'un Maréchal, ou d'un Valet, qui fait que cela n'efî: par parti; mais dans la fuite on voit que l'on a été trompé, pour avoir eu trop de confiance. RÉ ME-DÉ- POUR. LA CRAPAUDINE,
SI on n'a pas réüffi avec le précédent Remède , quoique très-bon V
il faudra donner le Feu, en la manière fuivante. Il faut avoir des Couteaux faits exprès comme pour donner le Feu aux Molettes, ou aux Jambes ruinées ; les faire rougir pour fendre le milieu de o la Crapaudine jufqu'au fonds, en defcendant vers le Sabot, & deux autres Rayes femblables;' une de chaque côté de celle du milieu; enfuite, vous y appliquerez ce qui fuit. Tb&ehentine. . - - - - - " - 2. Onces.
Miel, --------- 1. Onces.
Poix Refine. - - - - - . - - . 2. Onces.
Alun de Roche, en poudre. - , . 1. Once.
Mêlez le tout enfèmble & le faites fondre dans un Pot & en faites un
li On-
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126 LA PARFAITE CONNOISSANCE
Onguent, duquel vous panfèrez fur le champ, &vous continuerez huit ,
ou dix jours, toutes les 24. heures. A chaque fois que vous panfèrez, vous aurez foin devoir un peu de Vin tiède & un peu de Sucre fondu de- dans , pour étuver la Playe, & lorfque le Mal fera prêt à guérir vous vous fêrvirez de Cendres de fàvattes brûlées, & avec un peu de Brandevin, ou de l'Alun calciné, vous defïecherez la Playe, ou bien avec un peu de Dé- jectif, jufqu'à ce que la Peau foit tout-à-fait revenue ; & le Poil reviendra comme auparavant. SO TE OU PIED DE BOE ÜE
L'Un efi auffi mauvais que l'autre, car Iorfqu'un Cheval a les Pieds
fendus en deux, prenant depuis la Couronne jufqu'à la Pince du Pied, il n'eu1 pas fort facile de joindre enfèmble les deux parties. Pour y reuffîr, il faut commencer par envelopper toute la Corne du Pied, depuis le haut iulqu'en bas, avec de l'Onguent de Pied, & lui en remplir auffi le dedans pour lui attendrir toute la Corne, trois ou quatre jours de fuite. Après, il faut prendre un Fer., ou efpéce d'Alêne de Cordonnier, grofîè comme environ des Eguilles propres à brocher des Bas ; ayant du Feu près de foi, pour le faire rougir, afin de percer délicatement les deux cotez de la Corne où eft la fentej en trois ou quatre endroits, fuivant la longueur du Pied, ce qui ne fè fait qu'avec patience ; parceque des Fers de cette groflèur ne gardent pas long-tems leur chaleur. Ayant fait les trous, il faudra avoir deux Fils d'Archal , dont on fait les Cages, pour en faire paffer au travers des trous, & avec des Tenailles,en tournant,les joindre enfèmble pour ref ferrer la Fente le plus qu'il fera pofïible. Enfuite vous aurez un autre Fer, qui fera fait par le bout comme une S. Il faut le faire rougir, pour l'appli- quer en travers fur la Fente,entre les Ligatures de Fil d'Archal, en com- mençant depuis la Couronne jufqu'à la Pince, & en appliquer trois ou qua- tre , pour réfoudre la Corne. Cette Cure n'eft feulement que de trois fè- maines, ou un Mois, pour faire tenir la Corne enfèmble ; mais il faut bien que le Cheval fòit trois , ou quatre mois fans qu'on s'en ferve. Les Mulets font fort fujets à cet Accident, avec cette différence que la
Corne paroît fendue comme aux Chevaux ; mais la fente, n'eft pas fi pro- fonde. Auffi elle ne les empêche pas de travailler. Je ne confèille cepen- dant pas d'achepter des Mulets qui en ayent, parce qu'un jour, ou l'autre elles fè peuvent fendre jufqu'au vif; & le Mulet auffi-bien que Je Cheval pourroient en périr, s'ils n'étoient bien traitez. S E T M E.
CE que l'on appelle Seyme, provient de différentes caufês; la premie-
re, par une grande fecherefîè de Pied,:pour n'avoir pas eu foin d'en- tretenir le Sabot gras, & nourri avec de l'Onguent de Pied, & quelque- • fois avec de la Fiante de Vache; principalement aux Chevaux qui fbrtent peu, ou qui fortent l'Eté à la grande fecherefîè, à qui en ce cas, il faut rafFraîchir les Pieds. Cet Accident peut auffi venir par une Bleyme qui n'a pu fôrtir, par dedans le Pied, à coté de la Fourchette, & a fait fendre la Corne en dedans, ou en dehors à côté du talon , commençant par la Cou- ronne & dépendant jufqu'en bas ; ce qui partage le Pied du Cheval par le
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DES CHEVAUX
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le còte comme a fait la Soye par le milieu; "& fòuvent en marchant, il fort
du Sang par cette Fente. Piufiéurs traitent. la Seyme de différentes manié- res, & quoique je donne ici plusieurs Remèdes que'j'ai pratiquez avec fuc- cez; je preffere celui d'y donner le Feu* comme on a dit à l'Article des Soyes, ou Pied de Bœuf, avec cette différence qu'il eft inutile.d'y paflèr du Fil d'Archal, pareeque les S. de Feu reflèrreront bien la Seyme, & s'il eli bien donné & bien traitté avec de bon Ongent de Pied, le Mal ne reviendra jamais, & la Corne deviendra plus ferme & plus dure en ces en- droits, qu'elle n'a jamais été. Ainfi, il faut commencer à préparer la Cor- ne du Sabot pour recevoir le Feu , deux ou trois jours auparavant avec de l'Onguent de Pied, & aprèslui appliquer trois ou quatre S. de feu en tra- vers de la Fente; en commençant depuis la Couronne jufqu'en bas; & fi on peut fè palier de faire travailler le Cheval de quelques-tems, c'efl-à-dire d'un mois, ou 6. femaines, on verra qu'en peu de tems le Cheval fera gué- ri, fans que jamais cet Accident revienne, non plus que la Soye. Si on efl obligé de faire travailler le Cheval, qui a eu une Seyme 14. ou
15. jours après lui avoir donné le feu, il faudra faire couper la Branche du Fer du côté où efr. la Seyme, pour que le quartier du Talon ne porte point fur le Fer ni fur rien, pareeque la Seyme pouroit fe rouvrir & les Remèdes fèroient devenus inutiles. Cet efpéce de Fer dont la Branche doit être cou- pée, eft nommé de quelques-uns demie Lunette, & par d'autres , demie Pantoufle. La Figure en eu marquée Planche 59. jjg> 4. &? g. S E T M E Q^U A R T E,
LA Seyme vient à côté du Saböt, contine il a été dit, au pied de de-
vant & jamais au pied de derriere, non plus que les Bleymes. La Seyme fait fòiwent quartier neuf; ce qui fait prendre le nom de Sèyme quarte. Ce Mai vient d'altération & fëcherefîè de Sabot; la connoifîànce n'eft autre chofè que de Voir boiter un Cheval & qui a le Sabot fendu de- puis le haut de la Couronne jufqu'en bas de la Corne fur le côté du Pied , foit en dehors, fbit en dedans 5 ce qui lui caule de grandes Douleurs ; Cet- te fëcherefîè & altération de Sabot vient, comme il a été dit, aux Chevaux qui reftent trop long-tems à l'Ecurie, ou à ceux de Manége, ne travaillant jamais à l'humidité, & qui ont été négligez d'être entretenus d'Onguent de Pied, & le dedans rempli, de tems en tems, de Terre Glaifè, ou de Fiante de Vache. REMEDE.
TRempeZ un peu de Coton dans de l'Eau forte & le mettez le long de
la Fente de la Seyme,'& l'Emplâtre fuivant par defïus , faite de Cire neuve, & autant de Populeum fondu enfèmble. L Eaü forte réunira la Corne, & l'Emplâtre ôtera l'Inflammation. Renouveliez l'Emplâtre tou- tes les 24. heures, la Seyme fè guérira & le Cheval fera bien-tôt après, en état de travailler. AUTRE,
PRenez deux grofîès Couleuvres dont vous aurez ôte les Têtes & les
Queues, qui font venimeufês ; vous les couperez par tranches, pour les mettre dans un Pot de Terre avec une Livre d'Huile d'Olive; vous li 2 bou-
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Ï28 LA PARFAITE CONNOISSANCE
boucherez bien le Pot & vous le mettrez dans une Chaudière pleine d'Eau,
fans qu'il en entre dans le Pot; vous la ferez bouillir jufqu'à ce que ce qui fera dans le Pot foit cuit, & reduit en Onguent ; duquel vous vous fervi- rez pour en appliquer tous les jours une fois fur la Seyme, jufqu'à ce qu'el- le foit tout-à-fait réunie; ce qui ne tardera pas. AUTRE.
NEttoyez bien la Seyme & la lavez avec de l'Eau tiède, enfuite avec
du Brandevin ; vous jetterez defîus de l'Orpiment en poudre & par defîus un Jaune d'Oeuf dur; & banderez bien le Pied fans y toucher de deux jours. A peine verrez-vous après, s'il y a eu une Seyme. Ces Re- mèdes font très-bons, quand on veut vendre un Cheval ;mais fi on s'en veut fèrvir, le Feu vaut beaucoup mieux. B L E T M E.
POur lavoir ce que c'eft qu'une Bleyme il faut faire defFerer le Cheval
malade, & lui faire parer le Pied bien net; & voyant fur l'un des Quartiers en dedans, à côté de la Fourchette , une Tache rouge comme du Sang meurtri, & qu'à force de le faire parer, il en fort du fàng, c'eft une marque que la Bleyme efl violente, & pour peu que le Cheval travail- le, il boite , fur tout en Eté. Mais s'il eft quelques tems à l'Ecurie, fans rien faire, il ne boitera pas fi tôt, à moins qu'il n'y ait long-tems qu'il ait été ferré. Il y a peu de vieux Chevaux fùjèts à cet Accident, & quand il pa- roît,comme il efi: marqué, il n'eft pas dangereux; mais lorfqu'ïl eli fi avant, qu'à peine on le voit, ne pouvant fòrtir, il fait fendre la Sabot par le côté comme on Fa déjà dit au Chapitre précèdent. Plufieurs Maréchaux préten- dent guérir la Seyme en parant le Pied, & approfondifîànt avec le Bou- toir ou Roynette & après y avoir appliqué quelques Remèdes pour empê- cher l'Inflammation qui pouroit y fùrvenir. J'avoue qu'après cette Céré- monie le Cheval peut fe trouver foulage; mais lorfque le ^Cheval a refté quelque tems en repos ,fàns être ferré il recommence à boiter, & pour peu qu'il travaillera Bleyme eft comme auparavant. Il y a eu des gens âflèz ignorans pour defîbler un Cheval; fans travailler à l'endroit de la Bleyme, & au bout de quelques tems le Cheval étoit auffi avancé qu'auparavant. Au lieu que par le Remède que je donne ici , il efl immancable, & il: gué- rit parfaitement. REMEDE POUR U NE B L ET M E,
IL faut prendre de la crafTe qui fe trouve dans leFoureau d'un Cheval en-
tier, & fi on pouvöit avoir de celle qui fè trouve dans celui d'un Mulet entier, elle feroit encore meilleure ; faute de l'une & de l'autre, on peut prendre celle d'un Cheval hongre, quoi qu'elle ne foit pas fi bonne, elle peut fervir pour une Bleyme naifîante , de Tune , ou de l'autre; il en faut faire cinq ou fix Boules groflès comme des Noifèttes, fuivantla largeur de la Bleyme, & en appliquer unedeffus, après'qu'elle aura été parée jufqu au vif; enfuite prendre un Fer rouge, gros comme le Pouce par le bout, & appuyer fur la petite Boule comme fi on cachetoit une Let- tre. |
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DES CHEVAUX.
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tre. Il faut appuyer afîèz ferme pour qu'elle brûle fur la Bleyme, en pre-
nant garde que le Fer rouge ne touche à la Corne. Après que la premiere fera fondue, vous en ferez de même des autres & toujours à la même place ; ce qui rendra le Cheval û boiteux qu'à peine pourra-t-il fè foûtenir; mais il ne faut point s'en étonner; car en appliquant le Remède fuivant, il ne boi- tera que huit ou dix jours, & la Bleyme difparoitra pour toujours. REMOULADE POUR LA BLETME.
IL faut prendre demie Livre de Fiante de Vache, demie Livre de Graifîè
de Porc, demie Livre de Thérebentine, demie livre de Poix Réfine, &un quarteron de Semence de Lin, avec une demie Livre d'Huile, telle que l'on poura l'avoir; faire fondre le tout enfemble dans un Pot, & de cette compofition en appliquer le plus chaud que l'on pourra dans le Pied, avec de la Filafîè & des EclifTes, ou une Bande ; & réitérer toutes les 24. heu- res, jufqu'à ce que le Cheval ne boîte plus, ce qui poura durer 12. ou 15. jours, &T jamais la Bleyme ne reparoitra. AUTRE POUR LA BLETME.
LOrfque vous aurez fait parer le Pied du Cheval, le plus profond que
l'on aura pu, fur-tout à l'endroit de la Bleyme , vous ferez fondre de la Cire d'Efpagne deflùs, trois ou quatre jours de fuite, & chaque fois que vous ferez cela, vous appliquerez laRémaulade ci-devant, & vous con- tinuerez d'en mettre jufqu'à ce que le Cheval ne boîte plus, quoique vous n'y faffiez pas fondre davantage de Cire d'Efpagne. Ce Remède peut éga- ler le premier; & l'un fait fou vent ce que l'autre ne peut faire, fuivant ce- lui qui pratique les Remèdes. Plus le Cheval fera boiteux après cette Opé- ration plus vous ferez certain que la Bleyme ne reviendra pas. Si l'un, ou l'autre de ces Remèdes n'avoit pas guéri le Cheval. par la faute de celui qui l'auroit traité; & que le Maréchal entende un peu fon métier, le plus court eft de le defîoler & panfèr la Bleyme comme il eft marqué ci-devant, avec le Cambouis , qui eft la crafîè qui fè trouve dans le Fourreau d'un Cheval, ou avec la Cire d'Efpagne, comme je le vais marquer. MANIERE DE DESSOLER UN CHEVAL, POUR BLETME^
OU AUTRE ACCIDENT.
IL faut avant que d'entreprendre de défîoîer un Cheval, lui préparer le
Pied, en amolifîànt tout le Sabot, tant en dehors qu'en dedans, avec une bonne Rémaulade, ou l'Onguent de pied. Avant de faire l'Opéra- tion , il faut avoir une Corde grolle comme la moitié du petit Doigt & lui lier la jointure d'entre le Pied & le Boulet, pour retenir le Sang afin de pouvoir difcerner la Solle , du Pied , afin que le Sang ne puifTe point em- pêcher de couper avec le Boutoir, ou Roynette, tout le tour de la Solle; & lorfqu'elle fera bien détachée, vous la lèverez à vôtre aifè. La Solle étant levée vous délierez la Corde, & laifïèrez fàigner le Pied l'efpàce d'un quart d'heure ; au bout de ce tems vous lèverez le Pied du Cheval, & relierez la Jointure; enfuite vous remettrez le Fer à fà place, attaché de cinq ou fix Cloux bien ferme, & puis vous laverez le dedans du Pied avec du Sel & Kk du
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LA PARFAITE CONNOISSANCE
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du Vinaigre, ou Sel & Brandevin; au deffaut de l'un & de l'autre avecde
l'Urine'Fraîche. Enfùite vous y appliquerez du Miel & de la Poix Refîne, autant de l'un que de l'autre, fondus enfèmble & un peu de Chaux, remplie fant le Pied avec de la Filaffe & des EclifTes bien ferrées, afin que laSolIe ne furmonte pas; mais qu'elle ne foit pas meurtrie pour être trop ferrée. Vous mettrez auffi.autour de la Couronne un bon Deffenfif de peur qu'il ne s'y fafîe quelque renvoi d'Humeurs. Le deffenfif doit être comme ci-deilbus. • DEFFENSIF POUR UN CHEVAL DESSOLE\
'Suyé de Cheminée environ. - - - - % Livres.
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Prenez
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Thérebentine, -- - - - - - - \ Livre.
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Miel. ---------- ? Livre.
^Poix graffe. -------- ~ Livre.
Il faut mettre le tout fondre dans un Pot, enfiate y ajouter environ une
Bouteille de Vinaigre & fix Jaunes d'Oeufs mêlez enfèmble, & appliquer de cette Compofition autour de la' Couronne, toutes les 24. heures, avec de la Filafîè, pendant les 8. ou 10. premiers jours; & après cela le deffenfif ne fera plus neCeflàire; Vous achèverez de panfèr la Solle feulement avec de la Thérebentine & de la Eilafîe, jufqu'à ce qu'elle foit dure & ferme, ce qui poura être dans 20. ou 25. jours, & ne manquerez pas aufTi-tôt que vous ceffèrez d'y mefttre le Deffenfif de tenir le Sabot bien gras d'Onguent de Pied, polir que la Corne ne fe défieche point & devienne ferme. Comme ce ne font point les Bleymes feules qui font boiter un Cheval, &
qu'ily a encore d'autres Accidens qui peuvent porter beaucoup de préjudice à certains Chevaux gras, & chargez d'Humeurs, quoi qu'il n'y paroifîè pas, par la finefîe du Corps & des Jambes, je vais donner des Remèdes pour leur guérifon. FOURCHETTES NEUVES.
L arrive fòuvent que des Chevaux chargez d'Humeurs font Fourchette
neuve; ce que plufieurs perfonnes appellent Fourchette pourrie, par- ce qu'en changeant de Fourchette, la Corne qui l'enveloppe, fe corrompt de telle manière qu'il en fort une humidité fort puante, & toute cette Cor- ne tombe en pourriture. Si un Cheval n'en1 pas bien fbigné, fùivant les Hu- meurs qu'il peut avoir , il peut en arriver un grand Accident; & de cent Maréchaux , il ne s'en trouvera peut-être pas fix, capables de guérir ce Deffaut, que l'on appelle Fil, ou Crapeau, dont la connoifîànce & lés Remèdes feront donnez par ordre. REMEDE FOUR LES FOURCHETTES NEUVES.
PReneZ beaucoup de Vinaigre & autant d'Urine de quelques Perfbnnes,
pour faire cuire la Cervelle d'un Cochon ; lorfqu'elle fera cuite, il faut fécrafèr & en faire une Bouillie, ou Pappe; il faut en appliquer trois ou qua- tre fois de fuite, chaque jour une fois, fur la Fourchette,& avec de la Fi- lafîè il faut la faire tenir, ce qui fera croître & rendra celle qui vient def fous, belle & unie, & celle de defïïis tomberaprefque d'elle même, fans danger. A 6r-
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D E S C H E V A U X.
JUT RE POUR LA FAIRE DESSECHER.
Alun de Roche. -------- 2. Onces,
Couper ofe verte, - - -- - - - - 2. Onces,
Coup erofe blanche. .-.--_ -2. Onces.
Perd de Gris. - - - - - - -. , 2. Onces. |
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Prenez
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Mettez les fufdites Drogues en poudre, & faites-les infufer 24. heures à
froid dans un Pot où il y aura une Bouteille de Vinaigre de Vin ; enfuite vous en laverez tous les jours deux fois la Fourchette, avec un peu de Cotton, ou une petite Eponge. Au deffaut de cette Compofition, prenez d'une certaine Eau que l'on
appelle Eau-fèconde, qui -ri'eft autre choie que de FEau forte dont fe fer- vent les Orfèvres pour blanchir leur Ouvrage; & vous vous en fèrvirez comme du précédent Remède. Cette Eau ne coûte rien que de la deman- der , car les Orfèvres la jettent après s'en être fèrvis , parcequ'elle a perdu ià force. AUTRE REMEDE POUR UNE FOURCHETTE NEUVE,
* OU POURRIE. Renez Eau Infernalle, pour vous en fèrvir de Ja même manière
que des deux autres; excepté qu'il n'efr. pas neceiîàire d'y en mettre fi fouvent MANIERE DE FAIRE VEAU INFERNALLE,
v {Verd de Gris. -------- 1. Once,
Prenez <j Cantharides. .- - - -.- - - . - 1. Once.
[Cerufe de T^enife. . - - - - - - - 2. Onces, Le tout en "poudre & mis dans une Bouteille de Brandevin, „ & demie
Bouteille de Vinaigre; faites bouillir cela dans un Pot, à petit feu, jufqu'à diminution de moitié, & vous en fèrvez dans le befoin, comme des Re- mèdes précédent. TALONS ENC A STELLE Z.
PLufieurs Perfbnnes ne font prefque point de différence des Talons fer-
rez d'avec ceux qui font encaftellez. Les Talons ferrez peuvent ve- nir à toutes fortes de Chevaux, fòuvent par la faute des Maréchaux, qui ne favent point parer ni gouverner les Pieds des Chevaux; car à un Cheval qui auroit les plus beaux Pieds du monde, les Talons peuvent fe ferrer en quatre ou cinq fois que le Maréchal aura ôté toute la force du Talon, & mal appliqué le Fer. Cela peut arriver auffi à un Cheval qui auroit les Pieds pleins, & les Talons fort bas ; & le tout faute de connoiffance. Cefi pourquoi nous traitterons en premier lieu des Talons ferrez, avant que de parler de ceux qui font encaftellez , étant tout différent l'un de l'autre. Lorfqu'on a un Cheval qui .a les 7 alons ferrez, il faut commencer par
attendrir la Corne en y mettant tous les jours de l'Onguent de Pied, depuis la Couronnejufqu'en bas, qui eft où porte le Fer ;y mettre une Bande, oq Kk 2 deux
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i32 LA PARFAITE CONNOISSANCE
deux ou trois Lifieres de Drap confùës enfemble, pour qu'elles fòient plus
larges, & aller tout autour du pied. Il faut auffi y mettre, foir & matin, de la Fiente de Vache, & continuer l'un & l'autre pendant huit jours. En- fiate faire déferrer le Cheval & lui bien faire parer le Pied fans feparer la Fourchette d'avec le Talon, qui eft un grand abus , quoique prefque tous les Maréchaux le pratiquent , croyant, par ce moyen, elargirle Talon; parceque la plupart des Auteurs qui ont parlé d'ouvrir les Talons, n'en ont pas enleigné la manière. Ainfi n'ayant donc point feparé les Talons d'avec la Fourchette, il faut avant que d'attacher le Fer, faire trois Rayes fur cha- que côté du Pied, avec une Paire de Roynettes, à commencer depuis la Couronne julqu'en bas de la Corne , de diflance d'environ l'épaifîèur du petit Doigt, l'une de l'autre; & approfondir ces Rayes avec la Roynet- te , prefque jufqu'au vif, & enfiate attacher le Fer, fait de la manière fui van te. Il faut qu'il fòit fort épais en dedans & fort mince en dehors ; je veux
dire les Branches, afin que fi les Talons appuyent fur le Fer, la Corne puifîè gîiflèr fous la Branche, endehors, à mefure qu'elle croîtra. Auffi- tôt les Rayes faites , vous y appliquerez dans toutes de l'Onguent de Pied, dont il faut auffi que le Sabot foit entouré ; & continuerez de même pendant deux ou trois Ferrures, qui fera un mois, ou fix fèmaines d'inter- valle d'une Ferrure à l'autre. De cette manière, vous rétablirez les Pieds. Plufieurs diront que ce Remède eft long à faire , mais la Corne d'un pied de Cheval ne croît pas comme la Barbe d'un Homme. Quand c'eft un beau Cheval, qui vaut la peine & la depenfè, que l'on peut avoir à bon marché ; & étant guéri il n'en vaut pas moins. DES PIEDS ENCASTELLEZ.
PRemierement, il faut lavoir ce que c'eft qu'un Pied encaftellé , pour
en faire la différence d'avec le Talon ferré , avant que d'en entre* prendre la guérifon. L'Encaftellure ne vient ordinairement qu'à des Chevaux fins, comme
font ceux d'Efpagne, d'Italie, de Portugal, Barbes, ou à de certains, qui ont été élevez dans des Terrains hauts, fècs, ou montagneux. De tels Chevaux font fujets à avoir les Pieds fort creux, les Fourchettes menues & fort étroites, quoique cependant ce fòit une bonne qualité à un Cheval; mais le trop en toutes chofes ne vaut rien. Cet Accident arrive fouvent auffi aux Chevaux , par la faute des Maréchaux, pour avoir trop creufé & feparé la Fourchette d'avec le Talon; ce qui fait que peu à peu, avec le tems3la Fourchette devient û étroite, par les deux quartiers du Talon, qui fè joignent fi près , que l'on a de la peine à voir de féparation par derriere; de' manière qu'au lieu de voir deux Talons, il n'en paroît prefque qu'un. C'eft alors que l'on peut dire que les Talons font encaftellez. Il s'en trouve fouvent dans les Academies, où il y a Manége. Ces Chevaux reftent long-tems fans être ferrez , & fouvent cela vient auffi peu à peu fans que les Ecuyers s'en appercoivent; peut-être par ignorance, ou fè croyant au deffus de ces fortes de chofes, s'imaginant que c'eft la fonction d'un Ma- réchal. Us ne s'embaraffent que d'enfèigner à monter à Cheval, & quand ils ont réüffi à avoir bien montré à manier un Cheval fur toutes fortes d'airs, ils fe perfiiadent qu'ils font afTez fàvans: Mais lorfqu'ils font à eux mêmes & dans
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DES CHEVAUX.
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dans un Pofte à gouverner quelque grand Equipage, ils enragent d'être
obligez de le reconnoître eux-mêmes pour Ignorans. Pour revenir à la Cure d'un Cheval encaftellé; il faut commencer par
lui préparer les Pieds, pour les attendrir comme on a fait, ou dû faire, à ceux qui ont eu les Talons ferrez : Enfuite lui faire faire un Fer de trois pièces, fait à peu près comme un Fer à tous Pieds, que l'on porte'en Voyage , ou en Campagne, l'orfqu'on eft obligé de conduire un grand Equipage; à l'exception que le Fer à tous Pieds ne s'ouvre & ne fe ferme que par le milieu , & celui-ci par deux endroits, dont le tour de la Pince n'eft que d'une pièce; & chaque Branche d'une pièce, ce qui fait trois, La pièce de devant fera eftampée en quatre, pour y mettre quatre Cloux, & chaque Branche en deux, pour y mettre deux Cloux à chacune; ainfi le Fer (era attaché de 8- Cloux. La Figure de ce Fer fè trouvera dans une des Eftampe de ce Livre. Ce Fer eft pour ouvrir les Talons d'un Cheval, chaque fois qu'on le panfèra, après l'avoir defîblé. Il faut faire attention que dans cette occafion, on doit bien fendre la
Fourchette jufques entre les deux Talons, &mêm e jufqu'au Poil; ils faut auiïl qu'elle fòit fort profonde : Enfuite vous prendrez un peu de Filafîe, que vous roulerez ou tordrez entre les Doigts, qui foit de la longueur de la Fente ; après vous la tremperez dans de l'Efprit de Thérebentine, pour la mettre jufqu'au fonds de la Fente, & avec d'autres rouleaux de Filafîe faits de même, mais un peu plus gros , trempez dans de la Thérebentine , qu'on aura fait chauffer, aufîl chaude que le Cheval pourra le fòufFrir, pour en remplir la Fente, & tout le Pied, que vous ferez tenir avec des EclifTes de Fer, plutôt que de Bois ; notez que cela ne fe fait qu'après avoir ferré le Cheval & lui avoir bien lavé le dedans du Pied avec du Brandevin. Après tout cela fait, vous mettrez une petite Cheville de Fer, autrement une Clavette, entre les deux Branches du Fer, où il doit y avoir des Dents qui la faffent tenir d'elle même. Vous laifîèrez ce premier Appareil , fi c'eft en Hiver, trois jours; &fi c'eft en Eté deux jours; & continuerez de même. Chaque fois qu'on penfèra le Cheval, on doit avoir une Cla- vette un peu plus longue, pour lui ouvrir les Talons; ce qui fe fera facile- ment , la Corne étant tendre. Il y a encore une chofè à obfèrver ; quoiqu'on ne leve pas l'Appareil
de trois jours, il faut appliquer, d'abord que le Cheval eft. defîblé & pan- fé, un bon Reftraintif & le changer tous les jours; & cela trois, ou quatre jours de fuite. Lorfque vous ôterez du Pied les rouleaux de Filafîe pour en remettre
d'autres, vous vous en fervirez pour les mettre autour des Talons & du Sabot, principalement vers la Couronne, continuant lePanfement jufqu'à ce que la Solle foit belle & ferme , & au bout de quinze, ou vingt jours, vous en ferez autant à l'autre Pied; car cet Accident eft toujours ordinaire aux deux Pieds de devant, & jamais à ceux de derriere. AUTRE REMEDE POUR UM CHEVAL ENCASTELLE\
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P
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Remiérement ceci fe pratique à ceux qui ne font pas tout-à-fait encaftel-
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lez. Cependant pour ceux qui ne font pas fermes fur leurs Pieds, il
faut les préparer à l'Opération. Pour cet effet, il faut attendrir les Pieds avec l'Onguent fuivant. LI Pr*
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LA PARFAITE CONNOISSANCE
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J34
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Ecorce defur eau. - - - ■
Poix graffe. - - - - Huile d'Olive. - - - ■ Cire neuve. - - - - - Suif de Bouc, ou de Mouton. Tbérebentine. - - - - |
Onces.
Onces.
Onces. Onces. Onces. Onces. |
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2.
2. 2.
2. 2. 2. |
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Prenez
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L
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Vous ferez fondre le tout enfemble & en remplirez le dedans du Pied du
Cheval, & le tour du Sabot; & réitérerez ceci pendant quelques jours , très-chaud; & les Pieds étant bien attendris, vous ferez parer le dedans du mieux qu'il fera poffible , & prefque jufqu'au vif : Enfuite on fendra la Fourchette le plus avant que l'on pourra entre les Talons, jufqu'au Poil, & on panfera la Playe avec l'Efîènce de Thérebentine; après quoi on met- tra le Fer marqué à l'Article precedent, & on fe fèrvira de la même Clavet- te. Il faut auffi remplir le pied avec l'Onguent fuivant, que l'on fera te- nir avec de la Filafîè, comme il a été dit. |
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fus d? Ahfinthe. - - - - - ; - - ~
y us de Plantain. ------ l Jus de Rue. - - -..... i
Craiffe de Cochon. ----- - i
Prenez \ Huile d? Olive. ------- 2.
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Once.
Once. Once.
Once. Onces. |
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Jus de Boûracbe....... ~ Once.
Jus de Guimauve. ------ 1 Once.
Jus d'Ofeille........ ~ Once.
Son. - - --- - - - - -2. Poignées.
Faites bouillir le tout enfemble & l'appliquez chaudement dans le Pied ;
continuez ce Remède jufqu'à ce que le Pied du Cheval fòit afîèz élargi pour fèrvir. Vous aurez foin pendant le Panfement de lui faire parer les Pieds tous les huit jours; & tous les deux, ou trois jours, la Clavette qui doit fèrvir à élargir le Fer, doit être changée de place, ou qu'elle fòit plus lon- gue , continuant ainfi jufqu'à guérifon. DE UETONNEMENT DU SABOT.
IL arrive fòuvent qu'un Cheval fe heurte contre quelque Pierre, ou au-
tre chofe fèmblable , & s'étourdit le Pied fi fort que cela le rend boi- teux; c'efi; ce que l'on appelle Etonnement de Sabot. Pour connoître ce Mal, il faut tâter les Pieds, & lorfqu'on en trouve un bien plus chaud que l'autre, on efi perfùadé que c'ed celui-là où refide la douleur, qui fait boi- ter le Cheval. Alors, il faut y apporter les Remèdes fuKTans; en mettant dans le fond du Pied, une bonne Remaulade, après l'avoir fait parer; & une bonne Emmiélure autour de la Couronne. La Remaulade fè fait, avec de la Lie de Vin, de la Farine de Graine de Lin, du Vieux-Oin, du Miel, & de la Thérebentine, à peu près d'égale quantité, mifè dans la Lie de Vin; & faire bouillir le tout enfemble, jufqu'à ce qu'il fòit reduit comme une Bouillie ; enfuite en appliquer dans le Pied, tout chaud. Ce Re- mède efl bon prefque pour tous les Accident & fortifie les mau- vais Pieds. E M-
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D E S C H E V A U X.
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135"
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EMMIELURE POUR METTRE AUTOUR DU SABOT; ETL<éUj
TEUT AUSSI SERVIR SUR LES REINS D'UN CHE- VAL BLESSE'. |
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'Vieux Oin, Miel commun, Poix Refine, Te-
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rebentine commune , de chaque efpéce. -
Lie de Vin. ' - - - - - - - - Poix graffe. --- - - -.- - -
Huile a" Olive. - -.....
Farine de Graine de Lin. - - - -
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4. Livres.
1. Livre.
1. Livre.
1. Livre.
1. Livre.
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Prenez
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Pilez bien tout ce qui doit être en poudre, & faites cuire le tout enfèm-
ble, pour en faire une efpéce de Bouillie, que vous appliquerez tout au- tour du Pied du Cheval, un peu chaud; & le penfèz tous les jours une fois jufqu'à ce qu'il ne boite plus ; ce qui ne tardera pas. MANIERE DE FAIRE VENIR LA CORNE DES
PIEDS, BONNE.
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[Huile d'Olive. - - - - -
Cire neuve. - - - - - Suif de Bouc, ou de Mouton mâle. Tberebentine. - - |
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Onces.
Onces. Onces. Onces. |
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4-
4-
4- 4- |
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Prenez
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Il faut faire fondre le tout enfëmble , dam un Poêlon, ou Pot; Après
le retirer du Feu, & toujours remuer jufqu'à ce que cela fòit froid & ré- duit en Onguent, du quel vous graillerez tous les jours les Pieds du Che- val & les entretiendrez ainfi; far-tout vers la Couronne , afin que celle qui poufîèra devienne bonne & ferme. Il ne faut pas s'attendre que celles qui font cafiàntes & fpongieufès viennent toutes à la fois bonnes, mais dans la iuites , par la vertu de cet Onguent, elles feront très-bonnes. AUTRE ONGUENT POUR FAIRE VENIR UN BON PIED.
Aites ferrer un Cheval, autant qu'il fera poflible, au Croifîànt de la Lu-
ne, & entretenez fès Pieds de l'Onguent fait, comme il eft marqué ci- defîous.
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'Beurefrais.- -
Mafie. - - Galbanum. Poix noire. - Poix Kef ne. Gomme Eilemi. |
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Onces.
Onces. Onces. Onces. Onces. Onces. |
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2.
2. 2. 2. 2. 2. |
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Prenez
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Faites tremper le tout dans une Bouteille de Vinaigre Pefpace de 24.
heures; enfiate. |
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Onces.
Onces.
Onces.
Onces.
Onces.
Once.
Onces.
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~Cire neuve. - - - - - - '
Huile d'Olive. ------
Thérebentinc. - ----'■
Suif de Bouc, ou de Mouton Mâle.
Agrippa. ------ Marchiatum. - - - - -
Miel. -' - " - - - - ' - -
Ll 2
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2.
4-
4-
4-
1. T.
4-
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Prenez
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Met-
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136 LA PARFAITE CONNOISSANCE
Mettez tout enfèmble dans un Pot,fur un Feu mediocre, fàns flâme; fai-
tes cuire cela jufqu'à ce que le Vinaigre fbit tout-à-fait évaporé ; enluite vous le verfèrez dans un autre Pot , & remuerez jufqu'à ce que cela fbit prefque froid , pour vous en fèrvir de la même manière que du précédent. POUR UN CHEVAL §IUI A LA SOLLE TENDRE.
IL y a des Chevaux qui paroifîent avoir les Pieds très-beaux & bien faits,
quoique fort tendres de la Solle ; & qui ne peuvent pas marcher fur la Terre ferme, ou fur les Pierres, parcequ'ils fe meurtriiïènt la Solle fort facilement ; ce qui les rend boiteux. On cherche fouvent le Mal où il n'efl pas; ainfi pour connoître où il efl, il ne faut qu'appuyer le plat de la Main fur la Solle qui vous indique elle-même, par fà chaleur extraordinaire, où efl la douleur; car alors elle efl bien plus chaude que n'efl le dedans des Pieds de derriere. Quelques fois en marchant fur un Chemin pierreux, il entre dans le Pied du Cheval un petit Cailloux qui fè trouve retenu par les Branches du Fer , & lui meurtrit la Solle. Le Remède fùivant fèrvira à l'un & à l'autre. Prenez des Oignons & les pilez bien, avec autant de Fien- te de Porc, autant pefànt de Vinaigre, autant de fèl commun , & autant d'Huile d'Olive ; & faites cuire le tout enfèmble l'efpace d'un bon quart d'heure, pour que cela ait jette quelques Bouillons ; enfùite appliquez-le fur la Solle, le plus chaud que le Cheval pourra fouffrir. Vous le panfèrez de cette forte toutes les 24. heures, quatre ou cinq jours de fuite. La Solle le refFermira & le Cheval ne boitera plus. POUR UN CHEVAL £JJI A LES PIEDS GRAS ET MOL S.
PAr cet Accident un Cheval efl fùjet à devenir boiteux,lorfqu'il efl obli-
gé de travailler fur le Pavé, & fur des Terrains pierreux; quand cela arri- ve il faut commencer par déferrer le Cheval, & lui faire parer Je dedans des Pieds, prefque au vif. Enfùite étant referré, vous lui appliquerez le Re- mède fùivant dans les Pieds & de la Filafîè par defîùs, avec des Edifiés & Je panfèrez toutes les 24. heures de la même manière. Prenez deux Livres de Lard du plus vieux & plus gras, haché & pilé ;
enfùite le faire fondre dans un Pot, ou Poêlon, & le pafîèr à travers un Ta- mis, ou Linge; & à mefùre qu'il pafîèra, il faudra le faire tomber dans la Valeur d'une demie Bouteille de Brandevin, qui fera dans un autre Vaif fèau; vous les battrez bien enfèmble, après vous en appliquerez dans le Pied du Cheval , trois ou quatre jours de fuite. Il deviendra droit & la Solle s'affermira. CORNE CASSANTE.
IL fùrvient tant d'infirmitez qui font boiter les Chevaux , que peu de gens
s'attachent à connoitre d'où elles peuvent venir. Il y en a encore une, que l'on appelle Corne Cafîànte ; quoique le Pied paroiffe beau & bien fait, & que la Corne paroifîè bonne & unie, un Cheval n'en vaut pas mieux. Il efl difficile de connoître ce deffaut, à moins que de voir ferrer le Cheval. On doit fe fèrvir en ce cas, de Cloux dont la lame fbit fort min-
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1
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DES CHEVAUX.
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*3!
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mince, afin que la Corne n'éclate point en le ferrant. Il faut auiïi avoir
des Fers légers; car, û le Cheval travaille avec des Ferspefans, dans la Boüe, dans la Terre grafie, ou dans des Chemins à moitié gelez , fou- vent les Fers refient ; & arrachent toute la Corne , à laquelle les doux font attachez. Lorfque des Marchands ont de tels Chevaux, ils les gardent long-tems à l'Ecurie, pour leur laiffer croître la Corne , & les font ferrer avec des Fers légers, ou prefque ufez, & les Cloux fort minces de lames. Comme on a dit, ci-defïïis que les Fers arrachent la Corne, il faut faire connoître qu'il n'eft pas abfolument impoffible d'y remédier; il ne s'agît que d'entrenir la Corne avec de l'Onguent de Pied, & ne point faire com- me la plupart des Maréchaux, Cochers & Palfreniers, de toute la Hollan- de, qui fè fervent de Tmen , qui eft de l'Huile de Baleine, dans laquelle ils mettent du noir de Fumée , ou de la Paille brûlée , pour rendre les Pieds noirs. & Iuifàns. S'ils ne faifoient cela qu'à ceux de derriere, il n'y auroit que demi mal , par ce que cet Accident n'arrive qu'à c'eux de de- vant. Cependant fi on a abfolument envie que les Pieds fòient noirs, on peut mêler du Noir de Fumée dans l'Onguent de Pied; il n'en fera par moins bon & n'en nourrira pas moins bien la Corne. Il efl vrai qu'en s'en fervant fréquemment, il coûteroit plus que l'Huile de Baleine , parceque la Brofîè en retiendroit beaucoup; d'un autre côté, fi les Cochers , ou Pal- freniers étoient obligez de frotter le Sabot avec les mains , cela ne leur plairoit pas, parceque cela feroit contre la propreté. ONGUENT FOUR TOUTES SORTES DE PIEDS.
O Utre que cet Onguent entretient les Pieds des Chevaux toujours en
bon état, c'efr. qu'en en faifànt ufage, de mauvais qu'ils font, avec Je tems ils deviennent bons & fermes. Cire jaime. -------- l Livre.
Colophonium. ------ -i- Livre.
Poix de Bourgogne....... ~ Livre.
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Prenez
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Tbérebentine. -------- t Livre.
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Miel. - •>""- - - _ - - _ - t Livre.
Graijfe de Cochon. ------ ~ Livre.
Suif de Mouton. - - - - - - '7 Livre.
Huile d^Olive........ r Livre.
Le tout enfemble dans un grand Pot; le faire bouillir fur un Feu de Char-
bon; que la flamme n'y entre pas, & prendre garde qu'en bouillant,rien ne s'enfuye. Le tout étant bien cuit, il faut le verfer dans d'autres Pots, pour le laiffer refroidir & le conferver. Il n'y a perfonne qui ne dût en avoir, parceque lorfqu'un Cheval a de mauvais Pieds, il n'efr. pas de grand ufàge, jufqu'à ce qu'on y ait remédié. QUEUES DE RAT AUX JAMBES.
CE DefFaut efl plus ordinaire aux Jambes de derriére qu'à celles de de-
vant; quoique cependant elles n'en fòient pas exemtes. En voici la connoifîànce. Lorfque l'on voit depuis le derriere du Boulet, en remon- tant le long des Nerfs , une efpéce de Raye, qui feparele Poil, 4es deux M m cô~
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138 LA PARFAITE CONNOISSANCE
cotez. En Eté, il paroît le long de cette Raye une efpéce de petite Galle
Sèche, & en Hiver, il en fort une humidité puante, comme les Eaux aux Jambes. Ce Deffaut eft rare aux Chevaux fins qui n'on prefque pas de Poil aux Jambes & qui ont été nourris en terrain Sec & hautes Montagnes; mais cela arrive fòuvent à certains Chevaux de Carofie, Greffiers, qui ont été élevez dans des Terrains gras, humides , & marécageux. Cela fait voir qu'ils font plus chargez d'Humeurs que les autres. 11 faut fè fervir des Remèdes propres aux Chevaux qui ont des Eaux. Un Cheval peut cependant fervir quoiqu'il ait ce deffaut ; rarement il en boîte, à moins que ce ne fòit en Hivery étant obligé de travailler dans la Boue, la Neige, ou la Glace. Ce mal leur fait tenir les Jambes roides & les fait trotter comme des Renards, fans prefque plier les Jambes. CAFE LET, OU PASSE-CAMPANE.
CApelet, ou Pafîè-Campane, eft une efpéce de groffeur qui prend de-
puis la pointe du Jarret derriere en defeendant le long du Nerf; & au toucher de la Main, cette grofîèur eft fort dure. C'eri une Humeur, qui au commencement qu'elle paroît eft encore molle, mais en vieillifîànt elle s'endurcit & fè forme en Calas Lorsqu'elle eft encore molle, la Guérifon en eft plus facile , en mettant feulement, fur la valeur d'une Bouteille de Vinaigre de Vin, autant d'Urine, & y faifànt fondre un quarteron de Sel Armoniac ; de laquelle Compofition vous appliquerez fur la groffeur en im- bibant une Eponge dedans, &C un morceau de Veffie de Bœuf, ou de Va- che par deffus, pour que le Remède ne s'évapore point; une Bande par deffus & des Ligatures plates. Il faut réitérer ceci pendant 8- ou io. jours de fuite, & le Capelet, ou Paffe-Campane fera parti. Mais fi on attend que le Capelet, ou PafTe-Campane fòit tout-à-fait dur, il n'y aura que le Feu , qui le pourra guérir. Il faut qu'il foit donné de cette forte. Faites une Raye au milieu de la grofîèur, prenant depuis la pointe du
Jarret, en defeendant tout au long; en fuite tirez-en trois de chaque côté, comme autour du Boulet, pour les Molettes; & traitter le Cheval de mê- me , après lui avoir donné le Feu de la même manière qu'à l'Article des Molettes. AUTRE REMEDE, POUR LE CAPELET, OU PASSE-
CAMPANE, SI le mal eft recent, vous prendrez de l'Efprit de Thérebentine & du
Vinaigre de Vin, autant de l'un que de l'autre battus enfèmble; frot- tez-en deux fois par jour bien fort avec la Main, à rebrouffe-Poil; & conti- nuez jufqu'à guérifon. Faute d'Efprit de Thérebentine , vous prendrez du Brandevin, & un morceau de Savon dont vous frotterez la Partie mala- de, trois fois par jour, jufqu'à guérifon. E S P E R O N.
CJEt Accident vient juftement au deffus du précèdent, mais rarement
fait-il boîter le Cheval ;il défigure, & puis c'eft tout. Cela arrive fou- vent aux Chevaux vifs, gays, ou Chatouilleux qui, venant à badiner avec - les
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DES CHEVAUX.
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139
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les Jambes de derriere, s'attrapent la pointe du Jarret contre la Barre, ou
Pilier, ou muraille qui fè trouvent derriere eux; & à force de fè frapper en cet endroit, ils fè meurtrifîènt & fè font enfler le Jarret; de forte qu'il fèmble que ce foit une Veffie remplie de Vent. Si le mal eft recent la Gué- rifon fera facile, en ufant huit, ou dix Seaux d'Eau froide, fôrtant de la Pompe, ou du Puits ; & à force de laver cette Enflure avec une Eponge, le plus fouvent que l'on pourra, elle difparoîtra en peu de tems. On peut- être aiïùré que fi le Mal eft nouveau, le Remède, toutfimple qu'il eft , guérira, ou ce fera la faute de ceux qui font obligez de fè donner la peine de travailler. Si l'Eperon eft vieux, il difparoitra avec le même Remède du Capelet , ou Pafte-Campane, & en ôtant la Barre, ou Pilier contre lefquels le Cheval peut badiner & fè fraper, Si le Mal avoit un an , ou environ, il faut le percer avec le Bouton de
Feu, par defîous , tenant l'Enflure d'une Main , pour ne point toucher POs de la pointe du Jarret. L'ayant percé, il en fortira des Eaux roufîès , alors vous panfèrez la Playe avec des Tentes de Filafîè, trempées pour la première fois, dans un peu de Vin chaud & du Sucre fondu dedans ; en- fuite, vous la panfèrez tous les jours avec de pareilles Tentes trempées dans une bonne Teinture d'Àloës Succotrin, comme il eft dit, & s'en fèrvir juf qu'à Guérifòn. NERFS EFILEZ, OU TROP ETENDUS.
IL arrive quelques fois, qu'un Cheval faifànt quelqu'efFort dans un Tra-
vail de Maréchal, ou ailleurs, s'allonge le Nerf, qui prend depuis la pointe du Jarret, en remontant le long du derriere de la Cuifîè ; fouvent il refte court & ne peut remuer la Jambe ni fe foûtenir, non plus que s'il avoit l'Os déjà Cuifîè cafîe. R E MED E.
PRenezde PEfprit de Thérebentine & autant de Vinaigre de Vin, bien
battus enfemble; imbibez dedans deux grofîès Eponges , & les appli- quez le long du Nerf; vous les ferez tenir avec de bonnes Bandes & de la Veffie de Bœuf, ou de Vache; & par defîus, une bonne Ligature bien large. Il faut faire cela huit, ou dix jours de fuite. Sur-tout qu'on ne laiffe point Coucher le Cheval durant ce tems-là, ainfi il faut l'attacher à quatre Longes ; deux au Râtelier & deux à la Mangeoire , afin qu'il n'ait la liberté que pour boire & manger, fans remuer de fà place; car il ne faut pas qu'il fe couche de trois femaines, ou un Mois. Après avoir fait pendant huit jours de la manière ci-defîùs; on lui frottera tous les jours la Partie où auront été les Eponges, avec la Compofition fùivante. 'Huik de Laurier. ----- 1. Quarteron.
Onguent (PAltea. ----- 1. Quarteron.
Prenez \ Onguent Popitleum. - - 1 Quarteron.
Onguent Rofat. -, - ~ - 1. Qiiarteron.
{Miel. ---------1. Quarteron.
Le tout mêlé enfèmble; vous en frotterez le Cheval une fois par jour ,
dix ou douze jours de fuite, ce qui achèvera de fortifier le Nerf Au bout Mm 2 d'un
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i4o LA PARFAITE CONNOISSANCE
d'un mois le Poil fera bien revenu, & pour lors on pourra faire travailler le
Cheval comme auparavant. MAL DE HANCHE.
IL arrive fouvent qu'un Cheval boîte de la Hanche, mais il faut fàvoir d'où
peut provenir ce Mal, avant que d'en juger. Prefque tout le monde traite un Cheval boiteux de cette partie, comme épointé. Il y a pourtant différentes caufès qui font boiter les Chevaux, de la Hanche. La premiere, pour avoir été frappé rudement fur un des deux cotez de
la Croupe; celle-ci n'eft pas fort dangereufè. La féconde pour avoir été frappé fur le coin de la Hanche qui eft fur l'Os
de la Jointure, fans qu'il fòit déplacé. Celle - là eft plus à craindre que l'autre \ mais on peut guérir le Cheval en peu de tems avec de bons Remèdes. En fòrtant d'une Porte & tournant trop court, un Cheval peut s'attrapa
per le coin de la Hanche & boiter. Il peut auffi fe heurter à l'endroit du Grafîèt, qui eft juftement cette Join-
ture, qui Ce trouve au defîous des Flancs, à la hauteur de l'Epaule. Cet endroit eft fort fènfible & quoiqu'il n'y ait rien de déplacé, il ne laifle pas de boiter long-tems. Les Maréchaux confondent tous ces Accidens les uns avec les autres &
félon eux tous enfèmble ne font qu'un ', faute de connoifîànce, ils diiènt que le Cheval eft déhanché, ou épointé ; & cherchent des Remèdes inutiles. Nous traiterons des Chevaux épointez après que nous aurons parlé de
ceux-ci. Auffi-tôt que vous connoîtrez le Mal, vous ferez l'Emmiélu- re fùivante, Semence de Lin pilée. ------ 8- Onces.
Poix Rejtne. - - --.- - -- - 8- Onces.
Poix noire. - ' - - - ----8- Onces.
Prenez \ Tbérebentine. - - - - - - 9 g. Onces.
Huile â* Olive........ 8- Onces.
Miel. - - -....... 8- Onces.
Lie de Pìn. - - - - : - - - - i. Bouteille.
Il faut faire cuire le tout enfèmble I'efpace d'une bonne demie heure ;
enfùite vous le retirerez du Feu & remuerez jufqu'à ce que cela foit en état d'être appliqué fur la Partie affligée. Vous y en mettrez deux fois par jour, & à chaque fois y mettrez du Papier Brouillard par deffus, ou de la Veffie , & au deffaut de l'un & de l'autre , un morceau de Parchemin mouillé , pour que le Remède opère mieux. La même Emmiellure eft propre pour les Reins, pour les Nerfs alongez & pour les Jambes travail- lées. En continuant le même Remèdes pendant dix ou douze jours ? on verra beaucoup de foulagement ; mais il ne faut pas que le Che- val fè couche , non plus qu'en faifànt le Remède fuivant. |
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A U-
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DES CHEVAUX.
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JUT RE RE MELE POUR UN CHEVAL Q_U I A MAL
A LA HANCHE.
Poix Refîne.......- - 4. Onces.
Poix graffi. - - - - - - - - 4. Onces.
Poix noire. --------- 4. Onces.
Thérebentine. - - - •* - - - - 4. Onces.
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renez \
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Miel. ---:._---- 4, Onces.
Vieux-Oin. - - - - - - - - 4. Onces.
Huile de Laurier. ------ 4. Onces.
Lie de Vin. - -..... 8- Onces.
Le tout étant bien cuit enfèmble , vous y ajouterez , en le retirant
du Feu. |
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"Efprit de Thérebentine. ----- 2. Onces.
Huile à^Afpic.......- - 2. Onces.
Huile de Pétrole. - - - - - - - 2. Onces.
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Prenez <
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iBrandevin. ---------8- Onces.
Le tout incorporé enfèmble & en Onguent, il faut en appliquer fur le
Mal, comme du précédent Remède. M E Z M A R C H U R E.
CE qu'on appelle Mezmarcbûre, eft une Entorfe que le Cheval fè don-
ne dans le Boulet, par un effort, foit qu'il ait mis fon Pied dans un trou, ou qu*il ait marché dans un Terrain fort raboteux ;fur-tout en Hiver, lorfqu'il a gelé. Si le Mal eft nouveau, il en fera plus facile à guérir; car furie champ
que le Cheval a pris FEntorfë, û on le menoit dans l'Eau vive, ou couran- te, & qu'on l'y laiffât une bonne heure, à peine verroit-on boiter le Che- val; & pour le rétablir entièrement, il faut l'y mener quatre ou cinq fois par jour; & le laiiîer autant de tems dans l'Eau que la première fois. En exécutant ceci,' on n'a pas befòin de faire d'autre Remède : Mais û le Mal efl vieux, comme tous les Ligamens de cette Jointure, ont fbuffert, le Mal pourra durer long-tems, malgré les meilleurs Remèdes. Il y a de bon- nes raifons pour cela ; comme les Jambes d'un Cheval portent un gros far- deau elles fe fatiguent ; au furplus, il ne peut fe coucher ni fe relever qu'avec beaucoup de peine & d'efforts. Il n'en eft pas de même des Per- fonnes, qui gardent le Lit , ou qui portent le bras en écharpe pour une Entorfè ; ne fè fatiguant point, ils en font plutôt guéris. REMEDE POUR UNE MEZMARCHURE.
L faut prendre du Goudron, que l'on appelle Teer , dont on goudron-
ne les Vaiffeaux , & prendre de la farine de Seigle avec autant de Thére- bentine & la moitié autant de Graille de Cochon ; le tout mis enfèmble , le faire cuire jufqu'à confiftance de Bouillie bien épaiffe ; en la retirant du Feu on y ajoutera un bon Verre d'Efprit de Thérebentine qu'on N n mê-
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ï42 LA PARFAITE CONNOISSANCE
mêlera bien enfemble; & on l'appliquera le plus chaudement que faire fè pour-
ra, autour du Boulet avec de la Filafîè & de la Veiïie de Cochon par def fus; avec une bonne Bande & des Ligatures plates, crainte de faire enfler le Nerf qui efì: par deflus ; & continuer ce même Appareil tous les jours , jufqu'à ce que vous voïez du fbulagement. La même filaffe qui a été mi- fe la premiere fois, peut fèrvir long-tems,en augmentant feulement un peu de la nouvelle par defïïis ; & fi on fait ceci fòir & matin, le Cheval en fera plus promptement guéri. Lorfque l'on verra qu'il ira mieux, on cefîera le Remède, & on appli-
quera en fà place des Racines d'Altèa bien cuites & bien écrafees. Il fera inutile de les appliquer chaudement ; & fur la fin vous décrafîerez l'endroit du mal, avec de l'Eau un peu chaude & du Savon, & après on fera pro- mener le Cheval doucement, fans le forcer, pour qu'il ne fè donne point de nouvel effort dans cette Jointure. Il faut monter defïïis pour l'empê- cher de fauter , ce qu'il pourroit faire entre les mains d'un Valet ; & qu'iL ne fe couche point, pendant toute la Cure, ni ne fe remue de fà place. AUTRE REMEDE PLUS SIMPLE, QUOIQUE BON, POUR
UNE MEZMAR CHUR E.
n {T^ieux-Oin. .------i. Livre.
Prenez { rr- • r> , -n
\l/maigre. ------.-.- i. Bouteille.
Il faut faire hacher & piler le Vieux-Oin ; enfûite le mettre dans un Pot
avec une bonne Poignée de Farine de fèigle ; à fon deffaut on peut fe fèr- vir d'autre farine; & Ci l'on n'en a point, vous prendrez du Son ; vous au- rez en fuite la moitié d'une peau de Lièvre hachée bien menue; vous ferez bouillir tout cela enfèmble & l'étendrez le plus chaud que le Cheval le poura fbuffrir fur une autre peau de Lièvre, du côté du Poil, pour l'ap- pliquer tout autour de la jointure ; & réitérez ce Remède toutes les 24. heures jufqu'à Guérifbn. PEIGNE.
CE que l'on appelle Peigne , font des Humiditez qui tombent fur les
Pieds des Chevaux, c'en: à dire autour de la Couronne, au defîùs du Sabot, il en fort une Humidité, comme de l'Eau trouble; ce qui fait que le Poil de la Couronne ne tombe pas uniment fur les Sabots, & il paroît autour de la Couronne, partagé comme fi c'étoit des Dents de Peigne. Cet Accident n'arrive jamais aux Chevaux élevez & nourris en Pays hauts & fecs ou montagneux ; mais bien à ceux qui ont été élevez & nourris dans des Pâturages gras & humides. Il arrive aufïi fòuvent aux Chevaux qui ont beaucoup de Poil aux Jambes. ^ Lorfqu'un Cheval efl atteint de cet Accident, on peut bien le guérir; mais il ne faut pas qu'il travaille dans une grande Ville , dans la Boue & parmi les Vilenies qui s'y peuvent trouver ; même en Hiver, car cela peut revenir, quoiqu'il ait été bien nourri, à moins que fes Pieds ne foient tenus d'une grande propreté. Le Remède n'eft pas difficile; il ne s'agit que de lui faire couperle Poil avec des Cizeaux, le plus près qu'il fè pourra ; enfiiite lui frotter foir & matin tout le tour de la Couronne avec du Savon noir; & au bout de deux jours le laver avec du Vin
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D E S C H E V A U X.
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Hi
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Vin chaud; & lorfque le Pied fera fèc, il faut recommencer avec le Savon
noir, & réitérer cinq, ou fix jours de fuite, le lavant tous les deux jours avec du Vin chaud. Vous verrez que le Poil deviendra uni & que les Peignes difparoitront. AUTRE REMEDE POUR LES PEIGNES.
Quoiqu'il ait été dit que cet Accident vient aux Chevaux chargez de
Poil aux Jambes; ce n'eu1 pas à dire pour cela, que tous ceux qui en ont beaucoup y foient fujets. Il vient auffi par refroidifîèment & mau- vais gouvernement lorfqu'il travaille dans les Boues, & que quand il entre dans l'Ecurie, on n'a pas le foin de bien bouchonner les Jambes, & mê- me par-tout le Corps ; ce qui fait tomber ces humiditez fur le bas des Jam- bes ; l'ordure y refiant produit de petits Cirons qui crèvent, d'où fortent ces Humiditez, qui font tomber le Poil par intervalle; cette Eau qui en fort les collent enfemble & leur fait faire la figure tde Dents de Peigne. Si le Remède précédent n'a pas réüfïi à vôtre gré, quoiqu'il foie très bon, pour- vu que le Cheval fbit tenu nettement, fervez vous du Remède fùivant. 'Pompaligos. - - - - - - - - - i. Once.
Prenez < Nutrkum. --_-_,.--- i. Once.
Neapditanum. - - - ------- - - - i. Once.
Le tout bien mêlé enfemble, vous en froterez l'endroit des Peignes,
dix ou douze jours de fuite, après en avoir razé le Poil. EAU QUI FIENT AUX JAMBES.
CE defFaurt arrive aux Chevaux chargez de Poil aux Jambes & nourris
dans des Pays, comme les précédens: Pour s'y connoître, il faut re- marquer le bas des Jambes, & les trouvant enflées, principalement celles de derriére, entre le Boulet & le Talon, il en fort une Humidité fort puan- te. Cet Accident s'appelle les Eaux ; ce qui efl fouvent l'avant-coureur des deux Infirmitez qui fuivrout celle-ci. Cefi pourquoi, il ne faut point négliger les Chevaux qui ont les Eaux aux Jambes. Pour en détourner le cours il faut commencer par prendre quelque Racine d'Ellébore noir, les faire tremper dans du Vinaigre de Vin, & faire une incifïon au haut de la Cuifîe, qui efl le defîbus de la Fefîè, juflement derriére, & cela à chaque CuifTe également. Il faut que par cette Fente, on puifîè détacher un peu la Peau de la Chair, pour y faire entrer l'Ellébore en chaque trou, envi- ron gros comme le bout du Doigt, & faire un point d'Eguille à chaque Fente pour que cette Racine n'en forte point ; & l'y laiffer jufqu'à ce qu'elle tombe d'elle-même; ce qui attirera beaucoup de Matière, & parce moyen détournera les mauvaifès Humeurs qui pouroient defeendre en bas; & en cas que l'Enflure ne diminue point, il faudra rafèr le Poil tout autour de la Jambe, par-tout où efl l'Enflure & d'où il fort des Humiditez^pour y appliquer les Remèdes fuivans. REMEDE POUR LES EAUX.
Près avoir rafe le Poil derriere le Boulet, vous le fendrez au travers de
l'Ergot, enfuite vous décharnerez la Peau des deux cotez, pourap- Nn 2 pro-
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144 LA PARFAITE CONNOISSANCE
profondir délicatement, jufqu'à ce que vous trouviez une petite Pellicule
pleine d'Eau , faite comme une petite Veffie, grofîe comme le bout du Doigt, & vous l'ôterez adroitement à caufè des Nerfs & des Ligamens qui tiennent les Jointures du Boulet, pour ne pas les blefïèr; enfuite vous étuverez la Playe avec de l'Urine toute fraîche & l'enveloperez avec une Bandelette & de la Filafîe trempée dans TEfprit de Thérebentine , & vous tiendrez la Playe bien fermée , afin que l'Air n'y entre point. Vous laif- fèrez ce premier Appareil trois fois vingt quatre heures; & lorfque vous le lèverez, vous en aurez un autre tout prêt, pour l'appliquer fur le champ , fans s'amufèr à confiderer la Playe, que vous traiterez de la même façon, jufqu'à ce qu'elle foit tout-à-fait fermée. Cette dernière Opération eft très-bonne, & coupe le cours des mauvai-
fes Humeurs, qui pouroient tomber fur les Jambes ; mais Ci vous n'avez point de Maréchal qui fâche faire cette Opération délicatement, ayez recours aux Remèdes fuivans. REMEDE POUR LES EAUX.
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Litarge d'Or. - - -..... 2. Livres.
Verd de Gris. ■ ------- - - i. "Livre.
i Couperofe verte. -------- - - i. Livre.
Alun de Glace. • --..-------- - - - i. Livre.
Couperofe blanche. ------- i, Livre.
Noix de Galle. - -...... t.. Livre.
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Prenez
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Le tout étant réduit en poudre, dans la valeur de quatre Bouteilles de
Vinaigre, il faut que cela trempe l'efpace de vingt quatre heures ; & avec une Eponge vous en laverez doucement, deux fois par jour, les endroits par où les Eaux forciront ; & après le Poil coupé, vous continuerezjuf qu'à Guérifòn. AUTRE REMEDE POUR LES EAUX ET GRAPPES.
PRenez la valeur de huit, ou dix Bouteilles de Bierre, que vous met-
trez dans un grand Pot, Marmite, ou Chaudron; enfuite vous pile- rez 18. ou 20. Oignons de Lys, & cinq ou fix Poignées de Racine de Guimauve, autrement Altea, puis. f'Beur-e frais......._--i. Livre.
I JS"ieux Oin. --------- i. Livre.
I renez < j^r-^ commun% ____-.-, j. Livre.
[^Thérebentine commune. ----- i. Livre.
Faites bouillir le tout enfemble , avant d'y mettre le Beure, Je Vieux-
Oin, le Miel & la Thérebentine; il faudra auffi hacher le Vieux-Oin avant que de le mettre avec le refle; lorfque tout cela fera bouilli enfemble, vous y ajouterez de la Farine de Froment, ou autre Farine pour faire une efpé- ce de Bouillie, dont on fe fervira de la manière fuivante. Il faut couper le Poil, fort près, & avec un Bouchon de Paille vous
frotterez rudement, pour que le Sang puifîè couler de toutes les Grappes ; enfuite vous y appliquerez de ladite Compofition , & enveloperez tout Je tour de la Jambe avec la Filafîe & une Bande, fans trop ferrer la Jambe, de crainte
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DES CHEVAUX.
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crainte de la faire enfler & rendre le Remède pire que le mal. Et ù au
bout de cinq, ou fix jours, ayant continué à panfèr régulièrement, il re- ftoit encore quelques poireaux , vous les couperez jufqu'à vif, pour y re- mettre du même Onguent, jufqu'à parfaite Guérifòn; & s'il n'y a voit point de Grappes & qu'il y eût feulement uneafHuence d'Humeurs, il fera inu- tile de frotter les Jambes pour y appliquer ce Remède. AUTRE POUR LES EAUX.
Verd'de Gris. - - - - - .- % Onces,
Noix de Galle. ------ 2. Onces,
Couperqfe verte. - - - - - - 2. Onces,
Prenez \ Couperq/è blanche. - - - - - 2. Onces,
Alun de Roche. ------ 1. Onces.
P^ieux-Oin. -------1. Livre:
y inaigre. -- - -- - - -3. Bouteilles.
Il faut bien piler toutes les fùfdites Drogues & hacher Ie Vieux-Oin;
faire bouillir le tout dans un grand Pot de Terre, & vous en fervir tous les Jours, fbir & matin, pour étuver les Jambes du Cheval à froid, jufqu'à Guérifôn. AUTRE REMEDE POUR LES GRAPPES.
'Mercure vif. - - - - - --2. Onces.
Fleur de Souphre. - - - - - 2. Onces.
J^erà de Gris....... 2. Onces,
Prenez \ Alun de Roche. - - - - - 2. Onces.
Noix de Galle. - - - - - - 2. Onces.
E cor ce de Grenade. - - - - - 2 Onces.
Sain-doux, - - • - - - - - - 1. Livre,
Vous réduirez le tout en poudre; enfiate , vous éteindrez le Vif-Ar-
gent dans la Fleur de Souphre & dans le Sain doux ; & lorfque le Vif-Ar- gent ne paroîtra plus, vous y incorporerez les autres Drogues pour faire un Onguent à froid ; c'eft à dire que cela n'aille pas fur le Feu • & vous vous en fervirez pour appliquer fur les Grappes. AUTRE POUR LES EAUX ET GRAPPES,
Prenez une Livre d'Alun de Roche & une Livre de Couporofe. bîan*
che ; le tout en poudre, dans la valeur de huit Bouteilles d'Eau, & que cela bouille jufques à confommation de moitié, & vous garderez cette Eau tant qu'il vous plaira, pour vous en fervir en la manière fùivante. Prenez une petite Eponge & la trempez dans cette Eau, pour la pafTer
doucement une fois par jour, fur tous les endroits d'où fbrtentles Humi- ditez; & s'il commençoit à fòrtir des Grappes, qui ne font, comme on l'a dit, que de petits Boutons rouges, qui fort ent à travers la Peau, ctttQ Eau feule enVcapable de les guérir, fàhs chercher d'autres Remèdes. Mais pour que les Grappes ne reviennent pas à l'entrée des Hivers, il faudra purger les Chevaux qui en font atteints, & leur tenir les Jambes nettes & propres, afin de détourner les Humeurs; car fans un grand foin > il-y pour* O o rok
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i4Ó LA PARFAITE C O NN OIS S AN CE
roit venir des Poireaux qui font plus difficiles à faire partir que les Grap-
pes ; quoique l'un & l'autre fbient dans le même genre ; avec cette diffé- rence que les Grappes ne font attachées qu'à la Peau, & que les Boutons en font plus petits & en plus grand nombre ; au lieu que les Poireaux ont de gros Boutons, & font attachez dans la Chair & fbuvent aux Nerfs, qui font les plus mauvais-, car il y a des Boutons qui fqrtent quelques fois plus gros que des Noix; & lorfqu'ils font attachez aux Nerfs, e eli un mauvais ouvrage; fur-tout quand on les a laifîe vieillir. REMEDE POUR LES POIREAUX.
JE crois qu*il eft inutile de recommencer à donner la connoiftànce des
Poireaux; il ne s'agit à préfènt que de favoir ce qu'on peut y faire; pre- mièrement , il faut paner tous les jours la Pierre infernalle deflùs , & après y appliquer les mêmes Remèdes propres pour les Grappes, & conti- nuer l'application de la Pierre infernalle, jufqu'à ce qu'il n*y paroifîè plus; & y aller délicatement, principalement n* les Poireaux font attachez aux Nerf; ce qui eft facile à connoître. Au deffaut de la Pierre infernal- les , il faut y appliquer la Pierre fuivante en poudre , & les Remèdes par deflùs. FIERRE, FOUR FAIRE TOMBER LUS FOL
RE AUX, CHAIRS MORTES, OU - ETRANGERES. ^Couperqfè ferte, - - * * - - - I. Livre.
Prenez \ Vinaigre. ------ - - -, r. Livre. \JJrine, - - - — r. - - - - « i. Livre,
Mettez les trois fùfclites chofès dans un Pot de Terre verni, fur un pe-
tit Feu de Charbon jufqu'à ce que le tout fè defîeche & que toute l'humi- dité en foit dehors ; enfùite vous augmenterez le Feu, afin que ce qui eft dans le Pot foit fèc & dur comme une Pierre; après vous retirerez le Pot qui fera prefque rouge & le mettrez dans Ja Cave, ou autre endroit froid s l'efpace d'une Nuit. La Pierre fè détachera du Pot & vous vous en 1er- virez comme il eft marqué, en la mettant en poudre, pour faire defîecher les Chairs que vous voulez faire tomber. MANIERE DE FAIRE LA FIERRE INFERNALLE.
COmme on fè trouve fòuvent dans des Pays, où on ne trouve pas la
Pierre Infernale, & que même plufieurs Apotiquaires m'ont dit qu'ils ne la fàvoient pas faire, je vais en enfèigner la manière. Il faut pen- dre de l'Argent de Coupelle, qui eft le meilleur Argent, le faire bat- tre bien menu, & fùivant la quantité qu'on veut faire de Pierre , il faut prendre quatre fois autant d'Eau forte; mettre le tout dans un Creufèt, far un Feu tempéré , ou pour mieux dire, fur un Feu de Sable; & le laiffer jufqu'à ce que toute l'humidité foit évaporée, & que ce qui reitera dans le Creufèt fòit réduit en Pierre. Elle fe peut tirer aifément du Creufèt, & fè peut faire également dans une Bouteille de Ver-
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DES CHEVAUX.
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Verre ; mais il faut la cafîèr pour avoir la Pierre. Elle fè peut garder
long-tems pourvu qu'elle foit dans un endroit chaud, ou bien fèc, car à l'humidité die fondroit, & fi cela arrivoit , il faut la remettre dans un Creufèt, ou Bouteille, pour en faire évoporer l'humidité , comme aupa- ravant. Elle fe peut faire avec du Cuivre, ou de mauvais Argent ; mais elle n'efl pas û facile à fondre, & ne fait pas tant d'effet qu'avec l'Argent de Coupelle, c'eft pourquoi, il ne faut pas le lailîer tromper. Comme les Pieds (ont une des principales qualitéz d'un bon Cheval, on
ne peut trop veiller à les conferver, & à prévenir les Accidents qui oeu- vent y arriver. FOURCHETTES GROSSES.
CE qu'on appelle Fourchette grafîè ne concerne que les Pieds de de-
vant. Cefi: une incommodité qui n'efl pas de peu de confequen* ce ; parceque tout Cheval, qui a la Fourchette graffe, doit avoir le Pied fort gros & par confèquent fort pelant. Ainfi un tel Cheval fè fatique plus qu'un autre , & ne peut , par cette raifon, rendre autant de fer- vices que s'il les avoit fàins. La connoiflance en efl très-facile, car en levant les Pieds du Cheval & les regardant, on voit la forme du Pied fort large & la Fourchette paroît auffi haute que le Fer; ce qui empêche le Che- val de travailler fur le Pavé, ou fur un Terrain rude; parceque la Fourchet- te étant fòuvent plus haute que le Fer, porte flir le Pavé , fè meurtrit, & rend le Cheval boiteux ; ce qui oblige de faire ferrer de tels Chevaux, avec des Crampons fort hauts , ce qui efl une grande fujétion, parcequ'il faut ferrer fòuvent à neuf, attendu que les Crampons étant ufez la Four- chette porte'toûjours fur le Pavé. Ceux qui ne lavent pas faire la diffé- rence des Fourchettes grafïès , aux Talons bas, fè trompent fouvent, & font ferrer les Chevaux, comme pour cette dernière incommodité. Ils le tuent de faire ouvrir les Talons, les fèparant d'avec la Fourchette, avec le Boutoir, en le pouffant droit, & par ce moyen ôtent ja force au quartier fur le quel les Branches du Fer doivent porter ; font refîèrrer les Talons & rendent un Cheval boiteux. Au lieu qu'on ne devroit point fèparer la Fourchette; mais plutôt fortifier les Talons avec de bon Onguent de Pied & de bonnes Lizieres de. Drap par defïus, pour faire croître les Talons , ce qui ne fè fait pas en peu de tems, parceque, comme je l'ai dit ci-defîus, la Corne Au Pied d'un Cheval, ne croit pas û vite que la barbe aux hom- mes. II faut au moins cinq, ou fix mois pour rétablir des Pieds lorsqu'ils font gâtez; par confequent, il en faut bien autant, pour le moins, pour faire croître les Talons qui le font naturellement foible. PIEDS COMBLES OU PIEDS PLEINS.
CE que l'on appelle Pied comble, ou Pied plein, efl un defFaut capi-
tal, parcequ'il efl fort difficile d'y remédier, ou du moins, à grand peine, & ce que l'on y peut faire, efl fi peu de choie qu'il efl prefque inu- tile d'y travailler; car un Cheval de cette efpéce, ne peut rendre que très- peu de fèrvice; n'étant propre ni à monter, ni à tirer fur le Pave. Il ne peut-être utile qu'à la Charuë , encore faut-il que la Terre foit fort légère. Oo 2 Oii
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148 LA PARFAITE CONNOISSANCE
On en: obligé de faire ferrer de tels Chevaux, avec der Fers voûtez, pour
qu'ils ne portent que fur le bord de la Corne ; & pour la maintenir ferme, il la faut entretenir avec de l'Onguent de Pied, depuis la Couronne juf qu'en bas, autrement la Corne fe cafferoit, & il feroit impoffible dans la fuite, d'y attacher des Fers, qui vaudraient plus que le Cheval. PIEDS CERCLEZ.
LEs Pieds cerclez (ont fort faciles à connoitre, c'eft lorfqu'on voit tout
autour du Sabot, de petits Bourlets qui entourrent le Pied, & font comme fi on avoit mis de petits Cercles autour du Sabot. Les Marchands qui ont de fèmblables Chevaux ne manquent pas de leur faire râper tout le tour du Sabot, pour le rendre uni, & lorfqu'ils font voir le Cheval, ils noirciflènt bien tous les Sabots pour que l'on ne s'aperçoive point de la fa- çon qu'ils les ont accommodez; car fans cela on peut voir aifement quoi- que les Cercles foient râpez, que le Cheval eft fujet à cet Accident, qui vient de différentes caufès. Aux uns d'un refte de Maladie, a d'autres d'avoir été fourbus, & quoique guéris ayant négligé les Pieds , la Circulation du Sang nes'étant pas faite à l'ordinaire, principalement autour de la Couron- ne, qui eft entre le Poil & la Corne, lui fait perdre la Nourriture & fè ré- trécit, ou s'élargit fuivant le Travail qu'on fait faire au Cheval. S'il n'y avoit feulement .que cette Figure de Cercle en dehors, le Remède que les Maquignons y font pour les égalifèr avec la Rape, ne feroit rien; mais ces Cercles fè forment auffi-bien en dedans des Pieds comme en dehors ; & par confèquent prefîè le Petit Pied, & fait boiter les Chevaux pour peu qu'ils travaillent. 11 en eft de même, fans comparaifbn , aux Hommes qui ont des Cors aux Pieds, & qui font obligez de marcher long-tems avec des Souliers dont l'Empeigne eft dure. Ainfi cet Accident doit faire diminuer de beaucoup , le prix d'un Cheval, quoique par la fuite l'on peut les lui rétablir, en lui tenant journellement les Pieds gras avec de l'Onguent; ce qui ne fè fait pas en peu de tems, car il faut que tous les Pieds changent avant qu'iis foient bons. Quelque foin que l'on puifîè prendre, cela peut durer dix , ou douze mois. On peut cependant le travailler doucement & à chaque fois qu'on le remettra à l'Ecurie, après le travail, il faut lui bien nettoyer le dedans des Pieds & les remplir avec de la fiente de Vache fricafîee avec de la Graiiïè de Cochon & un peu de Vinaigre dedans; & tout le tems que le Cheval ne fortira point, en mettre deux , ou trois fois la fèmaine, & par ce moyen, on rétablira les Pieds cerclez. SOLE BATTUE.
CE qu'on appelle Sole battue , eft lorfqu'un Cheval a perdu fon Fer,
ayant les Pieds un peu plats & marchant quelque-tems déféré ; ou pour s'être mis une Pierre dans le Pied, qui peut être retenue par les deux Branches du Fer; cette Pierre portant fur la Sole la meurtrit; û elle y refte long-tems , & qu'on fòit obligé de l'ôter on voit afîèz que c'eft cela qui fait boiter le Cheval , mais quand la Pierre tombe d'elle même plufieurs ignorans cherchent fòuvent le mal où iln'eftpas. C'eft pourquoi quand un Cheval boîte, la premiere chofe qu'on doit faire eft de le faire défer- rer & lui faire parer les Pieds, après quoi le bien examiner, en frapant dou- cement |
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DES CHE V A U X.
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cement avec le Marteau du Maréchal, autour du pied , pour voir s'il n'eft
pas piqué. Mais cela ne fùffit pas , il faut encore lever le Pied , & avec les Tenailles le prefîèr tout autour, peu-à-peu, de diftance en diftance, pour voir s'il ne retire point fon Pied. Tout cela ne fùffit point encore : U faut prendre le Marteau & frapper légèrement fur la Sole, fi le Cheval fent de la douleur & qu'il retire fon Pied, pour lors il eft facile de voir fon Mal. Pour y apporter Remède, il faut y appliquer quelque bonne Ré- maulade; à fon deffaut, de la Fiente de Vache fricafîee avec du Sain-doux, & un peu de Vinaigre, pour en remplir le Pied fòir & matin; & avec du repos; en peu de tems, le.'Cheval fera guéri. FOR M- E.
CEt Accident fait boiter le Cheval lorfqu'il ne l'a qu'à un Pied, mais
lorfqu'il l'a à tous deux , foie à ceux de devant ou à ceux de derriere, il n'en boîte pas ; mais il n'a pas la Jointure libre, & par conféquent il ne peut pas être ferme fur fes Pieds ; le mouvement de la Jointure entre le Sabot & le Boulet n'étant pas libre, ne peut pas être d'un grand fer vice; & même lorfque les Formes font égales $ le Cheval ne boitant point, bien des gens ne connoifîént pas comment doit être faite cette Jointure ni quel mouvement elle doit faire en marchant. Ils achètent de pareils Chevaux lans connoillànce , & ne s'en aperçoivent que l'orfqu'il n'eft plus tems. Aihfi il faut bien examiner uri Cheval quand on veut l'acheter , & voir û les Jointures des quatre Jambes plient également. La plupart de ces Chevaux- là ; font fort Chatouilleux; lorlqu'on veut leur lever les Pieds ,, on a de la peine à les toucher avec la Main ; ainfi, il faut à la vue examiner û depuis le deflòus du Boulet jufques furia Couronne, cela defèend bien uniment; ca*r fi on y aperçoit quelque grofîèur autour, laquelle Ce trouve entre Cuir & Chair, faifânt comme une eipéce de Bourlet, & que dans le commencement cela ne loit pas dur, cela fera plus facile à guérir; mais avec le tems, il s'y forme un Calus qui devient fort dur; pour lors il n'eft pas facile de le guérir; car un Homme qui en auroit guéri vingt en fà vie, ne pouroit pas repondre de guérir le vingt-unième ; & quoi-que bien traité la Jambe n'en fera peut-être pas plus fidèle. Mais Ci on.a le bonheur de trai- ter cet Accident au commencement, & que cette Enflure ne foit pas en- core endurcie, il faudra rafer le Poil fur toute la grofîèur pour y appliquer, une fois tous les jours, de l'Onguent fort ( que l'on trouve au Chapitre des Nerf-Ferrures) pendant douze, ou quinze jours de fuite; après quoi il faut y mettre des Racines d'Altèa bien cuites & écrafées ; les appliquant fur le Mal avec une bande , tous les jours une fois, pendant i^. jours, ou trois femaines. Mais fi les Formes font vieilles, il ne faut pas s'attendre que ce Remède les puifïè guérir. Il faudra en ce cas, s'y prendre d'une autre manière , en faifànt delToler le Cheval; ce que tous les Maréchaux doivent favoir. La Sole étant levée, il faut laîfîer'fâigner le Pied; après- quoi panfèr la Sole avec de la Thérebentine un peu chaude; avec de la Fi- lafle & de bonnes .Edifiés, pour empêcher que la Sole ne furmonte. Le Pied étant panfé, il faudra lui donner le Feu en Patte d'Oye; c'eft à dire qu'il faut tirer une Raye fur le milieu de la Jointure, en prenant au defîous du Boulet, dépendant fur le devant de la Couronne; enfuite tirer, trois au- tres Rayes de chaque côté pour envelopper tout le tour de la Jointure en * - Pp defeen- |
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i5o LA PARFAITE CONNO IS SANCE
defcendant. Ce Feu fé donne plus fort que pour les Molettes; la première
Raye ne doit pas être fi fortement donnée que les autres, car elle ne fèrt pref^ que que de guide pour faire les autres Rayes égales. Le Feu étant donné avec méthode, de la manière qu'il eft expliqué, on pourra eipérer que les Formes fè diffiperont & que le Cheval deviendra droit; mais qu'on ne s'at- tende pas , qu'il fòit de fi bon fèrvice que s'il n'avoit point en d'incommo- dité. Il fera encore propre pour des Promenades, & non pas pour des Tra- vaux violens. EPERVINS.
LEs Epervins peuvent venir à toutes fortes de Chevaux; mais il y en a
qui y font plus fùjets que d'autres; c'eft félon l'efpéce du Cheval. Par exemple, comme il y a trois fortes d'Epervins , on fera remarquer les dif- férentes efpéces de Chevaux qui font fùjèts à chaque efpéce d'Epervin. Les Epervins fecs viennent ordinairement aux Chevaux fins, comme ceux d'Ëlpagne, d'Italie, de Portugal, Barbe, ou Arabe; & à ceux qui font nourris dans des Terrains fecs & élevez ; comme des Pays de Montagnes. Cet Accident vient auffi de Race, car un Cheval entier qui en feroit atta- que, de vingt Cavales qu'il fèrvira, il y en aura dix neuf qui en hérite- ront; c'en: pourquoi on doit bien prendre garde à un Cheval dont on veut tirer Race. Quoique ce foit un Défaut capital , lorfqu'un Cheval en à deux bien
égaux, & qu'il fòit dans un Manége, pourvu qu'il tombe entre les Mains d'un habile Ecuyer,& qu'avec de la patience il ait mis le Cheval fur les Han- ches , principalement à Courbettes, il aura plus de brillant que les autres ; rabatant de deux Jarrets également, il ne peut être qu'agréable à la vûë. Mais tout bel air qu'il puiffe avoir, il ne fera jamais bon pour la Campagne, par plufieures raifbns. La premiere, c'eft qu'ils ne font jamais fi vîtes , quoi- que très-rudes au Galop ; de fòrte qu'une Perfònne foible de complexion , öu âgée, ne pourroit fbûtenir long-tems la fatigue que le Cheval caufèroit dans les Reins ; foit même au Pas, ou au Trot, parcequ'il relève très- haut les Pieds de derrière, qui retombent à terre avec précipitation, & les relevant, comme s'il marchoit fur des Epines. Lorfqu'un Cheval n'a qu'un Epervin , cela eft fort défagreable , ainfi il faut prendre garde aux Jarrets des Chevaux fins, comme on à dit ci-devant ; car pour peu qu'il paroifîè la moindre grofîeur fur le plat du bas du Jarret en dedans, quoi qu'un Che- val ne boîte pas, il faut craindre toujours qu'avec le tems, & pour peu qu'il travaille, les Epervins n'augmentent. La Seconde efpece d'Epervins fè nomme Epervins gras, & vient à peu
près dans le même endroit; mais plus gros. Il vient communément aux Chevaux qui ont été élevez dans des Terrains gras & humides ; cette efpé- ce, tôt ou tard, eftropie un Cheval, fi on n'y apporte Remède dès le com- mencement. Quand il arrive qu'il y en a deux égaux , le Cheval n'en boî- te pas; mais il n'eft point d'un grand fèrvice; &les effets de celui-ci, font différends du précédent; car comme il a été dit, que le Cheval léve les Pieds fort haut & plie le Jarret avec violence; au contraire celui-ci a de la peine à plier les Jarrets, & par confequent, n'eft point propre au Mane- ge, non plus qu'à la Campagne. Si un Cheval n'en a qu'un, & qu'il travaille un peu, il ne manquera pas
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DES CHEVAUX. 151
de boiter ; & ceux qui ne connoifîènt pas les Epervins les cherchent aux
Pieds, d'autres à la Hanche; mais pour qu'on ne s'y trompe pas, l'en- droit de l'un & de l'autre fera marqué dans les Figures, ainfi que ce- lui qui fuit. Le troifième s'appelle Epervin de Bœuf, qui efi: le plus mauvais
des trois, auquel cependant on trouvera Remède comme aux autres. REMEDE POUR LES EPERriNS.
FAites rougir dans une Forge, ou autre Feu fait exprès, cinq ou ûx mor-
ceaux de Thuiles avec lefquelles on couvre les Maifons ; qu'ils fòient arondis & de la grandeur d'un Ecu ; le Cheval étant à Terre, après avoir frappé, ou frotté l'Epervin avec un Bâton, ou le manche du Brochoir, vous prendrez ces morceaux de Thuiles tous rouges, avec des Tenailles & vous les mettrez au milieu d'un Linge qui aura trempé dans le Vinaigre ; en- fuite vous les appliquerez fur l'Epervin & les y laifîèrez quelque tems. Il faut remettre les morceaux de Thuiles au Feu, & en remettre dans le mê- me Linge, comme auparavant, & ainfl les appliquer les uns après les au- tres , jufqu'à ce qu'on s'aperçoive que le Poil tombe, pour peu qu'on le tire, comme s'il avoit été échaudé. Après tout cela fait, il faut laifîèr quel- ques-tems le Cheval en repos, il tombera de cet endroit un Efcare, qu'il faudra frotter avec une efpéce de Pommade compofée de Sain-doux, & de Miel, pour faire revenir le Poil. AUTRE REMEDE POUR LES EPERVINS.
QUoique le précédent Remède ait fort fôuvent réüffi, celui-ci eft auffi-
bon c^aufTi fur, c'en: un Onguent fort que l'on nomme Feu mou- rant , qui eft bon pour toutes fortes de Grofîèurs & Duretez que l'on veut faire tomber. MANIERE DE FAIRE L'ONGUENT FORT
PRenez Euphorbe , Sublimé corrofif, Ellébore noir , Cantharides &
Mercure Vif, de chacun une Once, Fleur de Souphre deux Onces, Huile de Laurier ûx Onces. Toute les fufdites Drogues, étant mi/ès en poudre, il faut éteindre le Mercure dans la Fleur de Souphre, ce qui fera venir le fòuphre noir; ayant fòin que le Mercure n'y paroifîè plus; enfiate vous mêlerez le tout avec l'Huile de Laurier, afin d'en faire un On- guent duquel vous vous fervireZ pour appliquer fur l'Epervin, Surot, ou autre Dureté, que vous voudrez faire diffiper. Après en avoir rafé le Poil, en appliquer une fois par jour, pendant trois jours; ce qui ne manquera pas de faire tomber un Efcare, pour lequel, vous vous fèrvirez de la mê- me Pomade, qu'à l'Article précédent pour faire revenir le Poil, AUTRE REMEDE POUR LES E PERVINS.
JE pourois donner plufîeurs Remèdes pour les Epervins, qui pouroient
réùffir; mais le principal de tous eft de donner le Feu , lorfqu'on a un Maréchal qui entend fon métier. Il faut premièrement jetter le Cheval à bas; enfiate bien échauffer la GrofTeur de l'Epervin avec un Bâton, ou Pp 2 avec
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8*2 LA PARFAITE CONNOISSANCE
avec le Manche du Brochoir du Maréchal; après il faut tirer une Raye avec
un fer chaud, que l'on appelle Couteau,dont la façon eft démontrée dans une des Figures. Il faut donc paflèr ce Couteau du haut en bas, par le milieu de PEpervin, & tirer trois autres Rayes de chaque côté; mais il faut avoir la Main legére & ne pas couper tout-à-fait la Peau, quoique Ton pafîè le Couteau plusieurs fois fur chaque Raye. Il ne faut jamais glifîèr le Cou- teau en remontant, à rebroufîè-Poil, mais toujours en defcendant. Après avoir fait vos fept Rayes, vous ferez quatre trous avec le Bouton de Feu, & dans chacun vous mettrez une petite Boule de Poix noire , que vous ferez fondre, en y appuyant le Bouton de Feu. On trouvera la manière de faire les Rayes & de faire les trous , dans une des Figures, qui fera indiquée. Après avoir donné le Feu, on mettra de l'Ancre fur toutes les Rayes , tous les jours une fois & l'on continuera dix jours de fuite ; aorès on fè fèrvira de" l'Onguent pour les brûlures, dont on a déjà parlé , & on en mettra jufqu'à ce que la Peau fbit tout-à-fdt réunie. Tout Che- val à qui on aura donné le Feu, pour Epervins, Veffigons , ou Molettes, ne doit point'travailler de trois ou quatre mois; & s'il eft poffible, il ne faut jamais lui donner le Feu dans l'Eté, fur-tout dans le tems des Mouches. Il ne faut pas non plus le donner dans le tems que le Cheval boîte, car il ne gueriroit jamais ; il faut le laifîèr repofer quinze jours, ou trois femai- nes; & le meilleur eft de lui donner le Feu û tôt qu'on s'aperçoit de PEper- vin % fans attendre qu'il boîte. Ceux qui ne connoiftent pas les Epervins fè trompent fbuvent, car il
tôt que le Cheval eft un peu repofe. il ne boîte pas, ce n'eft que lorfqu'il a travaillé. Il y a encore une autre efpéce d'Epervin, que l'on nomme Jardon, il vient à la même hauteur des Epervins, au bas du Jarret, en de- hors ; au lieu que les véritables Epervins fè trouvent en dedans. Les mê- mes Remèdes font également bons pour le Jardon. VARICES.
C'Eft une groffeur qui vient au dedans du Jarrets & fè trouve juftement
placée auprès de la Soulandre, à un certain vuide qui fe trouve en cet endroit; où paffe une grolle Veine qui defcend du plat de la CuifTe jus- qu'au bas de la Jambe. Cet Accident provient lorfque la Veine eft étendue avec violence, ce qui
fait former une efpéce de Nœud, gros comme une Noifètte ; & qui peu à peu devient gros comme une Balle de Paulme. Lorfqu'on y touche , cela roule & ne fèmble pas être attaché; ou diroit que c'eft une Boule que l'on a fait entrer entre Cuir & Chair. Pour y remédier, il faut couper la Veine au defïïis & au deflòus du Jar-
ret. On fait qu'avant d'ouvrir la Peau & de couper cette Veine , il faut la lier haut & bas afin que le Sang n'en forte point ; & la couper entre les deux ligatures; après cela il faut décharner cette Boule. Si un Maréchal n'ofbit entreprendre cette Opération, quoique facile à faire, & fans danger , il prendra un Fer chaud, pointu par le bout, & percera le mi- lieu de la Groffeur, prenant bien garde d'offenfèr aucune partie de la Join- ture du Jarret avec le Bouton de Feu. Dans le fonds du trou il faudra fai- re entrer quelques petits morceaux de Sublimé corrofif, & boucher le trou avec de.petits morceaux de Souphre, ou de Poix; & avec la pointe du Bou-
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Ëouton de fèu faire fondfe Ce que vous aurez mis fur le trou , afin que
le Sublimé fafîe fon effet & corrompe cette Boule de Chair, qui tombera en pourriture* Enlüite on panièra la Playe comme à l'ordinaire; V E S S I G O M
ÏL y en a de |deux efpéces ; le premier s'appelle Veffigon fimple ; le
fécond, VefTigon fouillé, qui eft le plus mauvais. C'eri une petite Pellicule qui fe trouve au milieu du plat du Jarret, où il fe forme une Grof feur rempli d'Eau rouffe, qui, dans la fuite, fait boiter le Cheval. Tous les Chevaux ont cette Pellicule, mais ils ne font pas tous fujets à l'avoir remplie d'Eau. Le plutôt qu'on peut remédier à cet Accident n'eft que le meilleur. Le Veffigon fimplé paroît en dehors du Jarret, & l'autre eft en dedans;
de forte que fi on appuyé la Main d'un côté, on le fait rebondir de l'autre; Si le Mal eft nouveau, il eft facile à guérir 3 mais fi on le laifîe croître peu à peu, il y aura de la difficulté. Quelques Chevaux en font attaquez par de trop grandes fatigues ; d'au-
tres pour avoir fait quelque effort. Ce dernier, quelque gros qu'il foit, fe- ra facile à guérir. Auul-tôt que l'on s'eri apperçoit, il faut prendre la va- leur d'une Bouteille de Vinaigre de Vin, autant d'Urine mêlée enfemble^ & y faire fondre un quarteron de Sel Ammoniac à froid; de cette Com- pofition vous en laverez les deux cotez du Jarret avec une Eponge, fèpt ou huit fois par jour ; & continuerez la même chofè douze ou quinze jours ^ qui eft le tems que cette Enflure peut employer à diminuer ; & pour que ce Remède foit plus efEcace, il faut avoir deux Eponges, les imbiber de la même Compofition,, & en appliquer une de chaque côté , y mettant par defîùs de<k Veffie de Cochon,ou autre, & ajouter encore par defîùs la Veffie, une bonne Comprefîè de Toile b en double s pour enveloper tout le Jarret, & coudre cela , afin que rien ne puiflè tomber; après avec de la liziere de Drap , il faut bander tout le Jarret, fans ferrer trop fort; car fouvent des Maréchaux mal-adroits ferrent fi fort avec des Cordes qu'ils eftropient le Cheval, en lui faifànt enfler les Nerfs ; & puis ils jettent h fau- te fur les Remèdes, & ne connoifîènt pas que ce font eux qui font Auteurs du Mal. Si le Remède que je viens d'enfèigner , ne réiiffit pas, c'eft une marque que l'Accident eft plus vieux qu'on île l'a crû ; en ce cas, il faudra le fervir du Remède fuivaut. Il faut prendre la valeur de deux Bouteilles d'Efprit de Vin dans lequel
on fera difìòudre une demie Livre de Camphre, & s'en fervir comme du précédent Remède, environ autant de tems. Si l'un ni l'autre de ces Re- mèdes n'avoit fait aucun effet ^ ce qui feroit pourtant extraordinaire i il faudroit abfòlument donner le Feu des deux cotez du Jarret. Ont l'appelle Feu de Fougère, & la manière en efl reprefentée dans une des Eftampes. Si quelqu'un veut avoir une bonne réüffite, & que le travail lui fafîe hon-
neur, il ne faut jamais donner le Feu, foit pour Veffigon, Epervin , Courbe, ou Molette, que vers l'Automne, après que les chaleurs & les mouches font palTées; & que le Cheval refte tout l'Hiver à l'Ecurie;, fans fòrtir. Il faut même qu'au Printems il ne forte que de grand matin, pour le promener à laRofée,dans les Prairies, ou le long des Bleds, Ayant: Qq obfèr*
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154 LA PARFAITE CONNOISSANCE
obfervé ceci pendant quelques mois 9 on peut être affuré qu'il n'arrivera jV
mais aucun Accident aux endroits où le Feu aura été donné. Il me fòuvient de l'avoir vu donner par feu mon Pere, par précaution,
aux Chevaux que L ouïs XIV. de voit monter; & l'ayant auffi pratiqué moi-même depuis long-tems, fans aucun Accident, même à des Chevaux qui p^roiflòient avoir les Jambes ruinées, & ils ont fervi encore Neuf,ou dix ans fans broncher. Si c'eft une Cavale , ou un Cheval Hongre , au lieu de le garder à l'Ecurie, pendant le Printems, le plus court eft de le mettre en Pâture; mais fi c'eft un Cheval entier, il faut qu'il fòit dans un Enclos, ou bien il faut le garder à l'Ecurie & le faire promener comme on l'a dit. On dira que de le garder fi long-tems eft une grande dépenfè ; mais fl on fàvoit l'utilité du Feu, quand il eft donné avec méthode, on ne regretteroit jamais cette dépenfè. Il eft difficile de le bien donner, quoi- qu'il n'y ait pas jufqu'au plus petit Maréchal de Village qui ne s'en flatte; cependant je n'ai pas connu fìx Perfònnes bien au fait de cette Opération. Il n'eft pas poffible qu'un Maréchal ait aflez de légèreté dans la Main ; fon travail grofïier la lui appefàntit, & lui empêche de conduire fès Outils avec adreflè ; car fi les Couteaux dont on fè fèrt font trop chauds , ils coupent tout-à-fait la Peau, & s'ils ne le font pas affez, ils la déchirent. Il faut avoir pour cette Opération , 7. ou 8- Couteaux, afin d'en chan-
ger à mefure qu'ils fè refroidiflènt; mais il ne faut pas qu'ils chauffent dans la Forge; parceque la force du Feu, caufee par le Soufflet, fait des Dents à ces Couteaux; & il faut que le tranchant fòit uni. II ne faut pas que le Cheval fòit dans un Travail; on auroit beau l'attacher, il fè remüeroit tou- jours. Il faut abfolument, pour plus de commodité , qu'il fòit à Terre , comme fi on vouloit le châtrer. Après avoir donné le Feu, il faut met- tre de l'Ancre fur chaque Raye, & cela pendant Neuf jours de fuite, après quoi les Efcares tomberont ; il faudra adoucir la Playe avec de l'Onguent d'Altèa, ou l'Onguent Rofàt, tous les jours , jufqu'à ce que les Peaux fè foient rejointes. Tout cela pourra durer cinq, ou fìx fèmaines. Cette méthode vient des Arabes qui donnent le Feu prefque pour toutes
fortes d'Accidens. Il y a cent ans qu'on ne fàvoit ce que c'étoit. Ils le donnent avec de l'Or, & autrefois, en France, on le donnoit avec des couteaux d'Argent ; je l'ai pratiqué moi-même ; mais depuis, l'expérien- ce m'a fait voir qu'avec les couteaux d'Acier on réüiïit auffi-bien. COURBE. J
G Et Accident peut arriver Ae différentes manières, comme le Veiïigon.
dont il a été fait mention. Souvent un Cheval prend un effort en tra- vaillant ; ou pour avoir mis le Pied dans un trou , ou Terre grafìe, dont il ne le retire qu'avec peine, & par-là fè force le Jarret, fans pour cela qu'il y ait rien de déplacé ; autrement le Cheval pourroit être eftropié, fi on n'y remédioit fur le champ. Les Ligamens du Jarret étant forcez, caufent une grande Inflammation en dedans ; le Jarret enfle, depuis le mi- lieu, pofitivement à l'endroit du Veiïigon, jufqu'en bas; où fè trouvent placez les Epervins & Varices; & û on n'y remédie promptement, le Mal devient incurable; à moins que de donner le Feu, qui eft le fèul Remède, pourvu qu il ne fòit pas trop vieux; mais au commencement, il ne faut que fè fèrvir des mêmes Remèdes propres aux Veiïigons, qui ayant em- porté |
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DES CHEVAUX,
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£>orté partie de l'Enflure, donneront plus de facilité à barrer h Veine- 5 au
deifus & au defîbus du Jarret. Pour barrer la Veine, il faut jetter bas le Cheval- chercher îa Veine
qui vient de la CuiiTe & qui defcend le long de la Jambe & le long de Û Jointure du Jarret, en dedans; y faire une Incifion avec un Biilouri, ou Canif II faut auparavant fendre la Peau délicatement & avec une Corne de Chamois, ou autre chofe femblable, déçharner finement cette Veine qui eft entre Cuir & Chair. Lorfîju'on aura paflë la petite Corne par def fous, il faut avoir une Soye cirée, ou du Fil fin de Cordonnier, pour lier la Veine affèz ferme, afin qu'elle ne fàigne plus. Enfuite de cela, il fau^ dra faire une autre Ouverture, au deifus du Jarret, où paffe la Veine & y faire la même choie comme en bas. Pour lors vous couperez cette Véif ne, entre ces deux Ligatures, & ayant un petit morceau de Bois fendu qui fera de la longueur d'environ 3. ou 4. Pouces, vous prendrez le bout de la Veine que vous mettrez dans la Fente du morceau de Bois, & l'attache- rez bien ferme, pour que la Veine n'échappe pas; & en tournant peu à peu le petit Bâton, le bout de la Veine ibrtira. Suppofe que ce fbit un jeune Cheval, & que cette Veine fe rompe, il n'y aura pas grand mal, étant liée haut & bas, comme on l'a déjà dit» Tout ce qui pourra arriver, c'efl que la Playe d'en bas fera quelques jours plus tard à le refermer. Pour pan- ier ces deux Playes, il eft inutile de iefervir d'autre Onguent que du Beu- re fàlé, avec lequel il les faut panfèr ibir & matin. Sur un quarteron de Beure ordinaire il faut au moins une Once de fèl, bien menu; Ceci fera plus d'effet que tous les Onguens dont on pourroit fè fèrvin Si par hazard, un bout de Veine étoit refté, ou qu'il fût entré quelque
fàleté dans la Playe, qui puiffe caufer quelqu'Inflammation, il faut avoir, ou de l'Onguent d'Altèa , ou faire un Bain de ces Racines, pour en frot- ter la grofîaur deux fois par joun Au defïàut de l'un & de l'autre, on fe fêrvira de Lie de Vin avec du Sain-doux ; il faut mettre fur la valeur de deux Bouteilles de Lie, une demie Livre de Sain-doux & que cela foit cuit enfèmble, il faut toujours remuer jufqu'à ce que cela foit froid , & vous en frotterez l'Enflure deux fois par jour. Il 'eft certain que.fi la Courbe eft nouvelle elle fera bien-tôt guérie. La plupart des Maréchaux font cette Opération pour les Ëpervins ;
mais l'expérience fait connoître leur bêtifè, parceque l'un n'a point de rela- tion avec l'autre; excepté pour les Varices. Il y en a encore d'autres qui font cette même Opération pour les Humeurs qui defcendent fur les jam- bes, ou pour les Eaux. J'avoue que je fuis tombé dans cette erreur; mais j'en fuis revenu , par la connoiffance que j'ai acquile de toutes les Par- ties d'un Cheval. Il eft vrai qu'en barrant îa Veine pour lés Eaux * avant que la lier, on
la perce & on en tire beaucoup de Sang ; après quoi on la lie au deifus de la Saignée, & on la fépare en deux, entre les deux Ligatures ; & par le* Sang qu'on en a tiré, le Chevel fe trouve fòukgé, pour quelque tems ; mais comme les Artères portent le Sang en bas, ne pouvant plus remonter à ion ordinaire, il produit des Humeurs avec plus d'abondance qu'aupara- vant. C'eft pourquoi je n'aprouve point du tout cette Opération. Après avoir donné la Connoiiîànce de plufieurs Maladies & Aceidens, il
faut aufli donner les Remèdes néceffaires, félon l'efpéce du Mal ; & la commodité de ceux qui font obligez de gouverner un Equipage. Par Qq 2 exem-
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i56 LA PARFAITE CONNOISSANCE
exemple, un Cheval qui boit & mange bien & à qui la nourriture ne pro-
fite pas ; ou bien s'il avoït quelque chofè qui l'empêchât de boire & de manger à l'ordinaire > il faut lui faire prendre le Remède fuivant. PURGATION.
TOut le Monde doit lavoir que la moindre Purgation eh1 quelque-fois
dangereufè & fait mourir un Cheval, quelque fimple qu'elle fòit ; à moins qu'il ne fòit préparé quelques jours auparavant. Plufieurs Igno- rans, lorfqu'ils voyent un Cheval qui donne de petite fiente feche & noi- re, paroiiîànt même mêlée de Sang, penfènt & difent qu'il eft brûlé dans le Corps, & que pour cet effet, il le faut purger; parcequ'ils en auront purgé deux ou trois fans préparation, & qu'ils auront réüffi par hazard, ils s'imaginent qu'il faut toujours aller le même train, & lorfqu'il arrive Ac- cident à un Cheval & qu'ils le tuent par leurs Remèdes, ils n'ont garde d'en convenir ; ils attribuent ce malheur à quelqu'autres Accidens. Lorfqu'un Cheval efl échauffé & que les Crottes font dures & fermes ,
il faut lui ôter l'Avoine & ne lui donner deux ou trois jours de fuite, que du Son avec un peu d'Eau tiède; & s'il peut fòuffrir le Miei, il faudra lui en faire prendre dans le Son & dans fà Boifïbn, trois, ou quatre jours de fuite. La veille qu'on voudra le purger, il faudra lui faire prendre un La- vement purgatif, dont on trouvera la Recepte dans ce Livre; & le lende- main lui faire prendre les Pilules fùivantes, après avoir été cinq, ou fix heu- res fans boire ni manger; & autant après avoir pris les Pilules, &Iuipré- fènter le même Ordinaire, deux ou trois jours après, comme il efl dit ci- devant , & jamais la Purgation ne fera de Mal. Aloè s Succotrin en poudre. - - - - 2. Onces.
Mane, de la plus brune. - - - - 2. Onces.
- - - s% efi robufle. - - - - 2 ~ Onces.
Sel Prunelle. -------- ~ Onces,
Miel. ---------- 2. Onces.
Enfuite, il faudra mêler le tout enfemble, pour en faire des Pilules, de h
grofïèur d'une Noix ,& qu'elles foient roulées dans de la poudre deReglifîè; & les lui faire avaler les unes,_après les autres ; & à chacune, il faut lui faire avaler un petit Verre de vin. Les ayant toutes prifès, vous le laiflèrez, comme il a été dit, cinq ou fix heures fans rien prendre, & s'il avoit quel- qu'étourdifîement, ou Fluxion furies Yeux, qui vous oblige de le purger, vous y ajouterez une demie Once, ou même une Once d'Agaric en pou- dre; fuivant la force du Cheval. Le lendemain à pareille heure que vous lui aurez fait prendre les Pilules, s'il ne commence pas à purger, il faudra le fôrtir de l'Ecurie & le faire un peu promener au Pas, & au Trot, jufqu'à ce qu'il commence à purger; enfuite le rentrer à l'Ecurie & le couvrir. Il ne faut lui préfènter que de l'Eau tiède avec du Son &du Miel, s'il en veut prendre , & ne lui donner à manger que cinq ou fix heures après qu'il aura commencé de purger ; fà Nourriture doit être du Son mouillé. |
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DES C H E V A U X. i57
AUTRE MANIERE DE PURGER UN CHEVAL.
TOutes les Purgations n'étant pas égales , il faut connoitre la Maladie,
d'un Cheval avant de le purger. Il y a des Purgations pour nettoyer 'les inteflins, d'autres pour les Maux de Tête, & d'autres pour purger la MafTe du Sang; foit pour le Farcin, Galle, Roux-Vieux, ou autre Impu- reté. Ayant eu la précaution de préparer le Cheval, comme il a été mar- qué ci-devant; l'ayant,même faigné, û on le juge àpropos, un ou deux jours auparavant, on lui fera prendre ce qui fuit. Deux Onces de Vif-Argent & quatre Onces de Fleur de Souphre, le
tout mis dans un Mortier & avec un Pilon bien remuer l'un & l'autre, juf- qu'à ce que le Vif-Argent foit entièrement éteint ; ce que l'on connoit lorf que la Fleur de Souphre eft tout-à-fàit noire; enfoite, vous y ajouterez une demie Once de Sel-Prunelle en poudre,& un quarteron de Beure frais, fans Sel, avec lequel il faudra faire des Pilules, & de la Poudre de Reglifîè, pour les rouler. De toute cette Compofition, il faudra faire huit Pilules que l'on fera prendre au Cheval , comme les précédentes. Cette Pur- gation efl très-bonne pour faire fbrtir toute la Corruption, & tuë les Vers qui font dans le Corps du Cheval ; mais fi fès Poulmons étoient tant foit peu gâtez, cette Purgation avanceroit de le faire mourir, ce qui n'en1 pas un grand mal; parcequ'il efl; hors d'état de rendre aucun fèrvice; & le plu- tôt efl le meilleur. II n'en efl pas de même des Perfònnes, quoiqu'on foit Poulmonique , on eft utile fur Terre , tant pour le gouvernement d'une Maifon 3 que pour la Société Civile. MANIERE DE FAIRE LE FOTE D\ANTIMOINE.
IL faut prendre quatre Livres de Salpêtre le plus commun, & cinq Li-
vres d'Antimoine en Eguille , les piler grofTiérement & feparément ; enfuite les bien mêler enfèmble; après quoi il faut mettre le tout dans un grand Mortier ou Chaudière de Fer, car le Cuivre ni le Métail ne valent rien. Cela étant fait, vous y mettrez le Feu avec un Charbon & lorf que cela commencera à brûler, il faut fe retirer, car le Vent & la Fumée pouroient faire tomber un homme parterre & l'étouffer. Il faut Jaiflèr refroidir cela à l'air 4. ou £. heures , & après renverfèr le Mortier fur de la Toile, ou autre chofè femblable, pour recevoir cette matière qui fe dé- tachera d'elle même ; le Foye d'Antimoine le trouvera au fond, & les Scories deffus, du côté où on a mis le Feu. II faut fèparer Pun de l'au- tre, ce qui efl fort facile; & û cela efl bien fait, l'Antimoine fera brun à peu près de la couleur du Foye de Bœuf, & luifant. II faut le piler, le pafTer à travers un Tamis & le garder, pour en faire ufàge , comme il efl marqué en quelques endroits. La Dofe efl une Once le matin , & autant le foir dans l'Avoine, ou dans le Son, & y verfer un peu d'Eau pour qu'il s'attache à l'Avoine, ou au Son. Les Scories peuvent fèrvir dans des Lavemens en place de Sel-Prunelle. On peut en faire aufïi du Vin Eméti- que, que l'on peut faire prendre dans les Breuvages, où il efl parlé de Vin Emétique. Si on retire quatre Livres, ou quatre Livres & demie de cette Fonte, on doit être content. R r M A-
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158 LA PARFAITE CO NNO I S'S A.NCE
MANIERE DE FAIRE LE CROCUS METALLORUM.
LE Crocus Métallorum ie fait de la même manière que le Foye d'Anti-
moine; toute la différence qu'il y a , c'eft que dans le Crocus Métal- lorum , les deux parties font égales ; c'eft à dire autant de Salpêtre que d'Antimoine. Il eft propre au même ufàge, mais le Foye d'Antimoine eft plus falutaire. Si on en donne à un Cheval, il ne faut en donner que la moitié; demie Once le Matin & demie Once le Soir. LAVEMENT POUR COURS DE VENTRE.
}L faut prendre environ deux Pots ou quatre Bouteilles de Vin Eméti-
que dans lequel on fera bouillir vingt, ou trente Glands de Chêne -, mis en poudre, les plus vieux font les meilleurs; Iorfqu'ils auront bien bouillis il faut laiffer cette Compofition reffroidir jufqu'à ce qu'elle foit en état de la faire prendre au Cheval. On y ajoutera la valeur d'un quarteron d'Huile d'Olive, pour adoucir les Boyaux; mais un Lavement n'eft pas fùffifànt; il en faut donner deux par jour, pendant deux , ou trois jours de fuite. On pourra aufïi lui faire un Brevage d'une Bouteille de Vin Emétique, où il y aura une douzaine de Glands en poudre. Deux jours après on lui fera prendre une Once de Rhubarbe de Moine} autrement Rapponti, qui fait autant d'effet que la Rhubarbe du Levant, AUTRE POUR UN CHEVAL A §UJI UNE PURGATION
N'AUROIT POINT FAIT D'EFFET IL faut prendre des Feuilles de Mauves & Guimauves, de Pariétaire, ou
de Morelle, & au deffaut de cela, dek Laitue, ou Chicorée, ou bien encore, une Décoction, faite avec de la Cafle, comme font les Apoti- quaires. Si on ne pouvoit abfblument avoir que du Son, pourvu qu'on fît cuire dedans quelqu'unes des Herbes ci-deftiis , cela feroit à peu près le même effet, en pafîànt le tout à travers un Linge & y ajouter deux Onces de Catholicon double, une demie Livre de Miel, un Quarteron d'Huile, & une Once de Sel-Prunelle. Si ce premier Lavement n'aidoit point la Purgation, il faudroit cinq ou iïx heures après le réitérer, &y mettre deux Qnces de Catholicon de plus. JUTRE LAVEMENT RAFRAICHISSANT
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L faut prendre deux Poignées de Feuilles de Mauves & autant de Gui-
mauves, Pariétaire, Feuilles de Violette, Laitue, Mercuriale, deux |
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Poignées de chaque éfpece; deux Onces d'Anis concaffé, & deux Onces
de fèmence de Fenouil; faire bouillir le tout enfèmble dans de l'Eau, le paffer à travers un Linge & le faire prendre au Cheval. Après qu'il l'aura rendu , il faudra le faire Trotter un peu de tems, jufqu'à ce qu'il commence à fùër, & le remettre à l'Ecurie, bien couvert, afin qu'il ne fe morfonde pas. Cette fùëur étant paffée, fi on eft obligé de faire route, comme cela peut arriver , le Cheval peut faire 3. ou 4. Lieües ce jour-là; mais il faut l'arrêter de tems en tems, & lui prefenter chaque fois, une petite Poignée de Foin ; & s'il en mange, c'eft une marque'qu'il eft hors d'affaire. Ce Lave-
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DES CHEVAUX.
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Lavement eu bon pour les Tranchées, en en donnant une Bouteille, en
guifè d'autre Breuvage. A U T K E.
LOrfqu'on eft en Eté, on peut faire celui-ci. II faut prendre des Feuil-
les de Laitue, du Pourpier & de la Chicorée; au deffaut de cela, des Piflènlits, du Séneçon, de la Morelle, Feuilles de Bettes, Mauves & Gui- mauves , du tout égalle quantité ; les faire bouillir ■&' bien cuire ; en^ fuite pafîèr cette Décociion à travers un Linge, ou Tamis, & que chaque Lavement contienne quatre Bouteilles. Il y faudra faire fondre deux On- ces de Catholicon double, une Once de Sel-Prunelle; une demie Livre d'Huile d'Olive, & une demie Livre de Miel; le tout étant diflbuds, ü on n'a pas une Seringue afïèz grande, il faut fe fèrvir d'une Velile de Bœuf, ou de Vache , à laquelle on attache un morceau de Rofèau ou de Sureau creux de la longueur d'un pied. Avec un Entonnoir, il faut remplir la Vef fie de laDécoftion, mais avant de donner le Lavement au Cheval, il faut lui vuider le gros boyau en pafîànt la main dans le Fondement; & prendre garde de l'écorcher avec les Ongles, car cela eft mortel. Si on ne pou- voit avoir les fufdites Herbes, il faut prendre de la Farine d'Orge, ou de Seigle & y mettre les mêmes Drogues. MANIERE DE FAIRE LA POUDRE CORDIALES
ET UNIVERSEL LE.
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i Ette Poudre peut fe Conferver autant de terris que l'on voudra, pourvu
» qu'elle foit dans un Vafe de Verre, ou une Veffie, & qu'on ne la mette pas à l'humidité. Tout homme de Guerre, chargé d'un Equipage , devroit toujours en avoir , parcequ'elle eli bonne pour prefque toutes fortes de Maladies. Cefi ce qui fait qu'on lui donne le nom de Poudre Univerfèlle. RECETTE.
Bayes de Laurier.
Bayes de Genièvre mûres.
Fenugrec.
Semence de Fenouil.
Semence d?Anis.
Semence d'Ecbervis.
Racine d'Angélique de Bohême.
Racine de Qenciane.
Racine d'Iris de Florence.
Bois de Salfafras.
Bois de Gayac.
O Ban, Agaric, Rhubarbe de Moine,
Ecorce d'Orange améres, petite Centaurée,
Feuilles 8? Fleurs à'Abfinthe , Galanga,
Ariftoloche Longue £f Ronde, Feuilles de Sauge,
Feuilles de Ruëjechées à F ombre, Lierre terre/Ire,
Feuilles d'argentine.
Rr % De
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ïóo LA PARFAITE CONNOISSANCE
De chaque efpéce un Quarteron , réduit en poudre fèparément ; y
ajouter Fleur de Souphre & Poudre de Regliffe, demie Livre de chacune; après quoi il faut mêler le tout enfêmble , & le palier par le Tamis. On peut être afiùré , fi le mélange eft bien fait, que peu de Remè- des égallent cette Poudre. La Dofè, pour chaque Prifè, eli: de trois juf qu'à quatre Onces, fuivant la force du Cheval, & ajouter à chaque Prife demie Once de Sel-Prunelle. Cette Poudre fè peut donner en tous tems, (bit le matin ou l'après midy; & fì on étoit obligé de continuer une Route, on ne doit point être gêné, car cette Poudre fortifie. AUTRE MEDECINE POUR FORTIFIER UN CHEVAL QUI
VEUT JETTER, OU QUI EST DEGOUTE. PRenez deux, ou trois Onces de bonne Thériaque de Venile, une On-
ce d'Afïà-fœtida, une demie Once de Sel-Prunelle en poudre, le tout étant délayé dans une Bouteille de Vin, fi c'efi: un Cheval gras, & s'il eft maigre, de la vieille Bierre fera meilleure. On a déjà dit qu'il faut qu'un Cheval fòit quelques heures fans boire ni manger, avant de prendre unRe- mède, & auffi après l'avoir pris. Si on a donné celui-ci le Matin & que l'après-Midi le Cheval ait appétit, il peut continuer fà Route, quelques lieues, en cas de befbin; parceque ce Remède ne fatigue point. S'il n'y avoit point de changement au bout de 3. ou 4. jours , il faudra réitérer, car le Cheval eft plus difficile à émouvoir, que l'Homme, à caufè de la lon- gueur & diftance des Boyaux. On ne peut pas non plus faire vomir un Cheval, à caufe de la diftance de la Gorge à l'Eftomac, ce qui fait que l'E- métique ne fatigue point les Chevaux; au contraire, il leur éguifè l'apetit. Cette Médecine eft bonne lorfqu'on doute de quelque Maladie, & on ne rifque rien de la donner en toute occafion. MANIERE DE TEINDRE LE POIL D'UN CHEVAL.
AYant un Cheval blanc, ou qui auroit quelques taches blanches, & que
l'on voudroit tigrer pour long-tems; il faut prendre une Livre de Chaux-vive, une Livre de Litarge d'Or, avec un Quarteron de Savon d'Efpa- gne coupé bien menu, mettre le tout dans un grand Pot & y verfer peu à peu de l'Eau de Pluye, jufqu'à ce que la Chaux fé difìòlve & commen- ce à s'échauffer ; on y ajoutera encore de l'Eau, remuant toujours avec une Cuillère de Bois ; & lorfque cela fera comme une efpéce de Bouillie fort claire, il faudra en appliquer délicatement fur le Poil, aux endroits où on veut qu'il devienne noir , & couvrir cela avec du papier, ou un mor- ceau de toile, & laifîèr le Cheval attaché quelques heures pour attendre qu'il fòit fee. Après il faut le laver avec de l'Eau & du Savon, plus on le lavera & plus le Poil deviendra noir. Cela fè peut faire par tout où il a du Poil, excepté vers le bout du Ne2 où il y en a fort peu. Il faut prendre garde que cette matière touche fur la Peau, car elle la feroit tomber. POUR PEINDRE LES SOURCILS D'UN VIEUX CHEVAL.
IL faut prendre deux Onces d'Eau forte, y faire difîoudre une demie On:
ce d'Argent battu, & y ajouter une Once d'Eau Rofè. De cette com- pofi-
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DES C H EVA U $ iêi
position, vous en pafîèrez délicatement avec un Pinceau fur les Sourcils ,
en prenant garde d'en lailîèr tomber dans les Yeux. Si de la première fols ils ne font pas bien teints, il faut réitérer plu/leurs fois, à mefùre que le Poil feche. Si le Cheval étoit Bay, il Faut mettre dans la Compofition une Once de Terre d'Ombre* & s'il eft Alezan, il faut une Once de Li- targe d'Or. pour Paire revenir le poil tombe', par
galle, ou blessure, en quelque par- tie que ce soit. Prenez Onguent Populeum, & Miel blanc; autant de l'un que de l'au-
tre, bien mêlez enfèmble; frottez-en, deux fois par jour, les endroits où le Poil eft tombé- en continuant quinze, ou vingt jours 3 le Poil re- viendra aufll épais & auffi uni que s'il n'étoit jamais tombé- AUTRE.
PRenez de la Racine de Joncs plats s qui croifîent fur le bord des Etangs s
ou Rivières; étant bien nette, faites la bouillir dans de l'Eau jufqu'à ce qu'elle devienne comme de la Bouillie, & enfùite ajoûtez-y autant de Miel Blanc que vous mêlerez bien enfèmble; & de. cette Compöfition $ vous en panerez tous les jours fur les places où le Poil ne veut pas croî- tre. Si vous continuez quinze ou vingt jours, vous verrez que le Poil reviendra. \a Il me fou vient de m^être fervi de cette Hecepte pour une fiemoifelie
qui n'avoit prefque pas de Sourcils ; je les lui faifbis rafer deux fois, par femaine, & Jui frottois la place avec cette compoïïtion, & au bout de fix fèmaines, elle n'étoit pas reconnoifiàble, elle avok les Sourcils garnis & bien formez. MANIERE DE FAIRE VENIR CE gtPON'APPELLE
UNE ETOILE, AU FRONT D'UN CHE VA L. PReneZ deux, ou trois petites verges de Plomb de la grofîèur d'une Plumé
à écrire, &de la longueur d'environ trois ou quatre Pouces;prenez uri Fer pointu, de la figure d'une Alêne de Cordonnier; qu'il foit un peu plus gros que les vergettes de Plomb; ce Fer étant courbe, vous perce- rez le milieu du Front du Cheval entre Cuir & Chair, & JaifïèreZ une di£ tance, d'un trou à l'autre, de l'épaiffeur dé deux doigts: enfùite vous y pafTerez une de ces Vergettes de Plomb, dont les deux bouts fortiront par chaque trou & avec le même Fer vous ferez deux autres trous en travers, pour pafîèr l'autre morceau de Plomb; & enfùite vous percerez5 encore par defious avec le même Fer pouf y faire pafîèr la troifième, ainfi il fortira fix pointes par les fix trous , qui formeront une efpécé d'Etoile, Après quoi, il faut prendre une Corde de Laine, de la grofîèur d'une des verges de Plomb, qu'il faut pafîèr defîous les fix Pointes, eri repafîàrit par defîùs, cinq ou fix tours, entravers, d une pointe à l'autre, de fòrte que toute la Peau du Rond foit couverte : Enfùite dequoi il faut encore faire tin Rond, ou deux, pour nouer, rabattant les fix Pointes fur la Peau, afin S f qu©
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rèi LA PARFAITE CONNOISSANCE
que la Corde puifîè tenir. Vous laifîèrez cela cinq jours de fuite, après
quoi il faut retirer les petites Verges de Plomb & la Corde auffi; & fans y toucher il fè formera une efpéce d'Apofthume, deflbus la Peau, qui fera tomber le Poil; il y viendra une Croûte qui tombera d'elle-même, &à près qu'elle fera tombée, il faut graifTer la place tous les jours, avec du Miel & du Sain doux, également de l'un & de l'autre , mêlez enfembie. Tout le Poil qui poufîèra fera blanc, uni & plat. Il y a plufieurs Receptes pour faire venir du Poil blanc ; mais il faut tâcher d'imiter le naturel, ce que vous ferez en la maniere que je viens d'enfèigner. MANIERE DE REMPLIR LES SALIERES
D'UN CHEVAL.
FAites bouillir de l'Orge mondée dans- de l'Eau Rôle, & une autre efpé-
ce de Graine que l'on nomme de la Vefîè, dont on nourrit les Pigeons; il faut piler l'une & l'autre, en ayant également, & les faire cuire jufqu'à ce que cela fòit comme de la Bouillie & en remplir tous les jours les fàllie- res du Cheval, qui font au defîus des Yeux, avec un Bandeau fait exprès, & continuer cette recepte trois femaines , ou un mois. Les Sallieres fè rempliront comme fi elles n'avoient jamais été creufès. REMEDES POUR LES FICS QUI VIENNENT
AUX PIEDS.
PArez bien le Pied où il y a un Fie, afin de vous donner h facilité avec
vôtre Biftouri, ou Feuille de fàuge, de couper la fòle tout autour du Fie. Tout auffi long-tems que vous trouverez du crud, par defîous; car c'eft-là que font les Racines ; & fi vous ne traitez que le haut du Fie, vôtre Cure fera imparfaite, car le Fie court & s'étend; & quoi qu'il paroifîè pe- tit au dehors, il a de l'étendue fous la Soie; je fùppofe néanmoins qu'il ne fòit pas attaché au Tendon ni au Petit Pied. Ayant bien découvert le tout, prenez deux Livres de Miel, chopine d'Eau de Vie, fix Onces de Verd de Gris en poudre très-fine, & pafîèe au Tamis de Soye, fix Onces de Couperofe blanche, pilée afîèz fine, quatre Onces de Litarge pilée très-fine, & deux Gros de Sublimé en poudre très-fine, & pafîee par le Ta- mis fin; mêlez le tout avec le Miel, dans un Pot de Terre net, & faites-le cuire fur un très-petit Feu, en remuant fbuvent jufqu'à ce que la Compo- fition fòit fuffifàmment épaifïè. L'Onguent étant fait , mettez - en fur des Plumaceaux, & qu'ils en foient bien couverts , pour les appliquer fur le Fie. Si en cherchant les Racines, vous avez fait venir du fàng, ce qu'il faut
éviter autant qu'on peut, mettez, pour premier Appareil, un Reflraintif fait avec la Thérebentine & la Suye de Cheminée; appliquez-le tout chaud fur tout le Fie, de la Filafîè par defîus, & bien bander & édifier, pour arrêter le Sang, afin que deux jours après, levant l'Appareil, vousvoïez bien toutes chofès. Le Sang étant bien arrêté, mettez un Appareil fur le Fie, avec l'Onguent ci-defîus, à froid, avec de la Filafie, en forme de Plumaceau bien bandé & édifie ; le tout étant bien ajufié fur de la Fi- lafîè bien roulée; enfòrte que les Tentes que vous mettrez à côté du Fie, Je foûtiennent & ne lelaifîènt pas élargir ; ne laifïànt pas un recoin de la Four- chette |
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DES e H E V A U X. l6j
chette qui touche au Fie, fans y mettre des Rouleaux de Filaflè, pour bien
appuyer le tout, & que rien ne fùrmonte. Obfervez que la Filaflè dont vous vous fèrvez fòit bien fèche, que les
Plumaceaux, ou Tentes, fòient bien roulées, ou fermes, avant d'y mettre de l'Onguent- il eli: même neceflàire qu'ils fòient durs & bien ferrez. Ou- tre cela, il faut que vôtre Cheval fòit dans une Ecurie ou dans un endroit fec ; l'Humidité nuifànt fi fort à cette Maladie qu'elle en empêche la Guérifòn. Ayant levé le fécond Appareil, qui doit demeurer toujours deux fois
vingt quatre heures, nettoyez bien le Mal avec de la Filaflè feche , & voyez encore s'iU'eft point refté de Fibres, ou Racines qu'il faille décou- vrir ; puis lavez vôtre Fie avec de l'Eau feconde, mettez par defius de l'On- guent que je viens de décrire; rebandez bien le Mal, & édifiez, le com- me ci-devant avec de la Filaflè feche & nette; appuyant toujours le Fie des deux cotez avec des Rouleaux & des Plumaceaux, afin qu'il ne s'élargiflè pas, prenant garde de bien écliflèr; car de l'appareil, bien ou mal appli- qué, depend une partie de la Cure. En levant les Appareils, ôtez doucement avecPEfpatuIe les petites Efca-
res, ou plutôt les Pellicules que les Onguents ont faits, fans laiflèr faigner que le moins que vous pourez. Si après une ou deux applications d'On- guent, le Fie n'eft pas aflèz reflerré, & qu'il reverdiiîè trop, mêlez, avec la moitié de vôtre compofition, trois Onces de bonne Eau forte- & mê- lez le tout à froid en les laiflant agir l'une contre l'autre. Enfuite fèrvez- vous de cet Onguent de même que vous avez fait de l'autre, &aflùrément il reflèrrera le Fie, & ne négligez pas de bien mettre & bander l'Appareil, toutes les douze heures. Après il faut lever l'appareil, & û le Fie eft aflèz amorti, panfèz-le avec le premier Onguent, & dans la fuite remettez du fécond, félon que vous verrez qu'il faudra reflèrrer, ou manger les Chairs, ou Amplement deflecher. Il faut en cela fè conduire avec jugement & déferetion ; & tout reüfTira bien. Souvent il y a des endroits où la Chair croît trop ; il faut en ces lieux-là
mettre l'Onguent, où l'Eau forte eft ajoutée; & quand il ne faut plus que deflecher, il fufnt de l'Onguent tout fimple, & toujours bien appuyer l'Appareil, & bien bander le tout avec des écliflès. Si le Fie eft attaché au Tendon, ou au Petit Pied & qu'il ait communi-
cation avec lui; lorfque vous le croyez guéri d'un côté, il court, s'étend & va quelques-fois de puis la Fourchette jufques fòus le Quartier, qu'il faut fòuvent couper. Le Quartier étant coupé, les Cauftics, ou Cautè- res, en poudre, ou en Onguent,peuvent fèrvir pour faire tomber Je Ten- don. On doit fè fèrvir des mêmes qu'on a ordonné pour les Javars Encor- nez; car fans l'ôtér, on ne peut guérir les Fies. Si le Fie eft fort gros, comme il y en a quelques-uns gros comme de pe-
tits Oeufs de Poule, il eft très-à propos, après avoir bien cherché tout au- tour pour connoître s'il n'y a point de vuide fòus la Sole, où les Racines du Fie font cachées, & après avoir tout coupé & tout découvert avec la Feuille de Sauge, qui eft un Biftouri qui coupe des deux cotez & eft cour- be; il eft apropos, dis-je, de prendre un bon Boutoir bien tranchant, & de couper tout de Fie; coupez tant que vous trouvez de la Pourriture, & méchante Chair : Laiflèz enfuite bien fàigner le Cheval, alongez les Epon- ges du Fer, & liez le Paturon avec une Corde, afin d'arrêter le fang : S f 2 puis
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n$4 LA PARFAITE CONNOISSANCE
puis couvrez tout ce que vous avez coupé, de Sel menu, & mettez paf
delîùs de la Thérebentine que vous aurez fait cuire avec de la Suye bien pilée, qu'il faut appliquer fur le lieu coupé, avec de la Filafîe bien imbibée du tout. Si le Sang vient fî abondamment, que vous ne puifïiez poudrer de Sel la Playe, mêlez le Sel avec la Compofition chaude; bandez bien le Pied, & édifiez le bien pour tenir l'appareil ; mettez de ce même DefFen- fif autour de la Couronne & laifîez vôtre Cheval de la forte, trois jours fans le panfèr, le tenant toujours en lieu fort fèc. Si le Fie efl aux Pieds de derriére, comme ils y font prefque toujours,
il faut avoir foin d'ôter incefîàment la fiente de defîbus les Pieds du Cheval, afin qu'il n'attire pas l'humidité , qui efl abfbîument contraire à ce Mal. Quand vous lèverez l'Appareil, vous nettoyerez bien le tout avec de
la Filafîe feche, & I'EfpatuIe, fort doucement; puis mettez de l'Onguent avec les Plumaceaux, le tout bien ajuflé & comprefTé avec l'écliûe de Fer, il ne fera plus befbin de Reflraintif autour de la Couronne. Deux jours après, ayant levé l'Appareil, vous verrez la couleur de la Chair, qu'il faut laver avec l'Eau feconde , & félon qu'il fera befoin; fi c'efl de manger la mauvaife Chair, vous vous fèrvirez de l'Onguent avec l'Eau forte, & continuerez quelques jours le même Appareil ; & fur les endroits où la Chair efl belle, mettez l'Onguent tout fimple. Si le.Fie efl attaché au Tendon, ou au Petit Pied; le Remède le plus
afTûré efl de deffoler; puis de panfèr le Fie de la manière preferite, en fe fèrvant du Rafôir ,s'i[ efl neceflàire, ou avec les Caufliques pour faire tom- ber le Tendon , ou l'EfquiJle; mais par-tout où on peut fe fervir deRa- foir, il ne faut pas employer le Cautère, pareequ'on voit ce qu'on fait; on va fi avant qu'on veut & on ne caufè point tant de douleur. S'il y a une Efquille du Petit Pied à tomber, il faut y mettre un Bouton de Feu plutôt que des Caufliques. Si le Cheval efl délicat, il peut perdre le manger ; fi cela arrive, atta-
chez à fon Filet une Pelotte gourmande, & lui donnez de bons Lave- mens, avec le Sel Policrefle, & à manger du Son mouillé : Continuez de ]a fòrte; le Cheval ne perdra plus FApétit, qui efl un grand point. BAUME KERD DE MADAME FEUILLET.
ÏL a fait de fi grandes Cures fur les Hommes, que j'ai crû qu'il devoit
trouver place dans ce Livre. Je n'ay point mis ici la defeription de l'Em- plâtre dont on fè fèrt avec ce Baume, pareeque le Diapalme qu'on trouve communément par tout, fert auffi-bien que l'Emplâtre fliptique , qui efl plus cher. L'Emplâtre ne fait pas la Cure, c'efl le Baume, il ne fèrt qu'à tenir l'Appareil, & à empêcher que l'Air ne nuifè à la Playe. Ce Baume efl très-bon pour les Playes des Chevaux, en quelque Partie
qu'elles foient, comme aufTi pour les Enclouûres, Cloux de Rue, &c. Prenez Huile de Lin, d'Olive, & de Graine de Genièvre, de chacun
deux Onces; Thérebentine de l'Ifle de Chio , & au défaut, Thérebenti- ne fine, deux Onces, Huile de Laurier une Once, Huile deGérofleun Gros, Verd de Gris pilé & pafîe par le Tamis de Soye, trois Gros; Cou- perofe blanche , deux Gros; le tout fera mis à froid dans une Fiole qu'on remuera & mêlera , en agitant la Fiole pendant un mois ? de tems en tems; pn la gardera enfùite pour s'en fèrvir au befbin. Il
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DES CHEVAU X, ^|
Il faut laver la Playe avec du Vin chaud la premiere fois qu'on panfe une
blefîure feulement ; puis on fait chauffer de ce Baume qu'on applique avec du Charpis , & une Emplâtre pour tenir le tout. Si la Playe eli pro- fonde , on frotte la Tente de ce Baume & l'Emplâtre par defïùs. On s'en fèrt aux Bleffures des Chevaux, ayant bien féché la Playe avec
de la Filaffe; puis on l'oind avec le Baume chaud, & on le poudre avec de la vieille Corde pilée bien menue , en continuant tous les jours , fans mouiller du tout la Playe, qui fera guérie en tel endroit que ce fbit. Pour les Enclouûres, CIoux de rue & Chicots, ilefl également bon. EAUX D'A RQ_UEBUSADE, OU POTIONS VUL*
NERAIRES.
LEs Chevaux qui reçoivent des Coups de Fuzil, de Moufquet, & de
Piftolet, ne peuvent toujours être traitez avec de grandes Incifions; particulièrement dans les Chaleurs, à l'Armée, où l'on n'a pas des lieux commodes pour les mettre à l'abri du Soleil & à couvert des Mouches. Pour fàvoir le fond de ces Playes & en connoître la grandeur, il faut les
fonder avec une longue fonde de Fer, car on ne peut faire autrement; pour cet effet, il faut les placer en la même pofhire qu'ils étoient, quand ils ont reçu le Coup. La Playe fè trouve ordinairement û profonde, qu'on ne peut porter ni Onguent ni Poudre jufqu'au fond ; on a inventé à cette occafion l'Eau qu'on appelle d'Arquebufade, avec laquelle on fait In* jection dans la Playe, plufieurs fois le jour. On met une Tente mouil- lée pour tenir la Playe ouverte, on applique un Linge mouillé fur l'ouver- ture , comme on le peut, & on en fait boire au Cheval, une demie Cho- pine , tous les jours. Ainfi on guérit les Playes, qui, fans ce fecours, fèroient mourir un Cheval. Ce n'eu, pas qu'il n'en perifîè une fort grande quantité , mais quand on a fait ce qu'on a dû, il ne refîe aucun regret , puifque ce n'efl pas faute de foins. S'il y a Fièvre, il faut avoir recours aux Lavemens avec des Scories & fê donner de garde de lui faire avaler de l'Eau d'Arquebufade ; car ces Potions font compofees avec des Simples prefque tous chauds, qui augmentent le Feu & l'agitation des Humeurs, qui fe precipiteroient vers la Partie biefîee; mais il arrive fòuvent que des Chevaux avec de grandes Blefîùres, font fans Fièvre. Ce n'eft pas com- me aux Hommes , pour lefquels J'ufàge de fès Eaux eft prefque aboly ? hors parmi les Suifîès, où elles ont encore beaucoup de credit, EAU D'ARQUEBU SADE SIMPLE.
PRenez un Pot neuf, verni, dans lequel vous mettrez trois Bouteilles
de Vin blanc le moins violent, avec une Once & demie d'ArifroIo- che ronde râpée; puis mettez vôtre Pot fur un petit Feu modéré, & le faites cuire jufqu'à ce qu'il fòit diminué d'une Bouteille, & avant que de Poter du Feu, jettez dedans fix Onces de Sucre fin en poudre ; quand le Sucre fera fondu, ôtez-le du Feu, & vous fèrvez de cette Eau, ou plutôt de ce Vin pour en laver ou fèringuerla Playe, deux fois le jour, & tous les matins; faites-en avaler au Cheval un quart.de Bouteille, après l'avoir pafîee à travers un Linge. |
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Tt A &
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i66 LA PARFAITE CONNOISS ANCE
AUTRE- F LUS COMPOSEE.
PRenez un Pot neuf, dans lequel vous mettrez les Feuilles des deux Con-
fòudes, la Véronique, & le Ciclamen coupé menu, de chacun deux Poignées; Yeux d'Ecreviflè, quatre Onces, en poudre fine; quatre Pin- tes, ou Bouteilles de Vin blanc du plus clair; couvrez bien exactement le Pot, & fur un Feu modéré, laifîèz-le infufèr pendant trois jours; puis le faites bouillir une demie heure; coulez & gardez cette Eau, ou plutôt ce Vin, pour en fèringuer la Playe & la laver,' & y mettre des Tentes mouil- lées de cette Eau, s'il eft befòin; & en faites avaler au Cheval, tous les matins, un quart de Bouteille, le tenant bridé deux heures avant, & deux heures après. Cette Eau eft plus efficace que la précédente. AUTRE EAU B'A R Q_U E B U S A D E.
PRenez une grande Bouteille de Verre fort, qui ait l'entrée un peu gran-
de ; mettez dedans du Macis, des Yeux d'Ecreviiîès , du Zedoaria, de chacun une Demie Once, Mumie, Galanga, de chacun trois Dragmes, Noix Vomiques deux Dragmes & demie; concafïèz le tout groffiérement; ajoutez trois bouteilles de Vin blanc, bouchez légèrement la Bouteille & laif fèz infufèrle tout pendant fix heures, à chaleur modérée, & fans couler. Il fauten verfer par inclination un bon Verre pour le donner le matin, au Cheval, & en laver ou fèringuer la Playe deux fois en vingt quatre heures. LAPIS MIRABILIS.
/^Ette pierre eft auffi admirable parfès bons effets que par fon nom ; pour
Vy lacompofèr, prenez delà Couperofè blanche, deux Livres ; Alun de Roche, trois Livres, Bol fin, ou d'Armenie, demie Livre; Litarge d'Or, ou d'Argent, deux Onces; le tout en poudre; mettez-les dans un Pot de Terre verni , dans lequel vous ajouterez trois Bouteilles d'Eau, pour le faire cuire fort lentement fur un petit Feu , fans Flamme, jtîfqu'à ce que l'Eau foit évaporée abfblument. Il faut que le Feu fòit également tout autour du Pot; il fè fera au fond une matière; lorfqu'elle fera féche & fans aucune humidité, le Pot fera ôté du Feu, & on la laifTera refroidir. La matière qui eft au fond doit être dure, & de plus en plus elle durcira fi on la garde Jong-tems. La Dofè de cette Pierre eft de demie Once que vous jetterez dans qua-
tre Onces d'Eau ; elle fè difîoudra- dans un quart d'heure , & remuant la Fiole, l'Eau blanchira comme du Lait de laquelle on mouillera l'Oeil du Cheval, foir & matin. REMEDE POUR LES ENTORSES.
PRenez du Goudron dont on fè fèrt pour les Vaifîàux, ou Batteaux,
ou Charettes ; une. Livre , & demie Bouteille d'Eau de Vie ; fai- tes bouillir le tout fur un Feu de Charbon, crainte que la flamme n'y pren- ne , remuant fouvent, pendant un quart d'heure ; puis ajoutez deux Onces de Bol fin en poudre; épaifTifîèz le tout, avec de la Farine; mettez cela chaudement fur de la Filafîè, & l'appliquez tout autour du Boulet & le
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DES C H E y AU X. 167
le liez; renouveliez tous les deux jours, il n'y a guère d'Entorfè qui ne
guérifîè en trois, ou quatre applications, quand on a commencé par l'ap- plication de l'Eflence de Thérebentine. La feule incommodité de ce Re- mède eft qu'il ternit & rouffit le Poil blanc ou gris , & la roufîèur dure quelques-tems; mais le Remède eft très-bon. Aux Chevaux noirs, il n'y paroit pas au Poil. Ce Remède eft admirable pour les coups & enflures aux Genoux & aux Jarrets; mais il n'y faut point d'EfTence de Théreben- tine. Il eft préférable à d'autres, en ce qu'il fait un très-bon effet & ne coûte guère. CATAPLAME RESOLUTIE
FAites Cuire des Fèves dans de la Lie de Vin, la moins épaifîe jufqu5à
ce qu'elles fòient amolies ; alors pilez-les, pour les mettre en Pâte j ajoutez for deux livres de ladite Pâte , une Once de Caftoreum en pou- dre ; mêlez bien le tout & l'introduifèz dans un Sachet de Toile , capable d'envelopper les Tefticules; coufez l'ouverture du Sachet, & ayant grai£ fé les Tefticules avec de l'Onguent Rofàt, ou Huile Rofàt; appliquez le Sachet allez chaud, pour faire fon effet; c'eft à dire qu'on le puifîe fouffrir fur le Dos de la main, & le liez & attachez le mieux que vous pourrez: au bout de ving quatre heures ; réitérez J'Onóìion, & faites chauffer le Sachet .dans la Lie , où les Fèves ont été çuitesj continuez de la fòrte jufqu'à ce que l'Enflure fòit pafîee. |
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Tt2
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TRAI.
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i68 LA PARFAITE CONNOISSANCE
TRAITÉ
DU HARAS.
IL faut que le Haras fôit établi dans un Terrain fèc, car l'Herbe y étant
plus feche & plus friande, les Chevaux qui en font nourris font plus lé- gers, plus fins, & plus fàins que ceux qui font nourris d'Herbe grafìe, qui font ordinairement fort chargez de Tête, de Col, & de Corps ,.&.com- me les Herbes graffes ne croifîènt qu'aux lieux humides, & aquatiques. les Sabots étant trop humeótez deviennent gros & pefàns; de forte que, tirant des Poulains d'une Race de Chevaux & Cavalles fines, étant nour- ris & élevez dans ces Terrains humides,ils ne peuvent, à caufè de la finefîè de leurs Jambes, fupporter le fardeau d'une grofîè Tête, d'un gros Col, d'un Corps trop épais, & des Sabots trop gros & pefàns, qui font des def- fauts caufez par la Pâture des Herbes graffes. Le Terrain fec eu donc ab- folument néceffaire pour l'établifîèment d'un Haras , puifque l'Herbe y étant plus faine, elle rend les Poulains plus fàins, plus vifs, plus legers, & plus courageux, qui font toutes les bonnes qualitez que l'on peut fbu- haiter dans un Cheval. Le Haras étant placé dans un tel lieu , doit être gouverné de la maniere fùivante. REGLE Q_UE L'ON BOIT SUIVRE BANS UN
H A R A S.
PRemiérement. Il faut toujours tenir propre le lieu où fè retire le Ha-
ras, & changer la Litière, tout au moins, deux fois le mois en Hi- ver , & en Eté quatre fois. II. Il faut'avoir foin, lorfque vous vous apercevrez que les Cavalles s'ap*.
pefàntifîent, de les feparer d'avec celles qui ne fèroient pas pleines • parce- qu'étant plus légères & plus gayes, elles pourroient rüer & faire avorter celles qui feraient pleines. III. Il faudra retirer du Harras les Cavalles qui auront avorté, comme
n'y étant plus propres, parceque quand elles viendraient à produire un au- tre Poulain , il ne ferait pas de grande valeur. IV. Il ne faut pas auffi s'obftiner à garder dans un Harras, une Cavalle
qui auroit été trois ans fans porter ; car vous donnant un Poulain la quatriè- me année, vous courriez rifque d'attendre un tems auffi confiderabie pour en avoir un autre, & le Poulain qu'elle produirait ne Vaudrait jamais le quart de la dépenfè qu'il auroit fait pendant un fi long-tems. V. On ne doit point mener les Poulains d'un an aux Champs, avec ceux
de deux , trois, & quatre ans ; parceque ceux-cy étant plus forts, bat- traient les derniers , les empêcheraient de paître & les feraient ainfi périr. VI. Vous ne mêlerez point auffi les Poulains mâles d'un an, avec les
Poulines de même âge, non plus qu'avec toutes les autres cavales du Har- ras ; parceque commençant déjà à cet âge à fèfèntir, ils fè jouent, & fè cré-
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DES C H E V A U X. 169
crèvent avec ces jeunes Bêtes, de fòrte que perdant le boire & le manger*
au lieu de profiter , ils déperiiîènt. Pour éviter cet inconvénient, il faut mettre les Cavales de deux ans , avec les Mères ; & les Poulains de deux ans, avec ceux de trois & quatre ans. VII. De plus, il ne faut jamais que les Poulains approchent dés Cava-
les, en quelque Saifon que ce (bit; car cela ne leui feroit que du tort, & les empêcheroit même de retenir, fi c'étoit dans le terns qu'on les fait cou- vrir, quelque doux & paifibles qu'ils fuffent. VIII. Ne point mettre les Poulains au (èc, qu'il n'ayent trois ans &
demi, & ne commencer à les monter qu'à cinq ans > afin qu'ils puifîent ren- dre bon fèrvice. IX. il fera auffi à propos d'avoir deux grands Parcs; l'un pour y mettre
les Cavales, dans le tems qu'elles doivent faire leurs Poulains, afin qu'el- les foient en repos, & les y laiffer jufqu'à ce qu'elles ayent toutes pouliné; & l'autre pour y mettre le refle du Haras, afin qu'ils ne puifîent point joindre les Poulains mâles, parceque cette fàifbn efl plus à appréhender qu'aucune autre; tant pour les Poulains, que pour les Cavales. X. Ces Parcs font très commodes pour y faire coucher la nuit le Haras,
chacun en fon particulier: &y mangeant en Eté plus à leur aifè que le jour > n'étant point incommodez des Chaleurs, ni des Mouches. XI. Enfin pour fàvoirfi toutes les Jumens, que l'on a fait couvrir, ont rete-
nu, & s'il n'y en a point encore quelques-unes qui fòient en amour, il faudra amener un Etalon qui aime à hennir; le mettre à une portée de Piftolet loin d'elles, &le tenir, de peur qu'il n'échape; toutes celles qui viendront au- tour de l'Etalon feront connoître qu'elles feront encore en Amour. Mais Comme il arrive que quelques Jumens, quoi qu'elles ayent retenui
reviennent a l'Etalon, comme fi elles étoient encore en Amour; on en connoîtra plus facilement la vérité en leur verfànt de l'Eau dans les Oreilles, car fi elles le fècoüent rudement dans le moment, c'eft une marque qu'el- les ne font pas pleines; alors il faudra les faire recouvrir par d'autres Etalons i & dans le moment que l'Etalon fera fà fonction, vous fàignerez la Jument à la Veine du Col. XII. Il faut faire enfôrte de faire couvrir les Cavales vers la mi-Mars,
afin que fi elles ne retiennent pas des deux premières fois, vous aïez du tems pour les faire recouvrir; car le mois de May pafïe, je ne crois plus la fàifòn propre à cela, puifque, pour que les Poulains fòient vigoureux, il faut qu'ils -ayent deux Etés contre un Hiver, ce qui n'arriveroit pas fi la Cavale pou- linoit à l'arriére fàifòn, au contraire, le Poulain feroit foible & peu vigou- reux par la fuite , ayant pati la premiere année. XII. Il faudra, fi la Cavale a de la peine à jetter fon Poulain, lui aider *
en lui faifant prendre de bonne Huile d'Olive & de la Fleur de Souphre, & même pour lui donner delà force, lui faire prendre de la Theriaque dans du Vin , ou de bonne Poudre Cordiale , dont on ne doit jamais manquer quand on fe mêle de gouverner un Harras. Cette Poudre étant extrême- ment utile, tant pour les Cavales, qu'Etalons & Poulains. XIV. U faudra avoir foin de faire recouvrir les Cavales, au moins dans
la quinzaine qu'elles auront Pouliné, parceque la belle fàifon de les faire fervir par l'Etalon, fè trouveroit trop avancée, fi on differoit. |
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Vv MA*
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I70 LA PARFAITE CONNOISSANCE
MANIERE D'ACCOUPLER LES ETALONS AVEC LES
JUMENS, POUR EN TIRER DES POULAINS BIEN PROP OR TTO NNE Z.
COmme parmi les Etalons Etrangers , les uns produisent plus petits
qu'eux , les autres plus grands; il faut leur donner des Jumens plus ou moins grandes & épaifîès, afin d'en tirer des Poulains bien propor- tionnez. Un Etalon Barbe, Arabe, ou Turc, pour qu'il foit bon, doit être
grand, fort fin, fort relevé du devant, jeune, & fans deffaut. Comme ils font ordinairement plus grand qu'eux, mais très-fins, il faut leur don- ner des Jumens bien fournies , épaifîès & grandes de Corps. Les Jumens Angloifes me paroifîènt meilleures que les autres ; car celles d'Italie font des Poulains traîtres & fans force. Les Jumens Barbes ne peuvent paître & nourrir leurs Poulains en France. Les Angloifes font donc préférables à toutes les autres Etrangères, Un Etalon Anglois, pour qu'il fòit bon, doit être fort, épais , & bien
fourni par tout, pareeque ordinairement il fait plus petit que lui, & moins vigoureux. Les Etalons Efpagnols ne me paroifîènt pas fi bien faire en France que
les autres; mais fi on en veut tirer Race, il faut les choifir extrêmement forts , fournis par tout le Corps ; car pour la beauté & la fierté, elles ne leur manquent point. Quoique je n'aye propofé pour Etalon, que des Chevaux Barbes, Ara-
bes , Turcs, Anglois, & Efpagnols , il ne s'enfuit pas que les autres fòient abfolument à méprifèr; & que l'on ne puifîè pas en tirer de beaux & bons Poulains, mais les premiers étant plus vifs, plus fins, & plus courageux, ils engendrent des Poulains d'une taille plus noble & plus fière ,& par confè- quent plus propres aux Gens de Qualité. Pour les Cavales Françoifès, nées de Chevaux de réputation , tels que
font les Etalons dont je viens de parler; les plus relevées fur le devant font ]es meilleures; il fe pourroit trouver quelque belle Cavale d'elle même, mais qui ayant été engendrée d'un méchant Cheval ne produiroit rien qui vaille. Ce n'eu1 pas que d'abord le Poulain ne parût beau & bien fait; mais en croif fànt, il declineroit; au lieu qu'une Jument de bonne Race, engendrera un Poulain qui ne paraîtra pas d'abord fi beau, & qui en croiflant embellira autant que l'autre deviendra laid. Il faut dont prendre garde que la Jument fòit de bonne Race, puifque cela efi: fi important. Il faut que les Etalons aufTi-bien que les Jumens fòient fans défaut; c'eft
à dire qu'ils n'ayent point la vue altérée, les Reins bas, qu'ils n'ayent point les Jambes gâtées de Courbes, Veffigons, Epervins ; enfin qu'ils foient fàins par tout le corps , de peur que les Poulains n'en tiennent, car ces Maux viennent quelque fois de naifîànce. Il faut aufïi que l'Etalon n'ait point fait de grands efforts, non plus que
Jes Cavales ; & c'eft à quoi bien des Gens ne fòngent pas; ayant de bons Chevaux entiers, ils les font travailler & s'en fervent jufqu'à ce qu'ils fòient ufèz; & en dernier reflòrt les font fèrvir d'Etalons; comme s'il fùfîifoit qu'ils eufîènt été bons Chevaux, pour que les Poulains qui en font engen- drez fòient bons & vigoureux. Mais je voudrois bien (avoir, comment ils
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DES CHEVAUX,
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171
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lîs prétendent qu'un Cheval entièrement ufé & par conséquent fans force,
puiffe engendrer un Poulain vigoureux? Sans doute que cela eft impoffiblc. Pour moi, je crois, que le plus fur moyen, pour avoir de bons & coura- geux Poulains, eft de chercher, à quelque prix que ce foit , un Cheval entier, qui foit fort, beau, bien-fait & fans défaut, qui n'ait point été mon- té que pour le dreffer; & en connoître les qualitez & la vigueur; & en ti- rer Race, avec une Jument également bien conditionnée. ' Un Etalon de cette fòrte peut donner de bons Poulains, même à vingt cinq ans, ce que ne peuvent faire des Chevaux ufèz par le Travail. Il faut pour que les Jumens donnent de beaux Poulains , qu'elles ne
foient couvertes qu'à quatre ans ; & les retirer du liarras àia ièizìème3 ou dix fëptième année. Un Harras réglé de cette manière donnera les plus beaux Chevaux du monde ; obfërvant bien les Saifbns propres à faire couvrir les Jumens, afin qu'il fe rencontre pendant leur portée deux Etés contre un Hiver, comme je l'ai déjà dit. La Cavale porte fon Poulain onze, ou douze mois, & quelques jours ;
îe terme n'eft point fixé ; car plus elle eft vieille, plus elle porte. Plufieurs Perfònnes s'amufènt à compter les années des Cavales , pour decider du jour qu'elles doivent pouliner; mais cela eft très-incertain, & cette con- noiflànce n'eft qu'imaginaire. Telle eft la folie de bien des Gens, qui prétendent que le tems qu'il fait, lorfque PEtalon couvre la Jument, con- tribue beaucoup à la bonté, ou aux Vices du Cheval ; c'eft à dire que fi le tems eft pluvieux, venteux , ou orageux , dans le moment que la Jument conçoit , le Poulain fera vicieux; de même, fi le tems eft beau, fèrain, le Poulain fera parfait. Il eft certain, malgré ce que ces fortes de Gens difènt, qu'un Poulain né
d'une Jument & d'un Etalon parfaits, ne peut-être que bon, bien-fait, & vigoureux ; s'il eft engendré dans la bonne Saifbn ; cela fèul y peur contribuer , Joint à la manière de le nourrir; car il faut aider à la Jument à élever fon Poulain ; en lui donnant, pendant quelques tems , de la Proüande , qui eft autant de Son, de Froment que d'Avoine, écra- fée au Moulin, & mêlez Pun avec l'autre. Le Poulain tette l'efpace de fix , ou lept mois ; & le retirant de
defîous fà Mere , vous le nourrirez d'Avoine moulue & de Son, /oir & matin , pendant l'Hiver. Au Printems , vous lui retrancherez peu à peu Cette nourriture, jufqu'à ce que l'Herbe fòit devenue' ferme & grande ; car fi vous lui faifiez paître l'Herbe tendre & nouvelle , elle pourrait lui trop lâcher le Ventre , l'affoiblir , le rendre malade - puis le faire mourir. Vous traiterez ainfi le Poulain d'année en an- née , jufqu'à ce qu'il ait atteint la quatrième , vous donnant bien gar- de de lui donner à manger le Grain tout entier ; car ayant encore les Jointures de la Ganache trop tendres, pour le moudre, il pouroit s'atti- rer des Fluxions furies Yeux, par les efforts qu'il feroit en mâchant. Le Poulain mâle étant bien formé, fervira à couvrir les Jumens
étant parvenu à Wge de quatre ans ; au moins on feroit afîuré qu'il n'auroit point eu d'effort. Il pourroit bien fervir à couvrir dès Vkge de trois ans ; mais ne pouvant pas encore être tout-à-fait bien formé, il vaut mieux attendre qu'il en ait quatre, afin qu'il rende bonfèrvice, & produi- te quelque choie de bon. Fin du Traité du Harras.
Vv 2 IAr-
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i72 LA PARFAITE CONNOÏSSANCË
INSTRUCTION AUX COMMISSIONNAI-
RES QUI VONT ACHETER DES CHE- VAUX DANS LES PATS ETRAN- GERS, POUR EN C 0 N NOITRE LES DEFAUTS. Es Chevaux Perfàns, font très bons & Vigoureux, mais ils font fùjets
à avoir les Talons hauts & ferrez, & font auffi fujets à l'encaftellure. Il en1 bon d'en avoir de la Race. Les Chevaux Arabes, font fort bons, mais ils font fùjets à avoir les pieds
gras & larges. Il eft bon d'en avoir Race. Les Chevaux Tartares, font de Mediocre taille, & ont les pieds comme
les Mulets ; c'en1 à dire de bons pieds. Les Chevaux Barbes, ont les pieds délicats, font fùjets à avoir les épau-
les froides : la Race en efl admirable , lorfqu'on peut en avoir de bonne taille • ils font ordinairement bons Etalons. Il faut qu'ils fòient chargez d'épaules.
Les chevaux Poîonois, font petits & portent leur Tête bafiè; il font de
bon fervice ; mais ils mangent beaucoup.
Les Chevaux Cravates, reflèmblent fort aux Mulets; ils ont les
pieds bons.
Les Chevaux Hongrois , font bons courfiers , ils ont les pieds bons,
mais ils ont de la peine à fe ramener avec la bride ; ils portent prefque tous, le nez au vent. Les Chevaux Suédois, font fùjets à avoir des Malandres a Mules tra-
verfines.
Les Chevaux Napolitains, font Vigoureux & bons Courfiers; fujets
k avoir les Pieds foibles, à être rétifs, malins & traîtres. Les Chevaux d'Efpagne, font fiers, bons pour toutes fortes dechofès;
principalement pour les Manèges & les Combats, Ils font fujets aux Eper- vins fecs. r . .
Les Chevaux Danois , font de fort bon fervice; mais il ne valent rien
qu'ils n'ayent fix, ou fèpt ans. Ils font fùjets aux Défauts de la Vûë & aux Bleymes.
Les Chevaux d'Italie, font bons Courfiers; ils font fujets aux Formes,
aux Bleymes ; à être rétifs, & malins. Les Chevaux Alemands, font forts, bons pour la Selle & le Carofiè.
Ils font fujets aux javarts & aux Eaux aux Jambes. Les Chevaux Suifiès, font bons pour bien tirer, comme à l'Artillerie,
Ils font fujets aux défauts de la Vûë, qu'ils ont ordinairement grafie,& ont beaucoup de Poil aux Jambes. Les Chevaux Anglois, font bons, aifez pour l'Homme , & font excel-
lents pour la Chaflè. Us font fujets aux Bleymes, aux Seymes; & ont les talons plats & ferrez. Les Chevaux Hollandois & Frifòns, font bons pour le Carofiè ; ils font
gros & grands ; mais fujets à avoir les Pieds plats ; à avoir des Courbes aux Jarrets, des Veffigons, Epervins gras, & Epervins de Bœuf Les Chevaux Flamands,-ont la Tête grofiè> beaucoup de Poil aux Jam-
bes; |
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DES C H E V A U £ rçj
bes; font fujets aux Grappes autour du Sabot , aux Fies qui viennent dans
la Fourchette, & fort chargez d'Humeur aux Jambes. Les Chevaux Normands font excéllens, bons pour la Chafîè ; ils ont
bon pied; il s'en trouve même de bons pour le Caroffe. Quelques-uns font fujets aux maux des Yeux. Les Chevaux Bretons ne peuvent fèrvir, qu'ils n'ayent cinq ou fix ans ■
ils ont la Tête pelante, la Vue grafìe, & beaucoup de Poil aux jambes. Les Chevaux Poitevins, ont la Tête grofîè, & font fujets à être Luna-
tiques, ils ont beaucoup de Poil aux Jambes & les Pieds évafèz. Les Chevaux Limoufins, font très-bons ; ils font propres pour la Chaf
fê; ils ont bon Pied & la Vue bonne. Il s'en trouve qui ne cedent en rien aux Chevaux Anglois, qui font néanmoins, fans contredit, les meilleurs Chevaux de tout le Monde, |
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fin de l'instruction
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Xx
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POUR
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174 LA PARFAITE CONNOISS. DES CHEVAUX,
POUR CONSERVER, ET REPARER
UNE ECURIE INFECTEE PAR. LES DIFFERENTES MALADIES DES CHENAUX. |
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P
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Remierement, lorfqu'une Ecurie eft gâtée pour avoir eu des Chevaux
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morveux, il faut commencer par dépaver l'Ecurie; en ôter au moins
Un demi Pied de Terre, ou de Sable, par ce que l'Urine peut donner un mauvais air. Ainfi à la place de la Terre, ou Sable qu'on aura levé, il en faut mettre d'autre. Si le Bois du Râtelier, Mangeoire, Piliers & Barres, n'en1 point trop
vieux, & qu'il n'y ait pas long-tems que l'Ecurie fòie infeótée, il fuffira de la bien faire laver, & nettoyer le Bois, avec de l'Eau chaude. Après que le tout fera' fèc; prenez de la Potace, faites-la fondre dans de l'Eau bouil- lante, pour en laver une feconde fois ce qu'on aura lavé en premier lieu. On en fera fondre à proportion ce qu'il en faudra, fùivant la grandeur de l'Ecurie; & pour plus grande fureté, fur la valeur d'un Sceau d'Eau une Livre de Potace; le tout étant bien lavé avec cette efpéce de Lexive, vous prendrez de l'Oliban & de la Racine d'Angélique de Bohême, égale quan- tité pîlée groffiérement enfembie, & vous aurez 3 ou 4 Pots , ou Re- chauds , pour contenir du Feu , fùivant la grandeur de l'Ecurie. Ayant bien fermé les Fenêtres & les Portes ; vous mettrez de cette Composi- tion fur le Feu, ce qui fera une grande Fumée. Ayant refermé la Porte, & laifîe cela feulement deux fois 24. heures, fans rien ouvrir, il n'y apoint d'endroit ou cette Fumée ne pénètre; ce qui purifiera vôtre Ecurie. Après quoi vous ouvrirez Portes & Fenêtres, pour que l'Air y puifîe entrer, & en chafîer la Fumée. Pour lors on poura y mettre des Chevaux en toute fureté. Mais fi ce n'en1 point la Morve, il fera inutile de dépaver l'Ecu- rie, après l'avoir lavée, comme il a été dit ci-devant. Ce Parfum fùffira pour purifier telle Ecurie que ce puifîè être. Mais fi le Bois du Râtelier, ou Mangeoire étoit trop vieux & qu'il fût pourri, il faut l'ôter & en remet- tre de neuf, principalement fi c'eft. pour la Morve. F I N.
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EX-
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EXPLICATION
DES
FIGURES.
r '
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Xx 2
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EXPLICATION DES FIGURES,
PLANCHE I
signifie la connoifîance des Barbes qui empêchent un Che-
val , de boire. Montre l'endroit où l'on fait l'Opération pour la maladie
nommée Avant-Cœur, ou Anti-Cœur. Où l'on connoît les Formes.
Où l'on connoît les Peignes. La Dent de Pince. La Dent Mitoyenne. La Dent de Coin. Le Crochet. |
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I ■■.,
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EXPLICATION DES FIGURES, 177
P L A N C H E II,
1. 7.' JxLontre où vient la Fève , autrement dit le Lampas,
2. 5. Où l'on connoît un Cheval huche.
3. 4. L'endroit des Crapaudines.
6. L'endroit où il faut fèigner pour les Ecarts, ou faux Ecarts,
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Y y
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ç$i EXPLICATION DES FIGUEÊ&
PLANCHE! II,
N°-
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**: "
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t. 4. iVXOntreôù la Jambe tremble, lorfque îe Cheval a travail-
lé; ce qu'on appelle Jambes qui flageollem. 2. Où l'on connoît û un Cheval eh1 'fujet à broncher, oü tomber
fur fès Genoux.
3. Où Ton connoît les Pieds Cerclez.
$. Où Fon connoît les Cirons aux Lèvres.
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EXPLICATION DES FIGÜR»S, 179
P L A M C H E IV.
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N°-
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t.
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Ou Ton connoît lelr Avives.
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2. La manière de donner le Feu aux Jambes ruinées,
3. Où l'on connoît la Gourme.
4. Où Fori connoît îa Morve.
). Où l'on connoît un Cheval Fortrâit,
6. La maniere de donner le Feu aux Jambes de derriere,
7. Où l'on connoît un Cheval bielle fur le Roignon.
5. Où l'on connoît un Cheval bielle fur le Garot, autrement Dé~
garoté,
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Yy 2
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i8o EXPLICATION DES FIGURES.
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P L A N C H E V.
i. Montre l'endroit des Epervins.
2. L'endroit du Veffigon.
3. Où font les Grappes, & les Poireaux.
4. Où l'on connoît, par le nez,la bonne ou mauvaife Gourme,
5. Où l'on fait l'Opération pour bien faire porter les Oreilles à un
Cheval.
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No.
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EXPLICATION DES
P L A N C H
\JÙ viennent les Soulandres.
Où viennent les Malandres. Où viennent les Surôts nerveux. Où viennent les Ofîelets fimples. Où viennent les Ofîelets nerveux. Où viennent les Bleîmes. Par où fort la Gourme. Démontre l'Onglée à l'œil
Pieds Combles. |
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Z7
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i82 EXPLICATION DES FIGURES.
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P X A N C H' H V IL
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N°'
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i. \JÙ fè démontrent les fluxions aux Yeux, qui font pieu*
rer le Cheval 2. Où viennent les Entorces dans le Boulet,
3. L'endroit où viennent les Eponges. } .1
4. Démontre une Atteinte lourde dans ta Jointure. ' .
5. Démontre un Nerf-ferrure.
6. Une Entorce dans la Jointure, entre le Boulet' & le Sabot.
7. Démontre un Jardon.
8. La manière de donner le Feu au Jarret
9. Une Courbe qui occupe tout le Jarret.
10. Montre où vient la Taupe.
11. Un Coup, ou Taye fur l'œil.
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EXPLICATION DES FIGURES. 1S3
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P. L A N C H E . V 1 I I.
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\JÙ l'on fait l'Opération pour le Mal nommé Vertigô, au-
trement Mal -'d'Efpagne. Où l'on coupe les Nerfs.
Par où il faut les faire fòrtir.
Où Ton coupe les Nerfs à un Cheval qui a les Jambes roides.
Montre les Soyes ou Pieds de Bœufs.
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7j7, 2
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EXPLICATION DES FIGURES.
P L ANCHE I X.
ï. JL/Emontre le Dragon dans l'œil.
2. Où l'on doit fàigner les Chevaux.
3. Démontre les Surôts Chevillez.
4. La Molette nerveufè.
5. Seîme en dehors, ou en dedans,
6. Démontre où on connoît la Maladie de l'Avant-Cœur, ou
Anti-Cœur.
7. Molette fimple.
8. Varices.
9. Molette nerveufè, fur le derriere.
10. Epervins Secs.
I L Vefïigon fimple.
12. L'endroit du Nerf éfllé.
13. Corps fur les Côtes.
14. Où l'on fait l'Opération de l'Artère pour les maux des Yeux.
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EXPLICATION DES FIGURES. i8j
PLANCHE X.
i. _L Endroit où l'on fait l'Opération que l'on nomme Sifflet,
pour les Chevaux pouffifs. 2. L'endroit de l'Eperon.
3. Hanche ferrure.
4. Talon (errez.
5. Javarts nerveux.
6. Javarts encornez.
7. Crévafîè.
8. Encaftellez.
o. Filandres , ou Crapeaux dans le Pied.
10. Queue de Rat aux Jambes.
11. Campane, ou Paflè-Campane.
12. Roux-Vieux.
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.
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Aaa
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iSÖ EXPLICATION DES FIGURES,
PLANCHE XI.
Montre un Cheval', dont on a otéla Peau 8? toute la Toile Charnue', ex-
cepté la partie de la Toile qui ferre Les Mu/cles. N°-
i. jLe 2ime. Mufcle du Col.
2. Le 29me. Mufcle du Col.
3. L'Os interieur de la Jambe de derriere.
4. Le 27me. Mufcle du Col.
5. Le premier Mufcle de la Scapula, ou Epaule.
6. Le 4me. Mufcle de l'Epaule.
7. Le 28mc- Mufcle du Col.
8. Le 7me. Mufcle de la Cuifîè.
9. Les Nerfs fur lefquels font les Crains,
11. Le 4me. Mufcle de l'Epaule.
12. Le 6me. Mufcle de la Hanche.
13. Le 3me. Mufcle de la Bergere , & du Pied.
14. Le 5me. Mufcle de l'Epaule.
14. 14. Le premier Mufcle de la Poitrine.
14. 14. 14. Le 8me- Mufcle de la Bergere 3 & du Pied* 15. Le 6me. Mufcle du Jarret.
17. Le 7me. Mufcle de la Bergere, & du Pied de derrier.
18. Le 8me. Mufcle de la CuifTe.
19. Le 4me. Mufcle du Genoux.
22. Le 5me. Mufcle du Jarret.
23. Le fécond Mufcle de la Poitrine.
24. Le 12me. Mufcle de la Cuifîè. 1. Le Ligament qui lie la Jointure,
o. 0. Les Mufcles des Oreilles. 20. Le Ligament qui couvre & lie toute la jointure , ôté
dans fà plus grande partie, afin qu'on voye mieux
le chemin des Mufcles. a. b. c. d. e. f Le 3me. Mufcle de la Poitrine. 22. Le 5me. Mufcle du Jarret. 8- 8. 8- 8- 8. Le 5me. Mufcle de la Poitrine. 33. L'Os de la Hanche. 44. Le 7me. Mufcle du Jarret. 88. Le 8me- Mufcle de la Bergere. 13. La Veine qui defeend dans le Pied. |
||||
EXPLICATION DES FIGURES, |
PL A N C HE XII.
Celle-ci reprefente un Cheval par devant, qui efi dépouillé de fa Peau&
de fes Mufcles.
i. jLìA fìxième paire des Mufcles des Oreilles.
2. La 4me. paire des Mufcles des Oreilles.
3. La 9me. paire des Mufcles des Oreilles.
4. Les Mufcles des Temples.
5. Le fécond mufcle des Paupières.
7. La dixième paire des Mufcles des Lèvres & des Narrines,
9. Le Mufcle du Gofier ouvert de la Membrane charnue.
12. Le 29mc. Mufcle du Col & de la Tête.
13. La Veine fòus Ja Membrane.
14. La naiflance de la 27me. paire des Mufcles du Gol.
15. Le 5™. Mufcle du Coude.
16. Les Veines de la Poitrine.
17. „Le premier Mufcle du Genoux.
18. Le 6me. Mufcle du Genoux.
19. Le 27me. Mufcle du Col.
20. Le 8me. Mufcle de la Bergere & du Pied,
22. L'Os interieur de la Jambe. |
|||||
Àaa 2
|
|||||
»8| EXPICATION DES FIGURES.
|
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PLANCHE XI II.
Elle reprefente le Derriere d'un Cheval écorché, afin qu'on voye les
Mitfcks qui y font.
|
||||||||
N°-
|
||||||||
i. _La 4ms- Paire des Mufcles de la Hanche.
2. La 6me. paire des Mufcles de la Hanche.
3. La 7me. paire des Mufcles de la Cuifîè.
4. Le 6ffle. Mufcle du Jarret.
5". Le 5me. Mufcle du Jarret. 6. Le i2mc. Mufcle de la Cuifîe.
7. Le 8me. Mufcle de la Cuiffe.
8. Le 3me. Mufcle de la Bergere & du Pied.
9. Le 7me. Mufcle de la Bergere, & du Pied de derriere.
11. Le 6me. Mufcle de la Bergere ,& du Pied de derriere.
12. Les Rayons de l'Os interieur de la Jambe.
14. Le Ligament de cette Jointure.
15. Le troifième Mulcle de la Bergere, & du Pied de derriere.
17. L'Os interieur de la Jambe. |
||||||||
EXPLICATION DES FIGURES. 1S9
PLANCHE XIV.
Cette Planche Montre la Jambe de derriere 6? la CidJJe du Cheval, avec
les Mufcles.
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PREMIERE FIGURE.
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N°-
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ï. JL,E Troisième Mufcle du Jarret.
3. Le 5rae. Mufcle du Jarret.
4. Le 8me. Mufcle de la Bergere & du Pied.
5. Le 6me. Mufcle du Jarret.
6. La Hanche.
7. Le 7me. Mufcle de la Hanche.
10. Le Rayon de l'Os interieur du Pied.
n. L'Os interieur de la Jambe.
12. La Veine qui defcend en dedans de la Jambe, & qui fè lie dans
les maladies.
15. Les ligamens qui lient & couvrent toute la Bergere, lefquels font prefque tous ôtez, afin qu'on puiflè mieux voir
le defîous.
18. Le 3me. Mufcle de la Bergere & du Pied.
19. Le4me. Mufcle de la Hanche.
20. Le Ligament qui couvre & lie la Jointure dû Genoux , cou-
pé prefque entièrement, afin qu'on voye le chemin que
font les Tendons qui y font. 23. Le 3me. Mufcle de la Hanche. SECONDE FIGURE.
Elle montre la Jambe S la Cuiffè de derriere, par dehors, avec
|
|||||||||||||
les Mufcles.
1. _Le douzième Mufcle de la Jambe.
2. Le 6me. Mufcle du Jarret.
4. Le 8me- Mufcle de la Bergere & du Pied.
5. Le 8™. Mufcle de la Cuiffe.
8. Le 7me. Mufcle de la Cuifîè. *
9. L'Os interieur de la Jambe.
o. Le Rayon exterieur de l'Os de la Jambe.
13. Le 3me- Mufcle de la Bergere & du Pied.
14. Le 6me. Mufcle de la Hanche. '
15. Le 6rae. Mufcle de la Bergere & du Pied.
16. Les Ligamens.
17. Le 7mc. Mufcle de la Bergere & du Pied.
18. Le 3™. Mufcle de la Bergere & du Pied.
20. Les Ligamens qui couvrent toute la, jointure, èV qui tient unis
enfèmble les Tendons des Mufcles.
22. Le Cinquième Mufcle du Jarret, a. L'endroit appelle vulgairement Chapelet, ou Petit-Chapeau. Bbb
|
|||||||||||||
N°-
|
|||||||||||||
EXPLICATION DES FIGURES.
|
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/
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190
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PLANCHE XV.
Cette Planche montre la Jambe & la Cuijfe de dedans , par devant.
PREMIERE FIGURE. 1. _Le 8me- Mufcle de Ia Bergere & du Pied.
2. Le 7me. Mufcle de la Hanche.
3. Le 7me. Mufcle de la Bergere & du Pied.
4. Un petit Mufcle charnu.
5. La Veine qui s'y attache.
8. Le Ligament qui couvre la Jointure, qui efl prelque toute ôtée
12. L'Os interieur de la Jambe.
13. Le Tendon du premier Mufcle du Genoux, & de POsinte-
rieur du Pied.
14. L'Os du Pied.
SECONDE F I G U R E.
Elk montre la Jambe de derriere & la CuiJJe avec /es
Mufcles, par derriere. N*
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EXPLICATION DES FIGURES. i9i
P L "A N C H E X V I
PREMIERE FIGURE.
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Nö-
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||||||||||||
I.
|
Le 6me. Mufcle du Genoux.
|
|||||||||||
2. Le 8me. Mufcle de la Bergere & du Pied.
3. Le 5me. Mufcle du Genoux.
4. Le 4me. Mufcle du Genoux.
5. Le 7me. Mufcle de la Bergere & du Pied.
12. L'Os Exterieur de la Jambe.
13. Le Rayon de l'Os exterieur de la Jambe.
14. Le Ier- Mufcle du Genoux.
15". Les Veines} Artères & Nerfs qui defcendent par le côté des
Jambes , & qui fe répandent dans le Pied. 17. Le Tendon du $me. Mufcle de la Bergere & du Pied.
18. Le Tendon du 6me. Mufcle de la Bergere & du Pied.
20. Un Ligament qui entourre la Jointure de l'Os de la Jambe &
de la Bergere, prefque tout ôté, afin qu'on voye mieux les parties de defîbus. SECONDE FIGURE.
1. Le Second Mufcle du Genoux.
4. Le 4rac. Mufcle du Genoux.
6. Le 6me. Mufcle du Genoux.
7. Le 3. 4. & 5me. Mufcle de la Bergere & du Pied, mêlez enfèmble,
12. La jointure de l'Os exterieur'de la Jambe & de la Bergere,
13. La Veine qui defcend vifiblement par la Jambe.
14. Le Rayon Exterieur de la Jambe.
15. Les Veines, Artères & Nerfs, qui defcendent dans le Pied,
17. Le Tendon du 5me. Mufcle de la Bergere & du Pied. 18. Le Tendon du 6™. Mufcle de la Bergere & du Pied,
20. Le Ligament qui lie toute la jointure. |
||||||||||||
N0-
|
||||||||||||
Bbb 2
|
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102 EXPLICATION DES FIGURES.
PLANCHE XVII
PREMIERE FIGURE.
Qtti réprefente une des Jambes du Cheval par derriere 3 avec
les Mufcles.
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0.
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|||||||||
i. JL-fE Cinquième Mufcle du Genoux.
2. Le 4me. Mufêle du Genoux.
3. Le 7me. Mufcle de la Bergere & du Pied.
5. Le 8mc- Mufcle de la Bergere & du Pied. 9. Le Tendon du 5me. Mufcle de la Bergere & du Pied.
13. Le Rayon de l'Os exterieur de la Jambe.
19. Le Ligament qui lie & couvre toute la conjonction de l'Os ex-
terieur de la Jambe & de la Bergere, lequel on a ôté
prefque tout-a-fait 3 afin de mieux voir fès parties. 20. L'Os exterieur de la Jambe.
SECONDE F I G U R E.
Cette Figure montre la même Jambe par devant, avec
les Mu/cks.
1. Le fixième Mufcle du Genoux.
2. Le 8me- Mufcle de la Bergere & du Pied.
14. Le Ligament qui couvre toute la jointure du Genoux, lequel
on a ôté afin de mieux voir les parties.
1 <y. Le premier Mufcle du Genoux.
18. La Veine Auxilaire.
20. L'Os Exterieur de la Jambe.
|
|||||||||
Io.
|
|||||||||
EXPLICATION DES FIGURES. 193
P L A N C H E XVIII.
Cette Planche réprefente les Mâchoires du Cheval, ouvertes de part en part %
afin qiion voye la Gorge-, la Langue 6? les 19 hauteurs ou rides qu'il y a dans lagroffe Membrane du Palais, 8? les eavitezou petitsfoJJèleU qui font entre le/dites hauteurs. 1. JLa Langue.
2. Les Crochets de Ja Mâchoire fùpérieure.
3. La Mâchoire fùpérieure.
4. Les Dents de devant de la Mâchoire fùpérieurê,
5. Les Dents de devant de Ja Mâchoire inférieure.
6. Les deux Progrès de la Mâchoire inférieure qui s'en-
thaffènt avec J*Os Jugal de Ja Mâchoire fûpé-
rieure, Je prenant par Je miJieu, Je Progrès étant rond ,. marqué par 9, dans la partie qui repond aux Temples. % Les Crochets de îa Mâchoire inférieure.
14. Les petits Fofîèlets ou Cavitez qui font entre Jes Hau-
teurs ou rides de Ja Mâchoire du Palais> lefquels en forme de demi-cercles, forment dans Je mi- Jieu , un angle aigu. 15 La Mâchoire inférieure. A. La Gorge.
I. n. ili. un. v. vi. Les Dents Macheliéres d'en haut.
I. 2. 3. 4. 5- 6. Les Dents MacheJiéres d'en bas.
|
|||||
Ccc
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|||||
194 EXPLICATION DES FIGURES.
PLANCHE XIX.
Ces deux Figurés ont quelques Mufcles fuperficiels de moins, on les a
été y afin qu'on puiffe voir les Mufcks qui eh étoient couverts, 6? F origine de quelques uns qu'on ne voyoit qihn partie* 2. JUEs Nerfs de la 4me. partie du Cerveau.
8. Le premier Mufcle des Lèvres. 12. Le Mufcle renverfë de la Mâchoire flipérieure.
14. La pointe de l'Epine qui defcend par la longueur de la Mâchoi-
re inférieure.
15. Le feptième Mufcle des Lèvres & Narrines.
16. L'Os duNe2.
7. Le troifième Mufcle des Lèvres.
19.. Le quatrième Mufcle des Lèvres* 1 i2.; Le Mufcle appelle Maftitir. 13. Le fixième Mufcle des Lèvres.
17. Le premier Mufcle des Narrines,
|
||||
EXPLICATION DES FIGUÈES. |#
P L A N C HE X X.
Cette Figures réprefente les Pleines jugulaires externes, appellées communé-
ment les Peines du Col, qui font les Branches de la Veine cave ; 6? en ayant été les Mufcles 8? Glandes, qui les couvroient, on voit comment, fi partageant premièrement en deux Branches, & enfuite en quatre, elles en* voyent quelques Branches dans la partie interne de la Tête, 6? quelques autres dans les parties externes* i. L*A Veine Jugulaire externe qui, montant fîir le coté du Col ,
envoie continuellement de petites Branches aux Mufclés voifins. 3. La plus haute Branche de la féconde divifion de la Veine Jugu*
laire laquelle defcendant en bas fbus la Glandule qui la
couvroit, envoie, par-là, une Branche au Cerveau par le Trou, qui efl dans l'Os de la Tête au deflus du Trou de.l'Oreille, 2. La Branche plus bafïè de la féconde divifion de la Veine Jugu-
laire ) laquelle étant cachée fous les glandules, fè fourre fbus l'Os de la Mâchoire de defîbus, & fe partageant en plufïeures Branches, entre dans la partie interne dö la Tête pour fe répandre par le Cerveau, la Gorge5 la Langue, l'Os hyoïde & autre parties. 4. Une petite Branche de la Branche marquée 2. que fon appel-
le Veine des Yeux, laquelle fe divifànt en deux parties,
fè répand par les parties de l'Oeil ; & c'eft cette petite Branche qu'on coupe dans les Accidents aux Yeux. *. La Branche plus baffe, de la premiere divifion de la Veine Ju-
gulaire externe, qui fè fourre fbus la Joue, fè parta- geant en deux Branches, en envoie une aux parties in- ternes de la Tête, & l'autre aux parties internes des Mâchoires. 15. Une Branche de la Veine marquée $. qui fè répand par la par-
tie fùperieure des Mâchoires, & va aux Angles des Yeux, |
|||||
Ccc 2,
|
|||||
i96 EXPLICATION DES FIGURES,
P L AN C HE XXI.
Cette Planche montre les mufcles fuperficiels des Mâchoires, Paupières,
JSIarrines , ts? Lèvres , de même que les freines 8? les Nerfs, qui, 'vi-
fblement fe répandent par fes parties, & les Glanduks qui couvrent les
Pleines Jugulaires.
t. JLEs Mufcles de la Mâchoire de deffus.
2. Le 12me- Mufcles des Lèvres,
3. Le Mufcle des Oreilles*
* 4. Lès Glandules. 5. Le 4™. Mufcle des Lèvres.
6. Une branche de la Veine Jugulaire externe qui va par les Mâ-
choires.
.7, Une branche de la Veine Jugulaire externe qui va à la tête,
cachée fous les Glandules. §. Le iome- Mufcle des Lèvres.
9. Vue branche de la 4me- paire de Nerfs dû Cerveau.
11. Le 3«e. Mufcle des Lèvres.
12. Le $™- Mufcle des Lèvres.
14. Une branche de la Veine Jugulaire, externe qui va aux Yeux,
15. Le 7me. Mufcle des Lèvres & des Narrines.
17. L'onfcième Mufcle des Lèvres & des Narrines. 20. Le ome. Mufcle des Lèvres. 22. Le 2rae- Mufcle des Paupières.
23. Le 3me- Mufcle des Paupières.
|
||||
EXPLICATION DES FIGURES. t97
PL A N C HE XXII
Cette Figure, montre les Mufcles du Col , & de la Tête, qiion mit après
en avoir ôté la menbrane appellée charnue', laquelle en cet endroit 3 fert de Mujcle,
|
||||||||
N°-
|
||||||||
i. Le vingt unième Mufcle du Col.
2. Le premier Mufcle de J'Epaule.
3. Le 4ms. Mufcle de l'Epaule.
5. Le grand Nerf, ou Ligament, au defîùs duquel naifîènt les
Crains. 8. Le 2$™- Mufcle du Col & de la Tête.
12. Le 27me- Mufcle du Col.
13. La Membrane Charnue élevée , qui couvre prefque toute la
vingt fixième paire des Mufcles du Col, & une partie
de la 25me- paire. 14. Le vingt-fixième Mufcle du Col.
17. Le vingt huitième Mufcle du Col. |
||||||||
Dàà
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||||||||
i9S EXPICATION DES FIGURES.
PLANCHE XXIII.
Cette Figure répréfente VApfe Artère > ou Tfachée Artère attachée àugojïer , W
les Veines 8? Artères Jugulaires externes b les Veines 8? Artères auxilaires, ou defAifelle^ & celles de la Poitrine, 8^ les Nerfs appeliez reverfifs. N°-
i. Le côté extérieur du Cartilage Scutiformis > ou de la for-
me d'un Bouclien 2. La Veine Cave, ou grande Veiné»
3. Les Veines Jugulaires externes qui montent à la Tête, & qui
defcendent dans les Jambes.
6. Les Artères qui vont aux Jambes.
8. Les Veines de la Poitrine.
9. Les Branches des Veines Jugulaires externes ^ qui fè répandent
dans la partie fùperficielle de la Tête.
14. Les branches des Veines Jugulaires externes 3 qui aboutiflènt
aux joues. ,
15. Les Nerfs reverflfs de la fîxième paire du Cervau.
17. Les Cartilages de l'Apre Artère, ou Trachée Artère.
18. Les branches des Veines Jugulaires externes, qui entrent dans
la partie du dedans de la Tête.
|
||||
EXPLICATION DES tlGURES.
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199
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PLANCHE XXIV,
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PREMIERE FIGURÉ.
La premiere Figure, répréfente POs appelle Hyoïde ou Tpfeoïde, attaché à la
plus haute partie du Gofier, & à la racine de la Langue, 6? les deux longs progrez ou progrejjions, par le/quels ilfe rejoint avec le progrez Sti- loïde au dejfous de la Tête. N°-
1. _LEs Cartilages de l'Apre Arterë.
2. Le Commencement ou la Tête de f Apre Artère*
3. Le Ligament.
22. L*Os Hyoïde. 4. Les Os qui Ce joignent avec le progrez Stiloïde dans la Barre
de la Tête.
SECONDE F î G U k F.
Qui Montre POs Hyoïde féparé de VApre Artère £2? de la Langue , £5?
unis avec les deux progrez longs.
w
t. Les deux progrès longs qui s'unifîènt avec îé progrez,
dans leur partie fùperieure qui eft fort large. 3. 4. 5. 6. Les trois progrez qui forment l'Os Hyoïde & qui font fembla-
blables à la lettre Y.
5. Les deux progrez qui, par le moyen des Cartilages,s'unifient
avec l'Os Hyoïde, TROISIEME F I G U A E.
Qui fait voir le côté droit de POs Hyoïde.
QUATRIEME FIGURE.
Qui montre le côté de POs Hyoïde.
CINQUIEME FIGURE.
Démontre la partie à la renverfe de POs Hyoïde*
|
|||||||||
D'dd 2
|
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20ö EXPLICATION DES tlGURES.
PLANCHE XXV.
F RE M IE RE F I GU RE.
Qui montre la partie du derriere du Gofier qui regarde la Gorge.
16. -LE Couvercle du Gofier.
17. Le troifième Cartilage du Gofier.
18. La partie externe du premier Cartilage fcutiformis du Gofier
qui repond à la Gorge.
SECONDE FIGURE,
Cette partie réprefente la partie du devant du Gofier.
1. Le Couvercle du Gofier.
2. La partie du Cartilage qui regarde la partie du devant ou les
hommes ont le Nœud de la Gorge»
4. Les Cartilages de la Trachée Artère. TROISIEME FIGURE.
Qui montre le Gofier de cote.
6 L'Epligotis.
7. Le Cartilage fèutiformis.
8. Le troifième Cartilage.
QUATRIEME FIGURE.
Cette Figure montre le couvercle du Gofierfitué affa place, fur le haut
bout du Cartilage fcutiformis,
19. Le Cartilage fcutiformis.
1. Le Couvercle du Larinx. C I N-fl U I E M E F I G U R E.
Cette Figure réprefente le fécond Cartilage du Gofier, marqué par le Chiffre 22.
S IX IE ME FIGURE.
Qui montre le troifième Cartilage du Gofier\ appelle par les Grecs Grotisy }
avec f s deux parties ou il repond à la Gorge, Chiffre 3. 4. La partie qu'on appelle Grotis.
SEPTIEME FIGURE.
Cette Figure montre le Couvercle du Gofier feparé du Cartilage fcutiformis.
Chiffre 12.
HUIT IE ME FIGURE.
Celle-ci montre le revers, ou partie du dedans des deux parties du troifième
Cartilage du Gofier, marquée 5.
|
||||
EXPLICATION DES FIGURES. 2or
P L AN C H E XXVI.
Dans cette Figure on voit In Matrice d*une Cavale qui a été pleine, renverfée
par dejjiis , vers le dehors, afin qiion voye mieux les Artères qui y abondent \ ìf les 'Peines qui defcendent dans cet endroit & ^qifon a diftinguees & ouvertes. |
|||||||||||
o.
|
|||||||||||
i, JL?E Tronc de la grande Veine qui defcend.
2. Les Roignons.
4. Le Tronc de la grande Artère qui defcend en bas.
6. Les Branches de la grande Artère qui fe répandent dans les
Tefticules, & dans le Côté du dedans de la Matrice.
7. Les Branches de la grande Veine Cave qui fe répandent dans
les Tefticules & en dedans de la Matrice,
8. Les Tefticules.
12. Les Branches de la Veine cave qui defcendent aux Jambes &
fè tournans vers le haut envoyent des Branches à la par-
tie du milieu & du deflus de la Matrice, 13. Les Branches de la grande Artère qui vont aux Jambes, & fè
tournans vers le haut envoyent des Branches au côté
inférieur & plus bas de la Matrice. 15 Le defïbus de la Matrice renverfée vers le dehors en bas,
16. Le defîous de la Matrice dans lequel fe répandent les Branches
inférieures de la Veine cave & de la grande Artère.
17. L'Orifice de la Nature.
18. La Peau ridée de la Nature.
19. La Veflie.
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|||||||||||
Eee
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|||||||||||
»
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|||||||||||
202 EXPLICATION DES FIGURES.
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||||||
PLANCHE XXVII.
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||||||
Dans cette Figure on voit la Matrice d'une Cavale pleine, ouverte, ê? éten-
duëj après qu'on en a été le Poulain, qui y et oit, i. -LEs Cornes de la Matrice.
2. Le corps du milieu de la Matrice,
3. Les Tefficules de la Matrice,
4. L'Orifice de la Matrice.
5. L'Orifice de la Nature.
6. La Veille.
|
||||||
EXPLICATION DES FIGURÉS, 203
P LA N C HE XXVIII.
Cette Figure montre comment la Matrice dW'Cavale pleine, ejl Jituée,
entre les Boyaux, ayant par dej/us, vers le Dos,, les Intejlins min- ces , 6? par dejjous, vers le bas Centre, de gros Intejlins , 6? /ör/^ '^»« c*ejl un Poulain mâle, il Je tient tout dans le cote'Droit, 6? /^ tête levée, avant de Jortir du ventre de la Mere: ' |
||||||||
N°-
|
||||||||
i. -L/Inftin apelle. decimi.
2. L'Inteftin appelle Colum.
4. Très-petite partie des Inteflins minces,qui dans les mouvemens
que la Cavale a fait en l'ouvrant, efl venue par defîus. 8. La Matrice, & le Poulain, pour faire voir fafïtuation , lequel
efl enfermé avec la tête en haut 3 & tout le corps dans le côté droit. |
||||||||
Eee 2
|
||||||||
ao4 EXPLICATION DES FIGURES.
PLANCHE XXI X
PREMIERE FIGURE.
- •
Cette Figure montre un Poulain tiré hors de ia Mattia , enveloppé de fes
|
|||||||||||
Membranes, comme il étoitfitué dedans.
1. Les Membranes qui enveloppent Je Poulain.
3. Les Jambes de derriére du Poulain. |
|||||||||||
No.
|
|||||||||||
"
|
|||||||||||
SECONDE FIGURE.
2. Le Poulain tiré hors de la Matrice & dépouillé de fes Mem-
branes , lequel tient encore prefque la même Figure que s'il étoit dans les Membranes. 15. Les Vaiilèaux de TUmbilicale, ou Nombril
1 S. La Peau, de l'Umbilicale renver/ee.
1. Veines &. Artères Umbilicales.
|
|||||||||||
EXPLICATION DES FIGURES. 20;
ANCHE XXX.
|
|||||||||
Cette Finire montre un Poulain qui rìeft pas encore né. ouvert Je lom du Ven-
tre interieur, CS jèpare des Envelopemens, qui le couvraient dans le
Ventre de la Mere , afin qu'on voye les Veines &? les artères
Umbilicales, ou Nombril, & les Membranes.
|
|||||||||
iE Foye.
2. Le Diaphragme»
3. L'Inteflin Colon.
4. Un Tefticule.
5. La Veffie.
6. La Veine Umbilicale, ou du Nombril.
7. Les Artères Umbilicales du Nombril.
g. La Toile appellée Amnios.
o. La Toile appellée Corion, toute parfèmée des branches des Veî*
nes 5 & des Artères Umbilicales, ou du Nombril. 12. Les Branches des Veines & Artères Umbilicales répandues
par la Membrane Amnios, ce que l'on ne voit pas dans I''Amniosdes hommes, qui eflfimple & fans Veines. 18. Cette Figure répréfênte un petit Corps ovale , gros comme
la moitié d'un doigt, couleur de plomb, & d'une fùb- flance vifqueufe, fait de Membranes fines & minces l'une fur l'autre , dans le milieu duquel, ou voit une petite cavité remplie d'une humeur blanche & gluante, laquel- le étoit en dedans de la Corne droite de h Matrice d'u- ne Cavale pleine , fèparée du Placenta & des autres Membranes. |
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Fff
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2o6 EXPLICATION DES FIGURES.
- i
PLANCHE XXXI.
Cette Figure montre la Matrice avec fin Col, & le Poulain dedans, étendu en
longueur du Ventre interieur, dans la grandeur qtfon le trouve ordi- nairement dans une Cavale ,Jàns la Rate, Ventricule, & Boyaux. N°-
i. Le corps de la Matrice.
2. La Corne gauche de la Matrice.
3. Les Tefticules.
4. Le Foye.
5. La Veffie.
6. Le Ligament de la Veffie.
7* Le Conduit de l'Urine. 8- Les Veines de la Cuifîê.
9. Les Veines inférieures de la Matrice, dont celles qui font du
côté droit,fònt plus grofîès que celles qui font à gauche 5 lorfque c'en1 un Poulain mâle,lequel eft tourné à droite. 12. L'Os de la Cariole, appelle Pubis > coupé.
13. La Nature de la Cavale.
14. La Queue.
15. Le Diaphragme.
16. Le Col de la Veffie qui fê joint au Col de la Matrice.
18. Les Veines du Col de la Nature, & dans l'extrémité du Col de
la Matrice. |
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*
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EXPLICATION DES FIGURES. 207
PLANCHE XXXII
PREMIERE FIGURE.
Cette Figure représente le Cœur de la grande Peine, ou Peine Cave, les Pouî-
mons 6? le Foye, après y avoir coupe F O s de la Poitrine, &? brijé le Diafragmi.
i. .LE Cœur.
2. Les deux Ailles, ou Oreilles du Cœu r.
3. Les Pouîmons.
4 Le Foye. 6. La Veine Cave.
14. La Réparation ou entre-milieu qu'il y a entre les Pouîmons &
le Foye.
15. La Graille du Cœur.
22. L'Os de la poitrine coupé.
23. Le Diafragme.
SECONDE FIGURE.
Cette Figure montre le Cœur oté de fa place, joint avec la grande Artère appet-
ite Venalis, & avec la grande Peine artérielle. •i. L'Artère Penalis.
2. La grande Veine, ou Veine Cave.
3. La Veine artérielle.
4. Les Deux Oreilles du Cœur l'une du côté droit ,& l'autre du
côté gauche.
5. La grande Artère.
7. Une branche de la grande Artère.
14. La graifîè du Cœur. TROISIEME FIGURE.
Cette Figure montre F Oreille droite du Cœur ouverte ^marquée par 1.
QUATRIEME FIGURE.
L'Oreille gauche, du Cœur 3 ouverte, & la grands Artère.
1. L'Oreille gauche du Cœur ouverte.
2. Une Branche de la grande Artère.
3. La grande Artère,
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' /
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208 EXPICATION DES FIGURES.
PLANCHE XXXIII
CINQUIEME FIGURE.
Cette Figure réprefente le Ventricule droit du Cœur ouvert, afin quJon voye PO-
rifice de la grande Veine, 8? les petites Tayes qui qui y font, appel- lees par les Grecs Hoflioles.
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i. JLrfA Veine Cave.
2. La partie du Ventricule droit, dans laquelle efl l'Orifice, ou Ou-
verture de Ja Veine Cave.
3. Les Hqftioles qui font à l'Orifice de la Veine Cave.
22. Le Foye,
SIXIEME FIGURE.
Cette Figure montre F Orifice, ou Ouverture de la Veine artérielle, le Ventri-
cule droit étant ouvert. 1. L'Orifice de la Veine artérielle, à laquelle il y a trois Hqftioles.
2. La veine artérielle qui porte Je Sang du Ventricule droit du
Cœur, aux Poulmons.
3. Le Ventricule droit du Cœur.
4. La fûperficie exterieure de la partie charnue du Cœur.
SEPTIEME FIGURE,
Le ventricule gauche du Cœur ouvert.
2. L'Artère Venale.
3. Le Ventricule gauche du Cœur.
4. Les Hofiioles qui font à l'Orifice du Ventricule.
5. L'Orifice de l'Artère Venale , qui entre du Poulmon dans
le Cœur.
6. Ici defîous la grande Artère a fon origine..
HUITIEME FIGURE.
Cette Figure Montre la grande Artère ouverte, 6? le Ventricule du Cœur.
4. La grande Artère.
5. Les Flofiioles de la grande Artère.
6. Le Ventricule gauche du Cœur.
7. La pointe du Cœur qui efl le Couvercle des Ventricules,
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EXPLICATION DES FIGURES. 209
PLANCHE XXXIV.
PREMIERE FIGURE.
Qjd représente le Roignon droit tout entier, ks Veines è?ks Artères,
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qui Je tcpandent par ce Roignon,
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KD-
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12. jLu Artère appelle Emulgent,
13. La Veine Emulgente.
20. Le Conduit de l'Urine.. 19. Le Roignon droit.
SECONDE FIGURE;
Le Roignon gauche avec Jès Vaijfaux^ fort différends de ceux dé
Roignon droit.
14. Le Roignon gauche.
15. Le Conduit de l'Urine.
16. La Veine Emulgente. .
17. L'Artère Emulgent»
18. Une petite partie du même Roignon.
TROISIEME FIGURE.
Cette Figure montre, le Roignon droit, ouvert par derriere, afin qu'on voye la
naijjance du Conduit de PUrine , 6? les Cavitez dans le/quelles la
Veine & ? Artère du Roignon jlnijjenî,
i. Le Conduit de l'Urine.
2. L'Artère du Roignon.
3. La Veine du Roignon/
4. Le Roignon.
QUATRIEME FIGURE.
Qui montre le Roignon gauche ouvert par la partie du devant: Lé trou à eu
jort le Conduit'de F Urine; les Cavitez dans kfquelles les Veines &? Artères Emulgens s^uniffeiit-
5. Le Roignon* gauche,
7. L'Artère Emulgent. 8- La Veine Emulgente. 9. Le Conduit de l'Urine, Ggg
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2IO EXPLICATION DES FIGURES,
L A N C H E X XX V.
PREMIERE FIGURE.
Cette Figure montre le Membre ,Jàns les Tejiicuks,
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Jo.
5. JL*E Corps du Membre.
ï2. Les Veines qui fè répandent par le Membre & parties voifînes. 13. Le Mufcle du conduit. 2. Les deux Mufcles du Membre, lëfquels ne fè trouvent pas dans
les hommes, & naifîènt au devant du conduit*
22. La Tête du Membre.
SECONDE FIGURE,
17. La Tête du Membre.
18- La Peau ride'e du Membre,
10. La partie du Membre entier. T R O 1 SIE ME F I G U R E.
Qui répréfente le Membre avec les Tejlicuks.
3. Les Teflicules.
QÜ AT RIE ME FIGURE.
13. Montre les Teflicules ouverts par le milieu, toutes pleines
de fibres blancs. CINQUIEME FIGURE.
Cette Figure montre le devant du Tefticulegauche, après qu'on en a toé
les Membranes.
1. L'Epididime du Tefticule.
4. Certaines Tortuofitez , qui vont fè rendre dans la plus hau*
te partie du Tefticule où font les Epididimes.
8. Le Tefticule.
SIXIEME FIGURE.
Cette Figure montre le dejjous du Tefticule gauche, après en avoir été
la Bourfe.
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EXPLICATION DES FIGURES. au
PLANCHE XXXVI.
PREMIÈRE FIGURE.
Explication deS chifires dans les Figures delà Rate, du Ventricide 6? des Boyaux,
commençant par la premiere figure, ou on montre la Rate, laquelle efi de
la fior me d'un Coutelas de houe her, la pointe quarree £s? large.
N°-
5. .La Rate.
SECONDE FIGURE.
Le Ventricule de PEfiomach avec fies Orifices.
i. L'Orifice du defîùs du Ventricule.
2. L'Orifice du defîous du Ventricule.
3. L'Eftomach.
4. Des Branches de la Veine Porte, qui fè re'pandent par le Ven-
tricule. TROISIEME-- FIGURE.
Gette figure re'préfente la grande quantità des Boyaux tirez hors du ventre
d'un Cheval.
8. Les gros Boyaux ou inteffins.
17. Les inteftins, ou Boyaux grêles & minces.
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G
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ëë
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212 EXPLICATION DES FIGURES.
P L A A C H E XXXV II
PREMIERE FIGURE.
Qui réprefente PHumeur Criftaline, environnée du Rayort de POeil, ou Iris >
ainji que quelqu'uns P appellent.
N°\
i. JU'Humeur Criflaline.
2. Le Rayon, ou Iris.
SECONDE FIGURE.
Qui montre F Humeur aqueu/è attachée avec le Crijlalin.
3. L'Humeur aqueufè.
T R 0 I S I E M E F I G U R E.
Elle montre VHumeur Criftaline enchajfée par la partie de derriere, dans
P humeur vitrée.
4. L'Humeur Criftaline.
6. L'Humeur vitrée. Q_U A T R I E M E FIGURE.
Qui marque la Prunelle de POeil, la Membrane cornée , PIris, 8? les Mem'-
branes extérieures de POeil renverfé.
6. Les Membranes extérieures de J'Oeil renverfé,
7. L'Iris ou Rayon de l'Oeil.
8- La Membrane cornée, 9. La Prunelle de TOeil.
CINQUIEME FIGURE.
Qui fait voir la partie de devant de POeil, celle de derriere, 6? les Muf des corn* me ils, y font placez.
14. La Membrane cornée.
12. 4. La Membrane dure.
19. Le 5™. Mufcle de l'Oeil.
10. La Prunelle.
20. Le Nerf delà Vue.
SIXIEME FIGURÉ.
Elle montre la Prunelle de POeil, la Membrane cornée, & la blanche adhé-
rente , & 4. Muf des. 13. La Membrane Blanche adhérente. 22. Le Nerf de la Vue.
SEPTIEME FIGURE.
La partie de derriere de POeil 16. La Membrane dure de l'Oeil.
17. Le Nerf de la Vue qui s'introduit dans la circonférence de la
partie de derriere de l'Oeil, mais non par dans, le milieu
perpendiculairement, contre la prunelle , comme dans l'homme, mais d'un Côté. 18. La Veine qui porte la nourriture à l'Oeil.
23. Les 4. Mufcies de l'Oeil
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EXPLICATION DES FIGURES. 213
PLANCHÉ XXXVIII
PREMIERE FIGURE.
Cette Figure montre la forme naturelle de la Tête d* un.Cheval a" un cote, Ç$
l'articulation, ou union de la Mâchoire de dejfous avec celle de dejjks, & quelques trous qui y font. |
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PREMIERE FIGURE.
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N°-
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1. JL'Os du Crâne.
2. Leprogrez,qui iè fubtilifeen pointe de la Mâchoire de defîotis§
qui e(ï appelle par les Grecs Corone, & qui va finir fous POs Jugaljdans lequel entre & s'introduit très-fortement le tendon du Mufcle des Temples. 3. L'Os appelle Jugal.
4. Leprogrez de la Mâchoire de deflbu s, lequel avec le progrès
qui fe fubtilife en pointe, s'articule avec l'Os de la Ma* choire de defìiis, le prenant par le millieu. |
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Le Trou de l'Oreille.
Le progrès qui refïèmble à un Aigle.
La Mâchoire de delîus.
Le trou par le quel fortent les Nerfs de la 4^. paire du Cerveau
entrant dans les Os de la Mâchoire , par le Trou fùfdik
Un Trou parlequel fort un grand Nerf L'Os du Nez. Encore l'Os du Nez. |
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15.17.19. Le Trou par lequel vient & fort le Mufcle interieur qui remul
la Paupière;
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SECONDE FIGURE,
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N°-
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T,
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JL^E Trou par lequel fort un grand Nerf de la 4»^. paire des Nerf!
du Cerveau & qui marche par l'Os de la Mâchoire à la racine des dents , fort par le Trou 2., & fè répand dans les Lèvres & dans les Mufcles. 2. Le Trou par lequel entre le Nerf de la 4™. paire du Cerveau
qui vient du Trou marqué 1.
3. Le Trou par lequel pafîè le Nerf de la Vue.
4. Le Trou par lequel fort le Nerf qui va aux Mufcle de 1'ÖeiL
5. Le Trou par lequel entre une Veine & un Artère des Ju-
gulaires externes,
7. La naihance du Mufcle interne qui remue les Paupières.
6. Le progrez qui refemble à un Aigle.
8. Le Trou par le quel fbrtent quelque petits Nerfs qui fe répan-
dent par le Pericrâne,
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||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Hhh
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||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
214 EXPLICATION DES FIGURES.
PLANCHE XXXIX.
Ces deux Figures montrent la Tête d''un jeune Cheval, dont on a été les Os
qui couvr oient les Dents, afin qifon voye leur naijjance, leur racine , for- me, fituation, grojfeur H largeur, qui font beaucoup moindres que celles des vieux Chevaux. PREMIERE FIGURE.
i. 2. -LEs progrès de la Mâchoire inferieure qui s'articulent avec
l'Os Jugal de la Mâchoire fuperieure. 3. Le Trou par le quel entre le Nerf de la 4^. paire du Cerveau.
1.2.3.4.5.6. Les dents Machelieres de la Mâchoire inférieure. 15.15. Les Crochets de la Mâchoire inférieure.
14. Les Dents de devant. SECONDE FIGURE.
4. Le Trou par où fort le Nerf de la quatrième paire du Cer-
veau, pour fe diftribuër dans les Lèvres & dans les Muf-
cles de la Mâchoire de defïïis , lequel Nerf, comme nous avons dit, entre dans l'Os de la Mâchoire, par le Trou 3. de la Figure I. 5. Le Trou , par lequel fort une grande branche de Nerf de la
4<ne. paire du Cerveau, & qui fe répand enfùite dans les
Lèvres & dans les Mufcles de la Mâchoire de defïùs. 6. Le Trou d'où fort un petit Nerf pour le Pericràne.
8. L'Os du Crâne. 13. Les Dents de devant de la Mâchoire fuperieure.
15.15. Les Dents appellées Crochets.
16. Le Trou d'où fort le Mufcle intérieur qui remue la Paupière.
I.2.3.4.5.6. Les Dents Machelieres,
|
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EXPLICATION DES FIGURES. lif
PLANCHE XL.
Ces Figures rëprefentent toutes les Dents d"1 un jeune Cheval, tant celles delà Ma±
choir e de dejfus que, celles de la Mâchoire de dejjous, afin qiion kspuijje mieux connoîtr-e,
N°-
i. Les Dents Machelieres de deiTùs.
2. Les Dents Machelieres de deiîbus, qui repondent à la Gorge
3. Dents Machelieres de defïïis.
io. Premiere Dent Macheiiere près de la Gorge.
7. Un Crochet.
ix. .La premiere Dent Macheiiere qui répond au palais.
12. Une Dent de devant.
18. Une dent Macheiiere qui eitprès des Crochets.
17. La dernière Dent Macheiiere de-la Mâchoire de delîùs, lltuée
près des Crochets. 2. 8. Deux Dens Machelieres tombées & changées.
a.b.c.d.e.£ Les dernières Dents Machelieres de toutes les deux Mgchoires
qui repondent à la Bouche.
1 r. La premiere & dernière Dent Macheiiere de la Mâchoire de
deiîbus, de celles que les Chevaux changent dans leur troisième année. |
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Hhh 2
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îi6 EXPLICATION DES FIGURES.
PLANCHE XLI.
Cette Planche montre les Mufcles qui font dans la partie du devant, &? de côté
des deux Oreilles du Cheval, les Mufcles des Temples £ƒ deux
Mufcles communs aux Narrines.
N°-
i. jLA fïxième paire des Mufcles des Oreilles,
3. & 2. La quatrième paire de Mufcles.
4. La cinquième paire de Mufcles.
5. & 6. La neuvième paire de Mufcles.
7. & 8- Les Mufcles qui foûtienent les Oreilles.
9. La premiere paire de Mufcles.
11. Les Mufcles des Temples.
14. L'onzième Mufcle des Lèvres & des Narrines.
15. Le fèptième Mufcle des Lèvres & des Narrines.
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EXPLICATION DESFIGURES. âif
PLANCHE X L I I.
Ëik réprefente toute la Veine cave^ ou grande Veine, qui eft libre des autres'par-
ties du Corps; ou Fon voit la forme qiielle prend en f e rependant par-tout le Corps.
i. Le Foye d'où la Veine cave prend là nailîànce.
3. Les Veines qui vont aux Roignons, appellées Veines Ëmiil-
gentés.
4. Les Veines feminaires dont la droite vient de la Veine cave d
& la gauche de la Veine Emulgente.
$. La divifîon que fait la grande Veine au defîus de POs Sacrum.
6. Les Veines qui vont au Diaphragme.
7. Les Veines couronnaires qui nourriiîènt le Cœur.
8. La feule Veine, ou fàns-pareilie.
9. Une Branche que la Veine cave envoïe dans lé côté droit au
defîùs du Cœur.
J2. Les Veines Jugulaires, extérieures, qui fe répandent dans lés
parties intérieures & extérieures, i 3. Les Veines Jugulaires extérieures qui le répandent datis les par-
ties intérieures & extérieures dé la tête. 14. La Veine cave, ou grande Veine.
15. La divifîon des Veines auxilaires dans lès Jambes,
' 16. La Veine extérieure de la Jambe.
17.18. Là Veine commune de deux Branchés qui defcendent aux
Jambes. 22« Les Veines qui vont à la Queue,
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ïiï
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218 EXPLICATION DES FIGURES.
PLANCHE XLIII.
Cette Planche, montre la grande Artère ,féparée de toutes les parties du Corps,
laquelle a le Cœur tourné du côté droit, afin qu'on voye mieux fon origine, N°-
i. Le Cœur, & les Artères couronnaires.
2. La Naifîànce de la grande Artère.
3. Les Veines Auxilaires qui jettent des Branches à la
Poitrine, au Ventre, & au Jarret.
4. Les Artères Jugulaires extérieures.
5. Les Artères Auxilaires, qui vont aux Jambes.
7. Les Artères Jugulaires intérieures.
g. Les Artères Jugulaires extérieures qui entrent dans
la tête. 9. La divifion de la grande Artère au defliis de YOs
Sacrum.
13. Les Artères Emulgentes qui descendent aux Roignons.
14. if. Les Artères feminaires. 16. Les Artères qui vont aux Lombes.
17. Les Artères qui fe répandent par la Rate, le Foye ,
& les Membres de la nutrition.
18« Les Artères qui vont à la Queue.
19. Les Artères qui vont aux Jambes.
20. Les Artères qui fè répandent par le Diaphragme.
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c
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.....°' " Les Artères qui marchent entre les Côtes.
.m.n.o. p. q.r.s. - *
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-
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EXPLICATION DES FIGURES. 219
PLANCHE X L I V.
PREMIERE FIGURE.
Elle montre f Os de la Car iole par dcjjus.
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N°'
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I jA partie de defïùs de l'Os Ilcon, qui e fi une partie de l'Os de
la Cariole. 3.3. Les deux pointes des progrès interieurs de POs Ikon.
4. Les pointes de côté de l'Os Ilcon qui regardent les flancs.
5. La partie de l'Os de la Cariole , appellée en Latin Coxendïx.
6. Les Trous remplis de deux Mufcles, & par où pafîènt un Nerf
& une Veine.
8. Le defîous de l'Os Pubis qui fè tourne en haut & vers le côté,
7. La partie plus balìe de la Cariole fur laquelle pafîè le Trou appel-
lé en Latin Pubis, & fa ligne qui la divifè par le milieu en
deux parties. S E C O ND E FI G URE.
UOs de la Cariole par dejfous.
9. Les Creux, où les têtes des Os.de la Cuifîè s'enchafîènt.
12. Les Pointes de l'Os Pubis qui fè tournent en bas, & vers les cotez.
13. Les Trous qui fe remplifîènt par le corps de deux Mufcles, &
par lefquels pafîènt un Nerfs, & une Veine.
14. En cet endroit, font les pregrez longs du dernier nœud des Lom-
bes , & Y Os Sacrum, s'articulans avec des ligamens très-forts,
& le progrez nommé Spina. 1 c1. La partie de la Cariole appellée Ilcon.
16. Les pointes des cotez de l'Os Ilcon, qui eft une partie de la Ca-
riole qui regarde le flanc.
17. La ligne qui divifè l'Os Pubis en deux parties égales.
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ïii 2
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no EXPLICATION DES FIGURES,
PLANCHE XL V.
PREMIERE FIGURE.
Cette Figure montre la Jointure du Genoux de la Jambe de devant, en de*
dans j en grande forme, afin qiCon voye mieux les OJJeletsqui la compofent.
N°'
i. jLE fécond Oflelet du 2me- Ordre du Genoux,
3. Le troifième Oflelet du 2mc- ordre, 7. L'Os extérieur de la Jambe» 13. Le premier Oflelet du premier ordre qui eft cave & tourné
en dehors.
14. Le Rayon de l'Os extérieur de la Jambe»
20. Le quatrième Oflelet du premier ordre. SECONDE FIGURE.
La même Jointure par devant..
1. Le 2me- Oflelet du 2rae- ordre.
2. Le premier Oflelet du 2me- ordre.
3. Le troifième Oflelet du 2me- ordre.
5. Le 4me- Oflelet du 2me- ordre. 7. L'Os exterieur de la Jambe.
8. La Cavité du premier Oflelet du premier ordre, dans laquelle
le côté de la tête inférieure de l'Os du Coude s'ar-
ticule. 14. Les Rayons de l'Os extérieur de la Jambe.
18« Le deuxième Oflelet du premier ordre.
20. Le Oflelet du premier ordre.
TROISIEME FIGURE,
Cette Figure montre la même jointure du Genoux par dehors.
1. Le deuxième Oflelet du Genoux du 2mç- ordre.
2. Le premier Oflelet du 2me- ordre.
S- Le
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.
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EXPLICATION DES FIGURES; 2it
5. Le troisième Oflelet du premier ordre du Genoux.
'7. L'Os exterieur dé la Jambe. 13. Le premier Oflelet du Genoux du premier ordre Courbe, vers
le dedans , dans le côté de deflùs;
14. Le Rayon de l'Os exterieur de la Jambe.
18- Le 2me- Oflelet du premier ordre. 19, La cavité du premier Oflelet du premier ordre, dans laquelle
le côté de la tête inferieure de l'Os du Coude s'ar-
ticule. QUATRIEME FIGURE.
Cette Figure, montre h fécond ordre des OJfekts du Genoux par def
fis, en grande forme, afin qii'on voye clairement leur cavi- té, leurs progrez , formes, ou figures. 1. Le deuxième Oflelet.
2. Le premier Oflelet.
3. Le troifième Oflelet.
14. Le deflùs de deux rayons de l'Os exterieur de la Jambe.
CINQUIEME FIGURE.
Cette Figure montre le même fécond ordre des OJfekts du Genoux
par dejfous.
1. Le 2 - Oflelet.
2. Le premier Oflelet.
3. Le 3me. Oflelet.
15. Les Creux qu'il y a entre les Ofleîets.
SIXIEME FIGURE.
Cette Figure montre les Ojjelets du Genoux du premier ordre, par lui
partie de dejfous.
5. Le 3me. Oflelet.
13. Le premier Oflelet. 17. Le petit avancement du premier Oflelet, qui fè joint avec la pe-
tite cavité du 2me* Oflelet.
18- Le deuxième Oflelet. 20. Le 4«ie. Oflelet.
SEPTIEME FIGURE.
Cette Figure montre les OJfekts du Genoux du premier ordre, par là partie
de dejjus.
$. Le 3me. Oflelet.
13. Le ier. Oflelet. 18. Le 2me. Oflelet. , ,
17. La Cavité du premier Oflelet, dans laquelle le côté de la tê-
te de l'Os du Coude , s'enchaflè, , 20. Le 4™. Oflelet
Kkk
|
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223 EXPLICATION DES FIGURES.
PLANCHE XL VI.
Cette Planche reprefente la jon&ion des QJfelets y fîtuez fous le Jarret $
par dehors.
PREMIERE FIGURE,
i. -LE 2^e- Oiîèlet du premier ordre, qui efl commun avec le
deuxième ordre des Oiîèlets du Jarret. 2. Le fécond Oiîèlet du 2me- ordre.
3. Le premier Oiîèlet du premier ordre.
4. Le Rayon de J'Os exterieur de la Jambe.
5. L'Os exterieur de Ja Jambe.
SECONDE FIGURE.
Qui montre lajonilion des OJfekts du Jarret,par devant.
1. Le 2me. Oiîèlet du premier ordre commun avec le deuxième..
2. Le 3me. Oiîèlet du 2me- ordre,
3. Le i=r- Oiîèlet du premier ordre,
4. Les Rayons de l'Os exterieur de Ja Jambe,
51. L'Os exterieur de la Jambe. xj. ' Le premier Oiîèlet du deuxième ordre.
iS. Le fécond Oiîèlet du deuxième ordre. TROISIEME FIGURE.
Cette Figure montre la Jointure fous le Jarret dans le coté, vers le dedans-. 2. Le 2me- Oiîèlet du fécond ordre.
3. Le 1«. Oiîèlet dudit ordre.
4. Le Rayon de l'Os exterieur de la Jambe.
|, Le deuxième Oiîèlet du fécond ordre. i). De pr. Oiîèlet du deuxième ordre.
18. L'Os exterieur de la Jambe. QUATRIEME FIGURE.
Cette Figure montre la Jointure fous le Jarret, par la partie de derriere. 1. L'Ofîèlet commun à tous les deux cotez de la Jointure. 3. Le premier Oiîèlet d'ordre /ùperieur,
4. Les
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EXPLICATION DES FIGURES.
4. Les Rayons de l'Os exterieur de la Jambe.
5. Le fécond Oflèlet du 2me- ordre.
7. L'Os exterieur de la Jambe. 15". Le premier Olîèlet du 2mc> ordre.
CINQUIEME FIGURE.
Cette Figure "montre le premier ordre des Offelets fous le Jarret > on
en voit le dejjw,
1. Le deuxième Oïïelet du premier ordre commun avec
fécond.
2. Le premier Oflèlet dû premier ordre.
SIXIEME FIGURE.
Zf e premier ordre des Offelets ^ fous le Jarret, par la partie de dejjhus.
I. Le deuxième Oflèlet du premier ordre commun avec
fécond. %. Le premier Oflèlet du premier ordre»
SEPTIEME FIGURÉ.
Le fecond ordre des Offelets,fous le Jarret ^par h partie de dejjçut,
1. Le 4>ne. Olîèlet commun à l'ordre de deflùs*
2. Le 3rae' Oflèlet.
5. Le premier Oflèlet»
t/f. Le deuxième Oflèlet.
HUITIEME FIGURE.
Cette Figure montre le fécond ordre des Offekts, placez fous le Jarret ■$
par la partie de deffus.
1. Le 4mÇ. Oflèlet, commun avec l'ordre ci-deflm
% Le >e. Oflèlet.
5. Le premier Oflèlet.
1£. Le fêcGnd Oiîèlet
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Kkk 2
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EXPLICATION DES FIGURES,
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224
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PLANCHE XLVI1
Cette Figure montre le côté dejfous le premier nœud du Col du Cheval; afin
qiion voye les petites parties qui yJònt ; on ta dépeint en grand, PREMIERE FIGURE.
N°-
2. JL*Es deux Trous qu'il y a dans le côté du dedans de ces
deux grandes Cavitez , ou concavitez, dans lefquelles
l'Os de la nuque s'enchafîè , & par lefquels deux trous entrent deux branches des Veines & Artères Jugulaires internes, pour nourrir & entretenir la Moelle. 13.17.20. Trois paires de trous fituez fous ces grands progrez du nœud, qui refîèmblent à des ailes , par les premiers defquels
pafîènt dans le côté de defîous le nœud, deux branches des Veines & Artères Jugulaires internes , & par les deux autres entrent, au commencement de la moitié de l'Epine, deux branches des Veines & Artères Ju- gulaires internes, lefquelles montent par les parties du defîus du nœud, pafïànt dans la partie du dedans , par les deux derniers trous. 20. La partie du dedans du trou du nœud, par lequel pafîè la Moelle de l'Epine. SECONDE FIGURE.
Elle représente la grande concavité du premier nœud, qui s"*entremêle
avec le fécond.
11. Les progrez de la concavité de la bouche, defîous le premier
nœud, attaché avec ceux du fécond.
12. La partie de defîous du progrès triangulaire qui efl placé à la
moitié du bord de la bouche de defîous le premier
nœud. 22. Le trou du nœud par lequel paffe l'Epine du Dos. T R O 1 S I E M E F I G U R E.
Cette Figure montre le côté de dejjus du premier nœud.
3. Les progrez de la bouche du côté du premier nœud, qui s'at-
tachent dans le progrez du fécond nœud.
4. Deux trous par où fort la premiere paire des Nerfs de la Moel-
le de l'Epine.
f Les deux trous, dans lefquels, par le côté du defîùs du nœud, pafîènt deux branches des Veines & Artères internes , lefquelles auffi-tôt qu'elles font fprties defdits trous en- voyent deux petites branches dans le nœud par les trous marquez 4. 14. Le trou du corps du premier nœud par où pafîè la Moelle de l'Epine qui defçend. '18. Par
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EXPLICATION DES FIGURES 225
18. Par ces deux trous, Jes Veines & Artères Jugulaires inter-
ma entrent dans la partie du dedans du nœud. QUATRIEME ET CINQUEME FIGURE.
Ces deux Figures repreféntent la partie de dejftts dngrmidnœud, &r celle
qui regarde le nœudfuivant.
I, Le côté de defîbus le progrez, qui réflemble à une langue.
JE. Le progrez qui defcend le long du noeud, & qui eftfaic
comme le coin d'une Cuirafîè, 5.6. & 8- Les deux progrez, fèmblables aux Oreilles d'un épieux d'un
chaiïèur, Faits en forme de croiiîans. 16. Le grand creux,ou concavité, faite comme une Ecuelle ou
Tafîè à boire, dont les Bergers le fervent, dans lequel efl enchaflé le progrez rond du 3me- nœud.
■ ■ ■
10. Les progrez qui s'unifTent avec les progrez du nœud fùi-
vant. S IXI E ME F I G U R E.
Cette Figure montre la partie de deffus du fécond nœud.
8. La partie en demi-Cercle du progrez qui eft femblable à une
langue qui s'appuye dans le milieu du trou inférieur du premier nœud. 12. Les deux Progrez, qui forment comme un pied de Bœuf 5
avec l'ongle ouvert. 14. Les trous par lefquels fort la deuxième paire de Nerfs de la
Moelle de l'Epine, & où entrent deux branches de Vei- nes & Artères Jugulaires. 18. Le très-grand progrez qui fè plie en arc qui marche dans la
partie de defììis du nœud , par le milieu de toute fi longueur. 19. 20. Les trous fituez à la racine des progrez qui naifîènt dans la partie du defîous du nœud, & montant en haut, ils fi- nifîènt dans une pointe femblable aux épieux faits en forme de croifîàns, par lefquels trous, pafTent les Vei- nes & Artères Jugulaires internes. SEPTIEME ET HUITIEME FIGURE.
Ces deux parties repreféntent h partie de deffous le troifîème nœud,
JE* Les deux progrez placez dans le milieu du nœud qui regarde
LU le
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226 EXPLICATION DES FIGUREE
le nœud fùivant, Iefquels avec les parties qui regardent
le creux , font un peu plus creufèz, pour mieux s'ap- puyer fur les progrez du nœud prochain. 2. Les progrez placez dans le côté devant le nœud,Iefquels re-
gardent en bas, avec des pointes aiguës, comme des dents de fàngliers. J3' I7' 3- ïS» Les progrez qui s'enchafïent dans le fécond nœud des progrez
placez dans la partie du dedans du nœud, Iefquels re-
gardent en bas avec des pointes faites eri-forme de deux ailes d'un épieu fait en croifïant. NEUVIEME FIGURE.
Cette Figure montre la partie de dejfus du 2m- nœud,
3. Les deux grands progrez qui vont par defîùs le grand
creux, & qui, dans le côté de defîiis, font un peu cour-
bes & inégaux. 4. Les progrez qui font fur le progrez rond & dans le côté
de defîus , font un peu creufèz.
18. Le progrez rond qui s'enchafle dans le creux du fécond
nœud, |
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EXPLICATION DES FIGURES. a»
P h ANC HE XL VIU
PREMIERE FIGURE,
Explication de la premiere Figure qui répféfente les OJJemens de la Jambe
gauche 5 par devant, dans le coté de dehors. '¥'
i, JL<E côté de deilùs de l'Os de l'Epaule , lequel a plufieurs
procez rudes & grands, dans lefquels entre une infinité de Mufcles, & il forme en partie la pointe de l'Epaule» 2. La tête de f Os de l'Epaule, laquelle s'enchaflè dans la cavi-
té de l'Epaule.
3. Le progrès concave relevé & courbé, fitué un peu au defîous
de la partie fùperieure de l'Os de l'Epaule.
4. Une grande cavité longue, fituée dans la partie inférieure de
l'Os de l'Epaule vers le derriere, dans lequel le fourre
le Rayon de l'Os du Coude. y. Le côté de dehors du premier Olîèlet du premier ordre du Genoux. 6. Le Rayon de l'Os du Coude.
' f. L'Os du Coude.
8. La Tête de defîous de l'Os du Coude,
o. & 11. Le premier ordre des Oiîèlets du Genoux.
12. Le Rayon de l'Os de la Cheville.
13. L'Os delà Cheville.'
14. Le defîous de l'Os de la Cheville.
16. La grande Bergere. 17. & 18- La petite Bergere.
23. Les deux Oiîèlets joints avec la grande Bergere.
19. L'Os du Pied.
SECONDE FIGURE.
Cette Figure montre les OJJemens de la Jambe droite de devant,
1. La partie fupérieure de l'Os de l'Epaule qui fait une partie de
la pointe de l'Epaule.
2. La tête qui s'enchaflè dans la Cavité de l'Epaule.
BJ •' : LU 2 ?y Ufi
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228 EXPÏCATION DES FIGURES.
3. Une petite tumeur, prefque ronde, fituée dans le milieu de là
longueur de l'Os de l'Epaule.
4. Une petite Cavité fituée, à la racine de la tête de l'Os de
l'Epaule, en dehors.
5. Le premier OfTelet du premier ordre du Genoux en dedans 9
où il efl concave.
6. Le Rayon de l'Os du Coude.
7. L'Os du Coude.
8. La tête de defîbus de l'Os du Coude.
t). Le premier ordre des OfTelets du Genoux.
il Le fécond ordre des Oiîèlets du Genoux,
12. Le Rayon de l'Os de la Cheville.
13. L'Os de la Cheville.
14. Le defîbus de l'Os de la Cheville.
15. La grande Bergere.
18. La petite Bergere. 20. L'Os du pied. 23. Les OfTelets triangulaires qui font attaches à la Bergere.
TROISIEME FIGURE.
Cette Figure montre POs de PEpaule par devant.
1. 8. Les parties fupérieures de l'Os de l'Epaule, qui montrent une.
partie de la pointe de l'Epaule. 2. Le grand progrès long & courbé de l'Os de l'Epaule.
3. 4. La grande cavité de l'Os , dans laquelle fe fourre l'Os du
Coude. 5. Le defîbus de l'Os , qui s'articule dans la cavité de l'Os du
Coude. 14. Une petite tumeur, prefque ronde, fituée dans la longueur
de l'Os. QUATRIEME FIGURE.
UOs de PEpaule par le coté de derriere,
t. La tête de l'Os de l'Epaule.
2, Le progrès grand & courbé de l'Os.
3. 4. La
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1
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EXPLICATION DES FIGURES. 22.9
.3. 4- La diviflon dé la tête de défîous l'Os»
14. La petite tumeur ronde de l'Os de l'Épaule.
15. La grande cavité dans laquelle fe joint le Rayon du Coude,
C I N Q_V I E M E F î G U R E,
Cette Figure montre PO s du 'Coude par devant:
î. Le haut bout du Rayon du Coude.
2. La Cavité du Rayon du Coude qui s'enehalîè avec la tête du
dejîous de l'Os du Coude.
3. Les Gavitez polies & unies , dans lesquelles la tête ronde dli
defîbus de l'Os du Coude s'encliaHe*.
7. L'Ös du Coude.
8. La partie large du deiTous de l'Os dû Coude.
14. Le côté de defîùs de l'Os du Coude.
SIXIEME FIGURE/
Cette Figure réprêfent e POs du Coude par dedans
t. Le Rayon de l'Os du Coude.
2. La tête fupérieure de l'Os.
3. Les hauteurs qui fè joignent avec la Jointure du Genoux.
6. Les Cavitez qui s'articulent avec les petits Oflelets du Genoux,
g. L'Os du Coude.
SERTIE ME' FIGURE»
Cette Figure montre F O s extérieur de la Jambe, appelleTibia, par
dedans.
1. 4& 5. Le deiTous de l'Os extérieur. de la jambe \ qui s'articule arec.
la jointure du Genoux.
4. Les Rayons de l'Os exterieur de la Jambe.
13. 14. Les 3^ Sourcils de l'Os extérieur de la Jambe, qui s'encha/îèrif
dans les creux qii'ori appelle la grande Bergere. 12. L'Os interieur de la Jambe.
HUITIEME FIGURE,
Cette Figure montre POs extérieur de la Jambe par derrlerèi 13. L'Os-extérieur de la Jambe.
M m m 34; Les
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230 EXPLICATION DES FIGURES,
14. Les Rayons de l'Os exterieur de la Jambe.
15. Les 3. fourcils qui s'enchaflènt dans les Cavitez de la grande
Bergere.
NE U VIE M E FIG UR E.
Cette Figure montre P Os appelle la grande Bergere.
1. Le creux dans lequel les fòurcils de -l'Os exterieur de la Jam-
be, s'enchaflènt.
2. Les progrez ronds qui s'articulent dans le creux de la petite
Bergere.
DIXIEME FIGURE.
Cette Figure réprejente la grande Bergere par derriere.
1. La Cavité dans laquelle les deux Ofîèlets triangulaires qui y
font attachez , s'y lient avec de forts ligamens.
2. Les progrès ronds qui s'enchaflènt dans la petite Bergere.
20. Les Cavitez dedans lefquelles les fòurcils de l'Os exterieur de
la Jambe s'enchaflènt. ONZIEME FIGURE. Cette Finire montre la grande Bergere , jointe par devant avec les deux
OJJekt s triangulaires.
17. Le devant des deux Oflèlets triangulaires, fur lefquels font les fòurcils de l'Os extereur de la Jambe. 20. Les Cavitez de la Bergere dans lefquels les fòurcils de l'Os
exterieur de la jambe s'enchaflènt. 'DOUZIEME FIGURE. Cette Figure montre la petite Bergere par derriere.
TREIZIEME FIGURE. La petite Bergere par devant.
QUATORZIEME FIGURE.
Le grand Os du Pied, qui fe joint dans la partie de dejjous avec les petits OJJekts.
QUINZIEME FIGURE.
Le grand Os du Pied, joint avec le petit OJJekt dans la partie de de (fus.
20. Les fourcils du grand Os qui avance fur la Couronne du Sabot.
SEIZIEME FIGURE.
Le petit OJJekt du Pied, par la partie de dejjous.
DIX-SEPTIEME FIGURE.
Cette Figure montre le petit OJJekt du Pied, par la partie de dejjm.
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i
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EXPLICATION DES FIGURES ^r
PLANCHE XLIX.
PREMIERE FIGURE.
Cette Figure reprefente les Os de la Jambe gauche , en dehors.
i. 2. -LEs progrez les plus grands des Os, fîtuez fur le derriere &
devant l'Os de la Cuifîè, lequel, avec fon haut bout, s'élève au defîùs de la tête de.l'autre, & fè tournant vers ce côté-là, forme la grofîèur des feflès. 3. La tête de l'Os de la Cuifîè.
4. Un progrez fitué à la racine du procez majeur, qui fè tourne
vers le dehors.
5. Une grande cavité, fituée vers la fin de la tête du deflbus de
l'Os de la Cuifîè, qui regarde vers le dehors.
6. 7. Les deux têtes de defîous de l'Os de la Cuifîè, lesquelles fe
joignent avec l'Os de la hanche. S. L'Os appelle Molaris, autrement Rotula, qui entre dans la ca-
vité qui efi dans le milieu des deux têtes de l'Os de la Cuifîè qui regarde le Ventre. ij. La partie du dedans & du dehors du fécond Os du Jarret, fem-
blable à une poulie dont on fè fèrt à tirer l'eau d'un puits. 10. Le gros Os du pied.
11. Une Cavité fituée dans le haut de l'Os dans la partie qui regar-
de vers le dedans, fituée à la racine d'un progrez qui for-
me une épine , laquelle avance vers la partie de devant. 12. Le premier ordre des Olîèlets du defîous du Jarret.
13. Le premier Os du Jarret, appelle en Grec AJlragahs.
14. Un petit Ofîèlet en forme de Rayon qui fè fourre dans une pe-
tite cavité exterieure du progrez qu'il y a dans le côté
le plus exterieur de l'Os de la Hanche, & qui y forme une petite élévation. 15. Le Rayon de l'Os exterieur de la Jambe.
16. Les deux progrez triangulaires qui font attachez dans le haut
de l'Os, appelle grande Bergere.
17. La grande Bergere.
1 S. La partie de defîous de l'Os de la Hanche
M mm 2 19. Le
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EXPLICATION DES FIGURES.
19. Le progrez de FOs de la Hanche, qui emb.rafle èri dehors,
la petite Côte de l'Os, faite comme une poulie,appelle en Latin Tbrocka, ou Cheville. 22. Le fécond ordre des Olfelets.
23. Les progrez de l'Os de la Hanche qui embraflènt en dedans
la petite Côte de la Tbrocka, ou Cheville.
24. Les fourcils qui font dans le deiîbus de l'Os exterieur delà
Jambe.
SEC ONDE FIGURÉ,
Cette Figure réprefente les QJfemens de la Jambe droite.
2. Le très-grand progrez, fitué en dedans & en dehors, de l'Os
de la Cuifïe. 3. La tête de l'Os de la Cuiiîè qui s'enchafle dans le creux de
FOs de la Cari oie.,
4. Le progrez fitué à la racine du progrez major de l'Os de la
Cuifîê.
5. Le 2rae- ordre des Ofîelets fituez fous le Jarret.
6. Le côté vers le dedans de la tête de l'Os de la Hanche,
7. La tête de defîûs l'Os de la Hanche.
8'. L'Os Molaris fitué entre les deux têtes de FOs de la Cuilîè.
10. Le gros Os du Pied.
12. Le z^e- Os du Jarret.
ï 3. Le premier Os du Jarret, dans le haut duquel il vient fbuvent
une tumeur, ou éxcroifîàncé, 14. Le premier ordre des Ofîelets fitué fous le Jarret
15. Le Rayon de FOs exterieur de la Jambe.
16. Les 2mes- Offelets qui font attachez à l'Os appelle grande Ber-
gere, en dedans,
17. La grande Bergere.
18. L'Os interieur de la Jambe.
19. L'Os exterieur de la Jambe,
20. Le progrez de l'Os de la Hanche qui embrafïè une petite cô-
te de la Tbrocka ou Cheville.
22. Le progrez de l'Os de la Hanche qui le fourre dans-le milieu
des petites têtes de la Cheville, 23. Le
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EXPLICATION DES FIGURES. 233
23. Le progrès de l'Os de la Hanche qui embrafîe une petite cô-
te de la Tbrocka , proche du Talon.
24. Les fourcils qui font defîbus l'Os exterieur de la Jambe.
TROISIEME FIGURE.
Cette Figure montre POs de la Cuiffè par la partie du dedans.
1. 2. La tête de l'Os qui s'enchafTe dans le creux de la Cariole.
3. 4. Le plus grand progrez de tous ceux qui font dans les Os. 5. Le progrez plus petit, fitué à la Racine du grand progrez.
6. Un grand creux, ou Cavité, fitué à la racine de l'Os de la tête
de la Cuifîe.
7. Les deux têtes de l'Os qui fè joignent avec l'Os de la Jambe.
Q_U A T R I E M E FIGURE.
Cette Figure montre POs de la Cuifje par devant.
1. La tête de l'Os de la Cuifîe qui s'enchafTe dans le creux de la
Cariole. 2. 3. Le plus grand progrez de tous.
5. Le moindre progrez, fitué fous le grand progrez.
8. La Cavité qui efl entre les deux têtes de defîbus de l'Os,
dans laquelle l'Os Molaire fè joint.
9. Les Côtes des têtes qui s'enchafîènt dans l'Os de la Hanche.
CINQUIEME FIGURE.
Cette Figure répréfente POs Molaire de côte'.
17. Les ligamens qui lient l'Os dans le creux de l'Os de la Cuifîe. 16. L'Os Molaire. SIXIEME FIGURE.
Cette Figure montre POs de la Hanche, par derriere.
1. 2. Deux progrez, avec un creux dans le milieu, pour recevoir les
têtes inférieures de la Cuifîe. 3. Le Rayon de l'Os de la Hanche qui forme de ce côté-là une
élévation.
4. Le progrez exterieur de l'Os de la Hanche.
5. Le progrez qui fè fourre dans le milieu des petites côtes de la
Tbroclea, ou Cheville du Jarret.
6. Le progrez qui embrafîe par dehors une petite côte de la
Tbroclea, ou Cheville.
Nnn 7. Le
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4 EXPLICATION DES FIGURES.
7. Le progrez qui s'enchafîè dans la petite tête de la Throclea,
ou Cheville,
SEPTIEME FIGURE.
Cette Figure montre la Hanche en partie, par devant.
1. 2. Le progrez de l'Os de la Hanche que fait l'Epine.
3. Le Rayon de l'Os de la Hanche.
4. La pointe qui s'articule avec les deux cotez de la Cuifïe.
5. Le progrez exterieur où s'enchaiîè le Rayon de l'Os de la
Hanche*
8. Le progrez qui 5 par dedans, embrafîe une petite Côte de la
Cheville.
9. Le progrez qui fe fourre dans le milieu des deux petites Cô-
tes de la Cheville.
11. Le progrez qui par dehors embrafîe une petite Côté de la
Cheville. HUITIEME F I G U R E.
Cette Figure réprefente POs de la Hanche qui s*articule avec la Throclea ou
Cheville.
1. Le progrez de l'Os où efl attaché le Rayon de l'Os de la
Hanche.
2. Le grand progrez que PEpine forme.
14. Le progrez exterieur de l'Os.
NEUVIEME FIGURE.
Cette Figure montre les deux Os du y arrêt.
6. Les progrez & cavité qui font dans les parties de dedans de
la Cheville , & par où les intempéries des humeurs &
leurs afflüences viennent quelques fois. 9. Les petites côtes de la Cheville.
13. L'Os du Talon dans le haut duquel viennent les humeurs, ou
excroifîànces, en forme de petits Chapeaux. D I X 1E I E M E F I G U R E.
Cette Figure réprefente POs du Talon fep are de la Cheville.
18. 19. Les cavités du Talon qui fè joignent avec la Cheville. ONZIEME FIGURE.
Cette Figure montre la Cheville feparée du Talon dans le coté qui le regarde,
9. Les deux petites têtes de la Cheville. 19. Les fuperficies égales de la Throclea , ou Cheville, qui fe
joignent avec les cavitez du Talon. |
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EXPLICATION DES FIGURES. 235
PLANCHE L.
FREMIER EFIGURE.
Elle répréfente le preinier Nœud de la Poitrine , à côté,
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N°-
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, La pointe du progrez appelle Spina.
2. Le côté de defîus des deux progrez qui font devant le Nœud
qui s'articule avec les progrez du dernier Nœud du Col.
3. Le côté de defTous de deux progrez externes du Nœud, qui
s'enchafle avec les progrez qui font devant le fécond
Nœud de la Poitrine. 4. Le Creux dans lequel la petite tête de la premiere côte s'ar-
ticule auffi dans le creux voifm du Col.
5. La tête du Nœud qui s'enchafTe dans le Creux du premier
Nœud du Col.
18. Le Greux du Nœud, dans lequel le rond du fécond Nœud du
Col s'enchafîe. SECO ND E FIGURE.
Cette Figure 'montre le premier Nœud du Thorax, ou Poitrine, du coté
de dedans.
1. Le haut bout du progrez appelle Spina.
3. Le côté de defîus de deux progrez exterieurs 5 Iefquels avec le
côté de defîus s'articulent avec le progrez du iecond
Nœud de la Poitrine. 2. Le côté de defîus de deux Progrez exterieurs qui s'articulent
avec les progrez du demi Nœud du Col.
4. Les deux progrez qui font aux deux cotez du Nœud creux.
5. La partie du dedans du Nœud par où pafìe la Moelle de l'Epine,
8. Le creux dans lequel le progrez du 2ms- Nœud s'enchafîe. TROISIEME FIGURE.
Cette Figure répréfente le premier Nœud de la Poitrine, du côté de devant.
1. Le progrez Spina.
2. Le côté de defîus du progrez interieur qui entre dans les pro-
grez du dernier Nœud du Col.
3. Le côté du defîus du progrez poftérieur, lequel avec le côté
de defîus s'articule avec les progrez du dernier Nœud
du Col.
Non 2 5. Le
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EXPLICATION DES FIGURES.
5. Le progrez avec lequel ils s'enchafTent dans le creux du der*
nier creux du Nœud du Col. 14. La partie du dedans du trou du Nœud.
2 o. Les progrez qui font au côté du progrez rond.
QUATRIEME FIGURE.
Cette figure montre le cote" de défions du defiiis du premier Nœud de la
Poitrine.
2. Le côté de defîùs des deux progrez interieurs du Nœud, les-
quels s'articulent avec les progrez du dernier Nœud du Col. 8. Le progrez rond du Nœud, lequel s'enchafîe dans le creux
du dernier Nœud du Col. 14. Le bord de la bouche du creux , dans lequel le progrez rond
du fécond Nœud de la Poitrine s'enchafîe.
15. Les Cavitez qu'il y a aux deux cotez du progrez aigu, qui
defcend le long du Nœud.
18. Les Cavitez dans lefquelles une partie de la féconde petite
tête de la côte s'articule dans le dernier Nœud du Col, avec l'autre partie. CINQUIEME FIGURE.
Cette figure montre de coté, le dernier Nœud de la Poitrine.
1. Le haut bout appelle Spina.
2. Les progrez interieurs du Nœud, dans lefquels s'articulent les
derniers progrez du Nœud qui y efr. devant.
3. Les progrez exterieurs du Nœud, lefquels s'enchafîènt avec
le premier Nœud des Lombes.
5. Le creux du Nœud dans lequel le rond du premier Nœud
s'enchafîe. 13. La tête du Nœud qui s'enchafîe dans le creux du Nœud qui
etì. devant. SIXIEME FIGURE.
Cette figure montre le dernier Nœud de la Poitrine , en dedans.
1. Le haut bout de l'Epine.
2. Le trou du Nœud par où pafîè la Moelle de rEp'me.
3. Le creux du Nœud, dans lequel le rond du premier Nœud
des Lombes s'enchafîe.
5. Les progrez interieurs du Nœud dans lefquels les derniers
progrez du Nœud qui efl devant, s'articulent. S E P-
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EXPLICATION DES FIGURES. 237
SEPTIEME FIGURE.
Cette figure montre le dernier Nœud de la Poitrine, par devant.
1. Le haut bout de l'Epine.
2. Le trou du Nœud.
5. Les progrès interieurs du Nœud dans lequel les progrès exte-
rieurs s'articulent. 8- La tête du Nœud.
HUITIEME FIGURE,
Cette figure montre le defious du dernier Nœud de la Poitrine.
4. La partie du dedans des progrez exterieurs du Nœud, le/quels
s'articulent avec les progrez interieurs du premier Nœud des Lombes. 8. La tête du Nœud.
14. Le defîous du Nœud.
NEUVIEME FIGURE.
Cette figure montre un Noeud de la Poitrine a coté de ceux qui ont le pro-
grez Spina qui efi fort long. 1. Le progrez appelle Spina.
2. La tête du Nœud qui s'enchafîe dans le creux du Nœud qui
efl devant.
3. La Cavité dans laquelle la premiere petite tête de la Côte,
s'enchafîe.
DIXIEME FIGURE.
Cette figure montre POs de la Poitrine de coté, qui efi fiait en partie d'Osfipon-
meux 6? tfi partie de Cartilages, & efi attaché avec le Cartilage, qui efi
jemblahle au Fer d'une Hache, 8? qui dans Thomme efi appelle Enfiformis ,
parce qu'il efi Jemblable a une épée, lequel dans la partie de defious} efi fiori
mince; 6? dans la partie de dejjus, ajjez large.
1. La partie de deiïùs de l'Os de la Poitrine qu'on appelle la
Pointe de la Poitrine.
2. Le côté de defîous de l'Os de la Poitrine.
3. Le Cartilage fèmblable à un Fer de Hache,
O o o 5. Les
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238 EXPLICATION DES FIGURES.
5. Les petites parties de l'Os de la Poitrine , prefque fèmblables
aux pions avec lefquels on joué" aux dames. Depuis a. jufques h. les parties cartilagineufès de l'Os de la Poitrine
dans lefquelles les parties inférieures des Côtes s'articulent, & qui dans ces Animaux font d'Os. ONZIEME FIGURE.
Cette Figure rêpréfente la premiere Cote, par deffus, laquelle fait deux pê+
tites têtes, 6? qui ejl la feule fans aucune addition, ou appendix. 1. , Les deux petites têtes de la Côte.
2. La partie de defîbus de la Côte qui fe joint avec l'Os delà
Poitrine.
DOUZIEME FIGURE.
Cette Figuré montre la deuxième Cote par deffus avec fes petites Têtes avec
VAddition, ou accejfoire appelle Appendix. 1. La deuxième petite tête de la Côte. ]
2. La premiere petite tête de la Côte.
4. L'Addition , ou Appendix.
TREIZIEME FIGURE.
Cette Figure montre la fixième Cote par deffus, laquelle ejl plus large que
les autres, de même que Jan Appendix.
3. La premiere petite Tête.
4. La feconde petite Tête.
5. La fin de la Côte qui s'articule avec V Appendix.
QUATORZIEME FIGURE.
Cette figure montre la premiere Cote bâtarde, oufauffe,de cote\ avec les pe-
tites têtes, £ƒ le long Appendix, qui finit en pointe. 3. La féconde petite Tête, ou fùrcroifîànce.
5. La premiere petite Tête.
7. La fin de F'Appendix , qui par le moyen des Cartilages fe
joint avec la dernière Côte véritable & légitime. 8. Le
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EXPLICATION DES FIGURES. 239
8. Le commencement de Y Appendix.
t$. La fin de Ja Côte qui fè rejoint avec VAppendix. QUINZIEME FIGURE.
Cette figure montre par deffus la dernière Cote Bâtarde; laquelle eft plus
étroite & plus petite que toutes les autres. 11. La féconde petite Tête , ou furcroifîànce.
13. La fin de la Côte, qui s'articule avec ? Appendix.
14. La fin de ? Appendix qui finit en pointe, & fe joint avec les
fins aiguës des autres côtes.
20. La premiere petite tête. |
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• O00 2
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24C EXPICATION DES FIGURES.
PLANCHE LI
PREMIERE FIGURE.
Cette figure réprefente le Thorax, ou Poitrine du Cheval avec la partie de
devant 6? de dejjous, k la renverfè,
No.
i. 2. JL'Os de la Poitrine.
3. La pointe de l'Os de la Poitrine.
4. Le Cartilage qui en: attaché à la partie du der-
N riere de la Poitrine fèmblable, dans ces A-
nimaux, à un large fer d'une Hache. a. b. c. d. e.f g h. Les Côtes qui fe joignent à l'Os de la Poitrine.
î, k. 1. m. n. o. p. q. r. s. Les Côtes qui ne fè joignent pas avec l'Os de
la Poitrine & s'artriculent avec les autres,
5. Le nœud de la Poitrine.
SECONDE FIGURE.
Cette figure montre les dix huit Nœuds de la Poitrine par le cote, dans mie
partie defquels feulement font enchaffez les petites Têtes des Cotes 3 afin qu'on puijfe mieux voir dans les autres creux 3 ou concavitez dans lef quels elles s^enchaffent ; de même que la différence des Nœuds £s? de leur progrcz qifon appelle Spina , ou Epine. I. & 2. Le haut bout du progrès du premier Nœud de
la Poitrine qui s'enchalîè dans le creux du dernier nœud du Col. 3. Les creux des Nœuds de la Poitrine dans lef-
quels les petites têtes des Côtes s'enchaf: fent depuis 4. à 10. les progrez appeliez Spina des 18. Nœuds de la Poitrine. TROISIEME FIGURE.
Cette figure réprefente la petite Pelle de PEpaule par le coté
de dejjous.
8- Le creux de la tête de la Pelle dans lequel la
tête .de l'Os de l'Epaule s'enchalîè. 12. 1$. Le
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EXPLICATION DES FIGURES. 241
ià. i?. Le côté fùperieur de la Pelle.
I3.&8' Le progrez ^ qui fait une partie de la pointe de l'Epaule. QUATRIEME FIGURE.
Cette figure montre la Pelle de F'Epaule par le coté de dejjus.
8. Le creux de la tête de la Pelle, dans lequel l'Os de l'Epaulé
s'enchalTe. 13. Le progrez haut & prefque fond de la Pelle qui fè tour-
nant vers le dedans, fait une partie de la pointe de l'Epaule. 15". Lé côté fiiperieur dé la Pelle ^ & les deux creux qui font le
long des côtes de l'Epine, pour recevoir les Mufcles de l'Epaule. ï & Le progrez de la Pelle appelle Spina.
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m
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242 EXPLICATION DES FIGURES.
PLANCHE LIL
Q_U ATRIÈME ET CINQUIEME FIGURE.
Elle montre de côtelés fix Nœuds des Lombes joints avec POsJàcrum,
N°-
3. JLtfEs hauts bouts des grands progrez appeliez Spina qui
panchent vers l'Epine de la Poitrine, lefquels font fituez
dans le milieu du defîus des Nœuds des Lombes. 4. Les progrez longs qui font des deux cotez des Nœuds.
5. Les trous qui font à la racine des progrez appeliez Spina.
7. Le grand progrez fitué devant VOs Sacrum. 14. Les trous, d'où fòrtent les Nerfs de la Moelle de l'Epine, &
où entrent les branches des Veines & Artères,
15. Les progrez longs de F Os Sacrum.
18» Les petits progrez qui regardent en haut, fituezdans le côté
de devant des Nœuds des Lombes & de FOs Sacrum , lefquels s'articulent dans les deux progrez externes du Nœud qui en1 devant. 19. La partie de devant du premier Nœud des Lombes, laquelle
s'enchafîè dans le creux du dernier Nœud de la Poi-
trine. 20. Les petits progrez fituez fur le derriere des Nœuds, lefquels
s'articulent dans le creux des petits progrez du Nœud
fuivant. a. b. c. Les progrez de ?0s Sacrum, appeliez Spina, qui regarde vers
la Queue, au contraire de ceux des Lombes. SIXIEME FIGURE.
Cette Figure montre le dernier Noeud des Lombes de côté.
1. Le progez Spina qui fè tourne vers la Poitrine.
% Les deux progrez longs du Nœud.
3. Les deux petits progrez du dernier Nœud qui s'enchafïènt
avec les deux progrez interieurs de VOs Sacrum. 5. Les deux progrez , ou excroifîànces plates , dans le haut
bout , qui font fur le devant des progrez longs du
Nœud 5 & qui Jont proches de l'endroit où fort la Moël-
cW Je
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EXPLICATION DES FIGURES. 243
le de l'Epine, Iefquels ont à leur racine une grande ca-
vité prefque ronde, par où pafïènt les Nerfs de la Moel- le , & entrent les Veines ou Artères. ■ î6. Les deux petits progrez interieurs du Nœud , dans lequel les
deux petits progrez exterieurs du Nœud Voifm s'en- chafTent. SEPTIEME FIGURE.
Celle Figure réprejènte le dernier Nœud des Lombes, dans la partie dm
dernier Nœud.
1. Le trou du Nœud par où la Moelle de l'Epine pafîè.
2. La cavité du Nœud qui s'enchaiîè dans la petite plate de FOs
Sacrum.
3. Les concavitez qui fbnt dans les grands progrez longs du
Nœud b & qui s'enchafîènt avec la partie relevée des
progrez interieurs de POs Sacrum, 4. Les petits progrez jfituez fur le devant du Nœud.
7. Les progrez longs qui (ont des deux cotez du Nœud,
17. Les progrez appeliez Spina. H U IT I E M E F I G U R È.
Cette Figure représente le dernier Nœud des Lombes par dejfous.
1. Les deux petits progrez placez au dernier Nœud.
2. Le trou du Nœud dans lequel une petite partie du Nœud voi-
fin s'enchaiîè.
3. Les cavitez fîtuées dans les progrez du coté du Nœud qui
s'articulent dans les petites élévations, ou accroiflèmens
des progrez de FOs Sacrum. 4. Les progrez longs du Nœud.
5. Les defîùs du Nœud.
6. Les progrez, ou Excroifïàrices qui fòrtent dehors dans ie devant
des progrez longs du Nœud, proche le trou fèmblable à
la lettre C. 9. Les cavitez prefque fondes qu'il y a à la racine des progrez
longs du côté du Nœud, proche le trou par où pafîe la Moelle de l'Epine , par où pafTent les Nerfs, les Vei- nes & Artères. Ppp 2 ME U-
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244 EXPLICATION DES FIGURES,
NEUVIEME FIGURE.
Cette partie eft le devant de /'Os Sacrum, 6? des Nœuds de
la queue.
ï. Les petits progrès placez dans la partie de devant de
VOs Sacrum , dans lequel les deux petits pro- grez externes du dernier Nœud des Lombes s'ar- ticulent, ï- 2. Les parties plates un peu relevées qui font dans le
progrez long de VOs Sacrum qui s'enchafTent dans
les cavitez des progrez longs du dernier Nœud des Lombes. 3. La partie plate relevée de ¥ Os Sacrum qui s'enchafle
dans la Cavité du Nœud prochain.
7. La cavité des progrez longs de VOs Sacrum qui s'arti-
culent étroitement dans la partie de deflòus de l'Os de la Cari oie.
g. Les douze trous où entrent les Veines & Artères &
par ou pafîènt lès Nerfs de la Moelle de l'Epine. D. Le rond qui s'enchafle dans ?Qs Sacrum,
a. b. c. d. Les progrez de l'Os Sacrum.
"a. b. c. d. e. f.
- g. h. i. k. 1. m. Les dix neuf Nœuds de la Queue,
n. o. p. q. r. s. t. DIXIEME FIGURE.
Cette Figure , réprefente k partie de dejjous de /'Os Sacrum.
1. Le rond qui s'enchafle dans la cavité du dernier Nœud
des Lombes. 3. Les progrez interieurs qui s'articulent avec les petits
progrez du deuxième Nœud.
4. Les progrez de Y Os Sacrum qui dans les Cavales font
coupez, ayant le Nœud de VOs Sacrum divife des
autres. $. Les trous par où fortent les Nerfs de la Moelle de l'E-
pine & dans lefquels entrent les Veines & Artères, qui font des branches de la Veine Cave & de la grande Artère, O A'
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EXPLICATION DES FIGURES. 24J
ONZIEME FIGURE.
Cette Figure montre /'Os Sacrum par devant. t Le petit rond qui s'enchafTe dans la cavité du dernier Nœud
des Lombes. 2. Les petites élévations des cotez latèreaux intérieurs de VOs
Sacrum , qui s'enchaflènt dans les cavitez exté- rieures des progrez longs du dernier Nœud des Lombes. £. Le premier progréZ appelle Spina.
6. Les deux petits progrez interieurs qui s'articulent avec les pe-
tits progrez exterieurs au nœud voifin. |
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Qqq
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tfé EXPLICATION DES FIGURES.
P L A N G H E LUI.
Cette Figure répréfente un Chevalanatomifé', en entier 5 avec P explication de
toutes les figures & parties.
i. -LA petite Pelle de l'Epaule,
io. L'Os de la Poitrine avec le Cartilage.
2. L'Os de l'Epaule.
22. La grande Bergere.
%,. <. 6- L'Os de la Cariole.
I ■
9. Les Oflelets de la jointure du Genoux.
8. 13. L'Os de la Cuiflè.
11. Les deux Ofîèlets qui font liez avec la Bergere.
12. Le Rayon de l'Os interieur de la Jambe.
14. L'Os du Jarret.
15. L'Os molaire.
17. L'Os interieur de la Jambe.
18« 20. L'Os de la hanche. 19. La Throclea du Jarret, fous lequel font les deux or-
dres des OfTelets. 22. La grande Bergere.
2 3. La petite Bergere. 13. L'Os du pied.
16. L'Os du Coude.
a. b. c. d. e. f. Les fix nœuds des Lombes,
a. b. c. d. e. f. g. Les fèpt nœuds du Col. 1k. 1. m n o p q r s' ^es ^ettres répréfêntent les 18. Nœuds de la Poitrine.
U. b. c. d. ë. Les cinq progrès de VOs Sacrum. fa. b. c. d. e. f. g. h.
-j i. k. i. m. n. o. p. Les dix-neuf nœuds de la Queue.
j_ q. r. s. t. |
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EXPLICATION DES FIGURES. 247
P L A N C H E L I V.
Ces Figures montrent tous les Os tirez des Mâchoires d'un vieux Cheval
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N°-
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1. -LEs Dents Macheliéres de deflous.
2. La dernière dent Macheliére qui repond à la bouche.
3. Une branche des Veines & Artères qui entrent dans
les trous des Dents,
10. Les premières Dents Macheliéres qui repondent à
la Gorge. 13. La dernière Dent de la Mâchoire de deflùs.
14. La 4<ne- Dent de la Mâchoire de deflous , briiee
afin qu'on yoye les trous par laquelle une Vei-
ne , un Artère , & un Nerf, entrent dans la fubflance de la Dent 19. La premiere Dent de la Mâchoire de defîùs.
20. La premiere Dent Macheliére dé deflòus.
a. b. c, d. e, f. Les dernières1 Dents Macheliéres tfituées vers le
Palais,
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Qqq>
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243 EXPLICATION DES FIGURES,
P L A N C H E L V.
P R E M I E R E F I G U R E.
REpréfente une pièce de Chair, que l'on appelle Eponge , & qui vient
au défaut de l'Epaule, par ce qu'un Cheval fè couche en Vache ; c'efr. à dire qu'étant couché fur fès Jambes, les bouts des Branches de fès fers portant au défaut de l'Epaule, lui caufènt une grolle enflure, dont il eft plus amplement parlé à l'Article des Eponges, & de la manière de les traiter. SECONDÉ FIGURE,
Répréfènte la même pièce de l'autre côté, où il ne fè trouve point de
Cartilage ni de dureté, comme fur le deffus du N° i. TROISIEME FIGURE,
Efl la même chofè, & qui traite pareillement fuivant qu'il y a plus ou
moins de Cartilages, & que.le Cheval s*eft plus ou moins couché. QUATRIEME FIGURE.
Répréfènte le Nerf que l'ori cöiipe à la tête d'un Cheval en commen-
çant par N°- 5. 5. qui fè trouve à trois ou quatre doigts au defîous des yeux; on fend la peau à la Figure 4. Au N°- 2.2. & avec une Corne de Chameau que l'on pafîè fous un efpece de Mufclei, afin de le couper en travers , au defîous des yeux, enfùite on fend la peau au bout du Nez à N°- 3., & avec la même Corne, on fèpare ces nerfs pour les arracher 5 ' & les couper au N°- 6. Cela fait, il faut partfèr les deux playes , jufqu'à guerifbn , avec du beure fâlé que l'on fait entrer dedans. Cefi ce que l'on appelle vulgai- rement; denerver un CbeDaî; outre que cette Opération contribue à foula- ger la vue d'un Chevali c'efl qu'elle décharge la tête, & la rend plus belle. Cette Opération n'efl nullement dangereufe, elle fè peut faire à toutes for-
tes de Chevaux j qui ont la tête trop grofîe, & chargée de Chair, |
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»
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1
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EXPLICATION DES FIGURES. 249
PLANCHE LVI. ET LVII.
Les Figures de cette Planche démontrent les moules pour tailler les grandes
Oreilles, & les rendre petites en leur naturel. PRemierement il faut couper le poil des Oreilles tant en dehors quieti
dedans, le plus près de la Peau qu'il eft pofïible; enfuite mettre de- dans l'Oreille N°-1., & mettre par defîùs la Figure N°- 2. afin que l'O- reille fè trouve entre les deux, & avec la Figure N°- <y. les prendre toutes deux par les bouts marquez 4. pour les ferrer bien enfèmble , afin que cela fàfïè l'efFeft, comme il eft marqué à la Planche LVII. où l'on voit les Nos- 1. 2. & 4. qui ont été ferrez par la vis N°- 3. les deux Oreilles étant prifès également, avec le biftouri N0, 6. on coupera tout autour de l'Oreille pour les rendre égales. L'Opération étant faite; il faudra tour- ner le Cheval de la tête à la queue, dans l'Ecurie, bien attaché pour qu'il ne fè frotte pas de 4. à 5. heures, & donner le tems au fàng de s'arrêter tout-à-fait; s'y faifânt pendant ce tems-là, une efpece de croûte autour de l'Oreille & le lendemain vous y pafferez tout autour avec la Barbe d'une Plume de l'Onguent qui eft marqué pour la brûlure, fbir & matin, jufqu'à ce que cette croûte tombe d'elle même cela étant bien obfèrvé les deux peaux du bord des Oreilles fè rejoignent û près qu'il eft impoffible de voir fi elles ont été coupées ou non , au défaut de cet onguent pour la brûlure, un peu d'Onguent d'Altèa avec du Miel & du Sain-doux des 3. parties éga- lement mêlées enfèmble, & que cela foit fondu tant foit peu , pour s'en ïèrvir avec la Barbe d'une Plume, comme de l'autre Onguent. |
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R
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rr
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!$4 EXPLICATION DES FIGURES.
P L AN C H E L V I il,
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PREMIERE F 1 G V R É.
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Ëpréfente un ^ à tous pieds? que tout homme chargé d'un gros èqui-
„page doit avoir, foi t en route ou à l'Armée- s'ouvrant & ih fermant parle milieu comme il efr. marqué au N°- 8. il efr. propre fur tout pour les Pieds de devants parce que ce font ceux qui font plus fujèts à fè gâter. S E C O N B E F I G U R E.
Répréfènte Un fer brife des deux cotez qui fèrt à ouvrir les Talons d'un
Cheval qui les a ferrez ou qui eft encaftellé,s'ouvrant & le fermant par le N°- 7. 7. comme il à été dit au Chapitre des liions ferrez, & encaflel- iez; N°- 6 marque la Figure qui fè place entre les Dents des branches du Fer. C'en1 la conduite de celui qui fait l'Opération de l'alonger à chaque- fois qu'il panie le Cheval , fùivant le befòin qu'il y trouve. T R O I S IBM E FI G U R E.
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:
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Répréfènte tin Fer pour faire lever les pieds'des Chevaux, à ceux quî
font roides fur le devant, en les faifànt trotter foir & matin avec les mêmes fers; & auffi quand on leur à coupé les Nerfs au defîus des Genoux com- me il eft marqué à la Planche VIII. N°- 4. QUATRIEME FIGURE.
Répréfènte une petite Corne, qui fèrt pour dénerver les Chevaux, pour
barrer les Veines, & pour donner le Coup de Corne au Palais d'en haut. CINQUIEME FIGURÉ.
Il fèroit inutile de donner ici la Figure de Fiâmes, û on ne vouloit faire
connoître le peu d'expérience de ceux qui fè fervent de petites Fiâmes, étroites , avec lefquelles il efl prefque impoffible, de faire une bonne fei- gnée; au lieu qu'en fè fervant de celles dont on voit les modèles les ièi- gnées font plus avantageufès. |
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EXPLICATION DES FIGURES, 251
P LAN G H E LIX,
i PREMIERE FIGURA
Montre un inftrument qu'on appelle .Roincttey qui fert pour déchar-
ner la Sole d'avec le Petit-pied lorfqu'on veut deftòler , & auffi pour donner de l'ouverture dans le dedans d'un pied encloué, & que la matière a de la peine à fbrtir. H eli abfòlument necefîàire qu'un Ecuyer en ait avec lui ; cela coupe la Corne comme la plus part des Marchands de Vin s'en fervent pour marquer leurs .Tonneaux, excepté que les leurs font plus grandes. SECONDE FIGURE.
Répréfèhte uh efpece de Couteau à donner le feu lequel doit être de la
longueur de deux pieds, & un manche de bois, au bout, quoiqu'il ne fòit pas marqué, afin qu'on le puifîè tenir lorfqu'il eft chaud; il faut qu'à l'endroit du N°- 6. il foit épais , d'environ un bon pouce , & aux Nos- 7.7. 7. qu'il fòit mince prefque comme un Couteau ordinaire qui feroit émoufîe , la maniere de le chauffer eft aux Articles de donner le Feu, Il faut que le tranchant fòit abfòlument d'Acier, & non de Fer. . , TROISIEME FIGURE.
'Efl un Bouton-de-Féu 5 dont on fait ufâge , pour les Epervins, pour
l'Avant-Cœur, ou Anticceur, & pour percer & mettre le Feu avec la par- tie 0. à tous les endroits où il y a des matières enfermées, & que l'on veut faire fortir, ainfl qu'on l'a expliqué plus au long en chaque endroit, où il efl parlé du Bouton-de-Feu. . ■ ■ . . ■
- ÒJJATRIE ME FIGURE.
Eft un Fer qui fèrt pour refîoudre les Seîmes, comme il a été expliqué à
leur article, en le faifànt rougir , & l'appuyant fur la fente en travers, depuis la Couronne jufqu'au bas de la fente, fùivant fà longueur. Ce Fer imprime comme û c'étoit une S, quelques fois il en faut faire 2. 3. 4. fùivant la lon- gueur delà fente, après quoi on y applique les remèdes marquez au traité- des Seîmes, & l'endroit numéroté 8- eft le milieu de îa fente, & doit être d'Acier, & auffi tranchant que le Couteau à donner le Feu. i C IN9JJIE ME FIGURE.
Eft la forme d'un biftouri propre à faire toutes fortes d'Opérations, fòit
pour retrancher les Nerf, fòit pour couper les Veines ou Artères, afin de couper la Peau délicatement, & eufùite le biftouri qui eft marqué pour les Oreilles doit achever légèrement, comme étant courbe,d'ouvrir la Peau fans ofFencer Veines ni Nerfs qu'on veut retrancher. |
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I\ yï 2
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252 EXPLICATION DES FIGURES.
. P. LANCHE. LX.
PREMIERE FIGURE.
Démontre ün Fer qui peut fervir dans un befoin en route, ou à P Armée, loff
qu'un Cheval a mis fon pied dans un Trou ou quelque autre endroit, ou il fefl arraché le Fer, avec violence -y ayant emporté tout le tour de la Couron- ne avec lé fer, & que par confequent il ejl inpoffibk d?y remettre un autre fer, faute de Corne; celuy dont nous allons donner la difcription peut fervir dans œ cas; 6? un Ecuyer, ou tout autre charge d^un grand Equipage, doit en être muni £. /""VEft où le Fer joue pour l'ouvrir & le fermer autant que
V^ l'on veut. 6. Démontre que le Fer eft. rebordé par defîus afin d'envello*-
per, tout le tour du bas du Sabot; après quoy il faut prendre la vis N°-17. pour la faire pafïer par les 1. trous N°-18- afin de fermer le Fer par derîere, ce Fer étant bien ajufté de cette manière , le Cheval peut mar- cher defîus, jufqu'à ce que la Corne fbit repoufïee afïèz pour luy pouvoir remettre un Fer ordinaire. SECONDE FIGURE.
Démontre un Fer qui ejl égal cfépaifeur tant en dehors qu'en dedans,
comme on peut voir par.
N°- 9. Il efl propre pour un Cheval qui a une Seyme, c*eft à dire qui
a le Sabot fendu, fòit en dehors ou en dedans, la bran-
che N°- 7. doit être plus courte que celle N°- 8-, étant celle qui doit venir du côté , où eft la Seyme cette fente le refoudant mieux lorsqu'on y a appliqué le feu , & que le Fer ne porte pas deiTus comme il efl expliqué à l'Article des Seymes. TROISIEME FIGURE.
Ce Fer eft propre pour rétablir les pieds des Chevaux qui ont les Talon ferrés, ce
Fer doit être d'^ egalle épaijfeur comme on peut voir N°-1 o. mais il doit aller
en diminuât vers N°-11. rendant ce coté plus mince que 1 o. 8? encore plus
à 12
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EXPLICATION DES FIGURES. 253
S12.8? ainfi jufques a 13. toujours en diminuant peu a peu, afin que vis*
à-vis de 13. les branches de ce côté-la ne fi trouvent pas plus épaijfes que le dos d^un Couteau ordinaire. Tout Homme de bon fins & qui entend tant /bit peu h Cavallerie peut voir que j lorfqu'un Cheval efi ferré', fi le Fer efi voûté par tout, depuis la pince jufques aux bout des branches, les Talons fi rétréciffent, au contraire les branches du Fer étant plus minces en dehors qu'en dedans, les Talons portant dejfus j il faut qu'ils sgelar giflent, ne trouvant point de refiftance, 6? la Corne fuivant le Fer qui fi trouve plus mince vers les Noy- 11. 12. & 13. Q_V A T R I E M E FIGURE.
Démontre un Fer nommé Pàs-d'àne, qiüil auroit prefqlie été inutile dé mettre
ici, fi ce rì étoit que je n'ai rien voulu obmettre de ce que ƒ'ai cru pouvoir faire plaifir au public, quoiqu'il n'y ait pas de Maréchaux qui n'en ayent un. Ce Fer fert pour mettre dans la bouche $un Cheval, afin d? examiner à loifir les incommoditez qui y fiurviennent, comme la Fève, autrement dit h L/ampas, ou pour lui coupef les Barbes, ou lui donner un Coup de Cor- ne , ou lui égalifer les Dents lorfqu'il fait grenier, ce que Von appelle Sur-Dents, N°- 14. C*efHa barre d'enhallt.
15. Celle d'enbas qui entre dans la bouche pour la lui faire tenir
ouverte. io. Celi la barre que l'on tient avec la main Jorfqu'on veut
s'en fèrvir,
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Sff
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4 EXPICATION DES FIGURES.
PLANCHE LXI.
Pour bien connoître la beauté'd'un Cheval 6? les défauts qu'il peut avoir, il
eft bon d'en connoître toutes les parties qui le compofenî, cequieft
ici démontré', en commençant par les noms des Parties qui corn-
pofent Pavant-Main.
L'A VA NT- M A 1 M
i. J\jLOntre le Front.
2. Les Narines , par où il refpire. La plupart des Orientaux leur
fendent la Narine d'enbas, ce qui efl un abus, n'étant
pas celle d'enbas qui afïifle le Cheval à avoir la refpira- tion plus libre, puifque c'efl: uniquement par le conduit d'enhaut qu'il h7 & les uns l'ont plus ouvert que les autres. 3. Le Bout du Nez.
4. Le bas du Menton.
5. Les Lèvres.
6. Le Barbouchet, c'efl l'endroit où doit porteria Gourmette;
les uns font placé plus haut que les autres, & les autres
plus bas, ce qui fait qu'il efl nécefîàire de le connoî- tre pour bien emboucher un Cheval. 7. Les Ganaches; il efl fort nécefîàire de les bien connoître, parce
qu'il y a des Chevaux qui les ont trop ferrées & d'au-
tres qui les ont trop ouvertes, ce qui fait deux effets différents, celui qui les a trop ferrées, ne peut fè ra- mener dans la main, comme il faut, qu'avec peine,quel- que Mords qu'on lui puifîe mettre; car pour peu qu'on le contraigne, pour que fà tête fòit bien placée, il a de la peine à refpirer; les deux Os de la Ganache lui pre£ fant trop le Gofier; au contraire ceux qui les qnt trop ouvertes font fùjèts à fè trop ramener, & pour peu qu'ils ayent l'encolure longue, ils portent la Tête con- tre le Poitrail. g. Les Temples; c'efl l'endroit où l'on barre l'Artère du Larmier
pour la Vûë , comme il efl marqué dans l'article des Chevaux Lunatiques. 9. Les Salières ; c'efl par où l'on connoît fi un Cheval efl fort
vieux,
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EXPLICATION DES FIGURES. 25$
vieux, ou s'il eft engendré d'un vieux Etalon, ou non,
c'en1 à dire que s'il Feft, les Salières font creufè , & s'il eft engendré d'un Jeune Etalon, elles font remplies, & fans vuide. 1 o. Les Paupières.
11. Le Toupet.
12. Les Oreilles, c'eft en partie par où Pon connoît l'humeur d'un
Cheval, & s'il eft hardi, ou non.
13. U Encolure , c'eft d'où dépend en partie la beauté & la laideur
du Cheval.
14. Le Garoft, quand il eft bien relevé, c'eft une beauté à un Che-
val ; les Cavalles l'ont ordinairement plus bas que les
Chevaux , cela fait que quand on veut prifer une Ca- valle , on dit qu'elle a le Garoft d'un Cheval. î£. Le Gojier. 16. Le Poitrail; les Chevaux qui l'ont trop large ne font guéres
propres que pour l'attelage, & s'il eft trop étroit & que
les épaules fòient maigres, il n'eft pas bon à grand chofè. 17. Les Epaules.
j8. Le Coude.
19. Le Canon, il eft bon de le connoïtre j quand il eft gros & rem-
pli de Mufctes, qui fè diftinguent à travers de la Peau,
c'eft une bonne marque. 20. Le Genou.
21. Le Bras, il doit être gros, &Ies Nerfs en doivent être bien dé-
tachez.
22. Le Boulet, il ne doit pas être trop gros.
2 3. La Fourchette ne doit être ni trop grofîè ni trop large, car û elle eft
l'une ou l'autre, c'eft un défaut; étant trop large, les
Talons feront bas j étant trop groiïe, le Cheval ne poura pas bien travailler dans un Pais rude & pierreux ; s'il l'a trop mince & maigre , il aura les Talons trop ferrez, & fujèts à s'encaltaller, 24. La Solfe , fi elle eft haute, c'eft une marque de mauvais pied ,
mais fi au contraire elle eft bien profonde, c'eft une bon-
ne marque. 25. Les Ars, c'eft l'endroit où l'on fâignepour les Accidens qui fur-
viennent aux Epaules.
26. Les Jointures, où l'on connoît fi un Cheval eft bien jointe; c'eft
à dire, lorfqu'il a cette Jointure longue, il en va plus vi-
te à lâCourfe, fur tout fur un terrein doux & uni, mais il n'eft pas fi fort^ foit pour tirer, Ou pour porter, que ceux qui l'ont courte. 27. La Couronne.
28. Le Sabot.
29. La Pinfe du Pied.
30. Le Quartier , cela s'entend pour les Pieds de devant, quoiqu'il
fòit également aux Pieds de derrière , mais on dit com-
munément Pinjè devant, Qiiartier derriere , pour la règle qu'on tient pour ferrer les Chevaux ; par exemple Sffa. û
|
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256 EXPLICATION DES FIGURES.
fi c'eft à un Pied de devant, les doux doivent venir tout
autour fur le devant ; au contraire fi c'eft à un Pied de derriere les doux doivent être aux deux cotez, & non fur le devant* 31. Le Talon.
32. Le Paturon,
33. Le Fanon,
3 4. La Jointure du Genou*
35. Le Gros Nerf. L E C O R P S.
3 6. Le Ventre, lorfqu'il en a beaucoup, c'eft la marque d'an Cheval
qui mange bien, mais s'il l'a petit & les flancs retirez, c'eft marque d'un Cheval inquiet & impatient., .& s'il a les flancs avaliez, c'eft une marque qu'un Cheval a de la difpofition à devenir pouffif. 37. lues Flancs, voyez Ventre,
38. Les Côtes, lorfqu'il les a rondes c'eft une marque que le Cheval
n'eft pas grand mangeur , s'il les a plattes, c'eft une
marque qu'il peut prendre beaucoup de nourriture. 39. Les Reins, lorfqu'un Cheval lesa droits , depuis le GaroftjuP
ques à la Crouppe il en eft plus beau, mais n'eft pas fi
agëable fous l'homme. 40. Les Roignons.
41. luQ Four eau, \\ ne faut jamais fè méfier defàGrofîèur , pourvu
qu'il ne fbit pas enflé.
42. Les Tèfiicuks, on ne doit pas non plus fè méfier d'un Cheval
qui les à petites.
43. La Crouppe, c'eft un Ornement de l'Arriére-main du Cheval.
44. Les Hanches en font auflî une panie.
45. Les Cuijjes doivent être grofîès.
46. Le Grajjet.
47. Le Jarret doit être plat & fort large.
48. La Pointe du Jarret.
49. La Queue, lorfqu'un Cheval la porte haute, c'eft une marque de
force , ce qui fait que les Anglois, font des Cicatrices
aux Jointures du dedans des Queues de leur Chevaux 5 pour les obliger à les porter droites, 50. Voyez 26.
51. Les Joues.
F I N. ■ ■
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TABLE
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|||||
T
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|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
L
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|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
DES
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C H A P I 'T R E S.
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|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
C
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OnnoiiTance de l'Age du
|
Cheval.
Pag. i 4
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Morve Epineufe.
Morve Chancreufè.
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Les Barbes.
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Médecine pour toutes fortes de
qui jettent. Autre Remède au même ufage.
Parfum pour les Chevaux qui jetten
Autre Remède.
Traité du Farcin.
Farcin Farini Oculus.
Farcin Volant.
Farcin Cordé.
Farcin à Cul-de-Poule.
Farcin Chancreux.
Farcin Interieur.
|
Chevaux
22 23 23 24 24 24. 2?
2?
26
26 lì
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
La Fêve.
Cirons aux Lèvres.
Les Surdents.
Coup fur l'Oeil.
Connoiflance des Chevaux Lunatiques
Remède pour un Cheval Lunatique.
Manière de dénerver un Cheval:
|
S
5 6 6 7
8 9
|
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Remède pour un Cheval qui a une Tayë
fur l'Oeil. Jt • p Autre pour les Tayes. p
Autre pour une Taye. io
Autre pour le Cheval qui a la Vue trou-
ble, io Pilules pour purger le Cerveau d'un Cheval
qui à'mal aux Yeux. io Poudre pour diffîper une Taye. i i
Autre Remède pour les maux des Yeux, où
...il y a une Taye. ll Autre Remède pour Taye 3 ou autre Tache
fur l'Oeil. ' il Autre pour les Yeux. \ . u
Autre pour les Yeux., . 12
Autre Remède pour bleflure ou Coup aux
Yeux. 12 Eau pour les Yeux. 12
Autre pour les Yeux, 12
Autre Eau pour les Yeux. 12
Autre poudre pour les Yeux. 13
Autre Eau très - Facile ' à Faire ' pour les
Yeux. 13 Onglée. 14
Connoiflance de la Gourme. 1 $
Faufle Gourme. 1 °
Morfondure. . 17
L'f.tranguillon. 17
Mal de "tête de Contagion. .18
Cordiaux pour les Chevaux malades.& dé-
goûtez. 19 Autre Remède pour la Gourme. ip Pour aider à un Cheval qui jette la Gour- me. 19 Pour un Cheval qui jette la Gourme. 20 Remède pour un Cheval qui jette par le nez fans qu'il foit glandé. 20 Remède pour un Cheval Morfondu. 21 Morve. 21 Connoiflance de la Morve Glandeufe. 21 |
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Premier Remède pour le Farcin qui Com-
mence à naître. 27 Autre Médecine pour le Farcin. 27
Onguent pour toutes forces de Farcins. 28
Autre Remède pour le Farcin. 29
Autre onguent pour toutes fortes de Far-
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
ans.
|
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29
29 30
30 30 31
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Autre pour toutes fortes de Farcins.
Autre pour le Farcin. Recepte. Autre pour le Farcin. '
Autre Recepte pour le Farcin. |
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Autre Remède pour un Cheval.infecté du
[ Farcin , que les autres Remèdes n'ont |
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pu guérir.
Compofition de l'Onguent. Autre Remède pour le Farcin. Autre Onguent pour le Farcin. Autre Remède pour le Farcin. Çauftique. Compofition de la Pierre Forte.
La Gale des Chevaux. Autre Remède pour la Gale. Autre Remède pour la Gale, Autre pour la Gale. Autre pour la Gaie» Autre. Autre. |
31
31
32
32 32 33
33 34 3? 3? 3? 36 36- 36
|
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Médecine pour purger un Cheval Galeux,
3*
Roux Vieux. - 37
Dartres. 37
Maniere de faire revenir le Poil qui eft
tombé par Dartres, Bleffures, ou Ga- les. 38 Autre pour le même Ufage. 38 Ttt De |
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TABLE DES CHAPITRES,
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Breuvage nouriffant, & panade. 61
Autre Panade. 62
Médecine pour la fufdite Maladie, 62
Giftere nouriffant, pour la même Maladie.
62
Autre Remède. 62 Autre Médecine encore pour la même Ma-
ladie. 63 Autre. 63 Lâchement d'Urine. 63 Remède pour un Cheval qui piffe le fang. 63
Avant-Cœur ou Anti-cœur. 64
Autre Remède pour PAvant-Cœur. 65;
Cheval Pouffif 66 Remède pour le foulagement des Chevaux
Pouffifs. 66 Compofition de la poudre qu'il faut répan-
dre fur l'avoine du Cheval pouffif 66 Autre. 66 Autre Remède pour la Pouffe.- 67
Autre. 67
Autre, 67
Pour maintenir l'Haleine à uri Cheval. 68
Autre pour foulager un Cheval Pouflif. 68. Autre pour le même Mal. 69 Remède pour un Cheval qui touffe.- 69
Autre Remède pour arrêter la Pouffe. 69 Autre , pour faire durer PHaleine à un Che- val , qui l'a courte. 6^ Autre 9 pour le même ufage, 69 Autre pouf la Pouffe. 70 Lavement pour un Cheval Pouffif. 70 Médecine pour la même Maladie. 70 Maniere de faire la poudre que Port mêle dans PAvoine des Chevaux pouffifs, 011 qui ont quelque vieille toux. 7° Mal de Flanc. 71 Remede pour le Flanc. 71 Autre pour le Battement de Flanc caöfé par trop de fatigue. 72 Autre. 7s Autre pour les Battemens de Flancs, cau- fez par quelques efforts. 72 Remède pour un Cheval échaufé , & qui a les Flancs ferrez. 73 Cheval Fortrait. 73 Remède pour les Chevaux Portraits. 74 Autre pour un Cheval Fortrait. 74, Remède pour la Fièvre & Battement de cœur. 74 Remède pour les Chevaux qui ont des vers dans le Ventre. 7 £ Autre. 76 Autre. 76 Autre. 77 Autre. 77 De PEnflure des Tefticules. 77 Remède pour l'Enflure des Tefticules. 77 Autre, 77
Au-
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De la Fourbure aux Chevaux, 38
Autre Remède pour la Fourbure, 40
Autre Remède pour la Fourbure, 4.1
Lavement pour un Cheval Fourbu, 41
Breuvage, 4-1
Autre maniere de Traiter un Cheval Four-
bu. 41 Amieilure, pour un Cheval Fourbu & Cor- rompu de Travail. 4.2 Autre Remède pour la Fourbure. 4.3 Lavement pour un Cheval Fourbu, 43 Gras-Fondu. 43 Autre connohTance d'un Cheval Gras-Fon- du, 44 Autre Remède pour un Cheval Gras-Fon- • du. ' 44 Autre Remède pour un Cheval Gras-Fon- du, 45; Autre Remède pour un Cheval Gras-Fon- du, 45 Mal de Cerf. 46 Médecine pour le Mal de Cerf. 47 Les Avives. 47 Remede pour les Avives, 47 Breuvage. 48 Autre Remède pour les Avives. 48 Autre Remède. 48 Les Tranchées, 48 Autre Remède pour les Tranchées. 50 Autre Remède pour les Tranchées. $0 Autre pour faire uriner un Cheval attaqué de la même Maladie, ou de quelques au- tres Accidens. 50 Autre pour les Tranchées. 50 Autre. 51 Autre pour faire uriner un Cheval \\ Autre pour les Tranchées. $ 1 Lavement pour la même Maladie. ? 1 Autre. y 2
Autre pour un Cheval qui à des Tranchées
& qui ne peut fianter ni uriner. ç 2
Remède pour les Tranchées Rouges. 52
Autre Lavement pour les Tranché es 5 telles quelles puiffent être. 5" 3
Breuvage. 53
Le Vertîgo 3 Colérique , ou Mal d'Efpa-
gne. 53
Autre Remède pour le Vertigo. f ?
Autre Remède. 5 f
Autre Remède pour les EtourdiiTements qui
reffemblent aux Vertiges. 56
Autre pour le Mal de Tête, $6
Autre Remède. 57
Autre Remède. 58
De la Fièvre , ou le Mal de Feu. 58
Vin Emétique. 60
Remède pour la Fièvre. 60
Connoiffance du Goumon } ou Maladie à
la Mode. 60
Breuvage rafraiehiffant. 61
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TABLE DES CHAPITRES.
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Pour Fortifier les Nerfs durs & alonge£»
9°
Maniere de faire une charge fur les reins
d'un Cheval, qui les a eu forcez. 90 Pour faire de l'Eau propre à toutes fortes de Playes. 90 Pour deiTecher toutes fortes de Playes. 91
Autre. 91 Pour faire un fupuratif excellent, pour les
Cors qui viennent fur le Dos d'un Che- val. 91 Autre, pour attirer la fuppuration & faire aboutir. . 91 Maniere de bien couper la queue à un Che- val. 92 Maniere de bien châtrer un Cheval, &le traiter pendant la cure. 92 Bleffure fur le Garot. 94. Autre Remède pour le même accident. 94. Bleffure fur le Nombril. 94, Pour les Chevaux dégarottez. 9 j LaFaim-Valle. 96 La Taupe. 96 Ecarts, ou faux Ecarts. 97- Pour un Cheval boiteux de l'Epaule , pal- la felle. 98 Remède pour le Refroidiffement d'Epau- le. 99 Remède pour un véritable Ecart, ce qu'on appelle Entr'ouvert* ■ 99 De l'Eponge* 101 Jambes Roides* 102 Genoux de Bœuf* 103 Surot de trois Efpeces. 103 Remède pour les Surots* 104. DesSurots, ou Fufées. 104. Autre Remède pour les Surots & Fufées. 104.
Autre pour les Surots & Fufées. io> Autre Remède pour les Surots & Fufées,
Cauflique. 10? Autre Remède. 106'
Autre Remède. 106
Offelets de trois Efpeces. 106
Molettes de trois Efpeces. 106
Molettes Nerveufes. 107
Molettes Soufflées. 108
Autre manière pour faire difparoître les
Molettes. 108 Maniere de donner le Feu. 109
Onguent pour la Brûlure. 110
Malandre. 111
Remède pour les Malandres. 111
Autre Remède pour les Malandres, Mulef-
traverfines & Soulandres. 111 Autre Remède pour la Malandre & Soulan-
dre. 112 Autre. 112
Autre pour les Mules traverïïnes. 113
Jambes Arquées. 113
Ttt 2 Jambes
|
||||||||
Autre, 78
Autre. 78
Remède pour une autre enflure des Tefti-
cucules. 78
Autre. 79
Remède pour une Jument qui a le flux de
Matrice. 79
Remède contre la Cangrène. 79
Autre pour la Cangrène. 79
Remède pour Empêcher que la Cangrène
ne gagne le Cœur. 80
Autre. 80
Bains. 80
Remède contre le Venin Intérieur* 80
Breuvage. 80
Remède pour Morfure de ferpent ou autre
Bête Venimeufe. 81
Remède pour un Cheval mordu d'une Bête
enragée. 81
Maniere de purger doucement & engraifler
un Cheval. 82
Autre au même ufage., 82
Autre, 82
Autre. 83
Autre. 83
Autre. 83
Poudres* 83
Pour donner de l'Appétit à un Cheval 84.
Pour un Cheval qui a la Bouche échauffée.
.84.
Remède pour uri Cheval qui a des Chancres dans la Bouche, ou à la Langue. 84. Autre Remède au même ufage. 84. 3Pour un Cheval "qui à la Langue coupée par
la Bride, ou le Licol. 84 Autre pour le même. 8 $
Maniere de faire des Pilules pour un Che-
val Malade & Languiflant. 851 Autre maniere de, purger un Cheval» 8? Maniere de faire la poudre Cordiale , pro- pre à toutes fortes de Maladies. 86 Poudre Cordiale» 86 Manière de faire les quatre Onguens Chauds. 86
Le fécond Onguent s'appelle Oregon. 87 Le troifième s'appelle Refumptif 87 Le quatrième s'appelle Apoftolorum. 87
Maniere de faire l'Onguent d'Altèa. 88 Batime de Poitou pour toutes fortes de Blef- fures , tant aux hommes, qu'aux Che- vaux. 88 Maniere de faire le Baume Samaritain. 89 Autre Baume pour défaillance de Nerf, Cloux de rue, ou chicots pris dans le Pied. 89 Maniere de faire laCiroüenne pour les Jam- bes Roides des Chevaux. 89 Manierede faire une bonne emmielure pour mettre fur les reins, Jambes, ou Hanches cl'iin Cheval qui les a eu forcées. 90 |
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TABLE DES CHAPITRES.
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Talons encaftellez. 131
Des Pieds encaftellez. 132
Autre remède pour un Cheval encaftellé.
133
De l'Etonnement du Sabot. 134,
Emmielure pour mettre autour du Sabot ;
& qui peut auffi. fervir fur les reins d'un
Cheval blefle. 13 y
Maniere de faire venir la Corne de Pieds,
|
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Jambes qui flageollent.
Cheval qui Forge.
Nerf- ferrure.
Autre Remède.
Remède pour les Nerfs.
Emmielure.
Recepte pour les Nerfs Foulez.
Bain.
Autre pour les Jambes foulées.
Autre pour les Jambes enflées.
Autre.
|
113
114 114 115: n,- 116" 116 116 117 117
117 |
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bonne.
|
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I3J
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Autre Onguent pour faire venir un bon
Pied. 13 j
Pour un Cheval qui a la Solle tendre.' 136
Pour un Cheval qui a les Pieds Gras «Se
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Autre pour defenfler les Jambes engorgées
117
Autre. . ' 117
Autre. 118
Remède pour un Cheval qui a pris des épi-
nes à la chafle. 118 Manière de faire un Onguent pour fortifier
les Nerfs durs & alongez. 118
Remède pour les Malandres & Soulandres.
119
Atteinte Sourde. 119
Dèjedif. 119
Javar fimple. 120
Autre Remède. 120
Autre remède pour les Javars. 120 Maniere de faire une emplâtre pour faire fortir le bourbillon hors d'un Javar. 120 Javar encorné. 121 Autre Remède. 122 Autre. 122 Connoiflance du Javar Nerveux. 122 Pour les enclouûres , ou chicots. 122 Autre Remède pour Penclouûre. 123 Autre pour une vielle enclouûre. 123 Hanche-feture. 123 Crevafle. 124. Mule traverilne. 124. Crapaudine. 124 Defcription de la Crapaudine. 12 £ Remède pour la Crapaudine. 12 ; Soye , ou Pied de Bœuf. 126 Seyme. 126 Seyme quarte. 127 Remède. 127 Autre. 127 Autre. 128 Bleyme. 128 Remède pour une Bleyme. .128 Remaulade pour la Bleyme. 129 Autre pour la Bleyme. 129 Maniere de deflbler un Cheval, pour Bley- me , ou autre Accident. 129 Deffenfif pour un Cheval deffolé. 130 Fourchettes Neuves. I30 Remède pour les Fourchettes neuves. 130 Autre pour la faire deffécher. 131 Autre remède pour une Fourchette neuve, ou pourie. 131 Manière de faire l'Eau infernalle. 131 |
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Mois.
Corne caflante. Onguent pour toutes fortes de Pieds.
Queues de Rat aux Jambes. Capelet, ou Pafle-campane. |
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136
136 137
137 138 |
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Autre remède, pour le Capelet, ou Pafle-
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138
138 139 139
140
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campane.
Efperon. |
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Nerfs éfilez
|
, ou trop étendus.
|
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Remède.
Mal de Hanche. |
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Autre remède pour un Cheval qui a Maf à
la Hanche. 141 Mezmarchure. 14.1
Remède pour une Mezmarchure. 141
Autre remède plus fimpe quoique bon,pour
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
une Mezmarchure.
|
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142
142 143 143 143 144 |
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Peigne
Autre remède pour Peignes
Eau qui vient aux Jambes. Remède pour les Eaux. Remède pour les Eaux. |
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Autre remède pour les Eaux & Grappes,
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||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
144
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Autre pour les Eaux.
Autre remème pour les Grappes. Autre pour les Eaux & Grappes. Remède pour les Poireaux. |
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145
14? H?
146 |
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Pierre pour faire tomber les Poireaux, chairs
|
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146
146 .147
147
148 148
149 150
151
iyi
in 151 i?4
157 |
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mortes, ou étrangères.
Maniere de faire la Pierre infernalle. Fourchettes Graffes. Pieds Combles, ou Pieds Pleins. Pieds cerclez. Solle battue. Forme. Epervins. Remède pour les Epervins.
Autre Remède pour les Epervins Maniere de faire l'Onguent fort. Autre remède pour les Epervins. Varices. Veffigon. Courbe. Purgation. Autre maniere de purger un Cheval. |
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Manie*
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TABLE DES CHAPITRES.
Maniere de faire le foye d'Antimoine. 157 Remede pour les Fies qui viennent aux
Maniere de faire le Crocus Métallo- pieds. 162
rum. 158 Baume verd de Madame Feuillet. 164.
Lavement pour le Cours de Ventre. 1 j8 Eaux d'Arquebufade , ou Potions v.ulne-
Autre pour un Cheval à qui une Purga- raires. 165
tion n'auroit point fait d'effet. 158 Eaux d'Arquebufade fimple. i6>
Autre Lavement rafraichiffant. 158 Autre plus compofée. \66
Autre. 159 Autre Eau d'Arquebufade. 166
Maniere de faire la Poudre cordiale & Lapis mirabilis. 166
univerfelle. 1$9 Remede pour les entorfes. 166
Recepte. 1 $9 Cataplame réfolutif. 16"?
Autre Médecine pour fortifier un Cheval TRAITE1 DU HARAS. 16S
qui veut jetter, ou qui eft dégoûté. 160 Règle que Ton doit fuivre dans un Ha-
Maniere pour teindre le poil d'un Che- ras. 168
val. 160 Maniere d'accoupler les Etalons avec les
Pour peindre les fourcils d'un vieux Che- Jumens, pour en tirer des Poulains bien
val. 160 proportionnez. 170
Pour faire revenir le poil tombé, par gal- Inftruóìion aux Commiffionn aires qui vont
le , ou blefliire, en quelque partie que acheter des Chevaux dans les Pays
ce foit. 161 étrangers, pour en connoitre les Dé-
Autre. 161 fauts. 173 Maniere de faire venir ce qu'on appelle Pour conferver & reparer une Ecurie in- une étoille, au front d'un Cheval. 161 feétée par les différentes Maladies des
Maniere de remplir les Salières d'un Che- Chevaux. 174
val. 162
|
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EXPLICATION DES FIGURES,
Planche T. Des Barbes, Anti-Cœur, Formes, & quelques Dents: 176
II. La Fève, Cheval huche, Crapaudines, Ecarts- 177".
III. Cirons, Pieds cerclez, & qui flageolent. 17S
I V. Avives, Gourme , Morve , Fortrait, Garôt, & Roignon
bielle , maniere de donner le Feu. 179 y. Epervins, VeiTigons, Grappes, Gourme, Opération aux o-
reilles. 180 y I. Soulandres, Malandres, Surôts, Oflelets,Bleîmes, Gourme,
Onglée, Pieds combles. 181 y IL Fluxions des Yeux , Entorces, Eponges, Atteinte - fourde ,
Nerf - ferrure , Jardon , Taupe, Taye , maniere de donner le Feu. 182 VIII. Vertigô, Pieds de Bœufs, comment couper les Nerfs. 183
IX Dragon dans l'œil, Surôts, Mollettes, Seîme, Avant-Cœur,
3 Varices, Epervins, Opération de PArtère, Saignée. 184, Vvv Plan-
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TABLE DES PLANCHES.
he X» Opération du Sillet, Eperon, Hanche feture, Talon ferré ,
Javarts, Encaftellure, Crapeaux, Queue de Rats, Cam- pane , Roux - Vieux. 185 • X I. Anatomie d'un Cheval, dont on n'a ôté que la peau. 186
3ÊII. Anatomie d'un Cheval par devant à qui on a ôté peau &
mufcles. 187 XIII. Anatomie d'un Cheval par derriere à qui on n'a ôté que
la peau. 188
XIV. Anatomie de la jambe & cuiffe de derriere» î8p
X V. Anatomie de la même en dedans* 190 XVI. Anatomie de la même Tur le Côté. ipi
X V 11. Anatomie de la Jambe par devant & par derriere, avec les
Mufcles. 192 XVIII. Parties du dedans de la Bouche d'un Cheval* 193
XIX. Les Mufcles fuperficiels de la Tête. 194
X X. Les Veines externes du Col & de la Tête. t$$
XXI. Les Mufcles fuperficiels des Mâchoires, Paupières, Nafrines,
Lèvres, &c. Ip5 XXII. Les Mufcles du Col & de la Tête. 19^
XXIII. L'Apre Artère, les Veines & Artères auxiliaires, & de la Poi-
trine, les Nerfs reverfifs. 198
XXIV. Toutes les parties de l'Os Hyoïde. 19P
X X V. La partie du derriere du Gofier qui regarde la Gorge. 200 XXVI. La Matrice d'une Cavale qui a été pleine &c. 201
XXVII. La Matrice d'une Cavale pleine, ouverte & étendue, après
qu'on en a ôté le Poulain. 202 XXVIII. La Matrice d'une Cavale pleine dont on a ouvert le Ven-
tre, &c. 203 XXIX. Poulains tirez de la Matrice. 204
XXX. Poulain dans la Matrice, ouvert, pour montrer les Veines,
Artères, Membranes, &c. 20> XXXI. La Matrice avec fon Col, & le Poulain dedans. 206
Planche
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TABLE DES PLANCHES.
Planche XXXII. Le Cœur, la Veine Cave, les Poulmons*, le Foye, &c. 207,
XXXIII. Divers parties du Cœur. 208
XXXIV. Anatomie des Roignons. 209
XXXV. Anatomie des Tefticules. 210
XXXVI. Anatomie de Ja Rate, du Ventricule, des Boyaux. 211
XXXVII. Anatomie de l'Oeil. 212
XXXVIII. Anatomie de la Tête d'un Cheval. 213
XXXIX. La Mâchoire d'un jeune Cheval. 214 X L. La Denture d'un jeune Cheval. 21 $
X L I. Les Mufcles du devant de la Tête d'un Cheval 216
X L11. Tout© la VcLut Cav\ï £a fcs branches répandues dans tout le
Corps d'un Cheval. 217
X LI 11. Toute la grande Artère & fes branches, &c. 218
XLIV. L'Os'de la Cariote; 219
XLV. Tous îes Os de la Jointure de la Jambe. 220
XLVI. Tous les OfTelets fous le Jarêt. 222
XL VIL Le premier Nœud du Col d'un Cheval. 224,
XLVIII» Les Offemens de la Jambe gauche, &c. 227
XLIX. Les OfTemens de la Jambe- 231
L. Les divers Nœuds de la Poitrine. „ 23 j
LI. Tout le Torax vu par devant & deffous. 24,0
LU. Les Nœuds des Lombes & l'Os Sacrum. 242
LUI. Le Squelette d'un Cheval. 246
LIV. Les Dents tirées de la Mâchoire d'un vieux Cheval 247
L V* Les pièces de Chair nommées Eponges, le Nerf qu'on coupe
quand on énerve un Cheval 248
r t/tt' > Moule pour tailler les Oreilles. 249
LVll. j * «
Vvv 2 Planche
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TABLE DES PLANCHES.
Planche LVIII. Fer à tous Pieds, Fer brizé, Fer à pâte l Corne 5 Fâl-
mes. 2J0
LIX. Roinette, Fer à donner le feu, Bouton-de-feu, Fer pour
les Seîmes, Biftouri. 251 L X. Fer fans doux , Fer pour pour un Cheval qui a une Se-
me, Fer pour les Talons ferrez. Pas-d'âne. 253 LXI. Explication de toutes les Parties extérieures d'un Cheval. 254
F I N.
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AVIS AUX RELIEURS
\L faut toujours placer chaque Planche de maniere quelle re*
garde fon Explication, ainfi la Planche L doit regarder la pa< ge 176. S la Planche IL la page, 177. ainfidosà dos, pour la plupart. |
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li
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